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(Onze heures vingt-sept minutes)
Le Président (M. Dauphin): Le quorum étant
constaté, je déclare donc la séance de la commission des
institutions ouverte, qui a pour mandat de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 42, c'est-à-dire
la Loi concernant l'application de certaines dispositions du Code de
procédure pénale et modifiant diverses dispositions
législatives. Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire: Oui, il y a M. Claveau (Ungava) qui
est remplacé par Mme Carrier-Perreault
(Chutes-de-la-Chaudière).
Projet de loi 42
Le Président (M. Dauphin): Merci beaucoup. Alors, nous
étions rendus au thème 6, toujours du projet de loi 42. Je
demanderais au ministre de la Justice de procéder avec le thème
6.
Propriété des amendes et des
frais
M. Rémillard: Oui, M. le Président. Le thème
6, propriété des amendes et des frais. Le thème 6 touche
58 articles; en fait, 38 modifications portent sur la propriété
des amendes, 6 autres modifications sur la propriété des frais et
les 14 autres articles comportent des modifications relatives à la
propriété des amendes et des frais.
Les modifications qui sont proposées dans ce thème de
concordance visent l'établissement des règles de
propriété des amendes et des frais en fonction des articles 9,
223, 318 et 366 du Code de procédure pénale. Dans ce cas, nous
proposons de vous exposer d'abord les principes retenus pour établir les
règles de propriété des amendes et de vous indiquer dans
quels articles ces principes ont été appliqués, puis nous
ferons de même à l'égard des règles de
propriété des frais. Finalement, nous proposerons l'adoption de
40 articles relatifs à la propriété des amendes ou des
frais. Les 18 autres articles pourront être adoptés
ultérieurement, après l'étude des autres thèmes de
concordance.
Le premier sous-thème, M. le Président, sur la
propriété des amendes. Le sujet: 52 articles sont modifiés
pour établir les règles de propriété des amendes.
Le fondement, les principes retenus: a) en principe, l'amende appartient
à la couronne en vertu de l'article 318 du Code de procédure
pénale. Cependant, cet article prévoit également qu'une
règle différente peut être établie dans des
dispositions particulières. Cette dernière règle a
été établie en tenant compte de l'article 9 du Code de
procédure pénale, lequel reconnaît un droit de poursuite
concurrent au Procureur général, à un autre poursuivant
désigné en vertu d'un loi et à une personne
autorisée par un juge. Dans cet esprit, celui qui se charge de la
poursuite bénéficie de l'amende, par exemple une
municipalité, C-19, article 577, ou une corporation professionnelle,
C-26, article 190. C'est pourquoi plusieurs des modifications proposées
précisent que l'amende appartient au poursuivant qui a intenté la
poursuite pénale. Toutefois, cette règle n'a pas
été appliquée aux particuliers, car le Code de
procédure pénale prévoit plutôt, à l'article
366, que ceux-ci auront droit aux frais déterminés par
règlement de manière, d'une part, à éviter que des
considérations vénales ne suscitent l'introduction de poursuites
pénales et, d'autre part, à fournir un support à ceux qui
veulent contribuer à l'administration de la justice. b) les
modifications législatives conséquentes à l'application de
ces principes. Elles supposent: 1° la suppression des dispositions
redondantes, eu égard à la règle de la
propriété des amendes par la couronne, en tout ou en partie,
ainsi que la suppression d'une inexactitude rédactionnelle visant
à assurer l'application de cette règle à la suppression
des deux dispositions désuètes. Ces modifications sont
effectuées dans les articles suivants. M. le Président, est-ce
que je dois lire ces articles?
(11 h 30)
Le Président (M. Dauphin): Non, ce n'est pas
nécessaire.
M. Rémillard: Non, ça va. 2° la suppression de
dispositions redondantes, eu égard aux règles de
propriété des amendes établies par le Code de la
sécurité routière ou le Code des professions; 3° le
transfert au fonds consolidé du revenu des amendes attribuées
à des particuliers dans les législations anciennes, ou à
des personnes qui ne sont pas des poursuivants désignés; 4°
l'attribution des amendes à certaines corporations poursuivantes, ce qui
équivaut au maintien du statu quo; 5° l'attribution des amendes
à un poursuivant désigné en vertu de l'article 9. 2°
du Code de procédure pénale.
Le Président (M. Dauphin): Questions et commentaires, M.
le député d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Merci, M. le Président. Je
dois comprendre qu'en vertu du régime actuel les municipalités
peuvent déjà être poursuivantes en vertu du Code de
procédure pénale, non?
Mme Proulx (Jeanne): En vertu de la loi
actuelle, toute personne pouvant déposer une dénonciation,
elles peuvent introduire une poursuite actuellement. Maintenant, elles le
feront, comme poursuivant désigné, sans autorisation judiciaire,
en vertu du paragraphe...
M. Bélanger (Anjou): Auparavant, ça prenait une
autorisation judiciaire pour les municipalités?
Mme Proulx: Oui.
M. Bélanger (Anjou): Est-ce que les amendes leur
appartiennent, aux municipalités, dans le régime actuel?
Mme Proulx: Oui, oui, ah oui!
M. Bélanger (Anjou): à ce moment-là, est-ce
que les frais de poursuite sont déboursés par le poursuivant?
quand c'est une municipalité qui poursuit, est-ce que c'est elle qui
doit tout...
Mme Proulx: Les frais de poursuite sont souvent aux frais du
défendeur. Cependant, en vertu du Code de procédure
pénale, à l'article 223, il y a un principe nouveau qui veut que,
quelquefois, en vertu du paragraphe 2° de 223, le poursuivant sera
maintenant appelé à payer au défendeur les frais
fixés par règlement s'il considère que la poursuite est
abusive ou manifestement mal fondée. C'est qu'il y a un changement
important qui a été consacré dans l'article 223. Alors, il
y a quelquefois des frais qui seront au poursuivant, des frais qui seront au
défendeur.
M. Bélanger (Anjou): Ah bon, d'accord. Au niveau des
corporations, je vois ici que l'attribution des amendes à certaines
corporations, ça équivaut au statu quo. Donc, dans le
régime actuel, quand une corporation se porte en poursuite, les amendes
lui appartiennent?
Mme Proulx: Oui, parce que les corporations professionnelles ont
des corps d'enquête spécialisés. Elles montent toute la
preuve, elles montent tout le dossier, vont le présenter en cour, et
elles ont droit aux bénéfices des amendes. La seule modification
que nous ayons faite, c'est de regrouper la norme dans le Code des professions
et d'enlever la répétition dans les lois
particulières.
M. Bélanger (Anjou): Quand une corporation se porte,
justement, poursuivante, les frais de poursuite, dont les frais de cour, et
tout ça, est-ce que c'est elle qui doit avancer ça, c'est elle
qui est responsable de tous les frais?
Mme Proulx: C'est-à-dire qu'au départ il y a les
services judiciaires. Maintenant, c'est souvent le défendeur, lorsqu'il
est déclaré coupable, qui a des frais qui sont
imposés.
Maintenant, eux, doivent assumer leurs frais d'enquête.
M. Bélanger (Anjou): Leurs frais d'enquête.
D'accord. Je vous remercie.
Le Président (M. Dauphin): Merci. M. le
député de Chapleau.
M. Kehoe: est-ce que le montant des frais, c'était
déjà établi dans le règlement? le montant des frais
pour le constat d'infraction, puis enfin...
Mme Proulx: II y a un projet d'élaboré, comme nous
le disions hier, un projet qui semble faire consensus. Maintenant, je ne
connais pas tous les frais par coeur, mais il y a des frais de base de 10 $ par
constat. La philosophie est changée. Avant, il y avait beaucoup de frais
lorsqu'une personne décidait de contester. Maintenant, les frais sont
plutôt répartis sur l'ensemble et il y a moins d'augmentation de
frais au niveau de la contestation.
M. Kehoe: Ça veut dire, si je comprends bien la base, que
quelqu'un qui veut contester, mettons pour une infraction de circulation ou
d'excès de vitesse, ou quelque chose, auparavant, les frais de
témoin de la couronne, et tout le reste... Mettons que l'amende pouvait
être de 100 $, les frais pouvaient monter à au-delà de
ça, à 200 $. Maintenant, si je comprends bien, c'est 10 $. Tu
contestes, mettons, un billet d'excès de vitesse, le maximum que
ça peut coûter, c'est 10 $.
Mme Proulx: La contestation de base. Il peut y avoir des frais
sur des procédures particulières. Par exemple, une demande en
appel.
M. Kehoe: Oui, oui. Mais strictement un billet de
circulation?
Mme Proulx: La base du recours, d'après le souvenir que
j'ai du projet de règlement, c'est 10 $. C'est un changement de
philosophie pour ne pas pénaliser les gens qui décident de
contester.
M. Kehoe: Une bonne affaire!
Le Président (M. Dauphin): Ça va pour le
sous-thème 1? Alors, dans la même optique qu'hier, M. le ministre,
si vous voulez, nous allons pouvoir vous soulager de certaines lectures en
demandant...
M. Rémillard: J'en suis honoré, M. le
Président...
Le Président (M. Dauphin): la collaboration des
collègues. Alors, je me réserve le sous-
thème 2, propriété des frais. Le sujet: 20 articles
sont modifiés pour établir les règles de
propriété des frais. Le fondement, les principes retenus: a) en
principe, l'article 318 du code de procédure pénale
prévoit que toutes les sommes dues par un défendeur appartiennent
à la couronne. par conséquent, les frais dus par un
défendeur reviennent à l'état. encore une fois, ce
principe peut être écarté par une règle
particulière. ces cas particuliers ont été
rationalisés en fonction des articles 9, 223 et 366 du code de
procédure pénale. ainsi, 1°, il a été
prévu que les frais d'une poursuite seraient attribués au
poursuivant qui serait chargé de recevoir et d'administrer le plaidoyer
du défendeur ainsi que la peine réclamée de ce
défendeur lorsque le montant dû aurait été transmis
au poursuivant avec le plaidoyer. par exemple, la commission des droits de la
personne pourra conserver le montant de l'amende et des frais dans les cas
où le défendeur les transmettra avec son plaidoyer de
culpabilité, car c'est elle qui gérera ce type de dossier.
corrélativement, lorsque les services judiciaires seraient plutôt
fournis au poursuivant par l'état, les frais appartiendraient à
ce dernier; 2° dans les cas où une poursuite a été
intentée par une municipalité ou une autre autorité
municipale, il a été prévu que les frais appartiendraient
à la municipalité dont dépend la cour municipale qui a
rendu jugement, sauf: premièrement, la partie des frais remis à
un poursuivant privé en vertu de l'article 366 du code de
procédure pénale; deuxièmement, les frais remis au
défendeur en conséquence d'une poursuite abusive, comme
prévu à l'article 223 de ce code; troisièmement, les frais
qui pourraient être imposés à la municipalité dont
dépend la cour municipale si elle a intenté une poursuite abusive
ou si des frais lui ont été imposés en tant que
défenderesse. finalement, toutes les autres dispositions relatives aux
frais ont été supprimées pour faire place aux principes
généraux énoncés dans le code de procédure
pénale et aux principes directeurs applicables dans les lois
particulières. b) les modifications législatives
conséquentes à l'application de ces principes supposent: 1°
l'attribution des frais aux poursuivants chargés de la gestion des
plaidoyers de culpabilité; 2° l'attribution des frais aux cours
municipales; 3° l'attribution des frais aux poursuivants, sous
réserve des articles 223 et 366 du code de procédure
pénale; 4° la suppression d'une disposition
désuète.
M. Holden: En discutant l'article 223, est-ce que vous avez
considéré, quand on parle de poursuites abusives ou manifestement
mal fondées... Est-ce que la discussion s'est étendue aux actions
possibles en dommages contre la couronne?
Mme Proulx: À ce moment-ci, le pénal et le civil ne
sont pas confondus. Il s'agit simplement d'une sanction, si on veut, au niveau
pénal, mais ça n'a pas d'impact sur l'action en
responsabilité civile. C'est tout à fait un débat à
part. Si les gens ont des réclamations civiles a faire, ils peuvent les
faire. Mais le tribunal pénal, ici, peut se prononcer en disant qu'il
estime qu'il y a eu une poursuite abusive ou manifestement mal fondée,
et demander au poursuivant de payer les frais au défendeur. C'est
simplement pénal.
M. Holden: Y compris la couronne. Mme Proulx: Oui. M.
Holden: Merci.
Le Président
(m. dauphin): ça va, m. le
député westmount? alors, j'appelle les articles pour adoption.
les articles 33, 38, 79, 83, 107, 128, 163, 164, 168, 172, 185, 188, 197, 201,
204, 209, 218, 220, 221, 222, 225, 245, 340, 349, 359, 362, 412, 465, 493, 498,
515, 520, 542, 558, 620, 626, 635, 667, 675 et, finalement, 684, est-ce que ces
articles sont adoptés?
M. Holden: Adopté. (11 h 40)
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Nous
procédons maintenant au thème 7. M. le ministre de la
Justice.
Divers
M. Rémillard: Oui, M. le Président, ce
thème, sous la rubrique Divers, touche 15 articles et regroupe les
quelques dispositions de concordance nécessitées par
l'application de 6 articles du Code de procédure pénale, à
savoir les articles 8, 12, 87, 230, 235 et 261 ainsi que deux dispositions
désuètes ou inutiles qu'il convient de supprimer. Afin
d'étudier ce thème de la même manière que les
précédents, nous allons procéder à l'examen de sept
sous-thèmes. Les six premiers correspondent à chacun des six
articles du Code sur lesquels s'appuient les modifications de concordance, et
le septième explicite les dispositions désuètes à
supprimer. Nous vous proposerons ensuite l'adoption de 11 de ces dispositions
de concordance; les 4 autres étant touchées par d'autres
thèmes, leur adoption pourrait être proposée après
l'étude complète des tableaux.
Sous-thème 1. Le sujet: dans le premier sous-thème, 5
modifications sont effectuées en fonction de l'article 8 du Code de
procédure pénale, lequel concerne l'uniformisation de la
procédure de poursuite pour outrage au tribunal. Le fondement de
l'article 8 du Code de procédure pénale réfère
expressément au Code de procédure civile pour définir la
procédure de poursuite applicable aux cas d'outrage au tribunal.
Par ailleurs, un des sujets du Code de
procédure pénale est d'éliminer la
répétition, dans les lois particulières, des règles
générales établies dans le Code de procédure
pénale. Ainsi, avec l'article 8 de ce Code, il est clair que la seule
procédure de poursuite applicable aux infractions d'outrage au tribunal
est celle prévue au Code de procédure civile. La
référence à ce dernier Code dans les lois
particulières est donc devenue non seulement inutile mais elle donne
à penser qu'il subsiste encore des cas où il serait pertinent de
distinguer la procédure applicable à l'outrage selon que la cause
a pris naissance dans une affaire civile ou pénale. La suppression de
ces références devient donc nécessaire pour éviter
de perpétuer cette distinction confondante.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le ministre.
Questions ou commentaires sur le sous-thème 1?
M. Holden: Expliquez-moi, s'il vous plaît, M. le ministre,
pourquoi on a décidé d'éliminer l'outrage pénal. Je
sais que c'est une décision qui a été faite.
M. Rémillard: C'est une décision, M. le
Président... On a connu beaucoup de ces discussions concernant
l'outrage, et tout ce que ça a pu apporter, les discussions que nous
avons eues. Et la décision a été prise après avoir
bien mûri toutes les choses. Je vais demander à Mme Proulx de
faire le point de ça.
Le Président (M. Dauphin): Me Proulx.
Mme Proulx: Merci, M. le Président. Il s'agissait d'une
distinction purement technique et académique que l'on faisait pour
trouver, finalement, des moyens de distinguer les juridictions pénale et
civile qui ont toujours été très séparées.
Sauf qu'un outrage c'est un outrage, et ça ne change pas vraiment de
nature parce qu'on est devant un tribunal pénal ou qu'on est devant un
tribunal civil. Donc, la distinction n'a pas de fondement réel autre que
procédural; ça venait dans un tribunal qui avait son
régime particulier, le pénal, et l'autre, le civil. Mais, en
réalité, c'est toute la même preuve, hors de tout doute
raisonnable, dans les deux cas. Donc, il n'y a pas lieu de maintenir une
distinction artificielle.
M. Holden: II me semble que l'outrage, à l'origine,
était plutôt pénal que civil... il y a des
millénaires.
Mme Proulx: Pas véritablement. C'est, en fin de compte,
une contestation de l'autorité. Alors, qu'elle soit dans un tribunal
pénal ou dans un tribunal civil, il s'agit d'une autorité
judiciaire qui se voit contestée par un comportement donné.
M. Holden: Est-ce qu'on est rendu à une décision
sur l'outrage? Dans le bill 38, est-ce qu'on est rendu à la
décision finale, là-dedans?
Mme Proulx: Là, je n'ai pas suivi le projet de loi 38.
M. Holden: Non, mais le ministre peut peut-être savoir.
M. Rémillard: Oh non! On n'est pas encore rendu là.
On va avoir à le discuter probablement aujourd'hui.
M. Holden: On transfère toutes nos discussions à
cet après-midi?
M. Rémillard: Si vous voulez faire ce transfert,
bravo!
M. Holden: On attend la suite.
M. Rémillard: Mais le principe est toujours le même.
Que ce soit en matière civile ou en matière pénale, un
outrage est un outrage. Donc, pourquoi ne pas suivre la même
procédure?
M. Holden: Bon, alors, on attend la suite. Merci.
Le Président (M. Dauphin): Passons au sous-thème 2.
Le sujet: dans le deuxième sous-thème, deux modifications sont
effectuées en fonction de l'article 12 du Code de procédure
pénale, lequel concerne la procédure de retrait d'un chef
d'accusation.
Le fondement. L'article 12 du Code de procédure pénale
adapte les règles du retrait d'un chef d'accusation à la
procédure de poursuite au moyen d'un constat d'infraction. Vu les
règles établies à l'article 12, il n'y a pas lieu de
conserver les procédures de retrait particulières qui se
retrouvent dans certaines chartes municipales.
M. Holden: Contrairement à ce qu'il y avait avant, il n'y
avait que le Procureur général qui avait le droit de retirer une
accusation?
Mme Proulx: Non. Avant... Le Procureur général,
oui, dans ce sens-là, vous avez raison. Mais le poursuivant pouvait le
faire jusqu'à ce que le tribunal soit saisi de la chose. Ce qui change
avec la règle actuelle de l'article 12, c'est que, le constat
étant introductif d'instance dès la signification, il fallait
déplacer le moment. Alors, le moment où, maintenant, le juge va
être saisi, c'est au moment de l'instruction. Donc, la règle est
devenue: Le poursuivant peut, avant l'instruction d'une poursuite, retirer tout
chef d'accusation qu'il a porté. Lors de l'instruction, le retrait ne
peut être effectué qu'avec la permission du juge. C'est ce point
qui a été déplacé.
M. HokJen: Est-ce que le retrait est la même chose que la
déclaration du poursuivant qu'il n'y a pas de preuve à
offrir?
Mme Prouix: Pas véritablement, parce qu'un retrait, c'est
qu'on retire une accusation; c'est comme si on ne l'avait jamais portée,
d'un certain côté. Maintenant, les tribunaux
l'interprètent... Si quelqu'un voulait recommencer la procédure,
il y aurait sûrement une opposition. Maintenant, quand on n'a pas de
preuve à offrir, c'est clair que la cause est entendue et qu'il y a un
acquittement pur et simple.
M. Holden: Bon.
Le Président (M. Dauphin): Ça va?
M. Holden: Oui.
Le Président (M. Dauphin): Le sous-thème 3,
maintenant. Le sujet: dans le troisième sous-thème, trois
modifications sont effectuées en fonction de l'article 87 du Code de
procédure pénale, lequel concerne l'identification de personnes
chargées de l'application de la loi.
Le fondement. L'article 87 du Code de procédure pénale
prévoit qu'une personne chargée dans une loi de l'application de
cette loi ou d'une autre loi a les pouvoirs et devoirs prévus au
chapitre de l'arrestation. La plupart des lois désignent
expressément des inspecteurs, enquêteurs ou vérificateurs
pour assurer l'application de la loi. Cependant, il a été
nécessaire d'identifier ces personnes dans trois lois, car ces
dernières étaient silencieuses sur cette question.
M. Hoiden: Vous allez nous dire les trois?
Mme Prouix: De mémoire, il y avait la Loi sur les
forêts où ça n'était pas explicité - je vais
vous dire ça tout de suite - la Loi sur la Communauté urbaine de
Montréal où c'était moins clair aussi, et la Loi sur les
normes du travail, à l'article 147 du chapitre 1.1. On n'en parlait pas
expressément. Donc, là, il faut le dire à cause du
libellé de 87.
M. Holden: Et vous les avez trouvées dans vos recherches.
Vous avez trouvé ces trois exceptions.
Mme Prouix: Où on n'en parlait pas. Effectivement, on a
envoyé en consultation, et ils nous ont dit: Nous, nos gens ne sont pas
nommés, donc, voulez-vous l'inscrire? Et, effectivement, l'article 87 le
requérait.
M. Holden: Merci.
Le Président (M. Dauphin): Ça va?
M. Holden: Merci, M. le Président. Oui.
Le Président (M. Dauphin): Alors, le sous-thème 4,
maintenant. Le sujet: dans le quatrième sous-thème, la
modification est effectuée en fonction de l'article 230 du Code de
procédure pénale, lequel concerne la notion d'infraction
continue.
Le fondement. L'article 230 du Code de procédure pénale
permet de réduire la peine en cas de retard indu dans la poursuite d'une
infraction continue. Une disposition divergente se retrouve dans le Code
municipal du Québec. Celle-ci doit être supprimée pour
permettre l'application de l'article 230 du Code de procédure
pénale.
M. Holden: Pouniez-vous donner un exemple, Mme Prouix?
M. Rémillard: Le cas de réduction de la peine?
C'est ça?
Mme Prouix: C'est ça.
M. Rémillard: Allez-y donc, Me Prouix.
Mme Prouix: C'est le cas de réduction de la peine qui est
prévu à l'article 230 lorsque le poursuivant aurait tardé
indûment à intenter la poursuite dans le cadre d'infractions
continues. Par exemple, on n'a pas fait une installation requise et, tous les
jours, on demande... C'est une infraction continue, à chaque jour. Donc,
le poursuivant pourrait dire qu'il y a une infraction pour le jour a, le jour
b. Ou avoir exercé une activité sans permis, par exemple: alors,
s'il exerce le lundi, le mardi, le mercredi, le jeudi, le vendredi, c'est cinq
jours. Alors, si le poursuivant tarde avant d'intenter la poursuite, ça
fait beaucoup plus d'infractions à poursuivre, donc des amendes pour
chacun des jours, une amende très forte. Alors, le juge aura le loisir
de réduire la peine en fonction de la proportion réelle de
l'infraction commise, en évaluant si le contrevenant se serait
amendé plus vite. (11 h 50)
M. Holden: La Loi sur les impôts, quand il s'agit d'un
défaut de produire un rapport d'impôt, l'amende est tant par jour,
il me semble.
Mme Prouix: Par coeur, ça, je ne.... Tant par jour pour ne
pas avoir produit sa...
M. Holden: Le délai de produire la...
Mme Prouix: Celle-là, je ne sais pas par coeur si c'est
une infraction continue; ça m'étonnerait.
M. Holden: Mais...
Mme Prouix: Une infraction continue, c'est d'exercer, par
exemple, l'activité sans permis: tous les jours ouvrir un bar, par
exemple...
M. Holden: Oui.
Mme Proulx: ...pour lequel on n'a pas de permis, ça, c'est
continu. Alors, le juge va apprécier d'abord si c'est une infraction
continue. Alors, à ce moment-là, il va apprécier aussi la
peine en fonction du moment où la poursuite a été
intentée.
M. Holden: Alors, la preuve peut révéler 15 jours,
et le juge a l'option d'imposer un jour.
Mme Proulx: De réduire, oui. M. Holden: Mais pas
moins. Mme Proulx: Bien non!
Le Président (M. Dauphin): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Merci, M. le Président.
J'aimerais avoir comme information qu'on m'explique un peu comment fonctionne
l'interruption de la prescription en matière pénale. Est-ce
qu'à partir du moment où le constat d'infraction a
été émis le délai de prescription cesse? Et, si un
procureur de la couronne ou un poursuivant voulait - soit, des fois, par
manque; peut-être que son dossier n'est pas prêt, pour des raisons
administratives - retarder les procédures, est-ce qu'il peut le faire
pendant quand même un délai assez long ou est-ce qu'il y a des
dispositions qui l'empêchent de le faire?
Mme Proulx: Les règles de prescription sont inscrites aux
articles 14 et 15, et la réponse à votre question
spécifique est à l'article 15. «La prescription est
interrompue par la signification d'un constat d'infraction au
défendeur.» Par contre, il y a un tempérament à
cause de la célérité du processus du constat, au
deuxième alinéa, qui prévoit que, si un poursuivant a
vainement tenté de signifier un constat au défendeur, le juge
peut déclarer la prescription interrompue à la date de cette
demande. Parce que, si on gardait seulement la règle du premier
alinéa, quelqu'un de fin finaud pourrait se soustraire à la
signification et le poursuivant ne pourrait pas...
M. Bélanger (Anjou): Oui, interrompre...
Mme Proulx: ...intenter la poursuite. Donc, à ce
moment-là, le poursuivant doit se présenter devant le juge,
cependant, pour bien établir qu'il a tout fait pour retracer la personne
avant que la prescription ne soit interrompue.
M. Bélanger (Anjou): Et une telle prescription serait
interrompue pendant combien de temps?
Mme Proulx: Bien, quand elle est interrompue, elle est
interrompue.
M. Bélanger (Anjou): Oui, mais je trouve ça un
petit peu bizarre, par rapport au mandat d'amener qui, lui, après deux
ans, tombe. Si je me souviens bien de ce dont on avait parlé hier, il y
avait un délai et, après deux ans, ça tombait. Mais,
là, on peut interrompre, finalement, la prescription d'une façon
indéfinie.
Mme Proulx: Sauf que les chartes s'appliquent, et la poursuite
dans un délai raisonnable s'applique, et s'applique dès le moment
de la signification. Le calcul commence...
M. Bélanger (Anjou): Oui.
Mme Proulx: ...dès l'introduction de la poursuite. Donc,
c'est déjà établi par les chartes, le délai
raisonnable pour tenir l'instruction. Donc, le citoyen ne peut pas
véritablement avoir un problème avec ça.
M. Bélanger (Anjou): Donc, si je comprends bien, dans les
cas de mandat d'amener, on a cru bon de limiter ça à deux ans, le
délai maximal pour pouvoir l'exécuter, mais dans le cas d'une
interruption de prescription on s'en remet à la Charte, finalement.
Mme Proulx: Oui.
M. Bélanger (Anjou): Pourquoi on n'a pas cru bon de mettre
aussi, peut-être, un délai de deux ou trois ans, de faire en sorte
qu'aucune poursuite ne prenne plus que deux ou trois ans?
M. Rémillard: bien, peut-être que la
différence qu'on peut faire, m. le président, c'est que, dans le
cas du mandat d'amener, la personne, elle, contre qui le mandat est pris n'est
pas au courant.
M. Bélanger (Anjou): Oui.
M. Rémillard: Elle ne le sait pas.
M. Bélanger (Anjou): Oui. C'est vrai.
M. Rémillard: Alors que dans l'autre cas vous avez une
signification, et puis des procédures doivent être prises contre
vous. Et, comme Me Proulx vient de le mentionner, avec l'affaire Askov, on sait
très bien que la Cour suprême a établi des règles
quand même strictes. C'est toujours en appel, et on verra comment Askov
sera interprétée en dernier lieu. Mais, peu importe comment Askov
sera interprétée, il reste que le délai raisonnable est
là pour contraindre, donc, le pouvoir public à la poursuite.
Alors, c'est peut-être là la différence entre les deux.
M. Holden: Et chaque cas peut varier selon les circonstances.
M. Rémillard: Je pense que le député de
Westmount a parfaitement raison, M. le Président, c'est selon les
circonstances. Il n'y a pas de règle absolue. Et s'il y a eu une erreur
qui a été commise à un moment donné - je dis si, je
ne me prononce pas - à la suite de l'affaire Askov, où toutes les
cours du Canada...
M. Holden: Oui.
M. Rémillard: ...à un moment donné, se sont
mises à interpréter à la lettre l'affaire Askov...
M. Holden: Oui, ça a été neuf mois, je
crois.
M. Rémillard: De huit à neuf mois. Et, pour notre
part, on a toujours considéré qu'on devait tenir compte des
circonstances et que, on le sait, l'affaire Askov se référait
à des circonstances. Mais on a interprété d'une
façon que je qualifierais de peut-être trop au pied de la lettre,
au départ, la règle. Ensuite, on sait que M. le juge Cory, qui
avait rédigé, a fait une intervention où il a situé
dans une perspective peut-être plus juste la décision qu'il avait
rendue. Et maintenant, le tout doit être interprété
définitivement par la Cour suprême qui me donnera son point de
vue.
Alors, M. le Président, dans ce contexte-là, la
réforme du Code de procédure pénale doit tenir compte de
tout ça. Mais, peu importe la façon dont la Cour suprême
nous donnera ses indications pour compléter sa pensée dans
l'affaire Askov, il demeure quand même que le délai raisonnable
sera appliqué en fonction des circonstances. Mais toute l'histoire de
l'affaire Askov est sans précédent dans l'histoire de notre Cour
suprême. Et ce n'est pas, je dirais, ce qui a été le plus
clair dans un sujet aussi sensible. Évidemment, je pèse mes mots,
M. le Président, avec tout ce que cela peut signifier.
Le Président (M. Dauphin): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Merci, M. le Président. Est-ce
que je dois comprendre qu'on n'a pas cru bon, dans la réforme de la
procédure pénale, de mettre en place un certain système de
délai, un peu comme on l'a fait en droit civil où il y a un
délai de 30 jours pour répondre ou 30 jours pour que tel...
Est-ce qu'on a quand même certains délais?
M. Rémillard: On l'a. À un certain niveau, on peut
l'avoir, mais à d'autres niveaux on ne peut pas prévoir qu'on va
trouver la personne à temps ou que cette personne va être
informée à temps. En fait, c'est plus difficile. Me Proulx peut
compléter.
Le Président (M. Dauphin): Me Proulx.
Mme Proulx: II y a des délais, par exemple, au moment de
la signification du constat. Lorsque c'est signifié, vous avez 30 jours,
par exemple, pour répondre. Là, ce délai est prévu
pour l'administration de la justice. Donc, pour répondre, il y a des
délais de déterminés à cet
égard-là.
M. Bélanger (Anjou): Je vous remercie.
Le Président (m.
dauphin): passons maintenant au
sous-thème 5, et je demanderais la collaboration de m. le
député de viger pour en faire la lecture.
M. Maciocia: Merci, M. le Président. Le sujet: dans le
cinquième sous-thème, la modification est effectuée en
fonction de l'article 235 du Code de procédure pénale, lequel
concerne la peine minimale.
Le fondement. Le troisième alinéa de l'article 235 du Code
de procédure pénale prévoit que la peine minimale pour une
infraction est de 50 $ lorsque la loi ne fixe aucun autre montant minimal
d'amende. Cette norme visant la peine minimale facilite la délivrance
des constats d'infraction, car le poursuivant ne réclamera
généralement que cette peine minimale, à moins de
circonstances particulières.
En 1988, soit près de deux ans avant la mise en application de
l'article 235 du Code de procédure pénale, il a été
prévu qu'une peine maximale de 50 $ devrait être imposée
pour chaque arbre qui a fait l'objet d'une infraction visée à
l'article 173 de la Loi sur les forêts. À cette époque, le
fait de ne pas déterminer de peine minimale ne portait pas à
conséquence. La peine maximale a, par la suite, été
augmentée à 75 $. Cependant, avec la mise en vigueur de l'article
235 du Code de procédure pénale le 1er octobre 1986, la
disposition supplétive a eu pour effet d'établir un minimum
imposable de 50 $ pour sanctionner la coupe illégale de chaque arbre, ce
qui est manifestement inapproprié. La modification proposée vise
à corriger la distorsion causée par l'application de l'article
235 du Code de procédure pénale.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le
député.
M. Holden: 5 $, maintenant?
Mme Proulx: Non, le minimum, maintenant, c'est...
M. Rémillard: Ce n'est pas 30 $, 35 $?
M. Holden: Non, non, mais je veux dire par
l'amendement.
Mme Proulx: maintenant, eux, est-ce qu'ils ont mis 5 $ dans la
dernière loi? non. ça va retomber à zéro, donc le
juge a la discrétion entre 0 $et75 $.
M. Holden: Pour chaque arbre?
Mme Proulx: Oui. C'est un pouvoir discrétionnaire.
M. Holden: Dépendant de la grandeur. Mme Proulx: De
la sorte. M. Rémillard: De la sorte, de l'endroit. Mme Proulx:
Des espèces menacées.
M. Holden: Pour les arbres de Noël, c'est plus cher. On
avait discuté de ça, je crois, quand on a amendé...
M. Rémillard: Oui, la loi...
Le Président (M. Dauphin): Ça va?
M. Holden: Parfait.
Le Président (M. Dauphin): Alors, passons au prochain
sous-thème, le sous-thème 6, et je demanderais à M. le
député d'Orford d'en faire la lecture.
M. Benoit: Sous-thème 6. Le sujet. Dans le
cinquième sous-thème, la modification est effectuée en
fonction de l'article 261 du Code de procédure pénale, lequel
concerne la réduction des frais.
Le fondement. L'article 261 du Code de procédure pénale
prévoit la possibilité, pour le défendeur
déclaré coupable par défaut pour une infraction relative
au stationnement d'un véhicule, d'obtenir une réduction de frais
même s'il reconnaissait sa culpabilité relativement à cette
infraction. Le présent projet de loi prévoit que ce recours
serait applicable dans tous les cas appropriés de déclaration de
culpabilité par défaut, c'est-à-dire ceux où le
défendeur n'a pas pu prendre connaissance du fait qu'une accusation
pesait contre lui. La charte de la ville de Montréal contient une
procédure particulière de réduction de frais. La
procédure prévue à l'article 261 du Code de
procédure pénale devenant d'application générale,
il n'y a pas lieu de retenir les procédures particulières.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le
député. Questions? Commentaires?
M. Holden: C'est bien. (12 heures)
Le Président (M. Dauphin): Ça va. Alors, vous
faites bien ça, M. le député d'Orford. Continuez donc le
sous-thème 7, page 120.
M. Benoit: D'accord. Le sujet: dans le septième
sous-thème, deux modifications sont effectuées pour supprimer
deux dispositions désuètes.
Le fondement. Deux sections pénales désuètes de
deux lois ont été supprimées. La section de la Loi sur la
liberté des cultes (L.R.Q., chapitre L-2) ne contenait plus,
après révision en regard du Code de procédure
pénale, qu'une disposition déclaratoire du principe
général, à savoir que nul ne peut être puni deux
fois pour la même infraction. La validité de cette proposition va
sans dire et elle est confirmée par la Charte des droits et
libertés. L'article étant demeuré seul dans la section, il
n'avait plus le substrat législatif nécessaire pour en justifier
la conservation. D'autre part, il n'est pas bon de répéter les
principes généraux dans les lois particulières en
matière pénale. Le Code de procédure pénale vise
à éviter de telles redites.
La section II de la Loi sur les salaires d'officiers de justice (L.R.Q.,
chapitre S-2) abroge une procédure de poursuite particulière
d'une infraction qui aurait été régie par la Code de
procédure pénale. Les dispositions de cette section sont, de
fait, désuètes et doivent être abrogées à ce
titre. Il n'y a pas lieu d'appliquer la procédure pénale du
Québec en cette matière.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le
député.
M. Benoit: On dit qu'on ne peut pas avoir deux fois la même
pénalité, alors merci, M. le Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Holden: Est-ce qu'on a libéré le
député?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Holden: Sous caution.
Le Président (M. Dauphin): II est l'objet d'un reportage
particulier aujourd'hui, alors on le libère. Questions?
Commentaires?
M. Holden: Je pense que ça va, oui. Le Président
(M. Dauphin): Ça va? M. Holden: Oui.
Le Président (M. Dauphin): Oui, M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): La Loi sur la liberté des
cultes, est-ce que je dois comprendre que,
suite à cette modification-là, finalement, elle n'a plus
de...
Mme Proulx: II y avait une section où il y avait des
dispositions pénales qui étaient abrogées par la
première loi d'application. Il ne restait plus que cette petite
mention-là dans la section concernée et, comme on dit dans le
texte, répéter les principes généraux dans chaque
loi, c'est comme si ça ne s'appliquait pas, par ailleurs, si on ne le
disait pas.
M. Bélanger (Anjou): Oui, je comprends. Mme Proulx:
Alors, il vaut mieux s'abstenir.
M. Bélanger (Anjou): D'accord. Mais je dois comprendre que
la loi, mis à part cette abrogation-là, elle demeure.
Mme Proulx: II reste quelques articles.
M. Bélanger (Anjou): II reste encore quelques articles.
Merci. C'est ce que je me demandais.
Mme Proulx: Quelques-uns.
Le Président (M. Dauphin): D'accord. Alors, j'appelle les
articles suivants: 195, 267, 292, 317, 413, 459, 506, 535, 676, 677 et 685.
Est-ce que ces articles sont adoptés?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Nous passons
maintenant au thème 8. M. le ministre de la Justice.
Uniformisation des intitulés
M. Rémillard: M. le Président, le thème 8,
uniformisation des intitulés. Le sujet: les 89 articles que regroupe ce
thème concernent l'uniformisation des intitulés. Il est
proposé que l'expression «dispositions pénales»
remplace les intitulés suivants: «amende, contravention,
infraction, pénalité, peine, poursuite, punition, punir,
règle de preuve, règle de procédure, sanction,
suspension».
Le fondement. L'uniformisation des intitulés des sections,
chapitres, titres vise plusieurs fins. Tout d'abord, elle permet de confirmer
l'application de la procédure pénale aux infractions qui sont
prévues dans ces ensembles de dispositions législatives. La
notion d'infraction étant encore employée dans le domaine
disciplinaire, le fait de regrouper les infractions à caractère
pénal dans un ensemble intitulé «dispositions
pénales» vient confirmer ce caractère et rendre
évident le régime procédural applicable.
Le regroupement des infractions par l'intitulé
«dispositions pénales» permet en outre de bien montrer le
caractère administratif des sanctions autres que l'amende et
l'emprisonnement. Finalement, une telle uniformisation facilite la recherche en
droit pénal, car les dispositions pénales sont plus facilement et
plus rapidement accessibles, ce qui n'est pas négligeable dans une
époque de communication rapide. L'expression «dispositions
pénales» remplace diverses expressions comme «amende,
contravention, infraction, pénalité, peine, poursuite, punition,
punir, règle de preuve, règle de procédure, sanction,
suspension» ou un mélange de deux ou plusieurs de ces termes.
De plus, l'expression «dispositions pénales» est
déjà employée dans l'ensemble de la législation
pour qualifier 52 titres, chapitres, sections ou sous-sections. La règle
de la cohérence législative veut donc que la même
expression soit employée pour traduire la même
réalité. C'est pourquoi les intitulés visés dans
les lois suivantes ont été remplacés par l'expression
«dispositions pénales».
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le ministre. Est-ce
qu'il y a des questions, des commentaires sur ce thème? Ça
va?
M. Holden: C'est une économie de mots.
Le Président (m. dauphin): alors, je vais faire l'appel
des articles pour adoption: 26, 35, 42, 46, 50, 55, 57, 59, 66, 68, 74, 90, 92,
100, 117, 130, 145, 157, 170, 194, 199, 212, 215, 217, 235, 236, 238, 246, 247,
254, 261, 263, 268, 275, 276, 295, 303, 308, 309, 319, 322, 327, 328, 334, 346,
350, 353, 369, 371, 375, 380, 386, 387, 390, 398, 405, 409, 415, 419, 434, 439,
460, 461, 462, 467, 474, 483, 487, 499, 504, 509, 511, 518, 526, 531, 533, 537,
543, 546, 553, 556, 559, 575, 577, 584, 591, 601, 621 et 627. est-ce que ces
articles sont adoptés?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Procédons
maintenant au thème 9, M. le ministre de la Justice.
Première loi concernant l'application du Code
de procédure pénale
M. Rémillard: M. le Président, le thème 9.
Première loi concernant l'application du Code de procédure
pénale. Le thème 9 concerne 114 articles et vise à
compléter l'harmonisation des lois du Québec avec l'ensemble des
principes et règles établis dans le Code de procédure
pénale. La relecture de l'ensemble du corpus législatif a permis
de constater, premièrement, que certaines dispositions auraient dû
être modifiées en fonction des termes de concordance retenus dans
la première loi concernant l'application du Code de procédure
pénale; deuxièmement, que le thème
de la suppression des peines d'emprisonnement pouvait être
approfondi de manière a supprimer les peines d'emprisonnement
prévues par référence à la Loi sur les commissions
d'enquête (L.R.Q., chapitre C-37); troisièmement, que certaines
corrections techniques devaient être apportées, notamment à
la version anglaise du chapitre 4 des lois de 1990, à savoir la Loi
modifiant diverses dispositions législatives concernant l'application du
Code de procédure pénale. pour cette neuvième partie de
notre étude, m. le président, nous proposons de rappeler les
thèmes de concordance retenus dans la première loi d'application
du code de procédure pénale, qui sont encore pertinents dans le
cadre du présent projet de loi. après les avoir
identifiés, nous vous indiquerons dans quels articles du projet de loi
ils ont été appliqués. nous préciserons ensuite les
autres corrections techniques à effectuer au regard de la
première loi concernant l'application du code de procédure
pénale. finalement, nous proposerons l'adoption de 102 de ces articles,
à savoir ceux qui ne sont pas touchés par d'autres
modifications.
Alors, donc, M. le Président, premièrement, au regard de
la première loi d'application, suppression de la référence
à la Loi sur les poursuites sommaires; deux dispositions
réfèrent à la Loi sur les poursuites sommaires
remplacée par le Code de procédure pénale; il faut donc
les supprimer. Il s'agit des articles 93 et 373.
M. Holden: On procède...
M. Rémillard: En ce qui regarde... Oui.
M. Holden: On adopte. À la fin, on adopte. (12 h 10)
M. Rémillard: Seulement à la fin. En ce qui regarde
le thème 2 de la première loi d'application, dans quatre
dispositions il a fallu rajuster les règles de compétence des
tribunaux de manière à les rendre conformes à l'article
142 du Code de procédure pénale. Il s'agit des articles 180, 206,
207 et 358.
En ce qui regarde la première loi d'application, suppression de
règles de signification. Dans les articles 19 et suivants du Code de
procédure pénale, une disposition vise la suppression d'une
règle de signification à la dernière adresse connue, car
les règles de signification sont régies par les articles 19 et
suivants du Code de procédure pénale. Il s'agit de l'article
655.
M. Holden: À quelle page, M. le ministre?
M. Rémillard: Dans le cahier, c'était 132. Le
thème 7, M. le Président, de la première loi
d'application, donc, suppression d'une règle d'arrestation, articles 72
et suivants du Code de procédure pénale. Une disposition vise la
sup- pression d'un pouvoir particulier d'arrestation pour la protection des
espèces «florestiques». Il s'agit de l'article 296.
M. Holden: Est-ce que vous pourriez me dire ce que c'est,
espèces «florestiques»?
Mme Proulx: C'est «floristiques». Il y a une faute,
là, c'est «floristiques». C'est les fleurs menacées,
les fleurs d'une sorte rare. C'est dans la Loi sur les espèces
menacées, et là ils avaient prévu un pouvoir d'arrestation
pour les personnes prises sur le fait à écraser une fleur.
M. Holden: Ah, oui? Ça n'existe plus? Mme Proulx:
Non.
M. Holden: II ne faut pas répandre cette information pour,
quand même, continuer à protéger nos fleurs.
M. Rémillard: II faut être très discret
à ce sujet-là. En ce qui regarde, maintenant, M. le
Président, le thème 8 de la première loi d'application,
suppression de règles de perquisition, article 95 et suivants du Code de
procédure pénale, neuf dispositions visent la suppression du
pouvoir de perquisition particulier remplacé par les articles 95 et
suivants du Code de procédure pénale. Il s'agit des articles 62,
86, 273, 274, 329, 330, 331, 560 et 561.
M. Holden: Pouvez-vous m'expliquer un peu les pouvoirs de
perquisition particuliers. C'était spécial,
spécifique?
Mme Proulx: C'était, de mémoire, principalement, si
l'on veut, dans la Loi sur les infractions en matière de boissons
alcooliques. Ce pourquoi ils n'ont pas été enlevés dans la
première loi, c'est qu'ils étaient intimement reliés aux
articles du droit de poursuite. Et, dans la mise en vigueur partielle, on
n'était pas capable de démanteler l'article, à ce
moment-là, et donc, là, on règle les deux problèmes
cette fois-ci.
M. Holden: On est toujours en train de coordonner la partie de la
loi qui a déjà été adoptée avec ce qu'on
adopte actuellement.
Mme Proulx: C'est ça.
M. Rémillard: Le thème 11 de la première loi
d'application, suppression de règles relatives à l'instruction,
articles 187 et suivants du Code de procédure pénale. Deux
dispositions visent des règles relatives à l'instruction afin
d'assurer que le défendeur puisse jouir d'une défense pleine et
entière. Il s'agit des articles 88 et 408.
M. Holden: À 408, madame...
Mme Proulx: Oui, 88 et 408, c'est deux fois le même cas. Il
s'agit de personnes en autorité qui peuvent être appelées,
en défense, à témoigner. L'article 88, je crois que
c'était la Commission des droits de la personne. Je vais le
vérifier, cependant, pour plus de certitude. Et en défense,
admettons qu'ils ont eu connaissance de... C'est le Bureau de la statistique.
C'est ça. Bon. Alors, les membres du Bureau de la statistique pourraient
être appelés en défense pour rendre compte d'un point
donné. Alors, avant, ils avaient une exemption totale d'aller devant
tous les tribunaux. Maintenant, pour fins d'une défense pleine et
entière dont chacun se soucie, ils pourraient être contraints par
un juge, évidemment, si c'est pertinent.
M. Holden: L'autre, c'était...
Mme Proulx: l'autre, c'était en matière de droit
dans la loi sur les normes du travail. c'est la même chose au niveau de
certains conciliateurs qui pourraient être appelés, en
défense seulement.
M. Holden: Et, avant, on ne pouvait pas les amener?
Mme Proulx: Ce n'était pas évident. Par contre, il
y avait la jurisprudence, elle, qui avait dit que la règle de la
défense pleine et entière doit prévaloir.
M. Holden: Merci.
M. Rémillard: En ce qui regarde le thème 12 de la
première loi d'application, suppression de référence
à l'imposition des frais, article 223 du Code de procédure
pénale. Quatre dispositions visent la suppression de la
référence à l'imposition des frais, car les règles
en sont établies à l'article 223 du Code de procédure
pénale.
Il s'agit des articles 143, 372, 507 et 547.
M. Holden: Ça, c'est les deux règles qu'on remplace
avec celles qu'on adopte. Pourquoi est-ce qu'on saute du thème 12 au
thème 14?
Mme Proulx: On ne saute pas. C'était l'ancien fondement
lors de la première loi, pour bien montrer que c'était le pont;
pour faire le pont avec la première loi.
M. Holden: Ah! O.K.
M. Rémillard: Alors, thème 14, la première
loi d'application...
M. Holden: C'était le thème sous l'autre
analyse?
Mme Proulx: Oui.
M. Rémillard: C'est ça. Suppression de la peine
d'emprisonnement, article 223 du Code de procédure pénale: a)
pouvoir...
Mme Proulx: L'article 231; il y a une erreur.
M. Rémillard: Alors, on me dit qu'il y a une erreur, M. le
Président. C'est l'article 231 du Code de procédure
pénale: a) pouvoir des commissaires-enquêteurs. Quarante-six
dispositions visent la suppression du pouvoir d'emprisonnement qui se retrouve
indirectement attaché au pouvoir des commissaires-enquêteurs en
vertu de la Loi sur les commissions d'enquête (L.R.Q., chapitre C-37). En
effet, ces commissaires ont le pouvoir de déclarer une personne coupable
d'outrage au tribunal et, de ce fait, d'imposer une peine d'emprisonnement.
C'est ce dernier pouvoir qui a été supprimé dans les
dispositions suivantes.
Alors, M. le Président, je pense qu'on peut simplement se
référer, à ce moment-là, à ces articles,
sans pouvoir alléguer...
M. Holden: Est-ce qu'il reste un moyen pour le
commissaire-enquêteur de... Il y a une amende?
Mme Proulx: II y toujours l'outrage, la peine d'amende.
M. Holden: Alors, là, on se rend à...
M. Rémillard: Deux autres pouvoirs d'imposer
l'emprisonnement, M. le Président, ont été
supprimés dans les articles suivants, soit les articles 646 et 687.
M. Holden: À quelle page, M. le ministre? Mme Proulx:
Page 142. M. Rémillard: On est rendu à la page 142.
M. Holden: O.K.
M. Rémillard: Le thème 15 de la première loi
d'application, M. le Président, suppression de la notion et du
délai de récidive, article 236 du Code de procédure
pénale. Deux dispositions suppriment les références
à la notion et au délai de récidive de deux ans, car cette
notion est définie à l'article 236 du Code de procédure
pénale. Il s'agit des articles 29 et 585.
Thème 18 de la première loi d'application, suppression de
règles d'exécution des jugements, articles 315 et suivants du
Code de procédure pénale. Dix dispositions visent à
supprimer des règles d'exécution des jugements, notamment pour
affirmer le pouvoir des percepteurs des amendes d'envoyer des avis à la
Société de l'assurance automobile.
II s'agit des articles 133, 134, 138, 139, 153 à 156 et 616 et
674.
M. Holden: Ça, c'est quand il y a une infraction qui
affecte les points, et tout ça, là?
Mme Proulx: Oui. C'est au niveau de l'exécution des
jugements, la déclaration de culpabilité, il y a des points.
Donc, c'était marqué avant que le greffier envoyait cette note.
Maintenant, c'est le percepteur des amendes qui est responsable. Donc, on
change «greffier» pour «percepteur».
M. Rémillard: Thème 27 sur la première loi
d'application, remplacement de «imposer» par
«prescrire», article 229 du code de procédure pénale.
trois dispositions visent à exprimer correctement le pouvoir des
élus municipaux de prescrire des règlements. il s'agit des
articles 120 à 122.
M. Holden: Ça, c'est des changements de mots?
M. Rémillard: Le thème 29 de la première loi
d'application, remplacement du droit réglementaire de prescrire des
frais, article 367 du Code de procédure pénale. Trois
dispositions visent à permettre le remplacement du pouvoir actuel de
prescrire des frais par ceux prévus à l'article 367 du Code de
procédure pénale. Il s'agit des articles 34, 536 et 612. (12 h
20)
Le thème 32 de la première loi d'application,
modifications effectuées par concordance avec un article modifié
de la première loi. Il s'agit de deux concordances
rédactionnelles qui auraient dû être effectuées dans
la première loi concernant l'application du Code de procédure
pénale. Une disposition législative ayant été
supprimée, des dispositions y référant devraient
être ajustées en conséquence. Il s'agit des articles 523 et
573.
M. Holden: Est-ce que c'est la question de la loi sur
l'impôt? Non?
Mme Proulx: Non. Pas celle-là. M. Holden:
C'était quoi, les...
Mme Proulx: À 523, je vais vous le dire. 523 et 573. Un
petit moment. Excusez-moi. C'est dans la Loi sur les relations du travail, la
formation professionnelle et la gestion de la main-d'oeuvre dans l'industrie de
la construction. La disposition est de concordance avec la suppression
effectuée à l'article 224 de la première loi d'application
de la peine d'amende qui était prévue à l'article 840 du
Code de procédure civile. Alors, dans cette loi-là sur les
relations du travail, on référait à la disposition de
l'article 840 et on n'avait pas fait la concordance avec la
référence de l'article 840. Il y avait une peine d'emprisonnement
dans le Code de procédure civile, qui a été
supprimée.
M. Holden: II y a longtemps?
Mme Proulx: Avec la première loi d'application.
M. Holden: Le Code de procédure civile? Mme Proulx:
Oui. M. Holden: O. K.
M. Rémillard: Le thème 33 de la première loi
d'application, uniformisation du vocabulaire relatif à la
déclaration de culpabilité. Cette disposition vise à
uniformiser le vocabulaire relatif à la déclaration de
culpabilité. Il s'agit des articles 60, 63, 78, 284, 338, 512 et
571.
Le thème 34 de la première loi d'application, maintien
d'une peine d'emprisonnement. Le principe du maintien de cette peine
d'emprisonnement a été affirmé à l'article 592 de
la première loi concernant l'application du Code de procédure
pénale. Cependant, cette disposition n'a pu être mise en vigueur
en raison de la mise en vigueur antérieure d'une disposition fiscale du
chapitre 7 des lois de 1990. Cette situation nécessite le présent
éclaircissement législatif. Il a été fait à
l'article 399.
M. Holden: Ça, c'est le cas de... Mme Proulx: Du
Revenu. M. Holden: II y avait une loi adoptée... Mme Proulx:
Oui. C'est...
M. Holden: J'avais compris hier mais, là, je...
Mme Proulx: Oui. Je vais vous donner les références
exactes.
M. Holden: Ce n'est pas clair dans mon esprit.
Mme Proulx: C'est des moments de mise en vigueur trop proches qui
ont fait qu'il y a eu une confusion de mise en vigueur de cet article. Alors,
l'amendement vise à intégrer la modification apportée
à l'article 61 de la Loi sur le ministère du Revenu, (L. R. Q.,
chapitre M-31), par l'article 17 de la loi modifiant diverses dispositions
législatives concernant l'administration des lois fiscales, 1992,
chapitre 31, entrée en vigueur... Ah! non. Ça, c'est mon
amendement. Excusez-moi. Il faut que je retombe dans la... Il s'agit d'une
modification de concordance qui fait
suite à l'entrée en vigueur du Code de procédure
pénale, de la Loi modifiant diverses dispositions législatives
concernant l'application du Code de procédure pénale, chapitre 4
de 1990, ainsi que la Loi modifiant la Loi sur les impôts et autres
dispositions législatives d'ordre fiscal, 1990, chapitre 7. Les deux
étaient presque le même jour.
Cette modification n'a pu survenir lors de l'entrée en vigueur
des lois pertinentes étant donné l'entrée en vigueur du
chapitre 7 des lois de 1990 avant celle du chapitre 4 des lois de 1990,
où cette modification était déjà prévue.
Cependant, les références prévues dans l'article 592 du
chapitre 4 de 1990 ne pouvaient être à jour, d'où le
présent texte.
Alors, c'est simplement que ça s'est passé dans les
mêmes jours, l'un avant l'autre, et leur modification annulait la
nôtre. Et, malgré tout, ils voulaient le maintien. Le principe
était retenu. Donc, il faut rétablir les faits maintenant.
M. Holden: Bon.
M. Rémillard: Le thème 36 de la première loi
d'application, distinction des domaines administratif et pénal,
pénalités et peines. Cette disposition vise à clarifier la
nature de la sanction prévue pour une infraction. Le terme
«pénalité» réfère
généralement à une sanction administrative et celui de
«peine» correspond plutôt à la sanction pénale.
Cette distinction est faite dans les articles suivants: 173, 186, 187, 425,
517, 522 et 630.
(Consultation)
M. Rémillard: Alors, le thème 37 de la
première loi d'application: distinction des domaines civil et
pénal et correction de la traduction de dispositions de la
première loi d'application; élimination d'une disposition
inapplicable car abrogée par une autre loi et élimination d'une
erreur de référence à un article de la première loi
concernant l'application du Code de procédure pénale.
Premièrement, une disposition concerne la distinction des
procédures civile et pénale; il s'agit de l'article 527;
deuxièmement, cinq dispositions visent à corriger des erreurs de
traduction, il s'agit des articles 129, 638, 640 à 642;
troisièmement, une disposition vise à l'élimination d'un
article de la première loi concernant l'application, car l'article qu'il
visait à modifier a depuis été abrogé. Cette
suppression est faite à l'article 639. Quatrièmement, une
dernière disposition vise l'élimination d'une erreur
cléricale de référence. Cette modification est faite
à l'article 671.
Le Président (M. Maciocia): J'appelle les articles
suivants: 29, 34, 41, 45, 60, 62, 63, 65, 69, 70, 72, 73, 86, 88, 89, 93, 120,
121, 122, 129, 133, 134, 138, 139, 143, 153, 154, 155, 156, 169, 173, 175, 176,
177, 180, 186, 187, 198, 202, 203, 211, 214, 249, 265, 273, 274, 279, 282, 284,
285, 296. 306, 307, 318, 330, 331, 372, 373, 385, 393, 397, 408, 425, 432, 433,
440, 449, 472, 473, 485, 486, 503, 505, 507, 512, 517, 521, 522, 523, 527, 547,
555, 561, 573, 580, 582, 585, 590, 612, 613, 617, 638, 639, 640, 641, 642, 646,
655, 671, 674, 681 et 683. est-ce que ces articles sont adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Adopté.
M. Rémillard: M. le Président, les titres des neuf
principaux thèmes ont permis l'adoption de 593 des 660 articles de
concordance du projet de loi. Avant de procéder à l'examen du
thème 10, lequel regroupe les articles du projet de loi qu'il faut
amender en raison de la refonte, je veux soumettre à votre attention les
articles du projet de loi qui proposent des modifications en fonction de deux
des thèmes déjà étudiés, les modifications
doubles ou tandem.
Le tandem 1 et 4. Sept articles comportent des dispositions ou des
modifications faites en fonction des thèmes 1 et 4 déjà
étudiés, en matière de compétence judiciaire et de
disposition des choses saisies. Dans le thème 1, les modifications
concernent plus particulièrement le sous-thème 1 relatif à
la suppression de la notion de juge de paix de la Loi sur les poursuites
sommaires. Dans le thème 4, elles concernent le sous-thème 3
relatif à la durée et à la responsabilité de la
garde des choses saisies, et le sous-thème 4 qui regroupe des
concordances rédactionnelles.
Je vous propose donc, M. le Président, l'adoption de ces articles
que je vais énumérer: 333, 344, 438, 441, 450, 479 et 593.
Le Président (M. Maciocia): Est-ce que ces articles sont
adoptés?
M. Bélanger (Anjou): Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Adopté.
M. Rémillard: Le tandem 2 et 3, M. le Président: 17
articles comportent des propositions de modifications, en fonction des
thèmes 2 et 3 déjà étudiés, en
matière de droit de poursuite et de prescription. En matière de
droit de poursuite, les modifications effectuées dans ces articles
visent, premièrement, à supprimer les différents droits de
poursuite et les pouvoirs de subdélégation accessoires;
deuxièmement, à reconnaître le caractère concurrent
des différents droits de poursuite prévus à l'article 9 du
Code de procédure pénale; troisièmement, à
désigner les poursuivants qui pourront exercer leur droit de poursuite
sans autorisation judiciaire. En matière
de prescription, les dispositions modifiées visent l'application
de la prescription annuelle prévue au premier alinéa de l'article
14 du Code de procédure pénale et la fixation de délais de
prescription en fonction du deuxième alinéa de l'article 14,
à savoir depuis la connaissance par le poursuivant de la
perpétration de l'infraction ou depuis un événement
déterminé. Je vous propose donc l'adoption de ces articles 37,
53, 56, 91, 205, 210, 224, 262, 286, 355, 356, 388, 516, 544, 549, 576 et 622.
(12 h 30)
Le Président (M. Maciocia): Est-ce que ces articles sont
adoptés?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Adopté.
M. Rémillard: Le tandem 2 et 6, M. le Président.
Onze articles comportent des propositions de modification en fonction des
thèmes 2 et 6 déjà étudiés, en
matière de droit de poursuite ou de propriété, d'amendes
et de frais. En matière de droit de poursuite, les modifications sont
principalement relatives à l'attribution du droit de poursuite à
certaines personnes et à la suppression des autres droits incompatibles
ou redondants avec ceux conférés à l'article 9 du Code de
procédure pénale. En matière de propriété,
d'amendes ou de frais, les modifications concernent la suppression de
dispositions redondantes ou incompatibles avec les principes d'attribution de
l'amende à la couronne ou à la personne qui a intenté la
poursuite pénale et de l'attribution des frais à la personne qui
a fourni des services administratifs ou judiciaires. Je vous propose donc
l'adoption de ces articles...
M. Holden: m. le président, probablement qu'on a couvert
ça, mais on parie de la suppression des autres droits incompatibles. on
veut dire quoi au juste?
Mme Proulx: Au niveau du droit de poursuite, par exemple,
maintenant, lorsqu'il y a une autorisation par un ministre de la poursuite
pénale qu'il y avait avant. Maintenant, ce n'est plus compatible avec le
Code parce qu'il n'y a que des autorisations judiciaires. C'est un exemple
comme ça.
M. Holden: O.K. Alors, vous proposez l'adoption de?
M. Rémillard: Des articles 101, 240, 255, 257, 324, 336,
347, 351, 464, 624 et 682.
Le Président (M. Maciocia): Est-ce que ces articles sont
adoptés?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Adopté. Oui, M. le
député d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): On vient de porter à mon
attention une question qui aurait pu être posée à d'autres
moments de l'étude du présent projet de loi, mais elle vient
d'être portée a mon attention. Je demanderais à M. le
ministre s'il veut me répondre. C'est relativement à une entente
qui était supposée intervenir entre le gouvernement du
Québec et les municipalités relativement à la perception
des amendes. Le ministre nous a fait part que les négociations allaient
bon train et qu'une entente allait probablement être conclue dans un
délai raisonnable. Est-ce que le ministre pourrait nous dire à
quel point en sommes-nous rendus relativement à cette entente, si elle
est conclue ou pas?
Le Président (M. Maciocia): M. le ministre.
M. Rémillard: Oui, M. le Président. C'est un
dossier qui est actif déjà depuis quelques mois et Me Monty
m'informe qu'à date nous avons à peu près couvert la
moitié des municipalités; il reste à faire des ententes
avec les autres mais les discussions vont très bien.
M. Bélanger (Anjou): Est-ce que ça va être
une entente globale ou, dans le cas des municipalités où le
dossier est terminé, les ententes ont été signées,
sont en cours?
M. Rémillard: Pour chaque municipalité, on avait
des ententes selon les services, etc. Il y a une entente avec chaque
municipalité.
M. Bélanger (Anjou): On parie de combien de
municipalités, approximativement, comme ordre de grandeur?
M. Rémillard: Toutes les municipalités qui sont
desservies par des cours municipales. On a combien de cours municipales? On a
134 cours municipales. Alors, par le fait même, ça veut dire 134
discussions minimum.
M. Bélanger (Anjou): Minimum. M. Rémillard:
Au départ.
M. Bélanger (Anjou): La moitié serait
complétée; donc, il y aurait des ententes signées pour la
moitié de ces 134 municipalités.
M. Rémillard: Au moins la moitié, qu'on m'informe,
que me dit M. Monty.
M. Bélanger (Anjou): D'accord. Donc, pour la moitié
de ces municipalités, les ententes seraient en vigueur et, donc,
dès la réforme du nouveau Code, à ce moment-là, on
pourra...
M. Rémillard: En ce qui regarde ces ententes, c'est en
matière criminelle, ce n'est pas en matière pénale...
M. Bélanger (Anjou): Ah! Ce n'est pas en matière
pénale, uniquement en matière criminelle.
M. Rémillard: Alors, ici, le Code, en matière
pénale, ça n'a pas d'impact.
M. Bélanger (Anjou): Ça n'a aucun impact sur la...
Est-ce qu'on peut avoir une date éventuelle à savoir quand seront
terminées ces négociations où on devrait avoir couvert
toutes les municipalités?
M. Rémillard: Me Monty m'informe que notre
échéancier pourrait être respecté,
c'est-à-dire d'ici fin février.
M. Bélanger (Anjou): Je vous remercie, M. le ministre.
Le Président (M. Maciocia): M. le ministre.
M. Rémillard: Oui. M. le Président,
maintenant les thèmes variés. Je propose maintenant
l'étude des 21 articles du projet de loi qui comportent des propositions
de modification apportées aux articles de lois particulières en
fonction de deux ou plusieurs des thèmes de concordance
déjà examinés. Dans ces cas, il peut y avoir trois, quatre
ou cinq raisons de modifier une disposition pour la rendre conforme au Code de
procédure pénale. Cependant, ces raisons ou thèmes de
concordance se présentent dans chaque article dans des séquences
trop différentes pour être regroupées. Pour cette raison,
je propose l'adoption de ces articles sans rappeler chacun des thèmes
auxquels ils réfèrent.
Le Président (M. Maciocia): Alors, j'appelle les articles
suivants: 106, 184, 206, 207, 305, 310, 338, 341, 358, 367, 378, 383, 401, 536,
569, 571, 579, 603, 616, 623 et 630. Est-ce que ces articles sont
adoptés?
M. Holden: Adopté. Le Président (M. Maciocia):
Adopté.
Les amendements
M. Rémillard: Maintenant, M. le Président, en ce
qui regarde les amendements, le dernier thème concerne 11 articles,
à savoir les articles qui doivent faire l'objet d'amendements. Nous
proposons de procéder à l'étude de ce thème article
par article. Nous examinerons d'abord l'amendement puis l'article
amendé. Je vous rappelle que ces amendements ne sont que de nature
technique. Ils découlent du fait que les lois ont été
adoptées au printemps 1992, après le dépôt du projet
de loi 42. Il faut, en conséquence, tenir compte de ces modifications au
moment de proposer les changements requis pour l'implantation de la
procédure pénale. Il est à remarquer aussi, M. le
Président, que ces amendements ne changent ni la teneur ni l'objet de la
modification proposée dans le présent projet de loi.
Le Président (M. Maciocia): Alors, on a un
amendement...
M. Holden: M. le Président.
Le Président (M. Maciocia): Oui.
M. Holden: On dit 11, mais, si on ajoute celui qu'on m'a
montré ce matin, ça va être 12.
Mme Proulx: Ici, il s'agit d'un amendement au projet de loi.
Ça, ce sont des amendements aux articles.
M. Holden: Ah bon! O. K.
Le Président (M. Maciocia): Alors, on a un amendement
à l'article 78 et l'amendement se lit comme suit: L'article 78 du
présent projet de loi est amendé par le remplacement, dans la
deuxième ligne, de «l'article 32» par «les articles 32
et 169».
M. Rémillard: C'est ça. M. Holden:
Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Adopté. On a un
amendement aussi à l'article 81. L'article 81 du présent projet
de loi est amendé par le remplacement, dans la première ligne, de
«l'article 102» par «les articles 102 et 169».
M. Rémillard: Ce ne sont que des modifications très
techniques.
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Adopté. On a un
amendement à l'article 119.
Je reviens, seulement pour question de procédure. L'article 78,
est-ce qu'il est adopté tel qu'amendé?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Adopté. Et l'article
81, la même chose, est-ce qu'il est adopté tel
qu'amendé?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): On a un amendement à
l'article 119. L'article 119 du
présent projet de loi est amendé par: 1° le
remplacement, dans la première ligne, de «est» par «,
modifié par l'article 4 du chapitre 27 des lois de 1992 est de
nouveau»; 2° le remplacement, dans la deuxième ligne du
troisième alinéa du paragraphe 20° qu'il remplace, de
«10 $» par «30 $» et, dans la troisième ligne du
même paragraphe, de «25 $» par «75 $».
Est-ce que ces amendements sont adoptés? (12 h 40)
M. Holden: Est-ce que c'est une augmentation pour une raison
spéciale, M. le ministre?
M. Rémillard: Comme c'était dans l'autre loi, c'est
tout simplement technique, pour faire la correspondance.
M. Holden: Alors, ça fait partie... M.
Rémillard: Mais c'est déjà adopté.
M. Holden: Les chiffres sont changés, par exemple.
M. Rémillard: Mme Proulx peut donner l'explication.
Mme Proulx: C'est que lors de la session dernière, dans le
chapitre 27 des lois de 1992, ils ont voté cette augmentation.
M. Holden: Ah!
Mme Proulx: Nous, quand on a rédigé notre
modification, on a déposé le projet de loi en juin, on a
écrit le texte avec les montants qui étaient là. Depuis,
ils ont été augmentés par l'Assemblée dans une
autre loi.
M. Holden: Ah bon!
Mme Proulx: Donc, il faut bien qu'on les corrige aussi.
M. Holden: O. K. Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Est-ce que l'article 119 est
adopté tel qu'amendé?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Même amendement à
l'article 127. L'article 127 du présent projet de loi est amendé
par l'insertion, dans la première ligne et après
«loi», de «modifié par l'article 30 du chapitre 27 des
lois de 1992».
Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Est-ce que l'article 127, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): L'article 191. L'article 191
du présent projet de loi est amendé par: 1° l'insertion, dans
la première ligne et après «Code», de
«modifié par l'article 38 du chapitre 27 des lois de 1992»;
2° le remplacement, dans la deuxième ligne du troisième
alinéa de l'article 565 qu'il remplace, de «10 $» par
«30 $» et, dans la troisième ligne du même paragraphe,
de «25 $» par «75 $»; 3° l'insertion, dans la
cinquième ligne du troisième alinéa de l'article 565 qu'il
remplace et après «4°», de «5° ou 8V
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Holden: Adopté. M. Rémillard:
Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Adopté. Est-ce que
l'article 191, tel qu'amendé, est adopté?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): L'article 196. L'article 196
du présent projet de loi est amendé par l'insertion, dans la
première ligne et après «Code», de
«modifié par l'article 65 du chapitre 27 des lois de
1992».
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Est-ce que l'article 196, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): l'article 270. l'article 270
du présent projet de loi ainsi que l'intitulé qui le
précède sont retirés. est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Adopté. L'article 329.
L'article 329 du présent projet de loi est amendé par le
remplacement, dans la première ligne, de «est» par,
«modifié par l'article 66 du chapitre 33 des lois de 1991, est de
nouveau».
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Est-ce que l'article, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): L'article 399. L'article 399
du présent projet de loi est amendé
par: 1° l'insertion, dans la deuxième ligne et après
«1990», de «et modifié par l'article 17 du chapitre 31
des lois de 1992»; 2° le remplacement, dans la sixième ligne
de l'article 61 qu'il remplace, de «200 $» par «800
$».
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Est-ce que l'article, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Adopté. L'article 530.
L'article 530 du présent projet de loi est amendé par
l'insertion, dans la deuxième ligne et après «1991»,
de «et l'article 19 du chapitre 42 des lois de 1992».
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Est-ce que l'article, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Adopté. Article 560.
L'article 560 du présent projet de loi est amendé par le
remplacement, dans la première ligne, de «est» par
«modifié par l'article 137 du chapitre 33 des lois de 1991, est de
nouveau». Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Adopté. Est-ce que
l'article tel qu'amendé est adopté?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Adopté. Là, on a
un amendement: Article à insérer après l'article 685 du
présent projet de loi: Le présent projet de loi est amendé
par l'insertion, après l'article 685, des suivants: Loi sur
l'instruction publique pour les autochtones cris, inuit et naskapis 685.1.
l'article 14 de la loi sur l'instruction publique pour les autochtones cris,
inuit et naskapis est modifié par l'addition, à la fin du
troisième alinéa, de «, sauf le pouvoir d'imposer une peine
d'emprisonnement».
Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Adopté. 685.2.
l'article 18 de cette loi est modifié par l'addition, à la fin du
paragraphe 5, de «, sauf le pouvoir d'imposer une peine
d'emprisonnement».
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Adopté. 685.3.
L'article 275 de cette loi est remplacé par le suivant: «275. La
commission scolaire peut, conformément à l'article 10 du Code de
procédure pénale, intenter une poursuite pénale pour une
infraction prévue à l'article 274.»
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Adopté.
M. Holden: M. le Président, si j'ai bien compris, tout
ça, c'a été discuté avec les Naskapis et...
M. Rémillard: M. le Président, tout ça a
été discuté et accepté sans aucune
difficulté.
M. Holden: Procédons.
Le Président (M. Maciocia): 685.4. L'article 280 de cette
loi est remplacé par le suivant: «280. Les amendes appartiennent
à la commission scolaire poursuivante et sont versées à
son fonds local, sauf lorsque le Procureur général a
intenté la poursuite pénale.»
Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Adopté. 685.5.l'article
315 de cette loi est abrogé. est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Adopté. 685.6.
l'article 344 de cette loi est modifié par l'addition, à la fin,
de «. sauf le pouvoir d'imposer une peine d'emprisonnement».
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Adopté. 685.7.
l'intitulé de la partie vi et celui de la section ii de la partie vi de
cette loi sont modifiés par le remplacement de «amendes» par
«dispositions pénales».
M. Holden: Adopté.
M. Rémillard: Est-ce qu'il faut lire chaque amendement, M.
le Président, ou si on ne peut pas les déposer à la
commission?
M. Holden: Je crois que oui, je crois que c'est une... oui.
Le Président (M. Maciocia): Je pense qu'il faut les lire,
je ne sais pas si c'est...
M. Holden: Bon, j'accepte...
M. Rémillard: Non, non, ce sont tous les mêmes
termes de concordance. On peut les déposer, si tout le monde, si les
membres de cette commission sont d'accord. Ce sont tous des termes de
concordance, et tout a été fait, alors, on peut les
déposer, M. le Président.
M. Holden: Si le député de LaFontaine est
d'accord.
M. Gobé: Avec plaisir.
M. Rémillard: Le député de LaFontaine est
d'accord?
M. Gobé: M. le ministre, certainement.
Le Président (M. Maciocia): Si on a l'unanimité, je
pense qu'on peut les déposer...
M. Holden: Oui.
Le Président (M. Maciocia): ...en liasse et les adopter,
disons, tous en même temps...
M. Holden: C'est ça.
Le Président (M. Maciocia): ...ces
amendements-là.
M. Holden: Ça complète les amendements.
Le Président (M. Maciocia): Alors, on va lire seulement
les numéros...
M. Holden: Oui, les numéros.
Le Président (M. Maciocia): ...sans lire les articles,
c'est ça?
M. Holden: Oui.
(12 h 50)
Le Président (M. Maciocia): Alors, 685.7, 685.8, 685.9,
685.10, 685.11, 685.12, 685.13, 685.14, 685.15, 685.16, 685.17, 685.18, 685.19,
685.20. Est-ce que ces amendements sont tous adoptés?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Adopté.
On passe à l'article 686. On a l'amendement suivant: L'article
686 du présent projet de loi est amendé par l'insertion, dans la
troisième ligne et après «articles», de
«9,» et, dans la quatrième ligne et après
«203,», de «206,».
Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Holden: Oui. À la demande de la Communauté
urbaine de Montréal, la mise en vigueur sera?
Mme Proulx: En janvier.
M. Holden: Aussitôt la mise en vigueur de la loi ou la
sanction, n'est-ce pas?
Mme Proulx: Oui, c'est ça.
M. Rémillard: À cause d'un petit problème
technique administratif.
M. Holden: Qu'on m'a expliqué.
Le Président (M. Maciocia): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Est-ce que l'article, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Adopté.
M. Rémillard: Je voudrais faire une motion de
renumérotation, M. le Président, le cas échéant,
pour les articles à la fin.
Le Président (M. Maciocia): oui. vous recommandez à
la commission de faire la renumérotation des articles du projet de loi.
c'est ça?
M. Rémillard: Voilà, oui.
Le Président (M. Maciocia): On va le faire à la fin
de l'adoption du projet de loi. C'est ça?
M. Rémillard: S'il vous plaît.
Le Président (M. Maciocia): Est-ce que le titre du projet
de loi est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Adopté. Est-ce que le
projet de loi, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Maciocia): Adopté?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Maciocia): Parfait. C'est
fait, la motion de renumérotation.
M. Rémillard: Elle est faite, oui, elle est
présentée.
Le Président (M. Maciocia): Elle est faite, oui.
M. Rémillard: Ça va?
Le Président (M. Maciocia): C'est ça, oui. Est-ce
que vous avez des remarques, M. le ministre?
M. Rémillard: M. le Président, je voudrais
remercier très sincèrement Me Proulx et Me Paul Monty, des
légistes du ministère de la Justice qui ont fait un travail
remarquable pour nous présenter, en fait, ce Code de procédure
pénale dans sa loi d'application de la façon la plus
comprehensive, pour que nous puissions faire notre travail de parlementaires.
Je voudrais les remercier très sincèrement et remercier les
membres de cette commission, vous-même, M. le Président, et le
président de la commission des institutions, le député de
Marquette, pour sa présidence; le député de Hull, de
même que l'adjoint parlementaire au ministre de la Justice, le
député de Chapleau, qui a fait un travail remarquable; le
député de Sherbrooke, qui a suivi tous nos travaux d'une
façon assidue, je veux le remercier, et le député de
LaFontaine qui a présidé nos travaux a l'occasion et qui est
aussi un assidu de nos travaux; je le remercie de sa collaboration.
Voilà, M. le Président, je vous remercie. Je veux remercier la
secrétaire, les secrétaires qui sont ici et Mme Pelletier de mon
cabinet.
Le Président (M. Maciocia): M. le député de
Westmount.
M. Holden: Si je peux ajouter ma voix aux remerciements du
ministre pour extensionner les remerciements au député d'Anjou,
à la députée de Terrebonne et aux légistes de
l'Opposition aussi.
M. Rémillard: M. le Président, en terminant, je
veux simplement souligner le travail exceptionnel qu'a fait dans ce dossier
l'adjoint parlementaire du ministre de la Justice, en relation avec le
député de Westmount, qui ont su démontrer leur
compétence de praticiens et qui ont été grandement utiles
aux travaux de cette commission.
Le Président (M. Maciocia): Merci, M. le ministre.
Nous suspendons les travaux jusqu'à 15 heures, pour un autre
mandat.
(Suspension de la séance à 12 h 55)
(Reprise à 15 h 30)
Projet de loi 38
Le Président (M. Dauphin): Mesdames, messieurs, le quorum
étant constaté, je déclare donc la séance de la
commission des institutions ouverte, et je vous rappelle le mandat de la
commission qui est de poursuivre l'étude détaillée du
projet de loi 38, Loi sur l'application de la réforme du Code cMI.
Mme la secrétaire, est-ce qu'H y a des remplacements?
La Secrétaire: II y a M. Claveau (Ungava) qui est
remplacé par Mme Carrier-Perreault (Chutes-de-la-Chaudière).
Le Président (M. Dauphin): Mme la députée de
Groulx, est-ce que vous remplacez quelqu'un?
Mme Bleau: Est-ce qu'il y a quelqu'un à remplacer? Parce
que je vais vous dire, M. le Président, c'est que j'ai tellement
aimé travailler sur les différents codes que j'ai pensé,
comme la Chambre ne siège pas cet après-midi, d'au moins
être ici pour la fin. Je remplace Mme Pelchat.
Le Président (M. Dauphin): O.K. Alors, Mme la
députée de Groulx remplace Mme la députée de
Vachon.
Mme Bleau: Merci.
Le Président (M. Dauphin): On va vous donner votre
Barreau, Mme la députée, sans passer l'examen.
Mme Bleau: Merci, merci.
Dation en paiement
Le Président (M. Dauphin): Alors, nous débutons. Si
je comprends bien, il y a un amendement de proposé à l'article
85, qui avait été adopté tel qu'amendé, donc il
faut rouvrir l'article 85 afin d'étudier l'amendement proposé. M.
le ministre.
M. Rémillard: Oui, M. le Président, quand vous
dites ça «rouvrir», je pense toujours au médecin qui
donne son diagnostic à l'opéré.
M. le Président l'amendement proposé se lirait comme suit:
L'article 85, tel qu'amendé, est de nouveau modifié par l'ajout
d'un second alinéa se lisant comme suit: «Les droits
rattachés aux clauses de dation en paiement, qui survivent ou sont
exercées suivant le premier alinéa, ou les droits qui
découlent de l'exécution de ces clauses sont aussi
conservés.»
Comme commentaires, M. le Président, ce nouvel amendement vise
à clarifier la portée de
la règle proposée de manière à bien indiquer
que la survie de certaines clauses de dation en paiement emporte celle des
droits qui s'y rattachent. Cette précision a paru utile eu égard,
notamment, à l'application de la règle aux modifications
qu'apporte la présente loi aux lois particulières pour y
remplacer l'exercice d'une clause de dation en paiement par la prise en
paiement. En raison de cet amendement, l'article 85 se lirait comme suit:
«85. L'article 1801 du nouveau Code s'applique aux clauses de dation en
paiement stipulées dans un acte portant hypothèque avant
l'entrée en vigueur de la loi nouvelle si, à ce moment, le droit
à leur exécution n'a pas encore été mis en oeuvre
suivant les règles de l'article 1040a de l'ancien Code. «Les
droits rattachés aux clauses de dation en paiement, qui survivent ou
sont exercées suivant le premier alinéa, ou les droits qui
découlent de l'exécution de ces clauses sont aussi
conservés.»
Le Président (M. Dauphin): Questions, commentaires sur
l'amendement?
Mme Harel: Vérifié, M. le Président. En
fait, il s'agit d'un raffinement, en quelque sorte, à ce que nous avions
déjà convenu au niveau de l'effet de la clause de dation en
paiement qui, si je comprends bien, garde effet, là, si elle n'est pas
rattachée à un contrat d'hypothèque.
M. Rémillard: C'est ça. Alors, on avait beaucoup
discuté de ce sujet-là, M. le Président, et on en arrive
donc à cette conclusion: on précise encore plus, je pense,
l'intention qui s'était dégagée de cette commission.
Mme Harel: Je comprends que ça faisait partie du
mémoire présenté devant la commission par le Mouvement
Desjardins, je crois. Par la Chambre des notaires, me dit-on également,
cet aspect, là, qui pouvait causer problème ou inquiétait,
du moins, là.
M. Rémillard: Oui, la Chambre des notaires; je crois que
le Barreau l'avait souligné aussi, et le Mouvement Desjardins. La dation
en paiement, comme on le sait, dans le nouveau Code civil n'existera plus,
alors il fallait prévoir une disposition dans ce sens, et je crois bien
qu'avec ce dernier amendement on rencontre les préoccupations de tous
les intervenants.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'amendement est
adopté. Donc, 85 est adopté tel qu'amendé ou
réamendé. Ensuite de ça nous passons à l'article
173?
M. Rémillard: Article 111, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): L'article 111 était
suspendu. Alors, j'appelle l'article 111.
(Consultation)
Contrat de prêt
M. Rémillard: Sur l'article 111, M. le Président,
est-ce qu'il y a des membres de cette commission qui veulent s'exprimer?
Mme Harel: Je vais avoir une question, M. le
Président.
Le Président (M. Dauphin): Mme la
députée.
Mme Harel: première question au ministre: pourquoi avoir
qualifié les obligations de «pécu- naires» et non pas
avoir choisi de ne pas le faire et, donc, d'assujettir les obligations à
la même règle?
M. Rémillard: M. le Président...
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rémillard: ...dans tout ça, il y a
évidemment des questions bien pratiques et qui intéressent les
ministères du Revenu, comme on sait, et des Finances. Alors, je vais
demander à Mme Longtin... Voulez-vous nous parler un petit peu de cet
article-là, de 111?
Mme Longtin (Marie-José): De l'objectif de l'article
111...
M. Rémillard: Oui, 111.
Mme Longtin: ...tel qu'il se présente?
M. Rémillard: Oui et, en particulier, pourquoi le terme
«pécuniaires»?
Le Président (M. Dauphin): Me Longtin.
Mme Longtin: Marie-José Longtin. L'article 111, tel qu'il
a été introduit au projet, visait à assurer la
continuité entre le droit antérieur, qui était
représenté par l'article 1040c, et la nouvelle règle de
2332. L'article 1040c du Code civil du Bas Canada permet la révision,
dans des conditions qui s'assimilent à la lésion, pour les
obligations pécuniaires qui découlent du prêt d'argent,
alors que l'article 2332 vise, outre qu'il ouvre la porte à la
nullité, la révision des modalités d'exécution et
la réduction, donc s'applique à l'ensemble des clauses
contractuelles, l'objectif de la disposition étant donc de maintenir son
caractère pécuniaire pour éviter que l'on remette en cause
les dispositions autres que celles portant sur ces obligations, comme des
obligations de surveillance, des obligations d'inspection, des choses comme
ça. (15 h 40)
Mme Harel: Donc, ça s'applique à tous les contrats
en cours?
Mme Longtin: Oui.
Mme Harel: Et c'est en regard de l'introduction de la
nullité en cas de lésion dans les contrats?
Mme Longtin: Oui.
Mme Harel: Et à ce moment-là, ce qu'on en dit,
c'est que ces dispositions sur la lésion dans un contrat ne vont
s'appliquer qu'en ce qui concerne les obligations pécuniaires?
Mme Longtin: C'est ça.
Mme Harel: M. le ministre, tantôt, a fait
référence aux préoccupations du ministère du
Revenu. Évidemment, les contrats de prêt en cours sont nombreux.
J'imagine que ce sont des contrats qui ne mettent pas juste en cause le
ministère du Revenu, évidemment, alors, pourquoi avoir choisi de
ne pas rendre immédiatement applicable la disposition qu'on retrouve
dans le nouveau Code? Ce qui a été la philosophie retenue par le
législateur, en fait, c'est chercher le plus vite possible l'application
immédiate.
M. Rémillard: II faut dire qu'on a fait quelques
exceptions, là.
Mme Harel: Oui, oui, la dation en paiement.
M. Rémillard: Comme la dation en paiement, entre
autres.
Mme Harel: À notre demande.
M. Rémillard: Oui, oui, mais, en tout cas, à votre
demande ou à une autre, peu importe. On essaie de trouver...
Mme Harel: Oui.
M. Rémillard: ...la meilleure solution.
Mme Harel: O.K.
M. Rémillard: Dans ce cas-là, il y a aussi toutes
les sociétés d'État, les contrats pour les
sociétés d'État qui sont en cause aussi. Alors, qu'on
pense au financement de la SDI, par exemple.
Mme Harel: Et ça veut donc dire que ça va,
malgré tout, par exempte, s'appliquer à tous les contrats de
prêt en cours. Alors, ça vaut pour des milliers de contrats qui
concernent des personnes.
M. Rémillard: Ce qui regarde les obligations
monétaires.
Mme Harel: Mais elles n'auront pas le bénéfice du
nouveau droit pour l'ensemble de leurs autres obligations.
M. Rémillard: Pour les contrats qui sont en cours.
Mme Harel: Oui.
M. Rémillard: Évidemment, quand on parle des
nouveaux contrats, eux, pas de problème.
(Consultation)
Mme Harel: Ce qui m'étonne beaucoup, je vous le dis bien
simplement, c'est qu'il y a plus, il me semble, de possibilités de
lésion dans des contrats de prêt entre individus qu'il ne me
semble y en avoir pour des contrats de prêt de sociétés
d'État ou pour des contrats sur des marchés internationaux qui,
eux, bénéficient d'une panoplie d'experts qui regardent ça
de près et où, là, on ne peut pas plaider qu'il y ait eu
déséquilibre entre les parties. Alors, je me vois comme mise dans
une balance entre l'intérêt, si vous voulez, d'un petit groupe
légitime, ceci dit, mais d'un petit nombre de contrats de prêt, si
vous voulez, même si c'est pour des montants extrêmement
importants, dans la balance avec, finalement, l'intérêt d'un
très grand nombre de personnes, même si c'est pour des petits
contrats. Je ne vois pas pourquoi la lésion pourrait être
introduite dans ces grands contrats de prêts internationaux et autres,
où il y a finalement une batterie de gens qui s'appliquent à
conseiller les parties.
M. Rémillard: Écoutez...
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
Mme Harel: Ah! On me fait valoir que ça pourrait avoir des
incidences sur les taux d'intérêt.
M. Rémillard: Oui, c'est ça qu'ils nous disent,
parce que ça regarde l'investisseur étranger, et ça peut
avoir des conséquences sur les taux d'intérêt, etc. Je
partage, d'une certaine façon, votre appréciation de la
situation, mais quand on m'a parlé de toutes les conséquences,
incluant les taux d'intérêt, là ça... Alors,
peut-être qu'on exagère, peut-être que non. Je ne sais pas.
Est-ce qu'il ne vaudrait pas mieux jouer prudemment?
Mme Harel: En fait, c'est à cause de l'article 1376 du
Code civil qui stipule que les règles du présent livre, qui porte
sur les obligations, s'appliquent à l'État. C'est à cause
de l'article 1376 qu'on se trouve dans l'obligation
d'examiner 111.
M. Rémillard: Les contrats de l'État. C'est
ça.
Mme Harel: Mais pourquoi, à ce moment-là, si c'est
vraiment ça qu'on veut circonscrire, pourquoi, dans la loi
d'application, ne pas plutôt soustraire 1376 à l'application?
M. Rémillard: Parce que le principe, vraiment, de notre
Code, c'est que l'État est lié comme l'individu est lié,
sur le même pied. Sauf des exceptions. Et là, les exceptions, on
les met dans la loi d'application en ce qui regarde le droit transitoire. C'est
strictement pour ça. C'est pour ça qu'on ne veut pas toucher au
principe. Le principe, c'est que l'État, lorsqu'il contracte, est
lié au même titre, à tous les niveaux, que le simple
citoyen, deux citoyens qui contractent ensemble. Des situations sont
prévues, d'une façon exceptionnelle, et là on en aurait
une en ce qui regarde donc l'article 111. Maintenant...
Mme Harel: Je me demande si on ne pouvait pas prévoir que
c'est exceptionnel, le fait que ce sont quand même des contrats
vraisemblablement sur des marchés internationaux? Ce sont des
contrats...
M. Rémillard: Ce n'est pas nécessairement juste
l'international, mais c'est l'international, surtout, qui pose la grande
difficulté.
Mme Harel: Alors, c'est nécessairement l'État ou
les municipalités. En fait, c'est nécessairement ses
composantes.
M. Rémillard: C'est au niveau du public et parapublic.
Mme Harel: Donc, c'est l'État.
M. Rémillard: Je ne dirais pas strictement, mais c'est au
niveau étatique.
Mme Harel: C'est-à-dire, c'est au niveau de l'article 1376
qui dit: L'État, ainsi que ses organismes et toute autre personne morale
de droit public, sous réserve des autres règles de droit qui leur
sont applicables... Je suis d'accord avec le ministre que le principe... Mais
comme c'est le droit transitoire, que c'est juste pour les contrats en cours,
il serait peut-être regrettable de soustraire les contrats de prêt
au bénéfice des dispositions du nouveau Code sur la
lésion, et peut-être les faire bénéficier de ces
dispositions, sauf pour les contrats en cours qui concernent l'État ou
le parapublic.
M. Rémillard: M. le Président, je dois avouer que
ma réaction, quand on a discuté de ça il y a quelque
temps, ça a été simplement qu'il n'y ait pas ce genre
d'article là du tout. Complètement à l'extérieur.
Mais on m'a démontré que ça amenait des
conséquences qu'on ne voyait pas entièrement, difficilement, mais
qu'il pouvait y avoir des conséquences importantes. Quand on est
ministre, qu'on se fait dire ça par des gens bien compétents,
immédiatement on dit: Ouf, qu'est-ce qui peut arriver? Mais
peut-être que le notaire Cossette... Si vous me permettez, je ne voudrais
pas être trop long à cet article, mais on pourrait prendre... Le
notaire Cossette pourrait nous dire un mot sur ce point, parce que c'est lui
qui est en contact avec le ministère des Finances. Et, si on a encore
des doutes, qu'on le suspende encore, qu'on fasse d'autres vérifications
et qu'on y revienne.
Si vous me permettez, M. le Président, le notaire Cossette
pourrait nous dire un mot là-dessus.
Le Président (M. Dauphin): Me Cossette, bienvenue. Pour
les fins du Journal des débats, nom et qualité, s'il vous
plaît, malgré que vous soyez très connu. (15 h 50)
M. Rémillard: Et il a beaucoup de qualités en
plus.
Le Président (M. Dauphin): Effectivement.
M. Cossette (André): André Cossette, M. le
Président. Je pense que Mme Longtin vous l'a signalé il y a
quelques instants, quant aux obligations monétaires, l'article 2332
reprend, à peu de chose près, pour ne pas dire qu'il reprend
presque totalement les dispositions de l'article 1040c du Code civil du Bas
Canada.
M. Rémillard: Je pense que Mme Longtin nous l'a
expliqué assez clairement, si vous me permettez, mais pourriez-vous nous
dire pourquoi, au ministère des Finances, ils veulent avoir cet
article-là? Qu'est-ce qu'ils vous ont dit? C'est vous qui leur avez
parlé.
M. Cossette: Oui, oui.
M. Rémillard: Alors, dites-nous donc pourquoi on ne
pourrait pas supprimer cet article-là.
M. Cossette: Principalement à cause du marché des
obligations, le marché international des obligations, et aussi le
marché interprovincial. Alors, ça, ça vise autant
l'État que les personnes morales de droit public comme les
municipalités, les commissions scolaires, HydroQuébec, tous les
emprunteurs internationaux. Ça vise même certaines corporations
privées qui font des emprunts sur le marché international.
Alors, si, par cette disposition, on allait appliquer à des
contrats anciens des dispositions nouvelles, on pourrait peut-être
alerter ou - je
ne sais trop quel mot employer - déranger le milieu financier qui
est un milieu généralement inquiet face à des
modifications législatives qui concernent et qui modifient leurs
obligations. Alors, c'est l'inquiétude principale de ce
marché.
Mme Harel: Mais je comprends bien que l'argument qu'invoque le
ministère des Finances porte essentiellement sur les corps
constitués qu'on retrouve à l'article 1376, c'est-à-dire
l'État, des organismes ou toute autre personne morale de droit public.
C'est essentiellement pour eux que l'on introduirait une disposition qui
s'appliquerait à tous.
M. Cossette: Bien, pas nécessairement pour eux, ça
peut concerner aussi les universités qui peuvent emprunter sur le
marché public.
Mme Harel: Mais est-ce que ce n'est pas une personne morale de
droit public?
M. Cossette: Les universités...
M. Rémillard: Elles ne sont pas mandataires.
M. Cossette: ...ce n'est pas des mandataires de
l'État.
M. Rémillard: Ce ne sont pas des mandataires.
Mme Harel: C'est l'État, alors.
M. Rémillard: Ce n'est pas des mandataires, les
universités.
Mme Harel: Elles ont leur propre charte.
M. Rémillard: Oui, et elles ne sont pas
déclarées mandataires de l'État.
Mme Harel: Elles ne sont pas comprises dans l'expression
«toute autre personne morale de droit public»?
M. Rémillard: C'est une grande question. Je ne suis pas
prêt à dire qu'elles ne sont pas comprises; je ne serais pas
prêt à dire qu'elles sont comprises, mais elles ne sont pas
mandataires, ça, c'est sûr, parce qu'on a un état de droit
assez clair là-dessus. Mais de dire qu'elles ne sont pas comprises en
matière de personne morale de droit public...
M. Cossette: Si on prend l'exemple de l'Université Laval,
c'est probablement une personne de droit privé.
Mme Harel: Une personne morale. M. Cossette: De droit
privé.
Mme Harel: De droit privé. M. Cossette: Oui. Mme
Harel: D'accord.
M. Rémillard: Écoutez... Mme la
députée de Groulx nous a quittés; on aurait pu lui
demander... Elle est là? Ha, ha, ha!
Le Président (M. Dauphin): Son avis.
Mme Harel: On aurait pu profiter de sa sagesse. Non, elle est
là.
Le Président (M. Dauphin): Alors, ça va? Pas
d'autres questions ou commentaires sur l'article 111? Est-ce qu'il est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. L'article 111,
adopté.
J'appelle donc l'article suspendu suivant. Si je me fie à ce que
j'ai devant moi, c'est l'article 173. Mme la députée.
Mme Harel: M. le Président, je comprends que nous aurions
un amendement, je pense, à introduire à l'article 120.1.
(Consultation)
M. Rémillard: À ce moment-là, si vous
voulez, là-dessus, les experts, les légistes aimeraient en
discuter, parce qu'il peut y avoir...
Mme Harel: Ça a déjà été
discuté, je crois.
M. Rémillard: Oui.
Une voix: Très brièvement.
M. Rémillard: Ça a déjà
été discuté. On voit ici le problème, c'est que
ça pourrait changer, à ce moment-là, directement... d'une
façon indirecte - je ne devrais pas dire «directement» - le
Code civil. Alors, il faut bien mesurer ça. Les légistes ici me
disent: Attention.
Mme Harel: À ce moment-là, M. le Président,
on va simplement l'introduire, parce que là on est à
compléter l'étude. Alors, on va introduire l'amendement à
120.1, on va le déposer, puis les légistes et les experts auront
l'occasion de regarder ça.
M. Rémillard: Vous ne croyez pas que ce serait
intéressant, avant de le déposer, qu'ils puissent en discuter
encore, quitte à ce qu'on puisse se rencontrer avant de le
déposer officiellement?
Mme Harel: Oui, certainement.
M. Rémillard: O.K. Alors, avant de le déposer
officiellement, M. le Président, on va pouvoir en discuter.
Le Président (M. Dauphin): D'accord. Alors, nous revenons
à l'article 173.
M. Holden: M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): II y a un amendement.
Oui, M. le député de Westmount.
M. Holden: Je ne vois pas... Il me manque des amendements,
là. Ah bon, O.K.
M. Rémillard: II y avait 168 qui avait été
adopté sur division. J'ai cru comprendre tout à l'heure
que...
Mme Harel: Oui. M. le ministre a raison de me rappeler... Ce que
je voulais vous proposer, M. le Président, c'est de rappeler 168 que
nous avions adopté sur division.
Le Président (M. Dauphin): Pour l'adopter...
Mme Harel: Oui, pour l'adopter.
Le Président (M. Dauphin): ...sans commentaire.
Mme Harel: Simplement avec un commentaire. Évidemment, M.
le Président, ai-je besoin de...
Le Président (M. Dauphin): Alors, de consentement, 168 est
rouvert.
Mme Harel: Rouvert.
Le Président (M. Dauphin): Mme la
députée.
Mme Harel: M. le Président, suite à une plus vaste
consultation, je comprends qu'il serait évidemment souhaitable qu'il y
ait une réforme dans les compétences attribuées dans les
différentes cours du Québec... dans les différentes cours
«au» Québec; excusez-moi, M. le Président. On peut
souhaiter qu'il y ait ce réaménagement dans les meilleurs
délais. Mais, ceci étant dit, nous allons souscrire à
l'article 168 de la loi d'application qui attribue à la Cour du
Québec les demandes pour faire subir un examen psychiatrique.
Le Président (M. Dauphin): Très bien. Alors,
l'article 168 est donc adopté. Le «sans commentaire»,
tantôt, Mme la députée, ce n'était pas que je ne
voulais pas que vous fassiez des commentaires, c'était d'enlever le
commentaire «sur division»; c'était mon intention.
Mme Harel: Merci.
Le Président (M. Dauphin): Maintenant, nous revenons
à 173.
Outrage au tribunal
M. Rémillard: Oui, il y a un amendement, M. le
Président. L'article 53.1 proposé par l'article 173 du projet est
modifié: 1e par la suppression de tout ce qui suit le mot
«raisonnable»; 2° par l'ajout de l'alinéa suivant:
«L'intimé ne peut être contraint à
témoigner».
En commentaires, M. le Président, cette modification
réaffirme le caractère quasi pénal de l'outrage au
tribunal dont il importe de préciser les garanties. En raison de cet
amendement, l'article 173 se lirait comme suit: «173. Ce Code est
modifié par l'insertion, après l'article 53, du suivant:
«53.1 La preuve offerte relativement à un outrage au tribunal ne
doit pas laisser place à un doute raisonnable. «L'intimé ne
peut être contraint à témoigner.»
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le ministre. Question
ou commentaires sur cet amendement?
Mme Harel: M. le Président, notre inquiétude
était à l'effet que, tel que rédigé, l'article 173
contenu dans le projet de loi pouvait amener un affaiblissement, en fait une
diminution du fardeau de preuve. Il nous semblait qu'il était important
que ce soit clairement exprimé pour que le droit actuel soit reconduit.
Le droit actuel, pour qu'il y ait outrage, il faut que ce soit hors de tout
doute raisonnable; ce n'est pas simplement par une prépondérance
de preuve. Alors, je comprends donc le ministre... Je comprends plutôt
l'amendement introduit par le ministre, dans le sens où c'est le
maintien du droit actuel.
M. Rémillard: Oui. Écoutez, après que nos
légistes et experts se furent rencontrés, même qu'on m'a
dit avoir consulté d'éminents spécialistes de
l'extérieur, on est arrivés à cette phrase:
«L'intimé ne peut être contraint à
témoigner», entre autres, mais on confirme le droit actuel,
c'est-à-dire que l'outrage au tribunal ne doit pas laisser place
à un doute raisonnable. Point. (16 heures)
Mme Harel: Alors, il faut non seulement l'acte, mais l'intention
de commettre l'acte.
M. Rémillard: II faut le mens rea.
Mme Harel: C'est ça. Très bien, M. le
Président.
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Westmount.
M. Holden: Et c'est maintenant le seul outrage dans le droit
québécois, le pénal n'existant plus.
M. Rémillard: Exactement. M. le Président, on a eu
l'occasion, ce matin, d'en discuter. D'ailleurs, le député de
Westmount nous avait dit: Je reviendrai avec des commentaires lorsqu'on
étudiera au niveau du Code civil, et il revient. Ça montre
à quel point il est attentif à nos travaux, il suit nos travaux.
Alors, il a parfaitement raison. Donc, en matière pénale,
ça n'existe plus.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'amendement est donc
adopté. Donc, l'article 173 est adopté, tel qu'amendé.
M. Rémillard: Ensuite, M. le Président, nous avions
suspendu de 187 à 199 et il n'y a pas, de fait, d'amendement de
proposé à ces articles.
Le Président (M. Dauphin): Donc, j'appelle l'article
187.
Mme Harel: Juste avant, M. le Président. Le
Président (M. Dauphin): Oui.
Mme Harel: Aux articles 131 et suivants, sur la publicité
foncière, j'ai eu l'occasion de l'exprimer au ministre et à son
équipe et je voudrais le dire ici même à cette commission,
pour que ça puisse être enregistré. M. le Président.
Nous avons reçu en commission M. Mor-neau, sous-ministre au
ministère de l'Énergie et des Ressources et j'ai ici les comptes
rendus de l'échange que nous avions eu à ce moment-là. M.
le sous-ministre nous avait fait part - au moment de l'échange qu'il a
eu avec la commission - du fait que l'Ordre des
arpenteurs-géomètres se distanciait de la position de la
Fédération des arpenteurs-géomètres, en ce qui
concerne l'obligation cadastrale.
Et, après vérification auprès de l'Ordre des
arpenteurs-géomètres et de la Fédération, que nous
avons rencontrés, mes collègues et moi la semaine
dernière, je dois vous dire que cette information-là, elle s'est
révélée non fondée et que l'Ordre nous assure, pour
une série de raisons qu'ils nous ont exprimées, qui sont des
raisons complémentaires à celles que la Fédération
avait elle-même transmises dans un mémoire ici à la
commission, l'Ordre et la Fédération nous assurent d'un commun
accord souhaiter que la rénovation cadastrale amène une
obligation de subdivision au fur et à mesure que les transactions ont
lieu.
Alors, je veux simplement le préciser et préciser
également que, contrairement à l'information qu'on avait pu en
avoir, la Chambre des notaires... M. Morneau disait d'ailleurs: II faut dire
que la rencontre qu'on a eue avec la Chambre des notaires, où on a
parlé du programme de rénovation cadastrale, on a eu la chance
d'exposer les tenants et aboutissants - pour parler en langage
d'arpenteurs-géomètres - du nouveau programme, et la Chambre
s'est montrée satisfaite et a appuyé le programme. La Chambre
s'est montrée satisfaite et appuyait le programme, y inclus la
tarification de 28 $ pour le 1er janvier.
Alors, je dois vous dire que nous avons, depuis lors, reçu un
communiqué de presse, qui a été, d'ailleurs, mis sur
Telbec, où la Chambre proteste contre cette hausse de tarification, et a
fait valoir que, depuis un an, le tarif est passé de 20 $ à 42 $,
et maintenant va passer de 42 $ à 70 $. Donc, en un an, une augmentation
de 20 $ à 70 $ pour chaque transaction. Et, le moins qu'on puisse dire,
c'est que ça ne coïncide pas du tout avec une quelconque
satisfaction de la Chambre à cet égard.
Ceci étant dit, je tenais, M. le Président, à le
préciser pour les fins de la compréhension des membres de la
commission sur ces questions.
Le Président (M. Dauphin): Très bien. M. le
ministre.
M. Rémillard: À la suite de discussions que nous
avons eues, ici, et à la suite du témoignage de M. Morneau, des
gens, Mme la sous-ministre, notamment, ont communiqué avec M. Morneau
qui a confirmé tout ce qu'il nous avait dit. Et il y a même une
lettre qui a été envoyée par Mme la ministre de
l'Énergie et des Ressources, responsable de ce dossier, confirmant tout
ce que M. Morneau nous a dit.
Alors, M. le Président, on croit comprendre qu'il y a
peut-être des nuances quelque part, mais, en ce qui regarde le fond, en
ce qui regarde l'intérêt du justiciable pour cette question de
subdivision et d'enregistrement de subdivision, les faits qu'on nous a
expliqués et démontrés si clairement - M. Morneau l'a fait
ici en commission - pour ma part, je dois dire que je ne les remets pas en
doute, et, de par les contacts que nous avons eus, par la suite, à la
suite des informations que j'ai reçues de Mme la sous-ministre Morency,
comme de tous ceux qui l'ont rencontré.
Documents déposés
Mme Harel: M. le Président, je vais proposer de
déposer pour les fins de nos travaux le communique de presse que la
Chambre des
notaires du Québec a fait paraître le 7 décembre
dernier et qui porte sur les nouvelles hausses des frais d'enregistrement. Les
notaires du Québec s'interrogent sur les répercussions pour le
consommateur des hausses successives des frais d'enregistrement. Alors, on aura
comme ça, de la Chambre elle-même, sa position et non pas par
sous-ministre interposée, et j'aimerais également déposer
la lettre de l'Ordre des arpenteurs-géomètres qui nous confirme
que c'est là la position de l'Ordre.
Ceci étant fait, M. le Président, je pense que les
personnes concernées verront à ce moment-là, leur position
communiquée à la commission.
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, pour peut-être
compléter la documentation, je pourrais déposer aussi cette
lettre, avec la permission de la commission, à la
Fédération des arpenteurs-géomètres; une lettre
envoyée par Mme la ministre de l'Énergie et des Ressources que je
pourrais déposer aussi, qui est en date du 9 décembre 1992.
Le Président (m. dauphin): très bien. alors, si
vous voulez me transmettre les deux documents. je vais, avec la
compréhension reçue, autoriser le dépôt.
Mme Harel: M. le Président, moi, j'annote beaucoup mes
documents. Alors, je vais essayer de vous trouver des copies non
annotées, sinon, je vais me commander du blanc effaceur.
Le Président (M. Dauphin): Très bien. M.
Rémillard: Y aurait-il des choses...
Mme Harel: II n'y a pas d'injures, il n'y a pas d'injures,
non.
M. Rémillard: Non?
Le Président
(m. dauphin): très bien. alors,
c'est autorisé et je les recevrai non annotées tantôt.
alors, si je comprends bien, nous sommes à l'article 187?
Des causes intéressant l'État
M. Rémillard: C'est ça, M. le Président.
J'ai dit qu'il n'y avait pas d'amendements à cette série
d'articles. Alors, jusqu'à l'article 199. On se souvient, M. le
Président, qu'il y avait des vérifications supplémentaires
qui devaient être faites, entre autres en ce qui regarde l'utilisation du
mot «gouvernement», si ma mémoire est bonne. On me corrige
si je fais erreur.
Mme Harel: La couronne disparaît.
M. Rémillard: La couronne disparaît.
Mme Harel: C'est souvent une couronne d'épines.
M. Rémillard: Ah oui! La couronne, c'est quand
même...
Mme Harel: Ce n'est pas toujours une couronne de lauriers.
M. Rémillard: ...triste d'une certaine façon de la
voir disparaître de notre droit, cette couronne. Elle demeure dans la loi
particulière et dans le droit public, évidemment, demeurant en
fonction de la «common law», mais, dans le droit civil, elle
disparaît. Ainsi vont les institutions qui laissent place...
Mme Harel: Mais avant qu'elle disparaisse du langage populaire,
ça va prendre du temps...
M. Rémillard: Ah oui!
(16 h 10)
Le Président (M. Dauphin): Est-ce qu'il y a des
commentaires? L'article 187 est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 188.
M. Rémillard: II n'y a pas d'amendement. Il n'y a aucun
amendement.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'article 188,
adopté. J'appelle l'article 189. Adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle le
suivant, 190.
Mme Harel: C'est au même effet, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Mme Harel:
Adopté.
Le Président (M. Dauphin): J'appelle l'article 191.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. L'article
192?
Mme Harel: Également adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. 193?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. L'article
194?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. L'article
195?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 196?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 197?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. L'article
suivant, 198?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Et, finalement,
l'article 199?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Maintenant, nous
passons à l'article 217 qui avait été également
suspendu.
M. Rémillard: M. le Président, il y a un amendement
qui est proposé. L'article 217 du projet est remplacé par le
suivant: 217. L'article 151 de ce Code est remplacé par le suivant:
«151. Malgré l'inscription et à défaut de
consentement de la partie adverse, le juge ou le greffier peut, en tout temps
avant jugement et aux conditions qu'il détermine, permettre au
défendeur de comparaître.»
Commentaire, M. le Président. Actuellement, l'article 151 du Code
prévoit que le tribunal a seul compétence pour permettre au
défendeur en défaut de comparaître. L'amendement vise
à assouplir la règle en permettant au défendeur de
comparaître avec le consentement de la partie adverse, ou encore avec
l'autorisation du juge ou du greffier. L'autorisation de comparaître
après l'expiration du délai n'implique pas une discrétion
telle que l'on doive nécessairement s'adresser au tribunal. Elle devrait
pouvoir s'obtenir de la même manière que dans le cas de
défaut de plaider. L'article 185 du Code de procédure civile.
En raison de cet amendement, l'article 217 se lirait comme suit: 217.
L'article 151 de ce Code est remplacé par le suivant: «151.
Malgré l'inscription et à défaut de consentement de la
partie adverse, le juge ou le greffier peut, en tout temps avant jugement et
aux conditions qu'il détermine, permettre au défendeur de
comparaître.»
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'amendement est
adopté. Donc, l'article 217 est adopté tel qu'amendé. Le
suivant, avec l'ordre ici devant moi, concerne l'article 304 et, avec
consentement, nous pourrions le rouvrir. C'est ça?
Droits de saisie
M. Rémillard: c'est ça, m. le président,
puisque nous aimerions y proposer un amendement. alors, l'article 304 du projet
est modifié: 1° par la suppression, dans la troisième ligne,
des mots «, sous réserve des autres règles
applicables». 2° par l'ajout, à la fin, des mots «, si
ce n'est pour les sommes dues sur le prix ou dans l'exercice d'un droit de
revendication».
En commentaire, M. le Président, modification de concordance avec
l'amendement apporté à l'article 652 du Code par l'article 305 du
projet.
En raison de cet amendement, l'article 304 se lirait comme suit: 304.
l'article 642 de ce code est modifié par le remplacement du
deuxième alinéa par le suivant: «II ne peut non plus
exécuter son jugement sur les meubles qui garnissent la résidence
principale de son débiteur, servent à l'usage du ménage et
sont nécessaires à la vie de celui-ci, si ce n'est pour les
sommes dues sur le prix ou dans l'exercice d'un droit de
revendication.»
M. le Président, c'est à la suite des remarques du
député d'Anjou que nous apportons cette amélioration
à l'article 304. Clarification. Ça clarifie les choses et je veux
donc remercier le député d'Anjou d'avoir souligné les
différents éléments qu'il a mis en évidence lors de
notre discussion.
Et il y a l'amendement proposé à l'article 305, qui est en
correspondance, si vous voulez, M. le Président. L'article 305 du projet
est remplacé par le suivant: 305. l'article 652 de ce code est
modifié par le remplacement, dans les sixième, septième et
huitième lignes du premier alinéa, des mots «nul ne peut
non plus saisir les meubles meublants de la résidence de ce
débiteur, si ce n'est dans l'exercice d'un privilège ou d'un
droit de revendication» par les mots «nul ne peut saisir les
meubles qui garnissent la résidence principale de son débiteur,
servent à l'usage du ménage et sont nécessaires à
la vie de celui-ci, si ce n'est pour les sommes dues sur le prix ou dans
l'exercice d'un droit de revendication».
En commentaire, M. le Président. L'amendement vise à mieux
exprimer le maintien du droit
actuel.
En raison de cet amendement, l'article 305 se lirait comme suit:
L'article 652 de ce Code est modifié par le remplacement, dans
les sixième, septième et huitième lignes du premier
alinéa, des mots «nul ne peut non plus saisir les meubles
meublants de la résidence de ce débiteur, si ce n'est dans
l'exercice d'un privilège ou d'un droit de revendication» par les
mots «nul ne peut saisir les meubles qui garnissent la résidence
principale de son débiteur, servent à l'usage du ménage et
sont nécessaires à la vie de celui-ci, si ce n'est pour les
sommes dues sur le prix ou dans l'exercice d'un droit de
revendication».
Alors, voilà, M. le Président, qui complète une
discussion que nous avons eue à la suite des remarques exprimées
par le député d'Anjou.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le ministre. Est-ce
qu'il y a des commentaires sur 304 et 305? M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Merci, M. le Président. Je
suis très content de voir que mes remarques ont été
considérées. En effet, je pense que ces amendements
répondent en grande partie aux préoccupations que j'avais.
Maintenant, si je comprends bien le but de ces articles, c'est de faire en
sorte, finalement, qu'il ne puisse pas y avoir de saisie si la personne se met
sur le dépôt volontaire, si ce n'est que pour exercer, finalement,
un recours en revendication sur les meubles saisis, ou si c'est quand il y a
une action en revendication sur le prix des meubles qui sont saisis ou...
M. Rémillard: Non, non, c'est sur les meubles saisis.
M. Bélanger (Anjou): Oui, c'est ça.
M. Rémillard: Mais seulement les meubles qui ont fait
l'objet d'une vente, comme on avait discuté la dernière fois.
M. Bélanger (Anjou): Oui. Parce que je me demandais... Je
regarde en particulier, au niveau de l'article 304, s'il n'aurait pas
été préférable de dire: si ce n'est pour les sommes
dues sur le prix ou dans l'exercice d'un droit de revendication sur lesdits
meubles, c'est-à-dire...
M. Rémillard: Sur les...
M. Bélanger (Anjou): Lesdits meubles, c'est-à-dire
bien faire référence que c'est relativement...
M. Rémillard: Écoutez, je vois votre
préoccupation là, mais est-ce que c'est vraiment...
M. Bélanger (Anjou): Pour bien circonscrire le fait que
c'est uniquement si on a un recours sur les meubles qu'on tente de saisir. Pour
bien circonscrire les droits de saisie. Je me demandais, en tout cas, est-ce
que c'est un faux problème, ou si c'est clair? D'après moi, je ne
le vois pas clair.
M. Rémillard: Écoutez, le droit de revendication,
lui, s'attache à un bien, à un meuble.
M. Bélanger (Anjou): À un meuble, oui. Pour lui, il
n'a pas de problème, mais pour le prix?
M. Rémillard: Alors, par le fait même, par relation
directe, mais peut-être, si je demande à Mme Longtin... Me
Longtin, est-ce que vous auriez un commentaire? M. le Président, avec
votre permission. Me Longtin, pouvez-vous faire un commentaire
là-dessus?
Le Président (M. Dauphin): Me Longtin.
Mme Longtin: Oui. L'exception, pour la saisie, pour les sommes
dues sur le prix est en relation avec l'article 2648 de même qu'avec
l'article 552 qui prévoient déjà cette
possibilité-là. Ce sont les meubles qu'on peut soustraire
à la saisie. Enfin, on pourrait soustraire, par exemple, un
réfrigérateur à la saisie, normalement, sauf pour les
sommes qui sont dues sur le prix. Donc, évidemment, c'est ce bien en
particulier, puisque la masse elle-même peut être... C'est un
ensemble de biens qui peut être soustrait. À mon avis, je pense
qu'il n'y a vraiment pas de problème, parce que...
M. Bélanger (Anjou): sauf que la référence
n'est pas faite d'une façon claire dans cet article-là, les deux
articles que vous venez de me lire.
Mme Longtin: C'était l'ancien. Et c'est en vertu aussi de
l'article 1640, je pense, du nouveau Code.
M. Rémillard: De la priorité du vendeur.
Mme Longtin: C'est là que la priorité s'exerce sur
la préférence, mais l'ancien privilège du vendeur, qui
permettait le droit de revendication, est maintenant exprimé sous cette
forme-là tant à 552 qu'à 2648.
M. Rémillard: Mais juste pour mettre les choses claires
là, pourquoi on n'a pas besoin de dire: sur lesdits meubles?
Mme Longtin: Parce qu'on est déjà dans une
règle d'exception. On ne peut saisir ces biens-là si ce n'est
dans l'exercice d'un droit, d'un de ces droits-là. Donc, c'est
nécessairement sur ce petit patrimoine qui, normalement, est
insaisissable, que l'on vient agir. Je pense que ça
serait inutile d'en ajouter plus, et ça pourrait même
créer des confusions. ce n'est pas dit non plus en droit actuel et je ne
pense pas qu'il y ait eu de problème.
M. Holden: Mais l'ajouter...
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Westmount.
M. Holden: II y aura un jour un juge à la Cour du
Québec qui va dire: Oh, mais le législateur n'a pas dit que c'est
un droit de revendication sur les items vendus, alors... Oui, oui, un juge va
le dire un jour, tandis que, si on le mettait actuellement, le juge ne pourrait
plus faire une telle interprétation.
M. Rémillard: Est-ce à dire qu'un juge de la Cour
supérieure ne pourrait pas faire la même interprétation?
Quelle différence y a-t-il entre la compréhension de texte par un
juge de la Cour supérieure et un juge de la Cour du Québec?
M. Holden: Je retire les deux cours. Un juge...
M. Rémillard: Un juge, Ah oui, d'accord. M. Holden:
...va dire un jour.
Le Président (M. Dauphin): M. le député
d'Anjou. (16 h 20)
M. Bélanger (Anjou): Alors, M. le Président, je ne
porterai pas d'intention sur les juges, j'ai trop de respect pour la
magistrature pour faire de telles remarques. Et je suis certain, d'ailleurs,
que mon collègue de Westmount, ce n'était sûrement pas son
intention. C'est que la pratique, évidemment, nous fait voir des choses
des fois assez spéciales. C'est ça. Alors, moi, ce dont j'ai
peur, c'est de voir apparaître un genre de théorie du bien de
remplacement, que j'ai déjà vu apparaître trop souvent,
c'est-à-dire qu'un juge, peu importe encore là de quelle cour, en
vienne à la conclusion de dire: Écoutez, comme il y a une action
sur prix, en valeur du prix, en recouvrement du prix, je ne sais pas, pour tel
type de meuble, eh bien, à ce moment-là, puisque ce
meuble-là ne se trouve plus dans le patrimoine, on pourrait
peut-être appliquer ce genre de privilège au bien de remplacement.
En tout cas, moi, c'est un peu ce genre de théorie du bien de
remplacement dont j'aurais peur qu'elle vienne s'impliquer là-dedans.
Moi, je voudrais vraiment que ce soit bien clair que, quand on parle du prix,
c'est du prix de ce meuble-là et...
M. Rémillard: Regardez bien. Je viens de parler avec Mme
Longtin, là.
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rémillard: Ils vont regarder ça. Vous pouvez
l'accepter comme ça, on va y revenir...
M. Bélanger (Anjou): Moi, à partir du moment qu'il
y a ça, il n'y a pas de problème.
M. Rémillard: On va essayer de trouver, voir que ce soit
très clair. On va y revenir.
M. Bélanger (Anjou): Merci.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce qu'on procède
à l'adoption quand même?
Mme Harel: On peut le suspendre, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'article 304... On
parie de 305 ou de 304 qu'on suspend?
Mme Harel: Suspendu.
Le Président (M. Dauphin): On suspend les deux articles ou
seulement un?
Mme Harel: Ils sont au même effet.
Le Président (M. Dauphin): Ils sont au même effet.
Donc, on suspend les deux articles.
Mme Harel: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Dauphin): Alors, 304 qui avait
été rouvert... Les articles 304 et 305, suspendus.
M. Rémillard: Mais pourquoi on va les suspendre? Je pense
que j'avais mentionné qu'on pourrait les adopter et qu'on va... De toute
façon, on va l'étudier et on va revenir. Mais là,
suspendre, ça va nous en faire encore... On va y revenir. Avec la
permission du député...
Mme Harel: II faut revenir, de toute façon. M.
Rémillard: On va y revenir. Mme Harel: Mais comme il faut
revenir... M. Rémillard: Oui, mais il va être
accepté.
Mme Harel: Parce que dans le rapport... Si on revient, il faut
rouvrir, etc.
M. Rémillard: Bon! Écoutez bien une minute,
là...
Mme Harel: Ça fait plus de travail pour notre
secrétaire.
M. Rémillard: Oui, mais c'est parce que ça va...
Attendons une minute! Je suis prêt à prendre une
décision.
Le Président (M. Dauphin): Voulez-vous suspendre pour
quelques minutes?
M. Rémillard: Bon! On va les suspendre, M. le
Président. D'accord. Très bien.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce qu'on suspend les
articles ou si on suspend nos travaux?
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Harel: On se met en suspens nous-mêmes.
Le Président (M. Dauphin): Suspendons-nous. M.
Rémillard: On suspend nos travaux. Mme Harel: Oh oui!
M. Rémillard: On fera une petite suspension quand on aura
terminé notre série. Après la partie 3. On va faire la
partie 3. On termine.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'autre amendement
devant moi, c'est l'article 347.
De certaines procédures relatives aux personnes
et aux biens
M. Rémillard: Oui, M. le Président. Il y a un
amendement proposé, à L'article 782 proposé par l'article
347 du projet est modifié: 1° par l'ajout, dans la première
ligne du premier alinéa, après le mot «tribunal» des
mots «ou le juge»; 2° par le remplacement, dans la
troisième ligne du premier alinéa, des mots
«déraisonnable d'entendre» par les mots «inutile
d'exiger»; 3° par l'insertion, dans la quatrième ligne du
premier alinéa, après le mot «santé» de ce qui
suit: «; cette règle reçoit aussi exception lorsque,
s'agissant d'une demande pour faire subir un examen psychiatrique, il est
démontré qu'il y a urgence ou qu'il pourrait être nuisible
à la santé ou à la sécurité de la personne
concernée ou d'autrui d'exiger le témoignage»; 4° par
le remplacement, dans la deuxième ligne du deuxième
alinéa, du mot "réside" par les mots «se trouve»;
5° par l'ajout, à la fin du deuxième alinéa, de ce qui
suit: «Cet interrogatoire est pris par écrit et communiqué
sans délai au tribunal saisi.»
En commentaire, M. le Président, la première modification
est une concordance avec l'amendement apporté à l'article 780. La
seconde modification vise à ajouter un quatrième
élément à l'exception pour éviter que
l'interrogatoire n'aggrave la situation de la personne elle-même ou
d'autrui. Le caractère «déraisonnable» ne couvrait
pas nécessairement ce cas, mais aurait pu, à l'inverse, couvrir
pratiquement tous les cas, ce qui n'est pas souhaitable. La quatrième
vise à permettre l'interrogatoire dans le district où la personne
se trouve de façon à couvrir les cas de fugue et la
dernière précise la portée de la règle du
deuxième alinéa pour assurer la transmission de
l'interrogatoire.
En raison de cet amendement, l'article 782 se lirait comme suit:
«Le tribunal ou le juge est tenu d'interroger la personne
concernée par la demande, à moins qu'elle ne soit introuvable ou
en fuite ou qu'il ne soit manifestement inutile d'exiger son témoignage
en raison de son état de santé; cette règle reçoit
aussi exception lorsque, s'agissant d'une demande pour faire subir un examen
psychiatrique, il est démontré qu'il y a urgence ou qu'il
pourrait être nuisible à la santé ou à la
sécurité de la personne concernée ou d'autrui d'exiger le
témoignage. «La personne peut toujours être
interrogée par un juge du district où elle se trouve, même
si la demande est introduite dans un autre district. Cet interrogatoire est
pris par écrit et communiqué sans délai au tribunal
saisi.»
(Consultation)
Mme Harel: Alors...
Le Président (M. Dauphin): Mme la
députée.
Mme Harel: ...on comprend que c'est là un dispositif assez
exceptionnel parce que c'est un juge, qui n'est pas celui qui va rendre la
décision, qui va interroger dans le district où il se trouve et
où va se dérouler l'interrogatoire. Mais, dans les circonstances,
évidemment, ça se justifie et ça nous semble être,
finalement, un dispositif acceptable.
M. Rémillard: on l'avait introduit, m. le
président, je le rappelle à la commission, en ce qui regarde la
curatelle publique. on avait une disposition semblable.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'amendement
proposé est-il adopté?
Mme Caron: M. le Président...
Le Président (M. Dauphin): Mme la députée de
Terrebonne.
Mme Caron: ...peut-être juste apporter la modification.
dans l'amendement proposé, à 5°, vous avez «cette
interrogatoire», c-e-t-t-e, et, dans l'article «cet».
Le Président (M. Dauphin): Un interrogatoire.
M. Rémillard: Voilà la preuve que nous travaillons
avec des humains et des humaines.
Des voix: Ha, ha, ha! Mme Bleau: Une chance!
Le Président (M. Dauphin): Alors, bonne remarque, Mme la
députée de Terrebonne. L'amendement proposé est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Donc, l'article 347 est
adopté, tel qu'amendé. Mme la secrétaire, est-ce que
ça termine les articles suspendus, sauf...
M. Rémillard: Non, il y a l'article 365, M. le
Président, avec votre permission, qui comprend les articles 828 à
833.
Des procédures relatives aux personnes
morales
Le Président (M. Dauphin): J'appelle l'article 365.
(Consultation)
M. Rémillard: Alors, il y a des modifications, M. le
Président.
Le Président (M. Dauphin): Oui, M. le ministre.
M. Rémillard: Tout d'abord, l'article 828 proposé
par l'article 365 du projet est modifié par le remplacement, dans les
deuxième, troisième et quatrième lignes, des mots
«d'annuler l'acte constitutif d'une personne morale de droit privé
et de prononcer toute autre sanction prévue» par les mots
«de prononcer des sanctions prévues».
En commentaire, M. le Président, l'amendement vise à
maintenir la règle prévue en droit actuel à l'article 828
du Code de procédure civile, tout en préservant les modifications
de concordance opérées par l'article 828 proposé.
(Consultation)
Le Président (M. Dauphin): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'article 828?
Mme Harel: L'article 828? Ça va, M. le
Président.
Le Président (M. Dauphin): Alors, cet amendement est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Le suivant, et nous adopterons
l'article 365 en bloc à la fin.
M. Rémillard: Très bien, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rémillard: Alors, l'article 829 proposé par
l'article 365 du projet, est modifié: 1° par la suppression, dans
les première et deuxième lignes, des mots «l'annulation de
l'acte constitutif d'une personne morale de droit public ou»; 2° par
le remplacement du deuxième alinéa par le suivant: «Ce
recours peut être également exercé par toute personne qui y
a intérêt, si le Procureur général l'y a
autorisée par écrit; en ce cas, le greffier ne peut
délivrer le bref d'assignation que sur production de cette
autorisation.» (16 h 30)
Alors, M. le Président, c'est un amendement qui vise à
maintenir les règles du droit actuel prévues aux articles 828 et
830 du Code de procédure civile quant au droit des
intéressés, tout en maintenant les adaptations terminologiques
opérées par l'article 829 proposé.
Mme Harel: Parfait. Ça va. Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Ça va. Donc, l'article
829 est adopté. L'amendement est adopté. L'article 831, le
suivant. L'article 830 est adopté, si je comprends bien, sans
amendement. L'article 831.
M. Rémillard: L'article 831 proposé par l'article
365 du projet est modifié: 1° par le remplacement, dans la
première ligne, du mot «association» par les mots
«personne morale sans capital actions»; 2 ° par le
remplacement, dans les troisième et quatrième lignes, des mots
«si le jugement est rendu contre une personne morale» par les mots
«dans les autres cas,».
M. le Président, cet amendement réfère à une
personne morale sans capital-actions pour mieux préciser la règle
de l'attribution des dépens.
Mme Harel: J'ai l'impression qu'on est devant un nouveau concept,
là, «personne morale sans capital-actions». Est-ce que c'est
une nouvelle formulation pour désigner les personnes morales à
but non lucratif?
M. Rémillard: Alors, je vais vous référer
à Me Longtin, peut-être.
Mme Longtin: On ne peut pas dire que ce soit un concept nouveau
qui est déjà véhiculé, par exemple, dans le projet.
Quand on pense, par exemple, à l'article 628 où on parle de
«personne
morale sans capital-actions», alors, ça veut dire, au fond,
c'est une...
Mme Harel: À l'article 128... Mme Longtin: ...628
du projet. Mme Harel: ...du projet. Une voix:...
Mme Longtin: Et 627... Non, non, je veux dire, l'expression
«personne morale sans capital-actions» est utilisée
déjà dans ce projet aux articles 627 et 628 qui apportaient des
modifications à la Loi sur les pouvoirs spéciaux des
corporations. Et ils réfèrent donc, en fait, à des
personnes morales sans actionnaires et qui n'ont généralement pas
pour objectif, effectivement, de partager entre leurs actionnaires, des
dividendes. Donc, ça rejoint la notion doctrinale de «personne
morale sans but lucratif».
Mme Harel: Mais, en fait, vous me répondez par une autre
disposition du Code qui reprend...
Mme Longtin: Eh bien, c'est-à-dire que je vous
réponds...
Mme Harel: ...le même nouveau concept. Mais, moi, je veux
savoir si c'est un nouveau concept. Je ne pense pas qu'il se retrouve...
Jusqu'à maintenant je ne l'avais pas vu, moi, ce concept de
«personne morale sans capital-actions». Et je veux savoir si, sur
le plan terminologique, ça veut dire des personnes, des organismes sans
but lucratif. Ça rejoint le même concept que celui qu'on retrouve
dans le droit des compagnies?
Mme Longtin: Ça rejoint ce concept, oui. Ça rejoint
ce concept-là. Oui.
Mme Harel: D'organismes sans but lucratif. C'est le cas?
Mme Longtin: C'est-à-dire de personnes morales qui ne sont
pas constituées avec des actionnaires, en fait, qui n'ont pas de capital
social, effectivement. Et ce sont généralement des personnes
morales constituées en vertu de la partie III de la Loi sur les
compagnies ou encore des clubs ou associations nombreuses par des lois
particulières, comme des clubs de chasse ou de pêche, des clubs ou
des cercles.
M. Holden: Des partis politiques, peut-être? Mme Harel:
Un parti politique, peut-être?
M. Rémillard: Est-ce que c'est une corporation... une
personne morale, un parti politique?
Mme Harel: Une personne morale sans capital-actions.
M. Rémillard: Est-ce que c'est incorporé selon la
Loi sur les compagnies?
M. Holden: La Loi électorale.
Mme Harel: C'est plus large, à ce moment-là.
Le Président (M. Dauphin): C'est ... spécifique
dans la Loi électorale. Mais qu'utilisions-nous comme terminologie,
avant?
Mme Harel: Ah! Ce serait une association...
Le Président (M. Dauphin): ...de personnes
constituée selon la troisième partie de la Loi sur les
compagnies. C'est ça?
M. Rémillard: Oui. Une corporation incorporée selon
la troisième partie de la Loi sur les compagnies, vous avez raison. Mais
souvenons-nous quand même du concept d'association qui est
développé dans le nouveau Code civil et qui est basé
strictement sur le lien contractuel.
Mme Harel: D'ailleurs, je crois que c'était pour
éliminer toute confusion avec le concept d'association que l'amendement
était introduit ici.
M. Rémillard: Exactement.
Mme Harel: dans la série de définitions qu'on va
retrouver à l'article 156 du projet, est-ce qu'on va retrouver cette
définition-là? elle ne sera pas dans le code de procédure,
j'imagine? très bien. merci.
Le Président (M. Dauphin): Ça va? Donc, l'article
831, l'amendement est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 832.
M. Rémillard: M. le Président, l'article 832
proposé par l'article 365 du projet est modifié par le
remplacement, dans la première ligne du deuxième alinéa,
du mot «déclaration» par les mots «un bref
d'assignation».
Comme commentaire, M. le Président, il s'agit d'une modification
de concordance avec le maintien du bref d'assignation.
Mme Harel: Alors, c'est la requête introduc-tive d'instance
qui est écartée. C'est ça qu'il faut comprendre? C'est le
bref d'assignation, comme c'est le cas présentement?
M. Rémillard: En fonction du bref d'assignation...
(Consultation)
Le Président (M. Dauphin): L'article 832, l'amendement
à l'article 832 est adopté?
Mme Harel: Juste une seconde, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Oui, Mme la
députée.
Mme Harel: J'avais une petite note là-dessus.
(Consultation)
M. Holden: Est-ce que dans le nouveau Code... Est-ce que dans la
loi nouvelle, le Code de procédure on garde tous les brefs de
prérogative sous la forme de brefs?
M. Rémillard: Les brefs de prérogative? On n'a pas
touché à ça.
M. Holden: On ne change pas ça?
Le Président (M. Dauphin): Ça va? Donc, l'article
832, l'amendement à l'article 832, adopté. Est-ce que l'article
365... L'article 833 avait été adopté. Est-ce que
l'article 365, en entier, est adopté, tel qu'amendé?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté.
M. Rémillard: M. le Président, nous terminons
donc...
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rémillard: ...les deux premières parties, et je
conclus que nous avons trois articles suspendus.
Le Président (M. Dauphin): Je sais qu'il y a les articles
304 et 305. Est-ce qu'il y en a un troisième?
M. Rémillard: Ah! Ah bien! il n'est pas officiel. Il est
en regard, je pense.
Le Président (M. Dauphin): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): M. le Président, je ne veux
pas jouer au trouble-fête. J'aimerais cependant qu'on revienne sur un
article sur lequel il y avait eu un petit débat, malgré que
l'article a été adopté. C'est le fameux article 98
où j'avais parlé, à ce moment-là, de la
responsabilité des entrepreneurs quand la date du vice est
indéterminée. Alors, à ce moment-là, ça
posait le problème de savoir quel était le régime
légal d'appréciation de la faute qui s'appliquait.
Je me souviens très bien qu'on avait parlé qu'on
l'adoptait, quitte à regarder, à réfléchir sur le
sujet, à savoir s'il y avait lieu ou pas d'apporter des
améliorations ou modifications. Je ne sais pas si vous vous souvenez. Je
vous avais donné comme exemple le cas d'un...
M. Rémillard: Oui, j'avoue me souvenir... Je vous
mentirais si je vous disais que je me souvenais de tout ça. Puis vous
savez que je ne mens jamais!
M. Bélanger (Anjou): Oui, je savais que le ministre
semblait opiner dans mon sens.
M. Rémillard: Oui.
M. Bélanger (Anjou): On avait un peu de réticence
de la part des experts.
M. Rémillard: Je vais peut-être, à l'heure du
dîner, M. le Président, avec votre permission, vérifier
d'une façon plus précise, puis vous revenir à 20 heures
avec cet article 98. (16 h 40)
M. Bélanger (Anjou): Si vous voulez, brièvement, je
pourrais vous le rappeler. C'était le cas de travaux. Quand il y avait
les travaux qui s'échelonnaient sur une période assez longue et
où, à ce moment-là, on savait qu'il y avait vice, mais on
ne pouvait pas exactement déterminer l'origine, à quelle date le
vice était apparu... Et le dossier, c'est un procès que j'avais
eu entre les mains. On savait que c'était le toit qui était
défectueux. On savait que le toit avait été mal fait, mais
on ne savait pas à quelle époque les travaux qui formaient
finalement le vice de construction dans ce toit-là avaient
été faits. C'était très important parce que ce
n'étaient pas les mêmes sous-entrepreneurs, à ce
moment-là, qui avaient travaillé sur le même toit.
Donc, on m'avait fait part, à ce moment-là: Ah! C'est un
beau problème de preuve. Mais c'est plus qu'un problème de
preuve, parce que, dépendamment de la date de l'origine du vice, c'est
le régime d'appréciation de la preuve qui change. Alors, à
ce moment-là, ça peut poser plus qu'un simple problème de
preuve, ça peut poser carrément un problème de savoir quel
est le régime d'appréciation de cette faute-là.
M. Rémillard: Oui. Ensuite, il y a le problème de
l'annexe...
M. Bélanger (Anjou): Oui.
M. Rémillard: ...qu'on peut ajouter. Alors,
écoutez, je pense qu'on a le problème; on pourra en
discuter. Est-ce qu'on peut suspendre un petit cinq minutes avant de reprendre
la troisième partie? Je comprends bien, M. le Président, qu'on
est rendu à la troisième partie. Est-ce que c'est ça?
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. LeSage): Alors, avant d'entamer
l'étude de la troisième partie, je suspends les travaux de cette
commission pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 41)
(Reprisée 17 h 4)
Le Président (M. Dauphin): Mesdames, messieurs, la
commission reprend ses travaux, et nous allons maintenant aborder une
série de thèmes, incluant une série d'articles.
M. Rémillard: Oui, M. le Président, tout d'abord,
je voudrais mentionner à la commission que, dans ce titre
troisième, nous avons déjà accepté certains
articles. Je crois que 397, entre autres, a été accepté.
Je crois que 398, 399 ont été, entre autres, des articles
acceptés. Je ne sais pas si le secrétariat peut nous indiquer
d'autres articles qui auraient été acceptés, à part
ceux-là.
Le Président (M. Dauphin): Articles 400, 401 et 402.
M. Rémillard: Articles 400, 401 et 402. Je crois que
ça complète les articles acceptés. Alors, M. le
Président, je propose donc que nous procédions, après
entente que nous avons eue dans nos séances de travail, que nous
puissions procéder par thèmes, c'est-à-dire qu'il y aurait
11 thèmes que je pourrais présenter, M. le Président, en
me référant aux articles concernés, et je
déposerais donc en liasse les amendements proposés à ces
articles du troisième titre.
Le Président (M. Dauphin): D'accord.
M. Rémillard: Alors, donc, on m'informe que c'est plus que
le titre III, M. le Président. C'est jusqu'au dernier article 697
inclusivement.
Le Président (M. Dauphin): Très bien.
M. Rémillard: Alors, je dépose donc... Alors,
paraît-il que...
Le Président (M. Dauphin): Alors, est-ce que tous les
membres de la commission ont reçu les amendements? M. le ministre.
Registre de l'état civil
M. Rémillard: Tout le monde est... Alors, M. le
Président, je vais donc lire le premier, si vous permettez. Alors,
premier thème, M. le Président, registre d'état civil. La
transformation du système de l'état civil opérée
par la réforme nécessite la modification de plusieurs
dispositions des lois particulières afin d'assurer la concordance avec
le nouveau système. Des dispositions sont ainsi supprimées qui
accordent à certaines catégories de personnes le pouvoir de tenir
les registres de l'état civil. Le nouveau Code confie à un seul
officier la responsabilité de tenir et d'assurer la publicité du
registre. D'autres dispositions sont aussi supprimées afin
d'éviter une confusion terminologique concernant la déclaration
et le constat de décès. Enfin, des modifications sont
apportées à certaines lois pour tenir compte de l'existence
même du registre de l'état civil ou afin de pourvoir à la
nomination du directeur de l'état civil par le ministre de la
Justice.
Première catégorie: suppression du pouvoir de tenir des
registres de l'état civil et renvoi, à l'article 687, à
l'autorisation de célébrer des mariages; les articles 500, 505,
510 et l'article 687, M. le Président, pour lequel il y a un amendement.
Deuxième catégorie: suppression des termes
«déclaration de décès» et «acte de
sépulture», article 577. Troisième catégorie:
référence faite à la direction de l'état civil,
article 596. Quatrième catégorie: nomination du directeur de
l'état civil, article 598. Cinquième catégorie:
remplacement des termes...
Mme Harel: ...un amendement.
M. Rémillard: Exactement. Merci de me le souligner.
L'article 598, donc, il y a un amendement, M. le Président.
Cinquième catégorie: remplacement des termes
«déclaration de naissance», «déclaration de
décès» par «bulletin de naissance»,
«bulletin de décès» pour les fins
démographiques, chapitre P-35. Les articles 641, 642, 643, 644, 645,
647, 649 et 650, concordance avec le Code civil... Oh! excusez-moi, ça,
c'est l'autre thème. Alors...
Le Président (M. Dauphin): Alors, nous pourrions
peut-être...
M. Rémillard: ...ceci termine le premier thème, M.
le Président.
Le Président (M. Dauphin): ...procéder à
l'adoption de ces articles du premier thème...
Mme Harel: ...et des amendements.
Le Président (M. Dauphin): ...ainsi que des amendements.
Alors, est-ce que les articles 500, 505, 510 et 687 avec amendement sont
adoptés?
Mme Harel: Juste une seconde, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): 11 faudra adopter l'amendement
avant. Ça va?
Mme Harel: Alors, c'est de concordance avec les modifications
apportées au Code de procédure civile.
Le Président (M. Dauphin): Donc, l'amendement à
l'article 687 est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): ...et tous les articles,
c'est-à-dire 500, 505, 510 et 687, tel qu'amendé sont
adoptés.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. L'article
577.
M. Rémillard: Alors, M. le Président...
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rémillard: ...l'article 687 se réfère
à 686.1. Je crois qu'il vaudrait peut-être mieux qu'on puisse
aussi faire référence à 686.1 et l'adopter.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'article 686.1,
l'amendement, est également adopté?
Mme Harel: L'article 687 est remplacé par 686.1. C'est
ça qu'il faut comprendre, hein?
Une voix: Oui, c'est vrai. (17 h 10)
Mme Harel: Et l'article 687.
Le Président (M. Dauphin): II y a un 687 aussi.
M. Rémillard: Voyez-vous, M. le Président, c'est
parce que 687 est amendé, et l'amendement fait en sorte qu'on remplace
687 par 686.1. Et puis il y a le 687 qui apparaît dans l'amendement,
donc, un nouveau 687. Alors, si on adopte 686.1, plus 687, on couvre les deux
éléments.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'article 686.1?
Mme Harel: Couvrons, couvrons.
Le Président (M. Dauphin): Amendement adopté...
Mme Harel: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Dauphin): ...ainsi que le nouvel article
687. J'appelle maintenant l'article 577.
(Consultation)
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 577, adopté.
J'appelle l'article 596.
(Consultation)
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 596, adopté.
J'appelle l'article 598, auquel cas H y a un amendement.
(Consultation)
Mme Harel: Je comprends que c'est le ministre qui nomme le
directeur de l'état civil et non pas le gouvernement.
M. Rémillard: C'est le ministre.
Mme Caron: Et l'amendement est à l'effet de nommer un
fonctionnaire comme directeur de l'état civil. C'est ça,
l'amendement?
M. Rémillard: Bien, c'est le ministre qui le nomme, mais
c'est un fonctionnaire.
Mme Caron: C'est ça, l'amendement. C'est depuis
l'amendement...
Mme Harel: C'est-à-dire qu'il nomme un directeur de
l'état civil qui, en assumant sa fonction, est fonctionnaire.
Mme Caron: Bien, c'est parce que l'amendement, ça
enlève...
Mme Harel: II n'a pas besoin de nommer un fonctionnaire pour
qu'il soit directeur de l'état civil.
Mme Caron: Le nouveau texte amendé se lit: «Le
ministre nomme un fonctionnaire comme directeur de l'état
civil.»
Mme Harel: C'est-à-dire qu'il ne pourra être
nommé à l'extérieur de la fonction publique?
Mme Caron: Non.
M. Rémillard: II faut que ça soit un
fonctionnaire.
Mme Harel: Donc, quelqu'un qui est choisi par l'office de
recrutement du personnel dans la fonction publique.
M. Rémillard: Tout le concours, tous les
mécanismes.
Mme Harel: Ça a plein de bon sens. Ça ne peut pas
être une nomination partisane.
Mme Caron: Très bien. Il y en a tellement de ce
temps-ci.
M. Rémillard: Alors, mais je ne pensais pas tellement
à... Vous pensez à nomination partisane. Vous faites un
commentaire que je ne relèverai pas. Moi, j'avais plus en tête de
dire les gens les plus spécialisés, en fait, qui peuvent, avec le
plus de compétence, occuper des fonctions. Est-ce que ça nous
prive de la compétence des gens qui pourraient être à
l'extérieur?
Mme Harel: Ils passeront un concours.
M. Rémillard: Bon, alors, mais, dans le concours, il y a
des priorités aux fonctionnaires.
Mme Harel: II est assujetti aussi aux règles
d'accès à l'égalité.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Est-ce que
l'article 598 est adopté tel qu'amendé?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): J'appelle maintenant les
articles 641, 642, 643, 644, 645, 647, 649 et 650.
Mme Harel: alors, on n'appellera plus ça un certificat,
mais un bulletin de naissance et un bulletin de décès. les gens
appelaient ça un certificat, non? dans la loi sur la protection de la
santé publique, évidemment.
(Consultation)
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Ces articles sont
adoptés. Nous passons maintenant au prochain thème. M. le
ministre de la Justice.
Tutelle et minorité
M. Rémillard: Oui, M. le Président. Le thème
tutelle et minorité. Concordance avec le Code civil relativement au
consentement aux soins du mineur, les articles 409, 639 et 640; concordance
avec le Code civil relativement à l'introduction de la tutelle
légale, à l'insertion au Code civil de la tutelle du directeur de
la protection de la jeunesse ou d'une personne qu'il désigne, les
articles 407, 637 et 638, et concordance avec la suppression de la fonction de
subrogé tuteur, articles 665, 676 et 677.
Le Président (M. Dauphin): J'appelle donc l'article
409.
Mme Harel: M. le Président, je me demandais si le ministre
avait pris connaissance des vives réactions que les dispositions
ontariennes concernant le consentement requis pour des soins de santé
aux mineurs de 14 ans et plus ont déclenché en Ontario.
M. Rémillard: Oui. Et je me suis dit que ça
m'amenait à beaucoup de considérations qui nous amènent
à une réflexion...
Mme Harel: Sur la société distincte, non? Des
voix: Ha, ha, ha!
M. Rémillard: Sur une perception différente qui
devrait nous amener à être distincts... ha, ha, ha! lorsque le
nouveau Code civil sera en application. Ce qui fait la beauté de ce
pays. Plusieurs façons de voir les choses.
M. Holden: ...un autre. Mme Harel: Alors,
adopté.
Le Président (M. Dauphin): Article 409, adopté.
Article 639.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. L'article
640.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 407.
Mme Harel: Si je comprends, dans la Loi sur l'assurance
automobile, c'est les parents qui ont la tutelle légale de leur enfant.
Et, en conséquence, les parents pourront administrer pour l'enfant.
C'est ça?
M. Rémillard: C'est ce qui s'ensuit normalement.
Mme Harel: Parce qu'il y avait quelques complications
jusqu'à maintenant.
M. Rémillard: Oui, maintenant, avec cette
règle-là...
Mme Harel: Oui, il doit faire rapport au Curateur.
M. Rémillard: II y a le rapport, mais il y a les
tuteurs... il y a quand même le père ou la mère qui est
tuteur...
Mme Harel: Oui. Ça va faciliter les choses. M.
Rémillard:... au départ. Mme Harel: Bon.
Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 407 est
adopté. J'appelle l'article 637.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 638.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 665.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. L'article
676.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Et, finalement,
l'article 677.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Prochain
thème, M. le ministre.
Loi sur le Curateur public
M. Rémillard: Oui. Alors, M. le Président, le
prochain thème, donc, la Loi sur le Curateur public, chapitre C-81,
articles 532 à 545. Première catégorie, modifications de
concordance terminologique avec le Code civil du Québec et de renvoi,
les articles 532...
Mme Harel: M. le Président, si vous voulez, après
la lecture que le ministre en fera, on pourra les adopter en bloc.
M. Rémillard: Tout de suite en bloc. Oui, ça sera
beaucoup plus simple.
Le Président (M. Dauphin): D'accord. Article 532,
l'article 534, où il y a un amendement, les articles 535, 539, 540, 541,
542, 542. 1 et 544. Deuxième catégorie, modifications...
Mme Harel: On peut peut-être procéder tout de
suite.
M. Rémillard: Tout de suite. Oui.
Mme Harel: Alors, l'amendement est à 534, hein? M. le
Président, c'est qu'il n'y a pas d'astérique.
Le Président (M. Dauphin): C'est que je n'avais pas
d'astérique moi non plus.
M. Rémillard: Non. Il y a eu une petite erreur.
Le Président (M. Dauphin): Alors, tout le monde a en sa
possession l'amendement. Est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Harel: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): L'amendement est adopté.
Donc, est-ce que les articles énumérés par le ministre...
Voulez-vous que je les répète tous?
M. Rémillard: Non, pas besoin de les
répéter. Ils sont...
Le Président (M. Dauphin): L'article 542... L'article 542.
1...
M. Rémillard: L'article 542. 1, il est là. On l'a
mentionné. Je l'ai bien énuméré, 542. 1. Oui, je
l'ai mentionné.
Le Président (M. Dauphin): D'accord. Est-ce que les
articles sont adoptés?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. M. le ministre.
(17 h 20)
M. Rémillard: Deuxième catégorie,
modifications de concordance avec des changements de fond apportés par
le Code civil en matière d'absence et avec la suppression de certaines
curatelles aux biens, la suppression de l'acceptation d'une succession sous
bénéfice d'inventaire et celle des subrogés tuteurs. Les
articles 536, 537, 538.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Alors, les trois articles sont
adoptés.
M. Rémillard: Troisième catégorie,
modifications relatives au financement du Curateur public pour tenir compte des
nouvelles responsabilités qui lui sont confiées par le Code
civil. Articles 543, 545 et 545. 1.
Mme Harel: L'article 545. 1 est un amendement, n'est-ce pas,
hein?
M. Rémillard: C'est ça.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Donc, l'article 545.1, tel
qu'amendé, ainsi que les articles 543 et 545 sont adoptés?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Prochain
thème, M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, est-ce que je peux
vous demander de demander à Mme la députée de Groulx si
elle nous ferait l'honneur de lire ce quatrième thème?
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que vous acceptez, Mme
la députée de Groulx?
Mme Bleau: Avec plaisir.
Mme Harel: On va procéder, par exemple, par
catégories.
M. Rémillard: Par catégories. Mme Harel:
O.K.
Le Président (M. Dauphin): O.K. Alors, Mme la
députée de Groulx, concernant le thème privilèges,
en vous demandant d'arrêter votre lecture après chaque
catégorie, s'il vous plaît.
Privilèges
Mme Bleau: Bien. Les privilèges prévus en droit
actuel ont été exprimés, soit transformés en
hypothèques ou en priorités dans le Code civil du Québec.
En conséquence, plusieurs modifications sont proposées aux lois
particulières, soit pour supprimer le terme, soit pour le remplacer par
une hypothèque légale, soit pour le remplacer par une
hypothèque ou une priorité.
Alors, dans la première catégorie, les termes
«privilèges», «privilégiés», etc.,
sont supprimés. Alors, ça comprend les articles 401, 419, 424,
452, 457, 458, 468, 469, 473, 474, 479, où il y a un amendement...
Mme Harel: Finissez de les lire, puis je vous redirai ensuite
tous ceux... Après ça, O.K.
Mme Bleau: tous les astérisques, o.k. les articles 480,
481, 486, 493, 493.1, 508, 548, 603, 604, 631, 634, 659, 669, 674, 680, 682,
683 et 686. maintenant, il y a des articles qui ont été
amendés dont je fais la nomenclature: 457, 458, 469, 479, 481, 548, 674
et 686.
Le Président (M. Dauphin): Alors, je vous signale que
l'article 401 a déjà été adopté.
Mme Harel: Vous savez, M. le Président, que les experts et
les légistes ont procédé à un examen attentif de
toutes ces dispositions que nous examinons. Je pense qu'il y a eu à
trois reprises une révision complète. Alors, on voit là
qu'il s'agit de l'application des nouvelles dispositions du Code, donc, de la
suppression des termes «privilèges» et
«privilégiés». On va peut-être procéder
en bloc à l'adoption, y compris des amendements. M. le Président,
je pense que les amendements qu'on retrouve là où il y a des
astérisques n'ont pas été signalés: 457, 458... Ah!
excusez. Mme la députée de Groulx, je m'en excuse.
Mme Bleau: Y a rien là.
Le Président (M. Dauphin): L'article 479 aussi, je crois,
Mme la députée de Groulx. C'est parce qu'il n'y a pas
d'astérisque, et il y a un amendement.
Mme Bleau: Oui, il y a celui-là qui est ajouté dont
vous n'avez pas l'astérisque sur vos papiers.
Le Président (M. Dauphin): II s'agit uniquement de
479.
Mme Bleau: Qui n'est pas sur le papier.
Mme Harel: Alors, voyez, c'est encore une correction
terminologique. Par exemple, 479, ça remplace le mot
«décrit» par le mot «identifie».
Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Alors, sans être trop
formaliste, les amendements sont adoptés aux articles avec
astérisque...
Mme Bleau: Plus le 479.
Le Président (M. Dauphin): ...plus le 479, et tous les
articles sont adoptés, plus, évidemment, ceux avec
astérisque, tel qu'amendés. C'est parce qu'il ne faudrait pas non
plus avoir des problèmes de numérotation par après. C'est
pour ça qu'on demande votre diligence.
Mme Harel: Absolument. Ce qu'on peut faire aussi, c'est de
déposer à la fin, pour la préparation du rapport, les
notes que le ministre nous a transmises.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que ça va vous
aider, ça, Mme la secrétaire?
(Consultation)
Le Président (M. Dauphin): Ça va? Ça va,
Mme la députée?
Mme Bleau: Alors, nous sommes toujours au thème
privilèges, Deuxième catégorie. Alors, le terme
«privilèges» remplacé par «hypothèques
légales». Et ce sont les articles 400, 444, 446, 447, 449, 456,
462, 463, 472, 591, 594. 1, 607, 660 et 672. Nous retrouvons des amendements
aux articles 456, 472 et 672 dont vous n'avez pas l'astérisque. Je
recommence. Les amendements à l'article 456, 472 et 672.
Le Président (M. Dauphin): L'article 456, il y a un
amendement, mais nous ne l'avons pas.
Mme Bleau: Oui, 456, j'ai...
Le Président (M. Dauphin): Non, non, c'est-à-dire
nous, nous ne l'avons pas ici en avant.
Mme Bleau: Vous ne l'avez pas.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'article 456, on
enlève l'astérisque.
M. Rémillard: Oui. Il faut enlever l'astérisque, M.
le Président, parce qu'il n'y a pas d'amendement, finalement. On a
décidé de ne pas faire d'amendement.
Mme Bleau: Alors, à l'article 456, il n'y a pas
d'amendement.
Le Président (M. Dauphin): On ajoute 594. 1.
(Consultation)
Le Président (M. Dauphin): Ça va?
Mme Bleau: Alors, nous sommes toujours au thème
privilèges, au troisième... (17 h 30)
Le Président (M. Dauphin): Attendez. Juste un instant. On
va les adopter. Mme la députée de Hochelaga-Maisonneuve...
Mme Harel: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin):... les amendements à 472
et à 672 sont adoptés?
Mme Harel: Adopté. En fait, il s'agit de remplacer le mot
«privilèges» par «hypothèques
légales».
Le Président
(m. dauphin): d'accord. et je vous
signale que l'article 400 avait déjà été
adopté. et il faut adopter aussi l'amendement à 594. 1.
adopté?
Mme Harel: L'article 472, M. le Président, là, je
regrette, j'ai fait erreur. En fait, l'amendement consiste à remplacer
les mots «garantis par une hypothèque légale sur
l'immeuble» par les mots «considérés comme des frais
de justice prenant rang après les frais du saisissant».
Le Président (M. Dauphin): Donc, je les
énumère une dernière fois: 400, comme je l'ai
mentionné, avait déjà été adopté;
donc, 444, 446, 447, 449, 456, 462, 463, 472, tel qu'amendé, 591, 594. 1
- l'amendement avait été adopté - 607, 660 et 672, tel
qu'amendé, sont adoptés?
(Consultation)
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Troisième
catégorie.
Mme Bleau: Nous en sommes à la troisième
catégorie, où les termes «privilèges» ou
«privilégiés», etc., sont remplacés par
«hypothèques», «hypothécaires»,
«priorités», «prioritaires» ou les deux à
la fois. L'article 414 se retrouve à la quatrième
catégorie. Alors, nous l'enlevons dans la troisième
catégorie.
Alors, nous repartons avec les articles 445, 453, 455, 460, 466, 470,
476, 478, 487, 498, 579. 1, 580, 582, 583, 605, 606 et 661. Maintenant, les
articles qui ont eu des amendements: 445, 455, 460, 466, 478, 579. 1,
peut-être, qui a été adopté, parce que je n'ai pas
d'astérisque, 606 et 661.
Le Président (M. Dauphin): Alors, comme tantôt,
procédons avec les amendements, dans un premier temps, à 445,
455...
Mme Harel: En fait, notre façon de travailler ne rend pas
tout à fait justice au travail extraordinaire qui s'est fait du
côté des légistes et des experts, parce qu'il a fallu quand
même qu'ils identifient tous les privilèges dans les lois
statutaires pour décider s'il fallait les supprimer, s'il fallait les
transformer en hypothèques, en priorités. Alors, je veux juste
qu'ils sachent qu'on sait ce que ça signifie comme travail.
Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Alors, les amendements sont
adoptés, et je fais une énumération rapide des articles:
445, tel qu'amendé, 453, 455, tel qu'amendé, 460, tel
qu'amendé, 466, tel qu'amendé, 470, 476, 478, tel
qu'amendé, 487, 498, l'amendement à 579. 1, 580, 582, 583, 605,
606, tel qu'amendé, et 661, tel qu'amendé, sont
adoptés?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Mme la
députée de Groulx.
Mme Bleau: Nous sommes toujours au terme
«privilèges», quatrième catégorie, articles
à modifications multiples, regroupant des modifications à plus
d'une des trois premières catégories:
articles 414, 436, 450, 454, 467, 471, 477, 507, 567, 569. Parmi ces
articles, les articles qui ont des amendements, il y a les articles 454, 471,
477 et 567.
Mme Harel: M. le Président, l'article 414... Le
Président (M. Dauphin): Mme la députée
Mme Harel: ...est classé à la fois dans la
troisième catégorie, là...
Mme Bleau: Nous l'avons déjà enlevé,
Mme...
Mme Harel: ...et dans la quatrième. Alors, il a
déjà été... Ah, vous l'avez
déjà...
M. Rémillard: Oui. Mme Harel:
...supprimé.
Le Président (M. Dauphin): ...enlevé dans la
troisième catégorie.
Mme Harel: Merci.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que les amendements sont
adoptés?
Mme Harel: Juste une petite seconde, là.
Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Les amendements sont
adoptés. Donc, les articles 414, 436, 450, 454, tel qu'amendé,
467, 471, tel qu'amendé, 477, tel qu'amendé, 507, 567, tel
qu'amendé, et l'article 569 sont adoptés?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Mme la
députée de Groulx.
Mme Bleau: Nous en sommes toujours au thème
privilèges, cinquième catégorie, articles supprimant des
privilèges qualifiés par la loi ancienne d'hypothèques, et
ça comprend les articles 581 et 585 sans amendement.
Mme Harel: L'article 581, qui est supprimé...
(Consultation)
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Alors, les articles 581 et 585,
adoptés. Le thème suivant.
Mme Harel: L'article 585, adopté.
Le Président (M. Dauphin): Oui, adopté. Mme la
députée de Groulx.
Nantissement et gage
Mme Bleau: Alors, le nouveau thème, nantissement et gage.
Le livre des priorités et des hypothèques ne reconnaît que
l'hypothèque comme sûreté réelle conventionnelle. Le
nantissement est remplacé par l'hypothèque. En
conséquence, plusieurs articles de lois particulières sont
modifiés par le projet, soit par le remplacement de
«nantissement» par «hypothèque», soit par la
suppression des termes «nantir» ou «nantissement» et
«donné en gage» dans les enumerations de pouvoirs comprenant
déjà le terme «hypothéqués». (17 h
40)
Alors, première catégorie. Suppression des termes
«nantissement», «nantir», «gage»,
«mettre en gage», «donner un gage», et ça
comprend les articles 417, 426, 429, 431, 432, 433, 434, 437, 440, 441, 459,
483, 488, 489, 494, 495, 502, 503, 504, 511, 512, 516, 524, 526, 554, 557, 558,
566, 568, 576, 593, 594, 610, 622, 623, 629, 631, 634, 675, 678 et 688, et les
articles qui ont des amendements: 426, 440, que vous n'avez pas sur vos
feuilles, 441, que vous n'avez pas sur feuilles, 459, 483, 504, 511, 512, 554,
557, 622.
Le Président (M. Dauphin): D'accord. Mme la
secrétaire, il manque quelques amendements, je crois, que nous n'avons
pas?
La Secrétaire: Les amendements aux articles 459, 483.
Le Président (M. Dauphin): Articles 459, 483.
(Consultation)
Le Président (M. Dauphin): Alors, nous avons tous les
amendements, sauf 459, mais on indique qu'il n'y en a pas d'amendement à
459. C'est ça?
Mme Bleau: Alors, j'enlève l'astérisque à
459.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que vous avez eu la
chance de vérifier tous les amendements?
Une voix: Ça va.
Le Président (M. Dauphin): Ça va. Alors, les
amendements sont adoptés?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Alors, tous les amendements
sont adoptés. Est-ce qu'il faut relire tous les articles ou Mme la
députée les a tous lus tantôt? Ça va?
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Dauphin): Ça va. Les articles de
la première catégorie énumérés tantôt
par Mme la député de Groulx et tels qu'amendés sont
adoptés?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Deuxième
catégorie.
Mme Bleau: La deuxième catégorie, au thème
nantissement et gage, remplacement de «nantissement» par
«hypothèque», comprend les articles 402, 427, 428, 430, 435,
513, 514, 515, 519, 520, 521 - l'article 525 est enlevé parce qu'on le
retrouve ailleurs - 527, 528, 564, 684, 685, 689, 690. Et on retrouve des
amendements aux articles 427, que vous n'avez pas, 428, que vous n'avez pas,
528, 564, et c'est tout.
Le Président (M. Dauphin): Dans cette
énumération, il y a effectivement quatre amendements, à
427, 428 et les deux autres, 528, 564.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Alors, juste une
vérification pour savoir si nous les avons. Ça va? Alors, les
amendements sont adoptés, et tous les articles de la deuxième
catégorie énumérés par Mme la députée
de Groulx sont adoptés tels qu'amendés. Mme la
députée.
Mme Bleau: Alors, nous en sommes toujours au thème
nantissement et gage, troisième catégorie. Remplacement de
«nantir» ou «mettre en gage», «gagiste» par
«hypothèque» et «hypothécaire». Et
ça ne comprend qu'un article, qui est l'article 492.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'article 492,
adopté. Mme la députée de Groulx.
Mme Bleau: Alors, toujours au même thème,
quatrième catégorie. Articles qui apportent des modifications
multiples portant sur plus d'une catégorie de ce thème, et
ça comprend les articles 438, auquel il y a un amendement qui n'est pas
notifié sur vos feuilles, 475 et 679.
(Consultation)
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'amendement est
adopté, et les articles 438, 475 et 679 sont adoptés tels
qu'amendés. Prochain thème.
Dation en paiement (suite)
Mme Bleau: Prochain thème, dation en paiement. Le droit
hypothécaire de prise en paiement remplace au Code civil la clause de
dation en paiement stipulée dans les actes d'hypothèque et qui
n'a plus à faire l'objet d'une stipulation à l'acte. Les articles
du projet qui remplacent l'expression «dation en paiement» par
celle de «prise en paiement» comprennent les articles 403, 406,
410, 411, 420, 525, 549, 561, 608, 617, 618, 619, 620, 621, 658 et 664. Il y a
aussi la suppression de «clause de dation en paiement», l'article
555. Alors, il y a des articles auxquels on a apporté un amendement, qui
sont les articles 406, 525, 658, 664. Alors, l'article 664 porte aussi un
amendement sur le droit d'habitation qui devient le droit d'usage.
Le Président (M. Dauphin): Alors, permettez-nous quelques
secondes pour vérifier si nous avons tous les amendements.
Mme Bleau: Alors, il y a quatre amendements, si je lis bien: un,
deux, trois, quatre. Oui, quatre amendements. (17 h 50)
Le Président (M. Dauphin): Alors, sur les amendements, des
questions? Commentaires?
(Consultation)
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Alors, les amendements sont
adoptés et tous les articles énumérés par Mme la
députée de Groulx sont adoptés tels qu'amendés.
L'article 555, maintenant.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
maintenant le prochain thème.
Garantie
Mme Bleau: Le thème, c'est la garantie. Le livre des
priorités et des hypothèques ne reconnaît que
l'hypothèque comme sûreté réelle conventionnelle.
Or, plusieurs lois particulières désignent une telle
sûreté par le terme «garantie» ou encore accolent au
mot «hypothèque» les mots «ou autre garantie»
pour désigner ce que le nouveau Code recouvre globalement par la seule
notion d'hypothèque.
Par conséquent, quelques articles de lois particulières
sont modifiés par le projet, tantôt pour remplacer le terme
«garantie» par «hypothèque», tantôt pour
supprimer l'expression «ou autre garantie» lorsque les textes
comportent déjà le terme «hypothèque». Alors,
nous n'avons qu'une catégorie puisque la deuxième
catégorie se retrouve ailleurs, et on retrouve la suppression
du terme «garantie» aux articles 482, 484, 485 et 509,
auxquels il n'y a pas d'amendement.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Alors, ces articles sont
adoptés. Si je comprends bien, il n'y a pas de deuxième
catégorie.
Mme Bleau: II n'y a pas de deuxième catégorie.
Le Président (M. Dauphin): Très bien. Prochain
thème.
Cession, transport ou transfert en garantie
Mme Bleau: Alors, prochain thème, cession, transport ou
transfert en garantie. Le livre des priorités et des hypothèques
ne comporte pas d'expression correspondant à celles de «cession en
garantie», «transport en garantie» ou «transfert en
garantie», ou autre expression similaire, si ce n'est l'expression
même d'«hypothèque». En conséquence, plusieurs
articles de lois particulières sont modifiés par le projet, soit
par la suppression de ces expressions, lorsque le texte comporte
déjà une référence à «garantie»
ou «sûreté», soit par le remplacement de ces
expressions par celle d'«hypothèque».
Alors, il y a deux catégories. Première catégorie:
suppression des expressions «transport», «cession» ou
«transfert» «transport en garantie collatérale»,
etc., et cette catégorie comprend un seul article, 408, sans
amendement.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Article 408,
adopté. Mme la députée.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Ah! Il n'y a pas...
Mme Bleau: Deuxième catégorie.
Le Président (M. Dauphin): Deuxième
catégorie.
Mme Bleau: Remplacement des expressions «cession» ou
«transport», etc., par «hypothèque». Ça
comprend les articles 412, 517, 518, 529, 530, 531, 559, 562, 563, et on
retrouve un amendement à 559.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Harel: Ça va. Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'amendement est adopté.
Donc, tous les articles énumérés par Mme la
députée de Groulx sont adoptés tels qu'amendés.
Prochain thème.
Lois abrogées et modifications
corrélatives
Mme Bleau: Le thème, lois abrogées et modifications
corrélatives. Article 421, Loi sur les biens en déshérence
ou confisqués (chapitre B-5), et règles couvertes par les
dispositions du Code civil du Québec au livre des Biens.
Mme Harel: Alors, on fait disparaître un certain nombre de
lois dinosaures, là, M. le Président. C'est l'opération
à laquelle nous allons nous livrer à partir de maintenant. Alors,
adopté.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'article 421,
adopté.
Mme Bleau: L'article 439, Loi sur le changement de nom et
d'autres qualités de l'état civil (chapitre C-10), règles
intégrées dans le livre Des personnes du Code civil du
Québec ou à prévoir dans un règlement,
règles procédurales.
Mme Harel: Est-ce que le règlement est prêt pour les
changements de nom et autres qualités de l'état civil, de sexe,
alors, j'imagine?
M. Rémillard: II n'est pas prêt. Probablement qu'il
y a des ébauches de préparées, mais il n'est pas encore
prêt. Je n'ai pas reçu de projet encore.
Mme Harel: II y a un total de combien de règlements qui
devront être publiés dans la Gazette officielle du
Québec pour donner application au Code dans un an, pour qu'on puisse
se préparer, là, vous savez?
M. Rémillard: Minimum cinq, possibilité de
plus.
Mme Harel: Alors, un règlement pour le registre de
l'état civil, registre des droits fonciers...
M. Rémillard: Les droits personnels et réels
mobiliers, ensuite...
Mme Harel: Changement de nom.
M. Rémillard: Ça va dépendre. Il serait
difficile de faire l'énumération, M. le Président, mais on
en a certainement un minimum de cinq.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'article 439 est
adopté.
Mme Bleau: L'article 499, Loi sur les
connaissements, les reçus et les cessions de biens en stock
(chapitre C-53) et les règles du livre Des priorités et des
hypothèques du Code civil du Québec permettent la constitution
des mêmes sûretés. Concordances à l'article
621.2.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Le suivant.
Mme Bleau: L'article 501, Loi sur les constituts ou sur le
régime de tenure (chapitre C-64), règles couvertes par les
nouvelles dispositions du chapitre De la propriété superficiaire
au livre Des biens du Code civil du Québec.
Le Président (m.
dauphin): c'est ça.
excusez-moi. pour revenir à tantôt, évidemment, on comprend
que 621.2 est adopté aussi, qui constitue un nouvel article.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'article 501,
adopté. J'appelle l'article 550.
Mme Bleau: l'article 550, loi sur les églises protestantes
autorisées à tenir des registres de l'état civil (chapitre
e-2). le directeur de l'état civil est désormais le seul
dépositaire des registres de l'état civil.
(Consultation)
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 550 est
adopté. J'appelle l'article 592.
Mme Bleau: Loi sur la mainmorte (chapitre M-1). La
capacité des personnes morales est dorénavant prévue au
titre cinquième du livre Des personnes du Code civil du Québec.
Pour des modifications de concordance avec cette abrogation, on retrouve les
articles 578 et 584.
Mme Harel: Alors, c'est une autre institution qui
disparaît, la mainmorte.
Le Président (M. Dauphin): Baissons tes drapeaux.
Mme Harel: On en a enterré des vieilles institutions,
hein! C'est vrai.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Mme Harel:
Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Donc, les articles 592, 578,
584, adoptés. J'appelle l'article 636.
Mme Bleau: Loi sur la preuve photographique de documents
(chapitre P-22), règles intégrées au livre De la preuve du
Code civil du Québec. Pour des modifications de concordance avec cette
abrogation, nous retrouvons les articles 404, 418, 595, 602, 660.1, 663, 667,
673, 692 et 693.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Si je comprends bien, Mme la
députée de Groulx, 660.1 constitue un nouvel article, donc, un
amendement.
Mme Bleau: Un nouvel article. C'est ça.
Le Président (M. Dauphin): Un amendement. Alors,
l'amendement est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Et tous les articles
mentionnés par Mme la députée de Groulx sont
également adoptés. J'appelle l'article 662.
Mme Bleau: Loi sur la reconstitution des registres de
l'état civil (chapitre R-2), procédure de reconstitution
désormais prévue aux articles 871.1 à 871.4 du Code
pénal... du Code... CPC?
Le Président (M. Dauphin): Code de procédure
civile.
Mme Bleau: ...le Code de procédure civile, projet de loi
38.
Mme Harel: Adopté. (18 heures)
Le Président (M. Dauphin): Article 662. Alors, l'article
662 est adopté. J'appelle l'article 691.
Mme Bleau: loi sur la vente des effets non réclamés
(chapitre v-3), règles couvertes par les dispositions du code civil du
québec au livre des biens.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Thème
suivant.
Une voix: II est 18 heures, M. le Président. Une voix:
...membre. Une voix: Ça allait si bien! Une voix:
...né à Porto Rico.
Le Président (M. Dauphin): Une heure de différence,
17 heures.
M. Rémillard: M. le Président, on reprendrait
à 20 heures. On a un caucus aussi. Alors, on reprendrait à 20
heures.
Le Président (M. Dauphin): Alors, nous suspendons...
M. Rémillard: De toute façon, on a des petites
choses aussi à régler.
Mme Harel: Est-ce qu'on peut laisser nos choses ici?
M. Rémillard: II n'y a pas de problème.
Le Président (M. Dauphin): Je ne croirais pas. Ça
va aller. Alors, nous suspendons nos travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 1)
(Reprise à 20 h 21)
Le Président (M. LeSage): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission des institutions reprend ses travaux. Je vous
rappelle que nous sommes toujours à l'étude du projet de loi 38,
soit la Loi sur l'application de la réforme du Code civil, et que nous
en étions à étudier les différents thèmes,
alors que Mme la députée de Groulx devait nous faire la lecture
du thème articles du projet supprimés.
Articles du projet de loi supprimés
Mme Bleau: Au thème articles du projet supprimés,
première catégorie. Plusieurs articles du projet apportaient des
modifications relativement au termes et expressions «autres
charges», au pluriel, «autres garanties», au pluriel,
«transports», «préférences», pour tenir
compte du fait que l'hypothèque est la seule sûreté
réelle conventionnelle reconnue au Code civil du Québec. Or, ces
termes génériques ne sont pas incompatibles avec le livre Des
priorités et des hypothèques, et leur suppression risque de
causer de la confusion si elle est effectuée avant de procéder
à l'harmonisation de tout le contexte dans lequel ils sont
utilisés.
Alors, on parle, ici, dans la première catégorie, des
articles 413, 415, 425, 442, 443, 490, 491, 496, 497, 522, 556. On ne retrouve
pas d'astérisque, parce que tous ces articles, en somme, ce sont des
amendements.
Le Président (M. LeSage): Et qui seront supprimés;
les articles seront supprimés. C'est ça? C'est adopté?
Mme Harel: C'est-à-dire l'article est supprimé pour
chacune des lois. Adopté.
Le Président (M. LeSage): Très bien. Alors, la
deuxième catégorie.
Mme Bleau: Plusieurs autres articles apportent des modifications
qui ne sont pas nécessaires à l'application du Code civil et qui
pourraient créer de la confusion ou, encore, ne conviennent pas au cadre
d'une telle loi et demandent une consultation plus importante. Ce sont les
articles 506, 523, 551, 552, 553, 560, 570, 572, 573, 574, 575, 651, 652, 654,
670 et 671.
Mme Harel: Juste une seconde, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Très bien, Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve.
(Consultation)
Mme Harel: M. le Président, je vais vous expliquer le
problème que j'ai, là. C'est que je ne comprends pas le
commentaire du thème articles du projet supprimés, à la
première catégorie. Alors, ça vaut pour la
deuxième, mais je viendrai d'abord à la première
catégorie. Vous savez, la première catégorie, là,
on dit que plusieurs articles du projet apportaient des modifications...
Le Président (M. LeSage): Oui, oui, oui.
Mme Harel: ...relativement aux termes et autres expressions
«autres charges», «autres garanties»,
«transports», «préférences». Or, ces
termes génériques, c'est-à-dire ceux, justement, que je
viens d'énumérer, ne sont pas incompatibles avec le livre Des
priorités et des hypothèques, et la suppression de ces termes
génériques là risque de causer de la confusion si elle est
effectuée avant de procéder à l'harmonisation de tout le
contexte dans lequel ces termes génériques sont utilisés.
Ensuite, on adopte des articles qui les suppriment.
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Rémillard: attendez, là. je pense que c'est
strictement... ces articles-là se réfèrent à des
modifications qui les remettent. hein, c'est ça? on les remet.
Mme Bleau: Oui, ça les remet.
M. Rémillard: On ne les supprime pas, finalement.
Mme Bleau: Ils avaient été supprimés, puis
je pense qu'on les remet.
Mme Harel: Ah, c'est ça!
Mme Bleau: Moi, c'est ça que j'ai compris.
Mme Harel: On supprime l'article du projet qui les
supprimait.
M. Rémillard: C'est ça, c'est ça. Une
voix: C'est exactement ça. Mme Harel: D'accord. M.
Rémillard: On les remet. Mme Bleau: C'est exactement
ça.
Mme Harel: Ah, je trouve... parce qu'il y a quelque chose,
là...
M. Rémillard: II fallait y penser, remarquez.
Une voix: Ce n'est pas évident, ce n'est pas
évident.
Mme Harel: Bon.
Mme Bleau: C'est exactement ça.
Mme Harel: Très bien. Donc, en supprimant l'article du
projet de loi 38 qui les supprimait, on les garde.
Des voix: C'est ça. Ha, ha, ha! M. Rémillard:
On maintient le texte-Une voix: On fait revivre, on fait revivre.
Mme Harel: Ha, ha, ha! Une voix: C'est le statu quo, autrement
dit. Mme Bleau: II est 20 h 30.
Mme Harel: D'accord. C'est le statu quo. C'est ça.
Adopté.
Le Président (M. LeSage): Les deux catégories, Mme
la députée de Hochelaga-Maisonneuve?
Mme Harel: Oui. Oui, oui.
Le Président (M. LeSage): Mme la députée de
Groulx.
Mme Bleau: Autres articles. Concordance avec le transfert
à ce registre du registre central des régimes matrimoniaux: les
articles 599, 612 et 646; et concordance avec l'introduction de règles
sur la vente des biens perdus ou oubliés: les articles 448, auquel on a
apporté un amendement, 464, auquel on a apporté un amendement,
600 et 601.
Le Président (M. LeSage): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: À l'article 599, par exemple, 599 du projet de
loi 38 - c'est bien ça? - on y dit: «La section II de cette loi
est abrogée.» Loi... Et cette section II portait sur le registre
central des régimes matrimoniaux. Très bien. Adopté.
Le Président (M. LeSage): Adopté. Mme Bleau:
Est-ce que la compétence...
Le Président (M. LeSage): Un instant, Mme la
députée de Groulx. Alors, les amendements aux articles 448 et 464
sont adoptés, Mme la députée de Hochelaga-Maisonneuve?
Mme Harel: Ces articles sont de concordance avec l'introduction
de règles sur la vente des biens perdus ou oubliés.
Le Président (M. LeSage): Voilà. Mme Harel:
Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, les articles 448, tel
qu'amendé, 464, tel qu'amendé, 600 et 601 sont adoptés.
(20 h 30)
Mme Bleau: Alors, des articles non regroupés sous aucun
thème ou sous un thème: articles 397, tel qu'amendé, avec
un amendement... Je reprends: articles 397, avec un amendement, 398, 399, 405,
416, 422, 423, avec un amendement, 451, avec un amendement, 461, 461.1, qui est
un amendement, 465, 469.1, 528.1, 533, avec un amendement, 546, 547, 557.1,
557.2, 565, 571, avec un amendement, 577.1, 579, 586, 587, 588, 589, 589.1,
590, 597, 609, 611, avec un amendement, 613, 614, 615, 616, avec un amendement,
621.1, 624, 625, 626, 627, 628, 630, 632, 633, 635, 648, 653, avec un
amendement, 655, 656, 657, 657.1, 662.1, 666, avec un amendement, 668, 681,
694, 695, 696, 696.1, 696.2, 696.3 et 697, avec un amendement. Je tenais
à vous dire que 397, 398, 399 ont déjà été
adoptés.
Le Président (M. LeSage): Merci, Mme la
députée de Groulx. Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, on termine presque, à
ce moment-ci. Comme ce sont des articles qui sont non regroupés sous un
thème, je pense que, pour la compréhension de nos travaux, il va
falloir certainement introduire l'amendement et le sujet qui est examiné
en appelant chacun des articles.
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, de fait, certains de
ces articles peuvent nécessiter peut-être une certaine
précision aux discussions.
Alors, je pense qu'il serait plus sage de pouvoir les appeler et de les
vérifier.
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle l'article
405.
Mme Harel: Article 397, avec l'amendement, c'est
déjà adopté.
Le Président (M. LeSage): C'est déjà
adopté. L'article 398 est adopté, 399 est adopté. Donc,
nous sommes rendus à l'article 405.
(Consultation)
Mme Harel: Adopté. À moins...
Le Président (M. LeSage): Adopté?
M. Rémillard: Pas trop vite. Alors, M. le
Président, à la suite d'un amendement qu'on a fait il n'y a quand
même pas tellement longtemps, on s'aperçoit que 405 est là
pour faire concordance, et l'article a été supprimé. Donc,
en toute logique, 405 devrait aussi être supprimé.
Mme Harel: Supprimé.
M. Rémillard: On va présenter un petit amendement
à l'effet que 405 est supprimé.
Le Président (M. LeSage): Très bien. Est-ce qu'on
procède avec le 416 maintenant, pour revenir au 405 pour le supprimer
ultérieurement?
Mme Harel: Très bien. Le Président (M. LeSage):
J'appelle le 416. (Consultation)
Mme Harel: Adopté. Ce n'est pas du droit nouveau, tout
ça. C'est simplement ce que je comprends. Par exemple, prenons le cas de
416, c'est pour mettre en application des dispositions du Code.
M. Rémillard: Voilà. Il n'y a absolument rien de
nouveau.
Une voix: Dans le Code civil du Bas Canada.
Mme Harel: Dans le Code civil du Bas Canada. C'est le pouvoir de
l'Inspecteur général qui est ajouté, en fait.
Le Président (M. LeSage): Alors, 416 est adopté.
J'appelle l'article 422.
Mme Harel: C'est l'amendement pour un titre, alors
adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 422 est adopté.
J'appelle l'article 423, et il y a un amendement.
(Consultation)
Mme Harel: À l'article 423, paragraphe 8, M. le
Président, j'aimerais attirer l'attention du ministre...
M. Rémillard: Quel article? Excusez-moi. Mme Harel:
423, paragraphe 8. M. Rémillard: Oui.
Mme Harel: Notamment sur le commentaire qu'on retrouve à
la suite du paragraphe 8.
M. Rémillard: 423, paragraphe 8?
Mme Harel: C'est ça, à la page 45 des commentaires
du volume 3, on peut lire: L'article 8 proposé reprend, dans son premier
alinéa, la première partie du premier alinéa de l'article
37 de la Loi sur les bureaux d'enregistrement. Le premier et le deuxième
paragraphe du premier alinéa de l'article 8 sont de droit nouveau.
Alors, le premier et le deuxième paragraphe du premier
alinéa se lisent comme suit. Premier paragraphe:
«déterminer les personnes, ministères ou organismes qui
sont exonérés du paiement des droits ou les documents ou les
services faisant l'objet d'une exonération de paiement;» et
deuxième: «prescrire, pour les services qu'il désigne, les
modalités de paiement de ces droits ainsi que les personnes,
ministères et organismes qui peuvent en bénéficier.»
Alors, c'est donc finalement de droit nouveau, ce que nous retrouvons à
l'article 8. On le retrouve donc à l'article 423, au paragraphe 8,
c'est-à-dire à l'article 8 introduit par l'article 423.
M. Rémillard: On m'informe que c'était
déjà dans la Loi sur les timbres de 1991, mais que ça
n'apparaît pas dans le commentaire.
Mme Harel: Pourquoi alors avoir indiqué... C'est
étonnant parce que c'est un amendement à la Loi sur les bureaux
d'enregistrement et non pas à la Loi sur les timbres. Je comprends donc
que la loi qui est amendée, celle sur les bureaux d'enregistrement, ne
contiendrait pas cette disposition-là.
M. Rémillard: Mme Longtin peut nous donner les
explications, si vous voulez.
Mme Longtin: En fait, il s'agit de textes qui ont
été introduits en 1991, si j'ai bien compris, dans l'actuelle Loi
sur les bureaux d'enregistrement par la loi abrogeant la Loi sur les
timbres.
Mme Harel: À ce moment-là, pourquoi est-ce que le
commentaire...
Mme Longtin: C'est sans doute une erreur qui a pu se glisser dans
un des commentaires.
Mme Harel: Alors, vous nous dites que cette disposition est la
même disposition qui aurait été introduite en 1991?
Mme Longtin: Oui. Mme Harel: Merci. (Consultation)
M. Rémillard: M. le Président, on regarde l'article
405... Oh! Excusez-moi.
Mme Harel: II va falloir modifier le commentaire,
évidemment. (20 h 40)
M. Rémillard: Oui, il faut revoir les commentaires. M. le
Président, l'article 405 est supprimé.
Le Président (M. LeSage): Alors, 423, c'est
réglé. C'est adopté. Si vous le permettez, nous allons
maintenant revenir au 405. Oui. Il y avait deux amendements au 423. Alors,
l'article 405. M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, il y a donc un
amendement qui est proposé à 405, qui se lit comme suit:
L'article 405 est supprimé.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'amendement
supprimant l'article 405 est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Merci, Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve. J'appelle donc maintenant
l'article...
M. Rémillard: 451.
Le Président (M. LeSage): ...451. C'est ça, M. le
ministre?
M. Rémillard: C'est bien ça, M. le
Président. Il y a un amendement. L'amendement proposé se lit
comme suit: Le projet de loi est modifié par la suppression de l'article
451.
Mme Harel: C'en était un bon exemple, justement, de droit
nouveau, là, de droit substantif.
M. Rémillard: M. le Président, je voudrais faire
une correction.
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Rémillard: J'ai présenté un amendement
à l'article 451 alors qu'il n'y en a pas, d'amendement.
Le Président (M. LeSage): C'est bien.
M. Rémillard: Alors, si vous voulez, on va retirer cet
amendement et l'article 451 demeure sans amendement.
Mme Harel: Alors, mon commentaire vaut, à ce
moment-là, M. le Président.
M. Rémillard: Qu'est-ce que c'est, votre commentaire?
Mme Harel: Mon commentaire étant, évidemment,
à l'effet que, par l'introduction de l'article 451, il y a dans la loi
d'application... En fait, il ne s'agit pas simplement de rendre compatibles les
dispositions du nouveau Code dans les lois statutaires. Mais, dans le cas
présent, en remplaçant le mot «terrain» par le mot
«immeuble», on se trouve à faire du droit substantif. M. le
Président, ceci dit, je suis en accord, mais je veux simplement, par
exemple, peut-être voir par là un précédent qui nous
permettra tantôt de justifier.
M. Rémillard: Quand la substance se réfère
à la forme pour que celle-ci puisse avoir une contenance,
pourquoi...
Mme Harel: Pourquoi pas?
M. Rémillard: ...ne pourrions-nous pas parler de
substance?
Mme Harel: Pourquoi se faire du tort quand on peut se faire du
bien?
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Harel: Très bien. Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle l'article
461.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Adopté. J'appelle
l'article 461.1. C'est un amendement, un nouvel article.
M. Rémillard: Oui, M. le Président. Alors, le
projet est modifié par l'insertion, immédiatement après
l'article 461, de l'article suivant: 461.1 L'article 442 de ce Code est
modifié par le remplacement, dans les deuxième et
troisième lignes du paragraphe a, des mots «dans le bureau
d'enregistrement, suivant l'article 17 de la Loi sur les bureaux
d'enregistrement (chapitre B-9)» par les mots «au Bureau de la
publicité des
droits en vertu du Code civil». M. le Président, il s'agit
d'une concordance avec les modifications apportées à la Loi sur
les bureaux d'enregistrement par les articles 422 et 423 du projet.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre.
Mme Harel: Je comprends que ça avait été une
omission dans le nouveau Code, un oubli, en fait.
M. Rémillard: Non, non. C'est parce que, dans la loi
d'application...
Mme Harel: Dans la loi d'application, excusez-moi. Dans la loi
d'application.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'amendement
créant le nouvel article 461.1 est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): J'appelle donc l'article
465.
(Consultation)
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 465 est adopté.
J'appelle l'article 469.1. C'est un amendement créant un nouvel article.
M. le ministre.
M. Rémillard: Le projet est modifié par
l'insertion, immédiatement après l'article 469, de l'article
suivant: 469.1 L'article 1042 de cette loi est modifié par le
remplacement dans la première ligne du premier alinéa, du mot
«huit» par le mot «dix». M. le Président, la
modification est de concordance avec l'article 3001 du Code civil du
Québec qui prévoit un délai de dix jours pour remplir la
même obligation.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Le nouvel article 469.1 est
adopté. J'appelle l'article 528.1.
Mme Harel: On l'a, l'amendement.
Le Président (M. LeSage): Nous avons déjà
l'amendement, M. le ministre. Je ne crois pas qu'il soit nécessaire de
le lire.
M. Rémillard: Très bien.
Le Président (M. LeSage): S'il y a accord, nous allons
procéder à son adoption. Le nouvel article 528 est adopté.
J'appelle l'article 533.
M. Rémillard: À l'article 533, il y a un
amendement, M. le Président.
L'article 533 du projet est remplacé par le suivant: 533.
L'article 16 de cette loi est abrogé.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (m. lesage): alors, 428.1 est adopté,
nouvel article, et le 533, son amendement est accepté également.
merci. j'appelle l'article 546.
Mme Harel: Alors, il y aura 73 circonscriptions foncières
dont 2 qui seront informatisées, Montréal et Laval. C'est les
mêmes. Adopté.
Le Président (M. LeSage): 546 est adopté. J'appelle
l'article 547.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): 547 adopté. J'appelle les
articles 557.1 et 557.2 dont on m'indique qu'ils forment un seul article, un
amendement, c'est-à-dire, lesquels amendements vous ont également
été distribués.
Mme Harel: C'est-à-dire qu'il y a un amendement à
557 et il y a un amendement pour insérer, après 557, 557.1 et
557.2.
Le Président (M. LeSage): C'est ça. Mme Harel:
II y a deux amendements.
Le Président (M. LeSage): On m'indique que 557 a
déjà été fait dans un tableau, avec amendement.
Alors, on introduit maintenant 557.1 et 557.2.
Mme Harel: On est dans la Loi sur les fabriques, là. C'est
ça? On ne change pas le droit, là. On me le garantit,
là?
M. Rémillard: Changer le droit, moi?
Le Président (M. LeSage): Oui, Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): J'appelle l'article 565.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): 565 est adopté. J'appelle
donc l'article 571, pour lequel il y a un amendement.
M. Rémillard: L'article 572 est supprimé.
Le Président (M. LeSage): Si vous voulez attendre juste un
instant, là. Il manque peut-être
l'amendement du 571. (20 h 50)
Mme Harel: On ne l'a pas non plus.
(Consultation)
M. Rémillard: M. le Président, c'est un amendement
qu'on n'a pas parce qu'on l'a déjà fait dans... On m'informe
qu'on va le faire dans le technique. Il va être déposé en
liasse, tout à l'heure. Des changements strictement techniques.
Le Président (M. LeSage): Très bien. Alors, on ne
discute plus du 571. J'appelle l'article 577.1.
M. Rémillard: Je crois que vous avez l'amendement, M. le
Président. 577.1 L'article 4 de cette loi est abrogé.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Adopté. J'appelle
l'article 579.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): J'appelle l'article 586.
Mme Harel: II y a un commentaire qui se retrouve au texte de 586.
On y lit ceci: Cette modification a pour but de compléter la disposition
actuelle en référant aux concepts généraux du droit
des obligations. Alors, il s'agit, en l'occurrence, du remplacement du premier
alinéa de l'article 41 de la Loi d'interprétation par le suivant:
«Toute disposition d'une loi est réputée avoir pour objet
de reconnaître des droits, d'imposer des obligations ou de favoriser
l'exercice des droits, ou encore de remédier à quelque abus ou de
procurer quelque avantage.» Finalement, c'est ce qui vient prendre lieu
de premier alinéa à la place de l'article 41 actuel qui dit:
«Toute disposition d'une loi, qu'elle soit imperative, prohibitive ou
pénale, est réputée avoir pour objet de remédier
à quelque abus ou de procurer quelque avantage.»
Alors, on voit que, dans le cadre de l'article 586, il y a là
manifestement un bel effort pour compléter la disposition du droit
actuel en regard du Code civil. C'est un commentaire, M. le
Président.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que 586 est
adopté, Mme la députée de Hochelaga-Mai-sonneuve?
Mme Harel: Oui, adopté.
Le Président (M. LeSage): Merci. J'appelle l'article
587.
M. Rémillard: M. le Président, vous
permettez...
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Rémillard: ...il faudrait revenir en arrière,
sur 579, parce qu'on a oublié un petit astérisque, et il y a un
amendement à 579.
Le Président (M. LeSage): Est-ce qu'il a été
distribué, M. le ministre?
M. Rémillard: Je crois qu'il a été
distribué. Est-ce que les membres de cette commission l'ont, cet
amendement? Alors, le député d'Anjou a cet amendement, 579.
Le Président (M. LeSage): II y a consentement pour rouvrir
la discussion sur 579 avec l'amendement.
M. Rémillard: C'est ça. Oui. Alors, 579.1 a
été adopté. C'est 579.1.
Le Président (M. LeSage): Ça va, Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve?
Mme Harel: C'est dans le cadre de la Loi sur l'instruction
publique. J'imagine que c'est en matière de saisie d'un immeuble pour
non-paiement des taxes scolaires?
M. Rémillard: Oui.
Le Président (M. LeSage): Adopté, Mme la
députée?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, nous revenons à
587.
Mme Harel: Article 586, alors je suis plus explicite,
évidemment, mon commentaire étant à l'effet de
démontrer qu'il était possible, d'une certaine façon,
d'excéder l'application pour finalement tout simplement satisfaire
l'objectif d'application du Code. Il faut parfois excéder,
même.
Le Président (M. LeSage): Excellent! C'est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): J'appelle le 588.
Mme Harel: Ça, c'est le pluriel qui l'emporte sur le
singulier. Est-ce qu'on a quelque part que le masculin l'emporte sur le
féminin?
Le Président (M. LeSage): Toujours.
Mme Harel: Est-ce qu'on a une disposition du Code à cet
effet? Je ne l'ai vue nulle part. Inclus, plutôt. C'est ça, on n'a
pas modifié encore. Très bien.
(Consultation)
M. Rémillard: Dans la loi d'interprétation, pas au
Code civil.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que 588 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): J'appelle le 589.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): 589 étant adopté,
j'appelle le 589.1. C'est un amendement, un ajout, un nouvel article.
Mme Harel: C'est la Loi sur les jurés. C'est un amendement
de concordance. Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, 589.1 est adopté.
J'appelle 590.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): 590 est adopté. J'appelle
597.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): 597 est adopté. J'appelle
609.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): 609 est adopté. J'appelle
611. Il y a un amendement qui vous a été distribué.
(Consultation)
M. Frenette (François): Cet amendement à l'article
611, qui a été demandé par la Chambre des notaires, je
pense, vise à circonscrire en des termes adéquats la juridiction
actuelle des notaires dans le domaine du non-contentieux. Est-ce que c'est
exact?
M. Rémillard: À toutes fins pratiques.
M. Frenette: Oui, sans excéder aucunement...
M. Rémillard: Sans excéder ni sous-estimer. M.
Frenette: Merci.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. Frenette.
Mme Harel: Je comprends que ça donne suite, cet amendement
à l'article 611, à une demande pressante de la Chambre des
notaires. C'est la reconduction, si je comprends bien, du droit actuel.
M. Rémillard: C'est ça, en l'exprimant.
Mme Harel: Et la Chambre des notaires, je crois, entend faire des
représentations auprès de l'Office des professions pour obtenir
des modifications par une voie différente de celle, évidemment,
des travaux qui retiennent l'attention de cette commission.
M. Rémillard: Ça, c'est autre chose,
complètement autre chose.
Mme Harel: Voilà!
Le Président (M. LeSage): Adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle l'article
613.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): 613 est adopté. J'appelle
614.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): 615.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): 616, il y a un amendement,
lequel vous a également été distribué. Est-ce que
c'est adopté?
Mme Harel: Adopté. (21 heures)
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle le 621.1. C'est
un amendement créant un nouvel article.
(Consultation)
Mme Harel: Alors, c'est 621.1, M. le Président?
Le Président (M. LeSage): Exactement. Mme Harel:
Adopté.
Le Président (M. LeSage): Merci. J'appelle le 624.
Une voix: Moi, je n'ai pas ça en main.
M. Bélanger (Anjou): Article 621. 2, j'ai ça
ici.
Le Président (M. LeSage): Un instant. Nous allons
vérifier, M. le député d'Anjou.
Mme Harel: Ça porte sur la Loi sur la pharmacie.
M. Bélanger (Anjou): Oui, c'est ça, Loi sur la
pharmacie.
Mme Bleau: C'est dans la liasse que vous nous avez donnée
au début de l'après-midi.
Mme Harel: Alors, c'est peut-être considéré
comme faisant partie des amendements techniques.
M. Rémillard: On va le vérifier dans le
technique.
Mme Bleau: Ça se peut fort bien.
M. Rémillard: C'est un oubli. Il n'est pas dans le
technique, M. le Président. Il faut l'ajouter.
Le Président (M. LeSage): Alors, nous revenons à
621. 2. Vous en avez également une copie, Mme la députée
de Hochelaga-Maison-neuve?
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. LeSage): C'est un nouvel article.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 621. 2 est
adopté. J'appelle maintenant le 624.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): 624 est adopté. J'appelle
le 625.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): J'appelle le 626.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): 626 étant adopté,
j'appelle le 627.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): 627 est adopté. J'appelle
le 628.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): J'appelle le 630.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): 630 est adopté. J'appelle
le 632.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): 632 est adopté. J'appelle
le 633.
M. le député d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Peut-être encore que c'est moi
qui... Je fais peut-être erreur ici. J'ai un amendement proposé
à l'article 622. On a fait... On a passé tout à l'heure
622. J'ai un amendement, ici, à 622. Est-ce que vous l'avez? Il a
peut-être été adopté ailleurs?
M. Rémillard: II a été adopté
ailleurs.
Le Président (M. LeSage): On l'a adopté
ailleurs.
M. Bélanger (Anjou): Ah! Il avait été
adopté ailleurs. Excusez-moi.
M. Rémillard: Mieux vaut être plus certain, M. le
député. N'hésitez pas à nous alerter.
Mme Harel: Alors, on est à 633, M. le
Président?
Le Président (M. LeSage): On est toujours à
l'étude de l'article 633, Mme la députée de
Ho-chelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Adopté. Alors, j'appelle
le 635.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 635 étant
adopté, j'appelle le 648.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 648 étant
adopté, j'appelle le 653, pour lequel il y a un amendement.
(Consultation)
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle le 655.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Le 655 est adopté.
J'appelle le 656.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): J'appelle le 657.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): J'appelle le 657.1. C'est un
nouvel article qui est créé.
Mme Harel: C'est la précision, je pense, qui était
demandée par les chambres professionnelles et l'Opposition,
évidemment, pour bien interpréter que la Commission des affaires
sociales n'agit pas en appel des décisions rendues par la Cour du
Québec et la Cour d'appel, mais agit vraiment par la propre
compétence qu'elle a.
Le Président (M. LeSage): L'article est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Merci. J'appelle l'article
662.1. C'est également un nouvel article.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, 662.1 est adopté.
J'appelle le 666, pour lequel il y a un amendement.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Adopté. J'appelle donc le
668.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): J'appelle le 681.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 681 est adopté.
J'appelle le 694.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): J'appelle le 695.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Adopté. Alors, j'appelle
le 696.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Le 696 étant
adopté, j'appelle le 696.1 qui est un nouvel article. (Consultation)
Mme Harel: Alors, en fait, le 696.1...
Le Président (M. LeSage): Et .2 et .3.
M. Rémillard: Alors, c'est pour les modifications
anglaises dans le Code civil du Québec.
Mme Harel: Richard, il faut que ce soit toi qui dises
«adopté».
M. Holden: Adopté. Adopted.
Le Président (M. LeSage): Alors, 696.1 is adopted.
J'appelle maintenant 696.2. (21 h 10)
M. Rémillard: M. le Président, à 696.2, je
voudrais attirer l'attention quand même des membres de cette commission
sur les modalités de cet amendement que je me permettrais de lire. Le
projet est modifié par l'insertion, immédiatement après
l'article 696.1, de l'article suivant: «696.2 Le Bureau de l'Ordre des
arpenteurs-géomètres du Québec, le Bureau de la Chambre
des notaires du Québec et le Conseil général du Barreau du
Québec peuvent, par règlement approuvé par le
gouvernement, obliger les membres de leur corporation professionnelle à
suivre, selon les conditions et modalités qui y sont prévues, des
cours de formation portant sur l'ensemble ou une partie de la réforme du
Code civil du Québec. «Le règlement doit prévoir les
conditions et modalités permettant à un membre d'être
dispensé de les suivre, d'une façon temporaire ou permanente,
ainsi que, le cas échéant, les frais relatifs à ces cours.
«Ce règlement ne peut être adopté que si le
secrétaire de la corporation professionnelle en a communiqué le
projet à tous les membres de la corporation, au moins 30 jours avant son
adoption. «Le projet de règlement n'est pas soumis à
l'obligation de publication prévue à l'article 8 de la Loi sur
les règlements (L.R.Q., c. R-18.1).»
Le Président (M. LeSage): Mme la députée de
Groulx.
Mme Bleau: M. le ministre, les membres de la commission qui sont
notaires, avocats ou autres professions du genre et qui ont
étudié le Code civil avec nous peuvent être
dispensés de ces cours.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Bleau: Non... Vous savez comment je suis. Personne ne savait
que je poserais cette
question-là.
Mme Harel:...
Le Président (M. LeSage): Vous avez des commentaires, Mme
la députée de Hochelaga-Maisonneuve?
Mme Harel: Comment on dit ça quand on prend une
question... sur avis?
M. Rémillard: Prendre avis de la question.
Mme Harel: Prendre avis de la question! Ha, ha, ha!
Mme Bleau: Vous n'êtes pas en mesure, M. le ministre, de
répondre immédiatement?
M. Rémillard: Je ne suis pas en mesure de répondre
immédiatement, Mme la députée de Groulx, mais je dois vous
dire que les membres de cette commission ont travaillé très fort
à ce Code civil et ont fait beaucoup, beaucoup de travail. Ils
connaissent très bien ce Code civil. Probablement que, comme
législateurs, ils pourraient être des références
importantes pour une meilleure compréhension des textes. Par
conséquent, ça implique des conclusions dans ce règlement
qui devraient apparaître lorsqu'il nous sera présenté.
Mme Bleau: Merci, M. le ministre. Mme Harel:
Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 696.2 est
adopté. J'appelle l'article 696.3.
(Consultation)
Mme Harel: Article 696.3, adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 696.3 est
adopté. J'appelle l'article 697, pour lequel il y a un amendement.
(Consultation)
M. Rémillard: M. le Président, est-ce que le
dernier article a été adopté?
Le Président (M. LeSage): Oui, l'article 697, avec
amendement.
Mme Harel: Donc, il y a 697, avec l'amendement, M. le
Président...
Le Président (M. LeSage): Oui, Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: On prévoit donc un décret. Dans le
projet de loi, on prévoyait un décret dans les six mois de la
date d'entrée en vigueur. Alors, je comprends que, là,
l'amendement donne plus de latitude. C'est bien le cas, là, au
gouvernement?
M. Rémillard: En fait, on reprend... à l'exception
des articles 696.2 et 696.3 de la présente loi. La présente loi
entre donc en vigueur directement au moment de sa sanction, comme c'est
prévu à l'article 697.
(Consultation)
M. Rémillard: Mme Morency va faire les commentaires, si
vous voulez.
Mme Harel: D'accord.
Mme Morency (Lise): Lise Morency. En fait, il s'agit d'une
modification, au premier alinéa principalement de l'article 697,
où on crée deux exceptions à l'entrée en vigueur
qui est prévue, telle qu'elle est prévue au premier alinéa
du texte du projet de loi 38, pour prévoir l'entrée en vigueur
des deux articles qui viennent prévoir le pouvoir réglementaire
des corporations professionnelles qui sont visées à 697.2, et le
pouvoir de suspension à 697.3, de façon à ce que ces
articles-là puissent entrer en vigueur préalablement à
l'entrée en vigueur du Code civil et du projet de loi 38.
Mme Harel: On comprend donc qu'au 1er juillet prochain il devra y
avoir un décret pour permettre l'entrée en vigueur du nouveau
Code et de la loi d'application au 1er janvier 1994.
M. Rémillard: Au 1er janvier ou avant. Mme Harel:
Ou avant?
M. Rémillard: Parce que... Non, je vais vous dire tout
simplement ce que j'ai en tête. C'est que je suppose qu'on pourra avoir
la sanction ce vendredi 18 décembre. Donc, nous avons
présenté le projet un 18 décembre, nous avons
adopté et sanctionné le projet un 18 décembre...
Mme Harel: Un tour du chapeau. Ha, ha, ha!
M. Rémillard: ...nous adoptons et sanctionnons le projet
de loi d'application un 18 décembre. Ne serait-il pas possible d'avoir
l'application du Code civil un 18 décembre? Mais je veux simplement...
Je dis ça comme ça, mais peut-être qu'il y a des
problèmes techniques.
Mme Harel: Ce sera votre chiffre chanceux, M. le ministre. Ha,
ha, ha!
M. Rémillard: Alors, vous voyez l'activité autour
de moi, à la suite de la déclaration que je viens de faire!
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Harel: Vous savez qu'il faut que vous ajoutiez un
cinquième 18, alors il faudra le décret un 18 juin.
M. Rémillard: Un 18 juin, oui, oui, oui. Vous savez que le
sous-ministre Chamberland a toujours la solution à tous les
problèmes. Alors, il s'agirait tout simplement de faire une loi pour
proclamer que le 1er janvier a, de fait, signification... est
présumé être le 18, est réputé être le
18 pour les fins de l'entrée en vigueur de la loi. Voilà.
Le Président (M. LeSage): Est-ce qu'on a
complété avec le 697 et l'amendement?
M. Rémillard: Oui, M. le Président. Mme Harel:
Oui, M. le Président.
Dépôt des amendements de nature
technique
M. Rémillard: Ce que je suggérerais à cette
commission, M. le Président, c'est de déposer en liasse les
amendements techniques, strictement techniques, des petites coquilles en
version française et en version anglaise. Alors, ce que je veux dire,
c'est que les amendements techniques en anglais, c'est sur la version anglaise
de la loi d'application, bien sûr, et les amendements techniques que je
dépose en liasse en version française sont des amendements
à la loi d'application, version française.
Mme Harel: Ça va. Adopté.
Le Président (M. LeSage): C'est adopté en
liasse...
M. Rémillard: Oui.
Le Président (M. LeSage): ...version française,
version anglaise. Alors, les deux...
Articles en suspens
M. Rémillard: Maintenant, M. le Président, nous
pourrions revenir aux quelques articles qui nous restent, que nous avions
suspendus, gardés suspendus. Le premier de ces articles est l'article
44.1. Alors, voilà, on a discuté en fonction de 120.1, mais nous
vous proposons un 44.1. On va vous distribuer cette proposition d'amendement,
si vous voulez.
Mme Harel: Oui, merci. (21 h 20)
M. Rémillard: Voici, M. le Président, cet
amendement se lirait comme suit: II est ajouté, dans la section IV du
titre I, avant l'article 45, l'article suivant: «44.1 Pour la
qualification des biens, l'article 903 du nouveau Code est censé ne
permettre de considérer immeubles que les meubles qui assurent
l'utilité de l'immeuble; les biens meubles qui, dans l'immeuble, servent
à l'exploitation d'une entreprise ou à la poursuite
d'activités sont censés demeurer meubles.»
Alors, M. le Président, il y avait toujours cette
possibilité d'amender 120, 120.1, faire 120.1. Mais, à ce
moment-là, on situait notamment seulement ce qui regarde les
hypothèques alors que le problème demeurait pour tous les autres.
Il fallait trouver un moyen, donc, pour que ce soit une application plus
universelle en fonction du problème. Notre conclusion a donc
été d'apporter cet article 44.1.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. Me
Frenette.
M. Frenette: Merci, M. le Président. Effectivement,
peut-être que la situation de l'amendement est préférable
qu'à la suite de l'article 420... Toutefois, il m'apparaît que...
que l'article 120, excusez-moi... qu'après l'article 120. Mais, tel que
libellé, il m'apparaît qu'il y aurait peut-être une
légère confusion.
On dit: L'article 903 du nouveau Code est censé ne permettre de
considérer immeubles que les meubles qui assurent l'utilité de
l'immeuble. L'article 901 prévoit également les meubles qui
assurent l'utilité de l'immeuble, de sorte que peut-être on
pourrait dire: Pour la qualification des biens, l'article 903 du Code... ou, en
tout cas, ne retenir que le dernier bout ou, à tout le moins,
faire...
M. Rémillard: Je ne comprends pas. M. Frenette: Si
on va voir l'article 901...
M. Rémillard: Oui. Vous regardez l'article 901. L'article
901 dit: «Font partie intégrante d'un immeuble les meubles qui
sont incorporés à l'immeuble, perdent leur individualité
et assurent l'utilité de l'immeuble.» Et la relation qu'on ferait
ici avec 44.1, en fonction du commentaire...
M. Frenette: Je me pose une question, à savoir s'il n'y
aurait pas une confusion de raccrocher uniquement en fonction de
l'utilité de l'immeuble.
M. Rémillard: À ce moment-là, il faut se
référer à l'article 903 qui se lit comme suit: «Les
meubles qui sont, à demeure, matériellement attachés ou
réunis à l'immeuble, sans perdre leur individualité et
sans y être incorporés, sont immeubles tant qu'ils y
restent.» Et là on dit ici: «Pour la qualification des
biens, l'article 903 du nouveau Code est censé ne permettre de
considérer immeubles que les meubles qui assurent
l'utilité de l'immeuble - alors, c'est les meubles qui y sont
visés - les biens meubles qui, dans l'immeuble, servent à
l'exploitation d'une entreprise ou à la poursuite d'activités
sont censés demeurer meubles.» Ce serait...
M. Frenette: Je vais poser ma question autrement. Peut-être
que Mme Longtin pourrait y répondre. Est-ce qu'il n'y a pas
possibilité que l'amendement, ici, tel que rédigé,
permette de croire que, s'il y avait des meubles devenus partie
intégrante, ils pourraient également pouvoir se qualifier en
vertu de l'article 903? C'est juste ça.
M. Rémillard: Pouvez-vous répéter? Si...
M. Frenette: Est-ce que les meubles, devenus partie
intégrante en vertu de l'article 901, pourraient, parce que l'article
est ainsi libellé, être confondus avec ceux de l'article 903?
M. Rémillard: Bon. Est-ce que, Mme Longtin, vous pourriez
faire une réponse?
Le Président (M. LeSage): Mme Longtin.
Mme Longtin: je pense que je vois son problème. il semble
que peut-être le texte ne donne pas l'impression d'aller rechercher les
critères de 903.
(Consultation)
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, peut-être
qu'il serait une bonne chose de suspendre quelques minutes, parce que Me
Frenette soulève quand même une question très
importante.
Le Président (M. LeSage): Je suspends les travaux de cette
commission pour quelques instants.
Mme Harel: On pourrait peut-être poursuivre sur les autres
dispositions.
M. Rémillard: En fait, on peut continuer, nous -
pouvez-vous voir - parce que, sur les autres, il n'y a pas de modification.
Mme Harel: Alors, Me Frenette et Me Longtin peuvent
peut-être poursuivre l'échange et on pourrait continuer?
Le Président (M. LeSage): D'accord. La commission poursuit
ses travaux. M. le ministre.
M. Rémillard: Alors, M. le Président, nous avions
aussi suspendu les articles 304 et 305 qui demeurent comme tels. Il n'y a pas
de modification apportée aux articles 304 et 305.
Le Président (M. LeSage): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Je crois... Un commentaire?
M. Bélanger (Anjou): M. le Président,
c'était...
Le Président (M. LeSage): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): ...suite à mes remarques
à propos de lïnsaisissabilité des biens. Suite à la
conversation que j'ai eue avec mes experts, ils m'ont confirmé que je
n'avais pas réellement raison de craindre qu'il y ait une mauvaise
interprétation de l'article. Donc, n'étant pas un expert et
n'ayant que soulevé une interrogation, je retire à ce
moment-là mes craintes quant à cet article. Donc, il n'y a pas de
problème.
Le Président (M. LeSage): M. le député
d'Anjou, on n'a jamais raison de craindre. Lorsqu'on craint, on est près
de la sagesse.
Mme Harel: On n'a jamais tort.
Le Président (M. LeSage): On n'a jamais tort.
Mme Harel: Vous voulez dire qu'on n'a jamais tort de craindre. On
aura toujours raison. Adopté.
Le Président (M. LeSage): Un instant, Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve.
M. Rémillard: Nous restons suspendus, M. le
Président, à la conclusion de la discussion qu'auraient Mme
Longtin et M. Frenette.
Le Président (M. LeSage): Un instant, M. le ministre.
Mme Harel: On pourrait faire l'adoption des titres...
Le Président (M. LeSage): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Si vous le permettez, il y a toujours
l'article dont j'ai parlé, celui à propos de la date du vice
affectant un immeuble.
Le Président (M. LeSage): Vice de forme dans la
construction continue.
M. Bélanger (Anjou): 98.
M. Rémillard: On reviendrait à partir d'où?
Ça nécessite quand même... C'est un autre article.
Peut-être qu'il faudrait ajourner quelques minutes.
Le Président (M. LeSage): Je vais vous rappeler que nous
reviendrons également sur les articles 304 et 305, avant de
conclure.
M. Rémillard: Ils sont adoptés.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que c'est adopté
avec les amendements ou sans amendement?
M. Rémillard: Tels qu'amendés. Oui, ça reste
comme ça, tels qu'amendés.
Le Président (M. LeSage): Les articles 304 et 305, tels
qu'amendés, sont adoptés.
Mme Harel: On peut prendre 10 minutes?
Le Président (M. LeSage): Je suspends les travaux de cette
commission pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 21 h 29)
(Reprise à 21 h 47)
Le Président (M. LeSage): La commission des institutions
reprend ses travaux. M. le ministre.
M. Rémillard: Oui, donc, M. le Président, nous
avions toujours un article qui était en discussion. Nous avons donc un
amendement à proposer. Mme Longtin, c'est bien ça? Il y a eu des
discussions entre nos experts légistes, et nous avons une nouvelle
rédaction de l'article 44.1. On me dit que ça s'en vient. D'autre
part, M. le Président, peut-être qu'on peut se
référer à la question que posait le député
d'Anjou, lorsqu'il se questionnait sur l'article 98. Je crois qu'il a eu
l'occasion de discuter avec les légistes et les experts aussi.
M. Bélanger (Anjou): C'est ça, M. le
Président. Alors, le sceptique que j'étais a été
confondu. Donc, encore une fois confondu. Les craintes aussi ou les
appréhensions que j'avais relativement à cet article ont
été levées. Voilà.
M. Kehoe: Vous êtes chanceux d'avoir vos... Une belle
soirée. Vous allez bien dormir ce soir.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le
député d'Anjou.
M. Rémillard: M. le Président, on attend
l'amendement, le texte qui s'en vient, de 44.1. M. le Président, donc,
après...
Mme Harel: ...nos remarques finales, si vous voulez.
M. Rémillard: Oui. Après l'adoption de cet article,
doit-on approuver ou...
Le Président (M. LeSage): On doit approuver le titre du
règlement.
M. Rémillard: Alors, peut-être pourrions-nous le
faire immédiatement, si vous voulez, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): C'est parce qu'on va devoir
également adopter l'ensemble du projet de loi tel que modifié. Il
y aurait un article qui n'aurait pas été inséré.
Moi, je préférerais peut-être qu'on attende.
M. Rémillard: Vous préférez qu'on attende.
Très bien. Ce ne sera pas très, très long. De là
à faire nos remarques finales immédiatement, M. le
Président, c'est comme si on passait un générique sans que
le film ne soit terminé, en pleine action. Alors, attendons de voir
comment l'action va se terminer. Jusqu'à la dernière minute, il
doit y avoir un suspense. C'est ce qu'il y a eu... Il y a eu...
M. Kehoe: Attention, jusqu'à la fin...
M. Rémillard: Oui, les membres de cette commission doivent
demeurer sur le qui-vive.
M. Kehoe: Good to the last drop.
Le Président (M. LeSage):En attendant, M. le ministre, on
pourrait peut-être adopter les intitulés des titres, chapitres,
sections et sous-sections du projet de loi 38.
(21 h 50)
Mme Harel: Ça, c'est une bonne suggestion.
M. Rémillard: Voilà, M. le Président. Je
vous le suggère fortement.
Le Président (M. LeSage): Alors, les intitulés des
titres, chapitres, sections et sous-sections sont adoptés.
M. Rémillard: Ils sont adoptés, M. le
Président.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Adopté. Nous avons
maintenant le projet d'amendement à l'article 44.1. M. le ministre.
M. Rémillard: Alors, M. le Président, l'amendement
proposé se lirait comme suit. Il est ajouté, dans la section IV
du titre I, avant l'article 45, l'article suivant: «44.1. L'article 903
du nouveau Code est censé ne permettre de considérer immeubles
que les meubles visés qui assurent l'utilité de l'im-
meuble, les meubles qui, dans l'immeuble, servent à
l'exploitation d'une entreprise ou à la poursuite d'activités
étant censés demeurer meubles.»
(Consultation)
M. Rémillard: M. le Président...
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Rémillard: ...sans exagérer... pour votre
patience, les membres de cette commission, M. le sous-ministre Chamberland nous
suggère, je pense, quelque chose qui vient bonifier le texte. Au lieu de
cet amendement, l'amendement se lirait comme suit. Si vous me permettez, on
l'efface, je propose celui-ci: «44.1 L'article 903 du nouveau Code est
censé ne permettre de considérer immeubles que les meubles
visés qui assurent l'utilité de l'immeuble, les meubles qui
servent à l'exploitation d'une entreprise ou à la poursuite
d'activités dans l'immeuble étant censés demeurer
meubles.»
Le Président (M. LeSage): On déplace les mots
«dans l'immeuble».
M. Rémillard: Alors, on va voir si... (Consultation)
M. Rémillard: M. le Président...
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Rémillard: ...il s'agit simplement d'essayer de trouver
une meilleure rédaction pour rendre cet article le plus clair possible,
parce qu'on doit dire qu'à sa lecture ce n'est pas un article qui
apparaît particulièrement facile à comprendre. Oui,
et...
(Consultation)
M. Rémillard: Alors, M. le Président, tout
ça est la faute du sous-ministre.
Des voix: Ah, ah, ah!
M. Rémillard: Je veux dire des sous-ministres.
Mme Harel: Lequel? Nommez-le.
M. Rémillard: Si ça continue, on va les nommer.
Le Président (M. LeSage): Nous reprenons.
M. Rémillard: Voilà! Dans un geste
d'autorité, en concertation avec...
Le Président (M. LeSage): Vous avez
décidé,
M. le ministre, de nous soumettre l'amendement 44.1.
M. Rémillard: 44.1...
Le Président (M. LeSage): On vous écoute, M. le
ministre.
M. Rémillard: ...que je lis maintenant, M. le
Président. «44.1. L'article 903 du nouveau Code est censé
ne permettre de considérer immeubles que les meubles visés qui
assurent l'utilité de l'immeuble, les meubles qui, dans l'immeuble,
servent à l'exploitation d'une entreprise ou à la poursuite
d'activités étant censés demeurer meubles.»
Voilà, M. le Président, ce que nous soumettons à
cette commission bien humblement.
Le Président (M. LeSage): Là, on comprend. Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (m. lesage): merci. alors, le nouvel article
44.1 est adopté. est-ce qu'il y a d'autres articles, d'autres
amendements, m. le ministre? est-ce que le titre du projet de loi 38 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi 38, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): M. le ministre, vous voulez
faire une motion de renumérotation du projet de loi 38?
M. Rémillard: Oui. J'aimerais faire une motion de
renumérotation, M. le Président, si ça s'impose.
Le Président (M. LeSage): Je crois que oui. Cette motion
est acceptée?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Adopté. Vous avez des
remarques à faire, M. le ministre?
Conclusions M. Gil Rémillard
M. Rémillard: Oui, m. le président. je voudrais
tout simplement vous dire que lorsque nous avons débuté
l'étude de ce projet de loi, qui n'est pas un projet de loi facile sur
le plan du droit, sur le plan technique, avec beaucoup de
conséquences, évidemment, sur ce que sera notre droit
à la suite de l'adoption du Code civil, que nous avons fait l'an
dernier, presque il y a un an, jour pour jour... Je voyais tous nos travaux, M.
le Président, avec, disons, une certaine appréhension, dans le
sens que c'étaient certainement des travaux qui nous permettraient de
faire un travail de droit très intéressant, mais j'avais aussi
à coeur, comme tous les membres de cette commission, que nous puissions
faire un travail qui se situait dans la foulée de ce que nous avons fait
pour le Code civil du Québec, c'est-à-dire une loi d'application
qui nous permet d'avoir un droit à l'image du Québec. Je dois
dire, M. le Président, que je suis particulièrement heureux du
travail que nous avons fait. Nous avons fait un très bon travail, et
nous pourrons dire, avec cette loi d'application: Mission accomplie!
M. le Président, si nous avons pu accomplir cette mission, c'est
qu'il y a des gens extrêmement compétents et dévoués
qui nous ont soutenus, depuis maintenant au moins quatre ans, en ce qui me
regarde: Me Jacques Chamberland, le sous-ministre de la Justice; Me Lise
Morency, sous-ministre associée à la législation; Me
Marie-José Longtin, Me André Cossette, Me Pierre Charbonneau, Me
Aidée Frenette, Me Arthur H. Simard, Me Albert Bélanger, Me Yves
Pleau, Mme Johanne Bernard et Me Jean Pineau. Alors, Mme Johanne Bernard, si je
comprends bien, qui travaille au niveau du secrétariat et Me Jean Pineau
- Me Jean Pineau, qui n'est pas avec nous ce soir - qui a agi avec les
légistes comme expert. Nos experts, M. le Président, qui
étaient avec nous pour la loi sur le Code civil, et qui sont avec nous
pour cette loi d'application, qui ont fait un travail remarquable avec nous,
que je remercie très sincèrement: Me François Frenette, Me
Monique Ouellette et Me Claude Masse qui, avec les légistes, ont
travaillé en étroite collaboration pour que nous puissions
arriver à ces résultats.
Je veux remercier Mme Suzanne Vadbon-coeur, du Barreau du Québec,
qui a été avec nous et qui a suivi nos travaux; remercier le
Barreau du Québec. On peut être très fier du rôle que
le Barreau a joué, tant au niveau de la loi sur le Code civil qu'au
niveau de cette loi d'application, par les remarques qu'ils nous ont
communiquées. Par la relation suivie que nous avons eue avec le Barreau,
nous avons pu bonifier notre texte, et je tiens à les remercier. (22
heures)
La même chose avec la Chambre des notaires, qui ont
été extrêmement actifs, avec Me Mireille Bessette et Me
Jeffrey Talpis, qui étaient avec nous, et qui ont suivi nos travaux.
Là encore, nous avons eu un soutien, une collaboration tout à
fait exceptionnelle de la Chambre des notaires, et je tiens à les
remercier. La Confédération des caisses populaires Desjardins,
avec Me Lise Nadeau, qui était avec nous. Elle est ici, ce soir, et je
veux la remercier d'avoir été avec nous, et pour la collaboration
que nous avons eue de la Confédération des caisses populaires
Desjardins, une collaboration extrêmement précieuse.
M. le Président, des remarques, évidemment, très
sincères aux membres de cette commission des institutions, qui ont fait
un travail remarquable pour discuter de ce projet de loi, souvent très
complexe, difficile et combien important pour avoir l'application de ce nouveau
Code civil. Mme la députée de Groulx qui, aujourd'hui, en
particulier, a été très active et extrêmement
présente dans ses interventions, comme toujours, et qui nous a permis
d'avancer considérablement dans nos travaux par sa lecture et, toujours,
aussi, son intervention bien à propos sur des points qui sont d'une
façon, pour nous, comme parlementaires, importants à discuter
dans leur aspect pratique. Le député d'Orford, M. le
député de Sherbrooke, le député de Viger, le
député d'Iberville - M. le député d'Iberville, qui
a présidé la sous-commission du Code civil d'une façon
qu'on connaît, tout à fait exceptionnelle, et qui a
été avec nous pendant les travaux de notre loi d'application, je
tiens à le remercier d'être avec nous. Le député de
Chapleau, qui est l'adjoint au ministre de la Justice. Bien sûr, qu'il a
joué un rôle depuis tout ce temps, M. le Président, depuis
que nous sommes impliqués dans la réforme du Code civil, à
mes côtés, en travaillant avec moi d'une façon assidue,
comme un associé, et qui a joué un rôle des plus actifs
dans la loi d'application que nous venons de terminer. Par son
expérience comme avocat, il a su nous apporter une expertise qui nous a
beaucoup aidés.
Le député de Hull, M. le Président, que je salue et
qui, M. le Président, a joué un rôle majeur en acceptant
d'être le président en très grande partie, dans la
très grande majorité de son temps de cette commission. M. le
Président, je veux vous remercier de la façon dont vous avez fait
votre travail. Ce n'était pas facile et, jusqu'à la
dernière, dernière minute, ça n'a pas été
facile, je dois dire. Mais j'ai beaucoup apprécié et votre
compétence et votre patience, et je vous en remercie. Je voudrais
souligner, M. le Président, la collaboration que nous avons du
Secrétariat, qui est toujours très présent et tellement
efficace. Mme Marie Tanguay et Mme Adrienne Beauregard, qui travaille avec Mme
Tanguay, et que je voudrais remercier.
Alors, voilà, M. le Président, les remarques que je
voulais faire. Maintenant, il nous restera une dernière étape
à l'Assemblée nationale, et nous pourrons, je l'espère,
faire cette étape pour le 18, donc vendredi prochain, ce qui nous
permettrait d'avoir un triplé. C'est-à-dire que nous avons
présenté notre loi sur le Code civil du Québec le 18
décembre 1990; nous avons fait adopter et sanctionner cette loi le 18
décembre 1991; et nous ferons adopter et sanctionner cette
loi d'application un 18 décembre 1992.
Voilà, M. le Président, qui nous permet de respecter nos
échéanciers, et de dire qu'il y aura un nouveau Code civil en
application au Québec pour, certainement, le 1er janvier 1994, tel que
prévu.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Hochelaga-Maison-neuve.
Mme Louise Harel
Mme Harel: Alors, je vous remercie, M. le Président. Vous
savez, M. le Président, il en fut, cette fois-ci, comme toutes les fois
précédentes, évidemment... parce qu'à chaque fois
on a l'impression qu'on n'y arrivera pas. Les délais semblent toujours
trop courts. Puis, c'était le cas, évidemment, surtout avec une
session qui était écourtée, et la loi d'application qui
contient presque 700 articles. Finalement, on est passés à
travers, M. le Président, et je veux certainement me faire l'écho
de tous ces remerciements que le ministre vient de faire.
Je pense évidemment à l'équipe de légistes
exceptionnellement dévoués. C'est absolument remarquable de voir
une équipe extraordinaire. J'aimerais parfois que les gens, nos
concitoyens, puissent voir à l'oeuvre ceux qu'on appelle des
fonctionnaires. J'imagine que ceux des légistes qui sont ici doivent
parfois se sentir blessés par cette expression qu'on utilise en la
dépréciant, mais c'est tellement extraordinaire de voir des gens
qui, non seulement ne calculent pas leur temps, et qui sont
extrêmement... qui ont beaucoup investi d'eux-mêmes dans leur
travail. Alors, je veux qu'ils sachent combien c'est exceptionnel, parce que je
disais à mon collègue de Westmount que c'est une équipe
qui, en partie, était là au moment où c'était nous
qui étions de l'autre côté, et qui sans doute le sera, au
moment où chacun inversera les rôles - Ha, ha, ha!. C'est quand
même extraordinaire de penser que, dans le secteur public, le
Québec, les Québécois peuvent compter sur une
équipe de gens aussi dévoués. Je veux remercier
également - je veux le faire immédiatement - les experts qui se
sont mis à la disposition de l'Opposition par le ministère de la
Justice.
C'est bien évident que sans Me Frenette, sans Me Ouellette et
sans Me Masse, nous ne pourrions pas procéder avec autant de
célérité, parce que, évidemment, le doute nous
habiterait, et beaucoup plus que ce n'est le cas. Alors, c'est grâce
à eux et à elle que l'on parvient à faire taire nos
doutes, et à poursuivre d'un bon pas, finalement, parce qu'on a
établi une relation de confiance qui est extrêmement importante
dans la poursuite de nos travaux.
Je veux insister, parce que mes collègues... Je sais que Mme la
députée de Terrebonne n'est pas ici ce soir, mais c'est une
parlementaire extrêmement dévouée, studieuse. Elle
était à la commission parlementaire qui entendait les
mémoires sur les cégeps et sur l'enseignement privé. Si
elle n'est pas ici, c'est parce qu'elle est ailleurs, mais parce qu'elle est
ailleurs de façon active. Moi, je veux particulièrement souligner
sa présence assidue, active. Ça me confirme que ce n'est pas
nécessaire d'être juriste - c'est le cas de Mme Bleau, qui est ici
avec nous, en fait, la députée de Groulx - pour s'impliquer dans
une réforme comme celle qui est entreprise. Ce qui m'apparaît
très, très important, c'est que le député d'Anjou
et le député de Westmount, qui ont joint les rangs de la
commission, ont accepté de bonne grâce de souscrire à une
façon inusitée de travailler en commission parlementaire. Ils
auraient très bien pu résister, d'une certaine manière,
à cette façon de faire qui, admettons-le, est peu
fréquemment utilisée dans notre Parlement, puisque nous offrons
notre collaboration la plus entière, sans réserve, et avec le
souci que le projet final... qu'il n'y ait pas de gagnants ni de perdants, que,
tout compte fait, le produit final soit, si vous voulez, le plus adéquat
pour répondre aux besoins des Québécois. Ce n'est pas le
cas habituellement, et on sait bien que, dans ce Parlement, il faut toujours
qu'il y ait un gagnant ou un perdant. Alors, c'est ce que j'appelle la
manière inusitée de travailler dans cette commission. Puis, le
député de Westmount et le député d'Anjou, moi, je
considère qu'ils ont, de plain-pied, immédiatement, adopté
la manière de faire qui est nécessaire dans des dossiers de
société comme ceux que nous traitons. (22 h 10)
Moi, j'apprécie énormément la simplicité et
la sincérité du député de Westmount et du
député d'Anjou. C'est très, très, très rare,
dans ce Parlement, de dire qu'on a pu se tromper. Je ne pense pas... En 12 ans,
je pense, ce soir, que c'était une des premières fois que je
l'entendais. Je dois vous dire, M. le député d'Anjou, que...
Continuez comme ça, parce que, en général, les femmes
apprécient ça beaucoup! Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Harel: C'est les fanfarons qu'on n'aime pas. C'est pour
ça qu'en général les femmes n'aiment pas la politique.
Ceci dit, ces remarques étant dites, je veux évidemment remercier
Me France Thériault. Me Thériault avait finalement à
assumer une tâche qui consistait à entrer immédiatement
dans un dossier qui avait vu à l'oeuvre Me Fernande Rousseau. Alors,
elle s'en est extrêmement bien acquittée, puis je veux
évidemment la remercier. Je regrette l'absence de Me Pineau. Je sais que
Me Pineau a dû repartir... bien, devait retourner pour quelques mois
encore. Je crois que c'est dans le cadre de son congé sabbatique. En
fait, il nous a fait profiter de son séjour ici, qui était un
séjour, je crois, dans le
cadre d'un congé sabbatique. Alors, on a pu profiter de son
expérience, et je ne sais pas si, un jour, il lira nos travaux, mais je
veux qu'il sache que nous regrettons, en fait, de ne pas pouvoir, de ne pas
avoir pu le saluer avant son départ.
Je termine, M. le Président, en vous disant que le travail n'est
pas encore complètement fini, même s'il est entrepris depuis
maintenant très longtemps. Ce soir, je pensais, entre autres, à
Herbert Marx, et je racontais au député de Westmount le plaisir
qu'on avait eu, en 1985, de siéger dans ce Parlement pour l'étude
du livre sur les biens. On avait trouvé tellement de plaisir qu'on avait
continué après la clôture de la session. On avait
siégé en juillet - certains vont se le rappeler - et on
était seuls, je pense, dans ce parlement, ou à peu près.
Alors, il se trouvait qu'on avait pu, comme ça, faire progresser une
partie des travaux. Je pense que nous allons, nous, être les
privilégiés qui allons porter le flambeau pour le résultat
final, mais il y a eu derrière nous, finalement, une lignée
impressionnante de gens qui y ont contribué.
Alors, il reste encore, et je termine là-dessus, il reste encore
un peu de gros oeuvre. Je pense aux commentaires sur le Code, qui doivent
être déposés au début de la prochaine session;
ensuite, aux commentaires sur la loi d'application, que le ministre nous disait
vouloir déposer également. Je crois que c'est une très
sage décision. Ça s'impose de plus en plus avec le travail qu'on
a fait, il me semble, cette réforme du Code de procédure, cette
révision du Code de procédure civile, qui va encore plus
s'imposer avec urgence, avec les modifications qu'on y introduit maintenant, et
qui s'ajoutent à ce qu'il y avait déjà. Puis, cette loi
d'harmonisation qui devra voir le jour. Évidemment, nous attendons avec
impatience la création de l'Institut permanent de réforme du
droit. Je comprends que, pour le 1er avril, nous devrions donc assister
à sa création. Alors, je vous remercie, M. le
Président.
Le Président (M. LeSage): Merci, Mme la
députée de Hocheiaga-Maisonneuve. M. le ministre.
M. Rémillard: Oui, alors, M. le Président, en
terminant, je voudrais remercier l'Opposition. Je prends le terme
«Opposition», mais ce n'est pas vraiment un rôle d'opposition
qui a été joué à cette commission. Un rôle de
parlementaires qui avaient exactement les mêmes objectifs. Je dois dire
que ça a été un rôle de critique - oui, le terme est
juste, M. le député d'Iberville. La conclusion, c'est qu'aucun
article n'a été adopté sur division. On a failli, on a
passé proche, mais nous avons réussi, en discutant et en trouvant
des solutions, à accepter cette loi d'application à
l'unanimité. Je pense que c'est quelque chose de tout à fait
exceptionnel, lorsqu'on connaît toutes les discussions qu'on a eues
ensemble. Donc, merci au député d'Anjou, au député
de Westmount, à Mme la députée de Terrebonne et à
vous, Mme la députée de Hocheiaga-Maisonneuve, critique du
ministre de la Justice. Merci pour le travail extrêmement consciencieux
et compétent que vous avez fait, je vous remercie. Merci à Mme
Thériault pour le travail qu'elle a fait. Vous me permettrez, mes tout
derniers mots, M. le Président, mes tout derniers mots pour Julienne,
pour Julienne Pelletier, à quel point Julienne Pelletier, Me Julienne
Pelletier, a fait un travail remarquable, exceptionnel, et je voudrais la
remercier très sincèrement. On sait que Mme Pelletier travaille
au niveau de mon cabinet. Voilà, M. le Président, je vous
remercie donc vous-même. À la prochaine étape.
Le Président (M. LeSage): M. le ministre, Mmes et MM. de
la commission, j'aurais aimé, moi aussi, laisser les dernières
notes aux galées de ces travaux pour Julienne sauf que, par mesure de
précaution... Vous vous rappelez? À un certain moment
donné, on avait l'article 571, tel qu'amendé; j'aimerais qu'on
l'adopte pour être certain qu'il apparaît au procès-verbal,
pour ne pas qu'on ait à revenir sur ce dossier. Est-ce que l'article
571, tel qu'amendé, est adopté?
Une voix: L'impôt.
Le Président (M. LeSage): L'impôt.
Mme Harel: L'impôt? Ah! Ça tombe bien. C'est une
modification technique? C'est la notion de résidence. Ah oui, pour
l'impôt. Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, 571, tel
qu'amendé, est adopté. Je vous remercie, Mmes et MM. de cette
commission, pour l'opportunité que vous m'avez donnée de
présider vos travaux. Je suspends les travaux de cette commission pour
quelques instants.
(Suspension de la séance à 22 h 18)
(Reprise à 22 h 28)
Projet de loi 14
Le Président (M. LeSage): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission des institutions reprend ses travaux. Nous
poursuivons nos travaux avec l'étude du projet de loi 14, Loi modifiant
le Code de procédure civile concernant la médiation familiale.
Est-ce qu'il y a des remplacements, Mme la secrétaire?
La Secrétaire: oui. il y a mme pelchat (vachon) qui est
remplacée par mme bleau (groulx), et m. claveau (ungava) qui est
remplacé par mme carrier-perreault (chutes-de-la-
Chaudière).
Le Président (M. LeSage): Merci, Mme la secrétaire.
M. le ministre, vous avez des remarques?
Autres remarques préliminaires
M. Rémillard: Oui, M. le Président. Nous abordons
donc l'étude article par article d'un projet de loi que je
considère comme très important, loi qui modifie le Code de
procédure civile concernant la médiation familiale. M. le
Président, j'ai eu l'occasion de dire, dans mes interventions à
l'Assemblée nationale, toute l'implication qu'on doit donner à ce
projet de loi. Ce projet de loi ne règle pas tous les problèmes
qui peuvent être reliés au mariage, au divorce, à la
séparation, mais c'est un projet de loi qui, dans le cadre de ce que
peut faire le ministre de la Justice, respectant les principes qu'on s'est
donnés, M. le Président, et aussi ayant bien en tête les
possibilités que nous avons au niveau d'autres ministères - et je
pense à mon collègue, le ministre de la Santé et des
Services sociaux, qui pourra aussi, dans son domaine, mettre en place un
programme de médiation familiale, je pense à ma collègue,
la ministre responsable de la Condition féminine, qui est très
sensible à ce sujet... M. le Président, nous avons donc un projet
de loi qui, je crois, va quand même être un élément
des plus positifs pour le droit familial et le respect des parties, des
époux donc, qui décident de se séparer et, je dois le dire
aussi, pour le respect des enfants qui doivent subir cette séparation
et, souvent, dans des conditions des plus difficiles. (22 h 30)
Voilà, M. le Président, un projet de loi que je
présente à la lecture et à l'étude de cette
commission avec beaucoup d'espoir quant aux résultats qu'il peut donner
sur l'état du droit du Québec en ce qui regarde la
séparation et le divorce.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Hochelaga-Maison-neuve, vous avez des remarques
préliminaires?
Mme Harel: M. le Président, oui, je vous remercie. M. le
Président, c'est un projet de loi qui contient seulement quelques
articles, en fait. Tout au plus, il y a six articles. Je le dis, non pas pour
le déprécier, bien au contraire, mais pour constater que, si nous
trouvions réponse aux questions que nous posons au ministre, il pourrait
être, par exemple, possible d'adopter ce projet de loi avant la
clôture de nos présents travaux. Cependant, ça supposerait,
M. le Président, que nous puissions engager immédiatement un
échange, et obtenir des réponses aux questions que nous nous
posons sur la mise en place du Service de médiation familiale que le
ministre envisage. Alors, moi, ce que je vous propose... Pour ne pas
procéder de façon à ce qu'on alourdisse nos travaux, je
vous proposerais que nous puissions immédiatement voir avec le ministre
s'il a d'autres amendements à déposer que ceux qu'il a fait
parvenir à l'Opposition. Si tel était le cas, nous souhaiterions
en avoir copie maintenant.
Les amendements que nous avons reçus jusqu'à maintenant
donnent peu satisfaction à ces nombreux représentants
d'organismes qui ont fait valoir que, telle que proposée, la
médiation pouvait intervenir dans un contexte de judiciari-sation
seulement. J'ai en tête l'avis du Conseil de la famille, avis qui a
été repris dans un récent bulletin du Conseil de la
famille, bulletin daté de juin 1992, et qui a acheminé des
recommandations au gouvernement, en insistant, et je les cite, «sur le
fait que la judiciarisation de cette mesure va à rencontre du
désir des parents et compromettra, dans plusieurs cas, l'entente
souhaitée».
Le Président (M. LeSage): Si vous le permettez, Mme la
députée de Hochelaga-Maison-neuve, je vous ferai remarquer que
nous poursuivons les travaux qui avaient déjà été
entamés le 15 juin, lors desquels travaux une motion avait
été déposé par vous-même, à l'effet
que cette commission entende le Conseil du statut de la femme et, là,
nous avions un débat d'engagé, pour lequel débat il y a du
temps qui a été écoulé de chaque côté.
J'aimerais que l'on m'indique maintenant si l'on dispose de cette motion.
Est-ce qu'elle est retirée? Qu'est-ce qu'on fait avec cette motion, Mme
la députée de Hochelaga-Maisonneuve?
Motion proposant d'entendre le Conseil du statut de la
femme (suite)
Mme Harel: Je vous remercie, M. le Président. Je pense que
nous allons devoir en disposer. On pourra le faire immédiatement. Il
n'était pas dans notre intention de la retirer. C'est une motion
à l'effet d'entendre le Conseil du statut de la femme. Depuis lors, le
Conseil du statut de la femme a publié un avis sur la question, et le
Conseil craint aussi la judiciarisation du processus de médiation
familiale, et considère qu'il serait souhaitable de donner aux parents
l'occasion de s'entendre avant d'aller devant le tribunal.
Alors, avant de poursuivre l'argumentation, M. le Président, je
pense qu'on serait peut-être mieux de disposer de cette motion. Alors, je
vous invite à en disposer immédiatement.
Le Président (M. LeSage): Alors, je vais en faire lecture
à nouveau. Il est proposé qu'en vertu de l'article 244 de nos
règles de procédure la commission permanente des institutions
tienne, avant d'entreprendre l'étude détaillée du
projet
de loi 14, Loi modifiant le Code de procédure civile concernant
la médiation familiale, des consultations particulières quant
à tous les articles dudit projet de loi et qu'à cette fin elle
entende le Conseil du statut de la femme.
(Consultation)
Mme Harel: Adopté. M. Rémillard: M. le
Président. Le Président (M. LeSage): M. le ministre. M.
Gil Rémillard
M. Rémillard: Nous avons eu l'occasion de discuter, de
rencontrer les représentants du Conseil du statut de la femme, comme
nous avons parlé aussi avec le Barreau, avec d'autres intervenants. Je
ne crois pas qu'il serait pertinent d'entendre ces groupes.
J'ai ici des lettres. J'ai une lettre, datée du 9
décembre, qui vient du Conseil du statut de la femme. Je pourrai la
déposer à cette commission, M. le Président. Je vous lis
simplement le dernier paragraphe: Les propositions d'amendement
mentionnées précédemment correspondent en grande partie
aux commentaires que nous avions formulés à l'égard du
projet de loi 14, et nous nous en réjouissons. Il y a là un appui
à la loi que nous présentons.
Bien sûr que je dois dire qu'il y a un passage qui se lit comme
suit: Nous aurions souhaité que la médiation familiale s'inscrive
dans un cadre plus large que celui mis de l'avant par le projet de loi. Alors,
c'est un souhait qu'ils peuvent faire comme je peux faire aussi, comme ministre
de la Justice, en collaboration avec mes autres collègues. Ça ne
veut pas dire qu'on ne le fera pas, M. le Président, mais ce que le
Conseil du statut de la femme nous dit, c'est que c'est un pas très
important qu'on fait avec ce projet de loi.
En ce qui regarde le Barreau, M. le Président, ici... Nous avons
eu quand même des commentaires en novembre 1992, et...
Mme Harel: M. le Président. Le Président (M.
LeSage): Oui.
Mme Harel: M. le ministre nous a dit tantôt qu'il entendait
déposer...
M. Rémillard: Oui, les lettres.
Mme Harel: ...devant la commission les lettres. Alors,
j'apprécierais si on pouvait en avoir immédiatement copie.
M. Rémillard: Oui. Donc, en ce qui regarde le Barreau, M.
le Président, là encore, quelques lignes que je lis,
signées par le bâtonnier, Paul-P. Carrière. Je le cite: En
résumé, et sous réserve des commentaires et suggestions
énoncés à ce rapport, le Barreau du Québec est
disposé à appuyer le projet de loi 14 en autant toutefois, et il
s'agit là d'une condition sine qua non, que soit ajoutée au
projet une précision à l'effet que le juge qui a prononcé
l'ordonnance de médiation demeure saisi du dossier. De fait, nous avons
un amendement qui confirme ça.
Alors, voilà, M. le Président, je ne dirai pas que nous
sommes nécessairement contre la motion, mais je voudrais dire tout
simplement qu'elle ne m'apparait pas pertinente à ce moment-ci.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre.
Mme Harel: Est-ce qu'on va devoir procéder par un vote, M.
le Président, nominal, ou si on...
Le Président (M. LeSage): Si vous maintenez votre motion,
Mme la députée de Hochelaga-Maisonneuve...
Mme Harel: Oui, je la maintiens.
Le Président (M. LeSage): ...nous allons devoir
procéder par un vote nominal.
Mme Harel: Un vote nominal.
Mise aux voix
Le Président (M. LeSage): Mme la secrétaire.
La Secrétaire: M. Hamel?
M. Hamel: Pardon? Contre, non. Excusez.
La Secrétaire: M. Kehoe?
M. Kehoe: Contre.
La Secrétaire: M. Lafrance?
M. Lafrance: Contre.
La Secrétaire: M. LeSage?
Le Président (M. LeSage): Abstention.
La Secrétaire: Mme Bleau?
Mme Bleau: Contre.
La Secrétaire: M. Rémillard?
M. Rémillard: Contre.
La Secrétaire: M. Bélanger?
M. Bélanger (Anjou): Pour.
La Secrétaire: Mme Carrier-Perreault?
Mme Carrier-Perreault: Pour.
La Secrétaire: Mme Harel?
Mme Harel: Pour.
La Secrétaire: M. Holden?
M. Holden: Pour.
La Secrétaire: La motion est rejetée - cinq voix
contre quatre et une abstention.
Le Président (M. LeSage): Alors, la motion est
rejetée. J'appelle l'article 1, à moins que Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve... Vous vouliez faire une
proposition, tantôt?
Étude détaillée
Mme Harel: On peut commencer avec l'article 1, M. le
Président.
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle l'article
1.
Mme Harel: Bien oui, ce sera appelé.
M. Rémillard: M. le Président.
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Rémillard: Voulez-vous que je lise l'article, ou si
vous...
Le Président (M. LeSage): Je peux le lire ou si...
M. Rémillard: ...voulez qu'on ait des commentaires?
Voulez-vous le lire? Je ne sais pas comment...
Le Président (M. LeSage): C'est comme vous voulez.
M. Rémillard: ...la commission voudrait procéder.
(22 h 40)
Le Président (M. LeSage): Est-ce qu'il est
nécessaire de lire l'article ou les articles un à un?
M. Rémillard: Vous voulez lire l'article? On peut les
lire.
Le Président (M. LeSage): M. le ministre, on vous
écoute.
M. Rémillard: Oui. Alors, je vais lire l'article, si vous
voulez.
Procédure de recours à la
médiation
Le Code de procédure civile (L.R.Q., chapitre C-25) est
modifié par le remplacement du premier alinéa de l'article 815.2
par le suivant: «815.2 À tout moment avant le jugement et avec le
consentement des parties, le tribunal peut, pour une période qu'il
détermine, ajourner l'instruction de la demande en vue de favoriser soit
la réconciliation, soit la conciliation des parties notamment par la
médiation.»
Le Président (M. LeSage): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, avec l'article 1, on entre
vraiment au coeur du débat sur le projet de loi, à savoir, M. le
Président, que c'est le tribunal qui, avec le consentement des parties,
pourra ajourner l'instruction en vue de favoriser la réconciliation ou
la conciliation, notamment par médiation. Ça veut donc dire qu'il
faut que les parties soient rendues devant le tribunal.
M. Rémillard: Oui. Vous me permettez... peut-être
juste vous donner une information aussi. Il faut bien faire la relation entre
815.2 et 815.2.1, c'est-à-dire que 815.2 se réfère au cas
où il y a consentement.
Mme Harel: Au consentement, c'est ça. L'article 815...
M. Rémillard: Alors que l'autre, c'est sans le
consentement.
Mme Harel: sans consentement. alors, on voit... de toute
façon, le dispositif qui se met en place, c'est donc que le tribunal,
par une ordonnance, pourra amener les parties en médiation, soit avec
leur consentement ou sans leur consentement. quoi qu'il en soit, c'est au
moment où les parties sont devant le tribunal.
M. Rémillard: Oui, mais pas nécessairement au
même moment. C'est-à-dire qu'à 815.2 on dit:
«À tout moment avant le jugement». À 815.2.1, on dit:
«À tout moment de l'instruction d'une demande
contestée».
Mme Harel: J'apprécie la présence du
député d'Anjou, qui est praticien, et qui a quand même 10
années à son actif. Quand on y lit «À tout moment de
l'instruction d'une demande contestée», ça signifie quel
moment ça, M. le ministre, précisément?
M. Rémillard: Alors, c'est lorsque les procédures
sont engagées.
Mme Harel: Procédures, ça veut donc dire qu'il y a
un bref d'assignation?
M. Rémillard: II faut qu'il y ait un bref émis ou
une requête.
Mme Harel: Une requête.
M. Rémillard: En cour de pratique, par exemple.
Mme Harel: Et que l'autre partie ait été
assignée.
M. Rémillard: L'autre partie a été
assignée. Ça veut dire que le...
Mme Harel: parce que je crois comprendre qu'il peut y avoir une
requête sans... et qu'on mette un certain délai avant d'assigner
la partie, non?
M. Rémillard: Non, pas nécessairement. Mais,
regardez. C'est lorsque le processus est enclenché pour arriver devant
le juge. Alors, il peut être enclenché au tout début, mais
c'est dans un processus, donc, judiciaire, définitivement.
Mme Harel: De toute façon, on se situe dans un processus
judiciaire.
M. Rémillard: Oui, au tout début, si vous voulez,
mais...
Mme Harel: Je le... oui.
M. Rémillard: ...c'est dans un processus judiciaire.
Mme Harel: Et c'est compréhensible. On est à la
commission parlementaire des institutions, on n'est pas à la commission
parlementaire de la santé et des services sociaux. Le projet de loi est
parrainé par le ministre de la Justice, et non pas par le ministre de la
Santé et des Services sociaux. Alors, donc... Évidemment, on se
situe dans un contexte de séparation ou de divorce. Donc,
nécessairement, on a décidé dans notre
société que c'était sanctionné de façon
judiciaire. Donc, il faut que ce soit par consentement des parties, que ce soit
contesté, mais il faut passer par le processus judiciaire. On s'entend
là-dessus. Donc, à ce moment-là, quand on y lit
«À tout moment de l'instruction d'une demande
contestée», ça veut donc dire dès le
départ.
M. Rémillard: Dès le départ, le premier
moment.
Mme Harel: Au moment de la requête.
M. Rémillard: Alors, Me Pierre Tanguay, qui m'accompagne,
M. le Président, et si... Avec la permission de cette commission, je
pourrais lui demander de nous donner des explications au point de vue
technique, surtout sur ce point-là. Mais, pour nous, il apparaît
que ça peut être une requête pour mesures provisoires.
Ça peut être aussi bien ça. Ça peut être toute
procédure qui initie le processus. Peut-être que Me Tanguay, vous
pouvez nous donner plus de commentaires, nous faire des commentaires
là-dessus.
M. Tanguay (Pierre): Oui.
Le Président (M. LeSage): Me Tanguay.
M. Tanguay: Merci. À 815.2.1 effectivement, on est en
présence de causes contestées. On peut avoir une cause
contestée en cours de pratique, donc, tout ce qui est
présenté par requête, que ce soit des mesures provisoires
ou des mesures intérimaires, qui sont elles-mêmes des mesures
provisoires, mais plus urgentes. On le permet plus bas, dans le 815.2.1, au
niveau de la conférence préparatoire. On le permet au niveau du
mérite et en révision d'une ordonnance initialement rendue.
Alors, il y a cinq possibilités à 815.2.1 où le juge peut
ajourner une cause contestée, qu'il est en train d'instruire, et
référer au Service de médiation.
Mme Harel: Je ne sais pas, M. le ministre, si vous avez pris
connaissance d'une lettre qui nous est parvenue en date, je crois, du 5
décembre, donc, toute récente, dans laquelle lettre l'honorable
Pierre A. Michaud, juge en chef adjoint à la Cour supérieure du
Québec, porte à l'attention du directeur général du
Centre de services sociaux du Montréal Métropolitain et de la
directrice générale du Centre de services sociaux de Ville-Marie,
la situation assez problématique vécue à la Cour
supérieure en raison des délais de production des rapports soumis
par le Service d'expertise psychosociale, qui est offert auprès de la
Cour supérieure à Montréal. Tout en affirmant
l'efficacité, la compétence de ce service, tout en
réitérant vraiment plein de bonnes paroles sur
l'efficacité et la compétence du service qui a mené
à une augmentation constante des références faites par les
juges de la Cour supérieure de Montréal, ce que le juge en chef
adjoint signale, c'est que les juges ont commencé à se
référer de plus en plus aux experts pour... non seulement,
ajoute-t-il, pour obtenir une opinion quant aux questions en litige, mais parce
qu'ils sont convaincus que l'intervention d'experts permettra aux parties de
régler à l'amiable leur litige. Et là, dit-il, les
statistiques fournies par le service au cours de l'année 1991
démontrent que 62 % des parents signent un consentement en accord avec
les recommandations de l'expert, après le dépôt de son
rapport à la Cour supérieure. Et j'insiste sur l'opinion, donc,
du juge, qui écrit: Si l'intervention de l'expert se
fait au stade des mesures provisoires ou intérimaires, elle
évite souvent l'intervention du directeur de la protection de la
jeunesse et, par conséquent, évite une audition devant un juge de
la chambre de la jeunesse. Ceci est un autre exemple d'économies pour
les ministères impliqués, soit Santé et Services sociaux
et Justice.
Finalement, le problème qui était posé dans cette
lettre était le suivant: c'est que, l'an dernier, les
références faites au Service d'expertise psychosociale par les
juges à Montréal ont augmenté de 23 %, alors que les
effectifs sont demeurés les mêmes. Il semble même, ajoute le
juge Michaud, que l'année en cours s'annonce comme une année
record, si l'on tient compte des ordonnances émises depuis le printemps
1992 - et l'automne vient tout juste de débuter. Depuis le début
de septembre 1992, la responsable du Service informe les juges referents qu'en
raison de l'achalandage et des effectifs réduits le délai pour
obtenir un rapport est de six mois. Vous conviendrez avec moi, ajoute le juge,
que ce délai est inacceptable, vu la complexité des dossiers
référés et la nécessité d'intervenir
rapidement afin de protéger l'intérêt de l'enfant. Il
serait donc impérieux d'explorer toutes les options possibles afin de
prévoir des effectifs additionnels au sein du Service d'expertise, et
ce, dans les plus brefs délais. (22 h 50)
Alors, je me suis demandé si vous aviez pris connaissance de
cette lettre qui m'est parvenue par la voie officielle. Je peux la
déposer... Certainement, M. le Président, je pourrais
déposer la lettre que le juge Michaud a transmise aux responsables des
centres de services sociaux, à Montréal. La conclusion qu'on peut
tirer de ça, c'est qu'à moins d'effectifs supplémentaires
importants le Service de médiation, même avec les effectifs qui
sont en place à Montréal présentement, quand le juge nous
parle d'un délai de six mois pour obtenir un rapport... vous comprenez
que, quand on verra les amendements qui seront étudiés ce soir,
où on nous parle de délais vraiment plus courts, en fait, de 20
jours, etc. Alors, la question que je pose au ministre, c'est la suivante: Une
fois la loi adoptée, quand prévoit-il sa mise en vigueur? A-t-il
obtenu des garanties du Conseil du trésor qu'il y aurait les effectifs
nécessaires? De quel nombre s'agit-il? Est-ce que tous les districts
judiciaires pourront en bénéficier? Alors, j'aimerais obtenir ces
informations.
M. Rémillard: M. le Président, tout d'abord pour
dire que les problèmes auxquels se réfère Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve, en lisant ces passages de la
lettre de M. le juge en chef associé Michaud, c'est des problèmes
qui ne sont pas nouveaux. On en a entendu parler à quelques reprises.
J'ai eu l'occasion d'en parler aussi avec mon collègue, le ministre de
la Santé et des Services sociaux. Manifestement, il va falloir trouver
des solutions à ce problème. Le juge Michaud met donc le doigt
sur ce problème, et il faut trouver des solutions, mais ce n'est pas en
relation avec la médiation. C'est quelque chose de complètement
différent de notre projet comme tel. C'est l'expertise psychosociale qui
cause donc des difficultés avec des délais, d'énormes
délais. En ce qui regarde l'application de cette loi, M. le
Président, c'est que je me suis assuré auprès du Conseil
du trésor que nous avons ce qu'il faut. Nous avons les moyens
nécessaires pour l'application de ce projet de loi.
Quand prévoyons-nous mettre ce projet de loi en application?
Probablement vers le début de l'été ou dans ce
bout-là, M. le Président. On me dit plus
précisément qu'on vise finalement le mois de septembre, question
de pouvoir mettre en place tout le processus aussi avec les médiateurs.
Donc, c'est le mois de septembre; on vise le mois de septembre pour son
application.
Mme Harel: À combien évaluez-vous les effectifs
supplémentaires nécessaires pour mettre en place le processus de
médiation dans les districts judicaires?
M. Rémillard: On parle d'environ 47 nouveaux postes.
Mme Harel: II s'agit plus exactement de postes de
professionnels?
M. Rémillard: II y a une trentaine de postes de
professionnels et, le reste, ce serait du soutien.
Mme Harel: Alors, 30 postes de professionnels et 17 au soutien,
c'est bien le cas? La mise en vigueur de la loi 14, élargie à
tous les districts judiciaires? Il y a combien de districts judiciaires au
Québec?
M. Rémillard: II y a 36 districts judiciaires.
Mme Harel: C'est donc dire que vous prévoyez à
peine un professionnel, même pas un par district judiciaire?
M. Rémillard: II y a des districts judiciaires,
évidemment, où il y a beaucoup moins de dossiers, d'autres
endroits où il y a beaucoup plus de dossiers. Si vous comparez
Montréal, par exemple, ou Québec à d'autres endroits...
Alors, c'est en proportion.
Mme Harel: II y a combien de divorces par année au
Québec?
M. Rémillard: On me dit qu'il y a environ entre 22 000 et
23 000 jugements de divorce.
Mme Harel: Oui. Et 10 % de ces jugements
de divorce sont l'objet d'une contestation devant les tribunaux?
M. Rémillard: M. le Président, avec votre
permission, je demanderais à Me Tanguay de nous donner des
précisions sur...
Le Président (M. LeSage): Me Tanguay.
M. Tanguay: merci. on considère davantage les causes,
puisqu'on a estimé, d'après nos études, qu'il y avait 1,56
cause par dossier. dans un dossier, on peut avoir une requête pour
mesures provisoires, et on peut avoir aussi, plus tard, une requête en
révision, toujours dans le même dossier. alors, on appelle
ça des causes. on considère donc qu'il y a au total, au
québec, environ 70 000 causes. on considère également,
après avoir considéré d'autres données, que 10 % de
ces causes sont des causes contestées.
Mme Harel: Alors, 1,56...
M. Tanguay: Cause par dossier, en matière familiale.
Mme Harel: Par dossier. Et vous évaluez le total à
70 000 causes, annuellement.
M. Tanguay: Oui.
Mme Harel: Par exemple, juste à Montréal, les
chiffres que j'ai obtenus cette semaine, c'est que, l'an dernier, il y avait eu
2274 divorces contestés, entendus et jugés. Alors, donc, de toute
façon, si on fait un pourcentage raisonnable de 10 % sur les 70 000
causes, c'est environ 7000 pour l'ensemble du Québec.
M. Tanguay: Oui.
Mme Harel: Alors, combien de ces causes vous semblent devoir
profiter du processus de médiation?
M. Tanguay: À Montréal?
Mme Harel: Au total, sur ces 7000 causes-là?
M. Tanguay: C'est qu'on le prévoit justement dans le
projet de loi 14. Dans le projet de loi, on estime que 10 % des causes,
ça équivaut à 7000 dossiers. On veut pouvoir donner le
service de médiation à 7000 cas de médiation dans
l'ensemble de la province. Ça, ce sont les causes contestées.
M. Rémillard: Ça, M. le Président, c'est
environ les... Ce que nous avons en fonction de chiffres, c'est environ de 6500
à 7000.
Mme Harel: Je comprends qu'un médiateur peut faire au
plus, par année, environ 120 causes. C'est les chiffres qui nous ont
été communiqués.
M. Rémillard: Ça dépend. 120 causes... par
année?
M. Tanguay: Bon, on dit à peu près 108. Mme
Harel: 108, hein?
M. Tanguay: Combinées, médiation totale et
partielle. La médiation totale peut prendre plus de temps,
évidemment, qu'une médiation partielle, puisque, si on fait une
médiation totale ou globale, on fait garde, accès, pensions,
partage. Partielle, bon, c'est une, deux ou trois de ces questions.
Mme Harel: Alors, ça correspond aux chiffres qu'on nous a
donnés, parce qu'on nous disait 120 causes au maximum. En fait, c'est
autour de... peut-être 110 ou quelque chose comme ça. Alors, je
comprends qu'avec la présence de 30 professionnels c'est environ 3600,
donc, à peu près la moitié des causes contestées
qui pourront donner lieu à une médiation.
M. Tanguay: Non. On calcule... C'est qu'il y a des
médiations totales, il y a un certain nombre de médiations
partielles, il y a également, actuellement, à Montréal et
à Québec, un certain nombre d'effectifs en place.
Mme Harel: Vont-ils rester en place?
M. Tanguay: Oui.
M. Rémillard: Oui, oui, là, ils s'ajoutent.
M. Tanguay: Montréal et Québec, le CSSMM, qui est
installé au 12e étage du palais de justice, demeure là et,
à ce groupe de professionnels des sciences du comportement, bien,
s'ajouteront d'autres médiateurs. Même chose à
Québec.
Mme Harel: Alors, vous avez eu la garantie que les services de
médiation psychosociale vont rester en place à Montréal et
à Québec? J'aimerais mieux que ce soit M. le ministre qui...
M. Rémillard: Oui, mais on implante ça
conjointement. Évidemment, c'est deux choses différentes
là.
Mme Harel: Oui, oui, mais le Service va rester en place avec les
effectifs?
M. Rémillard: La médiation, oui. Comme
l'expérience-pilote a été menée, ces
effectifs-là demeurent en place. (23 heures)
Le Président (M. LeSage): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Oui. Merci, M. le Président.
J'aimerais peut-être juste clarifier un point, je ne suis pas certain de
bien le comprendre, relativement à 815.2.1. Quand on dit:
«À tout moment de l'instruction d'une demande
contestée», je voudrais bien comprendre pour voir si on parle de
la même chose tous les deux. En droit civil, quand on parle d'une cause
contestée, on parle d'une cause à laquelle une procédure a
répondu à une autre procédure. On parle de contestation.
Est-ce qu'on s'entend de la même façon? Est-ce qu'on parle ici de
cause contestée? En matière de divorce ou de séparation,
est-ce qu'on parle de cause contestée, c'est-à-dire de cause
où il y a eu une procédure qui a répondu à une
autre, ou une simple contestation verbale suffirait?
M. Rémillard: En matière familiale, parce qu'on est
en matière familiale...
M. Bélanger (Anjou): Oui.
M. Rémillard: ...comme vous le savez, en cour de pratique,
une simple contestation orale ou verbale, donc...
M. Bélanger (Anjou): Donc, même au stade des mesures
provisoires. C'est ça?
M. Rémillard: Juste, évidemment, par requête
pour mesures provisoires. Évidemment, lorsqu'il y a procédure,
c'est au niveau du mérite comme tel, mais, dès le départ,
pour le provisoire, c'est enclenché.
M. Bélanger (Anjou): D'accord. Donc, à partir du
moment où la personne se voit signifier soit un bref ou une
déclaration, elle pourrait, à ce moment-là, demander tout
de suite une conciliation, une médiation?
M. Rémillard: Le juge pourrait, lui, regarder le dossier,
le demander.
M. Bélanger (Anjou): Oui. D'accord. Tout à l'heure,
si j'ai bien compris, vous avez parlé de 70 000 causes dont 10 %
pourraient se prévaloir de cette médiation-là. C'est bien
ce que j'ai compris?
M. Tanguay: C'est qu'on identifie 10 %... M. Bélanger
(Anjou): Oui.
M. Tanguay: Le projet de loi s'adresse à 10 % des causes
contestées en ce qui concerne le Service de médiation
prévu à 815.2.1. Alors, ces causes contestées, à
tout moment de l'instruction d'une demande contestée...
M. Bélanger (Anjou): Oui.
M. Tanguay: ...donc, on a voulu identifier, parce qu'on a
déterminé, à un moment donné, qu'il y avait 90 %
des causes dans le système judiciaire en matière familiale
seulement - j'exclus la faillite, j'exclus le reste du civil, je ne parle que
du familial - on a 90 % des causes qui ne sont pas contestées, comme
résultat au bout du compte, alors, évidemment, que 10 % des
causes sont contestées.
M. Bélanger (Anjou): D'accord. Mais, dans votre
appréciation des requêtes, et tout ça, vous savez qu'une
cause peut paraître, dans un dossier, non contestée et l'avoir
été dans les faits, c'est-à-dire il peut y avoir eu une
négociation d'avocats, ou tout ça. Est-ce que vous êtes en
mesure de savoir quelles sont ces causes parmi... Parce qu'à ce
moment-là votre chiffre de 70 000 peut être beaucoup plus
élevé que ce que vous pensez.
M. Tanguay: Les 70 000, j'en doute. C'est vraiment le
maximum...
M. Bélanger (Anjou): Ah! vous êtes allés
vraiment au-delà des...
M. Tanguay: C'est le maximum.
M. Bélanger (Anjou): C'est le maximum.
M. Tanguay: On a à peu près 40 000 dossiers.
M. Bélanger (Anjou): Ah bon! D'accord. M. Tanguay:
Bon, c'est 100 % du familial...
M. Bélanger (Anjou): O.K. Donc, ce n'est pas une
appréciation conservatrice.
M. Tanguay: Non, non.
M. Bélanger (Anjou): Vous êtes vraiment
allés, là...
M. Tanguay: Oui, oui. M. Bélanger (Anjou): O.K.
Mme Harel: Par ailleurs, ce que le député d'Anjou
apporte est quand même un élément extrêmement
important; je ne sais pas si vous l'avez pris en considération.
Actuellement, s'il n'y a que 10 % des causes contestées, c'est que,
souvent, les parties confient à leur avocat, par personne
interposée, le soin de négocier pour elles. Alors, en
général, ça se déroule durant plusieurs mois;
ça peut aller jusqu'à un an. Et, finalement, de guerre lasse, il
finit par y avoir une sorte...
Une voix: D'entente.
Mme Harel: ...d'entente, disons-le, et les parties
préfèrent s'en tenir à cette mauvaise entente plutôt
que de poursuivre avec les frais que ça occasionne devant le tribunal.
Mais, dans la mesure où il va y avoir ouverture, avec le projet de loi
14, à obtenir un médiateur au moment où une demande est
contestée, il faut que chaque partie ait déjà un avocat,
vraisemblablement, en tout cas. C'est des cas très rares, les personnes
qui introduisent elles-mêmes leur demande, leur requête. Elles vont
donc, chacune des deux parties, aller voir un avocat et vont à ce
moment-là se présenter par avocat interposé. Et c'est
là que le bât blesse, si vous me permettez, c'est qu'à ce
moment-là les avocats n'ont pas nécessairement, si vous voulez...
ne prennent pas nécessairement l'initiative de demander au tribunal,
dans l'intérêt des parties et de l'enfant, de rendre une
ordonnance pour ajourner l'instruction et de confier ça à la
médiation.
La question que je me pose, c'est: Pourquoi, jusqu'à maintenant,
la médiation n'a pas été aussi utilisée qu'elle
pourrait l'être? Parce que, finalement, il y a maintenant divorce avec
consentement des parties, n'est-ce pas? Ce n'est plus nécessaire
d'être accusatoire. Alors, il pourrait, par exemple, beaucoup plus
facilement, y avoir un médiateur, plutôt que deux avocats, qui
aide les parties à convenir ensemble d'une entente de divorce et,
ensuite, elles se présentent devant le juge pour tout simplement faire
entériner, je pense, le tout. Et pourquoi ça ne se fait pas plus?
Parce que ça pourrait se faire présentement. Dans le fond, c'est
un effet de système, ça. Je ne blâme pas en particulier des
personnes. C'est des effets de système, c'est-à-dire que chacune
des parties va voir un avocat; les avocats sont dans une relation adverse et
vont se présenter. Le juge, même au tout début de
l'instruction d'une demande contestée, est-ce qu'il va prendre, à
ce moment-là, de son propre chef la décision de procéder
à une ordonnance, à une médiation?
M. Rémillard: On me donne des chiffres qui m'apparaissent
intéressants, M. le Président. Sur 40 000 causes...
Une voix: Dossiers.
M. Rémillard: Dossiers, pas les causes, je m'excuse, les
dossiers, il y en a plus de 8000 qui sont réglés, c'est des
divorces à l'amiable. Alors, donc, demandes conjointes qui sont
réglées sans avocats au dossier, strictement à l'amiable.
Ça ne fait quand même pas tellement longtemps que ça existe
comme procédure, cette façon de procéder, et on voit
8000...
Mme Harel: Sans avocats au dossier?
M. Rémillard: Sans avocats au dossier, 8000 sur 40 000,
c'est quand même beaucoup. C'est les chiffres qu'on me donne. Donc, il y
a...
Mme Harel: 8000 sur 40 000 qui n'ont pas d'avocats au
dossier?
Une voix: 8000 demandes conjointes. M. Rémillard:
Oui, conjointes.
Mme Harel: Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'avocats
au dossier.
M. Rémillard: II n'y a pas d'avocats habituellement... La
très grande majorité des cas, il n'y a pas d'avocats. Alors, ce
que ça veut dire, c'est qu'il y a probablement chez les gens un
réflexe: lorsque ça va mal, ils vont aller voir, ils peuvent
aller voir un médiateur, ils peuvent aller voir quelqu'un pour essayer
de les rapprocher, comprendre leur problème, voir s'il y a quelque chose
à faire. Mais, quand ils ont décidé de se séparer
ou de divorcer, donc il y a besoin d'une sanction par le tribunal quelconque,
ils peuvent utiliser, et ils l'utilisent donc de plus en plus, une voie,
à l'amiable, et, si ça ne peut pas fonctionner à
l'amiable, ils vont voir un avocat. Comme vous le disiez tout à l'heure:
Bien, c'est les avocats qui se parlent, ils négocient à travers
leur avocat. Le système est comme ça. S'ils ont confiance en leur
avocat, s'ils veulent procéder comme ça, je ne vois pas pourquoi
on irait s'immiscer à ce niveau-là. Donc, au niveau des avocats,
ils se parient, ils essaient de s'entendre, ensuite, ils arrivent devant le
juge.
Là, vous me dites: L'avocat n'a pas toujours le réflexe de
demander au juge la médiation. Je comprends votre point de vue, mais,
d'autre part, qu'est-ce qu'on peut faire d'autre? Le juge peut demander,
dès le début des procédures, il peut demander, il peut
regarder le dossier, il peut dire: Écoutez, vous allez aller en
médiation. Il peut regarder le dossier et il peut dire: Vous allez en
médiation. Quand on dit à 815.2.1: «À tout moment de
l'instruction d'une demande contestée», ça va du tout
début, ça, du tout début. Il va y avoir une pratique qui
va se développer du côté de la magistrature autant que du
côté des avocats, et ce projet de loi va amener, donc, une
nouvelle dimension. Mais il faut situer ce processus dans un contexte qui a
beaucoup évolué depuis, je dirais, les trois dernières
années, et en particulier dans les deux dernières années.
Quand on regarde les possibilités maintenant de procéder à
l'amiable et tout ce que ça implique, ce projet de loi va venir
considérablement améliorer les choses en s'inscrivant dans le
même processus qui est déjà établi. (23 h 10)
Mme Harel: Mais ce serait surprenant de voir jusqu'à quel
point, parmi ces 8000 demandes conjointes, il y a, finalement, des personnes
qui sont dans un processus de divorce ou de séparation,
sanctionné judiciairement, pour obtenir de l'aide de dernier recours. Il
y a des effets de système incroyables là-dedans. Vous savez qu'il
est impossible, depuis l'adoption de la loi 37 il y a trois ans et demi
maintenant, d'obtenir de la sécurité du revenu, de l'aide de
dernier recours sans qu'on ait épuisé tous les recours en pension
alimentaire, et je ne serais pas du tout surprise qu'il y ait, parmi ces 8000
causes, un très fort pourcentage, finalement, de personnes qui aient
été mises dans l'obligation de procéder,
littéralement. Je ne sais pas si le ministre est informé ou les
personnes qui l'accompagnent. Mais je peux vous dire de façon absolument
certaine qu'il y a eu une recrudescence du nombre de causes à partir du
moment où on a imposé à toutes les personnes chefs de
famille monoparentales inscrites à l'aide sociale l'obligation d'obtenir
un jugement de pension alimentaire, même dans les cas où ce
jugement ne pouvait pas être satisfait.
M. Rémillard: Évidemment, ça, c'est le
processus formel, normal. Mais, en ce qui nous regarde ici, revenons au projet
de loi concernant la médiation, quelqu'un qui est démuni pourrait
être favorisé par rapport à quelqu'un qui est un citoyen
à revenu...
Mme Harel: Moyen.
M. Rémillard: ...je dirais, très moyen, dans le
sens que quelqu'un qui est défavorisé, donc qui a droit à
l'aide juridique, va prendre tout de suite un avocat, tout simplement, alors
que, s'il poursuit un conjoint, par exemple, qui, lui ou elle, a des revenus
qui ne lui permettent pas d'avoir l'aide juridique, bien, il se retrouve dans
une situation qui peut être difficile. Moi, c'est ça que j'ai en
tête quand je pense à l'aide juridique qui est le sujet qu'on aura
à discuter. Je vois le député d'Anjou qui devient tout
intéressé, tout ouïe. Je lisais, ce matin, dans les journaux
que, selon le conseil de la statistique, à Montréal deux
personnes qui ont deux personnes à charge, donc deux enfants, et qui ont
un revenu de 28 000 $ par année sont considérées comme
pauvres, très pauvres; 28 000 $ par année, deux personnes
à charge, donc elles sont pauvres. Il faut prendre ça en
considération aussi.
Mme Harel: Mais c'est donc dire que, parmi les 8000 demandes...
Tantôt, vous parliez de 40 000 au total, mais...
M. Tanguay: Dossiers.
Mme Harel: Dossiers, annuellement.
M. Tanguay: Ouverts en matière familiale.
Mme Harel: 40 000 dossiers ouverts en matière familiale;
22 000 à 23 000 jugements de divorce; et 70 000 causes. C'est bien
ça? Alors que, sur ces 40 000 dossiers, 8000 étaient des demandes
conjointes, c'est-à-dire environ 20 %.
M. Tanguay: Exact, puis en vertu de l'article 822 du Code de
procédure civile.
Mme Harel: Et les 80 %, autres dossiers...
M. Tanguay: sont des causes par défaut, des ex parte, des
ententes qui ne sont pas des demandes conjointes sur projet d'accord et des
causes contestées.
Mme Harel: Est-ce que vous pensez...
M. Tanguay: Quand on parle de demandes conjointes, c'est
dès l'introduction de l'action, l'action en divorce ou en
séparation de corps; dès l'introduction, on s'entend. Alors, il y
a deux parties, Jean et Marie, et non Jean versus Marie ou l'inverse. Dans le
processus de demande conjointe sur projet d'accord, les deux conviennent de
mettre fin à leur union, ils conviennent ensemble aussi des mesures
accessoires en termes de garde, d'accès, pension ou partage, dès
le début. Alors, ils s'entendent sur tout. Alors, ça, c'est une
demande conjointe sur projet d'accord. Et c'est ça qui fait 8000.
Mme Harel: Est-ce que vous concluez à ça que ces
8000 dossiers ne seront pas susceptibles de se retrouver dans le processus de
médiation?
M. Tanguay: Peut-être qu'un certain nombre de ces couples,
avant, sont allés en médiation, ont
bénéficié d'une médiation. Peut-être que
c'est une entente qui découle du processus de médiation. C'est
peut-être une entente qui découle d'une conciliation entre
procureurs aussi. On n'a pas de données qui pourraient ventiler ces
questions-là dans les 8000. On ne sait pas exactement d'où
ça vient. Il y a des gens aussi qui vont le faire par eux-mêmes
à 100 %.
Mme Harel: Mais on sait une chose, en tout cas. C'est que,
dorénavant, plutôt que d'engager des procureurs pour en arriver
à établir une entente dans le cadre de cette demande conjointe,
eh bien, ils vont pouvoir, à ce moment-là, faire en sorte que le
tribunal, s'il l'estime dans l'intérêt des parties, puisse rendre
une ordonnance pour leur offrir ce service de médiation.
M. Rémillard: C'est ça.
M. Tanguay: Si, éventuellement... S'il s'agissait d'une
cause contestée. Mais vous me...
Mme Harel: C'est-à-dire, toutes les causes sont
contestées.
M. Tanguay: Non, non. M. Rémillard: Non? M.
Tanguay: Non.
M. Rémillard: C'est de reprendre la distinction que vous
avez faite tout à l'heure, Me Tanguay.
M. Tanguay: Les demandes conjointes sur projet d'accord, c'est
nécessairement non contesté, sinon ce n'est pas une demande
conjointe sur projet d'accord. C'est impossible, ça ne se peut pas.
Mme Harel: Alors, les gens n'auront plus intérêt
à faire la demande conjointe sur projet d'accord, une fois que tout le
processus aura été...
M. Tanguay: Ils sont avant le processus. Ils s'entendent avant
même d'embarquer dans le système judiciaire, avant même de
déposer...
Mme Harel: Parce qu'ils ont vu des avocats avant...
M. Tanguay: Ou ils ont vu des médiateurs ou ils ont
vu...
Mme Harel: ...et qu'ils ont vu des procureurs, très
souvent, qui leur ont négocié une entente puis, après, ils
y vont. Mais là, maintenant, le processus pourra être tout
simplement de se présenter pour obtenir...
M. Rémillard: Mais, là-dessus, M. le
Président, je voudrais souligner que, là encore, on constate que
de plus en plus de couples font la demande d'un médiateur d'une
façon volontaire, à l'extérieur du processus judiciaire.
Avant de divorcer, ils demandent un médiateur.
Mme Harel: Avez-vous des chiffres sur ça?
M. Rémillard: Écoutez, on n'a pas de chiffres assez
exacts, c'est difficile de l'évaluer jusqu'à présent. Mon
collègue, le ministre de la Santé et des Services sociaux, et ma
collègue à la Condition féminine sont à
évaluer tout ça, et ils me faisaient part, justement, de
l'évolution de cette demande d'un médiateur avant que le
processus judiciaire s'enclenche, bien avant. Alors, quand ils arrivent, et
c'est strictement comme le disait tout à l'heure Me Tanguay, il s'agit
de deux parties, mais qui ne sont pas l'une contre l'autre, mais qui agissent
conjointement et qui doivent faire sanctionner le tout par le tribunal. C'est
tout.
Le Président (M. LeSage): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): M. le Président, j'aimerais
juste peut-être réagir aux propos du ministre tout à
l'heure, qui parlait du réflexe des avocats à offrir
peut-être la médiation en cours d'instance à leurs clients.
En tout cas, je sais qu'il en a été mention tout à
l'heure. Je ne tiens à prêter aucune mauvaise intention à
mes confrères, étant moi-même avocat et de fraîche
date. Tout ce que je voudrais dire, c'est que ce n'est pas naturel pour un
avocat qui a un client en divorce ou en séparation d'offrir la
médiation, parce qu'il perd un client, automatiquement. Et ce n'est pas
un réflexe naturel qu'un avocat de pratique privée va avoir
à perdre un client et à lui offrir un service de
médiation. Donc, je pense qu'il faut comprendre ça, que ce n'est
pas naturel, cette tendance qu'on pourrait avoir.
Maintenant, quant à mon expérience personnelle, j'avais un
associé à mon bureau qui faisait uniquement du droit familial,
uniquement. C'était son gagne-pain. Et je peux vous dire,
malheureusement, M. le ministre, le service de médiation est peu connu
du public, très peu connu, très peu connu et très peu
utilisé. Ça prend vraiment un avocat qui prend la peine, lors de
l'entrevue initiale, d'expliquer et de dire aux clients que ce système
existe. Mon associé était un médiateur
enregistré... était une médiatrice enregistrée,
donc elle en faisait l'information à chaque fois. Elle était
toujours remarquée... pas remarquée, mais, je veux dire, surprise
de voir que les gens étaient étonnés de savoir qu'un tel
service existait. Alors, je suis confiant que ce processus va être de
plus en plus connu s'il y a des moyens qui sont pris, justement, pour
peut-être informer le public d'une façon plus adéquate. Je
pense qu'à ce niveau-là il y a une carence assez évidente
quant à l'information du public du droit à la médiation et
des systèmes de médiation privée ou gouvernementaux qui
existent. (23 h 20)
Alors, je pense qu'il faut vraiment, quand on fait le débat
présentement sur toute cette question de la médiation, garder
ça à l'esprit. Premièrement, le réflexe de
l'avocat, qui n'est pas évident, de soumettre la médiation
à ses clients, malgré... Ça me fait penser à une
autre obligation qui est conférée à un avocat; on a
toujours aussi, je pense, l'obligation, qui nous est donnée par la Loi
sur le divorce, de regarder les possibilités de conciliation. Je sais
que la Loi sur le divorce nous donne cette obligation-là. Je peux vous
dire que, dans les faits, je ne l'ai à peu près jamais vu. On
pose toujours les questions, évidemment, obligatoires,
c'est-à-dire: Est-ce que vous pensez vraiment que c'est... Bon, c'est un
peu sérieux... Est-ce que votre décision est prise? Mais je veux
dire, je pense que ça ne va pas beaucoup plus loin que ça. Donc,
il faut
regarder la réalité pratique. La réalité
pratique est loin d'être aussi évidente qu'on le voudrait. En tout
cas, c'est juste ce petit complément, cette expérience
personnelle là dont je voulais faire part à la commission.
M. Rémillard: Peut-être deux commentaires, M. le
Président.
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Rémillard: Tout d'abord, il y a cette nouvelle
mentalité, donc qui s'inscrit de plus en plus dans la population et qui
a recours à des médiateurs, des conciliateurs, des arbitres.
C'est une nouvelle mentalité qui s'inscrit de plus en plus à tous
les niveaux. On l'a pour les droits fondamentaux, lorsqu'on a changé la
loi pour créer ce tribunal des droits, mais aussi le système de
conciliation et d'arbitrage, et ça fonctionne très bien. On l'a
dans le domaine du travail, évidemment, on connaît le processus.
On l'a dans différents textes, maintenant, juridiques et de plus en
plus.
En ce qui regarde le divorce, la séparation, bien, la
médiation était offerte simplement sur une base
expérimentale à Québec et Montréal. Là,
c'est dans les 36 districts. Donc, l'obligation qui est faite, de par la Loi
sur le divorce, aux avocats d'informer sur les services de médiation,
elle va être là bien présente. Ça peut être
même sanctionnable.
M. Bélanger (Anjou): C'est théorique.
M. Rémillard: Oui, mais il ne faut pas négliger
ça.
M. Bélanger (Anjou): C'est très
théorique.
M. Rémillard: D'autre part, la très grande
majorité des membres de l'AMFQ sont des membres du Barreau, sont des
avocats. Vous-même, vous parliez...
M. Bélanger (Anjou): Des notaires.
M. Rémillard: Oui, des notaires aussi. Il y a des
travailleurs sociaux, des psychologues, bien sûr. Mais, en très
grande majorité, c'est des juristes, des avocats, des notaires.
Alors, moi, j'ai confiance que, dans ce contexte-là, va se
développer quand même une mentalité, et chez les
intervenants aussi. Les intervenants, ils sont là, ils sont
informés. Nous, de notre part, il y a toute une information qui va
être faite autour de ce projet de loi pour informer du nouveau service et
pas simplement en informer la population, mais informer aussi les magistrats,
les juges. Le juge pourra voir, immédiatement... S'il dit:
Écoutez, vous avez eu un problème, là, quand vous avez
offert la médiation... Il peut l'ordonner, mais ça peut
procéder de façon volontaire aussi.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Chapleau.
M. Kehoe: C'est juste un peu dans le même sens que le
député d'Anjou. Si les deux parties sont
représentées par procureurs, est-ce que le juge peut imposer un
médiateur s'il le juge opportun dans l'intérêt des parties?
Puis est-ce que les procureurs, à ce moment-là, peuvent
s'objecter? Je veux dire, dans la réalité, comment ça va
fonctionner?
M. Rémillard: M. le Président, lorsque le juge
constate qu'il y a nécessité d'arbitrage... de médiation,
dis-je, il y a donc une ordonnance, puis il dit: Vous allez en
médiation; vous me revenez dans un maximum de 90 jours. Si les avocats
veulent la contester, l'ordonnance, ils peuvent la contester comme toute
requête, comme toute procédure prise au tribunal...
M. Kehoe: Puis c'est le juge qui va décider?
M. Rémillard: Mais c'est le juge...
M. Kehoe: Qui va l'ordonner.
M. Rémillard: Oui.
M. Kehoe: II va décider en même temps si...
M. Rémillard: Vous allez en médiation. C'est un
petit peu théorique dans le sens que, si le juge dit: Vous allez en
médiation, et fait une ordonnance pour qu'ils aillent en
médiation, les avocats disent: Non, on ne veut pas aller en
médiation...
M. Kehoe: Mais, au bout de la ligne, je me demande... S'il y a
deux avocats compétents qui négocient entre eux pour tenter de
régler avec leurs clients, c'est ça que je demande, dans quelles
circonstances le juge va s'impliquer dans ces négociations-là...
Vraiment, les deux avocats ont l'intérêt de leurs clients...
M. Rémillard: Mais ce n'est pas le juge,
évidemment, qui va lui-même faire la médiation. Il faut
bien le comprendre.
M. Kehoe: Non, non, non, non.
M. Rémillard: II réfère à un service
de médiateur. Prenons le cas où, par exemple, il constate que,
vraiment, il n'y a pas d'entente sur la garde des enfants. Alors, s'il y a
quelque chose de pénible et difficile, c'est bien de faire venir les
enfants devant le tribunal, puis de dire: Est-ce que tu veux aller... serais-tu
mieux avec papa? Serais-tu mieux avec maman? Écoutez, je caricature,
mais à peine. Le juge peut dire:
Écoutez, je vois que vous ne vous entendez pas sur la garde des
enfants; avant de discuter de ça, vous allez aller en médiation.
Peu importe si les avocats ont pu s'entendre ou ne pas s'entendre - c'est
évident qu'ils n'ont pas pu s'entendre dans ce cas-là - alors ils
s'en vont en médiation et tentent de trouver un moyen pour que ce soit
au bénéfice, bien sûr, des enfants en premier lieu.
Ça, c'est un exemple. C'est un exemple qui me touche beaucoup, parce que
c'est un projet de loi qui va permettre, justement, aux enfants de subir moins
les conséquences très dures des séparations et divorces en
allant témoigner comme ça d'une façon parfois assez
douloureuse devant le tribunal.
M. Kehoe: si on élimine la question des enfants... c'est
marqué à 815.2.1: s'il le juge opportun dans
l'intérêt des parties, et de leurs enfants le cas
échéant... mais si on reste avec les parties...
M. Rémillard: Oui.
M. Kehoe: ...et si les deux parties sont
représentées, encore une fois, par des avocats
compétents... Autre que la question des enfants, je comprends cet
exemple-là; à ce moment-là, c'est très difficile
à régler. Mais, normalement, si c'est seulement les deux
parties...
M. Rémillard: Si c'est simplement les deux parties, elles
ne s'entendent pas pour la séparation du patrimoine...
M. Kehoe: Oui.
M. Rémillard: ...le juge peut dire: Écoutez, je
vois que vous ne vous entendez pas... Puis les avocats peuvent être dans
une situation où ils ne peuvent rien faire, parce que les parties, leurs
clients sont tellement opposés qu'il n'y a rien à faire. Le
médiateur arrive et le contexte est nouveau. C'est une personne qui
vient de l'extérieur, qui a l'expérience de ce genre de situation
aussi, alors elle peut aider grandement. Et l'ex-périence-pilote - parce
qu'on arrive avec quelque chose, on ne part pas de zéro - il y a quand
même eu une expérience-pilote à Montréal et
Québec qui a été extrêmement positive...
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Chapleau?
M. Kehoe: D'accord.
Le Président (M. LeSage): Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: Écoutez, j'entendais M. le
ministre, tout à l'heure, qui expliquait que la médiation
était de plus en plus... En fait, on avait de plus en plus recours au
service comme tel et, tant au niveau de la Santé et des Services sociaux
qu'au niveau de la Condition féminine, il y avait des chiffres qui
étaient supposés sortir bientôt, si j'ai bien compris.
M. Rémillard: Pas nécessairement sortir
bientôt, mais mes collègues m'en parlaient. Parce qu'on discute
présentement de la possibilité d'avoir un service plus
intégré et plus complet au niveau de la médiation et de la
conciliation, dont au niveau des CLSC ou d'un autre niveau, mais sans le
processus judiciaire que nous étudions présentement.
Mme Carrier-Perreault: Si je comprends bien, ce serait
plutôt la forme de médiation qui est demandée par
l'ensemble des groupes qui militent au niveau des familles, au niveau des
couples. C'est un peu le genre de projet qu'on s'attendait d'obtenir, tel un
petit peu que c'est décrit dans la politique familiale, si on veut, dans
le plan d'action.
M. Rémillard: C'est que les deux sont deux choses
différentes, mais complémentaires. Nous, ici, nous partons du
moment où le judiciaire débute, et le judiciaire est
nécessaire pour faire sanctionner. Même s'il n'y a pas de
contestation comme telle, il faut aller devant le juge pour faire sanctionner,
quand même, la procédure. Alors, le judiciaire est
nécessaire. Donc, qu'on ait une médiation à ce
niveau-là, c'est nécessaire. C'est ce que nous faisons avec ce
projet de loi là. Mais il y a tout le processus aussi de
médiation, de conciliation, avant que le couple puisse même
décider de se séparer ou de divorcer. Ça va mal, on est
proche du divorce ou de la séparation, on veut aller voir s'il n'y
aurait pas possibilité de s'entendre. Ça, c'est de la
conciliation, c'est du «family counseling» qu'ils appellent. C'est
ça. Ça, c'est une autre chose. C'est un service qui doit
être étendu, qui existe déjà, mais qui peut
être développé. Mais, ici, nous parlons donc du processus
qui est obligatoire dans la mesure où le couple a décidé
de se séparer ou de divorcer. Dès que cette
décision-là est prise, même s'ils sont d'accord tous les
deux et qu'ils s'entendent sur tout, manifestement il y a un processus
judiciaire. C'est dans ce cadre-là qu'on agit.
Mme Carrier-Perreault: Par rapport aux demandes que le Conseil du
statut vous faisait, justement, dans la lettre que vous nous avez
déposée et dont on avait d'ailleurs entendu parler
déjà, est-ce que vous avez réfléchi à la
possibilité d'étendre... Est-ce qu'il y a quelque chose qui
pourrait vous permettre d'étendre ce service-là, l'accès,
si on veut, aux personnes qui ne sont pas nécessairement inscrites dans
un processus de contestation? Est-ce que c'est possible d'étendre le
service?
M. Rémillard: Tout d'abord, comme je viens de vous dire,
mes collègues qui sont responsables de ces services sont
déjà actifs dans le dossier et devraient en arriver à des
résultats dans un avenir quand même pas tellement lointain, mais
il y a toujours l'article 827.4 qui est là et qui dit que «le
ministre de la Justice détermine, s'il y a lieu, par
arrêté, à quelles autres fins que celles visées
à l'article 815.2.1 peut être utilisé, conformément
aux conditions qu'il détermine, le Service de médiation familiale
de la Cour supérieure». Il y a des possibilités qui sont
là, c'est évident, mais toujours dans le cadre de la juridiction
du ministre de la Justice. (23 h 30)
Le Président (M. LeSage): Mme la députée de
Groulx.
Mme Bleau: Si je comprends bien - je n'étais pas au
processus du début - c'est un service supplémentaire qui arrive
au moment où, dans le couple, il n'y a plus rien qui fonctionne. Ils
arrivent devant le juge parce qu'ils sont rendus au processus de divorce et de
séparation; à ce moment-là, encore une fois, le juge peut
ordonner ou, en tout cas, suggérer qu'il y ait un autre processus de
médiation pour tout tenter en dernier ressort. Est-ce que je comprends
bien?
Si le couple, avant même de se séparer ou de divorcer,
pense qu'il y a encore des possibilités d'entente, ils vont aller
voir... Bon, il y a beaucoup de choses: ça peut être un
prêtre, il y a des services, ça peut être des psychologues,
ça peut être le CSS, il y a toutes sortes de services. Ça,
c'est avant qu'ils en viennent au point de dire: On se sépare; on n'en
peut plus, on se sépare. S'ils ont fait ça et que ça n'a
pas marché et qu'ils disent: On se sépare, même là,
s'ils ne s'accordent pas, le juge peut leur suggérer un conciliateur ou
de la conciliation, si vous voulez, pour en arriver peut-être à
une entente pour que le divorce soit moins dur, ou encore peut-être en
arriver à une conciliation qui arrive à reformer le
ménage. Mais c'est un service supplémentaire à tous les
autres qui sont arrivés avant. Est-ce que c'est bien ça?
M. Rémillard: Oui, c'est vraiment bien ça, que je
devrais dire, Mme la députée de Groulx, dans le sens qu'ici, le
projet de loi, il s'applique dans la mesure où un couple a
décidé de se séparer et de divorcer.
Mme Bleau: C'est ça.
M. Rémillard: Avant, il peut avoir recours à
différents autres services de conciliation, de médiation.
Mme Bleau: C'est ça.
M. Rémillard: Vous parlez d'aller voir un prêtre, le
curé, ou vous pouvez aller voir qui vous voulez, en qui vous avez
confiance... Mme Bleau: Oui, oui.
M. Rémillard: ...grand-papa, grand-maman, je ne sais pas,
moi.
Mme Bleau: La députée, ça arrive. M.
Rémillard: Ou même la députée. Mme Bleau:
Ça m'est arrivé. M. Rémillard: Bon, la
députée.
Mme Bleau: Ça m'est arrivé à plusieurs
reprises.
M. Rémillard: Et ils peuvent décider donc qu'ils ne
se séparent plus ou qu'ils ne divorcent plus. Et, dans la mesure
où ils décident: Écoutez, nous, on se sépare, ils
peuvent le faire à l'amiable, c'est-à-dire qu'ils s'entendent sur
tout, mais il faut que ce soit sanctionné quand même par le
juge.
Mme Bleau: Oui.
M. Rémillard: Donc, il y a un processus judiciaire qui est
là, et il se peut qu'en cours de route il y ait un problème;
bien, le service est là. Mais, s'ils ne s'entendent pas, qu'il y a donc
des avocats, si c'est contesté, le juge, dès le début des
procédures de l'instruction, dès le début de
l'instruction, pourra dire: Vous allez en médiation. Et la
médiation, à ce moment-là, va apporter un éclairage
nouveau...
Mme Bleau: Un supplément.
M. Rémillard: ...un supplément. Donc, c'est un
service qui est nouveau. Ça peut avoir des conséquences
importantes, parce qu'à toutes fins pratiques c'est lorsque les couples
décident de se séparer ou de divorcer que les problèmes
avec les plus lourdes conséquences arrivent. Je pense aux enfants, bien
sûr, qui doivent vivre ces divorces et séparations. Je pense aussi
à la violence conjugale où, souvent, dans des divorces qui sont
mal faits, mal réalisés, il y a des situations entre les deux
qui... Habituellement, c'est le mari qui décide, à un moment
donné, de se revenger ou d'avoir un sentiment de vengeance face à
son ancienne conjointe, son ancienne épouse, et, là aussi, c'est
un élément qu'on va prendre en considération.
Donc, le projet de loi ne vient pas et n'a pas pour but de régler
tout le problème des couples qui connaissent des difficultés de
couple. C'est impossible. Ça ne veut pas dire, comme je disais
tantôt, que mon collègue, le ministre responsable de la
Santé et des Services sociaux, et que ma collègue responsable de
la Condition
féminine ne pourront pas mettre en place une politique pour aider
les couples en difficulté. Ça, c'est une chose. Mais nous, c'est
lorsque la décision est prise de procéder à une
séparation et à un divorce.
Mme Bleau: Si je comprends bien, M. le ministre, puis je pense
que je trouve ça bon, c'est un complément.
Le Président (M. LeSage): Merci, Mme la
députée de Groulx. M. le député d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): M. le Président, je voudrais
juste revenir sur quelque chose suite à l'intervention de la
députée de Groulx. Il faut bien comprendre que le Service de
médiation - puis là corrigez-moi, M. le ministre - mais ça
n'a jamais été l'intention du Service de médiation de
regarder les possibilités de réconciliation. Ce n'est pas du tout
le but de la médiation. La médiation, c'est vraiment d'aider les
parties à en finir sans animosité et sans antagonisme.
Mme Bleau: C'est marqué là,
réconciliation.
M. Bélanger (Anjou): Réconciliation aussi? Ah
oui?
Une voix: Oui.
M. Bélanger (Anjou): Ah bon! Ah bon! Alors, là...
Bien oui. Alors, parfait. Je vous remercie de l'intervention, parce que
ça clarifie aussi ma perception du Service de médiation. Je ne
pensais pas que la médiation devait aussi rapprocher les couples.
Une voix: C'est écrit dans le projet de loi.
M. Rémillard: Regardez, il faut bien se comprendre. La
médiation, telle qu'elle se situe là, n'a pas pour objectif de
réconcilier les couples. Ce n'est pas l'objectif...
M. Bélanger (Anjou): C'était ma perception
aussi.
M. Rémillard: ...mais ça se peut, et
réconcilier dans l'irréconciliable!
M. Bélanger (Anjou): O.K.
M. Rémillard: Mais ça peut arriver. Si on regarde
l'article 815.2 dans la loi actuelle, M. le Président, on dit:
«À tout moment avant le jugement, le tribunal peut, pour une
période de 30 jours, ajourner ou suspendre l'instruction de la demande
en vue de favoriser la réconciliation ou la conciliation des
parties.» Donc, la réconciliation peut avoir lieu. Elle peut.
M. Bélanger (Anjou): Je viens tout juste de parier que
ça peut faire en sorte qu'on...
M. Rémillard: Écoute, tu as vu comme c'est
difficile, on est bien mieux de rester ensemble! Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bélanger (Anjou): Tu as vu combien ça
coûte!
Le Président (M. LeSage): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, en fait, on a
déjà vu des couples déjà divorcés se
remarier.
Une voix: Ah oui!
Mme Harel: Donc, la réconciliation est possible à
tout moment. Cependant, je pense que Mme la députée de Groulx
serait assez déçue si elle constatait que les couples qui ont
besoin de services avant de décider de se séparer, eux ne peuvent
pas bénéficier de ces services, sauf à Montréal et
à Québec, parce que, actuellement, à Montréal et
à Québec, depuis huit ans maintenant, il y a un projet-pilote
où il est possible d'obtenir des services avant de décider de se
séparer. Ces services sont offerts dans le palais de justice, mais
financés par le centre de services sociaux de Montréal, mais
c'est une toute petite équipe de six personnes. Là,
présentement, les juges, comme je vous le disais tantôt, ne
réfèrent plus du fait que ça prend six mois avant d'avoir
un rapport, étant donné le grand nombre de dossiers avec le petit
nombre de personnes.
Cependant, il y a un besoin de services avant de décider de se
séparer. Je comprends très bien que ce ne soit pas ici l'occasion
d'en parier; c'est à la commission parlementaire de la santé et
des services sociaux, avec le ministre responsable. Ici, il est question des
services dont un couple a besoin après avoir décidé de se
séparer; ça, je le comprends parfaitement. Mais, à partir
du moment où on se positionne, après qu'un couple a
décidé de se séparer et de divorcer, la grande question,
c'est de savoir si ces services-là doivent être accessibles, de
consentement des parties, avant le procès. Là, dans le projet de
loi 14, de consentement des parties, c'est juste pendant le procès
qu'elles peuvent aller chercher le Service de médiation. Avant le
procès, ce n'est pas de consentement des parties, c'est seulement si un
juge rend une ordonnance. Et tous les experts consultés disent que,
d'abord, les juges, jusqu'à maintenant, même à
Montréal... De tous les cas référés, par exemple,
au Service d'expertise psychosociale à Montréal, il y en a
seulement 21 % des cas qui sont référés par des juges. Les
cas qui sont
référés le sont par des avocats. Ça peut
surprendre. Pourtant, la majorité, 75 % des cas, le sont par des avocats
qui, volontairement, disent à leurs clients: Écoutez, vous n'y
arriverez pas; vous devriez aller voir le Service d'expertise psychosociale.
Mais les juges ne réfèrent pas beaucoup. Et la question que je
pose au ministre est, évidemment: Est-ce qu'il y a une formation qui est
prévue pour les juges à cet effet-là? Parce qu'il semble
qu'il y ait une certaine déficience actuellement, d'une part. (23 h
40)
D'autre part, il faut comprendre aussi que c'est au moment où
ça va mal. Ça ne peut pas être de consentement des parties
dans la loi; ils ont décidé de se séparer, de divorcer,
puis je ne sais pas si... Il n'y a personne qui est passé à
travers un divorce ou une séparation qui pense que c'est un jardin de
rosés, hein? même les plus réussis des divorces ou des
séparations. Puis j'en sais quelque chose; moi, c'est une grande
réussite. Ha, ha, ha! Cependant, c'est qu'ils ne pourront pas aller
chercher une médiation. Il va falloir que le juge considère
vraiment, pour rendre une ordonnance - on le verra avec les amendements qui
seront déposés - mais il devra prendre en considération
une série de choses.
Alors, dans le fond, ce n'est pas un service qui est accessible de
consentement des parties, sauf au moment du procès. Alors, il faut que
ça aille très, très, très mal pour qu'ils y aient
droit. Ce qu'écrivent les groupes, les organismes, le Conseil de la
famille, Bernard Fortin, le président du Conseil de la famille - c'est
le premier avis, d'ailleurs, que le Conseil a publié dès sa
création - eux considèrent que les services de médiation
familiale doivent être rendus accessibles avant la judiciarisation.
Ça, ça ne veut pas dire avant que les gens décident de se
séparer, c'est après avoir décidé de se
séparer, mais avant, finalement, que ça s'envenime et, à
ce moment-là, qu'ils se retrouvent devant un juge. C'est ça.
Alors, M. le Président, je vais vous demander peut-être
d'appeler formellement l'article 1. Ce n'est pas un reproche que je vous fais,
bien au contraire; c'est vous-même tantôt qui rappeliez certains
d'entre nous à la réalité de notre règlement, du
temps écoulé.
Le Président (M. LeSage): Oui.
Mme Harel: Simplement, peut-être une question, à
i'égard de l'article 1, au ministre, à savoir que, devant le
procès, c'est avec le consentement des parties... Je sais que le rapport
Bouchard, dans une de ses recommandations, le rapport «Un Québec
fou de ses enfants», recommandait qu'au moment des procès
ça puisse être même, la médiation, sans le
consentement des parties.
M. Rémillard: Bien, c'est exactement l'obli- gation que
vous retrouvez à 815.2.1, dans le sens que vous avez l'obligation...
Dans ce temps-là, c'est le juge qui ordonne.
Mme Harel: Ça pourrait se faire pendant le procès
également.
M. Rémillard: Ah! bien oui. Ah! bien oui. Mme Harel:
D'accord. M. Rémillard: Ah! bien oui.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): J'appelle donc l'article 2, pour
lequel il y a un amendement.
Documents déposés
Si vous permettez, avant de procéder à l'article 2,
j'aimerais quand même qu'on indique qu'on accepte le dépôt
d'une lettre adressée à M. Gil Rémillard, ministre de la
Justice, 9 décembre, signée par la présidente Marie
Lavigne, du Conseil du statut de la femme, de même qu'une autre lettre
datée du 30 novembre adressée à l'honorable ministre Gil
Rémillard et signée par le bâtonnier du Québec,
Paul-P. Carrière. Alors, les deux lettres sont
déposées.
J'appelle maintenant l'article 2 pour lequel il y a un amendement.
M. Rémillard: Alors, M. le Président, il y a un
amendement à l'article 2. Est-ce que la commission aimerait que je lise
cet amendement?
Mme Harel: Oui, et on pourrait procéder peut-être
paragraphe par paragraphe.
M. Rémillard: Oui, très bien. Alors, premier
paragraphe: 1° supprimer, dans les deuxième et troisième
lignes du premier alinéa de l'article 815.2.1, les mots «, s'il
l'estime opportun dans l'intérêt des parties, et de leurs enfants
le cas échéant,».
Alors, ce premier amendement, M. le Président, supprime un
critère d'exercice de la discrétion du tribunal qui est repris
dans une autre disposition proposée au quatrième amendement.
Alors, c'est plus technique que d'autre chose.
Mme Harel: Oui.
M. Rémillard: Ça n'apporte pas grand-chose.
Mme Harel: C'est tout à fait technique parce que c'est
reporté. Adopté.
M. Rémillard: Deuxièmement, M. le
Président... On pourrait l'adopter tout en même temps... puis
discuter paragraphe par paragraphe, si vous voulez.
Le Président (M. LeSage): Exactement. On peut
peut-être discuter...
Mme Harel: C'est peut-être mieux de l'adopter...
M. Rémillard: Oui.
Mme Harel: ...étant donné qu'on peut avoir des
votes sur division...
M. Rémillard: O.K. Parfait.
Mme Harel: ...sur certains paragraphes.
Le Président (M. LeSage): Très bien. Alors,
l'amendement 1° à l'article 2 est adopté. L'amendement 2°
à l'article 2, M. le ministre.
M. Rémillard: Oui. Supprimer, dans les cinquième et
sixième lignes du premier alinéa de l'article 815.2.1, «qui
désigne un médiateur».
M. le Président, le deuxième amendement supprime une
obligation qui est reprise dans une autre disposition proposée au
troisième amendement. Alors, là aussi, c'est technique, M. le
Président. C'est le troisième amendement qui arrive vraiment au
fond.
Mme Harel: C'est ça. Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, le deuxième est
adopté. Le troisième maintenant, M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, 3° ajouter,
à la fin du premier alinéa de l'article 815.2.1, la phrase:
«Le Service désigne un médiateur et fixe la date de la
première rencontre qui ne doit pas excéder le vingtième
jour de l'ordonnance.»
M. le Président, ce troisième amendement prévoit
qu'en plus de désigner un médiateur le Service de
médiation familiale de la Cour supérieure fixera également
la date de la première rencontre dans les 20 jours de l'ordonnance en
contrepartie de l'obligation qu'ont déjà les parties
d'entreprendre le processus de médiation dans ce délai. Et c'est
là une demande du Conseil du statut de la femme.
Mme Harel: C'est donc dire que, dans les 20 jours de
l'ordonnance, les parties devront avoir rencontré un
médiateur.
M. Rémillard: Une première fois.
Mme Harel: Et comment allez-vous financer cet ajout d'effectifs
supplémentaires?
M. Rémillard: Pardon? Excusez-moi.
Mme Harel: Excusez-moi. Comment allez-vous financer l'ajout
d'effectifs supplémentaires?
M. Rémillard: Alors, le processus est enclenché,
qui va nous amener à trouver les fonds.
Mme Harel: Est-ce que vous allez faire une collecte?
M. Rémillard: Passer le chapeau. On va passer le
chapeau.
Mme Harel: Avez-vous l'intention d'augmenter les tarifs
judiciaires?
M. Rémillard: C'est certainement une possibilité
qu'on étudie, entre autres possibilités, d'autres
possibilités aussi.
Mme Harel: Est-ce que ça signifie que le Conseil du
trésor vous a demandé d'autofinancer la mesure?
M. Rémillard: II faut essayer de trouver autant que
possible, autant que faire se peut, la possibilité de trouver de
l'argent pour, peut-être pas autofinancer, mais au moins aider au
financement.
Mme Harel: Parce que, dans le projet de loi, il y a seulement une
possibilité, je pense, de tarification... Tu me l'as montrée
tantôt...
Une voix:...
Mme Harel: ah oui! ce n'est pas une possibilité de
tarification, c'est seulement le paiement des honoraires qui est à la
charge des parties lorsqu'elles choisissent le médiateur.
M. Rémillard: si c'était leur choix, s'il n'y a pas
eu d'ordonnance, mais qu'elles le font volontairement, à ce
moment-là elles doivent payer les services.
Mme Harel: Quel est le meilleur moyen de procéder? Par un
tarif judiciaire qui est le même pour tous, quel que soit le revenu, ou
par des honoraires qui dépendent des revenus des parties? Est-ce que le
ministre a réfléchi à ça?
M. Rémillard: Ah! Non. Ça va être ce que les
professionnels vont exiger.
Mme Harel: Oui. Il n'y aura pas de tarification pour les
honoraires des médiateurs privés.
M. Rémillard: Quand c'est volontaire, non. Elles doivent
payer dans deux cas: lorsque c'est volontaire ou bien lorsqu'elles ne sont
pas
d'accord avec la liste des médiateurs soumise. Si elles disent:
Écoutez, nous, on connaît quelqu'un en qui on a confiance et on
voudrait avoir recours à cette personne-là qui est un
médiateur accrédité, et tout ça, à ce
moment-là, elles doivent payer pour. Mais c'est le tarif de
professionnels. Par contre, le juge, lui, fait le partage des honoraires. Il
peut même dire à une seule personne, une seule des parties: Vous
payez même tout, selon les règles qu'il peut considérer
devant s'appliquer.
Mme Harel: Dans les cas de choix d'un médiateur
privé.
M. Rémillard: Oui.
Mme Harel: Mais le ministre, tantôt, semblait retenir
l'hypothèse d'une tarification, d'une augmentation de la tarification
judiciaire, des tarifs judiciaires.
M. Rémillard: J'ai dit que c'est une possibilité;
c'est une possibilité parmi d'autres.
Mme Harel: Est-ce qu'il envisage aussi des honoraires pour les
médiateurs qui sont désignés par le juge?
M. Rémillard: Ça, ce serait plus difficile. Ce
serait plus difficile. Je ne veux pas pénaliser les personnes qui
choisissent elles-mêmes leur médiateur.
Mme Harel: Qui choisissent elles-mêmes leur
médiateur? Vous parlez du médiateur privé?
M. Rémillard: Privé.
Mme Harel: Non, moi, je parle du médiateur public.
M. Rémillard: Même pour le public, ce serait
difficile.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'amendement 3°
est adopté?
Mme Harel: Alors, ça veut donc dire qu'il y aura une
obligation de résultat dans les 20 jours de l'ordonnance. (23 h 50)
M. Rémillard: Dans les 20 jours, il y a obligation de
résultat la première journée. Ça ne veut pas dire
que la médiation va être faite.
Mme Harel: C'est ça. Le résultat, c'est la
rencontre.
M. Rémillard: La médiation, il y a 90 jours. Il y a
un maximum de 90 jours pour la médiation.
Mme Harel: Est-ce qu'il y a un délai? Il n'y en a pas, je
pense, de délai, là, pour remettre le rapport.
M. Rémillard: 90 jours, si ma mémoire est bonne.
Dans les 90 jours.
Mme Harel: Pour le remettre, le rapport?
M. Rémillard: Oui, pour remettre le rapport. Le juge a eu
le résultat dans 90 jours.
Mme Harel: Alors, ce troisième amendement,
adopté.
Le Président (M. LeSage): Merci. M. le ministre, le
quatrième.
M. Rémillard: 4° insérer, après le
premier alinéa de l'article 815.2.1, l'alinéa suivant:
«Lorsque le tribunal rend ces ordonnances, il tient compte des
circonstances particulières à chaque cas, notamment du fait que
les parties ont déjà vu un médiateur
accrédité, de l'équilibre des forces en présence,
et de l'intérêt des parties, et de leurs enfants le cas
échéant.»
M. le Président, le quatrième amendement a pour but de
s'assurer que le tribunal, avant de référer les parties en
médiation, tient compte des circonstances tel que le fait qu'il y a
déjà eu médiation, de la violence conjugale ou des
pressions et menaces d'un conjoint. Et ça, c'est une demande du Conseil
du statut de la femme.
Le Président (M. LeSage): Ça va, Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve?
Mme Harel: M. le Président, il y a un
élément nouveau, évidemment, qui a été
introduit. C'est la notion de médiateur accrédité. Alors,
peut-on nous préciser par quel processus se fera
l'accréditation?
(Consultation)
M. Rémillard: II y a un règlement qui sera fait, M.
le Président, et, pour les critères d'accréditation, on va
se référer, après consultation, à l'association des
médiateurs et à différentes corporations professionnelles,
comme celle des psychologues aussi, pour établir une série de
critères, de conditions pour accréditer les médiateurs. Il
s'agit, M. le Président, tout simplement que, lorsqu'on dit que le
tribunal tient compte du fait qu'elles ont pu voir un médiateur
accrédité, ce n'est pas parce qu'elles sont allées voir,
je dirais, le député ou la députée, comme on le
mentionnait tantôt, qu'elles sont, par le fait même, allées
voir un médiateur accrédité. Alors, même si la
députée ou le député a fait un travail remarquable,
ce n'est pas tout à fait le but du projet de loi.
Le Président (M. LeSage): Ça va, Mme la
députée?
Mme Harel: M. le Président. Le Président (M.
LeSage): Oui.
Mme Harel: Le juge n'a pas à tenir compte du consentement
des parties.
M. Rémillard: Si les parties peuvent... les parties
peuvent refuser, et il va faire son ordonnance puis dire: Écoutez, vous
allez en médiation. Évidemment, les parties vont argumenter.
Elles peuvent contester, comme vous voudrez. Mais le juge, avant de les
obliger, doit prendre quand même conscience qu'il peut y avoir des cas de
violence conjugale; il peut y avoir différents problèmes qui
pourraient être amenés par cette médiation qui n'est pas
souhaitée par l'une des parties, par exemple. Alors, il faut qu'il fasse
attention à toutes ces considérations-là.
Mme Harel: En fait, je ne parle pas de prendre... de tenir
compte, plutôt, du refus des parties, mais de leur consentement.
M. Rémillard: S'il y a consentement, ça ne pose pas
de problème.
Mme Harel: Si les parties demandent au juge...
M. Rémillard: Oui.
Mme Harel: ...d'obtenir un service de médiation, le juge
peut leur refuser en vertu du projet de loi, tel que rédigé.
M. Rémillard: II y a toujours la discrétion
judiciaire. Mais les parties, si elles sont d'accord pour aller en
médiation, vont immédiatement y aller, elles vont y aller. Elles
vont dire au juge: Attendez une minute, on s'en va en médiation. La
seule chose, c'est qu'elles paient à ce moment-là.
Mme Harel: C'est ça.
M. Rémillard: Bien, écoutez, il faut quand
même se fier au judiciaire à un moment donné. Si le juge
décide qu'il n'est pas d'accord pour donner une médiation, il
faut qu'il ait des bonnes raisons, et c'est pour ça qu'on met des
critères ici, et qu'il doit tenir compte quand même de certains
éléments.
Le Président (M. LeSage): Ça va, Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve?
Mme Harel: On va sûrement avoir à revenir sur la
notion, de toute façon, d'accréditation.
Elle se retrouve ailleurs dans le Code.
M. Rémillard: Lorsque, un petit peu plus loin, on aura
à revoir ça.
Mme Harel: Ça va. Oui, adopté.
Le Président (M. LeSage): Le quatrième amendement
est adopté. Le cinquième amendement, M. le ministre.
M. Rémillard: Oui, M. le Président. Remplacer, dans
la troisième ligne du troisième alinéa, les mots
«l'instruction est poursuivie» par les mots «le tribunal
poursuit l'instruction ou fixe une date ultérieure,».
Alors, le cinquième amendement vise à permettre au
tribunal de fixer la date à laquelle il y aura reprise de l'instruction.
Et ça, M. le Président, c'est une demande de la magistrature et
du Barreau.
Mme Harel: Ça, c'est à l'expiration de la
période de 90 jours, hein?
M. Rémillard: Est-ce que c'est ça?
Une voix: Oui.
M. Rémillard: Oui. Exactement, oui.
Mme Harel: Lorsque l'instruction est poursuivie, j'imagine
qu'obligatoirement il y a un rapport de médiation.
M. Rémillard: Bien oui, il faut bien que... Oui, le
rapport est déposé, et on ne s'est donc pas entendu et on reprend
le processus.
Mme Harel: Ou on s'est entendu, puis le juge...
M. Rémillard: Sanctionne. Mme Harel: ...sanctionne
le rapport. M. Rémillard: Ça m'apparaît
évident. Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Le cinquième amendement
est adopté. Le sixième, M. le ministre.
M. Rémillard: Oui. Ajouter, à la fin du
troisième alinéa de l'article 815.2.1, la phrase suivante:
«À défaut de ce faire ou lorsque la médiation est
terminée avant ce délai ou avant la fin de la période
d'ajournement, l'une des parties peut demander la poursuite de l'instruction.
Le juge qui a prononcé l'ordonnance pour référer les
parties en médiation demeure saisi du dossier, à moins que le
juge en chef ne l'en dessaisisse
pour des raisons d'ordre administratif.»
M. le Président, le sixième amendement vise à
permettre la poursuite de l'instruction avant la fin de la période
lorsque l'une des parties a fait défaut d'entreprendre le processus de
médiation dans les 20 jours de l'ordonnance ou lorsque la
médiation est terminée avant l'expiration de ce délai ou
de la période d'ajournement. Il oblige, en outre, le juge à
demeurer saisi du dossier, sauf en certains cas. Demande qui nous vient de la
magistrature et du Barreau.
Mme Harel: Évidemment, ça va créer des
casse-tête pour préparer les rôles, hein! parce que ce ne
sera pas nécessairement simple, ça peut allonger les
délais, ça.
M. Rémillard: Bien, il n'y a pas les délais, parce
que les délais sont toujours là, des 20 jours ou des 90 jours.
Alors, il va falloir quand même que ça, ce soit respecté.
Alors, il va falloir qu'il y ait une certaine souplesse, c'est évident.
Même la magistrature a insisté pour avoir cet amendement, pour
être certain que le même juge demeure saisi du dossier. Et je
trouve ça très bon, remarquez, mais ça oblige à des
résultats.
Mme Harel: Mais ça veut dire que la confiance ne
règne pas nécessairement.
M. Rémillard: La confiance règne. La confiance
règne, mais, cependant, ce n'est pas toujours évident... Vous
commencez quelque chose et vous vous retrouvez devant, surtout au niveau de...
ça dépend à quel niveau des procédures vous
êtes, là.
Le Président (M. LeSage): Mme la députée de
Groulx.
Mme Bleau: Non, je vous signifie-Le Président (M.
LeSage): Merci, Mme la députée de Groulx. Ça va pour
l'amendement 6°, Mme la députée de Hochelaga-Maisonneuve?
Mme Harel: Je crois comprendre que les juges se sont
retrouvés à l'hôtel La Sapinière dans les
Laurentides, je crois que c'est la semaine passée, au cours de laquelle
rencontre ils ont étudié les divers aspects de la
médiation. Et je crois comprendre qu'ils souhaitaient que la
médiation puisse être accessible aux parties avant la
contestation.
M. Rémillard: Moi, mes conversations, soit avec le juge en
chef, je n'ai pas vu ça comme ça. Je ne pense pas avoir vu
ça comme ça.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'amende- ment 6° est
adopté.
Il est minuit, Mmes et MM. les membres de la commission. Compte tenu de
l'heure, j'ajourne les travaux de cette commission sine die.
(Fin de la séance à minuit)