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(Dix heures quarante-quatre minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! Je déclare la séance de la commission des
institutions ouverte. Je rappelle que le mandat de la commission est de
procéder è l'étude détaillée du projet de
loi 92, Loi modifiant diverses dispositions législatives eu égard
à la Charte des droits et libertés de la personne.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: II n'y a aucun remplacement.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. J'appelle donc
l'article 321. M. le ministre.
M. Marx: L'article 321... Est-ce que l'article 320 a
été adopté?
M. Filion: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): II a
été suspendu.
M. Filion: ...il a été suspendu.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
vouiez revenir à l'article 320?
M. Marx: Peut-on revenir à l'article 320, Mme la
Présidente?
Loi sur les salaires d'officiers de justice
(suite)
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le ministre,
on revient à l'article 320.
M. Marx: On a étudié cet article et, comme vous le
voyez, on biffe les mots "si l'officier ne paie pas immédiatement la
somme, etc.", à la fin. Nous avons expliqué le fondement de cet
article. D'accord?
M. Filion: À ce moment-là j'avais fait part au
ministre de la Justice du fait qu'en dehors, évidemment, de la
modification proposée, il demeurait que dans le reste de l'article 8
était prévue une procédure différente pour traiter
des cas où les officiers de justice auraient, en quelque sorte, fait
défaut de rendre compte. Je vous lis le début de l'article: "Si
quelque officier de justice, sous le prétexte de mettre à
exécution quelque ordre du tribunal, se rend coupable d'extorsion ou de
malversation ou s'il ne paie pas les deniers qu'il a prélevés ou
reçus ou s'il n'en rend pas un compte fidèle, la Cour
supérieure ou tout juqe tenant la Cour provinciale peut faire une
enquête d'une manière sommaire si la partie lésée
juqe à propos de porter plainte devant lui. "Le juge peut, à cet
effet, assigner toutes les parties nécessaires, les obliger à
comparaître, etc."
J'avais attiré l'attention du ministre sur le fait que l'on
créait une procédure différente pour une catégorie
de citoyens, ce qui, on le sait, est contraire à la charte, qui dit que
tous sont égaux devant la loi et que toute personne a droit en pleine
égalité à une audition publique et impartiale de sa cause
par un tribunal indépendant et qui ne soit pas préjuqé.
Alors pourquoi, dans ce cas-ci, puisqu'on amende l'article 8, ne pas en
profiter pour supprimer cette procédure spéciale, donc
procédure différente des règles usuelles de droit, pour
les officiers de justice? Je ne vois pas de raison pourquoi, si par exemple un
huissier ou un greffier, fait défaut de rendre compte d'une somme, il
devrait être traité et jugé d'une façon sommaire. Je
pense qu'il devrait être traité selon les règles de droit
qui s'appliquent dans tous les cas; en deux mots, qu'il ne devrait pas exister
de cadre judiciaire différent pour cette catégorie de citoyens.
En ce sens, je pense que c'est tout l'article 8 qui devrait être
supprimé.
M. Marx: Mme la Présidente, il y a beaucoup de lois
où il y a des procédures différentes. Voici une loi
où la procédure est différente dans un certain sens mais
cela ne va pas à l'encontre de la charte. Nous avons trouvé la
fin de l'article un peu exorbitant; donc on a modifié l'article pour
biffer les quatre dernières lignes. Pour le reste, cela ne va pas
à l'encontre de la charte. Nous sommes ici pour mettre cette loi en
conformité avec la charte et non pour réviser tous nos textes de
loi.
Je ne dirai pas au député que ce serait peut-être
souhaitable de reprendre la Loi sur les salaires d'officiers de justice,
cependant je peux prendre note que c'est une autre loi qui devrait être
révisée. Vous comprenez que je suis le ministre depuis seulement
onze mois et je n'ai pas eu l'occasion encore de
réformer toutes les lois du Québec qui auraient dû
être réformées depuis 1976 mais je fais mon possible. J'en
suis à ma quatrième ou à ma septième et cela va se
faire. Je ne pense pas que ce soit d'urqence nationale qu'on commence avec
cette loi. Je pense qu'il y a d'autres lois plus importantes. C'est pourquoi je
n'ai pas commencé avec la Loi sur les salaires d'officiers de justice.
J'ai commencé avec les saisies abusives, avec le Code de
procédure pénale, avec le Code de procédure civile, avec
la loi Lacombe, avec la loi sur les thanatologues et ainsi de suite. Si le
député pense que c'est d'urgence nationale, peut-être
peut-on former un comité non partisan, qui pourrait être
présidé par le président de cette commission, pour
étudier la réforme de cette loi. Je n'ai pas d'objection.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Tailton.
M. Filion: Merci. Premièrement, vous avez remarqué
ou la présidence aura remarqué que depuis l'étude du
projet de loi 92, dans bien des cas, nous avons soulevé des points de ce
côté-là ou de ce côté-ci de la table,
concernant des lois qui contenaient, en dehors des propositions de
modifications, des dispositions qui pouvaient être carrément
aberrantes ou contrevenir à la charte des droits. Dans bien des cas, le
ministre m'a dit: Ce n'est pas une loi qui relève du ministère de
la Justice. Encore une fois, dans bien des cas, l'Opposition partageait son
point de vue. Le ministre de la Justice ne peut pas, à
l'intérieur du projet de loi 92, refaire toutes les lois concernant tout
ce qui relève de tous ses collègues au Conseil des ministres.
Dans ce cas-ci, premièrement, il s'agit d'une loi qui
relève du ministère de la Justice. Deuxièmement, je ne
suis pas sûr, loin de là, que l'article 8 tel que
rédigé ne contrevient pas aux dispositions de la charte des
droits. Quand l'article 23 nous dit: "Toute personne a droit, en pleine
égalité", où est l'égalité de traitement
pour l'officier de justice? Deuxièmement, "une audition publique et
impartiale de sa cause". Ici, dans le texte de l'article 8 on parle
d'enquête sommaire, d'une manière sommaire. Il y a aussi la
rédaction de l'article 8 au début. On dit: "se rend coupable
d'extorsion ou de malversation". Ça va loin cela, "extorsion",
"malversation", c'est même une infraction au Code criminel. En ce sens,
je ne propose pas de refaire toute la Loi sur les salaires des officiers de
justice, M. le ministre.
M. Marx: Oui, mais je ne veux pas faire ce que mes
prédécesseurs ont fait. Ils ont modifié les lois à
la pièce. Je ne ferai pas cela.
M. Filion: Si on abroge l'article R, est-ce que cela modifie le
reste de la loi?
M. Marx: Je ne sais pas l'effet que cela aura, mais ce que je
peux entreprendre, si vous ne voulez pas le faire vous-même en tant que
président de la commission, c'est de revoir la Loi sur les salaires
d'officiers de justice d'ici à deux ou trois ans. Si vous pensez que
c'est vraiment urgent, on peut faire cela d'ici à un an. On peut essayer
de refaire toute la loi. Je ne peux pas modifier un article au coin de la table
pour faire plaisir au député de Taillon.
M. Filion: Non, mais écoutez!
M. Marx: Je ne dirais pas qu'il a tort dans ses propositions,
mais je dirais qu'à notre avis tel quel, cela ne va pas à
['encontre de la charte québécoise. Il y a une différence
de traitement. Il y a une différence de traitement entre les adultes et
les enfants. Il y a une différence de traitement chez beaucoup de
personnes et il n'a jamais été décidé que cela
allait à l'encontre de la loi. Si c'est cela l'effet de la charte
québécoise, il y a beaucoup de lois qui seront jugées
inconstitutionnelles, invalides, inopérantes, etc. En ce qui concerne
ceux qui se rendent coupables d'extorsion ou de malversation, vous avez dit:
C'est criminel, mais il y a souvent du chevauchement. Le délit de fuite,
c'est criminel, mais c'est aussi pénal.
On peut adopter cet article sur division. Je ne pense pas que cela cause
beaucoup de difficultés à qui que ce soit.
M. Filion: Mme la Présidente, le ministre de la Justice
parle comme si c'était moi qui pilotais le projet de loi 92 ou comme si
c'était une suggestion de l'Opposition de modifier l'article 8 de la Loi
sur les salaires d'officiers de justice. Ce n'est pas l'Opposition qui a
déposé le projet de loi 92 et ce n'est pas l'Opposition non plus
qui, par papillon, amende, par l'article 320 du projet de loi 92, l'article 8
de la Loi sur les salaires d'officiers de justice. Ce n'est pas nous. Quant
à faire notre travail, encore une fois, pourquoi ne pas le faire de la
meilleure façon possible.
M. Marx: Nous pensons que c'est la meilleure façon
possible, étant donné notre mandat qui est donné par la
charte elle-même. Voilà, je n'ai rien d'autre à ajouter,
Mme la Présidente.
M. Filion: J'ai une question qui pourrait mettre fin au
débat plus rapidement. Est-ce que, si on abroge l'article 8, cela
changerait le sens, la portée, la signification du reste de la loi? Je
pense que c'est une recherche qui ne prend pas trois ans.
M. Marx: On ne le fera pas maintenant. Malheureusement, il y a
une différence quant à cet article. On en a voté d'autres
sur division. Quatre, je pense que ce n'est pas beaucoup sur 400 articles. Je
comprends le souci du député de Taillon.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
320 est adopté?
M. Filion: Ce ne sera pas long, Mme la Présidente. Comme
vous pouvez vous en rendre compte, je vais jeter un coup d'oeil sur le chapitre
S-2 de nos lois.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
avez...
M. Filion: Alors, simplement pour signaler au ministre que,
vérification faite, il semble bien que l'articie 8 fasse partie et soit
le seul article de la section II de la Lot sur les salaires d'officiers de
justice et que son abrogation ne modifiera pas et n'a pas besoin d'être
effectuée à l'intérieur du cadre d'une révision en
profondeur de cette loi. Cela ne prendrait pas deux ou trois ans si on
décidait d'abroger cet article, cela prendrait cinq minutes. Quant
à faire notre travail, encore une fois, pourquoi ne pas le faire de la
meilleure façon possible? Je veux juste ajouter cela parce que je viens
de faire la vérification. La section I concerne les adjoints des
employés et des officiers de justice. La section II traite des cas de
défaut de rendre compte d'extorsion, et la section III traite du tarif
d'honoraires des greffiers des sessions de la paix et des juges de paix.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Marx: Mme la Présidente, j'ai déjà
exprimé notre position. Ce n'est pas dans notre mandat d'abroger des
articles dans les lois même si ce sont des lois qui relèvent du
ministère de la Justice. Â notre avis, cela ne va pas à
l'encontre de la charte. Pour nous, il n'y a rien de modifié. Nous avons
proposé une modification parce que nous pensons que les dernières
lignes traitant de la détention d'un officier de justice et tout cela
peuvent aller à l'encontre de la charte québécoise; donc,
on est prêt à modifier cela. Il n'y a pas autre chose.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 320 est-il
adopté?
M. Filion: Sur division, Mme la Présidente.
M. Marx: Je prends note des remarques du député de
Taillon. Quand nous en aurons l'occasion, on va réviser toute la loi, et
peut-être sera-t-il même possible d'abroqer entièrement la
loi, on ne sait pas. Ce n'est pas seulement la question des articles de la loi,
il faut voir aussi son application: si la loi est vraiment appliquée,
combien d'officiers de justice sont payés à l'acte aujourd'hui,
et ainsi de suite. On pourra faire une recherche sur toute cette question et
voir si la loi elle-même est encore nécessaire. Cela doit
être une loi qui date du XIXe siècle et qui a été
refondue à quelques reprises. (11 heures)
Loi sur la santé et la sécurité
du travail
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 320 est
adopté sur division. J'appelle l'article 321.
M. Marx: L'article 32) modifie l'article 176.7 de la Loi sur la
santé et la sécurité du travail. En vue de garantir
l'inamovibilité et partant l'indépendance des présidents
des bureaux de révision choisis parmi les fonctionnaires de la
Commission de la santé et de la sécurité du travail, le
projet propose que la durée de leur mandat soit fixée dans leur
acte de nomination à ce titre.
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté?
M. Marx: Oui, merci.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 321 est
adopté. J'appelle donc l'article 322.
M. Marx: Cet article modifie l'article 179 de la même loi.
L'article 179 autorise un inspecteur à pénétrer dans tout
lieu où sont exercées des activités régies par la
loi et ce, sans mandat si ce n'est dans une maison d'habitation. Les
modifications proposées ont pour objet de préciser que
l'autorisation de pénétrer qui y est prévue ne permet que
l'inspection des lieux. En ce qui a trait à la perquisition, on devra se
référer à la Loi sur les poursuites sommaires et, sauf
urgence, obtenir un mandat, qu'il s'agisse d'une maison d'habitation ou de tout
autre lieu où il y a une atteinte à la vie privée.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: Concernant la suppression du quatrième
alinéa, est-ce que je dots comprendre de vos propos que ce sera la
procédure usuelle, c'est-à-dire en vertu de la Loi sur les
poursuites sommaires?
M. Marx: C'est cela. M. Filion: C'est cela?
M. Marx: Oui. C'est la question de l'inspection.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 322 est-il
adopté?
M. Filion: Ce ne sera pas long, Mme la Présidente. Cela
va.
Loi sur la sécurité dans les
sports
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 322 est
adopté. J'appelle l'article 323. M. le ministre, l'article 323.
M. Marx: Cet article modifie l'article 35 de la même loi.
La modification proposée prévoit l'exception du pardon au pouvoir
de la régie de refuser un permis d'exploitation d'un centre sportif
à une personne reconnue coupable d'une infraction à cette loi
durant les trois années précédant sa demande. Je pense
qu'on a fait des modifications semblables dans beaucoup d'autres lois.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: Est-ce que l'article 35 a été introduit
et existait déjà dans...
M. Marx: Cela existait déjà. Cela n'existait pas
pour la boxe.
M. Filion: D'accord. Cela va. Adopté.
Loi sur la sécurité du revenu
des chasseurs et piégeurs cris
bénéficiaires de la Convention
de la Baie James et du Nord
québécois
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 323 est
adopté. J'appelle l'article 324.
M. Marx: L'article 324 modifie l'article 29 de la Loi sur la
sécurité du revenu des chasseurs et piégeurs cris
bénéficiaires de la Convention de la Baie James et du Nord
québécois.
Toute la loi est expliquée dans le titre. L'article 29 oblige les
fonctionnaires ou employés du ministère de la Main-d'Oeuvre et de
la Sécurité du revenu à fournir des renseignements
nominatifs à l'Office de la sécurité du revenu des
chasseurs et piégeurs cris. La modification proposée assujettit
cette obligation aux conditions et formalités de communications
prévues à la loi sur l'accès.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. le député de Saint-Jacques.
M. Boulerice: Mme la Présidente, est-ce que le ministre
peut me dire s'il y a eu des consultations et des discussions avec la
communauté crie à ce sujet? Ce n'est pas une modification
unilatérale, mais c'est bien issu d'une concertation avec la population
amérindienne?
M. Marx: Nous avons consulté le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Si on regarde la modification qu'on
propose, on donne plus de droits à ces personnes. D'accord? On
n'enlève rien, on donne plus de droits à ces personnes. Je pense
que c'est le but de l'amendement et que personne ne va se plaindre d'avoir plus
de droits et plus de protection.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
324 est adopté? Adopté. J'appelle l'article...
Une voix: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): J'avais compris qu'il
était adopté.
M. Marx: On vient de limiter l'intrusion dans la vie
privée des personnes.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: Je me demande s'il n'y a pas une erreur dans cet
article, M. le ministre. Dans ce cas-ci, on parle de l'office
créé en vertu de la loi sur la sécurité du revenu;
c'est l'office chargé non pas d'administrer, mais de verser
carrément des allocations de revenu. On dit ici: L'office peut
requérir d'un fonctionnaire ou employé du ministère de la
Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu... Ce serait dans les
cas d'aide sociale.
M, Marx: Oui.
M. Filion: Ce serait dans les cas d'aide sociale.
M. Marx: Des prestations de sécurité du revenu.
M. Boulerice: Ils sont soustraits aux "Boubou macoutes", c'est
cela?
M. Filion: Non, ils ne sont pas soustraits aux "Boubou macoutes".
Quel est le nom précis de l'office?
M. Marx: L'Office de la sécurité du revenu des
chasseurs et piégeurs cris; c'est un office spécial. On limite
les renseignements que l'office peut demander. D'accord?
M. Boulerice: Mais c'est une mesure particulière compte
tenu de quoi'?
Une voix: C'est une erreur.
M. Boulerice: On pourrait soustraire encore beaucoup d'autres
gens aussi.
M. Marx: Je ne vois pas le problème. Je ne vois pas
pourquoi on questionne sur le fait qu'on donne plus de droits aux gens. On
protège davantage leur vie privée. On ne peut pas être
contre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon. M. le ministre.
M. Filion: Adopté. M. Marx: Adopté.
Loi sur les services de garde à
l'enfance
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 324 est
adopté. J'appelle l'article 325.
M. Marx: Cet article modifie l'article 35 de la Loi sur les
services de garde à l'enfance. L'article 34 prévoit qu'un
inspecteur a accès en tout temps aux livres et comptes d'un
détenteur de permis. La modification proposée restreint ce
pouvoir à l'exercice de ses pouvoirs d'inspection lesquels doivent,
selon l'article 33, être exercés à des heures
raisonnables.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: Est-ce que je me trompe? On n'a pas nos "heures
raisonnables", là.
M. Marx: Article 33. Est-ce que vous avez l'article 33?
M. Filion: Oui. Je n'ai pas le même article 33 que vous. On
parle bien de la Loi sur...
M. Marx: Je lis l'article 33: "Une commission scolaire ou une
corporation..." Pardon, c'est l'article 34: "Un inspecteur de l'office peut
pénétrer à tout moment raisonnable durant les heures
d'ouverture du service, dans tout lieu où il a des motifs raisonnables
de croire..."
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de...
M. Marx: 35 dit: "...en tout temps..." On change cela pour:
"...dans l'exercice de ses pouvoirs..."
M. Boulerice: En tout temps, il peut...
M. Filion: On enlève cela.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saint-Jacques.
M. Boulerice: En tout temps, il le faisait dans l'exercice de ses
pouvoirs...
M. Marx: Dans l'exercice de ses pouvoirs... C'est pour renvoyer
le lecteur à l'article 34.
M. Filion: C'est cela. C'est votre avis également?
M. Marx: Oui. D'accord?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
325 est adopté?
M. Filion: Adopté.
Loi sur les services de santé et les services
sociaux
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
326, où il y a un amendement. II s'agit de l'article 7 de la Loi sur les
services de santé et les services sociaux. À l'article 326,
remplacer le paragraphe 1° par le suivant: "Par le remplacement, dans les
cinquième et sixième lignes du premier alinéa, des mots
"ou dans les autres cas prévus par la loi ou les règlements" par
les mots "ou dans les cas où une loi ou un règlement
prévoit que la communication est nécessaire à son
application".
M. le ministre.
M. Filion: M. le ministre, avec votre permission, juste
avant...
M. Marx: Oui.
M. Filion: ...d'étudier l'amendement, on me signale que
mon collègue, le député de Gouin, voudrait intervenir sur
cette matière. Il est possible qu'il se joigne à nous ce matin,
un peu plus tard.
M. Marx: II n'y a pas de problème.
M. Filion: Donc, on va suspendre l'amendement parce que vous
l'avez reçu. C'est la même chose pour les articles 327 et
328...
M. Marx: D'accord.
M. Filion: ...de la loi, avec votre permission.
M. Marx: Parfait!
La Présidente (Mme Bélanger): Amendement suspendu.
Est-ce que l'article 326 est
suspendu aussi?
M. Filion: Oui.
M. Marx: Oui, ainsi que 327 et 328 aussi.
La Présidente (Mme Bélanger): 327 et 328. Nous
passons donc à l'article 329. M. le ministre.
Loi sur la Société d'habitation du
Québec
M. Marx: L'article 329 modifie l'article 20 de la Loi sur la
Société d'habitation du Québec. La modification
proposée à l'article 20 de la Loi sur la Société
d'habitation du Québec vise à assurer le caractère
objectif et normal de l'exercice du pouvoir d'inspection en exigeant qu'elle se
fasse à des heures raisonnables et que la personne autorisée
s'identifie si elle en est requise. C'est la question des heures raisonnables
que nous avons vue dans beaucoup d'articles de beaucoup d'autres lois.
La Présidente (Mme Bélanger): M, le
député de Taillon.
M. Filion: En ce qui concerne le dernier alinéa de
l'article 20 proposé, on dit: "Le membre de la société ou
la personne autorisée par elle peut exiger de tout propriétaire,
locataire ou occupant de l'immeuble, l'aide nécessaire à
l'exercice de leurs attributions." Est-ce qu'on fait allusion ici à
l'obligation, pour le propriétaire, par exemple, de faciliter
l'accès dans des maisons d'habitation ou dans des immeubles qui... (11 h
15)
M. Marx: Cela existe déjà dans l'article. On a
reformulé la dernière phrase dans l'article actuel. On peut
exiger de tout propriétaire et ainsi de suite.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté. Est-ce
que l'article 329...
M. Filion: Je m'excuse, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
329 est adopté?
M. Filion: L'article 329 est adopté, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle donc
l'article 336. M. le ministre.
M. Marx: II va y avoir un article 335.1. Loi sur les syndicats
coopératifs
La Présidente (Mme Bélanger): Ouï. L'article
335.1, Loi sur les syndicats coopératifs. Insérer, après
l'article 335, ce qui suit: Loi sur les syndicats coopératifs.
L'article 44 de la Loi sur les syndicats coopératifs, L.R.Q.,
chapitre S-38, est modifié par la suppression dans la cinquième
ligne des mots "dont la conduite privée donne lieu à
scandale".
Est-ce que l'insertion de cet amendement est adoptée?
M. Filion: Est-ce que...
M. Marx: On va vous lire l'article 44 de la loi.
M. Filion: L'article 44, oui.
M. Marx: On attend les textes. L'article en question
prévoit qu'on ne peut pas être membre d'un syndicat si cela peut
donner lieu à scandale. Voilà! La loi est devant le...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Marx: Je vais vous lire l'article en question. L'article 44 de
la loi: "Le conseil d'administration peut prononcer l'exclusion de tout membre
qui n'a pas exécuté ses engagements..."
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Marx: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
pouvez recommencer depuis le début"?
M. Filion: Excusez-moi. J'ai mal compris le début.
M. Marx: Voilà! L'article 44. "Le conseil d'administration
peut prononcer l'exclusion de tout membre qui n'a pas exécuté ses
engagements envers la société. Il peut aussi exclure de la
société tout membre qui a subi une condamnation criminelle, qui
refuse de se soumettre aux dispositions réglementaires, dont la conduite
privée donne lieu à scandale".
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Marx: Scandale. C'est un peu...
M. Filion: C'est un peu scandaleux de
retrouver cela dans la loi.
M. Marx: On a pensé que ce serait scandaleux de laisser
ces mots dans la loi.
M. Filion: Je suis également légèrement
scandalisé par la présence de ce mot. Par contre, je ne sais pas
si on peut me favoriser d'une copie de l'article 44 de cette loi comme,
évidemment, c'est une loi qui n'est peut-être pas modifiée
au départ par le projet de loi 92, je n'ai pas le texte pertinent. Si on
pouvait me favoriser d'une copie de l'article 44, je vais vous dire pourquoi.
On fait allusion, dans ce cas, à des condamnations criminelles sans
inclure la disposition classique - si je peux employer cette expression -
concernant à la fois le pardon et le lien nécessaire entre
l'accusation pour laquelle l'individu a été trouvé
coupable et...
M. Marx: C'est quel article de la charte?
M. Filion: C'est toujours le même article, M. le ministre.
C'est l'article...
M. Marx: 18.2?
M. Fiiion: 18.2.
M. Marx: ...qui prévoit quoi?
M. Filion: D'accord, mais quand même.
M. Marx: C'est dans l'emploi. Avoir un dossier criminel, pas de
discrimination pour quelqu'un qui a un dossier dans le domaine de l'emploi.
Nous ne sommes pas dans l'emploi maintenant.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: La portion qui nous intéresse à
l'article 44 se lit comme suit: "II peut aussi exclure de la
société tout membre qui a subi une condamnation criminelle".
Là on parle des syndicats coopératifs. Je comprends que l'article
18.2 a toujours comme cadre l'emploi. Cependant, d'un autre côté,
il y a des avantages à faire partie des syndicats coopératifs qui
ne sont pas nécessairement -et j'en suis - des avantages reliés
à un emploi. Il y a des avantages. Dans ce cas-ci, simplement pour
respecter l'esprit de la charte, à tout le moins l'inscription relative
au pardon m'apparaîtrait des plus justifiés.
Cela voudrait dire, dans le texte actuel, qu'un membre qui a subi une
condamnation criminelle, n'importe quelle, pourrait se voir exclu
automatiquement du syndicat coopératif - il y en a
énormément -auquel il appartient; simplement parce qu'il a
été trouvé coupable de n'importe quelle condamnation
criminelle. Oui! Je comprends qu'au niveau strictement et carrément
juridique, vous l'avez mentionné, M. le ministre, vous avez
peut-être raison. L'article 18.2 dit bien: "Nul ne peut conqédier
ou refuser d'embaucher ou autrement pénaliser dans le cadre de son
emploi". Cela peut être aussi important qu'un emploi un syndicat
coopératif, dans certains cas. Je me demande si cela n'est pas
relié à un emploi. Si on pense au syndicat dans le secteur de
l'agriculture.
M. Marx: Si c'est le membre du conseil...
M. Filion: Notre membre du conseil.
M. Marx: Ce n'est pas le membre du syndicat.
M. Filion: Je ne crois pas, M. le ministre.
M. Marx: Lisez l'article, s'il vous plaît.
M. Filion: Le conseil d'administration peut prononcer l'exclusion
de tout membre, mais pas nécessairement du conseil d'administration. Je
croirais bien plutôt qu'il s'agit d'un membre du syndicat
coopératif. Regardez à l'article 43, l'article
précédent, on dit: "Tout membre peut se retirer de la
société, etc." Je pense qu'on parle, en deux mots, des
sociétaires. Peut-être que je fais une mauvaise
interprétation, mais j'ai l'impression que le mot "membre" fait
référence... Il faudrait voir... Est-ce qu'on a le reste de la
loi?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Marx: De toute façon, cela ne touche pas l'emploi.
L'article 18.2 touche l'emploi.
M. Filion: Oui, mais cela peut, M. le ministre. Sauf erreur, les
syndicats coopératifs peuvent exister notamment en ce qui concerne
l'agriculture. Donc, cela pourrait concerner les membres des
coopératives qui constituent ensemble des ententes sur les transactions
pouvant découler par exemple du lait, de la volaille ou de tout ce
secteur. À ce moment-là, ce n'est pas l'emploi. Mais pour le
fermier, son lait, ses oeufs, etc, c'est son emploi.
M. Marx: Ici, cela ne concerne pas l'emploi. Pour le fermier il y
a d'autres lois, des lois agricoles.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement inséré après l'article 335 est
adopté?
M. Marx: Notre mandat, Mme la Présidente, est de mettre
les lois en conformité avec la charte. En ce qui concerne l'emploi, on
ne peut pas faire de discrimination. On n'est pas dans l'emploi ici. On n'a pas
le mandat de modifier des lois si elles ne vont pas à l'encontre de la
charte. On n'a pas à se donner un mandat plus large que celui qui nous a
été donné par la charte qui a été
modifiée dans ce sens par le gouvernement précédent. Nous
avons voté pour cette loi.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: Mon point, M. le ministre, c'est qu'être membre
d'un syndicat coopératif peut être relié à un
emploi. Encore une fois, je ne suis pas un spécialiste des questions
agricoles.
M. Marx: Ce n'est pas l'avis de...
M. Filion: Regardons l'article 7 de la Loi sur les syndicats
coopératifs. "7. Peuvent être membres de tels syndicats ou
sociétés les commissions scolaires... etc, ...les
municipalités, les fabriques et corporations de syndics, les cercles
agricoles et les sociétés d'agriculture, de même que les
sociétés et corporations civiles et commerciales, en
général." En ce qui concerne le mot "membre", je pense que je
vous ai convaincu qu'on semble vouloir faire référence non pas au
membre du conseil d'administration, mais au membre de la société.
L'article 14 dit: "Les membres actifs de la société,
réunis en assemblée générale, etc." J'avoue que
c'est le premier examen que je fais de cette loi. Mais, en deux mots, je pense
que l'article 18.2 pourrait recevoir application. "Dans le cadre de son
emploi". "Nul ne peut congédier, refuser d'embaucher ou autrement
pénaliser dans le cadre de son emploi une personne du seul fait qu'elle
a été reconnue coupable ou s'est avouée coupable d'une
infraction pénale ou criminelle, si cette infraction...", on
connaît le reste de l'article. Dans le cadre ou autrement
pénaliser dans le cadre de son emploi. Être exclu d'un syndicat
coopératif -si mon raisonnement se tient, ce dont je ne suis pas
sûr - cela touche-t-il les agriculteurs et les fermiers. Ce que je veux
dire - mais je ne suis pas sûr - c'est si "syndicats coopératifs"
s'applique aux syndicats d'agriculteurs, entre autres. Parce que la
définition qu'on donne à l'article 1 de la Loi sur les syndicats
coopératifs est très large. On dit: les syndicats
coopératifs de consommation, de production. Donc, il peut y avoir des
gens qui font partie d'un syndicat coopératif pour des fins de
production ou autres fins économiques. Donc, cela peut être
directement leur emploi qui est en jeu.
À ce moment-là, cela vaudrait vraiment la peine, M. le
ministre, de vérifier.
M. Marx: Très bien, on retire l'article. (11 h 30)
M. Filion: Le suspendre, peut-être. On retire l'amendement.
On va y revenir. D'accord?
Loi concernant la taxe sur les carburants
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
retiré. J'appelle donc l'article 336.
M. Marx: L'article 336 modifie l'article 45.1 de la Loi
concernant la taxe sur les carburants.
L'article 45.1 impute la responsabilité des peines
imposées à l'encontre de cette loi au propriétaire ou
locataire d'un véhicule automobile ou d'un moteur propulsif même
si l'infraction est commise par une tierce personne.
La modification proposée crée une infraction distincte
pour le propriétaire ou locataire, s'il permet, autorise ou participe
à l'infraction obligeant ainsi la poursuite à appliquer
l'ensemble des procédures et des preuves habituelles pour obtenir une
condamnation.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: Juste avant d'examiner l'article 336, je ferai juste
remarquer au ministre qu'il me disait qu'il était pour regarder la Loi
sur les syndicats coopératifs.
M. Marx: J'ai dit que je retirais l'amendement.
M. Filion: Bon, à ce moment, M. le ministre, j'attire
votre attention sur le mémoire déposé par la Commission
des droits de la personne à propos du projet de loi 92 -celui que nous
sommes en train d'étudier -et à la page 22, eu égard plus
particulièrement à la Loi sur les syndicats coopératifs,
en ce qui concerne l'article 21. À ce moment, la Commission des droits
de la personne conclut en disant: Le droit d'inspection qui est prévu
à cet article 21 devrait être remplacé par un pouvoir
limité, de la même façon dont nous l'avons fait dans les
autres articles. Alors, si le ministre décide de retirer l'amendement
tantôt et si jamais il décidait de réexaminer cette
question...
M. Marx: C'est cela. Le fait de retirer un amendement ne veut pas
dire qu'on ne peut pas présenter un autre amendement.
M. Filion: Bien, c'est cela. C'est
pourquoi j'attire tout simplement votre attention sur cela. Encore une
fois, aussi pénible que soit l'exercice qu'on a amorcé il y a
déjà trois semaines, il faut le mener à terme et de la
meilleure façon possible pour les gens qui vont être
appelés à vivre avec les lois qu'on va adopter. J'attire donc
votre attention sur l'article 21.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Marx: II reste retiré. Nous sommes à l'article
336.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon, l'article 336.
M. Filion: L'article 336 substitue une présomption avec la
notion de preuve concluante, c'est-à-dire qu'il enlève cette
notion pour la remplacer par une preuve prima facie; le prévenu aura
l'occasion de présenter une preuve à l'effet contraire. Est-ce
bien cela? Est-ce la portée de l'amendement?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Marx: Oui, c'est cela. C'est le droit à une
défense pleine et entière.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
336 est adopté?
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
337.
M. Marx: Cet article modifie l'article 45.2 de la Loi concernant
la taxe sur les carburants. L'article 45.2 établit une
présomption de non paiement de la taxe sur les carburants à moins
d'une preuve documentaire hors de tout doute ou contraire.
La modification proposée supprime les mots "hors de tout
doute".
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon. M. le député de
Saint-Jacques.
M. Boulerice: Mme la Présidente, je pense que c'est le
ministre qui sera sans doute capable de me répondre. Quand vous enlevez
"hors de tout doute", c'est pour enlever un fardeau de preuve qui était
sans doute trop lourd? C'est cela?
M. Marx: Oui, c'est cela. Je ne pense pas qu'on trouve cela dans
nos lois.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 337 est-il
adopté?
M. Boulerice: Oui. M. Filion: Adopté.
Loi sur les terres et forêts
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 338.
M. Marx: L'article 338 modifie l'article 13 de la Loi sur les
terres et forêts. La modification proposée à l'article 13
de la Loi sur les terres et forêts vise à assurer le
caractère objectif et normal de l'exercice du pouvoir d'inspection en
exigeant qu'elle se fasse à des heures raisonnables et que la personne
autorisée s'identifie, si elle en est requise.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon. M. le ministre.
M. Filion: Selon les informations dont j'attends confirmation,
l'article 338, tel que vous le présentez, et qui modifie les articles
13, 48, 95, 147, 154 contient exactement les mêmes...
M. Marx: Bien, c'est cela. Il y a un projet de loi devant la
Chambre et...
M. Filion: ...qui contient exactement...
M. Marx: ...la question qu'on se pose ici, c'est qu'on adopte, on
modifie la Loi sur les terres et forêts et la nouvelle loi pourrait
être adoptée et abroger la loi qu'on est en train d'adopter
maintenant. Le problème est qu'on ne peut pas tenir pour acquis à
ce moment-ci que la loi qui est devant la Chambre sera adoptée et, donc,
il est bien possible qu'on modifie une loi qui sera abrogée et
remplacée par une autre loi. C'est effectivement cela.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M, Filion: C'était le sens de ma question.
M. Marx: À la limite, on peut retirer ces articles
étant donné que la nouvelle loi va respecter cela. On peut
à la limite retirer tous ces articles.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Marx: ...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Marx: Oui, le député de Taillon...
M. Filion: Mme la Présidente, je suis à
vérifier le projet de loi 102 ainsi que le projet de loi 150, dont nous
sommes également saisis à l'Assemblée nationale - ce ne
devrait pas être long - pour voir si les amendements que nous proposons
dans le présent projet de loi 92 sont contenus dans ces projets de
loi.
M, Marx: Est-ce qu'on peut suspendre pour trois minutes?
M. Filion: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord. Nous
suspendons la séance pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 42)
(Reprise à 11 h 51)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission des
institutions reprend ses travaux.
Articles suspendus
M. Marx: Mme la Présidente, j'aimerais demander que les
articles 338, 339, 340, 341 et 342 qui touchent la Loi sur les terres et
forêts soient suspendus, étant donné qu'il y a un projet de
loi devant la Chambre qui va abroger cette loi et qu'une nouvelle loi sera
adoptée. En effet, il y a deux lois, l'une sur les terres du domaine
public et l'autre sur les terres et forêts; il y a donc deux lois devant
la Chambre. On va vérifier si ces lois seront adoptées lors de
cette session. Si oui, il sera possible de retirer simplement les articles 338
à 342.
J'aimerais signaler aux membres de la commission que, lorsque nous avons
rédigé ce projet de loi au ministère de la Justice, il n'y
avait pas de lois déposées à la Chambre. Lorsque nous
avons déposé ces projets de loi à la dernière
session, la nouvelle loi sur les terres et forêts n'était pas
déposée. On va donc suspendre ces articles et vérifier si
ces nouvelles lois seront adoptées.
M. Filion: Mme la Présidente, je suis d'accord avec
l'excellente idée du ministre de faire les vérifications qui
s'imposent et ce, pour une raison bien simple, c'est qu'il faudrait
éviter de se retrouver à modifier des dispositions de lois qui
n'existent plus.
M. Marx: C'est cela, modifier des lois qui sont abrogées
par une autre loi dans la même session.
M. Filion: C'est cela. En ce sens, vu que les articles sont
suspendus, est-ce que je peux me permettre également d'attirer
l'attention du ministre et de son équipe sur la page 45 du
mémoire de la Commission des droits de la personne? Je lis rapidement:
une disposition anachronique, selon elle, au point de vue de l'article 23 qui
se trouve dans la Loi sur les terres et forêts. La section IV de la
partie III de cette loi intitulée: "De la protection des bois contre le
feu" oblige certaines personnes, les détenteurs de permis de coupe de
bois, les employés de chemin de fer, à prendre un certain nombre
de précautions contre les feux de forêt et toute infraction qui
doit être, en principe, poursuivie par voie de poursuite sommaire rend
son auteur passible d'amende, etc.
Toutefois, il y a une dérogation qui est très
spéciale à l'article 154. Je pense que cela vaut la peine de lire
le texte: "Tout juge de paix, témoin de ses propres yeux, d'une
infraction à une disposition de la présente section..." La
commission continue en disant: On peut s'interroqer sur le fait que la loi
permette ainsi qu'une personne soit condamnée flagrante delicto, sans
même avoir eu la chance de s'expliquer devant un tribunal. Ah!
c'était l'article 342, c'est cela. Bon, bon, d'accord, c'était
l'article 342. Excellent! Très bien! Ne tenez pas compte de ma remarque
vu que c'est suspendu...
M. Marx: Mme la Présidente, les légistes me
remettent un mémo disant que nous avons reçu de la Commission des
droits de la personne ce qui suit: "Par Inadvertance, nous avions
suggéré l'abolition de l'article 154 de la Loi sur les terres et
forêts et nous venons de constater que ladite loi est modifiée par
le projet de loi 92. Il y aurait donc lieu de ne pas tenir compte de nos
commentaires sur cette loi se trouvant aux pages 45 et 46 du document de la
commission en date du 31 octobre 1986."
M. Filion: Excellent! M. Marx: D'accord?
La Présidente (Mme Bélanger): Les articles 338,
399, 340 et 341 sont suspendus.
M. Filion: L'article 342 également.
La Présidente (Mme Bélanger): Ainsi que l'article
342. J'appelle l'article 343.
Loi sur les terres publiques agricoles.
M. Marx: L'article 343 modifie l'article 20 de la Loi sur les
terres publiques agricoles. Si le locataire refuse de délaisser la terre
dont le ministre a unilatéralement révoqué le bail, le
juge doit, sur preuve de la révocation, ordonner le délaissement.
La modification proposée permet à un juge, lors
d'une requête pour dépossession, d'évaluer le
mérite de la décision du ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 343 est
adopté. J'appelle l'article 344.
Loi sur les transports
M. Marx: L'article 344 modifie les articles 6 et 7 de la Loi sur
les transports. L'article 6 accorde au gouvernement le pouvoir de
décréter par règlement le regroupement de transporteurs
qui détiennent un permis pour le transport des matières en vrac.
L'article 7 précise qu'un tel règlement doit être
approuvé par le ministre. La modification proposée abroge ces
deux articles. Outre les motifs de non-conformité à la charte,
cette modification est souhaitable, d'autant plus que le règlement sur
le camionnage en vrac est en ce sens que le regroupement des transporteurs de
matières en vrac, qu'ils soient artisans ou entrepreneurs, s'effectue
sur une base volontaire.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: II n'y a pas de problème, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 344 est
adopté. J'appelle l'article 345.
M. Marx: Cet article modifie l'article 17.2 de la Loi sur les
transports. L'article 17.2 prévoit qu'une décision rendue par un
membre peut être révisée.,.
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 345 est
adopté. J'appelle l'article 346.
M. Marx: Cet article modifie l'article 17.3 de la Loi sur les
transports. La modification proposée est d'ordre technique et
spécifie qu'il s'agit bien d'une demande de révision et non d'une
demande de permission.
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 346 est
adopté. J'appelle l'article 347.
M. Marx: Cet article modifie l'article 17.8 de la Loi sur les
transports. Cet article autorise le président de la commission à
désigner l'administrateur, le secrétaire et tout membre du
personnel de la commission pour entendre et décider d'une affaire non
contestée relative à certaines matières. Compte tenu de la
nature quasi judiciaire des fonctions exercées par ces personnes, la
modification proposée vise à leur accorder un minimum
d'indépendance dans l'exercice de leurs fonctions. Elle prévoit
notamment que la nomination se fera par le ministre pour une période
déterminée.
M. Filion: Voilà un changement de fond, M. le
ministre.
M. Marx: Pourquoi?
M. Filion: C'est le genre de petit changement qui n'a l'air de
rien mais dans la Loi sur les transports... D'abord, cela n'a rien à
voir avec la charte d'enlever le pouvoir au président de la Commission
des transports et de le donner au ministre. Au contraire, si je comprends bien
cet amendement, le ministre veut se donner les pouvoirs politiques de nommer
lui-même les personnes qui entendront les causes - je ne sais pas comment
on les appelle, probablement les commissaires - alors que ce pouvoir
appartenait au président de la Commission des transports. (12
heures)
M. Marx: On veut que les gens soient autonomes et
indépendants.
M. Filion: Cela va.
M. Marx: Donc, le ministre peut, après consultation...
M. Filion: Oui, oui. Mais cela va pour une période qu'il
détermine, comme vous le soulignez fort bien.
M. Marx: D'accord.
M. Filion: On l'a fait dans plusieurs lois, c'est-à-dire
qu'on rend - comment les appelle-t-on ces gens, les membres probablement de la
commission ou les commissaires -les membres de la commission
indépendants, on leur assure l'autonomie pour pouvoir exercer leurs
fonctions qui sont quasi judiciaires pour faire en sorte que le tribunal soit
impartial. Mais, d'un autre côté, mine de rien, le ministre des
Transports veut se donner un pouvoir qui, autrefois, appartenait au
président. Il veut que les nominations deviennent des nominations
effectuées par le pouvoir politique et non plus par l'autorité
judiciaire. Alors, c'est carrément un changement qui n'a rien à
voir avec la charte des droits.
Si le ministre des Transports veut se donner ce pouvoir, ne serait-il
pas mieux d'aller présenter son projet de loi et d'aller expliquer aux
membres de la commission... Est-ce que je me trompe?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Marx: Je ne pense pas que... Je ne
dirai jamais que le député de Taillon se trompe. On peut
discuter de cette question. L'article 17.8 actuel autorise le président
de la commission à désigner ces personnes. D'accord? Et ce sont
les membres de son personnel. Donc, on veut que la personne qui les nomme soit
plus loin afin que cela ait l'air qu'il garde plus d'indépendance.
Est-ce qu'on a l'article 19? On va lire 19. Est-ce que le
député a l'article 19, oui?
M. Filion: J'ai l'article 19: "L'administrateur de la commission,
le secrétaire, les commissaires-enquêteurs, les enquêteurs
et les autres membres du personnel de la commission sont nommés et
rémunérés selon la Loi sur la fonction publique.
"Cependant, le président de la commission exerce à ce sujet les
pouvoirs que cette loi attribue à un dirigeant d'organisme."
M. Marx: Ce sont les fonctionnaires nommés par le
président pour accomplir des actes quasi judiciaires. Donc, on veut
que...
M. Filion: Oui, mais à ce moment-là, quelle est la
portée de l'amendement? Dans l'article 17.8 actuel de la Loi sur le
transport c'était bel et bien écrit "Le président peut
désigner une personne visée à l'article 19." Là, on
enlève "visée à l'article 19". C'est ce que je ne
comprends pas. On enlève l'article 19.
M. Marx: C'est le président, à l'intérieur
de son personnel, qui va nommer les personnes qui vont faire des actes quasi
judiciaires. Donc, pour que ces gens bénéficient de plus
d'indépendance, on prévoit que ce soit le ministre qui les nomme
et non le président parmi son personnel.
M. Filion: ...pourquoi? J'avoue que je ne saisis pas.
M. Marx: À l'article 313 du projet de loi 92, nous avons
adopté une modification similaire, me dit-on.
M. Filion: Oui, mais c'était déjà le
ministre, à l'article 313. C'est ce que je ne comprends pas.
M. Marx: L'article 313: "Un membre du personnel de la
régie peut être nommé greffier spécial par le
ministre désigné avec l'assentiment du président de la
régie et non par le président lui-même." C'est cela.
À l'article 313, ce n'est pas le président qui nomme un greffier
spécial. C'est le ministre. Donc, on fait la même chose à
l'article 347.
M. Filion: Oui, mais en ce qui concerne l'article 313 que vous
lisez, c'est la Régie du logement.
M. Marx: C'est cela. Mais c'est le même...
M. Filion: C'était le ministre qui nommait et qui nomme
les régisseurs, en deux mots.
M. Marx: C'est le même principe.
M. Filion: Cela va. Mais la différence, c'est que la
situation actuelle à la Commission des transports c'est que cela
n'était pas...
M. Marx: C'est cela, mais on respecte le même principe
qu'à l'article 313, c'est-à-dire que quand on nomme des personnes
qui vont poser des actes quasi judiciaires, on veut que ce soit une personne
qui n'a pas d'employeur immédiat qui les nomme. Cela donne plus
d'indépendance à ces personnes.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
347 est adopté?
M. Marx: Dans la pratique, Mme la Présidente, c'est le
président qui nomme, par exemple, son secrétaire ou un autre
employé pour agir comme personne qui va poser des actes quasi
judiciaires et, après cela, retourner à son emploi normal. Donc,
pour donner plus d'indépendance à cette personne, la personne ne
sera pas nommée par le président, mais par le ministre
après consultation avec le président. C'est cela. C'est
uniquement pour les pouvoirs quasi judiciaires. Par exemple, dans mon
ministère, c'est moi qui nomme certaines personnes qui posent des actes
quasi judiciaires et non pas leur employeur immédiat, mais je leur donne
ce pouvoir seulement en ce qui concerne leurs fonctions quasi judiciaires.
D'accord?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que...
M. Filion: Je pense que je saisis, sauf que la rédaction
du 17.8...
M. Marx: Je comprends pourquoi vous avez posé cette
question.
M. Filion: D'accord.
M. Marx: On change le président pour le ministre. On se
pose la question.
M. Filion: Non, non, mais ne serait-il pas mieux de garder
"visée à l'article 19" dans l'article 17.8 pour que ce soit
clair? Cela reste là, "visée à l'article 19", si je
comprends bien. D'accord.
M. Marx: C'est cela. Le ministre peut, après consultation
du président, désigner pour une période qu'il
détermine une personne visée à l'article 19, et ainsi de
suite. On enlève les quatre premiers mots.
M. Filion: D'accord. Maintenant, le seul hic à cela... Je
comprends votre argument. J'en suis. Ne croyez-vous pas que la rédaction
de 17.8 pourrait faire en sorte que ce soit le ministre qui doive
désigner que tel membre va entendre telle affaire?
M. Marx: Non.
M. Filion: En deux mots qui...
M, Marx: Pour entendre et décider... Non. Cela veut dire
qu'on ne va pas les nommer pour...
M. Filion: Non. Je sais que cela n'aurait pas d'allure. Je me
demande si la rédaction actuelle de 17.8 ne laisserait pas sous-entendre
que c'est le ministre qui établit les rôles, en deux mots, ce qui
n'aurait absolument aucun sens, bien sûr. La façon dont c'est
rédigé: "Pour entendre et décider d'une affaire non
contestée, etc." C'est comme si...
M. Marx: D'une affaire non contestée, pas d'une affaire
précise, d'une affaire en général. Cela peut être
deux affaires ou trois. Mais d'une affaire non contestée relative aux
transferts. On ne peut pas décider toutes sortes de questions. C'est un
mandat limité qui est donné à ces personnes.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
347 est adopté?
M. Filion: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 347 est
adopté?
M. Filion: Concrètement, avec le nouvel article, je veux
saisir la portée du nouvel article.
M. Marx: La portée, c'est que, maintenant, ce sera le
ministre qui désignera ses personnes après consultation avec le
président. Ce ne sera pas le président qui les désignera.
Je pense que cela garantit une certaine indépendance. Je ne dirais pas
que c'est d'une urgence nationale qu'on fasse cette modification, mais nous
avons pensé que l'article 23 couvrait d'une certaine façon le
droit à une audition par un tribunal indépendant. Ce n'est pas un
tribunal, mais les personnes posent des actes quasi judiciaires. Cela donne
plus d'indépendance à ces personnes, peut-être pas dans les
faits, mais dans la loi. Dans les faits, peut-être que cela ne changera
rien. Je ne veux pas présumer que le président est de mauvaise
foi. De toute façon, je le connais et je suis sûr qu'il est de
bonne foi.
M. Filion: L'indépendance des personnes, M. le ministre,
qui exercent des fonctions..
M. Marx: Ce n'est pas une indépendance...
M. Filion: Oui, totale. M. Marx: ...que le juge...
M. Filion: D'accord, mais disons l'indépendance, avec
toutes les réserves qui s'imposent, des personnes qui jouent un
rôle quasi judiciaire vient bien plutôt du fait d'avoir un acte de
nomination avec un mandat, comme on le fait. À ce moment-là, on
leur assure leur indépendance. Qu'ils soient nommés par le
président de l'organisme ou par le ministre...
M. Marx: "Pour une période qu'il détermine", donc,
c'est pour une période.
M. Filion: C'est parfait, mais qu'ils soient nommés par
l'un ou par l'autre, je ne pense pas qu'on puisse affirmer que cela va ajouter
ou enlever...
M. Marx: Si c'est par le ministre, ce sont ses employés
immédiats et si c'est par le président, ce sont ses
employés immédiats. Donc, en revenant à leur travail
normal après 30 jours, il y a un lien qui peut être brisé.
Dans les faits, j'imagine que le ministre nomme après consultation avec
le président et normalement, il va suivre l'avis du
président.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
347 est adopté?
M. Filion: Écoutez, les explications du ministre sont
peut-être valables. D'un autre côté, je ne veux pas retarder
la commission non plus, mais je vous dis que, de façon
générale, je ne suis pas vraiment satisfait. Je ne veux pas dire
que le ministre a tort, mais d'un autre côté, avec ce dont je
dispose comme information ce matin, je ne suis vraiment pas en mesure...
M. Marx: Adopté sur division.
M. Filion: ...si on veut, d'approuver cette modification de la
désignation des personnes qui vont agir à l'intérieur de
la Commission des transports.
M. Marx: Sur division.
M. Filion: En ce sens-là, Mme la
Présidente, adopté, mais sur division. M. Marx:
D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 347 est
adopté sur division. J'appelle l'article 348.
M. Marx: Cet article modifie l'article 17.9 de la Loi sur les
transports. II s'agit d'une modification de concordance.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
348 est adopté?
M. Filion: Adopté sur division. C'est un peu la même
chose, c'est la suite... Non, c'est-à-dire que je pense qu'on peut
l'adopter, mais sous réserve de ma division dans l'autre article. Il n'y
a pas de problème.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article est
adopté sans division.
M. Filion: Adopté sans division vu que ma division est
déjà enregistrée.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
349.
M. Marx: Cet article modifie l'article 22 de la Loi sur les
transports. Il s'agît d'une modification de concordance avec celle
proposée à l'article 17.2 visant le pouvoir de révision de
la commission.
M. Filion: Adopté.
"Enquêtes et inspections"
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 349 est
adopté. J'appelle l'article 350.
M. Filion: Adopté. (12 h 15)
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 350 est
adopté. J'appelle l'article 351.
M. Marx: Cet article modifie les articles 49 à 49.5 de la
Loi sur les transports.
Les articles 49 et 49.1 traitent des pouvoirs d'enquête. Il est
à noter qu'en matière de perquisitions vu qu'aucune disposition
particulière n'est prévue on aura recours à la Loi sur les
poursuites sommaires.
L'article 49.2 établit clairement la nature d'une inspection en
vertu de cette loi et les pouvoirs d'une inspection en cette matière. Il
prévoit notamment que toute inspection doit avoir lieu à des
heures raisonnables.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon, est-ce que l'article 351 est
adopté''
M. Filion: Ce ne sera pas long, je vérifie mes notes, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 351 est
adopté. J'appelle l'article 352. Il y a un amendement à l'article
352. Alors, j'appelle l'article 352. Non, l'amendement vient après
l'article 352. C'est un nouvel article.
M. Filion: Ah! d'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 352, M. le
ministre?
M. Marx: Est-ce que l'article...
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 351 est
adopté.
M. Marx: L'article 352 est-il adopté aussi?
La Présidente (Mme Bélanger): Non, on vous demande
vos commentaires.
M. Marx: Bon. Cet article modifie l'article 50 de la Loi sur les
transports. La modification proposée vise à élargir aux
inspections l'application de cet article sur les pratiques interdites.
M. Filion: J'attire votre attention, encore une fois, sur le
libellé de cet article et sans recommencer le débat sur les
trompes d'éléphant et les tentatives de "trompage", etc., je
voudrais enregistrer ma dissidence sur cela. C'est donc sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 352 est
adopté sur division. Après l'article 352 il y a l'article 352.1
(Loi sur les transports). Insérer après l'article 352 le suivant:
"352.1. L'article 50.1 de cette loi est modifié par l'insertion, dans la
deuxième ligne et après le mot "requise" des mots "s'identifier
et".
M. Marx: L'article 50.1 de la Loi sur les transports se lit
actuellement comme suit: "50.1 Une personne autorisée par la
présente loi à faire une enquête ou une inspection doit, si
elle en est requise, exhiber un certificat attestant sa qualité ou,
selon le cas, exhiber son insigne," Cet article a été
modifié pour prévoir l'obligation de s'identifier. II s'agit
d'une concordance avec les articles semblables du projet de loi en
matière d'inspection.
M. Filion: Adopté.
Loi sur les travaux publics
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté. J'appelle l'article 353.
M. Marx: Cet article modifie l'article 21 de la Loi sur les
travaux publics. L'article 21 régit la constitution du tribunal
d'arbitrage pour tout litige pouvant survenir entre le ministre des Transports
et toute personne à propos d'une réclamation découlant de
l'exécution d'un chemin de colonisation. Cet article souligne que le
gouvernement peut, en tout temps, nommer trois arbitres et fixer la
rémunération qui doit leur être versée par les
parties. La modification proposée vise à accorder aux arbitres un
minimum d'indépendance dans l'exercice de leurs fonctions.
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 353 est
adopté. J'appelle l'article 354.
M. Marx: Cet article modifie l'article 28 de la Loi sur les
travaux publics. L'article 28 autorise l'un des trois arbitres siégeant
au tribunal d'arbitrage à procéder à l'audition des
parties et à soumettre par la suite les témoignages reçus
aux deux autres arbitres en vue d'une décision finale. La modification
proposée vise à s'assurer que les témoignages seront
entendus par les trois arbitres qui décident en définitive de
l'issue du litige.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: C'est plein de bon sens!
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
L'article 354 est adopté. J'appelle l'article 355.
M. Marx: L'article 355 modifie l'article 29 de la Loi sur les
travaux publics. L'article 29 permet à un arbitre de statuer quant
à l'appel d'une de ses décisions. La modification proposée
a pour objet d'interdire une telle pratique en spécifiant qu'un appel
d'une sentence arbitrale rendue par un seul arbitre est entendu par un bureau
d'arbitrage formé des deux autres arbitres seulement.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: II y a une curiosité ici, M. le ministre, dans
la procédure d'appel. C'est que l'appel a lieu devant les
collègues de l'autorité qui a siégé en
première instance.
M. Marx: Cela n'est pas nouveau.
Autrefois, on avait la Cour supérieure et la Cour de
révision.
M. Filion: Oui, mais...
M. Marx: C'était des juges de la Cour supérieure
qui siégeaient en révision.
M. Filion: D'accord, mais depuis, dans nos lois - vous me
corrigerez - cela peut indirectement découler de la charte quand on
parle d'audition impartiale.
M. Marx: C'est... ici.
M. Filion: Oui, je le sais.
M. Marx: On ne donne pas un avis.
M. Filion: Quand on en appelle de la décision d'une
autorité, pour assurer que l'appel soit entendu de façon tout
à fait impartiale, je ne sache pas - vous pouvez me corriger - qu'il
existe d'autres circonstances ou d'autre loi où l'appel a lieu devant
des collègues de la personne qui a entendu le jugement de
première instance, et cela pour une raison bien simple, c'est qu'on ne
demande pas à un juge, par exemple, de la Cour supérieure de
réviser une décision, c'est-à-dire de siéger en
appel sur une décision d'un juge de la Cour supérieure. Cela
n'existe pas. On peut réviser une décision rendue par un
collègue, mais on ne peut pas siéger en appel pour une raison
bien simple: il existe une certaine solidarité au sein de la même
autorité. Qu'on ne demande pas à deux collègues de
défaire ce qu'un collègue a fait, puisqu'on parle des juges et
des arbitres. Si je saisis la procédure qui existait, je saisis
également la portée de l'amendement, mais je me demande si cela
va vraiment suffisamment loin pour assurer une audition impartiale à
l'appelant.
M. Marx: Mme la Présidente, autrefois, nous avions la Cour
supérieure et la Cour de révision. La Cour de révision
était formée des trois juges de la Cour supérieure qui
avaient siégé en appel des décisions de la Cour
supérieure. Ce sont les mêmes juges qui avaient
siégé en appel des décisions de leurs collègues.
Donc, il y a déjà un précédent pour cela.
Ne serait-il pas possible - je me pose la question - qu'une
décision d'un juge de la Cour d'appel soit révisée par la
Cour d'appel par la suite?
M. Filion: Une révision, oui... M. Marx: Mais la
révision...
M. Filion: ...mais un appel, non. Une révision, oui, cela
se révise souvent. Il peut y avoir des circonstances...
M. Marx: L'exemple que j'ai donné de la Cour de
révision, c'était en appel.
M. Filion: Oui, mais cela n'existe plus.
M. Marx: Oui, mais cela pourrait revenir.
M. Filion: C'était avant la charte des droits en plus.
M. Marx: Cela pourrait revenir.
M. Filion: C'était avant la charte des droits, M. le
ministre.
M. Marx: Une audition impartiale par un tribunal
indépendant, je pense qu'on a toujours eu cela, dans un sens, sans la
charte. Je pense que c'était là. Cela vient d'audi alteram
partem, et je pense que les juges ont toujours appliqué une audition
impartiale par un tribunal indépendant.
M. Filion: C'est l'évolution de la jurisprudence, parce
que la Cour d'appel existe quand même depuis fort longtemps au
Québec...
M. Marx: Oui, oui.
M. Filion: ...et la Cour de révision dont vous faites
mention...
M. Marx: Oui, mais la Cour de révision existait dans les
années vingt, trente.
M. Filion: C'est cela. À ce moment-là, audi alteram
partem, durant les années trente...
M. Marx: Je veux dire que l'article 23 de la charte
québécoise consacre la jurisprudence.
M. Filion: La jurisprudence n'existait pas nécessairement.
Je suis pas mal certain qu'audi atteram partem, ce n'était pas
très fort dans la jurisprudence en 1920 ou en 1930.
M. Marx: C'était très fort dans les...
M. Filion: C'est une notion qui s'est développée
particulièrement au cours des dernières décennies.
M. Marx: C'est cela, depuis...
M. Filion: En tout cas, le point reste là, parce que,
encore une fois, on ne parle pas de réviser...
M. Marx: Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse?
M. Filion: J'avoue que c'est embêtant et que c'est
compliqué. II faudrait trouver une autre procédure d'appel.
M. Marx: C'est cela, mais on ne peut pas faire cela.
M. Filion: Ce qu'on a fait, c'est que les légistes ont
essayé de trouver la meilleure façon de donner plus
d'impartialité au cas où... Ils ont prévu deux autres
arbitres. Donc, on a essayé de faire le mieux possible avec ce qu'on
avait dans la loi. C'est un minimum. Peut-être que ce n'est pas le
paradis, mais on a fait le mieux possible. On ne peut pas aller plus loin sans
changer les structures. On peut adopter cela sur division, et je porterai seul
la responsabilité de cette modification.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
355 est adopté?
M. Filion: La responsabilité, M. le ministre,
échoit à l'Assemblée nationale.
M. Marx: La responsabilité en commission, cela veut dire
que le député de Taillon va voter pour le projet de loi en
troisième lecture. Ce sera unanime. Si je suis attaqué, je ne
dirai jamais que la loi a été adoptée de façon
unanime. Je vais dire que c'était unanime, mais que l'Opposition avait
des hésitations sur un certain nombre d'articles, et je vais les
énumérer. Donc, c'est juste pour rassurer le député
qui pourra voter pour le projet de loi...
M. Filion: Je connais peut-être une façon...
M. Marx: ...mais qui ne sera pas lié à chaque
phrase.
M. Filion: Je pense qu'il y aurait une façon... Cela me
vient à l'esprit, je vous la présente. Au lieu d'"en appeler", si
on parlait de révision. En deux mots, modifier...
M. Marx: "En appeler" ou "faire la révision", il n'y a pas
beaucoup de différence.
M. Filion: Ce n'est pas tout à fait la même chose.
On peut réviser...
M. Marx: C'est une distinction sans différence. (12 h
30)
M. Filion: ...et on pourrait encadrer le pouvoir de
révision comme on l'a fait. Je ne sais pas. Écoutez, je ne veux
pas... Si vous êtes d'accord avec mon argument, selon lequel on ne doit
pas demander à une même instance de siéger en appel de sa
propre décision, je pense qu'on pourrait, sans trop
se compliquer la vie... Je sais qu'on n'est quand même pas pour
instituer un nouveau mécanisme d'appel. Je ne sais pas si le
ministère des Travaux publics serait favorable au fait qu'au lieu d'un
appel, ce soit une révision et qu'on encadre le pouvoir de
révision, comme on l'a fait dans beaucoup d'autres lois.
M. Marx: Les légistes ont trouvé un excellent
exemple. C'est à la Cour fédérale en première
instance à entendre des appels de la Cour fédérale en
première instance... On me dit que c'est l'article 28 de la Loi sur la
Cour fédérale. Maintenant que cela se fait au niveau
fédéral, je suis sûr que le député de Taillon
trouvera qu'il est bon de le faire au niveau provincial.
M. Filion: Sur division. M. Marx: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 355 est
adopté...
M. Marx: J'aimerais souligner que le député de
Taillon a soulevé un point fort intéressant et même
important.
La Présidente (Mme Bélanger): ...sur division.
J'appelle l'article 356.
Loi sur les tribunaux judiciaires
M. Marx: Cet article modifie l'article 32 de la Loi sur les
tribunaux judiciaires. La modification proposée a pour objet de
permettre au juge de la Cour supérieure de fixer le lieu de la
résidence non plus seulement dans la ville où est situé le
palais de justice mais également dans le voisinage immédiat de
cette ville.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Marx: On veut toujours avoir des juges dits résidents;
c'est-à-dire qu'on ne veut pas, cela ne se fait pas, et je suis
sûr que les juges ne seront pas d'accord non plus d'aller siéger
en Gaspésie chaque semaine de l'année s'ils habitent Hull. Il y a
toujours des juges résidents. C'est important d'avoir des juges
résidents, car on peut avoir des requêtes le samedi ou le
dimanche, durant la nuit, à toute heure déraisonnable.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: Cela n'empêche pas les juges d'aller
siéger ailleurs.
M. Marx: Non, pas du tout.
M. Filion: Ils sont rattachés à un district
judiciaire.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Mais, en réalité, ils peuvent
siéger partout au Québec. Est-ce exact?
M. Marx: Ils peuvent siéger partout au Québec,
oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
356 est adopté?
M. Boulerice: M. le ministre...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saint-Jacques.
M. Boulerice: Je m'excuse, Mme la Présidente. M. le
ministre parle de plus grande liberté et je pense qu'on est tous
d'accord. Sauf qu'on dit "dans le voisinage immédiat de cette ville". Je
pense que c'est une restriction, encore là, qui est importante. Le
voisinage immédiat de Chibougamau, si je prends cela comme
exemple...
M. Marx: Les juges vont interpréter cela.
M. Boulerice: Le voisinage immédiat de Côte
Saint-Luc, vous savez comme mot que cela peut être facilement la ville de
Westmount ou Hampstead, ou cela pourrait être...
M. Marx: C'est Saint-Jacques.
M. Boulerice: ...le quartier Saint-Jacques.
M. Marx: Je vais vous donner des exemples. Le voisinage de
Trois-Rivières, c'est le Cap-de-la-Madeleine. Le voisinage de
Sherbrooke, c'est Lennoxville. Ce n'est pas Hull et ce n'est pas
Montréal.
M. Boulerice: Cela pourrait être Nicolet pour
Trois-Rivières.
M. Marx: Cela pourrait l'être, si le pont n'est pas trop
glissant.
M. Boulerice: Ou s'il n'est pas tombé sous le qouvernement
précédent.
M. Marx: Non, non, jamais. D'accord?
M. Filion: M. le ministre, il est 12 h 30 et c'est la fin de nos
travaux. Mais est-ce que vous n'en profitez pas pour augmenter le nombre de
juges?
M. Marx: Le député suqgère-t-il qu'on
augmente le nombre de juges? Oui, le député...
M. Filion; Je pense qu'on manque de juges à certains
endroits.
M. Marx: Oui, où?
M. Filion: M. le député de Mille-Îles vient
de s'affirmer quand on parle d'une possibilité de nomination de
juges.
M. Bélisle: Je pense à vous, M. le
député de Taillon. Bien entendu...
M. Filion: C'est vrai, vous voulez vous affirmer à mon
sujet.
M. Bélisle: ...ce serait une excellente nomination.
M. Filion: Oui, je m'occupe bien de mes affaires.
M. Boulerice: C'est une hypothèse pour la fin de son
mandat dans une vingtaine d'années, oui, effectivement.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
356 est adopté?
M. Filion: Oui, je pense qu'on peut l'adopter, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 356 est
adopté. Il est 12 h 30. La commission a rempli le mandat qui lui avait
été confié, alors nous ajournons sine die.
(Fin de la séance à 12 h 33)