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(Dix heures douze minutes)
Le Président (M. Gautrin): Chers amis, le quorum de six
étant atteint, je vais déclarer la séance de la commission
des institutions ouverte. On a un certain nombre de gens qui prennent des
photos. Vous allez peut-être prendre un certain nombre de photos et,
après, vous nous laisserez travailler, parce qu'on est un peu à
l'étroit actuellement. Si je vous laissais prendre vos photos, ce serait
correct? Puis, après... Parce qu'on est un peu à l'étroit,
vous savez. Ça reste ici? Ça ne vous gêne pas? O.K.
D'habitude, je n'ai pas d'objection, mais là on est plutôt
serrés, comme vous le remarquez. O.K. On va tâcher de
s'arranger.
Alors, le mandat de la commission, c'est de procéder à la
vérification des engagements financiers contenus dans la liste des mois
de janvier 1992 à décembre 1992 inclusivement, relevant de la
compétence du ministre de la Sécurité publique.
Mme la secrétaire, est-ce que vous avez des remplacements
à annoncer?
La Secrétaire: Oui. M. Benoit (Orford) est remplacé
par Mme Loiselle (Saint-Henri); M. Dauphin (Marquette) est remplacé par
M. Philibert (Trois-Rivières); M. Gauvin (Montmagny-L'Islet) est
remplacé par M. Camden (Lotbinière); M. LeSage (Hull) est
remplacé par M. Gobé (LaFontaine); Mme Pelchat (Va-chon) est
remplacée par M. Tremblay (Rimouski); Mme Caron (Terrebonne) est
remplacée par M. Dufour (Jonquière) et M. Claveau (Ungava) est
remplacé par M. Chevrette (Joliette).
Le Président (M. Gautrin): Merci, Mme la
secrétaire.
Je vous rappellerai les ententes qui ont eu lieu avec les leaders. On va
siéger de 9 heures à 12 h 30...
La Secrétaire: De 10 heures.
Le Président (M. Gautrin): ...de 10 heures merci,
c'est parce que je n'ai pas mes lunettes à 12 h 30, de 14 heures
à 18 heures et de 20 heures à 22 heures.
Les engagements financiers seront étudiés dans l'ordre
suivant: premièrement, ceux du ministère; deuxièmement,
ceux de la Sûreté du Québec; troisièmement, ceux de
la Commission québécoise des libérations conditionnelles;
quatrièmement, ceux du Bureau du coroner; cinquièmement, ceux du
Commissaire à la déontologie policière;
sixièmement, ceux du Comité de déontologie
policière et, septièmement, les engagements financiers de la
Régie des permis d'alcool.
Est-ce que cet ordre du jour est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gautrin): Oui, M. le ministre.
M. Ryan: Est-ce que vous avez décidé, dans votre
sagesse souveraine, que c'était l'ordre du jour, ça?
Le Président (M. Gautrin): C'est l'ordre du jour qui a
été proposé. Si vous suggérez qu'il puisse
être modifié...
M. Ryan: Et ce qui a été entendu avec nos
représentants?
Le Président (M. Gautrin): Ce n'est pas ce que vous m'avez
donné ici. Vous ne m'avez pas donné le bon ordre du jour; alors,
je change. Je répète. Excusez-moi, merci. Je
rerépète. Premièrement, le ministère;
deuxièmement, la Sûreté du Québec;
troisièmement, le Bureau du coroner; quatrièmement, la Commission
québécoise des libérations conditionnelles;
cinquièmement, la Régie des permis d'alcool; sixièmement,
le Commissaire à la déontologie policière et,
septièmement, le Comité de déontologie policière.
Est-ce que c'est ça qui est accepté comme ordre du jour?
Ça correspond à ce que vous aviez prévu, M. le
ministre?
M. Ryan: C'est ce qui a été discuté entre
nos représentants, je pense.
Le Président (M. Gautrin): Bon. Parce que ce n'est pas le
papier que vous m'avez donné initialement, mais, enfin, c'est correct.
Est-ce que cet ordre du jour est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gautrin): L'ordre du jour est
adopté.
Réponses déposées
Là, je dois déposer la liste des questions laissées
en suspens lors de la séance de vérification du 25 février
1992. Ces réponses ont d'ailleurs été
expédiées à chacun des membres le 15 avril 1992; donc,
j'en fais formellement le dépôt.
Est-ce qu'il y a des demandes de renseignements ou de documents sur les
engagements financiers déjà vérifiés? Étant
donné qu'il n'y a pas de demandes de documents, ni de demandes de
renseignements sur les
engagements déjà vérifiés, je vais appeler
les engagements financiers. Suivant l'ordre du jour qui a été
accepté, on a décidé de commencer par le ministère;
je vais donc appeler l'engagement financier 1 de janvier 1992. Est-ce qu'il y a
des questions sur l'engagement financier 1 de janvier 1992?
M. Dufour: Avant...
Le Président (M. Gautrin): Je commence...
M. Dufour: ...je ne sais pas si le ministre veut parler.
Le Président (M. Gautrin): J'ai janvier 1992, ensuite
mars, avril, mai, juillet, septembre, octobre, novembre et décembre
1992. C'est ça que j'ai dans ma liste actuellement à faire
vérifier. C'est bien cela?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Alors, on commence par janvier,
j'imagine. L'engagement 1. Oui.
Discussion générale
M. Dufour: Avant de passer aux engagements financiers
numéro par numéro, j'aimerais d'abord dire que c'est la
première séance, en tout cas, où j'ai à travailler
et, en fin de compte, je retrouve le même ministre que je trouvais aux
Affaires municipales. Donc, on s'est laissés, mais ce n'était pas
un vrai départ, c'était un demi-départ. On va avoir
l'occasion, bien sûr, de travailler sur un ministère qui a une
grande importance, à mon point de vue, et qui touche beaucoup
d'individus.
Règle générale, lorsque je travaillais avec le
ministre des Affaires municipales, on acceptait un certain nombre de
prérequis ou de discussions concernant certains dossiers ponctuels, ce
qui n'empêche pas de travailler, après ça, engagement par
engagement; ça a pour effet de déblayer l'espace et ça
nous permet peut-être de travailler dans un climat plus ouvert et aussi,
en même temps, avec plus de compréhension. Dans ce sens-là,
j'aurais aimé, bien sûr si la commission et si le ministre
l'acceptent, qu'on puisse examiner un ou deux dossiers avant de travailler aux
engagements financiers par ordre de numérotation ou mois par mois.
M. Ryan: M. le Président...
Le Président (M. Gautrin): Oui.
M. Ryan: ...j'ai déjà constaté souvent, dans
nos commissions parlementaires qui examinent non seulement des crédits
et des engagements financiers, mais même des projets de loi, qu'une
grande latitude est donnée à l'Opposition pour la
détermination de la ma- nière dont l'espace et le temps seront
occupés. Je le déplore profondément, mais je l'accepte
loyalement.
M. Dufour: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre, je crois que,
dans la vérification des engagements financiers, tous les parlementaires
de l'Opposition ou ministériels sont traités sur la même
base.
M. Ryan: Oui, mais, regardez, je vous raconte ce qui se passe en
pratique, là.
Le Président (M. Gautrin): Oui.
M. Ryan: Je ne fais pas de théorie sur le fonctionnement
de nos institutions. J'accepte toutes ces déviations pour le bien
public. Et la volonté du député de Jonquière, que
je suis très heureux de retrouver comme critique dans le domaine de la
Sécurité publique, aura une grande place dans l'ordre de nos
discussions, comme nous nous y sommes habitués. Je pense que ça
n'empiète pas du tout sur les droits des parlementaires
ministériels, il sait très bien qu'ils ont leurs droits. Les
parlementaires ministériels les exercent en général avec
une grande discrétion, ce dont nous leur sommes très
reconnaissants, parce que souvent ils auraient des choses très,
très pertinentes à dire et, des fois, ils s'abstiennent de les
dire ou les disent très brièvement pour laisser de la place
à l'Opposition. Pourvu que l'Opposition sache le reconnaître, je
pense que ça fait un jeu démocratique qui se prête
davantage à l'examen critique de la fonction gouvernementale. (10 h
20)
Alors, moi, il y a seulement une chose que je voudrais dire ici. Il y a
certains organismes qui sont avec nous. Je ne connais pas l'ordre de
priorité des questions préalables que le député de
Jonquière veut soulever, mais, s'il jugeait que certaines questions
regardent plus les institutions qui doivent venir seulement à la fin de
la journée et qu'on puisse arranger la discussion de manière que
certains organismes puissent être libérés plus tôt,
moi, je l'apprécierais. Je n'en fais pas l'objet d'une demande.
Étant donné que c'est la première fois que le
député de Jonquière vient à l'examen des
engagements du ministère de la Sécurité publique, je
voudrais qu'il se sente bien à l'aise avec nous, qu'il nous dise les
questions qu'il veut aborder, puis on va essayer de les aborder loyalement.
Puis j'adresse la même remarque, évidemment, à mes
collègues du côté ministériel, aux questions
desquels nous répondrons avec tout autant d'empressement et de
respect.
Le Président (M. Gautrin): Alors, si je comprends bien,
vous voulez qu'il y ait consentement de tout le monde pour avoir une
période de questionnement libre, quitte à ce qu'on prenne les
engagements un à un après. Je vous rappellerai qu'il faut quand
même qu'on
les traverse et qu'on les adopte. Alors, est-ce que vous voulez avoir un
peu de temps pour questionner librement?
M. Dufour: Oui, il y a deux...
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que c'est l'avis de tout
le monde?
M. Dufour: ...sujets qui nous intéressent plus
particulièrement.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que c'est de
consentement? Parfait.
M. Dufour: C'est un sujet, bien sûr, qui a pris beaucoup
d'ampleur dans les dernières années et qui est encore sur la
sellette. Puis je pense que le ministre me voit venir un peu. D'une part, c'est
la crise d'Oka. Définitivement, il y a beaucoup d'engagements financiers
qui se réfèrent à cette crise-là; donc, je pense
que c'est une bonne façon de prendre le dossier et d'essayer de
l'approfondir quelque peu. Et j'ai mon collègue, M. le
député de Joliette, qui va se joindre à nous tout à
l'heure pour parler aussi d'Hydro-Québec, puis de la police
d'Hydro-Québec. Je pense aussi que le ministre a compris que c'est les
deux sujets qu'on pourrait attaquer de front immédiatement en
partant.
M. Ryan: M. le Président, je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Gautrin): Si je comprends bien, donc,
vous commencez par le premier sujet, la crise d'Oka.
M. Dufour: Oui. Je ne sais pas si le ministre est...
Le Président (M. Gautrin): C'est ça. Vous
préférez commencer par la crise d'Oka avant la police
d'Hydro-Québec ou la police d'Hydro-Québec avant la crise
d'Oka?
Une voix: On va attendre parce que M. Chevrette n'est pas
ici.
Le Président (M, Gautrin): Par la crise d'Oka, c'est
ça? O.K.
Crise d'Oka
M. Dufour: Oui. Dans les engagements qui nous concernent durant
toute la journée, il y a des indemnités qui sont versées
tantôt à des individus, tantôt aussi à des
organismes, et il y a effectivement un problème qui a été
soulevé concernant la municipalité d'Oka qui, elle, a
définitivement des montants assez impressionnants et importants. Donc,
il y a eu, à la suite de ces montants-là ou à la suite de
ces demandes, une enquête dont je sais qu'elle est en cours par le
ministère, mais il y a aussi des citoyens qui sont avides d'avoir des
informations. Us ont adressé des demandes à la
Sécurité publique et puis la Sécurité publique
n'ayant pas répondu suffisamment, en tout cas selon les dires de la
personne, elle s'est adressée à la Commission d'accès
à l'information. La Commission d'accès à l'information
frappe aussi un mur concernant les demandes d'individus pour obtenir des
renseignements.
La première question que j'adresse au ministre: Comment
explique-t-il qu'on refuse de répondre même à une
ordonnance de la Commission d'accès à l'information concernant la
crise d'Oka qui, en fait, est une crise qui est du domaine public, dont
à peu près tous les faits sont au vu et au su de l'ensemble de la
population? C'est évident, par exemple, qu'il y a un certain nombre
d'éléments qui ne sont pas disponibles. Comment peut-on expliquer
que le ministère de la Sécurité publique ne se conforme
pas à un organisme gouvernemental, tout de même?
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre.
M. Ryan: M. Minville est un résident d'Oka qui est
lui-même une personne qui a soumis une demande d'indemnisation pour une
petite entreprise dont il est le propriétaire, crois-je comprendre.
Moi-même, j'ai été en correspondance avec M. Minville
à quelques reprises au cours de l'année, mais je n'étais
pas informé jusqu'à ces temps derniers des problèmes qui
s'étaient posés du côté de la Commission
d'accès à l'information, pour être franc avec vous.
Comme vous le savez, dans un ministère, le ministre ou le
sous-ministre dans ce cas-ci, c'est moi qui ai fait l'autorisation
désigne une personne qui va agir comme responsable de
l'information au titre de la loi sur l'accès à l'information.
Nous avons désigné, il y a déjà plusieurs mois, M.
Michel Cloutier, et lorsque la personne est investie de cette
responsabilité, le ministre ne la surveille pas de près. Ma
théorie, c'est que la personne doit travailler à une certaine
distance du ministre, parce que ce n'est pas à lui de lui indiquer
continuellement: Tu vas donner ce document-là, tu ne donneras pas ce
document-là. Moi, je m'arrange pour être à distance de ces
choses-là, puis je laisse la personne faire son travail
consciencieusement. C'est une fonction un peu fiduciaire, ce n'est pas un
fonctionnaire ordinaire, dans l'exercice au moins de cette
tâche-là.
Moi, j'ai appris... M. Minville y a peut-être fait allusion dans
la correspondance. Moi, je m'intéressais à sa réclamation
dont j'ai demandé qu'on fasse un examen très attentif. Mais M.
Minville, en même temps c'est son droit comme citoyen a des
critiques à formuler sur la manière dont l'administration
municipale s'est acquittée de sa tâche. Il a
présenté des demandes d'enquête au ministère des
Affaires municipales, il a été un
petit peu associé à des campagnes publiques aussi de
contestation de l'administration municipale actuelle. Alors, au
ministère, d'après les informations qu'on m'a fournies
puis tantôt un fonctionnaire plus immédiatement responsable pourra
donner d'autres renseignements. M. Cloutier, est-ce qu'il est ici ce matin?
Non? Alors, vous, vous pouvez rendre compte. S'il y a lieu, on le fera venir,
M. Cloutier. Ça me permettrait de le rencontrer, je ne l'ai pas
rencontré, pour être franc avec vous.
On a fourni les renseignements, mais il voulait avoir des renseignements
sur le montant reçu par chaque personne avec des noms. Ça, c'est
un problème extrêmement délicat. S'il fallait qu'on
commence à donner, par exemple, chaque personne avec le montant qu'elle
reçoit au titre de l'aide sociale, on voit tout de suite que ça
n'a pas de bon sens. Les renseignements nominatifs dans ces cas-là,
quand ça regarde des individus, imaginez ce que ça va faire dans
une communauté. Lui, il touche l'aide sociale et je l'ai vu qui faisait
un travail pour un tel, puis un tel. On va créer un climat de
véritable dénonciation. En tout cas, à ma connaissance, ce
n'est pas la politique du gouvernement de dévoiler les renseignements
qui portent sur des individus.
À ma connaissance encore, on a distribué à M.
Minville des renseignements, ça doit dépasser les 1000 pages. Il
en a eu un volume considérable. Des fois, il aurait peut-être
souhaité des noms qui n'y étaient pas. J'ai cru comprendre qu'il
y a eu une contestation au sujet de noms de fonctionnaires sur certains
documents. Les noms de fonctionnaires sont supposés être
communiqués, d'après les normes de l'accès à
l'information. S'il y a eu quelques erreurs, elles ont été ou
vont être corrigées incessamment. Mais je crois pouvoir soutenir,
sur la foi des vérifications que j'ai faites, que M. Minville a
reçu beaucoup d'informations, puis qu'il est loin d'être capable
d'avoir fini d'en traiter maintenant.
En ce qui touche les comptes mêmes de la municipalité
d'Oka, j'ai déjà expliqué le sujet à
l'Assemblée nationale clairement. Des articles avaient paru dans les
journaux il y a déjà plusieurs mois, je pense que les
députés s'en souviendront. L'Opposition m'avait interpellé
là-dessus. Je pense que c'était le député de
Joliette; s'il était ici ce matin, il s'en souviendrait. Il était
un petit peu scandalisé par des choses qu'il avait lues dans les
journaux. On lui a donné l'information. Il a dit, en gros, je vais
résumer sommairement: La municipalité d'Oka avait
présenté des réclamations pour un montant global
d'à peu près 480 000 $. Ce que nous lui avons versé, c'est
de l'ordre de 175 000 $. Nous avons vérifié soigneusement chacune
des factures présentées par la municipalité d'Oka,
soigneusement. Il y a un certain nombre de factures qui ont été
rejetées; il y en a d'autres qui sont encore l'objet de contestations.
Nous avons presque fini de disposer de toutes les factures, sauf une facture
pour une agence de relations publiques au montant, je pense, de 172 000 $.
À celle-là, nous avions dit: Présentez-nous des
pièces justificatives, indiquez-nous exactement ce qui a
été fait de tout cet argent-là et on verra. Moi, j'ai
refusé qu'on verse un montant comme ça, en blanc, parce que
c'était présenté seulement par une agence et je trouvais
que c'était un montant élevé. Alors, ce montant est
là, il n'y a eu aucun déboursé de fait là-dessus.
(10 h 30)
Puis je voyais dans un journal hier qu'il était question d'une
journée d'études qui aurait eu lieu là; vous avez
probablement remarqué ça. Mais ça, c'est dans le compte de
172 000 $. Par conséquent, on n'a rien, rien payé de ça,
nous autres. Vous savez que ce n'est pas les habitudes du ministre d'encourager
des choses comme celle-là.
M. Dufour: Concernant les individus, il me semble qu'à
travers les engagements financiers il y a des gens dont le nom revient. Donc,
c'est quoi que la personne demande? Plus que ça? Parce que, dans
l'engagement financier, nous, on y a accès et ça devient public.
C'est public. On peut demander, s'informer: Un tel, bon, il a eu tel montant.
Par exemple, les Épiciers Unis Éconogros. Non, ce n'est pas
ça, ça en prendrait un autre. Il y en a partout dans les
engagements financiers. Peut-être pas le premier mois, mais il y en a
sûrement. On peut en trouver un.
(Consultation)
Le Président (M. Gautrin): Vous êtes en discussion
libre ou vous commencez les articles?
M. Dufour: Oui, oui, en discussion libre. Le Président
(M. Gautrin): Oui. Bon.
M. Dufour: Je ne l'invite pas à aller dans les
engagements.
Le Président (M. Gautrin): Ah bon!
M. Dufour: Je donne ça comme exemple.
Le Président (M. Gautrin): Ah bon! C'est bien.
M. Ryan: Voulez-vous m'excusez juste une minute? Je vais dire un
mot. Je suis accompagné, pour cette partie-là, de M. Michel
Noël de Tilly, qui est le sous-ministre adjoint pour les questions
relatives à la sécurité civile. Par conséquent,
ça embrasse le programme d'indemnisation d'Oka. Il y a M.
Gariépy, qui est un collaborateur de M. Noël de Tilly, qui
l'accompagne. J'ai également, en arrière de moi sans doute
je ne l'ai pas vu mon collaborateur, de mon cabinet, M. Réjean
Bilodeau, qui a traité de tous les dossiers litigieux, qui travaille en
étroite collaboration avec les fonctionnaires et qui me soufflera sans
doute la bonne réponse quand je pourrais m'égarer.
Ceci étant dit, M. le Président, je voudrais ajouter une
chose tout de suite. Je pense que, dans les engagements qu'a pu observer le
député de Jonquière, il va observer qu'il y a une
distinction qui est faite entre les personnes morales et les personnes
physiques. Il y a un certain nombre d'entreprises qui ont été
indemnisées. C'était un volet du programme d'indemnisation,
ça, de la crise amérindienne, les entreprises qui avaient subi
des préjudices.
Aux entreprises à qui des indemnisations ont été
versées, là, il n'y a pas de raison qu'on garde discrets des
montants qui leur ont été versés; ça figure dans
les engagements et on a la liste complète de ça, il n'y a pas de
problème. Mais, pour les personnes individuelles, la pratique est
plutôt différente, pour des raisons qui sont faciles à
comprendre, je pense bien. Si le député voulait avoir des
renseignements, on pourra en donner davantage là-dessus; ce n'est pas du
tout par souci de garder ces choses-là secrètes, mais on ne veut
pas commencer à créer des précédents qui vont
causer des préjudices très sérieux.
Je ne sais pas si M. de Tilly, M. le Président, avec votre
consentement...
Le Président (M. Gautrin): Bien sûr.
M. Ryan: ...pourrait apporter un complément
d'information.
Le Président (M. Gautrin): M. de Tilly, vous avez
peut-être des choses à dire.
M. Ryan: Mais, juste avant, je vais ajouter un point et M. de
Tilly pourra enchaîner tout de suite. On avait un mécanisme pour
l'étude des demandes d'indemnisation. Il y a un premier comité
d'examen qui étudie la demande faite, sur lequel siègent des
fonctionnaires, et M. de Tilly pourra vous dire comment il était
formé. Quand la personne ou l'entreprise n'était pas satisfaite
de la réponse apportée à sa demande, on a institué
un comité de révision sur lequel siégeaient, entre autres,
des représentants du ministère, un représentant de
l'Industrie et du Commerce et un représentant également du
Contrôleur des finances. Par conséquent, moi, j'intervenais en
dernier lieu pour prendre la décision finale là-dedans. Si je
n'étais pas satisfait de la recommandation du comité de
révision, j'avais le droit de la modifier ou de demander qu'elle soit
réexaminée. C'est arrivé à peu près jamais,
d'ailleurs; je veux signaler ça, que les deux comités ont fait un
travail formidable.
Le comité de révision, en particulier, a été
assisté dans son travail par un professionnel, un expert de
vérification comptable qui a déjà travaillé au
Conseil du trésor pendant plusieurs années, M. Claude Tremblay,
qui nous soumettait pour chaque cas une analyse détaillée qui
figure dans le dossier. Si le député de Jonquière est
intéressé, on pourra lui donner accès à ces
choses-là, il n'y a pas de problème. N'importe quel
député aussi.
Voilà comment procédaient les choses. M. de Tilly a
été président du comité de révision. Par
conséquent, je pense qu'il peut vous fournir des renseignements
additionnels qui pourraient être éclairants.
Le Président (M. Gautrin): M. de Tilly.
M. Noël de Tilly (Michel): En ce qui a trait, d'abord, au
nombre d'engagements qui reviennent régulièrement, comme vous
avez dû le constater dans la liste, il arrive à l'occasion que,
pour une même entreprise ou un même nom, il y ait plusieurs
engagements financiers au cours de la période. Ça s'explique de
la façon suivante: souvent, les réclamations qui sont
envoyées au ministère sont des réclamations quand
même assez considérables. Plusieurs fois, c'est plusieurs
centaines de milliers de dollars. Et, souvent, ces dossiers-là arrivent
au niveau du ministère après un certain nombre de mois, longtemps
après l'événement. Quand on pense, notamment, au dossier
d'Oka, la crise s'est quand même produite en 1990 et il y a plusieurs des
engagements financiers qui n'ont été pris qu'en 1991, qu'en 1992,
et il y en a d'autres encore en 1993.
La façon dont le ministère fonctionne, c'est qu'à
partir d'un certain moment, après une vérification
préliminaire, le ministère envoie souvent à l'entreprise
ou à la corporation municipale concernée une première
avance qui représente une partie du montant qui serait normalement
dû à l'entreprise et, par la suite, les analystes financiers du
ministère examinent le contenu du dossier comme tel à son
mérite, dans chacune de ses composantes. Au fur et à mesure que
les municipalités ou les individus ou les entreprises, selon le cas,
fournissent au ministère les pièces justificatives
appropriées, le ministère fait des paiements. Dans certains cas
de municipalités, si je me rappelle bien, on a fait quatre
paiements.
Alors, à chaque fois que le ministère se trouve à
faire un paiement au cours de l'année financière en question,
lorsque ces paiements-là sont supérieurs à 25 000 $, ils
font l'objet d'un engagement financier à chaque fois. C'est la raison
pour laquelle vous allez retrouver, je pense, dans un cas, qu'on revient quatre
fois avec quatre engagements financiers. C'est parce qu'au fur et à
mesure que le ministère a examiné le contenu du dossier et les
pièces justificatives fournies, soit par l'entreprise, soit par la
municipalité, selon le cas, bien, les paiements se faisaient. Souvent,
on procédait par avance dans un premier cas et, par la suite, on faisait
des paiements partiels jusqu'à un dossier de paiement final. Disons que
c'est la procédure générale, et c'est la raison pour
laquelle on retrouve plusieurs fois des engagements financiers qui concernent
une entreprise ou une municipalité. Vous allez voir, il y a plusieurs
municipalités qui reviennent à plusieurs reprises, c'est parce
que le ministère faisait des paiements partiels, au fur et à
mesure de la vérification de ces pièces justificatives et,
à chaque fois que ces paiements partiels
étaient supérieurs à 25 000 $, bien, ils
étaient inscrits comme engagements financiers qu'on étudie ici ce
matin. Alors, ça, c'est la procédure générale
expliquée.
En ce qui a trait aux dossiers de révision, comme l'a
expliqué M. Ryan, il y a deux comités qui ont été
créés à l'intérieur du ministère pour ce qui
est, notamment, des révisions des dossiers d'entreprises. Notamment, en
ce qui a trait aux entreprises, il y a eu plus de 800 et quelques demandes qui
ont été produites au ministère, qui ont été
examinées par un premier comité interministériel qui
était présidé par un fonctionnaire du ministère et
qui regroupait des fonctionnaires d'un certain nombre de ministères du
gouvernement du Québec, dont le Contrôleur des finances et le
ministère de l'Industrie et du Commerce, et ces dossiers-là
étaient examinés.
Une fois les recommandations faites au ministre et la décision
prise, le décret adopté par le gouvernement prévoyait une
possibilité de révision. Un certain nombre des 800 et quelques
dossiers ont dû être réexaminés; les entreprises en
question ont fait au ministre des demandes de révision, et c'est
à ce moment-là que M. Ryan a proposé la création, a
institué un nouveau comité qui, cette fois-là,
réexaminait les dossiers fondamentalement, de fond en comble, à
nouveau et proposait au ministre des recommandations sur le versement ou non
d'une aide financière additionnelle en fonction d'une analyse plus
détaillée et plus approfondie qui se faisait au niveau de la
révision. Comme le disait M. Ryan c'est un comité que je
présidais, moi, au niveau de la révision il y avait un
certain nombre de fonctionnaires d'autres ministères qui faisaient
également partie du comité. C'est comme ça que le
mécanisme d'examen ¦ des dossiers fonctionnait, d'une façon
générale.
Le Président (M. Gautrin): Merci, monsieur. Est-ce que
vous avez d'autres questions, M. le député?
M. Dufour: Oui. Vis-à-vis de la municipalité comme
telle, lorsqu'elle présente des demandes et que le ministère
accepte de verser une tranche du montant, j'imagine qu'il y a une
évaluation, puis il y a aussi une analyse de faite concernant ces
réclamations-là.
M. Noël de Tilly: Effectivement.
M. Dufour: Et comment on peut expliquer qu'après deux ans
ou presque trois ans c'était deux ans la même
municipalité arrive avec des demandes qui, à leur face
même, là, nous semblent, en tout cas, exagérées,
grossièrement exagérées? Par exemple, des
évaluations de bris à un boisé, ou des frais de bar, ou
des choses de même. Ça sort après deux ans. Est-ce qu'il
n'y a pas eu des rencontres préliminaires avec la municipalité,
au départ, pour lui dire, à cette municipalité-là:
Vous faites des demandes, mais organisez-vous pour que ce soient des demandes
raisonnables, justifiées et acceptables?
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre ou
monsieur...
M. Ryan: II faut bien voir que nous étions dans un domaine
relativement nouveau. Il n'y avait pas eu d'expérience de cette
nature-là, de connaissance ou de mémoire d'homme. Alors, il
fallait définir des attitudes jour après jour. Du
côté de la municipalité et du côté des
citoyens et des entreprises, c'est la même chose: on est toujours
porté à demander plus; ça, c'est une règle assez
générale. Et, du côté du gouvernement, on est
porté à donner moins. (10 h 40)
Ça fait que, là, il faut qu'il y ait une rencontre qui se
fasse quelque part entre la demande de celui qui veut être
indemnisé, puis la responsabilité de celui qui doit
déterminer le volume ou la nature de l'aide pouvant être
accordée. Ça, ça demande des négociations
difficiles dans certains cas, puis, avec la municipalité d'Oka,
ça a été difficile. Ça été difficile,
puis ça a été long. Je me souviens que M. Bilodeau,
justement, dont je parlais tantôt, qui avait été en contact
avec la municipalité, avait demandé des pièces
justificatives pour certains postes compris dans la réclamation. Quand
ça prend six mois, un an, puis que les pièces ne sont pas
arrivées, bien, il y a une année qui se passe, puis ça
explique les délais que vous constatez aujourd'hui. Mais, quand on a
toutes les pièces, toute l'information voulue pour fonctionner, les
dossiers sont déjà réglés, à l'heure
actuelle. À peu près tout est réglé concernant la
crise amérindienne. Il y a quelques dossiers qui traînent parce
que les informations nécessaires ont tardé à venir ou
étaient insuffisantes.
M. Dufour: Mais ce sont des choses tout de même connues,
puis la municipalité ne devait pas ignorer, non plus, que toute cette
question ferait l'objet d'examen de la part du public. Vous nous dites, dans un
même souffle, que ça a été difficile de
négocier avec Oka comme telle, avec le ministère. Mais, pourtant,
là, ce n'est pas des adversaires, nécessairement, les
municipalités; en tout cas, ça ne l'a pas toujours
été. Règle générale, on peut dire que les
municipalités, puis le ministère finissent pas s'entendre,
surtout dans un cas comme ça.
Est-ce que ça n'explique pas une partie des difficultés
qui peuvent exister ailleurs si la municipalité, qui est un corps
public, tout de même, a tendance à demander trop fort ou à
négocier trop fort, même exagérément avec le
gouvernement? Je ne sais pas, mais vous ne trouvez pas qu'on peut faire des
rapprochements? Moi, je ne veux pas les faire, là, mais ça peut
être vrai avec d'autres genres de groupes ou d'autres genres de monde. La
municipalité a des problèmes à s'entendre avec le
ministère et, pourtant, elle n'est pas avec un adversaire quand elle est
avec le ministère, elle peut bien aller chercher un maximum qui
l'intéresse.
M. Ryan: On a eu des transactions autour de la crise
amérindienne avec peut-être une dizaine de municipalités.
Il y en avait plusieurs dans la région de Châ-teauguay. On en a eu
avec la municipalité de Château-guay qui n'ont pas
été faciles; avec Châteauguay, on vient de régler,
il y a à peine quelques semaines. Je pense que le dernier montant a fait
l'objet d'un accord avec Châteauguay. Mais ça a
traîné, puis traîné. Puis il faut bien comprendre, la
municipalité a bien d'autres soucis. Une fois que la vie normale a
repris, elle n'a pas seulement ça à faire, puis le ministre non
plus. Puis, des fois vous avez été maire, vous comprenez
ça peut-être mieux que d'autres le maire se dit: Bien,
là-dessus, j'aime autant ne pas écrire au ministre, je vais
attendre de le voir. Je vais lui parler de ça à l'occasion d'un
café ou quelque chose comme ça. Il y a eu beaucoup de ce genre
d'échanges qui ont eu lieu aussi en cours de route. Des fois, ça
permet de comprendre mieux. Des fois, le ministre dit: Bien, si vous envoyez un
complément d'information et de justification, ça pourrait
être très utile.
Mais, dans l'ensemble, là, étant donné la
complexité, l'ampleur des problèmes auxquels nous avons dû
faire face, moi, je suis plutôt satisfait de ce qu'à peu
près tout soit réglé maintenant, sauf quelques
résidus comme celui dont vous avez parlé.
M. Dufour: Mais, en supposant que ce soient des dépenses
réelles qui ont été effectuées... Je suis
obligé de toujours prendre la réalité. La firme qui a
été engagée, par exemple, pour les communications est une
firme qui est très près du gouvernement, d'après ce que je
vois, parce qu'il semblerait que c'est la même qui a été
engagée pour lancer la réforme de la santé. C'est la
même firme. Moi, je ne les connais, pas, là. J'en connais, une
firme. Je connais des noms, mais je ne connais pas le nom de la firme. D'une
façon ou de l'autre, en supposant que les dépenses aient
été réellement effectuées et que le
ministère diminue la facture d'une façon importante, comment vous
allez justifier votre prise de position par rapport à la
municipalité qui, elle, j'espère, était de bonne foi au
départ?
M. Ryan: Regardez, ça, c'est facile, parce que ces
dépenses devaient être autorisées par le ministère
avant.
M. Dufour: C'était entendu? Il y aurait une directive,
là...
M. Ryan: Ah oui! Ça, ça avait été
signifié clairement qu'il fallait que ça soit autorisé par
un représentant dûment mandaté du ministère. O.K.?
Puis, quand ce n'était pas autorisé, bien, on l'examine plus
sévèrement et on ne se demande pas si la firme est
libérale ou conservatrice.
M. Dufour: Non, mais des fois il faut se poser des questions.
Vous pouvez bien me dire ça en me répondant, là, qu'on ne
se pose pas de questions, mais j'espère que vous en poser une de temps
en temps.
M. Ryan: Pourvu que ce ne soit pas une affirmation, M. le
Président, je n'ai pas d'objection aux questions. Dans ce cas-ci, nous
avons agi avec beaucoup de rigueur, et par amitié à la fois pour
la municipalité d'Oka et pour la firme concernée. La meilleure
amitié étant...
M. Dufour: Est-ce que vous seriez prêt à
déposer le rapport du comité ministériel qui a
évalué les réclamations de la municipalité d'Oka?
Est-ce que, ça, c'est disponible?
M. Ryan: J'aimerais mieux répondre un petit peu plus tard
dans la journée à ça, parce que je vais devoir consulter
nos conseillers; là, vous nous demandez un dépôt que nous
n'avons pas fait jusqu'à maintenant. Je vais examiner ça et je
pourrai vous répondre d'ici la fin de la matinée.
Le Président (M. Gautrin): Ça vous va?
M. Dufour: Ça me va. Il y a peut-être une autre
question que je poserais, avant de commencer à étudier le dossier
comme tel.
(Consultation)
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que vous avez d'autres
questions?
M. Dufour: Oui. J'aurais une autre question. M. Ryan:
Oui.
M. Dufour: Est-ce qu'il sera possible, bientôt, d'avoir une
évaluation de l'ensemble des coûts de la crise d'Oka,
ventilés, par exemple?
M. Ryan: Oui. On a déjà une...
M. Dufour: Oui. Moi, là-dessus, je dis, par exemple,
même l'enquête sur la mort du caporal Lemay, les coûts
directs, indirects... Si on regarde l'ensemble des rapports ou l'ensemble des
engagements financiers, il y a des coûts directs et des coûts
indirects, mais ils sont causés effectivement par la crise comme telle.
Je ne sais pas si on aura les coûts, un jour, de ce que ça a
coûté au fédéral, mais, au gouvernement du
Québec, il doit y avoir un montant assez important qui a
été affecté.
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre, est-ce que vous
pouvez donner cette information?
M. Ryan: Oui, oui. Je pourrai la donner d'ici la fin de la
matinée aussi; nous avons une feuille sur laquelle nous avons
établi le coût estimé à une date très
récente. Ça va chercher autour de 130 000 000 $, en ce qui
regarde le gouvernement du Québec, dont une grosse partie a
consisté, évidemment, en des dépenses de protection
policière.
M. Dufour: Quand vous parlez des dépenses...
M. Ryan: L'autre poste principal, ça a été
les programmes d'indemnisation.
Le Président (M. Gautrin): Ça vous va? Est-ce qu'il
y a d'autres questions avant qu'on commence...
M. Dufour: Avant de commencer l'engagement... Le
Président (M. Gautrin): Ah bon!
M. Dufour: ...peut-être qu'on pourrait s'entendre.
Le Président (M. Gautrin): Bien sûr.
M. Dufour: Tout à l'heure, le député de
Joliette va se joindre à nous; est-ce que vous permettriez, à ce
moment-là, qu'on reprenne...
Le Président (M. Gautrin): Qu'on reprenne la
période de questions? Oui. Écoutez, je pense qu'on est assez
souples. Alors, on pourrait...
M. Dufour: Parce que, si vous avez remarqué, on n'abuse
pas du temps.
Le Président (M. Gautrin): Quand il se joindra à
nous, on reprendra une période de discussion libre sur la question qui
touche la police d'Hydro. Est-ce que c'est accepté par tout le monde?
J'ai l'impression que oui; qui ne dit mot consent.
Ministère de la Sécurité
publique
On pourrait commencer maintenant les engagements. Vous êtes
prêts à commencer les engagements, engagement par engagement?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Je vais donc commencer par le
mois de janvier, c'est bien ça?
M. Dufour: L'engagement 1, oui, c'est ça.
Janvier Le Président (M. Gautrin): Engagement 1 du mois de
janvier. Subventions pour la formation des policiers du Québec sur les
relations interculturelles. C'est décembre dans janvier. Le C.T. 178814.
C'est ça?
M. Dufour: C'est ça.
Le Président (M. Gautrin): On est sur le même.
Est-ce qu'il y a des questions?
M. Dufour: Oui. Ma question porte sur le recrutement des
policiers par la Sûreté du Québec. Ça concerne
effectivement l'Institut de police. Il semble que la Sûreté du
Québec a changé sa politique au cours de la dernière
année puisqu'elle n'embauche plus de candidats conventionnels. On est au
courant qu'il y a des municipalités même qui engagent des
policiers qui n'ont pas la formation en techniques policières; la
Sûreté du Québec l'a fait dans certains cas, je ne sais pas
s'il manquait de candidats ou autres. Mais est-ce qu'il y a eu un changement
d'apporté par rapport à cette attitude?
M. Ryan: Attendez un petit peu, là.
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre.
M. Ryan: Je m'excuse, est-ce qu'on pourrait répéter
la question, M. le Président, s'il vous plaît? (10 h 50)
Le Président (M. Gautrin): Oui. M. le
député.
M. Dufour: La Sûreté du Québec, au cours de
l'année, semble avoir changé sa politique de recrutement.
Auparavant, la Sûreté du Québec engageait les gens qui
avaient passé par les techniques policières, les cégeps.
En même temps, bon, ils avaient passé tous leurs grades, la
façon de procéder normale. Aujourd'hui, il semblerait que c'est
changé; là, on est revenu à l'habitude ou à la
forme plus conventionnelle qui est d'engager des gens qui ont passé par
le fonctionnement normal ou la démarche normale, plutôt que
d'aller à des gens qui n'ont pas la formation en techniques
policières, qui n'ont pas passé par les cégeps. Est-ce
qu'il y a eu des changements?
M. La vigne (Robert): Robert Lavigne, directeur
général de la Sûreté. M. Ryan m'a demandé
d'élaborer un peu.
Le Président (M. Gautrin): Bienvenue.
M. Lavigne: Merci. Nous, je crois qu'on était un des
derniers corps de police à embaucher beaucoup de conventionnels. Loin
d'avoir un manque de candidats, on avait beaucoup de candidats, on avait
quelques milliers de candidatures d'avance. M. Bouchard pourra peut-être
élaborer davantage sur les ententes entre l'Institut de police et les
cégeps.
Quand on embauche quelqu'un, il faut nécessaire-
ment lui faire suivre un cours à l'Institut de police. Et, l'an
passé, ce qui nous est arrivé, c'est que, dû à
certaines ententes faites, on ne pouvait plus entrer des conventionnels comme,
nous autres, on aurait voulu en entrer, à cause du manque d'espace, du
manque de capacité totale de l'IPQ. Donc, on a suivi les mêmes
nonnes. On s'est conformés aux normes qui étaient dans leurs
ententes et on embauche maintenant à peu près, une moyenne de 70
% de cégépiens et 30 % de conventionnels. On en embauche encore,
des conventionnels, mais la proportion est à peu près de 70-30,
alors qu'avant elle était à peu près de 50-50,
j'imagine.
M. Dufour: Là, vous me dites... Bien, il y a un changement
de politique. Au lieu de 70, c'est tombé à 50.
M. Lavigne: Non, avant, c'était à peu près
50-50, là.
M. Dufour: non, c'est le contraire. au lieu de 50 % c'est 70 %.
donc, il y a un changement de politique.
M. Lavigne: Oui. Parce que, nos conventionnels, on ne pouvait pas
les entrer en nombre suffisant à l'IPQ. L'IPQ ne pouvait pas
répondre à nos besoins.
M. Dufour: Bon. Mais il y a des gens, tout de même, qui ont
suivi les étapes pour l'embauche. Lorsque ça change, ces
politiques-là, ça cause des problèmes un peu. Pourquoi
ça a été changé? Il n'y avait rien qui avertissait
quand vous avez changé, si ce n'est une difficulté pour aller les
former.
M. Lavigne: On ne pouvait plus les former. Pour les garder comme
candidats dans le système, avant de pouvoir épuiser le nombre de
candidatures qu'il y avait déjà dans le système, ça
aurait pris cinq ou six ans. Donc, un candidat qui appliquait à la
Sûreté, nous, il nous semblait plus honnête de lui dire: Au
lieu d'attendre cinq ans, par exemple, avant que ta candidature soit
considérée, eh bien, le système a été
modifié au niveau de la formation. Nous, on doit se conformer à
ça et on aime mieux vous aviser que votre candidature est retirée
plutôt que d'attendre cinq ans avant qu'elle soit traitée.
M. Dufour: Mais, quand vous en avez engagé au point de vue
conventionnel, il y avait une raison pour ça. Est-ce que les
écoles ne fournissent pas suffisamment de candidats potentiellement
acceptables? Parce qu'ils passent par les cégeps, normalement.
Ça, c'est le non-conventionnel, le régulier. Ces gens-là,
vous les engagez. Vous décidez d'aller aux conventionnels, il y a une
raison pour ça.
M. Lavigne: Oui.
M. Dufour: Puis, là, vous ne pouvez pas les former. Quand
il y a un surplus à quelque part, il y a un problème; il me
semble qu'on trouve des solutions, mais, là, la solution, vous avez dit:
On va en engager moins de ces gens-là.
M. Lavigne: Oui. Mais ce n'est pas nous, l'IPQ. Je ne peux pas
répondre pour l'IPQ. Moi, je ne pouvais pas les faire former, les gens,
les conventionnels.
M. Dufour: Mais vous avez un besoin.
M. Lavigne: Bien, il y a un besoin. Le besoin de conventionnels,
c'est quand tu embauches beaucoup... C'était notre vision des choses. Je
ne vous dis pas qu'on a raison, mais la vision de la Sûreté...
M. Dufour: Je n'ai pas dit que vous aviez tort, non plus;
attendez que je vous le dise.
M. Lavigne: Lorsqu'on embauche beaucoup de personnes et qu'on
embauche seulement des cégépiens... Disons que vous embauchez 300
personnes par année et que vous embauchez seulement des
cégépiens, vous pouvez vous retrouver dans une position où
il y a 300 nouveaux policiers qui ont à peu près 19, 20 ans,
disons. Alors que, si vous embauchez quelques conventionnels,
généralement, les conventionnels sont un petit peu plus
âgés, ils ont un peu plus de maturité parce qu'ils ont
été, généralement, sur le marché du travail.
Donc, ça fait une meilleure proportion au niveau des policiers.
Mais, ceci dit, il faut que vous sachiez que la Sûreté
était critiquée à peu près par tous les
intervenants parce qu'on n'embauchait pas assez de cégépiens;
selon plusieurs groupes, on embauchait trop de conventionnels. Même on a
vu plusieurs articles, que vous avez sans doute vus vous aussi, dans certains
journaux, qui disaient que la Sûreté, c'étaient des
policiers qui avaient peu de formation parce qu'on embauchait des
conventionnels, dans le temps, alors que nos conventionnels, ce
n'étaient pas nécessairement des gens peu formés,
c'étaient des gens qui avaient aussi de l'expérience. Mais
c'était la situation à ce moment-là. Nous, on a dû
changer de politique pour pouvoir faire former les personnes dont on avait
besoin.
M. Dufour: Mais le problème d'engagement, actuellement,
que vous vivez, parce que vous en engagez environ 300 par année, des
nouveaux policiers...
M. Lavigne: Bien, ça va varier. Maintenant, ça va
être probablement un peu moins dans les années qui viennent, mais,
pour les années qui ont passé, de 1988 à 1991, 1992,
c'était à peu près ça, 300 par année.
M. Dufour: Mais qu'est-ce qui fait que vous soyez obligés
d'engager plus de policiers par année?
Parce que, en fait, si la courbe d'âge est bien répartie,
vous engagez, puis...
M. Lavigne: Si vous vous rappelez bien, en 1960, 1961, 1962,
1963, il y a eu une grosse réorganisation à la
Sûreté du Québec et beaucoup d'embauché. Donc, les
gens de ces années-là dont je fais partie, j'y
étais en 1962 arrivent à leurs 32 ans de service et
prennent leur retraite. Il y en a qui la prennent avant. Donc si, dans les
années soixante, on a fait beaucoup d'embauché, il y a beaucoup
de retraites après 25, 26 ou 27 ans, qui est le temps de la retraite, le
maximum étant 32. Bien, c'est ça: il y a eu beaucoup de retraites
de prises à la Sûreté depuis quelques années. Il va
y en avoir encore, mais, pour demeurer à effectifs stables, on a
dû en embaucher plus dans les dernières années que
maintenant.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Est-ce que vous avez
d'autres questions?
M. Dufour: Votre liste de conventionnels, dont vous aviez
passé les examens préliminaires, est-ce qu'il n'y aurait pas
moyen de les passer en premier, en priorité? Est-ce que c'est comme
ça que vous allez fonctionner?
M. Lavigne: Non. Pour les conventionnels, tous les dossiers qui
n'avaient pas été regardés ont été
avisés que, malheureusement, on devait fermer le dossier et qu'ils
pourront réappliquer, selon leur choix. Sans ça, on aurait eu une
attente d'environ cinq ans. Les dossiers qui étaient déjà
entrepris, dépendamment du niveau où le dossier était
rendu, eh bien, ils ont été traités ou pas.
M. Dufour: Et ceux qui n'ont pas été
regardés, il faut qu'ils reviennent au commencement? Ils recommencent au
début du processus.
M. Lavigne: Eh bien, ils étaient au début, de toute
façon.
M. Dufour: Ceux qui ont été regardés
là-dedans, vous vous engagez à les passer?
M. Lavigne: Dépendamment de l'endroit où ils
étaient rendus dans le processus. S'ils avaient déjà des
examens, par exemple, de réussis, etc., les dossiers cheminent.
Ça va être long avant de les éliminer, mais les dossiers
cheminent.
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre.
M. Ryan: Puisque nous sommes sur ce sujet, M. le
Président, je voudrais peut-être que nous ajoutions un
complément d'information...
Le Président (M. Gautrin): Bien sûr.
M. Ryan: ...en ce qui touche le rôle de l'Institut de
police de Nicolet dans la formation des policiers. Je suis accompagné de
M. Bouchard, qui est le directeur de l'Institut de police du Québec, et
je pense que le député de Jonquière va convenir que ce que
nous allons discuter maintenant se rattache à sa question. On est
arrivé à un stade, l'année passée, où une
entente, qui existait depuis plusieurs années entre le ministère
de l'Enseignement supérieur et de la Science, l'Institut et le
ministère de la Sécurité publique pour la formation
pratique des candidats à l'exercice de la profession policière
à Nicolet, était expirée. (11 heures)
Là, il s'était produit une accumulation de noms de
candidats à l'admission à Nicolet, qui avaient fait leurs
études dans un cégep et qui n'étaient pas capables de
trouver de la place à Nicolet, et qui, par conséquent, ne
pouvaient même pas avoir accès à leur diplôme. On
risquait de créer une situation très injuste. Heureusement que
les deux ministères se sont retrouvés et, l'an dernier, nous
avons mis au point une entente, pour la période 1992 à 1995, qui
va permettre de disposer des surplus de candidatures qui s'étaient
accumulés et d'assurer un débit plus régulier
d'étudiants formés.
Peut-être M. Bouchard pourrait nous fournir les
éléments principaux de cette entente qui a été
conclue entre les deux ministères et la manière dont elle a
fonctionné depuis. Vous vous souvenez qu'un des points, justement, celui
qu'a soulevé le député de Jonquière, c'était
qu'on voulait assurer une proportion plus forte d'étudiants en
provenance des cégeps, puis on verra tantôt qu'il y a une
proportion qui a été établie et qui est passablement
respectée. Mais je vais laisser M. Bouchard...
Le Président (M. Gautrin): M. Bouchard.
M. Bouchard (Gilles): M. le Président, effectivement,
l'entente prévoit que l'Institut accepte ou admet 75 %
d'étudiants en provenance des neuf cégeps du Québec qui
donnent les techniques policières. Les autres 25 % sont pour les
conventionnels des différents services de police du Québec, y
compris la Sûreté du Québec et les services de policiers
municipaux. Or, pour l'année 1992, j'ai les chiffres ici, l'Institut de
police a accepté 24,57 % d'étudiants conventionnels.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce qu'on peut le
déposer?
M. Bouchard: Alors, l'entente, qui était de 75-25, est
respectée. Pardon?
Le Président (M. Gautrin): Est-ce qu'il peut
déposer? Vous voulez déposer votre... Vous avez un document
à déposer ou...
Document déposé M. Bouchard: Je peux le
déposer.
M. Ryan: Vous pouvez le déposer, celui-là, il n'y a
pas de problème.
M. Bouchard: O.K.
Le Président (M. Gautrin): Ce serait plus facile,
plutôt qu'on le note ici, si vous déposiez votre document.
M. Bouchard: Oui.
Le Président (M. Gautrin): On pourrait en faire des
photocopies pour tous les membres de la commission, s'il vous plaît.
Est-ce que vous avez perdu votre copie, parce que vous venez de la
déposer?
M. Bouchard: Ah, il n'y a pas de problème. J'en ai une
autre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bouchard: Depuis que le protocole en question a
débuté, c'est-à-dire cette année, au mois
d'août, nous en sommes actuellement à 2 promotions qui sont
passées à l'Institut de police, et il y en a une qui se termine
le 19 mars. On débute, la semaine suivante, avec la troisième
promotion de ce protocole-là et, encore une fois, le ratio 25-75 est
respecté sous toutes ses formes.
M. Dufour: ii y avait, rattachée à ça, et
ça doit compter sur les 25 %, la politique d'engagement de policiers
pour les communautés multiethniques ou multi-culturelles. il y avait une
politique aussi où la sûreté du québec
s'était engagée. les 75-25, est-ce que ça change les
règles par rapport à ça? est-ce que ça vous
empêche de recruter?
M. Lavigne: Non, pas vraiment parce que, nous, dans le
recrutement, on s'est donné des cibles, évidemment. On vous a dit
que, pour nous, 70 % environ de nos membres seraient des diplômés
en techniques policières. Donc, dans les diplômés en
techniques policières, il y a aussi des gens des minorités. Mais
on a, deuxièmement, comme norme, les diplômés
universitaires ou de cégeps autres qu'en techniques policières.
Donc, les minorités peuvent se retrouver aussi avec d'autres
diplômes universitaires ou de cégeps où on peut aller en
chercher. Les deux derniers, c'est les diplômés de secondaire V
avec six années d'expérience pertinente ça, c'est
les conventionnels, mais les minorités peuvent se retrouver dans les
conventionnels et, finalement, les diplômés de secondaire
V, qui est le dernier critère.
Ce qu'on tente de faire, évidemment, c'est d'attirer à la
Sûreté du Québec des personnes de minorités
culturelles, des femmes. On est un petit peu moins attrayants à la
Sûreté du Québec que d'autres, parce qu'on rayonne partout
en province, mais on tente, par l'embauche, de pouvoir recruter des personnes
des différentes communautés.
M. Dufour: Juste poser la dernière question avant
d'accepter l'engagement comme vérifié. Est-ce que, dans la
façon dont vous engagez actuellement, vous avez la préoccupation
de tenir compte de l'âge des personnes que vous engagez? Dans le sens que
vous pouvez aller à un recrutement de 300 une année et,
l'année d'ensuite, c'est 150. Est-ce que vous essayez de garder une
courbe qui se maintienne à quelque part? Une bonne entreprise,
là, quelle qu'elle soit, tient toujours compte un peu des
employés de tous les âges, surtout une entreprise permanente comme
la vôtre qui n'est pas appelée à faire faillite ou à
arrêter. Ha, ha, ha!
Une voix: Ha, ha, ha! M. Ryan: Espérons.
M. Dufour: Est-ce que vous tenez compte de ces
critères-là?
M. Lavigne: on tente d'en tenir compte. de là la
préoccupation qu'on avait pour les conventionnels dans le passé.
maintenant, c'est plus difficile parce que, les cégépiens, on en
engage 70 % quand même. ils sont plus jeunes que...
M. Dufour: Oui, mais avec les conventionnels, vous pouvez en
tenir compte un peu.
M. Lavigne: On peut un peu compenser, oui.
M. Dufour: Puis j'imagine aussi qu'il y a des jeunes et des moins
jeunes?
M. Lavigne: Oui.
M. Dufour: Avec les retours aux études, ça permet
peut-être un peu de...
M. Lavigne: Oui, surtout aussi qu'il y a un autre...
M. Dufour: Us ne sont pas tous engagés à la fin de
leurs études, non plus, d'après ce que j'ai vu?
M. Lavigne: Non.
M. Dufour: II y en a quelques-uns qui attendent quelques
années avant d'être embauchés.
M. Lavigne: Oui et, avec certaines modifications à
certaines normes de recrutement, il y a des policiers, aussi, provenant
d'autres corps de police qui ont pas mal d'âge...
Le Président (M. Gautrin): Qui passent à la
Sûreté.
M. Lavigne: ...qui s'en viennent chez nous. M. Dufour:
Ça va. C'est vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que l'engagement 1 est
accepté et vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Compte tenu de l'entente qui
avait été faite, on va, avant de passer à l'engagement
2...
Discussion générale M. Ryan: M. le
Président...
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre, sur
l'engagement 1 encore?
M. Ryan: ...je voudrais apporter des réponses aux
questions qui sont restées en suspens, tantôt, avant que nous
passions à l'engagement suivant.
Le Président (M. Gautrin): Bon, oui, pas de
problème.
M. Ryan: Ça va?
Le Président (M. Gautrin): Alors, les statistiques
concernant le ratio conventionnels-cégépiens, c'est
déposé. M. le ministre.
Crise d'Oka (suite) Documents
déposés
M. Ryan: D'abord, je voudrais déposer un document, pour
l'information des membres de la commission, indiquant l'état des
dépenses encourues par les divers ministères et organismes du
gouvernement pour la crise amérindienne, en date du 1er février
1993.
M. Chevrette: Conforme à la loi d'accès à
l'information?
M. Ryan: Nous autres, nous en faisons toujours une
interprétation libérale, sauf quand il s'agit des personnes
physiques. Nous ne nous laisserons pas entraîner par l'Opposition.
Le Président (M. Gautrin): M. le député de
Joliette.
Donc, ça, c'est un document dont vous faites le
dépôt...
M. Ryan: II y en a d'autres copies ici, M. le
Président.
Le Président (M. Gautrin): ...et vous en avez fait les
photocopies pour les membres de la commission.
M. Ryan: M. le Président, il y en a des copies ici.
Le Président (M. Gautrin): Alors, est-ce qu'il y a assez
de photocopies pour tous les membres de la commission?
M. Chevrette: Ça inclut les indemnités aux
municipalités?
Le Président (M. Gautrin): Distribuez-le, s'il vous
plaît, aux membres de la commission.
M. Ryan: Oui, puis je vais donner des précisions
là-dessus tout de suite après. Juste pour résumer...
Le Président (M. Gautrin): Pour résumer, oui, bien
sûr.
M. Ryan: ...pour que nous comprenions, M. le Président,
les coûts que nous avons comptabilisés, en date du 1er
février, s'élèvent à 134 052 000 $. Pour la
sécurité civile, tout ça, ce sont des programmes
d'indemnisation et des frais généraux de fonctionnement,
l'indemnisation proprement dite, 30 069 000 $. J'expliquerai tantôt
comment ça s'est réparti II y a eu des frais de fonctionnement de
3 972 000 $; Affaires internationales, 332 000 $, la venue d'observateurs
internationaux qui ne nous ont pas été spécialement
utiles...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Oui! Ça coûte cher en maudit pour
faire rire de nous autres.
M. Dufour: Ils ne nous ont pas portés vers la chose. Ha,
ha, ha! C'est le moins qu'on puisse dire.
M. Ryan: Ha, ha, ha! On ne leur a pas demandé de
revenir.
M. Chevrette: Un ticket aller seulement.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Alors, frais d'Agriculture, Pêcheries et
Alimentation, 17 200 $; Communications...
M. Dufour: 17 000 000 $, ça hein? M. Chevrette: 17
000 $.
M. Ryan: Pardon! C'est 17 000 $.
M. Dufour: 17 000 $?
M. Ryan: En communications, 56 000 $ pour toute cette
crise-là, vous reconnaîtrez qu'on a marché sur nos jambes
et non pas sur des firmes.
M. Chevrette: Ça fait différent? M. Ryan:
Oui.
M. Chevrette: C'est même moins cher que le show en manches
de chemise de votre collègue de la Santé.
M. Ryan: Vous poserez vos questions à ce
ministère-là.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): Laissez-le terminer.
M. Ryan: Conseil exécutif, 157 000 $; Justice, 135 000 $;
Sûreté du Québec, 91 950 000 $. Et M. Lavigne est ici. Si
on a besoin d'explications, plus tard dans la journée...
M. Chevrette: Fusillade à Saint-Régis...
M. Ryan: ...il les fournira volontiers. Santé et Services
sociaux, 1 526 000 $, et Transports, 5 833 000 $.
Maintenant, je voudrais peut-être donner quelques...
M. Dufour: À part du fédéral.
M. Ryan: Oui. Il y a un point qui n'est pas compris ici pour des
raisons que tout le monde, je pense bien, voudra comprendre, c'est le
coût de l'enquête du coroner qui est en cours présentement.
Nous avons prévu un budget pour ça. Quand on parlera du coroner,
on pourra en parler.
Maintenant, je voudrais simplement donner la répartition des
dépenses encourues pour les programmes d'indemnisation. Tout d'abord,
sur les 30 000 000 $ dont j'ai parlé tantôt...
Le Président (M. Gautrin): Vous allez en faire le
dépôt? (11 h 10)
M. Ryan: Pardon?
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre, vous allez en
faire le dépôt?
M. Ryan: Oui, je vais faire un dépôt de celui-ci...
Le Président (M. Gautrin): Parfait.
M. Ryan: ...également, si on veut en tirer... Pendant que
je vais l'expliquer, on va en distribuer des copies. Ça va?
Le Président (M. Gautrin): Très bien. Donc, vous en
faites le dépôt.
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Parfait.
M. Ryan: Voulez-vous inscrire la date? Vous avez inscrit la date,
hein?
M. Dufour: 1er février 1993? M. Ryan: 16
février, celui-ci. M. Dufour: Ah!
M. Ryan: 16 février 1993. Alors, les dépenses se
sont réparties, là, du côté d'Oka, 13 000 000 $; du
côté de Châteauguay, 16 100 000 $, pour un total de 30 100
000 $. C'est 30 069 000 $, mais on ne fera pas de chicane de virgule, je pense.
Les programmes d'aide aux particuliers: 17 484 000.95 $; l'aide versée
aux agriculteurs: 2 554 084 $; l'aide versée aux entreprises: 8 344
711$; et l'aide versée aux municipalités: 1 686 262 $, pour un
total de 30 069 153 $.
J'indique que le nombre de paiements qui ont été faits, en
tout, s'élève, dans le cas des particuliers, à 29 690;
dans le cas des agriculteurs, à 198; dans le cas des entreprises,
à 727. Dans le cas des municipalités, il y a une dizaine de
municipalités qui ont été bénéficiaires,
mais il y en avait une trentaine qui avaient demandé de l'indemnisation.
Mais, les autres, c'est parce qu'elles n'étaient pas comprises dans le
périmètre que le décret définissait pour le
territoire de la crise. Je pense qu'on va comprendre facilement qu'on ne
pouvait pas s'étendre jusqu'à la Gaspésie, non plus, hein!
Alors...
M. Dufour: Ha, ha, ha!
M. Ryan: L'aide versée aux entreprises, je signale
seulement ceci: Le gouvernement avait prévu des crédits de 16 000
000 $. Grâce à l'excellente administration du programme que nous
avons eue, les déboursés se sont élevés à 8
344 000 $ et à peu près tous les dossiers sont
réglés. Il en reste combien qui ne sont pas
réglés, M. Noël de Tilly? Peut-être cinq, six?
M. Noël de Tilly: Trois ou quatre. M. Ryan: Trois ou
quatre.
M. Chevrette: Ça doit être un de ceux-là qui
nous appelle. Ha, ha, ha!
M. Ryan: Vous pouvez nous en parler. Ha, ha, ha! Alors, ça
va?
Le Président (M. Gautrin): J'ai une question du
député d'Iberville.
M. Ryan: On dépose le document.
Le Président (M. Gautrin): Vous déposez le
document? Bon. Je suis en train de le faire photocopier, là...
M. Ryan: J'ajoute la date.
Le Président (M. Gautrin): ...et j'ai une question du
député d'Iberville.
M. Lafrance: Oui, mais M. le ministre, je remarque qu'on ne
touche pas du tout aux aspects de compensations financières
associés à la présence des Forces armées. Est-ce
qu'on a des chiffres à cet égard? Est-ce que l'État
québécois a dû compenser la présence et la
participation du fédéral dans ce conflit?
M. Ryan: Non. Les dépenses occasionnées par la
présence de l'armée ont fait l'objet de réclamations qui
ont été transmises au gouvernement fédéral, et des
remboursements ont eu lieu pour la plupart de ces dépenses-là
à ce jour. La ville d'Oka, par exemple, avait encouru des
dépenses, évidemment. Alors, ça, ça a
été remboursé, cette partie-là.
M. Lafrance: Mais est-ce que la province de Québec a
dû débourser?
M. Ryan: Non, mais là... Ah oui, vous posez le
problème plus général...
M. Chevrette: Plus grand.
M. Ryan: ...là, c'est un problème très
sérieux. Il n'y a eu aucune facture qui a été
envoyée, à ma connaissance, par le gouvernement
fédéral pour la présence, la participation des Forces
armées à la crise amérindienne. Maintenant, nous autres,
évidemment, le gouvernement du Québec, avons
présenté une réclamation au gouvernement
fédéral pour les frais encourus...
M. Lafrance: O.K.
M. Ryan: ...par la crise amérindienne. Mais ces
choses-là sont encore en négociations.
M. Chevrette: Ça figure dans votre comptabilité. La
réclamation est de quel ordre?
M. Ryan: La réclamation totale, là, il y a eu
déjà beaucoup de négociations de faites là-dessus.
Nous avions commencé, au tout début, par une réclamation
de 129 500 000 $.
M. Chevrette: Ce n'était pas loin du montant que ça
vous a coûté, là.
M. Ryan: C'est ça, c'est ça. M. Dufour:
Très bien.
M. Ryan: Même, ça montait à 133 700 000 $, la
réclamation, très voisine des dépenses encourues. Mais il
y a eu beaucoup de discussions, surtout pour les dépenses de police.
Là, il y a de la discussion. Le gouvernement fédéral dit:
Ça, c'est votre responsabilité, à vous, ce n'est pas la
nôtre. Et, pour le reste, les programmes d'indemnisation, les discussions
se poursuivent. C'est laborieux, mais le règlement de ces dossiers prend
toujours pas mal de temps, d'après ce que j'ai constaté, et
ça ne dépend pas de nous autres. Franchement, je pense qu'on doit
dire que le gouvernement fédéral est trop lent là-dedans.
Je l'ai dit, d'ailleurs, au ministre concerné qui était M. Masse,
parce que ce dossier-là relève du ministre de la Défense
nationale à Ottawa. J'aurais aimé que M. Masse fût plus
efficace dans ce dossier-là.
M. Chevrette: On lui transmettra. M. Ryan: C'est votre
ami.
M. Dufour: Mais, là, vu qu'ils ont changé de
ministre, j'imagine que c'est Mme Campbell, actuellement, qui est responsable.
Vu qu'elle est en campagne...
M. Chevrette: Elle a tout ce qu'il faut pour être
efficace.
M. Ryan: Oui. Il n'y a pas eu de rapport depuis ce
temps-là.
M. Dufour: ...c'est peut-être le bon temps de frapper aux
portes.
M. Chevrette: La conjoncture vous aiderait.
M. Dufour: Est-ce que le gouvernement
fédéral...
M. Ryan: Jusqu'à récemment, vous étiez mieux
informés de ce côté-là que nous.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Vous avez le droit de prendre un beau risque, de
vous essayer.
M. Dufour: Est-ce que le gouvernement fédéral,
là-dedans, nie toute responsabilité ou si c'est vraiment des
discussions... Il y a des discussions, vous savez, où on discute pour
discuter, mais il y en a d'autres où il y a de l'espoir à quelque
part. Est-ce que le gouvernement fédéral a reconnu sa part de
responsabilité, à un moment où à un autre, au cours
des discussions?
M. Ryan: Je vais vous dire ce qui arrive. À ma
connaissance, c'est qu'il y a beaucoup de discussions à
l'intérieur du gouvernement fédéral, surtout, crois-je
comprendre, au niveau du Conseil du trésor où il y aurait des
opinions divergentes, et on n'en serait pas venu à des conclusions
fermes encore, à ma connaissance. En tout cas, même si on en
était venu à une conclusion au niveau du Conseil du
trésor, ce n'est pas du tout une conclusion que nous acceptons, nous
autres, le gouvernement du Québec. Il faut que ça soit repris
à un autre niveau parce que nous exigeons compensation raisonnable. Il
ne faut pas oublier que les communautés amérindiennes sont de la
responsabilité du gouvernement fédéral.
M. Dufour: C'est vrai.
M. Ryan: Puis il faut que le gouvernement fédéral
prenne sa responsabilité là-dedans. Nous ne le laisserons pas
s'en tirer indemne.
M. Chevrette: Alors qu'il aurait payé, dans la
région de Vancouver, pour les troubles simultanés qu'il y a eu.
Ce serait peut-être bon de vérifier, mais les indications, en tout
cas, officieuses nous apprennent que le fédéral aurait
payé pour les troubles de Vancouver, les occupations de route, etc.,
l'intervention de la GRC, en l'occurrence.
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Gautrin): Merci.
M. Ryan: Ça, j'ai pris note de ceci, puis nous allons
faire les vérifications incessamment.
Le Président (M. Gautrin): Alors, on avait convenu que,
lorsque le député de Joliette viendrait, on prendrait une
période de discussion libre sur un sujet intitulé: police
d'Hydro. J'imagine que c'est ça que vous voulez, M. le
député de Joliette?
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Gautrin): C'est ça que vous voulez
aborder?
Sûreté d'Hydro-Québec
M. Chevrette: Merci. M. le Président, tout d'abord, oui,
je remercie à la fois mon collègue et le ministre de me donner
l'opportunité de questionner le ministre, puisqu'on n'est pas sans
savoir qu'il y a de plus en plus de corps indépendants qui se forment.
Les sociétés d'État sont rendues... Quand ce n'est pas le
ministère du Revenu qui forme sa police du tabac, c'est le
ministère de la Main-d'oeuvre qui forme sa police qui surveille les
assistés sociaux. On est rendu à HydroQuébec
présentement, mais, à mon point de vue, c'est plus
sérieux, Hydro-Québec. Je vais expliquer pourquoi c'est plus
sérieux, à mon sens à moi. Parce que, sous prétexte
qu'ils enquêtent sur des menaces à Hydro, à mon point de
vue, ça relève du Code criminel et c'est le propre de la
Sûreté du Québec et non pas d'une police à part,
à moins qu'il y ait délégation en vertu de l'article 80 de
la Loi de police.
J'aimerais bien, dans un premier temps, avant d'argumenter sur le fond,
demander au ministre si, en vertu de l'article 80, il a autorisé la
création de tels constables spéciaux qui pouvaient exercer leurs
pouvoirs d'agent de la paix sous réserve des restrictions
indiquées à l'écrit constatant leur nomination. Est-ce
qu'il y a eu des autorisations, est-ce qu'il a émis des restrictions? Je
voudrais savoir ça parce qu'à mon point de vue c'est trop facile,
ce qui se passe présentement, et on doit être informé comme
peuple du rôle précis, des pouvoirs précis... Et est-ce que
ça ne déborde pas le cadre normal d'une police institutionnelle
que peut avoir une société d'État?
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre.
M. Ryan: Je voudrais tout d'abord, avant d'aller plus loin,
donner communication d'une lettre qui m'a été adressée,
hier, par le président d'Hydro-Québec à ce sujet.
M. Chevrette: Après avoir répondu en commission
parlementaire à nos questions la semaine passée. Il était
temps.
M. Ryan: Regardez, ça, là, je vais donner, avec
votre permission, M. le Président...
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que vous voulez
déposer la lettre?
M. Ryan: Oui, je la déposerai volontiers après en
avoir donné connaissance.
Le Président (M. Gautrin): Bien sûr.
M. Ryan: Alors, M. le ministre... Et je donnerai
connaissance de ma réponse, également. (11 h 20) «Un
récent reportage à Radio-Canada, diffusé le dimanche 7
février et repris par les médias dans les jours qui ont suivi,
donne à croire que la Sûreté du Québec est un corps
de police et se livre à des activités de renseignements. Cette
interprétation est en tous points fausse.»
M. Chevrette: La sûreté d'Hydro-Québec.
M. Ryan: La sûreté d'Hydro-Québec,
évidemment.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: C'est ce qu'on avait cru comprendre.
Le Président (M. Gautrin): Je vois que vous avez
réagi. Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Déjà, usurper le nom de
Sûreté, c'est grave.
M. Ryan: Je ne veux pas laisser entendre que je ne serais pas
satisfait des renseignements que vous me fournissez.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Ouvrez-vous.
M. Ryan: «Cette interprétation est en tout point
fausse. Vous me permettrez de saisir cette occasion pour faire le point sur
l'évolution de l'organisation de la sûreté
d'Hydro-Québec et sur son mandat au sein de l'entreprise. La
sûreté d'Hydro-Québec existe depuis 1959 et est
régie par la Loi de police du Québec depuis 1968. Les membres de
la sûreté d'Hydro-Québec agissent à titre de
constables spéciaux. Il ne s'agit donc pas d'un corps policier au sens
de la loi. Ces constables sont des agents de la paix et, à ce titre, ils
possèdent les pouvoirs que leur reconnaît la Loi de police du
Québec.»
Tout à l'heure, je demanderai à M. Charles
Côté, sous-ministre adjoint à la Direction de la
sécurité et de la prévention au ministère,
d'indiquer comment nous procédons pour donner le statut de constables
spéciaux. M. Côté pourra indiquer, également, ce qui
distingue un constable spécial d'un policier de plein titre ou d'un
agent de la paix. «Le mandat de ce corps de constables spéciaux
est de voir au maintien de l'ordre et de la sécurité des
employés et des personnes se trouvant dans les locaux
d'Hydro-Québec, à la prévention des incendies et à
la protection des actifs de l'entreprise. Le mandat des constables
spéciaux d'Hydro-Québec concerne donc spécifiquement les
personnes et les biens de la société. Pour remplir leur mandat,
et ce, en conformité de la Loi de police et du Code criminel, ils
disposent des mêmes pouvoirs que tout agent de la paix dûment
autorisé. «Hydro-Québec a des actifs de 42 000 000 000 $ et
est un des plus vastes réseaux d'électricité en
Amérique du Nord, couvrant 1 500 000 km2. Elle doit, par
ailleurs, assurer le service de 3 000 000 de clients et la
sécurité de 25 000 employés. C'est donc en vertu d'un
principe de saine gestion et dans le cadre de la Loi sur la protection des
personnes et des biens en cas de sinistre que l'entreprise s'acquitte de son
devoir de protéger les personnes et les biens sous son autorité
et d'assurer le maintien de ses services auprès des
Québécois. «On a prétendu que la sûreté
d'Hydro-Québec se livrait à des activités de
renseignements. Cela est faux. Le corps de constables spéciaux
d'Hydro-Québec ne se livre, ni n'a l'intention de se livrer à
aucune activité de renseignements, ni à aucune activité
d'identification de personnes ou de groupes à risques. À cet
égard, la sûreté d'Hydro-Québec se conforme
rigoureusement à la Loi sur l'accès aux documents des organismes
publics et sur la protection des renseignements personnels. «En
terminant, permettez-moi de rappeler l'évolution récente de
l'organisation de la sûreté d'Hydro-Québec.
Créée d'abord comme service de protection assujetti à la
Loi de police, en 1968, puis à la Loi sur la protection des personnes et
des biens en cas de sinistre et, finalement, à la Loi sur l'accès
aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels, la sûreté d'Hydro-Québec a, au fil de
l'évolution du mandat et des pouvoirs que lui confiait le
législateur, été appelée à se
réorganiser. La dernière réorganisation date de septembre
1991 et visait précisément à permettre à la
Sûreté du Québec de s'acquitter adéquatement de ses
devoirs et obligations envers l'entreprise, conformément au cadre
législatif fixé par le gouvernement.»
M. Chevrette: Est-ce que c'est la Sûreté du
Québec, le dernier item?
M. Ryan: La sûreté d'Hydro-Québec. Je
m'excuse. Ensuite, je vais donner copie de la réponse que j'ai
donnée à M. Drouin pour que les choses soient...
Le Président (M. Gautrin): Vous déposez la lettre
de M. Drouin.
M. Ryan: Je vais déposer les deux en même temps.
Le Président (M. Gautrin): Les deux en même temps.
Merci.
M. Ryan: «Cher M. Drouin, j'ai pris connaissance de votre
lettre du 2 mars relative à des informations diffusées
récemment au sujet du service de sûreté
d'Hydro-Québec. J'ai pris bonne note des précisions que
m'apportait à cet égard votre lettre. Je n'en éprouve pas
moins le besoin de tenir avec vous-même et vos collaborateurs, dans un
proche avenir, une rencontre qui nous permettra d'échanger à ce
sujet. «Je vous avouerai que, dans l'examen de la documentation qui m'a
été fournie au sujet des changements récemment
apportés à vos services de sécurité, j'ai
été impressionné par le recours abondant à des
expressions et à des modes d'organisation plus proches de ceux que l'on
observe dans les corps policiers que dans les organismes relevant de
l'entreprise. «Mme Lise Bacon, vice-première ministre et ministre
de l'Énergie et des Ressources, à qui j'avais écrit
à ce sujet-là il y a déjà quelque temps, m'a
déjà fait part de votre disponibilité pour la tenue d'une
rencontre. Je vous remercie de cette disponibilité et compte m'en
prévaloir dans un avenir rapproché.»
Le Président (M. Gautrin): Vous déposez les deux
lettres en question. Merci. Bon. Il va en faire des photocopies et nous
les...
M. Chevrette: M. le Président...
Le Président (M. Gautrin): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: ...moi, je voudrais tout d'abord savoir dans le
rôle qui est dévolu à la sûreté... En passant,
utiliser le mot pratiquement parallèle à la Sûreté
du Québec, je trouve que c'est déjà une erreur pour le
moins embarrassante. D'ailleurs, on a de la difficulté, même au
niveau d'une lecture, à faire la distinction avec la Sûreté
du Québec. On semble vouloir se donner un portrait de police, à
l'intérieur, ce qui, à mon point de vue, n'est pas conforme
à la tradition où les sociétés d'État ou
certains ministères se donnent plutôt un service de fonctionnement
interne pour pallier certaines anomalies.
Mais, dans votre conception de ce que doit être ce genre de corps
dit policier, entre guillemets, est-ce qu'ils ne sont pas là pour
protéger les biens, mais est-ce qu'ils ne sont pas là, d'autre
part, pour agir en cas d'actes criminels nettement identifiés, et que
ça relève vraiment de la Sûreté du Québec
comme corps accrédité, reconnu par une législation
spéciale?
J'aimerais connaître votre philosophie là-dessus parce que
ça commence à m'inquiéter qu'on se donne à peu
près le statut d'un policier. Vous le dites bien, dans votre lettre, que
vous avez besoin d'une rencontre pour clarifier des choses. Est-ce que votre
conception n'est pas d'établir des balises claires sur le rôle
d'une police interne ou d'une agence de sécurité, entre
guillemets, d'agents de la paix, mais avec des missions très,
très spécifiques et très, très axées sur la
protection des biens meubles de l'entreprise en question, alors que, de toute
évidence, on parle même d'infiltration, à un moment
donné, pour aller découvrir quel est celui qui frauderait, par
exemple, au niveau de l'électricité, qui brancherait
illégalement des gens, actes qui peuvent aboutir à des
accusations formelles de fraude? Quel est le pont qui a été
établi?
D'abord, est-ce qu'Hydro... Ma question pourrait aussi bien s'adresser
à M. Lavigne. Est-ce qu'Hydro a pris la précaution d'asseoir son
corps d'agents de la paix avec celui de la Sûreté du Québec
pour véritablement délimiter les frontières et fixer les
balises? Et est-ce que ce même corps a donné son fonctionnement
pour ne pas qu'il y ait de duplication, par exemple, avec la
Sûreté ou que la Sûreté intervienne uniquement dans
des secteurs qui lui sont bien propres? Il y a une série de questions
qui se posent, qui sont importantes pour le public, je pense, d'autant plus
qu'il se targue d'avoir une Sûreté. Donc, j'aimerais savoir tout
ça.
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre.
M. Ryan: D'abord, j'aimerais que M. Charles Côté,
sous-ministre adjoint à la Direction de la prévention et de la
sécurité, puisse nous dire un petit peu comment les choses se
passent, comment sont émis les permis de constables spéciaux dans
le cas des agents du service de sûreté d'Hydro-Québec,
comment on fonctionne, en général, avec les services de police
dans la sécurité d'entreprise, puis, ensuite, je pense qu'on
aura..
Le Président (M. Gautrin): Un débat.
M. Ryan: ...une meilleure vue du contexte plus large.
Le Président (M. Gautrin): M. Côté.
M. Côté (Charles): Depuis 1968, Hydro-Québec
a à son emploi des constables spéciaux. Autrefois, ils
étaient nommés par le ministère de la Justice. Maintenant,
le ministère de la Sécurité publique s'occupe de
l'administration de ces nominations. Il s'agit de nominations effectuées
en vertu de l'article 80 de la Loi de police. Alors, cet article permet
à un juge de la Cour d'appel, un juge de la Cour supérieure ou de
la Cour du Québec, avec l'approbation du ministre de la
Sécurité publique, de nommer, par écrit et pour le temps
qu'il détermine, des personnes qui sont désignées sous le
titre de constables spéciaux. Ces personnes ont pour fonction de
maintenir la paix, l'ordre et la sécurité publique dans le
territoire désigné dans l'acte de nomination. Ils ont aussi pour
fonction de prévenir le crime ainsi que les infractions aux lois du
Québec et d'en rechercher les auteurs.
Le texte qui apparaît dans les actes de nomination des constables
à l'emploi de la société Hydro-Québec est le
suivant: dans les limites de la province de Québec, exclusivement
à l'emploi et dans l'intérêt d'Hydro-Québec, dans le
cadre des attributions qui lui sont confiées
dans le but d'y maintenir la surveillance et l'ordre sous
l'autorité du chef du service de sécurité interne
d'Hydro-Québec. (11 h 30)
Alors, ça veut dire que les constables spéciaux qui
travaillent à l'emploi d'Hydro-Québec ont pour fonction de
protéger des biens de l'entreprise, d'effectuer certaines
enquêtes, disons, concernant des vols qui pourraient être commis
à l'interne, de s'assurer de la protection des équipements. Quand
ils constatent une infraction ou à la suite d'une enquête,
étant donné qu'ils ont des pouvoirs d'agent de la paix, ils
peuvent formuler l'acte de dénonciation et aller voir un procureur de la
couronne pour porter des accusations en vertu du Code criminel.
J'ai fait, récemment, une tournée des directeurs de police
à travers le Québec et j'ai eu l'occasion, lors des rencontres
avec ces directeurs, de constater que des représentants de la
sûreté d'Hydro-Québec assistaient à ces
réunions et semblaient maintenir des relations harmonieuses et dans le
respect de leurs pouvoirs, dans le respect des pouvoirs des différentes
personnes, et que le système en place actuellement semblait fonctionner
d'abord sur une base historique et dans le respect des lois et des
règlements.
Les constables spéciaux, nommés en vertu de la Loi de
police, sont soumis aussi au code de déontologie policière.
Alors, si un citoyen, un employé d'Hydro-Québec se sent
lésé par les actes qu'une de ces personnes-là a pu faire,
ils ont le droit de porter plainte au commissaire à la
déontologie policière qui a les pouvoirs nécessaires pour
faire enquête.
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre.
M. Ryan: Juste une question: Depuis combien de temps ce
système existe-t-il avec la Sûreté du Québec? Depuis
combien de temps émettons-nous des recommandations pour que les
magistrats puissent émettre des permis de constables
spéciaux?
M. Côté (Charles): Depuis 1968, M. le ministre. Dans
chacun des cas, la société Hydro-Québec ou tout organisme
qui désire avoir des constables spéciaux s'adresse au
ministère de la Sécurité publique et le ministère
transmet à l'organisme en question un formulaire sur lequel nous
recueillons les informations suivantes: est-ce que la personne est de
citoyenneté canadienne, de bonnes moeurs, a été coupable
d'un acte criminel?
Le Président (M. Gautrin): II y en a combien, de ces
gens-là?
M. Côté (Charles): Actuellement, à l'emploi
de la société Hydro-Québec, environ 180 personnes.
M. Chevrette: C'est presque autant que les agents de la faune.
Mais ce que je veux poser comme question au ministre, c'est ceci. Je pense que,
par exemple, il y a des missions spécifiques. Ordinairement, on
crée des corps d'agents de la paix en fonction d'une mission très
pointue, très spécifique. Exemple: les agents de la faune, c'est
le braconnage. Exemple: la police du tabac, c'était bien pointu,
c'était pour poigner les fraudeurs de tabac, le marché noir.
Mais, quand on leur dit que c'est la sécurité de
l'entreprise, sa bonne marche et tout, ça peut carrément
embrasser toutes les dimensions de la vie d'un policier assermenté.
C'est non seulement la sécurité physique des bâtisses,
ça peut aller jusqu'au chantage face à des individus, à
des menaces, à du terrorisme, dans les circonstances. Est-ce que vous
avez été mis au courant, par exemple, comme ministre de la
Sécurité publique ou comme chef de la Sûreté du
Québec, M. Lavigne, qu'il pourrait y avoir eu des menaces de terrorisme
ou de sabotage majeur par des agents de la sûreté
d'Hydro-Québec?
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre. M. Ryan:
Ma réponse est négative.
M. Chevrette: Donc, il n'y a pas eu de contacts. Est-ce qu'il y a
des contacts réguliers entre la Sûreté et ce corps de
police qui a une mission très large?
M. Ryan: Alors, M. Lavigne va peut-être donner un
complément de réponse.
Le Président (M. Gautrin): M. Lavigne.
M. Lavigne: Oui, il y a des contacts. À la question:
Est-ce que la Sûreté du Québec a des contacts avec, disons,
la police d'Hydro-Québec? oui, il y a effectivement des contacts.
M. Chevrette: La police d'Hydro. Ah!
M. Lavigne: Ha, ha, ha! Non, c'était seulement pour ne pas
me mêler dans les deux sûretés. Il y a des contacts qui se
font au niveau opérationnel, sauf que, dans l'organisation comme telle,
sur l'autre partie de la question: Est-ce qu'il y a des renseignements qu'il y
avait une menace majeure? moi, je n'en ai pas.
M. Chevrette: Est-ce que vous êtes au courant, M. le
ministre, M. Lavigne ou un autre, que la société d'Hydro embauche
passablement d'ex-membres de la Sûreté du Québec qui
étaient affectés aux renseignements de la Sûreté du
Québec?
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre ou M.
Lavigne.
M. Ryan: Moi, je ne suis pas informé. Comme je
vous l'ai dit, je vais tenir une rencontre prochainement avec
l'autorité d'Hydro-Québec, au cours de laquelle toutes ces
questions seront soulevées. Pour l'instant...
M. Chevrette: Mais, si on se permet de les soulever, M. le
ministre...
M. Ryan: Pardon?
M. Chevrette: ...vous comprendrez que ça va vous donner
des pistes de questionnement.
M. Ryan: C'est pour ça que, pour l'instant, je
préfère prendre note de ces questions qui sont soulevées
que d'essayer d'y répondre quand je n'ai pas toute l'information.
M. Chevrette: Non, mais, la question... À moins que M.
Lavigne ait une réponse.
Le Président (M. Gautrin): Pas d'autres commentaires, M.
le ministre?
M. Ryan: On va vérifier ce point-là, mais je ne
sais pas si ça nous regarde véritablement, cela. Il faut faire
attention. Une fois qu'une personne a pris sa retraite, elle ne relève
plus de l'autorité de M. Lavigne.
M. Chevrette: Non, non, je...
M. Ryan: Je ne sais pas pourquoi on lui demanderait de rendre
compte de ses activités ici.
M. Chevrette: Non, non, mais je pose une question si vous
êtes au courant. C'est oui ou c'est non?
M. Ryan: Alors, c'est: pas de réponse.
M. Chevrette: C'est: pas de réponse. Mais, nous autres,
nos informations sont à l'effet qu'il y a beaucoup d'ex-membres de la
Sûreté du Québec et spécialement issus du service de
renseignements d'Hydro avant qui sont embauchés comme inspecteurs. Si je
vous pose la question, M. le ministre, il n'y a pas de sous-entendu, puis
ça ne se veut pas pernicieux. C'est que ces gens-là, avec le type
de mission qu'ils ont, qui n'est pas pointue comme, par exemple, les agents de
la faune, qui n'est pas pointue comme la police du tabac, c'est une mission qui
devient passablement large...
À notre point de vue, pour la protection du citoyen, en
général et pour le rôle spécifique qu'a à
jouer une agence de sécurité en fonction d'une mission pointue,
il y a besoin de balises dans ça, il y a besoin d'encadrement. Il y a
besoin spécifiquement que leur rôle soit bien
délimité, bien spécifique et pas un empiétement sur
le rôle d'une sûreté d'État, comme c'est le
rôle de la Sûreté du Québec qui a l'obligation, elle,
de parader devant nous avec vous, chaque année, comme vous le faites
aujourd'hui. Eux, là, qui va les interroger? On interroge le
président d'Hydro-Québec qui dit qu'il a sa police. C'est
l'État dans l'État. C'est déjà l'Etat dans
l'État, avec son expertise unique. Si ça ne vous dérange
pas, au moins, pour les droits des citoyens, on va s'interroger sur quel
rôle devrait avoir sa police, même pas sa sûreté.
M. Ryan: Évidemment, il ne faut pas... Je voudrais vous
mettre en garde, M. le Président, contre les
généralisations prématurées ou les conclusions qui
ne reposeraient pas sur des informations solidement vérifiées. Je
sais que les chemins de fer ont une police depuis un temps immémorial.
Par exemple, c'est une pratique, ça, au Canada. S'il y avait des
installations répandues à la grandeur du territoire qui
étaient particulièrement exposées, il suffit qu'une
personne irresponsable décide de faire sauter un rail à quelque
part, ça peut mettre en danger la vie des gens. Les corps policiers
ordinaires ne sont pas équipés pour assurer la protection de ces
biens-là. Ça a pris une police, puis il n'y a personne qui a mis
ça en doute, à ma connaissance, depuis 50 ans, au CNR, puis au
CPR.
Qu'Hydro-Québec ait besoin d'un service de protection
spéciale, il faut voir... On a eu le cas, récemment, de
Lac-Barrière. Vous vous rappelez, M. Lavigne. On a discuté de
dangers qui se présentaient du côté du lac Barrière
à cause de l'impasse des négociations. On a été
obligés de dire clairement que la Sûreté du Québec
n'a pas la mission d'assurer la protection immédiate des biens de
l'entreprise. Elle n'est pas capable d'assurer ça partout. Elle assure
la protection générale de la population. Si un cas très,
très aigu se présente, ça demanderait une intervention
spéciale. En général, il y a une responsabilité qui
incombe à l'entreprise d'assurer la sécurité
immédiate de ses biens, de ses employés, de ses actifs.
M. Chevrette: Ça, je comprends ça.
M. Ryan: Dans le cas d'Hydro-Québec, il faut bien se
rendre compte que, s'il y a un personnel de 180 pour tout ça,
étant donné l'ampleur des installations à travers tout le
territoire, moi, a priori, je ne vois pas beaucoup de danger. Je vous le dis
franchement. Je trouve qu'il n'y a rien d'exagéré
là-dedans, prima facie.
Maintenant, moi, j'ai examiné la documentation. On s'est
empressé de me communiquer tout un dossier là-dessus dès
le lendemain ou le surlendemain de l'émission qui a paru à
Radio-Canada et que plusieurs avaient vue. Et, là-dedans j'ai lu
ça il n'y a rien d'alarmant, mais c'est parce qu'il y a une
espèce de symbolique policière qui me semble avoir
pénétré à l'intérieur de ce corps-là,
qui me semble ne pas appartenir à ce genre d'organisme. Je l'ai dit dans
ma lettre à M. Drouin. C'est le point qui va être l'objet de nos
échanges ensemble. J'avais consulté mes conseillers avant de me
former une opinion là-dessus. Je ne les consulte pas
à propos de chaque lettre, parce qu'ils passeraient leur temps au
téléphone.
Des voix: Ha, ha, ha!
(11 h 40)
M. Ryan: Mais, sur le fond, on avait examiné ça
consciencieusement, puis je pense qu'on va être capables de s'entendre.
Puis, au point de vue renseignements, je prends note de ce que vous
communiquez. Maintenant, on va comprendre, je pense bien. Dans la fonction de
protection qui incombe à ce service, il va y avoir un certain genre de
renseignements qu'il faut qu'ils recueillent. À supposer qu'ils voient
qu'un individu passe à tous les deux jours sur le territoire à
telle heure, qu'il n'a pas d'affaire là, puis, à un moment
donné, il passe avec un autre et c'est toujours le même, ils vont
toujours regarder à un même endroit, puis ils s'arrêtent
là, puis tout, ils vont mettre ça dans un rapport, à
quelque part. Ça fait du renseignement. Je pense que c'est leur droit.
Puis, à un moment donné, ils vont communiquer avec la
Sûreté du Québec, j'imagine et je le souhaite, pour dire,
là...
M. Chevrette: Dans ma question, je vous ai demandé si
ça communiquait.
M. Ryan: ...on a recueilli... Et, là-dessus, soyez
assurés qu'il y a des échanges d'informations
réguliers.
M. Chevrette: Mais, M. le ministre, je n'ai pas
cherché...
M. Ryan: Est-ce que je peux...
M. Chevrette: ...contrairement à ce que vous avez
affirmé, à tirer des conclusions générales. J'ai
posé des questions parce qu'il y a eu des articles de journaux, vous le
savez, sur l'infiltration possible, par exemple, de groupes écologiques.
Bon. Ça a été une affirmation qui a été
entretenue par les médias de façon assez soutenue. Donc, à
partir de là, est-ce que c'est le rôle d'une société
d'État de savoir, par exemple, qu'un groupe écologique pourrait
se prononcer contre Grande-Baleine? Parce que, là, les chartes, la libre
expression d'opinions, etc., peuvent être carrément
entachées. Les droits fondamentaux d'un groupe et d'un individu peuvent
fortement être entachés si ça déborde la mission
spécifique. Quand une usine est en grève, je comprends ça
qu'ils engagent une agence de sécurité pour surveiller leurs
hommes et leurs biens. Je comprends ça. Mais, dans le reste,
là?
M. Ryan: Le point est délicat et, tout à l'heure,
je n'ai pas voulu faire d'accusation. J'ai dit: Nous devons tous nous garder,
m'incluant moi-même, hein? Je ne voulais pas porter une accusation
à l'endroit du député de Joliette et d'aucun
collègue.
On dit à ces corps-là, aujourd'hui, autant les corps
privés que les corps publics: Vous devez faire davantage pour la
prévention. J'aimerais bien, moi, si je dois être victime d'un
attentat, le savoir avant. Et, pour ça, il faut qu'ils ramassent du
renseignement. Autrement, ils ne foutent rien, s'ils arrivent seulement pour
les poigner une fois qu'ils ont fait leur coup. Ça fait qu'on dit:
Mettez l'accent sur la prévention. Je pense que ça s'applique
à un corps comme celui d'Hydro-Québec.
Mais quelle va être la mesure exacte qui va les faire
déborder au-delà de leurs responsabilités? C'est ce que
nous allons examiner. Je pense que c'est un problème inédit qui
se pose, à cause de toutes sortes de développements
sociologiques, politiques, culturels auxquels ils ne peuvent pas être
étrangers. S'ils étaient complètement indifférents
à ça, on dirait: Sont-ils épais! S'ils s'y
intéressent, ils vont essayer de comprendre. Maintenant, c'est
délicat, mais je pense que le Canada et le Québec sont parmi les
sociétés au monde qui ont peut-être été les
moins conscientes des dangers qui se présentent aujourd'hui. On a
été un petit peu même candides et naïfs, et il faut
bien avoir les pieds à terre.
Quand vous allez en France, vous le savez. Un de mes amis est
allé en France. Moi, je n'ai pas le privilège de voyager parce
que je suis trop pris ici. Mais il m'a dit ça, l'été
dernier...
M. Chevrette: II y en a qui sont libres, dans ce
cas-là.
M. Ryan: ...qu'à tous les deux arbres il rencontrait une
police, puis c'est celle qui était visible, ça. Ça fait
qu'ici on est chanceux parce qu'on n'est pas dans cette
atmosphère-là. C'est bon que nous demeurions vigilants pour
empêcher qu'on verse là-dedans, mais il y a un redressement qui
s'impose un peu plus du côté de la prévention. Il faut
qu'il se fasse avec tout le discernement, toute la prudence et tout le respect
des droits voulus. Puis, moi, j'accueille, dans cette perspective, avec
beaucoup d'intérêt et de respect les questions que l'on m'adresse,
et je veux assurer les collègues de la commission qu'on va examiner ces
questions-là à fond, qu'on rendra compte des observations qui
auront été recueillies et des conclusions auxquelles on en
viendra. Je pense qu'il y a un problème important qui se pose. On va
l'examiner dans l'esprit constructif qui me semble devoir être
souhaité.
M. Chevrette: Une dernière phrase, M. le ministre. C'eit
qu'au moment où on discute de cela, ici, il y a une commission
parlementaire qui siège, aussi, sur la protection des droits individuels
en matière de renseignements vous n'êtes pas sans savoir
ça dans un autre salon. Et on a des groupes qui déambulent
devant nous et qui nous donnent des points de vue assez intéressants,
puis il y a la confrontation même des perceptions là-dessus. Il y
a des groupes qui sont beaucoup plus sévères, d'autres plus
larges. Mais, si j'ai tenu à venir ici, en présence de la
Sûreté du Québec, c'est qu'à
mon point de vue personnel ma perception là-dessus, moi, c'est
qu'un corps policier, entre guillemets... Parce qu'on ne devrait
peut-être même pas utiliser le mot «policier»; on
devrait utiliser plutôt «agent de la paix à des missions
spécifiques». C'est nettement différent et il y a danger,
et à plus forte raison il y a danger, M. le ministre, quand on se donne
le titre quasi exact de la sûreté d'État. On en a eu la
preuve, car, même dans une lecture de lettre, on est porté
à dire la Sûreté du Québec. Il faut dire: la
sûreté d'Hydro-Québec. Moi, ça m'agace, ça,
comme citoyen, un, comme rôle fondamental d'un corps policier qui est de
beaucoup plus large qu'un groupe d'agents avec une mission
spécifique.
Je vous connais assez rigoureux pour attirer l'attention
d'Hydro-Québec sur le fait que c'est vite installé, une
mentalité, quand tu te donnes le titre, et c'est vite installé,
dépendant aussi de tes sources de recrutement. Ça y fait
beaucoup. On garde les défauts de... Bien souvent, surtout rendu
à un certain âge, c'est moins facile de corriger un défaut,
M. le ministre en conviendra avec moi. On est tous les deux du même
âge; ce n'était pas une insulte que je voulais faire, là,
je m'excuse.
M. Ryan: Voulez-vous répéter? J'ai eu un moment de
distraction.
M. Chevrette: J'ai fait une blague, là. Je dis: Si on
engage une série de bonshommes qui émanent des renseignements
spéciaux je ne veux pas mépriser ces gens-là, moi,
pas du tout, mais ils ont leur passé avec la tendance que
ça semble vouloir prendre, le nom qu'ils se donnent, le rôle et la
mission qu'ils semblent se donner, à mon point de vue, ça
dépasse largement le cadre de la protection des biens de l'industrie et
ça peut déborder sur toutes sortes de missions à travers
le Québec face aux groupes écologiques. Bon, on provoque les
discussions nous autres mêmes. Les gens s'identifient à des
options claires. Il me semble qu'on ne doit pas, à ce moment-là,
jouer le rôle de ceux dont la mission, elle, est plus large; c'est celle
d'un corps policier dûment autorisé à cet effet et relevant
carrément d'une autorité. Parce que, moi, je pense que... C'est
dans ce sens-là que je voulais attirer votre attention. Parce que les
réponses qu'on a eues, à date, émanant
d'Hydro-Qué-bec... Là, votre lettre est plus complète que
les réponses qu'on a eues, entre vous et moi. Mais faudrait-il encore
analyser, dans le concret...
M. Ryan: Vous voulez dire la lettre que M. Drouin m'a
adressée?
M. Chevrette: Oui. Je trouve que la lettre, là, c'est...
Puis, voyez-vous, c'est postérieur, M. le ministre...
M. Ryan: Une évolution évolutive.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Cette lettre-là est postérieure au
questionnement à la commission parlementaire et postérieure aux
articles de journaux. J'aime bien ça, les lettres a posteriori, moi,
mais j'aimerais bien avoir une analyse de ce qui se passait a priori.
Merci.
M. Ryan: Je voudrais juste ajouter un...
Le Président (M. Gautrin): Merci, M. le
député de Joliette. M. le ministre.
M. Ryan: Me permettez-vous d'ajouter un complément
d'information? J'ai reçu, hier également ou avant-hier, une
lettre de M. Roméo Saganash, du Grand Conseil des Cris, dans laquelle M.
Saganash me faisait part de son inquiétude concernant le même
sujet. J'ai répondu immédiatement à M. Saganash pour lui
dire que son inquiétude est une inquiétude légitime que je
partageais moi-même dans une bonne mesure et au sujet de laquelle
j'entends recueillir toutes les informations dont j'ai besoin pour l'exercice
de ma charge.
Puis j'ajoutais, dans ma lettre à M. Saganash, qu'il n'est pas
question d'accorder au service d'Hydro-Québec le statut d'un service de
police au sens plein du terme. Je n'ai pas de requête à cette fin.
Par conséquent, le dossier n'existe même pas. C'est des choses qui
sont... En tout cas, j'ai écrit à M. Saganash et je lui ai dit
que, s'il veut me rencontrer, je serai à sa disposition.
J'apprécie beaucoup M. Saganash, qui est un homme constructif,
avec qui j'ai eu l'occasion de discuter, au cours des derniers mois, des
problèmes d'organisation policière dans les communautés
cries. Nos négociations, nos discussions, plutôt, parce qu'on
n'est pas encore à l'état de négociations formelles, ont
accusé des progrès considérables. Elles se poursuivent
dans un excellent climat, et j'entends bien que ça continue.
M. Chevrette: À supposer qu'une police... C'est une
question...
Le Président (M. Gautrin): Vous voulez déposer
cette lettre? Non?
M. Ryan: Je n'ai pas d'objection à la déposer. Je
n'ai pas d'objection à déposer la correspondance aussi, M. le
Président. Je ne citerai plus mes lettres à l'avenir.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: On va les coter. Une petite question d'ordre
technique. Je ne sais pas si vous pouvez me répondre tout de suite
ou...
M. Ryan: C'est ça, mais vous allez me la redonner.
M. Chevrette: Mais, à supposer que la police ou la
sûreté d'Hydro-Québec outrepasse ses mandats, est-ce
qu'elle est enquêtée, à ce moment-là, par la
Sûreté du Québec?
M. Ryan: Regardez, s'il y a violation des lois, la
Sûreté du Québec peut toujours intervenir, mais, en
général, si c'est un problème administratif de
dépassement de compétence, je pense bien que mon mouvement
à moi serait de demander d'abord à la Direction
générale de la sécurité et de la prévention
de s'enquérir des faits, de me soumettre un rapport. Il peut arriver que
la Sûreté soit saisie de comportements illégaux de membres
du personnel d'un corps privé de sécurité. À ce
moment-là, elle va prendre ses initiatives sous sa propre direction et
elle n'est pas obligée de demander la permission du ministre
là-dedans. (11 h 50)
M. Chevrette: Donc, le citoyen peut s'adresser également
aussi aux autorités supérieures, si j'ai bien compris, en ce qui
regarde le respect du code de déontologie. Ça, un citoyen peut
directement s'adresser...
M. Ryan: Oui. Vous soulevez un troisième volet, qui est
non moins important. Les membres du service de sécurité
d'Hydro-Québec sont soumis aux exigences de la loi en matière de
déontologie policière. Ils peuvent être l'objet de
dénonciation auprès du Commissaire à la déontologie
policière, ensuite, de citation par ce dernier, s'il y a lieu,
auprès du comité de déontologie policière.
M. Chevrette: Oui. Le seul point qui m'agace dans tout ça,
c'est qu'une police municipale, un corps de police municipal, la
Sûreté du Québec, la CUM sont redevables aussi devant des
autorités pour des comptes publics; ils rendent publiquement compte de
leur gestion. Ils sont soumis même à... Ce genre de corps
là, qui parle à Hydro, si on ne questionne pas, nous autres,
Hydro, là, on ne saura jamais ce qui se passe dans ça, jamais. Il
peut s'organiser des petits pouvoirs en dessous de ça, monsieur, pour
faire accroire n'importe quoi, monter n'importe quel maudit bateau, puis c'est
toujours soit par les journaux qu'on va l'apprendre ou bien par une gaffe
monumentale qui s'est faite. C'est agaçant, tout ça.
Je sais, en tout cas, avec combien de minutie vous allez regarder cela,
mais je pense que ça va peut-être nous permettre, ce cas
précis, de regarder aussi l'encadrement de tous ces corps-là qui,
à un moment donné, s'attribuent des missions et débordent
largement, puis ne répondent devant personne. Au moment où on
discute, je pense, de renseignements personnels et de conservation de
ça, je pense que c'est une belle occasion de mettre ça sur la
table, et je vous remercie, M. le ministre, de m'avoir accordé ce
temps.
M. Ryan: Un agréable devoir.
M. Dufour: C'est vrai pour les entreprises privées qui
sont autres qu'Hydro aussi, ça.
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Ce que le député de Joliette dit...
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: ...c'est vrai pour d'autres entreprises qui, elles
aussi, ont leur corps de police.
Le Président (M. Gautrin): O.K.?
M. Ryan: Bien, c'est sûr, et c'est ce que le
député de Joliette disait, que c'est l'occasion...
Le Président (M. Gautrin): Alors...
M. Ryan: ...de se poser des questions sur ce type d'organisme qui
ne retient pas tous les jours notre attention.
Le Président (M. Gautrin): Bien sûr. S'il n'y a pas
d'autres questions...
M. Ryan: J'ajoute...
Le Président (M. Gautrin): Ah bien, je pensais
passer...
M. Ryan: ...juste un dernier commentaire... Le
Président (M. Gautrin): ...à l'engagement 2.
M. Ryan: ...M. le Président. Dans les échanges que
moi-même ou mes collaborateurs avons eus avec Hydro-Québec depuis
1? diffusion de cette émission, je pense que nous avons reçu
d'Hydro-Québec une collaboration exemplaire, une collaboration qui
indique qu'Hydro-Québec accepte sans réserve l'autorité
qui est confiée au ministre de la Sécurité publique en
matière de sécurité publique.
Ministère de la Sécurité publique
Janvier (suite)
Lt Président (M. Gautrin): Merci. Alors, je voudrais
appeler maintenant l'engagement 2, qui est un dépassement de contrat sur
le contrat en gardiennage au palais de justice et au Tribunal de la jeunesse de
Saint-Jérôme, pour l'exercice financier 1991-1992.
M. Dufour: Ça, les dépassements de contrat comme
ça, est-ce que c'est dans le cadre, aussi, de la crise d'Okaou si...
Une voix: Non, c'est le palais de justice.
M. Dufour: Oui, oui, mais c'est ça, c'est le
gardiennage...
Une voix: O.K., à Saint-Jérôme. Oui. O.K.,
vous avez raison.
M. Dufour: ...en supplément.
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre, est-ce que vous
avez l'engagement?
M. Ryan: Oui, puis regardez, M. le Président, avec votre
permission, là, je serai assisté pour cette section-ci,
là. Là, c'est une section qui traite des services
correctionnels.
Le Président (M. Gautrin): Bien sûr.
M. Ryan: Non, non: C'est le gardiennage au palais de justice,
là.
M. Dufour: Oui, oui, oui.
M. Ryan: M. Côté va vous expliquer ce qu'il en est.
Le ministère, de manière générale, assure la
sécurité des palais de justice.
Une voix: D'accord.
M. Ryan: Alors, ici, on va vous expliquer ce qui est
arrivé dans ce contrat particulier. M. Côté, vous
souvenez-vous de ce qui est arrivé dans ce contrat particulier?
Le Président (M. Gautrin): M. Côté.
M. Côté (Charles): Oui, M. le ministre. Dans
ce cas-là, ce qui est arrivé, c'est que, au palais de justice de
Saint-Jérôme, de nouvelles salles d'audience ont été
ouvertes par le ministère de la Justice, ce qui a fait qu'il a fallu
multiplier le nombre de nos constables spéciaux pour assurer la
sécurité de ces salles d'audience. Quand nous avons eu
l'information du ministère de la Justice à l'effet qu'il y aurait
de nouvelles salles, ça a amené une renégociation du
contrat. Il faut se rappeler que ce contrat-là, c'est un contrat de
trois ans qui avait été attribué, là, par
soumission au plus bas soumissionnaire, et c'était la façon la
plus efficace, la plus efficiente d'assurer la sécurité de ces
nouvelles salles d'audience.
M. Dufour: Est-ce que c'est relié avec la cause d'Oka ou
bien si c'est une façon de procéder, puis, à l'avenir,
ça va être comme ça?
M. Côté (Charles): C'est une façon de
procéder, M. le député. Ce qui s'est passé, dans ce
cas-là, c'est tout simplement que le palais de justice a
été agrandi. On sait que le district judiciaire de
Saint-Jérôme est un district où il y a beaucoup
d'activité.
M. Dufour: Ça va. Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 3, C.T. 16-521393,
demande de livraison en épicerie.
M. Dufour: Ça, j'ai juste une question
générale, puis, vu qu'on commence ces contrats
d'approvisionnement, est-ce qu'il y a des soumissions ou s'il y a des appels
d'offres? Comment ça fonctionne?
M. Ryan: Ça, oui, ah oui.
Une voix: Pour les services de gardiennage?
M. Dufour: Les appels d'offres. Non. Bien, j'ai changé. On
est à 3. On pose des questions globalement parce que je ne reposerai pas
les mêmes questions.
M. Ryan: Très bien.
M. Dufour: Les approvisionnements en épicerie, en lait,
etc., est-ce que ça va en fonction de soumissions ou si...
M. Ryan: Ah oui, tout ça va... Oui, oui.
M. Dufour: Bien, ce n'est pas indiqué, par exemple,
mais...
M. Ryan: Tout ça est fait sous l'autorité et
même, en général, sous la responsabilité
immédiate du service des achats et approvisionnements du
gouvernement.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Dufour: Vous faites une demande de soumissions au début
de l'année, puis vous fonctionnez avec ça.
Le Président (M. Gautrin): Ça marche? Non? M. le
ministre.
M. Dufour: C'est lui. Qu'il nous le dise. Avez-vous des choses
à rajouter?
M. Ryan: Non, c'est parce que, là, on va fonctionner...
Ça ne me fait rien, moi...
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: ...mais j'avais pensé qu'on fonctionnerait de
manière ordonnée, tu sais, qu'on aurait pris...
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 3, ce que je fais
là.
M. Ryan: ...tout ce qui regarde les services correctionnels, tout
ce qui regarde la sécurité, après ça. Là, on
va passer de l'un à l'autre continuellement comme on est partis
là. Ça ne me fait rien, mais ça va être moins clair.
On peut le faire, il n'y a pas de problème. J'avais compris qu'on
procéderait par programme.
Le Président (M. Gautrin): Mais je prends tous les
programmes du ministère, là. C'est les engagements financiers du
ministère.
M. Ryan: C'est ça que j'avais compris. Oui, mais,
là, si on prend les engagements l'un après l'autre, par ordre
chronologique, on ne marche pas par programme. Ça ne me fait rien.
Le Président (M. Gautrin): C'est l'ordre dans lequel ils
sont.
M. Ryan: Mais on va passer notre temps à voir du
va-et-vient autour de la chaise.
Le Président (M. Gautrin): Bien, s'il y a des questions.
Autrement, j'aurais un peu de difficultés à savoir quels sont
tous ceux par programme, ils ne sont pas classés comme ça dans
les documents.
M. Ryan: On a remis des listes. Il n'y aura pas de
problème là-dessus. En tout cas, moi, ça ne me fait
rien.
M. Dufour: Bien, nous, ce qu'on a fait, c'est fonctionner... Ce
n'est pas par programme..
Le Président (M. Gautrin): Non, ce qu'on a, ce n'est pas
par programme. Alors, on est obligé de fonctionner par chronologie.
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Gautrin): O.K. Alors, l'engagement 3 est
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 4.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
L'engagement 5.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 6, un
dépassement de contrat. M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 7. M. Dufour:
Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 8. M. Dufour:
Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
L'engagement 9, assistance financière aux inondations.
M. Dufour: Bon, il y a eu un rapport de fait concernant les
inondations de la rivière Chaudière, puis, encore hier, j'avais
l'occasion de voir à la télévision certaines images
concernant la plantation du mât pour savoir quand la rivière va
déborder ou que les glaces vont s'en aller ou vont partir. Ce
rapport-là a été fait; est-ce que vous avez des intentions
de donner suite au rapport? Est-ce que vous pouvez nous faire un état de
la situation, au moment où on se parle, du rapport? Vous avez eu un
comité qui a été mis sur pied à votre demande, si
je ne me trompe pas, concernant...
M. Ryan: Pour la Chaudière? M. Dufour: Oui, la
Chaudière.
M. Ryan: Oui, pour la Chaudière, à la suite des
inondations répétées des dernières années,
les milieux concernés exigeaient des mesures très importantes de
la part du gouvernement. Il aurait failu presque détourner les cours
d'eau à certains moments, refaire le contour des rivières et
tout; ça aurait été des dépenses astronomiques.
Nous nous sommes mis à table avec les maires et d'autres responsables
régionaux pour essayer de chercher avec eux une approche qui serait la
plus économique possible et qui reposerait, en particulier, sur la
prévention et, deuxièmement, sur le recours à des moyens
modernes qui soient le moins coûteux possible.
Je dois rendre hommage aux maires de la région concernée,
les maires de la Beauce, là, qui ont fait montre d'un grand
réalisme là-dedans. Nous avons convenu de plusieurs mesures
particulières qui ont été déployées,
dès l'hiver dernier et le printemps dernier, qui ont permis de
circonscrire les difficultés découlant des débordements de
cours d'eau, et il a été convenu, avec les maires, que nous
procéderions également à une étude de modalisation
de la rivière Chaudière pour voir quels seraient les
éléments qui devraient se prêter à des travaux
d'ajustement ou de prévention plus pointus, par exemple. Je crois que
nous avons... Avons-nous décerné, récemment, un contrat de
modélisation? Nous sommes sur le point de... Il a été
décerné, hein? (12 heures)
Une voix: Oui.
M. Ryan: Le contrat a été donné
récemment, puis nous aurons un premier rapport le 15 mars. Le
financement de cette étude de modélisation, qui va coûter
autour de 300 000 $, si mes souvenirs sont bons, sera assuré par le
gouvernement du Québec. Il y aura une participation financière du
gouvernement fédéral, de l'ordre de 100 000 $. Il y aura
également une participation des municipalités concernées,
dans une proportion de 15 % du coût. C'est une entreprise qui se fait
conjointement, une collaboration de toutes les autorités
concernées. Déjà, on ne peut pas garantir qu'il n'y aura
pas de débordement d'eau, mais je pense que les conditions sont
réunies pour qu'on ait une meilleure gestion des
phénomènes naturels qui peuvent se produire à tout
printemps, y compris celui qui s'en vient.
Le Président (M. Gautrin): Merci.
M. Dufour: Quand vous parlez d'étude de
modélisation, ce n'est pas Tecsult qui a été
engagée? C'est 374 000 $.
M. Ryan: 374 000 $, ça se peut.
M. Dufour: Je ne sais pas si ce sont les coûts finaux, puis
je ne sais pas si c'est juste préliminaire ou pas. En fait, si je
comprends bien, votre idée, c'est d'essayer de faire suivre par... Bon,
même si vous l'avez fait à l'échelle de la rivière,
ça peut vous amener aussi à d'autres dépenses. Ce n'est
pas nécessairement complet.
M. Ryan: C'est sûr. Quand on aura le rapport de
l'étude de modélisation, il y a des conclusions qui se
dégageront de cette étude, sans doute.
M. Dufour: Bon, au moment où on se parle, ce sont
seulement certaines actions que vous prenez, au fur et à mesure, pour
essayer de pallier certaines lacunes. Mais, comme vous n'avez pas... Cela veut
dire que le rapport que vous avez demandé l'an passé
n'était pas concluant nécessairement. Ça aurait
coûté beaucoup trop cher et ce n'était pas concluant.
M. Ryan: II n'y en avait pas de rapport. Il n'y en avait pas, de
rapport, l'an dernier. Il y a des études qui ont été
faites à quelques reprises dans les années
antérieures.
M. Dufour: II n'y a pas un... Je m'excuse là, mais vous
n'avez pas un comité qui a été mis sur pied avec des
députés qui ont...
M. Ryan: Oui, c'est vrai, c'est vrai, mais il ne tirait pas de
conclusions précises.
M. Dufour: II ne tirait pas de conclusions.
M. Ryan: Non, il suggérait différentes avenues,
mais il n'avait pas les fondements. Il s'appuyait sur les études
antérieures. Il n'avait pas eu les crédits voulus pour
procéder à des études approfondies. Puis, une des
conclusions, c'était qu'il faudrait une étude de
modélisation, justement.
Le Président (M. Gautrin): Ça va, M. le
député?
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 9.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 10.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 11.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 12.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 13.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 14.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 15,
Châteauguay.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 16. C'est Oka.
M. Dufour: Ça va. Une voix:
Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 17,
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 18.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 19.
M. Dufour: Bon, 19, Signalisation de Montréal,
Saint-Laurent, Saint-Laurent, au montant de 100 300 $. C'est encore le conflit
d'Oka. C'est quoi? Qu'est-ce qu'elle fait, cette compagnie-là? C'est
quoi les...
Le Président (M. Gautrin): On parle du document. ..
M. Ryan: Si mes souvenirs sont bons on pourra donner des
précisions c'est une entreprise qui avait obtenu un gros contrat
là-bas, qui avait établi son poste juste, juste à
l'intérieur ou à l'extérieur de la ligne de
démarcation du territoire couvert par le décret. Elle a
été obligée d'interrompre toute son activité
à cause de ça. Elle a perdu des affaires pour une valeur que nous
avons estimée à 100 300 $.
M. Dufour: Donc, ce n'est pas une compagnie qui... Vous n'avez
pas eu besoin de faire appel à des compagnies pour mettre de la
signalisation ou bloquer des chemins.
M. Ryan: Non, non, non, ce n'est pas ça. Elle
s'était établie là, puis elle a perdu...
M. Dufour: Ça donnait un peu cette
impression-là.
M. Ryan: Non.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Gautrin): Alors, l'engagement 19,
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 20.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
L'engagement 21, ville de Baie-Comeau.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
L'engagement 22, Maskinongé, la tornade.
M. Dufour: Oui. Est-ce qu'il y a un bilan de cette
tornade-là qui a été...
Le Président (M. Gautrin): Alors, on parle de la tornade
du 27 août 1991.
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Gautrin): La tornade du 27
août.
Document déposé
M. Ryan: Oui, le total... Si vous me permettez, on va
déposer un document également qui va favoriser la connaissance
des données par tout le monde. En gros, il y a eu un nombre total de 616
dossiers ouverts. Le nombre de réclamations traitées: 293.
Réclamations acceptées: 207. Réclamations refusées:
86. Le nombre de réclamations en traitement ou à traiter: 57.
Ça, c'est au 29 janvier 1993. La valeur des paiements d'indemnisation
effectués à ce jour: 1 593 679 $.
M. Dufour: Ça veut dire une moyenne d'environ 10 000 $ par
dossier, 150 dossiers.
M. Ryan: Oui. Oui, c'est ça.
M. Dufour: II y a des plus, puis des moins.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Alors, vous nous
déposez ce document. On a de la difficulté à attraper le
document. M. le photocopieur, vous nous en faites des photocopies. Ça
va? Est-ce que ça vous satisfait, M. le député?
M. Dufour: Oui, oui.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 22,
vérifié. Je passe aux engagements de janvier, en janvier.
L'engagement 1, C.T. 179111, subvention à l'Institut de police. Est-ce
que vous me suivez?
Une voix: Oui. Un instant.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce qu'on est toujours sur
la même longueur d'onde?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
L'engagement 2, renouvellement de contrat pour des gaz.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
L'engagement 3.
M. Ryan: Est-ce que je peux savoir quel mois. À quel mois
êtes-vous, M. le Président?
Le Président (M. Gautrin): Je suis sur janvier, dans
janvier. C'est le deuxième, dans votre cahier. Je suis à
02-171789-12: supplément pour porter à
104 195 $ le coût du contrat suite à une hausse de
l'achalandage 1991-1992 autorisée globalement par le C.T. 178948. C'est
donné au Centre ressources jeunesse de Rouyn-Noranda, dans le
comté de Rouyn-Noranda Témiscamingue. 58 195 $.
M. Dufour: II y a eu une étude de faite concernant les
travaux compensatoires et, lorsqu'on voit ces engagements, est-ce que le
ministre peut nous informer à savoir si le ministère a fait son
lit, s'il est complètement branché sur ce qui va arriver à
partir de maintenant?
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que vous avez...
M. Ryan: Je suis accompagné de M. Carrier. Je pense que ce
serait bon que M. Carrier fasse le point sur la question des travaux...
Le Président (M. Gautrin): M. Carrier, est-ce que
vous...
M. Ryan: II est sous-ministre adjoint à la Direction des
services correctionnels, M. Carrier.
Le Président (M. Gautrin): M. Carrier, est-ce que...
M. Ryan: J'aimerais qu'on lui demande de faire le point sur la
politique concernant les travaux compensatoires.
Le Président (M. Gautrin): M. Carrier.
M. Carrier (Normand): Oui, M. le Président. D'abord, le
programme de travaux compensatoires, c'est un programme qui vise à
offrir la possibilité à un individu qui n'a pas la
capacité de payer son amende de payer en faisant des travaux
compensatoires. L'année passée, nous avons eu 21 500 personnes
qui ont payé leur amende en faisant des travaux compensatoires, puis on
a eu au-dessus de 1 000 000 d'heures qui ont été
effectuées dans la communauté. Pour réaliser ces
sentences, on a des organismes communautaires qui jouent le rôle de
courtier entre la sentence qui est prononcée par un juge de la Cour du
Québec ou un juge de la Cour municipale et les organismes où
s'effectuent les travaux compensatoires. Alors, c'est un rôle de
courtage, et on paie ces organismes à la pièce, à l'acte.
Actuellement, nous payons, en moyenne, 94,76 $. Comme vous le...
M. Dufour: 94 $, quoi? Par dossier ou quoi, là? M.
Carrier: Par dossier.
M. Dufour: Oui.
(12 h 10)
M. Carrier: Alors, à chaque fois que le courtage est fait
entre une sentence qui est donnée et un organisme qui peut être
une paroisse pour effectuer les travaux compensatoires, nous payons,
actuellement, en moyenne, 94,76 $. Ce programme-là existe depuis 1983.
Au début, le premier montant qui était payé était
un montant de 15 $. On s'est rendu compte que les exigences étaient plus
fortes et que les activités qui devaient être faites
étaient plus nombreuses. Alors, au cours des années, ce montant a
augmenté jusqu'à 94,76 $. En 1989, le Conseil du trésor a
demandé au ministère de la Sécurité publique
d'effectuer une analyse détaillée des coûts, compte tenu de
la progression importante des coûts au cours des dernières
années. Cette analyse, qui a été faite par une firme
totalement indépendante, qui s'appelle la firme 8BL, a produit un
rapport dans lequel on indique que le coût des activités devrait
être de... Et, là, je vais vous trouver le montant exact. C'est
autour de 66 $.
M. Dufour: BBL, c'est quoi? Ce n'est pas Beau-chemin, Beaton,
Lapointe?
M. Carrier: Non. C'est Blackburn...
M. Dufour: Ça va. Si vous me dites que ce n'est pas la
même chose, ça va.
M. Carrier: 66,99 $.
M. Dufour: Je sais qu'il y a des compagnies qui sont très
polyvalentes, tandis que, là, on ne sait pas trop.
M. Carrier: Alors, le rapport concluait, à ce
moment-là, que les activités qui étaient exercées
par les organismes qui faisaient le courtage devraient être de l'ordre de
66,99 $. Nous avons, à ce moment-là, au ministère de la
Sécurité publique, analysé cette demande pour faire une
proposition aux ressources des travaux compensatoires, laquelle proposition se
montait à 77,53 $. Le regroupement des organismes de travaux
compensatoires, qu'on appelle le ROCRQ, a pris cette offre que nous lui
faisions et a demandé à une autre firme privée de faire
une analyse. Elle nous a produit une demande, l'an passé, qui
était de l'ordre de 154,98 $. Actuellement, au ministère de la
Sécurité publique, nous sommes à analyser cette
demande-là. Il n'y a pas eu de rencontres, de discussions ou de
négociations, et le ministère de la Sécurité
publique est actuellement à établir sa position quant à
l'avenir de ce dossier-là.
M. Dufour: Est-ce que ça va être établi,
ça, avant le prochain budget?
M. Carrier: II serait souhaitable que ce soit effectivement
établi avant le prochain budget, puisque le
contrat, qui est toujours renouvelable de 3 mois en 3 mois,
techniquement, se termine le 1er avril 1993.
M. Dufour: Le 1er avril 1993.
Le Président (M. Gautrin): Ça va, M. le
député?
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Gautrin): Alors, l'engagement 3 est
vérifié. L'engagement 4, c'est aussi des travaux compensatoires.
C'est de même nature, mais à Québec.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 5, de même
nature, à Drummondville.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 6, même
nature, à Longueuil.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 7, même
nature, à Hull.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 8, une demande de
livraison.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 9, une demande de
livraison.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 10, un
contrat.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 11, une demande de
livraison.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 12, une demande de
livraison.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 13.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 14. M. Dufour:
Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 15. M. Dufour:
Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Incendies de forêt, c'est
vérifié?
M. Dufour: Oui, oui.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 16, toujours des
incendies de forêt sur la Côte-Nord, c'est
vérifié?
M. Dufour: Oui.
Mars
Le Président (M. Gautrin): Je passe maintenant aux
dépenses de mars 1992. Le premier item, C.T. 179188. C'est
février dans mars.
M. Dufour: La subvention à l'Association des directeurs de
police et pompiers du Québec...
Le Président (M. Gautrin): C'est ça, 35 000 $.
M. Dufour: ...c'est la seule subvention qui est
déterminée ou qu'on a trouvée durant toute
l'année?
Le Président (M. Gautrin): Mars 1992.
M. Dufour: Sous quel principe on donne cette subvention-là
et en fonction de quoi?
Le Président (M. Gautrin): Subvention à
l'association des policiers.
M. Dufour: Des directeurs de police et pompiers du
Québec.
M. Ryan: Ça, c'est une association qui regroupe, comme son
nom l'indique, les directeurs de police et de services de pompiers du
Québec. C'est une association qui a des moyens très faibles,
parce que des corps de police, en tout, on en a à peu près 175
à travers le Québec. Il n'y a pas beaucoup de moyens de
financement. C'est une association dont les conseils nous sont
nécessaires sur une base à peu près constante, dont les
représentants participent à toutes sortes de comités
consultatifs, de réunions de travail du ministère. La
contribution de 35 000 $ qui est versée à l'Association est une
compensation partielle pour ce rôle nécessaire que joue
l'Association des directeurs de police.
Le Président (M. Gautrin): Ça va, M. le
député? M. Dufour: Un instant! Le Président (M.
Gautrin): Non? (Consultation)
M. Dufour: Ça, les 35 000 $, est-ce qu'ils sont en
fonction des congrès? Parce qu'il y a l'Association des directeurs de
police qui fait des congrès, ça attire pas mal de monde,
ça. C'est en fonction de quoi? C'est juste en fonction des demandes que
vous leur faites?
M. Ryan: C'est pour son fonctionnement général et
c'est surtout pour permettre d'avoir un permanent au secrétariat.
M. Dufour: Ah, il y a une permanence! Qui est située
où? À la ville de Laval?
M. Ryan: Peut-être, M. Côté...
Le Président (M. Gautrin): Dans le comté de
Laval-des-Rapides, si je comprends le document qu'on a devant nous.
M. Ryan: Et une aide «secretariate» qui est fournie
au président.
M. Dufour: Est-ce que la Sûreté du Québec
fait partie de ça?
M. Lavigne: De l'Association des directeurs de police?
M. Dufour: Oui.
M. Lavigne: Oui. Le directeur, moi, je suis membre. Les plus
hauts gradés de la Sûreté sont membres, comme les
commandants de district, par exemple, sont membres. Les directeurs
généraux adjoints sont membres et, dans certains bureaux de
conseillers, les gens sont membres.
M. Dufour: Mais l'Association des directeurs de police, quand
vous vous rencontrez, vous discutez juste du bien du corps policier ou de
l'avenir du corps policier, ou s'il y a des intérêts directs des
directeurs de police à en faire partie? Il se parle, ce
monde-là.
M. Ryan: Regardez, on va prendre le problème
autrement.
M. Dufour: Envoyez donc.
M. Ryan: Ce qu'ils font quand ils sont entre eux, moi, ce n'est
pas ma méthode de faire enquête là-des- sus. Je vais vous
dire ce que nous discutons avec eux. Par exemple, on a adopté
récemment la loi sur les relations de travail en milieu policier et en
milieu de pompiers. Pour préparer ce projet de loi, vérifier les
problèmes, il faut bien qu'on soit en contact avec des interlocuteurs du
milieu. Alors, pour l'exercice de la fonction patronale, c'est très
important d'avoir l'avis, la version des directeurs de police. Ils nous ont
donné leur collaboration là-dedans. On a un règlement sur
les services policiers de base, qui est à l'état de projet
actuellement, qui fait l'objet de beaucoup d'échanges avec les milieux
policiers. Alors, le point de vue des directeurs de police nous est fourni
sûrement par des directeurs de police individuels, mais également,
de manière continue, par l'Association des directeurs de police.
On a un groupe de travail qui a été formé cette
année sur la prévention de la criminalité. Je pense qu'on
le doit, en grande partie, à l'insistance de l'Association des
directeurs de police qui ne cessait de nous rappeler que les policiers ne sont
pas là d'abord pour arrêter du monde, mais pour assurer la paix.
Ils insistaient, en conséquence, sur la nécessité que le
gouvernement se dote d'une politique de prévention de la
criminalité. Alors, ils sont parmi les principaux collaborateurs de
cette table également.
Quand on a discuté, par exemple, l'implantation de casinos, moi,
le gouvernement m'avait chargé de recueillir l'avis des milieux de
police. Alors, j'ai convoqué un groupe représentatif de
l'Association des directeurs de police pour avoir leur avis là-dessus.
Mais, pour venir participer à ces rencontres-là, il faut qu'ils
puissent faire des échanges entre eux, tenir des réunions et
tout, faire des études au besoin. C'est ça que nous essayons de
soutenir avec la subvention annuelle qui est versée depuis une vingtaine
d'années, à ma connaissance.
M. Dufour: Là, vous avez parlé des rapports sur les
casinos, etc. Le dossier n'a jamais été déposé,
hein? Est-ce qu'on vous a demandé de le déposer parce que, quand
le ministre parle d'un rapport, on peut toujours lui demander s'il veut le
déposer.
M. Ryan: Oui, c'est vrai.
M. Dufour: On serait peut-être intéressés, un
de ces jours, à ce qu'il soit déposé.
M. Ryan: Ça vous ferait une belle question en Chambre,
ça. Je m'arrangerai pour le déposer le jour même. Mais j'ai
demandé qu'on vérifie, au point de vue des renseignements
nominatifs et qu'on me fasse rapport. Je n'ai pas reçu le rapport encore
de nos services là-dessus, hein?
Le Président (M. Gautrin): Merci. M. Dufour: Une
dernière question...
Le President (M. Gautrin): Excusez.
M. Dufour: ...concernant le dossier. Est-ce que les directeurs de
police paient individuellement une cotisation à leur association ou si
c'est les ministères, puis les municipalités qui paient?
M. Ryan: Je vais vous référer à M.
Lavigne.
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Gautrin): M. Lavigne.
M. Lavigne: Pour les municipalités, je peux difficilement
vous répondre. Pour la Sûreté, les cotisations que les
officiers paient, disons, sont remboursées par la
Sûreté.
M. Dufour: Moi, je prends pour acquis que les villes, ça
doit être pareil.
M. Lavigne: Ça doit être la même chose.
M. Dufour: Ça fait que, quand ils manquent de moyens,
c'est une subvention indirecte. D'une façon ou de l'autre, on ne fera
pas de plat avec ça.
M. Lavigne: J'ai l'impression que c'est la même chose pour
les directeurs municipaux.
M. Dufour: Oui, c'est ça. Mais vous ne discutez jamais de
vos conditions de travail à l'intérieur de ça?
M. Lavigne: Non.
M. Dufour: C'est juste le fonctionnement du corps policier, puis
l'avenir...
M. Lavigne: À l'Association des directeurs de police, il
pourrait y avoir les conditions de travail des employés, comme une
préoccupation des directeurs en fonction des conventions collectives
qu'ils ont à administrer, mais les conditions de travail de chacun des
directeurs sont très différentes.
M. Dufour: O.K. Ça va, vérifié. (12 h
20)
Le Président (M. Gautrin): Vérifié. Merci.
Subvention à la compagnie de théâtre Rafale Production.
M. Dufour: Cette compagnie-là, est-ce que c'est une
activité que le ministère a l'habitude de subventionner? Parce
que, là, elle est dans la région de Québec, mais est-ce
qu'elle fait le tour du Québec, cette troupe-là, ou si elle est
seulement dans la région de Québec?
Le Président (M. Gautrin): Rafale Production, M. le
ministre.
M. Dufour: Ça pourrait inviter d'autres troupes aussi,
parce que je sais qu'il y a des troupes de théâtre qui sont bien
intéressées à avoir des collaborations.
Le Président (M. Gautrin): M. Côté.
M. Ryan: Peut-être M. Côté pourrait-il fournir
des précisions.
M. Côté (Chartes): La subvention a été
versée dans le cadre du programme de lutte à la toxicomanie.
Cette compagnie de théâtre a conçu une pièce de
théâtre qui s'adresse aux jeunes de niveau collégial,
notamment, afin de leur donner certains moyens de prévention de la
toxicomanie. Plusieurs ministères ont participé au
sub-ventionnement de cette pièce de théâtre.
J'ai assisté à l'une des représentations de cette
pièce de théâtre au cégep de Limoilou, l'automne
dernier. J'ai pu me rendre compte qu'après la pièce de
théâtre ça donnait lieu à des discussions sur tout
le problème de la toxicomanie chez les jeunes, les moyens de
prévenir ces problèmes-là, et ça avait pour effet
de conscientiser beaucoup les jeunes. C'est une tournée provinciale qui
a fait le tour du Québec.
M. Dufour: C'est allé dans toutes les régions?
M. Côté (Charles): C'est allé dans toutes les
régions du Québec, M. le député.
M. Dufour: Est-ce que vous avez un document qui nous assure que
ça a été partout? Je prends bien votre parole, mais...
M. Côté (Charles): Je n'ai pas avec moi un document
à ce sujet-là, mais on pourrait le faire sortir.
M. Dufour: Si c'est possible, je ne haïrais pas
ça.
Le Président (M. Gautrin): Donc, c'est une demande
d'information qui sera déposée ultérieurement sur ce que
fait la troupe de théâtre Rafale Production.
L'amendement est donc vérifié?
M. Dufour: Oui, sous réserve.
Le Président (M. Gautrin): Sous réserve, bien
sûr. L'engagement 3, subvention pour le maintien du corps de police de
Murdochville.
M. Dufour: Bon, je sais que ce n'est pas coutume que le
ministère subventionne un corps de police pour le maintenir, parce que
l'entente qui prévaut, c'est que les municipalités paient, et
c'est la Sûreté du Québec. Subventionner un corps
municipal, est-ce que vous pourriez me donner des explications?
M. Ryan: Je ne sais pas à quelle année ça
remon-
te, le cas de Murdochville, mais ça remonte à sept ou huit
ans, si mes souvenirs sont bons. Étant donné les charges
considérables qu'aurait encourues cette municipalité à
partir de l'obligation qui lui a été faite, il avait
été convenu de lui verser une subvention, et on l'a versée
encore, la dernière année.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a une évaluation, actuellement?
C'est en fonction des charges supplémentaires qui ont été
occasionnées à cause des pertes d'emplois, de la diminution de la
population?
M. Ryan: Peut-être, M. Côté pourrait nous
donner des précisions sur les circonstances dans lesquelles a
été commencée cette mesure d'assistance.
Le Président (M. Gautrin): M. Côté.
M. Côté (Charles): M. le député, il
s'agit d'un programme de subvention qui a été conçu en
1984. Il repose sur le principe qu'il est moins coûteux...
Le Président (M. Gautrin): Vous étiez au
pouvoir.
M. Côté (Charles): ...pour le gouvernement de
contribuer au maintien d'un corps de police municipal lorsqu'il est
situé dans une région très éloignée,
notamment à plus de 60 km d'un poste de la sûreté du
québec. alors, à murdochville, en l'occurrence, il n'y a qu'un
seul policier qui est en devoir, qui est aussi le directeur des incendies. la
subvention porte sur 50 % du coût de fonctionnement du corps de police,
excluant les immobilisations. alors, ça, c'est une subvention.
M. Dufour: Vous me dites qu'il y a un policier seulement?
M. Côté (Charles): II y a un policier seulement.
M. Dufour: 24 heures par jour, 7 jours par semaine?
M. Côté (Charles): II y a un policier seulement
à Murdochville, qui est disponible pour les besoins de la population
locale. Il faut voir que c'est une population simplement de 1800 habitants
à Murdochville. À toutes fins pratiques, quand il survient un
incident important, il téléphone à la Sûreté
du Québec qui prend charge de l'enquête. Alors, c'est quelqu'un
qui est sur les lieux, qui est capable de maintenir la paix et l'ordre, de
prendre les premières dispositions en cas de problème.
M. Dufour: C'est un agent de la paix.
M. Côté (Charles): C'est un agent de la paix, en
quelque sorte.
Le Président (M. Gautrin): Ça va pour vous? M. Dufour:
Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Après, j'ai un
certain nombre de contrats de gardiennage. L'engagement 4.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
L'engagement 5, au palais de justice de Rimouski.
M. Dufour: Jusqu'à 20, on pourrait considérer
que...
Le Président (M. Gautrin): Bon, alors, on les
vérifie: engagements 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18,
19. L'engagement 20, inclusivement ou exclusivement?
M. Dufour: Non, l'engagement 20 exclu.
Le Président (M. Gautrin): Exclusivement. Donc,
jusqu'à l'engagement 19, c'est vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
L'engagement 20, programme d'assistance financière, à l'ancien
dépotoir de la ville de LaSalle.
M. Dufour: Sous quel principe la ville de LaSalle reçoit
cette subvention et pourquoi spécifiquement de la part de la
Sécurité publique? Ça pourrait être d'autres
sources. Ça pourrait être l'Environnement, ça pourrait
être les Affaires municipales, mais la Sécurité publique?
Je ne savais pas que la police surveillait les déchets, moi, là.
C'est important.
M. Ryan: Ça, je pense que tout le monde est au courant du
problème qui avait surgi autour du dépotoir de la ville de
LaSalle.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce qu'il s'agit de terre
contaminée, des caisses de terre contaminée qui sont...
M. Ryan: C'est ça.
M. Dufour: Mais ça, ça fait longtemps qu'on est au
courant de ça, ça fait plusieurs années.
M. Ryan: Ça remonte à 1985. C'est une affaire qui
est assez ancienne, ça aussi. À un moment donné, la ville
de LaSalle a demandé l'aide du gouvernement pour procéder
à la décontamination de l'ancien dépotoir. Puis,
après avoir pris la décision de fournir une aide
financière de 6 500 000 $, répartis sur 5 ans, le
gouvernement adoptait un décret à cette fin-là, et c'est
le ministère de la Sécurité publique qui a
été chargé de l'application du décret.
Le Président (M. Gautrin): Mais c'est le dépotoir
en face du centre d'achats Angrignon. C'est ça?
M. Ryan: Je pense que oui.
Le Président (M. Gautrin): Non?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Oui?
M. Ryan: Je ne voudrais pas vous assurer... En face du centre
d'achats Angrignon? Je ne peux pas vous le dire moi-même.
M. Dufour: Mais les 76 000 $, c'est une subvention que vous
donnez à la ville de LaSalle? Sous quel principe ou à quel titre?
Qu'est-ce qu'ils font avec ça?
M. Ryan: II avait été convenu d'une aide totale de
6 500 000 $, répartis sur 5 ans. Il est venu s'ajouter...
M. Dufour: Ça, c'était pour la
décontamination du sol?
M. Ryan: Oui. Il est venu s'ajouter d'autres montants. Il y avait
la ville de LaSalle qui participait, il y avait le gouvernement du
Québec et il y avait l'entreprise concernée, la compagnie 89205
Canada ltée. La contribution respective de chacun était: la ville
de LaSalle, 14 223 000 $; celle du gouvernement du Québec s'est
élevée à 11431000$; et la compagnie, 7 506 000 $, pour un
coût total de 33 162 000 $.
M. Dufour: Oui, mais les 76 000 $ à quoi j'ai fait
référence, ils viennent d'où? Sont-ils à
l'intérieur de ça ou en plus? La police avait la surveillance des
déchets. Vous avez subventionné le corps de police municipal pour
faire de la surveillance plutôt que la Sûreté du
Québec?
M. Noël de Tilly: Pour ce qui est du ministère, comme
vient de le dire M. Ryan, le gouvernement du Québec a donné 11
431 563 $...
M. Dufour: Ça fait beaucoup d'argent, et on a même
passé un bill spécial pour ça, quelque part. Je suis bien
au courant de ça.
M. Noël de Tilly: ...depuis 1985. Le paiement dont on vient
de parler, de 76 000 $, c'est les paiements d'intérêts sur le
dernier versement qui restait à faire dans l'ensemble de la contribution
du gouvernement du Québec.
M. Dufour: Mais pourquoi par le ministère?
M. Noël de Tilly: C'est l'utilisation de la Loi sur la
protection des personnes et des biens en cas de sinistre. Il y a un programme
d'assistance financière qui a été adopté en vertu
de l'article 38, si je me rappelle bien, et l'agent-payeur ou verseur,
ça se trouve à être le ministère de la
Sécurité publique, via la Direction générale de la
Sécurité civile, en vertu de l'article 38, si je me rappelle
bien, par coeur, de la Loi sur la protection. ..
M. Dufour: Mais sur le global?
M. Noël de Tilly: Comme dans tous les dossiers dont on parle
ici, où la direction générale verse des montants d'argent,
chaque fois, en vertu de l'article 38, il y a un programme d'assistance
financière qui est adopté par décret par le gouvernement.
Alors, ça a été le cas dans le cas de la ville de LaSalle.
À l'époque, il y a eu trois décrets qui ont
été adoptés. Il y en a un qui a été le
1805-85; il y a eu le 429-86 et le 933-88, pour un montant total que j'ai
mentionné tantôt de 11 431 563 $, pour la période de 1985
à aller jusqu'à 1993. C'était ce qu'on vient de voir
on en a deux dans l'année en cours et c'est le versement
du capital et des intérêts du dernier morceau de la subvention
représentant la part du gouvernement du Québec.
M. Dufour: Du ministère de la Sécurité
publique. C'est combien la part du ministère?
M. Noël de Tilly: La part du ministère a
été de... M. Dufour: C'est 11 000 000 $?
M. Noël de Tilly: ...11 431 563 $. Le ministère a
été l'agent-payeur.
M. Dufour: O.K.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 20,
vérifié. L'engagement 21. C'est vérifié?
M. Dufour: Lequel, ça?
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 21,
supplément de... Un dépassement de contrat, pour le conflit
survenu...
M. Dufour: Oui, oui. C'est adopté.
Le Président (M. Gautrin): C'est
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Avril
Le Président (M. Gautrin): II me reste encore deux minutes
avant l'ajournement; je passe à avril 1992. L'engagement 1,
renouvellement de l'immatriculation pour les véhicules de la Direction
de la détention, pour la période du 1er avril 1992 au 31
mars.
M. Dufour: Vérifié, l'engagement 1. L'engagement 2.
(12 h 30)
Le Président (M. Gautrin): Bon, l'engagement 2,
vérifié?
M. Dufour: Bon, la fourniture de repas à
l'établissement de détention, c'est des «parties»
qu'on se paye, ça? C'est pourquoi, cette formulation?
Le Président (M. Gautrin): Fourniture...
M. Dufour: Fourniture de repas. Ils ne font pas leur cuisine, eux
autres?
Le Président (M. Gautrin): Ça, c'est à
Joliette, c'est pour ça.
M. Dufour: Oui, à Joliette... Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Carrier: M. le Président, non, ce n'est pas pour des
«parties». Il y a trois établissements de détention,
soit celui de Joliette, celui de Cowansville et celui de Sept-îles; ce
sont de petits établissements où nous n'avons pas les services de
cuisine...
M. Dufour: Pas de cuisine.
M. Carrier: ...et nous contractons avec l'extérieur.
M. Dufour: Mais vous gardez des prisonniers à
l'année?
M. Carrier: Absolument.
M. Dufour: Ça veut dire que, le matin, le midi et . le
soir, il y a un traiteur qui va distribuer...
M. Carrier: Ce sont des services qui sont privatisés.
C'est un traiteur de l'extérieur qui vient fournir les repas.
M. Dufour: Est-ce que vous avez un comparable, quand vous faites
la cuisine, par rapport à ce que vous achetez?
M. Carrier: Le coût est établi... C'est difficile
d'établir un comparable parce que, dans l'établissement de notre
coût, nous ne calculons que le produit qui est utilisé pour faire
la nourriture. Quand nous faisons les repas, ça coûte...
L'année passée, pour les 4 300 000 repas que nous avons servis,
ça a coûté 1,33 $, comparativement à 1,37 $ pour
l'année passée. Pour les repas que nous avons avec
l'extérieur, comme on a le coût du produit et le coût de la
manutention, de la main-d'oeuvre, c'est 4,51 $ je le dis par coeur
4,17 $. On ne peut pas faire de comparable parce que, dans...
M. Dufour: C'est parce que, d'une façon ou de l'autre, si
j'ai bien compris, vous ne seriez pas capables d'avoir une cuisine
intéressante pour le personnel et tout ça.
M. Carrier: Ce sont des petits centres où il n'est pas
rentable d'avoir une cuisine, parce que ça nous oblige à avoir du
personnel cuisinier et du personnel d'entretien. Selon nos calculs, ça
coûterait plus cher d'avoir du personnel à l'interne et de faire
ça.
M. Dufour: Mais à quel moment vous jugez que c'est
nécessaire d'avoir votre cuisine ou pas? Est-ce que vous avez
ça...
M. Carrier: On n'a pas de normes établies de façon
fixe, mais, de façon générale, quand on a de petits
centres et qu'on n'a pas, à l'intérieur, les services
adéquats, comme dans ces cas-là, on a contracté avec
l'extérieur.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que vous avez d'autres
questions, M. le député?
M. Dufour: Non.
Le Président (M. Gautrin): Donc, l'engagement est
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Alors, compte tenu qu'il est 12
h 30, la commission suspend ses travaux jusqu'à 14 heures et
recommencera avec l'engagement 3.
(Suspension de la séance à 12 h 33)
(Reprise à 14 h 15)
Le Président (M. Gautrin): La commission des
institutions va reprendre ses travaux. Nous étions rendus
à l'engagement 3 d'avril 1992, C.T. 15-762813-00: achat de 115 000 sacs
en papier brun non imprimés, avec poignée en corde de papier de
marque Kraft. Est-ce que ceci est vérifié, M. le
député?
M. Dufour: Je veux juste savoir à quoi ça sert
d'avoir autant de sacs. J'ai une petite idée, mais je suis loin
d'être convaincu que c'est ça.
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre, est-ce que
quelqu'un peut répondre à ça? À moins que vous
vouliez le faire.
M. Dufour: Vous allez mettre beaucoup de paires de bas ou
d'autres choses. 115 000 sacs, à part ça, ils sont
comptés.
M. Ryan: On va demander à M. Carrier qu'est-ce qu'ils font
avec ces sacs-là, j'espère que ce n'est pas des usages...
Le Président (M. Gautrin): M. Carrier, sur les 115 000
sacs.
M. Carrier: Le chat va sortir du sac. Le Président (M.
Gautrin): C'est ça.
M. Carrier: Nous avons 63 000 admissions par année
à la Direction de la détention. Pour chacune des personnes
admises, nous prenons un sac de papier brun pour mettre tous ses effets
personnels et, lorsqu'elle quitte l'établissement, il y a une
vérification de ses effets personnels et on lui remet le petit sac en
papier brun.
Le Président (M. Gautrin): Et c'est un cadeau de
l'établissement pour le pensionnaire?
M. Carrier: C'est un cadeau, c'est une gracieuseté.
M. Dufour: Le sac est en prime.
Le Président (M. Gautrin): Bon. Est-ce que c'est
vérifié, M. le député?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
L'engagement 4, achat de 2 autobus.
M. Dufour: Là, on va aller, si vous voulez, si vous n'avez
pas d'objection... Jusqu'à l'engagement 33, on pourrait dire que c'est
vérifié.
Le Président (M. Gautrin): O.K. Les engage- ments 4, 5,
6...
M. Dufour: Exclusivement. À l'engagement 32,
inclusivement.
Le Président (M. Gautrin): Non, mais je les passe quand
même; je vais vérifier parce qu'il pourrait y avoir des
ministériels qui ont des questions: 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14...
M. Ryan: Le député a confiance au gouvernement.
Le Président (M. Gautrin): ...15, 16... M. Ryan: On
l'apprécie.
Le Président (M. Gautrin): ...17, 18, 19, 20, 21, 22, 23,
24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, vérifiés.
M. Dufour: L'engagement 32 est vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 32,
inclusivement?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 32,
vérifié aussi.
M. Dufour: L'engagement 33.
Le Président (M. Gautrin): J'appelle l'engagement 33,
fermeture de l'usine Kemtec.
M. Dufour: Est-ce qu'on pourrait savoir, d'abord, pourquoi on est
obligé de la faire surveiller? Ça appartient au gouvernement,
cette usine. Est-ce qu'il y a un bilan des coûts? Pourquoi c'est
Hydro-Québec qui est le fournisseur?
M. Ryan: L'usine Kemtec, comme vous le savez, était la
propriété du groupe Lavalin. Il devint nécessaire de la
fermer parce que le groupe Lavalin n'était plus capable de la faire
fonctionner. C'est une usine qui est située dans l'est de
Montréal. C'est un dispositif extrêmement compliqué qu'on
ne pouvait pas arrêter dans son fonctionnement du jour au lendemain. Il y
avait des tuyaux qu'il fallait vider, et ça prenait du temps. Des fois,
ça prend une semaine ou deux semaines. Comme la liquidation allait
éclater et qu'il n'y avait personne pour prendre ça en charge, il
a fallu que le ministère de la Sécurité publique, à
cause du danger de sinistre qui était évident, prenne la
responsabilité de la surveillance des lieux pendant une période
qui a duré plusieurs semaines. Après ça, les
opérations de liquidation ou de mise en faillite se sont mises en marche
et il y a un syndic qui a hérité de la responsabilité du
tout. Nous
avons pu nous retirer à mesure que les dangers de sinistre
étaient éloignés. Alors, c'est ça qu'a
été l'opération de Kemtec, essentiellement. Les
dépenses qui ont été encourues par le ministère
pour ceci ont été de l'ordre de 404 000 $, moins un remboursement
de 183 000 $ par le syndic, ce qui donne un montant net de 220 940,35 $,
beaucoup inférieur à ce que nous avions prévu.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement est-il
vérifié?
M. Dufour: Autrement dit, ces montants-là, ce
n'était pas... Vous êtes entrés dans la faillite?
M. Ryan: Non, avant. M. Dufour: Avant?
M. Ryan: Avant, oui, parce que ça a commencé une
fin de semaine, ça. Je ne sais pas ce qui est arrivé, il y avait
même des officiers importants qui n'étaient pas disponibles pour
l'exercice de leurs fonctions. Nous autres, nous avons été
avertis par les autorités de la ville de Montréal-Est, je pense,
et les autorités des pompiers et de la police qui nous ont dit: II y a
un problème là, il va falloir s'en occuper parce qu'il peut
arriver n'importe quoi. On redoutait une explosion ou une conflagration,
à un moment donné, s'il y avait eu des fuites. Il fallait
assurer... On a trouvé des experts qui ont collaboré à
l'aspect technique de l'opération. Il y a des officiers de l'entreprise
qui ont collaboré également. Ça a été une
transition de quelques semaines. (14 h 20)
M. Dufour: Mais vous n'étiez pas des créanciers
privilégiés, là, le gouvernement?
M. Ryan: Non, non, non. Nous autres, nous n'étions pas
dans les créanciers du tout; nous intervenions au titre de la loi sur
les sinistres, là. C'est un...
M. Dufour: Mais pourquoi Hydro-Québec est dans le dossier,
fournisseur?
M. Ryan: M. de Tilly va répondre à ça.
M. Noël de Tilly: Essentiellement, pour être capables
de continuer à garder l'usine en opération, pour une
période de six semaines, là, entre le moment où la
compagnie avait décidé de fermer et le moment où ça
a été repris par le syndic, Hydro-Québec et Bell
téléphone ont demandé que le gouvernement garantisse le
paiement des factures. Alors, le gouvernement a garanti le paiement d'une
facture de 29 734,49 $, qui fait l'objet du présent engagement
financier. Ça, ça s'est produit entre le moment où la
compagnie s'apprêtait à fermer l'usine et le moment où la
prise en charge par le syndic s'est faite. À ce qu'on me dit, si le
gouvernement n'avait pas accepté de garantir aux fournisseurs,
HydroQuébec et Bell Canada, bien, l'opération sécuritaire
de l'usine n'aurait pas pu se maintenir, compte tenu du fait qu'il aurait
manqué d'électricité, évidemment.
M. Dufour: Autrement dit, une usine qui ferme pour faire
faillite, là, elle est mieux d'avoir quelque chose de bien dangereux,
parce qu'on est certain que les biens sont surveillés par le
gouvernement, parce que, au point de vue sécurité publique, on
exerce des recours assez importants. Si ça avait été une
entreprise autre, où il n'y a pas de danger, on ne surveille pas. On
aurait sauvé 221 000 $. Il y a quelque chose...
M. Ryan: Si vous voulez poursuivre Lavalin, vous pouvez
essayer.
M. Dufour: Non, ce que je me pose comme question, en fait, ou
l'interrogation que j'ai, c'est que c'est des entreprises, tout de même,
qui étaient responsables, en tout cas. Tout d'un coup, là, elles
manquent toutes à leurs obligations. Je ne sais pas, moi, j'ai vu
d'autres entreprises; quand elles voient que ça va mal, elles diminuent
leur activité lentement, elles n'attendent pas que le tonnerre tombe
sur... Ce n'est pas un «act of God», une faillite, c'est
prévisible, surtout dans des compagnies comme ça, en tout cas.
Mais les gens qui opéraient ça, eux autres, ils sont non
coupables? Parce que, moi, je trouve... Il y a quelque chose, là, que
j'ai de la difficulté à saisir. Les administrateurs...
Tu sais, j'ai vu quelqu'un, hier. Il a acheté des billets de
loto, lui. Il y a un groupe qui l'avait nommé, et le gars avait dit:
Moi, je vais aller faire valider vos billets une fois par semaine ou une fois
par mois. Le juge vient de condamner le gars, à cause qu'il a
oublié de les faire valider, à donner 900 $ à chacun, 5000
$ à peu près. On n'est pas pour la répression comme telle,
mais je me dis: Les administrateurs de Lavalin il y a des gens, tout de
même, qui devaient avoir un sens des responsabilités en quelque
part ils devaient voir venir des choses et, eux autres, ils plaident non
coupables. Moi, je m'en vais, je mets le feu dans la maison et je ne suis plus
responsable de rien, même si je fais brûler mes voisins. Je trouve
ça fort. C'est sûr que je ne suis pas capable de faire payer
Lavalin, mais il n'y a pas juste une entreprise au Québec, et ce qui
s'est passé là pourrait se passer en d'autres exemplaires. Demain
matin, Alcan décide que ça va mal, et ils laissent faire
ça de même: Bonjour, nous autres, ni vus, ni connus. Les
administrateurs des compagnies...
On va changer toutes les lois pour dire à du monde ordinaire:
Quand vous acceptez un poste de responsabilité, vous allez être
responsables. Avez-vous vu dans les compagnies, actuellement, il y a un paquet
de gens qui sont responsables individuellement, solidairement. On a des gens
qui sont en commandite. J'en connais quelques-uns. À coups de 50 000 $
et à coups de 100 000 $, vous pensez que leurs vieux jours sont
assurés, à ces gens-là? Ils viennent de manger la
claque, pourquoi? Parce qu'ils sont responsables des dettes, puis les autres,
ni vus, ni connus. On a peut-être bien des amis là-dedans, moi, je
ne le sais pas. J'en connais des gens de Lavalin, mais je trouve que, dans ce
qui se passe là, le gouvernement a pris la note. Si c'est ça, le
message va passer vite, vite dans le monde. Tout le monde va pouvoir s'assurer
que, même s'il y a un danger, ce n'est pas grave. On a juste à
mettre la faillite et le cadenas, puis on dit: Ça ne dépend pas
de nous autres, ça dépend des autres.
En tout cas, moi, je vous invite juste à regarder un peu
ça. Je ne sais si vous avez réfléchi là-dessus,
mais je trouve qu'il y a quelque chose qui n'est pas correct.
M. Ryan: Avant d'intervenir, nous avions vérifié
tous les aspects juridiques de l'intervention. Nous avons vu à
protéger nos engagements, d'une certaine manière. Comme on le
voit, il y a eu déjà un remboursement qui a été
fait. Au-delà de ça, la liquidation, ce n'est pas encore en
marche, cette affaire-là. C'est resté en plan, d'après mes
renseignements, là. Il n'y a personne qui s'est porté
acquéreur de ça. Ils ont liquidé ce qu'il y avait d'actifs
et de créances, et ils ont payé des créances à
très peu. Tout ce que le gouvernement a fait là-dedans, en ce qui
touche le ministère de la Sécurité publique, ça a
été d'assurer la protection du public. Il n'y a rien eu de fait
pour l'entreprise elle-même. Ce n'était pas notre
responsabilité. Nous l'avons fait pour la protection du public. Je pense
que c'est un devoir absolument inéluctable. Oui?
M. Dufour: Ce n'est pas ça que je reproche. Je dis: Les
gens qui étaient conscients que ça allait mal, les gens qui
étaient en poste et qui étaient responsables de ça, le
fonctionnement je ne parle pas du manoeuvre au sixième poste; je
parle des personnes qui étaient responsables de l'entreprise
comment ils peuvent se décharger de leur responsabilité en
disant: Ni vu, ni connu, moi, je ne suis pas responsable de ça? Mettez
le capitaine d'un navire et, lui, il n'est plus capitaine. Il décide que
le bateau peut couler, n'importe quoi. Il sort avant tout le reste et il dit:
Attaquez le matelot, c'est de sa faute à lui. Il me semble, en tout cas,
qu'il y a des principes de responsabilité, et que c'est difficile de
laver et d'essuyer ça.
M. Ryan: Le gouvernement avait des intérêts
là-dedans, dans Kemtec, comme vous le savez. Je pense que la
Société de développement industriel avait garanti le
prêt là-dedans. Il y avait d'autres formes de contribution qui
avaient été faites également. Et les intérêts
du gouvernement sont surveillés par ces organismes-là qui
étaient beaucoup plus impliqués que nous autres. Ils savent ce
que le ministère a fait et, s'ils récupèrent une partie
plus forte de leur mise, ça va aller dans le même trésor
commun, finalement. Vous pouvez être assuré que le gouvernement
veille de proche à ce qui arrive des intérêts qu'il avait
là-dedans. Nous autres, c'est une autre des raisons qui nous ont fait
intervenir, c'est qu'il y avait des intérêts gouvernementaux
aussi.
M. Dufour: Bon, mais, si j'essaie de pousser un peu mon
raisonnement, vous avez une compagnie responsable...
M. Ryan: Mais, là, le seul point... Je m'excuse, je vais
juste compléter. Là, même si vous rendez ce
service-là, il faut bien qu'il se situe quelque part dans l'ordre des
choses qui vont être remboursables éventuellement. Il peut bien
être décidé je ne me souviens pas des termes exacts,
acte de liquidation ou mise en faillite, je ne me souviens pas exactement de ce
que ça a été que toutes les dépenses
encourues par le liquidateur devront être payées rubis sur l'ongle
avant même qu'aucun créancier ait droit de toucher des choses.
Après ça, vous allez classer tous vos créanciers. Mais cet
acte-là n'avait pas été posé encore. On
était dans une période de flottement. Et nous tomberions
probablement parmi les créanciers qui ont fourni des services. Il n'y a
pas de disposition dans la loi des faillites, à ma connaissance, qui va
traiter d'un cas comme le nôtre. Et ça, nos conseillers y voient
de près, mais, d'après ce que je comprends, pour nous autres, ce
dossier-là est, à toutes fins utiles, clos. Le gouvernement
continue d'y veiller par le ministère de la Justice et le
ministère de l'Industrie et du Commerce. Nous autres, on a fait notre
travail. Si le gouvernement est remboursé, tant mieux. On n'a plus
d'affaire là-dedans.
Mais ce que vous dites est juste. Il y a peut-être des choses
qu'ils devront prévoir à l'avenir pour que, dans des cas comme
ceux-là, il y ait des réserves qui aient été
constituées quelque part pour pourvoir aux dépenses
d'utilité publique pouvant découler d'un abandon d'une
installation importante comme celle-là. Je pense que c'est un point qui
est très juste. On va l'examiner.
Le Président (M. Gautrin): C'est vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 34,
tremblement de terre du 25 novembre 1988. Est-ce que l'engagement est
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Mai
Le Président (M. Gautrin): Merci. Je passe aux engagements
de mai 1992. L'engagement 1, renouvellement du contrat pour le CLSC Ahuntsic.
Traitement des... C'est vérifié? (14 h 30)
M. Dufour: Vérifié, le mois au complet.
Le Président (M. Gautrin): Tout le mois de mai est
vérifié? Merci.
Juillet
Je passe au mois de... C'est juillet, le prochain, c'est ça? Je
passe à juillet et je me trouve à l'engagement 1: 75-00605-01,
dépense annuelle prévue pour défrayer le coût de la
location d'espace pour la Régie des permis d'alcool du Québec,
pour l'exercice 1992-1993. Est-ce qu'on est au même endroit?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que l'engagement est
vérifié?
M. Dufour: Bon, avant de le vérifier, il faut
questionner.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Bien sûr.
M. Dufour: Comment ça se fait que la location d'espace,
c'est payé par... Le fournisseur, c'est la Société
immobilière. Pourquoi le ministère paie le loyer et les services
de courrier et de messagerie? C'est la Régie, qui...
M. Ryan: Voulez-vous répéter la question, s'il vous
plaît?
M. Dufour: Pourquoi le ministère paie le service de
messagerie de la Régie des permis d'alcool, et le loyer? Le
deuxième, oui, mais le premier. Oui. C'est les deux là. Vous avez
1 et 2. Le ministère paie pour le loyer et il paie pour la messagerie,
pour la Régie.
M. K.-Laflamme (Ghislain): Non. En fonction de nos budgets, les
loyers sont affectés au budget de la Régie des permis d'alcool;
courrier et messagerie, c'est affecté également à notre
budget. Ça nous est imputé et on les dépense aussi.
M. Dufour: Oui, mais comme c'est marqué... Ce n'est pas
marqué que...
M. Ryan: La question est insidieuse. Il voudrait essayer de
créer l'impression que vous êtes sous la tutelle du
ministère. Ha, ha, ha!
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Vous avez très bien répondu.
M. Dufour: Non, mais, là, on est dans l'engagement du
ministère.
M. K.-Laflamme: Les dépenses du ministère.
M. Dufour: Les dépenses du ministère et c'est eux
autres.
M. Ryan: Je pense que, celui-ci, c'est la Régie des permis
d'alcool, en toutes lettres.
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: Si on avait procédé par programme, on
n'aurait pas ce danger de confusion. Mais, ici, c'est vraiment un engagement de
la Régie des permis d'alcool.
Une voix: II est mal...
M. Ryan: Je vous comprends très bien d'avoir confondu
parce que, avec tous ces papiers-là, vous en avez déjà
attrapé beaucoup dans la première journée.
M. Dufour: Alors, la prochaine fois...
M. Ryan: Non, mais il n'y en a pas. Non, non, franchement.
M. Dufour: ...on va les démêler.
M. Ryan: C'est pour ça que... Mais, ici, c'est vraiment la
Régie des permis d'alcool.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié. Merci.
Engagement 2, dépenses relatives aux services du courrier.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
Engagement 3, contrats négociés.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
Engagement 4.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
Engagement 5.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Engagement 6.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Engagement 7.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Engagement 8.
M. Dufour: Attendez un peu, là, il faut que je vire mes
pages.
Le Président (M. Gautrin): Ça tourne un peu
beaucoup vite.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Engagement 9.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Engagement 10.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Engagement 11.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Attendez. Engagement 12,
contrat négocié, la buanderie.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): C'est vérifié.
Engagement 13, des contrats négociés?
M. Dufour: À l'engagement 13, on parle de beaucoup
d'organismes qui sont, dans le fond, des contractants pour... Est-ce que tous
les organismes sont accrédités par le ministère ou par un
autre organisme? Qui les accrédite, ces organismes-là?
(Consultation)
M. Ryan: Allez-y donc, M. Carrier.
M. Carrier: M. le Président, tous les contrats que nous
avons avec les organismes communautaires on parle ici des centres
résidentiels communautaires, des centres d'hébergement
communautaires, on a aussi des foyers d'accueil ce sont des organismes
qui sont accrédités par nous, selon des normes
préétablies. Alors, on a des normes très
spécifiques, selon le niveau et les services qui sont demandés.
Ces organismes-là sont accrédités par un comité
régional mixte qui est formé, en partie, par des
représentants du gouvernement du Québec et des
représentants du gouvernement fédéral, puisque plusieurs
de ces organismes offrent à la fois des services aux services
correctionnels québécois et aux services correctionnels
canadiens.
M. Dufour: Et toutes les lettres que j'ai, les suffixes AA, AC,
AE, c'est dépendant de leur fonctionnement, de leur fonctions
M. Ryan: Ici.
M. Dufour: AA, AC, AE, AG, AI, AK, AM,
AO, AQ, Alouette peut-être, je ne l'ai pas vu.
(Consultation)
M. Dufour: Est-ce que ça a une connotation, ça,
pour donner leur classe?
M. Carrier: C'est la première fois que je vois ça,
M. le Président.
M. Ryan: Ça doit être le code de patronage. Des
voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ce n'est pas moi qui le dis, mais ce qui est dit est
dit.
M. Ryan: II a bien dit que c'était la direction qui
faisait ce travail-là.
M. Dufour: Ce qui est dit est dit. Il doit y avoir quelque chose.
C'est un code, ça, pour moi.
M. Ryan: Vous allez nous donner une réponse d'ici la fin
de l'après-midi parce que le député de Jonquière ne
pourra pas dormir.
M. Dufour: Vérifié sous réserve.
Le Président (M. Gautrin): Alors, c'est
vérifié. Merci. L'engagement 14, c'est de la même nature.
Vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
L'engagement 15, de même nature. Vérifié?
M. Dufour: Tout le mois est vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Tout le mois est
vérifié? Parfait. Est-ce que c'est correct pour vous?
Des voix: Oui, oui.
Le Président (M. Gautrin): Parfait. Alors, c'est de
l'engagement 14 à l'engagement 24 inclusivement qui est
vérifié.
Septembre
Je passe au mois de septembre. Engagement 1 de septembre... Juillet,
c'est tout passé.
M. Dufour: Engagements 1 à 6 inclusivement. Je vais
prendre l'engagement 7.
Le Président (M. Gautrin): Septembre, engagements 1
à 10, c'est vérifié pour vous?
M. Dufour: Engagements 1 à 6 inclusivement.
Le Président (M. Gautrin): Alors, l'engagement 1...
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): ...recherche des causes,
ça va. Les engagements 3, 4, 5, 6 inclusivement, vérifiés.
C'est ça?
M. Dufour: C'est ça.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 7, C.T. 181100.
C'est ça?
M. Dufour: C'est ça.
Le Président (M. Gautrin): Contrat de services de
gardiennage à Place Desjardins, pour 50 467,54 $.
M. Dufour: En quoi ça consiste, le gardiennage?
Le Président (M. Gautrin): Gardiennage à la Place
Desjardins.
M. Ryan: Ça, c'est le contrat qui est donné
à une agence privée pour assurer la garde des locaux, surtout du
ministère du Revenu, au complexe Desjardins. Le ministère des
Affaires municipales est dans la même tour du nord aussi. Il
bénéficie de cette protection à l'entrée. C'est la
protection à l'entrée en bas.
M. Dufour: C'est vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié. Bon.
Engagement 8.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 9.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 10, sauvetage
à Saint-Justin.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 11,
évaluation des dommages causés à l'île
Enchanteresse.
M. Dufour: Est-ce qu'on peut avoir une petite idée ou
avez-vous un bilan de cette opération-là de l'île
Enchanteresse qui a un nom extraordinaire, mais qui...
M. Ryan: Juste une minute, on va sortir ça. On a justement
pris une décision ces jours-ci pendant qu'on retrouve les
renseignements détaillés en relation avec les dommages
causés par l'inondation survenue l'an dernier à l'île
Enchanteresse. Il restait trois foyers dont la demeure avait été
considérablement endommagée. Les risques d'inondation demeurent
dans cet endroit-là. Là, ils nous ont dit: Nous autres,
réparer notre maison, la refaire en neuf, ça ne vaut quasiment
pas la peine. On aimerait mieux déménager. Il y a trois cas
à propos desquels nous avons pris une décision autorisant le
déménagement, à certaines conditions, évidemment.
Il faut que le propriétaire s'engage à nettoyer la place,
à faire en sorte que tout ce qui reste de sa maison soit
éliminé à la satisfaction de l'autorité municipale.
Il y a une compensation qui est donnée pouvant aller jusqu'à un
certain pourcentage de la valeur reconnue de la maison, de la valeur telle
qu'établie au rôle d'évaluation.
M. Dufour: Quand vous parlez de déménager, on peut
sortir la maison de cette île-là, puis l'amener ailleurs?
M. Ryan: Non. Il faut qu'ils la démolissent. Le coût
de ce programme-là, M. le Président, jusqu'à maintenant, a
été de 462 000 $. Il y aurait encore des réclamations qui
sont en traitement, cependant.
M. Dufour: Ça touchait à combien de dossiers? M.
Ryan: Une centaine de dossiers.
M. Dufour: Mais vous en traitez combien, là? (14 h 40)
M. Ryan: Peut-être que M. Noël de Tilly pourrait nous
donner une idée du coût qu'on peut anticiper pour l'ensemble du
programme, une fois qu'il aura été complètement
accompli.
(Consultation)
M. Ryan: Si vous voulez, on vous donnera l'information
précise à ce sujet un petit peu plus tard.
M. Dufour: O.K. C'est beau pour le moment, sous réserve
des explications qui vont rentrer un peu plus tard.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié? M.
Dufour: Vérifié. Le Président (M. Gautrin): Bon. M.
Ryan: Avant la fin de l'après-midi.
Le Président (M. Gautrin): Si je comprends bien, on
continue. Ensuite, on avait les annexes de ventilation. Vous les avez
déjà vérifiées.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Gautrin): Je rentre dans septembre
1992.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Gautrin): J'ai l'engagement 3. C'est le
premier, enfin, dans l'autre septembre. C'est vérifié,
l'engagement 3?
M. Dufour: Pardon?
Le Président (M. Gautrin): 09-041635...
M. Dufour: C'est vérifié, ça.
Le Président (M. Gautrin): ...contrats
négociés. C'est vérifié?
M. Dufour: Attendez un peu.
Le Président (M. Gautrin): Des animateurs de
pastorale.
M. Dufour: Ah oui! Ça, c'est correct. C'est
réglé.
Le Président (M. Gautrin): C'est correct, contrats des
animateurs de pastorale?
M. Dufour: Ah oui! Moi, je suis un homme d'église. Je suis
comme le ministre.
M. Ryan: La pastorale ne vous intéresse pas.
M. Dufour: C'est un homme d'église. Bien non, au
contraire.
Le Président (M. Gautrin): Ça va. M. Dufour:
Au contraire.
Le Président (M. Gautrin): Alors, les animateurs de
pastorale, c'est...
M. Ryan: Vous pensez que c'est réglé. On vous
remercie.
Le Président (M. Gautrin): ...vérifié.
M. Dufour: Je sais que c'est une bonne chose.
M. Ryan: Ce n'est pas réglé encore.
Le Président (M. Gautrin): Engagement 4,
l'approvisionnement en lait pour le Centre de prévention de
Montréal. Le lait après la pastorale. C'est
vérifié?
M. Dufour: C'est vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Les épiceries
après le lait. Engagement 5.
M. Ryan: Ici, pour la pastorale, si vous me permettez juste une
remarque, M. le Président...
Le Président (M. Gautrin): Bien sûr, M. le
ministre.
M. Ryan: ...c'est qu'on a un certain nombre d'animateurs...
M. Dufour: Voulez-vous me donner le numéro où on
est rendus?
Le Président (M. Gautrin): Bien sûr. Si vous me
permettez, M. le ministre...
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Gautrin): ...actuellement, je pense qu'on
vient de vérifier le 16-960044.
Une voix: Quel mois?
Le Président (M. Gautrin): On est à septembre pour
septembre, d'après mon cahier à moi, et on était rendus
maintenant à l'engagement 5 qui est 16-521707.
M. Dufour: Septembre, il est tout...
Le Président (M. Gautrin): Bien, attendez. M. le ministre
voulait faire quelques commentaires sur la pastorale. M. le ministre, vous avez
des commentaires sur la pastorale?
M. Ryan: Oui. Je voulais souligner l'importance que nous
attachons au travail des animateurs de pastorale dans les centres de
détention.
M. Dufour: Pourquoi pas? Bien sûr!
M. Ryan: Ça peut sembler un petit peu anachro-
nique aujourd'hui aux yeux de certains, mais ces personnes, de plusieurs
confessions différentes, d'ailleurs, rendent des services très
importants aux détenus. À un moment donné, certains se
sont imaginé qu'on pourrait se débarrasser de tout ça
purement et simplement pour des fins d'économie. Nos services je
suis bien content ont fait valoir le côté éminemment
positif du travail accompli. Nous maintenons cette fonction-là.
Maintenant, il y aurait certains ajustements à faire. Quand la
population carcérale augmente et que les délits se multiplient
dans la société, surtout les délits de nature plus
sérieuse, c'est évident qu'il faut un renforcement de ce type
d'action là. J'avais l'occasion récemment c'est un petit
peu marginal, mais ça va illustrer le propos quand même
d'aller visiter un centre d'accueil pour jeunes en situation difficile au plan
social, qui est situé dans ma circonscription d'Argenteuil, à
Huber-deau. C'est bien apparenté à des centres comme ceux dont
nous discutons. À un moment donné, on avait l'impression qu'il
n'y avait plus du tout de préoccupation pastorale dans ce
centre-là. Le climat était très mauvais. Il a fallu faire
une enquête, imposer une tutelle et tout.
J'ai eu l'occasion de retourner voir l'établissement, il y a une
couple de semaines, et ils ont trouvé une dame qui fait un travail de
pastorale formidable, dont le travail se situe au coeur des
préoccupations les plus vives des jeunes, d'abord, et des
éducateurs qui les assistent. On a un climat magnifique dans cette
institution-là. On a changé le climat de l'institution
complètement. On voit que les jeunes sont vraiment à la recherche
de la conquête d'eux-mêmes. C'est de toute beauté de voir
ça.
Je pense qu'on veut faire le même travail dans les centres de
détention pour adultes. Je voudrais souligner que la Direction des
services correctionnels met l'accent dans toute la mesure humainement possible
sur l'objectif de réinsertion sociale et non pas de répression.
Les gens ne vont pas dans les centres de détention pour être
punis, mais pour avoir la chance de se reprendre en main avec une assistance
convenable, qui n'est pas toujours à la hauteur de la tâche parce
qu'on a des contraintes financières très sérieuses et ce
n'est pas toujours facile d'ajouter l'aide de pointe qu'il faudrait parfois.
Mais nous tenons à maintenir cette orientation-là, d'autant plus
que, dans un pays comme la république voisine, on a essayé
l'autre approche, basée beaucoup plus directement et parfois
exclusivement sur la répression. On s'aperçoit que ça
entraîne à construire par milliers des nouvelles unités de
résidence en prison, puis la délinquance continue
d'augmenter.
Je pense que l'approche que nous avons ici est une approche beaucoup
plus libérale, dans le sens qui conviendrait, je pense, au
député de Jonquière. La présence de responsables de
pastorale fait partie de cette approche centrée sur la
réinsertion sociale. Je voulais le souligner et je sais qu'on pourra
compter sur l'appui de l'Opposition pour maintenir ces services-là qui
sont très importants.
M. Dufour: Moi, je vous dis que, là-dessus, on n'a pas
posé de questions, mais ce n'est pas par un manque
d'intérêt; c'est parce que je suis convaincu que, si on avait plus
de gens de cette formation-là, dans le sens des agents de pastorale ou
autres, on aurait peut-être besoin de beaucoup moins de psychiatres et de
psychologues, puis de psys tout court. C'est démontré hors de
tout doute qu'on remplace toujours quelque chose par autre chose, et pas
nécessairement par meilleur. Je ne remets pas en cause du tout leur
travail. Je suis convaincu, d'ailleurs, que c'est nécessaire, puis qu'il
faudrait le faire plus, parce que les gens ont besoin de parler avec du monde
et ils ont besoin de se confier. Regardez les troubles de notre
société. Il y en a beaucoup qui sont partis, mais on ne les a pas
remplacés. Ça fait quoi? C'est la drogue, puis c'est toutes
sortes de choses qui les remplacent.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Je comprends que les
engagements 4, 5, 6, 7, 8 et 9 sont vérifiés.
M. Dufour: Vérifié.
Octobre
Le Président (M. Gautrin): Je passe maintenant au mois
d'octobre. Le premier engagement, c'est la livraison de lait...
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
Deuxième, encore du lait.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Troisième, des cours de
formation aux agents des services correctionnels.
M. Dufour: Ces cours-là qui sont donnés par le
cégep de Saint-Jérôme, est-ce que c'est une concentration
unique à ce cégep-là ou si ça se fait ailleurs?
Parce qu'il n'y a pas seulement un centre de détention dans tout le
Québec. Est-ce que c'est juste là que ces cours-là se
donnent? Puis, là, je m'aperçois que c'est des contrats
négociés...
M. Carrier: Le cégep de Saint-Jérôme est un
cégep qui est spécialisé dans la formation des
intervenants correctionnels. Lorsqu'on a commencé ce
programme-là, il n'y avait pas de cégep qui était
effectivement spécialisé dans ce domaine-là; ça
fait déjà quelques années que le cégep fournit la
prestation de services en matière de formation pour les intervenants
correctionnels, les agents correctionnels et aussi pour les cadres
correctionnels. Alors, c'est le cégep le plus
spécialisé
dans la province dans ce secteur d'activité là. Il s'est
spécialisé, finalement, à force d'obtenir des contrats
avec nous. Alors, il a développé sa spécialisation avec
nous.
M. Dufour: Et ça, ce n'est pas juste dans le cas de
nouveaux agents. La formation, est-ce que vous parlez d'une formation continue
ou juste de la formation des gens que vous allez engager
ultérieurement?
M. Carrier: C'est de la formation continue puisque, il y a deux
ans ou trois ans, on a redéfini le rôle de l'agent des services
correctionnels. Anciennement, on appelait ça un gardien de prison,
c'était une personne qui s'occupait de surveiller, de garder. On
l'appelait aussi tourneur de clés. Alors, depuis trois ans, on a
redéfini complètement le rôle de l'agent des services
correctionnels. Il est maintenant un accompagnateur, un intervenant qui
participe au programme d'accueil du contrevenant et qui l'assiste dans son
cheminement. La philosophie de base est une philosophie qui est basée
sur la responsabilisation du détenu dans son cheminement vers sa
sortie.
Alors, les intervenants correctionnels étaient jadis uniquement
des professionnels; on avait à peu près 80 professionnels.
Maintenant, chacun des agents correctionnels a un rôle à jouer
dans le cheminement du détenu vers sa sortie. Alors, c'est ce nouveau
rôle qui est enseigné, si on veut, par le cégep de
Saint-Jérôme.
M. Dufour: Comme vous parlez de formation continue, c'est quoi,
la proportion des élèves qui sont en formation pour le devenir et
de ceux qui sont en formation de cheminement continu, qui sont
déjà dans le dossier?
M. Carrier: On a à peu près 1800 agents des
services correctionnels, au Québec.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
(14 h 50)
M. Carrier: Vous me demandez la proportion des gens qui sont en
formation continue et celle des nouveaux agents. Je n'ai pas le chiffre par
coeur, mais le plus grand nombre est en formation continue.
M. Dufour: Donc, ça suppose que c'est des adultes, et tout
ça.
M. Carrier: Ce sont des adultes.
M. Dufour: Des adultes.
M. Carrier: Ce sont tous des adultes.
M. Dufour: Quand ils vont aux études ou en stage, ces
gens-là, c'est le ministère qui défraie les coûts ou
si l'agent est obligé d'en défrayer?
M. Carrier: Non. C'est l'employeur qui défraie les
coûts parce que les personnes qui sont en formation, ce sont des agents
qui sont déjà des agents des services correctionnels, certains
depuis 10 ans ou 15 ans. Alors, tout le personnel a à intégrer le
nouveau rôle. Je peux vous donner des indications sur les types de
programmes qui sont donnés. J'aurais ça ici.
(Consultation)
M. Carrier: Je vous donne juste une indication sur les types de
programmes qui sont donnés: techniques des communications, techniques
d'animation de réunions, le personnel gestionnaire et l'intervention,
l'organisation et son environnement, management. Ça, il y a un type de
programme qui est donné pour les gestionnaires correctionnels et il y a
d'autres programmes qui sont donnés pour les agents des services
correctionnels comme intervention en situation de crise...
M. Dufour: C'est un cours qui serait distribué sur quelle
longueur de temps, pour un nouveau, quelqu'un qui n'est pas dans le
système? C'est un cours de trois ans?
M. Carrier: Non. Ce n'est pas un cours qui est donné pour
les gens qui ne sont pas dans le système.
M. Dufour: Un cours adapté.
M. Carrier: C'est un cours qui est fait sur mesure, à
notre demande, pour les services correctionnels.
M. Dufour: Donc, ça peut être un cours sur une
session, deux sessions ou trois sessions.
M. Carrier: Bien, je vous donne un exemple ici. Pour les agents
des services correctionnels, on parle de sept sessions et les sessions sont
d'une durée moyenne de cinq à six jours. Pour les gestionnaires,
ici, on parle de... Lorsque les agents correctionnels ont terminé ce
cours, ils ont une attestation d'études collégiales qui est
fournie.
M. Dufour: O.K. C'est de la formation continue.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Gautrin): Merci.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Alors, il est
vérifié. L'engagement 4, les inondations.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
Engagement 5, un supplément...
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié? Oui?
M. Dufour: Oui, oui. Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Engagement 6, sauvetage d'une
résidence principale à Rawdon.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Engagement 7, honoraires
versés à la demande du MAPAQ, à la suite d'une entente
entre ce ministère et le fournisseur.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): C'est vérifié.
Merci. Novembre
Je passe aux engagements du mois de novembre. Le premier engagement de
novembre, c'est relatif aux honoraires et déboursés versés
aux procureurs qui assistent les coroners lors des enquêtes
ordonnées par le coroner en chef.
M. Dufour: On va y revenir, mais dans un autre dossier.
Le Président (M. Gautrin): Donc, vous le vérifierez
à ce moment-là?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Bien sûr. Un
dépassement de contrat, engagement 2.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Un dépassement de
contrat, engagement 3.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Une subvention normée,
engagement 4.
M. Dufour: Bon. Le financement d'un projet de recherche visant
à déterminer la configuration des admissions.... Ça, c'est
une étude qui a été faite, j'imagine, dans un cours?
Le Président (M. Gautrin): C'est un projet de
recherche.
M. Dufour: Un projet de recherche sur la surpopulation
carcérale.
M. Ryan: C'est ça.
M. Dufour: Puis, là, on entend actuellement des sons de
cloche qu'on mettrait deux prisonniers par cellule. Bon, on va faire du deux
dans un. En tout cas, ça logerait plus de monde, si ça ne
ragrandit pas les centres de détention. Est-ce que cette
recherche-là est disponible? Est-ce qu'elle est complétée,
cette étude-là, ou si elle doit être
complétée?
M. Ryan: Sur cette recherche-ci, il y a deux contrats qui ont
été donnés: un à l'Université de
Montréal et un à FUQAM. Cette recherche-ci est en cours.
M. Dufour: Ah! Elle est en cours. Elle n'est pas
complétée.
M. Ryan: Oui. On n'a pas reçu le rapport encore.
M. Dufour: Est-ce que vous prévoyez que ça va
être complété?
(Consultation)
M. Dufour: Est-ce que ces études-là vont être
disponibles quand elles vont être complétées?
M. Ryan: Oui, oui. Ça n'appartient pas à M.
Carrier, ni à moi.
Le Président (M. Gautrin): Ça va? M. Dufour:
Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Renouvellement de
contrat. Majoration de l'engagement. L'engagement 5.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 6, contrat visant
à former les professionnels de la Direction de la probation...
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié. Merci.
L'engagement 7.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 8, publication
d'un publi-reportage.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 9. M. Dufour:
Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 10.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vous allez plus vite que je
peux tourner les pages. L'engagement 11.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 12.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 13,
Kahnawake encore.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 14, les
inondations.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 15, encore les
inondations.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 16, la
tornade.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): C'est vérifié.
Bon. L'engagement 17, c'est encore la tornade.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 18,
l'inondation.
M. Dufour: Bon, on en a parlé ce matin. C'est ça,
la modélisation du bassin d'écoulement de la rivière
Chaudière.
Le Président (M. Gautrin): C'est ça.
M. Dufour: Ça, actuellement, ce n'est pas
complété, ce travail-là.
M. Ryan: Non. Le contrat vient à peine d'être
accordé.
M. Dufour: II vient juste d'être accordé. C'est
marqué le Groupe HBA... Non. Ça, c'est un montant.
Le Président (M. Gautrin): C'est Tecsult.
M. Dufour: C'est Tecsult, 150 000 $ et le montant 376 000 $.
Le Président (M. Gautrin): C'est ça. M. Dufour:
Ça va.
Le Président (M. Gautrin): Ça va.
Vérifié. Décembre
Je passe aux engagements de décembre 1992. Ça va? Le
premier engagement, c'est quelque chose à Rimouski, l'engagement
30-328300-01.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
L'engagement 2, à Amos.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 3, la cuisine du
Centre de détention...
M. Dufour: Tout le mois est vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Bon. Moi, j'avais une petite
question, néanmoins...
M. Dufour: Vous avez le droit.
Le Président (M, Gautrin): ...sur le point 9: le
comté de Mirabel. Je sais que c'est dans votre coin, M. le ministre.
J'imagine que c'est le comté de Deux-Montagnes ou le comté
d'Argenteuil.
M. Ryan: Le comté de Deux-Montagnes.
Le Président (M. Gautrin): De Deux-Montagnes. C'est bien
ce que je pensais.
M. Ryan: Mais la Société mutuelle d'assurance des
Deux-Montagnes a son siège social à Saint-Benoît qui est
dans la ville de Mirabel, dans le comté d'Argenteuil.
Le Président (M. Gautrin): Bien. Merci. L'engagement 11
est vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Alors, tous les enga-
gements du ministère sont donc vérifiés. Suivant
l'ordre du jour, on passe maintenant aux engagements de la Sûreté
du Québec.
M. Ryan: M. le Président... Le Président (M.
Gautrin): Oui.
M. Ryan: ...juste un malentendu à dissiper avant qu'on ne
quitte ce sujet. Les indications qui étaient à la colonne de
gauche: Al, A2, etc., ça, ce sont des indications qui servent
strictement les fins de l'ordinateur et qui n'ont aucune autre
signification.
Le Président (M. Gautrin): Bon. Sûreté du
Québec.
M. Ryan: Merci, M. Carrier.
Sûreté du Québec
Le Président (M. Gautrin): Alors, nous commençons
la Sûreté du Québec. Janvier 1992. Ça va?
M. Dufour: Un instant.
Le Président (M. Gautrin): Alors, prenez un peu de temps,
deux minutes, vous passez à Sûreté du Québec.
M. Ryan: Une minute pour nous ajuster. Janvier
Le Président (M. Gautrin): Ajustez-vous. Je vous dis tout
de suite que le premier engagement, c'est une soumission sur invitation pour
acheter 620 chapeaux d'hiver Chapska. 620 chapeaux d'hiver.
M. Ryan: On pourrait peut-être, M. le Président,
demander à M. Robert Lavigne, le directeur général de la
Sûreté du Québec, de nous présenter les
collaborateurs et collaboratrices qui l'accompagnent. Ça permettrait de
faire la connaissance de toutes ces personnes, pour ceux qui n'ont pas
l'occasion de les fréquenter régulièrement.
Le Président (M. Gautrin): Avec plaisir. M. Lavigne, si
vous voulez présenter vos collaborateurs. Ce serait avec plaisir qu'on
vous demanderait de présenter vos collaborateurs, M. Lavigne.
M. Lavigne: Tout d'abord, la directrice générale
associée à l'administration, celle qui gère mon budget,
Mme Pagé.
Le Président (M. Gautrin): Bonjour, madame. Bienvenue.
M. Lavigne: Le directeur général adjoint aux
enquêtes criminelles et aux supports techniques, Claude Quinn.
Le Président (M. Gautrin): Bonjour.
M. Lavigne: L'assistante de Mme Pagé, qui est Mme Blache,
qui s'occupe des ressources financières.
Le Président (M. Gautrin): Bonjour, madame.
M. Lavigne: M. Denis Depelteau, qui est aux relations de
travail.
Le Président (M. Gautrin): Bonjour et bienvenue parmi
nous.
M. Lavigne: M. Carpentier, qui est aux ressources
matérielles. C'est parce qu'il est trop petit, je l'oublie. Finalement,
M. Gilbert Tremblay, qui est à l'informatique.
Le Président (M. Gautrin): Bonjour et bienvenue. Le cas
échéant, on se...
M. Ryan: II en a oublié un.
Le Président (M. Gautrin): Qui?
M. Ryan: On a le président de l'Association des policiers
provinciaux du Québec, M. Jocelyn Turcotte. On ne sait pas les
intérêts qu'il surveille exactement, mais ça comprend
l'intérêt public.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Vous êtes bien
aimable. Alors, je reviens sur les 620 chapeaux d'hiver Chapska, conforme
à la norme BNQ 7862-116. Est-ce que l'engagement est
vérifié?
M. Dufour: Vérifié. (15 heures)
Le Président (M. Gautrin): Merci. Une soumission pour
l'achat de 2400 paires de gants.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié. Un achat
de 40 000 mètres de tissu de coton et polyester.
M. Dufour: Bon. Ça, à première vue...
Le Président (M. Gautrin): Troisième
engagement.
M. Dufour: ...40 000 mètres de tissu de coton, je n'ai
aucune idée de ce que ça peut faire.
M. Lavigne: Pour confectionner les chemises.
M. Dufour: Vous avez un service de couture?
M. Lavigne: Vous allez probablement voir plus loin... Non. On
achète le matériel pour avoir de l'uniformité dans les
couleurs...
M. Dufour: Ah! Et vous donnez le contrat après...
M. Lavigne: .. .et on donne le contrat et on fournit le
matériel. Vous allez voir des contrats de confection, tantôt.
M. Dufour: J'avais beau regarder, mais je me dis: Ça fait
pas mal de tissu.
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, à ce moment-ci, si M.
Lavigne consentait, on pourrait peut-être demander à Mme
Pagé comment ça fonctionne, l'octroi des contrats, à la
Sûreté du Québec. Ça va vous donner une indication
générale.
Le Président (M. Gautrin): Ça pourrait
peut-être aider, si vous voulez nous dire ça.
M. Ryan: Après ça, les questions peuvent venir
quand même.
Le Président (M. Gautrin): Ça nous permettrait
peut-être d'avancer plus vite.
M. Ryan: Je pense que ça ne serait pas mauvais qu'on
connaisse comment ça se passe exactement.
Le Président (M. Gautrin): Mme Pagé, comment
donnez-vous vos contrats?
M. Ryan: Et M. Lavigne aussi, évidemment.
Mme Pagé (Louise): De façon générale
et de façon habituelle, la Sûreté procède avec le
règlement du gouvernement. Alors, on est soumis à l'ensemble de
la réglementation et nous travaillons en collaboration avec le service
des achats du gouvernement. Alors, nous faisons une demande de bien, une
demande de livraison ou une réquisition, selon la nature du bien ou du
service à acquérir, au service des achats du gouvernement qui,
lui, selon les classes de fournisseurs ou le montant de la demande,
procède par appel d'offres. Il y a une évaluation qui est faite
selon les critères qui sont prévus au règlement et le
contrat est octroyé au plus bas soumissionnaire dans tous les cas.
Advenant que la Sûreté, pour des motifs de sécurité,
ne prenne pas le plus bas soumissionnaire, c'est référé au
gouvernement qui en décide, mais ça ne s'est jamais produit.
M. Dufour: Et vous avez la banque de données aussi qui
vous permet de...
Mme Pagé: Tout à fait.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
Mme Pagé: Et on respecte les accords interprovinciaux
et...
Le Président (M. Gautrin): Alors, achat des 40 000
mètres..., est-ce que c'est vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 4, l'achat de 10
magnétophones.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié. Merci.
L'engagement 5.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 6, des
souliers.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Les honoraires de Me
Bilodeau.
M. Dufour: On en a parlé, ce matin. C'est dans
l'enquête du coroner sur la mort du caporal Marcel Lemay. Ce n'est pas
complété et ça ne fait pas partie, non plus, des chiffres
qui nous ont été donnés concernant la crise d'Oka. C'est
correct. C'est vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci.
M. Ryan: Est-ce que vous confirmez ça, M. Lavigne?
M. Lavigne: Oui. M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Bon. Alors, l'engagement 8,
vous avez vérifié ça, sur les
hélicoptères?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié, sur les
hélicoptères.
Février
Je passe à février. Alors, l'engagement 1 de
février. ..
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): ...c'est les bottes de
sécurité. L'engagement 2, c'est les chandails.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 3, c'est les
bottes d'hiver.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 4, c'est des
valises.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 5, c'est
l'élaboration d'un profil des télécommunications
policières.
M. Dufour: Bon. C'est quoi, ce contrat-là qui nous est
donné? Quelque chose de nouveau ou... C'est un programme qui est en
marche?
M. Lavigne: Oui. On est en train, depuis quelques années,
de modifier le réseau de télécommunications de la
Sûreté. C'est un très gros projet et on doit le
disséquer par contrats, en différentes parties. Pour faire un
résumé général, nous, on appelle ce
réseau-là le RITP, qui est le Réseau intégré
des télécommunications policières. On va modifier avec
ça tout le réseau de communications radiophoniques actuel de la
Sûreté qui date de 20, 25 ans à peu près et qui est
dépassé; il commence même à être dangereux,
dans certains cas, puisque les membres n'ont pas de communication hors
véhicule, chose, par exemple c'est un point qu'ils vont
avoir dans le futur.
M. Dufour: Est-ce que ça va le mettre plus
sécuritaire? Est-ce que ça veut dire qu'il y a une uniformisation
qui se fait à travers tout le réseau des corps policiers du
Québec, par exemple avec la CUQ, la CUM, la CRO ou la CUO?
M. Lavigne: Ce réseau-là, c'est le réseau de
la Sûreté, sauf que, pour les policiers municipaux, moyennant
certains équipements qu'ils devront se procurer, acquérir, il y
aura possibilité d'une connexion. Mais, ça, on parle dans
quelques années. Ce n'est pas pour l'immédiat.
M. Dufour: Le coût global de cette
opération-là ou de ce changement-là, c'est quoi? M.
Lavigne: Ah!
M. Dufour: Un ordre de grandeur? Depuis combien de temps vous
avez commencé: deux ans, trois ans?
M. Lavigne: Je vais vous donner les coûts. Le RITP, les
discussions là-dessus sont commencées depuis 1982, je pense.
C'est extrêmement loin, sauf qu'il n'y pas eu de dépenses
sérieuses. Il y avait, à ce moment-là, un projet du
ministère des Communications d'établir un autre réseau
qu'eux appelaient RIR. C'était un réseau provincial pour tous les
ministères. C'était très gros. On a parlé longtemps
du RITP versus le RIR, pour finalement, vers 1988, commencer à
s'orienter, avec l'accord du Trésor, dans le RITP. Les coûts
reliés au RTTP basés sur une location de 10 ans sont les
suivants: c'est environ 9 285 840 $ par année.
M. Dufour: Annuellement. M. Lavigne: Oui.
M. Dufour: Ça veut dire que c'est un contrat de 100 000
000$.
M. Lavigne: Oui. Je pense qu'au total... J'ai regardé
récemment et j'ai le chiffre de 85 000 000 $...
Mme Pagé: C'est 85 000 000 $... M. Lavigne: ...dans
la tête.
Mme Pagé: ...mais, de ces 85 000 000 $, il faut
déduire les coûts actuels. Ce n'est pas une dépense
nette.
M. Lavigne: Oui. Ce ne n'est pas toutes des nouvelles
dépenses, c'est les coûts du nouveau réseau. Par contre, ce
qu'on épargne, c'est les coûts du réseau actuel. La
différence entre les deux... Avez-vous le chiffre, madame?
Mme Pagé: 6 000 000 $ environ par année. M.
Lavigne: Ça veut dire que, 10 ans, c'est... Mme Pagé:
60 000 000 $.
M. Dufour: En fait, la décision est prise: c'est vers la
location que vous allez.
M. Ryan: C'est la recommandation qui est faite. Notre
décision n'a pas été prise encore...
M. Lavigne: Elle n'est pas prise encore.
M. Ryan: ...mais elle va être prise prochainement.
M. Dufour: À ce moment-là, vous avez
étudié l'acquisition purement et simplement et vous êtes
arrivés à la conclusion que c'est plus intéressant la
location que l'achat?
M. Lavigne: Ah oui. L'achat..
M. Dufour: Location-achat, location tout court ou achat, purement
et simplement. Il y a trois hypothèses.
M. Lavigne: ...ça demanderait un groupe d'experts
permanents seulement pour se tenir à la fine pointe de la technologie.
Ça change tellement vite. Les compagnies qui offrent le service ont
actuellement un réseau d'installé à la grandeur de la
province. Disons que c'est un consortium qui va nous offrir le service. Le
réseau de téléphone est déjà établi.
Donc, il y a plusieurs moyens qui vont servir... Même si c'est de la
télécommunication, il y a des tours qui vont servir; à
d'autres endroits, les ondes vont être faites par fibres optiques;
à d'autres endroits, elles vont être faites par lignes
téléphoniques. Donc, nous autres, la Sûreté ou le
gouvernement, l'acquérir, c'est un coût extraordinaire, quant
à moi.
M. Dufour: O.K.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Dufour: Et vous prévoyez que ça va être
complété quand, ça?
M. Lavigne: L'échéancier, si toutes les
autorisations se donnent dans le temps prévu, ça devrait
être complété d'ici deux ans ou deux ans et demi, je
pense.
Mme Pagé: 24 mois après la décision
gouvernementale.
M. Lavigne: C'est ça. Bien, d'ici 2 ans, 24 mois
après la décision gouvernementale.
M. Dufour: On peut présumer qu'en 1994-1995... Ça
va. Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 5. On vient
de le vérifier, c'est ce qu'on vient de faire. Excusez-moi.
M. Dufour: C'est lui qu'on vient de faire.
Le Président (M. Gautrin): Engagement 6, tissu
«Canada Mist», c'est vérifié?
M. Dufour: Bien, c'est la même réponse que tout
à l'heure.
Le Président (M. Gautrin): C'est ça.
M. Dufour: C'est pour avoir une couleur uniforme. Mais,
là, on n'a pas le nom des soumissionnaires. Il y en avait probablement
seulement un. C'est un contrat négocié. Pourquoi
négocié? C'est pour compléter? C'est quoi? Tout à
l'heure, vous nous avez donné la formulation, comment vous faites quand
ce n'est pas négocié.
M. Lavigne: Tantôt, c'était pour les... M.
Dufour: Les chemises.
M. Lavigne: ... chemises. Ça, c'est pour des blousons de
printemps, paletots d'hiver, parkas pour le Grand-Nord et salopettes.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
(15 h 10)
M. Lavigne: C'est une autre sorte, sauf que je vais essayer de
vous répondre plus correctement avec l'aide de mon ami. Pourquoi
négocié?
(Consultation)
M. Lavigne: II y avait un seul fournisseur de ce tissu-là
et c'est le MAS, le service des achats du gouvernement, qui a fait le...
M. Dufour: O.K., mais, quand vous lea faites faire, comment vous
procédez? Qui les fait?
M. Lavigne: On demande des soumissions à différents
couturiers, ceux qui sont inscrits...
M. Dufour: Oui, mais là il n'y en a pas eu l'année
passée.
M. Lavigne: Non.
M. Dufour: Ça veut dire que vous n'avez pas acheté
un morceau.
M. Lavigne: Vous allez en avoir. Vous allez en avoir
bientôt. Il y en a dans les engagements. Dans les engagements, il y en
a.
M. Dufour: O.K. On l'a vérifié. On va le
considérer comme...
M. Lavigne: Ça, c'est le matériel. Après
ça, vous allez avoir la confection tout à l'heure.
Le Président (M. Gautrin): M. le député
d'Iber-
ville.
M. Lafrance: Oui. Merci, M. le Président. Pour revenir sur
ce que Mme Pagé a énoncé sur la politique d'achat, est-ce
qu'il y a un montant maximum ou minimum au-delà duquel vous devez aller
en soumissions? Est-ce que vous avez une certaine latitude d'achat
jusqu'à un certain montant au-delà duquel vous devez aller en
appel de soumissions publiques?
Mme Pagé: Oui. Il y a les seuils qui sont prévus
par le règlement du gouvernement, dépendamment des... C'est
5000$.
M. Lafrance: 5000 $?
Mme Pagé: Moins de 5000 $, on est autonome. Plus de 5000
$, c'est ou le fichier de Rosalie ou des cahiers de charges qui sont
envoyés dans le public.
Le Président (M. Gautrin): M. le député de
Chapleau.
M. Kehoe: Dans le même ordre d'idées, pour l'achat
des chars, comment vous faites ça dans des régions, mettons, pour
la région de Montréal, la région de Québec, la
région de l'Outaouais? C'est globalement, à travers la province,
que vous achetez...
Le Président (M. Gautrin): M. Lavigne.
M. Lavigne: Les achats de véhicules, c'est un très
long processus qui débutera bientôt pour l'année prochaine,
la première étape étant de fixer les normes. Les normes
sont fixées avec la collaboration du MAS, les compagnies qui offrent la
marchandise. Donc, il y a des réunions de faites et je pense qu'il y a
peut-être quelqu'un du Trésor qui assiste. Ça se produit
vers le mois de juin de chaque année. Là, les normes sont faites
pour l'année et le processus commence. Ce sont les compagnies qui
soumissionnent et eux les distribuent. On achète des compagnies.
M. Kehoe: C'est toujours GM, ou Ford, ou «Chev», ou
quoi?
M. Lavigne: Généralement, il y a à peu
près trois compagnies, disons, qui nous en fournissent. Ford et GM sont
les deux compagnies majeures et Hyundai. On en a acheté d'Hyundai. Il y
a quelques achats d'autres sortes, mais très, très peu.
M. Kehoe: Sont-ils achetés directement du manufacturier ou
si c'est régionalement? C'est des fournisseurs régionaux ou des
garages?
M. Lavigne: Du manufacturier.
M. Kehoe: Pour toute la province?
M. Lavigne: Oui. Oui, parce qu'on achète, disons, par
exemple, pour les véhicules de patrouille, des «police
pack»? Us sont conçus, ils sont mis sur la chaîne de montage
pour les corps policiers.
M. Kehoe: Spécialement pour ça?
M. Lafrance: Et vous favorisez les véhicules
assemblés au Québec ou au Canada avant les autres? Pardon?
Mme Pagé: II n'y a pas de voitures «police
pack» assemblées au Québec, ni chez General Motors ni chez
Ford.
M. Lavigne: II y a des partenaires économiques. Ce qu'on a
vu dans le passé, c'est que les partenaires économiques du
Québec étaient généralement favorisés par le
MAS. Le choix de la compagnie n'est jamais le nôtre. C'est toujours le
service des achats du gouvernement qui choisit après soumissions. Nous,
on collabore jusqu'au moment où les nonnes sont effectuées et sur
la quantité qu'on va commander, etc., pour remplacer la flotte;
après ça, le processus gouvernemental se met en branle. Je sais,
par exemple, que le service des achats du gouvernement favorise les partenaires
économiques du Québec. Il reste que le partenaire
économique du Québec doit être capable de répondre
aux normes qui sont fixées. D'ailleurs, ces gens-là assistent,
lorsque les normes sont faites, pour voir si ça cause des
problèmes dans leurs futurs modèles. Les grandes compagnies sont
là quand les normes sont faites.
M. Kehoe: Autre que les autos que vous achetez, les autres
matériels... C'est pour la Sûreté dans l'ensemble que vous
essayez d'acheter la flotte de véhicules, je comprends, mais, mettons,
pour les autres affaires, vous achetez ça dans les régions autant
que possible?
M. Lavigne: Ça dépend. Si on parle d'essence, par
exemple, c'est sûr qu'on l'achète à la grandeur du
Québec. Si on parle d'entretien, réparation de véhicules,
on va faire les achats à la grandeur du Québec. Mais, si on fait
des commandes pour des casques, par exemple, parce que vous allez en voir, des
engagements sur des casques, là, c'est acheté par le central pour
l'ensemble du Québec. C'est un petit peu la différence qu'on
pourrait retrouver.
Le Président (M. Gautrin): Ça va? Alors, je
comprends que l'engagement 6 a été accepté.
M. Ryan: M. le Président, juste un point. Le
Président (M. Gautrin): Oui, excusez-moi.
M. Ryan: Quand il s'agit d'un achat important, le ministre des
Approvisionnements et Services veille au travail, c'est lui qui est responsable
de ça. Là, il va consulter les ministres concernés
également, avant de prendre une décision stratégique. Des
fois, ce n'est pas le processus pur et simple. Il y a beaucoup d'autres
facteurs qui vont entrer en ligne de compte. Il y a toujours des consultations
étroites qui se font.
Le Président (M. Gautrin): Parfait. L'engagement 6 est
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 7 est
vérifié? Je comprends qu'on avait glissé sur 7
implicitement.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 8. Moi, j'ai une
question sur 8. Vous parlez d'un contrat d'entretien. Ce qui m'a semblé
bizarre: comment se fait-il que, les montants, ce soit deux années le
même montant et que, la troisième année, le contrat
d'entretien soit moins élevé?
M. Dufour: Si vous avez remarqué, ça fait le
même montant pour les années 1991-1992 et 1994-1995.
Le Président (M. Gautrin): Pour 1992-1993, c'est la
même chose que pour 1993-1994, mais 1994-1995, l'entretien... Pourtant,
j'ai l'impression que plus une machine vieillit, plus elle a
peut-être...
M. Dufour: Ce n'est pas ça. C'est trois années le
même prix.
Le Président (M. Gautrin): Ce n'est pas trois
années le même prix.
M. Dufour: Ça ne fait rien. Ils reprennent ça.
Prends 3700 $ et 10 832 $, ça fait 14 532 $. C'est des parties
d'année.
Une voix: Si vous additionnez le premier et le dernier...
Le Président (M. Gautrin): Ah, c'est des parties
d'année.
Une voix: C'est ça.
Le Président (M. Gautrin): C'est des parties
d'année. Sauf des parties d'année, c'est réparti de
manière... C'est ce qu'a trouvé le député de
Jonquière. Merci. Ça va.
M. Ryan: Ici, il y a juste une correction. Dans votre feuille, y
a-t-il à la colonne de droite «soumissions demandées»
ou bien si c'est marqué «contrat négocié»?
Ici, il y a un changement: soumissions demandées: 4; soumissions
reçues: 1. Autres soumissionnaires: aucun. Dans une version
corrigée.
Le Président (M. Gautrin): Parfait. J'imagine que vous
allez transmettre au Secrétariat de la commission une version
corrigée. Merci.
M. Ryan: On va la remettre tout de suite au Secrétariat.
On va la remettre tout de suite, selon notre habitude.
M. Dufour: Nous autres, on l'a eue.
Le Président (M. Gautrin): La
célérité. Vous, vous l'avez eue avant parce que
l'Opposition est mieux traitée. C'est ça.
M. Dufour: C'est parce qu'elle est peut-être plus
dangereuse.
Le Président (M. Gautrin): Bon. Alors, l'engagement 8 est
vérifié. L'engagement 9.
M. Dufour: C'est vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
Engagement 10.
M. Dufour: Vérifié.
Mars
Le Président (M. Gautrin): Merci. On passe aux engagements
du mois de mars 1992. Engagement 1. Ça, c'est les chemises. Voilà
vos chemises.
M. Dufour: Vérifié. Non. Ils les ont faites,
là. Ah non, c'est ça.
M. Lavigne: Ça, c'est la confection. Tantôt, on
avait le matériel...
M. Dufour: Oui.
M. Lavigne: ...et là c'est un contrat qui est donné
pour confectionner les chemises.
M. Dufour: d'habitude, on dit 50 % fabrication, 50 %
matériel premier, mais là ça ne marche pas. c'est plus que
50 %. la fabrication est plus que 50 %, dans le prix de la chemise.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que vous avez des
questions?
M. Dufour: Non, on n'en a pas.
Le Président (M. Gautrin): Ça va.
Vérifié. Engagement 2, soumission sur invitation, 70 vestons.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. 1700 paires de
caoutchoucs.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Trois moto-neiges.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Contrat de services
professionnels en vue de la formation des patrouilleurs. Ambulance
Saint-Jean.
M. Dufour: Est-ce que ça se donne dans toutes les
régions ou si c'est pour l'ensemble de la Sûreté, ça
se donne ici?
M. Lavigne: Non. Ça se donne partout. M. Dufour:
Vous faites le tour. Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Un cours offert sur les
relations interculturelles par le cégep de Maisonneuve, engagement
6.
M. Dufour: C'est ça. Là, vous donnez un contrat,
mais qu'est-ce que vous recherchez à travers tout ça? Je
comprends que c'est pour avoir des gens qui sont plus familiers, etc., mais
c'est quoi, votre objectif d'embauché par rapport à ça,
pour les communautés interculturelles, interraciales? (15 h 20)
M. Lavigne: Ça, c'est de la formation qu'on donne à
nos employés.
Mme Pagé: Oui.
M. Lavigne: Et nos employés sont de plus en plus en
contact avec des groupes interculturels et interraciaux. Bien, c'est ça.
On leur donne une formation de base pour aider à la compréhension
des comportements qui peuvent exister dans ces groupes-là.
M. Dufour: Mais avez-vous un objectif d'engagement d'un certain
nombre?
M. Lavigne: Non. Ça, ce n'est pas pour l'embauche.
M. Dufour: Non.
M. Lavigne: Non.
M. Dufour: Ça, c'est pour la formation.
M. Lavigne: De nos employés.
M. Ryan: Des policiers en exercice.
M. Dufour: Mais là, moi, je serais sur l'embauche parce
que c'est relié un petit peu.
M. Lavigne: Ah, l'embauche, oui. Bien, on en a parlé un
peu ce matin. Du côté de l'embauche, ce qu'on fait, c'est un autre
programme, d'ailleurs. C'est un autre programme où les relations
communautaires de la Sûreté visitent de façon
systématique tous les groupements qui existent au Québec pour,
par exemple, avoir dans leurs journaux parce que, souvent, ils ont des
petits journaux, eux autres, pour leur communauté des espaces,
assister à certaines réunions, essayer de démystifier le
rôle de la Sûreté, la perception que ces gens-là
peuvent avoir de la Sûreté, etc., et chaque candidat... Comme
là, je pense que c'est 250 candidats, durant l'année
passée il me semble que c'est 250 ou 230 qui ont
été amenés jusqu'à faire application à la
Sûreté. Maintenant, une fois que le dossier procède
après l'application, bien, il suit les voies normales, sauf que tout
écart, tout dossier qui est rejeté, on va vérifier
pourquoi il est rejeté, c'est quoi la cause, pour tenter
d'intéresser des gens à venir se joindre à nous
autres.
M. Dufour: Avez-vous un objectif, un pourcentage, en termes
de...
M. Lavigne: Non. On n'a pas voulu fixer d'objectif. C'est simple.
Quelqu'un avait déjà fixé un objectif à une
conférence de presse et, l'année suivante, c'est moi qui la
faisais, la conférence de presse. Il avait dit que 100 Noirs seraient
à la Sûreté dans l'espace d'un an et, l'année
suivante, je n'en avais aucun à leur présenter. Ha, ha, ha! C'est
très difficile d'avoir un objectif de quantité de cette
façon-là, d'autant plus que, lorsque les gros corps policiers
embauchent comme Montréal, ils embauchent actuellement
c'est plus facile et ils sont plus attrayants que nous parce que, nous autres,
le membre de la communauté culturelle, on va probablement l'envoyer en
province alors que, si Montréal embauche, elle, elle va le garder dans
la région montréalaise. Dans ce sens-là, ils sont plus
attrayants.
Je n'ai pas voulu définir d'objectifs et surtout les publiciser
parce qu'ils sont très difficiles à atteindre. On voit quand
même on pourrait vous donner les chiffres si ces
chiffres-là vous intéressent une progression nette d'une
certaine réussite, en tout cas, dans les gens, les différents
groupes qui composent le Québec.
M. Dufour: Est-ce que vous exigez la même chose que
pour...
M. Lavigne: Oui.
M. Dufour: Au moins un minimum, un cégep.
M. Lavigne: Les critères que je vous ai donnés ce
matin, c'est exactement la même chose.
M. Dufour: Ils sont aussi exacts pour eux autres.
M. Lavigne: Ils sont exacts pour eux autres aussi. Ce qu'on a
fait de plus pour eux, mais qu'on a modifié pour tous les
Québécois de souche, si on veut, c'est qu'avant on ne donnait pas
de cours ou d'avis sur le contenu du test écrit. C'est un genre de petit
document qu'on a fabriqué. Ça a commencé par les
communautés et, maintenant, on le fait pour tous les
«appliquants». C'est pour enlever le stress du premier examen, leur
expliquer un peu à quoi ils peuvent s'attendre durant l'examen. Bien
sûr que les questions ne sont pas là, mais c'est pour les
familiariser un peu avec le processus.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Ça va.
Vérifié. Engagement 7.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Engagement 8, location d'un
ordinateur IBM.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): O.K. Engagement 9.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Engagement 10.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Moi, j'ai une question sur
l'engagement 10.
M. Dufour: Allez-y.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce qu'il y a eu des appels
de soumissions? Vous avez acheté des microordinateurs Olivetti, mais,
enfin, ce ne sont pas les seuls qui sont sur le marché. Est-ce que vous
avez eu des appels de soumissions?
Mme Pagé: Encore là, c'est le ministère des
Approvisionnements et Services qui va en appel d'offres. Ils sont sur catalogue
et, dépendamment des puissances dont on a besoin, on les commande au
MAS.
Le Président (M. Gautrin): Donc, il y a peut-être eu
d'autres soumissionnaires et c'est un...
M. Lavigne: C'est une commande ouverte, ça, que le
gouvernement a.
Mme Pagé: C'est ça. C'est le gouvernement qui l'a
négociée. C'est une commande ouverte. Quand, nous, on en veut, on
est obligés de prendre ces produits-là.
Le Président (M. Gautrin): Bon. O.K. Donc, ça,
c'est Approvisionnements et...
Mme Pagé: Le gouvernement a négocié de
meilleurs prix en allant en appel d'offres.
Le Président (M. Gautrin): C'est à
Approvisionnements et Services qu'il faut poser la question pourquoi ils
utilisent des Olivetti.
Mme Pagé: Oui.
Le Président (M. Gautrin): O.K. Ça marche. Alors,
c'est vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 11, des
imprimantes.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Des bottines et des
souliers, à l'engagement 12.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
L'engagement 13, les dépenses d'un grief. M. Boulard.
M. Dufour: Ça va durer je ne sais pas combien de temps,
là.
M. Lavigne: Là, c'est terminé. M. Dufour:
C'est terminé? Des voix: Ha, ha, ha!
M. Lavigne: S'il l'avait défendu un peu moins fort, on
aurait probablement gagné.
M. Dufour: C'est-à-dire que la personne est rendue
à l'âge qu'elle...
M. Lavigne: Elle n'est plus à la Sûreté.
M. Dufour: À sa retraite?
M. Lavigne: Elle est à la retraite. Ça, ici... L'an
passé, on avait un engagement financier pour les salaires qu'on a
dû payer lorsqu'on a perdu...
M. Dufour: Le grief.
M. Lavigne: ...le grief parce que, nous, on l'avait mis à
la porte. Et là, c'est la fin.
Le Président (M. Gautrin): O.K. Je pense qu'on n'a pas le
choix. Vérifié?
M. Dufour: Vérifié. Il ne faut pas qu'il y en ait
trop.
Le Président (M. Gautrin): Les frais d'honoraires de Me
Bilodeau sur l'étude?
M. Dufour: On y reviendra un de ces jours.
Le Président (M. Gautrin): On reviendra sur le coroner,
j'imagine.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Gautrin): C'est
vérifié?
M. Ryan: II s'en est ajouté, des honoraires. Ils
étaient à 100 $ l'heure. Il y a eu un ajustement à 150 $
l'heure.
M. Dufour: Oui, mais ça s'additionne avec les montants
qu'on a vus tout à l'heure.
M. Ryan: Les 90 000 $ qu'on a vus plus tôt.
M. Dufour: C'est ça, mais ce n'est pas
nécessairement la fin des honoraires.
Une voix: Ah non!
M. Dufour: Ça, c'est en date de février 1992.
M. Lavigne: Ah oui. Ce n'est pas...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: On dit toujours qu'il y a des gens qui ont la cause de
leur vie. Avec une cause, ils peuvent...
M. Lavigne: Non, mais je peux vous dire que, dans ce
cas-là, en tout cas, ce n'est pas eux autres qui veulent aller plus
longtemps en enquête.
M. Dufour: Non, non, mais ça peut être la cause de
sa vie pareil.
M. Lavigne: Ah, peut-être. M. Dufour: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): Pourquoi passer de 100 $
à 150 $ l'heure?
M. Ryan: En raison de leur degré de qualification. Il y a
toute une échelle de rémunération des avocats de la
pratique privée qui est établie par le ministère de la
Justice. Là, ils ont été considérés comme se
qualifiant pour la rémunération à 150 $ l'heure.
Le Président (M. Gautrin): Donc, ça a
été simplement...
M. Ryan: Ah oui. Ça prend une autorisation en bonne et due
forme.
Le Président (M. Gautrin): Parfait! Est-ce que c'est
vérifié, l'engagement 14?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Engagement 15. La Maison
Bédard, à Oka.
M. Dufour: C'est quoi, cette maison-là, et pourquoi on l'a
louée? J'imagine que c'est une maison qu'on a louée pour faire
quelque chose.
Une voix: Oui.
M. Ryan: C'est le poste qui a été ouvert à
Oka. Pas un poste, mais un relais de la Sûreté qui a
été ouvert sur le territoire de la paroisse d'Oka pour assurer
à la fois une base plus immédiate de travail pour les agents de
la Sûreté qui sont sur le territoire et de contact pour la
population qui veut communiquer avec la Sûreté.
M. Dufour: Est-ce que c'est des coûts qui sont imputables
à la crise d'Oka?
M. Ryan: Ça, c'est juste le coût de
l'aménagement de la maison qui est située à
côté de l'hôtel de ville. Pour les coûts de
fonctionnement, il y a un autre engagement plus loin.
M. Dufour: Mais est-ce que c'est inclus dans la cause d'Oka ou si
vous l'excluez?
M. Ryan: Non.
M. Dufour: Mais ça a été amené
à cause de ça. (Consultation)
M. Ryan: C'est un engagement qui a été pris pendant
la crise d'Oka par le premier ministre.
M. Dufour: Donc, c'est dû à la crise.
M. Ryan: Sur la recommandation du ministre régional.
M. Dufour: Oui, mais quand ça s'est fait... Est-ce que
c'est dans les coûts que vous nous avez transmis ce matin? Non?
M. Ryan: Je ne pense pas. Il faudrait que vous vérifiiez
tous les coûts de la Sûreté.
M. Dufour: Mais ça pourrait être imputable. M.
Ryan: Ah oui. Ça pourrait être inclus aussi. M. Lavigne:
Je ne penserais pas. M. Ryan: Non?
M. Lavigne: Je ne pense pas, mais je peux vérifier.
M. Ryan: On peut vérifier.
Mme Pagé: Dans le document qu'on a déposé ce
matin, c'était le coût de la crise et non pas de...
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: Est-ce que tout ça est de nature permanente ou
si c'est... Oui? (15 h 30)
M. Lavigne: C'est une aire de services. Les patrouilleurs sont
affectés au poste de Saint-Eustache. Cet endroit-là est ouvert
tous les mardis, mercredis, jeudis, de 10 heures à midi, pour que le
monde puisse venir rencontrer les policiers à Oka ou, de façon
spora-dique, à tout moment où il y a un besoin qui est
exprimé. C'est très petit, ça.
M. Dufour: Oui, mais, vis-à-vis de la réserve, ils
n'ont pas grand droits, les policiers. Est-ce qu'ils y vont, sur la
réserve?
M. Lavigne: Oui, oui.
M. Dufour: Est-ce qu'ils agissent, ils font des arrestations?
M. Lavigne: Ah oui!
M. Dufour: II y a, comme qui dirait, un problème dans le
problème, d'après ce que je vois. J'aimerais bien ça,
là...
M. Lavigne: Là, c'est parce que vous semblez parler de
Kahnawake.
M. Ryan: C'est parce que vous êtes informé par les
journaux.
M. Dufour: Oui, mais les journaux ne sont pas pires. Us nous
donnent pas mal de vérités.
M. Lavigne: À Oka...
M. Dufour: Des vérités vraies.
M. Lavigne: À Oka, on est là tout le temps.
M. Dufour: Oui?
M. Lavigne: Oui.
M. Ryan: II y a de nombreuses interventions, même
auprès de la population autochtone. Il y a des gens qui sont
rappelés à l'ordre régulièrement. Il y en a qui
sont amenés devant les tribunaux aussi. Évidemment, quand
quelqu'un est trouvé coupable et condamné, ça, ça
va dans le bas de la page, puis, s'il y a eu le moindre petit feu qui a
été allumé quelque part, ça va en haut de la
page.
Une voix: Les journalistes.
M. Dufour: Par contre, il y a beaucoup d'incidents qui ne sont
pas nécessairement rapportés.
M. Ryan: Non, non, ce n'est pas une critique. On a le droit de
faire des constatations.
Le Président (M. Gautrin): Je comprends.
M. Dufour: Mais on peut dire aussi qu'il y a des incidents qui ne
sont pas rapportés.
M. Ryan: Également.
M. Dufour: La chose est vraie d'un bord comme de l'autre. Mais
les relations, actuellement, entre la Sûreté du Québec et
les autochtones, est-ce que ça s'est amélioré? Parce que
les «peacekeepers» et tout ce que vous voudrez, ça fait quoi
dans le portrait? Je pense que...
M. Lavigne: Là, vous parlez plus de Kahnawake. M.
Dufour: Bien, Kahnawake...
M. Lavigne: Les «peacekeepers», eux autres, ce sont
des gens...
M. Dufour: Akwesasne. À quoi ça sert? Ha, ha,
ha!
Une voix: À quoi ça sert? Ha, ha, ha!
M. Lavigne: ...j'allais dire, pas des constables spéciaux.
Ce sont des agents de la paix reconnus par le conseil de bande de l'endroit en
vertu de l'article...
M. Dufour: Mais pas en fonction de l'article 80 de ce matin.
M. Lavigne: Ils ne sont pas assermentés en fonction de la
Loi de police. Sauf qu'il faut quand même reconnaître que, depuis
plusieurs années, les «peacekeepers» et, avant, il y
avait un autre nom qu'ils portaient à ce moment-là portent
des plaintes devant nos cours de justice, ils font des arrestations, parce
qu'ils émettent des billets, et ils amènent les gens devant les
cours, ils font condamner d'autres personnes, ils peuvent incarcérer du
monde. Donc, ce sont tous des travaux qui sont intimement reliés
à un travail d'agent de la paix. Quand tu peux arrêter, tu peux
porter plainte, tu peux procéder, tu peux mettre du monde en prison,
ça ressemble à ça. Et ça, ce n'est pas
récent; ça date de plusieurs années.
M. Dufour: Mais ça, vous n'avez aucun contrôle
là-dessus?
M. Lavigne: Non.
M. Dufour: Quand ils vont devant la cour, la cour, c'est la Cour
provinciale.
M. Lavigne: II y a une cour sur la réserve, mais c'est
également la Cour provinciale à Longueuil.
M. Dufour: Mais la cour qu'il y a sur la réserve,
là...
M. Ryan: Eux autres, leurs billets, c'est surtout à la
cour de Kahnawake.
M. Dufour: ...c'est une cour qui est mise là en fonction
de nos lois, à nous autres?
M. Ryan: Non, non. À Kahnawake, c'est la cour de
Kahnawake, c'est la cour indienne.
M. Dufour: Ah! C'est la cour indienne.
M. Lavigne: Oui, mais le juge de paix qui est là est
assermenté en bonne et due forme.
M. Dufour: Selon nos règles, à nous autres. Mais il
juge d'après leurs règles, à eux autres.
M. Lavigne: Oui.
M. Dufour: C'est ça? M. Lavigne: Bien...
M. Ryan: Eux autres, ils ont un règlement qu'ils se sont
donné en vertu de la loi fédérale sur les Indiens, qui
n'est pas nécessairement illégal. Il y a des choses qui ne sont
pas clarifiées au point de vue judiciaire là-dedans. C'est pour
ça qu'on ne peut pas faire d'affirmations trop catégoriques dans
un sens ou dans l'autre. Nous autres, nous ne les reconnaissons pas comme
corps. Ça, c'est clair. Mais qu'est-ce qu'un tribunal va conclure au
bout de la ligne en examinant toutes les législations qui sont
concernées? Là, pour le moment, on ne le sait pas. Il y a
certaines causes qui sont en marche devant les tribunaux, mais c'est
compliqué. C'est compliqué.
M. Dufour: Remarquez que j'interroge. Je ne fais pas trop
d'affirmations.
M. Ryan: Mais c'est une bonne occasion... À Oka, en
contrepartie, il n'y a pas de corps policier indien, là, comme M.
Peltier voudrait en former un. Il s'est formé un corps de
«vigilantes», des «watch teams», mais ça n'a pas
l'air à marcher trop, trop, cette affaire-là. Et, nous autres, on
n'a aucune espèce de reconnaissance à ça,
évidemment.
Le Président (M. Gautrin): M. le député
d'Iber-ville, vous avez une question sur ce sujet?
M. Lafrance: Vous avez mentionné, M. le ministre, la loi
fédérale. J'ai souvent remarqué qu'il y a des policiers
fédéraux qui circulent à proximité des
réserves en question. Est-ce que, au point de vue géographique,
la délimitation de la réserve fait en sorte que la SQ n'a pas
autorité pour aller sur la réserve et que seulement la police
fédérale a autorité pour y aller?
M. Ryan: Non. Regardez, la situation est la suivante. Depuis une
bonne douzaine d'années, les corps policiers, sauf circonstance
exceptionnelle, ne vont pas dans la réserve de Kahnawake, à
l'intérieur du village. Mais, depuis la mi-octobre 1990, nous avons
décidé de confier la surveillance des routes qui traversent la
réserve à la Sûreté du Québec, aidée
de la Gendarmerie royale du Canada. C'est pourquoi vous allez voir des
véhicules de la Gendarmerie et vous allez en voir de la
Sûreté sur les routes qui traversent la réserve, 132, 207,
je pense, et 138.
Sur la réserve, il arrive que la Sûreté va y aller
sur des demandes particulières. Comme, à un moment donné,
il est arrivé un cas, il y a à peu près un an, où
il y avait un événement, qui ressemblait à une mort
tragique, qui était arrivé. Là, ils ne savaient pas quoi
faire avec ça, les «peacekeepers». Ils ont fait appel
à la Sûreté
du Québec qui est allée assister à
l'intérieur.
Une chose qu'on doit dire sur le plan des faits, c'est qu'il y a
beaucoup de rapports de collaboration dans la réalité quotidienne
entre les «peacekeepers» et la Sûreté du
Québec. Ce n'est pas une collaboration que, moi, j'estime à 100
%, mais il y a beaucoup d'éléments de collaboration qui existent.
Ils ne sont pas toujours à couteaux tirés, les uns les autres.
C'est une situation paradoxale qui n'est pas facile à comprendre, mais
il faut connaître ces données-là parce qu'elles font partie
du portrait.
À part ça, la Gendarmerie a augmenté ses effectifs
au Québec depuis une couple d'années, parce qu'il y a d'autres
phénomènes: il y a la drogue, il y a la cigarette, et elle a des
responsabilités particulières dans ce domaine-là.
M. Lafrance: Au niveau du...
Le Président (M. Gautrin): M. le député
d'Iber-ville.
M. Dufour: C'est nouveau.
M. Ryan: De la Gendarmerie?
M. Dufour: Quand vous dites la drogue.
M. Ryan: Oui, c'est parce qu'il y a des lois
fédérales qui portent sur la drogue et le tabac, la taxation du
tabac, vous savez.
Le Président (M. Gautrin): M. le député
d'Iber-ville.
M. Lafrance: Au niveau du contrôle routier sur les routes
qui traversent les réserves, là où il y a des
«peacekeepers», est-ce que les «peacekeepers» peuvent
donner des contraventions à tout véhicule circulant sur ces
routes-là, incluant des non-résidents de la réserve?
M. Ryan: Regardez, ça arrive. Sur le terrain des faits,
ça arrive. Puis, là, il y a des causes qui sont en contestation
devant les tribunaux. Il y a des contribuables qui estiment qu'ils n'avaient
pas le droit de leur en donner. Il y a des tribunaux qui vont se prononcer.
Mais il n'y a personne qui pourra dire de manière catégorique:
Ils n'ont pas le droit de faire ça. Mais c'est une situation... La
Sûreté occupe le terrain, le plus possible, avec la Gendarmerie,
mais la Sûreté est en premier. Mais on ne peut pas dire: Ils n'ont
pas le droit, puis on les élimine du jour au lendemain comme ça.
Ce n'est pas aussi clair que ça. Vous me corrigerez, M. Lavigne,
si...
M. Lafrance: Merci.
Le Président (M. Gautrin): Ça va? L'engagement 15,
vérifié?
M. Dufour: Prudence de Sioux. Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 15,
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 16.
M. Ryan: Vous devez nous rendre hommage que, depuis deux ans et
demi, il n'y a pas eu trop d'affaires graves.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 16, sur les
fournitures de bureau.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 17, sur les
hélicoptères.
M. Dufour: Vérifié.
Avril
Le Président (M. Gautrin): Merci. On passe à avril
1992. L'engagement 1, les paletots d'hiver, 1810 paletots d'hiver.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): 1000 chandails tricotés,
l'engagement 2.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 3, acquisition
(clé en main) d'un système automatisé (matériel et
logiciel). Moi, j'ai une question sur ça.
M. Dufour: Allez-y.
Le Président (M. Gautrin): Vous n'avez pas pris le plus
bas soumissionnaire parce que le plus bas soumissionnaire, vous avez
pensé qu'il était non conforme lors d'un banc d'essai. Qu'est-ce
qui s'était passé pour qu'il ne soit pas conforme?
M. Lavigne: Le plus bas soumissionnaire...
Le Président (M. Gautrin): C'est quand même IBM qui,
en général, est une compagnie sérieuse.
M. Lavigne: oui. on a fait un banc d'essai et l'objectif,
c'était de comparer les 10 doigts. il y a une fiche de 10 empreintes
avec une empreinte latente, et, le résultat, il me semble que c'est
quelque chose comme 28 %, 28,5 % que le système a identifié,
pendant que l'autre, printrak, en a identifié 84,6 %.
Le Président (M. Gautrin): O.K.
(15 h 40)
M. Lavigne: Là, IBM nous a dit, par la suite: Les
opérateurs étaient moins bons, il y avait ci, il y avait
ça. Mais, quand tu fais un banc d'essai, tu mets tes bons
opérateurs. Ha, ha, ha!
M. Dufour: Bien, ce n'est pas un contrat de 100 $, ça.
M. Lavigne: C'est ça.
Le Président (M. Gautrin): C'est un contrat quand
même de 2 000 000 $.
M. Dufour: Oui. Ce n'est pas sérieux. C'est
sérieux, mais ce n'est pas sérieux.
Le Président (M. Gautrin): Ce n'était pas
sérieux au moment où ils ont fait le banc d'essai. Je comprends.
Merci. Est-ce que l'engagement 3 est vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 4, du
tissu, encore.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 5, c'est
les blousons, qu'on a dû faire avec le tissu.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 6, des
salopettes.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 7, des
casques.
M. Ryan: Vous voyez les retombées...
Le Président (M. Gautrin): C'est vos casques dont vous
parliez tout à l'heure?
M. Ryan: Vous pouvez mesurer, M. le Président, les
retombées économiques de la présence de la SQ dans notre
milieu, hein!
Le Président (M. Gautrin): Oui, oui. M. Ryan: II y
en a beaucoup.
Le Président (M. Gautrin): Mais les casques viennent des
États-Unis.
Une voix: Oui.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Les casques protecteurs, pas tous. On a vu des casques
de fourrure, tantôt, qui venaient d'ici.
Le Président (M. Gautrin): Oui, je suis d'accord avec
vous, mais juste au moment où vous en parlez, c'est juste au moment
où on parle des casques qui sont faits aux États-Unis.
M. Dufour: S'ils veulent porter des casques de fourrure,
ça prend ceux-là avant, là. Il faut qu'ils les
protègent.
M. Lavigne: C'est parce que c'est le seul fabricant de casques
protecteurs en Amérique du Nord.
Le Président (M. Gautrin): Ça marche. Est-ce que
c'est vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 8, service
de support informatique.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 9...
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): ...renouvellement de contrat de
logiciels.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 10.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Un instant. Vous achetez du
Philips. Est-ce que Philips n'est pas en diffi-
culte, en train de quitter le Québec actuellement? Est-ce que
vous n'avez pas eu de problème, actuellement, quand vous avez
acheté du Philips?
M. Ryan: Ceci, ça se passe en mars 1992.
M. Dufour: En mars 1992.
Le Président (M. Gautrin): En mars 1992. O.K.
M. Lavigne: On me dit que nous, bien, on n'a pas vraiment
à décider ça.
Le Président (M. Gautrin): Vous n'avez pas à
décider, c'est fait par Approvisionnements et Services.
Une voix: C'est ça. M. Lavigne: Oui.
Le Président (M. Gautrin): C'est la même
réponse que pour Olivetti.
M. Lavigne: Et ils sont dans le guide du gouvernement, mais on a
entendu la rumeur, nous autres aussi.
Le Président (M. Gautrin): Bon, parce que vous risquez
d'avoir des problèmes de remplacement de pièces quand
Philips...
M. Lavigne: Oui, sauf qu'on doit se conformer.
Le Président (M. Gautrin): O.K. Merci. Est-ce que
l'engagement 10 est vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 11.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 12, des
imprimantes.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 13.
M. Dufour: Vérifié.
Mai
Le Président (M. Gautrin): Merci. Je passe au mois de mai.
L'engagement 1, 4 motocyclettes.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. 50 000 cartouches. On a
tiré beaucoup.
M. Dufour: Vérifié.
M. Ryan: Un peu trop.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: On recommande la modération.
Le Président (M. Gautrin): La modération. Ça
va. C'est vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Deux fourgonnettes,
l'engagement 5. Attendez. Est-ce que j'ai sauté une page?
M. Ryan: Oui. M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Attendez un instant, il y a
l'engagement 3, c'est encore des cartouches. L'engagement 3, c'est
vérifié aussi?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 4, c'est 23
véhicules...
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 5, c'est 2
fourgonnettes. Vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 6, c'est 7
véhicules 4x4.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
L'engagement 7, c'est 70 véhicules de tourisme.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 8, 2
camionnettes.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 9, 8
fourgonnettes.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Ça, c'est le
renouvellement de votre flotte, j'imagine, à chaque fois.
Des voix: Oui.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 10, l'achat de
composantes de l'ensemble de ceinture de service.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 11, 95
unités de contrôle de communication.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Je pense que c'est
cohérent avec ce que vous avez dit tout à l'heure. L'engagement
12.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 13, des cartes et
logiciels.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 14...
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): ...des pantalons.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 15, des
automobiles.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Ça, c'est les
«Hyundai» dont vous parliez tout à l'heure,
c'est-à-dire sept «Hyundai» que vous avez achetées.
C'est ça?
M. Dufour: Nous autres, on dit: Hyundai. Mais je ne sais pas,
là, ça va revirer à la blague, cette affaire-là,
«Hyundai».
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Hyundai. «C'est-u» «Hyundai»
ou Hyundai?
M. Lavigne: Moi, j'ai toujours dit: Hyundai... M. Dufour: II a
dit «Hyundai», lui.
M. Lavigne: ...mais ça peut être
«Hyundai» aussi, je ne sais pas.
Le Président (M. Gautrin): Écoutez...
M. Dufour: Entre les deux, on «pourrait-u» faire un
compromis?
Le Président (M. Gautrin): On réglera la question
quand on aura fini les engagements financiers.
M. Lavigne: Disons Sonata. Ha, ha, ha! M. Dufour: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): Non, quand on aura fini les
engagements financiers, on aura ces débats-là.
M. Dufour: O.K.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 16, 63 000
exemplaires de la revue Sûreté.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. 51 véhicules
à usage policier?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. 215 véhicules
à usage policier.
M. Dufour: Bon, à partir de ça, bien... En fait, on
a vérifié beaucoup d'engagements.
Le Président (M. Gautrin): Bon.
M. Dufour: C'est quoi le parc automobile de la
Sûreté du Québec?
M. Lavigne: 1753 véhicules, si ma mémoire est
bonne.
M. Dufour: Ça comprend tout, tout, tout, là, ou si
ça se décompose en quelque chose?
M. Lavigne: Ah, ça se décompose... Ha, ha, ha!
Ça comprend tout.
Le Président (M. Gautrin): Bien, ça se
décompose en 4 x 4, fourgonnettes...
Une voix: Au fil des années.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Vous voulez dire que ça roule beaucoup,
là? Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ça vient de l'Ontario, ça, en plus.
Le Président (M. Gautrin): Parce qu'ils achètent du
manufacturier, hein?
M. Dufour: Bien oui. (Consultation)
Le Président (M. Gautrin): Est-ce qu'on peut s'entendre?
Vous voulez l'avoir tout de suite?
M. Lavigne: On pourrait vous le donner. C'est parce que je
cherchais pour tenter de vous donner le nombre de fourgonnettes, le nombre de
camions, le nombre de véhicules.
(Consultation)
Le Président (M. Gautrin): Vous pourriez peut-être
chercher ça et vous le déposerez.
M. Dufour: Puis est-ce que les cadres ont des voitures fournies,
et tout ça?
M. Lavigne: On va vous le donner décomposé.
M. Dufour: Est-ce que les cadres ont des voitures fournies
à la Sûreté du Québec?
M. Lavigne: Oui. Les officiers, oui.
M. Dufour: Les voitures fantômes, est-ce que c'est à
vous autres aussi...
M. Lavigne: Oui.
M. Dufour: ...ou si c'est en location? C'est un peu tout
ça que j'aimerais avoir, la ventilation.
M. Lavigne: Oui, c'est parce que, ici, j'ai le nombre de
véhicules huit cylindres, six cylindres, quatre cylindres, mais je n'ai
pas le type de véhicules comme tel. On vous fera un tableau, avec
l'accord de monsieur... et on pourra le soumettre.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que vous pourriez nous
donner aussi une information? Vous renouvelez la flotte à tous les
combien, c'est-à-dire quel pourcentage... Tous les ans, vous renouvelez
quel pourcentage de la flotte?
M. Lavigne: Environ 33 %.
Le Président (M. Gautrin): Un tiers, c'est-à-dire
trois ans.
M. Lavigne: Par année, c'est à peu près 400,
500 véhicules.
Document déposé
M. Ryan: On pourrait peut-être déposer la feuille
que vous avez devant vous, M. Lavigne. Je pense que ce serait d'utilité
commune. Ça va leur donner déjà un bon point de
départ comme information. Il y a un tableau ici...
M. Lavigne: Mais il n'est pas complet.
M. Ryan: On va mettre «incomplet» dessus et
«à compléter».
M. Lavigne: Parfait.
M. Ryan: O.K.?
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Dufour: O.K. Sous réserve. Ça va.
Le Président (M. Gautrin): Sous réserve. Alors,
l'engagement 18 est vérifié?
M. Dufour: L'engagement 18 est vérifié, oui. Le
Président (M. Gautrin): Sous réserve. M. Dufour:
19.
Le Président (M. Gautrin): On reçoit un
dépôt de document et on vous demande d'en faire des photocopies.
Merci. L'engagement 19, une assembleuse, modèle de plancher.
M. Dufour: Là, je veux juste savoir, par curiosité,
c'est quoi, cette affaire-là, une assembleuse, modèle de
plancher. C'est quoi, cette affaire-là?
M. Lavigne: Vous vous posez exactement la même question que
moi...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Lavigne: ...quand je l'ai vu. C'est la même chose que...
Vous avez vu sûrement des photocopieuses qui séparent les copies
lorsque vous en faites. Ça, c'est la même chose pour la presse
à l'imprimerie. Donc, on a une presse à l'imprimerie, en bas,
pour imprimer un nombre de copies et ça, ça trie les copies.
C'est ça
qu'ils appellent une assembleuse. En réalité, c'est une
trieuse. J'ai marqué: trieuse. On fait 27 000 000 d'impressions par
année et c'est pour trier ces impressions-là.
Le Président (M. Gautrin): O.K.? Ça va? Des
voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Tout est clair. Moi, quand ça dépasse
mon entendement, je ne comprends pas. Ce n'est pas plus grave que
ça.
Le Président (M. Gautrin): O.K. Vérifié.
M. Dufour: Si on vient à aller là, vous nous
montrerez ça.
M. Lavigne: Oui. M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
L'engagement 20, services professionnels au comité paritaire.
M. Dufour: Je regarde, vous engagez des professionnels. Tout
à l'heure, il y en avait et là il semblerait que c'est pour
certaines causes, des spécialistes. Mais M. Gilles Filion, il est choisi
comment, lui? C'est un avocat? C'est un spécialiste en relations
industrielles? Il fait ça à plein temps? S'il est à plein
temps, pourquoi vous n'en formez pas un chez vous? C'est quoi, là?
Le Président (M. Gautrin): C'est un?
M. Ryan: C'est un expert en relations de travail.
Le Président (M. Gautrin): En relations de travail,
j'imagine.
M. Ryan: II est engagé pour les fins de la
négociation collective.
M. Lavigne: C'est ça. C'est un avocat.
M. Ryan: II était au Conseil du trésor avant.
M. Dufour: Ah! Il n'est pas à temps plein.
M. Ryan: Mais, là, il est pratiquement à temps
plein pour vous autres, hein?
M. Lavigne: C'est toujours lui qui nous représente dans
ces éléments-là, sauf qu'il n'est pas à temps plein
pour nous autres. Il travaille pour d'autres aussi.
M. Dufour: II n'est pas à temps plein, mais il est
à plein temps. Il est payé à plein temps.
M. Lavigne: Bien, toutes nos causes passent par lui, toutes nos
négociations passent par lui, mais il négocie également
pour d'autres compagnies.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Dufour: Quand vous parlez d'autres compagnies, je suppose que
c'est des compagnies patronales?
M. Lavigne: Bien, d'autres organismes gouvernementaux, disons,
pour la plupart, je pense.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Dufour: Ça fait longtemps qu'il est au service...? Il
semblerait que oui.
M. Lavigne: Avant, on avait la joie d'avoir notre
sous-ministre.
M. Dufour: M. Boily.
M. Lavigne: M. Boily occupait cette fonction-là avant.
M. Dufour: Je ne sais pas pourquoi il a changé. Des
voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: II devait avoir certainement un salaire... Qu'est-ce
que vous en pensez?
Le Président (M. Gautrin): Comme salaire, comme
sous-ministre... À moins que vous soyez un sous-ministre tout à
fait hors cadre?
Mme Pagé: Une clause grand-père
d'intégration.
M. Dufour: II était fatigué de travailler,
ça fait qu'il a dit: Je vais aller au ministère.
Des voix: Ah! Ah!
M. Ryan: Mais on voulait lui assurer la
sécurité.
M. Dufour: II voulait avoir la sécurité?
Le Président (M. Gautrin): O.K. Est-ce que l'engagement 20
est vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 21, c'est
la presse dont, j'imagine, vous avez eu la trieuse avant.
M. Lavigne: C'est ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): Bon. Alors, l'engagement 21 est
vérifié. Ça va? (15 h 50)
M. Dufour: «C'est-u» ça?
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 21, c'est la
presse «offset». Ça va pour vous? Non?
M. Dufour: C'est adopté.
Le Président (M. Gautrin): Ça va. L'engagement 22,
c'est les moteurs hors-bord. J'imagine que, ça, c'est pour le lac
Saint-Louis, pour la contrebande des cigarettes.
M. Lavigne: Ouais, c'est pour plus que ça.
M. Dufour: II va y en avoir sur le lac Saint-Jean aussi,
hein?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): Vous faites de la contrebande
chez vous aussi?
M. Dufour: On n'est pas à un moteur près. Ce n'est
pas juste pour ça, il y a des gens qui font des infractions sur l'eau
aussi.
Le Président (M. Gautrin): Sécurité nautique
surtout.
M. Dufour: Ce qui revient à dire que c'est important en
mosus, il y a des accidents en bateau.
Le Président (M. Gautrin): Ah oui!
M. Lavigne: Oui. On le fait pour les cigarettes aussi, sauf que
les cigarettes, ce n'est pas vraiment notre mandat, à nous autres. Nous
autres, c'est plus dans le sens d'infractions.
Le Président (M. Gautrin): Non, non, mais c'était
une remarque. Est-ce que c'est vérifié, les 12 moteurs?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Les trois bateaux de
patrouille.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 23, merci.
L'engagement 24, un brouilleur d'ondes.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci.
M. Dufour: On sait la place où ils pourraient les
employer, mais on ne le dira pas.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 25, location
d'appareils Xerox, des photocopieuses.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
L'engagement 26, renouvellement de location de 15 appareils Savin... C'est
quoi, ces appareils-là?
Une voix: Des photocopieuses.
Le Président (M. Gautrin): Des photocopieuses, encore.
Merci. Est-ce que c'est vérifié?
M. Dufour: Très bien. Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 27, encore des
photocopieuses.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 28, encore
11 appareils de photocopie.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 29, 21 appareils
de photocopie.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): 22 appareils de photocopie,
donc l'engagement 30.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 31,
dépense pour défrayer les coûts reliés aux droits de
licences radio, 188 000 $.
M. Dufour: Là, on pourrait se payer ça à
nous autres. Vérifié.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): Écoutez, on ne commence
pas ici le débat sur la souveraineté, ça va être
beaucoup plus d'autres coûts, mon cher ami.
M. Dufour: Non, non, mais on pourrait se payer
ça à nous autres. C'est ce que je dis.
Le Président (M. Gautrin): Continuons. L'engagement
32.
M. Dufour: Ha, ha, ha! Ça, c'en est une.
Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 33.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 34.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 35.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 36.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 37.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 38, c'est le
coût des loyers...
M. Dufour: Bien, 38 et 39, je les prends les deux ensemble. Quand
on dit «la gestion amérindienne» et «la gestion
autochtone», c'est quoi, la différence?
Le Président (M. Gautrin): Bien, je pense que l'un va
toucher les Inuit...
M. Dufour: «Dépense annuelle prévue pour
défrayer le coût des loyers», c'est exactement la même
formulation, concernant la gestion amérindienne et concernant la gestion
autochtone.
M. Lavigne: Dans le premier, 271 500 $, c'est pour
défrayer le coût des loyers concernant Delson, Saint-Régis,
Oka, et autres loyers. Les autres, c'est un programme qu'on a dans le
Grand-Nord. L'engagement 39, c'est un programme qu'on a dans le Grand-Nord chez
les...
Le Président (M. Gautrin): Inuit. M. Lavigne: Tous les
Inuit.
Le Président (M. Gautrin): Donc, c'étaient les
autochtones, mais ce n'est pas les Amérindiens. C'est ça que je
pensais.
M. Lavigne: C'est ça.
M. Dufour: Ce n'est pas si évident que ça, par
exemple, à première vue.
Le Président (M. Gautrin): Bien, les Inuit, ce n'est
pas...
M. Dufour: Non, non, je sais c'est quoi, des Inuit, on a
travaillé là-dessus en masse. Mais ce n'est pas évident,
comme ça. C'est une nuance que vous apportez. Mais, pour moi, ce n'est
pas évident, ça ne saute pas aux yeux.
Le Président (M. Gautrin): Ça va? Est-ce que vous
le vérifiez?
M. Dufour: Vérifié.
Juin
Le Président (M. Gautrin): Merci. On passe à juin
1992. L'engagement 1, achat de 2 camions diesels à cabine
d'équipe.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 2, 1000 armures de
corps légères et 300 enveloppes pour armures de corps
légères.
M. Dufour: Bon, là, il y a 1 454 000 $ et il y en a 2 qui
étaient plus bas. Est-ce qu'il y a une raison?
Le Président (M. Gautrin): Je m'excuse. On est à
l'engagement 2.
M. Dufour: Oui, c'est la séquence 3, numéro
séquentiel.
Le Président (M. Gautrin): Attendez. Est-ce que vous
vérifiez l'engagement 2? Parce que l'engagement 2, c'est...
M. Dufour: C'est correct.
Le Président (M. Gautrin): II est correct, l'engagement
2?
M. Dufour: Ah oui!
Le Président (M. Gautrin): Bon. Alors, je passe à
l'engagement 3. Excusez-moi. C'est le contrat d'entretien pour les
terminaux...
M. Dufour: Les terminaux et les micro-ordinateurs, il semblerait
que... Ce n'est pas «il semblerait», c'est évident que ce
n'est pas le plus bas qui a obtenu le
contrat.
Le Président (M. Gautrin): Alors, pourquoi...
M. Dufour: Et on n'a pas d'explication, non plus, quand on lit:
«Pour la soumission, on tient compte du matériel existant.»
Fujitsu Systems Business.
Le Président (M. Gautrin): II y a un problème. Vous
marquez «Philips» et, après, vous marquez «Fujitsu
Systems Business of Canada».
M. Lavigne: C'est le plus bas qui a eu le contrat. Je viens de le
voir.
M. Dufour: Hein?
M. Lavigne: C'est le plus bas qui a eu le contrat, Philips qui
était le plus bas.
M. Dufour: C'est parce qu'il a été
transféré.
M. Lavigne: Philips a vendu ses services d'entretien à
Fujitsu Systems Business.
M. Dufour: Regardez à «Autres
soumissionnaires», Meta 4, 1 193 328 $.
M. Lavigne: C'est ça.
M. Dufour: Là, je regarde le total, le plus bas, celui qui
a été retenu, c'est 1 450 600 $.
M. Lavigne: Moi, j'ai 918 360 $.
Le Président (M. Gautrin): Bien, on n'a pas les
mêmes chiffres.
M. Dufour: Ah bien, là, il y a un problème.
Le Président (M. Gautrin): II y a un problème,
parce que le chiffre, quand même, nous, c'est 1 450 600 $, pour Fujitsu
Systems Business of Canada.
M. Dufour: Meta 4 et R.B.A.
Le Président (M. Gautrin): R.B.A. et N.C.R., R.B.A.
étant moins cher.
M. Ryan: Je pense qu'il y a un calcul. Ça dépend de
la longueur de la période.
M. Lavigne: Ça doit être ça.
Une voix: C'est ça, c'est la période. C'est parce
que c'est un contrat de 36 mois et vous avez la balance de la première
année. Mais le contrat global, c'est 1 450 000 $.
Le Président (M. Gautrin): Oui, mais Meta 4 était
moins cher.
Une voix: Pour la même période, non.
M. Lavigne: Non, mais je pense qu'on va devoir l'expliquer mieux,
parce que, moi, le montant que j'ai ici, c'est 918 360 $.
Une voix: C'est ça.
M. Lavigne: Est-ce qu'on peut donner une explication
écrite là-dessus?
Le Président (M. Gautrin): Oui.
M. Lavigne: Parce que, là, je n'ai pas la bonne...
Le Président (M. Gautrin): Je comprends que vous allez
nous fournir les informations. Est-ce que ça va pour vous, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Oui, oui. Vérifié sous
réserve.
Le Président (M. Gautrin): MM. les députés,
ça va? Alors, on comprend qu'on va recevoir les informations
écrites et que, sous réserve de l'information...
M. Dufour: C'est vérifié.
Le Président (M. Gautrin): ...l'engagement 3 est
vérifié. Donc, 5 fourgonnettes, à l'engagement 4, c'est
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'achat
d'étagères, à l'engagement 5.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié. Les
casques d'écoute, c'est vérifié, à l'engagement
6?
M. Dufour: Attendez un peu. Actuellement ah! vous ne
pouvez pas nous dire ça est-ce que vous avez beaucoup de monde
qui est sur écoute?
M. Lavigne: Ça, c'est les casques pour les
préposés au téléphone.
M. Dufour: Ah! Ce n'est pas pour se promener, là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Les casques d'écoute, moi, ça
écoute.
M. Lavigne: Oui.
M. Dufour: Ça écoute.
M. Lavigne: Non, c'est pour les préposés. Les gens
qui répondent au téléphone, ils ont comme des
écouteurs et un petit micro.
M. Dufour: O.K.
Le Président (M. Gautrin): Ça marche?
M. Dufour: Des serre-casques pour les têtes, ça va
bien.
Le Président (M. Gautrin): Ça va. Trois
fourgonnettes Chrysler, à l'engagement 7, c'est
vérifié?
M. Dufour: C'est vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Ensuite, contrat pour
couvrir les honoraires et autres frais reliés aux tests
médicaux.
M. Dufour: Vérifié. Tout le mois est
vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié. Tout le
mois est vérifié. Alors, les engagements 9, 10, 11, 12, 13, 14,
15, 16, 17, 18, 19, et ça va jusqu'à 31. C'est ça?
M. Dufour: Un instant. J'ai peut-être une question à
la fin.
Le Président (M. Gautrin): Pardon? Je les appelle,
après. Les engagements 16, 17, vérifié; l'engagement 18,
vérifié.
M. Dufour: L'engagement 19, vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 19,
vérifié, Kodak.
M. Dufour: L'engagement 20. Les coûts d'immatriculation de
la flotte des véhicules, est-ce qu'ils ont toujours été
payés par la Sûreté du Québec?
M. Lavigne: Oui. De mémoire, oui.
M. Dufour: Les 30 $ d'immatriculation, est-ce que vous êtes
obligés de les payer aussi?
M. Lavigne: Les 30 $?
M. Dufour: Le ministre, il comprend, il rit dans sa barbe.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: II a compris. Les 30 $, est-ce que vous les payez?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Si vous les payez, où vous les payez?
Le Président (M. Gautrin): La surtaxe pour les gens qui
habitent dans...
Une voix: Pour le transport en commun.
Le Président (M. Gautrin): Vous ne la payez pas?
M. Dufour: Pour payer le transport en commun. Vous ne payez pas
ça?
Le Président (M. Gautrin): Bon.
M. Dufour: Vous n'êtes pas des bons contribuables.
M. Ryan: C'est le propriétaire d'un véhicule de
promenade résidant dans une région métropolitaine.
M. Dufour: Ah, mais ça se promène beaucoup, par
exemple.
M. Ryan: Ceux-là ne sont pas classés comme
véhicules de promenade, j'imagine, pour fins d'immatriculation.
Le Président (M. Gautrin): Parfait.
M. Dufour: Mais ils se promènent beaucoup, par
exemple.
Le Président (M. Gautrin): Oui. M. Ryan: Question
impertinente. Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que l'engagement 20 est
vérifié?
M. Dufour: Vérifié. Tout le mois est
vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 21 est
vérifié?
M. Dufour: Oui. Ça va.
Le Président (M. Gautrin): Ça va. Les engagements
21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, services professionnels, 29, 30, 31, c'est
vérifié?
M. Dufour: C'est vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Juillet 1992,
l'engagement 1, achat de produits...
M. Ryan: II existe une chose, M. le Président... Le
Président (M. Gautrin): Oui.
M. Ryan: ...à propos des derniers engagements du mois de
mai...
Le Président (M. Gautrin): Oui. Vous parlez de quel
engagement?
M. Ryan: C'est parce que les gens demandent souvent... Il arrive
un incident policier, on exige une enquête. Ce que les gens ignorent
souvent, c'est qu'une enquête, ça coûte cher. Je ne veux pas
les dissuader de demander une enquête, mais, des fois, nous
hésitons à instituer une enquête, nous ne voyons pas la
raison de la faire, parce qu'il faut penser également aux implications
financières. C'est tout un dispositif qu'on met en route. Je pense
à l'enquête du coroner, qui est en route actuellement à
Montréal. C'est bien beau de venir faire parader M. X, M. Y. Tout
ça, ça fait partie de l'exercice. Mais il faut y penser deux fois
avant d'instituer l'enquête parce que c'est des coûts qui vont
chercher, dès que l'enquête est le moindrement
élaborée, dans plusieurs centaines de milliers de dollars, sinon
dans les millions de dollars. Puis, dans l'état actuel des finances
publiques, il faut qu'on agisse avec beaucoup de prudence et de discernement
là-dedans. (16 heures)
Moi, je mentionne ça en toute candeur ici. On a une loi
actuellement qui invite presque tout citoyen qui n'est pas content d'un
policier à déposer une plainte auprès du commissaire
à la déontologie, laquelle peut, après ça, se
retrouver auprès du comité de déontologie. Il y a bien des
citoyens qui ne se rendent pas compte que ça déplace beaucoup
d'énergie et beaucoup de ressources, le maniement de ces
plaintes-là, et je ne saurais trop insister pour que chacun fasse preuve
de retenue et de prudence dans ces choses-là aussi. Des fois, il peut
arriver qu'un policier ait une réaction un peu vive parce que quelqu'un
est incommodé par le fait qu'il a été arrêté
pour montrer ses papiers. Bien, des fois, le client provoque un petit peu
aussi, et c'est la société qui paie dans ce temps-là.
C'est bien facile de dire: Je vais déposer une plainte. Mais c'est la
société qui paie pour tout ça. Et, moi, je suis
obligé, comme ministre, d'insister beaucoup auprès de tous les
organismes concernés pour que les coûts soient maintenus à
un niveau le plus bas possible. On n'a pas les moyens de dépenser des
milliers de dollars pour une plainte frivole. C'est aussi simple que
ça.
M. Dufour: J'imagine que les enquêtes dont on fait
état dans les engagements financiers, il n'y en a pas de frivoles
là-dedans.
M. Ryan: On aura l'occasion de parler tantôt du travail du
commissaire à la déontologie.
M. Dufour: C'est ça.
Le Président (M. Gautrin): Nous y arrivons, monsieur.
M. Dufour: C'est pour ça qu'on ne l'a pas
soulevé.
Juillet
Le Président (M. Gautrin): Je suis au mois de juin,
premier engagement. Je vois...
Une voix: Juillet.
Le Président (M. Gautrin): Oui, juin, premier engagement,
achat de produits chimiques Ektacolor pour équipement Kodak en
usage...
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Je remarque que les trois
autres soumissionnaires étaient non conformes. Il y en a un qui
était non conforme simplement parce que la soumission n'était pas
signée. Une absence de signature, ça nous coûte 4000 $.
Mais c'est la loi.
M. Dufour: Une action mal faite, ça coûte, des fois,
100 000 $.
Le Président (M. Gautrin): Des fois, ça arrive,
mais pas dans un contrat de ce niveau-là. Mais enfin.
M. Dufour: J'ai vu ça, dans le scolaire... Le
Président (M. Gautrin): O.K.
M. Dufour: ...quelqu'un perdre une soumission de presque...
Le Président (M. Gautrin): Continuons. Est-ce que c'est
vérifié, l'engagement 1, M. le député de
Jonquière?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 2.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Ça va, tout le mon-
de? L'engagement 3.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 4.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 5.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 6.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Ça va. L'engagement
7.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 8.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Les engagements du mois
de juillet 1992, l'engagement 1 est annulé. L'engagement 2, encore 100
casques.
M. Dufour: Ah! L'engagement 1...
Le Président (M. Gautrin): Bien oui, l'engagement 1,
annulé, divulgué en octobre 1991, séquence 5.
M. Dufour: Attendez un peu. Moi, je suis à juillet.
Le Président (M. Gautrin): Oui, moi aussi, je suis
à juillet.
M. Dufour: Bon. L'engagement 1.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 1.
M. Dufour: Services professionnels d'un anthropologue.
Le Président (M. Gautrin): Bien, attendez un instant. Je
n'ai pas le même juillet que vous, moi.
M. Ryan: Vous êtes toujours un mois d'avance sur nous.
Ça dépend simplement de la manière dont...
M. Lavigne: Non, mais il n'y en a pas d'engagement 1.
Le Président (M. Gautrin): Je m'excuse.
M. Dufour: Je suis en juillet, moi.
Le Président (M. Gautrin): Moi, je suis en juillet.
M. Dufour: Moi aussi.
Le Président (M. Gautrin): Ce que j'ai: Juillet,
Sécurité publique, Sûreté du Québec,
engagement 329478, annulé. Est-ce que c'est ça que vous avez
tous?
Une voix: Ce n'est pas annulé. Pourquoi c'est
marqué «annulé»?
M. Ryan: Oui. Oui, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Parce que c'est marqué
«annulé» dans...
M. Dufour: Non. Moi, je n'ai pas «annulé»,
j'ai un anthropologue que j'ai engagé, là.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): Mais est-ce qu'on a le
même numéro?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce qu'on parle de 329478?
C'est ça?
M. Dufour: C'est ça, numéro de certification de
crédit.
Le Président (M. Gautrin): Bien, moi, dans mon papier,
c'est marqué «annulé».
M. Lavigne: II est annulé aussi. Une voix: II est
annulé.
Le Président (M. Gautrin): Alors, est-ce que vous pouvez
l'expliquer?
M. Dufour: Bien, s'il est annulé, on va l'annuler.
Le Président (M. Gautrin): Ça va. C'est parfait.
Donc, on n'a pas à le vérifier.
M. Ryan: II a déjà été
présenté avec octobre 1991.
Le Président (M. Gautrin): Ça va.
M. Ryan: C'est une répétition.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 2,
l'achat de 100 casques de contrôle. Moi, je vous pose tout
simplement une question. Tout à l'heure, vous m'avez dit que les
casques, on pouvait seulement les acheter aux États-Unis, mais,
là, c'est des casques que vous achetez quand même ici, au Canada.
Ce n'est pas les mêmes casques?
M. La vigne: Ceux-là, c'est des Biokinetics. M. Dufour:
Ils sont dégradables, ceux-là. Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Lavigne: C'est parce qu'ils ont des communications à
l'interne.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Lavigne: Les casques Bell que vous voyiez tantôt sont
beaucoup moins dispendieux, mais ils n'ont pas de communications à
l'interne. Nous, ce qu'on espère, c'est de modifier tous les casques
pour avoir les communications à l'interne, à l'intérieur.
Mais, dans un premier temps, étant donné qu'on n'avait pas les
budgets nécessaires, on a commencé par équiper ceux qui
dirigent l'opération de casques avec communications.
Le Président (M. Gautrin): Avec communications. Merci.
Est-ce que c'est vérifié?
M. Dufour: Très bien.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 3, des
frais de négociation...
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
L'engagement 4, supplément pour le coût des loyers pour les
édifices.
M. Dufour: Vérifié.
Octobre
Le Président (M. Gautrin): Merci. Je saute à
octobre. Est-ce qu'on suit toujours? Je suis au numéro 795771, 14 850
couvertures d'urgence jetables. Ça va, tout le monde? Ma question...
Moi, j'en ai une. Je regarde, le plus bas soumissionnaire n'a pas eu le
contrat, Kimrik inc., d'après les papiers que vous nous avez remis. On
est bien toujours à l'achat de 14 850 couvertures?
M. Lavigne: Le contrat a été octroyé...
Le Président (M. Gautrin): Le contrat est de 25 542 $ et
le plus bas soumissionnaire était Kimrik, à 24 435 $.
M. Ryan: C'est parce que la proposition n'était pas
conforme. Ils demandaient des caisses de 10 unités et, lui, il offrait
des caisses de 20 unités.
Le Président (M. Gautrin): Ah bon! C'est parce que ce
n'est pas marqué qu'il n'était pas conforme.
M. Ryan: C'est ça qui est l'explication.
M. Dufour: Ces couvertes jetables, c'est en tissu ou en...
M. Lavigne: Le tissu est comme en polythene, si vous voulez, un
genre de matériel imperméable, et l'intérieur est comme en
ouate, pas de la ouate, mais un genre de tissu ouateux, je dirais.
M. Dufour: C'est ce qui explique le coût. Ce n'est pas 2 $
la...
M. Lavigne: Oui, c'est ça. M. Dufour: C'est
vérifié.
Le Président (M. Gautrin): O.K. C'est
vérifié. L'engagement 2, des torches de signalisation. C'est
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 3, octroi
d'un contrat de services en graphisme pour la revue
Sûreté.
M. Dufour: Ce n'est pas le plus bas.
Le Président (M. Gautrin): C'est vrai. Qu'est-ce qu'il y a
comme... La question: B.M.G. Communication, est-ce qu'elle n'était pas
conforme, quelque chose?
M. Dufour: Mais là on voit une autre pratique. C'est
marqué: «Non recevable au niveau de l'offre de prix (plus de 10 %
d'écart avec le plus bas prix soumis).» Mais quel était le
plus bas prix soumis? C'était 52 500 $ ou 44 500 $?
M. Ryan: Avez-vous une explication?
M. Lavigne: Moi, je n'en ai pas pour le moment. Je ne le sais
pas. Pour le moment, je ne le sais pas.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que vous allez
pouvoir nous donner les explications par écrit sur le plus bas
soumissionnaire?
M. Lavigne: Oui, parce que, là, je ne le sais pas.
Le Président (M. Gautrin): Et pourquoi vous les
avez...
M. Lavigne: Ce n'est pas le plus bas. Il est à 46 000 $,
puis le deuxième est à 44 000 $.
Le Président (M. Gautrin): Même pas. D'après
ce qu'on a, c'est 52 500 $.
M. Ryan: Si vous me permettez, juste une seconde, je pense qu'on
a l'explication ici. Il y avait un des fournisseurs qui a soumis une offre qui
n'était pas acceptable au niveau de la qualité. Il a perdu 60
points au titre de la qualité.
M. Dufour: Comment il s'appelait, ce
soumis-sionnaire-là?
M. Ryan: Roger A. Plourde Design Management. M. Dufour: On
parle de B.M.G. Communication.
M. Ryan: C'est le même facteur de qualité-prix ici
qui a l'air d'avoir joué. On va vous donner des explications plus
détaillées là-dessus.
Le Président (M. Gautrin): Vous allez les donner par
écrit? Alors, sous réserve d'explications...
M. Dufour: II y a 8000 $. C'est à peu près 20 %
déjà.
Le Président (M. Gautrin): Oui. Moi aussi, je remarque
que...
M. Dufour: Ça commence à être des montants
importants.
Le Président (M. Gautrin): Sous réserve des
explications, l'engagement est vérifié. L'engagement 4, 390
rubans magnétiques à bobine ouverte. C'est
vérifié?
M. Dufour: C'est vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 5, c'est
des papiers autocopiants.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Ça, c'est pour faire les
billets de contravention, c'est ça?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): Bon. Subventions prévues
à titre d'aide financière, l'engagement 6.
M. Dufour: À l'engagement 6, ce sont des subventions pour
des corps policiers autochtones. Ça veut dire que la présence de
la Sûreté du Québec, est-ce qu'elle est sur le territoire
ou si c'est seulement...
M. Lavigne: Oui.
M. Dufour: Elle l'est pareil?
M. Lavigne: Oui, sauf que le programme qui a été
établi vers l'année 1979... On parle des Cris ici. Tantôt,
vous avez vu le côté inuit.
M. Dufour: Ce n'est pas les autochtones, c'est une autre
sorte.
M. Lavigne: Oui, c'est des autochtones aussi, mais c'est les
Cris. Les Cris, eux autres, le programme qui a été établi
chez eux, c'est à peu près en 1979; dans chaque
communauté, il y a un, ou deux, ou trois constables autochtones,
dépendamment de la grandeur de la communauté, qui sont
entraînés, formés à l'IPQ, qui sont encadrés
par la Sûreté du Québec, par notre poste de Radisson. Au
lieu d'avoir du monde dans toutes les communautés, on a du monde qui
voyage d'une communauté à l'autre pour rencontrer les constables
pour les encadrer et les aider à travailler. Ça fait que ce sont
de mini-corps de police, si vous voulez, un, ou deux, ou trois par
communauté, encadrés par la Sûreté.
M. Dufour: Mais ces gens-là, eux autres, n'ont pas de
difficultés à vivre avec nos lois?
M. Lavigne: Non, ils n'ont pas de difficultés, eux
autres.
M. Dufour: À la cour, quand ils ont des causes, comment
ils fonctionnent, eux autres?
M. Lavigne: C'est la cour...
M. Dufour: Une cour itinérante.
M. Lavigne: ...itinérante, la Cour du Québec.
M. Dufour: La Cour du Québec.
M. Lavigne: En passant, hier, il y a eu six autochtones qui ont
été assermentés comme policiers de la Sûreté
à Nicolet, qui finissaient leur cours. Et un des grands chefs des
communautés répétait son intention de demeurer dans le
programme de la Sûreté parce qu'il était satisfait et il
voulait que ses policiers continuent à être entraînés
à l'Institut de police de Nicolet. (16 h 10)
M. Dufour: Mais ces policiers-là, quand vous dites qu'ils
ont l'équipement, est-ce qu'ils ont des automobiles, puis...
M. La vigne: Aux mêmes couleurs...
M. Dufour: C'est plutôt des 4 x 4 au lieu
d'automobiles.
M. Lavigne: Oui, c'est ça. Des fois, quand vous voyez des
4x4, c'est les mêmes couleurs que nous. Ils sont à nos couleurs.
Les uniformes sont à nos couleurs aussi, sauf que l'épaulette
identifie leur communauté.
M. Dufour: Ça suppose aussi qu'ils doivent avoir des
moyens de locomotion autres, des 4x4, puis, l'hiver, des motoneiges.
M. Lavigne: Des motoneiges.
Le Président (M. Gautrin): Ah oui! On en a acheté,
des motoneiges.
M. Lavigne: Des bateaux.
M. Dufour: Des bateaux. Oui, mais on ne les a pas achetées
pour eux autres, on les achetées pour chez vous.
Le Président (M. Gautrin): Ah!
M. Dufour: Bien, là, c'était pour la contrebande.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): Je n'ai pas dit que
c'était pour la contrebande, les motoneiges.
M. Dufour: Elle est chez vous, la contrebande, hein?
Le Président (M. Gautrin): Je pensais que vous aviez dit
qu'au Lac-Saint-Jean on avait besoin aussi de motoneiges pour...
M. Dufour: Les conditions de travail de ces gens-là sont
fixées comment? C'est syndical ou si c'est fixé...
M. Lavigne: Non. Ils sont sur un régime d'occasionnels au
gouvernement et ils ont quelque chose comme... Il me semble que c'est 11 % de
plus pour...
M. Dufour: Une prime d'éloignement?
M. Lavigne: Non. Un occasionnel qui n'a pas...
Le Président (M. Gautrin): De sécurité
d'emploi...
M. Lavigne: ...de sécurité d'emploi...
Le Président (M. Gautrin): ...et de
bénéfices marginaux.
M. Lavigne: ...il a un pourcentage additionnel sur son salaire.
Ce que les communautés font généralement, ce qu'elles ont
commencé à faire c'est-à-dire, c'est de créer des
fonds de retraite pour les autochtones, de se trouver des compagnies
d'assurances pour assurer leurs salaires, etc.
M. Dufour: On va aller syndicaliser ça, là.
Le Président (M. Gautrin): Ça va? Bon, c'est
vérifié, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Oui, mais, en fait, moi, je trouve qu'effectivement,
par rapport à ça, il faut qu'il y ait des normes. Vous savez, on
pourrait parler des autochtones, des Indiens, puis d'à peu près
tout le monde et dire: Bien, ils ont des défauts. Mais, nous autres
aussi, on en a. Comme Blancs, nous autres aussi, on a des défauts un
peu. Et on ne les aide pas nécessairement tout le temps. La question,
c'était: C'est quoi, leurs conditions de travail? Il faut les aider
à s'aider aussi, hein?
M. Lavigne: Oui.
M. Dufour: On a cette responsabilité-là aussi.
M. Lavigne: Oui. Mais le programme, ce n'est pas...
M. Dufour: On a une partie de la responsabilité.
D'ailleurs, le ministre opine du bonnet. Il est bien d'accord, je pense bien,
là-dessus. On est de la même génération, on doit
avoir des ..
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre.
M. Ryan: Oui. Je pense que c'est important d'ajouter que nous
évoluons graduellement vers une période où ils seront
appelés à se prendre beaucoup plus en charge au point de vue
policier, mais il faut qu'il puissent le faire avec l'aide appropriée
des gouvernements, québécois et fédéral, tant que
nous sommes sous le régime actuel.
Déjà, dans un certain nombre de communautés, des
négociations ont permis de conclure des ententes tripartites,
communauté autochtone, gouvernement du Québec et gouvernement
fédéral, en vertu desquelles un minimum de services sont
assurés moyennant la participation financière des deux
gouvernements aux coûts, le partage se faisant à 52 % pour le
fédéral, à 48 % pour le gouvernement du Québec. On
a déjà quatre ou cinq ententes de cette nature-là
signées, en vigueur, et d'autres ententes sont en négociations
présentement, un
nombre au moins égal est en négociations. Nous devons
commencer également une période de négociations intensives
avec les nations cries. Toutes les bases ont été jetées
pour une négociation. Avec les Inuit, il n'y a pas de
négociations en vue parce que les Inuit, assez curieusement, sont moins
pressés d'aller vers un régime différent. Us sont
actuellement avec la Sûreté du Québec, ils trouvent qu'on
devrait donner un peu plus de ressources, mais ils ne font pas de demandes
aussi radicales que les autres. Mais, éventuellement, ça viendra
aussi, je pense.
Je pense que le travail est engagé de manière très
intéressante de ce côté-là. Malheureusement, on ne
parle pas souvent de ces aspects-là. On parle plus des endroits
où il n'y a pas d'entente possible. Mais je dois ajouter, même en
ce qui touche les nations mohawks, qu'à Àk-wesasne la
Sûreté s'est retirée il y a quelques mois. Là, nous
allons engager des négociations prochainement pour le renouvellement de
l'entente tripartite qui existait. Je pense que ça va se passer
convenablement. Même du côté de Kahnawake, les
échanges continuent entre les trois paliers de responsabilité, le
conseil de bande, le gouvernement du Québec via le ministère de
la Sécurité publique et le ministère du Solliciteur
général à Ottawa. Des rencontres ont eu lieu encore ces
dernières semaines, il y a des propositions qui sont sur la table et je
pense bien qu'à un moment donné les choses aboutiront par le
processus de négociation que nous avons toujours favorisé, que
nous continuons de favoriser, nonobstant la clameur qu'on entend parfois.
Je donne juste une idée des conditions dans lesquelles le travail
se fait. En vertu de l'entente de la Baie James, on prévoit un policier
par 500 de population. Quand vous avez un village qui a seulement 500 de
population, ça veut dire qu'il y a seulement un policier pour faire tout
l'ouvrage; il n'y a pas d'autres ressources en vertu de l'entente de la Baie
James. Il y a seulement un policier; il se décourage rapidement, il n'a
pas le soutien voulu, il n'a pas l'encadrement, il n'a pas l'accompagnement. On
a eu un niveau d'instabilité très grand à cause de
ça.
Puis il y a une chose je pense que vous avez suivi les journaux
comme moi ces derniers temps du côté de ces
communautés, il faut s'en occuper parce que le taux de misère et
le taux de criminalité, même le taux de suicide est
extrêmement élevé. On a des rapports extrêmement
préoccupants de ce côté-là. Il faut qu'on mette un
peu plus de ressources. On ne peut pas suffire seulement avec ce qu'on a
actuellement. Moi, je ne demande pas souvent qu'on augmente les ressources
disponibles, je suis plutôt identifié avec le contraire, mais,
dans ce cas-ci, on a un problème particulier. Je tiens à signaler
que, par-delà les chiffres qu'on discute aujourd'hui, on a des
problèmes sérieux où, comme l'a dit justement le
député de Jonquière, la responsabilité n'est pas
toute du côté des autochtones.
Le Président (M. Gautrin): Merci, est-ce que, compte tenu
de ces remarques, l'engagement est vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Novembre
Le Président (M. Gautrin): Merci. Je passe à
l'engagement 1 d'octobre, ou de novembre c'est marqué octobre sur
ma feuille 1992, l'achat d'étagères
métalliques.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'engagement 2, services
professionnels en ergonomie portant sur l'introduction des principes
ergonomiques aux composantes du réseau intégré de
télécommunications. Est-ce que c'est vérifié?
M. Dufour: Un instant. Ça, c'est en fonction des bureaux.
C'est de nature cléricale.
M. La vigne: Oui, dans le futur réseau on en a
parlé un petit peu tantôt il va y avoir des centres de
réponses au niveau de chaque région, ou à peu près.
Donc, c'est pour dessiner l'intérieur de ces centrales de
réponses là.
M. Dufour: Ah! C'est pour l'aménagement. Ce n'est pas pour
donner des cours aux gens, comment travailler, comment se comporter. Parce
qu'il y a des difficultés là-dedans.
M. Lavigne: Oui, mais, dans un premier temps, c'est pour...
M. Dufour: C'est surtout pour l'aménagement. M. Lavigne:
Oui, c'est ça. M. Dufour: O.K. Ça va.
Décembre
Le Président (M. Gautrin): Ça va.
Vérifié. Je passe maintenant à novembre dans
décembre. L'engagement 1, 795794, achat de 9 motoneiges Bombardier.
M. Dufour: C'est vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifé.
L'engagement 2, 8 appareils alcootest.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 3, des disques
IBM.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Renouvellement de contrat.
Prolongation, l'engagement 4.
M. Dufour: Vérifié, vérifié,
vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 5,
vérifié?
M. Dufour: Vérifié, vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 6, c'est
vérifié?
M. Dufour: Tout vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Alors, ceci termine la
vérification des engagements de la Sûreté du Québec.
Je pense que la commission tient à remercier de leur travail M. Lavigne
et les personnes qui l'ont accompagné. M. le ministre, vous avez une
remarque à faire.
M. Ryan: Je voudrais également remercier M. Lavigne, Mme
Pagé et les autres personnes qui les accompagnent, également le
député de Jonquière. Je pense que c'est une entrée
en matière que nous faisons aujourd'hui. Je pense qu'avec les
engagements que nous avons eus nous avons presque partagé le quotidien
de la Sûreté du Québec. On voit même la
manière dont ces gens-là sont vêtus et
protégés par leur équipement. Je pense que c'est
important.
Le Président (M. Gautrin): Et dans quoi ils roulent.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Je pense que, pour tous les renseignements que les
députés veulent obtenir sur la Sûreté du
Québec, ils n'ont qu'à s'adresser soit à mon bureau, soit
à la direction de la Sûreté. Je pense que vous pourrez
obtenir beaucoup de renseignements parce que, de ce
côté-là, on a une banque considérable. Merci
beaucoup.
Le Président (M. Gautrin): Alors, M. Lavigne, au nom de la
commission, je tiens à vous remercier de votre collaboration...
M. Lavigne: Merci.
Le Président (M. Gautrin): ...et ça s'étend
à tous les collaborateurs qui vous accompagnaient aujourd'hui. On doit
passer maintenant au Bureau du coroner. Vous voulez faire un petit arrêt,
une petite suspension.
M. Ryan: Oui, avant, je voudrais faire juste une remarque de
transition.
Le Président (M. Gautrin): Une transition.
M. Ryan: On avait laissé en suspens le dossier de
l'île Enchanteresse, ce matin. (16 h 20)
Le Président (M. Gautrin): C'est exact.
Document déposé
M. Ryan: Et là je voudrais déposer un document qui
va compléter l'information fournie. Je résume brièvement
le document. Nous avons été saisis de 123 réclamations en
tout, dont 48 ont reçu une réponse, une solution finale,
entraînant des déboursés de 451 515 $. Il y a encore 75
dossiers en traitement ou en attente de traitement, et on prévoit que
les coûts totaux du programme devraient s'établir autour de 600
000 $. Mais vous remarquerez que nous maintenons ces programmes-là
à un niveau très modeste, maintenant.
M. Dufour: Quand vous parlez des gens, est-ce que la
municipalité comme telle, elle est intervenante au point de vue de
demande de subvention?
M. Ryan: Oui, sûrement. Il y a eu des dépenses que
nous avons autorisées à la municipalité. Je ne sais pas si
elle vous a présenté son compte, M. le sous-ministre? Je ne sais
pas si elle a présenté son compte, mais je me rappelle que,
moi-même, j'étais allé sur les lieux, j'avais
autorisé certaines dépenses.
M. Dufour: Ah oui! Vous aviez oublié vos bottes, je
pense.
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Vous aviez oublié vos bottes, je pense.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Dufour: J'avais vu ça à la TV.
Le Président (M. Gautrin): Ça va? Vous
déposez ce document, M. le ministre? Alors, le document est
déposé.
M. Ryan: Mais, pour la municipalité...
M. Dufour: La municipalité n'est pas là-dedans.
M. Ryan: ...nous avons versé en remboursement,
jusqu'à maintenant, 61 000 $, puis le dossier n'est pas
fermé.
Le Président (M. Gautrin): Et notre photoco-
pieur va en faire des photocopies.
M. Ryan: Le dossier n'est pas fermé.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Alors, on a
terminé les engagements financiers de la Sûreté. On va
commencer ceux du Bureau du coroner. Est-ce que vous êtes prêts
à commencer le Bureau du coroner?
M. Ryan: Est-ce qu'on pourrait avoir un ajournement de cinq
minutes, M. le Président?
Le Président (M. Gautrin): On peut suspendre. Pas
ajourner, mais suspendre...
M. Ryan: Une suspension. Très bien.
Le Président (M. Gautrin): ...les travaux pour cinq
minutes, pas plus, parce qu'il faut qu'on travaille.
(Suspension de la séance à 16 h 22)
(Reprise à 16 h 38)
Bureau du coroner
Le Président (M. Gautrin): Vous avez peut-être des
remarques globales à faire sur les coroners ou si on y va engagement par
engagement?
M. Dufour: En fait, on peut y aller engagement par
engagement.
Le Président (M. Gautrin): Parfait!
M. Dufour: Mais on peut aussi faire la discussion, puis...
Le Président (M. Gautrin): C'est comme vous voulez. Moi,
j'imagine qu'à un moment ou l'autre vous aurez une discussion à
faire sur les coroners. Est-ce que vous préférez, M. le ministre,
qu'il y ait... M. le député de Jonquière voudrait
intervenir globalement sur le problème des coroners. Est-ce qu'on
pourrait faire une discussion générale sur ça, quitte,
après, à ce qu'on revienne engagement par engagement comme on l'a
fait tout à l'heure? M. le député de Jonquière
est-ce que ça vous satisferait comme mode de fonctionnement?
M. Dufour: Oui, oui.
Discussion générale
Le Président (M. Gautrin): On va se donner un petit
morceau de temps, pas trop long, pour parler des coroners. M. le
député de Jonquière.
Mandat du coroner
M. Dufour: Oui, en fait, mon prédécesseur comme
critique de la sécurité publique a fait un papier concernant les
coroners ou l'intégrité de l'institution du coroner. Je pense que
le ministre ne peut pas demeurer insensible à cette critique qui,
à mon sens, est juste et touche aussi l'institution comme telle. Et il
faut se rappeler depuis combien d'années cette institution est mise en
place, son importance au point de vue du public et au point de vue des actions
qu'elle pose ou que le coroner pose dans son vécu. On sait que le
coroner, en principe et on peut rattacher ça un peu avec les
tribunaux administratifs où on nomme pour un certain nombre
d'années dans sa loi constituante, était nommé
normalement pour cinq ans. Aujourd'hui, on constate que, pendant deux ans, on a
eu un coroner nommé d'une façon temporaire sur deux ans, sans
confirmation officielle, parce qu'il était nommé jusqu'au bon
vouloir de Sa Majesté, j'imagine, ou au bon vouloir du ministre.
Actuellement, le coroner qui est en place est là, si je ne me trompe
pas, pour un an. (16 h 40)
Donc, comment on peut rapprocher l'intégrité de sa
tâche par rapport au temps qu'il pourrait être là? Et
ça, c'est un peu inquiétant. D'abord, on doit assurer une
certaine permanence dans les tribunaux, et ça, que ce soient les
tribunaux administratifs ou autres. Pour nous, le coroner, jusqu'à un
certain point, est important dans le dossier ou dans l'action qu'il a à
faire. Ce n'est pas toujours facile, non plus, parce qu'il a aussi à
porter des jugements sur des institutions autres, pas seulement sur le public;
le public, ça va bien. Il peut toucher aussi à des
ministères comme à la vie en général. Donc,
à ce moment-là, ça pourrait causer des problèmes
s'il dit: Oui, mais alors c'est quoi, mon travail? on peut toujours prendre
pour acquis que la personne est intègre à 150 %. il n'y a aucun
problème là-dessus, mais le principe de la loi dit que, la
justice, il faut qu'elle s'exerce d'une façon convenable, mais il faut
aussi qu'il y ait apparence. au moment où des gens se posent des
questions sur cette apparence de justice, ils peuvent se questionner à
savoir si c'est correct ou pas. donc, ça serait la première
question: est-ce que vous avez l'intention, m. le ministre, que, tôt ou
tard, on décide d'abord, que, un, la nomination du coroner revienne
à ce que ça a déjà été au lieu des
nominations qui se font actuellement, de la façon dont on peut les
faire, et est-ce qu'on va les nommer pour un temps qui était
prévu déjà, une période de cinq ans?
C'est un peu dérangeant, actuellement, parce qu'on sent que les
gens manquent de confiance de plus en plus au système. Que ce soit le
système judiciaire, que ce soit le système politique, on est tous
remis en question par le public et il ne faut pas lui donner prise
nécessairement. On pourrait peut-être essayer de corriger la
situation, mais pas de l'empirer.
M. Ryan: Alors, est-ce que ça complète la
question?
M. Dufour: En fait, ça fait une entrée en
matière et, dépendant de la réponse, je pourrai continuer.
Je ne veux pas relire le papier; il aurait mérité, je pense,
d'être déposé à la commission, je pense qu'il est
intéressant.
M. Ryan: Est-ce que c'est l'article qui a paru dans La
Presse?
M. Dufour: Oui, mais il n'est pas complet.
M. Ryan: Ils se sont trompés pour la signature, mais
l'article...
M. Dufour: L'article, ça reflète assez bien...
M. Ryan: ...reflétait les inquiétudes de
l'Opposition.
M. Dufour: Voilà, qui représente la population, une
partie.
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre.
M. Dufour: Personne ne peut prétendre qu'il parle au nom
de tout le monde ici.
M. Ryan: Heureusement. Heureusement. Le Président (M.
Gautrin): M. le ministre.
M. Ryan: on se contente de 50,1 %. m. le président, si
vous me permettez d'essayer de répondre à la question complexe et
multiforme du député de jonquière, je voudrais dire tout
d'abord que, quand je suis devenu ministre de la sécurité
publique, en octobre 1970, j'ai constaté que le mandat du coroner en
chef était arrivé...
Le Président (M. Gautrin): En octobre 1970?
M. Ryan: En octobre 1990, excusez-moi. M. Dufour: Le temps
passe vite. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: J'ai toujours été mêlé aux
crises, de toute manière.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): Je me rappelle votre action en
octobre 1970, mais...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Alors, là, j'ai constaté que le mandat du
coroner en chef était arrivé ou arrivait de manière
imminente à échéance. Il fallait évidemment
s'interroger sur le renouvellement du mandat. J'avais rencontré le
coroner en chef à l'époque, M. Grenier, et je lui avais dit que
je n'étais pas sûr, que je ne le connaissais pas
particulièrement, que je voulais me donner un petit peu de temps de
réflexion pour voir ce qu'il en était des implications de cette
institution, de la nouvelle loi sur laquelle elle fonctionne et,
évidemment, de la personne du coroner en chef. Et là j'avais
examiné les modalités qu'on devait suivre pour procéder
à un éventuel remplacement, pas parce qu'une décision
était prise, mais parce que j'estimais avoir le droit et même le
devoir d'examiner toutes les avenues possibles.
Là, j'ai constaté une chose, c'est qu'il y avait un
règlement en vertu duquel le gouvernement n'était pas libre de
procéder comme normalement il le fait et que, pour nommer un coroner en
chef, il fallait le prendre parmi les coroners en place. Et les coroners en
place étaient choisis à l'aide d'un mécanisme où le
coroner en chef jouait un rôle déterminant. Là, je me suis
posé la question honnêtement: Est-ce que c'est comme ça
qu'on doit nommer un coroner en chef ou si le gouvernement ne doit pas avoir un
petit peu de latitude, pouvoir choisir de manière plus large? Et je m'en
suis ouvert au coroner en chef de l'époque, M. Grenier. Je lui ai dit:
Si vous êtes prêt à continuer pendant qu'on va
réfléchir à ça ensemble, qu'on va regarder ces
questions-là, moi, je n'ai pas d'objection à travailler avec
vous, on va continuer de fonctionner ensemble.
On a fonctionné ensemble pendant deux ans, deux ans qui n'ont pas
été des années malheureuses, je pense, pour M. Grenier,
tout compte fait, parce que l'insécurité n'est pas
nécessairement synonyme de malheur, mais la sécurité
souvent est synonyme d'engourdissement. Il y a du pour et du contre
là-dedans. On est familiers avec les thèses des deux
côtés. Moi, je penche fortement, autant dans mon engagement que
dans celui des autres, vers une certaine mesure d'insécurité
parce que ça garde le cheval en alerte. Mais, sur ça, chacun a le
droit à ses préjugés. Moi, ce sont les miens que j'ai
exprimés à maintes reprises et M. Grenier a accepté de les
partager. Et on cherchait ensemble... Je lui avais dit: Je pense qu'il faudrait
modifier ce règlement-là, je ne l'aime pas trop. Il m'avait dit:
Si vous voulez. C'est libre à vous de faire des recommandations au
gouvernement, je ne ferai pas de difficulté. Mais il n'était pas
convaincu que c'était la bonne voie et il m'avait dit: On peut toujours
s'entendre autrement.
On a laissé les choses là et, à un moment
donné, j'ai senti, vers la fin de l'année dernière, qu'il
avait pas mal terminé ce qu'il pouvait apporter à l'institution
du coroner. Lui-même, ses intérêts se portaient ailleurs et
son état de santé ne lui permettait pas d'assumer beaucoup plus
longtemps la direction de l'institution du
coroner avec toute la vigueur nécessaire. Il est venu s'en ouvrir
à moi bien simplement et on a discuté ensemble d'autres
orientations possibles. C'est pour ça que vous avez vu dans le journal
récemment que M. Grenier, tout en ayant réintégré
son statut de coroner régulier, a été libéré
pour une période indéterminée de manière à
travailler à la préparation, à la promotion de la
candidature de la ville de Québec pour les prochains Jeux olympiques
d'hiver. Et il a été assigné, à cette
fin-là, à la Société des Jeux d'hiver de
Québec pour l'an 2002.
Justement, j'ai parlé avec lui de ces questions-là pas
plus tard qu'hier ou avant-hier. Ça adonne bien. Alors, là, M.
Grenier, au mois de décembre, m'a fait part de sa démission. Il
fallait le remplacer. On n'avait pas encore modifié le règlement.
On a fait une prépublication dans la Gazette officielle du
Québec vers le temps de Noël, après Noël je
pense que ça durait jusqu'au mois de février, c'est 45 jours
dans le sens que, moi, je souhaitais. Je trouve que, quand on arrive
à ce point-là, il me semble que, pour les nominations, c'est
l'affaire du gouvernement. Et, s'il y a un ministre qui est responsable, il
faut que le ministre soit impliqué. Alors, on a préparé un
projet de règlement qui allait dans ce sens-là. Il y a un jury
qui est formé, désigné par le ministre, mais qui comprend
obligatoirement certaines personnes et facultativement d'autres personnes. Vous
avez le texte de ce projet de règlement là.
Alors, c'en est là. Nous n'avons pas eu de commentaires pendant
la période de prépublication. Et, à la suite de la
période de prépublication, les seuls commentaires que j'ai
reçus sont ceux que j'ai lus dans le journal, sous la signature du
critique péquiste à la sécurité publique. M. le
coroner en chef m'a fait part de ses observations, comme c'est tout à
fait légitime qu'il le fasse aussi. Et je ne sache point que d'autres
communications m'aient été adressées à ce sujet.
Voilà un premier point qui n'est pas résolu. Le gouvernement aura
à décider s'il doit promulguer ce règlement ou si c'est
préférable de ne point le promulguer. (16 h 50)
Ça, c'était en marche avant même la démission
de M. Grenier. Moi, j'avais soumis ce projet de règlement au cabinet au
début de décembre ou à la fin de novembre, avant, par
conséquent, que j'aie été saisi de la démission de
M. Grenier. Il n'y a aucun lien avec les deux événements, je peux
vous assurer de ça. Il n'y a aucun lien. M. Grenier était au
courant de ma démarche. J'étais au courant des questions qu'il se
posait. Les rapports étaient parfaitement francs entre nous. Je n'ai
aucune espèce de critique à formuler de mon côté. Et
lui-même me disait hier qu'il n'en avait pas de son côté,
non plus. Je ne veux pas l'annexer, là, in absentia, non plus, mais je
pense que ça s'est passé très, très
correctement.
Il y avait un deuxième point. Alors, ça, c'est
resté là. M. Grenier démissionnant, il fallait
procéder à une nomination rapide, parce que, comme la loi est
conçue, il n'y a pas de possibilité de direction
intérimaire, c'est un ou l'autre, c'est «black or white»,
blanc ou noir. Il fallait procéder rapidement. Et là, si on
procédait rapidement... On est dans une situation de flou, on ne peut
pas procéder avec la procédure régulière. Il
fallait nommer un coroner en chef, disons, pour cinq ans, à même
les coroners qui sont là. Les coroners permaments qui sont là,
combien est-ce qu'il y en a en tout? Quatre?
M. Morin (Pierre): II y en a trois à formation juridique
et il y en a cinq à formation médicale.
M. Ryan: Bon. Il fallait choisir uniquement dans ce
bassin-là et rien ne garantissait que c'était le bassin le plus
large. C'est là que nous avons conçu la formule que nous avons
mise au point. J'ai demandé à M. Pierre Morin, qui était
adjoint du coroner en chef, s'il accepterait de servir pendant un an,
période au cours de laquelle nous nous poserons d'autres questions dont
je vais parler ensuite et au terme de laquelle sa candidature n'est pas du tout
exclue pour la fonction de coroner en chef permanent. J'ai demandé s'il
était prêt à servir en cette qualité-là, dans
ce contexte particulier. Il a accepté, et le gouvernement l'a
nommé pour un an, ce qui était tout à fait possible au
plan légal.
Maintenant, pourquoi cette façon de procéder
particulière? Il y a d'abord le fait qu'on voulait élargir le
bassin si possible de manière que, si on choisit M. Morin comme coroner
en chef, on sera sûrs qu'on a choisi la personne la plus capable de
diriger l'institution. Si je le choisis parmi toutes les ressources qui
pourraient être envisagées ou que le gouvernement le choisit sur
recommandation du ministre, on a l'assurance qu'on a ce qu'il y a de mieux. Et,
si on le choisit dans un bassin très limité, là, qui nous
vient immédiatement de ce que j'appellerais l'héritage, à
ce moment-là, les horizons sont extrêmement limités, et
nommer quelqu'un et changer la loi tout de suite après, ça ne
tient pas debout. On le nomme pour cinq ans et il faut vivre avec pendant tout
ce temps-là.
Alors, là, il y avait d'autres questions que je me posais. Il y
avait des questions relatives à toutes les structures de nomination
qu'il faut en profiter pour élucider. Il y a, deuxièmement, des
questions qui ont surgi, je dirais, au cours des deux dernières
années concernant la portée exacte des changements
apportés il y a quelques années à la Loi sur les coroners,
la Loi sur la recherche des causes et des circonstances des
décès.
D'abord, comme vous le savez, on a procédé à une
accentuation de l'aspect médical de la fonction. On a mis beaucoup plus
l'accent sur le côté médical de la fonction depuis la
réforme de la loi. Ça avait entraîné, ça, des
choses. Quand on est bien intentionné, on fait toutes sortes de bonnes
choses. C'est pour ça que le gouvernement est dans le trouble,
aujourd'hui, au point de vue financier. Je donne juste un exemple et on ne peut
pas trouver meilleure illustration. On avait décidé que, pour
tout décès qui survient dans un centre d'accueil, il fallait
envoyer ça au coroner. Mais il en sur-
vient de très nombreux décès dans les centres
d'accueil dans une année, et on s'est aperçu que ce
n'était pas nécessaire que le coroner intervienne à chaque
fois là-dedans. Un certificat de médecin, dans la très
grande majorité des cas, est parfaitement suffisant. C'est des
décès ordinaires. Mais, parce que ça survenait là,
il était arrivé un problème il y a 10 ans, à tel
endroit, on voulait prévenir et, quand on veut prévenir, on met
des menottes et des contraintes partout, et il y a une facture au bout de la
ligne. Et, dans le cas de l'institution du coroner, la facture avait
monté très sensiblement au cours des dernières
années. Alors, ça, on s'interroge: Est-ce qu'on a pris la bonne
voie là-dessus, est-ce que c'est vraiment ça qu'il faut faire? Je
pense que le moment est venu de se poser une question et on va l'examiner au
cours de l'année.
Une autre question. Autrefois, le coroner, dans sa mission, devait voir
à trouver des personnes qui pouvaient être accusées de
négligence, soupçonnées de négligence criminelle,
en l'occurrence lors d'un décès violent. Et il disait: On trouve
que celui-là a été coupable de négligence
criminelle ou de je ne sais pas quoi, et là il pouvait être
traduit devant les tribunaux. On a dit: Ce ne sera plus ça, ce n'est pas
sa tâche de faire ça. Lui, il va chercher les causes et les
circonstances des décès et il n'a pas à identifier les
responsables comme ça se faisait autrefois. Et, en même temps, il
va procéder en deux étapes. Il va faire d'abord une
investigation.
Je donne un exemple. Il y a une tragédie qui est survenue hier,
à Saint-Hyacinthe, sur la route. Déjà, il y a un coroner
qui est à l'oeuvre pour investiguer, pour identifier tout de suite les
circonstances et les causes du décès. Et, au terme de son
investigation, le coroner peut conclure qu'il recommandera au coroner en chef
l'institution d'une enquête sur les circonstances et les causes du
décès. Il y a l'investigation, par conséquent, avec
laquelle se termine généralement l'intervention du coroner dans
un dossier. Mais, s'il voit qu'il y a des circonstances particulières
qui exigent plus de vérifications et tout ça, il peut recommander
l'institution d'une enquête. Le coroner en chef peut décider de
l'institution d'une enquête de sa propre autorité. Et je crois que
le gouvernement peut le demander également.
Une voix: Le ministre.
M. Ryan: Le ministre. Il est tellement peu habitué
à user de ses pouvoirs qu'il ne le savait même pas.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Alors, ça, c'est le contexte dans lequel se
posait l'affaire. Maintenant, j'ai remarqué, ces dernières
années je suis bien franc avec les membres de la commission
que certaines enquêtes ont pris des proportions gigantesques et
parfois interminables. Et on se demandait si ces enquêtes-là
étaient vraiment à l'intérieur des paramètres
qu'avait conçus le législateur quand il a conçu la
réforme de l'institution du coroner. Si, par exemple, vous êtes
pour avoir une loi qui donne à quelqu'un s'appelât-il
coroner le pouvoir de s'instituer en maître d'une enquête
royale sur un sujet donné qui offre un intérêt particulier
pour lui parce qu'il y a eu un décès malheureux, bien, c'est plus
fort que ce que n'importe quel ministre ou gouvernement peut avoir, ça.
Les gouvernements usent de leur pouvoir d'enquête avec une mesure et une
prudence extrêmes. Mais, là, comme la loi est formulée, on
a constaté que ça ouvre la porte à toutes sortes de choses
et, moi, quelqu'un voudrait-il m'interdire de m'interroger là-dessus
qu'il serait à la mauvaise adresse. C'est mon devoir de le faire. J'ai
demandé à Me Morin de partager les interrogations que nous avons
là-dessus et on rendra tout ça public quand l'exercice sera
terminé. Il y a une période d'un an que nous nous sommes
donnée pour le faire, et je pense que c'est très salutaire que
nous le fassions actuellement.
Alors, voilà! Je ne mentionne pas d'enquête
particulière parce que je ne veux pas nuire à la bonne marche des
enquêtes qui sont en déroulement, mais je me pose les questions,
je les mets sur la table franchement, et nous y apporterons des réponses
comme c'est notre devoir de le faire. Et, si l'Opposition veut nous aider dans
cette recherche, nous accueillerons volontiers le complément qu'elle
voudra apporter à cet article-ci.
Le Président (M. Gautrin): Merci, M. le ministre. Est-ce
que ça répond à vos interrogations, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Je vais peut-être continuer un peu à
questionner.
Le Président (M. Gautrin): Bien sûr.
M. Dufour: Moi, j'écoute vos explications et c'est
évident que vous faites allusion à une enquête, en tout
cas, entre autres. Sans la nommer, j'ai cru comprendre que ça
ressemblait à des autobus. C'était quelque chose de jaune qui
s'en venait dans le chemin. Bon. C'est évident que, ça, c'est
peut-être bien dérangeant pour un gouvernement comme pour des
ministres qui sont en cause. Mais, pour un abus, en supposant qu'abus il y ait,
qu'on prenne toutes les mesures pour dire qu'il faut réduire les
coûts des recherches, les coûts d'administration sur les causes et
sur les circonstances et regarder pour voir si les enquêtes publiques
sont bonnes, si c'est la bonne façon ou pas, ça me semble gros,
au départ, de prendre une décision à partir d'une
prémisse qui s'appuie sur un cas donné.
Je comprends qu'on n'a pas toujours le choix de faire enquête ou
pas. Moi, je pense bien que ce qui est arrivé hier sur la route, sur la
20, ça mérite une enquête et il y en a beaucoup d'autres.
Il y a une façon, peut-être, de les faire. De là à
dire qu'on va les empêcher, c'est une autre histoire. Peut-être les
faire d'une autre façon, s'assurer d'abord d'un minimum de
sérieux, ça,
ça peut se faire. Mais je pense que les coroners peuvent faire
ça. Ça peut se faire ça parce que c'est du jugement. C'est
du GBS. Dans mon langage, ça s'appelle du GBS et ça
s'écrit dans les lois aussi ça, du gros bon sens.
La première réforme que...
M. Ryan: C'est bien difficile. (17 heures)
M. Dufour: Bien, je vais vous donner un exemple. La
première réforme sur les coroners qui a été faite
en 1983, ça a été fait, ça, avec l'accord de
l'Opposition et le gouvernement en place. C'était unanime. Et j'ai
travaillé avec Me Marx, qui était un des instigateurs de cette
réforme-là. Ça a été fait sous le signe de
l'unanimité, du consensus général et il y avait des
raisons sûrement qui justifiaient la façon de nommer le coroner en
chef. Aujourd'hui, on le remet en question. Moi, je dis qu'il faut faire
attention. Le gouvernement peut avoir certaines prérogatives, mais il y
en a quelques-unes tout de même où il exige et il va plus loin. Il
ne dit pas: C'est le gouvernement seul qui décide. Pour certains
présidents d'organisme, ils disent: Les deux partis vont décider
qui va être là. Ça prend les deux tiers de l'ensemble de
l'Assemblée nationale. Ils ne parlent pas de la majorité
ministérielle; ils parlent des deux tiers ou il faut que ce soit
unanime. Donc, il y a des façons de nommer des gens qui, en tout cas,
vis-à-vis du public, ne souffrent pas de discussions, ni
d'interrogations. Le coroner en chef a une responsabilité qui peut
être, jusqu'à un certain point, très ingrate, parce qu'il a
à porter des jugements sur des actions qui sont passées et, des
fois, à mettre des blâmes aussi où ils doivent être
mis. Ces blâmes-là, ce n'est pas toujours plaisant de les faire
et, si cette personne-là n'a pas cette indépendance au moins par
sa nomination, c'est difficilement possible.
Moi, j'écoute ce que le ministre me dit, j'écoute ce que
notre critique a écrit et je vous dis que ça se ressemble en
«Boswell», là: «À peine nommé à
ce poste on parle du nouveau coroner en chef il déclarait
que sa priorité consiste à trouver le moyen pour réduire
les coûts d'administration de la Loi sur la recherche des causes et des
circonstances... Ainsi, il entend mettre un frein aux enquêtes publiques
qui, selon lui, prennent souvent l'allure de commissions royales
d'enquête. De plus, il n'hésite pas à qualifier son mandat
de transitoire.»
Je vous ai écouté aujourd'hui et, vous savez, une
des qualités ou un des défauts des politiciens, en tout cas, pour
moi, je pense que c'est une qualité, c'est d'écouter ce que les
autres disent et, à travers vos propos, ça ressemble
beaucoup à ce que le coroner a dit. Je veux bien que le ministre
s'approprie certains pouvoirs et certaines prérogatives, mais il ne faut
pas qu'il soit partout, il ne faut pas que ce soit lui qui décide tout,
au nom de tout. Ça ne fait pas, parce que ça va aller avec la
couleur du ministre, ça va aller aussi avec le jugement du ministre et
ça va de venir vite, vite, vite, des positions qui vont être
partisanes.
À ce moment-ci, vous me dites que vous n'avez pas finalisé
votre réflexion, mais je vous dis que c'est un pensez-y-bien, parce que
la démocratie, ça a un coût, puis, pour l'exercer comme il
faut, il faut s'assurer que ça se fait avec un minimum de normes. La
nomination du coroner, c'en est une.
La question des coûts qui sont attachés à ça,
bien, il y a un prix. Est-ce qu'on pourrait, dans le mandat des coroners, les
empêcher de faire ce qui pourrait sembler exagéré quelque
part? Possiblement. Je pense qu'avec un peu de recul, en examinant... Surtout
que ce n'est pas obligatoire, les recommandations du coroner. Peut-être
qu'on peut se payer un voyage médiatique, je ne le sais pas. Je ne porte
pas de jugement, je n'ai pas vu le rapport qu'a sorti le coroner qui a fait
toute une enquête publique sur la question des autobus. Je ne me suis pas
prononcé, ni sur la question ni sur le fond, ce n'était pas mon
dossier pour le moment. J'ai juste regardé ça aller. Je ne sais
pas si c'est correct ou pas, mais je sais que les ministres ne sont pas
liés par les recommandations du coroner. Alors, s'ils ne sont pas
liés, peut-être qu'il y a moyen de ratisser un peu des affaires
comme ça, si ce n'est pas le voeu du gouvernement. Je pense que, comme
gouvernement, c'est une responsabilité qu'il peut prendre.
Mais, moi, je pense que la discussion qu'on fait, la discussion de fond
sur la nomination, ça me semble la vraie question. Est-ce qu'on doit
procéder par des nominations par le ministre concerné, le
ministre responsable, ou si on doit maintenir ce qui nous semble correct et qui
fait partie de l'institution? Je pense que c'est ça, la question de
fond. Un coup que ça est déterminé clairement, le reste va
s'ensuivre. Il s'agit de regarder... Dans le fond, un coup qu'il est
nommé, quand on nomme un président de commission, on lui trace
son mandat et on lui dit: Tu opères là-dedans.
Ça, c'est la même chose qu'un juge. Parce que, si on nomme
un juge, puis qu'on lui dit comment faire, on ne le fera pas longtemps, il va
se lever sur ses... avec raison, d'ailleurs. Je pense que c'est correct. On ne
doit pas interférer l'administratif, puis le judiciaire. Ça,
c'est correct. Qu'on regarde les mandats qu'on peut confier si on est correct
ou pas, moi, je pense que ça, ça peut se remettre en question.
Mais la façon de le nommer, ça, c'est une autre histoire,
à mon point de vue, et ça, c'est plus large que la volonté
du ministre. Voilà ce que j'avais à dire.
Le Président (M. Gautrin): Ça va. M. le
ministre.
M. Ryan: Je vais vous donner un exemple. Juste un petit point. Au
gouvernement, il y a quelques années, nous avons
réorganisé la Cour du Québec, puis, après la
réorganisation, sanctionnée par une loi, il a fallu
procéder à la nomination d'un juge en chef. C'est le gouvernement
qui a procédé à la nomination du juge
en chef directement. Il n'y a pas eu 56 conseils, à gauche et
à droite. Je peux vous assurer de ça. C'est la prérogative
du gouvernement, puis je ne vois pas pourquoi le gouvernement ne pourrait pas
faire la même chose pour un coroner en chef. Il l'a pris parmi les
magistrats, mais il aurait pu nommer quelqu'un magistrat, puis le nommer juge
en chef. Il aurait pu. Il n'y a rien qui l'empêche.
M. Dufour: Mais...
M. Ryan: II fallait qu'il soit juge. Mais, même pour les
nominations de juges, les comités qui sont formés sont
formés par le ministre de la Justice pour l'examen des candidatures. Le
juge en chef participe. Il n'y a pas d'objection. Personne ne s'objecte.
Même moi, je n'ai pas d'objection à ce que le coroner en chef
participe au choix des personnes qui vont l'assister. Pas du tout. Parce que
c'est lui qui ooit avoir le contrôle de ça. Ça, c'est une
question qu'on veut clarifier au cours de l'année. Je ne prends pas de
position définitive maintenant. On va la clarifier au cours de
l'année. Mais je veux qu'on la pose. C'est le temps de la poser. On a
l'occasion de le faire.
M. Dufour: Mais, vis-à-vis la nomination des juges,
même si c'est le ministère de la Justice, il y a aussi un certain
nombre de critères qu'il doit respecter à travers la
nomination.
M. Ryan: Regardez comment ça se fait. Les gens doivent se
présenter à un examen, à un comité, puis,
après ça, il y a une banque qui se fait, puis le gouvernement
puise dans la banque en toute liberté.
M. Dufour: Mais il y a aussi les années de pratique...
M. Ryan: Mais il faut 10 ans pour être admissible à
l'examen.
M. Dufour: ...dont il doit tenir compte, puis, après
ça, vous avez une autre affaire. C'est tellement visible.
Une voix: II y a un comité de sélection. M.
Ryan: Oui, oui.
M. Kehoe: Le Barreau, le juge en chef, puis un usager. Il y a
toujours un comité de sélection pour le choix d'un juge de la
Cour du Québec, qui fait des recommandations au gouvernement.
M. Ryan: Pour juger de l'admissibilité d'un candidat. Mais
les candidats sont choisis par le gouvernement sans qu'intervienne ce
comité. Une fois qu'il a classé quelqu'un comme admissible, ce
n'est plus de ses affaires.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Dufour: En tout cas, jusqu'à maintenant, il y a un
certain nombre de critères qui sont respectés. Les nominations,
je pense, ne sont pas trop mises en cause publiquement parce que c'est public,
en fait. Bon, c'est tellement public, là, que des juges, quand il s'en
nomme, si ce n'étaient pas des gens qualifiés, vous auriez des
rebondissements rapidement.
Dans le travail du coroner, c'est évident qu'on n'en nomme pas
à tous les jours; coroner en chef, c'est une responsabilité assez
grande. Vu qu'il n'y en a pas beaucoup, peut-être que c'est bien de
l'examiner sous toutes ses facettes. Je ne mets pas en cause la
compétence de celui qui est en place, là. J'espère que je
ne l'ai pas mis dans le pétrin. Ce n'est pas mon genre, là. Je ne
mettrai pas du monde dans... Je ne me chicane pas avec les gens qui sont en
poste. Ce sont les principes qui sont en cause. Les personnes, je n'ai pas
l'habitude de faire beaucoup de coups sur les personnalités dans mon
travail. Je pense que le ministre peut reconnaître ça.
M. Ryan: En tout cas, je pense que j'ai exposé les
problèmes qui demandent examen. Je pense que nous allons avoir un
contexte propice pour procéder à l'examen au cours des prochains
mois. Il y a une date limite qui est rapprochée, parce que le mandat de
M. Morin commençait vers le 20, 22 décembre, si je me
souviens.
Une voix: Le 16.
M. Ryan: Le 16 décembre. Ça veut dire qu'il se
termine le 16 décembre. Il n'y a pas à perdre trop de temps. Et
nous arriverons à l'échéance. Je pense bien que,
là, il y aura une nomination qui pourra se faire sur la base... Moi, la
base qui est prévue dans la loi, je n'ai aucune difficulté avec
ça, cinq ans. Et, même si c'était un peu plus, ça ne
me dérangerait pas personnellement. Puis je dois reconnaître
à M. Morin un sens civique élevé. Il a accepté
cette responsabilité dans un souci de service civique. Je pense qu'il
n'y a personne qui conteste ses états de service comme coroner, d'abord,
comme coroner en chef adjoint ensuite. Et, s'il a accepté, dans les
conditions où nous agissions, je pense que c'est parce qu'il veut que
l'institution du coroner soit bien servie. (17 h 10)
Je pense qu'on aura, d'ici la fin de l'année, à
présenter des conclusions qui seront, je dirais, d'ordre consensuel.
Mais je pense que nous reconnaissons tous, là, indépendamment des
particularités qu'on peut observer, que l'institution du coroner, dans
sa fonction d'enquête, doit être balisée
sérieusement, de manière que ça ne devienne pas une
espèce de forum pour des enquêtes royales sur n'importe quel
sujet, à partir d'un décès.
Moi, c'est le seul...
M. Dufour: Là-dessus, je pense qu'on partage la même
préoccupation. On peut l'examiner, ce point-là. La nomination, un
coup qu'on a décidé, après ça, on peut même
décider le chemin et mettre la personne dessus.
M. Ryan: C'est ça, c'est ça.
M. Dufour: II n'y a pas de problème.
M. Ryan: Je pense qu'on va cheminer ensemble. Le
député de Jonquière va suivre ça de près, et
je l'apprécie, moi; comme la critique qui a été
publiée, là, je l'ai lue avec beaucoup d'intérêt.
Une critique sérieuse et sincère.
Engagements financiers
Le Président (M. Gautrin): Ça marche? On peut
commencer les engagements? Alors, engagement 1.
M. Dufour: Bien, il n'y a pas beaucoup d'engagements dans ces
dossiers-là.
Février
Le Président (M. Gautrin): Non, non, mais on va les passer
rapidement. Engagement 1, engagement...
M. Dufour: Ça ne veut pas dire qu'on va les passer
vitement.
Le Président (M. Gautrin): Non, non, mais engagement
relatif aux honoraires et déboursés de Me Harvey Yarosky...
M. Dufour: II met de la pression, là.
Le Président (M. Gautrin): ...pour le décès
de Marcellus François.
M. Dufour: II ne me connaît pas. Bon.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que vous avez une
question?
M. Dufour: Oui. Où est-on rendus avec cette enquête
sur Marcellus François?
Une voix: Ils suivent les recommandations.
M. Dufour: II y a l'enquête, mais... Oui, mais il y a des
recommandations.
M. Ryan: M. le Président, comme vous le savez, le coroner
Yarosky, coroner ad hoc, a remis son rapport il y a déjà
plusieurs mois. Je pense que c'est en avril 1992 qu'il a remis son rapport.
Ensuite, nous l'avons examiné soigneusement, nous en avons
discuté avec les milieux concernés, en particulier le Service de
police de la CUM, la CUM elle-même, les communautés noires de la
région de Montréal, et toute une série d'actions sont
déjà en marche en vue de la mise en application de la très
grande majorité des recommandations du rapport Yarosky. Il avait
recommandé en particulier l'institution d'une enquête
spéciale sur le mode de fonctionnement du Service de police de la CUM
regardant certains aspects particuliers, notamment, les enquêtes, l'usage
de la force chez les policiers, etc.
Alors, nous avons confié à l'ancien juge de la Cour
d'appel, M. Albert Malouf, qui a pris sa retraite l'été dernier,
un mandat spécial d'inspection auprès du Service de police de la
CUM. Ce mandat est en cours d'exécution actuellement et je crois
comprendre que le juge Malouf nous remettra son rapport avant la fin de la
présente année. C'est une enquête très
élaborée qu'il fait; il espère remettre son rapport en
septembre. Et le Service de police de la CUM a mis en oeuvre toute une
série de mesures aussi en vue de rapprocher les policiers de la
communauté noire, en vue aussi d'exercer une surveillance plus
sévère sur l'usage de la force de la part du policier.
Le Président (M. Gautrin): Ça va, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: II y a eu d'autres incidents aussi. Est-ce que vous
pouvez dire que, s'il y a eu moins de réactions, c'est dû à
des résultats de l'enquête? Parce qu'il y a eu des endroits dans
Montréal, depuis ce temps-là, où il y eu d'autres
mortalités aussi.
M. Ryan: II est arrivé deux cas, à ma connaissance.
Il y a eu le cas Kelly...
M. Dufour: Oui, et, dans certains établissements, il y
avait des veillées de danse ou n'importe quoi, je ne sais pas trop
là, et ça virait en foire.
M. Ryan: Ça, ça remonte à un petit peu plus
longtemps.
M. Dufour: II me semble que ça ne fait pas tellement
longtemps. Il n'y a pas eu de mortalité, par exemple, dans ce dont je
parle, mais c'est...
M. Ryan: Oui, c'est ça.
M. Dufour: Je me demande si les relations, et tout
ça...
M. Ryan: Là, le coroner, lui, son mandat, c'est des
mortalités...
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: ...qui surviennent pour des raisons violentes ou
obscures. Alors, il y a eu le cas d'un M. Fletcher, là, qui était
poursuivi par la police et qui s'est tiré lui-même; il y a eu le
cas de M. Kelly, qui a eu maille à partir avec la police du
côté de Snowdon, à Montréal, qui a été
tiré par la police de Montréal, celui-là par un agent. Au
sujet de M. Fletcher, il y a eu investigation du coroner et le rapport ne
concluait pas à la nécessité d'une enquête.
C'était un cas où tout indiquait qu'il y avait eu un suicide,
finalement. Dans le cas de M. Kelly, c'est un agent du SPCUM qui était
impliqué, deux agents, mais un qui a tiré. L'enquête
policière a été faite par la Sûreté du
Québec. Le rapport a été remis au coroner investigateur,
en l'occurrence le Dr...
Une voix: Sourour.
M. Ryan: ...Sourour. J'oublie toujours son nom. Le Dr Sourour,
une coroner pathologiste très compétente. Le coroner doit
terminer son rapport dans un avenir prochain, j'imagine. Elle a pris
connaissance du rapport de police de la SQ et elle a demandé un
complément d'enquête comme l'y autorise la loi. Ça va
retarder un petit peu la publication de son rapport, mais j'ai demandé,
moi, qu'il soit disponible dans les meilleurs délais.
Il est arrivé un autre incident récemment où un
Noir a été tiré par la police alors qu'il brandissait un
couteau en direction des agents. Fort heureusement, il n'a pas
été blessé mortellement. Mais ça fait quand
même des cas assez nombreux pour qu'on soit préoccupé.
C'est un sujet que je compte reprendre avec le directeur de la police de la
CUM, M. Saint-Germain, dès son retour de vacances, ces jours-ci. Je
crois qu'il faut demander au Service de police de la CUM de chercher à
promouvoir d'autres moyens de défense chez les policiers que le seul
recours à l'arme. Il y a des moyens. Quand quelqu'un brandit un couteau,
je pense qu'il doit y avoir des formes intermédiaires de défense
auxquelles peut recourir un agent de police sans que ce soit toujours le
revolver. Ça, je trouve qu'il faut s'en préoccuper. Je ne porte
pas de jugement pour l'instant parce que nous n'avons pas eu les rapports, mais
je pense qu'il incombe à nos services de police de mettre au point des
méthodes d'autodéfense policière qui écartent le
plus possible le recours à l'arme.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Dufour: D'un autre côté, avec les lois et avec
les chartes... Je sais que les polices, pendant un certain temps, avaient des
gaz paralysants ou des gaz pour les yeux. J'étais maire dans le temps,
j'en ai vu employer. Ils ont mis fin à ça et il doit y avoir une
raison quelconque. Il n'y a pas grand méthodes pour se défendre
à moins d'être Superman avec... Ce n'est pas facile, je vous
souhaite bonne chance. J'espère qu'on va en trou- ver. Je sais qu'il y a
eu un article qui disait qu'il y avait une espèce de gaz, du poivre, je
ne sais pas trop, je n'ai pas compris trop, trop, mais ça a l'air
qu'à 15 ou 20 pieds ça fait la job. Mais je sais que, nous
autres, chez nous, on avait eu une espèce d'émeute. Us avaient
employé des gaz, et il y avait des gens qui s'étaient plaints
assez amèrement. Mais ça avait réglé
l'émeute, par exemple. Au moins, on avait quelque chose. Les coûts
de tout ça... Oui.
M. Ryan: Regardez, ça, c'est le cas Kelly et, le dernier,
je ne me souviens pas de son nom...
M. Dufour: Fletcher, vous avez dit?
M. Ryan: Pardon? Je pense que j'ai fait le tour.
M. Dufour: Les coûts de tout ça; Marcel lus
François, il n'y a pas juste ces coûts-là. Vous êtes
rendus à 34 622 $, mais c'est plus que ça. Ça, ça
doit être la finalisation des coûts. Ce n'est pas le coût
global. C'est plus que ça.
M. Ryan: Le coût global, selon ce que me dit M. le coroner
en chef, aurait été de 202 209 $ dans le cas de l'enquête
sur le décès de M. Marcellus François, ainsi
répartis: coroner, 79 906 $; procureur, Me Gérald Lahaye, 91 500
$; sténographe, 22 945 $; interprète, 7350 $ et taxation des
témoins, 507,90 $.
Le Président (M. Gautrin): Les coûts du procureur
sont plus élevés que les coûts du coroner?
M. Ryan: Ça se peut très bien qu'il ait
été appelé à mettre plus d'heures, c'est lui qui
devait bâtir la preuve.
M. Dufour: Le joueur de hockey est plus payé que le
coach.
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Normalement, le joueur de hockey est payé plus
cher que le coach.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): Bon! M. le député
de Jonquière, est-ce que l'engagement est...
M. Dufour: Quand vous parlez de coûts, etc., vous ne faites
pas allusion à des choses de même. Je pense bien que vous ne
pourrez pas y échapper. Quelle que soit la formulation qu'on aura pour
le futur ou à partir de maintenant, j'ai comme l'impression que ce
serait rêver en couleur de croire que des questions aussi importantes et
aussi délicates, qui soulèvent autant d'attentes de la part du
public, comme les problèmes de
Polytechnique... Ça sera difficile d'y échapper. (17 h
20)
M. Ryan: Dans le cas de l'enquête de M. Boulia-ne, les
coûts ont été moins été élevés
parce que M. Bouliane est un coroner permanent. Les coûts totaux de
l'enquête qu'il a faite ont été de 54 974 $. M. Morin
pourrait peut-être ajouter un complément d'information sur la
manière dont ils procèdent pour contrôler les
dépenses aussi là-dedans.
Le Président (M. Gautrin): M. Morin, est-ce que vous
pouvez informer la commission?
M. Morin (Pierre): Oui. La façon de procéder,
d'abord, vous avez compris qu'il y a des coroners permanents. Il faut savoir
que, pour présider une enquête, d'abord, il faut être
coroner en formation juridique. Donc, il y a actuellement trois coroners en
formation juridique au Québec qui sont des coroners permanents. Et, en
plus de ça, il y a environ une douzaine de coroners à temps
partiel, c'est-à-dire des avocats de la pratique privée qui,
à honoraires, président des enquêtes. C'est le cas, par
exemple, de Gérald Locas qui fait l'enquête sur John Kordic.
Évidemment, quand l'enquête est présidée par un
coroner à temps partiel, on a des déboursés. Ce n'est pas,
comme le soulignait le ministre... Quand c'est Pierre Trahan, Anne-Marie David
ou Bouliane qui président une enquête, bien, ils sont
salariés, eux, déjà. Alors, ça, c'est un premier
coût. Il y a ces honoraires-là qu'on peut être
appelés à verser quand c'est le coroner à temps
partiel.
En plus de ça, dans la mesure du possible, quand on ordonne des
enquêtes publiques, on essaie, si possible, de recourir aux services
également d'avocats salariés. Parce que, vous l'avez
soulevé, vous avez dit qu'un joueur de hockey, ça gagne plus cher
qu'un coach. Effectivement, les procureurs, en général, ça
nous coûte plus cher que le coroner, même à temps
partiel.
Dans la mesure du possible, j'essaie d'obtenir les services d'un avocat
plaideur qui est salarié, sauf que le problème qui se pose, c'est
que, lorsqu'on fait des enquêtes qui touchent certains ministères,
par exemple, quand ça touche le Procureur général, je ne
peux pas demander de prendre un plaideur parce que, finalement, j'aurais un
plaideur et il y aurait un plaideur pour représenter le Procureur
général. Ça ne se peut pas. Quand c'est une enquête,
et ça arrive souvent, qui touche le ministère des Transports
vous comprenez qu'on fait des enquêtes; vous souligniez le cas
d'hier encore, le carambolage, c'est évident que le ministère des
Transports va être touché si on fait une enquête
là-dessus je suis obligé automatiquement de prendre un
avocat de la pratique privée et de le payer à tant de l'heure.
Alors, ça, ce sont des coûts additionnels. C'est comme ça,
en gros. C'est le dessin qu'il faut voir des coûts qu'on a.
Pour le moment, actuellement, au Bureau, on a une conseillère
juridique. Moi, je suis allé faire deux enquêtes, au mois de
novembre, à Sept-îles et, pour sauver des coûts, je l'ai
amenée avec moi. C'est elle qui a fait la preuve. Elle est
salariée. Et, possiblement, c'en est une avenue, ça, de la faire
sortir de temps en temps et prendre de l'expérience comme plaideur.
Là, elle a plaidé deux enquêtes devant moi, deux cas de
noyade et je peux me servir d'elle. Mais, je veux dire, il y a beaucoup
d'autres mandats qu'elle a à l'intérieur du Bureau.
Une autre question qu'on se pose: Peut-être, effectivement, que
ça nous coûterait moins cher, en faisant des études de
coûts, de recruter un avocat à plein temps au Bureau, de le
salarier et de l'envoyer plaider. Alors, ce sont des commentaires que je
voulais vous fournir.
Le Président (M. Gautrin): Merci, M. Morin. Est-ce que,
pour vous, l'engagement 1 est vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Mars
Le Président (M. Gautrin): Vérifié. Je passe
maintenant aux engagements de mars 1992. L'engagement 1, recherche des causes
de décès dans les hôpitaux. Il s'agit des montants qui sont
donnés aux hôpitaux pour faire les autopsies. Est-ce que c'est
vérifié?
M. Dufour: Un instant.
Le Président (M. Gautrin): Pardon?
M. Dufour: Un instant.
Le Président (M. Gautrin): Excusez.
M. Dufour: Ça va. Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
L'engagement 2, c'est la même chose, mais pour la région de...
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Parfait. L'engagement 3, c'est
encore le coroner Yarosky. Non, c'est M. La Haye, qui est le procureur. C'est
ça. C'est vérifié?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Engagement 4. Il s'agit de M.
Bellemarre, qui est un procureur dans le cas de l'enquête sur le caporal
Lemay. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: L'enquête qui est en cours actuellement, est-ce
que ça piétine ou si ça avance? Est-ce
qu'on prévoit un temps où ça va se
compléter?
M. Ryan: J'aimerais bien avoir votre impression. M. Dufour:
Vous avez la même impression?
M. Ryan: Je ne sais pas. J'aimerais avoir votre impression.
Le Président (M. Gautrin): II voudrait savoir si,
d'après vous, ça piétine ou ça avance.
M. Dufour: ...
Le Président (M. Gautrin): Du moins, ça ne recule
pas.
M. Ryan: Regardez, je pense que c'est préférable de
ne pas commenter une enquête qui est en cours. C'est un conseil qu'on
nous donne toujours. On a le droit d'en parler, mais il ne faut pas nuire. Et
c'est bien difficile, quand on parle, de ne pas nuire.
M. Dufour: Là, je ne parlerai pas sur le fond. Est-ce que
vous prévoyez la fin des témoignages bientôt? En principe,
est-ce que vous prévoyez la completion des témoignages, par
exemple, à part du dépôt des... Est-ce que ça
achève? Est-ce que ça avance? Je pense que la question
était bonne.
M. Ryan: Vous pensez que la question était bonne?
M. Dufour: Bien, ça avance ou ça n'avance pas?
Est-ce que ça va avoir une terminaison quelque part?
M. Ryan: Regardez, on peut peut-être demander au coroner en
chef de nous dire où en sont les choses.
M. Morin (Pierre): L'enquête, dans le cas du
décès de Marcel Lemay, on siège trois ou quatre jours par
semaine. Là, on a suspendu pendant deux semaines. Ce que j'ai comme
dernière information... Évidemment, quand le coroner en chef
ordonne une enquête, au début, il n'a aucune idée du nombre
de témoins qu'il va y avoir. Pensons juste au carambolage d'hier matin.
J'ai juste vu ça à la télévision. Il y a combien de
témoins dans ça? On ne le sait pas. On a une vague idée.
L'information que j'ai en ce qui concerne l'enquête d'Oka, c'est qu'il y
aurait à peu près, en tout, d'après l'estimé de
Richard Masson, l'avocat plaideur, plus ou moins 200 témoins. Alors, ce
n'est pas pour le mois prochain, si on se fie à ça.
Le Président (M. Gautrin): Bon! Est-ce que ça
répond à vos questions, M. le député de
Jonquière?
M. Dufour: On a appris qu'il y avait 200 témoins
possibles.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que ça
répond à vos questions, M. le député de
Jonquière?
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
Vérifié.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Je passe aux engagements du
coroner pour le mois de mars 1992. Un seul engagement qui est encore pour des
autopsies dans la région de Rimouski. Ça va bien?
M. Dufour: Oui, oui, ça semble bien correct.
Avril
Le Président (M. Gautrin): Vérifié. Avril
1992, l'engagement 1. C'est le Fonds des télécommunications du
ministère. Ça va?
M. Dufour: Ça va.
Juin
Le Président (M. Gautrin): Ça va. Juin 1992,
l'engagement 1 relatif aux ententes avec la Société
immobilière du Québec. Ça, c'est pour les logements des
coroners, leurs bureaux. C'est ça.
M. Dufour: Règle générale, les augmentations
de logement pour la Société immobilière, c'est un
pourcentage fixe, ça, selon le coût de la vie ou si c'est en
fonction des régions?
M. Ryan: II y a une indexation annuelle. Je ne sais pas si M.
Lapointe serait en mesure de nous fournir des précisions
là-dessus ou M. Noël de Tilly? Voulez-vous vérifier?
Le Président (M. Gautrin): Pardon?
M. Ryan: II y a une indexation annuelle qui est
décidée par le Conseil du trésor, approuvée par le
gouvernement.
M. Dufour: Ça doit ressembler au coût de la vie,
j'imagine.
M. Ryan: Je sais qu'il y a eu des ajustements au cours de la
dernière année, qui étaient peut-être, apparemment,
plus élevés qu'on penserait, mais c'est des technical
ités...
Le Président (M. Gautrin): C'est des techniques
avec la SIQ, ça.
M. Ryan: ...assez difficiles à expliquer qui justifiaient
ça. Finalement, il n'y avait pas des changements aussi
considérables qu'on pensait.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 1 est
vérifié. Il n'y a pas d'engagement 2.
Septembre
Je passe à septembre 1992, deux engagements. M. Dufour:
Vérifié et vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié et
vérifié. Merci. Alors, j'ai terminé les engagements
relatifs au Bureau du coroner. Je pense que la commission tient à
remercier le coroner et les personnes qui l'accompagnaient pour les
informations que vous avez eu la gentillesse de nous donner.
Commission québécoise des
libérations conditionnelles
Je vais passer à la Commission des libérations
conditionnelles. M. le député de Jonquière, je n'ai pas
d'engagements pour la Commission des libérations conditionnelles, mais
peut-être que, si vous vouliez échanger avec le ministre sur la
Commission des libérations conditionnelles, ce serait la place pour le
faire.
M. Dufour: J'aurais peut-être une question ou deux.
Le Président (M. Gautrin): Alors, M. le
député de Jonquière, sur la Commission des
libérations conditionnelles, il n'y a pas d'engagements, mais...
Ça va. Bonjour, madame. Alors, on remercie le coroner. M. le
député de Jonquière, il n'y pas d'engagements financiers
formels. Il y en a deux, mais je ne les ai pas dans mon cahier, moi. Comment
ça se fait que je ne les ai pas dans mon cahier, moi?
M. Dufour: Vous les avez aussi, vous autres?
M. Ryan: Les engagements relatifs à la Commission
étaient compris dans les engagements du ministère.
Le Président (M. Gautrin): Du ministère. On les a
passés.
M. Ryan: C'étaient les deux premiers pour le mois de juin.
Nous les avons passés.
Le Président (M. Gautrin): Donc, on les a
déjà passés. Peut-être que ce serait l'occasion,
pour vous, d'échanger sur la Commission des libérations
conditionnelles. (17 h 30)
Discussion générale
Nomination de commissaires communautaires
M. Dufour: Dans les libérations conditionnelles, votre
personnel, dans l'ensemble, est-ce qu'il est complet? Parce que je sais
qu'à un moment donné on a eu des demandes, des recommandations de
la part du ministre. Il nous demandait si on avait des personnes qu'on pouvait
suggérer pour faire partie de bureaux d'évaluation ou de
comités d'évaluation pour les libérations conditionnelles.
Donc, je prenais pour acquis qu'il devait manquer du monde. S'il manque du
monde, est-ce que vous pouvez répondre à la demande? Il y a
beaucoup de gens qui demandent des libérations conditionnelles, vous
êtes obligés d'analyser les cas. Est-ce que vous suffisez? C'est
un peu ça que j'aimerais, peut-être avoir un peu un aperçu
de votre organisation.
M. Ryan: II me fait plaisir d'être accompagné de Mme
Collette, la présidente de la Commission des libérations
conditionnelles, qui accomplit un travail remarquable dans le sens des
objectifs dont nous parlions cet après-midi. Je pense que Mme
Collette....
M. Dufour: La réinsertion sociale, etc.
M. Ryan: ...pourra vous fournir des explications sur ces
commissaires communautaires qui sont un aspect très important du travail
qu'accomplit la Commission.
Le Président (M. Gautrin): Alors, Mme Collette, vous avez
compris la question du député de Joliette? Non, pas de Joliette,
de Jonquière. Excusez-moi, je commence à être
fatigué aussi.
M. Dufour: Ça commence pareil.
Le Président (M. Gautrin): Ce n'est pas la même
chose, je suis d'accord.
M. Dufour: Ça commence par «Jo».
Le Président (M. Gautrin): Ça commence par
«Jo», oui.
Mme Collette (Renée): C'est effectivement vrai qu'il y a
un processus de renouvellement et de nomination de commissaires communautaires
qui a commencé à l'automne dernier; en fait, même un peu
avant ça.
La Commission est composée de neuf membres à temps plein,
dont la présidente, le vice-président, et d'un certain nombre de
commissaires communautaires dépendant des besoins de chaque
région. Ces commis-
saires communautaires sont dans chacune des régions du
Québec où il y a des prisons. Ils sont nommés pour deux
ans et c'est renouvelable une seule fois. Donc, le processus revient à
tous les deux ans et, tant qu'ils ne sont pas remplacés, ils sont
toujours en fonction, ceux qui sont là, donc tant qu'il n'y a pas une
nouvelle nomination, ce qui fait qu'on n'arrête pas notre mandat, on
continue de faire notre mandat. Ça ne nous empêche pas d'agir.
Parfois, il y a des régions où il en manque, par exemple,
parce qu'il y a eu des démissions en cours de mandat, mais on
réussit quand même à aller en chercher parmi ceux qui sont
là pour qu'ils puissent vraiment faire toutes les audiences. Donc,
ça ne pose pas de problèmes à ce niveau-là.
Le processus a commencé d'abord par une
présélection au niveau d'un certain nombre de noms,
effectivement, qu'on a recueillis à travers le réseau, à
travers des demandes à nos partenaires privilégiés, qu'on
appelle, qu'on a faites à des interlocuteurs du milieu de la justice et
de tous les milieux, du communautaire en particulier. Il y a un comité
de sélection qui existe et qui a fait 126 entrevues au cours de
l'automne. Il y a des recommandations qui ont été faites par le
comité de sélection et c'est présentement au bureau du
ministre. J'ai ouï dire que ça devrait déboucher
bientôt. Donc, c'est l'état de la situation. Mais je veux vous
rassurer là, ça ne nous empêche pas d'agir, parce que les
gens, tant qu'ils ne sont pas remplacés, sont toujours en fonction.
M. Dufour: Mais vous m'avez parlé de personnes à
temps plein.
Mme Collette: Ça, c'est les commissaires à temps
plein.
M. Dufour: II y en a neuf.
Mme Collette: C'est ça. Ils sont tous là, il n'y a
pas de vacance.
M. Dufour: Eux autres, ils ont la sécurité
d'emploi. Vous ne rencontrez pas les critères du ministre qui veut vous
mettre toujours dans la... Le ministre a dit: II ne faut pas trop de
sécurité, des fois, c'est l'ennemi.
M. Ryan: Justement, on n'est pas pris dans ce genre de
mécanique dans ce cas-là...
M. Dufour: Non? Ah bon! Je savais que vous alliez vous trouver
une réponse.
M. Ryan: ...dont on parlait tantôt. C'est pour ça
que ça va bien.
M. Dufour: Les autres qui sont à temps partiel...
Mme Collette: Les commissaires communautaires, c'est des membres
à temps partiel.
M. Dufour: ...eux autres sont nommés à tous les
deux ans?
Mme Collette: C'est ça.
M. Dufour: Mais dans le fonctionnement... Moi, je ne suis pas
tellement familier avec ce système-là. Mais les demandes que vous
avez parce que quelqu'un a le droit de demander une libération
conditionnelle après un certain temps est-ce que vous y
répondez? Je vous demande une évaluation, une opinion. Vous
n'êtes pas obligée de me répondre. Moi, je vous dis: Dans
votre opinion, est-ce que vous répondez à la demande
suffisamment? Pour les gens, est-ce que ça retarde?
Mme Collette: O.K. Les personnes sont admissibles à partir
du tiers de leur sentence; donc, dans ce sens-là, on répond
à la demande parce qu'on réussit à voir tout le monde.
Toutes les personnes sont admissibles au tiers de leur sentence.
L'admissibilité, elle, elle est automatique. L'examen est automatique.
La libération conditionnelle n'est pas automatique, mais l'examen est
automatique. À moins que la personne y renonce par écrit, on la
rencontre. Ça, on réussit à rencontrer tout le monde. Si
je vous parle de la situation présente, il y a présentement
certaines régions où on arrive tout près des dates
d'admissibilité. Il n'y a rien dans la loi qui nous défend de
faire ça; ce n'est pas notre objectif d'être aussi collés
sur les dates d'admissibilité. On veut toujours essayer d'être
à peu près en deçà de 15 jours de ces
dates-là, mais le volume...
Je vais vous donner juste un exemple pour l'année. Si l'on
compare l'année 1992 à l'année 1991, il y a eu 23 %
d'augmentation au niveau des personnes admissibles.
M. Dufour: Mais 23 % de quoi?
Mme Collette: De personnes qui sont condamnées à
plus de six mois dans un établissement de détention.
M. Dufour: o.k. ça veut dire combien en nombre? parce que
23 % de 100, je sais que ça fait 23 personnes, mais si c'est 2000
c'est...
Mme Collette: Je vais vous le dire. En 1992, de janvier à
janvier, là...
M. Dufour: Oui.
Mme Collette: ...4456 personnes admissibles une personne
admissible, c'est toute personne qui a une sentence de six mois et plus dans un
établissement de détention du Québec
comparativement à
l'année passsée où c'était 3624. C'est mon
23 %, là.
M. Dufour: Oui. Là, vous donnez les libérations
conditionnelles, mais quand quelqu'un veut avoir... Ça m'est
arrivé une fois ou deux, à mon bureau, que quelqu'un demandait un
pardon.
Mme Collette: Ça, c'est fédéral.
M. Dufour: C'est fédéral, ça. Même si
c'est régi par le gouvernement du Québec, il faut que ça
aille au fédéral. Voyez-vous, encore...
Mme Collette: C'est la commission nationale.
M. Dufour: ...une autre job qu'on donne aux autres!
Mme Collette: C'est la commission nationale.
M. Dufour: Moi, je veux régler le problème du
chômage, je ne suis pas capable.
Mme Collette: C'est la commission nationale.
M. Dufour: M. le ministre, j'espère que vous
écoutez ça comme il faut, là. On pourrait sauver des jobs,
encore là, comprenez-vous?
Madame, je veux vous remercier; c'étaient les seules questions
que je voulais vous poser. Je pense que vous faites un travail, aussi,
très important; moi, je crois à ça, la réinsertion
sociale, et ce n'est pas facile tant que ça, quand on voit la
résistance du bon monde, comme on dit, ou du monde qui n'ont pas
été poignes. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): Madame, la commission tient
à vous remercier pour les informations que vous avez eu la gentillesse
de lui communiquer.
M. Ryan: Mme la présidente se fera toujours un plaisir de
fournir aux députés des renseignements sur le travail de la
Commission québécoise des libérations conditionnelles
quand ils le voudront, à leur convenance.
Mme Collette: Avec grand plaisir. M. Ryan: Merci beaucoup.
Merci.
Le Président (M. Gautrin): Je vous remercie beaucoup,
madame, et félicitations pour le travail que vous faites.
Régie des permis d'alcool du
Québec
Je vais maintenant passer à la Régie des permis d'alcool
et, un peu de courage, on aura le droit peut-être d'avoir un
apéritif après, si on continue. Ha, ha, ha!
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ah, il sait de quoi il parle!
M. Ryan: Aïe, aïe, aïe! Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): Ha, ha, ha!
M. Dufour: En effet. Ha, ha, ha!
M. Ryan: Mais je vous avertis, M. Laflamme n'est pas celui qui
paie le plus d'apéritifs.
Le Président (M. Gautrin): Bon!
M. Dufour: II met le feu, puis il ne l'éteint pas...
M. Ryan: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): M. le député de
Jonquière, est-ce que vous avez des questions d'ordre
général à poser à M. Laflamme?
M. Dufour: Non, on va y aller directement.
Le Président (M. Gautrin): On irait directement par
engagement?
M. Dufour: Oui.
Janvier
Le Président (M. Gautrin): Très bien. Alors,
j'appelle l'engagement 1, qui est l'estimé de dépenses de 35 000$
pour l'année financière 1991-1992, les frais inhérents de
Me Nancy Béliveau. Bon. C'est l'engagement 1 que j'ai.
M. Dufour: Oui. Si on examine le dossier, là, ça a
affaire à la conduite du dossier de la Société de vin
international ltée. Il y a eu un mandat original qui a été
donné le 7 août 1989, il y a eu une prolongation de mandat, et
ça va à assez longtemps. C'est quoi, cette cause qui est pendante
depuis aussi longtemps et qui va revenir encore, je pense, à l'autre...
C'est la grosse cause, je pense, que vous avez actuellement. Est-ce qu'on
pourrait avoir quelques explications concernant ce dossier?
M. Ryan: Oui. Quelques brèves explications. M. Laflamme,
là, qui nous accompagne, pourra compléter. Mais je vais en parler
parce que j'ai déjà été interpellé par
plusieurs députés au sujet de cette cause-là. Le
député qui était critique de l'Opposition en
matière d'environnement, le député de La Prairie, m'avait
parlé de cette...
M. Dufour: Les bouteilles!
M. Ryan: ...cause-là, de même que le
député, chez nous, de Laval-des-Rapides.
Une voix: Chez nous?
M. Ryan: Ce n'est pas celui-là? Ah, très bien,
très bien. Je m'excuse, là, je me trompais de dossier, et je vais
laisser M. Laflamme...
M. Dufour: C'était la question des bouteilles, je pense,
le député de La Prairie.
M. Ryan: ...continuer l'explication. Excusez-moi. Ha, ha, ha!
M. Dufour: II voulait ramasser les bouteilles.
M. Ryan: Ah non, celle-là, je n'ai pas
été... Très bien, très bien. Ça va.
M. K.-Laflamme: La Société de vin international est
une entreprise qui détient un permis de fabricant de vin au
Québec et qui, dans le contexte de ce qu'il est permis de faire, importe
des boissons alcooliques, c'est-à-dire du vin d'un peu partout dans le
monde, fait des assemblages et les met en marché. À
l'été 1989, cette juridiction relevait du ministre de l'Industrie
et du Commerce, mais l'étude des dossiers, dans les cas
d'évaluation de la conformité du comportement du fabricant,
relevait de la Régie des permis d'alcool; c'est-à-dire que le
ministre de l'Industrie et du Commerce avait le droit de demander à la
Régie de mener une enquête sur le comportement des
détenteurs de permis que lui, le ministre de l'Industrie et du Commerce,
avait délivrés. Alors, il a demandé à la
Régie de mener une enquête à ce sujet, et a
communiqué une série de griefs à la Régie pour
baser son enquête. (17 h 40)
II y avait une jeune stagiaire qui venait de terminer, à la
Régie, son travail, qui s'appelait Nancy Béli-veau. Comme il
s'agissait d'un dossier qui nous arrivait et qui représentait une masse
d'analyses assez importante, et qu'on n'avait pas les services pour le faire,
on a retenu ceux de Me Béliveau pour la préparation de la cause,
croyant que ça ne prendrait que quelques semaines, comme les autres
causes.
Je ne ferai pas beaucoup de commentaires quant au contenu de la cause
puisque, actuellement, elle est en évocation devant la Cour
supérieure et que la juge Ginette Piché devrait rendre un
jugement incessamment. Cependant, je peux vous dire qu'elle est en
évocation, cette cause, parce que, depuis le début de la cause,
l'entreprise essaie d'obtenir la récusation des régisseurs qui
sont sur le banc, et il y a eu un jugement qui a été rendu par le
juge Lesyk disant que ce n'était pas approprié de faire
ça. Les procureurs de la même entreprise sont revenus, ont
trouvé d'autres motifs, il y a eu un deuxième jugement de la juge
Ginette Piché qui a dit qu'il n'y avait pas lieu de le faire, mais des
explications devaient être fournies. Des explications ont
été fournies et il y a eu une troisième évocation
qui est, encore, devant la juge Ginette Piché, de l'accord des
parties.
Me Béliveau, donc, a monté l'avis de convocation et, lors
de l'évocation, puisque le ministre de l'Industrie et du Commerce a
été mis en cause et que les avocats du ministère de la
Justice ont été affectés à la défense des
intérêts du ministre de l'Industrie et du Commerce, on a dû,
et c'est le deuxième engagement, engager un avocat de l'entreprise
privée pour qu'il n'y ait pas conflit d'intérêts, le
gouvernement défendant à la fois le ministre de l'Industrie et
représentant une régie là-dedans. Donc, il y a des
imputations à Me Nancy Béliveau et des imputations qui suivent au
bureau de Clarkson Tétrault pour l'engagement de Me Louis
Crête.
M. Dufour: Bon. Là, vous m'avez donné l'explication
pourquoi on a une avocate, puis un autre avocat dans le dossier. Mais la
compagnie internationale, est-ce qu'il y en a beaucoup de ces
compagnies-là qui achètent du vin ou de la boisson à
l'extérieur, font des mélanges, puis dont le client, c'est la
Régie?
M. K.-Laflamme: C'est la Société des alcools...
M. Dufour: C'est la Société des alcools.
M. K.-Laflamme: ...qui revend ces... C'est-à-dire que
l'écoulement de ces vins se fait par les épiceries. Les vins
qu'on trouve en épicerie, ce sont les vins qui sont embouteillés
au Québec par ces huit entreprises. Il y a huit entreprises qui
détiennent...
M. Dufour: Mais ces entreprises, forcément, passent par
vous autres.
M. K.-Laflamme: Elles passent par la...
M. Dufour: Par la Société. Elles ne peuvent pas y
aller directement.
M. K.-Laflamme: ...Société des alcools. Nous, on
est un organisme de surveillance entre les fabricants et la
Société des alcools.
M. Dufour: Si je comprends bien la nature des accusations ou des
problèmes qui sont soulevés, ce sont des problèmes de
qualité ou de non-conformité à vos normes. C'est à
peu près ça? Ça, ce n'est pas dangereux, si vous me dites
oui, si c'est ça ou pas ça.
M. K.-Laflamme: Non. Mais je vais vous répondre. ..
M. Dufour: Oui.
M. K.-Laflamme: ...par une cause dont je peux parler et qui est
celle d'un fabricant.
M. Dufour: Non, mais la nature des accusations, c'est public.
M. K.-Laflamme: Oui.
M. Dufour: C'étaient quoi, les accusations que vous avez
portées contre cette compagnie?
M. K.-Laflamme: Les reproches qui sont faits, ce sont des
reproches de ne pas avoir suivi les voies normales de commercialisation de
leurs produits.
M. Dufour: Pour quelqu'un qui ne connaît pas
ça...
M. K.-Laflamme: Bon. Des voix: Ha, ha, ha!
M. K.-Laflamme: Si vous permettez, je vais parler... Ha, ha,
ha!
M. Dufour: Ça ne m'avance pas beaucoup plus, mais, en tout
cas, ça fait du papier. Ha, ha, ha!
M. K.-Laflamme: Je vais parler brièvement d'une autre
cause. Les vins Corelli avaient un permis de fabricant de vin. Leur permis,
selon la réglementation, les autorisait à importer des vins et
à en faire des assemblages au Québec. Eux, ce qu'ils ont fait,
ils ont importé des vins, ils ont falsifié des connaissements,
ils ont fait entrer cette substance sous le nom de «jus de raisin»,
donc, sans contrôle ni rien, ils ont embouteillé ce genre de jus
de raisin qu'ils ont vendu la nuit, dans des salles de réunion, dans des
brasseries et toutes sortes de choses, contournant ainsi tout le réseau
gouvernenental. Après une audition, on a révoqué le
permis.
Quant à l'autre entreprise, l'enquête n'étant pas
terminée...
M. Dufour: En fait, moi...
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Dufour: ...je ne suis pas familier avec ça; ça
fait que, quand vous me donnez votre première réponse, ça
ne m'avance pas plus. Mais, là, avec ce que vous me dites...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: ...je comprends un peu mieux.
Le Président (M. Gautrin): Si je comprends bien...
M. Dufour: Mais je ne passerais pas d'examen.
Le Président (M. Gautrin): ...les engagements 1 et
2...
M. Ryan: C'est comme ça qu'ils traitent toujours le
ministre, M. Laflamme.
M. K.-Laflamme: Oui.
Le Président (M. Gautrin): ...sont
vérifiés.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): L'engagement 3 touche le
téléphone.
Avril
C'est-à-dire, non, je passe à avril et c'est le Fonds des
télécommunications.
M. Dufour: Le Fonds, ça va.
Le Président (M. Gautrin): Ça va? Donc, ça
termine actuellement les engagements pour la Régie des permis d'alcool
du Québec.
M. Dufour: C'étaient des questions pour...
Le Président (M. Gautrin): Je tiens à vous
remercier, M. Laflamme, pour les informations que vous avez bien voulu donner
à la commission.
M. Ryan: M. le Président... Le Président (M.
Gautrin): Oui.
M. Ryan: ...je me permets d'ajouter que nous aurons à
transiger avec M. Laflamme de nouveau avant longtemps.
Le Président (M. Gautrin): Bien. M. Ryan: Sur des
sujets plus larges.
Commissaire à la déontologie
policière et Comité de déontologie
policière
Le Président (M. Gautrin): C'est bien. Alors, maintenant,
je vais appeler le Commissaire à la déontologie
policière...
M. Dufour: C'est ce qu'on appelle élargir nos
horizons.
Le Président (M. Gautrin): ...et le Comité de
déontologie policière. Je crois comprendre que le
député de Jonquière voudrait traiter les deux questions.
M. le député de Jonquière, j'ai cru comprendre que vous
souhaitez traiter les deux questions ensemble.
M. Dufour: Oui.
Discussion générale
Le Président (M. Gautrin): Vos remarques portant à
la fois sur le Commissaire et sur le Comité. Alors, peut-être que
le Commissaire et le responsable du Comité pourraient s'approcher et
s'identifier.
Si je comprends bien, M. le député de Jonquière,
vous voulez avoir une période de discussion un peu plus libre sur le
Comité et le Commissaire à la déontologie...
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Gautrin): ...quitte à ce qu'on
revienne après sur les engagements financiers, étape par
étape. C'est bien ce qu'on a convenu. Est-ce que ça convient
à tout le monde?
M. le député de Jonquière, si vous voulez commencer
les quelques questions que vous avez à poser.
Cas réglés par la conciliation
M. Dufour: Bon. La déontologie policière, on sait
que ça commence à faire un peu boule de neige. Ils donnent des
recommandations et ils vont un peu plus loin que la Commission de police, comme
on l'appelait avant. Ça semble, en tout cas, le cas. On croit constater
aussi que les recommandations sont plus suivies. Je ne sais pas si c'est juste
parce que c'est le début et que les gens ne sont pas familiers. D'une
façon ou de l'autre, le temps nous le dira.
Vous avez, dans votre travail, un rôle de conciliation dans votre
loi habilitante, si je me rappelle bien, parce que j'étais le critique
au moment où on a passé la loi. Combien y a-t-il de cas qui se
règlent à la conciliation? Est-ce qu'il y en a ou s'il n'y en a
pas? On pourrait peut-être commencer par la question: Combien y a-t-il de
cas et combien vous réussissez à en régler, l'un par
rapport à l'autre?
M. Ryan: Je pense que je vais laisser M. le commissaire
répondre directement, si vous êtes intéressé
à avoir cette source.
M. Dufour: Ah oui! Ça va.
M. Côté (Fernand): Depuis le tout début,
c'est-à-dire depuis...
M. Dufour: Bien là, on pourrait peut-être les
identifier, par exemple.
M. Ryan: M. le commissaire, Fernand Côté.
M. Dufour: J'avais cru le reconnaître. Je me suis dit:
Ça, c'est quelqu'un d'Alma.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Connaissez-vous M. Brazeau, président du
Comité de déontologie policière?
M. Dufour: De vue seulement.
Le Président (M. Gautrin): Vous êtes le bienvenu, M.
Brassard, c'est ça? Brazeau.
Une voix: M. Dufour, c'est du Lac-Saint-Jean, ça,
Aima?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Bon, écoutez...
M. Brazeau (Claude): Je regrette, je suis de Québec.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): Les détails
régionaux, on y reviendra après.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Non, mais on sent que ça a débleui. Il y
en a quelques-uns alentour de la table.
Le Président (M. Gautrin): Oui, oui, je vois. Une voix:
II ne le sait pas, lui. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): On peut remarquer que vous
êtes surreprésentés à la fonction publique.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ah! Bien, là, ce sont nos meilleurs.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): On y reviendra
après.
M. Côté (Fernand): Le «blueberry power».
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Fernand): Depuis le 1er septembre 1990,
c'est-à-dire le premier jour de la mise en vigueur de la loi, nous avons
offert la conciliation dans 489 cas,
c'est-à-dire tant aux policiers qu'aux citoyens impliqués
dans une plainte. Nous avons reçu des consentements dans 205 dossiers,
et ce rapport est jusqu'au 1er mars 1993, c'est-à-dire que nous avons
reçu des consentements dans 41,93 % des cas. Nous avons réussi
à régler le conflit dans 147 cas, c'est-à-dire dans un
pourcentage de 30,7 %. Nous avons subi 36 échecs, 4 désistements,
18 sont à faire.
M. Dufour: Quand vous dites «à faire»,
ça veut dire que vous n'avez pas fait la conciliation. (17 h 50)
M. Côté (Fernand): Qu'ils sont en route, que la
séance de conciliation n'a pas eu lieu encore. Nous sommes en attente
dans 41 cas, en attente de consentement, et nous avons essuyé 243 refus
dans un pourcentage de 49,7 %: 111 refus de plaignants, 132 refus de
policiers.
M. Dufour: Répétez-moi donc ça, s'il vous
plaît.
M. Côté (Fernand): 111 refus par les plaignants et
132 par les policiers. Je dois vous dire que la tendance est inversée
depuis un certain nombre de mois. Davantage de policiers, maintenant, acceptent
notre offre et plus de plaignants la refusent. Mais, le résultat est
quand même assez impressionnant quant aux consentements et quant à
la réussite surtout. Et, depuis le 1er avril 1992, nous avons un
conciliateur à plein temps, dont l'engagement, d'ailleurs, fait partie
de nos documents d'aujourd'hui. Ce monsieur, pour le nommer, M. Pouliot, sur 83
offres de conciliation où il y avait eu 83 consentements, a
réussi 69 règlements plus 2, je pense, depuis le 1er, 4
échecs, a obtenu 3 désistements, parce qu'il arrive que des
plaignants se désistent en cours de route, et a encore 7 dossiers
à faire. Il terminera son contrat le 12 mars.
Le Président (M. Gautrin): Autrement dit, c'est une
piastre bien placée.
M. Côté (Fernand): Oui. Je calcule qu'une
conciliation épargne à l'État, en moyenne, 2000 $ du cas,
net.
M. Dufour: Comment vous expliquez la tendance qui s'est
renversée? Avant, c'était le plaignant qui se désistait,
puis, là, c'est le policier. C'est quoi? Est-ce que c'est à la
suite de jugements que le comité de déontologie a donnés?
Est-ce que vous avez ces explications? Je pose juste la question.
M. Côté (Fernand): C'est difficile d'en
établir les causes. Remarquez que les plaignants ne refusent
peut-être pas nécessairement plus, c'est peut-être le fait
que les policiers acceptent davantage que ça nous semble des refus plus
nombreux; il faudrait voir. Je peux vous dire, cependant, que l'augmentation
des consentements par les policiers est sûrement due au fait que tant les
autorités policières que les associations policières sont
très convaincues de l'efficacité du processus qu'est la
conciliation.
M. Dufour: Moi, ce que j'aimerais, c'est avoir votre avis
à vous, qui avez tout de même été à la
Commission de police comme premier responsable ou juge en chef, comme on dit,
président. Actuellement, vous êtes dans l'autre version. Est-ce
que vous pouvez nous donner une évaluation des deux façons de
fonctionner? Est-ce que vous trouvez qu'on a cheminé d'une façon
importante, intéressante, pour le bien de la collectivité?
M. Côté (Fernand): Vous parlez des deux
systèmes...
M. Dufour: Oui, c'est ça.
M. Côté (Fernand): ...entre la Commission de police
et le Commissaire et le Comité?
M. Dufour: C'est ça, pour voir le cheminement qu'on a
parcouru à travers tout ça.
M. Côté (Fernand): Oui, je n'hésite pas
à dire qu'il y a une amélioration très sensible quant au
résultat et quant à l'efficacité du système. La
Commission de police, évidemment, on peut l'apprécier à
différents égards parce qu'elle était pourvue de plusieurs
pouvoirs et on peut porter un jugement d'ensemble sur tous les pouvoirs qu'elle
exerçait. Mais, en ce qui regarde la conduite policière, elle
n'avait que des pouvoirs de recommandation que les municipalités ou les
directeurs approuvaient ou désapprouvaient et jetaient au panier ou
mettaient en force. Aujourd'hui, avec les décisions du Comité de
déontologie, évidemment, les sanctions sont exécutoires;
donc, ça ne peut qu'avoir, à ce sujet-là, une
efficacité plus grande.
Deuxièmement, nous n'avions pas de code de déontologie
à l'époque, c'est-à-dire une règle uniforme qui
était applicable pour tous les policiers de la province de
Québec. Troisièmement, les dossiers en déontologie, qui
n'étaient pas soumis à la Commission de police, mais aux corps
policiers et municipaux ou de la Sûreté du Québec ou du
SPCUM, étaient traités de façon tout à fait
disparate selon qu'on était de Dolbeau ou de Hull ou de Rouyn-Noranda ou
de Matane. Les sanctions n'étaient pas identiques, tandis que,
là, il y a une homogénéité dans le traitement. On
part d'un code qui est uniforme, le traitement des plaintes est
homogène, par le Commissaire d'abord et par le Comité, puis les
sanctions risquent d'être cohérentes les unes par rapport aux
autres.
Moi, à ce sujet-là, sans analyser la qualité des
organismes en présence ou consécutifs l'un à l'autre, je
n'hésite pas à dire que c'est un grand progrès sur ce
sujet-là. Les preuves restent encore à faire, nous
n'avons que deux ans et demi, avant-hier, d'existence, et tout reste
à mettre en place. Bien, c'est-à-dire qu'il y a beaucoup de
choses de mises en place, mais tout est à parfaire.
M. Dufour: Vous parlez de code de déontologie au point de
vue gouvernemental dans l'ensemble du Québec. Vous, vous en avez un.
Vous avez établi un code de déontologie.
M. Côté (Fernand): C'est le gouvernement. M.
Dufour: Le gouvernement.
M. Côté (Fernand): Le code est un règlement
de la loi.
M. Dufour: C'est ça, mais les municipalités ont
droit aussi à leur code de déontologie.
M. Côté (Fernand): De discipline. M. Dufour:
Ah! C'est de discipline.
M. Côté (Fernand): De discipline interne. Autrefois,
la déontologie et la discipline étaient imbriquées l'une
et l'autre et les corps policiers pouvaient traiter indifféremment de
l'un ou de l'autre. Tout ce qui était, par exemple, une infraction
à une règle qui mettait en relation un citoyen et un policier
était traité de la même manière qu'un policier qui
manquait, par exemple, à la directive de cirer ses bottes le matin. Tout
ça pouvait être traité par le comité de discipline
interne. Aujourd'hui, tout ce qui regarde la relation entre le citoyen et le
policier vient automatiquement et nécessairement chez nous, tandis que
la discipline interne, le respect des directives internes...
M. Dufour: Vous ne touchez pas à ça.
M. Côté (Fernand): ...est laissé aux corps
policiers municipaux et à la Sûreté du Québec.
M. Dufour: C'est une nuance assez importante à savoir.
Même s'il y a une médiation ou une conciliation qui est
exercée et qui a été acceptée, votre
décision, est-ce qu'elle est finale au même titre ou si elle est
contestable?
M. Côté (Fernand): Non, elle est finale. M.
Dufour: Elle est finale.
M. Côté (Fernand): Le règlement signé
par les deux parties met fin au litige.
M. Dufour: Au moment où ils acceptent d'aller en
conciliation, ils acceptent votre décision.
M. Côté (Fernand): Le consentement à la
conciliation est le consentement à la tentative de conciliation; c'est
le consentement à la rencontre entre le policier et le citoyen. Les
tractations, la transaction, les explications, les excuses qui peuvent se faire
dans le cours d'une entrevue face à face, devant le conciliateur ou
séparément, selon le désir des parties ou de l'une
d'elles, génèrent, si tout va bien, un règlement qui est
écrit, qui est signé par les deux. Le Commissaire doit
l'approuver; sinon, il n'est pas valide. Et, si le Commissaire l'approuve, cela
met fin au litige pour toujours et la plainte est réputée avoir
été retirée à partir du moment où les deux
parties ont signé. Le dossier policier n'est aucunement entaché
par l'existence de la plainte et par tout ce qui a pu s'ensuivre.
M. Dufour: Dans les 147 cas réglés, ça veut
dire que les 2 parties ont signé et ça a été
entériné par votre commission.
M. Côté (Fernand): Oui.
M. Dufour: Dans ceux où il y a des échecs,
ça veut dire qu'il peut y avoir eu de la conciliation, mais, là,
ils ont refusé de signer. Est-ce que ça les remet à la
procédure?
M. Côté (Fernand): Le Commissaire a une autre
décision à prendre, à savoir de remettre le dossier en
enquête. Il y a deux endroits, principalement, où le Commissaire
peut décider d'offrir la conciliation: soit à la réception
de la plainte, soit après l'enquête lorsqu'elle est
terminée. Mais il peut aussi le faire à toute étape en
cours d'enquête. Gardons les deux principaux pôles: à la
réception de la plainte ou après l'enquête.
Si l'échec a lieu, le Commissaire peut décider d'aller en
enquête; il peut décider de refuser d'enquêter. Si cela
vient plus tard, après l'enquête et après le rapport de son
enquêteur, le Commissaire peut citer le policier devant le Comité
de déontologie ou rejeter la plainte. Il y a toujours une remise en
cause du dossier et une nouvelle décision qui doit être prise par
le Commissaire à la suite d'un échec, ce qui arrive peu
fréquemment puisqu'on n'en a que 36. (18 heures)
M. Dufour: S'il y a une conciliation et qu'elle réussit,
à ce moment-là, la sentence ou le règlement n'est pas
public. C'est ça? Je pense que ça n'est pas public.
M. Côté (Fernand): Tout à fait confidentiel,
y compris ce qui s'est dit en cours de conciliation.
M. Dufour: Mais, si le système qu'on a mis, le
conciliateur ou le Commissaire à la déontologie, suit la
règle qui veut que ce soit le processus jusqu'à la fin, à
ce moment-là, la sentence ou la décision, elle, elle est
publique.
M. Côté (Fernand): Absolument. Après que le
Comité s'est prononcé, l'audition...
M. Dufour: Donc, ça peut expliquer aussi, vis-à-vis
du policier comme tel, comme vis-à-vis du citoyen, une espèce de
retenue à l'effet qu'il y en a qui n'aiment pas ça trop, trop,
non plus, que ça devienne public. Il y a un risque quand on va
vis-à-vis de ça.
M. Côté (Fernand): Oui, oui. Mais ça fait
partie des avantages.
M. Dufour: Est-ce que vous avez beaucoup de recommandations dans
les décisions que vous avez où il y a des pertes d'emplois ou des
mises à pied, ou si c'est seulement des congés ou des...
M. Côté (Fernand): C'est le Comité qui
pourrait répondre, c'est eux qui...
Le Président (M. Gautrin): M. Brazeau.
M. Brazeau: À l'heure actuelle, nous avons seulement une
sanction qui est une destitution, à Montréal.
M. Dufour: Et les autres, ça peut être des...
M. Brazeau: C'est des suspensions qui varient de 0 à 60
jours ouvrables. Ça peut être des réprimandes, des
avertissements ou une rétrogradation. On n'en a pas.
Le Président (M. Gautrin): Je vais intervenir ici pour
demander le consentement des membres de la commission pour peut-être
prolonger de quelques minutes.
M. Dufour: Ça achève, ça ne sera pas
long.
Le Président (M. Gautrin): Je pense qu'on est un peu au
terme de notre étude.
M. Dufour: On est même en avance.
Le Président (M. Gautrin): Plutôt que de revenir ce
soir, si on prolongeait de quelques minutes, on pourrait peut-être finir.
Est-ce que j'ai le consentement des membres de la commission pour
poursuivre?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Consentement?
Des voix: Consentement.
Le Président (M. Gautrin): Merci.
M. Dufour: On a parlé des plaintes dans l'ensem- ble. Les
causes qui ont été déposées à l'ancienne
Commission de police, est-ce qu'il y en a encore en suspens?
M. Brazeau: Oui.
M. Dufour: De quelle façon elles sont traitées,
celles-là?
M. Brazeau: D'abord, à l'occasion de la fermeture de la
Commission de police, soit le 31 août 1990, le Comité a
hérité de 59 enquêtes publiques à faire, suivant les
anciennes dispositions de la Loi de police. Depuis le 1er septembre 1990, il y
en a 52 qui ont été complétées sur 59. Il
reste...
M. Dufour: Entre le 31 août 1990 et le 1er septembre...
M. Brazeau: À l'occasion de l'entrée en vigueur du
Comité de déontologie policière par le biais...
M. Dufour: II a dit: Le 1er septembre 1990.
M. Brazeau: Oui, c'est ça. Du 31 août au 1er
septembre, c'est-à-dire au moment de l'entrée en vigueur du
Comité...
M. Dufour: Je veux être clair. Le 31 août 1990,
c'était l'entrée en fonction?
M. Brazeau: C'était le 1er septembre. M. Dufour:
C'était le 1er septembre.
M. Brazeau: Alors, les enquêtes publiques qui
étaient pendantes devant la Commission de police le 31 août 1990
à minuit, le soir...
M. Dufour: Oui.
M. Brazeau: ...c'est le Comité, par le biais des
dispositions transitoires de la Loi sur l'organisation policière,
l'article 258 pour être précis... C'est le Comité de
déontologie policière qui a hérité de ces
enquêtes-là à effectuer, à tenir. Alors, il y en
avait 59.
M. Dufour: Parfait.
M. Brazeau: Et, depuis ce temps, le Comité en a tenu 52.
Il y en a quelques-unes qui sont en marche aussi dans les sept qui restent.
Entre autres, il y en a une à Jonquière qui a déjà
16 jours d'audition de faits.
M. Dufour: Je l'ai vu sur le journal.
M. Brazeau: C'est pour ça que j'en parle. Et il reste
encore environ 4 à 5 jours d'enquête à faire à
compter du 31 mai.
M. Dufour: On peut dire que les dossiers pourraient se
compléter au cours de l'année.
M. Brazeau: Oui, définitivement. On l'espère, en
tout cas.
Le Président (M. Gautrin): On peut commencer à
regarder vos engagements financiers qui ne sont pas nombreux. Je pense que je
vais commencer par les engagements financiers du Commissaire à la
déontologie policière.
Engagements financiers du Commissaire à la
déontologie policière
Avril
L'engagement 1, qui est le contrat de M. Pouliot, dont vous avez
parlé abondamment. Est-ce que l'engagement est
vérifié?
M. Dufour: C'est quel mois, ça?
Le Président (M. Gautrin): Je n'ai qu'un seul mois, je
n'ai qu'un seul poste, et j'ai deux engagements.
M. Dufour: C'est le coût du loyer, ça, pour le
conciliateur.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Dufour: Celui-là, il est à plein temps pour vous
autres, M. Pouliot?
Le Président (M. Gautrin): Avril.
M. Côté (Fernand): II est contractuel pour un an et
j'ai demandé son renouvellement.
M. Dufour: Est-ce que c'est un avocat de profession ou si c'est
un...
M. Côté (Fernand): C'est un homme qui a
déjà été directeur de police à Drummondville
et à quelques autres endroits, qui fut à la Commission de police
pendant un mandat de cinq ans, et qui est très porté sur la
relation personnelle ou l'enseignement sur les relations interpersonnelles, et
qui a un talent que les chiffres démontrent.
M. Dufour: Mettez-en pas trop, là, parce que ça va
augmenter les coûts! Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): Je pense à ce que je
vous disais tout à l'heure.
M. Dufour: II va trouver que vous ne le payez pas assez cher.
Le Président (M. Gautrin): C'est réellement,
probablement, un bon investissement.
M. Dufour: Non, mais, s'il en met trop, il va être
obligé d'augmenter les prix.
M. Côté (Fernand): Des fois, je suis
gêné. M. Dufour: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): Oui, moi aussi, mais
enfin...
Est-ce que c'est vérifié?
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
Deuxième engagement, le coût des services de
télécommunications?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Gautrin): C'est adopté. Je passe
au dernier organisme, la commission de déontologie policière.
M. Dufour: On l'a fait.
Engagements financiers du Comité de
déontologie policière
Mars
Le Président (M. Gautrin): Non, excusez-moi, le
Comité de déontologie policière, merci. Le premier
engagement, c'est le coût du loyer pour les bureaux du Comité.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Gautrin): 469 000$, c'est
adopté?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié,
excusez-moi. Deuxième engagement, les honoraires d'avocat pour avoir agi
comme procureur pour le Comité de déontologie policière
dans une enquête relative à un certain agent de police dans une
région qu'on appelle Jonquière.
M. Dufour: Ha, ha, ha! Pourtant, il n'y a pas de problème,
à Jonquière. Je ne comprends pas ça, moi.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que c'est
vérifié ou pas?
M. Dufour: C'est vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Attendez un instant
avant de partir. J'ai l'engagement de mai...
M. Ryan: II aime mieux passer vite.
M. Dufour: Non, mais depuis que je ne suis pas là, je ne
comprends pas.
Le Président (M. Gautrin): Non, M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Ça allait bien quand j'étais là.
Ha, ha, ha!
Mai
Le Président (M. Gautrin): M. le député de
Jonquière, j'ai encore une page à faire, si vous le permettez.
J'ai le coût du loyer pour les bureaux du Comité de
déontologie.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
L'entente de services pour les télécommunications?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Ceci met fin au mandat
que nous avions qui était de vérifier... Les paroles
sacramentelles que je dois prononcer sont où? Donnez-moi les paroles
sacramentelles. C'est qu'il y a un rituel de fin de commission.
La commission ayant rempli son mandat, nous ajournons les travaux de
cette commission sine die. Merci.
(Fin de la séance à 18 h 7)