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(Vingt heures sept minutes)
Le Président (M. Gauvin): Je déclare la
séance de la commission des institutions ouverte. J'aimerais vous
rappeler le mandat de la commission qui est de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 25, Loi modifiant la
Loi sur le Conseil permanent de la jeunesse. M. le secrétaire, est-ce
que nous avons des remplacements?
Le Secrétaire: Oui. M. Beaulne (Bertrand) est
remplacé par M. Paré (Shefford).
Le Président (M. Gauvin): Merci. Maintenant, j'aimerais
demander à l'adjoint parlementaire au premier ministre, le
député d'Orford s'il a des remarques préliminaires.
Remarques préliminaires
M. Benoit: Très rapidement, M. le Président. Le
projet de loi 25 qui fut déposé, il y a deux jours, a principale
mission, à l'usage nous nous sommes aperçus avec le Conseil
permanent, de certaines modifications. C'est à la demande du Conseil
permanent qui ont rencontré le premier ministre au tout début
d'avril et qui probablement aussi ont rencontré les gens de
l'Opposition. On a travaillé avec ces gens-là. C'est un
très court projet de loi de 10 articles. Finalement c'est ça. Il
y a un article qui est peut-être un peu plus important que les autres
où on passerait de deux ans à trois ans le conseil
d'administration. C'est fondamentalement le but du projet de loi 25, M. le
Président. J'arrêterai ici, et peut-être à reprendre
un peu plus tard, s'il y avait d'autres informations que le
député de Shefford voulait connaître.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. l'adjoint au premier
ministre. M. le député d'Orford, est-ce que le critique de
l'Opposition aurait des remarques préliminaires? Est-ce que je l'ai
bien...
M. Paré: Après Orford, c'est Shefford.
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Shefford.
M. Roger Paré
M. Paré: Merci, M. le Président. Je ne serai pas
très long non plus. J'aime mieux poser des questions même avant
qu'on aille article par article. Parce que c'est sûr que si le premier
ministre avait été ici, j'aurais été plus long. Je
lui aurais passé quelques messages et j'aurais repris probablement une
partie du discours de l'autre soir, donc on vient de sauver du temps. Je ne
recommencerai pas, mais je vais inviter mon collègue d'Orford de lui
passer les messages, dont deux recommandations que je demandais et qui seraient
les demandes qui ne sont pas contenues dans le projet de loi 25, mais qui sont
des choses que moi je pense qui seraient utiles pour les jeunes. Ce serait
d'abord que ce ne soit pas le premier ministre qui soit responsable du dossier
jeunesse. Je le passe, parce que je le pense sincèrement, et pas parce
que c'est le premier ministre actuel, à cause de la situation des jeunes
et à cause de l'importance du dossier jeunesse.
Si on trouve suffisamment important qu'il y ait des porte-parole qui
relèvent directement du Conseil exécutif, que ce soit le dossier
des aînés ou de la famille, c'est tous des groupes importants, je
ne veux pas dire qu'un est plus ou moins important que l'autre, mais la
jeunesse devrait aussi être importante. Et un ministre à temps
plein a certainement plus de temps; la preuve, c'est que si on avait un
ministre à temps plein, si c'était vous, M. le
député d'Orford, vous êtes là pour défendre
le projet de loi et vous seriez là à temps plein pour avoir une
préoccupation, vous, et un contact avec les jeunes, et en même
temps, faire valoir le point de vue et les besoins des jeunes auprès de
tous vos collègues. (20 h 10)
Et moi, je pense que, effectivement, ça serait un service
à rendre à la jeunesse. Et si on disait que parce que c'est le
premier ministre lui-même on lui donne plus d'importance, ce n'est pas
l'importance qu'on doit donner seulement à un groupe, mais c'est du
temps. Et je comprends qu'il n'en ait pas de temps. Je le dis
sincèrement. Je comprends qu'il n'en ait pas, mais la jeunesse
mérite qu'on lui en accorde beaucoup, la première des choses.
Et la deuxième c'est une demande qui date déjà d'un
certain temps, qui semblait être, pour M. Perreault du Conseil permanent
de la jeunesse, quelque chose de fondamental, il faudrait qu'il y ait une
politique jeunesse aussi de façon à ce qu'on ait des objectifs et
une démarche, qu'on puisse être capable de donner à nos
jeunes une espèce de ligne de conduite. Les ministres sont tellement
fiers, regardez-les tous, peu importent les formations politiques, et dans le
temps chaque ministre est très content de déposer une politique
globale dans son secteur. On le fait pour la forêt. On le fait pour les
pêcheries. On le fait pour... Prenez n'importe quoi qui vous vient
à l'idée et vous allez voir qu'on est très fiers de se
donner une politique
globale en matière de la responsabilité qui nous incombe.
Et pourtant la jeunesse qui est probablement - comment je dirais ça? -
un domaine ou un secteur qui mérite plus que tout le reste notre
attention dans la période qu'on traverse, on n'a pas de politique
globale.
Et là-dessus, je pense que... Je ne reparlerai pas de la
situation, je vous l'ai dit, je ne ferai pas une heure, plutôt quelques
minutes, mais passerai au moins deux messages parce que je les trouve
importants et de façon aussi courte par rapport à un ministre
responsable et par rapport à une politique globale telle que
demandée par le Conseil permanent de la jeunesse. Et si on dit qu'on a
jugé important d'avoir des modifications au Conseil permanent de la
jeunesse en amenant la loi 25, parce que c'est des demandes qui viennent du
Conseil permanent de la jeunesse que vous les écoutiez
présentement par rapport à ce projet de loi, bravo! Mais il
faudrait les écouter quand c'est des choses qui concernent pas seulement
les membres du Conseil permanent de la jeunesse actuels et futurs, mais qui
concernent la jeunesse dans son ensemble.
Alors, ça m'amène tout de suite à une
première question qui n'est pas par rapport aux articles qui sont dans
le projet de loi, mais ce que moi je considère être une discussion
qu'il faut faire puisqu'on juge qu'il y a des modifications qui sont
importantes qui doivent être amenées à la composition et au
fonctionnement du Conseil permanent de la jeunesse: Est-ce qu'on n'a pas
oublié des choses dans ce projet de loi là? Est-ce qu'on n'aurait
pas dû profiter du dépôt du projet de loi pour amener
d'autres modifications qui ont été discutées depuis, mais
surtout au moment de la présentation du projet de loi? Et de par
l'expérience, et je me rappelle avoir rencontré des gens du
Conseil permanent de la jeunesse, autant l'ancien que l'actuel, qui disaient
que, effectivement, ça ne serait pas bête à envisager, mais
on ne le retrouve pas dans le projet de loi.
Et la ce dont je veux parler c'est l'autonomie du Conseil permanent de
la jeunesse. Le Conseil fait un boulot extraordinaire. Je le dis, les gens qui
sont là, moi je n'ai pas de reproche à leur faire. Je sais
qu'avec les moyens qu'ils ont, ils sont très présents,
très actifs, font des recommandations qui demandent de temps en temps
beaucoup de courage et ils le font et ils le défendent très bien.
Donc, c'était comme ça le premier et c'est encore comme ça
le deuxième. Mais, toute la démarche, la composition comme telle
du Conseil permanent de la jeunesse, c'est pas mal extraordinaire dans sa
composition, reconnaissons-le, même si je dois vous dire que ce n'est pas
ça qui va changer le monde, et ce qu'on dit: ça prend d'autre
chose pour les jeunes, à preuve la situation actuelle. Mais le Conseil
présentement, pour ce qu'il peut faire, selon le mandat qu'on lui donne,
la façon dont on monte la structure, c'est bien.
On commence par demander aux gens de se présenter, de se faire
appuyer. Donc, c'est des individus, mais des individus supportés. Et
là, bien il peut y en avoir, comme le deuxième, 240 et le premier
qui en avait au-dessus de 400, il pourrait y en avoir d'une façon
presque illimitée et je dois dire, moi, qu'il y en ait 240 au
deuxième par rapport à quelque 400 au premier, moi ça ne
me scandalise pas et ça ne m'inquiète pas. Il pourrait y en avoir
moins la prochaine fois et ça ne m'inquiéterait pas non plus.
Ça ne voudrait pas dire que les gens sont moins
intéressés. Ça voudrait peut-être dire que dans le
milieu les gens ont compris qu'on n'en recommande pas 5, 10, 12 et 15, mais
qu'on recommande des gens qu'on espère voir passer. Donc, chaque groupe
peut en appuyer moins, mais en y tenant et, donc, c'est une question
d'évaluation personnelle, mais moi je dois dire que je ne me scandalise
pas qu'il y ait une diminution d'applications due au fait peut-être que
les groupes maintenant se sont habitués à fonctionner avec cette
stucture.
Mais les gens se présentent de façon autonome et ils sont
appuyés ou recommandés par des groupes. Et ensuite de ça,
à l'intérieur du groupe, le premier ministre en nomme 40.
Jusque-là, ça va bien parce que ce sont des gens qui se sont
présentés et c'est les nominations et ensuite de ça, entre
eux, il y en a 15. Vous voyez l'autonomie totale ou presque jusqu'à ce
moment-là même si c'est le premier ministre, il faut que quelqu'un
à un moment donné fasse le choix par rapport aux 240 ou aux 420
qui se présentent. Mais pourquoi, si l'autonomie - et on veut la
reconnaître dans son fonctionnement et dans sa nomination - pourquoi si
les 15 qui choisissent les 2 vice-présidents, pour quelle raison, si on
reconnaît cette autonomie jusqu'à ce point-là, on ne
reconnaît pas l'autonomie aussi pour la nomination du président
entre les 15 et la nomination des remplaçants, advenant que le
président ou un vice-président, pour toutes sortes de raisons, ne
soit plus en poste d'une façon permanente? Qu'est-ce qui fait qu'on se
refuse cette autonomie? Et je ne le dis pas méchamment, je le dis parce
que c'est important que le Conseil permanent de la jeunesse ait non seulement
cette autonomie, mais - comment je dirais ça, donc - reflète
l'autonomie, pour être bien sûr que le président ou la
présidente - parce qu'on a vécu les deux - que la personne qui a
la présidence ne soit pas perçue comme - je pourrais parler du
président actuel et... - un rouge ou nommé par le premier
ministre, étant une nomination partisane, puisque c'est à
l'intérieur des 15? Tout le cheminement, jusque-là, c'est
l'autonomie. Et, hop! on arrive avec une nomination qui est un choix du premier
ministre.
Une voix: Qui peut être rouge ou bleue.
M. Paré: Oui, tout dépendant de... C'est ce que je
dis. Moi, je ne veux pas du tout... Je parie dans la situation actuelle. Je
trouverais dommage que le président... Et là, ce n'est pas un
jugement de valeurs que je porte et je ne veux pas le qualifier d'une formation
politique ou l'autre. Mais je ne voudrais pas que personne puisse le faire,
puisque, sur le terrain, il doit être la personne, le contact. C'est un
Conseil, donc, qui est là pour recommander et suggérer au premier
ministre. Je trouve que ça lui donnerait encore plus de poids, plus de
crédibilité et plus d'accueil facile par rapport à
l'ensemble du milieu avec lequel il est en contact régulièrement.
Moi, je pense qu'on aurait dû considérer ça avec
l'expérience passée. Je trouve que ce serait un service à
rendre au Conseil permanent et, en même temps, à l'ensemble de nos
jeunes. Ce serait pousser la confiance en notre jeunesse au point où
elle le mérite. Si on se rend jusque-là en leur faisant confiance
et par la suite, pour être capable de faire des rapports, pourquoi on ne
leur rend pas la confiance en se disant que, parmi les 15, ils vont se choisir
un président? Et là, dites-vous qu'on vient d'augmenter la
crédibilité par rapport à l'autonomie de l'organisation.
Je le pense. Ça pourrait être très utile. Il n'y a personne
qui le regretterait, surtout qu'on leur donne plus de temps, maintenant.
J'aurais aimé ça qu'on retrouve là-dedans quelque chose
qui a déjà été discuté. Et le Conseil,
maintenant, a suffisamment d'emprise dans le milieu, il est suffisamment connu
pour qu'on lui donne l'autre étape, si je peux m'exprimer comme
ça, où on leur donne l'autonomie totale. Et c'est ça, un
conseil, normalement. Pour quelle raison les vice-présidents, c'est oui,
et le président, c'est non?
Et aussi, au niveau des remplacements, surtout au niveau des
remplacements, pourquoi, si, en cours de route, il y en a un qui ne peut pas
remplir son mandat d'une façon complète, pour quelle raison c'est
le premier ministre qui nomme à l'intérieur des 15? Moi, je pense
que ces gens-là ont toute latitude, toute compétence pour le
faire. Et même, c'est un danger qu'il faut essayer d'exempter.
Imaginez-vous - et imaginez-vous quelque chose qui est arrivé - le
premier ministre nomme quelqu'un qui n'est pas très bien reçu par
les 15, et ils doivent fonctionner ensemble. C'est bien sûr que les 15 se
résignent et vont l'accepter, mais ce n'est peut-être pas la
façon de faire. Et les jeunes, moi, je suis convaincu qu'ils sont
capables, ils ont suffisamment l'esprit démocratique et sont
suffisamment impliqués, lorsqu'ils sont rendus dans la sélection
finale, pour être capables, correctement, de le faire, le choix. Donc, je
ne le retrouve pas dans le projet de loi, c'est pour ça que je veux en
parler en préambule, et ça nous permettra d'aller plus rondement,
ensuite, au niveau des articles.
Le Président (M. Gauvin): M. le député
d'Orford, avez-vous des réponses au questionnement...
M. Robert Benoit
M. Benoit: Oui, très rapidement. Je prends bonne note des
points que je vais transmettre dès ce soir au premier ministre, ou
dès lundi matin. D'abord, au niveau de l'autonomie, je veux rappeler que
l'article 25 et les suivants donnent énormément d'autonomie au
Conseil. Je pourrais les lire; le député de Shefford les a, lui
aussi. Ils ont vraiment une autonomie très, très grande. Pour ce
qui est de la nomination du président, je rappellerai au
député de Shefford d'abord que, dans les conseils, normalement,
pour ce que je connais des autres conseils, ce sont des nominations,
effectivement. Alors, celui-là, il n'y a pas vraiment de changement. Si
on prend l'article 3, l'article 3 est assez clair. On dit: Après avoir
sollicité l'avis du Conseil, le gouvernement nomme un président.
Alors, il faut bien comprendre que le premier ministre n'ira pas tous azimuts
là-dessus. Il va s'asseoir avec les 15 personnes, par un
intermédiaire, normalement, et va arriver... Et c'était la peur
du député de Shefford, qu'il choisisse, finalement, quelqu'un qui
ne représenterait pas bien le groupe des 15. À l'heure actuelle,
à l'expérience, en tout cas, ce ne fut pas le cas, et j'ai tout
à croire qu'on va continuer dans cette veine-là. On va consulter
les 15 et, de là... Il faut comprendre aussi, M. le Président,
que les sommes administrées sont importantes. On parle, ici, d'un budget
d'au-dessus de 200 000 $ et, le président, ce n'est pas une tâche
honorifique, là. Il est responsable de l'administration du Conseil, du
personnel, etc. Il a des tâches administratives très grandes. (20
h 20)
Ceci dit, le danger peut-être d'aller demander aux 15 de choisir,
je dis bien que c'est un des dangers potentiels, c'est que celui qui serait le
plus politique des 15 pourrait se ramasser là et pas
nécessairement celui qui est le plus compétent et le plus
représentatif des 15 non plus. Alors, l'un dans l'autre, les articles 3,
7 et 25, je pense, premièrement, nous donnent de l'autonomie très
grande. L'article 7, je pense, avec l'article 3, le premier ministre est
obligé de consulter. Moi, pour le moment, ça me suffit
pleinement, je pense.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le
député d'Orford. M. le député de Shefford.
Discussion générale
M. Paré: Je respecte vos commentaires, sauf que je ne les
partage pas nécessairement. On est mieux de tout de suite passer
à travers ce sujet-là plutôt que d'y revenir, je dois vous
dire. Parce que le ministre a un budget de 200 000 $, j'espère...
M. Benoit: J'ai dit 200 000 $?
M. Paré: Oui.
M. Benoit: Excusez! C'est 800 000 $.
M. Paré: Même 800 000 $, oui, c'est important, mais
pour tout ce qu'ils ont à faire avec les règles...
Déjà, là-dedans, à l'intérieur de ça,
ça veut dire toute la masse salariale et des choses comme ça. il
n'y a pas grand discrétionnaire. Ils doivent rendre des comptes de toute
façon. Donc, moi, je pense que le côté financier, ce n'est
vraiment pas un point qui pourrait empêcher que les 15 choisissent leur
président entre eux.
L'autre, quand vous dites qu'il y a des dangers de politisation ou qu'il
y a des dangers par rapport à quelqu'un qui serait très partisan
ou quoi que ce soit, je dois vous dire que le danger, on le retrouve de l'autre
façon aussi. On le retrouve de toute façon. Le premier ministre
peut très bien faire un choix qui soit d'abord politique. Je ne dis pas
qu'il le fait et qu'il va le faire, mais il peut le faire. Il a tout le loisir
de le faire aussi. Qu'il ne le fasse pas, tant mieux, mais c'est une question
de jugement que vous dites. Est-ce qu'on ne ferait pas confiance suffisamment
aux jeunes pour se baser sur le jugement des 15 plutôt que de se baser
sur le jugement d'une personne qui, normalement, ne les connaît pas,
alors que les 15, bien, ils se sont déjà rencontrés. Ils
ont passé la fin de semaine des 40. Ils se sont choisis entre eux. Ils
ont déjà une étape de sélection de faite, cette
habitude d'être capable de faire des choix, parce que je dois vous dire
que je ne l'ai pas vécue, la fin de semaine des 40, et je ne la vivrai
jamais de ma vie, je suis trop âgé. Ils ont vécu une
expérience qui est extraordinaire. Ils sont à l'autre
étape et, l'autre étape, c'est l'exercice extraordinaire que
vivent ces jeunes de passer de 40 à 15. Il faut le faire, hein! Chapeau!
J'aimerais ça être petit oiseau ou bien tapisserie pour voir
ça à un moment donné.
Ensuite de ça, l'autre étape où on est capable de
choisir les vice-présidents, pourquoi ne peut-on pas choisir le
président? Vous avez dit: Par rapport aux autres conseils, c'est des
nominations. Bien, justement, là, c'est un cas particulier. C'est un cas
particulier qu'on a voulu se donner. Ce n'est pas une nomination par rapport
à un conseil que le premier ministre peut regarder, sur la population de
7 000 000, qui on nomme. Il y a un collège électoral, ce qu'on ne
retrouve pas ailleurs. Les autres conseils, que ce soit de la famille, le
Conseil du statut de la femme ou n'importe quel autre conseil existant, ils
n'ont pas le collège électoral qu'on connaît, et bravo
d'avoir eu cette façon d'agir, mais c'est comme si toute la
démarche s'en allait, et au moment où le porte-parole est
nommé, on dirait qu'on met nous-mêmes des bâtons dans les
roues en ne respectant pas la démarche jusqu'au bout. C'est une question
de confiance dans les jeunes et c'est une question que je dis de
crédibilité pour le président. Je ne pense pas que vous
accepteriez un amendement qui irait dans le sens d'introduire ça, ce
soir, mais j'aimerais ça qu'on y pense sérieusement pour la
prochaine fois. Je suis convaincu qu'on vient d'aider le Conseil permanent de
la jeunesse en donnant à notre président une
crédibilité à toute épreuve, parce que les 15, avec
les étapes qu'ils ont franchies, ils sont en mesure, je pense, de faire
l'étape suivante.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le
député de Shefford. Est-ce que les membres de la commission sont
prêts à aborder le projet de loi article par article? Donc,
j'appelle l'article 1, M. le député.
M. Paré: J'aimerais ça, juste un autre point. Le
Président (M. Gauvin): Oui.
M. Paré: Attendez un peu. Je ne voudrais pas en oublier,
de façon à ce qu'on puisse aller, ensuite, qu'on aille par
rapport aux articles.
Le Président (M. Gauvin): Vous avez raison.
M. Paré: J'avais dit quelques-uns, mais c'est parce que je
me demandais si, par rapport aux commentaires que j'avais faits, le
député en avait d'autres, bon. Au niveau des pouvoirs, du pouvoir
horizontal du Conseil permanent de la jeunesse, c'est-à-dire sa
capacité d'aller chercher de l'information et de l'avoir rapidement et
d'une façon positive par rapport aux ministères et aux
organismes. Je sais que... Je ne sais pas si vous êtes en mesure de
répondre à ça tout de suite, mais est-ce que, selon les
informations que vous avez, le Conseil permanent de la jeunesse peut obtenir
très rapidement, lorsqu'il demande les informations qui lui sont
nécessaires pour exécuter sa tâche et être capable de
remplir très rapidement les études dont il veut ensuite
étaler au grand jour ou utiliser pour faire des rapports?
M. Benoit: Mme Dufour est ici. On pourrait lui poser la question
directement, mais Benoît qui est ici, qui travaille au bureau du premier
ministre, m'assure à chaque fois qu'on se parle, et c'est à peu
près une fois par jour, qu'il est là, finalement, au bureau du
premier ministre pour aider les choses. J'ai très bien connu Marie
Gendron qui était une copine à moi, finalement, avant.
D'ailleurs, j'en profite publiquement pour la féliciter d'être
mère, jeune mère de famille. Et Marie, encore là, se
rendait très disponible. Dans mon cas, à chaque fois que j'ai pu
faciliter l'accès de documents, d'entrevues avec le premier ministre, je
l'ai fait avec grand plaisir.
Vous savez, M. le député de Shefford, ce
n'est pas toujours facile de mettre la main sur ce qu'on veut dans ces
grandes boîtes-là, mais, moi, je ne vois pas de problème
majeur, et s'il y avait des problèmes, je serais intéressé
de le savoir. Comme adjoint parlementaire responsable des dossiers jeunes, je
n'ai aucun problème d'obliger des jeunes à peser sur le gaz et
donner du service à la clientèle, et venant du monde des
affaires, c'était notre première «motto», d'abord
donner du service à la clientèle. Alors, s'il y avait des
problèmes à ce niveau-là, je n'ai pas de problème
à les entendre, et vous pouvez être sûr qu'on s'assurerait.
Mais Benoît, qui est maintenant là, et Marie avant, m'assure qu'on
obtient l'information assez rapidement. Il faut comprendre quand on rentre dans
des ministères et on essaie d'influencer, d'autre part, les politiques,
bien là, ça prend toujours des énoncés de politique
et bien des réunions, et tout ça prend du temps, mais à
une certaine autre dimension. Ce n'est pas celle-là que vous questionnez
en ce moment. C'est le Conseil permanent qui pourrait poser des questions
à certains ministères, et ils auraient de la difficulté
à avoir l'information. Si c'était le cas, j'aimerais le savoir,
et on s'assurera qu'on corrigera ce problème-là, s'il y avait
problème.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Oui. Vous aimeriez ça le savoir, mais vous
dites: Toutes les fois que c'est nécessaire, vous pouvez intervenir
rapidement. J'espère que ça n'a pas été utile
souvent, et que ce n'est pas nécessaire que vous ayez des interventions
pour accélérer le processus auprès de certains
ministères.
M. Benoit: Le moins souvent possible. Et, effectivement, je pense
que ces gens-là, avec Michel Laporte, Me Laporte, font un ouvrage tout
à fait... Vous l'avez mentionné dans votre discours il y a deux
jours, vous l'avez rementionné tantôt. Ils sont très
conscients de leur mission, et je pense qu'ils la vivent très bien. Ils
la vivent très, très bien, et on n'a pas eu à tenir
personne par la main en ce moment. Ils savent où sont les portes
d'entrée, et ils savent comment aller chercher l'information, je pense.
Je n'ai aucune... Depuis trois ans maintenant que je suis là, deux ans
et demi, je n'ai aucun signal qu'il y avait problème à cet
égard-là. Et, encore une fois, s'il y avait problème, on
serait prêts à aider ces gens-là, et s'assurer que
ça se reproduise le moins souvent possible.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce qu'on est prêts
à aborder le projet article par article?
M. Paré: Oui.
Le Président (M. Gauvin): Oui. J'appelle l'article 1. M.
le député d'Orford.
Étude détaillée Modalités
d'élection des vice-présidents
M. Benoit: Oui. Alors, M. le Président, l'article 1 du
projet de loi. L'article 4 de la Loi sur le Conseil permanent de la jeunesse
(L.R.Q., chapitre C-59.01) est remplacé par le suivant: «4. Le
président convoque une réunion du Conseil aux fins
d'élire, parmi les membres, deux vice-présidents.» Le texte
proposé. (20 h 30)
Alors, l'article 4. Deux vice-présidents sont choisis par les
membres du Conseil, parmi eux. Alors, la loi établit que le
président du Conseil est nommé par le gouvernement après
qu'il ait sollicité l'avis du Conseil, et que les vice-présidents
sont choisis par les membres du Conseil, parmi eux. Alors, cette modification
de l'article 4 de la loi vient préciser le moment où le choix des
vice-présidents doit avoir lieu, soit après la convocation du
président nouvellement nommé. Alors, dans
l'échéancier, le président et le groupe des 15, le
président... Le premier ministre consulte, le président est
nommé, et, finalement, sa première fonction c'est... Parce qu'il
n'y avait pas dans la loi à quel moment on nommait les
vice-présidents, alors le président convoque le conseil
d'administration, et il y a, effectivement, élection des deux
vice-présidents, et tout ça chemine avec beaucoup
d'élégance. Alors, c'est l'amendement qu'on apporte ici. Il n'y
avait pas de précision quand est-ce que les vice-présidents
devaient être nommés, finalement.
M. Paré: Qu'on vienne préciser la séquence,
je pense que c'est une nécessité là. Le président
d'abord, les vice-présidents ensuite, mais ça me ramène
à ce que je disais tantôt. Ça nous oblige justement parce
que, après que les 15 sont choisis, c'est le premier ministre qui
intervient et qui est la personne qui décide. Et, puis vous dites, et
puis c'est l'article 3 de la loi actuelle de toute façon qui le dit:
«Après avoir sollicité l'avis du Conseil, le gouvernement
nomme un président parmi les membres du Conseil». Après
avoir sollicité l'avis du conseil. Donc, ce n'est pas une recommandation
du conseil même. Ce n'est même pas une recommandation, c'est
vraiment un avis, et je pense même par l'exercice passé, je pense
que l'avis vient après la nomination. Le premier ministre décide,
et ensuite de ça on va chercher l'avis par rapport à la
nomination auprès des 15. C'est un peu ça que je
dénonçais tantôt. On ne veut pas le modifier maintenant,
sauf que c'est une réalité.
M. Benoit: ce n'est pas l'indication que j'ai, m. le
député de shefford. l'indication que j'ai eue tout au long du
processus, c'est qu'on a vraiment consulté, de un. et, de deux, je
vou-
drais vous rappeler que c'est le seul conseil où il y a
effectivement, où les membres sont élus par un conseil
électoral. C'est le seul conseil au Québec où il y a
effectivement électorat.
Alors, on est déjà très loin en démocratie
ici, et, le premier ministre a consulté dans les autres nominations et
les choix ont été heureux aussi. Je dois admettre que les choix
ont été heureux, à l'heure actuelle, et ça a bien
fonctionné.
M. Paré: Je ne veux surtout pas qu'on pense que je veux,
moi, dire que les choix des deux personnes choisies à la
présidence jusqu'à maintenant ça n'a pas été
des choix heureux. Absolument pas. Sauf que c'est, la loi, elle, doit regarder
après quelques années d'expérience, est-ce que c'est
toujours la bonne façon? La preuve c'est qu'on amène des
modifications qu'on dit pour être plus efficaces. Et, on joue beaucoup
non seulement avec l'efficacité du conseil, mais le côté
politique et démocratique. À preuve, c'est qu'on joue avec le
temps, on joue avec les pouvoirs. Donc, c'est là où on peut juger
ou analyser par rapport à l'ensemble de la vie démocratique et
représentative du Conseil permanent de la jeunesse.
Et, moi, je pense, si on suit l'expérience passée, que le
premier ministre n'a pas nécessairement, je pense, je peux me tromper,
mais ce n'est nécessairement ce que j'ai entendu jusqu'à
maintenant, l'avis n'a pas eu lieu avant le choix, mais l'avis a eu lieu comme
une information après le choix. Et, ça, ça veut dire que
c'est beau dans le texte. Et c'est respectable et c'est acceptable,
peut-être, le fonctionnement que le premier ministre a utilisé,
mais, moi, quand je lis une chose comme ça, l'interprétation que
j'en fais, donc l'esprit de la loi et la lettre, un avis, on demande qu'on nous
fasse une recommandation ou en tout cas une suggestion, puisque ce n'est pas
une recommandation, c'est juste un avis. Mais l'avis vient plus tôt,
à ce que j'en sais, non pas comme, qu'est-ce que vous en pensez? Et puis
je nomme. C'est, je choisis et je vous donne l'avis. C'est l'avis à
l'envers.
Le Président (M. Gauvin): M. le député
d'Orford.
M. Benoit: Oui, ce qu'on me dit, Me Laporte ici me fait part
là. Il y a une technical ité, je n'étais pas au courant.
Quand les 40 ont été réunis, à partir du moment
où les 15 ont été élus, les 15 on leur a
demandé ceux qui étaient intéressés de devenir
président. Il y en a cinq effectivement qui ont mis leur nom en
nomination. Et il y a eu ce qu'on appelle en termes de métier... il y a
eu un comité de créé, la fonction supérieure, etc.
Ils ont donné des entrevues, et c'a été fait vraiment sur
une base très administrative pour s'assurer qu'on ait quelqu'un de
compétent qui avait finalement tout le profil administratif, etc. et,
c'a été fait d'une façon, c'a n'a pas été
fait à la bonne franquette. je vous avoue franchement que c'a
été fait d'une façon très... respectant, je pense,
les critères de qualité que le québec a bien voulu donner
au conseil permanent de la jeunesse. et, encore une fois, les choix ont
été heureux. et, alors l'expérience à ce
niveau-là a été plutôt heureuse.
M. Paré: o.k. donc, comme on ne modifie pas l'article 3 de
la loi actuelle, ça veut dire qu'on n'a pas 's choix d'accepter
l'article 1 de la loi qui est déposée, puisque là
ça vient corriger quelque chose ou préciser la séquence.
et, comme on maintient le genre de nomination du président, je pense
qu'on n'a pas le choix de voter si on veut être pratique.
Le Président (M. Gauvin): Alors l'article 1 est
adopté.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): L'article 1 étant
adopté, on appelle l'article 2. M. le député d'Orford.
Durée du mandat des membres du Conseil
M. Benoit: Oui, M. le Président, alors l'article 2 du
projet de loi. L'article 5 de cette loi est modifié par le remplacement
du premier alinéa par le suivant: «5. La durée du mandat
des membres du Conseil est de trois ans. Un membre ne peut être
réélu consécutivement qu'une fois.»
Alors, le texte actuel de l'article 5: «La durée du mandat
des membres du Conseil est de deux ans. Un membre ne peut être
réélu consécutivement qu'une fois. Toutefois, la
durée du mandat des premiers membres du Conseil est de trois
ans.»
Alors, l'article 5 est modifié pour porter la durée du
mandat des membres du Conseil de deux ans à trois ans et, finalement,
c'est là, l'essence du projet de loi, c'est le point le plus important.
La formation du premier Conseil en 1988 et d'un second en 1991 a permis de
constater qu'une période de deux ans était trop courte pour
permettre aux membres du Conseil de s'intégrer et de s'acquitter
adéquatement de leur mandat. C'est pourquoi la durée du mandat
des membres devrait être prolongée d'une année. Cette
disposition, M. le Président, s'appliquerait aux membres actuels du
Conseil, tel qu'indiqué à l'article 9 du projet de loi.
Alors, on veut non seulement le faire pour le futur, mais on voudrait
aussi que les gens qui sont en place maintenant aient un mandat de trois ans.
C'est pour ça qu'on va le retrouver un peu plus loin. Ce qu'on
réalise à l'usage et ce qu'on me dit, autant les gens du Conseil
que le
président qui en a parlé au premier ministre, je pense le
4 avril, ce qu'ils disent c'est: Entre le moment où on est élu -
il faut comprendre que ces gens-là ne se réunissent pas non plus
à toutes les semaines, ils se rencontrent six fois par année - et
le moment où l'on commence à oeuvrer ensemble, le temps qu'on
prend pour connaître les dossiers, bien, deux ans, ce n'est pas
très long. Je me souviens, comme président d'une formation
politique, avant d'être Ici, deux ans, ce n'est pas très long. Je
regarde l'exécutif qu'il y avait là, on était 36. Avant
qu'on apprenne à fonctionner ensemble et tout, ce n'était pas
très long. À la demande de ces gens-là, d'aller pour une
troisième année, alors le premier ministre a accepté.
C'est l'essence même du projet de loi.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Oui, je ne reviendrai pas sur ce que j'ai dit
à l'Assemblée nationale lors de mon discours sur le principe du
projet de loi, j'étais d'accord avec le terme de trois ans, mais
j'aimerais ça qu'on en parie un peu. Je n'avais pas le plaisir
d'être le porte-parole de l'Opposition pour la jeunesse en 1988, lorsque
la loi a été adoptée, en 1987, excusez. C'était
quoi, à ce moment-là, qui justifiait que ce soit deux ans et
qu'aujourd'hui ça ne l'est plus, suite à l'expérience?
C'est quoi les arguments qu'on a utilisés? Parce que ça devait
être la même chose, deux ans, on devait se dire: Ce n'est pas
très long pour faire des études, s'habituer à travailler
ensemble, faire des contacts et, quand on entreprend une tournée
à travers le Québec, c'est la préparation de la
tournée et, ensuite de ça, le rapport. Juste à en parler
entre nous, on arrive à la conclusion que, deux ans, c'est court.
Pourquoi qu'on n'a pas tenu compte de ça et que, là, on le
modifie en cours de route? Peut-être que vous pouvez me dire quels
étaient les arguments qui justifiaient deux ans, à ce
moment-là, parce que ce n'est pas une vieille loi, c'est quand
même assez récent.
M. Benoit: C'est une très bonne question, M. le
député de Shefford. Je rappellerai que le premier mandat et la
question que vous me posez «pourquoi deux ans?», finalement, le
premier mandat était de trois ans, dans la loi. On pensait qu'à
l'usage, une fois que tout ça serait parti, deux ans, ça serait
suffisant, ce qu'on nous dit: Bien, effectivement, le législateur avait
raison de mettre trois ans pour le premier mandat, que ça aurait
dû rester à trois ans, deux ans, ce n'est pas assez long. Alors,
je ne peux pas répondre, je n'étais pas là, moi non plus,
non seulement je n'étais pas porte-parole de l'Opposition, je
n'étais pas porte-parole du gouvernement non plus et je ne peux pas
répondre, n'ayant pas fait partie de toute la discussion à
l'époque de la création. Mais, trois ans, ça avait
été l'idée originale, effectivement. C'est pour ça
qu'on y revient, probablement. (20 h 40)
M. Paré: Je vais vous dire pourquoi je pose la question.
Quand j'ai vu le projet de loi et que je suis arrivé à cet
article, je me suis mis, moi, à réfléchir: Pour quelle
raison on a pu mettre deux ans et que là, on veut l'amener à
trois ans. Je me suis dit: II y a probablement une raison. Comme c'est les
jeunes, que ça change de profession et que ça se place... C'est
l'âge de l'aventure, des essais et des déplacements et c'est le
mariage. Boni C'est de toute beauté, c'est la jeunesse. Mais, je dis
aussi que c'est parce que c'est une clientèle qui, effectivement, voit
beaucoup de changements dans sa situation et aussi, probablement ou
peut-être, on s'est dit: C'est une bonne façon qu'il y ait
beaucoup de mobilisation ou qu'on les tienne actifs, présents, parce
que, si c'est à tous les deux ans, ça veut dire qu'à tous
les deux ans on retourne consulter et donner la chance aux gens. Si
c'était pour de la mobilisation - je ne vous dis pas que je change
d'idée, là, je veux juste qu'on en discute - si c'était
pour s'assurer une mobilisation, comme un espoir de beaucoup de jeunes de
pouvoir accéder au Conseil qui est quelque chose quand même
important parce que, là, le fait de reporter d'une année, ce
n'est pas une démobilisation pour les gens qui sont impliqués
parce que les jeunes qui se présentent là, il ne faut pas se le
cacher, c'est des gens qui sont impliqués à certains niveaux, qui
sont très actifs dans leur milieu. S'ils viennent ici, c'est qu'ils sont
connus dans leur milieu, c'est évident, et ils connaissent les dossiers
qu'ils traitent.
Est-ce que ça ne risque pas d'être une
démobilisation dans les groupes de jeunes, le fait que ça soit
plus long là et que ce soit une année de plus avant qu'ils aient
la chance de se présenter, spécialement pour les jeunes qui
étaient intéressés il y a deux ans et qui s'imaginaient
qu'en 1992 ils pourraient retenter leur chance et ils ne le peuvent pas? Je
vous la pose, la question, aussi sincèrement et naïvement que je
suis capable de le faire.
M. Benoit: Je pense que la question est valable, d'autre part,
pour avoir passé ma vie dans des groupes bénévoles
à partir des scouts, en passant par les patrouilles canadiennes de ski
et les formations politiques. Je pense que l'envers de votre argument est le
suivant: Un organisme où les gens vont être en place trois ans
plutôt que deux va amener la force de la continuité.
Vous avez vu dans votre comté, et je pourrais vous nommer des
organismes dans votre comté où, effectivement, les
élections venant tellement souvent, les équipes changeant
constamment, il n'y a pas de continuité, on recommence constamment, on a
des nouvelles idées, c'est bien bon, bien du «parting», bien
des
nouvelles constitutions, bien des réorganisations mais,
finalement, on accouche de pas grand-chose en bout de ligne. Alors que moi, en
ce moment, étant député d'une communauté où
II y a énormément d'anglophones, |e suis à môme de
voir énormément d'institutions où les élections
sont aux trois ans, aux quatre ans, et ça amène toute une
stabilité, ça amène une force de la continuité, je
veux dire les idées ne font pas juste passer à la première
étape, c'est-à-dire celle de dire: On devrait faire des affaires.
Ils sont capables d'aller plus loin que ça. Ils les mettent en action.
Les gens ont aussi le temps de bâtir leur réseau; entre le moment
où le président est élu dans un organisme comme
celui-là et le moment où il a son réseau et il a son
personnel et il commence à vraiment pouvoir donner des coudées
franches et influencer les choses, on le sait, on est élu
député et ça nous prend un an et demi, deux ans avant de
commencer à vraiment connaître la profondeur de la piscine et la
chaleur de l'eau. Alors, imaginez-vous un organisme comme celui-là qui
est en parallèle, moi, je pense que trois ans, franchement, ce n'est pas
trop.
Les gens qui s'attendaient à aller en élection dans un an,
bien, je leur dis: Écoutez, ça va vous donner une autre
année pour vous préparer, comme les gens qui aimeraient bien
qu'il y ait des élections provinciales demain matin pour pouvoir nous
clencher. Bien là, si ce n'est pas demain matin, ils ont une autre
année pour se préparer, et vos gens ou nos gens qui voudraient se
présenter, bien, ils auront une autre année pour se
préparer. Le seul groupe, c'est la personne qui serait à un an,
qui pourrait ne jamais faire partie du conseil permanent. Là, il y a une
situation de fait qu'il y a peut-être un groupe de gens qui seraient dans
la dernière année. Il faudrait se demander si c'est souhaitable
qu'avec la dernière année, parce qu'ils seraient là pour
trois ans alors qu'ils n'auraient plus vraiment l'âge. Enfin, c'est le
groupe qui pourrait être vulnérable là-dedans. Je ne pense
pas qu'il y ait vraiment personne de pénalisé, tout au contraire.
Les jeunes, plus on va leur donner la possibilité de s'organiser, plus
ils vont être forts là-dedans.
Et si on voulait leur anlever la force, ils se feraient élire
à tous les ans. Là, ils n'auraient plus de force. Là, il y
aurait bien de la participation, mais ce serait rien que de la participation.
Il y aurait bien des élections, bien des pancartes, mais ils
n'accoucheraient de rien en bout de ligne, alors que là, il y a une
stabilité sur trois ans.
M. Paré: La porte est bien trop grande pour no pas en
profiter. Étant donné que vous remplacez le premier ministre ce
soir, vous ne pourriez pas en déclencher, des élections?
M. Fradet: ...c'est peut-être qu'on est nez à
nez.
Le Président (M. Dauphin): Vote nominal
là-dessus.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paré: Oh! Mais justement, ce ne serait pas par des
nominations.
M. Fradet: On est nez à nez là. On est nez
à nez.
M. Paré: Ce serait par le collège électoral.
Par rapport à tout ce que vous venez de dire, c'est sûr qu'une
loi, ça se modifie et il arrive des correctifs par rapport à ce
qui est déjà voté. La preuve, c'est qu'on est en train de
modifier la loi de 1987. Vous avez beaucoup parlé de stabilité,
de connaissances, de contacts, de temps nécessaire. Là, on
justifie ce soir pour être sûrs qu'on ne sera pas en correction
l'an prochain. Je faisais une farce comique tantôt, que je trouvais
comique, par rapport à nos élections. Pour vous, trois ans, c'est
le temps idéal parce que là... Je dis ça parce que
continuité, stabilité et tout ça, nous, on a
utilisé que c'est quatre ans pour les députés. Je
comprends que ce n'est pas le même niveau et ce n'est pas la même
représentation et c'est moins large, mais je veux juste que là,
si on avait justifié il y a deux ans, en 1987, on justifie maintenant
trois ans. C'est sûr que c'est une demande suite à la pratique et
à l'expérience. Mais là, on pense que c'est ça qui
est le temps normal et idéal et ce n'est pas une progression dans le
temps. C'est ce qu'on pense utile pour les années à venir.
Le Président (M. Dauphin): Sur le même sujet.
M. Fradet: Oui, juste pour répondre à M. le
député de Shefford. Moi, je pense que, ayant vécu, en tant
que jeune, dans des organismes où j'étais impliqué, pas au
Conseil permanent de la jeunesse, il y a quelque chose qu'on perd très
vite quand on est jeune et je l'ai réalisé il y a deux ans quand
les jeunes libéraux m'ont mis dehors de leur aile, c'est qu'à
tous les jours on vieillit un petit peu plus et on se rend compte qu'il y a une
limite qui est l'âge qui fait en sorte qu'on ne peut plus s'impliquer
dans des organismes qui ont un encadrement dû à l'âge.
Et moi, je suis d'accord avec vous quand vous parliez de mobilisation et
je pense que c'est important qu'on puisse permettre aux Jeunes de s'organiser
et d'élire un collège électoral et eux-mêmes
s'organiser à l'Intérieur d'un organisme pour critiquer l'action
gouvernementale. Mais comma M. le député d'Orford le disait: Deux
ans, c'est court pour faire des changements ou des virages à 90
degrés si l'exécutif du Conseil permanent éventuellement
veut faire un virage ou
en tout cas quelque chose comme ça. Mais il ne faut pas oublier
que si on nomme des membres sur le Conseil permanent à quatre ans ou
à cinq ans comme les députés - les
députés... on peut être député jusqu'à
notre mort - tandis que membre du Conseil permanent de la jeunesse, bien, on a
l'âge qui nous nuit éventuellement. Alors, dans ce sens-là,
je pense que trois ans est un genre de compromis entre l'âge et la
durée que doit avoir un mandat pour l'efficacité de celui-ci.
Le Président (M. Dauphin): M. le député
d'Orford.
M. Benoit: Vous nous demandiez: Est-ce que trois ce n'est pas
assez ou quatre «c'est-u» trop ou deux ce n'est pas assez? Quand on
regarde les démocraties à travers le monde, on voit le
président de la France qui est là pour huit ans et le
président des États-Unis qui, lui, est là pour quatre ans.
Alors, la norme n'est pas évidente en démocratie. Ce n'est pas
coupé au couteau où deux c'est trop et trois ce n'est pas assez.
Finalement, à l'usage, ces gens-là nous ont dit qu'ils
préféraient trois ans. C'est la demande qu'ils nous ont faite, je
pense, le 4 avril, au premier ministre. Et on a accepté ça. C'est
matière à réflexion. Je n'aurais pas de problème
à réfléchir avec ces gens-là ou avec l'Opposition:
Est-ce qu'il faut aller un peu plus long? Maintenant là, il y a la
dimension que vous apportiez aussi. Si c'est trop long, il y a peut-être
des gens qui ne pourront jamais atteindre ce Conseil-là et qui le
pourraient à deux ans ou à trois ans. Mais deux ans nous semble
nettement... et je suis d'accord. D'ailleurs, originalement c'était
trois ans, et deux ans me semblent un peu court.
M. Paré: Je dois dire... Je l'ai dit de toute façon
que j'étais d'accord avec les trois ans. Donc, je ne veux pas le
modifier. Sauf que je trouve important qu'on élabore un peu
là-dessus parce que s'il y avait eu quatre ans ici, je vous dis que
j'aurais fait une lutte. Parce qu'à mon avis, deux ce n'est pas assez,
mais quatre c'est trop. Mais on se demande pourquoi les gens ont choisi
peut-être, il y a...
Une voix: Merci.
M. Paré: Pourquoi peut-être les gens, en 1987, ont
choisi deux ans et on semble se questionner sans avoir nécessairement de
réponses. Peut-être que si jamais ça revient après
nous, dans 15, 20 ans, je parle au niveau de chaque individu, ceux qui
prendront la relève pourront peut-être savoir pour quelle raison
et ce qu'on en pensait. Ça va là-dessus.
Le Président (M. Dauphin): Ça va. Alors, l'article
2 est adopté. J'appelle l'article 3.
M. Benoit: Oui, alors, l'article 3 du projet de loi, M. le
Président.
L'article 7 de cette loi est modifié par la suppression, à
la fin du deuxième alinéa, des mots «suivant les
attributions respectives que détermine le Conseil.»
Alors l'article 7: Les vice-présidents assistent le
président dans l'exécution de ses fonctions.
Alors, le texte actuel: Le président administre le Conseil et en
dirige le personnel. Les vice-présidents assistent le président
dans l'exécution de ses fonctions, suivant les attributions respectives
que détermine le Conseil.
La dernière partie du deuxième alinéa a
été retranchée de concordance avec les autres dispositions
de la loi. Il faut préciser que le présidents et les
vice-présidents puisent leur mandat de la loi et des attributions que le
Conseil détermine.
Ce qu'il faut retenir finalement de l'article 3, c'est qu'on veut que
tout ça vienne de la base. C'est un peu l'idée du conseil
électoral. On veut que tout ce beau monde-là, leur pouvoir vienne
de la base et que les vice-présidents soient nommés, que le
président, lui, administre le Conseil, le personnel et que les
vice-présidents, eux, soient nommés par le Conseil, par sa base
même. Et finalement, c'est l'esprit de l'article 7. L'article 3,
c'est-à-dire.
Le Président (M. Dauphin): Merci. M. le
député de Shefford. (20 h 50)
M. Paré: Comme il s'agit tout simplement d'un article qui
permet d'élargir la marge de manoeuvre des vice-présidents, donc
une efficacité, on va être d'accord avec ça.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'article 3,
adopté. J'appelle l'article suivant, 4.
M. Benoit: Alors, l'article 4 du projet de loi. L'article 9 de
cette loi est modifié: 1° par l'addition, à la fin du premier
alinéa, de ce qui suit: «Leur mandat prend fin dès que les
membres du nouveau Conseil on été élus.» 2° par
l'addition de l'alinéa suivant: «Le ministre peut désigner
un membre de l'ancien Conseil ou le secrétaire du Conseil pour exercer
les fonctions de président, entre l'élection d'un nouveau Conseil
et la nomination d'un président conformément à l'article
3.»
Finalement, ce que ça dit, M. le Président, c'est que
l'ajout dû au premier alinéa vient préciser le moment de la
cessation des fonctions des présidents et vice-présidents du
Conseil. Et le deuxième alinéa est introduit pour permettre la
transition entre l'ancien et le nouveau Conseil élu par le
collège électoral. Cette disposition devient nécessaire
à cause du mode électif du Conseil permanent de la jeunesse et du
premier alinéa de l'article 7 qui précise que le
président
administre le Conseil et en dirige le personnel.
Ce qu'il faut comprendre ici, c'est qu'il n'y avait pas, dans la loi, de
moments auxquels, le président et les vice-présidents, leur
mandat se terminait. Ce qu'on voulait, c'est que ce soit un peu plus
précis. Au moment où le nouveau Conseil est élu,
automatiquement, le président, ses fonctions se terminent, ainsi que les
vice-présidents. D'autre part, en supposant qu'on ne veut pas non plus
se ramasser dans une situation où on n'a pas de président pour
une période de temps, alors, ce qu'on suggère ici, c'est qu'il y
ait la nomination d'une personne qui est déjà au Conseil,
nomination pour cette période-là. Et, advenant que le
président et les vice-présidents - parce qu'on pense que c'est
eux, normalement, qui devraient... - se représentent, parce que la loi
leur permet de se présenter une deuxième fois, advenant ce
cas-là, on suggérerait, à ce moment-là, que le
secrétaire ou la secrétaire du Conseil permanent devienne
président par intérim.
M. Paré: Par rapport à cet article-là...
M. Benoit: Oui.
M. Paré: ...ce qu'on est en train de changer, quand on
regarde ça: Par l'addition, à la fin du premier alinéa, de
ce qui suit: «Leur mandat prend fin dès que les membres du nouveau
Conseil ont été élus», en fait, on est en train de
parler de la durée du mandat, d'une certaine façon. Pour quelle
raison, à l'article 9, «fonctions exclusives», on change
ça, et non pas à l'article 5 de la loi actuelle, dans
«durée du mandat»? L'article 5 dit: «À
l'expiration de son mandat, il demeure en fonction jusqu'à ce qu'il soit
remplacé ou élu de nouveau.» Donc, la durée du
mandat, c'est l'article 5 et non pas l'article 9; et l'article 9, c'est
«fonctions exclusives».
M. Benoit: Oui. C'est que l'article 9, M. le député
de Shefford, s'adresse au président et aux vice-présidents, alors
que l'article 5, je pense, que vous avez mentionné...
Une voix: C'est l'ensemble du college.
M. Benoit: ...oui, c'est l'ensemble du collège, c'est
ça; alors qu'ici on parle du président et des
vice-présidents. ils sont à temps plein. il faut comprendre. vous
réalisez que le président et les deux vice-présidents sont
à temps plein. les gens du conseil sont là tous les deux
mois.
M. Paré: Oui, je comprends. À l'article 9, c'est
«fonctions exclusives», ça ne vient pas dire la durée
de leur mandat. En tout cas, moi, si je prends la séquence de la loi,
tel qu'elle avait été faite en 1987: président,
vice-présidents, la durée de leur mandat, les fonctions,
remplacement, administration, fonctions, on arrive à l'article 9,
«fonctions exclusives». Ce que ça dit? Ça dit qu'ils
exercent leurs fonctions à temps plein. Donc, durée du mandat,
c'est à l'article 5. Ce qu'on vient dire à l'article 9, à
mon avis, dans la législation, on ne parle plus de la durée du
mandat, on vient dire que, le président et les deux
vice-présidents, c'est des employés, ils ont une fonction
à temps plein, alors que le reste du Conseil, les 12 autres, ce n'est
pas du temps plein. Je vais discuter sur le fond après, mais je me
demande juste, au départ, s'il n'y a pas erreur dans la correction, si
on ne corrige pas le mauvais article.
M. Benoit: Ce qu'on dit, c'est qu'ils sont élus rapidement
après la nomination. Et on dit: Leur mandat prend fin au moment
où le nouveau Conseil se fait élire. Alors, le mandat, la
période de temps, elle est connue, finalement, c'est rapidement
après l'élection du conseil d'administration, et ça se
termine la journée où le nouveau Conseil est mis en place. Alors,
dans le temps, c'est très explicite. Je ne vois pas de problèmes
majeurs là. Dans la séquence, le conseil d'administration est
élu. On demande à ceux qui veulent devenir président de
nous donner leur nom; c'est ce qui s'est passé la dernière fois.
Il y a un comité qui rencontre ces gens-là. Le premier ministre
nomme le président. Le président convoque une première
assemblée de son conseil, les vice-présidents sont élus et
ils sont là pour trois ans. Le nouveau conseil se faire élire et,
la journée où le nouveau conseil est élu, les
vice-présidents et le président, de facto, leur mandat vient de
se terminer. Pour la période de transition il y a nomination d'un
président qui peut être une des 15 personnes sur le conseil. On
pense normalement que ça devrait être le président qui est
en place, les vice-présidents ou s'ils se représentaient la
secrétaire du Conseil permanent. Dans la séquence des
événements, je pense que c'est tout à fait logique. Je ne
vois pas de problématique particulière.
M. Paré: À 5, quand on parle de la durée du
mandat, c'est des membres du conseil?
M. Benoit: Oui.
M. Paré: Les 15. On ne parle pas d'exception
là-dedans. L'article 5 dit que la durée du mandat c'est deux ans
et ils sont en fonction jusqu'à temps qu'ils soient remplacés ou
de nouveau élus.
M. Benoit: donc, le président et les deux
vice-présidents. c'est clair là. ils sont membres du conseil.
alors, ils ont un mandat de deux ans ou de trois ans maintenant.
M. Paré: Bien là, on va le modifier
tantôt.
M. Benoit: Ils ont un mandat de trois ans, c'est ça.
M. Paré: Ce que je veux dire, ce qu'on est en train de
rajouter, par l'article 4 qui se réfère à l'article 9 de
la loi actuelle, on vient préciser...
M. Benoit: On vient préciser, c'est ça.
M. Paré: On dit que le législateur n'est pas
censé parier pour rien dire. En quoi 9, il a nécessité de
faire ça, quand déjà on leur a dit que, comme membres du
Conseil, et c'est l'article 5 qui est précis là-dessus, quand...
ils demeurent en fonction jusqu'à ce qu'ils soient remplacés ou
élus de nouveau? Et ce que vous dites, on rajoute: Leur mandat prend fin
dès que les membres du nouveau Conseil ont été
élus.
M. Benoit: On précise le fait qu'ils sont d'abord
rémunérés et on précise que ce n'est pas parce
qu'ils sont rémunérés qu'ils sont autrement que le reste
du Conseil. Leur mandat va se terminer en même temps.
M. Paré: Bon, c'est correct qu'on le laisse là.
M. Benoit: Moi, je ne vois pas de problème.
M. Paré: Non, mais tout en posant une interrogation sur la
nécessité de le mettre là. Mais ça m'amène
sur le fond par exemple, l'esprit et la raison pour laquelle on l'amène.
Pourquoi on se sent obligé de dire que dans le cas du président
et des vice-présidents, c'est sûr, qu'ils exercent leurs fonctions
à temps plein, mais que leur mandat prend fin dès que les membres
du nouveau conseil ont été élus. Qu'on ne retrouve pas,
j'en suis convaincu, nulle part ailleurs. Regardez dans les autres conseils,
c'est quoi qui fait... Habituellement, ils sont en charge jusqu'à ce
qu'ils soient remplacés. Ça serait ça qu'on devrait
indiquer. C'est quoi cette brisure qu'on veut faire? Pourquoi on s'organise
pour quasiment faire en sorte qu'il n'y ait pas de continuité. Moi, je
reviens à ce que je disais tantôt, et je le répète,
il faut avoir cette confiance en nos jeunes. Il y a des gens qui ont
travaillé pendant trois ans, à partir de maintenant, et
là, on leur dit: Vous autres, vous savez les 40, tantôt, il va en
sortir 15, dimanche soir il en sort 15. Ça veut dire que lundi matin,
vous autres vous n'êtes plus en poste. Vous ne travaillez plus. Vous
n'êtes plus responsables. Que vous soyez président,
vice-président parce que c'est à eux autres qu'on s'adresse parce
que c'est eux autres qui ont le fonctionnement et le temps plein, c'est la
brisure totale, non pas que les autres entrent parce qu'ils ne sont pas
entrés, n'oubliez pas ça.
À l'élection des 15, les gens où ils sont
élus, à moins que je me trompe, mais si je ne me trompe pas, je
ne suis pas d'accord avec ça, ça veut dire qu'à
l'élection des 15 le dimanche soir, les gens n'ont plus à se
présenter. Pourtant, il va se passer entre un mois et deux mois avant
que les nouveaux, le président et les vice-présidents soient en
poste. C'est quoi cette brisure qui fait que, contrairement à ce qu'on
voit partout ailleurs, il n'y ait pas cette continuité jusqu'au
remplacement de la fonction? Je ne crois pas. C'est même contradictoire
par rapport à ce qu'on a dit tantôt. Si on dit qu'on veut porter
ça de deux à trois ans pour une continuité et une
meilleure place et tout le discours de cette démarche et de la
capacité des jeunes, et il faut leur donner le temps, il faut qu'il y
ait, au niveau des jeunes, pas nécessairement de ne pas changer de
mentalité et de ne pas changer de groupes, la preuve c'est qu'il y a des
élections, mais cette continuité peut-être dans la
démarche. C'est quoi qui fait qu'il y a cette brisure?
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Shefford.
M. Paré: D'Orford. (21 heures)
Le Président (M. Dauphin): D'Orford, excusez.
M. Benoit: Regardez, M. le député de Shefford, vous
qui avez fait des élections depuis si longtemps, vous savez pertinemment
que si nous laissions le président sortant en place et ses
vice-présidents en place pour la période de transition et si on a
un collège électoral, vous vous imaginez l'avantage
démesuré que nous donnerions à ces gens-là sur le
Conseil tout au long de la démarche, parce que c'est une démarche
qui va être drôlement importante durant ce mois-là, des 40
et des 15 ensuite. Alors, s'il y a quelqu'un qui arrive là et qui dit:
Moi, d'office, je suis président et, d'office, je suis
vice-président, puis écrasez, il y a bien des chances que je me
ramasse encore président. Toute la démarche qu'on veut le plus
près de la base et le plus démocratique où on va y voir,
on revient à ça tantôt, il faut que vous soyez
proposés par des groupes et tout ça, on vient de la couper cette
démarche-là finalement. Alors, ces gens qui sont sortants, sont
au même niveau. Les présidents et les vice-présidents sont
au même niveau que qui que ce soit d'autres qui veut faire application
sur le Conseil. Ils n'ont pas d'avantage sur les autres et de là, on
doit, nous, comme bons gestionnaires, s'assurer que cet organisme-là va
continuer pendant cette période de transition.
Alors, la formule qu'on trouve, c'est celle qu'on propose ici et, encore
une fois, qui me semble tout à fait adéquate. Si on retenait ce
que vous proposez, je pense que ce serait très dangereux. On va tuer
toute la dynamique même
du Conseil dans ce qu'il y a de plus profond de démocratie pour
son élection.
M. Paré: Je ne suis pas d'accord avec vous. La
façon dont vous me décrivez ça, c'est que du jour au
lendemain le président à qui on veut donner une année de
plus maintenant et ses vice-présidents...
M. Benoit: Tout son Conseil. Pas le président là,
c'est tout le Conseil.
M. Paré: Oui, tout le Conseil. Mais, là, l'article
9, ça concerne le président et les vice-présidents.
M. Benoit: Oui.
M. Paré: O.K.? Ces gens-là à qui on fart
confiance par expérience et tout ça, maintenant on est
prêts. Depuis 1987, la loi est votée et il y a deux conseils en
place. On est prêts à donner une année de plus pour tous
les conseils qui vont venir, y compris ceux qui sont là
présentement. Donc, il y a une question de confiance, puis on se dit:
Ils sont capables. Ils ont passé le collège électoral et
tout ça. Sauf qu'avec ce que vous venez de dire, c'est que du jour au
lendemain, pas nécessairement parce qu'ils ont été battus,
ils peuvent avoir été battus, mais même s'ils n'ont pas
été battus, s'ils ne se représentent pas, ou ils ont fini
les deux termes, donc ils ont la possibilité de se représenter,
du jour au lendemain, là ça devient comme un danger, si je
comprends bien.
Ça n'a pas de bon sens, parce qu'ils restent en place
jusqu'à ce que l'autre vienne. C'est une question d'entre six et huit
semaines. Est-ce que la continuité ne doit pas se faire automatiquement?
J'aimerais que vous me disiez dans quel autre conseil ou dans quel autre
organisme la personne en place, ce n'est pas prévu qu'elle est là
jusqu'à ce qu'on l'ait remplacée. Parce que là on ne l'a
pas remplacé. Son mandat prend fin dès que les membres du nouveau
conseil ont été élus. Ce n'est pas: dès que son
remplaçant a été nommé, c'est: dès que les
membres du conseil ont été élus. C'est quoi le fait qu'on
ne fasse pas un automatisme, comme on retrouve dans tous les autres conseils?
J'en suis presque sûr. Je peux me tromper, mais je pense ne pas me
tromper, à un tel point que je vais vous donner un exemple. Vous dites
que ce serait un danger. Je pense que ceux qui étaient bons la veille
sont bons le lendemain. Ce n'est pas des dangers. C'est tellement vrai que
regardez notre régime démocratique où il y a un danger
bien plus grand et pourtant, il n'y a personne qui conteste ça. Quand il
y a une élection générale au Québec, le premier
ministre et le Conseil des ministres sont en fonction jusqu'à ce qu'ils
aient été remplacés. Ça veut dire que même
lorsqu'ils ont perdu les élections, le premier ministre et ses ministres
continuent à être en fonction et à siéger au Conseil
des ministres même s'ils ont été battus aux
élections. C'est quelque chose.
M. Benoit: Mais on ne peut pas comparer ça. Ici on a un
collège électoral et il y a toute une dynamique qui prend une
couple de mois où, je pense qu'on ne veut pas, et je suis tout à
fait d'accord avec toute la thématique de leur faire confiance et tout
ça, je n'ai pas de problème avec ça, mais partez du
principe que c'est un collège électoral. Il ne faut pas que
quelqu'un à l'intérieur de toute cette dynamique-là ait un
avantage démesuré sur le reste des gens qui vont essayer de se
présenter là. Moi, j'ai de la misère à voir que
tout au long de cette démarche-là il y ait quelqu'un qui serait
là président quasiment automatiquement pour six ans à ce
moment-là. C'est à peu près ce que vous dites. Et j'aurais
de la difficulté à accepter ça. L'article 9, je pense, est
très clair et j'ai de la misère à vous suivre sur la
façon dont vous l'abordez. Il n'y a pas de comparable. Vous ne pouvez
pas le comparer à d'autres conseils ou à nos élections.
Ça ne se compare pas. Ici on a un conseil électoral.
M. Paré: Pourtant, c'est exactement ce que je vous disais
tantôt pour que ce ne soit pas le premier ministre qui nomme le
président, parce qu'on a un collège électoral. Là,
ce n'était pas grave parce qu'il fallait faire comme les autres
organismes. Maintenant qu'on ne veut pas faire comme les autres organismes, on
dit: Là, c'est différent parce qu'il y a un collège
électoral. Moi, je dois vous dire qu'il faut tenir le même scheme
de référence par rapport à l'ensemble d'une loi qui a
seulement 10 articles. Moi, je dois vous dire, il n'y a pas de favoritisme et
il n'y a pas de pouvoir indu l'un par rapport à l'autre. Les
élections parmi les 40, c'est fini au moment où on se parle. Ce
dont on parle, c'est juste l'intérim de fonctionnement entre le choix
des 15 et la nomination du président par le premier ministre et le choix
des deux vice-présidents par les 15.
Je trouve qu'il y a là comme une brisure que je trouve
difficilement acceptable, parce que dans toutes les autres associations, les
organismes publics, parapublics, les commissions, les comités, on fait
quoi avec ça? On dit: C'est tout à fait normal qu'il y ait une
transition harmonieuse et que les gens en place soient là pour
accueillir ceux qui partent. Mais, là, ce n'est pas ça. On veut
que, pendant six semaines, on crée un vide soi-même.
M. Benoit: Non, pas vraiment, M. le député de
Shefford. D'abord, l'article est bien clair. On pense que,
«ultimement», en supposant que les président ou
vice-présidents voudraient se représenter, on a tout à
croire, l'article le précise, que ce sera le secrétaire du
Conseil
permanent de la jeunesse. Alors, est-ce qu'il y a plus grande
stabilité dans ces organismes que le secrétariat? Moi, je pense
qu'on assure une stabilité et on donne une chance égale à
tout le monde dans le collège électoral. C'est là la
nuance très importante entre les autres exemples que vous me donniez. Il
y a un conseil électoral et je pense que les jeux doivent se faire comme
ils le doivent, le plus démocratiquement possible, avec personne qui a
un avantage indu sur le reste du groupe.
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Vimont.
M. Fradet: De la manière que je le vois, M. le
député de Shefford, c'est que le jour où le collège
électoral a rendu sa décision sur les 15 membres, le
président et les deux vice-présidents, ou la présidente et
les vice-présidentes n'ont plus d'éligibilité. Alors, ils
ne pourraient pas continuer à présider un collège dont ils
ne sont pas membres, un Conseil dont ils ne sont plus membres. Dans le cas
où ils se représenteraient, là, il faudrait qu'ils se
fassent nommer en tant que présidents et se fassent
réélire en tant que vice-présidents. Et pour assurer
l'intérim, c'est là où on vient insérer l'article
où le ministre peut choisir, par intérim, le nouveau
président - bien, dans ce cas-ci, c'est le président -
jusqu'à l'élection ou la nomination du président et des
nouveaux vice-présidents. Alors, on ne peut pas avoir un Conseil qui
continue à siéger en attendant la nomination d'un
président avec un président qui n'est plus membre de ce
Conseil-là et qui n'a plus de légitimité de diriger le
Conseil.
M. Paré: Dans la période de transition, entre
l'élection des 15, la nomination du président et
l'élection des deux vice-présidents, il ne s'agit pas de
présider un Conseil de 15. Il s'agit, comme vice-présidents et
président, dans des fonctions à temps plein, payées, de
continuer, eux, l'intérim. Donc, ici, il ne s'agit pas de
présider un Conseil des 15, parce que le Conseil des 15 n'a pas à
être présidé puisque le président des 15 n'est pas
choisi. Donc, c'est la continuité normale. Regardez les
sociétés comme Hydro-Québec et les autres, quand on
remplace un président, l'autre est en fonction, et c'est même dans
les lois, j'en suis convaincu. Le président est en fonction
jusqu'à son remplacement et non pas jusqu'à l'élection.
Moi, je pense qu'on est en train de faire...
M. Fradet: Par contre, dans le cas d'Hydro-Québec ou dans
le cas d'autres que vous nommiez, eux autres, il n'y a pas de collège
électoral. Ils ne sont pas élus. Donc, ils sont encore
légitimés de présider l'organisme, tandis que dans ce
cas-ci, le jour de l'élection, parce qu'on le dit dans l'autre article,
le mandat prend fin le jour de l'élection du Conseil et, à cet
égard, on ne peut pas continuer de faire l'intérim si on n'est
plus membre du Conseil. Dans ce cas-là, c'est pour ça que
l'article est introduit, que le ministre peut nommer un président par
intérim, qui était le secrétaire. Dans le cas où le
président ou les deux vice-présidents se représentent,
parce qu'ils ont le droit de se représenter une fois consécutive,
alors, là, il faut qu'ils repassent le test électoral dans le cas
des deux vice-présidents. Il faut qu'ils soient renommés par le
premier ministre dans le cas du président ou de la
présidente.
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Shefford. (21 h 10)
M. Paré: Oui, mais ça me ramène à ce
que je disais tantôt. C'est vrai que ce qui est là, n'oubliez pas
que ça n'a pas poussé comme une pomme dans un arbre, de
façon naturelle. C'est un choix qu'on a fait, ceux avant nous, et qu'on
est en train non seulement de perpétuer, mais on veut corriger un vide
qu'il y avait. Je suis d'accord. Qu'on vienne maintenant s'assurer qu'il n'y
ait plus de vide et on va corriger un problème de transition, oui. Moi,
ce que je dis, on le corrige mal, à mon avis.
Et l'histoire du collège électoral, je ne peux pas
embarquer là-dedans, à moins que vous acceptiez que le
collège électoral... Le fait qu'il y ait un collège
électoral exige qu'il y ait un traitement particulier. Pourquoi il
faudrait qu'il y ait un traitement particulier maintenant parce qu'il y a un
collège électoral, et qu'il n'y ait pas, au niveau de la
nomination, un traitement particulier parce qu'il y a un collège
électoral? À l'article 1, le collège électoral n'a
pas d'importance; à l'article 4, il a tout son importance. Je trouve
qu'on est contradictoire dans ce qu'on est en train de dire.
M. Fradet: Moi, je comprends votre point de vue de dire que le
président du Conseil ou la présidente du Conseil - ça,
c'est votre point de vue - ne doit pas être nommé par le premier
ministre, plutôt élu par le Conseil. Mais prenons pour acquis que
la loi ne change pas ce soir, et que le président ou la
présidente demeure nommé par le premier ministre, et, dans ce
sens-là, c'est pour ça qu'on amène cet
amendement-là, pour faire la transition entre les deux. Et dans le cas
dont vous parliez tout à l'heure, que dans la continuité, dans la
transition, il n'exerce pas le rôle de président, bien, l'article
qui a été apporté ici, au deuxième alinéa,
dit strictement: «designer un membre de l'ancien Conseil ou le
secrétaire du Conseil pour exercer les fonctions de
président». Donc, le président de transition va continuer
d'exercer les mêmes fonctions que l'ancien président, si c'est le
même ou si c'est un autre qui est nommé à
l'intérieur même. Alors, ce n'est pas juste une transition. Il
va
continuer d'exercer les fonctions de président, donc les
fonctions que le président ou la présidente, auparavant,
exerçait, lé même rôle. Ce n'est pas un rôle de
transition. Tout à l'heure, vous mentionniez le rôle de
transition.
M. Benoit: Peut-être ajouter...
Le Président (M. Gauvin): M. le député
d'Orford.
M. Benoit: Oui. Ce que mon confrère vient de dire, qui est
plein de sens, finalement, c'est pour remplir un vide juridique. Je relis les
avis, ici, qui ont été donnés au premier ministre, et il y
avait problème au moment de la transition. Il y avait possiblement
problème au moment de la transition, et on essaie de remplir ce vide
juridique qui, ce n'était pas évident ce qui était pour se
passer dans cette période de transition là, et je pense qu'on
pouvait avoir des coups de force de la part de présidents qui
étaient là à faire élire leur monde, et toute la
dynamique du conseil électoral pouvait presque mourir de sa belle mort
avant qu'on enclenche le processus. Et à partir du moment où
c'est quelqu'un qui ne se représente pas, qui est président pour
cette partie-là, moi, je pense qu'on gagne sur les deux plans. La
dynamique du conseil électoral est là, la transition va se faire
soit par le secrétariat ou soit par une personne qui ne se
représente pas. Je veux dire, on gagne sur tous les fronts, et on
remplit le vide juridique en même temps.
Une voix: Qui ne se représente pas, mais qui est
membre.
M. Benoit: Qui ne se représente pas, mais qui est membre,
c'est ça.
M. Paré: Parce que...
Le Président (M. Gauvin): M. le député.
M. Paré: ...quand on dit que ça pourrait
être... Il pourrait nommer le secrétaire du Conseil.
M. Benoit: Oui.
M. Paré: le secrétaire du conseil, ça veut
dire que l'administration se fait non plus maintenant par un élu, mais
par un fonctionnaire qui...
M. Benoit: Pour une période de temps, comme on voit,
effectivement, les périodes électorales ici. Je comprends que les
ministres sont encore ministres, mais on sait que les hauts fonctionnaires et
les sous-ministres, probablement, gèrent l'État pour une
période de temps x dans les périodes électorales, et c'est
dans la norme en démocratie, je pense. Moi, je n'ai pas de misère
à penser, pour quelques semaines, que Mme Hélène Dufour
pourrait prendre les rênes du Conseil. Je n'ai aucun problème avec
ça.
M. Paré: Non, ce n'est pas contre la personne, je vais
vous dire. Je ne personnalise pas, sauf que...
M. Benoit: Non. Je suis d'accord avec vous.
M. Paré: ...dans ce que vous venez de dire, en
démocratie, il faut être capable d'accepter ça. On
n'accepte pas ça en démocratie, je vous l'ai dit tantôt. Le
premier ministre est premier ministre même battu.
M. Benoit: Absolument.
M. Paré: Donc, c'est qu'il y a une logique et il y a une
différence fondamentale en démocratie entre les personnes
élues et les personnes en poste dans la fonction publique comme
permanents. Une n'est pas meilleure que l'autre. C'est des postes qui sont
différents, avec des responsabilités qui sont différentes.
Et nous, on dit: À partir de maintenant, le premier ministre, même
s'il y a un collège électoral, décide qu'au moment de
l'élection des 15, pour la période de transition, il nomme qui il
veut. Et je dois dire, je préférerais: qui émane du
conseil.
M. Fradet: Du nouveau. M. Paré: Non, de l'ancien.
M. Benoit: De l'ancien. M. Fradet: De l'ancien.
M. Paré: Qui est membre de l'ancien conseil.
M. Benoit: De l'ancien conseil, c'est ça. M. Fradet:
De l'ancien conseil, excusez-moi.
M. Benoit: Alors, il ne peut pas nommer qui il veut. En partant,
il est limité par 15 personnes, et à l'usage, faites-nous
confiance, M. le député de Shefford, on ne prendra pas le plus
dépourvu des 15, et je pense bien que si le président sortant ne
devait pas... il ne se représentera pas là, il y a bien des
chances que ce soit lui ou un des vices-présidents, et sinon ça
sera le secrétariat. Et, dans la logique, et dans l'opération
aussi, et en ce moment il y a là un vide juridique qui pouvait
effectivement poser problème. Ce sont les avis qu'on avait
reçus.
M. Paré: on pourra voir à l'usage, sauf que moi,
là, je suis, je pense, constant dans ce que je dis, je me rappelle
d'avoir dénoncé aux dernières élections...
M. Benoit: Les dernières élections, et je vous ai
lu...
M. Paré: ...le fait qu'il n'y ait pas eu de
continuité entre le moment des élections et le moment de la
nomination. Et on a traité, à mon avis, des gens comme s'ils
étaient devenus ce que vous avez dit tantôt, des dangers publics,
alors qu'ils ne se présentaient même pas.
M. Benoit: Là-dessus, je ne vous ai jamais repris. J'ai lu
souvent vos déclarations où euh... Peut-être juste regarder
les dates, dans la vraie vie, ce qui s'est passé. Le Conseil a
été élu le 10 février, et le président a
été nommé le 8 mars. Alors, il y a eu un mois là de
période de transition, et les vice-présidents ont continué
à assumer l'opération. Alors, il y a eu continuité. Je ne
vous ai jamais repris là-dessus, mais, moi, je pense que vous en avez
donné plus que le client en voulait avec cet argument-là.
M. Paré: Je ne voudrais pas retarder les travaux, je
n'irai pas chercher les documents là-dessus, mais je dois vous dire, au
moment où je suis intervenu, on était dans l'actualité.
Et, je dois vous dire, il y avait eu des dénonciations qui ne venaient
pas juste de moi. En tout cas, je ne veux pas revenir là-dessus, parce
que là je ne veux pas retarder les travaux. J'aurais besoin d'aller
chercher mes documents.
Mais, ce que je peux vous dire, moi, ici je trouve que sous le dos du
collège électoral, on est en train d'enfreindre une pratique qui
est connue ailleurs, et puis qui est utilisée ailleurs et qui fait que
les personnes qui sont en poste le sont jusqu'à leur remplacement, alors
que là on ne le fait pas.
Et, moi, je me dis les personnes qui sont là, qui ont
été élues, qui ont travaillé, et on veut tellement
les garder qu'on leur donne une année de plus pendant trois ans, ce
n'est pas vrai qu'elles ne sont pas capables d'assumer pendant un mois de plus,
correctement. Et, on va confier au secrétaire du Conseil, ou à la
secrétaire du Conseil, puis là sans juger des individus, à
une personne qui n'est pas élue, le mandat de l'administration. Donc,
ça veut dire ou on fait vraiment juste de l'administratif et puis tout
le reste. Et puis, moi, je me dis la continuité, tout ce qui est une
institution ne s'arrête pas, ça doit continuer.
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Vimont.
M. Fradet: Oui, merci. Ce n'est pas nécessairement, M. le
député de Shefford, le secrétaire. Je pense que c'est ou
le secrétaire dans l'éventualité où on en aurait
besoin. Moi, je pense que cet article-là nous permet de parer à
toutes les éventualités possibles. Moi, c'est plus comme
ça que je le vois. Et, bien entendu, lors- que viendra une autre
élection du Conseil permanent de la jeunesse, moi aussi, je reste
convaincu avec vous que la meilleure solution c'est d'avoir une transition avec
les gens qui sont en place. Mais, tout d'un coup qu'il arrive quelque chose,
nous serons parés à toutes les éventualités
possibles. Moi, c'est dans ce sens-là que je le vois. Et, je suis
convaincu qu'il n'y a pas de mauvaise volonté en arrière de cet
article-là. Et, au contraire, c'est pour nous permettre de pouvoir
régler des situations auxquelles on pourrait faire face à
l'époque.
Et, je peux vous dire que si jamais je suis premier ministre, et j'ai
affaire à nommer le président du Conseil permanent de la
jeunesse, je pense, ce qui n'arrivera pas, mais je peux vous dire que mon choix
serait bien entendu de favoriser la transition avec quelqu'un qui est en
place.
M. Paré: Finalement, on a juste une petite
différence. Vous, vous dites quand je serai paré. Moi, je suis
paré maintenant, et je suis «Paré» tout le temps.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Gauvin: Oui, justement. Question de rassurer au niveau de la
structure, là. Je pense qu'on pourrait apporter une comparaison avec les
municipalités régionales de comté. Suite à une
élection dans une région donnée, où la plupart, la
très grande majorité des maires sont en réélection,
sont réélus avec des nouveaux venus, si jamais le préfet
et le préfet adjoint ne sont pas réélus, c'est le
directeur de la MRC qui a la responsabilité dans les meilleurs
délais de convoquer une réunion pour qu'ils puissent se choisir
un préfet et un préfet adjoint. Ça, c'est un exemple.
C'est une hypothèse. Si le préfet est réélu, et le
préfet adjoint est réélu, ils se présentent
à la première réunion convoquée, toujours par le
directeur, mais il est assez difficile à main levée ou à
voix haute de déloger le préfet. Donc, je pense que ça
c'est un exemple. On peut retrouver deux situations au niveau d'une structure
là qui donnent une partie de l'explication que le député
de Shefford se pose.
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Shefford.
M. Paré: oui, bien en tout cas, non. moi, j'ai fait valoir
mon point de vue. c'est sûr que ça ne changera pas là, je
m'en rends compte, mais celui-ci on va l'adopter sur division.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'article 4,
adopté sur division. J'appelle l'article 5. (21 h 20)
M. Benoit: Oui. L'article 5 du projet de loi, M. le
Président: L'article 12 de cette loi est modifié par le
remplacement du deuxième alinéa par le suivant: «II doit se
réunir au moins six mois par année dont une fois par deux mois au
cours des mois de septembre à juin.»
Alors, à l'usage, encore une fois, ce que le Conseil permanent a
fait valoir au premier ministre, c'est qu'effectivement l'ancienne loi les
obligeait à se réunir pendant l'été. On sait que
nos jeunes ont des jobs d'été un peu partout et qu'il leur
était difficile, pour toutes sortes de raisons, de se réunir
l'été. Alors, finalement, c'est aussi simple que ça. Ils
doivent se réunir six fois, mais ils n'ont pas vraiment à se
réunir pendant l'été, entre juin et septembre. On peut le
regarder à l'envers aussi, c'est à peu près ça que
ça dit.
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Shefford.
M. Paré: À l'envers ou à l'endroit, on va
être d'accord.
Le Président (M. Dauphin): Tout le monde est d'accord,
l'article 5, adopté. J'appelle l'article 6.
M. Benoit: Alors, l'article 6 du projet de loi, M. le
Président: L'article 16 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans la deuxième ligne du paragraphe 2°, des mots
«ou de la culture», par ce qui suit: «, de la culture ou de
l'environnement».
Alors, l'article va se lire: II oeuvre dans les secteurs des affaires
sociales, du travail et de l'entrepreneuriat, des loisirs, de
l'éducation, de la culture ou de l'environnement. Alors, la loi
détermine que la déclaration de candidature, parce qu'on sait que
chaque jeune doit faire une déclaration, doit être
accompagnée de résolutions d'au moins trois organismes jeunes de
leur région oeuvrant dans au moins deux secteurs d'activité
distincts. Le secteur de l'environnement n'étant pas
précisé par la loi, il devenait donc difficile d'associer ce
secteur de l'environnement à l'un des secteurs mentionnés
à cet article.
J'ai vérifié juste avant de venir ici, d'ailleurs, c'est
ce qui explique que je suis arrivé deux minutes en retard, j'essayais de
comprendre ce qui c'était passé antérieurement pour le
jeune qui s'était effectivement fait proposer par un groupe tel que
opération nettoyage dans mon comté. Ce qu'on me dit, c'est qu'on
les associait, finalement, aux loisirs ou à la culture, sans finalement
avoir rien avec la culture ou le loisir. On a précisé et on sait
aussi que l'environnement, un organisme comme celui-là, qu'on lui donne
un volet environnement, moi, ça me plaît, ça donne toute
l'importance à l'environnement qu'elle a dans la société
en ce moment. Or, je ne pense pas que ça cause problème pour
personne. C'est ça!
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Non, comme je le disais hier soir ou avant-hier,
je ne me souviens plus, en tout cas, en haut...
M. Benoit: Avant-hier. M. Paré: ...tantôt
là...
M. Benoit: C'était la nuit, à un moment
donné.
M. Paré: ...cette semaine... M. Benoit:
C'était de nuit.
M. Paré: ...c'est un facteur trop important par rapport
à la jeunesse pour qu'on le représente en même temps, sauf
qu'on va en reparler tantôt à l'article 8 par rapport à
l'ajout qu'on fait et l'ajout, à un moment donné, pour s'assurer
qu'on peut représenter tout le monde. Mais, pour le moment, qu'on tienne
compte de ce secteur en plus des autres, d'une façon précise, je
n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 7.
M. Benoit: Alors, M. le Président, l'article 7 du projet
de loi: L'article 17 de cette loi est modifié par le remplacement, dans
la première ligne du deuxième alinéa, du mot
«deux» par le mot «trois».
Alors, c'est ça, le premier collège électoral est
formé avant le 15 janvier 1988 et le second avant le 15 janvier 1991.
À compter de cette date, le collège électoral est forme
à tous les trois ans. On en a parlé plus tôt.
C'était un article de concordance, finalement.
M. Paré: Adopté.
M. Benoit: On en a parlé plus tôt.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 8.
Composition du conseil électoral
M. Benoit: Alors, M. le Président, l'article 8 du projet
de loi: L'article 20 de cette loi est modifié par le remplacement, dans
la dernière ligne, du mot «culturelles» par les mots
«qui composent la société
québécoise».
Cet article est modifié afin de tenir compte dans la formation du
collège électoral d'une représentation de l'ensemble des
communautés qui composent la société
québécoise, incluant notam-
ment les communautés culturelles. Finalement, on élargit
ici.
Une voix: On précise.
M. Benoit: On précise. Bon! Je ne pense pas qu'il y ait
problème, c'est très philosophique, je pense.
M. Paré: C'est philosophique, mais j'aimerais ça
qu'on fasse cinq minutes de philosophie.
M. Benoit: Parfait! J'aimais bien ça au
collège.
M. Paré: Je ne suis absolument pas contre l'esprit qu'on
veut y donner. Je veux juste vous demander: Est-ce qu'on n'aurait pas
été mieux, on n'aurait pas risqué d'avoir moins de
problèmes - je vous lance une idée comme ça - en le
modifiant pour s'assurer qu'on n'oubliera personne, mais en le modifiant tout
simplement en faisant en sorte qu'au lieu de remplacer communautés
«culturelles» par communautés «qui composent la
société québécoise» on termine plutôt
avec les groupes d'âges, c'est-à-dire enlever totalement les
communautés? Puis, je vais vous dire pourquoi. Pas parce que je veux les
exclure, au contraire....
M. Benoit: Je ne suis pas sûr que je vous ai compris
là.
M. Paré: Bon. Bien, je vais vous lire l'article, O.K., la
fin de l'article?
M. Benoit: O.K.
M. Paré: «La composition du collège
électoral doit, dans la même mesure, tenir compte notamment d'une
représentation diversifiée des régions du Québec,
des secteurs d'activité visés à l'article 16, des groupes
d'âges et des communautés qui composent la société
québécoise.» Si on disait à la place: Notamment
d'une représentation diversifiée des régions du
Québec, des secteurs d'activité visés par l'article 16 et
des groupes d'âges. Si on se donnait comme interprétation, et
l'esprit, c'est tout le monde. À mon avis, tous ceux qui sont ici, c'est
des Québécois. Si on prend pour acquis que la meilleure
représentativité, c'est tous les Québécois, en
tenant compte de la représentation des secteurs d'activité et des
régions du Québec. Puis je ne vous dis pas ça pour vouloir
en enlever, je vous dis ça pour ne pas... Premièrement, parce que
je considère qu'ils sont tous Québécois. Et l'autre
affaire, là, on enlève «communautés
culturelles» pour mettres «communautés qui composent la
société québécoise». Bien, c'est tous les
Québécois.
Je vous ramène ça en disant: Normalement, on ne parle pas
pour rien dire. Puis, en même temps, peut-être pour exempter un
danger, puis je vous le dis, en mettant «communautés qui composent
la société québécoise», est-ce que ça
n'amènerait pas des gens à exiger d'être
représentés comme étant une communauté
représentant la société québécoise?
Qu'est-ce que vous dites à des gens qui, à Montréal,
disent: Moi, je suis de la communauté noire, moi, je suis de la
communauté grecque, moi, je suis de la communauté italienne et je
suis de la communauté qui représente les Québécois?
Si on a 59 communautés, et on en a plus que ça à
Montréal et c'est des Québécois comme nous autres puis
tant mieux, mais s'ils veulent utiliser maintenant cette différence
parce que là, on le traite comme ça, est-ce qu'on ne risque pas
d'être, à un moment donné, pris, en voulant élargir,
de trop spécifier, avoir l'effet contraire de ce qu'on veut amener et
puis là, bien, à vouloir trop en mettre, est-ce qu'on ne finira
pas par se compliquer les choses et décevoir des gens à qui on
veut plutôt donner des choses, être pris pour leur dire non?
Je le lance comme ça. Je ne dis pas que je vais voter contre.
Loin de là. Je l'avais dit d'ailleurs. J'aime mieux
«société québécoise» que
«communautés culturelles». Entre les deux, je vais voter
pour la proposition plutôt que le maintien actuel. Mais est-ce qu'on ne
serait pas mieux tout simplement de l'enlever, ça, puisque là, on
ne parle plus de communautés culturelles parce qu'à ce
moment-là on avait une idée, une intention? Là,
maintenant, l'intention, c'est de l'élargir, l'agrandir et être
sûr qu'on n'oublie personne. Bien, quand on ne veut pas oublier personne,
bien, c'est tout le monde qui est sur le territoire
québécois.
Moi, je me dis: On est aussi larges, on est très larges, mais, en
même temps, on peut sauver des problèmes comme je vous disais
tantôt. Puis, je vous donne d'autres exemples, pas parce que je ne veux
pas qu'ils y soient. Ils sont déjà représentés et
j'espère que, dans l'esprit et dans la lettre de la loi, on va s'assurer
qu'ils vont toujours être représentés. Mais, si un Mohawk
veut être représenté, qu'est-ce qui va empêcher un
Huron d'être représenté? Si les Blancs sont
représentés, qu'est-ce qui va nous empêcher que les Noirs
soient représentés? Un n'enlèvera pas l'autre, puis
l'autre n'aura pas...
M. Benoit: II n'y a rien qui va empêcher...
M. Paré: Non. Rien ne va nous empêcher. Mais est-ce
que quelqu'un qui, en fonction de ça, exige d'être
représenté... C'est parce qu'il y a une limite. Ce n'est pas
parce que je... Tu sais, si on pouvait mettre tous les jeunes là-dessus,
on ne peut pas, c'est des représentants. Et on est en train de se
contraindre à ne pas oublier personne et je suis d'accord avec
ça. Donc, dans l'esprit, je suis d'accord. Mais, quelqu'un nous arrive
en disant: II n'y a aucun Québécois de race noire sur le Conseil
et moi, j'exige de
l'être. Est-ce qu'on ne serait pas contraints ou on n'est pas en
train de se contraindre en voulant trop élargir? Finalement, plus on
spécifie, plus des gens vont s'accrocher à la
spécification qu'on y met. (21 h 30)
Je ne vous le dis pas comme pour vouloir limiter. Je ne veux pas
être limitatif. Je ne veux pas qu'on oublie personne, mais, en même
temps, je me demande si à un moment donné on ne va pas trop loin
quand on veut spécifier. Donc, «communautés
culturelles», c'était trop restrictif. Je suis d'accord. Mais
quand on s'en va large comme on veut le mettre, est-ce qu'on a la
nécessité de marquer «qui composent la
société québécoise»? Parce que quand on parle
de toutes les communautés qui composent la société
québécoise, bien je dois vous dire: on a parlé de tous les
Québécois et de toutes les Québécoises. À
mon avis, on n'a oublié personne. Mais, en ne le mettant pas, ça
veut dire: n'oubliez pas personne. Mais en même temps, ça ne donne
pas une poignée pour amener des contestations en vertu de la Charte des
droits et libertés et toutes sortes d'affaires. Moi, je vous le dis pour
qu'on n'ait pas des problèmes. Et de l'élargir comme ça,
est-ce qu'on n'est pas en train de l'élargir au point où
ça pourrait donner, nous amener des problèmes? Parce qu'on veut
être très représentatifs, mais on ne pourra jamais mettre 1
500 000 personnes sur le comité. On se restreint à 40. Et ensuite
de ça, on se restreint à 15. Alors, je ne vous le dis pas pour le
faire enlever, je veux qu'on... Je vous parlais de philosophie, mais
philosophie qui peut nous amener, dans la pratique, à quelque chose qui
ne sera pas philosophique, mais qui va être perturbant.
Le Président (M. Fradet): M. le député
d'Orford.
M. Benoit: Oui. D'abord l'article, il faut voir le mot
«notamment». Je pense qu'il a toute sa signification ici. Il y a
deux avenues qui s'ouvrent à nous dans une situation comme
celle-là, je pense, M. le député Shefford, la
première, ça serait de mettre une liste à n'en plus finir,
je veux dire, un handicapé, et un ci, et un ça, et là...
Bon, ça, ça serait la première... Là, on n'en sort
pas. Ou bien on est très large et on pense que les gens qui vont
gérer cette loi-là, que le conseil électoral, que le
premier ministre, les gens qui l'entourent, vont prendre tout ça en
considération. Et je dois dire que je suis un peu impressionné
quand je regarde les nominations qui sont faites dans l'État
québécois, autant sous votre règne que sous le
nôtre, comment on a été capable, quand on se compare
à d'autres pays ou à d'autres provinces, d'avoir une
représentation très équilibrée. Je suis toujours
impressionné de voir comment on a des communautés culturelles...
La communauté anglophone a fait des représentations dans les
derniers mois. Il y a eu des efforts incroyables de faits de notre part pour
s'assurer qu'ils cheminent dans la fonction publique. Les handicapés...
Je voyais tous les documents d'intégration, encore cette semaine ici,
à l'Assemblée nationale. Alors, je pense qu'on est presque un
modèle, finalement, au Québec, comment on a essayé dans
nos organisations publiques d'avoir une très bonne
représentation. Je regarde en ce moment dans vos régions, on est
après élire nos conseils d'administration des CDE et des CDR, le
programme Picotte, là, et comment il y a eu une préoccupation de
tout ce beau monde d'avoir des représentants des plus jeunes et des
agriculteurs et de la communauté anglophone. Et moi, je pense qu'au
vécu, en ce moment, là, je n'ai pas trop de problème avec
ça.
Franchement, là... Maintenant, c'est le collège
électoral qui va faire foi de tout «ultime-ment». C'est le
collège électoral. Si vous me parliez des Hurons ou je ne sais
pas... s'ils n'envoient personne. Moi j'ai toujours dit, quand j'étais
président du parti, que j'en voulais des jeunes autochtones dans mon
parti et on a fait des efforts pour aller en chercher. Je vais vous dire
franchement, il n'y a jamais personne qui courait à nos portes pour
être un jeune Huron dans la commission jeunesse, je veux dire. Il a fallu
aller les chercher. On en a eu, effectivement. Alors, il va falloir d'abord
qu'ils viennent au collège électoral. Et c'est peut-être
plus à ce niveau-là qu'on a des efforts à faire, nous,
hommes politiques et femmes politiques, si on veut influencer le processus de
s'assurer qu'au conseil électoral les jeunes anglophones et les jeunes
agriculteurs et les handicapés... Est-ce qu'il y a des
handicapés, en ce moment, sur le Conseil? Sur les 12, est-ce qu'on en a?
Un jeune député... Oui, ça, ils ont déjà pas
mal de place pour se faire valoir.
Enfin, ceci dit, je pense que le Québec est un modèle. Je
termine ici. J'ai déjà trop jasé. Je pense que le
Québec est un modèle, M. le député de Shefford, et
ça ne me fait pas vraiment peur. Et le contrepoids à ce que vous
dites, c'est que là on sortira une liste bien précise, mais
là, le conseil électoral ne fonctionne à peu près
plus à ce moment-là. On se barricade dans des normes et des
critères et je ne suis pas de cette école-là et je pense
que je préfère les choses qui sont plutôt larges et
ouvertes d'esprit.
Le Président (M. Fradet): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Je vous rejoins à 100 % et c'est la raison
pour laquelle j'aurais aimé, avant ce soir, parce que là,
effectivement, c'est peut-être un peu large comme débat et je ne
suis pas sûr que vous allez accepter de le changer, c'est justement,
exactement pour les mêmes objectifs que vous spécifiez que je me
dis: Je veux qu'on soit
très large. Et d'être très large tout en
n'étant à la fois pas aussi-Une voix: Aussi large.
M. Paré: ...non, aussi précis, parce que là,
«communautés culturelles», on savait ce qu'on voulait dire.
Maintenant, on ne veut pas être limitatifs, on l'ouvre à tous les
Québécois. À ce moment-là, on n'a pas besoin de le
mettre. Et justement, pour me ramener à l'exemple que vous citiez au
niveau des conseils régionaux, que ce soit pour la santé ou le
développement économique, si, dans votre région, il n'y a
pas trop de tiraillements, chapeau! et tant mieux pour vous. Chez nous, en
Montérégie, je dois vous dire, c'est la jungle; et ce n'est pas
la guerre parce qu'on n'est pas violents. Mais, je vais vous dire, pour
être membre du conseil régional de développement
économique, tout le monde veut être dessus et tout le monde essaie
de s'accrocher à quelque chose. Les commissions scolaires veulent
s'accrocher parce qu'elles sont un groupe qui compose la société
québécoise.
M. Benoit: Je vous invite à mettre des jeunes sur ce
conseil-là.
M. Paré: Oui.
M. Benoit: II faut aussi qu'il y ait des jeunes.
M. Paré: Non seulement les jeunes veulent... M. Benoit:
Nos députés vont s'assurer... M. Paré: On ne
veut pas les mettre dessus. M. Benoit: Pardon?
M. Paré: Ils ne sont pas dans la nomenclature des
groupes...
M. Benoit: Exact.
M. Paré: ...et on est obligé de se battre.
M. Benoit: Et ça, vous avez une job à faire. Les
députés, on a une job de bras, là-dessus, à faire
parce que j'ai réalisé que les jeunes, en ce moment... Moi, j'ai
écrit à toute la deputation libérale pour m'assurer que,
partout où on pouvait, on essaierait de mettre des jeunes
là-dessus.
M. Paré: Oui. Mais les gens essaient de s'accrocher
à la représentation des groupes socio-économiques...
M. Benoit: Vous avez raison.
M. Paré: ...pour exiger leur place. En mettant la
même chose ici, est-ce qu'on ne risque pas d'amener des groupes qui vont
exiger? À ce moment-là, le problème, c'est le premier
ministre qui l'aura: justifier que, dans son collège électoral,
il ne réussit pas... Et là, je ne suis pas sûr qu'il n'y a
pas des gens qui vont arriver avec la charte ou autre chose, en disant: Mon
groupe n'est pas représenté, et ils auront raison. Et ça
peut être aussi bien des personnes handicapées, comme vous
mentionniez tantôt. Moi, je trouve que... Qu'on soit très large,
on le permet à tout le monde, mais, en même temps, laissez au
premier ministre, dans son choix des 40 - vous ne direz pas que je ne lui fais
pas confiance - qu'il tienne compte des secteurs, des régions, des
groupes... Et tous les Québécois, la preuve que vous avez raison,
on est tellement ouverts et reconnaissants, la société
québécoise, probablement parce qu'on est seulement 6 000 000 ou 7
000 000. Mais même si ce n'était pas spécifié, on a,
au moment où on se parle, des représentants de la
communauté anglophone et de la communauté autochtone, et bravo!
Et si on ne l'avait pas fait, je vais vous dire, on aurait manqué
à nos devoirs. Est-ce que c'est nécessaire...
Je vais vous dire, j'aurais aimé ça que la
réflexion se fasse, et je ne sais pas s'ils l'on faite, autant au
Conseil permanent de la jeunesse qu'au Comité de la législation.
Est-ce qu'on a envisagé la possibilité, pour atteindre les
mêmes objectifs qu'on veut, au lieu de modifier
«culturelles», d'enlever le dernier bout? Et, je dois vous dire, je
suis presque convaincu... Et moi, pour avoir parlé à des gens du
Conseil permanent de la jeunesse, l'ancien, il y avait une recommandation dans
ce sens-là, justement parce que ça amenait une simplification des
choses, tout en atteignant tous les objectifs qu'on voulait se donner. Donc, ce
n'est pas restrictif, ce que j'indique, c'est large tout en n'étant pas
des poignées de contestations peut-être inutiles et qui vont
peut-être nous causer des problèmes. Vous savez, un moment
où l'autre va arriver, l'autre élection, il sera peut-être
trop tard pour changer la loi, et là, on aura peut-être des
problèmes. Moi, ce que je veux, c'est les exempter. On est là
pour prévoir. Donc, ce n'est pas contre personne. Et moi, je dis que,
quand on parle de communautés «qui composent la
société québécoise», bien, on n'a pas besoin
de dire les Québécois c'est qui, on ne les décrit
même pas là, on dit: toute la société
québécoise, on est tous dedans. Et ce n'est pas parce que je suis
jaune, rouge ou bleu, je suis différent, mais que je ne suis pas
Québécois.
Une voix: Des bleus, il n'y en a pas beaucoup.
M. Paré: Au Lac-Saint-Jean.
Le Président (M. Fradet): M. le député
de...
M. Paré: En tout cas, moi, je vous propose, pour
réflexion, en vous disant que... Je sais qu'il y a des membres du
Conseil, et ils ne sont pas là pour répondre, avec qui j'avais
déjà eu une discussion, et c'était une des propositions
que j'avais vue et qu'on avait discutée, et c'était une
possibilité très intéressante de solutionner ça
pour ne pas que les gens puissent dire: Les communautés culturelles,
vous nous avez oubliées. Et c'est tellement vrai que vous arrivez avec
quelque chose qui est tellement large, qui est à 100 % ce qu'on est.
Le Président (M. Fradet): M. le député
d'Orford.
M. Benoit: Oui. On s'était dit qu'on philoso-phierait cinq
minutes, c'est très agréable. Je pense que, dans le nouvel
article, il y a une obligation de résultat. Et moi, encore une fois, je
fais confiance à l'ensemble de la société, en ce moment,
qui a démontré une volonté de représenter. Pour ce
qui est qu'un groupe bien précis, bien pointu ne serait pas là -
je veux dire - on devra vivre avec, on devra en porter les conséquences
politiques, effectivement. S'il y avait un groupe large de la
société, je pense, par exemple, à la communauté
anglophone, qui n'était pas représenté, on devra en porter
l'onéreux politique; ce sera bien malheureux. Et quelqu'un qui
questionnera ça à ce moment-là... Alors, qu'à
l'heure actuelle, je pense que, de la façon dont est écrite la
proposition, il y a obligation de résultat. «Qui composent la
société québécoise», il y a de la place pour
tout le monde. Les gens n'ont qu'à s'organiser au niveau du conseil
électoral, faire valoir leurs points de vue, se faire élire, se
faire nommer là. Je pense que c'est la démocratie à son
meilleur. Et en démocratie, il faut essayer d'avoir tout le monde mais
ce n'est pas évident qu'on a tout le monde. Si l'on regarde, par
exemple, en 1976, quand vous avez été élus, ce n'est pas
vrai que la deputation péquiste représentait la
société. Il y avait des grands secteurs de la
société qui n'étaient pas représentés par la
deputation péquiste, puis il y en avait qui étaient
surreprésentés. Je pense aux enseignants, par exemple. Ce n'est
pas vrai en démocratie que, constamment, tout le temps, tu as tout le
monde représenté. On n'a pas, comme en Europe, la notion de
représentation proportionnelle constamment là. Mais, je pense
qu'ici, on a obligation de résultat avec une phrase comme
celle-là.
Le Président (M. Fradet): Est-ce que l'article 8 du projet
de loi est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Fradet): Avez-vous d'autres commentaires,
M. le député de Shefford... (21 h 40)
M. Paré: Juste...
Le Président (M. Fradet): Avant de passer à
l'adoption de l'article 8? Les cinq minutes filent.
M. Paré: Elles sont passées de toute
façon.
M. Gauvin: M. le député de Shefford, ma proposition
n'est pas retenue.
M. Paré: De toute façon, j'ai utilisé les
arguments que je pouvais utiliser et vous avez l'air d'y tenir comme si
c'était majeur.
Le Président (M. Fradet): M. le député
d'Orford.
M. Benoit: Moi, je suis prêt, M. le député de
Shefford, à rencontrer, à penser ça, là. Je suis
prêt dans les années à venir, que ce soit mol ou que ce
soit d'autres, que ce soit vous, on pourra le reconsidérer. J'aimerais
ça; effectivement, vous avez ouvert une porte, qu'en cours de route,
dans les prochaines années, on le regarde avec les gens du Conseil
permanent. Moi, je n'aurais pas de problème à repenser la
formule, quoique que celle-là, pour le moment, me semble tout à
fait adéquate, mais je serais prêt à rencontrer le Conseil
permanent. On les a rencontrés, d'ailleurs. On a eu leurs points de vue,
c'est ça. Mais je serais bien prêt à recommencer le
cheminement de réflexion.
Le Président (M. Fradet): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Est-ce que je peux demander quelque chose qui va
être bien plus simple, qui va être satisfaisant et qui va
arrêter la discussion? Pour vous montrer que ce n'est totalement pas
politique, c'est sans arrière-pensée et c'est vraiment parce que
je pense qu'il faut le faire. Vous dites qu'on est prêts à
regarder ça dans le futur. Est-ce que je pourrais vous demander de
regarder ça dans le futur tout proche? Je serais très ouvert si
vous arrivez dans le rapport, à l'Assemblée nationale ou en
troisième lecture, avec une modification. Je dois vous dire que je ne
ferai pas d'objection. Donc, la décision ne viendrait pas de moi, elle
viendrait, suite à vos discussions avec le Conseil permanent de la
jeunesse, avec la législation et avec le bureau du premier ministre.
J'aimerais ça que vous le regardiez, parce que quand vous avez
dit, tantôt, votre crainte qu'il y en ait qui ne se présentent
pas, ce n'est pas ça qui est ma crainte à moi et ce n'est pas ce
que je veux, qu'il y en ait qui soient absents, c'est qu'il y ait, au
contraire, trop de gens qui puissant exiger, sans être nommés.
C'est l'autre côté de la lunette, et le regardant comme ça,
je vous demande juste et je vous dis, on va le voter ce soir, on n'a pas le
choix, on ne laisse
pas une patte en haut avant de faire le rapport à
l'Assemblée nationale. Ce que je vous dis, c'est de bonne foi, ce n'est
absolument pas partisan ce que je vous demande et c'est même, je pense,
une chose qui pourrait simplifier pour le futur pas très loin, donc,
c'est en 1993 les élections. Je vous demande juste de rapprocher votre
futur. Vous dites que vous êtes prêt a regarder ça dans le
futur, soit par expérience, etc. Je vous demande juste de faire la
discussion plus rapidement au cours de la semaine prochaine pour que, quand on
va arriver en troisième lecture à l'Assemblée nationale,
si des gens qui ne l'ont peut-être pas considéré le
considèrent suite à une demande et que ce serait bon, on pourrait
le modifier là, en vous disant que je ne ferai pas d'objection. Mais si
vous ne le faites pas, on va le voter pareil et on va l'accepter. Je vous dis
juste que j'aimerais ça que vous regardiez ça cette
possibilité d'amendement plus vite qu'au cours des prochaines
années.
Le Président (M. Fradet): M. le député
d'Orford.
M. Benoit: Je ne voudrais pas laisser d'ambiguïtés,
là. Le Conseil permanent a été rencontré par
Benoît du bureau du premier ministre. Ils étaient tout à
fait d'accord. Il faut bien comprendre que c'est un projet de loi qui touche le
Conseil permanent. Ils étaient tout à fait d'accord avec la
façon dont c'était proposé. Je rappelle au
député de Shefford, le plus humblement possible, que le mot
«notamment», je pense, couvre la problématique qu'il semble
trouver dans l'article. Le Conseil permanent sur un bord, le
«notamment» sur l'autre. Il y a l'obligation de résultat
aussi, j'en suis convaincu. Moi, je pense que ça couvre tous les angles
de cette problématique.
Le Président (M. Fradet): Est-ce que l'article 8 est
maintenant adopté?
Des voix: Adopté.
M. Paré: En tout cas, Je vais avoir essayé.
Adopté.
Le Président (M. Fradet): L'article 8, adopté.
J'appelle l'article 9.
M. Benoit: alors, l'article 9: «le mandat des membres du
conseil permanent de la jeunesse en fonction est prolongé d'un
an.» alors, c'est juste pour la disposition de transition.
Le Président (M. Fradet): Est-ce que l'article 9 est
adopté?
M. Paré: Adopté.
M. Benoit: L'article 10: «La présente loi entre en
vigueur... Ah, excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M. Fradet): J'appelle l'article 10. M. le
député d'Orford. Alors, est-ce que l'article 10 est
adopté?
M. Gauvin: Adopté.
Le Président (M. Fradet): L'article 10, adopté.
J'appelle le titre du projet de loi 25, Loi modifiant la Loi sur le Conseil
permanent de la jeunesse. Est-ce que le titre est adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Fradet): Adopté. Est-ce que
l'ensemble du projet de loi est adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Fradet): La commission ayant accompli son
mandat, j'ajourne les travaux sine die.
M. Benoit: Je voudrais juste remercier, M. le Président,
Me Laporte, M. Savard, ainsi que Mme Dufour, les gens de la commission et les
députés qui étaient ici et pour la collaboration de
l'Opposition pour leur bon travail.
M. Paré: Moi aussi. Et juste en rappelant à
l'adjoint du premier ministre que j'espère que les remarques et mes
demandes du début vont être transférées très
rapidement au premier ministre.
M. Benoit: Oui, oui, j'apporte ça. Je dois lui parler,
d'ailleurs, ce soir...
Le Président (M. Fradet): Je remercie, moi aussi, les
conseillers du premier ministre et le secrétaire général
à la jeunesse, ainsi que les membres de cette commission. Je mets fin
aux débats en ajournant les travaux de la commission.
(Fin de la séance à 21 h 47)