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(Onze heures cinquante-huit minutes)
Le Président (M. Dauphin): Le quorum étant
constaté, je déclare donc la séance de la commission des
institutions ouverte, qui a pour mandat de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi 106, Loi sur l'aide et l'indemnisation
des victimes d'actes criminels.
Mme Ménard, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Gauvin
(Montmagny-L'Islet) remplace M. Fradet (Vimont); Mme Carrier-Perreault (Les
Chutes-de-la-Chaudière) remplace M. Godin (Mercier).
Étude détaillée Articles en
suspens (suite)
Le Président (M. Dauphin): Merci beaucoup. Alors, il ne
nous restait que deux articles suspendus, c'est-à-dire les articles 11
et 119. Voulez-vous qu'on aborde l'article 11 en premier?
M. Rémillard: Oui. M. le Président, me
permettez-vous juste de dire un petit mot, avant? Tout d'abord, pour souhaiter
la bienvenue... On a ici des visiteurs. J'ai le plaisir d'accueillir M.
Simon-Pierre Allen, de l'École Saint-Louis-de-Gonzague, un jeune de neuf
ans. Est-ce que je me trompe? C'est bien neuf ans?
Une voix: Non...
M. Rémillard: Dix ans? Je m'excuse, M. le
Président, de 10 ans, et c'est un futur journaliste.
Le Président (M. Dauphin): Ah oui? C'est
intéressant.
M. Rémillard: Et, aujourd'hui, il est en commission
parlementaire avec nous. Il sera à la période des questions.
Alors, il va suivre les travaux parlementaires pour la journée. Alors,
je veux lui souhaiter la bienvenue et j'espère que son expérience
va le marquer dans le bon sens, pour qu'il puisse avoir une bonne idée
de ce qu'on fait comme parlementaires.
Le Président (M. Dauphin): Formidable. Alors, bienvenue
à nos travaux, et vous avez droit à une intervention de 20
minutes.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Dauphin): Excusez, M. le ministre.
Allez-y.
M. Rémillard: Alors, M. le Président, nous nous
sommes rencontrés, les membres de cette commission avec nos
légistes, nos experts et Mme Viens, à l'extérieur des
travaux formels, et je veux vous dire, M. le Président, que c'est une
façon de procéder, dans ces genres de projet de loi, qui est
fructueuse parce que nous avons tous le même objectif, et on veut
s'assurer, avec nos légistes et nos experts, de la portée des
décisions qu'on doit prendre. Par conséquent, ces réunions
de travail sont très fructueuses.
Nous allons donc présenter des amendements. Nous avons deux
articles qu'il nous reste présentement à étudier. Il y a
l'article 11 et l'article 119, et il y a un amendement technique, strictement
technique, des mots qu'on doit compléter, à l'article 180. 1.
Donc, ce serait l'article 11 en premier, l'article 119, et on pourrait terminer
avec l'article 180. 1 sur le plan technique.
Le Président (M. Dauphin): Excellent. Alors, j'appelle
l'article...
M. Rémillard: Ou bien, on peut faire l'inverse. On peut
faire 180. 1 pour faire le technique, si vous voulez, M. le Président.
Faisons donc ça. (12 heures)
Une voix: L'article 11. 1.
M. Rémillard: L'article 180. 1. L'article 180. 1, c'est
strictement technique, M. le Président. C'est que l'amendement...
Le Président (M. Dauphin): D'accord.
M. Rémillard:... que nous proposons se lirait comme
suit:
L'article 180. 1, introduit par la commission des institutions, est
amendé comme suit:
Ajouter, à la fin du premier alinéa de l'article 448, les
mots: «n'a pas le droit de cumuler ces deux indemnités pendant une
même période».
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'amendement est
adopté. Appelons maintenant l'article 11.
M. Rémillard: Oui, s'il vous plaît, M. le
Président. Concernant l'article 11, nous proposons l'amendement
suivant: 1° remplacer, dans les deuxième et troisième lignes
du paragraphe 4°, les mots «qu'il ne justifie d'un motif
sérieux de ne pas l'avoir fait ou que le signalement n'ait
déjà été effectué» par les mots
«que le signalement n'ait déjà été
effectué ou qu'il n'en soit exempté en vertu de l'article 11.
1»; 2° remplacer, dans les troisième et quatrième
lignes du paragraphe 5°, les mots «ne justifie d'un motif
sérieux de ne pas l'avoir fait» par les mots «n'en soit
exempté en vertu de l'article 11. 1».
M. le Président, cet amendement est de concordance avec
l'introduction du nouvel article 11. 1.
M. Bélanger: M. le Président...
Le Président (M. Dauphin): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger: Je pense que, sur "11. 1, on pourra
peut-être refaire succinctement le débat qu'il y a eu lors de nos
travaux en petits groupes d'étude pour expliquer un peu aux gens de
cette commission quelles étaient les préoccupations à
cette commission. Donc, j'adopte l'amendement à l'article 11.
Le Président (M. Dauphin): Donc, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 11, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Appelons
maintenant l'article 119.
M. Rémillard: Alors, M. le Président, si vous me
permettez, avant d'aborder l'article 119...
Le Président (M. Dauphin): II y a 11. 1 aussi.
M. Rémillard:... il y aurait 11. 1 que nous aborderons, et
l'amendement que nous voulons apporter à 11. 1 se lit comme suit:
Insérer, après l'article 11, l'article suivant: «11.
1 Le ministre de la Justice peut exempter le réclamant de l'obligation
de signaler ou de coopérer, prévue respectivement aux paragraphes
4° et 5° de l'article 11, lorsque les circonstances le justifient.
«Le ministre doit exempter le réclamant de cette obligation
lorsque: «1° son état physique ou psychique l'en
empêche; «2° sa participation au processus judiciaire pourrait
compromettre son état physique ou psychique. »
Alors, M. le Président, cet amendement fait suite à
beaucoup de discussions que nous avons eues dès l'ouverture de nos
discussions et à la suite, aussi, de différentes interventions
qui ont été faites et consulta- tions avec nos légistes,
nos experts et avec M. le bâtonnier Pâquet, qui représentait
le Barreau, qui s'est joint à nous dans nos séances de
travail.
Nous en sommes arrivés à la conclusion, M. le
Président, que le principe de la coopération de la victime, pour
que justice soit rendue, donc pour signaler son agresseur, le criminel, il est
toujours un devoir pour la victime, mais il y a des exceptions, et le ministre
établit donc ces exceptions, détermine ces exceptions d'une
façon générale, mais, dans deux cas, il y a exemption de
cette obligation de signaler, de coopérer, et ces deux cas sont
écrits expressément dans l'article 11. 1, c'est-à-dire
lorsque l'état physique ou psychique de la victime l'empêche de
témoigner et, deuxièmement, lorsque sa participation au processus
judiciaire pourrait compromettre son état physique ou psychique.
Alors, M. le Président, d'une façon
générale, les exceptions au principe sont
déterminées par le ministre et c'est le ministre qui
l'apprécie, mais, dans deux cas spécifiques, les deux cas que je
viens de mentionner, il y a une obligation pour le ministre, à ce
moment-là, d'exempter de signaler ou de coopérer.
Alors, M. le Président, je crois que nous respectons le principe
du signalement et de la coopération pour que les victimes puissent
être elles-mêmes protégées et permettre à la
société de se protéger et que justice soit rendue et,
d'autre part, évidemment, sur le plan humain, on donne quand même
des spécifications en ce qui regarde l'exemption de certaines personnes
de par leur état physique ou psychique. C'est un amendement, M. le
Président, que, pour ma part, j'accepte, dans le sens que nous avons
toujours donné à la victime le maximum de possibilités
pour faire ses revendications.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Anjou.
M. Bélanger: Merci, M. le Président. Alors, M. le
Président, cet article est le fruit d'une intense réflexion. Je
pense que la commission a eu, en petits groupes de travail, finalement... Je
pense que nos préoccupations qu'on avait, c'était
évidemment, tout en conservant le principe qu'à partir du moment
que quelqu'un demande à l'État de l'indemniser il faut un minimum
de collaboration... Je pense que c'est quelque chose de réaliste dans un
contexte de gestion des fonds publics. D'un autre côté, ce qu'on
voulait éviter, c'est que le fardeau de la balance des
inconvénients se retrouve sur le dos de la victime quand elle avait,
finalement, des motifs sérieux qui l'empêchaient de
dénoncer ou de signaler.
Alors, évidemment, ce n'est jamais facile d'encadrer de telles
situations. On est d'accord que ce sont toujours des cas d'espèce. Donc,
on jonglait avec la notion de discrétion ministérielle ou encore,
avec ce compromis, je pense, que nous avons atteint qui, je crois, finalement,
rencontre nos préoccupations respectives: celles du ministre qui, en
plus d'être ministre de la Justice, est en même temps gestionnaire
du système,
finalement, de notre justice et celles de l'Opposition, qui était
très sensible aux représentations qui lui avaient
été faites par les différents intervenants, qui avaient
signalé, d'ailleurs, à l'Opposition, de nombreux cas de personnes
qui pourraient avoir le droit d'être dispensées de signaler ou de
dénoncer la personne. Donc, je pense que c'est un compromis qui est
intéressant, et nous allons y concourir.
Le Président (M. Dauphin): Excellent. Donc, est-ce que
l'amendement est adopté, introduisant l'article 11. 1?
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 119.
M. Rémillard: Oui, M. le Président. Il s'agit
d'introduire, dans 119, l'amendement que nous venons de faire à 11. 1,
et c'est en ce sens, M. le Président, que l'amendement que nous
proposons se lirait comme suit:
Remplacer, dans les troisième et quatrième lignes du
sous-paragraphe c du paragraphe 1°, les mots «ne justifie d'un motif
sérieux de ne pas le faire» par les mots «n'en soit
exempté en vertu de l'article 11. 1».
Alors, M. le Président, cet amendement est donc de concordance
avec celui fait aux paragraphes 4° et 5° de l'article 11.
M. Bélanger: Alors, M. le Président, relativement
à cet article...
Le Président (M. Dauphin): M. le député. (12
h 10)
M. Bélanger:... 119, avant l'amendement, une de mes
préoccupations était que, finalement, cet article 119 donne un
peu comme un second fardeau, impose un second fardeau à la victime,
c'est-à-dire qu'elle sent une certaine pression à coopérer
d'une façon intense, même, j'allais dire, jusqu'à performer
lors de ses témoignages, peut-être même, lors d'un
procès, justement à cause de cette épée de
Damoclès qui lui était imposée, suspendue au-dessus de la
tête, à savoir qu'elle pouvait se voir privée de tous les
avantages de la loi si, finalement, on considérait qu'elle ne
collaborait pas avec les autorités. D'ailleurs, j'avais demandé
la question à Me Perreault, procureur de la couronne, qui a
présenté un mémoire, qui avait été soumis
aussi à l'Association québécoise plaidoyer-victimes, et
qui lui aussi faisait part de ses craintes qu'il pouvait y avoir justement...
Même si c'est, je dois le dire, non volontairement, un procureur de la
couronne pourrait laisser croire à la victime qu'elle se sent
obligée, finalement a une certaine obligation de performer comme
témoin, comme victime témoin, à défaut de quoi elle
pourrait se voir, finalement, privée de ses avantages de la loi..
Parce que, je dois le dire, les procureurs de la couronne font un
travail remarquable, pour en connaître moi-même plusieurs
personnellement, et le ministre d'ailleurs les louange aussi
régulièrement pour leur bon travail dans des conditions qui sont
très difficiles, dans aussi des cas, souvent, de crimes qui sont
très durs. Je fais référence, évidemment, à
tous les cas de victimes de violence conjugale, des drames familiaux.
Donc, il y avait un peu ce danger-là que j'avais, que Me
Perreault aussi trouvait raisonnable comme danger. Donc, cependant, je dois
dire qu'avec l'amendement qui a été apporté à 11. 1
ce danger, je pense, est fortement atténué, amoindri. Et c'est
pourquoi je pense que c'est tout à fait acceptable maintenant, vu la
modification qui est apportée à 11. 1.
Ce que je dois un petit peu regretter: on m'a dit que cet article 119,
paragraphe c, finalement, vise énormément lé cas de
personnes qui pourraient être, non pas liées, mais
impliquées dans des crimes reliés au crime organisé.
Alors, reste à savoir jusqu'à quel point, justement, c'est
important, ce genre de délit ou ce genre d'infraction relativement
à la gestion de la Loi sur l'aide et l'indemnisation des victimes
d'actes criminels. Puis je trouve ça toujours un peu regrettable que,
pour éliminer peut-être un petit pourcentage de cas qui sont, je
dois l'admettre, des cas problèmes, des cas sérieux, on se voie,
finalement, obligé d'imposer des normes à toutes les victimes
d'actes criminels ou d'imposer certains fardeaux à toutes les victimes
d'actes criminels, uniquement pour cibler, pour viser quelques cas. Ça,
je dois dire que c'est regrettable.
Avons-nous le choix? Je ne suis pas prêt à dire, disons...
C'est difficile de dire exactement si on a le choix. On a jonglé avec
les différentes hypothèses, à savoir quelles
étaient les autres hypothèses envisageables. Mais c'est quand
même regrettable que, uniquement pour éliminer un petit
pourcentage, on soit obligé, à chaque fois, d'adopter des mesures
qui visent un ensemble de victimes qui, elles, n'ont rien à voir avec la
situation vécue pour ces cas particuliers. Néanmoins, vu
l'amendement apporté à l'article 11. 1, je suis prêt
à adopter l'amendement à l'article 119.
Le Président (M. Dauphin): Donc, l'amendement est
adopté.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que l'article 119, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Maintenant,
peut-être, avant d'adopter l'ensemble du projet de loi, auriez-vous,
messieurs, des remarques finales à faire.
M. Bélanger: Avant...
Le Président (M. Dauphin): Brièvement.
M. Bélanger:... avant peut-être d'entreprendre des
remarques, j'avais demandé à Me Viens si c'était possible
d'avoir des tableaux comparatifs relativement au paiement des
indemnités. Parce que, maintenant, le gouvernement va avoir beaucoup
plus recours à des paiements forfaitaires plutôt qu'à des
rentes, et j'avais demandé, je pense, en début de commission,
à Me Viens, si c'était possible d'avoir une différence, ce
que ça pouvait représenter en argent, en moins ou en plus, pour
la victime et aussi en déboursés pour l'État. J'avais
demandé ça dès le début de la commission.
M. Rémillard: Les avez-vous? Une voix: J'ai
préparé...
M. Rémillard: Alors, vous pourrez les déposer
à la commission.
Le Président (M. Dauphin): Très bien. Alors, c'est
noté que les documents postérieurement seront envoyés
à la commission...
M. Bélanger: Alors, peut-être...
Le Président (M. Dauphin):... pour le
bénéfice des membres.
M. Bélanger:... juste demander à Me Viens... Je
pense que l'État va quand même économiser pas mal d'argent
avec ça? Ça coûte plus cher à l'État. On m'a
dit que payer par montants forfaitaires coûtait plus cher à
l'État dans les premières années d'indemnisation, mais
que, cependant, si on répartit ça sur plusieurs années,
c'est une économie qui va être assez appréciable pour
l'État.
M. Rémillard: Ça dépend, il y a des
nouvelles dispositions dans le projet de loi. Je pense que vous avez raison,
fondamentalement. Dans les prochaines années, puisque les rentes vont
disparaître, l'État va sauver à ce niveau-là, mais,
par contre, il y a des nouvelles dispositions qui vont amener des
déboursés nouveaux, et, d'autre part, je dirais aussi que
peut-être que nos travaux ont suscité un certain
intérêt qui amène une certaine connaissance de la loi qui
n'existait pas avant. Et ça, il ne faut pas négliger ça,
aussi. Une loi est là pour être connue, il ne faut pas la cacher
dans le placard. Alors, là aussi, c'est difficile de voir comment tout
ça va se faire.
M. Bélanger: Je pense aussi qu'il faut admettre que, en
tout cas, moi, pour l'avoir vécu personnellement, beaucoup de personnes
préfèrent, même si c'est moins payant pour elles à
long terme que de recevoir des rentes, recevoir des montants forfaitaires.
M. Rémillard: Oui, oui.
M. Bélanger: Je pense que Me Viens pourrait le confirmer
qu'il y a beaucoup de gens qui préfèrent avoir ça,
à tort ou à raison. Même si ce n'est pas aussi payant
à long termer les gens préfèrent, des fois,
avoir un montant tout de suite. Ça, je dois admettre. Est-ce que Me
Viens est d'accord avec moi? Est-ce que ça...
Mme Viens (Christine): Tout à fait.
M. Bélanger: Des demandes sont souvent faites à cet
effet-là.
M. Rémillard: Monsieur... Excusez-moi, allez-y. M.
Bélanger: Non, ça va. Alors, c'était...
Le Président (M. Dauphin): Alors, pour des remarques
finales, M. le ministre.
Remarques finales M. Gil Rémillard
M. Rémillard: Oui. M. le Président, pour ma part,
je voudrais vous dire, dire à cette commission toute la satisfaction que
j'ai, comme ministre de la Justice, de nos travaux en commission parlementaire.
Je pense qu'ils ont été extrêmement fructueux. Nous avions
le même objectif, et on a respecté cet objectif, pour qu'on puisse
donner à la victime des moyens adéquats pour faire face à
des situations tellement difficiles.
Je voudrais remercier d'une façon tout à fait
spéciale, M. le Président, Me Christine Viens, qui est la
directrice du Bureau d'aide aux victimes d'actes criminels, qui, depuis
maintenant plusieurs années, puisque je travaille avec Mme Viens au
moins depuis trois ans sur ce projet de loi, où nous rencontrons des
gens, des experts... Et je dois saluer sa compétence, sa
disponibilité, et lui dire à quel point j'ai
apprécié de travailler avec elle, et à quel point elle a
été, je pense, extrêmement utile pour les travaux de cette
commission. Non, mais je suis certain que je ne serai pas seul à le
souligner, M. le Président, je le dis avec d'autant plus, je crois, de
fermeté. Me Francine Gauvin et Me Francine Lagrenade, nos
légistes du ministère de la Justice, ont été aussi
extrêmement disponibles, compétentes, et qui sont intervenues dans
nos débats, d'ailleurs, à plusieurs reprises, pour faire avancer
nos débats, et je veux les remercier. Elles nous ont beaucoup, beaucoup
aidés. Me Claudine Laurin, avocate au Bureau d'aide aux victimes d'actes
criminels, était toujours là pour apporter aussi des cas
pratiques, pour nous permettre, donc, que la discussion se situe au bon niveau
et qu'on prenne les bonnes décisions. M. Richard Gauvin, analyste au
ministère de la Justice, aussi, a apporté sa contribution. Alors,
M. le Président, ces gens, sur le plan technique, nous ont
apporté beaucoup pour que nous puissions faire notre travail.
Et je voudrais remercier les membres de cette commission, M. le
Président, les membres de
l'Opposition et les membres du parti gouvernemental: le
député de Chapleau, qui est l'adjoint parlementaire du ministre
de la Justice, qui a été de toutes nos discussions et toujours
bien présent, et apporte toujours son élément qui nous
permet d'avoir un bon éclairage sur nos discussions; le
député d'Orford; le député de l'Acadie; le
député, aussi, de Sherbrooke; le député
d'Iberville; le député de Hull; le député de Viger,
M. le Président. Alors, ce sont des collègues qui ont
participé d'une façon très active.
Je me permets de souligner le travail extrêmement constructif du
député d'Anjou et de la députée de Terrebonne dans
leur travail. Nous avons tous travaillé ensemble sans aucune
partisanerie politique. Et, M. le Président, j'aimerais souligner
l'apport dans le premier dossier, je crois, de Me Jean Paquet, qui
représente le Barreau, et qui a été, avec toute la
diplomatie et aussi la fermeté qu'on lui connaît, très
présent, et qui nous a amenés dans nos discussions, je pense,
à aborder différents aspects de nos questions, d'une façon
très utile, et qui a donc contribué à ce qu'on puisse
avoir ce projet de loi dont on peut, je pense, être très fier.
M. le Président, en terminant, je vous remercie. Je remercie
votre secrétariat, je vous remercie de votre présidence, qui est
très appréciée. Alors, c'est avec beaucoup de
fierté, M. le Président, que je remercie ces membres de cette
commission. (12 h 20)
Le Président (M. Dauphin): Alors, merci beaucoup, M. le
ministre de la Justice, pour ces remarques finales. Maintenant, M. le
député d'Anjou.
M. Rémillard: On me dit que je dois faire une motion de
«rénumérotation».
Le Président (M. Dauphin): Renumérotation.
M. Rémillard: Alors, je vais le reprononcer:
«rénumérotation».
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Dauphin): D'accord, on en prend note et
on l'adoptera avec l'ensemble du projet de loi tantôt. M. le
député d'Anjou.
M. Pierre Bélanger
M. Bélanger: Je vous remercie, M. le Président.
Bien que j'aie... En tout cas, au niveau de l'Opposition, nous avions
voté en faveur de l'adoption du principe et en lecture, lors des
différentes étapes en Chambre de ce projet de loi, nous avions
souligné dans nos interventions, avant d'arriver ici en commission
parlementaire, certaines réticences que nous avions relativement
à certains articles. Et ces réticences, finalement,
étaient alimentées beaucoup par les différents
intervenants qui travaillent au niveau des victimes d'actes criminels.
D'ailleurs, lors de l'ouverture de la commission, nous avons entendu, on
pourrait dire, le principal organisme connu qui travaille très fort dans
la région de Montréal, l'organisme Plaidoyer-Victimes, qui est
venu nous faire part de ses représentations. Nous avons eu aussi une
représentante des CALACS qui est venue, elle aussi, nous faire part de
ses préoccupations. Nous avons eu Me Perreault, aussi, qui est venu
échanger avec nous. Ils nous faisaient part de certaines craintes, de
certains... Je pense que ces craintes... c'est toujours justifié d'avoir
des craintes quand on a affaire à une réforme quand
même, on doit le dire en profondeur de n'importe quel
système qui travaille, qui touche énormément... Il faut le
dire, cette loi-là, la loi d'indemnisation des victimes d'actes
criminels, touche énormément de gens, touche
énormément de caractères, de dossiers sensibles.
Donc, nous avions des réticences et nous devons dire que nous
sommes extrêmement satisfaits de la collaboration du ministre et des
membres ministériels du gouvernement relativement à
l'étude de ce projet de loi. Je pense que nous avons eu des
débats excessivement intéressants. Peut-être que les
bureaux du leader, à certains moments, trouvaient que nos travaux
n'avançaient pas à la vitesse qu'ils avaient escomptée.
Mais je pense qu'en aucun temps on peut dire que la commission des institutions
n'a perdu son temps. On a eu des débats de fond. Je pense que les gens
qui vont relire les débats qui ont entouré l'étude article
par article de ce projet de loi vont voir que les bonnes questions ont
été posées.
Les questions que les intervenants se posaient, les gens qui travaillent
auprès des victimes d'actes criminels, les questions que les gens se
posaient, elles ont été posées. Et le fait qu'on ait pris
ainsi notre temps à faire les vrais débats qui doivent se faire,
quand on parle de réforme en profondeur comme ça, ça a
suscité l'intérêt. Je dois dire que, moi aussi, j'ai
été, peut-être un peu comme le ministre, non pas surpris
mais, en tout cas, agréablement, on peut dire, surpris, de la couverture
médiatique que nous avons eue relativement à ce projet de loi.
Justement parce que, à partir du moment où on se rend compte
qu'une discussion prend du temps, comme la nôtre, c'est qu'il y a
réellement quelque chose d'important qu'on est en train de discuter
là.
Donc, il y a eu des articles, on doit le dire, qui ont posé
beaucoup plus de problèmes que d'autres. Et, même quand on prenait
pour acquis que nous avions tous les deux les mêmes
préoccupations, quand arrivait le temps de matérialiser ces
préoccupations-là dans des articles concrets, on se rendait
compte que, même en ayant le même but commun, on n'arrivait pas
nécessairement à la même rédaction d'article. Donc,
je dois souligner, ici, le travail des légistes du gouvernement qui nous
ont aidés, tant du côté de l'Opposition que du
côté du gouvernement, pour, justement, dénouer, des fois,
ces situations, ces problèmes cléricaux que nous pouvions avoir
quant à la rédaction précise de notre sentiment
commun.
Alors, je trouve que nos travaux ont été très
constructifs et je suis très confiant, aussi, que l'application de cette
loi va recevoir, va créer, finalement, un
certain sentiment, je pense, de satisfaction de la part des
différents intervenants qui travaillent auprès des milieux des
victimes d'actes criminels. C'est évident qu'on bouleverse certaines
habitudes, certaines façons de faire comme avec n'importe quelle
réforme, d'ailleurs mais l'usage, je pense, va prouver que, somme
toute, nous venons d'adopter une bonne loi, qui va aider, qui va contribuer. Et
j'espère aussi que cette loi va être plus connue, va être
plus utilisée aussi par les gens, pour les gens, par les gens. Parce que
c'est pour ces gens-là, finalement, les victimes d'actes criminels, que
nous avons adopté cette loi-là. J'espère qu'ils vont en
connaître un peu plus l'existence ça, je fais confiance
à Me Viens et qu'on saura, à ce moment-là, faire un
plan de publicité adéquat pour, justement, qu'on la connaisse,
cette loi-là. Je l'ai dit au début de la commission, très
peu d'interprétation, on a très peu de jurisprudence sur cette
loi-là, très peu d'interprétation en a été
faite, malheureusement. Beaucoup de gens ne la connaissent pas. Maintenant
peut-être un peu plus qu'avant, mais j'espère qu'on va continuer
à accentuer cette connaissance de la loi.
Alors, pour terminer, M. le Président, je voudrais remercier Me
France Thériault, qui a été avec nous tout au long des
auditions de cette commission elle est recherchiste pour l'aile
parlementaire de l'Opposition officielle et aussi mes collègues
députés, la députée de Terrebonne, qui a
été avec nous, aussi, tout au long de cette commission et qui...
D'ailleurs, on le voit, elle n'a pas perdu le pli de la réforme du Code
civil: toujours là pour surveiller les virgules, pour surveiller les
petits mots qui, des fois, nous échappent. Et ça me rassure quand
je sais qu'elle est à mes côtés pour surveiller toutes ses
petites coquilles qui peuvent se glisser.
Je dois aussi souligner la participation de la députée des
Chutes-de-la-Chaudière qui, elle aussi, était très
intéressée par ce projet de loi vu, surtout, que ce projet de loi
touchait une catégorie de personnes qui la préoccupe
énormément: les femmes. On sait que ma collègue est
porte-parole de la condition féminine. Elle était très
préoccupée par l'impact que ça pouvait avoir sur les
victimes de violence conjugale. Donc, elle a participé d'une
façon active à nos débats. Alors, M. le Président,
je pense que, somme toute, nous sommes très satisfaits de ce projet de
loi.
Le Président (M. Dauphin): Merci beaucoup, M. le
député d'Anjou. M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, vous me permettrez
de souligner d'une façon spéciale le travail de Mme Sophie Gagnon
et de Me Julienne Pelletier, de mon cabinet, et de les remercier pour leur
travail...
Le Président (M. Dauphin): Très bien. M.
Rémillard: ...vraiment exceptionnel.
M. Bélanger: M. le Président. Le
Président (M. Dauphin): Oui.
M. Bélanger: Juste avant de terminer, ce que j'avais
oublié de mentionner, c'est que le mémoire qui avait
été présenté par Plaidoyer-Victimes avait
été et je pense que c'est important de le souligner
produit en collaboration avec le Regroupement provincial des maisons
d'hébergement pour femmes victimes de violence conjugale, et en
collaboration, aussi, avec la Fédération des ressources
d'hébergement pour femmes violentées et en difficulté du
Québec, et aussi en collaboration avec le Regroupement
québécois des centres d'aide et de lutte contre les agressions
à caractère sexuel. Je pense que c'est important de souligner,
aussi, l'apport de ces organismes en plus de ceux que j'ai
mentionnés.
Le Président (M. Dauphin): Très bien. Alors,
à mon tour, évidemment, j'aimerais remercier le personnel de la
commission, Mme Ménard, Mme Beauregard, nos amis de la console, et tout
ça, qui nous rendent d'excellents services. Un merci, aussi, à M.
le député de Hull, qui a eu à me remplacer à
quelques occasions. Merci, M. le député de Hull, et les autres
députés avec la permission de la secrétaire de la
commission, évidemment.
Alors, nous devons maintenant adopter... Est-ce que les titres, les
chapitres, les sections et les sous-sections du projet de loi sont
adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Est-ce que la
motion de renumérotation du ministre de la Justice est
adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Est-ce que
l'ensemble du projet de loi, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Nous avons
maintenant terminé... Excusez-moi. Les annexes, oui... En tout cas, ne
prenons pas de chances. On les avait adoptées. Bon. Les annexes
étaient adoptées.
Alors, la commission, ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 12 h 29)