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(Dix heures douze minutes)
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je déclare la séance ouverte. Je rappelle le mandat
de la commission qui est de poursuivre l'étude détaillée
du projet de loi 162, Loi sur les arrangements préalables de services
funéraires et de sépulture. Je demande à la
secrétaire d'annoncer les remplacements.
La Secrétaire: M. Farrah (Îles-de-la-Madeleine) est
remplacé par M. Maciocia (Vtger), M. Marcil (Beauharnois) par M. Audet
(Beauce-Nord).
Motion proposant la tenue de consultations
particulières
Le Président (M. Kehoe): Avant d'ajourner les travaux de
la commission la semaine dernière, nous en étions à la
motion du député de Shefford concernant des consultations
particulières. La parole est à vous, M. le député
de Shefford.
M. Roger Paré (suite)
M. Paré: Merci, M. le Président. En effet, j'avais
présenté une motion qui se lisait comme suit: Que la commission
des institutions tienne, avant d'entreprendre l'étude
détaillée du projet de loi 162, Loi sur les arrangements
préalables de services funéraires et de sépulture, des
consultations particulières et qu'à cette fin elle entende la
Fédération nationale des associations de consommateurs du
Québec, la Fédération des ACEF du Québec,
l'Association des consommateurs du Québec, la Fédération
des coopératives funéraires du Québec, la
Fédération de l'âge d'or du Québec, la Corporation
des thanatologues du Québec, la Corporation des thanatologues du
Québec, section Estrie, et l'Association des compagnies de
cimetières du Québec Inc.
J'avais dit, à ce moment-là, que c'était impartant
comme dossier pour ce qui est de l'ampleur que va prendre, pour le
consommateur, cette nouvelle façon de procéder quant aux
préarrangements funéraires. On sait déjà, au moment
où l'on se parle, qu'au-delà de 50 000 citoyens profitent de
cette possibilité qui est offerte maintenant par les entreprises. On
sait que cela va aller en augmentant de plus en plus. Je pense que cela ne se
dément pas. Tout le monde est d'accord là-dessus. Par contre, il
y a des groupes qui ont manifesté un intérêt à faire
valoir leur point de vue. Il est évident que, si on ne les entend pas en
commission, je vais me faire la voix des différents groupes que j'ai
nommés et d'autres, pour faire valoir leur point de vue. Non seulement
c'est le rôle de l'Opposition, mais c'est aussi la fonction du
gouvernement d'être à l'écoute des gens et d'étudier
toutes les facettes d'une situation qui se présente, et de tenir compte
des espoirs et des inquiétudes de chacun des groupes,
spécialement ces groupes qui sont ou impliqués comme entreprises
dans le secteur, ou des gens qui sont à la défense des
consommateurs. On sait très bien que beaucoup de gens vont être
touchés. J'ai donné des chiffres tantôt et je ne les
répéterai pas, mais on sait, avec l'ampleur que va prendre ce
mouvement, qu'il se peut que les associations de consommateurs soient
appelées à intervenir de temps en temps. La meilleure place,
à mon avis, pour intervenir sur un projet de loi qui touche l'ensemble
de la population, c'est bien en commission parlementaire. C'est important.
La Fédération nationale des associations de consommateurs
du Québec, qui a fait valoir certains points ou demandes de changement,
regroupe énormément de gens qui appuient cette prise de position,
et je vais vous les nommer. Si on ne les rencontre pas, il faut au moins savoir
qui sont les gens qui ont des points de vue différents ou qui demandent
d'apporter des changements au projet de loi. Les associations sont nombreuses,
cela veut dire que les gens qu'elles représentent sont encore . plus
nombreux. Les groupes et associations qui appuient la Fédération
nationale des associations de consommateurs du Québec sont les suivants,
et je vais vous les nommer: 1° la Fédération des ACEF du
Québec; 2° l'Association des consommateurs du Québec: 3°
la Coopérative funéraire de Saint-Jean-de-Matha; 4° APCI
Côte-Nord; 5° Comité de recherche et d'information en
consommation de Port-Cartier; 6° l'Association coopérative
d'économie familiale de l'Outaouais; 7° Service budgétaire
sud-ouest; 8° l'Association coopérative d'économie familiale
Lanaudière;
9° la Coopérative de frais funéraires de
Château-Richer; 10° le Service budgétaire populaire de
l'Estrie; 11° l'Association coopérative d'économie familiale
de Granby; 12° la Société nationale québécoise
Richelieu- Yamaska Inc; 13° l'Association coopérative
d'économie familiale sud-ouest; 14° la Coopérative
funéraire de l'Es-trie; 15° Conseil régional de l'âge
d'or de l'Estrie; 16° le Service budgétaire La Doré Inc;
17° la Coopérative funéraire Saguenay; 18° le Carrefour
d'entraide Drummond
Inc.; 19° le Service d'aide aux consommateurs de Sorel; 20°
Coopérative funéraire de Lac-Mé-gantic; 21°
Fédération de l'âge d'or du Québec, la FADOO;
22° l'Association coopérative d'économie familiale de Laval;
23° Coopérative funéraire de la région d'Asbestos;
24° Coopérative funéraire charlevoisien- ne; 25° Centre
de recherche et d'information en consommation de Sept-Îles; 26°
l'Association coopérative d'économie familiale de la Mauricie;
27° Coopérative funéraire de Lotbiniè-re; 28° Club
de l'âge d'or Princesse de Granby; 29 Service d'aide aux consommateurs
Inc. de Biencourt.
Comme vous pouvez le voir, M. le Président, 29 associations ont
joint leur voix à la fédération nationale afin de partager
des préoccupations similaires, et elles tiennent à faire valoir
leur point de vue qui est orienté vers la protection du consommateur.
C'est important, il y a des sommes très importantes qui vont être
engagées là-dedans. Pour chacun des citoyens qui veut se
prévaloir du préarrangement, c'est un montant qui peut varier
entre 1000 $ et 5000 $ environ... Globalement, quand il y aura des centaines de
milliers de citoyens là-dedans, on va jouer dans les centaines de
millions, ce qui n'est plus du tout la même chose. Si on a une
préoccupation réelle de la protection du consommateur, c'est
global, c'est général; cela ne veut pas dire seulement la
protection de l'argent investi au moment de la transaction, pas seulement non
plus pour le service qui est rendu au moment du décès, mais cela
peut vouloir dire et cela doit vouloir dire aussi, si on a une véritable
préoccupation de la protection des intérêts du
consommateur, l'usufruit, l'intérêt de cet argent, puisque c'est
l'argent des citoyens. J'aurai des questions à poser là-dessus
lors de l'étude article par article.
S'il n'y a pas d'audition, je pense qu'il est important qu'au moins le
point de vue de gens ou de groupes très représentatifs soit
soumis à l'attention des parlementaires, membres de la commission. Je ne
sais pas si elle l'a été, mais je vais quand même faire, au
moins en partie, la lecture d'une lettre que je trouve importante, puisqu'elle
représente des dizaines et des dizaines de milliers de membres d'une
association qui est la Fédération de l'âge d'or du
Québec. Cela fait partie des groupes retenus dans ma motion pour
être entendus; le ministre a dit qu'il n'en était pas question.
Donc, si ces gens-là ne peuvent pas se faire entendre, j'aimerais au
moins pouvoir faire entendre leurs commentaires aux membres de la commission,
de sorte que, lorsque viendra l'étude du projet de loi article par
article, on tienne compte de l'argumentation et des désirs de la
FADOQ.
C'est une lettre toute récente, datée du 18 mars 1987 et
adressée au ministre et concerne le projet de loi 162. Ce que dit la
présidente, Mme Leblanc, se résume en quelques pages. Je vais
lire l'essentiel de la lettre: "...Ce projet de loi intéresse
particulièrement les personnes âgées qui se sentent
davantage concernées et inquiètes face à
l'éventualité prochaine de la mort et aussi face aux nouvelles
modalités qui, depuis quelques années, entourent la mort. Il y a
plus de deux ans, la Fédération de l'âge d'or du
Québec a attiré l'attention de l'Office de la protection du
consommateur sur cette nouvelle pratique des préarrangements
funéraires. En juillet 1986, elle présentait un projet de
recherche sur le même sujet intitulé "Étude des avantages
et de3 inconvénients des préarrangements funéraires" dont
vous trouverez le texte en annexe. Notre projet a été
officiellement accepté. Il reste à venir l'autorisation du
Conseil du trésor. En dépit du fait que nous reconnaissions
l'urgence d'une loi dans ce domaine, nous avons été surpris de la
rapidité avec laquelle on a présenté le projet de loi
avant même les débuts de cette recherche. Nous espérons
néanmoins que les résultats de l'analyse puissent permettre des
amendements s'il y a lieu. Voici les principaux points que nous désirons
soumettre à votre attention dans une perspective de protection de la
personne âgée. En premier lieu, ce service de
préarrangements funéraires ne peut pas être
considéré comme un bien de consommation au même titre que
d'autres. Il fait appel aux sentiments et soulève une grande
émotivité souvent dans une période d'angoisse
difficilement surmontable par un grand nombre de personnes vieillissantes.
"Interdiction de la vente itinérante de
préarrangements funéraires en raison de - je cite toujours
la lettre de Mme Leblanc - la vulnérabilité de cette
clientèle de personnes âgées, ses faiblesses et ses
difficultés à vraiment saisir les nuances d'une entente verbale
et d'un contrat, son désarroi souvent si elle vient de subir un choc du
décès d'un proche, la complexité habituelle du texte du
contrat, la possibilité dans ce cas d'un délai prolongé
entre le paiement et la réception du service, sa perception du respect
de sa signature et son hésitation à faire des réclamations
ou à annuler si elle vient à changer d'idée." Donc, c'est
un des premiers points qui est amené par Mme Leblanc, de la FADOQ; c'est
l'interdiction de la vente itinérante pour les raisons que je viens
d'énumérer.
Le deuxième point que l'on retrouve et qui est important: "le
dépôt en fidéicommis des sommes versées par les
acheteurs et contrôle de cette masse importante d'argent couvrant des
services à être fournis dans un délai assez
éloigné."
Le troisième point apporté par la FADOQ:
"possibilité d'annuler le contrat contre remboursement en tout temps
sans frais ni pénalité dans les délais de 30 jours qui
suivent la signature du contrat et ce, par la suite, moyennant une certaine
pénalité, sans remboursement cependant en ce qui concerne les
services déjà rendus et les articles déjà
identifiés et remis ou è remettre éventuellement à
l'acheteur. Nous comprenons que la pénalité représenterait
le 10 % du prix du contrat non déposé en fidéicommis ainsi
qu'une partie seulement des revenus générés par les sommes
déposées en fidéicommis. Nous comprenons que cette
pénalité représenterait dans frais d'administration du
vendeur. Faut-il vérifier s'ils sont excessifs? Il est à craindre
également que l'attrait de gains aussi facilement et rapidement
réalisés n'incite un grand nombre de profiteurs et d'exploiteurs
à venir opérer dans cette catégorie de services."
Dans les autres points qui sont apportés par Mme Leblanc de la
FADOQ: "un avis à une tierce personne qui, mise au courant de
l'existence d'un contrat de services, saura réclamer en temps et lieu
les services déjà payés au bon endroit. Cette clause nous
semble essentielle même si l'acheteur désire garder secret le
contenu du contrat à l'endroit de cette tierce personne, à la
condition d'être assuré que cette tierce personne soit vraiment
parmi les premières à être avisées du
décès. Une simple carte peut facilement être
égarée ou perdue et, si elle est déposée dans un
coffret, il y a risque de la trouver trop tard." Ce sont, en gros, les points
apportés par, la FADOQ. Des points importants puisque ça touche
les points que nous avions apportés en deuxième lecture, entre
autres la vente itinérante, le dépôt en
fidéicommis.
Un autre point est apporté surtout par la
Fédération nationale des associations de consommateurs en ce qui
concerne les intérêts, et elle revient aussi spécialement
sur la vente itinérante.
C'est évident, M. le Président, que je pourrais lire les
télégrammes qui sont envoyés par la
fédération ou par d'autres associations individuellement, ou des
lettres ou des télégrammes qui ont été
envoyés par des gens pour faire valoir leur point de vue, mais ce ne
sera jamais représentatif comme si ces gens-là étaient
venus faire valoir leur point de vue, exprimer leur désir
personnellement parce que, comme je le disais au début de mon
intervention, à l'heure actuelle, 50 000 citoyens se sont
déjà prévalus de ce pouvoir, de cette possibilité
d'achat de services préalables. Il y a eu aussi des problèmes, et
ceux qui ont eu à intervenir pour aider les gens, ce sont les
associations de protection du consommateur. Donc, ces gens-là ont
déjà une expérience acquise qui leur permettrait, non
seulement de nous sensibiliser, nous, les membres de la commission, mais aussi
de nous apporter probablement des suggestions et des craintes. C'est d'ailleurs
ce qu'ils font. Comme le disait, dans sa lettre, Mme Leblanc, de la FADOQ,
s'ils ne sont pas entendus, ils feront quand même leur recherche que nous
avons appuyée. Donc, si ces gens-là font la recherche, ils
arriveront probablement avec des recommandations, des suggestions qui risquent
d'apporter des changements au projet de loi.
Pourquoi le législateur serait-il obliqé, à
l'automne ou au printemps prochain, d'apporter des modifications à une
loi plutôt que de prendre quelques jours de plus pour avoir tout
l'éclairage nécessaire et être en mesure de produire la
meilleure loi possible, avec le plus de protection possible? Il ne faut pas
oublier que ce projet de loi que vous apportez, M. le ministre, tout en sachant
que c'est évident qu'on ne vient pas légiférer ici en vase
clos, en ignorant que chaque loi est reliée directement aux autres
ministères mais, chaque ministre ayant une responsabilité
particulière, la vôtre, à titre de ministre de la Justice
et responsable de la Protection du consommateur...
Le projet de loi 162 doit, avant tout, avoir une préoccupation
pour la protection du consommateur; il ne faut pas l'oublier. C'est à ce
titre que vous êtes parrain de ce projet de loi. C'est censé
être dans le souci de la protection du consommateur que ce projet de loi
est présenté. Donc, si c'est vrai qu'il faut aussi penser au
développement - je suis tout à fait d'accord - il faut surtout
avoir ce souci d'être à l'écoute des consommateurs et de
leurs représentants, dont 29 associations appuient les
préoccupations et les demandes de la Fédération nationale
des
associations de consommateurs du Québec. C'est une
préoccupation que nous devons avoir ce matin, à mon avis,
au-delà de toutes les autres, étant bien sensibles au fait que
des gens sont inquiets à la suite d'expériences vécues. Le
projet de loi n'est pas adopté, mais on sait que le nombre de personnes
qui vont vouloir profiter de ce service offert va se multiplier. Cela va se
développer très rapidement, spécialement avec l'adoption
du projet de loi 162.
Premièrement, il y aura une reconnaissance gouvernementale. C'est
un service, non seulement que l'on appuie, mais que l'on vient
réglementer et permettre que cela se fasse par vente itinérante,
tel qu'on le retrouve là-dedans. Si l'on permet cela, vous savez que
cela veut dire une accélération des ventes. En même temps,
il faut se demander, comme responsable de l'Office de la protection du
consommateur, si l'on va aussi se donner les moyens de pouvoir l'appliquer. Ce
que je veux dire par là, c'est tout simplement que, quand on ajoute
l'application de règlements à l'office, il faut aussi lui donner
les moyens d'être capable de surveiller, de superviser et de
contrôler, d'être capable, non seulement, de dire aux
consommateurs: Vous avez une loi, une réglementation qui vous
protège ou, en tout cas, qui permet certaines choses... Si la loi
reconnaît des obligations aux entreprises, elle reconnaît aussi des
droits aux consommateurs. Est-ce que l'office sera en mesure de donner tout le
service aux gens qui lui solliciteront de l'aide, de l'appui ou des conseils?
Je vous dis cela parce qu'on sait que dans d'autres secteurs...
Je connais votre intention sincère de venir en aide, entre
autres, au domaine de l'habitation. Cela fait longtemps que vous dites que les
gens pourront profiter d'une protection accrue et de plans de garantie de
maison neuve et de rénovation. L'intention est là, la loi est
là, mais vous m'avez dit à la fin de l'année: Oui, ce sera
en vigueur avant la fin de 1986 ou au début de 1987, On est rendu
à mai 1987 et je n'ai toujours pas eu connaissance que cela ait
été officialisé quelque part. La raison en est
peut-être le manque de fonds pour être capable de se payer tout le
personnel nécessaire pour la mise en vigueur de ces plans de garantie.
(10 h 30)
II faudrait qu'on s'assure, en ce qui concerne la protection du
consommateur, face aux préarrangements funéraires, que la loi
puisse au moins s'appliquer pour qu'on soit en mesure, à l'Office de la
protection du consommateur, d'avoir les ressources nécessaires pour
être capable de donner le service à la population.
Donc, M. le Président, ma motion est pour permettre une
discussion publique, une discussion ouverte sur un sujet aussi important. Je
vous l'ai dit au tout début, la semaine passée, je ne le fais pas
dans le but de retarder. Ce n'est absolument pas l'objectif de la motion. Je ne
veux pas retarder cela, parce que, sur le principe, je vous l'ai dit: En
deuxième lecture, on a voté pour. On espère des
modifications pour voter en plus en troisième lecture pour le projet de
loi. Si on l'amène, c'est que des groupes nous ont manifesté
énormément d'intérêt pour le projet de loi, mais
surtout le goût qu'ils avaient de venir s'exprimer ici eux-mêmes,
de se faire entendre pour être capables d'améliorer le projet de
loi. Ces gens ont des inquiétudes.
C'est évident que c'est le rôle de l'Opposition de faire
valoir les craintes des citoyens qui ne sont pas entendus ici. Je ne vous dis
pas que je vais retarder les travaux parce que ces gens ne seront pas entendus
en faisant valoir leur point de vue, sauf que c'est évident que je vais
défendre la position des gens qui ne sont pas en mesure de se faire
entendre ici. Mais j'aurais préféré que ces gens viennent
eux-mêmes nous donner l'éclairage.
Ce que j'ai demandé dans ma proposition, ce n'est pas d'entendre
les 29 groupes de la fédération plus l'Association des compagnies
de cimetières ou d'autres intervenants qui auraient pu être
intéressés. J'ai l'impression que beaucoup de gens sont
intéressés. C'est une liste limitée que j'ai
proposée dans ma motion, surtout de fédérations et
d'associations, donc qui représentent d'autres groupes. Ce n'est donc
pas pour perdre du temps, c'était pour apporter un éclairage.
Très souvent, on est obligé, même dans la session
qui suit, d'amener des projets de loi omnibus, ce qu'on faisait avant.
Maintenant, on amène plutôt des petits projets de loi de quelques
articles pour corriger ou améliorer des projets de loi qu'on a
adoptés. Nous, ce qu'on dit, c'est que plutôt que risquer de
revenir corriger, même si, en soi, il faut souvent corriger parce que les
situations changent et il faut s'adapter, mais s'il y avait moyen que le projet
de loi, tout de suite, réponde davantage aux préoccupations des
associations de protection du consommateur, je pense qu'on ferait un bon choix
et qu'on risquerait d'amener un projet de loi amélioré, meilleur,
plus sécurisant, entre autres pour des associations aussi importantes
que la FADOQ.
Vous allez me dire que c'est bien sûr que cela ne touche pas
seulement les personnes du troisième âge, et vous avez raison,
sauf que cela touche aussi ces gens. Si la FADOQ a pris la peine de vous
écrire la lettre que je vous ai lue tantôt, c'est qu'il y a une
inquiétude et que ces gens auraient préféré...
Comme réflexion, je trouve que c'est assez bien de la part de Mme
Leblanc de dire: Si vous acceptez qu'on
fasse une étude et que vous êtes prêts à la
payer, ce serait normal qu'on puisse la faire avant que la loi soit
adoptée. C'est tout à fait raisonnable qu'on demande
d'étudier une situation pour avoir un meilleur éclairage
plutôt que, quelques semaines après, décider de faire une
étude; c'est important, mais ce ne sera pas une étude en fonction
d'un projet de loi à venir, pour le meilleur projet de loi possible,
mais ce sera en réaction à l'application d'une loi finalement.
Là-dessus, je pense qu'on aurait peut-être dû attendre au
moins, comme ils nous le disent là-dedans, les résultats de cette
recherche, sinon, au moins leur donner la chance de se faire entendre ici.
M. Marx; J'attends que vous terminiez.
M. Paré: Je n'en ai pas pour longtemps, M. le ministre, de
toute façon.
M. Marx: J'ai hâte de corriger une certaine remarque.
Le Président (M. Kehoe): Avez-vous terminé?
M. Paré: Ce sont les avantages d'une commission
parlementaire qu'on puisse se répondre immédiatement. Comme je
vous ai dit, vous pourrez me dire ou corriger des choses que je vais dire et
j'espère qu'on va en corriger si vraiment... Comme je vous ai dit, on
peut corriger des choses, on peut même changer des chiffres à des
affirmations que j'ai faites, en deuxième lecture et que je vais
ramener. C'est le temps d'avoir une discussion ouverte sur la
réalité des choses. Ce n'est pas les groupes que vous allez
corriger parce que ce que j'amène, c'est l'argumentation des chiffres et
des affirmations qui viennent de ces groupes. Vous allez me corriger, mais vous
n'aurez pas tout l'éclairage de ces personnes qui le vivent
quotidiennement, qui ont des inquiétudes et qui, si elles avaient
été ici, auraient pu vous donner plus que ce que je vais vous
donner, les sources de leurs calculs et les raisons de leurs craintes.
J'aurais aimé qu'on puisse entendre quelques groupes. Je ne me
fais pas d'illusion parce que je me rappelle vos commentaires du début
de la commission sur le vote. Vous dites: On est majoritaire. Je dois vous dire
que cela se voit. Je ne suis pas sûr que cela se sent, mais cela se voit.
Cela ne se sent certainement pas au niveau du micro, en tout cas, parce qu'on
va avoir plus de temps. Ce qui est important... Ce n'est pas un débat
politique. Je dois dire que quand on touche... Je suis convaincu de cela, M. le
ministre, - je le sais parce qu'on en a jasé -c'est au-delà des
partis politiques la protection du consommateur. Je suis convaincu
là-dessus. Je le fais en n'ayant pas l'impression de défendre
politiquement quelque groupe que ce soit, je vous l'ai dit. Même s'il y a
des points de vue ou des affirmations que je fais qui ne sont pas tout à
fait - et vous allez corriger - correctes, je vais présenter ce qui
préoccupe les gens. On va en discuter ouvertement, franchement.
Si les gens ne peuvent pas se faire entendre directement,
personnellement ou par l'entremise de leurs fédérations ou de
leurs associations, je vais être la voix de ces gens pour amener leurs
préoccupations. C'est non seulement mon rôle, mais c'est ce que
j'ai le goût de faire parce que, d'une façon non partisane,
j'aimerais que le projet de loi 162, s'il peut être bonifié,
amélioré, le soit dans le sens des préoccupations des
groupes qui ont manifesté l'intention de se faire entendre et qui ne
seront pas entendus ici à cette commission.
Je n'ai pas l'intention de continuer plus longtemps. Comme je vous ai
dit, ces gens représentent beaucoup de personnes. Ils vont en
représenter davantage face aux préarrangements funéraires
quand la loi va être adoptée. Ils avaient manifesté
l'intention de se faire entendre. Je vous soumets cette demande et je vous
invite à voter pour ma motion.
Le Président (M. Kehoe): Merci. M. Marx: Merci, M.
le Président.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre.
M. Herbert Marx
M. Marx: Oui. Il n'est pas question d'avoir des auditions
publiques. On ne fonctionne pas comme cela à l'Assemblée
nationale. Pour certains projets de loi, on les fait et, pour d'autres, on ne
le fait pas. En ce qui concerne l'écoute, je pense que les consommateurs
vont avoir plus d'une voix autour de cette table, c'est-à-dire que les
députés ministériels vont aussi discuter des demandes des
groupes qui sont intéressés par ce projet de loi. Nous avons pris
l'habitude, au ministère de la Justice, de déposer les projets de
loi lors d'une session et de les adopter à la suivante. Cela ne s'est
pas souvent fait dans le passé. Le ministre de la Justice a souvent
déposé un projet de loi le 15 mai pour adoption le 15 juin. Ici,
nous avons déposé un projet de loi le 9 décembre 1986 pour
adoption le 19 juin 1987. Donc, on a pris tout le temps nécessaire pour
vraiment essayer de bonifier le projet de loi, comme le député de
Shefford l'a dit. Nous sommes encore prêts à faire des
modifications, le cas échéant.
En ce qui concerne la FADOQ, j'ai dit que j'avais un point à
corriger. La FADOQ a demandé de faire une étude sur les
avantages et inconvénients d'acheter des préarrangements
funéraires. Donc, cela n'a rien à voir avec le projet de loi.
Cela peut être avantageux ou pas, cela n'a rien à voir avec le
projet de loi, parce que les gens les achètent maintenant.
Comprenez-vous ce que je veux dire? L'étude n'a rien à voir avec
le fait qu'on veuille réglementer cette industrie. La FADOQ voulait
qu'on fasse une étude pour voir si c'est bon ou mauvais de les acheter,
mais cela, c'est une autre affaire. Cela n'a rien à voir avec le fait
qu'il y ait des gens qui vont en acheter et il faut réglementer cette
industrie. Comprenez-vous ce que je veux dire?
M. Paré: Non. Je dois vous dire, si vous me le permettez,
M. le Président, que, si vous me dites que la recherche c'est pour
savoir si c'est bon ou pas et parce que les gens l'utilisent, cela va
certainement débloquer sur des recommandations...
M. Marx: Ils ont fait des recommandations. Si on attend des
études, on ne légiférera pas avant le
vingt-troisième siècle, parce que tout le monde demande des
subventions pour faire des études. II y a des professeurs, il y a des
groupes d'étudiants, des étudiants à la maîtrise, au
doctorat, des fédérations et des associations. Cela va à
tout le monde, on peut donner de l'argent pour faire des études.
À un moment donné, il faut que le législateur
décide de trancher des questions. Je pense qu'on a fait assez
d'études, étant donné qu'on a des lois semblables dans
tous les États, je pense, en Amérique du Nord, dans toutes les
provinces. La question qu'il faut se poser, c'est: Est-ce que le gouvernement
précédent a commandé assez d'études pendant neuf
ans pour qu'on puisse faire la démarche qui s'impose? J'ai assez
d'études et nous savons où nous voulons aller. La FADOQ veut
faire une étude sur cette question. On est d'accord.
En ce qui concerne l'écoute, je pense que le gouvernement est
à l'écoute des groupements et des personnes
intéressées. Je vais juste vous lire la liste des personnes et
groupes consultés. Il y en a 32 ici. Je vais commencer par ces 32:
Corporation des thanatologues, Comité de coordination des
coopératives funéraires du Québec, Urgel Bourgie
Ltée, Memorial Gardens Quebec, Ltd., Parc commémoratif de
Montréal, Lépine-Cloutier Ltée, Québec, Parc
commémoratif La Souvenance, Québec, Magnus Poirier,
Cimetière de Montréal, Cimetière Côte-des-Neiges,
Cimetière de l'est de Montréal, l'Association des banquiers
canadiens, la Confédération des caisses populaires Desjardins, la
Fiducie du Québec, la Banque Nationale, la Fédération de
l'âge d'or du Québec, FADOQ, la Concertation des associations de
retraités du Québec, la Fédération des
aînés dynamiques du Québec, le Forum des citoyens
âgés du Québec, l'Association des consommateurs du
Québec, l'ACEF du nord de Montréal, l'ACEF de l'est de
Montréal, l'ACEF du centre de Montréal, l'ACEF de Laval, l'ACEF
de Trois-Rivières, l'ACEF de Sainte-Thérèse, l'ACEF de
l'Estrie, l'Association pour la protection des automobilistes, Carrefour
d'entraide de Drummond, Service d'entraide aux consommateurs de Shawinigan,
Service budgétaire de l'Estrie, le ministère des Affaires
sociales.
En ce qui concerne la liste que vous avez soumise des personnes et des
groupements que vous voulez qu'on entende, j'aimerais vous dire que nous avons
eu des rencontres avec ces groupes, et je vais vous en donner la liste:
Fédération nationale des associations de consommateurs du
Québec, Fédération des ACEF du Québec, Association
de3 consommateurs du Québec. L'Association des consommateurs du
Québec, de même que les principales associations membres de la
Fédération nationale des associations de consommateurs du
Québec et de la Fédération des ACEF du Québec ont
été consultées aux dates suivantes.
Le 15 janvier 1986, rencontre en groupe au bureau de l'Office de la
protection du consommateur à Montréal. Les grands principes du
projet de loi ont été discutés. Le 29 octobre 1986,
rencontre de groupes au bureau de l'office à Montréal. Les
associations ont alors été informées de la teneur du
projet de loi et invitées à en discuter. Le 8 décembre
1986, rencontre entre les représentants de la Coalition des associations
de consommateurs et un représentant de l'office ainsi que du cabinet du
ministre. Mars 1987, même chose que précédemment.
Les rencontres avec la Fédération des coopératives
funéraires du Québec: le 23 octobre 1985, rencontre avec le
comité de coordination des Coopératives funéraires du
Québec au bureau de l'office à Montréal. La
fédération n'était pas encore créée. Le
comité de coordination était d'accord avec les grandes
orientations du projet. Fédération de l'âge d'or du
Québec: le 25 juin, rencontre au bureau de l'office, accord avec les
grandes lignes du projet. Fin mars 1987, rencontre avec le président et
un membre du cabinet au bureau de l'office.
Corporation des thanatologues du Québec. Dans le cas de la
corporation, il y avait un lien étroit entre l'exécutif de la
corporation, et plus particulièrement M. Ghislain Harvey, et les
représentants de l'Office de la protection du consommateur depuis 1984.
Cette liaison s'est effectuée par de nombreuses rencontres et entretiens
téléphoniques.
Les échanges majeurs récents sur le projet de loi 162. En
décembre 1986, rencontre de consultation sur les grands
principes du projet de loi' au bureau de l'office. Le 27 décembre
1986, participation au congrès de la corporation. Le projet de loi
était à l'ordre du jour et les grandes lignes firent l'objet de
discussions. Le 28 mars 1987, rencontre avec des représentants de
l'exécutif de la corporation au bureau de l'office à
Montréal. En mars 1987, rencontre avec des représentants du
cabinet des ministres.
Corporation des thanatologues du Québec, section Estrie: aucune
rencontre et aucune demande de rencontre. Association des compagnies de
cimetières du Québec Inc. Cette association est toute
récente, et, à ce titre, elle a eu une rencontre avec des
représentants du cabinet du ministre en avril 1987. Par ailleurs, les
membres de cette association ont fait l'objet de nombreuses rencontres et
discussions.
Parc commémoratif de Montréal: le 6 décembre 1985,
rencontre au bureau de l'office. Le 10 juillet 1986, rencontre entre des
représentants de l'office et le président de l'entreprise au
bureau même du parc. Divers échanges téléphoniques
subséquents. (10 h 45)
Lépine-CIoutier: le 2 juillet 1986, rencontre au bureau de
l'entreprise à Québec entre les dirigeants de l'entreprise et les
représentants de l'office. Mi-juillet 1986, rencontre entre le courtier
de l'entreprise et des représentants de l'office à la demande de
Lépine-CIoutier. Par la suite, environ une dizaine de conversations
téléphoniques avec les représentants de l'office et M.
Yvon Rodrigue, directeur général, et Jacques Beaudet, avocat et
administrateur. Jardins commémoratifs (Québec), le 25 juin 1986,
rencontre aux bureaux de Montréal entre les représentants de la
compagnie et des représentants de l'office. Le 9 juillet 1986, rencontre
aux bureaux de l'office à Montréal entre des représentants
de l'entreprise et des représentants de l'office. Le 2 mars 1987,
rencontre aux bureaux de l'office à Montréal entre les
représentants de l'entreprise et des représentants de l'office.
Multiples conversations téléphoniques avec M. Howlet, directeur
à Montréal, et M. Robert Seemsion, vice-président aux
finances. Magnus Poirier, le 22 mai 1986, rencontre aux bureaux de l'office
à Montréal. Cette rencontre a été suivie de
nombreux échanges téléphoniques de nature consultative
avec l'entreprise.
Bon. Je peux en faire plus, mais cela prendrait quelques heures pour
faire état de toutes ces consultations, conversations
téléphoniques, conversations en personne, etc. Je pense qu'on a
entendu tout le monde au moins trois fois. Maintenant, c'est le temps de passer
à l'action. Je conviens avec le député de Shefford qu'il
se fasse le porte-parole de gens qui ne trouvent pas leurs recommandations et
leurs suggestions dans le projet de loi. Parfait! On va discuter de leurs
suggestions, on va discuter de leurs recommandations quand on fera
l'étude article par article du projet de loi. Nous sommes prêts
à discuter de toutes ces questions, à prendre tout le temps
nécessaire et à apporter les modifications que nous pensons
souhaitables. Pour chaque projet de loi, il y a des centaines, des milliers de
suggestions et de recommandations. Souvent, les recommandations sont
contradictoires, les suggestions sont contradictoires. À un moment
donné, il faut que quelqu'un décide et c'est l'Assemblée
nationale qui décide. On va décider de ces questions et nous
sommes très ouverts à discuter de toutes ces suggestions. Il
n'est pas question de "baquer" sur un point ou un autre; on est prêt
à discuter, à revoir... C'est pourquoi on fait l'étude
article par article. C'est une étude publique. Vous allez et nous allons
aussi présenter des suggestions et des recommandations. On pourra
expliquer pourquoi on en a accepté certaines et on en a rejeté
d'autres. Mais je pense que le député devra convenir que ce
n'était pas fait en cachette, ces projets de loi, c'était fait en
consultation avec tout le monde intéressé. On fait l'étude
article par article qui va prendre j'imagine, quelques heures. Donc, tout le
monde va avoir la possibilité de présenter son point de vue, ses
suggestions et ses recommandations. On ne peut pas faire en sorte, et c'est
dangereux, que le législateur ne puisse pas décider parce qu'il
n'a pas entendu le quinzième groupe pour la vingt-cinquième fois.
À un moment donné, les gens commencent à se
répéter. On a entendu tout le monde, on a consulté tout le
monde, on l'a fait quelques fois, même, et je pense qu'on a assez
d'informations pour passer à l'action. C'est dangereux de ne pas
être sûr de ce qu'on veut. À un moment donné, il faut
décider de ce qu'on veut faire; c'est cela, légiférer, je
pense.
Le Président (M. Kehoe): Y a-t-il d'autres interventions
sur la motion? M. le député de Shefford.
M. Paré: Oui, très rapidement. Je comprends, M. le
ministre, vous avez raison, on est ici pour trancher dans le temps. Quand vous
dites que vous avez eu beaucoup d'échanges et de rencontres, je le sais,
sauf qu'il y a beaucoup de ces échanges qui ont eu lieu avant le projet
de loi 162...
M. Marx: C'était mieux.
M. Paré: C'est mieux pour la préparation, sauf que
les gens ont aussi le droit de réagir après sur l'espèce
d'analyse que vous avez faite des différentes rencontres, des points de
vue opposés pour arriver avec un projet de loi qui vient essayer
d'équilibrer ou de prendre le meilleur
des points de vue opposés. Donc, des rencontres qui ont eu lieu
avant, tant mieux! cela apporte un éclairage pour la préparation,
sauf qu'on a le droit de réagir aussi à ce que va être la
loi. Quand vous dites qu'on est ici pour décider, vous avez raison, sauf
que, quand vous dites: On est ici pour décider, le "on", même si
on dit souvent que cela n'inclut pas les gens qui parlent, ce n'est pas vrai -
en tout cas, dans ce cas-là, ce n'est pas vrai. Ce sont les membres de
la commission qui auront à décider. Et, s'il y a eu des
échanges entre votre chef de cabinet, vos sous-ministres et les gens de
l'Office de la protection du consommateur, ceux qui ont à voter sur le
projet de loi ce matin, ce sont les députés membres de la
commission parlementaire. Les députés membres de la commission
parlementaire n'ont pas participé à ces échanges. Donc, on
va voter en fonction d'échanges extérieurs. C'est bien sûr
que je fais confiance à l'office parce qu'il a fait ses preuves depuis
des années. Ce que nous demandons, contrairement au rapport Gobeil,
c'est d'augmenter le personnel et d'augmenter même les champs de
juridiction parce qu'on sait que l'office rend des services incroyables et les
gens y sont très compétents. Je ne mets pas cela en doute, sauf
que les membres de la commission n'étaient pas là lors de ces
échanges et n'ont pas eu toute l'information. Ce que je voulais avoir
pour les membres de la commission qui auront à se prononcer sur ce
projet de loi, c'est un éclairage un peu plus grand qui
représente l'intérêt des consommateurs et même des
compagnies de cimetières du Québec en les entendant, en apportant
une argumentation qui viendra expliquer plus en détail, plus à
fond, ce qu'on retrouve et ce que signifie chacun des articles du projet de
loi. L'éclairage qu'on aura, ce sera nos échanges à nous,
M. le ministre. Je vous fais confiance. Vous êtes bien entouré.
Les gens sont près de vous pour répondre aux questions. Je suis
d'accord, mais cela ne nous apporte pas nécessairement la
préoccupation des groupes que ces gens-là ont entendus, mais que
nous, les membres de la commission, n'avons pas entendus.
Je ne veux pas étirer plus longtemps, M. le Président. La
motion est toujours là et je vous demande d'en disposer.
Le Président (M. Kehoe): Y a-t-il d'autres interventions
par d'autres députés? Est-ce que nous sommes prêts à
procéder au vote?
M. Marx: ...rejeté sur division.
M. Paré: Je demande le vote, M. le Président.
La Secrétaire: M. Bélisle (Mille-Îles), pour
ou contre la motion?
M. Bélisle: Sur la motion de consultation? C'est cela?
La Secrétaire: Oui.
M. Bélisle: Contre.
La Secrétaire: M. Maciocia (Viger)?
M. Maciocia: Contre.
La Secrétaire: M. Kehoe (Chapleau)?
M. Kehoe: Contre.
La Secrétaire: M. Laporte (Sainte-Marie)?
M. Laporte: Contre.
La Secrétaire: M. Audet n'y est pas. M. Paré
(Shefford)?
M. Paré: Pour.
La Secrétaire: M. Marx?
M. Marx: Contre.
La Secrétaire: 5 contre, 1 pour.
Le Président (M. Kehoe): Je comprends que la motion est
rejetée sur division, 5 contre, 1 pour.
Étude détaillée
Nous allons maintenant procéder à l'étude du projet
de loi article par article. À cet effet, j'appelle l'article 1. Je donne
la parole au ministre s'il a quelques mots à dire concernant cet
article.
Définitions et application
M. Marx: L'article 1 indique ce qu'il faut entendre, aux fins de
la présente loi, par "acheteur", "contrat", "représentant" et
"vendeur". Est-ce que cela pose des problèmes, M. le
Président?
M. Paré: Non. Adopté. M. Marx:
Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 2.
M. Marx: L'article 2 définît les champs
d'application de la loi qui s'étendent aux contrats d'arrangements
préalables de services funéraires et de sépulture,
à l'exception de certains contrats conclus par
les cimetières religieux. Le contrat d'arrangements
préalables de services funéraires, la notion de services
funéraires; le contrat d'arrangements, préalables de
sépulture, la notion de sépulture et la notion d'exploitant d'un
cimetière religieux.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Paré: Non. Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Shefford.
M. Paré: J'aimerais que vous m'expliquiez, M. le ministre,
pour quelle raison vous faites exception pour les cimetières
religieux.
M. Marx: Les exploitants de cimetières religieux sont
exclus du champ d'application de la loi pour autant que l'objet du contrat soit
un bien ou un service fourni dans le cimetière. Par conséquent,
si un cimetière religieux désirait vendre, à l'avenir,
pour concurrencer l'entreprise privée, en plus d'une sépulture,
des services d'embaumement ou d'exposition fournis par un tiers, il serait
alors régi par la loi pour ces derniers services. Présentement,
les cimetières religieux offrent, en plus des sépultures, des
pierres tombales, des urnes funéraires et des services
crématoires. Ces biens et services sont fournis aux cimetières.
La pérennité et la solvabilité des corporations
religieuses rendent inutiles leur assujettissement à la loi.
Aux fins de la loi, l'exploitant d'un cimetière religieux est la
personne autorisée par l'autorité religieuse compétente
à exploiter ou à administrer un cimetière établi
par l'autorité religieuse en vertu d'une loi du Québec
l'habilitant à cette fin. Il s'agit des cimetières
exploités par les principales confessionnalités religieuses. Ce
ne sont pas des thanatologues.
M. Paré: Juste pour être bien clair. Bien sûr
qu'on se comprend parce que vous dites que ça dépend des
services, à savoir s'ils seront régis aussi par la loi quant aux
préarrangements qui sont autres que...
M. Marx: ...ils ne le font pas maintenant.
M. Paré: L'information que j'ai, c'est qu'il y a des
cimetières religieux qui le feraient actuellement et même avec des
vendeurs itinérants.
M. Marx: ...pour des services fournis à l'extérieur
du cimetière. À notre avis, selon l'information que nous avons...
Il y avait un article dans un journal, quelque part, où l'on parlait de
cette situation. On a vérifié et, apparemment, ce n'était
pas exact. On a la même information que vous avez eue. On a essayé
de vérifier ça et on a trouvé que ce n'était pas
exact.
M. Paré: Je vais prendre un autre exemple. Je ne sais pas
si vous pouvez me donner la réponse là-dessus: Le
cimetière Saint-Charles de Québec utiliserait les services de
vendeurs itinérants.
M. Marx: C'était, en effet, allégué dans un
article du Journal de Québec. Nous avons vérifié et
on nous a dit que c'est inexact. L'Office de la protection du consommateur a
vérifié. Ils envoient peut-être des circulaires, Us mettent
peut-être des annonces dans les hebdos mais ils ne font pas de vente
itinérante.
M. Paré: Et, s'ils le faisaient à l'avenir,
qu'arriverait-il? (11 heures)
M. Marx: Si les cimetières religieux commencent à
vendre des préarrangements funéraires comme c'est prévu
par la loi, on va les ajouter, les couvrir, mais, pour le moment, ils n'ont
aucune intention de le faire et ils ne le font pas. Nous n'avons pas
consulté les institutions religieuses parce qu'elles sont couvertes par
une autre loi. C'est cela. On nous dit aussi que cela ne se fait nulle part en
Amérique du Nord parce que cela va à l'encontre du statut non
lucratif des Églises. Les Églises sont sans but lucratif - donc,
elles ne font pas de la vente itinérante, à ce qu'on nous
dît. On l'a vérifié.
M. Paré: Juste pour que ce soit clair, vous me dites: La
loi le reconnaît ou c'est un peu un portrait de la situation actuelle.
Donc, cela ne se fait pas.
M. Marx: Elles n'ont pas l'intention de le faire.
M. Paré: D'accord. Vous me dites que cela ne se fait pas
et qu'en plus elles n'ont pas l'intention de le faire.
M. Marx: Voilà.
M. Paré: Mais, advenant qu'elles le fassent... C'est
sûr que des choses peuvent changer. C'est vrai, l'Église n'est pas
là pour faire des profits, sauf qu'elle a des dettes à acquitter.
Donc, il lui faut des sources de revenu et c'en est une. Vous êtes en
train de me dire que c'est une modification à la loi. Est-ce qu'on peut
dire qu'en vertu de la dernière phrase du premier paragraphe de
l'article 2: "...l'exploitant d'un cimetière religieux et ayant pour
seul objet un bien ou
un service fourni dans ce cimetière", cela voudrait dire
qu'à ce moment-là elle serait sujette, de toute façon,
à la même loi et aux mêmes obligations?
M. Marx: Dès qu'elle fournira un service ailleurs, elle
sera couverte.
M. Paré: C'est cela. Elles seraient couvertes.
M. Marx: Oui, il me semble. Mais aussi, si cela se faisait, cela
changerait le marché, en ce sens que cela ne se fait pas maintenant.
C'est clair: "La présente loi s'applique à tout contrat
d'arrangements préalables de services funéraires et à tout
contrat d'achat préalable de sépulture, à l'exception des
contrats conclus directement entre un acheteur et l'exploitant d'un
cimetière religieux et ayant pour seul objet un bien ou un service
fourni dans ce cimetière." Donc, ce ne sont pas des services qu'on peut
acheter, comme l'exposition, les services, etc. D'accord?
Une voix: II faut que tout soit fait...
M. Marx: C'est cela, il faut que tout soit fait dans le
cimetière. Dès qu'il s'agit de services extérieurs, la
limousine, la location de salons, etc., cela ne se trouve pas dans le
cimetière.
M. Paré: Mais avec les nouvelles modes, la nouvelle
façon de faire...
M. Marx: II ne faut pas réparer des choses qui
fonctionnent bien. Il n'y a rien à réparer ici. Cela ne se fait
pas. On a prévu dans l'article 2 que, si cela se fait, ce sera
couvert.
M. Paré: Mais, en tout cas...
M. Marx: Oui.
M. Paré: ...je veux être vraiment sûr.
M. Marx: Oui, il faut que ce soit clair.
M. Paré: On se rappelle les services traditionnels, mais,
avec la nouvelle façon de faire, cela change beaucoup. Maintenant, non
seulement on peut construire, mais on construit, à l'intérieur
des cimetières, des résidences, même pour l'exposition;
tout peut se retrouver là. Si, à l'intérieur d'un
cimetière religieux, on érige une nouvelle bâtisse
où la totalité des services est rendue - tout se passe là,
on expose le corps, il y a soit crémation, soit enterrement, tout se
passe à l'intérieur du cimetière religieux -qu'est-ce
qu'il arrive?
M. Marx: II n'y a pas de salle d'exposi- tion dans les
cimetières religieux; cela n'existe pas. On ne peut pas
réglementer quelque chose qui n'existe pas. Quand cela existera, le cas
échéant - et j'ai beaucoup de doutes - ce sera une autre affaire.
Mais, à ce moment-ci, cela n'existe pas dans les cimetières
religieux. Cela existe dans les cimetières privés. Dans les
cimetières religieux, cela n'existe pas.
M. Paré: Donc, cela n'existe pas à l'heure
actuelle. Si cela existait, vous dites: Ou il faudrait corriger ou ils seraient
plutôt couverts.
M. Marx: S'ils commencent à donner tous les services de
thanatologie au cimetière, cela va changer la vocation des
cimetières religieux actuels. Comprenez-vous ce que je veux dire?
Supposons qu'ils mettent des usines dans les cimetières ou des magasins
- ils peuvent mettre n'importe quoi dans les cimetières - s'ils mettent
des magasins pour vendre de la bière et des revues, cela va être
couvert par la loi fédérale et les lois provinciales. Cela ne
sera pas ouvert le dimanche et ainsi de suite. C'est une autre paire de
manches. Vous allez me dire: Est-ce que les Églises vont ouvrir des
usines? C'est possible. Cela change toute la nature des cimetières
religieux. A notre connaissance, cela ne se fait pas. Personne n'a l'intention
de le faire. Donc, si cela arrive, on va intervenir si nécessaire mais
je ne crois pas que ce sera nécessaire au XXe siècle et pour les
siècles à venir. Ce ne sera pas moi le ministre de la Justice, de
toute façon. Ha! Ha! Ha!
M. Paré: Ce n'est pas parce que je suis catholique, mais
je pense que l'Église est capable de s'adapter aux modes nouvelles. Non
seulement elle en est capable... Avec le pape actuel, je pense qu'en voyageant
on finit par découvrir le monde. Il peut aussi s'adapter. Il va
certainement s'adapter. Vous dites qu'il n'y en a pas actuellement dans les
cimetières religieux, mais il y en a dans les autres
cimetières.
M. Marx: Mais c'est privé. C'est couvert par la loi.
M. Paré: Oui, mais je ne veux surtout pas amener de la
bière et des revues pornos dans les cimetières. Si vous dites que
cela n'existe pas dans les cimetières religieux, mais que cela existe
dans les cimetières...
M. Marx: Qu'est-ce que vous proposez? Qu'on couvre les
cimetières religieux qui ne font pas de tels préarrangements
funéraires?
M. Paré: C'est une clarification que je veux parce que
vous n'avez pas répondu complètement à ma question. En
tout cas, je
vous ai posé la question. Vous dites que cela n'existe pas.
L'image actuelle que l'on donne est que cela n'existe pas dans les
cimetières religieux à l'heure actuelle, mais que cela existe
dans les autres cimetières.
Je vous dis que si... C'est demandé par les citoyens, et de plus
en plus. La nouvelle mode veut qu'on le retrouve dans les cimetières
privés. Cela veut dire que ce sont deux poids, deux mesures. Cela peut
être la volonté du législateur, mais si cela ne l'est pas
et que les cimetières religieux s'adaptent è cette nouvelle
façon de faire, est-ce qu'ils vont se trouver, d'après
l'article...
M. Marx: Oui, mais c'est une question tellement théorique.
Il y a des lois sur les préarrangements funéraires dans toute
l'Amérique du Nord. Nous n'avons pas trouvé un cimetière
religieux où l'on fait des préarrangements dans toute
l'Amérique du Nord. C'est bien théorique. On peut poser des
questions théoriques comme cela: Est-ce qu'ils vont construire des
condominiums dans les cimetières au-dessus des pierres tombales et
laisser... Il va y avoir de l'espace en bas. Ils vont vendre les droits
aériens au-dessus des cimetières et on va construire des centres
commerciaux. Qu'est-ce qui va arriver? On peut poser toutes sortes de
questions, mais ce n'est pas réaliste. Cela ne se fait pas.
M. Paré: Je ne veux pas vous poser toutes sortes de
questions, M. le ministre. Je vais vous en poser juste une.
M. Marx: Oui.
M. Paré: Cela ne se fait pas, mais si cela se faisait -
c'est juste cela, ma question bien simple - si, à un moment
donné, on décidait de le faire quelque part au
Québec...
M. Marx: Oui.
M. Paré: ...est-ce que c'est couvert par la loi ou est-ce
que cela veut dire aux autres...
M. Marx: Ils ne sont pas couverts.
M. Paré: Ils ne sont pas couverts. Donc, cela voudrait
dire qu'à ce moment-là il faudrait revenir.
M. Marx: S'ils décident de mettre des condominiums sur les
cimetières, s'ils décident de vendre des préarrangements
et d'y avoir des salons d'exposition, s'ils décident de louer des
limousines et de faire tout cela, ils ne sont pas couverts. Cela va changer la
vocation des cimetières et il sera nécessaire de revoir,
peut-être, même la loi sur les cimetières religieux. C'est
parce qu'il y a des lois. D'accord?
M. Paré: D'accord. Donc, cela répond plus
clairement a ma question.
M. Marx: D'accord.
M. Paré: Cela voudrait dire à ce moment que...
M. Marx: Peut-on suspendre pour deux minutes?
Une voix: Oui.
M. Marx: Deux minutes, oui.
Le Président (M. Kehoe): Deux minutes. Les travaux sont
suspendus pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 10)
(Reprise à 12 h 6)
Le Président (M. Laporte): À l'ordre, s'il vous
plaît! Reprise des travaux de la commission sur l'article 2. Je crois que
les discussions étaient terminées. C'est ce que j'ai pu saisir
des discussions. M. le député de Shefford.
M. Paré: Non, avec les précisions que j'ai eues de
M. le ministre, je ne reviendrai pas sur l'article 2. J'ai l'impression
qu'à un moment donné on va en discuter, peut-être avant
longtemps.
Le Président (M. Laporte): D'accord? M. Paré:
L'article 2 serait adopté.
Le Président (M. Laporte): L'article 2 est adopté.
L'article 3?
Permis
M. Marx: L'article 3 exige un permis de directeur de
funérailles émis par le ministère de la Santé et
des Services sociaux en vertu de la Loi sur la protection de la santé
publique pour solliciter ou conclure un contrat d'arrangements
préalables de services funéraires ou de sépulture. Cela
change peu de chose au statu quo, car présentement le permis de
directeur de funérailles est requis pour exploiter un salon
funéraire, procéder à la crémation et maintenir un
columbarium.
M. Paré: Cela va. Pas de problème,
adopté.
Le Président (M. Laporte): Article 3 adopté.
Article 4?
Règles de formation des contrats
M. Marx; On a un amendement, M. le Président, à la
suite de nos consultations.
Le Président (M. Laporte): D'accord. L'amendement à
l'article 4, M. le ministre.
M- Marx: Voulez-vous lire l'amendement?
Le Président (M. Laporte): Je peux en faire lecture.
L'article 4 est remplacé par le suivant: "4. Tout contrat doit
être constaté par écrit et les règles de formation
des contrats qui doivent être constatés par écrit
prescrites par les articles 24 à 28 et 3Q à 33 de la Loi sur la
protection du consommateur (L.R.Q., chapitre P-40.1) s'appliquent à un
tel contrat en y faisant les adaptations nécessaires. "Un contrat
d'arrangement préalable de services funéraires et un contrat
d'achat préalable de sépulture ne peuvent être
constatés dans un même écrit. "Une modification à un
contrat est soumise aux règles prévues aux alinéas
précédents."
Je vais permettre à tous et chacun d'en faire lecture. On va
suspendre pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 11)
(Reprise à 12 h 13)
Le Président (M. Laporte): Nous reprenons nos travaux sur
l'amendement à l'article 4. M. le député de Shefford.
M. Paré: Oui. Le ministre m'a dit que c'était
grâce à des consultations. Est-ce que je pourrais savoir, s'il y a
eu des consultations, quels groupes ont suggéré cela au
ministre?
M. Marx; On a consulté tellement de groupes, M. le
Président, que je ne me souviens pas qui l'a suggéré.
M. Paré: Si je comprends bien, il s'agit tout simplement
qu'il y ait deux contrats pour les deux services distincts, c'est-à-dire
services funéraires et sépulture. C'est ce que cela apporte
comme...
M. Marx: C'est cela, c'est exactement cela, d'utiliser deux
contrats.
M. Paré: Oui. Il n'y a pas de problème, je suis
d'accord avec l'amendement.
Le Président (M. Laporte): L'article 4 est adopté
tel qu'amendé. On m'indique la procédure à suivre.
L'amendement à l'article 4 est-il adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Laporte): L'article 4 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Paré: Oui, adopté.
Le Président (M. Laporte): Article 5?
M. Paré: Ici, M. le Président, nous aurions un
amendement à apporter à l'article 10, mais par concordance, cela
voudrait dire aussi des amendements aux articles 5, 7 et 8. Est-ce que le
ministre accepterait qu'on dépose les amendements aux articles 5, 7 et 8
ou qu'on aille directement à l'article 10?
M. Marx: C'est quoi...
M. Paré: II est déjà 12 h 15, M. le
ministre, et j'ai un caucus à 12 h 45.
M. Marx: C'est quoi...
M. Paré: L'article 10, cela concerne...
M. Marx: Les articles 5, 6...
M. Paré: Les articles 5, 7, 8.
M. Marx: Les articles 5, 7, 8, c'est la vente
itinérante?
M. Paré: Oui, mais comme c'est l'article 10 qui est
principalement concerné par cela...
M. Marx: On peut suspendre ces articles.
M. Paré: Je vous demanderais, M. le ministre, quand on
reviendra, qu'on commence tout de suite l'étude de l'article 10. Est-ce
qu'on pourrait toutefois, suspendre maintenant, étant donné
que...
M. Marx: Oui, oui.
M. Paré: Et quand on reviendra ce soir, on ira directement
à l'article 10.
M. Marx: Pas de problème. M. Paré: Pas de
problème?
M. Marx: Donc, on suspend les articles 5 à 9, et on
revient à l'article 10. D'accord?
Le Président (M. Laporte): Donc, l'étude des
articles 5 à 9 est suspendue et, lors de la reprise des travaux de la
commission, nous allons commencer avec l'article 10. Très bien.
M. Marx: Est-ce qu'on continue maintenant? On continue pour
quinze minutes.
M. Paré: J'aimerais que vous acceptiez de suspendre, M. le
ministre, parce que j'ai un caucus à 12 h 45 et j'aimerais avoir le
temps de dîner. Comme l'article 10 est un article important, j'aimerais
qu'on ne le coupe pas en deux et qu'on en discute lorsqu'on reprendra la
discussion. Cela va?
Le Président (M. Laporte): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 16)
(Reprise à 20 h 8)
Le Président (M. Laporte): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des institutions reprend ses travaux en vue
d'étudier le projet de loi 162, Loi sur les arrangements
préalables de services funéraires et de sépulture.
Je crois qu'il y a consentement des membres de la commission pour que le
député des Îles-de-la-Madeleine remplace le
député de Richmond.
M. Marx: Accepté.
Le Président (M. Laporte): Pas de problème. Nous
poursuivons nos travaux sur le projet de loi 162. Nous étions rendus
à l'article 10.
Une voix: Hein?
Le Président (M. Laporte): On a suspendu les articles 5
à 9.
M. Marx; On va suivre l'ordre suggéré par le
député de Shefford. Pas de problème.
M. Paré: Merci beaucoup, M. le ministre.
Le Président (M. Laporte): M. le député de
Shefford.
Résolution des contrats par l'acheteur
M. Paré: Oui. J'ai un amendement à l'article 10. Je
vais attendre qu'on vous le distribue pour en faire lecture.
M. Marx: Peut-être faudrait-il discuter de l'article avant
de faire l'amendement? Peut-être serez-vous d'accord avec l'article tel
quel.
M. Paré: Comme vous le voulez. Si vous voulez le lire, M.
le ministre, je suis prêt à vous entendre et je lirai l'amende-
ment ensuite.
M. Marx: D'accord. L'article 10 prévoit pour les contrats
d'arrangements préalables de services funéraires ou de
sépulture conclus par vente itinérante un droit de
résolution unilatéral et sans pénalité pour
l'acheteur dans les 30 jours suivant le moment où il est en possession
d'un double du contrat. Au cas du décès du
bénéficiaire pendant cette période, les ayants droit
peuvent renoncer à ce délai.
En vertu de la Loi sur la protection du consommateur en cas de commerce
itinérant, le délai de réflexion est de dix jours. Le
délai de 30 jours prévu à la loi se justifie par l'ampleur
des sommes en jeu, la très longue durée, la nature
particulière de ces contrats et la nature de la clientèle cible,
formée en bonne partie de personnes âgées.
J'aimerais souligner, M. le Président, qu'en Ontario ce
délai est de 48 heures. Par ailleurs, ce délai ne devrait pas
causer de problème particulier aux entreprises, puisqu'il y a consensus
dans l'industrie que, lorsque les ventes sont effectuées correctement,
le taux d'annulation est marginal. Il y a des gens qui nous ont demandé
de ramener ce délai à dix jours, mais on est prêt à
garder 30 jours pour les ventes itinérantes. J'imagine que le
député de Shefford accepte cet article tel
qu'expliqué.
Le Président (M. Laporte): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Face aux explications apportées par le
ministre et à la suite de sa dernière remarque selon laquelle des
gens lui ont demandé de ramener le délai à dix jours, il
est certainement conscient que plusieurs autres groupes lui ont demandé
autre chose.
M. Marx: Pour quelles raisons?
M. Paré: Je reviendrai sur les raisons. Je vais commencer
par expliquer la situation et on reviendra aux raisons.
M. Marx: D'accord.
M. Paré: Les autres groupes - je vous avais demandé
de leur donner la possibilité de se faire entendre, ici ce matin
demandent, à l'opposé, non pas de ramener cela à 30 jours,
mais de changer plutôt l'endroit où on signe un contrat. Mon
amendement se lirait comme suit: "Que le texte du premier alinéa de
l'article 10 du projet de loi 162...
M. Marx: M. le député, je ne veux pas vous
interrompre, mais peut-on discuter le fond de l'affaire et, après cela,
voir ce qu'il y a à faire? Vous pourrez faire votre amendement
après, mais j'aimerais peut-être
discuter le fond de l'affaire parce que je comprends que vous êtes
contre la vente itinérante.
M. Paré: Alors, vous avez tout compris, M. le
Président, sauf que, si je faisais la proposition, cela viendrait
clarifier les choses.
M. Marx: D'accord, mais je pense que, si on discute le fond de
l'affaire, peut-être vais-je vous convaincre d'accepter la vente
itinérante et il sera inutile de proposer un amendement. On peut
être contre. Vous étiez contre en deuxième lecture, mais je
n'ai jamais compris pourquoi. Je comprends que vous allez dire qu'il faut
enlever la vente itinérante à l'article 10 et dans les autres
articles, mais je pense que ce qui manque, c'est le débat de fond, le
pourquoi, parce que je ne comprends pas.
M. Paré: Justement, M. le ministre, on a la chance de
faire le débat ce soir et c'est ce qu'on va faire en grande partie.
M. Marx: D'accord. Demande d'interdire la vente
itinérante
M. Paré: Je pense qu'il est important qu'on amène
l'argumentation d'un paquet de gens qui pensent ainsi et on pourra revenir sur
l'argumentation, même si vous en avez déjà
élaboré une bonne partie dans votre présentation qui a
été courte, mais précise. L'amendement est le suivants
"Que le texte du premier alinéa de l'article 10 du projet de loi 162,
Loi sur les arrangements préalables de services funéraires et de
sépulture soit remplacé par le suivant: Un contrat ne peut
être sollicité, négocié ou conclu ailleurs que dans
une résidence funéraire ou ailleurs qu'à une place
d'affaires du vendeur. Il peut être résolu par l'acheteur à
la discrétion de ce dernier et sans frais ni pénalité dans
les dix jours qui suivent la signature du contrat à la place d'affaires
du vendeur".
Donc, M. le Président, ce que cela veut dire clairement, c'est
exactement ce dont le ministre a parlé tantôt, la vente
itinérante. Je vous ai lu ce matin, lors de l'ouverture, un texte qui
venait de la FADOQ, la Fédération de l'âge d'or du
Québec, et je vous ai énuméré aussi toute une liste
de groupes représentant la protection du consommateur rassemblés
sous la Fédération nationale des associations de consommateurs du
Québec qui demandent, effectivement, que, dans ce secteur bien
précis, bien particulier, il n'y ait pas de vente itinérante.
Parmi les raisons qui justifient cette demande - je vais y revenir - c'est en
gros ce que vous avez élaboré tantôt, mais je pense qu'il
est bon de le rappeler et d'avoir une discussion de fond là-dessus. Vous
avez dit 30 jours au lieu de dix jours et au départ vous reconnaissez
que c'est un secteur tout à fait particulier. Cela justifie une
période dans votre esprit trois fois plus longue que pour les autres
services destinés aux consommateurs.
Pour plusieurs personnes, ce secteur est tellement particulier que cela
demanderait plus que cela. Comme c'est, en soi, un marché qui est
commencé, mais qui va aller en s'accélérant, est-ce qu'on
ne devrait pas avoir une préoccupation davantage de protection du
consommateur dans ce secteur bien particulier?
Comme vous l'avez dit, cela va s'adresser de prime abord à une
clientèle plus vulnérable. Vous avez vous même
utilisé ce terme dans vos explications du début et c'est
exactement ce qu'on retrouve dans les communications qu'on a reçues. On
va d'abord s'adresser à une clientèle particulière. De
plus, c'est un service dont on n'aime pas habituellement trop discuter. C'est
sûr que ce n'est pas un sujet facile. Cela peut être aussi la
clientèle visée à la suite d'un décès. C'est
évident qu'on ne sait pas où la vente itinérante va
s'arrêter et de quelle façon chacun va essayer de s'accaparer un
marché d'une telle importance. Une autre caractéristique que vous
avez mentionnée dans votre présentation: c'est un marché
important au niveau des sommes qui vont être investies. Ce sont des
sommes qui vont jouer dans les millions très rapidement.
Face à l'ampleur, justement, de ce que cela veut dire pour les
contribuables, de ce que cela veut dire pour les consommateurs, est-ce qu'on ne
devrait pas être plus prudent? Comme cela traite d'un sujet tout à
fait particulier, est-ce qu'on ne devrait pas avoir une approche plutôt
préventive? Est-ce qu'on ne devrait pas prévoir davantage?
Je vais seulement vous raconter une anecdote. Moi, cela m'a
frappé. Pas plus tard que dimanche dernier... Je ne sais pas si vous
avez eu le temps d'écouter un peu la radio en voyageant; moi, je l'ai
fait entre mes rendez-vous.
M. Marx: Je travaille quand je voyage.
M. Paré: Moi aussi, sauf que, comme moi, je n'ai pas de
chauffeur, je ne peux pas lire, téléphoner ou faire autre
chose.
M. Marx: Dans l'autobus, le chauffeur travaille pour tout le
monde.
M. Paré: Comme j'ai trop de rendez-vous durant les fins de
semaine, je ne pourrais pas attendre l'horaire de l'autobus; sinon je
manquerais des rendez-vous. Donc, je me véhicule moi-même. Entre
les différents endroits où j'ai eu le plaisir d'aller
en fin de semaine, j'ai été très surpris du nombre
d'annonces sur les préarrangements funéraires au même poste
de radio - sans vouloir le nommer - dimanche. Mais c'est incroyable! C'est
presque en quantité industrielle, durant le trajet que j'ai fait - je me
suis véhiculé toute la journée - le nombre de fois
où j'ai entendu des messages là-dessus. La loi n'est pas encore
adoptée et le fait qu'on l'adopte, comme je le disais ce matin, cela
signifie une reconnaissance comme telle de la procédure et du service
comme tel. Les préarrangements vont donc devenir de plus en plus quelque
chose d'accepté, de répandu et les gens vont être ouverts
à cela parce que le marché va maintenant s'ouvrir. Il y a
différentes façons, par exemple, la publicité comme on l'a
vu dimanche, mais on sait que c'est déjà parti. C'est par des
ventes aux gens qui sont intéressés.
Mais est-ce qu'on ne devrait pas avoir plutôt une sorte d'esprit
préventif pour n'assurer... Parce que c'est à long terme. Comme
vous l'avez dit tantôt, dans ce secteur-là, on a le service
très longtemps après. Selon une étude qui aété faite, et je pense qu'on peut s'y fier, c'est une moyenne
de dix ans. Sauf que, si la moyenne est de dix ans, c'est peut-être parce
que c'est une clientèle particulière qui en a
bénéficié jusqu'à maintenant et la période
entre le contrat et le service va certainement s'allonger et dépasser
les dix ans. Cela veut dire que ce sera sur une très grande
période. Quand on joue - excusez l'expression, ce n'est pas ce que je
dois dire - quand on traite d'un sujet comme celui de la mort, je ne pense pas
que cela doive se faire sous pression. Tout comme pour les testaments, les gens
qui ont la préoccupation de penser à cette étape de leur
vie qui est la fin ne devraient pas le faire sous pression.
M. Marx: Est-ce que je peux vous poser une couple de
questions?
M. Paré: Pour une fois que je me ferai poser des
questions!
M. Marx: Oui, parce que je m'ennuie d'être dans
l'Opposition où j'avais l'opportunité de poser des questions!
Vous savez qu'en ce qui concerne les testaments il arrive souvent que le fils
aille à l'hôpital avec son notaire et la mère va signer,
changer son testament, donner une procuration, les biens sont dilapidés
et le mari ne reçoit rien et ainsi de suite. Cela arrive. Pensez-vous
que quelqu'un qui a plus de 50 ans, dit âgé, est un incapable ou
un capable? Quelqu'un qui a 70 ans, est-ce un incapable ou un capable?
Quelqu'un qui a 80 ans, est-ce un incapable ou un capable? Est-ce que quelqu'un
qui achète des préarrangements funéraires est en soi un
incapable parce qu'il pense à son décès, qu'il pense
à ne pas laisser ses enfants ou ses ayants droit avec des
problèmes?
Parce que je vois mal le problème. On peut vendre n'importe quoi
de porte en porte aujourd'hui. Pourquoi pas les préarrangements
funéraires? On peut arriver chez moi et me vendre une voiture, me vendre
pour 700 $ de fenêtres, 3000 $ de fenêtres. C'est souvent des
vieillards qui achètent des fenêtres de vendeurs
itinérants. Pourquoi pas les préarrangements funéraires?
Pourquoi pas 2000 $ de préarrangements funéraires et 4000 $ de
fenêtres en aluminium qui ne "fittent" pas, comme on dit?
Le Président (M. Laporte): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Si j'avais déjà les galées
de ce que vous avez dit au début de la rencontre de ce soir, je pourrais
vous répondre en vous citant, parce que c'est un domaine tout à
fait particulier. Les gens de l'office sont très conscients qu'un des
graves problèmes qu'on vit présentement, c'est la vente
itinérante dans tous les secteurs. Cela revient
régulièrement, vente itinérante de n'importe quel produit.
C'est un des problèmes majeurs pour les consommateurs aujourd'hui.
M. Marx: Vous voulez abolir la vente itinérante. J'ai
déjà été vendeur itinérant. Donc j'ai un
intérêt particulier, je connais bien... Cela fait
déjà 35 ans, mais je me souviens.
M. Paré: On pourrait...
M. Marx: Est-ce que vous voulez abolir la vente
itinérante? C'est cela, la question. Si vous vouiez que ce soit aboli
partout, c'est une autre question. On va traiter cela...
M. Paré: M. le ministre, je peux bien jouer au ministre,
sauf que je n'ai pas à proposer de projet de loi ou à amener des
changements de principe fondamentaux sur l'ensemble des autres secteurs. Ce que
je dis et d'après les argumentations que vous avez apportées au
tout début, il y a un secteur tout à fait particulier et vous
l'avez même considéré vous-même en amenant un
délai différent. Vous dites qu'il y a des sommes importantes qui
sont consacrées à cela et c'est vrai. Tout dépend des
particuliers, mais, pour une clientèle particulière, entre 2000 $
et 5000 $, c'est très important comme investissement. On investit
maintenant pour un service dont on va bénéficier dans on ne sait
pas combien de temps et le plus loin possible, je le souhaite pour tout le
monde. Donc, on ne connaît pas le temps. C'est une vente
particulière...
M. Marx: On va les protéger.
M. Paré: Oui, on va les protéger. Mais est-ce que
la première protection qu'on pourrait leur donner, c'est de ne pas faire
en sorte que cela se fasse sous pression? Comme je vous le disais
tantôt...
M. Marx: Comment sous pression?
M. Paré: Attendez un peu.
M Marx: Tout le monde accepte... Oui.
M. Paré: M. le ministre, la vente itinérante qui va
s'en venir... Vous le savez très bien, je vous donnais l'exemple du
nombre d'annonces que j'ai entendues à la radio dimanche.
M. Marx: Mais cela, ce n'est pas pour la vente itinérante,
c'est pour les préarrangements.
M. Paré: Les préarrangements, oui, d'accord.
M. Marx: D'accord.
M. Paré: Oui, mais aux dépens...
M. Marx: On est en train de discuter. Le député de
Shefford peut m'interrompre aussi pour me poser des questions, il n'y a pas de
problème.
M. Paré: Bon. Je reviens, je recommence et je
continue.
M. Marx: C'est une discussion, ce n'est pas un débat,
cela. Oui.
M. Paré: La vente itinérante, M. le ministre, dans
ce cas ici, est-ce qu'elle ne mérite pas d'être traitée
d'une façon particulière si on a une préoccupation
majeure? Et je me fais le porte-parole d'un paquet d'associations qui
représentent énormément de gens au Québec. Comme
c'est un secteur - et vous l'avez reconnu -qui est tout à fait
particulier, comme c'est un marché immense qui est en train de s'ouvrir,
on peut s'attendre à une lutte féroce de gens qui vont vouloir
s'accaparer le marché, non pas pour une vente, la semaine prochaine,
d'un grille-pain qu'on va renouveler dans six ans, dans six mois ou dans je ne
sais pas combien de temps, mais d'un service, et non pas d'un bien consommable,
d'un service qu'on va utiliser une seule fois et quand on sera mort. Je
voudrais juste compléter.
M. Marx: Je ne vous comprends pas parce que la vente
itinérante est permise maintenant et on ne se bat pas devant la porte
des vieillards. C'est permis maintenant. M. Paré: Oui.
M. Marx: C'est permis partout en Amérique du Nord et
pourquoi ce serait différent demain d'aujourd'hui? Supposons qu'on
adopte la loi aujourd'hui, c'est quoi, la différence? Comprenez-vous?
C'est cela que je ne saisis pas dans votre argument.
M. Paré: Oui, vous dites que cela se fait
déjà.
M. Marx: C'est cela.
M. Paré: Sauf que vous êtes conscient qu'il y a
déjà eu des plaintes là-dessus.
M. Marx: Combien?
M. Paré: Ce serait plus à vous de répondre.
Je sais qu'il y a eu des plaintes.
M. Marx: J'arrête là, d'accord. On avait deux
plaintes en 1986-1987 sur la vente itinérante à l'office. Deux
plaintes en 1986-1987. Si vous dites que c'est si important que cela, il n'y a
pas beaucoup de plaintes. On a demandé aux ACEF de nous fournir des
plaintes et on n'a rien reçu. Pour vous donner un exemple, M. le
député, dans d'autres domaines où l'office n'a pas la
compétence comme dans l'immobilier, on reçoit des milliers de
plaintes. Il n'y a pas de problème. C'est un problème dans la
tête de certaines personnes. Je me demande même si la FADOQ est
vraiment contre. Est-ce que vous êtes sûr qu'elle est contre?
M. Paré: Vous avez reçu la lettre, elle vous
était adressée.
M. Marx: Est-ce que vous leur avez parlé depuis que nous
avons consulté la FADOQ la dernière fois?
M. Paré: Attendez un peu, je vais vous sortir la date de
la lettre. Je pense que c'est ce qu'il y a de plus simple. Attendez un peu.
C'est un gros dossier, il y a beaucoup de papier, mais on va la retrouver.
M. Marx: Si personne ne nous fournit le nombre de plaintes et si
on ne reçoit pas de plainte, on se dit: II n'y a pas tellement de
problème. Avec le projet de loi tel que présenté, il va y
en avoir moins. En 1986, il y a eu deux plaintes; avec l'adoption du projet de
loi, cela va peut-être tomber à une plainte ou cela va monter
à trois.
M. Paré: Le 18 mars 1987, la lettre de la FADOQ.
M. Marx: Nous avons rencontré la
FADOQ depuis.
M. Paré: Et ils vous ont dit quoi, M. le ministre?
M. Marx: Ils ont dit qu'ils sont tout à fait d'accord.
M. Paré: Ils sont tout à fait d'accord?
M. Marx: Votre recherchiste ne me croit pas, je le vois
d'ici.
M. Paré: Remarquez bien, je suis prêt à vous
donner le bénéfice du doute, sauf que je n'ai pas
été informé à nouveau que les gens... Et même
si vous les avez convaincus, M. le ministre, vous avez dit au tout début
qu'il y avait des raisons importantes, entre autres une clientèle qui
est plus vulnérable, l'importance des montants, la période entre
la date de l'achat et le moment où le service est rendu. Le délai
est tellement long que vous dites qu'il faut que cela soit
considéré de façon spéciale.
Je vous ramène l'argumentation, M. le ministre: sachant que ce
marché va croître à une vitesse rapide, parce que les gens
vont vouloir accaparer un marché très important au niveau
financier, donc, cela va probablement vouloir dire, en l'espace de quelques
semaines ou de quelques mois, l'embauche de vendeurs itinérants pour
aller accaparer un marché. On va aller, au départ, au
marché le plus accessible et le plus rapidement possible. On risque
d'avoir beaucoup plus de problèmes. À l'heure actuelle, si les
gens ne se sont pas plaints, peut-être que, justement, c'est une
clientèle qui n'est pas suffisamment informée de ses droits,
surtout face à une situation semblable. Donc, M. le ministre peut
très bien décider de ne pas changer cela et même vous
disiez tantôt: J'ai eu une demande - de ramener cela à dix jours
au lieu de trente jours. C'est un choix politique qu'on a à faire ce
soir.
Je vous ai dit ce matin que ce que vous amenez là, c'est à
titre de ministre de la Justice, responsable de la Protection du consommateur.
Quelle est la meilleure loi qu'on peut amener pour protéger le
consommateur comme tel? Je vais revenir tantôt sur les montants, parce
qu'il y a d'autres articles là-dessus. Ce que je dis, c'est qu'il faut
imaginer ce que va être le marché visant à accaparer
maintenant le plus de clients possible à long terme. Donc, on prend un
marché pour plus tard, mais on va le prendre maintenant. À ce
moment-là, est-ce que le vendeur itinérant est la meilleure
garantie qu'on puisse donner à l'ensemble des citoyens et
spécialement à la clientèle dont vous avez fait mention au
début de votre intervention? (20 h 30)
M. Marx: J'aimerais vous expliquer mon point de vue en neuf
points. 1° Le contrat de préarrangements funéraires est un
contrat spécial et c'est pourquoi il est annulable à tout moment.
2° II n'y a pas d'indication d'abus au Québec et très peu de
plaintes à ce sujet. J'ai déjà souliqné qu'en
1986-1987 l'Office de la protection du consommateur a reçu seulement
deux plaintes. 3° L'interdiction de la vente itinérante
pénalisera l'ensemble des maisons funéraires qui pratiquent la
vente de préarrangements funéraires de façon responsable
et conforme à l'éthique. 4° Le contrat conlu par vente
itinérante, tant pour le service funéraire que pour la
sépulture, peut être résolu pendant 30 jours sans
pénalité. 5° Le contrat de service funéraire pourra
être résolu en tout temps moyennant une pénalité de
10 % du prix payé. 6° Le ministre des Affaires sociales, sur
recommandation du président de l'office, peut révoquer le permis
de direction de funérailles à toute entreprise qui enfreint le
projet de loi ou le chapitre de la Loi sur la protection du consommateur
relativement aux pratiques commerciales déloyales. 7° Le projet de
loi ne change rien à la situation actuelle en vertu de laquelle la vente
itinérante de préarrangements funéraires a toujours
été permise. 8° Aucune juridiction en Amérique du Nord
n'interdit la vente itinérante sauf la Colombie britannique et seulement
à l'égard des services funéraires et non des
sépultures, et seulement à certaines conditions très
précises.
En conclusion, j'aimerais vous lire une lettre de la FADOQ, la
Fédération de l'âge d'or du Québec, datée du
1er avril 1987, adressée à M. Gilles Moreau, président,
Office de la protection du consommateur, à Québec. "Cher monsieur
Moreau, nous tenons à vous remercier de l'attention bienveillante que
vous nous avez accordée suite à notre lettre au ministre Herbert
Marx concernant le projet de loi 162 relatif aux préarrangements
funéraires. "Nous avons apprécié votre invitation à
venir vous rencontrer pour expliquer nos prises de position. Nous comprenons le
point de vue de l'office de ne pouvoir interdire les ventes itinérantes
dans ce secteur d'activités pas plus que dans les autres. "Cependant,
les contraintes que vous imposez aux entreprises, dont celle d'inclure en
annexe au contrat une formule de résiliation simple à
compléter, nous rassurent d'autant plus que la protection de 30 jours de
réflexion avant d'effectuer aucun paiement est même plus
avantageuse que la clause d'annulation avec pénalité pour le
client qui va lui-même discuter le contrat à la place d'affaires
de l'entreprise. "Nous apprécions votre accord de principe à
notre proposition quant à la nécessité d'aviser une tierce
personne et quant à la clause de rétroactivité de
l'application de la loi que vous reculez jusqu'en 1980. "Veuillez
agréer, M. le président, l'expression de nos salutations
distinguées. Le service des communications. Rita Cambron, agent de
recherche."
On ne peut pas demander plus que cela. Si les gens que vous voulez
protéger sont d'accord avec le projet de loi, on ne peut pas demander
plus que cela, M. le Président. Maintenant, le député va
faire la bataille pour des personnes imaginaires, qui n'existent pas, qui
existent dans la tête de certaines personnes. Le député de
Shefford nous a parlé des gens qui sont contre, y compris la
Fédération de l'âge d'or du Québec. Maintenant, nous
constatons qu'ils sont d'accord. Qu'est-ce que vous voulez, M. le
Président? Je pense que j'ai presque convaincu le député
de Shefford de retirer son amendement.
M. Paré: Est-ce que je pourrais savoir si...
M. Marx: J'ai dit presque.
M. Paré: Oui. On verra cela. Est-ce que le ministre peut
me lire une lettre qu'il aurait reçue aussi de la
Fédération nationale des associations de consommateurs du
Québec, dans le même sens, à la suite d'une rencontre qui
aurait eu lieu?
M. Marx: Oui, mais vous voulez protéger les vieillards et,
maintenant, vous vouiez que je lise une lettre écrite par des
jeunes.
M. Paré: Représentant l'ensemble des associations.
Je ne vous ferai pas la lecture des lettres des 29 associations.
M. Marx: Oui, je suis convaincu qu'il y a des gens comme vous qui
veulent protéger des personnes imaginaires, mais ici, des personnes
réelles nous ont parlé. On va faire photocopier la lettre pour
vos dossiers.
M. Paré: Je vous remercie, M. le ministre. Mais j'aimerais
cela savoir, à la suite de la dernière remarque que vous venez de
faire, quel est votre jugement face à la Fédération
nationale des associations de consommateurs du Québec.
M. Marx: On avait demandé à cette association de
nous fournir la liste des plaintes. On n'a pas reçu de réponse.
On ne peut pas traiter des choses imaginaires. On est dans la vie
réelle, ici.
M. Paré; Oui, justement. Ce qu'on demande, c'est
plutôt une politique préventive.
M. Marx: Prévenir quoi? La prévention pour qui et
pourquoi? Tout le monde est heureux. Tout le monde qui achète, les
vieillards, on nous a dit qu'ils sont plus heureux avec cela qu'avec d'autres
choses. Je pense qu'on va avoir leurs votes dans mon comté. Je vais
monter de 96 % à 96,5 % peut-être, parce que j'ai le comté
avec le plus de vieillards au Québec.
Une voix: La pertinence du débat.
M. Marx: Non, mais c'est important pour mon comté.
M. Paré: Non, non, c'est pertinent, il n'y a pas de
problème. Je vous souhaite bien de monter à 103 %, si vous
voulez; on vous fera soigner pour haute température, cela ne me
dérange pas.
M. Marx: Ce serait une victoire "marxiste" à 100 %.
M. Paré: C'est cela. Sur ceia, il n'y a pas de
problème, sauf que...
M. Marx: Style soviétique.
M. Paré: Mais moi, je n'abandonne pas là-dessus
aussi facilement, M. le ministre. Oui, vous avez, je dois le dire, une bonne
argumentation avec la lettre de la FADOQ. Vous avez réussi à les
convaincre. Là-dessus, bravo! Si vous aviez accepté une
commission parlementaire plus ouverte, peut-être que vous auriez
réussi à avoir d'autres interprétations de 29 associations
qui, elles, contrairement à ce que vous dites, ont une
préoccupation et je pense qu'elles connaissent leurs dossiers. C'est
vrai que la FADOQ s'occupe de ses membres, sauf que, concernant la protection
des consommateurs, que ce soit des jeunes ou des moins jeunes, je pense que la
Fédération nationale des associations de consommateurs du
Québec s'occupe de toute la population. Quand elle émet un
commentaire comme celui qu'elle a émis là, c'est à la
suite des échanges qu'elle a eus avec d'autres personnes.
Que vous veniez dire que c'est permis, oui, c'est permis. Il y a bien
des choses qui sont permises et que les lois viennent changer aussi en cours de
route. On a le droit aussi d'être innovateur dans les lois, surtout qu'on
l'a déjà été à plusieurs points de vue, vous
le savez très bien, au niveau de la charte, au niveau des lois et au
niveau de la protection du consommateur. De ce côté, je ne vois
pas pourquoi on ne pourrait pas être novateur si on pense que c'est une
meilleure sécurité pour une clientèle plus
vulnérable, mais peut-être aussi pour l'ensemble des citoyens du
Québec.
Je reviendrai tantôt sur les montants, parce qu'il y a un article
précis sur cela.
Mais vous connaissez les montants qui vont y être investis et ce
que cela va vouloir dire comme campagne de vente rapide dans les années
à venir.
Ce qu'il faut faire, c'est penser en fonction de la protection du
consommateur, parce que les gens n'investiront pas pour se ramasser plus
pénalisés à la fin. Des gens seront
intéressés à se procurer ce service, si on en fait une
bonne publicité, une bonne promotion et qu'on rend le service plus connu
parce qu'on légifère là-dessus. Est-ce qu'on ne se
ramassera pas avec, justement, une obligation de les protéger davantage
maintenant si on le rend plus ouvert?
En tout cas, je vous l'ai soumise et je dois vous dire que je n'ai pas
l'intention de la retirer, on va voter sur ma motion.
M. Marx: Je vous ai livré mes huit points, plus ma
conclusion concernant la lettre de la FADOQ. Je n'ai rien d'autre à
ajouter. On peut parier jusqu'à deux heures du matin, mais je n'ai pas
d'autre chose à ajouter.
Vous avez la lettre de la fédération. Nous avons
reçu cette lettre aussi. Mais, comme je vous l'ai dit, la
fédération ne nous a pas fourni d'exemples de plaintes. Quoique
je comprenne bien votre position, que je comprenne que vous avez tenu compte de
toutes les consultations que vous avez faites, quant à nous, on ne voit
vraiment pas de problème. Même, dans un des points que j'ai
soulevés, on voit que, s'il y a des pratiques frauduleuses ou
déloyales, il sera toujours possible de retirer les permis à ces
entreprises. Il n'y a pas de problème, à notre avis.
Jusqu'à maintenant, personne ne nous a prouvé qu'il y avait des
problèmes.
Je pense qu'avec cette loi on innove avec les 30 jours et avec d'autres
dispositions aussi innovatrices. Quant à l'amendement, nous allons voter
contre.
Le Président (M. Laporte): Toujours sur l'amendement
à l'article 10?
M. Paré: Je suis content, je dois vous le dire, M. le
ministre, qu'il y ait des articles novateurs dans ce projet de loi et qu'on ait
une préoccupation plus grande, même dans l'article qu'on discute,
de l'article 10, de la vente itinérante dans ce projet de loi
précis. Je dois vous dire cela. Mais est-ce assez? C'est une autre
affaire et c'est de cela qu'on discute. Mais vous reconnaissez qu'il y a des
choses particulières qui justifient qu'on aille au-delà de la
coutume habituelle et je dois vous dire que c'est déjà quelque
chose.
Quand vous parlez de pénalité, de perte possible et
probable du permis selon les situations, on ne contestera pas tous les articles
et vous en avez la preuve. Je vous ai dit qu'il y a des points majeurs et
celui-ci en était un. J'espère que vous ne vous trompez pas, que
vous avez raison et qu'on ne reviendra pas, dans un certain temps, pour
apporter des correctifs nécessaires. Si jamais on devait se ramasser
ici, parce que trop de gens auront été pénalisés ou
se sentiraient mal pris avec le contrat qu'ils auront signé pour des
montants importants, ce sera plus difficile de réparer que de
prévenir, surtout dans ce secteur-là, à mon avis. C'est ce
dont on veut s'exempter. On aime mieux la prévention que le correctif
à ce moment-ci. Je pense que même si on allait au-delà dans
la discussion on va arriver à la même conclusion. Je demanderais
le vote sur la motion.
Le Président (M. Laporte}: On va demander le vote.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Laporte): Un vote sur l'amendement
à l'article 10.
La Secrétaire: Pour ou contre l'amendement, M. Dauphin
(Marquette)?
M. Dauphin: Contre.
La Secrétaire: M. Després (Limoilou)?
M. Després: Contre.
La Secrétaire: M. Laporte (Sainte-Marie)?
Le Président (M. Laporte): Contre.
La Secrétaire: M. Farrah (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Farrah: Contre.
La Secrétaire: M. Marx (D'Arcy McGee)?
M. Marx: Contre.
La Secrétaire: M. Paré (Shefford)?
M. Paré: Pour.
La Secrétaire: Cinq contre et un pour, alors la motion est
rejetée.
Le Président (M. Laporte): L'amendement est rejeté.
On revient sur l'article 10. M. le député de Shefford.
M. Marx: L'article 10 mais...
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Marx: Je pense que le député a bien
défendu son point de vue. Donc, étant donné que
l'amendement a été rejeté on peut avoir le même vote
sur l'article 10.
Le Président (M. Laporte): À l'inverse. M. Marx:
Pardon?
Le Président (M. Laporte): Le même vote à
l'article 10 à l'inverse.
M. Marx: Oui, cela veut dire inversé. Le même vote
dans le bon sens.
Le Président (M. Laporte): Le même vote concernant
l'article 10, mais à l'inverse de l'amendement. L'article 10 est
adopté.
Règles de formation des contrats
(suite)
M. Marx: Mais il faut retourner à l'article 5, c'est la
même chose pour les articles 5, 6, 7, 8 et 9. M. le Président.
Le Président (M. Laporte): L'article 5.
M. Marx: L'article 5 prévoit que dans le cas d'un contrat
sollicité, négocié ou conclu ailleurs que dans une
résidence funéraire ou qu'à une place d'affaires du
vendeur - nous qualifierons ci-après ces cas de ventes
itinérantes - le double de contrat remis à l'acheteur doit
comporter une formule de résolution conforme au modèle de
l'annexe 1 de la loi. Il doit avoir laissé une...
Le Président (M. Laporte): L'article 5 est-il
adopté?
M. Marx: On a déjà expliqué cela. Il va y
avoir deux copies du contrat plus une formule de résolution. C'est dans
la loi de la protection actuelle sauf qu'il y a... C'est cela.
Le Président (M. Laporte): L'article 5 est-il
adopté? M. le député de Shefford.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Laporte): Adopté.
M. Marx: À l'article 6, nous avons un amendement...
Le Président (M. Laporte): Merci, M. le ministre.
J'appelle l'article 6. Si je comprends bien, il y a un amendement à
l'article 6.
M. Marx: L'article 6 est modifié par le remplacement, dans
la première ligne du premier alinéa, du mot "deux" par le mot
"dix". La modification proposée porte de deux à dix jours le
délai que la loi donne au vendeur pour expédier à un
proche de l'acheteur une copie du contrat. La raison d'être de cet
article est expliquée à la page suivante au commentaire sur le
même article et je vais vous le lire quand on arrivera là.
L'article 6 prévoit l'envoi par le vendeur dans les dix jours de
la conclusion du contrat d'une copie du contrat à un tiers
désigné par l'acheteur sauf en ca3 de renonciation écrite
par ce dernier. Un tiers désigné, donc...
Le Président (M. Laporte): Sur l'amendement.
M. Paré: Qu'est-ce qui justifie la multiplication du
délai par cinq ici?
M. Marx: Au lieu d'envoyer cela dans les deux jours, on va avoir
dix jours pour l'envoyer et on va envoyer une copie du contrat à une
tierce personne pour... Deux jours, cela peut être trop court pour
permettre à l'entreprise d'envoyer une telle copie de contrat.
M. Paré: Pour vous, M. le ministre, la seule chose qui
justifie le délai, l'argumentation qui a été
utilisée ou en tout cas les points qui justifient cela, c'est juste une
question administrative? Qu'est-ce que c'est? (20 h 45)
M. Marx: Cela veut dire que nous avons eu des
représentations de l'industrie et les gens nous ont dit que le
délai de deux jours il était impossible d'y satisfaire.
C'est-à-dire que, pour certaines entreprises qui disposent de plusieurs
salons funéraires au Québec, ces entreprises vont centraliser ces
envois à partir du siège social et elles vont envoyer ces copies
une fois par semaine. Compte tenu des délais postaux qui
s'écoulent avant que le siège social ne reçoive des copies
de ces contrats et compte tenu de l'amende minimale - minimale - de 1000 $ qui
est prévue à l'article 59 du projet s'ils outrepassent ce
délai, un délai de dix jours nous semble plus réaliste. Il
faut que cela soit réaliste. Il faut que les entreprises puissent
satisfaire aux délais. Et je pense que c'est important parce qu'on va
informer un proche de l'acheteur de l'existence d'un contrat de
préarrangement funéraire et ce pour éviter, au
décès de l'acheteur, un double déboursé par les
membres de la famille qui ignoreraient que le défunt avait pris ces
arrangements. Cela arrive de temps en temps aussi à des personnes qui
sont un peu éloignées de leur famille et la famille n'est pas au
courant qu'elle a acheté un contrat d'arrangements funéraires, un
contrat de préarrangements.
Une voix: C'est une demande de la FADOQ.
M. Marx: C'est cela. C'est aussi une demande de la FADOQ. Cette
disposition favorise aussi la réflexion sur les termes du contrat avec
tiers. Cependant, la période de résiliation, comme le
prévoit l'article 10, est de 30 jours. Cela veut dire qu'on a 30 jours.
Un proche parent sera avisé. Disons que c'est le fils ou la fille, elle
ou il pourrait dire: Maman, pourquoi avez-vous acheté cela? C'est une
mauvaise idée, maman. J'ai lu les débats de l'Assemblée
nationale concernant la loi 162 - Ha! Ha! - et vous pouvez l'annuler.
Voilà.
M. Paré: Comme, M. le ministre, vous avez une bonne
argumentation et que vous avez maintenu les 30 jours dans l'article 10, puisque
deux jours, c'est un peu court - il faut aussi que ce soit faisable et
réaliste -on est d'accord avec l'amendement.
M. Marx: Je puis vous dire, M. le Président, que ce n'est
pas tout le monde qui est content des 30 jours. Les salons funéraires
ont mis beaucoup de pression pour que ce soit dix jours, mais je leur ai dit
que dix jours, cela ne passerait pas avec le député de
Shefford...
M. Paré: Non.
M. Marx: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Laporte): Est-ce que l'amendement
à l'article 6 est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Laporte): Adopté. Article 6?
M. Marx: Oui. 7.
Le Président (M. Laporte): L'article 6 tel
qu'amendé?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Laporte): Adopté. J'appelle
l'article 7.
M. Marx: L'article 7 indique le contenu obligatoire de contrats
écrits d'arrangements préalables de services funéraires et
notamment la description et la ventilation du prix de chaque bien et service
ainsi qu'un certain nombre de mentions obligatoires qui seront prévues
par règlement.
Le Président (M. Laporte): L'article 7 est-il
adopté?
M. Paré: J'aurais une question au ministre concernant le
point 9 de l'article 7. Est-ce que le règlement est déjà
disponible?
M. Marx: Le règlement n'est pas prêt. Les mentions
obligatoires qui seront prévues au règlement informeront
notamment le consommateur des droits et des obligations des commerçants
et, notamment, le régime d'annulation du contrat et la façon de
résoudre le contrat, le régime de dépôt en fiducie
qui incombe au vendeur, l'obligation du vendeur de mettre à la
disposition du public une liste de prix de ses biens et services et
l'interdiction des clauses d'indexation du prix du contrat. Ce sont des
éléments qu'on va retrouver dans le règlement.
Vous savez qu'avec la nouvelle Loi sur les règlements le
règlement sera déposé et il y aura une
prépublication de 45 jours. Cette nouvelle loi est une innovation du
ministère de la Justice et tout le monde aura vraiment la
possibilité de critiquer le règlement avant qu'il ne soit
adopté. Je pense que cela ne sera pas fait...
Le Président (M. Laporte): M. le député de
Shefford.
M. Paré: J'aurais aimé que le ministre responsable
de l'Habitation soit ici ce soir pour écouter la promulgation de 45
jours sur les nouveaux règlements, puisque dans la loi 137 sur
l'habitation il n'y a plus de prépublication. Si vous ne le saviez pas,
je vais vous y sensibiliser, M. le ministre, parce que vous venez de dire qu'il
va y avoir prépublication de 45 jours pour tous les
règlements.
M. Marx: C'est dans la loi 15, oui.
M. Paré: Je vais rappeler cela à votre ministre des
Affaires municipales qui, lors du débat sur la loi 117 sur l'habitation,
a fait en sorte qu'il n'y ait absolument plus de prépublication pour des
programmes, des règlements ou des applications de programmes: ce qu'on a
contesté, d'ailleurs.
M. Marx: Dans quel domaine?
M. Paré: L'habitation. C'est aussi un domaine très
important pour l'ensemble des citoyens du Québec. Mais je vais
certainement lui rappeler la loi 15.
M. Marx: Sauf s'il avait une bonne raison.
M. Paré: Si le principe de la prépublication de la
loi 15 c'était justifié comme principe de base gouvernementale,
cela doit l'être aussi dans la loi sur l'habitation. Une dernière
question.
M. Marx: On a des exceptions dans la loi 15.
M. Paré: Ah bon!
M. Marx: On a des exceptions mais le ministère de la
Justice ne va pas se prévaloir de ces exceptions.
M. Paré: Est-ce qu'à l'heure actuelle il y a un
projet de contrat type qui est prêt?
M. Marx: Ce n'est pas prêt encore.
M. Paré: Ce n'est pas prêt. Bon. D'accord pour
l'article 7.
Le Président (M. Laporte): L'article 7, adopté?
L'article 8?
M. Marx: La loi sera mise en vigueur aux dates fixées par
le gouvernement. Donc, cela prendra un peu de temps pour que l'office puisse
préparer les documents pour que ce soit... On en est à quel
article?
L'article 8 indique le contenu obligatoire de contrat écrit
d'achat préalable de sépulture. Il est analogue à
l'article 7 et prévoit notamment la description, la ventilation du prix
de chaque bien et service ainsi qu'un certain nombre de mentions obligatoires
qui seront prévues par règlement. C'est la même chose que
l'autre article.
Le Président (M. Laporte): À l'article 8, M. le
député de Shefford.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Laporte): Adopté. L'article 8 est
adopté. L'article 9, M. le ministre?
M. Marx: L'article 9 vise à empêcher certaines
entreprises funéraires de contourner les dispositions de projet de loi
relativement au dépôt en fiducie de 90 % du prix des biens et des
services non fournis lors du contrat. Cet article interdit également
d'indexer les contrats de préarrangements en prévoyant
l'augmentation de leur prix dans le futur. Le député ne sera pas
tout à fait d'accord avec cet article.
Le Président (M. Laporte): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Oui, cela va.
Le Président (M. Laporte): L'article 9 est adopté?
L'article 11?
Résolution des contrats par l'acheteur
(suite)
M. Marx: L'article 11 prévoit que l'acheteur exerce sa
faculté de résolution par l'envoi de la formule de
résolution annexée au contrat ou d'un avis à cet effet. La
résolution prend effet à compter de l'envoi de ce document.
Le Président (M. Laporte): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Oui, cela va pour l'article 11.
Le Président (M. Laporte): L'article 11 est adopté.
L'article 12?
M. Marx: L'article 12 interdit à l'acheteur de percevoir
quelque paiement que ce soit et de fournir un bien ou un service pendant la
période de réflexion de 30 jours.
M. Paré: Pour l'article 12, cela va.
Le Président (M. Laporte): L'article 12 est
adopté.
M. Marx: ...interdit, oui interdit au vendeur, j'ai dit
l'acheteur, j'ai fait une erreur.
Le Président (M. Laporte): L'article 13.
M. Marx: L'article 13 permet, dirais-je, à l'acheteur de
résoudre unilatéralement et en tout temps tout contrat
d'arrangements préalables de services funéraires mais non un
contrat de sépulture, qu'il soit ou non vendu par vente
itinérante, moyennant la pénalité prévue à
l'article 17. Cette pénalité est de 10 % du prix des biens et des
services funéraires non livrés lors du contrat. Dans le cas d'une
vente itinérante, cette pénalité s'applique dans le cas de
la résolution effectuée après l'expiration du délai
de réflexion de 30 jours. Ce droit de résolution en vertu de
l'article 15 ne s'applique pas aux biens et services fournis avant la
résolution, par exemple, une pierre tombale ou une urne
funéraire, la vente étant parfaite dans ces cas.
Le Président (M. Laporte): M. le député de
Shefford, sur l'article 13.
M. Paré: Oui, juste un instant.
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le député
de Shefford, sur l'article 13.
M. Paré: Je demanderais au ministre la même
autorisation que cet avant-midi, soit de passer de l'article 13 à
l'article 20 pour en discuter directement. On pourra revenir ensuite à
l'article 13.
M. Marx: II n'y a pas de problème pour moi.
Une voix: De 13 à 19.
Le Président (M. Laporte): Suspension
des articles 13 à 19. L'article 20?
Protection, administration et utilisation des sommes
en fidéicommis
M. Paré: Oui. J'aurais un amendement à proposer
à l'article 20.
Le Président (M. Laporte): On va parler de
l'article...
M. Marx: Parce que nous avons un amendement à l'article 20
aussi.
M. Paré: À l'article 20?
M. Marx: J'imagine que le député a une objection de
fond sur cela.
M. Paré: Oui, cela fait partie des grandes
préoccupations qu'on a débattues en deuxième lecture et
que j'ai énumérées ce matin.
M. Marx: D'accord, parfait.
M. Paré: Donc, je vous lis l'amendement et on fait une
discussion de fond.
M. Marx: Oui.
M. Paré: L'amendement, c'est que le premier alinéa
de l'article 20 du projet de loi 162, Loi sur les arrangements
préalables de services funéraires et de sépulture, soit
retiré et remplacé par le deuxième alinéa. Donc, ce
que cela veut dire, c'est exactement...
Le Président (M. Laporte): ...le document, M. le
député de Shefford,
M. Paré: Oui, on va vous distribuer cela tout de suite.
Donc, très rapidement, ce que cela dit, c'est le débat qu'on a
tenu en disant que cela devrait être la totalité, autant pour les
services funéraires que les sépultures, qui doit être mis
en fidéicommis, sauf évidemment pour le service qui est rendu au
départ. Pour ce qui est du préarrangement comme tel, pour un
service rendu plus tard, c'est le montant total qui devrait être
déposé, puisque ce service n'a pas à être
payé au moment où il n'est pas rendu et c'est
déposé au nom de l'acheteur. Cela permet une protection totale,
complète et entière du consommateur au cas où l'entreprise
faillirait. (21 heures)
Nous disons que, de toute façon, il y a déjà dans
la vente comme telle un profit sur le service et les biens et cela permet aux
entreprises d'acquérir un marché et d'aller chercher des clients.
Le service va être rendu plus tard et le montant consacré à
l'administration et aux frais devrait être inclus dans le montant de la
vente pour une meilleure protection du consommateur. En cas de faillite, cela
devrait être le montant total de service non rendu encore, non
livré, qui devrait être déposé en
fidéicommis.
Le Président (M. Laporte): Avant d'aller plus loin, M. le
député de Shefford, je voudrais bien saisir la portée de
votre amendement sur les alinéas que vous proposez, par votre
amendement, de retirer et de remplacer par le deuxième alinéa. Si
je saisis bien le sens de votre amendement, nous allons retrouver: "Le vendeur
n'est cependant pas tenu de déposer en fidéicommis:" etc., comme
première disposition.
M. Paré: On enlève le premièrement.
M. Marx: Je pense que le député veut dire qu'il
enlève le premier paragraphe, 1°.
M. Paré: C'est cela. Le premièrement.
Le Président (M. Laporte): Le paragraphe no 1°.
M. Marx: Le paragraphe no 1°; pas le premier paragraphe de
l'article.
M. Paré: D'accord. C'est le paragraphe
"premièrement".
Le Président (M. Laporte): D'accord.
M. Marx: C'est le paragraphe "premièrement". Je pense que
c'est cela. C'est ce que j'ai compris.
Le Président (M. Laporte): Pour une bonne
compréhension, c'est donc: "une somme représentant au plus 10
pour cent du prix des biens et des services prévus au contrat qui n'ont
pas été fournis;" que vous demandez de retrancher.
M. Paré: C'est cela.
M. Marx: Les sixième et septième lignes de
l'article, si vous voulez. C'est cela. J'ai toujours compris cela.
M. Paré: C'est exactement cela. C'est exactement ce que je
dis. Ce serait une meilleure protection pour le consommateur parce que,
advenant - ce que je ne souhaite absolument pas - qu'une entreprise ait des
difficultés et soit en faillite, cela voudrait dire que le consommateur
serait pénalisé de 10 % et 10 % d'un montant qui peut varier
entre 2000 $ et 5000 $, c'est quand même une somme importante.
M. Marx: Mais je ne comprends pas comment l'acheteur serait
pénalisé.
M. Paré: On a déposé en fidéi commis
90 % du montant d'un service è être donné plus tard.
M. Marx: Oui.
M. Paré: Qu'est-ce qui arrive en cas de faillite? Quelle
est la protection qui est donnée au consommateur?
M. Marx: Le capital indexé au coût de la vie.
M. Paré: Donc, c'est 90 % indexés et non pas 100 %,
la totalité du montant versé.
M. Marx: Pourquoi pensez-vous que 90 % du montant ne serait pas
assez pour donner suite aux obligations prévues dans le contrat? Il y a
toujours un profit quelque part.
M. Paré: Pour une entreprise - je vais prendre un exemple
très clair - qui vend à un consommateur des
préarrangements pour 5000 $ au total, globalement, on va prendre des
chiffres ronds...
M. Marx: Si c'était 5000 $, ce serait "chromé" pas
mal! Mais d'accord!
M. Paré: D'accord? Donc, 90 % déposés, cela
veut dire 500 $ qui sont pris dès le départ.
M. Marx: Oui.
M. Paré: Si l'entreprise a un problème et s'il y a
une faillite, cela veut dire que ce qui est protégé pour le
consommateur, c'est 4500 $. S'il veut avoir ailleurs le même service, il
lui manque 500 $.
M. Marx: Un instant. On va.» Est-ce qu'il y a beaucoup de
thanatologues qui ont fait faillite depuis quelques années?
Une voix: C'est de la prévention.
M. Marx: Si c'est de la prévention, on peut aussi bien ne
rien vendre et ne rien acheter. Personne ne va faire d'erreur. Est-ce qu'il y a
beaucoup - j'aimerais vous poser cette question, peut-être
êtes-vous au courant - de thanatologues qui ont fait faillite?
M. Paré: Peu importe celai La philosophie qu'on est
censé défendre, c'est celle de la protection du consommateur. On
décide qu'on le protège à 90 %.
M. Marx: On le protège à 90 %. La protection que
nous allons donner est la meilleure protection au Canada. Je pense que cela ne
peut pas être mauvais. C'est bien de prévenir, mais
premièrement, je ne pense pas que cela soit déjà
arrivé et deuxièmement, pela sera protégé à
90 % du montant indexé au coût de la vie. Je ne pense pas qu'on
puisse faire un meilleur contrat au Canada ou au monde pour d'autres biens. On
est protégé à 90 %. Premièrement, le thanatologue a
des frais de vente aussi. Vous voulez que les personnes puissent en annulant,
recouvrer 100 % et ne rien payer. Comme si ce n'était rien? Ce n'est pas
une banque. Quand on achète des préarrangements funéraires
on n'investit pas dans un compte de banque qu'on peut retirer comme on veut. On
achète des produits. Je pense que c'est demander trop aux thanatologues
de ne pas avoir même 10 %. Je peux vous dire qu'ils ont mis beaucoup de
pression pour avoir plus que 10 %, mais j'ai résisté sachant que
vous alliez poser cette question.
M. Paré: Vous dites, M. le ministre, qu'il y a des frais
de vente.
M. Marx: C'est cela, ils vont faire faillite si on ne leur laisse
pas 10 %.
M. Paré: Je ne veux surtout pas que quelqu'un fasse
faillite, c'est évident, sauf qu'on est en train de discuter ici des
services aux consommateurs. Il est bien sûr qu'il faut tenir compte de la
protection du consommateur et du développement et cela, je l'ai dit
dès le début et en deuxième lecture aussi. Je suis
d'accord avec cela, sauf que j'ai deux questions, quand même, en fonction
de ce que vous venez de dire. Quand vous dites qu'il y a des commissions
à payer, il faut en tenir compte quelque part. Est-ce qu'on en tient
compte dans le prix de vente ou si on en tient compte dans le montant
déposé en fidéicommis? Est-ce que vous me dites que vous
évaluez que la commission est de 10 %?
M. Marx: J'ai quatre points et une annexe. Je vais vous donner
tout ce que j'ai pour essayer de vous convaincre. Premièrement, les 10 %
conservés initialement par le vendeur sont inférieurs à
ses frais de vente et d'administration. . Deuxièmement, la plupart des
provinces permettent au vendeur de retenir entre 12 % et 10 % du prix de vente.
Quant aux trois provinces qui exigent 100 % de dépôt en fiducie,
soit l'Ontario, la Saskatchewan et 1'Alberta, elles permettent cependant aux
vendeurs de conserver entre 50 % et 35 % du prix de la sépulture.
Troisièmement, cette exigence est déraisonnable - si on exige 100
% - au plan commercial, car l'entreprise qui vend un préarrangement
encourt des frais et a besoin de liquidité. Quatrièmement, le
dépôt en fiducie de 100 % du prix n'offre aucune protection
additionnelle réelle pour l'acheteur.
Cela veut dire qu'on a vraiment le meilleur projet si on se compare avec
les autres provinces canadiennes. On a un tableau sur ce qui se passe dans les
autres provinces. On va vous en faire une copie. On a des statistiques, des
chiffres, plutôt. Date de la législation - c'est
intéressant - : l'Île-du-Prince-Édouard: 1984,
Nouveau-Brunswick: 1984, Manitoba: 1961, Colombie britannique: 1982,
Nouvelle-Écosse: 1983, Ontario: 1963, Saskatchewan: 1986 et Alberta:
1962. La plupart sont dans les années quatre-vingt. Le gouvernement
précédent a été au pouvoir pendant neuf ans, c'est
pourquoi cela a pris si longtemps au Québec pour adopter un tel projet.
C'est intéressant, un gouvernement è tendance socialiste, pas
marxiste, socialiste qui n'a jamais fait adopter un tel projet de loi. Je
trouve cela incroyable. M. le Président, je trouve cela vraiment
incroyable! Neuf ans au pouvoir, le député de Shefford
était là, au moins pendant quelques années et ils n'ont
jamais adopté un tel projet de loi. C'est la première chose que
j'ai faite, M. le Président, en arrivant au ministère, j'ai
exigé qu'on fasse cela aussitôt que possible.
M. Paré: Vous devez quand même reconnaître, M.
le ministre, que vous n'avez pas pondu cela en arrivant, c'était
déjà considérablement en marche. Autre chose que je viens
de dire...
M. Marx: Le ministre ne pond rien, c'est la volonté
politique qu'il faut avoir. C'est ce qui compte. C'est de passer des nuits ici,
c'est ce qui compte. Quand le ministre de la Justice vise à devenir
premier ministre, il n'a pas le temps de faire des projets de loi sur les
préarrangements funéraires. Vous comprenez ce que je veux
dire?
M. Paré: Non, pas tout à fait, parce que si vous
êtes...
M. Marx: Mon prédécesseur presque
immédiat.
M. Paré: Si vous êtes aussi intéressé
à la protection du consommateur que vous êtes en train de le dire
- c'est vrai que c'est un projet sur lequel on a voté sur le principe
-... Vous vous dites qu'il n'y a pas beaucoup de causes pendantes sur cela, pas
beaucoup de plaintes. Par contre, là où il y en a beaucoup, en
habitation, et que le règlement est là, il reste seulement
à le mettre en application...
M. Marx: C'est déjà fait.
M. Paré: ...cela fait 18 mois et ce n'est pas encore en
application, M. le ministre.
M. Marx: Pas 18 mois, je ne suis pas ministre depuis 18 mois.
M. Paré: Pas loin.
M. Marx: Bien, c'est...
M. Paré: Moins quelques heures.
M. Marx: Cela fait déjà 18 mois?
M. Paré: Oui, déjà 18 mois, sans geste
posé concernant le dossier...
M. Marx: J'avais des...
M. Paré: ...le plus embêtant et le plus
coûteux pour le consommateur, alors que la loi est votée depuis
juin 1985.
M. Marx: Juin 1985. Mais j'ai eu d'autres pots cassés
à réparer avant de m'attaquer à ce problème. Il y
avait les dépôts volontaires qui n'avaient pas été
refaits depuis 50 ans, la loi Lacombe; donc, j'ai fait cela. L'ancien
gouvernement l'a déjà oublié et n'a pas fait cela pendant
neuf ans. Concernant les saisies abusives, on n'a rien fait. Je l'ai
demandé aux ministres Bédard et Johnson à maintes reprises
et ils ont dit: Je n'ai jamais fait cela. Les fonctionnaires étaient
prêts à le faire, mais il manquait une volonté politique de
venir à l'aide des gagne-petit. En ce qui concerne l'immobilier j'ai
déjà fait des demandes nécessaires. Je vais vous dire que,
quand la façon de procéder, était planifiée par
l'ancien gouvernement, c'était tout croche et c'était
nécessaire de recommencer ce dossier. Un jour, si vous voulez, je vais
vous montrer comment le dossier était croche quand nous sommes
arrivés au pouvoir.
M. Paré: Quand on fera une commission parlementaire sur la
protection du consommateur, très bientôt, parce que cela s'en
vient, surtout à l'étude des crédits je serai très
heureux, parce que c'est un projet de loi précis ce soir, très
heureux qu'on fasse une comparaison entre l'avancement qu'a connu la protection
du consommateur sous le gouvernement du Parti québécois en neuf
ans, mais je dois vous dire...
M. Marx: J'ai pris quatre engagements. Avec ce projet de loi, si
vous me le permettez - je vais en réaliser trois et il va m'en rester
un. Ce n'est pas mauvais pour 17 mois. Non, pas trop mauvais.
M. Paré: Je n'ai aucune crainte de faire des comparaisons,
sauf que je vais les faire certainement à l'étude des
crédits, M. le ministre, et j'espère qu'à ce moment vous
aurez trouvé une façon de ne pas reporter encore une fois les
plans de garantie.
M. Marx: Cela va ôtre quatre à zéro au
crédit.
M. Paré: J'ai hâte de voir, je l'espère.
M. Marx: Mes quatre promesses et mes quatre réalisations
ou propres engagements et les engagements...
M. Paré: L'engagement du 19 décembre devait
être en application avant la fin de 1986 ou le début 1987; on est
rendu en mai 1987. Si on revenait à nos moutons, c'est-à-dire
à l'article 20. Une autre question sur cela au moins.
M. Marx: Oui.
M. Paré: Quand on parle d'indexation, c'est l'indexation
de 90 % du montant?
M. Marx: C'est cela.
M. Paré: Cela veut dire quoi au bout de la ligne? Un
montant qui est déposé, qui est indexé à 90
%...
M. Marx: Si c'est 1000 $...
M. Paré: ...on peut s'assurer que le consommateur va avoir
le service à 100 %.
M. Marx: C'est cela. Cela veut dire que, si on met 1000 $ en
fiducie, - le coût de la vie est quoi cette année? 4 %, à
peu près - donc, cela sera 40 $, l'an prochain ce sera 1040 $; non,
l'année suivante ce sera -une minute - 1044,16 etc. Cela va
augmenter.
C'est le prix, oui. Il faut le spécifier: c'est le prix qui est
indexé non pas le coût pour l'entreprise. L'entreprise va
réaliser le contrat. L'entreprise va faire un profit, on
espère.
M. Paré: Je ne vous poserai pas une autre question, M. le
ministre, je vais plutôt demander qu'on aille au vote sur cela, parce
que, de toute façon, j'ai l'impression que...
M. Marx: Sur division? M. Paré: Sur division.
M. Marx: Sur division. Adopté sur division.
Le Président (M. Dauphin): C'est-à-dire, est-ce que
l'amendement... On va procéder...
M. Marx: L'amendement est rejeté sur division.
Le Président (M. Dauphin): L'amendement est rejeté.
Est-ce que...
M. Marx: Sur division.
Le Président (M. Dauphin): Sur division. On revient
maintenant à l'article 20. Est-ce que l'article 20 est
adopté?
M. Marx: On a un amendement à l'article 20.
Le Président (M. Dauphin): Un amendement à
l'article 20, d'accord. Alors, l'amendement du ministre se lit comme suit:
L'article 20 est modifié par le remplacement, dans la deuxième
ligne du premier alinéa, des mots "dans un compte en fidéicommis"
par les mots "en fidéicommis au Québec". Y a-t-il des
interventions sur l'amendement? (21 h 15)
M. Marx: Au lieu de dire "en fidéicommis", on dit "en
fidéicommis au Québec". On ne veut pas que ce soit mis en
fidéicommis en Espagne ou aux Bahamas.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 20 tel qu'amendé est adopté?
M. Paré: Oui.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Maintenant,
est-ce que nous retournons en arrière, Mme la secrétaire?
M. Paré: À l'article 13.
Le Président (M. Dauphin): À l'article 13?
J'appelle donc l'article 13.
M. Paré: Étant donné que le ministre a
passé ses commentaires sur l'article 13, cela va.
Le Président (M. Dauphin): L'article 13 est adopté.
J'appelle l'article 14.
M. Marx: C'est un avis. L'article 14 prévoit que
l'acheteur se prévaut de sa faculté de résolution par
l'envoi d'un avis écrit au vendeur ou à son représentant.
C'est bon aussi: à son vendeur ou à son représentant.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 14 est adopté.
J'appelle maintenant l'article 15.
M. Marx: L'article 15 prévoit que la résolution
prend effet à compter de l'envoi de l'avis, sauf pour les biens et
services fournis avant la résolution.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 15 est adopté.
J'appelle l'article 16.
M. Marx: L'article 16 précise le moment où le bien
ou un service d'inscription est réputé fourni. En ce qui concerne
un bien, il s'agit du moment où celui-ci est mis en possession de
l'acheteur ou est réservé pour l'acheteur qui peut en prendre
possession sur demande. Dans le cas d'un service, il s'agirait par exemple du
moment où une inscription est complétée.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 16 étant
adopté, j'appelle l'article 17.
M. Marx: L'article 17 définit la pénalité
prévue à l'article 13 en cas de résolution du contrat de
services funéraires par l'acheteur, à l'exception du cas de vente
itinérante où l'acheteur peut résilier sans
pénalité pendant les 30 jours. On va au tableau 2. Est-ce que
nous sommes les plus élevés?
Une voix: On est à peu près dans le milieu, mais il
y a des... C'est très compliqué. En Saskatchewan, il n'y a aucune
pénalité.
M. Marx: ...qu'il perde seulement pour cela.
M. Paré: Juste à cause de la partie de
l'intérêt retenue là-dedans, qui est concernée,
peut-on aller à l'autre point litigieux comme on l'a fait...
M. Marx: Ah oui! Il n'y a pas de problème.
M. Paré: ...pour revenir à 17? Si on
suspendait...
M. Marx: On peut suspendre l'article 17.
Le Président (M. Dauphin): L'article 17 est suspendu.
M. Paré: On pourrait faire le débat tout de suite,
si vous le voulez...
M. Marx: Oui.
M. Paré: ...et aller immédiatement à
l'article 29?
M. Marx: Oui. On va suspendre les articles et procéder
à l'étude de l'article 29.
Le Président (M. Dauphin): J'appelle donc l'article
29.
M. Paré: Donc, à l'article 29, l'amendement se
lirait comme suit: "Que l'article 29 du projet de loi 162, Loi sur les
arrangements préalables de services funéraires et de
sépulture, soit modifié en remplaçant, à la
troisième ligne du paragraphe, les mots "au vendeur" par les mots
"à la succession"."
M. Marx: On comprend la modification.
M. Paré: Très brièvement, pour
reprendre...
M. Marx: Oui.
M. Paré: ...les échanges que vous avez certainement
eus avec des groupes et que nous avons eus aussi avec le débat à
l'Assemblée nationale lors de la deuxième lecture, il s'agit des
intérêts. Donc, on dit dans le projet de loi que le consommateur
achète un service pour en profiter le plus tard possible, mais dans le
temps, donc pas maintenant. Son argent est déposé en
fidéicommis au Québec. Donc, il y a de l'argent à son nom
qui est déposé pour un service dont il va se prévaloir
plus tard. Cet argent est en fidéicommis, 100 % une partie et 90 %
l'autre partie, sauf qu'il y a des intérêts maintenant, puisque
c'est placé pour cela. On dit dans l'article 29 que les
intérêts vont être déposés, que c'est
finalement le vendeur qui va en profiter, sauf la partie qu'on doit justement
garder pour l'augmentation du coût de la vie pour être capable de
rendre le service complet, à la fin, au moment de la livraison des
services.
Donc, cela veut dire que les entreprises vendent un service à
rendre plus tard. Normalement, dans le prix de vente, à mon avis,
puisque c'est une vente, que la personne décède aujourd'hui, dans
dix jours ou dans le temps, on sait que c'est une vente. Habituellement,
lorsqu'on fait une vente, dans ce prix de vente, tout est inclus,
c'est-à-dire les services qu'on rend, le matériel qu'on fournit,
plus le profit de l'entreprise, plus les frais d'administration. C'est
normalement cela. Une vente, c'est global. Cela comprend la totalité des
coûts, des frais de ce qu'on fournit, plus les profits.
Donc, ce qu'on vient faire maintenant, c'est de dire: On fait une vente
maintenant pour plus tard. On accapare un marché. C'est de l'argent qui
est déposé là. On s'assure que, pour être capable de
rendre le service au moment venu, on l'indexera au cours des années.
Dans le projet de loi, on vient donner un avantage énorme qui est les
intérêts. Cela veut dire qu'en donnant le profit des
intérêts au vendeur, non seulement il a accaparé une partie
du marché et dans sa vente, il a déjà fait du profit, mais
il fait du profit - on pourra fournir des
chiffres tantôt, et si vous en avez pour les contredire, c'est le
temps d'en discuter - il profitera, en plus, de l'intérêt sur
l'argent déposé, ce qui peut faire en sorte que, si c'est sur
plusieurs années, le bénéfice sur l'argent investi va
être drôlement plus payant que le service rendu comme tel. Comme
c'est sur l'ensemble du montant déposé que les
intérêts profitent au vendeur, comme je le disais tantôt,
à l'intérieur de la vente, sur le prix de vente sont inclus les
intérêts; donc, ce sont des intérêts sur les
intérêts pour le vendeur. Le bénéficiaire, le
consommateur qui a acheté le service paie un certain montant, mais s'il
se retire au bout d'un certain temps, en plus des 10 % qu'il perd, il perd
aussi les intérêts sur son argent pendant toutes ces
années. S'il garde son achat jusqu'à exécution,
jusqu'à sa mort, cela veut dire que la succession perd les
intérêts sur l'argent qui a été
déposé.
Donc, si on dit, avec des chiffres modérés, qu'il y aura
entre 500 000 000 $ et 600 000 000 $ de ventes en 1990, quand on commence
à jouer avec les intérêts, on joue avec des millions. Cela
fait des millions transférés d'un compte d'épargne ou d'un
placement d'un citoyen à un compte qui profite maintenant aux
entreprises. Donc, c'est un profit énorme, considérable. C'est
pour cela que nous faisons un amendement pour que le citoyen qui décide
d'acheter un service pour utilisation plus tard, mais qui est indexé, le
citoyen qui a payé le service doive pouvoir continuer de profiter des
intérêts sur son argent, puisque c'est déposé
à son compte. En résumé, très rapidement, cela veut
dire que le consommateur paie un service qui est indexé. Donc, il paie
maintenant, mais c'est comme si l'argent ne lui appartenait plus et tous les
bénéfices d'intérêt vont à l'entreprise; lui
perd cela comme individu si jamais il décide d'abandonner, ou sa
succession si le contrat est maintenu jusqu'au décès. Donc, on
enlève à l'individu ou à sa succession les
intérêts sur l'argent pendant toutes les années qu'il est
là. Cela fait qu'on paie beaucoup plus cher un service vendu au
préalable. Pour l'entreprise, je ne pense pas me tromper en disant que
les intérêts sur l'argent mis en fidéicommis sont beaucoup
plus payants que les profits de la vente comme telle. En plus, comme le
dépôt comprend la vente globale, c'est-à-dire y compris les
profits, donc la marge de profit est drôlement grossie, puisque ce sont
même des intérêts sur les profits déjà
facturés Iors de la vente.
M. Marx: II ne faut pas oublier qu'un contrat pour des
préarrangements funéraires n'est pas un certificat de
dépôt dans une banque. Si quelqu'un veut prendre 3000 $, s'acheter
un certificat de dépôt qu'on va renouveler chaque année, le
capital va augmenter. Je ne sais pas combien il va en avoir. Après 30
ans cela peut tripler, etc. Le contrat des préarrangements
funéraires n'est pas un certificat de dépôt, ce n'est pas
un compte en banque où on veut réaliser des profits. De toute
façon, si on reçoit des intérêts, il faut payer des
impôts. Pour le thanatologue, il y a un certain risque dans tout cela. On
ne sait pas, peut-être que les coûts vont augmenter plus que
prévu. Il y a aussi les frais d'administration.
L'Office de la protection du consommateur a préparé une
hypothèse. Supposons qu'on ait un achat initial de 3000 $, une
durée de dix ans, un taux d'inflation de 4 %; le revenu sera à
peu près l'inflation plus 2 % ou l'inflation plus 2,5 %. Si on prend la
première année, le dépôt est de 2700 $,
l'intérêt est de 162 $, l'inflation est de 108 $; donc, on garde
au compte 2808 $; l'administration est d'à peu près 1 %: 27 $;
reçus par le thanatologue: 27 $. Cela, c'est pour l'inflation plus 2 %.
Si c'est l'inflation plus 2,5 %, le thanatologue va garder 40 $ avant les
impôts; il va aussi y avoir des impôts à payer. Ce ne sont
pas des montants exagérés. Après l'impôt il ne
restera pas grand-chose. Il faut qu'il assume un risque. Il faut qu'il assume
aussi l'administration.
M. Paré: Je comprends. Je ne sais pas si les calculs ont
été faits, combien une vente moyenne peut rapporter à la
fin.
M. Marx: Combien? Je m'excuse.
M. Paré: Combien une vente de 3000 $ peut rapporter au
bout de dix ans ou de vingt ans, tout dépendant si on a fait le
calcul.
M. Marx: C'est ce que je vous ai donné. Le montant au
compte après dix ans serait 3995 $, les frais d'administration seraient
de 332 $ et le thanatologue recevrait 332 $. On peut vous montrer cela. On va
faire une photocopie pour les députés. (21 h 30)
M. Paré: Oui, on aimerait avoir une copie de cela. Je
parlais tantôt au tout début de notre échange de
l'importance pour le consommateur qu'il soit au moins conscient de ce que lui
coûte ce service. On fait souvent des tableaux quand on vend des
assurances, en disant: Cela vous rapporte tant, au bout de tant
d'années. Il faudrait que le consommateur puisse savoir si cela lui
coûte tant, en fait, au bout de tant d'années parce que c'est plus
qu'une vente indexée, c'est l'intérêt de l'argent dont il
ne bénéficie pas.
M. Marx: Maintenant, pour les ventes de préarrangements
funéraires, les intérêts sont gardés par le
thanatologue. Tout de suite tout.
M. Paré: Je sais que c'est la situation à l'heure
actuelle.
M. Marx: Même depuis neuf ou dix ans.
M. Paré: Je le sais, sauf qu'on pourrait vous dire la
même chose. Si on se base sur ce qui se passe à l'heure actuelle
et qu'on réglemente tout simplement cela, je pourrais vous dire qu'on
n'a pas besoin du projet de loi 162, tant qu'à y être, parce que
c'est déjà une procédure qui est en cours et qu'on
pourrait maintenir. Ce que je vous dis, c'est qu'il y a des inquiétudes
et des informations, des choses doivent être dites. Un des points qui est
critiqué énormément, entre autres, c'est justement la
question des intérêts en regard de la protection du consommateur,
soit l'individu qui investit. C'est l'exemple que je vous donnais. Quand on
achète une police d'assurance - cela aussi, c'est pour quand on va
être mort - on a toujours un tableau rattaché qui dit: Tu investis
maintenant, tu vas laisser à ta succession tant. Cela veut dire que
c'est un placement: l'argent que tu déposes rapporte tant et toutes
sortes de calculs scientifiques te disent qu'à la fin du compte, ton
assurance te donne telle valeur de rachat et tout cela. Le tableau dont vous me
dites que vous allez me donner une copie doit nous dire combien cela va nous
rapporter. Mais par rapport au gain net, pour l'entreprise, sur les
intérêts et non pas sur la vente comme telle, sur le service rendu
ou le matériel fourni, cela fait en sorte que l'individu paie un montant
important et l'intérêt de cet argent apporte au fournisseur du
service une somme qui, à mon avis - je ne pense pas me tromper - est
supérieure à la marge de profit incluse dans la vente comme telle
pour le service. Il y a donc un coût - en tout cas, si on le maintient
comme cela, je pense que c'est bon de le dire - au sujet duquel la personne
doit être très sensibilisée. Et je vous le dis, on a
voté pour le principe et je suis d'accord avec cela, la personne doit
être drôlement consciente et informée qu'elle paie plus cher
le service que ce qu'on lui dit. L'intérêt de son argent est un
investissement qui ne lui revient pas et c'est un montant qui peut être
très important.
M. Marx: II sera mort de toute façon.
M. Paré: Peut-être, sauf que... Je suis d'accord
avec vous, la police d'assurance...
M. Marx: Quand je vais acheter mes préarrangements
funéraires, je serai mort quand le service me sera...
M. Paré: M. le ministre, vous allez être d'accord
avec moi, quand on dit...
M. Marx: Cela ne va rien changer que je laisse 200 $ de plus
à mes enfants.
M. Paré: Vous allez être d'accord avec moi, M. le
ministre, que, quand on parle de protection du consommateur, on ne parle pas
d'une personne morte, on parle d'une personne, ou plutôt de sa
succession. Il y a une continuité, l'argent ne disparaît pas et on
ne s'en va pas en terre avec notre argent. Ce n'est pas un dicton, c'est une
réalité. Si une personne, qui veut bien faire, décide
d'investir dans un préarrangement funéraire pour ne pas laisser
de problèmes à ses enfants, il faut qu'elle sache que cela va
coûter plus cher que ce qu'elle va payer. Si elle avait laissé cet
argent à la banque, c'est sûr que ses enfants auraient plus de
problèmes, en tout cas, auraient quelque chose à organiser qu'ils
n'auront pas là, sauf qu'ils auront moins d'argent en bout de ligne.
M. Marx: Un thanatologue m'a dit aujourd'hui que, quand vous
achetez un contrat de votre vivant, vous avez l'occasion de regarder quels sont
les prix, il y a plus de concurrence. Quand la famille doit faire cela à
la dernière minute, elle a un jour pour faire tous Ies arrangements,
souvent, cela coûte plus cher. Quand on fait cela froidement... Je ne
sais pas si vous avez déjà fait des arrangements, cela m'est
arrivé, on fait cela à la dernière minute, on n'a pas
beaucoup de temps pour réfléchir, on n'a pas vraiment... Cela
coûte plus cher. Nous avons parlé des taux d'inflation. Je peux
vous fournir des statistiques aussi, M. le Président, sur les taux
d'inflation et le rendement de certains placements entre 1967 et 1986, ainsi
qu'entre 1967 et 1986 d'autres statistiques concernant les obligations, les
bons du trésor, les obligations du Canada, les obligations provinciales,
les dépôts bancaires sans chèque et ainsi de suite. On a
aussi fait des moyennes. J'ai cité au début les chiffres
d'inflation, plus 2 ou 2,5 %. Cela vient de ces statistiques que l'office a
préparées.
J'aimerais juste demander au député: Que fait-on pour les
frais d'administration? Est-ce que le thanatologue n'a pas droit à ses
frais d'administration, qui coûtent à peu près, nous
dit-on, 1 % par année?
M. Paré: Les 10 % qu'on prélève tout de
suite au départ, c'est un montant quand même important.
M. Marx: Je pense qu'il faut payer le vendeur itinérant
qui va aller rencontrer les gens avec sa voiture, surtout maintenant à
Montréal, il n'y a pas d'autobus le soir. Cela coûte l'essence,
cela coûte l'assurance, la dépréciation. Il y a des
coûts. Je n'aimerais pas faire de ventes itinérantes sans
être payé avant que la personne meure. Il faut qu'il y ait un
paiement tout de suite. C'est une vente. Pensez à cela. Une vente,
un
vendeur itinérant. Il va de porte à porte vendre les
préarrangements funéraires. Il doit être payé. Qui
va le payer? Est-ce que le thanatologue va avancer l'argent pendant 20 ans? Il
faut être un peu réaliste. Il faut que le vendeur soit
payé.
M. Paré: Vous répondez à ma question de
tantôt quand je vous disais les 90 %... Les autres 10 %, vous
considérez que c'est la commission au vendeur itinérant.
M. Marx: Cela couvre tout ce que le thanatologue veut couvrir. Si
c'est son fils qui fait la vente, peut-être va-t-il retourner tout
l'argent à son père, mais... Je ne sais pas ce que le
thanatologue va faire avec les 10 %, mais je pense qu'il y a un coût de
vente aussi. Vous voulez qu'on dépose 100 %? Qu'il n'ait pas
d'intérêt, qu'il n'ait rien jusqu'à ce que la personne
décède? Je pense que c'est un peu exagéré.
M. Paré: Ce que je vous demandais tantôt, au
début de ma question: Est-ce que vous pensez que dans une vente
évaluée à 3000 $ tout devrait être inclus à
l'intérieur de ce coût, c'est-à-dire le service qu'on rend,
ce qu'on utilise, le matériel, l'emplacement, plus les frais
administratifs, plus les profits? Si on évalue qu'aujourd'hui, pour un
certain type de service, cela coûte 3000 $...
M. Marx: Aujourd'hui.
M. Paré: Aujourd'hui. Je meurs aujourd'hui, on m'enterre
demain, cela coûte 3000 $.
M. Marx: Oui.
M. Paré: Si, moi, je décide que c'est le service
que je veux, puis que je décide que -je ne m'en vais pas demain - moi,
je fais un préarrangement funéraire, donc, je vais aussi payer
les 3000 $. Si je meurs demain, c'est 3000 $, les profits et l'administration
sont inclus dedans. Alors que, quand c'est un préarrangement, ce n'est
plus inclus. Cela devrait être inclus et indexé ad vitam aeternam,
jusqu'à la fin, jusqu'à ce que le service me soit rendu,
même si c'est dans dix ans. Cependant, à ma succession, je vais
laisser la partie inflation de moins parce que je vais avoir le même
service au bout de dix ans. Mais la partie des intérêts que
j'aurais accumulés si j'avais gardé l'argent dans une banque ou
en placement, là, je ne l'ai plus, et ma succession ne l'a pas.
M. Marx: Ce n'est pas un préarrangement. C'est sûr
et certain que les thanatologues vont faire un profit. Si quelqu'un est jaloux,
il peut devenir thanatologue aussi.
M. Paré: Non, non, je ne voudrais pas qu'il y ait une
compétition qui soit exagérée non plus.
M. Marx: II y a même des députés qui sont
thanatologues. On peut faire cela à temps partiel, si on veut
même. Pour vous donner un exemple, je choisis des exemples qui vont me
servir ici. En 1974 et 1975, le taux d'inflation au Canada était plus
élevé que les intérêts, disons, sur les obligations,
même sur les obligations provinciales, surtout sur les obligations du
Canada, les bons du Trésor. En tout cas, l'inflation était plus
élevée. Il y a un certain risque, il y a des frais
d'administration. Je dirais que ce que nous essayons de faire, c'est
d'être juste pour tout le monde. En Ontario, il y a un autre
régime, mais, pour la sépulture, le thanatologue dépose
seulement 65 % du prix et la sépulture en Ontario est définie
d'une façon plus large qu'au Québec dans notre projet de loi.
Donc, on garde 35 % tout de suite, quoiqu'on dépose 100 % en
fidéicommis des services funéraires. Chaque juridiction a un
régime qui diffère un peu de l'un à l'autre, mais je pense
qu'ici... Si on prend la Saskatchewan, on dépose 100 % en
fidéicommis, mais le thanatoiogue garde 50 % du prix de la
sépulture et 100 % des revenus restent dans le compte, mais il garde 50
%.
On a essayé de trouver le meilleur système. En Alberta,
les revenus sont selon la convention, selon la convention au Manitoba. Ce
n'étaient pas des gouvernements socialistes dans ces provinces à
ce moment-là. Au Nouveau-Brunswick, c'est selon la convention entre les
parties aussi. C'est difficile de savoir où tirer la ligne. J'admets que
c'est difficile de savoir où tirer la ligne. Nous pensons que nous avons
tiré une ligne qui est juste pour tout le monde. Je comprends qu'il y a
toutes sortes d'arguments possibles. On peut dire tous les revenus, on peut
dire des dépôts de 100 %, des dépôts de 95 %, 88 %,
comme dans certaines juridictions... Au Manitoba, je pense, pour certains,
c'est 88 %. Donc, si au Nouveau-Brunswick, au Manitoba, en Colombie
britannique, c'est 88 %, expliquez-moi pourquoi 88 %. Si quelqu'un
achète, comme vous l'avez suggéré, à 5000 $, au
Québec, 4500 $ seront déposés. Ailleurs, ce sera... 88 %,
on n'est pas trop habitué à cela. Il va y avoir 4400 % je pense,
qui seront déposés. Donc, le thanatologue va garder 100 $ de plus
dans certaines provinces. Il va avoir peut-être moins
d'intérêt ou plus d'intérêt, cela dépend.
Donc, cela varie d'une province à l'autre. Je pense que ce que nous
avons essayé de faire, c'est d'être juste avec tout le monde,
parce que cela relève du ministère de la justice, le seul
ministère qui porte le nom d'une vertu.
M. Paré: Quand vous disiez tantôt qu'il ne faudrait
pas que tout le monde, ou que beaucoup de gens vont être tentés de
se lancer dans le domaine, moi, je retournerais cela plutôt d'une autre
façon. Si vous dites: Bon, on peut se parler franchement, et c'est ce
qu'on fait, il n'y a pas de danger pour les entreprises en place justement
parce que le véritable bénéfice du secteur maintenant va
ou, en tout cas, pourrait être réalisé à partir du
gain d'intérêt. Donc, cela devient une entreprise plus
financière qu'une entreprise basée sur le service de base. On va
faire plus d'argent, plus de profits sur l'intérêt accumulé
avec les années que sur le profit comme tel au moment de Ja vente. Donc,
si, dans le secteur, cela devient plus payant de faire des ventes
itinérantes, des ventes pour le futur, de prendre un marché,
est-ce qu'on ne risque pas - toujours en parlant en termes de
développement cette fois-ci - que de super grosses entreprises, avec
énormément de vendeurs itinérants, viennent perturber le
marché en se l'accaparant, non pas pour le service qu'on vend et non pas
sur le profit de la vente, non pas sur le profit du service qu'on rend, mais
sur l'intérêt de l'argent qui est placé pour le service
qu'on va rendre plus tard? Est-ce qu'on ne risque pas de perturber le
marché?
M. Marx: Oui. Si c'est le cas, les prix vont baisser
peut-être à cause de la concurrence. C'est possible. Ce
marché va entraîner beaucoup de concurrence, j'imagine, comme vous
l'avez dit au début, mais les prix vont peut-être diminuer parce
que les gens vont se dire: Si je peux faire cela pour moins, étant
donné les intérêts, et ainsi de suite. Il y a cela aussi.
(21 h 45)
M. Paré: C'est une chose à considérer. Une
question: L'argent est-il déposé au nom de l'acheteur?
M. Marx: II va y avoir un compte séparé pour chaque
acheteur, oui.
M. Paré: Donc, l'argent est déposé au nom de
l'acheteur. Des intérêts viennent s'ajouter à son compte,
mais ils sont la propriété du vendeur. Qu'arrive-t-il avec les
impôts?
M. Marx: C'est celui qui retire qui est taxé. Supposons
que le consommateur annule, il sera taxé sur les intérêts
qu'il va retirer.
M. Paré: Donc, si je comprends bien, M. le ministre, le
choix qu'on fait comme législateur, c'est d'accepter que la succession
ait a payer plus cher pour ne pas avoir de problème dans un moment
pénible à traverser.
M. Marx: Pas du tout. J'ai acheté des obligations du
Canada et je vais les laisser à mes héritiers pour faire des
arrangements. Je n'ai pas acheté de préarrangements
funéraires. Cela dépend de ce que les gens veulent faire. Je
pense que c'est équitable pour tout le monde. Si on veut qu'il y ait un
marché, il ne faut pas pénaliser indûment les thanatologues
non plus. Il va y avoir une certaine concurrence, il y aura sûrement des
thanatologues qui vont vendre la même chose moins cher que d'autres, et
encore moins cher, et ainsi de suite. Si c'est tellement bon, tout le monde va
entrer dans ce marché et il y aura une certaine concurrence. C'est le
libre marché. Que voulez-vous? Ce n'est pas parfait, mais, en examinant
les lois des autres provinces, pas une loi n'est parfaite à 100 %.
À un moment donné, il faut tirer la ligne quelque part et
être équitable envers les thanatologues et envers leurs clients.
Nous avons dit, en deuxième lecture, que 100 000 000 $ étaient
déjà déposés dans les comptes et que les
thanatologues gardaient 100 % des intérêts et retiraient 100 %
maintenant...
M. Paré: C'est pour cela que je vous disais tantôt
que ce sont des montants importants: 100 000 000 $ à 10 %, c'est 10 000
000 $ par année. Tant mieux que ce soient des profits. Toutefois, comme
je vous le disais, le législateur doit choisir comment se partage ce
gain. Je pense que, de toute façon...
M. Marx: Ce n'est pas le taux d'inflation, cela va.
M. Paré: Oui. Je pense qu'on a pas mal fait le tour du
dossier, M. le ministre. Même si on continuait... Au moins, je vous ai
dit au début que je tenais à ce que toutes les
préoccupations de chacun soient discutées et qu'on apporte
clairement et franchement toutes les inquiétudes et toute l'information
nécessaire, car le meilleur choix que puisse faire le consommateur,
c'est au moins de savoir ce que lui coûte effectivement et
réellement un achat, que ce soit d'un bien ou d'un service. Il faut
qu'il sache que, dans le choix qu'il effectue...
M. Marx: Je veux juste savoir - je ne veux pas vous interrompre -
qui était contre? Seulement la FNACQ, je pense. Est-ce que d'autres
associations étaient contre? Les thanatoloques n'étaient pas
contre, c'est sûr. Mais qui l'était?
M. Paré: Je ne pourrais pas vous...
M. Marx: La FNACQ l'était. On a des tableaux ici.
M. Paré: J'ai rencontré plusieurs associations de
protection du consommateur.
J'ai rencontré les représentants de la
fédération nationale qui regroupe entre autres les associations
que je vous ai nommées tantôt. C'était l'une de leurs
principales préoccupations.
Comme je vous le disais tantôt, ne serait-ce que d'avoir
sensibilisé le client potentiel au fait que son achat de
préarrangement le rassure, qu'il enlève des problèmes aux
héritiers, mais, en même temps, il enlève une partie des
bénéfices à la succession.
M. Marx: ...
M. Paré: C'est important de le dire, je pense, parce que
c'est une réalité. Ils auront le choix soit de faire cela et
d'épargner des problèmes à leurs héritiers ou,
faire comme vous, acheter des obligations et leur donner des profits et des
problèmes.
Cela étant dit, je demanderais qu'on passe au vote sur
l'amendement, à moins que vous n'ayez autre chose.
M. Marx: Oui, mais je veux juste...
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Marx: Oui, c'est cela. Je voulais vérifier la question
que vous avez soulevée. Les mentions obligatoires ne sont pas
prévues. Cela sera prévu par règlement. Je vais demander
qu'on précise que le partage des intérêts soit une des
mentions obligatoires. Je pense qu'on va faire au moins une... Ce que vous avez
soulevé là, on va le prendre en note. Sur les mentions
obligatoires, je pense qu'il faut aviser tout le monde. D'accord?
M. Paré: Merci, M. le ministre. Je suis prêt
à passer au vote sur l'amendement.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que l'amendement du
député de Shefford est adopté?
M. Marx: Rejeté sur division.
Le Président (M. Dauphin): Rejeté sur division. Il
n'y a pas de vote enregistré de demandé?
M. Paré: Non.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que l'article 29,
étant donné que l'amendement a été rejeté,
est adopté?
M. Paré: Sur division. M. Marx: Sur division. Le
Président (M. Dauphin): Adopté sur division. Est-ce que nous
revenons à des articles antérieurs? Comme articles sus- pendus,
nous avons l'article 17. J'appelle l'article 17.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 17 étant
adopté, j'appelle l'article 18.
M. Marx: L'article 18 impose au vendeur un délai maximum
de 45 jours depuis la résolution pour remettre à l'acheteur les
sommes qui lui sont dues, c'est-à-dire les fonds déposés
en fidéicommis plus l'indexation annuelle à même les
revenus. C'est un délai maximum de 45 jours.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 18 étant
adopté, j'appelle l'article 19.
M. Marx: Nous avons un amendement: l'article 18.1.
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre propose un
amendement qui se lit comme suit: Le projet de loi est modifié par
l'insertion dans la section I du chapitre III, avant l'article 19, de l'article
suivant: "18.1. Les sommes qui sont perçues par un vendeur et qui
doivent être déposées en fidéicommis en vertu de la
présente loi ainsi que les fonds en fidéicommis sont
réputés détenus en fiducie pour les acheteurs par le
vendeur en vertu du deuxième alinéa de l'article 33."
M. Marx: Cette modification vise à indiquer, dès le
début du chapitre III sur la protection des sommes, la relation de
fiducie entre l'acheteur et le vendeur à l'égard des sommes que
celui-ci reçoit du premier. On peut juste revoir l'article 33 pour se le
rappeler.
M. Paré: Oui, je vais seulement le lire pour m'en
assurer.
M. Marx: Oui. Une voix: Cela va.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 18.1 est adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Dauphin): J'appelle maintenant l'article
19.
M. Marx: Nous avons un amendement, de concordance: Par
l'insertion, dans la première ligne du premier alinéa,
après le mot "fidéicommis" des mots "au Québec", et
par le remplacement, dans la première ligne du quatrième
alinéa, du mot "une" par la lettre "l". C'est de la concordance,
Le Président (M. Dauphin): D'accord. Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Paré: Oui, pas de problème.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Est-ce que
l'article 19, tel qu'amendé, est adopté?
M. Marx: À l'article 20 nous avons un amendement aussi.
L'article 20 est modifié par...
Le Président (M. Dauphin): L'article 20 avait
été adopté, M. le ministre.
M. Marx: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'article 19, tel
qu'amendé - si j'ai bien saisi tantôt - a été
adopté? Oui?
M. Paré: Oui, cela va.
Le Président (M. Dauphin): Alors, j'appelle l'article
21.
M. Marx: À l'article 21, nous avons un amendement.
L'article 21 est modifié par le remplacement, dans la dernière
ligne, des mots "dans un compte en fidéicommis" par les mots "en
fidéicommis au Québec". C'est une concordance avec l'article
20.
M. Paré: Cela va pour l'article 21.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 21, tel qu'amendé, est
adapté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
l'article 22.
M. Marx: C'est l'interdiction de retirer les fonds, en
conformité avec l'article 30.
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 22 est adopté.
J'appelle l'article 23.
M. Marx: Nous avons un amendement. L'article 23 est
modifié par l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant:
"Lors d'un premier dépôt effectué pour le compte d'un
acheteur par suite d'un contrat, le vendeur doit indiquer par écrit au
dépositaire la langue de ce contrat." C'est une concordance avec
l'article 5°. L'article 50 dit que l'avis doit être dans la langue de
l'acheteur; le dépositaire ne connaît pas la langue, donc...
D'accord?
M. Paré: Cela va pour l'amendement.
Le Président (M. Dauphin): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 23, tel qu'amendé, est adopté?
M. Marx: L'article 2-3 prévoit que le vendeur devra
produire, avec chaque dépôt ou retrait de compte en
fidéicommis, une liste comprenant le nom, l'adresse et le numéro
de contrat de chaque acheteur visé par la transaction, ainsi que le
montant de celle-ci.
M. Paré: Adopté.
M. Marx: Cela va permettre de garder une comptabilité.
Le Président (M. Dauphin): L'article 23, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 24.
M. Marx: II y a un amendement. L'article 24 est modifié
par le remplacement du premier alinéa par le suivant: "24. Le
dépositaire ne doit permettre l'utilisation des fonds en
fidéicommis que conformément à la présente
loi."
Vous voulez des explications? Cela veut dire que... Pardon?
M. Paré: Cela va. Pour l'amendement, cela va.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Dauphin): Alors, l'amendement
étant adopté, est-ce que l'article 24, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Paré: Cela va. L'article 24 est adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'article 24 est
adopté.
Il est présentement dix heures. Alors, nous allons ajourner nos
travaux jusqu'à demain, dix heures, dans la salle Lafontaine.
M. Marx: À la salle Lafontaine? J'aimerais, avant qu'on
termine...
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le ministre.
M. Marx: J'aimerais faire remarquer au député, M.
le Président, que, dans toutes les autres provinces, le thanatologue
garde 100 % des revenus quand le contrat prend fin, quand le contrat est
réalisé. II n'y a pas de juridiction où
l'intérêt au-dessus du coût de la vie ou autrement est
versé à la
succession. Nulle part ailleurs.
M. Paré; La différence est au niveau du pourcentage
du dépôt.
M. Marx: Oui, c'est cela, II y a des dépôts de 88
%.
M. Paré: Cela va.
M. Marx: D'accord. Je pense que c'est un détail
important.
Le Président (M. Laporte): Nos travaux sont
ajournés à demain, 10 heures, à la salle
Louis-Hippolyte-Lafontaine.
(Fin de la séance à 22 h 1)