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(Dix heures dix-sept minutes)
Le Président (M. Perron): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je déclare la séance ouverte et je rappelle que le
mandat de la commission est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 92, Loi modifiant diverses
dispositions législatives eu égard à la Charte des droits
et libertés de la personne.
Mme la secrétaire, est-ce que vous avez des remplacements?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Marcil
(Beauharnois) est remplacé par M. Assad (Papineau).
Le Président (M. Perron): Merci, Mme la secrétaire.
Avant de passer à l'article 164 du projet de loi 92, j'invite le
ministre de la Justice à faire ses commentaires puisqu'il les avait
déjà annoncés antérieurement.
Mise au point sur la distribution de dépliants
publicitaires
M. Herbert Marx
M. Marx: Merci, M. le Président. J'aimerais faire une mise
au point en ce qui concerne un reportage dans le journal La Presse du 11
novembre 1986. Le même article était dans le Soleil et dans le
Journal de Québec.
Il était rapporté - et je cite la manchette dans la Presse
- que "la distribution des dépliants publicitaires pourrait
bientôt être interdite par les villes". C'était la
même chose dans le Soleil et dans le Journal de
Québec.
Or, nous n'avons pas adopté l'article en question. L'article en
question était suspendu. Il n'est donc pas question à ce stade-ci
d'interdire quoi que ce soit aux villes. Nous avons convenu à la
dernière réunion de suspendre cet article et de
réétudier les modifications à la Loi sur les cités
et villes. Donc, le reportage est erroné dans le sens où on a dit
que la commission a adopté un article que nous n'avons pas
adopté. Il serait peut-être utile pour les journalistes de publier
une correction, le cas échéant.
Je comprends qu'il peut être souvent difficile de saisir le
débat parce qu'on discute d'un certain nombre d'articles. Le journaliste
était peut-être parti prendre un café quand nous avons dit
que nous suspendions ledit article. Cela peut bien arriver comme cela. On
manque deux minutes de débat et on ne sait pas que l'article a
été suspendu.
Le Président (M. Perron): Merci, M. le ministre de la
Justice. Est-ce que le député de Taillon a des commentaires
à faire?
Commentaires de l'AHQ et de la Commission des droits
de la personne
M. Claude Filion
M. Filion: Oui, M. le Président. D'une part, j'ai
reçu de l'AHQ - ils l'ont envoyé à mon bureau probablement
parce qu'ils ont confondu mon rôle de critique sur ce projet de loi avec
celui de la présidence de la commission des institutions - son
mémoire portant sur les articles 326 et 327 du projet de loi 92 que nous
n'avons évidemment pas encore étudié et que nous
étudierons plus tard. J'en remets quand même la dizaine de copies
que l'Association des hôpitaux du Québec a envoyées
à la secrétaire pour que ce document soit distribué aux
membres de la commission. Je suis persuadé que le ministre a dû en
recevoir copie.
M. le Président, nous avons également reçu copie
des commentaires et du mémoire de la Commission des droits de la
personne portant sur le projet de loi que nous étudions depuis plusieurs
séances. Étant donné la nature de l'organisme qu'est la
Commission des droits de la personne, qui est intéressée en toute
première instance par le projet de loi que nous étudions, ce
document revêt une importance toute particulière. J'attire
l'attention des membres de la commission, premièrement, sur la page 3 du
mémoire de la Commission des droits de la personne, c'est la commission
qui parle: "Comme il lui était pratiquement impossible de passer
à travers les 113 lois que modifie le projet de loi 92, la commission
n'avait pas d'autre choix que de faire un tri et d'examiner sommairement une
quarantaine des 113 lois, celles qui lui paraissaient avoir des objectifs
méritant davantage une analyse à la lumière de la
charte."
Deuxièmement, à la page 4, deuxième paragraphe, la
Commission des droits de la personne nous dit: "L'analyse du projet a pu
toutefois lui démontrer que plus de la moitié des quarante lois
comportent des dispositions dont certaines sont non conformes à la
lettre ou à l'esprit de la charte, certaines ne
suivent pas l'orientation arrêtée par le projet de loi 92
lui-même ou d'autres nous apparaissent difficilement conciliables avec
les dispositions de la charte. De plus, les modifications contenues dans le
projet de loi 92 ne concernant que 113 lois, la commission a cru
nécessaire de procéder à l'examen de quelques lois ne
figurant pas dans la liste et a pu noter à cet égard que
certaines d'entre elles ne sont pas, à son avis, intégralement
conformes aux dispositions de la charte."
Troisièmement, il y a des commentaires qui se trouvent dans le
mémoire qui portent sur des lois que nous avons déjà
étudiées. J'en ai parcouru quelques-uns. Dans bien des cas les
commentaires de la commission ont été intégrés
à nos travaux, mais dans d'autres cas ce n'est pas tout à fait la
situation.
M. Kehoe: L'avez-vous reçue à titre de
président?
M. Filion: Non, je pense que cela a été
envoyé à tous les députés.
Une voix: Je ne l'ai pas eue.
M. Filion: C'est écrit en haut "copie à tous les
députés". La lettre a été adressée au
président de l'Assemblée nationale et sa transmission date du 31
octobre 1986. L'avez-vous reçue, M. le ministre?
M. Marx: Oui. On va faire les copies tout de suite pour...
M. Filion: C'est cela. Alors, la lettre de transmission
datée du 31 octobre 1986 est adressée à M. Pierre Lorrain,
président de l'Assemblée nationale, et est signée par le
président de la Commission des droits de la personne, qui est Me
Lachapelle. Alors, j'ai reçu cela à mon bureau de façon
ordinaire. C'est écrit en haut "copie à tous les
députés", alors je croyais que tout le monde en avait reçu
une copie.
Évidemment, en deux mots, il s'agit d'un document
extrêmement important et assez volumineux. Il contient 50 pages. Je dois
vous dire que je n'ai pas eu le temps de passer à travers. J'ai
regardé certaines des lois dont il est fait mention. Il y a deux choses
là-dedans: premièrement, je remarque que la Commission des droits
de la personne a étudié seulement 40 lois sur les 113. N'y
aurait-il pas lieu de demander à la Commission des droits de la
personne, sans retarder nos travaux et visant toujours à adopter le
projet de loi avant l'ajournement des fêtes, de faire en sorte de
procéder -comme nous l'avons fait et comme nous allons le faire -
à un examen, quitte à ce qu'il soit un peu plus sommaire, des 73
lois qu'elle n'a pas examinées, pour nous permettre, à ce
stade-ci de nos travaux, d'obtenir tout l'éclairage suffisant pour que
le projet de loi 92 soit le plus complet passible et le plus conforme possible
au mandat fixé par la charte?
C'est ma première question: Serait-il possible de faire une
demande à la Commission des droits de la personne pour que l'on obtienne
- quitte à ce que ce soit très sommaire, sous style
télégraphique ou peu importe - ses commentaires sur les 73 lois
qu'elle n'a pas étudiées?
M. Marx: M. le Président, autrefois la Commission des
droits de la personne avait le mandat d'examiner toutes les lois
antérieures à l'adoption de la charte et de faire un rapport au
gouvernement. Le travail n'était jamais fait pour toutes sortes de
raisons que j'ignore et la charte a été modifiée en 1982
pour donner ce mandat au ministère de la Justice. Donc, nous avons
accompli notre mandat. Nous avons déposé un projet de loi au mois
de juin, à la dernière session, et nous avons donné
quelques mois pour que toute personne voulant intervenir ait assez de temps
pour étudier le projet de loi. À ce moment-ci, je pense que tout
le monde a eu assez de temps pour faire ses recommandations. La commission des
droits a étudié les lois qu'elle a trouvé
nécessaire d'étudier. Elle a déposé un rapport.
Nous avons étudié ce rapport et nous sommes prêts à
discuter des questions en commission ou, si le député de Taillon
est d'accord, on pourrait demander à nos légistes de discuter un
certain nombre de problèmes avec ses recherchistes, dans le sens qu'il y
a beaucoup de questions qui sont soulevées qui étaient
déjà traitées dans d'autres lois ou sont en voie
d'être traitées dans d'autres lois ou que nous avons
déjà examinées. Nous avons déjà
adopté un certain nombre de recommandations dans le cadre actuel de
l'étude de ce projet de loi.
Le mandat est clair dans la charte, c'est un mandat qu'on a donné
au gouvernement en 1982. C'est cela.
M. Filion: En ce qui concerne, M. le ministre, les lois qui font
l'objet de commentaires de la Commission des droits de la personne, je pense
qu'on se suit là-dessus. Elle livre ses commentaires, on peut en
discuter et certains touchent, d'ailleurs, des lois ou des articles de loi du
projet de loi 92 qui sont actuellement suspendus. En ce sens, cela tombe
bien.
Mon problème ce n'est pas pour les lois qui font l'objet de
commentaires par la commission, c'est plutôt les lois où la
commission elle-même nous dit: On n'a pas eu le temps de les examiner. Je
rne dis que, sans retarder nos travaux, peut-être que la plupart de ses
commentaires vont être... Encore une fois, c'est juste un
éclairage. Je saisis bien le ministre quand il dit: C'est un
mandat qui, maintenant, depuis 1982, appartient au gouvernement. Je suis
d'accord avec lui. Mais pourquoi se priver d'un éclairage aussi
spécialisé, aussi expérimenté que celui fourni par
la Commission des droits de la personne alors que précisément cet
éclairage peut seulement nous aider à formuler des jugements
encore plus à propos sur des articles suspendus, sur des lois pas encore
étudiées? Nous sommes le 12 novembre, je suis convaincu
qu'à la Commission des droits de la personne on pourrait obtenir cela
d'ici une semaine. Si ce n'est pas à propos, on va l'oublier, mais, s'il
y a des commentaires intéressants, on aura encore le temps de les
étudier et de les intégrer dans le projet de loi 92. En ce sens,
la demande est simple, je pense. En deux mats, pour quelle raison se
priverait-on de cet éclairage? (10 h 30)
M. Marx: On ne se prive de rien, M. le Président. Tout le
monde est bienvenu pour nous suggérer des modifications. La Commission
des droits de la personne est la bienvenue si elle veut proposer des
modifications aux lois, comme le Comité de la protection de la jeunesse,
comme le Protecteur du citoyen, comme l'Office de la protection du consommateur
et ainsi de suite. Personne n'a le monopole de la protection des droits et
libertés de la personne. II y a la Ligue des droits et libertés
et d'autres. Nous sommes réceptifs, la porte n'est pas fermée en
ce qui concerne les suggestions qui pourraient être acheminées
soit au ministère, soit à la commission parlementaire. Comme le
député de Taillon vient de le souligner, il a reçu et nous
avons reçu le même document de l'Association des hôpitaux du
Québec. Nous sommes en train d'étudier le mémoire de cette
association. Si la Commission des droits de la personne veut bien nous envoyer
un autre avis, il va sans dire que nous sommes ouverts à toute
suggestion.
Vous comprenez, M. le Président, le député de
Taillon a dit il y a quelques minutes que la commission n'a eu le temps
d'étudier que 40 lois depuis le mois de juin. Je me pose la question
suivante: Comment la commission aura-t-e!le le temps d'en étudier 73
d'ici le 15 ou le 10 décembre? Peut-être que la commission a
trouvé que nous avons tellement bien fait notre travail qu'il
n'était pas nécessaire de revoir un certain nombre de lois. Il
faut aussi dire que nous avons une équipe spécialisée. Le
ministère de la Justice a des juristes très
expérimentés dans ce domaine. Nous avons fait un excellent
travail. II y a des ajustements ici et là à apporter dans les
modifications proposées et nous sommes prêts à discuter
tout changement que les députés désirent soulever.
Le Président (M. Perron): Merci, M. le ministre de la
Justice. M. le député de Chapleau.
M. Kehoe: Je comprends que la commission elle-même n'a pas
demandé de retarder l'étude.
M. Filion: Non, non...
M. Kehoe: Je trouve surprenant que ce soit l'Association des
hôpitaux du Québec ou la commission, à la dernière
minute, alors qu'on étudie cette loi depuis au-delà de six mois,
qu'elle a été déposée, étudiée en
Chambre et étudiée ici... On est rendu à la moitié
de l'étude article par article de la loi, on nous écrit une
lettre ou on nous formule une demande ou des suggestions. Je ne veux pas jeter
le blâme sur qui que ce soit, mais je trouve un peu surprenante la
façon dont elle agit.
L'Association des hôpitaux nous a écrit le 5 octobre. Les
autres sont certainement en retard, comme l'est aussi la commission. D'accord,
on n'est pas rendus là, mais, eux, ils ne le savaient pas. Si par
chance, plus que par bonne administration ou prévoyance, cela a
adonné qu'on n'est pas rendus là... Les autres, lorsqu'ils font
des demandes à ce stade de l'étude d'une loi, on serait presque
obligés d'arrêter les procédures pour les accommoder? Ils
auraient dû assumer leurs responsabilités. S'ils avaient des
interventions, des suggestions à faire ou des mémoires à
présenter en ce qui concerne l'amendement de la loi, ils auraient
dû le faire avant aujourd'hui.
Le Président (M. Perron): Merci, M. le
député de Chapleau. M. le député de Taillon.
M. Filion: Un éclaircissement. Peut-être que ma
demande cause un peu de confusion. La demande que je fais est celle-ci. Ce
n'est pas que cette commission demande à la Commission des droits de la
personne de compléter son étude; pas du tout.
Deuxièmement, ce n'est pas non plus que nous cessions de faire notre
travail. Il n'est pas question de retarder nos travaux, en aucune façon.
On a décollé le train et il faut qu'il se rende en gare. Il n'est
donc pas question de retarder nos travaux, en aucune façon, tout comme
il n'est pas question de faire une demande officielle et de suspendre nos
travaux entre-temps.
Ce qu'on pourrait faire, vu que la Commission des droits de la personne
relève du ministre de la Justice, c'est profiter de cette occasion pour
demander que des commentaires additionnels soient fournis sur les lois qui
n'ont pas été étudiées par la Commission des droits
de la personne, sans nous retarder et, encore une fois, sans nous mettre des
bâtons dans les roues. Qu'elle nous fournisse simplement un
éclairage dont
on disposera comme bon nous semble en temps et lieu. Mais, puisque la
commission relève du ministre de la Justice, est-ce qu'il ne serait pas
possible qu'une demande informelle en ce sens soit faite pour que nous
puissions obtenir cette expertise?
Quant à moi, je dois vous dire que ce que j'ai lu dans le
mémoire - si je peux l'appeler ainsi, ce sont plutôt des
commentaires - de la Commission des droits de la personne est extrêmement
pertinent à nos travaux. D'ailleurs, il est remarquable de voir que ce
qu'ils mettent de l'avant, c'est ce que nous avons mis de Pavant, nous, en
commission, dans bien des cas. Je pense en particulier à ce que le
ministre a soulevé tantôt: le pouvoir de réglementation
municipale. J'ai noté d'autres lois: les antécédents
judiciaires, la Loi sur les assurances, etc. Dans bien des cas, ils sont
tombés pile dans la ligne de pensée que nous avions
développée ici depuis le début de nos travaux. Je me dis
qu'il y a de bonnes chances pour que des commentaires additionnels viennent
tout simplement enrichir notre réflexion et les décisions que les
membres de cette commission prendront, sans pour autant - et encore une fois
j'insiste -retarder de quelque façon que ce soit nos travaux.
Le Président (M. Perron): Merci, M. le
député de Taillon. Maintenant, si vous permettez, je voulais
faire un... Oui, M. le député de Mercier.
M. Godin: Vous pouvez poursuivre, M. le Président, vous
aviez commencé à parler.
Le Président (M. Perron): Non, allez-y; après cela,
j'interviendrai.
M. Godin: C'est pour appuyer formellement la demande de mon
collègue de Taillon. Le député de D'Arcy McGee, le
ministre de la Justice, était à l'époque un "commission
addict". Je me souviens qu'il n'y a pas une loi du gouvernement
précédent qui n'a pas été soumise à des
demandes de la part du ministre de la Justice actuel pour qu'on attende que la
commission se prononce et qu'elle nous donne un éclairage plein de
sagesse, d'ailleurs. Je m'étonne qu'aujourd'hui - sans qu'on veuille
suspendre la commission ou autre chose semblable - on semble refuser d'avoir
recours aux lumières de la commission pour nous dire plus avant ce que
chacune des lois modifiées signifie pour les droits d'expression au
Québec. Je pense que ce serait pure sagesse que le ministre donne un
mandat spécial accéléré pour l'évaluation de
chacun des articles de la loi qui est devant nous, pour qu'on puisse savoir
précisément où nous nous en allons et surtout ce que cela
veut dire au Québec pour les droits de la personne, les droits
d'expression et les droits sacrés d'une société moderne et
évoluée comme le Québec prétend l'être ou
veut l'être.
Le Président (M. Perron): M. le ministre de la
Justice.
M. Marx: Je dirais tout de suite, M. le Président, qu'il
ne faut pas mêler les mandats. La Commission des droits de la personne a
certains mandats, le gouvernement a certains mandats et l'Assemblée
nationale a certains mandats. Le mandat qu'on est en train de remplir
maintenant relève du gouvernement en vertu de la charte. Mais je suis
très ouvert. Je fais une invitation ouverte à la commission - et
celle-ci est sensible à cette invitation - à savoir qu'elle
pourrait étudier d'autres lois, d'autres articles, d'autres dispositions
et nous faire état de ses études. Nous serons très heureux
d'avoir d'autres commentaires, soit de la commission ou d'un autre organisme.
Le député de Mercier a dit: II faut que la commission ait une
vocation spéciale dans ce domaine. Cela va de soi. Mais l'invitation est
là et, si la commission a d'autres commentaires à faire, elle est
la bienvenue. Je peux demander à la commission si elle a d'autres
commentaires à faire; je n'ai pas d'objection. Et on va le faire pour
satisfaire les députés de Mercier et de Taillon. Je n'ai pas
d'objection à demander cela à la commission et on va lui demander
si elle a d'autres commentaires à faire.
Le Président (M. Perron): Merci, M. le ministre de la
Justice. Je voudrais maintenant vous souligner que plusieurs
députés ont reçu le document qui a été
mentionné et par le député de Taillon et par le ministre
de la Justice; quand même, ce document est en train d'être
photocopié pour être distribué à chacun des membres
de la commission.
Étude détaillée
Puisqu'il y a eu une entente entre les partis, c'est-à-dire entre
l'Opposition et les ministériels, pour procéder à
l'étude de l'article 199 - à cause de la présence du
député de Mercier - au lieu de l'article 164, j'appelle
maintenant l'article 199 qui modifie la Loi sur la liberté des cultes.
M. le ministre de la Justice.
Loi sur la liberté des cultes
M. Marx: Oui, M. le Président. Il faut dire que la Loi sur
la liberté des cultes date de 1851 ou 1852; c'est une loi
"préconfédérative." C'est une loi qui est unique dans le
sens qu'on a protégé la liberté du culte au Québec
depuis le début du XIXe siècle et je pense que cette loi est
le fruit de beaucoup de législation antérieure. Il y a des
problèmes constitutionnels qu'on peut soulever, on peut se poser la
question: la religion est-elle de compétence provinciale ou
fédérale? L'Assemblée nationale pourrait-elle abroger
cette loi qui est une loi "préconfédérative" ou
pourrait-elle n'être abrogée que par le gouvernement
fédéral? Ce sont des questions qu'on pourrait se poser.
En ce qui concerne la modification proposée, tout ce que nous
avons essayé de faire, c'était de moderniser l'article 2 de la
loi. Si nous n'avons pas réussi à le faire, on est prêt
à reprendre la rédaction de l'article 2 parce que notre intention
était de le rédiger pour qu'il soit à jour et qu'il donne
plus de liberté à la personne que l'article 2 de la loi actuelle.
Même l'article 2 de l'actuelle loi doit être lu en fonction des
chartes québécoise et canadienne et en fonction aussi du Code
criminel qui interdit la publication de la littérature haineuse. Nous
avons essayé de moderniser cet article. Si vous pensez que nous avons
failli dans notre tâche, nous sommes prêts à reprendre la
rédaction de cet article. J'ai lu quelques commentaires dans les
journaux là-dessus. J'ai également reçu un
télégramme. J'imagine que vous avez aussi reçu un
télégramme de l'Association des laïcs. Je pense que ce que
nous avons voulu faire a été mal compris. Cependant, nous sommes
ouverts à toutes les suggestions. Nous sommes prêts, après
nous avoir souligné les faiblesses de cette rédaction, à
reprendre la rédaction pour essayer d'en corriger les lacunes, le cas
échéant. C'est dans cet esprit que nous avons proposé
cette modification. Il s'agit de donner plus de liberté aux citoyens. II
ne s'agit sûrement pas de restrictions. Voilà.
Le Président (M. Perron): M. le député de
Mercier.
M. Godin: II est bien certain que cela part d'un bon naturel,
sauf que des écrivains m'ont saisi des craintes que leur inspire
l'article 2 tel que modifié, parce qu'il permet la censure de plusieurs
oeuvres déjà faites et à venir. Entre autres, il est
possible que de grandes oeuvres soient interdites - pensons à l'oeuvre
de Rabelais -ou soient sujettes à l'application d'une telle loi, sans
parler du Don Quichotte, de Cervantes. Car l'article 2 est tellement vague et
large que cela interdirait toute oeuvre qui pourrait se moquer d'une secte
religieuse au Québec, d'ordre très mineur. Je pense, entre
autres, à la secte de MoYse, qu'on a connue récemment en
Gaspésie, ou à des mini-sectes comme les moonistes, ou à
d'autres sectes qui prêtent plutôt au ridicule qu'à
l'admiration et qui, si elles faisaient l'objet de pièces ou de
thèmes humoristiques, pourraient se plaindre d'être l'objet
d'outrage ou d'attaque injurieuse. Ainsi, avant d'ouvrir la porte à une
censure d'oeuvres au Québec... C'est la crainte que manifestent certains
groupes d'auteurs et d'écrivains du Québec et je les endosse,
parce que je crains aussi que cela puisse mener là, après lecture
superficielle évidemment, n'étant pas un juriste moi-même,
de ce genre d'article.
Par ailleurs, l'article 200, évidemment, me semble très
clair... (10 h 45)
M. Marx: L'article 2 est ainsi rédigé: "Ne
constitue pas la jouissance ni le libre exercice du culte d'une profession
religieuse le fait a) de distribuer, dans les places publiques ou à
domicile, des livres, revues, tracts, pamphlets, papiers, documents,
photographies, ou autres publications contenant des attaques outrageantes ou
injurieuses contre le culte d'une profession religieuse ou les croyances
religieuses d'une partie quelconque de la population du Québec, ou des
propos de caractère outrageant ou injurieux pour les membres ou
adhérents d'une profession religieuse; ou b) de se porter, dans des
discours ou conférences prononcés sur la place publique, ou
transmis au public au moyen de haut-parleurs ou autres appareils, à des
attaques outrageantes ou injurieuses contre le culte d'une profession
religieuse ou les croyances religieuses d'une partie quelconque de la
population du Québec, ou à des propos de caractère
outrageant ou injurieux pour les membres ou adhérents d'une profession
religieuse; ou c) de diffuser ou de reproduire, au moyen de la radiophonie, de
la télévision ou de la presse, de telles attaques ou de tels
propos. Tout acte mentionné aux paragraphes a, b ou c est un acte
constituant un danger pour la paix publique ou le bon ordre du Québec.
Tout acte visé par les paragraphes a, b ou c est prohibé au
Québec."
Je pense que cet article a été repris depuis 1852,
étant donné qu'on y parle de la télévision. C'est
possible que cela ait été modifié... Est-ce que cela a
été modifié? C'était comme cela dans les statuts de
1964, mais j'imagine que cela a été modifié avant pour
faire front aux publications des témoins de Jéhovah; c'est bien
possible. On peut vérifier cela. Donc, la rédaction que nous
proposons est de dire qu'on peut, bien sûr, publier et distribuer ce
qu'on veut sauf qu'il ne faut pas que cela soit contre l'ordre public, qu'il
n'y ait pas incitation à la violence. Je pense que c'est dans
l'arrêt Boucher qu'on a parlé de toute cette question. Mais notre
intention est d'ouvrir et de donner plus de liberté à la personne
d'écrire et de distribuer ce qu'elle aimerait bien écrire ou
distribuer. Il n'est nullement de notre intention de restreindre quelque droit
que ce soit. Je pense que, de toute façon, tout ce qu'on fera dans cette
loi sera
contrôlé par nos chartes aussi, c'est-à-dire la
liberté de religion, la liberté d'expression et aussi les balises
que l'on a dans le Code criminel en ce qui concerne la littérature
haineuse.
Le Président (M. Perron): Merci, M. le ministre de la
Justice. M. le député de Taillon.
M. Filion: Je pense qu'on a un beau problème en regardant
l'article 2 à cause de ce qui suit. D'une part, il y a la liberté
de religion et d'expression pour celui qui participe à une croyance
religieuse ou à un groupe religieux. D'autre part, il y a
également la personne ou le groupe qui désire formuler son
opinion sur la croyance religieuse d'une autre personne ou d'un autre groupe.
Pour moi, a priori, il ne devrait pas y avoir de distinction entre la
liberté d'expression et de religion d'un groupe ou d'une personne par
rapport à la liberté d'expression ou la liberté de
religion d'un autre groupe. Alors, on a déjà les balises
suivantes. D'abord, on a les balises du Code criminel qui existent pour chacun
des deux groupes. On a également les balises du libelle et de la
publicité haineuse, comme on l'a souligné tantôt. La charte
va s'appliquer à la fois pour le groupe qui émet sa croyance
religieuse et pour le groupe qui critique la croyance religieuse.
En deux mots, ma question est un peu la suivante, M. le ministre.
Pourquoi un article 2? Ne croyez-vous pas, en deux mots, qu'en sortant du
chemin battu qui est déjà balisé par la charte, par le
Code criminel et par le Code civil on vient seulement
déséquilibrer ou ajouter, si l'on veut, des droits à l'un
ou l'autre des deux groupes que je définis, mais qu'à ce
moment-là, évidemment, c'est au détriment du premier? Ne
serait-ce pas préférable, et je pose la question: Pourquoi dire:
"Nul ne peut se livrer à des attaques outrageantes ou injurieuses -
c'est déjà entendu en fonction de nos règles de droit -
contre le culte d'une profession religieuse ou les croyances religieuses d'une
partie quelconque de la population du Québec, distribuer une publication
contenant de telles attaques -c'est déjà prohibé - ou
diffuser par quelque moyen de communication que ce soit de telles attaques si
ces attaques sont susceptibles de porter atteinte à l'ordre public"?
C'est déjà prévu par nos lois qui contiennent
déjà tes balises nécessaires pour juger d'une parole,
d'une action ou d'un écrit qui attaque une croyance religieuse.
Alors, je dois vous dire que ma première réaction est
carrément celle-là: Pourquoi un article 2? Pourquoi
protéger d'une façon spéciale l'exercice du culte et
l'expression d'une croyance religieuse?
Le Président (M. Perron): M. le ministre de la
Justice.
M. Marx: Donc, le député propose quoi?
M. Filion: II me semble que l'on pourrait abroger l'article 2 et
laisser la charte et le Code criminel recevoir pleine application, laisser nos
règles ordinaires de droit, en somme, gouverner autant la religion que
les autres secteurs.
Le Président (M. Perron): M. le ministre de la
Justice.
M. Marx: Le mandat que nous avons en vertu de la charte
québécoise est de mettre des lois en conformité avec la
charte. Dans le nouvel article 2, on a essayé de mettre cet article en
conformité avec la charte québécoise. Le
député propose que l'on abroge l'article 2. Mais est-ce l'article
2 actuel ou le nouveau?
M. Filion: L'article actuel. M. Marx: Actuel?
M. Filion: Actuel. C'est-à-dire de faire sauter
complètement, à l'intérieur de la Loi sur la
liberté des cultes, l'article 2.
Le Président (M. Perron): M. le député de
Mercier.
M. Godin: M. le ministre, l'article 2 original a
été créé et mis au monde à une époque
où il y avait au Québec des guerres de religion, toutes
proportions gardées si on les compare à ce que l'on a connu dans
d'autres pays, mais il s'agissait de protéger les groupes religieux
contre les attaques des charlatans de l'époque, les Chiniquy et autres
qui attaquaient, si vous avez lu la vie de Chiniquy, la religion catholique
avec des propos outrageants et blessants. Mais, aujourd'hui, on est rendus
à une époque tout à fait différente où, pour
la liberté des cultes, la loi dit: Je pourrais peut-être modifier
de manière à permettre que les créateurs se moquent d'une
religion ou d'un mythe religieux ou d'un culte, mais c'est le seul cas
où je vois qu'une religion doit être protégée
aujourd'hui. Donc, il faut que ce soit dans le contexte actuel et non pas dans
le contexte des conflits de religion qu'il y avait au Québec. Donc, je
me rallierais à la suggestion de mon collègue de Taillon
d'abroger tout simplement l'article 2.
M. Marx: J'aimerais souligner au député...
Une voix: Ancienne version. Oui, d'accord.
M. Marx: ...que c'est l'article, 1 qui est Particle le plus
important dans la loi actuelle, Loi sur les libertés des cultes, que je
n'ai pas lue avant. L'article 1 prévoit ceci: "La jouissance et le libre
exercice du culte de toute profession religieuse, sans distinction ni
préférence, mais de manière à ne pas servir
d'excuse à la licence, ni à autoriser des pratiques incompatibles
avec la paix et la sûreté de la province, sont permis par la
constitution et les lois du Québec à tous les sujets de Sa
Majesté qui y vivent." Cet article était innovateur, c'est
sûr. Je pense que c'est le coeur de cette loi qui nous a bien servis
depuis maintenant plus d'un siècle et demi bien qu'il y ait eu des lois
antérieures à elle.
L'article 2...
M. Godin: Ancien?
M. Marx: ...ancien ou nouveau, propose - vous avez cette
liberté mais avec des balises. - d'élargir les balises. Autrefois
c'était la prohibition, maintenant ce n'est pas la prohibition. Je pense
que la question à se poser c'est: S'il n'y a pas l'article 2, est-ce
qu'on peut se livrer à des attaques outrageantes ou injurieuses contre
le culte d'une profession religieuse? Il y a toujours le Code criminel, il y a
toujours des poursuites civiles.
M. Filion: C'est ça. Il y a toujours le Code criminel et
les poursuites civiles,
M. Marx: Le problème ici, c'est que je ne veux pas que le
fait de reprendre l'article 2 soit mal interprété, soit par la
population, soit par les journalistes. Je ne veux pas que les gens pensent
qu'on est en train, de bonne foi ou de mauvaise foi, de restreindre la
liberté des religions par cette modification.
M. Godin: C'est plutôt la liberté d'expression, M.
le ministre.
M. Marx: Liberté d'expression ou liberté de
religion.
M. Godin: Voici ce que craignent les gens. L'article 2, à
l'ancienne manière, disait qu'il y avait des balises. L'article 199,
nouvelle manière, donne presque à croire qu'il serait interdit de
critiquer ou de se moquer ou de rire de pratiques religieuses. Donc, certaines
pièces contemporaines comme Ubu roi, d'Alfred Jarry, pourraient
être interdites à partir de l'article 2 tel que
présentement rédigé. C'est ce qui inquiète des
milieux qui nous ont contactés et je pense qu'ils sont inquiets à
bon droit. Donc, nous proposons que l'article 1 reste, mais que l'article 2
soit tout simplement abrogé.
Le Président (M. Perron): M. le député de
Taillon.
M. Filion: Je vais attendre que le ministre puisse me tendre
l'oreille. (11 heures)
M. Marx: Je vais juste expliquer l'ancien et le nouvel article 2.
Dans l'article 2 actuel, il y a une présomption que toute attaque
injurieuse est interdite. D'accord? Je pense que tout cela va a l'encontre de
la charte québécoise.
L'article 2 tel que proposé prévoit qu'on ne peut pas se
livrer à des attaques outrageantes ou injurieuses, dans la mesure
où ces attaques sont susceptibles de porter atteinte à l'ordre
public, sont susceptibles de faire appel à la violence. Donc, l'article
2 tel que proposé donne beaucoup plus de liberté que l'article 2
actuel. Je suis sûr que l'article 2 actuel va à l'encontre de la
charte, je pense que cela va de soi, et la charte s'appliquera de toute
façon. Par contre, l'article 2 tel que modifié me semble
compatible avec la charte québécoise. De toute façon, la
charte québécoise s'appliquera.
Je suis prêt à suspendre cet article, juste pour voir, dans
le cas où on abroge l'article 2 actuel, s'il faut faire des concordances
avec d'autres articles de la loi. Si on le fait, ce sera la loi actuelle qui
s'appliquera, soit le Code civil, soit le Code criminel. Je suis prêt
à étudier cette question, dans le sens où je ne veux pas
qu'il y ait de confusion dans l'esprit des députés ou de la
population. Les députés, ce n'est pas important; c'est la
population qui compte. Nous sommes seulement 122, mais la population, c'est
plus de 6 000 000. Nous sommes prêts à le suspendre, juste pour
voir quelle concordance il y aura à faire, le cas échéant,
si nous décidons de l'abroger. Notre intention était
d'élargir la liberté d'expression et je pense que c'est cela,
l'effet de l'article 2, tel que modifié.
Le Président (M. Perron): L'article 199... Oui, M. le
député de Taillon.
M. Filion: Juste avant, toujours dans le cadre de la
réflexion qui va s'amorcer sur cette loi. Pour résumer, je pense
que l'article 1 énonce un principe qui est tout à fait conforme
à la charte, c'est la liberté de religion exprimée
autrement. L'article 2 concerne plus les personnes qui désirent
commenter ou émettre leur avis ou leur opinion par écrit ou
autrement sur l'exercice d'un culte ou d'une croyance religieuse. C'est pour
cela que tantôt je distinguais l'expression de la religion, qui, elle,
est très clairement exprimée à l'article 1, et l'article
2, où on semble vouloir... Pour ce qui est de l'article 2 actuel, de
toute façon je suis d'accord avec vous qu'il est carrément
contraire à la charte. Je suis aussi d'accord
avec vous sur le fait que l'article 2 tel que proposé dans le
projet de loi 92 est nettement une amélioration très
substantielle sur l'article 2 actuel. Mais, à l'article 2
proposé, pourquoi en arriver à vouloir limiter, en somme, la
liberté d'expression de la personne ou du groupe qui désire
commenter une croyance religieuse autrement que par les règles
générales du droit et que par la charte? C'est vraiment cela, ma
question.
M. Marx: C'est la situation actuelle. Je pense que... Non,
peut-être que je ne devrais pas m'aventurer dans une discussion sur la
jurisprudence des années quarante ou cinquante.
Le Président (M. Perron): Si je comprends bien, l'article
199 est suspendu.
M. Marx: D'accord, on le suspend. La proposition, c'est qu'il
serait peut-être mieux d'abroger l'article 2 actuel - l'ancien - et de ne
pas reformuler un autre article 2, de laisser le droit commun s'appliquer,
c'est-à-dire le Code civil et le Code criminel, le cas
échéant. Je n'ai pas d'objection. Si cela clarifie cette
liberté d'expression pour tout le monde, je n'ai pas d'objection. Je
demanderai aux légistes d'étudier la concordance avec les autres
articles de cette loi.
Le Président (M. Perron): Merci, M. le ministre de la
Justice. Oui, M, le député de Mercier.
M. Godin: En conclusion, M. le Président, je me rallie
tout à fait à la proposition du ministre de suspendre. Je
voudrais aussi ajouter qu'on sait maintenant les querelles qui agitent
l'Église catholique et l'existence de textes et de contre-textes sur
telle ou telle croyance émise par le Vatican. On sait aussi que, dans la
religion juive, des rabbins pleins d'humour se moquent des coutumes d'autres
rabbins. Entre autres, le rabbin Nahum, de Bratislava, que connaît
peut-être mon collègue de D'Arcy McGee, qui, avec un humour
délirant, attaque les pratiques de certains rabbins d'autres parties du
monde.
Je pense que, si on empêchait cette libre discussion des religions
à l'intérieur même de leurs rangs, on entèverait une
grande partie de la sagesse humaine tout simplement. Donc, l'abrogation me
semble la meilleure solution.
M. Marx: Si cela clarifie ce que nous voulons faire pour les
députés et pour toute la population, on n'a pas l'intention de
retourner au moyen âge, surtout pas avec cette modification. Les
légistes ont pris le soin de rendre cet article conforme à la
charte. Je pense qu'ils ont réussi. Peut-être serait-il mieux
d'abroger tout simplement cet article, et il n'en sera plus question à
l'avenir.
M. Godin: En terminant, pour la deuxième fois, M. le
Président, peut-être que l'article 2 tel que nouvellement
formulé aurait empêché Luther de publier ses textes contre
le Vatican de l'époque. On aurait perdu...
Une voix: ...
M. Godin: Oui, oui, peut-être. Je dis bien peut-être,
M. le Président. Cela aurait empêché le renouvellement des
églises traditionnelles. D'autre part, je suggère qu'on soumette
cet article à la Commission des droits de la personne,
précisément, car il me semble que...
M. Marx: La commission a vu cet article et elle n'avait pas de
commentaire. Elle était plutôt d'accord.
M. Godin: On manque d'écrivains dans cette commission.
M. Marx: Pardon?
M. Godin: On manque d'écrivains dans cette commission. On
devrait nommer un écrivain ou deux...
M. Marx: Tout le monde a vu l'article, c'est dans les
journaux...
M. Godin: Ils sont moins soucieux de l'expression que d'autres
citoyens du Québec.
M. Marx: De toute façon, nous sommes favorables à
cette liberté d'expression en vertu de l'article 1 et on biffera cela,
le cas échéant.
M. Godin: Bien, M. le Président.
M. Filion: Juste un dernier mot. La Loi sur la liberté des
cultes que l'on étudie présentement n'a pas fait l'objet, selon
le document qui m'a été transmis par la Commission des droits de
la personne, d'un examen et ne fait pas partie des 40 lois
étudiées, encore une fois, selon le document qui m'a
été transmis.
M. Godin: De toute façon, on...
M. Marx: D'accord. Si on ne l'abroge pas - je pense qu'on
l'abrogera - s'il y a des modifications sérieuses, on attendra le retour
du député de Mercier avant de faire quelque proposition de fond
que ce soit.
Le Président (M. Perron): Si vous le permettez, l'article
199 modifiant la Loi sur
la liberté des cultes est suspendu. J'inviterais les membres de
la commission à procéder à l'étude de l'article 200
qui modifie la Loi sur la liberté des cultes. M. le ministre de la
Justice.
M. Marx: Les légistes feront l'étude des effets de
l'abrogation de cet article et verront quelle concordance il sera
nécessaire d'apporter.
Le Président (M. Perron): J'ai appelé l'article
200, M. le ministre de la Justice.
M. Marx: On va suspendre. Est-ce qu'on peut aller avec...
M. Filion: On peut étudier l'article 200. À mon
avis, cela n'a aucun impact sur la décision qu'on vient de prendre.
M. Marx: D'accord.
M. Filion: L'article 200, c'est la conduite... J'aimerais vous
entendre là-dessus, M. le ministre.
M. Marx: D'accord. L'article 200 modifie l'article 5 de la Loi
sur la liberté des cultes. Suivant la modification proposée, le
juge de paix devant qui comparaît une personne qui a causé du
désordre dans une église ou qui s'est conduite de façon
irrévérencieuse pendant le service divin ne sera plus
obligé de condamner cette personne sur la seule foi du serment d'un
marguillier ou d'un témoin. Le juge pourra donc exercer toute la
discrétion qui lui revient en cette matière et le prévenu
aura la faculté d'être entendu et de faire valoir des moyens de
défense. D'accord?
M. Filion: Oui.
M. Marx: Adopté. Merci. Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Perron): L'article 200 est
adopté.
M. Marx: L'article 201...
Le Président (M. Perron): J'appelle maintenant l'article
201.
M. Marx: Oui. Cet article modifie l'article 6 de la Loi sur la
liberté des cultes. La modification proposée a le même
effet que celle proposée à l'article 200 du projet de loi mais se
rapporte toutefois à l'arrestation et à la condamnation des
personnes qui s'amusent près des églises pendant le service
divin.
M. Filion: Même chose qu'à l'article 199. On cherche
à encadrer un pouvoir qui était un peu trop large et qui doit
remonter à très très loin. Nous sommes d'accord avec la
modification proposée.
M. Marx: Merci.
Le Président (M. Perron): Est-ce que l'article 201
adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Perron): J'appelle maintenant l'article
202.
M. Marx: Cet article abroge l'article 8 de la Loi sur la
liberté des cultes. L'article 202 abroge une disposition qui permet
l'arrestation des personnes qui consomment des boissons alcooliques, qui
s'amusent ou qui blasphèment dans un lieu public les dimanches et jours
de fête pendant le service divin. D'ailleurs, la disposition dont
l'abrogation est proposée n'est plus appliquée depuis
longtemps.
Le Président (M. Perron): Merci, M. le ministre de la
Justice. Est-ce qu'il y a des commentaires de la part du député
de Taillon?
M. Marx: II ne peut pas être contre l'abrogation.
Le Président (M. Perron): On ne sait jamais, M. le
ministre de la Justice.
M. Filion: C'est un article qui était désuet.
Le Président (M. Perron): Alors, est-ce que l'article 202
est adopté?
M. Filion: Adopté.
M. Marx: Pour l'article 203, on demande la suspension parce que
c'est de la concordance avec l'article 199.
Le Président (M. Perron): Article 203, suspendu pour les
mêmes raisons.
M. Marx: Article 204, pour la même raison.
Le Président (M. Perron): Article 204, suspendu.
M. Marx: Oui. Je peux vous dire que nous avons l'intention
d'abroger simplement l'article 2 et de faire les concordances.
Voilà.
M. Filîon: Avant que nous passions à l'article
suivant, M. le ministre, est-ce que je pourrais attirer votre attention sur
l'article 14 de la Loi sur la liberté des
cultes qui dit ceci et qui ne fait pas l'objet du projet de loi 92? "Les
amendes imposées pour toute contravention à la présente
loi sont prélevées par saisie et vente des meubles et effets du
contrevenant, au moyen d'un mandat sous le seing de quelque juge de paix du
district où l'infraction, la négligence ou le défaut a eu
lieu. L'officier instrumentant, après avoir déduit, du montant
produit par la vente, les frais de poursuite et de saisie, distribue aux
parties qui y ont droit le surplus du montant prélevé. Le juge de
paix doit accorder le mandat sur plainte à lui faite après
condamnation du contrevenant." L'article suivant: "Les amendes
prélevées sous l'empire de la présente loi sont
payées, moitié au dénonciateur, et l'autre moitié
à Sa Majesté, excepté que nul marguillier, constable ou
officier de paix, poursuivant comme tel, n'a droit à aucune partie de
l'amende, mais seulement à ses frais, et, en pareil cas, toute l'amende
retourne à Sa Majesté." Mon point, c'est le suivant: Est-ce que,
en prévoyant que la moitié de l'amende est versée au
dénonciateur, on ne se trouve pas è inciter les
dénonciations sur cette Loi sur la liberté des cultes?
M. Marx: Oui. (11 h 15)
M. Filion: À ce moment-là, comme de toute
façon vous étudierez la question de l'article 2, est-ce que je
peux me permettre d'attirer votre attention sur l'article 14 et peut-être
faire en sorte qu'il puisse y avoir des modifications afin que le produit des
amendes qui peuvent découler des condamnations à des infractions
à la présente loi suive un cours normal et ne constitue pas
une...
Une voix: ...une récompense aux délateurs.
M. Filion: ...récompense aux délateurs?
M. Marx: On va faire aussi l'étude de cet article, M. le
Président, et voir si on peut le reformuler dans le cadre de
l'étude de ce projet de loi ou si cela devra aller dans la
réforme du Code de procédure pénale. Nous sommes en train
de finaliser un avant-projet de loi qui sera déposé au cours de
cette session. Nous sommes donc tout à fait d'accord de revoir cet
article soit pour le modifier dans le cadre de cette étude ou de le
modifier, le cas échéant, dans le cadre du Code de
procédure pénale.
M. Filion: On va retourner...
Le Président (M. Perron): Je remercie les membres de la
commission.
M. Filion: ...à la Loi sur la liberté des cultes;
je m'excuse d'insister.
Une voix: On est dans le bon ordre, on est autour des
églises.
M. Filion: Ah! D'accord. Oui, c'est cela. L'article 18 de la Loi
sur la liberté des cultes est une clause dérogatoire à la
charte canadienne.
M. Marx: C'est la clause qui est dans toutes les lois du
Québec.
M. Filion: Oui.
M. Marx: Votre proposition est-elle de l'abroger?
M. Filion:Non.
M. Marx: Je ne vois pas comment... Pardon?
M. Filion: Non, ce n'est pas pour l'abroger.
M. Marx: Non, d'accord.
M. Filion: C'est juste pour voir votre réaction.
M. Marx: Je n'ai pas de réaction.
Une voix: Pas de réaction! On en a quand même.
M. Marx: Pardon?
Une voix: On en a quand même.
M. Marx: Quand on a fait cela, on n'a pas pensé en
fonction de l'application dans la Loi sur la liberté des cultes.
Le Président (M. Perron): Merci aux membres de la
commission. J'appelle l'article 164 qui modifie la Loi sur les infractions en
matière de boissons alcooliques. M. le ministre de la Justice.
Loi sur les infractions en matière de boissons
alcooliques
M. Marx: L'article 164 modifie l'article 81 de la Loi sur les
infractions en matière de boissons alcooliques. La modification
proposée supprime une disposition qui interdit la vente de boissons
alcooliques à certaines personnes. On peut se demander pourquoi on
interdirait d'office la vente de boissons alcooliques à tous les
interdits sans égard à la cause de l'interdiction. De toute
façon, le tribunal appelé à prononcer une interdiction
dispose, en vertu des règles du droit civil, de la faculté de
décider si la personne interdite pourrait ou non se procurer des
boissons
alcooliques.
On propose l'abrogation de cet article-Une voix: ...pour cause.
M. Marx: ...pour cause.
Le Président (M. Perron): L'article 164 est-il
adopté?
M. Filion: Ce ne sera pas long, M. le Président. Je vais
retrouver mes notes là-dessus. Nous sommes d'accord, M. le
Président. Adopté.
Le Président (M. Perron): L'article 164 est-il
adopté?
Une voix: Oui.
M. Marx: L'article 165.
Le Président (M. Perron): J'appelle maintenant l'article
165.
M. Marx: Cet article, M. le Président...
Le Président (M. Perron): M. le ministre de la Justice, je
voudrais vous souligner qu'il y aurait un amendement...
M. Marx: C'est cela, d'accord.
Le Président (M. Perron): ...à l'article 165 qui se
lit comme suit: Remplacer l'article 165 du projet de loi par le suivant:
"L'article 109 de cette loi, modifié par l'article 47 du chapitre 58 des
lois de 1986, est de nouveau modifié par la suppression du paragraphe
4°." Tous les membres de la commission ont-ils le papillon sur
l'amendement?
M. Marx: C'est seulement une modification technique.
M. Filion: Qu'est-ce que c'est l'article 47 du chapitre 58 des
lois de 1986?
M. Marx: C'est parce que l'amendement proposé
précise que l'article 109 de la Loi sur les infractions en
matière de boissons alcooliques a été modifié par
la Loi relative à diverses mesures à caractère financier
concernant l'administration de la justice, soit le projet de loi 76,
sanctionné le 19 juin 1986. Cette modification a eu pour effet de
hausser les amendes prévues à l'article 109 de la Loi sur les
infractions en matière de boissons alcooliques. Tout ce qu'on fait,
c'est de la concordance.
M. Filion: Donc, le projet de loi 76 est celui où vous
vous étiez transformé en trésorier, au grand
bénéfice du président du Conseil du trésor. On
avait décidé d'augmenter les amendes sur une base
mathématique. C'est bien cette loi dont il s'agit, n'est-ce pas?
M. Marx: Ce n'est pas tout à fait cela, mais...
Des voix: Ah! Ah!
M. Marx: Si vous voulez, c'était cela.
Je ne veux pas faire de débat sur cette question. Mais je pense
que des lois de 1852, où on avait prévu des amendes de 2 $,
doivent être révisées de temps à autre. On a
enlevé les travaux forcés, le cas échéant là
où c'était inscrit dans les lois...
M. Filion: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Perron): L'amendement à l'article
165 est adopté.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Perron): Est-ce que l'article 165 tel
qu'amendé est adopté?
M. Filion: C'est de concordance avec l'article
précédent.
M. Marx: Oui. M. Godin: Adopté. M. Filion:
Adopté.
Le Président (M. Perron): Article 166? Il y a un
amendement. Il s'agit de remplacer la première ligne de l'article 166 du
projet de loi par la suivante: "L'article 110 de cette loi, modifié par
l'article 48 du chapitre 58 des lois de 1986, est de nouveau modifié par
la suppression:". M. le ministre de la Justice.
M. Marx: C'est dans le même sens que le papillon
précédent. La modification proposée supprime une
disposition qui interdit à certains titulaires de permis de taverne
d'admettre les femmes dans leur taverne ou d'y employer une femme autre que
leur épouse. C'est donc l'accès aux tavernes pour les femmes, et
l'emploi pour toutes les femmes et non seulement pour l'épouse du
propriétaire d'une taverne.
Une voix: C'est l'égalité.
M. Marx: Je pense que c'est l'égalité parfaite.
Le Président (M. Perron): Est-ce que l'amendement à
l'article 166 est adopté?
M. Filion: Cela ne sera pas long, M. le Président. Je suis
heureux de concourir à
cette disposition qui lèvera la dernière
barrière.
M. Marx: Je vois que te député de Taillon n'est pas
sexiste et qu'il est pour l'égalité.
Le Président (M. Perron): Merci. Est-ce que l'amendement
à l'article 166 est adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Perron); Est-ce que l'article 166 tel
qu'amendé est adopté?
M. Filion: Adopté.
M. Marx: En ce qui a trait à l'article 166, je pense qu'il
y avait plusieurs lois qui allaient dans le même sens en Amérique
du Nord. Il y en avait plusieurs. Souvent, quand on regarde une ancienne loi du
Québec, on pense que c'est seulement ici qu'on a adopté des lois
semblables, mais je pense que c'est dans toute l'Amérique du Nord.
M. Godin: C'est comme la loi 101, il y a maintenant douze
États américains qui nous imitent. Au moins douze, et ce n'est
qu'un début.
M. Marx: Le député de Mercier ne peut pas se
retenir...
M. Godin: Me dégager. Mon passé me hante.
M. Marx: Quand il s'agit de la langue, il n'a pas de retenue.
M. Godin: C'est d'ailleurs à cause de vous.
Le Président (M. Perron): Si vous me le permettez,
j'appelle maintenant l'article 167.
M. Marx: La Californie a copié le Québec. La langue
officielle du Québec était dans la loi 22. Ce n'est pas
nouveau.
M. Godin: Je ne dis pas que c'est nouveau, je dis qu'ils copient
le Québec. Je n'ai pas dit telle ou telle loi, j'ai dit qu'ils copient
le Québec.
M. Marx: D'accord.
M. Godin: Au-delà des partis ou des gouvernements qui se
suivent.
M. Marx: D'accord. Merci.
M. Godin: Un héritage commun.
M. Marx: Le père de la langue officielle au Québec
est revenu au Parle- ment.
M. Godin: Le neveu.
Le Président (M. Perron): M. le ministre, j'appelle
l'article 167.
M. Marx: Cet article modifie l'article 110.1 de la Loi sur les
infractions en matière de boissons alcooliques. L'abrogation de
l'article 110.1 est tout simplement de concordance.
Le Président (M. Perron): Alors, l'article 167 est
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Perron): J'appelle maintenant l'article
168.
M. Marx: Cet article modifie l'article 110.2 de cette loi en
matière de boissons alcooliques. La modification proposée est de
concordance avec l'article 166 du projet de loi. Elle prévoit que les
détenteurs de permis de taverne qui en feront la demande pourront
être dispensés par la Régie des permis d'alcool de
l'obligation d'aménager certaines installations sanitaires.
M. Filion: C'est là-dessus, M. le ministre, comme je l'ai
dit dans mon discours de deuxième lecture, que, franchement, je
n'accroche pas tellement. On vient de décider qu'on levait la
dernière barrière pour l'accès des femmes dans les
tavernes et en même temps on dit à la Régie des permis
d'alcool: Vous pourrez les exempter d'aménager les dispositions
sanitaires pour permettre à ces nouvelles recrues - pour les fins du
Journal des débats, c'est avec un "e" et un "s". À ce
moment-là, je ne trouve pas cela tellement cohérent dans la
mesure où, législatîvement parlant, on envoie le message
clair que l'égalité existe au Québec en matière
d'accès aux endroits publics. Je verrais mal la régie exempter
les détenteurs de permis de taverne d'aménager des endroits. Je
serais d'accord pour qu'on leur laisse un certain temps pour réviser
leurs plans, leurs devis, etc., sinon c'est un accès qui devient un peu
factice, un peu farfelu parce que, finalement, ce n'est pas compliqué,
les femmes n'y iront pas, surtout quand on sait que dans les tavernes on boit
de la bière. Quand on boit de la bière, il faut en laisser
quelque part si on veut en reprendre d'autre. On a beau dire que la
capacité des nouvelles recrues est plus grande que celle des
vétérans des tavernes au niveau de la capacité de
rétention, il demeure que, finalement...
M. Godin: C'est aussi bien de vendre des Pampers, M. le
ministre.
Le Président (M. Perron): M. le député de
Mercier.
M. Godin: C'est l'influence française où on
dit...
M. Filion: En deux mots, ce que je suggère,
sérieusement, encore une fois puisqu'il s'agit carrément de
l'article 166, si on a une exemption où on parle de durée,
j'aimerais que cela soit limité dans le temps. Que cette exemption ne
puisse dépasser, je ne sais pas, un délai qui vous
apparaîtrait raisonnable.
M. Marx: M. le Président, il faut que j'explique cet
article.
Le Président (M. Perron): Oui, M. le ministre. (11 h
30)
M. Marx: Premièrement, les tavernes en question ont
été construites avant 1979 et la suppression des dispositions
législatives qui excluaient les femmes de certaines tavernes pourrait
s'avérer coûteuse pour les quelque 200 exploitants de taverne qui,
jusqu'à maintenant, n'admettaient pas les femmes dans leur
établissement. En effet, ces exploitants seront alors tenus, en
principe, d'aménager dans leur établissement des installations
sanitaires réservées aux femmes. Je pense que c'est
évident. La régie peut actuellement exempter ces
établissements de certaines normes d'aménagement, notamment
à l'égard des installations sanitaires. Toutefois, cette dispense
ne peut être accordée que pour une période limitée.
La modification proposée permettra à la régie d'accorder
aux conditions qu'elle fixera une dispense selon chaque situation
particulière.
M. Filion: Ce n'est pas ce que dit l'article 110.2. C'est cela le
problème. Je ne parlerai pas de l'ancien article 110.2. L'article 110.2
dit, tel que suggéré par le projet de loi 92: "La régie
peut, à la demande d'un détenteur de permis de taverne et aux
conditions qu'elle fixe le cas échéant, exempter un
établissement de certaines normes d'aménagement. Un
établissement visé dans le premier alinéa est
réputé, pour l'application de toute autre loi
générale ou spéciale, satisfaire aux normes
d'aménagement dont il a été exempté."
Cela va pour le deuxième alinéa. Au premier alinéa
de l'article 110.2, ne pourrait-on pas dire: Cette exemption ne peut en aucun
cas dépasser un an ou deux? Peu importe.
M. Marx: On le laisse à la discrétion de la
régie.
M. Filion: Oui.
M. Marx: II faut aussi savoir ce que l'on fait. Il faut savoir
quels seront les effets d'une telle modification à la loi. C'est bien
facile de modifier la loi ici, mais il faut savoir ce que cela va avoir comme
effet sur les personnes. La régie va agir de bonne foi et les
propriétaires des établissements aussi. Pour les
propriétaires des établissements, avoir une clientèle de
femmes cela peut être très important.
M. Filion: M. le ministre, cela ne vous dirait-il pas de tout
simplement inscrire dans l'article 110.2: La durée de cette exemption ne
peut en aucun cas dépasser un an ou deux ou six mois?
M. Marx: Oui, parce que...
Le Président (M. Perron): Est-ce que vous en faites un
amendement?
M. Filion: Non, je n'en fais pas un amendement, M. le
Président. Le message contenu dans l'article 166 du projet de loi a
déjà été envoyé. On ne prend personne par
surprise. La possibilité pour les dames d'entrer dans les tavernes, cela
fait longtemps qu'il en est question.
M. Marx: Sauf ces 200.
M. Filion: Pardon?
M. Marx: Sauf ces 200 tavernes.
M. Filion: D'accord, mais même pour les tavernes cela fait
longtemps qu'on en parle. Dans la région où j'habite, je connais
un tavernier à qui j'ai causé de cela. Il était au courant
que cela s'en venait parce que cela a déjà fait l'objet d'une
discussion préliminaire, etc. L'association des taverniers - je pense -
en a fait largement état. Je veux dire par là que personne ne va
être pris par surprise. Mais, d'un autre côté, il faut aussi
être cohérent. Je me dis que si on adopte l'article 166 et qu'un
tavernier dit: C'est compliqué, je divise la toilette actuelle en deux,
etc., cela va me coûter de l'argent, puis cela va prendre cinq ans...
L'égalité que l'on propose dans le projet de loi, il faut aussi
qu'elle soit concrète. C'est beau de donner un droit, mais il faut
pouvoir l'exercer. Je suggère seulement une durée maximale. La
durée de cette exemption ne peut en aucun cas dépasser, disons,
un an ou autre...
Le Président (M. Perron): M. le ministre de la
Justice.
M. Marx: La régie sera plus exigeante que le
député ne l'imagine. Je propose qu'on laisse cela comme tel et
que l'on voie quel en sera l'effet, si effectivement des
aménagements sont faits dans ces tavernes. Sinon on va revenir
et...
M. Filion: On ne sera pas obligés de faire le tour des
tavernes nous-mêmes...
M. Marx: Pardon? On va avoir des statistiques parce que la
régie va réglementer cela. Plus de 90 % des tavernes seront
capables de faire les aménagements nécessaires et, si cela ne se
fait pas, on pourra bien sûr revenir. Mais je n'aime pas fixer un
délai sans savoir. Quelqu'un peut dire: Un an ce n'est pas assez, mais
de toute façon je fermerai mon établissement dans trois ans.
Donc, on laisse cela à la régie et je ne pense pas que cela va
poser beaucoup de problèmes, quoique je comprenne le souci du
député de Taillon. La régie va étudier cas par cas
et verra la possibilité, si c'est une taverne située à
côté d'un restaurant, au lieu de mettre une toilette dans la
taverne, d'ouvrir une porte vers le restaurant.
M. Filion: Seriez-vous ouvert, M. le ministre, à ce
que...
M. Marx: II y a, par exemple, dans certains édifices des
toilettes qui ne sont pas dans le restaurant, mais elles sont dans le couloir.
Donc, on donne une certaine latitude à la régie de...
M. Filion: Je saisis très bien votre argument, M. le
ministre, je dois vous dire que je l'achète. Maintenant, est-ce qu'on ne
pourrait pas tout simplement, à titre de compromis, dire: La
régie doit déterminer la durée de l'exemption? À la
fin du premier alinéa de l'article 110.2...
M. Marx: Cela fait partie des conditions que la régie
fixe.
M. Filion: Ce n'est pas exprimé, alors que dans l'ancien
article 110.2 il y avait une notion de durée de l'exemption.
M. Marx: Nous avons consulté tellement de gens sur ces
modifications que nous hésitons à faire des modifications sans
vraiment connaître les effets. La régie détermine alors la
durée de cette exemption et de quelle manière le détenteur
doit rendre son établissement... C'est dans l'ancien article.
M. Filion: Dans l'ancien article, au premier alinéa du
texte actuel, c'était écrit: La régie détermine
alors la durée de cette exemption.
M. Marx: Quelle est la...
M. Filion: Parce que condition... Le texte a été
rédigé, je comprends, mais une fois que la loi est votée
elle ne nous appartient plus.
M. Marx: Qu'est-ce que vous suggérez?
M. Filion: II y a plusieurs formulations qui peuvent être
retenues. La plus simple après le point, après
"aménagement", ajouter: Cependant...
M. Marx: Est-ce que si on met les mots suivants, dans l'article
110.2, le nouvel article: La régie peut, à la demande d'un
détenteur de permis de taverne et aux conditions qu'elle fixe, y compris
la durée de l'exemption, le cas échéant, exempter un
établissement de certaines normes...
M. Filion: Excellent. M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Perron): Est-ce qu'on suspend pour le
moment l'article?
M. Filion: Non.
M. Marx: On fait l'amendement...
Le Président (M. Perron): Tout de suite.
M. Marx: Oui. Cela se lira...
Le Président (M. Perron): Est-ce que je peux avoir une
copie de l'amendement?
M. Marx: Oui, on va vous donner cela, M. le Président.
Entre-temps, je vais lire le premier alinéa de l'article 110.2: La
régie peut, à la demande d'un détenteur de permis de
taverne et aux conditions qu'elle fixe, y compris la durée de
l'exemption, le cas échéant, exempter un établissement de
certaines normes d'aménagement.
M. Filion: Très bien.
M. Marx: D'accord. Elle va vous écrire l'amendement.
M. Filion: D'accord.
M. Marx: D'accord, adopté.
M. Filion: Adopté pour moi, mais il y a le
président peut-être qui...
M. Marx: D'accord, adopté.
Le Président (M. Perron): L'amendement à l'article
168 est-il adopté?
M. Filion: Adopté. M. Marx: Oui.
Le Président (M. Perron): Est-ce que l'article 168 tel
qu'amendé est adopté?
M. Filion: Adopté. M. Marx: Oui.
Le Président (M. Perron): J'appelle maintenant l'article
169.
M. Marx: Cet article modifie l'article 123 de la Loi sur les
infractions en matière de boissons alcooliques. Ici, on supprime le
cinquième alinéa de l'article 123.
M. Filion: Cela découle, est-ce que je me trompe? du
critère de l'audition impartiale.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Et le fait de s'assurer si c'est une première
ou une récidive.
M. Marx: Une défense pleine, entière et ainsi de
suite.
M. Filion: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Perron): Adopté. L'article 169 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 170.
M. Marx: L'article 170 modifie l'article 125 de cette loi. La
modification proposée indique que l'exercice, par les membres d'un corps
de police, des pouvoirs de perquisition, de recherche et de saisie de boissons
alcooliques sera dorénavant soumis aux dispositions de la Loi sur les
poursuites sommaires. Celle-ci prévoit que, sauf dans les cas d'urgence,
l'autorisation écrite d'un juge de paix est requise. Ce système
d'autorisation judiciaire s'ajoutera aux autorisations administratives
actuellement délivrées par le Procureur général ou
par le directeur général de la Sûreté du
Québec, en vertu de l'article 125 de la Loi sur les infractions en
matière de boissons alcooliques.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Perron): L'article 170 est adopté.
J'appelle maintenant l'article 171.
M. Marx: Cet article modifie l'article 126 de cette loi. Les
modifications proposées sont de concordance avec l'article
précédent. Elles apportent des ajustements d'ordre
terminologique.
Le Président (M. Perron): Y a-t-il des commentaires sur
l'article 171?
M. Filion: Si je comprends bien, la Loi sur les infractions en
manière de boissons alcooliques était farcie de soupçons.
C'est une loi qui était soupçonneuse. Encore une fois, M. le
Président, il s'agit d'encadrer le pouvoir d'inspection en
matière de boissons alcooliques. Nous sommes d'accord avec les
modifications proposées.
Le Président (M. Perron): L'article 171 est
adopté?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Perron): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 172.
M. Marx: L'article 172 modifie l'article 127 de cette loi. Il
s'agit de modifications de concordance, encore une fois.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Perron): Est-ce que l'article 172 est
adopté?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Perron): J'appelle maintenant l'article
173.
M. Filion: Est-ce qu'on peut suspendre la séance deux
minutes, M. le Président?
Le Président (M. Perron): Oui, nous suspendons la
séance deux minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 44)
(Reprise à 11 h 55)
Le Président (M. Perron): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission des institutions reprend ses travaux.
J'appelle maintenant l'article 173. M. le ministre de la Justice.
M. Marx: Relativement à l'amendement que le
député de Taillon a proposé quant à l'article 168
et que nous avons accepté, nous avons seulement changé certains
mots pour améliorer le français. "À l'article 168 du
projet de loi, insérer, dans la deuxième ligne du premier
alinéa de l'article 110.2 proposé, après le mot "fixe", ce
qui suit: "y compris quant à la durée". D'accord?
M. Filion: D'accord.
M. Marx: Donc, il y a cette modification à l'article 168.
L'article 173.
Le Président (M. Perron): Si vous le permettez, MM. les
membres de la
commission, l'amendement à l'article 168 se lirait comme suit:
"À l'article 168 du projet de loi, insérer, dans la
deuxième ligne du premier alinéa de l'article 110.2
proposé, après le mot "fixe", ce qui suit: "y compris quant
à la durée".
Il faudrait retirer l'autre amendement, celui qu'il y avait
antérieurement.
M. Filion: Oui, je le retire?
Le Président (M. Perron): D'accord.
M. Filion: Est-ce moi qui l'avais fait? Non?
M. Marx: Non.
Le Président (M. Perron): Non, mais je pense...
M. Marx: Je le retire et je...
Le Président (M. Perron): Alors, le M. le ministre de la
Justice retire l'amendement qui avait été proposé pour le
remplacer par celui-ci.
M. Marx: C'est cela. Merci.
Le Président (M. Perron): Est-ce que l'amendement à
l'article 168 est adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Perron): L'article 168 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Filion: Adopté. M. Marx: Oui.
Le Président (M. Perron): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 173 du projet de loi 92.
M. Marx: Cet article modifie l'article 134 de la Loi sur les
infractions en matière de boissons alcooliques. La modification
proposée remplace les règles d'attribution de
responsabilité de propriétaire ou de locataire d'un débit
d'alcool ou de détenteur du permis d'alcool à l'égard des
infractions à la Loi sur les infractions en matière de boissons
alcooliques commises dans leurs établissements. Elle prévoit
d'abord que ceux-ci ne seront tenus responsables de l'infraction que dans la
mesure où ils auront autorisé ou permis qu'une telle infraction
soit commise dans leurs établissements. Par ailleurs, dans une poursuite
pour une telle infraction, la preuve que l'infraction a été
commise par un employé de propriétaire, de locataire, de
détenteur de permis ne constituera plus une preuve concluante et
automatique que l'infraction a été commise avec l'autorisation de
l'employeur et ce dernier pourrait produire une défense et
présenter une preuve à l'effet contraire. C'est juste pour donner
un droit plein et entier, une défense pleine et entière à
ces personnes.
Le Président (M. Perron): M. le député de
Taillon.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Perron): Est-ce que l'article 173 est
adopté? J'appelle l'article 174.
M. Marx: Cet article modifie l'article 163 de la loi. La
modification proposée est de concordance avec les articles 175 et 176 du
projet de loi.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Perron): L'article...
M. Filion: Excusez-moi, M. le ministre.
L'appel qui est visé à l'article 163, est-ce l'appel du
jugement rendu par la cour de première instance?
M. Marx: Oui, c'est cela
Le Président (M. Perron): Est-ce que l'article 174 est
adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Perron): J'appelle maintenant l'article
175.
M. Marx: L'article 175 modifie l'article 172 de la loi. La
modification proposée a pour objet de laisser au tribunal pleine
discrétion d'ordonner la confiscation des boissons alcooliques saisies
lorsqu'il y a contravention à la loi. Le tribunal devra toutefois
ordonner la confiscation des boissons impropres à la consommation
humaine. Du bon vin dans les restaurants, c'est ce que cela veut dire.
Le Président (M. Perron): Avez-vous des commentaires, M.
le député de Taillon?
M. Filion: Non.
Le Président (M. Perron): Est-ce que l'article 175 est
adopté?
M. Marx: Le député de Taîllon est
d'accord.
Le Président (M. Perron): Adopté?
M. Filion: D'accord pour le bon vin dans les restaurants.
Le Président (M. Perron): J'appelle maintenant l'article
176.
M. Marx: Cet article modifie l'article 173 de la loi en raison de
la modification apportée par l'article 175 du projet de loi. L'article
173 de la Loi sur les infractions en matière de boissons alcooliques
devient inutile. Il est donc abrogé.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Perron): L'article 176 est
adopté.
M. Marx: Peut-on aller à l'article 231...
Le Président (M. Perron): Excusez-moi, M. le ministre de
la Justice. J'ai en face de moi des papillons concernant le projet de loi 92,
des modifications aux articles 176.1...
M. Marx: On aimerait, avec votre permission, continuer avec les
articles 231 et suivants parce que cela concerne encore l'alcool. D'accord?
M. Filion: D'accord.
M. Marx: On va sauter...
Le Président (M. Perron): Parfait. On va à
l'article...
M. Marx: À l'article 231, M. le Président.
Loi sur les permis d'alcool
Le Président (M. Perron): À l'article 231. Parfait,
j'appelle l'article 231 du projet de loi modifiant la Loi sur les permis
d'alcool. M. le ministre de la Justice.
M. Marx: Oui. L'article 231 modifie l'article 36 de la Loi sur
les permis d'alcool. La modification proposée prévoit qu'une
personne ne pourrait se voir refuser la délivrance d'un permis d'alcool
pour le motif qu'elle a été condamnée pour un acte
criminel punissable d'un emprisonnement de cinq ans ou plus si cet acte
criminel n'a aucun lien avec les activités qu'elle peut exercer dans le
cadre de l'exploitation de son permis.
M. Filion: D'accord. Maintenant, M. le ministre, j'attire votre
attention, au premier alinéa de l'article 36, sur la discussion qui est
toujours en suspens concernant la résidence, vous vous souvenez, en ce
qui concerne le Code des professions. Voilà un autre exemple au soutien
de l'argumentation qu'on avançait alors. Je voulais uniquement attirer
votre attention là-dessus.
M. Marx: Oui, mais ici on parle de résider
légalement au Québec.
M. Filion: Oui.
M. Marx: D'accord.
M. Filion: C'est précisément cela. On y reviendra
en temps et lieu.
Le Président (M- Perron): Est-ce que l'article 231 est
adopté?
M. Marx: Oui.
M. Fîlion: Adopté.
Le Président (M. Perron): J'appelle maintenant l'article
232.
M. Marx: Cet article modifie l'article 42 de la Loi sur les
permis d'alcool. La modification proposée prévoit que la
Régie des permis d'alcool ne pourra refuser de délivrer un permis
d'alcool à une personne reconnue coupable d'une infraction ou d'un acte
criminel si cette personne a obtenu un pardon à l'égard de cette
infraction ou de cet acte criminel. D'accord?
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Perron): Alors, l'article 232 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 233.
M. Marx: Cet article abroge effectivement l'article 69 de la Loi
sur les permis d'alcool.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Perron): L'article 233 est-il
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Perron): J'appelle maintenant l'article
234.
M. Marx: L'article 234 modifie l'article 114 de cette loi. La
modification est de concordance avec l'article 233 du projet de loi qui abroge
l'article 69 de la Loi sur les permis d'alcool.
Le Président (M. Perron): Est-ce que l'article 234 est
adopté?
M. Filion: Cela ne sera pas long, M. le Président. Je veux
juste vérifier certaines choses.
Quand j'avais lu l'article 114, M. le ministre, qui est le pouvoir
réglementaire de la régie, au 13e alinéa: "La régie
peut par règlement prohiber ou régir l'octroi d'un
avantage tendant à favoriser la vente de boissons alcooliques",
je n'avais pas saisi le sens. Je ne sais pas si vous pouvez m'éclairer,
mais je vous demande quel est le sens de cet alinéa.
M. Marx: M. le Président, le député de
Taillon...
Le Président (M. Perron): M. le ministre de la
Justice.
M. Marx: ...pourrait poser cette question cet après-midi,
à cette commission, au Solliciteur général qui a la
responsabilité de cette loi.
M. Filion: Oui, c'est exact. Je me suis dit: On peut
peut-être régler cela immédiatement. La façon dont
c'est rédigé... Ma question s'appliquait un peu à la
charte des droits. Je ne saisissais pas...
M. Marx: Les jeux de cartes, les jeux de dés, les jeux de
billard, quelqu'un dira: Si tu perds, tu paieras un verre à tout le
monde, etc.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Perron): Alors, l'article 234 est-il
adopté?
M. Marx: Oui. J'aimerais proposer que l'on saute des articles
pour aller à l'article 330 qui touche encore les lois sur les
alcools.
M. Filion: D'accord.
Loi sur la Société des alcools du
Québec
Le Président (M. Perron): L'article 330. Alors, j'appelle
l'article 330 modifiant la Loi sur la Société des alcools du
Québec.
M. Marx: L'article 330 modifie l'article 34 de cette loi. C'est
une question d'inspection que l'on a déjà vue.
M, Filion: Cela va.
Le Président (M. Perron): Alors l'article 330 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 331.
M. Marx: Cet article modifie l'article 39 de la loi. C'est un
article de concordance.
Le Président (M. Perron): Y a-t-il des commentaires sur
l'article 331?
M. Filîon: Pas de problème.
M. Marx: Merci.
Le Président (M. Perron): Alors, l'article 331 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 332.
M. Marx: Cet article modifie l'article 40 de la loi. Suivant
l'article 40, le Procureur général peut autoriser certaines
personnes à faire des recherches et des saisies de boissons alcooliques.
La modification proposée précise que l'autorisation du Procureur
général ne suffit pas dans les cas de perquisition; il faudrait
en plus un mandat délivré par un juge de paix, sauf dans les cas
d'urgence.
M. Filion: Excellent.
Le Président (M. Perron): L'article 332 est adopté.
J'appelle maintenant l'article 333.
M. Marx: Cet article modifie l'article 41 de la loi, modification
de concordance.
Le Président (M. Perron): L'article 333 est-il
adopté?
M. Filion: Ce ne sera pas long, M. le Président. Est-ce
que ce n'est pas un article inutile, compte tenu du fait que l'article 40
existe déjà? À l'article 40, c'est l'autorisation du
Procureur général. À l'article 41, c'est la saisie
elle-même?
M. Marx: C'est cela. M. Filîon: D'accord.
Le Président (M. Perron): L'article 333 est-il
adopté?
M. Filion: Adopté. M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Perron): J'appelle maintenant l'article
334.
M. Marx: Cet article modifie l'article 42 de la loi. C'est une
autre modification de concordance.
Le Président (M. Perron): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'article 334?
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Perron): L'article 334 est adopté.
J'appelle maintenant l'article 335.
M. Marx: Cet article modifie l'article 47 de la loi. Encore une
fois, c'est de la concordance.
Le Président (M. Perron): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'article 335?
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Perron): L'article 335 est-il
adopté?
M. Filion: Oui.
M. Marx: On peut maintenant revenir aux articles concernant les
boissons alcooliques et les terminer.
Le Président (M. Perron): On revient à l'article
176. Il y a un papillon se rapportant au projet de loi 92. Ce sont des
amendements aux articles 176.1 à 176.4, Loi sur les
ingénieurs.
M. Marx: Oui. On va suspendre cet article parce qu'il s'agit
encore d'un article touchant la question de résidence, de domicile et de
lieu professionnel. On va suspendre cet article et on va revenir avec nos
propositions.
Le Président (M. Perron): Alors, suspension des articles
176.1 à 176.4 du projet de loi 92.
M. Filion: Vu qu'on les suspend, donc on s'en saisit. Est-ce que
je pourrais en avoir une copie?
M. Marx: Oui...
M. Filion: Les articles 176.1 à 176.4.
M. Marx: ...tout de suite, M. le Président. On va
distribuer cette modification à tous les députés et
à toute autre personne, dans la salle, qui en demande une copie.
Le Président (M. Perron): Est-ce que l'on peut
procéder à l'étude de l'article 177 concernant la Loi sur
l'inspecteur général des institutions financières?
M. Marx: Avec plaisir, M. le Président.
Loi sur l'inspecteur général des
institutions financières
Le Président (M. Perron): J'appelle maintenant l'article
177 qui modifie la Loi sur l'inspecteur général des institutions
financières. M. le ministre. (12 h 15)
M. Marx: Cet article modifie l'article 8 de la loi. L'article 8
prévoit que l'inspecteur général peut faire toute
enquête, exiger tout renseignement, examiner tout document afin de
vérifier l'application d'une loi dont il a l'administration. Les
pouvoirs que comporte cet article sont généralement de la nature
de l'inspection. Ainsi, la modification propose que cet article soit
remanié afin de donner à l'inspecteur général, de
façon transparente, un pouvoir d'inspection encadré.
M. Filion: C'est un beau mot, M. le ministre, "transparence". On
est d'accord avec cela.
M. Marx: D'accord, et vous reconnaissez bien que le ministre de
la Justice a de la transparence. Merci.
M. Filion: Je ne vois pas toujours à travers vous. Cela
s'applique surtout à vos collègues.
M. Marx: D'accord.
M. Filion: L'institution que vous représentez se doit
d'être transparente, et je suis convaincu que vous le savez.
M. Marx: Oui.
M. Filion: Mais cela s'applique surtout à vos
collègues.
Le Président (M. Perron): Est-ce que l'article 177 est
adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Perron): Adopté. J'appelle
l'article 178.
M. Marx: Cet article modifie l'article 9 de la loi. L'article 9
autorise l'inspecteur général à saisir et à
emporter tout document si, au cours d'une enquête, il lui semble qu'une
infraction à la loi dont il a l'administration a été
commise. Le texte de l'article 178 propose une modification de concordance
visant à remplacer le mot "enquête" par le mot "inspection",
compte tenu du nouvel article 8.
Il propose également que l'exercice du pouvoir de saisie
accordé à l'inspecteur général se fasse dans un
contexte moins subjectif par la substitution des mots "motifs raisonnables de
croire" à la place des mots "il semble". En fait, le deuxième
alinéa de l'article 9 supprimé ici sera repris dans un nouvel
article 13.2.
Le Président (M. Perron): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'article 178?
M. Filion: Non.
Le Président (M. Perron): Est-ce que l'article 178 est
adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Perron): Adopté. J'appelle
l'article 179.
M. Marx: Cet article modifie l'article 9.1 de la loi. Le nouvel
article 9.1 proposé vise à récupérer le pouvoir
d'enquête actuellement accordé à l'inspecteur
général par l'article 8 dans un contexte d"'inspection", tel que
mentionné plus haut.
Le Président (M. Perron): Est-ce qu'il y a des
commentaires concernant l'article 179? M. le député de
Taillon.
M. Filion: La saisie prévue à l'article 9 de la Lot
sur l'inspecteur général des institutions financières est
une saisie qui s'exerce sans mandat.
M. Marx: Oui, c'est une saisie effectuée lors d'une
inspection. Si, au cours d'une inspection...
M. Filion: Au cours d'une inspection.
M. Marx: Cela veut dire que c'est un papier qui appartient
à une compagnie.
M. Filion: Voici ce qui me chicote un peu dans ce cas-ci,
peut-être que j'erre. Supposons qu'il n'y a pas de procédure
judiciaire, puis on a une saisie sans mandat avec aucune limite, du moins tel
que je le perçois rapidement à la lecture des articles pertinents
de la loi concernant l'inspecteur général des institutions
financières.
M. Marx: S'il n'y a pas de procédure judiciaire comme
prévu à la fin du premier alinéa de l'article 9, il va
retourner les documents. Mais j'imagine que si les documents ne sont pas saisis
tout de suite ils peuvent disparaître.
M. Filion: Vous n'avez pas cru bon d'introduire un
encadrement.
M. Marx: Il serait trop tard, les documents ne seraient plus
là. Je pense que le député pense à un encadrement,
c'est-à-dire un mandat.
M. Filion: Oui.
M. Marx: En allant...
M. Filion: Et un encadrement aussi en ce qui concerne les
procédures judiciaires, c'est-à-dire que l'on a une saisie sans
mandat et sans procédure judiciaire.
M. Marx: ...qui peuvent être requis comme preuve d'une
infraction et les garder jusqu'à ce qu'ils aient été
produits dans des procédures judiciaires. Donc, s'il n'y a pas de
procédure, il va retourner le document. Plus loin, M. te
Président, article 13.2 que nous proposons: "L'inspecteur
général doit, sur demande, permettre l'examen de tout document,
registre, livre, papier ou autre chose saisi par leur propriétaire ou
par la personne qui les détenait lors de la saisie. Il y a un certain
encadrement de ce pouvoir de l'inspecteur général.
M. Filion: Cela va. M. Marx: Merci.
Le Président (M. Perron): Est-ce que l'article 179 est
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Perron): J'appelle maintenant l'article
180.
M. Marx: Cet article ajoute, après l'article 13 de la loi,
les articles 13.1 et 13.2. L'article 13.1 vise à compléter la
démarche assurant la conformité de l'exercice du pouvoir
d'inspection et d'enquête en exigeant que l'inspecteur
général ou toute personne autorisée par lui s'identifie
sur demande. Quant à l'article 13.2, il reprend le deuxième
alinéa de l'article 9 actuel tel que mentionné plus haut.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Perron): L'article 180 est
adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Perron): J'appelle maintenant l'article
181, modifiant la Lot sur l'instruction publique.
Loi sur l'instruction publique
M. Marx: Cet article modifie l'article 78 de la loi. La
modification proposée vise à mettre un terme à
l'inadmissibilité à certaines charges d'une personne. Donc, le
conjoint occupe la charge de représentant du comité de parents.
Pas de discrimination fondée sur l'état civil.
Le Président (M. Perron): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'article 181?
M. Filion: Non. Adopté.
Le Président (M. Perron): Est-ce que l'article 181 est
adopté"?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Perron): J'appelle maintenant l'article
182.
M. Marx: Cet article modifie l'article 81 de la loi. L'article 81
consacre l'inhabilité d'une personne trouvée coupable d'un acte
criminel pendant une période variant de deux à cinq ans. La
modification proposée prévoit l'exception du pardon.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Perron): L'article 182 est adopté.
J'appelle maintenant l'article 183.
M. Marx: L'article 183 modifie l'article 85.1 de la loi. La
modification proposée vise à mettre un terme à
l'inéligibîlité à un poste de représentant du
comité de parents d'une personne. Donc, le conjoint commissaire, syndic
d'école ou représentant du comité de parents.
M. Filion: L'article 85.1 actuel dit: Pour être
représentant d'un comité de parents il faut être
délégué d'un comité d'école,
domicilié dans la municipalité scolaire depuis au moins six mois
et n'être frappé d'aucune incapacité légale. Nul ne
peut être élu au poste de représentant du comité des
parents dans une commission scolaire où son conjoint est commissaire.
D'accord. Le deuxième alinéa c'est pour le paragraphe b.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Excusez, je pensais qu'on faisait sauter le paragraphe
b. En réalité, on fait encore sauter l'exclusion pour le
conjoint. ParfaitI Excusez.
M. Marx: C'est cela.
Le Président (M. Perron): Est-ce que l'article 183 est
adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Perron): J'appelle maintenant l'article
184.
M. Marx: Cet article modifie l'article 167 de la loi. Cette
modification met un terme à l'obligation faite à une personne
nommée commissaire ou syndic d'école par le gouvernement
d'occuper la charge.
Le Président (M. Perron): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'article 184?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Perron): J'appelle maintenant l'article
185 en vous soulignant qu'il y a un amendement proposé et qui se lit
comme suit, à l'article 185, c'est-à-dire l'article 372 de la Loi
sur l'instruction publique. À l'article 185, ajouter, à la fin de
l'article 372, l'alinéa suivant: "Le greffier ou le protonotaire
décerne le mandat sur production d'un certificat du président de
la commission scolaire attestant l'exigibilité de la dette et le montant
dû."
M. Marx: Merci, M. le Président. La modification
proposée prévoit que le mandat de saisie immobilière pour
défaut de paiement de taxes scolaires est délivré par le
greffier de la Cour provinciale ou le protonotaire de la Cour
supérieure, et non par le président de la commission scolaire.
L'amendement propose d'insérer une procédure qui permettra au
protonotaire ou au greffier de constater l'existence de la créance.
Le Président (M. Perron): Est-ce que les commentaires sur
l'amendement de l'article 185...
M. Filion: On se souvient des discussions, M. le ministre, qu'on
a eues quand on a étudié la Loi sur les cités et villes et
le Code municipal en ce qui concernait les ventes. Je ne sais pas si cette
discussion a ébranlé le ministre mais, semble-t-il, on a
retiré les dispositions qui "judiciarisaient" quelque peu le processus
de vente par les municipalités. Dans ce cas-ci, sauf erreur, on parle de
vente pour défaut de paiement des taxes scolaires; on donne un cadre
judiciaire à cette vente. Est-ce que le ministre a été
à ce point ébranlé par les discussions qu'on a eues quand
on a étudié les questions municipales qu'il est désireux
de revoir sa proposition ou s'il maintient que, dans ce cas-ci... Parce qu'il
faudrait quand même être cohérent. Si pour les taxes
municipales on ne "judiciarise" pas...
M. Marx: C'est dans les articles suivants. On va vous signaler
les articles où on fait des modifications pour être
cohérent et logique.
M. Filion: On est à l'article 185 là.
M. Marx: Attendez! À l'article 189 on va proposer... (12 h
30)
M. Filion: Cela était la vente. Dans le cas de la Loi sur
les cités et villes et du Code municipal, avons-nous modifié la
procédure concernant l'émission du mandat?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Dois-je comprendre qu'on a déjà
décidé que l'émission du mandat se ferait par le greffier
de la Cour provinciale ou le protonotaire de la Cour supérieure dans les
cas de la Loi sur les cités et villes et du Code municipal? Est-ce bien
cela?
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: D'accord. Dans ce cas, je dois vous dire en passant
concernant le protonotaire de la Cour supérieure que, dans les cas de
taxes scolaires, cela ne dépasse jamais la juridiction de la Cour
provinciale.
M. Marx: On ne sait jamais.
M. Filion: II faudrait avoir une méchante cabane pour
avoir des taxes scolaires qui dépassent 10 000 $.
M. Marx: Place Ville-Marie. M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Perron): L'article 1B5 est-il
adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Perron): Je m'excuse. L'amendement
à l'article 185 est-il adopté?
M. Marx: Oui. M. Filion: Adopté,
Le Président (M. Perron): L'article 185 te!
qu'amendé est-il adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Perron): J'appelle l'article 186.
M. Marx: Cet article modifie l'article 373 de la loi, c'est une
modification de concordance.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Perron): L'article 186 est adopté.
J'appelle l'article 187.
M. Marx: Cet article modifie l'article 375 de la loi. L'article
375 autorise le président de la commission scolaire à permettre
l'exécution forcée d'un mandat de saisie immobilière pour
défaut de paiement de taxes. La modification proposée a pour
objet de substituer au maire un arbitre impartial, soit le greffier de la Cour
provinciale ou le protonotaire de la Cour supérieure.
Le Président (M. Perron): Y a-t-il des commentaires sur
l'article 187? Aucun commentaire? L'article 187 étant adopté,
j'appelle l'article 188.
M. Marx: L'article 188 modifie l'article 376 de la loi. La
modification proposée a pour objet de permettre la contestation au fond
de la saisie immobilière pour défaut de paiement de taxes.
Le Président (M. Perron): Y a-t-il des commentaires sur
l'article 188?
M. Filion: C'est la discussion qu'on avait eue la dernière
fois et qui concernait également la Loi sur les cités et villes.
Je crois comprendre qu'il s'agit exactement d'une disposition ayant le
même effet. C'est cela?
M. Marx: C'est cela, oui. M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Perron): L'article 188 étant
adopté, j'appelle l'article 189.
M. Marx: On retire cet article, M. le Président.
Le Président (M. Perron): Si je comprends bien, M. le
ministre, vous retirez l'article 189 du projet de loi 92.
M. Marx: Oui, pour faire la concordance avec les Affaires
municipales où on a retiré la vente par le shérif.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Perron): L'article 189 est retiré
du projet de loi 92. J'appelle l'article 190.
M. Marx: C'est la même chose, M. le Président. Cet
article est retiré.
Le Président (M. Perron): L'article 190 du projet de loi
92 est donc retiré. J'appelle l'article 191.
M. Marx: Retiré, M. le Président.
Le Président (M. Perron): L'amendement est-il aussi
retiré? Comme il n'a pas été présenté...
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Perron): Donc, l'article 191 est
retiré.
M. Marx: Cela va vite quand on retire des articles.
Le Président (M. Perron): J'appelle l'article 192.
M. Marx: Retiré aussi.
Le Président (M. Perron): L'article 192 étant
retiré, j'appelle l'article 193.
M. Marx: L'article 476 de la loi est abrogé. Pour
consacrer la liberté d'expression, la modification vise à
supprimer le pouvoir réglementaire du gouvernement sur la censure des
livres de lecture se trouvant dans les bibliothèques scolaires.
L'article qu'on abroge se lit comme suit: "Le ministre peut adopter des
règlements concernant la régie et l'inspection de ces
bibliothèques, ainsi que la censure des livres de lecture qui s'y
trouvent". On abroge cet article pour donner pleine liberté d'expression
à tout le monde, de lire ce qu'on veut lire.
M. Filion: Mais je suis convaincu que le dernier ministre qui
aurait exercé un pouvoir semblable à celui prévu n'est
probablement pas né au XXe siècle!
Une voix: Ha! Ha! Ha!...
M. Filion: Voilà un bel exemple de l'excellent travail
effectué.
Le Président (M. Perron): Est-ce que l'article 193 est
adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Perron): J'appelle maintenant l'article
194.
M. Marx: II s'agit d'une disposition à l'article 616 de la
loi concernant les antécédents judiciaires.
Le Président (M. Perron): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'article 194?
M. Filion: Ce ne sera pas long, M. le Président.
M. Marx: Les paragraphes b et c de l'article 616 concernent
l'inhabilité d'une personne trouvée coupable de certaines
infractions criminelles ou pénales à être commissaire
d'école pour une période variant de trois à dix ans. Les
modifications proposées prévoient l'exception de pardon.
M. Filion: Quant aux modifications à apporter à
l'article 616, nous sommes tout à fait d'accord. Mais je regardais
également les autres exclusions faites à certaines
catégories de personnes qui ne peuvent pas se présenter comme
commissaires. Est-ce que je me trompe ou si l'article 616 f ne se retrouve pas
en ce qui concerne la Loi sur les cités et villes et le Code municipal?
Parce que voilà une exclusion qui est quand même large, qui est
pour toute personne qui aurait un contrat avec une commission scolaire et qui
est exclue ou empêchée de déposer sa candidature à
un poste de commissaire d'école. Il me semble que je ne l'avais pas
retrouvé dans la Loi sur les cités et villes.
M. Marx: Je pense que c'est la même chose dans les lois
municipales.
M. Filion: Oui?
M. Marx: Est-ce que le cas ne s'est pas reproduit
récemment à Montréal?
M. Filion: Oui, oui. C'est vrai.
M. Marx: Un candidat à la mairie avait un contrat avec la
ville et c'était nécessaire qu'il brise ce lien contractuel pour
se porter candidat. À f, ils ne sont pas vraiment empêchés.
Ils doivent déclarer leurs intérêts.
M. Filion: Oui, il y a une déclaration; vous avez raison.
Cela va.
Le Président (M. Perron): L'article 194 est adopté.
J'appelle maintenant l'article 195.
M. Marx: L'article 195. C'est une modification ou, plutôt,
la formule 15 dans l'annexe est abrogée en concordance avec la
modification proposée à l'article 372 de cette loi,
c'est-à-dire l'article 185 du présent projet. Il y a lieu de
supprimer la formule suivant laquelle le président de la commission
scolaire délivre le mandat de saisie immobilière pour
défaut de paiement de taxes scolaires. II s'agit d'abroger l'annexe en
rapport avec l'article.
Le Président (M. Perron): Est-ce qu'il y a des
commentaires additionnels sur l'article 195?
M. Filion: En somme, le mandat ne sera pas une formule
statutaire?
M. Marx: Cela veut dire... C'est le mandat de la cour parce que
cela provient du protonotaire.
M. Filion: Ah oui! C'est vrai.
M. Marx: Adopté, M. le Président.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Perron): L'article 195 est adopté.
Article 196? Cet article modifie la Loi d'interprétation.
Loi d'interprétation
M. Marx: Oui. C'est une modification très importante de
l'article 58 de la Loi d'interprétation qui se lit comme suit: "À
moins de dispositions spéciales, lorsqu'il est prescrit de prêter
ou de recevoir un serment, ce serment est reçu, et le certificat de
sa
prestation est donné par tout juge, tout magistrat ou tout
commissaire autorisé à cet effet ayant juridiction dans le lieu
où le serment est prêté, ou par un notaire."
La modification proposée est à l'effet d'insérer au
début l'alinéa suivant: "L'expression de ce serment peut se faire
au moyen de toute affirmation solennelle; toute formule de prestation de
serment prévue par une loi ou un règlement est adaptée
pour en permettre l'expression."
La modification proposée introduit une disposition
interprétative accordant à toute personne tenue de prêter
serment par une loi ou un règlement du Québec ta faculté
d'exprimer celui-ci au moyen d'une affirmation solennelle. Toutes les formules
de prestation de serment prévues par une loi ou un règlement
devront être interprétées de façon à assurer
la libre expression de cette faculté. Au lieu de chercher dans toutes
les lois et risquer d'en oublier une ou une deux, on a agi par la Loi
d'interprétation.
M. Filion: C'est bien.
Le Président (M. Perron): L'article 196 est adopté.
Article 197?
M. Marx: Cet article supprime le paragraphe 26 de l'article 61 de
la Loi d'interprétation.
M. Filion: En somme, cela existait déjà dans la Loi
d'interprétation, mais on est plus clair en l'incorporant à
l'article 58 plutôt que d'en faire une disposition particulière.
C'est bien ça, n'est-ce pas'?
M. Marx: Ce n'était pas interprétatif. Cela a
permis à certaines personnes...
M. Filion: D'accord. Vous avez raison. M. Marx: Si la
loi...
M. Filion: Adopté, M. le Président. Cela va.
Le Président (M. Perron): L'article 197 est adopté.
Article 198? Cet article modifie la Loi sur les journaux et autres
publications.
Loi sur les journaux et autres publications
M. Marx: Cet article est abrogé. La modification
proposée supprime une disposition qui tire son origine d'une loi de 1838
et qui précise qu'"une personne qui édite ou vend des journaux
sans avoir produit la déclaration requise par la loi est
réputée être une personne désordonnée,
désoeuvrée, déréglée - il y a beaucoup de
"dé" - ou un violateur de la paix publique et doit être
arrêtée et jugée."
Une telle disposition apparaît excessive dans sa formulation. Elle
est également inutile puisque les articles 12 et 13 de la même loi
prévoient déjà l'imposition d'une amende lorsque la
déclaration requise n'a pas été produite. Par ailleurs,
cette disposition est actuellement inopérante puisque la sanction
à laquelle l'article 14 fait référence est devenue caduque
depuis l'abrogation, en 1985, de la Loi de police et de bon ordre. On fait
donc...
M. Filion: On a plusieurs bonnes raisons d'abroger cet
article.
M. Marx: Je pense que c'est un article très important pour
les journalistes qui sont à la Tribune de la presse et qui nous
écoutent.
M. Filion: Et qui ne sont pas réputés être
désordonnés, désoeuvrés ou
déréglés...
Le Président (M. Perron): Est-ce que l'article 198 est
adopté?
M. Filion: Adopté. (12 h 45)
Le Président (M. Perron): J'appelle l'article 199, pardon!
l'article 205 parce qu'il y a des suspensions. L'article 205 modifiant la Loi
sur les loteries, les courses, les concours publicitaires et les appareils
d'amusement.
Loi sur les loteries, les courses,
les concours publicitaires et
les appareils d'amusement
M. Marx: Cet article 205 modifie les articles 13 et 13.1 de la
loi sur les loteries et courses. L'article 13 exige que toute décision
de la Régie des loteries et courses du Québec soit rendue par
écrit et motivée. De plus cet article...
M. Filion: Cela va, M. le ministre, adopté.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Perron): L'article 205 est adopté.
J'appelle maintenant l'article 206.
M. Marx: II modifie l'article 46 de la loi.
Le Président (M. Perron): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'article 206?
M. Marx: L'article 46 traite des personnes en matière de
courses qui peuvent être tenues de subir un examen médical, un
examen d'acuité visuelle comme condition de délivrance ou de
maintien d'un permis. Le
libellé actuel laisse croire que toute personne qui fait une
demande de licence en matière de courses peut être soumise
à un examen médical afin qu'il existe un lien de pertinence entre
l'information sollicitée et l'objectif légitime poursuivi.
La modification proposée précise que seules les personnes
qui prennent une part active aux courses peuvent être tenues de subir un
examen médical ou, selon le cas, un examen d'acuité visuelle.
M. Filion: Qu'est-ce que cela veut dire: Prendre une part active
aux courses?
M. Marx: Le conducteur d'un cheval, s'il faut voir où on
court... Être entraîneur, etc. Il n'est pas nécessaire que
le propriétaire subisse un examen. Ceux qui veulent faire le pari, ce
n'est pas nécessaire pour eux non plus de subir... Ils ne sont pas
tenus. C'est un encadrement pour protéger davantage les personnes.
M. Filion: Avez-vous la liste des personnes qui doivent exiger
des licences de la régie?
M. Marx: Sûrement, M. le Président.
M. Filion: Ce qui me frappe à l'article 46, d'abord cela
va loin, on peut exiger d'une personne qu'elle aille subir des tests
physiques.
M. Marx: Vous savez, M. le Président, qu'il y a...
M. Filion: Un examen médical.
M. Marx: ...un règlement qui empêche d'inscrire dans
une course un cheval qui est aveugle.
M. Filion: L'article ne s'applique pas aux chevaux.
M. Marx: Cet article vise des personnes.
Voici, M. le Président, c'est l'article 34 de la loi qui vise des
personnes: "Nul ne peut, en matière de courses, en matière
d'élevage ou d'entraînement de chevaux de course, de même
qu'en matière d'appareils d'amusement ou de systèmes de loterie,
exercer une activité pour laquelle une licence est prescrite, à
moins qu'une telle licence lui ait été délivrée par
la régie sur paiement à celle-ci des droits prescrits, en la
manière et à l'époque prescrites. "Nul ne peut, sur une
piste de courses, exploiter un commerce ou exercer une profession, un
métier ou une occupation pour lequel une licence est prescrite, à
moins qu'une licence lui ait été délivrée par la
régie sur paiement à celle-ci des droits prescrits, en la
manière et à l'époque prescrites."
Donc, c'est très large. On essaie de restreindre cela. C'est
l'examen médical pour ceux qui courent et, le cas échéant,
pour le cheval.
M. Filion: Cela va!
Le Président (M. Perron): L'article 206 étant
adopté, j'appelle maintenant l'article 207.
M. Marx: L'article 207 modifie l'article 68 de la loi sur les
loteries et courses. C'est une question d'inspection de la régie. La
modification proposée a pour but de prévoir que les inspections
doivent s'effectuer à des heures raisonnables, de préciser les
lieux de l'inspection et d'exiger que l'inspecteur soit tenu de s'identifier,
s'il en est requis.
De plus, l'inspecteur ne pourra plus saisir toute chose
mentionnée au paragraphe a, s'il lui semble qu'une infraction a
été ou est sur le point d'être commise, mais uniquement
lorsqu'il aura des motifs raisonnables de croire qu'une infraction était
ou est sur le point d'être commise. D'accord?
M. Filion: Cela va, M. le ministre.
Le Président (M. Perron): L'article 207 est adapté.
J'appelle l'article 208.
M. Marx: Cet article modifie l'article 73 de la loi sur les
loteries. L'article 73 prévoit un pouvoir de perquisition sans mandat
lorsqu'une personne autorisée par la régie a des motifs
raisonnables de croire qu'une infraction à la loi a été
commise. La modification proposée précise qu'une perquisition
sans mandat ne peut avoir lieu que dans les cas d'urgence. Les conditions
énoncées pour ce genre de perquisition sont les mêmes que
celles que l'on retrouve dans l'article 9.1 de la Loi sur les poursuites
sommaires proposé par l'article 247 du présent projet de loi.
Le Président (M. Perron): Y a-t-il des commentaires sur
l'article 208?
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Perron): L'article 208 étant
adopté, j'appelle l'article 209 qui modifie la Loi sur les mines. M. le
ministre.
Loi sur les mines
M. Marx: Cet article modifie l'article 337 de la Loi sur les
mines. L'article 337 accorde au ministre de l'Énergie et des Ressources
et à d'autres personnes le pouvoir d'entrer en tout temps sur tout
terrain privé
ou public pour y exercer leurs fonctions. Les modifications
proposées visent à encadrer davantage l'exercice du pouvoir
d'inspection en exigeant que la visite se fasse à tout heure raisonnable
en délimitant les lieux d'inspection et en exigeant l'identification des
personnes à qui ce pouvoir a été attribué.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Perron): L'article 209 étant
adopté, j'appelle l'article 210 modifiant la Loi sur le ministère
de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation.
Loi sur le ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation
M. Marx: II s'agit de l'articie 14 qui porte encore sur un cas
d'inspection.
M. Filion: Je ferai remarquer, M. le ministre, qu'à
l'article 14 la dernière phrase du premier alinéa de la
modification proposée est inutile parce que cela répond aux
règles générales du droit, à mon avis. On dit: "Le
fonctionnaire que le ministre autorise à cette fin peut, à toute
heure raisonnable, pénétrer dans tout endroit où s'exerce
une activité faisant l'objet de la présente loi ou de ses
règlements et en faire l'inspection; à cette fin, il peut passer
sur toute propriété privée, si les circonstances
l'exigent, mais le propriétaire doit être indemnisé quand
des dommages appréciables lui sont causés de ce fait."
M. Marx: On a respecté le contenu de l'article. On a fait
des modifications seulement dans le sens de la charte.
M. Filion: Oui, mais l'idée d'inscrire dans l'article 14
que le propriétaire doit être indemnisé quand des dommages
appréciables lui sont causés de ce fait...
M. Marx: C'est dans l'ancien article, c'est cela, et dans
l'article actuel.
M. Filion: Oui, je le sais, mais il me semble que cela... Je sais
que vous l'avez conservé, mais les règles ordinaires du droit ne
répondent-elles pas à ces possibilités d'indemnisation
pour le propriétaire d'un terrain ou d'un fonds?
M. Marx: On comprend bien, M. le Président, mais nous
avons le mandat de mettre cette disposition en conformité avec la charte
et non pas de faire le ménage dans toutes les lois du Québec.
Mais on comprend la question et on peut soulever cela, le cas
échéant, au ministre de l'Agriculture.
M. Filion: II y a plusieurs... Il y a la formulation: "Le
propriétaire doit être indemnisé quand des dommages
appréciables lui sont causés de ce fait". Cela a dû
être inscrit il y a belle lurette dans la Loi sur le ministère de
l'Agriculture. Mais, en 1986, cela n'a vraiment plus sa place dans nos
lois.
M. Marx: Cela veut dire... Oui?
M. Filion: II y a toute une jurisprudence qui s'est
développée sur les dommages qui peuvent être
causés...
M. Marx: Mais cela ne nuit pas.
M. Filion: Bien oui, je pense que, en plus, c'est mal
rédigé: "...doit être indemnisé quand des dommages
appréciables..." C'est quoi, un dommage appréciable? 200 $ pour
un individu, ce n'est rien. Pour un autre, c'est énorme.
On a une règle générale du droit qui...
M. Marx: On est d'accord qu'il y a un ménage à
faire et on n'a pas fait ce ménage dans le cadre de la conformité
avec la charte, mais on pense à le faire et ce sera dans le cadre
de...
M. Filion: Je me demande si cela ne s'applique pas pour la
charte; tous les individus sont égaux devant la loi. Pourquoi
créerait-on un système d'indemnisation et de
responsabilité différent de ce qui existe pour tous les autres
individus, tous les autres inspecteurs, tous les autres officiers et tous les
propriétaires? Pour bien me faire comprendre, l'article 14, tel que vous
le proposez, se lit comme suit: "Le fonctionnaire que le ministre autorise
à cette fin peut, à toute heure raisonnable,
pénétrer dans tout endroit où s'exerce une activité
faisant l'objet de la présente loi ou de ses règlements et en
faire l'inspection;...".
C'est la première partie de l'article 14. La deuxième se
lit ainsi: "...à cette fin, il peut passer sur toute
propriété privée, si les circonstances l'exigent, mais le
propriétaire doit être indemnisé quand des dommages
appréciables lui sont causés de ce fait". Le dernier
alinéa se lit: "Sur demande, le fonctionnaire doit s'identifier et
exhiber le certificat, signé par le ministre, attestant sa
qualité".
À part les mots "à cette fin, il peut passer sur toute
propriété privée''...
M. Marx: M. le Président, avant qu'on... Oui, je
vais...
M. Filion: Juste pour terminer... On vient d'examiner tout un
ensemble de lois. On vient de faire le ménage dans è peu
près tous les pouvoirs d'inspection.
M. Marx: M. le Président, quant à
cette question que le député a soulevée, on est en
train de faire un ménage dans les lois du Québec. Quand on
arrivera à cet article, on va le reformuler, le cas
échéant, et on va faire les modifications qui s'imposent. Mais le
projet de loi qui fera ce ménage n'est pas prêt encore et cela
peut prendre des mois ou peut-être un an avant que ce soit
déposé. Le travail est en cours.
M. Filion: Vous ne trouvez pas que...
M. Marx: Mais vous comprenez que cela prend des consultations
avec les ministères impliqués.
M. Filion: Oui.
M. Marx: Après cela, il y a la concordance. Il faut voir
ce qu'il y a dans les règlements qui souvent découlent de ces
lois. Mais je peux assurer le député qu'il sera encore autour de
cette table, de l'autre côté, quand on fera l'étude de ce
projet de loi de ménage, dirais-je.
M. Filion: Qu'est-ce qu'on...
M. Marx: S'il est de ce côté de la table, c'est
parce que je ne serai pas ici. D'accord?
M. Filion: C'est parce qu'on le fait actuellement.
M. Marx: ...
M. Filion: Je comprends votre point de vue. On fait ce que la
charte nous impose de faire, c'est-à-dire on applique la charte. Mais il
me semble que tous les individus sont égaux devant la loi. Créer
un système d'indemnisation préférentiel ou spécial
pour une catégorie de personnes qui peuvent être victimes
d'inspection m'apparaît, honnêtement, concerner l'application de la
charte.
M. Marx: Oui.
M. Filion: Puisqu'on est en train de faire cela, on n'a pas
besoin du ministère de l'Agriculture pour cela.
M. Marx: II n'y a pas de discrimination en vertu de la
charte.
M. Filion: Oui, il y a une discrimination. Je vais vous donner un
exemple. On va être obligé d'interpréter. Cela veut dire
quoi "dommages appréciables"?
M. Marx: Dommages appréciables...
M. Filion: Mais cela existe à nulle part, dans notre
droit, "des dommages appréciables". Si je veux réclamer 5 $ d'un
individu, je peux aller à la Cour des petites créances et les
réclamer et, pour moi, 5 $, c'est appréciable.
M. Marx: Vous avez l'article 1053 du Code civil. C'est toujours
cela.
M. Filion: C'est cela. Mais l'article 1053 n'est pas
appliqué ici.
M. Marx: Dommages...
M. Filion: Ce n'est pas cela qu'on dit. C'est un régime
différent.
M. Marx: Oui.
M. Filion: Je pense qu'on n'a pas besoin du ministère de
l'Agriculture pour retirer cette disposition.
M. Marx: On va le refaire; on va reformuler cet article. On fera
le ménage et on va signaler cet amendement en temps et lieu au
député.
M. Filion: Vous ne voulez pas, M. le ministre...
M. Marx: Pas aujourd'hui, parce que cela va nous retarder dans
nos travaux de conformité avec la charte.
M. Filion: Je ne pense pas que cela nous retarde, M. le ministre,
de faire notre travail.
M. Marx: Cela va à l'encontre de quel article dans la
charte?
M. Filion: Les droits judiciaires.
M. Marx: Oui, quel article? Cela va dire quoi?
M. Filion: Toute personne a droit en pleine égalité
à une audition...
M. Bélisle: Mais cela n'a rien à voir avec
cela.
M. Filion: Bien oui. Avez-vous lu l'article, M. le
député de Mille-Îles? II vient se joindre à nos
débats à 13 h 1, au moment de la suspension.
M. Bélisle: Voyez-vous, j'étais avec les gens de la
construction, M. le député de Taillon, à travailler
à un excellent projet de loi qui sera déposé cet
après-midi.
M. Marx: Adopté sur division. Quand je lirai le Journal
des débats durant l'été, sur les plages, et que je
verrai que cet article a été adopté sur division, je me
rappellerai ce
qu'a dit le député de Taillon. Je
téléphonerai tout de suite au ministère pour qu'on modifie
cet article en rapport avec le ménage qu'on fait.
M. Filion: M. le Président, étant donné
qu'il est 13 h 2 et que nos travaux doivent être ajournés à
13 heures pour reprendre non pas cet après-midi maïs demain, cela
va laisser quelques heures de réflexion au ministre. Quand on va
recommencer nos travaux et que l'on devra se prononcer sur cet article du
projet de loi, je suis convaincu qu'il va nous arriver avec une
modification.
Le Président (M. Perron): Est-ce que l'article 210 est
adopté sur division?
M. Filion: Non. On ne l'adopte pas. Il est 13 h 2 et je n'adopte
plus rien.
M. Marx: On s'incline devant la demande du député
de Taillon sur cette question importante et on y reviendra.
Une voix: II y a un problème technique.
Le Président (M. Perron): Alors, la commission ajourne ses
travaux sine die.
(Suspension de la séance à 13 h 2)
(Reprise à 16 h 55)
Projet de loi 96
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! Je déclare la séance de la commission des
institutions ouverte. Je rappelle que le mandat de la commission est de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 96, Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant les
boissons alcooliques. Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire: II n'y a aucun remplacement.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce qu'il y a des motions préliminaires? M. le député,
est-ce qu'il y a des motions préliminaires?
M. Filion: Pas dans ce cas-ci. Habituellement j'en ai, mais pas
aujourd'hui.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous confondez
motions avec remarques préliminaires. Là, ce sont les
motions.
M. Filion: Ah! Ce sont les motions? Pardon. Non.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a des
remarques préliminaires avant d'appeler l'article l? Alors, j'appelle
l'article 1.
Discussion préliminaire
M. Filion: Une seule remarque préliminaire.
Évidemment, on est pas mal dans l'alcool depuis quelques jours, Mme la
Présidente, parce que ce matin on étudiait les dispositions du
projet de loi 92 qui modifient également la Loi sur les infractions en
matière de boissons alcooliques. Je suis convaincu que les deux
ministères se sont concertés pour assurer la cohérence de
ces deux projets de loi qui, cheminant parallèlement, viennent quand
même modifier les mêmes lois. Deuxièmement, je voudrais
juste avertir le Solliciteur général que, même si on parle
d'alcool presque toute la journée à cette commission
parlementaire, je vais résister à la tentation de parler de
l'ivressomètre.
M. Latulippe: Je pourrais peut-être répondre
à mon collègue de Taillon qu'il est aussi bien de résister
à la tentation de parler des tests d'ivressomètre Alert parce
que, si je m'en tiens au Journal des débats d'hier, quand il a
parlé des tests d'ivressomètre Alert, mon collègue, le
député de Taillon, a semé beaucoup de confusion parce
qu'il a lui-même confondu ce qu'était un test
d'ivressomètre, c'est-à-dire un test fait par l'appareil qu'est
l'ivressomètre, et un test de détection Alert,
c'est-à-dire un test fait par l'appareil de détection Alert. Ce
n'est pas la même chose, Mme la Présidente. Un ivressomètre
a pour but de déterminer le taux d'alcool dans le sang -pour informer
mon collègue - et un appareil de détection Alert a pour objectif
de déceler la présence d'alcool dans le sang. Malheureusement,
mon collègue a confondu les deux hier dans la question qu'il a
posée au premier ministre.
M. Filion: Le Solliciteur général aurait
intérêt, puisqu'il consent à aborder le sujet de nouveau
avec moi, à relire ce qui a été dit à la commission
des engagements financiers la semaine dernière et à relire le
communiqué que son propre cabinet a émis le lendemain. Il aurait
peut-être intérêt aussi à réfléchir
à la question que j'ai posée hier au premier ministre, à
savoir s'il n'y a pas lieu de dissiper la confusion qui peut exister dans
l'esprit des citoyens quant à ces tests et à faire en sorte que
les citoyens puissent être convenablement informés de ce qu'il
existe sur le plan légal. Parce que, manifestement, il existe une
contradiction entre, d'une part, les déclarations du Solliciteur
général à la commission des engagements financiers et,
d'autre part, le communiqué émis par son cabinet le
lendemain. En ce sens, est-ce que le
Solliciteur général envisage de clarifier de façon
précise toute cette question pour le mieux-être de la
population?
M. Latulippe: Mme la Présidente, mon collègue, le
député de Taillon, comme je l'ai dit tout à l'heure,
continue, malheureusement, ce qu'il a fait hier par ses questions au premier
ministre, à semer la confusion et à prolonger les
ambiguïtés, puisque, dans un premier temps, je dois dire
effectivement que, déjà le lendemain, à la suite des
commentaires qui ont été faits à la commission
parlementaire, j'ai émis un communiqué. Malheureusement, j'ai
l'impression, d'une part, que mon collègue ne l'a pas lu et,
deuxièmement, au moment où il est arrivé à la
période des questions, il a lui-même confondu les deux tests de
nature très différente, contribuant ainsi à semer
l'ambiguïté et la confusion dans la population.
M. Filion: Ma question était: Ne croyez-vous pas que cela
vaille la peine de clarifier pour la population l'ensemble de la question des
tests de détection ou des alcootests?
M. Latulippe: Mme la Présidente, je comprends que mon
collègue, pour la première fois, commence à faire une
distinction entre un test de détection et un test de
l'ivressomètre. Je veux mentionner qu'il fait bien de le faire parce que
ce sont deux tests de nature très différente. Il devrait
peut-être, lui aussi, émettre un communiqué à la
suite de l'erreur qu'il a commise hier après-midi au moment où il
a interrogé le premier ministre.
Le Président (M. Perron): M. le député de
Taillon.
M. Filion:Je suis heureux de constater que le Solliciteur
général reconnaît sa première erreur. Quant à
moi, ce qui est important dans tout le dossier, c'est de faire en sorte que les
citoyens soient convenablement informés. C'est la responsabilité
du Solliciteur général de le faire. En ce sens, il
m'apparaîtrait opportun d'envisager d'une façon ou d'une autre une
campagne quelconque visant à informer de façon adéquate et
précise les citoyens de leurs droits.
M. Latulippe: Mme la Présidente, je suis prêt
à répondre à toute question que mon collègue pourra
me poser à l'Assemblée nationale. Je constate qu'il
préfère poser ses questions au moment où je ne suis pas
présent à la période des questions par obligation, puisque
tout le monde sait que j'avais à remplacer le premier ministre hier lors
de la journée du Souvenir. Je suis prêt à répondre
à toute question qu'il pourra m'adresser au moment de la période
des questions.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres remarques préliminaires de la part des membres de la
commission?
M. Filion: J'espère que cela n'empêchera pas M. le
Solliciteur général de faire l'ensemble de nos travaux et de
continuer à échanger des propos comme on l'a fait à la
commission des engagements financiers sur l'ensemble des points qui
relèvent de votre compétence en ayant à l'esprit - c'est
ma préoccupation unique ou presque - de faire en sorte que la population
soit convenablement informée.
M. Latulippe: Alors, M. le député de Taillon, je
suis effectivement prêt à continuer de dialoguer avec vous, comme
je l'ai toujours fait dans le passé, si vous voulez aborder les
questions de ce projet de loi.
M. Filion: S'il y a une campagne qui se fait, j'en prendrai
connaissance. Je comprends que vous ne voulez pas répondre à
cette question.
M. Latulippe: Je suis prêt à répondre
à toute question que vous me poserez lors de ma présence à
l'Assemblée nationale, M. le député de Taillon.
Étude détaillée
La Présidente (Mme Bélanger): Je pense qu'on devrait
revenir à l'étude du projet de loi, les remarques ayant
été faites des deux côtés.
J'appelle donc l'article 1. Très bien. L'article 1, s'il vous
plaît?
Loi sur les infractions en matière de boissons
alcooliques
M. Latulippe: Mme la Présidente, l'article 1 a pour objet
de préciser la notion d'établissement.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: Pardon? Je n'ai pas entendu les commentaires du
ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Latulippe: J'ai tout simplement dit que l'article 1
précisait la notion d'établissement, si mon collègue veut
bien m'écouter.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taîllan.
M. Filion: Est-ce qu'on vise dans ce cas-ci - je ne le sais pas -
les terrasses ou ces choses-là? Qu'est-ce qu'on vise par cette
modification, cette nouvelle addition? On parle peut-être des terrasses
ou je ne sais pas.
M. Latulippe: En fait, quand on élargit la notion
d'établissement, suivant ce qui est dit au dictionnaire Robert, cela
vise toutes les circonstances et dépendances. En fait, pour un
détenteur de permis, le problème auquel on faisait face, c'est
que, interprétée strictement, la définition actuelle
d'"établissement" pourrait le limiter à la seule pièce ou
terrasse où est exploité un permis, à l'exclusion, par
exempte, de la cave à vin d'un restaurant ou de tout autre local servant
à l'entreposage des boissons alcooliques.
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 1 est
adopté. J'appelle donc l'article 2.
M. Latulippe: À l'article 2, en fait, il s'agit d'une
modification de concordance avec les articles 3 et 4 du projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: Effectivement, quand on aborde l'article 2 et que l'on
parle de la suppression, à la fin du premier alinéa de l'article
80, des mots "autres que la bière", à ce moment-là, on
fait référence à ce qui est contenu aux articles 3 et 4.
Cela va. Je pense qu'on pourra y revenir tantôt.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
2 est adopté ou si on reviendra?
M. Filion: Non, cela va. Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
L'article 2 est adopté. Nous passons à l'article 3.
M. Latulippe: L'article 3 a pour objet de préciser la
provenance des boissons alcooliques qu'un détenteur de permis peut
garder, posséder ou vendre dans son établissement.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: Est-ce que je pourrais entendre le ministre...
M. Latulippe: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Filion: ...sur les conséquences de la modification?
M. Latulippe: Dans les faits, le lieu de provenance des boissons
alcooliques est différent selon que c'est un détenteur de permis
ou un consommateur qui se les procure. C'est pourquoi une disposition
précise, soit l'article 82.1, est ajoutée afin de tenir compte de
ce fait. Cette disposition devrait permettre un meilleur contrôle du
commerce des boissons alcooliques. En fait, l'article 82.1 s'applique aux
détenteurs de permis.
M. Filion: Cela va. Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 3 est
adopté. Nous passons à l'article 4.
M. Latulippe: L'article 4 est le pendant de l'article 3. Cet
article est de concordance avec l'article 3.
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 4 est
adopté. J'appelle l'article 5.
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5 est
adopté. J'appelle l'article 6.
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 6 est
adopté. J'appelle l'article 7.
M. Latulippe: Cet article fait disparaître des dispositions
devenues périmées.
M. Filion: Devenues périmées par ou à cause
de quoi?
M. Latulippe: En vertu des dispositions ainsi modifiées,
une personne ne pouvait transporter de la bière ou du cidre léger
que du lieu d'achat à sa résidence. Ainsi, cet article
interdisait le transport de sa résidence à celle d'une autre
personne à l'occasion d'un repas ou d'une soirée chez un ami ou
un parent. Il est évident qu'une telle disposition était
périmée.
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 7 est
adopté. J'appelle l'article 8.
M. Filion: J'aimerais entendre le Solliciteur
général à ce sujet.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Latulippe: Cet article est de concordance avec
l'avènement du nouveau permis de restaurant pour servir.
M. Filion: Oui. La question que cela soulève, M. le
Solliciteur général, c'est tout le problème du service aux
mineurs et surtout celui de la vérification de l'âge des personnes
auxquelles les détenteurs de permis sont confrontés, si l'on
veut. Quel est l'état de la situation en ce qui concerne l'obligation de
la vérification de l'âge?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Latulippe: En fait, il ne s'agit pas d'un cas de "bar", mais
d'un cas de permis de restaurant. Dans le cas d'un permis de restaurant, le
mineur peut entrer dans le restaurant, mais il ne peut pas consommer de
boissons alcooliques. C'est de concordance avec le permis pour servir. On avait
une disposition dans le texte actuel qui disait: Le détenteur d'un
permis ne peut vendre des boissons alcooliques à un mineur. Maintenant,
c'est un permis pour vendre.
Comme on aura un permis de restaurant pour servir, il fallait une
disposition pour s'assurer qu'un détenteur de permis de restaurant pour
servir ne puisse servir de boissons alcooliques à un mineur ni le
laisser consommer. C'est ce qui fait la concordance.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: Oui, cela va. Je conçois effectivement qu'un
mineur peut entrer dans un établissement où il existera un permis
de restaurant pour servir. Ma question concerne tout ce qui touche la
vérification de l'âge de ce client potentiel. Quel est
l'état de la situation sur cela?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Filion: Merci. Est-ce que cela fonctionne pour demain?
La Présidente (Mme Bélanger): Revenons à
notre projet de loi, s'il vous plaît! Vous réglerez vos petits
problèmes plus tard.
Bon, à l'ordre, s'il vous plaît! M. le ministre. M. le
député de Taillon.
M. Filion: Excusez-nous, Mme la Présidente.
Une voix: II faudrait les rappeler à l'ordre, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. À
l'ordre, s'il vous plaît! La parole est à M. le ministre.
M. Filion: Excusez-nous pour une deuxième fois, Mme la
Présidente.
M. Latulippe: Alors, M. le député de Taillon, le
détenteur de permis doit se décharger de son obligation en
demandant une preuve d'âge et c'est ainsi qu'effectivement on va
établir si la personne est mineure ou non.
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 8 est
adopté. Nous passons à l'article 9. M. le ministre.
M. Latulippe: Oui. Alors, cet article a pour objectif de hausser
les amendes dans le cas de vente illégale de boissons alcooliques.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: Je note, d'une part, qu'on fait disparaître
l'emprisonnement pour le cas de récidive et qu'on lui substitue une
amende d'au moins 5000 $ et d'au plus 20 000 $ et que, en ce qui concerne une
première offense, on substitue une amende de 1000 $ à 5000 $
à celle qui existait auparavant de 200 $ à 1000 $, c'est bien
cela? (17 h 15)
M. Latulippe: C'est cela, une amende de 1000 $ à 5000 $ et
pour toute infraction subséquente, une amende d'au moins 5000 $ et d'au
plus 20 000 $.
M. Filion: Est-ce qu'il y a une raison, quand même,
à ces augmentations d'amendes? Elles ne sont pas modestes, on quintuple,
c'est cela, on multiplie par cinq, on passe de 200 $ à 1000 $ et de 1000
$ à 5000 $. Surtout pour ce qui est d'une deuxième offense, de
5000 $ jusqu'à 20 000 $, est-ce que derrière cette hausse quand
même importante on peut retrouver une augmentation du nombre
d'infractions à cette disposition?
M. Latulippe: Comme on l'a dit au moment de la discussion du
projet de loi en deuxième lecture, on veut que cette loi ait des dents
pour empêcher le commerce illégal et, dans ce cas-ci, c'est la
vente illégale de boissons alcooliques au Québec. Je vais donner
l'exemple des débits clandestins qui évidemment ne paient pas de
permis. Deuxièmement, ils ne paient pas ou font de l'évasion
fiscale, à toutes fins utiles, relativement à la taxe sur les
boissons. Ils ne paient pas de timbres et, au bout de la ligne, ils ne paient
pas d'impôt sur le
revenu. Souvent, il s'agit de boisson que l'on a obtenue par
contrebande, qu'on a importée illégalement. Dans certains cas,
cela peut même être relié à des opérations de
crime organisé et, dans certains cas aussi, quand c'est ce type de
débits, on viole les règlements sur l'hygiène. Donc, il
s'agit, je pense, de cas graves de commerce ou de vente illégale de
boissons alcooliques auxquels on veut spécifiquement s'adresser et pour
lesquels on croit qu'il doit y avoir des amendes substantielles.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: Vous avez mentionné le problème des
conditions hygiéniques. Je pense qu'il est extrêmement important.
On a vécu récemment - enfin, ils ont vécu - en Europe et
en Amérique, des problèmes sérieux dus notamment au
commerce de vin qui était frelaté, si ma mémoire est
bonne. Dans ce sens, je partage la préoccupation du ministre quant
à l'importance de dissuader les personnes qui ne possèdent pas de
permis -parce qu'encore une fois l'article est limité à ceux qui
ne possèdent pas de permis - et qui veulent vendre des boissons
alcooliques. Je partage cette préoccupation de renforcer les
pénalités. Dans ce sens, Mme la Présidente,
adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 9 est
adopté. J'appelle l'article 10 et, à cet article, il y a un
amendement...
M. Latulippe: II y a un amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): ...qui est:
"...remplacer, dans la première ligne, le mot "est" par ce qui suit:
"modifié par l'article 46 du chapitre 58 des Lois de 1986, est de
nouveau".
M. Filion: Vous me corrigerez... Ce sont des articles de
concordance à la suite de la création, si l'on veut -
création, c'est un grand mot - du nouveau permis pour servir, ou enfin
des deux nouveaux permis.
M. Latulippe: Ce sont des amendements d'ordre technique et qui
sont de concordance avec le chapitre 58 des Lois de 1986, c'est-à-dire
la Loi relative à diverses mesures à caractère financier
concernant l'administration de la justice, qui a été
adopté en juin dernier.
M. Filion: Je ne vous suis pas du tout.
M. Latulippe: En fait, on parle de l'amendement.
M. Filion: Ah bon! excusez. D'accord, parfait.
M. Latulippe: Après "modifié", on ajoute les
mots...
M. Filion: Oui, c'était la loi 76... M. Latulippe:
Oui, chapitre 58.
M. Filion: ...qui haussait les amendes. On y fait
référence. Parfait. Pour l'amendement, il n'y a pas de
problème, il est de nature très technique. Je parlais des
articles 10 et 11.
M. Latulippe: C'est de concordance avec l'avènement du
nouveau permis de restaurant pour servir.
M. Filion: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 10 est adopté?
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
10 tel qu'amendé est adopté?
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
11.
M. Filion: On y dépose un amendement qui est
adopté. Cela va, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 11 est adopté?
M. Filion: Et également l'article lui-même.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 11 est
adopté. L'article 11 tel qu'amendé est adopté?
M. Filion: C'est cela.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
12 qui a un amendement: À l'article 12 du projet de loi, remplacer, dans
la première ligne, le mot "est" par ce qui suit: "modifié par
l'article 50 du chapitre 58 des Lois de 1986, est de nouveau". L'amendement
est-il adopté?
M. Filion: Oui, l'amendement est adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
12 tel qu'amendé est adopté?
M. Filion: C'est un article de concordance en ce qui concerne les
infractions cette fois-là, c'est cela?
M. Latulippe: C'est-à-dire que cela
ajoute à l'énumération que l'on y trouvait les
articles 70 et 110. Cet article prévoit donc qu'une dérogation
à l'article 70 et à l'article 110 de la Loi sur les permis
d'alcool sera sanctionnée par voie administrative suspension du permis -
plutôt que par voie pénale.
M. Filion: Vous allez devoir m'expliquer cela.
M. Latulippe: En fait, les articles 70...
M. Filion: Parce que l'article 112 parle d'une infraction.
M. Latulippe: Les articles 70 et 110. En fait, l'article que l'on
propose, c'est: "contrevient à toute autre disposition de la
présente loi ou de la Loi sur les permis d'alcool, à l'exclusion
des articles 52, 70 à 73, 75, 87, 89 ou 110 de cette loi." On ajoute
donc, par rapport à l'article précédent, les articles 70
et 110. Les articles 70 et 110 de la Loi sur les permis d'alcool ont trait
à l'obligation pour un détenteur de permis de produire des livres
de ses achats et ventes et de les produire, sur demande, à la
régie. Comprenez-vous? II s'agit donc des obligations de nature
administrative demandant une sanction administrative plutôt qu'une
sanction de nature pénale.
M. Filion: Je vous suis, mais pas sur la sanction. C'est une
sanction pénale à cause de l'article 112.
M. Latulippe: Non. Regardez. C'est à l'exclusion des
articles 52, 70, etc.
M. Filion: À l'exclusionl D'accord. Où est la
sanction administrative? Est-ce qu'on va la retrouver?
M. Latulippe: On va la retrouver plus loin à l'article
86.2.
M. Filion: On va la retrouver plus loin à l'article 86.2.
Excellent. C'est très bien. Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
12 tel qu'amendé est adopté?
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
13. Il n'y a pas d'amendement. M. le ministre.
M. Latulippe: L'article 13 vient préciser la description
des infractions visées au paragraphe 3 et augmente le montant des
amendes prévues â cette fin.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon. À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Filion: Excusez-moi, j'ai manqué la fin de votre
phrase.
M. Latulippe: D'accord. Alors, cet article vient préciser
la description des infractions visées au paragraphe 3 et augmente le
montant des amendes prévues à cette fin.
M. Filion: Quand vous parlez de précision, c'est en termes
de falsification, c'est cela?
M. Latulippe: Non. Le paragraphe 3 actuel vise le fait de
posséder ou de vendre un moyen d'identification qui imite ceux dont se
sert la Société des alcools et le fait de vendre ou de trafiquer
un moyen d'identification dont se sert la Société des alcools.
Les modifications ont pour objet d'ajouter l'infraction de prendre un timbre
apposé sur une bouteille et de le mettre sur une autre. Ceci
n'était pas visé jusqu'à maintenant. Et on ajoute
l'infraction de posséder ou de garder autrement qu'en l'ayant obtenu
légalement un moyen d'identification dont se sert la régie.
M. Filion: Je me souviens que, dans le discours de
deuxième lecture, vous l'aviez mentionné. Est-ce que ce sont des
choses qui se passent réellement?
M. Latulippe: Oui.
M. Filion: L'étiquette sur une autre bouteille, oui. Mais
le fait, par exemple, d'imiter un moyen d'identification de la
Société des alcools? Oui?
M. Latulippe: Cela arrive. Il y a un mois, il y a eu un cas dans
ce sens-là.
M. Filion: D'accord. Alors, il y en a qui utilisent toute leur
imagination pour mettre la patte sur vos sceaux.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 13 est-il
adopté?
M. Filion: Adopté. Évidemment, on n'a pas
parlé encore une fois de l'augmentation des amendes. Cette fois-ci, vous
avez été plus modeste dans votre augmentation. Ce n'est pas du
quintuple. Vous avez doublé pour la première infraction et vous
avez laissé cela pour la deuxième.
Mme la Présidente, nos collègues vont prendre une belle
expérience en termes de lois spéciales. Il y a déjà
eu trois lois spéciales en dix mois avec le gouvernement
libéral.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaîtl
M. Filion: De la façon dont ils gèrent les choses,
j'ai l'impression qu'ils vont devenir experts là-dedans.
M. Bélisle: Vous avez voté pour chaque fois.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Filion: Attention, si on vote contre! Peut-être que l'on
vote pour, justement, pour empêcher les désordres sociaux que vous
voulez engendrer.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît, M. le député de Mille-Îles!
L'article 13 est-il adopté"?
M. Filion: Je ne sais pas si nos collègues, les grands
spécialistes en sanctions démesurées, trouvent que ces
amendements sont trop légers,
M. Marcil: Mme la Présidente, d'après l'article
211, c'est antiréglementaire et non pertinent. Si on doit faire un
débat là-dessus, on va en faire un tout de suite, n'importe
quand.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon, revenez à la pertinence du
débat, s'il vous plaît! Alors, est-ce que l'article 13 est
adapté?
Des voix: Adopté.
M. Filion: Adopté, Mme la Présidente, même
par les spécialistes.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 14. M. le ministre.
M. Latulippe: Oui?
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 14?
M. Latulippe: C'est un article de concordance avec l'article
12.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: C'est pour abroger l'article 118. Cela veut dire que
l'on retrouve l'infraction ailleurs.
M. Latulippe: Ce que l'on disait tout à l'heure, c'est que
l'article 118 vise l'article 110. C'était l'infraction de nature
pénale sur l'article 110, alors que, dans l'article 12 et l'article 86,
on l'inclut en fonction d'une sanction administrative.
M. Filion: D'accord. Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 15 où il y a un amendement. L'article 15 du projet
de loi est supprimé. L'amendement est-il adopté?
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 15 est
supprimé. J'appelle l'article 16.
Loi sur les permis d'alcool
M. Filion: J'aimerais vous
entendre.
M. Latulippe: L'article 16 est un article de concordance avec
l'article 36.
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: C'est l'article clé qui opère le
transfert du pouvoir?
M. Latulippe: Non.
M. Filion: Non? Où est l'article clé?
M. Latulippe: L'article 36. (17 h 30)
M. Filion: On se comprend quand même. Cela va.
Adopté. Toutefois, je ne suis pas d'accord avec votre
réponse.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 16 est
adopté. Je passe à l'article 17.
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 17 est
adopté. J'appelle l'article 28.
M. Filion: L'article 18.
La Présidente (Mme Bélanger): Pardon, l'article
18.
M. Filion: Est-ce la description du permis de restaurant pour
servir?
M. Latulippe: Pour vendre. En fait, c'est un article de
concordance.
M. Filion: Est-on à l'article 19? M. Latulippe:
À l'article 18.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'article
18.
M. Filion: À l'article 18. Excusez. Cela
va pour l'article 18.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 18 est
adopté. J'appelle l'article 19 et il y a un amendement. A l'article 19
du projet de loi, remplacer l'article 28.1 proposé par le suivant: "28.1
Le permis de restaurant pour servir autorise son détenteur à
servir à ses clients ou à les laisser consommer des boissons
alcooliques qu'ils apportent dans son établissement pour consommer sur
place à l'occasion d'un repas, pourvu que ces boissons ne soient pas de
la bière, des alcools, des spiritueux ou des boissons alcooliques
panachées communément connues sous l'appellation "cooler"."
Qu'est-ce que c'est que des "coolers"?
M. Filion: C'est le centre de ma question. C'est quoi, un
"cooler"?
Une voix: C'est californien.
Une voix: C'est du vin avec du Seven-Up.
M. Latulippe: Un "cooler", c'est effectivement ce qui est
décrit comme étant une boisson alcoolique panachée
communément connue sous l'appellation "cooler". C'est effectivement du
vin. En fait, il s'agit de vin, de cidre ou de bière auquel on ajoute du
jus de fruit, des aromates, des substances aromatiques ou bien de l'eau
minérale. Effectivement, on voit cela maintenant et c'est vendu en
petites bouteilles à peu près de même format que des
bouteilles de bière. Elles sont vendues en paquet de six ou de douze.
C'est un produit relativement nouveau sur le marché. Cela date de
quelques années. Cela vient de la Californie.
M. Filion: Vous avez dit que c'était...
M. Latulippe: Depuis le mois de mai que c'est sur le
marché,
M. Filion: ...à base de vin, bière ou jus de
fruit.
M. Latulippe: C'est ou du vin, du spiritueux...
M. Filion: Oui.
M. Latulippe: ...ou du cidre qui est effectivement
mélangé avec du jus de fruit, des substances aromatiques ou bien
de l'eau minérale.
M. Filion: Pourquoi l'interdire? Quelle est l'idée?
M. Latulippe: Parce qu'effectivement c'est un produit qui est
directement compétitif, à toutes fins utiles, à la
bière et parce qu'aussi la bière est exclue dans les permis pour
servir. C'est aussi pour les mêmes raisons que pour la bière, des
questions qui relèvent de la tranquillité publique. Les
mêmes raisons pour lesquelles on a exclu la bière s'appliquent
pour ce qu'on appelle les "coolers". C'est un produit qui est directement en
compétition avec la bière.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: Première question. L'article est
rédigé de la façon suivante: On peut apporter des alcools
à l'exception de. Là, on exclut la bière, les alcools, les
spiritueux et les "coolers". Est-ce qu'il reste autre chose à part le
vin? Il y a le champagne.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Latulippe: II reste le champagne, le cidre.
M. Fïlion: Le cidre, le champagne.
M. Latulippe: Les apéritifs comme le Dubleuet, le
Dubonnet, le Cinzano et tout cela.
M. Fïlion: Les apéritifs ne sont pas
considérés comme des alcools? Le Pernod, non plus?
M. Latulippe: En fait, c'est considéré comme du
vin. À partir du moment où la base est du vin auquel on ajoute
des aromates, par exemple, c'est considéré comme du vin.
M. Filion: Donc, je résume. Vous me corrigerez au besoin.
Vin, cidre, champagne, apéritif.
M. Latulippe: À base de vin... M. Filion: À
base de vin. M. Latulippe: ...ou de cidre.
M. Filion: Le Pernod n'est pas à base de vin. L'exemple
que je donnais, le Pernod, cela n'est pas à base de vin. C'est une
distillation qui rejoint l'alcool.
Pourquoi exclure la bière, finalement? Juste pour vous
rafraîchir la mémoire, dans votre discours, vous avez dit: La
protection de l'environnement, la sécurité publique et la
tranquillité publique.
M. Latulippe: La première raison, comme je l'ai dit aussi
dans mon discours, c'est que l'on voulait consacrer une pratique existante dans
ce type de restaurant. Ce
nouveau type de restauration qui s'est développé depuis
quelques années fait en sorte que les gens apportent leur vin.
C'était ce que l'on appelle le vin libre. Par le projet de loi, on a
voulu consacrer cette pratique existante et non l'étendre à
d'autres produits, telle la bière. C'est la première raison et la
raison majeure pour laquelle on a limité cela au vin.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: Je partage votre point de vue. Finalement, c'est la
consécration d'une situation de fait. En ce qui concerne la protection
de l'environnement, je dois vous dire que, pour le "cooler" ou la bouteille de
vin qui maintenant se vend en demi-litre, qui a donc à peu près
la dimension ou presque de certaines bouteilles de bière, cela
s'applique plus ou moins. Et quant à la sécurité publique
ou la tranquillité publique j'avoue que je ne saisis pas en quoi cela
est lié. Mais, quand même, disons que je retiens votre argument
fondamental qui est plutôt de consacrer un état de fait que de
chercher à faire du droit nouveau et de chercher à innover. Au
Québec, on a déjà innové par la force des choses.
Quant au reste, à moins que vous ayez...
M. Latulippe: Puisque vous choisissez l'exemple, la protection de
l'environnement, la bière en particulier se vend en petites bouteilles
et en cannettes. Vous devez retourner ces bouteilles. Est-ce qu'il n'y a pas le
risque de s'en départir un peu partout, sur la rue, dans les endroits
publics? Qu'est-ce qu'on va faire avec cela? Est-ce qu'on va les retourner au
dépanneur? Est-ce qu'on va les retourner en quantité
considérable? Tous ces facteurs nous amènent aussi à dire:
Oui, il y a des raisons qui relèvent de la protection de
l'environnement. Tandis que si on arrive avec sa bouteille de vin, on n'a pas
la même réaction, en général, que si on arrive avec
une caisse de douze, par exemple.
M. Filion: Puisqu'on est dans les permis de restaurant pour
servir, je pose ma question à ce moment-ci plutôt que de la poser
à l'autre article. Un permis est exclusif de l'autre, à savoir
que l'on peut obtenir l'un ou l'autre, mais non pas les deux. Dans mon
comté, je me suis rendu l'autre jour dans un établissement
où, par la force des choses, il y avait une invitation à amener
son vin.
Des voix: Oh!
M. Filion: Peut-être qu'elle voulait mettre de l'eau dans
notre vin, je ne sais pas!
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Filion: Je sais qu'un délai de 90 jours ou de 30 jours
est prévu dans la loi pour les détenteurs actuels, pour faire les
demandes qui s'imposent.
Une voix: 90 jours.
M. Filion: 90 jours, cela m'apparaît raisonnable. Cela leur
permet de retomber un peu sur leurs pattes. On verra tantôt à quel
moment la loi entrera en vigueur.
Il y a des restaurants aujourd'hui qui cumulent les deux pratiques.
Est-ce qu'on a bien envisagé les inconvénients que posera cette
nouvelle loi pour ces établissements? Combien d'établissements
cumulent les deux pratiques? S'agit-il de la majorité des
établissements où on est invité à apporter son vin?
Quels sont les inconvénients qui seront causés à cette
classe de restaurateurs?
M. Latulippe: À ces restaurateurs qui font actuellement
les deux?
M. Filion: Oui.
M. Latulippe: Ils devront choisir entre l'un ou l'autre des
permis. Il faut aussi bien comprendre que la situation que vous décrivez
apportait de sérieux inconvénients. Par exemple, tout ce qui
relève du traitement fiscal, le mélange des bouteilles
timbrées par rapport à d'autres bouteilles que les gens apportent
qui proviennent d'autres endroits, cela cause un problème sérieux
relativement à l'assiette fiscale.
M. Filion: En ce qui concerne les inconvénients pour les
restaurateurs, j'en vois déjà plusieurs pour qui le choix ne sera
pas facile à faire; dans certains cas, cela peut même vouloir dire
que certains restaurateurs devront laisser leur pratique de vin libre, je
l'appelle ainsi.
M. Latulippe: C'est un choix...
M. Filion: Je pose la question: D'abord, quel est le pourcentage
grosso modo - je sais que vous êtes bien entouré, Me Laflamme est
ici, je le salue en passant - d'endroits où l'on pratique le
phénomène du vin libre et où on en vend
également?
M. Latulippe: Sur environ 4000 restaurants à
Montréal, il y en a 60 qui vendraient des boissons alcooliques et
permettraient aussi à des gens d'apporter leur vin et d'en servir.
M. Filion: 4000, c'est le chiffre total. M. Latulippe:
Oui.
M. Filion: Est-ce qu'il y a d'autres restaurants où on
peut uniquement apporter son vin et où on n'en vend pas
actuellement?
M. Latulippe: Oui, environ 200 restaurants.
M. Filion: Environ 200. La décision sera donc cruciale -
passez-moi le mot - uniquement pour une soixantaine parmi les 260 endroits
où l'on pratique le vin libre.
M. Latulippe: Pour une soixantaine des 200 endroits,
effectivement, mais cela doit se concevoir sur 60 par rapport à 4000
établissements qui détiennent un permis de vente.
M. Filion: Oui, d'accord, aussi pour le chiffre global, j'en
suis.
M. Latulippe: C'est vraiment mineur par rapport à
l'ensemble des restaurants qui détiennent un permis de vente.
M. Filion: Oui. Est-ce que cela existe à d'autres endroits
qu'à Montréal?
M. Latulippe: C'est concentré à Montréal. Il
y en a, semble-t-il, quatre ou cinq dans la région de Québec et,
on me dit, un dans la région de Hull.
M. Filion: Alors, cela ne s'est pas étendu encore aux
autres régions périphériques.
M. Latulippe: Cela ne s'est pas encore étendu. C'est
vraiment concentré à Montréal et, comme vous le savez
sûrement, sur certaines rues de Montréal.
M. Filion: Qu'on connaît bien. Prince-Arthur, Duluth,
etc.
M. Latulippe: Duluth et Prince-Arthur.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 19 est adopté? (17 h 45)
M. Filion: C'est cela. L'amendement lui-même venait tout
simplement ajouter ce qu'on appelle les "coolers". Je n'aime pas beaucoup ce
genre de législation où on emploie l'expression
communément connue sous un nom anglais. Je suppose que le terme "boisson
alcoolique panachée" est insuffisant.
M. Latulippe: C'est insuffisant, effectivement, parce que la
définition du mot "panaché", comme je vous la lis, si vous le
voulez bien, dans le dictionnaire Robert c'est "mélangé". Un demi
panaché, c'est un mélange de bière et de limonade. Ce
n'est vraiment pas suffisamment étendu pour définir
véritablement ce que l'on veut exclure.
M. Filion: Alors, c'est une panacée d'employer le mot
"cooler" dans notre cas.
M. Latulippe: Vous savez, même en France, on parle de "wine
cooler".
M. Filion: Bon. D'accord. Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté?
M. Filion: Cela va pour l'amendement et l'article
également.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
tel qu'amendé est adopté?
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
20, avec l'amendement suivant. À l'article 20 du projet de loi, ajouter,
à la fin de l'article 42.2 proposé, la phrase suivante: "Elle ne
peut non plus délivrer un permis autorisant la vente de boissons
alcooliques dans un établissement où un permis de restaurant pour
servir est déjà exploité."
M. Latulippe: L'amendement complète la règle
proposée à l'article 42.2 qui est un peu, si on veut, l'autre
versant de la montagne où la régie ne peut délivrer un
permis de restaurant pour servir dans un établissement où un
permis autorisant la vente de boissons alcooliques est déjà
exploité. C'est l'autre versant.
M. Filion: C'est ce qu'on vient de voir. Pour l'amendement, cela
va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 20 est adopté?
M. Filion: Oui. À l'article 42.1, en ce qui concerne les
permis de réunion, j'ai relu, M. le Solliciteur général,
votre discours de deuxième lecture, parce que je n'étais pas
sûr que j'avais bien saisi. Pourriez-vous faire le point exactement en ce
qui concerne la portée du premier alinéa de l'article 20, donc de
l'article 42.1?
M. Latulippe: L'article 42.1.
M. Filion: Par rapport à la situation actuelle, ce sera
quoi, le changement concret?
M. Latulippe: Cela a pour but d'interdire dans certains cas
précis la délivrance d'un permis dans un local
spécifiquement identifié, dans un local spécifique. Oui,
c'est quoi, votre question?
M. Filion: Où se situe l'avis au propriétaire par
rapport à l'interdiction?
M. Latulippe: En fait, on a voulu que l'interdiction n'affecte
pas indûment les droits d'un propriétaire d'établissement
qui pourrait se trouver dans une situation de tiers et donc on a donné
des garanties au propriétaire. C'est pour cela qu'on exige que la
régie avise le propriétaire de la situation, la situation
étant qu'il y a eu dans un premier temps un permis de réunion qui
a été exploité contrairement à
l'intérêt public et à la tranquillité publique.
À partir du moment où il y a eu ce premier fait, à partir
du moment où la régie a constaté une première fois
qu'il y a un permis de réunion qui a été exploité
contrairement à l'intérêt public et à la
tranquillité publique, deuxième étape, elle avise le
propriétaire de la situation, et cela vise une situation qui se
produirait à nouveau, un permis de réunion qui serait à
nouveau donné pour le même local.
M. Filion: Le problème que cela soulève, M. le
Solliciteur général, c'est le suivant. La régie
décrète qu'un permis a été exploité
contrairement à l'intérêt public ou à la
tranquillité publique sans - vous me corrigerez si je me trompe - que le
propriétaire de l'établissement ait nécessairement
été entendu ou ait eu l'occasion d'être entendu. Si je me
trompe, on peut peut-être corriger cela tout de suite.
M. Latulippe: Non. La régie ne peut délivrer un
permis lorsqu'elle a décidé qu'aucun permis ne serait
délivré dans ce local visé par la demande. À la
deuxième occasion, la régie ne pourra, conformément
à l'article 101 de la Loi sur les permis d'alcool, rendre sa
décision qu'après avoir permis à ce propriétaire de
se faire entendre. C'est l'article 101.
M. Filion: Je parle toujours de la première étape.
Je ne parle pas de la deuxième. Lorsque la régie considère
que le permis de réunion est exploité contrairement à
l'intérêt public ou à la tranquillité publique.
M. Latulippe: Au moment de la première étape, on ne
rend pas de décision qui affecte le local comme tel. Dans un premier
temps, il y a un permis de réunion qui a été
délivré pour un local X. On constate que ce permis a
été exploité contrairement à la tranquillité
publique ou à l'intérêt public. C'est la première
étape, cela n'affecte pas le propriétaire du local. On avise le
propriétaire du local de ce fait et c'est simplement dans ce cas, s'il y
a un deuxième permis émis pour le même local.
M. Filion: C'est-à-dire un permis qui est
demandé.
M. Latulippe: Demandé, émis et exploité. Si
c'est contraire à l'intérêt public ou à la
tranquillité publique pour ce deuxième permis, dans ce cas le
propriétaire va être convoqué.
M. Filion: L'audition va avoir lieu.
M. Latulippe: C'est au deuxième cas ou, si l'on veut,
c'est sur la récidive, à toutes fins utiles.
M. Filion: C'est cela. L'audition va avoir lieu lors de la
récidive et le propriétaire de l'établissement est
avisé, donc convoqué. C'est cela. Parfait.
M. Latulippe: C'est cela.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
20 tel qu'amendé est adopté?
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
21.
M. Filion: C'est de concordance. Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 21 est
adopté. J'appelle l'article 22. M. le ministre.
M. Latulippe: C'est une concordance aussi, avec
l'avènement du nouveau permis pour servir.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: Qu'est-ce qu'on veut dire par "si un dispositif, qui
répond aux normes prévues par règlement, y empêche,
à compter du moment..."? Quand on parle de dispositif, on fait allusion
à quoi?
M. Latulippe: Une serrure.
M. Filion: En somme, c'est barrer le bar.
M. Latulippe: Oui, barrer le bar.
M. Filion: Je pensais que le dispositif...
Une voix: Ce n'est pas bien légal.
M. Filion: II y a des normes prévues par règlement
pour fermer les endroits où se trouvent les boissons? Ce sont les
grilles qu'on peut voir?
Une voix: C'est prévu par règlement. M. Filion:
C'est prévu par règlement.
M. Latulippe: Ce qu'on fait, c'est qu'on exige que le client ne
puisse atteindre lui-même les boissons.
M. Filion: On parle beaucoup de déréglementation,
M. le Solliciteur général. Je suis convaincu que le
règlement fait mention que les ouvertures ne doivent pas permettre la
sortie... Pas tant que cela, non? Pardon?
M. Latulippe: Ce n'est qu'une serrure.
M. Filion: Ah! C'est juste une serrure. Si c'est juste une
serrure, on serait peut-être mieux de le mettre dans la loi et d'enlever
le pouvoir de réglementation pour l'avenir. On ne réglera pas
cela ce soir. Mais, quand même, vous voyez un peu le genre de... Parce
que c'est une chose de parler de déréglementation, mais c'est une
autre chose de le faire. Voilà une belle occasion. Au lieu d'employer
"dispositif qui répond aux normes prévues par règlement",
alors qu'on veut parler d'une serrure...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
22 est adopté?
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
23.
M. Filion: Adopté. Adopté jusqu'à l'article
29 inclusivement.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, les articles
23, 24, 25, 26, 27, 28 et 29 sont adoptés?
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
30. À l'article 30, il y a un amendement. À l'article 30 du
projet de loi, remplacer, dans la troisième ligne de l'article 86.2
proposé, ce qui suit: "75 ou 110" par ce qui suit: "ou 75 ou a
refusé ou a négligé de se conformer à une demande
de la régie visée à l'article 110.
M. Latulippe: La phraséologie de l'article est
précisée afin de la rendre conforme à celle qui est
prévue à l'article 29 du projet de loi. Si vous vous
référez à l'article 29, on dit "...négliger de se
conformer à une demande de la régie visée à
l'article 110."
M. Filion: Une personne qui voit son permis révoqué
peut, dans les six mois suivant la révocation, faire une nouvelle
demande pour obtenir un permis, n'est-ce pas? C'est cela?
M. Latulippe: Présentement?
M. Filion: Oui. Il n'y a peut-être rien de prévu
actuellement. Je ne sais pas. Je pose la question.
M. Latulippe: Actuellement, en vertu de l'article 93, "la
personne dont le permis a été révoqué par la
régie ne peut faire une nouvelle demande avant l'expiration d'un
délai d'un an à compter de cette révocation sauf si elle
l'a elle-même demandée." Ce n'est pas visé par les
amendements. Ce n'est pas visé par la loi, non plus.
M. Filion: Autrement dit, quand cela va être pour un
défaut administratif, le délai va être de six mois en vertu
de l'article 86.2, mais quand cela va être pour une faute... C'est cela
que j'ai de la difficulté à saisir. À l'article 86.2, on a
un délai de six mois, tandis qu'à l'article 93 on a un
délai d'un an! Aux articles 70, 75 et 110, c'est le défaut
administratif qu'on a vu, je crois.
M. Latulippe: La distinction, M. le député de
Taillon, c'est que dans l'article 93 cela s'adresse au même
détenteur de permis. C'est le même détenteur de permis qui
ne pourra pas obtenir un nouveau permis pendant un an. À l'article 86.2,
c'est que la régie peut - c'est une possibilité -
décréter qu'aucun permis ne pourra être
délivré dans un établissement où le permis est
exploité. L'article 86.2 vise le local, l'article 93 vise le
détenteur du permis.
M. Filion: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
30 est adopté?
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Pardon. Est-ce que
l'amendement à l'article 30 est adopté?
M. Filion: Adopté,
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
30 tel qu'amendé est adopté?
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Je ferai remarquer
à la commission qu'il est 18 heures. Est-ce qu'il y a consentement pour
qu'on continue le projet de loi afin qu'il soit adopté ce soir ou est-ce
qu'on ajourne?
M. Filion: On achève.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a
consentement? Oui? Alors, j'appelle l'article 31. (18 heures)
M. Latulippe: L'article 31 précise les conséquences
administratives de la suspension d'un permis.
M. Filion: Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 31 est
adopté. J'appelle l'article 32.
M. Latulippe: C'est de concordance avec l'article
précédent.
M. Filion: Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 32 est
adopté. J'appelle l'article 33.
M. Latulippe: Cela prévoit la possibilité pour la
régie d'accepter la production d'un rapport pour tenir lieu d'un
témoignage d'une personne. Référence: l'article 31 de la
Loi sur les poursuites sommaires.
M. Filion: Avec possibilité pour un
intéressé de faire quand même venir la personne à
ses frais.
M. Latulippe: Oui.
M. Filion: Qui peuvent lui être remboursés.
M. Latulippe: Comme à l'article 31, Loi sur les poursuites
sommaires.
M. Filion: C'est cela.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 32 est-il
adopté?
M. Filion: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 33.
Des voix: On vient de les adopter.
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse. Alors,
l'article 33 est adopté. J'appelle l'article 34.
Loi sur la Société des alcools du
Québec
M. Latulippe: L'article 34 permet aux membres de la
Sûreté du Québec ou d'un autre corps spécifiquement
désigné à cette fin, à la demande de la
Régie des permis d'alcool, de faire des inspections dans le cadre de la
Loi sur la Société des alcools. Avant, c'étaient des
inspecteurs.
M. Filion: Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 34 est
adopté. J'appelle l'article 35.
M. Latulippe: II est de concordance avec le
précédent.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 35 est-il
adopté?
M. Filion: Adopté. Il fait partie de l'ensemble de
l'opération de restructuration des pouvoirs de décision.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 36.
M. Latulippe: Cet article transfère du ministre de
l'Industrie et du Commerce à la Régie des permis d'alcool la
juridiction à l'égard de la révocation ou de la suspension
d'un permis délivré en vertu de la Loi sur la
Société des alcools.
M. Filion: C'est dans les mêmes termes et conditions qui
existaient auparavant en ce qui concerne l'appel.
M. Latulippe: L'appel, c'est un peu plus loin, vous allez le voir
et vous allez l'avoir,
M. Filion: Où sommes-nous rendus?
La Présidente (Mme Bélanger): À l'article
36.
M. Latulippe: L'appel, c'est à l'article 37.
M. Filion: Oh! excusez-moi, l'article 36, d'accord. On chevauche.
L'article 36 modifie l'article 35, puis l'article 37 modifie l'article 36. On
ne parlait pas du même. Où en sommes-nous? À l'article 36
du projet de loi?
M. Latulippe: À l'article 36 du projet de loi.
M. Filion: L'article 36 du projet de loi reprend l'article 35 et
il le détaille encore plus.
M. Latulippe: En fait, "la Régie des permis d'alcool peut,
è la demande du ministre de l'Industrie et du Commerce, révoquer
un permis". Donc, cela transfère du ministre de l'Industrie et du
Commerce, qui avait le pouvoir auparavant, à la Régie des permis
d'alcool la juridiction à l'égard de la révocation ou de
la suspension d'un permis délivré en vertu de la Loi sur la
Société des alcools, entre guillemets, ce sont les permis
industriels.
M. Filion: Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 36 est-il
adopté?
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 37.
M. Filion: C'est à l'article 37 que je disais que ce sont
les mêmes...
M. Latulippe: C'est le droit d'appel, mais c'est de
concordance.
M. Filion: De la façon dont l'article est
rédigé, va-t-il y avoir signification à la
régie?
M. Latulippe: Signification à la régie?
M. Filion: Oh! excusez-moi, c'est là: "au ministre de
l'Industrie et du Commerce et à la régie". D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 37 est-il
adopté?
M. Filion:Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 38.
M. Latulippe: C'est de concordance avec les articles...
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 38 est
adopté. J'appelle l'article 39.
M. Latulippe: Cet article prévoit que le
propriétaire ou le locataire d'un lieu ou un détenteur de permis
pourrait être poursuivi s'il a autorisé ou permis qu'une
infraction soit commise.
M. Filion: Excusez-moi. Est-ce que vous pourriez
répéter cela?
M. Latulippe: Cela prévoit que le propriétaire ou
le locataire d'un lieu ou un détenteur de permis pourrait être
poursuivi s'il a autorisé ou permis qu'une infraction soit commise. En
fait, cela est semblable à l'article 134, qu'on a adopté tout
à l'heure, de la Loi sur les infractions en matière de boissons
alcooliques, tel que remplacé par l'article 173 du projet de loi 92.
Cela a été adopté ce matin.
M. Filion: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
39 est adopté?
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
40.
M. Filion:Adopté. Concordance.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 40 est
adopté. J'appelle l'article 41.
Dispositions transitoires et finales
M. Latulippe: Concordance avec l'article 18 du projet de loi. Il
transforme le permis de restaurant en permis de restaurant pour vendre.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
41 est adopté?
M. Filion: Je pense que les dispositions transitoires sont
importantes pour les restaurateurs qui devront, dans les jours qui viennent,
possiblement, prendre leur décision. Donc, tous ceux qui, au moment
où on se parle, au moment de l'entrée en vigueur du projet de
loi...
M. Latulippe: Vous êtes a l'article 42?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, on est rendu
à...
M. Latulippe: C'est l'article 42? Les dispositions transitoires,
c'est l'article 42. On se comprend. On a adopté l'article 41.
M. Filion: Non, non. Ce sont les articles 41 et suivants.
M. Latulippe: Est-ce qu'on est à l'article 41 ou à
l'article 42?
M. Filion: À l'article 41. On n'a pas adopté
l'article 41.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 41 n'est
pas adopté.
M. Filion: II n'est pas adopté. C'est là-dessus que
je suis en train de parler. Toutes les personnes, tous les détenteurs de
permis de restaurant, au moment de l'entrée en vigueur de la loi,
verront leur permis de restaurant se transformer en permis pour vendre.
M. Latulippe:Sans que...
M. Filion: Sans aucune autre formalité. C'est cela,
l'effet de la loi.
M. Latulippe: C'est cela.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 41 est-il
adopté?
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
42.
M. Latulippe: À l'article 42, c'est une disposition
transitoire. Le droit payable pour un permis de restaurant pour vendre ou de
restaurant pour servir sera le même que celui qui est exigible
actuellement pour un permis de restaurant. Comme on le voit, c'est
transitoire.
M. Filion: Cela va coûter le même prix pour un permis
de restaurant pour vendre que pour un permis pour servir. Cette politique
pourrait être modifiée à l'intérieur du
règlement.
M. Latulippe: Cela pourrait être modifié.
M. Filion: Mais au moment de l'entrée en vigueur de la
loi, c'est le même montant qui est de...
M. Latulippe: De 228 $. M. Filion: ...de 228 $.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
42 est adopté?
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
43. Il y a un amendement. À l'article 43 du projet de loi, remplacer les
quatre dernières lignes par les suivantes: "article, il est permis, tant
que la régie n'aura pas statué sur la demande qui lui est
adressée, de servir ou de laisser consommer sur place à
l'occasion d'un repas des baissons alcooliques que les clients y apportent,
pourvu que ces boissons ne soient pas de la bière, des alcools, des
spiritueux ou des boissons alcooliques panachées communément
connues sous l'appellation "cooler"."
M. Latulippe: Cet amendement est de concordance avec l'article
19.
M. Filion: L'amendement est de concordance. Mais quant à
l'article lui-même maintenant?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Filion: Oui.
M. Latulippe: L'article a pour but de protéger et de
préserver les droits acquis des restaurateurs qui permettent la pratique
du vin libre dans les restaurants. Ce sont les fameux 90 jours auxquels vous
faisiez référence tout à l'heure.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
43, tel qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Comment va-t-on aviser les restaurateurs de ce
délai, ainsi que des nouvelles dispositions que nous allons adopter,
probablement d'ici quelques jours, à l'Assemblée nationale?
M. Latulippe: En fait, M. le député de Taillon, on
va faire des avis dans les journaux français et anglais et, aussi, sous
la signature de M. Laflamme, on va envoyer aux différents directeurs et
présidents d'associations de restaurateurs les informations
pertinentes...
Une voix: Et un communiqué.
M. Latulippe: ...et un communiqué de presse.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
43 tel qu'amendé est adopté? M. le député de
Taillon.
M. Filion: Donc, par l'entremise des associations que l'on
pourrait presque qualifier de professionnelles, un communiqué de
presse...
M. Latulippe: Toutes les personnes...
M. Filion: ...également des annonces dans les jounaux.
M. Latulippe: ...qui ont déposé un mémoire
vont recevoir une lettre.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
43 tel qu'amendé est adopté?
M. Filion: Probablement, Mme la Présidente. Laissez-moi
vérifier.
M. Filion: Adapté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 43 est
adopté. Est-ce que l'article 44 est adopté?
M. Filion: Donc, l'entrée en vigueur, vous la voulez au
moment de la sanction? C'est cela?
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 44 est-il
adopté?
M. Filion: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que les
intitulés du projet de loi sont adoptés?
M. Filion: Oui, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le titre
du projet de loi, Loi modifiant diverses dispositions législatives
concernant les boissons alcooliques, est adopté tel
qu'amendé?
M. Latulippe: Je pense que je devrais faire une motion de
renumérotation du projet de loi puisqu'il y a un article
supprimé.
La Présidente (Mme Bélanger): La motion du ministre
est recevable et adoptée. Le projet de loi, tel qu'amendé, est
adopté. M. le ministre, est-ce que vous avez des remarques de
conclusion?
M. Latulippe: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): La commission des
institutions, ayant rempli le mandat qu'on lui a confié, ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 13)