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(Dix heures dix-neuf minutes)
Le Président (M. Marcil): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Je demanderais aux illustres personnages de prendre leur siège,
s'il vous plaît.
Compte tenu que nous sommes déjà 20 minutes en
retard...
M. Marx: Il n'y a pas de questions, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): À ce moment, nous allons
considérer...
M. Marx: Elles sont toutes adoptées.
Le Président (M. Marcil): Oui. Nous allons quand
même... On va suspendre pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 10 h 20)
(Reprise à 10 h 22)
Le Président (M. Marcil): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Je déclare la séance ouverte. J'aimerais rappeler le
mandat de notre commission. C'est de procéder à la
vérification des engagements financiers concernant la protection du
consommateur et le ministère de la Justice pour les mois de juillet
à décembre 1986. Est-ce qu'il y a des remplacements, Mme la
secrétaire?
La Secrétaire: II n'y a aucun remplacement.
Le Président (M. Marcil): Le temps de parole de chaque
membre est de 20 minutes. J'aimerais aussi que les questions posées
portent réellement sur le sujet en discussion pour éviter de
s'égarer dans des sujets autres que ceux que nous avons à
discuter aujourd'hui. Les premiers engagements que nous allons vérifier
seront ceux de l'Office de la protection du consommateur.
Réponses déposées
Juste avant de débuter, nous allons procéder au
dépôt officiel de la liste des questions en suspens et des
réponses obtenues à la suite des séances de
vérification des 4 et 6 novembre 1986. Cela va?
Office de la protection du consommateur
Nous allons passer à l'engagement 5 du mois d'août.
Est-ce que l'engagement 5 est considéré comme
vérifié?
Août
M. Paré: J'aurais juste une petite question au ministre
sur l'engagement 5 concernant les subventions à divers organismes.
À la protection du consommateur, est-ce qu'on s'est basé sur les
mêmes critères que par le passé dans l'octroi des montants
aux différentes associations et est-ce que dans l'avenir on veut
utiliser les mêmes critères?
M. Marx: Ce sont les mêmes critères
d'admissibilité. Il faut que ce soit un organisme de protection du
consommateur, c'est-à-dire une corporation ou association sans but
lucratif dont les principaux objectifs et les principales activités
concernent l'information, l'éducation et la protection des consommateurs
ainsi que la représentation et la défense de leurs
intérêts. Ce que je peux vous dire, c'est que, quand on m'a
confié la responsabilité de l'Office de la protection du
consommateur, les organisations et les corporations de consommateurs m'ont
demandé de prévoir qu'il y ait plus de subventions pour le
fonctionnement et moins pour les projets, c'est-à-dire qu'en octroyant
des subventions ils auraient aimé avoir plus d'argent pour le
fonctionnement et moins de subventions pour les projets spécifiques.
Après discussion, j'étais plutôt d'accord. Maintenant, on
me dit qu'on donne plus pour le fonctionnement et moins pour les projets
spécifiques.
Il y a aussi un livre sur les critères concernant le programme
d'aide aux organismes de protection du consommateur. Je peux vous donner une
copie de ce livre. Pour vous donner un exemple, en 1984-1985, le montant des
subventions pour le fonctionnement était à 59 % et pour les
projets spécifiques, 41 %. En 1986-1987, pour le fonctionnement,
c'était 66 % et pour les projets spécifiques, 34 %. Nous
étions d'accord avec les demandes des associations de consommateurs.
Lors d'une rencontre avec les représentants de ces associations l'an
dernier, on nous a demandé cela.
M. Paré: Est-ce votre intention de maintenir les 66 % pour
l'année qui vient en ce qui a trait au fonctionnement?
M. Marx: Pour 1986-1987, oui. Cela peut varier de 1 % ou 2 %. Il
faut aussi savoir ce que les associations veulent et ce qu'elles aimeraient
faire avec les subventions. Si elles peuvent fonctionner d'une façon
plus efficace en ayant plus d'argent pour le fonctionnement, je pense que c'est
notre devoir de faire en sorte que ce soit cela.
M. Paré: Cela va pour l'engagement 5.
Le Président (M. Marcil): Cela va? Donc, l'engagement
financier 5 du mois d'août est terminé. Nous allons passer
à l'engagement 6 du mois d'octobre.
Octobre
M. Paré: L'engagement 6: "Contrats de services pour la
réalisation de tests de produits devant être publiés dans
les magazines Protégez-vous et Protect Yourself." Il y a deux
contrats: Analex, 46 140 $ - de ce côté-là, cela va - et
Warnock Hersey, 131 510 $. J'aimerais savoir si ce contrat a été
soumis à un comité de sélection.
M. Marx: Pour réaliser ces tests, l'office a
procédé par soumission sur invitation. Un comité de
sélection a été mis en place selon les procédures
usuelles et le choix des fournisseurs a été fait par le
comité. Je peux vous dire que, en tant ministre, je ne suis pas
impliqué dans ce dossier dans le sens que c'est le comité de
sélection de l'office qui décide à qui accorder ces
contrats. Dans chaque cas, c'était le plus bas soumissionnaire. L'office
est assez autonome dans ce domaine. Il n'y a pas d'immixtion du ministre ou de
mon cabinet dans ces dossiers, quoique j'ai la responsabilité de signer
le CT.
M. Paré: Donc, cela a été fait par
soumission et cela a passé devant le comité de sélection
de l'office.
M. Marx: Oui, c'est cela. C'est le plus bas soumissionnaire...
(10 h 30)
Le Préaident (M. Marcil): L'engagement 6 est-il
vérifié?
M. Paré: Cela va pour l'engagement 6.
Le Président (M. Marcil): Cela va? Nous allons passer
à l'engagement 9 du mois de novembre.
Novembre
M. Paré: Dans le cas de l'engagement 9: "Contrat pour la
fourniture des services d'expertise comptable requise dans le cadre d'un
dossier d'enquête et d'audition sur un permis d'une compagnie de
garanties supplémentaires." Le fournisseur: Caron, Bélanger et
Associés, de Montréal. L'engagement; 30 000 $. Y a-t-il eu
soumissions dans ce cas-ci?
M. Marx: Un instant, je vais sortir le dossier. En ce qui
concerne le choix de la firme, l'office a obtenu une liste de firmes comptables
par le biais du fichier des fournisseurs. Cette firme a été
retenue parce qu'elle répondait aux critères suivants: elle
disposait de spécialistes en assurances et en insolvabilité et
elle disposait de bureaux dans l'Ouest du pays, où se trouve le
siège social de la compagnie sous enquête.
M. Paré: II n'y a donc pas eu de soumission?
M. Marx: Pardon?
M. Paré: Donc, on n'a pas procédé par
soumission?
M. Marx: Non, par le fichier. C'est l'office qui a
décidé de suivre cette procédure que nous avons
jugée tout à fait normale. On fait la même chose depuis des
années.
M. Paré: Vous ne trouvez pas inquiétant qu'on n'ait
pas procédé par soumission avec cette compagnie?
M. Marx: Pouvez-vous choisir un avocat par soumission?
Pouvez-vous choisir un comptable agréé par soumission?
Pouvez-vous choisir un notaire par soumission? J'aimerais que vous me disiez
quelle administration du gouvernement du Québec a procédé
de cette façon et quand. Est-ce que c'était le gouvernement du
Parti québécois, le gouvernement précédent du Parti
libéral, le gouvernement de l'Union Nationale? Donnez-moi l'exemple d'un
gouvernement qui a déjà fait cela.
M. Paré: La question que je me pose est la suivante:
N'est-il pas inquiétant qu'une compagnie obtienne, comme cela, sans
soumission, un contrat de 30 000 $ quand on sait que les associés de
Caron et Bélanger ont fourni, en 1985, plus de 10 000 $ à la
caisse électorale du Parti libéral?
M. Marx: Je ne sais pas combien la compagnie...
Premièrement, une compagnie ne peut pas faire une contribution au Parti
libéral ou au Parti québécois. Ce n'est pas
moi qui ai choisi la firme de comptables agréés, c'est le
fichier. Le ministre n'a rien fait dans le choix de cette compagnie, mon
cabinet n'était pas impliqué, c'est une décision de
l'Office de la protection du consommateur. C'est tout ce que je peux vous dire.
Si voua voulez jouer cette "game", ce que je trouve malheureux, je peux vous
sortir tous les contrats que le gouvernement précédent a
donnés et on va examiner chaque contrat, chaque personne et voir combien
elles ont donné au Parti québécois. Je ne pense pas
que...
M. Paré: Si vous voulez faire l'exercice, je vous dirai
que la vérité est faite pour être
dévoilée.
M. Marx: Je trouve la question insultante. Je trouve insultant de
me faire poser des questions en ce qui concerne qui a donné quoi
à qui...
M. Filion: Question de règlement, M. le
Président.
M. Marx: ...parce que cela n'a aucun rapport avec ces contrats.
Vous le savez bien.
Le Président (M. Marcil): M. le député
de...
M. Filion: Question de règlement, M. le
Président.
M. Marx: Vous devriez avoir plus de retenue.
M. Filion: Le ministre de la Justice... Question de
règlement, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): En vertu de quel article, M. le
député de Taiilon?
M. Filion: En vertu de notre règlement.
Le Président (M. Marcil): Allez-y, lequel?
M. Filion: Le règlement qui nous gouverne, M. le
Président.
Le ministre de la Justice qualifie les questions qui lui sont
adressées par le critique en matière de protection du
consommateur alors que vous savez fort bien qu'il est ici pour défendre
ses engagements financiers et, donc, pour fournir les réponses dont il
est maître...
M. Marx: ...réponse.
M. Filion: ...aux questions dont le député de
Shefford est maître également. Le ministre de la Justice aura beau
s'indigner, aura beau dire, on va faire l'exercice qu'il a fait dans le
passé lorsqu'il était critique du Parti libéral en
matière de justice...
M. Marx: Je n'ai jamais posé de questions semblables,
jamais?
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît, M. le
ministre!
M. Marx: Je n'ai jamais fait...
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît, M. le
ministre!
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Marcil): Si vous voulez terminer, M. le
député de Taiilon.
M. Marx: Je n'ai jamais fait cela.
M. Filion: On aurait cru, M. le Président, que le voyage
en Europe du ministre de la Justice lui aurait apporté une
sérénité bienfaisante.
Le Président (M. Marcil): Si vous voulez être
pertinent au sujet de la question de règlement.
M. Filion: Donc, j'aimerais que vous rappeliez le ministre de la
Justice à l'ordre une première fois.
M. Marx: M. le Président, j'aimerais seulement dire que je
n'ai jamais posé de questions semblables lorsque j'étais critique
de l'Opposition, jamais!
Le Président (M. Marcil): C'est bien, M. le ministre.
Est-ce qu'on a répondu à votre question, M. le
député de Shefford?
M. Paré: Pas tout à fait. Je voudrais poursuivre en
disant que si le ministre n'a pas posé de questions en ce sens,
peut-être est-ce parce qu'il n'y avait pas, à l'époque, de
raison de poser des questions en ce sens.
M. Marx: II y avait beaucoup de matière...
M. Paré: Je dois dire...
M. Marx: ...mais je posais des questions plus
sérieuses.
M. Paré: Je dois dire que, moi, je la trouve très
sérieuse, parce que c'est l'argent des contribuables. Là-dessus,
je m'excuse, mais cette période d'étude en commission
parlementaire, c'est justement pour faire la lumière sur les
dépenses de l'État.
M. Marx: C'est cela, discutez des
dépenses.
M. Paré: Je ne vois pas pourquoi...
M. Filion: Est-ce que vous pourriez, une deuxième fois,
rappeler au ministre de la Justice que la parole est au député de
Shefford? Quand la parole lui sera donnée...
Le Président (M. Marcil): Cela va, M. le
député de Taillon.
M. Filion: J'apprécierais que le ministre de la Justice
puisse suivre les règles de la justice de cette commission
parlementaire.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon, si vous voulez laisser la parole au député de Shefford.
M. le ministre, s'il vous plaît, si vous voulez qu'on réussisse
à terminer l'étude des engagements d'ici 13 heures. Allez, M. le
député de Shefford.
M. Paré: Merci, M. le Président. Je recommence en
disant que l'exercice qu'on est en train de faire, ici en commission
parlementaire, c'est justement pour faire tout l'éclairage sur les
dépenses effectuées par chacun des ministères. Quand le
ministre disait tantôt qu'il n'avait rien è voir là-dedans,
il avait dit en répondant à la question précédente
que, oui, c'est lui qui signe les documents. C'est évident, c'est sa
responsabilité. Un ministre est responsable de tout ce qui est octroi de
contrats. Qu'il ne fasse pas lui-même l'étude, c'est une autre
chose. Il a des associés, des gens responsables, compétents qui
lui font des recommandations, sauf que la responsabilité revient au
ministre lui-même. Lorsqu'on est ministre, on est responsable de
l'engagement des dépenses dans son ministère. Cela étant
dit, à mon avis, c'est très clair. Le ministre doit maintenant
répondre aux gestes posés par l'ensemble des responsables de son
ministère mais surtout des contrats qui relèvent de sa propre
responsabilité puisque c'est lui qui les accepte ou les refuse.
On essaie de faire la lumière et, si cela dérange le
ministre qu'il y ait de la clarté sur les gestes posés, je dois
dire qu'au contraire je trouve que c'est un exercice qui doit être fait
ici. Le ministre a justement toute la latitude et la chance d'expliquer ses
gestes. Donc, s'il les trouve corrects, c'est la place pour le dire. Mais nous
trouvons qu'il y a des choses qui ne sont pas correctes et on le dit ici.
Le ministre disait tantôt qu'il n'y a pas de compagnies qui
donnent à la caisse électorale du Parti libéral. Je suis
bien d'accord. C'est la loi qui est comme ça; sauf que je n'ai jamais
dit que la compagnie comme telle... J'ai bien dit que les associés de
Caron et Bélanger ont donné en 1985 plus de 10 000 $ à la
caisse électorale du Parti libéral. Je ne suis pas capable de
vous en parler pour 1986 parce que les chiffres ne sont pas sortis, mais on va
le savoir bientôt. Je n'ai aucune gêne à relier les deux
parce que ce sont les mêmes personnes. Si des gens ont donné plus
de 10 000 $, je n'ai pas d'objection, cela respecte la loi 102. Les gens ont le
droit de donner à des partis politiques. C'est le système
démocratique dans lequel on vit et on l'apprécie, d'ailleurs. Par
contre, lorsque ces mêmes gens obtiennent des contrats sans soumission,
on est en mesure de se poser des questions. Je pense qu'on est justifié
de le faire et c'est notre rôle de le faire.
Je vous ai posé une question et je la répète:
Est-ce que vous trouvez acceptable cette façon de procéder qui
veut qu'une compagnie obtienne des contrats de 30 000 $ sans soumission, sur
décision, comme ça, . alors que ce sont des gros fournisseurs
à la caisse électorale du Parti libéral?
M. Marx: M. le Président, j'ai déjà
expliqué comment l'office a obtenu une liste de firmes comptables par le
biais du fichier des fournisseurs. Le ministre ne s'implique pas dans le
dossier, c'est-à-dire que le ministre ne dit pas à l'office qui
choisir. Le ministre et son cabinet n'ont aucune influence sur le choix d'une
compagnie. Je ne peux pas donner instruction à un organisme du
gouvernement de ne pas donner des contrats s'il trouve que le membre d'une
firme a donné 5 $ ou 1000 $ à un parti politique donné. Il
n'y a pas d'ingérence du ministre ou de son cabinet dans ces dossiers.
C'est l'office qui, d'une façon autonome, a décidé
d'accorder ce contrat comme il le fait depuis des années. Qu'est-ce
qu'il y a? C'est tout à fait normal, cela a toujours été
fait comme cela. Bon, voilà. Si vous pensez que les membres des firmes
qui donnent une contribution à un parti politique doivent être
pénalisés d'une façon ou de l'autre, proposez donc un
amendement à la loi sur les dépenses électorales.
M. Paré: M. le ministre, seriez-vous prêt à
déposer la liste des firmes pour lesquelles on a porté une
attention pour être capables de répondre à cette demande de
l'office, et des montants qui étaient rattachés au contrat?
Le Président (M. Marcil): En d'autres mots, M. le
ministre, on vous demande si vous pouvez déposer aujourd'hui ou dans les
quinze jours qui suivent la liste des...
M. Marx: II n'y a pas de problème.
Le Président (M. Marcil): Vous prenez note de la
question?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Marcil): Cela va.
M. Marx: Aussi, je vous ai expliqué avant, M. le
Président, pourquoi l'office a retenu cette firme. C'était parce
que la firme répondait aux critères suivants: disposer de
spécialistes en assurances et en insolvabilité et disposer de
bureaux dans l'Ouest du pays, où se trouve le siège social de la
compagnie sous enquête. On va aussi déposer la liste des autres
firmes.
Le Président (M. Marcil): Donc, M. le ministre, vous
prenez note de la question. Vous avez quinze jours pour déposer la
liste.
M. Marx: On va le faire tout de suite, demain, parce que le
représentant de l'office...
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'engagement 9 est
vérifié?
M. Paré: Non. J'ai une autre question. Le
Président (M. Marcil): Oui.
M. Paré: Est-ce que le ministre est en train d'affirmer
que c'est la seule firme sur la liste fournie par le fichier qui était
en mesure de répondre aux besoins exprimés par l'Office de la
protection du consommateur?
M. Marx: C'est cela. C'est la firme qui correspondait le mieux
aux critères. C'est la réponse que l'office m'a donnée et
c'est la réponse que je vous fournis.
M. Paré: Lorsque vous avez eu à signer le contrat,
est-ce que vous avez...
M. Marx: Je n'ai pas signé le contrat. L'office a
signé le contrat. Le ministre ne signe pas un CT pour un tel
contrat.
Une voix: II a signé l'autorisation.
M. Paré: L'autorisation plutôt. Est-ce que le
ministre a vérifié si c'était la seule firme qui
était capable de donner le service ou si c'était la meilleure? Ma
question, c'est: Est-ce que c'est la seule qui était en mesure de
fournir les services demandés?
M. Marx: Tout le monde peut fournir... Si vous demandez à
une compagnie: Pouvez-vous faire telle et telle chose? Personne ne va dire non,
même s'ils sont incompétents. Pour l'office, c'est la compagnie
qui a répondu le plus aux critères. Donc, c'était la
meilleure.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre, en prenant note
de la question, vous pourrez également donner la liste des compagnies et
les critères...
M. Marx: II n'y a pas de problème.
Le Président (M. Marcil): ...auxquels correspondait
chacune des compagnies.
M. Marx: C'est cela. Peut-être les autres firmes. Oui, on
va vous donner l'information que nous avons. Il n'y a pas de
problème.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'engagement 9 est
vérifié?
M. Marx: II n'y a pas de cachette. Posez des questions, demandez
l'information. On va vous envoyer cela.
Une voix: C'est ce qu'on fait.
M. Paré: C'est ce qu'on fait, M. le ministre, depuis
tantôt.
M. Marx: C'est cela., C'est mieux...
M. Paré: Vous avez dit que c'était probablement la
firme qui répondait le mieux, mais pas la seule, si j'ai bien compris,
en mesure de rendre les services.
M. Marx: Si l'office a choisi cette firme, c'est parce que
c'était elle la meilleure. C'est la firme qui a le mieux répondu
aux critères. C'est évident. Il n'a pas choisi...
M. Paré: Donc, si je comprends bien, M. le ministre, vous
vous êtes choqué pour rien au début de notre dialogue.
M. Marx: J'étais choqué au début parce que
je trouvais que les questions n'étaient pas pertinentes du tout.
M. Paré: M. le ministre, tout ce que j'ai fait, j'ai
cité et un engagement qui est l'article 9 et une partie des informations
qu'on retrouve dans le livre des contributions aux partis politiques qui nous
vient du Directeur général des élections. Ce sont des
choses tout à fait publiques. Je ne vois pas pourquoi, si vous n'avez
rien qui vous chicote là-dedans, vous avez tant de réticence
à ce que ce soit discuté ici.
M. Marx: Je trouve que vous êtes un député
plus sérieux que cela. C'est comme si vous demandiez: Est-ce que les
directeurs de cette compagnie battent leur femme? J'aimerais savoir. On peut
poser n'importe quelle question ici. On peut dire est-ce que les comptables
dans cette compagnie étaient déjà accusés d'actes
immoraux? Est-ce que les comptables dans cette firme ont battu leur femme?
Est-ce qu'ils boivent trop? (10 h 45)
Le Président (M. Marcil): S'il vous
plaît.
M. Marx: II y a toutes sortes de questions. Il s'est
déjà présenté pour le Parti
québécois... Il n'y a pas de limites.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre, si vous
voulez...
M. Paré: M. le ministre, vous êtes en train de vous
choquer pour rien. Je trouve que ce n'est pas bon pour le coeur.
M. Marx: C'est bon pour le coeur. C'est excellent.
M. Paré: Je dois vous dire que les questions que je vous
ai posées ne sont absolument pas aussi "flyées" - excusez
l'expression - que vous êtes en train de le dire.
M. Marx: Complètement "flyées".
M. Paré: Quand on cite des choses publiques, connues, ce
n'est pas aller dans la vie privée des gens. Ce n'est pas la même
chose que de demander: Est-ce que vous battez votre femme ou est-ce que vous
avez tel genre de vie?
M. Marx: II n'y a pas beaucoup de différence pour moi.
M. Paré: J'ai cité des choses qu'on peut retrouver
dans un document officiel qui relève d'une instance gouvernementale.
Quand quelqu'un contribue, à mon avis, à une caisse
électorale, que nous fassions les liens, je dois vous dire que c'est
politiquement très sain parce que quand on donne des contrats il faut
que ce soit de la façon la plus économique, la plus saine et la
plus démocratique possible. Si vous ne faites pas de lien, vous allez me
permettre d'en faire même si vous n'êtes pas d'accord.
M. Marx: Non, mais cela veut dire que c'est injuste pour les
personnes en cause parce que les personnes en cause ont respecté la loi
et vous êtes en train de faire en sorte qu'il faut soupçonner
telle et telle personne parce qu'elle a posé un acte légal. Je
pense que c'est cela en fait. Si c'est une campagne... Il eet injuste de faire
cela sur des personnes qui sont tout à fait innocentes de quoi que ce
soit, d'essayer de relier quelque chose qui n'est pas reliable. C'est cela.
Le Président (M. Marcil): Cela va? Est-ce qu'on peut
considérer...
M. Marx: Supposons que le ministère de la Justice donne un
contrat à un avocat; pensez-vous qu'au ministère de la Justice
les fonctionnaires vont vérifier à quelle caisse
électorale il a donné, de quelle caisse populaire il atiré son chèque et ainsi de suite? C'est ridicule. Quand
j'étais député dans l'Opposition, aux engagements, je me
souviens des contrats de ministères aux avocats de
notoriété péquiste, organisateurs et tout cela. Je n'ai
jamais relié les questions, qu'est-ce que le type a fait sur le plan
politique et qu'est-ce qu'il a fait sur le plan professionnel? Au tableau de
l'Ordre du barreau on n'a pas de tableau pour les péquistes et un autre
pour les libéraux. C'est pourquoi je trouve malheureux ce genre de
questions. Nous avons une loi. On respecte la loi. Si quelqu'un enfreint la
loi, c'est une autre question. Mais faire une telle campagne sur des gens qui
ont posé des actes d'une façon innocente, c'est vraiment faire
injustice à beaucoup de monde et aussi aux fonctionnaires qui ont
finalement choisi ces firmes sans intervention du ministre, de son cabinet ou
d'autres personnes. Vous devez savoir comment cela fonctionne. Ce sont des
fonctionnaires dans des orqanismes autonomes qui ont fait ces choix pour des
raisons strictement professionnelles.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre. Je
considère l'engagement 9 vérifié?
M. Paré: Non.
Le Président (M. Marcil): Non.
M. Paré: Notre rôle, notre espoir et notre
volonté, c'est justement de faire en sorte que ça ne marche pas
par pressions politiques, cela ne marche pas par contribution à une
caisse électorale. C'est notre rôle de faire en sorte que
ça se passe comme cela se passait avant. On va être aux aguets, M.
le ministre, vous pouvez en être sûr.
M. Marx: ...acheter beaucoup pour...
M. Paré: Non seulement c'est notre rôle, mais c'est
ce que la population veut. Si vous dites que cela doit se faire ouvertement, il
va falloir que cela se fasse comme cela, même si cela vous fâche de
temps en temps.
M. Marx: Oui, mais je ne sais même pas si ce que vous dites
est vrai, combien le personnel de cette firme a donné, si les
secrétaires ont donné, si le gars qui fait le messager
là-bas a donné aussi, et tout ça. Peut-être que vous
avez plus d'information que nous. Est-ce que vous avez vérifié
toutes les personnes? Est-ce qu'il y a des personnes dans cette firme qui ont
donné au Parti québécois, au NPD, au Parti conservateur,
au Parti rhinocéros? Vous lancez des allégations
et des chases dont on n'a pas vérifié la
véracité. On n'est pas intéressé non plus à
les vérifier.
M. Paré: Ce que je peux vous dire, M. le ministre, c'est
que ce sont des chiffres vérifiés par lesquels, si vous avez le
goût d'en faire l'exercice - parce que je dois dire que le document du
Parti libéral remis au directeur du scrutin n'est pas tellement facile
à déchiffrer - vous allez pouvoir constater que les
associés ont remis collectivement plus de 10 000 $.
M. Marx: Avez-vous vérifié les secrétaires
et les gens qui font le nettoyage, les messagers et tout le monde parce que,
vous savez, cela est important?
M. Paré: Même pas, ça pourrait être
plus. Je vous parle des associés.
M. Marx: Combien ont donné au Parti
québécois dans cette firme?
M. Paré: Je viens de vous inviter, M. le ministre, si vous
avez le goût d'en faire l'exercice. Je pourrais seulement vous dire que
vous allez avoir beaucoup moins de difficulté à retrouver les
chiffres que nous avons fournis parce qu'ils étaient par comté et
par lettre alphabétique et non pas comme ils étaient du
côté du Parti libéral en 1985, mêlés d'une
page à l'autre. Il fallait vraiment faire l'exercice et prendre le
temps, sauf que, moi, je pense que cela vaut la peine de le faire.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Shefford, s'il vous plaît. Je voudrais que vous soyez pertinent au sujet.
On va laisser faire 1985 pour savoir si les rapports étaient bien remis
ou pas remis ou mal remis. En ce qui concerne l'engagement 9...
M. Paré: Moi, ça va être tout. J'ai
hâte de voir le document.
Le Président (M. Marcil): Cela va? L'engagement 9 est
vérifié?
M. Filion: M. le Président...
Le Président (M. Marcil): Juste une seconde là.
Nous avons terminé l'engagement 9, donc...
M. Filion: Oui, mais sous réserve de la production des
documents, je pense que ce serait bon que vous relisiez les informations que le
ministre de la Justice vient de s'engager à nous donner.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre s'est
engagé, il a pris note de la question, à remettre la liste des
compagnies qui ont été retenues...
M. Filion: Plus les critères.
Le Président (M. Marcil): ...et les critères.
M. Marx: J'ai pris note aussi de voir si cette firme a eu des
contrats sous l'ancien gouvernement.
Le Président (M. Marcil): C'est ça. Et de savoir si
des associés ont déjà fourni à la caisse
électorale du Parti québécois.
M. Filion: Ainsi que les critères. Ce n'est pas clair.
M. Marx: Le député de Shefford va faire ce
travail.
M. Paré: Ça va me faire plaisir de regarder
cela.
Le Président (M. Marcil): Oui, les critères sont
indiqués, M. le député de Taillon.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Marcil): Donc, la vérification des
engagements financiers concernant la protection du consommateur des mois de
juillet à décembre 1986 est terminée, sous réserve
de l'obtention des réponses aux questions prises en note.
Justice
Maintenant, nous allons procéder aux engagements du ministre de
la Justice.
M. Filion: C'est le même personnage.
Le Président (M. Marcil): Même personnage.
M. Filion: Ce n'est pas le même critique.
Juillet
Le Président (M. Marcil): Engagements financiers du mois
de juillet du ministre de la Justice. Engagement 2.
M. Filion: D'accord, cela va. Vous avez appelé
l'engagement 2, M. le Président?
Le Président (M. Marcil): Oui, l'engagement 2.
M. Marx: M. le Président, il y a une erreur dans le
document transmis à l'Opposition. On doit lire: "Contrat pour
l'impression de 15 000 exemplaires" et non de 15.
Le Président (M. Marcil): Cela va. On corrige l'erreur.
À l'engagement 2 de juillet pour le ministre de la Justice, on doit
lire: "Contrat pour l'impression de 15 000 exemplaires du journal interne" au
lieu de "15". C'est cela?
M. Marx: C'est cela.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon.
M. Filion: Je voudrais souhaiter la bienvenue au ministre de la
Justice, qui est de retour d'un beau voyage en Europe.
M. Marx: Mission en Europe.
M. Filion: J'aurai d'autres questions à poser
également en ce qui concerne la caisse électorale du Parti
libéral, les dîners à 3000 $ et ceux qui ont
contribué è la caisse électorale. Je ne sais pas si le
ministre de la Justice veut faire sa colère maintenant ou s'il
préfère attendre que j'y arrive. Je dois vous dire, quant
à moi, que les engagements financiers sont une opération
sérieuse. La population est inquiète actuellement, notamment
à cause de ce qui s'est produit dans l'Outaouais, à cause de ce
qui s'est produit concernant l'édifice Chinic à Québec.
Quant à moi, je considère que c'est mon devoir, lorsque je le
jugerai à propos, de faire les relations qui s'imposent. Si le ministre
apporte les réponses, par écrit ou autrement, je les
écoute et on prend sa parole. Mais c'est aussi votre devoir, à
cause de la situation qui existe maintenant au Québec, de faire notre
travail, de faire les vérifications qui s'imposent.
Cela étant dit, concernant l'engagement 2 que vous avez
appelé, M. le Président, j'aurais juste quelques petites
questions d'information. La clientèle du journal L'ALOI, est-ce
uniquement une clientèle interne au ministère ou si c'est une
clientèle externe?
M. Marx: C'est une clientèle interne.
M. Filion: C'est une clientèle interne. À 15
000...
M. Marx: II est distribué par le Solliciteur
général aussi. Il est distribué à tous les
employés des deux ministères, celui du Solliciteur
général et celui de la Justice, de même qu'aux membres de
la Sûreté du Québec, au personnel des organismes qui
relèvent des ministères de la Justice et du Solliciteur
général ainsi qu'à tous les ministres, sous-ministres en
titre et directeurs et directrices des communications du gouvernement du
Québec.
M. Filion: Étant donné la division faite de
façon législative entre le ministère du Solliciteur
général et le ministère de la Justice, est-ce que le
ministère du Solliciteur général aura sa revue,
probablement, et le ministère de la Justice conservera L'ALOI?
Pour les fins du Journal des débats, c'est L'-A-L-O-I.
M. Marx: Quelle est la question? La revue restera-t-elle pour les
deux ministères? On est en train d'étudier cette question.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon.
M. Filion: Le volume 4, no 5, du journal L'ALOI, le
dernier que j'ai reçu est celui de mars 1987, c'est tout
récent... Le ministère du Solliciteur général
existe depuis décembre 1986. Je dois comprendre que le journal L'ALOI
de mars 1987 est distribué aux deux ministères et que la
question est à l'étude quant à l'opportunité de
faire un journal différent pour les ministères.
M. Marx: C'est-à-dire que la moitié du journal
couvre des sujets qui intéressent plutôt le ministère de la
Justice et l'autre moitié couvre des sujets qui intéressent
davantage le ministère du Solliciteur général. Cela
démontre une excellente collaboration entre les deux
ministères.
M. Filion: C'est comme dans les séparations et les
divorces; dans les premiers mois, on s'entend moins bien mais, après
cela, on finît par se comprendre.
M. Marx: On s'est toujours entendu...
M. Filion: Donc, vos problèmes sont réglés
avec le ministère du Solliciteur général.
M. Marx: Je n'ai jamais eu de problèmes.
M. Filion: Même au moment de la séparation, M. le
ministre?
M. Marx: Je n'ai pas eu de problèmes et le Solliciteur
général non plus; peut-être que l'Opposition a eu des
problèmes, mais c'est son travail de trouver des problèmes,
d'avoir des problèmes.
M. Fiiion: Je prends votre parole.
M. Marx: On n'a jamais eu de division chez nous comme il y en a
dans l'Opposition.
M. Filion: Je prends votre parole; donc, il n'y a pas eu de
problèmes au moment de la séparation des deux
ministères.
M. Marx: Mais il n'y a pas eu de
problèmes...
M. Filion: C'est probablement pourquoi le ministre de la Justice
est intervenu avec autant d'enthousiasme en Chambre sur le projet de loi
créant le ministère du Solliciteur général.
M. Marx: Mais c'est...
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon, M. le ministre, j'aimerais vous rappeler...
M. Marx: J'étais tout à fait d'accord avec le
projet de loi et il a été adopté.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon, je voudrais vous ramener à l'engagement 2, s'il vous
plaît.
M. Filion: Le service des enquêtes économiques du
ministère de la Justice relève-t-il actuellement du
ministère de la Justice et/ou du ministère du Solliciteur
général? Ces gens-là reçoivent-ils la revue? (11
heures)
M. Marx: Tout le monde au ministère reçoit le
journal.
M. Filion: De quel ministère relève le Service des
enquêtes économiques?
M. Marx: II y a un service des enquêtes économiques
au ministère de la Justice et les gens qui travaillent dans ce service
reçoivent le journal, j'espère.
M. Filion: Est-ce que le Service des enquêtes
économiques existe encore?
M. Marx: II existait la dernière fois que j'ai
regardé, soit hier.
Le Président (M. Marcil): Engagement 2.
M. Filion: Le tirage est de 15 000 exemplaires par mois, c'est
cela?
M. Marx: Par numéro.
M. Filion: Donc par mois?
M. Marx: II y en a sept par année.
M. Filion: Sept par année.
M. Marx: Sept numéros par année, oui.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 2 est
vérifié; j'appelle l'engagement 3.
M. Filion: Engagement 3. "Renouvelle- ment du contrat pour la
location d'un logiciel de marque Cincom, pour une période de douze
mois." Est-ce que ce logiciel est utilisé dans le cadre de
l'uniformisation de l'informatisation au sein des services du
ministère?
M. Marx: C'est pour faire fonctionner l'unité
centrale.
M. Filion: L'unité centrale.
M. Marx: Cela sert à tous les systèmes.
M. Filion: Cela sert à tous les systèmes.
M. Marx: La majorité des systèmes, si vous
voulez.
M. Filion: Où en est rendue l'informatisation des
greffes?
M. Marx: Cela n'a rien à voir avec... M. Filion:
Bien...
M. Marx: On n'a pas d'objection à répondre à
cette question. Il y a 36 greffes qui sont actuellement
informatisés.
M. Filion: Sur?
M. Marx: II y a une vingtaine de greffes qui ne sont pas
informatisés. Il s'agit de petits points de service et il y en a
quelques-uns, j'imagine, qui ne seront jamais informatisés parce qu'ils
sont trop petits.
M. Filion: L'an passé, le 4 novembre 1986, lors de
l'étude des crédits, le ministre nous répondait que
l'informatisation devait être terminée cette année.
Évidemment, c'était en novembre 1986 et on est en mars 1987. Le
ministre disait également qu'il en restait une vingtaine qui
n'étaient pas informatisés. Est-ce qu'il y a eu du progrès
dans ce secteur?
M. Marx: II y avait deux phases, la phase 1 est terminée -
c'étaient les 36 greffes - et il y a la phase 2, les 20 autres greffes,
et on est en train d'étudier lesquels seront mis en oeuvre
progressivement. Nous avons aussi installé l'informatisation pour le
contrôle des revenus dans les greffes. Donc, on a fait beaucoup de
progrès dans ce dossier. Si c'est un petit point de service et que cela
ne mérite pas d'être informatisé, on ne le fera pas.
M. Filion: Par contre, M. le ministre, lors du dépôt
du livre des crédits, lorsque vous étiez en Europe, on a appris
que l'augmentation au niveau de l'administration, au sein de votre
ministère, était de 27,1 %
et que - je cite le livre des crédits - cette augmentation de
27,1 % est principalement attribuable au développement des
systèmes informatiques du ministère.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon, s'il vous plaît! Compte tenu qu'il n'y a aucune pertinence,
aucun lien avec l'engagement 3, j'aimerais que vous reteniez votre question
jusqu'au moment où on fera l'étude des crédits. À
ce moment-là, elle sera pertinente.
M. Filion: M. le Président, je suis en train d'interroger
le ministre sur le bien-fondé de cette dépense.
Le Président (M. Marcil): Mais il n'y a aucun lien entre
la question que vous posez et le renouvellement du contrat en ce qui concerne
la location d'un logiciel.
M. Filion: Certainement!
Le Président (M. Marcil): M. le ministre...
M. Filion: Laissez-moi vous l'expliquer. Je pose une question sur
le bien-fondé d'un renouvellement de contrat, d'un engagement financier
pour une partie qui entre dans le système informatique de l'ensemble des
services du ministère de la Justice. Le ministre me dit: Écoutez,
cela va bien dans ce secteur, il reste seulement quelques petits points, mais
cela ne donne rien d'informatiser des petits points de service, alors qu'au
livre des crédits on dit qu'il y a 27,1 % d'augmentation. Si ce que le
ministre nous dit est exact, le montant de 45 000 $ n'est pas
justifié.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon, au début de votre question, M. le ministre a dit que votre
question n'était absolument pas reliée à l'engagement 3,
mais qu'il voulait bien y répondre quand même. Cependant,
j'aimerais vous dire que nous avons des engagements à vérifier
jusqu'à 13 heures, qu'il en reste beaucoup et qu'il faudrait garder
notre temps et l'utiliser en ce qui concerne les engagements qui restent
à étudier. Je vous demanderais de garder votre question et,
lorsque nous ferons l'étude des crédits, elle sera pertinente.
Est-ce que vous avez d'autres questions concernant l'engagement 3?
M. Filion: Est-ce qu'il y a une réponse?
M. Marx: Je pense qu'il y a un temps pour répondre aux
questions reliées aux engagements et un temps pour répondre aux
questions reliées aux crédits. Maintenant, c'est le temps de
répondre aux questions reliées aux engagements.
Le Président (M. Marcil): Excusez-moi, M. le ministre.
J'aimerais vous signaler que, compte tenu du fait que j'ai la
responsabilité de l'efficacité de la commission, je vous
demanderais de ne répondre qu'aux questions qui sont pertinentes aux
engagements pour éviter qu'on ne perde énormément de
temps.
M. Marx: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon.
M. Filion: Oui, M. le Président. Je ne veux pas remettre
en cause le bien-fondé de votre décision, mais je voudrais dire,
pour l'avenir, quant à la pertinence en matière d'engagements
financiers, qu'il y a toute une série de décisions au sein de ce
Parlement et que, évidemment, le critère de la pertinence doit
être examiné non pas avec des lorgnettes légalistes,
même si nous étudions les crédits du ministère de la
Justice, mais plutôt dans une optique extrêmement vaste, parce que,
justement, nous sommes en train de contrôler les dépenses de
l'Exécutif. C'est notre devoir en tant que parlementaires de le faire,
non seulement pour l'Opposition, mais pour tous les membres de cette
commission. En ce sens, pour l'avenir, encore une fois, sans susciter de
débat, j'apprécierais que vous en teniez compte.
Le Président (M. Marcil): D'accord, M. le
député de Taillon.
M. Filion: En tout cas, vérifié...
Le Président (M. Marcil): Non, seulement pour
compléter. Vous avez entièrement raison, mais je pense que vous
avez assez d'expérience pour comprendre que votre question est
directement reliée à l'analyse des crédits que nous allons
devoir faire incessamment.
Est-ce qu'il y a d'autres questions?
M. Filion: Alors, vérifié.
Le Président (M. Marcil): Excusez-moi, le
député de Chapleau voulait poser une question.
M. Kehoe: Je voulais seulement dire que la décision du
président est finale et sans appel. Vous avez pris une décision
à ce sujet et je demande au député de Taillon de la
respecter.
Le Président (M. Marcil): Très bien, M. le
député de Chapleau.
M. le député de Taillon, l'engagement 3 est-il
vérifié?
M. Filion: Vérifié, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 4.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 5.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 6.
M. Filion: Ce qui est curieux dans l'engagement 6, sauf erreur,
c'est que, habituellement, lorsqu'il y a deux soumissionnaires dans la liste
des engagements financiers que nous recevons, nous sommes informés de la
nature de l'autre soumission qui a été présentée
pour nous permettre de l'apprécier. Je dois vous dire que l'engagement
6, pour un parlementaire, on n'est pas capable de savoir... On a un engagement
qui a été donné à Comterm de 1 2OO 000 $. Ce ne
sont quand même pas des cacahuètes. Ensuite, on a un engagement
à Systèmes d'informatique Philips de 160 000 $. Par contre, il
est dit plus haut que deux soumissions ont été demandées
et que deux soumissions ont été reçues. Est-ce qu'il y a
eu des soumissions pour l'équipement, qui faisait partie du contrat avec
Comterm, et est-ce qu'il y a eu une autre soumission dans l'équipement
faisant partie du contrat accordé à Philips?
M. Marx: Je vais vous donner l'information que j'ai. Le SAG a
demandé deux soumissions, que nous avons reçues: l'une de Comterm
Inc., de 1 203 948,37 $, qui était complète et conforme, et
l'autre de Bell Data de 1 082 422,68 $, qui était complète mais
non conforme. Pour vous expliquer ce qu'est une soumission non conforme:
imprimante dont la vitesse d'impression est de 150 caractères par
seconde au lieu de 200 tel que spécifié par l'appel d'offres.
Non-respect de la caractéristique suivante indiquée dans notre
appel d'offres: "alimentation de papier par lot pour impression de feuille non
continue". Le ministère reconnaît ce dernier point comme
étant un facteur indispensable, vu la spécificité du
travail à accomplir.
Le Président (M. Marcil): Question d'information, M. le
ministre. Est-ce à dire que, lorsqu'il y a une soumission
complète mais non conforme, elle n'apparaîtra jamais dans la liste
des engagements?
M. Filion: Mais non!
M. Marx: ...
Le Président (M. Marcil): Est-ce que c'est ça?
M. Filion: D'habitude, on les met.
M. Marx: Ce n'est pas le ministère qui a
préparé ces documents.
Le Président (M. Marcil): Non, ça va, il ne
s'agissait que d'une question d'information.
M. Filion: Qu'est-ce que Philips vient faire là-dedans
exactement?
M. Marx: Qui?
M. Filion: Philips. Les Services d'informatique Philips. Comment
se fait-il que son contrat fait partie de cette soumission-là?
M. Marx: Philips?
Le Président (M. Marcil): La deuxième, M. le
ministre.
M. Filion: Écoutezl Je ne rêve pas, là.
M. Marx: C'est l'engagement 6. Dans l'engagement 6, on n'a pas
Philips.
Le Président (M. Marcil): Oui. Sur nos feuilles, nous
avons deux contrats.
Une voix: Ah! C'est 6a.
M. Marx: Ah! 6a, ce n'est pas le même. C'est un autre
engagement, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Donc, vous avez 6a et 6b. C'est
ça?
M. Marx: II y a 6 et 6a.
Le Président (M. Marcil): D'accord.
M. Marx: L'information que je vous ai donnée est en
fonction de l'engagement 6.
Le Président (M. Marcil): En fonction de l'engagement
6.
M. Filion: Ce n'est pas votre ministère qui prépare
ces feuilles-là?
M. Marx: Non.
Le Président (M. Marcil): Je pense que c'est le Conseil du
trésor.
M. Filion: M. le Président, c'est voua qui présidez
notre séance. Comment voulez-vous qu'on fasse un travail sérieux
si...
M. Marx: De la même façon que...
M. Filion: ...ce qu'on reçoit, comme parlementaires, n'est
même pas adéquat pour nous permettre de travailler?
M. Marx: M. le Président, de la même façon
que j'ai fait un travail sérieux pendant des années avec les
mêmes documents.
M. Filion: Tout ce que vous avez fait dans le passé, M. le
ministre de la Justice, ce n'est pas un critère pour moi.
M. Marx: On va proposer au Conseil du trésor...
M. Filion: Même si ça se fait comme ça depuis
200 ans, il y a une limite, à un moment donné. On nous dit que
c'est 1 200 000 $; on mélange les contrats...
M. Marx: Non, non. Vous êtes mélangé, pas les
contrats.
M. Filion: Bien oui, on mélange les contrats dans les
feuilles que j'ai.
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît! S'il vous
plaît! Si vous voulez revenir...
M. Filion: On mélange les contrats dans les engagements
financiers, M. le ministre. (11 h 15)
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Tailion, nous allons faire les remarques nécessaires au Conseil du
trésor afin que les documents soient un peu mieux
préparés. Il faut quand même dire que, depuis le
début des engagements, c'est la deuxième erreur qu'on retrouve
dans les engagements, et on en prend bonne note.
M. Filion: Mais c'est celle qu'on connaît.
Le Président (M. Marcil): Pour situer les gens, il y a
deux engagements, 6 et 6a, et nous sommes présentement à
l'engagement 6.
M. Filion: L'engagement 6a. Comment se fait-il qu'on a
négocié directement et qu'il n'y a pas eu de soumissions?
M. Marx: Dans lequel?
Le Président (M. Marcil): Je m'excuse, M. le
député de Tailion. Est-ce qu'on pourrait terminer l'engagement 6,
s'il vous plaît?
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
L'engagement 6a. La question du député de Taillon, c'esti Comment
se fait-il qu'il y a seulement un soumissionnaire?
M. Filion: Pas un soumissionnaire. Comment se fait-il qu'il n'y
ait pas eu de soumissions?
Une voix: II demande pourquoi il n'y a pas eu de soumissions.
M. Marx: Le SAG, le Service des achats du gouvernement, a
négocié directement avec le fournisseur Philips étant
donné que le ministère de la Justice utilise seulement une marque
de micro-ordinateurs, c'est-à-dire Philips. Ceci a été une
décision du ministère de la Justice à l'intérieur
des contraintes de la politique d'achat de produits québécois. Le
Conseil du trésor a approuvé la recommandation du SAG et on suit
la même politique depuis des années.
M. Filion: Vous dites que le Conseil du trésor a
approuvé la recommandation de...?
M. Marx: Du SAG, c'est-à-dire du Service des achats du
gouvernement.
M. Filion: D'accord. Cela va.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
L'engagement 7. Pour être plus précis, M. le ministre, est-ce
qu'an retrouve le même problème à 7 et 7a?
M. Filion: Oui.
M. Marx: 7 et 7a, c'est exact. Il y a deux engagements.
Le Président (M. Marcil): Deux engagements.
M. Filion: En ce qui concerne l'engagement 7a, est-ce
qu'Océanique Système d'information Inc., est déjà
implantée au ministère? Je suppose.
M. Marx: Oui.
M. Filion: Donc, c'est le même processus qui a
été suivi pour Océanique et pour Philips.
M. Marx: Pardon?
M. Filion: C'est le même processus qui a été
suivi pour Océanique et pour Philips?
M. Marx: Contrat négocié. Oui. M. Filion:
Cela va.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 7 est
vérifié.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 7a est
vérifié. Les engagements du mois de juillet sont
vérifiés
Maintenant, nous passons aux engagements du mois d'août.
L'engagement 3.
Août
M. Filion: M. le ministre, on connaît le travail
qu'effectue... Donc, l'engagement 3, subvention à la Ligue des droits et
libertés représentant la contribution du ministère au
financement des projets de recherche et des dépenses de fonctionnement
de cet organisme pour l'année financière 1986-1987. On
connaît l'importance des travaux effectués par la Ligue des droits
et libertés. Je voudrais demander au ministre de la Justice pourquoi cet
engagement est simplement de 35 000 $ alors que, depuis 1981, la subvention
était de 35 000 $. Donc, en dollars constants, avec 35 000 $, la Ligue
des droits et libertés peut faire encore moins. Il y avait eu une
diminution l'an dernier. La subvention n'était que de 30 000 $. Je
voudrais savoir du ministre de la Justice pourquoi ce montant n'a pas
été "indexé" - entre guillemets - pour permettre à
la Ligue des droits et libertés de continuer à exécuter
ses projets de recherche.
M. Marx: Je peux vous dire, M. le Président, que, je ne
sais pas si mes prédécesseurs ont jamais rencontré le
président et la direction de la ligue, mais, moi, j'ai rencontré
le président et la direction de la Ligue des droits et libertés,
et, sous le gouvernement précédent, en 1984, 1985 et 1986, ils
ont eu une subvention de 30 000 $. Ils n'ont eu aucun engagement du ministre
disant qu'ils auraient des subventions pour les années à venir.
Donc, nous avons augmenté la subvention de 30 000 $ à 35 000 $.
J'ai pris l'engagement, en tant que ministre, de faire une demande au Conseil
du trésor pour obtenir des subventions de 35 000 $ pour trois ans, pour
que la ligue puisse planifier son budget pour trois ans. Effectivement, la
direction de la ligue m'a demandé de voir si je peux prendre un tel
engagement pour que la ligue puisse planifier son budget pendant un certain
nombre d'années.
M. Filion: Pourquoi pas plus, vu qu'en 1981, 1982, 1983 et 1984
la subvention était de 85 000 $?
M. Marx: M. le Président, peut-être que le
député aimerait demander pourquoi le gouvernement
précédent du Parti québécois a diminué la
subvention à 30 000 $ et que nous allons l'augmenter à 35 000 $.
Je pense que c'est cela la question.
M. Filion: Pendant quatre ans, la subvention a été
de 35 000 $, M. le ministre. D'ailleurs, cela fait un an et demi que vous
êtes au pouvoir au cas où cela ne serait pas sûr, un an et
demi. Je pose la question suivante. La ligue a eu pendant quatre ans 35 000 $.
Évidemment, aujourd'hui, on peut faire beaucoup moins avec la même
somme. Donc, pourquoi pas plus?
M. Marx: M. le Président, j'ai déjà
expliqué que c'est 5000 $ de plus que ce que le Parti
québécois a donné à la ligue.
M. Filion: Quels sont les dossiers de recherche? On sait que la
ligue fait beaucoup de travail à caractère social. On peut penser
au dossier des réfugiés. On peut penser au dossier de l'aide
sociale. Est-ce que le ministre est au courant des projets de recherche qui
sont sur la table de travail actuellement?
M. Marx: C'est-à-dire que, quand le ministère
accorde une telle subvention, on ne demande pas à la ligue de suivre une
ligne quelconque. La ligue...
M. Filion: ...choisit ses dossiers.
M. Marx: ...est maîtresse de ses projets. Il n'y a aucune
interférence du ministre ou du ministère dans les travaux de la
ligue. Aussi, M. le Président, je peux assurer les membres de cette
commission -peut-être que cela intéresse les membres de
l'Opposition - qu'en donnant des subventions on ne fait pas la
vérification des membres des associations pour savoir à quel
parti politique ils ont fait des contributions, le cas échéant.
Je peux vous assurer que ni moi, ni mon cabinet, ni au ministère nous ne
faisons de telles vérifications. Je sais que cela préoccupe le
député de Taillon depuis quelques semaines maintenant, parce
qu'il n'a pas d'autres questions.
Le Président (M. Marcil): Engagement 3? M. le
député de Taillon.
M. Filion: M. le ministre, ma question était la suivante.
Pour l'information du ministre, bien sûr que, de toute façon, la
Ligue des droits et libertés ne contribue pas à des caisses
électorales. C'est une ligue.
M. Marx: Les membres de la ligue, comme les membres d'une firme
de comptables ou d'un bureau d'avocats.
M. Filion: Deuxièmement, le ministre devrait savoir que
cela fait aussi partie de la Charte des droits et libertés de la
personne de donner des sous à un parti politique. Ce n'est pas grave,
cela. Le ministre n'a rien compris de la discussion qu'il a eue
tantôt avec le député de Shefford.
M. Marx: Bien, j'ai trouvé le député de
Shefford "cheap" aujourd'hui.
M. Filion: Ce n'est pas grave de donner des sous à un
parti politique.
M. Marx: J'ai trouvé le député de Shefford
"cheap". Voila!
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît! M. le
ministre, j'aimerais que vous retiriez ce terme.
M. Filion: M. le ministre vient de prononcer des paroles
antiparlementaires.
Le Président (M. Marcil): J'ai entendu, M. le
député de Taillon. Pourriez-vous retirer ce terme, M. le
ministre?
M. Marx: Je peux retirer ce que j'ai dit, mais pas ce que je
pense.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre. Donc, je
vous demanderais, pour le bon ordre de cette commission, d'être
pertinent, tant pour la question que pour la réponse, M. le
ministre.
M. Filion: Je sais fort bien depuis longtemps que la Ligue des
droits et libertés choisit elle-même ses priorités, ses
dossiers. Je pense que c'est tout à fait légitime et souhaitable
que cela continue à être ainsi. Ma question au ministre de la
Justice est la suivante: Est-ce que le ministre de la Justice est au courant
des projets de recherche qui sont sur la table de travail?
M. Marx: Je vais vous dire: Honnêtement, non.
M. Filion: Non? Bon. Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
L'engagement 4.
M. Filion: Cela m'inquiète que le ministre de la Justice
ait ajouté "honnêtement". Je connais des gens qui deviennent
suspects lorsqu'ils ajoutent le mot "sincèrement" dans leurs
réponses.
M. Marx: Voulez-vous que j'ajoute "malhonnêtement"?
Le Président (M. Marcil): À l'ordre, s'il vous
plaît! Revenons à l'engagement 4.
M. Filion: Engagement 4, vérifié.
Le Président (M. Marcil): Merci. Les engagements du mois
d'août sont vérifiés.
Maintenant, nous passons aux engage- ments du mots de septembre, et
j'appelle l'engagement 5.
Septembre
M. Filion: Contrat pour l'achat de 467 974 chemises avec
codification couleur et impression.
M. Marx: C'est ça.
M. Filion: Ce ne sont pas des chemises pour les détenus du
Solliciteur général.
M. Marx: Non, ce ne sont pas des chemises qu'on porte sans
collet.
M. Filion; J'ai déjà compris qu'il s'agissait
là de chemises pour classer des dossiers.
M. Marx: C'est ça. Cela revient annuellement. Depuis des
années, on achète ces chemises.
M. Filion: C'est sûr. Je n'ai pas de questions
là-dessus.
Le Président (M. Marcil): Engagement 5,
vérifié. Engagement 6.
M. Filion: Engagement 6. "Subvention à la Chambre des
notaires du Québec représentant la participation du
ministère à la tenue du XVIIIe Congrès de l'Union
internationale du notariat latin qui a tenu ses assises du 21 au 27 septembre
1986 au Palais des congrès de Montréal."
M. Marx: On n'a pas vérifié non plus à quels
partis les notaires du Québec ont fait des contributions.
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît, M. le
ministre!
M. Marx: Je pense que c'est important...
Le Président (M. Marcil): Non. Vous répondrez aux
questions.
M. Filion: C'est bien, car, à ce moment, je tiendrai pour
acquis qu'il va faire un peu plus de vérifications.
M. Marx: Quand on trouve qu'il y a des gens qui ont
contribué au Parti québécois, on ne se pose pas la
question, à savoir s'ils sont des "affirmationnistes" ou de l'autre
"gang".
Le Président (M. Marcil): M. le ministre.
M. Kehoe: ...
Le Président (M. Marcil): M. le ministre. M. le
député de Chapieau. À l'ordre, s'il vous plaît!
J'aimerais bien qu'on maintienne notre...
M. Filion: Oui. Non, mais, M. le Président...
M. Kehoe: De quel bord es-tu?
M. Filion: ...le ministre a raison de soulever le fait
qu'à l'intérieur du Parti québécois on n'a pas peur
de discuter en dehors des soupers à 3000 $.
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît! Si vous
voulez revenir à l'engagement 6.
M. Filion: Est-ce que cette subvention, M. le ministre, avait
été accordée dans le passé?
M. Marx: Je pense que c'est la première...
M. Filion: Est-ce que c'est la première, en deux mots, ou
s'il y en a eu d'autres?
M. Marx: II y a eu d'autres subventions du même ordre.
C'est la première fois que le congrès vient à
Montréal - oui, c'est ça -depuis une vingtaine d'années.
C'est 1961? On me dit 1961, c'est ça.
M. Filion: Est-ce que c'est à même le budget
discrétionnaire du ministre?
M. Marx: II n'y a pas de discrétion au ministère.
C'est-à-dire que je n'ai pas la discrétion parce qu'il faut que
ce soit justifié et approuvé par le Conseil du trésor.
M. Filion: On se comprend, M. le ministre. Est-ce que c'est
à même l'enveloppe dite et qualifiée d'enveloppe
discrétionnaire du ministre?
M. Marx: Je n'ai pas d'enveloppe discrétionnaire. J'ai une
enveloppe pour des subventions. Cela vient de cette enveloppe.
M. Filion: C'est quoi le montant total de cette enveloppe de
subventions?
M. Marx: C'était 340 000 $. C'est moins que ce qu'à
l'Office de la protection du consommateur comme montant pour accorder des
subventions. Donc, le ministre n'est pas impliqué dans le choix des
associations.
M. Filion: Rien ne vous empêche d'en donner à des
associations de consommateurs.
M. Marx: Je ne peux pas... Je pense que ce serait injuste parce
que les objectifs du ministère ne sont pas les mêmes que ceux de
l'Office de la protection du consommateur. Le ministère de la Justice ne
donne pas de subventions, normalement, pour les associations de consommateurs.
J'aimerais juste souligner que l'Office de la protection du consommateur a un
budget deux fois plus gros que celui du ministère de la Justice en ce
qui concerne les subventions et que le ministre de la Justice, lorsqu'il
reçoit la liste des subventions des associations, dirais-je, de
l'office, l'approuve parce que c'est bien choisi par le conseil
d'administration de l'office. Même là, je n'ai pas de
discrétion. La vérité fait mal, mais ce n'est pas...
M. Filion: En fait, cela fait deux fois que le ministre...
M. Marx: La vérité...
M. Filion: Cela fait deux fois que le ministre nous dit cela,
mais le ministre a une responsabilité. Il dits On fait juste me donner
cela. Ce n'est pas un "rubber stamp" quand même.
M. Marx: J'accepte mes responsabilités, mais j'ai aussi
derrière moi 4500 fonctionnaires responsables et assez intelligents pour
suivre les règles établies au gouvernement depuis des
années.
M. Filion: Ils vont remplacer le ministre par une petite
machine.
M. Marx: Ce n'est pas une petite machine, c'est une grosse
machine.
M. Filion: Cela va coûter moins cher aux contribuables.
M. Marx: C'est une grosse machine qui est bien huilée.
M. Filion: Une petite machine pour signer.
M. Marx: C'est le plus vieux ministère du Québec,
qui a beaucoup d'expérience.
M. Filion: Vérifié.
M. Marx: Je suis responsable de cette machine.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 6 est
vérifié. J'appelle l'engagement 7.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié. Les
engagements du mois de septembre sont vérifiés. J'appelle les
engagements du mois d'octobre, engagement 2.
M. Filion: On a jusqu'à 13 heures, n'est-ce pas?
Pourriez-vous suspendre la séance quelques minutes, M. le
Président?
Le Président (M. Marcil): Certainement, M. le
député de Taillon.
La séance est suspendue pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 33)
(Reprise à 11 h 44)
Le Président (M. Marcil): À l'ordre, s'il vous
plaît! Nous reprenons la séance. J'appelle les engagements
financiers du mois d'octobre, l'engagement 2.
Octobre
M. Filion: L'engagement 2. "Renouvellement du contrat de services
pour agir à titre de juge de paix auprès de la Cour des sessions
de la paix à Montréal pour une période d'un an." Le
fournisseur est M. le juge Aldéric Deschamps, de Laval, dit-on, dans
l'engagement financier. On veut dire ici que sa résidence est à
Laval, parce qu'il siège à la Cour des sessions de la paix de
Montréal.
M. Marx: Oui.
M. Filion: C'est cela?
M. Marx: II a un tel contrat depuis des années.
M. Filion: C'est un contrat... Comment se fait-il qu'il ne soit
pas carrément nommé? Y a-t-il une raison?
M. Marx: Le Conseil du trésor a autorisé le
ministère de la Justice à signer un contrat de services avec M.
Aldéric Deschamps pour la période du 3 septembre 1980 au 31 mars
1981. Ce contrat a été renouvelé semestriellement entre le
1er avril 1981 et le 30 septembre 1986. Le 28 octobre 1986, le Conseil du
trésor a autorisé le ministère de la Justice à
maintenir en fonction M. Aldéric Deschamps pour une période
additionnelle, soit la période commençant le 1er octobre 1986 et
se terminant le 30 septembre 1987 pour un coût total de 46 000 $. Les
raisons invoquées par le juge en chef de la Cour des sessions de la paix
dans sa demande étaient, par exemple, de maintenir un taux
d'efficacité élevé à la division des droits
statutaires de la Cour des sessions de la paix. Il y a certaines autres
raisons.
M. Filion: C'est le but de ma question.
M. Marx: Quel est le but de votre question?
M. Filion: C'est précisément cela.
M. Marx: C'est un juge de paix auprès de la Cour des
sessions de la paix. Ce n'est pas un juge de la Cour des sessions de la
paix.
M. Filion: Pourquoi ne le nomme-t-on pas juge de la Cour des
sessions de la paix? Est-ce parce qu'il a dépassé l'âge?
Pour quelle raison?
M. Marx: Premièrement, on ne peut pas nommer quelqu'un
juge de la Cour des sessions de la paix avant un concours, mais on peut nommer
des juges de paix. Il est juge de paix, il n'est pas juge à la Cour des
sessions de la paix.
M. Filion: Je comprends très bien cela, M. le
ministre.
M. Marx: Si vous avez bien compris cela, vous avez
déjà fait un peu de progrès.
M. Filion: Je voudrais savoir - j'ai déjà
plaidé devant le juge Deschamps d'ailleurs -comment il se fait que, dans
son cas, on renouvelle le contrat depuis un certain nombre d'années. Ce
n'est pas un reproche que je vous fais, M. le ministre.
M. Marx: Non, non, je comprends.
M. Filion: Je voudrais seulement savoir comment il se fait qu'on
ne le nomme pas carrément. Est-ce que cela serait parce qu'il a
dépassé l'âge, peut-être?
M. Marx: Non, parce que l'âge... Je ne pense pas, non.
M. Filion: Je ne le pense pas moi non plus, à l'oeil,
mais...
M. Marx: Non, non, ce n'est pas une question d'âge. Vous
avez plaidé devant lui et vous savez qu'il n'a pas l'âge de la
retraite. Si on a besoin d'un juge à la Cour des sessions de la paix, il
faut faire un concours. Premièrement, il faut qu'il y ait une ouverture
en vertu de la loi, parce que la loi délimite le nombre de juges de
chaque tribunal au Québec; donc, il faut qu'il y ait une ouverture en
vertu de la loi. Deuxièmement, il faut qu'il y ait un concours. Le juge
en question siège comme juge de paix, donc je ne pense pas qu'il ait
toute la compétence d'un juge de la Cour des sessions de la paix, il n'a
pas les mêmes pouvoirs.
M. Filion: En fait, M. le juge Deschamps siège surtout
dans le statutaire
pénal. Vous me dites qu'il n'a pas toute la compétence
d'un juge de la Cour des sessions de la paix?
M. Marx: Ce n'est pas la même compétence.
M. Filion: Je ne le savais pas.
M. Marx: II a l'âge de la retraite, je m'excuse. Je vois
ici qu'il a l'âge de la retraite. Je ne sais pas si c'est l'âge de
la retraite des juges ou l'âge de la retraite des fonctionnaires.
M. Filion: II me semblait qu'il devait y avoir quelque chose
comme ça.
M. Marx: L'âge de la retraite des juges, c'est 70 ans au
provincial et 75 ans au fédéral. Il a moins de 70 ans,
apparemment.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Mille-Îles.
M. Bélisle: M. le ministre, sans insister trop longtemps
là-dessus dans le sens du député de Taillon, je vais vous
dire quelque chose: ce juge Deschamps, c'est un excellent juge.
M. Filion: Mon Dieu Seigneur! Y a-t-il quelqu'un qui a dit le
contraire?
M. Bélisle: Pourquoi sautez-vous aux conclusions?
Laissez-moi donc finir. Vous avez parlé tantôt, laissez-moi donc
parler! Chacun son tour.
M. le ministre de la Justice, si le juge Deschamps n'était pas
nommé, en vertu de la loi, juge permanent de la Cour des sessions de la
paix, est-ce que je dois comprendre qu'au cours de toutes les années
où il a siégé au Tribunal des sessions de la paix, il n'a
pas bénéficié des avantages sociaux et du fonds de
retraite du Régime de retraite des juges? Je peux remonter jusqu'en
1975, 1974 ou 1973, alors qu'il y siégeait et qu'il faisait un excellent
travail, comparable au travail de n'importe quel autre juge de la Cour des
sessions de la paix.
M. Marx: II s'agit d'un cas...
M. Bélisle: Je trouve très malheureux qu'un
individu soit dans un cas semblable.
M. Marx: Pour les dernières années, c'était
un contrat, mais on peut vérifier pour 1972 et 1973.
M. Bélisle: 1975, 1976, 1977, 1978.
M. Marx: On en prend note, M. le Président, et on va
informer le député.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre, vous prenez note
de la question?
M. Filion: Ma question concerne ce que vous avez dit à
propos de l'âge de la retraite. Pouvez-vous faire le point
là-dessus, en ce qui concerne l'engagement?
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon, vous voulez que le ministre...
M. Marx: Je vais vous lire la note que j'ai sur cette question,
M. le Président. La Loi sur les tribunaux judiciaires permet à M.
Deschamps d'exercer les fonctions de juge de paix, bien qu'il ait atteint
l'âge de la retraite peu de temps avant l'entrée en vigueur de la
nouvelle politique gouvernementale permettant la prolongation des services
d'une personne au-delà de l'âge de la retraite. Il aurait pu ainsi
se prévaloir de ces dispositions pour continuer l'exercice de ses
fonctions judiciaires.
M. Filion: Voilà la raison.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon, est-ce que vous maintenez votre question?
M. Filion: Bien, on a...
M. Marx: M. le juge Deschamps a malheureusement atteint
l'âge de la retraite peu avant que n'entrent en vigueur les modifications
au Régime de retraite des employés du gouvernement qui lui
auraient permis de prolonger l'exercice de ses fonctions au-delà de
l'âge de 65 ans. N'eût été cette situation, il aurait
pu se prévaloir de ces dispositions, comme je viens de le dire.
M. Filion: Bon.
Le Président (M. Marcil): Donc, cela répond
à la question. C'est cela, M. le député de Taillon?
M. Filion: Oui, cela répond à la question,
vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 3.
M. Filion: Engagement 3. "Subvention à l'Institut canadien
d'administration de la justice représentant la participation du
ministère au fonctionnement du service de secrétariat de cet
organisme dont la mission sera d'élaborer au Québec des
recherches en vue d'améliorer le fonctionnement du système
judiciaire québécois et d'assurer sa cohérence dans le
système canadien, pour
une période de trois ans; 12 000 $ par année pour un total
de 36 000 $."
M. Marx: Oui. Je vais vous donner des informations.
M. Filion: Allez-y donc!
M. Marx: Oui. L'Institut.. canadien d'administration de la
justice a pour mission d'étudier le système judiciaire canadien,
sa politique, et d'établir ses locaux successivement et pour des
périodes de quelques années dans les diverses parties du pays.
Après Toronto et Edmonton, c'est à Montréal qu'il est
établi depuis juin dernier. Son secrétariat permanent est
situé dans les locaux de la Faculté de droit de
l'Université de Montréal. Afin d'assurer à ce
secrétariat les services d'un secrétaire pour les trois
prochaines années, le ministère a décidé d'assumer
par des subventions 50 % du traitement de cet employé, l'autre partie
devant être assumée par le ministère de la Justice du
Canada.
M. Filion: Pour cet engagement, les fonds proviennent de
l'enveloppe d'environ 330 000 $ dont on a parlé tantôt?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Cela va. Maintenant, est-ce que... Je vais
revenir...
M. Marx: Je pense que c'est un honneur pour le Québec que
l'institut ait décidé de s'établir à
Montréal.
M. Filion: Oui, comme vous l'avez souligné, l'institut se
promène. Après Edmonton et Toronto, il vient faire un tour
à Montréal. Est-ce que le ministre pourrait nous informer...
L'engagement dit que la mission est de faire des recherches au Québec en
vue d'améliorer le fonctionnement du système judiciaire
québécois, d'assurer sa cohérence dans le système
canadien. Est-ce que le ministre peut nous dire sur quel aspect de cette
très vaste mission oeuvre actuellement l'institut à
Montréal?
M. Marx: Je ne connais pas l'aspect... Je peux m'informer, je
peux demander qu'on écrive au professeur responsable de ce projet
à l'Université de Montréal.
M. Filion: Qui est-il? Est-ce que vous le savez?
M. Marx: Je pense que c'est M. Paul-André
Côté.
Une voix: Pi erre-André
M. Marx: M. Pierre-André Côté.
M. Filion: D'accord.
M. Marx: Je pense que c'est M. Côté qui nous a
écrit.
M. Filion: J'apprécierais, M. le ministre, que vous
puissiez obtenir des détails des travaux qui vont se faire à
l'institut au cours de la prochaine année.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon, vous demandez donc que le ministre prenne note de cette
question...
M. Filion: Qu'il en prenne note.
M. Marx: Oui, on va noter la question.
Le Président (M. Marcil): ...à savoir de
préparer la liste...
M. Marx: Quels aspects, oui.
Le Président (M. Marcil): Vérifié?
M, Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'engagement 4.
M. Filion: Pour quels besoins l'engagement 4? Est-ce au
ministère, dans les greffes ou dans les bureaux d'enregistrement?
M. Marx: Vous voulez savoir où sont localisés ces
bureaux.
M. Filion: C'est cela.
M. Marx: Oui. C'est à la Direction des services à
la clientèle du ministère. J'ai suggéré à
mes homologues européens, en Belgique et en France, une
coopération en ce qui concerne l'informatique parce que je pense que
nous sommes assez avancés par rapport aux pays européens. Ce sera
avantageux pour eux d'apprendre ce qu'on fait au Québec dans
l'informatisation des greffes, des bureaux d'enregistrement, etc.
M. Filion: II serait avantageux aussi qu'ils achètent un
peu notre matériel.
M. Marx: On va demander que tout ce qu'on envoie soit de contenu
québécois. Vous savez que, lorsque les étudiants qui
viennent de l'étranger pour étudier au Québec et
retournent dans leur pays, ils connaissent les outils qu'on utilise au
Québec et sont plus portés à préciser qu'ils
aimeraient avoir les mêmes outils quand ils sont dans leur pays. Si c'est
fait au Québec, c'est tant mieux.
Le Président (M. Marcil): Engagement 4.
M. Filion: Toujours là-dessus, puisque le ministre ouvre
la porte, si on veut. Donc, le ministre considère que notre degré
d'informatisation est sûrement plus avancé que ce qui existe en
Europe. Est-ce que le ministre a regardé ce qui existe aux
États-Unis?
M. Marx: Non. J'ai regardé surtout ce qui existe ailleurs
au Canada et je pense que nous sommes encore plus avancés que certaines
provinces. On a commencé ce projet il y a quelques années au
ministère et je pense qu'on a fait beaucoup de progrès.
M. Filion: Par exemple, est-ce qu'on pourra fonctionner selon un
système informatisé dès l'ouverture du palais de justice
de Longueuil?
M. Marx: C'est ça. Toutes les applications du service
judiciaire sont informatisées.
M. Filion: C'est bien. Vérifié.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 4 est
vérifié. J'appelle l'engagement 5.
M. Filion: Pour quels besoins, à quel endroit?
M. Marx: Pour le bureau du Code de la sécurité
routière, les bureaux d'enregistrement, la Commission de refonte des
lois et règlements, qui n'existe pas maintenant, mais on fait le travail
au ministère.
Le Président (M. Marcil): Vérifié? M.
Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 5 est
vérifié. J'appelle l'engagement 7. (12 heures)
M. Filion: L'engagement 7 est un contrat de services pour agir
à titre de membre du comité de réforme du Code civil.
Fournisseur: Me Jean Pineau. Est-ce qu'il s'agît du comité qui
étudiera le chapitre des sûretés du Code civil?
M. Marx: Quand j'ai fait ma déclaration
ministérielle en 1986, en ce qui concerne l'adoption du Code civil, j'ai
dit qu'il fallait mettre plus de ressources afin de l'adopter en 1989. J'ai
donc formé un comité. Au comité, il y avait le
notaire...
Une voix: Cossette.
M. Marx: ...Cossette. Oui, c'est cela. C'est le
député de Marquette qui est responsable de ce dossier. Il y avait
le notaire Cossette et Me Longtin, et on a ajouté le juge Georges
Chassé et Me Jean
Pineau, afin qu'il y ait un comité de quatre personnes. Donc, on
travaille plus, on a plus de ressources.
M. Filion: Me Pineau était, à l'époque -le
ministre s'en souviendra - la personne-ressource pour l'Opposition...
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: ...lors de l'étude du chapitre sur les
personnes.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Le ministre me confirme également que
l'Opposition, selon les informations que j'ai reçues, pourra compter sur
une personne-ressource du calibre de Me Pineau pour l'aider à faire son
travail, son gigantesque travail sur le titre du Code civil portant sur les
sûretés.
M. Marx: C'est vrai que, quand j'étais dans l'Opposition,
le ministre de la Justice, à l'époque, m'a permis d'engager un
avocat à même des fonds du ministère pour aider la
commission parlementaire à faire ses travaux. Mais il va de soi que la
députée de Maisonneuve...
M. Filion: Maisonneuve.
M. Marx: ...aura ta possibilité d'engaqer quelqu'un pour
l'aider dans ce travail. Nous avons trouvé dans le passé que les
avocats qui ont assisté la commission, que ce soit pour le gouvernement
ou pour l'Opposition, ont travaillé d'une façon très
neutre. C'est bon pour le travail qu'on fait d'avoir ces experts, qu'ils soient
rattachés au gouvernement ou qu'ils soient rattachés à
l'Opposition. J'ai déjà parlé à la
députée de Maisonneuve et elle va prendre...
M. Filion: Le ministre va continuer cette bonne tradition?
M. Marx: Oui, surtout pour le Code civil, et on va la continuer
si nous sommes ici pour le Code de procédure civile aussi.
M. Filion: À ce moment-là, cela a plus de chances
d'être moi.
M. Marx: Pardon? Qu'est-ce qu'il a dit?
Une voix: II a dit: II y a plus de chances que ce soit moi.
M. Bélisle: Vous avez plus de chances d'être...
M. Filion: Non, ce que je veux dire par là, M. le
député de Mille-Îles...
M. Marx: ...avant seize ans. Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Filion: Ce que je voulais dire... Évidemment, le
député de Mille-Îles saisit toujours un peu à sa
façon, mais, comme la députée de Maisonneuve a
travaillé sur le Code civil, il est plus probable que je travaille sur
le Code de procédure civile dans l'Opposition.
M. Marx: D'accord.
M. Filion: Étant entendu, bien sûr, que le travail
se fasse dans les deux prochaines années. Strictement pour information,
est-ce qu'à ce moment-là la personne-ressource -ici, c'est Me
Pineau, mais ce pourrait être n'importe qui - est
rémunérée sur une base de vacation horaire ou sur une base
de montant forfaitaire?
M. Marx: Horaire. M. Filion: Horaire. M. Marx: Oui.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Marcil): Cela va. L'engagement 7 est
vérifié.
M. Filion: Quel est son tarif horaire, M. le ministre en
général, pour un travail semblable?
M. Marx: 40 $ l'heure. M. Filion: 40 $ l'heure.
Le Président (M. Marcil): Ce n'est pas tellement
dispendieux. L'engagement 7 est vérifié. Donc, les engagements du
mois d'octobre sont vérifiés.
Novembre
J'appelle maintenant les engagements du mois de novembre. L'engagement
5. "Contrat pour l'achat de dix micro-ordinateurs Philips."
M. Filion: Bon. Engagement 5. Pour quels besoins?
M. Marx: Pour les services judiciaires de Montréal.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 6.
M. Filion: C'est le palais de justice de
Québec, peut-être? Engagement 6, pour quels besoins?
M. Marx: Direction des systèmes d'information.
M. Filion: Du ministère?
M. Marx: C'est pour implanter le projet DACOR? Les services
correctionnels avaient besoin de 106 postes de travail. C'est avant la division
du ministère.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 6 est
vérifié. J'appelle l'engagement 7.
M. Filion: Même question.
M. Marx: Direction générale des services
judiciaires: deux micro-ordinateurs aux services judiciaires de Hull, un
à Amos, un à Sept-Îles, trois à
Saint-Jérôme et, finalement, trois à Longueuil. Je suis
sûr que le député de Taillon est tout à fait
d'accord avec les trois pour Longueuil.
M. Filion: Et les autres aussi.
M. Marx: Voilà. Pas de discrimination.
M. Filion: Et les autres aussi.
M. Marx: Et les autres aussi. Vous aurez remarqué qu'il
n'y a rien pour D'Arcy McGee, mais c'est quand même...
M. Filion: Est-ce que le ministre de la Justice est tenté
d'en faire un district judiciaire?
M. Marx: Bien... Je n'ai pas de commentaire à ce moment.
C'est à l'étude.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 7 est
vérifié. J'appelle l'engagement 8.
M. Marx: À la direction des systèmes d'information,
ce sont les changements d'ordinateurs.
M. Filion: C'est pour la location et l'entretien, l'engagement 8
de 1 800 000 $, de l'ordinateur IBM, etc. C'est écrit: pour la location
et l'entretien.
Une voix: De l'unité centrale. M. Filion: De
l'unité centrale?
M. Marx: Oui. C'est pour augmenter la puissance de
l'ordinateur.
M. Filion: Pardon? Excusez. J'étais distrait.
M. Marx: Non, non. Parce qu'on a développé de
nouveaux systèmes. Cela a pris un ordinateur de plus grande
puissance.
M. Filion: C'est toujours le problème avec les
ordinateurs. Quand on en installe un, il fonctionne, les gens savent comment il
fonctionne, etc., cela en prend un plus fort.
M. Marx: Oui. C'est vrai.
M. Filion: Je ne sais pas quel est le total, finalement - on le
verra à l'étude des crédits - des achats du
ministère en termes d'informatique. Cela occupe quand même une
partie de plus en plus grande du gâteau.
M. Marx: Oui. C'est très important comme dépenses
au ministère,
M. Filion: C'est efficace, mais, d'un autre côté, le
ministre sait que cela ne crée pas beaucoup d'emplois.
M. Marx: Cela a créé beaucoup d'emplois dans les
compagnies qui fabriquent des ordinateurs au Québec, qui
préparent des logiciels, et dans les magasins où ces personnes
font leurs achats, et ainsi de suite.
M. Filion: Oui, oui. Il y a des retombées. Dès
qu'on met 1 $ quelque part, cela a des retombées. Mais, dans les palais
de justice... On y reviendra à l'étude des crédits. Je
peux indiquer tout de suite au ministre de la Justice que je vais devoir
l'interroger là-dessus, sur le personnel de l'ensemble des palais de
justice du Québec, et de Longueuil aussi, qui va ouvrir.
M. Marx: Ah! Longueuil...
Le Président (M. Marcil): Nous allons revenir à
l'engagement 8.
M. Marx: Palais qui va avoir un statut spécial.
M. Filion: II ne faudrait pas.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 8,
vérifié?
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié. Donc, les
engagements financiers du mois de novembre sont vérifiés.
Décembre
J'appelle les engagements financiers du mois de décembre.
L'engagement 4.
M. Marx: On me dit que l'ouverture du palais de justice à
Longueuil, c'est pour bientôt.
M. Filion: Le ministre peut-il déjà nous donner une
date? Est-ce que son ministère... C'est le ministre, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît, M. le
ministre! Pardon?
M. Filion: C'est le ministre. Je pense qu'on peut échanger
là-dessus.
Le Président (M. Marcil): II pourra vous donner la date
à la fin de la commission.
M. Filion: Non, mais, M. le Président, vu qu'à
l'engagement précédent... J'attire encore une fois votre
attention sur le fait qu'aux engagements financiers c'est très large,
comme à l'étude des crédits, d'ailleurs. On parlait des
besoins en informatique juste à l'engagement précédent
pour Longueuil. Ma question était donc...
M. Marx: Disons que la livraison du palais par l'entrepreneur,
c'était pour le mois de mai.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre. M. le
député de Taillon, j'aimerais vous dire également que la
pertinence est plus rigide lorsqu'on fait la vérification des
engagements financiers que lorsqu'on étudie les crédits.
M. Filion: Je suis d'accord.
Le Président (M. Marcil): Cela va? J'appelle l'engagement
4.
M. Filion: Je reviens à l'engagement
précédent. Est-ce que le système d'informatique, le
matériel d'informatique dont on vient de parler est déjà
livré au palais de justice?
M. Marx: Non.
M. Filion: II le sera quand, approximativement?
M. Marx: Avant l'ouverture, avec les chaises et les bureaux.
M. Filion: Est-ce que le ministre peut nous dire: Avant
l'ouverture, donc, à peu près quand?
Une voix: La liste des invités.
M. Filion: II y a une liste des invités. J'ai
déjà un engagement dû ministre.
M. Marx: Avant l'ouverture ou dans les semaines qui vont suivre.
Ce sera informatisé, je peux vous l'assurer.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre, vous pourrez lui
donner toutes les informations après la commission parlementaire.
J'appelle l'engagement 4.
M. Marx: Merci, M. le Président.
M. Filion: Les copieurs audio. Cela reproduit, je suppose, les
débats sur des cassettes?
M. Marx: C'est ça, oui. M. Filion: C'est
ça?
M. Marx: C'est pour les besoins du palais de justice de
Montréal.
M. Filion: Vérifié.
M. Marx: Oui, on me dît que ce sera livré à
Montréal, mais que ce sera distribué à d'autres palais de
justice aussi.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié. J'appelle
l'engagement 5.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 5 est
vérifié. J'appelle l'engagement 6.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 7,
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): C'est bien. Donc, je
déclare que la vérification des engagements financiers concernant
le ministère de la Justice pour les mois de juillet à
décembre 1986 est terminée, sous réserve del'obtention des réponses aux questions prises en note.
Solliciteur général
Décembre
Avant de terminer, j'aimerais également que les engagements 13
à 17 du Solliciteur général pour le mois de
décembre 1986 soient vérifiés. Cela va?
M. Filion: Donc, ce sont les engagements...
Le Président (M. Marcil): Qui n'ont pas été
vérifiés.
M. Filion: ...qui n'ont pas été
vérifiés la dernière fois, en raison notamment de
l'absence de coopération des parlementaires du groupe
ministériel. Vous suggérez quoi à ce sujet, M. le
Président?
Le Président (M. Marcil): Qu'on les déclare
vérifiés tout en signifiant, en informant le ministre en question
qu'il pourra revenir à ces engagements lors des prochaines
vérifications d'engagements. Cela va?
M. Filion: Oui. Je pense que ce serait bon de signaler que, de
notre côté, nous allons les vérifier, malgré, encore
une fois, le style discourtois dénoté par le député
de Mille-Îles lors de la dernière séance de nos engagements
financiers, et, cependant, d'aviser le Solliciteur général. Donc,
nous y reviendrons.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
Affaires autochtones Septembre et
décembre
L'engagement 3 de septembre 1986, et les engagements 2 et 3 de
décembre 1986 concernant les Affaires autochtones sont également
vérifiés. Cela va?
M. Filion: C'est bien cela, vérifié.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre et votre
équipe, nous vous remercions beaucoup de vous être
prêtés à cet exercice démocratique positif de la
vérification de vos engagements financiers.
M. Marx: Merci, M. le Président. On attend de revenir
devant cette commission pour vous expliquer les crédits
bientôt.
Le Président (M. Marcil): J'aimerais aussi vous informer
que vous avez une période de quinze jours pour répondre aux
questions dont vous avez pris note.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon.
M. Filion: À mon tour de remercier le ministre de la
Justice et son équipe. Il constatera sûrement avec beaucoup de
plaisir que, lorsque nous procédons aux engagements financiers, pour
nous, ce n'est pas une question de temps puisque nous terminons avant l'heure
prévue, mais, chaque fois que l'Opposition pose une question, c'est
parce
qu'elle y voit un intérêt et que nous sommes ici, M. le
ministre, pour défendre les intérêts de la population qui
se croit beaucoup plus menacée que le ministre semble le souligner par
l'attitude de son gouvernement dans beaucoup de dossiers...
M. Marx: Mais, je pense, M. le Président...
M. Filion: Juste pour terminer. Si le ministre de la Justice
s'irrite aussi facilement de nos questions, nous le renvoyons aux principes
élémentaires de notre démocratie.
M. Marx: M. le Président, j'aimerais dire que je n'ai pas
été irrité, dirais-je, par les questions du
député de Taillon. Je pense qu'il a été d'une
gentillesse parfaite. Toutefois, je pense que son collègue, le
député de Shefford, a mal compris l'intérêt de la
population en général. Je pense, honnêtement, que les
questions qu'il m'a adressées étaient insultantes et "cheap". Si
je ne peux utiliser le mot "cheap", je m'excuse, mais je ne pense pas
autrement.
Le Président (M. Marcil): Vous retirez le mot "cheap",
mais vous continuez à le penser.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Non, mais je pense que c'est important, M. le
Président, je vais défendre mon collègue de Shefford
jusqu'à la fin. Il avait tout à fait raison, il était
justifié de poser les questions qu'il a posées. Le ministre,
encore une fois, emploie un langage antiparlementaire et il récidive
même. Il récidive, il commet une seconde fois la même
infraction.
Je vous demanderais, M. le Président, de demander au ministre de
retirer ce qualificatif.
M. Marx: Je retire le mot, mais pas mes pensées.
M. Filion: Vous vivez avec vos pensées, mais les mots
survivent.
Le Président (M. Marcil): Nous suspendons nos travaux
jusqu'après les affaires courantes cet après-midi pour les
engagements financiers du ministère des Relations internationales et des
Affaires intergouvernementales canadiennes.
(Suspension de la séance à 12 h 18)
(Reprise à 15 h 19)
Le Président (M. Marcil): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend ses travaux. Est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Godin
(Mercier) est remplacé par M. Brassard (Lac-Saint-Jean).
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup.
M. le ministre, nous vous souhaitons la bienvenue à cette
commission parlementaire. J'aimerais vous rappeler le mandat de la commission
qui est de procéder à la vérification des engagements
financiers du ministère des Relations internationales et de ceux des
Affaires intergouvernementales canadiennes pour les mois de janvier à
décembre 1986. Nous allons débuter par ceux des Affaires
intergouvernementales canadiennes.
En ce qui concerne la procédure, chaque intervenant peut prendre
20 minutes. Les questions doivent porter sur le sujet en discussion. Donc, la
pertinence est de mise à cette commission parlementaire.
A ce moment-ci, j'appellerais... Pardon?
M. Johnson (Anjou): Est-ce le ministre...
Affaires intergouvernementales canadiennes
Le Président (M. Marcil): Je souhaite également la
bienvenue au chef de l'Opposition, le député d'Anjou.
Vu qu'il n'y a pas d'engagement en janvier, je vais appeler les
engagements du mois de février, soit l'engagement 3.
Février
M. Johnson (Anjou): Si vous le permettez, M. le
Président...
Le Président (M. Marcil): Oui.
M. Johnson (Anjou): ...avec votre accord et celui des membres de
la commission et du ministre, est-ce qu'on pourrait procéder aux
engagements qui touchent aux relations fédérales-provinciales,
ceci pour permettre à mon collègue qui est whip de l'Opposition
de se rendre à une autre commission?
Une voix: C'est fait.
M. Johnson (Anjou): Quant à nous, nous n'avons pas
grand-chose. Cela pourrait se faire rapidement.
Le Président (M. Marcil): C'est ce que nous avions
conclu.
M. Johnson (Anjou): Ensuite, on pourrait aménager nos
travaux sur les questions de relations internationales en essayant peut-
être de regrouper quelques engagements plutôt que de
simplement les prendre chronologiquement.
Le Président (M. Marcil): Cela va? M. Johnson (Anjou):
Cela va. Merci.
M. Brassard: M. le Président, j'ai examiné les
engagements financiers des mois de février et suivants. En fait, il y a
un engagement financier qui m'intéresse et sur lequel je souhaiterais
poser des questions au ministre. C'est celui de mai.
Avril
Le Président (M. Marcil): Alors, M. le
député, nous allons immédiatement déclarer les
engagements précédents vérifiés.
M. Brassard: Oui. De février et avril. Le
Président (M. Marcil): Cela va? M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Marcil); Donc, les engagements financiers
de février et d'avril sont vérifiés.
M. Brassard: Vérifié.
Mai
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'engagement 1 de
mai.
M. Brassard: L'engagement 1 de mai concerne l'embauche de M.
André B. Tremblay comme conseiller ou expert en matière
constitutionnelle. Il y a un engagement d'environ 34 000 $ en mai, mais il y en
a également un autre en septembre de 125 000 $. J'imagine que M.
Tremblay est juriste. Est-ce qu'il a remplacé, en quelque sorte, M.
Léon Dion, qui avait été embauché au début
comme conseiller en matière constitutionnelle? À la suite du
départ de M. Dion, est-ce que vous avez eu recours aux services de M.
Tremblay comme conseiller en matière constitutionnelle?
M. Rémillard: Non, l'engagement du professeur André
Tremblay et l'engagement du professeur Léon Dion ne sont pas
reliés en ce sens que, lorsque M. Dion est venu travailler avec nous, il
est venu travailler avec un contrat de deux jours-semaine qui valait pour un
certain temps - parce qu'il était à l'université -
à la suite d'une entente avec l'université. Il n'y avait donc pas
de contrat à plus long terme. Alors que nous avions déjà
commencé à discuter avec M. Tremblay pour qu'il puisse venir
travailler avec nous comme conseiller constitutionnel étant donné
l'importance des dossiers que nous avions. M. Tremblay, pour sa part, a, dans
un premier temps, eu un contrat en attente avec l'université puisqu'il
demeurait à l'université et à ce moment il venait lui
aussi deux jours-semaine. Ensuite, à partir de l'automne dernier, depuis
le 1er octobre, il est à temps plein avec nous.
M. Brassard: C'est quoi, la nature des liens contractuels? Est-ce
qu'il est à rémunération annuelle ou...
M. Rémillard: Je dois vous informer que c'est un
prêt de services. Tout d'abord, peut-être pour vous situer, M.
Tremblay est professeur titulaire à l'Université de
Montréal. C'est un professeur de renommée internationale qui a
beaucoup écrit dans le domaine du droit municipal, du droit
constitutionnel, bien sûr, et des libertés fondamentales qui a
accepté notre offre à la suite d'une entente que nous avons
conclue avec l'université et que lui-même a
négociée. Il est avec nous pour une période d'un an
présentement, évidemment renouvelable si les deux parties veulent
renouveler.
M. Brassard: Si je comprends bien, il est à temps plein,
il est rémunéré comme tel. Si j'additionne l'engagement de
mai, de quelque 34 000 $, et celui de septembre, de 125 000 $, cela fait une
rémunération de plus de 150 000 $.
M. Rémillard: Non. Le montant qui apparaît ici, ce
n'est pas simplement la rémunération, ce sont les frais de
déplacement. M. Tremblay a son domicile à Montréal. II
vient évidemment travailler à Québec très souvent,
bien qu'il travaille aussi à nos bureaux de Montréal. En plus, il
a à travailler partout au Canada. C'est-à-dire qu'il...
M. Brassard: Son port d'attache, c'est à
Montréal?
M. Rémillard: Son port d'attache est à
Montréal. II est domicilié à Montréal.
M. Brassard: Les 125 000 $ de l'engagement de septembre 1986,
cela comprend également les frais de transport?
M. Rémillard: Cela comprend les frais de transport et tous
les autres frais qui sont...
M. Brassard: C'est quoi, la ventilation? Son salaire annuel est
de combien?
M. Rémillard: Son salaire annuel, c'est sur la base de 77
938 $. C'est le salaire d'un sous-ministre adjoint.
M. Brassard: Bien. Est-ce que c'est le même M. Tremblay qui
était secrétaire de la commission politique du Parti
libéral en 1980 qui a élaboré le fameux livre beige du
Parti libéral?
M. Rémillard: II a probablement participé à
la rédaction comme conseiller pour le Parti libéral.
Peut-être qu'il l'a fait pour le PO aussi. Je ne pourrais pas vous le
dire, mais je crois que, de fait, il a pu être impliqué en ce qui
concerne le livre beige. Je ne sais pas s'il l'a été aussi pour
le livre blanc sur la souveraineté-association ou quelque chose comme
cela.
M. Brassard: Est-ce que vous pourriez indiquer à cette
commission le mandat qui a été confié à M. Tremblay
en matière constitutionnelle en tant que conseiller expert
constitutionnel? Quelle est la nature de son mandat?
M. Rémillard: La nature de ce mandat, c'est de nous donner
des avis sur toute matière constitutionnelle. Comme vous le savez, le
ministère que je dirige et le Secrétariat aux Affaires
intergouvernementales canadiennes est un ministère de coordination et
aussi, bien sûr, d'initiatives dans le domaine constitutionnel.
Alors, il s'agit de coordonner l'action gouvernementale de l'ensemble du
gouvernement en ce qui regarde les relations
fédérales-provinciales et de plus grands dossiers. J'arrive d'une
conférence sur les autochtones qui était la cinquième
conférence sur les droits des autochtones et c'est un des dossiers qui a
profité de l'expertise de M. Tremblay,
M. Tremblay a suivi ces dossiers et a travaillé en étroite
collaboration avec la sous-ministre du secrétariat, Mme Wilhelmy. Ils
ont travaillé ensemble pour établir les réelles
implications des demandes des autochtones et voir à l'ensemble du
dossier du gouvernement quant à ces conférences sur les droits
des autochtones. Bien sûr, il y a eu la conférence des premiers
ministres de jeudi et de vendredi derniers. Malheureusement, comme vous le
savez, le premier ministre du Québec n'a pas pu se présenter
à cette conférence parce que nous ne reconnaissons pas la loi
constitutionnelle de 1982. On ne voyait pas comment le premier ministre du
Québec pouvait aller s'asseoir et discuter d'un amendement
constitutionnel. Cependant, comme nous sommes très concernés et
très soucieux de faire en sorte que nos autochtones puissent avoir les
moyens d'exprimer leur identité, de faire en sorte aussi qu'ils puissent
se prendre en main et s'occuper de leur développement tant social et
culturel qu'économique, j'ai dirigé la délégation
du gouvernement du Québec. M'accompagnait aussi le ministre Savoie.
Dans l'allocution d'ouverture que j'ai faite, j'ai pu établir les
quatre grands principes qui nous guident, c'est-à-dire que nous sommes
d'accord pour enchâsser dans la constitution le principe de l'autonomie
gouvernementale pour les autochtones, dans la mesure où on peut le
négocier avec les provinces concernées. Nous sommes même
prêts à nous engager à négocier avec eux. Nous
sommes prêts aussi à inclure dans la constitution les
résultats de tels engagements.
Voilà des principes que j'ai mis de l'avant lorsque je suis
intervenu au début de la conférence. C'est une position qui a
été préparée par ceux qui me conseillent. Ceci est
en étroite relation avec la pensée du gouvernement du
Québec sur le respect des droits des autochtones et sur le rôle du
gouvernement du Québec quant au respect de ces droits.
M. Brassard: M. le Président, sur le dossier
constitutionnel et sa substance même, on y reviendra, mais à
l'occasion de l'étude des crédits. Je pense que ce sera une
occasion tout à fait intéressante à ce sujet. Pour le
moment, je reviens aux engagements financiers et aux conseillers
constitutionnels.
Le premier ministre a également son conseiller constitutionnel.
C'est M. Jean-Claude Rivest, qui est conseiller senior aux affaires
constitutionnelles. Comment s'établit la hiérarchie des
conseillers en matière constitutionnelle, M. le ministre? Est-ce que M.
Jean-Claude Rivest est le conseiller senior, comme on l'indique dans
l'engagement financier de mai 1986 et est-ce que M. Tremblay est
subordonné à M. Jean-Claude Rivest, de la même façon
que vous-même, comme ministre, vous êtes sans doute quelque peu
aussi subordonné au premier ministre? Quelle est la relation entre les
conseillers constitutionnels au gouvernement? (15 h 30)
M. Rémillard: Évidemment, je n'ai pas la
responsabilité du contrat de M. Rivest. M. Rivest est conseiller
auprès du premier ministre. M. Tremblay est conseiller
auprès...
M. Brassard: Mais en matière constitutionnelle.
M. Rémillard: Oui. Auprès de moi, c'est la
sous-ministre, Mme Wilhelmy. C'est M. André Tremblay qui est conseiller.
M. Tremblay donne les avis que soit Mme la sous-ministre ou moi-même lui
demandons. Il nous fait très plaisir de travailler aussi en
étroite collaboration avec le conseiller en matière
constitutionnelle du premier ministre, M. Jean-Claude Rivest.
M. Brassard: Est-ce qu'il arrive que M. Rivest prenne parfois des
initiatives en matière constitutionnelle qui dépassent les
fonctions d'un simple conseiller?
Le Président (M. Marcil): Une seconde, s'il vous
plaît! Pour bien préciser, on sait que M. Rivest relève -
nous allons en discuter lorsque nous vérifierons les engagements
financiers du Conseil exécutif - du premier ministre.
M. Brassard: J'essaie de voir comment cela fonctionne en
matière constitutionnelle, étant donné...
M. Johnson (Anjou): D'abord, est-ce que cela fonctionne?
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Brassard: Est-ce que cela fonctionne? C'est peut-être la
question qu'il faut poser.
Une voix: Cela fonctionne bien.
M. Brassard: II y a plusieurs conseillers constitutionnels. Il y
en a un, M. Tremblay, qui relève du ministre
délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes,
mais il y en a un autre aussi qu'il ne faut pas ignorer qui relève du
premier ministre. Au fond, je pense qu'il est important de savoir quel
rôle ces conseillers jouent et qui prédomine en matière de
conseils constitutionnels.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Lac-Saint-Jean, vous avez raison de discuter de cela. Mais, comme je l'ai
mentionné tantôt, il serait peut-être
préférable d'attendre lorsqu'on analysera les crédits.
Maintenant, je voudrais vous ramener à l'engagement 1 relatif au
contrat de M. Tremblay.
M. Brassard: Si je comprends bien, M. Tremblay donne des avis au
ministre, mais il peut fort bien arriver que ces avis-là soient
ignorés s'ils sont différents de ceux donnés par un autre
conseiller constitutionnel qui, lui, est auprès du premier ministre.
M. Rémillard: Des avis me sont donnés par M.
Tremblay. J'apprécie beaucoup les avis de M. Tremblay et je suis certain
que Mme Wilhelmy les apprécie aussi. Il se peut que, parfois, les avis
de M. Tremblay ou d'autres conseillers ne soient pas, sur certains aspects,
pour certaines fins et en certaines circonstances, tout à fait conformes
à d'autres avis que nous pouvons recevoir d'autres conseillers, que ce
soit au ministère de la Justice, un peu partout, etc. C'est pour cela
que nous avons des conseillers et que nous travaillons essentiellement en
équipe. Il y a un très bon esprit d'équipe. Le travail
d'équipe se fait très bien; il est très efficace et il
produit des résultats particulièrement intéressants, comme
on a pu le voir jeudi et vendredi derniers à Ottawa.
M. Brassard: Une dernière question, M. le
Président. Est-ce que le fait qu'il y ait plusieurs conseillers qui
donnent plusieurs avis en matière constitutionnelle explique que la
position du gouvernement se résume jusqu'à maintenant à
cinq têtes de chapitre, et qu'on n'est pas en mesure pour le moment de
connaître la substance de sa position constitutionnelle de façon
précise? Pour le moment ce sont cinq têtes de chapitre qu'on a.
Est-ce que ce fait-là s'explique justement par cette
réalité de plusieurs conseillers en matière
constitutionnelle qui donnent sans doute des avis divergents et contraires,
puis que le gouvernement ne réussit pas à se brancher et à
déterminer de façon précise, détaillée et
complète une position constitutionnelle?
M. Rémillard: Vous avez raison en disant qu'il y a
plusieurs conseillers constitutionnels. De fait, il y a comme conseiller
constitutionnel à la Justice M. Jean-K. Samson, sous-ministre
associé, qui était au cabinet du premier ministre
Lévesque, qui a été, avant, conseiller auprès de M.
Claude Morin et qui a aussi une bonne expertise car il a été
là pendant une qrande période de temps. M. Samson a pu suivre les
dossiers et c'est intéressant de l'avoir aussi comme conseiller
constitutionnel. Ses conseils me sont très précieux. 11 y a aussi
M. Tremblay et M. Rivest.
Alors, toutes ces expertises nous sont extrêmement
précieuses et si nous avons recours à toutes ces expertises de
gens très compétents, c'est la preuve que le gouvernement accorde
une très grande importance à la question constitutionnelle pour
faire en sorte que le Québec puisse se réintéqrer comme
partenaire majeur dans la fédération canadienne.
Je crois que vous devez voir là le souci du gouvernement de faire
en sorte que nos relations avec les autres provinces et avec le gouvernement
fédéral soient les plus fructueuses possible, les plus
harmonieuses possible et en fonction de certains documents, de certains
dossiers spécifiques, que ce soit sur les autochtones, tel qu'on vient
de le vivre ou que ce soit sur la question du Québec et de la Loi
constitutionnelle de 1982, pour que les résultats soient les plus
intéressants pour les Québécois et les
Québécoises.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre.
M. Brassard: M. le Président, en conclusion, je dirais que
mon impression,
c'est qu'il y a trop de conseillers constitutionnels et qu'il en
résulte que le gouvernement est incapable après un an et demi de
déterminer et de préciser sa position constitutionnelle et se
limite pour le moment à cinq têtes de chapitre, contrairement
à l'ancien gouvernement qui, lui, avait peut-être des conseillers,
mais au moins en était arrivé à établir une
véritable position constitutionnelle précise, complète et
sans équivoque.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le
député de Lac-Saint-Jean. Est-ce que l'on peut considérer
l'engagement 1 du mois de mai vérifié?
M. Brassard: Oui.
Juin
Le Président (M. Marcil): Celui du mois de juin?
M. Brassard: Oui.
Juillet à septembre, novembre et
décembre
Le Président (M. Marcil): Également les engagements
des mois de juillet, août, septembre, novembre et décembre?
M. Brassard: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Merci. Et l'engagement de M.
Guimond également au mois de mai 1986. Est-ce que cela va? Mai 1986.
Merci beaucoup, M. le député de Lac-Saint-Jean.
Je déclare que les engagements financiers concernant les Affaires
intergouvemementales canadiennes pour les mois de janvier à
décembre 1986 sont vérifiés.
Maintenant, nous allons passer aux Relations internationales. M. le chef
de l'Opposition.
Relations internationales
M. Johnson (Anjou): Oui, M. le Président. Je me passerai
de commentaires généraux, sinon en disant que l'inquiétude
que nous avions, et on le rappellera au ministre au moment de l'étude de
ses crédits, c'est d'avoir transformé la délégation
du Québec à l'étranger en "cabane du Québec"
à l'étranger compte tenu des coupures budgétaires
extrêmement importantes qui sont intervenues. Une fois qu'on a sorti le
budget relié au sommet francophone, c'est évident qu'un
événement comme celui-là coûte des sous. Une fois
qu'on a enlevé ça, il reste une ou deux choses. Une chose, on se
rend compte que, dans le fond, l'augmentation que le ministre a obtenue dans
ses crédits est une augmentation d'environ 4 %, donc, c'est la situation
de l'an dernier, des coupures extrêmement importantes survenues en
matière internationale avec des résultats extrêmement
inquiétants, notamment en Grande-Bretagne, d'après les
données que nous avons pu voir.
Je dirai que le ministre me permettra d'aborder, au moment où
nous discutons de l'engagement de M. Jean-Louis Roy... C'est le premier
engagement; est-ce bien cela, M. le Président?
Janvier
Le Président (M. Marcil): L'engagement 25 du mois de
janvier.
M. Johnson (Anjou): L'engagement 25 du mois de janvier, le
premier dans notre cahier, j'aimerais peut-être qu'on le lise avec
l'engagement 8 d'octobre 1986 puisque cela touche la délégation
du Québec à Paris également. Il me semble que ce serait
peut-être plus cohérent plutôt que d'y aller juste dans le
temps. Le numéro 8 que vous retrouvez à octobre 1986.
M. Jacques Bouchard, directeur du service de l'information à la
délégation du Québec. Le délégué, le
directeur du service de l'information, cela va peut-être nous permettre
de faire un petit tour de piste et ensuite de discuter un peu du rôle de
la délégation de Paris de façon générale, de
son efficacité, notamment dans la préparation du sommet.
D'abord, en ce qui concerne l'engagement de M. Roy, j'aurais quelques
questions très précises. L'engagement qui est là, de 250
000 $ sur une période de deux ans, comprend, si je comprends bien,
à peu près 83 000 $ comme émoluments à M. Roy. Si
je comprends bien, le reste des budgets prévus au chapitre du
délégué, évidemment, c'est sa résidence
fournie, on le sait. Il n'a pas d'allocation de résidence puisqu'il a
une résidence fournie. J'aimerais simplement que le ministre ou ses
fonctionnaires me confirment que le traitement de M. Jean-Louis Roy est bel et
bien de 83 393 $ par année.
M. Rémillard: M. Jean-Louis Roy a comme salaire 77 938 $;
c'est le salaire d'un sous-ministre adjoint.
M. Johnson (Anjou): D'accord.
M. Rémillard: Plus 7 % du salaire de base pour les
avantages sociaux, ce qui est tout à fait normal.
M. Johnson (Anjou): Ce qui fait 83 000 $.
M. Rémillard: Ce qui lui donne, dans l'ensemble - le
salaire plus les avantages sociaux - 83 394 $.
M. Johnson (Anjou): D'accord.
M. Rémillard: II y a aussi les allocations: fonction et
coût de vie, 34 000 $. Il doit payer une partie de son logement. C'est
quand même important de bien comprendre cela; M. Roy doit payer 9132 $
par année pour...
Une voix: 750.
M. Johnson (Anjou): 750?
M. Rémillard: ...demeurer à la
délégation.
M. Johnson (Anjou): Comme tous les délégués,
d'ailleurs. C'est une pratique courante depuis plusieurs années.
M. Rémillard: C'est une pratique courante,
évaluée selon les endroits, etc.
M. Johnson (Anjou): Mais qui dure depuis plusieurs années,
n'est-ce pas?
M. Rémillard: Je ne pourrais pas vous le dire.
M. Johnson (Anjou): Oui, mais moi, je pourrais vous le dire.
M. Rémillard: Oui?
M. Johnson (Anjou): Oui.
M. Rémillard: Vous pourriez me dire cela?
M. Johnson (Anjou): Oui, oui, depuis plusieurs années.
D'accord. Deuxièmement, le départ de M. Rocquet qui, on le sait,
était responsable des questions multilatérales à Paris, a
amené, je présume, le délégué
général du Québec à s'occuper des questions
multilatérales. Est-ce que je me trompe?
M. Rémillard: Oui. Voilà. C'est une question
intéressante. J'aurai à en parler, bien sûr, lors de
l'étude des crédits. Brièvement, je pourrais dire que vous
savez qu'il y avait finalement deux délégués à
Paris. Très peu de gens savent qu'il y avait deux
délégués. Il y avait un délégué
général et, à la suite d'une espèce de
problème administratif qui s'était posé parce qu'on devait
nommer quelqu'un à Bruxelles, finalement, il y a eu des oppositions. On
a nommé quelqu'un d'autre à la suite de négociations qui
se sont faites, et la personne qui devait partir à Bruxelles
n'était pas tout à fait heureuse. Enfin, bref, on est
arrivé au résultat qu'on a créé une nouvelle
délégation à Paris.
M. Johnson (Anjou): Aux affaires multilatérales. Bien
oui!
M. Rémillard: Aux affaires multilatérales. On lui a
donné le titre de délégué aux affaires
multilatérales, avec appartement, voiture, chauffeur et domestiques,
pour s'occuper du multilatéral à Paris. Nous, nous avons
considéré que nous avons un excellent diplomate en la personne de
M. Rocquet. Vous connaissez M. Rocquet, qui a une grande expérience, qui
est dans la fonction publique québécoise après avoir
été dans la fonction publique fédérale, qui a bien
servi l'État et qui a accepté - je crois que, pour lui,
c'était une promotion - de devenir notre délégué
général à Bruxelles. Alors, nous l'avons nommé
à Bruxelles. En contrepartie, M. Clément Duhaime, qui a
été dans un cabinet de votre ancien gouvernement, est un
excellent fonctionnaire et fait un excellent travail aussi à Paris. Nous
avons fait de M. Duhaime une personne clé pour le multilatéral.
Il fait un excellent travail, je dois le dire aussi.
M. Johnson (Anjou): ...de M. Roy.
M. Rémillard: Pardon?
M. Johnson (Anjou): Est-ce que...
M. Rémillard: M. Roy a la responsabilité, et du
bilatéral...
M. Johnson (Anjou): Du multilatéral? M.
Rémillard: ...et du multilatéral.
M. Johnson (Anjou): D'accord.
M. Rémillard: II se fait aider lorsqu'on parle de
multilatéral et de bilatéral aussi. M. Roy est le
délégué général à Paris.
M. Johnson (Anjou): D'accord.
M. Rémillard: II n'y a plus deux
délégués à Paris.
M. Johnson (Anjou): D'accord.
M. Rémillard: II y a un seul délégué.
Je peux vous dire que les résultats que nous avons à ce jour sont
extrêmement intéressants. M. Roy fait un excellent travail comme
délégué. Tant sur le plan multilatéral que sur le
plan bilatéral, nous avons des résultats particulièrement
concluants. (15 h 45)
M. Johnson (Anjou): M. le Président, juste une remarque
pour le ministre. Le ministre, qui est un homme d'une vaste
expérience dans les questions internationales, sait sans doute,
par exemple, que le Canada a deux ambassadeurs à Vienne, un au
multilatéral et un auprès du gouvernement autrichien. Ce serait
évidemment caricaturer les choses que de prétendre que la
présence d'un délégué du Québec à
Paris, qui était au multilatéral, c'étaient deux
délégués à Paris. C'étaient deux
délégués dans une même ville, mais un qui avait des
fonctions à l'égard des organismes internationaux et l'autre qui
avait des fonctions à l'égard du gouvernement français. En
ce sens-là, je suis sûr que le ministre sait que, dans de nombreux
pays, le Canada procède de cette façon, avec deux
délégués dans la même ville, mais qui ont des
assignations totalement différentes. Ce n'est pas une affaire de chicane
pour savoir qui a un appartement et un chauffeur, ce sont fondamentalement des
fonctions différentes et l'importance qu'on y accorde» Cela
étant dit, il semble que, de toute façon, M. Roy assume donc, je
présume, à temps plein dans les deux cas, les questions de
relations avec le gouvernement français et les relations avec les
organismes de la francophonie.
Dans le cas de M. Roy, je crois comprendre que le ministre nous dit
qu'il est parfaitement satisfait du travail qui se fait à la
délégation du Québec en ce moment et qu'il
considère que tous les résultats escomptés sont là.
Je présume qu'il est satisfait aussi du contexte dans lequel se
déroulera le Sommet de la francophonie, de la participation
française, de la place du Québec dans ce sommet. Je crois
comprendre que l'ensemble du dossier est réglé en écoutant
le ministre qui nous dit qu'il est parfaitement satisfait de tout cela. Est-ce
que tout est ficelé quant au rôle du Québec au moment du
sommet, par exemple, quant à l'intervention ou non du premier ministre
du Québec sur un certain nombre de sujets? Est-ce que tout cela est
arrimé maintenant?
M. Rémillard: Nous sommes à discuter... D'abord,
vous savez que M. Roy est notre sherpa, c'est-à-dire que c'est lui qui
représente le Québec dans les comités d'organisation au
niveau international du deuxième Sommet de la francophonie qui aura lieu
à Québec. Quant aux relations avec le gouvernement
fédéral pour ces discussions, M. Roy y participe aussi. Il les
mène. Il y a l'ambassadeur canadien, M. Bouchard, qui est le sherpa
canadien. Il y a beaucoup de points à régler, à discuter.
À ce moment-ci, je peux vous dire que les discussions vont très
bien et que nous avons jusqu'à présent des discussions
fructueuses tant au fédéral qu'au niveau international avec les
autres pays, c'est-à-dire plus de 40 pays qui participeront au
deuxième sommet de Québec. Maintenant, M. Roy s'occupe, comme
vous le dites, du multilatéral et du bilatéral. Donc, pour
l'organisation du sommet, cela permet à M. Roy, qui est notre sherpa, de
prendre contact avec les ambassadeurs de la francophonie qui sont en poste
à Paris comme cela lui permet de prendre contact avec le gouvernement
français pour faire en sorte que ce deuxième sommet soit un
événement historique pour le Québec et, bien sûr,
pour la francophonie tout entière.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, nous serions
prêts à passer à l'engagement 8.
Le Président (M. Marcil): Donc, est-ce que...
M. Johnson (Anjou): Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Donc, le mois de janvier est
vérifié. Est-ce qu'on peut considérer comme
vérifiés les engagements 26 à 28 du mois de
février?
M. Johnson (Anjou): Je préférerais qu'on y
revienne, M. le Président. Cela pourrait aller rapidement. Mais si on
pouvait aller à l'engagement 8 d'octobre 1986. On est toujours à
la délégation du Québec, M. Bouchard.
Le Président (M. Marcil): Donc, l'engagement 25 est
vérifié. Nous allons à l'engagement 8 du mois d'octobre
1986.
Octobre
M. Johnson (Anjou): C'est cela. Il s'agit du contrat d'engagement
de M, Jacques Bouchard, qui est directeur des services de l'information
à la Délégation générale du Québec
à Paris. À première vue, j'aimerais que le ministre nous
explique ceci: M. Bouchard semble beaucoup mieux traité que son patron,
M. Jean-Louis Roy, dans la mesure où on a 377 000 $ de prévus
pour deux ans pour M. Bouchard, soit 108 000 $ par année, contre 250 000
$ pour trois ans pour le délégué, M,, Roy. Je crois
comprendre, selon ce que nous a dit le ministre tout à l'heure, que,
dans le cas de M. Roy, il s'agit seulement du traitement, d'une part.
Deuxièmement, il y a 34 000 $ qui s'ajoutent par ailleurs en
différents frais de représentation plus une déduction
d'environ 10 000 $ qui se fait sous forme de paiement pour son loyer à
la délégation du Québec à Paris.
Néanmoins, quand on tient compte de tout cela, j'essaie de voir
quelle est la ventilation des 377 000 $ de M. Bouchard. D'abord, quelle est la
rémunération de M. Bouchard?
M, Rémillard: Sa rémunération est de 54 111
$.
M. Johnson (Anjou): De salaire. Ensuite, les
bénéfices marginaux?
M. Rémillard: Les bénéfices marginaux,
maintenant. Il y a les avantages sociaux qui sont de 2098 $.
M. Johnson (Anjou): 7 %. C'est cela, c'est environ 7 %.
M. Rémillard: Ensuite, vous avez des allocations
statutaires: coût de la vie, 14 000 $; fonction, 13 050 $; logement, 42
000 $, car il doit se loger. Le logement n'est pas fourni par
l'État.
M. Johnson (Anjou): 42 000 $ par année pour le logement,
est-ce exact?
M. Rémillard: Oui, c'est cela. Frais de scolarité
pour ses enfants: 10 000 $. Les frais médicaux peuvent lui revenir
à 1000 $, sur présentation de comptes, bien sûr; il faut
que ce soit pour ce montant. Ce sont les frais normalement donnés
à nos personnes qui sont en fonction.
M. Johnson (Anjou): C'est cela. Si je comprends bien, pour le
poste de directeur de l'information du Québec à Paris, 54 000 $
de traitement, environ 2000 $ de bénéfices marginaux ou qui sont
essentiellement des avantages sociaux - à ne pas confondre avec les
bénéfices marginaux - et ensuite une série d'allocations:
14 000 $ en allocations statutaires, 13 000 $ pour... quelle est la
deuxième?
M. Rémillard: Ce sont des allocations de fonction.
M. Johnson (Anjou): Des allocations de fonction. Bon, c'est
correct, si on invite le monde à luncher et tout cela. 42 000 $ pour le
logement et 10 000 $ pour les frais de scolarité des enfants et 1000 $
de frais médicaux, ce qui fait un total d'environ 175 000 $ ou 180 000 $
par année.
M. Rémillard: Ah non! Écoutez, 80 146 $ plus 58 943
$.
M. Johnson (Anjou): Je m'interroge sur le fait que, l'an dernier,
c'est-à-dire avant la nomination de M. Bouchard, le
précédent directeur de l'information à Paris -
c'était M. Plante, je crois...
M. Rémillard: Claude Plante.
M. Johnson (Anjou): ...qui était un ancien attaché
politique, un ancien sous-ministre adjoint, ou quelque chose comme cela. On
avait pour M. Plante, dans les comptes publics, au total, une différence
de 100 000 $ par année, quand on tient compte de l'ensemble des
choses.
M. Rémillard: Écoutez, je pourrais le
vérifier, si vous me le permettez, mais M. Claude Plante qui a fait un
bon travail, d'ailleurs, je voudrais le souligner, et qui était un
proche collaborateur de M. Joron, était au niveau de sous-ministre. Il
avait été sous-ministre au ministère des
Communications. Il avait donc un salaire de sous-ministre adjoint et non
pas de fonctionnaire, administrateur IV, comme l'est... Alors, il avait un
salaire plus élevé que M. Bouchard.
M. Johnson (Anjou): Oui, il avait 66 000 $. Mais je regarde
l'ensemble des allocations...
M. Rémillard: Voyez-vous, je voudrais qu'on précise
bien cela, si vous voulez. D'une part, M. Plante, le précédent
directeur de l'information, avait environ 66 000 $, alors que M. Bouchard a
presque 10 000 $ de moins.
M. Johnson (Anjou): C'est sur le plan du salaire, sauf qu'il faut
regarder le train de vie d'un diplomate ou d'une personne reliée au
circuit consulaire ou diplomatique à Paris. On sait très bien
que, dans la mesure où, à 50 000 $ ou à 66 000 $, c'est
taxable en gros à environ 58 % et, dans le cas de celui qui est à
66 000 $, il est au maximum, soit environ 63 %, alors que les allocations ne
sont pas taxables... Je me rends compte que, dans le cas de M. Bouchard, on a
42 000 $ pour le loqement. Est-ce qu'on avait cela à l'époque de
M. Plante? Est-ce qu'il avait un loqement de 42 000 $ par année?
M. Rémillard: Je pourrais le vérifier. Mais voici,
il s'agit de l'application stricte du rèqlement no 2. No 3, excusez-moi.
On m'avait dit 2, mais c'est 3. Alors, on applique le règlement no 3.
Une chose est certaine. Au départ, nous avons épargné un
peu plus de 10 000 $ en salaire, c'est-à-dire que M. Plante gagnait 10
000 $ de plus que M. Bouchard en gagne à Paris. C'est la règle de
base. À partir de cela...
M. Johnson (Anjou): Combien coûtait-il à
l'État, dans le fond?
M. Rémillard: M. Plante?
M. Johnson (Anjou): Ma question c'est de savoir: II coûtait
combien?
M. Rémillard: C'est le même règlement. Vous
savez, il n'y a pas de discrimination à faire dans cela. Ce sont les
mêmes règlements qui s'appliquent, vous le savez très
bien.
M. Johnson (Anjou): M. Plante avait 42 000 $ pour le
logement?
M. Rémillard: Je ne peux pas répondre pour...
M. Johnson (Anjou): Ah bon.
M. Rémillard: ...les engagements financiers de l'an
dernier.
Le Président (M. Marcil): Si vous voulez, M. le ministre
et M. le chef de l'Opposition, M. le ministre pourrait prendre note de la
question et vous donner une réponse écrite dans les quinze jours
qui suivent cette rencontre.
M. Johnson (Anjou): Je me permets d'attirer l'attention du
ministre sur le fait que mon souvenir à moi des règlements dans
le cas des délégués à l'extérieur... J'ai eu
l'occasion de voir les règlements dans le cas des
délégués à l'extérieur dans le secteur
international étant donné que j'étais aux affaires
canadiennes et qu'on devait comparer les règlements de temps en temps.
Moi, mon souvenir, c'est qu'il y a trois ou quatre ans, pour quelqu'un qui
occupait un poste comme celui de M. Bouchard, c'était à peu
près 1500 $ à 1800 $ par mois. Évidemment, on sait que
Paris est une ville cher. Cela coûte plus cher que dans la ville de
Québec. Â 1800 $, normalement tu as un appartement. Moi, je me
rends compte que M. Bouchard a 42 000 $ pour l'année. Cela fait pas mal
plus que 2000 $ par mois pour le logement.
Deuxièmement, les 10 000 % de frais de scolarité pour les
enfants. Les enfants, il faut bien qu'ils aillent à l'école. Je
voudrais juste m'assurer que tous les autres ont ça. Il y a et
l'allocation statutaire et l'allocation particulière que sont les frais
de représentation. Tout cela, on se comprend bien, c'est non taxable.
C'est 14 000 $ et 13 000 $ non taxables au niveau des systèmes
d'allocation, de façon générale. Moi, je regarde le
coût global de M. Bouchard à Paris qui est de 136 000 $ avec ce
que vous m'avez donné.
M. Rémillard: Oui, j'aimerais... D'abord, vous savez, M.
le chef de l'Opposition, il ne faut pas faire de discrimination dans le sens
qu'au départ il y a les questions de salaire. Je vous ai
mentionné, je le répète, que M. Bouchard nous coûte
au point de vue du salaire 10 000 $ environ de moins que M. Plante. D'autre
part...
M. Johnson (Anjou): Ce n'est pas ce que vos crédits
disent.
M. Rémillard: Laissez-moi terminer, si vous me permettez.
Ce que je veux vous dire, c'est que, lorsqu'on demande à quelqu'un pour
aller en poste à l'étranger, on ne fait pas de discrimination,
à savoir: Est-ce que c'est un célibataire, est-ce que c'est
quelqu'un qui a des enfants, une femme, etc.? Tout le monde a un traitement
équitable. Aucune discrimination, c'est notre principe. Dans la mesure
où la personne compétente pour faire le travail a une femme et
des enfants, par le fait même un règlement s'applique et c'est le
règlement no 3. Ce règlement s'applique et il y a des normes pour
l'habitation. Il y a des normes pour les allocations, pour les
médications...
M. Johnson (Anjou): M. Bouchard avait une femme et des enfants
à Paris avec lui?
M. Rémillard: Écoutez, là, vous m'interrogez
sur la vie privée...
M. Johnson (Anjou): Non, non, ce n'est pas ça. Vous me
dites qu'on verse 42 000 % à quelqu'un pour son logement à Paris.
Il y a 13 000 $ d'allocation, 14 000 $ d'allocation statutaire plus 10 000 $ de
frais de scolarité. Je voudrais juste être sûr qu'il est
installé avec sa famille.
M. Rémillard: De fait, M. Bouchard doit être
installé là avec sa famille. Il a une famille et il doit
être avec sa famille. Donc, on respecte les critères qui
s'appliquent aux familles.
M. Johnson (Anjou): C'est parfait. Je vous pose des questions
précises sur les chiffres parce que nous sommes aux engagements
financiers, ici. On va essayer d'être rigoureux. Vous m'avez donné
le total du coût de M. Bouchard. Donc, 54 000 $ de salaire taxable et
ensuite tout ce qui n'est pas taxable: 14 000 $ d'allocation statutaire, 13 000
$ d'allocation spéciale, 42 000 $ de logement, 10 000 $ de frais de
scolarité et 1000 $ pour les problèmes de santé, s'il y en
a. Bon. J'additionne tout cela, 136 000 $ multipliés par 2 - 136 209 $,
je multiplie cela par 2 - cela donne à peu près 270 000 $ par
année pour deux ans. Votre engagement financier est de 377 000 $, il
manque encore 100 000 $. J'essaie de voir ce que sont les 100 000 $ qui
manquent. Deux fois 136 000 $, ça donne à peu près 270 000
$, on arrondit. Votre engagement financier est de 377 000 $. Je voudrais juste
savoir ce que c'est. (16 heures)
M. Rémillard: Oui. Voici, il y a une prise de poste. Comme
cela se fait dans ces cas-là, il s'agit de faire en sorte que la
personne engagée à l'extérieur puisse aller chercher son
appartement, prendre contact avec son nouveau travail, etc. Donc, il y a des
frais d'avion, d'hôtels, de repas. Ensuite, des frais de voyage. Il y a
eu des frais de
représentation pendant ce temps pour lui demander de faire
débuter tout de suite son travail et d'autres coûts
inhérents, toujours en fonction des normes. Ce qui a donné un
grand total de 115 337 $.
M. Johnson (Anjou): 115 000 $. C'est cher pour le
déménagement. Je me souviens d'un gars à l'OCQ qui s'est
fait raboter parce que cela avait coûté 4800 $,
M. Rémillard: Excusez-moi, on m'avait donné ce
chiffre. Alors, voici, c'est 40 000 $. Vous aviez raison. C'était
cher.
M. Johnson (Anjou): Bon. M. Rémillard: Vous aviez
raison. M. Johnson (Anjou): C'est 40 000 $? M. Rémillard:
C'est 40 000 $.
M. Johnson (Anjou): 40 000 $ de frais de
déménagement?
M. Rémillard: C'est cela. Non, non.
NI. Johnson (Anjou): Non.
M. Rémillard: Non. De prise de poste.
M. Johnson (Anjou): De prise de poste. Alors, il manque 60 000
$.
M. Rémillard: Oui. On va trouver cela. Alors, le reste
n'est pas dépensé. Cela peut être pour le retour
éventuellement.
M. Johnson (Anjou): Ah bon!
M. Rémillard: Alors, c'est une garantie. C'est une norme
gouvernementale qui était appliquée par votre gouvernement, et
qu'on applique aussi, et qui fait en sorte que c'est une garantie...
M. Johnson (Anjou): C'est une provision pour le retour.
M. Rémillard: C'est une garantie qu'on garde de provision
budgétaire...
M. Johnson (Anjou): Oui.
M. Rémillard: ...pour être des bons administrateurs
comme vous nous avez appris à l'être. Il faut comprendre que tout
cela est sur pièces justificatives. C'est la possibilité de
crédit, mais tout cela est sur pièces justificatives,
évidemment.
M. Johnson (Anjou): Oui, oui. Je comprends bien.
M. Rémillard: C'est strictement, et j'insiste sur ce
point, M. le chef de l'Opposition, l'application du règlement no 3 en
tous lieux.
M. Johnson (Anjou): J'aurais quelques questions de fond à
poser au ministre sur le travail du nouveau directeur des communications qui
n'est plus un chroniqueur politique, mais qui est maintenant un fonctionnaire
de l'État. Je suis étonné de constater que, dans le volume
I, numéro 10, de la publication qu'a initiée M. Rouchard il y a
quelques jours, j'ai retrouvé l'extrait du journaliste Daniel Tacet, du
journal Le Figaro, en première page de cette publication du
gouvernement du Québec à Paris et qui s'appelle Retour au
Québec. Probablement qu'il y a une erreur, d'ailleurs. Cela doit
être Retour du Québec puisque ce journaliste du Figaro y
relate...
Le Président: (M. Marcil): M. le député
d'Anjou.
M. Johnson (Anjou): Oui?
Le Président (M. Marcil): J'aimerais vous faire remarquer
que nous sommes à la vérification d'engagements financiers. Donc,
la pertinence est de mise.
M. Johnson (Anjou): Oui. Je comprends, M. le Président,
mais vous me permettrez juste une remarque. Étant donné que le
ministre nous fait ses longs exposés sur ta vertu et la tarte aux
pommes, je me permettrai, moi, de lui parler de celui qui nous coûte 136
000 $ par année et de dire que j'ai vu récemment un article d'un
journaliste du Figaro, n'est-ce pas, qui est un journal de la
majorité, comme on dit à Paris, mais qui n'est pas exactement un
journal du côté présidentiel. On reproduit dans cette
Lettre du Québec en première page, une lettre qui a
été envoyée à tous les intervenants qui traitent
avec le gouvernement du Québec et qui est, à toutes fins utiles,
un soufflet au président Mitterrand, sans compter des remarques tout
à fait partisanes et injustes à l'éqard du climat qui a
régné au Québec dans les cinq années qui ont
précédé l'arrivée du présent gouvernement
quant à l'intérêt pour le Québec dans les questions
internationales.
Je demande tout de suite au ministre -non pas que je prétende
que, lui, en porte la responsabilité - qu'il transmette à ce
fonctionnaire de ma part, car M. Rouchard est un fonctionnaire, que je suis
étonné du caractère quelque peu partisan de la Lettre
du Québec depuis qu'il occupe ses fonctions à 136 000 $ de
coûts pour les contribuables. Je vous remercie.
Alors, l'engagement est adopté, M. le Président.
M. Rémillard: Alors, 136 000 $, évidemment, cela
nous coûte moins cher qu'avec le précédent attaché
de communications qui était à la délégation. On va
voir. D'autre part, si vous me le permettez, M. le Président, je
voudrais souligner l'excellent travail que fait M. Bouchard à Paris.
Depuis que M. Bouchard est en place, il a pu faire valoir ses talents de
journaliste. Il a établi des relations solides avec les médias
français et il a même organisé quinze heures d'antenne
à la chaîne RTL qui ont été extrêmement
profitables pour, justement, faire connaître encore plus le
Québec, la culture québécoise. Il a organisé une
diffusion d'information de base sur la nouvelle réalité politique
du Québec à tous les niveaux - et cela n'est pas une question de
partisanerie, c'est strictement une question de l'évolution du
Québec comme il est, c'est tout, sans partisanerie - et aussi une
organisation de l'aspect communication de plusieurs visites
ministérielles.
Je peux vous dire que la venue de M. Bouchard a apporté beaucoup
sur le travail qui se fait à la délégation et le contact
avec les médias.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, en terminant, avant
de demander au ministre des détails additionnels à nous fournir
par écrit, je lui citerai un extrait: "La crise économique
aidant, les Québécois ont péché par nombrilisme
aigu. Qu'ils se rassurent, les "maudits Français", entre guillemets, ont
connu le même phénomène narcissique au cours des cinq
années où la gauche était au pouvoir. D'ailleurs, le
slogan de Mitterrand n'était-il pas la "force tranquille"? Â
croire que le besoin trop excessif d'identification culturelle signifie parfois
paradoxalement un rétrécissement des idées." Je
m'étonne que de tels propos d'un journaliste français du Figaro
se retrouvent entérinés par la délégation du
Québec. Je présume qu'à l'Élysée, on a eu
l'élégance de ne pas s'en formaliser. Et je me permets, moi, de
m'en formaliser ici, compte tenu de l'invitation qui a été faite
au président Mitterrand récemment de se rendre au
Québec.
M. le Président, je m'attends à ce que le ministre nous
fournisse par écrit des détails sur les 42 000 $ de logement du
responsable de l'information à la délégation du
Québec à Paris.
Le Président (M. Marcil): C'est bien, M. le
député d'Anjou. M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, je voudrais tout
simplement dire, tout d'abord, que, lorsqu'on dit que le Québec a
entériné une lettre ou quoi que ce soit, te chef de l'Opposition
vient de citer une lettre ou un article publié dans un journal, qui a
été reproduit. Bien des articles sont reproduits comme cela. Il
s'agit de donner un aperçu tout simplement des opinions qui peuvent se
faire.
Là encore, il ne faut pas qu'il y ait de discrimination, ni d'un
côté, ni de l'autre. Il ne s'agit pas de faire de la partisanene
avec cela. On n'est pas là, â la délégation du
Québec, pour faire de la partisanerie. Vous avez pu voir, par les
nominations qu'on fait dans les délégations, justement, à
quel point on respecte les gens qui font du travail profitable pour l'ensemble
des Québécois et des Québécoises sur la
scène internationale. Dans ce cadre, je puis assurer aussi le chef de
l'Opposition qu'on va faire les recherches nécessaires pour lui donner
toutes les informations qu'il veut avoir sur les chiffres qu'il a cités
concernant le contrat de M. Bouchard. C'est avec plaisir que je le ferai.
M. Johnson (Anjou): Je prends donc la parole du ministre pour
qu'il s'assure que les communications à la délégation du
Québec ne fassent pas l'objet de partisanerie politique et je l'en
remercie.
Le Président (M. Marcil): Donc, M. le ministre, vous
prenez note de la question posée par le chef de l'Opposition concernant
les 42 000 $ additionnels pour compléter l'équivalent du contrat.
Merci.
Donc, l'engagement 8 du mois d'octobre est vérifié.
Maintenant, M. le chef de l'Opposition, comme c'est vous qui appelez les
engagements...
M. Johnson (Anjou): St-Arnaud, Bergevin Ltée, engagement
26, est vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vous revenez?
M. Johnson (Anjou): Oui, pour qu'on les prenne dans l'ordre.
Le Président (M. Marcil): Oui, s'il vous plaît.
M. Johnson (Anjou): On va être assez expéditifs,
d'ailleurs, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Donc, l'engagement 26 du mois
de février est vérifié. Engagement 27?
M. Johnson (Anjou): Juste une question technique. Pourquoi la
résidence du délégué général à
New York n'a-t-elle été prolongée que de trois mois?
Est-ce parce qu'il y a un déménagement?
M. Rémillard: Les travaux n'étaient pas
prêts. Vous avez, lorsque vous étiez au
gouvernement, trouvé un nouvel appartement pour le
délégué. Les travaux qui devaient y être faits n'ont
pa3 été complétés à temps et il a fallu
prolonger de trots mois pour que le délégué demeure
là en attendant que les travaux soient prêts.
M. Johnson (Anjou): D'accord.
Le Président (M. Marcil): Donc, l'engagement 27 est
vérifié.
M. Johnson (Anjou): 27, vérifié M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): Engagement 28?
M. Johnson (Anjou): Oui, il s'agit du Centre
québécois de relations internationales. Je crois comprendre que
les subventions n'ont pas été coupées en 1986-1987
à 36 000 $, alors qu'au total les dépenses de transfert ont
baissé, si je ne me trompe pas, d'environ 13 %. Par exemple, à
l'Office franco-québécois pour la jeunesse, il y a une coupure de
10 % dans les subventions.
Est-ce que je pourrais savoir quels critères le ministre utilise
dans le cas du Centre québécois de relations internationales,
alors que l'ensemble des budgets de transfert ont été
diminués et que celui-là ne l'a pas été? Tant mieux
pour ceux qui en ont profité! Je me demandais s'il y avait des
critères particuliers.
M. Rémillard: Je me permettrais de dire, M. le
Président, là-dessus, tout d'abord parce que M. le chef de
l'Opposition fait référence à l'office
franco-québécois, que, lorsque nous sommes arrivés et que
j'ai eu la responsabilité pour quelques semaines de l'office
franco-québécois, je me suis aperçu que le pourcentage
d'administration était de près de 42 %. Alors, on trouvait que
c'était très élevé. Et la partie française
et la partie québécoise trouvaient que c'était beaucoup.
On a donc eu une réunion et on s'est entendu pour que des efforts
considérables soient faits pour rationaliser les dépenses et pour
donner plus, bien sûr, pour les stages et pour les voyages pour nos
jeunes parce que l'Office franco-québécois pour la jeunesse,
c'est très important.
En ce qui regarde le Centre québécois de relations
internationales, c'est un centre qui fait aussi un très bon travail
à l'Université Laval et qui aide, justement, à
développer la vocation internationale du Québec. On s'est
basé sur des critères qui existent depuis nombre d'années
au gouvernement et on a fait en sorte que ces critères puissent
évoluer avec la situation économique et la situation difficile
que nous vivons au point de vue des coupures budgétaires, bien
sûr.
M. Johnson (Anjou): J'interroge toujours le ministre sur le
même engagement. Est-ce que l'absence d'engagements à
l'égard de l'AQOCI devrait être interprétée par le
fait qu'il n'y a plus de subvention à l'AQOCI et que c'est là que
va le gros de la coupure...
M. Rémillard: Je crois que c'est une question...
M. Johnson (Anjou): ...ou si c'est plus une affaire de temps?
M. Rémillard: Je pourrai répondre à cette
question lorsque j'aurai à discuter des crédits. Je crois que
vous allez avoir des réponses à ces questions.
M. Johnson (Anjou): Bon, d'accord. Alors, aux crédits pour
cela. Vérifié, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 28 est
vérifié. Donc, les engagements du mois de février sont
vérifiés.
J'appelle maintenant l'engagement 27 du mois de mars.
Mars
M. Johnson (Anjou): DOsseldorf. Rapidement, combien avons-nous de
services touristiques séparés des délégations et
des bureaux? Je sais que c'est le cas à Washington à partir de
New York. Je sais que c'est le cas maintenant de Düsseldorf. Est-ce que
c'est vrai ailleurs aussi?
Le Président (M. Marcil): M. le chef de l'Opposition,
l'engagement 27 est-il vérifié?
M. Johnson (Anjou): Oui, j'ai dit "vérifié"
tantôt.
Le Président (M. Marcil): Engagement 28?
M. Johnson (Anjou): Je dois attendre que vous l'appeliez, c'est
cela? D'accord.
M. Rémillard: En ce qui regarde Washington, comme vous
l'avez mentionné, il y a un service touristique québécois
qui est là. En ce qui reqarde Düsseldorf, c'était tout
à fait temporaire. Lorsqu'on a fermé la délégation
de Düsseldorf pour en faire un bureau commercial, à ce
moment-là, ils ont pu réintégrer... Ils ont
sous-loué l'espace qui était occupé par la
délégation.
M. Johnson (Anjou): Combien y a-t-il de services commerciaux
depuis que le ministre MacDonald en a parlé - je parle de votre
collègue du Commerce extérieur - qui sont maintenant
intégrés aux ambassades canadiennes? Est-ce qu'il y en a?
M. Rémillard: Encore, à ce moment-ci, il n'y en a
aucun. Cependant, nous sommes a discuter avec le gouvernement canadien,
à différents niveaux, pour voir s'il y aurait des
possibilités. II s'agit de prendre des ententes avec le gouvernement
canadien à ce chapitre. Mais, au moment où nous nous parlons, il
n'y en a pas.
M. Johnson (Anjou): Est-ce que le ministre est favorable
à...
M. Rémillard: Cela dépend des cas. M. Johnson
(Anjou): ...cette approche?
M. Rémillard: Cela dépend des endroits. Cela
dépend des discussions qu'on peut avoir avec le gouvernement
fédéral. Je crois que c'est une étude cas par cas.
M. Johnson (Anjou): Bon. L'engagement 28 est
vérifié, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Vérifié. J'appelle
l'engagement 29.
M. Johnson (Anjou): Les engagements 29 et 30, je pense, sont
relatifs à la même chose. Ils sont liés. Je suis sûr
que le sous-ministre pourrait répondre abondamment à ces
questions, lui qui a été délégué du
Québec au Japon pendant un certain nombre d'années. Au fond,
est-ce qu'il y a eu un déménagement de la
délégation? Je me demandais si ces montants et ces nouvelles
locations étaient un déménagement ou essentiellement des
renouvellements.
M. Rémillard: Oui. Là encore, comme dans le cas de
New York, ce sont des décisions prises par le précédent
gouvernement de changer de locaux pour la délégation au Japon. Ce
sont des locaux très appropriés aux fonctions que nous voulons
que notre délégation puisse exercer. Les coûts que vous
avez ici sont en fonction de cette décision prise par le
précédent gouvernement.
M. Johnson (Anjou): Est-ce qu'en Extrême-Orient, comme le
souhaitaient M. Jean-Louis Roy et M. Pierre MacDonald, il y aura ouverture
d'autres délégations? Est-ce qu'il y a des projets en ce moment
en Orient? (16 h 15)
M. Rémillard: C'est une excellente question et, si vous me
le permettez, j'aimerais y répondre lors de la soutenance - je dis
soutenance, ce n'est pas soutenance -...
M. Johnson (Anjou): Des crédits. Très bien.
M. Rémillard: ...de la discussion des crédits
où je serai plus en mesure de faire le tableau.
M. Johnson (Anjou): Je présume que c'est la même
chose pour Dakar, Abidjan, Tunis aussi.
M. Rémillard: Oui. Je pourrai vous faire un tableau
vraiment des délégations et répondre à vos
questions.
M. Johnson (Anjou): D'accord, des délégations que
vous entendez ouvrir.
M. Rémillard: C'est cela, de l'aménagement
général de nos délégations.
M. Johnson (Anjou): Celles que vous entendez ouvrir. Celles qui
existent, on les connaît déjà un peu.
M. Rémillard: Réaménager, ouvrir, fermer. En
fait, l'administration du réseau des bureaux, délégations,
délégations générales représentant le
Québec à l'étranger.
M. Johnson (Anjou): Cela va pour les engagements 29 et 30,
vérifiés.
Le Président (M. Marcil); Les engagements 29 et 30 sont
vérifiés. L'engagement 31?
M. Johnson (Anjou): Mme Drolet, à Hong Kong. C'est cela?
Bon. On pourrait nous entretenir deux minutes de cela.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre.
M. Rémillard: C'est un contrat de services. Mme Drolet
agit à titre de professeur de français auprès de
l'Alliance française de Hong Kong, dans le cadre de l'accord entre
l'Alliance française de Paris et le Conseil de la langue
française, pour une période de deux ans. Mme Drolet fait un
excellent travail. J'ai pu moi-même le constater, j'étais sur
place, il y a à peine trois semaines, à Hong Kong. Cela contribue
beaucoup à développer les relations du Québec avec l'Asie.
Comme vous le savez, la Chine est un marché très
intéressant pour nous, les Québécois, et si on veut faire
des affaires, il faut aussi qu'on permette aux gens de mieux nous
connaître. Des actions comme en font Mme Drolet et d'autres
Québécois en poste, c'est profitable pour faire connaître
le Québec et développer notre commerce international.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'engagement 31 est
vérifié?
M. Johnson (Anjou): Oui, l'engagement 31 est
vérifié. J'aimerais simplement demander au ministre de
considérer que nous tenons pour acquis que les gens à qui on
donne 60 000 $ pour des contrats font de l'excellent travail et que, le jour
où vous serez convaincu qu'ils ne font pas de l'excellent travail,
j'espère que vous mettrez fin aux contrats.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'engagement 32.
M. Johnson (Anjou): Oui. À l'engagement 32, Boston,
aménagement, cela ira. Je remarque que c'est Olympia and York State
Leasing Limited Partnership. Est-ce que c'est le fameux Olympia and York, de
Toronto? Enfin, c'est sans importance.
M. Rémillard: Si vous me le permettez, vous savez, c'est
extrêmement dangereux de mentionner des chiffres, de dire: 60 000 $, 150
000 $. Il faut faire attention. Je me permettrais de dire au chef de
l'Opposition: Vous savez, ce n'est pas facile de recruter des
Québécois et des Québécoises qui veulent aller
à l'étranger et aller servir l'État à
l'étranger. Ce n'est pas facile quand on part avec une famille, etc.
Alors, il faut faire attention lorsqu'on sort des chiffres comme ça. Le
salaire que gagne Mme Orolet est un salaire extrêmement raisonnable qui
est tout à fait selon les normes. Il y a des allocations, bien
sûr, parce que, quand vous allez vivre à Hong Kong, ce n'est pas
comme vivre à Québec ou dans une autre ville du Québec. Ce
sont simplement des compensations tout à fait normales. Je voudrais
simplement me permettre de dire au chef de l'Opposition que c'est bien
dangereux de mentionner des chiffres qui englobent des dépenses de
fonctions et des salaires. Cela peut donner une fausse impression aux gens que,
quand on s'en va à l'étranger, c'est le pactole, c'est la
panacée et que l'argent nous arrive de partout. Je pense que le chef de
l'Opposition est parfaitement au courant des problèmes que nous pouvons
avoir à recruter des gens compétents pour aller à
l'étranger,
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je veux simplement
rassurer le ministre. J'ai siégé en cette Assemblée
pendant dix ans. J'ai été membre du Conseil exécutif neuf
ans et demi. J'ai dirigé aussi un certain nombre de ministères et
je suis conscient que recruter des gens, cela coûte quelque chose. La
question n'est pas là. Je m'en prenais simplement au commentaire du
ministre, qui semble être la réponse à toutes mes
questions, que des gens font du bien bon boulot. Je pose des questions
spécifiques. Ce n'est que cela. Je veux dire au ministre que je tiens
pour acquis que le monde avec qui son ministère contracte, c'est du
monde compétent. Alors, qu'il ne sente pas le besoin de le
répéter.
M. Rémillard: Ce que je sens, c'est que, si le chef de
l'Opposition a en particulier des remarques à l'égard de
quelqu'un qui a un boulot qu'il ne fait pas correctement ou quoi que ce soit,
je suis très réceptif.
M. Johnson (Anjou): Je n'en ai pas. Je suis sûr que Mme
Drolet fait du bien bon boulot.
M. Rémillard: Mais je peux vous dire que je suis
particulièrement heureux du travail de mes fonctionnaires, que ce soient
ceux qui travaillent ici au Québec comme ceux à l'étranger
dans les délégations. II y a un excellent travail qui se
fait.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Johnson (Anjou): D'accord. L'engagement est adopté, M.
le Président, vérifié.
Le Président (M. Marcil): Enqagement 32,
vérifié. J'appelle l'engagement 33.
M. Johnson (Anjou): Engagement 33, Mexico, une question
simplement. Dans la mesure où les baux ont été
renouvelés jusqu'au 15 mars 1988, est-ce que c'est parce que
c'était la durée utile des baux ou si c'est parce que c'est
possiblement une remise en question de la délégation du
Québec à Mexico? Souvent on a des baux beaucoup plus longs que
cela.
M. Rémillard: C'est une question à laquelle je
pourrais répondre encore, si vous me permettez... J'aimerais pouvoir
vous tracer le tableau des délégations lors de mes
crédits.
M. Johnson (Anjou): Non. On ne sait jamais, vous auriez pu faire
une petite primeur, étant donné que cela nous fait plaisir de
passer deux heures avec vous, M. le ministre.
M. Rémillard: Je l'apprécie aussi. Le plaisir est
partagé.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 33 est
vérifié?
M. Johnson (Anjou): Vérifié, oui.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'engagement 34.
M. Johnson (Anjou): Engagement 34, c'est la même chose.
Le Président (M. Marcil): Cela va? Vérifié.
Engagement 35?
M. Johnson (Anjou): Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 36?
M. Johnson (Anjou): Question. Bon. Le ministère des
Relations internationales a-t-ii certaines exigences quant à
l'utilisation des 100 000 $ qui sont prévus? Je rappellerai au ministre,
pour lui rafraîchir la mémoire - je sais qu'il a beaucoup de
dossiers en tête -qu'on parle de 1 000 000 $ pour Québec et Ottawa
en 1987 dans ce projet de télédiffusion par satellite venant de
France pour le territoire québécois. C'est TV 5. Est-ce que ce
sera subventionné comme c'est le cas de TVFQ-99? Quand commencera la
diffusion? J'ai vu une déclaration de M. French, le collègue de
M. le ministre, M. Léotard, le ministre français, et Mme Flora
MacDonald annonçant que cela commencerait en septembre 1987. Est-ce
qu'on est toujours, comme on dit à l'Académie française,
"on target" là-dessus?
M. Rémillard: Oui. En 1979, il y a eu TVFQ qui permettait,
pour les Québécois et les Québécoises, de recevoir
une chaîne francophone de plus. Le petit problème, c'est qu'il n'y
avait pas beaucoup, en contrepartie, de productions québécoises
qui pouvaient être diffusées sur cette chaîne
française, ici francophone. Lorsque le projet de TV 5 a
été mis en place, cela a été essentiellement pour
créer un espace de communication francophone dans tous les pays de la
francophonie. C'est donc un projet particulièrement important. C'est un
projet -pour nous, l'engagement est de 100 000 $ -qui permettrait, avec une
participation du Québec... Et je veux assurer le chef de l'Opposition
que mon collègue, M. French, et moi-même, nous voulons que le
Québec ait une part significative de production sur cette chaîne
TV 5 qui sera offerte à l'ensemble de la francophonie.
Nous espérons que cette chaîne TV 5 pourra être en
opération le plus tôt possible. Il est trop tôt pour se
prononcer à savoir si TV 5 pourrait faire sa première
émission au moment du sommet de la francophonie. Cela dépendra de
l'évolution de certains dossiers dans les prochaines semaines, mais on
pense à l'automne prochain comme début de TV 5. TV 5 sera un
événement important pour la francophonie.
M. Johnson (Anjou): L'automne 87, l'automne qui vient.
M. Rémillard: C'est une possibilité. Ce n'est pas
une certitude, c'est une possibilité.
M. Johnson (Anjou): Bon. Est-ce que le ministère a un
document qu'il pourrait déposer à ce sujet? C'est parce que je me
rends compte qu'on est renseigné là-dessus essentiellement par
les journaux. Est-ce qu'il y a des documents qui ont été
publiés ou qui seraient accessibles pour nous?
M. Rémillard: Ah oui. Écoutez, on peut vous fournir
tous les documents nécessaires parce que c'est un sujet très
important. C'est important que vous soyez bien au fait de ce dossier. Dans la
mesure où, bien sûr, mon collègue, M. French, est d'accord
pour que les principaux documents qui peuvent vous être utiles vous
soient communiqués, moi, pour ma part, je ne demande qu'une chose, c'est
que vous soyez parfaitement au courant de ce dossier qui est très
important.
M. Johnson (Anjou): Si M. French est d'accord. On a failli
l'avoir.
Le Président (M. Marcil): Engagement 36?
M. Johnson (Anjou): Un moment de distraction. M. le
Président, toujours à propos de TV 5, rapidement, le ministre
dit: On veut s'assurer qu'il y a... Sur TVFQ-99, il n'y a pas tellement de
productions québécoises. Ce n'est pas qu'il n'y en a pas
tellement. Il n'y en a pas. Alors, TVFQ essentiellement est un relais en
différé de ce qui se passe en France.
Je ne demande pas au ministre de répondre. Je me permettrai juste
de poser une question au ministre: Est-ce qu'il considère que, sur les
canaux de Plattsburqh, de New York et les quelque 20 canaux américains
qui entrent chez nous, il y a beaucoup de productions
québécoises?
M. Rémillard: C'est le genre de raisonnement qui, en 1979,
a fait que le Québec a accepté de payer près de 1 000 000
$ - je vais vous donner le chiffre que nous coûte TVFQ - ...
M. Johnson (Anjou): 1 300 000 $.
M. Rémiîlard: ...1 300 000 $.
M. Johnson (Anjou); On a cela, oui.
M. Rémillard: ...pour avoir une chaîne francophone,
mais sans productions québécoises.
M. Johnson (Anjou): C'est cela.
M. Rémillard: Mais ce qui serait intéressant, c'est
que nos amis français acceptent de diffuser sur le territoire
français des productions québécoises. Je crois qu'on a une
production audiovisuelle particu-
Fièrement intéressante au Québec et que nous
devrions pouvoir avoir accès aussi au marché français. Je
crois que, dans l'entente de 1979 - elle était fondée sur ces
principes, comme vous l'avez énoncé - on voulait, à ce
moment-là, strictement avoir une chaîne francophone et on ne s'est
pas préoccupé du contenu comme tel, contenu qui pourrait
être québécois, avec TV 5 qui prendra la relève.
On veut s'assurer, nous, du gouvernement du Québec, qu'une partie
de cette production de TV 5 sera québécoise pour que nous
puissions profiter de ce moyen de diffusion pour les producteurs, les
créateurs, les artistes québécois. Pour nous, c'est
essentiellement important. C'est une grande question qui fait que nous voulons,
avec toutes les énergies que nous pouvons y mettre, créer cet
espace francophone dans le domaine de la radio et de la
télévision dans tous les pays qui utilisent la langue
française.
Je me permets simplement, en concluant, de dire à quel point le
sommet de la francophonie qui aura lieu à Québec au mois de
septembre prochain, les 2, 3 et 4, sera un sommet important pour faire le point
sur ce dossier en particulier.
M. Johnson (Anjou): Merci.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le
Président.
M. Johnson (Anjou): Vérifié, M. le
Président.
Le Président (M, Marcil): Vérifié. M.
Johnson (Anjou): Oui.
Le Président (M. Marcil): Donc, j'appelle les engagements
- il n'y en a pas en avril - du mois de mai. Engagement 11?
Mai
M. Johnson (Anjou): M. le Président, Festival
d'été de Québec, 250 000 $ de transferts. Quelques
questions. D'abord, j'essaie de concilier des chiffres. Dans Le Soleil
du 19 juillet 1986, on nous apprenait qu'il y avait eu 540 000 $, un
demi-million, dans le fonds, versés comme subvention au Festival
d'été de Québec.
Or, si je concilie ici l'engagement 11 que nous étudions avec
l'engagement 3 de juin 1986 au Conseil exécutif et l'engagement 8 de
juillet 1986 aux Relations internationales, qui étaient respectivement
de 50 000 $ et 70 000 $, plus les 250 000 $, cela fait au total 370 000 $. Je
voudrais savoir quelle est la différence entre 370 000 $ et un
demi-million. C'est-à-dire que je sais la différence en termes de
chiffres, mais je voudrais qu'on me l'explique. Quel ministère aurait
fourni le reste? De toute évidence, ce n'est pas celui du ministre.
M. Rémillard: La contribution totale du gouvernement du
Québec au Festival d'été l'an dernier a été
de 539 500 $.
M. Johnson (Anjou): Bon.
M. Rémillard: Il y a 250 000 $ qui ont été
versés par le ministère des Relations internationales. Il y a un
montant de 70 000 $ qui a été versé par le
ministère, mais pour l'OPDQ directement. Ensuite, il y a...
M. Johnson (Anjou): Conseil exécutif.
M. Rémillard: C'est cela. Ensuite, le Conseil
exécutif, 50 000 $, les Affaires culturelles, 150 000 $.
M. Johnson (Anjou): Ah! D'accord.
M. Rémillard: Tourisme, 15 000 $ et Communications, 4500
$. Ce qui fait un grand total de...
M. Johnson (Anjou): Alors, Affaires culturelles, 150 000 $,
Tourisme, 15 000 $ et...
M. Rémillard: Et Conseil exécutif 50 000 $.
M. Johnson (Anjou): Communications? M. Rémillard:
Communications, 4500 1>.
M. Johnson (Anjou): D'accord. Merci. Alors, cela concilie tous
nos chiffres. Je vous remercie.
Une question au ministre. Est-ce qu'en 1987, compte tenu du sommet
francophone, etc., la subvention sera aussi d'un demi million au Festival
d'été de Québec? (16 h 30)
M. Rémillard: Je serai en mesure, si vous me le permettez,
là encore, de...
M. Johnson (Anjou): Vous parlerez de cela aux crédits.
M. Rémillard: ...vous dire aux crédits... Je vous
parlerai du sommet aux crédits et je vous parlerai de notre plan de
façon générale, si vous permettez.
M. Johnson (Anjou): D'accord. Le ministre, qui est
intéressé au rayonnement international de la ville de
Québec, n'est pas sans savoir que Montréal aussi est une ville
d'une certaine importance. On accorde 30 000 $ au Festival de jazz de
Montréal qui attire des milliers d'Américains venant
de tous les coins des États-Unis. Je suis, comme le ministre le
sait, un amateur de jazz. Il m'arrive d'aller me balader là et de payer
mes bières. Alors, la subvention, ce n'est pas à moi qu'elle va
servir. Le Festival de jazz de Montréal, c'est un
événement important sur le plan culturel dans sa dimension
internationale. Les jazzmen et jazzwomen qu'on y voit viennent de tous les
coins de l'Amérique du Nord et aussi d'Europe, dans certains cas de
certains pays asiatiques et d'Amérique latine, comme cela a
été le cas l'an dernier. C'est un événement de
grande envergure. Je dois dire que je trouve quelque peu maigrichonne la
subvention de 30 000 $ qui est donnée quand on voit que, dans le cas de
Québec, on donne 500 000 $. Je ne dis pas qu'il ne faut pas que
Québec ait ses 500 000 $. Mais je vais vous dire que 30 000 $ pour une
activité comme le Festival de jazz de Montréal, je trouve cela
faible, faible, faible, faible.
M. Rémillard: Tout d'abord, vous savez d'où vient
cette tradition de subventionner aussi largement le Festival
d'été de Québec. C'est à la suite de la
Superfrancofête et des arrangements pris par le précédent
gouvernement. Je crois que c'est un événement majeur à
Québec qui fait beaucoup pour la renommée du Québec tout
entier. Je suis d'accord avec le chef de l'Opposition, bien sûr, pour
dire que Montréal a une vocation internationale importante.
Évidemment, je déplore cet événement malheureux -
j'espère que ce n'est pas une décision finale - que le Grand Prix
de Montréal n'ait pas lieu cette année. C'est une situation
très malheureuse et j'espère que ce n'est pas une décision
finale. En ce qui regarde le Festival de jazz de Montréal, comme tout
autre festival intéressant sur le plan international, on étudie
les demandes qui nous sont faites au ministère en fonction des demandes
que nous, nous faisons. Vous pouvez être assurés que nous sommes
très sensibles aux demandes qui sont faites dans le cadre de cette
dimension internationale de Montréal.
M. Johnson (Anjou): On espère que votre sensibilité
va se traduire par du fric. M. le Président, l'engagement 11 est
vérifié.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 11 est
vérifié.
J'appelle l'engagement 12.
M. Johnson (Anjou): L'engagement 12, cela va.
Le Président (M. Marcil): Un instant, M. le chef de
l'Opposition.
M. Johnson (Anjou): Pardon.
Le Président (M. Marcil): II y avait le
député des Îles-de-la-Madeleine qui...
M. Johnson (Anjou): M. Farrah.
M. Farrah: J'aurais une question au chef de l'Opposition, s'il le
permet. Dans le passé, est-ce que votre gouvernement a
subventionné le Festival de jazz de Montréal?
M. Johnson (Anjou): Les deux, Québec et
Montréal.
M. Farrah: Dans quelle mesure, Montréal?
M. Johnson (Anjou): Sauf que Montréal a un certain nombre
de difficultés de ce temps-ci, parce que cela a été un
festival en très grande croissance, très rapidement, et
qui...
M. Farrah: Dans la même proportion que Québec?
M. Johnson (Anjou): Absolument pas, jamais, jamais.
Une voix: Cela va.
M. Johnson (Anjou): Écoutez! Québec a toujours
été privilégiée, on sait cela.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'engagement 12. M. le
chef de l'Opposition.
Une voix: Pelletier.
M. Johnson (Anjou): L'engagement 12 est vérifié, M.
le Président.
Le Président (M. Marcil): Vérifié. Donc, les
engagements 11 et 12 du mois de mai sont vérifiés.
Juillet
J'appelle les engagements du mois de juillet. Engagement 8.
M. Johnson (Anjou): On l'a fait tout à l'heure, à
toutes fins utiles. Vérifié, quant à nous, M. le
Président.
Août
Le Président (M. Marcil): Vérifié. Donc, les
engagements du mois d'août. Engagement 6.
M. Johnson (Anjou): C'est le studio à New York, ça.
En gros, concernant le studio à New York, est-ce que le ministre
pourrait nous dire si, sur le plan de son fonctionnement, les Affaires
culturelles et son
ministère, tout le monde s'est entendu pour savoir qui
décidait, qui l'organisait et qui s'occupait de cela?
M. Rémillard: Ce sont des choses qu'on discute avec les
Affaires culturelles, avec ma collègue Lise Bacon. On discute de ce
sujet-là comme on peut discuter aussi des représentants du
Québec, dans le domaine des affaires culturelles, à
l'extérieur. C'est aux Relations internationales à voir è
la gestion. C'est en étroite collaboration avec les Affaires culturelles
qu'on fait la gestion et qu'on administre ce studio à New York, comme
tous les autres...
M. Johnson (Anjou): Ce ne sera pas comme à Paris. Ce ne
sera pas la ministre des Affaires culturelles qui dira: C'est moi qui nomme et
qui va concerter. Est-ce que c'est vous qui nommez ou si ce sont les Affaires
culturelles?
M. Rémillard: Vous savez très bien que c'est nous
qui nommons. Cependant, quand je nomme, je le fais en collaboration avec (es
ministères sectoriels qui sont directement intéressés, au
bénéfice de l'ensemble du Québec pour que ce soient des
gens compétents, etc.
M. Johnson (Anjou): Oui, oui. Je ne doute pas de cela. On est
pour cela nous autres aussi.
M. Rémillard: C'est bien le ministère des Relations
internationales, le ministre qui procède aux nominations, comme vous le
savez.
M. Johnson (Anjou): Dans ce cas, est-ce que le ministre m'affirme
que la vice-première ministre a erré complètement, qu'elle
s'est trompée dans l'application des lois alors que le 6 février
dernier, à partir de Paris, elle déclarait, concernant la
nomination du directeur des services culturels de la délégation
du Québec: "Cette nomination sera faite d'ici le printemps. Il y aura
une concertation avec mon collègue Rémillard, mais c'est moi qui
nommerai le prochain directeur." Je dois comprendre que la vice-première
ministre s'est trompée. C'est le ministère qui nomme les
directeurs des affaires culturelles à New York et Paris?
M. Rémillard: Une chose est certaine. C'est que cette
nomination sera faite selon la loi, comme vous le savez, par le ministre des
Relations internationales, mais elle sera faite en étroite collaboration
et consultation avec la ministre des Affaires culturelles.
M. Johnson (Anjou): Bon. Alors c'est vous qui allez nommer. Ce
n'est pas la vice-première ministre.
M. Rémillard: La loi n'est pas changée. M.
Johnson (Anjou): Bon.
M. Rémillard: II faut respecter le Parlement.
Le Président (M. Marcil): Engagement 6,
vérifié?
M. Johnson (Anjou): Vérifié.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'engagement 7.
M. Johnson (Anjou): Engagement 7, Port-au-Prince. Qu'est-ce qui
reste comme représentation du Québec à Haïti?
M. Rémillard: II demeure seulement un conseiller à
l'Immigration.
M. Johnson (Anjou): C'est tout?
M. Rémillard: Oui, c'est ça qui demeure. On n'a pas
de délégation. Et, là encore, si vous me permettez, je
pourrais vous en parler beaucoup plus longuement en répondant à
vos questions au moment des crédits.
M. Johnson (Anjou): À condition qu'à ce
moment-là le ministre ne me réponde pas qu'il m'a répondu
pendant ses engagements financiers, par exemple.
Le Président (M. Marcil): Engagement 7
vérifié?
M. Johnson (Anjou): Vérifié.
M. Rémillard: Je n'ai pas encore l'habitude pour faire des
choses comme ça.
Octobre
Le Président (M. Marcil): J'appelle maintenant les
engagements du mois d'octobre. L'engagement 8 a déjà
été vérifié.
M. Johnson (Anjou): Oui, on en a assez parlé.
Le Président (M. Marcil): Engagement 9.
M. Johnson (Anjou): Oui. Sommet de la francophonie, M. Tremblay.
D'abord, est-ce qu'on pourrait obtenir le contrat de M. Tremblay qui n'a pas
été publié dans la Gazette officielle?
M. Rémillard: Je n'ai pas d'objection à vous en
donner une copie.
M. Johnson (Anjou): Cela a dû être un
oubli ou un problème de délai, je ne sais pas. En gros,
c'est qui M. Tremblay? Est-ce que vous pouvez nous en parler un peu?
M. Rémillard: J'ai son curriculum vitae. M. Tremblay est
d'abord quelqu'un qui a beaucoup d'expérience dans un genre
d'activité comme celui de la francophonie. Tout d'abord, vous savez
qu'il a été très actif lors de la Superfrancofête.
C'est parti de là, cela a été un événement
marquant, la Superfrancofête, à Québec, en 1976. Il a une
formation en éducation, un baccalauréat spécialisé
en histoire. Il est diplômé en éducation physique de
l'Université d'Ottawa. Son expérience se situe à la
Commission de la capitale nationale à Ottawa. Il s'est occupé des
activités culturelles, des événements spéciaux en
ce qui regarde la Commission de la capitale nationale. Il a coordonné,
organisé et présenté aux visiteurs canadiens les
différents événements qui se déroulent dans le
cadre des activités de la Commission de la capitale nationale.
Mon Dieu, je pourrais vous envoyer une copie de son curriculum vitae, si
vous voulez.
M. Johnson (Anjou): On apprécierait avoir une copie du
curriculum vitae de M. Tremblay. Est-il exact que, dans ce cadre, je ne sais
pas si c'est relié au contrat de M. Tremblay ou si c'est quelque chose
de différent, Communications Marsy a obtenu le contrat de
publicité du sommet francophone?
M. Rémillard: II n'y a pas de contrat de publicité
qui a été accordé...
M. Johnson (Anjou): Non?
M. Rémillard: ...au sommet de la francophonie.
M. Johnson (Anjou): Non?
M. Rémillard: Non. Je vais peut-être m'informer,
mais je ne vois absolument pas... Je suis le ministre responsable, et il n'y a
pas de contrat de publicité qui a été donné...
M. Johnson (Anjou): C'est-à-dire publicité et
communications - on se comprend - au sens large du terme. Toute la dimension de
l'appareillage des relations publiques.
M. Rémillard: Écoutez, à ma connaissance,
pour le sommet de la francophonie il n'y a pas de contrat pour la
publicité globale du sommet. Bon. Il n'y a pas de contrat qui a
été donné. Mercier, cela ne me dit rien.
M. Johnson (Anjou): Vous dites pour la publicité, mais
pour les communications, relations avec la presse, etc.?
M. Rémillard: Pour les communications globales du contrat,
absolument pas. Non, les communications relèvent, pour ce qui regarde le
gouvernement du Québec, de Mme Raymonde Saint-Germain qui les dirige.
C'est M. Denis Ricard, sous-ministre adjoint, qui est responsable du sommet,
qui dirige l'ensemble de l'organisation pour le Québec. Mme
Saint-Germain dirige l'aspect des communications avec un groupe composé
en grande majorité de fonctionnaires.
M. Johnson (Anjou): Bon. Merci.
Le Président (M. Marcil): Engagement 9?
M. Johnson (Anjou): Engagement 9, vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 10?
M. Johnson (Anjou): Je n'oserais pas poser la question au
ministre, mais le programme complet de ce qui va se passer comme
activités parallèles au sommet, on va avoir cela aux
crédits?
M. Rémillard: Oui. Aux crédits, ou avant, ou
après.
M. Johnson (Anjou): Bon. D'accord.
M. Rémillard: C'est très important comme
question.
M. Johnson (Anjou): Oui, mais la réponse... Cela n'a pas
l'air d'être assez important pour obtenir une réponse du
ministre.
M. Rémillard: Mais oui, mais écoutez. C'est quand
même...
M. Johnson (Anjou): Je lui demande: Est-ce qu'on va avoir cela
aux crédits? II me dît: Oui, aux crédits, avant ou
après. Ce que je comprends, c'est qu'il ne me répond pas. Est-ce
qu'on va l'avoir aux crédits, ou avant, ou après?
M. Rémillard: Vous allez l'avoir en temps et lieu.
M. Johnson (Anjou): Bon. Très bien. Merci.
M. Rémillard: Si le temps et le lieu, ce sont les
crédits, cela me fera plaisir de vous le donner.
M- Johnson (Anjou): Ah! Cela doit être bien important.
Le Président (M. Marcil): Cela va. Donc, j'appelle
l'engagement 10.
M. Johnson (Anjou): Engagement 9, vérifié.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 9 est
vérifié, oui.
M. Johnson (Anjou): Engagement 10. Bon, les micro-ordinateurs
servent à quoi, ceux-là? À quel endroit? Dans la ville de
Québec ou...
M. Rémillard: Ah oui! Ce sont les 17 micro-ordinateurs
Philips qui ont remplacé les anciens qui devaient être
remplacés, qui ne fonctionnaient pas.
M. Johnson (Anjou): C'est dans l'administration? C'est dans la
gestion au ministère?
M. Rémillard: Dans la gestion interne du
ministère.
M. Johnson (Anjou): Ah bon!
Le Président (M. Marcil): Vérifié?
M. Johnson (Anjou): Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Donc, les engagements du mois
d'octobre sont vérifiés.
Novembre
J'appelle maintenant l'engagement 10 du mois de novembre.
M. Johnson (Anjou): TVFQ. Bien, suite et fin.
Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Engagement 10 de novembre,
vérifié.
Décembre
J'appelle rengagement 10 du mois de décembre.
M. Johnson (Anjou): Comterm. Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié. J'appelle
l'engagement 11. Cela va? Vérifié?
M. Johnson (Anjou): Oui.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'engagement 12.
M. Johnson (Anjou): Quelques questions là-dessus. Est-ce
que le ministre pourrait nous dire l'objet de la subvention?
M, Rémillard: L'objet de la subvention à quoi?
M. Johnson (Anjou): L'objet précis... Je suis à
l'engagement 12 du mois de décembre 1986 concernant le Centre
d'arbitrage commercial national et international du Québec. Je connais
le contenu. Je l'ai lu. J'ai entendu ce que le ministre a dit. J'ai lu un
certain nombre de documents. Je suis sûr qu'il va me dire que c'est
très important. Mais en tenant cela pour acquis, qu'est-ce qu'on fait
avec les 100 000 $? Quel était l'objet de la subvention proprement
dite?
M. Rémillard: Alors, location de locaux, administration.
Il fallait d'abord qu'ils s'installent, qu'il y ait des locaux, qu'il y ait des
secrétaires, qu'il y ait, enfin, tout ce qu'il faut pour faire
fonctionner un bureau.
M. Johnson (Anjou): Est-ce que d'autres subventions à ce
centre sont anticipées par le ministère ou si, en gros, on pense
que 100 000 $, au moins pour la première année, avec
évidemment, comme tout le monde, une recommandation de s'autofinancer
dans deux ans, ce qui n'arrivera pas... Mais est-ce qu'on est à un
rythme de croisière à 100 000 $ ou si cela risque d'être
plus?
M. Rémillard: Pour notre part, c'est 100 000 $. Pour le
moment, je n'ai pas eu de demande disant que ce devrait être plus. Si
jamais j'avais une demande, il faudrait l'étudier en temps et lieu. Mais
l'engagement du gouvernement jusqu'à maintenant est de 600 000 $, dont
100 000 $ au cours de l'exercice financier 1986-1987. Vous savez à quel
point ce centre international d'arbitrage est important pour le Québec
entier. Le professeur Nabil Antaki fait un travail tout à fait
remarquable...
M. Johnson (Anjou): Remarquable. Excellent.
M. Rémillard: ...excellent. Pouvez-vous me dire le
contraire?
M. Johnson (Anjou): Absolument pas, au contraire.
M. Rémillard: Je suis content que vous le confirmiez.
M. Johnson (Anjou): Je trouve qu'avec Mme Drolet qui est rendue
à Hong Kong, le professeur Antaki est en bonne compagnie dans
l'évaluation du ministre.
M. Rémillard: Ah oui! Mme Drolet, avez-vous quelque chose,
à son sujet, dites-le moi, soyez sincère, soyez franc!
M. Johnson (Anjou): Non, tous les autres, M. Bouchard aussi.
C'est parce que
j'ai remarqué que le ministre qualifiait de façon
indistincte le travail de tout le monde comme étant remarquable,
excellent ou important.
M. Rémillard: Oui, vous oubliez M. Plante, dont j'ai dit
qu'il avait fait un bon travail. Quand on a des gens de l'État qui
viennent servir l'État... Ce n'est pas facile servir l'État,
être fonctionnaire.
M. Johnson (Anjou): Sur le centre international...
M. Rémillard: Je veux qu'on sache que ces gens font un bon
travail, et pourquoi je ne le dirais pas? Quand ils ne font pas un bon travail,
je le dis.
M. Johnson (Anjou): Sur l'engagement qui touche le centre
d'arbitrage, le ministre s'est fait dire par la voie des journaux qu'il y avait
un danger de faire de Québec un lieu d'arbitrage en matières
commerciales et on appelait cela un peu le Mirabel de l'arbitrage. Dans la
mesure où la plupart des grands bureaux d'avocats qui
représentent des entreprises qui ont recours à ce type
d'arbitrage se situent surtout dans la région métropolitaine de
Montréal, l'inquiétude qui était exprimée par un
analyste du journal Le Devoir il y a peu de temps, c'était qu'on
ait des bureaux à Québec, mais qu'on n'ait pas de client dedans
pour faire de l'arbitrage international.
Dans le fond, tout cela était lié à une critique un
peu plus large qu'on faisait du ministre qui, tout en travaillant pour que
Québec devienne la nouvelle Genève d'Amérique, semble
négliger la dimension internationale de Montréal. Peut-être
que ce serait une bonne occasion pour le ministre de corriger cette perception
qu'il nous dira être sûrement fausse. Je lui en donne l'occasion,
il n'est pas obligé d'attendre les crédits.
M. Rémillard: C'est gentil de me donner cette occasion et
j'en remercie le chef de l'Opposition. De fait, cette perception est tout
à fait fausse. Je suis le ministre des Relations internationales pour
l'ensemble du Québec. Je crois que Québec, comme région,
la ville de Québec même, a une vocation internationale qui se
développe de plus en plus. Le Centre d'arbitrage commercial national et
international du Québec est ici parce que Québec était la
ville rêvée pour établir un tel centre selon les
critères qui sont habituellement appliqués pour ce genre de
centres, c'est-à-dire une ville qui est accueillante, qui donne la
possibilité de se retirer d'une certaine façon des grandes villes
qui sont peut-être plus actives dans les affaires mais qui, lorsqu'on
parle d'arbitrage, ne sont peut-être pas particulièrement propices
à la réflexion et à ce que les gens puissent passer
parfois plusieurs jours en réflexion et en discussion. Québec se
prêtait merveilleusement bien à tous ces critères pour
avoir ici un centre d'arbitrage commercial qui pourra s'imposer comme l'un des
plus actifs au monde, dans les prochaines années, selon le rythme de
croissance que déjà il a pris.
En ce qui a trait à Montréal, j'ai mentionné tout
à l'heure au chef de l'Opposition à quel point il faut que l'on
puisse concrétiser aussi à différents niveaux la vocation
internationale de Montréal qui, elle, est déjà très
avancée. On sait que Montréal est le Centre de l'OACI, le centre
de plusieurs organismes internationaux. Plusieurs consultants se sont
établis à Montréal. J'arrive de Chine où je suis
allé à Chang-Hai et j'ai pu rencontrer les autorités
politiques tant au niveau du gouvernement Chinois que de la ville de Chang-Hai
qui comprend, comme vous savez, près de 15 000 000 de personnes et qui
est jumelée à Montréal. C'est un jumelage qui est
particulièrement intéressant et qui va permettre à
Montréal de développer ses activités du côté
de l'Asie.
Donc, voilà un geste concret que j'ai posé tout
récemment comme ministre des Relations internationales pour
développer les relations internationales de Montréal. Le maire de
Montréal se rendra en visite à Chang-Hai probablement à
l'automne prochain, il l'annoncera lui-même. Je crois qu'il y a là
une base intéressante pour que Montréal concrétise son
rôle international en ce qui regarde l'Asie, en particulier ce grand pays
qu'est la Chine.
Je peux assurer au chef de l'Opposition que lorsqu'on parle de vocation
internationale, on parle de vocation internationale de l'ensemble du
Québec. C'est le Québec qui doit relever le défi de
l'excellence, et l'excellence, maintenant, elle est internationale. Cela vaut
pour Québec qui est la capitale dont tous les Québécois et
les Québécoises doivent être fiers, avec une vocation
internationale. On va y travailler. Cela vaut pour Montréal comme cela
vaut pour toutes les villes du Québec. C'est tout à fait
encourageant de voir l'esprit qu'il y a en ce qui a trait aux cégeps,
aux hôpitaux, aux institutions à différents niveaux qui
veulent avoir des relations internationales.
Je veux rassurer le chef de l'Opposition en lui disant que nous ferons
tout ce qui est nécessaire pour que ce désir des
Québécois d'exprimer leur excellence sur la scène
internationale puisse se concrétiser.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'engagement 12 est
vérifié?
M. Johnson (Anjou): M. le Président, avant de dire qu'il
est vérifié, je voudrais réagir un petit peu aux propos du
ministre.
II est évident que la capitale du Québec, dans la mesure
où on considère que le Québec n'est pas une place comme
les autres, doit rayonner à certains égards sur le plan
international. Les masses critiques, cependant, limitent le Québec en
entier. Quand j'entends le ministre nous dire: Toutes les villes... Je ne suis
pas sûr qu'à La Tuque, il y a beaucoup de gens qui pensent qu'il y
a une grande vocation internationale pour le satellite de l'Université
du Québec dans la Mauricie. Il ne faut quand même pas... Vous
savez ce que je veux dire, les Pyrénées et les Alpes c'est plus
gros que les Laurentides. Je suis prêt à vivre avec cela.
Le Québec n'est pas gigantesque, mais
Il a sûrement un avenir intéressant. Je dis simplement, au
ministre, concrètement, qu'il y a un endroit qui s'appelle
Montréal au Québec où il y a des masses critiques
importantes dans de nombreux secteurs et que ces secteurs ont besoin de la
sensibilité du ministre pour se développer. De me répondre
que la ville de Chang-Hai est jumelée à Montréal, ce n'est
pas inintéressant et je vais être le premier à
reconnaître que c'est Jean Drapeau qui a fait cela. Ce n'est pas le
gouvernement du Québec. Disons qu'avant que cela amène
très concrètement des effets pour nos jeunes ingénieurs,
nos techniciens en cibernétique, ils vont avoir quarante ans et, en ce
moment, ils sont encore à l'école. C'est long développer
des relations avec la Chine.
Je me permets de dire au ministre que très concrètement,
Montréal a besoin de sa sensibilité quant à son
rayonnement international. Il ne faudrait pas laisser cela aux autres
seulement. Il ne faudrait pas qu'il n'y ait que le gouvernement
fédéral qui s'intéresse au rayonnement international de
Montréal. Je pense que le gouvernement du Québec doit s'en
préoccuper aussi.
Je remercie le ministre. Pour nous, les engagements financiers sont
vérifiés, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 12 est
vérifié.
Je déclare que la vérification des engagements financiers
concernant le ministère des Relations internationales est
terminée sous réserve, naturellement, de l'obtention des
réponses aux questions prises en note par M. le ministre et qui seront
envoyées par le secrétariat aux deux partis.
M. le chef de l'Opposition, M. le ministre, de même que les
députés, on vous remercie beaucoup de votre précieuse
collaboration.
J'ajourne les travaux sine die.
(Fin de la séance à 16 h 50)