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(Onze heures quarante-deux minutes)
Le Président (M. Filion): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission des institutions reprend ses travaux. Son mandat est
de procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 104, Loi sur le Conseil permanent de la jeunesse. Je demanderais d'abord
à la secrétaire d'annoncer les remplacements, s'il y en a.
La Secrétaire: Les remplacements sont les suivants: M.
Godin (Mercier) est remplacé par Mme Blackburn (Chicoutimi); M. Kehoe
(Chapleau) est remplacé par M. Messier (Saint-Hyacinthe); M. Laporte
(Sainte-Marie) est remplacé par M. Després (Limoilou); M.
Vallières (Richmond) est remplacé par Mme Dionne
(Kamouraska-Témiscouata).
Projet de loi 104
Le Président (M. Filion); D'accord. Je rappellerais aux
membres de cette commission que, selon les notes du secrétariat des
commissions, les articles 1, 3, 5, 6, 7 et 8 sont en suspens. Nous en sommes
maintenant à l'article 28, est-ce bien cela?
M. Gratton: C'est exact.
Fonctions et pouvoirs (suite)
Le Président (M. Filion): Donc, j'appelle l'article 28.
J'ai reçu un amendement pour cet article par la députée de
Chicoutimi...
Mme Blackburn: II n'y a pas d'amendement...
Le Président (M. Filion): D'accord, il n'y a pas
d'amendement.
Mme Blackburn: Non. À l'article 28, c'est un ajout.
Le Président (M. Filion): Donc, article 28: "Le conseil
s'assure, s'il y a lieu, qu'on donne suite à ses avis". Est-ce qu'il y a
des commentaires?
Mme Blackburn: Est-ce qu'on pourrait me donner brièvement
dès explications là-dessus? Comment peut-il s'assurer qu'on donne
suite à ses avis? En réclamant qu'on réponde publiquement?
Qu'on commente ses recommandations? Qu'on les évalue? Quelle sera la
façon de faire? Je me demandais si un article pareil serait difficile
à gérer.
M. Gratton: Je présume d'abord que le conseil aura,
auprès des ministères auxquels un avis a été
adressé, à s'assurer qu'on lui donne un suivi. Le cas
échéant, si le conseil n'était pas satisfait du suivi
donné, évidemment, il y aurait le recours à l'information,
à la publicisation. Évidemment, par le biais de son rapport
déposé à l'Assemblée nationale, il pourrait en
faire état. À l'article 32, on retrouve l'obligation de
déposer le rapport du conseil à l'Assemblée nationale.
Mme Blackburn: Mais dans les faits, cela existe
déjà pour quelque organisme que ce soit, sans que ce soit
stipulé dans la loi. Je vous dis que je n'ai rien pour, ni contre, mais
je ne vois pas l'utilité d'avoir inscrit cela là. Cela n'ajoute
rien. À moins que cela ne leur donne un pouvoir réel de sommer le
gouvernement de répondre. Je ne crois pas que ce soit ce qu'on veuille
là-dedans parce que, s'il s'agit de s'informer auprès des
ministères concernés des suites qu'ils entendent donner à
des recommandations, cela se fait automatiquement. Je veux dire que cela ne
demande pas un article dans la loi.
On dit qu'il "s'assure, s'il y a lieu, qu'on donne suite à ses
avis". Mais si votre conseil vous recommande de vous dater dans l'année
à venir - ce qui serait raisonnable -d'une politique de reconnaissance
et de financement des organismes communautaires et qu'il estime cette politique
à environ 10 000 000 $... Je peux peut-être ajouter aussi que
c'est un peu comme lorsque vous demandez un avis à un conseiller, quel
qu'il soit - prenez cela dans le privé - à qui que ce soit et
comme si vous mettiez dans son mandat qu'il s'assure qu'on donne suite à
ses avis. On ne peut pas être consultatif et avoir un pouvoir de pression
pour qu'on donne suite à ses avis, cela ne semble pas être
en...
M. Gratton: Essentiellement...
Mme Blackburn: Est-ce qu'on a vérifié?
M. Gratton: ...comme je le disais tantôt, le but
visé est de donner au conseil la possibilité de faire état
publiquement des
avis qu'il a pu fournir, soit sur demande, soit de sa propre
initiative.
Mme Blackburn: Pour tous les conseils consultatifs canadiens,
c'est différent. Ils ne peuvent pas rendre publics leurs avis sans
autorisation. Mais tous les conseils consultatifs au Québec,
automatiquement, envoient un avis au ministre responsable et un avis à
la presse, un avis aux intéressés. Il y a une conférence
de presse dans la plupart des cas. Cela existe déjà. Tout ce que
je demande, c'est que... Je comprends que les gens s'inquiètent de ce
qu'on fait de leurs avis. Or, étant donné que c'est un conseil
consultatif, il ne peut pas avoir d'exigence quant aux suites qu'on donne
à ses avis. C'est consultatif. Il faudra peut-être juste
s'informer sur le plan juridique - ils vont vous dire oui ou non -
jusqu'à quel point cela a une portée.
M. Gratton: Évidemment, il est sûr que le
comité de législation a accepté le libellé de
l'article 28. Donc, sur le plan juridique, cela ne crée sûrement
pas de problème. Dans la mesure où cela ne brime pas, mais va
dans le sens contraire, c'est-à-dire de fournir plus de
possibilités au conseil, il me semble, à moins que Mme la
députée n'ait une abjection de fond...
Mme Blackburn: Vous savez comme moi que ce que je vais vous dire
ne donnera rien. Je ne vois pas comment ils vont pouvoir avec un article comme
cela aller plus loin que n'importe quel autre conseil pour lequel il n'y a pas
d'article similaire. Cela n'ajoute rien, autrement dit. C'est ce que je voulais
vous dire.
M. Gratton: Peut-être pas, mais cela peut rassurer
certaines personnes qui sont méfiantes sur les possibilités
qu'aurait le conseil de faire en sorte que ses avis jouissent d'un certain
suivi.
Mme Blackburn: Passons.
M. Gratton: Est-ce que cela va?
Le Président (M. Marcil): L'article 28 est adopté.
J'appelle maintenant l'article 29. Excusez-moi, il y a des ajouts, soit
l'article 28.1. Cela va?
Mme Blackburn: Oui.
Motion d'amendement proposant la
création
d'une commission de l'emploi et d'une commission de
l'enfance et de l'adolescence
Le Président (M. Marcil): C'est proposé par Mme la
députée de Chicoutimi. "La Loi sur le Conseil permanent de la
jeunesse est modifiée par l'insertion, après l'article 28, des
suivants: 28.1. Auprès du conseil, une commission de l'emploi et une
commission de l'enfance et de l'adolescence sont établies." Mme la
députée.
Mme Blackburn: Oui. On pourrait lire l'ensemble.
Le Président (M. Marcil): Oui, si vous voulez. "28.2. La
commission de l'emploi est chargée de procéder à
l'étude de toute question relative à l'emploi chez les jeunes et
d'adresser au conseil des avis que lui suggère une telle étude.
"28.3. La commission de l'enfance et de l'adolescence est chargée de
procéder à l'étude de toute question relative à
l'enfance et à l'adolescence et d'adresser au conseil les avis que lui
suggère une telle étude. "28.4. Le président de chacune de
ces commissions est nommé pour deux ans par le gouvernement sur la
recommandation du conseil. Leur mandat ne peut être renouvelé
consécutivement qu'une fois. "Le gouvernement fixe leur
rémunération, leurs avantages sociaux et leurs autres conditions
de travail. "28.5. Les membres de ces commissions dont le nombre est
déterminé par le conseil, sans toutefois excéder huit pour
chacune, sont nommés par le conseil. "Le conseil détermine la
durée du mandat et le mode de remplacement de ces membres."
Mme la députée de Chicoutimi, si vous voulez...
Mme Blackburn: Je pense que cela se passe de longues
explications. Je vais essayer de le faire de la façon la plus concise
possible en rappelant un certain nombre de choses. D'une part, le qouvernement
n'a pas indiqué, par le biais de ce qui aurait pu être une
politique de la jeunesse, de grandes orientations pour le Conseil permanent de
la jeunesse. Par ailleurs, on sait qu'il y a au moins deux questions majeures
au Québec sur lesquelles, au cours des 15 ou 20 prochaines
années, sans vouloir jouer au futurologue, je pense, qu'on devra se
pencher. C'est toute la question du chômage chez les jeunes et celle de
la prévention.
Parler du chômage chez les jeunes, c'est d'abord rappeler que la
reprise économique, à travers le monde, ignore le chômage
des jeunes. C'est un phénomène nouveau. C'est un
phénomène qui a commencé à se faire sentir
dès la première moitié des années soixante-dix.
Fait surprenant, antérieurement, le chômaqe des jeunes
était toujours plus bas que le chômage des aînés,
mais, depuis 1972, 1973, 1975, le chômage des jeunes est toujours
à peu près de six points plus élevé que le
chômage des aînés. Je ne dirais pas des aînés
de 55 et
plus, c'est une autre question, mais des 25-35 ans. À l'OCDE, on
rappelait que, pour cette raison, il fallait prendre des mesures
précises et agir sur les législations du travail si on voulait
changer cette situation.
Alors, créer une commission auprès du conseil, c'est
s'assurer que cette question d'une importance majeure et qui ne semble pas
vouloir se résorber d'elle-même fasse l'objet d'un travail
particulier de recherche par ce conseil. Pourquoi une commission? Je vais
essayer de le dire assez rapidement et vous allez voir que cela se justifie.
D'abord, le personnel est moins nombreux dans les commissions. On a davantage
tendance à aller chercher des gens un peu plus spécialisés
pour la question concernée. On ne va pas chercher du monde qui vient
d'un peu partout, on va chercher surtout des gens qui ont des
compétences dans le domaine du travail et de l'emploi. C'est plus
léger et cela a un pouvoir au sens de la loi que n'ont pas les
comités. Les commissions ont le pouvoir de rendre leurs avis publics.
C'est reconnu de façon générale, on a déjà
fait faire une interprétation là-dessus par rapport à des
commissions sur un autre conseil. C'est plus souple et cela travaille d'une
façon plus efficace, il faut le reconnaître. L'avantage, c'est
qu'elles ont plus d'autonomie et cela permet également d'aller chercher
des spécialistes pour une question particulière.
La seconde grande question à côté de laquelle on ne
peut pas passer, c'est vraiment toute celle de la prévention. La majeure
partie des problèmes que connaissent les jeunes trouve son origine dans
l'enfance ou l'adolescence, soit par rapport à des situations
particulières, à un tissu familial qui se
détériore, à une sous-scolarisation, à un certain
nombre de facteurs qui font que les jeunes décrochent, que les jeunes
s'adonnent à la drogue, à la violence, à la
délinquance. Il faut absolument qu'on se penche quelque part sur ce
genre de questions, sinon on se retrouvera toujours avec nos 50 000 jeunes sans
statut ou "intouchables" dans la grande région de Montréal, pour
lesquels on ne sait absolument pas de quoi ils vivent. Ils ne sont ni sur le
bien-être, ni à l'école, ni sur l'assurance-chômage.
Ils sont ce qu'on appelle sans statut. On a quelque 2500 itinérants.
L'itinérant est de plus en plus jeune. Plutôt que d'intervenir
toujours dans le curatif, il est important qu'on se dirige vers la
prévention, mais se diriger vers la prévention sans en faire un
objet précis et particulier d'un programme de travail ou d'un mandat
confié à un organisme. On risque, comme cela se fait un peu
partout ailleurs, de jouer presque toujours au pompier. On se dit: Bon, on a
2500 itinérants, on travaille sur ces 2500, mais on ne s'aperçoit
pas qu'il est train d'en remonter autant. On travaille fort en matière
de prévention.
C'était essentiellement pour ces deux grandes raisons. Cela
permettra au gouvernement d'indiquer deux grands secteurs dont le conseil devra
tenir compte. Je pense que ce sont des questions à caractère
suffisamment permanent pour qu'on puisse justifier la création de
commissions permanentes sur cette question. Premièrement, c'est plus
souple, plus efficace. On peut produire des avis dans un temps plus court. Cela
justifie l'engagement de gens qui connaissent mieux la situation, ce qu'on peut
appeler - entre guillemets -des spécialistes. Cela permet au
gouvernement d'indiquer ses priorités.
Ce qu'il faudrait voir aussi, c'est que la présidence pourrait
être assumée pour un mandat de trois ans, si jamais on modifiait
dans ce sens les autres articles, soit la durée des mandats pour ce qui
est des nominations du conseil de façon générale.
En gros, je pense que j'ai livré ce que je voulais. J'ai vu la
proposition de modification apportée, soit la création de
comités. Un comité n'est pas une commission. Un comité n'a
pas le même caractère de permanence, n'a pas la même
autonomie. Si on croit vraiment que ce sont les grands problèmes
actuellement - je pense que ce sont les grands problèmes de l'heure,
indépendamment de ce qu'on pourra penser par rapport à ce qu'on
appelle les "games" politiques - et si on veut parler de la jeunesse, je crois
qu'il faut aborder ces grandes questions. La façon la plus efficace de
le faire, c'est de le faire par le biais de commissions, comme on l'a fait
aussi pour plusieurs autres organismes.
Le Président (M. Marcil): Merci, Mme la
députée de Chicoutimi. M. le ministre.
M. Gratton: M. le Président, évidemment, je ne
conteste pas le bien-fondé de suggérer ou de déterminer
que la question de l'emploi chez les jeunes, la question de l'enfance et de
l'adolescence sont effectivement des priorités sur lesquelles le conseil
permanent devra se pencher. Je pense en particulier, pour ne parler que de
l'emploi, que Mme la députée a tout à fait raison de dire
qu'il y a lieu... On serait extrêmement surpris si le Conseil permanent
de la jeunesse n'en faisait pas sa toute première priorité. Mais
- je l'ai déjà indiqué au cours des auditions que nous
avons eues au cours de la consultation en commission parlementaire et je pense
l'avoir indiqué également hier à l'Assemblée
nationale -pour nous, ce serait là en quelque sorte priver le conseil
d'établir lui-même ses priorités et ses moyens d'action. Le
principe de la responsabilisation et de l'autonomie du conseil nous
amène plutôt à constater que le conseil permanent peut se
doter de comités. Je conviens avec Mme la députée
qu'un
comité n'est pas une commission, mais sûrement que, par
exemple, lorsqu'elle nous dit qu'une commission peut rendre ses avis publics,
il n'y a rien - surtout en fonction du libellé de l'article 28 qu'on
vient d'étudier -qui empêchera un comité du conseil ou le
conseil lui-même de faire état publiquement de ses avis ou de ses
recommandations au gouvernement, du résultat de ses études,
même.
Donc, le conseil pourra lui-même et, probablement, il
décidera lui-même de faire de ces deux sujets une priorité
et jugera de la façon d'en disposer, soit par la formation de
comités, soit par d'autres moyens que le projet de loi lui permet
d'utiliser. C'est surtout pour respecter l'autonomie du conseil qu'il ne nous
apparaît pas souhaitable de l'inscrire dans la loi. On est venu nous dire
en commission parlementaire qu'il pourrait y avoir d'autres sujets qui
pourraient être considérés par les jeunes comme tout aussi
importants. Si on devait n'inscrire que ces deux-là dans la loi comme
obligation, cela pourrait possiblement entraver le travail du conseil à
l'égard d'autres questions qu'il pourrait juger tout aussi
importantes.
Donc, M. le Président, quant à nous, nous
préférons de loin laisser le conseil entièrement libre
d'aborder les questions dans l'ordre et avec les moyens qu'il jugera
approprié de se donner pour en arriver aux mêmes objectifs que
vise Mme la députée de Chicoutimi.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Chicoutimi. (12 heures)
Mme Blackburn: M. le Président, je pense m'être
probablement mal fait comprendre. D'abord, un comité n'agit jamais de sa
propre autorité, il ne peut pas rendre ses avis publics. C'est un
travail interne qui appartient à l'organisme. Il n'est publié que
si le conseil donne son accord. C'est une première chose. La
liberté qui est reconnue à une commission ne l'est pas
nécessairement à un comité. Sur ces deux grandes
questions, le conseil se trouverait à être, pour ainsi dire,
dégagé de la responsabilité de faire faire les
études et les travaux. Une fois les recommandations faites, cela vient
au conseil; ce qui permet au conseil de travailler à toute autre grande
politique.
Ce n'est pas une façon de brimer le conseil. Au contraire, c'est
s'assurer que des questions aussi lourdes n'accaparent pas tout le temps du
conseil qui pourrait être consacré, comme le dit le ministre,
à d'autres sujets tout aussi importants, quoique je doute qu'il y ait
des sujets aussi importants ou autant d'actualité que le chômage
chez les jeunes et la délinquance, la violence, le suicide et ainsi de
suite. Il y a quand même des problèmes majeurs de ce
côté. Je pense bien que ce serait ignorer la réalité
que de ne pas le reconnaître.
Ces commissions auraient l'avantage -je le rappelle - d'alléqer
le travail du conseil, en ce sens que les travaux de recherche, les
recommandations et tes avis émanent d'abord d'elles et, ensuite, sont
revus par le conseil qui les endosse généralement ou
peut-être avec quelques petites modifications. Cela permet à un
organisme, à côté, de faire d'une question
particulière son unique préoccupation, l'objet unique de ses
travaux. C'est beaucoup plus efficace, c'est beaucoup plus avantageux et pour
le gouvernement et pour le conseil. Le conseil pourra se consacrer à
d'autres travaux. C'est essentiellement pour cette raison. Si le gouvernement
s'était donné...
Le ministre nous parle tout le temps de la liberté et de la
responsabilisation du conseil permanent. Un conseil permanent qui fait des avis
sans se préoccuper de l'impact budgétaire ou financier, ou de la
philosophie du gouvernement en matière de jeunesse, mais c'est lui qui
va être en train de penser à la place du gouvernement. C'est
impensable, c'est à l'inverse de ce qu'on a toujours vu, ce n'est pas
possible. Le minimum qu'on leur donne généralement - je le
rappelle, la tradition a voulu cela au Québec - c'est un livre blanc, un
livre vert. On leur donne des éléments de politique avec lesquels
ils sont d'accord ou non. Et ils se prononcent en partant de cela, mais ils
connaissent déjà une certaine philosophie. Ils ont une certaine
compréhension de la philosophie du gouvernement qui est au pouvoir. Si
vous leur demandez de faire cela à la place du gouvernement, à
moins de bien contrôler ce qui se fait là, ce qui ne serait pas
souhaitable, vous pouvez vous attendre à des surprises, parce qu'ils
vont vouloir aller aussi loin que leur imagination et leur sens de la
réalité les poussent et cela risque d'être plus loin que ce
que le gouvernement peut s'offrir ou même que ce que sa philosophie lui
permet de penser.
Dans ce sens, j'estime encore aujourd'hui qu'on a pris le
problème à l'envers. Je me dis: Au moins, le gouvernement aura
à vivre avec cela. Mais, pour moi, il y a deux problèmes majeurs,
cruciaux, sur lesquels il faut arrêter d'atermoyer. Il faut prendre des
décisions le plus rapidement possible et créer ces deux
commissions sur ces deux grands problèmes de société. Ce
ne sont pas des problèmes de jeunes - je le rappelle encore une fois -
mais des problèmes de société. Si on n'est pas capable
d'indiquer l'intérêt du gouvernement en ces deux matières,
il y a quelque chose d'inquiétant au Québec.
M. Gratton: M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Merci, Mme
la députée de Chicoutimi. M. le ministre.
M. Gratton: II est complètement erroné de
prétendre que ce que vise le gouvernement, c'est de laisser le conseil
permanent faire le travail sans encadrement, sans aucune direction. Je veux
bien que des gouvernements puissent se doter de politiques de toutes sortes, de
politiques générales et globales. On en a vu d'ailleurs sous
l'ancien gouvernement qui ont fait l'objet de grandes discussions, mais qui ont
abouti à des résultats peu convaincants. Qu'on pense au plan de
relance, par exemple, pendant la crise. On avait même fermé le
Parlement pendant un mois, soi-disant pour mettre le plan de relance en place.
Et voilà une grande politique dont les résultats n'ont pas
été des plus probants jusqu'à maintenant, mais on ne fera
pas de débat là-dessus.
Ce que nous disons, et ce, depuis le début, c'est que, par la
création du conseil consultatif, le gouvernement se donne un outil pour
connaître l'avis de gens qui sont de jeunes personnes, qui oeuvrent dans
le milieu de la jeunesse et qui ont, par le fait même, une certaine
expertise. Il ne s'agit pas de donner un mandat en blanc au conseil, d'y aller
comme bon lui semble. La disposition existe et, évidemment, le
gouvernement demandera des avis sur des questions particulières, sur des
programmes particuliers, que le conseil devra fournir s'il le veut bien. Le
conseil pourra également, de sa propre initiative, décider de
former des comités qui pourront faire des recherches et formuler au
conseil des recommandations qu'il pourra faire siennes, comme le disait Mme la
députée tantôt. Le fait que le comité ne puisse pas
rendre ses avis publics sans l'assentiment du conseil, je ne vois pas là
de problème majeur en soi. Si, effectivement, les avis ou les
recommandations d'un comité formé par le conseil sont valables,
je ne vois vraiment pas pourquoi le conseil ne les rendrait pas publics et ne
leur assurerait pas la plus grande diffusion possible. Je ne suis pas sûr
que les avantages que prête Mme la députée à une
commisson sont à ce point importants qu'ils dépassent les
désavantages sur le plan de l'autonomie, de la responsabilité et
de la responsabilisation du conseil. Sur ce point, il nous semble qu'il
appartient au conseil de fixer ses priorités et de déterminer les
moyens pour arriver à atteindre ses objectifs. Il nous semble que la
formulation du projet de loi, telle qu'elle existe présentement, est
tout à fait adéquate à ce point de vue.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: J'aimerais qu'on ait un discours qui soit au moins
pas trop contradictoire. Le ministre dit: On n'est pas pour les laisser sans
encadrement, sans mandat. Ensuite, on leur confie des mandats. Ensuite, ils
répondront s'ils le veulent ou non. Ou bien on a une ligne claire
où ils ont toute l'autonomie et sont responsables en totalité, ou
encore on va les encadrer. Il y a un double discours dans les propos du
ministre.
M. Gratton: II n'y a pas un double discours. Le projet de loi
parle de lui-même. Hier, on disait - et c'est Mme la
députée qui le disait - que quand on avait formulé
l'article - je ne sais trop - qui dit que le conseil donne son avis au ministre
sur demande, ou que le ministre demande des avis, évidemment, l'avis du
conseil pourrait être de ne pas en fournir. C'est à ce point de
vue que je dis...
Mme Blackburn: Bien.
M. Gratton: ...que le conseil y donne suite ou non. Ce à
quoi je faisais allusion, c'est qu'il est faux de prétendre que le
conseil pourra aller à gauche ou à droite sans que le
gouvernement ne lui ait, à l'occasion, demandé des avis sur des
points précis.
Mme Blackburn: Je suis d'accord, sauf que, dans
l'hypothèse où on avait toujours parlé de les
responsabiliser et d'en faire des partenaires - ce qu'on a utilisé
à mauvais escient, je trouve, mais c'était autre chose -c'est
l'un ou c'est l'autre: ou on leur donne toute la marge de manoeuvre et,
là, ils pourront aller dans toutes les directions, c'est-à-dire
celles qu'ils choisiront, ou encore on les encadre. Vous avez dit: On n'est pas
pour les laisser sans encadrement - j'en ai pris note au moment où vous
le disiez - et sans direction.
M. Gratton: Le terme était peut-être mal choisi. Ce
à quoi je me référais, c'est à la
possibilité qu'offre le projet de loi au gouvernement de demander des
avis au conseil.
Mme Blackburn: Le ministre dit qu'il y a des désavantages
concernant l'autonomie des conseils si on crée des commissions. Je ne
vois pas le désavantage. Je vois qu'il n'y a que des avantages, parce
que c'est clair et net qu'à ce moment-là on donne aussi les
ressources pour le faire et c'est cela, le grand avantage.
Par rapport au plan de relance économique de 1981-1982, si ma
mémoire est fidèle, cela a donné le résultat qu'an
connaît et qui a permis au premier ministre actuel du Québec, en
voyage en Europe, de dire que la reprise économique au Québec
était particulièrement intéressante et ce, depuis 1985. Je
peux vous rapporter une des
déclarations qu'il a faite alors qu'il était en Europe. On
avait des journalistes là; ces moments sont toujours
intéressants. C'est ce que cela a donné. On ne peut pas
s'attendre qu'une politique ait des effets immédiats. Je ne pense pas
que le ministre s'attendait à cela lui non plus à ce
moment-là, mais je pense que ce fut une bonne décision.
Je pourrais vous parler de toutes sortes d'autres politiques, la
politique de la langue. Je pourrais vous parler de la politique de la recherche
scientifique et de la grande politique que le Conseil du statut de la femme
s'est donnée. Ce sont des politiques qui ont leur efficacité. Le
conseil y a travaillé et le gouvernement les a acceptées, comme
la politique des garderies. Un gouvernement qui fonctionne sans politiques, je
ne vois pas trop où il s'en va.
Écoutez, je n'irai pas plus loin que cela. Mon intention
était exclusivement d'essayer de donner un minimum d'outils à ce
conseil pour qu'il puisse être en mesure, dans les meilleurs
délais, de travailler à de grandes questions et d'assurer, en
créant des commissions permanentes, qu'on lui donne les ressources
utiles pour ce faire. Si cela se limite au budget de l'ordre de 800 000 $ dont
on a parlé un peu au moment où le projet de loi a
été déposé en commission parlementaire, je crois
qu'il n'ira pas loin avec cela. Cela demanderait une efficacité peu
commune. Tout ce que je souhaitais - je le répète -
c'était d'aider le gouvernement. En Chambre et en commission, on a fait
appel à la bonne volonté du gouvernement pour essayer
d'améliorer le projet de loi; c'est cela que j'essaie de faire. Je
n'essaie pas de le saboter, je ne le dénonce pas, quoique je ne croie
pas que ce soit la meilleure solution. J'essaie de le bonifier. Et le bonifier,
par rapport à l'expérience qu'on connaît dans les autres
conseils consultatifs au Québec, c'était la façon; pas de
façon aléatoire, en laissant cela au bon gré et à
la bonne volonté d'un gouvernement qui va lui dire: On n'a pas les
moyens de vous laisser former un nouveau comité cette année.
Quand c'est inscrit dans la loi, cela ne change pas.
M. le ministre de l'Éducation est en train d'essayer de changer
le mandat d'une commission. Il va être obligé de modifier la loi
pour le faire. Alors, qu'il s'explique. C'est cela que cela veut dire quand on
inscrit cela dans une loi. Je voudrais rassurer le ministre. Il ne s'agit pas,
ici, d'essayer de renverser le gouvernement. Il s'agissait, ici, d'essayer de
bonifier un projet de loi. C'est peut-être parce que j'y crois plus que
beaucoup d'autres, finalement, à ce qu'on devrait donner pour les
jeunes. Et la façon de le leur donner de manière plus certaine,
c'était cette façon-là. Ce n'est pas en leur donnant la
possibilité de créer des comités., La possibilité
de créer des comités, cela existe dans toutes les lois ou
à peu près. Généralement, ils n'ont même pas
besoin de l'autorité du ministre. Je ne sais pas pourquoi, ici, cela
prend une autorisation du ministre. Cela veut dire que le ministre pourra leur
dire: Cette année, on n'a pas les moyens. Alors
qu'antérieurement, dans les autres lois, c'est créé
à la discrétion et selon les besoins de l'organisme. Des
comités ad hoc, cela peut être six mois comme cela peut être
deux ans. Tout ce que j'essayais de défendre ici, c'était - et je
le dis encore une fois en connaissance cause - comment outiller ce conseil pour
qu'il soit efficace rapidement et qu'à la moindre occasion on ne lui
enlève pas ses moyens de travailler à des questions majeures.
Ceci dit...
Le Président (M. Marcil): Merci, Mme la
députée de Chicoutimi. M. le ministre.
M. Gratton: M. le Président, loin de moi la
prétention de prêter à Mme la députée
l'intention de mal nous conseiller ou de ne pas vouloir bonifier le projet de
loi. Je serais plutôt enclin à être plus sympathique
à sa proposition d'amendement, si on nous avait dit, du
côté des jeunes que nous avons entendus en commission
parlementaire, que c'était souhaité. Or, Mme la
députée en conviendra, elle a posé la question à
plusieurs organismes et je n'ai pas senti qu'il s'agissait là d'une
notion qui répondait aux attentes ou à la perception qu'avaient
les jeunes du rôle du Conseil permanent de la jeunesse. C'est sûr
qu'il y a plusieurs autres façons qui pourraient peut-être nous
permettre de bonifier le projet de loi. Mais le gouvernement, après
mûre réflexion, est arrivé avec les ressources que nous
voulons y consacrer, en étant très conscients que c'est un
départ, que c'est une nouvelle expérience.
Par exemple, quand on innove, sur le plan des nominations, en
créant un collèqe électoral, on pense qu'avec la bonne
volonté de tous, cela pourra fonctionner et que cela pourra se
révéler intéressant. On peut se tromper. On peut en
arriver à constater à l'expérience que ce n'est pas la
formule idéale. D'ailleurs, pourquoi 90 % des lois qu'on présente
à l'Assemblée nationale visent-elles à modifier des lois
existantes? Dans la majorité des cas, c'est parce qu'on a
constaté, au vécu, que les lois ne répondaient plus aux
besoins, si jamais elles y avaient déjà répondu. Donc,
nous disons que, dans l'état actuel des choses, nous pensons qu'il y a
lieu de faire un effort loyal avec la formule que nous proposons. (12 h 15)
S'il devait se révéler que le conseil permanent ne
réponde pas aux attentes, pas nécessairement du gouvernement,
mais encore plus aux attentes de ceux qui devraient en
bénéficier, c'est-à-dire les jeunes, on pourrait
peut-être penser à la formule que propose Mme la
députée de Chicoutiml qui est loin d'être sans
mérite. Mais, à ce moment-ci, compte tenu des
disponibilités et des contraintes que l'on connaît, nous
préférons procéder de la façon qui est inscrite
dans le projet de loi.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Le ministre nous rappelle que les jeunes n'ont pas
semblé manifester beaucoup d'intérêt à l'endroit
d'une proposition selon laquelle on aurait voulu créer des commissions
permanentes. Il ne faut pas s'étonner. Poser une telle question à
des jeunes peu familiers avec ce genre de structure, comme je le dis souvent -
et ce n'est pas péjoratif - c'est peut-être comme faire appel
à leur ignorance. C'est comme me demander si je préfère la
performance de telle voiture ou si je préfère telles relations
avec les pays du tiers monde; dans des situations semblables on ferait appel
à mon ignorance parce que je connais peu de choses là-dessus. Ce
n'est pas péjoratif dans le sens où je le dis, c'est simplement
-j'étais bien consciente en le faisant - que cela ne peut pas
résonner très fort dans leur tête parce que, à moins
d'être un peu proches de ces organismes, ils ne connaissent pas beaucoup
l'existence et les pouvoirs dévolus à ce genre d'organisme. Je
suis très consciente de cela. Sauf que, pour les organismes qui ont
vécu ce genre d'expérience, c'est-à-dire celle d'une
commission qui travaille à des dossiers particuliers, c'est d'une grande
efficacité. C'est tout. J'ai terminé, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Merci, Mme la
députée. M. le ministre.
M. Gratton: Oui. M. le Président, j'ai indiqué tout
simplement - parce que ce n'est pas la première fois qu'on en parle, on
en a parlé au cours de la commission parlementaire... Il me semble que
ce sera là un sujet parmi les premiers sur lesquels voudra se pencher le
Conseil permanent de la jeunesse. Après le rodage, ces gens auront quand
même une expérience vécue, après un an, deux ans ou
trois ans, ils pourront en faire la recommandation au gouvernement, auquel
moment il ne sera pas trop tard pour aller dans le sens souhaité par Mme
la députée. Tout ce qu'on dit, c'est que pour le moment, nous
souhaiterions avoir l'avis du Conseil permanent de la jeunesse sur
l'opportunité de créer des commissions permanentes.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre.
Maintenant, est-ce que vous êtes prêts à vous prononcer sur
les cinq articles, 28.1, 28.2, 28.3, 28.4 et 28.5?
Mme Blackburn: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Que! est votre verdict?
M. Gratton: Rejeté sur division.
Le Président (M. Marcil): Rejeté sur division.
Maintenant, j'appelle l'article 29 pour lequel il y a également deux
amendements proposés, un par M. le ministre et un par Mme la
députée de Chicoutimi. Excusez-moi, c'est 29.1. II y a un
amendement proposé par M. le ministre: Remplacer l'article 29 par le
suivant: "29. Le conseil peut former des comités spéciaux pour
l'étude de questions particulières relatives à la jeunesse
et déterminer leurs attributions. "Ces comités peuvent, avec
l'autorisation du ministre, être totalement ou partiellement
formés de personnes qui ne sont pas membres du conseil. "Les membres de
ces comités ne sont pas rémunérés sauf dans les
cas, aux conditions et dans la mesure que peut déterminer le
gouvernement. Ils ont cependant droit d'être indemnisés des
dépenses qu'ils encourent pour assister aux séances du
comité aux conditions et dans la mesure que détermine le
gouvernement."
M. le ministre.
M. Gratton: Oui, essentiellement, M. le Président,
l'amendement vise, dans un premier temps, à faire disparaître les
mots "avec l'autorisation du ministre" quant à la création de
comités spéciaux. Donc, l'amendement fait en sorte que le conseil
puisse former des comités spéciaux pour l'étude de
questions particulières relatives à la jeunesse et
déterminer leurs attributions sans qu'il soit nécessaire
d'obtenir l'autorisation du ministre. Cependant, la même condition existe
au deuxième alinéa, à savoir que les comités
pourront, avec l'autorisation du ministre, être totalement ou
partiellement formés de personnes qui ne sont pas membres du conseil.
Dans le troisième alinéa, on introduit la même formulation
que dans l'article précédent, quant à la
rémunération aux conditions et dans la mesure que peut
déterminer le gouvernement.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: M. le Président, le dernier alinéa,
c'est une question de concordance. Au premier alinéa, enlever "avec
l'autorisation, du ministre". On l'a enlevé pour la création des
comités, mais pourquoi avoir conservé cette autorisation par
rapport à la composition? Être totale-
ment ou partiellement formé de personnes qui ne sont pas membres
du conseil, cela demande l'autorisation du ministre. Pourquoi?
Le Président (M. Marcil): M. le ministre.
M. Gratton: C'est qu'essentiellement, si le conseil veut former
un comité uniquement à partir de membres du conseil,
évidemment, il est déjà prévu quant à la
rémunération, etc. C'est seulement dans le cas où le
conseil voudrait associer des personnes qui ne sont pas membres du conseil, au
travail de ces comités, que nous inscrivons cette
nécessité d'obtenir l'autorisation du ministre qui
évidemment, est responsable, au nom du gouvernement, des deniers
publics.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre, Mme la
députée.
Mme Blackburn: Est-ce qu'une telle clause existe dans d'autres
organismes consultatifs?
Le Président (M. Marcil): M. le ministre.
M. Gratton: Je vais vérifier.
Mme Blackburn: Là-dessus, j'aurais des réserves
importantes. Vous en ferez ce que vous voudrez, mais je vois comment cela s'en
va depuis le début, même si j'essaie de m'exprimer de la
façon la plus sincère possible et partant d'une bonne
volonté évidente de collaborer, il semble qu'on ne fasse pas trop
confiance à notre jugement.
M. Gratton: M. le Président, je voudrais m'inscrire en
faux à ce moment-ci. Mme la députée semble penser, parce
que le gouvernement ne fait pas les mêmes choix qu'elle, qu'il y a manque
de bonne volonté de notre part. Ce n'est pas le cas. On peut
différer d'opinions sur les moyens, sur la façon et même
sur la conception du Conseil permanent de la jeunesse sans pour autant qu'il y
ait mauvaise foi de part ou d'autre. Moi, je n'accuse pas Mme la
députée de Chicoutimi, qui ne voit pas les choses comme nous -
c'est évident et manifeste -de manquer de bonne foi. Tout ce que je lui
demande, c'est de se plier aux règles du jeu qui veulent que la
majorité...
Mme Blackburn: C'est ce que je fais, M. le Président, je
ne sors pas de la salle...
M. Gratton: Non, mais vous nous parlez de mauvaise foi.
Mme Blackburn: Je peux le contester parce que je sens, en effet,
qu'il n'y avait comme rien à changer là-dessus...
M. Gratton: Au contraire...
Mme Blackburn: ...indépendemment de la qualité des
interventions. Cela étant dit, avec l'autorisation du ministre, je vais
faire deux remarques là-dessus. La première, c'est que, si vous
demandez à quelqu'un déjà membre du conseil de
siéger à un comité, vous allez avoir un certain nombre de
problèmes; généralement, le principal, c'est celui de la
disponibilité. Si quelqu'un part de l'Abitibi ou de Chicoutimi ou de
Rimouski pour venir siéger au conseil, s'il est étudiant ou jeune
travailleur et s'il prend trois jours, c'est-à-dire une journée
pour venir et deux jours de travail, vous allez voir, à la
deuxième séance que vous allez lui offrir au sein du
comité, qu'il va avoir des problèmes de disponibilité,
à moins qu'il ne soit chômeur, sans travail, assisté
social. Pour le reste, il va avoir des problèmes de
disponibilité. Par rapport à l'allusion qu'a faite le ministre
sur l'idée que cela avait des rapports avec la
rémunération, j'ai vu, dans ce qu'on nous a distribué ce
matin, la réponse à ma question écrite touchant la
rémunération des membres des conseils, que, dans certains cas,
les comités sont exclus. Il s'agit juste de voir les réserves de
ta même façon là-dessus. Juste par décret, cela
serait suffisant et là, cela n'aurait pas tes effets que craint le
ministre, c'est-à-dire d'amener dans la machine des personnes qui
coûtent de l'argent.
M. Gratton: C'est justement à ce point de vue là
qu'il faut...
Le Président (M. Marcil): Le document dont vous
faites...
M. Gratton: Non, c'est un document qui a été
déposé à l'Assemblée nationale. Ce dont on veut
s'assurer, c'est strictement d'une saine gestion des finances publiques. Il
s'agira, avant que le ministre n'autorise, de déterminer si, par
exemple, on doit prévoir une rémunération pour frais de
déplacements ou pas, compte tenu des membres qui pourraient être
proposés. Il ne s'agit pas d'essayer de limiter ou même de
s'ingérer dans les possibilités du conseil de créer des
comités, mais bien de s'assurer qu'on ne multiplierait pas les
comités sans aucune balise. Finalement, c'est le ministre qui est
responsable au gouvernement des fonds qui seront affectés
à...
Mme Blackburn: Oui, mais généralement la
responsabilité du gouvernement est, de donner une enveloppe. C'est
déterminé annuellement et à partir d'un programme
défini. C'est généralement à l'intérieur de
cette enveloppe que se gèrent les activités de l'organisme. Que
vous preniez une décision qui a pour effet de vous coûter un
peu plus cher, vous devez en couper une autre, comme dans n'importe
quelle entreprise. À moins que la décision de former un
comité ne le soit à la suite d'un avis qui serait demandé
au conseil par le ministre, là, ils diront: On a besoin de ressources
additionnelles. À ce moment-là, le gouvernement, parce qu'il doit
allonger des sous, doit intervenir. À part cela, ce serait à
l'intérieur de l'enveloppe de façon générale.
M. Gratton: Mais Mme la députée reconnaîtra
que, dans l'administration publique, par exemple, les ministères auront
en effet des budgets qui sont votés. On vient de voter d'ailleurs les
crédits. Ce qui ne met pas de côté pour autant l'obligation
de chaque ministre d'aller défendre devant le Conseil du trésor
les affectations spécifiques.
Mme Blackburn: Oui, mais ce n'est pas ce que je dis. Je n'ai rien
dit qui allait contre cela. Je dis que la...
M. Gratton: Non, c'est un peu le même principe qui
s'applique ici: faire en sorte qu'on ne constate a posteriori qu'il y a eu des
écarts aux enveloppes votées.
Mme Blackburn: Bien.
Le Président (M. Marcil): L'amendement est adopté?
Donc, l'article 29 est adopté tel qu'amendé?
M. Gratton: Est-ce que c'est sur division, madame?
Mme Blackburn: Sur division.
Le Président (M. Marcil): L'amendement ou l'article est
adopté sur division? Ou les deux?
M. Gratton: Les deux.
Mme Blackburn: Quand il y en a un adopté sur division,
l'autre l'est.
Motion d'amendement proposant la
création de services de soutien technique aux
organismes jeunesse
Le Président (M. Marcil): Maintenant, j'appelle
l'amendement proposé, c'est-à-dire l'ajout d'un article
proposé par Mme la députée de Chicoutimi qui se lit comme
suit à 29.1: "Le conseil doit créer, dans chacune des
régions administratives du Québec, un service de soutien
technique aux organismes jeunesse." Mme la députée.
Mme Blackburn: Je pense que cela se passe d'explications. Cela a
été réclamé à peu près par tous ceux
qui se sont présentés en commission parlementaire. Cela a
été également fait à l'occasion principalement
où on a dénoncé les compressions, les coupures au
Secrétariat à la jeunesse, au moment où on
s'apprêtait à abolir les postes de répondants aux bureaux
de Communication-Québec. Je ne sais trop si on les avait
déjà abolis, mais je sais que c'était en voie de se faire.
Finalement, ce que les gens déploraient, c'était qu'on
était en train de créer un conseil consultatif à
Québec, intéressant, sans doute, mais que, par ailleurs, on avait
coupé dans les ressources directes aux jeunes et aux organismes
jeunesse. C'est essentiellement dans cet esprit qu'on a fait cette proposition.
De la même façon, d'ailleurs, que ces services existent, dans le
cadre du Conseil du statut de la femme et de l'Office des personnes
handicapées. Il y a aussi une autre société d'État
où cela existe: protection de la personne. Il y a certains organismes et
sociétés dans lesquels il est prévu qu'il se donne de tels
services dans les régions. Les jeunes ont fait là-dessus de
nombreuses représentations. Je me disais: avant de nous donner une
structure nationale, donnez-nous donc le service chez nous, c'est là
qu'on en a besoin. En gros, c'est ce que j'ai essayé de traduire.
M. Gratton: On se rappellera que plusieurs des organismes qui
sont venus en commission parlementaire ont réclamé un tel
rôle pour le conseil en région, après avoir
suggéré le fusionnement du secrétariat avec le Conseil
permanent de la jeunesse. Nous avons clairement indiqué que, pour nous,
en maintenant le Secrétariat à la jeunesse - soit dit en passant,
les services en région du secrétariat sont toujours en place; les
budgets ont été reconduits pour l'exercice financier en cours et
cela n'a pas fait l'objet de coupures pour l'exercice en cours. Donc, les
services de soutien seront assurés par le Secrétariat à la
jeunesse. Dans la mesure où cela est, nous pensons qu'il s'agirait d'une
duplication de services et, surtout, que ces services ne sont pas de la nature
d'un conseil permanent, d'un comité "aviseur" tel que nous le concevons.
(12 h 30)
Mme Blackburn: Le Conseil du statut de la femme a de tels
services dans les régions. C'est clair. C'est un conseil consultatif.
Cela s'appelle Consult-Action dans les régions. Le Secrétariat
à la jeunesse - le premier ministre nous l'a répété
et c'était clair dans les documents, - s'est pour ainsi dire
retiré des services aux jeunes. Il offre de l'information aux
ministères et son objectif - c'est inscrit dans le rapport
d'activités 1985-1986 - est d'établir des tiens...
M. Gratton: Est-ce qu'on permettrait à Mme la directrice
générale du secrétariat de
s'exprimer directement, s'il n'y a pas d'objection.
Mme Blackburn: II n'y a pas de problème.
Le Président (M. Marcil): II faudrait que vous vous
identifiiez pour le Journal des débats.
Mme Lapointe (Danièle): Je suis Danièle Lapointe,
directrice générale du Secrétariat à la
jeunesse.
Je voulais préciser quelque chose par rapport au rôle des
agents de liaison du secrétariat. À mon arrivée, on a
modifié quelque peu le rôle des agents du secrétariat pour
maintes et maintes raisons, dont l'Année internationale de la jeunesse
qui était terminée et le secrétariat n'avait plus à
gérer de programmes. Durant l'Année internationale de la
jeunesse, les agents de liaison avaient, entre autres choses, à faire le
premier tri d'analyse des projets reçus qui s'en allaient au
secrétariat. Quand je suis arrivée en poste, l'année
finissait et on a modifié cette fonction, entre autres. Les agents
continuent de répondre aux demandes des jeunes, c'est-à-dire en
termes de services, en termes d'animation, en termes de participation à
des tables de concertation, mais ils font aussi maintenant ce que je pourrais
qualifier de lobby auprès des partenaires municipaux et des instances
-instances est le mauvais mot - ou devrais-je dire des partenaires
socio-économiques. Nous croyons sincèrement et honnêtement
que dans la conscientisation des partenaires aux problèmes vécus
par les jeunes, il y a moyen de trouver des solutions aux problèmes. Il
y a moyen de trouver des réponses aux problèmes vécus par
les jeunes. C'est donc le mandat des agents de liaison en région. C'est
sûr qu'on ne fait pas la même chose que Communication-Québec
qui donne un service élémentaire d'information.
En ce qui concerne les réponses aux ministères, les agents
ne répondent pas directement aux ministères, sauf dans certains
cas, quand des fonctionnaires se retrouvent aux mêmes tables de
concertation, ce qui arrive fréquemment et ce n'est pas nouveau. D'autre
part, ce qu'il n'y avait pas il y a un an au Secrétariat à la
jeunesse, c'est un service d'analyse et de recherche. Maintenant, le
Secrétariat à la jeunesse siège à la table des
secrétaires généraux associés, ce qui nous donne
évidemment droit à l'ensemble des mémoires qui circulent
au gouvernement. Nous faisons donc des analyses des lois en cours pour
être sûrs que les jeunes sont représentés ou que leur
intérêt n'est pas sous-représenté à
l'intérieur des lois. De plus, cela nous permet de représenter le
dossier jeunesse, au nom du Conseil exécutif, à plusieurs
comités interministériels, évidemment les sujets qui
touchent les jeunes.
Ce n'est donc pas une coupure de services. C'est une allocation
différente des ressources. Nous sommes secrétariat. Si on regarde
la fonction première des secrétariats au Conseil exécutif,
c'est bien l'analyse et la recherche sur les lois en cours. En plus, on a un
service à la clientèle. Voilà!
Le Président (M. Marcil): Merci, madame. Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: II y a juste un oubli qui me semble de taille. On
n'a pas juste modifié les fonctions, on a diminué l'effectif
quasiment de la moitié.
Mme Lapointe: On n'a pas...
Mme Blackburn: Ils étaient dix-sept dans les
régions et ils sont maintenant neuf.
C'est bien ce que j'ai vu dans le dernier rapport.
Mme Lapointe: Ils ne sont pas neuf, Mme Blackburn, ils sont
treize.
Mme Blackburn: Mme la députée, Mme Lapointe!
Mme Lapointe: Excusez-moi, c'était spontané. Je ne
suis pas habituée au protocole. Je suis désolée. Je
m'excuse.
Mme Blackburn: Oui, oui. Je vous en prie.
Mme Lapointe: Ils sont treize.
Mme Blackburn: Dans le rapport du secrétariat, on parle en
clair de la modification du mandat du conseil et c'est très clairement
dit: Pour répondre aux demandes d'information issues des
ministères. C'est clair, c'est dans le rapport. Ensuite, pour
résoudre les problèmes des jeunes vous entrevoyez la
nécessité d'entretenir des rapports avec les partenaires
économiques. Ce qui me faisait dire qu'on pensait que c'était la
panacée à tous les maux. Je voulais tout simplement ajouter que
ces services existent dans d'autres conseils, ils sont offerts par le biais
d'autres conseils. Si le gouvernement veut vraiment faire la preuve qu'il veut
donner un peu de services aux jeunes, il faudrait qu'il fasse quelque
chose.
Pour rafraîchir la mémoire des personnes qui auraient
tendance à l'oublier, je vais juste rappeler qu'on a coupé un peu
partout. Le programme d'intégration sociale et professionnelle des
jeunes l'an passé, c'était un petit budget de rien,
c'était un budget très peu élevé dans les
collèges et on l'a coupé quasiment de la moitié, 200 000
$.
Ce n'est pas un gros projet, c'est un programme d'intégration
sociale et professionnelle pour les jeunes dans les cégeps. On passe
sous silence les prêts-bourses. Au total, ils ont perdu à peu
près 20 000 000 $ je pense qu'on est retourné à peu
près à 4 000 000 $, pas tout à fait, pour les
étudiants dans les régions éloignées.
Il y a les 38 postes de Communication-Québec. Je voulais juste
vous faire remarquer la somme des coupures - j'aurais voulu faire le total de
cela, ce serait relativement facile - de services aux jeunes. En contrepartie,
on leur offre un conseil permanent auquel conseil permanent on refuse
d'indiquer les grandes priorités d'action et on hésite parce que
cela coûterait peut-être trop cher. Mais le coût de
fonctionnement du conseil consultatif, le Conseil permanent de la jeunesse,
vous avez largement fait les économies sur le dos des jeunes. C'est cela
que je veux dire. Il faudrait au minimum essayer de retourner un peu de ce
qu'on a économisé à leurs frais.
Je le rappelle, on coupe dans à peu près tous les
services. On a gelé les budgets de maisons de jeunes et de maisons
d'hébergement. Si ma mémoire est fidèle, on a
peut-être 70 places dans les maisons d'hébergement pour les jeunes
au Québec, alors qu'on estime qu'il y aurait quelque 2500 jeunes
itinérants; pour la même clientèle, à Toronto, on a
plus de 1000 places. On a gelé le budget de ces maisons
d'hébergement, on a gelé le budget des maisons de jeunes, on a un
moratoire. Ils ont des problèmes réels. On n'a pas de politiques.
Je trouve cela amusant parce que le premier ministre disait: Oui, mais on a
augmenté le salaire minimum. On a augmenté le salaire minimum,
mais on n'augmente pas les enveloppes des maisons de jeunes. À quelle
place va-t-on aller chercher l'augmentation de 0,20 $ l'heure du salaire
minimum? Ils vont être obligés de les quêter, comme ils le
font d'une façon générale! Ils vont chercher 50 % de leur
budget là-dessus.
Je dis que cela confirme l'impression que les jeunes avaient en
commission parlementaire. Ce n'est pas une façon de résoudre les
problèmes parce que quand ils ont des problèmes... Ils ont fait
part des services qu'ils voulaient avoir, qu'ils attendaient du gouvernement,
c'est là-dedans qu'on a coupé. Là, je me dis! Qu'au moins
on reconnaisse qu'il y a quelque chose à faire avec celai
Le Président (M. Marcil): Avez-vous quelque chose à
ajouter, M. le ministre?
M. Gratton: Je ne suis pas sûr, M. le Président, que
tous les propos de Mme la députée soient pertinents à
l'étude du projet de loi. Quand elle nous reproche de ne pas avoir de
politique à l'éqard des jeunes, évidemment, elle nous
parle de coupures. Personne de ce côté-ci ne va nier qu'on a
dû faire des coupures, et on a dû en faire un peu partout. Ce
n'était pas complètement étranger à notre souci de
faire en sorte que la jeunesse d'aujourd'hui n'ait pas à payer les
coûts de nos emprunts. Il faut bien reconnaître - je suis sûr
que Mme la députée ne le reconnaîtra pas - que quand on
parle d'un déficit anticipé de 2 400 000 000 $ pour le prochain
exercice financier, c'est quand même un peu mieux que ce qu'on a connu au
moment où il n'y avait pas de coupures. Ce sont les jeunes qui seront
les premiers à en bénéficier en termes
d'intérêt sur la dette qu'ils n'auront pas à payer.
Je vois Mme la députée sourire. Cela ne fait
évidemment pas partie du discours de sa formation politique! C'est
peut-être pour cela qu'il y a eu un changement le 2 décembre
1985.
Je ne veux pas aller plus loin dans le débat, M. le
Président, mais nous, de notre côté, ne nions effectivement
pas avoir eu à faire des choix, avoir dû prendre des
décisions et devoir les défendre. C'est sûr qu'on pourrait
avoir un projet de loi 104 qui prévoirait tout ce que nous propose Mme
la députée - j'en ai d'ailleurs parlé hier à
l'Assemblée nationale - qui irait beaucoup plus loin, qui irait beaucoup
plus loin dans la possibilité de satisfaire les attentes des jeunes, qui
coûterait évidemment beaucoup plus cher et qui, par contre, ne
serait pas nécessairement beaucoup plus efficace.
Nous proposons quelque chose de cohérent, quelque chose qui, nous
le pensons, pourra réussir, qui n'empêche en rien d'en arriver
à déboucher sur le genre de structures et le genre
d'améliorations dont parle Mme la députée de Chicoutimi.
Par exemple, quand elle nous dit que le Conseil du statut de la femme a des
ressources en régions, je la mets au défi de me dire qu'il y en
avait au moment où on a voté le projet de loi. Ce n'est pas
durant la première année d'existence du Conseil du statut de la
femme qu'on s'est doté de ces ressources-là. C'est au fur et
à mesure de l'évolution des choses. C'est ce que je
prévois qu'il arrivera dans le cas du Conseil permanent de la jeunesse.
Ce que je refuse de faire à ce moment-ci, à titre de responsable
de la gestion des fonds publics, c'est de l'inscrire dans la loi, d'en faire
une obligation immédiatement, alors que nous estimons que la situation
financière et la conjoncture ne s'y prêtent pas.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Je voudrais juste réagir à quelques
propos du ministre. D'abord, je
trouve qu'il ne lit pas assez souvent Alain Dubuc par rapport à
ce supposé déficit. Il devrait peut-être le lire de temps
en temps. Il verrait que c'était un bon ballon et que cela n'a pas
beaucoup impressionné les analystes économiques. Vous êtes
le ministre du Revenu à part cela. Le ministre du Revenu nous dit: On
est obligé de faire des choix. Et c'est évident que qui
gère est obligé de faire des choix. Gérer, c'est faire des
choix. Sauf que je mets en doute certains choix. C'est ce qui inquiétait
les jeunes aussi. Quand le ministre du Revenu a choisi de couper dans les
bourses des jeunes, en modifiant la table d'impôt des particuliers, en
retournant dans la poche des hauts salariés quelque chose comme 84 000
000 $, ce sont des choix! Sauf que je ne suis pas sûre que
c'étaient les bons choix quand on annonce d'avance que la
priorité des priorités va être la jeunesse. C'est ce genre
de choix que je mets en doute. Pour le reste, M. le Président, j'ai
terminé sur cet amendement.
Le Président (M. Marcil): Merci, Mme la
députée de Chicoutimi. M. le ministre, avez-vous autre chose
à ajouter sur l'amendement?
M. Gratton: Non, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): L'amendement proposant le nouvel
article 29.1 est donc rejeté sur division.
Mme Blackburn: Sur division.
Le Président (M. Marcil): J'appelle maintenant l'article
30. "Le conseil doit, par règlement, pourvoir à sa régie
interne. Un tel règlement est soumis à l'approbation du
gouvernement." M. le ministre. Cela va? Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: C'est variable d'une loi à l'autre. Il y a
des organismes qui sont simplement tenus de présenter leur
règlement, mais pas tenus de le soumettre. Ici, il est soumis pour
l'approbation du gouvernement. Mais cela aussi est variable.
Le Président (M. Marcil): Adopté?
Mme Blackburn: Si vous semblez préférer qu'il soit
soumis au gouvernement, on vous le laisse!
Rapport
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article 31. "Le
conseil transmet au ministre, au plus tard le 31 juillet de chaque
année, un rapport de ses activités pour l'exercice financier
précédent."
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article 32. "Le
ministre dépose ce rapport à l'Assemblée nationale dans
les 30 jours de sa réception si l'Assemblée est en session ou, si
elle ne siège pas, dans les 30 jours de l'ouverture de la session
suivante ou de la reprise de ses travaux."
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article 33. "Le premier
ministre ou le ministre que désigne le gouvernement est responsable de
l'application de la présente loi."
Mme Blackburn: Un instant! À l'article 32, il y
avait...
Motion d'amendement proposant de revoir la loi en
1992
Le Président (M. Marcil): Excusez-moi, madame, c'est vrai.
Vous aviez l'ajout d'un article 32.1 qui se lit comme suit: "Le conseil doit,
au plus tard le 1er juin 1992, faire au gouvernement un rapport sur la mise en
oeuvre de la présente loi, sur l'opportunité de la maintenir en
vigueur et, le cas échéant, de la modifier. "Ce rapport est
déposé dans les quinze jours suivants devant l'Assemblée
nationale si elle siège ou, si elle ne siège pas, auprès
de son président."
Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Cela rejoint tout à fait les propos du
ministre, tantôt. J'ai pensé que, en l'entendant, il y avait
toujours possibilité de revoir le projet de loi pour les fins de le
bonifier, de le modifier, et que la meilleure façon de le faire
était probablement de se donner des échéanciers, qu'une
telle provision dans la loi marque un échéancier, un temps
d'arrêt, pour examiner et apprécier le travail fait et voir s'il
n'y aurait pas lieu d'améliorer et de bonifier.
Un article similaire existe dans la loi sur l'accès à
l'information qui prévoit une révision aux cinq ans. C'est
l'article 179.
Le Président (M. Marcil): Merci, Mme la
députée de Chicoutimi. M. le ministre.
M. Gratton: M. le Président, c'est sûr qu'il me
semble qu'il appartient au conseil de déterminer le moment opportun
où il pourra recommander au gouvernement de modifier sa loi. On pourrait
l'inscrire, en faire une obligation. Cela existe, comme l'indique Mme la
députée. Ce n'est pas sans créer certains problèmes
non plus au point de vue de l'organisation, par exemple, du programme
législatif. On voit que, dans certains cas, on doit
répéter, présenter des
projets de loi, et c'est le cas, par exemple, de la loi sur
l'accès à l'information. On devra probablement présenter
au cours de la semaine prochaine, sinon en catastrophe, d'urgence, un petit
projet de loi qui surseoira à cette...
Mme Blackburn: À l'obligation. (12 h 45)
M. Gratton: Oui, comme on l'a fait l'an dernier. Finalement, je
ne suis pas sûr que cela soit là la façon la plus efficace
ni la plus transparente de légiférer. M. le Président,
quant à nous, effectivement les moyens d'améliorer la loi, c'est
par la loi constitutive. Mais je ne crois pas qu'il soit opportun de l'inscrire
dans la loi.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: M. le Président, l'intérêt de
la formule, cela va tout à fait dans le sens des propos du ministre tout
à l'heure. C'est simplement de s'assurer par cette disposition que le
conseil pourra, à la lumière des travaux qu'il a
réalisés, des orientations qu'il s'est données et de
l'efficacité de ses mandats, voir s'il n'y a pas lieu de
l'améliorer et de la bonifier. Cela lie à la fois le conseil et
le gouvernement un peu. Cela va tout à fait dans la direction que
défend ce gouvernement sur la nécessité d'évaluer
ses structures de façon ponctuelle.
Si le ministre me dit qu'il n'est pas d'accord pour qu'on
s'évalue afin de voir s'il n'y a pas lieu de bonifier ou de modifier,
d'améliorer ou d'abolir, je trouve cela étonnant. Ensuite,
à la différence de la Commission d'accès à
l'information... La Commission d'accès à l'information doit faire
cette revue de ses activités et évaluer son fonctionnement et son
mandat tous les cinq ans. Là, c'est plus exigeant. Ce n'est pas ce que
nous disons. Nous disons: Après cinq ans, il faudrait peut-être se
retourner et regarder. Quand on impose l'obligation au conseil, on l'impose
aussi un peu au gouvernement qui, lui, l'inscrit. Je trouve que cette
disposition allait tout à fait... C'est pour cela que, tout à
l'heure, en écoutant les propos du ministre, je me suis dit: Tiens,
voilà au moins une proposition d'amendement qui a de bonnes chances de
traverser la rampe. C'est tout.
Le Président (M. Marcil): Merci, Mme la
députée de Chicoutimi. M. le ministre.
M. Gratton: M. le Président, si c'était aussi
simple que cela, c'est sûr qu'on pourrait faire un tas de choses.
Évidemment, la décision du Conseil des ministres et du
gouvernement en la matière ne se prête pas à accepter
l'amendement de Mme la députée.
Il n'y a pas de problème si le conseil donne des avis de ce
genre, même avant les cinq ans, même après ou en tout temps.
Ce que je ne puis accepter au nom du gouvernement, c'est qu'on en fasse une
obligation. La question s'est posée avant que le projet de toi ne soit
rédigé et le gouvernement a jugé bon ne pas retenir une
telle disposition.
Mme Blackburn: Rejeté sur division.
M. Gratton: Rejeté sur division, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): Rejeté sur division.
J'appelle également un autre amendement proposé par M. le
ministre, d'abord, à la section V, le titre "Dispositions finales" qui
serait...
M. Gratton: C'est un amendement que je n'avais pas remis à
Mme ta députée.
Mme Blackburn: Non.
Le Président (M. Marcil): Non, c'est cela. Je vais le
lire, si vous le voulez, et je vais le faire photocopier. À la section
V, le titre "Dispositions finales" est changé pour "Dispositions
transitoires et finales." Il y aurait également l'ajout d'un article
32.1 qui se tirait comme suit: "L'ajout d'un article à cette
section...
M. Gratton: Je m'excuse. Je pense qu'il y aurait lieu de revenir
à l'article 5, tout d'abord, concernant la durée du mandat.
Ensuite, on pourra revenir à l'article 32.1 parce qu'il en est question
là-dedans.
Articles en suspens
Le Président (M. Marcil): Oui, l'article 5 avait
été suspendu.
M. Gratton: C'est cela.
Le Président (M. Marcil): Nous revenons donc à
l'article 5. "La durée du mandat des membres du conseil est de deux ans.
Un membre ne peut être renommé consécutivement qu'une
fois". Est-ce qu'il y avait un amendement à cet article, au
départ?
Une voix: Non.
M. Gratton: Non, M. le Président, mais je voudrais saisir.
Il y avait, je pense, une motion d'amendement de Mme la députée
de Chicoutimi...
Une voix: Un sous-amendement et un amendement.
Mme Blackburn: C'est un sous-
amendement.
Une voix: Vous aviez un amendement aussi.
Le Président (M. Marcil): Vous aviez un amendement
également.
Une voix: Vous aviez un amendement.,
Le Président (M. Marcil): Bon. Nous revenons à
l'article 5 pour bien situer les choses. Il faut d'abord disposer du
sous-amendement de Mme la députée de Chieoutimi qui se lisait
comme suit: "L'article 5 de la Loi sur le Conseil permanent de la jeunesse est
modifié par le remplacement du mot "deux" par "trois". Cela concerne le
nombre d'années, la durée du mandat.
M. Gratton: Spécifiquement là-dessus, M. le
Président, après réflexion et après en avoir
discuté avec les intéressés, il nous semble que
l'argumentation de Mme la députée est fort valable quant à
l'adaptation ou à la formation première du comité. Nous
serions disposés à accepter que la durée du mandat du
premier conseil permanent, c'est-à-dire au moment de sa mise en place
avant le 15 janvier 1988, soit effectivement de trois ans. Mais, en même
temps, pour répondre à l'appréhension que j'exprimais hier
à savoir que deux fois trois ans, six ans, pouvait être
jugé un peu long par certains candidats éventuels, nous
limiterions cela à ce premier mandat de cette formation en supposant,
comme je pense qu'il est logique de le faire, qu'après le premier mandat
de trois ans, un certain nombre de membres pourront être
réélus, donc assurer la continuité et l'adaptation des
nouveaux membres. On pourrait revenir ensuite à un mandat de deux
ans.
Si cela agrée à Mme la députée, on pourrait
adopter l'article 5 tel quel et on retrouverait, dans l'amendement que nous
proposons à 32.1, une mesure transitoire à cet effet.
Mme Blackburn: Une mesure transitoire et finale?
M. Gratton: Oui.
Mme Blackburn: Cela va. Je dois reconnaître que, comme
solution, cela se défend mieux.
M. Gratton: Vous faisiez la réflexion et encore là,
j'avais tout de suite saisi le bien-fondé de cette argumentation, comme
de bien d'autres. Celle-là, on est en mesure de l'accepter et je
souhaite qu'on pourra un jour les accepter toutes, si c'est là le voeu
du gouvernement.
Mme Blackburn: Sauf qu'on ne se donne pas le moyen de les
modifier.
Le Président (M. Marcil): Donc, Mme la
députée, est-ce que vous retirez votre sous-amendement?
Mme Blackburn: Ou je le retire ou il est tout simplement battu.
S'il demeure le même...
Le Président (M. Marcil): II a été
présenté, donc on doit absolument le débattre.
Mme Blackburn: On doit le débattre. On l'a débattu
hier.
Le Président (M. Marcil): Oui. Mme Blackburn: Et il est
rejeté. Le Président (M. Marcil): Rejeté? M.
Gratton: Rejeté. Le Président (M. Marcîl): Cela va? M.
Gratton: Est-ce que...
Le Président (M. Marcil): Je reviens à l'amendement
que vous aviez proposé, l'amendement à l'article 5 qui dit ceci:
"La durée du mandat des membres du conseil est de deux ans. Un membre ne
peut être réélu consécutivement qu'une fois.
À l'expiration de son mandat, il demeure en fonction jusqu'à ce
qu'il soit remplacé ou élu de nouveau".
M. Gratton: Le but de l'amendement est strictement de changer
"renommé" et "nommé" par "réélu" et
"élu".
Le Président (M. Marcil): Adopté? Mme Blackburn:
Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article 5 est adopté
tel qu'amendé.
Nous retournons à l'article 32.1. Nous modifions le titre
"Dispositions finales" par "Dispositions transitoires et finales."
Adopté?
Dispositions finales
Mme Blackburn: Comment expliquez-vous qu'on ait 32.1 et que vous
modifiiez... 32.1 devrait venir avant le titre.
Le Président (M. Marcil): Non, mais il va y avoir
une...
M. Gratton: Faites donc la lecture de l'ensemble de l'amendement,
M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Cela va. D'accord. La section V
du projet de loi 104. Le titre actuel étant "Dispositions finales", il
serait remplacé par "Dispositions transitoires et finales." Il y aurait
l'ajout d'un article à cette section, 32.1, qui se lirait comme suit:
"Malgré le premier alinéa de l'article 5, la durée du
mandat des premiers membres du conseil est de trois ans". La section V sera
donc renumérotée avant la troisième lecture.
Mme Blackburn: Je me pose des questions sur votre
numérotation à ce moment-là.
Le Président (M. Marcil): C'est cela. Elle sera
renumérotée avant la troisième lecture.
Mme Blackburn: D'accord. Il faut qu'elle soit
renumérotée, oui.
Le Président (M. Marcil): II y aura une motion à la
fin, Mme la députée, pour la renumérotation. Cela va?
Mme Blackburn: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Je reviens au titre. Le titre
"Dispositions finales" remplacé par "Dispositions transitoires et
finales" est-il adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Quant à l'ajout de 32.1,
est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Blackburn: Pourriez-vous le relire, s'il vous
plaît?
Le Président (M. Marcil): Je le relis: "Malgré le
premier alinéa de l'article 5, la durée du mandat des premiers
membres du conseil est de trois ans." Premiers membres du conseil permanent
ou...?
M. Gratton: Non, non, du conseil. Le Président (M.
Marcil): Du conseil. Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 33.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Marcil): "Le premier ministre ou le
ministre que désigne le gouvernement est responsable de l'application de
la loi." Adopté?
M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Marcil): Cela va. J'appelle l'article 34
et nous avons un amendement. Remplacer l'article 34 par le suivant: "Les sommes
requises pour l'application de la présente loi sont prises, pour
l'exercice financier 1987-1988, sur le fonds consolidé du revenu dans la
mesure que détermine le gouvernement."
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'amendement est
adopté. L'article 34 tel qu'amendé est-il adopté?
Mme Blackburn: Oui.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 35.
Mme Blackburn: II faut reprendre le...
Le Président (M. Marcil): D'accord. Nous allons
procéder aux articles en suspens. J'appelle l'article 3...
Articles en suspens
Mme Blackburn: L'article 1.
Le Président (M. Marcil): L'article 1 se lit comme suit:
Est institué le "Conseil permanent de la jeunesse". Adopté?
Mme Blackburn: Oui, comme on n'en a pas fait un office ou quelque
chose qui serait, comme le premier ministre l'annonçait, plus proche
d'un ministère, je pense que le titre convient tout à fait.
M. Gratton: J'ai relu le passage auquel le chef de l'Opposition
et Mme la députée ont fait allusion. Ma compréhension de
sa déclaration n'est pas tout à fait la même que celle du
chef de l'Opposition.
Mme Blackburn: Le passage auquel on a fait allusion,
c'était au moment où on était en train d'examiner le
projet de loi 103.
M. Gratton: 103, effectivement.
Mme Blackburn: Sur la Société d'Investissement
Jeunesse. Si le ministre peut nous le relire...
M. Gratton: Oui. M. le Président, j'en ai une copie ici.
On pourra le relire. Compte tenu du temps, on pourrait peut-être...
Le Président (M. Marcil): Vous pourriez le lire
après. On va adopter nos articles...
M. Gratton: Effectivement, on donne différentes
interprétations aux lois, donc on peut donner des interprétations
différentes
aux... La mienne ne rejoint pas celle de Mme la députée de
Chicoutimi.
Le Président (M. Marcil): Cela va.
Mme Blackburn: C'est votre droit le plus absolu.
Le Président (M. Marcil): Si j'ai bien compris, l'article
1 est adopté.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Maintenant, l'article 3 dont
l'amendement se lit comme suit: "Après avoir sollicité l'avis du
conseil, le ministre responsable de l'application de la présente loi
nomme un président parmi les membres du conseil."
Mme Blackburn: La question qui se posait là - le ministre
nous a donné raison -c'est que c'est généralement le
gouvernement qui nomme.
M. Gratton: C'est le gouvernement. Il s'agirait de...
Mme Blackburn: C'est un amendement.
M. Gratton: Je retire l'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Oui.
M. Gratton: Et je propose l'amendement suivants "Que le mot
"ministre" soit remplacé par les mots "le gouvernement".
Le Président (M. Marcil): Cela va.
M. Gratton: Prenons l'article tel qu'il existe. L'amendement est
retiré, donc il n'existe plus.
Le Président (M. Marcil): "Après avoir
sollicité l'avis du conseil, le gouvernement nomme un président
parmi les membres du conseil."
M. Gratton: Le gouvernement. À l'article 3 tel que
libellé dans le projet de loi, je propose que les mots "le ministre"
soient remplacés par "le gouvernement".
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article 3 tel
qu'amendé est adopté. Nous allons maintenant à l'article
6.
Une voix: À l'article 6, il y avait un amendement de Mme
la députée.
Le Président (M. Marcil): Il y avait un amendement de Mme
la députée de Chicoutimi, je pense.
Mme Blackburn: Oui, c'était "sur recommandation du
conseil".
Le Président (M. Marcil): Oui. Je lis l'amendement:
"Remplacer, dans la troisième ligne du premier alinéa, les mots
"après avoir sollicité l'avis du conseil" par les mots "sur
recommandation du conseil".
Mme Blackburn: Ce serait cohérent avec le fait que ce sont
les membres du collège électoral qui élisent les membres
du conseil. II y a une espèce de suite logique là-dedans.
M. Gratton: M. le Président, quant à nous, nous ne
souhaitons pas que le ministre soit assujetti à une recommandation du
conseil. Nous souhaiterions plutôt que le ministre puisse tout simplement
procéder au remplacement d'un membre.
Mme Blackburn: Mais le ministre l'est de façon
automatique, c'est-à-dire le gouvernement, de façon
générale, l'est pour la nomination des membres. Je ne vois pas
pourquoi c'est plus contraignant dans cette situation qu'ailleurs. Je le
vois.
M. Gratton: En le faisant sur recommandation, c'est presque
donner au conseil...
Mme Blackburn: Oui, oui. Cela se fait aussi.
M. Gratton: Oui.
Mme Blackburn: Par exemple, les deux vice-présidents sont
nommés par les membres du conseil. C'est vrai que c'est parmi eux. Mais,
dans d'autres lois, vous avez: Les vice-présidents sont nommés
sur recommandation du conseil. J'allais juste... Je ne ferai pas de longs
débats là-dessus, mais je vous disais que ce serait beaucoup plus
cohérent avec la latitude qu'on a laissée pour la nomination de
tous les postes du conseil. En fait, c'était exclusivement cela, pour
rester à peu près dans la même logique. (13 heures)
Le Président (M. Marcil): Nous avons le consentement pour
poursuivre, afin de terminer l'étude du projet? Nous avons encore cinq
minutes.
Mme Blackburn: Consentement.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'amendement
proposé par Mme la députée de Chicoutimi est
adopté?
M. Gratton: Quant à nous, M. le Président, nous
souhaiterions laisser l'initiative au ministre de pouvoir combler le poste
vacant, sans pour autant avoir à obtenir une recommandation ou à
s'assujettir à une recommandation du conseil.
Le Président (M. Marcil): Cela va. L'amendement est
rejeté sur division.
Mme Blackburn: Sur division.
Le Président (M. Marcil): L'article 6 est-il
adopté?
M. Gratton: M. le Président, je fais une motion
d'amendement. Il s'agit d'ajouter dans la deuxième ligne, après
le mot "ministre", les mots "responsable de l'application de la présente
loi".
Le Président (M. Marcil): D'accord. Donc, de remplacer le
mot "ministre" par les mots "responsable..."
M. Gratton: Non, c'est-à-dire d'insérer
après le mot "ministre"...
Le Président (M. Marcil): D'accord. "Le ministre
responsable...
M. Gratton: "...de l'application de la présente
loi..."
Le Président (M. Marcil): "...de l'application de la
présente loi, nomme un remplaçant pour la durée non
écoulée du mandat...
M. Gratton: C'est cela.
Le Président (M. Marcil): ...après avoir
sollicité l'avis du conseil." L'amendement est-il adopté?
Mme Blackburn: II est certain qu'il faut insérer "ministre
responsable", parce qu'il n'a pas été inséré
ailleurs.
M. Gratton: Voilà.
Mme Blackburn: Mais ce qui est encore discutable, c'est que ce
soit le ministre qui nomme un membre du conseil et ce, pour les mêmes
raisons que j'invoquais.
Le Président (M. Marcil): L'amendement est adopté.
L'article 6 est-il adopté tel qu'amendé?
Mme Blackburn: Sur division.
Le Président (M. Marcil): Sur division. J'appelle
l'article 7? "Le président administre le conseil et en dirige le
personnel. "Les vice-présidents assistent le président dans
l'exécution de ses fonctions, suivant les attributions respectives que
détermine le conseil."
Mme Blackburn: Excusez-moi.
Le Président (M. Marcil): C'est l'article 7.
Mme Blackburn: Y avait-il un amendement?
Le Président (M. Marcil): II n'y avait pas d'amendement.
Mais il y avait interrogation de votre part.
M. Gratton: On a fait un débat sur la question de la
désignation d'un premier vice-président et d'un deuxième
vice-président.
Le Président (M. Marcil): D'un premier
vice-président et d'un deuxième...
Mme Blackburn: Pour régler, en fait, l'article 8 qui dit:
"En cas d'empêchement temporaire"; ce qui laisse place à beaucoup
d'interprétations? C'est exclusivement au sujet de l'article 8.
M. Gratton: D'abord, à l'article 8, après
consultation avec le comité de législation, on souhaiterait
pouvoir étudier plus à fond s'il s'avère nécessaire
de préciser ce que constitue un empêchement temporaire. La
question se pose. Au moment où on se parle, je n'ai pas le
résultat de la réflexion qui a pu être faite, au cours de
la nuit, sur la question.
Pourrais-je suggérer que nous adaptions, de façon à
ne pas devoir revenir en commission...
Mme Blackburn: Oui. II n'y a pas de problème.
M. Gratton: ...l'article en question, mais sous réserve
que, s'il devait s'avérer que les avis indiquent qu'il faut le
préciser, nous ferions ces précisions par le biais d'amendements
au moment de l'adoption du rapport?
Mme Blackburn: J'accepterais, M. le Président, si le
ministre consent, en même temps, à réexaminer l'article 7.
Parce que vous pouvez régler assez facilement votre situation par
l'article 7: en nommant un premier vice-président et un deuxième
vice-président, la règle veut qu'automatiquement...
M. Gratton: Je pense que les deux sont liés. Donc, on
examinerait les deux, oui.
Mme Blackburn: Les deux articles sont liés, à mon
avis. Il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Marcil): Cela va? Donc, l'article 7
est-il adopté?
Mme Blackburn: Cela va. Les articles 7 et 8.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article 8 est
adopté.
Mme Blackburn: Et vous nous apportez quelque chose au moment
où le projet est présenté.
Le Président (M. Marcil): L'article 35: "La
présente loi entre en vigueur le..."
Mme Blackburn: La réponse appartient au ministre.
Le Président (M. Marcil): Oui.
Mme Blackburn: C'est la date de la sanction.
Le Président (M. Marcil): C'est la date de la sanction,
c'est cela. Adoptez-vous l'article 35?
Mme Blackburn: Oui.
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup. Maintenant, les
titres des sections du projet de loi tels qu'amendés sont-ils
adoptés?
Mme Blackburn: Le ministre a-t-il l'intention de faire adopter le
projet de loi avant la fin de la présente session?
M. Gratton: Comme je l'ai indiqué hier, oui, c'est ce que
nous souhaiterions. Mais ma courte expérience de leader parlementaire et
ma très longue expérience de parlementaire tout court
m'amènent à être très prudent dans ce genre de
choses. Effectivement, nous souhaitons pouvoir procéder à
l'adoption du projet de loi, sinon cette semaine, probablement la semaine
prochaine.
Mme Blackburn: Bien. Un dernier commentaire sur l'ensemble du
projet de loi. Je voudrais simplement rappeler que j'estime que c'est un strict
minimum qu'on a donné aux jeunes. On aurait pu, s'il y avait vraiment eu
une volonté gouvernementale, leur offrir un peu plus, étant
donné qu'on avait fait, à leurs frais, de nombreuses
économies et que c'était censé être une nouvelle
question nationale. Je voudrais simplement le répéter, parce que
c'est une situation qui me préoccupe au delà du discours
électoral. Comme on est encore loin des prochaines élections, ce
n'est pas avec cela que je ferai ma prochaine campagne. C'est une
préoccupation sincère et j'estime que c'est un strict minimum
qu'on leur a donné. On a voulu s'arrêter au plancher. Je trouve
cela déplorable, mais vous avez mon consentement. Adopté.
Le Président (M. Marcil): Merci, Mme la
députée. J'ai encore quelques points...
Mme Blackburn: Les titres des sections?
Le Président (M. Marcil): Oui. Les titres des sections du
projet de loi tels qu'amendés, sont-ils adoptés?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Le titre du projet de loi est-il
adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. Le projet de loi
tel qu'amendé est-il adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Je recevrais une motion de
renumérotation, M. le ministre.
M. Gratton: Oui, j'en fais motion, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Cela va. Nous constatons que la
commission a rempli son mandat. J'ajourne les travaux sine die, tout en vous
indiquant qu'il y aura une séance de travail, à 15 heures,
à la salle 84, qui ne sera pas tellement longue.
(Suspension de la séance à 13 h 7)
(Reprise à 20 h la)
Projet de loi 25
Le Président (M. Filion): À l'ordre, s'il vous
plaîtï
Donc, cette séance de la commission des institutions est ouverte.
Je rappellerai notre mandat qui est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 25, Loi modifiant la Loi sur la
représentation électorale et d'autres dispositions
législatives.
Je demanderais à la secrétaire d'annoncer les
remplacements.
La Secrétaire: Les remplacements sont les suivants: M.
Dauphin (Marquette) est remplacé par M. Tremblay (Rimouski), M. Godin
(Mercier) par M. Rochefort (Gouin) et M. Trudel (Bourget) par M. Gobé
(Lafontaine).
Le Président (M. Filion): Je ne crois pas qu'il y ait de
remarques préliminaires,
maïs est-ce que le ministre ou quelqu'un d'autre, quelque autre
membre...
M. Gratton: Non. Simplement dire... Le Président (M.
Filion): Oui.
M. Gratton: Je voudrais simplement dire, M. le Président,
que je viens de vous remettre la copte d'un certain nombre d'amendements que
nous voulons proposer au projet de loi 25 et que ces amendements avaient
déjà été communiqués au député
de Gouin, porte-parole de sa formation politique en la matière, il y a
quelques jours.
Donc, au fur et à mesure que nous aborderons les articles, nous
pourrons juger de l'opportunité d'adopter ces amendements.
Le Président (M. Filion): Merci, M. le ministre. M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Un seul mot, M. le Président, pour confirmer
ce que le ministre délégué à la Réforme
électorale vient de dire. Nous avons effectivement reçu les
amendements. Nous les avons intégrés à nos dossiers. Cela
devrait nous permettre de fonctionner rondement.
Le Président (M. Filion): Je vous remercie. Donc,
j'appelle l'article 1 du projet de loi...
Loi sur la représentation électorale M. Rochefort;
Adopté.
Le Président (M. FHion): Adopté. J'appelle donc
l'article 2 du projet de loi, lequel contient trois sous-paragraphes.
Voulez-vous que je les lise? Je peux le faire si vous le désirez.
M. Gratton: Sans les lire, M. le Président, on pourrait
peut-être procéder par paragraphe ou par sous-article.
Le Président (M. Filion): Par paragraphe. Alors, j'appelle
donc le premier paragraphe de l'article 2, à savoir l'ancien article 3:
"Le nombre des circonscriptions électorales ne doit pas être
inférieur à 122 ni supérieur à 125."
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle le
deuxième paragraphe, l'article 3.1, qui est une nouvelle
définition d'une circonscription électorale.
M. Gratton: Si on me permet, M. le Président, on reprend
les critères de limitation qui étaient déjà dans la
loi mais on fait les concordances étant donné que, maintenant, le
nombre de circonscriptions est fixé dans la loi et non pas laissé
flottant par rapport à un critère ou à une norme,
M. Rochefort: Cela va.
Le Président (M. Filion): Je m'excuse. Ce n'est pas une
nouvelle définition d'une circonscription électorale. Je pense
qu'il y a eu quelques éléments qui ont été
ajoutés, non, au deuxième paragraphe de l'article 3, par rapport
au texte actuel?
M. Gratton: Oui. C'est ce que j'expliquais, M. le
Président, que, puisque le nombre de circonscriptions n'est plus
flottant, il fallait faire une concordance. On reprend les mêmes
critères de limitation qui étaient déjà dans la loi
actuelle.
Le Président (M. Filion): C'est bien. Alors,
adopté. J'appelle l'article 3.2.
M. Gratton: À l'article 3.2, il s'agit de maintenir
l'écart de plus ou moins 25 % de la norme qui est maintenant
établie à partir, comme on le sait, de la façon qui avait
été instaurée par consensus.
M. Rochefort: Les exceptions viennent plus loin, c'est cela?
M. Gratton: Pardon?
M. Rochefort: J'ai dit: Les exceptions, à l'article 3.2,
viennent plus loin.
M. Gratton: Oui.
M. Rochefort: Cela va pour l'article 3.2. Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Donc, l'article 2
est adopté. J'appelle maintenant l'article 3 de cette loi, lequel
modifie l'article 4 de la Loi sur la représentation
électorale.
M. Gratton: Alors, premièrement, il s'agit encore d'une
concordance. On fait référence à l'article 3.2 qu'on vient
d'adopter plutôt qu'à l'article 3, auquel on faisait
référence antérieurement. Dans le deuxième
alinéa, on précise que le cas d'exception des
Îles-de-la-Madeleine apparaîtra maintenant en annexe de la loi. On
le reverra à l'annexe du présent projet de loi, ce qui
simplifiera de beaucoup les choses sur la situation qui prévalait
antérieurement.
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 4 du projet de loi qui dit que les articles 6, 7, 8, 10 et 11 de la
Loi
sur la représentation électorale sont abrogés.
M. Gratton: Cela donne suite au consensus sur les secteurs
électoraux. On sait que l'essentiel des dispositions se retrouvera
maintenant dans la Loi électorale et qu'on les retrouve, d'ailleurs,
à l'article 28 du présent projet de loi.
M. Rochefort: C'est cela. Elles sont ailleurs. D'accord.
M. Gratton: Oui. On les verra tantôt à l'article
28.
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 5 du projet de loi, lequel modifie l'article 13.
M. Gratton: Dans ce cas-ci, il s'agit de corriger une erreur dans
le texte de l'article 13 de la loi telle qu'elle apparaît dans les
statuts révisés du Québec. Voulez-vous qu'on lise... La
loi disait: "La commission se compose du Directeur général des
élections qui en est le président et de deux autres membres
choisis parmi les personnes qui ont, en vertu" etc. Chapitre E-3.1.
On parlait, dans la loi actuelle, de l'article 2 de la Loi
électorale alors qu'il faut parler de l'article 54 de la Loi
électorale.
M. Rochefort: L'article 2 de la Loi électorale? Qu'est-ce
que c'était?
Une voix: C'était l'ancienne version de la loi.
M. Rochefort: L'ancienne version. Bon. Le nouvel article 54,
qu'est-ce que c'est?
Une voix: La qualité d'électeur. C'est là
qu'on définit la qualité d'électeur.
Le Président (M. Filion): Je pense que c'est le chapitre,
n'est-ce pas?
M. Gratton: Si on me permet, M. le Président, de faire
remarquer aux membres de la commission qu'autre le personnel du
Secrétariat à la réforme électorale M. Casgrain, du
contentieux du bureau du Directeur général des élections,
est également présent. Il pourra nous fournir des explications le
cas échéant.
Le Président (M. Filion): Cela va?
M. Rochefort: Cela va, M. le Président, pour l'article
5.
Le Président (M. Filion): L'article 5 est adopté.
J'appelle maintenant l'article 6 pour lequel un amendement est
déposé par M. le ministre. L'amendement à l'article 6 se
lit comme suit: Article 6., 18.1. "Que le deuxième alinéa de
l'article 18.1 soit modifié: 1° par le remplacement, dans la
première ligne, des mots "n'est pas alors en session" par les mots "ne
siège pas"; 2° par l'addition, dans la troisième ligne,
après le mot "majorité", des mots "des membres"; 3° par le
remplacement, dans la cinquième ligne, du mot "ratifiée", par le
mot "approuvée".
M. Gratton: M. le Président, dans le cas du premier
alinéa, c'est pour éviter la confusion qui pourrait
résulter en utilisant les termes "n'est pas alors en session". Cela
pourrait vouloir dire: Lorsque l'Assemblée est ajournée ou ne
siège pas. Donc, en précisant que c'est lorsque
l'Assemblée ne siège pas, évidemment, elle peut être
ajournée ou non, le processus est le même.
M. Rochefort: On se comprend bien, que, comme
référence - je n'ai pas eu l'occasion de prendre le temps de le
vérifier - j'imagine que, dans notre règlement, ce dont on parle,
c'est que l'Assemblée siège ou ne siège pas. Cela s'appuie
sur le texte du règlement de l'Assemblée.
M. Gratton: Oui.
M. Rochefort: Cela va.
M. Gratton: Dans un deuxième temps, on parlait de la
majorité. Il s'agit de préciser qu'il s'agissait de la
majorité des membres des formations politiques. Dans le troisième
alinéa, en utilisant "approuvée" plutôt que
"ratifiée", nous avons une formulation plus conforme et plus
respectueuse de la pratique parlementaire et qui va mieux protéger la
commission pour les gestes qui auraient été posés,
jusqu'à ce que l'Assemblée approuve la nomination du membre. S'il
fallait qu'on conserve "ratifiée" et que l'Assemblée, pour une
raison quelconque, ne ratifie pas, cela pourrait invalider les gestes
posés par le membre et ce n'est sûrement pas ce que vise le
législateur.
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Rochefort: Je ne veux pas être pointilleux, mais on dit,
au premier paragraphe: "L'Assemblée nationale nomme, dans les 60 jours,
un nouveau membre en suivant le mode de nomination prescrit à l'article
14." On poursuit: "Si l'Assemblée nationale ne siège pas..."
C'est quand cela? Pendant les 60 jours?
M. Gratton: Après l'ajournement.
M. Rochefort: Non, par rapport au premier paragraphe?
M. Gratton: Oui.
M. Rochefort: On dit: "L'Assemblée nomme, dans les 60
jours... Si l'Assemblée nationale ne siège pas..."
M. Gratton: Au cours de l'été ou au cours de
l'intersession, l'hiver.
M. Rochefort: Je comprends très bien ce que le ministre
veut dire par "ne siège pas" au plan réglementaire. Quand on
regarde la référence, au fond, le deuxième alinéa
découle du premier. Le premier dit: "L'Assemblée nationale nomme,
dans les 60 jours, un nouveau membre..." Le deuxième dit: "Si
l'Assemblée nationale ne siège pas..." Vous ne croyez pas qu'il
faudrait peut-être préciser: Au cours des 60 jours ou pendant le
délai de 60 jours, ou quelque chose comme cela?
M. Gratton: On s'est posé la même question et on en
est venu à la conclusion que ce n'était pas nécessaire de
préciser. On dispose de 60 jours pour procéder à la
nomination et, dès le départ, on sait normalement si
l'Assemblée siégera ou non au cours des 60 jours qui viennent.
Et, le sachant d'avance, on peut tout simplement en saisir la commission de
l'Assemblée nationale. (20 h 30)
M. Rochefort: Je comprends, M. le Président, la
réponse du ministre et, en soi, il n'y a pas de problème. Mais
mettons-nous dans une autre situation où il resterait 22 jours de
session à faire au moment où une vacance est créée.
L'Assemblée siège ou ne siège pas, elle siège
pendant 22 des 60 jours, elle ne siège pas... Je ne sais pas si...
M. Gratton: Il me semble que dès le moment où il y
a une vacance et que l'Assemblée nationale en est avisée, on
procède à la nomination à moins qu'on n'ait pas
trouvé de candidat, où que l'on ne se soit pas entendu...
M. Rochefort: C'est cela. Il faut quand même voir qu'entre
la période où il y a une vacance qui est observée ou qui
est créée et le moment où... Il y a des délais qui
courent pour établir une liste de candidatures, faire les consultations
appropriées, en arriver à une entente entre les formations dans
la mesure du possible.
M. Gratton: Mais justement, dès le moment où les
formations politiques représentant l'Assemblée sont saisies de la
vacance, il y a recherche, de part et d'autre, d'un candidat pour remplacer
celui qui fait défaut. À ce moment, on convient soit de
s'entendre ou de ne pas s'entendre pour procéder à la nomination
pendant que l'Assemblée siège et si on n'arrive pas a s'entendre
pour le nommer au moment où l'Assemblée siège, on ira
procéder par nomination, en commission parlementaire. Ce que l'on sait,
c'est qu'il faudra que cela soit fait dans les 60 jours.
M. Rochefort: C'est cela. C'est justement là-dessus que je
me rallie. Finalement, même si c'est la commission, cela doit être
fait dans le même délai.
M. Gratton: C'est cela.
M. Rochefort: Donc, cela ferme la porte à une
interprétation possible. D'accord.
M. Gratton: C'est approuvé par l'Assemblée.
M. Rochefort: Oui, c'est cela, dans un autre délai qui est
très précis.
M. Gratton: C'est cela.
M. Rochefort: Cela va. Alors, l'amendement est approuvé,
M. le Président.
Le Président (M. Filion): Avec votre permission, une
petite question seulement, en écoutant votre discussion.
M. Rochefort: Oui, allez-y.
Le Président (M. Filion): Je donne un exemple. Supposons
que la vacance survienne 55 jours avant l'ouverture de la session; est-ce que
l'article, tel qu'amendé, voudrait dire que la commission pourrait
nommer durant cette période?
M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Filion): D'accord, on se comprend.
M. Rochefort: Oui.
Le Président (M. Filion): Elle pourrait procéder
à la nomination même si la Chambre reprend le lendemain, en
fait.
M. Gratton: Oui. Dans le fond...
Le Président (M. Filion): L'approbation se fait le
lendemain, alors.
M. Rochefort: Oui, et...
Le Président (M. Filion): On se comprend.
M. Gratton: Le tout sera subordonné
par les circonstances. Si la commission, comme c'est le cas
présentement, est en cours de travaux, on sera sûrement plus
motivé à faire le remplacement immédiatement que si on est
en période très tranquille où cela ne pose pas de
problème.
M. Rochefort: D'autre part, M. le Président, il est
important de souligner que la mécanique de nomination par la commission
de l'Assemblée permet d'atteindre essentiellement le même
caractère de nomination que celle prévue lorsque c'est
l'Assemblée qui procède. En ce sens-là, je pense...
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Rochefort: Au contraire, M. le Président, j'ai
même le goût de dire qu'au fond, cela va un peu plus loin que ce
qui est prévu dans la loi quant à la nomination quand c'est
l'Assemblée qui nomme, puisqu'il faut obligatoirement la majorité
des membres de chacun des groupes parlementaires, ce qui n'est pas le cas.
C'est simplement la majorité des deux tiers qui serait suffisante
légalement, même si on sait que, concernant nos institutions, cela
ne serait pas difficile.
Le Président (M. Filion): Donc, l'amendement à
l'article 6 est adopté. Est-ce que l'article 6 tel qu'amendé est
adopté?
M. Rochefort: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 7 du projet de loi qui modifie l'article 24 de la loi.
M. Gratton: Alors, on ajoute les mots "l'adjoint, le
secrétaire". Il s'agissait d'un oubli dans la loi actuelle. Tout le
monde était protégé sauf l'adjoint et le
secrétaire.
M. Rochefort: Dans quelles circonstances pourraient-ils
être exposés à des poursuites?
M. Gratton: Je n'en sais rien mais la disposition existe
déjà dans la loi à l'égard du directeur et de
l'ensemble de son personnel et, par oubli, on n'avait pas inclus l'adjoint du
président et le secrétaire de la commission.
M. Rochefort: Cela va.
Le Président (M. Filion): Adopté.
M. Gratton: Je suppose que cela pourrait être un
député qui se sent lésé.
M. Rochefort: Je ne veux pas étirer le débat, mais
j'imagine qu'un député qui serait lésé par une
décision de la commission aurait plutôt intérêt
à poursuivre un commissaire qu'à poursuivre un secrétaire
qui a simplement colligé. Il faudrait vraiment que cela soit une erreur
technique qu'aurait pu commettre le secrétaire dans les
procès-verbaux. C'est très restreint, mais je reconnais qu'ils
ont droit à la même protection que les autres.
Le Président (M. Filion): Article 7, adopté.
J'appelle donc l'article 8.
M. Gratton: À l'article 8, M. le Président, il
s'agit d'une modification de forme et strictement de concordance pour reprendre
le libellé de ce qui est déjà prévu dans la Loi
électorale quant aux procès-verbaux qui pour être
authentiques...
M. Rochefort: J'ai un commentaire. À l'article 24.2, on ne
précise pas, pour ce document ou cet écrit qui engage la
commission, dans quelles circonstances il peut être signé par
l'adjoint ou le secrétaire. Il y a au moins une délégation
de signature qu'il faudrait peut-être prévoir. Ce que je veux
dire, c'est que le président est redevable devant l'Assemblée
nationale, il est nommé par l'Assemblée nationale. Il n'y a pas
de problème. Si jamais il commet un impair, il y a quand même un
mécanisme possible. Mais il faut bien que l'on se comprenne. Dans le cas
de l'adjoint ou du secrétaire, il pourrait très bien signer un
acte sans nécessairement avoir obtenu la délégation de
signature, l'autorisation par le président pour Je faire et on sera pris
avec un document tout aussi engageant pour la commission que s'il avait
été signé par le président, alors que l'adjoint ou
le secrétaire n'a pas eu cette autorisation de signature. Je ne sais pas
si on a quelque chose ailleurs?
M. Gratton: À l'article 24.1, on dit ... M. Rochefort:
L'article 24.1, cela va.
M. Gratton: Je comprends, c'est le président, l'adjoint ou
le secrétaire. Alors, dès qu'un des trois a signé le
document, il est authentique.
M. Rochefort: C'est justement. Hypothétiquement, cela ne
concerne pas les individus qui sont là. Dans le cas de quelqu'un qui
voudrait poser un geste qui aurait pour objectif de détourner une
décision de la commission ou d'aller à l'encontre d'une
décision de la commission, si l'adjoint ou le secrétaire signe un
document qui engage donc automatiquement, selon le libellé même de
l'article 24.2, la commission, il pourrait le faire de son propre chef et la
commission serait complètement engagée.
Oui, c'est un peu normal qu'un secrétaire soit autorisé
à signer un procès-
verbal, mais, dans le cas de documents ou d'écrits engageant la
commission, j'ai donné mon accord et je maintiens l'idée que
l'adjoint ou le secrétaire puisse signer des documents et que ces
documents soient des documents tout aussi officiels que ceux signés par
le président. Il me semble qu'il y aurait peut-être lieu de
prévoir que cet adjoint ou ce secrétaire ne peut procéder
sans qu'il y ait eu une délégation de signature formelle de la
part du président.
M. le ministre, quand vous êtes arrivé au ministère
du Revenu, j'imagine que vous avez procédé à un certain
nombre de délégations de signature, que vous avez rempli des
formulaires. Vous avez posé un geste formel de délégation,
alors qu'ici on dit seulement: s'ils sont signés par eux, cela va, mais
on ne dit pas dans quel cadre ces deux personnes auraient un pouvoir de
signature qui engagerait la commission.
M. Gratton: On me souligne que dans la Loi électorale,
effectivement, aux articles 22 et 23 qui sont le pendant des deux articles dont
il s'agit ici, 24.1 et 24.2, on lit à l'article 22: Les documents
émanant du Directeur général des élections ou de
son personnel, de même que leurs copies, sont authentiques s'ils sont
signés par le Directeur général des élections ou
par un membre de son personnel mais uniquement, dans ce dernier cas, dans la
mesure déterminée par règlement. On pourrait
peut-être reprendre la même formulation à l'égard de
l'adjoint.
M. Rochefort: Et du secrétaire. M. Gratton: Et du
secrétaire.
M. Rochefort: Le secrétaire est membre uniquement du
personnel de la commission, j'imagine?
M. Gratton: À l'article 24.1, si j'ai bien compris, il n'y
a pas de problème pour les procès-verbaux?
M. Rochefort: Non.
M. Gratton: Non, mais à l'article 24.2, pour les
documents, cela pourrait se lire comme suit: "...s'il n'est signé par le
président, l'adjoint ou le secrétaire."
M. Rochefort: Et dans ces deux derniers cas...
M. Gratton: Mais uniquement, dans ces deux derniers cas, dans la
mesure déterminée par règlement.
M. Rochefort: Oui.
Le Président (M. Filion): Oui. Alors, je vous suis
très bien. Donc, le ministre fait motion pour amender l'article 24.2
afin que l'on ajoute, après le mot "secrétaire", les mots "mais
uniquement, dans ces deux derniers cas, dans la mesure déterminée
par règlement." Est-ce que l'amendement à l'article 24.2 est
adopté?
M. Rochefort: Oui.
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'article 8 tel
qu'amendé est adopté?
M. Rochefort: Oui.
Le Président (M. Filion): Adopté.
J'appelle l'article 9, en vous soulignant que des modifications seront
apportées aux articles 25.1, 25.2.
M. Gratton: Un instant, un petit problème. M. Casgrain du
bureau du DGE me souligne qu'il n'y a pas de pouvoir réglementaire.
M. Casgrain (François): II faut mentionner à qui on
donne un pouvoir réglementaire: Est-ce que c'est à la commission,
au gouvernement ou à l'Assemblée nationale? Ce n'est
sûrement pas l'un des deux premiers. Normalement, cela devrait être
la commission.
M. Gratton: La commission, oui.
M. Casgrain: Normalement, ce sont les commissaires qui vont
décider dans quelle mesure ils accordent une délégation
à l'adjoint ou au secrétaire. Généralement.
Évidemment, cela devrait être...
Le Président (M. Filion): Monsieur? M. Gratton:
Casgrain.
Le Président (M. Filion): M. Casqrain, est-ce que vous
pourriez vous approcher, prendre place et vous identifier pour les besoins du
Journal des débats?
M. Casgrain: Oui, François Casgrain, du service du
contentieux du Directeur général des élections. Ce que je
mentionnais, c'est qu'il faudrait prévoir à qui le pouvoir de
réglementation est accordé. Si c'est à la commission -
parce que je présume que c'est dans la mesure où la commission va
prévoir qu'elle peut être engagée par le secrétaire
ou l'adjoint... Il s'agit généralement des engagements
financiers. Par exemple, un contrat en dessous de 1000 $ ou de 2000 $ peut
être accepté par l'adjoint. Il s'aqit, comme dans toute autre
chose, de pouvoir rendre effective une décision de la commission.
M. Rochefort: M. le Président, je suis
convaincu qu'implicitement, dans notre esprit, c'étaient les
commissaires qui pouvaient déléguer et, donc, édicter un
règlement quant au contenu des...
M. Casgrain: II faudrait peut-être prévoir
uniquement dans la mesure où un règlement est approuvé,
adopté par la commission, vraiment adopté par la commission. Cela
tombera à ce moment-là sous la juridiction de la Loi sur les
règlements. Cela va être précédé d'un projet
de règlement, consultation et après l'adoption d'un
règlement. C'est toute la question lorsqu'on parle de
règlement.
M. Rochefort: Mais les règlements du DGE ne sont pas
soumis à cela?
M. Casgrain: Le règlement du DGE n'est pa9 soumis à
cela. Il y a une procédure parce que c'est un règlement. Si je me
souviens bien, il y a un mécanisme prévu et c'est une approbation
qui est déjà l'approbation de la commission de l'Assemblée
nationale. C'est la raison pour laquelle, à ce moment-là, il n'y
a pas tout le mécanisme prévu par la Loi sur les
règlements.
M. Rochefort: M. le Président, j'avoue que,
spontanément, je ne sais pas ce que le ministre en pense, à moins
que vous ne vouliez dire quelque chose, maintenant.
M. Gratton: Si dans le projet de loi on retrouve cette
disposition, c'est à la demande* justement du Directeur
général des élections. Dans son commentaire à
l'article en question, on lisait ce qui suit: Cette modification vise à
scinder l'article 24.1 actuel pour adopter des dispositions similaires à
celles existant dans les autres lois relativement à
l'authenticité des documents et à la délégation de
signature. En plus du président et du secrétaire, l'adjoint au
président pourra également désormais authentifier les
documents émanant de la commission et engager cette dernière.
Or, dans la préparation du projet de loi, on n'avait pas
soulevé le point que soulève M. Casgrain quant à la
possibilité pour la commission de réglementer dans le domaine.
Alors, on me prend un peu à brûle-pourpoint.
M. Rochefort: Reconnaissons, M. le ministre, que c'est nous qui
avons soulevé la première étape, en disant: Mais en vertu
de quoi? À partir du moment où l'on dit oui, cela sera en vertu
d'un règlement. Le problème devient alors entier et personne,
évidemment, n'a prévu le pouvoir réglementaire puisque,
jusqu'à ce jour, personne ne l'avait envisagé. (20 h 45)
M. Gratton: Gui. Ce que je suggérerais, si le
député de Gouin... On pourrait peut-être adopter l'article
tel qu'on vient de l'amender, demander au contentieux, c'est-à-dire
à Me Casgrain, de préparer les textes qu'on pourrait ensuite,
à l'étape de la troisième lecture, faire adopter par
l'Assemblée nationale.
M. Rochefort; Oui. M. le Président, je suis d'accord avec
la procédure suggérée par le ministre. Je ne veux pas
indisposer le ministre, mais je me permets immédiatement de dire que,
spontanément, j'irais beaucoup plus dans le sens de la mécanique
de réglementation actuelle du Directeur général des
élections qui est une mécanique qui vise à obtenir
l'autorisation de la commission de l'Assemblée nationale ou des
institutions, une commission qu'on choisit, plutôt que de prendre toute
la mécanique de prépublication et de publication des
règlements, qui peut impliquer quand même des délais.
M. Gratton: Cela ne m'indispose pas du tout. Au contraire, cela
m'accommode. C'est quelque chose d'analogue au pouvoir réglementaire
qu'on trouve dans la Loi électorale à l'article 481.
M. Rochefort: II faut être conscient, j'imagine, qu'il est
de l'intention du ministre de faire entrer cette loi en vigueur dès le
moment de sa sanction. Cela veut donc dire qu'il n'y aura pas de siqnature
possible par l'adjoint ou le secrétaire alors qu'ils sont dans une
période intensive. Je pense que déjà là, cela
devrait...
M. Gratton: Je suis tout à fait d'accord, M. le
Président.
M. Rochefort: D'accord.
Le Président (M. Filion): Donc, j'appelle à nouveau
l'article 8. Je comprends que vous voulez l'adopter sans amendement. C'est bien
cela?
M. Rochefort: Non, on l'adopte avec l'amendement.
Le Président (M. Filion): Ah! Mais sous
réserve...
M. Rochefort: À moins que je n'interprète mal le
ministre, je pense qu'on l'adopte avec l'amendement de tantôt...
M. Gratton: Voilà!
M. Rochefort: ...mais qu'on s'entend immédiatement qu'il y
aura un sous-amendement...
M. Gratton: Un papillon.
M. Rochefort: ...à ajouter qui nous viendra à la
suite d'une consultation entre le ministre, le secrétariat et le
Directeur général des élections et qu'on intégrera
au moment de la troisième lecture.
M. Gratton: On charge Me Casgrain d'en faire la rédaction
et de soumettre...
Le Président (M. Filion): Évidemment, avec la
célérité qu'on lui connaît, étant
donné que ce projet de loi devra probablement être...
M. Rochefort: Que plusieurs, M. le Président, lui
reconnaissent déjà.
Le Président (M. Filion): Ils la lui reconnaissent
déjà alors que je ne la lui reconnaissais pas parce que... Le
projet de loi devrait normalement être appelé en troisième
lecture la semaine prochaine au plu3 tard, par la force des choses. Donc,
l'article 8, tel qu'amendé, demeure adopté. À l'article 9,
je vous signale qu'il y a des amendements à 25.1, 25.2 et 25.3. Donc, je
vais appeler le premier alinéa, soit l'article 25.
M. Gratton: C'est conformément au consensus sur la
périodicité de la délimitation. L'article 25 introduit la
nouvelle étape, soit celle du rapport sommaire. Il ne faut pas le
confondre avec le rapport préliminaire. Le rapport sommaire indique si
une nouvelle délimitation est nécessaire ou pas.
M. Rochefort: Juste une seconde, si vous le permettez. Vous
étiez à l'amendement, M. le ministre?
M. Gratton: Non, il n'y a pas d'amendement à l'article
25.
M. Rochefort: Ah! C'est à l'article 25.1. Excusez-moi.
D'accord.
M. Gratton: Non, non.
M. Rochefort: Juste un commentaire, M. le ministre, qui ne change
rien à la parole que j'avais donnée quant aux consensus et au
reflet exact des consensus. Quand je relis l'article 9, je me dis que,
finalement, ce sont des délais assez courts. Dans les trois mois qui
suivent une élection générale, il faut être
conscient que l'Assemblée nationale est plus souvent qu'autrement entre
deux choses, à moins qu'il n'y ait comme la dernière fois une
courte session de quatre jours. Mais dans les faits, dans les trois mois, on
est entre deux choses. Le Directeur général des élections
est assez occupé à fermer les livres de l'élection comme
Directeur général des élections et, de plus, on doit se
réunir dans les dix jours qui suivent le dépôt de ce
rapport...
Une voix: II y a un papillon là-dessus.
M. Gratton: II y a un papillon là-dessus et on le porte
à 30 jours.
M. Rochefort: Ah! C'est cela qui va devenir 30 jours. Bon,
déjà, c'est quelque chose et après cela...
Déjà, on se donne...
M. Gratton: Les trois mois, finalement...
M. Rochefort: Oui, d'accord.
M. Gratton: II y a les douze mois en supposant qu'on
procède à une délimitation pour le rapport
préliminaire.
M. Rochefort: Oui, je comprends très bien quelle est
l'étape. Cela va, surtout avec l'amendement. Cela a du bon sens.
Le Président (M. Filion): Les 10 jours vont devenir 30
jours. Donc, à l'article 25.1, j'appelle l'amendement.
M. Gratton: Est-ce que l'article 25 est adopté, M. le
Président?
M. Rochefort: Oui, cela va.
Le Président (M. Filion): L'article 25 est adopté.
J'appelle donc l'amendement à l'article 25.1: "Que l'article 25.1 soit
modifié par le remplacement, dans la deuxième ligne du premier
alinéa, du mot "dix" par le mot "trente"."
M. Rochefort: Pour l'amendement, M. le Président, cela
va.
Le Président (M. Filion): L'amendement est
adopté.
M. Rochefort: Pas de problème.
Juste une question au ministre sur le deuxième alinéa. On
dit: "Pour les fins de l'étude de ce rapport, tous les
députés sont membres de la commission de l'Assemblée
nationale." Techniquement, en ce qui concerne le vote, s'il devait y avoir un
vote... Quoique, normalement, il n'y a pas de vote, on se comprend bien. Ce
sont des points de vue que les députés émettent et tout
cela.
M. Gratton: Il pourrait y avoir des votes sur des questions de
procédure.
M. Rochefort: Oui, c'est cela. Est-ce que ce ne serait pas mieux
d'utiliser un peu la formule qu'on utilise pour les crédits,
à
savoir que tous les députés peuvent prendre part aux
délibérations? Je ne le sais pas. Je vous soumets cela
simplement. Je me demande un peu dans quelle situation un président de
la commission de l'Assemblée nationale se retrouverait si tous les
députés de l'Assemblée étaient membres de la
commission au moment d'appeler un vote. En tout cas, cela serait un peu...
Le Président (M. Filion): Si vous me le permettez, M. le
député de Gouin, on dit bien que c'est pour les fins de
l'étude de ce rapport et qu'à l'article 25.2 on dispose des
décisions qui doivent être prises par la commission.
M. Gratton: Dans le fond...
M. Rochefort: Excusez-moi, M. le Président, j'ai
été distrait.
Le Président (M. Filion): Oui. Je vais
répéter...
M. Gratton: Oui, et on sait par qui, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Allez-y, Oui. M. Gratton:
C'est distrayant, en effet.
Le Président (M. Filion): Ce que je vous signalais, M. le
député de Gouin, c'est qu'au deuxième alinéa de
l'article 25.1 on dit effectivement: "tous les députés sont
membres de la commission". Je suis d'accord avec vous. La formule est un peu
bizarre. Mais quand même, cela n'a pas de conséquence puisque,
à l'article...
M. Rochefort: L'article 25.2...
Le Président (M. Filion): ...25.2, on parle de l'instance
décisionnelle.
M* Rochefort: Je suis d'accord avec vous, M. le
Président.
Le Président (M. Filion): C'est juste dans la
rédaction.
M. Rochefort: Non. Mais un peu comme le ministre le disait...
Le Président (M. Filion): Non?
M. Rochefort: ...on comprend que, sur le fond, il n'y aura pas de
vote à cette commission. Mais il pourrait très bien y avoir des
votes quant à la procédure, quant au déroulement de ta
commission. Là, on pourrait se retrouver...
Le Président (M. Filion): Oui, ce n'est pas fou.
M. Rochefort: Je nous vois, par exemple, débattre une
motion qui dirait: On va prolonger nos travaux de trois jours ou je ne sais
quoi. Et là, de dire que tous les membres de l'Assemblée
sont...
M. Gratton: On me souliqne que dans... M. Rochefort: Quel
article?
M. Gratton: ...la Loi électorale, à l'article 31...
Pardon, la Loi sur la représentation électorale...
M. Rochefort: À quel article?
M. Gratton: L'article 31, dernière ligne du
deuxième alinéa.
Une voix: M. le député, c'est la loi actuelle.
M. Rochefort: Oui, d'accord. C'est parce que je me suis fait un
petit document.
M. Gratton: On dit: "Tous les députés sont membres
de la commission." On a strictement repris la même formulation.
M. Rochefort: J'ai le goût de vous dire, M. le
Président... Je reconnais cela. J'ai le goût de vous dire, M. le
ministre, que quant à refaire les lois on va essayer de les
améliorer. Je pense qu'effectivement, M. le Président... Je me
mets dans la peau du président de l'Assemblée ou du
président de la commission...
M. Gratton: Alors, je conviens avec le député de
Gouin qu'on peut...
Le Président (M. Filion): Ne faites pas cela, M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Ne faites pas quoi?
Le Président (M. Filion): Vous mettre dans la peau du
président.
M. Rochefort: Vous êtes le deuxième à me dire
cela. Mais on ne sait jamais, vous savez. Mais je pense que, quand même,
cela serait spécial à appliquer. Si quelqu'un...
M. Gratton: Un noble service.
M. Rochefort: D'abord, je ne savais pas qu'il y avait...
M. Gratton: Regardons, M. le Président, comment on
pourrait...
M. Rochefort: ...un poste.
M. Gratton: ...préciser "pour les fins de l'étude
de ce rapport".
M. Rochefort: Si on prend le règlement de
l'Assemblée pour les crédits, il me semble qu'on ne dit pas que
tous les députés sont membres de la commission. On dit que tous
les députés peuvent y prendre part. Je parle de l'étude
des crédits en commission parlementaire des différents
ministères.
Le Président (M. Filion): .«cette expression.
M. Rochefort: II me semble qu'il y a un article qui dit que tous
les députés peuvent y prendre part, peuvent participer, mais au
moment du vote ils n'ont pas de participation.
Le Président (M. Filion): Alors, à l'article 132,
on me signale que...
M. Rochefort: À l'étude des crédits, c'est
clair qu'il y a un article du règlement qui traite de cela.
Le Président (M. Filion): À l'article 132, on dit:
"Le député qui n'est pas membre d'une commission peut, avec la
permission de cette dernière, participer à ses
délibérations...".
M. Rochefort! Non, aux crédits, ce n'est pas avec la
permission. Non, non.
Une voix: Oui, mais attendez; le deuxième...
Le Président (M. Filion): "Cette permission n'est pas
requise lorsqu'une commission étudie les crédits." La formule qui
est quand même utilisée...
M. Rochefort: Donc, c'est "prendre part" qu'on dit?
Le Président (M. Filion): C'est cela. On dit: "participer
à ses délibérations".
M. Rochefort: Je ne sais pas...
M. Gratton: Tous les députés peuvent...
M. Rochefort: Pour les fins de l'étude de ce rapport, tous
les députés peuvent participer aux travaux de la commission de
l'Assemblée nationale.
M. Gratton: Aux délibérations de la commission.
M. Rochefort: Aux délibérations. L'expression que
vous voulez.
M. Gratton: Cela va? M. Rochefort: Pardon?
Le Président (M. Filion): Donc, M. le ministre, je peux
peut-être vous laisser la formulation finale ou, si vous
préférez, je peux m'essayer.
M. Gratton: Allez-y, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Donc, au deuxième
alinéa de l'article 25.1 de l'article 9 du projet de loi, remplacer les
mots "sont membres de la commission de l'Assemblée nationale" par les
mots "peuvent participer aux délibérations de la commission de
l'Assemblée nationale". J'avoue que j'ai allongé l'amendement un
peu. Ce serait plus simple de remplacer les mots "sont membres" par...
M. Rochefort: "Peuvent participer aux
délibérations".
Le Président (M. Filion): ..."peuvent participer aux
délibérations".
M. Rochefort: Point. L'amendement s'arrête là.
Le Président (M. Filion): C'est cela. Ce serait
peut-être plus simple. Donc, remplacer "sont membres" par "peuvent
participer aux délibérations".
Est-ce que l'article 25.1 tel qu'amendé à son premier et
à son deuxième alinéa est adopté?
M. Rochefort: Oui, en intégrant l'amendement qu'on vient
de faire.
Le Président (M. Filion): Oui, c'est cela. J'ai dit: tel
qu'amendé à son premier et à son deuxième
alinéa.
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Filion): À l'article 25.2, un
amendement est déposé. Il se lit comme suit: "Que l'article 25.2
soit modifié par le remplacement, dans la première ligne, du mot
"entendu" par le mot "étudié" et du mot "devant" par le mot
"à"."
M. Rochefort: M. le Président, je ne veux pas... Je pense,
sauf erreur, qu'on n'a pas disposé du troisième alinéa de
l'article 25.1.
Le Président (M. Filion): Non, mais j'ai adopté
l'article 25.1, tel qu'amendé à son premier et a son
deuxième alinéa. C'est évident que le troisième
alinéa...
M. Rochefort: Mon Dieu! Excusez-moi, M. le Président.
Parfait, parfait, parfait.
Le Président (M. Filion): L'article 25.1, pour ma part...
On se suit? Est-ce que vous
voulez discuter du troisième alinéa de l'article 25.1?
M. Rochefort: Non.
Le Président (M. Filion): II n'y a pas de
problème.
M. Gratton: M. le Président, à l'article 31, comme
il s'agit de l'étude du rapport préliminaire, à ce
moment-là, ou plutôt du débat de cinq heures lorsqu'il se
retrouve en commission, et étant donné qu'on retrouvait la
même formulation, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de procéder
à amender... Cela arrive à d'autres endroits. On pourrait le
faire...
M. Rochefort: Attirez mon attention sur quoi on parle.
M. Gratton: M. le Président, est-ce qu'on pourrait...
Une voix: Cela arrive à trois places.
M. Rochefort: D'accord, excusez. J'étais à
l'article 25.2. D'accord, on revient un peu. Au fond, il s'agit de faire des
concordances.
M. Gratton: Quand on y arrivera, on le soulignera.
M. Rochefort: On va les passer. Parfait.
M. Gratton: D'accord. Il ne faudra pas oublier de le faire
à l'article 31 parce qu'il n'y avait pas d'amendements ou de
modifications apportés par le projet de Loi à l'article 31.
Une voix: Oui, il y en a.
M. Gratton: On me dit qu'il y en a. Il n'y a pas de
problème. L'article 25.2.
Le Président (M. Filion): L'amendement à l'article
25.2 se lit comme suit: "Que l'article 25.2 soit modifié par le
remplacement, dans la première ligne, du mot "entendu" par le mot
"étudié" et du mot "devant" par le mot "à"."
M- Gratton: II s'agit à ce moment-là, M. le
Président, de mieux cerner... C'est une meilleure formulation qui
prête moins à confusion.
Le Président (M. Filion): Oui. M. Rochefort: C'est
bien.
Le Président (M. Filion): La langue française.
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. II y a un
amendement à l'article 25.3.
M. Gratton: L'article 25.2 est adopté tel
qu'amendé, M. le Président?
Le Président (M. Filion): Adopté tel
qu'amendé.
À l'article 25.3, il y a un amendement apporté par le
ministre. Que l'article 25.3 soit modifié par le remplacement du
deuxième alinéa par le suivant: "Ce rapport est rendu public sans
délai. Le président de l'Assemblée nationale dépose
ce rapport devant l'Assemblée nationale dans les quinze jours de sa
réception si elle siège ou, si elle ne siège pas, dans les
quinze jours de l'ouverture de la session suivante ou de ta reprise de ses
travaux."
M. Gratton: En fait, il s'agit strictement, par souci de
cohérence, de donner le même délai de quinze jours pour le
dépôt, que l'Assemblée siège ou ne sièqe pas.
Cela va?
M. Rochefort: Cela va. Adopté.
Le Président (M. Filion): L'amendement à l'article
25.3 de l'article 9 est adopté. L'article 25.3 tel qu'amendé est
adopté. L'article 9 du projet de loi, tel qu'amendé, est
adopté.
J'appelle maintenant l'article 10 du projet de loi.
M. Rochefort: Adopté. (21 heures)
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 11 du projet de loi.
M. Gratton: On réduit de douze à six -c'est de
consensus - la période de consultation et on précise qu'il s'agit
du rapport préliminaire.
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 12 du projet de loi.
M. Rochefort: Là, il y a encore une concordance à
faire.
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Rochefort: Concernant ce qu'on a dit tantôt.
M. Gratton: II faudra à nouveau amender le deuxième
alinéa de l'article 28, plutôt que d'y lire: "Tous les
députés sont membres de la commission". Il faudra remplacer les
mots "tous les députés sont
membres de la commission" par les mots "tous les députés
peuvent participer aux délibérations".
Le Président (M. Filion): "Tous les députés
peuvent participer aux délibérations de la commission". Donc,
l'amendement déposé par le ministre: Remplacer "sont membres" par
"peuvent participer aux délibérations". Est-ce que l'amendement
est adopté?
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Donc, l'article
12 tel qu'amendé est adopté.
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 13.
M. Gratton: C'est encore le rapport préliminaire qu'on
veut préciser.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 14 qui modifie l'article 31. Je suppose que vous avez des
modifications...
M. Rochefort: Oui, c'est cela. M. Gratton: II y aun papillon.
Le Président (M. Filion): ...si j'ai bien compris
tantôt. Non, on ne m'a pas remis de papillon.
M. Gratton: À l'article 14? Oui, il y en a un.
Le Président (M. Filion): Ah! M. Gratton: Vous ne
l'avez pas?
Le Président (M. Filion): Non. Ah! Je m'excuse. Que
l'article 14 du projet de loi 25 soit remplacé par le suivant:
"L'article 31 de cette loi est modifié par le remplacement, dans la
quatrième ligne du deuxième alinéa, des mots "n'est pas en
session" par les mots "ne siège pas"...
M. Gratton: Est-ce qu'on peut y aller?
M. Rochefort: "N'est pas alors en session".
Le Président (M. Filion): On peut en disposer, oui.
M. Gratton: Oui.
M. Rochefort: Pardon? D'abord, il faudrait préciser que ce
qui est au quatrième alinéa, c'est "n'est pas alors en session"
et non pas "n'est pas en session". Tout simplement, par souci de... Voyez-vous
cela, M. le ministre?
M. Gratton: Non. Je n'ai pas l'article 31.
M. Rochefort: Quand on va à la quatrième ligne du
deuxième alinéa de l'article 31, on lit: "Dans les cinq jours
suivant ce dépôt, ce rapport fait l'objet d'un débat
limité à cinq heures et qui doit se tenir dans la même
séance ou dans deux séances consécutives à
l'Assemblée; si celle-ci n'est pas alors en session..."
Alors, on biffe "n'est pas alors en session" et non pas uniquement
"n'est pas en session".
M. Gratton: Alors, il y a un sous-amendement. Il faudrait ajouter
le mot "alors".
Le Président (M. Filion): Le sous-amendement vise à
introduire le mot "alors" entre "n'est" et "pas".
M. Gratton: Non, entre "pas" et "en".
Le Président (M. Filion): "N'est pas alors", c'est cela,
vous avez raison, entre "pas" et "en". C'est cela exactement. Pour que le
sous-amendement permette à l'amendement de se lire: "n'est pas alors en
session". Ouf! Bon.
M. Gratton: Cela va, le premier alinéa tel
qu'amendé?
M. Rochefort: Oui. M. Gratton: D'accord.
Le Président (M. Filion): Deuxième alinéa,
adopté?
M. Rochefort: Le troisième.
Le Président (M. Filion): Troisième.
M. Rochefort: Expliquez-moi donc cela un peu.
M. Gratton: La notion de motion de suspension n'existe plus en
droit parlementaire.
M. Rochefort: Ah!
M. Gratton: Cela n'existe nulle part dans le
règlement.
M. Rochefort: Parfait. Adopté. Et, là, on a notre
article 31.
M. Gratton: Oui, il faudra...
M. Rachefort: La dernière ligne du deuxième
alinéa.
M. Gratton: C'est cela. Je propose qu'on ajoute...
Le Président (M. Fîlion): Excusez-moi, je...
M. Gratton: ...un quatrième alinéa.
Le Président (M. Filion): Donc, un quatrième
alinéa à l'article 31.
M. Gratton: Par le remplacement des mots "les
députés sont membres de la commission" par les mots...
Le Président (M. Filion): C'est-à-dire qu'on
pourrait employer la même formulation, M. le ministre.
M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Filion): Remplacer "sont membres" par
"peuvent participer aux délibérations".
M. Gratton: Ah oui! D'accord.
Le Président (M. Filion): Est-ce que le sous-amendement
visant à introduire un quatrième alinéa à l'article
31 est adopté?
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): L'article 14 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Filion): Cela va. J'appelle l'article
15.
M. Gratton: II s'agit de préciser, conformément au
consensus qui avait été dégagé, comment assurer la
meilleure information possible à la population, à la suite d'une
nouvelle administration.
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 16.
M. Gratton: Cette modification est rendue nécessaire par
l'abrogation de l'article 10 pour maintenir l'obligation faîte à
la Commission de la représentation de faire imprimer une carte des
circonscriptions électorales.
M. Rochefort: Bonne idée.
M. Gratton: N'est-ce pas? Est-ce adopté?
Le Président (M. Filion): Elle le faisait
déjà mais, si je comprends bien, on en fait une obligation.
M. Gratton: C'est-à-dire que non. Elle le faisait et
c'était prévu à l'article 10, mais comme on a
abrogé l'article 10 tantôt il faut réintroduire
l'obligation.
Le Président (M. Filion): Ah! D'accord. Excusez-moi.
L'article 16 est donc adopté. J'appelle l'article 17.
M. Gratton: Conformément au consensus d'accorder au DGE,
le délai nécessaire pour que la nouvelle carte puisse être
utilisée lors d'une élection.
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 18.
M. Rochefort: Vous allez en informer le premier ministre,
j'imagine.
M. Gratton: Oui, oui. Il ne pense qu'à ça ces
jours-ci.
M. Rochefort: Oui, j'imagine.
Le Président (M. Filion): Un amendement a
été déposé par M. le ministre à l'article 18
qui vise à remplacer le deuxième alinéa de l'article 37
par le suivant: "La tenue...
M. Gratton: Je m'excuse, M. le Président, mais, dans un
premier temps...
Le Président (M. Filion): Oui, je vous en prie.
M. Gratton: ...l'article 18 comporte...
Le Président (M. Filion): ...par 36... Oui, vous avez
raison.
M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Filion): Donc, j'appelle l'article
36.
M. Gratton: Ici, c'est la modification rendue nécessaire
pour assurer que le DGE et les directeurs de scrutin procèdent à
des délimitations de secteurs électoraux. Cela va, 36?
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Donc, c'est
à l'article 37 que surgit cet amendement. Remplacer le deuxième
alinéa de l'article 37 par le suivant: "La tenue de ce recensement ne
peut être annulée que par une loi dont la présentation doit
être précédée d'une résolution
approuvée à la majorité des membres de chaque groupe
parlementaire au sens du règlement de l'Assemblée nationale".
M. Gratton: L'idée est de mieux rendre la portée du
consensus que nous avions dégagé. C'est une résolution qui
est approuvée à la majorité des membres de chaque groupe
parlementaire qui précède l'adoption d'une loi pour la suspension
du recensement.
Le Président (M. Filion): M. le ministre, il y a des
nuances importantes dans cet amendement-là. M. ledéputé de Gouin.
M. Rochefort: Oui. M. le ministre, au minimum, pour simplifier la
rédaction.
M. Gratton: Non, c'est plus que cela.
M. Rochefort: Non, non, mais ce que je vais vous dire.
M. Gratton: Oui.
M. Rochefort: Ah! Vous avez un nouvel amendement?
M. Gratton: Non.
M. Rochefort: D'accord. Moi, j'ai un commentaire à vous
faire pour simplifier la rédaction de l'amendement. Deuxièmement,
j'avoue que, comme parlementaire, je suis un peu agacé par le fait
qu'une loi doive être précédée d'une
résolution adoptée. Je comprends que c'est conforme au consensus
intervenu. Est-ce qu'on ne devrait pas plutôt prendre une
rédaction qui pourrait être à peu près la suivante?
Je lis à partir du début de votre amendement: "La tenue de ce
recensement ne peut être annulée que par une loi qui devra
être approuvée à la majorité des membres de chaque
groupe parlementaire au sens du règlement".
M. Gratton: C'est ce qu'on avait...
M. Rochefort: C'était exactement cela?
Le Président (M. Filion): C'est ce qu'il y avait
originellement.
M. Gratton: ...dans le libellé originel... M.
Rochefort: Ah oui! Cela pose un problème.
M. Gratton: ...sauf que c'est le processus législatif qui
ne prévoit pas, normalement, qu'on adopte des lois autrement qu'à
la majorité des membres.
Le Président (M. Filion): C'est cela.
M. Gratton: Cela n'existe nulle part. Il y a des nominations qui
se font par des majorités qualifiées, mais nulle part ne
retrouve-t-on la notion de l'adoption d'une loi par une majorité
qualifiée. C'est ce qui nous a inspirés de retenir cette
formulation pour ne pas porter atteinte au processus législatif tout en
respectant, comme le souligne d'ailleurs le député de Gouin,
intégralement le consensus dégagé.
Finalement, dans la pratique, cela veut dire la même chose.
M. Rochefort: Bien, cela se comprend bien.
M. Gratton: À partir du moment où la
résolution sera adoptée à la majorité des membres
des formations politiques, je pense bien que la loi sera automatiquement
adaptée également.
M. Rochefort: Juste une question, M. le Président,
plutôt au leader qu'au ministre délégué à la
Réforme électorale. Une résolution approuvée
à la majorité des membres de chaque groupe parlementaire, cela
implique-t-il qu'il doit y avoir une majorité de membres présents
et qui votent pour, un peu comme ce qu'on vit pour les votes aux deux tiers?
Pour des votes aux deux tiers, il faut que les deux tiers des membres soient
présents.
M. Gratton: Oui, ce sont les deux tiers des membres de
l'Assemblée.
M. Rochefort: C'est cela. Mais c'est un peu cela.
M. Gratton: Non.
M. Rochefort: Bien oui!
M. Gratton: Non.
M. Rochefort: La majorité des membres de chaque groupe
parlementaire. Ohi non, non! En tout cas, je ne fais qu'attirer l'attention du
leader du gouvernement là-dessus, M. le Président. J'ai
l'impression que cela va nécessiter une présence.
M. Gratton: J'ai posé la même question...
M. Rochefort: Oui?
M. Gratton: ...et on m'a donné l'assurance que, lorsqu'on
parle des membres de l'Assemblée, ce sont toujours les membres
présents, c'est-à-dire la majorité des membres...
M. Rochefort: Alors que dans le cas des nominations aux deux
tiers...
M. Gratton: Là, je ne sais quelle est la formulation
exacte.
M. Rochefort: Écoutez, je n'ai pas de problème avec
cela. C'est juste que... D'accord.
Le Président (M. Filion): C'est intéressant. J'ai
une autre question. Peut-être qu'on peut vérifier celle-là
rapidement. Le directeur général, je ne sais pas, ('ombudsman ou
le président de la Commission des droits de la personne sont tous des
personnages qui sont élus sur le principe des deux tiers. En faisant
venir une de ces lois, on pourrait vérifier. La Loi sur la Commission
des droits de la personne, par exemple.
M. Rochefort: C'est plutôt une interprétation du
règlement...
Le Président (M. Filion): La charte des droits. Celle du
DGE en est une également. Qu'est-ce que cela dit, par
curiosité?
M. Gratton: On va le trouver et on va voir ce que cela dit. Les
deux tiers de ses membres.
Le Président (M. Filion): Ah! C'est différent.
M. Rochefort: C'est différent. M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Filion): De ses membres, cela implique la
totalité, alors que...
M. Gratton: C'est clair qu'on parle du total des membres de
l'Assemblée et non des membres présents.
M. Rochefort: Ah! D'accord.
M. Gratton: Alors que dans le règlement de
l'Assemblée nationale...
M. Rochefort: Mais ce n'est pas "de ses membres", mais "des
membres". D'accord.
M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Filion): Là, avec votre
permission, j'aurais une autre question. Est- ce finalement, M. le ministre, la
seule loi ou le seul exemple législatif qui devra connaître cette
procédure de résolution pour permettre sa présentation'?
À ma connaissance, oui, mais comme elle est limitée... En deux
mots, je comprends votre idée que vous ne vouliez pas introduire de
nouvelles règles d'adoption des lois telles qu'elles seront
déposées, et c'est la majorité simple qui gouverne nos
travaux en Chambre...
M. Gratton: C'est d'ailleurs la raison de l'amendement.
Le Président (M. Filion): ...mais est-ce qu'on ne vient
pas finalement de faire - et je ne veux par remettre en question le consensus,
loin de là - la même chose? Peut-être si on me dit qu'il y a
des exemples de lois qui doivent être précédées de
résolution, on s'attache, on lie l'Assemblée nationale un peu de
la même façon. J'avoue que c'est indirect, mais on doit... En deux
mots, pour légiférer, le Parlement se donne une règle qui
est celle d'une majorité de chaque groupe parlementaire pour la simple
présentation d'une loi. Est-ce que cela n'équivaut pas un peu
à la même chose? Encore une fois, comme leader, est-ce que vous
avez eu connaissance d'autres précédents?
M. Gratton: Pas de précédents analoques ou
exactement les mêmes, mais, cet après-midi, on a adopté le
projet de loi 3 sur les crédits qui, en vertu du règlement,
devait nécessairement être précédé de
l'adoption du rapport des commissions ayant procédé à
l'étude des crédits. Il y a une certaine analogie là
où le projet de loi n'aurait pu légalement être
adopté par l'Assemblée nationale sans avoir été
précédé par l'adoption d'une simple motion d'adoption d'un
rapport de commission.
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Gratton: Évidemment, ce n'est pas la majorité
qualifiée dans ce cas-là, mais c'est le seul exemple qui me
vienne à l'esprit à ce moment-ci.
M. Rochefort: Je ne veux pas étirer cela inutilement. Je
veux seulement faire un commentaire au leader tout en reconnaissant, une fois
de plus, que c'est parfaitement conforme au consensus et que cela me va sans
problème. J'avoue que, quand on dit "par une loi dont la
présentation doit être précédée", pour mot,
cela aurait pu être conforme au consensus si on avait dit "dont
l'adoption doit être précédée". J'avoue que je n'ai
pas de problème avec cela. Au fond, on renie même le droit
à un membre de l'Assemblée de déposer une loi, alors que
l'objectif était au minimum qu'elle ne soit
pas adoptée sans l'accord. Je vous laisse cela...
M. Gratton: Je pense que c'est six de un et une demi-douzaine de
l'autre, mais, si on est pour la déposer, aussi bien parler de la
présentation, qui est la première étape, que de l'adoption
qui est la dernière.
M. Rochefort: Je vous dis que cela ne me pose aucun
problème.
Le Président (M. Filion): Intéressant. Donc,
l'article...
M. Gratton: On voit que le président est un juriste.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Gratton: II trouve ces choses-là
intéressantes.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Filion): Non, je trouve cela
intéressant, effectivement.
M. Rochefort: Vous connaissez l'histoire du médecin, du
juriste et...
Le Président (M. Filion): J'ai bien aimé votre
formule six de un et une demi-douzaine de l'autre. Ha! ! Hai On se comprend.
(21 h 15)
M. Gratton: C'est une formule d'ingénieur et non de
juriste.
Le Président (M. Filion): C'est vrai. Donc, l'amendement
à l'article 18...
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): ...à l'article 37 est
adopté. L'article 37 de l'article 18 du projet de loi...
M. Rochefort: ...37, M. le Président... Le
Président (M. Filîon): ...est adopté... M.
Rochefort: Oui.
Le Président (M. Filion): ...tel qu'amendé.
Parfait! J'appelle l'article 38 de l'article 18 du projet de loi.
M. Gratton: C'est conforme au consensus encore quant au
rencensement postdélimitation. L'article vise à couvrir le cas
où des élections sont déclenchées après le
délai de trois mois qui est nécessaire au DGE pour utiliser la
nouvelle carte, mais avant que le recensement annuel n'ait eu lieu.
M. Rochefort: C'est conforme à la Loi électorale.
Oui?
M. Gratton: Oui.
M. Rochefort: Cela va. La loi sur les listes...
Le Président (M. Filion): Si vous me permettez un
commentaire, M. le ministre et M. le député de Gouin. C'est le
genre d'article qui fait que, quand vient le temps pour le premier ministre de
déclencher des élections - ce que je n'ai jamais connu - il est
obligé de s'entourer d'à peu près les deux ou trois
conseillers au Québec qui connaissent la formule. Autrement, son
élection...
M. Rochefort: M. le Président, j'aime votre
présentation. Cela nous assure donc, le député de
Gatineau, moi et peut-être vous, de participer au déclenchement
des prochaines élections.
Le Président (M. Filion): Ha! Ha! Ha!
M. Rochefort: Je trouve cela sympathique.
M. Gratton: On me dit que dans la plupart des partis il y a une
personne qui est susceptible de conseiller un premier ministre ou un chef de
parti. Dans le cas de mon parti, ce n'est pas moi. Mais je soupçonne
que, dans le cas du Parti québécois, c'est peut-être le
député de Gouin.
Le Président (M. Filion): Ha! Ha! Ha!
Je dois vous avouer qu'après...
M. Gratton: Si ce n'est pas lui, je conseillerais au chef de son
parti de retenir ses services.
Le Président (M. Filion): Oui, mais je conseillerais au
premier ministre actuel de vous voir avant, M. le leader.
M. Gratton: Ha! Ha! Ha!
M. Rochefort: Je trouvais la suggestion intéressante, mais
en tout cas, ce sera pour la fois d'après.
Le Président (M. Filion): L'article 38 est-il
adopté?
M. Rochefort: Oui, cela va.
Le Président (M. Filion): Donc, j'appelle l'article
39.
M. Gratton: L'article 39 est un article de concordance avec la
nouvelle procédure en matière de recensement
postdélimitation
qui reprend, en l'adaptant, le contenu de l'article 38 de la loi
actuelle.
M. Rochefort: Cela va.
Le Président (M. Filion): Cela va? J'appelle l'article
39.1.
M. Gratton: II s'agit d'une modification de forme au
libellé de l'article 39.1 de la loi actuelle. On parlait de...
M. Rochefort: Pour l'article 39.1, cela va.
Le Président (M. Filion): L'article 39.1 est
adopté. Article 39.2?
M. Gratton: Encore là, c'est une modification de
concordance avec la nouvelle procédure en matière de recensement
postdélimitation. Par souci de cohérence avec d'autres articles
de la nouvelle loi qui introduisent la notion de groupes parlementaires au sens
du règlement de l'Assemblée nationale, on reprend, pour
l'essentiel, le contenu de l'article 32 des statuts refendus du
Québec.
M. Rochefort: Adopté.
M. Gratton: L'article 19, M. le Président?
Le Président (M. Filion): Oui. Juste une question. Je
pense que la réponse est simple, mais je veux juste m'en assurer. Une
élection générale, évidemment, est soumise à
un tas de contraintes. Finalement, il n'y a rien qui limite la tenue
d'élections partielles. Est-ce que je dois comprendre que, dans les
modifications que vous apportez, il y a des éléments qui peuvent
faire en sorte qu'une élection partielle ne puisse avoir lieu au
moment... Non. C'est cela. C'est uniquement l'élection
générale qui, elle...
M. Rochefort: M. le Président...
M. Gratton: On prévoit les listes électorales qui
doivent servir.
M. Rochefort: Je veux quand même attirer votre attention
sur l'article 39.1 qui couvre ce dont vous parlez. Dans le cas d'une
élection partielle, elle doit être tenue sur la
délimitation en vigueur.
Le Président (M. Filion): C'est cela. M. Rochefort:
Cela couvre...
Le Président (M. Filion): D'où aucune forme de
problème.
M. Rochefort: C'est cela.
Le Président (M. Filion): D'accord. Est-ce que l'article
18, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gratton: Libre à tous ceux qui veulent provoquer une
élection partielle de ne pas se soucier du projet de loi 25.
M. Rochefort: Écoutez, on peut immédiatement
indiquer au ministre à qui il pourrait en faire part.
M. Gratton: C'est déjà fait.
M. Rochefort: Oui? Reed et Gérard D. sont au courant?
M. Gratton: Ah! Mon Dieu! Vous allez loin. C'est un scandale.
M. Rochefort: Ce n'est pas un scandale. Ce n'est pas un souhait
que j'exprime.
M. Gratton: II faudrait qu'on se parle tantôt.
Le rapport annuel et les dispositions
financières
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 19 du projet
de loi qui dit que cette loi est modifiée par l'insertion, après
la section IV, de la suivante: Section IV.1, Le rapport annuel et les
dispositions financières. J'appelle l'article 39.3.
M. Gratton: C'est exactement le même libellé que
l'article 46 de la loi actuelle.
M. Rochefort: Est-ce qu'il y a un amendement?
Le Président (M. Filion): Non, il n'y a pas d'amendement
à l'article 39.3.
M. Rochefort: À l'article 39.3, non, mais...
M. Gratton: II y a un amendement à l'article 46, dans le
sens que...
M. Rochefort: À l'article 39.3, cela va.
M. Gratton: ...maintenant, on crée une nouvelle section
qui s'intitule: Le rapport annuel et les dispositions financières. Sous
cette section, on va retrouver les consensus qu'on a faits en ce qui concerne
le rapport annuel et les dispositions financières. On trouve normal
d'inclure les dispositions qui étaient à l'article 46 du projet
de loi, dès le départ de cette section.
M. Rochefort: M. le Président, rappelez-moi... Je sais
où on est à l'article 19, mais comment procédez-vous?
Le Président (M. Filion): J'appelle chaque...
M. Rochefort: D'accord.
Le Président (M. Filion): D'abord, je vais vous dire le
titre. Les premiers mots de l'article 19 seront adoptés lorsqu'on
adoptera l'article 19 au complet. J'ai appelé l'article 39.3.
M. Rochefort: Qu'on a adopté.
M. Gratton: Vous avez manqué cela, vous.
M. Rochefort: En tout cas, j'ai dit adopté. Je le
redis.
Le Président (M. Filion): Oui, on l'a adopté. Et
à l'article 39.4, je fais lecture de l'amendement du ministre...
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): ...qui est adopté.
L'article 39.4, tel qu'amendé, est donc adopté. J'appelle
l'article 39.5. Vous êtes plus rapide que moi, M. le député
de Gouin.
M. Rochefort: Je m'excuse vraiment, M. le Président:
Le Président (M. Filion): Non. Vous n'avez pas à
vous excuser, c'est moi qui ai été distrait. J'étais en
train de vérifier ce que le ministre avait dit. L'article 39.3 n'est pas
exactement ce que l'article 46 disait, messieurs de la rédaction. C'est
ta même chose. Cela a le même esprit. Sur le fond, c'est la
même chose.
M. Gratton: Oui. C'est à même le fond. C'est plus
profond.
Le Président (M. Filion): C'est à même le
tréfonds consolidé.
M. Gratton: Article 39.5.
Le Président (M. Filion): L'article 39.5 est-il
adopté?
M. Gratton: C'est une disposition analogue à celle qui est
déjà prévue dans ta Loi électorale.
M. Rochefort: J'essaie de comprendre ce que sont "ses
prévisions budgétaires à des fins autres que celles
visées à l'article 39.8".
Le Président (M. Filion): C'est compliqué, ces
choses-là.
M. Gratton: À l'article 39.8, ce sont les mandats ad hoc.
On parle ici de tout autre mandat qui n'est pas un mandat ad hoc, donc le
mandat normal de délimitation de la carte électorale. S'il y a
des prévisions budgétaires supplémentaires, on
prévoit comment procéder. On verra tantôt que celles-ci ne
font pas l'objet du même traitement que les prévisions
budgétaires normales.
Le Président (M. Filion): Me Casgrain, vous voulez
intervenir?
M. Casgrain: À l'article 39.8, on prévoit surtout
la possibilité... Il y a une élection générale qui
est déclenchée après la présentation des
prévisions budgétaires. Évidemment, la commission ne
prévoit pas, durant l'année, faire de délimitation de
circonscriptions électorales. Arrive une élection et, dans les
trois mois après l'élection, elle doit remettre un rapport
sommaire et, éventuellement, après discussion à
l'Assemblée nationale, peut-être se mettre à l'oeuvre pour
adopter une nouvelle carte électorale. Si elle n'a pas
préparé de prévisions budgétaires pour faire cette
nouvelle carte électorale, évidemment, elle va devoir quand
même procéder. Compte tenu du fait qu'il y a un article qui
prévoit qu'elle devra rendre compte de toute dépense qui aura
été effectuée pour la carte électorale, ce qui est
prévu, c'est pour empêcher une nouvelle approbation pour
déclencher le processus de révision de la carte
électorale.
M. Rochefort: Je m'excuse, mais j'avais plutôt compris,
comme le ministre, que, quand on reprend l'expression "pour tout mandat que
l'Assemblée nationale a confié à la Commission de la
représentation", on pensait plutôt à des mandats ac hoc
qu'à des mandats que prévoit déjà la loi.
M. Casgrain: Cela s'ajoute à la question du mandat ad hoc
également.
M. Rochefort: Vous reconnaîtrez avec moi que, si on fait
allusion à des mandats qui sont déjà prévus
à la loi, on ne dira pas "pour tout mandat que l'Assemblée
nationale a confié à la commission...", mais pour tout mandat qui
relève de la commission ou pour toutes les responsabilités de la
commission.
M. Casgrain: Dans tous les cas où il n'y a pas eu de
possibilité de préparer des prévisions budgétaires.
Ce sera effectivement le cas de mandats ad hoc confiés par
l'Assemblée nationale qui ne pouvaient évidemment pas faire
l'objet de prévisions budgétaires. Je vous soulignais tout
à l'heure qu'il est possible que cela se produise.
M. Rochefort: D'accord.
M. Casgrain: Ce sont ces deux cas qui sont visés à
l'article 39.8. Dans un cas, c'est l'élection elle-même qui
déclenche le processus de révision et, dans l'autre cas, c'est
une décision de l'Assemblée de confier un mandat à la
commission.
M. Rochefort: Cela va pour l'article 39.5
Le Président (M. Filion): L'article 39.5 est
adopté. J'appelle l'article 39.6.
M. Rochefort: À l'article 39.6 - je m'excuse, cela revient
peut-être plus loin -on s'était entendu pour que, dans la mesure
où la commission, en cours de réalisation d'un mandat... À
quel article cela est-il couvert? À l'article 39.10, d'accord.
M. Gratton: À l'article 39.10, oui.
M. Rochefort: À l'article 39.6, cela va.
Le Président (M. Filion): L'article 39.6 est
adopté. Article 39.7?
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Article 39.8?
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Article 39.9?
M. Rochefort: "Approuve"?
M. Gratton: Oui. C'est le libellé. On l'a vécu
ensemble cette semaine. On est parti tous les deux avec l'idée qu'il ne
fallait pas approuver. On a lu la Loi électorale et on s'est
aperçu qu'il fallait...
M. Rochefort: M. Côté nous a quand même lu un
article qui permettait de mieux situer cela.
M. Gratton: C'est approuvé par la commission. Une fois le
rapport de la commission déposé à l'Assemblée,
cette dernière n'a pas à adopter le rapport, mais tout simplement
à en prendre connaissance.
M. Rochefort: Techniquement, donc, une commission parlementaire
pourrait...
M. Gratton: Pourrait désapprouver... M. Rochefort:
...ne pas...
M. Gratton: ...ou ne pas approuver... Je pense que c'est
impératif. La commission approuve et n'a pas beaucoup de choix. Ce n'est
pas "approuve le cas échéant", ce n'est pas "approuve si elle le
veut bien", c'est "approuve".
M. Rochefort: C'est clair, pour les juristes? D'accord.
M. Gratton: Je m'y suis plié hier ou avant-hier. J'avais
plutôt l'impression, moi aussi, que le statut de personne
désignée par le DGE ne nous permettait même pas d'approuver
ou... Cela nous oblige à les approuver, mais cela ne nous permet pas de
les désapprouver ou de les modifier...
M. Rochefort: Cela va.
Le Président (M. Filion): Oui?
M. Rochefort: C'est un fait que cette semaine...
M. Gratton: Oui, c'est intéressant, mais...
Le Président (M. Filion): Est-ce que je dois sortir les
vieilles paroles de Pigeon, de la Cour suprême?
M. Rochefort: Non, attendez! Dans trente ans, vous nous citerez
du Rémillard de la Cour suprême.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Filion): En tout cas, si vous voulez dire
"doit approuver", pourquoi ne l'écrivez-vous pas? C'est la vieille
méthode "anti-lac Meech". Si on veut dire quelque chose, pourquoi ne pas
le dire?
M. Gratton: Au contraire, je suis suffisamment versé en
procédures juridiques pour savoir que pour dire "nomme" "approuve", on
n'ajoute rien en disant "doit".
Le Président (M. Filion): Regardez l'article
précédent, juste comme exemple. Je ne veux pas allonger. À
l'article 39.7, on dit "est tenue de fournir", on ne dit pas "fournit".
M. Gratton: Est tenue.
Le Président (M. Filion): Oui, on dit "est tenue".
Pourquoi pas: la commission parlementaire est tenue d'approuver? Je ne sais
pas.
M. Gratton: Au fond, on reprend le texte tel qu'il existe dans la
Loi électorale.
M. Rochefort: À quel article est-ce? Le
Président (M. Filion): Aucun... M. Rochefort: Article
489?
Le Président (M. Filion): Article 489.
M. Rochefort: Je ne veux pas faire de juridisme, mais une
commission pourrait-elle refuser de les approuver? La commission est
maîtresse de ses travaux, elle est autonome.
M. Gratton: Quand on dit: La commission étudie, elle n'a
pas le choix, elle doit étudier.
M. Rochefort: Oui. Parce que la commission ne peut pas aller
à l'encontre du mandat que l'Assemblée lui donne. (21 h 30)
M. Gratton: Oui, mais ce n'est pas nécessairement le cas
parce que, dans le cas du Vérificateur général, le
règlement de l'Assemblée impose l'obligation à une
commission d'étudier son rapport annuel. Pourtant, cela n'a jamais
été fait.
M. Rochefort: On pourrait commencer un jour, mais...
M. Gratton: II y a de fortes chances que cela commence cette
année, oui.
M. Rochefort: Pardon?
M. Gratton: II y a de fortes chances. D'ailleurs, on s'est
engagés à le faire.
M. Rochefort: Oui? C'est bien, je vous en félicite.
M. Gratton: Le député de Gouin sait sûrement
qu'il s'agit d'une règle d'interprétation fondamentale.
Le Président (M. Filion): Oui, mais qui va à
rencontre, M. le ministre, de...
M. Gratton: Et le président encore mieux.
Le Président (M. Filion): Le problème
là-dedans, c'est que...
M. Rochefort: Je vous dirai que trois semaines ne m'ont pas
convaincu, au contraire!
Le Président (M. Filion): Je vous dirai, M. le ministre,
que vous avez raison, sauf que là on se heurte à un principe qui
est celui évidemment de la liberté du Parlement, de
l'Assemblée nationale et, donc, de sa commission. Comme le dit si bien
le député de Gouin, si la commission n'a pas d'ordre de la
Chambre, elle est maîtresse de ses travaux à 100 %. Ici, cet
article va à l'encontre de ce principe et, comme il n'y a pas d'ordre
qui nous vienne de l'Assemblée nationale et qu'on a uniquement l'article
39.9, cet article serait-il suffisant pour renverser ce principe de la pleine
indépendance de l'Assemblée nationale et, donc, de sa commission?
Je vous pose la question.
M. Rochefort: Je fais une proposition au ministre, M. le
Président. Compte tenu que l'on devra se revoir dans l'année qui
vient pour réviser la Loi électorale, ne devrait-on pas
s'entendre immédiatement pour que 489 soit inclus dans nos
réflexions?
M. Gratton: Je suis content de savoir que le député
de Gouin qui était plutôt réticent à faire des
suggestions quant aux sujets à ajouter à la liste des...
M. Rochefort: M. le Président, j'étais convaincu
que le ministre sauterait là-dessus.
M. Gratton: II vient de céder et nous fait maintenant une
suggestion. Je l'en remercie.
M. Rochefort: Mais je veux l'informer immédiatement que
c'est à titre de membre d'une commission parlementaire que je viens de
faire ma suggestion.
M. Gratton: Ah! bon, d'accord!
M. Rochefort: J'étais convaincu que cela arriverait.
M. Gratton: C'est noté, M. le Président.
M. Rochefort: Mais vous voyez, malgré tout, par souci de
bien rédiger les lois...
M. Gratton: Je reconnais que le député de Gouin est
très soucieux de bien légiférer.
M. Rochefort: ...j'ai passé par-dessus cette...
Une voix: Formidable! Formidable!
M. Rochefort: Merci.
Le Président (M. Filion): Alors...
M. Rochefort: On s'entend donc que l'on révisera cela
à ce moment-là mais, personnellement, j'aimerais mieux
"étudie" ou quelque chose comme cela.
M. Gratton: Oui, c'est déjà noté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 39.10.
M. Gratton: C'est la disposition qui vise à éviter
qu'il y ait toute interférence dans le travail de la commission.
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 39.11.
M. Gratton: C'est l'obligation de produire un rapport des
dépenses a posteriori des travaux.
M. Rochefort: Adopté. J'attire cependant votre attention
sur l'article 39.11, au dernier alinéa...
Le Président (M. Filion): Bien oui.
M. Rochefort: "Ce rapport peut être soumis è la
commission de l'Assemblée nationale pour fins d'étude."
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Rochefort: Je n'en dis pas plus. On s'est entendu, mais...
Le Président (M. Filion): Comment faut-il
interpréter cela? Je n'étais pas là lors de vos
discussions, en tout cas pour cette partie-là, et je ne veux pas les
recommencer non plus, mais comment faut-il interpréter le
deuxième alinéa de l'article 39.11? Peut être soumis, cela
veut dire quoi? Est-ce le président qui décide cela? C'est
quoi?
M. Gratton: C'est la commission.
Le Président (M. Filion): C'est la commission?
M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Rochefort: La Commission de la représentation
électorale ou la commission de l'Assemblée nationale?
Le Président (M. Filion): La commission de
l'Assemblée nationale. Le président de l'Assemblée...
M. Rochefort: Mais je vous dirai immédiatement que si
c'est ce que l'on veut dire...
M. Gratton: En fait, c'est l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Filion): Je pense que c'est le
président.
M. Gratton: Non, c'est l'Assemblée nationale qui donnerait
un mandat à la commission de l'Assemblée nationale de
procéder à l'étude du rapport.
Le Président (M. Filion): Ah! oui, c'est cela!
M. Gratton: Et l'Assemblée nationale pourrait
décider de procéder à l'étude sur simple demande
d'un député qui trouve qu'il y a matière à
étudier le rapport. Je vous dis tout de suite qu'à titre de
ministre délégué à la Réforme
électorale, je serai plutôt enclin à faire comme on fait
pour les prévisions budgétaires, c'est-à-dire de...
M. Rochefort: On a découvert, M. le Président, un
intérêt très grand de la part du ministre pour faire une
étude approfondie des crédits. Je n'ai pas eu l'occasion
d'assister à ces études de crédits lorsqu'il était
dans l'Opposition, mais je suis convaincu que cela devait être...
M. Gratton: Vous avez manqué quelque chose.
M. Rochefort: Ah! oui, je n'en doute pasl Je l'ai vu fonctionner
cette semaine,
M. Gratton: M. le député de Gouin aurait
été renversé.
Une voix: Ha! Ha! Ha!
Une voix: Ce n'est pas enregistré, cela,
j'espère.
Le Président (M. Filion): L'article 39.11 est
adopté. Est-ce que l'article 19, y compris les premières lignes
de cet article et les amendements qu'on y a apportés, est
adopté?
M. Rochefort: Adopté,
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle donc
l'article 20.
M. Gratton: Concordance, M. le Président. Il s'agit des
articles qui n'ont plus d'objet.
M. Rochefort: Concordance dans le ménage. Oui, cela
va.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 21.
M. Gratton: Correction de forme et de cohérence
législative. On parle maintenant de "décret".
Le Président (M. Filion): II y a une erreur de
rédaction à coup sûr. Il devrait y avoir des guillemets au
début.
M. Gratton: "L'annexe A de cette loi est modifiée par le
remplacement, dans la neuvième ligne du serment ou affirmation
solennelle d'allégeance ou d'office, du mot
"arrêté" par le mot "décret"."
Le Président (M. Filion): D'accord. Excusez-moi, "à
la neuvième ligne du serment"
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 22.
Circonscription électorale des
Îles-de-la-Madeleine
M. Gratton: II s'agit de l'annexe qui décrit la
circonscription électorale des Îles-de-la-Madeleine.
M. Rochefort: II n'y a pas d'erreur dans la description?
Le Président (M. Filion): Ils n'ont pas pris de chance,
ils ont écrit toutes les îles.
M. Gratton: "...le rocher aux Oiseaux et le Corps Mort...".
M. Rochefort: "Le rocher aux Oiseaux".
M. Gratton: Cela ressemble à une description de...
Le Président (M. Filion): Est-ce un ancien
député libéral des îles cela, le Corps Mort?
Une voix: C'est l'ancien député battu aux
dernières élections.
M. Gratton: Si vous parlez de celui auquel je pense, il est loin
d'être mort, M. le Président. Il est bien vivant.
M. Rochefort: II y a des gens qui l'ont appris...
Une voix: ...à leurs dépens. Le Président
(M. Filion): Adopté? M. Gratton: Adopté. M.
Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 23.
Loi sur la consultation populaire
M. Gratton: II s'agit d'une modification de concordance avec la
Loi sur la consultation populaire.
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté.
J'appelle l'article 24.
M. Gratton: C'est la même chose.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 25.
M. Gratton: C'est la même chose, M. le Président.
Concordance.
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 26.
Loi sur les élections dans certaines
municipalités
M. Gratton: C'est un article de concordance avec la Loi sur les
élections dans certaines municipalités, vu la disparition des
secteurs électoraux dans le processus de délimitation.
M. Rochefort: Cela sera-t-il intégré à la
loi 100?
M. Gratton: Non. Si je comprens bien, là...
M. Rochefort: Bien oui. M. le ministre, je ne parle pas de ce que
vous pensez, mais dans ce cas-ci il faudrait l'intégrer à la loi
100. Là-dessus, il y a consensus.
M. Gratton: D'accord, je comprends.
M. Rochefort: Je suis convaincu que cela n'aura pas d'impact
négatif sur l'évolution de la loi 100 dans ce cas-ci.
M. Gratton: Au moment où on se parle, il ne devrait plus y
en avoir.
M. Rochefort: Lorsque j'ai quitté, on était rendu
à 829. C'est une contribution importante au cours des dernières
heures.
M. Gratton: Félicitations. Oui. Je pense y avoir
contribué aussi. L'article 26 est-il adopté?
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): L'article 26 qui modifie
l'article 12 de la Loi sur les élections dans certaines
municipalités est adopté. J'appelle l'article 27.
Loi électorale
M. Gratton: Ici, c'est un article de concordance avec la Loi
électorale...
Le Président (M. Filion): C'est cela.
M. Gratton: ...et qui concerne le consensus sur les secteurs
électoraux.
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 28: "Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 60, du titre suivant: "Titre III.l "Les secteurs électoraux et
les sections de vote" et j'appelle l'article 60.1.
Les secteurs électoraux et les sections de
vote
M. Gratton: C'est conforme au consensus sur les secteurs
électoraux et on a remplacé le nombre de 2500 électeurs,
nombre maximal, par la notion d'environ dix sections de vote de 300
électeurs au maximum, ce qui donne un peu plus de latitude.
M. Rochefort: Cela va.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 60.2.
M. Gratton: C'est conforme aux nouvelles responsabilités
du DGE dans le domaine des secteurs électoraux. Il reprend l'obligation
faite par l'article 10 de la loi actuelle qu'on a abrogé
tantôt.
Le Président (M. Filion): Je vous signale...
M. Rochefort: Là, on est à l'article 29. M.
Gratton: L'article 28, 60.2.
M. Rochefort: Êtes-vous en train d'étudier les
alinéas? Excusez-moi, je pensais qu'on les avait... Parfait,
parfait.
Le Président (M. Filion): Je vous signale, M. le ministre,
que le mot "places" utilisé à l'article 60.2, selon le conseil
des usagers de la langue française, est utilisé ici dans le
mauvais sens, mais en tout cas. Ne faisons pas de chichi.
M. Gratton: Place Alexis-Nihon, Place Ville-Marie.
Le Président (M. Filion): Ici: "un indicateur des rues,
avenues, boulevards, côtes, places, ruelles, rangs...", etc.
Mme Bleau: Mais il y a des petites places. Il y a peut-être
25 places: Place de Vigny, toutes sortes de places.
Une voix: Place de ville.
M. Gratton: Vous en avez lancé une belle, n'est-ce pas, M.
le Président?
Le Président (M. Filion): Je ne veux pas commencer de
débat, mais je vous réfère à un avis du conseil des
usagers de la langue française, mais je n'en fais pas de cas. Sauf que
lors d'une révision de la loi, on pourra vérifier mes dires.
C'est pour l'histoire.
M. Rochefort: Nous en sommes convaincus.
Le Président (M. Filion): J'appelle l'article 60.3.
M. Gratton: Un moment historique.
M. Rochefort: Non, cela c'était à une autre
commission.
Le Président (M. Filion): L'article 60.2 est
adopté. L'article 60.3.
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 60.4.
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 29 sur lequel... L'article 28, donc, est-il adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 29.
Dispositions diverses et finales
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Un amendement est
déposé par le ministre visant à introduire, après
l'article 29, un article 29.1 qui se lit comme suit: "Malgré les
articles 25 à 25.3 de la Loi sur la représentation
électorale, la Commission de la représentation remet au
président de l'Assemblée nationale, au plus tard le 15 septembre
1987, un rapport préliminaire dans lequel elle propose une
délimitation des circonscriptions électorales du
Québec."
M. Gratton: Compte tenu de l'abrogation des deux lois, il fallait
prévoir l'obligation de déposer ce rapport pour septembre.
M. Rochefort: D'autant plus qu'on nous a confirmé cette
semaine que le délai serait rencontré.
M. Gratton: Oui. Il n'y aura pas de problème.
Adopté?
M. Rochefort: Oui.
Le Président (M. Filion): Donc, l'amendement est
adopté. L'article 29, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 30.
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): L'article 30 est adopté.
J'appelle l'article 31.
M. Gratton: L'article 30 est-il adopté, M. le
Président?
Le Président (M. Filion): L'article 30 est adopté.
L'article 31.
M. Rochefort: Juste une seconde. Je vais aller voir ce qu'est
l'article 26. Cela va.
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle
l'article 32, avec l'amendement qui suit déposé par le ministre.
L'article 32 du projet de loi 25 est remplacé par le suivant: "Les
dispositions de la présente loi entreront en vigueur le (indiquer ici la
date de la sanction de la présente loi), à l'exception de celle
de l'article 26 qui entrera en vigueur le 1er janvier 1988."
M. Gratton: Alors, l'article 26 concerne le domaine municipal et
pour respecter l'échéancier de délimitation des districts
électoraux municipaux et pour éviter toute confusion, il est
essentiel que cet article n'entre en vigueur qu'au 1er janvier 1988.
La première formulation a l'article 32, en reportant
l'entrée en vigueur de l'article 29 au 16 septembre 1987, ne remplissait
pas l'objectif visé, soit le dépôt du rapport de
délimitation pour le 15 septembre. C'est donc mon nouvel article 29.1,
qui a été introduit par papillon, qui remplit maintenant cet
objectif.
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Je m'excuse, j'ai
peut-être manqué un bout, mais que va-t-il arriver avec
l'entrée en vigueur de l'article 29? S'en va-t-il dans...
Peut-être que j'ai mal saisi.
M. Rochefort: II entre en vigueur au moment de la sanction.
Le Président (M. Filion): Oui, mais on n'a pas
modifié l'article 31?
M. Rochefort: On vient de modifier l'article 32.
Le Président (M. Filion): Je comprends qu'on modifie
l'article 32, mais à l'article 31 on parle de l'article 26.
M. Rochefort: On dit: "a effet".
Le Président (M. Filion): L'article 26 entre en vigueur...
Juste pour ma compréhension, quand l'article 29 entre-t-il en
vigueur?
M. Gratton: À l'article 31, on parle de l'effet
rétroactif au 22 janvier. Alors, l'entrée en vigueur de l'article
29, on veut que ce soit...
Le Président (M. Filion): D'accord.
Mme Bleau: Tous les articles, sauf l'article 26.
Le Président (M. Filion): En même temps. D'accord,
je m'excuse. C'est bien.
Mme Bleau: C'est l'effet rétroactif.
Le Président (M. Filion): C'est l'effet rétroactif
à l'article 31.
Donc, est-ce que l'amendement à l'article 32 est
adopté''
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. L'article 32, tel
qu'amendé, est adopté.
Est-ce que les intitulés du projet de loi sont
adoptés?
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté?
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Le projet de loi tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Y a-t-il une motion de
rénumération?
M. Gratton: Renumérotation.
M. Rochefort: Je suis certain que c'est nécessaire.
Le Président (M. Filion): C'est la renumérotation,
vous avez raison. Rénumérer, c'est 200 $ à partir
de...
M. Gratton: Ils font cela dans la salle
80, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Donc, une motion de
renumérotation est-elle présentée par le ministre?
M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Filion): Le ministre dépose une
motion de renumérotation qui est adoptée?
M. Rochefort: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Adopté. Y a-t-il des
commentaires avant que je déclare notre mandat accompli?
M. Gratton: M. le Président, le député de
Gouin m'avait indiqué qu'on pendrait environ trois heures, ce soir, pour
procéder à l'étude détaillée. Alors, on
pourrait peut-être prendre l'heure et quart qui nous reste pour nous
remercier mutuellement de notre collaboration.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Gratton: Je dirai plutôt que j'ai noté la demande
que nous avons faite à Me Casgrain du contentieux du Directeur
général des élections quant aux articles qui ont fait
problème tantôt. Nous nous engageons donc à faire en sorte
qu'au moment de la prise en considération du rapport ou de la
troisième lecture nous fassions les amendements de concordance
nécessaires.
Évidemment, tout en remerciant les membres de la commission, je
désire souligner de façon particulière l'excellente
collaboration que j'ai reçue du personnel du Secrétariat à
la réforme électorale de même que du personnel du Directeur
général des élections et, évidemment, je tiens
à vous remercier, M. le Président, pour les choses fort
intéressantes que vous avez contribué à noua faire
comprendre ce soir.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, j'ai presque le souffle
coupé. Je veux m'associer au ministre pour lui redire ma satisfaction
quant au déroulement de nos travaux, ce soir. Je veux remercier le
personnel du Secrétariat à la réforme électorale et
du Directeur général des élections et souligner que le
déroulement de la commission, ce soir, est l'illustration et le
résultat du climat dans lequel s'est déroulé tout le
travail de révision de la Loi sur la représentation
électorale. Je veux immédiatement dire au ministre que,
malgré ce que j'ai dit et que je maintiens, quant au départ du
processus de révision de la Loi électorale et du financement des
partis politiques, nous entendons bien avoir la même attitude dans ces
deux dossiers que celle qui nous a caractérisés et animés
dans le dossier de la Loi sur la représentation électorale. Donc,
je suis convaincu qu'on arrivera à des résultats tout aussi
positifs, pour l'ensemble des intéressés, dans ces deux dossiers,
que ceux qu'on obtient dans le dossier de la Loi sur la représentation
électorale, laquelle, j'en suis convaincu, représente un bon
progrès par rapport à la loi que nous connaissions et nous permet
aussi d'atteindre l'objectif de maintenir les acquis.
Le Président (M. Filion): Nos travaux sont ajournés
sine die.
(Fin de la séance à 21 h 53)