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(Quinze heures vingt-six minutes)
Le Président (M. Dauphin): Nous allons débuter nos
travaux, tout en m'excusant auprès du ministre et de ses collaborateurs
pour le petit retard de la présidence. Alors, nous allons
déclarer la séance ouverte et je vous rappelle le mandat de la
commission, qui est de procéder à la vérification des
engagements financiers contenus dans les listes des mois de février 1988
à septembre 1993 inclusivement, relevant de la compétence du
ministre délégué aux Affaires autochtones.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Perron
(Duplessis) remplace M. Boulerice (Sainte-MarieSaint-Jacques). C'est
tout.
Le Président (M. Dauphin): Merci, Mme la
secrétaire. Alors, nous avons une période de deux heures qui nous
est allouée pour faire cette vérification des engagements
financiers. Avant de débuter, je demanderais peut-être au ministre
invité, le ministre délégué aux Affaires
autochtones, de nous présenter ses principaux collaborateurs. Ensuite de
ça, je crois qu'il y a entente entre l'Opposition et le ministre pour
avoir une période de questions générales au tout
début, avant d'enclencher la vérification des engagements
financiers. C'est bien ça?
M. Sirros: C'est-à-dire qu'on commencera, d'après
ce que j'ai pu comprendre, à partir de 1990, puis on passera à
travers, puis il y aura des questions générales auxquelles je
suis prêt à répondre en autant que l'ensemble des
engagements soit adopté avant la fin...
Le Président (M. Dauphin): Soit vérifié
avant la fin des deux heures.
M. Sirros: ...soit vérifié avant la fin.
Le Président (M. Dauphin): Alors, M. le ministre, vous
nous présentez vos collaborateurs et, ensuite de ça...
M. Sirros: Merci, M. le Président. Effectivement, je me
suis fait accompagner aujourd'hui par trois personnes du Secrétariat aux
affaires autochtones, ainsi que par mon chef de cabinet, M. Denis Arvanitakis,
à ma gauche; M. André Maltais, le secrétaire
général associé au Secrétariat aux affaires
autochtones; Jean-Marc Lessard, le responsable du budget et de l'administration
au Secrétariat, ainsi que M. Jacques Giguère, responsable des
analyses au niveau des demandes de subventions sociocommunautaires. Et,
effectivement, on est prêts à entamer peut-être directement
les discussions, puis les échanges quant à la vérification
des dépenses.
Le Président (M. Dauphin): Très bien. M. le
député de Duplessis.
M. Perron: M. le Président, très brièvement,
vous me permettrez, dans un premier temps, de saluer les personnes qui
accompagnent le ministre et de saluer le ministre lui-même, ainsi que mes
collègues ministériels, ainsi que vous-même et le personnel
du Secrétariat.
Deuxièmement, je voudrais surtout remercier le ministre pour sa
collaboration, pour avoir fourni un cahier qui est extraordinairement bien
monté et qui nous permet, justement, de passer à travers certains
engagements financiers de façon très rapide. Et ça
démontre ce que moi, j'appelle, dans ce cas-là, une transparence
très complète par rapport aux engagements financiers du
gouvernement. Et, bien sûr que, compte tenu du fait que les engagements
financiers n'ont pas été faits depuis environ cinq ans, ça
va nous permettre d'y aller plus rapidement, parce que les réponses sont
données à peu près pas mal partout.
Discussion générale
Retard important dans l'annonce,
par le ministre, d'une politique
québécoise concernant l'autonomie gouvernementale des
autochtones
Alors, M. le Président, je voudrais poser des questions d'ordre
général qui vont permettre de répondre à beaucoup
de questions qui sont à l'intérieur du cahier d'engagements
financiers. La première question, c'est concernant un retard important
dans l'annonce, par le ministre, d'une politique québécoise
concernant l'autonomie gouvernementale des autochtones. La situation est
à l'effet que, le 22 avril dernier, le ministre, lors de l'étude
des crédits du Secrétariat aux affaires autochtones, nous disait,
et je cite: «On va tirer profit de tout ça et on devrait
procéder, dans les prochaines semaines, à la publication d'une
position gouvernementale en matière d'autonomie gouvernementale des
autochtones.»
Première question: Est-ce que le ministre peut nous dire pourquoi
cette politique n'a toujours pas été rendue publique? Et,
deuxièmement, quels sont les éléments qui achoppent face
à cette politique, puisque cette politique n'a pas été
rendue publique encore?
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Sirros: Effectivement, ça n'a pas été
rendu public. Je ne me rappelle pas la date exacte de notre étude des
crédits...
M. Perron: Le 22 avril.
M. Sirros: Le 22 avril de l'année passée?
M. Perron: Non, de cette année. (15 h 30)
M. Sirros: Ah oui, c'est ça. O.K., c'est ça.
Effectivement, j'avais dit qu'on allait tirer profit de l'ensemble des
discussions qui avaient eu lieu même au niveau constitutionnel, qu'il
fallait prendre un certain temps pour décanter toutes les questions des
suites du référendum et du fait que l'entente de Charlottetown
n'avait pas passé, qui, comme vous le savez, comportait une grande
composante autochtone.
Donc, on avait changé un peu notre démarche
vis-à-vis la politique et je dois avouer que plus on a... Elle chemine
encore à l'intérieur du gouvernement. Elle n'aura pas
nécessairement la même forme qui avait été
prévue au tout début. Il faut qu'on tienne compte,
également, des travaux de la commission royale qui, elle, comme vous le
savez, a publié ou mis sur la table, également, des travaux sur
la question de l'autonomie gouvernementale, du droit inhérent à
l'autonomie gouvernementale, etc.
Comme vous le savez aussi, suite à la conférence des
premiers ministres qui a eu lieu en août à Baddeck, en
Nouvelle-Ecosse, on a convenu de participer avec les autres provinces, au mois
de février, à une rencontre des ministres responsables des
affaires autochtones de toutes les provinces avec la commission royale sur la
question de l'autonomie gouvernementale. Alors, tout ça a
nécessairement influencé le processus qu'on avait entrepris quant
à la publication d'une politique gouvernementale. Et je dois avouer,
candidement, qu'elle n'aura pas la même forme qu'on avait prévue
au début. Par contre, nous cheminons en vue, en particulier, de cette
réunion prévue au mois de février, pour qu'on puisse
être en mesure de mettre sur la table le point de vue, l'approche
gouvernementale sur la question de l'autonomie gouvernementale vis-à-vis
les autochtones.
Donc, nous aurons une position gouvernementale, une approche, une
politique, si vous voulez, sur la question de l'autonomie gouvernementale des
autochtones et sur le comment des liens entre les gouvernements autochtones
autonomes et le reste de la société.
M. Perron: Est-ce que le ministre, maintenant qu'il nous a
donné les causes, pourrait nous dire ce qui achoppe vraiment par rapport
à ce qui avait été entendu, ou presque
décidé, au début, par rapport à ce grand changement
qu'il nous annonce face à la commission royale et face à ce qui
s'en vient concernant le gouvernement fédéral et le gouvernement
du Québec?
M. Sirros: Je ne sais pas si on peut parler... M. Perron:
En quoi l'évaluation a changé? M. Sirros: En quoi
le...
M. Perron: En quoi son évaluation a changé? Parce
que, au début, il avait une évaluation, puis, aujourd'hui, il en
fait une autre.
M. Sirros: Oui. On avait commencé, comme vous savez, la
démarche, il y a deux ans et demi à peu près, quant
à la politique. On a été rattrapés par les
événements au niveau des discussions constitutionnelles. On a pas
été dépassés, mais les événements qui
ont amené l'entente de Charlottetown ont changé beaucoup la
démarche que, nous, on avait entreprise.
Depuis ce temps, il y a, effectivement, un certain questionnement au
niveau des groupes autochtones, au niveau de l'ensemble des intervenants. Il y
a les élections fédérales, il y a la commission royale
d'enquête qui prend de plus en plus d'ampleur vis-à-vis ces
orientations. Donc, tout ça est nécessairement venu influencer
l'approche qu'on pourrait envisager dans le sens d'une démarche
constructive et réaliste, et on a dû, donc, s'ajuster à
cette réalité. Donc, je ne parlais pas d'achoppement, mais
plutôt d'ajustement à la réalité politique et
réelle que nous avons devant nous.
Dossier des Algonquins de Lac-Barrière
M. Perron: Deuxième question générale, M. le
Président, concernant le dossier des Algonquins de Lac-Barrière.
Depuis la mise sur pied d'un groupe de travail ad hoc, le 28 avril dernier,
tout semble, en tout cas, en ce qui nous concerne, baigner dans l'huile dans ce
fameux dossier algonquin de Lac-Barrière. Le 8 juillet dernier, le
représentant spécial du Québec, M. André Lafond,
remettait un rapport confirmant que les relations entre les autochtones et les
exploitants forestiers allaient bien. À ce moment, il était
prévu que le projet de plan d'aménagement devrait être
déposé le 31 décembre 1994 pour demeurer à
l'intérieur de la durée de l'entente qui se termine le 26 mai
1995. Puis, les engagements financiers de septembre dernier confirment
l'engagement de M. Michel Mongeon au salaire de 50 000 $ pour 1993-1994, afin
que ce dernier surveille les travaux effectués dans le cadre de la mise
en oeuvre de l'entente tripartite.
Première question: Quel est l'état de la situation,
présentement, en rapport avec ce dossier? Et, deuxièmement,
l'embauche de M. Mongeon était-elle réellement nécessaire
si tout allait bien dans le meilleur des mondes avec les Algonquins?
M. Sirros: Bien, son engagement a aidé à ce que
ça aille bien dans le meilleur des mondes, dans le sens qu'on a
engagé M. Mongeon pour qu'il fasse le lien sur le terrain entre les
intervenants forestiers, le Secrétariat
aux affaires autochtones, le ministère des Forêts et les
Algonquins, pour nous faciliter les échanges d'informations et l'analyse
de la situation sur le terrain. Il faut que je vous dise aussi que son travail
est donc terminé et qu'il n'est plus au travail, qu'il n'est plus
engagé par le gouvernement.
Et, quant à l'autre partie de votre question, par rapport
à l'échéancier qu'on avait établi, tout marche
normalement. On vient de recevoir le rapport des représentants
spéciaux, qu'on a regardé avec mon collègue des
Forêts, ainsi que mon collègue, le ministre du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche. On l'a accepté et
l'échéancier devrait normalement être respecté. Et
les choses continuent de baigner dans l'huile, comme vous dites.
M. Perron: Donc, si je comprends bien, c'est que ce qui se passe
actuellement porte à croire que le dossier s'en va en règlement
et que ça pourrait être même jusqu'à
accéléré face à la date du 31 décembre 1994.
Est-ce qu'il est possible qu'il y ait quelque chose de fait et de rendu public
avant?
M. Sirros: Je ne sais pas s'il peut y avoir des choses de faites
avant ou si l'échéancier sera raccourci, mais on espère,
au moment où on se parle, pouvoir respecter l'échéancier
qu'on avait établi. On ne voit pas de difficultés insurmontables
à l'horizon. C'est un rapport conjoint qui a été soumis
tant au chef qu'au ministre dont je faisais mention tantôt. Donc, c'est
un rapport, un plan d'action qui a aussi l'assentiment des autochtones, et nous
sommes sur la bonne voie.
M. Perron: Donc, en conclusion, c'est que les relations entre le
gouvernement et le chef Jean-Maurice Matchewân sont au meilleur,
actuellement, ainsi qu'avec son groupe d'Algonquins de Lac-Barrière?
M. Sirros: Exactement.
M. Perron: J'en suis très heureux, M. le
Président.
M. Sirros: Moi aussi!
Le Président (M. LeSage): Très bien, M. le
député de Duplessis. Tout le monde est heureux!
M. Perron: C'est ça, et vous aussi.
M. Sirros: Peut-être juste une correction, une
précision. M. Mongeon, effectivement, il est là, mais seulement
à temps partiel, selon les besoins. Il n'est plus à l'emploi
permanent. Alors, si jamais on a un besoin particulier pour faire des
vérifications sur le terrain, on peut faire appel... Il est donc sur
appel. Je ne voulais pas induire le député en erreur,
tantôt.
M. Perron: Dois-je comprendre, d'après ce que vient de
dire le ministre délégué aux Affaires autochtones, que M.
Mongeon, qui avait un salaire de 50 000 $ en 1993-1994, ce n'est pas un salaire
fixe, ça? Il n'a pas eu 50 000 $ pour faire ça, là?
M. Sirros: Non.
M. Perron: II est payé à l'heure ou quoi?
M. Sirros: En fait, il est payé selon le travail qu'il
fait. Il est payé effectivement 30 $ de l'heure. Il a un contrat qui est
fait en considération d'un montant maximum de 35 000 $ en honoraires,
qu'on ne s'engage pas à dépenser obligatoirement. Alors, c'est
sur une base horaire, selon nos besoins, finalement, avec un maximum qu'on
alloue pour la tâche.
M. Perron: M. le Président, je reviendrai sur cet
engagement de 50 000 $ plus tard, en rapport avec les engagements financiers du
gouvernement.
Renégociation de certains
éléments de la Convention de la Baie James
Troisième question, concernant la réouverture ou
renégociation de certains éléments relatifs à la
Convention de la Baie James. Mardi de cette semaine, soit le 2 novembre
dernier, le ministre disait, via un communiqué, qu'il était
encouragé par la phase de prénégociation récemment
conclue entre le Québec et le Grand Conseil des Cris relativement
à la poursuite de la mise en oeuvre de la Convention de la Baie James et
du Nord québécois. Le communiqué soulignait aussi que le
gouvernement étudiait actuellement les recommandations du
négociateur spécial et déterminerait les suites à
accorder à ce rapport dans un avenir rapproché. Première
question: Est-ce que le ministre peut nous donner des précisions
concernant les raisons qui l'incitent à se déclarer
encouragé par le résultat des récentes
prénégociations?
M. Sirros: D'après les échanges et les rencontres
que j'ai eus, en particulier, avec le grand chef, M. Matthew Coon Come, les
commentaires du négociateur que les Cris avaient désigné,
le chef Billy Diamond, mon appréciation, aussi, de la volonté que
je semble déceler chez certaines de ces personnes-là pour que,
comme le disait M. Coon Come, mardi, quand j'étais à Waskaganish,
l'on arrive à un «meeting of the minds», il semble y avoir
une volonté de part et d'autre de repositionner, si vous voulez, notre
relation, d'envisager des discussions sérieuses en fonction du
développement du territoire en particulier, et de la mise en oeuvre de
la Convention, donc, dans son ensemble.
M. Perron: Monsieur... (15 h 40)
M. Sirros: Reste à voir quel résultat concret va
découler, par exemple, de l'assemblée générale des
Cris
qui se tient actuellement à Waskaganish, qui a
débuté mardi. Je suis allé faire une intervention, comme
vous savez, pour laquelle je vous remercie, d'ailleurs, d'avoir accepté
de changer l'heure de la tenue de ces engagements financiers. Ils
poursuivaient, par la suite, leurs travaux mardi, mercredi, jeudi et, je pense
bien, demain aussi. Reste donc à voir quel résultat concret,
quelles résolutions les Cris pourraient adopter vis-à-vis leur
négociateur ou leur grand chef, en fonction du mandat qu'ils vont lui
donner quant à des pourparlers avec le gouvernement du Québec. Et
c'est dans ce sens-là que je disais qu'on évalue la situation. On
l'analysera en fonction de l'ensemble des éléments, le rapport du
négociateur du Québec, évidemment, étant une
pièce majeure dans tout ça. D'autres éléments sont
les gestes que les Cris pourraient poser vis-à-vis, par exemple, de
leurs lobbyistes aux États-Unis, de la campagne qu'ils avaient
engagée sur la scène internationale, etc.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Duplessis.
M. Perron: M. le Président, vous me permettrez,
là-dessus puisque le ministre a ouvert la porte de lui
dire que je suis très conscient de ce que font les Cris sur la
planète, actuellement, en particulier aux États-Unis. Et je suis
même conscient que le ministre, d'une part, dit qu'il se sent
encouragé par le résultat des ententes de
prénégociation. Cependant, sur le côté
international, lorsque le ministre disait que les Cris devaient cesser de nuire
à l'image du Québec, là-dessus, je suis parfaitement
d'accord avec lui, mais je me demande comment il peut concilier une telle
déclaration avec ce qu'il vient de nous dire antérieurement, puis
ce qu'il a dit dans les journaux, antérieurement à cette parution
hier.
M. Sirros: Parce que je dois aussi dire que j'ai constaté,
depuis un certain temps, qu'il y a une diminution, je dirais, du nombre
d'interventions directes qu'ont faites les Cris sur la scène
internationale. Je ne peux qu'espérer que ça va continuer dans ce
sens-là, et peut-être même pourrait-il y avoir des gestes
concrets de posés. Parce que, comme je le disais à Waskaganish,
si on est pour se parler sérieusement, je crois bien que c'est ici,
entre nous, chez nous, qu'il faudra qu'on règle nos différends.
On peut les avoir, ces différends-là, mais, si on espère
avoir des résultats concrets, il faudrait qu'on rapatrie le débat
ici. Je crois déceler une volonté et une tendance dans ce sens de
la part des Cris, mais, comme je vous le dis, reste à évaluer
quel résultat concret le grand chef pourra nous communiquer suite
à son assemblée générale.
M. Perron: M. le Président, dans sa déclaration, le
ministre disait que... Combien il y a de présidents? Il y en a deux ou
un?
M. Sirros: Ils sont multiples.
M. Perron: M. le Président, le ministre a parlé,
dans sa déclaration, de recommandations du négociateur
spécial. Est-ce que le ministre pourrait nous dire ce à quoi il
faisait référence et s'il peut rendre publiques ces
recommandations-là?
M, Sirros: Non, je ne peux pas, à ce moment-ci, les rendre
publiques. C'est un rapport qui fait le constat suite aux différents
échanges, contacts, discussions et séances que notre
négociateur a eus avec le négociateur désigné des
Cris. Et c'est un rapport qui sera examiné, qui est actuellement
analysé et étudié, qui sera soumis au Conseil des
ministres dans les semaines qui suivent.
M. Perron: Est-ce que le ministre peut nous dire, à peu
près, à quel moment les véritables négociations
vont commencer face aux recommandations qui ont été faites par
son négociateur spécial?
M. Sirros: Comme je vous le disais, suite à l'étude
qu'on va faire de ce rapport, ainsi que de l'ensemble des données dont
on devra tenir compte, on décidera si, oui ou non, il y a lieu de
proposer une reprise des négociations afin de structurer une table quant
à la poursuite de la mise en oeuvre de la Convention de la Baie James.
Donc, c'est après cette recommandation, après cette étude
au cabinet, au Conseil des ministres, qu'on pourra savoir si, oui ou non, on
pourra procéder.
M. Perron; D'une part, vous avez les recommandations qui ont
été faites au gouvernement par le négociateur
spécial, mais, de l'autre côté, vous avez des demandes
formelles en 15 points qui ont été faites par les Cris, se
rapportant à la renégociation de l'entente ou d'une partie de
l'entente, à la réouverture d'une partie de l'entente. Est-ce que
le ministre pourrait nous informer des 15 points majeurs qui font que les Cris
veulent renégocier?
M. Sirros: D'abord, je voudrais corriger le député.
Nous, on ne parle pas de réouverture de la Convention. On ne la remet
pas en question, nous, et il ne sera pas question de rouvrir la Convention au
niveau des principes et des fondements mêmes de la Convention, ni sur la
question de la certitude quant au territoire, ni sur la nécessité
de tenir compte de la réalité crie sur le territoire.
Il y a un certain nombre de choses qui peuvent découler de la
Convention, qui, selon les Cris, n'ont pas été faites ou
respectées. Il y a un certain nombre d'autres choses, en particulier le
chapitre 28 qui parle du développement socio-économique, qui
méritent d'être explorées davantage, parce que c'est
peut-être dans un langage qui pourrait être précisé
davantage. Donc, il peut y avoir des négociations dans ce
sens-là.
Les Cris mettent sur la table des points de vue quant à leurs
besoins à eux. Nous avons également des besoins dont on discutera
avec les Cris, et on verra si,
de part et d'autre, on acceptera de parler de l'ensemble de ces besoins.
Quant aux Cris, il s'agit de choses comme... Par exemple, ils voudraient qu'on
parle de logement l'habitation est, évidemment, un
problème des routes d'accès et du chapitre 28, en
particulier, des mini-centrales. En tout cas, il y a un certain nombre de
choses qui ont découlé des discussions que notre
négociateur a eues avec eux autres.
Ils ont, en quelque sorte, soumis un ordre du jour des
négociations éventuelles qu'eux autres voudraient avoir. Nous
avons également des points qu'on voudrait voir sur l'ordre du jour, si
je peux parler ainsi. Il s'agirait de voir si l'ensemble des conditions sont
réunies à un moment donné pour qu'on puisse, de part et
d'autre, trouver profit à discuter ensemble. Et c'est dans ce
sens-là que le message que je livrais mardi disait: Les
négociations, il faut qu'on les fasse ici; donc, rapatrions le
débat ici. Il faut que chacune des parties trouve profit dans les
négociations à venir.
Donc, de part et d'autre, on a des items dont on devrait discuter
ensemble et, de part et d'autre, on a un processus qui va permettre de dire si
chacune comment je pourrais dire? de nos administrations, si nos
gouvernements vont vouloir aller au-delà d'où on est aujourd'hui.
On sait que ça fait quatre ans qu'on ne se parle pas; ça fait
quatre ans qu'il y a un blocage au niveau de nos relations. Est-ce qu'il y a
suffisamment d'éléments pour arriver à la conclusion que
nous sommes dans un dégel, même si l'hiver va commencer? C'est ce
qu'il reste à évaluer afin, donc, de prendre une décision
à un moment donné.
M. Perron: M. le Président, le ministre a...
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Duplessis.
M. Perron: ...nommé, a énuméré
plusieurs points qui, pour moi, ne semblent pas très majeurs face
à ce que les Cris veulent renégocier en rapport avec l'entente.
D'une part, est-ce qu'il serait possible que le ministre dépose
éventuellement pas aujourd'hui, nécessairement la
liste des revendications majeures des Cris, des 15 revendications majeures des
Cris, des 15 points majeurs? D'autre part, si j'ai bien compris ce que disait
le ministre tout à l'heure, il nous assure qu'en aucun temps il n'est
question de réouverture de l'entente de la Baie James telle qu'elle a
été signée; je parle de l'entente globale. Ce sont
seulement certains points qui pourraient être renégociés et
non pas l'entente elle-même.
M. Sirros: Exactement. Et il n'est pas question de rouvrir la
Convention dans le sens de rediscuter du droit au développement, par
exemple, du territoire que le Québec a eu en garantie suite à la
Convention, ni de remettre en question le fait que les Cris, eux, sont en droit
de s'attendre à ce que leurs traditions, leur culture, leurs
orientations soient prises en compte dans les relations que nous avons à
travers la Convention. Il n'est pas question, donc, de rouvrir la Convention au
niveau des principes, au niveau des fondements de cette Convention. (15 h
50)
Les Cris, entre autres et ils ont étayé ça
sur plusieurs scènes voudraient aussi avoir une nouvelle relation
politique avec le Québec. C'est un des messages, par exemple, que le
chef Coon Come a apportés à la commission
Bélanger-Campeau, si je me rappelle bien, quand il proposait la
négociation d'une entente nouvelle, au niveau d'une relation politique
nouvelle. Est-ce que ça devrait entrer dans ces
négociations-là, oui ou non? Dans quel cadre, avec quelle
portée? Ce sont là des choses auxquelles il faudrait qu'on donne
des réponses.
Et, quant à la liste précise des demandes des Cris, je
pense qu'il n'y a pas un document comme tel qu'ils ont déposé, en
disant: Voici un, deux, trois, quatre, cinq, ce que nous voulons comme tel, au
gouvernement du Québec. Il y a eu des discussions entre les
négociateurs, et c'est pour ça qu'on avait entamé une
période de prénégociation. Nous allons étudier et
statuer sur le rapport de notre négociateur qui a tenu compte des
représentations qui lui ont été faites et, par la suite,
on pourra certainement vous en faire part.
M. Perron: M. le Président, le ministre, tout à
l'heure, a parlé de l'ordre du jour qui avait été soumis
par les Cris. Est-ce que cet ordre du jour ne mentionnerait pas les 15 points
en question? Donc, si le ministre nous fournissait l'ordre du jour
proposé par les Cris, à ce moment-là, on aurait les 15
points majeurs qu'ils veulent discuter.
M. Sirros: Comme je vous disais, ce sont les négociateurs
qui ont discuté ensemble de ces choses. Nous avons reçu le
rapport de notre négociateur, nous l'évaluerons et nous ferons
part du résultat de cette analyse et de cette étude dans les
semaines qui viennent. Je voudrais juste rappeler au député que
c'est très intéressant, ces discussions, mais il y a quand
même des engagements financiers qui attendent d'être
examinés.
M. Perron: Ça va venir, M. le Président. Je
comprends très bien le ministre, mais, remarquez bien que, quand il
répond à ces questions, il y a beaucoup de choses qui vont
être déblayées dans les engagements financiers par la
suite, alors que je pourrais définitivement revenir à chacun des
engagements financiers se rapportant à ça.
Le Président (M. LeSage): Nous avons compris, M. le
député de Duplessis, que vous aviez la parole et étiez
libre de poser les questions que vous voulez. Et les engagements, de toute
façon, à la fin des deux heures qui nous sont allouées,
seront reconnus comme vérifiés. M. le député de
Duplessis, allez-y.
Entente avec le Conseil des Atikamekw et des
Montagnais
M. Perron: M. le Président, maintenant, au niveau du CAM.
Selon des informations de source sûre, il appert qu'il y a une
dissociation entre les Attikameks et les Montagnais, relativement aux
négociations touchant au règlement de revendications. Quant
à la situation elle-même, au mois d'août dernier on
évoquait encore la conclusion imminente d'une entente avec le CAM, puis
il appert que les deux nations étaient prêtes à renoncer
à leur revendication historique qui recoupe les deux tiers du territoire
du Québec en retour d'une compensation financière de l'ordre de
550 000 000 $ et d'une forme d'autonomie gouvernementale. Le ministre avait
nié, à ce moment-là, l'existence d'une telle entente.
Par ailleurs, au mois de septembre, on apprenait que l'existence de
rapports de plus en plus tendus entre les Attikameks et les Montagnais avait
provoqué une rupture de leurs négociations communes, parce que
les Attikameks, à ce moment-là, ont décidé de faire
cavalier seul. Premièrement, est-ce que c'est toujours le cas? Et,
deuxièmement, le ministre peut-il faire le point là-dessus et
nous dire si les échéanciers et les tables de négociation
actuellement en place tiennent toujours, malgré la décision des
Attikameks?
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Sirros: C'est encore le cas, dans le sens que les Attikameks
ont avisé le CAM qu'ils veulent retirer leur participation au CAM et
qu'ils veulent avoir une négociation à part. Donc, il y a
actuellement des discussions qui ont lieu entre les Attikameks et les
Montagnais quant à des affaires qu'on appellerait des affaires internes
au CAM. Ils sont en train de voir quelle structure pourrait remplacer le CAM
sans remettre en question l'existence même d'une revendication
territoriale globale. Parce que, vous savez comme moi que la politique
fédérale a un plafond de 15 négociations qui peuvent avoir
lieu en même temps. Alors, s'ils ne réussissent pas à
trouver une structure qui tienne compte du fait que le mandat de
négociation a été donné au CAM, ils pourraient se
retrouver dans l'obligation, en tout cas, d'avoir une seizième
négociation à travers le pays sur une revendication territoriale
globale, ce qui pourrait entraîner des retards et des retards.
Il y a une période d'un certain flottement, je dirais, à
l'heure actuelle, qui découle du fait que les deux groupes autochtones
sont en train de négocier entre eux, à ce moment-ci, quant
à la structure interne, quant au partage de leurs dettes et quant au
partage de l'argent futur pour la poursuite de ces
négociations-là. Quant à nous, nous attendons le
résultat de ces discussions et nous sommes prêts à
reprendre, soit avec les deux, ensemble sur une même structure, soit avec
les deux séparément.
M. Perron: D'ailleurs, M. le Président, le ministre avait
obtenu un certain montant qui jouait à un peu plus de 1 000 000 $ pour,
justement, accélérer le processus de négociation. Et je
pense que, avec ce qui se passe actuellement, les négociations
elles-mêmes ont les pattes en l'air, parce que les deux groupes ne
s'entendent pas. Mais, là-dessus, est-ce que le ministre, si ça
ne se règle pas entre les Attikameks et les Montagnais, a l'intention de
faire deux tables séparées, c'est-à-dire une table pour
les Attikameks et une table pour les Montagnais?
M. Sirros: Moi, ce que j'ai dit aux deux, c'est que, dans ma
tête à moi, il s'agit de négociations avec deux nations
distinctes. Ils s'étaient donné une structure qui associait les
deux nations autour d'une table de 12 communautés, mais il a toujours
été clair, dans mon esprit, que le gouvernement du Québec
négociait à la fois avec les Attikameks et les Montagnais
à travers une structure qu'eux s'étaient donnée. Nous
n'avons pas d'objection à négocier de façon distincte avec
les Attikameks et les Montagnais, mais nous ne pouvons pas remplacer la
politique fédérale qui plafonne à 15 le nombre de
négociations qui se font à travers le pays quant à une
revendication territoriale globale.
Donc, si jamais le fédéral décide que, parce que
les Attikameks et les Montagnais ont retiré le mandat qui avait
été donné au CAM pour cette quinzième
négociation, on va avoir 16 négociations à travers le pays
et ça ne serait pas notre décision, c'est une
décision fédérale ça, ça pourrait
entraîner de longs délais. Je sais qu'à l'heure actuelle
les Attikameks et les Montagnais sont en train de travailler à une
formule qui permettrait la poursuite du mandat de négociation qu'a le
CAM, mais qui créerait aussi une structure qui permettrait des
négociations distinctes avec les Attikameks et les Montagnais.
M. Perron: Sur différents aspects?
M. Sirros: Pardon?
M. Perron: Possiblement sur différents aspects?
M. Sirros: Possiblement sur...
M. Perron: Sur différents aspects des
négociations.
M. Sirros: Chacun ferait sa propre négociation. Il
pourrait y avoir, par exemple, une table, qui s'appelle CAM, qui reçoit
du fédéral l'argent pour les négociations, qui le
redistribue par la suite aux Attikameks et aux Montagnais, et que chacun, par
la suite, négocie avec le gouvernement du Québec et le
gouvernement du Canada ses revendications territoriales.
M. Perron: Alors, M. le Président, compte tenu de ce que
vient de dire le ministre par rapport aux problèmes qui existent entre
les Attikameks et les
Montagnais, c'est clair que, si ça ne se règle pas dans un
délai assez rapide, il y a deux choses qui peuvent arriver à ce
moment-là: premièrement, ça va coûter plus d'argent,
donc, plus de fonds publics face aux négociations, parce que les
négociations vont s'étirer dans le temps, et,
deuxièmement, il y a un problème qui est actuellement juridique
le ministre y a fait un peu allusion, entre guillemets c'est que
la journée où le CAM parce qu'il n'y a plus d'entente
entre les deux nations cesse d'exister, à ce moment-là,
toute la quinzième table est remise en question, la table du CAM est
remise en question, parce que c'est le gouvernement fédéral qui a
décidé ça par décret. Alors, à ce
moment-là, ça va retarder d'autant plus les négociations.
Et, plus on va dans le temps, plus ces négociations-là
coûtent...
M. Sirros: J'ai quand même eu des discussions avec le
président du CAM et le président du Conseil de la nation
attikamek. Et tous les deux sont, je pense, optimistes quant à la
possibilité de résoudre leurs différends dans un avenir
rapproché. Je pense que le négociateur même du CAM, M.
Jacques Kurtness, mentionnait, tout récemment, publiquement qu'ils
seraient prêts à reprendre les négociations, ils
l'espèrent bien, vers le mois de janvier. (16 heures)
M. Perron: M. le Président, est-il exact que le
fédéral ne reconnaît toujours pas la
légitimité d'un nouveau représentant des Attikameks sur la
table?
M. Sirros: Je n'ai pas connaissance de cette situation.
M. Perron: Est-ce que le ministre pourrait vérifier et
m'en informer éventuellement?
M. Sirros: II n'y a jamais eu d'écrit sur cette
question-là de la part du représentant fédéral,
à ma connaissance.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Duplessis.
M. Perron: Se rapportant à la décision des
Attikameks... C'est parce que la question que je viens de poser se rapporte
à l'article du journal qui est paru le 22 septembre dernier, par rapport
aux Attikameks qui se dissocient des Montagnais. On lit ici: «La
décision des Attikameks, qui forment une des plus discrètes
nations autochtones du Québec malgré ses quelque 4000 membres, ne
signifie toutefois pas que le CAM cesse d'exister purement et simplement en
tant qu'entité. Cette corporation, financée par le
ministère fédéral des Affaires indiennes et du Nord, ne
peut pas être dissoute sans l'assentiment du gouvernement
fédéral qui ne reconnaît pas encore, par ailleurs, la
légitimité du mandat du nouveau représentant des
Attikameks.» C'est pour ça que je pose la question: Est-ce que le
ministre est informé de ça? Ça cause problème,
ça.
M. Sirros: C'est exact. Ça, c'est tout ce je vous
rapportais tantôt, que le fédéral, pour l'instant, dit:
Non, non, moi, c'est le CAM qui négocie; c'est ma quinzième table
de négociation, le mandat a été donné au CAM.
Alors, le fédéral, effectivement, pour l'instant, ne
reconnaît pas une seizième table qui serait celle des Attikameks,
mais il dit: Non, non, c'est le CAM. Maintenant, j'attends que vous me disiez
si vous voulez reformuler ou restructurer votre structure à
l'intérieur du CAM. C'est là où on en est.
Application de la justice blanche dans le
Grand-Nord
M. Perron: Ça va là-dessus, M. le Président.
Une autre question, concernant la justice. Je sais que ce n'est pas de sa
juridiction, là, mais, depuis environ deux semaines, il y a une
série d'articles qui ont été publiés dans le
journal Le Soleil, qui font ressortir les problèmes
inhérents à l'application de la justice blanche dans le
Grand-Nord et aux difficultés qu'ont les Inuit d'en assimiler les
principes. Première question: Même si ce dossier relève de
la compétence du ministre de la Justice, comme je viens de le
mentionner, j'aimerais tout de même obtenir l'opinion du ministre
délégué aux Affaires autochtones sur le fond du dossier.
Qu'est-ce que le ministre a fait à date, avec le ministre de la Justice,
pour voir de quelle façon on peut régler ça le plus
rapidement possible, parce qu'on sait que c'est un dossier qui est
extrêmement crucial dans le Grand-Nord?
M. Sirros: C'est tout le suivi du Sommet de la Justice sur
lequel, je pense, on peut tabler quant à une certaine correction
vis-à-vis de l'administration de la justice. Et il y a le juge Coutu et
le juge Dutil aussi, maintenant, on me dit, qui sont en train de voir, avec les
autochtones en question, comment ils pourraient restructurer, reformuler,
adapter, si vous voulez, l'administration de la justice à la
réalité nordique, en particulier chez les Inuit et dans d'autres
villages autochtones aussi. Alors, je m'en tiendrai à ça, M. le
Président.
Réforme des services de santé pour les
autochtones
M. Perron: Une. autre question d'ordre général: les
services de santé. Votre collègue, Marc-Yvan Côté,
serait sur le point de déposer un projet de loi visant à
réformer le système des services de santé au niveau des
autochtones du territoire québécois. Le ministre serait-il en
mesure de nous tracer les grandes lignes de ce projet de réforme et de
nous expliquer en quoi le sort des autochtones pourrait être
amélioré en rapport avec les conditions actuelles?
M. Sirros: De façon générale et très
brièvement, c'est les suites de la réforme de la santé. Il
sera déposé prochainement, je pense bien, un projet de loi par
mon collègue, le ministre de la Santé. C'est-à-dire que
ce
serait pour transformer le Conseil régional Kativik en
particulier, je pense, ainsi que l'Administration régionale crie en
régie régionale autochtone. Donc, ils vont avoir la
possibilité, comme les régies régionales, d'avoir une plus
grande latitude de décision quant aux priorités en matière
de santé à établir sur leur territoire.
M. Perron: Est-ce que ça concerne l'ensemble des 11
nations autochtones du Québec...
M. Sirros: Non.
M. Perron: ....ou si ça concerne certains conseils de
bande, ou si ça concerne seulement les Inuit?
M. Sirros: Ça concerne les territoires
conventionnés.
M. Perron: Ah, les territoires conventionnés; donc, les
Naskapis, les Cris et les Inuit.
M. Sirros: Exact.
M. Perron: Donc, si j'ai bien compris, le ministre de la
Santé et des Services sociaux consulte son collègue
délégué aux Affaires autochtones, d'une part. D'autre
part, le ministre de la Santé et des Services sociaux, selon ce que
vient de me dire le ministre délégué, devrait
déposer ce projet de loi très bientôt à
l'Assemblée nationale.
M. Sirros: Oui. Il y a des contacts administratifs
réguliers entre les différents coordonnateurs et le
Secrétariat aux affaires autochtones. Quant au menu législatif,
je pense que les jours à...
M. Perron: Est-ce qu'à date les trois conventionnés
sont d'accord, en principe, avec ce projet de loi qui va être
déposé?
M. Sirros: Vous savez que, d'abord, avec les Inuit, on est en
négociations ou en discussion. En tout cas, il y a la possibilité
de la négociation d'un gouvernement autonome; donc, sûrement, la
question de la santé va faire partie de ça aussi. Au niveau du
principe d'avoir une plus grande marge de manoeuvre et d'avoir, donc, la
possibilité de «prioriser» des choses, il est évident
que ça va dans le sens des revendications.
M. Perron: D'accord.
M. Sirros: Remarquez que c'est un projet de loi. Alors, ce n'est
pas encore public.
M. Perron: D'après le ministre, est-ce que les nouvelles
structures régionales feraient en sorte, en particulier chez les Inuit,
de régler l'ensemble des problèmes sociaux qui peuvent exister?
Est-ce que c'est une nouvelle structure qui va être assez forte pour
justement les aider, au niveau local et au niveau régional, à
régler les problèmes qu'on a vus dans les journaux
dernièrement?
M. Sirros: Ça devrait être une structure qui,
normalement, devrait faciliter la solution de ce genre de problèmes. Je
ne pense pas que des structures, en soi, peuvent régler des
problèmes, mais elles peuvent faciliter le règlement ou la
recherche de solutions, et elles peuvent donner une plus grande
possibilité aux personnes en place de cibler leurs interventions et de
réussir à leur donner les suites nécessaires. Mais, en
soi, je ne pense pas que les structures vont régler quoi que ce
soit.
M. Perron: Ça va pour ça, M. le Président.
On va procéder directement aux engagements, maintenant: 1990.
Engagements financiers
Le Président (M. LeSage): Nous procédons avec les
engagements de janvier 1990. Est-ce que c'est ça, M. le
député de Duplessis? M. le député de Duplessis,
voulez-vous débuter avec les engagements de janvier 1990?
M. Perron: Oui. On s'est entendu... De toute façon, j'ai
fait une suggestion au ministre à l'effet qu'au lieu de passer 1988,
1989 je pense qu'on n'aura pas le temps de passer ces
engagements-là on va commencer tout de suite avec 1990, puis
là on va procéder...
M. Sirros: Est-ce qu'on commence à partir de novembre
où je commence à entrer dans le dossier?
M. Perron: Oui. Novembre 1990. C'est ça, M. le
Président.
Le Président (M. LeSage): Alors, si je comprends bien, les
engagements de juin 1988 à janvier 1990...
M. Perron: Oh, je m'excuse. En novembre 1990, il n'y en a pas.
Non, je parle d'avril 1990, O.K.?
Le Président (M. LeSage): Très bien. Alors, les
engagements financiers jusqu'à avril 1990 exclusivement sont
considérés comme vérifiés. Est-ce que c'est
ça?
M. Perron: Non, pas pour le moment. Le Président (M.
LeSage): Très bien.
M. Perron: On y reviendra à la fin. On les adoptera
globalement.
Le Président (M. LeSage): Très bien.
M. Perron: Est-ce que ça va?
Le Président (M. LeSage): Ça va. Alors, j'appelle
l'engagement 1.
Avril 1990
M. Perron: l'engagement 1, m. le président, c'est un
engagement concernant la publication de la revue rencontre; 130 000 $,
le ministère des communications. les coûts pour le paiement des
services, ils sont rendus, actuellement, à 32 500 $ par mois au lieu de
30 000 $, comme c'était en juillet 1989. est-ce que le ministre pourrait
nous expliquer pourquoi cette augmentation de 8,5 % par rapport à
1989?
M. Sirros: Au niveau de la revue Rencontre?
M. Perron: Au niveau de l'engagement 1, c'est-à-dire les
coûts pour le paiement des services qui sont rendus pour la revue
elle-même.
M. Sirros: Oui, il y a 130 000 $ qu'on a déboursés
au ministère des Communications, Direction des publications
gouvernementales. (16 h 10)
M. Perron: Antérieurement, c'était 120 000 $ pour
quatre mois de publication, en 1989. Puis, là, c'est rendu à 130
000 $. Il y a une augmentation, qui est assez importante, de 8,5 % par rapport
à 1989. Est-ce que le ministre pourrait expliquer ça? Pourquoi
une augmentation? Est-ce qu'il y a plus de revues d'imprimées?
M. Sirros: C'est possiblement l'explication qu'il y a plus de
revues d'imprimées, que le procédé de l'impression
était plus cher, peut-être qu'il y avait plus de photos couleurs,
je ne sais pas, mais il s'agit d'un montant qui n'est pas nécessairement
fixe au niveau de 120 000 $ ou 130 000 $. C'est aux alentours de. C'est une
évaluation, on me fait remarquer, qui est faite au début de
l'année, puis après ça, au fur et à mesure qu'on
imprime...
M. Perron: II peut y avoir des changements en cours de route?
M. Sirros: C'est ça.
M. Perron: O.K. Engagement 3, j'aurais trois questions
là-dessus, brièvement, concernant l'Association des Métis
et Indiens hors Québec j'ai bien dit: Association des Métis
et Indiens hors Québec pour un montant de 20 000 $. Depuis quand
le Secrétariat aux affaires autochtones donne:t-il de
l'argent à l'Association des Métis et Indiens hors réserve
du Québec?
M. Sirros: Ça devrait être «hors
réserve» plutôt que «hors Québec».
M. Perron: Ah! Hors réserve, je m'excuse, oui, vous avez
raison.
M. Sirros: C'est l'Association des Métis et Indiens hors
réserve et non pas hors Québec.
M. Perron: Oui, parce que c'est marqué «hors
Québec», là.
M. Sirros: Oui, je sais. Ça doit être une
erreur.
M. Perron: C'est un lapsus qui a été fait en
écrivant, j'espère.
M. Sirros: Ha, ha, ha! C'est une erreur, d'abord. Je ne pense pas
qu'on va la retrouver de la même façon ailleurs.
M. Perron: Donc, on enlèverait «hors
Québec», puis on marquerait les Indiens hors réserve,
plutôt.
M. Sirros: Hors réserve. Les Indiens sans statut.
M. Perron: O.K.
M. Sirros: Ce sont les Indiens qui habitent au Québec.
M. Perron: Et non pas au Manitoba.
M. Sirros: Et non pas au Manitoba, effectivement.
M. Perron: Parfait. C'est depuis quand que vous donnez ce type de
subvention à l'Association des Métis et Indiens hors
réserve du Québec?
M. Sirros: Ça date des années quatre-vingt. En tout
cas, c'est avant que j'arrive au ministère. Je pense que, l'année
précédente, ça existait aussi. Ça doit faire une
dizaine d'années, à peu près, qu'on subventionne, de
façon plus ou moins statutaire, un certain nombre d'associations dont
celle-là.
M. Perron: Ça. va, M. le Président.
Maintenant...
Le Président (M. LeSage): Alors M. le député
de Duplessis, les engagements 1, 2 et 3 sont vérifiés?
M. Perron: Non, non, non. Vous allez trop vite, vous,
là.
Le Président (M. LeSage): Non, je ne vais pas trop vite,
M. le député de Duplessis. Vous avez vérifié
l'engagement 1, vous avez sauté l'engagement 2 pour sauter à
l'engagement 3. Si on est pour vérifier engagement par engagement d'un
mois donné, il va falloir
s'entendre, pour le Journal des débats, sur lesquels on
vérifie et lesquels sont laissés en suspens.
M. Perron: Non, c'est toujours à l'engagement 3. C'est
parce qu'il y a plusieurs aspects à l'engagement 3, M. le
Président.
Le Président (M. LeSage): D'accord.
M. Perron: Je ne prendrai pas tous les engagements parce qu'il y
en a sept. Alors, je vais prendre juste trois des engagements, là.
Le Président (M. LeSage): Allez-y, M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Pour le montant de 30 000$ au Conseil des Algonquins
de Lac-Barrière, pourquoi ce montant passe-t-il de 25 000 $ à 30
000 $? Parce qu'il était antérieurement de 25 000 $ selon le
décret, puis là il passe à 30 000 $.
M. Sirros: Je ne pense pas qu'il y ait un décret, M. le
député. C'est une subvention qui a été
accordée par mon prédécesseur au moment où les
discussions avaient commencé avec le conseil de bande de
Lac-Barrière en vue d'éventuelles négociations sur la
question de la gestion intégrée. Et c'était pour permettre
l'élaboration d'une stratégie de développement
intégrée des ressources dans le parc de La Vérendrye.
Effectivement, je vois où le député a eu ses
informations. On parle du Conseil des Algonquins de Lac-Barrière, 30 000
$. Mais on parle d'une subvention de 25 000 $ pour permettre
l'élaboration. Et on me fait remarquer que les 5000 $ avaient
déjà été déboursés. Les 30 000 $
étaient autorisés; 5000 $ avaient déjà
été octroyés et il restait donc 25 000 $...
M. Perron: Ah!
M. Sirros: ...que vous avez dans le C.T. en question.
M. Perron: O.K.
M. Sirros: Mais l'autorisation a été pour 30 000 $
et le montant déboursé, effectivement, a été de 30
000 $.
M. Perron: Donc, le montant qu'on retrouve dans l'engagement de
novembre 1989, pour 25 000 $, il y a un autre montant additionnel de 5000 $ qui
a été donné face à cet engagement-là, parce
que c'était 30 000 $. Et là, on revient dans l'engagement dont on
vient de parler, c'est-à-dire l'engagement 3 se rapportant au Conseil
des Algonquins, à 30 000 $, c'est-à^Iire le montant original.
M. Sirros: Exact.
M. Perron: Parfait. Conseil de bande d'Akwesas-ne, 50 000 $.
Toujours dans l'enveloppe de 405 000 $, là.
M, Sirros: C'est ça. Ça, c'est un montant qui a
été accordé... Oui.
M. Perron: Combien d'agents de liaison et quels montants d'argent
ont effectivement été engagés, dépensés par
le gouvernement du Canada et de l'Ontario en rapport avec ce dossier-là?
Parce qu'il y a eu une pé-riqde où les trois gouvernements
étaient concernés à Akwesasne. Si le ministre n'a pas la
réponse aujourd'hui, il peut peut-être me la faire parvenir plus
tard. En d'autres mots, on sait que la participation du gouvernement du
Québec est de 50 000 $. Je voudrais savoir, dans ces dossiers-là
à Akwesasne, quelle est la participation de l'Ontario et quelle est la
participation du gouvernement canadien.
M, Sirros: Là, je pense qu'on mêle deux choses.
Ça, c'est un montant qui est accordé par le Québec au
Conseil de bande d'Akwesasne afin que le Conseil de bande d'Akwesasne puisse
engager un agent de liaison. O.K.? C'est spécifique, c'est
bilatéral entre le Québec et le conseil de bande. Vous parlez
peut-être de l'entente trilatérale ou quadripartite...
M. Perron: C'est ça.
M. Sirros: ...qui a été signée en 1990. On
va la trouver plus tard.
M. Perron: On va repasser dessus plus tard, celle-là?
M. Sirros: Oui, et vous...
M. Perron: Donc, ça n'a rien à faire, ce
montant-là, avec les autres?
M. Sirros: Ça n'a rien à faire avec ça. Non,
c'est ça.
M. Perron: O.K.
M. Sirros: Ça, c'est avant la signature de l'entente.
C'est un montant octroyé au conseil de bande qui lui permet d'engager un
agent de liaison spécifique pour entretenir des relations avec le
gouvernement du Québec en particulier.
M. Perron: Est-ce que cet agent-là est toujours en
place?
M. Sirros: Oui, ça a été donné encore
cette année.
M. Perron: Donc, le montant a été reconduit?
M. Sirros: Oui.
M. Perron: Pour un même montant de 50 000$?
M. Sirros: Le même montant de 50 000 $.
M. Perron: Merci, M. le Président. Ça va pour
3.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements 1, 2 et 3
du mois d'avril 1990 sont vérifiés. J'appelle l'engagement... M.
le député de Duplessis, est-ce que vous voulez passer... Il y a
un engagement en mai.
M. Perron: Un instant, M. le Président. C'est parce que
j'aurais une autre question sur l'engagement qu'on vient de passer. Concernant
l'association Femmes autochtones du Québec, il y a un montant de 142 500
$ de façon globale qui était donné pour 1988 à
1992. Est-ce que ces montants-là ont été
versés?
M. Sirros: Oui.
M. Perron: C'est-à-dire 22 500 $ en 1988-1989, 46 250$ en
1989-1990, 48 750$ en 1990-1991 et 25 000 $ en 1991-1992, ça a
été versé ça, au complet?
M. Sirros: Oui. Pour la violence, au niveau de la violence.
M. Perron: Oui, oui, oui. M. Sirros: Exact.
M. Perron: On parle toujours du dossier de la violence, de la
lutte à la violence familiale en milieu autochtone.
M. Sirros: Exact. Même que ça continue depuis
1991-1992. On a reconduit l'entente, on a poursuivi. Donc, en 1991-1992, ce
n'était pas 25 000 $ qu'on vous avait dit, c'était 50 000 $.
M. Perron: O.K.
M. Sirros: Parce qu'on a repris l'autre partie de la subvention.
52 000 $ en 1992-1993 et 53 000 $ en 1993-1994, donc cette année.
M. Perron: Donc, pour 1991-1992, plus loin on retrouve un
engagement de 25 000 $ additionnels pour faire les 50 000 $?
M. Sirros: Exact.
M. Perron: Et cette entente-là a été
reconduite pour les prochaines années.
M. Sirros: Exact.
M. Perron: Merci, M. le Président. Mai 1990.
Le Président (M. LeSage): Ça va pour le mois
d'avril?
M. Perron: Ça va pour avril 1990.
Le Président (M. LeSage): Les trois engagements d'avril
1990 sont vérifiés. J'appelle l'engagement 1 du mois de mai
1990.
Mai
M. Perron: Alliance autochtone du Québec inc., 1990-1991,
100 000$; 1991-1992, 100 000$; 1992-1993, 100 000 $. Est-ce que le ministre
pourrait nous faire une ventilation rapide des dépenses de
fonctionnement en fonction des indications énumérées dans
la section 3.4 de l'entente de financement? Plus loin, on retrouve l'entente de
financement.
M. Sirros: Je vous ferai remarquer qu'on finance cinq
régions, cinq chapitres, si vous voulez, de l'Alliance autochtone,
à raison de 20 000 $ chacun, chaque année, pour une
période de trois ans et ça a été reconduit
jusqu'à cette année. Ça fait effectivement vivre leur
secrétariat et les dépenses de fonctionnement des
différentes régions.
M. Perron: Est-ce que tous ces montants-là, année
après année, ont été déboursés ou
s'il y en a qui sont retournés dans le fonds consolidé du
Québec?
M. Sirros: Non, ça a été
déboursé. Moi, j'ai ici des chiffres à partir de 1987.
C'est le même montant depuis 1987.
M. Perron: Bon. Cette entente-là est actuellement
reconduite, si j'ai bien compris.
M. Sirros: C'est-à-dire que c'est la dernière
année, cette année.
M. Perron: En 1993? (16 h 20)
M. Sirros: En 1993 et on a normalement une évaluation qui
se fait la semaine prochaine, en fait, avec les représentants de
différents groupes vis-à-vis des autochtones hors
réserve...
M. Perron: Oui.
M. Sirros: ...et on va revoir l'ensemble de ces
subventions-là. Et là, je parle de l'association Femmes
autochtones, de l'Alliance autochtone, des Métis et des centres
d'amitié autochtone, de l'Assemblée des premières nations.
Donc, tous les groupes qui ont reçu des
subventions, qui sont liés aux autochtones hors réserve,
en quelque sorte, ont été invités à ce qu'on puisse
examiner les mandats, les buts et la façon de fonctionner et de
dépenser cet argent-là, pour qu'on puisse être en mesure de
prendre des décisions quant à la reconduction de certains
montants.
M. Perron: M. le Président, dans le compte rendu d'une
réunion qui a eu lieu en décembre 1989 entre le SAA et
l'Alliance, il y a eu des doléances qui ont été
exprimées à ce moment-là. Est-ce qu'on peut obtenir
certaines précisions concernant les doléances qui avaient
été faites, en particulier sur les points 5 et 6 de l'entente? En
fait, c'est le compte rendu de la réunion, là; ce n'est pas de
l'entente, mais c'est le compte rendu de la réunion. On disait, à
un moment donné, à 5: «Concernant le développement
économique, M. Francis Danis a expliqué que l'Alliance avait
l'intention de créer un genre de commissariat industriel. Sur ce point,
M. Jolicoeur a assuré le groupe que le SAA est là pour aider, et
les a invités à s'en servir. »
M. Sirros: Je ne peux pas vous dire s'ils se sont effectivement
prévalus de l'invitation que leur faisait M. Jolicoeur de se servir du
Secrétariat, mais une des raisons pour lesquelles on a convoqué
les groupes que je mentionnais tantôt à un genre de colloque qu'on
tiendra la semaine prochaine ici, à Québec, c'est justement pour
revoir l'ensemble du fonctionnement de ces organismes-là et le
financement qui leur est accordé, qui ils desservent, comment ça
fonctionne, est-ce qu'on finance les choses qu'on devrait financer, est-ce
qu'on a les bonnes priorités? Donc, on va faire un examen de conscience
ensemble.
M. Perron: Et, à ce moment-là, il va être
question aussi du restant des doléances qui ont été faites
par les groupes en question?
M. Sirros: Les doléances vont certainement sortir à
ce moment-là.
M. Perron: Parfait. Ça va, M. le Président, pour
mai 1990.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'engagement de mai 1990
est vérifié.
M. Perron: Novembre 1990. Novembre
Le Président (M. LeSage): Exactement. Il y a un engagement
en novembre 1990. M. le député de Duplessis.
M. Perron: Ça concerne un contrat négocié
pour l'engagement d'un certain M. Paterson. Il a peut-être
été payé 100 $ l'heure pour 143 heures de travail, mais il
s'est quand même ramassé, à ce moment-là, avec un
ajustement de l'ordre de 17 875 $,. ce qui fait un total, poor M. Paterson, de
32 175 $. Donc, il a été payé 100 $ ou 225 $ l'heure;
ça ne change en rien le montant global qu'il a reçu, là.
Mais est-ce que les montants versés à M. Paterson pour la somme
de travail fournie se comparent en gros à ce qui a été
versé à M. Yves Portier, ainsi qu'à M. Coulombe? En fait,
on dit, dans le contrat de services juridiques, là:
Rémunération, ils sont rémunérés à
100 $ l'heure. Mais il en a fait un paquet d'heures.
M. Sirros: Oui.
M. Perron: Est-ce qu'il a travaillé 100 heures, puis a
été payé pour 200 heures, pour en arriver à 225 $,
ou. quoi?
M. Sirros: Non, je pense que le taux horaire de M. Paterson a
été de 225 $ l'heure. C'est l'avocat qui a été
désigné pour la négociation au nom du gouvernement du
Québec lors de la crise d'Oka; c'est des négociations. Vous avez
aussi, en annexe, le «listing» de toutes les heures, les dates, le
pourquoi de ces négociations-là qui ont eu lieu à
différents endroits durant la crise d'Oka. Alors, le montant qui lui est
consenti, c'est un montant de 225 $ l'heure.
M. Perron: Mais, pourtant, l'autorisation était de 100 $
l'heure.
M. Sirros: Non. Le Conseil du trésor décide
d'autoriser un taux horaire de 225 $ pour la rémunération des
services rendus par M. Alex Paterson depuis le 15 août 1990. C'est le C.
T. général que vous avez à la troisième feuille
dans le cahier. C'est exact, la directive générale, c'est 100 $
l'heure. S'il faut que ça dépasse ça, on va au Conseil du
trésor pour faire la demande. C'est ce que vous avez comme demande
d'autorisation dans le document dont je vous faisais mention. On demande
d'autoriser le ministre de la Justice à porter le tarif horaire à
225 $. La décision du Conseil du trésor l'approuve. Et vous avez,
par la suite, le contrat, vous avez, par la suite, le «listing» de
toutes les heures, de tout le pourquoi de ces négociations-là,
etc.
M. Perron: Bon. Si on prend les heures parce que,
là, il y a des chiffres qui sont écrits à la main,
là-dedans selon les explications fournies par le ministre, on
remarque qu'à un moment donné, entre le 21 août 1990... Je
m'excuse, entre le 13 août 1990 et le 29 du mois d'août 1990, ce
n'est pas gros de jours, ça. Mais 32 175 $ pour 16 jours de travail, on
va lâcher notre emploi, M. le ministre, puis on va aller travailler
là, tous les deux.
M. Sirros: Ce n'est pas sûr si on voudrait négocier
ou un travail comme ça durant les crises.
M. Perron: Oui, mais il n'a pas eu de résultats.
M. Sirros: Vous avez 143 heures, elles sont identifiées,
elles sont listées, elles sont expliquées. 143 heures à
225 $ l'heure, comme ça a été autorisé, ça
donne 32 175 $. On avait déjà payé 143 heures à 100
$.
M. Perron: C'est 2000 $ par jour, ça. Pour arriver au
résultat qu'on connaît, signer avec un gars de 17 ans,
masqué.
M. Sirros: Oh! Là, vous faites de la petite politique.
M. Perron: Non, mais écoutez...
M. Sirros: Écoutez, on a autorisé quelqu'un
à aller négocier. On lui a autorisé un montant x. Il nous
a donné ses explications quant aux heures qu'il a faites et pourquoi,
etc. On connaît tous le résultat des négociations.
Il faut dire aussi qu'à part le premier incident il n'y a pas eu
mort d'homme et ça s'est soldé pacifiquement avec la
réouverture du pont, le démantèlement des barricades, etc.
Qu'il y ait une situation qui perdure depuis ce temps-là au niveau des
tensions, soit. Ça, il n'y a personne qui prétend que c'est
facile. Mais il faut quand même tenir compte, même s'il y a des
gestes qu'on a tous déplorés à l'époque, entre
autres, la signature avec des gens masqués, etc., qu'on a quand
même réussi à contenir une situation qui, dans d'autres
endroits, a produit des résultats beaucoup plus violents et beaucoup
plus sanglants qui ont laissé une tache dans la société en
question. Ici, on a évité ça. À part la
première mort, très déplorable, du caporal Lemay, on a
quand même réussi à contenir pendant 78 jours une situation
très difficile et très délicate.
Entre autres, M. Paterson a été une des personnes qui ont
contribué à ce qu'on puisse dénouer cette
situation-là de la façon dont on l'a fait. Moi aussi, j'ai
déploré le fait, puis on a tous déploré le fait
qu'on n'a pas pu, par la suite, arriver à une entente un peu plus
générale, globale, qui aurait rétabli nos relations avec
les Mohawks en particulier. On y travaille encore. C'est un problème de
longue date, mais je n'en tiendrai pas rigueur à M. Paterson pour
ça. S'il a dû mettre, dans l'espace de 16 jours, 143 heures, on va
faire la division et je pense que c'est pas mal d'énergie qui a
été dépensée et des discussions assez intenses lors
de ces négociations-là.
M. Perron: M. le Président, je veux bien comprendre
que...
M. Sirros: Quant aux montants, c'est les montants qu'on a
autorisés.
M. Perron: Je veux bien comprendre qu'il y a beaucoup
d'énergie qui a été dépensée, mais il y a
aussi beaucoup d'argent qui a été dépensé en
rapport avec ce dossier-là, de 1990 à venir à date. Et,
moi, je pense concrètement que les résultats n'ont rien
donné, n'ont pas donné grand-chose parce qu'on se ramasse encore
avec, dernièrement, une barricade à Kanesatake, on se ramasse
avec la vente de cigarettes à Kahnawake, on se ramasse avec des armes.
Ça n'a rien réglé, en fait. Ça n'a pas
réglé grand-chose, puis le montant qui a été
dépensé là, 32 175 $, vous me permettrez sûrement de
le remettre en question, malgré que je sais que le ministre est de bonne
foi là-dessus. Ça va pour novembre 1990, M. le Président.
(16 h 30)
Le Président (M. LeSage): Alors, ça va.
L'engagement de novembre 1990 est vérifié. J'appelle l'engagement
de mars 1991.
Mars 1991
M. Perron: Mars 1991.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Duplessis.
M. Perron: 75 000 $, conseil Atikamekw-Montagnais.
M. Sirros: Oui. C'est un montant qu'on verse depuis... Ça
a commencé en 1981: 75 000 $ en 1981; un autre 25 000 $ en 1988; un
autre 25 000 $ en mars 1989; 50 000 $ en avril 1991; puis 25 000 $ en
février 1993. C'est des montants qui découlent de la
décision du Conseil des ministres de septembre 1980 qui engageait le
gouvernement à verser annuellement, pendant deux ans, à compter
d'octobre 1990, une somme de 100 000 $ au CAM pour son fonctionnement interne.
Ces deux ans-là, étant donné qu'il y a eu des coupures
dans les négociations, etc., le montant total de 200 000 $ a
été retenu et étayé sur d'autres années pour
faciliter, aider les négociations avec le CAM.
M. Perron: Est-ce que ces montants-là, ça fait
partie du fameux montant de plus de 1 000 000 $ concernant le CAM...
M. Sirros: Non.
M. Perron: ... 1 400 000 $, je crois?
M. Sirros: Non.
M. Perron: Non. C'est autre chose, ça?
M. Sirros: Non. Ça, comme je vous dis, c'est un montant
qui a été autorisé en 1980.
M. Perron: O.K. Donc, ça a rapport avec la décision
dans ce temps-là...
Une voix: Oui.
M. Perron: ...et vous continuez à verser... M. Sirros:
C'est terminé là, maintenant. M. Perron: C'est
terminé, maintenant. M. Sirros: Oui.
M. Perron: O.K. Parce qu'il y a une autre entente de
signée? Oui.
M. Sirros: Non, non. M. Perron: Non? Ça va.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'engagement de
mars...
M. Perron: Oh!
Le Président (M. LeSage): Ça va? M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Est-ce que le ministre pourrait nous dire... Dans le
C.T. général du 19 mars 1991, il est marqué, au
deuxième paragraphe... Si on prend les pages, c'est le C.T. 176477, page
2. C'est marqué, au deuxième paragraphe: «Attendu que les
négociations ont repris de façon intensive depuis le mois de
décembre 1990 et que l'équipe de négociation partie
gouvernementale trouverait de bonne tactique de payer le solde de 75 000 $
d'ici la fin de l'année financière...». C'est pour
ça, c'est pour cette raison-là que le Conseil du trésor
l'a autorisé ou quoi? «C'est-u» juste pour des raisons
tactiques ou bien pour des raisons précises?
M. Sirros: À quoi vous vous référez en
termes de document, M. le député? La deuxième page.
O.K.
M. Perron: Je parle de mars 1991. M. Sirros: Oui, oui, je
l'ai. M. Perron: Vous l'avez? M. Sirros: Oui.
M. Perron: Au deuxième paragraphe de la page 2 du
C.T...
M. Sirros: Oui.
M. Perron: ...on mentionne: «Attendu que les
négociations...».
M. Sirros: Oui, oui. Bien, écoutez, on avait un engagement
ferme pris envers le conseil Attikamek-Montagnais en 1980, comme je le disais,
pour 200 000 $. Il restait un solde de 75 000 $ à ce moment-là.
Les négociations avaient repris de façon intensive et,
effectivement, c'était un des points qu'on a estimés qui
restaient en suspens dans les discussions qu'on avait avec le CAM quant au
fonctionnement des négociations. Au lieu de parler de ce fait qu'il y
avait encore 75 000 $ qui n'avaient pas été versés, puis
de dire: Bien, c'était juste pour deux ans, donc c'est caduc, on a
jugé que ça faciliterait les négociations: une mesure de
bonne foi, un geste de bonne foi pour démontrer qu'on avait la
volonté d'aller de l'avant, et on l'a versé.
M. Perron: Mais est-ce que le ministre pourrait nous dire ce qui
a été fait avec ce montant de 75 000 $? Est-ce qu'il y avait un
projet quelconque?
M. Sirros: C'est des frais de fonctionnement qu'on a
donnés au CAM. Vous savez que le CAM, de façon très,
très, très substantielle, est financé par le gouvernement
fédéral en ce qui concerne des avances ou des prêts qui lui
sont faits sur des montants d'une compensation éventuelle qui pourrait
être accordée à la suite de ces négociations. Le
Québec, dans un geste de bonne foi, en 1980, sous un autre gouvernement
à l'époque, a jugé bon, tactiquement, d'ajouter 200 000 $.
Maintenant, ces 200 000 $ n'avaient pas été
dépensés dans les deux années, tel que ça avait
été décidé. L'autre gouvernement a jugé que
ce serait bon, tactiquement, si vous voulez, de poursuivre cet engagement et de
le compléter. Et c'est ce qu'on a fait.
M. Perron: Ça va pour mars 1991, M. le Président.
Avril 1991.
Le Président (M. LeSage): L'engagement de mars 1991 est
vérifié. J'appelle l'engagement d'avril 1991, M. le
député de Duplessis.
Avril
M. Perron: Oui, on passe à celui-là. Le
Président (M. LeSage): II y en a deux. M. Perron: Deux.
Mistassini.
M. Sirros: Mistassini. Conseil de bande de Mistassini, oui.
M. Perron: Lors du dernier budget, en mai dernier, certains
allégements fiscaux ont été mis de l'avant pour accommoder
les Cris d'Oujé-Bougoumou. Est-ce que le ministre pourrait faire le
point sur les implications de ces mesures qui ont été prises par
le gouvernement québécois? Là, on parle du Conseil de
bande de Mistassini.
M. Sirros: Ça, c'est pour la tenue du
référendum vis-à-vis les terres.
M. Perron: Oui.
M. Sirros: Oui.
M. Perron: C'est parce que, dans le dernier budget du ministre
des Finances, on a exemption d'impôts et de taxes à la
consommation pour l'établissement d'Oujé-Bougoumou. Est-ce que le
ministre pourrait nous expliquer c'est quoi?
M. Sirros: Oui. Ça, c'est d'accorder le statut de
réserve, si vous voulez, aux territoires sur lesquels se trouve le
village d'Oujé-Bougoumou pour que les mêmes exemptions de taxes
qui s'appliquent sur les réserves indiennes, selon la Loi sur les
Indiens, etc., puissent aussi s'appliquer sur le territoire
d'Oujé-Bougoumou qui est un territoire qui a été reconnu,
constitué, en fait, formellement, si vous voulez, avec la signature de
l'entente d'Oujé-Bougoumou en 1989 et dont le village vient d'être
inauguré il y a à peine quelques mois. Alors, cette
mesure-là que vous avez dans le budget vise à régulariser
la situation des Indiens qui vivent dans le village
d'Oujé-Bougoumou.
M. Perron: Suite à l'entente qui a été
signée en 1989.
M. Sirros: Suite à l'entente qui a été
signée en 1989.
M. Perron: Et ça, ce type d'entente là, c'est assez
courant?
M. Sirros: Non. L'entente de 1989, c'est une entente qui a
été conclue avec le groupe d'Indiens qui vivaient, vous le
connaissez très bien, ici et là, au bord de la route, en
particulier tout près de Chibougamau, qui avaient été, en
quelque sorte, on dirait, laissés pour compte ou oubliés...
M. Perron: Dans l'entente.
M. Sirros: ...dans l'entente de la Baie James et du Nord
québécois. C'était un des éléments qui
étaient restés en suspens, si vous voulez...
M. Perron: O.K.
M. Sirros: ...sur la scène politique. Et on a conclu avec
ce groupe-là une entente qui fait en sorte qu'on a accepté de
créer un autre village cri pour joindre maintenant les autres villages
cris et de régulariser la situation pour cette
communauté-là.
M. Perron: Donc, c'est une entente particulière qui a
été signée en 1989 concernant Oujé-Bougoumou...
M. Sirros: C'est ça.
M. Perron: ...à cause de ce que vous venez de mentionner,
M. le ministre, d'une part. Et, d'autre part, ce qu'on retrouve dans le budget
actuellement, c'est une harmonisation qui arrive face à l'entente qui a
été signée en 1989.
M. Sirros: Exact.
M. Perron: On se comprend bien.
M. Sirros: Exact.
M. Perron: O.K. Dans le dossier d'Oujé-Bougoumou,
où il y a 125 unités de logement de construites pour environ 400
personnes, ça veut dire à peu près tout le village, quelle
est la part du gouvernement du Québec dans cette entente-là?
M. Sirros: Je pense que c'est...
M. Perron: D'abord, combien ça coûte, puis,
deuxièmement, quelle est la part du gouvernement du Québec?
M. Sirros: Je pense que la part du Québec est de 24000 000
$.
M. Perron: Sur combien?
M. Sirros: Le fédéral y ajoute, je pense, un
autre... Il faudrait que je vous vérifie ça, si vous voulez, sous
toutes réserves. Mais c'est à peu près le quart. Nous, on
a à peu près le quart. Donc...
(Consultation)
M. Perron: Le ministre peut nous répondre plus tard
là-dessus, M. le Président, parce que je comprends très
bien qu'il n'a pas tous les chiffres ici.
M. Sirros: Oui, je peux vous ventiler tout ça au niveau de
l'entente. Mais je pense que le montant global que le Québec a
versé ou aura à verser, c'est 25000 000 $. ça inclut les
montants pour la construction du village, aussi la construction d'une
école, d'une clinique, des lignes de transmission de
l'électricité, des infrastructures d'aqueduc et d'égout,
etc. c'est un village qui est construit de a à z, et le
fédéral y va pour 75 % des coûts.
(16 h 40)
M. Perron: Dans un avenir assez rapproché, est-ce que le
ministre pourrait me faire parvenir l'ensemble des coûts concernant
Oujé-Bougoumou, d'une part, et la répartition des montants dans
chacun des secteurs d'activité, que ce soit pour l'école, que ce
soit pour les résidences, que ce soit pour les routes, que ce soit pour
l'électricité, la participation québécoise et celle
du fédéral?
M. Sirros: Je constate qu'il y a plein de monde qui prend des
notes.
M. Perron: Ça va? M. Sirros: Oui.
M. Perron: Un instant, M. le Président. Je ne veux pas que
vous preniez de l'avance sur moi.
Le Président (M. LeSage): On est patient, M. le
député de Duplessis.
M. Perron: J'ai vu ça, M. le Président. Vous
êtes patient, mais vite. Votre patience est vite, des fois.
Le Président (M. LeSage): Pourtant, on me dit que j'ai
cette mère des vertus qui est la patience. Je la cache.
M. Perron: Une autre question... Oh! pardon, je m'excuse. On est
toujours en avril 1991, c'est ça. Dans le cas des Publications du
Québec, une somme de 130 000 $ à Les Publications du
Québec, est-ce que le ministre pourrait nous dire la procédure
d'octroi de ce type d'engagement, que ce soit pour Rencontre ou d'autres
activités de publicité?
M. Sirros: Je n'ai pas compris la question, je m'excuse.
M. Perron: II y a des contrats qui sont donnés... M.
Sirros: Oui.
M. Perron: ...des octrois qui sont donnés pour, disons, la
revue Rencontre. Est-ce qu'il y a une procédure d'établie
pour aller en soumissions publiques, ou si c'est sur demande, ou si c'est sur
le bras, comme on dit dans le jargon?
Le Président (M. LeSage): M. le député
d'Orford, vous voulez intervenir?
M. Sirros: Nous, au niveau du Conseil exécutif...
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Sirros: ...on passe un contrat avec l'éditeur du
Québec, Les Publications du Québec, et lui s'occupe par la suite
de s'assurer que les contrats sont donnés selon les règles qu'eux
ont établies.
M. Perron: Est-ce qu'il arrive parfois que vous allez dans le
privé par rapport à...
M. Sirros: Ce n'est pas arrivé, non.
M. Perron: Non? C'est toujours Les Publications du Québec,
qui est une institution québécoise et du gouvernement du
Québec. Bon.
M. Sirros: Mais on devrait peut-être examiner
ça.
M. Perron: Ça va, M. le Président.
M. Sirros: On devrait peut-être examiner ça.
M. Perron: Ça va pour...
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Duplessis, les engagements 1 et 2 d'avril 1991 sont vérifiés?
M. Perron: Oui, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle l'engagement de
mai 1991, où nous retrouvons un seul engagement.
Mai
M. Perron: Est-ce que je pourrais savoir pourquoi le Conseil du
trésor a autorisé une dérogation à la directive des
contrats de services du ministère?
M. Sirros: Je pense bien, parce qu'il y a très peu de
firmes qui se spécialisent dans les questions de relations avec les
autochtones. C'est une firme qu'on avait engagée en fonction du
lancement de la politique quant à l'analyse que ça nous prendrait
afin d'identifier la problématique dans les relations entre autochtones
et non-autochtones.
M. Perron: C'est la raison pourquoi vous n'avez pas
procédé par...
M. Sirros: Par appels d'offres.
M. Perron: ...par soumissions publiques.
M. Sirros: C'est ça.
M. Perron: Vous n'êtes pas allés, non plus, en
soumissions sur invitation.
M. Sirros: C'est la seule.
M. Perron: II y en a seulement une?
M. Sirros: D'après notre connaissance, oui. C'est un
groupe d'universitaires qui se sont regroupés pour faire des
études au niveau de la question autochtone, anthropologique, etc.
M. Perron: M. le Président...
Le Président (M. LeSage): M. le député
d'Orford.
M. Perron: Oh! pardon. Est-ce que je peux finir sur cette
question-là?
M. Benoit: Absolument. Vous connaissez ma
générosité.
Le Président (M. LeSage): Allez-y, M. le
député de Duplessis, complétez.
M. Perron: M. le Président, concernant ce
contrat-là, est-ce que le ministre peut rendre publique cette
problématique générale de réflexion qui a
été élaborée par ce centre de recherche et
d'analyse?
M. Sirros: M. le député, vous l'avez reçue
lors des colloques.
M. Perron: Quand?
M. Sirros: Vous l'avez reçue il y a...
M. Perron: Ah! on parle de cette
problématique-là?
M. Sirros: Oui, oui.
M. Perron: Ah bon! O.K. Je pensais que c'était d'autre
chose d'additionnel.
M. Sirros: C'est un document identifié
«Problématique», et vous avez là-dedans l'analyse qui
est faite et la mention de la firme qui a contribué à la
rédaction de ça.
M. Perron: O.K. Ça a rapport avec ce qui s'est tenu
à Montréal.
M. Sirros: Exact.
M. Perron: C'est là que j'avais eu les documents,
d'ailleurs.
M. Sirros: Exact. C'est ça.
M. Perron: O.K. D'accord. Je pensais qu'il n'y avait pas de
liaison entre les deux.
M. Sirros: Non, non, c'est exactement ça.
M. Perron: Je pensais que c'était une autre
problématique qui avait été soulevée. O.K.
M. Sirros: Ce que vous avez eu, c'est le produit de l'implication
de cette firme-là en particulier.
M. Perron: Ça va. Ça va pour ça, M. le
Président.
Le Président (M. LeSage): M. le député
d'Orford.
M. Benoit: Oui. M. le ministre, je veux juste prendre,
peut-être, quelques minutes du temps qui nous est accordé.
L'Opposition nous parlait d'études, et je veux souligner deux documents
qu'on a reçus comme députés. Le premier, il y a quelques
mois, c'est un volume, c'est une réflexion qui nous a été
envoyée sur la communauté autochtone du Québec, et je
pense qu'il a été écrit par le Frère Untel, si je
me souviens bien. C'était tout à fait extraordinaire,
c'était une très belle lecture et c'était tout à
fait poétique. Je pense que l'initiative doit être
soulignée. Nous avons reçu au cours de l'été un
autre document qui, celui-là, comparait la problématique
autochtone de notre province avec la problématique autochtone d'autres
pays et d'autres continents. Encore là, je vous en félicite.
C'étaient des documents de grande qualité.
C'est un peu surprenant que ça vienne... Je pense que ça
aère le débat, ça nous permet de voir plus large que ce
qu'on entend constamment, tous les soirs, dans les médias. J'ai eu
l'impression que ça nous donnait de nouvelles valeurs qui peuvent
être véhiculées avec la communauté autochtone. Je
pense que, pour ceux qui ont pris cette initiative-là, elle doit
être soulignée, ainsi que le produit qui en est sorti. Je ne sais
pas quels sont les coûts de ces documents-là, mais c'était
de très grande qualité, et je veux vous remercier.
Troisièmement, aussi, étant donné que l'Opposition
fait moins d'éloges que de notre côté, je disais à
l'Opposition qu'ils étaient photographiés dans la revue de votre
ministère. Effectivement, cette photo, c'est au moment où un
groupe de parlementaires est allé à Schefferville, et
l'Opposition était avec nous. C'était mon premier voyage comme
parlementaire, que j'ai accepté de faire, ayant été retenu
sur les commissions parlementaires, Bélanger-Campeau et toutes les
autres. C'était le premier voyage que j'avais l'occasion de faire avec
des parlementaires. Je n'avais pas d'expérience antérieure, mais
je vous dis que l'expérience de ce voyage-là a été,
encore là, une très belle expérience. J'en suis revenu
tout au moins...
De notre côté, ceux qui étaient là, nous
avons eu l'occasion d'en reparler.. Nous en sommes revenus beaucoup plus
instruits de la chose autochtone. Nous avons eu dès le départ
à rencontrer cette vieille dame de 98 ans que M. Maltais nous avait
présentée; d'ailleurs, nous avons appris qu'elle était
décédée quelques semaines après notre voyage. Nous
avons ensuite, comme vous vous souvenez, rencontré là-bas ce
jeune chef qui m'a impressionné, comme un leader d'une communauté
tout à fait fantastique. Encore là, trop souvent, on nous montre
des leaders de ces communautés comme étant des gens peu
responsables, qui, constamment, sont contestés par leur
communauté. Et là nous avions le cas d'un jeune autochtone
instruit, bilingue, intelligent, avec une vision de sa communauté, mais
aussi une très
grande compréhension de ce qu'était la
problématique de cette région-là. Et il n'accordait pas
tous les torts à notre communauté. Oui, il y a des
problèmes d'environnement que les Blancs ont laissés
là-bas, mais il reconnaissait, d'autre part, que sa communauté
avait des défis à relever.
Alors, je voulais souligner ça, M. le Président. Ce
voyage-là, pour moi, a été un magnifique voyage, et je
pense que l'Opposition... L'atmosphère était bonne. Les
députés, autant de l'Opposition que de notre côté,
je pense, ont appris à collaborer en ce qui a trait à la
communauté autochtone. Ce voyage-là a été une
très belle occasion de ralliement des deux partis politiques du
Québec là-bas. Merci, M. le ministre, pour les deux documents et
pour ce voyage, espérant que vous nous en ferez faire un autre
prochainement, de ces voyages, quelque part à travers le Québec.
Je dis ça avec un brin d'humour. Et les deux documents, si vous en avez
d'autres de cette qualité, ça nous sort un peu de tous ces
documents mathématiques que nous recevons, où, finalement, il
manque d'âme, un peu, souvent, dans tout ça. Là, il y avait
quelque chose avec un fond profond. Merci.
M. Sirros: M. le député d'Orford...
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le
député d'Orford. M. le ministre, vous voulez...
M. Sirros: Simplement pour remercier le député
d'Orford. Ça nous encourage à continuer dans ce sens-là.
Je suis sûr que tous les gens qui ont collaboré avec moi et
participé à l'organisation, et du voyage et de la publication des
documents en question, prennent bonne note des commentaires du
député. Nous nous efforçons de poursuivre dans cette
voie-là. Merci.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Duplessis.
M. Perron: Remarquez...
M. Sirros: Je pourrais peut-être aussi en faire parvenir
des copies supplémentaires à certains membres de l'Opposition en
particulier.
M. Perron: Oui, oui, ne vous inquiétez pas... M.
Sirros: Ceux qui ne l'ont pas encore.
M. Perron: ...c'est déjà fait, et je l'ai lu,
d'ailleurs.
M. Sirros: O.K.
M. Perron: J'ai lu les deux documents qui ont été
mentionnés.
M. Sirros: Je ne parlais pas de vous, M. le député.
Je parlais d'autres qui se lèvent des fois en Chambre pour poser des
questions qui...
M. Perron: Bon, bien, ça, c'est pareil des deux
côtés de la Chambre, hein.
M. Sirros: O.K. D'accord.
M. Perron: Je pense que, là-dessus, on doit se poser des
questions sur nos attitudes face à certaines...
M. Sirros: D'accord.
M. Benoit: C'est autant d'un côté que de
l'autre.
M. Perron: M. le Président, pour compléter ce que
disait le député d'Orford, là-dessus, je suis bien
conscient qu'effectivement c'était bon qu'on fasse une rencontre comme
celle-là et qu'on puisse être sensibilisés. D'ailleurs,
moi, ce que j'ai toujours dit à tout le monde qui voulait m'entendre,
qui voulait m'écouter là-dessus, c'est que, lorsqu'on regarde
l'attitude de certaines nations autochtones par rapport à d'autres
nations autochtones en Amérique du Nord, si on fait la comparaison entre
Mohawks et Montagnais, si on fait la comparaison entre Montagnais et
Algonquins, il y a une nette différence entre l'ensemble des nations
autochtones à certains niveaux. Mais, par contre, c'est clair
qu'à cause de la présence de la Confédération des
Six Nations iroquoises l'attitude des Mohawks est très différente
de celle des autres nations autochtones du Québec. Je pense que,
ça, ça cause problème aujourd'hui, mais, quand on regarde
ce qui s'est passé depuis 500 ans par rapport aux Iroquois, c'est
très différent. (16 h 50)
On va revenir là-dessus, M. le Président. D'ailleurs, je
remercie le ministre de l'invitation qu'il m'avait faite à ce
moment-là, ainsi que de celle qu'il m'avait faite pour mardi dernier. Je
n'ai pas pu me rendre pour des raisons incontrôlables. Je le lui avais
expliqué, d'ailleurs.
M. le Président, ça va pour...
Le Président (M. LeSage): Ça va pour l'engagement
de mai 1991, M. le député de Duplessis?
M. Perron: Oui.
Août
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle l'engagement du
mois d'août 1991, un engagement.
M. Perron: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'engagement du mois
d'août 1991 est vérifié. J'appelle donc le mois de
septembre 1991 dans lequel nous retrouvons trois engagements. M. le
député de Duplessis.
Septembre
M. Perron: L'engagement 1. Est-ce que le ministre peut nous
donner des précisions sur les objectifs du plan quinquennal en la
matière, tel que mis de l'avant par les Hurons, face à cette
subvention de 25 000 $?
M. Sirros: C'est une subvention qui nous a été
demandée afin de soutenir et d'appuyer les recherches dans le sens d'une
revitalisation de la langue huronne. Comme vous savez, c'est une langue qui
n'est plus parlée. Il reste des vestiges qui peuvent être
retracés à travers certaines techniques qui m'échappent au
niveau de la linguistique. On a décidé d'encourager cette demande
qui nous a été faite étant donné qu'on attache
beaucoup d'importance à toute la question linguistique au Québec
et, par extension, on a trouvé que ce serait une chose à
encourager au niveau des nations autochtones, la protection de la langue.
M. Perron: Est-ce qu'il y a un protocole d'entente qui a
été signé avec les Hurons-Wendat?
M. Sirros: Non, je ne pense pas. Il n'y a pas eu de protocole.
Ils sont...
M. Perron: Ils sont libres de faire ce qu'ils veulent avec les 25
000 $.
M. Sirros: C'est au conseil de bande que ça a
été versé, je pense. Oui. Ils nous tiennent au courant.
Ils devraient normalement nous tenir au courant du progrès.
M. Perron: Vous n'avez pas eu de résultat de...
M. Sirros: On m'informe qu'on a des rapports d'étape ou
des rapports annuels quant aux travaux qui sont effectués par le conseil
de bande. On pourrait vous fournir ce qu'on a.
M. Perron: D'accord. Est-ce que cette subvention de 25 000 $ a
été reconduite au cours des années ultérieures?
M. Sirros: Non.
M. Perron: Non. Deuxième question se rapportant à
l'engagement 2 concernant l'association Femmes autochtones du Québec. On
sait que l'association avait fait des représentations auprès des
deux gouvernements pour obtenir des fonds additionnels en rapport avec ses
besoins.
M. Sirros: Oui.
M. Perron: Est-ce.que, pour l'année 1992-1993,
l'association Femmes autochtones a trouvé des ressources
financières additionnelles, supplémentaires adéquates pour
compléter celles qui étaient offertes par le SAA, soit de la part
du fédéral ou soit d'autres endroits?
M. Sirros: On m'informe que, oui, elles en ont reçu
également du fédéral.
M. Perron: O.K. Vous ne savez pas quel montant à peu
près?
M. Sirros: 225 000 $ environ.
M. Perron: 225 000 $ du gouvernement fédéral. Merci
pour ça, M. le Président. L'engagement 3.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements 1 et 2
sont vérifiés. J'appelle l'engagement 3.
M. Perron: L'engagement 3. Est-ce que M. Lafond, dans le cadre de
son mandat, a obtenu des montants additionnels à ceux qui étaient
prévus lors de la conclusion de son contrat?
M. Sirros: Non. C'est à l'intérieur de l'enveloppe
prévue.
M. Perron: C'est à l'intérieur de l'enveloppe de
170 000 $?
M. Sirros: Exact.
M. Perron: Et l'enveloppe de 170 000$, ça comprenait non
seulement la question salariale, mais aussi les dépenses?
M. Sirros: Toutes les dépenses.
M. Perron: Est-ce que le ministre peut nous indiquer si les 170
000 $ ont été dépensés au complet ou s'ils ont
été dépensés seulement en partie?
M. Sirros: C'est un montant qui va continuer jusqu'en 1995.
M. Perron: O.K. Donc, il est encore en place?
M. Sirros: C'est ça.
M. Perron: Ça porte sur...
M. Sirros: D'ailleurs, au C.T. général, vous avez
le détail.
M. Perron: À la page 2, oui.
M. Sirros: Vous avez: 1991-1992, des honoraires de 30 000 $,
frais de voyage; honoraires de 45 000 $; après ça, pour l'autre
année, 45 000 $; 30 000 $ pour la dernière année, pour un
total de 150 000 $ d'honoraires, frais de voyage de 20 000 $, sur quatre
années.
M. Perron: Donc, dernière question là-dessus,
est-ce que le ministre peut nous dire si, actuellement, suite- à
l'engagement de 1991 jusqu'à 1995... Je présume que c'est 1995 au
31 mars, ça, là.
M. Sirros: Oui.
M. Perron: Est-ce qu'il y a un dépassement sur ce qui est
fait jusqu'à date au niveau des dépenses et au niveau salarial?
Non?
M. Sirros: II n'y en a pas de prévu.
M. Perron: II n'y a rien de prévu. Ça va, M. le
Président.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'engagement 3 du mois de
septembre 1991 est vérifié. Donc, le mois de septembre au complet
est vérifié. Nous abordons maintenant le mois de février
1992. M. le député de Duplessis.
Février 1992
M. Perron: Vous avez raison, M. le Président, on est
déjà rendus là. Dans les notes explicatives qu'on retrouve
dans le cahier pour 1992, février 1992, à la cinquième
page du cahier, on parle de la Société immobilière du
Québec, émis le... C'est le numéro de projet 002645.
M. Sirros: L'avis de facturation? M. Perron: Oui, exact.
M. Sirros: Oui.
M. Perron: est-ce que le ministre pourrait nous dire ce que
signifie l'inscription de 50 % qu'on retrouve au point b? montant de la
soumission, 50 % du contrat original. ça veut dire quoi, ça?
(Consultation)
M. Perron: Est-ce que le contrat, en fait, est de plus ou moins
131 000 $ ou si c'est juste pour la moitié du contrat? Est-ce que c'est
reporté d'une année à l'autre ou quoi?
M. Sirros: Moi, ce que j'ai, c'est que le coût total des
transformations fut de 85 989 $.
M. Perron: Oui, ça, c'est l'engagement lui-même.
M. Sirros: le coût annuel du loyer est de 108 000 $.
maintenant, le montant de la soumission, 50 % du contrat original, je dois vous
avouer, m. le député, que... ah! on a trouvé la
réponse. si vous remarquez dans la rubrique identifiée
«remarque», juste en bas, après le «i», vous
allez trouver, c'est marqué que le coût des travaux indiqué
est de 50 % du contrat original pour les projets 2645 et 2646.
M. Perron: Ah! O. K.
M. Sirros: Donc, il y a deux projets.
M. Perron: C'est deux projets, là?
M. Sirros: Oui.
Une voix: Non, non.
M. Sirros: Bien, ça, c'est un projet.
M. Perron: Donc, ça représente 50 % de...
M. Sirros: 50 %, c'est pour un projet; c'est ce que vous avez
ici, notre projet.
M. Perron: et l'autre 50 %, c'est pour l'autre projet.
M. Sirros: L'autre 50 %, c'est pour un autre projet. Donc, la
réponse à votre question, c'est quoi, c'est 50%...
M. Perron: Donc, il y a deux projets de 65 000$?
M. Sirros: Exact.
M. Perron: O. K. C'est parce qu'il y avait une mauvaise
compréhension. C'est quoi l'autre projet?
M. Sirros: Ça, je dois vous avouer que je ne le sais pas.
C'est au Conseil exécutif; ce n'est pas par rapport au
Secrétariat aux affaires autochtones.
M. Perron: Ah!
M. Sirros: Donc, ce doit être pour autre chose au niveau du
Conseil exécutif.
M. Perron: Donc, il faudrait poser la question à M.
Bourassa.
M. Sirros: Voilà. Faites vite! Faites vite!
M. Perron: Mais vous avez 50 % du global, ce qui donne 85 989
$.
M. Sirros: C'est ça.
M. Perron: Bon. J'ai compris, M. le Président. Ça
va.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
l'Acadie.
M. Bordeleau: Merci, M. le Président. Sur le même
thème, concernant le montant de 85 989 $, on mentionne:
«Accroissement d'espace et réaménagement de bureaux pour le
Secrétariat aux affaires autochtones. L'accroissement d'espace, c'est
dû à quoi, ça, exactement? Est-ce qu'il y a plus...
M. Sirros: Augmentation de personnel.
M. Bordeleau: Augmentation de personnel? (17 heures)
M. Sirros: Oui. À cause de la négociation avec le
CAM, on a augmenté à huit le nombre de personnes affectées
à l'équipe des négociations, si ma mémoire est
bonne, puis on a dû, à ce moment-là, avoir des
réaménagements de bureaux pour intégrer le nouveau
personnel qui a été autorisé.
M. Bordeleau: C'est huit personnes nouvelles qui ont
été engagées?
M. Sirros: C'est ça. Après 1990, si vous regardez
le cheminement des effectifs au niveau du Secrétariat aux affaires
autochtones, on a quand même augmenté le personnel affecté
à la question autochtone, soit par rapport à la question de la
crise d'Oka, soit par rapport à la question des négociations
qu'on a accélérées avec le CAM. On a effectivement eu des
effectifs en plus qui ont entraîné des demandes d'espace
supplémentaire.
M. Bordeleau: Puis, à la deuxième partie du
même item, on fait référence au magasin du ministère
du Conseil exécutif. En quoi c'est relié aux Affaires
autochtones?
M. Sirros: Ça ne nous regarde pas vraiment. Il y a eu des
réaménagements d'espaces utilisés dans l'édifice H.
Le fait que le magasin du Conseil exécutif ait été
déplacé a permis que, nous, on ait des espaces pour nos
bureaux.
M. Bordeleau: O.K. Parfait, ça va.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le
député de l'Acadie. M. le député de Duplessis.
M. Perron: Toujours dans le même document concernant la
SIQ, on parle d'un montant de 5576,05 $. Ma question au ministre est la
suivante: Quelles ont été les modifications de programmes
demandées par le client au coût de 5576 $? C'est quoi, ces
modifications-là?
(Consultation)
M. Sirros: On me fait remarquer que, dans le cas d'un
secrétariat qui est rattaché au Conseil exécutif, que ce
soit le Secrétariat aux affaires autochtones, le Secrétariat
à la condition féminine ou tout autre secrétariat qui
relève du Conseil exécutif, le contrat est négocié
et exécuté entre la SIQ et le Conseil exécutif. Le
secrétariat en question ne gère pas le projet. Donc, je ne
pourrais vraiment pas répondre à votre question précise:
C'est quoi, les demandes de modification qu'aurait pu faire le Conseil
exécutif au contrat de construction de ces bureaux-là? Il faut
aussi tenir compte du fait qu'il y avait aussi le magasin du Conseil
exécutif qui a été déplacé dans ces
constructions-là. Alors, c'est peut-être par rapport à
ça aussi.
M. Perron: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'engagement de
février 1992 est vérifié. J'appelle l'engagement...
M. Perron: Mars 1992.
Le Président (M. LeSage): ...de mars 1992. M. le
député de Duplessis.
Mars
M. Perron: Concernant cet engagement de 355 000 $, on retrouve
une partie de l'engagement qui concerne le Conseil des Mohawks d'Akwesasne,
pour 50 000 $. Est-ce que le ministre pourrait nous dire en quoi l'agent de
liaison engagé à 50 000 $ depuis 1990 parce qu'on le voit
répété toutes les années peut être
bénéfique pour régler les problèmes de cette
communauté? Est-ce qu'il fait rapport au ministre, cet agent?
M. Sirros: Non, il fait rapport au conseil de bande. C'est notre
interlocuteur privilégié, si vous voulez. C'est notre porte
d'entrée plus accessible, plus facile et l'endroit pour centraliser nos
relations avec le conseil de bande. Parce que vous savez fort bien que ce
conseil de bande en particulier doit entretenir des relations avec le
gouvernement de l'Ontario, le gouvernement fédéral, le
gouvernement du Québec. Il y a aussi toute la question de l'impact,
toute l'influence qu'ont les décisions prises du côté
américain. Et c'est pour cette raison-là qu'on a estimé
que ce serait valable de faciliter l'engagement par le conseil de bande d'une
personne attitrée spécifiquement aux relations avec le
gouvernement du Québec. Surtout que, par la suite, on a signé
l'entente qu'on a négociée quant aux infrastructures. Il y a
toute la mise en oeuvre de cette entente à poursuivre.
M. Perron: Le suivi.
M. Sirros: Donc, on a effectivement jugé que ce serait
intéressant d'avoir une personne de cette nature-là. Mais c'est
une personne qui relève du conseil de bande et non pas du gouvernement
du Québec.
M. Perron: Donc, il relève du conseil de bande. Cest le
conseil de bande qui l'a engagé, mais, par contre, la question que j'ai
posée au ministre, la deuxième question en rapport avec cet agent
de liaison qui a été engagé au coût de 50 000$:
Est-ce que cet agent de liaison fait rapport directement au ministre ou fait
rapport au conseil de bande? Mais est-ce qu'il arrive, parfois, que... Si j'ai
bien compris, c'est un Mohawk qui est engagé.
M. Sirros: II y a des relations directes et constantes entre le
personnel du Secrétariat aux affaires autochtones et...
M. Perron: Cette personne-là.
M. Sirros:... cette personne-là, oui. Mais il n'y a pas de
rapport soumis au ministre par cette personne-là.
M. Perron: Parce qu'il relève directement du conseil de
bande. Mais, par contre, des liaisons sont établies entre le SAA
et...
M. Sirros: Cette personne.
M. Perron:... cette personne-là. Ça va, M. le
Président. On passe à mai 1992?
Le Président (M. LeSage): Alors, mars 1992, l'engagement
est vérifié. J'appelle donc l'engagement de mai 1992 dans lequel
mois nous retrouvons trois engagements. M. le député de
Duplessis, la parole est à vous.
Mai
M. Perron: Ici, on retrouve un engagement de 35 000 $,
l'engagement 1, face aux Algonquins de Lac-Barrière. Mais, par contre,
la décision numéro 91-160 dit: 50 500 $. À quelle place
retrouve-t-on la différence, soit 15 500 $? Est-ce qu'on trouve
ça dans un engagement ultérieur ou quoi? Si on regarde la
décision du Conseil des ministres...
M. Sirros: Oui, on est autorisés à verser 50 500 $.
On a versé, à ce moment-ci, 35 000 $.
M. Perron: Est-ce que la différence a été
versée?
M. Sirros: II y a donc un montant qui restera à verser, et
on va répondre à l'instant.
(Consultation)
M. Sirros: Oui. Sûrement que les montants ont
été dépensés par la suite.
M. Perron: Selon les indications que vous avez.
M. Sirros: Oui.
M. Perron: L'engagement 2, M. le Président. Est-ce que le
ministre pourrait nous dire s'il y a des raisons spéciales pour
l'engagement de M. Picard par le SAA et est-ce que M. Picard possédait
une expertise spéciale qu'il requérait? Pourquoi est-ce qu'il y a
été engagé? Parce que c'est un employé du
gouvernement du Canada, si j'ai bien compris?
M. Sirros: C'est un employé d'origine huronne, qui
travaillait au gouvernement fédéral, qui possédait les
qualifications qu'on cherchait quant à un poste pour lequel on voulait
l'affecter, puis on a passé cette entente avec le Secrétariat
d'État du Canada pour rapatrier cet employé ici.
M. Perron: Est-ce qu'il travaille pour les deux gouvernements,
actuellement, ou s'il travaille seulement pour un gouvernement?
M. Sirros: Non, il travaille seulement pour nous.
M. Perron: Puis je présume que les 32 000 $, c'est son
salaire pour l'année fiscale 1992-1993.
M. Sirros: Oui.
M. Perron: Ça va pour l'engagement 2, M. le
Président. Engagement 3, 115 000$. Quels sont les tarifs de traduction
habituellement payés par les différents organismes
gouvernementaux?
M. Sirros: Pardon?
M. Perron: Les tarifs de traduction.
M. Sirros: Les tarifs de traduction.
M. Perron: Je pense que c'est au mot, hein?
M. Sirros: Ça varie entre 0, 20$ et 0, 30$ le mot.
Maintenant, je ne sais pas si c'est par rapport à la difficulté
des mots que cette variation se trouve. Mais ça dépend de
l'urgence, des délais, des échéanciers, peut-être
aussi de la quantité.
(Consultation)
M. Perron: Oui. Parce que, dans ce cas précis, ça a
été 0, 20 $ du mot. Et puis, selon d'autres chiffres qu'on a vus
antérieurement aux engagements financiers d'aujourd'hui, au cours des
dernières années, c'est que c'était beaucoup plus
dispendieux que 0, 20 $ du mot, normalement.
M. Sirros: Donc, on s'améliore. C'est bien. Non. Vous
parlez de la revue Rencontre? (17 h 10)
M. Perron: Oui, je parle de la traduction. Le contrat de
traduction...
M. Sirros: Oui.
M. Perron: ...du français ou de l'anglais dans une langue
autochtone.
M. Sirros: O.K.
M. Perron: Puis, dans ces cas-là, ça a
été...
M. Sirros: Le tarif payé à cette firme est de 0,20
$ le mot.
M. Perron: ...montagnaise, crie et inuktitut.
M. Sirros: Oui. On me dit qu'avec cette firme-là ça
a toujours été 0,20 $.
M. Perron: Toujours 0,20 $ depuis un certain nombre
d'années?
M. Sirros: Même chose pour les langues autochtones depuis
un certain temps déjà.
M. Perron: La question, je la pose, parce qu'on dit dans vos
documents, puis, là, je vais lire le paragraphe au complet: «Ce
sont les seuls dont nous avons pu obtenir les services et qui soient en mesure
de dactylographier leurs travaux. Ils sont habituellement fiables quant aux
délais d'impression de la revue et acceptent le taux de 0,20 $ le mot,
ce qui est relativement bas comparativement au tarif payé par d'autres
organismes, dont Hydro-Québec.» Ça veut dire, ça,
que les autres organismes, dont Hydro-Québec, paieraient beaucoup trop
cher pour la traduction qui est à faire en rapport avec la langue
montagnaise, la langue crie et avec la langue inuktitut?
M. Sirros: C'est peut-être beaucoup plus technique au
niveau d'Hydro-Québec. Je n'en sais rien. Je ne peux pas...
M. Perron: Mais, au niveau de ça, c'est le tarif que
normalement vous payez, 0,20 $ le mot?
M. Sirros: Nous, on cherche... Exactement, c'est ce qu'on
paie.
(Consultation)
M. Perron: Parce que vous dites que c'est pas mal plus bas. On
voudrait savoir pourquoi. Je voudrais que le ministre nous fournisse la
preuve.
M. Sirros: Que?
M. Perron: Que c'est plus bas que n'importe où ailleurs.
Et, pour faire ça, il faudrait qu'il nous obtienne des tarifs qui sont
payés dans d'autres organismes.
M. Sirros: On a dit que c'est relativement bas. D'ailleurs, je
suis en train de dire à mes fonctionnaires que je suis surpris
qu'on...
M. Perron: Qu'on ait mis ça là.
M. Sirros: Qu'on ait mis ça là, pas par rapport
à l'Opposition, par rapport à la firme.
M. Perron: Non, mais, farce à part, si le
Secrétariat pouvait nous fournir, quand il s'agit de la traduction...
Parce qu'on sait qu'il y a beaucoup de langues parlées au niveau des
autochtones du Québec, des nations autochtones. Si le ministre pouvait
nous fournir les tarifs qui sont «chargés» normalement par
mot dans chacun des endroits. Vous les avez sûrement à
l'intérieur de la boîte. Vous autres, vous payez 0,20 $, mais il y
a d'autres endroits où ça doit être plus que ça.
M. Sirros: Je ne peux répondre que pour nous. M.
Perron: Éventuellement une réponse?
M. Sirros: Tous nos prix sont basés sur les tarifs
acceptés, on me fait remarquer, par le ministère des
Communications qui, lui, nous soumet des «guidelines», si vous
voulez, des guides.
M. Perron: Donc, si je comprends bien, le ministre voudrait qu'on
pose la question au ministère des Communications.
M. Sirros: Ce serait le meilleur endroit. M. Perron:
Ça va, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements 1, 2 et 3
du mois d'avril 1992 sont vérifiés. J'appelle donc l'engagement
du mois d'août 1992. M. le député de Duplessis.
Août M. Perron: Ça va pour...
Le Président (M. LeSage): Alors, l'engagement. ..
M. Perron: Un instant, un instant. O.K. Ça va pour
août 1992.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'engagement du mois
d'août 1992 est vérifié. J'appelle donc l'engagement du
mois de septembre 1992. M. le député de Duplessis.
M. Perron: Un instant, M. le Président, là, c'est
parce que je me suis trompé de page. Je vais retourner à
août 1992. C'est août ou juillet? Juillet, c'est ça. C'est
août 1992 pour juillet.
Le Président (M. LeSage): Exactement. Dans l'engagement du
mois d'août 1992, on retrouve l'engagement du mois de juillet. Vous avez
parfaitement raison, M. le député de Duplessis, et la parole est
à vous.
M, Perron: 325 000$, c'est bien ça, M. le
Président, au Conseil des Mohawks d'Akwesasne?
Le Président (M. LeSage): Exactement.
M. Perron: À cette étape-ci, au moment où on
se parle, de l'exercice financier 1993-1994, est-ce que le Québec a,
jusqu'à date, respecté sa parole, respecté le protocole
qui a été donné à la conclusion de l'entente et qui
implique des versements cumulatifs de l'ordre de 517 440 $? Ça, c'est la
première question.
M. Sirros: En fait, M. le député, ça
implique des versements cumulatifs de 5 000 000 $.
M. Perron: Oui.
M. Sirros: Pas 500 000 $, 5 000 000 $.
M. Perron: Non, non. On parle de l'étude, là.
M. Sirros: Ah! Au niveau de l'étude.
M. Perron: On ne parle pas des projets, là. On parle de
l'étude.
M. Sirros: Ah! O.K. D'accord. D'accord. Je pense qu'il y a eu un
autre montant de versé sur l'étude aussi. Si ma mémoire
est bonne, on est rendus à...
M. Perron: Parce que le montant initial était de 517 440 $
et là on parle d'un engagement, pour 1992-1993, de 325 000 $.
M. Sirros: On a versé jusqu'à maintenant, au niveau
des études de faisabilité, 325 000 $. Le MLCP, lui, a
versé aussi 97 500 $ pour le centre communautaire de
Saint-Régis.
M. Perron: D'accord. (Consultation)
M. Sirros: On a un autre 325 000 $ qui est en processus
d'approbation.
M. Perron: Toujours sur le même sujet, c'est-à-dire
la production d'études préalables?
M. Sirros: C'est le même 325 000 $. Je m'excuse, là,
je vous ai induit en erreur, M. le député, puis je ne suis pas
sûr de saisir les «intricacies» administratifs du...
(Consultation)
M. Sirros: Le 325 000 $ que vous avez là est en
réserve. Il n'a pas été versé. Il est
autorisé.
M. Perron: Ah, il n'a pas encore été
versé?
M. Sirros: II est autorisé et on attend le résultat
de ces études.
M. Perron: Parce que, dans le partage du financement se
rapportant aux fameuses études de faisabilité, il y avait une
participation du Québec de 517 440 $, les Affaires indiennes pour 1 019
000 $, puis l'Ontario pour 423 360 $.
M. Sirros: Ce n'est pas nécessairement pour les
études de faisabilité. Ça, c'est aussi pour des
constructions.
M. Perron: Bien, ce n'est pas ça qu'on a dans le
document.
M. Sirros: Où êtes-vous?
M. Perron: C'est pour réaliser diverses études de
faisabilité concernant la construction d'infrastructures communautaires.
Le décret du Conseil du trésor no 180831.
(Consultation)
M. Sirros: M. le député, sous toutes
réserves, j'ai l'impression que ce devrait être l'estimé
des coûts et des études de faisabilité. Je vous dis
ça sous toutes réserves parce que...
M. Perron: Est-ce que le ministre pourrait vérifier et
répondre de façon ultérieure?
M. Sirros: Oui. M. Perron: Ça va.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'engagement est
vérifié, M. le député de Duplessis?
M. Perron: Ça ne sera pas long, M. le Président.
O.K., ça va pour ça, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Très bien.
M. Sirros: Je vais vérifier, M. le député,
et vous faire part de tout ça, parce qu'à la relecture des
documents il appert que c'est pour des études de
faisabilité, effectivement, notre part de 517 000 $, donc 26 % des
coûts de faisabilité, et qu'on a autorisé le 325 000 $ sur
ça jusqu'à maintenant. alors, je vous ferai un état de la
situation à l'heure où on se parle.
Le Président (M. LeSage): J'appelle l'engagement du mois
de septembre 1992, tout en rappelant aux membres de la commission qu'il nous
reste environ six minutes dans l'enveloppe de temps qui nous a
été allouée. M. le député de Duplessis.
Septembre
M. Perron: L'engagement 1, ça se rapporte à la
rivière Sainte-Marguerite, pour un montant de 175 000 $ qui aurait
été versé au Conseil des Atikamekw et des Montagnais pour
le conseil de bande de Uashat Maliotenam. Je voudrais savoir, M. le
Président, comment ce montant a été fixé,
deuxièmement, s'il y a eu un protocole d'entente et,
troisièmement, si le conseil de bande de Uashat Maliotenam a fourni un
rapport quant aux dépenses concernées, quant au montant
concerné. (17 h 20)
M. Sirros: D'abord, ce montant n'a pas été
versé au conseil de bande de Uashat Maliotenam. Ça a
été versé au CAM. Et ça a été
versé au CAM dans le cadre de l'entente-cadre signée avec le CAM
quand on a entrepris des négociations sur la revendication globale.
L'entente-cadre prévoit que les parties peuvent convenir de mesures
particulières pour le projet d'aménagement hydroélectrique
de la rivière Sainte-Marguerite amorcé avant la conclusion de
l'entente sur les mesures provisoires. C'est ce qu'on a fait dans les
discussions qu'on a eues avec le CAM. On est arrivés au montant de 175
000 $, je dirais, à travers ces négociations-là, comme un
montant qui permettrait au CAM de faciliter le travail du conseil de bande si
c'était son désir quant à la production des rapports ou
à une présentation technique vis-à-vis le projet de
Sainte-Marguerite devant le BAPE.
Effectivement, le conseil de bande de Uashat Maliotenam s'est
présenté devant le BAPE et a pu présenter un rapport ayant
fait appel à des experts, à des gens qui ont aidé le
conseil de bande à faire son étude quant aux impacts du projet
Sainte-Marguerite pour qu'il le présente devant le BAPE.
M. Perron: Dans ces cas-là, lorsqu'on donne un montant
d'argent par protocole, par exemple, au CAM on subventionne, là
pour servir à un conseil de bande comme celui de Uashat
Maliotenam, est-ce qu'il est possible que le CAM en garde une partie, que
ça ne soit pas tout versé à Uashat Maliotenam?
M. Sirros: Comme...
M. Perron: Est-ce qu'il y a un rapport de fait par rapport aux
dépenses inhérentes à ce dossier spécifique de
SM 3? Parce que, là, on dit: II y a 175 000 $.
M. Sirros: Oui, il y a 175 000 $ pour la question de
l'évaluation environnementale et la présentation devant le BAPE.
C'est le montant... On est arrivés à cette conclusion-là
dans les discussions qu'on a eues avec le CAM et effectivement aussi avec le
conseil de bande qui, lui, était intéressé à
pouvoir, à travers le CAM, faire sa présentation. Ce que je sais,
c'est que le CAM a effectivement versé les 175 000 $ au conseil de bande
de Uashat Maliotenam pour la présentation.
M. Perron: Bon, je vais m'y prendre d'une autre façon.
Est-ce que, dans le protocole d'entente... Parce qu'il y a eu protocole?
M. Sirros: Non, il y a eu...
M. Perron: De 175 000 $?
M. Sirros: II n'y a pas eu de protocole spécifique par
rapport aux 175 000 $. Les 175 000 $ ont été versés dans
le cadre de l'entente-cadre, c'est-à-dire qu'il y a une entente-cadre
qui prévoit que le CAM et le gouvernement du Québec peuvent
convenir des montants spécifiques pour des choses semblables, et c'est
ce qu'on a fait.
M. Perron: Est-ce que, ça, ça fait partie du 1 400
000 $ dont je parlais tout à l'heure?
M. Sirros: Oui, oui.
M. Perron: Donc, les 175 000$ sont pris à
l'intérieur de ce montant-là.
M. Sirros: Effectivement, effectivement.
M. Perron: Et dois-je comprendre que, lorsqu'il y a un montant
comme celui-là qui est versé en subvention, de 175 000 $, il n'y
a pas un compte rendu des dépenses qui est fait au gouvernement:
transport d'avion, secrétariat ou quoi que ce soit?
M. Sirros: Non, il n'y a pas de rapport spécifique par
rapport à ça. On reçoit généralement tous
les états financiers des organismes qu'on subventionne
vérifiés à la fin de l'année, mais, dans ce cas-ci
en particulier, non, ça a été une négociation avec
le CAM. On est arrivés à un montant x. Le montant x a
été transféré au conseil de bande par le CAM pour
la production de son rapport, et c'est dans une, comme je le disais... Oui, on
a effectivement les études. On a une copie du rapport des études,
mais on n'a pas demandé d'avoir, non plus, le détail de toutes
les dépenses: qui a mangé quoi où, et qui est allé
où.
M. Perron: Donc, si je comprends bien, la confiance
règne.
M. Sirros: Bien, c'est-à-dire qu'on est en
négo-ciations avec eux autres. On a convenu que, effectivement,
ça prenait... On était d'accord pour qu'on permette de
façon intelligente au conseil de bande de se présenter devant le
BAPE. Pour ce faire, ça prenait une certaine somme d'argent. On est
arrivés au montant de 175 000 $. On les a traités comme des
adultes dans une perspective d'autonomie aussi. On a dit: Bon, vous voulez
aller devant le BAPE vous présenter, ça vous prend effectivement
une expertise, et ils ont engagé, je pense, des gens assez bien
cotés sur le plan environnemental, des professeurs d'université,
etc., pour...
M. Perron: Dont Bernard Cleary.
M. Sirros: Pardon?
M. Perron: Dont Bernard Cleary.
M. Sirros: Peut-être, mais, Bernard Cleary, au niveau de la
présentation devant le BAPE, je ne sais pas si c'est ça. Je pense
que c'était le...
M. Perron: C'est parce qu'il était très
présent, Bernard.
M. Sirros: Je pense que c'était le professeur... En tout
cas. On est arrivés au chiffre de 175 000 $ pour, depuis un certain
temps, leur permettre de se préparer pour le BAPE. Ils l'ont fait. On a
estimé que ça serait intelligent, puis intéressant d'avoir
le point de vue autochtone vis-à-vis ce projet-là, d'un groupe
qui est très concerné par ça, étant donné
qu'ils voulaient se présenter devant un organisme qui faisait les
audiences publiques sur l'impact que pourrait avoir ce projet de
développement. Dans une perspective de consultation et de relation
efficace, on a jugé que ce serait la façon de
procéder.
M. Perron: Je serais prêt à procéder à
l'adoption.
Vérification complétée
Le Président (M. LeSage): Alors, compte tenu du temps qui
nous a été alloué et du temps qu'il est
présentement, la vérification des engagements financiers de la
compétence du ministre délégué aux Affaires
autochtones contenus dans les listes des mois de février 1988 à
septembre 1993 est terminée, sous réserve de l'obtention des
réponses aux questions prises en note. Alors, les engagements sont
vérifiés, M. le député de...
M. Perron: Oui, M. le Président, sous réserve que
le ministre, ultérieurement, réponde à certaines questions
qui ont été posées et où il a pris, d'ailleurs, des
engagements pour nous fournir des documentations nécessaires.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le
député de Duplessis. Alors, la commission ayant
complété son mandat, j'ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 27)