Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Quinze heures vingt-deux minutes)
Le Président (M. Dauphin): Le quorum étant
constaté, je déclare donc la séance de la commission des
institutions ouverte, qui a pour mandat, cet après-midi, de poursuivre
l'étude détaillée du projet de loi 132, Loi modifiant la
loi constitutive de la Régie des alcools, des courses et des jeux ainsi
que diverses lois portant sur les activités surveillées par cette
Régie.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Oui, M. le Président: Mme Pelchat
(Vachon) par M. Tremblay (Rimouski); M. Boulerice
(Sainte-MarieSaint-Jacques) par M. Bertrand (Portneuf).
Le Président (M. Dauphin): Merci beaucoup. Alors, nous
étions rendus à l'article 15.
Étude détaillée
Loi sur les infractions en matière de boissons
alcooliques
Infractions et peines (suite)
J'appelle donc l'article 15 pour la poursuite des discussions sur cet
article.
M. Dufour: Oui, d'accord. J'étais dans le questionnement,
bien sûr, concernant l'article et concernant aussi la
responsabilité qui était dévolue non seulement au
propriétaire, au détenteur du permis, mais aussi à son
personnel. Première question: Combien est-ce qu'il y a de personnes qui
ont été mises en accusation et condamnées, par rapport aux
détenteurs de permis, l'article 15? L'article 109, mais... L'article
109, c'est ça. Est-ce qu'il y a beaucoup de monde qui a
été amené en accusation?
M. Ryan: Je vais demander à M. Laflamme de nous donner des
indications là-dessus. Selon ce qu'il me souffle à l'oreille, il
n'y aurait pas beaucoup de causes de cette nature.
Le Président (M. Dauphin): M. Laflamme.
M. K.-Laflamme (Ghislain): Vérification faite aux affaires
pénales, c'est la formulation de l'article qui les empêche de
porter des accusations, si bien que, pour les quatre, cinq dernières
années, il n'y a pas eu de condamnation sous 109, 3° a. Ce qu'il y a
eu, c'est des recommandations des coroners d'avoir à responsabiliser les
gens, et le coroner se réfère à l'existence de cet article
pour demander qu'on intervienne contre les détenteurs.
M. Ryan: Est-ce que c'était le coroner Bouliane? Des
voix: Ha, ha, ha!
M. K.-Laflamme (Ghislain): Non, ce n'était pas lui,
c'étaient des gens de Sherbrooke, entre autres... à cause du fait
que, si on voulait prouver qu'un individu était en état
d'ivresse, c'était ce que je mentionnais hier, ça se mesure par
un ivressomètre, et personne ne fait passer des ivressomètres
dans le bar. Alors, ils nous ont suggéré de changer la
formulation pour que ce soit, comme je l'ai mentionné hier,
manifestement en état d'ébriété avancée,
c'est-à-dire que ce soit visible. Et ce qu'on m'a dit aux affaires
pénales, parce que c'est vraiment un rapport qui nous vient de
là-bas, c'est qu'on veut seulement que le serveur ou le
propriétaire, quand il se rend compte que l'individu est en état
d'ébriété avancée, il arrête de le servir. La
seule responsabilité qu'on lui demande de prendre, c'est de
décider d'arrêter de lui en servir. On ne lui demande pas
d'appeler la police ou de le mettre dans un taxi, rien que d'arrêter de
lui en servir.
M. Dufour: Mais comment on peut, de visu, s'assurer que quelqu'un
est manifestement en état d'ébriété
avancée?
M. K.-Laflamme (Ghislain): Là-dessus, il y a l'Association
des restaurateurs, de même que la Société de l'assurance
automobile, qui a monté un cours de formation aux serveurs, et qui se
donne depuis deux ans à travers le milieu, précisément
pour indiquer comment déceler les signes d'ébriété
qui sont en train de s'accumuler et de voir à quel moment ça
devient de l'ébriété avancée.
M. Dufour: Comment votre loi permettrait à cette personne
de continuer ou de refuser à servir quelqu'un qui aurait des signes
manifestes d'ébriété, selon son jugement? Parce que
j'imagine que comme ce n'est pas quelque chose de statique, c'est surtout que
ça dépend des individus. Pour moi, quelqu'un dépasse la
mesure s'il sacre, puis un autre va dire... c'est à cause qu'il y a un
juron. Ça peut être attaché de toutes sortes de
façons.
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Ryan: Je ne verrais pas que l'examen
dégénère en une conversation interminable avec le
président de la Régie. Les questions doivent être
adressées au ministre. Et je veux bien consentir quand c'est opportun.
Mais j'aimerais que les questions continuent à être
adressées au ministre pour qu'on sache où on s'en va.
Le Président (M. Dauphin): Très bien. C'est
évident qu'en vertu du règlement...
M. Dufour: J'avais la parole. Ça ne me dérange
pas.
Le Président (M. Dauphin): ...les questions doivent
être adressées au ministre, et le ministre décide s'il veut
faire parler, évidemment, le président de la Régie.
M. Dufour: Je n'ai pas d'objection, moi. Je ne me sens pas en
problème. Je demande pareil comment... Moi, je n'ai pas de
problème. Comment on peut décider, comment votre loi permettrait
à quelqu'un qui refuse de servir quelqu'un qui pourrait manifester des
signes d'ébriété, comment on pourrait, la loi permet de le
faire... Parce que quelqu'un qui est en public, puis va dans un commerce, puis
veut se faire servir, est-ce qu'il y a une liberté complète de
quelqu'un de lui refuser? Est-ce que ça peut se faire dans un service au
public?
M. Ryan: II n'y a pas d'obligation de le servir. Vous allez dans
une épicerie, vous achetez une «canisse» de bines, la
personne ne veut pas vous la vendre, elle n'est pas obligée de vous la
vendre. Vous pouvez aller dans une autre épicerie à
côté. Dans un bar, il n'est pas obligé de vous le vendre.
S'il juge que vous n'êtes pas en état de le prendre, il faut qu'il
exerce sa responsabilité. Et la loi lui enjoint, suivant ce qui est
proposé ici, de ne pas vendre à une personne qui est dans un
état d'ébriété avancée. La preuve, ça
va être constitué par... C'est la police qui fait les preuves de
ça. C'est elle qui va observer sur les lieux, soit sur plainte, soit de
son initiative, soit sur demande de la Régie, et les tribunaux
apprécieront la qualité de l'approche. Comme M. Laflamme
l'indiquait hier, le critère qui est proposé ici est plus
gérable que l'autre parce que l'autre requiert l'usage de
l'ivressomètre. Évidemment, sur les lieux, ce n'est pas commode.
C'est sur l'avis des meilleurs experts que nous avons... que nous proposons
cette modification-là. Il n'y a pas d'autre chose là-dedans.
M. Dufour: Mais il demeure tout de même qu'un service au
public, si tout le monde décide qu'il sert juste quand il veut servir,
et même quand il est ouvert, je ne sais pas comment on interprète
le service au public. Quand on tient un commerce, normalement, c'est pour faire
des affaires. Si, demain matin, il n'y a rien qui se passe, sur quel principe
quelqu'un peut maintenir sa licence? Est-ce que la personne à laquelle
on refuse des consommations pourrait faire des plaintes à la
Régie pour lui dire: Écoutez un peu, ils ne font pas leur
travail?
M. Ryan: Oui, certainement.
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Ryan: À supposer que le tenancier ou un de ses
employés refuse de vendre à la personne parce qu'elle est de
couleur noire, et que la personne puisse établir la preuve devant la
Régie, à ce moment-là, c'est un motif sérieux.
C'est un motif sérieux. Mais si on lui a refusé des boissons
alcooliques parce qu'elle était dans un état
d'ébriété avancée, avec ceci, le tenancier qui veut
respecter la loi est protégé.
M. Dufour: Si la personne sur laquelle le serveur ou le
propriétaire a porté un jugement, elle, croit qu'elle n'est pas
dans un état avancé d'ébriété, qu'est-ce qui
arrive? (15 h 30)
M. Ryan: Elle va aller devant le tribunal- Ça va
être à la police de faire la preuve puis à la Régie
aussi. Il va falloir que la preuve soit faite clairement.
M. Dufour: Donc, le fardeau de la preuve repose sur...
M. Ryan: Ça va aller devant vous autres, ça. Parce
que M. Laflamme a bien indiqué, la Régie n'a pas son propre
service d'enquête ou de police.
Le Président (M. Dauphin): M. le député
d'Anjou, sur le même sujet?
M. Bélanger: Oui, sur le même sujet. M. le
Président, je pense qu'on ne peut pas...
M. Ryan: Permettriez-vous que M. Laflamme ajoute une
précision intéressante?
M. Dufour: Oui, oui.
M. Ryan: Je pense que c'est une précision
intéressante qui va situer encore plus précisément, dans
son vrai contexte, la proposition de modification qui est contenue dans le
projet de loi.
Le Président (M. Dauphin): Alors, M. Laflamme. Ensuite,
nous reviendrons au député d'Anjou. M. Laflamme.
M. K.-Laflamme (Ghislain): Dans le contexte de ce que j'ai
mentionné tout à l'heure, les cours de formation aux serveurs,
l'Association des restaurateurs, qui est consciente qu'il y a une
responsabilité civile aussi à trop servir des gens qui peuvent se
blesser par la suite, nous
a demandé d'indiquer clairement dans la loi qu'ils ont le devoir
d'arrêter de servir les gens qui ont dépassé la mesure. Et
la formulation qui est là est une réponse à cette
demande.
Le Président (M. Dauphin): Merci.
M. Ryan: Ça voudrait dire que le député de
Jonquière serait plus laxiste que l'Association des restaurateurs.
M. Dufour: Non, peut-être que... M. Ryan: II
m'étonne. Il m'étonne.
M. Dufour: ...le député de Jonquière fait
son travail puis il veut savoir exactement à quoi ça rime, cette
loi-là. Moi, je ne l'ai pas écrite, puis ce n'est pas à ma
demande. Je n'ai rien demandé. Ça fait que...
M. Ryan: C'est des choses qui ont l'air d'être de l'ordre
du sens commun.
M. Dufour: II faut faire attention. On ne peut pas se permettre
non plus, on ne peut pas devenir très restrictifs ou directifs sous le
principe du sens commun. À un moment donné, le sens commun, il
faut laisser aussi aux gens le droit de respirer. Si on fait des atteintes
à leur façon de vivre ou à leur intégrité,
on peut toujours poser la question. Parce que moi, ça me semble
excessif. Par les amendes, la personne qui va être prise, le serveur ou
autrement, ça peut arriver que le propriétaire, ce soit toujours
son employé qui soit en cause, que ce ne soit pas lui. Et la
première fois, c'est une amende qui peut aller jusqu'à 600 $; la
deuxième, ça va à 1400 $.
M. Ryan: Regardez.
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Ryan: Sur l'employé, je suis prêt à
discuter, mais, sur le principe... Le principe est déjà dans la
loi: tu n'as pas le droit de vendre à quelqu'un qui est dans un
état d'ivresse avancée. On peut bien discuter
indéfiniment, on n'avancera pas d'un pouce. Mais là, ce qu'on
introduit de nouveau ici, c'est la responsabilité de l'employé.
Je suis prêt à discuter celui-là, mais je ne voudrais
pas... Ce qui me fatiguait un petit peu, peut-être j'ai été
impatient, c'est que si... comment on aurait une discussion de trois heures
entre nous autres, à savoir qu'est-ce que c'est qu'un état
d'ébriété avancée, je pense qu'on n'avancera pas.
Moi, je vais avoir mes impressions; vous, vous allez avoir les vôtres;
l'autre, les vôtres. Finalement, ça va être
décidé par la Régie, ça, puis qui a toute une
série de cas devant elle, puis tout. Mais là, ce qu'on introduit
de nouveau, c'est l'employé. J'aimerais ça entendre les
observations, M. le Président, du député de
Jonquière là-dessus. Je suis prêt à écouter,
et mon esprit n'est pas fermé. O.K.?
Le Président (M. Dauphin): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger: Oui, M. le Président. Justement, sur
la question de l'employé. Quant au principe qui est inclus dans
l'article 15, moi, je ne peux pas être contre, je pense que c'est un but
qui est louable de ne pas encourager l'état d'intoxication, puis d'avoir
une certaine responsabilité relativement à ce problème de
l'alcool. Pour ce qui est du principe, moi, il n'y a pas de problème
là-dessus. Je concours avec le principe. Mais il faut regarder dans les
faits ce que ça va créer comme situation puis, des fois aussi, le
droit nouveau que ça peut créer, sans qu'on le veuille.
Je regarde au niveau de l'employé justement. Je peux comprendre
que le détenteur d'un permis d'alcool, on lui donne une certaine
responsabilité, mais l'employé n'a pas toujours le choix. Je veux
dire, quand son patron dit: Écoute, toi là, bon, tu ne veux pas
le servir; c'est un gros client, il vient régulièrement
surtout dans des places où il n'y a pas beaucoup de débits de
boisson puis il dit: Écoute, tu vas le servir puis, bon, c'est
important que tu le serves; c'est un bon client, puis ne t'occupe pas de
ça, moi je m'en occupe. Qu'est-ce qui arrive après s'il y a un
inspecteur, l'inspecteur décide de porter une charge contre
l'employé? Est-ce que l'employé avait réellement le
choix?
Je pense qu'il faut, là-dedans, ne pas faire abstraction des
relations qui existent entre l'employé et l'employeur. Je pense que
ça crée un désavantage très fort au niveau de
l'employé, qui n'a pas le choix. Des fois, c'est la seule job qu'il a
faite. Dans les petites places, dans les petites communautés, il n'y en
a pas une tonne de bars; il ne peut pas se permettre à ce
moment-là de faire fi ou d'ignorer un ordre ou une directive directe de
son détenteur. Je ne vois pas, moi, comment, en procès, on
pourrait faire à ce moment-là la preuve et dire: Écoutez,
il n'avait pas le choix; c'est son patron qui lui a ordonné à ce
moment-là de faire ça. Moi, là-dessus, ça me
préoccupe énormément.
Le Président (M. Dauphin): Merci. M. le
député de Viger.
M. Maciocia: Je pose la question comme ça, mais même
si c'est ça, je pense que, quand même, on parle toujours de la
question du principe du permis. Le permis est toujours du propriétaire,
de l'employeur. Mais que ce soit l'employé ou que ce soit le
propriétaire de l'établissement, c'est toujours le permis qui est
en cause.
M. Bélanger: L'employé peut... M. Maciocia: II ne
peut pas...
M. Bélanger: Oui, mais il peut être condamné,
l'employé.
M. Maciocia: C'est ça.
M. Ryan: II y a une amende aussi pour l'employé qui...
M. Maciocia: Ah! il y a une amende aussi pour
l'employé.
M. Bélanger: Ce n'est plus maintenant de même,
là; l'employé peut être condamné, M. le
Président, à une amende personnellement. Ce n'est plus rien que
le détenteur, là. Si on parle rien que du détenteur pour
enlever le droit de permis, c'est une autre chose, là. On pourrait dire
à ce moment-là: c'est à l'employeur de faire sa propre
police puis de surveiller ses employés. Mais là c'est
l'employé qui, personnellement, pas l'employeur, l'employé qui va
se voir attribuer une responsabilité. Et, là aussi, je me
demande, toujours sur cette même question de l'employé, je me
demande si on ne vient pas aussi de créer un droit nouveau au niveau de
la responsabilité civile, c'est-à-dire: si l'employé sert
un client et que ce client, en sortant, trébuche, se blesse, est-ce
qu'après ça on pourrait voir un recours qui dirait:
Écoutez, selon la loi, il y avait obligation de ne pas me vendre
d'alcool, il m'a vendu de l'alcool, il a une responsabilité; je vais
poursuivre l'employé qui m'a servi de la boisson? Moi, je me demande
aussi si on ne vient pas de créer un genre de recours, aussi, contre
l'employé. Pour moi, ça, ce n'est pas souhaitable dans notre
système de droit. Je ne sais pas ce que le ministre a à
répondre là-dessus, peut-être ses observations relativement
à ça.
M. Ryan: On peut peut-être écouter le
député de Jonquière, aussi.
M. Dufour: Oui, j'avais...
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Bon, tel que l'article...
M. Ryan: ...entre nous autres, ça va faire mon affaire.
Ha, ha, ha!
M. Dufour: ...tel que l'article est libellé,
effectivement, vous avez l'employé qui marche ou qui travaille sous les
ordres de quelqu'un qui est le patron, donc qui est, en principe, le
détenteur de la licence, et on lui impute les mêmes
responsabilités que s'il avait la licence lui-même
personnellement, avec les mêmes, mêmes amendes. Le
propriétaire, lui... Vous savez, l'employé n'aura pas bien le
choix, s'il peut agir en fonction d'un ordre qu'il a reçu de servir. Le
patron, il y a des chances qu'il va toujours... que ce soit toujours
l'employé. Quand l'employé iura été condamné
une fois, il peut le sacrer dehors. Puis comment il va pouvoir s'engager, parce
qu'il n'y a pas de syndicalisation chez ces gens-là? Il va changer de
lieu, puis son amende, la prochaine fois, ça va être 1400 $. Il
n'a pas, non plus, les mêmes assises pour faire face aux obligations.
Dans le fond, on lui impute les mêmes obligations que le
propriétaire. En même temps qu'on fait ça, la personne n'a
pas les mêmes ressources. Il y a quelque chose qui... Comme dans tous les
droits, puis comme ça existe un peu partout, s'il y a une faute,
normalement, c'est le détenteur du permis, au même titre que la
municipalité répond des actes de ses employés, comme les
entreprises où il y a des accidents, des incidents qui se passent. Si
une automobile est mal construite, c'est le fabricant d'automobiles qui est
poursuivi, ce n'est pas l'employé.
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Ryan: II y a quelque chose dans les remarques que nous avons
entendues qui vaut d'être considéré. Je pense bien que le
paragraphe... quand on dit «étant détenteur d'un permis
pour consommation sur place [...] vend ou sert des boissons alcooliques
à une personne manifestement en état
d'ébriété avancée», ça, c'est une
chose qui me paraît incontestable. On pourrait discuter ad infinitum si
c'est le mot «ébriété» ou le mot
«ivresse» ou le mot «enivrement» ou je ne sais pas trop
quoi. Mais celui-là nous apparaît le meilleur, selon les experts
dans l'art de ce langage-là; moi, je n'ai pas d'encyclopédie
là-dessus. On prend ce mot-là. Mais pour l'employé, je
suis prêt à regarder des modifications là-dessus. Je suis
prêt à regarder des modifications.
Il y a deux choses qu'on pourrait faire: le laisser tomber
complètement, puis ça simplifierait peut-être les choses
à ce stade-ci de notre examen. Dans ce genre de législation
là, nous cherchons le plus possible à légiférer par
mode consensuel. On ne peut pas le faire toujours, mais le plus possible, parce
que c'est des choses qui relèvent du sens commun, de l'observation
courante puis de la sagesse pratique des gens. Il n'y a personne qui a la
doctrine sûre: «C'est-u» deux verres, trois verres, quatre
verres? la boisson à 5 %, à 4 %? On n'en finirait pas. Je pense
que c'est pour ça que, plus on peut trouver des solutions consensuelles,
mieux c'est, à la fois pour les détenteurs de permis et pour le
public qui est intéressé à consommer des boissons
alcooliques dans les lieux qui sont tenus par ces personnes-là. Il y
aurait cette formule, laisser tomber purement et simplement «ou à
l'emploi d'un tel détenteur». (15 h 40)
II y en aurait peut-être une autre aussi qui impliquerait la
responsabilité du détenteur, tu sais. Par exemple, je vais
prendre une formule. Il y en a peut-être d'autres qui peuvent être
suggérées également, «étant détenteur
d'un permis pour consommation sur place, vend, fait vendre ou servir ou
tolère que l'on vende», des choses comme celle-là, dans ce
genre-là. Là, on arriverait à quelque chose, et si on voit
que ça se fait manifestement puis régulièrement, il y a
une preuve qui
est montée, puis là le propriétaire ne peut pas
prétendre qu'il était en Floride puis qu'il n'était pas
allé à son bar depuis trois mois. Il y a la responsabilité
qui s'attache au permis, à celui qui est le détenteur du permis.
Une affaire comme ça pourrait peut-être être
envisagée. Je ne sais pas comment on réagirait du
côté des députés ministériels et de
l'Opposition. J'aimerais ça avoir la réaction, parce qu'on
cherche ensemble honnêtement. M. Laflamme.
(Consultation)
M. Ryan: M. Laflamme me suggère une formule. On en regarde
plusieurs en même temps. Il y en a une autre possible: «vend ou
sert, lui-même ou par un employé, des boissons alcooliques».
Moi, une formule ou l'autre... Est-ce qu'on pourrait peut-être, sur
celui-ci...
M. Bélanger: Suspendre.
M. Ryan: Pardon? Suspendre, se retrouver... On arrivera avec une
ou deux formules alternatives qu'on fera circuler sous forme écrite.
M. Bélanger: M. le Président, juste avant de
suspendre, j'aurais peut-être juste une remarque à faire,
générale. Sans m'étendre sur le sujet, c'est tout
simplement... Ce qui me frappe un petit peu dans cet article-là en
général, et je peux comprendre qu'on veuille responsabiliser les
comportements, on va dire, d'une clientèle ou relativement à
quelqu'un, on va dire, qui conduit une automobile... Quand on sert de la
boisson à quelqu'un qui va conduire une automobile, je pense que c'est
évident qu'il faut faire quelque chose et qu'il faut empêcher que
ce genre de chose se fasse, là. Mais la personne qui est à pied,
qui est venue à pied, qui repart à pied, surtout quand on
considère que, présentement, le fait... Je comprends que le fait
d'être en état d'ébriété sur la place
publique constitue une infraction, d'accord, mais je pense que le ministre va
être d'accord avec moi que dans les faits, si vous ne dérangez pas
la paix publique, que vous faites votre affaire, que vous êtes en
état d'ébriété, la police n'a pas les moyens
d'arrêter les gens qui sont en état d'ébriété
sur la place publique et de porter des accusations. Je peux vous dire quelque
chose, il y aurait un paquet de vagabonds et de gens sans adresse qui seraient
à tous les jours au poste de police. Des fois, je vois des beaux
principes. C'est un beau principe, je comprends, mais je me demande
jusqu'à quel point, en tout cas, comme je vous dis, sans
m'étendre sur le sujet, ça vaut la peine, à ce
moment-là, d'aller si loin que ça uniquement pour créer
cette responsabilité-là pour le seul fait d'être en
état d'ébriété. Moi, je peux comprendre, comme je
dis, dans le cas de quelqu'un qui est en automobile, qui va prendre sa voiture,
mais qui est à pied et qui... En tout cas, j'ai un petit peu de
difficulté. C'est tout.
M. Ryan: Moi, la formule que j'aimerais le mieux, c'est
«vend ou tolère la vente dans son établissement à
une personne en état d'ébriété». Ça
veut dire que ça suppose qu'il a été averti.
Une voix: Oui.
M. Ryan: Ou tolère la vente. Il faut qu'il y ait une
volonté de tolérer, là, ou d'encourager, à plus
forte raison. Je pense que c'est ça qui est l'idée de fond
là-dedans. Et ça, je pense qu'on ne peut pas être contre
ça, parce qu'il faut quand même qu'il ait sa
responsabilité. C'est trop facile de se cacher entièrement
derrière son employé, de dire: Celui-là, il fait
ça, ce n'est pas de mon...
M. Dufour: D'autant plus qu'ils n'ont pas de protection.
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Ils n'ont pas de protection, ces gens-là, au
point de vue de garantie de travail.
M. Ryan: Tandis que, là, l'employé, s'il est pris,
il va dire: Bien, c'est mon boss qui m'a dit de faire ça...
M. Dufour: C'est ça.
M. Ryan: ...puis il m'a dit d'y aller, ou celui qui est son
représentant m'a dit: II faut que tu forces la note. C'est ça qui
est l'idée qu'on veut combattre dans cet article-là. Je pense
qu'il faut être éminemment attentif aux préoccupations de
la Régie, qui a une mission redoutable, hein, celle d'assurer
l'application responsable de lois éminemment délicates.
M. le Président, si vous ne voyez pas d'objection, nous allons
vous soumettre d'ici une heure ou deux...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Dauphin): Dans un délai
raisonnable.
M. Ryan: ...une proposition de modification à l'article
15, 1°.
Le Président (M. Dauphin): Très bien. Alors,
l'article 15 est suspendu. Nous appelons l'article suivant, l'article 16.
M. Dufour: II y avait le 2°, «altère le contenu
du permis qu'il détient».
M. Ryan: Ça, on pourrait le régler.
M. Dufour: Je veux juste demander une question.
Le Président (M. Dauphin): Mais on ne peut pas
l'adopter.
M. Dufour: Est-ce que c'est possible que des gens altèrent
leur permis?
M. Ryan: Je vais demander à M. Laflamme, avec votre
autorisation, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Alors, nous revenons à
l'article 15, si je comprends bien? M. Laflamme.
M. K.-Laflamme (Ghislain): C'est très fréquent. Ou
les gens changent la date ou, du moins, essaient de changer la date
d'expiration du permis. Alors, comme le permis est généralement
derrière le bar, plus ou moins visible, si on a altéré la
date, pour quelqu'un qui ne va pas prendre le permis en main, ça donne
l'impression qu'il est encore valable alors qu'il est expiré. Et il n'y
a pas d'infraction dans la loi actuellement.
M. Dufour: II n'y a pas d'infraction pour ça?
M. K.-Laflamme (Ghislain): Non, non. C'est ça...
M. Dufour: Oui, mais le sens commun, ça vous permettait
pareil de le prévoir, s'il n'était pas à date.
M. K.-Laflamme (Ghislain): Oui, mais là il va y avoir une
amende, donc...
M. Dufour: O.K. Ça fait qu'on suspend le 1° de
l'article 15. L'article 16.
Le Président (M. Dauphin): On ne peut pas l'adopter, de
toute façon, l'article 15...
M. Dufour: Non, c'est ça. On le suspend.
Le Président (M. Dauphin): ...alors il est suspendu.
J'appelle l'article 16.
(Consultation)
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Ryan: Vous avez appelé l'article 16, je crois?
Le Président (M. Dauphin): Exact.
M. Ryan: À l'article 16, nous proposons d'éliminer
deux alinéas de l'article 110. L'alinéa 1°, dans lequel il
est dit: «Quiconque étant muni d'un permis l'autorisant à
vendre de la bière, vend de la bière qui a un titrage alcoolique
dépassant 5 % en poids.» on enlèverait ça, parce
que, déjà, selon les informations qu'on me donne, il y a beaucoup
de bières qui se vendent dont le titrage est supérieur à 5
%, puis c'est des très bonnes bières qui ne causent pas
d'inconvénient à personne.
M. Dufour: C'est des bières qui viennent d'un peu partout
dans le monde?
M. Ryan: Oui, c'est ça.
M. Dufour: donc, vous n'avez plus de limite. ça peut
être 8 %, 9 %, 10 %: la mort subite, la mort légère...
Une voix: La mort lente.
M. Ryan: Jusqu'à ce que mort s'ensuive.
M. Dufour: La mort lente.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Dauphin): Jusqu'à l'état
«comatique».
M. Ryan: Après ça, on revient à notre...
M. Dufour: Ça va. Je pense que c'est une adaptation
de...
M. Ryan: Dans certains points, on revient à notre article
15.
M. Dufour: C'est ça.
M. Bélanger: mais le 1°... m. le président.
M. Ryan: Et le 7°.
M. Bélanger: oui, le 1°, c'est un jeu
intéressé...
M. Ryan: C'est ça. Je pense que ça revient avec les
vidéoloteries, ça. On traite de ça dans une autre
section.
M. Bélanger: Mais la définition d'un jeu
intéressé, est-ce qu'il y avait notion d'argent
là-dedans?
M. Ryan: Ici, oui.
M. Bélanger: Quand on parle de jeu
intéressé, c'est ça?
M. Ryan: De jeu intéressé, oui.
M. Bélanger: Notion de profit, d'argent. Mais, là,
est-ce que c'est permis, à ce moment-là, quelqu'un
qui joue à l'argent aux cartes, un permis dans une taverne? En
vertu de quelle disposition, à ce moment-là, c'est
défendu, ça?
M. Ryan: Dans les critères pour la tranquillité
publique que nous avons déjà introduits dans la Loi sur les
permis d'alcool, il y en a un qui concerne les jeux de hasard.
M. Bélanger: Ah! Parfait. M. Ryan: O.K.?
M. Dufour: Je passais avant-hier sur la rue et c'était
marqué «billard, 3,75 $ pour la bière». Je ne sais
pas si c'est pour deux bières, je pense que c'est quelque chose comme
ça. Ce n'est pas un jeu intéressé, ça, le billard?
Ge n'est pas un jeu de hasard? Non, ce n'est pas ça.
M. Bélanger: À partir du moment où tu joues
à l'argent...
Le Président (M. Dauphin): C'est un jeu d'adresse.
M. Bélanger: C'est un jeu d'habileté.
M. Dufour: Non, mais un jeu de billard, c'était
marqué... Mais c'est avec un jeu pareil. C'est un jeu, le billard.
Le Président (M. Dauphin): Pour certains, c'est un jeu de
hasard, le billard.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ça va.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bélanger: Pour moi, c'est du hasard.
M. Dufour: C'est du hasard, le billard.
M. Bélanger: Oui.
M. Dufour: Ça va pour l'article 16.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'article 16
étant adopté, j'appelle l'article 17.
M. Ryan: D'ordinaire, lorsque des boissons sont saisies, elles
sont confiées à la garde de la Société des alcools,
puis elles doivent être sous scellés, évidemment,
gardées sous scellés. Alors, si les scellés qui ont
été apposés à ces biens saisis sont brisés,
il y a une offense qui vient s'ajouter à celle que contient
déjà l'article 114. (15 h 50)
M. Dufour: En plus des amendes monétaires, est-ce que
ça peut aller jusqu'à perdre le permis? Est-ce que ça
prend... Est-ce que ça, c'est prévu dans la loi ou si ce sont
seulement des amendes monétaires?
M. Ryan: Ici, c'est seulement des amendes. Évidemment,
dans l'appréciation, par exemple, de la révocation d'un permis,
s'il y a trois, quatre condamnations pour des amendes en plus d'autres offenses
contre la loi, là c'est prévu.
M. Dufour: Autrement dit, la Régie garde les dossiers sur
tous les détenteurs de permis ou de licence ou d'autorisation. Et
ça, ça se conserve ad vitam aeternam ou si c'est seulement pour
une période de temps? Est-ce que vous faites le ménage
là-dedans ou si...
M. Ryan: Aussi longtemps que le permis est en vigueur, ils
gardent les traces de toutes ces choses-là. Mais si le permis n'est plus
en vigueur pour toutes sortes de raisons, à ce moment-là, ils
vont se débarrasser au bout d'un certain temps du dossier.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Dauphin): L'article 17 est adopté.
J'appelle l'article 18.
M. Ryan: Alors, ici, c'est la complicité: quiconque aide,
par un encouragement, un conseil, un consentement, une autorisation ou un
ordre, une personne à commettre une infraction visée par la
présente loi commet lui-même une infraction. Il peut être
passible de la même peine que la personne qui a commis l'infraction. Je
pense que c'est un principe de notre droit qui est...
M. Bélanger: M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger: Oui. Il y a juste une chose qui me chicote un
petit peu, puis je ne sais pas si on pourrait me renseigner là-dessus.
C'est qu'ici on n'est pas en matière de droit criminel, mais on est en
matière, si je ne me trompe pas, de pénal statutaire,
c'est-à-dire le degré de preuve n'a pas à être aussi
exigeant pour pouvoir obtenir une condamnation. Ce n'est pas hors de tout doute
raisonnable, je pense que c'est la balance des probabilités, en tout cas
on appelle ça de l'infraction à des responsabilités
strictes ou absolues, un des deux. De retrouver la notion de complot, si on
parlait «complote avec quelqu'un en vue de faire» oui, mais quand
je dis «par un consentement, par une aide», est-ce que ce n'est pas
peut-être un peu vague, un peu... Il me semble que ça ne prend
vraiment pas grand-chose à ce moment-là pour se retrouver avec
une possibilité d'infraction ou d'accusation contre soi.
M. Ryan: Regardez, nous fonctionnons toujours dans le même
souci d'harmonisation des différentes lois qui sont encore en vigueur en
matière de jeu. Nous avons, comme je l'ai expliqué hier,
adopté en juin dernier la loi sur la Régie, puis, en même
temps, nous avons gardé la Loi sur les permis d'alcool, la Loi sur les
loteries, les concours publicitaires et les appareils d'amusement, la Loi sur
les infractions en matière de boissons alcooliques. Puis le
libellé que nous proposons ici est emprunté au texte de la loi
sur les loteries, qui existe déjà dans celle-là, puis
ça fait une harmonisation.
M. Bélanger: Ça répond à ma
question.
M. Ryan: C'est la même chose avec la loi des courses,
aussi.
M. Dufour: C'est le désir d'harmonisation, mais, en
pratique, ça doit être assez difficile à démontrer,
hein, que quelqu'un aide par un conseil. On essaie de couvrir tout le sujet
là, mais quand je regarde ce qu'on dit: l'encouragement, le conseil, le
consentement, ça ne s'apparente pas. Je pense que je suis un peu mon
collègue là-dessus. Ça ne s'apparente pas... ça
pourrait s'apparenter à un complot. Mais, je veux dire, si quelqu'un est
à côté puis dit: Tu pourrais briser les scellés
de... Bon, lui, il lui a donné un conseil pour faire une infraction, qui
est de briser les scellés des bouteilles de boisson. Mais prouver
ça, bonne chance!
M. Ryan: ...responsabilité...
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Ryan: ...puis il est bon d'avoir dans nos lois, surtout en ces
matières où les écarts sont tellement faciles...
M. Dufour: Moi, je n'ai pas d'objection à faire de
l'harmonisation, mais en autant que c'est plausible. Est-ce que c'est plausible
qu'on puisse prouver que quelqu'un puisse encourager, aider, conseiller...
Est-ce que c'est plausible que ça puisse se faire?
M. Ryan: Mais, de par la nature des infractions que nous avons
vues tantôt, je serais porté à dire oui. C'est toute une
série d'infractions qui sont prévues dans la Loi sur les permis
d'alcool. Nous en avons vu toute une enumeration tantôt.
M. Dufour: Comme il y a un article en suspens, c'est difficile
à soulever, mais si on dit: Le propriétaire de la brasserie...
Dans ce cas-ci, je serais comme une aide, je dirais: Écoute un peu, tu
peux lui servir de la boisson, il n'y a pas de problème, il n'est pas si
pire que ça, je suis avec, etc. Il n'est pas obligé de le faire,
mais il est passible de. Est-ce que je pourrais être
considéré, dans cet article-là, comme ayant donné
un conseil?
M. Ryan: Oui. M. Dufour: Oui? M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Dauphin): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger: M. le Président, tout à
l'heure, le ministre m'a répondu qu'on harmonisait avec une autre loi
existante. Je pense qu'il faut faire attention un petit peu. Évidemment,
j'apprécie à sa juste valeur cette remarque, dans le sens que
c'est vrai que, quand on harmonise, ça touche plusieurs lois ou, des
fois, c'est un principe qui a été prouvé. Mais c'est aussi
dangereux de dire systématiquement: Écoutez, on harmonise avec
une autre loi. Je viens de faire l'étude, avec notre collègue, le
ministre de la Justice, de la Loi sur l'indemnisation des victimes d'actes
criminels, où on harmonise avec la Loi sur l'assurance automobile.
Alors, chaque fois qu'on disait qu'on voulait toucher à quelque chose:
Ah! bien, écoutez, on est en train d'harmoniser avec la Loi sur
l'assurance automobile. Puis là, si j'étais allé dans
l'étude article par article du projet de loi sur l'assurance automobile,
on m'aurait répondu: Ah! écoutez, on est en harmonie avec la loi
d'indemnisation des victimes d'actes criminels; on ne peut pas parce qu'on
harmonise. C'est beau l'harmonisation, mais, à un moment donné,
on ne peut plus toucher à rien parce qu'on dit: Écoutez, c'est
pareil dans trois, quatre lois, parce qu'il faudrait toucher à ce
moment-là les trois, quatre lois. Alors, je pense que c'est
évident qu'avant de toucher à quelque chose qui est en harmonie
avec plusieurs lois, il faut faire attention, parce que, là, on
n'harmonise plus. Il y a, des fois, des problèmes d'application qui
existent avec des articles de loi qui sont identiques. Donc, si on me dit qu'il
existe un article identique dans une autre loi, dans son application, est-ce
que cet article qu'on retrouve dans l'autre loi... est-ce qu'il est
arrivé qu'on a réussi à poursuivre des gens ou à
obtenir des condamnations sur le simple fait de donner un consentement ou de
donner un conseil, un simple conseil? Je pense que c'est ça qui est
important. Parce que uniquement dire: Bon, bien, on harmonise... Moi, je veux
bien harmoniser, mais je pense qu'on est tous d'accord avec ça,
harmoniser, pour ne pas se retrouver avec deux, trois, avec des
différents principes. Mais on ne peut pas uniquement dire:
J'harmonise.
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Ryan: Je suis d'accord avec le député sur
l'énoncé général, qui ne fait aucun doute dans mon
esprit. Mais, dans ce cas-ci, j'invoque encore une fois le sens commun. On
traite de choses assez générales. J'ai mentionné
tantôt... On n'a seulement qu'à regarder les offenses ou
infractions qui sont prévues à l'article 112 pour voir que la
participation de quelqu'un à une
infraction sous l'une des formes évoquées ici peut
être une chose très plausible. En plus, je voudrais ajouter que
cet ajout nous a été demandé par la Direction des affaires
pénales du ministère de la Justice pour faciliter le travail des
policiers, surtout dans le cas des débits clandestins. Disons qu'il
arrive de la drogue, par exemple, qui va circuler dans un établissement;
là, je pense que ça devient quelque chose d'assez important.
S'ils arrêtent une personne qui a consommé de la drogue, il faut
qu'ils puissent également s'intéresser aux personnes qui la
distribuent, cette drogue-là, et vice versa. Et la même chose pour
les chicanes, les bagarres qui vont éclater. Par exemple, il y en a un
qui va se faire prendre parce qu'il a donné un coup de poing à
l'autre, mais il y en a qui ont provoqué cette bagarre-là, puis
tout. Je pense que c'est un principe de responsabilité
élémentaire qui doit évidemment être appliqué
avec infiniment de discernement. Ça, je comprends ça. Mais c'est
mieux de l'avoir là.
Le Président (M. Dauphin): M. le député.
M. Bélanger: M. le Président, c'est parce que je
pense que l'analogie à faire avec la drogue est peut-être un peu
dangereuse à faire. Au niveau de la drogue, c'est un acte criminel. Le
degré de preuve n'est pas le même. Alors, quand on peut parler de
donner un conseil, c'est hors de tout doute raisonnable. Là, on est dans
le cas d'une infraction, un régime de responsabilité qui est tout
autre. C'est pour ça que je me demandais... Je trouvais, en tout cas,
«quiconque aide ou, par un encouragement, un conseil», il me
semblait que c'était peut-être un peu... Si on retrouvait
uniquement la notion de complot... La notion de complot, quand même,
ça prend un degré de preuve un petit peu plus fort. Mais y aller
comme ça d'une façon beaucoup trop...
M. Ryan: C'est trop limitatif, «complot». Trop
limitatif.
M. Bélanger: Trop limitatif? Parce que
«complot», il y a une intention. On pourrait même
peut-être, avec un article pareil, se retrouver avec des accusations,
même s'il n'y a pas eu d'intention, uniquement par la commission de
l'acte. C'est ça que je me demande.
M. Ryan: Supposons qu'éclate une bagarre, et quelqu'un qui
a provoqué cette bagarre-là dit: Vas donc lui casser la gueule,
à celui-là, toi là, tu n'en as pas peur, vas-y donc.
M. Bélanger: Ah oui!
M. Ryan: À ce moment-là, ça va être
bien utile d'avoir une affaire comme ça.
M. Dufour: Oui, mais la présente loi, elle a pour but de
quoi? C'est de contrôler la vente de boissons et la consommation de
boissons?
M. Ryan: Oui, puis assurer...
M. Dufour: Mais là vous allez plus loin. (16 heures)
M. Ryan: Oui, oui, assurer la tranquillité publique dans
ces lieux où l'on vend des boissons alcooliques. C'est pour ça
qu'on a ajouté le critère de la tranquillité publique il y
a deux ans. Autrement, il y a un paquet de causes dont la Régie
n'était pas capable de disposer. Il y avait toujours des finauds qui
venaient dire que la loi n'était pas assez précise, puis tout,
qu'on pouvait faire à peu près n'importe quoi. Avec ceci, on a
déjà un bon nombre de décisions qui ont été
prises et les gens savent qu'il faut qu'ils tiennent leur établissement
dans un climat propice à la tranquillité publique. Je dis
ça en tremblant un petit peu, parce que ce n'est pas facile.
Le Président (M. Hamel): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger: Oui, M. le Président. C'est que dans
le cas d'une bagarre, s'il y a une bagarre qui éclate, on ne commettra
pas une infraction à la loi, on commettrait une infraction au Code
criminel, voies de fait ou... Il me semble que ce ne serait pas une infraction,
à ce moment-là, à la loi.
M. Ryan: Je sais bien, mais c'est seulement des infractions
prévues par la présente loi.
M. Bélanger: Bien, c'est ça.
M. Ryan: Puis une infraction contre la tranquillité
publique, c'est prévu dans notre loi.
M. Bélanger: Puis la tranquillité publique, est-ce
qu'il y a eu plusieurs accusations relativement à ça? C'est un
nouveau concept, ça?
M. Ryan: Oui, qui a été ajouté il y a un an
et demi ou deux ans.
M. Bélanger: Deux ans?
M. Ryan: Par nous.
M. Dufour: ...
M. Bélanger: Ah! oui, oui. O.K.
M. Ryan: Par nous. Je pense que... O.K.?
M. Bélanger: D'accord.
M. Ryan: Ça va.
Le Président (M. Hamel): Ça va? Adopté?
M. Dufour: O.K. On verra à l'usage. Saisie des boissons
alcooliques Le Président (M. Hamel): L'article 19.
M. Ryan: À l'article 19, nous modifions l'article 127 de
la loi. Ça, c'est la garde des boissons puis des récipients qui
ont été saisis. Là, c'est toujours «à moins
que le juge n'en décide autrement».
Le Président (M. Hamel): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: Si vous permettez.
Le Président (M. Hamel): M. le ministre.
M. Dufour: Vous avez des explications à nous donner?
Ça va.
M. Ryan: Si vous mettez: «La Société a la
garde de ces boissons et des biens qui ont été saisis, à
moins que le juge qui les a reçus en preuve n'en décide
autrement. La Société entrepose les choses saisies ou veille
à ce qu'elles soient entreposées, jusqu'à ce qu'un juge en
dispose par jugement.» Alors, ceci, c'est pour mettre un terme à
tout ça. On était rendu que la Société voulait
agrandir ses entrepôts de manière presque illimitée
à cause des quantités qu'elle saisissait. On s'est dit: II faut
trouver un moyen que ça sorte du canal, que ça sorte du tunnel,
puis que ça retourne dans la circulation, puis que ça
disparaisse. Avec ceci, on permet d'en disposer sur jugement. Ce n'est pas la
Société seule qui pourra en disposer, pas plus que la
Régie dans d'autres cas qui relèvent de sa compétence.
Ça prend une décision du tribunal. Et on peut s'en sortir et on
n'est pas obligé de payer l'entreposage de ces marchandises qui ont
été saisies à cause du caractère
d'illégalité qui s'attachait à leur distribution.
Le Président (M. Hamel): Merci, M. le ministre. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Oui. Il y a une petite remarque. Après
«contiennent», il ne devrait pas y avoir une petite virgule?
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: «La Société a la garde des
boissons alcooliques et des récipients qui les contiennent
saisis», il n'y aurait pas une virgule après
«contiennent»? Remarquez bien que le français que, moi, je
sais, ce n'est peut-être pas le français des juristes, mais il me
semble qu'au point de vue logique on devrait avoir une petite
restructuration.
M. Ryan: Aujourd'hui, le député de Jonquière
doit savoir qu'on met de moins en moins de virgules, hein! Chaque fois
que...
M. Dufour: Oui, puis ça, je trouve...
M. Ryan: Le principe est contraire. On dit: Chaque fois qu'on
peut les éviter...
M. Dufour: ...que c'est une erreur, à mon point de vue,
parce que...
M. Ryan: Là, on peut discuter. Je ne déteste pas
cette évolution, moi.
M. Dufour: Oui?
M. Ryan: Non. Non, je ne la déteste pas. Il y a une
certaine influence de l'anglais là-dessus aussi qui serait assez pour
vous rendre rébarbatif, je le sais.
M. Dufour: Ah! bien là, là, ça
dépend. M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Si vous avez une déformation, ha, ha, ha! si
vous avez un vice caché...
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Dufour: ...moi, je ne veux pas le flatter. Ha, ha, ha!
M. Ryan: Regardez, c'est une question de spécialistes,
là. On a des spécialistes en rédaction de lois...
M. Dufour: Oui, oui, j'imagine que c'est peut-être correct,
mais je ne sais pas.
M. Ryan: II faudrait leur demander, peut-être, de nous
faire part de leur impression sur la remarque qui a été
faite.
Une voix: ...
M. Ryan: Pardon? Ils n'ont pas objection à ce qu'on la
mette.
Une voix: Ils n'ont pas objection.
M. Ryan: Je cherche toujours à améliorer le texte,
moi. Même dans l'hypothèse d'un effet neutre, pour être
agréable au député de Jonquière, j'accepterais la
virgule.
M. Dufour: Ha, ha, ha!
M. Bélanger: II est trop bon.
M. Dufour: Ah! Que voulez-vous? Bien non...
Des voix: Ha, ha, ha!
(Consultation)
M. Ryan: C'est garanti qu'on va l'inscrire, là, sur les
galées. Ce n'est pas nécessaire de faire un amendement formel, je
pense, hein?
Une voix: ...
M. Dufour: Quand la Société saisit des boissons,
elle, elle a la garde.
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: Mais il faut absolument qu'elle saisisse le juge
qu'elle a saisi de la boisson, ou si ceux qui ont saisi... De quelle
façon l'opération se fait?
(Consultation)
M. Dufour: L'opération, là? La police saisit.
M. Ryan: Elle peut les garder là tant que le
propriétaire n'en fait pas la réclamation ou que le tribunal n'en
disposé pas.
M. Dufour: Mais la police saisit la boisson? Elle avertit la
Cour?
M. Ryan: Non, pas nécessairement. M. Dufour:
Non?
M. Ryan: Pas nécessairement. Il faut qu'elle attende
qu'une cause s'instruise devant la Cour pour demander... À moins qu'elle
veuille s'en débarrasser, il faut qu'elle aille devant le tribunal.
M. Dufour: Ah! c'est quand elle veut s'en débarrasser.
M. Ryan: Oui, c'est ça.
M. Dufour: Est-ce que vous avez des... Moi, j'ai regardé
pour la contrebande de cigarettes où ils ont gardé ça dans
des locaux, puis les journaux nous ont... Je n'ai pas posé de questions
en Chambre là-dessus, mais les locaux ont été
défoncés, puis ils sont partis avec les cigarettes. Ça a
été volé. Est-ce que les saisies de boissons se font? Il y
a des endroits partout où la Sûreté du Québec
existe, plutôt que d'avoir un endroit central...
M. Ryan: C'est tout envoyé à la
Société des alcools, les boissons, les boissons saisies.
M. Dufour: Ça veut dire que...
M. Ryan: II y avait des entrepôts qui avaient
été prévus pour les appareils de vidéoloterie, mais
on en reparlera plus tard.
Le Président (M. Hamel): À l'autre chapitre.
Ça va?
M. Dufour: O.K.
Le Président (M. Hamel): D'autres questions?
Une voix: Adopté.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Hamel): Adopté?
M. Dufour: Oui, c'est adopté.
Le Président (M. Hamel): L'article 19 est adopté.
L'article 20. M. le ministre.
M. Ryan: À l'article 20, nous avons un petit peu
prévu, par les explications fournies jusqu'à maintenant... on
précise le genre de situation qui peut se présenter. L'article
127 nouveau demeurait un peu sibylllin. Les explications qui nous sont fournies
aident à le comprendre, mais l'article 127.1 précise ce qui va se
passer si on veut disposer de marchandises saisies, toujours à la
Société des alcools. Là, il faut l'autorisation
écrite d'un juge, qui doit être précédée par
un préavis d'au moins un jour franc de la demande d'autorisation. Il
faut que ce préavis soit signifié aux personnes qui pouvaient
avoir droit à ces boissons et au saisi. Ça revient à ce
que nous disions tantôt, hein. Je pense que c'est des choses de bon sens,
ça. Le juge peut autoriser la Société à disposer de
ces boissons s'il y a de la preuve basée sur un témoignage d'un
chimiste professionnel qu'elles ne sont pas propres à la consommation ou
qu'il s'agit de boissons qui ne sont pas fabriquées,
embouteillées ou livrées conformément à un permis,
ou de boissons que la Société ne commercialise pas. Vous le
savez, toutes les boissons alcooliques mises en circulation, sauf les
bières, doivent passer par la Société des alcools.
Ça, c'est un principe fondamental de tout notre système de
distribution des alcools au Québec. Je crois que ceci complète
très bien ce que nous avons dit à propos du nouveau 127.
M. Dufour: Je veux juste demander: C'est quoi un jour franc pour
vous? On donne l'avis, vous donnez l'avis aujourd'hui. Le jour franc,
c'est...
M. Ryan: 24 heures.
M. Dufour: 24 heures. Est-ce que, à partir du moment
où il reçoit l'avis... Autrement dit, s'il a l'avis à 16
heures cet après-midi, le jour franc pour vous, c'est 16 heures
demain?
M. Ryan: C'est ça.
M. Dufour: Je crois que j'ai bien fait de poser la question.
M. Bélanger: Ce ne serait pas samedi, à ce
moment-là? Ma définition d'un jour franc, c'était
plutôt que... On est jeudi aujourd'hui. Si on donne un avis d'un jour
franc, ça donnerait samedi, c'est-à-dire qu'il faut un minimum
d'une journée complète entre... Moi, c'est ma définition
qu'on a toujours eue du jour franc. Ce n'est pas 24 heures calculées en
fuseau horaire.
M. Ryan: Le député d'Anjou suppose que les
fonctionnaires de la Société travaillent sept jours par
semaine.
M. Bélanger: Bien, il n'y a pas des jours non juridiques,
là? On ne jouera pas là-dedans, là. Ha, ha, ha!
M. Ryan: Ha, ha, ha! M. Bélanger: Mais un jour
franc, là... (Consultation)
M. Bélanger: Ça tomberait samedi. Ils vont dire: Si
je vous donne un avis d'un jour franc maintenant, ce serait samedi que
ça tomberait, les délais. (16 h 10)
M. Dufour: On s'ajuste, là. Un jour franc, c'est une
journée complète entre l'avis...
Une voix: Et l'exécution. M. Dufour: ...et
l'autre.
M. Bélanger: Ce n'est pas 24 heures. Ça peut
être plus que 24 heures.
Une voix: C'est ça. M. Ryan: Oui, c'est ça.
M. Bélanger: C'est ça. O.K.
M. Dufour: Quand vous dites, au troisième paragraphe,
«sur l'avis d'un chimiste», l'avis d'un chimiste, est-ce que c'est
un avis verbal, un avis écrit, un avis sur preuve? T.e
chimiste pourrait dire: Je considère que ce n'est pas bon.
M. Ryan: Ça peut être les deux, là. Si c'est
devant le juge, il peut arriver que la Société présente le
témoignage écrit d'un chimiste reconnu, puis si c'est jugé
satisfaisant par le juge, ça va être accepté. Si le juge
dit: Je veux l'entendre, cette personne-là avant de vous le donner,
bien, il va falloir qu'il s'arrange pour l'amener.
M. Dufour: Oui, mais c'est rattaché à une autre
chose, là: «sur l'avis d'un chimiste, que les boissons alcooliques
saisies sont impropres à la consommation humaine ou s'il est convaincu
qu'il s'agit de boissons alcooliques qui ne sont pas fabriquées,
embouteillées ou livrées...». Ça veut dire que
ça, c'est de la boisson frelatée, probablement. C'est
là-dessus que le chimiste vient.
M. Ryan: Non. Le chimiste, lui, c'est rien que la première
partie, c'est des boissons impropres à la consommation humaine.
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: Le reste, il n'a pas besoin du chimiste pour
déterminer si elles ont été fabriquées ou
embouteillées conformément à la loi sur les alcools. C'est
une autre chose. Mais il a besoin de l'avis du chimiste pour déterminer
qu'elles sont impropres à la consommation humaine.
M. Dufour: Oui, mais ce que je demande, c'est: L'avis du
chimiste, comment il doit être donné? Est-ce que c'est un avis
écrit ou verbal? Il faut qu'il soit appuyé sur quelque chose.
M. Ryan: Oui, mais, là, c'est le juge. Lui, il a ses
règles de fonctionnement, le juge; il a ses règles de
décision. On n'est pas obligés de commencer à s'embarquer
là-dedans ici. Il faut qu'il ait l'avis d'un chimiste. Il va
déterminer quelle sorte d'avis ça lui prend.
M. Dufour: II me semble que les lois sont précises
d'habitude.
(Consultation)
M. Ryan: Je pense qu'il n'y a pas de problème pour nous
autres, parce que, comme on peut le lire, le juge doit être convaincu sur
l'avis d'un chimiste. Lui-même, il ne connaît rien
là-dedans. Il faut qu'il ait l'avis d'un chimiste.
M. Dufour: Mais l'avis aurait pu être un rapport du
chimiste.
M. Ryan: Non, mais c'est mieux de ne pas le mettre, ça. Il
peut arriver que le juge dise: Votre rapport ne fait pas mon affaire,
amenez-moi le chimiste. Là, il a la liberté de le faire.
M. Dufour: O.K. Là, il y a 127.2. On va regarder
ça.
M. Ryan: ...est en cours, que les décisions n'ont pas
été prises, soit en matière de procès, soit en
matière de permis, il faut qu'il garde des échantillons de ces
boissons-là pour être capable de faire la preuve de ce qu'elles
contenaient.
M. Dufour: «La Société peut arrêter la
fermentation des échantillons qu'elle prélève.»
Ça veut dire quoi, ça?
M. Ryan: M. le Président, si nous sommes
intéressés à écouter l'explication.
Le Président (M. Dauphin): M. Laflamme.
M. K.-Laflamme (Ghislain): Je vais cadrer ça aussi
brièvement que je le peux. Les boissons sont saisies de plusieurs
sources. La plupart du temps, c'est dans un bar dont le permis est
révoqué, et les boissons sont saisies et sont envoyées
à la Société des alcools. Ça, c'est relativement
facile, parce que, la plupart du temps, elles sont dans le contenant qui a
servi pour leur vente. Mais ce qui fait vraiment problème à la
Société des alcools, c'est ceux qui fabriquent des boissons de
façon clandestine, des gens qui n'ont pas de permis et qui sont surpris
à vendre de ces boissons. Comme elles ont été
fabriquées de façon non autorisée, elles ne pourront
jamais être vendues légalement parce que la Société
des alcools ne les achètera jamais, donc elle ne les mettra jamais en
vente, ça ne pourra jamais être vendu par l'entremise d'une
épicerie et tout ça. Des fois, il y a d'énormes
quantités là-dedans et, des fois aussi, ça peut venir
d'une usine, d'un fabricant qui est en infraction, et, pour diverses raisons,
la Société est appelée à les saisir.
Un vin, c'est quelque chose qui est en fabrication par la fermentation
et, pour éviter que la Société soit accusée de ne
pas avoir sur les stocks saisis pris toutes les précautions voulues pour
que ça devienne vraiment du vin à la fin du débat, la
Société peut arrêter la fermentation. Il y a des moyens
d'arrêter la fermentation sans détruire la substance, et c'est ce
que la Société veut faire là-dedans, ne pas être
obligée de se transformer en viniculteur pendant tout le
débat.
M. Dufour: J'imagine aussi que ça répond
à ma question quand vous conservez, pendant l'instance, en
quantité suffisante pour fins d'expertise, des échantillons, vous
avez une procédure, j'imagine, interne qui fait que vous pouvez garder
ces quantités-là?
M. K.-Laflamme (Ghislain): Elles sont gardées par le
laboratoire après analyse, si bien que, si le juge demande un certificat
d'analyse, le chimiste peut le fournir. Mais si cette analyse est
contestée, il reste encore au moins une quantité suffisante pour
procéder à de nouvelles analyses pour bien établir qu'il
s'agissait de quelque chose de...
M. Dufour: Est-ce que ce sont des laboratoires privés
ou...
M. K.-Laflamme (Ghislain): C'est le laboratoire de la
Société des alcools.
M. Dufour: De la Société des alcools. Ah bon!
Ça va. Des questions?
Le Président (M. Dauphin): Ça va?
M. Dufour: Ça dépend. Il a une question?
Le Président (M. Dauphin): M. le député,
voulez-vous poser une question?
M. Maciocia: J'ai juste une petite question...
Le Président (M. Dauphin): Oui, M. le député
de Viger.
M. Maciocia: ...à M. Laflamme. Étant donné
que par la fermentation du vin... Vous savez sans doute qu'il y a beaucoup de
privés qui en font, qui achètent des raisins et qui en font chez
eux, souvent, je ne sais pas, 50 gallons, 70 gallons, 80 gallons. Est-ce qu'ils
sont passibles d'être poursuivis par la Régie si c'est pour leur
consommation propre?
Le Président (M. Dauphin): M. Laflamme.
M. K.-Laflamme (Ghislain): Lorsqu'il s'agit de consommation
personnelle, vous pouvez fabriquer votre propre vin. Tout devient une question
de preuve en fonction des quantités. Si vous êtes deux personnes
qui fabriquez 3000 bouteilles par année, il y a comme une
présomption que vous en entreposez beaucoup trop. Ça, c'est
purement une question de preuve. Mais si vous fabriquez une quantité
raisonnable pour consommation domestique, il n'y a pas d'infraction. La LIMB A
le permet.
M. Maciocia: Parfait.
Le Président (M. Dauphin): Très bien. L'article 20
est adopté?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Dauphin): Adopté.
Confiscation
J'appelle l'article 21, auquel cas vous avez un amendement, M. le
ministre.
M. Ryan: Nous modifions l'article 172 de la loi actuelle.
Après le paragraphe 2° du premier alinéa... Attendez un petit
peu là. Non, moi, je n'ai pas... On va être obligé de
prendre celui-ci parce que je n'ai pas la dernière version ici.
O.K.?
(Consultation)
M. Ryan: Dans le texte qui vous a été donné,
vous avez le texte intégral de l'article 172 actuel. Je pense qu'en
lisant l'article du projet de loi vous voyez tout de suite les modifications
qui sont proposées, qui sont des modifications de précision.
Premièrement, comme vous le remarquez, après le paragraphe
2° du premier alinéa, on ajoute les mots «toute autre chose
saisie»... Ça ici? On ajoute les mots «3°...». On
ajoute: (16 h 20) «3° des biens meubles et de l'équipement
ayant servi à la vente illégale de ces boissons; «4° du
produit de la vente illégale de ces boissons;». ...peut ordonner
la confiscation de tout ça. Je pense que ça complète.
Ça nous est demandé par la Direction des affaires pénales,
ça aussi, du ministère de la Justice.
Là, nous avons encore un papillon là-dessus, dont vous
avez été saisis, hein?
M. Dufour: Oui, on l'a eu.
M. Ryan: Vous l'avez, le papillon?
Le Président (M. Dauphin): Alors, on m'indique que c'est
un vote. Alors, on pourrait suspendre quelques minutes pour permettre aux
députés d'aller voter.
(Suspension de la séance à 16 h 21)
(Reprise à 16 h 51)
Le Président (M. Dauphin): Alors, la commission des
institutions reprend ses travaux. Toujours à l'article 21, il y a un
amendement.
(Consultation)
M. Dufour: Est-ce que le ministre l'a introduit?
Le Président (M. Dauphin): Je sais que la question
était... Nous l'avions abordée.
M. Dufour: O.K. Les biens meubles... Oui.
M. Ryan: Juste avant qu'on l'entreprenne, M. le Président,
si vour me permettez une requête, toujours modérée: Est-ce
que les députés pourraient consentir à ce que nous
suspendions nos travaux à 17 h 45 plutôt que...
M. Dufour: À ce moment-là, pourquoi qu'on ne se
rendrait pas à 20 heures?
M. Ryan: C'est parce que j'ai un rendez-vous, moi, que je devrais
tenir, et j'ai une réunion spéciale à 18 h 30.
M. Dufour: Je n'ai pas d'objection. Pourquoi vous ne suspendez
pas jusqu'à 20 heures ce soir?
M. Ryan: C'est ce que nous ferions.
M. Dufour: Oui. Parce que 17 h 45...
Le Président (M. Dauphin): Pour 15 minutes.
M. Ryan: Non, non, nous suspendrions à 17 h 45...
Le Président (M. Dauphin): Ah bon! D'accord. M. Ryan:
...pour reprendre à 20 heures.
M. Dufour: Ah! Ce n'est pas tout de suite, là, la
suspension.
Le Président (M. Dauphin): Je pensais que vous vouliez
suspendre tout de suite.
M. Dufour: Ah! Correct! Je pensais que vous... O.K. Ça va.
C'est correct.
M. Ryan: II n'y a jamais rien de capricieux dans mes
demandes.
Le Président (M. Dauphin): Alors, avec le consentement des
membres...
M. Dufour: Comme vous voyez, on est très ouverts,
très compréhensifs.
Le Président (M. Dauphin): ...votre requête est
accordée, sans frais.
M. Ryan: Alors, tu vas avertir notre gars: 15 h 45.
Une voix: Vous avez notre bénédiction.
M. Dufour: Là, on parle dans cet article... Bon. On avait
dans l'article «les boissons alcooliques dont la possession est
illégale, les récipients, véhicules et toute chose saisie
servant au transport des biens meubles et de l'équipement saisi et ayant
servi à la vente illégale de boissons.» Est-ce que
ça veut dire que les biens meubles qui seraient sur les lieux, eux, ne
seraient pas saisis?
Les appareils qui ont servi à fabriquer la boisson, pas servi
à la vente, servi à la fabrication, est-ce qu'il y a d'autres
articles qui couvrent ça, ou, par cet article, vous couvrez
complètement? Là, je suis obligé de m'adresser au
ministre. Ha, ha, ha! Je m'adresse au ministre. Ha, ha, ha!
M. Ryan: J'eus un moment de distraction, M. le
Président...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: ...dont je m'excuse.
Le Président (M. Dauphin): Alors, la parole est au
ministre, en réponse.
M. Dufour: Le président va vous résumer. Ha, ha,
ha!
Le Président (M. Dauphin): Oui. Ha, ha, ha!
M. Dufour: Le président va vous résumer
ça.
M. Ryan: Est-ce que je pourrais demander que M. Laflamme
réponde en mon nom?
Le Président (M. Dauphin): Très bien. Alors, M.
Laflamme.
M. K.-Laflamme (Ghislain): Parfait.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que nous devons
répéter la question? Non?
M. K.-Laflamme (Ghislain): Non, je pense que je me comprends. Je
me comprends et j'essaie de vous comprendre. Le texte que vous avez, est-ce que
c'est celui avec des soulignés?
M. Dufour: Bien, j'ai ça, ici: On a cet amendement, avec
le texte actuel, qui est ici. Il n'y a pas de soulignés. Moi,
j'ai...
M. K.-Laflamme (Ghislain): O.K. C'est le même que vous,
sauf que j'ai l'avantage d'avoir des traits...
M. Dufour: Ah, bon!
M. K.-Laflamme (Ghislain): ...sous les mots qui sont
ajoutés, par rapport au texte qui était dans la proposition de
modification à la loi. Substantiellement, c'est, encore une fois, pour
répondre à une demande de la Direction des affaires
pénales dans sa lutte contre les débits clandestins. Les
dispositions actuelles sont conservées, mais on ajoute la
possibilité de prendre les biens meubles et l'équipement à
l'endroit où la vente illégale des boissons alcooliques s'est
produite et, également, on veut pouvoir garder les sommes d'argent qui
sont saisies afin d'éviter que les exploitants de débits
clandestins paient leur amende à partir des profits qu'ils font. Parce
que, très souvent, les forces de police saisissent de l'argent et,
actuellement, les sommes saisies dans les débits clandestins doivent
être remises à l'exploitant du débit clandestin. Et ces
montants sont généralement supérieurs à l'amende
dont ils sont passibles. Alors, essentiellement, ça vise à
s'emparer des meubles et de l'équipement à l'intérieur de
l'établissement et de s'emparer des sommes d'argent.
M. Dufour: Là, c'est parce que... «ayant servi
à la vente illégale de ces boissons», et tout ce qu'on a
ici, c'est tout ce qui se passe qui est rattaché à la vente de
boissons. En fait, la boisson est là pour la vente. Mais les appareils
qui servent à la fabrication, est-ce que vous les assimilez à la
vente ou à la fabrication? Est-ce que la vente, ça veut dire que
les appareils qui ont fabriqué sont saisis par le fait même?
Ça couvre ça?
M. K.-Laflamme (Ghislain): On n'est pas dans la fabrication. On
est dans le débit clandestin.
M. Dufour: C'est ça que je vous demande. Est-ce que c'est
couvert autrement?
M. K.-Laflamme (Ghislain): C'est couvert autrement au niveau des
fabricants. Ça, c'est le débit clandestin. La vente au
détail.
M. Dufour: De toute somme saisie, comment il peut y avoir...
Toute somme d'argent là? Une somme, au point de vue... C'est correct,
ça?
M. Ryan: Oui, c'est une somme d'argent.
M. Dufour: C'est sous-entendu. De toute somme saisie. On se
comprend, excepté que c'est... «Somme» veut dire
«somme d'argent»?
Une voix: Oui.
M. Ryan: Ça va, ça, M. le Président. Les
amendements sont de nature plutôt technique, finalement. Ils ne changent
rien à la substance des modifications présentées dans le
projet de loi. Les modifications présentées ajoutent deux objets
à ceux qui peuvent être saisis.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que l'amendement est
adopté, MM. les députés?
Des voix: Oui.
M. Dufour: Un instant. Ça va. C'est technique, mais
ça ajoute des points pareil.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article, maintenant, est adopté tel
qu'amendé?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article suivant, l'article 22.
M. Ryan: Alors, à l'article 22, on modifie la loi actuelle
en ajoutant, après l'article 172, un nouvel article 172.1 indiquant que:
«Si la personne à qui les boissons alcooliques doivent être
remises est inconnue ou introuvable, un juge peut, sur demande de la
Société, permettre à celle-ci d'en disposer». Ce
n'est pas sorcier.
M. Dufour: Le juge, lui, dans sa loi, normalement, il remet les
sommes à qui de droit. Il peut les garder en fiducie, il peut les
replacer. C'est un peu ça que ça veut dire?
Une voix: C'est les boissons. M. Dufour: Les produits
aussi.
M. Ryan: Ici, c'est seulement les boissons alcooliques. Les
sommes ne sont pas là.
M. Dufour: Ah! M. Ryan: O.K.?
M. Dufour: En disposer, mais il peut en disposer par la vente,
par la destruction, etc. Ça va.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 23.
M. Ryan: Oui. L'article 23 que vous appelez, là... Est-ce
que je pourrais déposer un amendement, M. le Président?
Le Président (M. Dauphin): Pour l'article 23, oui.
M. Dufour: C'est un nouveau, ça?
M. Ryan: Oui, un nouvel amendement.
M. Dufour: On ne l'a pas.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que...
M. Dufour: Bien, on va attendre de l'avoir.
M. Ryan: On vous le donne tout de suite. Vous pouvez l'envoyer
à l'Opposition, si vous voulez, après l'avoir donné
à lire à la secrétaire. Pouvez-vous nous en donner
lecture?
La Secrétaire: Est-ce que vous avez juste une copie? (17
heures)
Le Président (M. Dauphin): Seulement une autre copie.
M. Ryan: Si la secrétaire voulait nous en donner lecture,
puis qu'ensuite on envoie le texte à l'Opposition. Je sais que
l'Opposition ne veut pas perdre de temps.
Le Président (M. Dauphin): Alors, je peux en faire
lecture, si vous me permettez, là. Ensuite de ça, on en fera
faire des copies. Alors, amendement à l'article 23. L'amendement se lit
comme suit: Insérer, avant le paragraphe 1° de l'article 23 du
projet de loi, le paragraphe suivant: «0.1° la suppression, dans les
troisième et quatrième lignes du premier alinéa, de ce qui
suit: «dont le titrage alcoolique n'excède pas 5 % en
poids,».
M. Dufour: Ça va. C'est de la concordance, si j'ai bien
compris. Pour l'amendement qui vient d'être réintroduit, on n'a
pas besoin de l'avoir dans les mains, celui-là, on peut l'adopter.
Le Président (M. Dauphin): L'amendement est adopté.
Maintenant, revenons à l'article 23 tel qu'amendé.
M. Ryan: On propose de modifier l'article par l'insertion, dans
la troisième ligne du deuxième alinéa et après le
mot «biens», des mots «ou lorsqu'un tiers prend
légalement possession de ses biens»; de ses biens à
lui.
Une voix: ...
M. Ryan: Un syndic, ou ça peut être un brasseur qui
reprend des biens qui n'ont pas été payés par un client en
difficultés, un tenancier en difficultés. Le deuxièmement,
une fois qu'on a adopté le premièrement, c'est de la
concordance.
M. Dufour: En dehors des amendements que vous avez
proposés, dans le a de l'article 177, on regarde, on voit encore la
notion de 5 % en poids. Est-ce que c'est volontaire? C'est correct? C'est dans
l'ancienne loi?
M. Ryan: C'est l'amendement que nous venons d'adopter,
ça.
M. Dufour: Non.
M. Ryan: Non? Alors, on vous le distribue maintenant. Excusez, on
vous le distribue maintenant, M. le...
M. Dufour: Le a, si vous regardez dans votre texte actuel: cidre
léger dont le titrage alcoolique n'excède par 5 % en poids, et
des récipients les contenant, moins 10 % de leur... C'est parce que
c'est la bière...
M. Ryan: Oui. Oui, en bas. Vous avez raison. M. Dufour:
Oui.
M. Ryan: II faut le laisser dans le deuxième et l'enlever
dans le premier parce que, dans le deuxième, on parle de bière et
cidre.
(Consultation)
M. Ryan: Je pense qu'il peut être lu de l'autre
manière. C'est un texte qui peut être lu de deux manières,
et il va être compris à la lumière de ce qui est
écrit au premier alinéa.
M. Dufour: c'est parce que «le produit de la vente que fait
la société de la bière et du cidre léger dont le
titrage alcoolique n'excède pas 5 % en poids, et des récipients
les contenant, moins 10 % de cette valeur... remettre à qui de droit...
mais on a dit pareil que la bière pouvait être de plus de 5 %.
là, d'après moi, il y a une difficulté
d'interprétation. le cidre léger, ça va, mais la
bière, je ne suis pas sûr qu'on suit notre...
M. Ryan. Je pense que le député a un point qu'il faudrait
peut-être résoudre par le recours à une virgule.
M. Dufour: Vous pensez?
M. Ryan: De la bière, du cidre léger dont le
titrage alcoolique n'excède pas 5 % en poids et des récipients
les contenant. Ça réglerait la difficulté.
M. Dufour: Ah oui! Ôter le «et».
M. Ryan: Oui.
Une voix: Remplacer le «et» par une virgule?
M. Dufour: Oui, c'est correct. Il faut dire que la virgule a
encore sa raison d'être. Je suis vieux jeu pas mal, moi.
M. Ryan: Vous me faites retomber dans mes vieilles
ornières. Vous me ramenez en arrière, là, vous. J'essayais
de me moderniser, puis je réussis mal en votre compagnie.
M. Dufour: Ah! Bien oui. L'important, c'est le produit qui
sort.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Dauphin): Alors, si je comprends bien, on
va apporter un petit amendement. C'est ça?
M. Ryan: Oui. On est en train de le rédiger? Très
bien.
(Consultation)
Le Président (M. Dauphin): C'est ça. Autrement dit,
ils vont retirer l'amendement puis ils vont en présenter un nouveau,
là. On peut le suspendre quelques minutes, juste pour leur laisser le
temps de faire ça, puis on l'adoptera dans quelques minutes.
Loi sur les loteries,
les concours publicitaires
et les appareils d'amusement
Alors, j'appelle maintenant l'article 24.
Définitions
M. Ryan: L'article 24 est un autre article très important
parce qu'on fait disparaître un «e» muet dans le mot
«mentionnées». Une faute malheureuse qui s'était
glissée dans la version antérieure adoptée pas plus tard
qu'en juin dernier...
M. Dufour: En juin. Mais il faut dire que le climat
était...
M. Ryan: ...dans un climat de précipitation dont le
député se souvient très bien.
M. Dufour: II n'y a rien de pire que ça. On travaillait
sous pression et pourtant on n'était pas dans l'alcool.
M. Ryan: Celui-là, on l'a adopté ensemble. M.
Dufour: Oui, oui, oui. M. Ryan: Bon. C'est correct.
M. Dufour: Mais on l'a appelé sur la fin de la
session.
M. Ryan: Quand vous concourez, il n'y a jamais de
précipitation.
M. Dufour: Mais je dois vous dire qu'il m'aurait peut-être
échappé.
M. Ryan: C'est un reproche qu'on ne peut pas vous adresser.
M. Dufour: II m'avait échappé et il m'aurait
peut-être encore échappé.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Parce que ce n'était pas si clair que
ça. Bon, bien là, coudon, on ne fera pas un débat trop
long là-dessus. C'est une correction de texte. Ça va.
Le President (M. Dauphin): Est-ce que l'article 24 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Fonctions et pouvoirs de la Régie des loteries
du Québec
Le Président (M. Dauphin): J'appelle l'article 25.
M. Ryan: M. le Président, je pense que les membres seront
familiers avec les pouvoirs dont il est question ici. Mais, là, il y a
un souci d'harmonisation. Nous voulons que, en ce qui touche les appareils
d'amusement, la Régie ait les mêmes pouvoirs de
réglementation qu'elle détient à propos des appareils de
vidéoloterie pour que tout ça soit le plus harmonisé
possible. Puis, là, la Régie se verrait attribuer le pouvoir de
déterminer, par règles, les composantes, les normes de
fabrication. Après «la nature de ces appareils»,
également les composantes et les normes de fabrication. Un peu plus
loin, «les conditions d'obtention des licences prescrites ainsi que les
normes, restrictions ou prohibitions relatives à leur
exploitation», de même que «les conditions d'obtention d'une
autorisation pour la tenue d'un concours publicitaire». (17 h 10)
Encore une fois, ici, c'est la même philosophie que dans le reste
mais appliquée, cette fois-ci, aux appareils d'amusement.
(Consultation)
M. Dufour: Ça s'applique, ça, au... M. Ryan:
C'est la nature des appareils.
M. Dufour: La nature des appareils. Les composantes, c'est tout
ce qui rentre à l'intérieur?
M. Ryan: Oui, et à l'extérieur aussi.
M. Dufour: À l'extérieur. Les normes, c'est pour
vous assurer que c'est fait selon les règlements que vous avez en main.
Ça veut dire que quand vous allez en soumission, vous pouvez avoir
exactement les appareils que vous voulez, et ça pourrait forcer un
fabricant à faire une chaîne de montage spécifiquement pour
vous autres. Ça pourrait aller jusque là? Est-ce qu'on oublie des
choses, là-dedans, ou si tout est compris? Ça me semble, en tout
cas, complet.
M. Ryan: Oui. Je pense bien que c'est...
M. Dufour: Pourquoi vous sentez le besoin d'ajouter ces
choses-là? Pour ne pas échapper quoi?
M. Ryan: C'est pour que ça puisse s'appliquer, ça,
aux appareils d'amusement. Les appareils d'amusement, c'est important. C'est
tous les autres appareils qui entrent dans les débits de boisson, les
restaurants, ou tout ça. Puis là, la Régie pourrait
édicter des règles pour ces appareils-là. Elle ne
détient pas ce pouvoir, actuellement. C'est limité. C'est des
choses qu'on a découvertes à l'expérience, parce que la
Régie...
M. Dufour: Bien oui. C'est ça que j'étais
après poser, tantôt, là, mais c'était sous-entendu.
On s'était contentés de ça au mois de juin, puis
là, on arrive avec d'autre choses, là.
M. Ryan: Bien oui. Mais c'est tellement vaste, ce
domaine-là, qu'on ne prétendait pas en avoir une connaissance
complète, là, dès le mois de juin non plus. On progresse,
puis à mesure qu'on progresse, la Régie prend des notes, les
soumet, puis on essaie d'améliorer la loi pour qu'elle réponde
mieux aux exigences de la réalité.
M. Dufour: Ça, c'est...
M. Ryan: Si vous remarquez...
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: ...ici, ce que nous faisons, nous transposons pour les
appareils d'amusement ce que nous avons déjà inscrit dans la loi
pour les appareils de vidéo-loterie. Là, c'est une transposition
du texte que nous avions pour les vidéoloteries. Il faut bien
comprendre. On a marché toutes ces lois de front au mois de juin, puis
des fois, par prudence, on ne voulait pas étendre trop vite. Alors, on
voulait voir un petit peut ce que comportait le domaine. Nous autres, le
domaine des appareils d'amusement, on ne l'avait jamais examiné. On n'a
pas reçu une grosse expertise de nos prédécesseurs. Je
pense qu'on peut dire ça en toute simplicité. Là, on
précise. On transpose... Ce que vous avez déjà à
20.1 de la loi sur les loteries, on le transpose ici à 20.
M. Dufour: Ces appareils qu'on a là, il n'y a pas d'argent
d'impliqué là-dedans. Autrement dit, à part des
vidéopokers puis des loteries vidéo, est-ce qu'il peut avoir
encore des appareils qui pourraient être à l'intérieur
d'établissements?
M. Ryan: II y a des appareils, toutes sortes de machines à
boules...
M. Dufour: Bon... Qui fonctionneraient, où la Régie
va continuer à faire des règlements?
M. Ryan: Elle peut le faire. Là, elle aurait le pouvoir de
le faire avec ça, oui.
M. Dufour: Avec ça. La Régie, par son
contrôle, pourrait juste obtenir un droit d'exercice de l'appareil,
mais elle pourrait empêcher qu'il y ait des prix de
donnés.
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: Des parties gratuites, ces choses-là, ça
continue à fonctionner?
M. Ryan: C'est sûr que... Elle va pouvoir avoir toutes
sortes de règlements. Moi, je ne connais pas assez le domaine pour
entrer dans le détail, mais là, on lui dit: Tu vas pouvoir
réglementer ce type et d'autres types d'appareils suivant les
mêmes catégories générales qu'on prend pour les
appareils des loteries vidéo.
M. Dufour: Comme les appareils qui sont en circulation
actuellement, par rapport à cet article-là, est-ce qu'ils
pourraient être convertis en...
M. Ryan: Non. Ça, d'après tous les
témoignages que nous avions eus, la conversion n'était pas
possible.
M. Dufour: Puis elle le demeure.
M. Ryan: Et nous avons conclu... Jusqu'à maintenant,
aucune preuve ne nous a été apportée en sens
contraire.
M. Dufour: Ça ne permet pas. Ça veut dire que
ça serait d'autres appareils ou des appareils qui, actuellement, ne
causent pas de problèmes.
M. Ryan: Non.
Le Président (M. Dauphin): Ça va?
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'article 25,
adopté. J'appelle l'article 26.
M. Ryan: Alors là, à l'article 26, nous
modifierions l'article 20.1 édicté par l'article 51 de la loi de
juin 1993 pour préciser les pouvoirs de réglementation de la
Régie en ce qui touche les loteries vidéo autres que celles qui
sont exploitées dans un casino d'État. Les modifications
proposées sont les suivantes: Après le paragraphe d du premier
alinéa, où on dit que la Régie peut prendre des
règles pour déterminer la nature, les composantes, les normes de
fabrication et le mode de fonctionnement des appareils de loterie vidéo,
on ajouterait un d.l où il serait dit que la Régie peut prendre
des règles pour déterminer la fréquence des
vérifications des appareils de loterie vidéo. Ce n'était
pas écrit, ça, ici, et c'est très important, quand la
Régie fait des règles, qu'elle puisse déterminer la
fréquence des vérifications. On l'a à d'autres endroits
dans la loi, celui-là. On ajouterait ceci; c'est la première
modification.
La deuxième modification, dans la troisième ligne du
paragraphe i du premier alinéa, après le mot
«contenir»... Là, je pense qu'il y a une petite erreur.
C'est le paragraphe j, à moins que je me trompe, M. le
Président.
M. Dufour: Non. C'est i. C'est i.
M. Ryan: C'est i?
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: Je vais regarder le paragraphe i.
M. Dufour: «Déterminer le registre et les
états financiers».
M. Ryan: Mais en faisant référence à la loi
actuelle...
M. Dufour: C'est une loi, là.
M. Ryan: Dans la loi que nous avons adoptée en juin, le
paragraphe i, moi, c'est «déterminer les conditions relatives
à la participation des joueurs», et le paragraphe j... Est-ce que
je suis... Je ne suis pas dans la bonne loi? Article 20.1. Là, il y a un
petit problème.
(Consultation)
M. Dufour: Oui, c'est vrai que...
M. Ryan: Merci. Très bien. Très bien. Je pense que
vous l'avez, là. Moi, j'avais le projet de loi avant son adoption
définitive.
M. Dufour: C'est ça, ici, là. M. Ryan:
Très bien, ça va.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce qu'il y a d'autres
questions ou commentaires sur l'article 26? On l'adopte?
M. Dufour: Non, un instant, là.
M. Ryan: 3° le remplacement des paragraphes j et k du premier
alinéa par le suivant: «j) établir des normes, restrictions
ou prohibitions relatives à la promotion, à la publicité
ou aux programmes éducatifs en matière de loterie vidéo,
lesquelles peuvent, en tout ou en partie, ne s'appliquer qu'à certaines
catégories de personnes;»;
Et le reste, c'est de la concordance, le 4°. Or, ceci est
très important, parce que nous avons insisté sur la
nécessité d'accorder à la Régie le pouvoir de
réglementation et de contrôle en matière de
publicité de tout ce qui regarde les loteries vidéo. Là,
c'est exprimé clairement ici, plus clairement que ça ne
l'était.
M. Dufour: Quand on parle de certaines catégories de
personnes, c'est quoi la... Les joueurs compulsifs?
M. Ryan: Joueurs compulsifs. Ça peut être... Les
mineurs, on ne peut pas. Il faut faire semblant qu'il n'y en a pas.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Là, on parle des loteries vidéo
exploitées ailleurs que dans un casino d'État. Bon.
M. Ryan: Ça peut s'appliquer aux mineurs également,
parce qu'il peut être prescrit que certaines formes de publicité
ne devront pas être distribuées dans des milieux où il y a
surtout des mineurs, par exemple. Il pourrait y avoir des prescriptions pour
assurer que les mineurs ne seront pas atteints par certaines formes de
publicité.
M. Dufour: Ça va, ça.
(17 h 20)
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'article est
adopté?
M. Dufour: Oui, l'article amendé.
Le Président (M. Dauphin): L'article 26, adopté.
J'appelle l'article 27.
M. Ryan: Dans le premier alinéa, ici, on fait
référence à un article qu'on va modifier plus loin.
Ça fait que peut-être qu'on peut le garder en suspens celui-ci, le
premièrement, là. Ça va devenir un article de concordance,
tantôt.
Le Président (M. Dauphin): Alors, on va suspendre
l'article 27. Et appelons maintenant l'article 28.
M. Dufour: Mais, là, on ne s'était pas
prononcé. On n'avait pas discuté, là. Quand vous le
suspendez, vous le suspendez pour tout, là, ou...
M. Ryan: Non, seulement pour le premièrement. Le reste, je
pense qu'on peut l'aborder, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Oui? C'est parce qu'on ne peut
pas l'adopter, de toute façon.
M. Dufour: Non, mais ce qui est fait est fait.
Le Président (M. Dauphin): Ça ne me dérange
pas. Allez-y!
M. Dufour: On n'est pas renoteux. M. Ryan: Ici, nous
autres...
Le Président (M. Dauphin): Ce n'est pas le
président qui est souverain, c'est la commission qui est souveraine.
Alors, allez-y!
M. Ryan: On est très heureux d'entendre ça.
M. Dufour: II est chanceux qu'on ne le soit pas parce que
là, on entend parler de la loi 146 qui fait suite à la loi
145...
M. Ryan: C'est vrai. Je n'avais pas remarqué. M.
Dufour: ...d'heureuse mémoire! Ha, ha, ha!
M. Ryan: Ici, l'essentiel de l'amendement qui est proposé
dans le deuxième alinéa réfère au sous-paragraphe d
de 20.2 actuel. Puis, on élargit, comme vous le constaterez, la
responsabilité de la Régie. On disait «établir des
normes, restrictions ou prohibitions relatives à la promotion, à
la publicité et aux forfaits de séjour ou de transport». On
remplace les mots, là, «et aux forfaits de séjour ou de
transport» par ce qui suit: «aux programmes éducatifs et aux
forfaits séjour ou transport, lesquelles peuvent, en tout ou en partie,
ne s'appliquer qu'à une certaine catégorie de
personnes»;
On ajoute les programmes éducatifs puis les catégories,
là. C'est dans la même veine que ce que nous avons
discuté.
Une voix: ...
M. Ryan: Oui, ici, là, on est aux casinos d'État,
hein? Ici, en ce qui regarde le casino d'État, après ça,
là, j'en viens à... Est-ce qu'on est à... On est aux
programmes éducatifs, là. Vous remarquez une chose:
«établir des normes, restrictions ou prohibitions relatives aux
programmes éducatifs et aux forfaits séjour.» Voyez-vous,
là? Ici, il y a une nuance importante par rapport à ce que nous
faisons dans le domaine des alcools. Dans le domaine des alcools, la
Régie exerce un contrôle direct sur toutes les formes de
publicité ou de programmes éducatifs tandis que, en
matière de casinos d'État, elle va établir des normes,
restrictions ou prohibitions. Ça veut dire qu'elle pourra dire: On ne
veut pas de telle forme de publicité. On ne veut pas de tel style de
publicité. Mais elle n'exercera pas un contrôle sur chaque message
publicitaire qui va être véhiculé par Loto-Québec.
C'est ça que ça veut dire.
On a eu de longues... Pardon? Ça va?
M. Dufour: Continuez. C'est intéressant.
M. Ryan: On a eu de longues discussions avec Loto-Québec
sur ce point. C'est la solution à laquelle nous en sommes venus.
Loto-Québec est quand même une entreprise d'État qui doit
agir en conformité avec sa mission générale, qui est de
servir le bien public et non pas d'être promotrice au même titre
qu'un promoteur privé. Puis, il nous est apparu que ce genre
d'encadrement pour ses activités publicitaires serait suffisant
et raisonnable.
M. Dufour: Dans les propositions que vous faites, aux programmes
éducatifs et aux forfaits séjour ou transport... Je relis le
paragraphe: établir des normes, restrictions ou prohibitions relatives
à la promotion, à la publicité, établir des nonnes
toujours restrictions ou prohibitions aux programmes
éducatifs et aux forfaits séjour ou transport. Comment on peut
appliquer ça, dans... Comment vous l'appliquez, ça, au point de
vue restrictions et...
M. Ryan: Je vais demander peut-être une explication
à M. le président de la Régie.
Le Président (M. Dauphin): M. Laflamme.
M. K.-Laflamme (Ghislain): La réglementation n'est pas
encore faite là-dessus, mais vous savez que la plupart des casinos
fonctionnent en attirant des gens en leur offrant un forfait. Si on prend les
casinos américains, on vous paie l'hôtel ou presque, on vous paie
l'avion ou presque, on vous donne même des boissons alcooliques. Et ce
qu'on veut, c'est avoir les moyens de normaliser ces choses-là au
Québec pour que, si on veut le faire sur une base touristique, on ne le
fasse pas quand même de façon inconsidérée, en
suscitant une envie de jouer que les gens n'ont pas naturellement. Je ne sais
pas, moi, inviter tous les gens du Nouveau-Québec à venir
gratuitement au casino de Montréal, à condition qu'ils jouent au
moins pour 1000 $. C'est un exemple que je donne. C'est ce genre de
normalisation des forfaits qu'on veut pouvoir faire, et on veut...
M. Dufour: Mais tout ça, on ne l'applique qu'à une
certaine catégorie de personnes.
M. K.-Laflamme (Ghislain): Lesquelles peuvent...
M. Dufour: ...en tout ou en partie s'appliquer qu'à une
certaine catégorie.
M. K.-Laflamme (Ghislain): Oui. Peuvent ne s'appliquer. C'est que
ça nous permet de faire de la discrimination, dans le sens qu'on peut
interdire que ça s'adresse à des mineurs ou on peut interdire que
ça s'adresse à des personnes qui, en vertu du règlement
d'admission dans les casinos, ont demandé d'être exclues parce
qu'elles sont des joueurs compulsifs.
M. Dufour: Donc, la catégorie de personnes, c'est plus
large que juste les joueurs compulsifs.
M. K.-Laflamme (Ghislain): Oui.
M. Dufour: Ça peut être n'importe quelle
personne.
M. K.-Laflamme (Ghislain): Oui, oui.
M. Dufour: Personne de l'âge d'or, personne...
M. K.-Laflamme (Ghislain): Ça pourrait être un
exemple. Supposons qu'on nous amène qu'il y a lieu de réglementer
la publicité qui s'adresse aux gens de l'âge d'or parce que,
mettons, on les «écumerait»...
M. Dufour: Oui, à l'exagération.
M. K.-Laflamme (Ghislain): ...on pourrait cadrer ces
programmes-là.
M. Ryan: Ça va, ça, M. le Président? M.
Dufour: Pour le bout qui va là, ça va.
Le Président (M. Dauphin): C'est la volonté des
membres de la commission?
M. Ryan: M. le Président, nous croyons comprendre que
cette volonté nous invite à passer à 3°, la
suppression du paragraphe e du premier alinéa, qui saute aux yeux, parce
qu'on vient de transférer les programmes éducatifs dans le
paragraphe d.
M. Dufour: Là, est-ce qu'on est rendus à 28 ou
à 29?
M. Ryan: On est à 27 là, 27e. On court à 28.
M. Dufour: O.K.
M. Ryan: II a été renvoyé dans d
déjà par l'amendement précédent. Ça
devient... Ça va, ça?
M. Dufour: Bien, il faut le lire au complet. Le
Président (M. Dauphin): 4°.
M. Ryan: M. le Président, est-ce que je dois comprendre
que ça nous mène à 4 e?
Le Président (M. Dauphin): Oui.
M. Dufour: Le petit bout qui est suspendu, est-ce qu'il est... Il
n'est pas prêt? On avait suspendu le premier.
Une voix: Non, c'est ce qu'on va voir plus loin.
M. Dufour: Ah! O.K. Il reste suspendu pour ça.
Le Président (M. Dauphin): II y a 23 aussi qu'il va
falloir adopter, tantôt...
M. Dufour: 28.
Le Président (M. Dauphin): ...le petit amendement.
O.K.
M. Dufour: Nous sommes rendus à 28. M. Ryan: Vous
êtes rendus à 28.
Le Président (M. Dauphin): Alors, j'appelle l'article 28.
Et 27, évidemment, est suspendu à cause du premier
paragraphe.
M. Ryan: Je ne sais pas si vous auriez objection, M. le
Président, à ce que nous tentions de disposer maintenant de deux
articles antérieurs à propos desquels des amendements devaient
être déposés. Ces amendements sont maintenant disponibles,
et si les membres n'avaient pas d'objection à ce que nous disposions des
amendements d'abord, des articles ensuite, maintenant, ça serait
peut-être un progrès. (17 h 30)
Le Président (M. Dauphin): C'est ça. Il s'agissait
des articles 15 et 23. Est-ce qu'on a des copies de ça?
M. Dufour: L'article 15, c'est important.
Loi sur les infractions en matière de boissons
alcooliques
Infractions et peines (suite)
Le Président (M. Dauphin): Oui. L'article 28 est suspendu,
et nous revenons à 15 et 23. Alors, je vais lire l'amendement et je
vais, si vous me le permettez, le montrer à l'Opposition officielle.
Alors, à l'article 15, il s'agissait de modifier le paragraphe
3° proposé par le paragraphe 1° de l'article 15 du projet de loi
par: 1 ° la suppression, dans les première et deuxième
lignes, des mots «ou à l'emploi d'un tel détenteur»;
2° l'insertion, dans la troisième ligne et après le mot
«avancée», des mots «ordonne ou autorise une personne
à son emploi à le faire, tolère que cette dernière
le fasse». Ça va pour l'amendement?
M. Dufour: Ça ressemble à ce qu'on a
discuté. On va le voir là, puis on... Ce ne sera pas long.
(Consultation)
M. Ryan: Je crois que...
Le Président (M. Dauphin): Ils sont en train
d'étudier l'amendement.
M. Ryan: Très bien. Ce sont toutes des choses que nous
avons déjà vues antérieurement. Quand nous avons
expliqué v^rs quoi nous allions, ça a été bien
précisé que nous voulions modifier l'article 34 de ma-
nière que, lorsqu'une communauté autochtone se voit octroyer le
pouvoir d'émettre des permis pour l'exploitation de bingos, elle puisse
également avoir le pouvoir de suspendre ou de révoquer ces
permis. Et là, on donne le pouvoir en même temps en matière
d'émission de permis que non seulement des droits mais des frais
d'étude du dossier puissent être prescrits par
règlement.
On a vu ça déjà. Je pense que... Pardon? Est-ce que
ça va?
Le Président (M. Dauphin): Premièrement, est-ce que
l'amendement à l'article 15 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Est-ce que
l'article 15 est adopté tel qu'amendé?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Confiscation
(suite)
Allons maintenant à l'article 23, et je vais vous lire
l'amendement que je vais vous remettre tout de suite après. Alors, il
s'agit d'ajouter, à la fin de l'article 23 du projet de loi, le
paragraphe suivant: 3° la suppression, dans la deuxième ligne du
paragraphe a du deuxième alinéa, de ce qui suit: «dont le
titrage alcoolique n'excède pas 5 % en poids,».
(Consultation)
M. Dufour: On lirait l'article, avec le nouveau... À a, ce
serait: le produit de la vente que fait la Société de la
bière, du cidre léger et des récipients les contenant,
moins 10 % de cette valeur?
M. Ryan: C'est ça.
M. Dufour: Mais là, il y a... que fait la
Société de la bière... Il y a une virgule là,
j'imagine, ou: et du cidre léger.
M. Ryan: On l'a changé.
M. Dufour: Ils ont changé ce que vous aviez dit au
départ. Ça revient au même, mais...
(Consultation)
M. Dufour: Ah! ça doit être un autre vote.
Le Président (M. Dauphin): Monsieur va s'informer,
à la console.
M. Ryan: Ca doit être juste un quorum, parce qu'ils
devaient revenir présenter un rapport à 17 h 30.
Le Président (M. Dauphin): C'est le quorum? C'est le
quorum. Continuons le combat.
M. Dufour: Là, est-ce qu'on va avoir les copies des
amendements? Elles vont nous parvenir?
Une voix: Oui, oui.
Le Président (M. Dauphin): C'est-à-dire qu'on vous
l'a montré. On peut en faire des copies si vous voulez.
M. Dufour: Bien oui, on veut en avoir des copies. Ça
va.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 23, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté.
Loi sur les loteries, les concours publicitaires et
les appareils d'amusement (suite)
Licences de systèmes de loterie et d'appareils
d'amusement
Nous retournons à l'article 28.
M. Ryan: Alors, l'article 28 propose des modifications à
l'article 34. Nous sommes toujours dans la Loi sur les loteries, les concours
publicitaires et les appareils d'amusement. À cet article 34, il est
dit, dans le premier alinéa, que: «nul ne peut exercer une
activité pour laquelle une licence est prescrite en matière
d'appareils d'amusement ou de systèmes de loteries, à moins
qu'une telle licence ne lui ait été délivrée par la
Régie sur paiement à celle-ci des droits prescrits, en la
manière et à l'époque prescrites.» On ajouterait,
après «des droits prescrits», «et des frais
d'étude». Là, ce sont deux choses évidemment. Il y a
des droits prescrits, des droits de base qui sont prescrits pour le permis ou
la licence et il y aurait des frais d'étude du dossier que le
gouvernement exige de plus en plus. Ça, c'est une mesure d'harmonisation
avec d'autres dispositions...
M. Dufour: Je pensais que c'était une mesure pour aller
chercher de l'argent.
Une voix: C'en est une.
M. Dufour: Oui, mais ce n'est pas nié. Ce n'est pas
ça qu'il a dit. Il a dit que le gouvernement va plus vers ça.
M. Ryan: Ce sont des frais d'étude, c'est bien dit. Comme
le souligne le député de Jeanne-Mance, il n'est pas question de
faire de l'argent avec ça. Si c'est ça qu'est
l'interprétation qu'on me prête, on était dans
l'erreur.
M. Dufour: Ni d'en perdre. J'ai des doutes.
M. Ryan: Sauf les 15 % d'administration.
M. Dufour: Ah! bon.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Voilà! Le sac sort du chat.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Dauphin): Le sac sort du chat! Ha, ha,
ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Ensuite, je continue, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Allez-y, M. le ministre.
M. Ryan: Connaissant l'esprit expéditif de nos
collègues. Ensuite, nous avons déjà donné aux
organismes, aux communautés autochtones le pouvoir d'émettre des
autorisations de tenir des bingos en faveur d'un organisme local. Et là,
nous émettons, en faveur de cet organisme-là, de ces
communautés le pouvoir également, pour l'organisme qu'elle
désigne à cette fin, de suspendre ou de révoquer.
Ça va avec le pouvoir d'émettre, de suspendre ou de
révoquer.
M. Dufour: Quel genre d'organisation pourrait pratiquer
ça, quand vous parlez de l'organisme autochtone? C'est quoi? Le Conseil
de bande...
M. Ryan: Vous avez le Conseil de bande. Disons le Conseil de
bande d'une communauté autochtone, lui, il désigne tel groupe:
Vous autres, vous allez être autorisés pour émettre des
licences. Ils forment un comité: vous allez être autorisés,
vous allez être mandatés pour autoriser la tenue de bingos sur le
territoire de la réserve.
M. Dufour: Puis les frais de ça, c'est... Le gouvernement
n'y touche pas du tout?
M. Ryan: Ça fait partie de son budget, qui est
financé, lui, par des subventions du gouvernement
fédéral.
M. Dufour: Est-ce que ça veut dire que ce que vous
accordez à ce moment-ci aux communautés autochtones pourrait
éventuellement se donner à d'autres organismes sur le
territoire?
M. Ryan: Sur le territoire, ça reste la Régie.
M. Dufour: Oui, mais c'est parce qu'ils ont un droit beaucoup
plus grand que les autres.
M. Ryan: Regardez, c'est le droit inhérent à
l'autonomie gouvernementale qu'on essaie d'appliquer au lieu de se borner
à le proclamer en principe. C'était facile de le proclamer en
principe, dans votre temps, mais là, on est à l'ère de
l'application. C'est sûr que c'est subordonné à une entente
avec le gouvernement. Évidemment, ça va de soi.
M. Dufour: Est-ce que la Régie, malgré tout, aura
un certain droit de regard sur ce qui se passe?
M. Ryan: Elle aura un droit de regard qui est toujours là,
évidemment, et le gouvernement pourra mettre fin à l'entente si
les dispositions de celle-ci ne sont point observées.
M. Dufour: C'est une entente qui se renouvelle automatiquement
ou, si vous voulez, annuellement? (17 h 40)
M. Ryan: Tout dépend. Elle peut se renouveler automatique,
sauf sur dénonciation de l'une ou l'autre des parties. Je crois qu'on a
seulement une entente de ce genre-là actuellement.
M. Dufour: C'est à Mashteuiatsh. «C'est-u»
ça? M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Ce n'est pas à Mashteuiatsh ou
Pointe-Bleue?
M. Ryan: Je pense que... Mais je ne peux pas vous assurer.
M. Dufour: C'est dans ce coin-là, hein?
M. Ryan: Je ne peux pas vous assurer. «C'est-u»
là?
Une voix: Oui. M. Ryan: Oui.
M. Dufour: Elle n'a jamais été
déposée, cette entente-là.
M. Ryan: Elle doit être déposée à
l'Assemblée nationale. Si on ne l'a pas fait, il faut le faire.
M. Dufour: Ça veut dire qu'on pourrait vous le demander.
Est-ce qu'elle a été déposée?
M. Ryan: Je vais demander à M. le président de m'en
transmettre uae copie dans les meilleurs délais.
M. Dufour: Ah! Non, mais je sais que...
M. Ryan: Pour une fois que je l'ai pris en faute, je suis bien
content.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: On ne perdra pas tout, là.
M. Ryan: D'ailleurs, il me l'a peut-être déjà
communiquée, et il y aurait eu négligence de mon
côté. Mais si c'était ça...
M. K.-Laflamme (Ghislain): Non, ce n'est pas le cas.
M. Ryan: ...M. le Président, on vous le dirait.
M. Dufour: J'ai compris que votre symbiose avec le directeur de
la Sûreté du Québec est plus proche qu'avec le
président de la Régie?
M. Ryan: Elle existe avec tous les organismes qui relèvent
de ma compétence.
Une voix: C'est de l'osmose, ça.
M. Dufour: Une drôle...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: C'est un gros contrat!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: C'est un gros contrat!
M. Ryan: C'est malheureusement vrai pour... Malheureusement pour
l'Opposition, c'est vrai.
M. Dufour: Les formules qu'ils emploient... Eux, quand ils
émettent des permis, est-ce que ce sont des formules qui sont fournies?
Ça, c'est dans l'entente pour eux autres. Ça, vous
prévoyez ça dans l'entente, j'imagine.
M. Ryan: C'est ça, dans l'entente.
M. Dufour: Moi, je n'ai pas de... Il y a une certaine
uniformité tout de même, parce que les Blancs ont accès
aussi, règle générale, sur les territoires
autochtones.
M. Ryan: Nous l'avions, l'entente. Elle est dans les mains d'un
de mes collaborateurs.
M. Dufour: Mais vous avez...
M. Ryan: Nous verrons à la faire déposer
à
l'Assemblée nationale, comme le stipule l'article 34.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que ça va?
M. Dufour: C'est vrai, hein! Ça fait longtemps que cette
entente-là existe, et ça n'a jamais été...
Une voix: Déposé.
M. Ryan: Non. Ça ne peut pas faire tellement longtemps
parce que l'amendement, il remonte à l'année passée.
M. Dufour: Oui, mais il me semble que... M. Ryan:
Ça s'est passé...
M. Dufour: ...ça fait quelques mois, tout de
même.
M. Ryan: ...durant l'été, peut-être. Pas
avant l'été parce que cet amendement-là, on l'a
adopté en 1993. Ça a pris du temps avant qu'on...
M. Dufour: En autant que mes souvenirs sont exacts, l'entente a
été probablement faite avant l'adoption de la loi, mais
probablement qu'il n'y a pas eu ces changements de date. Je me rappelle que
ça a été fait avant l'ajournement du mois de juin, en
autant que mes souvenirs sont exacts.
M. Ryan: M. le Président, on m'assure que l'entente
remonte à cet été.
M. Dufour: Donc, vous avez un mandat, M. le président, et
si vous ne le remplissez pas, on va être obligés de vous mettre
à l'ordre.
M. Ryan: Mais là, il l'avait rempli.
M. Dufour: C'est vous. C'est vous qui êtes le
responsable.
M. Ryan: C'est vous qui êtes chargé de me
surveiller.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que l'article est
adopté?
M. Dufour: Oui, mais on n'a pas assez d'yeux. Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Dufour: De Dieu! On n'a pas assez de Dieu! Des voix:
Ha, ha, ha!
Le Président (M. Dauphin): L'article 28,
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): II est 17 h 45. Pour être
logique avec la requête accordée au ministre des Affaires
municipales et de la Sécurité publique, il faudrait suspendre nos
travaux jusqu'à 20 heures.
M. Dufour: Ah bon! (Suspension de la séance à 17 h
44)
(Reprise à 20 h 10)
Le Président (M. LeSage): À l'ordre, s'il vous
plaît. La commission des institutions reprend ses travaux. À
l'ajournement, je vous rappelle que nous en étions à l'article
29, que j'appelle immédiatement. M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, nous sommes heureux de vous
retrouver.
Le Président (M. LeSage): Moi de même, M. le
ministre.
M. Dufour: Trêve de civilités, passons au travail.
Ha, ha, ha!
M. Ryan: Ici, je pense que c'est en conformité avec
l'économie générale de la loi et des modifications que
nous apportons. Il s'agit ici d'attributions additionnelles qui sont
accordées à ces organismes locaux dont nous avons parlé
à plusieurs reprises, là, en matière d'autorisations ou de
licences pour l'organisation et le fonctionnement de bingos. Ici, on se trouve
à leur donner des pouvoirs également en ce qui touche la
publicité se rapportant aux bingos, la protection et la
sécurité du public lors de l'activité. On dit que les
pouvoirs de vérification attribués à la Régie dans
ce cas-ci sont exercés par l'organisme local.
M. Dufour: L'organisme local, oui, d'accord. J'avais raison.
M. Ryan: Dans les communautés autochtones, là,
c'est toujours la même chose.
M. Dufour: J'avais raison. M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: C'est correct, j'avais raison. C'est parce que j'avais
un imbroglio avec mon recherchiste.
Une voix: On avait un différend.
M. Dufour: Ça n'arrive pas souvent.
M. Ryan: J'espère que ça arrivera plus
souvent...
M. Dufour: Ha, ha, ha!
M. Ryan: ...que votre conseiller mesure sa juste place dans le
système!
M. Dufour: Ha, ha, ha! En fait, le 29, là, c'est tous les
pouvoirs, les pouvoirs qui sont conférés en autant... On
confère par loi les pouvoirs de la Régie. C'est ça. On
considère complètement les pouvoirs de la Régie.
M. Ryan: C'est ça. Pour les bingos; il n'y a pas de grosse
dévolution.
Est-ce que vous appelez l'article 30, M. le Président?
Le Président (M. LeSage): L'article 29 est
adopté.
J'appelle l'article 30.
M. Ryan: Je ne voulais pas vous retarder.
Le Président (M. LeSage): Non, il ne faudrait pas, M. le
ministre.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
Le Président (M. LeSage): Alors, M. le ministre, l'article
30.
M. Ryan: Article 30. Il s'agit d'ajouter les mots «du
renouvellement» dans l'article. On voit, en lisant l'article, ce que
ça veut dire: «La Régie peut [...] exiger comme condition
de la délivrance d'une licence ou de son maintien que la personne qui en
fait la demande [...] verse un cautionnement...» Là où il y
a le mot «délivrance», dans 47, 48 et 49 de la loi actuelle,
nous ajoutons les mots: «ou du renouvellement».
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 30 est
adopté.
J'appelle l'article 31. M. le ministre.
M. Ryan: Nous avons trois articles distincts, ici, trois articles
distincts traitant de renouvellement de licence d'appareils d'amusement ou de
loteries vidéo. Nous essayons de modeler ces articles sur les
dispositions traitant le même sujet que l'on trouve dans la Loi sur les
permis d'alcool, de manière qu'il y ait cette harmonisation dans
l'ensemble des lois traitant de ces sujets que nous visons à faire
avancer avec le projet de loi. Je pense que l'article 49.1 indique ce que nous
voulons faire. Il n'y avait pas de ces dispositions en ce qui touche le
renouvellement des licences dans le cas des appareils d'amusement ou de
loteries vidéo.
Voyez-vous, je pense que les clauses sont assez classiques: On exige que
«les droits prescrits aient été acquittés au moins
30 jours avant la date d'expiration» de la licence; deuxièmement,
que «le titulaire ait respecté les dispositions de la
présente loi et de ses textes d'application au cours de la
période de validité qui se termine»; troisièmement,
qu'il «satisfasse aux autres conditions d'obtention de la licence et
fournisse les documents et renseignements pertinents que la Régie peut
exiger».
Après ça, il y a une mesure de sauvegarde administrative:
«Le titulaire ne peut invoquer le défaut de l'avis prévu
à 49.2 ou une erreur dans son contenu pour justifier le non-respect de
la condition prévue au paragraphe 1°. Toutefois, s'il
démontre à la Régie qu'il était dans
l'impossibilité de respecter le délai, il peut acquitter les
droits jusqu'à la date d'expiration de la licence.»
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Vous pourriez peut-être les appeler par article:
49.1, 49.2... alors, les introduire. Ils sont introduits. Ça fait que,
moi, j'ai peut-être une question ou deux par...
M. Ryan: Nous sommes d'accord, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Alors, à l'article 49.1,
vous êtes d'accord, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Oui. Bien, le deuxième paragraphe, «le
titulaire ait respecté les dispositions de la présente
loi», est-ce que ça suppose que s'il y avait un point, une
poursuite ou quelque chose qui s'est produit dans l'année, c'est
ça que ça veut dire ou s'il n'y a pas de choses
spéciales.
M. Ryan: Ça va aller plus loin. Il y a des dispositions
qui traitent de révocation ou de suspension.
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: S'il y a eu des infractions au cours de
l'année...
M. Dufour: Bon, c'est ça, s'il y a eu des infractions?
M. Ryan: ...là, ça peut tomber sous
l'autorité de la Régie en matière de suspension ou de
révocation du permis.
M. Dufour: Donc, ça suppose ce que je dis, là. C'a
suivi son cours normal.
M. Ryan: II peut arriver qu'il y ait eu deux affaires mineures
qui aient été rapportées puis que la Régie ne
trouve pas qu'il y a lieu de considérer une suspension.
M. Dufour: Ce n'est pas suffisant.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. LeSage): Ça va. Alors, l'article
49.2. M. le ministre.
M. Ryan: Alors, il y a un avis d'au moins 60 jours avant la date
d'expiration qui doit être expédié par la Régie au
titulaire l'informant de la date d'expiration des droits exigibles et de la
date où ces droits doivent être acquittés pour le
renouvellement. «En cas de modification réglementaire des droits
avant la date d'expiration [...], un nouvel avis est adressé au
titulaire l'informant de cette modification [...] et, si nécessaire,
d'un délai additionnel pour les acquitter.»
Ça veut dire que si une modification survenait, disons, juste 60
jours avant la date d'expiration, la Régie peut lui envoyer un avis 40
ou 50 jours avant l'expiration, puis elle prolonge d'autant à la fin.
Elle lui donne un délai de 60 jours qui va au-delà de celui qui
est inscrit sur sa licence.
M. Dufour: Ce que je comprends bien, c'est qu'il y a un avis 60
jours avant.
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: Puis, là, entre le soixantième et le
trentième, il faut qu'il paie. S'il ne paie pas en dedans de 30 jours,
là, il y a autre chose qui doit s'appliquer. C'est l'autre paragraphe
qu'on va voir. O.K. Ça va.
Le Président (M. LeSage): Alors, article 49.2, ça
va, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. LeSage): Article 49.3. M. le
ministre.
M. Ryan: Vous remarquez que «la licence pour laquelle la
Régie a reçu dans le délai les droits de renouvellement
demeure valide, malgré son expiration, jusqu'à ce que la
Régie en décide. «Son renouvellement, le cas
échéant, prend effet à la date d'expiration initialement
prévue.»
M. Laflamme me signale qu'il pourrait arriver que la Régie ait
décidé de tenir une audition sur le renouvellement pour avoir des
explications. Il pourrait arriver que ça ait retardé le
processus. À ce moment-là, la décision sera rendue en
tenant compte de ce facteur.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. LeSage): Ça va, pour l'article
49.3? Alors, l'article 31 est adopté. J'appelle...
M. Dufour: Non, non, non, article 49.4.
Le Président (M. LeSage): Ah! Je m'excuse. Vous avez
raison, M. le député de Jonquière. J'appelle l'article
49.4. M. le ministre.
M. Ryan: Alors, c'est «La Régie peut révoquer
c'est une révocation volontaire, ici une licence à
la demande de son titulaire, sur simple examen du dossier, pourvu qu'elle n'ait
pas de motifs sérieux de croire qu'il y a lieu de révoquer
autrement la licence.»
Ça nous rappelle un article que nous avons vu plus tôt. Je
pense que c'était au début du projet de loi, quand nous disions
que ce genre de cas... Ici, il s'agit simplement d'une... Non, là, c'est
la Régie. «Sur simple examen du dossier...» Non, là,
ça prend la Régie. Ça pourrait être un simple
régisseur, dans ce cas-là. Ça va?
Le Président (M. LeSage): Ça va. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que c'est possible, quand on parle de la
révocation volontaire, qu'il y ait des transferts qui se fassent? Est-ce
que c'est à un autre article qu'on va voir les transferts? Quelqu'un qui
est possesseur de la licence et qui vend son commerce, est-ce que sa licence
peut être transférée ou s'il y a un temps
d'arrêt?
M. Ryan: On va demander à M. Laflamme, je ne voudrais pas
vous induire en erreur.
M. Dufour: Parce que c'est de tout ça qu'on parle,
là.
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. LeSage): M. Laflamme.
M. K.-Laflamme (Ghislain): On est dans la Loi sur les loteries,
les concours publicitaires et les appareils d'amusement. Il n'y a pas de
transfert de ce genre de licence. On peut avoir délivré une
licence pour un an, et un individu décide qu'il n'en a plus besoin.
Donc, on lui donne la permission de demander son renouvellement en contrepartie
d'un remboursement des droits qu'il aura payés.
M. Dufour: Mais s'il vendait son commerce, par exemple? Qu'est-ce
qui arriverait, dans un cas comme ça? Parce qu'il pourrait
révoquer sa licence puis la transférer. Ou est-ce que ça
se transfère...
M. K.-Laflamme (Ghislain): Ce serait une révocation
volontaire pour vente et ce serait l'autre...
M. Dufour: C'est ça. Est-ce qu'il y a un vide, à
quelque part, là-dedans? (20 h 20)
M. K.-Laflamme (Ghislain): C'est qu'en demandant la
révocation volontaire, on lui révoquerait sa licence. C'est parce
que ces licences-là sont personnelles. Donc, le prochain qui va
exploiter le commerce, ce n'est pas certain qu'il rencontre toutes les
exigences. Donc, on ne le transfère pas. On est au niveau des appareils
d'amusement, on est au niveau des bingos, on est au niveau des autorisations
pour tirage et tout ça. Jusqu'à maintenant, dans ce milieu, il
n'y avait même pas de renouvellement. La licence était
émise pour une fois et c'était tout.
M. Dufour: La licence, elle continue. S'il vend son commerce et
ne demande pas de révocation, est-ce que la licence continue?
M. K.-Laflamme (Ghislain): Non. M. Dufour: Non plus.
M. K.-Laflamme (Ghislain): Elle ne se continue pas, parce que
pour avoir la licence, il faut qu'il soit propriétaire. Si on est dans
les appareils d'amusement, il faut qu'il soit propriétaire des appareils
d'amusement. Alors, il va dire: J'ai vendu mon commerce à untel. Il va
demander la révocation volontaire de ces licences-là parce qu'il
n'a plus ces choses-là, et c'est l'autre qui va devoir, lui, redemander
une licence à son nom en fonction de son statut personnel, et qu'on
pourra lui refuser s'il a des antécédents criminels et toutes
sortes d'autres raisons déplaisantes comme ça.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. LeSage): Article 49.5. M. le
ministre.
M. Ryan: L'article 49.5 parle par lui-même: «Lorsque
les droits sont payables en plusieurs versements, le défaut d'acquitter
à échéance un versement entraîne la
révocation de plein droit de la licence.»
M. Dufour: C'est peut-être clair dans le libellé,
mais est-ce que ca arrive que les licences se paient par versements
consécutifs ou si on parle de...
M. K.-Laflamme (Ghislain): Au niveau des permis d'alcool,
ça arrive fréquemment. Ça arrive dans les cas où
les montants sont très élevés. Ça peut être
dans le cas des concours publicitaires où, on le verra plus loin, ils
doivent payer un pourcentage de la valeur offerte en prix. Alors, s'ils ont un
prix de 1 000 000 $, ils peuvent avoir à payer 10 000 $. Alors, des
fois, ils peuvent avoir à payer par versements.
M. Ryan: M. Laflamme a moins d'expérience dans les
vidéoloteries. Il ne faut pas lui faire dire des choses excessives non
plus. Dans un an ou deux, il va pouvoir vous renseigner encore beaucoup
mieux.
M. Dufour: Quand il est dit «le titulaire lui
démontre qu'il était dans l'impossibilité de respecter
l'échéance et acquitte les droits et les frais additionnels
prescrits», quelles sont les raisons que vous pourriez prendre pour
prolonger?
M. Ryan: Si le titulaire démontre... Supposez... On va
prendre un exemple. Il y a toutes sortes d'hypothèses qu'on peut faire
ici. Mais supposez qu'il ait été à l'hôpital, un
gros accident, qu'il ait été privé de ses facultés
pendant 15 jours, trois semaines, s'il démontre ça à la
satisfaction de la Régie, elle va comprendre qu'il n'était pas en
mesure de respecter l'échéance.
M. Dufour: Est-ce que ça pourrait aller aussi loin que
vous ayez perdu des droits que quelqu'un vous devait parce qu'ils n'ont pas
respecté les coûts qu'ils devaient rencontrer? Parce que
là, vous me donnez un cas...
M. K.-Laflamme (Ghislain): en fait, la raison qu'on nous donne,
dans 99 % des fois, c'est: la facture a été envoyée
à mon commerce et mon gérant l'a mise au panier; je n'ai pas pu
l'acquitter. et là il arrive, il est tout penaud. évidemment,
nous, on le croit, parce qu'on croit les citoyens sur ce qu'ils nous
disent.
M. Ryan: Très bien, M. le Président.
M. Dufour: J'examine le ministère du Revenu, actuellement.
Il n'est pas tendre du tout, pour la TVQ et la TPS, s'il y a du retard pour
quelque raison que ce soit: l'amende s'applique automatiquement. Est-ce qu'il y
a des coûts supplémentaires que vous «chargez» dans ce
temps-là?
M. K.-Laflamme (Ghislain): Oui, il y a des frais additionnels
prescrits qui sont de 50 $, je pense.
M. Dufour: Je n'ai pas de cas à soulever. Je trouve que
c'est un droit discrétionnaire que vous avez. Ça
m'inquiète un petit peu, mais pas plus que ça. Je n'ai pas eu de
plaintes. Mais, je me dis, en autant que vous l'exercez correctement pour tout
le monde, de la même façon, ça ne me pose pas de
problème majeur. Mais je
dis que là-dedans, il y a un danger parce que c'est un pouvoir
pas mal fort que vous avez, presque plus fort que la discrétion du
ministre.
M. Ryan: Vous ne le saviez pas encore?
M. Dufour: Ah, oui, oui! Bien, là, je l'apprends, c'est
clair. M. le ministre, je vous fais confiance, mais les yeux ouverts!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: J'ai toujours dit qu'il y en a qui ont des pouvoirs bien
plus grands que ceux des ministres dans l'appareil gouvernemental.
Le Président (M. LeSage): Ça va pour l'article
49.5, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 31 est
adopté.
J'appelle l'article 32.
M. Ryan: À l'article 32, M. le Président,
déjà, en vertu de l'article 50 de la loi actuelle sur les
loteries, la Régie peut, lorsque l'intérêt public l'exige,
refuser de délivrer une licence ou suspendre ou révoquer une
licence, mais ce n'est pas indiqué explicitement qu'elle peut refuser de
renouveler une licence; on ajouterait ces mots-là.
En plus, on ajoute les motifs auxquels elle doit obéir en
procédant à de telles décisions. On est toujours dans le
domaine des appareils d'amusement et des vidéo-loteries. Là, on
n'avait pas ces motifs-là dans la loi actuelle, et on ajoute des motifs
qui seront familiers à ceux qui connaissent la Loi sur les permis
d'alcool, ce sont des motifs semblables à ceux qu'on retrouve dans la
Loi sur les permis d'alcool.
D'abord, la Régie peut refuser de délivrer ou de
renouveler une licence «lorsqu'elle juge que l'exploitation de la licence
est susceptible de nuire à la tranquillité publique. «Elle
peut suspendre ou révoquer une licence lorsque: «celle-ci a
été obtenue à la suite de fausses représentations;
«le titulaire ne satisfait plus aux conditions d'obtention de la licence;
«le titulaire l'exploite de manière à nuire à la
tranquillité publique; «le titulaire refuse ou néglige de
se conformer à une demande ou à une ordonnance de la
Régie.» Alors, ça finit là.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre.
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Quand on parle de «le titulaire refuse ou
néglige de se conformer à une demande ou à une ordonnance
de la Régie», est-ce que c'est suite à des
réglementations que vous avez ou seulement sur des plaintes qui
pourraient se produire? Vous pourriez avoir des plaintes, mais vous pourriez,
selon les règles que vous avez...
M. Ryan: Par exemple, je pense à un cas qui est
arrivé dans mon comté, il y a quelques mois, où la
Régie a ordonné à un tenancier d'établissement de
tenir des heures différentes à cause du voisinage de l'Ontario et
du problème que présentent, pour la tranquillité publique,
les heures auxquelles l'établissement était habitué de
fonctionner. Alors, si l'établissement n'avait pas respecté
ça, eh bien, ça, c'est un motif de révocation ou de
suspension.
Dans le cas des bingos, par exemple, on aura l'occasion d'en parler,
j'espère, dans un avenir prochain, après que la Régie aura
tenu les consultations publiques qu'elle doit tenir en janvier. Là, il y
a toutes sortes d'exigences qui sont formulées à l'endroit des
organisateurs de bingos: présenter des rapports précis, la
manière de gérer les sommes qui leur sont confiées et
tout, les pourcentages de rétribution qui vont aller à
l'organisateur, à l'organisme bénéficiaire etc. Il y a
toute une foule de choses. Alors, seule la Régie prend ses
décisions en fonction, évidemment, de tous ces
critères.
M. Dufour: Mais tout ça, la réglementation, c'est
par règlement, ça ne sera pas... La loi donne les pouvoirs
et...
M. Ryan: C'est ça.
M. Dufour: Ça va. Le Président (M. LeSage):
Alors l'article...
M. Ryan: C'est désolant que ce soit si clair parce qu'on
ne peut même plus avoir de discussions.
Le Président (M. LeSage): L'article 32 étant
adopté, j'appelle l'article 33.
M. Dufour: Des fois, ce sont des clairs-obscurs; des fois, on
fait confiance.
M. Ryan: Non, non, c'est des blagues que je fais là, je ne
veux pas vous provoquer. Loin de moi cette pensée.
Le Président (M. LeSage); L'article 33. Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 50, du suivant:
50.1.
M. le ministre.
M. Ryan: Nous reproduisons dans cette Loi sur les loteries, les
concours publicitaires et les appareils
d'amusement, les mêmes dispositions que nous avons
insérées dans la Loi sur les permis d'alcool, il y a deux ans,
définissant le concept de tranquillité publique de manière
qu'il soit applicable aux situations concrètes dont est saisie
journellement la Régie. Je pense que nous pouvons tous en faire la
lecture. Il y a le bruit, il y a le voisinage aussi. La Régie a rendu
une décision célèbre à Montréal dans le cas
du comment s'appelait le Café dans la Côte-des-Neiges?
le Café Campus, ordonnant de fermer à minuit, je pense.
Ça, évidemment ça nuisait aux affaires. Je pense qu'il est
parti, le Café Campus, depuis ce temps-là. C'était le
bruit. Les voisins trouvaient... C'est un secteur résidentiel; les
voisins trouvaient que ça n'avait pas de bon sens. Même dans cet
immeuble-là, je pense qu'en haut il y avait des locataires, si mes
souvenirs sont bons.
Ensuite, il y a la drogue, les stupéfiants; la possession d'armes
à feu ou de toute autre arme offensive; les gestes ou actes à
caractère sexuel de nature à troubler la paix et la sollicitation
relative à ces actes; le prêt usuraire ou sur gage; les actes de
violence, y compris le vol ou le méfait; les jeux de hasard non
autorisés par la licence et de nature à troubler la paix; puis
toute contravention à une loi ou à un règlement relatif
à la sécurité, l'hygiène ou la salubrité
dans un lieu ou un édifice public.
Ça a été beaucoup travaillé, quand on a fait
cette loi. On en a discuté longuement. C'était le fruit surtout
d'une longue expérience de la Régie. Ça faisait suite
à un jugement de la Cour d'appel qui avait décidé que,
comme la Régie n'avait pas édicté de règlement
à ces choses, elle ne pouvait pas juger arbitrairement des dossiers dont
elle était saisie. Là, il a fallu que nous décidions si
nous procéderions par voie réglementaire ou par
législation. Il a été jugé plus sage d'introduire
ces critères dans la loi elle-même plutôt que dans un simple
règlement. On ne voulait pas prendre de chance de se faire dire,
après, qu'on n'était pas habilités à dire des
choses aussi précises dans un règlement. (20 h 30)
M. Dufour: Ici, il y a eu un bar, dans la région de
Québec. C'est le curé Lavoie, je pense, qui est mort... Je ne
sais pas trop, c'était un bar erotique, ça causait beaucoup de
problèmes.
M. Ryan: Dans le temps de Mgr Lavoie.
M. Dufour: Mgr Lavoie, c'est ça.
Une voix: Joli-Corps.
M. Dufour: Comment?
Une voix: Joli-Corps.
M. Dufour: Joli-Corps. Bon.
Le Président (M. LeSage): La secrétaire nous
informe que c'était le bar Joli-Corps.
M. Dufour: Avec cet article de loi, il aurait pu démontrer
que ce n'était pas la place pour le faire. Autrement dit, il n'y a pas
de droits acquis. C'est ça que ça veut dire, il n'y a plus de
droits acquis. Avant, quelqu'un disait: J'ai une licence; venez me
l'ôter. C'est ça que ça veut dire. Mais ça n'a pas
encore été, je pourrais dire...
M. Ryan: Cela a été testé devant la
Régie vite. Ça a été testé vite devant la
Régie.
M. Dufour: Oui, mais vis-à-vis des cours ordinaires, il
n'y a pas eu trop, trop de...
M. Ryan: II y a eu plusieurs décisions de rendues
déjà.
M. Dufour: II y en a eu plusieurs? M. Ryan: Oui.
M. Dufour: Par la Régie, oui. Mais à
l'extérieur, par la Cour? Est-ce qu'elle a suivi ça?
M. Ryan: II y a tellement de causes dans lesquelles est
impliquée la Régie que, moi, je n'ai plus le temps de les suivre.
Une fois, il y avait une cause qui avait été perdue, et
j'étais bien inquiet. J'ai parlé à M. Laflamme et il m'a
dit: On en gagne trois, quatre par semaine. J'exagère peut-être un
petit peu, c'était peut-être par mois, remarquez bien.
M. Dufour: Mais c'est celles qu'on perd qui font mal, ce n'est
pas celles qu'on gagne.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: C'est pour ça que, quand on perd une cause, je ne
voudrais pas que l'Opposition se désespère trop vite. Ça
peut arriver. Des fois, ça nous stimule...
Le Président (M. LeSage): Est-ce que le nouvel
article...
M. Ryan: ...pour mieux comprendre le mérite de notre
cause.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que le nouvel article
50.1 est adopté, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. LeSage): L'article 33 est
adopté.
J'appelle l'article 34. M. le ministre.
M. Ryan: Même les ligues de droits ne nous ont pas
harcelés avec ça.
M. Dufour: Non, non, en autant que ça se tient. M.
Ryan: Ça va bien? M. Dufour: L'article 34.
Le Président (M. LeSage): L'article 34 a pour objet:
«L'article 52.12 de cette loi, édicté par l'article 56 du
chapitre 39 des lois de 1993, est modifié par la suppression du
deuxième alinéa.».
M. le ministre.
M. Ryan: Je pense que c'est présumé que la personne
satisfait aux conditions de son certificat quand elle ne reçoit pas de
papier. Lui donner un certificat chaque fois qu'il y a une vérification,
c'est vraiment excessif. C'est pour ça qu'on dispense la Régie de
cette obligation.
D'autre part, si elle rend une décision négative ou qui
comporte des sanctions, à ce moment-là, l'obligation de donner
les raisons est énoncée clairement. Mais, dans ce cas-ci, je
pense que c'est tout à fait sensé.
M. Dufour: C'est juste pour sauver de la papeterie ou s'il y a
d'autres raisons pour que vous enleviez ça? Je comprends, par exemple,
quelqu'un qui a toujours satisfait aux inspections et aux normes et qui dit:
Jusqu'à telle date, j'ai mon papier qui démontre clairement que
vous n'avez rien contre moi. Tandis que là vous vous gardez un espace de
manoeuvre plus grand, d'après moi.
M. Ryan: Vous savez qu'en vertu de la loi, la Régie a un
devoir de vérification en ce qui concerne l'embauche d'un casino
d'État, par exemple. Il peut arriver que la société qui
exploite le casino d'État demande des vérifications à
propos, disons de 300 personnes, et qu'elle en engage seulement 250 ou un autre
nombre. Pour les personnes qui n'ont pas été engagées,
elle a émis un certificat, c'était correct, mais elle ne peut pas
envoyer ce certificat dans le champ, elle n'en a.plus besoin et il ne peut pas
être d'une durée indéterminée. Ces personnes vont
échapper complètement au contrôle de Loto-Québec ou
de la Régie à partir du moment où elles ne sont pas
embauchées. Ça fait qu'il n'y a pas l'obligation de leur donner
un certificat.
M. Dufour: Si on a un deuxième casino, ça va
être un casino d'État pareil?
M. Ryan: Ah oui! Ah oui!
M. Dufour: Charlevoix, là, même si l'hôtel est
acheté par des gens, des privés, ça veut dire que la
Régie va payer un loyer pour installer son casino?
M. Ryan: Le casino va être construit à
côté.
Selon les indications que nous avons, il y aura une bâtisse
à côté.
M. Dufour: Elle ne sera pas attachée nécessairement
à l'hôtel.
M. Ryan: Ça va être pas loin.
M. Dufour: C'est possible, par exemple... Comme à
Winnipeg, ce n'est pas l'État qui l'opère.
M. Ryan: Non, c'est une entreprise privée. Ça a
été Malenfant, je ne sais pas si c'est encore lui.
M. Dufour: Sûrement pas.
M. Ryan: Mais on ne sait pas. Je ne sais pas.
Une voix: Ça a été vendu.
M. Ryan: Ça a été vendu?
M. Dufour: Ça a été vendu aussi, mais c'est
parce que l'État avait des redevances...
M. Ryan: Eux autres, c'est dans l'hôtel même,
l'ancien Hotel Fort Garry.
M. Dufour: Oui. O.K. M. Ryan: Ça va?
Le Président (M. LeSage): Ça va pour l'article
34.
J'appelle l'article 35. M. le ministre.
M. Ryan: L'article 35 propose d'apporter une modification
à l'article 52.15 de la loi pour produire les effets suivants: le
remplacement, dans les sixième et septième lignes du premier
alinéa, de ce qui suit. On peut dire: faire vérifier celle-ci par
un laboratoire relevant de la responsabilité du ministre, puis les
appareils de jeux, le matériel électronique directement
lié au système de loterie qu'elle exploite dans un casino
d'État.
Là, on remplacerait ces mots-là, «dans un casino
d'État, sauf ceux non soumis à la présente loi», on
remplacerait ça par «de casino qu'elle exploite dans un casino
d'État». Oh! monsieur. Ce n'est pas... «au système de
loterie, de casino qu'elle exploite dans un casino d'État». Je
sais bien que ce n'est pas la construction la plus élégante qu'on
ait vue, mais si elle définit exactement ce qu'on veut dire,
peut-être que c'est un moindre mal. On va laisser le député
de Jonquière juger. Il ne peut pas mettre de virgule nulle part.
M. Dufour: Ça va. M. Ryan: Ça va?
Le President (M. LeSage): Ça va pour l'article 35, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Oui.
Immatriculation
Le Président (M. LeSage): Avant de procéder
à l'article 36, il y a un amendement qui se lit comme suit: Inverser
l'ordre des articles 36 et 37 du projet de loi et les renuméroter en
conséquence. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle l'article
37.
M. Ryan: Je pense que les dispositions qu'on propose ici se
comprennent facilement à la lecture. On ajoute au pouvoir de suspension,
de révocation portant sur l'immatriculation d'un appareil. Là, ce
n'est plus la licence de l'exploitant, c'est l'immatriculation d'un appareil.
Deux motifs: d'abord, on peut refuser l'immatriculation, la suspendre ou la
révoquer lorsque «la nature, les composantes, les normes de
fabrication ou le mode de fonctionnement prévus par les règles
n'est pas respecté». Il faut mettre «ne sont pas
respectés». Vous n'aurez pas d'objection, monsieur... C'est
effrayant de nous passer des choses comme celle-là. L'autre jour, on
vient de proclamer des règlements sur le français dans le monde
des affaires, le respect de la langue. Ça commence par la grammaire.
Deuxièmement, lorsque «l'appareil est utilisé ou
exploité à des fins autres que celles pour lesquelles il doit
être immatriculé».
Une voix: Les registres disent que le ministre a raison:
«ne sont pas».
M. Ryan: II faut que je veille à tout. C'est tellement
contraire à ma nature!
M. Dufour: Donc, il va y avoir un amendement à
«n'est pas respecté» pour «ne sont pas
respectés»? Ça m'avait frappé aussi, mais je ne l'ai
pas relevé parce que, à un moment donné, ça
s'accorde pour que ça fasse singulier. Les pluriels deviennent
singuliers. Au point de vue légal, ce n'est pas le français de la
rue, hein?
M. Ryan: C'est aussi bien d'en avoir un. Si vous en exigez un, il
doit y en avoir un.
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: On présentera l'amendement tantôt, M. le
Président. (20 h 40)
Le Président (M. LeSage): Oui, M. le ministre.
Est-ce que vous vouliez suspendre l'article 37?
M. Dufour: Forcément, parce qu'il va y avoir un
amendement. Moi, ça ne me fait rien. C'est «ne sont pas
respectés»; ça va être «es», pas de
«e». C'est ça.
M. Ryan: On va le reprendre tantôt. On va vous le
présenter tantôt. On peut le garder en suspens en attendant.
M. Dufour: O.K. On le suspend en attendant. M. Ryan: Oui,
oui. Ce n'est pas un problème.
Le Président (M. LeSage): Alors, le nouvel article 54.1,
tel qu'édicté par l'article 37, qui deviendrait l'article 36,
suite à l'amendement que nous avons adopté antérieurement,
est laissé en suspens.
M. Dufour: C'est ça.
Le Président (M. LeSage): J'appelle donc l'article 36.
M. Ryan: À l'article 36, c'est un ajustement de la
numérotation. On ajoute deux articles: 49 à 50.1; 36, 49 à
50.1, et 52 s'applique en faisant les adaptations requises à
l'immatriculation prévue aux articles 52.1 et 53. Ça ici,
ça réfère à des modifications que nous avons faites
tantôt. Je pense que ça les incorpore de manière organique
dans notre projet. L'article 49 comprend tous les 49.1, 49.2, 49.3, 49.4 et
49.5. Je pense qu'il faut ajouter ça.
(Consultation)
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Jonquière, article 36, adopté?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. LeSage): Qui deviendrait
éventuellement l'article 37.
Alors, j'appelle l'article 38, dans lequel article on retrouve
également un amendement qui se lit comme suit: Supprimer, dans la
deuxième ligne de l'article 57.1 proposé par l'article 38 du
projet de loi, ce qui suit: «nV Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'article 38...
M. Dufour: II y en a plus que ça.
Le Président (M. LeSage): Ah! Vous avez raison. Alors,
l'article 57.1.
M. Dufour: Bon! C'est ça. On est mieux de les prendre un
après l'autre.
Le Président (M. LeSage): On va les prendre un par un.
M. Dufour: Oui, oui.
Le Président (M. LeSage): Article 57.1. M. le
ministre.
M. Dufour: On peut attendre.
Le Président (M. LeSage): Article 57.1, tel
qu'édicté par l'article 38. Nous avons adopté
l'amendement, M. le ministre, en enlevant le «n'» dans la
deuxième ligne, pour respecter la langue de Molière.
M. Ryan: Très bien. Vous m'en trouvez ravi.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que vous voulez commenter
sur l'article 57.1, M. le ministre?
M. Ryan: On est rendu à l'article 38? Le Président (M.
LeSage): Oui. M. Ryan: Excusez. Très bien, très bien.
(Consultation)
M. Ryan: De ça, nous en avons parlé, depuis le
début, à maintes reprises, de l'autorité élargie
qui doit être confiée à la Régie afin qu'elle puisse
mieux encadrer les concours publicitaires. Comme on le voit ici, là, on
énonce à l'article 57.1: «Aucun concours publicitaire ne
peut être tenu sans qu'une autorisation n'ait été
délivrée, à la personne au bénéfice de
laquelle il est tenu, par la Régie sur paiement des droits et frais
d'étude prescrits, [...] «57.2 La personne au
bénéfice de laquelle un concours publicitaire est tenu doit
indiquer sur tous les documents relatifs à ce concours le numéro
d'autorisation attribué par la Régie.»
Puis le principal, c'est peut-être 57.3: «La Régie
peut refuser de délivrer une autorisation pour un concours publicitaire
ou la révoquer lorsque: «1° l'intérêt public
l'exige; «2° la réclame publicitaire de ce concours donne
l'impression à un participant qu'il a gagné ou qu'il peut gagner
un prix lorsqu'en fait tous les participants reçoivent ou peuvent
recevoir un prix; «3° la personne au bénéfice de
laquelle le concours est tenu ne fournit pas les renseignements ou les
documents pertinents... «4° la personne au bénéfice de
laquelle le concours est tenu ne se conforme pas à l'une des
dispositions de la présente loi ou de ses règles.»
Et, évidemment, lorsque l'autorisation a été
obtenue à la suite de fausses représentations, elle peut
être révoquée en tout temps.
Il y a toutes sortes de concours qui sont en circulation aujourd'hui,
qui exploitent la crédulité des gens. Il y en a même qui se
sont essayés en utilisant le nom de M. G. K.-Laflamme, à la suite
d'abonnements ou de souscriptions que vous avez dû faire à des
organismes ou à des publications. Il y en a qui font un commerce de la
manipulation des listes d'abonnés, puis tout. Il a reçu une
chose: il se fait garantir un gros prix qu'il ne touchera jamais.
M. Dufour: Mais ça, c'est... M. Ryan: 1 000 000
$.
M. Dufour: ...l'ensemble de l'article. Là, vous avez
présenté l'ensemble de l'article.
M. Ryan: Oui. C'est ça.
M. Dufour: M. le Président, vous les appelez un
après l'autre?
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: J'ai une question de sémantique à
57.1.
Le Président (M. LeSage): II y aura une autre question
également à 57.3, M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Possiblement. À 57.1, c'est «en la
manière et à l'époque prescrite.» C'est à la
manière prescrite et à l'époque prescrite. Comme les deux
s'additionnent, il devrait y avoir un «s»...
M. Ryan: Vous avez parfaitement raison. M. Dufour: ..
.à ce que je sache.
M. Ryan: On va demander un amendement immédiatement. Une
modification. Il ne faut plus dire amendement, tant qu'à y
être.
M. Dufour: C'est la seule remarque que j'avais.
M. Ryan: Très bien.
M. Dufour: Pour le 57.1, ça va.
Le Président (M. LeSage): Cet article a déjà
été amendé par un amendement.
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. LeSage): Puis, il a déjà
été adopté.
M. Ryan: II a déjà été
adopté?
M. Dufour: Non, mais vous avez fait un amendement. Il s'agirait
peut-être de faire... 57.1 a été adopté?
Des voix: Non, l'amendement. M. Ryan: Non.
Le Président (M. LeSage): Je suggère qu'on revienne
sur cet amendement.
M. Dufour: Retirez-le.
Le Président (M. LeSage): On va faire un autre amendement,
M. le député de Jonquière. Ça a l'air que le papier
ne manque pas.
M. Dufour: On n'est pas à un amendement près. Ha,
ha, ha!
Le Président (M. LeSage): Alors, 57.2. M. Dufour:
On est dans le vif du sujet.
Le Président (M. LeSage): On laisse en suspens 57.1.
M. Ryan: La jeune génération, ça n'a pas
d'orthographe, hein?
M. Dufour: Ça n'a pas d'orgueil! Ha, ha, ha! O.K.
57.2.
M. Ryan: D'autres diraient que c'est une faute de frappe. Ils ont
toujours des bonnes excuses, à part ça.
M. Dufour: Si le numéro d'autorisation attribué par
la Régie n'y était pas, est-ce que ce serait suffisant pour le
disqualifier ou s'il pourrait être mis à l'amende? C'est quoi qui
arriverait dans un cas comme ça, si le numéro n'existait pas
là, s'il l'oubliait?
M. K.-Laflamme (Ghislain): II ne serait pas autorisé.
M. Dufour: Mais il pourrait être autorisé à
avoir un numéro puis qu'il oublie de le marquer; est-ce que ça le
disqualifierait?
M. K.-Laflamme (Ghislain): Non. M. Dufour: Mais il serait
passible...
M. K.-Laflamme (Ghislain): À moins d'un avertissement, et
ce serait retenu contre lui dans le cas de renouvellement éventuel.
M. Dufour: Mais si tous les documents... Ça veut dire que
les billets qu'on vend, ils doivent avoir un numéro? Vous
considérez que...
M. K.-Laflamme (Ghislain): Un concours publicitaire et un tirage,
ce n'est pas la même chose. Un tirage, c'est la vente de billets au
profit d'une oeuvre charitable ou d'une oeuvre religieuse, alors qu'un concours
publicitaire, c'est l'offrande, si on veut, d'un prix pour promouvoir le nom
d'une entreprise. Ça peut être Sélection du Readers's
Digest, ça peut être Times, ça peut être Gravel
Automobiles. Ils offrent en contrepartie d'une prestation d'un citoyen... Si
vous venez chez moi, vous pouvez gagner une Rolls-Royce. Nous, on
vérifie et on se rend compte que c'est seulement la milliardième
personne qui va chez eux qui peut gagner une Rolls-Royce. C'est la même
chose pour ces concours de 1 000 000 $ ou 10 000 000 $ ou 100 000 000 $, on se
rend compte que les chances de gagner sont aussi grandes que celles d'aller
faire un tour un jour sur une étoile. C'est infinitésimal; alors,
c'est des attrapes. C'est pour ça qu'on veut au moins que ceux qu'on
autorise portent la mention «vente autorisée». (20 h 50)
M. Dufour: Puis quand vous les autorisez, vous vous assurez que
les prix soient réellement donnés aussi.
M. K.-Laflamme (Ghislain): Et accessibles.
M. Dufour: II y en a eu un prix l'an passé ici, à
Québec, à la dernière partie de hockey. Je ne sais pas
comment ça s'est réglé.
M. K.-Laflamme (Ghislain): On a accordé la voiture
à la personne...
M. Dufour: C'a été tout un suspense, ça. C'a
duré longtemps.
M. K.-Laflamme (Ghislain): On a tenu des auditions et on l'a
accordée.
M. Dufour: Ça va pour 57.2.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 57.2 est
adopté, j'appelle l'article 57.3, pour lequel il y a également un
amendement qui se lit comme suit: Remplacer le paragraphe deuxième de
l'article 57.3, proposé par l'article 38 du projet de loi, par le
suivant: «2e la publicité relative à ce concours
laisse croire faussement à un participant: «a) soit qu'il a
gagné un prix; «b) soit qu'il est privilégié par
rapport aux autres participants; «c) soit qu'il a gagné un prix,
alors qu'il ne gagne qu'une partie ou qu'une composante de ce prix.»
M. Dufour: Ça me donne à penser qu'on est rendu...
actuellement on fait beaucoup de sollicitation
par téléphone. Les gens, ils appellent puis ils disent:
Bon, madame, vous avez gagné je ne sais pas trop, là
un lavage de plancher ou... Je ne sais pas l'idée exactement de
quoi on gagne, là. Est-ce que ces gens-là, forcément, ils
ont une licence pour faire ça?
M. K.-Laflamme (Ghislain): Non.
M. Dufour: Parce que là, ils vont faire une
démonstration. Ils vont faire la démonstration, avec 10 $ de
rabais, puis... C'est compliqué cette affaire-là!
Une voix: Pas de lavage de plancher!
M. Ryan: C'est déjà quelque chose! Ha, ha, ha!
M. K.-Laflamme (Ghislain): Ce sont tous ces genres d'attrapes que
l'Office de la protection du consommateur veut qu'on réussisse à
contrer avec les mesures qu'on veut mettre sur pied actuellement. Il y a
déjà des dispositions dans la Loi sur les loteries.
M. Dufour: II faut admettre que c'est difficile pareil, les
affaires avec l'appareil téléphonique.
M. K.-Laflamme (Ghislain): Oui, c'est difficile, mais à
partir du moment où il y a un plaignant, on peut...
M. Dufour: Ah, O.K., vous supposez, autrement dit, que la
personne accepterait qu'ils viennent à la maison. Elle les
déclarerait....
M. K.-Laflamme (Ghislain): Puis elle se rend compte.
M. Dufour: Là, vous pourriez procéder.
M. K.-Laflamme (Ghislain): C'est ça. Elle se rend compte
que ce qu'on lui avait annoncé par téléphone, «vous
avez gagné une automobile, on va aller vous voir pour vous la
livrer», elle arrive à la maison...
M. Dufour: Mais c'est rien que les caps de roue qu'elle a
gagnés! Ha, ha, ha!
M. K.-Laflamme (Ghislain): C'est ça.
M. Dufour: Et ça ne fitte pas sur une autre machine,
après.
M. K.-Laflamme (Ghislain): Alors, elle s'en plaint à
nous.
M. Ryan: On voit que le député de Jonquière
a un intérêt particulier pour les moyens artificiels de
s'enrichir.
M. Dufour: Ah, oui, oui! Écoutez un peu. Si vous pouvez
prendre votre retraire, M. le ministre, je vais vous donner un conseil pour
vous enrichir: achetez-vous une auto puis vendez-la par morceaux!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Vous allez voir que c'est payant. C'est ça. Des
fois, j'ai des petits morceaux gros de même qui coûtent 40 $, puis
d'autres, c'est 50 $. Ça ne lâche pas.
M. Ryan: On va vous faire attendre encore un peu.
M. Dufour: Parce que j'ai juste perdu un petit morceau
après ma roue pour moi, il a été volé, mais,
en tout cas, d'une façon ou de l'autre... et ça
coûte 37 $ ou 38 $. À ce prix-là...
Le Président (M. LeSage): Quand tu l'achètes, mais
quand tu le vends, il est moins cher.
M. Dufour: Hein?
Le Président (M. LeSage): Quand tu l'achètes, mais
quand tu le vends, il est moins cher.
M. Dufour: Oui, mais c'est par morceaux que c'est payant, ce
n'est pas au complet. Au complet, ça, vous savez le prix, mais quand
c'est par morceaux, là, vous êtes sûrs que ça va vous
coûter un bras.
M. Ryan: M. le Président... M. Dufour: Ça
va.
Le Président (M. LeSage): Bon, est-ce que l'amendement est
adopté, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Oui, oui, ça va.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 57.3, tel
qu'amendé, est adopté. Une seconde.
Alors, je reviens avec le 57.1, un nouvel amendement qui se lirait comme
suit: Remplacer, dans la dernière ligne de l'article 57.1 proposé
par l'article 38 du projet de loi, le mot «prescrite» par le mot
«prescrites». Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Dufour: Oui, c'est adopté. J'ai juste un autre petit
point. En supposant qu'il y ait des coûts qui aient été
engagés par d'autres personnes et que vous êtes obligés de
révoquer, qu'est-ce qui arrive des gens qui ont payé ou qui ont
des frais d'engagés, qui sont autres que le...
M. Ryan: On exige un cautionnement.
M. Dufour: Est-ce que vous remettez l'argent?
M. Ryan: Oui, sur réception de ceux-ci. M. Dufour:
Très bien.
Le Président (M. LeSage): Ça va pour l'amendement,
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 57.1, tel
qu'amendé, l'article 57.2 et l'article 57.3, tel qu'amendé, et
tel qu'édictés par l'article 38, sont adoptés.
J'aimerais, si vous le permettez, qu'on revienne à l'article 37,
qui deviendra, selon l'amendement proposé avant l'article 36, l'article
36. L'amendement que je vous propose se lit comme suit: Remplacer, dans la
deuxième ligne du paragraphe 1° de l'article 54.1 proposé par
l'article 37 du projet de loi, les mots «n'est pas respecté»
par les mots «ne sont pas respectés». Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Dufour: Oui, adopté.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'article 54.1, tel
qu'amendé et édicté par l'article 37, est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle l'article
58...
M. Dufour: Pas 58!
Droits sur les concours publicitaires
Le Président (M. LeSage): Je m'excuse 39. M. le
ministre.
M. Ryan: Ça va vite, là.
Le Président (M. LeSage): On saute vite, hein?
M. Dufour: Mais il y a 57 articles dans le projet de loi, et il
appelle 58.
Le Président (M. LeSage): L'article 39 se lit comme suit:
L'article 58 de cette loi est modifié par: 1° le remplacement, dans
les troisième et quatrième lignes, de ce qui suit: «qu'est
transmise la formule prévue à l'article 59» par «que
les droits prévus à l'article 57.1»; 2° l'addition,
à la fin, de l'alinéa suivant: «Les droits sont exigibles
quelle que soit la probabilité que le prix soit remporté ou
attribué.»
M. le ministre.
M. Ryan: Regardez, la première modification, ça
découle de choses qu'on a déjà discutées. On
institue le pouvoir pour le gouvernement de requérir des droits. Il faut
que ce soit marqué ici, que la personne va payer les droits
prévus à 57.1, plus les droits suivants, dans le cas d'un
concours publicitaire. Ces droits sont exigibles, dirons-nous plus loin, quelle
que soit la probabilité que le prix soit remporté ou
attribué. Il faut que ce soit sérieux.
M. Dufour: Loto-Québec, elle, paie des frais... Tous les
revenus ou les bénéfices sont retournés à
l'État. Loto-Québec, est-ce qu'elle paie des frais comme tels?
Non.
M. Ryan: Dans le cas de Loto-Québec, non, parce que c'est
seulement des jeux de colonnes, hein?
M. Dufour: Oui, mais ça aurait pu pareil se faire. Je
trouve que c'est correct qu'il n'y en ait pas, mais s'il y en avait eu,
j'aurais aimé savoir pourquoi.
Les loteries qui sont aussi à l'extérieur du
Québec, il y en a. Le 6/49, par exemple, c'est dans tout le Canada.
M. K.-Laflanune (Ghislain): C'est des accords interprovinciaux
avec Loto-Québec. Ça entre dans...
M. Dufour: Ça rentre dans la même chose. M.
K.-Laflamme (Ghislain): ...la même chose.
M. Dufour: Inter-Loto, la même chose. C'est pour ça
que je ne gagne jamais. J'ai compris. Ha, ha, ha!
Le Président (M. LeSage): Ça va pour l'article 39,
M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle l'article 40
qui se lit comme suit: «L'article 59 de cette loi est
abrogé.».
M. Ryan: C'est de la concordance avec l'article 38 que nous avons
déjà adopté.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. LeSage): J'appelle l'article 41.
M. Ryan: L'article 41 est un article de concordance avec
l'article 39, que nous avons déjà adopté.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Ça va.
Comptabilité et contrôle
Le Président (M. LeSage): L'article 41 étant
adopté, j'appelle l'article 42. (21 heures)
M. Ryan: L'article 42 suggère deux modifications au
premier paragraphe de l'article 68 de la loi actuelle. Ça, c'est
l'autorisation qui est donnée à un membre du personnel
autorisé par le président, et tout membre d'un corps de police
autorisé à cette fin par le ministre, et tout membre de la
Sûreté du Québec peuvent, pour y faire une
vérification ou un examen, pénétrer à toute heure
raisonnable dans un endroit où doivent être tenus des registres et
des livres, en vertu de la présente loi, des règlements ou des
règles, ou dans en endroit où sont exercées des
activités pour lesquelles une licence est prescrite ou une autorisation
est requise.» C'est ça qu'on ajoute ici, les mots «ou une
autorisation est requise». Encore là, à vrai dire, c'est
une disposition de concordance qui vient faire le lien avec ce que nous avons
déjà discuté quand nous avons ajouté le mot
«autorisation» à toutes les formes de permission, de
certificat ou de permis qui peuvent être émis par la Régie.
Alors, on ajoute ceci ici par souci de concordance avec l'article 38, M. le
Président.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Si vous voulez, je vais prendre le temps un peu de le
lire parce que, même sur la feuille que j'avais, il était de
côté et je ne pouvais pas le voir; ce ne sera pas long.
(Consultation)
M. Dufour: Ça va.
Recouvrement
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 42 étant
adopté, j'appelle l'article 43, auquel se trouve encore un amendement
qui se lit comme suit: Remplacer l'article 43 par les suivants: 43. L'article
81 de cette loi, modifié par l'article 608 du chapitre 57 des lois de
1992, est de nouveau modifié par l'insertion, dans la première
ligne et après le mot «exigibles», des mots «par la
Régie ou le laboratoire visé à l'article 52.15»;
43.1. L'article 82 de cette loi est modifié par l'insertion, dans la
première ligne et après le mot «exigible», des mots
«par la Régie».
M. le ministre.
M. Ryan: Ceci vise à couvrir les frais que le laboratoire,
fonctionnant sous l'autorité du ministre pour l'examen des appareils
d'amusement ou de vidéoloterie, peut exiger. Il ne peut pas les garder
pour lui. Le produit de ces frais, il ne peut pas le conserver. Il faut qu'il
le verse au fonds consolidé du revenu suivant la discipline
générale du gouvernement. Quant aux frais, ils sont
déterminés par règlement du gouvernement.
Quant à l'article 43.1, il s'agit d'un amendement de concordance
avec les articles 28 et 29.
(Consultation)
M. Dufour: II peut y avoir des montants exigés par la
Régie et les laboratoires: vous appelez ça pareil des droits?
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: Et «autres montants», ça, c'est les
frais dont vous nous parliez tout à l'heure, qui pouvaient être
chargés en sus?
M. Ryan: Oui, ça doit être ça. Oui, ça
doit être ça, justement.
M. Dufour: Parce qu'il me semble qu'on a vu un article il n'y a
pas tellement longtemps, là, que... Ça veut dire que les frais
peuvent être «chargés» de deux formes
différentes? Ils ne sont pas nécessairement. ..
M. Ryan: C'est ça, «et autres frais», c'est
quand il y a du travail supplémentaire.
M. Dufour: Comme les frais d'études?
M. Ryan: Oui. Et, quand il y a du retard, par exemple, ou une
opération additionnelle qui doit être faite, il peut y avoir des
frais additionnels.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Jonquière? Est-ce que l'amendement à
l'article 43 est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Ryan: Adopté.
Le Président (M, LeSage): Est-ce que le nouvel article 43
est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Le nouvel article 43.1
également?
M. Dufour: Oui.
Réglementation
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle l'article
44.
M. Ryan: L'article 44 nous reporte à l'article 119 de la
loi actuelle dans lequel le pouvoir est accordé au gouvernement
d'établir, par règlement, toute une série de choses; c'est
le pouvoir de réglementation du gouvernement. Ici, il s'agirait de
remplacer le paragraphe c du premier alinéa par un nouveau texte. Ce
paragraphe-là dit: «Le gouvernement peut, par règlement
[...] prescrire le montant des droits qu'une personne qui demande une licence
ou une autorisation doit payer, lequel montant peut varier selon les
catégories de licences et, dans le cas d'une licence relative aux
loteries vidéo, selon le nombre d'appareils autorisés par la
licence». On écrirait plutôt: «Le gouvernement peut,
par règlement, déterminer le montant des droits de
délivrance ou de renouvellement d'une licence ou d'obtention d'une
autorisation ce sont toutes des modifications de concordance, comme vous
le constatez à la lecture les frais d'étude d'une demande
de licence ou d'autorisation ainsi que leurs modalités de paiement,
lesquels peuvent varier selon les catégories de licence ou
d'autorisation et, dans le cas d'une licence relative aux loteries
vidéo, selon le nombre d'appareils autorisés par la
licence;».
Je pense que tout ceci traduit dans un paragraphe toutes sortes de
choses qui sont dites ailleurs dans la loi. On les réunit ici pour fins
de définition des pouvoirs réglementaires du gouvernement.
M. Dufour: II y a le paragraphe c que vous avez changé. On
parle «les frais d'étude d'une demande de licence»: est-ce
que, ça, ça va être du standard? C'est toujours le
même montant ou si ça va varier selon les cas?
M. Ryan: Ça va dépendre du règlement du
gouvernement.
M. Dufour: ...règlement... M. Ryan: Oui.
M. Dufour: ...mais ça pourrait prévoir des taux
différents.
M. Ryan: Oui, oui. Selon les catégories, oui.
M. Dufour: Par exemple, une licence, je ne sais pas moi, les
frais d'étude dans la région de Montréal, c'est
peut-être plus compliqué que Saint-Glinglin. C'est ça?
Ça va pour ce bout-là. Deuxièmement,
«déterminer, en fonction des jeux, le taux de retour minimal d'une
loterie vidéo autre que celle exploitée dans un casino
d'État.» Ça, actuellement, on voit que... C'est le 2°,
c'est le g. Paragraphe g. Là, actuellement, il y a beau- coup de gens
qui font beaucoup de bruit, avec raison ou sans raison je n'ai pas le
dossier en main, c'est vous autres qui l'avez et qui semblent se
plaindre en disant: Le gouvernement, le taux minimal ou maximum qu'ils veulent
payer... parce que c'est le minimal puis le maximal... C'est la même
chose. Il y a des problèmes là-dedans. Et on fait des pressions
pour que le gouvernement varie. Est-ce que vous avez l'intention de rencontrer
ces gens-là ou si, actuellement, c'est coulé dans le ciment?
M. Ryan: Selon mon impression, il appartient au ministre des
Finances de faire une recommandation au gouvernement concernant le taux de
retour d'une loterie vidéo. Là, il y a des approches qui auraient
été faites, d'après des échos que nous avons eus
auprès d'exploitants ou d'opérateurs d'appareils de
vidéoloterie pour dire: Ce sera tant pour cent, par exemple. C'est
uniquement à titre exploratoire parce que le système n'est pas
encore en place. Mais, ça, il appartiendra ça n'a pas
encore été ratifié par un règlement du
gouvernement, à ma connaissance il appartiendra à
Loto-Québec, par l'intermédiaire du ministre des Finances, plus
exactement au ministre des Finances agissant pour Loto-Québec, de faire
une proposition au gouvernement pour un règlement en ce sens.
M. Dufour: Donc, les 15 %, actuellement, c'est juste une
hypothèse?
M. Ryan: À ma. connaissance, il n'y a pas de
règlement qui a été adopté là-dessus
encore.
M. Dufour: Mais il y a quelqu'un qui a avancé ce
montant-là, ce pourcentage-là?
M. Ryan: Oui. Il faut bien qu'ils parlent de quelque chose. Quand
ils rencontrent les gens, ils parlent de quelque chose. Mais ils doivent dire
que c'est à titre exploratoire, c'est ça qui est envisagé,
on vous avertit que ça va être ça. Et plus les messagers
sont nombreux, plus ça devient autoritaire, des fois. Ça passe
tout sur le dos du gouvernement.
M. Dufour: Oui, mais...
M. Ryan: D'où les fausses impressions qui sont très
répandues.
M. Dufour: Mais c'est le gouvernement qui va prendre la
décision tout de même.
M. Ryan: Oui, oui. C'est clairement indiqué ici que
ça relève du pouvoir réglementaire du gouvernement.
M. Dufour: mais les 15 %, vous dites qu'il y a quelqu'un de votre
ministère ou le ministère des finances qui a parlé de 15
%, potentiellement.
M. Ryan: Regardez, il y a deux façons d'établir le
contact avec les exploitants éventuels. Il y a la Régie, qui va
être en contact avec eux pour l'émission de licences ou encore
d'immatriculations sur les appareils, éventuellement, puis il y a
Loto-Québec. Il faut qu'elle trouve, elle, les exploitants
éventuels avec qui elle va être en liaison," en contrat. Pour le
moment, comme le système n'est pas encore implanté puis n'est pas
encore en voie d'implantation, il y a un mode d'approche et de sélection
qui a été mis au point par Loto-Québec, qui est
probablement pratiqué, qu'il faut harmoniser avec la Régie parce
que toutes les personnes qui seront retenues comme exploitants éventuels
devront avoir une licence émise par la Régie.
Il y a un point sur lequel, évidemment, la Régie a une
certaine avance: elle a déjà les noms de toutes les personnes qui
détiennent des permis de vente de boissons alcooliques. Comme les
appareils de loterie vidéo reliés au système d'État
seront implantés dans ces établissements où on trouve des
permis de vente de boissons alcooliques, il y a déjà toute une
information de base dont dispose la Régie, qui est très
importante. (21 h 10)
M. Dufour: Est-ce que ces montants-là ou ces
pourcentages-là vont être fixés d'une façon
unilatérale ou suite à des consultations?
M. Ryan: Là, c'est parce que ça ne relève
pas de la commission, ici. Je ne voudrais pas donner l'impression que je parle
au nom de Loto-Québec ou du ministre des Finances.
M. Dufour: Non, mais c'est parce que, nous, on ne peut pas rester
insensibles à ce qui se dit un peu partout, on a...
M. Ryan: Mais vous pouvez poser une question au salon bleu
à la ministre des Finances.
M. Dufour: Oui, mais elle n'est pas loquace non plus; on ne peut
pas dire que...
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Dufour: ...qu'elle contrôle assez bien ce qu'elle dit,
là...
M. Ryan: Parce qu'elle ne veut pas dire...
M. Dufour: ...pour le moment, bon, surtout. Ce qu'elle n'a pas
dit, elle le contrôle tout le temps. Ça, il n'y a pas de
problème. Donc, c'est ce qu'elle fait, mais, actuellement,
vis-à-vis de toute cette mécanique qui est entreprise sur le
terrain, je pense que si... Il semble se passer beaucoup de choses; ça
brasse un peu, là, et...
M. Ryan: Mais il y a des... je pense bien qu'il y a des contacts,
c'est assez normal, aussi, pour qu'ils préparent le terrain.
M. Dufour: Mettons qu'en...
M. Ryan: Moi, ce que j'entrevois, c'est qu'eux font les contacts
exploratoires, ils ont établi un système pour la sélection
de leurs exploitants éventuels au plan local et, à mesure qu'ils
feront la sélection de ces exploitants, ils vont soumettre les noms ou
ils vont dire à ces gens-là de s'adresser à la
Régie pour demander une licence. Il va appartenir à ces
gens-là de s'adresser à la Régie pour demander une
licence.
M. Dufour: Mais, actuellement, ce qui se dit, si on n'obtient pas
un pourcentage raisonnable, on pourrait refuser les appareils et ils
pourraient...
M. Ryan: Mais une chose qu'on peut se dire, là on
peut dire n'importe quoi actuellement mais, quand il va s'agir de sauter
dans la rivière, là, les gens vont penser en termes de dollars et
de cents, uniquement. Tout le reste, là, les déclarations plus
tôt, on n'entendra pas parler de ça. Mais, évidemment, si
Loto-Québec veut avoir des très bons exploitants, des relations
harmonieuses avec eux, il faut qu'elle trouve un niveau de rendement qui va les
intéresser. Ça, c'est le problème de la négociation
qui doit s'établir.
M. Dufour: donc, entre 15 % et 30 %, il y a de la marge.
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Entre 15 % et 30 %, il y a de la marge de
manoeuvre.
M. Ryan: Moi, je connais... Oui. Oui, probablement, probablement.
Mais je n'en connais pas davantage là-dessus: plus je parlerais, plus
j'étalerais mon ignorance.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: II ne le faudrait surtout pas.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 44 est
adopté.
Montants perçus ou confisqués
J'appelle l'article 45. On y retrouve un amendement qui se lit comme
suit: Insérer, dans la dernière ligne de l'article 45 et avant
les mots «ou confisqués», les mots «ou le laboratoire
visé à l'article 52.15».
M. Ryan: Je pense bien qu'il s'agit d'un article de concordance,
M. le Président, que nous aurons identifié.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'amendement est
adopté, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Bien, oui, pour le moment.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'article 45, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Bon, un instant, on va aller... (Consultation)
M. Dufour: Ça va. Donc, ça, c'est 45
amendé.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 45, tel
qu'amendé, est adopté.
Loi sur le ministère du Revenu
Définitions
II y a un nouvel amendement qui fait en sorte qu'on introduit un nouvel
article, 45.1: Insérer, après l'article 45, ce qui suit... Est-ce
que l'amendement a été distribué? Alors, nous sommes
présentement à distribuer le nouvel article.
M. Dufour: On va attendre. (Consultation)
Le Président (M. LeSage): Le nouvel article se lirait
comme suit: Insérer, après l'article 45, ce qui suit:
Loi sur le ministère du Revenu 45.1 L'article 1 de la Loi sur le
ministère du Revenu (L.R.Q., chapitre M-31) est modifié par la
suppression, dans les deuxième, troisième et quatrième
lignes du paragraphe a, de ce qui suit: «la section III du chapitre V de
la Loi sur les loteries, les concours publicitaires et les appareils
d'amusement (chapitre L-6),».
M. Dufour: Vous allez nous expliquer un petit peu, parce qu'on
n'a pas la loi du Revenu. Là, on est rendu vraiment dans une loi
omnibus.
M. Ryan: Je pense qu'avec les explications qui vont nous
être fournies par M. Laflamme on va voir que ça se relie à
l'objet de la loi.
Le Président (M. LeSage): M. Laflamme.
M. K.-Laflamme (Ghislain): La Loi sur les loteries, les concours
publicitaires et les appareils d'amusement relevait, jusqu'à
décembre dernier, du ministère du Revenu, et c'était ainsi
une loi fiscale.
Comme c'est maintenant une loi qui relève du ministre de la
Sécurité publique, il faut que, dans la Loi sur le
ministère du Revenu, les mentions référant à cette
loi-ci soient retirées. En substance, c'est le seul effet de cet
amendement.
Le Président (M. LeSage): Alors, le vote étant
demandé au salon bleu, je suspends...
M. Dufour: On peut l'adopter, là.
Le Président (M. LeSage): Vous êtes d'accord, M. le
député de Jonquière? Alors, le nouvel article 45.1, tel
qu'amendé, est adopté.
Je devrai donc suspendre les travaux pour quelques instants, et, au
retour du vote, nous procéderons avec l'adoption de l'article 46. Alors,
je suspends les travaux pour quelques instants.
M. Ryan: ...nous pourrions reprendre les articles que nous avons
laissé en suspens dans la section sur les appareils d'amusement et
loteries.
Le Président (M. LeSage): Pas de problème.
M. Ryan: Tant qu'à être là-dedans, finir
ça comme il faut.
Le Président (M. LeSage): Pas de problème.
(Suspension de la séance à 21 h 18)
(Reprise à 21 h 39)
Le Président (M. LeSage): La commission des institutions
reprend ses travaux. Je vous rappelle que, juste avant la suspension de nos
travaux, nous avons adopté le nouvel article 45.1, et le ministre
m'indique qu'il serait préférable de reprendre les articles
laissés en suspens. Donc, j'appelle l'article 3. M. le ministre.
Loi sur la Régie des alcools,
des courses et des jeux et modifiant
diverses dispositions législatives
Institution et fonctionnement (suite)
M. Ryan: Oui, ce sera familier, maintenant, aux membres de la
commission à la suite de tout ce qui s'est dit depuis deux jours.
L'article 3 introduit l'élément «autorisation», on
vient ajouter ça à «permis, licences», etc. On vise
plus particulièrement ici les concours publicitaires.
M. Dufour: Adopté. M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. LeSage): L'article 3 est
adopté.
Fonctions et pouvoirs (suite)
J'appelle l'article 5. M. le ministre. (21 h 40)
M. Ryan: C'était la même chose.
Le Président (M. LeSage): D'accord, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 5 étant
adopté, j'appelle l'article 6.
M. Ryan: Je pense que ceci avait été laissé
en suspens parce que nous attendions d'arriver à 28 et 29, qui allaient
être modifiés: le cas des séances où un
régisseur seul ou un fonctionnaire seul peut décider.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que ça va, M. le
député de Joncmière?
M. Dufour: Adopté.
Loi sur les loteries, les concours publicitaires et
les appareils d'amusement
Fonctions et pouvoirs de la Régie des loteries
du Québec (suite)
Le Président (M. LeSage): L'article 6 étant
adopté, j'appelle l'article 27.
M. Ryan: Une petite seconde, M. le Président, ce ne sera
pas long. Ça référait à l'article 35, ça. On
attendait d'avoir adopté l'article 35 pour disposer de celui-ci. Comme
nous l'avons fait, je pense bien que celui-ci «va da se», comme on
disait, ça va de soi.
M. Dufour: Comment vous dites ça? «Va de se»,
va de soi?
M. Ryan: C'est une expression italienne.
M. Dufour: Est-ce que c'est correct, là? Je ne sais pas
si...
M. Ryan: N'est-ce pas? Mon collègue va me confirmer.
Le Président (M. LeSage): On va demander au
député de Viger de nous expliquer, c'est quoi, «va da
se».
M. Maciocia: Va de soi.
M. Dufour: II ne veut pas contredire son ministre.
M. Ryan: On a toutes sortes de fréquentations dans le
Parti libéral. On ne reste pas toujours entre membres de la tribu.
M. Dufour: II y a des places où je ne vous envie pas.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. LeSage): Alors, pour l'article 27, M. le
député de Jonquière, ça va?
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. LeSage): L'article 27 est adopté.
J'appelle maintenant l'article...
M. Dufour: On est rendu à...
Loi sur les permis d'alcool Heures et jours
d'exploitation
Le Président (M. LeSage): ...46.
M. Dufour: C'est ça.
M. Ryan: Nous avons fini, déjà. C'est beau,
ça! C'était l'article 46, avez-vous dit, M. le
Président?
Le Président (M. LeSage): C'est exact, M. le ministre.
Tous les articles qui précèdent ont été
adoptés.
M. Ryan: C'est un article qui comporte une concordance avec 47.
On pourrait peut-être disposer de 47 pour commencer.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 46 est en
suspens. J'appelle donc l'article 47.
M. Ryan: Là, 47 est un article très
intéressant, où l'on prévoit essentiellement que l'article
62 ne s'appliquera pas à un établissement où est
exploité un permis d'épicerie ou de vente de cidre si un
dispositif y empêche, à compter du moment où le permis doit
cesser d'être exploité, l'accès à l'endroit
où sont gardées les boissons alcooliques. L'article 62
interdit... La portée de 62... Qu'est-ce qu'il interdit exactement, M.
le Président?
(Consultation)
Le Président (M. LeSage): On n'a pas compris, M. le
ministre.
M. Ryan: II interdit la présence de gens dans un lieu
où l'on vend des boissons alcooliques après l'heure où
cette vente est permise. Dans le cas d'une épicerie, d'un
dépanneur, la vente est permise jusqu'à 23 heures, mais
l'épicerie peut rester ouverte toute la nuit, par exemple. Si on n'avait
pas cette clause-ci, l'article 62 devrait s'appliquer et l'épicerie
devrait fermer à 23 heures. Avec ceci, on dit qu'il ne s'appliquera
pas.
Le Président (M. LeSage): II n'y aurait pas lieu de se
référer à l'article 62 en entier pour comprendre
l'amendement qui est proposé à l'article 47?
M. Ryan: Là, il y a un point très important
cependant, c'est que nous mettons une condition pour que 62 ne s'applique pas:
c'est qu'il existe dans l'établissement un dispositif qui empêche
à compter du moment où le permis doit cesser d'être
exploité, où la vente n'est plus permise l'accès
à l'endroit où sont gardées les boissons alcooliques.
M. Dufour: Le dispositif, est-ce qu'il va être
déterminé par règlement ou si...
M. Ryan: Non, c'est laissé à l'initiative de
chacun, ça, puis ça peut être sujet à
vérification. Comme on l'a dit, la Régie n'a pas
d'enquêteur. Les forces policières vérifient
régulièrement si la Loi sur les permis d'alcool est
appliquée, et s'ils constatent que, dans une épicerie, il n'y a
pas de dispositif empêchant l'accès, ce sera une infraction, si la
modification est acceptée.
M. Dufour: Comme les vins qui sont vendus dans les
épiceries. Est-ce que ça veut dire qu'après 23 heures ils
devraient être enlevés des tablettes?
M. Ryan: Ou encore placés, rangés sur une tablette,
et il pourrait y avoir une petite porte qui fermerait avec une serrure ou un
dispositif interdisant...
M. Dufour: Mais, ils ne peuvent pas rester dans les tablettes
pareil, à la disposition des gens?
M. Ryan: Non, mais pas... Ça ne resterait pas ouvert, il
faudrait que ça soit une barrure qui empêche l'accès. C'est
un point sur lequel notre jugement n'est pas d'une assurance absolue. Moi, je
pense que c'est bon, ça existe dans bien des endroits et ça me
semble pouvoir être réalisé à l'aide de dispositifs
peu coûteux. Ça fait une sécurité. Mais on n'a pas
eu de représentations de la part des porte-parole de l'industrie, par
exemple, l'Association... conseil comment ça s'appelle
conseil de l'alimentation, je pense, qui réunit des... L'Association des
détaillants en alimentation. On n'a pas eu de
représentations.
M. Dufour: Mais, la façon... Ça pourrait être
d'un coût pas très, très élevé. Ça
pourrait juste être une barrure...
M. Ryan: Non, ce n'est pas grand-chose.
M. Dufour: Mais pour le vin, ils ne mettent pas ça...
Normalement, ils ne le font pas réfrigérer, le vin. Puis, moi,
j'ai...
M. Ryan: Non, ça peut être gardé sur une
tablette avec une petite porte métallique, par exemple, qui va fermer
à clé. On a ça, j'en ai vu, moi.
M. Dufour: Je n'ai pas fréquenté les
épiceries après 23 heures et les dépanneurs où il y
a de la boisson, mais je vais faire un spécial quelque part, dans le
temps. Je vais aller voir comment ça fonctionne.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Rimouski.
M, Tremblay (Rimouski): Je pense que ça recouvre seulement
ceux qui ouvrent 24 heures par jour. Tous les petits dépanneurs qui se
conforment aux heures régulières ne sont pas obligés de
faire ça...
Une voix: C'est ça.
M. Tremblay (Rimouski): ...alors, ça limite, finalement,
les interventions.
M. Ryan: D'après ce que me dit M. Laflamme, ce serait
à peu près 500 sur un total de 5000 commerces d'alimentation au
détail.
M. Dufour: Puis où il y a de la consommation... Est-ce que
c'est la même chose? La consommation, elle est couverte aussi par cet
article-là?
M. Ryan: Là, c'est juste le permis d'épicerie, ici,
là. Je ne sais pas ce qu'en pense...
M. Dufour: Les supermarchés.
M. Ryan: Qu'est-ce que vous en pensez, les membres de
l'équipe ministérielle? J'aimerais ça, avoir votre
opinion. Remarquez que je vous demande ça, M. le Président.
M. Tremblay (Rimouski): Bien, moi, il y a les petits...
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Rimouski.
M. Tremblay (Rimouski): ...les petits dépanneurs qui sont
sur des horaires réguliers, il n'y a pas de problème là.
Là où il y a des stations service et, en même temps,
greffé à cela, un dépanneur qui est ouvert 24 heures par
jour, lui, il est obligé de se conformer puis de mettre un dispositif
qui va barrer le débit de boisson. Puis c'est dans ces
endroits-là où c'est le plus
dangereux, à mon sens, parce qu'il y a une circulation
continuelle, 24 heures par jour.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Viger.
M. Maciocia: M. le Président, je pense que probablement
que c'est nécessaire d'une certaine manière pour essayer de
contrer un peu la vente de la boisson alcoolique après 23 heures. La
seule question que je me pose: Est-ce que c'est le moment, étant
donné la situation économique qu'on vit actuellement, est-ce que
ces gens-là, qui sont obligés encore de dépenser
probablement une somme d'argent, je ne sais pas combien, si vraiment c'est le
moment opportun? C'est la seule question que je me pose. Je sais que ça
serait... La tentation, elle ne serait plus là au moment où tout
est fermé, tout est scellé après 23 heures. Est-ce que,
étant donné la situation économique, c'est le moment
opportun de le faire? C'est la seule question que je me pose.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Sherbrooke.
M. Hamel: Bien, écoutez, j'écoute mes
collègues, puis j'abonde dans le même sens. Il me semble que c'est
une protection pour le propriétaire et l'employé pour
éviter des inconvénients qui peuvent être, à
certains moments, sérieux. (21 h 50)
M. Ryan: Là, le député de Jeanne-Mance se
demande si c'est le bon temps de le faire étant donné les temps
difficiles. Le député de Viger, excusez. Quelle confusion!
M. Dufour: Qui... On a toujours...
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Oui, on a toujours fonctionné sans ça.
Est-ce qu'avant c'était... Ce n'était pas obligatoire? Ça
ne se faisait pas comme ça. De quelle façon vous êtes
arrivés à cette conclusion ou cette recommandation?
M. Ryan: Ça nous a été demandé par
les forces policières, pour vous dire toute la vérité. Ils
sont beaucoup plus au courant que nous des difficultés concrètes
qui peuvent surgir.
M. Dufour: Quand vous parlez des forces policières,
parlez-vous de la Sûreté du Québec ou des polices
municipales?
M. Ryan: En particulier, et les corps de police municipaux
aussi.
M. Dufour: Aussi. Vous n'avez pas fait d'évaluation
d'impact sur ce que ça pourrait coûter? Vous n'avez pas eu de
représentations non plus dans ce sens-là?
M. Ryan: Je fais vérifier si des représentations
auraient été faites à mon cabinet sans que j'aie eu le
temps d'en être informé. Je vais le savoir dans quelques minutes.
Je fais faire des vérifications. Je veux être bien sûr qu'on
tient compte de tous les points de vue qui nous ont été
donnés.
Le Président (M. LeSage): Si vous le permettez, M. le
ministre, je pense que, si je peux émettre mon opinion...
M. Ryan: Oui. On en a besoin.
Le Président (M. LeSage): ...lorsqu'un client arrive dans
un établissement à 23 h 15, par exemple et ça peut
être un client régulier et qu'il demande au commis, parce
que, souvent, ce n'est pas le propriétaire qui est là: Passe-moi
donc une bouteille de vin, passe-moi donc trois bouteilles de bière,
c'est plus facile pour le commis de dire au client: Écoute, c'est sous
clé, et je ne l'ai pas, la clé. C'est barré et je ne peux
pas t'en vendre. D'autant plus que c'est barré, il faudrait que je
débarre, et je n'ai pas le droit de débarrer. Alors, c'est plus
facile pour le commis, ou même le propriétaire s'il est sur place,
d'indiquer au client qu'il ne peut pas. Je suis convaincu que les
commerçants qui ouvrent 24 heures... C'est peut-être pour
ça qu'on n'a pas eu de représentations, que le ministre
prétend qu'il n'en a pas eu. Moi, si j'étais un
détaillant, je serais content d'avoir un loi comme ça, je pense.
M. le député d'Orford.
M. Benoit: Est-ce que nous pourrions, M. le ministre, laisser une
période d'ajustement? Je comprends que les temps sont difficiles,
effectivement, pour ces gens-là, à ce point-ci. Est-ce que nous
pourrions donner une période d'adaptation dans le temps, où ils
auraient... Je lisais aujourd'hui que les stations d'essence à qui on a
demandé de refaire les systèmes de «tinques» de gaz,
on leur a donné un certain nombre d'années pour s'ajuster et,
finalement, on n'en a plus entendu parler dans nos bureaux de comté,
même si les sommes d'argent étaient de 40 000 $. Us avaient du
temps pour se prévaloir de la loi. Je me demande si on ne peut pas y
arriver. Je pense que l'idée est valable, mais il faut leur donner un
peu de temps pour y arriver.
M. Ryan: On n'aurait qu'à mettre une modification ici:
à la date fixée par le gouvernement. «L'article 62 ne
s'applique pas non plus...» On l'a dans le texte. Ça peut prendre
un an. Ça peut prendre deux ans. On appréciera...
M. Benoit: Très bien.
M. Ryan: ...suivant les circonstances. Pouvez-vous rédiger
une modification dans ce sens-là? Vous l'aviez déjà? On
peut introduire une modification comme celle-ci. Mme Béliveau va nous
rédiger ça... Vous trouvez que c'est compris là-dedans?
...Ajouter cet article-ci. Est-ce qu'il était compris,
déjà? Oui, il ne faudrait pas qu'on l'oublie.
M. Maciocia: Ce sera en dernier. Il ne faudrait pas l'oublier en
dernier.
M. Ryan: Vous le notez pour le dernier article, pour pas qu'on
l'oublie. Si on le mentionne là, il n'y a pas de problème.
Même là... Le pire... Il faut qu'on fasse attention parce que,
dans le texte, on n'est pas obligé de le mentionner, selon la
formulation que nous avons. Il faudrait y penser quand ça va arriver.
Ça va peut-être être un autre ministre. Il y a bien des
choses qui peuvent arriver. Et il peut arriver que ça nous
échappe et qu'on se crée des complications pour rien. Y a-t-il
moyen de trouver une formule qui dispose de celui-ci? Sûrement. Ha, ha,
ha! O.K. Ça pourrait aller à la fin, ça, dans le dernier
article. On dit: Les dispositions entrent en vigueur à la ou aux dates
fixées par le gouvernement, sauf l'article que nous discutons, qui
entrera en vigueur, disons, dans un an.
M. Maciocia: ...entrera en vigueur le 1er janvier 1995.
M. Ryan: Oui, c'est ça, une affaire comme ça.
Créateur d'illusions d'optique.
M. Dufour: Je n'ai aucune idée des coûts que
ça pourrait engendrer. Vous n'avez pas eu de
réprésentations.
M. Maciocia: ...c'est toujours préférable de
laisser...
M. Ryan: C'est mieux de leur donner une chance quand même.
Il n'y a pas de... Ça va, ça?
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Jonquière, est-ce que vous êtes d'accord à ce qu'on adopte
l'article 47 quitte à ce que, lorsqu'on adopte l'article 55, on ajoute
un amendement pour l'article 47?
M. Dufour: ...ouverture d'esprit.
Le Président (M. LeSage): L'article 47 est adopté,
j'appelle l'article 46.
M. Dufour: Si je comprends bien, il faut revenir. Une voix:
Oui.
Le Président (M. LeSage): L'article 46, M. le
ministre.
M. Ryan: C'était l'article 47, excusez-moi. Oui, c'est un
article de concordance par rapport à l'article 47. Nous l'avions
retenu...
Une voix: Exactement.
M. Ryan: ...afin de pouvoir disposer d'abord de 47, ce qui a
été fait.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Ça va.
Révocation et suspension du permis
Le Président (M. LeSage): L'article 46 étant
adopté, j'appelle l'article 48.
M. Ryan: Lorsqu'un détenteur de permis demande
lui-même la révocation de son permis, la Régie lui remet la
partie du droit payé correspondant au nombre de mois complets où
le permis n'est pas exploité à la suite de sa révocation.
Là, on remplacerait le nombre de mois par le nombre de jours. Je pense
bien que c'est un souci humanitaire bien compris. S'il ne dépendait que
de moi, il n'y aurait pas de remboursement.
M. Dufour: Moi, c'est ça que... Je trouve que par le mois,
c'est correct, bien, moi, j'ai... Il y a beaucoup d'endroits qu'on peut
remettre au mois, ça, ça me semble jusqu'à un point
raisonnable, mais les jours...
M. Ryan: Ce n'est pas plus compliqué. Avec le
système qu'on a aujourd'hui, ça ne sera pas plus
compliqué.
M. Dufour: Non, ce n'est pas une question de complication, c'est
au point de vue...
M. Ryan: II a un point, là, c'est que, dans deux des lois
dont a hérité la Régie, c'est le nombre de jours qui est
compté, et on harmoniserait dans ce cas-ci. On serait mieux d'avoir le
même nombre partout, par exemple.
M. Dufour: On aurait pu changer les autres, par exemple, pour
mettre ça au mois.
M. Ryan: Je le sais bien, mais..
M. Dufour: II y avait un choix à faire et...
M. Ryan: J'aime bien plaire à la Régie, moi.
M. Maciocia: C'est plus facile d'en changer une, celle-là,
au lieu de changer toutes les autres.
M. Dufour: Ha, ha, ha! C'est plus payant!
M. Ryan: Je pense bien qu'il n'y a pas lieu de discuter ça
davantage, je pense bien qu'on est d'accord...
M. Maciocia: Tout à fait.
M. Ryan: ...moi, je vous donne ma position encore une fois.
M. Dufour: C'est juste par avis de concordance, juste par
goût de concordance. À part ça, moi, je m'interrogerais
beaucoup sur l'affaire des remboursements sans qu'il y ait des coûts. Il
y a des coûts de permis qui sont très élevés puisque
les gens sont obligés de payer par termes. Donc, peut-être qu'un
remboursement ça se justifie, mais, quand c'est des jours... Bien, M. le
ministre, je pense que, vous, vous n'êtes pas trop, trop favorable
à rembourser, mais prenez, par exemple, les taxes d'affaires, on permet
des remboursements. On permet des remboursements sur des taxes d'affaires au
point de vue municipal.
M. Ryan: Avec la surtaxe.
Une voix. Même la taxe d'affaires.
M. Ryan: Oui?
M. Dufour: Oui, on permet des remboursements partiels, si c'est
inoccupé, etc.
M. Ryan: Ah oui, oui, très bien, ça marche.
M. Dufour: II a été un temps où on ne
remboursait pas, et ça faisait un tollé de protestations. Jours,
je trouve ça un peu gros, mais, en tout cas, harmonisons. Ça
va.
M. Ryan: Très bien.
Réglementation
Le Président (M, LeSage): Alors, l'article 48 est
adopté, j'appelle l'article 49. (22 heures)
M. Ryan: L'article 49, M. le Président, est celui
où nous accordons à la Régie le pouvoir de
déterminer, par règlement, le prix minimum de vente au
détail de la bière afin qu'il n'encourage pas à une
consommation non responsable, ce prix pouvant varier selon la catégorie
de permis ou ne viser que certaines de ces catégories.»
Nous avons eu l'occasion d'expliquer en Chambre, à plusieurs
reprises au cours des dernières semaines, de quoi il s'agit ici. La
province de l'Ontario a établi un prix minimum sur la vente au
détail de la bière dans les établissements d'alimentation,
et le Québec estime devoir faire la même chose. Maintenant, il y a
des accords internationaux qui nous lient, qui interdisent des mesures de cette
nature à moins qu'elles n'aient pour objet la santé publique. Et
le critère que nous avons retenu est celui qui est indiqué dans
la loi, ici. Nous voulons empêcher que ne se développe une
consommation démesurée de la bière à la faveur
d'une concurrence sauvage, où pourraient finir par s'instituer des prix
dérisoirement bas, qui seraient un encouragement à la
surconsommation. Alors, c'est le but de cette mesure. On vise d'abord à
garder dans des bornes raisonnables la consommation de la bière vendue
au détail.
M. Dufour: Mais, si on veut aller jusqu'au bout de notre
franchise, on peut dire aussi que c'est de nature à protéger
l'industrie comme telle. Moi, je pense que vous pouvez vous appuyer sur la
santé des gens, oui, ça peut se défendre, mais aussi sur
les représentations. Vous devez en avoir eu, il s'en est fait. Ça
protège aussi l'industrie de la fabrication, pour les emplois... C'est
ça, c'est clair.
Moi, je pense que ce qui se fait par loi peut se défaire par loi.
Un jour, s'il y a de l'abus ou s'il y a des... On verra qu'est-ce que ça
pourra faire. Moi, je n'ai pas fait d'étude, par exemple, à
savoir si les prix qu'on fixe sont les prix corrects. Je ne sais pas si le
ministre a fait une étude exhaustive pour arriver à ces
prix-là qui démontre hors de tout doute que c'est un prix
raisonnable. Si ce n'est pas un prix raisonnable, est-ce que c'est le prix que
les gens ont demandé ou si ce sont des prix que, nous, on a
étudiés puis qu'on est capables de dire hors de tout doute que,
en bas de ça, ça pourrait causer des problèmes majeurs
à l'industrie? Est-ce que c'est de nature aussi... Parce qu'il y a
d'autres représentations qui se font en même temps
d'empêcher... Parce qu'on sent qu'il y a des restrictions à
quelque part aussi au point de vue des microbrasseries. Elles ont de la
difficulté à entrer sur le marché. Puis les grosses
brasseries, il semble qu'elles commencent à vouloir les arrêter
quelque peu. Il ne faudrait pas que ce soit comme dans l'Évangile: quand
c'est pour nous autres, on demande toutes les mesures, et quand c'est pour les
autres, on les écrase. Moi, je vous dis là-dessus: Je serais
prudent parce que... Je n'ai pas d'objection de fond par rapport à
ça. Je trouve qu'on peut peut-être accepter de le faire. En
contrepartie, il faudrait bien que les autres aussi aient le droit de vivre,
surtout que ce sont des industries, pour la plupart, les microbrasseries, c'est
québécois, autant qu'on connaisse. Il faudrait qu'elles aussi
aient ces mesures ou qu'au moins on puisse leur ouvrir un marché qui, en
fait, représenterait, d'après ce qu'on entend dire, environ 5 %
du grand marché. Ce n'est pas excessif, mais ça permet une
variété de produits différents. Je fais juste attirer
l'attention et de la Régie et du ministre, ou et du ministre et de la
Régie, concernant ces questions.
M. Ryan: Je pense que c'est bon que la Régie ait ce
pouvoir-là. Maintenant, sur l'opportunité de l'exercer, il peut y
avoir toutes sortes de points de vue, ça dépend de
l'interprétation qu'on donne aux motifs d'intervention. Je suis d'accord
avec le député qu'il faut être
extrêmement prudent dans ces choses et penser aux
répercussions. Il y a toutes sortes d'autres initiatives du même
genre qui pourraient être envisagées et qui viendraient
peut-être contredire les politiques que nous avons affirmées dans
les moments où nous parlons plus en théorie qu'en pratique.
M. Dufour: En plus de ça, on est conscient que, si on le
fait pour une chose, ça pourrait devenir un protectionnisme. Ça
pourrait le devenir, si on le fait pour d'autres, des mesures de
protectionnisme purement et simplement.
M. Ryan: Là, pour le moment, comme vous le savez, il y a
un prix minimum qui a été arrêté par le
gouvernement, qui est un peu inférieur au prix moyen qu'on a
observé. Tout ça a été observé
soigneusement. Il a été fixé un peu en-deçà
pour laisser de la marge.
M. Dufour: L'étude a été faite sur les
coûts du marché, pas sur les coûts de production versus
profits versus coûts de salaires, etc. On aurait été plus
loin.
M. Ryan: Autrefois, c'était ça. Autrefois,
c'était ça. Il y avait le coût de fabrication qui
était déjà dans la réglementation, mais là
on a observé des prix de vente au détail dans les
établissements; c'est ça qui a servi à déterminer
la proposition du ministre au gouvernement.
M. Dufour: Est-ce que la Régie aurait le pouvoir de faire
des études semblables, au fur et à mesure, pour suivre
l'évolution?
M. Ryan: Absolument. Et, je vais vous dire une chose, c'est qu'il
y avait des articles importants qui ont été soumis à notre
attention et dans lesquels on signalait que le prix de vente de boissons
alcooliques a un impact sur le volume de consommation.
M. Dufour: Mais, ça a un impact sur la contrebande
aussi.
M. Ryan: S'il est trop élevé, c'est absolument
vrai. Mais ça ne sera pas sur la bière, ça va être
sur des produits qui coûtent plus cher que ça.
M. Dufour: Malgré que la bière, quand on regarde la
courbe ascendante, elle a été très forte dans les
dernières années.
M. Ryan: C'est vrai.
M. Dufour: Sur les microbrasseries... Bien, c'est ça.
Est-ce que vous avez suivi ce dossier-là, sur les microbrasseries? Parce
que c'est des plaintes qui me semblent fondées, ça, où on
empêche les gens d'entrer sur le marché. Fst-ce que vous avez ce
pouvoir-là, la Régie?
M. Ryan: C'est sûr que, ça, ça relève
plus de considérations économiques que de considérations
relevant de la compétence du ministre de la Sécurité
publique, mais, s'il y a un prix minimum qui est fixé, ça va
aider le fabricant plus modeste à se gagner une place sur le
marché parce qu'il ne sera pas écrasé tout de suite au
départ par des gens qui voudraient l'éliminer en pratiquant une
politique de bas prix, ne serait-ce que pendant le temps nécessaire pour
se débarrasser de lui. Ça peut être un avantage de ce point
de vue là.
M, Dufour: Mais ça empêche des ventes en bas de
ça aussi. Si le prix fixé est minimum, ils ne peuvent pas aller
en bas.
M. Ryan: Bien non, c'est entendu.
Le Président (M. LeSage): Ça va pour 49, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: II y a des fois, dans des lois, ils se permettent
qu'après un certain nombre d'années... Comment on pourrait
s'assurer qu'il y ait un suivi là-dedans?
M. Ryan: Par tous les recours dont dispose l'Opposition. Ha, ha,
ha!
M. Dufour: Mais, dans l'économie des lois, on ne voit pas
ça beaucoup, on ne voit pas ça souvent.
M. Ryan: II y a des «set clauses», des clauses
d'extinction qui sont inscrites dans un certain nombre de lois. Moi, je n'en
suis pas spécialement friand. Je n'en suis pas spécialement
friand. On se crée des contraintes avec ça, puis on arrive des
fois au bout de la période, on a un rapport produit par des
fonctionnaires j'ai beaucoup de respect pour eux mais, souvent,
dans ce rapport-là on n'a pas toutes les données
nécessaires pour tirer un jugement éclairé. On peut
être exposé à la mode du jour aussi. Supposé que la
mode du jour soit: Bon, bien, là, on supprime les organismes, on diminue
les organismes. Il y en a un qui arrive à extinction et on va sauter sur
celui-là; on n'est pas obligé de rien faire, on a rien
qu'à le laisser mourir tout seul. Je ne suis pas trop fort... Je trouve
que c'est des législations paresseuses, selon mon opinion, mais je ne
suis pas tout seul.
M. Dufour: Je vais vous poser une autre question: Si vous
déterminez le prix minimum de vente au détail de la
bière... Il n'est pas fixé dans la loi, le prix, comme tel. C'est
un règlement.
M. Ryan: II peut être modifié en tout temps.
M. Dufour: Ça veut dire que ces
règlements-là sont obligés d'être
révisés au fur et à mesure.
M. Ryan: II y a un mécanisme d'ajustement annuel dans le
règlement.
M. Dufour: Dans le règlement. Et ce
règlement-là, il va être soumis à l'opinion par
publication, comme d'habitude?
M. Ryan: C'est à l'approbation du gouvernement, et
ça va dans la Gazette officielle. Puis un règlement comme
ça, il n'y a pas d'urgence spéciale. Comme celui-ci, il va
être là 45 jours.
M. Dufour: Le mécanisme qui est prévu, est-ce qu'il
est basé sur le coût de la vie ou sur une volonté
gouvernementale?
M. Ryan: Oui.
(22 h 10)
M. Dufour: O.K. Eh bien, là, je pense que les
mécanismes pour les réviser, ça va venir des
intéressés. Je pense qu'on n'a pas besoin de prévoir que
le gouvernement va le faire, il y a des gens qui vont s'en occuper. Puisque
c'est par règlement, c'est différent un peu. Ça va.
Le Président (M. LeSage): L'article 49...
M. Ryan: On va peut-être être entraînés
en arbitrage international aussi.
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: Je ne serais pas surpris. On va voir, en tout cas, il y
a bien des matières...
M. Dufour: Ça, on n'a pas le choix. C'est un choix qu'on
fait, là.
Le Président (M. LeSage): L'article 49 est
adopté.
Loi sur la Société des alcools du
Québec Disposition des biens saisis
J'appelle l'article 50. M. le ministre.
M. Ryan: C'est une modification de concordance avec l'article 19
déjà adopté.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: II y aurait peut-être la virgule qu'on pourrait
mettre après «contiennent», si on sent la... À la
deuxième ligne. «La Société a la garde des boissons
alcooliques et des récipients qui les contiennent...» Vous avez
trouvé une formule, on n'a pas besoin de faire un amendement, là.
Il y aurait une virgule si on veut être cohérent.
M. Ryan: Oui, ils vont le mettre sur les galées. Ah, oui,
c'est vraiment la même chose que plus tôt.
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: Pas plus sûr et pas moins sûr.
Concordance.
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: Pure concordance, ça.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. LeSage): L'article 50 est...
M. Dufour: La virgule va être placée?
M. Ryan: Absolument.
M. Dufour: C'est bien important, sinon ça va
m'empêcher de dormir.
Le Président (M. LeSage): L'article 50, avec la virgule,
est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. LeSage): J'appelle donc l'article 51. M.
le ministre.
M. Ryan: C'est encore une modification de concordance, cette fois
avec l'article 20 du projet de loi.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. LeSage): L'article 51 est adopté.
Il y a un amendement qui a pour objet d'introduire un nouvel article, qui se
lit comme suit:
Insérer, après l'article 51 du projet de loi, l'article
suivant: 51.1 L'article 47 de cette loi, remplacé par l'article 575 du
chapitre 61 des lois de 1992, est modifié par l'insertion, après
le paragraphe 2° du premier alinéa, des suivants: «3° des
biens meubles et de l'équipement saisis et ayant servi à la
fabrication ou à la vente illégale de boissons alcooliques;
«4° de toute somme saisie et qui constitue le produit de la vente
illégale de boissons alcooliques.»
M. le ministre.
M. Ryan: C'est une disposition de concordance avec l'article 21,
cette fois, du projet.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Jonquière?
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. LeSage): Ça va. Alors,
l'amendement à l'article... Le nouvel article, tel qu'amendé,
51.1 est adopté, j'appelle donc l'article 52.
M. Ryan: C'est une disposition de concordance avec l'article
22.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 52 est adopté.
J'appelle l'article 53.
M. Ryan: C'est encore un article de concordan-, ce, M. le
Président, avec l'article 23. Ça va?
M. Dufour: Oui, ça va.
Le Président (M. LeSage): L'article 53 est
adopté.
Loi sur l'application de la réforme du Code
civil
Garanties à l'égard de sommes dues
à la couronne
II y a un amendement qui se lit comme suit: Insérer, après
l'article 53, ce qui suit: 53.1 L'article 608 de la Loi sur l'application de la
réforme du Code civil (1992, chapitre 57) est modifié par le
remplacement, dans la troisième ligne de l'alinéa qu'il propose,
des mots «détenteur de licence» par le mot
«débiteur».
M. le ministre.
M. Dufour: Est-ce que vous avez la loi 608, la Loi sur
l'application de la réforme du Code civil? Je ne sais pas ce que
ça veut dire. Elle s'en vient, là.
M. Ryan: Mme Ducharme peut-elle nous donner des explications?
(Consultation)
M. Dufour: II faut s'adapter au goût du jour.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'amendement est
adopté. L'article 53.1, tel qu'amendé, est adopté, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Oui, oui, ça va.
Loi concernant l'application de certaines dispositions
du Code de procédure pénale et modifiant certaines dispositions
législatives
Disposition des biens saisis
Le Président (M. LeSage): J'appelle donc l'article 54, M.
le ministre.
M. Ryan: a s'agit d'une modification de concor- dance avec les
articles 19 et 50 du projet de loi. Il suffit de lire le texte pour qu'on s'y
reconnaisse, qu'on se retrouve dans ce qu'on a déjà
adopté.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: C'est couvert par d'autres articles, ce qu'on dit
là?
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. LeSage): Ça va?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 54 est
adopté.
Dispositions finales
II y a un nouvel article qui est introduit par un amendement qui se lit
comme suit:
Insérer, après l'article 54, ce qui suit:
Dispositions finales 54.1 L'article 10.1 a effet depuis le 14 juillet
1993.
M. Ryan: À 10.1, on parle des immatriculations d'appareils
de vidéoloterie.
M. Dufour: Pourquoi vous êtes obligé de retourner...
14 juillet, c'est l'ouverture du casino?
M. Ryan: C'est la proclamation des règlements...
L'entrée en vigueur de la loi 84, le règlement est venu un peu
plus tard.
M. Dufour: Oui, la proclamation du règlement, mais,
même si...
M. Ryan: Non, c'est l'entrée en vigueur de la loi, le
décret proclamant l'entrée en vigueur de la loi.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a des causes actuellement qui sont
rattachées à ça?
(Consultation)
M. Dufour: C'est pour ça que je demande s'il y a des
causes de rattachées à ça, parce que, quand on fait des
lois rétroactives, il faut toujours s'assurer qu'il n'y a rien.
M. K.-Laflanune (Ghislain): II n'y a aucun litige autour de
ça.
M. Dufour: II n'y a aucun litige dû à ça.
Est-ce
que, si cette clause-là n'existait pas, ça pourrait
représenter des difficultés?
M. Ryan: Regardez. Dès que Loto-Québec va vouloir
implanter son système de loterie, il va falloir qu'on ait ça.
M. Dufour: Mais on pourrait dire que l'article 10.1 est fait
depuis... à l'adoption de cette loi. Est-ce que ça changerait des
choses?
(Consultation)
M. Ryan: Est-ce qu'on pourrait demander à Mme Ducharme de
nous fournir l'explication?
Le Président (M. LeSage): Si vous voulez bien, Mme
Ducharme, vous identifier pour les fins d'enregistrement du Journal des
débats.
M. Dufour: II va falloir lui donner une chaise, ça n'a pas
de bon sens!
Mme Ducharme (Monique): Ce ne sera pas long.
Des voix: Installez-vous ici.
M, Dufour: Elle est toute... Même deux.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Ducharme (Monique): Monique Ducharme, du Bureau des lois. Il
ne s'agit pas réellement... Ducharme. Monique Ducharme, du Bureau des
lois.
Le Président (M. LeSage): Parfait, merci, Mme Ducharme.
Allez-y.
Mme Ducharme (Monique): II ne s'agit pas réellement d'une
disposition rétroactive dans le sens où on l'entend
habituellement. Il ne s'agit pas de faire rétroagir des dispositions de
la loi pour aller chercher des choses qui n'existaient pas à
l'époque. L'article 100, qui est modifié par le 10.1 dont on
parle, faisait référence à toutes les autorisations,
certificats, enregistrements qui avaient été
délivrés par l'ancienne Régie et qu'on devait
transférer à la nouvelle Régie. Pour protéger les
droits de tous les titulaires, on a dit: Tout ce qui a été
délivré auparavant est réputé délivré
par la nouvelle Régie. (22 h 20)
II y a eu une omission du mot «immatriculation» à la
suite d'un amendement où on a scindé en deux paragraphes ledit
article. Aujourd'hui, si on met en vigueur cette disposition-là,
uniquement là, en décembre 1994, les titulaires vont se demander
ce qu'il est advenu de leurs droits entre le 14 juillet 1993 et la date
où l'article entrerait en vigueur. C'est à leur avantage de dire
dans la loi que ça a toujours existé, ça a toujours
été compris comme étant transférant leurs droits
à cette époque-là, comme les autres titulaires de licences
ou d'autorisations.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. LeSage): Ça va.
M. Dufour: C'est satisfaisant.
M. Ryan: Formidable.
Le Président (M. LeSage): Merci, Me Ducharme.
M. Ryan: Très bien.
M. Dufour: Merci.
M. Ryan: Merci.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Oui, ça va.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'amendement est
adopté, introduisant le nouvel article 54.1. J'appelle l'article 55.
M. Ryan: Oui. Il y a une modification que nous allons soumettre
à votre attention, M. le Président.
Peut-être que vous pourriez la remettre au président ou que
la secrétaire nous en donne lecture.
Le Président (M. LeSage): Alors, il y a un amendement qui
se lit comme suit:
Ajouter, à la fin de l'article 55, ce qui suit: sauf les articles
46 et 47, qui entreront en vigueur le 15 décembre 1994 et l'article
53.1, qui entrera en vigueur à la date d'entrée en vigueur de
l'article 608 de la Loi sur l'application de la réforme du Code
civil.
M. Dufour: Est-ce qu'on peut avoir des copies? Vous le lisez,
là? On ne l'a pas, là.
Le Président (M. LeSage): Vous l'avez, celle-là?
Non, c'est...
Une voix: Non, c'est parce qu'il y a eu une modification à
la...
Le Président (M. LeSage): On a ajouté à
l'amendement, là, 46 et 47. Ça va, M. le député de
Jonquière? Alors, l'amendement est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 55 tel
qu'amendé, est-ce qu'il est adopté?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. LeSage): Merci. Est-ce que le...
Attends... M. le ministre, est-ce que vous présentez une motion de
renumérotation du projet de loi amendé?
M. Ryan: Je la présente volontiers.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi, tel qu'amendé, est adopté?
M. Maciocia: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que le titre est
adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Maciocia: Adopté.
Le Président (M. LeSage): M. le ministre, vous avez des
remarques de conclusion?
Remarques finales M. Claude Ryan
M. Ryan: Quelques commentaires, si vous me permettez, oui. Tout
d'abord, je voudrais vous remercier, M. le Président, pour l'excellente
direction que vous avez imprimée à nos travaux. Merci, Mme la
secrétaire et les autres personnes qui l'assistent. Je remercie les
fonctionnaires qui nous accompagnent, précieux conseillers. Je pense que
ce sont toutes des conseillères, en l'occurrence; on dirait que, quand
il est question de jeu, d'alcool, les conseillères juridiques du sexe
féminin sont plus nombreuses. Je ne sais pas si c'est par goût
pour les jeux ou par inquiétude, par souci de contrôle, c'est
difficile à déterminer avec exactitude. Mais je voudrais
souligner la grande compétence de ces personnes qui ont
été associées aux travaux depuis les débuts: il y a
Mme Laforest, qui est la directrice des services juridiques du ministère
de la Sécurité publique; Mme Ducharme, que nous avons entendue
tantôt, qui est du Bureau des lois du ministère de la Justice; Mme
Béliveau, qui est conseillère juridique auprès du
président de la Régie; Mme Livernois, de mon cabinet,
également. Je pense que nous avons une batterie de conseillères
juridiques qui, même si on voulait faire des erreurs, nous en
empêcheraient.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Quand nous connaissons leur persis- tance, leur
vigilance... Je remercie M. K.-Laflamme, évidemment, qui imprime une
direction très sage à la Régie, surtout dans ces moments
de transition très importants; il agit avec la prudence, le discernement
et l'équilibre qu'on lui connaît. Je lui en sais gré et je
suis très heureux de souligner de nouveau la collaboration exemplaire
qu'il donne au gouvernement. M. K.-Laflamme est accompagné, pour nos
travaux, de son nouveau vice-président, Me Richard Roy. Est-ce que c'est
ça? Me Richard Roy, qui était ci-devant vice-président
à la Commission des courses du Québec, qui a été
transféré à la Régie et que nous avons
invité récemment à devenir vice-président en raison
de son excellente connaissance du domaine des courses et de la rapidité
avec laquelle il s'adapte également aux autres champs
d'intérêts de la Régie.
Parmi les collaboratrices de mon cabinet une autre femme, entre
parenthèses Mme Renée-Claude L'Allier, qui est
également conseillère juridique je ne donnerai pas tous
ses autres titres parce que je ne voudrais pas la gêner ni la rendre trop
exigeante à notre endroit...
M. Dufour: ...les travaux de la commission...
M. Ryan: Mme L'Allier...
M. Dufour: ...d'une façon indue.
M. Ryan: ...s'occupe particulièrement des dossiers
relatifs à la Régie à mon cabinet et le fait avec beaucoup
de compétence et de doigté. J'ai gardé les remerciements
avant-finals pour les membres de la commission, nos collègues de la
commission qui ont suivi le travail avec une ponctualité puis une
attention absolument exemplaires.
Il y a trois personnes qui ont été ici depuis le
début, je vais me permettre de signaler leur présence: les trois
représentants de l'Association de l'amusement. Je réserve mes
droits quant au fond de la question, évidemment, et j'apprécie
énormément la présence que ces personnes ont eue à
nos travaux tant c'est une présence qui a été
extrêmement attentive et distinguée. Ces personnes nourissent des
inquiétudes très sérieuses au sujet de l'impact
éventuel des dispositions de la loi adoptée en juin dernier qui
traitent plus particulièrement du secteur des vidéoloteries, et
je voudrais leur dire que nous apprécions la distinction et la
courtoisie avec lesquelles elles ont suivi nos travaux et leur dire que,
lorsque le dialogue et les réactions demeurent civilisés comme
l'ont été les leurs, nous sommes toujours disposés
à écouter leurs représentations quelles que soient les
décisions qui seront retenues éventuellement. Je pense que nous
conserverons le souvenir de personnes très distinguées qui nous
font voir un autre aspect d'une industrie que nous commençons
à connaître, nous autres que nous n'avons pas
fréquentée, comme c'est le cas de ces personnes. En tout cas, je
voudrais les saluer avec une attention spéciale parce qu'on
apprécie
toujours. Puis, nous autres, on peut voir si les gens
s'intéressent vraiment aux travaux ou non. Dans votre cas, là,
franchement je pense que... Des «high marks».
Alors, ceci étant terminé, M. le Président, de mon
côté, je remercie de manière particulière mon
collègue de l'Opposition, le député de Jonquière,
dont nous apprécions la sincérité et la bonne foi et le
bon jugement, le souci du bien public. Et, de manière plus
générale qu'autrement, le manque de partisanerie aussi. En ce qui
regarde les sujets... il ne passe pas son temps à nous parler du Parti
québécois, il ne passe pas son temps à le faire; on fait
la même chose avec lui autant que possible. Mais je pense qu'on essaie de
servir le bien public, et on va avoir un produit qui est convenable à
cause de ça, puis je le remercie chaleureusement.
Le Président (M. LeSage): Merci M. le ministre. M. le
député de Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: Juste quelques mots. C'est évident que,
à chaque fois qu'on étudie un projet de loi, le ministre souligne
toujours l'apport important des fonctionnaires, des ^ens qui ont pour mission
de faire un travail nécessaire pour le fonctionnement de l'appareil
public. Je vois bien que l'échéance du 15 décembre pour
lui va le torturer parce qu'il y a une certaine loi où on parle de
rationaliser le personnel. Espérons qu'on va garder les bons et que
cette torture lui soit vraiment imposée, il la mérite
probablement puisque, on le sait, vous avez laissé passer cette loi.
C'est clair aussi que le projet de loi qu'on a devant nous est
possiblement perfectible. On avance à petits pas, ça ne fait pas
tellement longtemps qu'on a adopté la loi 84, et elle subit tout de
même un chambardement assez important avec le projet de loi qu'on a
devant nous. Mais il faut souhaiter que ça rende les services qu'on
s'attend et aussi que les grands coups qu'on a donnés, les grands
changements, ce seront des changements majeurs puis que le reste qui viendra,
ce sera des retouches, comme l'artiste qui fait son tableau. Il faudra que ce
soit juste des petits coups de pinceau, parce qu'on ne pourra pas
indéfiniment bousculer ou changer les règles ou faire
évoluer avec autant d'emphase. Moi, je pense que les lois, ça
devient aussi une façon de se gouverner et se diriger, puis, quand on
les change, il faut le faire avec beaucoup de modération. Ça a
meilleur goût, c'est le cas de le dire, surtout dans cette
question-là. (22 h 30)
Donc, je voudrais, moi aussi, me joindre au ministre pour remercier les
fonctionnaires, remercier aussi les intervenants. On ne les a pas entendus. Par
contre, ils ont été, là, présents tout le temps.
S'ils avaient des représentations spéciales, moi, je les avais
mis à l'aise, en tout cas, de nous donner leur point de vue, de nous
faire signe. Les commissions parlementaires ne sont pas tout le temps
guindées à l'effet... Je pense qu'on l'a fait d'une façon
correcte, avec peut-être un peu d'humour, mais on n'est pas
obligés de se prendre aux cheveux.
Puis, quant à parler de mon parti ou de notre programme, je dois
dire ça à nos électeurs: moi, je pense que je prendrais du
temps de l'Assemblée pour essayer de convaincre nos vis-à-vis; il
y a beaucoup d'autre monde qui demande à être convaincu, et je me
réserve de ce côté-là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: M. le Président, je veux vous remercier et
remercier aussi mon recherchiste, qui, avec la petite équipe qu'il fait,
qu'il compose, fait un travail excellent. Il est un très bon conseiller.
Je pense que Daniel Matte, pour moi, est un actif précieux.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le
député de Jonquière. Est-ce qu'il y a d'autres membres de
la commission qui veulent s'exprimer?
Alors, la commission ayant accompli son mandat, j'ajourne ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 22 h 32)