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(Dix heures dix-huit minutes)
Le Président (M. Thérien): À l'ordre, s'il
vous plaît!
Je déclare la séance ouverte. Je veux rappeler aux membres
que le mandat est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 92 que vous connaissez.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, il y a un remplacement. M. Johnson
(Anjou) est remplacé par Mme Blackburn (Chicoutimi).
Articles en suspens
Le Président (M. Thérien): Bienvenue, Mme la
députée. Selon l'entente, on doit commencer par l'article 283. Je
veux préciser qu'à la demie on va suspendre pour 45 minutes,
d'après l'entente avec les deux participants responsables. Alors,
l'article 283. M. le ministre.
Loi sur la protection du consommateur (suite)
M. Marx: À l'article 283, comme je l'ai dit hier, nous
n'étions pas prêts à modifier cet article sans parler aux
responsables de l'Office de la protection du consommateur parce que finalement
ce sont eux qui appliquent cette loi et les légistes au ministère
de la Justice ont proposé une modification qui est acceptable pour
l'office aussi. Voici l'amendement proposé: Remplacer l'article 283 par
le suivant: "283. L'article 325 de cette loi est modifié par le
remplacement du paragraphe b par le suivant: b) à son avis, il existe
des motifs raisonnables de croire que ce refus est nécessaire pour
assurer dans l'intérêt public l'exercice honnête et
compétent des activités commerciales visées par le
présent chapitre." Je pense que le député de Taillon sera
d'accord, parce que nous avons discuté de cela un peu hier.
M. Filion: M. le Président, il n'est jamais possible
d'atteindre la perfection dans un problème comme celui qui nous
confronte depuis le début de nos travaux en ce qui a trait à
l'article 325b. Cependant, je dois saluer le travail très sérieux
du ministre et de son équipe qui ont réussi, à mon avis,
avec ce nouvel amendement, à circonscrire davantage le pouvoir de
l'office dans les cas de refus de délivrance de permis. En ce
sens-là, nous sommes donc pour l'amendement.
Le Président (M. Thérien): Donc, le nouvel article
283 est adopté.
M. Filion: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Thérien): Tel
qu'amendé.
M. Filion: Normalement, vous nous faites adopter l'amendement et
ensuite l'article.
Le Président (M. Thérien): Donc, est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Thérien): L'article 283, tel
qu'amendé, est adopté. On passe maintenant à
l'article...
M. Filion: Je pense qu'on est mieux d'aller à l'article
78.
Le Président (M. Thérien): J'appelle l'article 78;
c'est bien cela? L'article 78 est appelé, M. le ministre.
Code des professions
M. Marx: M. le Président, étant donné les
discussions que nous avons eues sur cet article et d'autres articles semblables
il y a maintenant une semaine, nous avons décidé de retirer cet
article et d'autres articles semblables étant donné que le mot
"domicile" se trouve dans 70 lois. L'exigence d'avoir un domicile au
Québec se retrouve dans 70 lois; il sera nécessaire de revoir
toutes ces lois et nous allons effectivement le faire à un moment
donné. Mais ce sera dans une prochaine étape. Pour le moment,
étant donné nos discussions, nous sommes prêts a retirer
cet article. Retiré?
Le Président (M. Thérien): Cet article est
retiré. Quel article vais-je appeler maintenant? Y a-t-il une
entente?
M. Filion: Continuez sur le Code des professions.
Le Président (M. Thérien): L'amendement à
l'article 78.1?
M. Filion: Étant donné la présence de...
Une voix: D'accord.
Le Président (M. Thérien): Non? C'est cela?
M. Marx: L'article 78.1 est retiré aussi.
M. Filion: C'était la même chose, n'est-ce pas?
M. Marx: C'est sur la procédure. C'est retiré.
M. Filion: D'accord. Oui. M. Marx: Article 79.
M. Filion: L'article 79 était déjà
adopté.
Le Président (M. Thérien): L'article 79 est
adopté, l'article 79.1 est adopté.
M. Filion: L'article 80.
Le Président (M. Thérien): L'article 80?
M. Filion: II a été adopté? Je ne le crois
pas.
Le Président (M. Thérien): Non, l'article 80 n'a
pas été adopté, ni l'article 81.
M. Filion: Pourquoi?
Le Président (M. Thérien): L'article 79.1 a
été adopté. Est-ce qu'on appelle l'article 80?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Thérien): L'article 80 est
appelé, M. le ministre.
M. Marx: M. le Président, nous avons un amendement
à l'article 80: Remplacer l'article 80 par le suivant: "L'article 142 de
ce code est remplacé par le suivant: Toute audition est publique.
"Toutefois, le comité de discipline peut, d'office ou sur demande,
ordonner le huis clos ou interdire la publication ou la diffusion de
renseignements ou de documents qu'il indique, dans l'intérêt de la
morale ou de l'ordre public, notamment pour assurer le respect du secret
professionnel ou la protection de la vie privée d'une personne ou de sa
réputation. "Se rend coupable d'outrage au tribunal, toute personne qui,
par son acte ou son omission, enfreint une ordonnance de huis clos ou de
non-publication."
On a essayé ici de concilier le fait d'avoir une audition
publique avec les droits des personnes qui se trouvent dans la charte pour ne
pas nuire, par exemple, à la protection de la vie privée, au
respect du secret professionnel, et ainsi de suite. On a essayé de
concilier tous ces éléments. Donc, procès, audition
publique, mais il y a des sauvegardes en ce qui concerne les droits de la
personne.
Le Président (M. Thérien): M. le
député de Taillon.
M. Filion: Je vais plutôt passer la parole à ma...
Première remarque, on introduit la notion que l'ordonnance du
comité de discipline peut être faite sur demande ou d'office.
M. Marx: Parce qu'il y a une question de secret professionnel.
Cela peut être d'office parce que, par exemple, un médecin qui est
interrogé sur un cas précis, qui soulève un
problème de secret professionnel, on ne veut pas trouver cela dans les
journaux le lendemain.
M. Filion: Deuxièmement, on crée l'infraction
d'outrage au tribunal parce qu'avant cela il n'y avait pas de sanction, est-ce
cela?
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Troisièmement, on ramasse ensemble
l'interdiction de diffusion et le huis clos. Cela veut dire qu'on les assimile
pour les fins de l'application dans l'intérêt de la morale ou de
l'ordre public, etc.
Quatrièmement, on préserve le principe du projet de loi
qui était de renverser la règle générale,
c'est-à-dire que le huis clos est l'exception et l'audition publique la
règle générale.
M. Marx: D'accord.
M. Filion: En ce sens, sous réserve des commentaires de ma
collègue...
Le Président (M. Thérien): Je vais maintenant
céder la parole à Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Merci, M. le Président. Cela me fait
plaisir de me retrouver avec vous et je vous remercie de l'amabilité
avec laquelle vous déplacez l'ordre d'examen des articles pour convenir
à notre disponibilité.
Juste une petite remarque sur le libellé de votre article:
"Toutefois, le comité de discipline peut, d'office ou sur demande", ce
qui n'était pas introduit dans le précédent article. Cela
veut dire qu'une des parties
peut demander le huis clos un peu comme cela se fait en cour finalement.
D'accordl
M. Marx: Mais cela peut être refusé.
Quelqu'un peut demander le huis clos, mais le président du
tribunal peut bien direr C'est refusé.
Mme Blackburn: À présent, vous dites d'office
totalement pour assurer le respect du secret professionnel, ce que vous venez
de nous dire...
M. Marx: Cela pourrait être cela.
Mme Blackburn: ...ou ta protection de la vie privée d'une
personne ou de sa réputation. Je sais que c'est probablement introduit
dans tous les articles de même portée, sauf que celui qui a
à juger si cela porte atteinte à la protection de la vie
privée d'une personne ou de sa réputation, c'est le
commissaire.
M. Filion: Le comité de discipline.
Mme Blackburn: Le comité de discipline.
M. Marx: Le comité de discipline, le tribunal.
Mme Blackburn: Où je suis mal à l'aise c'est que
cela vient complètement atténuer la portée de l'article
qui voudrait que le huis clos n'existe pas, sauf exception. En fait, c'est cela
qui est introduit là-dedans.
M. Marx: Autrefois l'audition était à huis clos,
c'était le principe. On renverse le principe. Si on regarde la charte
québécoise, il y a la protection de la vie privée d'une
personne ou de sa réputation, elle a le droit d'être
protégée.
Mme Blackburn: Dans ces cas, je comprends bien l'article, mais
voici la question que je me pose: Finalement, dans tous ces cas qui vont
être traités par le comité, est-ce que n'importe qui peut
invoquer le fait que cela nuit à la protection de sa vie privée
ou à sa réputation?
M. Marx: Comme vous dites, on peut l'invoquer, mais finalement le
tribunal va décider si c'est fondé ou non, si c'est une demande
frivole. Par exemple, tout le monde peut dire: J'ai une bonne
réputation, je ne veux pas perdre ma réputation. Le tribunal peut
prévoir une interdiction de publication, mais après cela
permettre la publication à la fin du procès. Il y a toutes sortes
de mécanismes possibles. Il ne faut pas oublier que le huis clos est
possible en vertu de beaucoup de lois maintenant. Dans tous les domaines du
droit familial, c'est le huis clos maintenant; le huis clos est la
règle. Il y avait un problème avec cela à un moment
donné parce que même les avocats étaient exclus, donc
c'était à huis clos. C'est cela, on essaie de faire le mieux
possible pour concilier tous les droits. (10 h 30)
Mme Blackburn: Le droit à l'information, comme le droit de
la personne d'être respectée dans sa vie privée. Je
pourrais peut-être dire que, dans les faits, j'apprécie le
mouvement qui veut que, même pour les professions, l'on puisse savoir ce
qui se passe lorsqu'il y a des problèmes liés à la
discipline. Par ailleurs, je constate que, à la limite, à sa face
même, il se pourrait facilement que ce soit un médecin, un avocat
ou un notaire qui passe devant un comité de discipline pour invoquer que
sa réputation est en cause et que sa vie privée risque
d'être affectée par les déclarations qui pourront
être faites. Ce que je veux dire, finalement, c'est que je comprends
qu'il y a toute la question de la Charte des droits et libertés de la
personne, mais, dans la pratique, il faudrait voir, à l'exercice qui
sera donné, que cela n'équivale pas au huis clos quand
même.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que l'amendement
de l'article 80 est adopté?
M. Filion: On en discute, M. le Président.
Mme Blackburn: Je voudrais avoir une réflexion. Oui.
M. Marx: Je suis d'accord que la possibilité existe de
toute façon de demander le huis clos. Il faut voir, dans la pratique,
comment cette possibilité sera exercée, comment cette
discrétion sera exercée. Si c'est exagéré, si c'est
utilisé - comment dirais-je? - de façon à n'avoir que le
huis clos, je pense que ce ne serait pas suivre le voeu des
législateurs. Autour de la table, je pense qu'il est clair que nous
voulons que l'audience soit publique. Il faut peut-être suivre les
expériences de ces tribunaux.
M. Filion: Si je peux me permettre de renchérir un peu, il
ne faut pas oublier non plus également la distinction que l'on
crée entre le huis clos et l'ordonnance de non-publication. C'est une
nuance importante parce que, dans certains cas, je pense que les comités
de discipline pourraient juger à propos de garder leur audience
publique, mais d'interdire, comme le disait le ministre, la publication ou le
compte rendu des témoignages jusqu'au moment où une
décision sera rendue, par exemple. C'est une distinction importante. Ce
que je constate de la nouvelle formulation de l'article, c'est que le principe
est respecté et que, dans certains
cas, on introduit des balises devant servir à guider des
comités de discipline dans l'exercice de leur fonction pour assurer la
protection de l'intérêt public. Pour moi, la protection d'une
réputation entre presque dans le cadre de la protection de
l'intérêt public. De toute façon, on dit "de l'ordre
public, notamment..." C'est un renversement. Il ne faut pas oublier la force de
l'amendement que nous introduisons qui est un renversement par rapport à
la situation actuelle. Comme dit le ministre, si jamais les comités de
discipline se mettent è ordonner des huis clos à tour de bras
à tout bout de champ, à ce moment-là, on ajustera notre
tir. Je pense que le message du législateur est clair et fort.
Évidemment, il s'agira de voir comment les comités de discipline
vont s'adapter à cette nouvelle pratique qui, dans certains cas, tes
heurtent, bien sûr. Je pense que le droit à l'information existe,
comme vous le souligniez tantôt.
M. Marx: Adopté?
M. Filion: Cela va, adopté.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que c'est
adopté? L'amendement à l'article 80 est adopté.
M. Filion: C'est cela. À l'article 81, c'est de
concordance. Adopté.
Le Président (M. Thérien): Un instant, que l'on
suive aussi.
M, Filion: D'accord.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que vous voulez
que l'on suspende maintenant, M. le député de Taillon?
M. Filion: II est déjà...
Le Président (M. Thérien): Si je me fie à la
demande...
M. Filion: ...10 h 35. Oui. Je vais juste regarder s'il y a
quelque chose à l'article 173. Vous avez adopté une modification.
Cela va. Vous pouvez continuer avec Mme la députée de
Chicoutimi.
Le Président (M. Thérien): Donc, on ne suspend
pas?
M. Filion: En ce qui me concerne dans les autres articles, non.
Si les membres de la commission sont d'accord, ils continueront leurs travaux
pour épuiser les articles relatifs au Code des professions.
Le Président (M. Thérien): Donc, la commission
poursuit ses travaux avec l'article 81. Est-ce qu'on adopte la concordance
avec... Mme la députée de Chicoutimi?
Mme Blackburn: Ce n'est pas un article de concordance, l'article
81.
Le Président (M. Thérien): L'article 81? Mme
Blackburn: Oui.
Le Président (M. Thérien): On parlait de cela
tantôt.
Mme Blackburn: Non, je n'ai pas l'impression que ce soit un
article de concordance. C'est tout simplement...
M. Marx: Sous réserve, le témoin ou le procureur du
témoin devant le comité est tenu de répondre à
tous...
Mme Blackburn: D'accord, oui.
Le Président (M. Thérien): M. le ministre,
avez-vous quelque chose à dire sur l'article 81?
M. Marx: C'est une concordance.
Mme Blackburn: Oui, c'est un peu ce que je vois. J'essayais de
voir... D'accord. Cela va bien. Merci.
Le Président (M. Thérien): Donc, on était
bel et bien sur une concordance?
Mme Blackburn: Oui.
Le Président (M. Thérien): Adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Thérien): Adopté. À
l'article 81.1, il y a un amendement. M. le ministre.
M. Marx: L'article 81.1. M. le Président, peut-on
suspendre pour deux minutes?
Mme Blackburn: Oui.
Le Président (M. Thérien): On suspend pour quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 10 h 38)
(Reprise à 10 h 44)
Le Président (M. Thérien): Est-ce que vous voulez
intervenir immédiatement, Mme la députée de Chicoutimi,
pour poser des questions d'éclaircissement?
Mme Blackburn: En fait, c'est sur l'amendement qui est
apporté à l'article 81.1, pour essayer d'être un peu plus
clair. Si on le lit de façon continue, cela peut prêter à
confusion. Alors, je lis l'article 154 modifié, en introduisant
l'amendement. D'accord? "La décision du comité de discipline est
consignée par écrit et signée par les membres du
comité. Elle doit contenir, outre le dispositif, toute interdiction de
publication ou de diffusion des renseignements ou des documents qu'elle indique
et les motifs de la décision." La remarque que je faisais tout à
l'heure est que cela pouvait prêter à confusion par rapport aux
motifs de la décision sur la non-publication ou le motif de la
décision du comité sur l'acte.
M. Marx: On est dans un article... "La décision du
comité de discipline est consignée par écrit et
signée par les membres du comité. Elle doit contenir, outre le
dispositif, toute interdiction de publication ou de diffusion des
renseignements ou des documents qu'elle indique et les motifs de la
décision." C'est cela. La décision qui est au premier
alinéa, pas la...
Mme Blackburn: Oui. La décision de publication.
M. Marx: C'est parce qu'on admet au départ que si c'est
nécessaire d'expliquer pourquoi ils ont interdit la publication ils vont
parler de cela dans leur décision.
Mme Blackburn: Voilà l'interprétation.
M. Marx: C'est cela. Parce que la décision de la
deuxième phrase se réfère aux mots "la décision" de
la première phrase. On ne peut pas exiger pour un juge ou un tribunal
d'expliquer pourquoi ils ont interdit la publication, mais le tribunal va le
faire si c'est nécessaire dans sa décision, il va expliquer la
raison dans sa décision. Nulle part dans les lois on n'exige que la
décision comporte une explication sur un point particulier.
Mme Blackburn: Bien. Alors, M. le Président, si vous me le
permettez...
M. Marx: Oui.
Mme Blackburn: ...cela vient juste illustrer la confusion. C'est
facile à régler, à mon avis, si vous le voulez.
M. Marx: Oui.
Mme Blackburn: Je n'ai pas de connaissance juridique...
M. Marx: Cela va nous aider.
Mme Blackburn: Bien. Je pense que vous avez raison. De toute
façon, si on veut rédiger cela pour éviter qu'il y ait de
la confusion on pourrait dire: "Elle doit contenir, outre le dispositif, les
motifs de la décision de même que toute interdiction de
publication..." et vous allez régler le cas. Parce que lorsque le
ministre comprend, à moins que cela soit ce que vous ayez voulu
inscrire... Le comité pourrait être tenu d'indiquer les raisons
d'interdiction de publication; c'est comme cela que le ministre l'a
interprété tout à l'heure, alors que votre conseiller me
dit que ce n'est pas cela qu'ils ont voulu.
M. Marx: On va intervertir les mots, et on va faire cela tout de
suite: "Elle doit contenir, outre le dispositif, les motifs de la
décision de même que toute interdiction de publication ou de
diffusion des renseignements ou des documents qu'elle indique."
Mme Blackburn: Cependant, si vous me le permettez, M. le
Président, est-ce que le ministre estimerait... Dans le sens où
vous l'avez présenté tout à l'heure, je trouvais que cela
pouvait se justifier. Vous disiez: Comme le tribunal n'est pas tenu de
justifier la raison pour laquelle il ne diffuse pas... D'accord? Sauf qu'il
dit: À l'occasion, il pourrait être tenu de donner les motifs.
C'est un peu la compréhension que vous aviez.
M. Marx: On veut avoir des décisions
motivées...
Mme Blackburn: C'est cela.
M. Marx: ...non pas seulement le dispositif. On veut que le
tribunal nous explique. D'accord?
Mme Blackburn: Oui, de même que les motifs, mais vous, les
motifs, vous les attachiez non seulement à la décision du
comité, mais à la décision d'une non-publication.
M. Marx: Cela peut être les deux.
Mme Blackburn: Bon, alors, à ce moment, il faudrait le
laisser comme il est. Si le ministre veut que les motifs de la décision
touchent à la fois la décision du comité et la
décision de non-publication, il faut que cela reste comme vous l'avez
prévu. Sauf que...
M. Marx: Cela se peut, parce que la décision peut
toucher... Si on modifie cela pour... Peut-être que cela est plus clair,
parce qu'elle doit contenir, outre le dispositif, les motifs de la
décision, et les motifs de la décision peuvent bien inclure
les
motifs de non-publication ou du huis clos, etc. La deuxième
formulation que nous proposons maintenant est peut-être un peu plus
claire. Si ce n'est pas clair, quelqu'un peut lire le Journal des
débats, ce sera très clair.
Mme Blackburn: Je pense que dans le sens où le ministre
l'indique, soit que le comité devrait être tenu de faire
connaître les motifs de ses décisions touchant à la fois la
décision du comité et la décision de non-publication, il
faut le laisser tel que libellé.
M. Marx: D'accord, on le laisse.
Une voix: D'accord, on le laisse comme il est.
M. Marx: On le laisse. Cela se lit comme suit: "Elle doit
contenir, outre le dispositif...
Mme Blackburn: Je le trouve plus généreux dans ce
sens-là.
M. Marx: ...toute interdiction de publication ou de diffusion des
renseignements ou des documents qu'elle indique et les motifs de la
décision." Oui, c'est très clair, cela. D'accord.
Mme Blackburn: D'accord. Très bien, adopté.
Le Président (M. Thérien): Attendez! C'est
l'amendement qu'on vient de lire qui est adopté?
Mme Blackburn: Oui.
Le Président (M. Thérien): C'est adopté.
L'article 81.1 est adopté.
Une voix: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Thérien): Tel
qu'amendé.
Mme Blackburn: Non, il n'a pas été
amendé.
Une voix: C'est un nouvel article. Mme Blackburn: C'est un
nouvel article.
Le Président (M. Thérien): On passe à
l'article...
Mme Blackburn: 170.
Le Président (M. Thérien): Pardon?
Mme Blackburn: Non, cela va.
Le Président (M. Thérien): Quel article maintenant?
C'est un peu au choix. Il y a l'article 83. L'article 02 a été
adopté. On est rendu à l'article 83.
Mme Blackburn: L'article 82 est adopté?
Le Président (M. Thérien): Oui. C'est l'article
83.1 qui n'est pas adopté.
M. Marx: À l'article 83.1 on modifie...
Le Président (M. Thérien): L'article 83, je l'ai
comme étant adopté ici. Il faut le reprendre.
M. Marx: II faut le rouvrir, parce qu'il faut modifier cet
article dans le même sens que l'article 80.
Le Président (M. Thérien): Est-ce qu'il y a
consentement pour rouvrir l'article 83?
Mme Blackburn: Oui.
Le Président (M. Thérien): II y a consentement. M.
le ministre.
M. Marx: On propose l'amendement tel que distribué aux
députés, aux membres de la commission. C'est pour avoir la
même disposition qu'à l'article 80.
Mme Blackburn: C'est l'amendement...
M. Marx: Toute audition est publique, sauf la possibilité
de faire des exceptions.
Mme Blackburn: Toutefois, le comité de discipline peut
d'office ou sur demande... C'est cet amendement-là?
M. Marx: C'est cela. C'est exactement la même chose
qu'à l'article 80 que nous venons de discuter.
Mme Blackburn: À l'exception... Vous ajoutez
également le deuxième paragraphe de l'article 142.
M. Marx: Oui, c'est exactement la même chose.
Mme Blackburn: C'est la même chose. Adopté.
M. Marx: Un instant! Il faut chanqer un mot ici. Parce qu'on
parle de tribunal, il faut changer au deuxième alinéa les mots
"Toutefois, le comité de discipline" par les mots "Toutefois, le
tribunal peut d'office". Parce que c'est le tribunal des professions dans cet
article et non pas le comité de discipline. D'accord? Le fond est
exactement le même.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que cela va pour
la réouverture de l'article 83? On a changé les mots
"comité de discipline" par le mot "tribunal". Cela va?
M. Marx: C'est cela.
Le Président (M. Thérien): Adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Thérien): Article 83.1
maintenant.
M. Marx: Article 83.1.
Mme Blackburn: C'est de la concordance avec l'article
précédent.
M. Marx: C'est cela. C'est la même chose qu'on a
discutée.
Mme Blackburn: Oui, là ce sera la même chose pour le
tribunal.
M. Marx: C'est cela, pour le tribunal des professions.
Adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Thérien): Adopté.
Mme Blackburn: L'amendement est adopté, l'article est
adopté.
Le Président (M. Thérien): Cela va bien, cela va
bien.
Mme Blackburn: Cela va vite.
Le Président (M. Thérien): Cela va bien, c'est
parce qu'il faut les prendre en note.
Mme Blackburn: Habituellement, cela accroche plus longtemps.
Le Président (M. Thérien): Je vous félicite
d'ailleurs, cela va très bien. Article 84.
M. Marx: Cet article autorise le comité de discipline, le
tribunal des professions de même que différentes personnes ou
comités détenant, en vertu du code, des pouvoirs d'enquête
à prendre connaissance des dossiers tenus par un professionnel et
à prendre copie de tout document. Il est aussi spécifié
que cette divulgation se fait à huis clos.
La modification proposée a pour objet de supprimer l'obligation
du huis clos et de prévoir l'addition d'un nouvel alinéa qui
autorise expressément le professeur à divulguer les
renseignements confidentiels contenus dans les documents ou les dossiers qui
font l'objet d'une enquête, tel que le permet l'article 9 de la
charte.
Le Président (M. Thérien): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Oui, je suis en train d'essayer, M. le
Président...
Le Président (M. Thérien): Allez-y, Mme la
députée, il n'y a pas de problème.
Mme Blackburn: Ce que je comprends, M. le Président, c'est
que le premier article est de concordance, et le second c'est l'accès de
la personne à son dossier. Est-ce que cela ressemble à cela? Dans
le cadre de l'application du présent article, le professionnel doit, sur
demande...
M. Marx: Ici, on autorise...
Mme Blackburn: ...ah nonï permettre l'examen du dossier au
bureau.
M. Marx: On autorise le professionnel à donner cette
information. Il faut lire cet article avec l'article 9 de la charte. On va
faire lecture de cet article pour que ce sait plus clair peut-être.
Article 9: "Chacun a droit au respect du secret professionnel. Toute
personne tenue par la loi au secret professionnel et tout prêtre ou autre
ministre du culte ne peuvent, même en justice, divulger les
renseignements confidentiels qui leur ont été
révélés en raison de leur état ou profession,
à moins qu'ils n'y soient autorisés par celui qui leur a fait ces
confidences ou par une disposition expresse de la loi." Donc, il faut avoir une
disposition expresse de la loi pour permettre la divulgation d'un tel secret
professionnel.
Mme Blackburn: Cela veut dire que la décision est prise
par le professionnel et non par une personne en autorité sur le
professionnel.
M. Marx: C'est le professionnel lui-même qui...
Mme Blackburn: Peut à la demande...
M. Marx: ...est habilité par la loi à donner cette
information. Si on ne l'habilite pas dans le Code des professions, il ne peut
pas le faire parce qu'il y a une interdiction dans la charte.
Mme Blackburn: Bien!
M. Marx: Sauf si c'est permis par la loi.
Mme Blackburn: Ce que je voulais qu'il soit un peu plus clair, si
je comprends bien l'article, c'est que cela donne aux
professionnels la responsabilité, le pouvoir de transmettre
à demande le dossier.
M. Marx: C'est cela!
Mme Blackburn: Voici la question que je me posais: Est-ce que ce
n'est pas un peu large si on donne ce droit aux professionnels? Parce que
là ce sont des dossiers qui contiennent des informations personnelles,
je présume. Est-ce que ce ne pourrait pas être au service
concerné, à... (11 heures)
M. Marx: Oui, mais comment va-t-on se faire une idée d'un
dossier ou comment va-ton faire enquête si on n'a pas l'information?Quelqu'un se plaint de son médecin. Tout est gardé secret
dans le dossier. Il faut que... Supposons que c'est le patient qui
dépose une plainte contre son médecin ou une personne qui
dépose une plainte contre son avocat; il faut être habilité
à donner cette information au syndic ou à la personne qui fait
l'enquête, sinon il n'y a pas d'enquête possible.
Mme Blackburn: J'ai bien compris que c'est l'accès
à l'information. Évidemment, si vous voulez porter un jugement,
vous devez donc avoir accès à l'information. Il y a une clause
qui prévoit qu'il faut que ce soit clairement explicité dans un
article de loi. Jusque-là, je vous suis. Cependant, juste la question,
c'est une forme d'interrogation, je ne sais pas où elle va, mais pour le
moment je me dis que lorsqu'un professionnel est en train
d'enquêter...
M. Marx: Ce n'est pas un professionnel.
Mme Blackburn: C'est écrit ici: Prendre connaissance d'un
dossier tenu par un professionnel. Très bien. Je n'avais pas
interprété le mot "professionnel" dans le même sens.
M. Marx: D'accord? Cela va?
Mme Blackburn: Oui, cela va bien, M. le Président.
Le Président (M. Thérien): Donc, l'article 84
est-il adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Thérien): Adopté. Passons
maintenant à l'article 93.
M. Marx: L'article 93.
Mme Blackburn: II s'agit du... L'article 93? M. le
Président, si vous le permettez, on est dans le Code municipal du
Québec.
M. Marx: L'article 77 c'est pour vous, Mme la
députée de Chicoutimi.
Le Président (M. Thérien): Est-il
adopté?
M. Marx: On demande de rouvrir pour faire un amendement.
Mme Blackburn: C'est un amendement de concordance aussi.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que j'ai le
consentement, Mme la députée, pour rouvrir?
Mme Blackburn: Oui.
Le Président (M. Thérien): Consentement. M. le
ministre.
M. Marx: L'article 77 est remplacé par le suivant: "77. Le
paragraphe v du troisième alinéa de l'article 12 du Code des
professions est modifié par l'insertion dans la troisième ligne
et après le mot "toutefois" des mots "lorsqu'une ordonnance de
non-publication a été prononcée à cet effet."
Le Président (M. Thérien): Mme la
députée.
Mme Blackburn: M. le Président, ce que je retrouve dans le
projet de loi à l'article 77 est ce que je retrouve dans l'amendement.
Je ne vois pas l'amendement et il me semble que je lis la même chose:
"lorsqu'une ordonnance de non-publication a été prononcée
à cet effet" et "lorsqu'une ordonnance de non-publication a
été prononcée"; alors, vous ajoutez "à cet
effet".
M. Marx: Si on lit: "publier annuellement un recueil de certaines
décisions rendues conformément à la section VII du
chapitre IV en matière disciplinaire, en omettant toutefois, lorsqu'une
ordonnance de non-publication a été prononcée à cet
effet, de mentionner le nom des parties..." D'accord?
Mme Blackburn: Oui.
M. Marx: Quand on lit cela, c'est plus clair.
Mme Blackburn: Oui. L'amendement est pour ajouter les mots
"à cet effet".
M. Marx: C'est cela.
Le Président (M. Thérien): Est-ce adopté tel
qu'amendé?
Mme Blackburn: C'est adopté.
Le Président (M. Thérien): L'amendement est
adopté.
Mme Blackburn: L'amendement est adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Thérien): Et l'article est
adopté.
Mme Blackburn: L'article est également adopté.
Le Président (M. Thérien): Je vous remercie
beaucoup.
M. Marx: Avant de...
Le Président (M. Thérien): Si je suis, l'article,
c'est 93. Mme la députée disait que... Est-ce qu'il y a d'autres
articles que vous voudriez...
M. Marx: On a essayé de traiter des articles d'un
intérêt particulier et je pense que 32 est un de ces articles.
Le Président (M. Thérien): J'appelle l'article
32.
Mme Blackburn: Vous passez toutes les corporations, parce que
cela va bien...
Loi sur le Barreau
M. Marx: L'article 32 prévoit la même disposition
concernant le huis clos que celle qu'on a prévue pour...
Le Président (M. Thérien): Est-ce que je peux juste
vous demander de le rouvrir officiellement?
M. Marx: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que j'ai
consentement pour rouvrir l'article 32?
Mme Blackburn: Consentement, M. le Président.
Le Président (M. Thérien): Consentement. M. le
ministre.
M. Marx: L'article 32. L'article 103 de cette loi est
remplacé par le suivant: "103. Toute audition est publique. "Toutefois,
le comité de discipline peut, d'office ou sur demande, ordonner le huis
clos et interdire la publication ou la diffusion de renseignements ou de
documents qu'il indique, dans l'intérêt de la morale ou de l'ordre
public, notamment pour assurer le respect du secret professionnel ou la
protection de la vie privée d'une personne ou de sa réputation.
"Se rend coupable d'outrage au tribunal toute personne qui, par son acte ou son
omission, enfreint une ordonnance de huis clos ou de non-publication."
D'accord?
Le Président (M. Thérien): Mme la
députée.
Mme Blackburn: C'est exactement le même amendement que
celui qu'on a fait dans le Code des professions.
Le Président (M. Thérien): M. le ministre va
pouvoir répondre à la question soulevée par la
députée de Chicoutimi.
M. Marx; Oui.
Mme Blackburn: C'est le même amendement que celui qu'on a
introduit tantôt pour le tribunal du Code des professions.
M. Marx: C'est la même chose, c'est cela.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que l'amendement
à l'article 32 est adopté?
M. Marx: Oui.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Thérien): L'article 32 est-il
adopté?
Mme Blackburn: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Thérien): Merci. Vous m'indiquez
quel article vous souhaitez...
Mme Blackburn: C'est l'article 32 qu'on vient d'adopter.
Le Président (M. Thérien): Oui.
Mme Blackburn: Est-ce qu'il y en a d'autres dans d'autres
corporations professionnelles?
M. Marx: Oui, nous avons un autre article, l'article 33.1.
Insérer, après l'article 33, le suivant: L'article 105 de cette
loi est modifié par l'insertion, au début du paragraphe 2, des
mots "Lorsqu'il y a ordonnance de huis clos au cours d'une séance".
Le Président (M. Thérien): M. le ministre, vous
dites...
M. Marx: Article 33.1.
Le Président (M. Thérien): Article 33.1.
M. Marx: On a fait la même chose pour le Code des
professions, il y a quelques minutes.
Le Président (M. Thérien): Mme la
députée.
Mme Blackburn: M. le Président, je vais prendre
connaissance de l'amendement proposé et...
Le Président (M. Thérien): Prenez le temps qu'il
faut. Mot aussi, j'ai de la misère à arriver.
Mme Blackburn: L'article se lirait...
M. Marx: L'article 105. Avez-vous l'article 105 devant vous?
Mme Blackburn: Article 105, deuxième paragraphe, au
début du paragraphe: "Lorsqu'il y a ordonnance de huis clos au cours
d'une séance, toute personne au courant de ce témoignage est
elle-même tenue au secret". D'accord.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que l'article
33.1 est adapté?
Mme Blackburn: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Thérien): Ce n'est pas un
amendement, c'est un nouvel article, 33.1. Donc, l'article 33.1 est
adopté. Passons maintenant à...
M. Marx: L'article 17.
Le Président (M. Thérien): L'article 17 est
appelé.
M. Marx: On retire l'article 17 sur la question de domicile.
Mme Blackburn: L'article 17 est retiré. M. Marx:
L'article 17.1 est aussi retiré.
Le Président (M. Thérien): D'accord, parfait.
Mme Blackburn: Est-ce qu'il y a un article 17.1?
M, Marx: L'article 17.1 est retiré aussi.
Mme Blackburn: Est-ce un nouvel article?
Le Président (M. Thérien): Vous demandez le retrait
des articles 17 et 17.1, c'est cela?
M. Marx: Oui. C'est cela.
Mme Blackburn: Je n'ai pas l'article 17.1 dans le projet. Il a
été ajouté.
M. Marx: C'est un amendement qui a été
ajouté. Cela a été rendu nécessaire par
l'amendement qu'on a fait à l'article 17. C'est ce qu'on a
proposé. On retire donc les articles 17 et 17.1.
Le Président (M. Thérien): Adopté? Mme
Blackburn: Adopté.
M. Marx: On ne peut pas se tromper quand on les retire.
Le Président (M- Thérien): Donc, l'article 17 est
retiré. On va maintenant à l'article...
M, Marx: C'est tout en ce qui concerne les articles qui
intéressent particulièrement Mme la députée de
Chicoutimi, il n'y en a pas d'autres.
Le Président (M. Thérien): S'il n'y a pas d'autres
articles, on va suspendre en attendant...
M. Marx: Un instant! Voyons maintenant l'article 142.
Loi sur les courtiers d'assurances
Le Président (M. Thérien): L'article ]42 est
appelé. N'a-t-il pas été adopté? On rouvre
l'article?
M. Marx: On doit rouvrir l'article, s'il vous plaît.
Le Président (M. Thérien): J'ai besoin du
consentement pour rouvrir l'article 142, Mme la députée.
Mme Blackburn: Consentement.
Le Président (M. Thérien): Consentement. M. le
ministre.
M. Marx: À l'article 142, remplacer le paragraphe 3°
par le suivant: "Le bureau de discipline peut, d'office ou sur demande,
ordonner le huis clos et interdire la publication ou la diffusion de
renseignements ou de documents qu'il indique, dans l'intérêt de la
morale ou de l'ordre public, notamment pour assurer le respect du secret
professionnel ou la protection de la vie privée d'une personne ou de sa
réputation. Se rend coupable d'outrage au tribunal, toute personne qui,
par son acte ou son omission, enfreint une ordonnance de huis clos ou de
non-publication." C'est dans le même sens que les autres
modifications.
Mme Blackburn: Seulement une petite question tout à fait
technique. Pourquoi l'avez-vous rédigé en un seul paragraphe
alors que le précédent était en deux
paragraphes?
M. Marx: Parce qu'il a été fait comme cela. Ahi
C'est parce que nous sommes dans un paragraphe.
Mme Blackburn: D'accord. Plutôt que d'en ajouter un
quatrième?
M. Marx: C'est cela.
Le Président (M. Thérien): En fait, c'est un
amendement à l'article 142, n'est-ce pas? Il s'agit d'un
troisième paragraphe?
M. Marx: C'est cela. Le premier paragraphe demeure. On change le
mot "épouse" par le mot "conjointe". Par l'insertion dans la
quatrième ligne du paragraphe 3° et avant les mots "tous les"...
C'est la même chose.
Le Président (M. Thérien): C'est l'amendement
à l'article 3 ?
M, Marx: Au paragraphe 3°.
Le Président (M. Thérien): Au paragraphe 3° ,
excusez-moi.
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Thérien): Est-ce qu'il est
adopté, Mme la députée?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Thérien): Adopté. Est-ce
que l'article 142 est adopté tel qu'amendé? Mme la
députée?
Mme Blackburn: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Thérien): M. le ministre aussi,
j'imagine.
M. Marx: Un instant!
Le Président (M. Thérien): Pas de
problème.
M. Marx: M. le Président, à l'article 142, on a
ajouté "de non-diffusion" à la fin de l'amendement que nous avons
proposé: "Se rend coupable d'outrage au tribunal toute personne qui, par
son acte ou son omission, enfreint une ordonnance de huis clos, de
non-publication ou de non-diffusion." On a oublié ces mots dans quelques
autres.
Le Président (M. Thérien): On va juste ouvrir de
nouveau, légalement. Est-ce que j'ai le consentement?
Mme Blackburn: M. le Président, si je comprends bien, il
faudrait ajouter cela rétroactivement à chacun. D'accord.
M. Marx: On se rend coupable d'outrage dans les trois cas.
Le Président (M. Thérien): Donc, j'ai la permission
de rouvrir cet article, d'ajouter un sous-amendement à l'amendement
parce qu'on ajoute... Est-ce qu'on adopte le sous-amendement et
l'amendement?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Thérien): Et on adopte
l'article?
M. Marx: Tout est adopté. M. le Président, nous
avons maintenant le même amendement pour les articles 32, 80 et 83; on
demande que ces articles soient rouverts. Avons-nous le consentement pour les
rouvrir?
Mme Blackburn: Consentement.
Le Président (M. Thérien): Oui, vous avez le
consentement pour les rouvrir.
M. Marx: Où il est écrit "une ordonnance de huis
clos ou de non-publication", il faut modifier ce bout de phrase pour lire:
"enfreint une ordonnance de huis clos, de non-publication ou de
non-diffusion".
Le Président (M. Thérien): C'est donc rouvert.
Mme Blackburn: C'est rouvert pour... M. Marx:
Adopté et fermé.
Mme Blackburn: Pour ajouter à la fin de ces articles "ou
de non-diffusion".
Le Président (M. Thérien): Donc, l'amendement aux
articles 32, 80 et 83 est adopté, ainsi que les articles.
M. Marx: D'accord.
Le Président {M. Thérien): Est-ce que je peux me
permettre de suspendre la séance pendant quatre ou cinq minutes pour
qu'on puisse régler nos affaires de signature?
M. Marx: Mettre de l'ordre dans la paperasse.
(Suspension de la séance à 11 h 19)
(Reprise à 11 h 34)
Loi sur les ingénieurs
Le Président (M. Thérien): La séance est
rouverte. J'appelle l'article 176.1. M. le député de Taillon.
M. Filion: Àl'article 176.1, est-ce que l'on pourrait
favoriser...
M. Marx: On le retire.
M. Filion: Ah bon! C'est retiré? Qu'est-ce que cela
concernait?
Le Président (M. Thérien): C'est l'article 176.1
que vous retirez?
M. Marx: Oui, je vais juste chercher l'article, M. le
Président.
M. Filion: Ah bon! D'accord, cela va.
M. Marx: D'accord, retiré. C'étaient des
amendements. C'est retiré. C'est un nouvel article qui est
retiré. On retire les articles suivants: 176.1, 176.2, 176.3 et 176.4.
D'accord?
Le Président (M. Thérien): Oui. Y a-t-il
consentement, M. le député?
M. Filion: Je voudrais juste voir... M. Marx: Cela
concerne le domicile.
M. Filion: II est ici, parfait. D'accord, c'est la même
chose. C'est le domicile pour les ingénieurs.
M. Marx: C'est cela. M. Filion: Parfait.
Le Président (M. Thérien): Donc, il y a
consentement de retirer les articles mentionnés.
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Thérien): On passe maintenant
à l'article...
M. Marx: Prochain, suivant.
M. Filion: Là, on a fini les confessions.
Le Président (M. Thérien): Est-ce qu'on suit
l'ordre - il y avait un ordre - M. le député de Taillon? C'est
93, si je me fie à l'ordre qu'il y avait ici.
M. Marx: Non, non, on va suivre l'ordre, maintenant.
M. Filion: Moi, je me demande si on ne serait pas mieux de
recommencer, c'est-à-dire tenter de suivre un ordre chronologique.
M. Marx: C'est cela. Non, non, on va commencer au
début.
M. Filion: Dans la protection du consommateur, on pourrait le
faire... Oui. Protection du consommateur, bonne idée.
M. Marx: On va commencer au début, avec le premier article
qu'on a suspendu. On va commencer avec le début, voir si on peut...
Le Président (M. Thérien): L'article 5?
M. Filion: On l'a fait, la protection du consommateur.' On n'a
pas fini, on pourrait finir la protection du consommateur.
M. Marx: On va commencer au début, on va arriver à
cela finalement. Quel est le problème?
Le Président (M. Thérien): Moi, j'ai ici, sur ma
liste, l'article 5.
M. Marx: Oui. C'est quoi?
Une voix: C'est 88.1 qui a été suspendu.
M. Marx: Bon, qu'est-ce qu'on fait avec cet article?
M. Filion: Comment? M. Marx: L'article 5.
M. Filion: À l'article 5, c'est 88.1 qui a
été suspendu, que faites-vous avec cet article? Bon, alors, la
problématique...
M. Marx: Adopté?
M. Filion: Bon, je vais juste, avec votre permission, on change
de loi rapidement... Ah! C'est le problème que j'avais soulevé,
je me souviens. C'est ma préoccupation, M. le ministre, allez-y.
Allez-y, j'aime bien avoir les deux oreilles du ministre. Ce n'est pas
grave.
Le Président (M. Thérien): M. le
député de Taillon, toujours sur l'article 5, 88.1, vous aviez des
commentaires?
Loi sur l'accès aux documents des organismes
publics et
sur la protection des renseignements
personnels
M. Filion: Ma préoccupation était la suivante. J'y
ai réfléchi, moi aussi, et je suis convaincu que le ministre et
son équipe y ont réfléchi également. L'article 88.1
tel que suggéré dit qu'un organisme public doit refuser de donner
communication au titulaire
de l'autorité parentale d'un renseignement nominatif concernant
un mineur si cette communication est contraire à l'intérêt
du mineur. Pratiquement, cela veut dire ceci: Si vous, M. le Président,
vous avez des enfants à l'école, que votre enfant ne
réussit pas bien et que vous demandez au professeur et au directeur ce
qui ne va pas, à ce moment-là, au jugement de l'instituteur, de
l'institutrice ou de la direction de l'école, on pourrait vous dire: On
ne vous dit pas ce qui ne marche pas, parce que le dire serait contraire
à l'intérêt du mineur. Mon point de vue est que le jugement
è savoir si c'est contraire à l'intérêt du mineur de
vous le dire ou pas, c'est l'école qui l'a dans l'exemple que je vous
donne. Comprenez-vous? Je voudrais sensibiliser les membres de la commission
à cela, je trouve que cela va loin. Je trouve que l'autorité
parentale, en général, dans 99,9999 % des cas est
présumée être de bonne foi et vouloir
l'intérêt de ses enfants. Je ne cannais pas beaucoup de parents...
Là, le ministre m'a répondu à cette époque:
Supposons que l'instituteur s'est aperçu qu'il y avait des relations
avec les parents qui troublaient l'enfant. Le parent va finir par le savoir. Je
n'arrive pas, en deux mots, à me dire à quoi cela va servir,
sinon à accorder une discrétion beaucoup trop large aux
instituteurs qui, parfois, peuvent être tannés de parler aux
parents. Ils peuvent dire: Écoutez, je ne vous le dis pas. Je ne vous
dis pas ce qu'on voit chez votre enfant. Cela fait trois fois que vous venez me
voir ce semestre-ci, je ne vous dis rien. C'est contraire à l'ordre
public. Pouf! Vous vous en retournez chez vous et vous ne savez plus ce qui se
passe à l'école. C'est vous qui êtes le titulaire de
l'autorité parentale. À mon sens, cela va trop loin. Si
l'instituteur a connaissance qu'il y a des choses qui se passent qui sont
contraires à nos lois, parce qu'il y a également la Loi sur la
protection de la jeunesse, si l'instituteur croit qu'un enfant est battu,
à ce moment-là il peut faire appel à tout le
mécanisme qui concerne la protection de la jeunesse. II n'est pas
obligé de cacher quoi que ce soit, il s'aperçoit que l'enfant est
battu et qu'il porte des marques, il ne le dira pas aux parents; il peut bien
le dire aux parents, mais qu'est-ce que cela va changer? Mais il peut aussi le
dire - et rien n'interdit à un instituteur d'aller le dire - aux
personnes concernées, à un comité de protection de la
jeunesse, à des policiers ou peu importe. Vous comprenez ce que je veux
dire? Dans ce sens, vraiment, j'y ai réfléchi, je trouve que
l'article 88.1 va un peu trop loin. Je n'ai pas d'objection à l'article
88.2.
Le Président (M. Thérien): Il est
adopté.
M. Filion: II est déjà adopté? Bon! Alors,
vous voyez comme je suis cohérent!
Le Président (M. Thérien): Je n'ai pas de jugement
à fairel
M. Filion: Je ne vois pas de problème pour l'article 88.2,
c'est vraiment uniquement à l'article 88.1 que je vois un
problème.
M. Marx: Je vais vous donner la raison que le ministère a
trouvée pour l'article 88.1. Supposons qu'il y ait un père qui
harcèlerait sexuellement ses enfants. Il peut aller à
l'école et demander à voir le rapport du psychologue et voir ce
que ses enfants ont dit au psychologue. C'est le harceleur qui peut poser ces
questions et avoir ces informations. Donc, on met l'article 88.1 pour contrer
ces cas. C'est tout.
M. Filion: Pourquoi l'autorité parentale serait-elle
privée du rapport du psychologue? (11 h 45)
M. Marx: Pour la raison que c'est peut-être la personne qui
est la cause de tous ces problèmes psychologiques.
M. Filion: Cela peut juste aider l'autorité parentale
à se responsabiliser.
M. Marx: D'accord. Retirez-le si vous pensez ceci. Je pense que
cela pourrait protéger l'enfant. C'est l'organisme qui va décider
si c'est contraire à l'intérêt du mineur.
Le Président (M. Thérien): M. le
député de Taillon.
M. Filion: Je prends le commentaire de...
M. Marx: Le commentaire de qui?
M. Filion: ...l'AHQ, en ce qui concerne les articles 326 et 327,
mais je les applique à ce cas. Ils disent: En effet, de quelle
manière ce dernier peut-il s'assurer que cela agit dans
l'intérêt du mineur ou pas?
M. Marx: On retire l'article 88.1.
M. Filion: Je vous pose la question. Vous me dites que ce serait
important que le rapport du psychologue ne soit pas communiqué à
l'autorité parentale. Il faut bien que l'autorité parentale se
responsabilise à un moment donné. Ne trouvez-vous pas? Si vous
êtes de mon avis, on va le retirer. Je ne vois pas de raison. Je ne veux
surtout pas nuire à l'intérêt de l'enfant, mais je me dis
que l'intérêt de l'enfant coïncide avec la
responsabilisation. Je ne veux pas faire un débat de trois heures.
M. Marx: Le point que j'ai soulevé, c'est un point
intéressant qu'on a trouvé au ministère. On a
proposé cette modification 88.1. Bien sûr il y a toutes sortes de
questions qu'on peut se poser. On va avoir le même problème des
deux côtés. Si on refuse, si on le donne, quelqu'un pourra
toujours aller devant les tribunaux. L'Association des hôpitaux du
Québec dit quoi?
M. Filion: C'est par analogie, ce n'est pas notre
problème.
M. Marx: Oui, je comprends.
M. Filion: Elle parle de l'accès au dossier d'un mineur,
dans les cas où il est dans l'intérêt du mineur de ne pas
autoriser l'accès ou de l'autoriser. Elle dit: Cela pose des
difficultés quasi insurmontables en pratique pour le responsable de
l'accès à l'information. Elle parle d'un centre hospitalier, mais
par analogie parlons de l'école ou de l'organisme public pour continuer
l'exemple que je donnais. Là on dit: En effet, de quelle manière
ce dernier peut-il s'assurer - ce dernier c'est le responsable de
l'accès à l'information - que le titulaire agit dans
l'intérêt du mineur?
C'est parce qu'a priori je présume que, premièrement, le
parent voit à se responsabiliser et que, deuxièmement, dans
99,999 % des cas l'autorité parentale veut l'intérêt du
mineur. Je me dis que cela ne peut pas nuire en fin de compte. Si le parent est
croche au point de vue psychologique ou à cause de son comportement
sexuel ou physique ou peu importe, c'est bon qu'il le sache à un moment
ou l'autre.
Deuxièmement, s'il y a un danger pour l'enfant, si vraiment c'est
contraire à l'intérêt public, à ce moment on a les
recours prévus en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse et
tout le mécanisme qui découle d'une enquête en vertu de la
Loi sur la protection de la jeunesse.
Je serais disposé à ce que vous le retiriez.
M. Marx: D'accord, retiré! M. Filion: Parfait:
M. Marx: L'article 88.1 est retiré et on peut
renuméroter 88.2 à la place de 88.1.
Le Président (M. Thérien): Étant
donné que l'article 88.1 est retiré, et c'est adopté,
est-ce qu'on adopte l'article 5, 88.1 qui était 88.2?
M. Marx: Parfait.
Le Président (M. Thérien): Adopté?
M. Filion: Adopté.
M. Marx: La même chose à l'article 6.
Le Président (M. Thérien): Si vous voulez me
laisser une petite minute, M. le ministre.
M. Marx: Oui, même deux, mais pas plus.
Le Président (M. Thérien): On est maintenant, M. le
ministre, a... On fait la même chose où?
M. Marx: A l'article 6, on retire l'article 89.1 et...
Le Président (M. Thérien): On numérote 89.2
par 89.1.
M. Marx: C'est cela.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que c'est
adopté?
M. Filion: Si vous me permettez! Est-ce que l'article 89.2 avait
été adopté?
Le Président (M. Thérien): Oui.
M. Filion: Voulez-vous me laisser juste une seconde? Je veux
relire le texte...
Le Président (M. Thérien): Avec plaisir.
M. Filion: ...de la Commission des droits de la personne. De
l'AHQ, pardon. Cela va, adopté.
Le Président (M. Thérien): Attendez! C'est
adopté de retirer l'article 89.1? Donc, de retirer l'article B9.1, c'est
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Thérien): L'article 6
numéroté 89.1 était l'article 89.2?
M, Filion: C'est cela. Le Président (M-
Thérien): Adopté? M. Filion: Adopté.
Loi sur les accidents du travail
M. Marx: Adopté. M. le Président, puis-je vous
demander, à la requête du député de Taillon, de
rouvrir... Est-ce que l'article 8 a été adopté?
Le Président (M. Thérien): L'article 8 est
adopté.
M- Marx: Pouvez-vous rouvrir l'article
a?
Le Président (M. Thérien): Est-ce que j'ai le
consentement?
M. Filion: Oui, toujours.
M. Marx: Pour faire une précision demandée par le
député de Taillon. Article 8: "L'article 54 de la Loi sur les
accidents du travail... Remplacer dans la dernière ligne les mots "la
détermination de" par les mots "rendre une décision sur". C'est
une précision d'ordre terminologique afin de s'assurer que les
renseignements médicaux que la commission peut requérir peuvent
viser non seulement ceux qui sont pertinents pour la fixation du quantum de
l'indemnité, mais également ceux qui sont pertinents pour
décider du bien-fondé de la réclamation.
M. Filion: M. le Président, cela va tout è fait
dans le sens de ce que j'avais soulevé lors de l'étude de cet
article. Il m'avait semblé qu'une formulation autre que celle
suggérée dans l'article 8 était nécessaire.
Effectivement, je me rends compte que les légistes et la
"légisterie", si je peux m'exprimer ainsi - j'espère que c'est
devenu une expression consacrée et acceptée, la
"légisterie"...
M. Marx: La "légistique". M. Filion: La
"légistique".
M. Marx: Au ministère nous avons un bulletin
intitulé " légistique".
M. Filion: "Le légistique". Alors, en termes de
"légistique", je crois que c'est une nette amélioration.
M. Marx: On est au service du député de
Taillon.
Le Président (M. Thérien): D'accord? M. Filion:
De la population. M. Marx: Et de la population.
M. Filion: C'est la même chose, remarquez, dans la mesure
où la population est comprise dans...
Le Président (M. Thérien): Est-ce que l'amendement
à l'article 8 est adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Thérien): L'article 8 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Filion: Adopté.
M, Marx: M. le Président, j'aimerais demander de rouvrir
l'article 9 pour les mêmes raisons.
Le Président (M. Thérien): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Marx: Oui.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que j'ai
consentement? Oui.
M. Filion: Oui, consentement.
M. Marx: À l'article 9, remplacer dans la dernière
ligne les mots "la détermination d'" par les mots "rendre une
décision sur".
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Thérien): Attendez! L'amendement
à l'article 9 est adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Thérien): L'article 9 tel
qu'amendé est adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Thérien): M. le
député de Taillon?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Thérien): On passe maintenant
à quel article, M. le ministre?
M. Marx: Le prochain est l'article 18. C'est vous qui avez...
M. Filion: L'article 17 a été retiré. M.
Marx: Oui.
Le Président (M. Thérien): L'article 18 a
été adopté.
Une voix: On est rendu à l'article 43, à moins que
vous ayez des réouvertures.
M. Filion: Si vous avez des réouvertures, il n'y a pas de
problème, mais je crois que nous serions normalement rendus è
l'article 32.
Le Président (M. Thérien): Quand vous parliez de
l'article 18, M. le ministre, est-ce qu'il est à rouvrir?
M. Marx: Non. Je pense qu'il a été suspendu.
Le Président (M. Thérien): II a
été
adopté.
Une voix: Non, il n'a jamais été suspendu. J'ai ici
les galées du débat et il n'a jamais été
suspendu.
M. Filion: Il a été adopté. À ma
connaissance, il n'y avait pas de problème à l'article 18, M. le
ministre. Je pense qu'on était rendu à l'article 32, non?
Loi sur l'assurance-maladie
M. Marx: L'article 22.
Le Président (M. Thérien): L'article 22 a
été adopté.
M. Marx: Nous en demandons l'ouverture pour un amendement
technique.
Le Président (M. Thérien): Consentement?
M. Filion: Oui, consentement pour rouvrir. Donc, l'amendement
serait...
M. Marx: ...technique, oui. M. Filion: Fantastique!
M. Marx: L'amendement s'en vient. Le papillon va nous arriver
bientôt.
Le Président (M. Thérien): Donc, votre amendement
technique, M. le ministre.
M. Marx: Oui, M. le Président. C'est un changement
technique. Remplacer l'article 22 par le suivant: "22. L'article 65 de cette
loi est modifié: 1 par le remplacement, dans les première et
deuxième lignes du troisième alinéa, des mots "selon les
conditions qu'il détermine" par "conformément aux conditions et
formalités prévues par la Loi sur l'accès aux documents
des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels";
2° par le remplacement, dans les première et deuxième lignes
du quatrième alinéa, des mots "selon les conditions qu'il
détermine" par "conformément aux conditions et formalités
prévues par la Loi sur l'accès aux documents des organismes
publics et sur la protection des renseignements personnels."
Le Président (M. Thérien): M. le
député de Taillon.
M. Fiïion: Oui. Je suis en train de prendre connaissance de
l'amendement, M. le Président.
M. Marx: Ce qu'on a prévu dans le quatrième, on
l'ajoute au troisième.
M. Filion: Oui. Cela va pour le quatrième alinéa.
Je veux seulement replacer cet amendement dans le cadre de la discussion que
nous avons déjà eue.
M. Marx: D'accord.
M. Filion: Sur l'assujettissement de la Loi sur
l'assurance-maladie et...
M. Marx: C'est cela. "La régie peut, conformément
aux conditions déterminées par le gouvernement, transmettre
certains renseignements sur des professionnels ou des
bénéficiaires à certains ministères ou organismes
du gouvernement du Québec. La modification proposée a pour objet
d'assujettir ce pouvoir aux conditions et formalités de communication
prévues à la Loi sur l'accès..." Ici, on a modifié
d'autres paragraphes pour que cela soit prévu partout dans le projet de
loi.
M. Filion: M. le ministre, me permettez-vous une question? Votre
collègue, le ministre des Communications, a déposé sa
brique. Est-ce qu'il l'a déposée en Chambre?
M. Marx: Non.
M. Filion: Non. En tout cas, il nous a remis sa brique concernant
l'incompatibilité de certaines dispositions législatives eu
égard à l'entrée en vigueur de l'ensemble de la loi et de
tous ses articles. Je me demande si on va finir par se retrouver, parce que ce
n'est pas facile. Ces conditions et ces formalités de communication de
documents et tout cela, ce n'est pas facile. Je me demande si c'est un exercice
qu'on sera obligé de recommencer dans six mois, et cette fois-là
avec votre collègue. Je m'interroge là-dessus. Parce qu'il y a
une bonne partie...
Une voix: II y a une nuance importante... (12 heures)
M. Filion: D'accord, il y a une nuance importante entre les deux,
mais c'est parce qu'au fond, dans la charte, il y a aussi des droits à
l'accès. Par exemple, la brique qui a été
déposée par votre collègue, est-ce que je dois en tenir
compte? L'amendement qu'on fait est-il contenu dans cette brique?
Probablement.
M. Marx: Mais ce n'est pas dans sa loi, parce qu'ici on est dans
la Loi . sur l'assurance-maladie. Mais, si la Loi sur l'assurance-maladie est
modifiée par le projet de loi qui sera parrainé par le ministre
des Communications, cela va de soi qu'on va tenir compte des modifications
qu'on fait aujourd'hui, parce que nous faisons ces modifications après
avoir consulté le ministère des Communications relativement
à la Loi sur l'accès aux documents des
organismes publics et sur la protection des renseignements personnels.
On ne propose pas ces amendements dans le vide. C'est toujours après
consultation du ministère des Communications.
Le Président (M. Thérien): Vous
réfléchissez toujours?
Une voix: II est en perpétuelle réflexion.
Le Président (M. Thérien): Vous êtes toujours
dans vos réflexions?
M. Filion: M. le Président, je suis en train de
réfléchir et d'échanger avec l'excellente recherchiste de
notre équipe qui nous a soutenus tout au long de ce projet de loi 92 et
que je tiens à remercier publiquement.
M. Marx: Elle fait bien le travail. On sait cela par les propos
du député de Taillon.
M. Filion: C'est cela.
M. Marx: Par ses propos, on sait ce que...
M. Filion: De concert avec le ministre, je voudrais lui rendre
hommage aujourd'hui. Je le ferai aussi quand on aura fini le projet de loi
92.
M. Marx: On va voir...
M. Filion: Adopté. Cela va.
Le Président (M. Thérien): Adopté.
L'amendement est adopté. L'amendement est adopté, M. le ministre?
L'article 22, tel qu'amendé, est adopté, M. le
député?
M. Filion: Oui.
M. Marx: Réouverture de l'article 23 pour une question
technique.
Le Président (M. Thérien): Y a-t-il consentement
pour l'ouverture de l'article 23?
M. Filion: Juste pour se comprendre, est-ce qu'il y a beaucoup de
réouvertures d'articles?
M. Marx: Non.
M. Filion: Environ combien?
M. Marx: Quelques-unes.
M. Filion: II en reste combien? Cinq ou dix?
M. Marx: Cinq.
M. Filion: D'accord.
M. Marx: Remplacer l'article 23 par le suivant: L'article 66 de
cette loi est modifié par le remplacement, dans la troisième
ligne du premier alinéa, de "à l'article 65" par "au premier
alinéa de l'article 65", par le remplacement, dans la quatrième
ligne du deuxième alinéa, de "à l'article 65" par "au
premier alinéa de l'article 65".
M. Filion: Concordance. Adopté.
Le Président (M. Thérien): L'amendement est
adopté. L'article 23, tel qu'amendé, adopté?
M. Filion: C'est cela.
M. Marx: Ensuite, l'article 43, M. le Président. Je pense
que...
M. Filion: M. le Président, j'avais une note à
l'article 32, mais c'est fait.
Le Président (M. Thérien): Vous m'avez dit à
l'article 42?
M. Filion: À l'article 32.
M. Marx: Un instant, M. le Président! On me dit qu'il y en
a un autre, l'article 27.1.
Loi sur les assurances
Le Président (M. Thérien): Article 27.1. C'est un
nouvel article, M. le ministre?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Thérien): M. le
député...
M. Filion: Oui, à quel article?
Le Président (M. Thérien): L'article 27.1, un
nouvel article.
M. Filion: D'accord. Article 27.1.
M. Marx: L'article 27.1, c'est un nouvel article. Insérer,
après l'article 27, le suivant: "27.1 L'article 93.267 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans la deuxième ligne du premier
alinéa, des mots "en tout temps" par les mots "à toute heure
raisonnable".
M. Filion: C'est l'inspecteur des assurances?
M. Marx: C'est cela, l'inspecteur général.
M. Filion: II nous avait échappé!
M. Marx: Non, nous avons étudié ce projet de loi
à nouveau pour être sûrs qu'on a tenu compte de tous les
commentaires du député de Taillon, sur papillon, à cause
d'une intervention du député de Taillon qui lui était
proposée par sa recherchiste.
M. Filion: C'est drôle. J'aurais aimé accepter cette
déclaration de paternité que m'attribue le ministre, mais la
Commission des droits de la personne, à la page 18 de son
mémoire, avait signalé cette anomalie.
M. Marx: Donc, cela fait deux personnes: une de la commission et
le député.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que le nouvel
article 27.1 est adopté?
M. Filion: C'est cela, adopté.
M. Marx: On est à l'article 43 maintenant.
M. Filion: Juste avant, est-ce que vous me permettriez
d'arrêter à l'article 32?
M. Marx: Oui, vous pouvez arrêter où vous
voulez,
M. Filion: Faire un arrêt. M. Marx: Comme un
papillon.
M. Filion: Est-ce que l'article 32 a été
modifié cet avant-midi en mon absence?
M. Marx: On l'a remplacé avec notre nouvelle version.
M. Filion: Je vais juste en prendre connaissance.
Le Président (M. Thérien): L'article 32.
M. Filion: C'est-à-dire la version où il y a un
outrage au tribunal et où on crée une distinction entre
l'ordonnance...
M. Marx: On a même ajouté...
M. Filion: ...de non-publication et le huis clos.
M. Marx: Oui, on a ajouté un mot à la fin de...
M. Fîlion: Si je pouvais juste... M. Marx: Oui, pas
de problème.
M. Filion: Vu que c'est le Barreau et qu'ils vont lire cela avec
beaucoup d'attention.
M. Marx: Oui, c'est cela. Il y a un changement à la fin:
"ou de non-diffusion". Je crois que le député de Taillon
protège d'une façon particulière l'association
professionnelle dont il est membre.
M. Filion: Et dont le ministre est membre, M. le
Président. Je ne sais pas s'il est encore membre ou s'il a
été obligé de démissionner, étant ministre
de la Justice.
M. Marx: Non.
M. Filion: Oui, je pense que vous le demeurez, moi aussi. Je
trouve que les cotisations coûtent cher quand on ne pratique pas, par
exemple!
Le Président (M. Thérien): On va laisser faire les
cotisations étant donné qu'il y a plusieurs articles
amendés et rouverts. Article 42.
M. Filion: Je me demande, M. te ministre, si le Barreau ne
pourrait pas créer deux catégories, c'est-à-dîre les
avocats qui pratiquent et les avocats qui ne pratiquent pas, parce qu'on est
intéressé à lire, à recevoir l'information, etc.,
mais comme on ne pratique devant les tribunaux...
Le Président (M, Thérien): On ne s'attardera pas
sur cette question, parce que...
M. Filion: Mais, M. le Président, je vous dis cela en
passant.
Le Président (M. Thérien): Oui, mais est-ce qu'on
peut se le permettre?
M. Filion: J'ai souligné la question, je dois vous le
dire, au bâtonnier. Par exemple, on peut vouloir demeurer membre d'une
corporation professionnelle à cause de l'information qui circule et qui
nous intéresse toujours. Par contre, étant donné qu'on ne
pratique pas, et surtout quand arrivent les cotisations additionnelles ou des
cotisations spéciales...
M. Marx: J'aimerais souligner au député de Taillon
que, pour être nommé juge, il faut être membre du Barreau
depuis dix ans.
M. Filion: C'est déjà fait dans mon cas.
M. Marx: C'est déjà fait, mais je parle des
députés qui sont plus jeunes et qui ont peut-être fait
juste trois ans avant d'arriver à l'Assemblée nationale. Donc,
s'ils gardent leur statut de membres du Barreau, il sera possible pour eux,
après leur départ, d'être nommés juges.
Peut-être, à cette époque, ce
sera le député de Taillon qui va le faire.
M. Filion: Je sais que le député de Mille-Iles,
è chaque fois qu'on parle de "jugerie", devient extrêmement...
Le Président (M. Thérien): Si vous permettez, je
vais arrêter cela.
M. Filion: ...intéressé, mais il n'est pas ici ce
matin.
Le Président (M. Thérien): Si vous permettez, les
discussions sur le Barreau pourraient être reportées sur l'heure
du dîner. On est à l'article 42, M. le ministre, je pense?
Loi sur le cinéma
M. Marx: Article 43.
Le Président (M. Thérien): Article 43.
M. Filion: II faut le suspendre encore, malheureusement. Mais,
cet après-midi, on va essayer de...
M. Marx: Mais qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse avec
l'article 43?
M. Filion: Vous l'abrogez carrément. C'est un article de
loi qui prévoit que le gouvernement peut imposer, lorsqu'il juge que les
films québécois sont indûment privés de
débouchés au Québec, aux propriétaires ou aux
exploitants de salles ou de ciné-parcs l'obligation d'inclure dans leur
programmation des films québécois dans la proportion et dans la
période qu'il indique.
Mon collègue, le député de Saint-Jacques, va venir
tantôt ou plus tard dans nos travaux. Mais un des problèmes
soulevés... On connaît les difficultés qui assaillent
l'industrie du cinéma québécois et là on
décide d'abroger un article qui permettrait au gouvernement de favoriser
la diffusion de films québécois au Québec. Par contre,
j'explique l'article d'une façon générale.
Le Président (M. Thérien): Vous venez de le
suspendre, de toute façon. On pourrait reprendre...
M. Filion: C'est cela, mais il me demande pourquoi, M. le
Président.
Le Président (M. Thérien): Parfait.
M. Filion: Vous ne voudriez sûrement pas...
Le Président (M. Thérien): Parfait:
Excusez-moi!
M. Filion: On reçoit si peu de questions comme membres de
l'Opposition. Je suis convaincu...
Le Président (M. Thérien): Non, c'est parce que je
n'avais pas entendu.
M. Filion: Oui. Je suis convaincu...
M. Marx: Je vais vous expliquer quelque chose, M. le
Président. Il y a une nouvelle Loi sur le cinéma qui est le
chapitre C-18.1. Quand cette loi sera entièrement en vigueur, l'article
8 de la Loi sur le cinéma, chapitre 18, va disparaître de toute
façon. Si vous voulez que la disparition se fasse par le temps et non
par l'effet de la loi, je n'en ferai pas tout un plat et je ne ferai pas venir
le député de Saint-Jacques pour cela.
M. Filion: Le problème est très bien cerné
de part et d'autre. Je n'ignorais pas que le chapitre 18.1 de la Loi sur le
cinéma contenait un tel article.
M. Marx: Bon. Je retire l'article 43.
M. Filion: Je trouve que le problème est bien
cerné. Mais, comme je vous le dis, je pense que la discussion ne va
prendre que quelques minutes car je sais que le député de
Saint-Jacques veut intervenir là-dessus. Alors...
M. Marx: Non, non, l'article est retiré. Il n'y a donc pas
de discussion. On ne peut pas refuser de retirer un article et faire une
discussion juste pour le "fun".
Le Président (M. Thérien): C'est cela.
M. Filion: Non, mais de retirer un article, ce n'est pas faire
une discussion pour le "fun".
Le Président (M. Thérien): Non, ce n'est pas mon
jugement... Il demande de le retirer; est-ce qu'il y a consentement?
M. Marx: On le retire et si le député de
Saint-Jacques veut faire une discussion sur...
M. Filion: C'est cela. Je vais lui dire que vous retirez
l'article et si...
M. Marx: Je le retire maintenant, mais s'il veut venir faire un
discours sur cet article...
M. Filion: D'accord. Mais ce n'est pas un discours...
M. Marx: Une intervention discursive. M. Filion: C'est
cela. D'accord. Je vais
rapporter au député de Saint-Jacques...
M. Marx: Parce que vous comprenez, M. le Président, que
l'article va disparaître par le temps.
M. Filion: Oui, mais il n'est pas encore en vigueur, par
exemple...
M. Marx: Non, par le temps, il va disparaître.
M. Filion: ...l'article qui ferait disparaître cet
article-là.
M. Marx: Non. L'article actuel, à savoir que le
gouvernement peut par règlement... Si le gouvernement ne veut pas le
faire, on ne le fera pas et cela va disparaître. Je ne veux pas avoir de
discussions théoriques. L'article est retiré. Ensuite, si le
député de Saint-Jacques veut venir nous expliquer quelque chose,
on l'entendra.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Thérien): II y a consentement pour
retirer l'article 43...
M. Filion: C'est cela.
Le Président (M. Thérien): ...avec la
possibilité d'une réouverture pour le député de
Saint-Jacques.
M. Filion: Oui, il y a toujours cette ouverture, de toute
façon, M. le Président.
Le Président (M. Thérien): Parfait. M. Filion:
D'accord. Cela va. Le Président (M. Thérien): Article
51?
Loi sur les cités et villes
M. Marx: II y a une ouverture à l'article 50; s'il vous
plaît, M. le Président.
Le Président (M. Thérien): Consentement?
M. Filion: Le consentement, vous n'avez pas besoin de me le
demander, M. le Président. Il est toujours accordé.
Le Président (M. Thérien): Parfait. Je vous
remercie d'être aussi pratique. Article 50?
Une voix: Est-ce qu'on peut en avoir des copies?
M. Marx: M. le Président, c'est le député de
Taillon qui l'a demandé. J'en suis sûr maintenant. Je ne sais pas
si cela a été demandé par sa recherchiste aussi. À
l'article 50, insérer, après le paragraphe 2°, le suivant:
2.1 par le remplacement, dans la première ligne du paragraphe 9° du
premier alinéa, du mot "prohiber" par le mot "réglementer".
M. Filion: On va le regarder. Est-ce que vous pourriez le lire ou
si on fait venir le neuvième paragraphe? (12 h 15)
M. Marx: Pour réglementer...
M. Filion: Est-ce le port du costume de bain?
M. Marx: Ce sont les costumes de bain.
M. Filion: Vous riez, M. le Président. Les tribunaux se
sont penchés là-dessus a l'occasion de ce que vous savez,
à Outremont...
Le Président (M. Thérien): J'ai suivi cela.
M. Filion: ...et j'avais souligné au ministre le fait que
la Loi sur les cités et villes, au neuvième paragraphe de
l'article 415... C'est malheureux, on avait tantôt dans cette salle un
des conseillers municipaux d'Outremont.
M. Marx: Le mot "prohiber" veut dire pas de bikini, mais d'autres
maillots de bain. Est-ce cela? Réglementer, mais pas...
M. Filion: Ne bougez pas, je vais juste me retrouver. Là
on est à l'article 50.
M. Marx: Ce n'est pas dans le cahier.
M. Filion: C'est après le paragraphe
deuxièmement...
M. Marx: C'est l'article 414, le paragraphe 9.
M. Filion: II faut que je me réfère... Ne bougez
pas, cela s'en vient.
On peut se rhabiller et passer à l'article suivant, M. le
Président.
Le Président (M. Thérien): Est-ce que l'amendement
est adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Thérien): Adopté. Est-ce
que l'article 50 tel qu'amendé est adopté?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Thérien): Maintenant...
M. Marx: Un autre changement à
l'article 51, M. le Président, ouverture de l'article 51. Un
autre amendement demandé par le député de Taillon. Ce sera
connu à l'avenir comme les amendements Filion dans l'histoire du
Québec. Il y a la loi Lacombe, il va y avoir des amendements Filion. Ce
n'est pas un amendement marxiste, c'est...
M. Filion: M. le Président, juste pour souligner au
ministre que, dans notre système parlementaire, le député
de D'Arcy McGee et ministre de la Justice sait fort bien, ayant lui-même
produit plusieurs amendements à des lois qui, malheureusement, ne
portent pas son nom...
M. Marx: Parce que c'était des amendements mineurs et pas
majeurs comme l'amendement qu'on propose maintenant.
M. Filion: C'est un amendement mineur, le ministre de la Justice
le sait fort bien. Moi aussi j'ai tenté de retracer les amendements Marx
aux projets de loi où le ministre de la Justice avait apporté une
collaboration vigoureuse au ministre de la Justice de l'époque,
c'est-à-dire il en a connu quand même deux ou trois...
M. Marx: II va y avoir un livre sur cette question.
M. Filion: Dans ce sens, pas plus qu'on aura les amendements
Marx, malheureusement, on n'aura pas les amendements Filion.
Le Président (M. Thérien): Si je comprends bien par
cette discussion, l'amendement est adopté.
M. Marx: Oui. Est-ce que c'est adopté? D'accord.
M. Filion: Votre perspicacité, M. le Président,
deviendra proverbiale.
Le Président (M. Thérien): L'article 51 tel
qu'amendé est adopté.
M. Filion: Adopté.
M. Marx: Juste en passant, l'amendement à l'article 51,
c'est pour changer le mot "prohiber" pour "réglementer". D'accord?
M. Filion: D'accord. Est-ce qu'on a fait la concordance, M. le
ministre, des termes utilisés dans le Code municipal et la Loi sur les
cités et villes avec les amendements que vous produisez? Oui!
M. Marx: Oui.
M. Filion: D'accord.
Code municipal du Québec
Le Président (M. Thérien): On est rendu à
l'article 93 si on suit l'ordre.
M. Marx: L'article 93.
M. Filion: L'article 93. Je ne sais pas pourquoi. Ah, c'est vrai!
D'accord, vous avez raison.
M. Marx: L'article 93, c'est une autre ouverture...
Le Président (M. Thérien): II n'était pas
adopté?
M. Marx: Non, pas adopté. Une voix: II était
suspendu.
M. Marx: C'est cela. C'est la question que le
député de Taillon a posée. C'est pour le Code municipal,
changer le mot "prohiber" par le mot "réglementer".
M. Filion: Oui.
M. Marx: Je suis tout è fait d'accord avec cela.
M. Filion: L'idée, M. le Président, et je suis
convaincu que cela vous préoccupe au moment où on se parle, c'est
de faire en sorte d'établir une concordance dans les termes
utilisés pour ce qui sera dorénavant la réglementation -
et non pas la prohibition - de la distribution de circulaires, annonces,
prospectus et autres imprimés dans les cités et villes et les
municipalités régies par le Code municipal. C'est de créer
une harmonisation des lois municipales eu égard à la
réglementation de la distribution.
M. Marx: On n'a jamais eu l'intention de prohiber. On ne peut pas
donner le pouvoir de prohiber parce que c'est inacceptable. Mais, il y a des
"prohibés" qui veulent dire des "réglementés".
Le Président (M. Thérien): L'amendement est
adopté?
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Thérien): L'article 93...
M. Marx: J'aimerais juste souligner, M. le Président,
qu'il y a eu des articles erronnés dans les journaux en ce sens qu'on a
dit qu'on avait adopté ces articles. On n'a pas adopté ces
articles.
M. Filion: C'est cela. En ce sens-là, effectivement, il y
a eu un article qui laissait entendre que nous avions adopté -alors que
nous sommes en train de modifier
- des dispositions pour les rendre conformes à la charte des
droits.
M. Marx: C'est possible qu'entre les échanges de vues des
députés et moi-même un journaliste, en allant se chercher
un café, ait manqué un bout de phrase.
Le Président (M. Thérien): L'article 93 te!
qu'amendé est-il adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Thérien): On passe maintenant
à l'article 121, si on suit toujours.
M. Marx: M. le Président!
Le Président (M. Thérien): Oui. L'article 121 avait
été suspendu,
M. Marx: C'est parce qu'on fait mention à l'article 90...
Je ne veux pas le suspendre une autre fois.
M. Filion: Non, on va juste voir... Je le dis en toute
honnêteté et je suis convaincu que le ministre m'excusera, mais
dans les 392 articles qu'on a étudiés celui-là
m'échappe un peu. C'est l'article 90 auquel il est fait
référence dans l'article 91...
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: On va le vérifier. À l'article 90 on
donnait un pouvoir d'arrestation à un...
M. Marx: Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse?
M. Filion: C'est cela. Cela n'a pas d'allure, l'article 90. Je me
souviens.
L'article 91 fait référence à l'article 90.
D'accord?
M. Marx: À l'article 90.
M. Filion: Je vous lis l'article 90. Il va loin. Toute personne -
je n'ai pas besoin d'énumérer les huit premières lignes -
qui fait défaut de comparaître, de remettre des documents, de
répondre suffisamment à toute question qui peut lui être
faite - cela va loin un peu - qui refuse de se conformer à une
ordonnance - écoutez cela - peut être arrêtée... Je
vais prendre le pire des exemples: "Toute personne qui refuse..."
M. Marx: ...
M. Filion: Laissez-moi vous le lire, M. le ministre, "...de
répondre suffisamment à toute question qui peut lui être
faite (...) peut être arrêtée sur un ordre écrit de
la commission ou de l'un de ses membres et conduite à un
établissement de détention pour y être détenue,
pendant une période de temps n'excédant pas trente jours, ou
être condamnée à payer, en sus des frais, une amende
n'excédant pas cent dollars..." Cela a dû échapper quelque
part à l'attention, mais, pourtant, je l'avais souliqné la
dernière fois. L'article 90 auquel se réfère l'article
91...
M. Marx: D'accord. M. le Président, nous sommes encore en
consultation avec le ministère des Affaires municipales. Il sera
nécessaire de suspendre l'adoption de cet article pour voir si le
ministère des Affaires municipales est prêt à modifier
l'article 90.
Le Président (M. Thérien): Nous le suspendons pour
une deuxième fois.
M. Filion: Excellent!
Le Président (M. Thérien): Nous en sommes
maintenant à l'article 199.
Loi sur la liberté des cultes
M. Marx: Ce sera bon, M. le Président, parce que ce que
nous avons voulu faire a été mal compris. Donc, ce que nous
allons faire, pour qu'il soit bien clair que nous sommes pour la liberté
des cultes, c'est d'abroger l'article. Il y a des amendements. Remplacer
l'article 199 du projet de loi par le suivant: "199. L'article 2 de la Loi sur
la liberté des cultes est abrogé." Voilà! Un article qui
est en vigueur depuis plus d'un siècle est maintenant ahrogé. On
fait l'histoire du Québec, ici, aujourd'hui, M. le Président.
Le Président (M. Thérien): Cela me fait plaisir d'y
participer.
M. Filion: M. le Président, de présider...
Le Président (M. Thérien): Oui, en plus. M.
Filion: ...à l'histoire.
Le Président (M. Thérien): M. le
député de Taillon, est-ce qu'il y a des commentaires sur ce geste
historique?
M. Filion: Non, mais, comme il y a plusieurs amendements a la Loi
sur la liberté des cultes, je réserverai mes commentaires lorsque
j'aurai pris connaissance et quand le ministre nous aura...
M. Marx: ...si l'on abroge des articles, il ne faut pas
être contre cela.
M. Filion: Non, mais on va voir lesquels, ce qui demeure et tout
cela.
M. Marx: D'accord. On en a pour une minute pour ce qui est des
autres amendements. On peut terminer. Il faut que l'histoire du Québec
soit faite avant l'heure du lunch.
M. Filion: L'ajournement.
M. Marx: L'article 203. Remplacer l'article 203 du projet de loi
par le suivant: "L'article 11 de cette loi est abrogé."
Remplacer l'article 204 du projet de loi par le suivant: "L'article 1?
de cette loi est abrogé."
Ce projet de loi est modifié par l'insertion, après
l'article 204, du suivant: "204,1 L'article 13 de cette loi est
abrogé."
Puis-je demander de nous permettre de renuméroter la Loi sur la
liberté des cultes?
M. Filion: II est 12 h 30, M. le Président. On reprend nos
travaux cet après-midi. Je vais vérifier la portée des
amendements et des papillons qui viennent de se poser sur notre table. Je suis
convaincu qu'ils vont probablement aller dans le sens des arguments que nous
avons fait valoir. Je vais quand même regarder la portée de ces
papillons, eu égard à nos commentaires sur l'ensemble de la Loi
sur la liberté des cultes. Si vous voulez suspendre nos travaux...
Le Président (M. Thérien): Oui, je vais suspendre
les travaux. Je vais vous remercier.
M. Filion: Vous ne les suspendez pas, vous les ajournez.
Le Président (M. Thérien): Nous ajournons, jusqu'au
prochain avis, sine die. Je vous remercie beaucoup, ce fut fort
agréable.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise à 19 h 48)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaîtl
Je déclare la séance de la commission des institutions
ouverte. La commission est réunie ce soir pour procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 92, Loi modifiant
diverses dispositions législatives eu éqard à la Charte
des droits et libertés de la personne.
Nous sommes rendus è l'article 199. J'appelle l'article 199. M.
le ministre.
M. Marx: Voilà. Nous avons déjà
proposé de retirer les articles 2, 11, 12 et 13 de la Loi sur la
liberté des cultes.
M. Filion: Les articles 2...
M. Marx: Les articles 2, 11, 12 et 13.
M. Filion: Les articles 2, 11, 12 et 13.
M. Marx: Donc, l'article 199 sera retiré et on...
M. Filion: Alors, si je comprends bien, au début de nos
travaux de ce soir, dans la Loi sur la liberté des cultes va demeurer
l'article 1 qui exprime le principe du libre exercice du culte et va
disparaître l'article 2 qui, lui, concerne les attaques soi-disant
outrageantes ou injurieuses et la diffusion de ces attaques. Vont demeurer les
articles 3 à 7 qui concernent le bon ordre dans les églises, les
alentours d'églises. Et l'article 8 va sauter, ainsi que l'article 11,
qui concerne l'infraction, et l'article 12. C'est cela que vous avez dit?
L'article 12 est également retiré? L'article 12 est
retiré. C'est une espèce d'injonction.
M- Marx: D'accord?
M. Filion: C'est un détail, mais à l'article 15 il
y a une prescription d'un mois. Alors, à ce moment-là, Mme la
Présidente, le ministre prend l'excellente décision de s'en
remettre aux règles usuelles de droit qui gouvernent l'ensemble des
activités, que cela soit religieux ou autre. J'ai déjà eu
l'occasion de m'exprimer publiquement là-dessus: on a le Code civil, on
a le Code criminel, on a la publicité haineuse et, dans ce sens,
même en l'absence de mon collègue le député de
Saint-Jacques qui, on le sait, a apporté une attention toute
particulière à cette loi - je m'excuse, le député
de Mercier - nous nous réjouissons de la décision prise par le
ministre en ce qui concerne ces articles qui seront retirés de la Loi
sur la liberté des cultes. Nous sommes donc d'accord pour le retrait
dans les cas que vous soulevez.
M. Marx: D'accord. Mme la Présidente, voici nos
amendements. Remplacer l'article 199 du projet de loi par le suivant: "199.
L'article 2 de la Loi sur la liberté des cultes est abrogé."
Adopté?
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté? Adopté. L'article 199 amendé est adopté?
Adopté. J'appelle l'article 203.
M. Marx: Est-ce que l'article 200 a été
adopté?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. Les
articles 200, 201 et 202 ont été adoptés. J'appelle
l'article 203.
M. Marx: L'amendement se lit comme suit: Remplacer l'article 203
du projet de loi par le suivant: "203. L'article 11 de cette loi est
abrogé."
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
203 est adopté?
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 203 est adopté?
M. Marx: Oui. M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 203 est
adopté te! qu'amendé. J'appelle l'article 204.
M. Marx: L'amendement est pour remplacer l'article 204 du projet
de loi par le suivant: "204. L'article 12 de cette loi est abrogé."
M. Filion: Pardon?
M. Marx: "L'article 12 de cette loi est abrogé",
c'est-à-dire la Loi sur la liberté des cultes. D'accord?
M. Filion: Je ne sais pas si ce sont les pompiers ou les cloches
de l'Assemblée nationale.
M. Marx: D'accord, Mme la Présidente? M. Filion:
D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 204 est
adopté.
M. Marx: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 204 est adopté?
M. Filion: Adopté.
M. Marx: Nous avons une...
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 204 avec
amendement est adopté. J'appelle l'article 204.1.
M. Marx: C'est cela, Mme la Présidente. "204.1 L'article
13 de cette loi -c'est-à-dire la Loi sur la liberté des cultes
-est abrogé."
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
204.1 est adopté?
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
230.
M. Filion: On a donc fini avec la Loi sur la liberté des
cultes. Mme la Présidente, c'est maintenant l'article 230?
La Présidente (Mme Bélanger): C'est cela, M. le
député de Taillon.
M. Filion: Ne bougez pas. On va essayer de suivre. J'aimerais
entendre le ministre sur l'article 230.
M. Marx: Sur quel article? M. Filion: L'article 230.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 230.
Loi sur l'observance du dimanche
M. Marx: La Loi sur l'observance du dimanche. Je vais faire mes
commentaires, Mme la Présidente. Je pense que c'est très
simple.
La Loi sur l'observance du dimanche de Québec a été
adoptée à cause de la loi fédérale sur le dimanche
adoptée en 1907, parce que la loi fédérale sur le dimanche
a interdit toute activité le dimanche, sauf si c'est permis par une loi
provinciale.
En effet, vous savez que, autrefois, on a joué au baseball au
Québec, les Royals; cela fêtait interdit à Toronto. A
Toronto ils ont respecté, plus ou moins intégralement, la loi
fédérale sur le dimanche, ce qui a empêché les
sports le dimanche. Au Québec on a toujours une loi pour permettre qu'on
joue au baseball le dimanche.
Je peux vous lire l'article 6 de la loi fédérale sur le
dimanche: Sauf les dispositions d'une loi provinciale en vigueur le 1er mars
1907 ou après cette date, it est défendu le dimanche de prendre
part à un concours ou à un jeu public dans un but de gain, de
prix ou de récompense ou d'y assister, ou d'organiser un spectacle ou
une réunion publique, d'y participer ou d'y assister excepté dans
une église, et ainsi de suite.
Donc, la loi fédérale sur le dimanche a
empêché un certain nombre de choses, sauf si c'était permis
par une loi provinciale. La loi fédérale sur le dimanche a
été déclarée inconstitutionnelle en 1985 dans
l'arrêt Big M. Drug Mart, une cause de l'Alberta. Donc, s'il n'y a pas de
loi fédérale sur le dimanche, nous avons une loi sur les heures
d'affaires des établissements commerciaux qui permet de régir les
aspects commerciaux concernant le dimanche. (20 heures)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon. Je m'excuse, M. le ministre.
M. Marx: C'est-à-dire que la vente le dimanche est
couverte par cette loi sur les heures d'affaires. D'accord?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: Ma première observation va dans le même
sens que celle que vient juste de fournir le ministre. C'est notre
compréhension, de ce côté-ci, que l'abolition de la Loi sur
l'observance du dimanche ne modifie finalement en rien la pleine application de
la Loi sur les heures d'affaires des établissements commerciaux.
M. Marx: ...le fondement, parce que la loi fédérale
sur le dimanche est fondée sur la compétence
fédérale en matière criminelle. On a dit dans les
anciennes causes que le droit criminel comporte la religion, donc voilà.
Cela vient de l'Angleterre; c'est toute une histoire.
Notre loi sur les heures d'affaires n'est pas une loi fondée sur
la religion, c'est une loi fondée sur le travail, la
réglementation des établissements commerciaux, sur les heures de
travail des travailleurs et travailleuses et ainsi de suite. Nous ne pouvons
pas, comme Assemblée nationale, adopter une loi qui porte sur le
dimanche.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
230 est adopté?
M. Filion: Oui, Mme la Présidente. Le jugement de la Cour
suprême, M. le ministre, sur...
M. Marx: Ce sont les décisions de la Cour suprême du
Canada dans l'affaire R. contre Big M. Drug Mart Ltd, 1985, Recueils de la Cour
suprême du Canada, à la page 295. La loi a été
jugée inopérante parce que contraire à la liberté
de religion. Vous pouvez demander à votre recherchiste. Si elle a fait
son cours de droit, j'imagine qu'elle est au courant de cela.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: On a fait cette recherche. C'est la loi
fédérale, mais il demeure qu'une loi provinciale semblable
à la loi que l'on a ici a été jugée en Ontario.
M. Marx: En Ontario, la loi c'est la loi sur les heures
d'affaires. Dans quelle cause? C'est dans la cause de Video-flick.
M. Filion: La Cour d'appel de l'Ontario avait dit que la loi
était constitutionnelle et opérante.
M. Marx: La loi sur les heures d'affaires. Mais la Cour d'appel
de l'Ontario a aussi dit que cette loi ne s'applique pas aux personnes qui
observent un jour autre que le dimanche comme jour religieux, et ainsi de
suite. C'est la Cour suprême du Canada, Video-flick. Moi, je suis
convaincu que notre loi sur les heures du dimanche est valide. En Ontario, ce
qu'on a contesté, ce n'est pas seulement la validité mais aussi
-comment dirais-je? - la couverture de la loi. Je pense que cela...
M. Filion: M. le ministre, quand nous avons examiné cet
article du projet de loi 92, on voulait justement éviter de relancer de
l'huile sur le feu. Quand je dis sur le feu, c'est sur le feu ardent du
problème des heures d'ouverture des commerces, qui est
déjà alimenté par le décret adopté au mois
de juillet 1986 par le gouvernement du Québec mais piloté par
votre collèque, le ministre de l'Industrie et du Commerce, lequel
concernait les fameuses halles d'alimentation et les marchés aux puces.
C'est un décret...
M. Marx: Cela n'a rien à voir avec les heures
affaires.
M. Filion: C'est cela, mais mon souci était
d'éviter justement qu'à cette commission on puisse soulever
à nouveau un problème qui devrait se régler ailleurs.
C'est après s'être assuré que l'abrogation de la Loi sur
l'observance du dimanche ne modifiait en rien la Loi sur les heures d'affaires
des établissements commerciaux et les règlements qui sont
adoptés en vertu de cette loi que nous en sommes venus à la
conclusion, quant à moi, que l'abrogation de la Loi sur l'observance du
dimanche ne posait aucun problème. Mais je suis heureux des explications
du ministre, qui arrive à la même conclusion que moi. En ce qui
concerne les conséquences du projet de règlement, quand je disais
tantôt le règlement, je voulais dire le projet de règlement
du ministre. C'est un projet paru en juillet 1986 qui n'est pas adopté.
C'est une espèce de prépublication d'un projet de
règlement. Heureux de savoir qu'il n'y a pas eu d'exception pour
celle-là et que c'est donc discuté. Donc, qu'il y ait un
débat sur les heures d'affaires des établissements c'est bien,
mais ce n'est pas l'endroit ici pour l'avoir. Je voulais juste être
sûr qu'on ne procède pas indirectement à modifier cet
état de fait que votre collègue, le ministre de l'Industrie et du
Commerce, et que, de mon côté, le député de Bertrand
examineront ensemble.
La Présidente (Mme Bélanger):
D'accord. M. le député de Taillon, est-ce que l'article
230 est adopté?
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
237. Il y a un amendement à l'article 237.
M. Filion: On va l'attendre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, il y
a un amendement à l'article 237.
M. Marx: L'article 237.
La Présidente (Mme Bélanger): Il y a un
amendement.
M. Filion: Ce n'est pas 236 avant? M. Marx: L'article
236.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est écrit:
adopté, et c'est signé.
M. Marx: Adopté.
M. Filion: J'avais soulevé certaines préoccupations
en ce qui concerne l'article 236.
La Présidente (Mme Bélanger): II est adopté
et signé, l'article 236.
M. Filion: Oui, Mme la Présidente. C'est la
première fois que vous présidez nos séances.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, ce n'est pas la
première fois, M. le député Taillon.
M. Filion: Je m'excuse. Donc, vous avez été a
même de constater, la première fois, qu'il arrive que l'on rouvre
des articles.
La Présidente (Mme Bélanger):
D'accord.
M. Filion: On essaie de faire en sorte que, quand vous allez vous
lever à l'Assemblée nationale pour voter sur ce projet de loi,
cela puisse se faire à l'unanimité. La charte des droits, vous
savez que ce qu'elle implique a toujours été voté à
l'unanimité, en Chambre...
La Présidente (Mme Bélanger): Je suis de votre
avis, M. le député de Taillon.
M. Filion: ...d'où notre souci de faire du mieux que l'on
peut. L'article 236, j'avais cela comme ayant été
adopté.
Loi de police
M. Marx: Oui, adopté. L'article 217. Nous avons un
amendement à l'article 237 du projet de loi, lequel modifie l'article 24
de la Loi de police. Ajouter, à la fin, le paragraphe suivant: 3°
par le remplacement, dans les sixième et septième lignes, de "les
objets, livres, écrits ou autres documents visés" par "une chose
visée". C'est la chose visée qui était visée par le
député de Taillon.
M. Filion: Moi, je lisais cela à l'envers. Vous retournez
le fusil sur moi, parce que ce que je visais, c'était dans l'autre sens.
Mais, je n'en ferai pas de cas.
M. Marx: D'accord?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'article 237 est adopté?
M. Filion: L'amendement, j'aimerais beaucoup l'avoir, par
exemple.
M. Marx: D'accord. Je m'excuse, monsieur...
M. Filion: Les papillons volent moins vite un peu.
M. Marx: Non, non. On va les faire voler chez vous.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 237 est adopté?
M. Marx: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 237 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article...
M. Filion: Mme la Présidente, si vous voulez, je vais lire
l'amendement que je viens de recevoir. Je ne pense pas qu'il y ait de
problème. C'est l'article 239, cela va, adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
à l'article 237 est adopté. Est-ce que l'article 237 tel
qu'amendé est adopté?
M. Marx: Oui. M. Filion: ...
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
239.
M. Marx: L'article 239.
M. Filion: II y a un papillon qui s'en vient, M. le minsitre.
M. Marx: Un papillon s'en vient. L'article 239 amende l'article
29 de la Loi de police. À l'article 239 du projet de loi, remplacer les
deux premiers alinéas de l'article 29 proposé par les suivants:
"Une personne dont le nom ou les activités ont été
mentionnés au cours d'une audience peut demander à
témoigner à l'enquête ou à y faire entendre des
témoins pour expliquer sa conduite ou rapporter un fait de nature
à éclairer la commission. "Un témoin qui s'estime
lésé à la suite de son témoignage à
l'enquête peut demander à témoigner de nouveau et à
faire entendre des témoins."
C'est le député de Taillon qui a suggéré cet
amendement.
M. Filion: J'avais soulevé le problème...
M. Marx: II a soulevé le problème et proposé
qu'on modifie...
M. Filion: ...et je vois qu'il a été pris en
considération. Le témoin - sans que ce soit nécessaire de
revenir sur cela - la personne qui s'estime lésée "demande" et
non pas "témoigne", pour éviter des témoignages à
répétition, à savoir qui aurait le dernier mot, etc.
Alors, c'est un amendement, je pense, qui répond bien à
l'inquiétude manifestée par l'Opposition.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
à l'article 239 est adopté?
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
239 tel qu'amendé est adopté?
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
246.
M. Marx: Article 200...
La Présidente (Mme Bélanger): Article 246, M. le
ministre.
M. Marx: À l'article 246, Mme la Présidente, encore
une fois à la demande du député de Taillon, nous avons un
amendement. Remplacer l'article 246 du projet de loi par le suivant: L'article
54 de cette lot est modifié par l'addition, à la fin du premier
alinéa, des mots "lorsqu'il y a un motif raisonnable de croire que sa
conduite est susceptible de compromettre l'exercice des devoirs de ses
fonctions."
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 246 est adopté?
M. Filion: M. le ministre, à force de voir votre travail
et celui de votre équipe récompenser, en quelque sorte, ou
reconnaître, dans certains cas, les commentaires que j'émets, je
vais croire que je vais devenir un aussi excellent critique que vous
l'étiez.
M. Marx: Vous avez déjà dépassé votre
humble "servant". Mais je veux juste dire que... "Serviteur", j'ai dit
"servant", mais je suis...
M. Filion: J'avais compris.
M. Marx: Un anglicisme s'est glissé dans les travaux! Je
veux juste dire qu'on a laissé quelques coquilles ici et là dans
le projet de loi pour voir si le député de Taillon suit vraiment
nos travaux. Et maintenant nous sommes sûrs et certains qu'il suit cela
è la loupe. (20 h 15)
M. Filion: M. le ministre, si c'est comme le jeu Trouvez
l'erreur, je dois vous dire que j'ai ma part. Ce ne sont pas des erreurs,
finalement. Je pense que, là-dedans, c'était uniquement ce qui me
frappait, c'est tout. J'avais vu dès le départ que la
modification proposée constituait une amélioration sur le texte
actuel, aucun doute. Je pense que vous avez cerné de façon bien
précise par l'amendement que la conduite doit être "susceptible de
compromettre l'exercice des devoirs de ses fonctions." Adopté, Mme la
Présidente. M. le Président, pardon! Vous voyez,
l'Assemblée nationale pouvait chanqer le sexe des personnes avant la
charte des droits.
M. Marx: J'ai la responsabilité de changer les noms...
Le Président (M. Cannon): L'amendement à l'article
246 est-il adopté?
M. Marx: ...après les changements de sexe.
M. Filion: Les seules personnes à qui on change le sexe
rapidement sont à la présidence.
Le Président (M. Cannon): Alors, l'amendement à
l'article 246 est adopté?
M. Filion: M. le Président, adopté. M. Marx:
Adopté.
Le Président (M. Cannon): Est-ce que l'article 246 est
adopté tel qu'amendé?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Cannon): J'appelle
donc l'article 252.
Loi sur les poursuites sommaires
M. Marx: On peut lire cette modification proposée dans
l'article actuel: "Le percepteur doit, avant de présenter cette demande,
donner avis au défendeur de la nature de la demande ainsi que du moment
et du lieu où elle sera présentée. Toutefois, le juge de
paix peut procéder à l'audition de cette demande contre le
défendeur dans le cas où cet avis n'a pu être transmis
à ce dernier en dépit des efforts raisonnables faits pour l'en
aviser, si le percepteur démontre que le défendeur est
introuvable ou se soustrait à la justice."
On a donné toutes les chances à la personne. On n'a pas
d'amendement à proposer, quoiqu'on soit prêt à vous
entendre si vous avez des suggestions.
M, Filion: M. le Président, uniquement pour
rafraîchir la mémoire du ministre de la Justice, grosso modo,
à l'article 63.8, c'est dans le cas où des travaux compensatoires
sont offerts ou non par une personne qui est condamnée, mais qui ne se
soumet pas à ces travaux compensatoires. À ce moment-là,
le percepteur s'adresse à un juge, autrefois par défaut et
maintenant avec avis, pour demander que cette ordonnance de travaux
compensatoires soit modifiée pour une ordonnance d'incarcération.
Mais, dans les cas où on ne peut pas rejoindre l'individu auquel on
proposait ces travaux compensatoires, le juge peut procéder par
défaut pour entendre le percepteur. Il peut ordonner
l'incarcération en l'absence du citoyen ou de la citoyenne.
Mon argument était le suivant - c'est ce que je vous ai soumis:
à ce moment-là, cet individu qu'on ne trouve pas, comme il y a
une ordonnance d'incarcération émise contre lui, en supposant que
ce soit le cas, par défaut, cela suppose qu'on va le trouver pour que
l'ordonnance d'incarcération soit exécutée. Je dis bien:
pour que l'ordonnance d'incarcération soit exécutée. C'est
bien sûr que, si on ne le trouve jamais, elle ne sera jamais
exécutée. Mais, pour aller en prison, il va falloir qu'on le
trouve par la force des choses, sinon il ne sera pas
incarcéré.
Donc, si on doit trouver cet individu pour donner une suite judiciaire
à l'ensemble de la procédure, pourquoi ne pas faire en sorte
qu'au moment où on le trouve il soit ramené devant le juge pour
entendre la demande du percepteur de le condamner à la prison? Je ne
sais pas si vous me saisissez.
M. Marx: J'aimerais poser une question au député de
Taillon.
M. Filion: Oui?
M. Marx: Est-ce que la modification proposée est une
amélioration?
M. Filion: Certainement.
M. Marx: D'accord. Les légistes ont pensé à
tout cela et ils n'ont pas trouvé de meilleure formulation. Ce que
j'aimerais proposer au député de Taillon, parce que nous serons
ici l'an prochain aussi, c'est que nous allons déposer un avant-projet
de Code de procédure pénale et ce sera possible de revenir sur
toutes ces questions, parce qu'on va reprendre l'article 63.8 de la Loi sur les
poursuites sommaires. On va avoir une commission parlementaire, on va entendre
des experts, espérons vers la fin de février ou début de
mars, on va entendre le Barreau, les criminologues, les criminalistes et ainsi
de suite, et nous serons ouverts à des modifications à ce
moment.
Mais cela serait dans l'ensemble de la loi, d'accord?
M. Filion: D'accord, mais auparavant je voudrais que le ministre
comprenne que ma préoccupation est la suivante: qu'on envoie les gens en
prison, qu'on les condamne à une peine d'emprisonnement alors qu'ils ne
sont pas présents, cela me rebute. Quand ils sont condamnés
à être emprisonnés, cela implique qu'il faut les trouver et
si on doit les trouver ou si on veut les trouver, de toute façon,
pourquoi ne pas faire en sorte que ces gens soient présents de
façon obligatoire"?
M. Marx: Oui, mais la personne a été
condamnée à 30 $ ou à 30 jours.
M. Filion: Ce n'est pas la même chose; on parle alors de
travaux compensatoires, M. le ministre.
M. Marx: Oui, mais lorsque les travaux n'ont pu être
offerts... On a offert cela, mais, au début, il a été
condamné à une somme d'argent ou l'emprisonnement. Mais
cela...
M. Filion: Mais on n'en est plus là, on en est aux travaux
compensatoires. On est à une autre étape.
M. Marx: Oui, il a pris les travaux compensatoires, parce qu'il
n'a pas voulu purger des jours en prison, maintenant il échappe à
tout. Il n'a pas payé son amende, il n'avait rien à saisir, on
lui a offert des travaux compensatoires, il n'a pas exécuté les
travaux. Eh bien, on est au bout de la ligne...
M. Filion: Je saisis bien, M. le ministre, vous avez raison de
rappeler toute la procédure, c'est-à-dire l'amende,
l'exécution sur les biens meubles ou les biens
du défendeur, et ainsi de suite, mais je pense que mon argument
devient maintenant important, c'est qu'on doit le trouver de toute façon
si on veut satisfaire la justice. On ne peut pas prendre l'âme d'un
individu et la mettre en prison, cela prend son corps; puisqu'on doit trouver,
de toute façon, cet individu, pourquoi, au moment où on le
trouve, ne pas l'emmener devant le juge et lui donner une
dernière...
M. Marx: Une dernière fois...
M. Filion: ...fois la possibilité de se soumettre à
ses travaux compensatoires? Peut-être que sa situation financière
aura changé, à ce moment-là aussi. Il y a beaucoup de
débiteurs qui voyagent, qui déménagent, qui vont ailleurs
dans les autres provinces et qui reviennent et c'est possible que...
M. Marx: Ce n'est pas cela...
M. Filion: ...laissez-moi terminer. Je pense que c'est cela.
M. Marx: Parce qu'il vous manque un élément.
L'élément qu'il vous manque, c'est que la personne en question a
passé devant le tribunal. Elle a été condamnée,
disons, à 100 $ d'amende ou, à défaut de payer l'amende,
à 30 jours de prison. Elle a eu son procès...
M. Filion: ...elle n'est pas toujours présente à ce
moment-là. Je vous corriqe là-dessus.
Le Président (M. Cannon): On va laisser poursuivre M. le
ministre.
M. Marx: Oui.
M. Filion: Non, mais on se parle comme cela pour se comprendre.
L'individu n'est pas toujours présent à ce moment-là. Vous
comprenez, parfois, tout cela, c'est in abstentia sur toute la ligne, de A
à Z. Mais pas dans les travaux compensatoires; je crois qu'à ce
moment-là, par exemple, il est présent, sinon c'est assez
difficile in abstentia de parler de travaux compensatoires. Mais, à la
première étape, il peut être absent.
Le Président (M. Cannon): M. le député de
Taillon, est-ce que vous saisissez...?
M. Marx: En ce qui concerne... Si on le trouve avec l'argent, il
peut payer son amende tout de suite et sortir. On a fait 63.16. J'avoue, M. le
Président, que, quand cette modification a été faite
à la Loi sur les poursuites sommaires, j'étais de l'autre
côté de la table. Je ne sais pas comment j'ai fait pour laisser
passer cela. Maintenant, on vient avec des modifications et le
député de Taillon n'est pas satisfait.
Je vous dis, M. le Président, qu'en l'écoutant j'ai des
doutes aussi, mais je suis prêt à modifier tout cela en commission
parlementaire au printemps. D'accord?
M. Filion: Parfait. M. le Président, compte tenu de...
Le Président (M. Cannon): À la suite de la
proposition du ministre, êtes-vous prêt à adopter l'article
252?
M. Filion: Ce ne sera pas long, je suis en train de lire
l'article 63.16, M. le Président.
C'est vrai, ma suggestion impliquait un mandat d'amener ou un mandat
d'arrêt, je suis d'accord avec cela. C'est clair qu'il faut faire quelque
chose.
M. Marx: Mais c'est...
M. Filion: Mais, ceci dit, je suis satisfait, M. le
Président, des explications du ministre. On pourrait peut-être
profiter de l'occasion avant d'adopter cet article. Vous avez parlé de
février ou mars comme moment possible, n'est-ce pas?
M, Marx: Pour la commission parlementaire.
M. Filion: D'accord.
M. Marx: Sur l'avant-projet du Code de procédure
pénale.
M. Filion: C'est cela, que vous allez déposer avant
l'ajournement des fêtes?
M. Marx: Avant Noël.
M. Filion: Avant Noël. Je voulais juste signaler à
votre très aimable personnel qu'aussitôt la date fixée...
J'espère que ce ne sera pas la dernière semaine de
février.
M. Marx: Que ce sera?
M. Filion: J'espère que la date n'est pas
arrêtée.
M. Marx: Non, non, la date n'est pas arrêtée, mais
on pense la faire entre les deux sessions. Au lieu d'avoir une commission
parlementaire vers le 15 mars pendant la session, c'est mieux de l'avoir entre
deux sessions où il n'y a pas de pression.
M. Filion: Vous m'aviserez.
M. Marx: On va vous aviser le premier.
M. Filion: J'espère que ce ne sera pas la dernière
semaine de février, tout simplement.
M. Marx: Vous serez avisé le premier, même avant
moi; je serai le deuxième avisé.
M. Filion: Là, je ne vous crois plus.
Le Président (M. Cannon): Est-ce que l'article 252 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Cannon): Adopté. J'appelle donc
l'article 286.
M. Marx: On aimerait rouvrir l'article 284.
Le Président (M. Cannon): Alors, on ouvre à nouveau
l'article 284. Y a-t-il un amendement, M. le ministre?
M. Marx: Oui. A l'article 284, remplacer le paragraphe 2° par
le suivant: 2° par le remplacement du paragraphe b par le suivant: "b soit
d'un acte criminel punissable par voie de mise en accusation seulement, ayant
un lien avec l'emploi de commerçant et pour lequel il n'a pas obtenu le
pardon."
M. Filion: Adopté.
M. Marx: Oui, parce qu'on a oublié le pardon.
Le Président (M. Cannon): M. le ministre, nous avions un
amendement qui avait été présenté à
l'article 284, qui a donc été retiré et remplacé
par l'amendement qui vient d'être proposé et qui a
été accepté par le député de Taillon.
M. Marx: C'est cela. On retire l'autre amendement et on le
remplace par cet amendement. (20 h 30)
Le Président (M. Cannon): J'appelle donc l'article
286.
M. Filion: C'est réglé&
Le Président (M, Cannon): L'article 286, M. le
ministre.
M. Marx: Article 286.
Le Président (M. Cannon): Je crois que vous avez un
amendement.
M. Marx: Oui, nous avons un amendement pour faire la concordance
avec l'article 283. L'article 286 est remplacé par le suivant. "286.
L'article 329 de cette loi est modifié par te remplacement du paragraphe
c par le suivant: c) ne peut assurer, dans l'intérêt public,
l'exprcice honnête et compétent de ses activités
commerciales." D'accord.
M. Filion: C'est un effort honnête et compétent.
M. Marx: Merci.
Le Président (M. Cannon): Un effort honnête et
compétent. Donc, l'amendement à l'article 286 est
adopté,
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Cannon): Est-ce que l'article 286 tel
qu'amendé est adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Cannon): J'appelle donc l'article 310, M.
le ministre.
Loi sur le recouvrement de certaines
créances
M. Marx: Nous avons un autre papillon au même effet, pour
une autre loi, la Loi sur le recouvrement de certaines créances. C'est
aussi une loi qui est administrée par l'Office de la protection du
consommateur.
Le Président (M. Cannon): L'amendement est
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Cannon): Est-ce que l'article 310 tel
qu'amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Cannon): J'appelle l'article 311.
M. Filion: C'est drôle ici au Parlement les papillons sont
toujours blancs. On devrait changer de couleur.
Une voix: On ne veut pas faire de politique.
M. Marx: C'est la même chose, un amendement à
l'article 311, sur la question du pardon.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Cannon): Est-ce que l'amendement à
l'article 311 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Cannon): Est-ce que
l'article 311 tel qu'amendé est adopté? Des voix:
Adopté,
Le Président (M. Cannon): J'appelle donc l'article
326.
Loi sur les services de santé et les services
sociaux
M. Marx: D'accord. Next.
Le Président (M. Cannon): J'ai appelé l'article
326, M. le ministre.
M. Marx: L'article 326. Merci, M. le Président. J'ai un
papillon ici, je pense, pour l'article 326.
Le Président (M. Cannon): Le papillon, M. le ministre,
c'est pour l'article 326?
M. Marx: Un instant, M. le Président. C'est pour
répondre aux critiques de l'Association des hôpitaux du
Québec. Peut-on suspendre pour deux minutes? D'accord?
Le Président (M. Cannon): Alors, nous suspendons les
travaux de la commission pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 20 h 36)
(Reprise à 20 h 40)
Le Président (M. Cannon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
On reprend les travaux de la commission. Est-ce que l'amendement
à l'article 326 est adopté?
M. Filion: Quand vous parlez de l'amendement, vous voulez parler
du papillon que vous avez reçu.
Le Président (M. Cannon): C'est exact.
M. Filion: On ne l'a pas lu, vous ne l'avez pas lu, mais
on...
Le Président (M. Cannon): Désirez-vous que je le
lise?
M. Filion: Je pense que cela vaudrait la peine de le lire dans ce
cas.
Le Président (M. Cannon): Alors, à l'article 326,
l'article 7 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux,
remplacer le paragraphe 1 par le suivant: "1° par le remplacement, dans les
cinquième et sixième lignes du premier alinéa, des mots
"ou dans les autres cas prévus par la loi ou les règlements" par
les mots "ou dans les cas où une loi ou un règlement
prévoit que la communication est nécessaire à son
application".
M. Filion: M. le Président, nous avons eu l'occasion
d'échanger avec le ministre sur cela et nous partageons ses vues. Nous
croyons que cette nouvelle modification rencontrera les préoccupations
que les membres de cette commission ont manifestées et également
les exigences de la loi. Nous avons pris bonne note des commentaires de l'AHQ
et nous croyons que cet amendement leur permettra d'avoir une idée
claire et précise des cas où les communications doivent
être divulguées quant aux dossiers des
bénéficiaires. On sait que c'est une matière
extrêmement fragile et délicate que constituent les dossiers
médicaux des gens. Ce sera dans les cas, comme vous l'avez lu
vous-même, où une loi ou un rèqlement prévoira que
la communication est nécessaire à son application. Je pense
qu'une disposition comme celle-là enlèvera tout aspect
discrétionnaire embêtant pour les dirigeants des centres
hospitaliers et les dirigeants des établissements du réseau des
affaires sociales.
Le Président (M. Cannon): Merci, M. le
député. Donc, l'amendement à l'article 326 est
adopté, tel qu'amendé.
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Cannon): Est-ce que l'article 326 est
adopté tel qu'amendé?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Je ne sais pas si le ministre veut ajouter des
choses.
M. Marx: Non, non. Adopté.
Le Président (M. Cannon): Cela va, M. le
député?
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Cannon): J'appelle donc l'article 127,
avec amendement.
M. Marx: M. le Président, l'article 327. On se souvient
qu'on a modifié un autre article ce matin. On a retiré une
modification déjà proposée à 327, premier
alinéa. Nous avons retiré cet alinéa ce matin dans un
autre article, donc, on va faire la même chose maintenant et les
légistes sont en train de rédiger un article qui se lirait comme
suit: L'article 8 de cette loi est modifié par l'addition, à la
fin, des alinéas suivants: "Malgré le premier alinéa, les
héritiers et représentants légaux d'un
bénéficiaire ne peuvent recevoir com-
munication du dossier de ce bénéficiaire que pour assurer
l'exercice de leurs droits à ce titre. De même, la personne ayant
droit au paiement d'une prestation en vertu d'une police d'assurance sur la vie
d'un bénéficiaire ne peut recevoir communication du dossier de ce
bénéficiaire que pour établir ses droits à cette
prestation."
Ils sont en train d'écrire cela à la main pour que cela
soit clair pour le secrétaire de la commission, mais je pense que le
député de Taillon sera d'accord avec cette modification.
D'accord?
M. Filion: Avez-vous pris connaissance également des
commentaires de l'AHQ sur cet article-là?
M. Marx: Oui. On a fait cette modification ce matin à
votre demande.
M. Filion: Non, je ne parle pas de la question de
l'autorité parentale, mais je parle en général. Avez-vous
pris connaissance des commentaires comme à l'article 326?
M. Marx: Pour eux, le gros problème est l'autorité
parentale. Le député de Taillon nous parle des communications
qu'il reçoit seulement quand il est d'accord. Je suis sûr qu'il a
reçu d'autres communications de la part d'autres organismes avec
lesquels il n'était pas d'accord et il n'a pas soulevé ces
questions ici. Est-ce que j'ai raison de dire cela?
M. Filion: Je ne réponds pas aux questions,
malheureusement. Vous ne m'en posez pas en Chambre.
M. Marx: Je n'ai pas le droit de les poser en Chambre, j'essaie
donc de tes poser ici.
M. Filion: J'essaie de faire valoir le point de vue des gens qui,
à l'occasion, ne peuvent malheureusement pas faire des
représentations. On est là pour cela, finalement...
M. Marx: On se comprend.
M. Filion: ...traduire les préoccupations des gens.
M. Marx: Je comprends.
M. Filion: Ca va, dans la mesure où vous en êtes
satisfait.
M. Marx: Voilà l'amendement tel que proposé.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement se lit
comme suit: remplacer la sixième ligne par la suivante: "Malgré
le premier alinéa, les héritiers d'un bénéficiaire;
troisièmement, remplacer dans la neuvième ligne le mot "enfin"
par les mots "de même".
M. Filion: Je ne suis pas certain.
La Présidente (Mme Bélanger): Excusez-moi, je
recommence. À l'article 327, premièrement, supprimer les
troisième, quatrième et cinquième lignes;
deuxièmement, remplacer la sixième ligne par la suivante:
Malgré le premier alinéa, les héritiers d'un
bénéficiaire; troisièmement, remplacer dans la même
ligne le mot "enfin" par les mots "de même". Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Marx: Oui, adopté. Une voix: Adopté.
M. Filion: Cela donnait une phrase qui était bizarre.
M. Marx: Mme la Présidente, dans cette commission, on a
trois chances. Vous en êtes à votre troisième chance.
La Présidente (Mme Bélanger): J'en suis à ma
troisième chance. Si je ne réussis pas, je passe ma place
à un autre.
M. Marx: C'est "strike out" après. Des voix: Ha!
Ha! Ha!
M. Marx: C'est un "strike out", si c'est...
M. Filion: C'est cela. C'est comme...
La Présidente (Mme Bélanger): Ou bîen on
chanqe de légistes parce qu'ils écrivent trop mal.
M. Filion: ...au baseball dans le temps des Royaux.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Marx: Qu'est-ce qu'elle a dit?
La Présidente (Mme Bélanger): Troisièmement,
c'est remplacer, dans la neuvième ligne, le mot "enfin" par les mots "de
même".
M. Marx: Parfait, Mme la Présidente.
M. Filion: Entre la sixième et la neuvième, il y a
une nuance.
La Présidente (Mme Bélanger): Je n'ai pas dit
sixième. J'avais dit: dans la même ligne.
M. Fîlionî J'avais compris sixième.
La Présidente (Mme Bélanger): Voyez-vous, tout
était de travers. Est-ce que l'amendement à l'article "237" est
adopté?
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
"237" tel qu'amendé est adopté?
M. Filion: Adopté. M. Marx: Adopté. M.
Filion: L'article 327.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 327. Je
vais aller me chercher des lunettes. J'appelle l'article 328.
M. Marx: C'est le pouvoir d'inspection. M. Filion:
Pardon?
M. Marx: Ce sont des pouvoirs d'inspection.
M. Filion: Oui. Je me demandais pourquoi on l'avait suspendu.
Parce qu'on avait tout suspendu.
M. Marx: Parce qu'on a su que vous aviez demandé qu'on
suspende tous les articles touchant cette loi.
M. Filion: C'est cela. Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
328 est adopté?
M. Filion: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
33B.
Loi sur les terres et forêts
M. Filion: Ah oui!
M. Marx: Pour cet article, nous avons un projet de loi devant la
Chambre qui va remplacer la Loi sur les terres et forêts. On va
écrire au ministre concerné. On va lui envoyer, comment
dirais-je, un avis pour qu'il modifie sa loi en conséquence, pour que ce
soit dans le même sens que cet amendement. À mon avis, ce serait
mauvais de faire une modification, ici, à une loi qui sera
modifiée dans une autre loi durant la même session. On va
écrire au ministre. Je me charge de lui écrire demain. La lettre
sera livrée demain.
M. Filion: Signée.
M. Marx: Cela ne sera pas écrit à la main. Etant
donné ce que Mme la Présidente a dit, il y a quelques minutes, je
vais l'écrire à la machine.
Donc, on va retirer l'article 338.
M. Filion: Mme la Présidente, la décision du
ministre est d'autant plus saqe qu'au moment où nous nous parlons, de
l'autre côté, au salon bleu, ils sont en train, justement, de
débattre cette nouvelle loi sur les terres et forêts. Donc, le
train suivant, si on veut me passer cette expression, est déjà
rendu en deuxième lecture au salon bleu, ce soir. Je pense qu'on peut
prendre notre wagon, le mettre de côté et laisser passer le train
avec l'avis et les commentaires que vous leur enverrez.
M. Marx: Je me charge d'écrire au ministre et d'envoyer
une copie au secrétaire de la commission, ainsi qu'au
député de Taillon pour qu'il puisse faire le suivi.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
338 est suspendu?
M. Filion: Retiré.
La Présidente (Mme Bélanger): Abrogé?
M. Marx: Pour qu'il puisse faire le suivi.
M. Filion: Retiré.
M. Marx: Retiré. L'article 339 est retiré
aussi.
M. Filion: L'article 340?
M. Marx: L'article 340 aussi.
M. Filion: L'article 341?
M. Marx: L'article 34] est retiré. L'article 342 est
retiré. L'article 343. Est-ce que cela touche la Loi sur les terres
publiques agricoles? Non. C'est déjà adopté.
M, Filion: C'est adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Les articles 338,
339, 340, 341 et 342 sont retirés. M. le député de
Taillon.
M. Filion: Cela va.
Loi sur les villages nordiques et l'administration
régionale Kativik
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
366. À l'article 366, il y a un amendement: L'article 366 est
remplacé par le suivant: "366. L'article 42 de cette loi est
modifié par le remplacement du deuxième
alinéa par le suivant: Toute personne qui néglige ou
refuse de comparaître ou refuse de produire des documents ou d'être
interrogée conformément au premier alinéa est passible, si
elle est trouvée coupable par un tribunal ayant juridiction pour le
recouvrement des pénalités édictées par les
règlements du conseil, des peines prévues a l'article 145."
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article...
M. Filion: À moins que le ministre ne veuille...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous avez
des commentaires, M. le ministre?
M. Marx: Un instant. Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 366 est adopté. Est-ce que l'article 366 tel qu'amendé
est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
367.
M. Marx: C'est une question de pouvoir d'inspection.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: Est-ce qu'il y a des commentaires? Non? Cela va. On a
tout le temps vu cela, cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 367 est
adopté. J'appelle l'article 368.
M. Filion: On l'a suspendu uniquement parce qu'on avait suspendu
l'article 366. L'article 368 est adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 368 est
adopté.
M. Marx: Est-ce que l'on a terminé?
M. Filion: Non.
M. Marx: L'article 121.
M. Filion: Les articles 121 et 384.
Loi sur la Commission municipale
M. Marx: Pour l'article 121, à la demande des membres de
la commission, nous avons consulté le ministère des Affaires
municipales.
M. Filion: De nouveau.
M. Marx: De nouveau. Nous avons un amendement à proposer
que je vais lire. Mme la Présidente, est-ce que vous allez lire
l'amendement?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que je le lis?
On ne l'a pas. II y a un amendement à l'article 121: L'article 121 est
modifié par l'addition, après le paragraphe 2°, du suivant:
"3° par le remplacement, dans la cinquième ligne du troisième
alinéa, des mots "à l'article 90" par les mots "au premier
alinéa de l'article 23".
Alors, l'amendement à l'article 121 est adopté.
M. Marx: Nous avons un autre amendement, Mme la
Présidente.
M. Filion: À l'article 121? M. Marx: À
l'article 120.1.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article... C'est un nouvel article 120.1. L'article 90 de cette loi est
abrogé.
M. Filion: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors on revient
à l'article 384.
Cas de discrimination non traités dans la
loi
M. Filion: Avant, M. le ministre, je sais qu'il est tard, mais,
par contre, je vous avais signalé que certaines lois - j'en ai
énuméré quelques-unes en cours d'exercice - ou certaines
dispositions législatives n'avaient pas comme telles fait l'objet de nos
travaux. J'aimerais vous les soumettre rapidement.
D'abord, en ce qui concerne les listes électorales, la notion de
profession, on a eu la chance d'en discuter et vous avez dit: Les professions
sont inscrites sur les listes électorales uniquement à des fins
précises pour un temps déterminé. Par contre, cela cause
le même effet qu'à un témoin qui doit indiquer sa
profession. Cela cause le même effet que pour un acte de mariage ou pour
un acte de naissance. En toute franchise, je ne voudrais pas
nécessairement que l'on modifie cette loi ce soir ou...
M. Marx: On n'a pas proposé d'amendements aux lois
électorales parce que le gouvernement est en train de faire une
réforme de ces !oîs qui sera proposée bientôt.
M. Filion: C'est cela. Tout ce que je fais, j'attire votre
attention sur le fait que nous avons enlevé dorénavant du Code de
procédure civile, d'un tas de lois la mention de la profession pour que,
lorsque le débat se fera autour de la Loi électorale, par votre
collègue, leader parlementaire et ministre délégué
à la Réforme électorale, il puisse être
sensibilisé aux travaux que nous avons faits en cette commission portant
sur cette inscription de la profession.
Donc, à ce stade-ci je voudrais simplement attirer votre
attention là-dessus pour que lorsque le débat se fera à
l'intérieur du cadre électoral, on puisse tenir compte des
arguments qui découlent de la Charte des droits et libertés de la
personne.
M. Marx: D'accord. Le projet de loi sera acheminé au
ministère de la Justice; on va le regarder et on va proposer les
amendements qui s'imposent. (21 heures)
M. Filion: Cela règle un cas. Deuxième cas, et
là je vous réfère à l'article 14 du projet de loi
92. L'article 14 du projet de loi 92 a été retiré, sauf
erreur. Mme la Présidente, l'article 14 du projet de loi 92 a
été retiré? Je pense qu'il a été
retiré, selon mes notes. C'était la Loi sur les allocations
familiales. Là, j'ai une question à vous poser. Est-ce que vous
croyez opportun ou inopportun que la Loi sur les allocations familiales
contienne un clause dérogatoire à la charte des droits et
libertés, une clause nonobstant?
M. Marx: Nonobstant, non, pas à ce moment-ci. Parce que le
cas échéant on pourrait plaider que l'article 9.1 de la charte
justifie un tel article. Nous serons prêts à plaider la
validité de l'article tel que rédigé.
M. Filion: Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, c'est
l'article 384? Non.
M. Filion: J'ai gardé cela pour la fin pour ne pas
alourdir nos travaux, mais vous voyez comment on peut en disposer rapidement.
J'attire votre attention sur l'article 638.
M. Marx: 138 du Code civil?
M. Filion: 638.
M. Marx: 638 du Code civil.
M. Filion: II concerne l'indexation des pensions alimentaires
versées par les conjoints qui doivent, en vertu d'un jugement d'un
tribunal, payer des aliments, une pension alimentaire à leur
ex-époux ou à leur conjoint dont ils sont séparés.
Je voudrais vous signaler, après une recherche rapide, un survol des
principales lois qui contiennent des versements de rentes, de pensions,
d'allocations, qu'elles contiennent de façon générale des
indexations. L'article 638 du Code civil du Québec qui gouverne les
versements de ces pensions alimentaires ne prévoit pas l'indexation
automatique. Est-ce que le ministre de la Justice est disposé -nous
serions prêts à collaborer avec lui à ce sujet - à
permettre l'indexation des pensions alimentaires, pour permettre, en somme, si
on me permet de terminer, Mme la Présidente, une parfaite harmonisation
de nos lois? En particulier, on le sait, dans la majorité des cas, il
s'agit de conjoints qui ont la garde d'enfants. Ce sont
généralement ces conjoints qui reçoivent des pensions
alimentaires. Alors, c'est pour permettre que ces catégories de citoyens
puissent voir leur pension alimentaire indexée sans devoir
continuellement retourner...
M. Marx: Oui, oui.
M. Filion: ...devant le tribunal. Encore une fois, toutes les
autres lois prévoient l'indexation de ces versements de pensions
alimentaires, d'allocations, de rentes ou d'aide.
Alors, dans ce sens, pour ne pas "discriminer" - je le mets entre
guillemets -cette catégorie de citoyens qui vivent, souvent, de l'apport
alimentaire de leur conjoint, est-ce que le ministre est disposé
à ce que nous entreprenions un amendement à l'article 638 du Code
civil du Québec, à l'intérieur de l'exercice que nous
menons présentement?
M. Marx: Pour être très franc, quand on nous a fait
cette demande, il y a une ou deux semaines, j'ai demandé qu'on nous
fasse une étude sur cette question. Vraiment, on n'a pas
étudié tout le problème. On peut se poser des questions
sur le plan constitutionnel parce qu'ici on est dans le domaine du divorce. De
toute façon, nous avons l'intention de revoir et réétudier
les droits des femmes qui découlent du Code civil. Dans la
révision du Code civil, on va reprendre tout cela pour voir ce qu'il
faut changer et comment. On va étudier cette question. Même, on
peut revenir avec une modification, l'an prochain, si on juge opportun de
modifier cet article ou ces articles du Code civil.
Mais, il ne faut pas oublier qu'à l'article 638 le tribunal
ordonne, à la demande des créanciers ou, à défaut
d'une
telle demande, d'office, que les aliments payables sous forme de pension
soient indexés suivant l'indice annuel des rentes établi
conformément à l'article 119 de la Loi sur le régime de
rentes du Québec.
Dans les lois que vous avez citées, c'est l'État qui
accorde une prestation à la personne. Ici, ce n'est pas l'État,
c'est un individu qui est condamné à payer une créance
alimentaire à un autre individu. Et cela pose d'autres
problèmes.
Il ne faut pas oublier que c'était une loi adoptée par le
gouvernement précédent il n'y a pas si longtemps, c'était
en 1980. On va étudier cette question. Je suis très
réceptif à des changements, mais on ne peut pas faire ces
changements sur le coup, parce que cela prend une étude, cela prend une
consultation avec le Barreau, la Chambre des notaires, la magistrature, les
groupes de femmes et ainsi de suite. On va faire cette étude. J'ai
demandé qu'on fasse cette étude. Elle est déjà
commencée et on va la faire. On va essayer de voir ce qu'on peut faire
dans ce domaine.
C'est cela, Mme la Présidente.
M. Filion: Oui.
M. Marx: Je pense qu'il faut que ce soit très clair sur
cette question. C'est une modification importante. Il faut qu'une étude
soit préparée et il faut qu'on consulte les groupes de femmes, la
magistrature, le Barreau, la Chambre des notaires, les ACEF, le cas
échéant, et ainsi de suite. On ne peut pas juste faire un
amendement parce qu'on pense que c'est bon, quoiqu'on peut avoir raison. Je
suis très ouvert à un tel changement, mais il faut que cela soit
étudié et te député de Taillon sait que, quand je
prends un engagement, jusqu'à maintenant, j'ai donné suite
à tous mes engagements, mais il me reste encore quelques
années.
M. Filion: Comme on le dit à l'Assemblée nationale,
ne commencez pas de débat!
M. Marx: Non, mais je me suis dit qu'après six mois j'ai
fait tellement de choses qu'il faut que je laisse des choses pour la fin de mon
mandat. Ce ne sera pas pour la fin, ce sera vers le milieu.
M. Filion: Je reviens à la charge de la façon
suivante: je pense que les études à faire ne sont pas tellement
longues. De mon côté, je vais dire ceci au ministre ce soir.
Quelle date est-ce aujourd'hui?
La Présidente (Mme Bélanger): Le 27,
M. le député de Taillon.
M. Filion: Le 27 novembre? Le secrétariat de la commission
devra faire un travail remarquable pour arriver à mettre tout cela sous
forme de rapport. Quand on va faire le rapport de la commission pour
préparer l'étude en troisième lecture, je dois vous dire
que je suis très ouvert, je suis prêt à collaborer avec
vous. J'ai l'impression que ces études ne sont pas très longues
et, si vous désirez apporter des modifications, vous aurez
l'entière collaboration de l'Opposition. Le problème, M. le
ministre, on peut se le dire franchement, c'est que l'article 638, comme
n'importe que! article de loi, reçoit une interprétation de la
part des tribunaux et c'est normal, les tribunaux sont là pour
interpréter les lois que nous votons. Mais il demeure que - vous faisiez
allusion au moment où l'article de loi a été adopté
en 1980 - les intentions du législateur étaient bien
exprimées à l'occasion des débats qui ont entouré
l'adoption de cet article 638. En ce sens, je dois vous dire que je crois que
les études ne sont pas tellement longues, si elles ne sont pas
terminées de votre côté. Je ne crois pas que les
consultations doivent être très épaisses sur cet
article-là.
C'est une décision. Vous êtes élu et vous
êtes, en plus de cela, ministre de la Justice, vous avez donc tous les
pouvoirs sur une loi qui relève de votre responsabilité je parle
du Code civil du Québec. Je ne crois pas qu'il faille consulter Pierre,
Jean, Jacques là-dessus. Si on prend le texte actuel de l'article 638,
je ne crois pas qu'il faille apporter beaucoup de modifications pour donner un
plein effet à une forme d'indexation automatique des pensions
alimentaires. En ce sens, si le ministre émet la volonté
politique nécessaire, suffisante, il aura, même au stade de la
troisième lecture, la collaboration de l'Opposition pour apporter un
amendement à l'article 638 du Code civil. Le ministre aussi sait un peu
que les questions matrimoniales, les questions de pensions alimentaires sont
débattues dans des centaines de causes chaque jour devant les tribunaux
du Québec. Je suis d'avis qu'une clarification à l'article 638
serait carrément souhaitable.
Je reviens donc à la charge avec cette requête
auprès du ministre en espérant qu'elle trouvera une oreille
attentive. Il y a des fois où on est obligé d'étudier et
de consulter longtemps. C'est vrai. Quand on réforme une loi, quand on
prend un pan de mur de notre société, quand, par exemple, on
modifie la loi 101, c'est important de consulter, et longtemps. Mais je pense
que, pour l'article 638 du Code civil du Québec, un minimum de
volonté politique suffirait. (21 h 15)
M. Marx: Oui. J'ai juste décrit la moitié du
problème, c'est-à-dire certaines consultations à
l'extérieur; il faut aussi que toute modification de cette nature passe
par les comités ministériels, que cela passe au Conseil des
ministres, que cela passe au
Comité de législation et ainsi de suite; ce sont juste des
problèmes d'ordre matériel, si je peux dire. Mais il y a aussi le
fait que dans la modification proposée, il ne s'agit pas de rendre un
article du Code civil conforme à la Charte des droits et libertés
de la personne. Je ne pense pas qu'on puisse dire que cet article 638 va
à l'encontre de la charte québécoise. On peut dire que
tout va à l'encontre de la charte québécoise et souvent on
a tendance, quand on ne trouve pas quelque chose qui fait notre affaire,
à dire: C'est couvert par la charte.
M. Filion: Je pense, Mme la Présidente, que, de part et
d'autre, les explications sont faites. De ce côté-ci, les portes
vont demeurer ouvertes.
M. Marx: D'accord. Je prends l'engagement, Mme la
Présidente, de faire effectuer cette étude et d'apporter un
amendement à cet article du Code civil, si cela s'avère
opportun.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, nous revenons
à l'article 384. À l'article 384, il y a un amendement.
M. Marx: L'amendement est technique, Mme la
Présidente.
M. Filion: Je n'ai pas fini, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse. Cela
avait l'air fini. M. le député de Taillon.
M. Filion: Le dernier point que je voulais porter è
l'attention du ministre concerne la Loi sur l'assurance automobile; je pense
qu'il a déjà été sensibilisé à
cela.
M. Marx: Est-ce que c'est un article qui va à rencontre de
la charte?
M. Filion: Je vais vous en faire part et je pense que vous
pourrez en juger avec moi. L'article 20 de la Loi sur l'assurance automobile,
qui concerne plus particulièrement les indemnités de remplacement
de revenu pour les personnes qui sont victimes d'accident d'automobile, dit
ceci et je lis: "La victime qui, lors de l'accident, n'exerçait aucun
emploi tout en étant capable de travailler, exerçait un emploi
occasionnel ou un emploi à temps partiel, travaillait sans
rémunération dans une entreprise familiale ou était une
personne au foyer, a droit à l'indemnité de remplacement du
revenu si, à la suite de l'accident, elle devient incapable d'exercer
l'emploi qu'elle aurait pu occuper habituellement et à temps plein." Un
peu plus loin: "La régie détermine l'emploi que la victime aurait
pu occuper habituellement et à temps plein."
Le ministre connaît fort bien le problème soulevé.
Ce n'est pas un problème en soi, mais c'est plutôt une situation
problématique de la femme au foyer qui, dans ce cas-ci, serait victime
d'un accident d'automobile. Il est bien évident que, dans ce cas-ci, on
ne peut pas déterminer l'emploi qu'elle aurait pu occuper habituellement
et à temps plein en tenant compte de sa formation, de son
expérience, de sa capacité physique et intellectuelle. Cela
soulève une question importante, parce que je dois vous dire que, dans
la charte, on dit que tout le monde doit être considéré sur
un pied d'égalité. Or, voilà que la femme au foyer, dans
ce cas-ci, est considérée comme étant incapable de gagner
un revenu parce qu'elle élève ses enfants à la maison. Je
pense qu'il est temps qu'au Québec on se rende compte qu'élever
des enfants à la maison, c'est du travail. D'accord, ce n'est pas un
chèque de paie. Il y a des hommes qui le font, pas seulement des femmes.
Elles ne reçoivent pas de chèque de paie, elles ne paient pas
d'impôt, elles n'ont pas d'heures de travail. Au contraire, je pense que
le travail cesse une couple d'heures après que les enfants sont
couchés, surtout quand on pense aux familles nombreuses.
Vous savez, pendant la campagne électorale, dans mon comté
- je ne cite pas cela à travers mon chapeau - la candidate
libérale a dit à la télévision communautaire que la
femme au foyer allait recevoir une rente. Cela coûterait 30 000 000 000
$. Cela n'avait aucun sens. Mais il y a beaucoup de gens qui ont cru à
cette promesse électorale. Ce que je demande ce soir au ministre de la
Justice, ce n'est pas de faire respecter les engagements et les promesses
électorales de son parti, non. Je n'ai jamais fait ce type de politique
avec le ministre de la Justice. Par contre, je pense que jeter un coup d'oeil
bienveillant sur l'article 20 de la Loi sur l'assurance automobile, ce serait
bien mieux que les promesses qu'il n'a probablement pas faites dans son
comté. Je connais trop le ministre de la Justice. Je suis pas mal
sûr qu'il n'a pas dit cela pendant la campagne électorale. Il y en
a d'autres qui l'ont dit. Ce que je lui demande ce soir, en terminant - on en
est probablement à notre vingtième séance de commission,
Mme la Présidente - c'est, premièrement: A-t-il examiné
l'article 20 de cette Loi sur l'assurance automobile? Sûrement oui, parce
qu'on m'a dit que son attention avait été attirée
là-dessus.
M. Marx: Je n'ai pas... Pardon?
M. Filion: L'attention du ministère a été
attirée là-dessus.
M. Marx: Mme la Présidente, le député
de Taillon demande des modifications aux lois qui ont été
soulevées par Mme Dolment, la présidente du RAIF.
Malheureusement, elle n'est pas ici ce soir pour applaudir le
député de Taillon dans ses interventions. Mais je m'engage aussi
à demander à la secrétaire de cette commission d'envoyer
à Mme Dolment la transcription des 25 dernières minutes pour
qu'elle puisse prendre connaissance de tout cela. Mme Dolment fait son travail
de façon efficace. Elle va soulever ces mêmes questions jusqu'au
moment où l'on fera les changements législatifs qu'elle
demande.
Il peut y avoir des injustices dans des lois. Le mandat que nous avons
en vertu de la charte n'est pas de corriger toutes les injustices dans toutes
les lois. Le mandat que nous avons en vertu de la charte
québécoise, c'est de mettre les lois en conformité avec la
charte; ce n'est pas la même chose. Vous savez que, quand quelqu'un a un
problème et se sent lésé, il cherche dans la charte
québécoise.
Supposons que l'on refuse de louer une maison à quelqu'un
à cause de sa couleur, de sa religion, de son origine ethnique, ainsi de
suite, c'est de la discrimination interdite. Mais, si l'on refuse de louer une
maison à quelqu'un parce que l'on n'aime pas cette personne, ce n'est
pas de la discrimination; c'est parce que l'on n'aime pas cette personne. On ne
peut pas modifier la charte pour couvrir toute injustice. Il y a sûrement
des articles qu'il faut modifier dans beaucoup de lois parce que ce sont des
articles qui causent des injustices.
Dans cette loi, "l'injustice" - entre guillemets - qui a
été soulevée par le député de Taillon dans
le Code civil, c'est de ma responsabilité. Il a soulevé ce point
auprès du bon ministre. Mais, l'assurance automobile, que je sache, ce
n'est pas de ma responsabilité. Je pense que c'est la
responsabilité du ministre des Transports ou des Institutions
financières peut-être. On me dit des Transports. Il faut
s'adresser au ministre des Transports.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: Mme la Présidente, il y a plusieurs remarques
qui me viennent à l'esprit en écoutant le ministre, dont la
première partie de l'exposé a été faite avec le
sourire aux lèvres.
M. Marx: Non, non, Mme Dolment a suivi tous nos travaux.
Voilà, elle est là!
Des voix: Ha! Ha! Ha!
La Présidente (Mme Bélanger): On vous attendait,
Mme Dolment.
M. Marx: Quelqu'un lui a téléphoné. Des
voix: Ha! Ha! Ha!
M. Filion: M. le ministre, je pense que c'est une matière
éminemment sérieuse. Simplement pour votre information, croyez-le
ou non, à l'article 22 de la même Loi sur l'assurance automobile,
on dit ceci: "La victime qui lors de l'accident était mineure et sans
emploi a droit à l'indemnité de remplacement du revenu si,
à la suite de l'accident, elle devient incapable de vaquer aux
occupations habituelles de son âge." C'est fort! Si vous comparez
l'article 22 à l'article 20, Mme la Présidente, cela donne ceci.
Si, au lieu d'être députée - ce dont je vous
félicite - vous étiez au foyer avec vos enfants et que vous ayez
un accident d'automobile, vous seriez considérée aux yeux de la
Loi sur l'assurance automobile comme étant dans une situation
inférieure à celle d'un enfant mineur.
M. Marx: Pour un homme au foyer aussi.
M. Filion: Pour un homme au foyer aussi, mais je donnais
l'exemple de la présidente. Deuxièmement, quand je lis la charte
des droits, il y a la lettre de la charte, mais il y a aussi son esprit. Dans
les "considérants", au deuxième "considérant", on dit:
"Considérant que tous les êtres humains sont égaux en
valeur et en dignité et ont droit à une égale protection
de la loi..." Je pose la question suivante: Est-ce que le travail
effectué par la femme au foyer est inférieur au travail
effectué par une personne qui, comme nous, vaue à des occupations
parlementaires? (21 h 30)
L'article 10 de la Charte des droits et libertés de la personne
dit ceci: "Toute personne a droit à la reconnaissance et à
l'exercice, en pleine égalité, des droits et libertés de
la personne, sans distinction, exclusion ou préférence
fondée sur la race, la couleur, le sexe..." En deux mots, il y a une
notion d'égalité: l'exercice en pleine égalité des
droits et libertés. Recevoir une indemnité de la Régie de
l'assurance automobile, c'est un droit qu'on a et qui est
récompensé sous forme d'indemnité de remplacement de
revenu, quand on a un accident. On le sait, on a nationalisé l'assurance
automobile.
Je suis d'accord avec le ministre de la Justice. Combien y a-t-il de
lois au Québec? Je ne le sais. 450 lois? On en a étudié
113 et cela a pris 20 séances de commission et on pourrait encore
perfectionner ces lois, mais je ne veux pas attirer son attention sur les 350
autres dont on n'a pas parlé.
M. le ministre, c'est ce que je veux vous dire. J'ai gardé pour
la fin ces
demandes-là et je dois vous dire que j'ai reçu
énormément de demandes. Comme vous le dites, il y a beaucoup de
personnes qui voudraient faire valoir leur point de vue à
l'intérieur de la charte. Les quelques requêtes que je vous ai
adressées pendant notre étude, les quelques points que j'ai
soulevés en terminant cette étude que nous faisons, ce sont des
points que j'ai choisi de vous présenter parce qu'il m'apparaissait
qu'ils créaient une situation d'injustice telle que la charte des
droits, dans son esprit tout au moins, pouvait être appliquée.
M. Marx: Mais voici le test pour mettre la loi en
conformité avec la charte. Je me pose la question suivante: Est-ce que
le tribunal déciderait que tel et tel article de loi va à
rencontre de la charte? Si je dis oui, il faut modifier ou abroger cet article;
si je dis non, il faut le laisser.
Si je suis votre argumentation, il serait possible que la prochaine
femme au foyer qui subira un accident d'automobile conteste la validité
de la loi en vertu de la charte québécoise et fasse valoir ses
droits. Si elle gagne, elle va faire valoir les droits de toutes les femmes au
foyer et de tous les hommes au foyer.
M. Filion: M. le ministre, il ne faut pas...
M. Marx: Vous comprenez ce que je veux dire, n'est-ce pas?
M. Filion: Oui, je comprends ce que vous voulez dire.
M. Marx: Cela veut dire que cela peut être injuste et il y
a des injustices dans nos lois qui ne vont pas à l'encontre de la
charte. Mais, de toute façon, étant donné que Mme Dolment
est ici, je veux reprendre mon engagement sur l'indexation des pensions. On va
faire une étude. Cela relève de ma responsabilité. C'est
dans le Code civil. On va faire l'étude et voir ce que l'on peut faire,
le cas échéant. Mais la Loi sur l'assurance automobile ne
relève pas du ministère de la Justice et si l'article en question
ne va pas carrément à l'encontre de la charte
québécoise, ce n'est pas de mon ressort, ce n'est pas ma
fonction, dirais-je, de proposer ces changements.
M. Filion: M. le ministre, je vous ai offert plus tôt, en
ce qui concerne l'article 638 du Code civil du Québec, notre
collaboration. J'ai remarqué que vous avez pris des notes et que vous
avez parlé à votre équipe à ce sujet. Nous sommes
le 27 novembre et je ne sais pas quand le projet de loi sera appelé.
Mais je pense qu'on a le temps - le rapport de la commission sera
extrêmement long à préparer - encore une fois, c'est une
décision, une volonté politique, point, c'est tout ce que cela
prend - d'inclure des modifications à l'article 638, même à
l'étape de l'adoption en troisième lecture.
M. Marx: D'accord.
M. Filion: Je vais également vous dire ceci: Ayant
étudié les dispositions, particulièrement des articles 19
et suivants, de la Loi sur l'assurance automobile, je vous offre ce soir notre
collaboration sur ce dossier éqalement. Pour le moins, je ne sais pas si
vous pouvez vous enqaqer à le faire, mais j'apprécierais
énormément que vous puissiez attirer l'attention de votre
collègue responsable de la Régie de l'assurance automobile,
à savoir, le député de Charlesbourg, le ministre des
Transports. Quand vous ferez cette étude, comme je l'ai fait vous
comparerez l'article 22...
M. Marx: Je vais vous dire plus que cela: II y a quatre ans, j'ai
trouvé une injustice, une contradiction dans deux lois, lorsqu'une de
mes électrices a reçu moins d'argent que ce qu'elle aurait
dû recevoir. On m'a dit: C'est injuste, on va faire des modifications aux
lois et ainsi de suite, et ce n'est pas fait encore. Tout cela pour souligner
qu'il y a des injustices qu'il faut corriger, mais ce ne sont pas
nécessairement des injustices qui vont à l'encontre de la charte.
Nous sommes dans une loi pour corriger des articles qui vont à
l'encontre de la charte et pas plus que cela. Je réitère que je
vais faire l'étude sur l'indexation et on va voir ce qu'on peut faire.
Mais, en ce qui concerne la Loi sur l'assurance automobile, cela ne
relève pas de ma responsabilité. D'accord?
M. Filion: Non, je ne suis pas d'accord. Je vous l'ai
expliqué.
M. Marx: Vous n'êtes pas d'accord, mais je ne prendrai
pas...
M. Filion: Mais disons: D'accord que je vous ai entendu.
M. Marx: C'est très facile en commission parlementaire de
prendre des engagements auxquels on ne va jamais donner suite. J'aimerais
seulement prendre des engagements auxquels je sais que je vais donner suite.
L'assurance automobile ne relève pas de moi. C'est comme me parler de la
Loi sur les forêts, les étalons ou je ne sais quoi, cela ne
relève pas de moi. Je ne peux pas...
M. Filion: Juste pour terminer...
M. Marx: Si vous écriviez au ministre...
M. Filion: C'est déjà fait. J'ai déjà
un projet de lettre pour votre collègue à ce sujet-là.
M. Marx: Envoyez-m'en une copie et je vais aussi soulever te
problème.
M. Filion: Je voulais quand même vous en parler avant parce
qu'il y a des injustices telles dans certains cas qui peuvent se glisser dans
nos lois. C'est normal, encore une fois. Cela ne m'empêche pas de dormir.
Ce qu'il faut faire, c'est les redresser.
M. Marx: D'accord.
M. Filion: II faut passer à l'action.
M. Marx: D'accord.
M. Filion: On est élu pour cela.
M. Marx: J'en ai déjà redressé un certain
nombre et je suis en train d'en redresser d'autres, les saisies, la loi
Lacombe, et ainsi de suite.
M. Filion: Je ne veux pas poursuivre le débat, mais si on
regarde objectivement la portée des lois que vous mentionnez par rapport
à la portée de ce que je soulève, je pense que vous
êtes à même de vous rendre compte qu'il y a une nuance
importante. En tout cas, je ne veux pas reprendre ce que j'ai dit
là-dessus...
M. Marx: C'est une bonne idée.
M. Filion: ...depuis le début de notre séance.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que nous
revenons à l'article 384, M. le député de Taillon?
M. Filion: Je pense que j'ai fait le tour.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'article
384, il y a un amendement.
Loi sur le bâtiment
M. Marx: Nous avons un amendement technique, Mme la
Présidente. Remplacer l'article 384 par le suivant: "384. Les
dispositions de la présente loi entreront en vigueur à la date ou
aux dates fixées par le gouvernement, sauf l'article 323 qui entrera en
vigueur à la date d'entrée en vigueur de l'article 35 de la Loi
sur la sécurité dans les sports, l'article 380, qui entrera en
vigueur à la date de l'entrée en vigueur de l'article 36 de la
Loi sur le crédit aquacole, et les articles 381, 382 et 383 qui
entreront en vigueur, respectivement, à la date d'entrée en
vigueur des articles 58, 60 et 61 de la Loi sur le bâtiment."
M. Filion: Alors, le ministre de la Justice aura deviné ma
prochaine question: À quel moment a-t-il l'intention de faire en sorte
que l'ensemble des dispositions de la loi entre en vigueur?
M. Marx: Aussitôt que possible. M. Filion: Cela veut
dire quoi?
M. Marx: Tout de suite après la sanction de la loi, on va
veiller à la mise en vigueur des articles, c'est sûr.
M. Filion: Donc, on peut compter...
M. Marx: Au début de l'année.
M. Filion: Au début de l'année 1987.
M. Marx: On va mettre en vigueur la plupart des articles, non pas
tous; pas tous les articles parce qu'il y a certains articles où il faut
aviser des personnes qu'on a fait des modifications, pour qu'elles prennent des
dispositions et ainsi de suite.
M. Filion: Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 384 est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
384, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
M. Marx: Mme la Présidente, il y a deux motions que
j'aimerais faire. J'aimerais faire une motion de rénumérotation
après l'adoption de l'article 384.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que la motion
de rénumérotation du projet de loi est adoptée?
M. Marx: Oui. Il y a une autre motion, Mme la Présidente.
C'est l'adoption de la version anglaise en bloc qu'on a déposée.
Nous avons présenté les modifications à la version
anglaise. On va vous en donner une copie tout de suite. Voilà.
M. Filion: Cela va.
M. Marx: Mme la Présidente, avant qu'on termine... Est-ce
que c'est adopté en bloc? Avant qu'on termine, Mme la Présidente,
est-ce adopté?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce
que les modifications à la version anglaise sont
adoptées?
M. Marx: Oui. Le titre?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que les
intitulés du projet de loi sont adoptés?
M. Marx: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le titre
du projet de loi est adopté?
M. Marx: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que la motion
de renumérotation du projet de loi est adoptée?
M. Filion: Renumérotation, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le projet
de loi tel qu'amendé est adopté?
M. Filion: Adopté.
Conclusions M. Herbert Marx
M. Marx: Mme la Présidente, avant qu'on termine,
j'aimerais remercier je ne dirai pas les fonctionnaires, je dirai plutôt
les juristes et les légistes du ministère de la Justice qui sont
ici depuis quelques semaines maintenant; cette équipe était
dirigée par Me Gaston Pelletier, assisté par Me Gilles Laporte,
Me Lucie Angers, Me Nicole Vallières, Me Angéline Thibault, Me
Julie Hudon, Me Michel Ricard et aussi Me Jacques Mercier, Me Ruth Lapointe, Me
Claude Gélinas, Me Jean Allaire et Me Marie-Josée Cantin.
Vous voyez, Mme la Présidente, que j'ai eu l'assistance d'une
douzaine de juristes et de légistes expérimentés qui ont
vraiment facilité mon travail. En fin de compte, un ministre
dépend beaucoup des légistes et des juristes. Tout ce dont un
ministre a besoin, c'est de la volonté politique de faire le travail. II
est plus facile d'avoir la volonté politique que de faire le travail.
J'aimerais aussi remercier Me Julien Pelletier du bureau du sous-ministre, qui
a été ici durant les travaux, et Me Francine Marcoux de mon
cabinet, qui a été ici aussi. Ces deux avocats ont souffert avec
nous pendant ces trois semaines, jour et nuit.
Finalement, j'aimerais remercier le député de Taillon pour
avoir permis que le travail soit fait d'une façon efficace. Je sais
qu'il a peut-être travaillé plus fort que tout autre membre de
cette commission, parce qu'il n'était pas entouré par douze
spécialistes, mats assisté seulement par une. Je ne me souviens
pas de son nom, mais je pense qu'elle mérite d'être
mentionnée parce que je suis sûr qu'elle a aussi contribué
à ce travail.
Voilà, le gouvernement présente des projets de loi, mais
c'est l'Assemblée nationale qui les adopte et, finalement, l'adoption
des lois se fait par les députés ministériels et par les
députés de l'Opposition. Je pense que c'est important de ne pas
oublier que nous avons le même rôle et que nous faisons
essentiellement le même travail. Sur ces mots, j'espère que nous
n'avons pas fait d'erreur dans ce projet de loi. Mais, de toute façon,
cela serait de ma faute!
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Marx: II ne faut pas que j'oublie la secrétaire de
cette commission qui va faire en sorte qu'il y ait le moins d'erreurs possible
et il y a aussi une secrétaire qui est juste en arrière du
député de Taillon. Ces personnes vont faire en sorte que tous nos
propos, toutes nos recommandations et nos amendements seront
compréhensibles, une fois que la loi sera réimprimée.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Claude Filion
M. Filion: Merci. Je garderai mes commentaires, si on veut, pour
la Chambre au moment où nous ferons rapport de nos travaux. Mais je
voudrais, à mon tour, remercier certaines personnes. Vous savez, on
m'informe que nos travaux ont duré rien de moins que onze jours. II n'y
a pas beaucoup de projets de loi, je pense, qui ont retenu l'attention des
parlementaires aussi longtemps en commission, surtout des projets de loi qui ne
sont pas de nature litigieuse ou partisane.
Mon premier remerciement va pour Me Anne-Sylvie Arteau, qui a
été une recherchiste attentionnée et patiente avec qui
j'ai eu l'occasion de faire le tour de 113 lois - il faut le faire - et dont la
jeunesse et le dynamisme sont simplement équivalents à la bonne
volonté, au travail et à l'énergie qu'elle a
déployés. Merci aussi aux différents groupes qui nous ont
envoyé leurs commentaires, à vous et à moi, à
certains avocats qui m'ont conseillé sur certains articles
également, au personnel du secrétariat de la commission, bien
sûr, Mme Giguère, qui va faire en sorte que cela se tienne debout
ce projet de loi, à Mme Normandin qui nous a suivis tout au long de ce
périple, d'article en article, de papillon en papillon, de l'article 7
à l'article 325, de la version française à la version
anglaise. Également, merci à vous, Mme la Présidente,
comme institution, même si vous avez assisté seulement
à une partie de nos travaux. II demeure que tous vos
prédécesseurs ont été fort compréhensifs,
notamment à l'égard de la procédure très sereine et
détendue de cette commission.
Je voudrais remercier également le personnel autour du ministre -
il en reste quelques-uns, les plus vaillants, probablement, ce soir - qui l'a
accompagné tout au long et qui nous a fourni, en tout cas, qui m'a
fourni des fois un éclairage très rapide sur certaines
préoccupations que j'émettais. C'est un rôle effacé,
mais drôlement important, que celui que vous avez joué, M. le
sous-ministre, madame du cabinet, ainsi que MM. les légistes.
Mon dernier remerciement va au ministre - je le dirai en Chambre
également dont l'esprit de collaboration a été
remarquable. Il a saisi le fil de l'argumentation. Parfois, cela a
été long, mais il a toujours, ou presque, gardé une
patience exemplaire à l'égard des points que nous lui faisions
valoir, et tout cela pour arriver à quoi? Pour arriver à faire en
sorte que nos lois soient tout simplement un peu plus conformes à la
Charte des droits et libertés de la personne. Je pense que tous les
efforts déployés par tout ce personnel, tout ce monde, depuis
trois ou quatre ans, connaîtront leur sanction, si on veut, par une
amélioration de nos lois. Il restera encore du boulot a faire, mais je
suis convaincu que le travail que nous avons fait et produit est certainement
des plus méritoires. Alors, je vous remercie.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Taillon. Quant à moi, je tiens à vous
féliciter. Il est évident que je n'ai pas été ici
longtemps et que, quand je venais, c'était presque du chinois pour mot,
mais j'ai essayé de suivre le mieux possible.
Alors, nous ajournons donc sine die les travaux et je confirme que la
commission des institutions a accompli le mandat qu'on lui avait confié.
Je vous remercie beaucoup.
(Fin de la séance à 21 h 52)