Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Seize heures six minutes)
Élection du président et du
vice-président
Le Président (M. Saintonge): Bienvenue à cette
réunion de la commission des institutions. Constatant qu'il y a quorum,
je déclare la séance ouverte. Le mandat qui nous occupe
aujourd'hui: la commission des institutions a été réunie
afin de procéder à l'élection du président et du
vice-président de la commission. Je vous rappelle brièvement la
procédure. Suivant l'article 135 du règlement, le
président et le vice-président de chaque commission sont
élus à la majorité des membres de chaque groupe
parlementaire. Et, conformément à l'article 127 du
règlement, la commission de l'Assemblée nationale a
déterminé aujourd'hui que la présidence de cette
commission revenait à un membre du groupe parlementaire formant le
gouvernement et que le poste de vice-président revenait à un
membre du groupe parlementaire formant l'Opposition officielle. Je suis donc
prêt à recevoir les candidatures au poste de président de
la commission. M. le député de Chapleau.
M. Kehoe: Oui, M. le Président. Je fais une motion
pour que Claude Dauphin, député de Marquette, soit
désigné comme président de la commission des
institutions.
Le Président (M. Saintonge): Très bien. Donc, la
proposition est sur la table. Est-ce qu'il y a d'autres propositions? Est-ce
que cette proposition est adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saintonge): La proposition est
adoptée. En conséquence, M. Claude Dauphin, député
de Marquette, devient donc président de la commission des institutions.
Le consentement a été donné à l'Assemblée
afin que, en dérogation à l'article 137 du règlement, je
puisse procéder, comme président, à l'élection du
vice-président. Je suis, à ce moment-ci, ouvert à recevoir
une proposition. M. le député de Bertrand.
M. Beaulne: Oui, M. le Président. Je fais motion pour que
la commission désigne comme vice-président le
député de Rouyn-NorandaTémiscamingue, M. Rémy
Trudel.
Le Président (M. Saintonge): Très bien. Est-ce
qu'il y a d'autres motions? Il n'y a pas d'autres motions. Est-ce que cette
motion est adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saintonge): Adopté. Donc, en
conséquence, M. le député de Rouyn-Noranda
Témiscamingue est élu vice-président de la commission des
institutions.
Alors, ceci étant dit, nous avons terminé l'ordre du jour.
J'ajourne donc la séance sine die. Je vous remercie de votre
collaboration.
(Suspension de la séance à 16 h 8) (Reprise à 16 h
25)
Vérification des engagements financiers
Le Président (M. LeSage): La commission des institutions
est ouverte. Je vous rappelle le mandat de la commission qui est de
procéder à la vérification des engagements financiers
contenus dans les listes des mois de décembre 1985 et février
1988 à octobre 1993 inclusivement, relevant de la compétence du
ministre délégué aux Affaires intergouvernementales
canadiennes.
Est-ce qu'il y a des remplacements, Mme la secrétaire?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Brassard
(Lac-Saint-Jean) remplace M. Godin (Mercier).
Le Président (M. LeSage): Merci, Mme la secrétaire.
Je vous rappelle que nous avons une enveloppe de trois heures pour
procéder aux vérifications. Et je laisse maintenant la parole au
ministre pour les remarques préliminaires et peut-être
présenter les personnes qui l'accompagnent. M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, je suis
accompagné, en commençant par mon extrême droite, par M.
André Scott, secrétaire adjoint, et M. André Dufour,
secrétaire général associé; à mon
extrême gauche, M. Sylvain Massé, qui est directeur de cabinet
adjoint pour le ministre délégué aux affaires canadiennes;
et, à ma gauche, Mme Lise Saint-MartinTremblay, directrice de mon
cabinet. Nous avons aussi avec nous, M. le Président, M. Gilbert
Michaud, qui est le directeur du bureau du secrétaire
général associé. Alors, M. le Président, j'ai voulu
que les fonctionnaires qui peuvent nous aider à apporter réponse
aux questions qui pourraient nous être posées par les membres de
cette commission soient avec nous et je les remercie d'être avec nous
pour répondre aux questions. Je vous remercie, M. le
Président.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre.
M. le député de Lac-Saint-Jean, pour des remarques
préliminaires et peut-être présenter la personne qui vous
accompagne.
M. Brassard: M. le Président, je n'ai pas de remarques
préliminaires. Je suis accompagné par M. Yves Martin, conseiller
auprès de l'Opposition, qui a une longue carrière dans
l'administration publique. Je n'ai pas de remarques préliminaires.
Simplement, je voudrais peut-être qu'on puisse s'entendre sur la
façon de procéder suivante, si ça convient à tout
le monde. Moi, j'ai un certain nombre de remarques ou de sujets sur lesquels je
souhaiterais échanger avec le ministre, un certain nombre d'engagements
financiers également. Et, une fois cela fait, je serais tout
disposé à considérer comme vérifié
l'ensemble des engagements financiers. J'essaierai, dans la mesure du possible,
de conclure tout ça pour 18 heures.
Le Président (M. LeSage): Ça vous convient, M. le
ministre?
M. Rémillard: Moi, M. le Président...
Le Président (M. LeSage): Alors, il y a consentement?
M. Rémillard: ...ça me convient tout à fait.
Je suis prêt, donc, à procéder de cette façon. Vous
savez, M. le Président, que cet exercice est le dernier que je fais
comme ministre. Alors, ça va être avec beaucoup d'émotion
que je vais faire ça.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. Alors, M.
le député de Lac-Saint-Jean, la parole est à vous.
Discussion générale
Reprise des négociations constitutionnelles
avec M. Chrétien
M. Brassard: M. le Président, il est évidemment
beaucoup question, dans les engagements financiers, du Secrétariat des
conférences intergouvernementales canadiennes et d'une contribution du
Québec, ce qui me permet d'aborder, pour la dernière fois sans
doute avec le ministre, la question constitutionnelle.
Je prendrais comme point de départ sa plus récente
déclaration sur le sujet. Je pense que c'est... Non seulement je pense,
mais c'est du chroniqueur parlementaire du Journal de Québec, M.
Girard, le 5 novembre 1993, et je cite le journaliste: «Le ministre des
Affaires intergouvernementales canadiennes, écrivait M. Girard, a
invité le premier ministre du Canada à rouvrir le dossier
constitutionnel dès que le contexte s'y prêtera afin de
compléter son oeuvre de 1982.» Afin de compléter son oeuvre
de 1982. «Je vous dis et là il citait le ministre
que dans un bon contexte on peut reprendre les négociations
constitutionnelles de façon efficace, et
M. Chrétien, comme premier ministre, a la possibilité,
face à l'histoire, de compléter ce qui a été fait
en 1982.» Fin de la citation. (16 h 30)
J'ai sursauté en lisant ces lignes, M. le Président, parce
que je me demande comment le ministre peut, sans éprouver un certain
malaise, affirmer que M. Chrétien doit compléter son oeuvre quand
on se souvient du rôle néfaste et même machiavélique
qu'il a joué en 1981-1982, qui a conduit à l'adoption de la Loi
constitutionnelle de 1982 qui, comme chacun le sait, réduisait, sans le
consentement du Québec, les pouvoirs mêmes de l'Assemblée
nationale. Il y a eu des résolutions adoptées, d'ailleurs,
à l'Assemblée nationale, sur cette question, évidemment.
Les motifs invoqués pour justifier l'opposition de l'Assemblée
nationale au coup de force de 1982, au rapatriement de la Constitution et
à sa modification sans le consentement du Québec, les motifs
principaux, c'était que l'Assemblée nationale voyait ses propres
pouvoirs, ses propres compétences réduites,
particulièrement en matière d'éducation et en
matière linguistique. C'est pour ça qu'on a, évidemment,
jugé néfaste l'oeuvre de 1982.
Et là, le ministre, avant son départ, vient nous dire et
déclare solennellement, devant tout le monde, que M. Chrétien
devrait compléter son oeuvre. Ça m'a un peu surpris, je vous
avoue, et j'aimerais bien savoir, de la part du ministre, ce qu'il entend et
quelle signification ça a, cet appel lancé à M.
Chrétien qui, 10 ans plus tard, est toujours sans remords et sans
regrets pour la job qu'il a faite. Qu'est-ce que ça signifie, cet appel
à M. Chrétien de bien vouloir compléter son oeuvre
constitutionnelle, alors qu'on sait que, unanimement, le Québec s'est
insurgé contre ce qui a été fait en 1981-1982?
M. Rémillard: Oui. M. le Président, ce que, je
crois, il faut retenir de tout ce que nous avons vécu dans les
dernières années en ce qui regarde la réforme
constitutionnelle, c'est une activité très intense qui a
été menée par les deux niveaux de gouvernement, le
fédéral et tous les gouvernements provinciaux. On connaît
les résultats. On aurait aimé avoir d'autres résultats,
mais... Moi, j'ai dit tout simplement que je crois, je crois fermement, je dois
dire, que nous avons semé avec Meech et l'entente de Charlottetown et
qu'un jour, lorsque le contexte s'y prêtera, on pourra récolter,
et ça, j'en suis profondément convaincu. Quand je dis que le
contexte s'y prêtera, M. le Président, c'est évident que le
contexte économique actuel ne se prête pas à un processus
de révision constitutionnelle. C'est évident, ça
m'apparaît évident.
Quand vous vous référez à ce que M. Martin, le
ministre des Finances, annonçait comme déficit hier, quand on
connaît la récession économique partout au Canada,
récession économique qui dure et qui cause de plus en plus de
problèmes de gestion gouvernementale et des problèmes
sérieux dans la qualité de vie de toutes les Canadiennes et de
tous les Canadiens, ça signifie que, dans un premier temps, on doit se
serrer les coudes, on doit travailler ensemble et on doit trouver le moyen
de
remettre l'économie en marche, créer de l'emploi. Ce que
nous devons faire dans un avenir prochain, c'est donc de pouvoir coordonner les
actions des deux niveaux de gouvernement pour pouvoir dépenser, le plus
efficacement possible, des sommes d'argent que nous devons mettre en place, que
nous devons dépenser pour créer de l'emploi, aux niveaux
fédéral et provincial.
Mon collègue, le ministre de l'Industrie et du Commerce,
annonçait le plan de relance économique du Québec,
aujourd'hui. On sait que le gouvernement fédéral a parlé
du sien en ce qui regarde les infrastructures. Et nous devons travailler
efficacement. Les gens ne veulent pas voir deux gouvernements qui se chicanent
pour des querelles de juridiction, qui ont des querelles de juridiction, mais
ils veulent des gouvernements qui sont capables de prendre des décisions
et de les appliquer le plus efficacement possible en fonction des taxes qui
sont payées.
Dans ce contexte-là, M. le Président, j'ai donc dit, dans
un premier temps, que, quand le contexte s'y prêtera,
éventuellement, on pourra reprendre les négociations
constitutionnelles et on pourra le faire en se fondant sur ce qui a
été fait, entre autres, en 1982, et c'est ce que faisait Meech et
c'est ce que faisait Charlottetown. En 1982, M. le Président, il y a eu
ce rapatriement de la Constitution qui, malheureusement, n'a pas compris le
Québec, et j'y reviendrai dans quelques instants. Mais, en 1982, moi,
pour ma part, ce que je me souviens aussi et ce qui est dans la Constitution,
c'est une charte des droits et des libertés fondamentales. C'est une
clause Canada en laquelle je crois, et ça, c'est mes convictions
profondes, une clause Canada qui permet aux parents qui ont suivi leur
instruction en français ou en anglais dans une province ou dans l'autre
de pouvoir bénéficier de ce droit, en anglais, donc, dans une
province anglophone, de pouvoir envoyer leurs enfants à l'école
anglaise ici, au Québec, et qui donne aussi la possibilité aux
francophones hors Québec de recevoir leur instruction dans leur langue.
Les Albertains viennent de gagner une grande victoire, après des
années et des années de lutte pour préciser le sens de cet
article 23 de cette clause Canada, pour administrer leurs écoles. Mais,
pour moi, c'est la pierre angulaire du respect des droits des minorités.
Et il y a eu la reconnaissance des droits des autochtones; des changements
aussi en ce qui regarde le partage des compétences législatives
en ce qui regarde les richesses naturelles.
Alors, M. le Président, il y a eu de bonnes choses en 1982, puis
il y a eu la formule d'amendement qui a été inscrite.
Malheureusement, le Québec a perdu son droit de veto. Le Québec
n'était pas là aux dernières négociations
constitutionnelles. J'ai eu l'occasion de feuilleter... Je peux dire que je
n'ai pas regardé entièrement le livre de M. Fournier, mais, quand
on regarde à la page 258, M. le Président, quand on lit le livre
de M. Fournier, «René Léyesque: portrait d'un homme
seul», et que M. Fournier nous raconte ce qui s'est passé à
Hull ce soir du 4 novembre 1981... Et c'est un best- seller, ce
livre-là, M. le Président. Et je ne sais pas si, vous, vous avez
entendu un démenti de ça, mais, moi, je n'en ai pas encore
entendu un, pas un seul.
M. Brassard: Pas de la part de M. Lévesque, certain.
M. Rémillard: Mais on raconte il n'était pas
tout seul, on ne rencontre pas simplement M. Lévesque à
quel point il y avait fête chez la délégation du
Québec. On fêtait et, pendant qu'on fêtait à la
délégation du Québec, dans les autres
délégations canadiennes, on travaillait. Et, le lendemain de la
fête pour la délégation du Québec, le lendemain du
travail pour les autres délégations, il y a eu, donc, une entente
qui a été signée. Et ça, M. le Président, je
trouve ça triste. Je trouve ça triste que le veto du
Québec ait été perdu de cette façon-là. Si
ce n'est pas comme ça que ça s'est passé, il doit y avoir
des gens qui peuvent dire: Non, ce n'est pas vrai, ça, ce qui est
écrit dans le livre de M. Fournier, c'est faux. Mais, moi, M. le
Président, je n'ai entendu personne dire que c'était faux. Si on
veut nous dire que c'est faux, qu'on vienne nous le dire, mais, en attendant,
M. le Président, quand on lit ça, c'est triste, très
triste que le droit de veto du Québec ait été perdu de
cette façon-là. (16 h 40)
M. le Président, ce que j'ai dit, c'est que M. Chrétien,
qui était donc le ministre de la Justice, responsable du dossier
constitutionnel en 1981-1982, pourrait compléter j'ai
utilisé le mot «compléter» comme voulait le
faire l'entente du lac Meech, comme voulait le faire l'entente de
Charlottetown. Et, M. le Président, pour ma part, je crois que, si nous
avions eu plus de temps pour expliquer Charlottetown avant de faire le
référendum... Moi, personnellement, j'aurais voulu que le
référendum ait lieu au mois de février au lieu de
l'automne, pour avoir le temps de l'expliquer. Ce n'était pas facile
d'expliquer à la population, parce que c'était compliqué,
tout ce que ça signifiait et ça comprenait, l'entente de
Charlottetown. Moi, je suis convaincu que les résultats auraient
été différents. Et, pour moi, c'est une
référence incontournable pour toute réforme
constitutionnelle.
Donc, c'est dans ce contexte-là, M. le Président, que j'ai
dit que, lorsque le contexte s'y prêtera, qu'on aura réglé
nos problèmes économiques, je crois qu'on sera capables d'initier
un autre processus et qu'on sera capables de récolter les fruits qu'on a
semés avec les deux ententes, de Charlottetown et de Meech.
M. Brassard: M. le Président...
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: ...d'abord, j'ai hâte de lire aussi, moi, des
livres et des témoignages sur l'écrasement du gouvernement qui a
conduit à Charlottetown. Les
mémoires de Me Tremblay, par exemple, ou de Mme Wilhelmy,
ça viendra un jour. Ça va être fort intéressant de
prendre connaissance de ce qui s'est passé réellement. On le sait
pas mal, là, mais ça va être plus précis. Alors,
témoignage pour témoignage, il y en a qui sont à venir qui
vont être pas mal moins édifiants que ceux qu'évoque le
ministre, d'une part.
D'autre part, quand il parle de 1982, je comprends qu'il était
d'accord, finalement, avec l'essentiel de ce qu'on retrouvait dans la Loi
constitutionnelle de 1982. Tout ce qu'il vient de nous dire, c'est qu'il
fallait juste y apporter quelques améliorations, mais, pour l'essentiel,
ça avait du sens. Ce n'était pas le point de vue du gouvernement
du Québec, pas plus que de l'Assemblée nationale à
l'époque. Il parle de la clause Canada. Bon, je prends acte qu'il
était d'accord avec ça, mais ce que dénonçait
l'Assemblée nationale à l'époque, c'était que,
même si certains pouvaient être d'accord avec le fond de cette
clause-là, cette clause-là nous était imposée et
nous était imposée dans un domaine qui était de
compétence exclusive, c'est-à-dire l'éducation. Et, donc,
on se trouvait à réduire, à ratatiner des pouvoirs et des
compétences du Québec, compétences réputées
exclusives. C'est ça, le fond de la position de l'Assemblée
nationale et du gouvernement du Québec en 1981 et 1982. Je constate que
le ministre, lui, était d'accord avec ça et donc, par
conséquent, c'est logique qu'il nous dise: II suffit de
compléter, il suffit d'apporter quelques éléments,
d'améliorer. Mais le compromis de 1982, comme il l'appelle dans son
livre, est tout à fait acceptable.
Mais ce que je retiens surtout des propos du ministre, et ça,
j'en suis confondu, c'est qu'il est encore convaincu que la voie du
renouvellement en profondeur du régime fédéral est
possible, est une voie ouverte. Ce n'est certainement pas l'opinion des
Québécois. Je pense que l'élection du 25 octobre dernier
en est la démonstration éclatante. C'est que les
Québécois non seulement ont dit non, l'an dernier, à
l'emmanchure de Charlottetown, mais ils ont également, il n'y a pas si
longtemps, rejeté aux oubliettes les partis politiques qui avaient
concocté cette emmanchure.
Il y a une cohérence très évidente dans la
démarche du peuple québécois. Et, parce que ce dernier en
est arrivé à la conclusion que la voie souhaitée par le
gouvernement de M. Bourassa, auquel appartient encore pour quelque temps,
quelques semaines, le ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes,
cette voie-là, qui est la voie du renouvellement en profondeur, et il
nous l'a assez répété à l'Assemblée
nationale... Ce que le peuple québécois vient, au fond,
d'affirmer, de façon éclatante, c'est que cette voie-là,
c'est une voie bouchée, c'est une impasse, c'est une voie sans issue. Et
il n'existe désormais que deux seules voies possibles: la voie du statu
quo vous acceptez le régime tel qu'il est, tel qu'il fonctionne,
pas très bien, plutôt mal; ça ne marche pas très
bien, vous l'acceptez tel qu'il est, soit avec satisfaction, soit en vous
résignant ou l'autre voie qui est la voie de la
souveraineté.
Il y a 10 ans, il n'y a pas si longtemps, avant Meech, avant
Charlottetown, il y en a encore qui pouvaient croire que la voie du
renouvellement, de la transformation profonde du régime,
conformément à nos aspirations, ça pouvait fonctionner,
ça pouvait se faire. Mais c'est clair qu'aujourd'hui les
Québécois et les Québécoises considèrent
comme sans issue cette voie-là. Ça me surprend de constater
encore une fois, à la veille de son départ, que le ministre croit
encore je suis surtout surpris de son immense naïveté
que le régime peut se transformer en profondeur, que c'est encore une
voie crédible, que c'est encore une voie dans laquelle on peut s'engager
et qui peut aboutir avec succès.
Je ne comprends pas qu'après 30 ans de négociations
infructueuses, qu'après l'échec de Meech, où les demandes
du Québec étaient les plus modestes qu'on ait jamais soumises,
qu'après l'échec de Charlottetown, où non seulement les
Québécois ont dit non parce qu'il n'y en avait pas assez pour le
Québec, mais où les Canadiens anglais ont dit non, aussi, parce
que, eux, ils trouvaient, au contraire, qu'il y en avait trop pour le
Québec manifestation d'incompréhension tout à fait
exemplaire qu'après ça, après ces 30 ans
d'insuccès pour faire accepter une transformation profonde du
régime fédéral dans le sens des aspirations et des
revendications du Québec, le ministre, au moment où il va
retourner à l'enseignement, vienne nous dire qu'il va encore essayer de
faire croire à ses futurs étudiants que la voie du renouvellement
du fédéralisme en profondeur, c'est encore une voie tout à
fait crédible, puis que c'est une voie qui est offerte aux
Québécois, puis qu'on peut encore la choisir.
Comment peut-il sérieusement et de façon crédible
encore prétendre, après tant d'insuccès, après tant
d'échecs, que la voie du renouvellement en profondeur du régime
fédéral est une voie ouverte? Je n'en reviens pas. Vous
êtes sérieux, là? Vous êtes vraiment sérieux?
Vous êtes vraiment sérieux? Vous allez partir, vous allez nous
quitter bientôt, vous allez redevenir un professeur d'université,
donc plus soucieux d'objectivité. Alors, sincèrement, juste avant
de partir, dites-nous donc la vérité. Dites-nous vraiment que
votre espoir est mort et que ce en quoi vous avez cru pendant des
années, c'est terminé, c'est fini, et que, soit vous acceptez le
statu quo, soit vous devenez, comme je le suis depuis longtemps, souverainiste.
Mais n'essayez pas de nous faire croire que c'est encore possible, cette
voie-là. C'est fini. C'est bouché. Vous l'avez essayée,
vous n'avez pas réussi. Vous avez échoué. C'est
probablement pour cette raison, une des raisons qui fait que vous avez
décidé de quitter, de partir. Je le suppose, je le
présume.
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Brassard: Je le comprendrais, en tout cas. Je le
comprendrais.
M. Rémillard: M. le Président, au contraire, j'ai
réussi.
M. Brassard: Ah bon! Expliquez-nous ça. C'est une grosse
nouvelle.
M. Rémillard: On a réussi à établir
le chemin, M. le Président. (16 h 50)
M. Brassard: On «pourrait-u» suspendre pour faire
venir les journalistes? Parce que, ça, c'est une nouvelle que vous avez
réussi. Ça, c'en est toute une.
M. Rémillard: ...à établir le chemin avec le
premier ministre, M. Bourassa. Il a fait un travail remarquable de
négociateur, je serai là pour en témoigner, qui a ouvert
le chemin, et ce chemin-là va nous amener à la réforme du
fédéralisme pour le Québec et pour les autres provinces,
pour que ce soit efficace. M. le Président, peut-être bien que, la
prochaine fois que je viendrai ici sur le siège où je suis
présentement, ce sera à d'autres titres. Je ne sais pas. On
verra, si on a l'amabilité de m'inviter.
Mais ce que je peux dire, M. le Président, en réponse
à l'interrogation du député de Lac-Saint-Jean avec lequel
je travaille quand même depuis huit ans et que j'apprécie
beaucoup... On devient de bons compagnons de débats parlementaires.
M. Brassard: Pas des compagnons de route.
M. Rémillard: Pas des compagnons de route. Non, non, pas
la même route.
M. Brassard: On n'est pas sur la même route.
M. Rémillard: Pas sur la même route, mais, quand
même, il y a des principes qu'on a su protéger.
M. le Président, dernièrement, j'avais l'occasion de
rencontrer un homme pour lequel j'ai beaucoup de respect et de
considération, Me Paul Gérin-Lajoie, qui a été
ministre de l'Éducation. On sait qu'il a été le
père du système d'éducation. On sait que ma
collègue, la ministre de l'Éducation, est en train de le revoir
en fonction des réalités de notre société
contemporaine. Me Gérin-Lajoie me racontait c'est un eminent
constitutionnalis-te, comme vous le savez, M. le Président ce qui
s'était passé en 1964 lors de la formule Fulton-Favreau et
comment Jean Lesage avait dit oui à cette formule, avec tous les autres
premiers ministres, puis est revenu ici et, après avoir consulté,
il a dit, finalement: Non, on ne peut pas accepter Fulton-Favreau, à la
grande déception des autres provinces. Et, quand j'ai eu à
négocier Meech et Charlottetown, combien des autres provinces m'ont
parlé que, bien oui, on avait fait une entente Fulton-Favreau, puis que
le Québec, à un moment donné, a trouvé que ce
n'était pas satisfaisant, il a dit non.
Quelques années plus tard, M. Trudeau devient
c'était avec M. Pearson, Fulton-Favreau donc premier ministre et
il propose la formule de Victoria, en 1971. M. Boùrassa est premier
ministre du Québec. Là encore, M. le Président, pour
toutes les autres provinces, c'est fait, c'est acceptable. Le Québec
hésite et, finalement, dit non. Ensuite, c'est le projet de loi C-60,
qui réformait le Sénat et bien d'autres éléments en
1976; là encore, le Québec dit non.
Et, finalement, il y a eu 1981 avec le rapatriement de la Constitution,
qui était inacceptable pour le Québec parce que le Québec
perdait son droit de veto, et ça, c'est inacceptable, M. le
Président. Mais ce qu'on a fait en 1981 avec le rapatriement,
sanctionné en 1982, c'est quand même, à bien des
égards, le fruit de ce qui avait été construit à
partir de 1964. La formule d'amendement, la charte des droits et d'autres
dispositions qu'on rencontre en 1982 étaient dans la formule
Fulton-Favreau ou dans la charte de Victoria. Ça a cheminé, et
c'est comme ça que ça se construit solidement.
Il y a une autre étape qu'on doit faire. C'est vrai que Meech
aurait pu tourner autrement; les gens auraient été très
heureux. Charlottetown aurait pu tourner autrement; j'aurais été
très heureux. Et je répète ce que j'ai dit tout à
l'heure: J'aurais aimé que le référendum ait lieu en
février et non pas en octobre, pour avoir plus de temps pour l'expliquer
au monde, avant de procéder au référendum. Je suis
convaincu, moi, que ce qu'on va trouver dans Charlottetown, on va le retrouver
éventuellement dans une réforme acceptée.
M. le Président, on a beaucoup critiqué, du
côté de l'Opposition, Charlottetown, en parlant du partage des
compétences législatives en particulier, mais je dois dire, M. le
Président, qu'on doit bien comprendre une chose. Réformer le
fédéralisme canadien au moment où nous nous parlons,
ça signifie de bien comprendre les perspectives d'évolution non
seulement du Canada et du Québec, mais du contexte international et du
contexte nord-américain, avec l'ALENA qui existe maintenant, un grand
défi pour nous comme Québécois, comme Canadiens. Mais
aussi, M. le Président, ce que ça signifie, c'est que le partage
des compétences législatives ne doit pas être vu de la
même façon qu'on le voyait il y a 30 ans. Et là, on vient
nous dire, M. le Président: Mais ça va à rencontre des
revendications historiques du Québec. M. le Président, un
instant! Il y a 30 ans, il y a 20 ans, lorsqu'on parlait de réforme
constitutionnelle et qu'on parlait de communications, qu'on parlait de commerce
extérieur, de formation de la main-d'oeuvre, peu importent les sujets,
on n'était pas dans le même contexte économique.
Et, M. le Président, c'est un critère qu'on doit concevoir
et qu'on doit appliquer avec beaucoup de discernement que la
référence historique. Oui, M. le Président, il y a des
principes historiques qui ne pourront jamais bouger pour que le Québec
continue d'être ce qu'il est et puisse exprimer ce qu'il est: des outils
de développement, des outils de sécurité culturelle et
économique que nous avions dans Meech, que nous avions dans
Charlottetown. Mais, M. le Président, gardons-nous de faire
référence continuellement à ce qui a pu être
négocié ou qui devait se négocier il y a 10 ans, 15 ans,
20 ans ou 30 ans. Prenons bien conscience que nous vivons dans un contexte tout
à fait nouveau,
prometteur pour le Québec, et c'est dans ce contexte-là,
moi, que je suis convaincu que ce qui a été discuté,
négocié et accepté, M. le Président, à
Charlottetown... Parce que n'oublions pas qu'on a accepté, à
l'unanimité des participants, l'entente de Charlottetown. Et ça,
ça veut dire, M. le Président, qu'il y avait le gouvernement
fédéral, les 10 gouvernements des provinces, les autochtones, les
anglophones du Québec et les francophones hors Québec. Tous ces
gens, M. le Président, ces représentants, ont accepté
l'entente de Charlottetown, et ça, en soi, c'est une grande
réussite, une grande réussite.
La soumettre à la population nécessitait, tout d'abord, de
préparer pour informer adéquatement. M. le Président, s'il
y a une chose à regretter, c'est qu'on n'ait pas eu assez de temps pour
l'expliquer correctement, Charlottetown. Et c'est ça que je dis qui est
regrettable, mais qui va aussi contribuer à créer la voie. M. le
Président, regardons l'histoire de ce pays et, immanquablement, nous en
arriverons à une conclusion sur une réforme en profondeur du
fédéralisme canadien. Pour ma part, je demeure convaincu non
seulement que c'est possible, mais que ça va arriver en temps et
lieu.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Lac-Saint-Jean. (17 heures)
M. Brassard: Vaut mieux ne pas épiloguer sur quand, parce
que les poules auront des dents à ce moment-là. M. le
Président, le ministre évoquait M. Gérin-Lajoie. Ça
me fait penser que, lui aussi, n'a pas réussi à
concrétiser son projet d'Etats associés: ça a
été un bel échec. Non seulement ça n'a pas
avancé d'un pouce, mais ça n'a même pas été
pris en considération, d'aucune façon. Alors, on peut bien faire
des rêves, faire de la pensée magique: concrètement et dans
la réalité, c'est une autre affaire.
Un mot sur le droit de veto, parce que je connais bien le discours du
ministre; ça fait assez d'années qu'il nous le serine. Je
voudrais juste, étant donné qu'il va retourner à ses
livres, prendre les siens d'abord, hein? Dans le tome 2 de son ouvrage sur la
Constitution, il écrit, en page 431: «Le droit de veto du
Québec n'a jamais existé constitutionnellement, comme l'a
décidé la Cour suprême le 6 décembre 1982.» Et
je me suis toujours demandé, et je lui ai toujours posé la
question, d'ailleurs: Comment peut-on perdre quelque chose qu'on n'a pas, qu'on
n'a jamais eu? Le droit de veto, ça n'a jamais existé;
Québec n'a jamais eu ça. Et le ministre le reconnaît au
moment où il était professeur de droit constitutionnel, avec
raison, d'ailleurs, puisqu'il évoque le jugement de la Cour
suprême de 1982, qui est aussi très clair et très limpide.
C'est une chose qui n'a jamais existé.
Et c'est pour cette raison, d'ailleurs, que M. Lévesque il
en parlait tout à l'heure en décembre 1981... Le jugement
de la Cour suprême a été rendu le 6 décembre 1982.
Un an avant, le premier ministre, M. Lévesque, faisait adopter une
motion à l'Assemblée nationale, et je vous en lis le
deuxième alinéa: Le mode d'amendement de la Constitution ou bien
devra maintenir au Québec son droit de veto à ce
moment-là, on croyait qu'on en avait un, mais, un an plus tard, la Cour
suprême dit: Non, non, vous n'en avez pas ou bien sera celui qui a
été convenu dans l'accord constitutionnel d'avril 1981,
confirmant le droit du Québec de ne pas être assujetti à
une modification qui diminuerait ses pouvoirs ou ses droits, et de recevoir, le
cas échéant, une compensation raisonnable et obligatoire.
Ça a toujours été ça, la position du gouvernement
de M. Lévesque. C'est un ou l'autre: Vous nous accordez un droit de veto
ou, alors, vous nous donnez un droit de retrait avec pleine compensation
financière, un droit de retrait complet. Alors, dire autrement,
là, c'est déformer les faits et c'est déformer l'histoire.
C'était ça, la réalité.
Bon, je veux bien que le ministre continue de croire que le
fédéralisme est renouvelable, sauf que ce n'est pas l'avis, ni le
sentiment du peuple québécois qui s'est exprimé
très clairement l'an dernier à l'occasion d'un
référendum. Le ministre prétend qu'ils n'ont pas eu assez
de temps pour expliquer Charlottetown; nous, on a eu assez de temps pour
ça. On en a eu assez. On l'a expliqué, Charlottetown, et les
Québécois ont dit non. Alors, on a été des
meilleurs pédagogues, probablement, que le ministre et le camp du oui,
puisqu'on a réussi à faire rejeter cette patente.
Donc, il faut attendre, dit-il, que l'économie se redresse avant
de reparler de Constitution. C'est, d'ailleurs, l'avis du futur premier
ministre du Québec, M. Johnson, qui dit qu'éventuellement il
faudra ouvrir la porte de ce frigidaire dans lequel est rangée la
question constitutionnelle pour satisfaire aux demandes traditionnelles du
Québec alors, lui, il considère que les demandes
traditionnelles du Québec, c'est encore bon et se contenter,
donc, pour le moment, d'ententes administratives. Sauf que ça ne va pas
très bien de ce côté-là, non plus. Les ententes
administratives, on ne peut pas dire que c'est au beau fixe dans ce
secteur-là. Celle sur la main-d'oeuvre, on sait qu'elle est
enlisée, embourbée dans le marécage des
négociations fédérales-provinciales. Le nouveau ministre
fédéral, M. Massé, a été très clair
là-dessus: On va regarder ça de nouveau. Et il n'a pas
cautionné complètement, totalement, l'échange de lettres
ou la signature d'une lettre conjointe de Mme Campbell et de M. Bourassa.
Maîtrise d'oeuvre des programmes
fédéraux sur le territoire québécois
Mais là où, évidemment, ça va finir par se
corser, c'est en matière d'infrastructures. D'abord, là, je suis
étonné que ce soit Mme Gagnon-Tremblay qui soit la ministre
responsable de la mise en oeuvre de cette entente
fédérale-provinciale. C'est peut-être parce que le ministre
nous quittera bientôt, c'est peut-être pour ça que c'est Mme
Gagnon-Tremblay qui a été nommée, parce que, normalement,
une entente fédérale-provinciale, ça relève du
Secrétariat aux affaires intergouvernementales et, normalement, c'est le
ministre responsable du Secrétariat
qui aurait dû être mandaté pour négocier une
pareille entente. Ce n'est pas le cas, on a préféré la
nouvelle ministre des Finances, Mme Gagnon-Tremblay.
Bon, qu'à cela ne tienne, il reste que, comme ministre
responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes pour encore quelques
semaines, je suppose que le ministre doit s'intéresser à cette
question majeure des infrastructures. Il s'est, d'ailleurs, déjà
prononcé là-dessus, de même que son collègue des
Affaires municipales, et tous les deux ont réclamé, à ce
moment-là, ce qu'on appelle la maîtrise d'oeuvre du programme sur
le territoire québécois. C'est une notion qui a été
souvent reprise par le ministre, cette notion de maîtrise d'oeuvre,
d'autant plus que ça va se situer dans des secteurs de compétence
exclusive des provinces, du Québec en particulier: les affaires
municipales, des infrastructures de caractère municipal et aussi des
infrastructures, j'imagine, routières, donc dans le secteur des routes,
et le réseau routier est également de compétence
québécoise.
Mme Gagnon-Tremblay, elle, elle est moins ferme, pas mal moins ferme. Le
26 novembre, dans La Presse ça ne fait pas longtemps, ça,
et elle est à la veille de partir pour Halifax, là, rencontrer
ses homologues où on va discuter de ça, entre autres elle
indique, elle déclare c'est entre guillemets, puis ça n'a
pas été contesté, c'est elle qui le dit: «Le
Québec veut des précisions» sur le programme
d'infrastructures du gouvernement fédéral. Écoutez bien
ça, là: «Sans réclamer expressément la
maîtrise d'oeuvre, nous voulons savoir exactement de quoi il en
retourne.» C'est tout un recul! M. Johnson, lui, prochain premier
ministre, sur cette question-là, dit que le Québec doit rester
maître d'oeuvre. Pour M. Johnson, le gouvernement du Québec doit
avoir la maîtrise d'oeuvre des travaux qui relèveront de sa
compétence. M. Ryan l'a dit aussi et, vous-même, vous l'avez
également dit: Si ça tombe dans des compétences de
juridiction québécoise, il faut que la maîtrise d'oeuvre
soit proprement québécoise. Et Mme Gagnon-Tremblay, qui
représente le gouvernement pour négocier sur cette
question-là, déclare à La Presse du 26 novembre: «Le
Québec veut des précisions.» C'est ça qu'on veut. On
veut voir qu'est-ce que le fédéral veut faire. On veut avoir des
détails, des précisions. «Sans réclamer
expressément la maîtrise d'oeuvre, nous voulons savoir exactement
de quoi il en retourne.» On veut être informés, on veut
savoir, là, c'est quoi que vous voulez faire, au fédéral,
en matière d'infrastructures. La maîtrise d'oeuvre, non, on ne va
pas jusque-là.
Alors, avant même que les discussions commencent, avant même
que les négociations s'amorcent, celle qui représente le
gouvernement du Québec à la table de négociation annonce
qu'elle a déjà renoncé à la maîtrise
d'oeuvre. Bien, ça, c'est négocier! Ça, c'est bien
négocier, c'est fort comme négociation! J'aurais
préféré que vous y soyez, vous, là, M. le
ministre.
M. Rémillard: C'est gentil.
M. Brassard: Vous avez déjà été assez
faible à l'occasion oui, enfin mais je suis convaincu que
vous seriez meilleur que ça. Au moins, dans un premier temps, vous
auriez fermement réclamé, revendiqué la maîtrise
d'oeuvre. Mais, là, Mme Gagnon-Tremblay, elle, elle l'a
abandonnée avant même de commencer à se parler. Ils ne se
sont même pas dit bonjour encore parce qu'elle n'est pas rendue,
là et c'est fini. Alors, est-ce qu'on doit comprendre que le
gouvernement du Québec, en matière de dépenses pour des
infrastructures dans des secteurs qui relèvent du gouvernement, qui sont
des compétences exclusives, a déjà renoncé à
la maîtrise d'oeuvre? (17 h 10)
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Rémillard: Alors, M. le Président,
premièrement, ce n'est pas M. Massé qui est responsable du projet
d'infrastructures, de tout ce qui regarde ces investissements d'infrastructures
du gouvernement fédéral, mais M. Eggleton. Donc, par
conséquent, c'était évident que ce n'était pas le
ministre des affaires canadiennes qui serait responsable, en premier lieu, de
ce dossier, mais la ministre des Finances. Et, M. le Président, on voit
toute la maîtrise de ma collègue qui vient tout juste de prendre
la relève d'un de nos très grands parlementaires dans l'histoire
du Québec, M. Gérard D. Levesque, et je veux rendre encore un
hommage à sa mémoire.
M. le Président, on sait à quel point Mme Gagnon a
mentionné à plusieurs reprises en Chambre et je suis son
voisin de banquette, M. le Président; je l'ai entendue à
plusieurs reprises le dire que, pour nous, ce qui était
important, c'est qu'on puisse coordonner les actions des deux niveaux de
gouvernement. Et ça signifie que le Québec ait la maîtrise
d'oeuvre dans ses champs de juridiction. Et non seulement que le Québec
ait la maîtrise d'oeuvre dans ses champs de juridiction, mais qu'il y ait
aussi possibilité de coordonner les actions des deux niveaux de
gouvernement dans des champs de juridiction au niveau fédéral. Je
parle, par exemple, des aéroports. On sait tout le problème qu'a
causé la construction de Mirabel, qui a été
décidée, qui a été faite sans l'accord des
intervenants du Québec, à l'époque. On s'en souvient, avec
tout ce que ça signifie, maintenant, comme développement
économique et toutes les questions qu'on continue à se poser sur
l'avenir de Mirabel par rapport à Dorval.
Et combien d'exemples on pourrait donner en fonction du
développement économique régional; c'est un aspect
très important. Si on veut relancer l'économie et mon
collègue, le ministre de l'Industrie et du Commerce, l'a
mentionné, il y a à peine quelques minutes, M. le
Président, dans un document qu'il rendait public il faut qu'on
redonne vigueur à nos régions. Le Québec va investir,
donc, une somme considérable dans le développement
économique régional et le gouvernement fédéral, par
ce programme dans les infrastructures, programme de plus de 6 000 000 000 $
sur deux ans, M. le Président. Ça signifie, pour le
Québec, la possibilité que les deux niveaux de gouvernement
coordonnent leurs actions, respectant la maîtrise d'oeuvre du
Québec, respectant les besoins des régions, et que l'on puisse
donner à notre économie la vigueur dont elle a besoin.
Et ça signifie donc, M. le Président, que ce que les
Québécoises et les Québécois veulent, ce n'est pas
des batailles de juridiction, mais des emplois. Et des emplois, ça
signifie que les deux niveaux de gouvernement prennent leurs
responsabilités et, sur le terrain, qu'ils agissent rapidement,
efficacement, d'une façon coordonnée. Alors, c'est
essentiellement ça que va discuter ma collègue, la ministre des
Finances, à la très prochaine réunion. Et c'est ce sujet
que je vais discuter aussi avec mon collègue, M. Massé,
très prochainement, parce que le ministres des affaires canadiennes et
le ministre, au niveau fédéral, en ce qui regarde les relations
intergouvernementales, sont impliqués. Moi, je signerai et je
«cosignerai» avec la ministre des Finances tout document officiel
se référant à cette relation
fédérale-provinciale en ce qui regarde le programme des
infrastructures.
Alors, M. le Président, ce que nous recherchons, c'est
l'efficacité; ce que nous recherchons, c'est la création
d'emplois le plus tôt possible, en évitant les querelles de
juridiction. Et je sais que le gouvernement fédéral ne remet pas
en cause le principe que le Québec doit être maître d'oeuvre
de ce qui se fait sur son territoire, dans ses juridictions. Ça, je le
sais très bien, parce que je suis le ministre responsable des ententes
de développement économique et régional, les EDER, et, M.
le Président, nous avons réussi dans les négociations des
EDER à en arriver à la conclusion qu'il n'y a pas un sou qui se
dépense par le gouvernement fédéral, même dans ces
champs de juridiction couverts par les ententes EDER, sans qu'il y ait accord
du Québec. Ça, c'est une belle réussite, M. le
Président, de coordination et d'efficacité au niveau des deux
ordres de gouvernement.
Alors, c'est en fonction du même esprit qu'il faut maintenant
travailler ensemble, aux niveaux fédéral et provincial, au niveau
de ce programme d'infrastructures en fonction du développement
économique régional que nous voulons mettre en place dans les
prochaines semaines, les prochains mois, pour que les sommes d'argent soient le
plus efficaces possible et créent des emplois.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: M. le Président, le ministre se
complaît dans un discours jovialiste qui n'a rien à voir avec la
réalité. Il vient de faire allusion à l'entente sur le
développement régional: ça ne marche pas! Il y a les deux
tiers de l'argent qui ne sont pas dépensés. Vous avez
été obligé de signer une nouvelle entente pour allonger le
délai parce que ça ne se dépense pas. Le ministre
responsable en Chambre a eu l'outrecuidance de dire que c'est parce qu'il n'y a
pas de projets. Il s'est fait répondre assez durement et vigoureusement
par les régions parce qu'il y en a des projets, mais il n'y a pas moyen
de les faire accepter. C'est une entente qui ne fonctionne pas. Mais je suis
content, cependant, d'entendre le ministre nous dire que le Québec va
réclamer la maîtrise d'oeuvre. Donc, c'est une erreur de citation
que j'ai faite tantôt. Mme Gagnon-Tremblay s'est mal exprimée; ce
n'est pas ça qu'elle a voulu dire, fort heureusement, donc.
Alors, vous allez donc maintenir la maîtrise d'oeuvre dans vos
compétences. Très bien. Maintenant, ça va vouloir dire
quoi, ça? Prenons les affaires municipales, les municipalités,
domaine de compétence exclusive du Québec. Les
municipalités, c'est bien connu, ont toutes sortes de projets en
matière d'infrastructures, puis je les comprends; il y a eu tellement de
programmes qui sont disparus depuis quelques années qu'elles manquent de
ressources et qu'il y a toutes sortes de choses à faire en
matière d'aqueduc, d'égout, d'édifices municipaux, de
centres de congrès, comme à Québec. Bon, il y a toutes
sortes de projets qui sont sur la table des conseils municipaux, mais il manque
d'argent. Il va falloir établir une liste de projets; il va falloir
établir des priorités.
Comme on est dans un domaine de compétence exclusive du
Québec, les affaires municipales je peux en prendre un autre, je
peux prendre les routes, ça revient au même ça veut
donc dire, si je vous comprends bien quand vous dites que la maîtrise
d'oeuvre, on y tient, puis on va l'avoir, puis on va la garder, que la liste
des projets, les priorités, c'est le Québec qui va les
déterminer. C'est sa compétence exclusive. Ou bien donc ça
veut dire quelque chose, la maîtrise d'oeuvre, ou bien donc ça ne
veut rien dire. Ou bien donc ça veut dire ça, que c'est une
compétence exclusive du Québec. Les municipalités ont une
foule de projets; il faut sélectionner les projets parce qu'on ne peut
pas tous les financer, sans aucun doute, il faut les sélectionner. Il
faut donc «prioriser» les projets, établir une liste de
projets et, comme c'est une compétence exclusive du Québec, la
maîtrise d'oeuvre, ça devra vouloir dire que c'est le
Québec qui va d'abord établir cette liste-là. Si ça
signifie autre chose, ça ne veut plus rien dire. Je comprends bien que
le ministre, quand il nous dit que le Québec exige la maîtrise
d'oeuvre dans ses propres compétences, c'est ça que ça
signifie. (17 h 20)
Même chose pour les routes. Le ministère des Transports a
des projets routiers en quantité. Ce n'est pas le fédéral
qui va décider quels sont les projets routiers prioritaires qui vont se
réaliser; c'est le gouvernement du Québec: c'est dans ses
compétences. Les aéroports, ah, là, voilà une
compétence fédérale. Je suppose, je présume que la
maîtrise d'oeuvre va être fédérale, que c'est le
fédéral qui va déterminer dans quel aéroport on
investit, on fait des changements. Puis, ça, je suis tout à fait
d'accord avec ça. Ce n'est pas au Québec à décider;
c'est une compétence fédérale, c'est des
propriétés fédérales, puis c'est payé par le
fédéral. Donc, c'est tout à
fait normal que la liste des projets et des priorités soit
établie par le fédéral. Mais, en matière d'affaires
municipales, en matière de transports et dans toute autre
compétence exclusive du Québec, là, c'est au Québec
à établir la liste et à sélectionner les projets.
C'est ça, la maîtrise d'oeuvre ou ce n'est pas ça? C'est
ça, la maîtrise d'oeuvre? Si c'est ça, je voudrais entendre
le ministre m'expliquer très clairement qu'est-ce que ça signifie
concrètement, la maîtrise d'oeuvre.
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, il y a quand
même une nuance que je voudrais apporter. Je ne conteste pas ce que dit
le député de Lac-Saint-Jean lorsqu'il dit que les
aéroports, pour donner un exemple, sont de juridiction
fédérale il a bien raison et que, par
conséquent, le gouvernement fédéral doit être
maître d'oeuvre dans son secteur qui est donc tout ce qui regarde les
aéroports et les avions. Mais je mettrais une nuance quand même.
Je mettrais une nuance. C'est ce que j'ai essayé de dire, tout à
l'heure. C'est ce qu'on fait dans les ententes EDER, même dans les champs
de juridiction fédérale, pour dépenser de l'argent, avoir
des projets dans les champs de compétence fédérale. On
pense aussi à construire des quais, aux ports de mer. On pense à
ce qui regarde le chemin de fer. On pense à ce qui regarde des
institutions fédérales, et aussi dans le domaine de
l'armée. Le député de Lac-Saint-Jean vient d'une
région où on reparle encore d'un sujet on en parlait quand
je suis entré en politique c'est le champ de tir. On en reparle
encore. Puis on reparle de la base de Bagotville. Puis on reparle de tout
ça. Pour l'économie de sa région, c'est important. C'est
très important.
On ne peut pas dire que le gouvernement fédéral, tout
à coup, décide, d'une façon unilatérale, qu'il
prend ses décisions sans consultation ou quoi que ce soit. Moi, je vais
donc plus loin que le député de Lac-Saint-Jean. Je dis: Sans
contester la juridiction du gouvernement fédéral, comme le
gouvernement fédéral ne conteste pas nos juridictions à
nous, il demeure qu'on doit coordonner nos actions en fonction des besoins des
régions, en fonction des besoins économiques du Québec. Et
c'est l'exemple que je donnais de la construction de Mirabel, M. le
Président, et on pourrait donner d'autres exemples. Alors, finalement,
on va plus loin que le député de Lac-Saint-Jean. Je ne sais pas
si c'est l'influence de ses amis du Bloc québécois, qui sont
rendus l'Opposition officielle du Canada. Ils vont avoir un rôle à
jouer, parce qu'il y a 54 comtés qui sont représentés par
des représentants de l'Opposition officielle à Ottawa.
Alors, dans ce contexte-là, M. le Président, ce que je
dis, c'est que nous avons un précédent très
précieux pour nous guider et ce précédent, ce sont les
ententes de développement économique et régional, les
EDER. Je ne dis pas qu'on doit calquer ce modèle-là, mais je dis
qu'on doit s'en inspirer fortement pour qu'on soit efficaces. Ce qu'on
recherche, ce n'est pas la maî- trise d'oeuvre pour la maîtrise
d'oeuvre; c'est qu'on recherche la maîtrise d'oeuvre pour
l'efficacité dans tous les domaines de juridiction, M. le
Président. Si on respectait la Constitution canadienne telle que faite
en 1867, à ce moment-là, on éviterait de beaucoup les
dédoublements qui coûtent si cher.
Ça ne veut pas dire, M. le Président, qu'on ne doit pas
voir, dans certaines compétences exclusives provinciales, des
éléments qui se réfèrent maintenant à
l'aspect national et international. Je prends la main-d'oeuvre, par exemple. La
main-d'oeuvre, on la mentionnait directement dans la Constitution, dans le
projet que nous avions, le projet de Charlottetown. Et, pour moi, c'est
toujours un principe qui m'est très cher: maîtrise d'oeuvre de la
formation de la main-d'oeuvre, oui, au niveau québécois, mais
respect d'objectifs nationaux, et ça, c'est très important, M. le
Président, dans le contexte de l'ALENA, dans le contexte du
libre-échange que nous avons.
M. le Président, on vient donc, avec l'ALENA, d'avoir un nouveau
partenaire économique qui est le Mexique, en plus des États-Unis,
et on sait que, dans un avenir prochain, ce sera le Chili. Ce sera ensuite
l'Argentine, le Venezuela, le Brésil, ce sera l'Amérique latine
qui viendra s'ajouter à ce marché commun nord et
sud-américain. Et, M. le Président, comme ça se passe du
côté européen avec le Marché commun européen
qui se développe aussi, qui va comprendre immanquablement de plus en
plus de pays et qui va déborder du côté de l'Europe de
l'Est, M. le Président, on se continentali-se. Il faut en être
conscient et on ne doit pas vivre ici, au Québec, en vase clos. La
continentalisation de nos économies, c'est une chance inouïe pour
le Québec, de par sa situation géographique et de par son
savoir-faire économique. La petite et moyenne entreprise, qui est le
fondement de notre économie, le fleuron de notre économie, va
nous permettre de faire des percées sur ces marchés nord et
sud-américains.
M. le Président, lorsqu'on parle de compétence, lorsqu'on
parle de maîtrise d'oeuvre, soyons bien conscients que ce n'est pas dans
le même contexte qu'il y a 15 ans, 20 ans ou encore 30 ans. Et, quand
j'entends des remarques dire: Ça va à rencontre de toutes les
prises de position du Québec dans les 50 dernières années,
et puis quoi, M. le Président? Tant mieux! Une chance! S'il fallait agir
comme on agissait il y a 50 ans, on serait complètement
dépassés. On manque le bateau. Comment on se sentirait face
à nos enfants, à nos petits-enfants? Quelle sorte de pays on leur
construit? Il faut faire preuve d'imagination et de vision, avoir une vision de
ce qui se fait présentement et de ce qui se fera au prochain
siècle. Alors, M. le Président, j'ai des nuances lorsque
j'entends le député de Lac-Saint-Jean nous dire qu'il faut
respecter aveuglément la juridiction fédérale. Pour nous,
ce n'est pas notre position. Nous, ce que nous voulons, c'est travailler en
étroite collaboration avec le gouvernement fédéral.
On connaît tous les programmes de développement
économique, M. le Président, entre autres en ce
qui regarde l'Est du Québec. On sait à quel point
ça a été difficile, puis qu'il y a des erreurs
monumentales qui ont été faites. Et, tout à l'heure, le
député de Lac-Saint-Jean me disait: Oui, mais ça a pris du
temps, vos projets n'ont pas été dépensés. M. le
Président, ce qu'il est important de bien noter, c'est le travail
remarquable qui a été fait par mon collègue, le ministre
responsable du développement économique régional, par des
nouvelles structures qui ont été mises en place. Ces structures
devaient, évidemment, être fonctionnelles pour permettre aux gens
des régions de pouvoir eux-mêmes élaborer leur
développement économique en fonction de leurs priorités,
de leur capacité de produire. Et c'est essentiellement ce qu'on retrouve
dans les nouvelles structures, la nouvelle approche que nous avons du
développement économique du Québec par ses
régions.
Alors, M. le Président, les derniers chiffres qu'on me donne sont
quand même très intéressants, les sommes
dépensées et les projets qui sont en cours. Les régions
ont des projets qui viennent du milieu; c'est elles qui les ont
élaborés. Et, M. le Président, il n'y a pas de
développement économique du Québec possible, pensable,
sans que ça passe par le développement économique de ses
régions.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: M. le Président, voilà une
démonstration tout à fait exemplaire de l'art de noyer le poisson
et de tourner autour du pot. Je reviens à ma question précise et
concrète, en même temps que, peut-être, banale. Il va y
avoir un programme d'infrastructures initié par le gouvernement de M.
Chrétien. Il l'a annoncé, il l'a écrit dans son programme.
Il a décidé que c'était comme ça qu'il luttait
contre la récession. Ça veut dire des investissements dans des
équipements municipaux, compétence du Québec. Qui va
dresser la liste? C'est ça, la question. Les municipalités, c'est
ça qu'elles se demandent, là. Comment va s'établir la
liste des projets? Qu'est-ce qui va faire que le Centre des congrès de
Québec va apparaître dans la liste? Qui va décider que le
Centre des congrès de Québec apparaît dans la liste? Qui va
décider que les infrastructures d'aqueduc et d'égout de
Notre-Dame-d'Hébertville, dans mon comté, ça
apparaît dans la liste? (17 h 30)
Vous avez bien beau me faire un grand discours sur la collaboration
franche et sincère, ça, ça ne convainc personne. Ce n'est
pas impressionnant bien, bien. À un moment donné, il faut la
dresser, la liste. Comme on est dans un domaine de compétence
québécoise, moi, je suppose, je présume que la
maîtrise d'oeuvre, ça veut dire que, finalement, s'il y a
désaccord, s'il y a divergence, s'il y a dissension sur la liste, c'est
le Québec qui a priorité. C'est le Québec. Étant
donné que c'est dans ses compétences, c'est lui qui
décide. Si le fédéral veut que ce soit le Cotisée
de Québec c'est d'actualité puis que le
Québec dit:
Non, ça va être le Centre des congrès, qui va
finalement trancher? Moi, je dis que, si on veut parler sérieusement et
non pas uniquement de façon éthérée et
théorique de maîtrise d'oeuvre, qui va trancher? C'est
Québec qui va trancher, c'est de sa compétence, ça. Quelle
est la route, le tronçon de route qu'on va refaire ou qu'on va faire,
supposons qu'il n'existe pas, dans telle municipalité, reliant telle
municipalité à telle autre? Qui va décider? C'est le
Québec.
M. Rémillard: Exactement, M. le Président.
M. Brassard: C'est ça, la maîtrise d'oeuvre. C'est
ça que ça veut dire, la maîtrise d'oeuvre.
M. Rémillard: Exactement, c'est le Québec.
M. Brassard: Parfait! Très bien.
M. Rémillard: C'est que tous les projets...
M. Brassard: On verra bien si Mme Gagnon-Tremblay est capable de
maintenir ça.
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, tous les projets
devront être acheminés au gouvernement du Québec, aux
différentes instances créées par le gouvernement du
Québec, analysés, et les résultats communiqués au
gouvernement fédéral. Mais, lorsqu'on parle des infrastructures
au niveau municipal, il nous apparaît très clair que ça
signifie que le Québec doit dire oui. Si on n'est pas d'accord, on va
voir le gouvernement fédéral et on dit: Écoutez, on n'en a
pas besoin; ce n'est pas là que ça devrait se faire, c'est
ailleurs que ça doit se faire.
M. Brassard: Ça ne se fait pas.
M. Rémillard: C'est comme ça que ça se
fait.
M. Brassard: Parfait! On a la même conception de la
maîtrise d'oeuvre.
M. Rémillard: Non, non, on n'a pas la même
conception...
M. Brassard: Oui.
M. Rémillard: ...parce que, nous, on va plus loin.
M. Brassard: Ah!
M. Rémillard: On va plus loin que vous, parce que, nous,
on dit: Dans les compétences fédérales, en plus, on veut
avoir un mot à dire. Parce qu'on dit: On respecte votre juridiction
exclusive...
M. Brassard: Mais le dernier mot, ça va être le
fédéral.
M. Rémillard: Pardon?
M. Brassard: Le dernier mot, ça va être le
fédéral.
M. Rémillard: Le dernier mot, c'est le
fédéral; c'est sûr, c'est sa juridiction.
M. Brassard: Bon! Vous avez le dernier mot dans les
compétences québécoises. Il va avoir le dernier mot dans
les compétences fédérales.
M. Rémillard: Voilà! Mais... M. Brassard:
Parfait.
M. Rémillard: ...on dit: On va travailler ensemble.
M. Brassard: Je suis d'accord avec ça.
M. Rémillard: Nous, ce n'est pas une question de
juridiction...
M. Brassard: On verra bien si c'est comme ça que ça
va se produire.
M. Rémillard: ...ce n'est pas une querelle de juridiction;
c'est d'être efficaces, de créer de l'emploi. C'est ça
qu'on veut. Alors, donc, ce qu'on se dit, c'est: Le fédéral a un
programme très valable; au départ, c'est une bonne idée,
elle est valable, très valable. Mon collègue Tremblay a
annoncé, au niveau du gouvernement, le programme d'investissement en ce
qui regarde les régions; il l'a annoncé il y a quelques minutes,
M. le Président, et ça aussi, ça va nous permettre...
Donc, en joignant les efforts des deux niveaux de gouvernement, on va redonner
aux régions le dynamisme économique dont on a besoin.
Mais on ne s'enfermera pas dans des carcans rigides qui vont nous amener
à faire des batailles de juridiction. Il n'en est pas question.
D'ailleurs, les gens ne l'accepteraient pas. Les gens qui perdent leur emploi
par centaines, pensez-vous qu'ils veulent voir les gouvernements se chamailler
pour savoir qui a la juridiction? Ils veulent être efficaces. Et, moi,
parce que j'ai parlé à M. Massé on va se rencontrer
dans les prochains jours que j'ai parlé à d'autres
ministres, au niveau du gouvernement fédéral, qui viennent
d'être élus, je sais, de par mes collègues et des
réunions que nous avons aussi, que nous sommes sur la même
longueur d'onde. Nous recherchons l'efficacité, la création
d'emplois. Alors, M. le Président, je ne vois pas de difficulté;
je ne vois que des résultats et je voudrais les voir le plus rapidement
possible, ces résultats, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: On verra bien. Très bien. On verra bien si
cette conception de la maîtrise d'oeuvre se retrouve dans le programme
fédéral d'infrastructures. C'est à suivre. Mais je pense
que les explications du ministre seront fort utiles pour évaluer et
porter un jugement sur ce qui ressortira de ces pourparlers quant au programme
d'infrastructures. On verra bien s'il y a un écart ou si, vraiment, la
conception du ministre de la maîtrise d'oeuvre québécoise
s'y retrouve pleinement et intégralement. C'est à voir. Enfin, je
pense que c'est intéressant d'avoir le point de vue un peu plus
précis qu'on ne l'avait auparavant de la part du ministre et, donc, du
gouvernement.
J'aurais un certain nombre d'engagements financiers, M. le
Président, avec quelques questions.
Le Président (M. LeSage): Allez-y, M. le
député de Lac-Saint-Jean.
Engagements financiers Mai 1988
M. Brassard: Alors, mai 1988. Il est question d'une subvention de
25 000 $ à The Canadian Stage Company, de Toronto, pour la
réalisation de «The Bourgeois Gentleman», dans le cadre du
Programme d'aide aux communautés francophones hors Québec. Une
pièce en anglais d'un auteur français bien connu, dans le cadre
d'un programme d'aide aux francophones. J'ai de la misère à voir
la justification.
M. Rémillard: Ha, ha, ha!
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, je ne suis pas
surpris de la question du député de Lac-Saint-Jean. Je sais que
Molière est un...
M. Brassard: Un de mes auteurs préférés.
M. Rémillard: ...de ses auteurs préférés.
M. Brassard: Je l'ai joué à plusieurs reprises. M.
Rémillard: Vous l'avez joué? M. Brassard: Oui.
M. Rémillard: Vous étiez, je pense, en particulier,
dans «Les Fourberies de Scapin».
M. Brassard: Non, «L'Avare». Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Rémillard: Ah! Vous étiez l'Avare? Mais, ciel!
qu'allait-il faire dans cette galère? Alors, M. le
Président...
M. Brassard: Je jouais l'Avare et j'étais très
jaloux de mes prérogatives.
M. Rémillard: Bon! Alors, M. le Président,
j'accueille sa question avec beaucoup de plaisir. Ce sont des programmes qui
sont normes. Le député de Lac-Saint-Jean connaît la
commission Ontario-Québec qui se réunit chaque année,
établit ses programmes et c'est eux qui décident. Dans ce
contexte-là, M. le Président, tout ce que nous avons à
faire, c'est de respecter leurs choix dans la mesure où ça
respecte les grands objectifs qui sont à la base même de la
création de cette relation Ontario-Québec pour promouvoir les
aspects culturels dans nos deux provinces.
M. le Président, il y a ici un attendu que j'aimerais lire:
«Attendu que la subvention du Québec permettra de payer une partie
du transport et du séjour des artistes québécois pour les
répétitions et les représentations de la production qui
aura lieu à Toronto.» Alors, je comprends donc et on me
corrigera, je pourrai demander aux fonctionnaires qui nous accompagnent de
donner plus de précisions qu'il s'agissait de payer le transport
et le séjour d'artistes québécois pour les
répétitions et les représentations de la production qui a
eu lieu à Toronto. Je vais donner plus d'explications. (17 h 40)
Tiens, oui, il faudrait que je parle de ça ici. «Attendu
que le projet de The Canadian Stage Company se réalisera en
collaboration avec le Théâtre du Trident, son directeur, M.
Guillermo de Andrea, et des danseurs de Danse Partout, et donnera lieu à
la production de "The Bourgeois Gentleman" en 1988.» Alors, c'est avec le
Théâtre du Trident, M. le Président.
M. Brassard: Bien.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Lac-Saint-Jean?
M. Brassard: Oui, oui. C'est quand même curieux que
ça se situe dans le cadre du Programme d'aide aux communautés
francophones hors Québec.
M. Rémillard: C'est Ontario-Québec. C'est le
programme Ontario-Québec, M. le Président. Alors, il y a une
sous-commission culturelle, qu'on connaît, et puis c'est dans ce
programme-là.
Juin
M. Brassard: Juin 1988, M. le Président. Je ne veux pas
les passer en détail, là, il y a plusieurs subventions à
des organismes hors Québec francophones, évidemment, ou acadiens.
Je voudrais, quand même, profiter de l'occasion, prendre quelques minutes
il nous en reste peu pour aborder toute la question de la
politique du gouvernement du Québec à l'égard des
francophones hors Québec ou des communautés francophones et
acadienne. C'est comme ça maintenant qu'elles souhaitent s'appeler.
Elles ont changé le nom de leur fédération pour s'appeler
maintenant la Fédération des communautés francophones et
acadienne du Canada.
Il y a un an, ces communautés francophones déposaient un
document intitulé «Un espace à reconnaître»,
dans lequel je vais à l'essentiel, là d'abord,
elles constataient, elles faisaient le constat que le Québec n'avait pas
de véritable politique articulée complète à
l'égard des communautés francophones et acadienne. Il y avait des
programmes, sans doute, qui ont connu d'ailleurs des compressions
budgétaires. Il y avait des programmes, mais pas de véritable
politique. Et, dans ce document, évidemment, leur objectif ou leur
recommandation principale consistait à demander au Québec de se
donner et de mettre en branle une véritable politique
québécoise à l'égard des communautés
francophones et acadienne. On identifiait des axes de collaboration dans ce
document-là. Évidemment, on souhait que le Québec joue un
rôle de leadership en Amérique du Nord auprès des
communautés francophones et acadienne.
J'aimerais juste savoir si ce document-là a été
pris au sérieux par le gouvernement du Québec et si on a convenu
d'y donner des suites parce qu'il y avait un certain nombre de recommandations
qui m'apparais-saient pertinentes. Par exemple, appuyer le développement
de partenariat et de collaboration entre les institutions, les organismes,
ainsi que les intervenants parapublics et privés; rendre plus
accessibles certains programmes québécois; rendre accessibles les
échanges et les programmes québécois dans le cadre de la
francophonie internationale; élargir la coopération
interprovinciale; impliquer les communautés francophones et acadienne
dans ces ententes; organiser politiquement les rapports entre le Québec
et les communautés francophones et acadienne. Il y avait un certain
nombre de suggestions dont, entre autres, juste la dernière: mettre sur
pied un comité paritaire composé en nombre égal de
députés de tous les partis politiques de l'Assemblée
nationale et de représentants des communautés francophones et
acadienne. Intéressant comme suggestion. Bref, toute une série de
recommandations qui, si elles sont mises en vigueur avec un cadre politique,
avec des orientations, des axes de collaboration, pourraient ressembler
à une véritable politique québécoise concernant les
communautés francophones et acadienne.
Alors, est-ce que cette proposition, cette ouverture des
communautés francophones et acadienne, a été bien
reçue, bien accueillie? Et est-ce qu'on a progressé, est-ce qu'on
a évolué dans la voie de la mise en place d'une véritable
politique, comme le réclamait la Fédération des
communautés francophones et acadienne? Où en sommes-nous? Est-ce
qu'on est au même point ou est-ce
qu'on a connu des progrès? Est-ce qu'on a avancé et
jusqu'à quel point? Et quels sont les objectifs et les
échéances?
Le Président (M. LeSage):
M. le ministre, si vous
le permettez, avant de vous céder la parole, puisque le
député de Lac-Saint-Jean a appelé les engagements de mai
1988, je lui demande si l'engagement de mai 1988 est vérifié.
M. Brassard: Oui, oui, oui.
Le Président (M. LeSage): Alors, M. le ministre, sur les
engagements de juin 1988 et les questions du député de
Lac-Saint-Jean, je vous cède la parole.
M. Rémillard: Oui. M. le Président, le
député de Lac-Saint-Jean soulignait que, maintenant, nous devons
parler de la Fédération des communautés francophones et
acadienne. Ça nous permet de faire la relation entre le peuple acadien,
un peuple extrêmement dynamique qu'on connaît de par son histoire
qui a été quelquefois tragique, un peuple d'un dynamisme
exceptionnel quand on voit, sur le plan culturel, sur le plan
économique, la vigueur de nos amis acadiens. Je vous invite, M. le
Président et les membres de cette commission qui le voudront, à
aller voir un grand artiste acadien, M. Nérée De Grâce, qui
expose à la Villa Bagatelle, dans le beau comté de Jean-Talon,
une peinture exceptionnelle qui a été choisie par l'UNESCO, entre
autres, pour illustrer une des cartes de Noël de l'UNESCO. C'est vraiment
exceptionnel de voir cette peinture qui reflète la vie acadienne.
J'ai eu l'occasion, M. le Président, de faire le lancement de
cette exposition à la Villa Bagatelle avec mon collègue, le
ministre de la Justice du Nouveau-Brunswick et ministre responsable des
Affaires intergouvernementales. Avec M. Blanchard, nous avons eu l'occasion
d'en discuter, des relations que nous pouvons établir entre les Acadiens
et le Québec, en fonction de cet énoncé de politique qui a
été publié au printemps dernier et que nous avons
salué à l'Assemblée nationale. C'est un document qui a
été déposé à l'Assemblée nationale et
nous avons dit, à plusieurs reprises, tout le bien qu'on en pensait. On
peut avoir certaines réserves sur certains aspects, mais, en
particulier, ce document se réfère à un principe qui, pour
nous, est très important, c'est celui de pouvoir travailler en
étroite collaboration sans rien imposer, respectant la volonté de
nos amis soit acadiens, soit francophones des autres provinces canadiennes.
M. le Président, nous sommes très actifs, selon nos moyens
on voudrait l'être plus, mais on a des moyens limités, on
le sait au niveau de l'ensemble des provinces. Et je veux saluer d'une
façon toute particulière le travail que font nos
délégués du Québec dans chacune des
délégations du Québec au Canada, que ce soit M. Arsenault
à Moncton ou que ce soit M. Gauthier à Toronto, M.
Brûlé à Edmonton. Et, à Vancouver,
M. le Président, nous savons que nous avons un nouveau bureau
ouvert depuis à peu près, maintenant, un peu plus d'un an, un an
et demi, où M. Peter Dunn est le chef de bureau
délégué.
Et ces délégués, comme M. Gourd à Ottawa,
font un travail remarquable auprès des communautés francophones.
Ça fait partie de leur mandat. Ils ont un mandat économique; ils
travaillent activement à développer des marchés
économiques pour les entreprises québécoises. Et,
là aussi, on a des résultats extrêmement satisfaisants. On
sait, par exemple, qu'on a un investissement majeur d'Intrawest à
Mont-Laurier pour ouvrir un centre de ski qui va être d'envergure
internationale. C'est extrêmement intéressant: un investissement
de plus de 500 000 000 $ dans une première phase, M. le
Président. Et la délégation du Québec n'est pas
étrangère à toutes ces tractations qui ont eu lieu, qui
ont abouti, finalement, à cet investissement majeur pour le
Québec. La même chose à Edmonton où nous avons
beaucoup développé nos relations économiques avec les gens
d'Edmonton, de la province de l'Alberta. (17 h 50)
Donc, si je reviens à l'aspect des francophones, pour nous, le
Québec doit pouvoir se référer à des
communautés francophones les plus solides, les plus fortes possible
partout sur le territoire du Canada. Mais nous voulons le faire en respectant
la volonté de ces communautés. Et, quand je lis, par exemple, M.
le Président, une résolution dans ce document publié par
la Fédération des communautés francophones et acadienne,
et je cite, M. le Président, à la page 36: «II est
impératif de mettre sur pied une structure d'échanges regroupant
des représentants et représentantes des communautés
francophones et acadienne, du gouvernement du Québec et de
l'Assemblée nationale», bien, nous, nous disons: Nous sommes
prêts à regarder ça de très près et à
voir de quelle façon ces structures peuvent être les plus
efficaces possible. Parce que ce que nous recherchons, là encore, ce
n'est pas la structure pour la structure, mais la structure pour
l'efficacité dans le respect des besoins que nos amis francophones hors
Québec veulent bien nous manifester.
Alors, M. le Président, oui, nous sommes très ouverts et
nous avons entamé, au niveau du ministère, des démarches.
Nous sommes en discussion avec la Fédération. Pour ma part, j'ai
rencontré le ministre Blanchard, mais j'ai aussi rencontré le
ministre Mitchell de la Saskatchewan où le premier ministre, M. Romano
w, est très ouvert, M. le Président, à des politiques
favorisant les francophones. Et il travaille, je sais, très
sincèrement.
On a donc eu des contacts étroits aussi avec l'Alberta et M.
Rostad de l'Alberta le ministre de la Justice doit nous rendre
visite cette semaine même. Et c'est un des sujets que nous avons à
l'ordre du jour à la suite de la décision de la Cour
suprême, qui est récente, sur l'administration des écoles
pour les francophones, que non seulement les francophones puissent avoir leurs
écoles, mais qu'ils puissent les administrer. Pour nous,
c'est le sens qu'on doit donner à l'article 23 de la Constitution
de 1982, M. le Président. Et le Québec a, au niveau du respect de
ses minorités, une attitude, je crois, dont nous pouvons être
très fiers.
Alors, M. le Président, pour répondre à la question
du député de Lac-Saint-Jean, oui, nous sommes à discuter
très activement, et j'espère mettre en place le plus tôt
possible différentes façons de réaliser les voeux
exprimés par la Fédération des communautés
francophones et acadienne dans son document. Et j'espère bien que
ça pourra se faire le plus tôt possible.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Bien. Je pourrais poursuivre, là, parce que
je n'ai pas de réponse. Mais, enfin! C'est évident que... Je dois
constater que ce n'est pas très avancé, que ça n'a pas
bougé beaucoup, et les diverses incursions du ministre dans toutes les
directions en sont une preuve évidente. Alors, comme dirait le futur
premier ministre à propos du ministre de la Santé et des Services
sociaux: On verra avec le prochain ministre où on en est et où
nous en sommes sur cette question et quel progrès on a fait. Parce qu'il
y a des propositions concrètes là-dedans qui m'apparaissent
intéressantes et qui pourraient non seulement améliorer les
relations entre le Québec et les communautés francophones et
acadienne, mais pourraient leur permettre de mieux se développer et de
mieux assurer leur survie. Et je n'ai pas eu vraiment de réponse pour
savoir où on en est rendu au sujet des recommandations précises
de la Fédération.
Adopté pour juin 1988 ou vérifié.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Lac-Saint-Jean, alors, les engagements 3 à 5 et 8 à 10 du mois de
juin 1988 sont vérifiés.
Août
M- Brassard: Vérifié. Août 1988, juste une
petite question sur Me André Tremblay dont il est question du
renouvellement du contrat de services. Finalement, M. Tremblay a
été engagé pour une durée globale de combien de
mois ou d'années? Et le total de ses honoraires, ça s'est
chiffré à combien? Et, question plus subjective, est-ce que le
ministre est satisfait des services de Me Tremblay?
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
(Consultation)
M. Rémillard: M. le Président, les contrats de Me
Tremblay, si je regarde les chiffres qu'on me donne ici... Attendez, il y a un
tas de chiffres. Son premier contrat, c'est mai 1986 et le dernier contrat, on
m'informe que ce serait en juin 1991.
M. Brassard: En 1992, il était là.
M. Rémillard: Oui. Alors, on me dit ici, septembre 1992,
une modification pour la fin.
M. Brassard: II a fait quelques appels, entre autres, sur le
sujet.
M. Rémillard: C'est ça, M. le Président. On
me confirme...
M. Brassard: 192 000 $?
M. Rémillard: Le premier contrat, mai 1986 et dernier
contrat, juin 1991, modifié en septembre 1992. Alors, il y a sept
contrats.
M. Brassard: Pour un total de... Vous n'avez pas fait
l'addition.
M. Rémillard: Je n'ai pas fait les additions, M. le
Président. Il faudrait voir. Non, je n'ai pas les additions faites comme
telles. Il y a des honoraires, il y a des...
(Consultation)
M. Brassard: Pendant qu'on fait l'addition, on peut aborder un
autre engagement.
M. Rémillard: Je n'ai pas toutes les informations, M. le
Président.
Le Président (M. LeSage): Si vous le permettez, pendant
qu'on fait la recherche...
M. Brassard: Comme il a été embauché pour un
bon bout de temps, je suppose que vous avez été satisfait de ses
services, de Me Tremblay?
M. Rémillard: M. Tremblay est un constitution-naliste
réputé.
M. Brassard: N'est-ce pas! Nous en convenons tous.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Lac-Saint-Jean, si vous le permettez...
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. LeSage): ...18 heures approche et je
pense qu'il y a...
M. Brassard: S'il y a consentement, il me reste quelques
engagements, très, très rapidement.
Le Président (M. LeSage): Alors, est-ce qu'il y a
consentement pour poursuivre les travaux au-delà de 18 heures?
M. Brassard: Plutôt que de revenir à 20 heures.
Le Président (M. LeSage): Ça va. Alors, il y a
consentement. Allez-y, M. le député de Lac-Saint-Jean.
Mars 1989
M. Brassard: Bon, alors, vérifié pour ce qu'on
vient de voir. À mars 1989, il est question d'une subvention de 120 000
$ au Centre des Arts de la Confédération de Charlottetown, lieu
devenu historique pour bien des raisons. Cet engagement revient annuellement.
Est-ce que c'est une subvention pour contribuer au fonctionnement du Centre?
Est-ce que c'est une contribution de toutes les provinces également?
Est-ce que toutes les provinces contribuent aussi, puis c'est sur quelle base,
cette subvention-là?
M. Rémillard: Alors, M. le Président, il s'agit
d'une subvention qui représente la contribution du Québec au
fonctionnement de cet organisme pour l'année financière
1988-1989, enfin, c'est pour chaque année, là. Alors, ce sont le
gouvernement fédéral et les provinces qui subventionnent ce
centre d'arts...
M. Brassard: Depuis qu'il existe?
M. Rémillard: ...de la Confédération. Non,
depuis 1987, M. le Président.
M. Brassard: Depuis 1987. M. Rémillard: Oui, c'est
ça.
M. Brassard: C'est à la suite d'une entente des provinces
et du gouvernement fédéral? (18 heures)
M. Rémillard: Non, c'est à la suite, M. le
Président, si ma mémoire est bonne, d'un renouveau qui a
été donné à ce Centre des Arts de la
Confédération. Alors, dans ce centre d'arts, on a voulu insister
aussi pour refléter dans sa programmation la réalité
culturelle francophone canadienne. Alors, je lis ma note, M. le
Président.
M. Brassard: C'est le motif qui justifie la subvention.
M. Rémillard: Oui. Je lis ici ma note: Le gouvernement du
Québec a décidé de participer, à partir de 1987, au
financement des frais d'opération de ce Centre afin de lui permettre de
bien refléter dans sa programmation la réalité culturelle
francophone canadienne. Alors, c'est dans ce contexte, M. le
Président.
M. Brassard: Toutes les provinces contribuent? En fonction de
quoi? L'Ontario, par exemple?
M. Rémillard: On me dit qu'il y a sept provinces, M. le
Président, qui contribuent.
M. Brassard: Est-ce que l'Ontario contribue?
M. Rémillard: Je crois que oui. Je vais le
vérifier. Est-ce que l'Ontario contribue? Alors, M. le Président,
je vais dire oui. Si je me trompe, je suis convaincu que les fonctionnaires
vont me corriger.
M. Brassard: Et pour combien?
M. Rémillard: Elle contribue pour combien? C'est 197 548
$.
M. Brassard: Pour l'Ontario. M. Rémillard: Pour
l'Ontario. M. Brassard: Bien. Vérifié.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'engagement de mars 1989
est vérifié.
M. Brassard: Vous n'oubliez pas l'addition des honoraires de Me
Tremblay. Ça se fait? Ça s'additionne?
M. Rémillard: Bien, il faudrait avoir tous les... Je ne
pense pas qu'on ait ça directement ici, M. le Président. Il
faudrait quand même qu'on nous donne...
M. Brassard: Ah! Vous n'avez pas tout. O.K.
M. Rémillard: Je ne pense pas qu'on ait tous les
éléments.
M. Brassard: Est-ce que vous pourriez les déposer,
à ce moment-là, ou les transmettre aux membres de la commission
ultérieurement?
M. Rémillard: Bon, écoutez, oui, quand les calculs
vont être faits, là, pas de problème.
M. Brassard: Oui? Très bien.
Le Président (M. LeSage): Alors, la demande de
renseignement est notée. M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Novembre 1989. Il s'agit de M. Jean-Claude Rivest,
maintenant sénateur conservateur, ce qui est un peu bizarre.
M. Rémillard: Membre de la majorité au
Sénat.
M. Brassard: Ha, ha, ha! Oui. C'est ça, oui. Alors, il y a
des engagements, là, en octobre 1989, avril 1990, avril 1990, pour 24
mois, de l'ordre de 245 000 $. Est-ce que c'est complet?
M. Rémillard: Excusez-moi! Je vérifiais autre
chose.
M. Brassard: II y a d'autres engagements, là. Il y a
des engagements pour... C'est le seul? O.K. C'est le seul de novembre, mais
qui porte sur trois années financières, jusqu'en 1992.
M. Rémillard: Concernant...
M. Brassard: Jean-Claude Rivest. M. Rivest.
M. Rémillard: ...Jean-Claude Rivest.
M. Brassard: Ce qui donne 245 000 $. Est-ce que c'est complet? Il
a été nommé sénateur...
M. Rémillard: En quelle année? Le savez-vous? Parce
qu'on ne l'a pas.
M. Brassard: C'est l'engagement de novembre 1989. Janvier 1990,
Conseil exécutif, liste amendée de divers engagements pris par le
ministère au cours du mois de novembre 1989.
M. Rémillard: Peut-être que ce n'est pas nous.
Peut-être qu'il y a confusion, là, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Lac-Saint-Jean, pourriez-vous nous dire dans quel mois sont contenus ces
engagements-là?
M. Brassard: Novembre... Non? Ah! Excusez! C'est janvier 1990,
mais c'est une liste amendée d'engagements pris au cours du mois de
novembre 1989. Là, on a la liste jointe, effectivement.
M. Rémillard: Moi, j'ai l'impression, M. le
Président, qu'il y a peut-être erreur. Je pense que ça
relève du Conseil exécutif, mais pas du Secrétariat. J'ai
cette impression. Je crois que ça ne relève pas du
Secrétariat.
Le Président (M. LeSage): C'est fort possible, M. le
ministre, parce que, dans les engagements que nous avons ici...
M. Brassard: Conseil exécutif.
Le Président (M. LeSage): ...nous n'en avons pas pour
janvier 1990.
M. Rémillard: Oui.
M. Brassard: On nous les a envoyés. Bon, parfait! C'est
beau. Très bien. Conseil exécutif.
Octobre 1990
Oui. Octobre 1990. Il est question d'un contrat de services à M.
Alain Guiibert, de 45 000 $. Est-ce qu'on pourrait connaître le mandat
qui avait été confié à M. Guiibert?
M. Rémillard: Alors, M. le Président, de ce montant
de l'engagement, ce qui a été versé à M. Guiibert,
c'est 4250 $. Alors, c'était pour retenir les services de M. Guiibert
pour les fins de soutien dans le cadre des travaux de la Commission sur
l'avenir politique et constitutionnel du Québec.
M. Brassard: II a reçu seulement 4200 $? M.
Rémillard: C'est ça, 4250 $.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Lac-Saint-Jean?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'engagement d'octobre
1990 est vérifié?
Novembre 1991
M. Brassard: Novembre 1991. Me Yves de Montigny, contrat de
services également. Je sais qu'on l'a entrevu quelques fois, à
l'occasion de certaines commissions parlementaires. Il a été
embauché à titre de conseiller constitutionnel. Est-ce qu'il
avait un mandat plus précis auprès du ministre ou...
M. Rémillard: Non.
M. Brassard: ...s'il agissait simplement comme conseiller
constitutionnel au même titre ou sous l'autorité de Me
Tremblay?
M. Rémillard: II travaillait sous l'autorité du ou
de la sous-ministre dans le cadre des travaux des deux commissions
parlementaires sur le processus de détermination de l'avenir politique
et constitutionnel du Québec. Le contractant agit à titre de
conseiller constitutionnel auprès du Secrétariat et participe
à l'élaboration des positions constitutionnelles du gouvernement
du Québec.
M. Brassard: Bien.
M. Rémillard: Je dois dire qu'il a fait un très bon
travail, M. le Président. C'est un professeur de l'Université
d'Ottawa qui a fait un très bon travail.
M. Brassard: Me Tremblay aussi a fait un bon travail.
M. Rémillard: Alors, nous étions bien
entourés. M. Brassard: C'est curieux, je vous trouve plus
élogieux à l'égard de Me de Montigny qu'à
l'égard de Me Tremblay. Je ne comprends pas. Il était à
temps plein, finalement, Me de Montigny? Il était à temps
plein?
M. Rémillard: Non, M. le Président.
M. Brassard: II était libéré par
l'université?
M. Rémillard: II avait une entente, je crois, avec son
université. Il y avait donc des conditions. J'essaie de trouver ici s'il
y avait des ententes. Il était à taux horaire, c'est ça.
On me dit qu'il était à taux horaire.
M. Brassard: À taux horaire?
M. Rémillard: Oui.
M. Brassard: C'était quoi, le taux horaire?
M. Rémillard: Alors, il était à 45 $ l'heure
et il a reçu, même si l'engagement... Il faut faire attention.
L'engagement était de 99 960 $, mais il a reçu 45 742,50 $.
M. Brassard: Bien. Et les deux, je suppose, Me de Montigny et Me
Tremblay, sont retournés à leurs occupations universitaires?
M. Rémillard: Ils sont libres de faire ce qu'ils veulent
faire, M. le Président.
M. Brassard: Oui, mais ils avaient conservé des liens
d'emploi avec leur université. Donc, j'imagine que c'est ce qui est
arrivé.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Lac-Saint-Jean?
M. Brassard: Dernier engagement.
Le Président (M. LeSage): L'engagement de novembre 1991
est vérifié?
M. Brassard: Vérifié.
Mai 1992
Avril 1992. Il est question d'un contrat de services à Me Scott,
de Toronto, pour la rédaction d'un avis juridique sur les impacts de
propositions fédérales relatives à la notion de
société distincte.
M. Rémillard: Oui. Alors, M. le Président... M.
Brassard: L'avez-vous reçu, l'avis? Oui?
M. Rémillard: Oui, oui. Un très bon avis
d'ailleurs. M. Scott est un juriste réputé qui a
été ministre de la Justice de l'Ontario.
M. Brassard: Pourquoi avez-vous eu recours à un avocat de
Toronto pour une question comme celle-là?
M. Rémillard: Pour avoir le point de vue, M. le
Président, d'un eminent juriste de l'extérieur du Québec,
de Toronto. On avait aussi consulté, à un moment donné, le
député de Lac-Saint-Jean s'en souviendra, le professeur Lederman;
on a McWhinney, de Simon Fraser, en Colombie-Britannique. On a consulté
des constitutionnalistes juristes de l'extérieur du Québec. On
avait un ensemble d'opinions...
M. Brassard: Et de l'intérieur, aussi.
M. Rémillard: Et de l'intérieur aussi, beaucoup de
gens que le député de Lac-Saint-Jean connaît bien, de Henri
Brun à...
M. Brassard: Très bon juriste!
M. Rémillard: Bon. Je voulais lui donner une petite
chance.
M. Brassard: II fait un excellent travail. (18 h 10)
M. Rémillard: Je voulais lui donner une petite chance.
C'est fait.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'engagement 3 de mai
1992 est vérifié?
M. Rémillard: Moi aussi, j'arrive à la même
conclusion. On ne partage pas toujours ses vues, mais c'est un bon juriste.
M. Brassard: Dans ce cas-là, c'est sûr.
Le Président (M. LeSage): L'engagement 3 de mai 1992 est
vérifié.
M. Brassard: Vérifié, oui.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Je n'ai plus rien d'autre. Vérification
complétée
Le Président (M. LeSage): Alors, ça
complète. Est-ce que les engagements de décembre 1985,
février 1988 à octobre 1993, sont vérifiés?
M. Brassard: Vérifié.
Le Président (M. LeSage): Je déclare que la
vérification des engagements financiers de la compétence du
ministre délégué aux Affaires intergouvernementales
canadiennes, contenus dans les listes des mois de décembre 1985,
février 1988 à octobre 1993, est terminée sous
réserve de l'obtention des réponses aux questions prises en
note.
M. le ministre, vous avez des commentaires?
Remarques finales M. Gil Rémillard
M. Rémillard: M. le Président, mon seul
commentaire, c'est de vous dire que c'est la dernière fois que je fais
l'étude des crédits de ce ministère. Je voudrais en
remercier, tout d'abord, votre présidence, M. le Président, les
membres de cette commission et, d'une façon toute spéciale,
remercier le député de Lac-Saint-Jean qui a agi comme critique au
niveau de l'Opposition officielle. Nous ne partageons pas les mêmes
points de vue politiques, mais nous partageons, je pense, le même point
de vue sur notre rôle de parlementaire. Je voudrais le remercier d'avoir
toujours su garder nos débats à un niveau respectable. C'est un
jouteur parlementaire redoutable, qui n'a pas toujours été
facile, même très souvent difficile, mais je dois dire, M. le
Président, qu'il l'a toujours fait avec l'honnêteté
intellectuelle qu'on lui connaît. Je veux le remercier, donc, pour le
travail qu'il a fait et, pour ma part, lui dire, même si je ne partage
pas ses points de vue sur l'avenir du Québec, la réalité
que j'ai beaucoup appréciée pendant ces huit années de
pouvoir nous affronter dans ces confrontations d'idées.
Alors, M. le Président, je voudrais remercier les membres de
cette commission et les gens qui m'accompagnent du ministère des
Affaires canadiennes. J'ai eu la chance, M. le Président, de travailler,
au niveau des affaires canadiennes, avec des gens remarquables; remarquables de
disponibilité, remarquables de compétence et, pendant ces huit
années où nous avons vécu beaucoup
d'événements, j'ai apprécié
énormément leur loyauté, leur compétence, leur
disponibilité, et je veux leur rendre hommage d'une façon toute
particulière, je l'ai fort apprécié.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Jacques Brassard
M. Brassard: M. le Président, je voudrais également
profiter de l'occasion, étant donné que c'est la dernière
fois que nous recevons, en commission parlementaire, le ministre des Affaires
intergouvernementales canadiennes, pour lui dire que, moi aussi, j'ai beaucoup
apprécié les échanges parfois vifs, j'en conviens, que
nous avons eus ensemble. Ces confrontations d'idées, comme il les
appelle, c'est, ma foi, beaucoup plus stimulant qu'on peut le croire et,
effectivement, j'apprécie aussi le fait que le ministre ça
a toujours été également mon objectif a toujours
situé les débats un peu plus haut que le ras du sol. On peut, je
pense, se confronter, être des adversaires souvent farouches sur le plan
des idées, des options, des visions politiques, et s'apprécier ou
s'estimer quand même personnellement. Alors, c'était mon cas, je
tiens à le dire, à son endroit, et je voudrais évidemment
lui souhaiter la meilleure des chances possible dans la nouvelle
carrière qui s'annonce pour lui. Je ne sais pas s'il va décider
de retourner à l'enseignement, je sais qu'il est en réflexion,
mais, quel que soit son choix, je veux lui souhaiter bonne chance dans cette
nouvelle carrière et lui dire que, même si on a toujours
été en désaccord, je pense qu'on ne peut pas mettre en
doute qu'il ait voulu, même si les voies qu'il empruntait ne
m'apparaissaient pas les plus souhaitables, servir les intérêts du
Québec.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le
député de Lac-Saint-Jean.
Avant d'ajourner les travaux, M. le ministre, j'aimerais vous dire
également... Je ne peux pas dire que je suis heureux, mais
j'apprécie quand même d'avoir présidé une des
dernières commissions parlementaires auxquelles vous aurez eu à
participer.
M. Rémillard: Merci, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Ceci dit, la commission ayant
complété son mandat, j'ajourne les travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 15)