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(Quinze heures cinquante-trois minutes)
Le Président (M. Dauphin): Mesdames et messieurs, le
quorum de la commission étant constaté, je déclare donc
ouverte la séance, de notre commission, la commission des institutions,
qui a pour mandat de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 125, soit le Code civil du
Québec.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Oui, M. le Président, un
remplacement. M Benoit (Orford) est remplacé par Mme Bleau (Groulx).
Mandat confié à la
sous-commission
Le Président (M. Dauphin): Merci beaucoup. Alors, à
ce stade-ci, je me permettrai, avec votre permission, de présenter une
motion préliminaire qui vise à former une sous-commission pour
l'étude détaillée du projet de loi 125. Alors, je vais
vous lire la motion: "Que, conformément à l'article 150 du
rè-glement, la commission des institutions confie à une
sous-commission le mandat qui lui a été donné de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 125, Code civil du Québec; "Que le ministre de la Justice soit
membre do ladite sous-commission pour la durée du mandat; "Que la
commission soit composée des membres suivants: M. John Kehoe,
député de Cha-pleau; Mme Madeleine Bleau, députée
de Groulx, en dérogation de l'article 150 du règlement de
l'Assemblée nationale; M. Yvon Lafrance, député
d'Iberville; M. André J. Hamel, député de Sherbrooke; Mme
Louise Harel, députée de Hochelaga Maisonneuve; Mme Jocelyne
Caron, députée de Terrebonne; et M. Richard Holden,
député de Westmount. "Que ladite sous-commission soit
présidée par M. Yvon Lafrance, député d'Iberville.
"
Il est indiqué également que seuls les membres de la
sous-commission exercent un droit de vote.
Est-ce que la motion est adoptée?
Mme Harel: Est-ce qu'on peut intervenir, M. le
Président?
Le Président (M. Dauphin): Voulez-vous intervenir sur la
motion?
Mme Harel: Est-ce que le ministre a l'intention d'intervenir?
M. Rémillard: Pas nécessairement, je pense qu'on a
perçu dans cette motion, M. le Président, un moyen pour qu'on
arrive avec le plus d'efficacité possible à exercer notre
mandat.
Le Président (M. Dauphin): Mme la
députée.
Mme Harel: M. le Président, je pensais donner la chance au
ministre de féliciter l'Opposition pour le caractère consensuel
de cette motion. En fait...
M. Rémillard: Bien, je le fais, je le fais, je le
fais!
Mme Harel: Vous comprenez qu'il s'agit en fait d'une motion qui
requiert la double majorité. C'est assez rare que l'Opposition est
partie prenante à une décision qui, dans notre règlement,
requiert sa participation. Alors, ça représente bien, je crois,
le caractère consensuel de nos travaux.
Et je veux également souligner, M. le Président, que nous
avons, avec plaisir et je dirais presque affection, consenti à la
présence de Mme la députée de Groulx comme membre de cette
sous-commission, en dérogation de l'article 150 du règlement de
l'Assemblée nationale. J'avais déjà eu l'occasion de
travailler avec Mme la députée de Groulx lors de l'examen de
certains avant-projets de lois. Je sais quelle était son
assiduité, avec quel intérêt elle a suivi tous nos travaux.
Alors, je peux lui dire que c'est avec plaisir qu'on a consenti à sa
présence et également, évidemment, M. le Président,
vous allez me permettre de féliciter le député de
Sherbrooke, là, qui va présider nos travaux, c'est bien le cas,
je ne me trompe pas?
Le Président (M. Dauphin): Non, madame, d'Iberville.
Mme Harel: Ah! c'est d'Iberville, le député
d'Iberville! Ah bon! Alors, M. le député d'Iberville,
permettez-moi de vous dire évidemment que vous allez avoir...
Une voix: M. Kehoe, aussi.
Mme Harel: Je vais le féliciter, oui, Ha, ha, ha! D'une
certaine façon, c'est intéressant de pouvoir comme ça
présider des travaux parce que vous allez avoir, vous qui avez
déjà un esprit juridique... je ne sais pas si vous avez une
formation juridique ou un diplôme de droit, je l'ignore, mais je sais que
ces questions-là vous intéressent beaucoup.
Je voudrais simplement en terminant,
puisque l'occasion m'en est maintenant donnée, féliciter
le nouvel adjoint parlementaire du ministre de la Justice, le
député de Chapleau, qui va, je pense, suivre avec beaucoup
d'intérêt nos travaux, et qui l'a démontré dans le
passé. Et je termine en vous disant que l'Opposition a accepté
avec un esprit de collaboration, là, de donner son consentement à
cette motion qui met en place une sous-commission des institutions, de
façon à permettre d'accélérer dans cette phase
cruciale les travaux de révision. Nous souhaitons que cette
sous-commission revête aussi un caractère plus
décontracté que les règles habituelles dans les
commissions de façon à ce que nous puissions trouver un rythme de
croisière qui ne nous enfarge pas dans les règles habituelles et
qui nous permette, si tant est que c'était nécessaire, par
exemple, de recevoir en consultations particulières des associations,
personnes ou organismes qui pourraient nous présenter des points de vue
d'experts. Nous souhaitons que s'engagent les travaux de cette sous-commission
dans un esprit de collaboration. Je vous remercie.
Le Président (M. Dauphin): Merci, Mme la
députée. M. le député de Westmount.
M. Holden: M. le Président, je voudrais aussi remercier la
double majorité d'avoir accepté que je siège sur la
sous-commission. Je vous remercie tous.
Mme Bleau: M. le Président, juste un mot pour vous dire un
grand merci. C'est certain que j'apprécie me retrouver sur la commission
des institutions sur laquelle j'ai siégé durant tant
d'années et ma collaboration vous est acquise certainement à 100
%.
Le Président (M. Dauphin): Merci, Mme la
députée de Groulx. M. le ministre.
M. Rémillard: Oui, M. le Président. Bien sûr
que je veux remercier l'Opposition pour ce premier geste de grande
collaboration. Mme la députée de Hochelaga-Maisonneuve me
pardonnera si je n'ai pas sauté sur l'occasion du premier coup pour
faire ces remerciements mais ils sont d'autant plus sincères parce
qu'ils sont réfléchis. Alors...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rémillard:... j'y ai réfléchi pendant que
je I'écoutais et maintenant je peux dire que je remercie très
sincèrement l'Opposition, comme je voudrais aussi m'associer, bien
sûr, aux commentaires qu'elle a su faire sur tous les gens qui vont
participer à cette sous-commission parlementaire. Il y a, elle l'a
souligné, le président qui présidera nos travaux, M. Yvon
Lafrance, qui a accepté, donc, d'agir comme président de la
sous-commission. Je crois que mon collègue n'est pas juriste et je
trouve ça particulièrement intéressant dans la mesure
où c'est très intéressant d'avoir des gens qui n'ont pas
de formation juridique et qui ont une expérience humaine par
ticulièrement enrichissante comme mon collègue peut en avoir une
et qui peuvent nous faire part de leurs commentaires et de leur perception clos
sujets que nous discutons. Parce que ce que nous devons éviter c'est de
tomber dans le piège de grandes discussions ésotériques ou
de débats d'experts. Bien sûr que nous aurons la chance d'avoir
nos experts avec nous, et il ne faudra pas hésiter à y recourir.
J'y reviendrai tout à l'heure, M. le Président. Cependant, il
faut blen comprendre que nous faisons un véritable plan do
société en travaillant sur ce Code civil et quo ce doit
être compréhensible. Les problèmes auxquels nous devrons
nous confronter doivent être dans une dimension humaine que nos
collègues do la commission qui n'ont pas nécessairement un aspect
juridique dans leur formation peuvent nous apporter. Ça ne veut pas dire
que nous, comme juristes, on n'a pas cet aspect là mais j'accueille avec
plaisir des membres de cette commission qui vont nous aider à
développer col aspect.
Vous avez souligné la présence de la députée
de Groulx, Mme Bleau. Je suis heureux de l'accueillir ici, très heureux
parce que Mme Bleau, sur la commission des institutions, a participé
d'une façon toujours très active à tous les projets
concernant le Code civil et d'une façon, je dirais,
particulièrement efficace. Et elle a accepté malgré une
situation actuelle familiale qui peut être difficilequant
à son conjoint Je veux m'associer à elle, offrir mes voeux de
prompt rétablissement à son conjoint, à son mari, et dire
qu'on apprécie vraiment qu'elle soit avec nous aujourd'hui et qu'elle
continue d'être avec; nous pour tous nos travaux.
M. Kehoe, qui est donc adjoint parlementaire au ministre de la Justice,
en particulier pour ce dossier de la réforme du Code civil,
éminent juriste, avocat, excellent plaideur, qui accepte de travailler
avec nous, do suivre attentivement, donc, tous nos travaux. Il s'est
impliqué maintenant depuis quelques mois d'une façon assidue dans
toute cette réforme du Code civil. Je tiens à le remercier pour
tous ses efforts et sa détermination qu'il montre dans son travail
d'adjoint parlementaire et, pour moi, ce sera particulièrement
précieux de pouvoir travailler avec Me Kehoe.
Le député de Sherbrooke, M. Hamel, qui sera membre de
cette sous-commission aussi, et qui a accepté de travailler avec nous.
De par son expérience professionnelle, le député de
Sherbrooke pourra nous apporter une très grande collaboration. On
connaît aussi sa façon do bien peser les choses et d'apporter dans
la discussion les éléments pertinents. Je t'accueille donc sur
cette commission avec beaucoup de plaisir.
Quant aux membres de l'Opposition, bien
sûr que je suis particulièrement heureux de travailler avec
Mme la députée de Hochelaga-Maisonneuve, nous avons maintenant un
peu l'habitude de travailler ensemble. J'ai toujours beaucoup
apprécié une parlementaire qui est capable d'utiliser tous les
éléments du parlementarisme pour faire valoir ses idées
mais qui sait aussi situer le concept d'intérêt public
au-delà de toute partisanerie politique. Dans le concept que nous avons
de la justice et en particulier celui de la réforme du Code civil, cette
dimension d'intérêt public, d'intérêt de notre
société québécoise au-delà de toute question
de partisanerie politique va s'imposer d'une façon évidente. Nous
aurons l'occasion d'y revenir. J'appartiens à un parti politique, bien
sûr, mais je dois dire que je suis ici à cette commission avant
tout comme Québécois qui, bien modestement, s'attaque à un
gros morceau pour l'ensemble de la société. Je ne veux pas faire
d'erreurs pas plus que personne ici ne veut faire d'erreurs; nous sommes
conscients de la lourdeur do notre responsabilité. Cependant, M. le
Président, il ne faudra pas non plus que cette responsabilité,
aussi lourde qu'elle soit, nous empêche de faire notre travail et de
prendre des décisions. Je suis convaincu qu'avec le mécanisme que
nous avons de sous-commission et le travail que nous pourrons établir
nous pourrons prendre les décisions qui s'imposent.
Donc, je remercie la députée de Hochelaga-Maisonneuve pour
sa grande collaboration, Mme la députée de Terrebonne, Mme Caron,
avec qui aussi j'ai eu l'occasion de travailler en ce qui regarde en
particulier toutes les questions de protection du consommateur, qui sait
toujours me poser des questions pertinentes que j'accueille avec plaisir
à cette commission, et le député de Westmount, M. Holden,
un juriste eminent qui se joint à nous. Il y a un bout de temps,
d'ailleurs, qu'on s'en parle et je sais que c'est avec beaucoup de plaisir
qu'il est avec nous, parce que ça le passionne, le droit. Il a cette
passion du droit et en particulier pour ce Code civil. On a eu l'occasion de
discuter certains points. Je sais que sa contribution sera extrêmement
précieuse et je le remercie d'avoir accepté de siéger avec
nous.
M. le Président, peut-être que je pourrais profiter de
l'occasion tout simplement pour présenter des gens qui sont avec moi du
côté technique, si vous voulez: juristes, fonctionnaires aussi.
Pardon?
Le Président (M. Dauphin): Vous pourriez peut-être
faire ça en sous-commission...
M. Rémillard: On peut le faire plus tard.
Le Président (M. Dauphin): ...lorsque la sous-commission
sera formée.
M. Rémillard: On va le faire en sous- commission, mais
tout simplement pour les fins du débat, étant donné qu'on
a présenté tous les membres de la commission parlementaire,
est-ce que vous me le permettriez, pour que ce soit dans la même
lignée au niveau des débats, hormis que ça cause un
problème?
Le Président (M. Dauphin): Ça va, M. le ministre.
Allez-y!
Mme Harel: C'est parce qu'il va falloir présenter...
Le Président (M. Dauphin): Je demanderais à Mme la
députée peut-être de faire de même par
après.
Mme Harel: C'est ça, à moins qu'on adopte la
motion, qu'on se transforme en sous-commission, qu'on fasse siéger notre
président et qu'on débute nos travaux?
M. Rémillard: Moi, écoutez, je n'ai pas de
problème avec ça.
Le Président (M. Dauphin): Avant les déclarations
d'ouverture.
Mme Harel: C'est ça.
M. Rémillard: Tout simplement, c'est que c'est un moment
un peu historique, M. le Président, moment historique pour nous, mais
moment historique pour ceux qui travaillent à cette réforme
depuis des années et des années. Ils sont avec nous, je sais,
avec beaucoup d'émotion aujourd'hui. Je voudrais les présenter et
je voudrais qu'on puisse bien noter leur participation dans le Journal des
débats.
Le Président (M. Dauphin): D'accord. Alors, nous nous
entendons pour faire ces présentations lorsque la sous-commission
siégera avec son nouveau président. Alors, juste avant d'ajourner
les travaux de la commission des institutions pour laisser place à la
sous-commission des institutions, comme président, j'aimerais,
évidemment, souhaiter à tous les parlementaires ainsi qu'à
toute l'équipe de réforme du Code civil de bons travaux pour les
prochains mois. D'ailleurs, c'est avec un peu de regret que je vous quitte
aujourd'hui puisque, depuis 1985, j'ai été en partie
associé à cette réforme, notamment sur le chapitre de
l'avant-projet sur les sûretés et la publication des droits alors
que j'étais porte-parole gouvernemental, à ce moment-là,
sous l'ancien ministre de la Justice et ensuite avec le chapitre sur les
obligations et, par après évidemment, on a eu à travailler
quand même ensemble entre nous.
Alors, on m'a demandé de travailler un peu sur le droit
constitutionnel. C'est la raison pour laquelle je vous quitte aujourd'hui. Je
n'assisterai
pas à vos travaux, mate j'en profite quand même pour vous
souhaiter de bons travaux et aussi, malgré que vous allez les
présenter tantôt, M. le ministre, pour saluer les gens avec qui
j'ai eu l'occasion de travailler pendant plusieurs années, donc le
notaire Cossette, le professeur Pineau, dont je garde de très bons
souvenirs... Mme Morency aussi mais qui est arrivée par après et
les autres que je ne veux pas oublier, mais que le ministre va... Oui, Me
Longtin aussi avec laquelle j'ai eu beaucoup de plaisir à
travailler.
M. le député d'Iberville, si vous voulez bien venir
à l'avant. Mais, avant, il faut ajourner les travaux de la commission
des institutions sine die. Ç'a été adopté à
la double majorité tantôt pour la motion préliminaire.
Merci beaucoup et bons travaux.
(Fin de la séance à 16 h 9)