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(Onze heures trente-trois minutes)
Le Président (M. Marcil): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous souhaitons la bienvenue à M. le premier ministre ainsi qu'au
chef de l'Opposition en cette commission des institutions dont le mandat est de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 103, Loi sur la Société d'investissement jeunesse,
Je demanderais à la secrétaire s'il y a des remplacements
â annoncer.
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M.
Bélisle (Mille-Îles) est remplacé par M. Lefebvre
(Frontenac), M. Boulerice (Saint-Jacques) par Mme Blackburn (Chicoutimi), M.
Doyon (Louis-Hébert) par M. Leclerc (Taschereau), M. Kehoe (Chapleau)
par M. Messier (Saint-Hyacinthe), M. Paré (Shefford) par M. Parent
(Bertrand) et M. Valtières (Richmond) par Mme Dionne
(Kamouraska-Témiscouata).
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup. M. le premier
ministre est membre de plein droit, puisqu'il est le parrain de cette loi.
Nous allons permettre la présentation des remarques
préliminaires de part et d'autre. Si vous le voulez, comme
procédure, nous pourrons appliquer la règle de l'alternance.
J'inviterais M. le premier ministre à présenter ses remarques
préliminaires, s'il y a lieu.
Remarques préliminaires
M. Bourassa: Oui, je ferai quelques remarques. Je voudrais
féliciter et remercier l'Opposition pour sa collaboration dans ce projet
de loi. On souhaiterait qu'elle s'étende à d'autres secteurs. Je
voudrais signaler au chef de l'Opposition que, si j'ai prononcé hier
quelques remarques qui lui ont paru un peu acides, c'est que, lundi dernier, il
m'avait lui-même accusé, dans ce projet de loi, de faire une
manoeuvre électoraliste. C'était simplement pour répliquer
à ses propos à cet égard et pour rétablir les
faits.
Cela étant dit, nous avons des amendements communs dont le chef
de l'Opposition m'a parlé, soit que nous les présentions en
commun, soit que ce soit lui qui le fasse. Je lui laisse le choix.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je voudrais
également remercier le premier ministre de sa collaboration. Je pense
qu'il a donné des mandats à certains de ses fonctionnaires, ce
qui nous aura permis de préparer trois amendements au projet de loi que
j'appellerais de fond et avec lesquels il est d'accord. Je sais qu'il y a un
certain nombre de considérations techniques qu'on pourra peut-être
souligner en cours de route sur la question des rapports des années
financières, etc.
Deuxièmement, si le premier ministre me le permet, est-ce qu'il
accepterait que ma collèque de Chicoutimi présente le premier
amendement sur la question des régions? Je dois dire qu'elle y tient
beaucoup. Je présenterai les deux autres. Je me permettrai, une fois
qu'on aura fait cela, d'évoquer au niveau des mandats - je pense que
c'est à l'article 12 - de suggérer au premier ministre
peut-être une formulation dont j'aurai à discuter, concernant la
notion d'un réseau de parrainage. Je sais qu'il n'y avait pas de mandat
spécifique qui avait été donné par le premier
ministre au moment des discussions, mais on n'en fera pas un plat, on va juste
l'évoquer. Si le texte vous aqrée, on pourrait l'inclure, on
pourrait peut-être même immédiatement le faire circuler chez
les fonctionnaires.
M. le Président, mes seules remarques seront pour dire que je
suis extrêmement heureux qu'on puisse, avant Noël, adopter ce projet
de loi. Ce sera tout.
M. Bourassa: Je partage le point de vue du chef de l'Opposition.
Il y a eu quelques mois qui nous ont permis d'analyser cette situation. Comme
je le disais hier, comme le disait le chef de l'Opposition, c'est une
bouffée d'air frais. Espérons que concrètement, on pourra
aboutir, le plus rapidement possible. On me disait que, déjà, il
y a beaucoup de demandes qui sont exprimées. Donc, je pense que le
projet de loi répondait à un besoin.
Étude détaillée
Le Président (M. Marcil): Oui, je vais appeler un à
un les articles du projet de loi. Si vous avez des amendements à
déposer à ce moment, vous le faites.
Constitution et siège social
J'appellerais l'article 1: "Une corporation sans but lucratif est
constituée sous le nom de "Société d'investissement
jeunesse", ci-après appelée "la Société". Est-ce
qu'il y a des amendements? Adopté?
M. Bourassa: On a changé "société" pour
"corporation", ce n'est pas parce que c'était la...
Une voix: "Corporation" pour "société".
M. Bourassa: Ce n'est pas parce qu'on voulait avoir un terme
différent, mais on a suggéré que c'était plus
français.
Le Président (M. Marcil): L'article 2: "La
société est un mandataire du gouvernement. "Les biens de la
société font partie du domaine public, mais l'exécution de
ses obligations peut être poursuivie sur ses biens. "La
société n'engage qu'elle-même lorsqu'elle agit en son
propre nom."
M. Johnson (Anjou): Simplement brièvement. Je demanderais
au premier ministre si... Bon, on sait que la société maintenant
devient un mandataire du gouvernement essentiellement pour des raisons
fiscales. En fait, il ne s'agit pas de prétendre que c'est une
société de la couronne, parce que l'État se voit une
mission particulière dans la gestion de cette société,
mais essentiellement qu'elle a des préoccupations quant au statut
fiscal, je crois, des contributions qui y seront faites. Est-ce que le premier
ministre ou ses acolytes pourraient nous éclairer un peu sur les effets,
par exemple, du caractère de déductions fiscales qui pourraient
être faites pour les entreprises contribuant à la campagne de
financement?
M. Bourassa: Les informations que j'ai obtenues, c'est que
finalement ce sera pleines déductions fiscales - c'est un peu ce que M.
Desmarais répondait avant-hier à la conférence de presse -
donc, des déductions fiscales à 100 %, mais dont l'application ou
dont le bénéfice est proportionnel au niveau d'impôt de
ceux qui donnent. Si c'est un individu et que son taux d'impôt est de 80
%, le bénéfice équivaut à 80 %; si c'est une
entreprise, c'est 46 %, donc, le bénéfice équivaut pour le
donateur à 46 % du don. Donc, c'est la déduction fiscale
traditionnelle.
M. Johnson (Anjou): Merci. Pour les entreprises comme pour les
particuliers?
M. Bourassa: Oui.
M. Johnson (Anjou): D'accord.
Le Président (M. Marcil): L'article 2?
M. Johnson (Anjou): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Messier: Pour information, cela a été suivi dans
les journaux. Est-ce que le montant de 5 000 000 $ a été
arrêté ou est-ce seulement un objectif de 5 000 000 $ qui avait
été avancé?
M. Bourassa: C'est un objectif, mais j'ai rencontré le
conseil d'administration mercredi et on est confiants de réaliser
l'objectif de 5 000 000 $, qui constitue du capital de risque, donc qui
permettra d'aider beaucoup de jeunes entrepreneurs, parce que avec ce capital
de risque ils vont pouvoir emprunter et cela va constituer une bonne base.
Le Président (M. Marcil): Donc, l'article 2 est
adopté. J'appelle l'article 3: "Sous réserve de la
présente loi, la société est régie par la partie
III de la Loi sur les compagnies."
Des voix: Adapté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article 4: "Le
siège social de la société est établi dans le
territoire de la Communauté urbaine de Montréal ou à tout
autre endroit que détermine son conseil d'administration."
M. Johnson (Anjou): Adopté.
Administration
Le Président (M. Marcil): Adopté, J'appelle
l'article 5. "Les affaires de la société sont administrées
par un conseil d'administration composé d'au moins onze et d'au plus
vingt membres, dont un président du conseil, nommés par le
gouvernement, après consultation du milieu des affaires."
Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Je veux proposer un amendement. Je vais le lire,
ensuite... Vous l'avez déjà en main. À ce
moment-là, je ne le lirai pas.
Une voix: II faut quand même le lire pour le Journal des
débats.
Le Président (M. Marcil): Malheureusement, nous n'avons
pas de copie.
Mme Blackburn: L'amendement est le suivant: "L'article 5 de la
section II du projet de loi 103, Loi sur la Société
d'investissement jeunesse, est modifié par l'insertion, dans la
deuxième ligne et après les mots "d'au plus 20 membres", des
mots
"provenant des différentes régions du Québec". Je
m'explique, M. le Président. Il nous semble important qu'il y ait un
nombre représentatif des membres de la Société
d'investissement jeunesse qui soient issus des régions, non pas parce
qu'il n'y a pas de confiance entre les grands centres et les régions,
mais parce qu'il y a des problématiques particulières lorsqu'on
est en région, et si l'on conçoit ta création d'une
entreprise en région, ce n'est pas tout à fait les mêmes
règles qui s'appliquent, ce n'est pas le même conseil, ce n'est
pas le même dynamisme et ce ne sont évidemment pas les mêmes
types d'entreprises que l'on peut créer lorsqu'on est à
Montréal ou en réqion.
Il est important que cette sensibilité à la
problématique particulière dans les régions soit
portée par au moins quelques membres au conseil d'administration de la
société.
C'est l'objet de l'amendement que je propose. Ce n'est pas une chose
facile, mais c'est indispensable de le reconnaître. Il ne s'agit pas de
fixer un nom précis en disant: Toutes les régions doivent
être représentées - le tiers, les deux tiers - mais
"provenant des différentes régions du Québec", cela nous
semble être suffisamment large pour apporter suffisamment de garanties
pour que l'on puisse retrouver là des gens de différentes
régions.
Le Président (M. Marcil): M. le premier ministre,
voulez-vous intervenir?
M. Bourassa: Oui. Adopté. Évidemment, on avait
devancé, si on peut dire, la préoccupation de la
députée de Chicoutimi, parce qu'on a dans le conseil
d'administration plusieurs personnes qui proviennent des régions, mais
c'est pertinent de l'inscrire dans le projet de loi.
M. Johnson (Anjou): Cela va.
Mme Blackburn: On a une liste des membres du conseil
d'administration.
M. Johnson (Anjou): II faudrait savoir les régions
qu'elles représentent.
Mme Blackburn: Oui.
M. Johnson (Anjou): Leur provenance,
M. Bourassa: M. Pomerleau qui vient de la Beauce.
Une voix: C'est la rive sud de Montréal.
M. Bourassa: Laurent Beaudoin représente plusieurs... Oui,
l'Estrie.
Une voix: Saint-Hyacinthe.
M. Bourassa: Oui. Saint-Hyacinthe: M. Marceï Boutin.
Une voix: C'est Québec. On a Québec plusieurs fois.
Mme Perron, Rivière-du-Loup.
M. Bourassa: Mme Perron, Rivière-du-Loup; Serge Godin,
Québec; Mme Lamontagne?
Une voix: Québec.
M. Bourassa: Québec.
Une voix: On en a un qui vient de Rouyn-Noranda, M. Leclerc.
M. Bourassa: M. Leclerc, Rouyn-Noranda.
Mme Blackburn: II manque seulement le
SaguenayLac-Saint-Jean.
M. Johnson (Anjou): II manque seulement le
Saguenay~Lac-Saint-Jean.
M. Bourassa: Quand vous serez fatiguée de la
politique...
Le Président (M. Marcil): Et de la
Gaspésie probablement.
Mme Blackburn: Vous allez m'inviter à siéger...
M. Bourassa: Je ne promets rien.
M. Johnson (Anjou): C'est une remarque. Est-ce que M. Pierre
Laurin est membre du conseil d'administration?
M. Bourassa: Non. Je peux citer des noms.
M. Johnson (Anjou): Oui, s'il vous plaîtl
M. Bourassa: Mme Giovanna Allegra, qui est avocate, André
Bachand, que vous connaissez.
M. Johnson (Anjou): Oui.
M. Bourassa: Claude Béland, aussi vous devez le
connaître, Laurent Beaudoin, de votre comté. J'en ai gardé
presque la moitié de... André Bisson, Marcel Boutin, Paul
Desmarais, Serge Godin.
M. Johnson (Anjou): Serge Godin de? (11 h 45)
M. Bourassa: II est CGI, de Québec. Conseiller en gestion
informatique. Le sénateur Kolber, je crois.
M. Johnson (Anjou): Leo Kolber, oui.
M. Bourassa: Bernard Lamarre, Mary Lamontagne, la femme de M.
Lamontagne, Jean-Charles Leclerc, Philippe Lesage, Yvon Martineau, Armande
Perron, de Rouyn-Noranda, Louis Poirier, Hervé Pomerleau, Serge Saucier,
qui était, je crois, à votre conseil, et Alexander Vasil, qui est
comptable agréé.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Bertrand, vous voulez intervenir?
M. Parent (Bertrand): Oui. Rapidement pour appuyer les dires de
ma collègue de Chicoutimi. Le fait de !e retrouver - je pense que le
premier ministre se rend à cela - confirmé à
l'intérieur de la loi, je pense que cette représentativité
pourra s'assurer lors des renouvellements de mandats.
Je pense qu'il y a un double aspect important è souligner
à ce stade-ci. C'est pour la levée de fonds. Je pense que c'est
important partout dans les régions du Québec que les
administrateurs qui siégeront là puissent vous aider à
atteindre vos objectifs un peu partout et aussi pour intéresser les
jeunes entrepreneurs dans les différentes régions du
Québec s'ils sentent une espèce de sentiment d'appartenance et
d'implication par le biais des membres du conseil d'administration. Je pense
que c'est un objectif doublement intéressant.
Le Président (M. Marcil): Mme la députée de
Kamouraska-Témiscouata.
Mme Dionne: Oui, M. le Président. J'aimerais poser une
question au sujet de la représentation. On a des femmes, il y a des gens
des régions, mais c'est sûr qu'on n'a pas l'âge des gens. Je
me demande en ce qui concerne les jeunes au conseil d'administration... Bien
sûr, le directeur général, je pense qu'on peut dire qu'il
fait partie de la jeunesse. Mais est-ce qu'on pense à inclure certains
jeunes?
M. Bourassa: Oui, on me dit qu'il y en a quatre. Mme Diodati,
dont le père est dans le comté du chef de l'Opposition; Giovanna
Allegra, Me Louis Poirier, qui est un jeune, Marcel Boutin, Philippe Lesage.
Cela, c'est sans vouloir...
M. Johnson (Anjou); Mme Diodati siège au conseil
d'administration?
M. Bourassa: Non, elle conseille là-dessus. Nous avons
ajouté quatre jeunes au conseil d'administration. Le chef de
l'Opposition n'avait pas eu le temps d'y penser. Je ne lui en ferai pas
reproche.
M. Johnson (Anjou): Si le premier ministre veut commencer cela,
cela pourrait durer longtemps. Je dirai simplement au premier ministre, pour
lui rappeler le conteste, que dans le fond j'étais bien conscient que
les personnes à qui je m'adressais étaient des personnes qui, en
général, avaient dans la quarantaine avancée, et
même plus dans certains cas - il en connaît quelques-unes - et que
l'objectif, c'était précisément d'amener des gens de cette
génération qui ont contribué au développement du
Québec et qui sont relativement confortables et préoccupés
par ce qui se passe chez les jeunes, de se regrouper pour faire leur part car,
sans cela, il n'y avait pas d'objectif de représentation de jeunes
à ce conseil d'administration. C'était vraiment l'objectif
d'amener les gens de cette autre génération à faire leur
part. Je pense que ce sera surtout important pour les jeunes de recevoir des
fonds pour pouvoir lancer des entreprises plutôt que de siéger au
conseil d'administration.
Le Président (M. Marcil): Toujours sur l'amendement? Mme
la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Toujours sur l'amendement. Peut-être juste
pour ajouter qu'il est important qu'il y ait déjà des gens des
régions. Je rencontrais des jeunes dans la région de
Rouyn-Noranda qui me disaient que, même dans des programmes
gouvernementaux où les prêts sont garantis par le gouvernement, il
y a des réticences de la part des institutions financières qui ne
s'expliquent pas et qu'on ne retrouvent pas nécessairement dans d'autres
régions. Mais c'est particulier. Cela vient juste illustrer
qu'effectivement cela ne se discute pas et cela ne se présente pas de la
même façon dans les régions, par méconnaisance, par
manque de confiance peut-être dans la mécanique, par des
délais qui sont souvent ceux qu'on connaît lorsqu'il s'agit de
programmes gouvernementaux. Je voulais l'exprimer. C'est d'autant plus
important parce que la réalité est différente. D'aucuns
diraient que l'information est également différente, mais c'est
pourquoi il est important qu'il y en ait un nombre suffisant. Sans vouloir
prêcher nécessairement pour ma région - c'est une grande
région - lorsqu'il y aura des ajouts, des remplacements, il sera
peut-être intéressant qu'on essaie de l'étendre un peu
aussi à Sept-Îles et au Saguenay.
M. Bourassa: Sûrement. Votre suggestion est très
bien accueillie.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Johnson (Anjou): Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article est
adopté tel qu'amendé.
J'appelle l'article 6: "La durée du mandat des administrateurs ne
peut excéder cinq ans."
M. Johnson (Anjou): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcîl): Adopté. J'appelle
l'article 7. "S'il survient des vacances dans le conseil d'administration, le
gouvernement peut y pourvoir en nommant des remplaçants pour le reste du
mandat."
M. Johnson (Anjou): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 8. "A la fin de leur mandat, les membres du conseil d'administration
demeurent en fonction jusqu'à ce qu'ils soient nommés de nouveau
ou remplacés, sauf si leur poste est supprimé à l'occasion
d'une réduction du nombre de membres du conseil."
M. Johnson (Anjou): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 9. "Le conseil d'administration peut constituer parmi ses membres un
comité exécutif composé d'au moins trois de ses membres.
Le président du conseil d'administration est membre d'office et
président du comité. Le conseil d'administration détermine
par règlement les fonctions et pouvoirs que le comité peut
exercer."
M. Johnson (Anjou): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article 10. "Le
président ou deux membres du conseil d'administration peuvent convoquer
une séance du conseil d'administration; le président du
comité exécutif ou deux de ses membres peuvent convoquer une
séance du comité exécutif."
M. Johnson (Anjou): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 11. "Le quorum du conseil d'administration est d'au moins la
moitié de ses membres en fonction. Les décisions sont prises
à la majorité des voix des membres présents. En cas de
partage des voix, le président a voix prépondérante."
M. Johnson (Anjou): Adopté, M. le Président.
Fonctions et pouvoirs
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 12. "La
société a principalement pour fonction: 1° de
développer, avec !a participation des entreprises privées,
l'esprit d'entreprise chez les jeunes; 2 de fournir une aide financière
ou technique aux jeunes qui veulent établir une entreprise; 3° de
favoriser la création d'emplois pour les jeunes par toutes mesures
appropriées, notamment par une aide financière et technique
à l'établissement ou à l'expansion de toute entreprise;
4° de constituer et d'administrer tout fonds requis pour l'exercice de ses
fonctions."
M. Johnson (Anjou): M. le Président, j'aurais un
amendement à proposer et auquel le premier ministre a consenti et dont
je fais lecture. L'article 12 de la section III du projet de loi 103, Loi sur
la Société d'investissement jeunesse est modifié par
l'addition, après le paragraphe 4° , des paragraphes suivants:
"5° favoriser l'échange d'expertises et d'informations entre les
entreprises et les jeunes entrepreneurs; 6° favoriser dans les
différentes régions du Québec la concertation dans
l'exercice de ses fonctions."
Le Président (M. Marcil): Est-ce qu'il a discussion sur
l'amendement?
M. Bourassa: Le premier, cela va: favoriser l'échange
d'expertises et d'informations entre les gens d'affaires et les jeunes
entrepreneurs. On a un peu plus de réticence pour le
deuxième.
M. Johnson (Anjou): Oui, c'est cela, le 6°, je crois.
M. Bourassa: Le deuxième. On m'a soulevé un
problème. Ou il s'agit d'un voeu pieux ou on l'applique
concrètement. Là, on me dit que cela pourrait alourdir le
processus de décision; s'il faut se concerter, on le fait avec qui,
quand et combien de temps. C'est là qu'on m'a soulevé des
réserves.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, peut-être que
la formulation suscite des préoccupations que je peux comprendre chez le
premier ministre. Il y aurait peut-être une autre formulation possible.
Dans le fond, l'objectif est de dire qu'une des valeurs de cet effort qui est
fait c'est de tisser des relations, d'amener des personnes, des groupes, des
individus autour d'un objectif commun en réalisant un certain nombre
d'activités.
Je donne l'exemple que j'ai cité dans mon discours en
deuxième lecture. On sait, par exemple, que la Chambre de commerce de la
région de Drumondville est extrêmement impliquée sur le
plan communautaire.
Elle a participé à la mise sur pied de maisons pour jeunes
déliquants, de maisons pour femmes violentées. Elle a
éqalement eu des initiatives en termes de création d'emplois pour
les jeunes assistés sociaux.
J'ai eu l'occasion à plusieurs reprises de visiter ces
ressources. Une des caractéristiques de ce type d'intervention chez les
gens qui se retrouvent à la chambre de commerce - et cela peut
être ailleurs; cela peut être à la Maison régionale
de l'industrie; cela peut être à la section locale du Centre des
dirigeants d'entreprises, comme c'est le cas à Rivière-du-Loup,
par exemple, où je sais que c'est assez actif, -c'est d'amener ces
personnes qui font partie de ces organisations à s'impliquer dans le
cheminement d'un dossier.
Je m'explique. Un jeune homme ou une jeune femme a un projet de mise au
point d'un service de conseil en design, mais dans un domaine très
spécialisé.
Compte tenu de la nature ou de la provenance de la plupart des membres
du conseil d'administration, on aurait plutôt tendance à favoriser
la création dans le secteur manufacturier. Je connais l'approche des
membres du conseil d'administration quant à l'avenir économique
du Québec. Ils sont tous préoccupés plus par le secteur
manufacturier que par les services, mais je prends l'exemple de cette jeune
femme ou de ce jeune homme. Son problème peut être
carrément les documents d'incorporation, puis, au fond, elle peut avoir
une certaine expertise en administration, avoir un beau-frère ou un
cousin qui l'aide sur le plan des dimensions plus techniques, mais il peut y
avoir un problème à l'incorporation. Elle ne sait pas où
s'adresser, etc. Plutôt que de mettre le conseil d'administration dans la
position où il sent le besoin de grossir ses effectifs, d'avoir un
groupe pour la gestion, un groupe pour les conseils juridiques, etc., c'est
finalement de favoriser localement -l'amendement dit bien favoriser localement
-de façon que les gens, autour de quelque chose qui ressemble aussi
à du parrainage, répondent localement et d'une façon
systématique, mais non centralisée à ce type de
besoin.
Encore une fois, l'expression que nous avions choisie n'était pas
de fournir dans les différentes régions des services
concertés, parce que c'est un mandat considérable d'organisation,
mais c'est plutôt de favoriser un processus de concertation dans le
cheminement des dossiers. C'est un peu plus neutre. Sans être un voeu
pieux, cela donne une orientation au type de travail qui doit être fait,
alors que si on avait dit de fournir des services qui sont le résultat
d'une concertation, alors, c'est un contrat dans lequel ils vont s'embarquer
pour deux ou trois ans pour trouver la méthode de concertation locale.
On n'en sortira plus.
Cela a pris cinq ans au gouvernement à le mettre sur pied, cinq
ans de fonctionnement et quelques mois pour l'abolir. Alors je présume
que dans les régions, il s'agit simplement de favoriser ce type de
fonctionnement.
M. Bourassa: L'amendement est quand même assez vague. Je
suggère que, pour répondre à la préoccupation
léqitime du chef de l'Opposition, au lieu de prendre cet amendement,
de...
M. Johnson (Anjou): De favoriser le parrainage?
Sûrement.
M. Bourassa: De favoriser le parrainage des jeunes entrepreneurs
par des gens d'affaires.
M. Johnson (Anjou): Le mot "concertation", remarquez, a une
certaine importance à nos yeux. Le premier ministre le sait.
M. Bourassa: C'est l'application. Je me mets à la place du
conseil d'administration. Vous en connaissez certains, ils vont dire: C'est
cela.
M. Johnson (Anjou): Oui. Les affaires du PQ, n'est-ce pas?
M. Bourassa: Le gouvernement a fait un effort au Québec
depuis 25 ans pour favoriser la concertation avec des accents en plus ou en
moins, mais on a affaire à des hommes d'affaires qui vont vouloir... M,
le député de Bertrand est conscient de la souplesse et de la
célérité qui caractérisent le monde des affaires.
C'est pourquoi je proposerais plutôt cette formule, sans...
M. Johnson (Anjou): Donc, on remplacerait le 6 ...
M. Bourassa: Au 5° .
M. Johnson (Anjou): ...sans procéder par motion de
sous-amendement. C'est peut-être plus simple. On va retirer le 6° et
on le remplacerait par le texte suivant: "6° de favoriser
l'émergence d'un réseau de parrainage qui aura pour rôle de
supporter au niveau conseil les jeunes entrepreneurs."
M. Bourassa: De favoriser le parrainage des jeunes. Les mots
"d'un réseau de" veut dire la constitution d'un système. Cela
peut être un peu plus.
M. Johnson (Anjou): D'accord.
M. Bourassa: De favoriser le parrainage des jeunes entrepreneurs
par des gens d'affaires.
M. Johnson (Anjou): D'accord.
Le Président (M. Marcil): J'avais reconnu d'abord... M. le
député de Sainte-Marie» est-ce sur cet amendement?
M. Laporte: C'est un peu dans ce sens-là où les
expériences qui ont été vécues dans mon secteur
semblaient indiquer qu'il était important d'avoir une espèce
d'aide technique qui suivait par le biais d'une forme de parrainage chez les
hommes d'affaires. On sait que parfois ce n'est pas simplement en termes de
subvention directe, mais parfois dans l'évolution du dossier sur des
aides techniques, il y a des achoppements. L'intervention que je voulais
apporter s'inscrit un peu dans cette voie. (12 heures)
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Bertrand, vouliez-vous intervenir?
M. Parent (Bertrand): Oui, M. le Président. Je vous
remercie. En fait, dans mon plaidoyer d'hier quant au projet de loi 103, je
l'ai mentionné et c'est un peu pour cette raison que je l'apporte comme
modification, en m'excusant de l'avoir fait de façon manuscrite, car on
n'a pas eu le temps de le mettre au propre, M. le premier ministre.
Il est important d'assurer que les jeunes soient appuyés par des
parrains. Avec le programme actuel qui existe depuis déjà
quelques années et qui s'appelle Bourse d'affaires, on a fait cette
expérience. Ces jeunes ont l'expertise d'un homme d'affaires qui est un
peu un tuteur, entre les mains. La façon dont on le met, il est
très large et il dit au conseil d'administration, à
l'intérieur de la loi, de penser à favoriser... Cela va permettre
d'étendre ce qu'on appelle le réseau de parrainage et, par le
fait même, M. le Président, mettre toute l'expertise des gens
d'affaires de la génération actuelle au profit de la nouvelle
génération. Je pense que ce serait non seulement un voeu, mais
une direction montrée dans la loi. Je vous remercie, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): M. le premier ministre.
M. Bourassa: Alors, on ajouterait, si le député est
d'accord, "de favoriser le parrainage des jeunes entrepreneurs par les gens
d'affaires". Est-ce que cela vous irait?
M. Johnson (Anjou): Oui. Pourriez-vous le répéter,
s'il vous plaît?
M. Bourassa: Alors, 6° ou 5°?
Le Président (M. Marcil): C'est-à-dire qu'on retire
le 6° et on le remplace par votre...
M. Bourassa: D'accord; "de favoriser le parrainage des jeunes
entrepreneurs par des gens d'affaires".
Une voix: Par des gens d'affaires? M. Bourassa: Oui.
M. Parent (Bertrand): Est-ce qu'il n'y aurait pas Heu justement
de spécifier: pour appuyer ces gens au conseil? Le rôle des
parrains doit être un peu encadré à l'intérieur
de...
Le Président (M. Marcil): Pour éclairer le
débat, ce que vous ajoutez, M. le député de Bertrand, on
va probablement le retrouver implicitement dans le 5°.
M. Johnson (Anjou): Oui, le paraqraphe 5°, dans le fond,
couvre cette dimension, je pense.
Le Président (M. Marcil): Cela va? Est-ce que
l'amendement...
M. Parent (Bertrand): Est-ce qu'on peut le relire dans sa
dernière forme?
Le Président (M. Marcil): Oui.
M. Bourassa: Alors, ce serait le 5° . Est-ce cela?
Des voix: Le 6°.
M. Morin (Benoît): L'idée était, tout
à l'heure, - l'insertion qu'on a faite - d'en faire un paragraphe
4°, après le paraqraphe 3°...
M. Bourassa: D'accord.
M. Morin: Ce paragraphe-ci serait le 5° et le paragraphe
4° actuel, dans le projet imprimé, deviendrait le 6° . C'est
tout simplement pour garder le fond à la fin, une logique.
M. Bourassa: D'accord. L'amendement se lirait: "de favoriser le
parrainage des jeunes entrepreneurs par des gens d'affaires".
Le Président (M. Marcil): Excusez-moi, M. le premier
ministre, sauf que... L'amendement est-il adopté?
M. Bourassa: Oui.
M. Parent (Bertrand): M. le Président, pour revenir, je
n'ai pas très bien saisi les propos qui ont été
apportés par le conseiller. On voulait décaler le 4° et
insérer cela entre les deux. Est-ce exact?
Le Président (M- Marcil): Pourriez-vous
répéter, s'il vous plaît?
M. Bourassa: Le premier demeure tel quel.
M. Morin: "de favoriser l'échange d'expertises et
d'informations entre les gens d'affaires et les jeunes entrepreneurs"
deviendrait le paragraphe 4 .
Le Président (M. Marcil): Le paragraphe 4°.
M. Bourassa: 5°, c'est "de constituer et d'administrer tout
fonds requis pour l'exercice...
M. Morin: Non, ce serait "de favoriser", je pense qu'on devrait
avoir sans doute une logique...
M. Bourassa: Ah oui! 5°.
M. Morin: "...de favoriser le parrainage des jeunes entrepreneurs
par des gens d'affaires" et le 4° du texte imprimé deviendrait le
6°.
M. Bourassa: D'accord.
Le Président (M. Marcil): D'accord. Cela va? Est-ce que
l'amendement est adopté''
Des voix: Adopté.
M. Johnson (Anjou): L'amendement est adopté.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'article tel
qu'amendé est adopté?
M. Johnson (Anjou): Non, M. le Président, juste une
dernière chose qui se fera peut-être rapidement. Qu'est-il advenu
du mot "publiques" dans les échanges? J'avais évoqué
"développer, avec la participation des entreprises privées et
publiques, l'esprit d'entreprise chez les jeunes".
M. Bourassa: Si on disait "ou publiques", parce que cela peut
établir une contrainte.
M. Parent (Bertrand): ..."et/ou".
M. Johnson (Anjou): Oui, sauf qu'il y a eu un long débat
dans les fiches techniques de la langue française et, apparemment, le
"et" inclut le "et/ou". D'ailleurs, c'est l'un de vos députés qui
m'a dit cela hier en commission sur le projet de loi 144.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Johnson (Anjou): Au plan technique.
M. Bourassa: Oui, mais j'aimerais peut-être
vérifier, auprès du député en question, la source
de son expertise. Encore là, comme le chef de l'Opposition en a
été lui-même conscient dans la préparation de sa
décision, les hommes ou les femmes d'affaires qui siègent
vont-ils percevoir cela comme une contrainte qu'il va falloir discuter avec
SOQUIP, SOQUIA, SOQUEM?
M. Johnson (Anjou): Je m'explique. Au fond, je pense que la
formulation laisse la chose ouverte. L'objectif est de dire... Cela part d'une
conviction et, deuxièmement, d'une réalité, je crois, qui
existe au Québec. Le premier ministre le sait, la conviction, c'est que
je crois à l'importance aussi de la présence de l'État sur
le plan économique, à travers des bras, notamment,
d'entreprises.
Le meilleur exemple est celui d'Hydro-Québec, dans la mesure
où cette corporation, cette société de la couronne
conserve son autonomie face au pouvoir politique. Par exemple, on sait
qu'Hydro-Québec a beaucoup d'activités qui ressemblent aux
activités du secteur privé sur le plan de ses relations
publiques. Je m'explique. La commandite qu'Hydro-Québec fait de certains
spectacles, de certaines émissions. J'ai assisté à des
réceptions et à des colloques où il y avait Alcan, etc.,
et Hydro-Québec. On sait que beaucoup d'entreprises publiques au
Québec sont d'une telle envergure qu'elles sont facilement assimilables,
sur le plan de leur fonctionnement, sur le plan de leurs préoccupations
et des gens que l'on y retrouve, à la qrande entreprise
privée.
Si Hydro-Québec ou une autre grande corporation publique peut
participer à ce type d'activité, cela devient extrêmement
intéressant, d'autant plus que les réflexes des individus que
l'on retrouve dans ces entreprises, dans ce type d'activité, sont
vraiment les réflexes que l'on retrouve... Quand on reqarde, par
exemple, la permutation qui existe entre certaines sociétés
d'État et Power Corporation, récemment, avec le passage d'un des
qrands administrateurs de la SGF vers Power Corporation, c'est un peu de la
même nature, au fond. On s'adresse un peu au même genre de
clientèle, sur le plan du milieu, d'une certaine élite
économique. Je ne vois pas pourquoi elles en seraient exclues.
Je trouve que le projet de loi, tel qu'il est formulé, à
toutes fins utiles, les exclurait dans la mesure où l'on dit:
"développer, avec la participation des entreprises privées". Je
crois qu'il y aurait une espèce d'effet d'exclusion. Je pense que, si on
y ajoutait aussi le mot "publiques", avec un "et", un "ou" ou ce que l'on
voudra, ce serait s'assurer qu'elles ne sont pas exclues.
M. Bourassa: Je suis d'accord avec cela.
Le Président (M. Marcil): D'accord?
M. Bourassa: Sauf que le conseil d'administration n'a pas de
représentant du secteur...
M. Johnson (Anjou): Je pense que cela reste au jugement du
conseil et du gouvernement qui fait les nominations.
M. Bourassa: Alors, je dirais "ou publiques".
M. Johnson (Anjou): Ou publiques.
M. Bourassa: Oui, "les entreprises privées ou
publiques".
M. Johnson (Anjou): C'est cela.
Le Président (M. Marcil): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Si vous me le permettez, peut-être à
titre de suggestion -je ne suis par certaine que ce soit français; de
toute façon, on peut le tenter: "les entreprises privées -
virgule - publiques". Cela enlève le "et" et le...
M. Johnson (Anjou): Je vois M. Chrétien qui nous
fait...
Mme Blackburn: II fait signe que non, ce n'est pas...
M. Johnson (Anjou): ...un "non" juridique informé. La
virgule n'a pas d'effet disjonctif.
M. Bourassa: Nous sommes à la merci des juristes et des
linguistes.
M. Johnson (Anjou): De temps en temps, le premier ministre
devrait l'être dans certains secteurs.
Mme Blackburn: Si vous me le permettez, si on indique
privées ou publiques, cela exclut la possibilité que l'on
retrouve les deux.
M. Bourassa: Non, je ne pense pas. "avec la participation des
entreprises privées"... C'est-à-dire que non...
M. Johnson (Anjou): En fait, si l'on prend le sujet, le verbe et
le complément, c'est de développer l'esprit d'entreprise chez les
jeunes. Que ce soit un "et" ou un "ou"... C'est préférable "ou".
Vous savez, là-dessus, je me fierais pas mal à M.
Chrétien, j'allais dire plutôt qu'à ceux qui vous ont
rédigé le projet de loi 142.
Le Président (M. Marcil): Sans commentaire, M. le... Nous
sommes au projet de loi 103. Pour bien comprendre, le premier alinéa se
lirait comme suit: "de développer, avec la participation des entreprises
privées ou publiques...
M. Johnson (Anjou): C'est cela.
Le Président (M. Marcil): ...l'esprit d'entreprise chez
les jeunes." C'est cela?
M. Johnson (Anjou): Voilà!
Le Président (M. Marcil): M. le premier ministre, vous
acceptez?
M. Bourassa: C'est cela: "avec les entreprises privées ou
publiques".
Le Président (M. Marcil): Qui propose cette motion?
M. Johnson (Anjou): C'est mot qui la propose, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): C'est vous? M. le
député d'Anjou et chef de l'Opposition...
M. Johnson (Anjou): II en restera quelques-unes.
M. Bourassa: II a fait un bon bout de chemin. Je regardais toutes
les actions que vous avez vendues. Imaginez, si vous aviez gardé les
actions de Bombardier dans votre portefeuille, le gain collectif qu'on pourrait
faire aujourd'hui.
M. Johnson (Anjou): Vous devriez garder...
Le Président (M. Marcil): Donc l'amendement est
adopté. L'article tel qu'amendé est-il adopté?
Mme Blackburn: Peut-être pourrai s-je... L'article est-il
adopté?
M. Johnson (Anjou): Je pense que ma collègue aurait une ou
deux questions à poser au premier ministre.
Le Président (M. Marcil): Allez-y.
Mme Blackburn: C'est une question d'information. Les groupes de
soutien aux initiatives jeunesse adressaient au premier ministre un
mémoire manifestant leur intérêt à participer
à la mise en place et au fonctionnement de la Société
d'investissement jeunesse. On sait qu'ils ont développé une
expertise particulièrement intéressante. Ces 85 groupes ont
réussi à créer, dans une année, 1350 entreprises,
donc 3000 emplois
nouveaux et 32 000 000 $ d'argent neuf injecté dans
l'économie québécoise. Ils ont un taux d'échec
extrêmement bas de moins de 4 %. C'est une performance
exceptionnelle.
Le ministre de l'Industrie et du Commerce a présenté un
mémoire visant à abolir les groupes de soutien aux initiatives
jeunesse et de les fusionner avec les commissariats industriels.
Évidemment, cela peut permettre des économies, toutefois, je ne
suis pas certaine, et les groupes non plus, qu'ils aient les mêmes
services et la même qualité d'attention. Les groupes seraient
assez favorables à l'idée qu'on puisse partager des services
physiques ensemble, qu'ils puissent être logés dans les
mêmes espaces et utiliser la même réceptionniste. Mais, de
là à être fusionnés aux commissariats industriels,
pour eux, cela représente un recul, une perte de qualité de
services et une préoccupation particulière.
Ils offraient leurs services d'une façon que je trouve
intéressante, sans vouloir doubler tout le réseau, car j'imagine
que cela représente des coûts, afin de participer à
l'examen des demandes qui seront adressées à la
société et faire des recommandations, autrement dit être
utilisés un peu comme experts. J'aimerais savoir si le premier ministre,
qui a tranché en faveur du gel des frais de scolarité, va, dans
ce cas-ci, trancher en faveur du maintien des groupes de soutien aux
initiatives jeunesse. Je sais que cela préoccupe particulièrement
ces jeunes.
M. Bourassa: J'ai dit un mot sur cette question à la
conférence de presse de mercredi. D'ailleurs, j'ai eu l'occasion, samedi
dernier, à l'émission L'Actualité économique de
Radio-Canada, d'entendre un reportage de plusieurs...
M. Johnson (Anjou): ...
M. Bourassa: Non, c'était samedi dernier.
M. Johnson (Anjou): Ah! Samedi dernier.
M. Bourassa: L'Actualité économique. J'encourage le
chef de l'Opposition à écouter cette émission. Elle
pourrait lui être utile pour la période de questions. Donc,
j'entendais...
Mme Blackburn: II pourrait écouter la
télévision et lire les livres.
M. Bourassa: ...à cette émission qui
résumait très bien l'actualité économique de la
semaine, des groupes de soutien aux initiatives jeunesse, et ce qu'ils disaient
était très convaincant. II y a déjà des liens - les
craintes de la députée ne sont pas justifiées - qui
existent entre l'organisation de la société et ces groupes. Je
crois que M. Leclerc fait partie de cinq groupes de soutien aux initiatives
jeunesse. Il est membre du conseil d'administration.
On va coordonner l'action des deux. Les budgets sont conservés,
je pense, jusqu'en juin 1987. Nous sommes très conscients de
l'utilité de ces groupes aussi.
Mme Blackburn: Est-ce qu'on pourrait savoir, pour les fins du
débat et pour l'information des jeunes... Un mémoire a
été présenté par le ministre de l'Industrie et du
Commerce à l'effet de les fusionner avec les commissariats industriels.
Il disait qu'une telle fusion permettrait des économies de 3 700 000 $.
Est-ce qu'on peut dire aujourd'hui, si je comprends bien votre réponse,
que les groupes seront maintenus dans leur forme actuelle, quitte à ce
qu'ils partagent certains services?
M. Bourassa: II y aura une collaboration entre ces groupes et la
Société d'investissement jeunesse. Il n'est pas question pour le
gouvernement... D'ailleurs des hypothèses peuvent être
considérées, comme vous le disiez, pour des fins
d'économie. Actuellement, ces groupes sont en fonction et ils sont
étroitement liés avec la Société d'investissement
jeunesse. Les budgets n'ont pas été diminués ni
coupés. M. Lapointe, qui est le directeur général, est en
communication avec eux. Donc, il n'est pas question de diminuer l'importance
des groupes comme tels avec la société. II s'agit tout simplement
de voir comment on peut coordonner leur action avec celle de la
Société d'investissement jeunesse. Peut-être que l'on nous
soumettra une formule, à un moment donné, pour modifier certaines
choses pour, à la fois, augmenter l'efficacité et peut-être
réduire certains coûts. Leur rôle, leur action paraît
au gouvernement très utile. Il y a eu tellement de coupures que je
voulais vérifier, mais on m'assure que les budgets n'ont pas
été diminués. (12 h 15)
Mme Blackburn: Donc, on peut comprendre que leur
spécificité va être préservée et qu'ils vont
être étroitement associés au fonctionnement de la
société.
M. Bourassa: Ils y sont déjà associés parce
que, premièrement, M. Leclerc se trouve impliqué dans cinq
groupes de soutien aux initiatives jeunesse.
Mme Blackburn: Donc, ils ne sont pas menacés, si je
comprends bien. Je vous remercie.
M. Bourassa: Non. Leur objectif...
M. Johnson (Anjou): Je pose la question au premier ministre.
J'avais cru comprendre
qu'il y avait deux hypothèses qui étaient
étudiées; je pense que cela a été
évoqué par un des ministres en Chambre. Il y avait une
hypothèse à savoir qu'ils pourraient disparaître ou
fusionner au commissariat industriel en janvier 1987 et une autre
hypothèse qui était que toute réassignation de leur
mission et de leur participation à une structure ne se ferait qu'en juin
1987. Je dois comprendre que si une hypothèse a été
retenue, c'est la deuxième.
M. Bourassa: Ce que je puis dire au chef de l'Opposition, c'est
que les discussions se poursuivent actuellement, mais que...
M. Johnson (Anjou): ...en janvier 1987. On est rendu le 12
décembre.
M. Bourassa: Selon les assurances qui m'ont été
données, il n'y a pas de changement au budget jusqu'à
l'été. Entre-temps, on va examiner les relations qui peuvent
exister entre la Société d'investissement jeunesse et ces
groupes.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Johnson (Anjou): Cela va. Alors, nous...
Mme Blackburn: Tout ce que j'allais dire, en conclusion, c'est
que l'on peut rassurer les groupes de soutien aux initiatives jeunesse. Dans la
forme actuelle, ils sont préservés jusqu'à la fin de juin,
mais on ne peut pas aller plus loin que cela pour le moment.
M. Bourassa: C'est-à-dire qu'il y a un nouvel instrument,
comme vous le constatez, qui est très important et qui va disposer de
moyens financiers et de structures très efficaces, j'en suis convaincu.
C'est normal qu'il y ait des ajustements entre différents organismes, au
sein du gouvernement, qui ont pour but de lutter et de créer des emplois
pour les jeunes. C'est pour cela que je vous dis que c'est en discussion. Ils
sont déjà très impliqués pour pouvoir travailler
d'une façon convergente.
M. Johnson (Anjou): J'aurais une autre demande de renseignement
à faire au premier ministre ou à ses adjoints. Est-ce que, dans
son esprit, l'émergence de la société impliquera la fin
des programmes Bourses d'affaires, Jeunes entrepreneurs ou Jeunes promoteurs?
Dans le cas de Bourses d'affaires et Jeunes entrepreneurs, ce sont des
programmes qui relèvent du ministère de l'Industrie et du
Commerce. Dans le cas de Jeunes promoteurs, cela relève du
ministère de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du
revenu.
M. Bourassa: Si ma mémoire est bonne, hier, je donnais des
informations dans mon discours ou peut-être à la conférence
de presse. La réponse est non, il n'est pas question de modifier
cela.
Le Président (M. Marcil): L'article 12 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Johnson (Anjou): Adopté.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 13. "Dans la
poursuite de ses objectifs, la société peut recevoir et accepter
des dons, legs, subventions ou contributions et s'associer ou conclure des
ententes ou accords avec toute personne, société ou organisme
privé, public ou parapublic."
M. Johnson (Anjou): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 14. "L'article 224 de la Loi sur les compagnies (L.R.Q., chapitre
C-38) est remplacé, pour la société, par le suivant: "224.
Les articles de la partie 1 de la présente loi s'appliquent, en y
faisant les changements nécessaires, à la Société
d'investissement jeunesse, sauf les suivants: 3 et 4; 6 et 7; le
deuxième alinéa de 8; 11; 13 à 17; 26; 41 à 43; 45
à 76; 79; 81; 82; 86; les sous-paragraphes a et b du paragraphe 2 de 91;
92 à 94; 96; les sous-paragraphes j et k du paragraphe 3 de 98; 102; les
sous-paragraphes d et e du paragraphe 1 et le paragraphe 2 de 104; 113 et 114;
122 et 123."
M. Bourassa: Tout le monde a compris cet article.
M. Johnson (Anjou): Tout le monde fait confiance aux
légistes. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 15. "L'année financière de la société se
termine le 31 mars de chaque année."
M. Johnson (Anjou): M. le Président, dans le fond il
s'agit ici d'aborder l'ensemble de ces articles d'une façon plus
générale. Nous avions échangé un peu avec les
représentants sur l'opportunité que la loi désigne ou
fasse désigner un ministre responsable, la cohérence étant
l'application du droit généra! qui s'applique aux entreprises en
vertu de la troisième partie. Donc, soumission au rapport
régulier qu'on y retrouve par opposition à une procédure
qui est davantage publique et qui tient plus d'une sorte d'imputabilité
gouvernementale à
l'égard de l'Assemblée et qui impliquerait qu'un rapport
soit fait à un ministre et que ce ministre doive le déposer
à l'Assemblée nationale. J'aimerais peut-être entendre le
premier ministre là-dessus.
Le Président (M, Marcil): M. le premier ministre et
député de Saint-Laurent.
M. Bourassa: On me signale que c'est le ministre des Finances qui
est responsable de l'application des lois, qui est chargé de geler
l'article 41. Le ministre des Finances est chargé de l'application des
lois dont le ministre des Institutions financières, Compagnies et
Coopératives était chargé le 31 mars 1985. C'est la Loi
sur les compagnies.
M. Johnson (Anjou): Oui, c'est cela. Donc, c'est la
théorie générale. Dans le fond, on dit: Dans votre esprit
ce n'est un mandataire de la couronne que pour des fins fiscales. Vous ne
voudriez pas qu'on y applique, puisque cela devient un mandataire de la
couronne, plutôt un ensemble d'autres règles qui sont plus les
règles traditionnelles qui régissent ce type d'entreprise,
c'est-à-dire, la désignation d'un ministre responsable,
l'obligation qui est faite à la société de faire un
rapport à date fixe et l'obligation du dépôt d'un tel
rapport par le ministre à l'Assemblée nationale?
M. Bourassa: C'est la loi générale qui
s'applique.
M. Johnson (Anjou): En tout cas, la Loi sur les compagnies.
Le Président (M. Marcil): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Probablement que le légiste pourrait me
dire si c'est exact. À l'article 3, on dit: "Sous réserve de la
présente loi, la société est régie par la partie
III de la Loi sur les compagnies." Il me semble que la Loi sur les compagnies,
partie III prévoit qu'il y ait dépôt annuel des rapports.
C'est sûr que c'est une forme un peu hybride. Cela ressemble un peu
à une fondation en même temps qu'une société
incorporée en vertu de la partie III de la Loi sur les compagnies. Je me
demandais si cela n'allait pas de soi qu'il y ait un rapport et qu'on
désigne même par décret, peut-être un ministre ou le
premier ministre.
M. Baurassa: La société est assujettie au
dépôt de tous les rapports qui sont prescrits par la loi
générale.
Mme Blackburn: Mais cet article n'a-t-il pas comme effet qu'elle
y échappe.
M. Bourassa: Ce sont les règles normales du droit
corporatif qui s'appliqueront.
Mme Blackburn: Oui, je comprends, on vient aussi de me
l'expliquer. Sauf, que, étant donné d'une part, si j'ai bien
compris le premier ministre, que le gouvernement investira des sommes pour la
structure administrative, la société qu'on crée là
est un outil particulièrement intéressant dans un secteur tout
à fait nouveau, novateur et je me disais qu'il serait intéressant
que l'Assemblée en soit saisie.
Je vois que cela peut poser des difficultés à des hommes
d'affaires et des femmes d'affaires, mais si le rapport est
déposé, les rapports se font avec le premier ministre et je ne
pense pas qu'il y ait beaucoup de gens qui y trouvent à redire. Cela
pourrait être intéressant pour toute la population et
particulièrement pour les membres de l'Assemblée nationale qu'on
puisse annuellement voir comment évolue le dossier de la
société.
M. Bourassa: Le gouvernement doit toujours répondre de ses
actes et des sociétés qui relèvent de lui.
Une voix: ...
M. Bourassa: Avec des bonnes...
Une voix: ...premières années, cela peut...
M. Bourassa: Je veux dire quatre ans et demi ou cinq ans.
M. Johnson (Anjou): Trois et demi.
M. Bourassa: Ah, vous êtes pressé. On me dit que
c'est la loi sur les institutions financières qui s'applique.
M. Johnson (Anjou): C'est cela. Le choix est fait d'adopter les
règles habituelles liant les corporations. C'est un choix pur et
simple.
J'aurais autre chose, M. le Président, encore une fois, qui
touche plutôt l'ensemble - cela nous permettra ensuite de débouler
-sur le financement et de la contribution gouvernementale. Quelles sont les
activités que le gouvernement entend financer? Je crois comprendre que
le premier ministre a déclaré en conférence de presse
à Montréal l'autre jour qu'il entendait subventionner le
fonctionnement de l'organisme. Quel est le montant, environ, dont on parle?
C'est de quel ordre à peu près?
M. Bourassa: 450 000 % sur une base annuelle et 150 000 $ d'ici
le 31 mars pour la fin de l'année financière.
M. Johnson (Anjou): D'accord. Et ces crédits
émergeront dans la mesure où vous avez décidé qu'il
n'y aura pas de ministre responsable, etc. Là, il s'agit de savoir
où les crédits vont être pris. Dans la marge de manoeuvre,
je comprends, mais où, dans la marge de manoeuvre?
M. Bourassa: Du Conseil exécutif.
M. Johnson (Anjou): D'accord. Cela a l'air, d'ailleurs, que c'est
là qu'elle existe.
M, Bourassa: Mais il y en a moins qu'on pensait.
M. Johnson (Anjou): Oui. On vous l'avait dit!
Deuxièmement, sur le plan de... Je cherche le mot français; vous
savez que cela nous arrive de temps en temps, M. le premier ministre...
M. Bourassa: On ne dira pas cela demain soir au centre
Paul-Sauvé!
Mme Blackburn: Cela va continuer à ce
rythme-là.
M. Johnson (Anjou): C'est cela. Mais prenons une expression que
le premier ministre connaît bien, - j'en suis sûr - la notion de
"matching grant", c'est-à-dire de montant d'appui ou de pairage des
contributions, si on veut. Une des hypothèses qu'il y avait en termes de
participation gouvernementale, en plus d'une subvention qui viserait à
assurer le fonctionnement de l'organisme, c'était cette notion d'un
pairage des montants recueillis.
Alors, est-ce qu'il est question... Je comprends que la loi le permet,
etc., mais je dis en pratique, est-ce que vous avez l'intention de dire que
pour chaque 10 $ amassé par la société, il y aura 10 $, 2
$ ou 1 $ qui viendra du gouvernement?
M. Bourassa: À ma connaissance, la demande n'a pas
été faite de la part du secteur privé, des
représentants du secteur privé. Ce n'est pas exclu, mais pour
l'instant, notre priorité c'est d'aider à ramasser ces 5 000 000
$.
M. Johnson (Anjou): Le troisième élément qui
touche le financement...
M. Bourassa: Je m'excuse auprès du chef de l'Opposition,
mais la contribution du gouvernement, c'est de financer les frais de
fonctionnement, initialement.
M. Johnson (Anjou): Voilà. Vous me dites que la demande
n'a pas été faite de procéder à un pairage des
contributions.
M. Bourassa: À ma connaissance, oui.
Je ne sais pas si cela avait été fait avant.
M. Johnson (Anjou): Je peux simplement rassurer le premier
ministre que je suis sûr que cela va venir.
M. Bourassa: Merci de me prévenir.
M. Johnson (Anjou): Selon les conservations que j'avais eues
à l'époque, j'avais compris qu'un certain nombre de personnes,
dont celles qu'il a retenues, auraient bien aimé que le gouvernement
s'engage. Mais je leur avais dit que, de toute évidence, ce
n'était pas à ce moment qu'il fallait décider. J'ai
l'impression que cela viendra, comme demande, pour augmenter, dans le fond, le
capital disponible.
M. Bourassa: Je dois dire - peut-être pas à mon
étonnement, mais le chef de l'Opposition soulève la question -
que j'ai eu plusieurs discussions avec les membres du conseil d'administration,
comme l'ancien premier ministre en avait eu. Cela me tient autant â coeur
que cela pouvait lui tenir è coeur à lui-même. Ce n'est pas
souvent qu'un premier ministre pilote un projet de loi avec les
responsabilités qu'on peut avoir. Jamais on n'a soulevé cet
aspect. C'est possible que cela le devienne, mais jamais on n'a soulevé
cet aspect. (12 h 30)
M. Johnson (Anjou): L'autre dimension, c'est celle des abris
fiscaux. Le premier ministre m'a répondu tout à l'heure que
toutes les contributions seront sujettes à une déduction pleine
sur le plan fiscal. Est-ce qu'il envisage, à court ou à moyen
terme, d'autres techniques sur le plan de la fiscalité pour favoriser le
financement au-delà de la campagne de levée de fonds?
M. Bourassa: II y a l'article 13. "Dans la poursuite de ses
objectifs, la société peut recevoir et accepter des dons, legs,
subventions ou contributions et s'associer ou conclure des ententes ou accords
avec toute personne, société ou organisme privé, public ou
parapublic."
Ce sera, je pense bien, l'une des fonctions du conseil d'administration
et des dirigeants de la société de voir comment ou pourrait
augmenter les rentrées de fonds en utilisant ce pouvoir. Les dirigeants
m'ont assuré qu'ils étaient très confiants d'aller
chercher les 5 000 000 $ qui constituent déjà un montant
appréciable en termes de capital.
M. Johnson (Anjou): Dans la mesure où il sert comme
garantie de prêt, cela devrait normalement générer beaucoup
plus que cela.
M. Bourassa: La formule été utilisée par
l'ancien gouvernement, par M. Biron...
M. Johnson (Anjou): Ce doit être dans un autre secteur.
La dernière question touche, après l'article 16,
même si on a exclu les règles applicables en général
aux sociétés d'Etat quant aux rapports et à la
responsabilité gouvernementale, est-ce que le premier ministre voit une
objection à ce que la loi dise que c'est le premier ministre qui est
chargé de l'application de la loi?
M. Bourassa: Je n'ai pas d'objection. Ou un ministre
délégué peut-être. Je ne sais pas si on peut
assouplir.
M. Johnson (Anjou): Même si on mentionne dans la loi que
c'est le premier ministre, vous me corrigerez, mais il me semble que la loi sur
le Conseil exécutif, à l'article 7, je pense, en vertu d'un
décret, prévoit que vous pouvez quand même
déléguer une personne.
Je pense que c'est implicite dans chacune de nos lois que le premier
ministre peut assigner une responsabilité qui lui est dévolue en
vertu d'une loi. C'est implicite dans la loi sur le Conseil exécutif,
c'est-à-dire que, même si on met dans la loi que le premier
ministre est chargé de l'application de la présente loi, cela ne
l'empêche pas, en vertu de la loi sur le Conseil exécutif, de
décider que c'est passé à quelqu'un d'autre par
décret.
M. Bourassa: Le premier ministre ne peut pas répandre
à toutes les demandes et les représentations qui lui seront
faites s'il en est formellement responsable, mais, si on peut nommer un
ministre délégué...
M. Johnson (Anjou): Pour donner, peut-être, le
caractère qu'a voulu lui donner le premier ministre en présentant
lui-même son projet de loi. Nous aurions donc un amendement après
l'article 16, le 16a, qui dirait que...
Le Président (M. Marcil): Excusez-moi, M. le chef de
l'Opposition.
M. Johnson (Anjou): Pardon?
Le Président (M. Marcil): Nous sommes ô l'article
15.
M. Johnson (Anjou): Nous sommes à l'article 15? Pardon! Je
m'excuse, oui.
Le Président (M. Marcil): Cela va. Des voix:
Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. Mme la
députée de Chicoutimi, cela va?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 16. "La Société succède à la Corporation
d'investissement jeunesse (Québec) constituée par lettres
patentes délivrées par l'Inspecteur général des
institutions financières le 19 février 1986 et
enregistrées, à la même date, au libro C-1205, folio 10;
elle acquiert les droits et assume les obligations de cette corporation, qui
est dissoute." M. le chef de l'Opposition.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, nous ajouterions donc
un article 16a, sous forme d'amendement, qui se lirait comme suit: "Le premier
ministre est chargé de l'application de la présente loi"- Un 16.1
pardon. Nous sommes dans les décimales, c'est vrai. Alors 16.1 qui se
lirait comme suit: "Le premier ministre est chargé de l'application de
la présente loi".
Le Président (M. Marcil): Excusez-moi, M. le chef de
l'Opposition. Au chapitre de la procédure, il faudrait d'abord adopter
l'article 16.
M. Johnson (Anjou): Pardon.
Le Président (M. Marcil): Cela va. Est-ce que nous
adoptons l'article 16?
M. Johnson (Anjou): Très bien. Alors, adoptons l'article
16, M. le Président. Adopté.
Je crois comprendre que la société succède à
la corporation en vertu de l'article 16, M. le Président. Est-ce bien
cela?
Le Président (M. Marcil): Cela en a tout l'air.
M. Johnson (Anjou): La corporation existait, si je comprends
bien. Elle avait été...
Une voix: ...
M. Johnson (Anjou): ...non, non, non. C'est ce que je vois dans
l'article 16. "La Société succède à la Corporation
d'investissement jeunesse (Québec) constituée par lettres
patentes délivrées par l'Inspecteur général des
institutions financières le 19 février 1986."
M. Bourassa: J'ai dit au chef de l'Opposition, depuis le
début, que le changement de nom n'avait aucune
arrière-pensée politique.
M. Johnson (Anjou): Oui, oui. Très bien. Je le crois sur
parole.
Le Président (M. Marcil): L'article 16 est
adopté.
M. Johnson (Anjou): Alors, l'article 16.1, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): M. le chef de l'Opposition
propose un article 16.1.
M. Johnson (Anjou): "Le premier ministre est chargé de
l'application de la présente loi."
M. Baurassa: On me suggère: "ou le ministre que le
gouvernement désigne", mais vous dites que c'est
déjà...
M. Johnson (Anjou): Je laisse M. Chrétien ou, enfin, M.
Morin... Je pense que c'est implicite que vous pourrez le faire, mais si vous
préférez que ce soit dans la loi...
M. Morin: Souvent, avec ces formules, le désavantage
pratique de dire: Le ministre Untel, c'est que les gens qui lisent la loi,
à sa face même, ne sont souvent pas au courant de l'article 7 de
la loi.
M. Johnson (Anjou): Oui. Alors: "ou le ministre qu'il
désigne?
M. Morin: Ou le ministre que le gouvernement désigne.
Donc, ce sera nécessairement par décret.
Le Président (M. Marcil): L'article se lirait comme suit:
"Le premier ministre ou le ministre que le gouvernement désigne est
chargé de l'application de la présente loi."
M. Johnson (Anjou): Voilai
Le Président (M. Marcil): Cela va? Adopté?
L'article 16.1 est adopté.
M. Johnson (Anjou): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Excusez-moi, M. le chef de
l'Opposition.
M. Johnson (Anjou): Avant d'arriver...
Le Président (M. Marcil): Est-ce que c'est toujours sur
l'article 16.1?
M. Johnson (Anjou): Oui, c'est sur l'article 16.1...
Le Président (M. Marcil): Allez-y!
M. Johnson (Anjou): ...mais, enfin, c'est le topo
général. Peut-être que je poserai une question
indiscrète au premier ministre, qui sait d'ailleurs qu'il n'y a que les
réponses qui sont indiscrètes, jamais les questions. À
quand le ministre délégué à la jeunesse? C'est plus
ou moins relié à ce projet de loi, mais, compte tenu de son
intérêt pour que l'on dise: Ou le ministre désigné
par le gouvernement...
M. Bourassa: Le programme du parti, comme le sait le chef de
l'Opposition, à ma connaissance, n'exige pas ou n'exigeait pas la
formation d'un ministère de la jeunesse pour des raisons que comprend
bien l'ancien premier ministre. Évidemment, il y a tellement
d'activités où la jeunesse se trouve impliquée, tellement
de ministères que l'on a plutôt opté pour la fomation d'un
Conseil permanent de la jeunesse.
La formule adoptée par le Parti libéral et par le
gouvernement, c'est d'établir un Conseil permanent de la jeunesse qui,
lorsqu'il sera adopté - il y aura des commissions parlementaires
là-dessus, le chef de l'Opposition est au courant du projet de loi - se
trouvera à remplir le rôle qui aurait pu être confié
à un ministère. Le Conseil permanent de la jeunesse va pouvoir
représenter l'ensemble des préoccupations des jeunes, donc, il va
pouvoir aviser le gouvernement sur les politiques qui peuvent être
favorables aux jeunes. J'aurai l'occasion de développer cela lorsque
l'on discutera du projet de loi sur le Conseil permanent de la jeunesse qui est
également déposé par le premier ministre.
M. Johnson (Anjou): Donc, au moment où l'on discutera du
conseil, le premier ministre, je crois bien, interviendra là-dessus.
M. Bourassa: Oui. C'est moi qui ai déposé le projet
de loi.
M. Johnson (Anjou): II sera là au moment de l'étude
article par article.
M. Bourassa: Oui.
M. Johnson (Anjou): Je dois comprendre que le premier ministre
nous dit aujourd'hui qu'il exclut la nomination d'un ministre
délégué à la Jeunesse.
M. Bourassa: Je réponds au chef de l'Opposition que rien
n'est jamais exclu en politique.
M. Johnson (Anjou): Oui, en effet.
M. Bourassa: Je dis au chef de l'Opposition que l'attitude du
gouvernement, que la politique actuelle du gouvernement, c'est
l'établissement d'un Conseil permanent de la jeunesse.
M. Johnson (Anjou): Dont, cependant, la...
M. Bourassa: On pourra discuter du rôle de ce conseil par
rapport à l'hypothétique
création d'un ministère lorsque le projet de loi sera
débattu article par article.
M. Johnson (Anjou): Je donne juste un hors-d'oeuvre au premier
ministre des discussions que nous pourrons avoir là-dessus. J'attire
l'attention aussi de quelqu'un qui suit ce dossier à son cabinet. Le
premier ministre nous disait tout à l'heure, au fond, que la
création du conseil, c'est un peu comme si on avait un ministre
délégué et que les objectifs recherchés pouvaient
se retrouver là. Je lui ferai remarquer qu'un conseil n'a
essentiellement qu'une fonction consultative, alors qu'un ministre a un pouvoir
décisionnel dans notre système. II me semble que cela fait une
bien grasse différence pour les gens.
M. Bourassa: C'est cela que l'on va pouvoir discuter à
fond quand on discutera du conseil.
Le Président (M. Marcil): Mme la députée de
Chîcoutimi.
Mme Blackburn: Pour ajouter à ce que dit le chef de
l'Opposition, ce conseil ne se retrouve pas au Conseil des ministres. Je n'ai
jamais vu un président de conseil consultatif au Conseil des ministres.
En fait, c'est ce qui préoccupe beaucoup les jeunes. L'impression qui se
dégage des nouvelles responsabilités qui sont confiées au
ministre délégué aux PME, le député de
Crémazie, qui touchent l'OFQJ, l'Office franco-québécois
pour la jeunesse, de même que le placement étudiant que l'on est
progressivement en train de transférer sous la responsabilité de
ce ministre, les responsabilités touchant les jeunes, on avait
l'impression que cela s'en allait tranquillement vers la nomination d'un
ministre délégué à la jeunesse; on se serait
trompé.
M. Bourassa: Le ministre de l'Indusrie et du Commerce est
également responsable des différentes politiques des PME. Le
ministre délégué aux PME est également
intéressé, avec le ministre de l'Industrie et du Commerce, au
développement de la zone de l'est de Montréal dont on a
parlé. Donc, il n'est pas limité aux dossiers qui peuvent
concerner la jeunesse. Il n'y a pas de ministre délégué
à la jeunesse, comme tel. Sauf que le député de
Crémazie s'occupe de certains dossiers identifiés comme tels.
Mme Blackburn: On trouvait un peu loin l'Office
franco-québécois pour la jeunesse, le service de placement aux
étudiants et les PME.
M. Bourassa: Si vous faites un effort, vous allez trouver des
dénominateurs communs.
Mme Blackburn: Oui, vous croyez? Tout est possible en
politique.
M. Johnson (Anjou): Le premier ministre sait qu'à 23, on
est obligé de faire beaucoup d'efforts.
M, Bourassa: J'ai constaté cela très souvent.
M. Johnson (Anjou): Son leader s'en est rendu compte d'ailleurs,
depuis quelques jours.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'article 16.1 est
adopté?
M. Johnson (Anjou): Oui, adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article 17. "La
présente loi entre en vigueur au moment de la sanction."
M. Johnson (Anjou): Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. Je recevrais une
motion de rémunération du projet de loi.
M. Johnson (Anjou): Je suggérerais "renumérotation"
plutôt que "rémunération" du projet de loi.
Le Président (M. Marcil): Oui, excusez-moi.
Renumérotation, vous avez raison.
M. Johnson (Anjou): Même si cela peut être tentant
pour vous, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Cela va, M. Johnson?
M. Johnson (Anjou): Oui, sûrement.
Le Président (M. Marcil): Les intitulés des
sections sont adoptés également. Le titre du projet de loi est-il
adopté?
M. Johnson (Anjou): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Le projet de loi est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Johnson (Anjou): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Je spécifie que la
commission a accompli le mandat qui lui avait été confié.
Avant d'ajourner la séance, je tiens à remercier toute cette
assemblée pour sa participation positive. J'ajourne les travaux sine
die.
M. Bourassa: Je veux simplement
remercier le chef de l'Opposition pour sa collaboration exemplaire.
Le Président (M. Marcil): Nous allons enregistrer cela au
Journal des débats.
M. Johnson (Anjou): Je veux assurer le premier ministre qu'il
aura toute notre collaboration dans tout ce qui relève, à nos
yeux, de l'intérêt public. Merci.
M. Bourassa: Sauf pour la définition de ce même
intérêt. Il peut y avoir des divergences.
Le Président (M. Marcil): Nous ajournons les travaux sine
die.
(Fin de la séance à 12 h 43)