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(Dix heures treize minutes)
Le Président (M. Dauphin): Le quorum étant
constaté, je déclare donc la séance de la commission des
institutions ouverte, qui a toujours pour mandat de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi 106, Loi sur l'aide et l'indemnisation
des victimes d'actes criminels.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M.
Khelfa (Richelieu) remplace M. LeSage (Hull); M. Gautrin (Verdun) remplace M.
Maciocia (Viger); M. MacMillan (Papineau) remplace Mme Pelchat (Vachon); Mme
Carrier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière) remplace M. Godin
(Mercier).
Le Président (M. Dauphin): Merci, Mme la
secrétaire, et bienvenue à toutes ces personnes.
Étude détaillée
Alors, nous étions rendus à l'article 100... Oui, M. le
ministre.
M. Rémillard: M. le Président, me permettez-vous?
J'aimerais souhaiter la bienvenue à Me Jean Paquet, qui est avec nous ce
matin. Me Paquet a été bâtonnier du Québec
récemment, il y a à peine deux ans. Il a été un
collaborateur à la réforme du Code civil au niveau du Barreau. Il
a fait, donc, un terme comme bâtonnier remarquable et, maintenant, il est
ici avec nous, comme je crois qu'il doit assister à d'autres commissions
parlementaires pour regarder attentivement, au nom du Barreau, les projets de
loi qui sont votés par l'Assemblée nationale. Je veux saluer
cette initiative du Barreau et saluer, évidemment, Me Paquet, et lui
dire à quel point on est heureux qu'il puisse être avec nous, et
lui assurer toute notre collaboration. Voilà, M. le
Président.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le ministre. Alors,
bienvenue, Me Paquet, à nos travaux.
Dispositions modificatives et finales Loi sur
l'assurance automobile (suite)
Alors, nous continuons avec l'article 189, auquel cas il y a un
amendement. M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, cet amendement se
lit comme suit:
Supprimer, dans les quatrième, cinquième et sixième
lignes, les mots «en vertu de la Loi sur l'aide et l'indemnisation des
victimes d'actes criminels (1993, chapitre indiquer ici le numéro de
chapitre du projet de loi 106 de 1993)».
M. le Président, cet amendement est de concordance avec celui
apporté à l'article 188.
Le Président (M. Dauphin): Questions, commentaires sur
l'amendement?
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article, tel qu'amendé, est adopté?
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article suivant, l'article 190.
M. Rémillard: Qui se lit comme suit, M. le
Président:
L'article 83.64 de cette loi est modifié par l'insertion, dans la
première ligne du premier alinéa et après le mot
«accident», des mots «survenu avant le (indiquer ici la date
de l'entrée en vigueur du projet de loi 106 de 1993)».
M. le Président, cet article maintient l'option de la victime
d'être indemnisée en vertu de la Loi sur l'assurance automobile
ou, selon le cas, de la Loi visant à favoriser le civisme ou de la Loi
sur l'indemnisation des victimes d'actes criminels à l'égard d'un
accident survenu avant l'entrée en vigueur de la nouvelle Loi sur l'aide
et l'indemnisation des victimes d'actes criminels. Quant à un accident
qui survient après cette date, l'indemnisation sera couverte par le
régime d'assurance automobile.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article est adopté.
J'appelle l'article 191.
M. Rémillard: Qui se lit comme suit: L'article 83.65 de
cette loi est modifié par l'insertion, dans la cinquième ligne du
premier alinéa et après «(chapitre A-3.001) ou», de
ce qui suit: «de la Loi sur l'aide et l'indemnisation des victimes
d'actes criminels (1993, chapitre indiquer ici le numéro de chapitre du
projet de loi 106 de 1993) ou, selon le cas, une telle indemnité
ou».
M. le Président, c'est ce genre d'articles qui sont
particulièrement passionnants à lire.
Et le commentaire: Cet article a pour objet de référer,
dans l'article 83. 65 de la Loi sur l'assurance automobile, à la
nouvelle Loi sur l'aide et l'indemnisation des victimes d'actes criminels, de
telle sorte qu'il ne puisse y avoir cumul des indemnités payables en
vertu de ces lois.
M. Bélanger: M. le Président, j'aurais juste une
question à poser au ministre...
Le Président (M. Dauphin): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger:... relativement à la Loi sur
l'assurance automobile. Je pense qu'il y a eu un projet de loi je ne
pense pas, je le sais il y a eu un projet de loi qui a été
présenté récemment, qui modifie la Loi sur l'assurance
automobile, je pense, pour apporter certaines modifications. Est-ce que ces
modifications-là vont exactement dans le même sens que les
différentes dispositions que nous avons adoptées à
date?
M. Rémillard: Oui, exactement. L'harmonisation comprend
les nouvelles dispositions déposées dans la nouvelle loi.
M. Bélanger: Et il n'y a pas de différence notable
relativement à ce qui aurait pu être adopté ici et à
ce qui est adopté pour la Loi sur l'assurance automobile?
M. Rémillard: Nous, on considère qu'on
améliore quand même le projet de loi par les modifications qui ont
été apportées à la Loi sur l'assurance
automobile.
M. Bélanger: Parce que vous comprenez que... Je pense, M.
le Président, qu'on comprend que nous n'avons pas, quand nous adoptons
présentement les articles de la présente loi, les nouveaux
articles de la Loi sur l'assurance automobile. Nous harmonisons par rapport aux
anciens. Alors, c'est pour ça que je me demandais si, par rapport aux
amendements apportés à la loi, c'est en accord avec les
modifications que nous apportons au présent régime.
M. Rémillard: Oui, définitivement. Les
légistes y ont vu. Tout ce que nous faisons est en harmonisation avec la
loi, comprenant les amendements qui seront apportés avec la nouvelle
loi.
M. Bélanger: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Ça va? L'article est
adopté?
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): J'appelle l'article suivant,
l'article 192.
M. Rémillard: M. le Président, cet article se lit
comme suit:
L'article 83. 66 de cette loi est modifié: 1 ° par
l'insertion, dans la première ligne du premier alinéa et
après les mots «Société et», des mots «,
selon le cas, le ministre de la Justice ou»; 2° par l'insertion, dans
la quatrième ligne du premier alinéa et après
«(chapitre A-3. 001), », de ce qui suit: «de la Loi sur
l'aide et l'indemnisation des victimes d'actes criminels (1993, chapitre
indiquer ici le numéro de chapitre du projet de loi 106 de 1993),
».
M. le Président, cet article vise à permettre au ministre
de la Justice de conclure des ententes avec la Société de
l'assurance automobile du Québec pour le traitement des
réclamations visées tant par la Loi sur l'assurance automobile
que par la Loi visant à favoriser le civisme ou, selon le cas, par la
Loi sur l'aide et l'indemnisation des victimes d'actes criminels. (10 h 20)
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 192 est
adopté. J'appelle l'article 193, auquel cas il y a un amendement.
M. Rémillard: Oui, M. le Président, lequel
amendement se lirait comme suit:
Ajouter, à la fin, les paragraphes suivants: 3° par
l'insertion, dans la troisième ligne du deuxième alinéa et
après les mots «professionnelles, », des mots «la Loi
sur l'aide et l'indemnisation des victimes d'actes criminels, »; 4°
par l'addition, à la fin du troisième alinéa et
après le mot «organismes», des mots «et, le cas
échéant, le ministre de la Justice».
M. le Président, cet amendement est une mesure transitoire de
concordance avec les autres modifications apportées à l'article
83. 67 de la Loi sur l'assurance automobile.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 193, tel qu'amendé, est adopté?
M. Bélanger: Adopté. Le Président (M. Dauphin):
Adopté.
Loi visant à favoriser le civisme
J'appelle l'article suivant, l'article 194.
M. Rémillard: M. le Président, connaissant vos
qualités de lecteur, pouvons-nous vous demander de lire cet article?
Le Président (M. Dauphin): Oui, avec plaisir.
Une voix: Excusez-moi...
M. Rémillard: Un instant, s'il vous plaît, avant que
vous débutiez votre lecture.
(Consultation)
M. Rémillard: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): D'accord. L'article 194 se lit
comme suit:
L'article 1 de la Loi visant à favoriser le civisme (L.R.Q.,
chapitre C-20) est modifié: 1 ° par la suppression du paragraphe a;
2° par le remplacement du paragraphe c par les suivants: «c)
"conjoint": l'homme ou la femme qui, à la date du décès,
est marié au sauveteur et cohabite avec lui ou qui, depuis au moins
trois ans ou depuis au moins un an si un enfant est né ou à
naître de leur union, vit maritalement avec le sauveteur et est
publiquement représenté comme son conjoint; «cl) "personne
à charge": «1° la personne qui est séparée de
fait ou légalement du sauveteur ou dont le mariage avec celui-ci est
dissous par un jugement définitif de divorce ou est
déclaré nul par un jugement en nullité de mariage et qui,
à la date du décès, a droit de recevoir du sauveteur une
pension alimentaire en vertu d'un jugement ou d'une convention; «2°
l'enfant mineur lié au sauveteur par le sang ou l'adoption;
«3° la personne qui est liée au sauveteur par le sang ou
l'adoption ainsi que toute personne étrangère qui tient lieu de
mère ou de père au sauveteur ou à qui le sauveteur tient
lieu de mère ou de père et dont le sauveteur subvient à
plus de 50 % des besoins vitaux et des frais d'entretien lors du
décès;»; 3° par l'insertion, dans la première
ligne du paragraphe d et après le mot «physique», des mots
«ou psychique,»; 4° par le remplacement du paragraphe e par le
suivant: «e) "prestation": les indemnités, le remboursement des
frais, y compris celui pour dommage aux biens, et les services de
réadaptation prévus par le titre II de la Loi sur l'aide et
l'indemnisation des victimes d'actes criminels (1993, chapitre indiquer ici le
numéro de chapitre du projet de loi 106 de 1993);»; 5° par le
remplacement du paragraphe f par le suivant: «f) "réclamant": le
sauveteur ou, dans le cas de son décès, son conjoint ou une
personne à sa charge et la personne visée au deuxième
alinéa de l'article 2;».
M. Rémillard: M. le Président, cet article supprime
la référence à la Commission de la santé et de la
sécurité du travail de concordance avec l'octroi des
responsabilités qu'elle assumait, aux fins de l'application de la Loi
visant à favoriser le civisme, au ministre de la Justice.
Il introduit la définition de «conjoint» et remplace
celle de «personne à charge» de concordance avec les
définitions équivalentes de la nouvelle Loi sur l'aide et
l'indemnisation des victimes d'actes criminels.
Il rend applicable le régime d'indemnisation prévu par
cette nouvelle loi en remplacement de celui prévu par la Loi sur les
accidents du travail (chapitre A-3).
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Anjou.
M. Bélanger: M. le Président, auparavant l'article
1 faisait référence à la CSST. Maintenant, avec la
réforme, la CSST n'ayant plus de compétence dans la loi, on peut
comprendre la suppression de la référence à la Commission.
Cependant, est-ce qu'il n'y aurait pas eu lieu de faire une
référence peut-être au ministre de la Justice ou, en tout
cas, à l'organisme maintenant responsable de la LAIVAC?
M. Rémillard: C'est parce que c'est le ministre de la
Justice qui administre la loi.
M. Bélanger: Oui.
M. Rémillard: C'est le dernier article de la loi qu'on va
voir. Donc, par conséquent, on m'informe qu'on n'a pas besoin de le
mentionner directement dans le projet de loi.
M. Bélanger: On n'a pas besoin de faire aucun renvoi,
à ce moment-là.
M. Rémillard: Non
M. Bélanger: Maintenant, quant à la
définition de «personne à charge», il me semble que
ce n'est pas rigoureusement la même définition de «personne
à charge» dans la loi actuelle que dans le projet de loi 106. Non?
Ce n'est pas rigoureusement la même.
M. Rémillard: Mme Viens, avec votre permission, M. le
Président, pourrait répondre à cette question.
Le Président (M. Dauphin): Me Viens.
Mme Viens (Christine): C'est qu'il avait été
convenu, si mon souvenir est bon, que l'article 73 soit amendé. Il y
aura ajustement, là.
M. Bélanger: Ah! vous allez rendre identiques les
mêmes définitions?
Mme Viens (Christine): C'est ça.
M. Rémillard: On va présenter un amendement
à l'article 73; 73 est suspendu, comme on le sait...
M. Bélanger: D'accord.
M. Rémillard: ...et, par le fait même, ça va
s'appliquer aussi ici, par concordance.
M. Bélanger: Donc, finalement, la définition ici
qu'on va retrouver va se retrouver dans les amendements que vous allez nous
présenter par rapport à 73? C'est ça?
M. Rémillard: Oui.
Mme Viens (Christine): C'est ça.
M. Bélanger: Comme j'en avais fait mention à propos
des personnes à charge je ne sais pas si c'est dans la loi sur la
CSST ou la Loi sur l'assurance automobile auparavant, on reconnaissait
comme personne à charge une personne étrangère qui...
même si on ne subvenait pas à 50 % de ses revenus, on pouvait
subvenir uniquement à 25 % de ses revenus, elle était
considérée comme une personne à charge. Mais
l'indemnité était proportionnellement réduite à ce
moment-là, ou les avantages étaient proportionnellement
réduits.
Maintenant, ce que je vois, c'est que les 50 % sont tranchants quant
à la qualité de «personne à charge». Disons,
on subvient aux besoins d'une personne à charge à 40 %. Ça
peut arriver. Ça peut être un ami âgé dont on a soin,
qu'on héberge chez soi, qui est finalement à votre charge, qui a
peut-être des petits revenus, qui a des revenus qui font en sorte qu'il
n'est pas complètement à votre charge, mais qui habite avec vous
et vous en prenez soin. À ce moment-là, est-ce que, lui, il va
avoir droit à certains avantages par rapport à ça? Puis,
je vous le dis, c'est parce que je connais des gens dans cette
situation-là.
Une voix: C'était la loi sur la CSST.
M. Bélanger: C'était la loi sur la CSST qui le
prévoyait, on me dit, la loi sur la Commission de la santé et de
la sécurité du travail.
M. Rémillard: Je vais demander à nos
légistes, M. le Président. Est-ce que c'est Me Gauvin? Oui? Me
Gauvin, vous pouvez nous faire des commentaires à ce niveau-là?
Vous pouvez prendre ce micro-là, s'il vous plaît.
Le Président (M. Dauphin): Oui, celui-ci, ça va
aussi. Me Gauvin.
Me Gauvin (Francine): En fait, c'est qu'on a déjà
déposé un amendement à l'article 73 qui modifiait la
définition de personne à charge qui apparaît au projet de
loi 106, et c'est la même définition qui sera reproduite à
l'article qu'on étudie actuellement. Dans l'amendement tel que
déposé et adopté, on prévoit, au paragraphe 4°,
qu'on peut considérer comme personne à charge «toute autre
personne liée à la victime par le sang ou l'adoption et toute
autre personne lui tenant lieu de mère ou de père, à la
condition que la victime subvienne à plus de 50 % de leurs besoins
vitaux et frais d'entretien». Donc, on réfère à une
notion de lien par le sang ou d'adoption ou à une notion in loco
parentis...
M. Bélanger: Oui.
Mme Gauvin (Francine): ...une personne qui tient lieu de
père ou de mère, ou l'inverse, dans le cas où c'est la
victime qui est l'enfant et la personne étrangère qui lui tient
lieu de père ou de mère.
M. Bélanger: ça ne répond pas à ma
question à propos des 50 %. je me demandais si... parce que je trouve
ça un peu limité, cette notion-là. je trouve que ça
écarte une catégorie de gens qui ne sont pas des gens in loco
parentis. comme je vous dis, moi, je connais des gens dans mon comté qui
ont soin de personnes âgées. les personnes âgées ne
dépendent pas nécessairement au niveau monétaire à
plus de 50 %, mais, je veux dire, elles dépendent dans le sens qu'on en
a soin, elles sont avec la personne, avec le sauveteur ou avec la personne,
puis... bon. moi, c'est le critère de 50 %. on ne pourrait pas faire une
ouverture, comme il existe présentement dans la loi sur la csst, qui
régit la csst? il y avait cette notion-là, ça pouvait
être 25 % des revenus, mais, à ce moment-là,
l'indemnité était réduite d'autant. ça existe
présentement, cette disposition-là. alors, pourquoi ne l'a-t-on
pas reproduite ici?
M. Rémillard: avant de laisser la parole à me
gauvin, on m'informe qu'il s'agit là précisément d'une
modification que nous apportent les nouvelles dispositions de la loi sur
l'assurance automobile, et ça élargit, en fait, par rapport
à ce que nous avions avant, parce que le critère de 50 %, bien,
il faut le critère, et ça, c'est le critère qui
apparaît et qui est conservé. cependant, en ce qui regarde les
enfants mineurs, il y a l'enfant de la victime, il y a élargissement
à ce moment-là...
M. Bélanger: Je peux convenir qu'il y a un
élargissement...
M. Rémillard: Me Gauvin...
M. Bélanger: je peux convenir avec le ministre qu'il y a
un élargissement pour l'enfant mineur, mais, pour le cas dont je parle,
c'est 50 %. il existe présentement dans la loi des dispositions
où le 50 %, ce n'est pas tranchant, définitif, et c'est la loi
sur la csst, qui régit la csst.
M. Rémillard: Me Gauvin, s'il vous plaît, M. le
Président.
Le Président (M. Dauphin): Me Gauvin. (10 h 30)
Mme Gauvin (Francine): oui, effectivement, mais il y a quand
même une distinction importante à faire entre l'indemnité
qui est accordée en vertu du projet de loi et celle qui est
accordée en vertu de la latmp, la loi sur les accidents du travail et
les maladies professionnelles. dans le cas de la latmp, il s'agit d'une rente
dont le montant peut varier dépendam-ment du degré de
contribution de la personne qui est victime d'un accident du travail. donc, on
a vraiment une rente qui est graduée, selon que la victime contribuait
à raison de 10 %, 25 %, 50 %, ce qui peut faire en sorte que la rente
qui est accordée peut être très minime. dans le contexte de
notre projet de loi, le montant qui est accordé, c'est une
indemnité de décès, un montant forfaitaire qui peut
être assez important, assez considérable. alors, d'ouvrir la
notion de «personne à charge» à toute personne
à qui la victime contribuait, même à raison de 10 %,
représenterait des sommes importantes qui seraient accordées et
qui ne seraient reliées à aucune perte matérielle
substantielle de la part de la personne à qui la victime subvenait
à raison de 10 % des besoins, par exemple.
M. Bélanger:je ne suis pas prêt, comme on dit,
à m'obstiner là-dessus, mais il me semble que c'était 25
%, le plancher; ça n'allait pas plus bas que 25 %. je ne pense pas qu'on
prévoyait 10 %. je pense que le taux le plus bas qui était
déterminant, c'était 25 %, selon mes souvenirs, là, je ne
suis pas absolument certain de ça. en tout cas, je suis votre
raisonnement.
Mme Gauvin (Francine): Juste pour... Excusez.
Le Président (M. Dauphin): Allez-y.
Mme Gauvin (Francine): effectivement, l'article 108 de la latmp
prévoit que le montant qui peut être accordé varie, et
ça peut aller jusqu'à une personne à qui le travailleur
pourvoyait à ses besoins dans une proportion de 10 %, à moins de
25 %.
M. Bélanger:à moins de 25 %.
Mme Gauvin (Francine): Effectivement.
M. Bélanger: Cette disposition existe toujours dans cette
loi?
Mme Gauvin (Francine): Oui, c'est l'article 108.
M. Bélanger: Et,, donc, vous ne considérez pas
cette disposition comme appropriée pour la Loi sur l'aide et
l'indemnisation des victimes d'actes criminels.
Mme Gauvin (Francine): Non, parce qu'il ne s'agit pas du tout du
même type d'indemnité qui est accordée aux personnes
à charge.
M. Bélanger: En vertu de la Loi visant à favoriser
le civisme, est-ce que ce sont uniquement des indemnités de
décès qui sont versées? C'est ça? Uniquement?
Mme Gauvin (Francine): C'est une harmonisation avec notre
régime.
M. Bélanger: Parfait. Je vous remercie. Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 194 est
adopté. J'appelle l'article suivant, l'article 195, qui se lit comme
suit:
L'article 2 de cette loi toujours la même loi, là,
favorisant le civisme est modifié: 1° par l'insertion, dans
la première ligne du premier alinéa et après les mots
«s'il en décède,», des mots «son conjoint
ou»; 2° par le remplacement, dans la deuxième ligne du premier
alinéa, des mots «de la commission» par les mots «du
ministre de la Justice»; 3° par le remplacement du deuxième
alinéa par le suivant: «La personne qui, sans être le
conjoint ou une personne à charge, a acquitté les frais
funéraires ou les frais de transport du corps du sauveteur a droit, sur
présentation de pièces justificatives, au remboursement de ces
frais jusqu'à concurrence de 3386 $.»
M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, cet article
établit la concordance avec la nouvelle définition de conjoint et
de personne à charge. Il réfère au ministre de la Justice,
compte tenu de ses responsabilités en vertu de cette loi, en
remplacement de la référence qui est faite à la Commission
de la santé et de la sécurité du travail. Enfin, il
prévoit une disposition relative au paiement des frais
funéraires, de concordance avec l'article 83 de la nouvelle Loi sur
l'aide et l'indemnisation des victimes d'actes criminels.
M. Bélanger: Je pense, M. le Président, que cet
amendement s'imposait. Je vois que c'était jusqu'à concurrence de
600 $, les frais funéraires. Je pense que c'est une amélioration
significative.
M. Rémillard: C'était dans le temps où on
mettait les corps sur des planches.
M. Bélanger: Voilà! Alors, adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Dauphin): L'article 195 est
adopté. J'appelle l'article 196.
M. Rémillard: M. le Président, cet article se lit
comme suit:
Les articles 3 à 9 de cette loi sont abrogés.
Cet article abroge les articles 3 à 9 de la Loi visant à
favoriser le civisme, les dispositions équivalentes de la nouvelle Loi
sur l'aide et l'indemnisation des victimes d'actes criminels étant
applicables.
M. Bélanger: Ces articles sont abrogés, finalement,
parce que tous ces pouvoirs sont maintenant délégués au
ministre de la Justice. C'est ça?
M. Rémillard: C'est ça. M. Bélanger:
Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 196 est
adopté. J'appelle l'article 197, que je vais vous lire:
Les articles 11 à 14 de cette loi sont remplacés par les
suivants: «11. La personne qui exerce un recours civil par suite duquel
la somme adjugée et perçue est inférieure au montant des
prestations qu'elle aurait pu obtenir en vertu de la présente loi peut
réclamer, pour la différence, les prestations prévues par
la présente loi en avisant le ministre et en lui formulant sa
réclamation dans l'année qui suit la date du jugement final.
«12. Si la personne choisit de se prévaloir des dispositions de la
présente loi, les ententes qui peuvent intervenir entre les parties
relativement au recours civil ou au droit à un tel recours sont nulles
et de nul effet jusqu'à ce qu'elles aient été
ratifiées par le ministre. Les modalités de paiement du montant
convenu ou adjugé sont déterminées par le ministre.
«13. Aucune disposition du présent titre n'affecte le droit du
réclamant de recouvrer, de la personne responsable du préjudice
qu'elle subit, les montants requis pour équivaloir, avec les prestations
auxquelles il a droit, à la perte réelle qu'il subit. «14.
Lorsque le ministre décide d'indemniser le réclamant, il est de
plein droit subrogé aux droits de ce réclamant jusqu'à
concurrence du montant qu'il pourra être appelé à lui payer
et il peut, en son nom ou au nom et lieu du réclamant, continuer ou
exercer un recours civil. «Un montant ainsi recouvré est
versé au fonds consolidé du revenu. «14.1 Est nulle de
plein droit l'hypothèque ou la cession du droit à une prestation
prévue par la présente loi. «La réclamant a droit de
répétition contre la personne qui a reçu, en tout ou en
partie, un montant de cette prestation en vertu d'une telle hypothèque
ou cession.»
M. Rémillard: M. le Président, cet article remplace
les articles 11 à 14 de la Loi visant à favoriser le civisme, de
telle sorte que les dispositions qu'il comporte soient conformes aux articles
12 à 15 et à l'article 19 de la nouvelle Loi sur l'aide et
l'indemnisation des victimes d'actes criminels.
M. Bélanger: Quelle est la prescription pour faire une
demande en vertu de la loi favorisant le civisme? Le délai pour
présenter une demande?
Mme Viens (Christine): Actuellement, c'est un an.
M. Bélanger: Est-ce que ça va être
harmonisé avec la loi d'indemnisation des victimes d'actes
criminels?
Mme Viens (Christine): Oui.
M. Bélanger: Dans un article subséquent qu'on va
adopter?
Mme Viens (Christine): Oui, on va le voir plus loin.
M. Bélanger: Maintenant, tout le fameux débat qu'on
avait fait relativement à un recours civil intenté et
abandonné en cours d'instance, est-ce qu'on va aussi faire
l'harmonisation? Je pense qu'il y a un amendement qui s'en vient à ce
niveau-là, au niveau de la LIVAC. Est-ce qu'on va faire aussi
l'harmonisation avec la loi sur l'acte de civisme?
M. Rémillard: Si c'est fait au niveau... M.
Bélanger: De l'un...
M. Rémillard: ...de la loi de l'assurance automobile,
alors, par le fait même, nous, on doit le faire aussi, hein?
M. Bélanger: Oui, oui, d'accord. Alors, ça, on
attend toujours, à ce moment-là, les conclusions de nos
légistes?
M. Rémillard: Voilà!
M. Bélanger: Parfait. Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Dauphin): L'article 197 est
adopté. J'appelle l'article 198, qui se lit comme suit:
L'article 16 de cette loi est modifié par la suppression du
deuxième alinéa.
M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, cet article abroge
le deuxième alinéa de l'article 16 de la Loi visant à
favoriser le civisme, lequel n'est plus requis compte tenu de la Loi sur les
règlements.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 199, qui se lit comme suit:
Les articles 18 et 19 de cette loi sont abrogés.
M. Rémillard: M. le Président, cet article abroge
les articles 18 et 19 de la Loi visant à favoriser le civisme, les
article 109 à 111 de la nouvelle Loi sur l'aide et l'indemnisation des
victimes d'actes criminels, qui sont au même effet, étant
applicables.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 199 est
adopté. J'appelle l'article 200, auquel cas vous avez un amendement, M.
le ministre, que je peux vous lire. (10 h 40)
M. Rémillard: Oui, M. le Président, c'est tout un
article. Je peux vous dire que ce sont des techniques législatives qui
ne sont pas toujours faciles à comprendre, mais faisons confiance
à nos légistes.
Le Président (M. Dauphin): Article 200:
Remplacer l'article 200 par les articles suivants: 200. L'article 20
en autant que vous ne me demandez pas de tout relire, là,
l'article amendé après de cette loi est remplacé
par le suivant: «20. Les chapitres VII à X du titre II ainsi que
les articles 161 à 166 de la Loi sur l'aide et l'indemnisation des
victimes d'actes criminels s'appliquent, compte tenu des adaptations
nécessaires.» 200.1 Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 20, des articles suivants: «20.1 Lorsque le
préjudice subi par le sauveteur ou son décès
résulte d'un événement qui est survenu avant le (indiquer
ici la date de l'entrée en vigueur du projet de loi 106 de 1993), les
paragraphes c, e et f de l'article 1, ainsi que les articles 2, 3, 8, 20, 21 et
21.1, tels qu'ils se lisaient avant qu'ils ne soient modifiés,
remplacés ou abrogés par les articles 194 à 196, 200, 201
et 202 de la Loi sur l'aide et l'indemnisation des victimes d'actes criminels,
continuent de s'appliquer au réclamant, sous réserve des
modifications suivantes: «1° l'article 2 est modifié par le
remplacement, dans la deuxième ligne du premier alinéa, des mots
"de la commission" par les mots "du ministre de la Justice"; «2°
l'article 3 est modifié: «a) par le remplacement, dans la
première ligne du premier alinéa, des mots "à la
commission" par les mots "au ministre"; «b) par l'addition, dans la
deuxième ligne du deuxième alinéa et après le mot
"prestation", des mots "sous réserve de l'article 12 de la Loi sur
l'aide et l'indemnisation des victimes d'actes criminels"; «3°
l'article 8 est modifié par le remplacement, dans la deuxième
ligne, des mots "de la commission" par les mots "le ministre"; «4°
l'article 20 est modifié par l'addition, à la fin, des
alinéas suivants: "Les articles 12 à 15, l'article 19, le
chapitre VIII du titre II, à l'exclusion des articles 110 et 118, le
chapitre IX de ce titre, les articles 137, 140 à 143, 145, 147 à
156 et les articles 161 à 166 de la Loi sur l'aide et l'indemnisation
des victimes d'actes criminels s'appli- quent également, compte tenu des
adaptations nécessaires. "Les dispositions du chapitre IX du titre II de
cette loi relatives à la décision, à la révision et
à l'appel ne s'appliquent pas toutefois aux demandes de révision
logées avant le (indiquer ici la date de l'entrée en vigueur du
projet de loi 106 de 1993). Celles-ci sont instruites, continuées,
jugées et portées en appel conformément aux dispositions
qui leur étaient applicables à la date où elles ont
été faites."» «20.2 Lorsque le sauveteur subit une
rechute après le (indiquer ici la date du jour précédant
la date de l'entrée en vigueur du projet de loi 106 de 1993) et plus de
deux ans après la fin de la dernière période
d'incapacité temporaire pour laquelle il a eu droit à une
indemnité ou, s'il n'y a pas eu droit, plus de deux ans après la
date de la manifestation de son préjudice, il est assujetti, à
compter de la date de la rechute, aux dispositions de la Loi sur l'aide et
l'indemnisation des victimes d'actes criminels comme s'il s'agissait d'un
nouveau préjudice.»
M. Rémillard: M. le Président, ces amendements
complètent les mesures transitoires.
Le Président (M. Dauphin): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger: Relativement aux règles, soit à
20.2, qui régissent la rechute, est-ce que ce sont les mêmes
règles que pour la CSST, au niveau de la rechute, quand il y a une
rechute?
M. Rémillard: Mme Viens, avec votre permission, M. le
Président.
Le Président (M. Dauphin): Me Viens.
Mme Viens (Christine): Ce sont les mêmes règles que
pour l'assurance automobile. Ça vise à faire en sorte que... Et
c'est pourquoi la période est de deux ans, de façon à
permettre qu'on puisse constater une différence dans l'état de
l'individu ou de son travail. Alors, s'il y a une rechute avant les deux ans,
il sera traité selon l'ancienne loi, mais, s'il y a une rechute
après les deux ans, après l'entrée en vigueur, mais
après deux ans d'une période d'incapacité temporaire, il
sera traité selon la nouvelle loi...
M. Bélanger: Oui.
Mme Viens (Christine): ...de façon à éviter
de faire perdurer l'ancien régime.
M. Bélanger: M. le Président, je vais faire
confiance aux légistes relativement au renvoi aux différentes
dispositions législatives, à moins que la députée
de Terrebonne ne trouve quelques coquilles.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Caron: Je regarde.
M. Bélanger: Je suis certain qu'elle y travaille.
Mme Caron: Vous avez enlevé comparé à
l'article 200 qui était proposé vous avez retiré,
dans le quatrième alinéa, là, l'article 144, mais je pense
que c'est parce que ça touchait déjà aux prestations pour
les préjudices. C'est pour ça qu'il est retiré.
Mme Viens (Christine): C'est ça.
Mme Caron: Et, à la fin, dans le 20.2, finalement, vous
avez retiré «lorsque le sauveteur subit une rechute», vous
avez enlevé «de son préjudice» parce que
c'était répétitif, finalement.
Mme Viens (Christine): C'est ça. M. Bélanger:
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Bonne constatation. Alors,
l'amendement est adopté. Est-ce que l'article 200, tel qu'amendé,
est adopté?
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 201, que je peux vous lire, M. le ministre, ça va bien:
L'article 21 de cette loi est modifié: 1° par le
remplacement, dans les deux dernières lignes du premier alinéa,
des mots «de la Loi sur l'indemnisation des victimes d'actes criminels
(chapitre 1-6) ou d'une loi autre qu'une loi du Parlement du
Québec» par les mots «d'une autre loi relative à
l'indemnisation de personnes victimes d'un accident du travail, de la Loi sur
l'aide et l'indemnisation des victimes d'actes criminels (1993, chapitre
indiquer ici le numéro du chapitre du projet de loi 106 de 1993), de la
Loi sur l'assurance automobile (chapitre A-25) ou de la Loi sur l'indemnisation
des victimes d'actes criminels (chapitre 1-6)»; 2° par la suppression
du deuxième alinéa.
M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, cet article modifie
l'article 21 de la Loi visant à favoriser le civisme pour y
référer à la nouvelle Loi sur l'aide et l'indemnisation de
victimes d'actes criminels. Il a pour objet d'éviter le cumul des
prestations payables en vertu de différents régimes
d'indemnisation.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 201 est
adopté. J'appelle l'article 202: Les articles 21...
M. Rémillard: Excusez-moi, M. le Président, mais il
y a un amendement à 202.
Le Président (M. Dauphin): Ah! excusez-moi. Il y a un
amendement, qui est de remplacer la référence aux articles
«21.1 à 26» par la suivante: «21.1 et 23 à
26».
M. Rémillard: M. le Président, cet amendement est
de concordance avec celui apporté au deuxième alinéa de
l'article 20 introduit par l'article 200 du projet.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 202, tel qu'amendé, est adopté?
Adopté.
Loi sur la Commission des affaires sociales
J'appelle l'article 203, sans amendement:
L'article 21 de la Loi sur la Commission des affaires sociales (L.R.Q.,
chapitre C-34), modifié par l'article 137 du chapitre 21 des lois de
1992, est de nouveau modifié: 1 ° par l'insertion, après le
paragraphe 1, du paragraphe suivant: «1.1) les appels d'une
décision en révision en vertu des articles 132 ou 135 de la Loi
sur l'aide et l'indemnisation des victimes d'actes criminels (1993, chapitre
indiquer ici le numéro de chapitre du projet de loi 106 de 1993) aux
fins de l'application de cette loi et de la Loi visant à favoriser le
civisme (chapitre C-20);»; 2° par l'addition, à la fin du
paragraphe m, de ce qui suit: «à l'égard d'une demande en
révision logée avant le (indiquer ici la date de l'entrée
en vigueur du projet de loi 106 de 1993)»; 3° par l'addition,
à la fin du paragraphe n, de ce qui suit: «à l'égard
d'une demande en révision logée avant le (indiquer ici la date de
l'entrée en vigueur du projet de loi 106 de 1993)».
M. le ministre.
M. Rémillard: Alors, M. le Président, cet article a
pour objet d'attribuer à la Commission des affaires sociales la
juridiction pour entendre en appel les décisions rendues en
révision en vertu de la nouvelle Loi sur l'aide et l'indemnisation des
victimes d'actes criminels. Il a également pour objet de maintenir la
juridiction de la Commission à l'égard d'un appel
déjà logé à la date de l'entrée en vigueur
du nouveau régime en vertu du droit actuel.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 203 est
adopté. J'appelle l'article 204, qui se lit comme suit:
L'article 31 de cette loi est modifié par l'insertion, dans la
première ligne du premier alinéa et après le mot
«paragraphes», de ce qui suit «1.1,». (10 h 50)
M. Rémillard: Alors, M. le Président, cet article
est de concordance avec l'article 203 du projet qui modifie l'article 21 de la
Loi sur la Commission des affaires sociales pour y introduire un nouveau
paragraphe 1.1.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 204 est
adopté. J'appelle l'article suivant, 205, qui se lit comme suit:
L'article 32 de cette loi, modifié par l'article 140 du chapitre
21 des lois de 1992, est de nouveau modifié par l'insertion, dans la
deuxième ligne du premier alinéa et après la lettre
«1», de ce qui suit: «, 1.1».
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté.
Loi sur l'indemnisation des victimes d'actes
criminels
J'appelle l'article 206, qui concerne la Loi sur l'indemnisation des
victimes d'actes criminels:
L'article 1 de la Loi sur l'indemnisation des victimes d'actes criminels
(L.R.Q., chapitre 1-6) est modifié par la suppression du paragraphe
a.
M. Rémillard: Alors, cet article, M. le Président,
est de concordance avec l'attribution au ministre de la Justice des
responsabilités relatives à l'administration de la Loi sur
l'indemnisation des victimes d'actes criminels.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 206 est
adopté. J'appelle l'article 207, auquel cas il y a un amendement que je
vous lis: 1° supprimer, dans la première ligne du dernier
alinéa de l'article 2 introduit par le paragraphe 2 e et
après le mot «rechute», les mots «de son
préjudice»; 2° ajouter, dans la quatrième ligne du
dernier alinéa de l'article 2 introduit par le paragraphe 2° et
après le mot «incapacité», le mot
«temporaire».
M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, cet article permet
de maintenir le régime d'indemnisation actuel à l'égard
des victimes d'un acte criminel perpétré avant la date de
l'entrée en vigueur de la loi.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 207, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): J'appelle maintenant l'article
208, auquel cas vous avez un amendement, M. le ministre, à l'effet de
supprimer cet article.
M. Rémillard: M. le Président, cet amendement est
de concordance avec les modifications apportées au paragraphe 1° de
l'article 20.1, introduit par l'article 200 du projet.
M. Bélanger: M. le Président, je ne comprends pas
pourquoi on doit retirer, maintenant, 208. À cause d'un amendement qu'on
vient d'apporter, c'est ça, à 200? À cause de
l'amendement-fleuve, là?
M. Rémillard: Peut-être que Mme Lagrenade peut nous
répondre, M. le Président.
Mme Lagrenade (Francine): Je peux vous référer
peut-être à l'article 200...
M. Bélanger: Oui.
Mme Lagrenade (Francine): ...tel quel, non pas papillonné,
mais il y avait une modification qu'on introduisait au paragraphe 1°
à 20.1. Et, finalement, suivant l'amendement qu'on a
déposé, ce paragraphe 1° n'est plus reproduit.
M. Bélanger: Ah bon!
Mme Lagrenade (Francine): Alors, ici, on le supprime de la
même manière qu'on le fait à 20.1...
M. Bélanger: Parfait.
Mme Lagrenade (Francine): ...de telle sorte de rendre tout le
régime, l'ancien régime applicable.
M. Bélanger: Parfait et adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'amendement supprimant
l'article 208 est adopté. J'appelle maintenant l'article 209, qui se lit
comme suit:
Les articles 8 à 10 de cette loi sont abrogés.
M. Rémillard: Alors, M. le Président, cet article
abroge les articles 8 à 10 de la loi actuelle sur l'indemnisation
considérant que les dispositions équivalentes du projet de loi,
soit les articles 12 à 15, sont applicables. Il a pour objet
d'éviter le dédoublement de dispositions qui sont au même
effet.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 209 est
adopté. J'appelle l'article 210, qui se lit comme suit:
L'article 11 de cette loi est remplacé par le suivant: «11.
Toute demande pour bénéficier des avantages de la présente
loi doit être adressée au ministre de la Justice dans
l'année de la survenance des dommages matériels, de la blessure
ou de la mort de la victime. «Si le réclamant fait défaut
de formuler la demande dans le délai prescrit, il est
présumé avoir renoncé à se prévaloir de la
présente loi, sous réserve de l'article 12 de la Loi sur l'aide
et l'indemnisation des victimes d'actes criminels.»
M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président. Cet article a pour
objet de prévoir que la demande d'indemnisation en vertu du
régime actuel, à l'égard de l'événement
survenu avant l'entrée en vigueur de la nouvelle loi, devra être
présentée au ministre de la Justice plutôt qu'à la
Commission, de concordance avec les nouvelles responsabilités du
ministre de la Justice dans l'administration de ce régime. Il a
également pour objet de rendre applicable l'article 12 du projet qui est
au même effet que l'article 8 de la loi actuelle.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 210 est
adopté. J'appelle l'article 211, qui se lit comme suit: Les articles 12
à 14 de cette loi sont abrogés. M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président. Cet article abroge
les articles 12 à 14 de la loi actuelle, dont les dispositions sont
reprises dans les articles 16, 17 et 111 du projet, lesquelles sont applicables
aux victimes d'un acte criminel survenu avant l'entrée en vigueur de la
nouvelle loi.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 211 est
adopté. J'appelle l'article 212, auquel cas vous nous avez fait part que
vous aviez un amendement, M. le ministre, que je vous lis: 1 ° remplacer la
première ligne par la suivante: 212. L'article 15 de cette loi est
modifié par l'addition, à la fin, des alinéas suivants:
2° supprimer le premier alinéa de l'article 15 qu'il introduit;
3° remplacer, dans les deuxième et troisième lignes du
deuxième alinéa de l'article 15 qu'il introduit, la
référence aux articles «140 à 145», par celle
aux articles «140 à 143, 145».
M. Rémillard: M. le Président, cet amendement est
de concordance avec les modifications apportées aux premier et
deuxième alinéas de l'article 20, introduit par l'article 200 du
projet.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 212, tel qu'amendé, est adopté?
Adopté. J'appelle l'article 213, qui se lit comme suit:
Les articles 16 et 17 de cette loi sont abrogés.
M. Rémillard: M. le Président, cet article abroge
les articles 16 et 17 de la loi actuelle, les dispositions de l'article 16
étant reprises dans le cadre de l'article 137 du projet et l'article 17
n'ayant plus d'application dans la nouvelle procédure de
réclamation prévue.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 213 est
adopté. J'appelle l'article 214, qui se lit comme suit:
L'article 18 de cette loi est modifié par le remplacement, dans
les deuxième et troisième lignes, des mots «la Commission
l'établit elle-même suivant les méthodes qu'elle» par
les mots «le ministre l'établit suivant la méthode
qu'il».
M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, cet article a pour
objet de transférer la responsabilité de la Commission en
matière de détermination d'une indemnité au ministre de la
Justice.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 214 est
adopté. J'appelle 215, auquel cas vous nous avez fait part d'un
amendement que je vous lis:
Remplacer, dans la première ligne, le chiffre «21»
par le chiffre «22».
M. Rémillard: M. le Président, cet amendement est
de concordance avec celui apporté au deuxième alinéa de
l'article 15 introduit par l'article 212 du projet.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 215, tel qu'amendé, est adopté?
Adopté. J'appelle l'article 216, que je vais vous lire:
L'article 26 de cette loi est remplacé par le suivant: «26.
Les sommes requises pour l'administration de la présente loi sont prises
sur le Fonds d'aide et d'indemnisation des victimes d'actes criminels
visé à l'article 167 de la Loi sur l'aide et l'indemnisation des
victimes d'actes criminels et les dispositions relatives au financement et
à l'administration de ce Fonds prévues par cette loi
s'appliquent.»
M. Bélanger: Adopté. (11 heures)
Le Président (M. Dauphin): L'article 216 est
adopté. J'appelle l'article 217, qui se lit:
Les articles 27 et 28 de cette loi sont abrogés.
M. Rémillard: Cet article abroge les articles 27 et 28
dont la disposition équivalente se retrouve à l'article 161 du
projet.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 217 est
adopté.
Dispositions finales
J'appelle l'article 218 concernant les dispositions finales: «218.
Les règlements édictés en vertu de la Loi sur les
accidents du travail, pertinents pour l'application de la Loi visant à
favoriser le civisme et de la Loi sur l'indemnisation des victimes d'actes
criminels, continuent de s'appliquer à cette fin comme s'il s'agissait
de règlements du gouvernement. Ce dernier peut, à cette fin, les
modifier, les remplacer ou les abroger.»
M. Rémillard: M. le Président, cet article a pour
objet de maintenir en vigueur les règlements adoptés en vertu de
la Loi sur les accidents du travail nécessaires pour l'application du
régime d'indemnisation actuel en matière de civisme et d'actes
criminels à l'égard des événements survenus avant
l'entrée en vigueur de la nouvelle loi.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 218 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 219, auquel cas vous avez un
amendement, mais pour après, à 219.1. Donc: «219. Les
ententes signées en vertu de l'article 10 de la Loi sur l'aide aux
victimes d'actes criminels demeurent en vigueur et sont réputées
conclues en vertu de l'article 160 de la présente loi.»
Et vous avez un amendement, M. le ministre, que je pourrais
peut-être vous lire immédiatement:
Insérer, après l'article 219, l'article suivant:
«219.1 Le personnel de la Commission de la santé et de la
sécurité du travail, actuellement affecté à
l'administration de la Loi visant à favoriser le civisme et de la Loi
sur l'indemnisation des victimes d'actes criminels, est transféré
au ministère de la Justice, dans la proportion et suivant les conditions
que détermine le gouvernement.»
M. Rémillard: M. le Président, cet amendement
prévoit les modalités de transfert du personnel de Commission de
la santé et de la sécurité du travail. Il com-
plète les dispositions de l'article 220 relatives au transfert des
dossiers et archives de la Commission.
M. Bélanger: Est-ce que le ministre pourrait nous dire
quelles seront les conditions? Est-ce que tous les gens vont être
embauchés effectivement ou est-ce qu'on prévoit faire des
économies et des coupures de postes?
M. Rémillard: Les gens qui doivent être
embauchés seront embauchés.
M. Bélanger: Ha, ha, ha! Je m'attendais à cette
réponse, mais je pense que ce n'est pas ce qui va illuminer nos
débats.
M. Rémillard: Non. On ne prévoit pas de
réduction de personnel pour le moment.
M. Bélanger: II n'y aura pas de réduction de
personnel?
M. Rémillard: II peut y avoir une réorganisation du
travail, mais je ne prévois pas de...
M. Bélanger: Je pense en particulier qu'auparavant il n'y
avait pas l'obligation de dénonciation. Donc, il y avait des
enquêtes administratives qui se faisaient relativement à savoir si
la personne avait été réellement victime d'un acte
criminel. Maintenant qu'il va y avoir cette obligation de dénonciation
là, il n'y aura plus ces enquêtes. Alors, les gens qui
étaient affectés à ces enquêtes, que va-t-il arriver
de ces gens-là?
M. Rémillard: Alors, M. le Président, c'est ce qui
a été examiné. Tantôt, je parlais de
réorganisation du travail: ils seront affectés à d'autres
tâches.
M. Bélanger: Est-ce qu'ils vont être envoyés
au Carrefour-transit ou s'ils vont rester...
M. Rémillard: Des tâches qui correspondent à
leur travail.
M. Bélanger: Ah! Donc, si je comprends bien, il n'y a rien
encore de vraiment déterminé là-dedans. On va y aller au
jour le jour ou...
M. Rémillard: Après l'adoption de la loi, on va
réorganiser tout le travail des gens impliqués dans
l'administration de la loi. Alors, ce n'est pas fait encore.
M. Bélanger: Est-ce que le ministre peut nous faire part
s'il entend économiser de l'argent avec ça? Il doit y avoir
déjà des études qui ont été faites
là-dessus. Il doit y avoir des prévisions qui ont
été faites là-dessus.
M. Rémillard: On administre toujours d'une façon la
plus rationnelle possible. Alors, c'est toujours
le même principe qui va nous guider, l'efficacité. Le
principe qui nous guide dans cette loi, c'est de mettre le moins d'argent
possible dans l'administration puis le plus possible pour les victimes.
M. Bélanger: Oui.
M. Rémillard: C'est le même principe qui va nous
guider.
M. Bélanger: Mais on va y arriver, là. La mise en
vigueur de cette loi, je pense qu'elle est prévue rapidement. On va
mettre en vigueur cette loi, elle va s'appliquer rapidement?
M. Rémillard: Le plus rapidement possible.
M. Bélanger: Le plus rapidement possible. D'accord. Mais
il faut comprendre qu'à partir du moment où cette loi entre en
vigueur, automatiquement la nouvelle structure mise en place, les nouveaux
changements vont s'appliquer. J'ai peine à croire que,
présentement, il n'y a pas un plan déjà fixé,
tablé, de réorganisation administrative de l'indemnisation des
victimes d'actes criminels. Ça, j'ai beaucoup de difficultés
à croire ça, là. Ça ne se fait pas en dedans de
quelques semaines.
M. Rémillard: On m'informe, M. le Président, qu'il
y a des hypothèses qui ont été faites, mais on ne peut pas
présumer non plus des travaux de la commission. Alors, la commission de
travail fait son travail, la loi sera adoptée, mais il y a des
hypothèses de travail. On connaît les qualités de
gestionnaire de Me Viens et des gens qui sont avec elle. Alors, la gestion va
être faite, comme je vous dis, toujours en fonction du principe de la
meilleure gestion possible, la meilleure administration possible au meilleur
coût, pour qu'on puisse mettre l'argent où la loi nous
amène à mettre l'argent, c'est-à-dire les victimes, pas
l'administration. C'est pour ça, d'ailleurs, qu'on...
M. Bélanger: Est-ce que Me Viens pourrait nous faire part
des différentes hypothèses qui sont présentement sur la
table?
M. Rémillard: Pardon?
M. Bélanger: Est-ce que Me Viens pourrait peut-être
nous faire part des différentes hypothèses qui sont
présentement sur la table?
M. Rémillard: Je pense que le ministre n'est même
pas informé. Ça fait que je voudrais qu'elle informe le ministre
avant. Moi, je ne suis pas informé encore. Alors, c'est des choses qu'on
devrait voir incessamment. Quand nous aurons voté la loi, à ce
moment-là, on pourra en discuter et voir ce qui va se passer. Alors,
moi, je ne suis pas informé encore de l'admi- nistration que propose Mme
Viens à la suite de la proposition qui va ressortir de cette nouvelle
loi. Alors, il faudrait que je sois informé avant.
M. Bélanger: Donc, je dois comprendre qu'il va y avoir
plusieurs mois entre l'adoption de cette loi et la mise en vigueur de la
loi.
M. Rémillard: Évidemment, vous savez qu'il y a des
règlements à faire.
M. Bélanger: Oui.
M. Rémillard: Alors, il faut faire les règlements,
les directives. Alors, c'est une question... Il faut faire les
règlements. Juste les règlements, combien on a de
règlements à faire, Me Viens, en tout? On a 6
règlements?
Mme Viens (Christine): Six qui regrouperaient... M.
Rémillard: Six.
Mme Viens (Christine): ...plus de 20 règlements, pour
être regroupés en six règlements, mais il faut quand
même les examiner attentivement, faire les adaptations
nécessaires, de même que pour les directives, toutes les
politiques. Alors...
M. Rémillard: Je ne verrai pas cette loi de mon vivant
politique.
M. Bélanger: Ah!
M. Rémillard: Je m'en désole.
M. Bélanger: Nous sommes deux à nous en
désoler. C'est parce que ce que je retiens de nos travaux, c'est que la
réglementation qui va suivre, tout en s'appliquant à cette loi,
va s'inspirer très fortement pour ne pas dire être une
copie des règlements qui s'appliquent présentement pour la
Loi sur l'assurance automobile. Donc, je pense que ce n'est pas vraiment un
gros problème. Cette réglementation-là, on doit en
connaître déjà pas mal les tenants et aboutissants. Alors,
je pense que ça aiderait énormément la commission de
savoir exactement quelles sont les différentes hypothèses, sans
pour autant que le gouvernement ou le ministre nous fasse part où il
s'en va avec sa...
M. Rémillard: Je ne pense pas, M. le Président.
Là-dessus, je vais vous le dire bien catégoriquement, je ne pense
pas que ce soit pertinent et je ne peux pas discuter en commission
parlementaire de la réorganisation de l'administration de l'application
de la loi sans que le ministre, avant, en ait discuté, qu'on puisse en
prendre contact, qu'on puisse voir les différents
éléments, que je regarde ça avec le Conseil du
trésor. Je ne peux pas faire ça. Impossible.
M. Bélanger: M. le Président, tout en revenant sur
ce fameux Conseil du trésor, est-ce que, au moins, le ministre peut nous
confirmer s'il a reçu une commande du Conseil du trésor de couper
de l'argent dans les frais d'administration?
M. Rémillard: Ce qu'on m'a dit, c'est: une administration
saine. Je ne suis pas au courant qu'on nous a demandé de couper
définitivement, mais il y a un réalignement de l'État qui
s'applique dans toute gestion publique. Alors, ça va s'appliquer chez
nous comme ça s'applique partout. (11 h 10)
M. le Président, on entend les canons soulignant l'amnistie.
C'est un jour qui nous amène à nous souvenir de ceux qui sont
morts, en particulier ces Canadiens qui sont décédés lors
du premier conflit mondial. On peut peut-être prendre une petite minute
pour y penser.
Le Président (M. Dauphin): Très bien. M. le
député d'Anjou.
M. Bélanger: Vu la ferme volonté du ministre de ne
point élaborer sur le sujet, je me vois dans l'obligation d'adopter cet
article les yeux fermés.
Le Président (M. Dauphin): Donc, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 219, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 220, qui se lit comme suit: «Les dossiers et archives que la
Commission de la santé et de la sécurité du travail
détient aux fins de l'administration de la Loi sur l'indemnisation des
victimes d'actes criminels et de la Loi visant à favoriser le civisme
sont transférés au ministre de la Justice.»
M. Rémillard: M. le Président, cet article a pour
objet de transférer les dossiers et archives de la Commission de la
santé et de la sécurité du travail au ministre de la
Justice, compte tenu des responsabilités qui lui sont attribuées
dans l'administration des régimes d'indemnisation des victimes d'actes
criminels et d'actes de civisme.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 220 est
adopté. J'appelle l'article 221, qui se lit: «Le ministre de la
Justice est responsable de l'application de la présente loi.»
M. Rémillard: Cet article désigne le ministre de la
Justice responsable de l'application de la nouvelle Loi sur l'aide et
l'indemnisation des victimes d'actes criminels.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 221 est
adopté. J'appelle l'article 222: «La présente loi entrera
en vigueur à la date fixée par le gouvernement.»
M. Rémillard: Cet article détermine les
modalités de l'entrée en vigueur de la nouvelle Loi sur l'aide et
l'indemnisation des victimes d'actes criminels.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 222 est
adopté. Avant de revenir sur les articles suspendus, nous pourrions
peut-être adopter les annexes. Alors, j'appelle l'Annexe I, auquel cas,
M. le ministre, vous avez un amendement que je peux vous lire:
Annexe I: 1 ° insérer, dans l'intitulé
«Description de l'infraction» et après le mot
«Description», le mot «sommaire»; 2° remplacer,
dans la deuxième ligne de la description de l'infraction à
l'article 153, le mot «seize» par le mot «dix-huit»;
3° insérer, après la référence de l'article
262, ce qui suit: «264 harcèlement criminel «264.1(1 )a
menace de causer la mort ou des blessures graves».
M. Rémillard: M. le Président, le premier
amendement apporte une précision. Le second amendement est de
concordance avec l'article 153 du Code criminel. Le dernier a pour objet
d'introduire le harcèlement criminel ainsi que la menace de causer la
mort ou des blessures graves, et complète l'infraction visée
à l'article 423 relative à l'intimidation par la violence
déjà prévue à l'Annexe, et donne suite aux
commentaires formulés par l'Association québécoise
plaidoyer-victimes.
M. Bélanger: M. le Président, est-ce qu'on pourrait
me donner une description en quoi constitue le harcèlement criminel?
M. Rémillard: C'est en fonction de la nouvelle loi
fédérale qui a été votée. Un
harcèlement, par exemple, c'est l'ancien conjoint qui harcèle son
ancienne conjointe, qui la suit, qui est toujours là pour
l'épier, qui lui cause donc des problèmes évidents dans la
liberté dont elle doit jouir comme toute citoyenne. Et on retrouve la
définition à l'article 264 du Code criminel.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Donc, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'Annexe I, tel qu'amendé, est
adoptée?
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
maintenant l'Annexe suivante, c'est-à-dire l'Annexe II. Vous me ferez
grâce, j'en suis certain, de lire tous ces chiffres.
M. Bélanger: Je vous en fais grâce. Le
Président (M. Dauphin): Adopté? M. Bélanger:
Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'Annexe III.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Et, finalement,
l'Annexe IV.
M. Bélanger: Adopté. Le Président (M.
Dauphin): Adopté.
Articles en suspens
Revenons maintenant aux articles en suspens que, Mme la
secrétaire, vous voudrez bien me montrer. Merci beaucoup. Est-ce que
vous voulez revenir à l'article 1? Vous avez un ordre, peut-être,
à proposer?
M. Rémillard: Ici, M. le Président, c'est en
fonction du travail de nos légistes et aussi des consultations
menées. Et ici on me propose peut-être le suggérer
à la commission que nous pourrions faire les articles 4 et 108;
l'article 12; l'article 32; les articles 73 et 194; l'article 95; l'article
136. Ensuite on pourra voir pour les suivants, parce que nous sommes
prêts à procéder sur ces articles.
Le Président (M. Dauphin): Très bien.
M. Bélanger: Juste pour récapituler, M. le
Président, c'est 4, 108, 12, 32, 73, 194, 95 et 136. C'est
ça?
M. Rémillard: Oui, dans un premier temps. Ensuite,
là, les autres, on pourra procéder dans un deuxième
temps.
M. Bélanger: Parfait.
Le Président (M. Dauphin): Alors j'appelle l'article 4 qui
avait été suspendu.
M. Rémillard: Alors, M. le Président, il s'agit de:
1° remplacer, à la fin du paragraphe 3°, le point par un point
virgule; 2° ajouter, à la fin, le paragraphe suivant: «4°
l'existence du régime d'indemnisation des victimes d'actes criminels et,
le cas échéant, du traitement de sa réclamation en vertu
de ce régime.»
Alors, M. le Président, cet amendement a pour objet d'accorder
à la victime le droit d'être informée du régime
d'indemnisation des victimes d'actes criminels et du traitement de son dossier
de réclamation. Alors, c'est suite à des discussions que nous
avons eues lors de notre étude sur cet article 4.
Le Président (M. Dauphin): Questions, commentaires?
M. Bélanger: M. le Président, relativement à
l'article 4, je pense aussi qu'on s'était parlé d'enlever
«aussi complètement que possible». Non?
M. Rémillard: Non.
M. Bélanger: On n'avait pas parlé de ça?
M. Rémillard: Oui, c'est parce qu'on avait donné
l'explication. Souvenez-vous, on avait dit que, si on l'enlevait, ça
serait au détriment de la victime.
M. Bélanger: Ah oui! D'accord. Tout à fait.
Excusez-moi, c'est vrai, vous avez raison.
Quand on parle qu'elle a le droit d'être informée du
traitement de sa réclamation, est-ce qu'on fait, à ce
moment-là, vraiment référence à tout le
déroulement du traitement ou... Oui? On me fait un signe de la
tête que oui, pour les fins de la commission. Ha, ha, ha!
M. Rémillard: Mme Viens peut répondre. (11 h
20)
Mme Viens (Christine): Oui, en fait, c'est un terme qui est
très large, qui signifie la façon dont c'est traité, les
différentes étapes.
Le Président (M. Dauphin): Alors, si vous me permettez,
nous allons suspendre deux minutes pour permettre aux gens, peut-être...
Une minute?
M. Bélanger: C'est parce que, moi, à 11 h 30, je
vais m'absenter pour 10 minutes.
Le Président (M. Dauphin): À 11 h 30? M.
Bélanger: À 11 h 30, pour 10 minutes.
Le Président (M. Dauphin): C'est parce que je voulais en
profiter...
M. Bélanger: Oui, d'accord.
Le Président (M. Dauphin): Nous allons suspendre une ou
deux minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 21)
(Reprise à 11 h 29)
Le Président (M. Dauphin): Nous reprenons nos travaux,
toujours à l'article 4 du projet de loi, toujours sur l'amendement. Mme
la députée de Terrebonne.
Mme Caron: Alors, M. le Président, l'article 4 avait
été suspendu parce qu'on souhaitait qu'on puisse s'assurer que
les victimes puissent obtenir toute l'information sur le traitement de leur
dossier. L'amendement est dans ce sens. Donc, ça correspond, je pense,
aux demandes qui avaient été faites aussi par le comité
Plaidoyer-Victimes. Ça répond à ce que nous avions
demandé. Donc, je pense qu'on peut l'adopter, M. le
Président.
Le Président (M. Dauphin): Donc, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 4, tel qu'amendé, est
adopté?
Mme Caron: Adopté. (11 h 30)
Le Président (M. Dauphin): Adopté.
J'appelle maintenant l'article 108, auquel cas il y a un amendement.
M. Rémillard: Ajouter, à la fin de l'article 108,
l'alinéa suivant: «Le réclamant a droit aussi
complètement que possible de recevoir l'information requise sur le
traitement de sa réclamation. »
M. le Président, cet amendement est de concordance avec celui
apporté à l'article 4.
Mme Caron: Oui, M. le Président, et je me souviens que
nous avions posé la question, à savoir pour le «aussi
complètement que possible», et, finalement, on nous avait dit que
c'était encore plus fort, parce qu'il y a obligation, à ce
moment-là, de donner le maximum d'informations possible. Donc, ça
correspond exactement aux demandes qui avaient été faites.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 108, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Caron: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 12.
M. Rémillard: M. le Président, l'amendement que
nous proposons se lit comme suit:
Cet article, déjà amendé par la commission sur les
institutions, est de nouveau amendé comme suit: 1 ° insérer,
dans la. première ligne et après le mot «civil», les
mots «dont elle se désiste ou»; 2° insérer, dans
la sixième ligne et après le mot «date», les mots
«de son désistement ou celle».
M. le Président, cet amendement permet à la personne qui
exerce un recours civil de préserver son droit de réclamation en
vertu de la Loi sur l'aide et l'indemnisation des victimes d'actes criminels
pour la période qui y est déterminée, bien qu'aucun
jugement n'intervienne du fait de son désistement.
Le Président (M. Dauphin): II s'agit donc, avec le
consentement des membres, de rouvrir l'article 12, puisqu'il avait
été adopté. Mme la députée de
Terre-bonne.
Mme Caron: Oui, M. le Président. Nous sommes
évidemment d'accord pour rouvrir l'article 12. Mon collègue
d'Anjou avait soulevé quelques interrogations et c'était en lien
aussi avec l'article 110. Est-ce qu'on peut nous dire, à ce moment-ci,
s'il y a certaines modifications qui vont être apportées à
l'article 110?
M. Rémillard: Me Gauvin peut nous répondre, M. le
Président.
Le Président (M. Dauphin): Me Gauvin.
Mme Gauvin (Francine): En fait, les interrogations que Me
Bélanger avait soulevées portaient sur la personne qui se
désistait de sa demande, et on avait examiné la
possibilité de soit modifier l'article 110, soit modifier l'article 12,
pour répondre à cette demande. Alors, il a été
convenu que le meilleur choix possible était de modifier l'article 12 de
façon à faire bénéficier la personne qui se
désiste des mêmes avantages que ceux prévus à
l'article 12, soit, dans certains cas, une prolongation du délai de
prescription.
Mme Caron: Donc, si je comprends bien, par cette modification, il
n'y aura pas d'autre amendement à apporter à 110. Le choix a
été fait sur 12.
Mme Gauvin (Francine): Exactement. Mme Caron: C'est
parfait!
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 12, tel qu'amendé, est
adopté?
Mme Caron: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 32 que nous rouvrons aussi, avec le consentement des
membres.
M. Rémillard: Vous appelez l'article 197, M. le
Président? C'est ça?
Le Président (M. Dauphin): Dans la liste que vous m'aviez
donnée, nous étions rendus à l'article 32.
M. Rémillard: L'article 32? M. le Président,
l'amendement que nous proposons se Ht comme suit: 1° remplacer, à la
fin du paragraphe 2°, le point par un point-virgule; 2° ajouter,
à la fin, les paragraphes suivants: «3° les études en
cours sont celles comprises dans un programme de niveau secondaire ou
postsecondaire que la victime est admise à entreprendre ou à
poursuivre dans une institution d'enseignement à la date de la
manifestation de son préjudice; «4° une victime est
considérée fréquenter à temps plein une institution
dispensant des cours d'un niveau secondaire ou postsecondaire à partir
du moment où elle est admise par l'institution à
fréquenter à temps plein un programme de ce niveau, jusqu'au
moment où elle complète la session terminale, abandonne ses
études, ou ne satisfait plus aux exigences de l'institution
fréquentée relativement à la poursuite de ses
études, selon la première éventualité.»
M. le Président, cet amendement apporte une précision qui
est de concordance avec l'article 40.
(Consultation)
Mme Caron: Adopté, M. le Président.
Le Présidait (M. Dauphin): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 32, tel qu'amendé, est
adopté?
Mme Caron: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
maintenant, selon la liste du ministre, l'article 73.
M. Rémillard: M. le Président, l'amendement que
nous proposons à l'article 73 se lit comme suit:
L'article 73, déjà amendé par la commission sur les
institutions, est de nouveau amendé comme suit:
Remplacer la définition de «conjoint» par la
suivante: «"conjoint": l'homme ou la femme qui, à la date du
décès, est marié à la victime et cohabite avec elle
ou qui vit maritalement avec la victime et est publiquement
représenté comme son conjoint depuis au moins trois ans ou, dans
les cas suivants, depuis au moins un an: «- un enfant est né ou
à naître de leur union, «- ils ont conjointement
adopté un enfant, «- l'un deux a adopté un enfant de
l'autre.» M. le Président, cet amendement a pour objet de
considérer également comme conjointe la personne qui vit
maritalement avec la victime depuis au moins un an, lorsqu'ils ont
conjointement adopté un enfant ou lorsque l'un deux a adopté
l'enfant de l'autre.
Mme Caron: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Mme la députée de
Terrebonne.
Mme Caron: Au moment de l'étude de l'article 194, on nous
a dit qu'effectivement les modifications seraient faites à l'article 73
pour s'assurer que nous ayons la même définition. Il
m'apparaît qu'on retrouve les mêmes éléments,
mais...
M. Rémillard: L'article 194, il faut l'amender aussi.
Alors...
Mme Caron: ...mais il va falloir... C'est ça. Au niveau de
la forme, là, il manquait certains éléments dans 194.
(Consultation)
M. Rémillard: Alors, 194 sera amendé dans le
même sens.
Mme Caron: De la même façon. M. Rémillard:
Même façon.
Mme Caron: Ça va, M. le Président, à ce
moment-là.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 73, tel qu'amendé, est
adopté?
Mme Caron: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 194.
M. Rémillard: Qui se lit comme suit, M. le
Président: Remplacer le paragraphe 2° par le suivant: 2° par le
remplacement du paragraphe c par les suivants: «c) "conjoint": l'homme ou
la femme qui, à la date du décès, est marié
à la victime et cohabite avec elle ou qui vit maritalement avec la
victime et est publiquement représenté comme sont conjoint depuis
au moins trois ans ou, dans les cas suivants, depuis au moins un an: «-
un enfant est né ou à naître de leur union, «- ils
ont conjointement adopté un enfant, «- l'un d'eux a adopté
un enfant de l'autre; «cl) "personne à charge": «1° la
personne qui est séparée de fait ou légalement du
sauveteur ou dont le mariage avec celui-ci est dissous par un jugement
définitif de divorce ou est déclaré nul par un jugement en
nullité de mariage et qui, à la date du décès, a
droit de recevoir du sauveteur une pension alimentaire en vertu d'un jugement
ou d'une convention; «2° l'enfant mineur de la victime et la personne
mineure à qui la victime tient lieu de mère ou de père;
«3° l'enfant majeur de la victime et la personne majeure à qui
la victime tient lieu de mère ou de père, à la condition
que la victime subvienne à plus de 50 % de
leurs besoins vitaux et frais d'entretien; «4° toute autre
personne liée à la victime par le sang ou l'adoption et toute
autre personne lui tenant lieu de mère ou de père, à la
condition que la victime subvienne à plus de 50 % de leurs besoins
vitaux et frais d'entretien.»
M. le Président, cet amendement est de concordance avec celui
apporté à l'article 73.
Mme Caron: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Mme la députée de
Terrebonne.
Mme Caron: Bien, j'ai justement un problème, parce qu'ils
ne sont pas vraiment concordants. Si on regarde l'article 73, la
définition de l'enfant mineur qui est maintenue à 73 est
différente de celle qu'on nous propose à 194; la même chose
aussi pour le troisième paragraphe. Et il y a l'ajout d'un
quatrième.
M. Rémillard: On peut demander à Me Lagre-nade de
nous expliquer. C'est une technique législative, M. le
Président.
Le Président (M. Dauphin): Me Lagrenade.
Mme Lagrenade (Francine): C'est qu'on a déjà
déposé un amendement qui modifiait les définitions des
personnes à charge à l'article 73, lequel avait été
adopté. Et, à l'article 73, après, on redépose un
nouvel amendement. Dans le 194, autrement dit, on a refondu les deux
amendements.
Mme Caron: O.K.
Mme Lagrenade (Francine): Mais le tout devrait être
équivalent. (11 h 40)
Mme Caron: O.K.
(Consultation)
Mme Caron: Tout concorde, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Tout concorde? Merci. Alors,
est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Caron: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que l'article 194 que
nous avions rouvert est adopté tel qu'amendé?
Mme Caron: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 95. .
M. Rémillard: M. le Président, l'amendement que
nous suggérons se lirait comme suit: Supprimer, dans les première
et deuxième lignes, les virgules.
M. le Président, cet amendement apporte une correction
technique.
(Consultation)
Mme Caron: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 95 que nous avions rouvert, donc, tel
qu'amendé, est adopté?
Mme Caron: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 136.
M. Rémillard: M. le Président, l'amendement que
nous proposons se lit comme suit: Supprimer, dans la première ligne du
deuxième alinéa, le mot «septième».
M. le Président, cet amendement a pour effet de rendre
l'indemnité de remplacement du revenu payable dès le jour qui
suit celui de la manifestation du préjudice... Alors, M. le
Président, cet amendement a pour effet de rendre l'indemnité de
remplacement du revenu payable dès le jour qui suit celui de la
manifestation du préjudice.
Mme Caron: Alors, oui, M. le Président. Je pense que
ça correspond aux demandes qui avaient été
apportées. Alors...
Le Président (M. Dauphin): L'amendement, adopté.
Est-ce que l'article 136, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Caron: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté, ce qui met fin
à la première liste d'articles suspendus. Est-ce qu'il y a une
deuxième liste, M. le ministre?
M. Rémillard: M. le Président, avant d'aborder la
deuxième liste, me permettez-vous d'apporter un amendement à
l'article 197? On me dit que c'est par concordance avec l'article 12. C'est
strictement une question technique, là. C'est à l'article 197. Je
vous le lis, M. le Président. L'amendement se lirait comme suit: 1°
insérer, dans la première ligne de l'article 11 qu'il introduit
et après le mot «civil», les mots «dont elle se
désiste ou»; 2° insérer, dans la cinquième ligne
de l'article 11 qu'il introduit et après le mot «date», les
mots «de son désistement ou celle».
M. le Président, c'est une concordance avec l'article 12 du
projet.
Mme Caron: C'est exact, M. le Président. Donc,
adopté.
Le Président (M. Dauphin): Alors, de consentement,
l'article 197 est rouvert et l'amendement est adopté. Donc, l'article
197 est adopté tel qu'amendé.
M. Rémillard: M. le Président, il nous reste les
articles 1, 150, 6, 99, 146, 57, 11, 119. Je les énumère dans le
désordre. On pourrait les mettre dans un ordre, selon le travail de nos
légistes et de nos consultations. Il nous resterait à aborder ces
articles. Maintenant, ça nécessite un peu de travail.
Alors, on me dit aussi qu'il y a l'article 99 et aussi l'article 100
qu'on doit ajouter.
Alors, M. le Président, manifestement, il faut prendre quelques
minutes pour travailler, si vous me permettez juste un instant.
(Consultation)
M. Rémillard: M. le Président, on m'informe que, si
on prenait 15 minutes, je pourrais ensuite aborder certains articles, avec des
propositions que nos légistes nous font. Alors, avec la permission de la
commission...
Mme Caron: Peut-être juste avant...
Le Président (M. Dauphin): Mme la députée de
Terrebonne.
Mme Caron: Oui. Juste avant, M. le Président, j'aimerais
savoir si les légistes ont fait la vérification pour l'article
166, à savoir si on changeait la formulation, là, de «qui
atteste leur qualité» pour se conformer un petit peu aux autres
lois qui parlaient de sa qualité. On pourrait le faire en même
temps, là...
M. Rémillard: Ça a été fait. On peut
demander tout de suite à Me...
Mme Caron: «Leur qualité», on la maintient
comme ça?
M. Rémillard: Oui. Mme Caron: O. K.
M. Rémillard: Me Lagrenade, si vous voulez, M. le
Président, peut-être...
Le Président (M. Dauphin): Me Lagrenade.
Mme Lagrenade (Francine): Je crois que l'expression «leur
qualité» est correcte.
Le Président (M. Dauphin): Alors, nous allons suspendre
nos travaux pour une durée d'environ 15 minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 45)
(Reprise à 12 h 7)
Le Président (M. Dauphin): La commission des institutions
reprend ses travaux. J'appelle maintenant l'article 1 du projet de loi.
M. Rémillard: Alors, M. le Président, on se
souvient de nos discussions sur l'article 1, c'était en fonction de la
territorialité, c'est-à-dire que la loi s'applique sur le
territoire du Québec, et, par conséquent, on s'était
interrogés sur les Québécois qui sont victimes d'actes
criminels à l'extérieur du Québec.
On sait qu'au Québec on va indemniser une victime d'actes
criminels qui n'est pas résidente du Québec, qui vient de
l'étranger, qui est en touriste, et on va l'indemniser. Alors, on
s'était posé des questions et on avait dit que, dans toutes les
lois, c'était la même chose et que les Québécois
étaient protégés par les lois dans les autres pays ou les
États américains qui s'appliquent dans ces cas, donc, de crimes.
Je vais demander à Mme Viens de nous faire part des recherches qu'elle a
menées sur ce point-là, M. le Président, dans les
dernières heures.
Le Président (M. Dauphin): Me Viens.
Mme Viens (Christine): Alors, après vérification,
toutes les provinces canadiennes, sauf Terre-Neuve et le territoire du Yukon,
disposent d'un programme d'indemnisation des victimes d'actes criminels. Toutes
les provinces indemnisent la victime d'un crime commis sur leur territoire sans
égard à la résidence. En ce qui concerne les
États-Unis, selon nos informations, 50 États américains
ainsi que le district de Columbia et les îles Vierges disposent d'un
programme d'indemnisation des victimes d'actes criminels. Tous ces
États, à l'exception du Nevada, indemnisent les
non-résidents victimes d'un crime commis sur les limites de leur
territoire.
(Consultation)
M. Bélanger: M. le Président, je constate,
finalement, qu'il y a très peu d'États ou de provinces où
il n'y a pas de programme similaire. Alors, à ce moment-là,
pourquoi ne pas prévoir que, dans les cas où il y a des
régimes qui prévoient, justement, l'indemnisation des victimes
d'actes criminels des Québécois en dehors du pays, d'accord que
ça ne s'applique pas, mais que, dans les cas, dans les très peu
de cas où il n'y en a pas, au moins qu'il y ait une protection
assurée à ce moment-là, puisque c'est peu de personnes,
c'est peu d'argent? Ce n'est pas grand monde, finalement.
M. Rémillard: À ce moment-là, M. le
Président, on ouvre considérablement. L'État a des
limites, on ne peut pas aller jusque-là. Ce n'est pas possible. On ne
peut pas aller jusque-là. (12 h 10)
M. Bélanger: Terre-Neuve, Yukon, Nevada, ce n'est
pas...
M. Rémillard: Non, non, mais le Nevada, écoutez un
instant. Si on va au Nevada, à ce moment-là... puis il va falloir
prendre des assurances...
M. Bélanger: Maintenant qu'on a un casino, ils vont aller
moins souvent au Nevada.
M. Rémillard: Peut-être bien. Non, je pense qu'on ne
peut pas ouvrir pour une question spécifique comme ça, M. le
Président, on ne peut pas faire ça, et tous les légistes,
tous mes conseillers sont d'accord. On ne peut pas faire ça, ce n'est
pas possible. Je pense qu'on a une bonne protection en fonction des principaux
États qui sont visités par les Québécois, entre
autres la Floride, les États de Nouvelle-Angleterre, New York...
M. Bélanger: Et, en Europe, est-ce qu'il existe des
régimes en général?
M. Rémillard: En général, oui, mais, dans
les pays qui sont surtout visités, que ce soit l'Angleterre...
M. Bélanger: La France.
M. Rémillard: ...la France, l'Allemagne, la Belgique, ces
pays-là ont ces lois. Parce qu'il ne faut pas oublier, M. le
Président, qu'il y a une convention des Nations unies. On fait ça
en fonction d'une convention des Nations unies. Mais il faut penser aussi,
comme j'ai déjà mentionné, que, si vous allez en
Afghanistan, ou je ne sais pas trop où, je ne suis pas sûr qu'ils
ont le même...
M. Bélanger: Sans aller si loin que ça, au Mexique,
est-ce qu'il existe un...
M. Rémillard: Le Mexique est là, je pense,
hein?
Une voix: On n'a pas d'informations sur le Mexique.
M. Bélanger: Beaucoup de monde va au Mexique.
M. Rémillard: Pardon?
M. Bélanger: Beaucoup de monde va au Mexique.
M. Rémillard: On ne peut pas me confirmer s'il y a une loi
comme celle-là au Mexique, M. le Président. Il y a Cuba aussi. On
pourrait penser à Cuba. Écoutez, à un moment donné,
il faut s'arrêter. Je pense qu'on ne peut pas aller plus loin que
ça.
M. Bélanger: Donc, si je comprends bien, le principe
d'indemniser les citoyens québécois en voyage, pour des actes
criminels, c'est un principe auquel ne souscrit pas le ministre. C'est
ça?
M. Rémillard: Je ne peux pas y souscrire par
capacité d'agir de l'État.
M. Bélanger: Malgré le très peu de cas
répertoriés ou de personnes qui ont fait la demande.
M. Rémillard: On me dit qu'il y a très peu de
demandes.
M. Bélanger: Oui.
M. Rémillard: Moi, je crois que c'est une loi qui, de plus
en plus, va avoir son application. On est conscients, tous les membres de cette
commission, nous sommes conscients que la Loi sur l'indemnisation des victimes
d'actes criminels ne connaît pas l'application qu'elle devrait
connaître. Nous avons même discuté, pendant nos travaux, sur
les moyens d'information et sur le Bureau, de son rôle d'informer et de
promouvoir. On a insisté sur le mot «promouvoir». C'est donc
dire que cette loi et simplement nos débats ici qui sont assez
suivis, qui suscitent l'intérêt de la presse...
M. Bélanger: Ah oui!
M. Rémillard: Bon, j'en suis fort heureux, M. le
Président, que nos journalistes suivent nos débats. Il a fallu
qu'on ait un peu de discussions pour que ça intéresse un petit
peu la presse, et, par conséquent, ça va faire en sorte que... On
ne le sait pas, mais, moi, je suis convaincu qu'il y a beaucoup de personnes
qui sont victimes d'actes criminels qui n'ont probablement pas utilisé
cette loi. Donc, de par ce que nous avons décidé en ce qui
regarde le rôle du Bureau, par exemple, de promouvoir l'application de
cette loi, de par aussi l'impact publicitaire qui va se faire, de par les CAVAC
puisque nous allons ajouter, il va y avoir 21 CAVAC partout sur le
territoire du Québec... Il faut comprendre qu'à un moment
donné l'État a ses limites, et on ne peut pas aller
jusque-là. Peut-être que, dans deux ans, ils feront le point puis
ils verront. Mais, moi, actuellement, je ne peux pas prendre cette
décision-là.
M. Bélanger: Le ministre vient de parler de l'impact
publicitaire, et tout ça. Est-ce que Me Viens pourrait nous confirmer
s'il y a vraiment un plan présentement au niveau de l'indemnisation des
victimes d'actes criminels pour faire la promotion de la loi, pour, justement,
diffuser ça? Parce que je pense qu'il faut être conscient que la
loi n'est pas connue, que peu de gens connaissent son existence. Est-ce que,
vraiment, il y a une stratégie qui a été
élaborée avec un budget, ou une campagne précise qui a
été prévue pour, justement, faire connaître cette
loi?
Mme Viens (Christine): C'est-à-dire qu'il y a
déjà des mesures qui ont été prises par la
Direction de l'indemnisation des victimes d'actes criminels à la CSST au
cours des dernières années. Notamment, un vidéo a
été produit à l'intention des policiers, qui sont les
premiers intervenants, souvent, auprès des victimes. On a fait des
efforts aussi auprès des professionnels de la santé. Les CAVAC,
on a fait un plan de communication de leurs services qui s'échelonne sur
plusieurs mois et qui vise à rejoindre certaines clientèles
cibles, notamment les jeunes dans les écoles ou les personnes
âgées, pour promouvoir leurs services de façon à ce
qu'ils soient en mesure d'informer les victimes. Évidemment,
après l'adoption de cette loi et dans les procédures
d'implantation, des mesures seront examinées à la Direction des
communications du ministère pour voir à la diffusion de
l'information sur la nouvelle loi.
M. Bélanger: Je dois comprendre qu'il n'existe pas de
plan, comme tel, national de publicité dans les médias. Je pense
que c'est ça que ça prendrait: dans les médias nationaux,
dans les journaux, de l'annonce pour que les gens en connaissent l'existence,
parce que je comprends qu'il y a des mesures qui ont été prises,
mais je pense qu'il faut faire le constat qu'elles ont été
inefficaces.
Mme Viens (Christine): Avec la permission... Le
Président (M. Dauphin): Me Viens.
Mme Viens (Christine): Comme je l'indiquais au début de
nos travaux à cette commission, nos experts en communication nous
indiquent qu'il y a une grande difficulté à rejoindre le public
«at large» sur quelque chose d'aussi précis, puisque les
gens ne se reconnaissent pas nécessairement comme victimes. C'est toute
la problématique, d'ailleurs, de la victimisation: les gens pensent
toujours que ça ne leur arrivera pas, fort heureusement pour eux. Alors,
c'est très difficile de faire une publicité au sens large pour
rejoindre le grand public. Il faut donc cibler le public, et surtout à
travers les intervenants. Donc, ce seront les efforts qui seront mis en oeuvre
pour compléter ce qui a déjà été
entrepris.
M. Rémillard: II faut dire aussi, M. le Président,
que, moi, je compte beaucoup sur l'intervention de la presse lorsque cette loi
sera adoptée par l'Assemblée nationale à
l'unanimité. Je pense que ce sera une autre preuve d'une loi qui apporte
une contribution sociale extrêmement importante. Et j'espère, et
j'en discute présentement avec nos experts en communication du
ministère, qu'on pourra susciter beaucoup d'articles dans les
médias et aussi d'interviews à la radio, à la
télévision, pour qu'on puisse en parler, que Mme Viens puisse...
je sais sa disponibilité. Alors, il y a tout cet aspect-là. On
n'a pas beaucoup de sous à mettre. Je dois vous dire, nos moyens sont
très limités pour faire des grandes campagnes de presse qui nous
coûteraient cher. Mais ce qu'on peut faire, par contre, c'est susciter
l'intérêt des médias et, dans la mesure où cette loi
est votée à l'unanimité par l'Assemblée nationale,
c'est quand même une loi considérable, substantielle, je crois
qu'on peut compter sur cette façon de publiciser la loi.
(Consultation)
M. Bélanger: Vu le peu de vacanciers à Terre-Neuve
et au Yukon, disons que... Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): L'article 1 est adopté.
J'appelle maintenant l'article 146.
M. Rémillard: M. le Président, on se rappelle de
nos discussions sur l'article 146, une discussion qui n'est pas
nécessairement facile. C'est en fonction de quelqu'un qui est une
victime d'un acte criminel et qui est aussi un détenu, soit que l'acte
criminel a eu lieu avant qu'il soit détenu ou pendant qu'il est
détenu. À ce moment-là, on s'est interrogé,
à savoir: Est-ce qu'il doit continuer à recevoir les
indemnités, et ces indemnités ne devraient-elles pas être
en fonction du fait que cette personne est détenue? Alors, il y a une
question de respect des droits et des libertés fondamentales, il y a une
question aussi de justice, d'équité. L'État paie pour
cette personne qui est détenue, et on sait à quel point ça
coûte cher. Les derniers chiffres sont à l'effet que ça
pourrait coûter jusqu'à 145 $ par jour pour garder un prisonnier
présentement. Alors, c'est considérable. (12 h 20)
Nous avons donc consulté, beaucoup consulté, je devrais
dire, et, avec votre permission, je vais demander à Me Viens de nous
faire rapport de ces consultations que nous avons eues.
Le Président (M. Dauphin): Me Viens.
Mme Viens (Christine): Oui. Nous avons consulté notamment
la Direction générale des services correctionnels au
ministère de la Sécurité publique pour obtenir des
informations sur les possibilités de travail à l'intérieur
des établissements de détention. On nous a rappelé que, le
19 juin 1986, la Loi modifiant la Loi sur la probation et sur les
établissements de détention, qui a été
promulguée le 28 septembre 1988, créait le Fonds au
bénéfice des personnes incarcérées, un fonds qui a
pour fonctions d'établir, d'appliquer un programme d'activités
qui vise à favoriser la réinsertion sociale des personnes
incarcérées et à assister financièrement certaines
d'entre elles selon des conditions qui sont fixées. On nous indique que
ce Fonds a notamment pour mission de rechercher à l'extérieur des
murs des contrats de services permettant aux personnes
incarcérées de travailler. L'un des objectifs est, notamment, de
favoriser leur réinsertion sociale, et, notamment, de les
considérer comme
des êtres sociaux à part entière de la
société, et de favoriser, lorsque ça s'applique aux
personnes, leur réinsertion au niveau du travail, dans les limites
évidemment des mandats de la Sécurité publique. Alors, ils
peuvent notamment travailler.
Compte tenu que la durée moyenne de détention est de 30
jours, on ne peut pas imaginer non plus qu'il s'agisse de formation et de
travail très élaborés, donc ce sont surtout des contrats
de travaux manuels, et le taux horaire moyen varie de 2,75 $ à 3 $
l'heure, que l'individu peut récupérer.
On s'interrogeait sur la capacité de gains à
l'intérieur des prisons. Donc, d'une part, il y a théoriquement
une capacité de gains. Si la personne était capable de
travailler, elle pourrait effectivement avoir un certain revenu à
l'intérieur. D'autre part, on favorise, à l'intérieur des
établissements de détention, le fait que la personne soit une
personne responsable comme tout autre citoyen, qu'elle soit responsable
d'assumer sa subsistance et de défrayer ses dépenses personnelles
au cours de la période de privation de liberté.
Alors, ce sont les informations dont nous disposons.
M. Bélanger: Mais ce n'est pas là-dessus que,
vraiment, on se posait des questions. Je veux dire, je comprends très
bien ce que vous me dites, mais, moi, je pense qu'à partir du moment
où la personne est incarcérée il devrait exister un
mécanisme pour faire en sorte justement, premièrement, si ce
programme-là s'appliquait dans le cas de la personne, du détenu,
et s'il ne s'applique pas... Je pense que ce ne sont pas toutes les
institutions qui ont de tels programmes, ce n'est pas appliqué de la
même façon, ce ne sont pas tous les détenus qui sont
éligibles à ça. Donc, pour moi, c'est important, à
partir du moment où l'incarcération arrive, qu'il existe un
mécanisme spécial. S'il n'y a pas de perte de revenu, je ne vois
pas pourquoi il devrait y avoir une indemnité. Moi, je ne suis pas du
tout prêt à vous suivre là-dessus. Je pense qu'il faut un
amendement à cet article-là.
M. Rémillard: Regardez bien.
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rémillard: Je pense que le principe que nous acceptons
à cette commission, c'est qu'il doit y avoir indemnité s'il y a
perte de revenu. Vous nous dites donc, Me Viens, qu'il y a, dans certains
établissements ce n'est pas tous les établissements
un travail qui permet de gagner un peu de sous, puis aussi la
réinsertion. Mais regardons simplement le fait que ça apporte un
gain, un gain dont certains prisonniers pourraient être privés
parce qu'ils ont été l'objet d'un crime. Alors, dans ce
cas-là, il y a perte. Mais, dans les autres cas...
M. Bélanger: II n'y a pas de perte.
M. Rémillard: ...il n'y a pas de perte. M.
Bélanger: C'est en plein ça.
M. Rémillard: Hein? Comment réagissez-vous à
ça?
Mme Viens (Christine): Peut-être, juste pour clarifier la
situation de façon à ce qu'on comprenne tous. La victime d'un
acte criminel recevra une indemnité de remplacement du revenu dans la
mesure où elle est incapable d'exercer l'emploi qu'elle exerçait
antérieurement. Alors, il faut bien comprendre que, si elle devient une
détenue par la suite pour une circonstance qui est
étrangère à sa victimisation, elle ne recevra
l'indemnité de remplacement du revenu que dans la mesure où elle
demeure incapable de travailler.
M. Rémillard: Je crois que Me Gauvin aurait
peut-être une piste qui me semble intéressante, si vous permettez,
M. le Président, avec votre permission.
Le Président (M. Dauphin): Me Gauvin.
Mme Gauvin (Francine): Une hypothèse possible serait
d'accorder l'indemnité à raison de 25 % au détenu qui nous
démontrerait qu'il est privé de ce gain en détention en
raison de l'infraction dont il a été victime auparavant.
M. Bélanger: Oui. C'est une piste intéressante
à suivre, là, mais c'est parce que... Voyez-vous, ce que je me
dis, là, c'est que, de toute façon, si la personne
exerçait un emploi, à partir du moment où elle est
détenue, elle perd son emploi, hein. Je veux dire, elle perdrait son
emploi. C'est pour ça que je me demande pourquoi on doit... Je sais que
ce n'est pas clair, là, ce que je dis, mais c'est ça qui me
frappe. C'est que la personne, en étant détenue, automatiquement,
elle perd son emploi, là. Elle n'a pas d'assurance-salaire. Il n'y a pas
de cas d'assurance-salaire...
M. Rémillard: Écoutez, essayons de faire le point
pour savoir quel amendement on peut apporter. Essayons de voir ça
étape par étape. Vous avez tout d'abord le cas où
l'agression, l'acte criminel est commis lorsque le prisonnier est à
l'extérieur, c'est-à-dire qu'on ne parle pas à ce
moment-là de détenu. C'est un simple citoyen qui est victime,
donc, d'un acte criminel. Il tombe sous l'application de la loi et il
reçoit une indemnité. Pendant qu'il reçoit cette
indemnité pour perte de revenu, il est incarcéré parce
qu'il a commis, donc, un crime. Donc, la question qu'on se pose, on dit: Parce
qu'il est incarcéré, il ne peut pas travailler. Donc, sa perte de
revenu pendant qu'il est incarcéré n'est pas causée parce
qu'il a été victime d'un acte criminel, mais parce qu'il a commis
un acte criminel. Donc, pourquoi la loi l'indemniserait pendant qu'il est en
prison? Ça, c'est le premier scénario. Donc, est-ce qu'on
s'entend là-dessus?
M. Bélanger: Parfaitement.
M, Rémillard: Deuxième scénario. Quelqu'un
est victime d'un acte criminel alors qu'il est détenu et, à ce
moment-là, la loi va s'appliquer en fonction de sa perte de revenu. Si
cette personne est avocat, qu'il est incarcéré et qu'il y a perte
de revenu, ça va être calculé en fonction de sa
qualité de détenu. Donc, à ce moment-là, on
n'aurait pas de problème. La loi prévoirait le cas. Est-ce que je
peux dire, donc, en conclusion, que le seul scénario qui nous pose
problème, c'est le premier?
M. Bélanger: Définitivement. Je pense que... M.
Rémillard: C'est ça? M. Bélanger: Oui, c'est
ça. M. Rémillard: C'est ça? M. Bélanger:
C'est ça.
M. Rémillard: Très bien. Donc, en conclusion, on
pourrait dire, M. le Président, qu'on pourrait avoir un amendement qui
prévoirait que, lorsque quelqu'un est détenu, son
indemnité cesse...
Une voix: Suspendue. M. Bélanger: Suspendue.
M. Rémillard: ...si ce n'est dans le cas où il peut
démontrer qu'il est privé de gains par un programme existant en
prison. Je ne sais pas si je m'exprime correctement, là.
M. Bélanger: Auquel il serait eligible. C'est
ça.
M. Rémillard: II serait eligible. M. Bélanger:
C'est ça.
M. Rémillard: Alors, est-ce qu'on se comprend? Oui?
(Consultation)
M. Bélanger: Ce ne serait pas «cessée»,
hein. L'indemnité ne cesserait pas, elle serait suspendue.
M. Rémillard: Oui, oui, suspendue.
M. Bélanger: Je pense qu'on s'entend qu'à partir du
moment...
M. Rémillard: Oui, oui, oui.
M. Bélanger: ...où l'incarcération
arrête il reprend, et intégralement, là...
M. Rémillard: Alors, écoutez. Est-ce qu'on peut
demander à nos légistes de regarder cette piste-là...
M. Bélanger: Oui, je pense que ce serait... M.
Rémillard: ...et nous revenir à 15 h 30... M.
Bélanger: Avec ça.
M. Rémillard: ...avec quelque chose à ce
niveau-là?
Le Président (M. Dauphin): Très bien. Mme la
députée de Terrebonne...
Mme Caron: Oui.
Le Président (M. Dauphin): ...en conclusion.
Mme Caron: non. j'ai des interrogations concernant la personne
qui n'est pas seule, la personne qui a des personnes à charge. si je
regarde les pourcentages et que je tiens compte de la réduction que vous
faites, pour une personne qui est seule, la réduction, là, est de
75 %. donc, pour ses besoins, c'est comme si on lui laissait 25 %. mais,
là, si la personne a une personne à charge, en coupant de 45 %,
c'est comme si, pour ses besoins à elle, on calculait 45 % et non plus
25 %. lorsqu'ils sont deux, c'est comme si c'était 35 % de sa part qui
devient à lui. lorsqu'ils sont trois, sa part devient de 25 %.
lorsqu'ils sont quatre, ça devient de 10 %. à quelque part, je
sens quelque chose de plus ou moins juste dépendamment du nombre de
personnes à charge, comme si la valeur de la personne qui est en prison
changeait dépendamment du nombre de personnes.
M. Rémillard: Mme Viens, M. le Président, avec
votre permission.
Le Président (M. Dauphin): Me Viens.
Mme Viens (Christine): Je pense qu'on a voulu ici tenir compte
des besoins. En fait, la discussion a commencé, à savoir: la
personne qui est détenue a des besoins moindres puisqu'elle est à
la charge de l'État dans la détention. Par contre, si elle a des
charges familiales, des personnes à charge, elle continue à avoir
ces charges-là. Alors, ce qu'on a voulu faire, c'est lui réduire
son indemnité de remplacement du revenu en tenant compte du nombre de
personnes à charge pour ne pas préjudicier ces personnes, donc,
compte tenu de ses besoins. Les montants seront donc établis selon le
nombre de personnes à charge. (12 h 30)
M. Rémillard: Oui, mais la députée de
Terre-bonne soulève un gros problème.
Mme Caron: Mais il y a un préjudice, là.
M. Rémillard: II y a un problème qu'il faudrait...
Juste pour savoir si je vous comprends bien dans votre raisonnement. Si on suit
le scénario qu'on s'est fait tout à l'heure, ça
signifierait que ce serait suspendu, pour prendre les termes du
député d'Anjou, et, si c'est suspendu, notre raisonnement, c'est:
parce qu'il est incarcéré, de toute façon il ne perd pas
de revenu. Le problème qu'on peut se poser, c'est: ses personnes
à charge. Alors, il y a des enfants, une femme.
M. Bélanger: Ils ne doivent pas être
pénalisés pour ça.
M. Rémillard: Est-ce que, suivant toujours notre
raisonnement du début, on doit dire: Écoutez, s'il est en prison,
il n'aurait pas plus de revenu pour ces enfants-là puis cette
femme-là, donc tout est suspendu, puis on n'en tient pas compte? Et
ça, c'est dur, hein? Ça peut être dur. Mais, si on suit
notre raisonnement, logiquement, on devrait arriver à cette
conclusion-là.
L'autre conclusion, c'est de dire: Oui, mais il reste quand même
qu'il a été privé d'un revenu, et ça a
été fait pour les enfants, pour sa femme, son conjoint ou sa
conjointe, et, là, la question est entière. Est-ce que c'est
ça, votre problème?
Mme Caron: Oui, et, dans les pourcentages indiqués, le
pourcentage qu'on enlève, en fait, concernant les besoins de la personne
qui n'est plus là, varie. Ce n'est pas toujours la même logique
qui se tient tout le long. J'ai un petit peu de misère avec
ça.
M. Rémillard: Ça, évidemment qu'on est
harmonisé avec la Loi sur l'assurance automobile. C'est exactement la
même chose qu'ils ont, comme on a fait partout dans la loi.
Alors, on reviendra, M. le Président, avec un amendement, mais,
toujours, on se laisse sur un point d'interrogation, quand même.
Le Président (M. Dauphin): Très bien. M.
Rémillard: Et il va falloir y revenir.
Le Président (M. Dauphin): Alors, je comprends que nous
avions le consentement de déborder un peu, quelque peu sur le temps qui
nous était alloué. Maintenant, il ne me reste qu'à
ajourner nos travaux jusqu'au prochain avis, c'est-à-dire ajourner nos
travaux sine die. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 34)
(Reprise à 16 h 42)
Le Président (M. Dauphin): La commission des institutions
reprend ses travaux. Je vous rappelle le mandat qui est de poursuivre
l'étude détaillée du projet de loi 106, Loi sur l'aide et
l'indemnisation des victimes d'actes criminels.
Est-ce qu'il y a des nouveaux remplacements, Mme la secrétaire,
ou si tout est correct?
La Secrétaire: Non, c'est correct.
Le Président (M. Dauphin): Alors, nous étions
rendus, si ma mémoire est bonne, à l'article 146.
M. Rémillard: Oui, M. le Président. À
l'article 146, nous avons donc, en fonction des discussions que nous avons
eues, un amendement à proposer qui se lirait comme suit:
Remplacer le paragraphe 1 ° du premier alinéa par le suivant:
«1° 100 % dans le cas d'une victime sans conjoint ni personne
à charge, à moins qu'elle ne démontre qu'en raison du
préjudice qu'elle subit elle devient incapable d'exercer l'emploi
qu'elle exerce ou aurait exercé pendant son incarcération, son
emprisonnement ou sa détention, auquel cas ce pourcentage est de 75
%;».
Alors, M. le Président, ça va dans le sens de nos
discussions.
M. Bélanger: M. le Président, je pense que c'est
tout à fait conforme, comme le ministre l'indique, à la teneur
des échanges qu'on a eus et, quant à nous, ça nous
convient tout à fait.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Est-ce que
l'article 146 est adopté tel qu'amendé?
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 150.
M. Rémillard: M. le Président, un amendement
à l'article 150 qui se lirait comme suit:
Insérer, dans la première ligne du quatrième
alinéa et après le mot «peut», les mots «, en
cas de fraude,».
M. le Président, cet amendement permet au ministre de
déduire, des prestations qu'une personne a reçues en trop et qui
est tenue de les lui remettre, les montants qu'elle lui doit dans les cas de
fraude seulement.
M. Bélanger: m. le président, je pense que
c'était... est-ce que c'était suite à une de nos
objections qu'on avait suspendu cet article ou si c'est suite à un
commentaire?
M. Rémillard: Non, c'est un commentaire qu'on avait
éU du Protecteur du citoyen.
M. Bélanger: Du Protecteur du citoyen.
M. Rémillard: Ça répond au commentaire du
Protecteur du citoyen.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 150, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 57.
M. Rémillard: M. le Président, pourrais-je vous
demander de discuter l'article 6 avant, si vous voulez?
Le Président (M. Dauphin): L'article 6 avant? Avec
plaisir. J'appelle donc l'article 6.
M. Rémillard: Alors, l'article 6, M. le Président,
se lirait comme suit:
Insérer, après le paragraphe 1°, le paragraphe
suivant: «1. 1° recevoir les services de réadaptation que
requiert sont état pour faciliter son retour à la vie normale et
sa réinsertion dans la société ou sur le marché du
travail; ».
M. le Président, cet amendement a pour objet de reconnaître
expressément à la victime le droit de recevoir des services de
réadaptation appropriés à ses besoins.
M. Bélanger: Je pense, encore là, M. le
Président, que ça rencontre les préoccupations que nous
avions, c'est-à-dire celles de confirmer le droit de la victime à
la réadaptation. Quant à nous, ça satisfait l'Opposition.
Alors, adopté, quant à l'amendement.
Le Président (M. Dauphin): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 6, tel qu'amendé, est adopté?
M. Bélanger: Adopté. le président (m.
dauphin): adopté. alors, nous continuons avec l'article 57.
M. Rémillard: L'article 99, si possible, M. le
Président.
Le Président (M. Dauphin): L'article 99. Alors, j'appelle
l'article 99.
M. Rémillard: II y a un amendement à l'article 99.
L'amendement se lit comme suit:
Supprimer, dans la troisième ligne du deuxième
alinéa, le mot «médicalement».
M. le Président, cet amendement vise à ne pas assujettir
l'admissibilité d'un proche au service de réadaptation à
la présentation d'une preuve médicale. Les services de
réadaptation pourront être offerts sur la base d'une
évaluation faite par un membre d'une corporation professionnelle, tel un
psychologue ou un travailleur social. Cet amendement donne suite à une
demande de l'Association québécoise plaidoyer-victimes.
M. Bélanger: M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger: Quant à cet amendement, il me semble
qu'il ne répond qu'en partie à nos préoccupations dans le
sens que, nous, ce qui nous préoccupait et ce qui préoccupe, je
pense, plusieurs organismes, c'est le fait que c'est marqué «le
ministre peut» et non «le ministre doit». Alors, à ce
moment-là, c'est laissé un peu à la discrétion du
ministre quant aux mesures de réadaptation. Je pense qu'on doit prendre
les mesures, que le ministre «doit» prendre les mesures
nécessaires pour la réadaptation de la victime, et non pas
«peut».
M. Rémillard: Nulle part dans la loi... II n'y a pas
beaucoup de lois où on Voit «le ministre doit». C'est
toujours avec extrêmement de réticences, et il faut que
l'encadrement de l'article législatif soit très serré
parce que «peut», en termes législatifs, «peut»
équivaloir à un «doit» dans son interprétation
lorsqu'il s'agit, par exemple, d'un pouvoir qui est norme. Le
«peut» est discrétionnaire, mais il se réfère
à la capacité gouvernementale d'apprécier une situation,
et tout le projet de loi est fondé sur cette capacité du ministre
d'utiliser son pouvoir discrétionnaire. Alors, je ne vois pas comment on
peut mettre un «doit» dans ces circonstances; il faut vraiment que
ce soit «le ministre peut». C'est l'utilisation du pouvoir
discrétionnaire.
On sait qu'il y a tous les processus de révision, d'appel qui
existent. C'est dans toute la philosophie du projet de loi, c'est comme
ça que nous l'avons fait. On sait aussi que c'est une disposition qui
est conforme à la Loi sur l'assurance automobile et que cette
disposition est donc volontairement large pour permettre la discrétion
du ministre. Je ne vois pas comment on peut mettre un «doit» dans
ce contexte-là, M. le Président. (16 h 50)
M. Bélanger: Au niveau de la loi régissant la
Commission de la santé et de la sécurité du travail,
est-ce que c'est de la même façon que c'est rédigé,
c'est-à-dire que la Commission «peut» prendre des
mesures?
(Consultation)
M. Rémillard: Dès qu'on parle de pouvoir
discrétionnaire, que ce soit d'une régie, d'une commission ou de
quoi que ce soit, qu'on utilise ou plutôt qu'on donne à une
autorité administrative un pouvoir discrétionnaire, on prend
toujours le mot «peut» et non pas le mot «doit».
M. Bélanger: Je regarde ici les commentaires du Barreau du
Québec relativement aux articles 99 et 100. Le Barreau du Québec
fait une analyse de ce qui se passe présentement dans cette loi par
rapport à ce qui est prévu à la Loi sur les accidents du
travail. Je cite ici l'opinion du Barreau: «Alors que la Loi sur les
accidents du travail et les maladies professionnelles prévoit un
réel code de réadaptation, le projet de loi 106, aux articles 99
et 101, établit un mécanisme de réadaptation laissé
à la discrétion ministérielle. Cette différence
engendre des distinctions entre les citoyens fondées sur la source de
leur lésion physique. Une telle discrimination ne devrait pas exister. A
notre avis, les citoyens devraient être traités sur un pied
d'égalité, peu importe la source de leur lésion
physique».
Pourquoi le ministre n'a-t-il pas voulu à ce moment-là
transposer le même code de réadaptation pour cette loi? Parce que,
dans le fond, c'est un petit peu ça que, l'Opposition, nous
réclamons.
M. Rémillard: C'est parce que, dans le cas que nous visons
ici, il y a une question d'appréciation qui est importante, que ce soit
quelqu'un qui ait besoin d'aide et qu'on doive apprécier sa situation
physique ou mentale, par exemple. Dans ces cas-là, si on encadre trop la
discrétion du ministre, on risque d'aller à rencontre des
intérêts des victimes. Je vais demander à Me Viens de nous
faire des commentaires à ce sujet-là, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Me Viens.
Mme Viens (Christine): Comme le dit M. le ministre,
effectivement, ce pouvoir est volontairement large et il donne au ministre
toute la latitude administrative requise pour permettre de développer
avec souplesse et efficacité des programmes de réadaptation qui
sont adaptés aux besoins réels des victimes, notamment par une
intervention psychosociale. S'il fallait baliser et encadrer ce pouvoir
discrétionnaire, on viendrait limiter l'action du ministre. Il faut que
le ministre puisse réagir tôt dans le processus et adapter ces
programmes aux nouvelles situations qui peuvent se présenter.
Par rapport à la préoccupation première que j'ai
perçue de ce qui a été exprimé par les groupes au
niveau de l'intervention psychosociale, il faut noter qu'à l'article 93
le droit est conféré spécifiquement en ce qui concerne le
remboursement des frais pour les soins médicaux et paramédicaux,
et les soins paramédicaux comprennent notamment les frais d'intervention
psychosociale.
Alors, je soumets à la commission que la préoccupation
première au niveau de la réadaptation pour les victimes,
c'est-à-dire le remboursement des frais de psychothérapie, est
spécifiquement prévue ici et ça représente la
majorité des préoccupations de réadaptation dans le
domaine de la victimisation des actes criminels.
M. Bélanger: M. le Président, j'ai de la
difficulté un petit peu à suivre le raisonnement de Me Viens.
Elle semble vouloir dire que la CSST, parce que le droit à la
réadaptation est plus encadré, il serait peut-être plus
limité, ça enlèverait des... Ça, j'ai de la
difficulté à le croire parce que je pense que la majorité
des intervenants, au contraire, prennent en modèle le principe
évoqué dans la Loi sur les accidents du travail et les maladies
professionnelles comme étant un vrai régime, un vrai code de
réadaptation. En tout cas, c'est ce que soutient le Barreau et c'est ce
que soutiennent aussi des avocats de l'aide juridique.
Mme Viens (Christine): II faut dire que... Le Président
(M. Dauphin): Me Viens.
Mme Viens (Christine): ...la réadaptation au sens de la
Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles se fait
lorsque le travailleur subit une atteinte permanente à son
intégrité physique ou psychique. Dans le contexte de la
victimisation des victimes d'actes criminels, il faut justement ne pas attendre
qu'il y ait une atteinte permanente, c'est pourquoi il faut intervenir
très tôt. C'est difficile de calquer un régime, d'importer
un régime dans un autre régime. Ici, le ministre a toute la
souplesse voulue. Par contre, en ce qui concerne des choses spécifiques,
le remboursement des frais médicaux et des frais paramédicaux,
ils sont spécifiquement prévus à l'article 93.
En ce qui concerne les éléments qu'on retrouve
généralement dans les services de réadaptation
l'aide personnelle ils sont spécifiquement prévus à
l'article 87. En ce qui concerne les frais de garde, ils sont
spécifiquement prévus à l'article 88. L'allocation de
disponibilité et les frais de déplacement et de séjour
pour la victime qui les engage, lorsqu'elle doit recevoir des soins
médicaux et paramédicaux, c'est spécifiquement
prévu à l'article 97. Des dispositions spécifiques visent
à faciliter la réinsertion de la victime sur le marché du
travail, notamment la prolongation de l'indemnité de remplacement du
revenu.
Des éléments spécifiques sont déjà
prévus, qui répondent aux préoccupations, et plus
spécialement en ce qui concerne les frais paramédicaux. Quant au
reste, la disposition doit être volontairement large pour permettre au
ministre de réagir au moment où le besoin se fait sentir et aux
situations qui se présentent à l'égard des victimes.
Nous avons consulté la Société de l'assurance
automobile. Cette disposition existe dans la Loi sur l'assurance
automobile depuis fort longtemps et ils se disent très fiers de ce
qu'ils ont réussi à développer au niveau des services de
réadaptation adaptés à la clientèle des victimes
d'accidents d'automobile avec ce pouvoir.
Il faut aussi comprendre que le ministre va appliquer la loi, mais il ne
faut pas prendre pour acquis qu'il ne l'appliquera pas.
M. Rémillard: S'il ne l'applique pas, il y aura des
procédures.
M. Bélanger: M. le Président, relativement à
ce qui a été dit au début par Me Viens à propos de
la CSST, quand on parle que la CSST, finalement, n'intervient dans son pouvoir
pour faciliter la réadaptation que dans le cas d'une atteinte permanente
à l'intégrité physique, je pense qu'on fait erreur, parce
que, même s'il n'y a pas atteinte à l'intégrité
physique, qu'il y a une incapacité temporaire, je pense que, dès
le moment où il y a incapacité temporaire, la CSST voit à
ce que la personne ait le droit à des mesures de réadaptation
pour réintégrer le plus rapidement possible son travail,
même s'il n'y a pas par la suite de séquelles permanentes.
Ça, je suis pas mal certain de ça.
Je ne pense pas que, uniquement dans le cas où il y a une
atteinte permanente à l'intégrité physique, la CSST va
permettre des mesures de réadaptation. Ça, je ne le pense pas. Je
pense qu'on fait erreur en disant ça, à moins que j'aie vraiment
une très mauvaise perception du système d'accidents de
travail.
Le principe de la réadaptation, au niveau de la CSST,
apparaît à partir du moment que la personne n'est pas en mesure
d'effectuer son travail. On cherche le plus rapidement possible à lui
faire reprendre son travail, qu'il y ait, comme on dit, incapacité
permanente ou pas.
Le Président (M. Dauphin): Me Viens.
Mme Viens (Christine): J'ai fait référence ici
à l'article 14S de la Loi sur les accidents du travail et les maladies
professionnelles où il est clairement indiqué la notion de
«subit une atteinte permanente à son intégrité
physique ou psychique». Je faisais référence à cet
article. Loin de moi l'idée de commenter la pratique de la CSST.
M. Bélanger: Que vous devez quand même bien
connaître, puisque ha, ha, ha! c'était régi
par la CSST, finalement, l'indemnisation des victimes d'actes criminels.
Mme Viens (Christine): II faut comprendre que, lorsqu'on fait
référence à la Loi sur les accidents du travail et les
maladies professionnelles, on parle de la victimisation au travail.
M. Bélanger: Je regarde 93, je regarde l'ensemble des
dispositions, présentement, sur le projet de loi qu'on étudie, et
puis c'est vrai que 93 prévoit le remboursement pour recevoir des soins
médicaux, paramédicaux, mais on ne met pas le principe de dire:
jusqu'à la réadaptation de la personne. évidemment, la
réadaptation, ce n'est pas toujours possible jusqu'à 100 %; c'est
pour ça qu'il y a des indemnités permanentes. mais c'est le
principe, c'est la philosophie qui ne se dégage pas d'une façon
claire. (17 heures)
C'est vrai que c'est marqué que, bon, on a le droit de recevoir
des soins médicaux, paramédicaux, mais jusqu'à quand,
jusqu'à concurrence de combien? De combien, ça, on le sait, il y
a des limites, par règlement, qui vont être établies. C'est
le principe de la réadaptation que je voudrais qu'il soit
peut-être exprimé d'une façon plus claire dans l'ensemble
du projet de loi. Je ne sais pas si on comprend un petit peu ce que je veux
dire.
M. Rémillard: M. le Président, les articles 99 et
100 se réfèrent directement à la réadaptation, le
principe est établi. Maintenant, il faut se garder, je crois, de vouloir
trop préciser ou encadrer les choses. On risque, M. le Président,
d'avoir l'effet contraire que nous recherchons et que ça ne soit pas au
bénéfice des victimes.
Je crois qu'on a voulu conserver toute cette discrétion, et la
discrétion, dans un cadre d'une loi qui est faite pour aider les
victimes, dans son interprétation est faite, donc, en faveur des
victimes. Et tous les organismes qui devront se pencher sur
l'interprétation de la loi devront le faire avec au départ une
disposition favorable aux victimes. C'est les principes d'interprétation
législative.
Alors, dans ce contexte-là, M. le Président, lorsque nous
donnons au ministre une capacité d'évaluation en fonction, donc,
de sa discrétion, je crois que c'est la meilleure façon, c'est la
meilleure façon de favoriser la victime, en donnant donc toute la
latitude au ministre pour apprécier les différentes situations
aux différents moments, parce que j'insiste sur cet
aspect-là que Me Viens a souligné il est important que le
ministre puisse intervenir dès le début, s'il le juge à
propos. La latitude du ministre doit être protégée.
Alors, d'une part, je comprends la préoccupation du
député d'Anjou de dire: Bien, j'aimerais ça, que tout soit
prévu, qu'on puisse prévoir vraiment c'est quoi les principes, et
tout. Mais, d'autre part, je crois qu'il est extrêmement dangereux, dans
un projet de loi, de trop prévoir, de trop définir, parce qu'on
risque de tellement encadrer qu'on passe finalement à côté
de l'objectif premier qui est le nôtre et qui est celui d'aider les
victimes.
M. Bélanger: Un autre des points qui avaient
été soulevés relativement toujours à l'article 99
par l'Association québécoise plaidoyer-victimes est à
l'effet que... Et je cite ici, à la page 16, des commentaires de
l'Association québécoise plaidoyer-victimes datés du 26
octobre 1993. Alors, en faisant référence à l'article 99,
on
dit: «Dans le libellé de cet article, il faut bien
comprendre aussi que, si la victime n'a pas besoin d'un support psychologique,
les proches ne pourront bénéficier de ce type d'aide. Il y a en
effet une condition. Leur propre réadaptation doit être
médicalement requise pour celle de la victime. Dès lors, la
notion de «réadaptation» pour les proches doit être
interprétée de façon plus restrictive qu'on ne le laisse
croire. «Prenons l'exemple de parents d'un très jeune enfant
victime d'abus sexuel. Il pourrait être inapproprié pour cet
enfant, compte tenu de son âge, de parler d'aide
psychothérapeutique, mais cela n'exclut aucunement que ses parents, eux,
puissent avoir besoin d'un support. L'interprétation du projet de loi
laisse entendre clairement que ses parents ne seraient pas admissibles au
support psychologique.»
M. Rémillard: Alors, avec votre permission, Me Viens va
nous donner des explications, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Me Viens.
Mme Viens (Christine): L'objectif de la réadaptation est
d'abord de permettre à la victime directe de retrouver son
équilibre, et c'est lorsque les réactions des proches à
l'égard de la victimisation sont susceptibles de nuire à la
réadaptation de la victime qu'il faut intervenir auprès de ces
proches-là. Alors, il faut supporter les proches psychologiquement de
façon à ce qu'ils puissent en retour aider la victime. C'est
l'objectif qui était recherché.
Par exemple, dans le cas d'agressions sexuelles, d'abus sexuels chez les
enfants, les réactions des proches, les difficultés qu'ils ont,
sur le plan psychologique, à surmonter la situation peuvent nuire
à la réadaptation de la victime elle-même. Il y a d'autres
situations, également, qui peuvent se présenter où la
réaction des proches pourrait nuire à la réadaptation de
la victime.
Les services de réadaptation pourraient être offerts, en
effet, aux proches des victimes d'agressions armées et de tentatives de
meurtre. On n'a pas voulu se restreindre à une catégorie
spécifique de victimisation.
M. Bélanger: On n'a pas voulu non plus étendre le
droit à la réadaptation aux proches, qui pourraient être,
à ce moment-là, affectés tout aussi gravement que la
victime elle-même. C'est ça? Si je comprends bien, Me Viens, le
critère, c'est que, si la victime, dans le cadre de sa
réadaptation, n'est pas affectée par l'état de ses
proches, à ce moment-là, les proches doivent se
débrouiller par eux-mêmes et n'ont aucune...
M. Rémillard: Notre objectif premier, c'est la victime.
Maintenant, on a élargi la notion de victime. Comprenons bien,
là, souvenons-nous que la victime peut être aussi la personne qui
a vu, qui est témoin. C'est ça que je cherchais, le terme que je
cherchais merci, Me Gauvin «témoin». Alors,
donc, on a élargi la notion de victime.
Là, on en est à dire «les proches de la
victime». Il faut toujours comprendre «les proches» dans le
sens, donc, de l'élargissement de la notion de «victime» que
nous avons fait. Alors, ce sont les proches. Et pourquoi nous voulons les
aider? Comme Me Viens vient de l'expliquer, c'est dans le cadre de l'aide
à la victime. C'est pour qu'ils puissent aider la victime à s'en
sortir. C'est pour ça. Sans ça, il n'y aura plus de limite.
Là, on donnerait des services de réadaptation à des gens
qui ne sont pas les victimes mais qui sont les proches des victimes.
M. Bélanger: Sauf que, quand on a... comme un enfant qui
est victime d'un enlèvement, et puis... Bon.
M. Rémillard: C'est couvert. Mme Viens (Christine):
C'est couvert. M. Bélanger: Ça, c'est couvert. M.
Rémillard: Oui. M. Bélanger: Mais...
M. Rémillard: C'était exactement l'exemple que me
donnait Mme Viens tout à l'heure.
M. Bélanger: Oui. Et, là, par l'effet de
l'amendement, on a enlevé «médicalement requis».
C'est ça?
M. Rémillard: C'est ça. M. Bélanger:
Ça, ce n'est plus dans le... M. Rémillard: Oui.
(Consultation)
M. Bélanger: M. le Président...
Le Président (M. Dauphin): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger: ...évidemment, dans le cas où
un enfant, on va dire, victime d'une agression sexuelle est très jeune,
tellement jeune, finalement, qu'il n'y aura peut-être pas de
conséquences, peut-être, psychologiques pour lui-même, mais
que ses parents, eux, sont directement affectés par la situation au
niveau psychologique, puis tout ça, est-ce qu'ils vont avoir le droit
à une réadaptation?
Le Président (M. Dauphin): Me Viens.
Mme Viens (Christine): Comme on le disait plus tôt,
l'objectif, c'est la victime elle-même. Maintenant, la
réalité et la problématique, c'est souvent que les
parents, par leurs réactions, ont une influence néfaste sur
les
enfants. C'est ça qui est le vrai problème, et c'est
à ce problème-là qu'on a voulu trouver uoe solution en
élargissant l'accessibilité aux services de réadaptation
aux proches. Mais on n'a pas voulu, comme je le disais tout à l'heure
aussi, le limiter à ces seules situations, parce qu'il pourrait se
produire d'autre situations. On a maintenant la violence à
l'école; les parents peuvent développer des craintes qui
pourraient les amener à avoir des comportements avec leurs enfants qui
pourraient être nuisibles pour les enfants. Donc, on n'a pas voulu se
limiter.
Mais, par contre, l'objectif premier, c'est la victime. Alors,
s'éloigner davantage nous amènerait...
M. Rémillard: II n'y aurait plus de limite.
Mme Viens (Christine): Et on ne retrouve ça nulle
part.
M. Bélanger: Moi, je suis prêt à suivre le
raisonnement du ministre, la crainte du ministre à propos, là,
bon, des témoins. Est-ce que, aussi, on va se mettre à indemniser
les témoins? Alors, si on prend un événement qui arrive
dans un stade, il y a 50 000 spectateurs, puis la moitié subissent un
traumatisme nerveux suite à un événement, à une
alerte à la bombe, bon, je comprends, là, que ça peut
amener des situations... Mais, là, je pense qu'il y a quand même
des cas qui, eux, ne sont pas si farfelus que ça. Bien, peut-être
pas farfelus, mais je veux dire d'aussi grande conséquence que
ça. Parce que là il faut aussi essayer de ne pas mettre le terme
«victime» dans son sens uniquement restreint.
Moi, je pense qu'on restreint volontairement un peu trop la
définition de «victime». Pour moi, là, je pense que
c'est clair que les parents qui ont un enfant qui est victime d'un abus sexuel
quand l'enfant est très jeune, les parents aussi sont des victimes.
Ça, on peut essayer de faire des définitions byzantines pour dire
que ça n'en est pas, là, mais je pense que ce sont des victimes,
eux autres aussi. J'ai de la difficulté, là-dessus, à
suivre le raisonnement.
M. Rémillard: Me Gauvin aimerait faire un commentaire, M.
le Président, avec votre permission.
Le Président (M. Dauphin): Me Gauvin.
Mme Gauvin (Francine): Merci. Je voudrais juste faire un
parallèle avec la notion de victime au sens de la poursuite en
responsabilité civile, où on dit qu'une personne a un recours en
dommages-intérêts quand elle peut établir un lien direct
entre la faute d'une personne et le dommage qu'elle subit. On a repris cette
même notion quand on a défini la victime comme étant la
personne qui subissait un préjudice corporel ou psychique qui
résultait directement d'une infraction criminelle. (17 h 10)
Alors, il ressort de ça qu'il y aura toujours place à
interprétation: Est-ce que le lien est direct entre l'in- fraction qui a
été causée et le préjudice qui a été
subi? Et rien n'exclut qu'un parent qui aurait été témoin
d'actes ou d'abus qui auraient été perpétrés
à l'égard de ses enfants, pendant plusieurs années, qu'il
ne pourrait pas établir qu'il y a un lien direct entre le
préjudice psychologique qu'il a subi et les infractions qui ont
été perpétrées contre ses enfants.
Alors, dans cette mesure-là, il y a quand même place
à un élargissement de l'admissibilité, au sens du titre
II, à d'autres personnes que les personnes qui sont visées
directement par l'agresseur ou l'auteur de l'infraction.
M. Bélanger: Mais, tout en étant, là...
Le Président (M. Dauphin): M. le député.
M. Bélanger: ...tout en étant conscient des dangers
d'ouvrir trop grande la porte je suis entièrement d'accord avec
le ministre là-dessus il n'y aurait pas moyen, quand même,
d'élargir? Moi, je pense que le cas, là, dont je viens de vous
parler, c'est un cas qui peut arriver assez facilement. Puis, moi, ça
m'inquiète de voir que, justement, on va limiter ou que ça va
être matière à interprétation ou à
contestation, ce genre de choses là. Moi, je ne suis pas prêt
à suivre ce raisonnement-là.
M. Rémillard: C'est très difficile, parce que,
là encore, on peut se retrouver à limiter. Alors, si l'enfant
prenons toujours l'exemple n'a pas besoin de traitement, n'a pas
besoin d'être suivi psychologiquement par un spécialiste ou
d'avoir des traitements, et là on dirait: Bien, les parents, eux, en ont
besoin, les proches en auraient besoin, jusqu'où ça peut
aller?
Je pense qu'il y a une interprétation qui doit se donner, mais
toujours en fonction de la victime, qui est notre objectif; c'est la victime.
Sans ça, on ouvre la porte et on rouvre l'application de la loi.
Jusqu'où on va aller? Je ne le sais pas. C'est aller beaucoup trop loin,
beaucoup trop loin. On ne peut pas contrôler. Et c'est ce que tous mes...
Mme Viens m'avait dit la même chose. Nos légistes nous disent la
même chose.
Moi, je comprends bien qu'on pourrait avoir une loi qui va couvrir
pas besoin d'aller jusqu'à l'exemple du Stade olympique,
là mais...
M. Bélanger: Non, non.
M. Rémillard: ...qui va quand même couvrir d'une
façon très large toute personne qui aurait pu être
traumatisée par ce qui s'est passé, même si elle n'a pas
été témoin... Mais quelqu'un qui a été
témoin, il est victime. Ça, au départ, c'est ça.
Maintenant, les parents qui sont touchés psychologiquement parce que
leur enfant a été agressé et qui doivent avoir des
traitements, là je pense qu'on est rendus à une étape
encore plus loin, et je ne vois pas comment on peut y arriver. Pas dans les
circonstances.
M. Bélanger: Moi, je ne le sais pas, je penserais à
un critère du type de la résidence, la personne qui habite, qui
réside avec la victime. On pourrait peut-être restreindre,
à ce moment-là, on pourrait exclure, je crois, le cas d'un
témoin, le simple fait d'être témoin d'un acte criminel;
«témoin» ne rentrerait pas dans les critères de cette
loi.
Mais c'est surtout l'entourage immédiat, moi, là. Je pense
qu'il faut protéger aussi, autant que la victime, l'entourage
immédiat, mais vraiment immédiat, les personnes qui vivent avec
la victime. Il n'y aurait pas moyen?
M. Rémillard: Écoutez, ça va assez loin.
Moi... Mme Viens est avec nous, elle a l'expérience, elle travaille dans
ce milieu-là depuis plusieurs années. En fonction des cas que
vous recevez, Me Viens, quels commentaires pouvez-vous nous faire
là-dessus?
Le Président (M. Dauphin): Me Viens.
Mme Viens (Christine): Ma compréhension du problème
qui est soulevé à l'égard des proches, c'est surtout les
cas où les proches, et notamment dans ces cas-là, exactement,
d'abus sexuels, qui ont de la difficulté à faire face à la
situation compromettent la réadaptation de la victime. On peut sans
doute imaginer que des proches puissent être affectés par ce qui
peut arriver à un de leurs proches, mais là on rentre dans une
autre donnée; c'est toute la problématique du proche
lui-même. Il me semble que le problème, surtout et la
réponse est apportée par le projet de loi c'est celui
où le comportement du proche a un effet sur la victime.
M. Bélanger: Parce que, finalement, par la
définition, en élargissant la portée aux proches ou aux
personnes vivant avec la victime, on n'élargit pas d'une façon
extraordinaire, là. On parle de qui? On parle du conjoint, on parle des
parents, des frères et soeurs, peut-être du grand-père qui
vit avec, mais, je veux dire, c'est quand même assez limité,
là. Ce n'est pas... Je ne considère pas, là, qu'on ouvre
d'une façon extraordinaire.
Dans le fond, le but de la loi, c'est de couvrir les personnes qui
subissent un préjudice suite à la commission d'un acte criminel;
je pense que c'est ça, le but de la loi, là. C'est ça, le
but de la loi. Mais je suis d'accord aussi, là: il faut éliminer
du revers de la main le seul fait d'être victime... pas d'être
victime, d'être témoin, parce que là on n'arrête
plus. Mais, je ne le sais pas, moi, je ne trouve pas... Ce n'est pas un
problème insurmontable, d'après moi.
M. Rémillard: Dans un domaine d'aide psychique... Et
jusqu'où on va aller? Pourquoi aider ces personnes? Ça peut
être à cause de bien d'autres traumatis-mes, d'autres choses. Si
la victime elle-même n'a pas besoin de traitement, comment arriver
à la conclusion que... Peut-être parce qu'elle est trop jeune ou
qu'elle a moins de conséquences psychiques à cause de son jeune
âge; on peut penser à des circonstances semblables. Mais, à
ce moment-là, comment en arriver à la conclusion que les proches,
eux, ont besoin de traitement?
Je crois qu'on ouvre quand même d'une façon
considérable. Jusqu'où ça peut nous amener? De par
l'expérience que nous avons jusqu'à présent avec les cas
que nous avons, je pense que ça ne s'impose pas nécessairement.
C'est ce que nous dit Mme Viens.
M. Bélanger: Mais il ne faut pas oublier, non plus, qu'il
y a je me souviens d'avoir lu là-dessus des cas d'enfants
«téflon», comme on appelle; je ne sais pas si vous avez
entendu parler de ça, les enfants «téflon». Ce sont
des enfants d'un certain âge qui, normalement, seraient marqués
par un acte très grave, et pourtant il n'y a rien qui leur colle. Ils ne
sont pas affectés. Pourtant, ce sont des actes qui, peut-être,
dans 95 % des cas, marqueraient quelqu'un, mais, dans leur cas à eux,
ils ne sont pas marqués, mais qui, à ce moment-là,
pourraient faire en sorte que les proches soient très marqués par
la commission de l'acte. Ça, c'est un phénomène qui est
sérieux.
Alors, c'est pour ça, là-dessus, je comprends qu'il y a
peut-être un effort à faire, là, mais je ne trouve pas
qu'en élargissant juste de cette façon-là on ouvre
trop.
Est-ce que Me Gauvin, peut-être, pourrait nous dire si vraiment,
quant à elle, c'est tout à fait impossible d'encadrer ça,
de délimiter ça?
Mme Gauvin (Francine): Si votre proposition était à
l'effet de prévoir à 99 ou à 100 une admissibilité
de fait, de plein droit aux personnes qui résident avec une victime,
moi, ça me porte à la réflexion que ça pourrait
porter les tribunaux ou la Commission à limiter l'interprétation
d'un proche aux personnes qui résident avec elle.
Nous, on avait quand même retenu l'importance de ne pas
définir un proche, dans le sens que toute personne qui serait un proche
de la victime, même une personne qui ne réside pas avec elle, une
amie très intime ou un ex-conjoint, pourrait être admissible
à des services de réadaptation psychothérapeutique en
autant qu'elle fait la démonstration que c'est pour favoriser le
traitement de la victime. Alors, d'introduire une notion de résidence
pourrait restreindre l'interprétation de la notion de
«proche», ce qu'on ne voulait pas au départ.
M. Bélanger: Mais on ne pourrait pas garder la
définition que vous dites et rajouter celle de «personnes qui
vivent avec la victime»? On ne pourrait pas combiner les deux sans en
exclure une?
M. Rémillard: Ah! il y a peut-être un
élément, là, que... Vous me faites réfléchir
sur un point...
M. Bélanger: Oui.
M. Rémillard: ...oui, que je voudrais apporter.
Si on démontre que le fait que les proches ne soient pas
traités aura des conséquences sur la victime, à ce
moment-là, les proches pourront recevoir cette aide. Est-ce que
j'interprète mal?
Mme Gauvin (Francine): C'est ce que dit 99, oui.
M. Rémillard: C'est ce que dit 99.
M. Bélanger: C'est toute une interprétation,
là. Je pense quand même...
M. Rémillard: Oui, mais il y a cet
élément-là qui est là...
M. Bélanger: Oui.
M. Rémillard:... quand même. II ne faut pas
l'oublier. Alors, prenons l'exemple que le jeune ou la jeune fille n'a pas
besoin de traitement, mais qu'on démontre que, si les parents, parce
qu'ils vivent dans... Parce que votre idée, si je vous comprends bien
puis vous me corrigez c'est que c'est la même habitation,
la même résidence vous parliez de ça tout à
l'heure et on démontre que, parce qu'ils vivent ensemble et
qu'ils sont profondément touchés, s'ils ne suivent pas de
traitement, ils vont avoir des influences néfastes, par leur
comportement, sur la victime. (17 h 20)
M. Bélanger: Oui, sauf que je regarde l'article 99, et il
y a une condition; on parle de réadaptation de la victime. Donc, dans
les cas que j'ai exprimés tout à l'heure, la personne
n'étant pas la victime directe, n'étant pas atteinte...
M. Rémillard: Oui.
M. Bélanger:... il n'y a pas de réadaptation. On ne
parle pas de réadaptation. On peut peut-être parler d'une...
même pas d'une rechute, puisqu'elle n'a pas subi comme tel de
préjudice. Donc, je ne vois pas comment on pourrait interpréter
ça, parce que, puisqu'elle n'a pas subi de préjudice, on ne parle
pas de réadaptation dans son cas.
M. Rémillard: Attention! Je ne crois pas que
«réadaptation» doive être vue dans un sens aussi
restreint. Et c'est pour ça, toujours, qu'on se parle, là... Sa
notion est plus large que ça. La réadaptation psychologique ne
veut pas dire nécessairement que, parce que, l'enfant, là, on
constate qu'il n'en a pas besoin pour le moment, par le fait même on ne
peut pas parler de réadaptation psychologique. Ça se peut fort
bien qu'un enfant qui subit un acte criminel, peu importe l'acte criminel, plus
tard ou dans l'évolution il puisse en avoir des conséquences. La
réadaptation, moi, de la façon que je la vois, puis qu'on me
corrige, là, ne doit pas être vue d'une façon stricte,
catégorique. Il y a quand même une interprétation à
y apporter. Peut-être que Me Gauvin...
Mme Gauvin (Francine): Si vous me permettez. Le
Président (M. Dauphin): Me Gauvin.
Mme Gauvin (Francine): D'autant plus qu'on a retiré les
termes «médicalement requis»...
M. Bélanger: Oui, oui. Ça, oui.
Mme Gauvin (Francine):... donc la réadaptation est requise
pour celle de la victime.
M. Bélanger: Je le concède.
Mme Gauvin (Francine): Et, pour reprendre votre exemple de
l'enfant «téflon», il reste quand même que cet
enfant-là manifeste des problèmes de comportement.
M. Bélanger: Non. Un enfant «téflon»,
selon la définition, n'a pas de problème de comportement.
Mme Gauvin (Francine): Pas de problème de
comportement?
M. Bélanger: Aucun. Ça lui passe comme...
Mme Gauvin (Francine): Un comportement normal.
M. Bélanger: voilà! exactement. justement,
ça glisse sur lui complètement. c'est ça, la
définition d'un enfant «téflon». donc, il n'a aucun
problème. lui, c'est comme si rien ne lui était arrivé,
alors que dans 99 % des cas quelqu'un serait affecté par une telle
chose. et c'est un phénomène qui, je le sais, en psychologie,
existe et n'est pas nécessairement, là, un cas d'espèce.
c'est un phénomène qui est étudié en
psychologie.
M. Rémillard: Oui. Mais le fait qu'on enlève le mot
«médicalement», je pense que ça élargit
considérablement. Moi, je trouve qu'on couvre ces cas-là par une
interprétation que le ministre apportera. On peut les couvrir, on peut
les couvrir. Je prends exactement le mot «peut», et c'est là
que ce mot «peut», cette discrétion a toute son
application.
Ça peut être une réadaptation. Me Gauvin me dit:
Ça peut être une réadaptation sociale. Oui, ça peut
être une réadaptation sociale aussi.
M. Bélanger: II faudrait regarder dans le dictionnaire.
Souvent, dans des procès, on est obligés de revenir au bon vieux
dictionnaire pour essayer de retrouver le sens des termes, parce que, nous, les
avocats, on a tendance, des fois, à tellement les déformer que
nous-mêmes...
«Réadaptation»...
M. Rémillard: En tout cas, dans
«réadaptation», il y a deux mots: le mot
«adaptation» et le mot «réadaptation».
M. Bélanger: Oui. C'est ça.
«Réadapter: adapter ce qui n'était plus
adapté».
M. Rémillard: C'est ça.
M. Bélanger: Donc, il faut que ça ne soit plus
adapté.
M. Rémillard: Oui.
M. Bélanger: Dans le cas d'une personne qui, sur le coup,
ne subit aucun préjudice, elle n'a pas besoin d'être
réadaptée, puisqu'elle est toujours adaptée.
M. Rémillard: Oui, mais ça dépend de
l'évaluation que vous faites de sa situation. C'est pour ça que,
voyez-vous, il faut se méfier: plus vous définissez, plus vous
encadrez, plus vous limitez. C'est là tout le sens du mot
«peut». Il y a une interprétation qui se donne.
M. Bélanger: Oui.
M. Rémillard: Pour que la réadaptation de
l'enfant... Même si l'enfant, dans votre cas, ne démontre pas
d'une façon évidente un traumatisme qui nécessite, pour le
moment, des traitements, il y a quand même un enfant qui a subi un acte
criminel et il y a des parents, des proches qui peuvent être, donc, dans
une situation qui nécessite des traitements pour que cet enfant continue
à ne pas avoir de conséquences, donc se réadapte à
la vie sociale, pour prendre les termes de Me Gauvin. Il est nécessaire,
si on en arrive à cette conclusion-là et on a
enlevé le mot «médical» que son entourage soit
un entourage sain qui ne puisse pas le perturber.
Moi, je l'interprète comme ça, puis je pense que c'est
comme ça qu'on doit l'interpréter. Il ne faut pas
l'interpréter «restrictivement». Parce que, si on veut y
aller trop précisément, c'est là qu'on va restreindre,
c'est là qu'on va poser des problèmes.
M. Bélanger: Bien, je regarde justement
«réadaptation». Évidemment, là, ce que j'avais
fait comme lecture auparavant, c'était inspiré, là...
C'est la lecture du «Petit Robert» que je faisais, et le mot
«réadaptation»: «...réadaptation fonctionnelle,
réduction des séquelles d'un accident, d'une opération
[...] afin de réadapter à une vie normale».
M. Rémillard: Oui, oui.
M. Bélanger: On parle carrément, là... Il
faut s'éloigner d'une vie normale pour parler de
réadaptation.
M. Rémillard: Et fonctionnelle. Vous dites
«fonctionnelle».
M. Bélanger: Oui. Oui, oui.
M. Rémillard: Bien oui! Et là c'est
psychologique.
Ça, ici, il faut faire attention. Ce n'est pas... On ne peut pas
trouver... Je pense que toute la philosophie de la loi, ce n'est pas
tranché au couteau comme ça. Ce n'est pas possible. Ce n'est pas
possible. Et ce n'est pas ça qui est prévu par la loi.
Mais, d'autre part, il ne faut pas non plus tomber dans je pense
que vous êtes d'accord avec moi une exagération pour ouvrir
trop grand. Et, moi, en conscience, de par toutes les consultations qu'on a,
puis des experts qu'on a avec nous, je crois que des cas auxquels on peut
penser et que vous avez vous-même évoqués sont couverts ou
pourraient être couverts par les articles 99 et 100, tels que nous
modifions 99 en particulier en enlevant le mot
«médicalement».
M. Bélanger: Je rends les armes, M. le Président,
adopté.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 99, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Nous appelons
maintenant quel article, M. le ministre?
M. Rémillard: Quel article on appelle maintenant? Alors,
il y aurait un nouvel article qui serait 10.1, M. le Président. Alors,
M. le Président, c'est pour solutionner un problème
soulevé à l'article 57.
Le Président (M. Dauphin): Alors, c'est un amendement,
effectivement, qui insérerait un nouvel article 10.1.
M. Rémillard: Oui. Alors, l'amendement se lirait comme
suit:
Insérer, après l'article 10, l'article suivant:
«10.1 La victime qui s'absente de son travail en raison du
préjudice corporel ou psychique qu'elle subit est réputée,
pour l'application de l'article 122.2 de la Loi sur les normes du travail
(L.R.Q., chapitre N-l.l), s'être absentée pour cause de maladie ou
d'accident.»
Alors, voilà, M. le Président, une modification que nous
apportons qui va améliorer le texte de loi.
Le Président (M. Dauphin): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger: je pense que ça rejoint tout à
fait les préoccupations qu'on avait au niveau du maintien d'un emploi,
là, d'éviter la perte d'un emploi à cause d'un accident de
travail... pas d'un accident, d'un acte criminel.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'amendement qui
insère un nouvel article 10. 1 est adopté?
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté.
M. Rémillard: Alors, il faut faire adopter aussi l'article
57, je suppose. Est-ce qu'il faut faire adopter 57? Ah! il était
suspendu. Alors, il faut faire adopter 57.
Le Président (M. Dauphin): Alors, il nous en reste
combien, là? Deux? Les articles 57 et 100, 57 et 100.
(Consultation)
Une voix: Le 100 n'avait pas été adopté, le
100, hein?
Le Président (M. Dauphin): Non, 100 n'a pas
été adopté.
M. Rémillard: Alors, il faudrait faire 100, si vous
voulez.
Le Président (M. Dauphin): Alors, j'appelle l'article
100.
(Consultation)
Le Président (M. Dauphin): Adopté? Il n'y a pas
d'amendement à l'article 100?
M. Bélanger: Bien, attendez, M. le Président.
(Consultation)
M. Bélanger: Encore là, je ne veux pas reprendre
tout le débat, là, du «peut» puis du
«doit», mais, de la façon que c'est traité
présentement au niveau de l'indemnisation des victimes d'actes
criminels, quand il y a une demande qui est faite et qu'il y a un droit qui
est, comme ça, permis, est-ce que la norme, c'est de l'accepter ou
est-ce que ça prend des motifs pour que le ministre la refuse? (17 h
30)
Comme ici on dit: «... peut prendre les mesures nécessaires
pour contribuer à la réadaptation psychothérapeutique d'un
proche d'une victime d'homicide ou d'enlèvement». Bon, si cette
personne vient, puis qu'elle subit un préjudice physique en raison de
l'événement, là, est-ce qu'automatiquement elle va l'avoir
ou... J'ai un petit peu de difficultés avec ce qu'il m'a dit tout
à l'heure, le ministre, à propos de «peut».
«Peut», ça équivaut à peu près à
«doit».
M, Rémillard: À «doit». Si c'est
ça, il n'y a plus de discrétion.
M. Bélanger: Il n'y a pas de discrétion quand elle
rencontre ces...
M. Rémillard: C'est parce que le ministre peut, mais, dans
la mesure où la condition de l'article est rencontrée...
M. Bélanger: Oui.
M. Rémillard:... le ministre doit. C'est comme ça
qu'on dit que le terme «peut», en termes d'interprétation
législative, devient un «doit». Sans ça, on prend un
mandamus ou on prend une évocation.
Le Président (M. Dauphin): Juste avant de poursuivre,
est-ce qu'il y a consentement des membres pour continuer plus tard que l'avis
qui...
M. Rémillard: Je l'apprécierais, M. le
Président, parce que, après cet article, il nous reste un gros
article, c'est sûr, mais on arrive avec un amendement pour l'article 11,
puis on aurait terminé nos travaux. Parce que j'ai des gens de
Montréal, j'ai des gens de différents endroits avec...
J'apprécierais si on pouvait continuer.
M. Bélanger: D'accord, j'ai le consentement.
Le Président (M. Dauphin): Alors, il y a consentement pour
continuer? D'accord.
M. Bélanger: II reste un article? C'est ça?
Le Président (M. Dauphin): Toujours sur l'article 100.
M. Rémillard: Un article, l'article 11. J'ai 75 personnes
qui m'attendent, mais je pense que c'est plus important qu'on finisse cette
loi-là.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'article 100 est
adopté. Moi, j'ai trois articles, ici, qu'il nous reste à
adopter: 11, 57 et 119. C'est bien ça?
M. Rémillard: L'article 57, on ne l'a pas fait, non?
Le Président (M. Dauphin): On l'a suspendu. M.
Rémillard: L'article 57 est réglé. On va
adopter 57 le retour au travail on vient de le faire.
Alors, 57, c'est réglé.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'article 57 est
adopté?
M. Bélanger: Attendez un petit peu, là. M.
Rémillard: C'est la concordance avec... M. Bélanger:
Avec 10. 1?
M. Rémillard:... 10. 1. C'est le retour au travail.
(Consultation)
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté.
M. Rémillard: L'autre article qu'il nous reste, là,
à part le 11, parce que les deux sont en relation...
Le Président (M. Dauphin): C'est 119.
M. Rémillard: L'article 119, c'est en relation avec
11.
Le Président (M. Dauphin): Ah! D'accord.
M. Rémillard: O. K. ? Alors, à 11, M. le
Président, on se souvient...
Le Président (M. Dauphin): Alors, j'appelle l'article
11.
M. Rémillard: Oui. Alors, on se souvient du débat
que nous avons eu et qui a fait même des articles de journaux
particulièrement éloquents.
M. le Président, ce qui n'apparaissait pas dans ces articles et
ces commentaires, c'est que tous les pays, sans aucune exception, exigent qu'il
y ait collaboration pour dénoncer le crime. M. le Président, je
comprends les préoccupations des groupes de victimes et du Barreau, qui
a pris position. Et, respectant ce principe que la victime doit collaborer,
nous avons un amendement à soumettre, un amendement qui a l'accord du
Barreau. Le Barreau s'est dit d'accord avec cet article. Et maintenant je vais
lire cet amendement, M. le Président: 1 ° remplacer, dans les
deuxième et troisième lignes du paragraphe 4°, les mots
«qu'il ne justifie d'un motif sérieux de ne pas l'avoir fait ou
que le signalement n'ait déjà été.
effectué» par les mots «que le signalement n'ait
déjà été effectué ou qu'il n'en soit
exempté en vertu de l'article 11. 1». 2° remplacer, dans les
troisième et quatrième lignes du paragraphe 5°, les mots
«ne justifie d'un motif sérieux de ne pas l'avoir fait» par
les mots «n'en soit exempté en vertu de l'article 11.
1».
Alors, M. le Président, cet amendement est de concordance avec
l'introduction du nouvel article 11. 1. Alors, là, j'ai un article 11.
1, aussi, que je dois faire.
Le Président (M. Dauphin): Qui est un autre
amendement.
M. Rémillard: Alors, le 11. 1 se lirait comme suit...
Est-ce que les membres de la commission ont 11. 1? Oui?
Des voix: Oui.
M. Rémillard: Insérer, après l'article 11,
l'article suivant: «11. 1 Le réclamant est exempté de
l'obligation de signaler ou de coopérer, respectivement prévue
aux paragraphes 4° et 5° de l'article 11, lorsqu'il ne l'a pas fait
pour un motif sérieux. «Il est également exempté de
cette obligation lorsque: «1° son état physique ou psychique
l'en empêche; «2° sa participation au processus judiciaire
pourrait compromettre son état physique ou psychique. »
(Consultation)
M. Rémillard: M. le Président, je retire le dernier
amendement que j'ai lu à l'article 11. 1. Il y a une erreur qui s'est
glissée.
(Consultation)
M. Rémillard: M. le Président, il y a un
problème d'interprétation majeur. Alors, il faut ajourner.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que nous pouvons, si
tous les membres sont d'accord, adopter le premier amendement ou si les deux
vont ensemble?
M. Rémillard: Non, les deux vont ensemble.
Le Président (M. Dauphin): Les deux vont ensemble. Bon,
d'accord.
M. Bélanger: II ne nous restera pas grand-chose à
finir. Deux articles, finalement? Trois articles?
M. Rémillard: Là, parce que...
M. Bélanger: Je pense que c'est plus... C'est quand
même majeur, là.
M. Rémillard: C'est majeur, puis on ne réglera pas
ça dans cinq à 10 minutes.
M. Bélanger: Non.
M. Rémillard: Puis les amendements laissent place à
trop d'interprétation.
M. Bélanger: Oui.
M. Rémillard: Je veux retirer les amendements qui ont
été faits.
Le Président (M. Dauphin): Retirer les deux
amendements?
M. Rémillard: Oui, je retire les deux amendements. Et il
ne faut pas faire ça rapidement comme ça, là. Je regrette
pour les gens qui vont être obligés de se redéplacer, je
m'en excuse, mais vous comprendrez qu'il faut qu'on prenne tout le temps, qu'on
puisse voir tout ce qu'on peut faire.
Le Président (M. Dauphin): Très bien.
Alors, dans les circonstances d'ailleurs, notre temps est
dépassé depuis 10 minutes nous ajournons nos travaux sine
die.
(Fin de la séance à 17 h 39)