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(Onze heures vingt-huit minutes)
Le Président (M. Filion): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Vérification des engagements financiers
Sans plus tarder, je vais déclarer cette séance de la
commission des institutions ouverte. Je rappellerais brièvement notre
mandat qui est de vérifier les engagements financiers de janvier 1986
à septembre 1987 relevant de la compétence du premier
ministre.
Je demanderais à la secrétaire d'annoncer les
remplacements.
La Secrétaire: II y a un remplacement, M. le
Président. M. Godin (Mercier) est remplacé par M. Brassard
(Lac-Saint-Jean).
Le Président (M. Filion): Alors, selon une entente entre
les leaders, cette durée de la vérification ira jusqu'à 13
heures. Il est 11 h 30, ce qui nous donne environ 90 minutes. Je...
Une voix: À moins que cela ne soit terminé
avant.
Le Président (M. Filion): À moins que cela ne soit
terminé avant, bien sûr.
Oui, M. le député de Lac-Saint-Jean.
L'ex-Solliciteur général et la directive
sur les conflits d'intérêts
M. Brassard: Avant d'aborder précisément les
engagements financiers, M. le Président, Je voudrais peut-être
discuter avec le premier ministre d'un sujet qui l'intéresse directement
à titre de responsable de l'application de la directive sur les conflits
d'intérêts.
Lors d'une autre commission parlementaire, le Solliciteur
général par intérim, quand nous avons étudié
les engagements financiers concernant un certain nombre de contrats
octroyés par son ministère, nous avait répondu à
plusieurs reprises: Écoutez, je réponds aux questions concernant
les procédures administratives des contrats, mais, pour ce qui est de
tout le volet des conflits d'intérêts ou de l'apparence de
conflits d'intérêts, je n'ai pas à répondre à
ce sujet. C'est le premier ministre qui est responsable de cette question.
M. le Président, je sais que le premier ministre pourrait me
répondre qu'en vertu de nos règles de fonctionnement il peut s'en
tenir exclusivement aux engagements financiers, mais si on peut en
discuter...
M. Bourassa: Oui, oui.
M. Brassard: D'accord.
M. Bourassa: J'accepte volontiers parce que j'ai
déjà accepté plusieurs suggestions du député
de Lac-Saint-Jean pour améliorer la règle sur les conflits
d'intérêts. S'il y en a d'autres ce matin...
M. Brassard: Non, c'est concernant plutôt la
démission de l'ex-Solliciteur général,
député de Chambly.
Une voix: ...
Le Président (M. Filion): M, le député de
Beauharnois.
M. Marcil: Je pense que le premier ministre est prêt
à répondre à toutes les questions à la condition
que, si on ne s'en tient pas uniquement aux engagements financiers, il faudrait
qu'à la fin de la présente période tous les engagements
financiers soient déclarés comme étant
vérifiés.
M. Brassard: Oui. On ne devrait pas prendre tout le temps requis
pour cela.
M. Marcil: Cela va?
M. Brassard: Oui.
On sait qu'en juin dernier M. Latulippe, député de
Chambly, avait donné sa démission, le 27 juin, comme Solliciteur
général. L'explication de cette démission par le premier
ministre, à plusieurs reprises, a été d'indiquer qu'il
avait accepté la démission de son ministre parce qu'il y avait
apparence de conflit d'intérêts. C'est la réponse qu'il a
donnée à plusieurs reprises. Compte tenu de l'importance de cette
question des conflits d'intérêts, même une apparence de
conflit d'intérêts lui apparaissait suffisante pour accepter la
démission de M. Latulippe. Or, ma première question
là-dessus, ayant l'occasion d'en discuter: Comment le premier ministre
en est-il arrivé à cette conclusion qu'il n'y avait qu'apparence
de conflit d'intérêts? Comme responsable de la directive sur les
conflits d'intérêts, comment en est-il arrivé à
cette conclusion qu'il n'y avait qu'apparence? Quelles démarches a-t-il
entreprises pour en arriver à cette conclusion? Est-ce qu'il y a des
membres du personnel de son cabinet qui ont examiné toute la question
pour en arriver à cette conclusion? Le premier ministre,
évidemment, maintient toujours ce motif qu'il avait à
l'époque qu'il n'y avait qu'apparence de conflit
d'intérêts. J'aimerais savoir le cheminement pour en arriver
à cette conclusion-là.
M. Bourassa: Je remercie le député de
Lac-Saint-Jean d'aborder cette question-là dans un
cadre plus serein, moins théâtral que celui de
l'Assemblée nationale. Il y a toujours cette tentation de part et
d'autre pendant la période de questions...
M. Brassard: De part et d'autre, en effet.
M. Bourassa: ...de passer certains messages. Ce qui est
arrivé, vous savez combien, plus que jamais, nous considérons
cette question d'intégrité de l'administration comme la plus
Importante. À chaque anniversaire, j'insiste toujours auprès de
mes collègues sur ta priorité de cette norme parce qu'il en va de
la crédibilité des institutions et, dans des périodes
où on est obligé d'imposer une austérité, de faire
des arbitrages constamment - les gouvernements font des arbitrages dans
différents groupes, différentes régions - il faut
certainement qu'on soit inattaquable sur le plan de l'intégrité.
M. Léves-que, mon prédécesseur, l'avait très bien
compris, il a Insisté, il en a fait l'une de ses priorités avec
ta loi 2 sur le financement, et il l'avait compris dès 1960-1961 en
bataillant au sein du Parti libéral du Québec pour une plus
grande transparence des finances électorales.
Pour revenir à la question du député de
Lac-Saint-Jean, quand M. Benoît Morin, un juriste devenu
secrétaire général, a examiné les
différentes déclarations sur les conflits
d'intérêts, à ce moment-là, en discutant avec M.
Latulippe, il a pris connaissance qu'il y avait un contrat de
société qui liait M. Latulippe avec son ancienne firme. On
n'avait pas enfreint les règles sur les conflits
d'intérêts, parce que ce n'était pas mentionné. Cela
ne veut pas dire qu'il ne faut pas parfaire ces règles à chaque
année. Ce n'était pas mentionné dans les règles sur
les conflits d'intérêts, mais, clairement, il y avait une question
qu'on pouvait se poser. C'est vrai que la réponse du Solliciteur
général était plausible, il a dit: "Ce sont des contrats
de société classiques. Les avocats, quand ils deviennent membres
d'une firme, font un contrat et, quand ils s'en vont, ils ont droit à un
montant de capital, un retour sur les clients, etc. Donc, sa bonne foi
était certaine. Il y a eu des discussions entre M. Morin et M. Latulippe
pour faire clarifier le contrat, l'Interprétation du contrat. Je n'ai
pas les documents mais on a dû vous les donner, des lettres avec ses
associés, des lettres avec des conseillers juridiques sur
l'interprétation de ce contrat par rapport aux règles sur les
conflits d'Intérêts. Et, finalement, au mois de juin, la firme a
demandé à M. Latulippe de renégocier son contrat. Cela
devenait très compliqué parce que la firme voulait
peut-être remettre en question te fait que le Solliciteur
général n'avait plus aucun lien et n'était pas tenu
d'interpréter le contrat d'une façon ou d'une autre. C'est
là que j'ai rencontré - M. Latulippe était en vacances,
non pas en vacances mais en voyage d'étude en Californie... Quand on
pense à la Californie, on pense toujours aux vacances, je ne sais pas
pourquoi.. Il était en voyage d'étude en Californie et, à
son retour, on l'a rencontré et on a convenu tous les deux qu'il
était préférable qu'il clarifie la situation avec sa firme
et qu'il ne pouvait pas rester - il était tout à fait d'accord -
Solliciteur général tant que cette question n'était pas
clarifiée parce qu'il y avait apparence de conflit
d'intérêts.
M. Brassard: M. le Président, effectivement, M. Latulippe,
comme l'a mentionné le premier ministre, avait conservé des liens
contractuels avec McDougall, Caron, qui lui donnaient droit en vertu de
certaines clauses à un pourcentage des honoraires touchés par la
firme pour le traitement des affaires de ses anciens clients. Ce qui fait
d'ailleurs que, au cours de 1986, tel qu'indiqué par les médias
et cela n'a pas été Infirmé par M. Latulippe
lui-même, il aurait reçu au moins 85 000 $ sinon plus d'honoraires
en vertu de cette clause. Est-ce que quelqu'un de votre cabinet, puisque vous
en êtes arrivés à la conclusion que vous maintenez toujours
qu'il n'y avait qu'apparence de conflit d'intérêts, a
examiné ou a fait une enquête sur l'application de cette clause et
sur tes honoraires reçus par M. Latulippe au moment où il
était ministre de votre gouvernement? Y a-t-il eu enquête sur
l'application de cette clause-là? Avez-vous examiné, par exemple,
les contrats accordés par le ministère du Solliciteur
général à certaines firmes très proches de
McDougall, Caron? Vous êtes-vous assurés que, quant aux honoraires
reçus par M. Latulippe, il n'y avait aucun lien possible à faire
entre ces honoraires reçus et certains contrats accordés par le
ministère du Solliciteur général lui-même? Y a-t-il
eu une sorte d'enquête de la part du personnel de votre cabinet pour
examiner l'application de cette clause du contrat de société qui
liait toujours M. Latulippe à son ancienne firme?
M. Bourassa: Oui. Il faut dire qu'on a examiné cela sous
tous les angles. Comme je vous disais tantôt, l'intégrité
étant la chose la plus précieuse pour mon gouvernement, le
secrétaire général et mon chef de cabinet, qui font preuve
à cet égard d'une vigilance extraordinaire, ont examiné
cela. Je dois vous dire qu'il y avait des honoraires pour les anciens clients,
avant qu'il ne devienne membre du Conseil des ministres, et il y a aussi le
fait que, dans ce montant, si ma mémoire est bonne, une partie
était un remboursement de capital, donc qui n'était pas
liée aux clients comme tels. Troisièmement, il y avait une
opinion juridique, de M Jean Potvin, qui avait été
demandée, comme quoi le Solliciteur général n'était
pas lié par cette clause en mars 1987 vis-à-vis de son bureau. Il
a reçu une lettre d'un dénommé Caron, je crois, confirmant
l'opinion que le Solliciteur générai n'était pas
lié par le contrat de société avec son ancienne firme.
Donc, c'était réglé à notre
satisfaction au plan juridique, à ce moment-là. Mais quand
la firme a plus ou moins changé d'idée et a envoyé une
lettre au mois de juin pour dire: On veut renégocier cela, c'est
là qu'on a dit qu'il fallait que cela soit clarifié et que cela
serait plus facile si le Solliciteur général - il était
d'accord là-dessus - se retirait.
M. Brassard: Mais quand le premier ministre dit qu'il a
examiné cette question sous tous ses angles, avec son chef de cabinet et
le secrétaire général, dois-je comprendre que cela
signifie que vous avez pu avoir accès à la ventilation des
honoraires reçus par M. Latullppe au moment où il était
ministre et faire le lien de ces honoraires avec les contrats de ses anciens
clients? Est-ce que vous avez pu avoir accès à toute cette
ventilation pour en arriver à la conclusion qu'il n'y avait pas conflit
d'intérêts comme tel?
M. Bourassa: On a eu le maximum d'information. Je ne me souviens
pas des chiffres mais je sais qu'il y avait quand même le secret du
contrat qui liait le Solliciteur général avec ses anciens
associés. À un moment donné, je sais qu'on a
demandé si tout cela pouvait être rendu public mais, comme cela
impliquait tous les anciens associés, on nous a dit finalement que ce
n'était pas d'intérêt public.
M. Brassard: Est-ce que cela signifie que..
M. Bourassa: Si je peux compléter, M. le
député...
M. Brassard: Oui.
M. Bourassa: L'enquête administrative, parce que c'est ce
qui nous intéressait au plan des conflits d'intérêts, a
porté essentiellement sur les contrats octroyés par le
Solliciteur général, lesquels contrats ont été
discutés, je crois...
M. Brassard: Oui. J'en avais discuté avec le Solliciteur
général par intérim...
M. Bourassa: Oui, il y a quelques semaines...
M. Brassard: ...en commission parlementaire. Mais la question que
l'on se posait précisément à ce moment-là, et pour
laquelle M. Marx nous référait à vous, est qu'on
souhaitait avoir la certitude que dans les contrats accordés par le
Solliciteur général, entre autres, un contrat à
Prémar - je pense à celui-là en particulier - on voulait
s'assurer que par cet octroi de contrat, dont une partie s'est retrouvée
chez McDougall, Caron, l'ancienne firme de M. Latulippe, M. Latulippe n'avait
pas pu bénéficier d'honoraires reliés à l'octroi de
ces contrats Je comprends bien que vous vous êtes assuré que ce
n'était pas le cas.
M. Bourassa: Sûrement que nous avons vérifié
tous les faits au maximum en tenant compte de l'aspect confidentiel du contrat
et nous en sommes venus à la conclusion qu'il n'y avait pas de conflit
d'intérêts mais qu'il pouvait certainement y avoir apparence de
conflit d'intérêts étant donné qu'il y avait ce
contrat de société.
Des gestes ont été posés, l'avis juridique de M.
Jean Potvin, la lettre de M. Jean-Olivier Caron dont je n'ai pas la date, un
membre du bureau qui disait qu'il était libéré, et c'est
quand on a voulu discuter qu'il y a eu l'aspect de l'apparence de conflit
d'intérêts. Il n'y a pas eu entrave, selon les faits qui nous ont
été soumis, aux directives comme telles, strictement parlant.
Mais l'esprit des directives devenait plus discutable. (11 h 45)
M. Brassard: Quand vous parlez d'examen des faits, parmi les
faits - c'est cela la question, au fond - est-ce qu'il y avait les documents
sur lesquels s'est basée McDougall, Caron pour verser les honoraires en
vertu du lien contractuel dont on a parlé? Est-ce que, parmi ces faits,
il y avait des documents indiquant comment le calcul des honoraires
s'était fait en vertu de la clause qui donnait droit à un
pourcentage sur les honoraires touchés par la firme à M.
Latulippe?
M. Bourassa: Je dois dire que le Solliciteur
général - je crois qu'il l'a dit en Chambre - a affirmé
sous serment ou solennellement à l'Assemblée nationale que rien
n'avait été fait quand il était Solliciteur
général pour le placer en situation de conflit
d'intérêts par rapport aux directives. Dans l'examen qui a
été fait par le secrétaire général, par le
chef de cabinet et par la commission parlementaire, il n'y a rien dans ces
trois enquêtes qui a révélé que le Solliciteur
général n'avait pas dit la vérité.
M. Brassard: En d'autres termes, M. le Président, la
question est la suivante. Je souhaiterais évidemment que le premier
ministre puisse y répondre le plus clairement possible. Il y a d'abord
une clause de représentation. Il faut distinguer la clause de
représentation et la clause de commission. La clause de commission est
importante. Il y a dans le contrat une clause qui liait M. Latulippe à
sa société qui stipulait qu'il pouvait retirer des honoraires
touchés par la firme, un certain pourcentage, pour le traitement des "
affaires de ses anciens clients. La question qu'on se pose, c'est: Est-ce que
les contrats accordés à Prémar - il y en a eu plusieurs -
et les contrats accordés à Denis Comtois ont pu servir parce
qu'il y a une partie de ces contrats qui sont allés à McDougall,
Caron? Est-ce qu'ils ont pu servir, est-ce que vous vous êtes
assuré que ces contrats n'ont pas servi au calcul de la commission
versée à M. Latulippe en vertu de la clause qui le liait? Est-ce
que vous vous êtes assuré que ces contrats n'ont pas
été pris en considération dans le
calcul de la commission versée par son ancienne firme à M.
Latulippe?
M. Bourassa: Comme vous le savez, dans te cas de Prémar,
un affidavit a été déposé, je crois, à la
commission qui a étudié les engagements financiers niant qu'il y
a un lien avec la firme McDougall, Caron et dans le cas d'autres contrats. Je
crois que M. Latulippe a lui-même fait la preuve que tout avait
été conforme au règlement qui existait à ce
moment-là. Je ne me souviens pas, on avait constitué un jury
d'anciens sous-ministres, si ma mémoire est bonne. Notre enquête
et les affirmations de M. Latulippe non contredites par aucun fait nous ont
rassurés sur ce point-là.
M, Brassard: J'ai ici ('affidavit en question qui a été
déposé et dont vous faites référence. Dans le cas
de Prémar, l'affidavit indique que les seules sommes que Prémar a
versées à cette étude t'ont été en paiement
d'honoraires facturés pour les services qui lui ont été
rendus de même que pour le loyer en vertu... Les services
facturés, cela peut être des services facturés en relation
avec des contrats accordés par le Solliciteur général.
Cela peut très bien être le cas. Ce n'est pas stipulé dans
l'affidavit que c'est exclu. Regardons le contrat de Denis Comtois. Denis
Comtois reçoit un contrat de moins de 5000 $, de 4800 $. On sait qu'il a
servi simplement ou presque, comment dire, de récepteur du contrat
puisqu'il y a au moins 4000 $ qui ont été refilés à
McDougall, Caron sur ce contrat-là, et l'on sait que la conjointe de M.
Latulippe a travaillé ou a accompli un travail en fonction de ce contrat
accordé à M. Denis Comtois. Là, évidemment, on
parlait de l'apparence de conflit d'Intérêts. Vous connaissez
l'article 2 de votre directive, évidemment, qui Indique que les membres
du Conseil exécutif doivent faire en sorte que leur famille
immédiate, incluant leur conjoint, bien sûr, et les
sociétés commerciales non incorporées dans lesquelles elle
a des intérêts ou les sociétés privées dans
lesquelles elle a des actions avec droit de vote, directement ou par des
personnes ou sociétés interposées, s'abstiennent de faire
des marchés avec l'État et de fournir des biens et des services
à un ministère ou organisme public, directement ou
indirectement.
Évidemment, comme le contrat de M. Denis Comtois a
été assumé presque entièrement par MacDougall,
Caron, l'ancienne firme avec laquelle Me Latulippe était et demeurait
lié, et que c'est sa conjointe qui a assumé une bonne partie du
contrat lui venant de M. Denis Comtois, qui a été accordé
lui-même par le Solliciteur général, est-ce que vous avez
examiné cette problématique en fonction et par rapport à
votre directive concernant les familles et les conjoints des membres du Conseil
exécutif?
M. Bourassa: Là, on résume le problème
à ce contrat de 4800 $. Il faut d'abord dire que c'est une conjointe de
fait. C'est une question de temps. On se trouve à s'introduire dans des
questions... Mais à compter de quand par rapport à la date du
contrat...
M. Brassard: En d'autres termes, est-ce que ces faits concernant le
contrat de M. Denis Comtois étaient connus de vous et de votre
cabinet au moment où vous avez jugé qu'une démission
était préférable?
M. Bourassa: C'est-à-dire qu'on a discuté de toutes
ces questions. Techniquement parlant, |e ne crois pas que le ministre n'a pas
respecté les directives, mais il pouvait y avoir apparence. J'ajoute
à cela que la conjointe de fait, à cette époque,
n'était pas associée à la firme. Elle était
salariée. Elle n'a pas été la seule. Il est vrai que son
salaire a été augmenté mais, actuellement, elle a quand
même un salaire comparable, avec l'expérience qu'elle avait et le
travail qu'elle faisait, à celui qu'elle a obtenu. Il n'y a pas de lien
certain. Parce que la firme a obtenu un contrat de 4800 $, est-ce la raison qui
a fait hausser son salaire de 38 000 $ à 60 000 $? Cela
m'étonnerait qu'un contrat de 2800 $, sur lequel plusieurs
salariés travaillent, soit la cause de cette augmentation de salaire. Je
pense qu'il y a une question de fait à considérer.
On a examiné te dossier. On a posé des questions au
ministre. Les apparences ne lui étaient pas tellement favorables mais |e
dois vous dire que, techniquement, sa conjointe de fait, à ce
moment-là, n'était pas associée. Il y avait la question de
la date du contrat et le fait qu'elle soit alors conjointe de fait, mais
là on s'introduit dans la vie privée des personnes.
Troisièmement, je trouverais étonnant qu'on explique une
augmentation de salaire par un contrat sur lequel plusieurs employés du
bureau, à ce qu'on m'a dit, ont travaillé. Elle n'a pas
été la seule à travailler sur ce contrat fabuleux de 4800
$.
M. Brassard: L'augmentation assez considérable de la
rémunération de la conjointe de M. Latulippe peut peut-être
s'expliquer aussi - je ne sais pas s'il vous en a parlé - par le fait
que c'est elle qui a assumé ou qui s'est occupé des affaires des
anciens clients de M. Latulippe. C'est peut-être ce qui explique la
hausse assez phénoménale de sa rémunération.
M. Bourassa: Mais quand même, à ce qu'on m'a dit,
quand elle a changé d'emploi - mais c'est sous réserve, je n'ai
pas vérifié parce que cela fait pas mal de choses à
vérifier - elle a obtenu un salaire équivalent à celui
qu'elle avait à l'autre firme, même si elle n'avait pas, comme
vous l'affirmez - sans que je puisse confirmer - la responsabilité de
dossiers.
M. Brassard: M. le Président, il me sem-
ble - et j'aimerais une confirmation ou une réponse assez claire
de la part du premier ministre... Au fond, avez-vous obtenu, au moment
où vous avez étudié cette question, premièrement,
la liste des anciens clients de M. Latulip-pe? Plusieurs se retrouvaient
apparemment dans les secteurs public et parapublic. Deuxièmement,
avez-vous obtenu la liste des honoraires à partir desquels les
commissions de M. Latulippe ont été calculées? Cela
m'apparaît être deux éléments majeurs, puisque vous
en êtes arrivés finalement à la conclusion, que vous
maintenez toujours, qu'il n'y avait qu'apparence de conflit
d'intérêts. Pour en arriver, à mon avis, à une
conclusion comme celle-là - et je prends la parole du premier ministre,
évidemment - qu'il n'y avait qu'apparence, il vous a fallu, je pense,
des éléments majeurs dans la prise de décision, il vous a
fallu la liste des anciens clients de M. Latulippe, d'une part, et la liste des
honoraires à partir desquels le calcul des commissions versées
à M. Latulippe a été fait.
M. Bourassa: Je me souviens d'un ancien client, un hôpital,
et je dois vous dire que...
M. Brassard: Mais la liste comme telle, vous ne l'aviez pas?
M. Bourassa: La liste comme telle, possiblement qu'on m'en a
parlé et il y avait un problème juridique qui se posait. Est-ce
que les hôpitaux étaient considérés comme
étant liés au gouvernement comme tel? Étaient-ils des
institutions autonomes, etc.? Quel que soit l'avis juridique qu'on pouvait
prendre, il restait un doute et, dans la mesure où il y avait un doute,
il y avait forcément une possibilité, une apparence de conflit
d'intérêts. Je répète ce que j'ai dit au
député de Lac-Saint-Jean: mon secrétaire
général a discuté avec le ministre, il a obtenu un avis
juridique comme quoi il n'y avait pas entrave aux règles sur le conflit
d'intérêts, il a obtenu une copie de son ancien bureau comme quoi
il était libéré, quelles que soient les
interprétations juridiques de cette question. Et c'est seulement lorsque
le bureau a voulu renégocier cette situation que, à ce
moment-là, après enquête et tout cela, nous avons convenu
tous les deux qu'il était préférable qu'il se retire du
Conseil des ministres. Donc, les faits ont été examinés.
Je n'ai pas la liste devant moi. Je ne blâme pas le député
de Lac-Saint-Jean, je l'ai félicité tantôt d'avoir
abordé cette question, mais, comme je n'avais pas été
prévenu, je n'ai pas le dossier devant moi. Mais je peux vous dire que
tout a été fait pour protéger l'intégrité du
gouvernement. Plusieurs commentateurs ont même exprimé l'avis que
j'avais été trop loin, mais dans le doute, je crois, sur des
questions comme celle-là, on doit adopter l'attitude la plus
exigeante.
M. Brassard: M. le Président, le Solliciteur
général lui-même, au moment où il était
Solliciteur général, M. Latulippe, trouve opportun et pertinent
à un moment donné, avec son ancienne firme, de ne plus être
lié par la clause concernant les commissions provenant des anciens
clients. Il juge cela pertinent et opportun; j'imagine que c'est sans doute
après avoir examiné l'application, la mise en vigueur de cette
clause qu'il en est arrivé à cette conclusion. Sinon, si cela ne
comportait pas certains risques ou s'il n'y avait pas certains faits qui
l'incitaient à agir de cette façon, il ne l'aurait sans doute pas
fait. Il juge opportun et pertinent, à un moment donné, de dire
à la firme avec laquelle il est lié: Cette clause-là, je
ne peux plus être soumis à son application, je veux m'en
dissocier. C'est pourquoi la question que je pose est très importante.
J'imagine que des gens dans votre entourage peuvent vous dire...
Peut-être pas nécessairement vous, mais quelqu'un de votre
cabinet, pour en arriver à la conclusion qu'il n'y a qu'apparence, a
examiné la liste des anciens clients, a eu en main la liste des anciens
clients de M. Latulippe, a eu en main la liste des honoraires à partir
desquels on fait le calcul des commissions qu'il a reçues. (12
heures)
J'imagine que vous avez eu ça en main, vous avez examiné
ça, pour en arriver à dire: II n'y a pas de conflit
d'intérêts. Il y a cependant apparence de conflit
d'intérêts étant donné la situation, le contexte,
mais ayant examiné ces documents qui m'apparaissent... Pour en arriver
à la conclusion qu'il n'y a qu'apparence, cela m'apparaît
essentiel que les gens de votre entourage aient examiné ces deux listes;
sinon, je ne vois pas comment vous pourriez en arriver à la conclusion
qu'il n'y a qu'apparence de conflit d'intérêts.
Prenons un exemple bien précis. Vous me parliez tantôt...
C'est vrai que ce n'est pas un gros contrat, 4800 $. Mais il est allé
à Denis Comtois et... En fait, ce n'est pas Denis Comtois qui l'a
rempli, ce contrat. C'est McDougall, Caron. Il a été
refilé à McDougall, Caron. La question qui se pose, c'est: Est-ce
que McDougall, Caron a pris en compte ce contrat pour verser le montant des
commissions à M. Latulippe?
Donc, je suppose... C'est fa question que je pose, peut-être pas
à vous directement, mais j'imagine que des membres de votre entourage
ont dû avoir en main la liste des anciens clients et la liste des
honoraires à partir desquels on se fonde pour verser des commissions
à M. Latulippe.
M. Bourassa: J'ai eu des discussions avec M. Latulippe sur tous
ces faits-là, comme je le disais au député de
Lac-Saint-Jean tantôt. Il restait le cas en question; c'est
évident. L'un des cas qui restait, le seul à mon souvenir, sous
toute réserve, c'était celui-là, le contrat de Comtois qui
paraissait bizarre.
On a examiné cette question-là. On a vu que, finalement,
sa conjointe de fait... D'abord, il y avait la question des dates de contrat et
la période ou elle pouvait être conjointe de fait. Il y avait
ensuite la question qu'elle n'était pas associée. Il y avait le
fait que plusieurs autres dans le bureau avaient travaillé sur ce
contrat et qu'on ne pouvait pas tier un contrat comme celui-là à
l'augmentation de salaire à laquelle on se référait
tantôt.
Finalement, on en est venu à la conclusion qu'aussi bizarre que
ce contrat modeste - il faut bien le dire - pouvait paraître il n'y avait
pas eu entrave ou non-respect des directives sur le conflit
d'intérêts. Mais, ceci étant, l'apparence existant, nous
avons convenu, le ministre et moi, qu'il était préférable
qu'il se retire du cabinet.
M. Brassard: D'accord. Donc, vous confirmez que c'est un des
éléments qui vous ont incité à prendre cette
décision, le contrat Denis Comtois qui a été
dévié, en quelque sorte, chez McDougall, Caron.
M. Bourassa: Le ministre avait toutes les explications et je
respecte sa parole et je le crois dans sa déclaration à
l'Assemblée nationale comme quoi rien n'avait été fait de
sa part pour ne pas respecter les règles sur les conflits
d'intérêts. Mais il y avait les apparences auxquelles vous faites
part dans cette discussion.
M. Brassard: Les apparences, c'est le fait que sa conjointe,
même si elle n'était pas associée, ait assumé la
plus grande partie du contrat.
M. Bourassa: Elle ne l'a pas assumé. Elles étaient
trois avocates sur ce gros contrat!
M, Brassard: Mais l'autre question dont vous vous êtes
assuré, j'imagine que la réponse, c'est...
M. Bourassa: Elles étaient trois. Je tiens à le
répéter. Elle n'était pas la seule. Elles étaient
trois avocates à travailler sur ce contrat.
M. Brassard: D'accord. L'autre question, M. le premier ministre,
c'est que comme c'est allé à McDougall, Caron en très
grande partie, vous vous êtes évidemment assuré que
McDougall, Caron n'a pas pris en compte ce contrat pour déterminer le
montant des commissions versées à l'ex-associé.
M. Bourassa: Oui. Je n'avais aucune indication, étant
donné qu'elle était salariée. Je n'avais aucune indication
dans ce sens-là.
M. Brassard: Non, mais, M. le premier ministre, le contrat ayant
été assumé par la firme McDougall, Caron, c'est avec cette
firme que M. Latulippe avait un lien contractuel et, même si elle
était salariée, est-ce que les 4000 $ versés à
McDougall, Caron ont été pris en compte pour déterminer le
montant des commissions reçues par M. Latulippe?
M. Bourassa: Oui. Il n'y avait pas de... Mon chef de cabinet me
dit que les versements étaient pour les clients à son
départ, pas pour les nouveaux clients.
M. Brassard: Vous affirmez, pour les nouveaux contrats, qu'il n'y
a pas eu de commission versée à M. Latulippe.
M. Bourassa: Les enquêtes que nous avons faites ne nous
l'indiquent pas et le ministre lui-même a fait une déclaration
à l'Assemblée nationale à cet effet-là.
M. Brassard: II y a fa clause des commissions, mais la clause de
représentation, même si c'était de nouveaux clients, n'a
pas pu être invoquée pour verser des honoraires à M.
Latulippe.
M. Bourassa: Je crois que M. Latulippe a été
très clair comme quoi il avait dit qu'il n'avait jamais fait de
représentation, parce que la clause visait à cela, pour ses
anciens clients. Donc, je prends sa parole. Je n'ai pas eu d'indication en sens
contraire.
M. Brassard: Avant d'arriver à cette conclusion-là,
M. Bourassa, par exemple, Denis Comtois n'a pas eu de commission versée
sur la base de ce contrat. Est-ce que je comprends bien que non seulement M.
Latulippe vous a donné sa parole, mais qu'également des gens de
votre cabinet ont pu avoir accès, comme je le mentionnais tantôt,
à la liste des honoraires à partir desquels les commissions ont
été calculées et que le contrat de Denis Comtois
n'apparaissait pas dans cette liste-là?
M. Bourassa: Je suis convaincu que, si cela avait
été le cas, j'en aurais été avisé.
M. Brassard: Dans l'examen fait par des membres de votre
entourage, y compris votre chef de cabinet, est-ce qu'ils ont eu l'occasion de
discuter avec des associés de McDougatl, Caron en plus d'avoir
discuté, bien sûr, avec le principal intéressé, M.
Latulippe? Est-ce qu'il y a eu des discussions sur cette question-là
avec les associés de la firme McDougall, Caron?
M. Bourassa: Je crois que oui.
M. Brassard: Ce sont des gens de votre cabinet qui ont...
M. Bourassa: Oui, ou M. Morin ou le secrétaire
général. Il faudrait que je vérifie lequel.
M. Brassard: II y a eu des contacts, des échanges avec les
associés de McDougall, Caron.
M. Bourassa: Je ne peux pas spécifier lesquels, mais on
m'a dit que oui.
M. Brassard: II y en a eu. Pour.,. M. Bourassa:
...clarifier la situation.
M. Brassard: Pour clarifier cette situation.
Sur la question des dates: Vous avez été mis au courant de
toute cette question-là à quel moment?
M. Bourassa: Bien, je veux dire...
M. Brassard: Parce que M. Latulippe a démissionné
le 27 juin, la session était terminée, si je me souviens
bien.
M. Bourassa: Le député me pose des questions
régulièrement sur des cas et c'est sa responsabilité. Je
l'encourage à le faire au maximum. Je les discute
régulièrement avec le secrétaire général; il
m'avait posé une question sur le ministre de l'Énergie, le
ministre de l'Environnement. J'ai fait vérifier. J'ai demandé
qu'on vous appelle, qu'on vous donne des faits pour vous rassurer, vous
permettre de dormir tranquille. Et, régulièrement, avec le
secrétaire général, quand il y a des choses ou qu'il y a
des questions qui se posent, il en discute avec moi ou il me fait rapport.
Mais, là où je suis intervenu plus à fond dans le dossier,
c'est lorsque le problème s'est posé d'une façon plus
aiguë au retour de son voyage d'étude en Californie...
M. Brassard: C'était à quelle date?
M. Bourassa: ...vers la mi-juin. Le ministre m'a dit qu'il devait
rediscuter avec son bureau. Dans les jours qui suivent - c'était la fin
de la session - on se tenait au courant de cela et, finalement, aux alentours
de la Saint-Jean-Baptiste, j'ai convenu avec lui que cela devenait une
situation trop délicate - il était d'accord, il me l'avait offert
- pour qu'il demeure au sein du Cabinet Jusqu'à ce que cela soit
clarifié.
M. Brassard: On ne peut sûrement pas vous accuser d'avoir
attendu la fin de la session pour régler cette question; c'est
sûr. À la mi-juin, comme vous dites, après une entrevue,
j'imagine, que vous avez eue avec M. Latulippe, est-ce que vous étiez
convaincu, à tout le moins, qu'il y avait apparence de conflit
d'Intérêts? Qu'est-ce qui a fait que vous avez attendu à la
fin de juin? Est-ce parce que vous avez commandé une enquête, un
examen de la question?
M. Bourassa: Comme je vous ai dit, à compter de la
mi-juin, c'est là que j'ai constaté qu'il y avait un
problème sérieux avec son ancien bureau. Si le
député se souvient bien, ce n'était pas ie seul
problème que j'avais. J'avais la ratification de l'accord du lac Meech
et j'avais une Opposition féroce en face de moi qui prenait tous les
moyens...
M. Brassard: Féroce!
M. Bourassa: Féroce, je veux dire entre guillemets,
Opposition qui prenait tous les moyens pour empêcher l'adoption de cet
accord historique. Je comprends que c'était important le contrat de
Comtois de 4800 $, mais, au-delà de cela, évidemment, il y avait
l'intégrité du gouvernement.
M. Brassard: Ça, c'est important, par exemple. Vous l'avez
dit.
M. Bourassa: C'était, évidemment, beaucoup plus
important. Le contrat était relié à cela. Donc, j'ai pris
tous les moyens, peut-être pas personnellement, mais par
l'intermédiaire de mon chef de cabinet qui a passé un temps
considérable, ces jours-là, pour clarifier les faits, pour
obtenir les données. Mon secrétaire général... Et
on est venu à la conclusion qu'il fallait que cela se règle.
Comme j'avais un petit remaniement à faire en même temps, j'ai
combiné les deux événements.
M. Brassard: Une dernière question, M. le
Président. Est-ce que le premier ministre a l'intention de modifier sa
directive pour faire en sorte qu'à l'avenir les membres de son Conseil
exécutif ne puissent pas se retrouver avec ce genre de contrat les liant
à leur ancienne firme qui soit susceptible de les placer potentiellement
dans des situations de conflit d'intérêts?
M. Bourassa: En fait, immédiatement j'ai fait
vérifier, parmi les membres du Conseil qui avaient déjà
pratiqué...
M. Brassard: S'il y avait d'autres contrats.
M. Bourassa: ...s'il y avait d'autres contrats de
société comme ceux-là et il n'y avait aucun
problème. J'aime bien faire les directives les plus exigeantes possible,
mais, à un moment donné, il faut que je tienne compte de ceux qui
vont nous suivre. Si, à un moment donné, le recrutement politique
est affecté par des exigences trop rigides, je suis obligé d'en
tenir compte. Dans le cas du Solliciteur général, je voulais
faire preuve de la plus grande intégrité, mais je ne voulais pas
commettre une injustice. Cela se comprend. Mon prédécesseur avait
la même attitude. Briser une carrière à 40 ans pour une
apparence de conflit d'intérêts... Alors, on est obligé
d'équilibrer cela indépendamment de la politique, de rester juste
vis-à-vis de ses collègues, de ne pas créer de
précédent qui se trouve à affecter le recrutement
politique. On m'a dit que c'était
chose courante - je suis avocat, mais je n'ai pas pratiqué dans
un bureau - ce genre de contrat de société entre eux.
M. Brassard: II y a plusieurs avocats dans votre Conseil des
ministres. Il y en a d'autres. Vous vous êtes assuré que...
M. Bourassa: Ah oui.
M. Brassard: ...ce genre de contrat...
M. Bourassa: Qu'il n'y en avait aucun autre, qu'il n'en existait
pas.
M. Brassard: ...n'existait pas pour d'autres membres de votre
Conseil des ministres.
M. Bourassa: Je compte inclure cela dans les directives, mais en
tenant compte de ne pas créer des situations, si jamais un avocat d'une
firme, un membre d'une firme est Intéressé à faire de la
politique... Je ne voudrais pas, si jamais un avocat d'une firme était
intéressé à faire de la politique, que les directives
comme telles soient tellement rigides que, finalement, on perde la chance
d'avoir des gens de valeur. C'est cela que j'essaie d'équilibrer. II
serait facile pour moi de faire inclure cela, mais il faut que je tienne compte
des conséquences à long terme. (12 h 15)
Je dois dire au député qu'il m'a fait plusieurs
suggestions et une excellente, l'an dernier, sur les mandataires sans droit de
regard, pour que ce ne soit pas des particuliers. On a vu ce qui est
arrivé à d'autres niveaux. Immédiatement, j'ai
communiqué avec les ministres qui avaient cette formule pour leur
demander de la modifier. Alors, il y a des choses qu'on peut exiger sans que
cela soit spécifiquement inscrit dans les directives. Mais je
considère compléter les directives en raison de cette
expérience, c'est-à-dire d'inclure les contrats de
société. Mais je vais en parler avec le secrétaire
général pour avoir son opinion.
M, Brassard: Donc, finalement, si on conclut, est-ce que ce
serait juste de dire que le premier ministre, après plusieurs mois -
cela s'est déroulé au mois de juin et on est maintenant au mois
de décembre - maintient toujours que, dans le cas de M. Latulippe, il
n'y avait qu'apparence de conflit d'intérêts? Autrement dit, il
n'a pas changé sa conclusion.
M. Bourassa: Techniquement parlant, je n'ai aucun fait qui
pourrait me faire conclure qu'il y a eu une entrave au respect de la lettre des
directives. Quant à l'esprit, c'est une autre question. C'est pourquoi
le ministre a démissionné.
M. Brassard: Et...
M. Bourassa: Mais il était d'accord. Lui-même
était d'accord pour démissionner.
M. Brassard: C'est une espèce de question
complémentaire, si on veut. Vu que sa conclusion est toujours la
même, soit qu'il n'y avait qu'apparence de conflit
d'intérêts et qu'il n'y a pas eu réellement conflit
d'intérêts après examen de toute la question, est-ce qu'on
peut dire aussi qu'à ce moment-là le député de
Chambly redevient ministrable?
M. Bourassa: On tombe dans une autre question.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourassa: Je n'ai pas... Je dois dire que le
député de Chambly ne m'a pas fait part récemment qu'il
était intéressé à refaire de la politique active
sur un autre plan que celui de député. J'aurai l'occasion d'en
discuter avec lui au moment opportun. Mais, pour l'instant, Je n'en ai pas
discuté avec lui.
Je voudrais simplement compléter ma réponse au
député de Lac-Saint-Jean sur l'exigence que j'impose aux
ministres. Je ne veux pas faire référence à aucun
événement qu'il connaît personnellement, mais plusieurs
ministres, à ce jour, ont remboursé ou ont payé leurs
propres voyages lorsqu'ils circulent à l'étranger. Il y a des
ministres qui voyagent et, lorsque le voyage n'est pas jugé prioritaire
par mon cabinet, ils assument le coût des billets, même si leurs
fonctionnaires sont remboursés par l'État. Je ne sais pas si cela
est arrivé souvent avec les purs et les durs du Parti
québécois, soit qu'eux-mêmes assumaient les frais de leurs
voyages. J'exclus l'incident un peu cocasse du voyage de pêche de... Ha,
ha, ha!
M. Brassard: ...de toute façon. Si j'ai contrevenu...
M. Bourassa: Oui, mais nous... Ha, ha, ha! M. Brassard: ...aux
directives, évidemment. M. Bourassa: Mais ce que je dis...
M. Brassard: Si j'ai contrevenu aux directives...
M. Bourassa: ...c'est que, pour montrer la bonne foi du
gouvernement et l'Importance qu'il accorde aux questions
d'intégrité, nous avons établi une nouvelle
procédure qui fait que si les ministres insistent pour faire un voyage
que nous ne jugeons pas prioritaire, à ce moment-là, les
ministres doivent assumer leurs dépenses personnelles, même si les
fonctionnaires qui les accompagnent se font rembourser. Je ne peux pas aller
plus loin que cela.
M. Brassard: M. le Président... Vous aviez une question
à poser?
Le Président (M. Filion): Oui, avec votre permission, j'ai
peut-être une question, toujours sur le dossier de l'ex-Solliciteur
général. Effectivement, dans les engagements financiers, il a
été question du contrat de Prémar. Vous en avez fait
état ce matin. Il a été question également des
contrats à Denis Comtois. Je voudrais savoir du premier ministre s'il y
a eu d'autres contrats, toujours évidemment reliés à la
firme McDougall, Caron, qui ont constitué des éléments
d'enquête de la part de votre secrétaire général ou
de votre directeur de cabinet et qui ont entouré la démission du
député de Chambly comme Solliciteur général.
M. Bourassa: Avec les deux cas que j'ai en mémoire, je ne
crois pas qu'il y en ait d'autres. Il y a celui de Prémar où on a
reçu des explications relativement satisfaisantes avec preuves à
l'appui, etc., même s'il y avait des questions qu'on pouvait poser
à cause de la juxtaposition des bureaux de l'un ou de l'autre. Dans le
cas de Comtois, c'était moins évident, à première
vue, mais encore là toutes les explications qui nous ont
été données ne nous permettaient pas de conclure qu'il y
avait eu entrave aux règles, strictement parlant, à la lettre des
directives sur les conflits d'intérêts, sauf l'apparence, dont on
a parlé tantôt, qui a été sanctionnée par le
départ du ministre. Donc, c'est une sanction assez
sévère.
Je ne voudrais pas qu'on interprète mal mes paroles à
rencontre du ministre. Il y avait des faits comme tels qui nous disaient qu'il
n'y avait pas eu entrave aux directives, il y avait la question de l'apparence,
mais elle était liée à la clause de représentation
dont parlait tantôt le député de Lac-Saint-Jean. Là,
le ministre a toujours été très clair sur le fait que
jamais il n'avait fait de représentations pour que sa firme obtienne des
contrats.
Le Président (M. Filion): En deux mots, il n'y a pas
d'autres faits qui ont été portés à votre
connaissance, justifiant une analyse serrée de la directive sur les
conflits d'intérêts et qui ont été mis sur la table
à l'occasion de la démission du Solliciteur
général.
M. Bourassa: Selon mon souvenir et celui de mon chef de cabinet,
qui a suivi le dossier de plus près que moi, il y a le cas
Prémar, le cas Comtois, et il n'y en a pas d'autres. On en a abondamment
discuté pendant neuf heures, lors de l'étude des engagements
financiers, à la commission des institutions du 16 novembre, si ma
mémoire est bonne.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: M. le Président, une simple remarque en
conclusion sur cette question. Je pense que l'enquête ne m'apparaît
pas complète et suffisante. J'aurais souhaité que l'on ait en
main, du côté du bureau du premier ministre, pour vraiment
maintenir la conclusion d'apparence de conflit d'intérêts - cela
m'apparaît essentiel - les documents de la firme McDougall, Caron qui ont
permis de verser en commissions plus de 85 000 $ à M. Latulippe au cours
de l'année 1986. Il me semble que c'était absolument essentiel,
pour conclure à une simple apparence, que le premier ministre ait en
main les documents pertinents qui ont permis à McDougall, Caron de
verser 85 000 $, somme qui, il faut bien le dire, est l'équivalent du
salaire du ministre, cela double sa rémunération. Il a
reçu 85 000 $ de McDougall, Caron. Je pense, sans mettre en doute la
parole du député de Chambly, qu'il aurait été
essentiel, dans l'enquête et l'examen de la question, que le premier
ministre ait pu avoir accès aux documents qui ont été
utilisés par McDougall, Caron pour déterminer le versement de
commissions de l'ordre de 85 000 $, ce qui, d'après les réponses
du premier ministre, ne semble pas avoir été le cas.
M. Bourassa: Non, il y a un versement en capital qui était
très important. D'abord, il faut dire qu'il y avait le secret
professionnel qui nous empêchait d'obtenir toutes les informations.
M. Brassard: Compte tenu de la situation et compte tenu que vous
êtes entré en contact avec les associés de McDougall,
Caron, j'imagine que vous avez pu leur demander d'avoir accès à
ces documents.
M. Bourassa: II y a eu une enquête administrative et une
enquête parlementaire. Je dois vous dire qu'il y avait le secret
professionnel. Ces commissions provenaient d'anciens clients, pas de
nouveaux.
M. Brassard: Lesquels, et sur quelle base?
M. Bourassa: Ce n'étaient pas de nouveaux clients et il y
avait une partie importante de capital dans la somme. Mais on doit respecter le
secret professionnel. C'est pourquoi, sur toutes les informations qu'on a
obtenues à ce moment-là, aucune ne mettait en cause le respect de
la lettre des directives sur les conflits d'intérêts.
M. Brassard: Vous n'avez pas eu accès à ces
documents qui ont servi au calcul des commissions versées...
M. Bourassa: On a obtenu toutes les informations et on a
donné réponse à nos questions sauf en invoquant le secret
professionnel...
M. Brassard: Des informations à caractère
verbal.
M. Bourassa: ... et aucune ne pouvait mettre en cause le
non-respect des directives sur les conflits d'intérêts. Le secret
professionnel existe et on est obligé de fe respecter.
M. Brassard: Sauf que dans ce cas-là ça impliquait
un membre du Conseil des ministres.
M. Bourassa: Tout se trouve dans les comptes publics. Tout a
été examiné. D'ailleurs, si on a discuté du cas
Comtois, du cas Prémar, c'est que... Vous savez que j'ai toujours dit
aux ministres, et je l'ai dit publiquement, que tout se sait, finalement. On
essaie d'être le plus exigeant possible dans les directives sur les
conflits d'intérêts mais on s'aperçoit qu'on peut obtenir
l'information dont on a besoin, la vérité quant aux faits, avec
la transparence qui existe dans tes lois, dans les règlements, dans les
comptes publics, mais en respectant...
M. Brassard: Tout se sait, M. le premier ministre, sauf qu'il y a
des choses qui ne sont pas connues après cinq ou six mois. Vous parlez
d'un versement en capital. Quelle est la proportion des 65 000 $ qui constitue
un versement en capital? Pour le reste, ce sont des commissions.
M. Bourassa: D'anciens clients.
M. Brassard: Quels anciens clients? De quel ordre les
commissions? Cela n'est pas su ou connu pour le moment. Ce qu'on sait c'est
qu'il a reçu 85 000 $. On ne sait même pas la part en capital, on
ne sait même pas les clients pour lesquels il a reçu des
honoraires, des commissions en vertu...
M. Bourassa: Le député ne tient pas compte de ce
que j'ai dit tantôt. Le fait que la firme a libéré M.
Latulippe jusqu'au mois de Juin - et c'est là où cela a
causé le problème - de la clause de représentation qui
liait l'ensemble des anciens associés...
M. Brassard: Je conviens que cela a été
libéré mais on ne sait toujours pas quels sont les anciens
clients sur lesquels on s'est appuyé pour verser des honoraires. Vous
dites que ce sont d'anciens clients. Oui, ce sont d'anciens clients, mais, pour
qu'on verse des commissions à M. Latulippe, ce sont peut-être
d'anciens clients mais pour de nouveaux dossiers. C'est sur ces nouveaux
dossiers des anciens clients qu'on lui verse des commissions. On ne
connaît pas la liste, vous n'avez pas eu accès à la liste,
semble-t-il, et c'est ce qui me fait dire qu'on est en face d'une enquête
qui n'est pas complète.
M. Bourassa: Non. Je dis au député que le ministre
a affirmé lui-même qu'il n'y avait aucune situation de conflits
d'intérêts. Il a obtenu un engagement de son bureau de le
libérer de la clause de représentation. Il restait quelques cas
à vérifier, celui de Prémar et de Comtois, mais on en a
parlé abondamment. Il fallait quand même respecter le secret
professionnel. Étant donné la nature des causes, si la firme ne
veut pas révéler les montants, nous ne pouvons pas ne pas
respecter le secret professionnel.
M. Brassard: D'accord. Je maintiens ma conclusion, M. le
Président, et je pense qu'on pourrait passer à quelques
engagements financiers.
Le Président (M. Filion): Je vais donc appeler les
engagements financiers de février 1986. J'appelle l'engagement 1.
À moins que vous ne préfériez, messieurs, que nous
appelions...
M. Brassard: Mois par mois. J'ai des questions à poser sur
quelques engagements et on déclarera les choses vérifiées
par après.
Février 1986
Le Président (M. Filion): D'accord. Engagement 1,
février 1986.
M. Brassard: M. Warren. C'est un engagement de six mois mais,
finalement, je pense qu'il a été de..
M. Bourassa: 22 mois.
M. Brassard: . 22 mois.
M. Bourassa: Au total.
M. Brassard: Au total
M. Bourassa: Cela couvre 22 mois
M. Brassard: Cela couvre 22 mois. Donc, 125 000 $ pour six
mois...
M. Bourassa: Cela comprend les dépenses. (12 h 30)
M. Brassard: Cela veut donc dire presque deux ans, presque 500
000 $...
M. Bourassa: Non, non. Écoutez, au total.
Une voix: Les deux.
M. Brassard: Au total Si c'est....
M. Bourassa: Tous les deux ans.
M. Brassard: Les 125 000 $ couvrent les deux ans.
M. Bourassa: Non, non. C'est parce que
vous les avez séparés.
M. Brassard: D'accord.
M. Bourassa: C'est 246 955,36 $.
Une voix: II y a des engagements totaux.
Une voix: Oui, c'est ça.
M. Bourassa: ... de 250 000 $.
M. Marcil: Pour le mois de février, c'est 125 000 $.
M. Brassard: Oui, je sais. Ce que je veux dire, c'est que pour
essayer d'avoir une vue d'ensembl.e
M. Bourassa: Avec les dépenses, c'est à peu
près 120 000 $ par année. Est-ce que mon chef de cabinet peut
répondre?
Une voix: Oui, bien sûr.
Le Président (M. Filion): Uniquement pour le
bénéfice du Journal des débats, pouvez-vous vous
identifier?
M. Bertrand (Mario): Mario Bertrand. Le total des engagements
à l'égard de M Warren 250 000 $, le total des engagements
à l'égard de M Dorais 200 000 $, pour la période de
février 1986 jusqu'à aujourd'hui.
M. Brassard: C'est 450 000 $ pour les deux, sur une
période de 22 mois, incluant traitements et dépenses.
M. Bourassa: Mais ça couvre tout le comité.
Une voix: Oui. Et les autres dépenses.
M. Bourassa: ...et les autres dépenses du comité Je
voudrais être très clair là-dessus. Ce n'est pas uniquement
le salaire de M Warren. Ce sont ses dépenses et les dépenses du
comité.
Une voix: Pour 22 mois.
M. Bourassa: pour 22 mois.
M. Brassard: Je le sais bien, M le premier ministre.
M. Bourassa: Non, non, ce n'est pas cela.
M. Brassard: Ne voyez aucun reproche dans mes questions. Je
cherche à savoir, c'est tout. C'est parce que vous avez l'air de penser
que |e vous accuse d'avoir trop dépensé sur le
libre-échange.
M. Bourassa: Ce que je veux dire au député de
Lac-Saint-Jean: C'est parce que je ne voudrais pas qu il m'interprète
d'une façon inexacte. Je connais sa bonne foi. Elle est absolue. Mais je
veux dire que les 246 000 $ couvrent toutes les dépenses du
comité consultatif plus les dépenses de M Warren, plus les
honoraires personnels. Ce sont les normes courantes.
M. Brassard: D'accord.
Une voix: Ce n'est pas cher.
M. Bourassa: Quand on voit quand même.
M. Bertrand: Pour des engagements de 250 000 $, il y a eu des
déboursés réels de 246 000 $.
M. Brassard: 246 000 $.
M. Bourassa: Regardez cela. C'est l'accord du
libre-échange, il y a du travail là-dedans. L'article 11 qu'on a
obtenu...
M. Brassard: M le Président, le premier ministre viole le
règlement. Cela va pour février.
Le Président (M. Filion): Cela va Alors, les engagements 1
et 2 sont vérifiés. J'appelle maintenant l'engagement 1 de mars
1986.
Mars
M. Brassard: Ça va.
Le Président (M. Filion): Ça va?
M. Brassard: Oui. C'est-à-dire, les 25 000 $ sont à
partir de ce quon appelle votre budget discrétionnaire.
Le Président (M. Filion): J appelle l'engagement 2.
M. Bourassa: Le budget est de 375 000 $ II était de 600
000 $ au départ. Ça fait comme les dépenses des ministres
qu'on coupe et qu'ils sont obligés de rembourser. Il faut donner
l'exemple.
M. Brassard: On regardera ça à la veille de
l'élection pour voir s'il n'a pas subi une augmentation.
M. Bourassa: Non, non. Moi-même je rembourse, dans mon
allocation de résidence secondaire à Québec, plusieurs
milliers de dollars chaque année pour vivre sobrement, donner l'exemple
au plus haut niveau.
M. Brassard: Ces 25 000 $, par rapport à
l'an passé, sont-ils à peu près la même
chose?
M. Bourassa: Je crois que oui. Le carnaval c'était
ça de mon temps dans la phase 1, alors, cela n'a pas beaucoup
augmenté.
M. Brassard: Ça va pour mars.
Le Président (M. Filion): Ça va? Alors, les
engagements 1, 2 et 3 de mars 1986 sont vérifiés. J'appelle
l'engagement 2 d'avril 1986.
M. Brassard: Le no 4 de mars?
Le Président (M. Filion): Cela a été
étudié par une autre commission.
M, Brassard: D'accord. Très bien.
Le Président (M. Filion): Cela a été
étudié par la commission de l'aménagement et des
équipements.
M. Brassard: C'est le Fonds de développement
régional, d'accord.
Le Président (M. Filion): Voilà. J'appelle donc
l'engagement 1 d'avril 1986.
Avril
M. Brassard: D'avril? Il me semble qu'on l'a étudié
avec le ministre délégué aux Affaires
intergouvernementales canadiennes. Cela me dit quelque chose.
Le Président (M. Filion): De toute façon, à
l'oeil, cela relève du ministre délégué aux
Affaires Intergouvernementales canadiennes, vous avez absolument raison.
Maintenant...
Une voix:...
Le Président (M. Filion): II a déjà
été vérifié?
M. Brassard: II a déjà été
vérifié.
Le Président (M. Filion): Non, il ne l'a pas
été.
M. Brassard: Non?
Le Président (M. Filion): Donc, l'engagement 1 est
vérifié. Vous savez, aux engagements financiers, il faut faire
référence aux imputations budgétaires de sorte qu'il
arrive parfois - d'ailleurs, on a eu l'occasion de faire des
représentations à cet effet pour qu'on puisse se comprendre un
peu - que l'imputation budgétaire fasse en sorte de sortir un engagement
du cadre dans lequel il devrait se trouver. Alors, l'engagement 1 est
vérifié, M. le député.
M. Brassard: Oui. Mais est-il coutumler de payer le logement de
hauts fonctionnaires, comme cela?
Le Président (M. Filion): De qui parle-t-on?
M. Brassard: M. Ménard, qui est au Bureau du Québec
à Toronto; c'est...
Le Président (M. Filion): Engagement 2?
M. Brassard: Simplement une question sur l'engagement 1.
M. Bourassa: II faudrait demander à M.
Rémillard...
M. Brassard: Est-ce que c'est coutumier d'assumer les coûts
du logement?
M. Bourassa: Oui. M. Brassard: Cela va.
M. Bourassa: Pour autant qu'il n'y ait pas d'abus.
Le Président (M. Filion): Engagement 2? M. Brassard: Oui,
oui. Cela va.
Le Président (M. Filion): Vérifié.
Engagement 3?
M. Brassard: Quelle est l'évolution des coûts pour
le gardiennage et ta sécurité du lieutenant-gouverneur? C'est 164
000 $. Qu'est-ce que c'était l'an passé?
M. Bourassa: Pour deux ans.
M. Brassard: C'est pour deux ans Cela fait 82 000 $ par
année
M. Bourassa: El y a eu trois soumissions reçues.
D'ailleurs, le lieutenant-gouverneur devait agrandir. Puis, il m'a
envoyé une lettre parce qu'il sait que cela me fait plaisir, comme quoi
il annulait l'agrandissement de sa maison parce qu'il voulait respecter la
politique d'austérité du gouvernement Vous voyez que la rigueur
dans les dépenses s'étend à tous les niveaux.
M. Brassard: Même le lieutenant-gouverneur. En termes de
coût, qu'est-ce que c'est par rapport aux années
précédentes?
M. Bourassa: À ce qu'on me dit, c'est environ 75 000
$.
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Filion): Cela va. Engagement 3,
vérifié. J'appelle maintenant l'engage-
ment 2 de mal 1986.
Mai
M. Brassard: M. Rivest. Si je comprends bien...
M. Bourassa: N'en faites pas un bouc émissaire.
M. Brassard: Pas du tout. J'ai beaucoup de respect pour le
véritable ministre des Affaires intergouvemementales canadiennes.
M. Bourassa: Vous trouvez qu'il n'est pas assez payé pour
remplir ces fonctions, non?
M. Brassard: Si je comprends bien, l'engagement 1 ne
relève pas de...
Le Président (M. Filion): L'engagement 1 de mai
1986...
M. Brassard: M. Tremblay, Me Tremblay.
M. Bourassa: ...relève du ministre des Relations
internationales et délégué aux Affaires
intergouvernementales canadiennes.
M. Brassard: D'accord.
Le Président (M. Filion): II a déjà
été vérifié dans une séance
précédente.
M. Brassard: Si je comprends bien, M. Rrvest est embauché
comme contractuel.
M. Bourassa: Oui.
M. Brassard: En fait, c'est un contrat que vous avez conclu avec
la firme 2412-9694 Québec Itée, dont le...
M. Bourassa: C'est pour des raisons fiscales qu'on a ces
formules.
M. Brassard: Ah! Tiens, tiens, tiens. M. Bourassa: C'est
permis par la loi.
M. Brassard: M. Rivest ne souhaitait pas être
embauché comme conseiller spécial à votre cabinet. Il a
préféré cette formule.
M. Bourassa: C'est cela.
M. Brassard: Cela, c'est sur une période de six mois. Cela
veut dire qu'il faut multiplier par deux pour avoir...
M. Bourassa: Cela comprend les dépenses.
M. Brassard: Oui, c'est indiqué frais de voyage et de
représentation, 8750 $. Mais, 43 100 $ sur une période de six
mois, comme honoraires sur douze mois, cela fait donc 86 200 $.
M. Bourassa: C'est cela. C'est 86 000 $ sur une base annuelle,
l'équivalent d'administrateur 1.
M. Brassard: Je comprends pourquoi M. Rivest n'a pas voulu se
représenter comme député de Jean-Talon. Il n'a pas les
problèmes d'un bureau de comté et il a le salaire d'un
ministre.
M. Bourassa: Et le service public, pour vous, cela veut
dire...
M. Brassard: Avez-vous des informations, étant
donné qu'il est contractuel, cela veut dire que M. Rivest pourrait
normalement conclure d'autres contrats à partir de sa firme à
numéro? Est-ce que, à votre connaissance, c'est le seul contrat
que M. Rivest a conclu? En d'autres termes, est-ce une technique fiscale, comme
vous venez de le dire, mais qu'en réalité il est à temps
plein comme conseiller aux affaires constitutionnelles?
M. Bourassa: À ma connaissance, il est à temps
plein. Selon les réclamations, il semble à temps plein, oui.
M. Brassard: II n'a pas d'autre contrat selon vous...
Le Président (M. Filion): Vous référez
à l'engagement 1 d'octobre 1986, qui est toujours pour le même
mandat, bien sûr.
M. Brassard: Non, je n'ai pas terminé avec M. Rivest.
Le Président (M. Filion): D'accord. Non, mais en
réponse à...
M. Brassard: D'accord. Est-ce que conseiller aux affaires
constitutionnelles, c'est un peu le titre général et c'est
ventilé par la suite en termes de mandat? Par exemple, il y a
certainement eu des mandats précis dans le cadre des négociations
constitutionnelles, mais on a pu savoir qu'il y avait eu également
d'autres mandats. Je pense aux négociations avec Que-becair. Non? Il n'y
avait pas de mandat? Les seuls mandats de M. Rivest portent sur le dossier
constitutionnel?
M. Bourassa: Non, il peut être affecté à
d'autres tâches.
M. Brassard: II peut avoir d'autres mandats?
M. Bourassa: En 1986-1987, cela a été de loin sa
principale activité, parce qu'il a voyagé dans tout le pays avec
M. Rémillard ou avec des
hauts fonctionnaires dans les différentes provinces. Finalement,
on connaît le résultat.
Une voix: Très bon résultat.
M. Brassard: Ce sont donc les seuls engagements financiers
concernant M. Rivest. Celui-là et un autre, évidemment, pour
l'autre tranche de six mois.
M. Bertrand: En fait, sur une période de 22 mois, il y a 4
engagements, le premier de 51 000 $, le second, 34 000 $, le troisième,
25 000 $ et le dernier de 57 000 $, ce qui donne une moyenne de salaire de 86
000 $ annuellement, plus les dépenses, un maximum...
M, Brassard: II n'y a rien d'autre que cela? Ce sont les seuls
engagements?
M. Bertrand: Oui.
M. Bourassa: C'est cela, ceia équivaut à un salaire
de sous-ministre adjoint, quoi!
Une voix: Un peu moins.
M. Bourassa: Un directeur de service.
M. Brassard: Mais il ne reçoit pas d'autres sommes par le
biais d'autres ministères; de la part du gouvernement du Québec,
ce sont les seules. Merci, cela va.
Le Président (M. Filion): Engagement 2, mai 1986,
vérifié.
Juin
J'appelle l'engagement 3 de juin 1986.
M. Brassard: L'engagement 3, c'est régulier aussi, ce
n'est pas nouveau.
M. Bourassa: Cela augmente de temps à autre. Cela, c'est
juin 1986, oui.
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Filion): Engagement 3, juin 1986,
vérifié. J'appelle l'engagement 1, août 1986.
Août
M. Brassard: Cela répond... M. Bertrand: C'est le
prolongement..
M. Brassard: C'est 200 000 $ plus 125 000 $...
M. Bourassa: II se retrouvait tantôt dans les 450 000
$.
M. Brassard: Est-ce qu'il y en a d'autres que ceux-là?
M. Bourassa: Ils étaient tous regroupés
tantôt, je pense.
M. Bertrand: Ils ont commencé... Vous les avez sous forme
de présentation mois par mois; II y a une présentation
totale.
M. Bourassa: D'accord.
M. Bertrand: II y a eu un premier engagement pour 6 mois et par
la suite un nouvel engagement pour 16 mois.
M. Brassard: Ce qui fait 22 mois, ce dont vous parliez
tantôt?
M. Bertrand: Oui, mes 22 mois de tantôt. Le total
n'excède pas les montants que je vous ai donnés tantôt,
à savoir les engagements totaux de 450 000 $, les
déboursés totaux de 408 378 $.
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Filion): Vérifié. J'appelle
l'engagement 2 de septembre 1986.
M. Bourassa: J'étais intervenu personnellement.
M. Brassard: Ah mon Dieu, oui!
Septembre
M. Bourassa: II s'agit du Dispensaire diététique de
Montréal; cela me paraissait une cause extrêmement valable pour
les femmes enceintes en milieu défavorisé. Cela avait
été bloqué par la machine bureaucratique; alors, j'ai
décidé de poser un geste. (12 h 45)
M. Brassard: En attendant que cela débloque?
M. Bourassa: C'est cela, oui. Pour les causes les plus valables
on se sert de notre petit budget assez famélique, assez
réduit.
M. Brassard: Est-ce que cela signifie que le premier ministre
exercera tout son poids pour que la machine bureaucratique en arrive à
assumer ce projet?
M. Bourassa: Oui. C'est déjà fait, je crois.
M. Brassard: À l'intégrer au budget
régulier?
M. Bourassa: C'est déjà fait.
M. Brassard: Oui? Aux Affaires sociales?
M. Bourassa: Oui, c'est cela.
M. Brassard: Santé et Services sociaux?
M. Bourassa: Oui, les Affaires sociales, mais cela prenait un peu
de temps, c'était l'été et c'était urgent pour ces
gens-là. J'ai décidé d'utiliser mon budget
discrétionnaire. J'apprécie les remerciements de mes
collègues députés...
M. Brassard: Je vous en félicite aussi. C'est une
très bonne utilisation.
Le Président (M. Filion): Qui s'élève
à combien, M. le premier ministre, environ?
M. Bourassa: En totalité? Le Président (M.
Filion): Oui.
M. Bourassa: Quelques centaines de milliers de dollars.
M. Brassard: Et le dispensaire fonctionne maintenant sur la base
de subventions du ministère de la Santé et des Services
sociaux.
M. Bertrand: Les subventions normées dans le cadre de
programmes...
M. Bourassa: Mais c'est un début de programme.
M. Brassard: C'était pour faire la transition.
M. Bourassa: Je pense qu'il faudrait en mettre plus.
Le Président (M. Filion): Cela va. Vérifié.
J'appelle l'engagement 4 de septembre 1986.
M. Bourassa: C'est la contribution régulière. M.
Brassard: C'est régulier? M. Bourassa: Oui.
M. Brassard: C'est puisé à même votre budget
discrétionnaire, cette subvention-là aussi?
M. Bourassa: II me semble que oui. Comme on l'a réduit de
moitié depuis deux ans...
M. Bertrand: Celle-ci, en septembre 1986, je pense que c'est
à même le budget discrétionnaire. Par la suite on s'est
aperçu que ce n'était pas une subvention, que c'était une
cotisation que le Conseil exécutif devait payer à l'institut
national.
M. Bourassa: Une cotisation.
M. Bertrand: La première année on l'a payée
à même le budget de subvention discrétionnaire. La
suivante, celle de septembre 1987, vous allez voir qu'elle a été
prise à même ies fonds du Conseil exécutif. Il ne s'agit
pas d'une subvention mais d'une cotisation annuelle à cette association
des hauts fonctionnaires de tout le Canada.
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Filion): Vérifié. J'appelle
maintenant l'engagement 1 d'octobre 1986.
Octobre
M. Brassard: Ce sont quatre mois qui s'ajoutent aux six mois. Il
y avait un engagement de six mois tantôt et un engagement de quatre mois.
Pourquoi ne pas fonctionner sur ia base de six mois? Est-ce une question
fiscale aussi, non?
M. Bourassa: Je ne pense pas que M. Rivest soit à ce
point... Vous savez qu'il est détaché des biens de la terre.
M. Brassard: Ah oui, je le sais. Cela va. Novembre
Le Président (M. Filion): J'appelle l'engagement 1 de
novembre 1986.
M. Bourassa: C'est pour le joaillier. C'est le même que
sous l'ancien régime. Donc...
Une voix: Il fallait avoir les mêmes...
M. Brassard: Une continuation de contrat.
M. Bourassa: Pas de patronage, on garde les mêmes.
Le Président (M. Filion): Donc, l'engagement 1 pour
novembre 1986 est vérifié. J'appelle l'engagement 2.
M. Brassard: Sûrement que c'est vérifié. Pour
une fois qu'il y a maintien de l'ancien contrat. Vous disiez, M. le
Président?
Le Président {M. Filion): L'engagement 2 de novembre 1986.
M. Raymond Leboeuf.
M. Brassard: Malheureusement, cela n'a pas donné beaucoup
de fruits.
M. Bourassa: Sauf que cela a blanchi le gouvernement sur la
transaction. Dans le rapport c'est clairement inscrit que le gouvernement ne
pouvait pas faire autrement. Mais ce n'était pas l'objectif du
rapport.
M. Brassard: En effet, oui. Cela va.
Le Président (M. Filion): Vérifié. J'appelle
l'engagement 4.
M. Brassard: Corporation d'investissement jeunesse,
Évidemment, le temps nous manque. Cela aurait été
Intéressant de voir un peu où en est rendue la Corporation
d'investissement jeunesse.
M. Bourassa: J'ai tous les faits Ici.
M. Brassard: Oui? Si c'était possible de..
M. Bourassa: Oui.
M. Brassard: ...faire un dépôt... Est-ce que vous
pourriez faire un dépôt aussi?
M. Bourassa: C'est une note. 19 garanties de prêt à
19 entrepreneurs pour le démarrage de neuf entreprises. La garantie
totalise une aide de 365 000 $ pour des investissements totaux de 1 450 000 $.
Nous avons actuellement 579 500 $ en caisse et des engagements précis
pour 470 000 $. C'est l'essentiel des ententes avec les Institutions
financières suivantes: Le Mouvement Desjardins, la Banque nationale, la
Banque royale, la Banque Toronto Dominion et la Banque canadienne
Impériale de commerce.
M. Brassard: Est-ce qu'il serait possible - peut-être pas
maintenant, ce n'est pas d'une urgence telle - de faire parvenir aux membres de
la commission...
M. Bourassa: Oui.
M. Brassard: ...le détail, peut-être, le nom des
entreprises, la nature de la production...
M. Bourassa: D'accord.
M. Brassard: ...et la localisation des entreprises, pour faire le
portrait? D'accord?
Le Président (M. Filion): Est-ce que cela va, M. le
premier ministre?
M. Bourassa: Oui, parce que, là, cela m'a l'air un
peu...
M. Brassard: Un peu succinct.
Le Président (M. Filion): D'accord. Alors, sous
réserve du dépôt, en vertu du règlement, dans les
quinze prochains jours, des détails des opérations de la
Corporation d'investissement jeunesse, l'engagement est vérifié.
J'appelle maintenant l'engagement 1 de février 1987.
Février 1987
M. Brassard: Bien, voyons donc' Trois mois! Êtes-vous
satisfait des services de M. Rivest?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Brassard: C'était six mois, quatre mois et c'est
maintenant trois mois. Le taux de satisfaction diminue en fonction de Ea
durée?
Le Président (M. Filion): Cela va augmenter, il y en a un
autre.
M. Brassard: Cela va augmenter? Cela dépend de son
rendement, j'imagine?
M. Bourassa: Je ne sais pas...
M. Brassard: Quand le rendement est moins bon, vous
réduisez la durée?
M. Bourassa: Pour l'inciter à travailler davantage!
M. Brassard: Ha, ha, ha! C'est un bon moyen. J'espère que
vous n'avez pas l'intention d'implanter ce système dans ta fonction
publique.
M. Bourassa: Cela va dépendre du rendement
escompté.
Le Président (M. Filion): C'est dommage que la population
ne puisse pas faire la même chose.
M. Bourassa: On serait en bonne posture. M. Brassard: Cela
va.
Le Président (M. Filion): L'engagement 1 de février
1987 est vérifié. J'appelle l'engagement 1 de mars 1987.
Mars
M. Brassard: Ah! M. Bolduc, à partir du 4 mars 1987. Si je
comprends bien, M. Bolduc retire en honoraires, via sa firme, CGI, presque
autant que lorsqu'il était secrétaire général du
Conseil exécutif, 87 800 $.
M. Bourassa: C'est-à-dire qu'il a mis fin à son
contrat Cela a été simplement pour trois mois. Le
déboursé est de 27 000 $. Donc, 87 000 $, c'est simplement le
contrat de services, mais, finalement, après trois mois, il a mis fin
à son contrat.
M. Brassard: Donc...
M. Bourassa: C'est 27 000 $, c'était pour assurer la
transition après l'arrivée de M. Morin. Après
l'arrivée de Benoît Morin. pour assurer la transition, on avait
signé un contrat avec lui, mais, finalement, après trois
mois...
M. Brassard: Sur une durée de douze mois et, finalement,
ses services ont été utilisés trois mois.
M. Bourassa: C'est cela. On a convenu, au bout de trois mois, de
mettre fin au contrat.
M. Brassard: À ce moment-là, selon nos
règles, est-ce que l'engagement financier...
Une voix: L'engagement était de 87 000 $.
M. Marcil: Oui, mais la plupart sont comme cela.
M. Brassard: ...doit demeurer de cette façon, même
si la dépense réelle n'est pas de cet ordre?
M. Marcil: On l'a vu dans d'autres ministères. C'est
à peu près de la même...
M. Brassard: C'est comme cela qu'on fonctionne?
M. Marcil: ...façon. C'est l'engagement.
C'est ce qu'on prévoyait dépenser pour un contrat. Mais,
souvent, on n'atteint jamais le maximum.
M. Bourassa: Sous notre administration, les
déboursés sont toujours inférieurs aux contrats
initiaux.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourassa: Donc, c'est un autre...
M. Brassard: Voulez-vous des exemples contraires?
M. Bourassa: Ha, ha, ha!
M. Brassard: On pourrait en reparler.
M. Bourassa: Comme vous le voyez, en tout cas sous ma direction,
c'est une constante, les déboursés sont inférieurs aux
contrats. C'est un reflet de la rigueur...
M. Brassard: Dans ce cas-là.
M. Bourassa: Non, mais il y en a plusieurs. Pour M. Warren,
c'était le même cas.
M. Marcil: On en a vu avec le Solliciteur général
et le ministre de la Justice également.
M. Brassard: Par contre, on pourrait... Une voix: M.
Warren, M. Leboeuf. M. Bourassa: M. Raymond Leboeuf.
M. Brassard: ...dresser une liste d'exemples tout à fait
contraires où il y a des dépassements de...
M. Bourassa: Vous allez travailler longtemps pour le faire...
M. Brassard: Ah mon doux! Cela va.
Le Président (M. Filion): Avec votre permission, juste une
question. Le contrat est signé avec CGI inc. pour les services de M.
Bolduc, à titre de secrétaire général?
M. Bourassa: De conseiller au secrétaire
général.
Le Président (M. Filion): De conseiller au
secrétaire général. Oui, c'est cela: Conseiller senior en
matière d'administration auprès du secrétaire
général. Par contre, on sait que CGI a eu
énormément de contrats d'autres ministères durant cette
période-là, je présume, d'une façon tout à
fait régulière, pendant toutes ces années. Est-ce que vous
ne considérez pas qu'il s'agit là d'une matière soulevant
tout le problème, pour le moins, d'une apparence de conflit
d'intérêts, non pas, encore une fois, au niveau
ministériel, mais dû au fait que CGI signe plusieurs contrats avec
plusieurs ministères, avec l'Assemblée nationale, je pense que je
peux avancer avec le Solliciteur général aussi, sans craindre de
me tromper? Est-ce que, à vos yeux, M. le premier ministre, if ne s'agit
pas là d'une matière laissant croire à un possible conflit
d'intérêts?
M. Bourassa: Cela a duré trois mois seulement.
Le Président (M. Filion): Oui, je comprends.
M. Bourassa: À un moment donné, qui pourra
travailler pour le gouvernement? Les anciens hauts fonctionnaires, les
conjointes temporaires de fait, ou je ne sais pas... À un moment
donné, ce ne sera pas facile. Il reste trois mois. Il a
été 25 ans au service de la fonction publique, 25 ans, à
différents ministères. On a pensé que, pour un certain
temps, il pouvait aider le secrétaire général. Je ne vous
blâme pas pour vos questions, mais je veux simplement vous sensibiliser
au fait qu'à force de mettre des contraintes à droite et à
gauche et d'être le plus méticuleux possible on peut se priver de
services très compétents et très utiles à
l'État Alors, l'ex-secrétaire général a
décidé de mettre fin à son contrat au bout de trois mois.
La transition était complétée. Je ne dis pas s'il
était resté et qu'il était encore... Mais que pour trois
mois il facilite la transition avec le nouveau secrétaire
général, qu'il l'informe des dossiers en marche, il me semble que
ce ne doit pas soulever tellement de question. Puis, comme me dit mon chef de
cabinet, le secrétaire général n'a rien à voir dans
l'attribution des contrats.
Le Président (M. Filion): Bien, disons...
M. Bourassa: Alors, quelqu'un qui s'en va après 25 ans, 30
ans, cela veut dire qu'on ne peut plus l'utiliser s'il s'en va avec une firme
qui possiblement fait affaire avec l'État? Toutes les firmes font
affaire avec l'État, aujourd'hui. Peut-être que oui, mais,
finalement, qui acceptera de servir?
Le Président (M. Filion): M. Bolduc est plus qu'un
employé, je présume, de CGI inc., il est aussi un actionnaire de
cette firme-là.
M. Bourassa: II s'était départi de ses actions du
temps qu'il était secrétaire général.
Le Président (M. Filion): Oui. Du 4 mars 1987 au 3 mars
1988... jusqu'au 3 juin, comme vous l'avez mentionné tantôt,
est-ce qu'il...
M. Bourassa: Je ne sais pas s'il avait pris des actions. C'est
possible... Il n'en avait pas quand il était secrétaire
général.
Le Président (M. Filion): Durant la période de ce
contrat-là, est-ce qu'il avait un intérêt dans CGI inc. ou
s'il était simplement un salarié?
M. Bourassa: Je ne peux pas vous dire si... Je peux vous dire
que, quand il était secrétaire général, il n'avait
pas d'intérêt. Quand il a été conseiller pour ces
quelques semaines, c'est possible qu'il ait eu un intérêt, mais ce
n'est pas le secrétaire général qui accorde les
contrats.
Le Président (M. Filion): Depuis juin 1987, CGI inc., en
somme, ne fournit plus les services de M. Bolduc, si je comprends bien
votre...
M. Bertrand: CGI Inc. ne fournit plus les services de M. Bolduc
au gouvernement.
Le Président (M. Filion): M. Bolduc...
M. Bourassa: Tout cela se fait bénévolement. Je ne
vous dis pas que je ne l'appelle pas pour avoir son avis parce que, d'abord,
c'est un ami et iI a été 25 ans ici. À l'occasion, je
l'appelle pour avoir son avis sur des personnes ou des dossiers, ceci sans
honoraires. Il connaît tout le monde à Québec, M.
Bolduc.
M. Marcil: M. le Président, je voudrais vous faire
remarquer que le temps est écoulé. Pour-riez-vous procéder
à la vérification de...
Le Président (M. Filion): Alors, cela va, M. le
député de Lac-Saint-Jean?
M. Bourassa: À ce qu'on me dit, M. Bolduc a
travaillé sur la gestion des ressources humaines durant cette
période, principalement. Donc, il n'y a pas de lien avec les contrats
que sa compagnie a pu avoir.
Le Président (M. Filion): Cela va, M. le
député de Lac-Saint-Jean?
M. Brassard: En mai, le contrat de M. Rivest est maintenant de
six mois et demi. Vous êtes satisfait. Il a repris...
M. Bourassa: Probablement que son rendement...
M. Brassard: Le rendement est meilleur. M. Bourassa: ...s'est
légèrement amélioré. M. Brassard: Cela va,
M. le Président.
Le Président (M. Filion): Alors ça va, M. le
député de Lac-Saint-Jean?
M. Marcil: M. le Président, il y aurait peut-être
une information supplémentaire.
Le Président (M. Filion): Oui, M. le chef de cabinet.
M. Bertrand: L'ensemble des engagements financiers pour la
période du gouvernement précédent, des années 1985
et 1986, il y a des engagements pour 983 000 $ qui n'avaient pas
été soumis, je pense, à la commission...
M. Bourassa: Cela on peut le dire. Les journalistes sont partis,
il faut vous accorder.
M. Bertrand: ...et des engagements pour 264 000 $.
M. Bourassa: Vous savez... Si le député de
Lac-Saint-Jean me permet, il avait dit. dans le cas du Solliciteur
général, que c'était un chaos administratif et, trois
jours après, quand il a vu que c'était pire sous leur
administration, il a dit que c'était un écran de
fumée.
Le Président (M. Filion): Est-ce que je pourrais avoir
votre attention pour...
M. Bourassa: Mais là je le lui ai dit, et il n'y a plus de
journalistes.
Mai, juin et septembre
Le Président (M. Filion): Est-ce que tes engagements
financiers de mars 1987, mai 1987, juin 1987 et septembre 1987 sont
vérifiés?
M. Brassard: Vérifié.
Le Président (M. Filion): Vérifié.
Les engagements financiers pour la période de janvier 1986
à septembre 1987 sont donc vérifiés. Il y a une question
qui a été prise sous réserve. C'était la question
concernant la Corporation d'investissement jeunesse.
Une voix: C'est ça.
M. Bourassa: Les anciens sont adoptés pour
régulariser.
Le Président (M. Filion): Oui, mais ça fait
déjà partie des engagements d'un mois qui était septembre,
je pense.
Je rappellerais aux membres de la commission que nous avons une courte
séance de travail après... Immédiatement.
Je remercie le premier ministre et le député de
Lac-Saint-Jean.
(Suspension de la séance à 13 h 3)
(Reprise à 15 h 21)
Le Président (M. Marcil): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Étude détaillée du projet de loi
75
La commission reprend ses travaux; je vous rappelle son mandat, à
savoir, de procéder à l'étude détaillée du
projet de toi 75, Code de procédure pénale. Nous étions
rendus à l'article 243.
M. Filion: M. le Président, avant d'étudier
l'article 243, je veux signaler au ministre qu'il y a une chose à
laquelle je suis en train de travailler en ce qui concerne l'arrestation sans
mandat. Mais, comme mon opinion n'est pas encore arrêtée, cela ira
à un peu plus tard, aujourd'hui ou demain matin, donc un peu vers la fin
de nos travaux, vous en déciderez. Ce sont des représentations
que j'aurai à faire à ce moment-là, possiblement.
M. Marx: Est-ce un article qui était suspendu?
M. Filion: II était suspendu ou déjà
adopté, un des deux, je ne le sais pas.
M. Marx: II n'y a pas de problème.
M. Filion: Alors, à ce moment-là, vers la fin de
nos travaux ou un peu plus tard, quand je serai prêt. On n'a pas beaucoup
de temps pour travailler, malheureusement. Je suis en train de faire une petite
étude là-dessus.
M. Marx: Parfait.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Donc, j'appelle l'article
243.
Rectification de jugement
M. Filion: L'article 243, commentaires.
M. Marx: Cet article indique dans quel cas il peut y avoir
rectification du jugement.
M. Filion: Je regarde mes notes. D'abord, évidemment, la
rectification de jugement est une procédure toute nouvelle.
M. Marx: Toute nouvelle.
M. Filion: Elle n'est pas toute nouvelle, elle existe
déjà en partie.
M. Marx: Dans le Code de procédure civile.
M. Filion: Dans le Code de procédure civile?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Ou dans la Loi sur les poursuites sommaires aussi. On
peut corriger les erreurs d'écriture.
M. Marx: Ce n'est pas une rectification de jugement.
M. Filion: Mais cela fait partie de l'article 243.
M. Marx: Mais c'est le pouvoir inhérent du juge de
corriger des erreurs d'écriture, de calcul ou tout autre erreur
matérielle.
M. Filion: Quel est l'article correspondant de la Loi sur les
poursuites sommaires?
M. Marx: II n'y en a pas.
M. Filion: Même pour l'erreur d'écriture?
M. Marx: Non.
M. Kehoe: M. le ministre.
Le Président (M. Marcil): Oui.
M. Kehoe: Actuellement, comment corrige-t-on des erreurs
d'écriture, des choses mineures comme ça?
M. Marx: Le juge peut le faire lui-même. M. Kehoe:
Après le jugement rendu?
M. Marx: En pratique oui, mais cela peut être
contesté. Il n'y a pas de procédure prévue.
M. Filion: Comment, actuellement, le juge procède-t-il
pour corriger une erreur d'écriture?
II le fait en vertu de quoi?
M. Marx: Cela se fait d'une manière informelle.
M. Filion: Informelle.
M. Marx: Mais te calcul de deux et deux, si quelqu'un aécrit cinq, on peut faire...
M. Filion: Ce qui est carrément nouveau, c'est deux et
trois, en fait.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: L'alinéa ou le paragraphe; on dit paragraphe.
Les paragraphes 2 et 3 de l'article 243.
M. Marx: Qui s'inspire du Code de procédure civile.
M. Filion: Mais c'est tout à fait nouveau. M. Marx:
Totalement.
M. Filion: Cela n'existait pas, à ma connaissance, dans la
Loi sur les poursuites sommaires,
M. Kehoe: Effectivement, M. le ministre, cela se fait
actuellement, mais d'une manière informelle. SI je comprends bien, il y
a un texte de loi spécifique, n'est-ce pas?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Marcil): Vous avez compris, M. le
député de Chapleau?
M. Kehoe: Adopté.
M. Filion: C'est cela. Le premier, ça se faisait avant; le
deuxième, ça ne se faisait pas avant. S'il y avait une
erreur...
M. Marx: On ne peut pas... M. Filion: Je croirais.
M. Marx: ...dire que cela ne s'est absolument jamais fait, mais
ce n'est pas dans la loi actuelle.
M. Filion: Ce n'est pas dans la loi actuelle.
M. Kehoe: Je suis sûr qu'en Cour municipale, cela se
faisait auparavant d'une manière informelle pour des offenses
mineures.
M. Filion: Cela pouvait se faire sur le bras. M. Kehoe:
À peu près.
M. Filion: Comme dirait le chef de l'Opposition, sur le b-r-a-s,
mais de toute façon cela va de soi. On va chercher un peu plus du
côté de la souplesse pour la procédure civile et on
délaisse un peu plus la rigueur pour la procédure criminelle.
Qu'est-ce qu'on ajoute?
M. Marx: On prévoit maintenant que ce sera fait en vertu
de la loi.
M. Filion: Sur le bras de la loi. Cela va, adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 244.
M. Marx: Cet article prévoit que la rectification peut
être faite d'office ou sur demande.
M. Filion: Il y a un petit problème. La rectification
d'office peut se faire sans que les parties n'aient été
avisées du moment de la rectification. Par exemple, vous avez
reçu une peine illégale. Le juge la corrige, mais vous ne le
savez même pas. Il n'y a pas d'avis qui vous est donné. Par
exemple, il vous a condamné à une suspension de votre permis de
conduire pour trois mois. En vertu de la loi, il devait vous condamner pour six
mois. Vous avez reçu le Jugement et il a dit: Pour trois mois. Vous vous
en allez chez vous. Vous êtes relativement content, parce que l'avocat
que vous aviez consulté vous avait dit: C'est six mois au minimum.
À un moment donné, vous recevez une lettre ou un avis du greffier
sans que vous ayez été présent et sans que vous ayez eu
une chance de faire des représentations quelconques.
M. Kehoe: Quelles représentations peut-il faire si le
texte de la loi est là et le dit spécifiquement?
M. Filion: Le juge s'est trompé une fois. Il peut
peut-être se tromper deux fois.
Le Président (M. Marcil): Si le juge dit trois mois, c'est
lui qui interprète.
M. Filion: Le ministre ne peut pas se tromper deux fois de
suite.
M. Kehoe: Même pas une fois. M. Marx: Même pas
une fois. M. Filion: Même pas une fois.
Le Président (M. Marcil): Sauf que, lorsqu'un juge donne
une sentence, c'est lui qui décide de la sentence.
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): Normalement, s'il
dit trois mois, cela devrait être trois mois. M. Filion:
Non. SI la loi dit six mois...
Le Président (M. Marcil): II ne peut pas aller
contre...
M, Filion: D'après ce que dit l'article, II va se
rectifier d'office.
Le Président (M. Marcil): S'il s'est trompé, c'est
l'application de la loi intégrale. C'est le greffier qui...
M. Filion: Le seul petit problème est que j'aimerais bien
que les parties aient une chance au moins d'être présentes pour
écouter le jugement corrigé.
Le Président (M. Marcil): Donc, il faudrait toujours que
l'accusé pose la question: Est-ce que c'est réellement la
loi?
M. Filion: Oui, peut-être, tout simplement. Il a la chance,
peut-être, de discuter d'une interprétation que pourrait donner la
toi.
Mme Bleau: M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Oui, Mme la
députée de Groulx.
Mme Bleau: J'ai vu un cas et je pense que ce sont plutôt
ces cas-là qu'on va rencontrer. Le juge municipal, entre autres pour les
billets, donne une moins grosse sentence que les lois que notre gouvernement
impose. Dans ce cas-là, le juge a donné, à un monsieur qui
est venu me voir, une sentence de six mois de suspension de permis et c'est
Québec qui a décidé que c'était un an selon la loi.
Il a reçu par la poste un avis disant que le juge n'avait pas
été assez sévère, que c'était un an.
M. Filion: Je vous corrige. Le juge avait appliqué la loi,
puis le gouvernement du Québec, par la voie probablement de la
Régie de l'assurance automobile, avait également appliqué
la loi. Il y avait une distinction dans le jugement du juge, entre ce à
quoi il était obligé en vertu du Code criminel et ce à
quoi l'obligeait le Code de la sécurité routière.
Mme Bleau: Exactement.
M. Filion: Or, ce n'est pas tout à fait la même
chose. Mon petit problème, M. le ministre, est le suivant: dans le
deuxième cas il n'y a pas de problème, la partie sera
présente, mais dans le premier cas, il n'y a personne de présent.
Trouvez-vous cela raisonnable?
M. Marx: Si la personne n'est pas satisfaite, il y a toujours
l'appel ou les mesures extraor- dinaires. Il est rare que l'on fasse une
rectification d'une erreur d'écriture, de calcul ou une autre correction
matérielle pour changer le fond du jugement. Il ne s'agit pas de
modifier le jugement, mais de rectifier une erreur.
M. Filion: Oui, mais il y a le deuxièmement ou le
troisièmement que vous ne devez pas oublier. Si on s'en tient au
premièrement, vous avez peut-être raison. On a dit deux plus deux
et on s'est trompé en disant que cela faisait 22 au lieu de 4. On n'a
pas tout à fait tort, d'ailleurs. Deux et deux peuvent donner 22 dans
certaines circonstances. Mais tenons-nous-en à la première
dimension, plutôt aux paragraphes 2° et 3° de l'article 243.
Là, cela va plus loin que de seulement corriger.
M. Marx: Que suggérez-vous?
M. Filion: Je suggère que cette rectification ait lieu
après avis aux parties.
M. Marx: Même d'office?
M. Filion: Oui. Il n'y a pas de problème quand ce n'est
pas d'office. Il y a une demande et tout cela. S'il est obligé de se
présenter et si c'est deux plus deux et qu'il s'est trompé, les
parties ne se présenteront pas. Elles donnent un avis de trois jours;
bref, il n'y a personne le matin et il corrige son jugement. On est en
matière de droit pénal. Ce peuvent être des mois de prison
qui ont été mal figurés. On aime bien que l'accusé
soit présent.
M. Marx: L'idée, c'est qu'on est en train de restreindre
la loi. Dans l'état actuel des choses, cela se fait d'une façon
informelle. On ne veut pas réduire le pouvoir des juges...
M. Filion:... de corriger d'office?
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: En fait, on l'agrandit.
M. Marx: D'accord. On suspend l'article 244.
Le Président (M. Marcil): L'article 244 est suspendu.
J'appelle l'article 245.
M. Marx: Cet article prévoit que la demande de
rectification n'opère pas, en principe, sursis de
l'exécution.
M. Filion: À quel article sommes-nous?
Le Président (M. Marcil): À l'article 245. On a
suspendu le 244.
M. Filion: Ah oui!
Le Président (M. Marcil): On tourne la
page.
M. Filion: Bien oui, d'accord. "La demande de rectification
n'opère pas sursis de l'exécution du Jugement ou de la
décision à moins que le juge ne l'ordonne sur demande." Oui, je
pense que...
Le Président (M. Marcil): C'est adopté? M. Filion:
C'est correct.
Le Président (M. Marcil): Cela va? J'appelle l'article
246.
M. Marx: Cet article prévoit que la demande de
rectification ou de surseoir à l'exécution doit être
précédée d'un préavis.
M. Filion: Cela donne une idée, M. le ministre, du fait
que, lorsqu'une demande de rectification est faite par une des parties, tout le
monde est avisé et a l'occasion de faire vatoir ses arguments. Pardon?
C'est cela. Ah! d'accord.
Une voix: Trouvez-vous ceta raisonnable?
M. Filion: C'est raisonnable. Adopté. Sauf,
évidemment, le défendeur qui a été
déclaré coupable par défaut ou en vertu de l'article
165.
M. Marx: Quelqu'un qui a plaidé coupable. M. Filion:
...quelqu'un qui a plaidé coupable.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'article 246 est
adopté?
M. Marx: Oui.
M. Filion: L'article 246 est adopté.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 247.
M. Marx: Cet article a trait au sursis de l'exécution d'un
jugement.
M, Filion: C'est bien.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 248.
M. Marx: Cet article a trait au délai d'appel du Jugement
rectifié. Cela va de soi.
M. Filion: Bien oui.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 249.
M. Marx: Cet article a trait aux frais sur la demande de
rectification.
M. Filion: Cela va être un maudit règlement que vous
allez adopter, hein? Il va y en avoir un "char".
M. Marx: Ceta va être un bon règlement.
M. Filion: Oui, mais il va y avoir un "char" de dispositions.
Le Président (M. Marcil): Vous voulez dire une locomotive,
un train.
M. Filion: Un "char". Il faut que le monde nous comprenne.
Adopté. On va attendre le règlement.
Le Président (M. Marcil): Adopté?
M. Filion: Le ministre s'est déjà engagé
à nous le faire parvenir...
M. Marx: Oui. M. Filion: ...l'an prochain. Le Président
(M. Marcil): Adopté.
Rétractation de jugement
J'appelle l'article 250. Nous sommes dans la
"rétractation"...
M. Filion: Non. Rétractation.
Le Président (M. Marcil): ...rétractation de
Jugement.
M. Marx: Cet article prévoit que le défendeur peut
demander fa rétractation de jugement. Une autre Inspiration de l'article
482 du Code de procédure civile.
M. Filion: II y a plusieurs petites choses dans l'article 250,
plusieurs petites choses. Premièrement, l'article 250 ne traite que du
cas de la rétractation de Jugement. Vous vous souvenez de la discussion
qu'on a eue en fin de semaine dernière. Qu'est-ce que comprend le mot
"jugement"? Ici, l'article 250 est plus court que le titre ne le laisse
entrevoir, parce qu'on parle uniquement de la déclaration de
culpabilité. On ne parle pas de l'imposition de la peine comme pouvant
donner lieu à une rétractation de jugement. Je sais que la peine
tombe avec le jugement, mais si c'était uniquement la peine qu!
était l'objet de la rétractation? Je vais vous donner un exemple.
L'accusé n'a pas pu faire valoir ses représentations sur
sentence, comme on l'a étudié. On donne le droit à
l'accusé de faire valoir ses représentations sur sentence
à l'article 229 et aux suivants, 229 en
particulier.
M. Marx: Ce n'est pas une raison de rétractation de
jugement.
M. Filion: C'est ça. Dans votre esprit, la
rétractation de jugement ne s'applique qu'à la déclaration
de culpabilité.
M. Marx: C'est ça. S'il y a peine, il va aller en
appel.
M. Filion: II faut qu'il aille en appel pour la peine.
M. Marx: Oui.
M. Fliion: II faut juste en être conscient.
M. Marx: Oui.
M. Filion: D'accord.
Deuxièmement, on limite la rétractation de jugement aux
cas où un défendeur n'a pas fait de défense. On ne
l'étend pas aux autres cas, notamment à ceux prévus par le
Code de procédure civile. Dans le Code de procédure civile, c'est
l'article...
M. Marx: Trop de surprise et tout ça, c'est ce qu'on
retrouve dans le Code de procédure civile.
M. Filion: Oui, c'est ça.
M, Marx: Oui, mais ici ce n'est pas la même chose.
M. Filion: Ce serait trop large, à votre avis,
d'étendre la rétractation de jugement...
M, Marx: Mais surprise, fraude, fraude de qui?
M. Filion: Quel article, déjà, dans le Code de
procédure civile?
M. Marx: Article 462.
M. Filion: Article 482. Fraude aussi et tout cela. L'article
483?
M. Marx: Oui, les motifs. J'ai dit "la fraude de qui", mais un
motif sérieux, cela peut couvrir la fraude aussi.
M. Filion: Oui, mais c'est surtout...
M. Marx: C'est dans le Code de procédure civile qu'on
couvre la fraude.
M. Filion: Oui, mais on couvre aussi l'article 483 dans certains
de ces aspects, mais là on irait en appel; c'est cela.
M. Marx: Le recours utile, c'est l'appel.
M. Filion: C'est l'appel.
M. Marx: C'est cela.
M, Filion: C'est l'article 482.
M. Marx: Oui.
M. Filion: II n'a pas pu présenter sa défense pour
un motif sérieux. Cela couvre les cas où il n'a pas
présenté de défense.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: S'il en a présenté une, c'est
l'appel.
M. Marx: C'est cela: "Le défendeur qui a été
déclaré coupable par défaut..."
M. Filion: Alors, je pense que cela va. Il faut seulement
être conscient des limites de l'article, mais une fois
condamné...
M. Marx: D'accord. L'article 250... M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 250 est
adopté. J'appelle l'article 251.
M. Marx: Cet article décrit comment on fait la demande de
rétractation.
M. Filion: Est-ce qu'il y a une raison pour laquelle vous ne
permettez pas la demande orale ou ne tombe-t-on pas nécessairement dans
le formalisme un petit peu?
Une voix: Ici, le deuxième alinéa.
M. Filion: Ah oui! Toutefois, elle peut aussi se faire oralement
lorsque le défendeur se présente à l'audience après
que le juge a rendu jugement à condition que le juge..." Là,
c'est très limité. Évidemment, c'est le jour
même.
M. Marx: Oui.
M. Filion: Le problème, à ce moment-là,
c'est que vous obligez le défendeur à faire part de ses moyens de
défense au moment où il présente la requête.
M. Marx: C'est cela. Dans l'avant-projet, c'était
écrit "et les moyens de défense" et, maintenant, c'est
écrit "la nature des moyens de défense".
M. Filion: Pourquoi écrire cela?
M. Marx: On a tenu compte des remarques de la Commission des
services juridiques sur le droit au silence de l'accusé. Comme je viens
de le dire, l'avant-projet prévoyait que le défendeur devait
indiquer, dans sa demande, les moyens de défense qu'il entendait
soulever.
Or, il suffit de s'assurer que le défendeur a, de fait, une
défense à présenter. C'est pourquoi la seule indication de
la nature de cette défense est suffisante pour apprécier le
bien-fondé de la demande. Elle n'oblige pas le défendeur à
révéler la teneur de ses moyens de défense.
M. Filion: Oui, cela, je le comprends. Mais, la nature, qu'est-ce
que c'est? C'est un peu la teneur. Pardon? Il faut... J'enlèverais cela,
M. le ministre.
M. Marx: Supposons qu'il dise: Je n'étais pas là,
je n'ai pas reçu de constat, je n'avais pas été
avisé. Cela pourrait être la nature de sa défense.
M. Filion: Non, ce n'est pas la même chose. Ce sont les
motifs qui font qu'il n'a pas pu présenter de défense. Là,
on ajoute, à l'article 251: on parle de ses moyens de défense sur
le fond.
M. Marx: Supposons qu'il dise: J'ai une défense d'alibi,
cela ne décrit pas son alibi, mais...
M. Filion: Écoutez, sur la défense d'alibi, on a
déjà ta jurisprudence. La défense d'alibi doit être
invoquée au premier...
M. Marx: Oui.
M. Filion: ...déjà la "common law". À la
première occasion possible, on doit présenter sa défense
d'alibi.
M. Marx: Oui. (15 h 45)
M. Filion: Mais là, écoutez... On présente
la requête à la rétractation de jugement pour expliquer
pourquoi on n'a pas présenté de défense. Le juge doit
examiner le sérieux de ce fait, pourquoi on n'a pas
présenté une défense. Mot, je dis, que si c'est une
première phase, cela va. La deuxième phase, là où
vraiment on empiète sur ie droit à une défense pleine et
entière, c'est que l'accusé, lui, n'a pas besoin de faire valoir
ses moyens de défense. C'est cela qu'on dit quand on dit "la nature des
moyens de défense". À ce moment, il devrait les faire valoir une
fois que la demande en rétractation de jugement a été
accordée. Là, en deux mots, il y a le procès et il dit:
Bien voici, j'ai une défense qui est la suivante. Ce sera n'importe
quelle défense.
M. Marx: Vous avez cité l'article de l'avant-projet de
loi. Ce n'est pas l'article tel qu'il est...
M. Filion: Non, j'ai l'article 251: "...la nature des moyens de
défense que le défendeur entend soulever", c'est dans le projet
de loi.
M. Marx: On veut savoir s'il a quelque chose de sérieux ou
non.
M. Filion: Oui, mais c'est sa défense. Regardez, M. le
ministre! On a une rétractation de jugement. Cela dit ni plus ni moins:
Écoutez, on donne une chance à celui qui n'a pas pu se faire
entendre, qui n'a pas pu produire de défense, d'en produire une.
M. Marx: Supposons que ce soit possible pour tout le monde
d'aller en rétractation, parce que tout le monde va dire...
M. Filion: Là, écoutez! Non, non, la
rétractation n'est pas accordée ipso facto. Elle est
accordée uniquement dans les cas où le juge détermine que
pour un motif sérieux le défendeur n'a pas pu présenter sa
défense. C'est une étape. Là, on tombe dans une
deuxième étape, qu'est-ce qui s'est vraiment passé?
M. Marx: La raison pour cet article, c'est qu'on veut s'assurer
qu'il a une défense, qu'il a quelque chose à dire.
M. Filion: Là, II faut du GBS. Moi, je verrais mal le
défendeur qui fait une demande en rétractation de jugement
l'obtenir et après cela dire: Je n'ai pas de défense. Ce serait
trop fou. Si on demande une rétractation de jugement, c'est parce qu'on
veut dire quelque chose après, mais on n'a pas d'affaire à le
dire à ce moment. On devrait le dire après que la demande a
été accordée. Là, on va sur le fond de la
cause.
Le Président (M. Marcil): Ici, de la façon que
c'est écrit, on veut savoir comment il va, après,
démontrer sa défense.
M. Filion: Sa défense. Ce n'est pas correct de le dire
à ce moment, parce qu'on donne un avis à la poursuite de ce qu'on
a à dire.
Le Président (M. Marcil): Ah bon!
M. Filion: Ce n'est pas correct. Deuxièmement, le droit au
silence s'applique en ce sens que l'accusé peut bien ne rien vouloir
dire, mais ses témoins diront que...
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Oui, mais là on n'a pas d'affaire à dire
cela à la poursuite avant le procès. C'est cela que cela dit: la
nature des moyens de défense.
Le Président {M. Marcil): Dans le fond, ce que vous
proposez, c'est de biffer les mots "la nature"?
M. Marx: On a mis "la nature" parce que, autrefois,
c'était... Est-ce que le député est conscient qu'un tel
recours existe en vertu de la charte de la ville de Montréal?
M. Filion: Oui. Bien sûr, sur le territoire de
Montréal, on peut demander la rétractation. Je suis d'accord.
M. Marx: II y a des gens qui demandent la rétractation
pour des raisons, comment dirais-je, sans raison.
M. Filion: Écoutez, avec tout le respect que j'ai pour la
couronne municipale, avec tout le respect que j'ai pour toutes les couronnes
municipales, elles voudraient que cela aille toujours le plus vite possible
mais, d'un autre côté, il y a nos droits et il y a les citoyens
qui vont demander...
M. Marx: II y a un équilibre à faire dans tout
cela.
M. Filion: L'équilibre comporte...
M. Marx: Dans l'Opposition, vous ne pouvez pas demander chaque
fois la lune dans n'importe quel dossier...
M. Filion: Ah bien non!
M. Marx: ...et dire: Le ministre ne devrait pas couper. Vous avez
une responsabilité aussi.
M. Filion: Sauf dans les cas où le gouvernement promet la
lune pendant la campagne électorale.
M. Marx: C'est vrai.
Le Président (M. Marcil): Cela n'a aucun rapport avec le
pouvoir judiciaire.
M. Marx: Mol, je n'ai pas promis la lune.
M. Filion: Là, vous parliez d'un gouvernement et de
l'Opposition.
M. Marx: De toute façon, j'ai presque donné suite
à toutes nos promesses électorales en matière de
justice.
M. Filion: Bref, M. le ministre... M. Marx: Vous ne voulez pas
de...
M. Filion: Pourquoi la demande de rétractation de
jugement? Je vais vous poser une question. Dans toute l'économie et la
rationalité derrière la procédure de rétractation
de jugement, pourquoi demander l'inscription des moyens de défense dans
l'avis écrit? Le juge qui va se prononcer, lui, n'a pas d'affaire
à les regarder. Le juge, il faut qu'il se base, lui, sur le motif
sérieux ou non d'avoir présenté une défense. Il ne
se prononce pas sur ta teneur ou la nature des moyens de défense. Cela
ne rentre pas en considération. Pourquoi écrire cela dans une
procédure, sinon pour donner un avis à la poursuite de ce qu'on a
l'intention de plaider au moment du procès?
Le Président (M. Marcil): Si on va en rétractation, disons
pour le défendeur, puisqu'à un moment donné il y a quand
même eu une preuve qui a été faite, l'individu
n'était pas là ou qu'il ne l'accepte pas pour toutes sortes de
raisons, alors il demande une rétractation et, lorsqu'on lui demande de
préciser la nature des moyens de défense, il peut arriver et
dire: C'est parce que j'aurais deux témoins à faire entendre.
Donc, ce n'est pas nécessairement pour connaître la nature, mais
uniquement pour faire connaître qu'on a deux témoins nouveaux qui
n'ont pas participé...
M. Filion: D'accord, alors...
Le Président (M. Marcil): ...au premier jugement. Donc,
pour lui, ce sont, dans le fond, des éléments nouveaux.
M. Filion: D'accord. Je vais reprendre votre exemple. Le fait,
pour le défendeur, de demander de rétracter le jugement pour le
motif qu'il n'a pas pu présenter de défense, le fait qu'il ait
deux témoins à faire entendre, cela n'entre pas du tout en
considération dans le jugement du juge qui aura à décider
de la rétractation du jugement en vertu de l'article 250.
Le Président (M. Marcil): Sauf... M. Filion: Pardon,
251.
Le Président (M. Marcil): ...lorsqu'on lui demande d'indiquer la
nature des moyens de défense. En d'autres mots, le juge veut savoir ce
qu'il y a de nouveau qui ferait que...
M. Filion: II n'a pas d'affaire à savoir cela...
Le Président (M. Marcil): Il n'a pas d'affaire à
savoir cela. Ah bon!
M. Filion: ...parce que, dans le jugement qu'il va devoir rendre,
il ne doit pas prendre cela en considération en vertu de l'article
250.
M. Marx: Premièrement, il n'y a pas de rétractation
maintenant. Vous conviendrez, M. le
Président, que cela n'existe pas aujourd'hui dans notre Loi sur
les poursuites sommaires. On veut s'assurer que ce n'est pas dilatoire, qu'il y
a un fond et on demande le minimum possible. Dans l'état actuel du
droit, cela n'existe pas. On ne veut pas aller à l'autre extrême
et dire: Tout le monde peut aller en rétractation de jugement juste en
le demandant. C'est cela le problème. On le permet, mais balisé.
On ne peut dire seulement: Tout le monde qui est absent, ce n'est pas
nécessaire de se présenter au procès parce que, de toute
façon, vous pouvez demander une rétractation de jugement
même si vous n'avez pas de motif, cela va encore prendre des mois, ne
payez pas l'amende, on ne vous enlèvera pas de points.
M. Filion: Lisez l'article 250, ce n'est pas exact ce que vous
dites.
Le Président (M. Marcil): À l'article 250, on dit
seulement qu'il peut...
M. Filion: L'article 250 dit "pour un motif sérieux".
Le Président (M. Marcil): Oui, j'étais absent, je
ne pouvais pas y être.
M. Filion: Non, cela n'est pas un motif sérieux.
M. Marx: Non, pour moi, sérieux, c'est... M. Filion:
Ce n'est pas un motif sérieux. Le Président (M. Marcil):
Non? M. Filion: Non.
M. Marx: Si c'était seulement le défendeur qui
pouvait dire: Moi, j'ai une raison sérieuse, sans qu'il indique quelle
est sa raison sérieuse...
M. Filion: ...il faut qu'il l'indique.
M, Marx: ...cela peut être parce que sa chatte a eu des
chats et, pour lui, c'est sérieux.
M. Filion: Non, mais, M. le ministre, à l'article 251, on
dit: "...des motifs qui la fondent..." Le motif sérieux doit être
décrit dans la procédure.
M. Marx: Où cela?
M. Filion: C'est la combinaison de l'article 250 et de la
première phase de l'article 251. On dit déjà à
l'article 253: "...s'il est convaincu que les motifs de rétractation
allégués sont sérieux...". Oui, mais le "et", c'est cela
que je veux faire tomber. C'est le juge qui évaluera sa défense
au moment approprié. Le juge n'est pas pour évaluer la
défense avant qu'elle ne soit présentée. Il faut que les
motifs pour lesquels il demande une rétractation soient sérieux,
c'est déjà la combinaison des deux premiers articles.
M. Marx: II était absent.
M. Filion: Mais là, le juge va dire...
M. Marx: Et il avait peut-être une raison d'être
absent. Mais a-t-i! une défense? Supposons que ce soit un cas de
stationnement interdit, quelle est sa défense?
M. Filion: Oui, mais toute l'idée. Code de
procédure pénale, constat d'infraction, le juge procède
par défaut. C'est déjà beaucoup. La rétractation
vient corriger un peu les possibilités des jugements par défaut
qui deviendraient... En deux mots, il se peut que la machine à saucisses
déraille. Cela peut arriver si, à la Cour municipale, on apporte
la mauvaise pile dans ta mauvaise salle et que les défendeurs sont
ailleurs. En tout cas, peu importe, c'est une machine à saucisses
énorme qu'on met sur pied.
La rétractation de jugement vient corriger les erreurs de
dérapage de la machine à saucisses. Mais on ne peut pas arriver
à demander qu'on fasse le procès avant le procès. C'est
ça que je ne prends pas, moi.
M. Marx: Non, mais ce n'est pas ça. On a corrigé ce
que la commission des droits nous a demandé de corriger. J'ai
corrigé.
M. Filion: Oui, mais ce que la commission des droits a dit... Ce
n'est pas que vous l'ayez corrigé. Ce qu'elle dit, c'est qu'on ne
devrait pas être obligé - je lis à la page 61 - d'Indiquer
les moyens de défense que le défendeur entend soulever.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: C'est dit en toutes lettres dans le mémoire de
la Commission des services juridiques.
M. Marx: On ne demande pas les moyens de défense; on
demande la nature des moyens,
M. Filion: Oui, mais le fait de demander à l'accusé
de mentionner les moyens de défense qu'il entend soulever - au moins, il
doit les mentionner - constitue, selon nous, une atteinte à son droit au
silence. C'est cela que je dis. Il ne faut pas perdre de vue que la
procédure est réduite au minimum.
M. Marx: Regardez l'article 253.
M. Filion: Je l'ai vu, ça.
M. Marx: Je veux dire l'avant-projet.
M. Filion: Oui, je sais qu'il y a une amélioration.
Je...
M. Marx: Oui, c'est ça. On ne veut pas aller
complètement d'un extrême à l'autre. On veut être
quelque part entre...
M. Filion: Regardez, normalement, un procès, cela a lieu
même s'il y a défense. Il a le droit de défense. C'est la
charte. Il a le droit à la défense de son goût.
M. Marx: Oui, il a eu un procès, mais il n'était
pas présent.
M. Filion: II n'était pas présent, donc, il n'a pas
fait de défense. Là, le juge, dans l'optique que je
prône...
M. Marx: Aujourd'hui, si cela arrive, qu'est-ce qui se passe?
C'est fini. Il peut aller en appel.
M. Filion: II n'y a pas de procès par défaut
aujourd'hui.
M. Marx: ...mais il a fini aujourd'hui...
M. Filion: II n'y a pas de procès par défaut
aujourd'hui.
M. Marx: Bien oui.
M. Filion: Non, juste dans certains cas, pas dans tous les
cas.
M. Marx: Mais il y en a beaucoup... M. Filion: Pas dans tous les
cas.
M. Marx: On nous dit que 85 % des procès sont par
défaut.
M. Filion: Les règlements muncipaux, etc., mais quand on
tombe dans les lois sérieuses, comme la Loi sur les valeurs
mobilières...
M. Marx: Mais, dans la loi sérieuse, j'imagine qu'il sera
là.
Le Président (M. Marcil): Disons qu'il y a des lois
sérieuses et des lois moins sérieuses.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Non, mais des lois sérieuses, cela doit
être compris dans le sens d'entraînant des conséquences
d'emprisonnement.
M. Marx: Mais est-ce qu'on a un autre... Est-ce que le
député peut nous suggérer un autre mot? Au lieu des mots
"la nature", est-ce qu'il y en a un autre?
M. Filion: Oui, on pourrait peut-être... Moi, mon
idée serait de biffer tout cela. Mais mettons que cela ne vous convient
pas, on pourrait peut-être dire: La demande se fait par écrit et
indique, en outre des motifs qui la fondent, que le défendeur a des
moyens de défense. En un mot, il signe un document dans lequel il dit:
J'ai des moyens de défense à faire valoir.
M. Marx: II va juste dire: "J'ai".
M. Filion: C'est ça. Il s'engage. S'il fait le con, il va
payer pour.
M. Marx: Mais on ne voit pas... Le juge ne peut pas
apprécier si...
M. Filion: Je ne voudrais pas non plus que le juge
apprécie à ce stade-là des procédures la nature des
moyens de défense ou le sérieux des moyens de défense.
Cela va être à lui à l'apprécier. Cela va être
au juge et au procès à l'apprécier.
M. Marx: Oui, c'est cela.
M. Filion: Pourquoi présumer? Écoutez, le
défendeur ne s'est pas fait entendre, il y a eu un procès par
défaut. Là, déjà, il établit qu'il a un
motif sérieux pour ne pas s'être présenté et le juge
peut être convaincu - c'est à l'article 253 - que les motifs de
rétractation allégués sont sérieux. Laissons faire
le reste. On a déjà ça. Est-ce que ce n'est pas une
garantie que tout le processus est sérieux?
Le Président (M. Marcil): Moi, j'aurais juste un
élément. Lorsque le défendeur demande par écrit et
indique les motifs qui fondent la demande de rétractation et la nature
des moyens, il la fait au juge. Il ne la fait pas à la poursuite. Il la
fait au juge. Donc, il y a seulement un juge qui en prend connaissance
et...
M. Filion: Ah non! Tout le monde en prend connaissance.
Le Président (M. Marcil): Bien non!
M. Filion: Dans ce cas, tout le monde, le procureur de la
couronne...
Le Président (M. Marcil): Le procureur de la couronne
aussi?
M. Marx: Ah oui! Le problème, vous l'avez soulevé.
Il y a un vieux principe dans notre droit. En tout cas, on n'a pas d'affaire
à dire à la poursuite ce qu'on...
Le Président (M. Marcil): Comment...
M. Filion: ...comment on va "runner" notre défense.
Le Président (M. Marcil): Oui, comment je vais me
défendre. (16 heures)
M. Filion: C'est un vieux principe en droit. C'est qu'on a droit
à une défense pleine et entière. Cela veut dire qu'on
n'est pas limité, d'aucune façon, et surtout pas par des
divulgations antérieures. S'il fallait... C'est toute la
présomption d'innocence et le fardeau de la preuve aussi. C'est à
la couronne de prouver que vous êtes coupable; ce n'est pas à vous
de prouver que vous êtes innocent. Là, on demande au
défendeur avant le procès de prouver qu'il a une défense
sérieuse. Ce n'est pas conforme à nos principes de droits
ancestraux. La Commission des services juridiques le mentionne bien: "En
conséquence, il est préférable d'être libéral
en matière de rétractation. L'article proposé obligera le
défendeur à divulguer ses moyens de défense même
s'il n'était nullement au courant des procédures à la base
de la condamnation." C'est un autre argument qu'on pourrait ajouter. Il n'est
pas au courant des procédures à la base de la condamnation et on
l'oblige à indiquer ses moyens de défense.
M. Marx: Oui, mais on a enlevé les mots "moyens de
défense".
M. Filion: Non, ils sont encore là. M. Marx: La nature des
moyens.
M. Filion: Pour moi, c'est un moyen de défense. La nature
des moyens de défense. La nature, cela veut dire le contenu. Je n'ai pas
le dictionnaire, mais... Est-ce qu'on peut avoir un dictionnaire? La nature des
moyens de défense, cela veut dire les moyens de défense.
M. Marx: Non, l'idée c'est juste que tout le monde n'aille
pas, s'il y a jugement par défaut, en rétractation,
M. Filion: Mais pourquoi tout le monde Irait?
M. Marx: Cela veut dire que... Cela pourrait être une
façon de reporter...
M. Filion: Oui, mais si on ne perd pas te sursis de
l'exécution à moins que le juge ne l'ordonne. Ce n'est pas une
mesure dilatoire, la requête en rétractation, avec ce que vous
avez inscrit comme sursis d'exécution. Oui. si elle est accordée.
Mais si elle n'est pas accordée?
M. Marx: Si on enlève les mots "la nature", ce sera
accordé presque automatiquement.
M. Filion: Bien non.
M. Marx: Ce sera refusé pour...
M. Filion: II va falloir établir des motifs sérieux
pour lesquels il n'était pas là.
M. Marx: Comment va-t-on dire que ce n'est pas
sérieux?
M. Filion: Pourquoi... Écoutez, je pense que
l'accusé a droit à une défense. Il n'y a personne, il n'y
a aucun principe du droit qui nous dit que...
M. Marx: II a droit à une défense s'il ne veut pas
avoir un procès par défaut. Il y a des gens qui disent...
M. Filion: Oui, mais s'il avait une bonne raison de ne pas
être là; cela, c'est déjà réglé.
M. Marx: Oui.
M. Filion: À partir du moment où il avait une bonne
raison de ne pas être là, le juge dit: Certainement, monsieur,
vous aviez une bonne raison de ne pas être là. Il a droit à
sa défense; qu'elle soit jugée comme elle sera jugée, il a
droit à sa défense. Si elle n'est pas bonne, ils vont condamner
l'individu, si elle est bonne, ils vont rejeter la poursuite. La sanction va
venir au moment du jugement. Il y a des frais aussi, je pense,
là-dedans. À l'article 254. Il y a des frais aussi. Regardez, il
y a des frais aussi qui sont attachés à cela, si jamais ils se
mettent à faire des folies.
Au mot "nature" dans le dictionnaire, on dit: "ensemble des
caractères, des propriétés qui définissent un
être, une chose concrète ou abstraite..." Cela veut dire que c'est
sa défense.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre, est-ce
que...
M. Marx: Le député doit continuer plus loin dans la
lecture...
M. Filion: "Ensemble des caractères, des
propriétés qui définissent un être, une chose
concrète ou abstraite, généralement
considérés comme constituant un genre. Voir essence,
entité".
M. Marx: On peut mettre l'essence, si vous voulez.
M. Filion: L'essence d'une défense, c'est sa
défense.
M. Marx: C'est sa défense. Donc, si on a mis la
nature...
M. Filion: Oui, mais "nature" veut dire "essence" On ne pourra
pas arriver... La seule chose que je verrais, c'est qu'il indique qu'il a des
moyens de défense. C'est déjà dans les
procédures. C'est comme à la Cour d'appel, M. le
ministre.
M. Marx: Vous savez que 85 % des jugements ou à peu
près sont rendus par défaut. On est prêt à permettre
la rétractation à quelqu'un...
M. Filion: Qui a des motifs sérieux.
M. Marx: ...quf, pour un motif sérieux, n'a pu
présenter sa défense. C'est tout à fait extraordinaire
ici...
M. Filion: C'est exact.
M. Marx: ...parce qu'aujourd'hui il n'a rien.Aujourd'hui, il n'a
rien, fini.
M. Filion: Oui, mais, aujourd'hui, il est obligé
d'être présent dans bien des cas
M. Marx: Aujourd'hui, s'il n'est pas là, c'est fini.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre, est-ce que cela
changerait quelque chose à la loi comme telle, du moins à
l'article 251, si on disait: La demande de rétractation se fait par
écrit et indique, en outre des motifs qui la fondent, des moyens de
défense que le défendeur entend soulever?
M. Marx: Oui, ce sont les moyens de défense, c'est le fond
de son affaire, sa défense. Cela, c'est dans l'avant-projet. Si on met
"la nature", il doit indiquer moins, donner seulement un élément.
Donc, la nature joue en faveur du défendeur. Supposons qu'il y a un
jugement par défaut, c'est fini. Il n'y a pas de choix. Il n'y a pas de
rétractation. Il peut aller en appel. D'accord?
M. Filion: D'accord.
M. Marx: Donc, on donne un nouveau recours Ici pour lequel on n'a
pas beaucoup d'expérience, sauf peut-être la ville de
Montréal.
M. Filion: Oui, mais maintenant on vient d'assouplir
énormément toute la procédure antérieure au
procès. On permet la signification par la poste, ce qui n'est pas permis
actuellement. On permet la signification par l'article 199, ce qui n'est pas
permis actuellement. En deux mots, il ne faut pas oublier ce qu'on vient de
faire. On vient d'assouplir considérablement la procédure
qu'était obligé de suivre le poursuivant avant le
procès.
M. Marx: Oui, mais il a toutes les...
M. Filion: Je comprends ce que vous voulez dire. Mais d'un autre
côté c'est parce qu'on a modifié toute l'économie de
la machine à saucis- ses avant que le jugement n'ait lieu.
M. Marx: Oui, mais il y a un avis maintenant, il y a un avis.
S'il n'y a pas d'avis... On a discuté ça l'autre jour.
M. Filion: Écoutez, ça n'enlèverait rien,
à mon avis.
M. Marx: On veut contrôler les rétractations. On ne
veut pas que tout le monde puisse aller...
M. Filion: Vous les contrôlez...
M. Marx: ...en disant: J'ai une raison et un motif sérieux
pour ne pas être présent. Et ça va.
M. Filion: Oui...
M. Marx: On veut contrôler. Pas contrôler les gens
qui sont sérieux, mais contrôler les abus possibles.
M. Filion: Oui, mais...
M. Marx: Peut-être dans un autre temps, ça serait...
M. Filion: ...la procédure de rétractation de
jugement, au point de vue de...
M. Marx: Je ne vois pas comment.. Comment cela va-t-il lui
nuire?
M. Filion: En faisant connaître au poursuivant ses moyens
de défense. Il n'y a rien dans notre droit criminel... C'est un vieux
principe que l'accusé a le droit de révéler sa
défense pleine et entière, mais au moment du procès. On ne
demande jamais.. Et dans le Code criminel, M. te ministre, jamais vous n'allez
voir une procédure dans laquelle on va demander à l'accusé
de s'expliquer avant son procès. Ici on lui demande des espèces
de préexplications avant le procès. Parce que tout le but de la
procédure de rétractation de jugement c'est de pouvoir remettre
les parties dans l'état où elles étaient au moment
où...
M. Marx: On va en suspendre un autre.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 252.
M. Marx: D'accord. Article 252?
Le Président (M. Marcil): J'ai appelé l'article
252.
M. Filion: Vous appelez quel article? Le Président (M.
Marcil): L'article 252. M. Marx: Deux.
M. Filion: Trois. On vient de suspendre...
Le Président (M. Marcil): On vient de faire l'article
251.
M. Filion: Vous avez raison. Bon.
Le Président (M. Marcil): On a suspendu l'article 251.
M. Marx: On parle de délai ici.
M. Filion: C'est correct. Dans les quinze jours... a pris
connaissance du jugement.... C'est correct.
Le Président (M. Marcil): Cela va? Adopté. M.
Filion: Oui. Adopté,
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 253.
M. Filion: L'article 253 est relié à 251 à
cause d'une partie de la phrase. Alors, je suggère de le suspendre
également.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Marcil): Suspendu. J'appelle l'article
254 pour lequel nous avons un amendement.
M. Filion: Un papillon.
Le Président (M. Marcil): Un papillon. Cela ne dure pas
longtemps, un papillon.
M. Filion: Les ailes du porteur sont...
Le Président (M. Marcil): À l'article 254,
l'amendement est le suivant...
M. Filion: ...de la même couleur.
Le Président (M. Marcil): ...Remplacer l'article 254 du
projet de code par le suivant: 254. "Le juge qui rejette la demande de
rétractation peut le faire avec ou sans frais dont le montant est
fixé par règlement. S'il accueille la demande, il peut le faire
sans frais ou ordonner que ceux-ci soient déterminés, s'il y a
lieu, lors du jugement sur la poursuite."
M. Filion: Je ne vois pas de différence avec... Ah! C'est
s'il rejette la demande...
M. Marx: C'est ça.
M. Filion: ...qu'est-ce qui arrive à ce moment-là?
Ah, d'accord! S'il rejette ta demande, il peut le faire avec ou sans frais.
S'il accueille la demande, il peut le faire sans frais ou ordonner que
ceux-ci... Je ne vois pas la distinction avec l'article
précédent. Quelle est la distinction avec le projet de loi
actuel?
M. Marx: L'amendement a pour but de préciser la
règle relative aux frais de façon à éviter que
celui dont la demande est accueillie soit condamné aux frais sans
égard à l'ensemble des circonstances des dossiers.
M. Filion: C'est la même chose que l'actuel article
254.
M. Marx: Non. Selon l'article actuel, le juge qui accueille ou
rejette une demande de rétractation peut le faire avec ou sans frais.
D'accord?
M. Filion: Oui.
M. Marx: II peut le faire avec ou sans frais dont le montant est
fixé. S'il accueille la demande, il peut le faire sans frais ou ordonner
que ceux-ci soient déterminés, s'il y a lieu, lors du
jugement.
M. Filion: Ah, je comprends! S'il accueille la demande, II ne
peut pas le faire avec frais, C'est la distinction.
M. Marx: C'est cela. M. Filion: D'accord.
Une voix: Sauf ordonner qu'ils soient prononcés à
la fin du jugement.
M. Filion: Voilà! D'accord.
Le Président (M. Marcil): Adopté?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 255.
M. Filion: L'article 254 amendé est adopté.
Le Président (M. Marcil): Excusez-moi. L'amendement est
adopté?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): L'article 254 est adopté
tel qu'amendé.
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): Cela va. J'appelle l'article
255.
M. Marx: II n'y a pas de sursis de l'exécution, sauf en
cas d'urgence, si le juge l'ordonne.
M. Filion: C'est la demande.
M. Marx: C'est cela,
M. Filion: C'est correct. On prévoit un cas d'urgence.
Le Président (M. Marcil): Adopté?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): 256?
M. Filion: Cela va de soi.
Le Président (M. Marcil): Adopté. 257?
M. Marx: À la demande du poursuivant.
Le Président (M, Marcil): C'est la rétractation
à la demande du poursuivant. C'est cela.
M. Filion: Pour quelle raison y a-t-il des règles
particulières pour le poursuivant? Ah, oui! D'accord. Ce ne sont pas
tout à fait les mêmes. Est-ce qu'on se comprend bien, c'est une
rétractation d'un jugement de culpabilité par te poursuivant; ce
n'est pas une rétractation d'un jugement d'acquittement par le
poursuivant. C'est uniquement s'il est trouvé coupable. Non, c'est le
poursuivant.
M. Marx: Oui, c'est cela.
M. Filion: Pourquoi le juge peut-il ordonner... D'accord.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Filion: J'espère que cela va être utilisé
souvent.
Le Président (M. Marcil): Adopté. 258? Cela va, M.
le député de Taillon?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): Adopté. 259?
M. Filion: Là, il y a un petit problème. Il
faudrait aviser le défendeur.
M. Marx: Pardon?
M. Filion: II faudrait aviser le défendeur.
M. Marx: À l'article 258? (16 h 15)
M. Filion: Oui, c'est pour la demande, mais je parle après
la demande de rétractation. D'abord, à l'article 258, on donne un
pouvoir, pas un devoir ou une obligation. Le juge peut ordonner.
Mais, à l'article 259, je ne parle pas de la demande, c'est que
le jugement est rendu. "Lorsque la demande est accueillie, les parties sont
remises dans l'état où elles étaient avant l'instruction
et le juge peut alors instruire la poursuite à nouveau ou ajourner la
nouvelle instruction à une date ultérieure." Là, on
suppose qu'un avis va être envoyé au défendeur. Est-ce
cela?
M. Marx: Bien oui. Comment aura-t-on alors un autre
procès?
M. Filion: Bien oui, c'est cela. Mais ce qui va arriver, à
l'article 257 et aux suivants, c'est que la poursuite se rend compte qu'il y a
eu une erreur. Le jugement a été rendu. Elle demande la
rétractation. La rétractation va être accordée et,
dans bien des cas, les gens vont dire: On n'a pas de preuve à offrir.
C'est cela qui va arriver.
M. Marx: Possiblement.
M. Filion: Ils veulent s'en servir pour cela.
M. Marx: Possiblement, oui.
M. Filion: Mais le problème, c'est que le défendeur
ne saura jamais que la demande a été retirée contre lui,
qu'il n'y a pas de cause pendante, etc. Je me demande s'il n'y aurait pas lieu
de prévoir... Est-ce que vous comprenez ce que je veux dire?
M. Marx: Oui.
M. Filion: C'est que le poursuivant va arriver, il va dire:
Écoutez, on a fait une erreur dans tel cas, ce n'était pas la
bonne personne. Alors, ils font leur demande de rétractation, elle est
accordée par le juge. Sur-le-champ, ils vont dire: Écoutez, on
n'a pas de preuve à offrir. Le défendeur va être
libéré, mais le problème, c'est qu'il ne le saura jamais.
Je ne sais pas s'il n'y aurait pas possibilité de prévoir
cela?
Une voix: ...
M. Filion: Oui, c'est annulé, mais comment est-ce que le
défendeur va savoir que toute la cause est annulée? Ce serait bon
qu'il le sache.
M. Marx: II faut mettre un avis quelque part.
M. Filion: C'est cela. Dans les cas... M. Marx: II faut
mettre...
M. Filion: ...où la poursuite retire ou je ne sais trop...
Il faudrait prévoir, réfléchir à tout cela.
M. Marx: II faut réfléchir...
M. Filion: Une formule qui permet d'aviser le défendeur
dans les cas où te poursuivant n'a
plus de preuve à offrir.
M. Marx: On va le suspendre, M. le Président.
M. Fllion: D'accord.
Le Président (M. Kehoe): Suspendu. J'appelle l'article
260.
M. Filion: Oui, cela est correct M. Marx: Adopté.
Le Président {M. Kehoe): Adopté. M. Filion:
Oui.
Réduction de frais
Le Président (M. Kehoe): L'article 261?
M. Marx: À l'article 261 du projet, iI faut remplacer,
dans la troisième ligne, le mot "dans* pour le mot "en".
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que Particle, tel
qu'amendé...
M. Filion: Quel est le but, M. le ministre, des articles 261
à 264? Dans quelle optique ces articles vont-ils...
M. Marx: Cet article donne la possibilité, pour le
défendeur déclaré coupable par défaut à la
suite de la signification d'un constat d'infraction en un endroit apparent de
son véhicule, de demander ta réduction des frais.
M. Filion: II demande la réduction des frais après
le jugement. J'essaie de voir dans quel cas cela s'applique.
M. Marx: Cet article donne... C'est-à-dire qu'on a mis le
constat dans son pare-brise...
M. Filion: Oui.
M. Marx: Quelqu'un l'a enlevé.
M. Filion: Oui.
M. Marx: II est condamné par défaut avec les
frais.
M. Fillon: Oui.
M. Marx: II veut payer parce qu'il sait que c'est lui qui
était stationné là, mais il ne veut pas être
condamné aux frais parce que quelqu'un a volé le constat.
C'est le problème de signification dans le pare-brise.
On peut lire ensemble l'article 261: "Le défendeur qui a
été déclaré coupable par défaut pour une
infraction relative au stationnement d'un véhicule après qu'un
double du constat de cette infraction lui a été signifié
dans un endroit apparent du véhicule peut demander que les frais soient
réduits au montant minimum fixé par règlement même
s'il reconnaît sa culpabilité relativement à cette
Infraction."
Il dit: C'est vrai, je l'ai fait, mais je n'ai pas eu le constat. Je
n'ai pas plaidé coupable immédiatement par courrier.
M. Filion: II n'a pas pu plaider coupable par courrier.
M. Marx: C'est ça, parce que quelqu'un l'a mis et c'est le
vent qui l'a pris.
M. Filion: II va faire cela à n'importe quel moment, cette
demande. Il va le faire en cour ou aussitôt qu'il apprend qu'il y a un
jugement rendu contre lui. Est-ce cela?
M. Marx: C'est cela. C'est l'article 252 et l'article 264. Quinze
jours après en avoir pris connaissance.
M. Filion: Quinze jours après. Quinze jours, c'est assez
pour vous, M. le ministre?
M. Marx: Après la connaissance.
M. Filion: Oui. Il peut aller à plus, je pense. C'est quel
article, les quinze jours, déjà?
M. Marx: L'article 252.
M. Filion: L'article 252: Toutefois (...) le juge peut
relever..." Cela lui prend une demande écrite. D'accord
M. Marx: C'est plutôt rare. M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 261, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 262.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 263.
M. Marx: A l'article 263, on a...
Le Président (M. Kehoe): Cela fait partie d'un ensemble,
les articles 262 à 264.
M. Marx: À l'article 263, on a un amendement.
Le Président (M. Kehoe): Excusez-moi.
M. Marx: À l'article 263 du projet de code, supprimer dans
la première ligne les mots "sans frais".
M. Filion: À l'article 262, M. le ministre, on dit "par
écrit". Pourquoi s'il est présent sur place, le défendeur,
l'oblige-t-on à faire une requête?
M. Marx: Il n'est pas présent.
M. Filion: Non, il n'est pas présent. On l'oblige à
faire une requête.
M. Marx: Non, ce n'est pas une requête. Cela peut
être une lettre.
M. Filion: Cela peut être une lettre? M. Marx: Oui,
par écrit. Une demande,
M. Filion: II y a un autre minimum fixé par
règlement dans cela. Il va y en avoir des règlements! Je ne les
ai pas tous comptés mais ouf! M. le ministre, il va y en avoir des
règlements dans cela.
M. Marx: Non, un règlement peut-être va tout
couvrir.
M. Filion: Il va y en avoir. À l'article 263, pourquoi
enlève-t-on "sans frais"? Il peut faire cela par lettre?
M. Marx: L'amendement a pour but d'éviter toute
ambiguïté et d'être concordant avec les autres dispositions
analogues du code.
M. Filion: C'est l'amendement?
M. Marx: Pour enlever "sans frais" à l'article 263. Est-ce
cela?
M. Filion: Oui, mais je ne comprends pas. Vous dites pour enlever
toute ambiguïté.
M. Marx: L'article 263: "Le juge accueille cette demande s'il est
convaincu que le défendeur, sans négligence de sa part... S'il
rejette la demande, il peut condamner le défendeur aux frais."
S'il l'accueille il n'y a pas de frais. C'est juste s'il la rejette.
D'accord?
M. Filion: Je comprends.
M. Marx: S'il l'accueille, il n'y a pas de frais. Donc...
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Kehoe): L'amendement est-il
adopté?
M. Filion: Oui.
M. Marx: Cela veut dire qu'il n'y a pas de frais pour
celui-là. D'accord?
Le Président (M. Kehoe): L'article 263, tel qu'amendé,
est-il adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 264?
M. Marx: Adopté.
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Adopté?
M. Marx: À l'article 265, il y a un amendement.
Le Président (M. Kehoe): Juste une seconde, l'article 264
n'est pas adopté.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. L'article 265? Il
y a un amendement.
M. Marx: Oui.
M. Filion: Cela va, adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'amendement est
adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 265, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Filion: Adopté.
Appel à la Cour supérieure
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 266.
Une voix: Il y a un amendement.
Le Président (M. Kehoe): Un autre amendement.
M. Marx: Au paragraphe 4° de l'article 266 du projet du code,
insérer après te mot 'décision", les mots " d'accueillir
ou".
M. Fillon: Insérer après le mot "décision",
d'accueillir ou de rejeter... Quel est l'article de la Lof sur les poursuites
sommaires actuelle? En vertu de quel article on peut en appeler actuellement
à la Cour supérieure?
M. Marx: Oui, l'appel, ouf. Il y a un article
général...
M. Filion: C'est de cela qu'on parle,
M. Marx: ...dans la loi actuelle, 75: "Dans les cas prévus
par l'article 2, quiconque se croit lésé par la condamnation ou
par l'ordre ou le renvoi, te poursuivant ou le plaignant, aussi bien que le
défendeur ou le prévenu, peut en appeler."
M. Fillon: C'est plus large que l'article actuel?
M. Marx: L'article 75 dans la loi actuelle.
M. Filion: Oui, mais l'article 75 est plus restreint que
l'article 266, non?
M. Marx: Plus restreint, vous pensez? Là, c'était
un appel de novo, l'article 75.
M. Filion: Oui, c'est l'appel de novo.
M, Marx: C'est un appel de novo; ici, c'est un appel seulement sur
dossier.
M. Filion: Ah! II n'y aura plus d'appel de novo.
M. Marx: Non, sauf exception. Disons qu'un juge des sessions de
la paix qui siège dans une cause de vol à main armée,
d'accord?
M. Fition: II va à la Cour d'appel.
M. Marx: C'est cela, il n'y a pas d'appel de novo à la
Cour d'appel, c'est évident.
M. Filion: Non.
M. Marx: II n'y a pas d'appel à la Cour
supérieure.
M. Filion: Non.
M. Marx: II y a juste un appel à...
M. Filion: Mais là, on enlève le "de novo".
M. Marx: Oui.
M. Filion: Cela, on va l'étudier un peu plus loin.
M. Marx: Oui. (16 h 30)
M. Filion: J'aurai des représentations à faire
quand on sera arrivé là. Regardez, M. le ministre, à
l'article 266. 1°, cela existe maintenant. Laissons faire le type d'appel;
juste le droit d'en appeler, à l'article 266, paragraphe 1°, cela
existe maintenant. Au deuxième paragraphe, je ne sais pas pourquoi on
écrit ça. Cela entre dans le premier.
M. Marx: Oui? Cela entre dans le premier, pourquoi?
M. Filion: Parce qu'il a été acquitté sur un
chef, non?
M. Marx: C'est sans être acquitté, mais c'est juste
rejeté.
M. Filion: Bien, c'est ça.
M. Marx: Mais la jurisprudence n'est pas claire sur une
décision qui est rejetée.
M. Filion: D'accord.
M. Marx: Donc, on le précise ici.
M. Filion: Cela a clarifié. Au paragraphe 3°, pourquoi
introduit-on l'arrêt judiciaire? C'est un nolle prosequl, ça?
M. Marx: Non, c'est quand le juge arrête la poursuite.
M. Filion: En vertu de quel article?
M. Marx: C'est la jurisprudence qui existe.
M. Filion: C'est quel article du Code de procédure
pénale? Ah, pour les causes de l'administration de la justice, c'est
cela? C'est pour les fins d'application de la charte, je crois.
M. Marx: Oui, cela peut être ça. Pour les fins de
l'application de la charte, cela peut l'être.
M. Filion: Bon. d'accord. Donc, le poursuivant pourrait en
appeler. Cela ne comprend pas le nolle prosequi?
M. Marx: Non, le nolle prosequi, cela...
M. Filion: Ce serait drôle de mettre un appel sur un nolle
prosequi!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Filion: "La décision de rejeter la demande de
rétractation de jugement "ou "de l'accueillir" avec l'amendement...
M. Marx: Oui.
M. Filion: ...les deux. "Le jugement qui conclut à
l'incapacité du défendeur de subir l'instruction en raison de son
état mental; l'ordonnance de rétention." Cela va.
M. Marx: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 266, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 267?
M. Filion: Il ne peut porter que sur la peine ou une ordonnance.
Cela va de soi. Ah, cela, c'est nouveau, par exemple, parce que, dans bien des
cas, on permettait au défendeur d'en appeler du jugement
immédiatement après le jugement. Il attendait sa sentence. S'il
n'était pas content, iI en appelait aussi de la sentence et les deux
causes étaient réunies. Là, vous dites que cela doit
être le même avis d'appel pour les deux.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Vous obligez le défendeur à attendre sa
sentence pour se décider. C'est quoi, le but du deuxième
alinéa de l'article 267? C'était quoi, le problème de
laisser ça comme c'était avant?
M. Marx: Pourquoi donner deux avis au lieu d'un?
M. Filion: Y a-t-il d'autres commentaires, M. le ministre?
M. Marx: Je pense que ça a du bon sens. C'est à la
fin du tout. S'il est condamné le 1er janvier, si la peine est
prononcée le 15 janvier, il a 30 jours à partir du 15 janvier
pour en appeler.
M. Filion: Bon. Cela ne change pas grand-chose.
M. Marx: Non, parce que, normalement, la peine est
prononcée en même temps.
M. Filion: Cela permet au défendeur de manifester son
mécontentement vis-à-vis du jugement immédiatement.
C'était ça, le but. Il est déclaré coupable. Il
dit: Je ne suis pas satisfait et j'en appelle. Il attend sa sentence. Cela
permet au défendeur de réagir.
M. Marx: II peut toujours dire: J'ai l'intention d'aller en appel
une fois...
M. Filion: Oui, c'est cela. Mais il ne peut pas y aller tout de
suite.
M. Marx: Non.
M. Filion: Sinon, il perdrait son droit d'en appeler de la peine.
C'est cela qui m'inquiète un peu. Évidemment, cela va être
rendu public. Mais si on en appelle du jugement de culpabilité sans que
la sentence soit rendue, on pourrait interpréter deux sens...
M. Marx: Oui, c'est cela. Excusez-moi. On ne le limite pas, il
peut faire l'une ou l'autre ou il peut faire les deux. Je n'ai pas lu le
deuxième alinéa.
M. Filion: "Sur la peine ou une ordonnance et, selon le
cas..."
M. Marx: "L'appel qui porte à la fois sur la peine ou une
ordonnance et, selon le cas, sur la déclaration de culpabilité ou
l'acquittement doit être interjeté dans le même avis
d'appel."
M. Filion: II perd son droit à ce moment-là. Je
vais donner un exemple. Le juge le trouve coupable; il va en appel
immédiatement, il fait son avis d'appel avant que la sentence soit
rendue. La sentence est rendue trois mois plus tard, il a perdu son droit d'en
appeler de la sentence. Oui, mais il va en appeler des deux.
M. Marx: II ne peut pas faire appel sur la peine avant qu'elle
soit prononcée.
M. Filion: Oui, c'est cela. Mais, regardez, le type qui est
déclaré coupable, il fait son avis d'appel tout de suite,
d'autant plus que c'est la façon de procéder actuelle.
M. Marx: Oui.
M. Filion: II fait son avis d'appel immédiatement. Il
pourrait attendre, mais il le fait immédiatement. Son avocat est
pressé et il veut faire savoir au juge qu'il est hautement insatisfait
du jugement. Il va en appel maintenant, la sentence est rendue un mois pius
tard. Lui, il a perdu son droit d'en appeler de la sentence parce qu'il n'a pas
attendu. Moi, je laisserais cela tel quel; j'enlèverais le
deuxième paragraphe. Cela peut priver un droit d'appel de la sentence.
Bien oui, il me semble.
M. Marx: Est-ce qu'il peut le faire en vertu du premier
paragraphe?
M. Filion: Oui, c'est là que cela ne marche
plus. Moi, c'est au deuxième paragraphe... On dit: "Cependant...
En deux mots, le premier paragraphe ne s'applique que si on veut en appeler de
la peine ou d'une ordonnance. La seule portée de l'article 267, premier
alinéa, c'est de dire "peut ne porter que sur la peine ou une
ordonnance."
M. Marx: Oui.
M. Filion: On peut en appeler uniquement de la sentence, en deux
mots. C'est ce que dit le premier paragraphe. Au deuxième paragraphe, on
dit que, s'il y a un appel sur la déclaration de culpabilité et
la peine, il doit y avoir un seul avis d'appel. Donc, si le défendeur en
a appelé de sa...
M. Dauphin: C'est à l'article 276. M. Filion: A l'article
276? Oui.
M. Dauphin: Ton avis d'appel sur la culpabilité suspend
l'exécution.
M. Filion: Oui, mais cela ne suspend pas l'emprisonnement,
d'abord. Deuxièmement, cela ne suspend pas le prononcé de la
peine.
M. Dauphin: II n'y a rien qui t'empêche de le
réintroduire dans te même avis d'appel que sur la
déclaration de culpabilité après.
M. Filion: C'est la question que je me pose. On dit "le
même avis d'appel"; donc, cela voudrait dire la même
procédure de la façon dont c'est rédigé.
Le Président (M. Kehoe): Voulez-vous le suspendre?
M. Filion: C'est juste une question de rédaction.
M. Marx: C'est peut-être une question de rédaction.
Est-ce qu'on le suspend?
M. Filion: J'explique. M. Marx: Oui.
M. Filion: Est-ce qu'on veut enlever le droit d'en appeler de la
peine à celui qui s'est prévalu immédiatement de son droit
d'en appeler de la déclaration de culpabilité? Je pense que la
question est posée bien clairement.
M. Marx: Dans la pratique, M. le Président, quelqu'un qui
va en appeler va en appeler, soit de la peine, soit des deux. Il ne va pas en
appeler du jugement et, après ça, de la peine.
M. Filion: Cela arrive souvent. Quand on a des motifs sur les
deux. Supposons que le juge vous trouve coupable alors que, d'après
vous, vous étiez innocent et, deuxièmement, il vous condamne au
maximum alors que c'est une première offense...
M. Marx: Oui.
M. Filion: ...à ce moment-là, vous avez des motifs
pour en appeler des deux et du jugement de culpabilité et de la
sentence.
M. Marx: Mais vous allez le faire.
M. Filion: Oui, mais ma crainte, c'est qu'à cause de la
rédaction du deuxième paragraphe de l'article 267, quand on dit
"le même avis d'appel", ça soit interprété comme
voulant dire la même procédure et que, si vous n'avez pas mis les
deux dans la même procédure, vous perdiez votre droit à
l'appel de la peine. Comprenez-vous? Je veux juste être sûr.
M. Marx: Mais s'il veut...
M. Filion: Pourquoi, d'ailleurs, mettre ça?
M. Marx: ...en appeler de sa culpabilité...
M. Filion: Oui.
M. Marx: ...et de sa peine...
M. Filion: Oui.
M. Marx: ...bien, il attend les deux.
M. Filion: Alors, c'est ça, la question que je pose depuis
le début. Si le défendeur en a appelé, lui, de la
déclaration de culpabilité aussitôt que cela s'est produit,
il faut qu'il attende. On dit ça. Mais pourquoi attendrait-Il, lui?
Pourquoi faire ça? Pourquoi cet article-là? Pourquoi le
deuxième alinéa?
M. Marx: On m'explique qu'autrefois il risquait de perdre son
droit d'appel s'il attendait pour la peine. C'était autrefois. On peut
prendre le code.
M. Filion: Oui, mais on a déjà réglé
ça avec l'article précédent qui disait que la peine est
censée avoir été rendue pour les fins du calcul... On l'a
déjà réglé par un article qu'on a
étudié la semaine dernière.
M. Marx: C'était ça. Maintenant, iI ne risque pas
de perdre...
M. Filion: Article 228? Oui, mais...
M. Marx: ...son droit d'appel s'il attend la sentence.
M. Filion: Je suis d'accord avec l'article
228.
M. Marx: II y a deux choses. Il peut en appeler de la sentence.
Bon, ça,...
M. Filion: C'est réglé.
M. Marx: ...c'est réglé. S'il veut en appeler de sa
culpabilité et de sa sentence ou s'il veut en appeler seulement de sa
culpabilité, il attend pour sa sentence.
M. Filion: Cela est réglé par l'article 228.
Pourquoi venir rajouter l'article 267, deuxième alinéa, qui
pourrait être interprété d'une façon abusive? Je
l'enlèverais. Cet article-là n'est pas nécessaire.
M. Marx: On va le suspendre pour clarifier ça.
M. Fîlion: L'article 267, regardez ça comme il faut,
il n'est pas nécessaire.
Le Président (M. Kehoe): L'article 267 est suspendu?
M, Filion: L'article 267. Oui.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 268.
M. Filion: C'est comme ça, actuellement. C'est le cas
actuel?
M. Marx: C'est le texte actuel: "dans les cas prévus par
l'article 2, quiconque se croit lésé par la condamnation ou par
l'ordre ou le renvoi, le poursuivant ou le plaignant, aussi bien que le
défendeur ou le prévenu, peut en appeler."
M. Filion: Oui, c'est bien, ça. M. Marx: Oui.
Le Président (M. Kehoe): L'article est-il
adopté?
M. Filion: Cela inclut le Procureur général. M.
Marx: C'est ça, oui.
M. Filion: Actuellement, ça inclut le Procureur
général.
M. Marx: Maintenant, c'est spécifique. M. Filion:
D'accord.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 269.
M. Filion: Adopté.
Introduction de l'appel
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 270.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 271.
M. Filion: Adopté.
M. Marx: Amendement.
Le Président (M. Kehoe): Article 272?
M. Filion: Article 272.
Le Président (M. Kehoe): Minute, là.
M. Filion: L'article 271 est adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Kehoe): Non, mais il y a un
amendement.
M. Filion: II faut bien s'amuser un peu.
M. Marx: Ajouter, à la fin de l'article 271, du projet de
code, l'alinéa suivant: "Sur demande écrite de l'appelant, il
peut être formé dans tout autre délai fixé par un
juge de la Cour supérieure du district judiciaire où l'appel est
interjeté. Cette demande peut être présentée
même après l'expiration du délai de trente jours." Cet
amendement introduit, en matière d'appel à la Cour
supérieure, une règle semblable à celle prévue
à l'article 296 en matière d'appel à la Cour d'appel en
vue d'assouplir te délai d'appel.
M. Filion: Très bien. (16 h 45)
M. Marx: On retrouvait également cette règle dans
l'avant-projet et dans la Loi sur les poursuites sommaires. En fait, cet
amendement vise à corriger une erreur commise lors de l'impression du
projet de loi et qui fait que cet alinéa a été omis par
inadvertance.
M. Filion: C'est la faute à la machine de traitement de
textes.
Le Président (M. Kehoe): L'amendement est-il
adopté?
M. Filion: Avec dépens contre la machine.
Le Président (M. Kehoe): L'amendement est-il
adopté?
Une voix: Oui. M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article, tel qu'amendé,
est-il adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 272?
M. Filion: Est-ce à peu près la procédure
habituelle de l'appel à la Cour supérieure?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Sauf qu'on donne plus le style de la Cour d'appel.
Est-ce exact?
M. Marx: Que veut dire "style de ta Cour d'appel"?
M. Filion: Là. vous commencez à préparer
l'abolition de l'appel de novo, c'est-à-dire l'abolition partielle.
M. Marx: C'est seulement un avis d'appel. M. Filion:
D'accord. Adopté. M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. Article 273?
M. Marx: Cet article traite de la transmission des dossiers
d'appel. C'est tout.
Le Président (M. Kehoe): Adopté?
M. Filion: En deux mots, il y a une signification à
l'intimé et un dépôt au greffe de la Cour
supérieure, il n'y a pas de signification au juge de première
instance. Une copie est transmise au juge de première instance. Cela a
bien de l'allure. Les avis de signification à huit personnes... Cela a
bien de l'allure.
Le Président (M. Kehoe): Adopté?
M. Marx: Adopté.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Article 274?
M. Marx: II s'agit de la comparution en appel de
l'intimé.
M. Filion: Adopté.
Le Président {M. Kehoe): Article 275?
M. Filion: Commentaires.
M. Marx: Cet article s'inspire du Code de procédure
civile. L'article précise le moment de mise au rôle prévu
à l'article 31 des règles de pratique de la Cour
supérieure, chambre criminelle.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M, Kehoe): L'article 276?
M. Marx: Cet article indique les cas où l'avis d'appel
suspend l'exécution du Jugement. C'est plus généreux qu'en
Ontario parce que, en Ontario, f'appel ne suspend pas l'exécution du
jugement, a moins que le juge ne l'ordonne expressément.
M. Filion: Je trouvais cela très bien.
M. Marx: Bon.
Le Président (M. Kehoe): L'article 277?
M. Marx: L'article 276 est-il adopté?
Le Président (M. Kehoe): Oui.
M. Dauphin: II trouve cela très bien.
M. Marx: II trouve cela très bien; donc, il ne peut voter
contre, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): Cela va être difficile.
M. Filion: C'est possible. Tout est possible. M. Marx:
Adopté. C'est dans le même ordre. Le Président (M.
Kehoe): Sur division?
M. Filion: Comme parlementaires, on pourrait voter contre.
Le Président (M. Kehoe): Jamais.
M. Marx: Pas le député de Talllon; iI ne s'est
jamais mis en contradiction avec lui-même.
Le Président (M. Kehoe): Jamais.
M. Filion: Non, non, pas moi. Je ne suis qu'un parlementaire.
M. Marx: Oui, mais les autres.
Le Président (M. Kehoe): Le meilleur.
M. Filion: Le député de Laporte, le
député de Bourget.
M. Marx: Le député de Laporte est toujours pour le
défendeur.
M. Filion: Le député de Marquette et vous, M. le
Président.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 276 est
adopté avec tous les messages passés?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Je le trouve correct.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Cela veut dire quoi? Pouvez-vous
dire le mot?
M. Filion: Ha, ha, ha! M. Marx: L'article 277, M. le
Président. Le Président (M. Kehoe): L'article 277? M.
Filion: Là, il y a un petit problème. Le
Président (M. Kehoe): À quel article? M. Filion: L'article
277.
Le Président (M. Kehoe): Ah! On se comprend.
M. Filion: II y a un petit problème. Le petit
problème est basé sur les motifs de la décision du juge de
la Cour supérieure de remettre en liberté ou non. Je me demande
pourquoi on n'emploie pas un peu les mêmes définitions que dans le
Code criminel.
M. Marx: Cela veut dire?
M. Filion: Dans le Code criminel, ce sont les deux
critères employés pour la remise en liberté et qui sont
contenus à l'article 457. Il y a une longue jurisprudence.
M. Marx: Comment se lit-elle?
M. Filion: On pourrait regarder ce qui se fait en Cour d'appel.
Est-ce que c'est la Cour d'appel, Ici, l'article 457?
M. Marx: Non, la Cour supérieure.
M. Filion: À la Cour d'appel, le juge a le pouvoir
aussi... Je ne sais pas à quel article c'est. Je pensais surtout
à la Cour d'appel. Le critère, M. le ministre... Ce sont les
articles... Au paragraphe 7, c'est...
M. Marx: "Sous réserve des dispositions du paragraphe..."
Dans le Code criminel?
M. Filion: Oui, mais c'est dans le Code criminel, au niveau de la
première instance. Mol, j'aimerais voir, peut-être dans le Code
criminel, au niveau de la deuxième instance. Au niveau de la
première instance, c'est tout le paragraphe 7.
Même si c'est long, c'est bon quand même. M. Marx:
C'est long, au criminel.
M. Filion: Oui, c'est long, mais c'est bon, parce que ce sont
toutes les règles de cautionnement: à qui on accorde un
cautionnement et à qui on n'en accorde pas. Cela a été
éprouvé par la jurisprudence. Il ne faut pas oublier qu'il y a du
monde en dedans. Le cas qu'on étudie, ce n'est pas une amende, c'est
parce qu'il y a quelqu'un en prison.
M. Marx: Sauf si...
M. Filion: Les règles qui ont été
déterminées...
M. Marx: Bien, il peut le mettre en liberté, sauf pour
deux raisons.
M. Filion: C'est cela. Mais les deux raisons sont bien
définies à l'article 457, paragraphe 7, du Code criminel. En deux
mots, c'est que... Dans le Code criminel, pour la Cour d'appel, quel article
est-ce?
M. Marx: Est-ce que cela ne revient pas au même, M. le
Président?
M. Filion: Non, parce qu'il y a une longue jurisprudence. "Sa
détention est nécessaire pour assurer sa présence au
tribunal" et, deuxièmement...
M. Marx: C'est cela ici.
M. Filion: Oui, mais cela peut être bien d'autres choses
que cela.
M. Marx: Cela peut être? M. Filion: Ah!
M. Marx: Est-ce que les deux raisons qu'on donne ne sont pas
assez larges pour permettre la discrétion au juge? Est-ce que le juge
est restreint? On n'a pas vraiment restreint. Partout dans le code, on a les
mêmes termes et il sera difficile, maintenant, de commencer à
prendre un autre langage.
M. Filion: Vous voulez dire... On a les mêmes termes, on ne
parle pas...
M. Marx: Dans un Québec... M. Filion: ...de caution...
M. Marx: ...indépendant, est-ce qu'on va adopter le Code
criminel canadien? Est-ce cela?
M. Filion: Je vais vous dire quelque chose: II n'est pas mauvais,
le Code criminel canadien.
M. Marx: Ah, bon, parfait!
Le Président (M. Kehoe): Très bon.
M. Marx: Je veux juste savoir si M. Pari-zeau est au courant.
M. Filion: II n'est pas mauvais, le Code criminel.
M. Marx: Parce qu'il a donné un cours à la
Faculté de droit à l'Université de Montréal.
M. Filion: C'est un excellent code, le Code criminel, à
mon avis. La "common law" anglaise, je vous dis que c'est bien fait.
M. Marx: Mais cela, c'est...
M. Filion: II n'y a pas de système au monde, je pense, qui
vient à la cheville de ce qu'on a comme droit criminel au Canada.
Le Président (M. Kehoe): Qu'est-ce que vous pensez de
l'article 277?
M. Filion: Bien, c'est cela mon problème. Mais est-ce que
je pourrais avoir l'article correspondant en ce qui concerne les cautionnements
en Cour d'appel?
M, Marx: Dans le projet du code, dans notre projet ici?
M. Filion: Non, non, je l'ai. Parce que notre cas est
assimilable...
M. Marx: C'est cela.
M, Filion: ...au cas où la Cour d'appel doit décider de fa
liberté ou du cautionnement d'un individu durant son appel. Alors, comme
le cas est assimilable, ce serait intéressant de voir ce que le Code
criminel dit. Vous comprenez, M. le ministre. N'est-ce pas, M. le ministre?
Notre cas est assimilable à la Cour d'appel.
M. Marx: Oui, oui, on va vérifier cela tout de suite.
Une voix: On pourrait le suspendre... M. Filion: Oui, on va le
suspendre.
Le Président (M. Kehoe): Oui. Les travaux de la commission
sont suspendus pour...
M. Marx: On ne va pas faire des appels...
M. Filion: Pardon?
M. Marx: On ne va pas faire des appels.
Le Président (M. Kehoe): ...cinq minutes. (Suspension de
la séance à 16 h 55}
(Reprise à 17 h 1)
Le Président (M. Kehoe): On était rendu à la
discussion de l'article 277. M. le député de Taillon.
M. Filion: Y a-t-il quorum?
Le Président (M. Kehoe): Oui, on a quorum.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Kehoe): Demandez et vous allez
recevoir.
M. Filion: Nous en étions à quel article, M. le
Président?
Le Président (M. Kehoe): À l'article 277.
M. Filion: Ah oui, à l'article 277. Après
vérification des articles 608 et suivants, et deuxièmement, vu
que le fardeau de la preuve - et vous me corrigerez si je me trompe, M. le
ministre - repose sur les épaules de la couronne...
M. Marx: Toujours.
M. Filion: Toujours. ...en ce qui concerne la conviction "...que
le défendeur se soustraira à la justice ou ne gardera pas la paix
en attendant le jugement sur l'appel; c'est un article qui se tient.
Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 278.
M. Marx: Adopté?
M. Filion: C'est quoi, cette idée? Au lieu de payer, cela
devrait être de verser un cautionnement. Cela, c'est dans tous les cas.
C'est nouveau, par exemple. C'est une drôle d'affaire.
M. Marx: C'est dans l'article 66 de la toi actuelle,
alinéa 5.
M. Filion: Mais c'est dans les cas où l'appel est
dilatoire. Ici, c'est dans tous les cas. Il y a une grosse différence,
ou quelques raisons spéciales. Ici. on dit: Dans tous les cas. Il n'y a
pas de limite. Qu'est-ce qu'on vise exactement par l'article 278? C'est quoi le
but de l'article? Quelle est l'intention du législateur? Ne parlez pas
tous en même temps. C'est quoi, le but?
M. Marx: L'appel va bloquer l'exécution du jugement, ce
qui n'est pas le cas aujourd'hui.
Cela couvre les cas de la loi actuelle.
C'est pour garantir l'exécution du jugement en appel. C'est cela,
le motif,
M. Filion: Par exemple, j'en appelle d'une sentence de 3000 $ ou
de 10 000 $. L'intimé fait une demande écrite. À ce
moment, le juge ordonne que je le paie. Qu'est-ce que cela me donne d'aller en
appel?
M. Marx: C'est un cautionnement. Supposons que c'est 3000 $ comme
vous l'avez dit. Entre la demande d'appel et l'audition de l'appel, vous pouvez
faire beaucoup de voyages et dépenser tout l'argent. Si c'est une
compagnie, la compagnie peut faire faillite entre-temps, etc.
M. Filion: II faudrait qu'il y ait des raisons.
Il faudrait qu'on dise, je ne sais pas: lorsqu'il existe des motifs
raisonnables de croire que le jugement ne pourrait pas être
exécuté et que l'appel est futile.
M. Marx: L'autre jour, vous avez dit: II faut faire confiance aux
juges. Quand on fait confiance aux juges, vous dites: Oui, mais pas trop.
M. Filion: C'est parce qu'on ne donne rien aux juges. On ne donne
pas de balises à la discrétion judiciaire. Vous vous en
souviendrez, moi, j'ai toujours prétendu qu'il faut donner aux
autorités judiciaires le soin de juger.
M. Marx: Changer cela, comme dans l'avant-projet de loi,
peut-être. Dans l'avant-pro-jet de loi...
M. Filion: C'est à quel article dans l'avant-projet de
loi?
M. Marx: À l'article 388.
M. Filion: À l'article 388. Là, attendez un peu.
Oui, c'est cela. Oui, j'aime beaucoup mieux cela parce qu'on donne un cadre
à la discrétion judiciaire.
M. Marx: II faudrait lire avec cela l'article 279. Ici, c'est la
question de l'exécution et, à l'article 279, c'est une question
de rejet. On ne veut pas confondre les deux.
M. Filion: À l'article 279, cela va. M. Marx: II y a un
amendement.
M. Filion: Là, je parle de verser un cautionnement, je
parle de l'article 278. Vous me dites que c'est pour éviter que
l'appelant... Je pense qu'on devrait dire: Lorsqu'il existe des motifs
raisonnables de croire que l'exécution du jugement sur appel ne pourrait
avoir lieu après le jugement. Là, on dit seulement au juge qu'il
peut ordonner que l'individu paie son amende tout de suite, l'appel va
être entendu plus tard. En deux mots, est-ce qu'on ne devrait pas baliser
cela? Le dernier bout de phrase de l'article 278, II faudrait peut-être
le mettre au début.
M. Marx: D'accord. On va trouver... M. Filion: Une formule.
M. Marx: ...une formule pour l'exécution seulement.
M. Filion: On devrait mettre au début peut-être:
"Pour garantir l'exécution du jugement sur appel", le juge... Il
faudrait dire qu'une exécution est possible.
M. Marx: Qu'il considère cela nécessaire au...
M. Filion: Nécessaire pour garantir
l'exécution.
M. Marx: C'est cela. C'est ce que nous allons mettre. C'est
l'idée.
M. Filion: Voilà, c'est l'idée.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Marcil): On le suspend?
M. Marx: On le suspend.
Le Président (M. Marcil): On le suspend. J'appelle
l'article 279.
M. Marx: À l'article 279, il y a un amendement. À
l'article 279 du projet de code: 1° remplacer dans la deuxième ligne
du premier alinéa le mot "abusif par le mot "frivole".
M. Filion: C'est bien.
M. Marx: 2° remplacer le deuxième alinéa par le
suivant: "S'il ordonne le rejet de l'appel, il peut alors condamner l'appelant
aux frais fixés par règlement. S'il rejette la demande de
l'intimé, il peut le condamner aux frais fixés par
règlement."
M. Filion: Dans le cas où c'est le défendeur qui en
appelle, ce serait la couronne qui paierait les frais. Oui? La couronne
paierait des frais à qui? À la couronne.
M. Marx: Ce n'est pas toujours la couronne, si c'est le
poursuivant, cela peut être un individu.
M. Filion: Mais, dans la majorité des cas, c'est la
couronne?
M. Marx: Si c'est la...
M. Filion: Ah! Mais là, on est en Cour supérieure,
Oui, mais, dans bien des cas, c'est la couronne.
M. Marx: Oui. Mettons que le juge va prendre ses
responsabilités.
M. Fition: Ha, ha, ha! À qui vont ces frais-là,
finalement?
M. Marx: Pour payer votre salaire.
M. Filion: À qui vont-ils?
Une voix: Au ministre de la Justice
M. Filion: Les frais, c'est le ministre de la Justice.
M. Marx: Non, les frais, c'est le fonds consolidé du
gouvernement.
M. Filion: Dans tous les cas d'application du Code de
procédure pénale?
M. Marx: Bien, sauf l'exception où ce sont les cours
municipales, les villes etc., mais si c'est une cause instruite devant la Cour
des sessions de la paix, l'argent va au...
M. Filion: ...fonds consolidé. Si c'est une cause
instruite devant une cour municipale?
M. Marx: Ils ont le droit de garder... M. Filion: Oui, c'est
cela.
M. Marx: ...certaines amendes et certains frais.
M. Filion: II y en a des frais, en tout cas, dans le Code de
procédure pénale. La justice va coûter cher.
M. Marx: La justice va coûter le montant juste.
M. Filion: J'ai hâte de voir les règlements. M.
Marx: Adopté.
M. Filion: II y a des droits là-dedans, n'est-ce pas? Le
droit d'aller en appel, c'est un droit, cela.
M. Marx: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): L'amendement est-il
adopté?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article 279, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 280.
M. Marx: Cet article prévoit simplement le cas où
l'appelant se désiste de son appel.
M. Filion: Mon Dieu! Il se désiste et on voudrait y mettre
des frais! Ne trouvez-vous pas qu'on exagère un peu? Il se
désiste, il dit: Laissez donc faire, j'ai changé
d'idée!
M. Marx: L'appelant peut alors être condamné,
"peut"...
M. Filion: Ah! Je comprends, mais... M. Marx: Ce n'est pas
obligatoire, mais... Une voix: Si c'était purement dilatoire.
M. Filion: Non, l'appel frivole est prévu avant, on vient
de l'étudier. Là, on parle du désistement pur et simple et
on voudrait imposer des frais à celui qui se désiste.
M. Marx: Cela existe dans le texte actuel.
M. Filion: Quel article?
M. Marx: L'article 89
M. Filion: Les frais...
M. Marx: Adopté.
M. Filion: Moi. je suis contre les frais...
M. Marx: D'accord, je comprends cela.
M. Filion: ...dans un cas de désistement, je vote contre.
Adopté sur division.
Le Président (M. Marcil): Adopté sur division.
J'appelle l'article 231. Section III, audition de .l'appel et jugement.
L'article 281?
Audition de l'appel et jugement
M. Filion: Quelque chose ne marche pas dans cet article.
M. Marx: On permet exceptionnellement un procès de novo;
exceptionnellement, c'est comme dans le Code criminel.
M. Filion: Comment appelle-t-on cela déjà,
l'appel sur le dossier? C'est l'appel... Une voix: ...sur le
dossier.
M. Filion: Non. Cela porte un autre nom actuellement. Il y a
l'appel de novo et l'appel...
Une voix: ...de l'exposé de cause.
M. Filion: ...de l'exposé de cause. Celui de
l'exposé de cause tombe? Cela devient comme un appel à la Cour
d'appel, finalement.
M. Marx: Pardon? (17h 15)
M. Filion: Cela devient comme un appel à la Cour
d'appel.
M. Marx: Ici, non. Ici, c'est un procès de novo.
M. Filion: Non. Règle générale, l'audition
de l'appel...
M. Marx: Une minute, là! "Toutefois, exceptionnellement et
sur demande d'une partie, l'appel peut être entendu sous forme d'une
nouvelle Instruction de la poursuite..."
M. Filion: Mais le premier paragraphe, c'est la règle
générale?
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: II y a l'article 284, l'article 285.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: II peut y avoir "une argumentation écrite dans
le délai et la forme prescrite dans les règles de pratique"... La
règle générale, c'est un peu comme l'appel à la
Cour d'appel.
M. Marx: II n'y a pas de mémoires, cependant.
M. Filion: Mais il peut y en avoir. M. Marx: II peut y en
avoir, je crois.
M. Filion: C'est pour ça que je dis que c'est un peu comme
les règles de la Cour d'appel...
M. Marx: Parfait.
M. Filion: ...mais pas tout à fait. On va lire ensemble
l'article 281, deuxième paragraphe: "Toutefois, exceptionnellement et
sur demande d'une partie, l'appel peut être entendu sous forme d'une
nouvelle instruction de la poursuite lorsqu'en raison de l'état du
dossier ou pour toute autre raison, le juge estime préférable
dans l'intérêt de la justice d'entendre l'appel sous cette
forme."
Ce qui est important dans cette phrase, c'est que "le juge estime
préférable dans l'intérêt de la justice d'entendre
l'appel sous cette forme." C'est une décision judiciaire. Je
prétends que, dans ta première partie, quand on dit: Toutefois,
exceptionnellement et sur demande d'une partie", on doit garder "demande d'une
partie", j'en suis.
Vous, vous voulez qu'en règle générale ce soit un
appel sur dossier. Mais où, vraiment, comme législateurs, on
abuse un peu, c'est en disant: "exceptionnellement". On devrait dire
"toutefois, sur demande d'une partie, l'appel peut être entendu sous
forme (...) lorsqu'en raison de l'état du dossier ou pour toute autre
raison, le juge estime préférable dans l'intérêt de
la justice d'entendre l'appel..."
L'appel de novo - M. le ministre, je ne sais pas si vous l'avez
déjà fait; c'est une procédure Intelligente, parce que
souvent... Il ne faut pas oublier que, dans ce cas-ci, il y a beaucoup de cours
municipales qui sont touchées par le Code de procédure
pénale. Dans certains cas, il y a des choses qui se produisent et qui
méritent un appel.
Je comprends que vous vouliez en faire une règle
générale et je pense que la formulation de l'article 281 est
claire. Mais je dis que "exceptionnellement", cela n'a vraiment pas d'allure.
On place le juge dans les circonstances, on dit "toutefois"... Enlevez
"exceptionnellement et vous avez l'esprit de ce que vous voulez. Mais en disant
"exceptionnellement", vous imposez au juge d'en faire une exception sur demande
d'une partie.
D'abord, ce n'est pas tout le monde qui va vouloir avoir l'appel de
novo. Mais, dans le cas où c'est demandé, c'est le juge qui
estime préférable dans l'intérêt de la justice
d'entendre l'appel sous cette forme. L'appel de novo est une forme très
intéressante de Justice pour les raisons que j'ai données. Ma
suggestion est de rayer tout simplement "exceptionnellement".
M. Marx: Parce que maintenant on peut faire un appel de novo,
cela a été utilisé souvent pour des raisons
dilatoires.
M. Filion: Non, parce qu'on a le droit à l'appel par
exposé de cause. Comme avocats, on avait le droit à l'appel par
exposé de cause et à l'appel de novo.
M. Marx: De novo, c'est un nouveau procès.
M. Filion: Oui.
M. Marx: Bien, cela prend tout...
M. Filion: Bien, iI y a les témoins. Il ne faut pas
oublier qu'on est rendu à la Cour supérieure...
M. Marx: Oui, mais de la Cour des sessions de la paix à la
Cour supérieure.
M. Fillon: Oui, mais on est en Cour supérieure.
M. Marx: Dans des cas d'infractions sérieuses, en vertu du
Code criminel, souvent - la plupart du temps - on n'a pas le même...
M. Filion: Non, mais il n'y a pas de témoins en Cour
d'appel, sauf pour de rarissimes exceptions.
M. Marx: Non, cela veut dire... Prenons des infractions
sérieuses au Code criminel où vous êtes devant un juge de
la Cour des sessions de la paix. Vous n'avez pas droit à un
procès de novo devant un juge de la Cour supérieure. Cela
n'existe pas.
M. Filion: Ah, non. Cela n'existe pas. On s'en va en Cour
d'appel.
M. Marx: C'est cela. Mais, ici, cela va exister.
M. Filion: Oui, d'accord. Mais, là, on écrit.
Écoutez...
M. Marx: ...pour une infraction plutôt mineure par rapport
au Code criminel?
M. Filion: Oui. Mais on dit déjà que te juge.
M. Marx: II y a un peu d'illogisme ici. M. Filion: Vous le
corrigez, l'illogisme.
M. Marx: Non, mais cela existe encore. On permet un appel
à la Cour supérieure des jugements de la Cour des sessions de la
paix. C'est illogique, parce qu'en vertu du Code criminel il n'y a pas d'appel
à la Cour supérieure d'un jugement de la Cour des sessions de la
paix.
M. Filion: Non, il y a un appel à ta Cour d'appel.
M. Marx: C'est une longue tradition que je n'ai pas voulu briser
en enlevant ces appels. S! le juge de la Cour des sessions de la paix peut
siéger sur un cas de meurtre et qu'il n'y a pas d'autre appel
qu'à la Cour d'appel et si, pour un billet de stationnement, il n'y a
pas de Cour municipale, on a droit à un appel à la Cour
supérieure et après cela...
M. Filion: Oui, mais l'alternative...
M. Marx: Comprenez-vous?
M. Filion: Oui, Je comprends très bien l'importance que
vous attachez au fait...
M. Marx: Mais l'alternative peut être: pas d'appel à
la Cour d'appel ou de la Cour municipale à la Cour des sessions
dé la paix.
M. Filion: Oui, mais la Cour des sessions de la paix
siège...
M. Marx: Sauf à Montréal.
M. Filion: ...parfois avec la même juridiction que la Cour
municipale.
M. Marx: C'est cela, mais...
M. Filion: C'est de ces appels qu'on parle.
M. Marx: Souvent, c'est la même chose avec la Cour
supérieure et la Cour des sessions de la paix.
M. Filion: Oui, vous avez raison de vouloir faire...
M. Marx: Ce n'est pas strictement logique, mais c'est une longue
tradition que personne n'a voulu changer aujourd'hui.
M. Filion: Bon. Vous avez raison, M. le ministre, si je peux
terminer.
M. Marx: Mais it y a des bénéfices.
M. Filion: Vous avez raison, M. le ministre. Je comprends votre
point de vue de faire de l'appel en Cour supérieure, règle
générale, un appel sur dossier...
M. Marx: Oui, c'est cela.
M. Filion: ...pour toutes les raisons que vous venez d'exposer et
que je saisis très bien. Mais il faut aussi dire que vous n'avez pas
tellement le choix, l'alternative aurait été d'en appeler
à la Cour d'appel. Le droit d'appel existe, vous n'êtes quand
même pas pour...
M. Marx: II n'y aurait pas d'appel.
M. Filion: II n'y a pas juste des billets de stationnement,
là-dedans.
M. Marx: Non, non, mais pour tes petites affaires.
M. Filion: Alors, il faut garder un droit d'appel.
M. Marx: Est-ce qu'il y a un autre mot pour
"exceptionnellement"?
M. Filion: Je vous avoue que, dans une loi, le mot
"exceptionnellement"... Si vous l'enlevez,
M. le ministre, vous conservez le caractère marginal en disant
"toutefois" et en disant, également: "lorsqu'en raison de l'état
du dossier ou pour toute autre raison, te juge estime préférable
dans l'intérêt de la justice d'entendre l'appel sous cette forme."
En gardant le mot "toutefois" et en laissant au juge une discrétion
pleine et entière... Le juge est pris avec son "exceptionnellement" et
je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de lois où on dise cela au juge. Le
juge prend ses jugements d'opportunité en fonction des balises que le
législateur lui donne. La balise se retrouve plus bas, mais on lui
impose exceptionnellement... Je ne pense pas qu'il y ait d'équivalent,
ailleurs non plus. C'est simple comme débat. Je ne veux pas en faire un
plat, mais je trouve, par exemple...
M. Marx: II n'y a pas beaucoup de...
M. Filion: Pour ce qui est de la technique législative,
"exceptionnellement"... Dire à un juge de faire cela par exception, cela
n'existe pas. Dans le Code criminel, cela n'existe pas.
M. Marx: On peut dire avec le député de Taillon que
toutefois" implique une exception.
M. Filion: Oui, c'est cela que je dis.
M. Marx: Oui, c'est cela. Peut-être que, dans un sens,
c'est un pléonasme. Bon, on accepte l'amendement. À l'article 281
du projet de code, supprimer, dans la première ligne du deuxième
alinéa, les mots "exceptionnellement et".
M. Filion: C'est cela.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'article 281 est
adopté, tel qu'amendé?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 282. Cela
va?
M. Filion: Le délai n'est-il pas un peu court, dix jours?
Ouel est le délai actuel? Excusez-moi, je me suis trompé. Cela
va.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Filion: Oui, cela va.
Le Président (M. Marcil): Adopté?
M. Filion: On parle de la demande d'une nouvelle instruction qui
doit arriver après la comparution de l'intimé. Cela va.
Le Président (M. Marcil): Adopté?
M. Filion: II y a encore des frais fixés par
règlement. Le Conseil du trésor doit jubiler.
Le Président (M. Marcil): L'article 282 est-il
adopté?
M. Filion: ifs doivent nous écouter et faire aller la
caisse enregistreuse de la Justice.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon, est-ce que l'article 282 est adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 283.
M. Marx: On va utiliser l'argent, M. le Président, pour
défrayer les coûts engendrés par la défense des
femmes battues et pour leur accorder plus de droits.
M. Filion: Vous pourriez utiliser les 25 000 000 $ pour les
étables à Blue Bonnets pour faire ça.
M. Marx: Non, cela sera pour d'autres choses.
M. Filion: Si on prend soin des chevaux au point de vouloir
agrandir les étables, on pourrait bien prendre soin des femmes battues
avec le même argent.
M. Trudel: La vente des dossiers du ministère de la
Justice.
M. Marx: C'est ça avec...
M. Filion: Ou la vente des dossiers du ministère de la
Justice, voilà!
Une voix: Tu m'en dois une.
M. Filion: Ah, oui, je t'en dois une. Intéressant,
ça!
M. Marx: J'espère que le député de Taillon
va m'appuyer quant à une suramende sur les amendes pour aider les
victimes d'actes criminels, tel que prévu dans la loi
fédérale que le ministre Hnatyshyn a déposée.
M. Filion: Vous n'avez pas le choix, c'est une loi
fédérale.
Le Président (M. Marcil): Si nous revenions à
l'article 283.
M. Filion: On l'étudiera en temps en lieu,
monsieur.
Le Président (M. Marcil): Article 283, adopté?
M, Filion: Article 283? II ne semble pas y avoir d. problème
là. Cela ne sera pas long. Pourriez-vous me donner un cas où une
partie subirait un préjudice du fait que le témoignage recueilli
en première instance serait rendu par le témoin lui-même au
lieu de prendre les notes sténographiques? En deux mots, j'ai de la
misère à saisir pourquoi on dit que l'une d'elles en subira un
préjudice." En quoi les notes sténographiques peuvent-elles
être une meilleure preuve que le témoin lui-même? C'est le
témoin lui-même qui est toujours la meilleure preuve.
M. Marx: C'est ça.
M. Filion: Alors, en quoi pouvait-il y avoir
préjudice?
M, Marx: "Le juge qui entend... peut, du consentement des parties...
M. Filion: Pour ça, il n'y a pas de problème.
M. Marx: ...ou sauf s'il est convaincu que l'une d'elles en
subira un préjudice, permettre" que cette preuve soit
versée...
M. Filion: Ce n'est pas un "ou" qui va là. C'est un
"et".
M. Marx: "Le juge qui entend cet appel peut, du consentement des
parties ou...
M. Filion: Et sauf s'il est convaincu.
M. Marx: ...sauf s'il est convaincu..." S'il y a consentement des
parties, c'est fini.
M. Filion: S'il' y a consentement des parties...
M. Marx: Cela va.
M. Filion: "...peut (...) sauf s'il est convaincu que l'une
d'elles en subira un préjudice..."
M. Marx: Si le juge pense que ça va nuire à une des
parties...
M. Filion: II peut permettre proprio motu?
M. Marx: Non.
M. Filion: Je ne comprends pas.
M. Marx: Je comprends ce que ça veut dire. C'est
peut-être mal rédigé.
M. Filion: Je ne comprends pas.
M. Marx: "Ou sauf, s'il est convaincu..."
Cela veut dire que s'il est convaincu que ça va nuire à
une des parties, iI ne va pas le permettre.
M. Filion: Oui, mais comme il peut uniquement permettre
ça... (17 h 30)
M. Marx: Oui, oui, je comprends.
M. Filion: ...du consentement des parties, on devrait dire "et",
peut-être?
M. Marx: M. le Président, quand on a rédigé
cela, on a changé la...
M. Filion: C'est à quel ancien article? M. Marx: 391.
M. Filion: 391.
M. Marx: "Le juge qui entend cet appel peut, du consentement des
parties et s'il est convaincu qu'elles n'en subiront aucun préjudice,
permettre..." Oui, c'est plus clair.
M. Filion: "Et s'il est convaincu qu'elles n'en subiront..."
J'aime bien mieux cela.
M. Marx: On peut le suspendre. C'est une question de
rédaction.
M. Filion: Je ne savais pas que l'avant-projet de loi disait
"et", mais, d'après moi, c'est l'avant-projet de loi qui est
meilleur.
Le Président (M. Marcil): Un autre article suspendu?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Marcil): Cela en fait 22. Parfait.
J'appelle l'article 284.
M. Marx: L'appel peut être plaidé oralement ou par
écrit.
M. Filion: C'est cela. D'accord. Le Président (M. Mardi):
Cela va? M. Filion: Oui.
Le Président (M. Mardi): Adopté. Article 285?
M. Marx: Cet article a trait au pouvoir du juge lors de
l'audition d'un appel sur dossier.
M. Filion: En deux mots, la règle c'est qu'il plaide
oralement. Il peut plaider par écrit, on ne
lui en enlève pas le droit, mais, à ce moment-là,
il faut qu'il se conforme aux règles de pratique.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Donc, dans tous les cas, si on veut plaider par
écrit, on pourra le faire.
Une voix: C'est cela,
M. Filion: En suivant les règles... D'accord.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 286.
M. Filion: Je suis rendu à l'article 285. Le
Président (M. Marcil): On l'a fait.
M. Filion: "Le juge qui entend l'appel..." D'accord.
Le Président (M. Marcil): Adopté.
M. Filion: C'est nouveau, dans la mesure où tout cela
n'existait pas avant.
M. Marx: Quel article?
Le Président (M. Marcil): 286.
M. Filion: 285, deuxième paragraphe.
Le Président (M. Marcil): Oui, mais on vient de
l'adopter.
M. Filion: Oui, je m'excuse. Je l'ai adopté trop vite.
Le Président (M. Marcil): Ah, bon! D'accord. Vous avez le
droit de vous reprendre.
M. Filion: J'adoptais 284. Je suis en retard d'un article.
Le Président (M. Marcil): Le règlement nous permet
de revenir sur un article déjà adopté.
M. Filion: Heureusement!
M. Marx: Cela va?
M. Filion: Je ne le sais pas.
M. Marx: D'accord?
M. Filion: On est en attente.
M. Marx: Non, non. Mol, je suis d'accord.
M. Filion: Deuxième paragraphe...
M. Marx: De quoi?
M. Filion: ...de l'article 285, est-ce que cela existe,
actuellement?
M. Marx: L'article 285. Est-ce que cela existe? Cela existe pour
le de novo.
M. Filion: D'accord. M. Marx: L'article 70.
M. Filion: Là, on n'est pas dans le de novo, on est sur
dossier.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Cela existe dans le de novo actuel, bien sûr,
parce que c'est la définition du de novo.
M. Marx: Oui.
M. Filion: Mais là, on va le permettre sur dossier.
D'accord, cela va.
Le Président (M. Marcil): L'article 285 est adopté.
J'appelle l'article 286.
M. Filion: Quelles sont les règles en Cour d'appel? Quel
article du Code criminel gouverne les règles en Cour d'appel?
M. Marx: L'article 613. M. Filion: L'article 613?
M. Marx: L'article 613 (4) b) i) et le 613 (1)b)iii).
Une voix: C'est extraordinaire de confusion dans le code.
M. Filion: M. le ministre, sur cet article, je vais vous dire
immédiatement qu'il est vrai que les règles actuelles semblent
complexes en Cour d'appel. Ce sont des pouvoirs du juge en appel.
Là, on les remplace par deux paragraphes. Je vais vous dire
franchement que je n'ai pas la compétence pour vous dire si c'est
correct ou non.
M. Marx: Bon! Adopté.
M. Filion: Ce n'est pas compliqué, c'est trop complexe.
Par exemple, l'article 613 parle de torts importants ou d'erreurs judiciaires
graves ce qu'on ne retrouve pas ici; je ne sais pas pourquoi. Qu'est-ce que
l'article 286 veut dire, en pratique? L'attitude du juge, que va-t-elle
être? Pourquoi ne prend-on pas les mêmes critères?
M. Marx: Je pense qu'en lisant l'article on voit le pourquoi.
M. Filion: Tout cela est du droit nouveau. Le droit actuel est
basé sur ce qui existe. Quel article de la Loi sur les poursuites
sommaires gouverne cela?
M. Marx: Ce n'est pas dans la loi actuelle.
M. Filion: Bon, c'est cela. Donc, on se fie aux règles de
la "common law"...
M. Marx: Non.
M. Fition: ...et au Code criminel. M. Marx: C'est le Code
criminel... M. Filion: Le Code criminel... M. Marx: ...espérons-le,
amélioré.
M. Filion: ...il a été testé à
plusieurs reprises. Je me demande pourquoi on ne l'a pas pris et qu'on ne l'a
pas mis dans cet article-là, en disant: Les règles qui gouvernent
l'appel seront les règles prévues au Code criminel, au lieu de
faire du droit nouveau.
M. Marx: Je pense que...
M. Filion: Est-ce que c'est plus large pour le
défendeur?
M. Marx: ...notre article est plus favorable... M. Filion: Au
défendeur? M. Marx: ...à la défense. M. Filion:
Oui?
M. Marx: Oui. Et comme vous l'avez dit vous-même, le Code
criminel est illisible.
M. Filion: Je n'ai pas dit qu'il était illisible, j'ai dit
qu'il était complexe.
M. Marx: Incompréhensible.
M. Filion: Non, je n'ai pas dit qu'il était
incompréhensible, j'ai dit qu'il était complexe.
Mais donnez-moi un exemple en quoi le défendeur est plus
favorisé avec le texte actuel?
M. Marx: "Le poursuivant - dans les alinéas 2 et 3 - ne
démontre que..," C'est le défendeur qui interjette appel dans ce
cas-là.
M. Filion: D'accord.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Marcil): Adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 287.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Marcil): Adopté.
M. Filion: II a la possibilité d'ordonner un nouveau
procès, à l'article 287. C'est cela, c'est le nouveau
procès.
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Marcil): C'est cela. Adopté.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté?
M. Filion: Juste une seconde. Est-ce qu'on avait suspendu
l'article 277 ou est-ce qu'on l'a adopté? On l'a adopté?
D'accord.
Le Président (M. Marcil): Adopté. M. Filion:
Adopté. M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 289.
Excusez-moi c'est l'article 288.
M. Filion: C'est celui qu'on vient d'adopter.
Le Président (M. Marcil): Non, c'est l'article 287 qu'on
vient d'adopter.
M. Filion: Donc, l'article 287, adopté. Le
Président {M. Marcil): L'article 288?
M. Filion: Est-ce que cela existe maintenant, le nouveau
procès?
M. Marx: À l'article 287?
M. Filion: À l'article 288, est-ce que cela existe
maintenant le nouveau procès, l'ordre de tenir une nouvelle instruction
dans la Loi sur les poursuites sommaires?
M. Marx: Non, non. On est à l'article 288.
Une voix: II pose une question sur l'article 287.
M. Marx: La question touche-t-elie l'article 287 ou l'article
288?
M. Filion: L'article 288.
Le Président (M. Marcil): L'article 288.
M. Marx: L'article 288.
M. Filion: "Lorsqu'il ordonne la tenue d'une instruction", est-ce
que cela existe actuellement? À quel article?
M. Marx: On vérifie l'article 83.1 de la loi actuelle.
Cela n'existe pas pour le de novo parce qu'il vient de refaire le
procès. Pour l'exposé de cause, oui.
M. Filion: Je comprends. Alors, actuellement dans la Loi sur les
poursuites sommaires pour l'appel par exposé de cause, cela existe.
M. Marx: Oui. M. Filion: D'accord. M. Marx:
Adopté? M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 289.
M. Marx: Adopté.
M. Filion: Encore des frais fixés par
règlement.
M. Marx: On va mettre une note de renvoi dans le règlement
pour dire que le député de Taillon était contre tous
frais.
M. Filion: Ce n'est pas cela que j'ai dit.
J'ai dit que, dans certains cas, je suis contre les frais. C'est normal:
dans ce cas-ci, il y a un appel. Les frais existent au moment où l'on se
parle en Cour supérieure pour les appels de novo.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Cela existe pour des appels sur dossier aussi.
M. Marx: Oui.
M. Filion: Est-ce que cela existe actuellement pour l'appel sur
dossier?
M. Marx: Oui. M. Filion: Oui.
M. Marx: C'est l'article 83 de la loi actuelle.
Adopté.
M. Filion: Les frais, dans l'état actuel des choses, ne
sont pas fixés par règlement dans la Loi sur les poursuites
sommaires.
M. Marx: Oui, par règlement.
M. Filion: Oui. Ouel est l'article sur le pouvoir
réglementaire?
M. Marx: Je vois qu'à l'article 53 de la loi actuelle on
parle des frais déterminés par règlement.
M. Filion: Je parle de ce cas.
M. Marx: Dans la loi actuelle, à l'article 131: "Le
gouvernement peut par règlement: déterminer les frais auxquels
une partie peut être condamnée en première instance ou en
appel; déterminer les frais qui peuvent être remis au
poursuivant..."
M. Filion: C'est quel article? M. Marx: C'est l'article
131.
M. Filion: Oui, c'est l'appel à la Cour d'appel.
(17 h 45)
M. Marx: II faut que cela existe par règlement. Vous
comprenez, M. le Président, la loi actuelle a été
adoptée en 1922. On ne peut pas modifier la loi chaque fois qu'il faut
augmenter les frais pour tenir compte de l'inflation.
M. Filion: Ma question, c'était: Quel article
prévoit les frais pour l'appel par exposé de cause?
M. Marx: C'est l'article général, l'article 131 de
la loi actuelle...
M. Filion: Ce n'est pas l'article 77?
M. Marx: II faut vérifier l'article, mais cela ne changera
rien, M. le Président. Vous voulez les Frais pour le de novo, n'est-ce
pas? Les frais pour le de novo?
M. Filion: Ouf, ou pour l'appel par exposé de cause, l'un
des deux. Les frais n'étaient pas fixés par règlement
avant cela.
M. Marx: II y a l'article 51: "Dans tous les cas de condamnation
prononcée et d'ordre rendu par un juge de paix, celui-ci peut ordonner
que le défendeur paie au percepteur visé à l'article 57
les frais déterminés par règlement; ces frais sont
recouvrables de la même manière qu'une amende."
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Marcil): Adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article 290?
M. Marx: Cet article...
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté.
M. Filion: À moins que... Laissons faire.
M. Marx: Non, non.
M. Filion: Non, allez-y.
M. Marx: II s'agit seulement...
M. Filion: C'est très technique.
M. Marx: ...de la transmission de dossiers d'appel.
M. Filion: Oui, oui.
Le Président (M. Marcil): Disons que nous sommes rendus
à l'appel à la Cour d'appel. L'article 291?
Appel à la Cour d'appel
M. Marx: Ce sont des appels à la Cour d'appel.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article
292?
M. Marx: D'accord?
M. Filion: Je suis en train de vérifier l'article 9 de la
charte.
M. Marx: C'est le secret professionnel. M. Filion:
D'accord.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article
293?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article 294?
Nous sommes rendus à l'introduction de l'appel.
Introduction de l'appel
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 295.
M. Marx: Nous avons un amendement: À l'article 295 du
projet de code, remplacer, dans la première ligne du deuxième
alinéa, le mot "référer" par le mot "renvoyer". Cet
amendement vise à corriger un anglicisme "to refer". Cet amendement nous
est suggéré, notamment, par l'Association des usagers de la
langue française.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'amendement est adopté.
L'article 295 est adopté, tel qu'amendé?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): L'article 296?
M. Marx: Cet article correspond à l'article 271 du
code.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article
297?
M. Marx: Cet article stipule que la signification de la demande
de permission d'en appeler suspend l'exécution du jugement.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté, L'article
298?
M. Marx: Cet article traite de la demande de mise en
liberté du défendeur emprisonné en conséquence du
jugement contesté.
Une voix: C'est la même chose que tantôt; c'est la
même chose qu'à l'article 277.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 299.
M. Marx: Cet article traite de cautionnement en appel. Même
effet que l'article 273 du code.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. Nous sommes
rendus...
M. Marx: Un instant, M. le Président. Est-ce qu'on a
suspendu l'article 278?
Le Président (M. Marcil): Oui. M. Marx: Pour quelle
raison?
Le Président (M. Marcil): Ah! La raison est un secret
professionnel, M. le ministre.
M. Marx: Je pense que c'était en vue d'une reformulation
d'un deuxième paragraphe.
M. Filion: Non, c'était pour le rédiger de nouveau
quant à l'exécution.
M. Marx: D'accord, mais cela ne touche pas l'article 300.
D'accord.
Le Président (M. Marcil): Cela va? Nous sommes à
l'article 300.
M. Filion: Oui, vous avez raison. Cela touche l'article 299. Il
faudrait suspendre l'article 299...
M. Marx: Ah, oui, je m'excuse.
M. Filion: ...pour assurer la cohérence
législative. Suspendu, l'article 299.
Le Président (M. Marcil): Oui, une seconde. Vous
êtes tous en train de me mêler. On suspend l'article 299.
M. Filion: C'est cela.
Le Président (M. Marcil): Maintenant, j'appelle l'article
300.
M. Marx: Adopté. M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article
301?
Une voix: On a un président qui "swigne". M. Marx:
Adopté.
M. Filion: On a un président en vie. Une voix: Tout
le temps sur le "party"! M. Filion: Avez-vous votre "party" ce soir?
Le Président (M. Marcil): L'article 301, M. le
député de Taillon?
M. Filion: Demain soir, vous êtes Ici?
Le Président (M. Marcil): Une fois, deux fois, trois fois.
Adoptél
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Marcil): Est-ce que cela va? Est-ce qu'il
est adopté?
M. Filion: Je ne peux rien dire?
Le Président (M. Marcil): Ah, bien, cela va. J'appelle
l'article 302.
M, Marx: Cet article traite de la transmission de dossiers
d'appel.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Marcil): C'est adopté. Merci.
L'article 303?
M. Marx: Cet article traite de ta comparution en appel de
l'intimé.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. C'est une
collaboration extraordinaire, M. le ministre, de la part du
député de Taillon. Il comprend rapidement. Cela va faire
sûrement un bon juge plus tard! L'article 304?
M. Marx: Cet article traite de la production du mémoire de
l'appelant.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article
305?
M. Marx: Cet article traite de la production du mémoire de
l'intimé.
M. Filion: Le dossier lui-même, quand est-ce qu'il va
être produit?
Une voix: Pas aujourd'hui.
M. Marx: C'est à l'article 302, M. le
Président.
M. Filion: L'article 302, c'est juste pour le jugement. C'est
cela?
M. Marx: Transmet également un double de la demande et du
jugement qui accorde cette permission au greffe du tribunal" et ainsi de
suite.
Une voix: C'est le deuxième alinéa.
M. Marx: Usez l'article 302, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): "Dès que la demande
de..."
M. Filion: Ah, le dossier, d'accord. Le Président (M. Marcil):
Cela va?
M. Filion: Le dossier au greffe de la Cour d'appel par le
greffier. 60 jours. Évidemment, ce sont des délais. Il faut se
comprendre.
M. Marx: Oui.
M. Filion: On peut bien écrire six jours si on veut. Mais
ce sont des délais. Vous connais-
sez les délais à la Cour d'appel? On peut bien mettre les
délais qu'on veut, mais cela ne changera rien à la
réalité.
M. Marx: C'est pour produire un mémoire. Je comprends ce
que le député veut dire, mais ce n'est pas cela. L'article 305.
C'est ça? Nous sommes à l'article 305?
Le Président (M. Marcil): L'article 305, M. le ministre,
toujours l'article 305.
M. Filion: Dans l'état actuel du droit...
M. Marx: Le texte actuel.
M. Filion: ...est-ce que c'est 60 jours?
M. Marx: "L'intimé doit, dans les quinze jours qui suivent
le dépôt du mémoire de l'appelant, produire au greffe son
propre mémoire."
M. Filion: Oui, mais le délai de l'appelant commence
à courir à partir de quand?
M. Marx: Je pense que c'était 30 jours. M. Filion: Mais
à partir de quand?
M. Marx: L'article 120: "Dans les trente jours qui suivent le
dépôt de l'avis d'appel, l'appelant doit produire..."
D'accord?
M. Filion: D'accord.
M. Marx: L'article 305.
Le Président (M. Marcil): Adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article 306?
M. Marx: Cet article indique...
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article
307?
M. Marx: Cet article prévoit les conséquences de la
non-production d'un mémoire d'appel.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article
308?
M, Marx: Cet article prévoit que l'appel peut être
plaidé oralement, sans présenter de mémoire.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article
309?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article
310?
M. Marx: Cet article prévoit les cas où l'appel
n'est pas mis au rôle ou est abandonné.
M. Filion: Adopté.
Le Président {M. Marcil): Adopté. L'article
311?
M. Marx: Cet article prévoit le cas où l'appelant
se désiste de son appel.
M. Filion: Du renfort, M. le Président, pour les cinq
dernières minutes de notre commission:
Mme la députée de Groulx et M. le député de
Mille-Îles.
Le Président (M. Marcil): M. Jean-Pierre Bélisle,
député de Mille-Îles.
M. Marx: L'article 311, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): M. le député de La
Peltrie, suivi du député d'Abitibi-Est.
M. Filion: Oh, vous avez un caucus, si je comprends bien!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Marcil): Oui. C'est cela, à 18
heures. L'article 311? S'il vous plaît!
M. Filion: II me semblait, M. le Président, qu'on
avait...
Le Président (M. Marcil): À l'ordre, s'il vous
plaît! L'article 311? Le dernier, M. le député de
Taillon?
M. Filion: ...un intérêt soudain pour...
Le Président (M. Marcil): Pour la commission des
institutions.
M. Filion: ...le Code de procédure pénale.
Le Président (M. Marcil): L'article 311, M. le
député de Taillon, est-il adopté?
M. Marx: On peut aller à l'article 314 pour finir
l'appel.
Le Président (M. Marcil): Adopté?
M. Filion: L'article 311, en cas de désistement, vous
imposez des frais.
Le Président (M. Marcil): On verra cela dans les
règlements. Ha, ha, ha!
M. Marx: Le président a finalement compris.
M. Filion: Là, on est à la Cour d'appel, cela
dépend à quel moment il se désiste. Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article
312?
Audition de rappel et jugement
M. Marx: Cet article traite des pouvoirs de la cour lors de
l'audition de l'appel.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article
313?
M. Marx: Cet article prévoit que les mêmes
règles s'appliquent quant au jugement en Cour supérieure et en
Cour d'appel.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article
314?
M. Marx: Cet article traite de la demande de mise en
liberté du défendeur en attendant rappel de la Cour suprême
du Canada.
Le Président (M. Marcil): Bravo!
M. Filion: Cela a bien de l'allure.
Le Président (M. Marcil): Adopté?
M. Filion: Je n'oserais pas avancer d'amendement
là-dessus, M. le Président. J'ai comme l'impression qu'il serait
battu.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon, adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Nous allons suspendre nos
travaux jusqu'à 20 heures.
M. Filion: Est-ce qu'on peut laisser nos choses ici en toute
sécurité?
Des voix: Ha, ha, ha! (Suspension de la séance à 17
h 58) (Reprise à 20 h 8)
Le Président (M. Dauphin): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Mesdames, messieurs, Je déclare donc ouverte la séance de
la commission des institutions qui a pour mandat de faire l'étude
détaillée du projet de loi 75 instituant le Code de
procédure pénale. Nous étions rendus à l'article
315. J'appelle donc l'article 315.
M. le ministre.
Exécution des jugements
M. Marx: Cet article établit que les sommes dues par une
partie ou un témoin sont recouvrées, conformément aux
articles 315 et suivants.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 316.
M. Marx: Ce sont les juges qui peuvent exercer des pouvoirs.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 317.
M. Filion: Un autre règlement. Il y en a, cela n'a pas
d'allure.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 317?
M. Filion: Est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Marx: Sur l'article 317? Les frais seront raisonnables.
M. Filion: Si c'est un emprisonnement pour défaut de
paiement de sommes dues - en plus, il va y avoir des frais - cela veut dire
qu'il va rester en prison un peu plus longtemps.
M. Marx: Non. On n'a pas l'intention d'emprisonner pour le
non-paiement d'amende.
M. Filion: Vous avez changé d'idée? M. Marx:
Non. C'est toujours notre idée.
M. Filion: On va abolir l'emprisonnement pour non-paiement
d'amende?
M. Marx: Quand on sera rendu à l'article, on va en
discuter.
M. Filion: Mais on l'a vu la dernière fois, on
n'étudiera pas cela ce coup-ci, à cause de l'article que j'ai
demandé qu'on garde en suspens.
M. Marx: Non, c'est ici, à la fin.
M. Filion: Quel est l'article qu'on a mis en suspens, où
on va réviser toutes les lois?
M. Marx: Ah oui!
M. Filion: La clause malgré. C'est quel article? L'article
231?
M. Marx: II a été adopté. M. Filion: II a
été adopté?
M. Marx: Oui. Je vais vous expliquer cela à la fin, M. le
Président.
M. Filion: Je pensais à la clause dérogatoire.
C'est pour cela que je disais qu'elle était en suspens. Vous êtes
peut-être mieux de nous l'expliquer tout de suite, parce que c'est
écrit qu'il va y avoir de l'emprisonnement pour...
M. Marx: Essentiellement, ce qu'on va faire: si quelqu'un a une
amende de 100 $, s'il a l'argent et qu'il ne veut pas payer son amende, on va
essayer de saisir des biens pour les vendre et avoir 100 $.
M. Filion: Cela va. ce n'est pas nouveau.
M. Marx: S'il n'a pas de biens qui peuvent être saisis,
parce que nous aurons augmenté le montant des biens insaisissables, on
va lui offrir des travaux communautaires... compensatoires.
M. Filion: Des travaux compensatoires. C'est cela.
M. Marx: Si la personne est entêtée, têtue,
qu'elle ne veut pas donner suite aux obligations qu'elle a envers la
société, en dernier recours, elle va passer devant le juge qui
pourra la condamner à la prison par un jugement écrit. Je ne sais
pas si cela se trouve ailleurs au Canada, une loi où on ne veut pas,
où on prend toutes les mesures possibles pour éviter
d'emprisonner des gens.
M. Filion: M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Taillon.
M. Filion: Ce que m'annonce le ministre, il n'y a rien de neuf
là-dedans. Je suis en train de parler de l'abolition de la prison en cas
de non-paiement d'amende et il me dit que cela va continuer à
exister.
M. Marx: Non, cela existe s'il ne veut rien faire.
M. Filion: C'est déjà le cas.
M. Marx: Supposons, M. le Président, que quelqu'un...
M. Filion: Il n'y a rien de changé.
M. Marx: ...a un billet de stationnement de 10 $, qu'il a une
voiture qui vaut 500 $ et qu'il a des biens, des meubles meublants pour 2000 $.
Supposons que le billet est de 10 $ et qu'il en a 25. Cela fait donc 250 $. Il
est condamné à payer 250 $ et les frais.
M. Filion: Je trouve qu'il faut pousser le raisonnement plus
loin.
M. Marx: S'il a la voiture de quelqu'un d'autre...
M. Filion: Écoutez-moi un peu! Il faut pousser te
raisonnement plus loin. Lorsqu'un individu va en prison, d'abord, il
coûte à la société 85 $ par jour. D'un autre
côté, si la société le met en prison, c'est parce
qu'il n'a pas payé son amende. Pardon?
Mme Bleau: Parce qu'il ne veut pas la payer.
M. Filion: Non, il ne peut pas la payer, madame.
Mme Bleau: S'il est condamné à des travaux
communautaires et qu'il ne veut pas les faire?
M. Marx: On va essayer de saisir ses biens.
M. Filion: II ne veut pas en faire. Que voulez-vous?
Mme Bleau: Alors, il mérite la prison, (20 h 15)
M. Filion: II ne s'agit pas de mériter la prison. Ce n'est
pas de cela qu'on discute. On discute du fait qu'il va aller en prison. Est-ce
qu'il le mérite ou non? Le juge l'a déjà
décidé. Ce n'est pas à nous à décider s'il
mérite la prison. Ce que je prétends, c'est que, dans les cas
où il y a non-paiement d'amende et que le type refuse - j'avoue que cela
peut exister, bien que ce soit très rare qu'on refuse de faire des
travaux communautaires - on devra attendre qu'il ait de l'argent...
M. Marx: Supposons qu'il a ...
M. Filion: ...attendre que l'individu ait de l'argent.
M. Marx: Supposons qu'il a 25 000 $ d'amendes.
M. Filion: II y a aussi possibilité de prévoir,
à partir d'un certain seuil des limites parce que,
sinon, il y en a qui pourraient accumuler tout en étant
très pauvres. Autrement, on pourrait attendre qu'un individu ait de
l'argent. Je ne veux pas dire que c'est une solution parfaite. Il n'y a pas de
solution parfaite dans ce cas, mais la solution est curieuse. La
société poursuit un individu parce qu'il a commis des
infractions. Il y a un jugement qui est rendu, on lui offre toutes sortes de
choses. D'abord, s'il a des sous, on essaie de le saisir; si on n'est pas
capable, on lui offre des travaux compensatoires. Cela ne marche pas. La
société dit: Écoute, tu n'as pas payé. C'est assez
épouvantable, tu n'as pas payé. Alors, on t'envoie en prison, tu
ne peux pas payer. D'abord, en prison, il faut se comprendre, il y en aqui y vont et il y en qui n'y vont pas, parce que les prisons sont
déjà archisurpeuplées. Le ministre nous dit: On va se
garder cette porte de secours. Moi, je lui réponds que 40 % ou 50 % des
gens dans les prisons québécoises sont là pour le
non-paiement d'amende et cela va continuer, parce que la
société... Vous me demandez ce qu'est un choix. Un choix, ce
serait qu'on attende un certain temps, qu'on attende un certain seuil, qu'on
attende. La société, ce qu'elle veut... Celui qui n'a pas
payé ses billets, ce n'est pas un grand criminel. Ce n'est pas un grand
crime que de ne pas avoir payé des billets. Une infraction, c'est un
crime, mais ce n'est pas un grand crime. L'envoyer en-dedans pour que cela
coûte aux citoyens 85 $ par jour, cela, c'est de l'argent, par
exemple.
Le Président (M. Dauphin): Oui, tout de suite
après, M. le député de...
M. Filion: Ce ne sera pas long, je termine, je ne veux pas me
répéter huit fois là-dessus, vu que c'est toujours le
même argument. Alors, une fois que je l'aurai dit, je ne le reprendrai
pas. Il me semble que le ministre tient un beau discours, tient un beau
langage, très ondoyant, très nouvelle vague, très crimino
- j'entends par là très criminologue - très
social-démocrate...
M. Marx: Marxiste! Excusez-moi, M. le Président.
M. Filion: ...très - c'est une vieille blague - un
discours qui est très bien, mais, malheureusement, ce qui est contenu
dans le code n'est pas à la mesure de son discours. J'ai hâte de
voir si on va se taper encore des déclarations du style: Vous savez, on
a aboli la prison pour le non-paiement d'amende. Si cela arrive, je vais passer
en arrière et je vais dire chaque fois: Regardez le Code de
procédure pénale, ce n'est pas vrai. Il faut que le discours
qu'on va tenir à la population à la suite de l'adoption de ce
code soit cohérent.
Ce n'est pas vrai que ce code contient l'abolition de la prison pour le
non-paiement d'amende. C'est bien de valeur, je regrette.
On a fait un petit bout de chemin, parce que la voie était
déjà tracée. Qu'on ne s'imagine pas qu'on est en plein
débroussaillage législatif. Cela existe depuis les gourous
prédécesseurs de l'actuel ministre de la Justice, les travaux
compensatoires. Les saisies aussi, cela existait avant. Le ministre de la
Justice n'a rien inventé dans ce qu'on est train d'étudier
actuellement. Il n'a rien inventé...
M. Marx: Est-ce que le député me met avec les
gourous précédents?
M. Filion: Laissez-moi terminer, je vais vous redonner la parole.
M. le Président, si vous voulez faire respecter mon droit de parole. Je
ne veux pas me répéter là-dessus.
Le Président (M. Dauphin): La parole est au
député de Taillon.
M. Filion: Si on veut vraiment dire qu'on a innové, si on
veut se péter les bretelles, lorsqu'on ira se promener dans les
universités ou sur les tribunes modernes en criminologie, il faudra
qu'on puisse adopter des mesures législatives qui justifient cette
attitude. Autrement, non. Je dois vous dire que je ne le prends pas. Les
chiffres que je donne, le ministre le sait, viennent du rapport Landreville.
C'était pire que cela au temps des libéraux, entre 1970 et 1976.
Le gouvernement du Parti québécois a considérablement
réduit le nombre de prisonniers à l'intérieur des
geôles, des "goals" comme disent certains criminalistes, pour le
non-paiement d'amende.
Moi, je regarde les résultats. Je regarde ce que le
prédécesseur du Solliciteur général par
intérim a fait et je vous dis que le résultat aujourd'hui, au
moment où l'on se parle, est à peu près nul. La meilleure
confirmation de cela, c'est qu'on constate que nos prisons sont encore
surpeuplées partout au Québec. Ce n'est pas parce que le taux de
criminalité augmente de façon prodigieuse au Québec, c'est
parce qu'il y a encore beaucoup de gens qui sont emprisonnés pour le
non-paiement d'amende.
Alors, je suis favorable à ce qu'on pousse plus loin le
raisonnement amorcé par les prédécesseurs de l'actuel
ministre de la Justice, qu'on pousse plus loin le raisonnement qui est contenu
dans l'actuel Code de procédure pénale, c'est-à-dire dans
le projet de Code de procédure pénale, et que ce que je viens de
donner comme élément de solution soit examiné de
près. Cet élément de solution pourrait être de fixer
un certain seuil et d'attendre que l'individu à qui on réclame de
l'argent en ait. Cela peut vouloir dire, dans certains cas, attendre trois
mois, six mois, un an, pourquoi pas? Ce que la société veut, ce
n'est pas d'emprisonner le gars, c'est d'avoir de l'argent.
Alors, c'est possible. Il y a là quelques éléments.
D'ailleurs, le rapport Landreville sauf erreur, recommandait carrément
l'abolition de la
prison pour le non-paiement d'amende. Je ne voudrais pas me tromper,
mais je suis pas mal sûr que le rapport Landreville recommandait
l'abolition de la prison pour le non-paiement d'amendes. Ce ne sera pas long.
Je vérifie dans les recommandations... Sans qu'il soit nécessaire
de tenir au ministre tout le discours, comme disaient des criminologues, sur ce
qu'est exactement la prison, à quoi cela devrait servir, c'est pour
corriger un comportement antisocial. Il faudrait que les politiques
pénales soient conçues comme les éléments d'une
politique sociale. Elles ne sont pas là pour percevoir de l'argent pour
le Conseil du trésor. Je termine sur les recommandations...
Le Président (M. Dauphin): Pendant que vous faites vos
recherches, Mme la députée de Groulx.
M. Filion: Je termine, M. le Président. Ce ne sera pas
long. Je ne veux pas qu'on fasse cela par bribes détachées.
Le rapport Landreville allait loin. On recommandait qu'il n'y ait pas de
frais administratifs pour le citoyen qui reconnaît avoir commis
l'infraction. On est loin de cela dans ie projet de loi. Des frais judiciaires,
oui, mais pas de frais administratifs. Bref, le rapport Landreville faisait des
nuances sur la question de la prison pour le paiement d'amende, mais il
n'allait pas aussi loin que ce que je dis. Je prétends que c'est la voie
de l'avenir. Et tant qu'à faire un Code de procédure
pénale, pourquoi ne pas bien le faire maintenant? Je ne pense pas que
quiconque en subisse préjudice. Voilà.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le
député de Taillon. Avant de céder la parole au ministre,
Mme la députée de Groulx avait signalé son désir
d'intervenir sur le même sujet,
Mme Bleau: Oui. Je connais des gens, personnellement - ce ne sont
pas des affaires à peu près - qui, lorsqu'ils reçoivent un
billet - c'est de ta mauvaise volonté, ce n'est pas à cause de
leurs moyens financiers - ne veulent tout simplement pas payer les billets.
Alors, ils les accumulent, les accumulent et il disent d'avance qu'ils ne les
paieront pas. Quelle punition peut-on trouver pour ces gens-là? Je pense
qu'il faut, à un moment donné, que chacun ait sa leçon et,
si c'est nécessaire, que ce soit un ou deux Jours de prison. Je suis
d'accord pour qu'on les leur donne.
Le Président (M. Dauphin): Merci, Mme la députée de
Groulx. Est-ce que d'autres membres de la commission désirent
intervenir? M. le ministre.
M. Marx: M. le Président, je pense qu'il sera impossible,
le député de Taillon et moi-même, de nous entendre sur
cette question. Je trouve que le député de Taillon tient un
discours beaucoup plus radical que mon discours "marxiste". Je pense qu'il est
inutile de continuer parce que c'est très facile d'être dans
l'Opposition et d'être radical, même plus radical que les marxistes
les plus radicaux. Le député de Taillon s'est trouvé un
discours assez radical.
Brièvement, en ce qui concerne le temps pour payer une amende, le
percepteur peut donner à la personne trouvée coupable le temps
nécessaire. Effectivement, les percepteurs sont assez
généreux dans le temps qu'ils allouent aux gens pour payer leurs
amendes. Un deuxième point. Nous avons une nouvelle politique dans la
loi pour retracer les introuvables. Troisièmement, ce que je trouve
exceptionnellement important, c'est que, avant que la personne ne soit
incarcérée, il faut qu'il y ait un jugement écrit d'un
juge. Je pense que c'est important. En fin de compte, il faut que tout le monde
respecte l'administration de la justice. On ne peut laisser les gens rire de
l'administration de la justice ou des décisions des tribunaux.
Je peux ajouter que, dans un proche avenir, avec certaines modifications
législatives à venir, il sera peut-être possible de
rejoindre ce que souhaite le député de Taillon; par exemple, ne
pas renouveler les plaques d'immatriculation, cela pourrait être une
politique. Cela existe, par exemple, dans l'État de New York ou dans
d'autres États. Ce sera peut-être possible. On a
déjà adopté fa loi concernant le non-renouvellement des
permis de conduire qui nous aidera beaucoup, car il s'agit aussi d'une
pénalité pour des amendes impayées. Donc, iI n'est pas
impossible qu'un jour il n'y ait plus personne dans nos prisons pour le
non-paiement d'amende. Je pense qu'avec la politique actuelle, il y aura
peut-être une poignée de gens par année, qui iront en
prison pour le non-paiement d'amende. La politique est de réduire ce
nombre le plus possible. Si le député fait une tournée des
prisons québécoises ou s'il lit attentivement les statistiques,
il verra qu'à l'heure actuelle, aujourd'hui, je ne pense pas que
beaucoup de gens soient en prison pour des amendes impayées, sept jours
par semaine, 24 heures par jour. Je doute qu'il y ait beaucoup de ces gens
à Bordeaux, à Orsainville ou dans nos autres maisons de
détention. Voilà! Je n'ai rien à dire sur ce sujet. Je
pense qu'on fait du progrès et je pense que ce ne seront que des
têtus, des entêtés, quelques-uns par année, qui
resteront en prison après qu'on aura mis toute notre politique en
vigueur. C'est le prix à payer pour que l'administration de la justice
soit respectée, mais je suis tout à fait d'accord avec la
politique envisagée par le député de Taillon.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le ministre. M. le
député de Taillon.
M. Filion: Retrouvant le passage du rapport Landreville, je
voudrais en faire part aux mem-
bres de cette commission. D'abord, en ce qui a trait au pourcentage
d'admissions dans nos prisons...
M. Marx: À quelle page? M. Filion: 53.
M. Marx: Oui. (20 h 30)
M. Filion: ... pour le non-paiement d'amende, de 1977 à
1984, 45 % des admissions de personnes condamnées le sont pour des
infractions reliées à fa circulation routière.
Particulièrement depuis 1980, les infractions relatives à la
circulation occupent une place très importante dans les admissions de
personnes condamnées dans les établissements de détention.
Cette importance relative constatée dans la figure... Ce qui est
intéressant, c'est que, de 1977 à 1984, le nombre des admissions
pour des infractions au Code criminel relatives à la circulation est
demeuré relativement stable - c'est le Code criminel - alors que les
admissions pour des infractions aux lois du Québec ou aux
règlements municipaux ont monté en flèche pour atteindre
des sommets en 1982-1983 et redescendre de façon significative en 1984.
Une grande partie de toutes ces admissions - ce sont les admissions en prison -
est reliée uniquement au non-paiement d'amende: 72 % des admissions en
vertu des infractions aux lois du Québec ou aux règlements
municipaux sont reliées au non-paiement d'amende.
M. Marx: On ne peut pas comparer cela avec... Cela va de soi
parce que c'est sous un autre régime où on n'avait pas les
dispositions qu'on trouve dans le Code de procédure pénale
aujourd'hui. Par exemple, jusqu'à aujourd'hui, il n'y avait pas de
percepteurs d'amendes partout au Québec. Cela existe...
M. Filion: Cela existe dans sept ou huit municipalités
Importantes.
M. Marx: C'est cela, et à la Cour des sessions de la paix.
Donc, il faut étendre cela partout et c'est notre Intention de le faire
dans le Code de procédure pénale.
M. Filion: II n'y en a pas partout.
M. Marx: M. le Président, tout ce que je peux dire, c'est
qu'il faut que le député de Taillon admette qu'on fait un bout de
chemin avec ce projet de loi. Peut-être reste-t-il encore un pied ou deux
pour aller jusqu'à la fin de ce chemin. J'ai l'esprit ouvert à
des changements, si on n'a pas les résultats escomptés. Je pense
qu'avec ce qu'on propose, ce sont seulement les têtus, les
entêtés qui vont se retrouver en prison, ou les gens qui ont froid
l'hiver à l'extérieur des maisons d'Incarcération. On n'a
pas l'intention de les garder. Je pense que, si vous allez voir aujourd'hui...
Ce ne sont pas seulement les frais d'incarcération, c'est aussi le fait
d'envoyer la Sûreté du Québec les chercher, faire la
paperasse et tout cela. Quand les policiers font cela, ils ne font pas de
patrouille. Je suis très conscient des problèmes et on va suivre
cela de très près pour voir quels seront les résultats.
Même si cela prenait un jugement écrit d'un juge pour envoyer
quelqu'un en prison, ce qui n'est pas le cas maintenant, on va avoir des
percepteurs d'amendes partout, et ainsi de suite.
M. Filion: Juste pour terminer là-dessus, M. le
Président. Ce qui me préoccupe, c'est que le Code de
procédure pénale qu'on est en train d'adopter va être,
comme je l'ai déjà dit, et ce n'est pas péjoratif, une
bonne machine à saucisses. Cela veut dire quoi? Cela veut dire que, sur
le plan administratif...
M. Marx: Une machine à saucisses! Ha, ha, ha!
Une voix: Tout le monde en mange, tout le monde l'aime.
M. Marx: II aime cela.
M. Filion: Écoutez-moi jusqu'au bout. Une bonne machine
à saucisses pour produire, dans 95 % des cas, des amendes. Les amendes
sont là pourquoi? Il ne faut jamais oublier le but principal qui est de
faire respecter des lois. Quand je vois toute cette montagne de frais qui va
s'accumuler, si j'avais additionné toutes les fois qu'on a vu des frais
fixés par règlement, cela me dépasserait. Cette montagne
de frais va venir s'ajouter à l'amende de base. Je me dis qu'on va
bâtir des montants d'argent tels qu'une bonne partie des citoyens - il y
en a 700 000 à l'aide sociale au moment où l'on se parle - ne
pourront pas, dans le comté de Sainte-Marie, arriver à payer ces
amendes avec les frais inhérents. À mon sens, c'est un peu
détourner le but du droit pénal. Si le ministre veut
m'écouter, je fais miennes les conclusions du rapport Landreviile: "Si
la procédure applicable lors d'infractions aux lois et règlements
de stationnement et de circulation doit être rapide et efficace - c'est
le cas - il faut aussi que l'imposition des amendes et leur perception soient
justes et respectent les objectifs du droit pénal. Les amendes, nous
l'avons mentionné précédemment, ne sont qu'un moyen de
faire respecter des lois qui, elles-mêmes, visent entre autres à
améliorer, dans ce cas-ci, la sécurité routière.
Nous avons cependant cru constater - c'est toute l'étude Landreviile -
lors de nos travaux et de nos rencontres, que les besoins accrus de revenus de
la part de divers paliers gouvernementaux entraînent ou, du moins,
risquent d'entraîner une perversion du droit
pénal et une distorsion du fonctionnement du système
pénal. L'imposition des amendes, qui ne devrait être qu'un moyen
pour amener les citoyens à respecter les règles de circulation,
devient parfois une fin en soi. Dans certains cas, on devient surtout
préoccupé de percevoir des amendes. De plus, les
procédures, tes autres sanctions qui doivent -viser à faire
respecter les lois deviennent des moyens d'encaisser le plus d'amendes le plus
rapidement et au moindre coût possible. Les législateurs - mon
Dieu! on s'adresse à nous - et les administrateurs de la justice doivent
être très attentifs à ce risque de dénaturation de
l'administration de la justice."
Je ne l'invente pas. C'est le rapport Landreville, page 54. C'est un
petit peu ce qui me préoccupe. Je pense qu'on se comprend, le ministre
et moi, rapidement. On est là, on bâtit un beau code pour des
amendes et, si on ne paie pas les amendes, on va aller en prison, et ça
va nous coûter, comme le dit le ministre, 85 $ et plus par jour car il
faut compter le salaire des agents de la paix qui vont aller cueillir M. Untel
rue Saint-Christophe parce qu'il n'aura pas payé le billet de 65 $ et
qui vont l'amener en dedans pour dix jours. Je ne dis pas que le
problème est simple, je dis que, tant qu'à affronter le
problème, tant qu'à lui faire face, il aurait mieux valu faire
preuve d'un peu plus d'imagination avant l'emprisonnement. Voilà!
M. Marx: M. le Président...
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Marx: ...je suis heureux du discours du député
de Taillon. Cela va rendre mon travail plus facile à l'avenir dans cette
politique de non-incarcération. À la page 52 du rapport
Landreville, dont le député a lu certains passages... Il ne faut
pas oublier non plus que nous sommes pris avec des détenus qui sont en
prison pour te non-paiement d'amende en vertu des lois
fédérales.
M. Filion: Oui, oui, mais ça, on ne peut rien y faire.
M. Marx: Je pense que c'est important parce que, si on lit
à ta page 52, c'est écrit: "Par ailleurs, la Loi sur les
poursuites sommaires ne s'applique pas de facto aux infractions
fédérales, ce qui explique que, dans l'étude de la
population incarcérée le 7 mai, environ 45 % des personnes
incarcérées pour défaut de paiement ce jour-là
l'étaient pour des infractions au Code criminel, dont 25 % aux
infractions relatives à la circulation."
Je prends l'engagement aujourd'hui, M. le Président,
d'écrire à mon homologue fédéral sur cette question
et je vais soulever cette question à la conférence
fédérale-provinciale des ministres de ta Justice pour faire en
sorte qu'il y ait harmonisation entre le Code criminel et notre
Code de procédure pénale, pour ne pas être tenu de
garder en prison les détenus qui sont là pour des amendes
impayées en vertu des lois fédérales. Le
député sait que c'est un bon "move", mais il ne veut pas le dire
devant tout le monde.
M. Filion: Voulez-vous une bonne suggestion, M. le ministre?
Dites à votre homologue fédéral que les personnes
incarcérées pour le non-paiement d'amende à la suite de
condamnations en vertu des lois fédérales seront
incarcérées dans des pénitenciers. Vous allez voir que le
nombre va diminuer. Mais, comme les gens vont dans les prisons... Bref, je fais
un peu d'humour, mais je pensais que le ministre avait déjà
communiqué avec son homologue fédéral à ce
sujet-là.
M. Marx: Je ne peux pas lui faire... M. Filion: ...de
reproches.
M. Marx: ...de reproches avant que nous ayons adopté cette
loi. C'est pourquoi j'ai...
M. Filion: C'est pourquoi vous m'invitez à étudier
l'article suivant. C'est ce que je vais faire.
M. Marx: C'est ça. Merci.
Le Président (M. Dauphin): Alors, est-ce que l'article 317
est adopté?
M. Marx: Adopté.
M. Filion: Non, mais l'article 317, deuxième
alinéa, contient une espèce de... compte tenu des discours que
vous venez de tenir: Toutefois, il ne peut être imposé de frais
d'exécution au défendeur à l'égard d'une peine
d'emprisonnement, sauf s'il s'agit d'un emprisonnement pour défaut de
paiement des sommes dues." En deux mots, on vient de se comprendre. On ne
devrait pas mettre le monde en dedans pour défaut de paiement d'amende,
mais là on dit: Dans tes cas où iI est emprisonné pour
défaut de paiement des sommes dues, on va lui ajouter, en plus de ceta,
des frais d'exécution pour qu'il y reste un peu plus longtemps. C'est ce
que cela veut dire. C'est vrai, n'est-ce pas?
M. Marx: Ce sont des frais de saisie.
M. Filion: Ce ne sont pas des frais d'exécution du fait
qu'on est allé le chercher pour l'amener en prison? Non?
M. Marx: Non.
M. Filion: Ah! Ce sont des frais préalables. Bon,
d'accord.
M. Marx: Ce sont des frais préalables.
M. Filion: C'est quand même curieux. On ne devrait pas
imposer de frais d'exécution. Qu'est-ce que cela donne d'ajouter ces
frais à celui qui s'en va en prison?
Une voix: Si la tentative de saisie n'a pas fonctionné,
c'est qu'il est déjà cassé.
M. Filion: Ah oui! Il est déjà cassé.
M. Marx: Ce qu'on envisage ici. ce sont les frais
d'exécution, par exemple, pour les saisies.
M. Filion: Oui, mais une saisie qui n'a pas été
exécutée, pourquoi l'ajouter à la peine de celui qui est
emprisonné? On devrait dire: Toutefois, il ne peut être
imposé de frais d'exécution au défendeur à
l'égard d'une peine d'emprisonnement.
M. Marx: ...des frais préalables à
l'emprisonnement. Cela peut être, par exemple, les frais de saisie. C'est
la même chose au civil. Supposons que vous ayez une dette impayée
et que quelqu'un pratique une saisie, vous allez payer les frais.
J'espère que vous ne voulez pas que le gouvernement paie l'huissier pour
la saisie. Donc, on envisage ici les frais afférents à toutes les
procédures préalables à l'emprisonnement.
M. Filion: Êtes-vous conscient que, par le deuxième
alinéa de cet article, on vient tout simplement allonger la peine de
prison de celui qui ne peut payer?
M. Marx: Non, pas nécessairement. M. Filion: Bien oui!
M. Marx: On va augmenter les heures de travaux
compensatoires.
M. Filion: Ce n'est pas ce qui est écrit, on parle
uniquement de la peine d'emprisonnement ici: Toutefois, il ne peut être
imposé de frais d'exécution au défendeur à
l'égard d'une peine d'emprisonnement, sauf s'il s'agit d'un
emprisonnement pour défaut de paiement des sommes dues."
M. Marx: Même à la dernière minute, il peut
faire des travaux compensatoires, jusqu'à l'emprisonnement. Il peut
même arriver à la prison et demander de faire des travaux
compensatoires à l'heure actuelle.
M. Filion: Mais vous pourriez obtenir les mêmes
résultats si vous disiez... Chose certaine, ces frais d'exécution
vont servir à allonger le temps.
M. Marx: D'accord. On le suspend aussi, car je ne comprends pas.
(20 h 45)
M. Filion: C'est juste une suggestion que je vous fais, M. le
ministre. Cela dit: Toutefois, il ne peut être imposé de frais
d'exécution au défendeur à l'égard d'une peine
d'emprisonnement..."
M. Marx: Un instant, M. le Président!
Le Président (M. Dauphin): On suspend un instant.
M. Marx: Cela veut dire que celui qui est condamné
à une peine d'emprisonnement - cela va peut-être rester dans
certains cas - n'a pas de frais. D'accord?
M. Filion: Celui qui est...
M. Marx: Qui est condamné à une peine
d'emprisonnement.
M. Filion: II n'a pas de frais.
M. Marx: Non, il n'a pas de frais. Celui qui pourrait être
emprisonné pour le non-paiement d'amende paierait les frais
préalables à l'ordre d'emprisonnement.
M. Filion: Comment va-t-il les payer? En faisant une sentence
plus longue?
M. Marx: Cela peut être une sentence plus longue ou, s'il a
un changement d'avis, il peut faire des travaux compensatoires. On ne force
personne à aller en prison pour le non-paiement d'amende. Il a l'amende
plus les frais.
M. Filion: II peut toujours la payer.
M. Marx: Non. Il peut toujours faire des travaux compensatoires.
Il ne doit pas être têtu.
M. Filion: Je ne veux pas prolonger, mais je pense que vous
auriez pu rédiger cet article-là de façon à
éviter d'allonger les peines de prison pour le non-paiement d'amende.
Les allonger avec les frais subséquents ou les frais
d'exécution.
M. Marx: D'accord. Adopté sur division. M. Filion: Sur
division.
Le Président (M. Dauphin): L'article 317 est adopté
sur division. J'appelle l'article 318.
M. Marx: Cet article indique à qui appartiennent et
où sont remises les sommes dues et les choses confisquées.
D'accord?
M. Filion: Ne bougez pas, je suis en train de préparer mon
discours de troisième lecture.
M. Marx: Parfait!
M. Fiiion: Cela va pour l'article 318.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 319.
M. Marx: Cet article a trait au paiement d'une somme due par la
couronne.
M. Filion: Qu'est-ce que c'est? La couronne devrait de l'argent
à une municipalité?
M. Marx: Quand la couronne doit payer des frais.
M. Filion: Quand la couronne paie-telle des frais?
M. Marx: On a déjà adopté des articles
où la couronne était susceptible...
M. Filion: C'est vrai, vous avez raison. C'est une drôle
d'affaire. La couronne doit payer à la couronne.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que l'article est
adopté?
M. Marx: Oui, oui. Vous n'êtes pas en désaccord avec
cela?
M. Filion: Oui, je comprends que le poursuivant peut être
condamné à payer des frais à l'occasion.
M. Marx: D'accord. Il faut prévoir une méthode de
paiement.
M. Filion: C'est une drôle d'affaire. Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 320.
M. Marx: Cet article concerne le mode de recouvrement des frais
dus par le poursuivant.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 321.
M. Marx: Cet article traite du recouvrement des sommes dues
à même le cautionnement fourni et de la remise de celui-ci lorsque
le défendeur ne doit aucune somme d'argent.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 322.
M. Marx: Cet article a trait à la nomination des
percepteurs. II prévoit aussi la transmission d'un avis de jugement par
le percepteur. M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 323.
M. Marx: II y a un amendement à l'article 323 du projet de
code: remplacer, dans la sixième ligne du premier alinéa, les
mots "à l'emploi" par le mot "employée". Cet amendement vise la
recherche du terme français le plus juste. L'amendement nous est
suggéré notamment par l'Association des usagers de la langue
française. Cet article prévoit qu'un juge pourrait, lorsque le
défendeur est introuvable, ordonner que certains renseignements soient
fournis au percepteur. C'est un article qui s'inspire du Code de
procédure civile et qui se trouve dans d'autres lois aussi.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Filion: L'amendement? Oui.
Le Président (M. Dauphin): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 323, tel qu'amendé, est adopté?
M. Marx: Cela se trouve dans le code de procédure, je le
répète, M. le Président.
M. Filion: Dans quel code de procédure? À quel
article?
M. Marx: À l'article 546.1 et, aussi, dans la Loi sur les
aspects civils de l'enlèvement international et interprovincial
d'enfants, à l'article 9, projet de loi qui a été
adopté l'an dernier.
M. Filion: C'est dérogatoire à la loi
d'accès à l'information, mais je trouve cela correct parce qu'ici
il y a une intervention judiciaire; c'est un juge qui décide.
M. Marx: C'est cela.
M. Fiiion: En ce sens, c'est un exempte de clause
dérogatoire qui m'apparaît acceptable.
M. Marx: Adopté?
Le Président (M. Dauphin): L'article 323 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 324.
M. Marx: Cet article accorde au juge le pouvoir de
décerner un mandat d'amener le défendeur, lorsque celui-ci est
introuvable, après qu'un ordre de payer une somme d'argent soit devenu
exécutoire. Présentement, en vertu de l'article 63.8 de la Loi
sur les poursuites sommaires, lorsqu'un défendeur est introuvable, le
percepteur requiert contre lui la délivrance d'un
mandat d'emprisonnement. Le défendeur ne peut donc alors
bénéficier des mesures alternatives à l'emprisonnement,
situation que viendrait corriger cet article.
M. Filion: C'est bien, cela.
M. Marx: C'est bien? Merci, M. le député de
Taillon.
Le Président (M. Dauphin): Alors, si j'ai bien...
M. Filion: Je vais seulement lire le deuxième paragraphe
comme il faut.
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Taillon.
M. Filion: Je ne sais pas si c'est un changement par rapport
à l'avant-projet de loi?
M. Marx: Oui. Ce n'était pas dans l'avant-projet de
loi.
M. Filion: Ce n'était pas là du tout?
M. Marx: Non. Cet article donne suite à certaines
suggestions du rapport Landreville, effectivement.
M. Filion: En deux mots, ce ne serait pas un mandat
d'emprisonnement direct, plutôt?
M. Marx: Non.
M. Filion: ...il va plutôt s'amener devant le percepteur et
il aura la chance de fournir certaines explications.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Je pense que cela a de l'allure.
Le Président (M. Dauphin): Alors, des propos...
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): ...entendus, l'article 324 est
adopté. J'appelle l'article 325.
M. Marx: Cet article permet le paiement des sommes dues à
la personne chargée de l'exécution d'un mandat d'amener. Cet
article s'inspire du premier alinéa de l'article 63.16 de la Loi sur les
poursuites sommaires qui prévoit une règle semblable lors de
l'exécution d'un mandat d'emprisonnement.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 326.
M. Marx: Cet article décrit le contenu d'un mandat
d'amener le défendeur et se réfère aux dispositions
relatives au mandat d'amener un témoin quant à son
exécution.
M. Filion: II n'y a rien de spécial? M. Marx: Non. M.
Filion: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 326 est
adopté. J'appelle l'article 327.
M. Marx: Cet article permet au percepteur d'accorder au
défendeur un délai additionnel pour payer les sommes dues. Je
souligne les mots "un délai additionnel", pour le bénéfice
des députés qui sont autour de cette table.
M. Filion: C'est correct.
Le Président (M. Dauphin): L'adoption étant faite,
j'appelle l'article 328.
M. Marx: Cet article permet au percepteur de s'entendre avec le
défendeur pour déférer les paiements.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 328 est
adopté. J'appelle l'article .329.
M. Marx: Cet article permet au percepteur de procéder
à la saisie si les délais accordés ou les ententes prises
n'ont pas permis de recouvrer l'amende.
M. Filion: Par qui est nommé le percepteur? M. Marx: Par
le ministre de la Justice.
M. Filion: Par le ministre de la Justice. C'est à
l'article 322.
M. Marx: Les députés ne peuvent pas être
percepteurs.
M. Filion: En général, les percepteurs sont des
agents de la paix?
M. Marx: Non. Ce sont des gens qui travaillent dans les greffes,
ce sont des greffiers...
M. Filion: Est-ce que ces gens-là prêtent
serment?
M. Marx: Je pense que oui.
M. Filion: Ils ont un pouvoir considérable. Je pense
qu'ils devraient...
M. Marx: Oui.
M. Filion: II y a des ententes écrites, des délais
additionnels, etc. Deuxièmement, ils ne doivent pas se retrouver dans la
position de certains percepteurs sans vergogne, des agences de perception. Ils
font un travail qui n'est pas facile, ils passent leur temps à vouloir
recouvrer de l'argent. Il serait bon que ces gens-là prêtent
serment. Je vois déjà un petit peu les problèmes que cela
pourrait soulever, à la longue, sur le plan de l'éthique, de la
façon de se conduire.
M. Marx: D'accord. Adopté?
Le Président (M. Dauphin): L'article 329 est
adopté. J'appelle l'article 330.
M. Filion: Attendez! Je suis en train de le lire. D'accord,
adopté.
Le Président (M. Dauphin): J'appelle l'article 330.
M. Marx: Cet article prévoit que, sous réserve des
exceptions indiquées, la saisie obéit aux mêmes
règles qu'une saisie civile.
M. Filion: Au paragraphe 2°... M. Marx: Oui.
M. Filion: ...cela veut dire que vous n'êtes pas
obligé de donner d'avance au huissier qui fait la saisie. C'est cela?
Les huissiers ne peuvent pas exiger de frais pour exécuter les
brefs?
M. Marx: C'est clair. À l'alinéa 2°:
"malgré..." Adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 330 est donc
adopté. J'appelle l'article 331.
M. Marx: Cet article donne compétence à la Cour
supérieure, à la Cour provinciale et aux cours municipales en
matière de saisie lorsque leurs jugements sont en cause. C'est
actuellement la même chose, M. le Président.
M. Filion: Oui? M. Marx: Oui.
M. Filion: En deux mots, - c'est à la cour municipale
même qu'on décide des brefs de saisie qui émanent de la
cour municipale. D'accord.
Le Président (M. Dauphin): L'article 331 est
adopté. J'appelle l'article 332.
M. Marx: Cet article traite du pouvoir des percepteurs à
l'égard de saisies immobilières.
(21 heures)
M. Filion: J'ai du mal à saisir le deuxième
paragraphe. C'est une rédaction bizarre. Au premier paragraphe, on dit:
"soit autorise le percepteur à procéder immédiatement
à la saisie". C'est exactement la même chose. Ah! uniquement si le
défendeur refuse ou néglige d'effectuer les travaux
compensatoires.
Comment se fait-il que ce soient des travaux compensatoires? Cela
devrait toujours venir avant. Pour procéder à la saisie, M. le
ministre - J'anticipe un peu...
M. Marx: On a resserré le deuxième alinéa
aussi. Dans la loi actuelle, on dit: Si le juge estime. Maintenant, s'il est
convaincu, c'est une saisie immobilière.
M. Filion: J'ai toujours cru que les travaux compensatoires
venaient... Les travaux compensatoires, par rapport à la saisie, se
situent où dans le temps?
M. Marx: Après.
M. Filion: Après la saisie.
M. Marx: S'il n'y a pas d'argent, s'il n'y a rien à
saisir.
M. Filion: Sauf dans les cas de saisie immobilière, dans
certains cas. C'est cela? Maintenant, est-ce que je peux vous demander pourquoi
vous autorisez la saisie immobilière des résidences sans tenir
compte des modifications que vous avez faites vous-même au Code de
procédure civile pour protéger les résidences principales,
à l'article 553.2 du Code procédure civile?
M. Marx: Oui, on en tient compte. C'est l'article 330. On en
tient compte.
M. Fïlion: Où voyez-vous cela dans le code? Donc, on
ne peut pas saisir d'immeuble pour une amende de moins de 5000 $. C'est
cela?
M. Marx: Pardon?
M. Filion: On ne peut pas saisir...
M. Marx: C'est cela, pour une amende de moins de 5000 $. C'est
beaucoup, cela, M. le Président.
M. Filion: C'est beaucoup, mais c'est correct, cela.
M. Marx: J'ai pensé que le député allait
peut-être nous proposer de...
M. Filion: Une réduction? Une augmentation?
M. Marx: On peut saisir même pour 1 $? M. Filion:
Qu'est-ce que vous en pensez?
M. Marx: II n'y en a pas beaucoup qui ont des amendes de plus de
5000 $. S'ils ont des amendes de plus de 5000 $, c'est quelque chose d'assez
sérieux. Je suis même en train de penser que 5000 $, c'est assez;
à l'avenir, cela pourrait être augmenté.
M. Filion: Adopté, avant qu'il change d'idée.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 333.
M. Marx: Cet article établit le principe que l'amende peut
être payée par les travaux compensatoires. C'est très
important, M. le Président.
M. Filion: En deux mots, l'ordre général, c'est: on
paie; si cela ne fonctionne pas, on saisit, et, si cela ne fonctionne pas, ce
sont les travaux compensatoires.
M. Marx: C'est cela. II peut voir le percepteur.
M. Filion: Mais, si le percepteur juge que la saisie ne donnera
pas les résultats escomptés, il peut offrir immédiatement
les travaux compensatoires.
M. Marx: Oui.
M. Filion: C'est la même chose que ce qui existait?
M. Marx: Oui, sensiblement.
M. Filion: C'est sensiblement la même chose qui existe
depuis quand? Depuis quelle date cela existe-t-il exactement?
M. Marx: Depuis 1982. Pas mis en vigueur en 1982, adopté
en 1982. Et j'ai voté pour, M. le Président. J'ai même
félicité le ministre, à l'époque, mais je lui avais
dit qu'il n'allait pas assez loin. Maintenant, je vais plus loin.
M. Filion: Pas beaucoup.
M. Marx: Et le député de Taillon, dans...
M. Filion: Cela ne l'essoufflera pas.
M. Marx: ...dix, quinze ans, va aller encore plus loin. Moi, je
ne reviendrai pas pour aller plus loin après lui.
M. Filion: Peut-être que ce sera Mme la
défputée de Groulx qui fera son cours de droit.
Mme Bleau: Je ne détesterais pas cela.
M. Filion: Elle a déjà une bonne formation de base,
ayant elle-même reçu le certificat - de suivi de la commission des
institutions pour le Code de procédure pénale qui va être
reconnu par le ministère de l'Éducation comme un
crédit.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Filion: Juste un petit commentaire sur...
M. Marx: Adopté?
M. Filion: Ce ne sera pas long, M. le Président. Je suis
en train de lire un commentaire intéressant sur cet article.
Maintenant, les travaux compensatoires seront-ils offerts partout?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Quand? À l'entrée en vigueur du
code?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Quand? C'est important.
M. Marx: Pour moi, c'est très important. S'il faut
l'imposer, cela ne sera jamais...
M. Filion: C'est cela.
M. Marx: C'est notre intention.
M. Filion: Est-ce qu'il y aura un regroupement des
municipalités pour permettre un seul percepteur pour un ensemble de
municipalités, quelque chose comme cela, pour éviter des frais?
Non?
M. Marx: C'est-à-dire que, devant la Cour des sessions de
la paix, c'est déjà en vigueur.
M. Filion: Oui.
M. Marx: De même que dans huit municipalités.
M. Filion: Mais pas à Montréal? À
moitié. Il y a un système bien spécial.
M. Marx: Pas tout à fait, mais on a l'intention de
l'imposer partout.
M. Filion: M. le ministre, vous savez que le fait de ne pas
mettre sur pied des travaux compensatoires a déjà
été jugé, notamment à cause de l'article 4 de la
Loi sur les jeunes contrevenants, contraire à la charte, si de tels
programmes existent ailleurs.
M. Marx: L'idée, c'est que chaque personne
qui se trouve à la porte de la prison peut toujours accepter de
faire des travaux compensatoires,
M. Filion: Ce que je dis, c'est que le fait d'offrir des travaux
compensatoires à un endroit et de ne pas en offrir à un autre a
été jugé contraire à la charte dans la cause R
contre SS, 1984,17. WCB, c'est quoi?
Une voix: Weekly criminal bulletin, d'habitude.
M. Filion: Cela n'existait pas dans mon temps. C'était le
jugement de la page 400, Cour provinciale, Ontario. C'était pire que
ça: si cela existe quelque part au Canada, il faut que cela existe
ailleurs.
M. Marx: Oui.
M. Filion: La charte, à un moment donné, on va
vivre avec. Je suis désolé de devoir demander une suspension,
mais tel que j'avais...
M. Marx: L'article 333 est-il adopté?
M. Filion: Je n'ai pas tout à fait terminé. On
l'adoptera en revenant.
Le Président (M. Dauphin): Nous suspendons nos travaux
pour une quinzaine de minutes.
M. Filion: L'article qui est écrit ici, notamment la
disponibilité des programmes de travaux compensatoires, pourrait
être contraire à la charte, selon la cause que je viens de vous
citer.
(Suspension de la séance à 21 h 9)
(Reprise à 21 h 52)
Le Président (M. Doyon): À l'ordre, s' il vous
plaît!
Nous sommes à l'article 333. M. le député de
Taillon.
M. Filion: M. le ministre de la Justice, pouvez-vous vous engager
ce soir à ce que la disponibilité des travaux compensatoires soit
universelle au Québec avant que le Code de procédure
pénale entre en vigueur?
M. Marx: J'espère que oui. On va prendre toutes les
mesures nécessaires pour que ce soit comme ça. Adopté?
Le Président (M. Doyon): Est-ce que l'article 333 est
adopté?
M. Filion: Quand vous dites que vous espérez que oui, je
ne sais pas si vous vous rendez compte à quel point l'article 333. entre
autres, devient farfelu, à quel point cela dénature
l'économie du processus pénal si des travaux compensatoires
n'existent pas.
M. Marx: Pour moi. c'est le plus possible. C'est un
engagement.
M. Filion: C'est un engagement de moyens, pas de
résultats.
M. Marx: De résultats moyens. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Filion: On va donner la moyenne au ministre sur cet
article-là. On va l'adopter.
Le Président (M. Marcil): L'article 333? M. Marx: Oui.
Le Président (M. Marcil): Adopté? M. Filion: 60
%.
Le Président (M. Marcil): C'est la nouvelle note de
passage maintenant, de passation. J'appelle l'article 334.
M. Filion: L'article 334 aussi, c'est un peu la même
chose.
M. Marx: Oui.
M. Filion: Finalement, c'est l'importance d'avoir des travaux
compensatoires que l'on veut souligner.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Marx: Le député de Taillon a effectivement
raison de souligner ces articles et de souligner le fait qu'il faut que ce soit
dans tout le Québec. Pour moi, c'est important aussi.
Le Président (M. Marcil): Adopté, l'article 334.
J'appelle l'article 335.
M. Marx: Cet article établit le principe que la
totalité des sommes dues peut être acquittée dans un
même engagement à effectuer des travaux compensatoires et a trait
aussi à la forme de l'engagement.
Le Président (M. Marcil): Adopté?
M. Filion: Quand on dit: Toutes les sommes dues au moment de
l'engagement", on veut dire toutes les sommes dues sur n'importe quelle
cause?
M. Marx: Toutes les amendes qu'il doit.
M. Filion: En vertu de n'importe quel
dossier?
M. Marx: En vertu des lois provinciales. M. Filion: Oui, oui.
D'accord. Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article
336?
M. Marx: Cet article précise la façon dont la
durée des travaux compensatoires est déterminée.
M. Filion: C'est l'annexe, n'est-ce pas?
M. Marx: Oui. Est-ce qu'on donne l'amendement, maintenant?
M. Filion: C'est la seule annexe; alors, c'est l'annexe 1. En
annexe, c'est de 1 $ à 5000 $. Une journée de détention
équivaut à 25 $ et une heure de travaux compensatoires
équivaut à 10 $. Donc, une Journée de travail
équivaut à deux heures et demie. C'est bizarre un peu.
M. Marx: Êtes-vous à t'annexe?
M. Filion: Oui, je suis à l'annexe parce que c'est le seul
moyen qu'on a de l'étudier. Est-ce que c'est la même chose,
actuellement?
M. Marx: Oui. Dans la loi actuelle, il y a des unités de
travail de trois heures. On a divisé cela par trois et on a arrondi pour
faire 10 $ parce que c'est plus facile et que cela fait des heures au lieu de
faire des unités de trois heures.
M. Filion: Ce qui est bizarre, c'est qu'une journée de
détention équivaut à deux heures et demie de travail
compensatoire. C'est cela?
M. Marx: Dans la loi actuelle, c'est la même chose, sauf
qu'à la dernière colonne une unité de travail
compensatoire équivaut à 30 $. D'accord? À la
première ligne, c'est 30 $.
Le Président (M. Marcil): C'est plus que le salaire
minimum.
M. Marx: Dans la loi actuelle, c'est écrit: une
unité de travail compensatoire équivaut à 30 $ et une
unité, c'est trois heures de travail.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre, c'est
supérieur au salaire minimum, 10 $.
M. Marx: Est-ce que vous comprenez, M. le
député?
M. Filion: Qu'est-ce qu'on nous dit dans la loi actuelle? Ce
n'est pas à l'annexe. C'est la Loi sur les poursuites sommaires qui
parle de cela.
M. Marx: Dans la loi actuelle?
M. Filion: On ne l'a pas. En deux mots, vous...
M. Marx: II est difficile de parler d'une unité.
M. Filion: Une unité, c'était trois heures. M.
Marx: C'était, oui.
M. Filion: Trois heures. Vous modifiez cela et, maintenant, c'est
une heure de travail.
M. Marx: C'est cela. M. Filion: D'accord.
M. Marx: On a divisé par trois et on a arrondi les
chiffres.
M. Filion: D'accord. Et pour le reste, c'est la même
chose.
M. Marx: Oui.
M. Filion: D'accord. "Lorsque le nombre total d'heures de travail
compensatoire à exécuter pour une tranche visée à
l'annexe est fractionnaire, il est arrondi à l'entier le plus
près."
M. Marx: Ce sont les articles 290, 321 et 330.
M. Filion: Adopté. M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 337.
M. Filion: "Dans un engagement, le défendeur ne peut
s'obliger à exécuter plus de 1500 heures de travail
compensatoire."
M. Marx: C'était 500 unités dans l'ancienne
loi.
M. Filion: C'est un an de travail compensatoire, ni plus, ni
moins.
M. Marx: 1500 heures, cela fait beaucoup d'heures.
Mme Bélanger: M le Président, je voudrais bien
comprendre. Quelqu'un qui a, quand même, un travail ordinaire, avec un
salaire, est-ce qu'il faut qu'il fasse ces heures le soir?
Le Président (M. Marcil): Non, à ce
moment-là...
M. Filion: Il peut payer.
Le Président (M. Marcil): ...celui-là va payer
l'amende.
Mme Bélanger: Vous pensez qu'il va payer?
Le Président (M. Marcil): Oui, il va payer l'amende. Cela, c'est
seulement pour ceux qui...
M. Filion: II va être saisi.
Le Président (M. Marcil): ...ne paient pas l'amende.
Mme Bélanger: S'il s'entête à ne pas
payer.
Le Président (M. Marcil): À ce moment-là, il
va perdre sa "job", il va aller en prison et il va être obligé
de...
M. Filion: Non, il va avoir une saisie-arrêt de son
salaire.
Le Président (M. Marcil): C'est cela, il va avoir une
saisie sur son salaire. Il y a, quand même, une disproportion pour celui
qui doit 50 000 $. Je calcule cela, M. le ministre, celui qui doit 50 000 $ et
plus, il faut qu'il fasse environ...
M. Filion: 100 jours...
Le Président (M. Marcil): ...pour les remettre...
M. Filion: ...de prison.
Le Président (M. Marcil): Et celui qui doit 5000 $, il
faut qu'il fasse presque 200 jours pour les remettre.
M. Marx: Oui. Maintenant, 1500 heures de travail...
Le Président (M. Marcil): Donc, mieux vaut devoir 50 000 $
que 5000 $.
M. Marx: Comment cela? (22 heures)
Le Président (M. Marcil): Bien, regardez. 50 000 $ et
plus, c'est 400 $ la journée de détention. Donc, à 100
jours il se trouve à remettre 40 000 $. Celui qui doit 5000 $ c'est 25 $
par journée de détention. Cela veut dire qu'il doit faire 200
jours...
M. Filion: C'est vrai.
Le Président (M. Marcil): II double.
M. Filion: Bien oui. C'est vrai.
Le Président (M. Marcil): Plus l'amende est petite, plus il doit
faire de journées. Je trouve qu'il y a réellement...
M. Filion: Bien oui, c'est bon. Vous avez raison, M. le
Président, il y a quelque chose qui ne marche pas. Verriez-vous le gars
qui dirait: Condamnez-moi à une amende plus forte parce que mes
journées de détention vaudront plus cher? Elles valent beaucoup
plus cher.
M. Marx: Sur la table actuelle, je me souviens que j'ai
voté pour ça.
M. Filion: Oui, mais il y a des erreurs, des fois, dans la vie.
Des gens vont modifier votre Code de procédure pénale plus tard.
C'est sûr.
Le Président (M. Marcil): Cela veut dire que si Je devais 5000
$...
M. Filion: Vous avez raison.
Le Président (M. Marcil): ...et que je décide
d'aller en détention je dois y rester au moins 200 jours. Si je devais
50 000 $ d'amende je pourrais y rester 100 jours.
M. Filion: Bien oui.
M. Marx: Non, ce n'est pas ça. Où ça?
M. Filion: C'est l'annexe.
Le Président (M. Marcil): Oui, c'est ça. Prenez
l'annexe à la page 74.
M. Filion: Prenez l'annexe. Mettez une amende de 4999 $. Vous
dites que ça vaut 25 $ par jour. Cela veut dire que vous passerez 200
jours, comme le dit le président.
Le Président (M. Marcil): Pour pouvoir remettre les 5000
$.
M. Filion: Alors que, si vous avez une amende de 50 001 $,
ça vaut 400 $ par jour et vous passerez...
Le Président (M. Marcil): À peu près 120
jours.
M. Filion: ...125 jours. Oui, oui, oui, oui. Une voix: C'est pour
la tranche.
M. Filion: Ah oui, il a raison. Ce sont les tranches, ça
marche par tranches.
M. Marx: C'est 250 $ par jour. C'est sur 200 jours.
M. Filion: Pour les sommes dues dans chacune de ces tranches.
Mme Bleau: M. le Président, vous nous induisez en
erreur.
Le Président (M. Marcil): Non, mais je ne comprends
pas,
M. Filion: Je comprends maintenant.
M. Marx: 200 jours pour 50 000 $ et pour 20 000 $ c'est aussi 200
jours.
Le Président (M. Marcil): D'accord, excusez-moi.
M. Marx: Cela marche par tranches. Donc, le président
aimerait avoir une amende plus petite.
Le Président (M. Marcil): Au moins je suis content de
constater qu'une heure de travail compensatoire équivaut à 10 $
l'heure. C'est deux fois le salaire minimum. C'est bon. Donc, c'est payant
M. Filion: C'est même plus que ça parce que, si
l'amende est de plus de 50 000 $, cela vaut 160 $,
Le Président (M. Marcil): C'est beaucoup plus que ce qu'on
gagne.
M. Filion: Ce qui m'inquiète, c'est que "le
défendeur ne peut s'obliger à exécuter plus de 1500 heures
de travail compensatoire". Mettons qu'on met une semaine de 30 heures de
travail compensatoire, ça veut dire qu'il va travailler un an. S'il va
en prison - c'est là le problème - il ne restera jamais un an.
Supposons qu'il est condamné au maximum, pour un paiement d'amende un
individu ne restera jamais plus de trois mois et là on dit que dans les
travaux compensatoires il peut se rendre à 1500 heures. En deux mots, ne
trouvez-vous pas que le maximum est un peu élevé?
M. Marx: C'est l'état actuel du droit. On n'a rien
inventé.
Une voix: Le maximum de prison est de deux ans moins un jour.
Le Président (M. Marcil): C'est ça la condamnation.
Mais, dans les faits, celui qui est condamné à deux ans moins un
jour, on le libère quand il a purgé à peu près le
tiers de sa peine.
M. Marx: Oui, mais il y a une différence entre le fait
d'être en prison. Un mois en prison ce n'est pas facile.
M. Filion: Est-ce qu'il y a une réduction possible du
travail compensatoire comme pour la réduction de peine?
M. Marx: Non.
M. Filion: Non? Les travaux compensatoires sont fixes, etc.
M. Marx: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article 337 est
adopté?
M. Filion: Je suis obligé d'Inscrire ma division sur le
maximum que je trouve trop élevé, M. le Président.
M. Marx: Sur division. C'est ça. Il remet en cause un des
gourous précédents.
M. Filion: Ça ne me dérange pas.
M. Marx: Son ancien chef.
M. Filion: Mon seul gourou, c'est le peuple.
M. Marx: D'accord. Ce sont des gourous.
Le Président (M. Marcil): C'est bien, ça.
Une voix: Wow! Quel grand principe!
M. Marx: Sur division.
M. Filion: Quelle grande déclaration!
M. Marx: Sur division.
Le Président (M. Marcil): Vous savez qu'en politique ce
sont toujours ces grandes paroles...
M. Marx: Sur division.
Le Président (M. Marcil): Accepté sur division.
M. Filion: Ce sont toujours ces grandes paroles qui ne vont nulle
part.
Le Président (M. Marcil): Adopté sur division, M.
le député de Taillon?
M. Filion: Oui, sur division.
Le Président (M. Marcil): Cela va. J'appelle l'article
338.
M. Marx: Cet article établit sur quelle durée
l'exécution des travaux pourrait se prolonger. Deux ans parce que c'est
le maximum pour l'emprisonnement aussi.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. Article 339?
M. Marx: Cet article prévoit qu'un rapport doit être
fait au juge lorsque les travaux sont complétés.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. Article 340?
M. Filion: C'est important, cela.
M. Marx: Cet article prévoit que les dispositions de la
Loi sur la santé et la sécurité du travail...
M. Filion: C'est bien Important, cela.
M. Marx: Est-ce que c'est l'article 340 ou 341?
Une voix: Article 340. M. Marx: Je m'excuse! M. Filion: Article
340.
M. Marx: Cet article écarte l'application de certaines
lois qui, sous divers aspects, pourraient faire obstacle à
l'exécution des travaux compensatoires.
M. Filion: Quel est l'état actuel du droit? C'est quel
article?
M. Marx: Article 63.5. Il faut lire cela avec l'article 340
aussi.
M. Filion: II faut lire cela avec...
M. Marx: L'article 341.
M. Filion: Article 341?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Oui, pour la santé et la
sécurité.
M. Marx: Oui.
M. Filion: D'abord, est-ce qu'il y a des modifications entre
l'actuel article 340 du projet de loi...
M. Marx: Non.
M. Filion: ...et la Loi sur les poursuites sommaires
actuelle?
M. Marx: Non.
M. Filion: Non? Parfait! Adopté.
Le Président {M. Marcil): Adopté. Article 341?
M. Marx: Adopté.
M. Filion: Est-ce qu'il y a un équivalent de . l'article
341 dans la Loi sur les poursuites sommaires? Et à quel article?
M. Marx: Article 63.7. Je pense que c'est la même chose,
mot à mot. C'est la même chose.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre, J'ai une
question à vous poser.
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Marcil): Concernant l'article 341, quand
on dit: "Pour l'application de cette loi: - naturellement, j'intègre
l'article 340 - 1° le gouvernement est réputé être
l'employeur de cette personne;", s'il y avait un accident durant le travail,
c'est le gouvernement...
M. Filion: Qui paie la cotisation.
Le Président (M. Marcil): ...qui paie la cotisation et
ainsi de suite.
M. Marx: C'est cela.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que c'est cela?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Marcil): Donc, la CSST et tout le
kit.
M. Marx: Cette personne a droit à la CSST.
Le Président (M. Marcil): S'il n'y a plus de travail
à faire, est-ce que le gouvernement lui paie l'assurance-chômage?
Ha, ha, ha!
M. Filion: Est-ce que le condamné aux travaux
compensatoires a droit au refus pour des motifs de santé et de
sécurité?
M. Marx: Est visé par les articles 12 à 48 et 51.11
de la Loi sur la santé et la sécurité du travail, tout ce
qui concerne les équipements de sécurité, le retrait
préventif et le droit de refus.
M. Filion: Qu'est-ce qui est exclu? M. Marx: Le reste. M.
Filion: En pratique.
M. Marx: C'est le droit actuel. Je ne peux pas vous...
M. Filion: Mais y a-t-il des choses qui vous frappent
là-dedans?
M. Marx: Non. C'est le droit actuel.
Le Président (M. Marcil): Vous avez posé la
question sur la femme enceinte?
M. Filion: Je saisis votre blague, M. le Président, mais
ce n'était pas cela.
Le Président (M. Marcil): Non, non. On applique exactement
le Code du travail, les normes et ainsi de suite. On parlait tantôt d'un
accident possible.
M. Filion: On n'applique pas le Code du travail.
Le Président (M. Marcil): On parle également...
Cela pourrait être une femme qui soit condamnée à des
travaux compensatoires.
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Marcil): Je veux voir jusqu'où la
loi peut s'appliquer. Elle est enceinte, à la veille de son
accouchement, est-ce que...
M. Marx: On peut refuser.
Le Président (M. Marcil): On pourrait. Remarquez, je
pousse à l'extrême, mais...
M. Marx: Son père paiera l'amende. Le Président
(M. Marcil): Ha, ha, ha!
M. Filion: Le père de l'enfant.
Le Président (M, Marcil): C'est peut-être une fille
mère.
M. Filion: C'est correct.
Le Président (M. Marcil): Cela va? L'article 341 est-il
adopté?
M. Marx: Article 342? M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article 342est
adopté. Article 343?
M. Marx: Cet article a trait au paiement de la totalité
des sommes dues avant le début de l'exécution des travaux.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. Article 344?
M. Marx: Cet article...
M. Filion: Article 344?
M. Marx: ...précise les implications d'un paiement partiel
des sommes dues sur la durée des travaux compensatoires à
effectuer.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. Article 345?
M. Marx: Le mode de calcul... Cet article précise les
conséquences du fait de cesser d'exécuter des travaux
compensatoires avant de les avoir terminés.
M. Filion: Autrement dit...
M. Marx: II y a le résidu de l'article 343.
M. Filion: ...les travaux compensatoires qu'il fait, même
s'il ne les fait pas en totalité, seront déduits.
M. Marx: Crédités, oui. M. Filion:
Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article 345 est adopté.
L'article 346?
M. Marx: Cet article prévoit que le percepteur pourra
recueillir d'un juge l'emprisonnement pour défaut de paiement d'une
somme due.
M. Filion: Vous voyez un peu le caractère possiblement
discriminatoire des articles qu'on adopte, M. le Président. Lorsqu'il
est écrit à l'article 346: "Lorsque le défendeur ne
respecte pas son engagement de comparaître devant le percepteur", c'est
correct, mais c'est "lorsque des travaux compensatoires n'ont pu être
offerts". En deux mots, on risque, si les moyens employés par le
ministre ne donnent pas les résultats escomptés, de se retrouver
au Québec avec deux catégories de citoyens: un citoyen qui
demeure dans une municipalité où les services de travaux
compensatoires existent et un autre citoyen qui demeure dans une
municipalité de votre comté où les travaux compensatoires
n'existent pas. C'est le cas au moment où l'on se parle. On ne peut pas
lui offrir de travaux compensatoires, il n'y en a pas. Cela veut dire qu'il ira
en dedans alors que son beau-frère, qui demeure à
Châteauguay où il y a des travaux compensatoires, sera correct et
fera ses travaux compensatoires. C'est pour cela que je citais la
décision de la cour ontarienne R contre SS qui était
rapportée dans je ne sais trop quelle nouvelle sorte de jurisprudence
pénale, mais qui dit que ce type de discrimination entre deux
catégories de citoyens est contraire à la charte. Lorsqu'un
service existe quelque part, il doit exister ailleurs car, autrement, on
crée un déséquilibre dans l'admi-
nistration de la justice qui est contraire à la charte.
M. Marx: Je ne suis pas en désaccord avec le
député quand il dit qu'il faut que les mêmes
possibilités soient offertes dans tout le Québec. Une fois que,
sur le plan administratif, parce que c'est le ministère du Solliciteur
général qui est responsable d'organiser les travaux
compensatoires, on sera sûr et certain que cela existe dans toutes les
Cours municipales, il sera possible d'abolir cette disposition.
M. Filion: Pourquoi ne l'abolirait-on pas tout de suite si vous
êtes d'accord pour faire en sorte... D'ailleurs, vous ne voulez pas
adopter des lois discriminatoires. Pourquoi ne l'entèverait-on pas tout
de suite?
M. Marx: Je ne peux pas le faire parce que c'est le
ministère du Solliciteur général qui est responsable
d'organiser...
M. Filion: On peut suspendre pour que vous puissiez consulter
votre collègue.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Marx: Je suis tout à fait d'accord avec...
Le Président (M. Marcil): Vous êtes d'accord. Vous
en prenez bonne note.
M. Marx: ...le problème que le député
soulève, mais une fois qu'on sera assurés que cela existe sur
tout le territoire, il sera possible d'abolir cette disposition.
M. Filion: Ce que je soulève s'applique évidemment
une fois l'adoption du Code de procédure pénale, mais, en toute
honnêteté, je dois vous dire que cela s'applique maintenant.
M. Marx: Oui, c'est la situation actuelle.
M. Filion: C'est la situation actuelle. Je ne serais pas surpris,
encore une fois...
M. Marx: Jusqu'à maintenant, M. le Président, on
n'a pas fait beaucoup de chemin en ce qui concerne les Cours municipales qui
peuvent offrir de tels services. Il n'y a que huit municipalités, mats,
maintenant, elles ont eu assez de temps et, avec le code, on discutera avec
chacune des Cours municipales de la possibilité de prévoir de
tels services. Espérons qu'il sera possible de le faire dans le courant
de 1988. Je pense que c'est très important.
M. Filion: L'autre problème de l'article 346, c'est
évidemment le fait qu'une peine d'emprisonnement pourrait être
imposée sans ta présence du défendeur.
M. Marx: Sans la présence? Premièrement, II doit
être devant la cour.
M. Filion: Non. C'est là le problème. C'est cela
que j'ai de la misère à "digger", pour employer un anglicisme.
(22 h 15)
M. Marx: Cette demande ne pourra être ex parte que si un
mandat d'amener, en vertu de l'article 324, a d'abord été
exécuté contre le défendeur et que celui-ci est de nouveau
devenu introuvable. C'est pour la personne qui...
M. Filion: Si on a été capable de l'attraper une
fois, qu'on l'attrape une deuxième fois, c'est tout. L'idée,
là-dedans, M. le ministre... On a déjà eu cette
discussion, d'ailleurs, je ne me souviens pas à propos de quelle
disposition législative. Ce que je veux éviter, c'est que les
policiers aillent chercher quelqu'un pour l'amener directement en prison. Si on
va chercher quelqu'un, il faudrait l'amener devant le juge qui, lui, imposera
une peine d'emprisonnement. Mais là, avec le deuxième
alinéa de l'article 346, comme c'est le cas pour le dernier
alinéa de cet article, le juge procède à l'audition de la
demande d'emprisonnement présentée par le percepteur sans la
présence du défendeur et il le condamne à la prison. Mon
argument est le suivant.
M. Marx: Il faut essayer de signifier un préavis.
M. Filion: Oui, mais on ne l'a pas trouvé. M. Marx: Bien,
c'est cela.
M. Filion: On ne l'a pas trouvé. On veut aller le
chercher, non pas pour l'amener devant le juge, mais pour l'amener en prison.
Écoutez, un jour, on va le trouver, ce gars-là.
M. Marx: On a donné toutes les chances...
M. Filion: Mais le problème, c'est qu'on ne le trouve pas.
Vous voulez qu'en le trouvant on l'envoie en prison.
M. Marx: On l'a trouvé au début. Il était
là, quelque part. Il ne respecte pas son engagement. Au premier
paragraphe, il n'a pas respecté son engagement de comparaître, de
faire des travaux compensatoires et ainsi de suite.
M. Filion: Le juge l'enverra en prison. Ce sera le juge qui
l'enverra. Écoutez ce que je dis. Écoutez-moi deux secondes, M.
le ministre.
M. Marx: Oui.
M. Filion: De toute façon, pour l'emprisonner, il va
falloir le trouver. Vous êtes d'accord
avec moi?
M. Marx: Oui.
M. Filion: On ne peut pas emprisonner un Introuvable. Donc, pour
l'emprisonner, il va falloir le trouver. Tant qu'à le trouver, pourquoi
ne pas l'amener devant le juge? Peut-être qu'à ce moment-là
le défendeur dira: Écoutez, c'est sérieux, je suis rendu
devant le juge et il m'envoie en prison. Et il va trouver l'argent pour payer
ou il va décider de faire les travaux compensatoires.
M. Marx: Lisez l'article 347.
M. Filion: C'est correct, l'article 347.
M. Marx: D'accord.
M. Filion: À l'article 347, c'est le juge. C'est correct,
il l'a devant lui.
M. Marx: Non, il n'est pas devant lui. Cela va avec l'article
346.
M. Filion: Je prétends qu'aux articles 346 et 347 il
faudrait que le défendeur soit présent; ce n'est pas
compliqué. Mais qu'est-ce que cela va donner de le prendre et de
l'envoyer en dedans? Cela coûte X centaines de dollars par jour à
la société. Pourquoi ne pas le prendre et l'amener devant le
juge?
M. Marx: Malheureusement, il a...
M. Filion: Je suis contre cela, condamner des gens à la
prison sans qu'ils soient là.
M. Marx: II était là. Il se cache maintenant. M.
Filion: Non. Il était là, écoutez...
M. Marx: "Lorsque le défendeur ne respecte pas son
engagement de comparaître devant le percepteur - un - lorsque des travaux
compensatoires n'ont pu être offerts ou lorsque le défendeur
refuse ou néglige d'exécuter de tels travaux..."
M. Filion: Oui, mais regardez...
M. Marx: il n'a rien fait. Il rit de la toi. Il dit: Moi,
là...
M. Filion: Oui, mais regardez quelle situation cela donne.
M. Marx: ...je vais rire de vous!
M. Filion: Je vais vous donner un exemple. Le type a
été condamné à 800 $ d'amende. Il dit: J'accepte
des travaux compensatoires. Il est correct. Mais les travaux compensatoires
n'ont pas pu lui être offerts. C'est ce que dit l'article. À ce
moment-là, le percepteur va voir le juge et dit: Envoyez-le en prison,
sans que le défendeur ne soit là.
M. Marx: C'est...
Mme Bleau: II y a un préavis de cette demande.
M. Filion: Oui, mais on ne le trouve pas pour le
préavis.
M. Marx: II y a un préavis.
M. Filion: Oui, . mais vous ne le trouvez pas pour le
préavis. Le gars est déménagé.
M. Marx: S'il a fait des travaux...
M. Filion: II est passé de Châteauguay à
Beauharnois. Il est rendu au bureau de son député pour se
plaindre.
M. Marx: S'il n'y a qu'un cas comme celui-là par
année...
M. Filion: Je ne peux pas comprendre pourquoi on condamnerait les
gens à l'emprisonnement sans qu'ils soient présents. C'est
simple. Surtout qu'on veut économiser de l'argent. On veut faire en
sorte que les gens aillent le moins souvent en prison. Au lieu d'émettre
un simple mandat d'amener, pourquoi est-ce que ce ne serait pas un mandat
d'amener devant le juge? Pourquoi ne pas remplacer le mandat d'emprisonnement
par un mandat d'amener?
Une voix:...
Le Président (M. Marcil): Madame, on ne peut pas accepter
votre intervention.
M. Marx: Il a eu ses chances. C'est comme dans ta loi actuelle.
On va faire l'expérience et, une fois qu'on aura des travaux
compensatoires partout, il sera possible d'abolir la disposition avec laquelle
vous n'êtes pas d'accord. C'est la loi actuelle et il faut continuer pour
un bout de temps.
Le Président (M. Marcil): Dans le fond, le problème
majeur, c'est lorsque des travaux compensatoires n'ont pu être offerts.
C'est cela.
M. Marx: C'est cela. C'est le problème.
Le Président (M. Marcil): C'est le problème.
M. Filion: C'est un peu plus que cela, mais quand même.
Le Président (M. Marcil): C'est le problème. Quant
au reste, je comprends que, s'il refuse l'un
ou l'autre...
M. Filion: Oui, mais s'il refuse d'exécuter de tels
travaux...
Le Président (M. Marcil): Qu'est-ce qu'on fait?
M. Filion: ...une muse me suggère soudainement, et ce
n'est peut-être pas faux, qu'il peut avoir une raison pour refuser
d'exécuter les travaux, parce qu'ils sont trop dangereux, parce qu'ils
sont faits dans des conditions absolument inacceptables. On fui demande de
travailler dans les paddocks de Blue Bonnets pour ramasser les
excréments des animaux. Ils auront été agrandis, bien
sûr, par tes subventions gouvernementales, mais cela, c'est
secondaire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Marx: Je peux dire au député qu'on n'a pas de
tels travaux.
M. Filion: Non, mais je donne un exemple. Cela peut être
parce qu'il a le vertige et qu'on lui demande de peindre le toit de
l'église. Il a le vertige, il veut l'expliquer au juge et te percepteur
ne comprend pas. Il se sent traqué, il ne le fait pas et là, les
policiers iront le chercher, l'amèneront directement en dedans alors que
ce serait tellement simple d'émettre un mandat d'amener, de l'amener
devant le juge, de le prendre devant le juge et, dans la minute suivante, de
l'envoyer en prison. L'idée, c'est d'abord qu'il passe devant le juge
avant d'aller en prison.
Vous demandez que le juge motive par écrit sa décision de
l'envoyer en prison. Donc, vous voulez que te juge se conscientise, se
responsabilise, se "compétentise", etc., sur le fait d'emprisonner les
individus, mais, par contre, le type va être amené directement en
prison. Je dis: Passez donc par l'autorité judiciaire avant de l'envoyer
en prison. Il me semble que c'est plein de bon sens.
M. Marx: Un avis doit lui être signifié.
M. Filion: Oui, mais... Écoutez! Lisez le reste du
paragraphe.
Mme Bleau: Si on ne peut pas le trouver.
M. Marx: II aurait dû laisser son adresse au percepteur.
Finalement, on n'a pas d'autre choix.
M. Filion: Il y a un tiers des Montréalais qui
déménagent chaque année. Je ne sais pas combien il y a de
députés de la région de Montréal, il y a M. le
député de Sainte-Marie, il y a un tiers des personnes de son
comté qui déménagent chaque année...
Une voix: Et les sans-abri.
M. Filion: Sans compter les milliers de sans-abri,'
évidemment.
Le Président (M. Marcil): Madame, s'il vous plaît,
vous n'avez pas le droit d'intervenir.
M. Filion: À titre de muse, M. le Président. Une
voix: Votre muse?
M. Filion: Non, c'est la muse. Bref, c'est vrai...
M. Marx: Je suis prêt à faire face à la
musique...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Marx: ...afin qu'on adopte cet article.
M. Filion: Je demande le vote là-dessus, M. le
Président, et je demande à chaque parlementaire...
Le Président (M. Marcil): Le vote est demandé.
M. Filion: ...de comprendre que ce n'est pas la fin du monde. Ce
serait bien simple de suivre ma recommandation.
Le Président (M. Marcil): Le vote est demandé. M.
le ministre et député de D'Arcy McGee?
M. Marx: Pour.
Le Président (M. Marcil): Pour. Mme la
députée de Groulx?
Mme Bleau: Pour.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Louis-Hébert?
M. Doyon: Pour.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Sainte-Marie?
M. Laporte: On suit.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon?
M. Filion: Non, j'aimerais avoir le vote du député
de Sainte-Marie.
M. Laporte: Pour.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon?
M. Filion: On suit, c'est... Contre.
Le Président (M. Marcil): Donc, adopté.
M. Marx: Est-ce qu'on envoie une note à Marc-André
Bédard pour dire que son disciple a voté contre?
M. Filion: Bien oui, ce n'est pas grave, cela.
Le Président (M. Marcil): J'appelle maintenant l'article
347.
M. Filion: Pour les mêmes... L'article 347.
Le Président (M. Marcil): Vous trouviez tantôt que
cela avait...
M. Marx: Non, un instant! Vous pouvez voter pour, ici. C'est
déjà dans le Journal des débats que vous avez
trouvé l'article...
M. Filion: Est-ce qu'il est présent ou non? C'est ce que
je veux savoir.
M. Marx: C'est à l'article 346.
M. Filion: A l'article 347?
M. Marx: Sur division. Je pense que...
M. Filion: Est-ce que c'est possible que le défendeur ne
soit pas présent au moment où le juge impose sa peine
d'emprisonnement?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Marcil): Adopté sur division.
L'article 348?
M. Filion: Bien que je sois fortement d'accord avec le fait que
ce soit par écrit, maudit que je trouve cela contradictoire avec le vote
qui vient d'être pris!
M. Marx: Cet article...
M. Filion: On demande au juge de faire cela par écrit,
mais on n'est pas capable d'amener le gars devant le juge.
Le Président (M. Marcil): L'article 343?
M. Marx: Cet article précise la façon dont la
durée de l'emprisonnement...
M. Filion: ...ou s'ils vont le trouver pour l'emmener en prison,
c'est cela qui est l'idée.
M. Marx: ...pour défaut de paiement de sommes dues est
déterminée.
Le Président (M. Marcil): Je m'excuse, M. le ministre. Il
y a des gens qui n'écoutaient pas.
M. Filion: On écoutait, M. le Président. On
discutait.
Le Président (M. Marcil): Cela va. Donc, j'ai
appelé l'article 348. M. le ministre, si vous voulez reprendre votre
explication.
M. Marx: Cet article précise la façon dont la
durée de l'emprisonnement pour défaut de paiement de sommes dues
est déterminée.
M. Filion: Je tiens à préciser, M. le
Président, notamment pour le bénéfice de la
députée de Groulx, qu'on va trouver le type puisqu'on va
l'emmener en prison. Il va cesser d'être introuvable. Si on est capable
de le trouver pour l'emmener en prison, on est capable de le trouver pour
l'emmener devant le juge.
Je suis convaincu que, si le juge n'était pas si pressé
dans l'adoption du Code de procédure pénale, s'il prenait
quelques semaines de réflexion là-dessus, il me donnerait raison,
mais il est pressé d'adopter la loi. C'est pour cela qu'on travaille le
soir.
Le Président (M. Marcil): L'article 348, M. le
député de Taillon?
M. Filion: La nuit M. Marx: Adopté. Le Président
(M. Marcil): Adopté?
M. Filion: C'est la même chose que la loi actuelle?
M. Marx: Oui. M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article
349?
M. Marx: II y a un amendement, M. le Président: À
l'article 349 du projet de code, supprimer le deuxième alinéa.
Cet amendement est de concordance avec l'article 351 qui reprend cette
règle de façon différente. L'article 351 sera l'objet d'un
amendement. "349. L'emprisonnement pour défaut de paiement d'une somme
due ne peut être purgé de façon discontinue."
Mme Bleau: Cela veut dire que, les fins de semaine seulement, on
ne peut pas donner cela?
M. Marx: Non. Donc, on biffe le deuxième paragraphe qui
prévoit que: "Chaque peine d'emprisonnement pour défaut
de paiement d'une somme due, s'il en est plus d'une, doit être
purgée consécutivement."
M. Filion: On avait gardé un article en suspens, n'est-ce
pas?
M. Marx: L'article 351.
M. Filion: Donc, juste à amener l'amendement de l'article
précédent...
M. Marx: On va le faire, je l'ai déjà
annoncé.
M. Filion: Donc, il y aura possibilité de purger
concurremment les peines pour défaut de paiement de sommes dues.
Non?
M. Marx: "L'emprisonnement pour défaut de paiement d'une
somme due ne peut être..."
M. Filion: De toute façon, on verra, à ce
moment-là, mais pour ce qui est de supprimer cela, je suis d'accord.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article 349, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Cela va. J'appelle l'article
350.
M. Filion: Est-ce que cela existe, le premier alinéa de
l'article 349?
M. Marx: J'ai fait une erreur. J'ai parlé de
l'article...
M. Filion: 351.
M. Marx: Non, c'est cela. Cela va.
M. Filion: Est-ce que cela existe, actuellement, le premier
alinéa de l'article 349?
M. Marx: Ce n'est pas prévu. M. Filion: C'est nouveau?
M. Marx: Oui. (22 h 30)
M. Filion: Pourquoi voudrait-on empêcher les peines
discontinues, les purgatoires discontinus? C'est une bonne formule, je trouve,
les peines discontinues.
M. Marx: Mais ici, M. le Président, il a eu toute
l'opportunité de payer et ainsi de suite, de prendre des arrangements.
C'est quelqu'un qui insiste pour aller en prison.
M. Filion: Mais s'il insistait pour y aller juste les fins de
semaine?
M. Marx: Le problème c'est, comme le député
l'a dit, qu'on ne veut pas les... Ce n'est pas un hôtel de fin de
semaine.
Des voix: Ha, ha!
M. Filion: Ils sont rares les gens qui choisissent les prisons
comme hôtel de fin de semaine.
M. Marx: J'ai déjà dit, M. le Président,
que, dans certaines régions, ce serait moins cher de louer des chambres
au Hilton du coin et de les envoyer là pour les spéciaux de fin
de semaine.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Marcil): Cela va pour l'article 349.
L'article 350?
M. Filion: L'article 349...
Le Président (M. Marcil): II avait été
adopté.
M. Marx: Sur division. M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Marcil): Sur division. L'article 349,
nous reprenons, est adopté sur division.
M. Filion: C'est cela.
Le Président (M. Marcil): L'article 350?
M. Marx: Cet article vise à éviter, lorsqu'il
s'agit d'une condamnation à la fois à la prison et à une
amende, que l'emprisonnement pour défaut de paiement des sommes dues ne
soit purgé concurremment avec l'autre peine d'emprisonnement.
M. Filion: C'est logique.
Le Président (M. Marcil): Adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 351.
M. Marx: À l'article 351 du projet de code, remplacer la
deuxième phrase par la suivante: "Toutefois, chaque peine
d'emprisonnement imposée en vertu du présent code pour
défaut de paiement d'une somme due, s'il en est plus d'une,
doit être purgée de façon consécutive."
Le Président (M. Marcil): C'est un amendement qui est
présenté.
M. Marx: Cet amendement a pour objet de préciser la
portée de cet article de façon que la deuxième phrase de
cet article ne s'applique que s'il s'agit de peine pour défaut de
paiement d'une somme due. L'amendement reprend la phraséologie de
l'article 63.11 de la Loi sur les poursuites sommaires.
M. Filion: On va essayer de comprendre cela.
Mme Bleau: Cela veut dire que, s'il a eu deux semaines pour une
première offense, une première cause, et trois jours pour une
deuxième cause, il fait les trois jours tout de suite après les
deux semaines, pas en même temps, tout de suite après.
"Consécutive", cela veut dire "tout de suite après".
M. Marx: C'est cela, oui.
Le Président (M. Marcil): Donc, il n'aura pas un
congé d'une semaine ou deux entre les deux.
Mme Bleau: Entre les deux. Non, c'est cela.
Le Président (M. Marcil): Cela permet au directeur du
centre de détention de mieux planifier l'utilisation de ces...
Mme Bleau: Des chambres. Ha, ha, ha!
M. Filion: Écoutez, on va essayer de se comprendre.
L'article 351 va dire: "Lorsque le défendeur est déjà en
détention, le juge qui lui impose une peine d'emprisonnement pour
défaut de paiement des sommes dues peut ordonner qu'elle soit
purgée de façon consécutive."
Il peut aussi ordonner qu'elle soit purgée de façon
concurrente?
M. Marx: Oui.
M. Filion: D'accord. Ensuite: "Toutefois, chaque peine
d'emprisonnement imposée en vertu du présent code pour
défaut de paiement d'une somme due, s'il en est plus d'une, doit
être purgée de façon consécutive."
Disons qu'un type attrape 200 $ ou 10 Jours et 500 $ ou 20 jours, cela
veut dire que, s'il ne paie rien, il va faire ses 20 jours après les 10
jours.
M. Marx: C'est cela.
Mme Bleau: S'il ne fait pas de travaux.
M. Filion: Cela ne peut pas être concurrent. M. Marx:
C'est cela.
M. Filion: Est-ce que c'est cela, cela ne peut pas être
concurrent?
M. Marx: Non, c'est 10 et 20, c'est cela. M. Filion: C'est cela?
M. Marx: Oui. Adopté?
Le Président (M. Marcil): Adopté? Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Marx: Oui.
M. Filion: J'essaie de comprendre. Mais s'il est
déjà en dedans, cela peut être concurrent. Cela ne dit pas
pourquoi: s'il est en dedans, point. Cela ne dit pas pour quelle raison.
M. Marx: II y a le "toutefois": Toutefois, chaque peine
d'emprisonnement imposée en vertu du présent code pour
défaut de paiement d'une somme due, s'il en est plus d'une, doit
être purgée de façon consécutive."
M. Filion: Est-ce que cela veut dire que, dans ta première
phrase de l'article 351, à ce moment-là, lorsque le
défendeur est déjà en détention, il est en
détention pour autre chose? En deux mots, le seul cas où cela
peut être concurrent, c'est s'il est en détention pour autre chose
qu'un défaut de paiement d'amende. C'est cela?
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: II fait déjà du temps ferme. Si on lui
ajoute du temps, cela peut être concurrent.
M. Marx: II peut ordonner qu'elle soit purgée de
façon concurrente.
M. Filion: Si ce n'est pas du temps ferme, si c'est un
défaut, on lui ajoute du temps.
M. Marx: Parfait! M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Marcil): L'amendement est
adopté?
M. Marx: Oui. M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article 351 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 352.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que cela va?
M. Filion: C'est assez clair, oui.
Le Président (M. Marcil): L'article 353?
M. Marx: II y a un amendement. À l'article 353 du projet
de code, remplacer, à la fin de la première ligne du premier
alinéa, les mots "un jour non juridique" par les mots "en tout
temps".
M. Filion: Quel est le but de l'amendement?
Le Président (M. Marcil): "...peut être
délivré et exécuté en tout temps."
M. Marx: La concordance avec l'article 45.
M. Filion: Un mandat d'emprisonnement va être valide pour
cinq ans.
Mme Bleau: II disparaît s'il ne fait pas de prison,
après cinq ans.
M. Filion: Est-ce l'état du droit actuel?
M. Marx: Oui...
M. Filion: Question? Réponse?
M. Marx: Cela s'inspire de la charte de la ville de
Montréal et de certaines municipalités. Dans la toi actuelle, la
Loi sur les poursuites sommaires, il n'y a pas de limite. C'est pour
toujours.
M. Filion: II n'y avait pas de limite dans la loi actuelle?
M. Marx: Cinq ans. D'accord? M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Filion: Adopté, oui.
Le Président (M. Marcil): L'article 353 est adopté
tel qu'amendé. J'appelle l'article 354.
M. Marx: Cet article énumère les obligations de
celui qui arrête le défendeur en vertu d'un mandat
d'emprisonnement. Cet article a le même effet que l'article 46 relatif au
mandat d'amener.
M. Filion: C'est tout le problème. Est-ce qu'on a
adopté l'article 46?
Le Président (M. Marcil): L'article 46, oui. M. Marx:
Oui.
M. Filion: L'article 46 est adopté tel quel. C'est un
petit peu le même problème.
M. Marx: Oui, mais sur division, une deuxième fois.
M. Filion: Mais, en tout cas, je vais répéter pour
le ministre...
Le Président (M. Marcil): L'article 46 avait
été adopté sur division.
M. Filion: C'est cela, oui. Je sais pourquoi. Je voudrais
répéter, c'est le troisièmement.
M. Marx: C'est cela. C'est l'immédiatement.
M. Filion: "Lui permettre de prendre connaissance du mandat." En
deux mots, ce sont tous les problèmes d'arrestation sans mandat. Je
tiens à souligner à M. le ministre de la Justice qu'il y a une
décision qui a été rendue à la Cour d'appel du
Québec qui confirmait une décision rendue en Cour
supérieure, qui renversait une décision rendue en première
instance, alors que l'individu avait été arrêté sans
mandat. C'est toute la question du policier qui arrête quelqu'un et qui
appelle au poste et dit: II y a un mandat contre toi.
M. Marx: D'accord. Sur division. M. Filion: Non, mais,
écoutez.
M. Marx: Non, parce que vous avez soulevé cela la
dernière fois, M. le député.
M. Filion: Mais je n'avais pas donné le cas. Là, je
vous le donne.
M. Marx: D'accord.
M. Filion: Je pense que la cause c'est Cloutier vs la reine. Vous
l'avez?
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Un problème de quoi?
M. Marx: C'était un cas de fouille dans son
automobile.
M. Filion: Oui, c'est le jugement de la Cour d'appel qui met
l'accent sur la fouille. Mais le jugement de première instance met
l'accent sur le fait que le mandat n'était pas là. Cela va
à la Cour suprême. On me dit que c'est la ville, je
pense, qui est l'intimée là-dedans ou le Procureur
général. On s'en va à la Cour suprême et tout le
problème, c'est...
M. Marx: Si la Cour suprême décide de...
M. Filion: Ils l'ont accepté. Ils viennent d'accorder la
permission d'en appeler. C'est tout récent, tout frais.
M. Marx: D'accord.
M. Filion: Ce sont des informations de première main pour
le ministre. J'inscris donc, M. le Président, ma plus formelle
réserve et division...
Le Président (M. Marcil): Donc, c'est adopté sur
division.
M. Filion: ...à l'égard du troisième...
D'abord, il n'y a pas de "immédiatement l'informer" ni de "doit
immédiatement", ce n'est pas là. Je le répéterai
dans mon discours de troisième lecture pour que cela puisse hanter les
vacances du ministre, ne fût-ce que quelques secondes.
Des voix: Ha.ha, ha!
Le Président (M. Marcil): Donc, M. le député
de Taitlon?
M. Filion: Mais également, troisièmement, en ce qui
concerne les dangers d'arrestation sans mandat et sans possibilité de
payer sur place, en plus de cela. Parce que c'est cela le problème que
sous-entend le troisième paragraphe. Vous vous faites arrêter et
vous ne pouvez rien faire d'autre qu'attendre des heures qu'on vienne vous dire
ce qui se passe.
M. Marx: Oui, il y a l'article 358 aussi. Il peut payer le
montant.
M. Filion: Oui, mais on ne l'a pas, le mandat. On ne sait pas
pourquoi. Il n'a pas le mandat à l'article 354, troisième
paragraphe, il n'est pas là, le mandat.
M. Marx: Celui qui arrête un défendeur en vertu d'un
mandat d'emprisonnement doit...
M. Filion: ...doit 3° lui permettre de prendre connaissance
du mandat ou, s'il n'est pas en possession de ce mandat..." Je connais
l'article 358. Le problème, c'est que le policier ne sait pas quel
montant est dû. Il n'a pas le mandat. Le mandat est à Beauhamois.
Lui, il se fait arrêter à Laval. Je donne des exemples, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon, c'est un très beau comté.
M. Filion: À Longueuil, vous savez qu'on a peu de
contrevenants aux lois qui se promènent. Non, je dis cela en blague. Il
y en a autant partout.
M. Marx: Sur division, M. le Président. M. Filion: C'est
cela, ma peur.
Le Président (M. Marcil): Donc, M. le député
de Taillon, c'est adopté sur division, mais on insiste sur le mot
"division". Donc, on va mettre un grand D.
M. Filion: J'avais demandé le vote sur l'article 46, je
redemande le vote sur l'article 354.
Le Président (M. Marcil): Vous demandez le vote sur
l'article 354.
M. Filion: Pour que je puisse me référer...
Le Président (M. Marcil): M. le ministre et
député de D'Arcy McGee?
M. Marx: Pour.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Marquette?
M. Dauphin: Pour.
Le Président (M. Marcil): Mme la députée de
Groulx?
Mme Bleau: Pour.
Le Président {M. Marcil): M. le député de
Sainte-Marie?
M. Laporte: Pour.
Le Président {M. Marcil): M. le député de
Taillon?
M. Filion: Contre.
Le Président (M. Marcil): Donc, adopté sur division
avec un grand D.
M. Filion: C'est cela, avec un petit d. Cela permettra de dire
aux électeurs qui ont des problèmes: Allez voir votre
député!
Le Président (M. Marcil): C'est bien. J'appelle l'article
355.
M. Filion: Cela va changer le cours des choses!
M. Marx: L'article 355 précise à quelles conditions
celui qui exécute un mandat d'emprisonnement peut
pénétrer...
M. Filion: Vous avez voté pour. M. Marx:...dans un
endroit. M. Filion: C'est quel article, déjà? Le
Président (M. Marcil): L'article 355.
M. Filion: Oui, mais l'article correspondant qu'on a
étudié?
M. Marx: L'article 47.
Le Président (M. Marcil): L'article 47 qui avait
été adopté sur division également.
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): Vous aviez insisté sur
cette division. Vous demandez le vote encore, M. le député de
Taillon?
M. Filion: Non, je vais relire l'article comme il faut.
M. Marx: Je pense qu'il s'est déjà rallié au
langage de l'article 47.
M. Filion: Oui.
M. Marx: Au lieu du mot "raisonnable" il a voulu "probable".
M. Filion: Raisonnable, c'est correct. Je n'ai jamais voté
contre le mot "raisonnable", vous m'aviez convaincu. Il y avait quelque chose,
il me semble. C'est pour la même raison que ma division à
l'article 47, M. le Président.
M. Marx: C'est cela. M. Filion: L'article 356?
Le Président (M. Marcil): L'article 355,
adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Marcil): Adopté, sur division.
J'appelle l'article 356.
M. Marx: L'article 356. Cet article indique à qui doit
être confié le défendeur arrêté. D'accord?
M. Filion: En passant, je m'excuse. Cela vient juste de me
frapper. J'avais une note tantôt. C'est d'accord pour cela.
Le Président (M. Marcil): L'article 356 est
adopté.
M. Filion: Oui. J'avais une note tantôt à l'article
346 in fine, comme disent les Romains.
Aux parents, est-ce que cela vous satisfait, si on n'avait pas
déjà pour les fins de cohérence de rédaction...?
C'est correct, cela? La référence au début du code nous
explique toujours ce qu'on veut dire.
M. Marx: Oui, on a déjà discuté de cette
question.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 357.
M. Marx: Cet article a trait à l'exécution d'un
mandat d'emprisonnement d'un défendeur déjà en
détention.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 358.
M. Marx: Cet article permet le paiement des sommes dues à
la personne chargée de l'exécution d'un mandat d'emprisonnement.
Arrivé là, si cela lui arrive, il peut sortir ses "travellers" et
payer.
M. Filion: II peut payer en tout temps, finalement.
M. Marx: Oui, c'est cela. On ne veut pas l'emprisonner.
M. Filion: Encore faut-Il savoir quel montant il doit!
M. Marx: D'accord.
M. Filion: II est têtu, n'est-ce pas?
M. Marx: Adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président {M. Marcil): Adopté. J'appelle l'article 359.
(22 h 45)
M. Marx: Cet article a trait au paiement de la totalité
des sommes dues avant le début de l'emprisonnement.
M. Filion: Cela est correct.
Le Président (M. Marcil): Adopté.
M. Filion: II peut payer même pendant. Tout cela existe
déjà, d'ailleurs, M. le député de Marquette. Ce
n'est pas nouveau.
Le Président (M. Marcil): L'article 359 est-il
adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article 360?
M. Marx: L'article 360. Cet article a trait au paiement du
résidu des sommes dues au cours de la détention. On veut se
débarrasser de lui, M. le Président.
M. Filion: Cela existe déjà, M. le
Président. Je suis d'accord.
Le Président (M. Marcil): L'adoptez-vous? Oui. Une chance
que nous avons adopté ta Loi sur l'adoption internationale. L'article
361?
M. Marx: C'est cela, cela n'existe pas ce... M. Filion:
Oui, cela existe. M. Marx: Non.
M. Filion: On peut payer au directeur de
l'établissement.
M. Marx: Non, pas à l'article 360, non. Il y avait un trou
dans la loi actuelle, L'article 361.
M. Filion: L'article 359 existait. En tout cas... Quel article
avez-vous appelé?
Le Président (M. Marcil): L'article 361, M. le
député de Taillon.
M. Marx: Cet article précise les conséquences d'un
paiement partiel des sommes dues sur la durée de l'emprisonnement
à purger.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 362.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 363.
M. Marx: Un amendement, M. le Président. M. Fition:
Oh! la, la, la!
Le Président (M. Marcil): Nous allons le recevoir avec
toute la...
M. Filion: ...sagesse...
Une voix: ...recevabilité requise.
Le Président (M. Marcil): ...recevabilité requise
et la sagesse.
M. Marx: À l'article 363 du projet du code: 1°
remplacer, dans la première ligne, les mots "Lorsque plus d'une" par les
mots "Lorsqu'une"; 2° par la suppression, à la fin, des mots "la
plus faible qui a été imposée au défendeur, puis
à cette amende"; 3° par l'addition, à la fin de
l'alinéa suivant: "Lorsque plus d'une peine d'amende a été
Imposée au défendeur, l'imputation se fait d'abord au paiement
des frais de t'amende la plus faible, puis à cette amende." Cet
amendement a pour but de compléter les règles relatives à
l'imputation d'un paiement partiel.
M. Filion: M. le Président, c'est rempli de bon sens.
M. Marx: Bon, comme tous les autres articles qui le
précèdent...
M. Filion: À l'exception de tous ceux contre lesquels j'ai
voté.
Le Président (M. Marcil): L'amendement est-il
adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article 363 est adopté
tel qu'amendé.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 364.
M. Marx: Cet article oblige le percepteur à aviser la
Régie de l'assurance automobile du Québec lorsque le
défendeur n'a pas rempli ses obligations afin que la régie
suspende le permis de conduire du défendeur ou refuse de lui
délivrer un tel permis.
M. Filion: Commentaires?
M. Marx: Je l'ai justement fait, M. le Président.
M. Filion: Oui, mais commentaires...
Le Président (M. Marcil): Les vrais commentaires, vous
voulez dire?
M. Filion: Les vrais, oui. Des voix: Ha, ha, ha! M.
Filion: La note en bas.
M. Marx: C'est dans la loi actuelle à l'article 63.20.
M. Filion: C'est comme ta loi actuelle, à l'article 63.20.
C'est cela que vous me dites?
Mme Pelchat: Vous n'avez pas les commentaires?
M. Filion: Non, il ne m'a pas donné les
commentaires. M. le Président, Mme la députée de
Vachon a le même réflexe que moi au début du Code de
procédure pénale, on n'a pas donné à l'Opposition
les moyens, les outils...
Mme Pelchat: Vous ne les avez pas, vous autres non plus? Ha!
Mme Bleau: On ne tes a pas plus, non.
Le Président (M. Marcil): Mme la députée de
Groulx, s'il vous plaît!
M. Filion: Moi, j'avais suggéré qu'ils soient
donnés à tout le monde, comme cela se fait pour la charte des
droits, comme cela se fait avec son collègue, le ministre des
Communications...
M. Marx: Adopté.
M. Filion: ...comme cela se fait dans tout projet de loi
important.
Mme Pelchat: Je ne veux pas mettre le trouble ici.
Le Président (M. Marcil): L'article 364 est-il
adopté, M. le député de Taillon?
Mme Pelchat: Adopté, M. le Président. M. Filion:
Non.
Le Président (M. Marcil): Non, quand il sera
adopté, vous me le direz.
M. Filion: Vous avez dit, l'article 63. Quoi? M. Marx:
20.
M. Filion: En deux mots, c'est exactement le texte actuel.
M. Marx: Parfait.
M. Filion: C'est-à-dire reformulé autrement, mais
cela...
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: ...a exactement la même substance que le texte
actuel.
Le Président (M. Marcil): Donc, c'est adopté.
M. Filion: Depuis quand l'article 63.20 existe-t-il?
M. Marx: 1982. Adopté en 1982, non?
M. Filion: C'est écrit "1986", mais est-ce que la
modification de fond est intervenue en 1982?
M. Marx: Ah! c'est en 1986. C'est un article ajouté, c'est
cela. C'est la suspension des permis de conduire. J'avais oublié que
c'était moi qui avais présenté ça. J'ai
demandé à mon prédécesseur de le faire pendant des
années. J'ai tenu pour acquis qu'il l'avait fait, M. le
Président. Voilà!
M. Filion: Cela s'applique uniquement aux infractions au Code de
la sécurité routière?
M. Marx: Le député de Taillon était d'accord
avec cet article; je me souviens bien de son intervention.
M. Filion: Cela s'applique uniquement aux Infractions au Code de
la sécurité routière?
M. Marx: C'est un règlement municipal. M. Filion: À
l'exception du stationnement? M. Marx: C'est cela. Adopté? M. Filion: Ce
ne sera pas long.
M. Marx: Oui, mais le député était pour cet
article, il y a un an. Maintenant, il...
Le Président (M. Marcil): Vous savez, M. le ministre, tous
les gens peuvent changer d'idée.
M. Filion: Ce n'est pas pour changer d'idée que je
réfléchis, c'est curieux. On peut réfléchir sans
nécessairement vouloir changer d'idée ou sans
nécessairement vouloir voter contre.
Une voix: ...changer de cap.
Le Président (M. Marcil): Un peu de sérieux, s'il
vous plaît! Il reste deux articles, trois articles...
M. Filion: Le ministre de la Justice était là quand
vous avez mis de côté le ministre de l'Éducation.
Le Président (M. Marcil): Si vous voulez revenir à
l'article 364, s'il vous plaît!
M. Filion: Ce n'est pas une suggestion que je fais, au contraire,
mais est-ce qu'il a été envisagé d'étendre cet
article au paiement d'amendes autres que celles découlant d'une
infraction au Code de la sécurité routière?
M. Marx: Non.
M. Filion: Est-ce que cela a été
envisagé?
M. Marx: Non, parce que c'est relié. Cela veut dire une
infraction à la Loi sur les valeurs mobilières, par exemple.
M. Filion: Ou n'importe quoi.
M. Marx: Non.
M. Filion: Cela n'a pas été envisagé.
M. Marx: Non.
M. Fition: Correct.
Le Président (M. Marcil): Bravo! J'appelle l'article
365.
M. Marx: Cet article traite de l'avis qui doit...
M. Filion: Alors, si on a changé la formulation,
c'était pourquoi? Parce qu'elle était mal
rédigée?
M. Marx: Des adaptations nécessaires.
M. Filion: Il nous dit toujours: On a changé la
formulation parce que c'était mal rédigé, mais là,
cela a été rédigé en 1986.
M. Marx: Parce que maintenant cela va dans un code et on a voulu
rester dans le style des autres articles, c'est tout.
M. Filion: C'est correct, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article...
M. Filion: C'est parce que j'ai lu l'article 63.20 et je le
trouvais bien rédigé aussi.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 365.
M. Marx: Adopté, M. le Président.
M. Filion: Cela veut dire quoi, l'article 365?
M. Marx: Cet article a trait à l'avis que doit transmettre
le percepteur à la Régie de l'assurance automobile du
Québec lorsque le défendeur visé à l'article 364 a
payé la somme due.
M. Filion: Qu'est-ce qui arrive à ce moment-là? Ce
n'est pas dit.
M. Marx: II a le droit de...
M. Fition: C'est dit plus haut qu'on suspend le permis, mais ce
n'est pas dit en bas qu'on le rétablit.
M. Marx: C'est dans le Code de la sécurité
routière.
M. Filion: Quel article? M. Marx: Le texte...
M. Filion: Juste pour être bien sûr que cela ne
niaise pas pendant deux mois.
M. Marx: C'est dans les Lois refondues du Québec, au
chapitre C-24.1., l'article 96.1.
M. Filion: Qui dit que...
M. Marx: La suspension demeure en vigueur tant que la
régie n'a pas reçu l'avis prévu à l'article 63.21
de cette loi, la Loi sur les poursuites sommaires.
M. Filion: II faudrait modifier cet article-là, non?
M. Marx: Ce sera modifié, oui.
M. Filion: II faudrait qu'il soit modifié au moment de
l'entrée en vigueur ou avant l'entrée en vigueur du Code de
procédure pénale.
M. Marx: Dans la loi d'application, oui.
M. Filion: Dans la loi d'application. D'accord.
Le Président (M. Marcil): Cela va? Adopté? M.
Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 366.
M. Marx: Cet article a trait à la remise au poursuivant
privé des frais recouvrés.
M. Filion: Bingo! C'est l'article boni.
Le Président (M. Marcil): Boni.
M. Filion: Si on l'adopte, il y a un boni en dessous pour chaque
membre de la commission.
Le Président (M. Marcil): Oui. Nous vous donnons trois
articles supplémentaires!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Filion: "Le percepteur..." D'abord, un autre
règlement.
M, Marx: Maintenant, c'est pour retourner l'argent. Vous
êtes pour.
Le Président (M. Marcil): Nous allons arriver tantôt
à la réglementation, M. le député de Taillon.
M. Marx: II est pour.
M. Filion: Est-ce que c'est l'article qui permet à la
municipalité de le recouvrer? Non?
M. Marx: Non.
M. Filion: Qu'est-ce qu'on fait exactement?
M. Marx: C'est pour rembourser.
M. Filion: C'est le percepteur qui remet au poursuivant une
partie des frais recouvrés.
M. Marx: C'est ça.
M. Filion: II va y avoir un règlement
là-dessus.
M. Marx: C'est ça.
M. Filion: ...qui a déboursé des sommes d'argent
pour mener une poursuite... En tout cas, allô règlement! Bon,
adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. Maintenant, nous
attaquons le chapitre 14 sur la réglementation et j'appelle l'article
367.
Réglementation
M. Filion: Est-ce que le ministre responsable de la
Déréglementation peut nous faire ses commentaires sur son
document relativement au pouvoir de réglementation?
M. Marx: M. le Président, j'aimerais bien, mais ce n'est
pas un des articles de ce projet de loi. En privé, je vais parler
longuement au député de Taillon de cette question.
M. Filion: À 367, vous avez un amendement, n'est-ce
pas?
M. Marx: Oui. À l'article 367 du projet de code,
remplacer, dans le paragraphe 4°, les mots le double ou la copie" par les
mots "la copie d'une chose saisie ou". Cet amendement est de concordance avec
l'article 122 qui visait une chose et non seulement un document. Il vise aussi
à éliminer les frais d'obtention d'un double.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Amendement adopté. Est-ce
que l'article 367 est adopté?
M. Filion: Non. J'ai des questions à poser au
ministre.
M. Marx: II s'agit de quelques articles qui touchent... Il y a te
texte actuel aussi.
M. Filion: Quels articles?
M, Marx: L'article 131 est à peu près le même, M. le
Président.
M. Filion: Ce n'est pas exactement la même chose; ma
photocopie n'est pas bonne. Est-ce qu'il y a une copie de l'article 131 qui
pourrait m'être passée? Merci.
Tout d'abord, fe ferai remarquer au ministre que le pouvoir
réglementaire du Code de procédure pénale contient 13
paragraphes, alors que l'article 131 de la Loi sur les poursuites sommaires
actuelle en contient 5.
M. Marx: C'est pour spécifier un certain nombre de
choses.
M. Filion: Peut-être que le ministre de la Justice...
M. Marx: C'est pour en spécifier certaines. On a
ajouté des recours qu'on ne trouve pas dans la Loi sur les poursuites
sommaires actuelle.
M. Filion: On a fait sauter aussi des choses. Alors...
M. Marx: Adopté? M. Filion: Non.
M. Marx: Mais si on a voté pour les articles qui
touchent...
M. Filion: J'ai voté contre, certain. On va les passer un
par un.
M. Marx: Faites cela sur division. Adopté sur
division.
M. Filion: On va passer le pouvoir réglementaire, M. le
Président, un par un.
Le Président (M. Marcil): Voulez-vous que je vous le
lise?
M. Filion: Je suggère d'ailleurs une adoption un par
un.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Marcil): "Le gouvernement peut, par
règlement: 1° prescrire la forme des constats d'Infraction et des
rapports d'infraction."
M. Filion: Les rapports d'infraction, où a-t-on
étudié cela?
M. Marx: À l'article 62.
M. Filion: Je ne m'en souviens pas. Les constats d'infraction,
cela va, mais les rapports
d'infraction?
M. Marx: Aux articles 62 et 145. M. Filion: 62 et 45? M. Marx:
145.
M. Filion: 145. Non, c'est moi qui deviens sourd. C'est quoi le
rapport d'infraction?
M. Marx: Lisez l'article. M. Filion: J'ai lu les deux.
M. Marx: L'article 62.
M. Filion: J'ai lu les deux, mais cela ne dit rien. Le constat,
je sais ce que c'est, mais te rapport d'infraction, j'aimerais savoir ce que
c'est.
M. Marx: C'est à l'article 31 de la loi actuelle.
M. Filion: Oui, mais il n'est pas repris dans le Code de
procédure pénale.
M. Marx: À l'article 62.
M. Filion: Mais l'article 62 ne dit rien. Je voudrais savoir ce
qu'est un rapport d'infraction, concrètement. Un constat d'infraction,
on sait ce que c'est.
M. Marx: "Le constat d'infraction - je lis l'article 62 - ainsi
que tout rapport d'infraction, dont la forme est prescrite par
règlement, peut tenir lieu du témoignage, fait sous serment, de
l'agent de la paix ou de la personne chargée de l'application d'une loi
qui a délivré le constat ou rédigé le rapport, s'il
a lui-même constaté..."
C'est inutile de revenir sur cela. On a déjà fait cela.
(23 heures)
M. Filion: C'est quoi le rapport d'infraction? Est-ce quelque
chose de différent du constat d'Infraction?
M. Marx: C'est son témoignage par écrit. M. Filion:
C'est un témoignage par écrit?
M. Marx: Oui, on a discuté de cela l'autre jour, M. le
Président. La semaine dernière, cela a été
discuté à fond. C'est inutile de...
M. Filion: Est-ce que cela veut dire qu'il peut y avoir des
rapports sur tout?
M. Marx: C'est cela. Constater lui-même les faits qui sont
mentionnés.
M. Filion: Cela veut dire qu'on peut imagi- ner, M. le ministre,
que cela va être uniquement des rapports et qu'il n'y aura personne. Je
ne parle pas du constat d'infraction comme tel, cela va, on l'a
étudié.
M. Marx: Oui.
M. Filion: Je ne parle pas des certificats d'analyse non plus, je
comprends cela.
M. Marx: C'est possible.
M. Filion: Je parle des rapports d'infraction.
M. Marx: Mais il peut toujours faire venir la personne
devant...
M. Filion: Là, on tombe à l'article 63 que je
n'aimais pas beaucoup. D'ailleurs, est-il en suspens, l'article 63?
Le Président (M. Marcil): Non, M. le député
de Taillon.
M. Filion: L'article 63 était sur division.
Le Président (M. Marcil): L'article 63 a été
adopté sur division, vous avez raison. Vous avez une bonne
mémoire parce que vous l'aviez vu.
M. Filion: Ce n'est pas de la mémoire, c'est juste de la
cohérence.
Le Président (M. Marcil): C'est la même...
M. Filion: Cela n'existe pas, les rapports d'infraction, au
moment où on se parle.
M. Marx: L'article 131 de ia loi...
M. Filion: Quel article?
M. Marx: L'article 131 ou 31? L'article 31.
M. Filion: 31?
M. Marx: M. le Président, je veux bien, mais on a
déjà examiné tous ces articles. On va les examiner une
deuxième fois. On peut adopter...
M. Filion: Je veux juste qu'on se comprenne. L'article 31 disait
que la personne qui avait constaté l'infraction pouvait faire un rapport
d'infraction.
M. Marx: C'est la même chose à 62.
M. Filion: Je ne trouve pas. Là, c'est très
étendu. Ce n'est pas nécessaire que ce soit la constatation de
quelque chose; cela peut être n'importe quel témoignage.
M. Marx:...
M. Filion: La fin de?
M. Marx: De 62: "s'il a lui-même constaté les faits
qui y sont mentionnés". Lui-même.
M. Filion: S'il a lui-même constaté les faits qui y
sont mentionnés. C'est cela?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Ne bougez pas. Cela peut être des faits autres
que le constat d'infraction. C'est cela le petit problème. Cela peut
être des faits autres que la constatation de l'infraction; autrement dit,
sur n'importe quoi, sur n'importe quel élément de
l'Infraction.
M. Marx: II faut que ce soit pertinent. Il y a cinq bottes
dedans.
M. Filion: D'où l'importance, M. le ministre, quand vous
allez réfléchir à l'article 63, de voir que ça
n'aurait pas d'allure de mettre un poids sur le défendeur qui fait venir
la personne qui a rédigé le rapport d'Infraction.
M. Marx: C'est la loi actuelle aussi.
M. Filion: Écoutez, on s'est tout expliqué
là-dessus. Je ne veux pas revenir sur les arguments...
M. Marx: On connaît ça de revenir
là-dessus.
M. Filion: ...mais quand on va revenir sur l'article 63... Oui a
déjà été voté sur division ou qui est en
suspens?
Le Président (M. Marcil): Non, il n'est pas en suspens.
C'est voté sur division.
M. Filion: Alors, cela risque de faire quoi? Cela risque de faire
des procès où il va juste y avoir des gens qui vont
rédiger des choses sur lesquelles on ne pourra pas les
contre-interroger.
M. Marx: On peut.
M. Filion: Là, il y a un fardeau et il y a des frais.
Imaginez-vous si on se trompe. Tout le débat qu'on a fait, je ne veux
pas le recommencer.
M. Marx: D'accord.
M. Filion: Mais le fardeau est encore plus grand étant
donné que le rapport d'infraction n'est pas limité au constat
d'infraction, mais peut s'étendre au constat de faits qui sont de
beaucoup accessoires à l'infraction. Par exemple, un délit de
fuite. Le policier, au lieu de venir témoigner pour dire ce qu'il a vu,
il va tout simplement rédiger un rapport. Ce n'est pas forçant,
écrire. Il va écrire et le défendeur sera pris avec un
rapport et le policier ne sera même pas là pour répondre
aux questions.
M. Marx: Si le défendeur voulait contester, il le
pourrait.
M. Filion: Oui, mais il a le fardeau de prouver que le rapport ou
la copie constitue une preuve suffisante. Il a le fardeau de prouver que le
témoignage n'ajoute rien de substantief. Il a le fardeau de payer des
frais s'il est trouvé coupable.
M. Marx: C'est l'article 63. On refait le même
débat.
M. Filion: On refait le même débat? C'est vous dire
l'importance du débat qu'on a fait et qu'on a raté. Quand je dis
qu'on l'a raté... De toute façon, à partir du moment
où il y a un constat d'infraction, il ne devrait pas y avoir de rapport
d'infraction autre que des certificats. Le constat d'infraction va prendre la
place du rapport d'infraction qui était à l'article 31 de la Loi
sur les poursuites sommaires. Dans la Loi sur les poursuites sommaires, je lis
cet extrait; "Lorsqu'une infraction a été constatée par un
agent de ta paix... le juge de paix peut accepter, pour tenir lieu du
témoignage de la personne qui a constaté l'infraction..." La
personne qui a constaté l'infraction va signer le constat d'infraction.
Celle qui va signer le rapport d'infraction peut être une autre personne
que celle qui a constaté l'infraction.
M. Marx: C'est cela. Cela peut être deux policiers.
M. Filion: Rien n'empêche que le constat d'Infraction soit
rédigé par plus d'une personne. Mais pourquoi faire un rapport
différent du constat d'infraction? Comprenez-vous?
M. Marx: II est inutile de revenir sur la discussion des articles
62 et 63. On a fait ce débat. Je suis sensible aux arguments du
député de Taillon.
M. Filion: Je n'avais pas saisi toute la portée du rapport
d'infraction. Est-ce que j'avais voté pour l'article 62?
Le Président (M. Marcil): C'était sur division.
Cela suppose que vous étiez contre.
M. Filion: À l'article 63, mais je parle de l'article
62.
Le Président (M. Marcil): L'article 62 a été
adopté.
M. Filion: Bon! Alors, je n'avais pas vu le
rapport d'infraction. Je vais inscrire ma division à l'article
62.
M. Marx: D'accord. C'est parfait, cela. M. Filion: Et ma division
sur...
Le Président {M. Marcil): L'article 62 est adopté sur
division. Maintenant, vous voulez inscrire votre division à l'article
367, premier alinéa.
M. Filion: C'est cela.
Le Président (M. Marcil): Bon! "2e: Fixer les frais de
greffe exigibles en vertu du présent code;".
M. Filion: Qu'est-ce que c'est, les frais de greffe?
M. Marx: C'est l'article 205. M. Filion: Article 205? M.
Marx: Oui.
M. Filion: Ce sont les frais de transcription, à l'article
205.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Pourquoi dit-on les frais de greffe?
M. Marx: Parce que c'est le langage utilisé
normalement.
M. Filion: Oui? M. Marx: Oui.
M. Filion: Vous êtes sûr que cela ne comprendra pas
quelques maudits frais qu'on va venir ajouter?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Marcil): C'est un terme que vous employez
souvent, M. le député de Taillon.
M. Marx: Les frais de greffe.
M. Filion: On aurait dû dire "en vertu de l'article 205",
cela aurait été bien plus simple.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que cela va?
M. Filion: On parle de frais de greffe. J'imagine des Cours
municipales...
Le Président (M. Marcil): Ce n'est pas une greffe du coeur.
M. Filion: ...qui vont prendre cet article pour s'inventer des
frais de greffe.
M. Marx: Non, elles ne le peuvent pas. C'est nous qui adoptons
les règlements.
Le Président (M. Marcil): Ce ne sont pas des frais de
greffe du coeur.
M. Filion: Oui, mais ils vont interpréter "frais de
greffe".
M. Marx: Adopté. M. le Président, peut-être
peut-on adopter l'article sur division.
M. Filion: Non, non.
M. Marx: Une fois qu'on adopte un paragraphe sur division...
M. Filion: Non, non. M. le Président. M. Marx: Non?
M. Filion: On a un Code de procédure pénale, le
monde va vivre avec.
M. Marx: D'accord.
M. Filion: Le ministre peut peut-être s'en
désintéresser, mais les gens vont vivre avec.
M. Marx: Non, je ne suis pas désintéressé du
tout.
Le Président (M. Marcil): Au contraire, vous semblez
très sensible aux arguments...
M. Filion: Je suis également contre le deuxième
alinéa parce que cela va être mal interprété.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Marcil): Le deuxième alinéa
est donc adopté sur division?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Marcil): J'appelle le troisième
alinéa. "3° fixer les frais qu'une partie peut être
condamnée à payer en première instance ou en appel;".
M. Filion: Est-ce que cela existe? J'ai posé la question,
mais je ne me souviens pas de la réponse.
M. Marx: Article 131.
M. Filion: Cela existe déjà...
M. Marx: Oui.
M. Filion: ...dans la loi actuelle?
M. Marx: Oui.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Marcil): Adopté. "4°
déterminer les droits exigibles pour obtenir le double ou ta copie d'un
document;".
M. Filion: Est-ce que c'est dans la loi sur l'accès
à l'information?
Le Président (M. Marcil): Nous l'avons amendé
tantôt.
M. Filion: On a enlevé "double"?
Le Président (M. Marcil): Oui. L'amendement a
été adopté tantôt.
M. Filion: On a adopté un article malgré les
dispositions de la loi sur l'accès à l'information?
Est-ce l'article 323? C'est cela, on a adopté l'article 323.
M. Marx: Oui.
M. Filion: J'ai bien hâte de voir le règlement.
M. Marx: II faut adopter la loi avant qu'on propose le
règlement.
M. Filion: De toute façon, je suis contre cet article
également. On devrait suivre les règles usuelles
déterminées par la loi sur l'accès à
l'information.
Le Président (M. Marcil): Pour clarifier la situation,
tantôt iI y a un amendement qui a été apporté qui a
été adopté. Donc, le paragraphe 4°, tel
qu'amendé, est adopté sur division.
M. Filion: Voilà!
Le Président (M. Marcil): C'est cela. "5°
déterminer les obligations d'une personne qui reçoit un
cautionnement en attendant qu'il soit disposé de celui-ci
conformément au présent code;"
M. Filion: C'est quoi cela?
M. Marx: C'est implicitement à l'article 78.
M. Filion: Sur le cautionnement à l'agent de la paix?
Non?
M. Marx: Oui.
M. Filion: On va venir prescrire, par règlement, "les
obligations d'une personne qui reçoit un cautionnement en attendant
qu'il soit disposé de celui-ci conformément au présent
code".
De toute façon, je suis contre le cautionnement à l'agent
de la paix, alors!
Le Président (M. Marcil): Donc, adopté sur
division.
M. Filion: C'est cela.
Le Président (M. Marcil): "6° fixer, pour le
cautionnement visé à l'article 76, le montant des frais qui
s'ajoutent au montant de l'amende minimale ainsi que la manière dont il
peut être payé;"
M. Filion: M. le ministre, c'est quoi cela? Je ne peux pas me
souvenir de tout.
M. Marx: Le paragraphe 6° "Visé à l'article
76", c'est cela.
M. Filion: Je suis violemment contre cela.
Le Président (M. Marcil): Sur division violente.
M. Filion: Oui.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Marcii): C'est cela.
M. Marx: Septièmement?
Le Président (M. Marcil): Donc, adopté sur
division, violemment dit. "7° déterminer les indemnités
payables aux témoins;"
M. Marx: II est d'accord.
Le Président (M. Marcil): Est-ce possible? M. le ministre,
cela va?
M. Marx: Adopté.
M. Filion: "Les indemnités payables aux témoins",
bien sûr.
Le Président (M. Marcil): Adopté.
M. Filion: J'espère qu'elles seront
généreuses.
Le Président (M. Marcil): "8° fixer le montant des
frais qu'un témoin défaillant peut-être condamné
à payer;"
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Marcil): C'est bien cela.
M. Filion: Quel article? M. Marx: L'article 51.
M. Filion: Le témoin qui défaille est
déjà défaillant.
Le Président (M. Marcil): II est défaillant et il
peut être condamné à payer.
M. Filion: C'est correct.
Le Président (M. Marcil): Adopté. "9° fixer les
frais qui peuvent être imposés lorsqu'une demande de rectification
de jugement ou en réduction des frais est rejetée ou lorsqu'une
demande de rétractation de jugement à la demande du
défendeur est accueillie ou rejetée;"
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Marcil): Sur division. Cela va. "10°
fixer les frais d'une demande en recours extraordinaire ou en habeas
corpus;"
Cela va?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): Adopté. "11° fixer
les frais d'exécution du jugement qu'une partie peut être
condamnée à payer;"
M. Filion: On n'a pas le choix.
Le Président (M. Marcil): Adopté. "12°
déterminer à quelles conditions une partie des frais
recouvrés peut être remise au poursuivant en vertu de l'article
366;"
M. Filion: D'accord. L'article boni. Le Président (M.
Marcil): Adopté? M. Marx: Oui.
Le Président (M. Marcil): "13° déterminer le
tarif des honoraires de toute personne chargée, relativement aux
poursuites, de l'application du présent code;"
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. Donc, l'article
367 est adopté sur division. J'appelle l'article 368.
M. Marx: Cet article a trait à l'adoption des
règles de pratique par les juges. M. le Président...
Le Président (M. Marcil): Oui, allez-y, M. le
ministre.
M. Filion: Quel article avez-vous appelé dans le bingo?
(23 h 15)
Le Président (M. Marcil): L'article 368, M. le
député de Taillon.
II y en a des juges: des juges de la Cour d'appel, des juges de la Cour
supérieure... Pardon, madame? Vous avez demandé la parole?
M. Filion: "...les règles de pratique jugées
nécessaires pour l'application des dispositions du présent code."
Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. Avant d'aller aux
dispositions finales, est-ce que nous retournons aux articles en suspens?
M. Marx: J'aimerais adopter l'article 369. M. Filion:
Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 370.
M. Marx: On va revenir...
Le Président (M. Marcil): Ah! bon. Maintenant, nous allons
revenir... L'annexe est-elle adoptée?
M. Filion: On va attendre pour cela.
Le Président (M. Marcil): D'accord. J'appelle l'article
10.
M. Filion: C'est une bonne idée, M. le Président,
mais on va attendre.
Articles en suspens
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 10.
Là, nous allons faire tous les articles en suspens.
M. Marx: On va discuter de ces amendements.
Le Président (M. Marcil): Ah! Vous avez l'air d'avoir
plusieurs amendements.
M. Marx: Quelques-uns, M. le Président. Le
Président (M. Marcil): D'accord.
M. Filion: Là, vous les placez un à un, n'est-ce
pas?
Le Président (M. Marcil): Bon, l'amendement à
l'article 10: À l'article 10 du projet de code, supprimer, dans les
deuxième et troisième lignes du troisième alinéa,
les mots "et s'il est convenu que le poursuivant est une personne
intéressée dans la poursuite".
M. Filion: "Convaincu", M. le Président, et non pas
"convenu".
Le Président (M. Marcil): Je m'excuse, "s'il est
convaincu". Cela va? L'amendement est-il adopté?
M. Filion: Attendez une seconde. Chaque fois, M. le
Président, il faut se replacer dans le contexte des discussions, et iI
faut aussi se replacer dans le contexte du code. Pourquoi avait-on mis cet
article en suspens?
Une voix: Pour faire ipso facto ce que vous aviez
demandé.
M. Filion: Oui, mais j'essaie de me souvenir...
M. Marx: C'est la personne Intéressée, à
l'article 10. Adopté, M. le Président?
Le Président (M. Marcil): L'amendement est-il
adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article 10 est
adopté tel qu'amendé. J'appelle maintenant l'article 34 pour
lequel il y a un autre amendement qui se lit comme suit: Remplacer l'article 34
du projet de code par le suivant: "34. Les règles relatives à
l'avis..." Pas besoin de le lire, cela va?
M. Filion: J'aimerais bien qu'on le lise pour le comprendre.
M. Marx: Je peux vous expliquer cela, M. le Président.
M. Filion: II faut le lire d'abord. Je vais le lire...
Le Président (M. Marcil): D'accord. M. Filion:
...silencieusement.
Le Président (M. Marcil): Donc, nous vous laissons
méditer sur l'article, M. le député de Taillon.
Une voix: Religieusement...
M. Marx: II n'y a pas de problème là.
M. Filion: La question, c'est la suivante, en ce qui concerne
l'amendement. L'amendement, c'est: Toutefois le délai prévu
à l'article 95 du Code de procédure civile n'est pas de rigueur
lorsqu'il aurait pour effet de retarder la mise en liberté du
défendeur ou d'un témoin".
Bon, je comprends bien, évidemment, je remercie le conseiller du
ministre. L'article 95 suppose un délai de 30 jours. M. Marx:
Oui.
M. Filion: Là, on dit que ce délai de 30 Jours
"n'est pas de rigueur lorsqu'il aurait pour effet de retarder la mise en
liberté du défendeur ou d'un témoin". Est-ce que ce ne
serait pas préférable de dire que te délai n'est pas de
rigueur lorsque le défendeur ou un témoin est en
détention? Parce que ce que je crains, c'est que le deuxième
alinéa de l'article 34 ne soit interprété comme...
M. Marx: C'est ça, mais c'est...
M. Filion: ...un jugement d'opportunité, quant à la
rigueur du délai, sur les chances de succès de l'attaque
constitutionnelle, si on veut, parce qu'on dit: lorsqu'il aurait pour effet de
retarder la mise en liberté". C'est comme si le juge devait se poser la
question: Est-ce que l'attaque constitutionnelle a des chances de
réussir ou non?
Je ne sais pas pourquoi on ne dit pas simplement: lorsque le
défendeur ou un témoin est en détention; c'est pour
éviter les Interprétations.
M. Marx: Supposons qu'il y a une cause et qu'il est en dedans
pour une autre cause.
M. Filion: Oui, mais le problème, s'il est en dedans pour
d'autres causes, c'est qu'on ne sait jamais quand les autres causes vont finir.
Je vous l'ai déjà expliqué. Supposons que le gars est en
dedans, mais qu'il va cesser d'être en dedans deux jours après et,
là, il fait son attaque en fonction de la charte et il est obligé
d'envoyer son avis de 30 jours même si, dans deux jours, il va être
libéré de l'autre charge pour laquelle II était
détenu.
M. Marx: C'est cela; on le protège, là.
M. Filion: Moi, je ne sais pas, mais je dirais: lorsqu'il
pourrait avoir comme effet. Parce que, là, ça semble vouloir
dire... Le |uge qui va lire ça, il va dire quoi? Il va dire: Bon,
écoutez, vous avez envoyé, M. le détenu Untel, un avis
selon lequel vous contestiez tel article comme contraire à la charte.
Vous avez envoyé un avis de trois ou de huit jours. Et le juge va se
poser fa question, il va dire: Est-ce que c'est un délai de rigueur? Il
va lire ça et il va dire: Il n'est pas de rigueur parce qu'il aura pour
effet de retarder la mise en liberté. Mais il ne peut pas savoir si cela
va retarder la mise en liberté du défendeur. Il faudrait
seulement qu'il y ait un risque. En deux mots, on devrait dire: lorsqu'il y a
risque de retarder la mise en liberté.
M. Marx: Qu'est-ce que vous voulez qu'on
change?
M. Filion: Lorsqu'il y a risque de retarder. On emploie le mot
"risque" un peu partout. Non?
M. Marx: Lorsqu'il pourrait avoir pour effet de retarder...
M, Filion: Lorsqu'il pourrait, ce serait déjà
correct.
M. Marx: D'accord.
M. Filion: Au lieu d' "aurait".
Le Président (M. Marcil): Donc, on apporte un amendement
à l'amendement. En d'autres mots, dans l'amendement, on a seulement
à le corriger tout de suite.
M. Filion: Ils vont le faire, le sous-amendement.
Le Président (M. Marcil): On fait cela vite. Toutefois le
délai... du Code de procédure civile n'est pas de rigueur
lorsqu'il pourrait avoir pour effet..."
M. Filion: C'est cela. M. Marx: D'accord? M. Filion:
D'accord. M. Marx: Adopté?
Le Président (M. Marcil): Donc, le nouvel article 34 est
adopté?
M. Marx: Adopté. M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): Cela va? J'appelle maintenant
l'article 35, pour lequel on a un amendement aussi.
M. Filion: C'est tout le débat.
Le Président (M. Marcil): 1° remplacer le premier
alinéa par le suivant: "35. Chaque partie peut, au moyen d'un acte
d'assignation, assigner elle-même ses témoins ou demander à
un juge ou à un greffier du tribunal compétent du district
judiciaire où le témoin doit être entendu de faire cette
assignation." 2° remplacer, au deuxième alinéa, le mot
"Celui-ci" par les mots "L'acte d'assignation". Adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article 35 est adopté
tel qu'amendé. Cela va?
J'appelle maintenant l'article 87, pour lequel il y a un amendement.
Une voix: II y a un amendement à l'article 37, avant.
M. Filion: Attendez une seconde.
Le Président (M. Marcil): Vous avez un amendement à
l'article 37? Il n'était pas en suspens celui-là?
M. Filion: Je trouve que cela respecte tout à fait les
discussions qu'on a eues.
Le Président (M. Marcil): Cela va? L'amendement à
l'article 37 est de remplacer l'article 37 du projet de code par le suivant:
"37. L'acte d'assignation est signé par le juge ou le greffier ou par le
procureur de la partie qui assigne le témoin."
M. Marx: C'est une concordance. M. Filion: C'est une
concordance.
Le Président (M. Marcil): Alors, cela va? L'amendement est
adopté?
M. Filion: En fait, c'est notre amendement à l'article 35
qui a permis de rétablir l'article 37, qui aurait été une
erreur. Bien oui, parce qu'on ne dit pas "du procureur". Ah non, je
comprends.
C'est-à-dire que, dans le projet de loi tel qu'il est, le
procureur n'aurait pas pu le signer.
Une voix: Oui.
M. Filion: Oui? Ah bon! Où dit-on cela? M. Marx: À
la fin: "ou par le procureur". M. Filion: D'accord. Vous avez
raison.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que cela va pour
l'amendement de l'article 37?
M. Filion: Cela va pour l'amendement de l'article 37.
Le Président (M. Marcil): L'article 37 est adopté
tel qu'amendé? Cela va?
M. Filion: Je vous suggère, M. le Président, de
rouvrir l'article.
Le Président (M. Marcil): Oui. Nous allons aller à
l'article 62.
M. Filion: Je vous suggère de rouvrir l'article 37 avant
de... Vous l'avez tenu pour acquis.
Le Président (M. Marcil): Nous allons rouvrir l'article
37. L'amendement est adopté. L'article 37 est-il adopté tel
qu'amendé?
M. Filion: C'est cela.
Le Président (M. Marcil): Donc, je referme l'article 37.
Maintenant, je vais rouvrir l'article 62.
M. Filion: Rouvrir l'article 62, ou il était en
suspens?
Le Président (M. Marcil): II n'était pas en
suspens. On demande de le rouvrir. On a un amendement à y apporter qui
se lit comme suit: À l'article 62 du projet de code, ajouter, au
début de la dernière ligne du premier alinéa, les mots
"atteste sur le constat ou le rapport qu'il".
M. Marx: Cet amendement ajoute une mention spécifique qui
doit apparaître au constat ou au rapport d'Infraction lorsque ce document
est présenté en preuve. Cette attestation permettra au juge de
savoir si le constat ou le rapport est recevable en preuve.
M. Filion: Quand on dit que la forme est prescrite par
règlement, cela s'applique au rapport?
M. Marx: Oui.
M. Filion: "...peut tenir lieu du témoignage, fait sous
serment, de l'agent..."
M. Marx: C'est un amendement que vous avez proposé
à l'article 147. On le fait à l'article 62.
M. Filion: C'est une amélioration.
Le Président (M. Marcil): Cela va? (23 h 30)
M. Filion: ...non pas mai, mais. C'est très bien dans le
sens que cela répond à une discussion que nous avions eue, un
échange fructueux que nous avions eu, sauf qu'évidemment
ça ne change pas le problème du rapport d'infraction.
M. Marx: On a déjà fait ce débat.
M. Filion: Si le ministre veut réfléchir
jusqu'à jeudi.
M. Marx: De quelle année? Ha, ha!
M. Filion: De cette semaine. Vendredi peut-être.
Même, je serais ouvert à ce qu'avant l'entrée en vigueur du
code, M. le ministre,...
M. Marx: Est-ce qu'on adopte l'article tel qu'amendé? Et
si j'ai un changement d'avis, je vais en parler au député de
Taillon.
M. Filion: Je le dis au ministre, s'il veut - ce n'est pas grave,
ce n'est pas la fin du monde; de toute façon, le code prendra bien du
temps avant d'entrer en vigueur - revoir toute la question des rapports
d'infraction, comme d'ailleurs le mot "immédiatement", s'il veut
l'introduire...
M. Marx: Cela existe maintenant, le rapport d'Infraction.
M. Filion: J'ai expliqué tantôt que le rapport qui
existe maintenant, c'est le constat d'infraction, c'est à l'article 31.
et c'est celui qui a constaté l'infraction. Bien oui, c'est ce qui est
dit à l'article 31.
M. Marx: D'accord. Adopté sur division?
M. Filion: Je le dis au ministre: l'amendement est adopté,
c'est une amélioration, mais l'article 62 est adopté sur
division.
Le Président (M. Marcil): D'accord. L'amendement est
adopté. L'article 62 est adopté sur division, tel
qu'amendé. J'appelle maintenant l'article 87 qui est en suspens.
L'amendement se lit comme suit: À l'article 87 du projet de code,
remplacer le deuxième alinéa par le suivant...
M. Filion: Je suggérerais, M. le Président, d'aller
un peu moins vite, pour qu'on puisse vous suivre quand vous lisez l'amendement
parce que, chaque fois, il faut se déplacer.
Le Président (M. Marcil): Toutefois, ces dernières
personnes: 1° ne peuvent, en vertu de l'article 75, arrêter une
personne en train de commettre une infraction que s'il s'agit d'une infraction
qui risque de mettre en danger la vie ou la santé des personnes ou la
sécurité des personnes ou des biens; 2° ne peuvent exiger, en
vertu de l'article 76, un cautionnement du défendeur; 3° doivent,
dès que possible lorsqu'elles procèdent à une arrestation,
confier à la garde d'un agent de la paix, sauf dans le cas prévu
à l'article 88, les personnes qu'elles ont arrêtées et
qu'elles n'ont pu mettre en liberté conformément aux articles 74,
75 ou 79."
M. Filion: Dans l'amendement, quand on dit: Toutefois, ces
dernières personnes", on parle de qui?
M. Marx: Les personnes chargées de l'application de la
loi.
M. Filion: C'est clair que, simplement sur le plan technique
rédactionnel, cela n'inclurait pas
les agents de la paix. Cela n'aurait pas beaucoup de sens. Donc, on
parte des personnes chargées de l'application de la loi. On leur
crée trois obligations.
M. Marx: On va limiter les pouvoirs en matière
d'arrestation tel que cela était demandé.
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Filion: C'est bien. "2° ne peuvent exiger, en vertu de
l'article 76, un cautionnement du défendeur." Cela aussi, c'est bien,
très bien.
Troisièmement, c'est la même chose que ce qui existait
avant. Ils doivent les amener à un agent de la paix. Je dois vous dire
que c'est une amélioration.
Le Président (M. Marcil): Donc, l'amendement est
adopté?
M. Filion: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article 87 est adopté
tel qu'amendé.
M. Filion: J'avais voté contre, la première
fois.
Le Président (M. Marcil): Non. C'était
suspendu.
M. Filion: C'était suspendu. Ce sont tous des articles
suspendus.
Le Président (M. Marcil): Oui. M. Marx: Ce sont des...
Le Président (M. Marcil): J'appelle maintenant...
M. Marx: ...suggestions que vous avez faites.
Le Président (M. Marcil): ...un autre article en suspens,
l'article 107, pour lequel il y a également un amendement qui se lit
comme suit: À l'article 107 du projet de code, remplacer, dans la
deuxième ligne, les mots "de l'application d'une" par les mots "dans une
loi de l'application de cette loi ou d'une autre".
M. Marx: C'est à peu près la même chose.
Cet article a pour objet de restreindre les catégories de
personnes qui peuvent effectuer une perquisition.
M. Filion: Cela ne change rien.
M. Marx: Non, mais il faut que la loi... Pour qu'une personne
chargée de l'application d'une loi puisse effectuer une perquisition, il
devra désormais s'agir d'une personne chargée dans une loi de
l'application de celle-ci. L'amendement a donc pour effet d'exclure les
personnes qui seraient chargées de l'application d'une loi sur une base
contractuelle, un agent de sécurité, par exemple.
M. Filion: Tous les inspecteurs des ministères vont
pouvoir effectuer des...
M. Marx: Oui. Ils sont habilités par la loi. C'est la
situation actuelle. Et c'est la situation que l'on veut dans le cadre de la loi
92.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Marx: Oui.
M. Filion: On parle de la perquisition sans mandat,
là.
M. Marx: Cela pourrait être avec ou sans mandat.
M. Filion: Quel est l'état actuel du droit pour les
personnes chargées de l'application d'une loi?
M. Marx: Ils ont le droit de le faire, M. le
Président.
M. Filion: Ils ont le droit de le faire.
M. Marx: D'accord? Adopté, l'article 107? On y va?
M. Filion: C'est quel article de la Loi sur les poursuites
sommaires?
M. Marx: Ce sont des lois particulières. M. Filion: Ce
sont des lois ponctuelles. M. Marx: Adopté? Sur division?
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Filion: M. le Président, if est minuit moins vingt.
Cela fait six ou sept heures qu'on travaille là-dessus aujourd'hui.
À chaque amendement, je suis obligé de me déplacer d'un
chapitre à l'autre, me déplacer mentalement, j'entends, d'un
chapitre à l'autre.
M. Marx: Pas de problème, M. le Président. On a
tout le temps voulu.
M. Filion: II faut que je me replace dans le contexte des
discussions qu'on a eues sur ces chapitres.
M. Marx: Surtout sur ces amendements...
Le Président (M. Marcil): Prenez tout le temps, M. le
député.
M. Marx: ...qu'on a faits à la suggestion du
député de Taillon.
M. Filion: Cela va aller aussi vite.
Le Président (M. Marcil): Vous me le direz quand vous
serez prêt.
M. Filion: Cela n'ira pas plus vite ni moins vite.
Le Président (M. Marcil): Cela va.
M. Filion: Est-ce qu'il y avait autre chose dans cet article qui
avait fait l'objet de nos échanges? Je ne crois pas.
M. Marx: Non, il n'y a pas d'autres raisons.
M. Filion: Mon recherchiste avait pris des notes mais il a
dû quitter pour des raisons particulières.
M. Marx: Non, non. M. Filion: Non. Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'amendement est adopté.
L'article 107 est adopté tel qu'amendé. Maintenant, j'appelle
l'article 137 dont l'amendement se lit comme suit: À l'article 137 du
projet de code, insérer dans ta deuxième ligne du premier
alinéa, après le mot "vente", les mots "au saisi ou à une
personne qui prétend y avoir droit".
M. Marx: L'amendement a pour objet de préciser la
portée de cet article afin qu'il ne vise que les cas où
l'illégalité de la possession empêche la remise de la chose
au saisi ou à une personne qui pourrait y avoir droit.
M. Filion: Est-ce que l'amendement règle le
problème que j'avais soulevé?
M. Marx: Oui.
M. Filion: D'accord, adopté.
Le Président (M. Marcil): L'amendement est adopté.
L'article 137 est adopté tel qu'amendé.
J'appelle maintenant l'article 147. Vous aviez dit tantôt qu'il
n'y avait pas d'amendement puisque vous l'avez corrigé à
l'article 62, je crois.
M. Marx: C'est cela. Maintenant, nous sommes aux articles 172 et
173.
Le Président (M. Marcil): Par contre, je dois revenir
à l'article 147. Est-ce que l'article 147 est adopté?
M. Marx: C'est l'article 142.
Le Président (M. Marcil): Non, non.
M. Marx: L'article 147, oui.
Le Président (M. Marcil): L'article 147.
M. Marx: Adopté sur division?
M. Filion: M. le Président, quel article appelez-vous?
M. Marx: C'est l'article 147. On ne propose pas d'amendement.
M. Filion: L'article 147 est en suspens.
M. Marx: Parce qu'on a réglé cela à
l'article 62.
M. Filion: Avez-vous une autre copie de l'article 42 tel
qu'amendé?
Le Président (M. Marcil): Vous voulez dire l'article
62?
M, Filion: L'article 62, celui-là, tel qu'adopté?
Il atteste sur le constat. Adopté, sur division.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article 147 est adopté
sur division. Donc, j'appelle maintenant les deux articles en suspens, 172 et
173, pour lesquels nous avons les amendements suivants: Remplacer les
articles...
M. Marx: Ce n'est pas nécessaire... Est-ce que le
député a une copie?
Le Président (M. Marcil): Pour les fins des débats,
M. le ministre, si jamais on y revient...
M. Marx: Oui, d'accord.
Le Président (M. Marcil): ...toujours se replacer.
Remplacer les articles 172 et 173 du projet de code par les suivants:
"172. La partie qui présente une demande préliminaire
après qu'elle a été avisée de la date fixée
pour l'instruction ou après le début de celle-ci peut être
condamnée, même si sa demande est accueillie, à payer les
frais fixés par règlement lorsque le juge est convaincu que cette
demande aurait pu être présentée plus tôt et que le
retard a occasionné le déplacement inutile de témoins.
"173. Le juge qui rejette une demande préliminaire peut le faire avec
les frais fixés par
règlement s'il est convaincu que la demande est dilatoire ou
manifestement mal fondée.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: C'est une amélioration, j'en conviens. Mais,
des frais fixés par règlement, les pénalités qu'on
veut chercher à mettre sur le dos de ceux qui font valoir des moyens de
défense... Adopté, sur division. Mais c'est une
amélioration)
Le Président (M. Marcil): L'article 172 est adopté
sur division, de même que l'article 173?
M. Filion: C'est cela.
Le Président (M. Marcil): C'est cela. Maintenant, je vais
appeler l'article 179, pour lequel il y a un amendement qui se lit comme
suit:...
M. Filion: Oh, c'est important cela!
Le Président (M. Marcil): Remplacer l'article 179 du
projet de code par le suivant: "Sur demande du poursuivant, le juge permet, aux
conditions qu'il détermine et s'il est convaincu qu'il n'en
résultera aucune injustice, que le poursuivant modifie un chef
d'accusation pour y préciser un détail ou pour y corriger une
irrégularité, notamment pour y inclure expressément un
élément essentiel de l'infraction. Cependant, le juge ne peut
permettre de substituer un défendeur à un autre, ou une
infraction à une autre".
M. Filion: Quelle est la portée de l'amendement?
M. Marx: L'amendement proposé vient baliser la
portée de l'article 179 en précisant que la modification d'un
chef d'accusation ne devra entraîner aucune injustice.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que cela va pour les
explications, M. le député? Vous voulez que M. le ministre les
reprenne? (23 h 45)
M. Filion: Oui. C'est parce qu'on me remet les amendements et
j'aimerais avoir une pile complète des amendements déposés
sur les articles en suspens, pas ceux qu'on a déposés dans le
courant de la soirée...
M. Marx: D'accord.
M. Filion: ...ceux déposés pour les articles en
suspens, pour la fin de la soirée, si possible.
M. Marx: Oui, oui, il n'y a pas de problème.
M. Filion: D'accord. Alors, vous disiez - je m'excuse - la
portée de l'amendement.
M. Marx: En précisant que la modification d'un chef
d'accusation ne devra entraîner aucune injustice...
M, Filion: "... convaincu qu'il n'en résultera aucune
injustice". Mais vous avez gardé, "notamment pour y inclure
expressément un élément essentiel de l'infraction*.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Cela est déjà contenu, a-t-on dit, dans
la loi actuelle? L'arrêt Côté. C'est une
amélioration, mais l'idée d'inclure, par voie d'amendement, un
élément essentiel de l'infraction, après le début
de fa poursuite, je m'en détache. Sur division, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): L'article 179 est adopté
sur division.
M. Filion: Surtout qu'on...
M. Marx: On a dit au député que cela suit la
jurisprudence établie par la Cour suprême du Canada.
M. Filion: Oui, mais là, on dit: "pour y inclure
expressément - imaginez-vous - un élément essentiel de
l'Infraction". Je suis convaincu que cela va plus loin que l'arrêt
Côté. Parce que cela va loin, on le dit: "pour y inclure
expressément un élément essentiel de l'infraction".
M. Marx: C'est ce qu'on avait ici.
M. Filion: Je prétends que, quand on poursuit quelqu'un,
on doit se préparer avant et, de modifier cela pendant la poursuite,
cela va donner des constats d'infraction tout croches qui seront
modifiés en cours de poursuite.
M. Marx: Bon, d'accord.
Le Président (M. Marcil): Adopté sur division?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 184.
À l'article 184 du projet de code, 1° remplacer, dans la
deuxième ligne du premier alinéa, les mots "pour l'un des motifs
suivants" par les mots "s'il est convaincu que"; 2° remplacer le dernier
alinéa par le suivant: Toutefois, lorsqu'une modification au constat
d'infraction peut corriger le vice dont l'existence a été
établie, le juge, plutôt que d'ordonner le rejet, permet, aux
conditions qu'il détermine et s'il est convaincu qu'il n'en
résultera aucune injustice, que le poursuivant apporte cette
modification. Cependant, le juge ne peut permettre de substituer un
défendeur à un autre ou une infraction à une autre."
M. Marx: C'est la concordance avec l'article 179. D'accord, M. le
Président?
M. Filion: Avec l'amendement, quelle sera la situation par
rapport aux dispositions actuelles?
M. Marx: Pardon?
M. Filion: Avec l'amendement que vous apportez, s'il est
adopté, quelle sera la comparaison avec la situation actuelle?
M. Marx: La loi actuelle dit qu'on ne peut invoquer aucun vice de
fond ou de forme.
M. Filion: Quel article? Dans le code, dites-vous, ou dans la
loi?
M. Marx: Dans la loi actuelle.
M. Filion: L'article 66.1: Nulle objection n'est reçue
contre une dénonciation? Je ne l'ai pas. Pouvez-vous me le... Excusez,
c'est mal photocopié. Ah, excusez, je l'ai, cela va. Ne bougez pas.
Je viens de lire l'article 66. Qu'est-ce que cela donne avec
l'amendement tel qu'adopté? Est-ce que cela donne plus de
possibilités de modifier ou moins?
M. Marx: Strictement moins. M. Filion: Strictement moins? M.
Marx: Oui,
M. Filion: Vous ajoutez "s'il est convaincu qu'il n' en
résultera aucune injustice".
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Deuxièmement, on n'est pas là. Il n'y a
pas d'élément essentiel là-dedans?
M. Marx: Non.
M. Filion: II n'y a pas d'élément essentiel.
L'infraction est prescrite et acquittée.
M. Marx: D'accord? Cela va? Adopté?
Le Président (M. Marcil): Donc, l'article 184 est
adopté tel qu'amendé.
M. Filion: C'est bien.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 188.
À l'article 188 du projet de code, insérer dans la
première ligne du premier alinéa, après le mot
"défendeur", les mots "à qui un constat d'infraction a
été dûment signifié*.
M. Filion: On l'avait suspendu cet article-là, non?
Le Président (M. Marcil): Oui. Tous les articles que
j'appelle sont des articles en suspens.
M. Marx: Vous avez voulu que le juge vérifie.
Cet amendement a pour objet de faire ressortir clairement qu'un
défendeur ne pourrait être condamné par défaut que
si le constat lui a bien été signifié.
M. Filion: II n'y a pas d'avis qui lui est transmis. Il n'a pas
répondu au constat d'infraction et le procès a eu lieu. C'est
cela? Ce que je voulais avoir, c'est un avis.
M. Marx: Le constat d'infraction a dûment été
signifié.
M. Filion: L'amendement permet de vérifier la
signification du constat, mais l'amendement ne permet pas de lui envoyer un
avis de la date d'instruction. Évidemment, c'est tout un peu.,.
L'économie du Code de procédure pénale, puis de la machine
à saucisses...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Filion: Ah oui, il y a de la saucisse là.
M. Marx: C'est le hamburger, M. le Président.
M. Filion: C'est toute l'économie de la machine à
saucisses. Il y a un constat d'infraction qui a été
signifié, il n'a répondu d'aucune façon.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: On se réfère à quel article
déjà? "...est réputé avoir transmis un plaidoyer de
non-culpabilité", article 162.
M. Marx: Article 163.
M. Filion: L'article 163. C'est cela. On voit un peu le genre de
préjudice qui peut être causé. L'article 163 nous dit, et
j'ai mentionné le cas à cette commission parlementaire... Le type
reçoit son constat d'infraction, il doit payer 45 $ mais il ne dispose
que de 30 $. Le délai est court, il a 30 jours, et il n'a que 30 $. Il
envoie ses 30 $. Il est réputé avoir plaidé non coupable.
Le procès aura lieu et il ne sera pas avisé de la date du
procès. Notamment, il ne sera pas avisé de sa demande de
réduction de frais. Il ne sera avisé de rien et le juge le
condamnera par défaut, ce qui augmentera le montant des frais et rendra
encore plus difficile le paiement de l'amende par le citoyen. C'est la machine
à saucisses dans toute sa merveille, parce que te type a
manifesté...
M. Marx: C'est la machine...
M. Filion: Laissez-moi terminer Le type a manifesté un
intérêt, il a envoyé ce qu'il avait de disponible dans son
compte de banque. Compte tenu qu'il a une femme et quatre enfants à
nourrir et qu'il gagne 264 $ par semaine, il avait 30 $ et il a envoyé
30 $ sur 45 $. On le considère comme un individu qui n'a pas
bougé. On lui fait son procès, donc ses frais viennent
d'augmenter considérablement. La première nouvelle qu'il aura
c'est qu'il recevra un compte de 126 $, C'est ce que cela veut dire, la machine
à saucisses.
M. Marx: II peut plaider non coupable, avoir son procès et
avoir le temps de ramasser 15 $ de plus.
M. Filion: Mais s'il plaide non coupable, un avis lui est
transmis.
M. Marx: Oui, d'après l'article 166.
M. Filion: Pourquoi ne donne-t-on pas un avis à celui qui
est réputé avoir plaidé non coupable, notamment celui qui
a... Je ne parle pas nécessairement de celui qui n'a pas donné
signe de vie, malgré qu'on devrait peut-être l'inclure, mais au
moins celui qui a donné signe de vie en payant une partie du montant de
l'amende et des frais réclamés. Un avis cela ne coûte pas
cher.
M. Marx: En Ontario, ils ont une machine à saucisses, il
n'y a pas d'avis, il est condamné.
M. Filion: C'est pour cela qu'on est une société
distincte.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Mais un simple avis, au moins à celui qui a
payé une partie de l'amende et des frais réclamés. Je ne
vous demanderai pas de changer toute l'économie, puis de dire: Celui qui
ne transmet ni plaidoyer...
M. Marx: ...qui plaide non coupable s'il a juste 30 $ sur 45
$.
M. Filion: Oui, mais il ne saisira pas cela. M. Marx: Non.
M. Filion: II est coupable. Il sait qu'il est coupable, il a
garé à la mauvaise place sa voiture. Il l'a laissée
pendant deux jours en face de la maison de son beau-frère, chez qui il y
avait eu un gros "party" au Jour de l'an. Il trouvait que l'alcool au volant,
c'était criminel. Il l'a laissée là, il y avait une
tempête de neige, etc., et il a eu son billet. Là, il
reçoit cela: 45 $. Que voulez-vous? Il faut qu'il paie les comptes de
Sears et de Canadian Tire..
M. Marx: M. le Président, ce qu'on peut dire...
M. Filion: ...qui ont vendu de la marchandise avec des
étiquettes en anglais.
M. Marx: Dans la loi d'application, on va revoir cela, M. le
Président. On va essayer de revoir cela.
M. Filion: Bon!
M. Marx: On ne peut pas aller plus loin à ce moment-ci,
mais dans la loi d'application, donc, le député de Taillon sera
impliqué...
M. Filion: Autrement, je chercherais à vous convaincre
plus longtemps.
M. Marx: Non, d'accord.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que cela va?
M. Filion: Pardon?
M. Marx: Non, je pense que c'est inutile. Mais on va tenir compte
de cela dans la loi d'application et vous serez encore ici.
M. Filion: En fait, il a manifesté signe de vie.
M. Marx: Oui, oui. On va examiner cela.
M. Filion: Ce n'est pas comme un gars qui reste assis sur son
steak.
M. Marx: On va examiner cela.
M. Filion: C'est un gars qui a bougé, il a fait un
geste.
M. Marx: Adopté sur division.
Le Président (M. Marcil): Cela va pour l'amendement?
M. Filion: L'amendement...
Le Président (M. Marcil): L'amendement est-il
adopté?
M. Filion: ...est adopté.
Le Président (M. Marcil): Et l'article...
M. Filion: Et l'article...
Le Président (M. Marcil): ...188...
M. Filion: ...adopté...
Le Président (M. Marcil): ...adopté sur
division...
M. Filion: ...sur division. Le Président (M. Marcil):
...tel qu'amendé? M. Marx: Et en tenant compte de mon...
M. Filion: Moi, j'en ai assez.
Le Président (M. Marcil): Cela va. Je voudrais avoir votre
consentement pour pouvoir poursuivre.
M. Filion: Non, je suis trop fatigué.
Le Président (M. Marcil): Vous êtes
fatigué?
M. Filion: Deuxièmement, demain, on va
étudier...
M. Marx: Arrêtez deux minutes, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Je suspends nos travaux deux
minutes.
(Suspension de la séance à 0 h 2)
(Reprise à 0 h 4)
Le Président (M. Marcil): Nous ajournons nos travaux sine
die.
(Fin de la séance à 0 h 4)