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(Seize heures vingt-quatre minutes)
Le Président (M. Dauphin): Je déclare donc la
séance de la commission des institutions ouverte, qui a pour mandat, et
je le rappelle, de poursuivre l'étude détaillée du projet
de loi 106, Loi sur l'aide et l'indemnisation des victimes d'actes
criminels.
Est-ce qu'il y a des remplacements, Mme la secrétaire?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. MacMillan
(Papineau) remplace M. Maciocia (Viger); Mme Loiselle (Saint-Henri) remplace
Mme Pelchat (Vachon); Mme Carrier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière)
remplace M. Godin (Mercier); M. Doyon (Louis-Hébert) remplace M. Hamel
(Sherbrooke).
Le Président (M. Dauphin): Merci beaucoup. Alors, si je me
fie à mon projet de loi, nous étions rendus à l'article
158. Est-ce bien cela? Oui.
Étude détaillée
M. Rémillard: C'est cela, M. le Président, nous
sommes à l'article 158.
Le Président (M. Dauphin): Je l'appelle, l'article
158.
Administration et financement
Le Bureau d'aide et d'indemnisation des victimes
d'actes criminels (suite)
M. Rémillard: Et il va venir, M. le Président!
Alors, M. le Président, il y a un amendement à 158. L'amendement
se lirait comme suit: 1° Insérer, à la fin du premier
alinéa, les mots «et d'exercer toute activité que lui
confie le ministre relative à leur indemnisation»; 2°
supprimer le paragraphe 7° du deuxième alinéa; 3°
ajouter, à la fin, l'alinéa suivant: «Le Bureau peut
également exercer toute autre activité que lui confie le ministre
dans un domaine connexe à l'aide et à l'indemnisation des
victimes d'actes criminels.»
M. le Président, cet amendement a pour objet de clarifier le
mandat du Bureau en matière d'indemnisation. Il a également pour
objet de faire ressortir davantage l'activité que le Bureau peut exercer
dans une matière connexe à l'aide et à l'indemnisation. Il
permet de faire ressortir davantage le mandat que le Bureau peut exercer tant
en matière d'aide qu'en matière d'indemnisation des victimes
d'actes criminels.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Anjou.
M. Bélanger: M. le Président, je prends
connaissance... Si je relis les commentaires de Me André Perreault
à l'intention de l'Association québécoise
plaidoyer-victimes et du Barreau du Québec relativement à cet
article 158, Me Perreault, à la page 20, dit: «Quant au Bureau
d'aide aux victimes d'actes criminels, je constate qu'il perd, à
l'article 158, le mandat de favoriser la promotion des droits des victimes
reconnus par la loi et de conseiller le ministre de la Justice sur toute
question relative à l'aide aux victimes, fonctions que lui attribuent
respectivement les alinéas 1 et 2 de l'article 9 de la Loi sur l'aide
aux victimes d'actes criminels.»
Alors, j'aimerais savoir pourquoi, justement, on a fait cette
modification.
M. Rémillard: Me Viens va répondre à la
question, M. le Président.
M. Bélanger: Et le Conseil du statut de la femme, on me le
fait remarquer, elle est exactement au même effet, sa remarque.
Le Président (M. Dauphin): Merci. Me Viens.
Mme Viens (Christine): En ce qui concerne la fonction conseil,
étant donné que le bureau d'aide et d'indemnisation est une
entité au sein du ministère de la Justice, il semble qu'il va de
soi qu'il doit conseiller le ministre sur les matières de sa
compétence.
Quant à la question de la promotion des droits, elle serait
recouverte par «toute question relative» à l'aide, la
section «aide» comprenant les droits. Par ailleurs, le ministre
peut accorder une aide financière pour favoriser la promotion des
droits. Donc, la promotion des droits serait remplie... Cette fonction pourrait
être efficacement remplie par les organismes de défense des droits
et des intérêts des victimes.
M. Bélanger: Alors, si je comprends bien votre
réponse, Me Viens, M. le Président, vous me dites que,
maintenant, la promotion des droits de la victime, ce serait à quel
article, à quel paragraphe, exactement, là?
M. Rémillard: Le quatrième. M. Bélanger:
Le quatrième?
M. Rémillard: II y a le quatrième qui est
là; le cinquième...
M. Bélanger: «Réaliser et diffuser de la
documentation, des programmes...».
M. Rémillard: ...et le sixième aussi.
M. Bélanger: II me semble que... Je ne sais pas, mais,
bon, on peut, en faisant une analyse attentive de cet alinéa-là,
essayer de retrouver les mêmes choses qui étaient dites
auparavant, mais, je ne sais pas, faire la promotion des droits des victimes,
il me semble que c'était plus clair. C'était encore plus
général, sans ambiguïté. Vous avez cru bon...
Peut-être que la personne qui a fait la législation pourrait me
dire: On a cru bon de le préciser d'une autre façon; on trouvait
que c'était trop vaste ou quoi?
M. Rémillard: Oui. Peut-être que...
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rémillard: ...Me Gauvin, avec votre permission, M. le
Président, pourrait nous donner... Au point de vue technique de
législation, évidemment, l'article 158 débute ainsi:
«Le Bureau a pour mandat de promouvoir et de soutenir l'aide aux victimes
d'actes criminels.» Donc, déjà, au départ, c'est
exprimé. Alors, je pense que c'est une technique de législation
pour ne pas écrire... Le législateur ne s'exprime pas pour ne
rien dire. Alors, je vais demander à Me Gauvin si elle veut nous faire
des commentaires là-dessus.
Le Président (M. Dauphin): Me Gauvin.
(16 h 30)
Mme Gauvin (Franchie): Effectivement, pour reprendre ce que le
ministre de la Justice vient de mentionner, c'est clairement exprimé
dès le début de la disposition que «le Bureau a pour mandat
de promouvoir et de soutenir l'aide aux victimes d'actes criminels.»
Donc, l'aspect promotion des droits de la victime ressort d'une façon
quand même très claire dès le début de la
disposition.
M. Bélanger: Toujours quant à cet article 158, Me
Perreault fait remarquer que le Bureau se voit attribuer le pouvoir
d'élaborer des programmes et des services, leur évaluation, leur
révision, la mise en oeuvre et la gestion de programmes,
l'identification des priorités et des besoins de recherches,
d'études et d'analyses, et la tâche d'effectuer ou de faire
effectuer de telles activités. La centralisation entre les mains du
Bureau et la confusion que permet l'article 162 entre le Bureau, le ministre,
son ministère et son personnel ne sont pas sans soulever des craintes
quant à l'objectivité et à la distance politique que
nécessitent ces questions. Est-ce que vous pourriez me faire part de vos
réactions relativement à ce commentaire de Me Perreault. Est-ce
que vous croyez que ces craintes sont justifiées?
Mme Viens (Christine): Je ne crois pas. J'ai l'expérience
depuis plusieurs années au Bureau d'aide aux victimes d'actes criminels,
et je n'ai jamais eu à craindre ce que vous mentionnez. Actuellement, en
vertu de la loi sur l'aide aux victimes, le ministre a le pouvoir d'accorder
une aide financière à des organismes et c'est le bureau d'aide
qui reçoit les demandes qui fait ses recommandations au ministre, et je
n'ai eu aucun problème à cet égard-là.
M. Bélanger: Si je comprends bien, donc, c'est quand un
organisme, comme Plaidoyer-Victimes, disons, fait une demande de soutien
financier auprès du ministre, à ce moment-là, une copie de
la demande est envoyée automatiquement au BAVAC et c'est le BAVAC qui
fait à ce moment-là une recommandation à savoir si, oui ou
non, le ministre devrait financer un tel organisme. C'est ça?
Mme Viens (Christine): C'est ça.
M. Bélanger: Évidemment, ça reste toujours
à la discrétion du ministre ou si, finalement, l'opinion du BAVAC
est tranchante sur la question?
Mme Viens (Christine): C'est que...
M. Rémillard: Allez-y, allez-y.
Le Président (M. Dauphin): Me Viens.
Mme Viens (Christine): Les demandes de subvention, d'aide
financière sont faites sur un formulaire. Les gens doivent respecter les
conditions qui y sont prévues, c'est-à-dire donner toutes les
informations, respecter les conditions du programme. Alors, c'est
l'administration d'un programme. Il faut distinguer ça de
l'administration de subventions sur une base discrétionnaire que le
ministre peut accorder à partir d'autres fonds. C'est la gestion d'un
programme.
M. Bélanger: Maintenant, je me posais aussi la question...
On a eu tout un débat qui n'est pas terminé encore sur la
question des plaintes, d'un mécanisme de plaintes. Alors, je me pose la
question, tout simplement, sans pour autant être fermement
derrière cette idée. Est-ce que ça serait possible
d'inclure, d'une façon ou d'une autre, justement un bureau des plaintes
dans le BAVAC ou par l'intermédiaire du BAVAC?
M. Rémillard: II y a un problème parce que, s'ils
veulent se plaindre contre le BAVAC, puis qu'on fait un bureau des plaintes au
BAVAC...
M. Bélanger: D'un autre côté, on a
présentement...
M. Rémillard: J'ai confiance...
M. Bélanger: ...dans un ministère un bureau des
plaintes quand on veut se plaindre du ministère aussi.
M. Rémillard: Oui, mais c'est pas mal plus gros, puis
ça peut être une direction, puis ça peut être
ailleurs. C'est quand même plus large, puis ce n'est pas l'idéal,
à mon sens. C'est un organisme de sensibilisation, mais ce n'est pas
l'idéal. Ça fait un bon travail et je suis très content de
la façon dont on procède au niveau du ministère de la
Justice, mais il faut être conscients que c'est un organisme à
l'intérieur, donc, de l'organisme même qui est
critiqué.
Je pense que le Protecteur du citoyen a compétence à ce
niveau-là. Le processus... Moi, je ne trouve pas que ça apporte
quelque chose, pas dans un organisme aussi petit.
M. Bélanger: Parce que, là, notre problème
n'est toujours pas réglé à propos du bureau des plaintes.
Je sais que nous allons y revenir, mais je pense qu'il faut se demander la
question: Comment va-t-on le créer ou l'instituer, ce
mécanisme-là? Je me pose la même question que le ministre,
à savoir: De quelle façon, sans créer de nouvelles
structures... Parce que, moi aussi, je n'aime pas nécessairement la
création de nouvelles structures dans l'appareil administratif. Dieu
sait qu'on en a assez. Alors, c'est pour ça que je me demandais si,
d'une façon ou d'une autre, il aurait été possible
à ce moment-là pour le Bureau d'organiser un genre de bureau des
plaintes ou je ne sais pas, si ça n'aurait pas été
faisable.
M. Rémillard: Je ne pense pas que ce soit souhaitable.
Maintenant, en ce qui regarde les plaintes, j'ai eu l'occasion d'en parler avec
les représentants de Plaidoyer-Victimes, dont Mme Gaudreault. Moi, je
considère puis on y reviendra, parce que je ne veux pas aborder
tout de suite le sujet que le Protecteur du citoyen devrait être
notre interlocuteur dans ces cas-là. Je crois que ça tombe tout
à fait dans son mandat et c'est tout à fait pertinent de le voir
agir dans ce domaine-là.
M. Bélanger: Toujours relativement à cet article
158, je vois que le BAVAC «peut, dans le cadre des politiques
gouvernementales, sur toute question relative aux victimes d'actes
criminels...». Sur toute question. On sait que, s'il y a des actes
criminels commis sur un lieu de travail, à ce moment-là, on peut
avoir un problème. C'est un peu contradictoire. Je pense que le BAVAC
n'aura pas à ce moment-là de compétence, non?
M. Rémillard: Mme Viens, M. le Président.
M. Bélanger: On dit «sur toute question
relative», mais ça ne va pas empiéter un peu sur le
principe qui dit que, si l'acte se classe dans un autre programme, à ce
moment-là, c'est l'autre programme qui doit gérer la
situation?
M. Rémillard: Par le fait même, ce que ça dit
en technique législative, c'est que, s'il y a un autre programme,
ça tombe sous une autre juridiction, c'est une autre juridiction qui
s'applique. Ça m'apparaît assez évident.
Mme Viens (Christine): Je pense qu'ici le terme
«concourir» peut être approprié. En fait, dans le
respect des juridictions d'un autre organisme, rien n'empêche le bureau
d'aide, par son mandat large à l'égard des victimes, de
participer à des comités ou d'apporter son concours.
Évidemment, il ne s'agira pas, à ce moment-là, de se
substituer aux pouvoirs d'un autre organisme.
Le Président (M. Dauphin): Mme la députée de
Terrebonne.
Mme Caron: Oui, M. le Président, j'aurais une
intervention. Ce n'est pas sur le fond, mais bien sur la forme de l'amendement.
Le premier paragraphe dit: «Insérer, à la fin du premier
alinéa, les mots "et d'exercer toute activité que lui confie le
ministre relative à leur indemnisation".» J'avoue qu'au niveau de
l'écriture je pense qu'il y aurait peut-être eu une meilleure
façon de le formuler.
M. Rémillard: C'est «relative» qui vous cause
un problème? Relativement?
Mme Caron: Oui. Je l'aimerais mieux avec
«activité».
M. Rémillard: Oui.
Mme Caron: Toute activité relative à leur
indemnisation que lui confie le ministre. Au niveau de l'écriture, je
pense qu'il y aurait peut-être lieu d'améliorer un peu.
M. Rémillard: Oui. Moi, quand je l'ai lu tout à
l'heure, je me suis posé la question. Je ne sais pas si c'est nos
légistes, dans leurs savantes délibérations, qui en sont
arrivés à ce libellé, mais c'est vrai que, quand on lit
«et d'exercer toute activité que lui confie le ministre relative
à leur indemnisation», il faudrait dire ou bien relativement
à leur indemnisation ou toute activité relative à
l'indemnisation que lui confie le ministre.
Mme Caron: Oui.
M. Rémillard: Peut-être que vous pourriez jeter un
coup d'oeil là-dessus. Il y a peut-être un petit ajustement
à faire.
M. Bélanger: Est-ce qu'on le suspend?
M. Rémillard: On peut le corriger tout de suite. On en a
tellement de suspendus, si on peut le corriger. Si on s'entend sur
«relativement», on mettrait «relativement».
Le Président (M. Dauphin): Alors, tout le monde s'entend
pour corriger sa feuille d'amendement. Ça se fait, je l'ai
déjà fait. Non, non, ce n'est pas un précédent.
Toujours sur l'amendement?
M. Rémillard: L'intervention de Mme la
députée de Terrebonne me rappelle tellement de souvenirs, M. le
Président!
Mme Caron; Le Code civil.
M. Bélanger: Elle vérifie minutieusement le texte.
Une vraie équipe! Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article, tel qu'amendé, est adopté?
M. Bélanger: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 159.
Le ministre de la Justice
M. Rémillard: «Le ministre peut accorder une aide
financière suivant les critères d'admissibilité et
d'attribution qu'il détermine, conformément aux règles
budgétaires applicables, pour: «1° la promotion des droits et
la défense des intérêts des victimes; «2° le
développement des services d'aide aux victimes, notamment pour assurer
l'implantation et le maintien de centres d'aide aux victimes reconnus
conformément aux dispositions de l'article 160; «3° la
réalisation et la diffusion d'études et de recherches sur toute
question relative aux victimes; «4° la réalisation et la
diffusion de documentation, de programmes ou d'activités d'information,
de sensibilisation et de formation; «5° le soutien à des
regroupements d'organismes communautaires d'aide aux victimes.»
Alors, M. le Président, cet article énonce le pouvoir du
ministre d'accorder une aide financière pour favoriser la
réalisation des objectifs de la loi.
M. Bélanger: M. le Président...
Le Président (M. Dauphin): M. le député.
M. Bélanger: ...Me Perreault se pose une question dans son
document et je me pose la même question, à savoir: Est-ce que
l'organisme Plaidoyer-Victimes serait visé dans le paragraphe 5°?
Parce que l'organisme Plaidoyer-Victimes ne fait pas de soutien à des
regroupements d'organismes, mais il s'occupe uniquement de victimes sur des cas
individuels. Je crois penser qu'on va me répondre qu'il s'occupe de la
promotion et de la défense des intérêts, donc...
M. Rémillard: Oui.
M. Bélanger: ...qu'il se classerait dans le 1° et non
dans le 5°. C'est ça?
M. Rémillard: Dans le 1°.
M. Bélanger:dans le 1°. (16 h 40)
M. Rémillard: Dans le 1°, oui. En parlant de 5°,
je vous souligne que le Conseil du statut de la femme a apprécié
ce paragraphe 5° parce qu'il y voit la possibilité d'accorder une
aide financière pour le soutien des regroupements d'organismes
communautaires d'aide aux victimes. Alors, 5° est là, il peut se
lier à 1°.
M. Bélanger: D'accord.
M. Rémillard: Mais c'est surtout en fonction
del0...
M. Bélanger: D'accord.
M. Rémillard: ..qui est la porte d'entrée.
M. Bélanger: Donc, je dois comprendre, finalement, que le
nouveau 159 est plus large que ce qu'il y avait précédemment.
C'est ça?
M. Rémillard: Oui.
M. Bélanger: D'accord. Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Dauphin): L'article 159 étant
adopté, j'appelle l'article 160.
M. Rémillard: Qui se lit comme suit: «Le ministre
peut reconnaître, suivant les critères d'admissibilité
qu'il détermine, un organisme communautaire qui participe à la
mise en oeuvre d'un programme d'aide aux victimes d'actes criminels comme
centre d'aide. «L'organisme reconnu comme centre d'aide doit respecter
les conditions, les modalités et les engagements qui sont
constatés dans une entente signée avec le ministre.»
M. le Président, cet article énonce le pouvoir du ministre
de reconnaître un organisme communautaire qui offre des services aux
victimes comme centre d'aide aux victimes d'actes criminels. Une entente fixe
les modalités, conditions et engagements. L'article prévoit
également que l'organisme reconnu doit convenir d'une entente portant
sur les conditions, les modalités et les engagements auxquels il est
astreint.
M. Bélanger: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): L'article 160 est
adopté. J'appelle l'article 161.
M. Rémillard: II se lit comme suit: «Le ministre
peut, conformément à la loi, conclure des ententes relatives
à l'aide et à l'indemnisation des victimes d'actes criminels avec
un gouvernement au Canada ou à l'étranger, l'un de ses
ministères ou organismes, une organisation internationale ou un
organisme de cette organisation.»
M. le Président, cet article énonce le pouvoir du ministre
de conclure des ententes avec un gouvernement du Canada ou étranger,
l'un de ses ministères ou organismes, une organisation internationale ou
un organisme de cette organisation.
M. Bélanger: On revient, M. le Président, un petit
peu à la question qu'on s'était posée relativement
à ce qui se passait pour des Québécois à
l'étranger. Finalement, cet article-là ne fait que donner le
pouvoir de négocier, mais ça ne garantit absolument rien comme
quoi les personnes qui sont à l'étranger, justement, vont avoir
une protection. C'est ça? Ça ne fait que donner un...
M. Rémillard: II va y avoir des ententes de
réciprocité.
M. Bélanger: Oui. Parce qu'on n'a pas encore fini. C'est
un autre des débats en suspens.
M. Rémillard: Oui.
M. Bélanger: D'accord. Alors, ça habilite
uniquement le ministre à pouvoir prendre de telles ententes. C'est
ça?
M. Rémillard: C'est ça. On sait qu'en
matière de justice on a des ententes avec plusieurs pays. Lorsqu'on
poursuit quelqu'un qui vit dans un autre pays, qu'on le poursuit au
Québec pour un acte qui s'est passé au Québec, on a des
ententes de réciprocité qui peuvent se faire. Alors, c'est ce
genre d'ententes là que 161 peut prévoir en fonction de
l'objectif de la loi.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 162.
M. Rémillard: «Le ministre peut
déléguer, généralement ou spécialement,
à un membre du personnel de son ministère ou à une autre
personne qu'il désigne, l'exercice des pouvoirs qui lui sont
attribués par la présente loi.»
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 163.
M. Rémillard: II se lit comme suit: «La Com- mission
de la santé et de la sécurité du travail et la
Société de l'assurance automobile du Québec peuvent
conclure avec le ministre tout contrat de service ou tout accord relatif
à l'application de la présente loi.»
M. le Président, cet article de droit nouveau prévoit le
pouvoir de la Commission de la santé et de la sécurité du
travail et de la Société de l'assurance automobile du
Québec de conclure avec le ministre tout contrat de services ou tout
accord pour l'application de la présente loi. Il s'inspire en partie de
la Loi sur la Société de l'assurance automobile du
Québec.
M. Bélanger: M. le Président, j'aimerais comprendre
exactement quelles sont les situations qu'on pourrait viser relativement
à cet article-là.
M. Rémillard: Je crois qu'on aurait des informations
importantes pour la commission, M. le Président, en fonction des
contrats de services qu'on peut avoir avec la CSST. Peut-être que Me
Viens peut nous donner des explications.
Le Président (M. Dauphin): Me Viens.
Mme Viens (Christine): Ce qui est surtout visé à ce
moment-ci, ce serait, par exemple, l'éventuel contrat de services avec
la CSST pour l'administration des rentes résiduelles de l'ancien
régime, pour leur paiement et surtout leur administration puisqu'elle
détient tout le système informatique nécessaire, et
éventuellement des contrats de services avec la CSST surtout pour son
matériel informatique, étant donné que le régime
est très semblable, vu l'harmonisation, de façon à
rationaliser justement l'administration et à éviter d'avoir
à recommencer, et dans un but de rationalisation des ressources.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 164.
M. Rémillard: Qui se lit comme suit: «Le ministre
peut faire enquête sur toute matière relative à
l'indemnisation, au remboursement de frais et à la réadaptation
et désigne à cette fin des enquêteurs.»
Cet article énonce le pouvoir du ministre de faire enquête
et de désigner des enquêteurs.
M. Bélanger: Je me pose la question, M. le
Président, surtout après avoir pris connaissance du jugement qui
invalidait la Régie des permis d'alcool. Un des motifs qui
étaient invoqués dans le jugement pour invalider, c'était
le fait que, justement, cet organisme, à la fois, faisait enquête,
rendait des décisions, adjugeait, tout ça. Est-ce qu'on n'a pas
peur, ici... En tout cas, est-ce qu'on a fait les vérifications
nécessaires afin de s'assurer qu'il n'y a pas de problème
relativement à ça?
M. Rémillard: Oui.
M. Bélanger: Parce que, présentement, là, on
ne peut pas, évidemment, présumer, savoir comment ça va
revirer en Cour d'appel, comment ça va finir, mais est-ce qu'on ne s'est
pas inquiété de cette situation-là ou est-ce qu'on a pris
des garanties ou les précautions nécessaires?
M. Rémillard: Oui. Ah oui. Les légistes ont
regardé ça attentivement et nous croyons que, de la façon
dont c'est libellé, les pouvoirs qui appartiennent au ministre, qui sont
discrétionnaires dans certains cas pouvoir d'enquête, comme
dans ce cas-ci font en sorte que l'entité répond
essentiellement aux principes de droit que nous avons et qui nous mettent
à l'abri d'une contestation en fonction de ce que nous connaissons
présentement dans le droit.
M. Bélanger: C'est parce que c'est spécial un petit
peu dans cette loi-là. Normalement, bon, quand on crée des
régimes d'indemnisation, ça va être une commission ou un
organisme qui va veiller à entendre les causes et puis qui va... Cette
fois-ci, c'est le ministre qui, finalement, se voit concentrer un peu tout.
M. Rémillard: II y a un service d'appel.
M. Bélanger: Donc, je me demande si, dans ce
cas-là, le ministre ne va pas être un petit peu assimilé
à un tribunal administratif.
M. Rémillard: Non, parce qu'il y a un processus de
révision...
M. Bélanger: Oui.
M. Rémillard: ...qui existe...
M. Bélanger: Hum, hum.
M. Rémillard: ...on le sait, qui est bien
établi...
M. Bélanger: Oui.
M. Rémillard: ...d'appel. Alors, je ne crois pas qu'on
puisse en arriver à cette conclusion-là. Maintenant, il est
évident que le ministre, dans ses décisions, a un pouvoir
discrétionnaire. Il faut donc que ce pouvoir soit bien encadré,
dans le sens qu'il doit être motivé et qu'il doit être rendu
en fonction des règles qui gouvernent les pouvoirs
discrétionnaires. Ça sera la responsabilité du ministre de
motiver ses décisions; dans la mesure où sa décision sera
motivée, je ne vois pas de problème.
M. Bélanger: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): L'article 164, adopté.
J'appelle l'article 165.
M. Rémillard: M. le Président, l'article 165 se lit
comme suit: «Les enquêteurs sont, pour la conduite de leur
enquête, investis des pouvoirs et de l'immunité des commissaires
nommés en vertu de la Loi sur les commissions d'enquête (L.R.Q.,
chapitre C-37), sauf le pouvoir d'ordonner l'emprisonnement.»
Cet article énonce, M. le Président, les pouvoirs et les
immunités des enquêteurs.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 166.
M. Rémillard: Qui se lit comme suit: «Les
enquêteurs doivent se demander... Excusez-moi, je recommence: «Les
enquêteurs doivent, sur demande, s'identifier et exhiber le certificat
délivré par le ministre qui atteste leur qualité.»
(16 h 50)
M. Bélanger: C'est «de leur qualité»,
je pense. C'est «attester de», au niveau de la syntaxe. On atteste
de quelque chose. On atteste que... Hum! je ne suis pas certain.
M. Rémillard: Ce sera vérifié.
M. Bélanger: Ça va être
vérifié. Autre chose, puis, encore là, je ne sais pas si
ça se fait dans d'autres lois, mais ça ne serait pas
préférable de donner l'obligation de toujours s'identifier quand
vous vous présentez à quelqu'un? Quand on a affaire à un
enquêteur, qu'il ait une obligation de s'identifier, mais non pas sur
demande, automatiquement, avec une carte, tout simplement. Il me semble que
ça serait mieux que «sur demande». Je ne vois pas quel
préjudice ça peut causer de donner l'obligation de
s'identifier.
M. Rémillard: Je vais voir. Il y a d'autres lois qui
prévoient des enquêteurs. Je vais vérifier avec nos
légistes. Parfois, vous savez, M. le Président, c'est par
harmonie avec les textes législatifs déjà existants. On
peut peut-être demander à Me Gauvin de nous faire ses commentaires
là-dessus.
Le Président (M. Dauphin): Me Gauvin.
Mme Gauvin (Francine): Je voudrais juste mentionner
qu'effectivement il y a plusieurs lois qui prévoient que des
enquêteurs...
M. Bélanger: Doivent s'identifier.
Mme Gauvin (Francine): ...puissent être
désignés et sont dotés des pouvoirs des
commissaires-enquêteurs. Mais il reste quand même que la
disposition prévoit une obligation pour l'enquêteur, ce qui est
dans l'intérêt des personnes concernées. Alors, c'est une
disposition qui n'apparaît pas nécessairement dans d'autres lois,
mais qu'on a cru bon de prévoir dans cette
loi-ci pour s'assurer justement que l'enquêteur, sur demande,
puisse s'identifier. Quant à la question de savoir sur demande...
M. Bélanger: Oui.
Mme Gauvin (Franchie): ...je vais vérifier.
M. Bélanger: II me semble que ce serait souhaitable qu'un
enquêteur s'identifie toujours automatiquement. Je pense que ça
serait important qu'il ait à montrer sa carte et à dire:
Écoutez, je suis un enquêteur de la Commission, je fais
enquête. Je pense que ça serait normal. Je ne pense pas que
ça crée un gros préjudice. Parce que «sur
demande», ce n'est pas tout le monde qui va aller dans la loi pour
vérifier: Ah, j'ai le droit de lui demander de s'identifier.
M. Rémillard: C'est toujours sur demande. À la
sécurité du revenu aussi, c'est sur demande: «Sur demande,
le vérificateur ou l'enquêteur s'identifie et exhibe le certificat
signé par le ministre attestant sa qualité.» Article 74 de
la Loi sur la sécurité du revenu. C'est sur demande aussi.
M. Bélanger: Moi, je pose la question au ministre: Est-ce
qu'il trouve qu'il ne serait pas souhaitable de mettre l'obligation de
s'identifier? Est-ce que ça causerait vraiment un problème? Je
n'en vois pas, moi.
M. Rémillard: II faudrait peut-être voir toutes les
implications. S'il y a une enquête, à qui il va s'identifier?
M. Bélanger: À la personne qu'il interroge.
M. Rémillard: Mais il ne faut pas que ça porte
préjudice à son enquête.
M. Bélanger: Je pense qu'il n'y a pas, non plus,
d'enquête anonyme, là. Ça n'existe pas une enquête
qu'on pourrait dire, en anglais, «undercover».
M. Rémillard: Ce n'est pas Sherlock Holmes.
M. Bélanger: C'est toujours des enquêtes
dévoilées. Puis il est obligé, de toute façon, si
on lui demande, de le dire. Alors...
M. Rémillard: Ce serait comme le vérificateur ou
l'enquêteur doit s'identifier et exhiber le certificat signé par
le ministre attestant sa qualité. Mais à qui?
M. Bélanger: Ça pourrait être: Dans le cours
de son enquête, l'enquêteur doit s'identifier à toute
personne...
M. Rémillard: Finalement, on arrive à «sur
demande». Dans le cours de son enquête, sur demande... Parce que
«sur demande», si quelqu'un arrive et dit:
Écoutez, vous êtes qui, vous? Identifiez-vous. La personne
s'identifie. Si c'est évident, il n'a pas besoin de s'identifier. Moi,
il me semble que «sur demande», ça couvre votre
préoccupation. Mais on peut regarder ça de plus près.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. L'article 166
est adopté. J'appelle l'article 167.
Le Fonds d'aide et d'indemnisation des victimes
d'actes criminels
M. Rémillard: Qui se lit comme suit: «Le Fonds
spécial "Fonds d'aide aux victimes d'actes criminels", constitué
au sein du ministère de la Justice en vertu de l'article 11 de la Loi
sur l'aide aux victimes d'actes criminels, continue ses activités sous
le nom de "Fonds d'aide et d'indemnisation des victimes d'actes criminels"
conformément aux dispositions de la présente loi.»
M. le Président, cet article prévoit que le Fonds d'aide
aux victimes d'actes criminels, constitué au sein du ministère de
la Justice en vertu de l'article 11 de la Loi sur l'aide aux victimes d'actes
criminels, continue ses activités sous le nom de «Fonds d'aide et
d'indemnisation des victimes d'actes criminels».
(Consultation)
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 167, adopté.
J'appelle l'article 168.
M. Rémillard: Peut-on recourir à vos bons services,
M. le Président?
Le Président (M, Dauphin): Avec plaisir. «Le Fonds
est constitué des montants suivants, à l'exception des
intérêts qu'ils produisent: «1° les suramendes
compensatoires perçues en vertu du Code criminel; «2° les
sommes que le ministre recouvre dans l'exercice de son recours subrogatoire;
«3° les sommes perçues pour les biens et services qu'ils ont
servi à financer; «4° les sommes qui y sont versées en
application d'une entente visée à l'article 161; «5°
les dons, legs et autres contributions qui y sont versés; «6°
les sommes versées par le ministre des Finances en vertu des articles
172 de la présente loi et 69.6 de la Loi sur l'administration
financière; «7° les sommes que le ministre des Finances est
autorisé à y verser en vertu de l'article 170.»
M. Rémillard: Excusez-moi, juste peut-être le
commentaire.
M. Bélanger: Ah! le commentaire. Excusez-moi.
M. Rémillard: Cet article, M. le Président,
prévoit le mode de financement du Fonds d'aide et d'indemnisation des
victimes d'actes criminels. Remarquez que ce n'est pas un commentaire
très éloquent. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!.
M. Bélanger: Ah! il a son importance; il a son
importance!
M. Rémillard: Je croyais que ça aurait
été plus...
M. Bélanger: On n'en fera peut-être pas un livre,
mais...
Première question, M. le Président: Pourquoi on n'a pas
cru bon de faire profiter le Fonds des intérêts? «À
l'exception des intérêts». Est-ce que ce sont nos amis du
Conseil du trésor qui revendiquent cet argent?
M. Rémillard: C'est une règle qui existe
depuis...
M. Bélanger: Oui?
M. Rémillard:... nombre et nombre d'années.
M. Bélanger: Ah oui?
M. Rémillard: Tous les fonds...
M. Bélanger: C'est le Trésor qui mène!
M. Rémillard: C'est ça.
M. Bélanger: Ha, ha, ha!
M. Rémillard: Non, ça va aux Finances, ça.
Ça, c'est le ministère des Finances.
M. Bélanger: Ça va aux Finances. Ah! d'accord.
M. Rémillard: Tous les intérêts s'en vont aux
Finances. Ça, c'est vraiment une disposition du ministère des
Finances.
M. Bélanger: Maintenant, au niveau des suramendes
compensatoires, est-ce qu'on a une idée... Les intérêts,
ça pourrait représenter combien, ça?
M. Rémillard: Oui. Mme Viens a des chiffres qu'elle peut
nous communiquer.
M. Bélanger: Merci.
Mme Viens (Christine): En ce qui concerne les
intérêts, vous demandez?
M. Bélanger: Oui.
Mme Viens (Christine): Les suramendes compensatoires...
M. Bélanger: Non, les intérêts. Là, on
est uniquement sur les intérêts. Ma prochaine question va
être sur les suramendes compensatoires. Mais là on dit
«à l'exception des intérêts qu'ils produisent».
Donc, les intérêts s'en vont au ministère des Finances. Je
voulais juste savoir: A-t-on une idée de c'est quoi, ces
intérêts-là qui s'en vont au ministre des Finances? A-t-on
une idée?
Mme Viens (Christine): Bon. Je ne peux pas répondre
immédiatement...
M. Bélanger: Non?
Mme Viens (Christine):... à cette question, mais avec
votre deuxième question vous auriez peut-être...
M. Bélanger: Ma deuxième question, c'est sur les
suramendes, là.
Mme Viens (Christine): Oui, c'est ça, vous auriez
peut-être une idée de la réponse.
M. Bélanger: D'accord.
Mme Viens (Christine): Les suramendes rapportent actuellement
environ 1 200 000 $, 1 500 000 $ par année. Évidemment, elles
rentrent de façon périodique.
M. Bélanger: Les suramendes compensatoires, c'est les
montants que des criminels se voient imposer relativement à certaines
infractions; c'est ça, hein?
Mme Viens (Christine): C'est ça, au Code criminel.
M. Bélanger: Au Code criminel.
Mme Viens (Christine): Et à la loi sur les
stupéfiants, les aliments et drogues.
M. Bélanger: C'est quoi, la directive qui est
donnée relativement à ces suramendes-là? Est-ce qu'elles
sont automatiquement demandées? Ce sont quoi, les circonstances qui font
en sorte que ces suramendes sont demandées ou pas?
M. Rémillard: Elle est demandée par le procureur et
accordée par...
M. Bélanger: Mais c'est automatique? La directive qui est
donnée au procureur, est-ce que c'est automatique?
M. Rémillard: Oui, dans tous les cas. Automatiquement,
dans ces cas-là, on demande une suramende.
M. Bélanger: Donc, la totalité des suramendes
compensatoires va dans ce Fonds. C'est ça?
M. Rémillard: C'est ça.
M. Bélanger: Au niveau du recours subrogatoi-re, quelle
est la fréquence d'utilisation de ce recours subrogatoire? Est-ce que
c'est fréquent?
M. Rémillard: II me semble qu'on vous a donné une
réponse à un moment donné; il ne faut pas se
contredire.
M. Bélanger: Ah oui? On a déjà
répondu? M. Rémillard: Oui.
Mme Viens (Christine): Oui. Ça avait été
abordé, cette question. On avait donné des montants et puis la
façon dont c'était traité et évalué.
M. Bélanger: Ah bon! D'accord, oui, je m'en excuse. Je me
souviens. Vous avez raison.
Au niveau du 3° «les sommes perçues pour les biens et
services qu'ils ont servi à financer», est-ce que je pourrais
avoir une illustration d'un bien ou service?
Mme Viens (Christine): II pourrait s'agir, par exemple, de
l'administration de la Loi visant à favoriser le civisme, notamment.
C'est surtout ça qui est visé ici.
M. Bélanger: Au paragraphe 4°, on parle d'une entente.
Maintenant, ce qu'on a appris, c'est que cette entente-là, en tout cas,
en particulier, je pense qu'une de ces principales ententes était celle
qui était avec le gouvernement fédéral. (17 heures)
Mme Viens (Christine): Oui.
M. Bélanger: Je pense qu'il n'y en a plus, maintenant,
d'entente. Est-ce que le ministre peut nous dire si on est sur le point d'en
avoir une autre? Est-ce qu'on travaille à cet effet-là ou s'il
faut prendre pour acquis qu'une entente, il n'y en aura plus avec le
fédéral là-dessus?
M. Rémillard: Moi, là-dessus, je pense qu'il ne
faut pas trop, trop y compter. On avait demandé à Mme Campbell de
revenir sur sa décision quand elle était ministre de la
Justice.
M. Bélanger: Elle n'est plus là.
M. Rémillard: Ensuite, je suis intervenu auprès de
M. Blais et là, maintenant, avec Allan Rock, eminent juriste
ontarien...
M. Bélanger: Est-ce bien le ministre Rock? À la
période des questions, tout à l'heure...
M. Rémillard: Le Solliciteur général, c'est
différent.
M. Bélanger: Ah! Le Solliciteur général.
M. Rémillard: Ça, c'est le ministre de la
Justice.
M. Bélanger: D'accord. Le ministre de la Justice.
M. Rémillard: Le ministre de la Justice, c'est Allan
Rock.
M. Bélanger: O.K.
M. Rémillard: M. Gray est Solliciteur
général.
M. Bélanger: D'accord.
M. Rémillard: Alors, je n'ai pas eu l'occasion de lui
parler encore de ça. Mais il ne faudrait pas se faire trop, trop
d'illusions. Connaissant les finances du gouvernement fédéral, il
ne faut pas se faire d'illusions qu'on va aller chercher de l'argent
là.
M. Bélanger: Sauf que ça crée, finalement,
un manque à gagner qu'on avait auparavant.
M. Rémillard: Oui.
M. Bélanger: Est-ce que c'est prévu qu'il va y
avoir des crédits supplémentaires qui vont être
versés pour combler ce manque à gagner là ou si on va, au
contraire, compresser?
M. Rémillard: ii faut trouver d'autres mécanismes.
j'ai une note, ici, que je vous lis: pour l'année financière
1991-1992, le québec recevait une contribution financière de 1
700 000 $, soit 6,3 % des indemnisations versées par la direction de
l'indemnisation des victimes d'actes criminels de la commission de la
santé et de la sécurité du travail. pour la même
année, la contribution fédérale à l'aide aux
victimes s'élevait à 689 600 $, soit 38 % des dépenses
admissibles du ministère, comprenant celles du fonds d'aide aux victimes
d'actes criminels. par suite de l'interruption du financement
fédéral, les dépenses du bureau d'aide aux victimes
d'actes criminels le bavac et de la direction de l'indemnisation
des victimes d'actes criminels l'ivac ne sont plus partageables,
ce qui représente une perte annuelle de 2 400 000 $ pour le
québec.
M. Bélanger: Donc, une perte de 2 400 000 $ pour le
Québec.
M. Rémillard: Oui.
M. Bélanger: Comment le ministre entend-il compenser cette
perte? Je comprends qu'il y a des mécanismes, comme vous dites,
prévus...
M. Rémillard: Alors, le financement...
M. Bélanger:... mais c'est quoi, les
prévisions?
M. Rémillard: Oui, mais on va voir le financement quand
nous allons discuter ensemble en commission parlementaire. On va voir qu'on
peut récupérer ces 2 400 000 $, mais ils ne viendront pas du
gouvernement fédéral, moi, j'ai l'impression. Je peux continuer
à le demander, remarquez, mais il faut être réalistes. Je
ne pense pas qu'on ait de grandes chances d'avoir ça.
M. Bélanger: Maintenant, si je comprends bien, auparavant,
on avait deux Fonds.
M. Rémillard: Oui.
M. Bélanger: Maintenant, on va avoir un fonds unique.
Est-ce qu'on pourrait m'expliquer pourquoi on a décidé,
maintenant, d'avoir un fonds unique? Et quels vont être les avantages ou
les désavantages de, maintenant, avoir ce fonds unique?
M. Rémillard: Alors, on a, évidemment, maintenant,
un seul guichet, M. le Président. On sait qu'on avait le BAVAC et l'IVAC
avant. Maintenant, on a un seul organisme. C'est dans la philosophie...
M. Bélanger: II y en a un qui était dans
l'aide...
M. Rémillard:... de ce projet de loi d'alléger
l'administration du projet de loi pour pouvoir donner plus d'aide, plus
d'argent, plus d'indemnisation aux victimes. Et je vais demander à Mme
Viens de compléter ma réponse.
Mme Viens (Christine): Si on compare à la situation
actuelle, actuellement, sous l'administration de la CSST, les fonds sont pris
sur le fonds consolidé du revenu. Le Fonds d'aide aux victimes d'actes
criminels est un fonds spécial qui vise à financer les
activités du BAVAC. Étant donné, comme le disait M. le
ministre, la fusion des deux fonctions, alors il est jugé
approprié d'intégrer, également, le financement à
l'intérieur d'un seul fonds et d'y verser toutes les sources de revenus,
soit les suramendes qui étaient dans le fonds d'aide, les recours
subrogatoires, toutes les sommes perçues, les dons, les legs et les
avances. On va voir les avances que le ministère des Finances fait
à même le fonds consolidé du revenu pour le financement, ce
qui permettra d'avoir un portrait global de l'ensemble des dépenses et
des revenus relatifs à la fois à l'aide et à
l'indemnisation.
M. Bélanger: Si je comprends bien, auparavant, il y avait,
comme maintenant, un fonds, mais tous les fonds qui servaient au roulement, aux
frais d'opération de la CSST dans le cadre de ses opérations
d'indemnisation des victimes d'actes criminels, c'était
prélevé à même les fonds généraux de
la CSST, à même son fonds d'opération. C'est ça?
Mme Viens (Christine): C'est-à-dire qu'ils recevaient une
avance; ils avaient un dépôt qui venait du fonds consolidé
du revenu, qui permettait de payer.
M. Bélanger: Oui.
Mme Viens (Christine): Et ils étaient remboursés
à même le fonds consolidé du revenu. Alors, les fonds, pour
la CSST, venaient directement du fonds consolidé du revenu.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 168 est
adopté. J'appelle l'article 169 qui se lit comme suit: «Sont
prises sur le Fonds les sommes requises pour: «1° l'administration du
régime d'indemnisation prévu au titre II et de celui prévu
par la Loi sur l'indemnisation des victimes d'actes criminels; «2°
l'octroi de l'aide financière prévue à l'article 159;
«3° le paiement des dépenses nécessaires à la
réalisation des activités que le Bureau exerce en vertu des
dispositions de la présente loi ou que le ministre lui confie, y compris
la rémunération et les dépenses relatives aux avantages
sociaux et aux autres conditions de travail des membres du personnel du
ministère de la Justice ainsi que des autres personnes
désignées par le ministre qui y sont affectés. » M.
le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, cet article
énonce que les sommes requises pour l'administration du régime
d'indemnisation prévu au titre II de la loi, l'octroi de l'aide
financière prévue à l'article 159 et le paiement des
dépenses nécessaires à l'administration et aux
activités du Bureau sont pris sur le Fonds.
M. Bélanger: M. le Président, si je compare
à la situation actuelle, je vois que, auparavant, on opérait de
la même façon, c'est-à-dire qu'au niveau des subventions
accordées aux organismes c'était prélevé à
même le fonds spécial d'aide aux victimes d'actes criminels. C'est
ça? Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 169 est
adopté. J'appelle l'article 170 qui se lit comme suit: «Selon
l'évolution des besoins du Fonds, le ministre
des Finances y verse périodiquement les montants dont la somme,
pour une année financière, est égale à la
différence entre les montants que nécessite l'administration de
la présente loi et ceux visés aux paragraphes 1° à
6° de l'article 168. Ces montants sont prélevés sur le fonds
consolidé du revenu. «Le cas échéant, les surplus
accumulés par le Fonds sont versés au fonds consolidé du
revenu aux dates et dans la mesure que détermine le gouvernement.»
M. le ministre.
M. Rémillard: Alors, M. le Président, cet article
prévoit le versement de crédits permanents par le ministre des
Finances au Fonds.
M. Bélanger: M. le Président, si je comprends bien,
si, pour une situation donnée, la demande excède les montants qui
sont dans le Fonds, à ce moment-là, le fonds consolidé du
revenu a l'obligation de verser et de donner assez d'argent pour que toute
l'indemnisation qui est demandée soit effectuée. C'est
ça?
M. Rémillard: C'est ça. Pour qu'il y ait des
crédits permanents.
M. Bélanger: II n'y a pas de plafond ou de montant
gelé relativement à ça?
M. Rémillard: Non.
M. Bélanger: Et puis, quant au deuxième
alinéa de 170, on dit que «le cas échéant, les
surplus accumulés par le Fonds sont versés au fonds
consolidé du revenu». Ce sont des prêts, si je dois bien
comprendre. Je pense que ce sont des avances qui sont remboursées par la
suite? Je pense qu'il y a un article qui va le préciser par la suite,
mais, pour bien comprendre...
M. Rémillard: Me Viens va nous expliquer, M. le
Président, que ça existe, ça, dans toutes les dispositions
concernant des fonds. Me Viens va nous l'expliquer.
Le Président (M. LeSage): Me Viens.
Mme Viens (Christine): Cette clause concernant les surplus, on la
retrouve dans tous les fonds spéciaux.
Le Président (M. LeSage): Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière, vous voulez intervenir? La parole est à
vous.
Mme Carrier-Perreault: Oui. Autrement dit, ce que je comprends,
c'est que tous les fonds sont en quelque sorte administrés de la
même façon; les intérêts vont toujours au ministre
des Finances et le Conseil du trésor... En fait, c'est au jiiveau du
Conseil du trésor, quand on parle du fonds consolidé?
M. Rémillard: C'est les Finances.
Mme Carrier-Perreault: C'est toujours les Finances. Autrement
dit, c'est eux autres qui gèrent le Fonds, à toutes fins
pratiques, et les intérêts, ça devient comme un peu la
portion qu'ils gardent pour la gestion un peu des fonds en
général.
Mme Viens (Christine): C'est ça. Effectivement, on va voir
plus loin, à l'article 173, que la gestion des sommes est confiée
au ministre des Finances. Alors, ce sont eux qui les gèrent et les
intérêts sont toujours versés au fonds consolidé du
revenu. Toutes les dispositions qui sont là sont des dispositions qu'on
retrouve dans les fonds spéciaux, celles sur les surplus et celles
concernant la gestion des sommes, celles concernant la comptabilité du
Fonds par le ministre responsable, à l'article 173.
Mme Carrier-Perreault: O.K.
Mme Viens (Christine): Ce sont des dispositions courantes
concernant les fonds spéciaux.
M. Bélanger: M. le Président...
Le Président (M. LeSage): M. le député
d'Anjou. (17 h 10)
M. Bélanger: ...j'aimerais que le ministre me confirme
ceci: À ma souvenance, la députée de
Hochelaga-Maisonneuve, qui me précédait comme porte-parole de la
Justice, avait posé une question spécifique...
M. Rémillard: De regrettée mémoire.
M. Bélanger: De regrettée mémoire, c'est
ça, changement de régime. Elle avait posé une question
spécifique au ministre relativement à ce fameux Fonds, disant
qu'il serait important, qu'il était essentiel, même, que les
surplus restent toujours dans ce Fonds et ne soient jamais versés au
fonds consolidé du revenu. Et, selon mes propres souvenirs, il me semble
que le ministre avait donné l'assurance que, justement, ces fonds
devraient rester, devraient toujours être pour les victimes d'actes
criminels, que c'étaient des fonds réservés, que, s'il y
avait un surplus, ça devait bénéficier à ce Fonds
et non pas aller dans le fonds consolidé du revenu. Il me semble que
c'était un engagement de la part du ministre.
M. Rémillard: Bien oui, c'est ça, le
problème, c'est qu'il n'y a jamais... Il n'y aura jamais...
Le Président (M. LeSage): M. le ministre. M.
Rémillard: ...de surplus.
M. Bélanger: Ah oui, mais si jamais il y en avait?
M. Rémillard: Oui, mais...
M. Bélanger: Alors, on ne s'engage pas, s'il n'y en a
jamais, hein? On peut le mettre? Ha, ha, ha!
M. Rémillard: Mme Viens va répondre, M. le
Président. C'est très technique.
Le Président (M. LeSage): Mme Viens.
Mme Viens (Christine): Effectivement, dans la situation actuelle,
au niveau du fonds d'aide, il n'y avait pas de possibilité que les
surplus soient versés au fonds consolidé.
M. Bélanger: Hum, hum
Mme Viens (Christine): Maintenant, avec l'administration
conjointe, c'est-à-dire l'intégration des deux fonctions et
notamment les revenus qu'on peut anticiper de la suramende compensatoire versus
les dépenses qu'on peut anticiper au titre de l'aide et des services, il
est très peu probable qu'il y ait des surplus.
M. Bélanger: Mais il y a déjà eu des
surplus.
Mme Viens (Christine): Les surplus actuels du fonds d'aide sont,
comment je dirais, des surplus historiques qui s'amenuisent au fur et à
mesure que les dépenses augmentent. Mais, en ce qui concerne un exercice
donné, les revenus d'un exercice versus les dépenses sont en
équilibre, à ce moment-ci, mais, avec 10 CAVAC, avec
l'augmentation des CAVAC, ils seront déficitaires. Alors, cette
règle concernant les surplus est une règle qu'on retrouve dans
tous les fonds spéciaux.
M. Bélanger: Mais, là, avec ce surplus historique,
qu'est-ce qui va arriver? Est-ce que ça va aller dans le fonds
consolidé du revenu, là?
Mme Viens (Christine): Non, c'est qu'il va... M.
Bélanger: II va s'amenuiser, là.
Mme Viens (Christine):... aller au fonds spécial...
M. Bélanger: Oui.
Mine Viens (Christine):... et il va servir aux dépenses,
au fur et à mesure. Il ne sera pas versé au fonds
consolidé, là.
M. Bélanger: Mais le ministre n'a pas tout à fait
répondu à ma question. Il ne se souvient pas de cet engagement
qu'il avait pris auprès de la députée de
Hochelaga-Maisonneuve?
M. Rémillard: Non, je ne m'en souviens pas. Est-ce que
vous vous souvenez de ça?
Une voix: Oui.
M. Bélanger: II me semble qu'il y avait eu un engagement
à cet effet-là, hein, que les surplus, tous les surplus
accumulés devaient rester pour les victimes d'actes criminels.
Mme Viens (Christine): Si vous me permettez...
Le Président (M. LeSage): Oui, allez-y, Mme Viens.
Mme Viens (Christine):... effectivement, au moment où la
question avait été posée, la réponse était
que les fonds ne seraient pas versés au fonds consolidé, et cette
réponse était claire et l'engagement précis à
l'égard de la situation dans la loi telle qu'elle se présentait.
Maintenant, la situation est totalement différente.
M. Bélanger: Oui, elle est différente.
Mme Viens (Christine): Avec l'intégration...
M. Bélanger: Maintenant, on va les verser dans le fonds
consolidé du revenu. Ha, ha, ha!
Mme Viens (Christine): C'est-à-dire que, avec
l'intégration des deux fonctions et le niveau de dépenses...
M. Bélanger: Oui.
Mme Viens (Christine): Nous avons examiné cette question.
Avec un revenu anticipé de 1 500 000 $ par année de suramendes et
des dépenses anticipées de plusieurs millions si on prend
simplement le réseau des centres d'aide, il n'y a pas de
probabilité de surplus dans l'ensemble de ce Fonds, y compris toutes les
dépenses relatives à l'indemnisation, qui seront en
crédits permanents, payées entièrement par le fonds
consolidé.
M. Bélanger: Oui.
Mme Viens (Christine): Alors, la situation, à
l'intérieur de la réforme, se présente de façon
tout à fait différente.
M. Bélanger: Donc, ça confirme un peu ce que je
disais, dans le sens que c'était clair, à l'époque, que
les fonds spéciaux, ça devait rester dans les fonds
spéciaux. C'est ce que je dois comprendre. Mon interprétation est
bonne. Sauf que, maintenant, vu le changement que vous me dites dans la loi,
comme vous n'anticipez plus de surplus, ça ne sert plus à rien de
prévoir que les surplus vont rester dedans. C'est ça que vous me
dites?
Mme Viens (Christine): C'est ça.
M. Bélanger: Sauf que... Ha, ha, ha! La question qui me
vient à l'esprit, c'est: Si, de toute façon, on ne pense pas
qu'il va y avoir de surplus, pourquoi ne pas l'avoir laissé? Au moins,
le principe aurait été là.
M. Rémillard: Bien, tous les fonds...
Mme Viens (Christine): C'est une exigence des Finances.
M. Rémillard: ...sont administrés... M.
Bélanger: Oui.
M. Rémillard: C'est une exigence des Finances. Ça
existe depuis des années et des années.
M. Bélanger: C'est spécial, quand même, un
petit peu. On avait posé spécifiquement la question...
M. Rémillard: Avant le déluge.
M. Bélanger: Donc, bien avant même l'ancienne
porte-parole de l'Opposition en matière de justice.
M. Rémillard: Bien avant.
M. Bélanger: Ha, ha, ha!
M. Rémillard: Dans des temps ancestraux.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'article 170 est
adopté?
M. Bélanger: On va faire les vérifications
nécessaires, M. le Président. Oui, il est adopté.
Le Président (M. LeSage): Parfait. J'appelle donc
l'article 171 qui se lit comme suit: «Malgré toute disposition
contraire, le ministre des Finances doit, en cas d'insuffisance du fonds
consolidé du revenu, prendre sur le Fonds les sommes requises pour
l'exécution d'un jugement ayant acquis force de chose jugée
contre la couronne.» M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, cet article
prévoit le pouvoir du ministre des Finances de prendre sur le Fonds des
sommes requises pour l'exécution d'un jugement ayant acquis force de
chose jugée contre la couronne.
Le Président (M. LeSage): M. le député
d'Anjou, est-ce que l'article 171 est adopté?
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. LeSage): J'appelle l'article 172 qui se
lit comme suit: «Le ministre...
M. Rémillard: II y a un amendement. Excusez-moi, M. le
Président.
Le Président (M. LeSage): Oui, M. le ministre.
M. Rémillard: II y a un amendement qui se lirait comme
suit: Remplacer, dans la troisième du premier alinéa, le mot
«fond» par le mot «fonds», avec un «s».
Alors, c'est un amendement d'ordre rédactionnel, vous l'aurez
deviné.
M. Bélanger: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 172, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Vous me dispensez de la lecture
de l'article 172?
M. Bélanger: Ah non, pour les fins des Débats.
J'anticipais.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 172, tel
qu'amendé, se lirait comme suit: «Le ministre des Finances peut,
sur autorisation du gouvernement et aux conditions que ce dernier
détermine, avancer au Fonds des sommes prises sur le fonds
consolidé du revenu. «Le ministre des Finances peut, inversement,
avancer à court terme au fonds consolidé du revenu, aux
conditions qu'il détermine, toute partie des sommes constituant le Fonds
qui n'est pas requise pour son fonctionnement. «Une avance consentie par
le ministre des Finances est remboursable par le fonds qui l'a
reçue.»
Alors, l'article 172, tel qu'amendé, étant adopté,
j'appelle l'article 173 qui se lit comme suit: «La gestion des sommes
constituant le Fonds est confiée au ministre des Finances. Celles-ci
sont versées à son crédit et sont déposées
auprès des institutions financières qu'il désigne.
«La comptabilité du Fonds et l'enregistrement des engagements
financiers qui lui sont imputables sont, malgré l'article 13 de la Loi
sur l'administration financière (L.R.Q., chapitre A-6), tenus par le
ministre de la Justice. Celui-ci certifie de plus que ces engagements et les
paiements qui en découlent n'excèdent pas les soldes disponibles
et leur sont conformes.» M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, cet article confie
au ministre des Finances le pouvoir de gérer les sommes
nécessaires au financement des activités du Fonds.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 173
est adopté. J'appelle l'artide 174 qui se Ht comme suit:
«Les articles 22, 24 à 27, 33, 35, 45, 47 à 49, 49.2, 49.6,
51, 57 et 70 à 72 de la Loi sur l'administration financière
s'appliquent au Fonds, compte tenu des adaptations nécessaires.
«L'article 23 de la Loi sur l'administration financière s'applique
à l'égard des prévisions budgétaires concernant les
dépenses de fonctionnement du Fonds et les sommes requises pour accorder
une aide financière en vertu de l'article 159.> M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, cet article vise
à assurer un contrôle gouvernemental sur la gestion
financière et les dépenses de fonctionnement du Fonds.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 174 est adopté.
J'appelle l'article 175 qui se lit comme suit: «L'exercice financier du
Fonds se termine le 31 mars de chaque année.»
M. Rémillard: M. le Président, cet article fixe la
date de la fin de l'exercice financier du fonds d'aide et d'indemnisation.
M. Bélanger: Adopté. (17 h 20)
Dispositions réglementaires
Le Président (M. LeSage): L'article 175 est adopté.
J'appelle l'article 176 qui se lit comme suit: «Le gouvernement peut, par
règlement, aux fins de l'application du titre II: «Ie
fixer, sur une base hebdomadaire ou annuelle, les revenus bruts par
catégorie d'emploi et selon l'expérience de travail pour
l'application de la section II du chapitre II de ce titre; «2°
déterminer les cas et les conditions selon lesquels un emploi est
considéré à temps plein, à temps partiel ou
temporaire; «3° établir la manière de réduire le
revenu brut pour tenir compte du fait qu'une victime exerce son emploi à
temps partiel pour l'application des articles 27 et 37; «4°
établir les normes et les modalités pour déterminer un
emploi à une victime pour l'application des articles 52 et 55;
«5° définir, pour l'application du deuxième
alinéa de l'article 55, les expressions "emploi qui existe" et
"région où réside la victime"; «6°
déterminer la méthode de calcul du revenu net pour l'application
de l'article 59; 7° établir le répertoire des atteintes
permanentes et attribuer uu pourcentage à chaque atteinte pour
l'application des premier et deuxième alinéas de l'article 70;
«8° prévoir une méthode de calcul qui permet de
réduire les pourcentages attribués aux atteintes permanentes
lorsqu'une victime en subit plusieurs, pour l'application du premier
alinéa de l'article 71; «9° fixer un pourcentage additionnel
ou prévoir une méthode de calcul permettant de déterminer
ce pourcentage lorsque l'atteinte permanente affecte des organes
symétriques ou un organe symétrique à celui
déjà atteint, en tenant compte du caractère anatomique ou
fonctionnel des atteintes pour l'application du deuxième alinéa
de l'article 71; «10° déterminer les modalités et les
conditions selon lesquelles le remboursement des frais visés au premier
alinéa de l'article 87 peut être effectué et en fixer le
montant maximum; «11° déterminer les cas selon lesquels le
remboursement des frais peut être remplacé par une allocation
hebdomadaire équivalente pour l'application du troisième
alinéa de l'article 87; «12° déterminer les cas et les
conditions selon lesquels les frais visés aux articles 88 et 91 peuvent
être réajustés en fonction du nombre de personnes qui y
sont visées; «13° déterminer les cas et les conditions
qui donnent droit au remboursement des frais visés au premier
alinéa de l'article 93, fixer le montant maximum remboursable pour
chacun de ces frais et prévoir les autres frais qui donnent droit
à un remboursement pour l'application du deuxième alinéa
de cet article; «14° déterminer les cas et les conditions qui
donnent droit à l'allocation de disponibilité et au remboursement
des frais visés à l'article 97 et fixer le montant maximum
remboursable de cette allocation ou de ces frais; «15°
déterminer, pour l'application de l'article 108, les modalités de
présentation d'une réclamation; «16° déterminer
les règles qu'un professionnel de la santé doit suivre pour
l'examen que le ministre peut exiger en vertu de l'article 113; «17°
déterminer les cas et les conditions qui donnent droit à
l'allocation de disponibilité et au remboursement des frais visés
à l'article 114 et fixer le montant maximum remboursable de cette
allocation ou de ces frais; «18° déterminer, pour
l'application de l'article 146, les cas et les conditions selon lesquels
l'indemnité de remplacement du revenu peut être
réajustée en fonction de la présence ou non d'un conjoint
et du nombre de personnes à charge qui y sont visées;
«19° déterminer les conditions et les modalités du
versement de l'indemnité de remplacement du revenu au conjoint ou aux
personnes à charge visées à l'article 146; «20°
fixer le montant maximum du coût de l'expertise médicale
remboursable pour l'application de l'article 147; «21°
déterminer la manière dont le montant d'une dette peut être
déduit de toute somme que le ministre doit au débiteur pour
l'application du troisième alinéa de l'article 150.» M. le
ministre.
M. Rémillard: Alors, M. le Président, cet article
confie au gouvernement l'ensemble des pouvoirs réglementaires
nécessaires pour l'application du titre II.
M. Bélanger: Adopté.
Mme Carrier-Perreault: Une minute.
Le Président (M. LeSage): Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: Oui, merci, M. le Président. Je
voudrais voir, là, ce qui est proposé par rapport à ce qui
a existé avant avec la CSST. J'imagine que les propositions qu'on a
à régler par règlement, si on veut, c'est
équivalent à ce qu'on retrouve dans les règles au niveau
de la Société de l'assurance automobile?
Mme Viens (Christine): C'est ça.
Mme Carrier-Perreault: C'est une espèce de concordance.
Ça veut dire que les nuances... Il y a des bouts qui manquent par
rapport à la CSST, entre autres. Je vois ici: «déterminer
la nature et le montant des frais occasionnés par une poursuite
pénale». Ça existait, avant, du côté de la
CSST. Maintenant, ça veut dire que ça n'existera plus? En tout
cas je ne le retrouve pas comme tel. Est-ce qu'il y a beaucoup de
différences? Je m'excuse, c'est peut-être un peu technique
voyez-vous, c'est aride ça aussi mais je me rends compte qu'il y
a des bouts qu'on ne retrouve plus présentement. Est-ce qu'il y en a
beaucoup comme ça?
Mme Viens (Christine): C'est qu'en fait je ne peux pas vous
répondre: II y en a beaucoup, il y en a tant, tel nombre. C'est que le
pouvoir réglementaire, ici, vise à donner les pouvoirs
nécessaires au gouvernement pour l'application de la loi. Donc, il est
conforme aux dispositions qu'on retrouve dans la loi. Et, dans la Loi sur les
accidents du travail, je tombe sur 124 p) déterminer à quelle
unité ou à quelle classe d'unité appartient une industrie.
Voyez-vous, il y a un certain nombre de choses comme ça qui n'ont pas
d'application.
Mme Carrier-Perreault: Oui, qui n'avaient pas d'application.
Mme Viens (Christine): Alors, le pouvoir est calqué, en
fait, sur la nécessité de la loi.
Mme Carrier-Perreault: Quand on regarde l'article qui disait
«déterminer la nature et le montant des frais occasionnés
par une poursuite pénale», est-ce que c'est des choses qui peuvent
s'appliquer dans le cas qui nous concerne? Est-ce que ça s'est
déjà appliqué?
Mme Viens (Christine): Je ne peux pas vous répondre tout
de suite. Peut-être que je peux faire la vérification à cet
égard-là.
Mme Carrier-Perreault: Bon, bien, j'aimerais ça savoir
ça et s'il y a possibilité de savoir: Est-ce que ce sera couvert
d'une façon différente si ça s'applique? C'est parce que
je ne le retrouve pas là-dedans.
M. Rémillard: Me Lagrenade, M. le Président,
pourrait répondre.
Le Président (M. LeSage): Allez-y, madame. Mme
Lagrenade (Franchie): Merci.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que vous pourriez vous
identifier au complet, s'il vous plaît, pour les fins de l'enregistrement
du Journal des débats?
Mme Lagrenade (Francine): Francine Lagrenade. Le
Président (M. LeSage): Et votre titre?
Mme Lagrenade (Francine): Avocate au Bureau des lois.
Le Président (M. LeSage): Merci, madame. La parole est
à vous.
Mme Lagrenade (Francine): Je peux dire qu'essentiellement,
effectivement, tout le pouvoir réglementaire qui a été
prévu ici se calque sur celui de la Loi sur l'assurance automobile, sauf
qu'on a dû faire les adaptations nécessaires. Il y a certains
regroupements aussi qu'on a faits plutôt que d'en faire deux ou trois
paragraphes; c'est tout simplement une question technique et ce qui pouvait
bien s'associer a été associé. Par ailleurs, on a aussi
fait l'étude de tous les pouvoirs réglementaires du
côté de l'assurance automobile et ils nous ont souligné
certains problèmes ou difficultés qu'ils avaient en termes
d'application de ça. Et, nous, c'est les cas pour lesquels on ne les a
pas retenus. Spécifiquement, je ne pourrais pas y aller, là, un,
deux, trois, quand on a fait l'exercice, mais je sais qu'on a tenu compte de
toutes les situations. Je ne sais pas si ça répond à votre
question.
Mme Carrier-Perreault: Disons que oui et non, parce que ça
ne répond pas vraiment. Je parlais du cas... Je trouve que c'est des
choses qui doivent arriver, ça, au niveau des actes.
Mme Lagrenade (Francine): Je m'excuse, je ne sais pas à
quel paragraphe vous vous référez exactement dans le pouvoir
réglementaire.
Mme Carrier-Perreault: Je regardais par rapport à l'ancien
texte, c'est le x. Il y avait des mesures: déterminer, aux fins de
l'article 119, la nature et le montant... Parce que, là, on se rapporte
à un article, je comprends. Je ne sais pas si, par rapport à
cette loi-là, on va y aller du côté d'une compensation des
frais occasionnés par une poursuite pénale.
Mme Lagrenade (Francine): Vous parlez des règlements
édictés en vertu de la Loi sur les accidents du travail?
Mme Carrier-Perreault: Oui.
Mme Lagrenade (Francine): Ah! O.K. Moi, je vous parle de la
référence. Ce qu'on a fait, c'est qu'on l'a adapté avec
l'assurance automobile.
Mme Carrier-Perreault: Oui, c'est parce que c'est un bout qu'on
retrouvait avant, qu'on ne retrouve plus par rapport aux poursuites
pénales, présentement. Je m'interrogeais.
(Consultation)
M. Rémillard: Alors, regardez, M. le Président, il
faut voir que tout le régime change. Donc, par conséquent, on a
changé les pouvoirs réglementaires en conséquence, comme
tels. Pour les précisions que demande Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière, les légistes font des recherches et on
pourrait vous les donner un peu plus tard.
Le Président (M. LeSage): Alors, est-ce que l'article 176
est adopté?
M. Bélanger: Adopté.
Dispositions modificatives et finales
Loi sur les accidents du travail et les maladies
professionnelles
Le Président (M. LeSage): J'appelle donc l'article 177 qui
se lit comme suit: L'article 31 de la Loi sur les accidents du travail et les
maladies professionnelles (L.R.Q., chapitre A-3.001) est modifié par
l'insertion, dans la deuxième ligne du deuxième alinéa et
après les mots «en vertu», de ce qui suit: «de la Loi
sur l'aide et l'indemnisation des victimes d'actes criminels (1993, chapitre
indiquer ici le numéro de chapitre du projet de loi 106 de
1993),». M. le ministre. (17 h 30)
M. Rémillard: Cet article a pour objet de
référer dans l'article 31 de la Loi sur les accidents du travail
et les maladies professionnelles à la nouvelle Loi sur l'aide et
l'indemnisation des victimes d'actes criminels, de telle sorte que le
préjudice donnant lieu à une indemnisation en vertu de cette
nouvelle loi ne soit pas considéré comme étant une
lésion professionnelle aux fins du régime d'indemnisation
prévu par la Loi sur les accidents du travail et les maladies
professionnelles.
Le Président (M. LeSage): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 177 est adopté.
J'appelle l'article...
M. Bélanger: M. le Président...
Le Président (M. LeSage): Oui, M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger: ...si vous permettez, j'aimerais revenir sur
l'article 170. Il me manquait certaines informations relativement aux fonds
spéciaux. J'avais dit, à ce moment-là, que, suite à
la réponse du ministre, j'allais vérifier certaines
informations.
Administration et financement
Le Fonds d'aide et d'indemnisation des victimes
d'actes criminels (suite)
Le Président (M. LeSage): M. le député
d'Anjou, est-ce que vous voulez rouvrir l'étude de l'article 170?
M. Rémillard: M. le Président...
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Rémillard: ...c'est une règle à la
commission que nous pouvons tout ouvrir, même ce qui est
fermé.
Le Président (M. LeSage): M. le ministre, on vous
reconnaît. Allez-y.
M. Bélanger: S'il vous plaît, je demanderais la
permission de rouvrir l'article 170. Je pense que c'est important de faire ce
petit débat. Ma collègue qui me précédait, la
députée de Hochelaga-Maisonneuve, avait, par écrit,
déposé au feuilleton une question au ministre concernant la
nouvelle mesure annoncée lors du discours du budget 1992-1993 relative
à la récupération des surplus des fonds spéciaux.
Question: Cette mesure s'appliquera-t-elle au Fonds d'aide aux victimes d'actes
criminels? Réponse: La mesure relative à l'affectation des
surplus accumulés dans les fonds spéciaux ne s'applique pas aux
surplus accumulés au Fonds d'aide aux victimes d'actes criminels. Et
question additionnelle: Et dans quelle proportion? Réponse: Nil.
M. Rémillard: C'est ça, la réponse. J'ai
bien répondu, M. le Président. J'ai eu peur...
M. Bélanger: Ah oui?
M. Rémillard: Oui, oui, oui. Je vais demander à Mme
Viens de commenter ma réponse.
M. Bélanger: La compréhension... C'est
peut-être moi qui comprends mal.
M. Rémillard: Mme Viens va nous répondre. M.
Bélanger: Oui, s'il vous plaît!
Le Président (M. LeSage): Allez-y, Mme Viens.
Mme Viens (Christine): Effectivement, on faisait
référence à une annonce oui, c'est ça
selon laquelle les surplus qui étaient accumulés dans les fonds
seraient versés au fonds consolidé. La question avait
été posée au ministre, à savoir si ça
concernait le Fonds d'aide aux victimes d'actes criminels, et la réponse
était non. Effectivement, les surplus qui étaient
accumulés à ce moment-là et qui sont accumulés
à ce jour...
M. Bélanger: Ah! je viens de comprendre votre
réponse. Ha, ha, ha!
Mme Viens (Christine): ...n'ont pas été
versés au fonds consolidé. Là, vous, vous vous sentiez
visé uniquement par les fonds, les surplus historiques. C'est
ça.
M. Rémillard: Puis, moi aussi, je viens de comprendre ma
réponse, M. le Président.
M. Bélanger: Donc, les surplus historiques, eux, ne sont
pas versés, mais les prochains, eux, vont l'être. Ah! je viens de
comprendre. Je viens de tout comprendre.
Mme Viens (Christine): C'est que...
M. Bélanger: Subtilement répondu. Ha, ha, ha!
M. Rémillard: N'ajoutez rien. N'ajoutez rien.
Le Président (M. LeSage): Alors, si vous le voulez bien,
je vais appeler l'article 178. Ça va, M. le député
d'Anjou?
M. Bélanger: M. le Président, là, c'est
parce que...
Le Président (M. LeSage): L'article 170 était
déjà adopté, si j'ai bien compris.
Une voix: Oui, oui.
M. Bélanger: Oui, mais, dans l'ouverture d'esprit du
ministre de la Justice et de la façon que nous fonctionnons aussi
à cette commission, l'article 170 a été rouvert. Alors, en
prenant strictement la réponse du ministre de la Justice, on comprend,
je pense, qu'il faisait référence uniquement aux fonds
historiques et aux fonds accumulés, mais il ne voulait pas s'engager
pour l'avenir. C'est ça?
M. Rémillard: Je ne peux pas parce que c'est une
règle qui existe. Alors, je ne peux pas m'engager pour l'avenir.
M. Bélanger: Je pense que c'est facile de comprendre
quelle était l'intention de la députée de
Hochelaga-Maisonneuve quand cette question avait été
posée. Elle voulait, elle, une affirmation du principe et non pas
uniquement relativement à ces surplus historiquement accumulés.
Je pense que c'est assez clair. On peut jouer sur les mots, mais...
M. Rémillard: Écoutez, qu'est-ce que vous voulez
que je vous dise?
M. Bélanger: Ha, ha, ha!
M. Rémillard: Je suis bien prêt à
régler ça à l'amiable, hein. Ha, ha, ha!
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'article 170 est de
nouveau adopté? Vous ne le savez pas? M. le député
d'Anjou. Une fois, deux fois...
(Consultation)
M. Bélanger: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Alors, je vais mettre deux fois
adopté.
M. Bélanger: On ne reviendra pas là-dessus. De
toute façon, il a l'obligation de verser les sommes
nécessaires...
Dispositions modificatives et finales
Loi sur les accidents du travail et les maladies
professionnelles (suite)
Le Président (M. LeSage): J'appelle donc l'article 178 qui
se lit comme suit: L'article 103 de cette loi est modifié par
l'insertion, dans la troisième ligne du paragraphe 1° et
après «(chapitre A-3),», de ce qui suit: «de la Loi
sur l'aide et l'indemnisation des victimes d'actes criminels (1993, chapitre
indiquer ici le numéro de chapitre du projet de loi 106 de
1993),». M. le ministre.
M. Rémillard: Oui, M. le Président, cet article a
pour objet de référer dans l'article 103 de la Loi sur les
accidents du travail et les maladies professionnelles à la nouvelle Loi
sur l'aide et l'indemnisation des victimes d'actes criminels, de telle sorte
que l'indemnité forfaitaire qui est prévue en faveur de l'enfant
mineur du travailleur qui est invalide soit payable dans la mesure où il
n'a pas droit à une indemnité en vertu d'une autre loi. Cette
disposition a pour objet d'éviter qu'il y ait cumul des
indemnités en vertu de plusieurs régimes d'indemnisation.
Le Président (M. LeSage): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Adopté. Merci. J'appelle
donc l'article 179 qui se lit comme suit: L'article 105 de cette loi est
modifié par l'insertion, dans la septième ligne du paragraphe
1° et après «(chapitre A-3),», de ce qui suit: «de
la Loi sur l'aide et l'indemnisation des victimes d'actes criminels (1993,
chapitre indiquer ici le numéro de chapitre du projet de loi 106 de
1993),». M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, cet article a pour
objet de référer dans l'article 105 de la Loi sur les accidents
du travail et les maladies professionnelles à la nouvelle Loi sur l'aide
et l'indemnisation des victimes d'actes criminels, de telle sorte qu'il n'y ait
pas cumul des indemnités payables en vertu de divers régimes
d'indemnisation.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 179 étant
adopté, j'appelle l'article 180 qui se lit comme suit: L'article 107 de
cette loi est modifié par l'insertion, dans la quatrième ligne du
paragraphe 1° et après «(chapitre A-3),», de ce qui
suit: «de la Loi sur l'aide et l'indemnisation des victimes d'actes
criminels (1993, chapitre indiquer ici le numéro de chapitre du projet
de loi 106 de 1993),». M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, cet article a pour
objet de référer dans l'article 107 de la Loi sur les accidents
du travail et les maladies professionnelles à la nouvelle Loi sur l'aide
et l'indemnisation des victimes d'actes criminels, de telle sorte qu'il n'y ait
pas cumul des indemnités payables en vertu de divers régimes
d'indemnisation.
M. Bélanger: M. le Président...
Le Président (M. LeSage): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger: ...je profite de cet articlej'aurais pu
profiter d'un autre article pour aborder le sujet, la question du
transfert des ressources et du personnel. Le personnel et la direction qui sont
présentement affectés à l'indemnisation des victimes
d'actes criminels au niveau de la CSST, que va-t-il advenir de cette direction?
Est-ce qu'ils vont être transférés automatiquement à
ce moment-là au ministère de la Justice ou quoi?
M. Rémillard: On me dit, M. le Président, que, de
fait, il va y avoir un amendement qu'on va proposer à cette commission
pour le prévoir. Alors, on travaille présentement à ce
papillon. Peut-être que Me Viens peut nous faire un commentaire.
Voulez-vous faire un commentaire? Le papillon va nous arriver incessamment, on
va voir ça un petit peu plus loin.
M. Bélanger: Oui, il va y avoir un amendement. M.
Rémillard: Oui.
M. Bélanger: Parfait. Alors, l'article 180 est
adopté, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 180 est
adopté. Je crois qu'il y a un nouvel article qui doit être
inséré, M. le ministre.
M. Rémillard: Oui, exactement, M. le Président,
l'article 180.1.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 180.1.
Insérer, après l'article 180, l'article suivant: 180.1 L'article
448 de cette loi est modifié par le remplacement du premier
alinéa par le suivant: «La personne à qui la Commission
verse une indemnité de remplacement du revenu ou une rente pour
incapacité totale en vertu d'une loi qu'elle administre et qui
réclame, en raison d'un nouvel événement, une telle
indemnité ou une telle rente en vertu de la Loi sur l'aide et
l'indemnisation des victimes d'actes criminels (1993, chapitre indiquer ici le
numéro de chapitre du projet de loi 106 de 1993), de la Loi sur
l'assurance automobile (chapitre A-25), de la Loi visant à favoriser le
civisme (chapitre C-20) ou de la Loi sur l'indemnisation des victimes d'actes
criminels (chapitre 1-6).» M. le ministre. (17 h 40)
M. Rémillard: M. le Président, cet amendement a
pour objet de ne pas permettre qu'il y ait cumul des indemnités
versées en vertu de différents régimes
d'indemnisation.
Le Président (M. LeSage): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 180.1 est
adopté. J'appelle l'article 181 qui se lit comme suit...
Une voix: Je pense qu'il y a un amendement.
Le Président (M. LeSage): Vous avez raison. Il y a un
amendement à l'article 181: Remplacer l'article 181 par le suivant: 181.
L'article 449 de cette loi est modifié: 1° par l'insertion, dans la
première ligne du premier alinéa et après les mots
«Commission et», des mots «, selon le cas, le ministre de la
Justice ou»; 2° par le remplacement, dans les troisième et
quatrième lignes du premier alinéa, des mots «Loi
sur l'assurance automobile (chapitre A-25)» par les mots «Loi sur
l'aide et l'indemnisation des victimes d'actes criminels (1993, chapitre
indiquer ici le numéro de chapitre du projet de loi 106 de 1993), de la
Loi sur l'assurance automobile (chapitre A-25), de la Loi visant à
favoriser le civisme (chapitre C-20) ou de la Loi sur l'indemnisation des
victimes d'actes criminels (chapitre 1-6)»; 3° par la suppression,
dans le paragraphe 1° du deuxième alinéa, des mots «,
au préjudice subi par le sauveteur au sens de la Loi visant à
favoriser le civisme (chapitre C-20) ou à l'acte criminel subi par une
victime au sens de la Loi sur l'indemnisation des victimes d'actes criminels
(chapitre 1-6), selon le cas»; 4° par l'insertion, dans la
première ligne du paragraphe 3° du deuxième alinéa et
après le mot «organisme», des mots «et, le cas
échéant, le ministre de la Justice». M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, cet amendement est
de concordance avec l'implantation de la nouvelle Loi sur l'aide et
l'indemnisation des victimes d'actes criminels et avec la responsabilité
du ministre de la Justice en cette matière et également à
l'égard du civisme.
Le Président (M. LeSage): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 181, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 182 pour lequel...
M. Rémillard: II y a un amendement.
Le Président (M. LeSage): Oui, M. le ministre. Remplacer
l'article 182 par le suivant: 182. L'article 450 de cette loi est
modifié: 1° par le remplacement, dans les deuxième et
troisième lignes du premier alinéa, des mots «en vertu de
la Loi sur l'assurance automobile (chapitre A-25), la Commission et» par
les mots «ou une rente pour incapacité totale, la Commission et,
selon le cas, le ministre de la Justice ou»; 2° par le remplacement
du deuxième alinéa par le suivant: «la personne qui se
croit lésée par cette décision peut, à son choix,
en interjeter appel suivant l'une des lois applicables.»; / 3° par le
remplacement, dans la deuxième ligne du troisième alinéa,
des mots «les deux organismes» par les mots «la Commission
et, selon le cas, le ministre de la Justice ou la Société de
l'assurance automobile du Québec». M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, cet amendement
précise la disposition transitoire. Il est de concordance avec l'article
180.1 qui modifie l'article 448 de la Loi sur les accidents du travail et les
maladies professionnelles.
Le Président (M. LeSage): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 182, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 183 qui se lit comme
suit...
Mme la députée de Terrebonne, vous voulez intervenir sur
l'article 182?
Mme Caron: Oui. J'avais juste une question. Dans les articles
précédents, on maintenait quand même... On ajoutait,
évidemment, «le ministre de la Justice» ou «la Loi sur
l'aide aux victimes d'actes criminels». Mais, dans l'amendement, on
remplace «en vertu de la Loi sur l'assurance automobile, la Commission
et», puis on ne ramène pas la Loi sur l'assurance automobile. Elle
ne fait plus partie de l'article du tout. Alors, je me demandais pourquoi,
parce que, dans les autres amendements, on prenait soin de toujours ramener
dans le nouveau texte la Loi sur l'assurance automobile. Mais, là, par
le remplacement qu'on propose, elle n'est plus là.
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
Mme Viens (Christine): Excusez-moi. Est-ce que vous êtes
à l'article...
Le Président (M. LeSage): Mme Viens.
M. Rémillard: Excusez. Je voudrais corriger, c'est Mme
Viens.
Le Président (M. LeSage): Mme Viens, allez-y.
Mme Caron: Oui, l'article 182 qui correspond à l'article
450.
Mme Viens (Christine): Au paragraphe 3°, on retrouve
«la Société de l'assurance automobile».
M. Rémillard: Oui, au paragraphe 3°, en dernier, en
tout dernier.
Mme Caron: Non, mais dans l'article 1°... Habituellement,
vous la rameniez tout de suite, là. Là, elle disparaît.
M. Rémillard: Mme Lagrenade a une réponse, M. le
Président.
Le Président (M. LeSage): Allez-y, Mme Lagrenade.
Mme Lagrenade (Francine): C'est qu'on roi-voie déjà
à l'application de l'article 448. Je pense qu'il n'est pas utile de
reprendre tout le liminaire.
MmeCaron: O. K.
Le Président (M. LeSage): Ça va, Mme la
députée de Terrebonne?
Mme Caron: Oui, mais je ne vois pas pourquoi on l'enlevait
là, puis pas aux autres.
M. Rémillard: Une technique législative.
Le Président (M. LeSage): M. le député
d'Anjou, est-ce que l'article 182 est adopté tel qu'amendé?
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. LeSage): J'appelle donc l'article 183 qui
se lit comme suit: L'article 451 de cette loi est abrogé. Est-ce que cet
article est adopté?
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. LeSage): J'appelle l'article 184 qui se
lit comme suit: L'article 478 de cette loi est modifié par la
suppression du troisième alinéa.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 184 est adopté.
J'appelle l'article 185 qui se lit comme suit: L'article 578 de cette loi est
modifié par l'addition, à la fin du premier alinéa, de ce
qui suit: «mais avant le (indiquer ici la date de l'entrée en
vigueur du projet de loi 106 de 1993>.
M. Rémillard: M. le Président, cet article a pour
objet de maintenir les dispositions de la Loi sur les accidents du travail et
les maladies professionnelles applicables au sauveteur au sens de la Loi visant
à favoriser le civisme et à la victime au sens de la Loi sur
l'indemnisation des victimes d'actes criminels pour le préjudice subi
avant l'entrée en vigueur du nouveau régime.
M. Bélanger: Adopté.
Loi sur l'aide aux victimes d'actes criminels
Le Président (M. LeSage): L'article 185 est adopté.
J'appelle l'article 186 qui se lit comme suit: La Loi sur l'aide aux victimes
d'actes criminels (L. R. Q., chapitre A-13. 2) est abrogée.
M. Rémillard: M. le Président, cet article abroge
la Loi sur l'aide aux victimes d'actes criminels, les dispositions qu'elle
comportait étant reprises dans la nouvelle Loi sur l'aide et
l'indemnisation des victimes d'actes criminels.
M. Bélanger: Adopté.
Loi sur l'aide financière aux
étudiants
Le Président (M. LeSage): L'article 186 étant
adopté, j'appelle l'article 187 qui se lit comme suit: L'article 4 de la
Loi sur l'aide financière aux étudiants (L. R. Q., chapitre A-13.
3) est modifié par le remplacement, dans les douzième et
treizième lignes du paragraphe 10° du premier alinéa, de
«ou de la Loi sur l'assurance automobile (chapitre A-25)» par ce
qui suit: «, de la Loi sur l'assurance automobile (chapitre A-25) ou de
la Loi sur l'aide et l'indemnisation des victimes d'actes criminels (1993,
chapitre indiquer ici le numéro de chapitre du projet de loi 106 de
1993)».
M. Rémillard: M. le Président, cet article a pour
objet de référer dans l'article 4 de la Loi sur l'aide
financière aux étudiants à la nouvelle Loi sur l'aide et
l'indemnisation des victimes d'actes criminels, de la même manière
qu'il y est fait référence à la Loi sur l'assurance
automobile.
Le Président (M. LeSage): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 187 est adopté.
À l'article 188, il y a un amendement pour supprimer l'article 188.
Loi sur l'assurance automobile
M. Rémillard: M. le Président, cet amendement a
pour effet de ne pas introduire dans l'article 83. 57 de la Loi sur l'assurance
automobile la référence à la nouvelle Loi sur l'aide et
l'indemnisation des victimes d'actes criminels, celle-ci n'étant pas
requise suivant le contexte.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bélanger: Adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 188 est
supprimé. J'appelle l'article...
M. Rémillard: C'est un vote ou le quorum? Une voix:
C'est un vote.
M. Bélanger: C'est un vote. (17 h 50)
Une voix: C'est un vote.
M. Bélanger: Motion du mercredi.
Le Président (M. LeSage): Ah! C'est le vote, ça.
Alors, compte tenu de l'heure et compte tenu du vote qui est appelé,
j'ajourne les travaux à jeudi matin, 10 heures. Merci.
(Fin de la séance à 17 h 51)