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(Quinze heures cinquante-six minutes)
Le Président (M. Dauphin): Je déclare ouverte la
séance de la commission des institutions qui a pour mandat d'entendre
les intéressés et de procéder à l'étude
détaillée des projets de loi d'intérêt privé
suivants: premièrement, le projet de loi 290, Loi concernant certaines
fiducies constituées par Colin Wesley Webster, et le projet de loi 300,
c'est-à-dire Loi concernant la succession de Gérard
Morissette.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, pour les deux projets de loi, M.
LeSage (Hull) est remplacé par M. Houde (Berthier).
Projet de loi 290
Le Président (M. Dauphin): Merci beaucoup. À ce
moment-ci, je demanderais au proposeur du projet de loi, en l'occurrence, Mme
la députée de Saint-Henri, de faire des remarques
préliminaires. Ensuite de ça, je reconnaîtrai l'adjoint
parlementaire au ministre de la Justice et le porte-parole de l'Opposition
officielle. Vous pouvez vous avancer, si vous voulez, les requérants
pour le projet de loi 290, à la table des témoins à
l'avant.
Oui, M. le député? Il y a d'autres remplacements. M. le
secrétaire.
Le Secrétaire: Excusez. M. Bélanger (Anjou)
remplace Mme Harel (Hochelaga-Maisonneuve) et M. Perron (Duplessis) remplace M.
Claveau (Un-gava).
Le Président (M. Dauphin): Merci beaucoup. Comme je l'ai
mentionné tantôt, je vais reconnaître Mme la
députée de Saint-Henri pour des remarques
préliminaires.
Remarques préliminaires Mme Nicole
Loiselle
Mme Loiselle: Merci, M. le Président. J'aimerais tout
d'abord vous présenter les représentants des requérants et
de la famille Webster qui sont présents aujourd'hui. Il s'agit de Mme
Cynthia Rolph, de Boston, l'un des enfants de Be-verley Webster. Il y a Mary
Elizabeth Rolph, de Montréal, et anciennement de Paris, l'un des enfants
de Beverley Webster; M. David Rolph, de Toronto, l'un des enfants de Beverley
Webster; M. Thomas Ballantyne, l'époux de Mme Cynthia Rolph; M. Paul
Lamontagne, l'époux de Mme
Mary Elizabeth Rolf; MM. Vincent Gauthier et Lucien Poitras, de
Compagnie Trust Royal, et Me Jules Charette, du cabinet d'avocats Ogilvy
Renault, conseiller juridique des requérants. C'est Mme Cynthia Rolf qui
agira comme porte-parole de la famille.
Pour vous donner les grandes lignes du projet de loi 290, ce projet de
loi vise à modifier trois donations fiduciaires établies entre
les années 1942 et 1944 par M. Colin Webster pour le
bénéfice de sa fille, Beverley, des enfants et des petits-enfants
de cette dernière. M. Colin Webster, de même que sa fille,
Berverley, sont aujourd'hui décédés. Les personnes qui
sont intéressées sont donc les enfants et les petits-enfants de
Beverley. Les enfants sont au nombre de cinq. Trois d'entre eux sont ici
aujourd'hui. Les petits-enfants, pour leur part, sont au nombre de cinq. Comme
le plus vieux d'entre eux est âgé de cinq ans, vous comprendrez
pourquoi aucun d'entre eux n'est parmi nous aujourd'hui.
À l'heure actuelle, les bénéficiaires de chacune
des trois fiducies sont les cinq enfants de Beverley ainsi que leurs
descendants respectifs. En gros, M. le Président, on peut dire qu'on se
retrouve avec trois fiducies ayant chacune les mêmes cinq groupes de
bénéficiaires. Or, avec le temps, il est devenu très
difficile pour les fiduciaires d'administrer les fiducies sur cette base. Les
cinq enfants de Beverley vivent un peu partout: un d'entre eux vit en
Californie, un autre au Massachusetts, deux sont à Toronto, un autre,
enfin, après avoir vécu à Paris, vit maintenant à
Montréal.
Le but premier du projet de loi 290 est donc de permettre la
création de cinq fiducies ayant chacune pour bénéficiaire
un enfant de Beverley et les descendants de cet enfant. Les requérants
profitent de l'occasion pour demander d'autres modifications qui visent soit
à uniformiser le contenu des trois actes de fiducie, soit à en
préciser certaines dispositions, soit à remplacer certaines
dispositions qui, aujourd'hui, sont devenues désuètes.
Lors de notre échange, c'est Me Charette qui sera en mesure de
vous parler de façon plus précise du contenu du projet de loi.
Merci, M. le Président. (16 heures)
Le Président (M. Dauphin): Merci beaucoup, Mme la
députée de Saint-Henri. Je vais maintenant reconnaître M.
le député de Chapleau, qui est également adjoint
parlementaire au ministre de la Justice.
M. John J. Kehoe M. Kehoe: Merci, M. le Président.
Comme
ma collègue, la députée de Saint-Henri, a
donné des explications sur les raisons pratiques pourquoi nous avons le
projet de loi, peut-être que je pourrais juste élaborer un peu
pour expliquer les raisons légales pourquoi il faut procéder de
cette façon cet après-midi.
Le projet de loi vise à modifier trois actes de fiducie
institués par la donation entre vifs par M. Colin Wesley Webster au
bénéfice de sa fille, Beverley Frosst, et des enfants à
naître de celle-ci. Ces fiducies ont été instituées
entre 1942 et 1944. En 1972, Mme Beverley Frosst Webster décédait
à l'âge de 38 ans, laissant cinq enfants dont les dates de
naissance s'échelonnent entre le 3 octobre 1958 et le 16 mars 1965. Sont
venus s'ajouter à la descendance de Mme Webster cinq petits-enfants dont
les âges varient actuellement entre trois mois et cinq ans. À
l'heure actuelle, les cinq enfants de feue Beverley Frosst Webster
résident à des endroits différents: un au Québec,
deux en Ontario et deux autres aux États-Unis, mais chacun dans un
État différent. Cette situation a pour effet de causer des
inconvénients à certains d'entre eux lorsqu'il s'agit de la
distribution des revenus des fiducies par rapport notamment à
l'application des lois fiscales.
Dans cette perspective, l'un des deux fiduciaires, soit la Compagnie
Trust Royal, estime opportun de constituer cinq fiducies à partir des
fiducies actuelles, à raison d'une fiducie par enfant. Cette proposition
a reçu l'assentiment de l'autre fiduciaire, soit le conjoint survivant
de Mme Beverley Frosst Webster, ainsi que des cinq enfants
bénéficiaires. De plus, elle devrait permettre d'uniformiser les
règles applicables aux trois fiducies qui, bien que présentant
actuellement de fortes ressemblances entre elles, contiennent des
différences qui en compliquent l'administration. Je pense ici aux
règles concernant le remplacement des fiduciaires ainsi qu'à
celles relatives aux conditions de partage du capital.
Dans cette perspective, le projet de loi propose d'autoriser les
fiduciaires à constituer cinq fiducies à capital égal
à partir d'un modèle uniforme inspiré de l'une des
fiducies actuelles. Le projet de loi 290 a été soumis au
ministère de la Justice et a fait l'objet d'un avis favorable. Le
ministère du Revenu a, lui aussi, été consulté et a
déclaré que le projet ne soulève pas de problèmes
au point de vue fiscal.
Tels sont, M. le Président, les commentaires que je voulais
formuler à titre d'introduction à l'étude de ce projet de
loi.
Le Président (M. Dauphin): Merci beaucoup, M. le
député de Chapleau. Je vais maintenant reconnaître le
représentant de l'Opposition officielle, en l'occurrence M. le
député d'Anjou, si vous avez des remarques
préliminaires.
M. Bélanger (Anjou): Je voudrais tout simplement souhaiter
la bienvenue aux gens qui sont venus nous présenter leur projet de loi
privé. Maintenant, quant à nous, de l'Opposition, nous allons
écouter les arguments à l'appui de la présentation de ce
projet de loi privé et nous poserons les questions que nous jugerons
appropriées à ce moment-là, uniquement pour
vérifier le tout.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le
député d'Anjou. Alors, j'invite maintenant les requérants
à nous faire part de leur point de vue. Me Charette.
Auditions Compagnie Trust Royal et M. Frank
Rolph
M. Charette (Jules): Oui, merci. Alors, comme l'a
mentionné Mme Loiselle et comme l'a mentionné également M.
Kehoe, M. Colin Webster a créé, entre 1942 et 1944, trois
fiducies pour le bénéfice de sa fille, Beverley, et des
descendants de cette dernière. Beverley est décédée
en 1973. Les bénéficiaires des fiducies sont donc aujourd'hui les
cinq enfants de Beverley et leurs enfants respectifs. Les trois fiducies
prévoient que les biens de chaque fiducie doivent être
administrés comme un tout jusqu'au décès du dernier des
enfants de Beverley à décéder. Ce n'est qu'après ce
décès que des parts séparées sont établies
pour chacun des petits-enfants.
Vu l'âge du plus jeune des enfants de Beverley, soit 26 ans, on
peut s'attendre à ce que cette division n'ait pas lieu avant plusieurs
années. Or, en pratique, dans l'intervalle, il est devenu très
difficile pour les fiduciaires de gérer les biens de chaque fiducie
comme un tout. Chacun des enfants de Beverley a des objectifs, des besoins et
des intérêts différents. De plus, comme on vous l'a
mentionné, ses enfants vivent dans plusieurs juridictions
différentes: le Massachusetts, la Californie, l'Ontario et le
Québec, lesquelles ont chacune leurs propres règles fiscales. Une
décision que les fiduciaires prennent aujourd'hui peut être
avantageuse, au point de vue fiscal, pour les bénéficiaires
canadiens, mais l'être moins pour les bénéficiaires
américains.
Par exemple, la législation fiscale américaine
prévoit que, dans certaines circonstances, l'actionnaire d'une compagnie
ou le bénéficiaire d'une fiducie est imposé sur les
revenus qui sont gagnés par la compagnie ou la fiducie avant même
qu'ils soient distribués à l'actionnaire ou au
bénéficiaire. Alors, évidemment, ça place
l'actionnaire ou le bénéficiaire dans une situation
délicate, il est imposé sur des montants qu'il n'a pas encore
reçus.
Dans le cas qui nous intéresse, les conseillers juridiques
américains de la famille nous disent qu'il existe un risque que les
bénéficiaires américains soient imposés sur les
revenus des
fiducies avant même que les revenus ne leur aient
été distribués. Cela veut dire qu'idéalement, dans
l'intérêt des bénéficiaires américains, tous
les revenus de la fiducie devraient être distribués. Par contre,
ce n'est pas nécessairement ce qui est le plus avantageux pour les
bénéficiaires canadiens. Or, de la façon dont les fiducies
sont rédigées, les fiduciaires n'ont pas le choix et doivent agir
de la même manière pour tous les bénéficiaires, ou
les revenus sont distribués à tous les
bénéficiaires ou les revenus sont accumulés à
l'intérieur des fiducies pour le bénéfice éventuel
de tous les bénéficiaires. Alors, c'est là un des exemples
des difficultés auxquelles les fiduciaires sont aujourd'hui
confrontés.
Après avoir consulté des avocats de Toronto, de New York
et de Montréal, les fiduciaires en sont venus à la conclusion que
la meilleure solution, c'est de créer, dès aujourd'hui, cinq
parts à l'intérieur des fiducies, chacune des parts pouvant
être administrée de façon séparée. Alors,
c'est là, aujourd'hui, le but premier du projet de loi. Il est à
noter également que les fiduciaires ne demandent pas de devancer le
versement des parts aux petits-enfants par rapport à ce qui est
prévu aux actes de fiducie; ce qu'on vous demande, c'est de devancer la
création des parts qui, éventuellement, seront distribuées
aux petits-enfants.
À titre accessoire, les fiduciaires profitent de l'occasion pour
demander d'autres modifications qui visent essentiellement à uniformiser
le contenu des trois fiducies et à remplacer certaines dispositions qui
sont devenues désuètes. Exemple: Dans les trois fiducies, il est
prévu que les fiduciaires ne peuvent pas investir plus de 20 000 $ par
placement. En 1942, 1943 et 1944, cela représentait à peu
près 50 % du capital de chaque fiducie. Alors, on peut très bien
comprendre pourquoi M. Webster ne voulait pas que les fiduciaires mettent plus
que 50 % du capital d'une fiducie dans un même placement. En 1992, par
contre, avec l'augmentation de la valeur des fiducies, le chiffre de 20 000 $
ne représente plus grand-chose, mais, par contre, cela restreint de
beaucoup la marge de manoeuvre des fiduciaires au niveau du choix des
placements.
Je pense aussi qu'il est important de souligner que des consentements
écrits des fiduciaires et des cinq enfants de Beverley ont
été produits. Pour ce qui est des petits-enfants,
évidemment, vu leur très jeune âge, le plus vieux a cinq
ans et le plus jeune deux mois, il était impossible d'obtenir des
consentements écrits. Par contre, je puis vous assurer que nous nous
sommes efforcés de ne pas porter atteinte aux droits des petits-enfants.
C'est là une préoccupation fondamentale que nous avons eue tout
au long de la préparation du projet de loi.
Voilà, M. le Président, et Mmes et MM. les membres de la
commission, nos remarques préliminaires. Si vous avez des questions, il
me fera plaisir, à moi ou aux membres de la famille, d'y
répondre.
Le Président (M. Dauphin): Merci beaucoup, Me Charette. Je
suis prêt à reconnaître un premier intervenant. M. le
député de Chapleau.
M. Kehoe: M. Charette, pour commencer, qui
représentez-vous dans le dossier? Est-ce la fiducie, est-ce la famille,
qui au juste?
M. Charette: Moi, je représente les fiduciaires qui sont,
pour les deux premières fiducies, la Compagnie Trust Royal et M. Frank
Rolph et, pour la troisième fiducie, Compagnie Trust Royal.
M. Kehoe: Et Trust Royal aussi est présent ici,
aujourd'hui?
M. Charette: Oui, deux représentants du Trust Royal sont
présents aujourd'hui.
M. Kehoe: Si je comprends bien, eux aussi donnent leur
consentement au projet de loi que nous avons devant nous?
Une voix: Oui. (16 h 10)
M. Kehoe: D'accord. Si je comprends bien, là,
originalement, le donateur a créé trois fiducies à parts
égales. Maintenant, vous, fondamentalement, qu'est-ce que vous voulez
faire, c'est d'en créer cinq à parts égales? C'est
ça?
M. Charette: C'est ça.
M. Kehoe: Quelles sont les raisons qui vous motivent? Est-ce
plutôt une question fiscale ou une question d'administration ou une
question... Les raisons principales qui vous motivent à faire
ça?
M. Charette: Bien, c'est un peu tout ça. D'abord, au point
de vue fiscal, comme je l'ai expliqué, le fait que les
bénéficiaires sont des résidents de juridictions
différentes crée des complications. Comme je l'ai
mentionné, il y a une possibilité que les
bénéficiaires américains soient imposés sur des
revenus qui ne leur seraient pas distribués, ce qui n'est pas le cas
pour les bénéficiaires canadiens. Alors, si chaque part est
administrée dans le cadre d'une fiducie séparée, on
règle ce problème-là. Pour les bénéficiaires
américains, on peut leur verser les revenus; alors que, pour les
bénéficiaires canadiens, on peut garder les revenus à
l'intérieur de la fiducie.
M. Kehoe: Mais, fondamentalement, en créant les cinq
fiducies, est-ce que ça ne risque pas de changer la volonté
originale du donateur?
M. Charette: Je ne pense pas parce qu'on ne devance pas le...
Dans mon esprit à moi, c'est
fondamental, on ne devance pas le versement du capital des parts aux
enfants.
M. Kehoe: Quand est-ce que le montant, le capital original va
être versé?
M. Charette: Ça se fera au 35e anniversaire de naissance
des petits-enfants, donc des petits-enfants qui ont actuellement entre deux
mois et cinq ans.
M. Kehoe: Ça veut dire que c'est encore 35 ans au
moins.
M. Charette: Exactement.
M. Kehoe: Jusqu'à ce que le capital original puisse
être versé. C'est ça?
M. Charette: C'est ça.
M. Kehoe: Mais d'ailleurs, dans le projet...
M. Charette: Je m'excuse. Peut-être une précision.
Ça, c'est pour deux des fiducies; pour l'autre, je pense que c'est 40
ans qui est prévu. Je m'excuse, une partie à 35 ans et une partie
à 40 ans.
M. Kehoe: Si je comprends bien, les trois fiducies ont
été créées à différentes
années. À partir de 1982?
M. Charette: En 1942.
M. Kehoe: En 1942, excusez-moi. En 1942, 1943 et 1944. C'est
ça?
M. Charette: C'est ça.
M. Kehoe: Et les montants originaux de chacune de ces fiducies
étaient de combien?
M. Charette: C'était entre 35 000 $ et 50 000 $.
M. Kehoe: Et, depuis ce temps-là, ça a grossi
nécessairement.
M. Charette: Oui.
M. Kehoe: Le capital n'a jamais été
touché?
M. Charette: Non.
M. Kehoe: Bien sûr, les produits de ces fiducies
étaient distribués parmi...
M. Charette: Non. Le plus souvent, les revenus ont
été accumulés à l'intérieur des
fiducies.
M. Kehoe: C'est tout pour le moment, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le
député. Est-ce qu'il y d'autres interventions? M. le
député d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Si on regarde globalement les trois
fiducies présentement, vous dites que le montant a crû. Quelle est
la valeur, présentement, des trois fiducies combinées?
M. Charette: On me dit que c'est approximativement 21 000 000
$.
M. Bélanger (Anjou): Est-ce que les personnes du Trust
Royal pourraient me confirmer ça? Je pense qu'elles seraient plus en
mesure de répondre d'une façon précise à ça.
Quelle est la valeur présentement des trois fiducies?
M. Poitras (Lucien): La succession n'est pas administrée
à Québec, elle est administrée à Calgary. Mais le
montant dont j'ai entendu parler concorde avec ce que Me Charette a
dévoilé tout à l'heure.
M. Bélanger (Anjou): À ce que je comprends, vous
n'êtes pas en mesure de me dire combien ça vaut
présentement?
M. Poitras: Non.
Le Président (M. Dauphin): Je m'excuse.
M. Poitras: II faudrait communiquer avec notre bureau...
Le Président (M. Dauphin): Juste un instant, M. le
député.
M. Poitras: Cette fiducie n'est pas administrée à
Québec, mais bien à Calgary.
Le Président (M. Dauphin): Excusez-moi, juste pour les
fins techniques du Journal des débats, pourriez-vous vous
identifier? Et qualité?
M. Poitras: Lucien Poitras.
M. Bélanger (Anjou): Du Royal Trust?
M. Poitras: Du Trust Royal.
M. Bélanger (Anjou): Merci beaucoup.
Le Président (M. Dauphin): M. le député.
M. Bélanger (Anjou): Oui?
M. Charette: Je m'excuse. Peut-être que Mme Ballantyne et
M. Ballantyne, qui sont des membres de la famille, seraient en mesure de vous
confirmer la valeur des fiducies, en tant
que bénéficiaires.
M. Bélanger (Anjou): d'accord. à ce
moment-là, j'adresse ma question à un des trois
bénéficiaires, un des bénéficiaires qui est
présent, qui pourrait me répondre.
M. Ballantyne (Thomas): It is 21 000 000 $ approximately.
M. Bélanger (Anjou): Around 21 000 000 $? M.
Ballantyne: Yes.
M. Bélanger (Anjou): o.k. je dois comprendre que les deux
représentants du trust royal qui sont ici agissent... ils sont les
fiduciaires? c'est ça, les représentants du fiduciaire?
M. Poitras: Nous sommes des employés de la succursale de
Québec et, à la demande de notre succursale de Calgary... On nous
a demandé d'être présents cet après-midi.
M. Bélanger (Anjou): Quel est le rôle de la
succursale de Québec dans la gestion de la fiducie?
M. Poitras: On n'a aucun rôle à jouer dans la
gestion de la fiducie.
M. Bélanger (Anjou): Donc, si je comprends bien, vous
n'êtes pas en mesure... Aucun des représentants du Trust Royal qui
sont ici n'est en mesure de me dire quoi que ce soit sur la gestion de la
fiducie?
M. Poitras: Non.
M. Bélanger (Anjou): C'est ça?
M. Gauvin: M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): M. le député,
avez-vous terminé? On pourra revenir.
M. Bélanger (Anjou): Ça ne me dérange
pas.
Le Président (M. Dauphin): On reviendra à M. le
député d'Anjou après. M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Gauvin: Pour une meilleure compréhension, vous avez
mentionné tantôt, M. Charette, que, le plus souvent, les
intérêts ont été versés au capital et
accumulés. «Le plus souvent», ça veut dire quoi?
Est-ce que c'est une formule générale régulière ou
si, à un moment donné, dans la volonté des administrateurs
de la fiducie, il y avait d'autres mesures de prévues?
M. Charette: Écoutez, il faut comprendre qu'on parle de
fiducies qui ont été mises sur pied à partir de 1942, donc
ça nous reporte 40 ans en arrière. Moi, je n'étais
même pas né à l'époque.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Charette: Les gens qui, à l'époque, agissaient
à titre de fiduciaires ou d'employés du Trust Royal dans
l'exécution du mandat de fiduciaire ne sont probablement pas là
non plus encore aujourd'hui. La réponse que je vous ai donnée
vise à vous décrire, de façon générale, ce
qui s'est passé, mais je ne suis pas en mesure de vous dire que, entre
telle date et telle date, il y a eu des distributions de revenus ou de capital
et ainsi de suite.
M. Gauvin: Correct. Merci.
Le Président (M. Dauphin): M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Je dois dire, M. le Président,
que je suis un petit peu déçu parce que j'avais des questions
très précises à poser aux fiduciaires quant à la
façon justement dont c'était géré depuis le
début de la fiducie et, maintenant, quels sont les avantages, au niveau
de la gestion, vu le nouveau mode de fiducie qui est proposé. Alors, je
suis un petit peu étonné qu'on ait deux représentants du
Trust Royal qui, finalement, sont uniquement là et qui ne sont pas en
mesure de nous dire quoi que soit sur la gestion de la fiducie ou sur la nature
même, la valeur même du portefeuille dont est en
présence.
M. Charette: Si je peux me permettre une réponse.
Le Président (M. Dauphin): M. Charette.
M. Charette: Oui. Idéalement, effectivement, nous aurions
eu aujourd'hui des représentants du Trust Royal de Calgary. Par contre,
il faut comprendre qu'on est avisé à sept jours d'avis à
peine. Le Trust Royal a produit un consentement écrit au moment
où le projet de loi a été déposé. Et je
m'excuse du fait qu'il n'y ait personne du Trust Royal qui soit aujourd'hui en
mesure de répondre de façon précise à vos questions
relatives à la gestion quotidienne des fiducies, mais je pense que
peut-être les membres de la famille seraient en mesure de répondre
à certaines de vos questions de toute manière...
M. Bélanger (Anjou): Présentement,
maître...
M. Charette: ...parce qu'ils sont en contact très
étroit avec les fiduciaires.
M. Bélanger (Anjou): Je comprends, Me Charette, mais les
questions que je voulais poser
ne portaient pas nécessairement sur la gestion quotidienne mais,
en gros, depuis la création de cette fiducie, à savoir...
Maintenant, on nous propose finalement des nouvelles fiducies. Moi, ce qui
m'intéresse de savoir puisque, de toute façon, on modifie d'une
certaine façon un peu l'intention du testateur, je voulais savoir en
quoi maintenant les nouveaux modes qui étaient proposés
apportaient vraiment un changement ou pouvaient aider l'administration de ces
fiducies-là, et je pense que c'est le fiduciaire qui pourrait
répondre à ça.
En tout cas. Écoutez, je n'en fais pas un cas, comme on dit, pour
arrêter tout présentement, on va continuer les questions, mais
voir si quelqu'un va être en mesure de répondre à ces
interrogations que j'ai présentement. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui a
une formation... dans les héritiers?
M. Charette: Oui, il y a M. Ballantyne, qui est l'époux
d'un des enfants de Beverley, qui est impliqué dans la gestion des
placements des fiducies, si vous voulez.
M. Bélanger (Anjou): d'accord. qui sont
présentement les trois fiduciaires, les trois administrateurs de la
fiducie? qui sont les fiduciaires, présentement?
M. Charette: D'accord. Pour la première fiducie, c'est la
Compagnie Trust Royal, avec M. Frank Rolph, de Toronto. M. Rolph est
l'époux survivant de Beverley et le père des cinq enfants. Pour
la fiducie numéro deux, ce sont les mêmes. Le troisième
poste est vacant. Pour la deuxième fiducie, c'est la même chose.
Pour la troisième fiducie, c'est la Compagnie Trust Royal qui agit comme
fiduciaire unique.
M. Bélanger (Anjou): Me Charette, êtes-vous en
mesure de me répondre à savoir pourquoi, à l'origine, on a
procédé de cette façon-là en 1942, en 1943, en
1944, avec trois fiducies distinctes? (16 h 20)
M. Charette: Écoutez, encore une fois, ça nous
reporte 40 ans en arrière, et là il faudrait interpréter
la volonté d'une personne qui n'est plus des nôtres aujourd'hui.
Évidemment, c'est une interprétation personnelle, et ça
vaut ce que ça vaut: Peut-être que M. Webster a réussi
à accumuler un certain capital et a décidé de l'utiliser
pour avantager ses enfants. L'année suivante, il a réalisé
d'autres revenus et il s'est dit: Encore là, je vais faire la même
chose. Et ainsi de suite l'année suivante. Mais, encore là, ce
n'est qu'une interprétation personnelle et je ne suis pas en mesure de
vous dire de façon certaine quelle était la volonté de M.
Webster.
M. Bélanger (Anjou): Tout à l'heure, vous avez
parlé de revenus de ces fiducies-là. Est-ce que je dois
comprendre que, présentement, il n'y a aucune distribution de revenus?
Qu'est-ce qui arrive avec les revenus, tous les revenus d'intérêts
ou les revenus de placement de ces fiducies-là?
M. Charette: On me dit qu'il n'y a pas de distribution de revenus
qui se fait actuellement.
M. Bélanger (Anjou): «On me dit». Est-ce que
quelqu'un est en mesure de me...
M. Charette: Écoutez, nécessairement, c'est du
ouï-dire. Je ne suis pas fiduciaire, je ne suis pas impliqué dans
la gestion des fiducies. Je peux peut-être laisser M. Ballantyne vous le
confirmer.
M. Bélanger (Anjou): D'accord.
Le Président (M. Dauphin): Mr Ballantyne.
M. Bélanger (Anjou): Are you able to tell me what...
M. Ballantyne: Si je peux parler en anglais.
M. Bélanger (Anjou): Anglais ou français, ça
ne me dérange pas.
M. Ballantyne: O.K. One of the problems is with the two
residences in the US. We have refrained from paying any income, in the last few
years, because it would jeopardize the positions of the US residences. Before
that, before I was involved, before any of us, any of the children knew
anything about these trusts, it was primarily run by their father, and there
was never any income paid out because he did not feel it was necessary.
M. Bélanger (Anjou): O.K. Do you have a personal knowledge
why this trust was created in three different processes?
M. Ballantyne: No. We can only speculate, and I go from what
their father, as told, just decided, to make donations at one time, based on
the amount of money that was available in that particular year.
M. Bélanger (Anjou): Have you discussed this matter with
the person from the Royal Trust?
M. Ballantyne: Yes.
M. Bélanger (Anjou): And what was their answer?
M. Ballantyne: You mean in terms of the three different...
M. Bélanger (Anjou): Yes. Why was it done
this way?
M. Ballantyne: This is the same answer, that none of them go back
far enough to really appreciate why that happened. We have had several
different account managers - as, I guess, you will call them - over the years
and none of them go back far enough to understand why that happened.
M. Bélanger (Anjou): The forms...
M. Ballantyne: He also had... I should say Beverley had two
brothers and the same thing was done for them. So, I think it was just the
money that was available in 1942, 1943 and 1944 divided equally among those
three.
M. Bélanger (Anjou): The forms used to create those
trusts, do you know if those forms were the forms used normally by the Royal
Trust and if they were submitted by the Royal Trust to the notary? Are they
usual forms for this kind of trust?
M. Ballantyne: I have no idea.
M. Charette: D'après mon expérience... Encore une
fois, je ne pratiquais pas le droit en 1942, mais je suis appelé
à l'occasion...
M. Bélanger (Anjou): Moi non plus. Des voix: Ha,
ha, ha!
M. Charette: ...à voir des documents juridiques qui
remontent à cette période-là, et ça reflète
ce qui se faisait à l'époque.
M. Bélanger (Anjou): Mais, encore là, vous n'avez,
comme vous me dites, aucune expérience là-dessus.
M. Charette: Non.
M. Bélanger (Anjou): c'est ça. c'est pourquoi
j'aurais voulu, comme je vous ai dit, poser des questions aux gens qui
étaient vraiment impliqués.
M. Charette: O.K. Je m'excuse. Je ne suis pas certain non plus
que les gens au Royal Trust auraient été en mesure de
répondre à cette question-là parce que, évidemment,
les dossiers changent de main là-bas aussi, avec l'âge des gens.
Si on retourne à 1942, je ne suis pas certain qu'il y a encore beaucoup
de gens qui étaient là à l'époque qui sont toujours
au service du Trust Royal.
M. Bélanger (Anjou): Oui, mais vous comprenez, Me
Charette, on est en présence d'un montant de 21 000 000 $. Je ne
comprends pas qu'il n'y ait pas eu de communication, qu'il n'y ait pas de
documents. Il n'y a pas un dossier de cette fiducie-là? Il n'y a pas des
documents qui...
M. Charette: Oui.
M. Bélanger (Anjou): II n'y a aucun de ces
documents-là qui pourrait répondre aux questions que je vous ai
posées?
M. Charette: J'essaie de penser dans quel genre de document
l'auteur d'une fiducie pourrait expliquer pourquoi il procède en trois
étapes. Je ne peux penser à aucun document, à moins qu'il
ne s'agisse de correspondance.
M. Bélanger (Anjou): Voyez-vous, une des questions que je
me posais, c'est la règle de la limitation des 20 000 $: Est-ce que
c'est courant? Est-ce que c'était courant, à l'époque, de
mettre une telle limite? Et puis, à savoir, maintenant, en quoi cette
limite de 20 000 $ pose des problèmes.
M. Charette: Comme je vous l'ai mentionné, à
l'époque, ça représentait... On parle de fiducies dont le
capital variait entre 35 000 $ et 50 000 $. Ça représentait plus
ou moins 50 % de la valeur du capital initial. Aujourd'hui, si on parle d'un
capital de 20 000 000 $, 20 000 $, ce n'est même pas 1 %.
M. Bélanger (Anjou): Je regarde le libellé du
projet de loi. Il est indiqué que le maximum de 20 000 $ par valeur
mobilière complique l'administration des fiducies. Alors, j'aurais
aimé comprendre pourquoi est-ce que ça complique l'administration
des fiducies, cette règle-là des 20 000 $. Est-ce qu'il y a
quelqu'un qui peut répondre?
M. Charette: M. Ballantyne serait en mesure de vous
répondre là-dessus.
M. Bélanger (Anjou): In what way does the maximum of 20
000 $ complicates the managing of the trusts?
M. Ballantyne: In what way does it complicate it?
M. Bélanger (Anjou): Yes.
M. Ballantyne: There is approximately 40 % of the trust in
marketable securities, the remaining 60 % is in private companies. Some of
which are mixed up with the other branches of the Webster family, some of which
are done on their own. Most of these private investments were done, at least,
five, six, seven years ago, if not more. And the monitoring or the managing of
a private company investments is far different than
just having two investment counselors which we have for the marketable
securities. There is a monitoring process that requires someone to keep up to
date almost on a month-by-month basis, depending on the companies and how they
are doing. And I think that is one of the biggest reasons. The value is
approximately 21 000 000 $, and these private companies, it is impossible to
tell from one quarter to a next how they are doing.
M. Bélanger (Anjou): O.K. Thank you very much.
M. Ballantyne: I mean, if you take the managing of a portfolio,
be it private or public, 20 000 $ is a very difficult process if each
investment can only be 20 000 $. Generally speaking, you invest at least 2 %, 3
%, 4 % in anyone investment and, if you had to do it only up to 20 000 $, there
are not enough days in a year to manage all that, to keep track; you would be
so diverse that your returns would not be worthwhile, it would be very
difficult to get an adequate return on that investment.
M. Bélanger (Anjou): But if I understand correctly, up to
now, it has been handled with this maximum of 20 000 $. Yes? Am I correct?
ML Ballantyne: Yes, yes, in effect.
ML Bélanger (Anjou): O.K. Me Charette, tout à
l'heure, vous avez dit qu'on ne cherchait pas, de par ce projet de loi,
à modifier l'intention du testateur. Je pense qu'il y a quand même
une modification qu'il faut reconnaître; c'est le moment du partage,
maintenant, qui ne sera pas le même, le moment du partage des fiducies.
Est-ce que c'est exact?
M. Charette: Pour une des fiducies, on se trouve à
devancer le partage. La fiducie prévoyait que ça se ferait pour
50 % en 35 ans et, pour les autres 50 %, à 40 ans. Là, on
prévoirait que ça se ferait à 35 ans.
M. Bélanger (Anjou): Vous l'avez peut-être dit tout
à l'heure, est-ce que vous pourriez peut-être être plus
explicite, à savoir en quoi cette modification s'impose?
M. Charette: Non, c'est simplement pour uniformiser les trois
fiducies. Dans une situation où on se retrouve avec une fiducie pour
chacun des enfants, il nous semblait raisonnable de demander que la fiducie
soit administrée comme un tout. Si on doit créer, à
l'intérieur de chaque fiducie, trois parts devant être
distribuées à des dates différentes, ça pourrait
compliquer l'administration des fiducies. (16 h 30)
M. Bélanger (Anjou): C'est parce que, voyez-vous, je
regarde un paragraphe de ce projet de loi et j'ai de la difficulté
à le comprendre. Peut-être que vous pourriez me l'expliquer. Je
crois que c'est à la troisième page; c'est ça. À la
troisième page du projet de loi, troisième paragraphe avant la
fin: «Que les trois actes de fiducie prévoient une date de partage
unique - donc, il semblerait que présentement il y a une date unique -
à savoir le décès du dernier survivant des enfants de
Beverley Frosst Webster, mais que, dans la perspective de la constitution d'une
fiducie différente pour chaque enfant, il serait
préférable que les dates de partage soient différentes
elles aussi.» Est-ce que je pourrais avoir des éclaircissements
là-dessus, s'il vous plaît?
M. Charette: Oui, c'est parce qu'il ne faut pas confondre
«date de partage» et «date de distribution».
M. Bélanger (Anjou): D'accord. Pourriez-vous...
M. Charette: La date de partage, c'est le moment où on
établit une part distincte pour le bénéfice de chacun des
bénéficiaires. Et ça, ça ne veut pas dire que la
part est à ce moment-là distribuée aux
bénéficiaires. Ici, ce qu'on avait, c'est qu'il fallait attendre
le décès du dernier des enfants de Beverley à
décéder pour créer des parts distinctes pour chacun des
petits-enfants, mais ça, ça ne voulait pas dire que les parts
étaient distribuées à ce moment-là aux
petits-enfants. On avait encore la règle des 35 ans.
Là, ce qu'on dit, c'est que, plutôt que d'attendre le
décès du dernier des enfants de Beverley à
décéder pour faire des parts séparées, on va les
faire tout de suite.
M. Bélanger (Anjou): D'accord. Donc, si je comprends bien,
maintenant...
M. Charette: C'est ça le coeur du projet de loi. C'est la
raison principale pour laquelle on se retrouve devant vous aujourd'hui: On
voudrait que dès aujourd'hui des parts séparées soient
établies pour chacun des...
M. Bélanger (Anjou): Par la création finalement des
cinq fiducies, c'est ça?
M. Charette: Exactement.
M. Bélanger (Anjou): Chaque fiducie serait la part de
chaque bénéficiaire, c'est ça?
M. Charette: Exactement.
M. Bélanger (Anjou): Et, après ça, donc,
dans chaque fiducie, ce seraient les petits-enfants qui viendraient finalement
trouver leur part aussi. C'est ça?
M. Charette: C'est ça.
M. Bélanger (Anjou): Les gens de souche, comme on pourrait
appeler en...
M. Charette: Exactement.
M. Bélanger (Anjou): ...droit de la succession. Il est
indiqué aussi dans le projet de loi «que les enfants de Beverley
Frosst Webster - c'est juste le paragraphe en dessous - désirent
participer à l'administration des fiducies constituées à
leur bénéfice et à celui de leurs descendants».
Présentement, ils ne participent pas du tout?
M. Charette: Ils participent officieusement, si vous voulez.
Aucun d'entre eux n'est fiduciaire...
M. Bélanger (Anjou): D'accord.
M. Charette: ...et, encore une fois, d'après ce qu'on me
dit, la Compagnie Trust Royal est en communication avec eux. M. Ballantyne, par
exemple, est impliqué dans la gestion des placements. Là, il
s'agirait, si vous voulez, d'officialiser tout ça et de permettre
à un des enfants, par exemple, d'agir comme un des cofiduciaires de
chacune des fiducies.
M. Bélanger (Anjou): D'accord.
M. Charette: Évidemment, ça ne le mettrait pas dans
une situation de contrôle parce qu'il y aurait quand même deux
autres fiduciaires.
M. Bélanger (Anjou): Mais, si je comprends bien, les
représentants du Trust Royal qui administrent présentement cette
fiducie-là, eux autres, sont à Calgary. C'est ça?
M. Charette: C'est ça.
M. Bélanger (Anjou): Est-ce qu'il y a un des enfants qui
habite Calgary?
M. Charette: Non.
M. Bélanger (Anjou): Non. Aucun des enfants n'habite
Calgary. Est-ce qu'on prévoit soit rapprocher l'endroit de gestion des
fiducies par rapport à un des enfants pour qu'il y ait un meilleur
contrôle ou quelque chose ou...
M. Charette: écoutez, si on essaie de les rapprocher,
à quel endroit ce sera? est-ce que ce serait toronto? est-ce que ce
serait boston?
M. Bélanger (Anjou): C'est ça. O.K. M. Charette:
Est-ce que ce serait...
M. Bélanger (Anjou): Je comprends. Tout le monde est un
peu réparti... C'est ça.
M. Charette: Mme Lamontagne, qui est de retour au Québec
maintenant, était à Paris jusqu'en décembre dernier.
M. Bélanger (Anjou): Voyez-vous, Me Charette, ce qui
m'embête un peu dans tout ça - écoutez, je comprends bien
vos arguments et tout ça - c'est que c'est la Compagnie Trust Royal qui
est la personne qui demande l'adoption de la présente loi.
M. Charette: Oui, et je suis son procureur.
M. Bélanger (Anjou): Je comprends que vous êtes son
procureur, mais vous n'avez aucune connaissance personnelle des faits que je
pourrais... Je comprends très bien votre rôle de procureur, vous
pouvez la représenter, il n'y a pas de problèmes. Je ne mets pas
ça en doute, croyez-moi, et puis c'est un avocat qui vous parle. Mais
c'est parce que j'aurais des questions précises justement à poser
aux personnes qui font la gestion du portefeuille.
M. Charette: Mais, si je peux me permettre encore une fois, M. le
député d'Anjou, je ne suis pas certain, si on avait fait venir la
personne qui s'occupe aujourd'hui du dossier à Calgary, qu'elle aurait
été en mesure de répondre à toutes vos questions
qui auraient pu porter sur ce qui s'est fait depuis 40 ans.
M. Bélanger (Anjou): Excusez-moi, Me Charette. Donc, si je
comprends bien, il n'y a personne, de toute façon, qui aurait pu
répondre à mes questions. C'est ça que vous voulez
dire?
M. Charette: Je ne vous dis pas que personne,
nécessairement, n'aurait pu vous répondre, mais ce n'est pas
certain que la personne qui actuellement s'occupe du dossier aurait
été en mesure de répondre.
M. Bélanger (Anjou): Est-ce que vous avez tenté de
les rejoindre pour avoir leur présence aujourd'hui?
M. Charette: Non.
M. Bélanger (Anjou): Non. Donc, il aurait peut-être
été possible qu'ils soient présents aujourd'hui?
M. Charette: Bien, écoutez, je voudrais peut-être
qualifier ce que je viens de dire là, c'est que quand on a
été convoqués, je pense que c'est mardi ou mercredi
dernier, moi, j'ai communiqué avec les gens du Trust Royal. Eux devaient
désigner un représentant et c'est, je pense, lundi ou mardi qu'on
a su qu'eux avaient
préféré déléguer quelqu'un du bureau
de Québec.
M. Bélanger (Anjou): D'accord. Je pense qu'il y a un
représentant du ministère de la Justice qui est ici. Est-ce qu'il
y a un représentant du ministère?
M. Kehoe: Oui.
M. Bélanger (Anjou): Est-ce que je peux lui poser des
questions? Je voudrais savoir peut-être comment il se sent... ou comment
il peut expliquer l'absence du Royal Trust aujourd'hui. Est-ce qu'il y a eu des
démarches, des communications avec le ministère de la Justice
relativement à ça?
M. Bergeron (André): Bonjour.
Le Président (M. Dauphin): Juste un instant. Ça
va?
M. Kehoe: Oui, d'accord.
Le Président (M. Dauphin): Alors, Me Bergeron, du
ministère de la Justice.
M. Bélanger (Anjou): Bonjour, Me Bergeron.
M. Bergeron (André): Je suis André Bergeron, du
ministère de la Justice, avocat. Comment dire? Pour les fins du projet
de loi proprement dit, Me Charette m'a donné certains renseignements
imprécis. Il m'a dit: C'est de l'ordre de 10 000 000 $, c'est plus de 10
000 000 $. Je n'estimais pas nécessaire d'avoir plus de précision
que cela. Je me disais: Bon, que ça soit 10 000 000 $, que ça
soit 20 000 000 $, ou que ça soit 3 000 000 $, on va prendre la
même décision, les mêmes raisonnements vont s'appliquer, de
telle sorte que je ne considérais pas nécessaire d'avoir le
chiffre précis.
Maintenant, une autre question qui m'avait frappée, moi,
c'était qu'on partait de 30 000 $, trois fois 30 000 $, environ, et on
arrivait à une dizaine de millions, et sans doute même plus
maintenant. Je me disais: C'est des bons investisseurs. Mais, comment dire...
Ce n'était pas... L'important, pour les fins du projet de loi, d'avoir
ces renseignements-là, je me disais: II n'est pas nécessaire
d'avoir ces renseignements-là, et je n'ai pas senti le besoin de
pousser. Maintenant, si j'avais su que d'autres...
Écoutez, nous, on est au service de l'Assemblée nationale,
et là disons qu'avec le nouveau Code civil qui s'en vient il y en aura
assez peu d'ici au nouveau Code civil, probablement assez peu. S'il y a quelque
chose de semblable... Disons qu'il y a un autre projet de loi qui concerne des
fiducies... Il y en a deux, en fait, qui seront à l'étude au mois
de juin, et probablement que là je dirai que ça serait
préférable que des représentants du fiduciaire soient
présents. Là, disons que moi, personnellement, je ne
considérais pas nécessaire d'avoir ces renseignements-là,
et j'ai présumé - peut-être que je me suis trop
engagé - que les membres de la commission ne le considéreraient
pas nécessaire non plus, et c'est pour ça que je n'ai pas
insisté.
M. Bélanger (Anjou): Est-ce que votre... Le
Président (M. Dauphin): Oui. M. Bélanger (Anjou): Oh,
excusez-moi! M. Kehoe: O.K.
M. Bergeron (André): Avez-vous d'autres questions?
Le Président (M. Dauphin): Vous voulez ajouter quelque
chose?
M. Bélanger (Anjou): J'aurais une autre question à
poser au représentant du ministère de la Justice, si vous
permettez.
M. Kehoe: O.K.
M. Bélanger (Anjou): Je voudrais savoir: Est-ce que vous
avez eu, vous, des contacts? Est-ce que votre ministère a eu des
contacts directement avec les fiduciaires de Calgary?
M. Bergeron (André): Non. M. Bélanger (Anjou):
Aucun?
M. Bergeron (André): Non. On a des contacts avec l'avocat.
Moi, je me considère lié par la règle du Barreau, la
règle du code de déontologie qui dit que, quand une personne est
représentée par avocat, on a des contacts avec l'avocat, et je
n'ai pas eu de contact avec les gens de Calgary.
M. Bélanger (Anjou): D'accord. Je vous remercie.
M. Charette: C'est l'article 2301, paragraphe b, du code de
déontologie, sauf erreur.
M. Kehoe: M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Chapleau.
M. Kehoe: Oui. J'aimerais juste faire une précision. Je
comprends que toutes les questions posées par le député
d'Anjou sont très pertinentes, mais ce qui est fondamental dans le
projet de loi, c'est un changement administratif plus qu'autre chose. Ce qui
est important de retenir de ça, c'est que toutes ces personnes qui
sont
affectées par ce projet de loi sont présentes, ainsi que
le fiduciaire Royal Trust qui, lui, en partie, administre les sommes en jeu. Je
comprends que les sommes en jeu sont considérables. Avant aujourd'hui,
on n'en savait pas l'ampleur. On ne savait pas que c'était
jusqu'à 21 000 000 $, mais ça ne change pas le fait qu'il faut,
dans le projet de loi, s'assurer que tout le monde soit protégé.
(16 h 40)
Justement, c'est pour ça que je pense que je devrais poser des
questions à M. Charette qui est responsable du dossier: Si vous
êtes assuré que toutes et chacune des cinq personnes qui vont
recevoir de l'argent en vertu de la fiducie, qui sont
représentées ici, vous les avez contactées
vous-même, vous leur avez parlé, vous avez eu leur consententement
pour le changement qui va être effectué par ce projet de loi?
M. Charette: Oui, il y a même des consentements
écrits qui ont été produits auprès du
ministère de la Justice.
M. Kehoe: Si je comprends bien, les personnes autres que le Royal
Trust, qui administre la fiducie, elles sont plus ou moins impliquées
sur une base quotidienne dans l'administration de la fiducie.
M. Charette: Sauf peut-être M. Tom Ballan-tyne, qui est ici
présent. En fait, il en sait probablement plus que le Trust Royal sur la
composition du portefeuille des fiducies.
M. Kehoe: Mr. Ballantyne, if I understand, you are involved
almost on a daily basis in the administration of the trust fund?
M. Ballantyne: I will break down the administration in the two
parts. I am an advisor to the trust. As far as the first part of the
administration, Royal Trust, in terms of keeping track of the transactions, the
accounting... making decisions, my role is to monitor the private company side
of the investments, and then we also have to manage the marketable
securities.
M. Kehoe: Are these people on a full-time basis in order to
manage or involve the managers that you are talking about, that you
mentioned?
M. Ballantyne: On the public side, there are full-time basis, the
investment council, my role is full-time as well.
M. Kehoe: It is full-time?
M. Ballantyne: yes, because there is about 60 % of the portfolio
in private company investments. it is much like venture capital, i guess you
would say in us, which...
M. Kehoe: Is there any particular reason why Royal Trust, the
branch in Calgary, is involved in this more than, let us say, the branch in
Montréal or Toronto or wherever the beneficiaries are resident? Why is
it Calgary?
M. Ballantyne: It is where the accounting is done.
M. Kehoe: It was originally... The accounting is done for Royal
Trust in Calgary. Is that it?
IUI. Ballantyne: Yes.
M. Kehoe: It is centralized there. Is that the only reason why it
is administrated from there?
M. Ballantyne: Yes. That is where the account manager is.
M. Kehoe: Once again, my understanding is that all the persons
that are involved in this, the various members of the family, the children of
Beverley Frosst Webster, they are aware of this project, this bill that is
being presented today. They are consenting to. They have consented thoroughly
to its adoption.
M. Ballantyne: Absolutely.
M. Kehoe: and generally speaking over all, my understanding is
that it is only an administrative change that is affected basically by this
law.
M. Ballantyne: Yes.
M. Kehoe: In order to facilitate, from a fiscal and a legal point
of view, the administration of the trust fund which now, as the first time we
heard today, has grown into an amount, a substantial amount, 21 000 000 $. But
the fact remains that what you are asking in this project of law is that
certain administrative changes be made in order to administrate the fund.
M. Ballantyne: Yes.
M. Kehoe: Thank you, Mr. President.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce qu'il y a d'autres
questions avant d'appeler le préambule du projet de loi, afin d'adopter
le préambule? M. le député d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Oui, j'aurais une question à
Me Charette. Je regarde une modification qui est proposée, la
modification au paragraphe f de l'article IV qui dit que deux fiduciaires qui
sont des personnes physiques peuvent, par écrit de trois mois, demander
la démission
d'un fiduciaire qui est une personne morale. Me Charette, est-ce que je
dois comprendre, par cette disposition, que vous pourriez complètement
évincer le Trust Royal et le remplacer par une autre personne
physique?
M. Kehoe: M. le député d'Anjou, juste une
précision peut-être.
M. Bélanger (Anjou): Oui.
M. Kehoe: Je n'ai pas d'objection à ce qu'il
réponde, mais il y a des amendements à cet article qui s'en
viennent. Peut-être qu'en procédant article par article on va
arriver à ça, et il y aura un amendement.
M. Bélanger (Anjou): II y a un amendement à
l'amendement?
M. Kehoe: Oui.
M. Bélanger (Anjou): Parce que c'est déjà un
amendement, ça.
Le Président (M. Dauphin): D'ailleurs, la
présidence n'a aucun amendement devant elle.
M. Bélanger (Anjou): Ah bon! d'accord. O.K.
Le Président (M. Dauphin): Le préambule n'a pas
encore été appelé. Donc, c'étaient des questions
plutôt générales depuis le début.
M. Bélanger (Anjou): Parfait.
M. Charette: Si je peux me permettre, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Oui, Me Charette.
M. Charette: La disposition dont M. le député
d'Anjou vient de parler se retrouve dans le projet tel qu'amendé.
Effectivement, le Trust Royal consent à ce qu'il puisse être
expulsé, si vous voulez, comme fiduciaire, à la demande de
fiduciaires qui seraient des particuliers.
Étude détaillée
Le Président (M. Dauphin): Alors, est-ce que je peux
appeler le préambule du projet de loi? J'appelle le préambule du
projet de loi. Est-ce qu'il est adopté?
M. Kehoe: Excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): II y a des amendements?
M. Kehoe: Oui, il y a un amendement. Je vais lire le texte
proposé: 1° par le remplacement, à la deuxième ligne
du troisième alinéa, du mot «quatre» par le mot
«cinq» et, à la quatrième ligne du même
alinéa, de la date «4 juin 1990» par la date «7
janvier 1992»; 2° par le remplacement, à la troisième
ligne du quatrième alinéa, des mots «en France» par
les mots «au Québec»; 3° par la suppression du
sixième alinéa.
Si vous me permettez, M. le Président, je vais expliquer pourquoi
les amendements.
Le Président (M. Dauphin): Oui, allez-y, M. le
député.
M. Kehoe: Le préambule expose les motifs sur lesquels le
requérant appuie sa demande de projet de loi à l'Assemblée
nationale. J'ai cependant des modifications à proposer. La
première modification du préambule tient compte de la naissance
récente d'un autre petit-enfant de Mme Bevertey Frosst Webster, une
fille née le 7 janvier 1992. La deuxième modification au
préambule tient compte du déménagement récent d'une
fille de Mme Beverley Frosst Webster de la France au Québec. La
troisième modification au préambule est faite dans un but de
concordance. Cette modification tient compte d'un amendement qui sera
proposé à l'article 2 du dispositif. Il s'agirait de supprimer la
disposition qui annonce que les enfants adoptés par un descendant de
Beverley Frosst Webster aura les mêmes droits que les enfants par
filiation biologique d'une telle personne. Compte tenu du fait que le Code
civil reconnaît déjà les mêmes droits aux enfants,
qu'il s'agisse de filiation par le sang ou par adoption, il est inutile de
répéter une telle disposition dans la loi privée.
Le Président (M. Dauphin): Questions ou commentaires sur
l'amendement? Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'amendement est adopté.
Est-ce que le préambule, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 1 du projet de loi. M. le député de Chapleau.
M. Kehoe: M. le Président, l'article 1 vise à
unifier les règles administratives des trois fiducies constituées
par M. Webster. Il propose de retenir les règles contenues dans l'acte
de fiducie le plus récent, soit celui de 1944.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 2 auquel il y a un amendement.
M. Kehoe: Un amendement. L'article 2 est modifié...
Le Président (M. Dauphin): M. le député.
M. Kehoe: ...1e par la suppression du paragraphe
4°; 2° par le remplacement du paragraphe 6° par le suivant:
«6° le paragraphe f de l'article IV est remplacé par les
suivants: «f) Si un fiduciaire démissionne ou cesse pour une
raison quelconque d'être fiduciaire, les fiduciaires encore en fonction
peuvent nommer par écrit un nouveau fiduciaire sans que l'autorisation
ou l'intervention d'un tribunal soit nécessaire; un tel pouvoir de
nomination existera aussi longtemps que la fiducie. . «Le fiduciaire
encore en fonction a, conformément aux mêmes règles, le
pouvoir de nommer deux nouveaux fiduciaires si deux fiduciaires
démissionnent ou cessent pour une raison quelconque d'être
fiduciaires. «Deux fiduciaires peuvent combler une vacance en nommant
fiduciaire une personne morale autorisée à exercer cette
fonction. (16 h 50) «II doit toujours y avoir trois fiduciaires en
fonction. Toutefois, lorsqu'il n'y en a qu'un ou deux, le ou les fiduciaires
encore en fonction peuvent accomplir les actes conservatoires et, avec
l'autorisation du tribunal, les autres actes qui demandent
célérité. «f.1) Deux fiduciaires qui sont des
personnes physiques peuvent par avis écrit de trois mois demander la
démission d'un fiduciaire qui est une personne morale.» 3° par
l'addition, à la fin, du paragraphe suivant: «7° Le paragraphe
h de l'article IV est remplacé par le suivant: «h) Une personne
morale qui exerce la fonction de fiduciaire a droit à sa
rémunération habituelle pour de tels services.»
Les commentaires. L'amendement proposé contient trois
modifications à l'article 2. La première modification vise
à supprimer la disposition qui donne des droits égaux aux enfants
adoptés par rapport aux enfants rattachés à leurs parents
par la filiation par le sang. Une telle disposition se retrouve dans le Code
civil actuel en vigueur et on en trouvera une aussi dans le Code civil du
Québec. Il est donc inutile de le répéter dans une loi
privée.
La deuxième modification a pour but d'énoncer
explicitement les règles relativement au remplacement des fiduciaires
plutôt que de procéder par renvoi. En plus de clarifier cer-
taines de ces règles, elles suppriment l'exigence que, pour être
fiduciaire, une personne morale soit une société en fiducie qui a
un bureau à Montréal.
La troisième modification à l'article 2 vise à
étendre à toute personne morale qui pourrait exercer la fonction
de fiduciaire la clause qui donne droit à la Compagnie Royal Trust
d'être rémunérée pour cette fonction.
Le Président (M. Dauphin): Questions ou commentaires sur
l'amendement? Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Est-ce que
l'article 2 tel qu'amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): J'appelle l'article 3.
M. Kehoe: II n'y a pas d'amendement, M. le Président. Les
commentaires. L'article 3 autorise les fiduciaires à constituer cinq
fiducies à capital égal à partir des trois fiducies
constituées par M. Webster. Il précise que les nouvelles fiducies
seront administrées conformément aux articles 1 et 2 de la loi et
il prévoit aussi que, lors de la constitution des nouvelles fiducies,
des fiduciaires différents pourront être nommés pour
chacun.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 4.
M. Kehoe: Encore une fois, M. le Président, il n'y a pas
d'amendement. Le commentaire: L'article 4 vise à assurer que M. Frank M.
Rolph, conjoint survivant de Mme Beverley Frosst Webster et père de ses
enfants, exerce la fonction de fiduciaire au même titre que la Compagnie
Royal Trust dans les trois fiducies actuelles.
Le Président (M. Dauphin): L'article 4 est adopté.
J'appelle l'article 5.
M. Kehoe: À l'article 5, M. le Président, il n'y a
pas d'amendement. Il s'agit seulement de fixer la date d'entrée en
vigueur de la loi.
Le Président (M. Dauphin): L'article 5 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté? Est-ce que le titre du projet de loi
est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. M. le
député de Chapleau, je crois que vous avez une motion
particulière à faire à la commission.
M. Kehoe: Une motion de renumérotation.
Le Président (M. Dauphin): Alors, vous proposez une motion
de renumérotation, dû aux amendements. Est-ce que la motion est
adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Est-ce que
l'ensemble du projet de loi est adopté tel qu'amendé? L'ensemble
du projet de loi est adopté tel qu'amendé. M. le
député d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): M. le Président, est-ce que
vous me permettez juste de faire un commentaire?
Le Président (M. Dauphin): Oui, allez-y.
M. Bélanger (Anjou): Comme vous pouvez le voir, le
rôle ici d'une commission parlementaire, en tout cas le rôle que,
moi, j'en conçois, n'est pas d'empêcher les projets de loi
privés et n'est pas non plus de bloquer les processus. Je ne voudrais
pas que mon intervention dans ce dossier ait été
interprétée de cette façon-là. Cependant, on se
doit de vérifier, et je suis très déçu qu'on nous
arrive avec un projet de loi pour un montant de 21 000 000 $, qui
représente un actif de 21 000 000 $, et qu'on n'ait même pas pris
les précautions nécessaires pour que le fiduciaire soit
présent. C'est la seule chose que je déplore.
Cependant, on pourrait dire, vu l'excellente collaboration qu'il y a eu
entre l'aile parlementaire et le ministère de la Justice dans le
passé pour des projets de loi - et on connaît la
vérification, la minutie qui est apportée par le ministère
de la Justice dans ces projets de loi privés - c'est pourquoi on peut se
permettre d'être moins exigeants. Il ne faut pas oublier non plus qu'on
n'est pas ici dans un processus judiciaire; j'en suis très conscient.
Cependant, je tiens à déplorer ce fait: Je suis très
déçu du fait... Je considère qu'il aurait dû y avoir
des personnes présentes pour répondre à nos questions,
surtout quand on est en présence d'un actif qui est tellement
considérable.
M. Kehoe: Si vous permettez, M. le Président?
Le Président (M. Dauphin): Oui, M. le député
de Chapleau.
M. Kehoe: Je comprends les commentaires de mon collègue
d'Anjou, mais il reste quand même que les principes... Que ce soit 21 000
$ ou 2100 $, les principes de loi dont on se sert dans ce dossier-là
sont les mêmes. Je comprends qu'il s'agit de montants très
importants maintenant, mais tout ce qu'on fait ici, aujourd'hui, c'est un
projet de loi qui va, à toutes fins pratiques, rendre plus facile
l'administration d'une fiducie qui a été créée il y
a une cinquantaine d'années. Peut-être que les
représentants de Trust Royal auraient pu être présents; je
ne sais pas si ça aurait changé quoi que ce soit. Je soumets
respectueusement que ça n'aurait absolument rien changé. Ce qui
est fondamental, ce qui est important, capital, c'est que tout le monde soit
protégé, que les droits de chacun des
bénéficiaires, en vertu de cette fiducie, soient... Ils sont ici,
ils sont représentés, on a eu leurs écrits comme quoi ils
sont satisfaits des changements qui sont faits à la fiducie originale.
Je trouve que les explications données par M. Charette et les
explications données par les autres personnes présentes,
personnellement, et au nom du min s-tre, ça me satisfait
complètement. Les gens d ;s ministères, et du Revenu et de la
Justice, se sont penchés sur la loi, ils l'ont étudiée
à fond et ils reconnaissent que les droits de toutes les personnes qui
reçoivent de l'argent immédiatement ou à long terme sont
protégés, et c'est ça qui a de l'importance. Nous devons
nous assurer que les droits de tout le monde sont protégés.
Alors, au nom du ministre de la Justice, M. Charette et les autres
membres de la famille Webster qui sont ici aujourd'hui, je vous remercie de
votre présence. Je pense que vous avez présenté
clairement... Vous avez répondu à nos questions. Toutes les
appréhensions que, personnellement, j'avais concernant le projet de loi,
on y a répondu. Je pense, en autant que je suis concerné, que le
projet de loi est très clair. Je vous remercie de votre présence
aujourd'hui. Je vous souhaite un bon retour à Montréal ou
ailleurs.
Le Président (M. Dauphin): Merci beaucoup, M. le
député de Chapleau. Me Charette, merci beaucoup, ainsi que les
membres de la famille, les représentants du Royal Trust, et bon retour!
Alors, le projet de loi est adopté tel qu'amendé.
Projet de loi 300
Je prierais maintenant les requérants concernés par le
projet de loi 300, c'est-à-dire la Loi concernant la succession de
Gérard Moris-sette, de s'avancer à la table des témoins.
(17 heures)
Nous vous recevons maintenant, mesdames et monsieur. Bienvenue aux
travaux de la commission des institutions! Comme tantôt, nous
allons débuter la période avec le proposeur du projet de
loi 300, en l'occurrence M. le député de Duplessis que je vais
reconnaître derechef pour ses remarques préliminaires. M. le
proposeur, M. le député de Duplessis.
Remarques préliminaires M. Denis Perron
M. Perron: Oui, M. le Président. Si vous le permettez, je
voudrais d'abord souhaiter la bienvenue aux membres de la famille Morissette,
soit Mme Helen Delaney Morissette, Mme Jackie Morissette ainsi que Barbara
Morissette, qui est accompagnée de son conjoint, M. Cari Jobin. Non
présents aujourd'hui, M. le Président, il y aurait Kevin
Morissette, qui est retenu à Fermont dans le cadre de son travail,
puisqu'il travaille pour la Compagnie minière Québec-Cartier,
ainsi que Robert Morissette, le fils de Mme Delaney Morissette, qui, lui, est
retenu par ses études ici même à Québec. Je crois
que c'est dans le comté de Vanier.
M. le Président, une autre personne est présente, M.
Harold Whittom, qui est le président du local 7401 des
Métallurgistes unis d'Amérique de Port-Cartier. Et M. Whittom est
un ami de la famille Morissette. Il a très bien connu autant M.
Morissette qu'il a connu la famille dans son ensemble. Il est, dans ce dossier,
seulement une aide technique. Il agit actuellement sans aucune
rémunération de la part de la famille, il fait ça à
titre de bénévole, et il le fait aussi pour des raisons
humanitaires, comme je le mentionnais tout à l'heure, puisqu'il a connu
M. Morissette et qu'il connaît très bien aussi Mme Delaney et les
enfants.
Dans le but d'éclairer la commission parlementaire sur
l'étude du projet de loi 300 au sujet du testament de feu Gérard
Morissette, j'ai cru bon de vous soumettre un résumé du
cheminement de M. Morissette depuis sa naissance, à partir de souvenirs
qu'il a racontés à son épouse, Helen, et un survol de leur
vie commune, en espérant que ceci pourra vous aider à prendre une
décision favorable sur ce sujet.
Gérard Morissette est né le 1er décembre 1938
à Mont-Joli. À sa naissance, il souffrait d'un handicap. Il avait
le palais perforé, ce qui lui occasionna des troubles d'élocution
toute sa vie durant. Ses parents ayant quatre autres enfants et n'ayant qu'un
revenu modeste, ils ne pouvaient donc pas offrir à Gérard
Morissette des soins dans des hôpitaux spécialisés. Il
débuta quand même l'école en 1946, mais ne réussit
qu'à se rendre en 4e ou 5e année, étant donné le
contexte difficile de l'époque. Comme il ne pouvait s'exprimer librement
comme les autres enfants, il souffrait, effectivement, d'un complexe.
En 1956, départ pour Sept-îles avec le propriétaire
d'une chaîne d'hôtels. C'est en tra- vaillant dans ces
différents hôtels que M. Morissette a appris son métier de
cuisinier. En 1957, il subit une première opération au palais
à l'hôpital Sainte-Justine. C'est en 1961, alors qu'il travaillait
à Wabush, au Labrador, que Mme Helen Delaney l'a rencontré, ils
se sont mariés en 1963. Pendant toutes ces années, le couple a
travaillé ensemble à différents endroits. De 1974 à
1981, Mme Morissette a dû garder des pensionnaires afin de rencontrer
tous les paiements mensuels de la famille.
Avant son décès, M. Gérard Morissette travaillait
à son compte dans un casse-croûte, mais les mauvaises
créances et la situation économique difficile à
Port-Cartier l'ont obligé à fermer son commerce avec, pour
résultat, beaucoup de dettes que Mme Morissette a dû rembourser
après la mort de son époux. Durant leur mariage, Mme Morissette
était responsable d'administrer la maison, de voir à payer les
comptes et s'occupait aussi de ses quatre enfants. Tout l'argent qu'elle a
gagné au cours de sa vie a été utilisé pour
subvenir aux besoins de sa famille et pour acquitter les factures relatives
à la propriété familiale.
M. le Président, je voudrais relever cinq points additionnels qui
ont leur importance pour les membres de la commission. Premièrement, le
testament dont le ministère a copie interdit la vente de la
propriété. Deuxièmement, elle est donc - en parlant de Mme
Morissette - obligée de demeurer à Port-Cartier et d'entretenir
cette grande maison dans laquelle elle vit seule, ses quatre enfants
étant majeurs: Kevin, 28 ans; Barbara, 26 ans; Jackie, 23 ans et Robert,
21 ans. Ils demeurent à Québec et à Fermont, en parlant
toujours des enfants. Troisièmement, Mme Delaney Morissette est
âgée de 55 ans, elle est malade, donc, ne peut plus travailler.
Elle est donc obligée de gruger dans le peu d'argent reçu des
assurances à la mort de son mari pour ne pas perdre sa
propriété. Quatrièmement, le document dont vous avez copie
vous exprime la volonté ferme de ses quatre enfants de lui permettre de
disposer de la propriété en question afin de
déménager près d'eux à Québec, si
nécessaire, dans un loyer plus modeste. Si elle avait besoin d'aide en
cas de maladie, ils pourraient plus facilement s'occuper d'elle.
M. le Président, la situation économique à
Port-Cartier étant très difficile par les temps qui courent, avec
les fermetures d'usines qui se succèdent, il est essentiel pour Mme
Delaney Morissette de pouvoir régler cette situation dans les plus brefs
délais.
M. le Président, je pense que ce projet de loi est vraiment
justifié. Comme je connais moi-même plusieurs membres de la
famille, et en particulier Mme Morissette, ce projet de loi est justifié
et je pense aussi que Mme Morissette a déjà assez subi de
problèmes depuis le décès de son mari.
En ce qui a trait aux enfants, c'est unani-
me, les quatre enfants majeurs de Mme Moris-sette sont d'accord avec la
législation que nous avons devant nous. Si vous me permettez, M. le
Président, je voudrais déposer ici un affidavit qui a
été autorisé et signé par les quatre enfants en
question, et je peux vous assurer que, dans ce cas précis, il n'y a eu
aucun tordage de bras de part et d'autre; ça s'est fait de consentement
unanime. Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le
député, pour le dépôt de ce document.
M. Perron: Alors, après l'exposition des faits que je
viens de vous mentionner, ce projet de loi est nécessaire pour aider Mme
Morissette à s'en sortir. Par ce projet de loi, la démocratie
s'exprime et exige, en ce qui me concerne, que le législateur
intervienne par législation pour favoriser la légalisation des
droits de madame.
En conclusion, je demande que les membres de la commission
procèdent aux vérifications d'usage et, si nécessaire,
procèdent à poser des questions et à entendre les
réponses des personnes qui sont présentes. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le
député de Duplessis. Maintenant, j'inviterais l'adjoint
parlementaire au ministre de la Justice, M. le député de
Chapleau, si vous avez des commentaires en rapport avec la présentation
de ce projet de loi.
M. John J. Kehoe
M. Kehoe: Oui, M. le Président. Pour commencer, je
remercie le député de Duplessis qui a donné un
résumé assez succinct non seulement du projet de loi, mais de la
raison pour laquelle il en demande l'adoption aujourd'hui. En même temps,
je souhaite la bienvenue à la famille Morissette, et à M.
Whittom, qui sont ici, vous qui donnez votre temps gratuitement afin d'aider,
dans un geste humanitaire, la famille Morissette. Je vous souhaite la bienvenue
et je vais expliquer la raison légale pour laquelle le projet de loi est
nécessaire aujourd'hui, M. le Président.
Le projet de loi 300, Loi concernant la succession de Gérard
Morissette, vise à supprimer une prohibition d'aliéner contenue
dans le testament de M. Morissette décédé le 16 mai 1987.
Par son testament sous forme olographe en date du 13 janvier 1982, M.
Morissette instituait à titre de légataire universelle son
épouse, Mme Helen Delaney. Le testament contenait par ailleurs une
clause prohibant l'aliénation des biens légués.
L'objet du projet de loi vise à permettre à Mme Delaney,
en sa qualité de légataire universelle, de pouvoir aliéner
la résidence familiale située à Port-Cartier. Au soutien
de sa demande, Mme Delaney invoque qu'elle n'est plus sur le marché du
travail. Elle rappelle que ses quatre enfants, du couple Morissette-Delaney,
ont quitté la région de Port-Cartier; l'aîné
réside à Fer-mont et les trois autres dans la région de
Québec. Aussi, Mme Delaney souhaiterait déménager dans
cette région, notamment pour se rapprocher de ses enfants. Les quatre
enfants de la requérante ont renoncé par écrit aux droits
et privilèges qu'ils pourraient avoir sur les biens légués
à leur mère afin de lui permettre d'exercer pleinement les droits
d'aliéner les meubles et d'en disposer à son avantage et pour son
bien-être. Le projet de loi 300 a été soumis au
ministère de la Justice et a fait l'objet d'un avis favorable. (17 h
10)
En terminant, je voudrais rappeler à la requérante qu'il
n'est pas usuel pour le législateur de venir modifier le contenu d'un
testament. Ce processus parfois complexe et plutôt hors du commun, pour
régler des situations de nature essentiellement privée, sera
toutefois assoupli dans le Code civil du Québec adopté en
décembre dernier. Le Code permettra en effet, lorsqu'il entrera en
vigueur, à un citoyen ou à une citoyenne qui se verra dans une
situation similaire à celle de Mme Delaney, de s'adresser directement au
tribunal pour être autorisé à disposer d'un bien
affecté d'une proposition d'aliéner. Tels sont les commentaires
que je voulais formuler, M. le Président, à titre d'introduction
à l'étude de ce projet de loi.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le
député de Chapleau. Est-ce que ça complète votre
présentation?
M. Kehoe: Voilà!
Le Président (M. Gauvin): Maintenant, est-ce que le
représentant de l'Opposition officielle aurait des commentaires à
faire avant la présentation du préambule?
M. Bélanger (Anjou): Tout simplement, M. le
Président, j'aimerais, à mon tour, souhaiter ia bienvenue aux
intervenants, au nom de l'Opposition officielle, et les remercier de
s'être présentés pour pouvoir répondre à nos
questions. Merci.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce qu'il y a d'autres
membres de cette commission qui aimeraient faire des commentaires? À ce
moment-ci, j'inviterai les représentants ou les membres de la famille
à nous faire part de leur point de vue au sujet de ce projet de loi
privé avant d'entamer le débat article par article.
Auditions
M. Whittom (Harold): Mon nom est Harold Whittom. Comme l'a
mentionné M. Perron, tantôt, je suis dans le dossier à
titre d'ami de la
famille, premièrement, mais surtout pour empêcher que Mme
Morissette n'engloutisse plus d'argent qu'elle n'en a déjà
englouti pour essayer de se sortir de ça. Je veux remercier la
commission de nous entendre aujourd'hui. Je veux aussi remercier M. Perron pour
le travail qu'il a fait là-dedans.
Je pense que le projet de loi parle par lui-même, tous les
documents qu'on a fournis, moi et Mme Morissette, depuis le début, au
ministère de la Justice. C'est que Mme Morissette, avec tout ce qu'on
connaît à Port-Cartier et tout ça, et surtout le fait que
la demeure qu'elle a présentement est beaucoup trop grande, comme on l'a
mentionné tantôt... Ses enfants sont
déménagés. Donc, présentement, même si elle
avait l'opportunité de vendre sa maison, elle ne pourrait pas le faire.
Ça fait que ce n'est pas pour vendre sa maison demain matin, à la
course, mais bien pour être placée en position de force, à
savoir que, si jamais une bonne opportunité se présente a elle,
elle puisse en bénéficier. Je suis sûr que son mari, ce
qu'il voulait dans le fond, c'est qu'elle puisse administrer ce qu'il lui a
laissé pour le mieux-être de ses enfants et d'elle-même.
Pour ce qui est de ses enfants, je pense qu'ils ont montré que
c'est à leur mère qu'ils veulent remettre les choses. Ils ont
signé devant des personnes assermentées. Je vais laisser la
parole à Mme Morissette. Si vous avez des questions à lui poser,
je suis sûre qu'elle et ses enfants vont répondre à toutes
les questions que vous avez. Je vous remercie infiniment.
Le Président (M. Gauvin): Suite à cette
présentation, peut-être que Mme Morissette aimerait
répondre aux questions des membres à l'occasion du débat
article par article. Vous aimeriez peut-être mieux attendre à ce
moment-là? Oui.
M. Kehoe: J'aurais quelques questions et peut-être qu'on
pourrait procéder, par la suite, à l'étude article par
article. J'ai une question fondamentale.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Chapleau, oui.
M. Kehoe: si je comprends bien, m. whit- tom, tout ce que vous
demandez aujourd'hui, c'est d'accorder le droit à mme morissette de
vendre sa maison. elle veut quitter port-cartier. elle veut se servir de cet
argent pour quelles fins par la suite? est-ce qu'elle a le projet d'acheter une
autre maison ailleurs? quelles sont les fins? qu'est-ce qu'elle va faire par la
suite?
M. Whittom: Comme on l'a expliqué dans les documents qu'on
a fournis au ministère de la Justice lors de la préparation du
projet de loi, c'est que l'argent que Mme Morissette va récupérer
de sa maison - parce que c'est une maison qui n'a pas d'hypothèque du
tout, elle a réglé ça avec l'argent qu'elle a reçu
de ses assurances lors du décès de M. Morissette, elle a
réglé les hypothèques - va lui servir pour investir, pour
être capable de s'assurer une rente. Elle a présentement une
petite rente, qui lui arrive de la Régie des rentes et de la
Société de l'assurance automobile du Québec, qui lui
permet d'arriver, mais l'argent qu'elle va avoir de la vente de sa maison, elle
va être capable de le placer pour s'assurer une meilleure rente afin de
s'assurer qu'elle ne soit pas aux crochets de la société et
qu'elle profitera bien de cet argent.
Sa maison présentement, si toutefois Mme Morissette tombait
malade aujourd'hui ou demain, ça prend quelqu'un pour s'en occuper. Ses
enfants ont leurs propres responsabilités. Il y en a qui sont encore
à l'école. Ils sont majeurs mais, quand même, ils ne
pourront pas revenir sur place, administrer la maison et engloutir, comme on le
disait tantôt, des sommes d'argent. Le peu d'argent qui lui reste, elle
le fait fructifier du mieux qu'elle peut.
M. Kehoe: M. Whittom, je pense que le député de
Duplessis a dit tantôt que vous êtes pas mal au courant de toutes
les affaires de la famille Morissette. La question fondamentale, je pense,
qu'il faut poser aussi, est: Savez-vous pourquoi le testateur, M. Morissette, a
mis une provision dans son testament d'empêcher l'aliénation de la
maison initialement? Avez-vous des raisons? Êtes-vous au courant ou
est-ce que d'autres membres de la famille peuvent répondre?
M. Whittom: Moi, je peux vous parler à titre d'ami du
défunt. C'est que je pense que M. Morissette, premièrement, a
fait ce testament-là avec des personnes qui l'ont conseillé et je
pense qu'il a fait ça en 1982. Il a fait ça à partir d'une
formule qu'on retrouve... Plusieurs personnes, je pense, faisaient des
testaments avec une formule de ce genre-là. C'était plutôt
pour la protéger qu'on a dit que c'étaient des choses
insaisissables. Mais, à ma connaissance, pour l'avoir connu depuis 1964,
en aucun temps M. Morissette ne m'a mentionné à moi, ne m'a
montré qu'il aurait voulu que sa femme n'administre pas ses choses.
Parce que, comme on l'a démontré dans les documents et
comme M. Perron l'a dit tantôt, c'est Mme Morissette qui administrait la
propriété. La balance de l'hypothèque qui est
restée quand M. Morissette est décédé, c'est encore
elle, avec les fruits des assurances qu'il avait prises pour lui assurer une
rente, qui a réglé l'hypothèque. Elle a tout payé,
même les dettes qu'il avait par rapport à son commerce. Elle a
tout réglé ça pour ne pas qu'il y ait des
problèmes. Je ne pense pas que M. Morissette voulait sincèrement
l'empêcher de vendre la propriété parce que, dans les
conditions qu'on est présentement, ce serait tout simplement
engloutir
l'argent qu'il avait prévu pour elle.
M. Kehoe: En un mot, si je comprends bien, votre
interprétation de la volonté du testateur est à l'effet
que sa femme administre complètement la succession. Elle a tout eu de
son mari et, lui, tout ce qu'il a fait dans ça, il a copié d'un
autre document, si je ne me trompe pas, la provision qui l'empêchait,
c'est-à-dire l'empêchement d'aliéner, de vendre la maison.
L'explication est aussi simple que ça.
M. Whittom: D'après ce que je peux en déduire,
c'est que c'est tout simplement ça, qu'à partir d'une formule qui
lui a été suggérée il pensait que c'était le
mieux qu'il pouvait faire pour protéger son épouse, mais, pour
l'avoir connu pendant nombre d'années, en aucun temps, je pense, M.
Morissette n'aurait voulu que Mme Morissette se retrouve même ici
aujourd'hui.
M. Kehoe: Et la dernière question. Si je comprends bien,
toutes les personnes qui peuvent être affectées par le changement
qu'on fait aujourd'hui en adoptant la loi 300, soit les enfants de madame, la
famille de M. et Mme Morissette, sont au courant du projet de loi et ont
donné leur consentement. Le député de Duplessis a produit
le document tantôt, il était déjà dans le dossier.
Si je comprends bien, les autres sont totalement au courant et ils donnent
totalement leur consentement à ce que le changement soit fait.
M. Whittom: Moi, je pense qu'ils vont répondre pour
eux-mêmes, mais eux autres ont bien hâte que leur mère
puisse agir de façon très libre pour être capable de faire
le mieux pour régler cette situation qui, d'après eux et
d'après moi, dure depuis trop longtemps.
M. Kehoe: Si je comprends bien, deux de leurs filles sont
présentes aujourd'hui et peut-être qu'elles peuvent
répondre. Elles peuvent s'identifier pour le Journal des
débats et répondre à la question. Je comprends que
vous avez déjà signé, mais, juste pour les fins du
Journal des débats, pourriez-vous vous identifier et
répondre à la question: Êtes-vous au courant du projet de
loi qui est devant nous aujourd'hui et êtes-vous en faveur? (17 h 20)
Le Président (M. Gauvin): On pourrait peut-être
commencer par madame, à la droite de M. Whittom. Madame, oui, votre
nom?
Mme Morissette (Barbara-Ann): Oui. Barbara-Ann Morissette. Oui,
je suis en accord avec la loi et je suis d'accord que tout revienne de plein
droit à ma mère.
M. Kehoe: Vous êtes la fille de M. Morissette?
Mme Morissette (Barbara-Ann): De M. Gérard Morissette et
Helen Delaney. Je suis la fille cadette.
M. Kehoe: D'accord. Madame?
Le Président (M. Gauvin): Madame ici, à la gauche
de Mme Morissette.
Mme Morissette (Jackie): bonjour! mon nom est jackie morissette.
je suis la troisième des enfants. ma mère a mon consentement, je
veux qu'on la libère de cette charge.
Le Président (M. Gauvin): Merci. Donc, la commission
serait prête à entendre la présentation...
M. Bélanger (Anjou): M. le Président...
Le Président (M. Gauvin): Excusez-moi, M. le
député.
M. Perron: Ça va aller plus vite pour le projet de loi,
tout à l'heure, de toute façon.
Le Président (M. Gauvin): Allez, allez, vous n'avez pas eu
la chance. M. le député d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Merci. C'est une question. Je pense
que vous avez mentionné tout à l'heure que Mme Morissette voulait
déménager. Est-ce qu'elle veut déménager de la
région où elle est présentement?
M. Whittom: Oui. Trois des enfants de Mme Morissette étant
à Québec présentement, quand elle pourra profiter, des
fois, d'une occasion qui pourra se présenter à elle de vendre sa
maison, de ne pas la donner... Parce que, dans la région où on
est présentement, on est très affectés. Même si le
projet Alouette, l'aluminerie va démarrer, ça va créer 500
jobs, mais on en a perdu à peu près 800 à l'heure
actuelle, depuis le début de la construction, ailleurs, un peu autour.
Ça fait que Mme Delaney, à ce moment-là, prendra la
meilleure décision pour elle. Mais c'est certain, et elle pourra vous
répondre tantôt, que se rapprocher de ses enfants, au cas des fois
où elle serait malade... Tandis que là, présentement, elle
est seule. Elle a des amis autour d'elle, excepté que ses enfants sont
ailleurs.
M. Bélanger (Anjou): Ma question, maintenant, s'adresse
à Mme Morissette. Mme Morissette, est-ce que vous voulez vous en aller
à loyer, en logement, vous voulez déménager dans un
logement, suite à la vente de votre maison, évidemment?
Le Président (M. Gauvin): Mme Morissette.
Mme Delaney Morissette (Helen): Oui, je vais rester à
loyer. Pas dans une autre maison, non, parce que...
M. Bélanger (Anjou): Vous n'achèterez pas une autre
maison? Ha, ha, ha!
Mme Oelaney Morissette: Non, c'est trop d'ouvrage pour moi.
M. Bélanger (Anjou): D'accord.
Le Président (M. Gauvin): On vous remercie.
M. Bélanger (Anjou): Excusez-moi, j'ai d'autres
questions.
Le Président (M. Gauvin): Oui, allez.
M. Bélanger (Anjou): Je constate le testament de votre
mari. Quand avez-vous pris connaissance, quand avez-vous découvert ce
testament-là? Il date de 1982. Est-ce que vous avez su dès le
début qu'il existait, ce testament-là?
Mme Delaney Morissette: Non, à la mort seulement.
M. Bélanger (Anjou): C'est à la mort? Mme
Delaney Morissette: Oui.
M. Bélanger (Anjou): Votre mari vous avait avisée
qu'il y avait un testament à un certain endroit? Do you prefer I ask the
question in English?
Mme Delaney Morissette: Yes.
M. Bélanger (Anjou): O.K. How did you learn about the
existence of this testament, of this will?
Mme Delaney Morissette: After he died. M. Bélanger
(Anjou): At his death. Mme Delaney Morissette: Yes.
M. Bélanger (Anjou): O.K. But did your husband tell you
that he had a will at some place?
Mme Delaney Morissette: In 1986, he brought an envelope that he
gave to me. He said: My friend is going to come from Montréal, he is
going to explain everything in the will. So, we never opened it till after he
died. So, I never knew what was in it.
M. Bélanger (Anjou): Did you have the opportunity to talk
with your husband about the content of this will?
Mme Delaney Morissette: No.
M. Bélanger (Anjou): No? So, if I understand correctly,
for the first time, at his death, you took notice of the content of this will?
It was the first time you read this will?
Mme Delaney Morissette: But I did not understand it because it
was in French.
M. Bélanger (Anjou): Oh yes! of course.
Mme Delaney Morissette: I did not understand it at all till
someone told me about it.
M. Bélanger (Anjou): O.K.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Duplessis.
M. Perron: Mrs Delaney, could you tell me if... Is it a few years
after the opening of the will that you found out what meant that famous
paragraph concerning the situation you were in?
Mme Delaney Morissette: Oui, c'est après.
M. Perron: Yes. That is when you found that out. Une seule et
dernière question de ma part, M. le Président. À la
connaissance des deux filles de Mme Morissette, Mme Delaney Morissette, qui
sont ici, aujourd'hui... Est-ce que vous pourriez nous confirmer, selon votre
connaissance, que les deux fils de Mme Delaney sont parfaitement d'accord avec
la législation que nous avons devant nous, puisque vous avez
sûrement discuté avec Kevin ainsi qu'avec Robert?
Mme Morissette (Jackie): mes deux frères sont en accord
avec ce que ma mère est en train de faire aujourd'hui, et on appuie
toutes ses démarches.
M. Perron: O.K. Ça va, M. le Président.
Étude détaillée
Le Président (M. Gauvin): Donc, j'appelle le
préambule du projet de loi. M. le député de Chapleau,
adjoint au ministre de la Justice.
M. Kehoe: Oui. Le préambule expose les raisons pour
lesquelles...
M. Perron: M. le Président...
Le Président (M. Gauvin): Excusez.
M. Perron: ...je m'excuse auprès du député
de Chapleau. Il y a juste une petite correction
d'orthographe à faire au projet de loi, c'est Morissette avec un
«r»...
M. Kehoe: On va le faire.
M. Perron: ...et non pas avec deux «r».
M. Kehoe: On a un amendement à la fin, M. le
député.
M. Perron: O.K. D'accord.
M. Kehoe: Le préambule expose les raisons pour lesquelles
la requérante demande la suppression d'une clause de prohibition
d'aliéner contenue dans le testament de son défunt mari.
Adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Adopté. Donc, le
préambule est adopté. J'appelle l'article 1.
M. Kehoe: L'article 1 vise à annuler la clause de
prohibition d'aliéner contenue au testament de M. Morissette.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Adopté.
M. Kehoe: II y a un amendement... Excusez-moi.
Le Président (M. Gauvin): Oui, l'article 1 est
adopté. Donc, il y a un amendement à l'article 2, M. le
député?
M. Kehoe: Oui. Le projet de loi 300 est modifié par
l'insertion, après l'article 1, du suivant: 1.1 L'article 1 ne fait pas
perdre aux biens légués le caractère de biens
insaisissables qui découle de la clause reproduite à l'annexe
A.
Cet amendement vise à conserver le caractère
d'insaisissabilité des biens légués tel que prévu
dans le testament de M. Morissette.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): L'amendement étant
adopté, est-ce que l'article 1, tel qu'amendé, est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): J'appelle l'article 2. M. le
député de Chapleau.
M. Kehoe: l'article 2 annonce que l'enregistrement d'une copie
conforme du projet de loi se fait par dépôt. l'enregistrement du
projet de loi permettra aux personnes qui effectuent des recherches au bureau
d'enregistrement de se rendre compte, en consultant les documents
enregistrés, que la prohibition d'aliéner a été
supprimée.
Le Président (M. Gauvin): Excusez-moi. Avant le
débat, M. le député de Chapleau, de l'article 2,
j'aimerais corriger certaines choses qui ont été portées
à mon attention. L'article 1 aurait dû être adopté
tel quel et c'est un ajout, l'article 1.1. L'amendement devient un ajout au
projet de loi.
Une voix: Oui, oui. C'est ça.
Le Président (M. Gauvin):donc, je corrige. l'article 1 a
été adopté, l'article 1.1, adopté, et l'article 2,
tel que présenté par le député de chapleau, est-ce
qu'il est adopté?
M. Perron: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Aussi adopté. Donc,
l'article 3, M. le député de Chapleau.
M. Kehoe: L'article 3 annonce que le projet de loi entre en
vigueur le jour de sa sanction.
Le Président (M. Gauvin): Adopté?
M. Perron: Juste une question là-dessus, M. le
Président. Est-ce que le député de Chapleau pourrait nous
dire, nous donner des informations à savoir à quel moment,
à peu près, le projet de loi va être sanctionné,
puisque c'est le jour de la sanction?
M. Kehoe: II faudra que ça passe les autres étapes:
l'Assemblée nationale et ainsi de suite. Je peux m'informer
auprès de notre leader pour savoir quand. Je ne sais pas si ça
peut être fait d'ici Pâques, mais je pourrai vous en informer.
M. Perron: Parfait! Merci. À ce moment-là, je
tiendrai la famille informée de l'évolution.
M. Kehoe: D'accord.
Le Président (M. Gauvin): Donc, comme je le mentionnais,
l'article 3 étant adopté, j'aimerais faire adopter les annexes du
projet de loi.
M. Kehoe: Oui. L'annexe A reproduit le texte de la prohibition
d'aliéner stipulée dans le testament de M. Morissette. Cet
article donne suite au renvoi contenu à l'article 1.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Bon. Les annexes étant
adoptées...
M. Kehoe: Non.
M. Perron: Non.
Le Président (M. Gauvin): Non. Vous en avez...
M. Perron: Modification à l'annexe B, M. le
Président.
M. Kehoe: L'annexe A est adoptée.
Le Président (M. Gauvin): Adopté. (17 h 30)
M. Kehoe: II y a un amendement à l'annexe B. L'annexe B
est remplacée par la suivante: Annexe B, article 1. «Le lot 2203
du cadastre rénové du canton de Babel avec bâtisses dessus
construites et notamment une résidence portant le numéro
municipal 8,6e Rue, à Port-Cartier.»
L'amendement vise à remplacer l'annexe B de façon à
tenir compte de la rénovation du cadastre du canton de Babel depuis
l'enregistrement de la déclaration de transmission de succession en
1987.
M. Perron: L'amendement est adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Gauvin): L'amendement à l'annexe B
étant adopté...
M. Kehoe: m. le président, il y a une modification. le nom
«morissette» doit se lire avec un seul «r» partout
où il apparaît dans le projet de loi 300.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que cette modification
est adoptée?
M. Perron: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): J'appelle le titre du projet de
loi.
M. Kehoe: Est-ce que le titre est adopté?
Le Président (M. Gauvin): Oui. Est-ce que le titre est
adopté?
M. Kehoe: M. le Président, je fais une motion de
renumérotation.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que la motion de
renumérotation est adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que le projet de loi, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
M. Kehoe: M. le Président, je voudrais peut-être
juste dire un mot de remerciement...
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Chapleau, oui.
M. Kehoe: ...aux membres de la famille Morissette ainsi
qu'à M. Harold Whittom, qui est venu de si loin pour apporter une aide
à la famille. Je pense que le député de Duplessis l'a
mentionné, c'est un geste humanitaire, ainsi que tout le projet de loi
d'ailleurs. Ça rectifie une situation qui est devenue intolérable
avec le temps et la situation dans Port-Cartier. Il fallait absolument que ce
soit changé. Je pense que ça fait l'affaire de tout le monde. Au
nom du ministre de la Justice, je vous souhaite un bon retour. Merci.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le
député de Chapleau. On vous remercie. M. le député
de Duplessis, au nom de l'Opposition.
M. Perron: M. le Président, comme parrain du projet de
loi, bien sûr que je voudrais remercier les fonctionnaires qui y ont
travaillé. Je voudrais remercier aussi mes collègues de
l'Opposition pour leur accord au projet de loi, ainsi que mon collègue
d'Anjou et toutes les personnes qui de près ou de loin ont aidé
à régler, en fait, un problème qui existait pour cette
dame et même pour sa famille au complet en rapport avec un testament
olographe qui faisait en sorte de créer des problèmes
énormes à Mme Morissette. La seule chose que je peux dire
à toute la famille, au nom de l'Opposition, et je présume aussi,
comme l'a fait le député de Chapleau, au nom de tous les membres
de l'Assemblée nationale, Mme Delaney Morissette, on vous souhaite
toutes les chances du monde, en espérant que ce projet de loi va
régler un paquet de problèmes que vous avez actuellement. Merci
à M. Whittom pour sa collaboration, parce que, comme
bénévole, je pense qu'il a fait un travail presque comme l'aurait
fait tout bon avocat. Alors, merci aux membres de la commission et merci, M. le
Président.
Le Président (M. Gauvin): merci, m. le
député de duplessis. est-ce que m. le député
d'anjou aurait des mots de conclusion? donc, ceci met fin aux travaux de la
commission. la commission ajourne ses travaux à demain matin, 9 heures.
merci.
(Fin de la séance à 17 h 34)