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(Dix heures vingt minutes)
Le Président (M. Marcil): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous allons procéder à l'ouverture des travaux vu que nous
avons le quorum pour débuter. Est-ce qu'il y a des remplacements, Mme la
secrétaire?
La Secrétaire: Non, il n'y a aucun remplacement.
Engagements financiers
Le Président (M. Marcil): Donc, je déclare la
séance ouverte. Je vais rappeler le mandat de la commission:
procéder à la vérification des engagements financiers
relevant de la compétence du Solliciteur général pour les
mois de janvier à juin 1986. La durée de cet exercice est de
trois heures. Concernant le temps de parole, règle sur laquelle nous
sommes très flexibles, chaque membre dispose de vingt minutes par
engagement financier. Cependant, vu qu'au niveau de notre commission les
échanges se font très bien, on n'a pas une
nécessité de l'appliquer intégralement.
Donc, nous allons procéder, M. le Solliciteur
général. On vous remercie de votre présence aujourd'hui,
de même qu'on souhaite la bienvenue à tous vos collègues,
vos collaborateurs.
Nous allons faire l'exercice mois par mois. Donc, je vais appeler les
engagements de janvier et, quand ils seront terminés, nous allons
procéder à ceux de février et ainsi de suite. Les
engagements que nous n'aurons pas eu le temps de voir pendant nos trois heures,
on pourra les reporter à une séance ultérieure, lorsqu'on
analysera les engagements d'un autre trimestre.
Janvier 1986
Donc, j'appellerais l'engagement 10 de janvier. C'est dans les contrats
négociés, c'est le contrat pour l'achat de six micro-ordinateurs.
M. le député de Taillon.
M. Filion: Bienvenue, M. le Solliciteur général.
Vous venez témoigner à nos engagements financiers. Comme je le
disais au ministre de la Justice l'autre jour, vous témoignez moins
souvent que lui. Également, je lui disais: Vous savez, ce sont les
premiers engagements financiers de mon côté. Alors, certaines des
questions que je pourrais vous poser vont peut-être vous paraître
simples. Dans mon cas, je pense que c'est utile parce que ce n'est pas la seule
série d'engagements financiers que nous aurons à faire ensemble.
Alors, en ce sens-là, je vous demanderais de bien vouloir excuser dans
certains cas la simplicité de mes questions. Je suis convaincu que vous
serez conciliant, en sachant que cela évitera pour l'avenir
peut-être d'autres interrogations.
M. Latulippe: M. le député de Taillon, si vous me
le permettez, c'est aussi pour moi la première fois que j'ai à
défendre des engagements financiers. Je présume que vous avez
aussi, vous-même, préparé votre dossier et que vous
connaissez finalement la nature de l'exercice que l'on doit entreprendre
aujourd'hui.
M. Filion: Également, je voudrais saluer votre
équipe, autant les membres de votre cabinet ministériel que vos
collaborateurs du ministère.
En ce qui concerne l'engagement 10, est-ce que vous pourriez nous
signaler pourquoi ce contrat a été octroyé sans
soumissions?
M. Latulippe: II s'agit d'un contrat négocié par le
Service des achats du gouvernement. Il y a plusieurs raisons. Vous savez qu'il
s'agit d'un système d'informatique Philips. Je voudrais vous souligner
que, sous votre gouvernement, un comité avait été
créé en rapport avec la bureautique pour l'ensemble du
gouvernement et qu'on en était arrivé à certains
critères, dont celui du contenu québécois et celui de la
compatibilité avec les systèmes existants. Philips
déjà, sous l'ancien gouvernement, était le système
d'informatique qui avait été choisi. Dans ce cas-ci, on a tout
simplement continué la situation qui prévalait compte tenu du
rapport du comité fait sous votre gouvernement et puisque ce
système était celui qui rencontrait les critères qui
avaient été développés par votre gouvernement dont,
entre autres, la compatibilité avec le système existant.
M. Filion: Cette décision avait été prise
à quel moment, à quelle époque?
M. Latulippe: Le Service des achats avait identifié, pour
chacun des ministères, les compagnies qui devaient être
utilisées compte tenu de ces critères. À l'époque,
Philips est la compagnie qui avait été retenue pour te
ministère de la Justice.
M. Filion: D'accord, mais à quelle époque la
décision avait-elle été prise par le gouvernement
précédent de retenir la firme Philips pour l'ensemble de
l'opération?
M. Latulippe: En fait, on m'informe que c'est dans les deux
dernières années qui ont précédé notre
arrivée au pouvoir.
M. Filion: D'accord. L'engagement 10, cela va, M. le
Président. Les engagements 11 et 12 également.
Le Président (M. Marcil): Les engagements 10, 11 et 12
sont vérifiés et adoptés.
M. Filion: L'engagement 13. Évidemment, les sandales sont
pour les détenus. Il s'agit d'un "contrat pour l'achat de 3552 paires de
sandales de cuir brun avec semelle en crêpe rigide".
M. Latulippe: Effectivement, c'est pour les détenus. Comme
vous le savez, il existe une obligation légale, c'est-à-dire
réglementaire, d'habiller les détenus dans les centres de
détention. On exécute cette obligation réglementaire et
c'est la raison pour laquelle on a procédé à l'achat de
ces sandales.
M. Filion: Quelle est la population carcérale actuellement
grosso modo? Je ne veux pas l'avoir à un chiffre près.
M. Latulippe: Actuellement, il y a plus ou moins 3137 places en
détention.
M. Filion: Ma question est simple: Pourquoi en acheter 3500?
M. Latulippe: S'il y a 3137 places, vous comprendrez que les 3137
personnes qui les occuperaient - effectivement, c'est moins que cela, c'est
2900 - ne passent pas toutes un an en prison. Il y en a plusieurs qui y passent
très peu de temps. Chaque année, il y a une rotation de 30 000
dans les centres de détention, donc 30 000 personnes, mais 3552 paires
de sandales.
M. Filion: Sur une base annuelle, est-ce qu'on va retrouver
d'autres engagements financiers pour les sandales? Évidemment, il y a
beaucoup d'autres engagements financiers qu'on va étudier pour les
vêtements. Je prends cet exemple parce qu'on l'a sous la main,
l'engagement 13, les paires de sandales. Est-ce que, sur une base annuelle, on
va retrouver d'autres achats semblables?
M. Latulippe: Oui, effectivement, vous retrouverez d'autres types
d'achats, il n'y a aucun doute. Il y a des achats pour des blousons, des jeans,
des bottines, des gilets. Il y a toutes sortes d'autres achats qui sont faits
et que vous retrouverez tout au long de ces engagements financiers.
M. Filion: Mais je parle des sandales. J'essaie de voir à
peu près. On a une capacité de 3000, une rotation d'environ 30
000, dites-vous. J'essaie de voir ce que ça peut donner sur une base
annuelle, juste pour les sandales. Cela va me donner une idée pour le
reste aussi, c'est-à-dire les autres vêtements.
M. Latulippe: 33 000 $, grosso modo, c'est la dépense
annuelle pour les paires de sandales, effectivement. Cela tourne entre 33 000 $
et 35 000 $. C'est un peu l'estimation qu'on peut faire pour un an.
C'est effectivement pour une période d'un an.
M. Filion: D'accord. Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
L'engagement 14?
M. Filion: L'engagement 14. M. le ministre, je me souviens d'une
cause de jurisprudence où la veuve d'un détenu avait poursuivi,
je crois, le gouvernement, sauf erreur, à la suite d'un incendie qui
s'était déclaré dans le matelas du détenu. Dois-je
comprendre que c'est la raison pour laquelle les matelas sont
spécifiés comme étant ininflammables? Pour éviter
que le détenu ne mette lui-même le feu à son matelat, ce
qui pourrait non pas engendrer une dépense, mais engendrer une perte de
vie. (10 h 30)
M. Latulippe: M. le député de Taillon, cette
pratique 'd'acheter des matelas ininflammables origine d'un incendie survenu,
on me dit, au Nouveau-Brunswick en 1979, dans lequel il y aurait eu 23 morts.
À la suite de cet incendie, tous les services correctionnels du Canada,
particulièrement au Québec, se sont entendus sur de nouvelles
normes qui ont été instaurées concernant les matelas
utilisés dans les centres de détention.
C'est pour se conformer à ces nouvelles normes que des matelas
ininflammables, cette année comme par les années passées,
ont été achetés. D'ailleurs, tous les matelas ont
été changés dans les centres de détention depuis
lors. On retrouve maintenant des matelas ininflammables partout dans nos
centres de détention.
M. Filion: D'accord. À ce moment-là,
M. le Solliciteur général, permettez-moi d'attirer votre
attention - je pense qu'en général ma mémoire ne me fait
pas défaut -sur une poursuite judiciaire qui avait été
intentée dans les circonstances que je citais, soit la veuve d'un
détenu, etc. Cela s'est passé au Québec, car je lisais
rarement les recueils de jurisprudence en droit civil ou en "common law" des
autres provinces. Je vous dis cela uniquement à titre d'information. Je
crois que la responsabilité du gouvernement avait été
retenue par le juge dans cette cause.
M. Latulippe: Si vous voulez me donner quelques
précisions, je pense que la cause à laquelle vous
référez a eu lieu en 1983 à Joliette. Dans cette cause,
cela avait effectivement été allégué, mais
c'était véritablement à cause d'accumulation d'articles
divers dans la cellule. Ce n'était pas spécifiquement en rapport
avec le matelas, mais avec l'accumulation d'articles de toutes sortes à
l'intérieur de la cellule. Maintenant, on me dit aussi qu'on change
environ 700 matelas par année.
M. Filion: Sur un total de 3000, il y a une rotation d'environ 20
%. D'accord. Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Les engagements 14 et 15 sont
vérifiés.
M. Latulippe: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
L'engagement 16?
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
L'engagement 17?
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
L'engagement 18?
M. Filion: Qu'est-ce qu'une tunique exactement? Est-ce une tuque
ou plutôt un vêtement souple et ample?
M. Latulippe: Ce sont les uniformes des surveillants des centres
de détention. C'est une exigence qui provient de la convention
collective.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
L'engagement 19?
M. Filion: Comme on va le voir un peu plus loin, il y a un ou
deux autres engagements financiers du même type que l'engage- ment 19. On
achète le tissu pour le convertir en vêtement. Qui fait cette
conversion?
M. Latulippe: On procède par soumissions et on donne des
contrats pour fabriquer les vêtements pour les besoins de la
Sûreté du Québec. Le tissu est acheté par la
sûreté. Il y a un inventaire de tissu qui est gardé et par
la suite des contrats sont donnés pour la confection.
M. Filion: Vous me corrigerez si je me trompe, mais je n'ai pas
retracé de contrats pour faire les vêtements à partir des
tissus.
M. Latulippe: Vous allez en voir. Il y a effectivement quelques
engagements financiers qu'on va analyser ce matin, qui sont en rapport avec la
confection.
M. Filion: Je sais qu'il y a quelque chose de prévu pour
l'achat, mais on le verra un peu plus loin.
M. Latulippe: Oui, effectivement. Si vous voulez, on peut
attendre d'être rendus un peu plus loin.
M. Filion: C'est cela. Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
L'engagement 20?
M. Filion: L'engagement 20 est intéressant. Quel est le
parc automobile de la Sûreté du Québec?
M. Latulippe: La flotte automobile est de 1591
véhicules.
M. Filion: Qui est renouvelée annuellement selon quel
pourcentage?
M. Latulippe: Effectivement, on renouvelle les automobiles
lorsqu'elles ont atteint environ 125 000 km, pour ce qui est des 6 à 8
cylindres et, pour les 4 cylindres, c'est aux alentours de 100 000 km. C'est
une norme qui provient du Conseil du trésor.
M. Filion: Qu'est-ce qu'on fait avec les voitures
usagées?
M. Latulippe: Elles sont vendues aux enchères par le
Service des achats du gouvernement.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 22?
M. Filion: M. le Président, j'ai de la difficulté
à saisir l'engagement 22. On parle de douze voitures pour le
ministère de
l'Agriculture et de six véhicules pour le ministère de la
Justice. Pourquoi cet engagement figure-t-il au nom du Solliciteur
général? Est-ce que je dois comprendre que les six
véhicules qui sont décrits comme étant pour le
ministère de la Justice étaient en réalité des
véhicules pour le Solliciteur général? Je pense que je
peux vous poser la question.
M. Latulippe: Oui.
M. Filion: C'est cela. C'est une erreur, finalement.
M. Latulippe: Non. C'est-à-dire que les six
véhicules pour le ministère de la Justice sont pour le
ministère du Solliciteur général.
M. Filion: D'accord. Vu que c'était dans la période
de transition.
M. Latulippe: Effectivement. M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Marcil): Les "douze voitures de tourisme,
camionnettes et fourgons pour le ministère de l'Agriculture", est-ce que
c'est pour les agents de conservation de la faune?
M. Latulippe: Je ne pourrais pas vous le dire parce que cela
concerne le ministère de l'Agriculture. Je ne le sais pas.
Le Président (M. Marcil): Le fait de le présenter
ici, est-ce que cela veut dire que c'est pris à même vos
budgets?
M. Filion: Non, non. L'engagement est également transmis,
comme c'est écrit en bas, M. le Président, à une autre
commission.
Le Président (M. Marcil): D'accord, cela va. Je retire ma
question.
M. Latulippe: Effectivement, M. le Président, le Service
des achats du gouvernement a fait une commande commune pour avoir de meilleurs
prix.
Le Président (M. Marcil): Je retire ma question.
Une voix: Pour avoir de meilleurs prix. M. Latulippe:
Oui.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 22, cela va?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
L'engagement 23?
M. Filion: L'engagement 23. Ici, il s'agit, évidemment, de
chemises pour les policiers; j'ai une couple de questions là-dessus.
D'abord, il y a environ 7000 policiers à la Sûreté du
Québec, est-ce que je me trompe?
M. Latulippe: Non, non, 4200.
M. Filion: Ah! Excusez! Environ 4200. Vous achetez 14 000
chemises à manches longues et 9900 à manches courtes. La
convention collective prévoit-elle un certain nombre de chemises par
policier?
M. Latulippe: Ce n'est pas spécifiquement dans la
convention collective. Il s'agit d'une pratique qui est faite à la
Sûreté du Québec. Il y a un comité auquel participe
le syndicat et c'est à l'intérieur de ce comité qu'on
décide des pratiques pour la fourniture de vêtements aux policiers
de la Sûreté du Québec.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
L'engagement 24?
M. Filion: L'engagement 24: "Contrat pour l'achat de
pièces originales de remplacement pour appareils ivressomètres
pour les besoins de la Sûreté du Québec." D'abord, ces
appareils-là ont l'air de travailler fort de ce temps-ci. Puis-je savoir
quel est le type d'appareil utilisé?
M. Latulippe: Oui. Il y a deux types d'appareils qui, maintenant,
sont utilisés par la Sûreté du Québec. Il y a les
ivressomètres traditionnels. Lorsque, par exemple, un citoyen est
arrêté et qu'on l'amène au poste de police pour ce qu'on
appelle communément "souffler dans la baloune", on utilise
l'ivressomètre traditionnel. Il y a aussi maintenant un deuxième
instrument pour la Sûreté du Québec qui sont les Alert. Les
Alert sont des appareils que certains policiers ont dans leur voiture.
Lorsqu'on arrête quelqu'un on le fait souffler dans cet appareil et on
peut immédiatement savoir s'il dépasse la norme. En fait, c'est
un test; est-ce qu'on passe le test ou non? On ne sait pas quel est le nombre
de points obtenus, mais on est capable d'identifier qu'il ne passe pas le test.
À ce moment-là, lorsque le policier réussit à
identifier cela, il amène la personne au poste et la fait souffler dans
l'ivressomètre.
Cela fait épargner énormément de coûts, d'une
part, et d'ennuis aux citoyens. On peut dire, depuis qu'on a ce système
Alert, qu'il y a deux fois plus de tests que d'accusations relatives à
l'ivressomètre. Cela
veut dire qu'on évite énormément de
problèmes en utilisant le système Alert. Entre autres, cela veut
dire que, lorsque la personne souffle dans l'appareil Alert et qu'elle passe le
test, cela évite à cette personne de vivre ce qui se faisait
autrefois, alors que le policier l'aurait arrêtée et amenée
au poste de police, qui est souvent situé à un nombre
considérable de kilomètres de l'endroit où il l'a
arrêtée, pour lui faire passer ensuite le test de
l'ivressomètre, avec tous les soucis que cela comporte pour les
citoyens.
Il y a aussi les coûts en temps-homme du policier pour l'amener au
poste de police, avec les techniciens, la faire souffler dans
l'ivressomètre. Je pense que l'utilisation des appareils Alert, qui sont
appelés à prendre de plus en plus d'envergure, nous fait gagner
du temps, éviter des ennuis. Et cela fait épargner de l'argent
non seulement à la Sûreté du Québec, mais
également aux citoyens du Québec.
M. Filion: En ce qui a trait à cet appareil, on a,
d'ailleurs, eu l'occasion dans les journaux de constater son utilisation lors
des opérations concertées pour procéder à
l'arrestation des conducteurs qui seraient en état
d'ébriété. Combien y a-t-il de ces appareils?
M. Latulippe: II y en a trente. On parle des appareils Alert.
M. Filion: Oui.
M. Latulippe: Effectivement.
M. Filion: Ou Alerte. Donc, ces appareils ne sont pas
actuellement utilisés sur tout le territoire
M. Latulippe: Oui, effectivement, c'est nouveau. On commence
à les utiliser un peu partout sur le territoire. Chaque année, on
en achète des nouveaux. Évidemment, ils ne sont pas dans chaque
voiture de patrouille. Ils sont dans les districts et ils vont d'une
voiture-patrouille à l'autre. Notre intention est, au fil des ans,
d'équiper tous les territoires, de façon complète, avec
ces systèmes Alert.
M. Filion: Quant à l'invressomètre proprement dit,
de quel type d'appareil s'agit-il?
M. Latulippe: Voulez-vous dire la marque?
M. Filion: Oui.
M. Latulippe: Un instant. On pourra vous fournir la
réponse un peu plus tard. Je n'ai pas le nom de la marque, mais il n'y a
aucun problème, si vous voulez qu'on vous le fournisse.
M. Filion: Donc, en vertu de nos règles, on a un
délai de quinze jours.
M. Latulippe: Si je comprends bien, vous voulez avoir la
marque?
M. Filion: C'est cela. Le type d'appareils. Combien en
existe-t-il?
M. Latulippe: II en existe 180.
M. Filion: Combien?
M. Latulippe: II en existe 180.
M. Filion: On parle ici de "pièces originales de
remplacement". Dois-je comprendre que les invressomètres, comme la
plupart des machines, s'usent et que l'on doit remplacer certaines parties de
l'ivressomètre pour le garder en bon état de fonctionnement? De
quelles pièces s'agit-il?
M. Latulippe: Auparavant, M. le député, on vient de
me donner le nom de la marque. C'est Deaeger. Ce sont les modèles 900 et
900 A.
M. Filion: Où est-ce fabriqué?
M. Latulippe: Aux États-Unis. (10 h 45)
M. Filion: Les policiers de la Sûreté du
Québec...
M. Latulippe: Vous avez parlé des pièces. Au niveau
des pièces, d'abord, il faut dire qu'il y a des pièces qui
changent à chaque utilisation.
M. Filion: D'accord.
M. Latulippe: Les pièces buccales changent à chaque
utilisation. Si on regarde l'ensemble des pièces il y a au-delà
de 137 types de pièces. Celles qui changent le plus, ce sont,
évidemment, celles qui changent à chaque utilisation. Mais il y a
aussi au-delà de 137 types de pièces dans ces appareils.
M. Filion: Les policiers font subir deux tests, je pense,
à l'individu qu'ils soupçonnent d'avoir les facultés
affaiblies?
M. Latulippe: En fait, d'abord, il y a Alert, si on prend le test
global. Si on commence par Alert, quand...
M. Filion: Je ne parle pas d'Alert. Alert n'a aucune
signification légale.
M. Latulippe: Non, non, effectivement. Dans l'autre.
M. Filion: Sauf erreur, vous me corrigerez sur cela, je pense
qu'Alert n'est pas une preuve devant un tribunal.
M. Latulippe: Non, effectivement.
M. Filion: Alors, je parle de l'ivressomètre proprement
dit, non pas d'Alert qui, comme vous l'avez bien décrit, est une
espèce d'instrument servant à minimiser les risques d'erreur,
à éviter aux citoyens de se rendre inutilement au poste de
police, à éviter aussi aux policiers de perdre une heure à
amener un individu, le faire souffler, s'apercevoir que c'est en bas, et le
relâcher. Donc, c'est un instrument extrêmement efficace, mais qui
n'a aucune valeur légale. Non, ma question porte sur
l'ivressomètre proprement dit.
M. Latulippe: Dans l'ivressomètre, à partir du
moment où on conduit un citoyen au poste de police et qu'on lui fait
passer un test d'ivressomètre, il y a deux temps: on souffle dans
l'appareil à deux occasions, avec trente minutes de différence
entre les deux, pour bien s'assurer que le pourcentage d'alcool est à un
niveau juste, pour effectivement minimiser, comme vous le mentionnez, les
risques d'erreur.
M. Filion: Est-ce que vous avez des statistiques sur le
pourcentage de personnes qui sont appelées à souffler dans
l'ivressomètre et qui, effectivement, ont un taux supérieur
à .08?
M. Latulippe: En fait, au 30 septembre 1986, les causes qui ont
été prises, il y en a eu 11 305. Les tests...
M. Filion: À quelle période, vous dites?Excusez.
M. Latulippe: Au 30 septembre.
M. Filion: Donc, du 1er janvier au 30 septembre 1986, 11 305
poursuites pour facultés affaiblies.
M. Latulippe: Effectivement. Le nombre de tests, par ailleurs,
qui ont été faits est de 22 610.
M. Filion: Est-ce que ces statistiques incluent Alert ou pas?
Cela n'inclut pas Alert, n'est-ce pas?
M. Latulippe: On nous dit qu'on ne croit pas que cela inclut
Alert.
M. Filion: D'accord. Donc, une personne sur deux appelées
à passer le test le rate ou le réussit, dépendant du point
de vue où l'on se place. Disons le rate, pour tes fins de la protection
de la société. Cela dépend dans quel 50 % on est.
M. Latulippe: Le nombre des condamnés n'est pas dans les
chiffres qu'on vient de vous donner.
M. Filion: Le nombre de condamnés pour facultés
affaiblies, je dois vous dire qu'il est assez élevé. Il doit
rejoindre les 98 %. Il n'y a pas beaucoup d'individus, ni d'avocats qui
réussissent à battre une accusation de facultés
affaiblies.
M. Latulippe: Pour répondre à votre question, cela
n'inclut pas Alert. À la deuxième question que vous me posez,
pour deux personnes qui passent le test de l'ivressomètre comme tel, une
échoue. Pour une, il en résulte une cause devant les
tribunaux.
M. Filion: Je pense que c'est une statistique extrêmement
intéressante. Maintenant, revenons à Alert. Si je ne me trompe,
M. le Solliciteur général, les citoyens n'ont aucune obligation
de se soumettre à ce test Alert et, légalement, si le citoyen
arrêté désire se rendre au poste de police pour souffler
dans l'ivressomètre véritable, il pourrait dire au policier: Je
ne souffle pas dans cette espèce de machine qui est une machine
portative, je pense?
M. Latulippe: Effectivement, il n'y a pas d'obligation
légale, dans l'état actuel du droit, de passer le test Alert
parce qu'il ne s'agit pas d'un appareil qui est reconnu dans le cadre du Code
criminel. L'obligation légale existe pour l'ivressomètre
traditionnel au moment où vous vous rendez au poste de police pour
passer le test d'ivressomètre. C'est évident, quant à moi,
que le test Alert a énormément d'avantages, comme je vous l'ai
mentionné, pour minimiser les risques autant pour le citoyen que pour
les organisations policières,
M. Filion: M. le Solliciteur général, est-ce que la
Sûreté du Québec a donné instruction à ses
agents de la paix d'informer les citoyens qu'ils ne sont pas tenus
légalement de souffler, de passer le test sur la machine Alert et qu'un
citoyen serait tout à fait justifié légalement de ne pas
le faire? Ma question porte sur l'information transmise par les policiers aux
citoyens quant aux droits des citoyens face à la machine Alert.
M. Latulippe: II y a deux points là-dessus. D'abord, il y
a une directive, il y a une procédure écrite et on me dit ici
(les dirigeants de la Sûreté du Québec) qu'on doit aviser
les citoyens qu'il n'y a pas d'obligation légale de passer le test
Alert. Je dois aussi dire, et je pense que c'est vraiment à l'avantage
de la Sûreté du
Québec, qu'il y a ensuite eu, de la part des services de
communication de la Sûreté du Québec, dans les
régions aussi, une forme de campagne de publicité qui a
été faite dans le but d'informer les citoyens sur cet appareil
Alert, sur ses objectifs et sur l'encadrement légal de cet appareil
Alert. Cela s'est fait par les services de communication de la
Sûreté du Québec.
M. Filion: Concernant la partie de votre réponse en ce qui
a trait aux services de communication, je pense que cela va. Il me semble
moi-même avoir pris connaissance de cela. Mais sur la première
partie de votre réponse - et je prends entièrement votre parole -
je dois comprendre que les policiers, lorsqu'ils utilisent l'appareil Alert
lors d'opérations très coordonnées, comme on peut le
constater dans les journaux, avisent les citoyens de leurs droits.
M. Latulippe: Vous comprendrez que je ne suis pas dans chacune
des voitures patrouilles de la Sûreté du Québec, ni dans
toutes les voitures patrouilles de tous les corps policiers municipaux. Je n'ai
pas encore le don d'ubiquité. Je puis vous dire, en ce qui concerne la
sûreté, que des informations et des directives sont données
en ce sens aux policiers.
M. Filion: Est-ce que vous pourriez peut-être
déposer la copie de cette directive, si le tout ne pose pas de
problème?
M. Latulippe: Si le tout ne pose pas de problème et si
c'est pertinent aux engagements financiers, selon ce que décidera le
président de la commission, je suis à votre disposition.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Marcil): Ce n'est pas nécessairement
pertinent aux engagements financiers. Vous avez la liberté de fournir ou
non cette information.
M. Latulippe: Je voudrais souligner que, jusqu'à
maintenant, toutes les procédures qui concernent le mode d'intervention
des policiers ne sont généralement pas publiques.
M. Filion: J'en suis conscient. C'est pour cela...
M. Latutippe: Ce sont des directives.
M. Filion: ...que j'ai dit: S'il n'y a pas de problème.
Peut-être que cette directive ne pose pas de problème.
M. Latulippe: II faudrait le vérifier. Or va
vérifier si cela peut causer un problème, parce que, comme vous
le savez fort bien, les modes d'enquête, les techniques ou les directives
qui sont données aux agents dans les matières qui relèvent
de la sécurité publique sont généralement et
toujours, à toutes fins utiles, des matières internes qui ne sont
jamais rendues publiques.
Sans cela, on rendrait disponibles à tous les contrevenants de
notre société tous les modes d'opération des policiers
dans notre société, que ce soit au Québec ou ailleurs. Je
pense que cela ne doit pas se passer ainsi.
M. Filion: Je suis convaincu que le Solliciteur
général est aussi conscient qu'il existe au Québec une
chose qui s'appelle la Charte des droits et libertés de la personne et
que les citoyens doivent être informés de leurs droits.
Cela étant dit, vous pouvez vérifier cela d'ici à
la fin des engagements financiers et si, encore une fois, c'est possible,
j'aimerais beaucoup prendre connaissance d'une copie de cette directive.
M. Latulippe: On pourra te faire ou on pourra vous donner
l'assurance de l'existence des directives qui sont données aux
employés,
M. Filion: J'ai déjà cette assurance. Vous avez
répondu à ma question tantôt et je prends votre parole.
J'ai déjà l'assurance que cette directive existe. J'aimerais
beaucoup voir en quels termes elle est rédigée, pour que le
citoyen...
M. Latutippe: Encore là...
M. Filion: ...comprenne ce qu'on lui explique, à savoir
que l'appareil en question n'est pas l'appareil légal. Vous savez que
c'est une infraction de refuser le test de l'ivressomètre. Est-ce que le
citoyen, lorsqu'il est arrêté et confronté à
l'appareil Alert, sait que cet appareil n'est pas l'ivressomètre au sens
de la loi?
M. Latulippe: Comme je vous l'ai mentionné...
M. Filion: Est-ce qu'il sait qu'en refusant de souffler dans cet
appareil il ne commet pas l'infraction prévue au Code criminel à
l'article 235 ou 236?
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon, si vous voulez essayer de revenir aux engagements financiers.
M. Filion: Écoutez, M. le Président, je pense qu'on
est en train d'échanger, à partir d'un engagement financier, sur
une matière qui intéresse le public.
M. Latulippe: Effectivement, comme je vous l'ai mentionné
tout à l'heure, je pense
que la sûreté est allée beaucoup plus loin en
faisant cette campagne de publicité par le biais de ses services de
communication. Elle est allée au-delà d'une obligation morale qui
pourrait lui incomber. Elle est véritablement allée
jusqu'à informer la population, les citoyens du Québec, non
seulement de l'existence, mais des limites légales de cet appareil. (11
heures)
Quand on parle - et vous en parlez, vous aussi, très souvent, M.
le député de Taillon - du rôle social des policiers et du
rapprochement des policiers et de la communauté, je pense que ce geste
est fort positif de la part de la Sûreté du Québec.
Là-dessus, je dois vous dire que je lui rends hommage d'informer la
population lorsqu'elle introduit de nouvelles techniques policières et
de nouveaux instruments pour que la population soit informée de leur
utilisation et pour qu'elle comprenne aussi que c'est à son avantage.
C'est non seulement pour l'amélioration des techniques
policières, mais c'est aussi à l'avantage des citoyens.
Imaginez-vous, par exemple, lorsqu'un citoyen était arrêté
par un policier avec sa famille, ses enfants, par exemple, le soir, dans la
voiture et qu'on l'obligeait à aller à 50 ou 75 kilomètres
plus loin pour subir le test de l'ivressomètre, pendant que les enfants
suivaient dans la voiture, ou que le citoyen était embarqué dans
la voiture des policiers pendant que les enfants restaient sur le bord de la
rue avec la mère. Ce sont évidemment des circonstances qui
génèrent un stress et un sentiment de désapprobation
vis-à-vis des policiers. Tandis qu'avec ce nouvel instrument on arrive
à générer un possible nouveau sentiment de confiance parce
que c'est plus efficace et qu'on évite des ennuis à celui qui
subit le test. Comme vous le voyez, ce n'est pas tous ceux qui subissent le
test qui sont coupables. Plusieurs raisons peuvent amener un policier à
demander au citoyen de subir un test. Il y a plusieurs motifs raisonnables et
probables de croire qu'une infraction a pu être commise: la couleur des
yeux, la démarche, l'haleine, une série de circonstances. La
personne n'est pas nécessairement en état
d'ébriété. C'est donc un appareil qui fait gagner du temps
et évite des ennuis au citoyen. Je dois vous dire que c'est excellent
que la Sûreté du Québec ait fait cette campagne de
publicité.
M. Filion: En ce qui concerne les avantages de ce type
d'appareil, je l'ai souligné tantôt, ils sont nombreux. C'est un
appareil qui est fort utile. Je suis d'accord, je l'ai mentionné
tantôt. Le Solliciteur général comprendra que le sentiment
de confiance entre le policier et la population -je suis d'accord, et je l'ai
dit hier à l'occasion de la Semaine de la prévention du crime -
passe également par le respect, par le policier, des droits des
citoyens. Je crois bien que, pour arriver à développer une
meilleure relation entre nos corps policiers et la population, il faut que le
policier, de son côté, sache et comprenne que le respect des
droits des citoyens est une question importante. Je crois que le
problème que je soulève mérite un peu d'attention à
cause du fait qu'il existe dans le Code criminel une infraction pour refus de
souffler dans l'ivressomètre. Quant aux avantages, je suis d'accord.
Mais je pense que le Solliciteur général comprendra
également ma préoccupation en ce qui concerne le respect des
droits des citoyens.
M. Latulippe: Je voudrais répondre là-dessus
à mon collègue, le député de Taillon. Il est
évident - et je suis entièrement d'accord avec lui - que le
sentiment de confiance et le lien entre le policier et la communauté
passent par le respect des droits et des libertés de la personne par le
policier. Je dois d'ailleurs aussi dire à ce sujet que beaucoup
d'efforts sont faits, par les personnes qui enseignent les techniques
policières, pour sensibiliser les policiers aux droits et aux
libertés de la personne, pour leur faire comprendre et leur faire
connaître le contexte social dans lequel nous vivons. À l'Institut
de police, pour votre information, M. le député de Taillon, il y
a des cours de droit qui se donnent en rapport avec la Charte des droits et
libertés de la personne, cours qui ne se donnaient pas il y a un certain
nombre d'années; il y a aussi des cours donnés par des
sociologues et des criminologues pour former les policiers à cette
nécessaire adaptation sociale.
Je dois aussi dire que, en plus de cela, je fais des efforts
particuliers en ce qui concerne l'embauche - que nous avons reprise - à
la Sûreté du Québec. Nous sommes à faire des efforts
particuliers pour nous assurer que les futurs policiers que nous embaucherons
à la Sûreté du Québec - parce que dans les
années qui viennent il y aura une embauche de plus en plus importante
à la Sûreté du Québec vu le vieillissement des
effectifs - soient et proviennent de notre milieu social, qu'ils soient aussi
des policiers au fait des minorités. Je pense qu'on doit même
tendre de plus en plus à favoriser, à l'intérieur des
corps policiers, l'embauche de personnes provenant des minorités
culturelles. C'est là un autre facteur fort important pour rapprocher
les policiers de la communauté. Je pense que nous faisons, comme
gouvernement, des efforts importants. Je l'ai d'ailleurs dit au moment
où j'ai moi-même lancé la réforme de l'organisation
policière au mois d'avril dernier: c'était un des objectifs les
plus importants que j'avais, comme Solliciteur général, lors de
mon entrée en fonction. D'ailleurs, et spécifiquement en ce qui
concerne l'utilisation du
système Alert, il existe un programme de formation
spécifique pour les techniciens, les policiers, les personnes qui
utilisent le système Alert et la dimension respect des droits et
libertés de la personne est traitée dans ce cours. Je pense que
d'autres exemples de rapprochement police-communauté peuvent être
donnés. Nous avons, comme vous le savez, mis sur pied cette politique
relative à la violence conjugale. Dans tout le Québec, nous
sommes à former l'ensemble des policiers pour qu'ils soient
sensibilisés à ce phénomène de la violence
conjugale, pour qu'ils puissent arriver à avoir des interventions
humaines et personnalisées vis-à-vis des victimes de la violence
conjugale. Encore là, c'est un geste positif que notre gouvernement a
posé dans le but d'humaniser les services policiers et d'accroître
le lien police-communauté.
M. Filion: Vérifié, M. le Président, sous
réserve d'une réponse peut-être d'ici à la fin de la
séance.
Le Président (M. Marcil): La réponse est sur la
directive.
M. Filion: Le Solliciteur général vérifiera.
Il pourra me le dire tantôt.
Le Président (M. Marcil): Par contre, il faut bien
comprendre que la réponse n'a aucun rapport avec l'engagement financier
comme tel. Ce n'est pas nécessairement une condition à la
vérification de l'engagement. Cependant, le Solliciteur
général est libre de déposer son document en ce qui
concerne votre demande.
Engagement 24 vérifié. Donc les engagements de janvier
sont vérifiés. Nous passons aux engagements de février,
l'engagement 6.
Février
M. Filion: Engagement 6, vérifié. Engagement 9,
vérifié. Engagement 10, vérifié. Engagement 11,
cela va.
Le Président (M. Marcil): Engagement 11,
vérifié. Engagement 12?
M. Filion: Engagement 12, M. le Solliciteur
général: Contrat de services pour diffuser la session "Gestion de
la résistance au changement" à l'intention du personnel
travaillant dans les établissements de détention du
ministère. Je remarque, premièrement, qu'il s'agit là d'un
contrat qui a été octroyé sans soumissions au Centre de
gestion des ressources humaines de Valleyfield.
M. Latulippe: Oui, quelle est votre question?
M. Filion: Pourquoi sans soumissions?
M. Latulippe: Ah bon! Il s'agit d'un contrat qui est
négocié directement avec la firme Centre de gestion des
ressources humaines. D'abord, c'est à l'intérieur du cadre
triennal de développement des ressources humaines que s'inscrit le cours
"Gestion de la résistance au changement" pour le personnel-cadre,
professionnel et les différents intervenants responsables de la
formation dans chacun des établissements de détention. Ce cours
va permettre ou permet aux participants de comprendre et de gérer la
résistance au changement et, par conséquent, d'être plus
efficaces dans leurs fonctions. Il s'agissait d'un cours qui était
spécifiquement monté pour les besoins spécifiques des
professionnels en milieu de détention. C'est un cours qui était
donné aux cadres intermédiaires. C'est un cours qui
répondait à un besoin particulier et qui demandait une expertise
spécifique que pouvait donner le Centre de gestion des ressources
humaines.
M. Filion: Est-ce que cela fait longtemps qu'il est
dispensé? Vous parlez d'un programme triennal, etc.
M. Latulippe: En effet - parce que c'est un deuxième
contrat, c'est la suite d'un premier contrat - le premier contrat avait
été donné en mars 1985, à la même firme.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
L'engagement 13?
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 14?
M. Filion: L'engagement 14. Avez-vous une ventilation de ce
montant?
M. Latulippe: Attendez une seconde, je vais essayer de remettre
la main là-dessus.
M. Filion: Parce qu'on n'a pas beaucoup de détails dans la
description de l'engagement.
M. Latulippe: Évidemment, il s'agit dans ce cas-ci de la
fourniture d'expertises psychiatriques relatives à la clientèle
provenant du système judiciaire et correctionnel. Si vous permettez,
avant d'entrer dans le détail, il faut dire qu'on n'a pas, nous, dans le
système correctionnel, de contrôle sur la demande, sur le robinet.
À toutes fins utiles, les demandes nous parviennent du système
judiciaire. Pour modifier cette vague d'expertises
psychiatriques, de demandes qui sont faites par les tribunaux, il
faudrait que des modifications au Code criminel soient effectivement
apportées,
Je peux vous dire qu'en 1985-1986 l'achalandage, le nombre de
jours-personnes, pour les personnes qui font l'objet d'expertises
psychiatriques, était de 3423; le nombre d'expertises, en 1985-1986,
était de 583; les dépenses, 940 000 $.
En fait, vous nous demandez de faire une ventilation. Le tarif des
honoraires professionnels est de 219 $ par journée d'accueil et de
détention requise pour la préparation d'une expertise, et de 300
$ par expertise.
M. Filion: Plus 300 $ par expertise?
M. Latulippe: Plus 300 $; c'est additionné.
M. Filion: Vous avez dit que 583 expertises ont eu lieu? C'est
bien cela?
M. Latulippe: Oui.
M. Filion: Oui. S'agit-il uniquement des expertises qui ont cours
pour déterminer si une personne est apte ou non à subir son
procès ou si ce chiffre-là inclut les expertises psychiatriques
qui sont faites sur les détenus qui présentent une
défense, par exemple, d'aliénation mentale?
M. Latulippe: Non. C'est...
M. Filion: Non? Uniquement pour déterminer...
M. Latulippe: Uniquement pour déterminer l'aptitude
à subir son procès.
M. Filion: Évidemment, je suis... Vous n'avez pas les
chiffres pour les années passées. Je suis convaincu que ce
nombre-là augmente d'année en année.
M. Latulippe: J'ai les chiffres des années
passées.
M. Filion: Vous avez les chiffres pour... Bon, allez-y donc.
M. Latulippe: Si cela vous intéresse. Oui, vous avez
raison, le nombre augmente d'année en année. En 1984-1985, si
vous voulez, l'achalandage jours-personnes, par journée d'accueil si
l'on veut, c'est 3100; le nombre d'expertises est de 503; le total des
dépenses de 832 200 $.
M. Filion: Avez-vous l'année antérieure, non?
M. Latulippe: Oui.
M. Filion: Oui.
M. Latulippe: L'année antérieure, c'est 2839
jours-personnes; 439 expertises; une dépense totale d'environ 700 000 $.
(11 h 15)
M. Filion: Évidemment, on ne tirera pas de conclusion sur
l'augmentation des expertises psychiatriques, mais les chiffres que vous nous
soumettez sont extrêmement intéressants au chapitre de
l'étude du phénomène de la criminalité au
Québec. En ce sens, comme je vous l'ai dit, je ne suis pas surpris de
voir qu'il y a une augmentation. En tout cas, on peut en tirer des conclusions.
De toute façon, je pense que ce sont des chiffres intéressants.
Cela va. Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 15?
M. Filion: L'engagement 15 concerne le renouvellement du contrat
de services pour agir à titre d'aumônier à temps plein
à la Sûreté du Québec. Est-ce uniquement pour la
région de... Combien y a-t-il d'aumôniers pour les policiers?
M. Latulippe: Ah! Vous avez passé un engagement?
M. Filion: Quel engagement?
Le Président (M. Marcil): C'est l'engagement 15?
M. Latulippe: Ah! Vous êtes passé à
l'engagement 15?
M. Filion: On a vérifié l'engagement 14.
M. Latulippe: Ah bon! D'accord. C'est parce que j'avais un
dernier commentaire là-dessus.
M. Filion: Allez-y! Je ne veux pas...
M. Latulippe: Je voulais simplement, quand vous dites que c'est
intéressant pour l'étude du phénomène de la
criminalité, vous dire que vous avez raison, mais c'est aussi
intéressant pour le phénomène de la relation entre la
criminalité et la maladie mentale.
M. Filion: Bien oui! C'est en plein ce que je dis.
M. Latulippe: Il y a aussi le traitement, en fait, comment on
doit traiter cette espèce de zone grise que constitue la maladie mentale
jointe à une certaine forme de criminalité.
M. Filion: Oui. Je sais que nos amis,
les voisins du Sud, font de belles études actuellement
là-dessus, parce qu'eux aussi sont aux prises avec le même type de
problème que nous. J'ai eu l'occasion de lire un article
là-dessus récemment. Cela va.
M. Latulippe: D'ailleurs, précisément
là-dessus, il y a le rapport d'un comité interministériel,
le ministère de la Santé et des Services sociaux, le
ministère de la Justice et le Solliciteur général, sur ce
phénomène.
M. Filion: Est-ce que le rapport est déjà
prêt?
M. Latulippe: Le rapport a été déposé
par le comité, mais il y a d'autres études qui ne sont pas
terminées. Ce n'est pas en phase terminale - c'est le cas de le dire
-mais c'est actuellement en marche.
M. Filion: Alors, vous pouvez prendre note de mon
intérêt pour ce rapport dans la mesure où il est possible
de m'en faire parvenir une copie.
M. Latulippe: Effectivement, cela nous montre qu'il y a une
problématique extrêmement complexe et à laquelle on doit
s'attarder. D'ailleurs, le rapport du comité Landreville, je vous le
souligne, en parlait et faisait également référence
à ce groupe de travail. Essentiellement, il disait qu'il y a une
nécessité de concertation entre le ministre de la Santé et
des Services sociaux, le ministre de la Justice, le Solliciteur
général et les différents organismes visés dans le
but de tenter de trouver une solution à ce problème qui, je
pense, est important dans notre société.
M. Filion: Donc, l'engagement 14 est vérifié, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): Oui, nous l'avions
déjà vérifié.
M. Filion; À l'engagement 15, ma question était de
savoir combien il y a d'aumôniers pour les policiers. À
l'engagement 15, en somme, dois-je comprendre que M. l'abbé Lucien
Ouellet agira comme aumônier dans la région de Québec?
M. Latulippe: Non, c'est l'aumônier pour l'ensemble de la
Sûreté du Québec, non pas pour la région de
Québec. Il est peut-être de Québec, mais il est
l'aumônier pour l'ensemble de la Sûreté du Québec. Il
est aumônier de la Sûreté du Québec depuis 1964.
M. Filion: Je suis un peu étonné de voir qu'il
n'existe qu'un aumônier pour l'ensemble des policiers de la
Sûreté du
Québec, soit 4000 policiers. On connaît la
difficulté de la tâche des policiers, à quoi ils sont
exposés. En ce sens, combien y a-t-il d'aumôniers dans les centres
de détention?
M. Latulippe: En fait, il y a déjà eu deux
aumôniers à la Sûreté du Québec. Cette
pratique d'avoir deux aumôniers à la Sûreté du
Québec a été abandonnée en 1975-1976. Depuis ce
temps-là, il n'y a eu qu'un seul aumônier à la
Sûreté du Québec, et cela a toujours été M.
l'abbé Ouellet. D'ailleurs, je dois vous dire qu'il fait un travail
extraordinaire.
M. Filion: II est surtout obligé de se déplacer
dans tout le Québec.
M. Latulippe: Effectivement, il se déplace. Il fait un
travail extraordinaire. M. l'abbé Ouellet est quelqu'un de reconnu,
admis et aimé tant de la base, du syndicat, que de l'état-major
partout au Québec.
M. Filion: D'accord. Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 16?
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 17?
M. Filion: À l'engagement 17, il y a une curiosité.
Il y a eu deux soumissions au même prix: le Château, 43 317 $, et
les Sous-vêtements U.M., 43 317 $. Dois-je comprendre, dans ce
cas-là, que la politique est de procéder à un tirage au
sort ou est-ce qu'on ne pourrait pas diviser les lots? Par exemple, s'il y a 20
000 gilets environ, est-ce qu'on ne pourrait pas donner un contrat de 10 000
à un et de 10 000 à l'autre?
M. Latulippe: D'abord, c'est une politique du Service des achats
du gouvernement...
M. Filion: C'est cela.
M. Latulippe: ...d'y aller avec 0,25 $, c'est-à-dire au
tirage au sort. Effectivement, si on divisait les lots, cela risquerait aussi
d'augmenter les coûts...
M. Filion: Oui, vous avez raison. C'est vrai.
M. Latulippe: ...de changer les termes du contrat.
M. Filion: D'accord, vous avez raison, parce que la
quantité est, évidemment, un facteur important de fixation de
prix. Le tirage au sort a évidemment lieu devant les
deux corporations impliquées. M. Latulippe: Ah oui!
M. Filion: C'est un tirage au sort important pour certaines
compagnies.
M. Latulippe: Absolument.
M. Filion: Comment expliquer que deux corporations
différentes peuvent arriver précisément au même
prix?
M. Latulippe: Elles ont, j'imagine, un bon service de calcul des
coûts.
M. Filion: Ça, je ie comprends, mais quand même,
exactement au dollar près, 43 317 $ et non pas 43 316 $. Cela ne
laisse-t-il pas - je ne sais pas si cela se produit souvent - supposer que,
finalement, il y a, je ne sais pas, une espèce d'entente quelque part,
parce que ce n'est pas l'effet du hasard? Quand même, 43 000 $, un
après l'autre, tomber exactement sur le même chiffre, c'est
presque aussi bon que le 6/49.
M. Latulippe: Pas tout à fait. Il faut bien dire que ce
n'est pas le seul cas. Cela arrive à l'occasion que c'est exactement le
même montant. Je comprends que ce sont des entreprises qui sont
spécialisées dans ce domaine. Je n'ai pas à entrer...
M. Filion: Je comprends, mais c'est sur...
M. Latulippe: ...dans les procédures internes de ces
entreprises. J'imagine qu'un manufacturier - dans le cas présent, c'est
un manufacturier de t-shirts - quand cela fait des années qu'il fait des
t-shirts, il est capable de calculer de façon très précise
son coût de revient...
M. Filion: Oui.
M. Latulippe: ...et de façon très précise sa
marge de profit. L'industrie du textile, comme vous le savez aussi bien que
moi, c'est un secteur où la concurrence est féroce, où les
profits se font sur le marge des coûts. Je n'ai aucun doute que, chez les
entreprises qui vont calculer de façon extrêmement précise
leur coût dans un secteur comme celui du textile qui est si sensible
à la concurrence, on puisse arriver à des cas semblables.
M. Filion: En ce qui concerne le coût de revient, il n'y a
aucun doute que, pour deux entreprises, il peut être, dans bien des cas,
exactement le même. Là où est la différence,
là où je ne crois plus au hasard, c'est dans le calcul de la
marge de profit. Qu'un ait choisi exactement la même marge de profit, au
dollar près...
Une voix: Souvent, M. le député...
M. Filion: ...s'il applique un pourcentage sur son coût de
revient... Les corporations, finalement, ne sont pas folles. Elles savent qu'il
y a d'autres soumissionnaires. Chacun essaie de réduire son coût
de revient...
Une voix: Souvent, M. le député de Taillon...
M. Filion: ...c'est-à-dire sa marge de profit pour obtenir
le contrat en question. En somme, le Solliciteur général nous dit
que cela arrive souvent. Je prends note de la première fois où je
le vois.
M. Latulippe: II y a d'autres occasions. Je suis convaincu que
cela arrive. Maintenant...
Le Président (M. Marcil): M. le Solliciteur
général, cela peut s'expliquer. Il arrive dans d'autres occasions
que des magasins ou des fournisseurs comme ceux-là font fabriquer au
même endroit. Ce ne sont pas nécessairement des fabricants. Des
gens font faire leurs produits au même endroit. Donc, c'est le même
prix.
M. Filion: Je le sais et c'est ce que je dis. Le coût de
revient est souvent le même. Cela va. C'est sur le calcul de la marge de
profit. C'est nettement différent. En somme, c'est une
curiosité.
M. Latulippe: Précisément, au contraire. Quand le
coût de revient est le même, il y a plus de chance que le total
soît le même. Souvent, on va prendre "cost", coût de revient
plus dix ou coût de revient plus quinze, et la marge est presque
automatique à ce moment-là. à partir du moment où
on est dans un secteur de forte concurrence, la pratique peut être
très développée que ce soit "cost" plus dix, par exemple.
À partir du moment où vous avez deux entreprises qui arrivent
avec un coût de revient identique, cela devient presque automatique que
le total est le même puisque toutes les deux ont pris une marge identique
parce que la concurrence est forte. La concurrence va donc être
très forte pour ce qui est de la marge de profit. Donc, il y a des
pratiques qui vont s'instaurer, à savoir que ce sera "cost" plus dix,
"cost" plus cinq ou "cost" plus quinze.
M. Filion: Je suis conscient de tout cela. J'ai
déjà soumissionné. Ce qu'on cherche à faire, c'est
d'obtenir la plus basse soumission. Le coût de revient pour beaucoup
d'articles qui font l'objet d'achats par le gouvernement est le même pour
plusieurs
entreprises. Ce que les entreprises font et ce que je faisais, ce n'est
pas compliqué. Je ne prenais pas le chiffre exact. On cherche à
couper et on cherche à réduire le plus possible etc., donc, on
tombe dans des pourcentages de marge de profit qui ne sont pas des chiffres
absolus. Je ne veux pas en faire un plat.
M. Latulippe: Je ne sais pas si mon collègue...
M. Filion: J'en prends note.
M. Latulippe: ...a soumissionné dans l'industrie du
textile.
M. Filion: Non.
M. Latulippe: Ah bon!
M. Filion: Peu importe l'industrie, M. le Solliciteur
général, aujourd'hui la compétition est forte, pas juste
dans cette industrie, dans la plupart des industries. Je pense qu'on se
comprend. Cela va, de mon côté pour l'engagement 17.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 17 est
vérifié. L'engagement 18?
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 19?
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 20?
M. Filion: II n'est pas dit dans l'engagement 20 pour quel besoin
et à qui s'adressent ces cinq camionnettes familiales.
M. Latulippe: On fait référence aux besoins
d'unités d'urgence pour la Sûreté du Québec. Ce sont
des camionnettes où on utilise les maîtres-chiens et les chiens.
Je vais vous donner un exemple. Si on appelle une équipe de quatre ou
cinq policiers et de chiens pour un problème relié à la
drogue ou relié aux explosifs - parce que vous savez que les chiens sont
utilisés de façon importante pour la détection des
explosifs et la détection des cas de drogue - on utilise ces
camionnettes où on peut à la fois amener les chiens et à
la fois aussi avoir les policiers requis.
M. Filion: Donc, l'engagement 20, c'est pour l'escouade canine
qui fait - j'ai eu l'occasion de le souligner - un excellent travail à
la Sûreté du Québec.
M. Latulippe: En fait, ce n'est pas cet exemple que vous donnez
mais dans le fond, l'escouade, c'est cela.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 20 est
vérifié. L'engagement 21?
M. Filion: Est-ce qu'il s'agit là de voitures non
identifiées?
M. Latulippe: À l'engagement 21?
M. Filion: Oui. S'agit-il de ce qu'on appelle les voitures non
identifiées? Probablement, n'est-ce pas?
M. Latulippe: Effectivement oui.
M. Filion: Ce sont pour les agents de la paix?
M. Latulippe: Pour les policiers dans les cas de surveillance,
d'infiltration, dans ces types de besoins.
M. Filion: L'engagement 22 est également
vérifié.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 21 est
vérifié. L'engagement 22 est vérifié. L'engagement
23?
M. Filion: M. le Solliciteur général, ici on a le
contrat pour la composition et l'impression de onze numéros de la revue
Sûreté, Est-ce qu'à part ce contrat le contrôle de la
revue Sûreté est entièrement entre les mains du
Solliciteur général? J'entends par là, est-ce qu'il y a un
contrat de gérance comme pour la revue Justice?
M. Latulippe: Il existe un contrat, donné pour une
période d'un an, pour la confection de la revue. Les articles, si c'est
votre question, sont faits à l'interne.
M. Filion: Le contenu des publications que je reçois et
que je lis sont entièrement sous le contrôle du Solliciteur
général.
M. Latulippe: Elles relèvent de l'interne à la
Sûreté du Québec. (11 h 30)
M. Filion: Elles relèvent de l'interne à la
Sûreté du Québec. Évidemment, cela s'applique
également au numéro qui portait sur les motards.
M. Latulippe: Tous les numéros sont faits, ainsi que le
contenu, à l'intérieur de la Sûreté du
Québec.
M, Filion: Mais sont-ils vérifiés par des gens du
ministère?
M. Latulippe: Non. Il y a un comité de lecture, à
la Sûreté du Québec, et ce comité révise les
articles rédigés pour la revue Sûreté.
M. Filion: Ce comité de lecture est-il à ia
Sûreté du Québec ou à votre ministère?
M. Latulippe: Mon ministère est le ministère
chapeau...
M. Filion: J'entends par là...
M. Latulippe: ...de la Sûreté du Québec, mais
le comité de lecture est à la Sûreté du
Québec.
M. Filion: II est à la Sûreté du
Québec. Je comprends que...
M. Latulippe: D'ailleurs, je vous mentionne que la
Sûreté du Québec fait partie du ministère du
Solliciteur général.
M. Filion: Cela va. Je vais Être plus précis. La
Sûreté du Québec, évidemment, fait partie de votre
ministère. Je voudrais savoir si, une fois que le comité de
lecture a fait son travail, le contenu est par la suite acheminé
à des fonctionnaires qui ne relèvent pas de la
Sûreté du Québec?
M. Latulippe: Le comité de lecture fait son travail. C'est
l'instance suprême qui décide du contenu de la revue
Sûreté qui est la revue de la Sûreté du
Québec.
M. Filion: D'accord. Je dois comprendre comme tel qu'il n'y a pas
de fonctionnaires, à l'extérieur de la Sûreté du
Québec, qui vérifient le contenu de la revue.
M. Latulippe: D'ailleurs, le directeur général de
la Sûreté du Québec, comme tout autre fonctionnaire ou
sous-ministre adjoint, rend des comptes. Il est effectivement à
l'intérieur de la structure du ministère du Solliciteur
général. Mais, si vous me parlez spécifiquement de la
question de la revue Sûreté, le comité de lecture
est à l'intérieur de la structure de la Sûreté du
Québec, puisque c'est la revue de la Sûreté du
Québec.
M. Filion: C'est bien.
Le Président (M. Marcil): Vérifié? M. le
député de Taillon, considérez-vous l'engagement 25 comme
étant vérifié?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): Engagement 24?
M. Filion: L'engagement 24: Contrat pour l'achat de 73 voitures,
ensemble non-police. S'agit-il, encore une fois, de voitures non
identifiées à l'usage des policiers ou s'agit-il de voitures
à l'usage de cadres?
M. Latulippe: Quel numéro?
Le Président (M. Marcil): Engagement 24.
M. Latulippe: Ce sont des voitures banalisées.
M. Filion: Banalisées, donc ce sont des voitures non
identifiées?
M. Latulippe: Oui.
M. Filion: D'accord.
M. Latulippe: C'est pour les enquêteurs.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 25?
M. Filion: Également,
Le Président (M. Marcil): Vérifié. Donc les
engagements de février sont vérifiés. Nous passons aux
engagements de mars. J'appelle l'engagement 8.
Mars
M. Filion: Est-ce que le contrat a été
exécuté, au moment où l'on se parle?
M. Latulippe: Non, pas totalement.
M. Filion: Donc, le plan de communication n'existe pas
encore.
M. Latulippe: Une partie avait été
exécutée au début, mais ce n'est que cette partie qui a
été exécutée.
M. Filion: En quoi consiste ce plan de communication?
M. Latulippe: Comme vous le savez, en avril dernier, j'ai
entrepris une démarche fort importante qui avait comme objectif de
réformer l'ensemble de l'organisation policière au Québec.
Il y a deux volets dans cette réforme.
D'abord, à l'origine, il fallait qu'on soit en mesure de
déterminer par quels moyens nous procéderions à la
consultation des intéressés et par quels véhicules nous
communiquerions toutes les informations de base qu'il est nécessaire de
recueillir pour bien exécuter cette réforme policière.
Deuxièmement, il était nécessaire d'avoir et
d'élaborer tout un plan de communication
pour la démarche importante que nous entreprenions. Depuis de
nombreuses années -cela fait presque vingt ans - on n'avait pas
réformé substantiellement la Loi de police. Vous savez comme moi
jusqu'à quel point c'est une démarche qui est importante, qui est
sensible pour la communauté - vous l'avez d'ailleurs soulevé
vous-même à plusieurs occasions - et c'était un plan de
communication regroupant ces deux volets.
M. Filion: Est-ce que l'appel d'offres pourrait être
déposé? Peut-être pas ce matin, si vous ne l'avez pas, mais
d'ici quinze jours.
M. Latulippe: On peut le faire dans les délais, je pense
bien; il ne devrait pas y avoir de problèmes.
Le Président (M. Marcil); M. le député de
Taillon, est-ce qu'on pourrait comprendre votre demande?
M. Filion: Oui. Je viens de l'expliquer. C'était une copie
de l'appel d'offres.
Le Président (M. Marcil): Une copie de l'appel
d'offres.
M. Filion: Quand le plan de communication sera terminé,
serez-vous disposé à le déposer également?
M. Latulippe: II y a une partie du travail qui est
effectuée, mais c'est un travail qui peut finalement être
continué. C'est d'ailleurs une mince partie du travail qui a
été faite jusqu'à maintenant. Il y aura d'autres
engagements financiers entre-temps.
M. Filion: Le montant total est de 60 000 $?
M. Latulippe: C'est le montant total de l'engagement.
M. Filion: L'engagement financier ne reviendra pas. Mais
prenons-en quand même note mutuellement.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 8 est-il
vérifié?
M. Filion: Sous réserve.
Le Président (M, Marcil): L'engagement 9... Excusez-moi,
l'engagement 10?
M. Filion: Ça va.
M. Latulippe: Ça va? Parce que je voulais juste, si vous
me le permettez, M. le député de Taillon, vous faire part
comment, dans ce cas-ci, vous avez un autre exemple où trois
soumissionnaires sont arrivés exacte- ment avec le même chiffre.
Laiterie Casavant, Laiterie Mont Saint-Bruno... L'engagement 11.
M. Filion: Nous sommes à l'engagement 10.
M. Latulippe: Excusez-moi.
M. Filion: De quoi parliez-vous?
M. Latutippe: Je pensais que vous étiez rendus à
l'engagement...
Le Président (M. Marcil): L'engagement 10 est
vérifié.
M. Filion: Vous avez raison sur l'engagement 11. Vous avez
raison.
Le Président (M. Marcil): Engagement 11?
M. Filion: II y en a un qui a soumissionné à 300 $
de moins à l'engagement 11 et qui a arraché le paquet contre
trois soumissionnaires. Je l'avais déjà noté.
Juste une petite question. C'est évidemment pour les
détenus, et je remarque que c'est du lait
homogénéisé. Est-ce qu'on ne pourrait pas fournir du lait
2 % aux détenus?
Une voix: C'est le même prix.
M. Filion: D'abord, apparemment, c'est meilleur pour la
santé et de plus c'est moins cher.
M. Latulippe: Je vais vous dire une chose. Ce sont des
diététiciennes qui nous conseillent, finalement, sur le type
d'aliments et le type de lait à fournir. Je vous avoue que j'en connais
très peu en diététique.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 12?
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 13?
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 14?
M. Filion: Quels centres de détention sont visés
par l'engagement 14?
M. Latulippe: Bardeaux, Parthenais et Tanguay.
M. Filion: Quelle est la capacité de ces trois
établissements regroupés?
M. Latulippe: On va calculer cela... Entre 1350 et 1400
détenus.
M. Filion: Ma prochaine question va peut-être
m'éviter des calculs rapides où je pourrais me tromper. Combien
cela coûte-t-il pour nourrir un détenu par jour ou par
année, peu importe?
M. Latulippe: Cela coûte 1,37 $ par repas.
M. Filion: À trois repas, évidemment, cela fait
donc environ 4 $ par jour.
M. Latulippe: 4,11 $, en matières premières. Il n'y
a pas de main-d'oeuvre.
M. Filion: II n'y a pas de main-d'oeuvre. Non, c'est uniquement
concernant l'épicerie comme telle. Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 15? Engagement 17? Excusez, engagement 16?
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 17?
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 18?
M. Filion: Quand on voit: soumission partielle, cela veut dire
que les soumissionnaires, finalement, n'ont pas déposé leurs
soumissions conformément à l'appel d'offres. C'est bien cela?
M. Latulippe: Oui. M. Filion: D'accord.
M. Latulippe: C'est parce qu'on n'a soumissionné que
partiellement pour ce qui était demandé.
M. Filion: Comment...
M. Latulippe: On ne fournissait pas tout. Cela veut dire qu'on a
soumissionné seulement pour une partie. On n'a pas soumissionné
pour l'ensemble de la demande.
M. Filion: À ce moment, le soumissionnaire a mal saisi
l'appel d'offres...
M. Latulippe: Pardon?
M. Filion: Je me demande pourquoi les soumissionnaires
déposent des soumissions partielles, donc, qui sont rejetées
immédiatement, c'est cela?
M. Latulippe: Oui. Par exemple, on demande des confitures aux
fraises et ils n'en ont pas.
M. Filion: D'accord. Est-ce que les soumissionnaires sont
informés que, s'ils ne soumissionnent pas sur un point, leur
soumission... Oui, il me semble. Mais ils le font quand même.
M. Latulippe: Oui, absolument. Ils s'essaient quand
même.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Engagement 20?
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 21?
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Engagement 22? Engagement 21,
vérifié.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 23? Nous sommes rendus à l'engagement 23.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 24?
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 25?
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 26?
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Vérifié. Les
engagements de mars sont vérifiés. Nous passons aux engagements
d'avril. Engagement 6.
Avril
M. Filion: À quoi servent les trois voitures familiales?
Dans ce cas-ci, il s'agit du contrat pour l'achat de trois voitures familiales
1986 pour les besoins du bureau du
coroner en chef. Est-ce que c'est pour les coroners eux-mêmes ou
pour le personnel?
Le Président (M. Marcil): Engagement 6, avril 1986.
M. Latulippe: En fait, c'est en raison du nombre
élevé d'investigations demandant un déplacement. C'est en
vue de permettre une intervention plus rapide des coroners qu'on a les
véhicules dont vous faites mention. Ce sont des véhicules qui
sont identifiés aussi, qui sont mis à la disposition des coroners
de Québec et de Montréal; une voiture à Québec et
deux voitures à Montréal. D'ailleurs, vous savez qu'avec la loi
qui a été adoptée sur la recherche des causes et
circonstances de décès cela amène un accroissement des
demandes d'investiqa-tion des coroners. Cela a créé une demande
accrue en investigations par rapport à l'ancienne loi.
M. Filion: Est-ce que ce sont des voitures utilisées
à temps plein par les coroners ou uniquement selon la nature de leurs
activités?
M. Latulippe: Oui, parce que ces véhicules contiennent en
permanence tout l'équipement et les fournitures nécessaires
à une investigation sur place.
M. Filion: Ce sont des voitures qui sont utilisées 24
heures par jour. C'est cela que je veux savoir, là.
M. Latulippe: D'ailleurs, juste en regardant... Je vais vous
donner le nombre d'investigations. À Québec, il y en a...
M. Filion: Je voudrais juste savoir si ce sont des voitures qui
sont 24 heures par jour... En deux mots, est-ce que le coroner ramène la
voiture chez lui? L'a-t-il la fin de semaine ou s'il l'a uniquement pour ses
activités professionnelles?
M. Latulippe: C'est pour les activités professionnelles.
D'ailleurs, ces voitures sont identifiées par des gyrophares.
D'ailleurs, écoutez, il y a 1200 investigations à Québec,
2800 à Montréal.
M. Filion: Ce sont les nouveaux chiffres? Pour quelle
période?
M. Latulippe: C'est le nombre estimé pour l'année
en cours.
M. Filion: Pour l'année totale, sur une base annuelle?
M. Latulippe: Effectivement.
Le Président (M. Marcil): Engagement 6,
vérifié. Nous allons suspendre nos travaux pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 45)
(Reprise à 11 h 47)
Le Président (M. Marcil): À l'ordre, s'il vous
plaît! Engagement 10?
M. Filion: Quel engagement?
Le Président (M. Marcil): L'engagement 10, contrat pour
l'acquisition de quatre logiciels.
Une voix: Est-ce qu'on pourrait attendre quinze secondes?
Le Président (M. Marcil): Oui. Nous allons attendre une
minute.
L'engagement 10 est vérifié. L'engagement 12 est
vérifié également. J'appelle l'engagement 14.
M. Filion: Engagement 14, également
vérifié.
Le Président (M. Marcil): Engagement 14,
vérifié. Engagement 15?
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 16? Nous sommes encore dans les sous-vêtements.
M. Filion: Je remarquais rapidement en ce qui concerne
l'engagement 16 que, finalement, à acheter en quantité comme
cela, ça revient à 1 $ le caleçon. C'est tout à
fait remarquable comme prix. Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 17?
M. Filion: Je pense qu'il y a une petite erreur à
l'engagement 17. Je ne sais pas où elle se trouve, parce qu'il y a deux
soumissionnaires qui sont nettement plus bas. Ce doivent être des
soumissions partielles et cela n'a pas été inscrit?
M. Latulippe: Ils ont identifié simplement une livraison
alors que, dans les faits, il y avait eu une livraison à Bordeaux et
l'autre à Parthenais, pour un total de 81 000 $. On identifie ici
simplement un bénéficiaire alors qu'il y en avait eu deux.
Comprenez-vous cela? On n'a pas l'autre.
Une voix: À un centre de détention?
M. Latulippe: Non, c'est qu'ici les soumissionnaires, cela
concerne un centre de
détention alors que, dans les faits, il nous manque {'autre
partie.
M. Filion: Donc, c'est une soumission partielle.
Une voix: Le chiffre de 81 000 $ est bon.
Le Président (M. Marcil): Les 81 000 $ correspondent aux
deux centres de détention tandis que les autres correspondent seulement
à un centre de détention.
M. Filion: C'est cela, c'est une soumission partielle. Cela
va.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 18?
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 19?
M. Filion: De quelle sorte d'expérimentation s'agit-il? On
parle d'un contrat de services pour procéder à
l'expérimentation d'un certain type de terminaux véhiculaires
dans la région de Rimouski en vue de l'établissement d'un nouveau
réseau de radiocommunication.
M. Latulippe: Oui, pardon?
M. Filion: De quelle sorte d'expérimentation
s'agit-il?
M. Latulippe: C'est une expérience très
intéressante. D'ailleurs, j'ai eu l'occasion de me rendre à
Rimouski et même de faire de la patrouille dans les voitures qui
utilisaient ces terminaux. C'est un projet pilote. Vous avez dans le
véhicule automobile un terminal que le policier peut utiliser
directement. Avec ce terminal il peut être relié, par exemple, au
CRPQ et avoir des informations directement de lui. Par exemple, s'il voit en
avant de lui un véhicule qui est douteux ou qu'il veut arrêter, il
va être en mesure, avec le numéro d'immatriculation, d'avoir par
le terminal les accès que tout policier a normalement par le
sytème radio. 11 va pouvoir l'avoir directement par le terminal.
M. Filion: Dans sa voiture?
M. Latulippe: Ceci est aussi un facteur plus sécuritaire.
Il y a plusieurs avantages à cela. D'abord c'est plus rapide,
deuxièmement, c'est plus sécuritaire pour le policier. Souvent,
il n'a pas besoin d'arrêter immédiatement la personne. Il peut
savoir si cette personne a eu des problèmes, quels types de
problèmes elle a eus auparavant. En fait, l'auto-patrouille devient,
à toutes fins utiles, un poste de police. De plus, on n'utilise pas les
ondes pendant cette période.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que c'est
vérifié?
M. Filion: Excellent. Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Engagement 19,
vérifié. Engagement 20?
M. Filion: Ce n'est pas une dépense annuelle? C'est une
fois tous les deux ou trois ans?
M. Latulippe: Je peux vous donner l'explication là-dessus.
Durant la période des moyens de pression à la Sûreté
du Québec en 1984 et 1985, les policiers ont tous retourné leur
képi en disant qu'il y avait toutes sortes de problèmes
reliés à l'utilisation de ce képi. Cela a amené le
changement des képis par des casquettes. C'est là qu'on retrouve
cet achat de casquettes.
M. Filion: Cela a coûté 30 000 $ à
l'État, si je comprends bien...
M. Latulippe: Pour les problèmes...
M. Filion: ...ou a-t-on profité de l'occasion pour acheter
des casquettes qu'on voulait de toute façon acheter?
M. Latulippe: II y avait aussi, je dois dire, des plaintes qui
existaient depuis longtemps au sujet de ces képis. Durant la
période des moyens de pression, cela s'est vraiment canalisé et
où ils ont tous retourné leur képi. Par la suite les
casquettes qui ont été manufacturées corrigeaient les
problèmes que les policiers soulevaient. La taille des véhicules
ayant diminué, les képis s'accrochaient au plafond. Cela a
généré ce changement.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Engagement 21?
M. Filion: Ce sont des fourgonnettes pour permettre aux moniteurs
de se déplacer d'un endroit à l'autre, d'un poste de la
Sûreté du Québec à l'autre?
M. Latulippe: On est à l'engagement 21? Effectivement,
c'est un projet pilote. Vous avez dans le véhicule automobile un
termina!. Les séances de tir à la Sûreté du
Québec sont obligatoires et cela sert à transporter les cibles,
les munitions et les armes d'un endroit à l'autre de façon que ce
soit sécuritaire et qu'il n'y ait pas de risque de perte.
Évidemment, ce sont des camionnettes qui sont aménagées
spécifique-
ment en fonction des besoins des moniteurs de tir de la
Sûreté du Québec.
M. Filion: Est-ce qu'il n'existe pas des centres de tir
permanents, c'est-à-dire des endroits où tes policiers se rendent
pour pratiquer leur tir?
M. Latulippe: Cela sert aux moniteurs qui vont donner des cours,
ce ne sont pas des salles de tir. On ne tire pas dans les camionnettes.
M. Filion: Ce n'est pas cela que je dis non plus.
M. Latulippe: Cela sert aux moniteurs qui eux vont...
M. Filion: Cela sert pour transporter leur matériel.
Une voix: Pour donner des cours dans les régions?
M. Filion: Pour les régions ou...
M. Latulippe: II y a deux types de salles de tir. Il y en a qui
sont permanentes. Il y en a, je crois, à Sherbrooke et à
Montréal. II y en a d'autres qui sont dans des endroits à
l'extérieur, ce qui amène tes moniteurs de tir à se
déplacer d'une région ou d'un endroit à l'autre. Cela sert
à cela.
M. Filion: Je croyais que cela servait dans les endroits
où il n'y a pas de centres de tir permanents.
M. Latulippe: Cela sert effectivement dans cinq districts. On
m'informe également qu'en même temps que l'on donne des cours pour
des séances de tir à l'extérieur on enseigne aux policiers
des techniques d'utilisation des différents gaz, comme par exemple des
gaz lacrymogènes. On ne peut pas faire cela à l'intérieur,
évidemment. Alors, c'est aussi à l'extérieur. On me dit
qu'il y a cinq districts qui nécessitent ces déplacements.
Le Président (M. Marcil): Vérifié? M.
Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'engagement 22.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Vérifié. J'appelle
l'engagement 23.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
J'appelle l'engagement 24. M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Vérifié. J'appelle
l'engagement 25.
M. Filion: J'ai été surpris de voir qu'à
Parthenais il y avait un service de gardiennage privé autre que celui
effectué par les policiers de la Sûreté du Québec.
Est-ce que ce sont les gens que l'on retrouve à l'entrée,
c'est-à-dire dans le hall de Parthenais, en bas? Je suppose que, sur les
étages, il n'y a pas de gardien, ce sont les policiers eux-mêmes
qui effectuent cela.
M. Latulippe: C'est à l'entrée, effectivement.
M. Filion: Ils font un peu également la réception
des gens, sauf erreur.
M. Latulippe: Pour la sécurité, oui. C'est un
contrat de gardiennage. C'est un système d'utilisation d'agence
privée pour un contrat de gardiennage à Parthenais qui existe
depuis 1976. Évidemment, je pense que c'est une bonne décision
parce que cela permet de faire en sorte que les policiers, plutôt que
d'être à l'entrée de Parthenais, soient dans les
voitures-patrouilles là où ils font un véritable travail
de policier.
M. Filion: Vous allez permettre aux policiers de vaquer à
des occupations qui relèvent un peu plus de l'essentiel de leur
fonction.
M. Latulippe: Effectivement.
M. Filion: Ce qui m'a surpris, c'est que cela soit donné
à l'extérieur et qu'on n'ait pas à l'intérieur du
personnel qui ne soit pas nécessairement des policiers mais qui effectue
ce travail.
M. Latulippe: On fait une utilisation maximale des policiers
à la Sûreté du Québec.
M. Filion: Non, je ne parle pas des policiers...
M. Latulippe: Les autres sont des civils. Ce sont des agents
spécialisés dans la surveillance d'édifices. Ce sont des
agences de sécurité connues. C'est une pratique qui date de
plusieurs années. Je trouve que c'est une excellente pratique.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié. J'appelle
l'engagement 26.
M. Filion: À l'engagement 26, M. le Président,
est-ce qu'il y a une raison pour laquelle le ministère n'a pas
procédé par soumissions pour un contrat de cette importance,
c'est-à-dire 283 000 $ pour des services de gardiennage au palais de
justice sur une période de six mois? Je m'excuse, c'est pour une
période de 18 mois. Est-ce bien 18 mois?
M. Latulippe: Vous parlez de quoi, là?
Le Président (M. Marcil): De l'engagement 26.
M. Filion: Nous sommes à l'engagement 26.
M. Latulippe: Oui, mais c'est 18 mois pour le contrat,
dites-vous? (12 heures)
M. Filion: C'est cela. Pourquoi ne pas avoir
procédé par soumissions?
M. Latulippe: Cela remonte à 1984, c'est-à-dire le
30 octobre 1984. Par le CT-153-341, le Conseil du trésor autorisait
l'adjudication d'un contrat, à l'époque, à la firme Canbec
sécurité et investigation. Le contrat a débuté le
1er novembre 1986 et incluait une clause de renouvellement automatique pour
deux périodes additionnelles d'un an.
Or, le 9 avril 1986, Canbec sécurité informa le
ministère qu'elle cessait toute activité à partir du 30
avril. Par sucroît, elle n'a pas renouvelé son permis d'agence de
sécurité. À ce moment, dans le but de ne faire subir
aucune interruption dans l'exécution de ces travaux, on a
favorisé la solution permettant une continuité dans
l'exécution des tâches. Effectivement, l'exécution a
été confiée à l'autre plus bas soumissionnaire du
temps, à l'Agence de sécurité Omega, qui a tout simplement
continué le premier contrat.
On me dit que cette autre agence avait perdu le contrat à
l'époque, par tirage au sort, il me semble.
Une voix: Non, il y avait une différence de sept
cents.
M. Latulippe: Je m'excuse, il y avait une différence de
sept cents! Dans un cas...
Une voix: II y a 26 et 27.
M. Latulippe: ...c'était par tirage au sort et, dans
l'autre, il y avait une différence de sept sous.
Une voix: C'est cela.
M. Filion: D'accord. Je comprends que le ministère, en
somme, a été avisé à la dernière minute ou
en avril, alors que cette compagnie n'était plus en mesure de respecter
son contrat. C'est cela?
M. Latulippe: Effectivement.
M. Filion: C'est le court délai qui a obligé le
ministère à se retourner vite sur les sept cents dont vous
parliez, et à octroyer le contrat à...
M. Latulippe: II fallait continuer à donner le service de
sécurité.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 26,
vérifié. L'engagement 27?
M. Filion: Même chose.
Le Président (M. Marcil): Vérifié. Donc, les
engagements du mois d'avril sont vérifiés.
M. Filion: Excusez! À l'engagement 27, la Place
Desjardins, à la Tour Nord, qu'est-ce qu'il y a à cet
endroit?
M. Latulippe: Je pense que c'est le bureau du ministère du
Revenu.
M. Filion: Comment se fait-il que votre...
M. Latulippe: Je peux vous dire que c'est notre ministère
qui assure la sécurité de l'ensemble des ministères et des
édifices publics du Québec.
M. Filion: Y compris le gardiennage?
M. Latulippe: Oui. Mais, en fait, par la Direction
générale de la sécurité publique du
ministère.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 27 est
vérifié. Donc, les engagements d'avril sont
vérifiés. Nous appelons les engagements du mois de mai.
L'engagement 6.
Mai
M. Filion: II s'agit d'un contrat pour l'achat de douze voitures
de marque et modèle spécifiques - Pontiac Parisienne Brougham
1986 - pour les besoins des ministres. D'abord, quand on dit modèle
spécifique, est-ce qu'il s'agit des mêmes modèles que les
voitures qui étaient utilisées en 1985?
M. Latulippe: II y a eu dans les années quatre-vingt - il
y a environ trois ou quatre ans - une directive très spécifique
du Conseil exécutif de l'époque relativement aux voitures de
ministres. C'était très spécifique,
même quant à la sorte de voiture qui devait être
utilisée. Il y avait, entre autres, deux types de voitures, la Pontiac
Parisienne Brougham et la Chevrolet Caprice. Or, la Chevrolet Caprice a
été abandonnée par General Motors, et c'est en se
conformant à cette directive du Conseil exécutif qui a
continué d'être en vigueur depuis l'arrivée du nouveau
gouvernement qu'on a acheté ces voitures.
M. Filion: Quel est le prix de la Chevrolet Caprice?
M. Latulippe: La directive précise non seulement la marque
de voiture mais précise aussi le type d'équipement qui doit
être à l'intérieur de ces voitures.
M. Filion: Alors, quel était le prix de la Chevrolet
Caprice?
M. Latulippe: 17 000 $.
M. Filion: Et de la Pontiac Parisienne Brougham?
M. Latulippe: La même chose. Alors, ici, c'est 17 000 $,
mais, dans l'achat, on remettait les vieilles voitures. Il y avait un
crédit de 7000 $ pour les vieilles voitures, ce qui ramenait finalement
le coût à 10 000 $. En fait, pour être précis, c'est
16 368 $.
M. Filion: Donc, la Pontiac Parisienne, c'est 16 000 $ et
quelques. C'est cela?
M. Latulippe: 16 300 $.
M. Filion: La Chevrolet Caprice était plus
dispendieuse?
M. Latulippe: Je n'ai pas le prix exact de la Chevrolet Caprice,
mais, comme je vous l'ai dit, la Chevrolet Caprice a été
abandonnée.
M. Filion: Non, je le sais qu'elle a été
abandonnée. Je veux juste essayer de comparer. Vous me dites qu'en
fonction d'une décision qui avait été prise il y a trois
ou quatre ans, il existait un choix entre deux voitures: ou une Chevrolet
Caprice, ou la Pontiac Parisienne. La Chevrolet Caprice ayant été
abandonnée, maintenant, c'est la Pontiac Parisienne. Ma question est la
suivante: L'an dernier, quel était le prix de la Pontiac Parisienne et
le prix de la Chevrolet Caprice?
M. Latulippe: Mais c'est abandonné. À
l'époque où effectivement les deux voitures étaient
utilisées, il y avait, me dit-on, 500 $ de différence environ
entre la Pontiac Parisienne Brougham et la Chevrolet Caprice.
M. Filion: Est-ce que le caractère spécifique des
voitures a été modifié cette année?
M. Latulippe: Non, mais il est clair qu'il devra l'être
l'an prochain, parce que les Parisienne Brougham sont aussi abandonnées
comme modèle.
M. Filion: Est-ce qu'il y a des changements en ce qui concerne
les chauffeurs? En ce sens que, est-ce que ce sont les mêmes dispositions
qui s'appliquaient l'an dernier qui s'appliquent cette année?
M. Latulippe: Exactement les mêmes, me dit-on.
M. Filion: Alors, vérifié.
Le Président (M, Marcil): L'engagement 6 est
vérifié. L'engagement 13.
M. Filion: L'engagement 13 concerne les contrats pour la
fourniture des services d'hébergement et diverses formes d'aide
psychosociale telles que l'aide à la recherche d'emploi, la consultation
et l'orientation, ainsi que diverses activités socioculturelles visant
à favoriser la réinsertion sociale des délinquants pour
une période d'un an. Un engagement de 4 290 000 $.
D'abord, à part l'Armée du salut spécialisée
de Hull et la Maison Rivat, est-ce que je dois comprendre de par les documents
que vous avez soumis qu'il n'existe aucune modification quant à
l'identité des maisons de transition ou des centres
résidentiels?
M. Latulippe: Vous voulez dire quoi, par rapport à...
M. Filion: Je veux dire qu'il n'y a pas de changement quant au
choix des centres résidentiels, sauf, comme je l'ai dit, pour
l'Armée du salut de Hull, qui, en somme, si je comprends bien, est
discontinuée, et la Maison Rivat.
M. Latulippe: J'ai de la misère à comprendre votre
question, parce qu'il y trois types de ressources. Il y a les CRC, les CHC et
les foyers d'hébergement. Vous faites référence à
quelles ressources?
M. Filion: À ces trois ressources-là.
M. Latulippe: Non, par rapport à l'an dernier, il ne
semble pas y avoir de nouveau.
M. Filion: Vous aviez compris le sens de ma question. Les
établissements sont les mêmes.
M. Latulippe: Pour les trois types dont
vous parlez, oui, sauf pour les foyers d'hébergement parce que ce
sont des familles et cela peut varier. Ma réponse s'applique pour les
CRC et les CHC.
M. Filion: Ah oui. C'est cela, en ce qui concerne les CRC et les
CHC, on va employer le jargon des sigles, la liste ici, c'est la liste
complète de tous les établissements qui reçoivent des
crédits cette année.
M. Latulippe: C'est cela.
M. Filion: C'est cela. Maintenant, comment cela fonctionne-t-il
pour les foyers d'accueil? D'abord, les prévisions budgétaires
sont 144 000 $; c'est cela? Combien y a-t-il de foyers d'accueil?
M. Latulippe: Les foyers d'accueil, c'est un nouveau service
donné par notre ministère depuis environ six mois. Il y a d'abord
eu un projet pilote en Gaspésie. Évidemment, ce sont des
régions éloignées et c'est dans le but de faciliter la
réinsertion sociale des gens détenus dans ces régions et
de les garder près de leur milieu parce que l'on sait qu'une des
façons de garder ces personnes près de leur milieu, c'est de les
garder dans leur région. Il y a des familles qui vont recevoir des
personnes qui ne constituent pas un risque pour la société et qui
sont en période de transition, c'est-à-dire en fin de sentence et
finalement elles demeurent dans des familles qui les hébergent. C'est
une expérience pilote qui a débuté en Gaspésie
où il y avait sept de ces foyers d'accueil.
Cela a été un succès. Cela a finalement
été une nouvelle ressource qui a été un
succès. Les gens qui les hébergent reçoivent un per diem
et, après, cela a été étendu à Québec
où il y en a au-delà d'une dizaine. Au total on est rendu
maintenant avec 24 foyers d'hébergement pour environ 28 places. C'est
une nouvelle ressource qui devrait se développer graduellement dans les
différentes régions du Québec. C'est aussi une solution de
rechange à l'incarcération. Cela a aussi une vocation de
réinsertion sociale. Cela permet de réintégrer la personne
dans son milieu, de l'amener à reprendre des habitudes de vie, de
travail même, de se faire accepter encore plus dans son milieu. C'est une
expérience qui, jusqu'à maintenant, est très positive.
M. Filion: Est-ce que je dois comprendre qu'il s'agit de familles
d'accueil?
M. Latulippe: Oui.
M. Filion: Comment sont choisies ces familles? (12 h 15)
M. Latulippe: II existe des normes d'accréditation de ces
ressources communautaires, y compris les foyers d'hébergement, normes
qui sont établies conjointement avec le Solliciteur
général du Canada. D'ailleurs, plusieurs de ces centres -je ne
parle pas uniquement des foyers d'hébergement mais aussi des centres de
transition, CRC ou CHC - sont utilisés aussi par une clientèle
fédérale. Ces centres reçoivent un per diem de la part du
fédéral lorsque c'est le fédéral qui envoie sa
clientèle dans ces ressources communautaires que nous administrons par
ailleurs, ici au Québec.
M. Filion: C'est comme les familles d'accueil dans le
réseau social.
M. Latulippe: C'est de même type finalement.
M. Filion: De même type. C'est une ressource alternative
à la maison de transition.
M. Latulippe: C'est une ressource différente. Comme le CHC
est différent du CRC. Il y a aussi les foyers d'hébergement.
M. Filion: Pour ma compréhension, pourriez-vous distinguer
concrètement les CRC des CHC.
M. Latulippe: En fait, les CRC sont des centres qui donnent des
services plus importants, plus spécialisés que les CHC. Les deux
ont une chose en commun: ils hébergent des détenus. Dans les CRC,
on a plus de services, parce qu'on peut avoir un psychologue ou un criminologue
ou des personnes plus spécialisées dans le traitement des
contrevenants; on va avoir moins de services dans les CHC. Ils ne
reçoivent pas exactement le même type de clientèle, parce
que l'encadrement dans les CRC est plus important. Donc, ils peuvent donner des
services à une clientèle qui est plus lourde que celle des
CHC.
M. Filion: D'accord. En termes de lourdeur, si on prend cette
mesure, on commence donc avec les CRC et, ensuite, les centres
d'hébergement communautaires, puis la mesure qui est carrément la
plus légère et probablement la moins dispendieuse, le foyer
d'accueil.
M. Latulippe: Oui.
M. Filion: Cela va. Est-ce que...
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
L'engagement 13 est vérifié. Engagement 14?
M. Filion: Je veux revenir là-dessus un instant, avec
votre permission, M. le
Président. À la dernière page, quand on arrive au
total de la dépense, c'est écrit en haut: Utilisation
réelle, 1984-1985, 116 000; Utilisation prévue, 1986-1987, 127
000.
M. Latulippe: Ce sont les jours, cela.
M. Filion: C'est cela, les jours. Prévisions
budgétaires pour 1986-1987, 4 400 000 $. Quel était le budget
uniquement pour ce chapitre en 1985-1986?
M. Latulippe: On ne l'a pas, mais on pourrait vous le fournir.
C'est moindre. Tout ce que je peux vous dire, c'est que c'est moindre. Si vous
voulez qu'on vous le fournisse, nous le ferons avec plaisir.
M. Filion: Avez-vous une idée du pourcentage ou de la
mesure de l'augmentation?
M. Latulippe: On peut simplement vous donner une estimation, car
on n'a pas les chiffres.
M. Filion: À ce moment-là... M. Latulippe:
C'est environ 5 %.
M. Filion: D'accord. À ce moment-là, serait-il
possible d'avoir le budget total pour les quatre ou cinq dernières
années?
M. Latulippe: On ne l'a pas là, mais on peut vous le
fournir.
M. Filion: D'accord, ou dans les prochains jours.
À quel type de contrevenants s'adresse le stage de travail
prévu à l'engagement 14?
M. Latulippe: Ce sont des ateliers de réinsertion par le
travail. En fait, j'en ai même visité entre autres à Hull.
Ce sont des organismes sans but lucratif dont le programme vise la
réinsertion sociale des contrevenants par un stage de travail.
L'objectif du stage est de permettre l'acquisition de saines habitudes de
travail.
M. Filion: Ma question était: Est-ce que cette ressource
s'adresse à un type particulier de contrevenants?
M. Latulippe: II s'adresse à des gens en probation et
à des gens en absence temporaire. Je vais vous donner un exemple de ce
que j'ai vu à Hull. Dans l'atelier de travail, il y a des personnes qui
travaillent sur les aménagements paysagers dans la région;
à la peinture aussi, c'est un autre exemple. À Hull aussi, par
exemple, les détenus exploitent la patinoire qui se trouve sur le canal.
Ils exploitent aussi le restaurant qui se trouve à cet endroit. Ce sont
eux qui exploitent cette ressource.
M. Filion: Le choix des contrevenants qui
bénéficieront effectivement de cette mesure d'aide à la
réinsertion sociale se fait de quelle façon, selon quels
critères?
M. Latulippe: D'abord il se fait par le centre lui-même,
avec la collaboration du centre de détention et aussi en collaboration
avec les agents de probation.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 14 est
vérifié. Engagement 15?
M. Filion: Ce sont des renouvellements de contrats pour la
plupart ou de nouvelles nominations, si on veut?
M. Latulippe: Non, ce sont des renouvellements de contrats.
M. Filian: Est-ce que les aumôniers sont de religion
catholique?
M. Latulippe: Oui.
M. Filion: Est-ce qu'il existe un service de pastorale?
M. Latulippe: II y en a un protestant.
M. Filion: C'est cela. Je suppose qu'il y a un protestant dans la
région de Montréal, à Bordeaux?
M. Latulippe: Dans la région de Montréal.
M. Filion: Qu'est-ce qui arrive pour la population
carcérale qui est d'une autre religion, juive ou autre?
M. Latulippe: On me dit que les églises de
confessionnalité différente désignent des personnes qui
viennent à l'occasion, au besoin...
M. Filion: Sur demande?
M. Latulippe: ...dans les centres de détention, sur
demande.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 15 est
vérifié. Engagement 16?
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 16 est
vérifié. Engagement 17?
M. Filion: Pour les lampes de poche
qu'on retrouve... C'est cela?
M. Latulippe: Effectivement. Pas seulement des lampes de
poche...
M. Filion: Tous les appareils qui nécessitent...
M. Latulippe: Tous les appareils qui nécessitent des
piles, que ce soit des lampes de poche, des machines de bureau, "bellboys",
walkie-talkies, tous les appareils qui peuvent nécessiter des piles.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Laporte): L'engagement 17 est
vérifié. Engagement 18?
M. Filion: J'espère que ce n'est pas une dépense
récurrente, l'engagement 18: 1 000 000 de balles. C'est une bonne
guerre.
M. Latulippe: Écoutez, il y a 500 stagiaires qui sont en
formation de base et c'est pour les stagiaires. Cela fait partie du stock
renouvelé.
M. Filion: Est-ce que c'est à peu près le besoin
annuel? Est-ce que cela revient tous les ans? C'est pour l'école de
tir.
M. Latulippe: Il faut bien comprendre que c'est pour l'Institut
de police. C'est environ 60 000 à 65 000 cartouches par mois,
l'utilisation.
M. Filion: L'engagement 19, c'est carrément pour les
policiers eux-mêmes.
M. Latulippe: Non, non. Une voix: L'engagement 19.
M. Latulippe: L'engagement 19? Oui, oui. C'est pour la
Sûreté du Québec.
M. Filion: L'engagement 19, c'est pour la Sûreté du
Québec et, l'engagement 18, c'est pour les étudiants, en somme,
pour...
M. Latulippe: Pour tous les corps de police...
M. Filion: Pour tous les corps de police qui suivent des
cours.
M. Latulippe: ...qui suivent des cours à l'Institut de
police. Tous les policiers ou toutes les personnes qui suivent des cours
à l'Institut de police.
M. Filion: Je ne suis pas un spécialiste des armes
à feu. C'est quoi, une cartouche rechargée?
M. Latulippe: Moi non plus, je ne suis pas un spécialiste.
On va apprendre un peu le fonctionnement des cartouches. La douille est
récupérée; une fois que vous avez tiré, la douille
est récupérée. Ensuite, l'amorce est ajoutée. On
recharge la cartouche. On remet un plomb au bout, mais on
récupère la douille de fois en fois.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Laporte): Les engagements 18 et 19 sont
vérifiés?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Laporte): Les engagements du mois de mai
sont terminés.
M. Filion: Oui.
Juin
Le Président (M. Laporte): Engagements du mois de juin,
l'engagement 10.
M. Filion: En ce qui concerne l'engagement 10, il s'agit d'un
supplément au coût des honoraires sur un contrat qui remonte
à quand? (12 h 30)
M. Latulippe: Il y a vraiment eu un problème dans le
passé, en 1983, 1984 et 1985. Le 23 août 1983, le Conseil du
trésor autorisait le ministère de la Justice à
développer le projet DACOR permettant l'informatisation au niveau du
système judiciaire. C'est tout le dossier correctionnel. Mais, à
ce moment-là, lorsqu'on a finalement autorisé le
développement du projet DACOR, le concept qui était
développé était suivant ce qu'il est convenu d'appeler
l'alternative décentralisée, c'est-à-dire que c'est une
décision de développer le système d'information suivant un
modèle régional. Le traitement des données devait se faire
région par région, sans véritable lien avec l'ordinateur
central du ministère de la Justice. Les informations étaient
envoyées au ministère de la Justice et si on voulait avoir un
traitement global de l'information, il fallait la retraiter au ministère
de la Justice. On avait décidé à l'époque que
c'était un traitement qui devait se faire régionalement avec une
machine qui pense, si on veut, dans chaque région. À ce
moment-là, un contrat avait été donné à la
firme CGI pour cela. Après cela, plus tard, on a changé
d'idée. En mars 1985, on a dit: Non, ce n'est pas bon. On doit
maintenant faire l'inverse, centraliser et non pas décentraliser,
c'est-à-dire changer le système pour faire en sorte que le
traitement des données ne se fasse plus dans les régions,
maintenant, qu'il se fasse centralement, que, dans les régions, on fasse
la compilation, mais que le traite-
ment soit centralisé à Montréal.
Vous comprendrez que quand on a complètement changé le
système à l'époque, cela a engendré, pour la firme
CGI, des coûts considérables, des coûts supérieurs
à ce qui était prévu. C'est un changement du
système. L'aboutissement de la situation, c'est effectivement qu'il a
fallu à ce moment-ci payer les coûts additionnels qui avaient
été engendrés à l'époque par la firme CGI.
C'est la continuation de cela.
M. Filion: En somme, CGI a toujours eu le contrat. C'est
cela?
M. Latulippe: Elle a toujours eu le contrat, oui.
M. Filion: Elle a toujours eu le contrat et là, il s'agit
de supplément.
M. Latulippe: Le contrat originel était de 542 000 $; la
différence est due au changement de système en 1984-1985.
M. Filion: Le montant originel était de combien?
M. Latulippe: 542 000 $.
M. Filion: De sorte que le montant total des honoraires
versés à CGI est de 827 000 $.
M. Latulippe: Oui.
M. Filion:Ce supplément est-il final? Le contrat de CGI
est-îl terminé?
M. Latulippe: Terminé, oui.
M. Filion: Depuis quand est-il terminé?
M. Latulippe: Probablement depuis quelques mois, parce que c'est
la phase de l'implantation du système.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Laporte): L'engagement 10 est
vérifié. L'engagement 13?
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Laporte): L'engagement 13 est
vérifié. L'engagement 16?
M. Filion: Existe-t-il une ventilation de ce montant de 2 167 000
$ pour: "Contrats pour la fourniture des services de santé, tant
physique que mentale, à la clientèle provenant du système
judiciaire et correctionnel pour une période d'un an"?
M. Latulippe: Oui, effectivement. Je vais vous donner cette
ventilation. Pinel: 600 000 $; Le Portage: 369 100 $; les frais des
psychiatres: 111 500 $; des consultants spécialisés: 29 000 $;
des ressources de santé physique: 708 000 $ - il s'agit des contrats
avec les CLSC - et les centres hospitaliers de Sherbrooke: 350 000 $, pour un
total de 2 167 600 $.
M. Filion: En ce qui concerne l'Institut Philippe-Pinel, c'est
clair; le centre d'accueil Le Portage, également; en ce qui concerne les
psychiatres: 111 000 $, avez-vous une liste?
M. Latulippe: Je ne l'ai pas ici, mais il s'agit de services
professionnels de médecins qui sont rémunérés sur
une base de vacation, au tarif déterminé par la ministre de la
Santé et des Services sociaux pour les médecins
spécialisés.
M. Filion: Serait-il possible d'obtenir la liste des
psychiatres?
M. Latulippe: Oui.
M. Filion: Et la même chose pour les consultants
spécialisés. De quoi s'agit-il?
M. Latulippe: À la demande des tribunaux, la Direction
générale de la probation doit utiliser les services de
consultants dans le but de préparer des rapports d'évaluation.
C'est cela.
M. Filion:Ce sont des rapports de qui?
M. Latulippe: II s'agirait généralement de
psychologues. Les services les plus fréquents sont les services de
psychologues et les rapports d'hôpitaux, les interprètes
aussi.
M. Filion: Les interprètes? M. Latulippe: Oui.
M. Filion: Mais ce n'est pas dans les services de santé,
cela.
M. Latulippe: Tout ce qui est là-dedans concerne les
consultants spécialisés qui sont requis par la Direction
générale de la probation et de la détention.
M. Filion: Oui, mais on parle de fourniture de services de
santé. Est-ce pour permettre le dialogue entre le psychiatre et...
M. Latulippe: C'est pour la préparation des rapports
présentenciels.
M. Filion: D'accord. Je pense que c'est mal classé alors.
Comme ce n'est pas rattaché à un service de santé, cela
devrait
plutôt être...
M. Latulippe: Non, mais c'est classifié comme tel.
M. Filion: À moins que ce soit l'interprète entre
le psychiatre et le détenu.
M. Latulippe: Cela peut être relié aussi aux
entrevues avec les psychologues. En fait, je ne peux pas vous dire ce que
contient chaque rapport.
M. Filion: Alors, c'est la même chose pour la liste des
consultants spécialisés, M. le Président.
Le Président (M. Laporte): Oui.
M. Latulippe: D'ailleurs, c'est un montant mineur, soit 29 000 $
pour l'ensemble du Québec.
M. Filion: Oui, d'accord. Je l'ai constaté. En somme,
c'est sur une base annuelle. Est-ce le total du budget annuel?
M. Latulippe: Oui.
M. Filion: Oui. Je peux donc conclure qu'on attribue une somme
d'environ 2 000 000 $ pour les services de santé aux détenus et
aux prévenus, sur une base annuelle.
M. Latulippe: Pardon? Excusez-moi!
M. Filion: Au Québec, grosso modo, on attribue un montant
de 2 000 000 $ pour les services de santé physique et mentale aux
détenus et aux prévenus.
M. Latulippe: Oui, effectivement, c'est dans le budget
1986-1987.
M. Filion: C'est le total du budget.
M. Latulippe: Toutefois, on doit vous faire part d'une exception.
C'est qu'il y a des services qui sont payés par l'assurance-maladie. Par
exemple, quand ce sont des contrats avec les CLSC, les médecins sont
payés par l'assurance-maladie.
M. Filion: Est-ce qu'on a une idée des coûts ainsi
facturés à la RAMQ?
M. Latulippe: Non, pas présentement. M. Filion:
Non. Cela va.
Le Président (M. Laporte): D'accord. Engagement 16,
vérifié. Engagement 17?
M. Filion: Est-ce qu'il y a une différence entre les
organismes chargés des programmes de travaux compensatoires pour cette
année et ceux de l'an dernier?
M. Latulippe: En ce qui a trait à la nature des
organismes...
M. Filion: Non pas la nature, mais l'identité des
organismes.
M. Latulippe: Quant à l'identité des organismes,
non, il n'y a pas eu de changement.
M. Filion: Ce qui m'a frappé, M. le Solliciteur
général, quand j'ai parcouru cette liste, c'est le fait
qu'à première vue, encore une fois, il me semble que la
région de Montréal est nettement moins favorisée,
évidemment, si on prend la proportion des détenus, que les autres
régions, compte tenu de la population de la région de
Montréal.
Je peux me tromper dans mon analyse - je n'ai pas fait le calcul exact -
mais à Mont-Joli, Chicoutimi, le Centre de bénévolat du
Lac, je ne sais pas si c'est dans la région de Montréal, je ne le
crois pas, Québec, Mauricie, Sherbrooke... Bon, d'accord, on a le YMCA
à Montréal, ensuite Laval, Champlain, Gatineau, Accueil
Harvey-Bibeau, je ne crois pas non plus que ce soit à Montréal,
la Côte-Nord, Sept-Îles, Basse-Côte-Nord, etc. Il semblerait,
à l'oeil, encore une fois, que sur un montant de... Peut-être
pourriez-vous m'expliquer cela.
M. Latulippe: Effectivement pas, je suis un peu en
désaccord avec vous.
M. Filion: C'est cela! Expliquez-moi donc un peu comment...
M. Latulippe: Vous avez le YMCA de Montréal, le Centre de
bénévolat de Laval...
M. Filion: Lequel? Laval, Montréal et ensuite vous en avez
mentionné un autre.
M. Latulippe: Et le CLSC Samuel de Champlain...
M. Filion: Ah, d'accord!
M. Latulippe: ...en fait, c'est le Centre de
bénévolat de Rive Sud.
M. Filion: Montérégie.
M. Latulippe: Oui. Vous êtes rendu...
M. Filion: Le CLSC Samuel-de-Champlain est situé à
quel endroit?
M. Latulippe: En fait, cela a été remplacé,
cela devrait se lire: Centre de bénévolat Rive Sud. Cela a
été remplacé par le Centre de bénévolat de
la Rive Sud. Le
CL5C s'était retiré l'an dernier. Vous m'aviez
demandé s'il y a eu des changements. Je vous avais dit non.
M. Filion: Ah!
M. Latulippe: II y en avait un changement, et c'est
celui-là.
M. Filion: D'accord. Est-ce que la somme de 590 000 $
représente le total du budget annuel?
M. Latulippe: Cela représente environ 50 % des cas
traités dans la région de Montréal.
M. Filion: D'accord, mais avec la correction en ce qui concerne
le Centre de bénévolat de la Rive Sud je saisis un peu mieux la
proportion qui peut exister. Est-ce que la somme de 590 000 $ est le total du
budget?
M. Latulippe: Oui.
M. Filion: Quelle était la dépense, l'an dernier,
à ce chapitre.
M. Latulippe: 490 000 $, c'est 100 000 $ de plus.
M. Filion: Est-ce qu'il y a d'autres établissements qui
reçoivent des contrats de moins de 25 000 $ ou qui ne sont pas
mentionnés dans cette liste?
M. Latulippe: Non, on a tout, c'est global.
M. Filion: Est-ce que le ministère entretient une relation
avec d'autres organismes en vue de les impliquer davantage dans
l'opportunité de maintenir un programme à travaux
compensatoires?
M. Latulippe: II faut bien comprendre qu'ici ce sont des
organismes de référence, c'est-à-dire qu'en dessous de ces
organismes, prenez par exemple le Centre de bénévolat de la Rive
Sud, le travail ne se fait pas nécessairement au centre de
bénévolat même. Il va se faire dans une série
d'organismes, de ressources communautaires qui sont couverts par le chapeau du
Centre de bénévolat de la Rive Sud, pour donner l'exemple d'un
centre de bénévolat. Celui-ci sert d'organisme cadre et
réfère les cas de travaux compensatoires à une multitude
d'organismes qui peuvent varier à ce moment. Il y en a au-delà de
1000, semble-t-il dans le Québec, lesquels ne reçoivent aucune
rétribution pour cela. Ces autres organismes, qui sont sous le chapeau
de l'organisme référant, sont bénéficiaires du
travail de la personne qui exécute ces travaux compensatoires. Le nombre
de ces organismes peut varier. On peut en ajouter sans aucun
problème.
M. Filion: Vous dites qu'il y a environ 1000 organismes qui, dans
les faits, administrent concrètement les travaux compensatoires, qui
reçoivent les gens...
M. Latulippe: Qui, dans les faits, reçoivent la prestation
de travail.
M. Filion: ...et qui reçoivent l'argent aussi.
M. Latulippe: Non! L'administration des travaux compensatoires se
fait par les organismes référants: ceux qui vont administrer le
programme, voir au respect des conditions, que les heures sont
exécutées. Toutes les conditions, qui sont celles d'où
dépendent les travaux compensatoires sont faites et sont
gérées par les organismes référants. L'organisme
où le travail se fait est récipiendaire de la prestation de
travail. (12 h 45)
M. Filion: Mais l'organisme référant, quand il
reçoit ces montants d'argent du ministère, les verse ensuite aux
organismes dont il a, en quelque sorte, requis la collaboration...
M. Latulippe: Cela sert à son administration. C'est pour
qu'il puisse administrer ces travaux. Il prend l'individu, il l'encadre, il le
suit. Il s'assure que les travaux sont bien exécutés. Il s'occupe
de la relation avec l'organisme où les travaux sont
exécutés. Il s'assure, finalement, non seulement que le nombre
d'heures soit effectué, mais de (a qualité des travaux. C'est un
organisme qui encadre. C'est une ressource qui encadre la personne qui effectue
le travail compensatoire. Le deuxième organisme, là où les
travaux se font, bénéficie des fruits du travail de la personne
condamnée aux travaux compensatoires.
M. Filion: Pouvez-vous me donner un exemple concret? Avec le YMCA
de Montréal, par exemple?
M. Latulippe: Je pourrais vous donner l'exemple d'un travail de
peinture que l'on pourrait faire faire dans un centre de loisirs, dans une
fabrique ou dans une église. La personne va aller faire des travaux de
peinture pendant un certain nombre d'heures dans le sous-sol d'une
église, par exemple. Les travaux seront faits au profit de la fabrique,
évidemment.
M. Filion: Cela va.
M. Latulippe: D'ailleurs, c'est intéressant. Vous devriez
aller voir comment
cela se fait.
Le Président (M. Laporte): Engagement 17,
vérifié. Engagement 18?
M. Filion: Est-ce que vous pourriez m'expliquer l'engagement 18?
Je crois comprendre que ce budget sert à favoriser la poursuite des
études collégiales par le personnel.
M. Latulippe: Non. M. Filion: Non?
M. Latulippe: En fait, le nouveau rôle du personnel
surveillant en établissement de détention, comme vous le savez,
est orienté vers un contact individualisé avec la personne
incarcérée. On tente d'amener un nouveau rôle au personnel
surveillant afin de mieux encadrer et de mieux accompagner le détenu
dans sa démarche de responsabilisation. Afin de concrétiser ce
nouveau rôle, la Direction de la détention s'est dotée d'un
cadre triennal de développement des ressources humaines à
l'intérieur duquel un programme de développement est prévu
pour ce personnel. C'est dans le cadre de ce programme de formation, qui a
d'ailleurs fait l'objet de discussions avec tes représentants du
ministère de l'Éducation par l'entremise du cégep de
Saint-Jérôme qui a déjà rendu des services à
l'établissement de détention de cette localité, que vous
avez le contrat de services avec le cégep de Saint-Jérôme.
C'est pour la formation des agents de la paix dans les centres de
détention.
M. Filion: Tel que c'est dit, c'est pour en arriver à une
attestation d'études collégiales.
M. Latulippe: Éventuellement, les cours suivis pourront
être inclus dans une attestation d'études collégiales
à l'intention du personnel des surveillants.
M. Filion: Quel est le montant total, non pas de ce contrat mais
du budget global de formation?
M. Latulippe: Du budget global de formation en
général? C'est un montant de 468 000 $.
M. Filion: D'accord. Cela va.
Le Président (M. Laporte): Engagement 18,
vérifié. Engagement 19?
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Laporte): Engagement 19,
vérifié. Engagement 20?
M. Filion: Il n'y a pas eu de soumissions dans ce cas-ci. Est-ce
qu'il y a une raison?
M. Latulippe: L'engagement 20, c'est sur une invitation qui a
été faite par le Service des achats. Il existe un seul
fournisseur au Canada pour ce type de produits.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Laporte): L'engagement 20 est
vérifié. L'engagement 21?
M. Filion: Est-ce qu'il existe encore... Il y a eu un seul
soumissionnaire; d'accord, cela va.
Le Président (M. Laporte): L'engagement 21 est
vérifié. L'engagement 22?
M. Filion: C'est écrit que c'est pour les agents de
conservation. Ce sont les agents de conservation de quoi?
M. Latulippe: C'est la même chose, de la faune.
M. Filion: La faune.
M. Latulippe: Loisir, Chasse et Pêche. Maintenant, c'est le
même type de contrat ou de soumission que vous avez vu l'autre fois dans
le domaine des automobiles; c'est global.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Laporte): L'engagement 22 est
vérifié. L'engagement 23?
M. Filion: Excusez-moi, je reviens sur le
précédent. Est-ce que les agents de la conservation de la faune
relèvent directement, indirectement ou pas du tout du
ministère?
M. Latulippe: Pas du tout.
M. Filion: Pas du tout. C'est carrément...
M. Latulippe: Oui.
M. Filion: Même s'ils ont une fonction qui est
peut-être assimilable, vous n'avez aucune autorité sur les agents
de conservation de la faune.
M. Latulippe: Aucune. M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Laporte): L'engagement 23?
M. Filion: Combien y a-t-il de voitures en tout dans le parc
automobile de la Sûreté du Québec?
M. Latulippe: Je vous l'ai dit tout à l'heure, 1591.
M. Filion: 1591. Automobile Guy Beaudoin Inc., dont le nom
revient à plusieurs reprises à Lyster, c'est dans quel
comté? Lotbinière.
M. Latulippe: Lotbinière.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Laporte): L'engagement 23 est
vérifié. L'engagement 24?
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Laporte): L'engagement 24 est
vérifié. L'engagement 25?
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Laporte): L'engagement 25 est
vérifié. Donc, on a procédé à la
vérification des engagements de janvier à juin que nous
déclarons vérifiés sous réserve de l'obtention des
réponses aux questions qui ont été posées. On tient
à remercier...
M. Filion: II y a deux cas qui me viennent à l'esprit, il
y en a peut-être trois. Deuxièmement, également, M. le
Président, sous réserve de la possibilité que nous avons
de revenir sur un engagement déjà vérifié à
n'importe quel moment par la suite.
Le Président (M. Laporte): Comme les règles nous le
permettent.
M. Filion: Pardon?
Le Président (M. Laporte): Comme les règles nous le
permettent.
M. Filion: C'est cela. Il reste juste une question en suspens,
peut-être, c'est la question dont on parlait tantôt, je ne sais pas
si le Solliciteur général a eu l'occasion de consulter en ce qui
concerne la directive de la 5ûreté du Québec pour l'usage
d'Alert.
M. Latulippe: Maintenant, pour ce qui est des documents, je dois
vous dire qu'on va faire tout en notre possible, si c'est propice de le faire,
pour les fournir dans les délais autorisés et pour voir vraiment
ce qui peut être fourni. Je n'ai pas les documents en main de toute la
liste que m'avez demandée. On va voir ce qu'on peut faire et...
M. Filion: C'est un délai de quinze jours en vertu de
notre règlement.
M. Latulippe: Je le sais, je ne parle pas uniquement du
délai, je parle de la fourniture. Je ne connais pas l'ensemble de la
série de documents que vous m'avez demandée. On va voir ce qui
est possible...
M. Filion: Vous vous souvenez, il y a une copie d'un appel
d'offres et...
M. Latulippe: Effectivement, on les a notés.
M. Filion: On les a pris en note en ce qui concerne le
secrétariat de la commission, si vous voulez avoir la liste.
Le Président (M. Laporte): C'est ce qu'on m'annonce: le
secrétaire de la commission va faire parvenir au Solliciteur
général la liste des questions qui ont été
posées. Selon ce qui a été dit tantôt aussi,
à la suite de la réception de cette question, le Solliciteur
général a quinze jours pour y répondre.
M. Latulippe: D'accord, en fonction de notre droit. Les seules
réserves que je mettais...
Le Président (M. Laporte): Dans l'intérêt
public.
M. Latulippe: ...c'était en fonction de la
légalité et de notre droit de déposer les documents. Je ne
les ai pas tous. C'est une réserve que je fais puisque je n'ai pas les
documents en main actuellement.
M. Filion: C'est une réserve qui est continuellement
présente dans notre métier.
M. Latulippe: Oui. On a vécu ces réserves pendant
plusieurs années.
M. Filion: D'accord. Alors, il reste seulement la question que je
soulevais sur la directive. Vous n'avez peut-être pas besoin d'y
répondre immédiatement. Vous pourrez me le dire
ultérieurement.
M. Latulippe: Oui. D'ailleurs, je ne crois pas que cela soit
quelque chose qui est directement relié à un engagement
financier. Je ne vois pas la relation directe avec l'engagement financier. J'ai
accepté de bonne grâce, tout au long de cet exercice, de me
prêter à répondre à des questions qui
dépassaient le cadre des engagements financiers. Cela m'a fait plaisir
de le faire, premièrement, pour la transparence et, deuxièmement,
parce que je pense que, dans mon secteur, on a toujours entretenu avec les
membres de l'Opposition des relations que je dois qualifier de bonnes. Enfin,
je l'espère.
Donc, je ne pense pas que ce soit dans le cadre des engagements
financiers, mais je
pense avoir quand même donné toutes les explications que
j'avais en main, relativement à l'utilisation du système Alert ou
de l'ivressomètre. D'ailleurs, je pense que cela a pris presque trois
quarts d'heure sur les trois heures, même si cela n'était pas
directement relié à un engagement financier comme tel.
Le Président (M. Laporte): Nous remercions le Solliciteur
général et les membres de cette commission, À la suite de
la vérification des engagements financiers, la commission des
institutions ajourne ses travaux sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 57)
(Reprise à 16 h 36)
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Étude détaillée du projet de loi
92
Je déclare la séance ouverte. Je rappelle le mandat de la
commission, qui est d'étudier le projet de loi 92, Loi modifiant
diverses dispositions législatives eu égard à la Charte
des droits et libertés de la personne.
Je demande à la secrétaire d'annoncer les remplacements,
s'il vous plaît!
La Secrétaire: Le seul remplacement: M. Johnson (Anjou)
est remplacé par M. Dufour (Jonquière).
Le Président (M. Kehoe): Je comprends qu'il y avait
plusieurs articles qui étaient suspendus jusqu'à l'arrivée
de M. le député de Jonquière, qui est maintenant
présent. Donc, si vous voulez, nous allons commencer avec l'article
46.
Je demande à M. le ministre s'il a une déclaration.
M. Marx: Oui. Ce que je peux peut-être demander au
député de Jonquière, étant donné son
expérience comme maire et vu qu'il a une expertise en matière
municipale que peut-être nous n'avons pas, c'est s'il a une
déclaration générale sur ces articles dont on a
réservé l'étude pour le moment où il serait
disponible. On est prêt à l'entendre. Peut-être que cela
nous fera gagner un peu de temps.
M. Dufour: Je remercie le ministre de son accueil pour ma
participation à cette commission. Effectivement, les questions
municipales me préoccupent beaucoup. Pourquoi? C'est, justement, parce
que ces questions ont des répercussions très importantes sur
l'ensemble de la population. C'est évident aussi que la charte des
droits et libertés a pour effet d'ouvrir des portes et de changer ce
qu'on a toujours considéré dans le monde municipal comme une
institution. Et chaque fois qu'on touche à une institution qui s'appelle
les municipalités, les cités et villes, il faut toujours le faire
avec beaucoup de minutie et beaucoup d'attention parce que cela a des
répercussions non seulement sur le fonctionnement des conseils
municipaux, mais aussi sur l'ensemble de la population.
C'est évident aussi qu'à l'intérieur des lois avec
lesquelles on a vécu on peut vouloir changer des comportements ou donner
des possibilités plus grandes d'exercer soit des droits de vote, soit
des droits de refus, des droits aussi de s'exprimer dans sa
municipalité. Ces positionnements font qu'il y a certainement, sinon des
changements, du moins des justifications, des éclairages
supplémentaires à apporter à la loi. J'en ai
soulevé déjà quelques-uns lors du dépôt de la
loi. Il ne faut pas les regarder comme du négativisme par rapport
à la valeur de la loi. C'est toujours dans le sens qu'il faut être
prudent ou il faut s'assurer, en tout cas, qu'on ne sera pas appelé
à changer souvent et régulièrement ces lois-là.
Sans cela, ça remet en question tout le fondement des
municipalités. C'est dans ce sens que je veux apporter ma contribution
la plus valable. Je comprends aussi que c'est dans ce sens-là que le
critique officiel veut le faire, si on veut essayer autant que possible de
bonifier la loi. Parce qu'encore une fois on doit accorder beaucoup
d'importance à ce qui touche l'ensemble des citoyens au Québec.
À ce moment-là, j'ai l'impression qu'on doit être un petit
peu au-dessus même du pouvoir politique.
Le Président (M. Kehoe): Je vous souhaite la bienvenue, M.
le député de Jonquière. Je suis convaincu que votre
expérience dans le domaine sera beaucoup appréciée par la
commission.
M. le ministre, avez-vous quelque chose à rajouter?
M. Marx: Oui. Je veux simplement rajouter qu'on n'est pas ici
pour modifier des lois juste pour les modifier. On modifie des dispositions
dans les lois québécoises qui vont à l'encontre de la
charte québécoise. On ne veut pas faire plus que cela.
Le Président (M. Kehoe): Cela étant dit, on va
appeler l'article 46. M.- le ministre.
Loi sur les cités et villes
M. Marx: L'article 46 modifie l'article 69 de la Loi sur les
cités et villes. L'article 69 accorde aux commissions d'enquête
municipales le pouvoir de citer à
comparaître toute personne en vue de témoigner ou
d'apporter des documents sur toute affaire soumise au conseil. À cette
fin, le maire est investi de pouvoirs de contrainte analogues à ceux des
cours ordinaires de juridiction civile au Québec. Outre les motifs
d'incompatibilité avec la charte, l'abrogation de ces pouvoirs du maire
est proposée puisqu'en pratique ils ne sont pas utilisés. Nous
avons déjà discuté d'un article semblable l'autre
jour.
M. Filion: M. le Président, est-ce que le ministre me
permettrait une question un peu préliminaire, c'est-à-dire qui va
dans le sens de l'échange, tantôt, entre le député
de Jonquière et vous-même? Je crois que, lors de l'étude
des autres articles du projet de loi que nous avons faite jusqu'à
présent, nous avons un peu démontré l'importance de la
consultation dans certains cas. Le Barreau nous a envoyé des
commentaires extrêmement bien faits sur les articles qui le concernaient.
J'ai cru comprendre également que l'Office des professions était
intervenu en ce qui concerne les modifications apportées par le projet
de loi 92 au Code des professions. On a vu également, en ce qui concerne
la disposition relative au versement des allocations familiales, l'importance
de la consultation et de l'ouverture aux différents groupes de citoyens
et citoyennes affectés par le présent projet de loi. Est-ce que
des organismes comme l'Union des municipalités du Québec, par
exemple, ont été avisés du contenu du présent
projet de loi et est-ce qu'ils ont été consultés?
M. Marx: M. le Président, c'est-à-dire que nous
avons consulté le ministère des Affaires municipales qui a
consulté l'Union des municipalités. On a fonctionné de
cette façon. D'autre part, le projet de loi a été
déposé au mois de juin 1986, ce qui a donné quelques mois
à tout le monde pour en prendre connaissance.
M. Filion: D'accord.
M. Marx: Sur l'article en discussion, cela va de soi.
M. Filion: L'article en discussion correspondait à
l'article...
M. Marx: La Communauté régionale de
l'Outaouais.
M. Filion: Si vous pouvez m'aider, M. le Président,
c'était l'article 123...
Une voix: C'était les articles 122 et 123.
M. Filion: Juste pour mon information. C'est cela. On avait
adopté l'article 123 sur division.
Le Président (M. Kehoe): Oui, sur division.
M. Filion: Sur division, c'est cela, à cause de la
discussion qu'on avait eue selon laquelle le troisième alinéa qui
subsistait du texte actuel de l'article 69 entraînait des
réticences de la part de l'Opposition et nous obligeait à
enregistrer une dissidence. Donc, en ce qui concerne le texte actuel de
l'article 46, c'est la même opération qui survient, à
savoir que vous faites sauter le deuxième paragraphe. Peut-être
que le député de Jonquière a des...
M. Dufour: Je comprends que vous avez discuté...
M. Filion: Non, allez-y.
M. Dufour: C'est, en fait, ce qui a trait au témoin
récalcitrant. Je pense que c'est cela.
M. Filion: Oui.
M. Dufour: Voici la question que j'aimerais poser à M. le
ministre. On a un certain pouvoir de demander à un témoin de
venir témoigner sous serment, de lui demander de déposer des
documents et là, au bout de la course, en supprimant ce paragraphe, vous
enlevez pratiquement tout ce qu'il y avait de dents. Il y a une sorte de refus
quand même. J'imagine que ce qu'il y avait là n'a pas
été enlevé juste pour le plaisir de l'enlever. Je
comprends qu'il y a l'amende et le serment. "Toute personne néqligeant
ou refusant ainsi de comparaître..."
Le troisième alinéa avait pour but de déterminer
que ce témoin n'était pas collaborateur ou ne voulait pas donner
les documents et c'est après cela qu'on pouvait passer à l'amende
et l'y obliger. Si on l'enlève, est-ce que vous pensez qu'on aura la
même force quand le conseil municipal procédera par des
commissions? Je sais que ce n'est pas courant dans les conseils municipaux, ce
qui se fait là. Ce l'est de moins en moins, j'en ai l'impression. (16 h
45)
M. Marx: Vous n'avez pas utilisé ce pouvoir.
M. Dufour: Pratiquement pas.
M. Marx: Le conseil est un corps politique qui a un pouvoir
judiciaire. Si on biffe l'alinéa 2, il sera toujours possible de
procéder en vertu de l'alinéa 3, c'est-à-dire de demander
aux tribunaux de faire en sorte que la personne produise le document et ainsi
de suite.
M. Dufour: J'ai l'impression que cet article - ce n'est
peut-être pas arrivé non plus, remarquez bien - servirait
lorsqu'il n'y a pas de tribunal très près. J'ai l'impression
qu'un conseil municipal pourrait recourir plus à cet article si les
tribunaux sont un peu loin. Par exemple...
M. Marx: Peut-être était-ce important au
début du XIXe siècle, mais maintenant, je pense que ce l'est
moins.
M. Dufour: II y a encore des endroits, par exemple, les villages
nordiques, où le maire - parce que c'est le maire, juge de paix qu'on
voit là ou à peu près - est considéré comme
un juge de paix. Il a le droit de faire prêter serment. Il a le droit
d'accepter des dépositions. C'est un peu son rôle premier comme
maire. Donc, on a certainement encore avantage à conserver cet article,
car c'est peut-être plus facile de corriger un pouvoir qui peut sembler
abusif que d'en créer un nouveau. II ne faut pas faire du droit nouveau.
Il faut accepter que ces lois puissent être modifiées pour autant
qu'on n'enlève pas la possibilité au conseil municipal de faire
ces enquêtes ou de poser les gestes qu'il juge appropriés. Encore
là, c'est certainement dans des cas bien spécifiques. On comprend
pourquoi les conseils municipaux ne recourent pas tellement à cet
article.
M. Marx: S'ils n'y recourent pas et que c'est, donc, très
extraordinaire, on laisse l'alinéa 3 et on protège davantage les
citoyens. Vous savez, dans les petites villes, cela peut devenir très
personnel entre le maire et les citoyens. Si l'on va devant un juge qui est
plutôt neutre, je pense que cela sera mieux.
On est prêt à adopter cela sur division. Ce sera juste le
deuxième article sur 140 ou 150 qu'on aura adopté sur
division.
Le Président (M. Kehoe): 123 et 124. L'article 124
était la même chose.
M. Marx: D'accord? M. Filion: Comme...
M. Marx: On reprend tout le débat qu'on a
déjà fait.
M. Filion: Non, je ne veux pas reprendre le débat.
M. Marx: Je n'ai rien à ajouter moi-même.
M. Filion: Comme j'ai eu l'occasion de le souligner,
l'étude de ce projet de loi, quant à nous, M. le ministre, se
fait de façon non partisane, strictement dans le but de faire en sorte
que la charte des droits reçoive pleine application. Pour d'autres
raisons que celles mentionnées par le député de
Jonquière, mais que j'ai déjà eu l'occasion d'expliciter
hier ou avant-hier...
M. Marx: On comprend cela.
M. Filion: ...je vous demanderais donc d'adopter cet article si
mon collègue, le député de Jonquière, a
terminé là-dessus.
M. Marx: Est-ce à dire sur division?
M. Filion: Sur division, oui. Mais voyons voir. Peut-être y
a-t-il d'autres interventions?
M. Dufour: Quand on examine l'article au complet, c'est le
conseil qui juge, mais il ne peut pas forcer un témoin à
procéder. C'est seulement après qu'il a été
trouvé coupable qu'on peut lui imposer 40 $ d'amende, j'ai l'impression
que je pourrai toucher à cela d'une autre façon, dans d'autres
articles. On pourrait l'accepter.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté sur division.
J'appelle l'article 47.
M. Marx: L'article 47 modifie l'article 116 de la Loi sur les
cités et villes. Il y a un amendement à l'article 47. Remplacer
le paragraphe 3 par le suivant: "3 par l'addition, après le premier
alinéa, du suivant: "L'inhabilité à une charge de
fonctionnaire ou d'employé prévue au paragraphe 6 ou 7° du
premier alinéa n'existe que si l'infraction a un lien avec cette
charge".
L'article 116 consacre l'inhabilité d'une personne trouvée
coupable de certaines infractions criminelles ou pénales à
être membre du conseil municipal ou employée de la
municipalité pour des périodes variant de cinq à vint-cinq
ans'. Vint-cinq ans, c'est long pour quelqu'un qui était piqué
par la politique. Les modifications proposées tempèrent ces
inhabilités en prévoyant, d'une part, l'exception du pardon et,
d'autre part, en tes restreignant aux actes ayant un lien avec l'emploi, dans
le cas des fonctionnaires ou employés municipaux.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce qu'il y a des commentaires
sur l'article 47 tel qu'amendé?
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Si je comprends bien, il y a peut-être un
amendement que vous avez apporté, autre que cela.
M. Marx: Nous avons un amendement. Nous avons reformulé
l'amendement afin
d'assurer la concordance avec les modifications proposées
à cet article par le projet de loi 100, Loi sur les élections et
les référendums dans les municipalités.
M. Dufour: Cela concerne l'inhabilité d'un employé
qui a eu une condamnation en relation avec sa charge d'employé
municipal.
M. Marx: C'est cela. Comme un comptable qui a volé la
caisse.
M. Dufour: Un employé, ce n'est pas seulement le col bleu
ou le col blanc, c'est l'ensemble des employés municipaux.
M. Marx: C'est cela.
M. Dufour: Cela peut être aussi un fonctionnaire qui exerce
une...
M. Marx: Tous les employés.
M. Dufour: ...fonction plus grande ou plus importante dans la
municipalité.
M. Marx: C'est cela.
M. Dufour: Sur cet article, tenons pour acquis que, dans les
municipalités généralement les gens se connaissent et
qu'il y a beaucoup de relations entre les employés et tous les gens de
la municipalité, entre les fonctionnaires et l'ensemble des citoyens. Un
citoyen qui aurait subi une condamnation pour un acte qui n'est pas
nécessairement lié à sa charge mais qui aurait des
relations... Je vais essayer de donner un exemple. Un exemple vaut ce qu'il
vaut, ce n'est jamais bon. Prenons un employé qui est dans le service
des loisirs, qui aurait, pour une raison ou une autre, commis des actes
répréhensibles à l'extérieur, qui aurait subi des
condamnations. Par sa fonction municipale, cette personne est appelée
à rencontrer les mêmes individus et les mêmes gens dans son
milieu. Comment pensez-vous que la municipalité va réagir? Et
nous avons un cas. C'est difficile, il est sub judîce. Mais on va prendre
un cas hypothétique. Quelqu'un serait accusé et condamné
après avoir posé des gestes immoraux avec des jeunes, à
l'extérieur de son travail. Dans la municipalité, cette
même personne travaillant au service des loisirs est en contact courant
avec des jeunes de la municipalité qui pourraient être les
mêmes personnes. Comment pourriez-vous l'interpréter dans ce
cas-là?
M. Marx: Premièrement, il peut y avoir un lien. Je pense
qu'il peut y avoir un lien. Mais la charte empêche la discrimination
fondée sur les antécédents judiciaires maintenant. Donc,
supposons qu'aujourd'hui une municipalité refuse d'engager quelqu'un
parce qu'il a fait un vol à l'étalage il y a dix ans, à
mon avis, les tribunaux vont forcer la municipalité à engager
cette personne parce que cela existe déjà dans a charte. Donc,
tout ce qu'on fait ici, c'est qu'on essaye de mettre à jour la Loi sur
les cités et villes au lieu de laisser ce travail aux tribunaux. C'est
effectivement ce qu'on fait. Si vous lisez les journaux, vous allez voir qu'il
y a des employés qui sont accusés et trouvés coupables de
certaines infractions et ils ne sont même pas mis à la
porte...
M. Dufour: Je comprends.
M. Marx: ...parce qu'on ne peut pas.
M. Dufour: Je pourrais vous citer un exemple où quelqu'un
a été pris pour un vol à l'étalage. Le juge a dit
sur trois pages que cette personne avait volé et, sur trois autres
pages, il a dit que ce n'était pas beau de voler et, à la
septième page, il a dit à la municipalité de le
réengager.
M. Marx: C'est cela. "De minimis non curât praetor."
M. Dufour: Mais, il demeure, M. le ministre, que lorsqu'on
examine les cas que je vous donne, qui sont des cas hypothétiques, mais
courants dans les municipalités, je me dis: Cette charte,
peut-être qu'elle est bonne en soi, mais quand on regarde dans les
fondements comme tels et dans l'application, je vois des problèmes assez
rapidement.
M. Marx: Oui, mais c'est le gouvernement précédent
qui a fait modifier la charte et c'était unanime. Donc, on est pris avec
cela maintenant. Je pense que tout ce qu'on fait ici, on met la loi à
jour pour protéger les citoyens dans un certain sens et protéger
les élus dans les municipalités parce qu'avec la modification ce
sera clair pour tout le monde qu'on ne peut pas pratiquer de telles
discriminations. On n'empêche personne de faire quoi que ce soit que les
tribunaux n'empêcheront pas si on ne met pas des balises dans la loi.
M. Filion: Évidemment, les mots "pour un acte ayant un
lien avec cette charge"...
M. Marx: Je pense que cela vient de la charte.
M. Filion: C'est cela. ...vont connaître, si l'on veut, une
sorte d'interprétation de jurisprudence. D'abord, je remarque qu'on
utilise le mot "acte"; on n'utilise pas le mot "accusation". Donc, c'est
probablement l'acte répréhensible qui sera le premier pôle
de référence, le deuxième étant les
activités reliées à la charge. Encore une fois, sans
me
prononcer sur le plan juridique - cela ne m'appartient pas - je croirais
que dans les cas hypothétiques qu'on pourrait soulever, il y en a
sûrement plusieurs qui vont entrer sous le coup de la définition
qui est donnée là. Mais ce n'est pas à nous, mais aux
tribunaux d'interpréter cela, chose certaine. Comme, je pense, le
mentionnait le ministre de ta Justice, ici on donne pleine application à
la charte.
M. Marx: Je pense que chaque élu municipal doit lire
chacune des lois qui s'appliquent à sa municipalité comme
incluant la clause suivante: "Nul ne peut congédier, refuser d'embaucher
ou autrement pénaliser dans le cadre de son emploi une personne du seul
fait qu'elle a été reconnue coupable ou s'est avouée
coupable d'une infraction pénale ou criminelle, si cette infraction n'a
aucun lien avec l'emploi ou si cette personne en a obtenu le pardon."
Donc, ce qu'on fait ici, on reprend essentiellement l'article 18.2 de la
charte. On n'innove pas. On fait ce travail parce que c'est la charte qui exige
que ce soit fait. Je ne pense pas qu'il soit utile de discuter de cela. Comme
législateurs, c'est notre devoir de le faire.
M. Dufour: Je comprends, M. le ministre, que vous allez vous
ajuster avec la charte. Je peux vous donner un exemple. Vous savez une chose,
c'est clair: les élus municipaux ou le conseil municipal, sans faire de
discrimination ouvertement, vont se rendre compte, pour une raison ou pour une
autre, qu'on ne peut pas engager telle personne. Ils ne donneront pas de
raison. Ils vont faire un concours. 11 y a dix candidats et ils vont garder le
plus apte, à leur point de vue. Mais comment la personne va-t-elle dire
qu'elle a été discriminée par rapport à son
passé ou autrement? Je ne connais pas d'endroit où quelqu'un peut
avoir le cheminement à savoir pourquoi il a été
engagé ou pas. On va lui dire: Tu as obtenu le plus de points possible.
Mais par rapport à un conseil municipal, comment vont-ils le voir?
M. Marx: Par exemple, si je me souviens bien de mes jours comme
commissaire à la Commission des droits de la personne, quelqu'un
n'était pas engagé par une ville parce que cette personne avait
une parenté avec un autre employé de la ville. La commission et,
je pense, la cour par la suite ont dit: C'est de la discrimination à
cause de l'état civil de la personne, et la ville aété tenue d'engager cette personne. (17 heures)
Mais je pense qu'il est bon, pour les élus municipaux, si on fait
le nettoyage de nos lois, de leur dire clairement dans les articles qui
s'appliquent à leur ville: Ne faites pas cela, parce que cela va
à l'encontre de la charte. On rend service à ta population, mais
aussi aux élus des municipalités qui seront avertis pour les
articles qu'ils appliquent quotidiennement dans leur ville. On ne peut pas
voter contre une modification d'un article qui reprend exactement ce qu'il y a
dans la charte des droits.
Le Président (M. Kehoe): Vous allez continuer?
M. Marx: Est-ce qu'il peut voter aussi?
M. Dufour: Ce n'est pas nécessairement pour les
engagements, c'est surtout pour le droit d'occuper une fonction municipale.
Tantôt, on a parlé d'engagement...
M. Marx: C'est les deux.
M. Dufour: Mais c'est: "Les personnes suivantes ne peuvent
être mises en candidature, élues ou nommées à une
charge de membre du conseil ou de fonctionnaire..." C'est les deux, vous avez
raison. Encore là, on pourrait bien dire oui, cela va marcher, à
l'exception... Je vous dis qu'il y a certainement un endroit où cela va
être difficile de prouver...
M. Marx: II y a un certain défi.
M. Dufour: ...qu'on a fait atteinte à la charte, surtout
quand vient le temps d'engager des employés.
M. Marx: II y a toujours la commission des droits qui est
là pour recevoir les plaintes.
M. Dufour: Je ne sais pas, elle va peut-être
disparaître, M. le ministre.
M. Marx: La commission des droits? M. Dufour: Non?
M. Marx: Non, ce n'est pas dans mes projets pour les cinq
prochains mandats.
Des voix: Ha! Ha!
M. Dufour: Vous êtes optimiste!
M. Marx: Après cela, on va voir.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 47 tel
qu'amendé est adopté, M. le député de
Jonquière?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 48.
M. Marx: L'article 48 modifie l'article 332 de la Loi sur les
cités et villes. L'article 332 autorise le maire à faire
arrêter ou à faire mettre sous garde quiconque trouble l'ordre des
séances du conseil. La modification proposée fait en sorte que
seul subsiste le pouvoir d'ordonner l'expulsion pour la durée de la
séance. C'est normal, parce que, M. le Président, vous ne pouvez
pas arrêter quelqu'un de cette commission qui a un comportement
déraisonnable. Et si la personne n'obtempère pas, il y atoujours les policiers.
M. Dufour: À l'exception, M. le ministre, que, quand on
connaît le fonctionnement des conseils municipaux, les gens prennent de
plus en plus leur droit de parole et avec raison. Il y a souvent des
discussions et il y a souvent des gens qui emplissent la salle du conseil
municipal. Il se produit un certain désordre - appelons cela par son nom
- que cela soit des interruptions, des gens qui ne veulent pas lâcher le
micro ou qui se comportent d'une façon qui n'est pas correcte en public.
Cela peut être blasphémer, cela peut être des cris, cela
peut être des interruptions, cela peut être des bruits, etc.
À mes yeux, pour le maire qui préside, pour le respect du conseil
municipal... Il y a une chose fondamentale, le conseil siège
publiquement; c'est une assemblée publique, mais ce n'est pas une
assemblée de contribuables. Donc, le conseil, de par sa nature, de par
sa fonction, est vraiment en session interne des membres du conseil, au
même titre que l'Assemblée nationale.
Le droit de parole qui a été donné doit être
ajusté par des lois. Les conseils municipaux disaient: Vous, ne parlez
pas. Quand arrivent des éléments discordants dans une
municipalité, il faut absolument qu'on ait un certain pouvoir. Vous
pouvez l'expulser, mais la personne pourrait être à
côté et faire le même bruit; comme il n'y a pas de sanction,
d'arrêt ou de décision rapide dans tout cela, il semble qu'on
manque d'efficacité. À mes yeux, cela me semble un changement
majeur.
M. Marx: Je pense qu'il sera difficile pour un maire qui mesure
cinq pieds et un pouce et qui pèse 115 livres d'arrêter une
personne assez costaude. Il n'y a pas de maire qui arrête quelqu'un ces
jours-ci. Il y a des corps policiers partout sur le territoire. Si c'est une
ville où il n'y a pas de corps policier, il y a toujours la
Sûreté du Québec. De toute façon, troubler la paix
est une infraction soit au Code criminel, soit à un règlement
municipal.
Le maire peut ordonner l'expulsion de quelqu'un. Si cette personne ne
veut pas s'en aller, le maire peut faire venir la police et c'est le policier
qui fera le travail.
M. Dufour: Vous savez aussi, M. le ministre - je ne peux vous
attribuer plus de compétence, ni de connaissances, c'est votre
métier, bien sûr, et vous connaissez cela mieux que moi - que,
pour arrêter quelqu'un, ce n'est pas nécessairement la personne
qui mesure quatre ou cinq pieds qui fait l'arrestation. Il s'agit d'avoir le
pouvoir d'arrêter. Vous pouvez demander à quelqu'un à la
table du conseil: Vous allez arrêter et sortir cet individu. Il y a eu
des municipalités où cela a brassé pas mal dur et, parce
que le maire avait un pouvoir certain, cela permettait d'avoir un peu plus de
décorum. Certaines assemblées ont même été
tellement perturbées qu'elles n'ont pas eu lieu justement à cause
d'éléments discordants.
Vous savez, par exemple, que dans une municipalité où il y
a un conflit de travail, ce n'est pas un cadeau de siéger à un
conseil municipal, car les employés municipaux sont aussi des citoyens,
heureusement. Ils peuvent apporter des changements dans le déroulement
d'une assemblée.
M. Marx: Oui, mais faire arrêter, il peut le faire
maintenant. On n'empêche pas le maire de faire arrêter quelqu'un
qui trouble la paix. Cela veut dire que tout le monde peut faire arrêter
quelqu'un qui trouble la paix. Cela provient du Code criminel ou d'un
règlement municipal.
M. Dufour: S'il fait...
M. Marx: Le maire ne peut pas faire cela lui-même. Il ne
peut pas arrêter quelqu'un. Mais les policiers peuvent, bien sûr,
arrêter quelqu'un qui trouble la paix ou l'ordre public.
M. Dufour: Normalement, quand on examine ce qui se passait dans
le passé, alors que le maire avait le droit d'expulser, de faire
arrêter ou d'arrêter, j'ai l'impression que cela avait un effet sur
le comportement des gens, sur leur façon de procéder. Là,
il peut l'expulser de la salle où se tient l'assemblée. Mais, si
l'individu est à côté de la salle où se
déroule l'assemblée... Cela peut arriver l'été, des
fenêtres sont ouvertes, la personne est sur le terrain et elle crie ou
elle passe de l'autre côté de la porte et elle continue.
M. Marx: II fait venir les policiers. Il ne faut pas oublier que
nos lois sur les municipalités datent du début du XIX
siècle. Beaucoup de dispositions sont vraiment désuètes,
quoi que le ministre des Affaires municipales soit en train de préparer
un code des municipalités. Mais, vous savez, ce n'est par pour demain.
D'accord? Adopté, M. le Président, sur division?
M. Dufour: Là, vous ne nous dites pas, M. le ministre, que
c'est vraiment pour se conformer à la charte. Cela aurait pu être
différent. Si vous me dites que c'est pour se conformer à la
charte, quand vous avez cet argument, qui est un argument d'autorité, on
ne peut pas faire grand-chose. Or, là, vous ne nous dites pas que c'est
pour se conformer à la charte. J'ai l'impression que vous rajoutez des
petites choses, c'est ce que j'appelle des mini-omnibus quelque part. Vous
changez des parties de loi sans que cela soit nécessairement
commandé par la charte.
M. Marx: On pourrait déduire des articles 1, 23 et 30 de
la charte que, peut-être, il faut agir de cette façon: la
liberté de sa personne, le droit à une audition impartiale devant
un tribunal indépendant, le droit d'être promptement conduit
devant un tribunal.
M. Dufour: Je persiste à dire que...
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 48 est
adopté?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Kehoe): Sur division.
M. Marx: Sur division.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 49.
M. Marx: L'article 49 modifie l'article 412.22 de la Loi sur les
cités et villes. L'article 412.22 accorde à la
municipalité un pouvoir d'inspection bien délimité quant
aux lieux et quant à son caractère objectif. La modification
proposée ajoute le critère des heures raisonnables et
l'obligation de s'identifier sur demande.
M. le Président, nous avons déjà adopté
beaucoup d'articles en ce sens, c'est-à-dire afin de prévoir que
l'inspection soit faite à des heures raisonnables et que l'inspecteur
ait l'obligation de s'identifier, le cas échéant.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 49 est
adopté?
M. Dufour: Quand on dit que les inspecteurs ont l'obligation de
s'identifier, j'ai l'impression qu'on n'innove pas tellement. Actuellement, je
regarde quand ils passent pour l'évaluation foncière, la plupart
des municipalités ont des règlements qui exigent cela.
D'ailleurs, on avait des troubles avec cela. C'est une question de
sémantique par rapport à cela.
Il y a la question des heures raisonnables, quand vous dites qu'il faut
que la personne aille à des heures raisonnables.
M. Marx: Pas à quatre heures le matin pour inspecter les
tuyaux dans la maison. Moi, je n'aimerais pas cela.
M. Dufour: Non, c'est parce que...
M. Marx: J'imagine qu'on ne fait pas cela à
Jonquière, non plus.
M, Dufour: Non, non, non, il ne faut pas. J'espère
qu'à quatre heures les gens dorment.
M. Marx: C'est cela.
M. Dufour: C'est une ville sécuritaire.
M. Marx: Cela veut dire qu'on a mis "à toute heure
raisonnable" et ce sont les juges qui vont préciser ce qui est
raisonnable ou non.
Le Président (M. Kehoe): L'article 49...
M. Marx: C'est-à-dire que les fonctionnaires de la ville
ne travaillent pas pendant des heures déraisonnables non plus. Donc, il
n'y a pas de danger.
Le Président (M. Kehoe): Ils ne sont pas comme nous
autres.
M. Dufour: Mais, ce n'est pas établi, ce qui est
raisonnable ou pas. Vous dites: Les tribunaux auront à déterminer
ce qui est raisonnable ou pas.
M. Marx: Dans ce cas-ci, ce sera durant le temps où on
fait des travaux de démolition. On ne vérifie pas si la
démolition est bien faite durant la nuit, j'imagine.
Cela était déjà accepté pour beaucoup
d'articles touchant l'inspection. Cela a été accepté d'une
façon unanime.
Le Président (M. Kehoe): C'est dans plusieurs autres lois
qu'on a étudiées jusqu'à présent. Est-ce qu'il est
adopté?
M. Dufour: Oui.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 50?
M. Marx: L'article 50 modifie l'article 414 de la Loi sur les
cités et villes, concernant la liberté d'expression. À
défaut, compte tenu des valeurs contemporaines, de pouvoir justifier le
maintien des pouvoirs des municipalités de prohiber les cirques,
théâtres, spectacles, exhibitions et autres représentations
publiques, la modification proposée a pour objet de supprimer un tel
pouvoir de prohibition et de ne maintenir que le pouvoir de
réglementer.
Si on ne fait pas cela, ce sont les cours de justice qui vont le faire.
Parce qu'effectivement les villes ne peuvent pas prohiber, elles peuvent
seulement réglementer. C'est dans la jurisprudence, c'est bien connu.
(17 h 15)
M. Dufour: À l'exception que, lors du dépôt
du projet de loi, j'avais souligné la non-concordance des textes entre
le Code municipal et la Loi sur les cités et villes. C'est un peu
différent parce que dans le Code municipal on ne parle pas d'exhibitions
et de spectacles. Dans la Loi sur les cités et villes, on en parle.
C'était la première réaction. La deuxième, c'est
que je posais comme question: Pourquoi ne donne-t-on pas le pouvoir de
réglementer au lieu de prohiber?
M. Marx: C'est ce que l'on fait, l'amendement donne le pouvoir de
réglementer. Donc, la ville ne peut pas prohiber, de toute façon.
Je pense que cela vient souligner le fait que la ville ne peut prohiber les
théâtres, les spectacles.
M. Dufour: J'avais deux points. J'aurais aimé qu'on parle
peut-être du Code civil et du Code municipal. Je disais qu'il y avait une
différence.
M. Marx: Le Code municipal, je vais voir si nous avons...
M. Dufour: Pour le Code municipal, c'est l'article 92. Il amende
l'article 544.
M. Marx: Un instant, je vais vérifier.
M. Dufour: C'est l'article 92 dans votre loi, qui amende
l'article 544 du Code municipal.
M. Marx: On vérifie, M. le Président, pour voir
où c'est dans le projet.
M. Filion: Article 92. M. Marx: Article 92.
M. Filion: C'est l'article 92 qui modifie l'article 544 du Code
municipal.
M. Marx: C'est cela. C'est la même chose.
M. Filion: Non, ce n'est pas la même chose. Comme vient de
le dire et de l'expliquer le député de Jonquière,
l'article 50 de notre projet de loi, qui modifie l'article 414, parle de
"cirques, théâtres, spectacles, exhibitions et autres
représentations publiques", alors que l'article 92 de notre projet de
loi modifiant l'article 544 parle de "cirques, théâtres ou autres
représentations publiques."
M. Marx: Oui, mais cela, c'est dans les lois. On ne modifie pas
les lois, on met les lois en conformité avec la charte. 55 les lois sont
différentes, on n'est pas mandaté pour modifier les lois en tant
que telle, quoique le député de Jonquière ait raison
d'avoir souligné cette différence, si vous voulez, ou distinction
entre les deux lois. Nous prenons les lois telles quelles et nous appliquons
les règles.
M. Filion: Est-ce que la réponse c'est que cela va avec la
charte, M. le ministre?
M. Marx: La liberté d'expression. Je pense que le
député de Taillon sera d'accord que les villes, en effet, ne
peuvent pas prohiber, empêcher la liberté d'expression, mais elles
peuvent seulement réglementer.
M. Filion: Je comprends. D'accord. On enlève le mot
"prohiber" finalement et on reformule cela autrement,
M. Marx: C'est cela. M. Filion: D'accord.
M. Marx: Je pense que c'est parce qu'il y a beaucoup de
jurisprudence où les règlements étaient constestés
parce que les villes ont essayé de faire ce qu'elles ne peuvent pas
faire. C'est une façon d'économiser l'argent des électeurs
et des électrices dans les villes.
M. Filion: Est-ce que je peux me permettre d'attirer votre
attention sur le neuvièmement de l'article 414?
Le Président (M. Kehoe): Oui.
M. Filion: Cet article dit que le conseil peut faire des
règlements "pour prohiber le port de costumes de bain dans les places
publiques ailleurs que sur les plages, sur le site des lacs, rivières ou
cours d'eau et tous autres endroits servant comme bains publics."
M. Marx: Oui, mais quel article de la charte prévoit qu'on
peut porter n'importe quel...
Une voix: C'est une liberté d'expression.
M. Filion: C'est le même article peut-être qui vous
fait modifier le cinquièmement et le sixièmement. D'ailleurs,
à Outremont, ils ont vécu, il n'y a pas tellement longtemps, une
expérience très concrète où la Cour
supérieure a eu l'occasion de se
prononcer et de dire que le costume de bain, même si on n'a pas
souvent la chance de le porter au Québec parce qu'il fait trop froid,
n'est quand même pas en soi quelque chose d'indécent.
Le Président (M. Kehoe): Cela dépend du
maillot.
M. Marx: Oui, si vous êtes d'accord avec cet article, on va
passer à votre question.
M. Filion: Je saisis votre point de vue, la prohibition...
M. Marx: D'accord. En ce qui concerne les maillots de bain...
M. Filion: Bon, en ce qui concerne les maillots de bain,
maintenant?
M. Marx: ...le ministère des Affaires municipales nous a
demandé d'attendre la réforme de toute la loi. Il est en train
d'apporter certaines modifications et corrections.
M. Filion: Oui, mais si on applique la charte, on l'applique.
M. Marx: Oui, mais...
M. Filion: On n'a pas besoin d'attendre une réforme.
M. Marx: ...jusqu'à la réforme, il y a la
jurisprudence, comme vous l'avez souligné. On applique la jurisprudence.
Chaque article est appliqué en fonction de la jurisprudence.
M. Filion: Je crois que le danger - je ne veux pas insister
là-dessus, M. le ministre c'est qu'on envoie des signaux
contradictoires. On va modifier l'article 414 pour prohiber toute prohibition
dans les cas -il y en a des prohibitions à l'article 414 -où, en
soi, ce sont des choses répréhensibles.
M. Marx: Lisez le numéro neuf encore une fois.
M. Filion: Je lis le numéro neuf. Le conseil peut faire
des règlements - c'est le pouvoir réglementaire du conseil
municipal -"pour prohiber le port de costumes de bain dans les places publiques
ailleurs que sur les plages, sur le site de lacs, rivières ou cours
d'eau et tous autres endroits servant comme bains publics."
M. Marx: Je pense qu'ils peuvent prohiber le port de maillots de
bain dans les rues, dans les magasins.
M. Filion: Oui, mais, à ce moment-là, ils peuvent
le permettre aussi ailleurs.
M. Marx: Cela veut dire qu'il faut attendre le règlement
qui prohibe une prohibition illégale.
M. Filion: Écoutez! Si j'utilise le raisonnement de base
qui a servi aux modifications qui sont apportées, ne devrait-on pas
employer la même formule que vous avez retenue pour le cinquième
paragraphe, c'est-à-dire pour réglementer le port de costume...
Pardon.
Une voix: Le port de costumes de bain.
M. Filion: C'est cela. Pour réglementer le port de
costumes de bain...
Une voix: Dans les places publiques. M. Filion: ...dans
les places publiques.
M. Marx: Ce qu'on va faire, M. le Président, si on peut
adopter l'article 50, on va consulter le ministère des Affaires
municipales sur le paragraphe 9 de cet article. D'accord? On va consulter le
ministère des Affaires municipales dans le sens indiqué par le
député de Taillon.
M. Filion: Soit dit en passant, si vous attirez leur attention,
dites-leur donc que le treizième alinéa de l'article 414
aussi...
M. Marx: D'accord.
M. Filion: ...est un peu violent, à savoir le conseil peut
faire des règlements "pour réglementer les mendiants."
M. Dufour: La mendicité.
M. Filion: Quant à attirer leur attention sur leurs
lois*
M. Dufour: Réglementer les mendiants!
Une voix: Comme dans le temps de Séraphin.
M. Filion: Réglementer les mendiants, Je pense qu'on veut
réglementer la mendicité, mais les mendiants?
M. Marx: On n'a pas le mandat. Oui, d'accord.
M. Filion: Non, mais vu que vous me signalez que vous allez les
consulter.
M. Marx: C'est pour corriger. Oui. C'est une question de
français.
M. Filion: En même temps, du même souffle.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 50 est
adopté?
M. Filion: Oui, et encore une fois, du même souffle, la
petite distinction qu'évoquait le député de
Jonquière, mais qui m'apparaît bien fondée, entre le Code
municipal du Québec et la Loi sur les cités et villes.
M. Marx: Mais on ne peut pas les changer.
M. Filion: Non, mais vu que vous allez les consulter de toute
façon.
M. Marx: D'accord. On va consulter.
M. Dufour: Au moins leur souligner cela.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 51.
M. Marx: L'article 51 modifie l'article 415 de la Loi sur les
cités et villes. Ce paragraphe permet au conseil d'adopter des
règlements pour prohiber la distribution de prospectus ou autres
imprimés dans les endroits publics et les résidences. La
modification proposée précise les paramètres d'exercice de
ce pouvoir de façon que le conseil établisse un juste
équilibre entre les restrictions qu'il impose et les fins qu'il
poursuit.
M. Dufour: M. le ministre, vous arrivez avec le mot "prohiber".
Pourquoi ne permettez-vous pas de réglementer? Effectivement, la loi est
presque positive partout. Vous dites: permettre, permettre. Là, vous
dites encore "prohiber". Vous savez que je pourrais, en poussant le
raisonnement au bout, presque prohiber par un règlement. Je vais vous
donner des exemples. Vous savez comment des municipalités, actuellement,
ont des problèmes avec les maisons de jeu, le tarot, etc. Il y a des
municipalités qui ont trouvé le moyen de réglementer cela.
Elles envoient cela dans les parcs industriels. Cela a beaucoup moins d'impact
qu'en plein centre-ville. Cela se fait régulièrement et je ne
pense pas que cela soit illégal. Les jeux, pas nécessairement
à l'argent, mais on appelle cela...
Une voix: Les jeux de hasard.
M. Dufour: ...les jeux de hasard, les gens qui jouent avec les
machines électroniques?
Une voix: Les arcades. (17 h 30)
M. Dufour: Les arcades. Donc, les municipalités n'ont pas
prohibé. Le règlement ne le leur permet pas. Elles ne prohibent
pas. Elles permettent, mais le permettent à des endroits tels qu'il y a
beaucoup moins d'impact sur la population. Si on examine ce qui se passe dans
nos municipalités, les conseils municipaux ne sont pas tous heureux
qu'on puisse accepter des arcades dans nos municipalités. Ce sont des
lieux qui, règle générale, sont difficiles à
contrôler pour le bon ordre et la paix publique. Si on fait une loi pour
prohiber purement et simplement, vous savez que cela va amener des gens en
cour, surtout pour les motifs qui sont là. Cela va être plus
complexe.
M. Marx: Au début, vous avez posé ta question:
Est-ce que vous avez consulté? Nous avons consulté. Le
résultat de ces consultations, c'est qu'on nous a demandé,
c'est-à-dire le monde municipal, de voir à ce que le mot
"prohiber" reste. Ils avaient des réserves en ce qui concerne la
modification, changer le mot "prohiber" pour le mot "réglementer". C'est
cela. Vous demandez toujours: Est-ce que vous avez consulté? Nous avons
consulté et on nous a demandé de garder le mot "prohiber".
M. Filion: M. le ministre, par analogie, une cause récente
où...
M. Marx: Sur la consultation, vous comprenez ce que je dis
là, parce que, si vous insistez, on va...
M. Dufour: Ce n'est pas toujours des consultations mot à
mot.
M. Filion: Non, ce n'est pas des consultations, Si vous me
permettez, M. le ministre, une affaire récente, un jugement
récent de la Cour supérieure du district de Québec, sauf
erreur, me revient à l'esprit et peut être utile dans l'examen du
20e alinéa de 415. C'est le jugement permettant au Globe and Mail
d'installer dans les rues de Québec des distributeurs de journaux.
Encore une fois, c'est par analogie simplement, parce qu'ici l'article parle de
circulaires, annonces, prospectus. C'est évident que le journal, une
boîte dans une rue, à mon sens, cela va tout au moins aussi loin
que de distribuer des circulaires parce que la boîte est là de
façon permanente, et les cours nous ont dit ou semblent dire - je ne
sais pas si le jugement est en appel, probablement que le jugement est en appel
- à tout effet la Cour supérieure nous a dit que quant à
elle la liberté d'expression contenait cette possibilité pour un
journal d'installer des boîtes pour distribuer ses "papiers" aux
citoyens.
A fortiori, je pense que la requête du député de
Jonquière m'apparaît bien fondée.
Juste de changer "prohiber" par "réglementer", je pense que cela
m'apparaîtrait vraiment conforme à...
M. Marx: Dans la consultation, on nous a demandé de garder
le mot "prohiber", ou ils avaient de fortes réticences pour qu'on change
le mot. Ce qu'on a prévu, étant donné le génie de
nos légistes, ils ont dit: Prohiber dans la seule mesure
nécessaire pour assurer le respect de l'ordre public et le
bien-être général... Donc, cela revient à dire que
c'était une prohibition réglementaire. Il faut dire qu'on peut
prohiber si on réglemente. On ne peut pas faire autrement.
M. Filion: C'est juste parce que l'argumentation que vous avez
tenue tantôt était tellement convaincante, quand vous avez dit
qu'il faut utiliser...
M. Marx: Pour moi aussi. Mais on a fait cette consultation...
M. Filion: ...la forme positive plutôt que la forme
négative, c'est-à-dire qu'il faut permettre les choses
plutôt que de les empêcher.
M. Marx: Chaque fois que le député de Taillon
intervient dans un projet de loi, il dit: Le gouvernement ne consulte pas. Vous
faites cela entre quatre murs. Il a dit cela souvent. Peut-être qu'il a
raison en ce qui concerne certains députés, mais pas le ministre
de la Justice, qui est très conscient qu'il faut consulter. Je vais vous
dire que les mémoires qu'on achemine au Conseil des ministres ont
toujours un paragraphe en ce qui concerne la consultation qui a
été faite. Donc, en général on consulte. Ici on a
consulté. On nous a dit: Veuillez garder le mot "prohiber". C'est
pourquoi nous avons ajouté... Maintenant, l'ancien maire de
Jonquière doit être très conscient que, quand on consulte
le monde municipal, il faut respecter ses avis. Est-ce que le
député de Jonquière veut qu'on respecte toujours les avis,
sauf cette fois-ci?
M. Dufour: M. le ministre, vous attachez tellement d'importance
à mes compétences que je vais penser qu'il ne faudrait pas
exagérer. Je ne suis pas habitué d'être interrogé,
surtout dans une commission. Je pense que c'est surtout le rôle de
l'Opposition. Je comprends ce que vous voulez dire, que les
municipalités ont été consultées, mais il ne faut
pas exagérer non plus. Même si les municipalités ont
été consultées, je n'ai pas le mémoire de l'Union
des municipalités, mais je ne peux pas dire que, fondamentalement, tel
qu'écrit et libellé, ces gens ont été prêts
à respecter ce qu'on a là à 100 %. J'ai été
consulté sauvent pour des lois, comme membre d'un conseil municipal ou
membre de l'Union des municipalités du Québec, et il est
arrivé que, malgré la consultation, on était
obligés, souvent et régulièrement, de présenter des
mémoires. Je parle seulement de la loi 100 qu'on est en train
d'étudier. Les municipalités ont fait beaucoup de
représentations.
M. Marx: Je ne suis pas en désaccord total avec vos
représentations. Tout ce que je dis, c'est que nous avons
consulté. On nous a demandé de garder le mot "prohiber". C'est le
monde municipal qui demande cela. On a gardé le mot et on a
encadré la "prohibition", entre guillemets. Pour moi, c'est une
distinction sans différence et cela revient au même. Je pense que
cela ne changera pas beaucoup l'histoire du Québec si on laisse le mot
"prohiber" tel qu'encadré plutôt que de changer cela pour le mot
"réglementer". Le député de Marquette dit qu'on ne se
battra pour cela dans les autobus. Je pense qu'il a raison. Peut-être
dans les avions, mais pas dans les autobus.
M. Dufour: Surtout pour les fumeurs. M. Marx:
Adopté?
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 51 est
adopté?
Des voix: Adopté.
M. Marx: C'est seulement le...
M. Filion: Quand le ministre me tient un raisonnement
convaincant... Il y a deux articles pour lesquels il m'a tenu un raisonnement
qui m'a convaincu, mais là le raisonnement est absent et ne s'applique
pas.
M. Marx: C'est une distinction sans différence. C'est le
même raisonnement qui joue.
M. Filion: Ce n'est pas la fin du monde. Comment dites-vous
cela?
M. Marx: C'est le même raisonnement qui joue parce qu'ici
on a des distinctions sans différence. On fait plaisir au monde
municipal, y compris au député de Jonquière.
M. Dufour: Les municipalités ont tellement de raisons de
se sentir malheureuses de ce temps-ci que c'est évident que, si on leur
fait plaisir, je ne peux pas être contre cela.
M. Marx: C'est seulement le paragraphe 20°. Est-ce qu'on
procède paragraphe par paragraphe?
Le Président (M. Kehoe): Vous parlez
du paragraphe 20° de l'article 51?
M. Marx: C'est cela. Parce qu'il y a des modifications au
paragraphe 20°, on a étudié cela; maintenant il y ades modifications au paragraphe 36°. Est-ce la même chose? C'est
la même chose dans les autres paragraphes de l'article 415.
Adopté?
M. Filion: Cela va être sur division. M. Marx: Sur
division.
Le Président (M. Kehoe): L'article 51 est adopté
sur division. J'appelle l'article 52.
M. Marx: M. le Président, il y a d'autres modifications,
à l'article 51, aux paragraphes 36° et 37° de l'article 415. Ce
sont les mêmes modifications en fonction de la liberté
d'expression. Sur division.
M. Filion: Regardez comme c'est curieux, M. le ministre.
Effectivement, vous attirez l'attention sur le 36e alinéa de l'article
415 où on enlève le mot "défendre". On dît: "Pour
réglementer l'exhibition, ou le port, ou la distribution de
bannières, placards, annonces et prospectus...". Au 20e alinéa,
on parle encore des prospectus mais, cette fois, on va les prohiber.
M. Marx: Dans le...
M. Filion: À l'article 415, 20e alinéa, on va
prohiber la distribution de prospectus. À l'article 415, 36e
alinéa, on va réglementer la distribution de prospectus.
M. Marx: Mais c'est cela. M. Filion: Dans un cas,
on...
M. Marx: Vous avez raison. On laisse ce travail au
ministère des Affaires municipales dans la révision de ses
lois.
M. Filion: On est en train de faire une loi ici. On n'est quand
même pas en train...
M. Marx: On n'a pas à faire une loi.
M. Filion: Mais si on voit manifestement, aussi clairement que
cela, des articles de loi qui sont contradictoires, qui ne se tiennent pas
debout...
M. Marx: Ce n'est pas contradictoire.
M. Filion: ...je pense que le rôle du ministre de la
Justice, c'est de dire: On va corriger les choses, quand c'est aussi
évident que le cas que je vous soumets. Sinon, on n'adoptera pas de
lois. On va tous s'en aller dans nos comtés et on va aller faire de la
politique.
Une voix: Fâchez-vous pas! M. Filion: Pardon? Non,
mais...
Une voix: Est-ce que vous en faites une proposition?
Des voix: Ha! Ha!
Le Président (M. Kehoe): J'appelle Particle 52 pour
discussion.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre.
M. Marx: À l'article 51...
Le Président (M. Kehoe): Vous avez dit sur division.
M. Marx: Nous avons consulté...
M. Filion: Avec la permission du ministre, on va revenir à
l'article 51.
M. Marx: Oui, il n'y a pas de problème. Nous avons
consulté, on nous a demandé de garder cela tel quel.
M. Filion: Oui, mais cela n'a pas de sens. On ne peut pas
prohiber la distribution de prospectus dans un alinéa et, quelques
alinéas plus loin, dire qu'on va réglementer la distribution de
prospectus et d'annonces. Je vois le mot "annonces" qui revient, des annonces
et des prospectus. Cela prend un minimum de cohérence dans une loi
aussi... Quand même, c'est la Loi sur les cités et villes pour
laquelle tous les conseils municipaux soumis à la Loi sur les
cités et villes ont leurs juristes, leurs avocats, etc. Un minimum de
cohérence s'impose. Je viens de voir le mot "annonces" qui revient
également. Autre article pour les rues, les allées. Bien oui,
c'est la même chose. Ce n'est pas parce que c'est une rue, une
allée ou un trottoir plutôt qu'une ruelle, un trottoir ou une
avenue que cela change quelque chose. En deux mots, on a là des articles
qui, vraiment... Comme on est en train de faire...
Une voix: De faire nos devoirs.
M. Filion: ...on note une redondance et une contradiction
flagrantes.
M. Marx: On va suspendre l'article 51.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 52.
M. Marx: On suspend l'article 51. On va consulter à
nouveau, on va faire les changements qui s'imposent, le cas
échéant.
L'article 52 modifie l'article 441 de la Loi sur les cités et
villes. Les modifications proposées prévoient que les inspections
relatives à l'aqueduc doivent s'effectuer à des heures
raisonnables et que l'inspecteur est tenu de s'identifier.
Le Président (M. Kehoe): Avez-vous des commentaires, M. le
député de Jonquière? (17 h 45)
M. Dufour: Quant à l'article 52 concernant l'inspection,
je ne sais pas si... Le certificat, ce n'est pas là-dessus que porte ma
question. Dans le cas où il y a de perte d'eau... On sait qu'il y a des
aqueducs privés qui appartiennent à la municipalité. Je
sais que dans les petites municipalités, sauvent, les fournisseurs d'eau
sont des individus. Je ne sais pas s'ils ont les mêmes pouvoirs que
ceux-là mais, quand vous parlez d'entrer dans des maisons pour voir s'il
y a des pertes d'eau à toute heure raisonnable, je comprends, il n'y a
pas d'urgence... Dans les questions d'urgence...
M. Marx: On peut y aller à toute heure. Si cela coule
devant ma maison, on peut venir n'importe quand. Si c'est une urgence, c'est
une urgence.
M. Dufour: Est-ce couvert par cet article-là?
M. Marx: C'est couvert par le sens commun, et je dis cela
sérieusement.
M. Dufour: Quelqu'un ne pourrait pas...
M. Marx: Même si l'inspecteur est en pyjama, il y a une
urgence, il a laissé sa "badge" à la maison et il peut faire le
travail.
M. Dufour: Cela peut arriver, des pompiers en pyjama, mais pas
des inspecteurs.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 52 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 53.
M. Marx: L'article 53 modifie l'article 452 de la Loi sur les
cités et villes. La modification proposée prévoit que les
inspections relatives à l'application des règlements municipaux
sur l'éclairage doivent s'effectuer à des heures raisonnables et
que l'inspecteur est tenu de s'identifier. On donne le droit d'entrer dans tout
bâtiment, dans toute maison. C'est pourquoi on veut que ce soit fait
à des heures raisonnables, sauf s'il y a urgence. Bien sûr, s'il y
a urgence, cela va de soi. D'accord, adopté. M. Filion:
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. Il y a un
amendement à l'article 54. M. le ministre.
M. Marx: L'article 54 modifie l'article 506 de la Loi sur les
cités et villes. Il y a un amendement: Ajouter, à la fin, le
paragraphe suivant: 3° par l'addition, à la fin, de l'alinéa
suivant: "Le greffier ou le protonotaire décerne le mandat sur
production d'un certificat du maire attestant l'exigibilité de la dette
et le montant dû." L'article 506 prévoit que la saisie et la vente
de meubles pour défaut de paiement de taxes municipales sont faites en
vertu d'un mandat délivré par le maire. La modification
proposée a pour objet de prévoir que le mandat soit émis
par un arbitre impartial, soit le greffier de la Cour provinciale ou le
protonotaire de la Cour supérieure.
L'amendement propose d'insérer une procédure qui permettra
au protonotaire ou au greffier de constater l'existence de la
créance.
Le Président (M. Kehoe): L'article 54 tel qu'amendé
est-il adopté?
M. Marx: Oui.
M. Filion: M. le député de Jonquière, oui?
Cela va?
M. Dufour: Oui.
M. Filion: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): Article 55.
M. Marx: L'article 55 modifie l'article 507 de la Loi sur les
cités et villes. L'article 507 permet au maire d'autoriser
l'entrée par la force pour l'exécution d'un mandat de saisie
mobilière pour défaut de paiement de taxes. La modification
proposée a pour objet de substituer au maire un arbitre impartial, soit
le greffier de la Cour provinciale ou le protonotaire de la Cour
supérieure.
M. Filion: Adopté, M. le Président. M. Marx:
Merci.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 56.
M. Marx: L'article 56 modifie l'article 508 de la Loi sur les
cités et villes. L'article 508 limite les motifs d'opposition à
la saisie et à la vente des meubles pour
défaut de paiement de taxes à ceux prévus au Code
de procédure civile pour la saisie-exécution. Ainsi, par
l'application de l'article 596 de ce code, le saisi ne pourra faire opposition
que pour cause d'irrégularité de la saisie,
d'insaisissabilité des biens saisis ou d'extinction de la dette, sans
disposer d'un recours valable en contestation sur le fond de la créance
de la municipalité.
La modification proposée a pour objet d'adapter les motifs
d'opposition prévus à l'article 596 du Code de procédure
et de les élargir de telle sorte que le contribuable puisse faire valoir
toute cause de nature à affecter la réclamation de la
municipalité.
M. Filion: "Toute cause de nature à affecter la
réclamation de la municipalité", qu'est-ce que cela veut
dire?
M. Marx: Tous les motifs d'opposition qui sont prévus au
Code de procédure.
M. Filion: On dit: Outre les motifs de 596, du CPC, l'opposition
à fin d'annuler peut être prise pour toute cause de nature
à affecter la réclamation de la municipalité.
M. Marx: Contester le fond de l'affaire, c'est-à-dire que
ce n'est pas le bon terrain, ce n'est pas le vrai propriétaire, et ainsi
de suite.
M. Dufour: Je sais qu'il n'y a pas tellement longtemps il y a eu
de nouvelles lois qui ont été adoptées pour les
municipalités concernant les saisies des immeubles et des biens.
À mon avis, ces dispositions n'ont pas toujours existé. Est-ce
que c'est de nature à augmenter les charges ou les problèmes des
municipalités par rapport à une saisie ordinaire ou normale?
M. Marx: Dans l'article, on reproduit ce qu'il y a dans le code,
effectivement. Dans le code, au lieu de parler de réclamation, on parle
de jugement.
M. Dufour: Est-ce que cela ajoute des problèmes plus
grands pour une municipalité que pour un individu ou une compagnie qui
voudrait faire des saisies?
M. Marx: M. le Président, j'aimerais seulement demander
aux députés s'ils ont une copie de l'article 596. Est-ce que vous
avez une copie de cet article? Voilà. Peut-être voulez-vous...
M. Filion: Seulement pour ma compréhension, M. le
ministre...
M. Marx: Oui.
M. Filion: Est-ce que, avant la situation actuelle... L'article
508 actuel dit: La vente ne peut être suspendue que par une opposition
prise à la Cour provinciale, suivant le montant réclamé
dans les cas où l'opposition... Après cet article, on ajoute:
Outre les motifs... Je comprends. En somme, je pense que l'on vient
préciser ce qui ne l'était pas, à savoir les motifs
d'opposition qui n'existaient carrément pas. C'est cela? Dans la
situation actuelle...
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: ...on dit: II y a une opposition qui peut Être
prise, mais on ne dit pas pourquoi...
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: ...dans quel cadre. À l'article 508, vous venez
ajouter...
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Je n'avais pas saisi.
M. Marx: Cela limite les motifs, oui. D'accord?
M. Filion: De mon côté, cela va.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 57.
M. Marx: L'article 56 a été adopté d'une
façon unanime. L'article 57 modifie l'article 512 de la Loi sur les
cités et villes. L'article 512 prévoit que c'est le greffier de
la municipalité qui procède à la vente des immeubles pour
défaut de paiement de taxes. La modification proposée a pour
objet de confier la vente à une personne impartiale, soit le
shérif. Voilà, je pense qu'il y a discussion possible sur cet
article.
M. Dufour: Je pense qu'il y a un changement fondamental. C'est
qu'avant la municipalité, le greffier ou le trésorier pouvait
vendre la propriété et là, par le projet de loi, vous
amenez cela obligatoirement par un shérif, soit la vente par
shérif. Je ne sais pas si vous avez consulté les
municipalités, si elles se sont montrées d'accord avec ce projet,
mais j'ai l'impression que, selon votre réponse, on pourrait
peut-être continuer de discuter là-dessus. Est-ce que les
municipalités, les unions vous ont donné leur accord
là-dessus?
M. Marx: Maintenant, si tout le monde est d'accord, vous
êtes d'accord. L'autre fois, quand tout le monde était d'accord,
vous étiez en désaccord.
M. Dufour: Je n'ai pas...
M. Marx: On ne peut pas jouer cela des
deux côtés.
M. Dufour: Non, à l'exception que là, M. le
ministre, je comprends que... Cela peut être le "fun" ce que vous dites
là, cela peut être bien agréable, mais à l'exception
que là...
M. Marx: Je pense qu'il y a...
M. Dufour: ...vous amenez un changement majeur. Ce n'est pas
comme tout à l'heure, changer "prohiber" par "réglementer" ou
"réglementer" par "prohiber", même si, à travers la
digression ou le cheminement, on pourrait encore tirer des cheveux quelque
part. Ce n'est pas si clair que cela qu'on puisse employer un mot de temps en
temps et que cela fait l'affaire. Dans la question de vente par shérif,
c'est vraiment un changement fondamental par rapport à ce qui existe.
Donc, c'est important à mes yeux de savoir si les municipalités
vous ont dit: Oui, on est d'accord là-dessus, c'est la bonne
façon. Cela a bien de l'importance parce que je pense bien que les
municipalités comprennent immédiatement le changement majeur qui
vient de s'opérer. Avant, elles le faisaient par ordre du greffier. Cela
simplifiait les procédures, cela allait beaucoup plus rapidement.
Là, on se met un pouvoir réglementaire, donc un nouveau pouvoir
qui est accordé, on prend une autre façon de procéder. Au
bout de la course, cela complique, mais la crainte que les municipalités
devraient avoir, si elles ne l'ont pas, c'est que les shérifs ne font
pas cela pour rien, d'habitude. Il y avait des employés qui le faisaient
bien et des gens qui étaient capables de le faire. J'ai très peu
vécu cette expérience, parce que le monde paie bien ses dettes et
ses taxes dans notre coin, mais cela est arrivé dans un endroit
spécifique, où il y a eu une vente, et le greffier l'a faite avec
les mesures nécessaires.
M. Marx: Est-ce qu'il y a un conflit quand la vente se fait par
le greffier de la ville? C'est la ville qui vend pour taxes et c'est le
greffier de la ville qui fait la vente. Est-ce qu'il peut y avoir un conflit
dans sa tête, étant donné qu'il porte deux chapeaux en
même temps? En plus, la ville peut renchérir.
M. Dufour: Elle le fait à bon escient pour ne pas
perdre...
M. Marx: Le député de Mille-Îles me dit
qu'elle le fait toujours.
M. Dufour: Elle le fait pour assurer au moins sa dette. C'est
normal que la ville le fasse. Si elle ne le faisait pas, elle serait un mauvais
administrateur et elle n'agirait pas comme un bon père de famille. La
municipalité a l'obligation, justement, de protéger les
intérêts de la municipalité. Cela comprend...
M. Marx: Est-ce qu'il y a un conflit si c'est la même
personne?
M. Dufour: Je ne suis pas porté à croire qu'il y a
un conflit, mais peut-être que vous pouvez m'en soulever. Je vais vous
dire que j'ai assisté à des ventes...
M. Marx: C'est le greffier de la ville qui vend; c'est la ville
qui vend pour taxes.
M. Dufour: C'est-à-dire que le greffier...
M. Marx: C'est un employé de la ville qui fait la
vente.
M. Dufour: Ces conflits pourraient exister, pas seulement dans
ces cas-là. Quand le greffier agit comme président
d'élection, on pourrait bien dire qu'il est en conflit; tantôt il
est juge d'une élection, tantôt cela va être son patron.
M. Marx: Oui.
M. Dufour: II serait complètement en conflit. D'ailleurs,
je ne vois pas de conflit propre à cela. (18 heures)
M. Marx: Dans une élection, on ne touche pas les droits
des tiers. Dans ce cas-ci, nous avons consulté, comme dans les autres
cas, et le ministère des Affaires municipales était d'accord,
quoiqu'on me dit que nous avons eu des objections de la part de certaines
municipalités.
M. Dufour: Le changement que vous proposez, M. le ministre, que
je considère être un changement majeur, est-ce de nature à
augmenter les coûts? Au bout de la course, vous savez que, lorsqu'une
maison est vendue, ta personne dont la maison est vendue pour taxes peut
racheter sa propriété dans un délai d'un an.
M. Marx: Nous avons fait l'étude, M. le Président,
parce qu'on n'a pas voulu surcharger, pour que les municipalités ne
paient pas trop, et elle démontre que cela coûtera environ 70 $
par vente.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre, juste une
seconde. Je note qu'il est déjà 18 heures et il faudrait le
consentement unanime pour poursuivre jusqu'à 18 h 30.
M. Marx: C'est cela.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce qu'on a
le consentement?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Kehoe): D'accord.
M. Marx: Nos études démontrent que cela
coûterait 70 $...
M. Filion: On pourrait noter au procès-verbal le
consentement empressé du député de Mille-Iles et du
député de Beauharnois.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Belisle: Le député de Taillon a mal entendu. Il
entend des voix, c'est très dangereux. Il devrait peut-être
fonctionner en sous-commission, il en entendrait moins.
M. Filion: Ce n'était pas important.
M. Marx: Je disais donc que nos études démontrent
que, si c'est le shérif qui fait la vente, cela coûtera environ 70
$. Mais, si le shérif délègue ses pouvoirs à un
huissier, cela pourrait augmenter légèrement.
M. Dufour: Quand vous parlez de 70 $, est-ce basé sur un
"flat rate", un tarif uniforme?
M. Marx: C'est le tarif demandé par la cour.
M. Dufour: Ces tarifs sont fixés, j'imagine, par vos
règlements.
M. Marx: Par un règlement qui...
M. Dufour: Donc, à mon point de vue, c'est de nature
à augmenter quelque peu le prix de la vente. Vous savez, peut-être
que les taxes ont beaucoup augmenté depuis les dernières
années...
M. Marx: C'est un règlement adopté en vertu d'une
loi. Ce n'est pas un règlement fait en cachette. C'est un
règlement adopté en vertu de la Loi sur les tribunaux judiciaires
dont cette commission pourrait arrêter la mise en vigueur, le cas
échéant. C'est un règlement qui peut être
désavoué par cette commission, le cas échéant. Tout
règlement peut être désavoué.
M. Dufour: Quand on a la majorité. C'est plus difficile
à désavouer.
M. Marx: II faut que ce soit publié.
M. Dufour: Ce que vous dites est théorique.
M. Filion: Pas par la commission, par l'Assemblée
nationale.
M. Marx: Par l'Assemblée nationale, je m'excuse. Cela
commence par la commission qui fait la recommandation.
M. Filion: La commission peut les étudier, en vertu de
l'article X de notre règlement, mais elle ne peut pas annuler des
règlements.
M. Marx: Non, non. D'accord. Mais cela commence en commission.
Bon voilà! 70 $ pour avoir l'impartialité, pour qu'il n'y ait pas
de conflit, je ne pense pas que cela soit énorme.
M. Dufour: Craignez-vous, M. le ministre, des conflits potentiels
ou, parfois, des conflits réels? Je vous le dis honnêtement - j'ai
exercé la fonction de maire durant plusieurs années, à
tort ou à raison -des conflits comme ceux que vous soulevez, je n'en ai
pas rencontré. Peut-être que je ne voyais pas comme il faut. Vous
apportez un changement de comportement.
M. Marx: Est-ce que les députés sont vraiment
contre ce changement? Si tout le monde est contre ce changement, on est
prêt,..
M. Bélisle: On n'est pas contre.
M. Marx: Je voyais des shérifs autour de la table qui ne
sont pas contre.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre, est-ce que je
peux poser une question? Dans l'ensemble de cet article, quel est le but de
l'amendement? Est-ce strictement concernant le conflit
d'intérêts.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Si je comprends bien, le greffier
de la municipalité, quand il agit comme vendeur, c'est seulement un
instrument. Il n'achète pas lui-même, il ne vend pas
lui-même quelque chose qui lui appartient. C'est un bien de la
municipalité qu'il vend. Je me demande où est le conflit
d'intérêt? À cela, vous avez dit tantôt, M. le
ministre, que cela coûte au moins 70 $ dans chaque cas. Je sais
pertinemment bien qu'à la ville de Gatineau on est en train de vendre
actuellement des propriétés. Il peut y avoir 100 ventes
d'immeubles. Cela veut dire qu'à 70 $ chacune...
M. Marx: Dans quelle ville cela?
Le Président (M. Kehoe): Dans la ville de Gatineau.
M. Marx: Gatineau.
Le Président (M. Kehoe): Une grosse ville dans
l'Outaouais.
M. Marx: Étant donné ces représentations, on
retire l'article.
Le Président (M. Kehoe): Non, je pose des questions,
remarquez bien.
M. Marx: On retire l'article étant donné ces
explications et ces oppositions.
M. Dufour: Je vous remercie de votre compréhension. Moi,
j'aurais intérêt dans ce sens parce que ce sont des gens qui sont
déjà...
Le Président (M. Kehoe): Pour une fois on s'entend. Tant
mieux.
M. Marx: Parfait, l'article est retiré. Même si
c'était approuvé par les Affaires municipales, on ne tient pas
à cela. On retire l'article.
L'article 58 modifie l'article 514 de la Loi sur les cités et
villes. C'est une modification de concordance. On n'a pas besoin de cette
concordance. On retire l'article 58 aussi.
M. Filion: Vous le retirez.
M. Marx: Oui, parce que les députés étaient
vraiment contre.
Une voix: Nous sommes tous d'accord.
M. Filion: Vous le retirez ou le suspendez?
Le Président (M. Kehoe): Retiré. M.
Filion:Retiré.
Le Président (M. Kehoe): L'article 57 est retiré et
l'article 58 est retiré.
M. Marx: Parce que le président nous a donné le cas
d'une ville qui vend 200 propriétés.
Le Président (M. Kehoe): Bien, peut-être pas
200.
M. Marx: Disons une centaine et cela coûterait 7000 $ si on
change le système, le cas échéant.
Le Président (M. Kehoe): 70 $ chaque. Je ne vois pas
vraiment le conflit d'intérêts quand il s'agit d'une vente par un
greffier. Cela coûte cher.
M. Marx: Le député de Taillon a l'air d'être
contre le fait qu'on retire l'article.
M. Filion: Écoutez, comme je l'ai dit tantôt, on
étudie ce projet de loi d'une façon non partisane...
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: ...ce qui me rend tout à fait à l'aise
ou aussi à l'aise que le président. Encore une fois, à
chaque fois que le ministre de la Justice tient un raisonnement juridique qui
me convainc, cela ne fonctionne pas.
M. Marx: On fait l'étude de chaque projet de loi d'une
façon non partisane. C'est toujours du travail non partisan dans cette
commission, pas seulement cette fois.
Le Président (M. Kehoe): Et une ouverture d'esprit.
M. Filion: En tout cas, cela me surprend.
Le Président (M. Kehoe): Mais vous êtes content?
M. Filion: Je vais vous dire que là-dessus je suis un peu
surpris. Il y a certaines distinctions et cela arrive. Nous autres on vit
facilement avec cela dans notre équipe.
Une voix: ...
M. Filion: Non, des différences, des distinctions.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Une voix: Des divisions.
M. Filion: On vit facilement avec cela parce qu'on la stimule
même, la discussion. C'est bon de discuter. On est capable de vivre avec
cela. D'ailleurs, je pense que le ministre de la Justice devrait inviter ses
collègues, le ministre de l'Éducation et le président du
Conseil du trésor, à essayer eux aussi de vivre un peu plus avec
leurs distinctions.
Le Président (M. Kehoe): C'est un ministre
extraordinaire.
M. Filion: Bref, pour faire une histoire courte, c'est que
j'étais frappé par ce qui me semblait être le
bien-fondé du règlement, c'est-à-dire garantir une
procédure impartiale et, donc, éviter la confusion.
M. Marx: Mais, si vous voulez l'adopter...
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Filion: Mais non, vous l'avez déjà
retiré, M. le ministre.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 58 est
retiré aussi, M. le ministre?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 59.
M. Marx: Article 59. C'est-à-dire pour l'article sur le
greffier, le shérif et tout cela, si les cours décident un jour
qu'il y a un conflit avec la charte, ce sera à elles de décider,
c'est bien sûr.
M. Filion: Oui, si c'est votre décision, je la
respecte.
M. Marx: À cause des interventions des
députés j'ai pensé qu'il serait mieux de retirer ces deux
articles, sauf que, si le député de Taillon...
M. Filion: M. le Président.
M. Marx: ...a une autre opinion, on est prêt à
l'écouter, étant donné...
M. Filion: Le ministre de !a Justice prend ses décisions,
assume ses responsabilités, je respecte ses décisions. Des fois,
des réflexions additionnelles ne peuvent pas nuire dans certains
cas.
M. Marx: Je pense à ces changements depuis que j'ai
entendu le discours du député de Jonquière à
l'Assemblée nationale. L'article 59 modifie l'article 516.1 de la Loi
sur les cités et villes. Cette modification est retirée parce que
c'est de concordance.
M. Filion: Elle est retirée, oui. M. Marx:
L'article 60...
Le Président (M. Kehoe): Pardon, qu'est-ce qu'il arrive
à l'article 59?
M. Marx: Retiré.
Le Président (M. Kehoe): L'article 60?
M. Marx: L'article 60 est retiré.
Le Président (M. Kehoe): L'article 61?
M. Marx: L'article 61 modifie l'article 518 de la Loi sur les
cités et villes. La modification proposée a pour objet de
permettre au contribuable de s'opposer à la vente de son immeuble pour
défaut de paiement de taxe pour toute cause de nature à affecter
la réclamation de la municipalité. C'est la même chose que
l'article 56.
M. Filion: Oui, mais c'est quoi, la distinction qu'on doit faire
entre...
M. Marx: Ce sont les meubles...
M. Filion: ...l'application de 508... Il y en a un où ce
sont les meubles et l'autre, les immeubles. Parfait.
M. Marx: C'est cela. Adopté.
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Article 62?
M. Marx: L'article 62 modifie l'article 520 de la Loi sur les
cités et villes. Retiré aussi, on parle de shérifs.
Le Président (M. Kehoe): Retiré. Article 63?
M. Marx: Retiré.
Le Président (M. Kehoe): Retiré.
Article 64?
M. Marx: Retiré.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce qu'on revient à
l'article 87, c'est dans le cadre des affaires municipales? Ce sont les
articles 87 à 109.
M. Filion: Avez-vous lu le projet de loi 83, M. le ministre de la
Justice, en parlant de déréglementation?
M. Marx: 83?
M. Filion: Oui, portant sur le fonds des détenus dans les
prisons. Ce sont 13 articles pour le pouvoir réglementaire pour
créer les simples fonds des détenus.
Code municipal du Québec
Le Président (M. Kehoe): Article 87? M. le ministre.
M. Marx: L'article 87 modifie l'article 25 du Code municipal.
Adopté?
M. Dufour: La question du serment ou par l'affirmation...
M. Marx: ...solennelle, c'est permis partout, même à
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Kehoe): Adopté? (18 h 15)
M. Filion: Ce ne sera pas long, M. le Président. Je vais
retrouver mes notes. Cela a l'air simpliste de dire cela, mais pourquoi est-ce
dans le Code municipal et nulle part dans la Loi sur les cités et
villes? Où y a-t-
il un serment dans le Code municipal, le savez-vous? Là on est
dans la définition. L'article 25 du Code municipal.
M. Marx: J'imagine que quand on est élu il faut
prêter serment. Non? Est-ce que le maire prête serment?
M. Dufour: II est assermenté au début. M. Marx:
C'est cela. Donc... D'accord?
M. Dufour: C'est peut-être déjà amendé
dans la Loi sur les cités et villes.
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Adopté?
M. Marx: Adopté. L'article 87 est adopté. L'article
88 modifie l'article 159 du Code municipal. If s'agit d'une modification
équivalente à celle de l'article 332 de la Loi sur les
cités et villes visant à remplacer le pouvoir du maire de faire
arrêter quiconque trouble l'ordre des séances du conseil par celui
d'expulsion.
Le Président (M. Kehoe): Adopté?
M. Marx: Adopté. À l'article 89, il y a un
amendement...
M. Filion: ...M. le député...
M. Dufour: Je pense qu'on en avait parlé beaucoup dans la
Loi sur les cités et villes.
M. Marx: C'est cela.
M. Dufour: Et, encore là, je pense que ce sont un peu les
mêmes restrictions qu'on peut présenter. Je pense que si on veut
être cohérents, comme on l'avait accepté sur division, si
je ne me trompe pas...
M. Marx: Sur division, d'accord.
M. Dufour: II faudrait l'adopter sur division parce que ce sont
les mêmes remarques.
M. Marx: L'article 88 est adopté sur division, M. le
Président.
Le Président (M. Kehoe): L'article 88 est adopté
sur division. J'appelle l'article 89. Il y a un amendement.
M. Marx: L'article 89 modifie l'article 269 du Code municipal. Il
y a un amendement: À l'article 89, remplacer le paragraphe 3° par le
suivant: "3 par l'addition, après le premier alinéa, du suivant:
"L'inhabilité à une charge de fonctionnaire ou d'employé
prévue au paragraphe 5° ou 6° du premier alinéa n'existe
que si l'infraction a un lien avec cette charge."
M. Dufour: Si je ne me trompe pas, M. le ministre, j'avais
exprimé certaines réticences par rapport à cet article
lors du dépôt du projet de loi.
M. Marx: C'est la même chose que l'article 116 de la Loi
sur les cités et villes que nous avons déjà
modifié. C'est l'article 47 du projet de loi que nous avons
déjà adopté, M. le Président? C'est cela? Il ne
faut pas faire deux fois le débat sur les mêmes articles.
M. Filion: Oui, mais j'ai cru comprendre tantôt, dans
l'amendement qu'on a apporté en ce qui concerne la Loi sur les
cités et villes, que les personnes élues jouissaient, si on veut,
de la même protection que les salariés de la ville ou de ta
cité. Est-ce que je me trompe? L'amendement qu'on a
présenté tantôt...
M. Marx: Quelle protection?
M. Filion: Vis-à-vis de l'acte criminel qui doit avoir un
lien avec... Est-ce que les personnes élues jouissent de la même
réserve, lorsqu'elles ont été condamnées pour un
acte criminel, que celle qui existe... Il me semble que oui, en vertu de
l'article 269.
M. Marx: Excusez-moi, M. le Président. À l'article
47, c'était pour les fonctionnaires et les employés.
M. Dufour: Mais cela n'est pas arrivé encore.
M, Marx: C'est cela. Je pense que j'ai fait une erreur en parlant
des élus à l'article 47.
M. Filion: Ah bon!
M. Marx: Excusez-moi. Donc, c'est la même chose ici. C'est
exactement la même chose.
M. Filion: La protection s'applique pour tout le monde, la
réserve.
M. Marx: Les fonctionnaires et les employés.
M. Filion: Et les personnes élues aussi. M. Marx:
Pas les personnes élues, non.
M. Filion: Oui, mais le texte de l'article 269, au début:
"Les personnes suivantes ne peuvent être mises en candidature,
élues ou nommées". Cela a l'air
de s'appliquer à tout le monde. D'accord, je comprends.
M. Marx: Le paragraphe 3° ne s'applique qu'aux
employés.
M. Filion: C'est une question. Est-ce que vous avez
examiné cela? Oui?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Qu'est-ce qui justifie que l'on crée, si l'on
veut...
M. Marx: Parce que dans la charte on parle de l'emploi.
M. Filion: C'est une "job" d'être maire.
M. Marx: C'est une "job" d'être député
aussi.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Dufour: II faut qu'il soit député avant.
M. Marx: C'est cela. C'est parce que c'est une charge
d'être élu et ce n'est pas couvert. Ce n'est pas exactement la
même chose. Je pense qu'on peut exiger plus d'un élu que d'un
employé. C'est cela.
M. Filion: C'est le jugement du ministre.
M. Marx: D'accord?
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 89 tel
qu'amendé est adopté?
M. Marx: Oui. L'article 90...
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 90.
M. Marx: ...modifie l'article 491 du Code municipal.
Adopté?
M. Filion: C'est un curieux alinéa: Contraindre les
membres du conseil à assister. Contrainte corporelle.
M. Marx: Oui, c'est cela. Je pense que la contrainte maintenant,
c'est qu'ils ne sont pas payés pour la séance. On me dit que cela
n'a jamais été utilisé à Jonquière.
M. Dufour: Cela va, j'espère. Cela n'existait pas dans le
temps.
M. Filion: Peut-être dans le temps...
M. Dufour: Ce n'est pas dans la Loi sur les cités et
villes. Cela n'existait pas.
M. Filion: Peut-être dans le temps des Belles Histoires des
pays d'En Haut, M. le ministre de la Justice...
M. Marx: C'est cela.
Le Président (M. Kenoe): L'article 90 est-il
adopté?
M. Filion: ...quand Séraphin voulait avoir le quorum.
Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 91.
M. Marx: L'article 91 modifie l'article 516 du Code municipal.
C'est encore un pouvoir d'inspection qui est encadré.
Le Président (M. Kehoe): Adopté? M. Filion:
Oui.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 92.
M. Marx: L'article 92 modifie l'article 544 du Code
municipal.
M. Dufour: Je m'excuse, M. le ministre, mais vous ne changez pas
l'amende de 500 $? Je veux savoir. Il me semblait qu'on ne pouvait pas mettre
une amende de 500 $ dans la Loi sur les cités et villes. On parle de 200
$ ou de 300 $. Là, c'est marqué: Passible d'une amende
n'excédant pas 500 $.
M. Marx: II n'y a pas de problème. On peut le faire. C'est
déjà dans la loi.
M. Dufour: Le Code municipal dit 500 $, mais dans la Loi sur les
cités et villes je ne me souviens pas qu'on puisse mettre une amende de
500 $. Il me semble que c'est 200 $ ou 300 $, au maximum.
M. Marx: Peut-être que c'est dans les règlements en
vertu de la Loi sur les cités et villes.
M. Dufour: Mais on ne peut pas aller... Il y a un montant...
M. Marx: On ne peut pas aller au-delà de 500 $.
M. Dufour: ...dans la loi générale. M. Marx:
C'est possible.
M. Dufour: Là, vous allez plus loin avec celui-là,
je ne sais pas pourquoi.
M. Marx: Oui, mais dans les règlements vous ne pouvez pas
aller au-delà de 500 $.
M. Dufour: Non plus que la loi...
M. Marx: Mais, ici, c'est dans la loi, pas dans les
règlements.
M. Dufour: Oui, car c'est marqué que l'exemplaire du
permis, sur demande, rend le contrevenant passible d'une amende
n'excédant pas 500 $. Vous avez un pouvoir supplémentaire.
M. Filion: Je pense que le député de
Jonquière dit qu'il n'y a aucune disposition semblable dans la Loi sur
les cités et villes.
M. Marx: C'est bien possible. M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Kehoe): II y a un amendement à
l'article 92.
M. Marx: II y a un amendement à l'article 92. Oui,
à l'article 92, insérer, dans la première ligne du
paragraphe 2° et après le mot "alinéa", ce qui suit: "du
paragraphe 1°". C'est une modification technique.
Le Président (M. Kehoe): L'article 92, tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Filion: II y a plusieurs choses dans cet article-là, M.
le Président. On est en train de le parcourir. Tantôt, M. le
Président, on n'a pas suspendu ces articles, on les a adoptés sur
division, je pense, le ministre nous disant qu'il était pour
vérifier avec le ministère des Affaires municipales, c'est
cela.
Le Président (M. Kehoe): Oui, l'article 51 est suspendu,
mais l'article 50 est adopté.
M. Filion: Ce sont les mêmes remarques, M. le ministre,
qu'on a faites tantôt.
M. Marx: Voulez-vous qu'on suspende l'article 92? L'article 50 a
été adopté, donc, on adopte sur division. C'est la
même chose que l'article 50.
Le Président (M. Kehoe): L'article 92, tel
qu'amendé, est adopté sur division. Je note qu'il est près
de 18 h 30 et que, tel que convenu, on va suspendre les travaux de la
commission jusqu'à 19 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 28)
(Reprise à 19 h 11)
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre, messieurs.
La séance est ouverte. Je rappelle à nouveau, pour les
fins du Journal des débats, le mandat de cette commission. C'est
d'étudier le projet de loi 92, Loi modifiant diverses dispositions
législatives eu égard à la Charte des droits et
libertés de la personne.
Quand nous avons suspendu, nous étions rendus à l'article
93. Alors, M. le ministre, avez-vous des commentaires sur l'article 93?
M. Marx: Non. Je suis prêt à l'adopter, M. le
Président.
M. Dufour: ...par rapport à cela. Je vais simplement
soulever la question à 2° qui est: "par l'insertion, dans la
première ligne du paragraphe 10° et après le mot "prohiber",
des mots... J'ai l'impression qu'on a suspendu cet article,
précédemment, parce que...
M. Marx: On suspend l'article 93, si vous voulez.
Le Président (M. Kehoe): Suspendu? M. Marx:
Oui.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 94.
M. Dufour: Concordance avec la Charte des droits et
libertés de la personne. Cela va.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 95.
M. Marx: L'article 95 modifie l'article 1014 du Code
municipal.
Le Président (M. Kehoe): II y a un amendement à
l'article?
M. Marx: Oui, M. le Président. L'amendement: Ajouter
à la fin le paragraphe suivant: 3 par l'addition, à la fin, de
l'alinéa suivant: "Le greffier ou le protonotaire décerne le
mandat sur production d'un certificat du maire ou du préfet, suivant le
cas, attestant l'exigibilité de la dette et du montant dû."
Le Président (M. Kehoe): L'article 95, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 96.
M. Marx: L'article 96 modifie l'article 1016 du Code
municipal.
Il s'agit de modifications équivalentes à celles de
l'article 507 de la Loi sur tes cités
et villes et prévoyant l'exécution forcée du mandat
de saisie autorisée par le greffier de la Cour provinciale ou le
protonotaire de la Cour supérieure et non par le maire.
Cela a été adopté l'autre fois. Adopté, M.
le Président.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 97.
M. Marx: L'article 97 modifie l'article 1017 du Code municipal.
Il s'agit de modifications...
Le Président (M. Kehoe): C'est une modification...
Excusez-moi. Allez-y.
M. Marx: II s'agit de modifications équivalentes a celles
de l'article 508 de la Loi sur les cités et villes et visant a permettre
la contestation sur le fond de la saisie.
M. Dufour: Concordance. On l'a adopté
précédemment.
Le Président (M. Kehoe): Je pense qu'il y a un article
97.1.
M. Marx: On peut supprimer l'article 97.1 parce que cela concerne
les greffiers et les shérifs.
Le Président (M. Kehoe): Cela veut dire qu'on ne fait rien
parce qu'il n'est pas là.
M. Marx: D'accord, retiré.
Le Président (M. Kehoe): Article 98?
M. Marx: L'article 98 modifie l'article 1027 du Code municipal.
Retiré aussi.
Le Président (M. Kehoe): L'article 98 est retiré.
Article 99?
M. Marx: Retiré.
Le Président (M. Kehoe): Article 100? M. Marx:
Retiré. Cela va vite ainsi. Le Président (M. Kehoe):
Article 101?
M. Marx: L'article 101 modifie l'article 1031 du Code municipal.
Il s'agit de modifications équivalentes à celles de l'article 508
de la Loi sur les cités et villes et visant à permettre la
contestation sur le fond de la vente des immeubles pour défaut de
paiement de taxes. C'est tout à fait comme tantôt.
Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Article 102. M. Marx:
L'article 102 modifie l'article 1032 du Code municipal. Il peut être
retiré, cela concerne les shérifs encore une fois.
Le Président (M. Kehoe): Retiré. Article 103?
M. Marx: L'article 103 est retiré aussi, c'est la
même chose.
Le Président (M. Kehoe): Article 104? M. Marx:
Retiré.
Le Président (M. Kehoe): Article 105? M. Marx:
Retiré.
Le Président (M. Kehoe): Mon Dieu! Une minute!
M. Marx: Article 106, retiré aussi. L'article 107, c'est
sur les shérifs encore, retiré.
Le Président (M. Kehoe): 108?
M. Marx: Retiré.
Le Président (M. Kehoe): 109?
M. Marx: Retiré.
Le Président (M. Kehoe): Bingo!
M. Marx: L'article 110 a déjà été
adopté.
Le Président (M. Kehoe): On arrive à l'article
113.
Loi sur la Commission municipale
M. Marx: L'article 113 modifie l'article 11 de la Loi sur...
M. Filion: On n'a pas touché à l'article 110.
Le Président (M. Kehoe): Oui, il est adopté.
M. Filion: II était déjà adopté.
M. Marx: ...la Commission municipale. L'article 11 prévoit
qu'un membre de la commission doit, durant l'exercice de sa charge,
résider dans la localité que le gouvernement peut, de temps
à autre, déterminer. La modification proposée vise
à abroger cet article. Outre les motifs de non-conformité
à la charte, l'abrogation de cet article ne pose aucun problème
en pratique. D'accord? L'article 114.
Le Président (M. Kehoe): 114?
M. Dufour: Cela va un peu vite.
M. Filion: On va retrouver nos notes.
M. Marx: Je peux vous assurer, M. le député, que
c'est une bonne modification.
M. Dufour: En fait, c'est l'obligation qui était faite
à un membre de la Commission municipale de demeurer sur le territoire de
la municipalité?
M. Marx: C'est cela.
M. Dufour: En supprimant cela, vous ouvrez un peu plus grand?
Non?
M. Marx: C'est cela. C'est dans localité que le
gouvernement peut déterminer de temps à autre.
M. Dufour: Les membres de la Commission municipale, règle
générale...
M. Marx: C'est la Commission municipale du Québec.
M. Dufour: Oui, qui a un bureau ici, à Québec,
où il y a un président, et un vice-président à
Montréal.
M. Marx: C'est cela.
M. Dufour: Cela va. Auparavant, les membres de la Commission
municipale, que ce soit un endroit ou l'autre, étaient obligés de
résider... Le lieu de résidence, quand vous parlez de la
municipalité, on pouvait demeurer à Québec et dans
l'environnement immédiat, comme les juges ou quelque chose comme
cela.
M, Marx: C'est cela.
M. Filion: Comme les juges.
M. Dufour: En éliminant cette notion, cela veut dire que
quelqu'un pourrait être membre de la Commission municipale et, même
si c'est à Québec, résider à Montréal.
M. Marx: Théoriquement.
M. Dufour: J'ai une question à poser là-dessus.
J'ai eu connaissance du cas de quelqu'un qui était membre de la
Commission municipale ici à Québec et qui demeurait à une
centaine de milles d'ici. Dans les règlements de la Commission
municipale, je pense qu'on pouvait lui payer le transport pour se rendre
à son travail.
M. Marx: Ce n'est pas dans loi, mais cela peut être dans
son contrat d'engagement. D'accord?
M. Dufour: Non, à la Commission municipale, que ce soit un
gouvernement ou l'autre, je serais bien surpris de voir qui les a
nommés.
M. Marx: D'accord. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): Article 114?
M. Marx: L'article 114 modifie l'article 61 de la Loi sur la
Commission municipale.
M. Dufour: Est-ce que le mot "shérif" là-dedans a
quelque consonance avec ce qui y était auparavant ou est-ce en
concordance avec ce qu'on a retiré?
M. Marx: Retiré pour la même raison qu'on a
retiré les autres.
Le Président (M. Kehoe): Article 114, retiré.
Article 115?
M. Marx: Retiré.
Le Président (M. Kehoe): Article 115, retiré.
M. Dufour: Cela va trop vite.
Le Président (M. Kehoe): Article 116?
M. Marx: L'article 116 est retiré aussi parce qu'on a
accepté que les ventes soient faites par le greffier.
Le Président (M. Kehoe): Article 117?
M. Marx: Retiré aussi.
Le Président (M. Kehoe): Article 118'?
M. Marx: Retiré.
Le Président (M. Kehoe): Article 119?
M. Marx: Même chose, article 119, retiré.
Le Président (M. Kehoe): Article 120?
M. Marx: C'est la fin de l'histoire du shérif. C'est la
fin du film western. L'article 120 modifie l'article 67.1 de la Loi sur la
Commission municipale. Contrairement à la Loi sur les cités et
villes, la Loi sur la Commission municipale ne prévoit pas de
disposition permettant l'opposition à la saisie-exécution. La
modification proposée a pour but d'ajouter une telle disposition qui a
le même effet que l'article 508 de la Loi sur les cités et villes
tel que modifié par l'article 56 du présent projet de loi.
Le Président (M. Kehoe): Adopté?
M, Marx: Oui.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Article 121?
M. Marx: L'article 121 modifie l'article 91 de la Loi sur la
Commission municipale. L'article 91 traite des pouvoirs d'inspection de la
commission. Il s'agit d'une autre modification concernant les heures
raisonnables et l'identification.
M. Dufour: M. le ministre, est-il possible que vous me donniez au
moins une information?
M. Marx: Oui.
M. Dufoun Dans quel but la Commission municipale a-t-elle le
droit de pénétrer "à toute heure raisonnable"? J'imagine
que c'est pour faire enquête dans les bureaux de la ville.
M. Marx: L'article 91 prévoit que "la commission, chacun
de ses membres ou ses délégués peuvent: 1°
Pénétrer dans tout endroit, bâtiment ou ouvrage appartenant
à une municipalité ou sous son contrôle et en faire
l'inspection; 2° Inspecter tous locaux, construction, matériel
roulant ou autres biens de telle municipalité; 3° Dans les cas non
spécialement prévus..." C'est quand la commission visite les
installations des municipalités, les installations des villes et des
villages pour les inspecter.
M. Dufour: Est-ce que cela pourrait, M. le ministre, s'appliquer
lorsque la commission est munie du pouvoir d'enquêter dans une
municipalité? J'imagine que quand elle fait cette visite elle a un
mandat général de surveiller le bon comportement des
municipalités. Est-ce que cela s'applique en même temps lorsque la
Commission municipale peut découvrir des choses anormales? On peut
toujours invoquer l'urgence mais j'ai l'impression qu'un pouvoir
d'enquête donné à un organisme comme la Commission
municipale versus une municipalité est plus fort qu'un pouvoir
d'enquête de la municipalité par rapport à un citoyen.
M. Marx: Non. Ce que vous avez souligné c'est
l'alinéa 3 . Cela reste tel quel. Les heures raisonnables s'appliquent
seulement au premier alinéa. D'accord?
M. Dufour: Le changement que vous apportez, c'est que vous mettez
une limite dans...
M. Marx: L'inspection... Pour faire l'inspection.
M. Dufour: C'est toute heure raisonnable, c'est là
vraiment le changement majeur.
M. Marx: Oui. Quand c'est le troisième alinéa, cela
ne s'applique pas.
M. Filion: Est-ce que vous avez modifié l'article 90? Non,
vous ne modifiez pas l'article 90 de la Loi sur la Commission municipale qui
dit que... Je vais sauter des bouts parce que c'est assez long: Toute personne
qui, après avoir été assignée, fait défaut
de comparaître au temps et au lieu -donc, le témoin
récalcitrant - ou qui refuse de prêter serment, ou omet ou refuse,
sans raison valable, de répondre suffisamment à toute question
qui peut lui être faite, etc., ou qui refuse de produire les documents,
ou qui refuse de se conformer à une ordonnance de la commission, peut
être arrêtée sur un ordre écrit de la commission ou
de l'un de ses membres et conduite à un établissement de
détention pour y être détenue, pendant une période
de temps n'excédant pas 30 jours, ou être condamnée
à payer, en sus des frais, une amende n'excédant pas 100 $, et,
à défaut de paiement de cette amende et des frais, être
emprisonnée dans l'établissement de détention du district
pendant 30 jours ou plus. Y a-t-il une raison pour laquelle... Parce que c'est
un pouvoir qu'on a vu dans les autres lois qu'on cherchait à
circonscrire et à "judiciariser". Dans ce cas-ci, une arrestation sur
ordre écrit de la commission ou de l'un des membres de la commission! Ce
n'est pas de la tarte, comme pouvoiri
M. Marx: Répétez cela une fois. M. Filion:
Le témoin récalcitrant... M. Marx: Oui?
M. Filion: Je vais vous le lire au complet. "Toute personne qui,
après avoir été assignée, fait défaut de
comparaître au temps et au lieu mentionnés dans l'ordonnance; ou
qui refuse de prêter serment, ou omet ou refuse, sans raison valable, de
répondre suffisamment à toute question qui peut lui être
faite; ou qui omet ou refuse de témoigner en vertu de la présente
loi; ou qui omet ou refuse de produire les documents, livres ou papiers qui
sont en sa possession ou sous son contrôle, ou qui omet ou refuse de se
conformer à une ordonnance de la commission, de l'un de ses membres ou
de ses délégués, peut être arrêtée sur
un ordre écrit de la commission ou de l'un de ses membres et conduite
à un établissement de détention pour y être
détenue, pendant une période de temps n'excédant pas 30
jours, ou être condamnée à payer, en sus des frais, une
amende
n'excédant pas 100 $, et, à défaut de paiement de
cette amende et des frais, à être emprisonnée dans
l'établissement de détention du district pendant 30 jours ou
plus." Ce n'est pas de la tarte! Il y a un des membres de ta commission,
là, pas juste la commission. Je pense qu'on a, depuis le début de
l'étude du projet de loi 92, suffisamment souligné, de part et
d'autre de cette commission, la nécessité d'encadrer..,
M. Marx: On prend note de cette intervention du
député de Talllon et on va étudier l'article en
question.
M. Filion: Cela a de l'importance parce que l'article 91 se
réfère à l'article 90 à la fin. C'est ce qui a
attiré mon attention. Vous donnez, à l'article 91, les
mêmes pouvoirs que ceux-là.
M. Marx: On peut adopter l'article 91 et on va étudier
l'article 90.
M. Filion: Je pense qu'il faudrait suspendre Particle 91.
M. Marx: Voulez-vous suspendre? D'accord.
M. Filion: Oui, pour être cohérent avec
l'étude qui va être faite.
M. Marx: Suspendons. Pour être sûrs qu'on va faire
l'étude de l'article 90.
M. Filion: L'article 91, se réfère à
l'article 90, donne des pouvoirs.
M. Marx: On va suspendre l'article 91 et étudier l'article
90.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que cela veut dire que
tout l'article 121 est suspendu?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Suspendu. Alors, nous allons
retourner à l'étude de l'article 159. M. le ministre.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Taillon, nous allons continuer avec l'article 159, maintenant.
M. Filion: L'article 153, M. le Président?
Le Président (M. Kehoe): L'article 159.
M. Filion: L'article 159.
Le Président (M. Kehoe): On a adopté l'article 158.
On est rendus à l'article 159. (19 h 30)
M. Filion: Je dois comprendre qu'on a terminé
l'étude des articles qu'on avait gardés en suspens et qui
touchaient les affaires municipales?
Le Président (M. Kehoe): Pas tous, ceux touchant les
affaires municipales seulement.
M. Filion: C'est cela.
M. Dufour: II y en a d'autres qui touchent les affaires
municipales.
M. Filion: Oui?
M. Dufour: II y a la Loi sur les villages nordiques et
l'Administration régionale Kati-vik.
M. Filion: On peut peut-être les faire tout de suite.
M. Dufour: L'article 365 est de concordance avec des choses qui
existent. Il y a la Loi sur le bâtiment. Il y a la Loi sur la protection
du territoire agricole.
Le Président (M. Kehoe): De quels articles s'agit-il?
M. Dufour: L'article 365, si je ne me trompe pas.
Le Président (M. Kehoe): On n'est pas rendu là.
Avec le consentement, on peut...
M. Marx: Oui, nous sommes prêts à donner le
consentement nécessaire pour que le député de
Chîcoutimi ne nous quitte pas ce soir.
Une voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Kehoe): Pas de
Chicoutimi, de Jonquière.
M. Marx: Pour que le député de Jonquière ne
nous quitte pas ce soir.
Le Président (M. Kehoe): II y a un amendement à
l'article 365, si je ne me trompe pas.
M. Dufour: M. le Président, je voudrais qu'on puisse
procéder plus par ordre. Je fais juste le soumettre.
M. Marx: II n'y a pas de problème, M. le
Président.
M. Dufour: II y avait l'article 276 qui concernait l'inspection.
Après, cela va à... On va aller en montant graduellement.
M. Marx: D'accord.
M. Dufour: 286, 288, 290.
M. Marx: D'accord. Quel est le premier?
M. Dufour: C'est l'article 276. Le Président (M.
Kehoe): 276.
M, Filion: C'est dans le Loi sur la protection de la santé
publique.
Loi sur la protection de la santé
publique
M. Marx: L'article 276 modifie l'article 65 de la Loi sur la
protection de la santé publique. Les pouvoirs décrits aux
articles 65 et suivants de la Loi sur la protection de la santé publique
sont davantage de la nature de pouvoirs d'inspection que de pouvoirs
d'enquête. La modification proposée à l'article 65 vise
donc à consacrer de façon plus transparente cette
constatation.
M. Dufour: À mon avis, il y a des pouvoirs d'inspection
par un conseil régional. Le conseil régional...
M. Filion: Les CRSSS.
M. Dufour: Oui, mais, comme il n'y a pas de définition ou
de titre, un conseil régional, pour l'humble mortel...
M. Filion: C'est le conseil régional de la santé et
des services sociaux.
M. Dufour: Est-ce cela?
M. Filion: Oui.
M. Marx: Oui. CRSSS.
M. Dufour: C'est reconnu que, quand vous appelez les conseils
régionaux, qui que ce soit regardera la loi et lira conseil
régional...
M. Filion: C'est dans la Loi sur la protection de la santé
publique qu'on définit probablement conseil régional.
M. Marx: C'est le CRSSS.
M. Filion: Cela ne vous concerne pas.
M. Dufour: D'accord.
M. Filion: ...en suspens, il y a une petite erreur, je ne pense
pas qu'on...
M. Marx: On l'adopte?
M. Filion: On va y revenir.
M. Marx: Voulez-vous l'adopter, M. le député de
Taillon?
M. Filion: Je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Kehoe): L'article 276 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce qu'on passe à
l'article 277 pour finir cette section? Il ne reste que quelques articles.
M. Dufour: 287.
M. Marx: 287.
Le Président (M. Kehoe): 277?
M. Marx: Non, il veut...
Le Président (M. Kehoe): D'accord.
M. Filion: II y en a plus que cela dans cette section, M. le
Président.
M. Marx: Oui, oui. 287, on procède comme le
député, avec les articles...
M. Filion: C'est cela.
Loi sur la protection du territoire agricole
M. Marx: Sur les articles qui intéressent le
député de Jonquière, il n'y a aucun problème.
L'article 287 modifie l'article 18 de la Loi sur la protection du territoire
agricole. L'article 18 traite du pouvoir de révision que possède
la Commission de protection du territoire agricole en regard de ses
décisions et ordonnances. La modification proposée a pour but de
circonscrire les motifs de révision sans porter atteinte à
l'impartialité des commissaires.
M. Filion: Cela va.
M. Dufour: En fait, c'est le problème qu'on rencontre
régulièrement dans les principes ou dans les fondements d'une
loi. C'est toujours "la commission peut, sur demande de toute partie
intéressée". Il n'y a pas d'obligation de sa part de le faire,
même si les conditions sont remplies, même si elle découvre
un fait nouveau qui aurait pu justifier une décision ou une ordonnance
différente. "Lorsque, partie au litige, le demandeur n'a, pour des
raisons...". Toutes ces conditions pourraient être réunies et la
commission ne serait pas obligée de réviser.
M. Marx: Elle "peut", c'est: elle "doit" ici. Je pense que le
député de Taillon sera d'accord que le "peut".
M. Dufour: Vous parlez des langages qui ne sont pas comme tout le
monde. J'ai de la misère à m1 habituer à
cela.
M. Marx: Non, cela veut dire que c'est un "peut" juridique. Cela
veut dire un droit ici. Adopté?
Le Président (M. Kehoe): L'article 287 est-il
adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que j'appelle l'article
288 pour finir la section?
M. Marx: Oui, l'article 288 modifie l'article 18.4 de la Loi sur
la protection du territoire agricole. Lors d'une demande de révision, la
commission doit donner aux personnes intéressées l'occasion de
lui soumettre des représentations écrites alors qu'elle n'accorde
une audition publique que si ces dernières en font la demande. La
modification proposée reconnaît le droit à une audition
publique et impartiale, sans assujettir ce droit à la formulation
expresse d'une demande.
M. Dufour: M. le ministre, peut-être que j'ai la bonne
information. Dans cet article, c'est "doit"; il n'y a pas de "peut", c'est
vraiment obligatoire. "Avant de statuer sur une demande de révision, la
commission doit donner aux personnes intéressées..."
M. Marx: En droit, il y a des "peut" qui veulent dire "doit",
mais il y a des "peut" qui veulent dire "peut". Donc, ici, pour s'en assurer,
on a mis "doit".
M. Dufour: Dans le sens que l'article est rédigé,
"l'occasion de se faire entendre", vous le prenez comment? Est-ce que, par
exemple, quelqu'un pourrait faire une demande par écrit, par
téléphone ou par télégramme ou si cela exige une
présence physique?
M. Marx: Les deux, cela dépend. Si la personne se
satisfait d'un écrit, si elle dit: Bon, je vais juste envoyer une
lettre, cela peut être cela. Mais, si la personne veut être
entendue, je pense qu'elle a le droit d'être entendue en présence
des commissaires.
M. Dufour: Cela donne beaucoup plus de pouvoirs à un
individu par rapport à la CPTA.
M. Marx: D'être entendu. L'individu peut dire: Je veux
parler à ces personnes.
M. Dufour: Dans la loi sur la CPTA, il n'y a pas de
procédure, en tout cas, que je sache, qui puisse se faire par les
tribunaux judiciaires normaux. Est-ce que je suis bien informé? Quand
quelqu'un n'est pas satisfait d'une décision, la CPTA, que je sache,
rend son jugement et on ne peut plus rien faire.
M. Marx: Je pense qu'il y a un droit d'appel à la Cour
provinciale...
M. Dufour: Qui a été prévu?
C'était... M. Marx: ...dans la loi.
M. Dufour: Est-ce que c'est prévu actuellement ou si cela
a été prévu...
M. Marx: C'est dans la loi.
M. Dufour: C'est dans la loi, au départ?
M. Marx: C'est dans ta loi actuelle, oui. Il y a un droit
d'appel.
M. Dufour: Qui pourrait changer la nature de la
décision?
M. Marx: Cela veut dire que la Cour d'appel peut renverser la
décision, oui.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a des cas où cela s'est
fait?
M. Marx: J'imagine que oui.
M. Dufour: Oui?
M. Marx: Oui, sûrement.
M. Filion: C'est un droit d'appel sur quoi exactement? C'est
quelle sorte de décision?
M. Marx: Ce sont des décisions de la commission. De toute
façon, on n'a pas...
M. Filion: C'est drôle, je croyais moi aussi que les
décisions...
M. Marx: On va sortir la loi pour vous.
M. Filion: Oui, mais c'est juste...
M. Dufour: J'avais cette impression...
M. Filion: Bien oui.
M. Dufour: ...que c'était fini.
M. Marx: On va sortir la loi pour que vous puissiez en prendre
connaissance.
M. Dufour: Est-ce qu'une municipalité aurait les
mêmes droits qu'un individu?
M. Marx: Toute personne, oui.
M. Filion: Sûrement, si un individu a le droit, une
municipalité a le droit.
M. Dufour: Moi, si je n'ai jamais contesté, c'est parce
que je ne le savais pas. Probablement que je serais allé en cour si
j'avais su cela! Ha! Ha! Ha!
M. Filion: Le député de Jonquière vient de
découvrir un fait nouveau, mais, comme nul n'est censé ignorer la
loi, je ne pense pas que vous ayez gain de cause.
M. Marx: Surtout pas un ancien maire.
M. Dufoun J'ai été mal conseillé. Ha! Ha!
Ha!
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre, la version
anglaise dit: "The commission shall give..,", est-ce que cela veut dire "must
give" aussi? En français, c'est "doit"...
M. Marx: "Shall give", "can give".
Le Président (M. Kehoe): In English, it is "shall", does
that mean "must" at the same time?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Kehoe): There is quite a difference
between "shall" and "must" in the English language.
M. Filion: Which difference, Mr. President?
Le Président (M. Kehoe): A major difference.
M. Filion: Which difference?
Le Président (M. Kehoe): "Shall" is optional; "must" is
obligatory.
M. Dufour: C'est la même chose en français, tous les
"doit"...
M. Marx: "Shall" is "will".
Le Président (M. Kehoe): "Must" obliges you to do it,
"shall" gives you the option, whether you want to do it or not.
M. Marx: On a quelques coquilles dans la traduction anglaise que
l'on est en train de corriger.
Il y a droit d'appel devant trois juges de la Cour provinciale.
M. Filion: De toute décision?
M. Marx: L'article 21.1 prévoit qu'une personne
intéressée peut interjeter appel d'une décision finale de
la commission devant trois juges de la Cour provinciale sur toute question de
droit ou de compétence.
M. Filion: Sur toute question de droit.
M. Marx: L'appel ne peut être interjeté qu'avec la
permission d'un juge de la Cour provinciale. Le juge accorde la permission s'il
est d'avis qu'il s'agit d'une question qui devrait être examinée
en appel.
M. Filion: Alors, premièrement, il y a une requête
pour permission d'appeler qui est nécessaire.
M. Marx: Que ce soit accordé.
M. Filion: Deuxièmement, sur une question de droit
seulement, donc, pas sur une question de fait.
M. Marx: Ou de compétence.
M. Filion: Oui, ou de compétence, bien sûr.
M. Marx: C'est la même chose.
M, Dufour: Alors, j'étais bien conseillé!
M. Filion: On ne connaît pas votre dossier.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 288 est
adopté?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 289.
M. Marx: L'article 289 modifie l'article 19 de la Loi sur la
protection du territoire agricole.
L'article 19 traite des pouvoirs des enquêteurs lors d'une
enquête. La modification proposée prévoit que tes
enquêteurs doivent effectuer leurs visites à des heures
raisonnables et qu'ils doivent s'identifier s'ils en sont requis. De plus, la
modification précise qu'un enquêteur peut non seulement avoir
accès à divers documents, mais qu'il peut aussi en exiger la
production.
M. Dufour: Je vois: "Un enquêteur peut avoir accès
aux livres, registres, comptes, dossiers ou autres documents relatifs à
son enquête de tout propriétaire ou exploitant d'un lot assujetti
à la présente loi et exiger la communication pour examen,
reproduction
ou établissement d'extraits," La communication pour examen, c'est
quoi?
M. Filion: Pourquoi n'a-t-on pas employé la formule
habituelle: "doit produire"? C'est cela.
M. Marx: Ici, cela veut dire qu'il peut demander que ce soit
envoyé par courrier pour qu'il puisse en prendre connaissance. Non?
M. Filion: Non. Ce n'est pas ce que cela veut dire.
M. Marx: "...tout propriétaire ou exploitant d'un lot
assujetti à la présente loi et exiger la communication pour
examen..."
M. Filion: La communication veut dire la transmission dans ce
sens-ci.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Mais j'avoue que le français est un peu
boiteux. Je ne sais pas si vous partagez mon point de vue.
M. Marx: On va prendre l'original.
M. Dauphin: Le député de Saint-Jacques tomberait de
sa chaise.
M. Dufour: On n'est pas rendu là.
Le Président (M. Kehoe): Vous avez une intervention
à faire?
M. Filion: Le mot "établissement" qui vient
complètement...
M. Dauphin: Je suis d'accord avec mes collègues de l'autre
côté que le français laisse à désirer.
M. Marx: Oui. On voit qu'à l'alinéa 4 de l'article
19 actuel on a utilisé le mot "communication"; donc, pour les fins de la
révision, on a pris les mêmes mots et comme dans cet alinéa
on parle de communication...
M. Filion: Pourquoi pas produire... Pourquoi ne pas employer la
formule que l'on emploie dans les autres...
M. Marx: Cela n'est pas une question de produire; c'est une
question de communiquer.
Dans toutes les lois agricoles on exige la communication. J'imagine que
les agriculteurs sont habitués au mot "communication". Pour
éviter la confusion dans nos lois, on a mis le même mot. (19 h
45)
M. Filion: C'est le mot "établissement" qui est de trop.
Examen ou reproduction d'extraits. Mais on n'en fera pas de cas, comme vous
dites.
M. Marx: On n'en fera pas de cas, merci.
M. Dufour: On n'en fera pas un plat. M. Filion: On n'en
fera pas un plat.
Le Président (M. Kehoe): Un plat ou un cas, c'est
adopté.
M. Filion: On n'en fera pas un cas dans un plat!
Le Président (M. Kehoe): C'est adopté.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Article 290?
M. Marx: M, le député de Jonquière, on passe
à l'article 290 maintenant?
M. Dufour: Articles 290 et 291, je pense que c'est cela.
M. Marx: Cet article modifie l'article 44 de la Loi sur la
protection du territoire agricole. Lors d'une demande d'autorisation, la
commission doit donner au demandeur et à tout intéressé
l'occasion de faire des représentations écrites alors qu'elle
n'accorde une audition publique que si ces derniers en font la demande.
La modification proposée reconnaît le droit à une
audition publique et impartiale sans assujettir ce droit à la
formulation expresse d'une demande. Tout le monde a droit à une audition
publique.
M. Dufour: Une exception, M. le ministre. D'abord, la personne
fait une demande. Supposons que la commission est d'accord avec la demande
telle quelle. La façon dont c'est libellé, la commission va
être obligée de demander à la personne avant: Es-tu
intéressée à te faire entendre, même si, d'avance,
je t'accorde tout ce que tu veux?
M. Filion: Comment?
M. Dufour: II n'y a aucune objection. La personne fait sa
demande, elle la présente et suit toutes les étapes. Là,
la commission est complètement d'accord avec la demande de l'individu.
Elle va être obligée de l'appeler pareil et de dire: Es-tu
intéressé à te faire entendre? Le gars dit: Hé,
c'est quoi là? Je ne l'aurai pas mon affaire. La commission va
être obligée de dire: Oui, je vais te l'accorder. Il y a un
processus pour moi qui n'est pas clair.
M. Marx: La commission a apparemment des formules qu'on envoie
aux personnes pour leur demander si elles veulent être entendues.
M. Dufour: Mais est-ce qu'elle doit lui dire d'avance: Tu as beau
te faire entendre, je vais te donner ma décision? Entre-temps, la
décision...
M. Filion: Oui, mais si la décision est favorable... Je
pose la question, est-ce que l'article s'appliquerait quand même si la
décision était favorable au demandeur?
Une voix: Comme c'est écrit, oui.
M. Marx: La commission envoie une formule qui dit: Voulez-vous
être entendu? La commission fera une audition sur demande. D'accord?
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre, j'ai
remarqué cette fois-ci que la version anglaise dit "must give", "doit
donner",
M. Marx: Le président de notre commission est très
perspicace.
Le Président (M. Kehoe): Je ne sais pas ce que cela veut
dire.
M. Marx: II a trouvé des erreurs dans la traduction
anglaise qu'on va corriger.
Le Président (M. Kehoe): Je comprends que l'article 290
est adopté. J'appelle l'article 291.
M. Marx: L'article 291 modifie l'article 60 de la Loi sur la
protection du territoire agricole. Il faut souligner ici que le
président signe les deux versions comme étant adoptées.
Donc, il fait la comparaison...
Le Président (M. Kehoe): ...de très près. Je
dois dire quelque chose, j'ai une occasion de temps à autre. Je saute
sur l'occasion qui m'est présentée.
M. Marx: C'est beaucoup apprécié. Le
Président (M. Kehoe): J'en suis sûr.
M. Dufour: M. le ministre, comme on ne connaît pas les
formules spéciales de la commission, la façon dont elle
procède, le seul point que j'aimerais que vous me confirmiez si c'est
possible, c'est, quand la demande est faite ou quand la commission est
prête à rendre sa décision, est-ce que, dans la formule qui
est envoyée à la personne intéressée ou aux
personnes intéressées, il y a un endroit où c'est
écrit, "je vous informe que vous avez obtenu gain de cause"? Dans le
fond, c'est rendre le jugement avant qu'il soit donné. C'est là
que j'ai de la misère à cliquer là-dessus. De la
manière que c'est écrit, il n'y a pas de choix.
M. Marx: On nous a informés qu'il y a un formulaire de
demande d'autorisation qui est adressé à la partie demanderesse,
laquelle est invitée à manifester son intention d'être
entendue en audition publique, et ainsi de suite.
M. Dufour: Cela sonne? Pour moi, il y a un vote.
M. Filion: Cela ne se peut pas qu'il y ait un vote. Ce sont les
cloches de 20 heures.
M. Dufour: De 20 heures.
M. Filion: Parce qu'on travaille à des heures non
raisonnables.
M. Marx: À notre connaissance, la commission envoie un
formulaire à la partie demanderesse qui est invitée à
manifester son intention soit de se faire entendre en personne ou d'envoyer un
document. Il n'est pas nécessaire de téléphoner avant de
rendre une décision si la personne veut être entendue.
M. Dufour: Je comprends, M. le ministre, mais j'essaie de trouver
le point qui pourrait me donner satisfaction. Supposons que je suis le
demandeur...
M. Marx: Oui.
M. Dufour: ...et que la commission a tout suivi. À un
moment donné, je reçois une formule où il est dit:
Voulez-vous être entendu avant qu'on rende notre décision?
Qu'est-ce que je fais? En principe, à la Commission de protection du
territoire agricole, ce sont des commissaires, donc, qui sont investis de
pouvoirs de juges. Je ne peux pas contacter le juge et lui dire: Dans la
décision me concernant, suis-je correct ou pas correct?
M. Marx: Mais le juge ne va jamais décider sans vous
entendre.
M. Dufour: II ne le dira pas, mais si c'est favorable?
M. Marx: II ne peut rendre sa décision avant de vous
donner la permission d'être entendu. Si vous allez...
M. Filion: Avec votre permission, M. le ministre de la Justice,
ce que je vois dans cela...
M. Marx: Mais est-ce que je peux envoyer une requête et
dire: Je veux telle et telle chose, et le juge dit oui? Je pense qu'on entend
les parties, qu'on attend la procédure, qu'on attend mon avocat. Je n'y
vais pas seul parce qu'on n'en a pas le droit. On a le droit, dirais-je, mais,
normalement, on envoie son avocat. Je ne vois pas de problèmes
là. Tout ce qu'on prévoit ici...
M. Filion: Moi non plus, je n'en vois pas, mais pas pour les
mêmes raisons que vous, M. le ministre.
M. Marx: Avant de rendre sa décision, c'est-à-dire
depuis le début jusqu'au moment où la commission rend sa
décision, la commission doit vous donner l'occasion d'être
entendu. Cela ne veut pas dire plus que cela. C'est l'audi alteram partem;
c'est le fondement de tous nos droits. L'ancien juge Me Ruer a dit que, si on
respecte cette règle, il n'y en a pas d'autres à respecter.
M. Filion: Avec votre permission, M. le ministre de la Justice,
pour moi, il y a encore moins de problèmes en raison du fait suivant: le
demandeur, s'il n'est pas entendu, alors que le jugement lui est favorable, de
quoi pourrait-il se plaindre? Vous comprenez?
M. Marx: On offre...
M. Filion: Dans l'exemple fort à propos de mon
collègue, c'est que la personne envoie sa paperasse, en deux mots. La
commission regarde cela et dit: "Coudon", il a bien raison et on est d'accord.
Là, qu'on lui donne... Vous comprenez, la formule devient vraiment
secondaire parce que le demandeur va avoir satisfaction. Alors, pourquoi se
compliquer la vie?
M. Dufour: Il n'a pas satisfaction.
M. Filion: Autrement dit, pourquoi en donner plus que le client
en demande? L'idée de mon collègue, le député de
Jonquière, c'est: Pourquoi compliquer la vie de la commission et des
demandeurs dans les cas où tout le monde est d'accord?
M. Marx: Avant de dire oui, on va vous demander si vous voulez
être entendu. On peut penser dire oui et, après, il est possible
que d'autres faits soient produits au dossier et que quelqu'un dise: C'est oui,
mais maintenant nous pensons que non.
M. Filion: Pas à mon avis, mais en tout cas'
M. Marx: Je ne vois pas le problème de dire au
demandeur...
M. Filion: Je ne vois pas de difficultés non plus.
M. Marx: ...on pense qu'on a assez d'éléments. S'il
ne le veut pas, il dit non: la décision suivra et qui vivra verra.
M. Dufour: Cela ne fait pas faire une démarche
supplémentaire.
M. Filion: C'est peut-être une démarche
supplémentaire.
M. Dufour: La personne concernée, ce que vous êtes
en train de me dire sans me le dire, c'est qu'elle va avoir la sentence avant
de l'avoir.
Une voix: Non. Il faut...
M. Dufour: Bien nonî Je dois mal entendre. J'ai de la
misère à suivre le cheminement.
M. Marx: Est-ce qu'on le fait maintenant?
M. Dufour: II me semble que - je ne sais pas si c'est ma
déformation ou ma formation, je ne le sais pas trop - si quelqu'un fait
une demande, elle est révisée, etc. La commission, après
avoir étudié les faits - je ne pense pas que cela se
décide sur le banc, comme cela, en disant: C'est correct. - Elle
étudie... Normalement, la commission est ici à Québec; les
gens sont à l'extérieur. Quelqu'un de Jonquière - prenons
cela comme par hasard, je les connais moins bien ou je les connais mieux -
envoie la demande par écrit à Québec et, là, tout
semble correct, tout semble favorable. La commission envoie un mot qui
dît: Voulez-vous vous faire entendre? Le gars ne le sait plus, il ne le
sait pas. Dois-je me faire entendre? S'il dit oui, il s'en vient à
Québec pour négocier sa cause et, là, il a
déjà...
M. Marx: J'aimerais vous lire l'article 44...
M. Dufour: D'accord.
M. Marx: ...premier alinéa: "Avant de rendre sa
décision, la commission doit donner au demandeur et à tout
intéressé l'occasion de faire des représentations
écrites."
M. Dufour: Je comprends cela.
M. Marx: "Elle doit tenir une audition publique si le demandeur
ou un intéressé en fait la demande." Je pense que la formulation
telle que prévue dans l'amendement est plus simple parce que,
maintenant, ce n'est pas "à la demande", mais on peut toujours se faire
entendre. Parce que vous avez droit à une audition, il n'est pas
nécessaire de demander une audition. L'article 23 de la charte
prévoit que vous avez droit à une audition impartiale. Il n'est
pas nécessaire de le demander; vous avez le droit, et la personne peut y
renoncer. Il n'est pas nécessaire de dire: Je veux être entendu.
Vous avez le droit.
M. Dufour: Mais vous savez, M. le ministre, qu'il y a un certain
coût à cela. La personne qui voudrait être entendue va
normalement avoir son avocat. Si, par hasard, la commission était
satisfaite et que la personne avait gain de cause, elle n'est pas
informée, elle ne veut pas prendre de chance parce que plus tu vas dans
un processus... Quand la première cour a dit non, qu'on va à la
Cour d'appel et que celle-ci dit non, c'est encore...
M. Marx: Supposons que la commission siège, qu'il y a une
cause.
M. Dufour: Oui.
M. Marx: "Avant de rendre sa décision, la commission doit
donner au demandeur et à tout intéressé l'occasion de
faire des représentations écrites." Vous pouvez me dire: La
commission siège, la commission n'a pas entendu le demandeur, elle n'a
pas reçu d'écrits, elle attend puisqu'il faut donner un avis;
voulez-vous le faire ou non? Cela revient au même. Il faut, j'imagine,
avoir une pièce au dossier dans laquelle le demandeur dit: Oui, je veux
être entendu ou: Non, je ne veux pas être entendu. Sinon, la
commission ne saura jamais.
M. Filion: À mon avis, il faut lire l'article 44 avec
l'article 43. On est dans les demandes d'autorisation. C'est dans les cas
où le demandeur requiert une autorisation qui peut concerner la
description sommaire d'un lot, de sa superficie et de la superficie sur
laquelle un changement d'utilisation, un lotissement ou une aliénation
est projeté. J'imagine, sans être vraiment un spécialiste
en matière agricole, que plusieurs de ces demandes sont
techniques...
Une voix: Oui.
M. Filion: ...et que, dans les cas où elles sont
techniques, la commission, même avec l'article 44 actuel, ne tient pas
nécessairement d'audition - à moins qu'on me dise le contraire -
parce que c'est technique et que cela se fait sur le plan administratif.
À ce moment-là, évidemment, l'intervention du
député de Jonquière est intéressante parce qu'il
dit: II ne faudrait quand même pas que cela retarde un processus qui est
déjà lourd. Mais à mon avis...
M. Marx: Non, mais, s'il y a un casier judiciaire, il faut qu'il
y ait une audition, il faut qu'elle siège.
M. Filion: Oui, mais on va amender le Code des procédures
civiles pour les divorces et tout cela. Quand tout le monde est d'accord,
personne ne peut s'en plaindre.
M. Marx: C'est la même chose, on ne change...
M. Filion: En deux mots, on demande un tas de trucs, parfois,
à des organismes quasi judiciaires, la Régie des permis d'alcool,
etc. Si je veux agrandir mon bar de deux pieds, il faut que j'avise la
Régie des permis d'alcool. Elle n'est pas obligée de tenir une
audition publique; si elle est d'accord, elle va me dire: Je suis d'accord,
cela finit là, et personne ne va s'en plaindre.
En ce sens, je ne vois toujours pas de problème à
l'article 44. Je comprends, par contre, la préoccupation du
député de Jonquière...
M. Marx: Non, mais tout ce qu'on...
M. Filion: ...mais je ne pense pas que cela cause de
problème. En tout cas... (20 heures)
M. Marx: À l'article 23 de la charte, on prévoit
que "toute personne a droit en pleine égalité à une
audition publique." Mais tout ce que l'on fait dans cet article 44, on
reproduit ce qu'il y a dans la charte.
M. Filion: C'est cela.
M. Marx: On ne peut pas être contre cela.
M. Filion: Mais vous comprenez la préoccupation du
député.
M. Marx: Oui.
M. Filion: II ne veut pas que cela retarde les choses qui vont
déjà bien.
M. Marx: Nous, non plus.
M. Dufour: Je ne veux pas avoir d'irritants. Je ne veux pas
augmenter les coûts.
M. Marx: Cela veut dire que nous avons consulté la
Commission de protection du territoire agricole. On a fait toutes les
démarches nécessaires et tout le monde est d'accord.
M. Filion: D'autant plus que...
M. Marx: Dans les formulaires, c'était prévu et
cela ne va rien retarder, parce que nous avons consulté la commission.
Il n'y a
aucun problème. Où cela retarde, c'est ici en
commission.
Le Président (M. Kehoe): Tout est monde est d'accord.
M. Dufour: Mais c'est pour la bonne cause.
M. Marx: Mais si tout le monde est d'accord, il ne faut pas
retarder.
M. Dufour: Honnêtement, M. le ministre, je voulais
absolument avoir l'information.
M. Marx: La commission est d'accord,
M. Dufour: Si vous et le critique officiel me dites que cela
va.
M. Marx: La commission dit qu'elle est d'accord.
M. Filion: Quel est votre avis? Dans les cas où tout le
monde est d'accord, si on reçoit une demande d'autorisation pour la
vente d'une partie d'un lot, parce que quelqu'un veut vendre 100 pieds
carrés à son voisin pour faire une rigole ou n'importe quoi,
est-ce que la commission sera requise, en vertu de l'article actuel, de tenir
une audition même si...
M. Marx: Non, parce que la personne va dire: Je ne veux pas
être entendue. Décidez sans moi.
Le Président (M. Kehoe): C'est lui qui a le choix
d'être entendu ou non.
M, Filion: Mais s'il dit: Je veux être entendu?
M. Marx: Vous avez le droit.
Une voix: C'est cela.
M. Marx: Vous dites: Je viens...
M. Filion: À moins qu'elle ne reçoive un coup de
téléphone pour dire: Ne vous déplacez pas pour rien, on
est d'accord.
M. Marx: C'est un renversement de...
M. Filion: Oui.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Où voulez-vous aller, M.
le député de Jonquière?
M. Dufour: Les articles 290 et 291. L'article 291, cela va?
M. Marx: C'est la même chose.
M. Filion: C'est le dernier article: 291.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. Quel article
voulez-vous étudier maintenant?
Loi sur les villages nordiques et l'Administration
régionale Kativik
M. Dufour: L'article 365. M. Marx: Quel article? M.
Dufour: L'article 365.
Le Président (M. Kehoe): C'est un amendement.
M. Marx: Code civil du Bas-Canada. L'article 365.
Le Président (M. Kehoe): L'article 365 a un
amendement.
M. Marx: L'amendement à l'article 365: Remplacer le
paragraphe 3 par le suivant: "3° par l'insertion, après le premier
alinéa, du suivant: L'inhabilité à un poste de
fonctionnaire ou d'employé prévu au paragraphe 6 ou 7 du premier
alinéa n'existe que si l'infraction a un lien avec ce poste." Nous avons
déjà adopté d'autres articles dans le même sens. La
cohérence exige que les députés de l'Opposition soient
d'accord avec l'adoption de cet article.
Le Président (M. Kehoe): L'article 365, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Marx: Oui. M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté.
Procède-t-on avec l'article 366 pour finir le plat?
M. Marx: L'article 366.
M. Dufour: Avec quelques explications que vous allez nous
donner.
M. Marx: L'article 366 modifie l'article 42 de la Loi sur les
villages nordiques et l'Administration régionale Kativik. L'article 42
accorde au conseil municipal et à ses comités le pouvoir de citer
à comparaître toute personne en vue de témoigner ou
d'apporter des documents sur toute affaire soumise au conseil. À cette
fin, le maire est
investi de pouvoirs de contrainte analogues à ceux des cours
ordinaires de juridiction civile au Québec. C'est incompatible avec la
charte et nous avons déjà adopté des articles
semblables.
M. Filion: Quand on a examiné les articles concernant les
lois sur les communautés régionales, il existait dans tous les
cas un troisième alinéa qui devenait le deuxième
alinéa et qui faisait référence.,. Vous vous souvenez, on
en a discuté, je ne sais pas si c'est aujourd'hui, hier ou
avant-hier.
M. Marx: C'étaient les articles 123, 124 et 131 qui ont
été adoptés sur division. Nous avons pris l'engagement
d'écrire au ministre des Affaires municipales. J'ai une copie de la
lettre et je vais l'envoyer tel que promis.
M. Filion: Ce sur quoi je voulais attirer votre attention, M. le
ministre, c'est plutôt sur l'absence, semble-t-il, dans la Loi sur les
villages nordiques, d'une disposition semblable à celle qui est contenue
au troisième alinéa de chacun des articles qu'on étudie
concernant les communautés régionales. À ce
moment-là, le problème, c'est qu'on crée l'obligation
à l'article 42, mais on n'a pas de sanction.
M. Marx: Oui, on cherche. On va vous donner la réponse
tout de suite.
M. Filion: À moins que cela ne soit dans l'article 43 de
cette loi.
M. Marx: C'est cela. On va vous le dire tout de suite. On va
suspendre l'adoption de cet article.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 367.
M. Marx: L'article 367 modifie l'article 184...
M. Filion: Pouvez-vous suspendre les articles 367, 368,
etc.''
M. Marx: À l'article 367, c'est un pouvoir d'inspection,
M. le Président.
M. Filion: Je le sais. C'est juste pour être sûr
d'une concordance. Vu qu'on a déjà suspendu l'article 366, on va
l'étudier; après on va reprendre le fil de notre
étude.
M. Marx: Oui, mais les articles 367 et 368, ce sont des pouvoirs
d'inspection. Ce n'est pas la même chose.
M. Filion: Je le sais.
M. Marx: On ne va pas faire venir le député de
Jonquière juste pour un article.
M. Filion: Non, mais on va le suspendre et cela va s'adopter en
deux secondes, normalement.
M. Marx: D'accord, pas de problème. Les articles 367 et
368 sont suspendus aussi.
M. Filion: De sorte qu'il n'y a aucun article concernant la lot
sur les villages nordiques qu'on a adopté.
Le Président (M. Kehoe): Quel article voulez-vous appeler
maintenant, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: J'ai regardé la Loi sur le bâtiment et,
effectivement, cela peut être fait par le critique en matière
d'habitation et la SHQ, s'il y a lieu.
M. Filion: S'il y a lieu.
M. Dufour: Je n'aurais qu'à parler aux personnes.
Le Président (M. Kehoe): Je vous remercie pour votre
coopération et votre expertise qui a bien aidé la commission pour
la compréhension de la loi. On va maintenant retourner à
l'article 159.
M. Filion: Je voudrais à mon tour remercier mon
collègue, le député de Jonquière, pour sa
contribution positive à notre débat visant à enrichir
l'application des dispositions de la charte dans un contexte à la fois
rigoureux, mais réaliste.
M. Marx: Moi aussi, M. le Président, j'aimerais remercier
le député de Jonquière pour sa participation.
Malgré qu'il n'est pas membre d'office de cette commission, il a pris la
peine de se déplacer pour venir aider aux travaux de la commission.
Le Président (M. Kehoe): Ainsi que tous les autres
députés ici présents, j'en suis sûr.
M. Marx: Les autres députés sont ici par
devoir.
Le Président (M. Kehoe): II y en a 10, entre
parenthèses.
M. Marx: Cela ne s'était jamais vu avant.
M. Filion: 1, 2, 3, 4, 5, 6. Pourquoi ferait-on une petite
commission? Le monde s'y intéresse. La salle, il faut qu'elle soit
grande, qu'il y ait bien des chaises.
Le Président (M. Kehoe): Nous allons
procéder maintenant à l'étude de l'article 159.
M. Filion: J'aimerais formuler une demande. Étant
donné qu'on a suspendu plusieurs articles et que, lorsque nous aurons
terminé notre exercice, il y aurait lieu pour nous d'abord d'être
prêts afin de réétudier les articles suspendus je voudrais
juste demander à la secrétaire d'en tenir compte pour le moment,
comme elle l'a fait depuis le début, et aussi peut-être d'en
notifier les membres de la commission à un moment donné.
Aujourd'hui, cela tombe bien. Quand on recommencera mardi prochain ou mercredi
ou peu importe, on pourra avoir la liste.
M. Bélisle: Est-ce qu'on pourrait avoir ta liste des
articles suspendus?
M. Filion: Si vous voulez la faire en fin de semaine.
M. Bélisle: Non, non, mais si vous avez du temps libre, M.
le député de Taillon.
M. Filion: Pas tant que cela.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre, l'article
159.
Loi concernant les enquêtes sur les incendies
(suite)
M. Marx: L'article 159 modifie l'article 21 de la Loi concernant
les enquêtes sur les incendies. Adopté.
M. Filion: À l'article 159, j'avais soulevé...
M. Marx: C'est adopté déjà, non?
M. Filion: Non. J'avais soulevé, M. le ministre, ce qui
m'était apparu comme étant possiblement incongru, à savoir
qu'on demande au juge devant qui comparaît une personne
arrêtée en vertu de la Loi concernant les enquêtes sur les
incendies de décider entre une mise en liberté et une ordonnance
de détention, mais on ne fixe aucun critère au juge pour qu'il
puisse prendre sa décision, contrairement à ce qui existe dans le
Code criminel où les deux critères suivants existent, à
savoir la protection du public, l'intérêt public, en somme, et la
garantie, en tout cas une certaine assurance que la personne pourra se
présenter aux étapes ultérieures de son procès.
M. Marx: M. le Président, notre réponse est que
l'article 21.2 de la Loi concernant les enquêtes sur les incendies
édicté que le juge de la Cour des sessions de la paix devant qui
comparaît une personne arrêtée suivant l'article 21 peut
soit ordonner sa remise en liberté après que cette personne s'est
engagée à être présente à l'enquête du
commissaire aux incendies, soit ordonner la détention de cette personne
pour une période maximale de huit jours. Les motifs sur lesquels le juge
fonde sa décision sont les mêmes que ceux prévus à
l'article 21 proposé. Il devra donc s'assurer que la personne dont le
témoignage est requis comparaîtra à l'enquête du
commissaire aux incendies pour y rendre témoignage.
Cet article reprend la disposition introduite à l'article 119 de
la Loi sur la recherche des causes et des circonstances des
décès, sanctionnée le 21 décembre 1983. On constate
que l'article 634 du Code criminel est au même effet. Celui-ci
prévoit que - je peux vous lire cet article du Code criminel -
"lorsqu'une personne est amenée devant une cour, un juge, un juge de
paix ou un magistrat sous l'autorité d'un mandat décerné
en conformité du paragraphe 626(2), ou en conformité de l'article
632 ou 633, la cour, le juge, le juge de paix ou le magistrat peut ordonner que
cette personne a) soit détenue sous garde ou b) soit
libérée sur engagement selon la formule 28, avec ou sans
cautions, pour comparaître et rendre témoignage au besoin."
M. Filion: Donc, la référence est contenue à
l'article 21.1. Les motifs, dites-vous dans votre réponse, les
critères devant être appliqués sont ceux contenus a
l'article 21.1.
M. Marx: Les critères sont les mêmes que pour
ordonner l'arrestation.
M. Filion: Pourriez-vous juste relire l'endroit où vous
mentionnez l'article 21.l? (20 h 15)
M. Marx: Donnez-lui cela. Cela va l'aider.
M. Filion: Excellent! M. Marx: Excellent! M. Filion:
Excellent! Je comprends.
M. Marx: On a préparé une réponse pour votre
question de l'autre jour.
M. Filion: Je ne comprenais pas, mais là, en somme, le
critère c'est celui contenu à l'article
précédent.
M. Marx: Adopté. Article 160.
Le Président (M. Kehoe): L'article 159 est-il
adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 160.
Loi sur les explosifs
M, Marx: L'article 160 modifie l'article 13.1 de la Loi sur les
explosifs. La modification proposée précise l'incidence du pardon
sur la délivrance d'un permis d'explosifs à une personne reconnue
coupable d'une infraction aux lois québécoises et canadiennes sur
les explosifs. Suivant cette modification, une personne reconnue coupable dans
les cinq ans précédant la date de la demande du permis d'une
infraction aux lois québécoises auxquelles...
M. Filion: Cela va, M. le ministre. Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 161.
M. Marx: L'article 161 modifie l'article 19 de la Loi sur les
explosifs.
M. Filion: Je vous écoute.
M. Marx: Les articles 19, 19.1, 19.2 proposés ont pour
objet de préciser les rôles respectifs de l'inspecteur d'explosifs
et du juge en matière de saisie et de confiscation d'explosifs.
L'inspecteur d'explosifs ne pourra saisir des explosifs que s'ils sont
possédés et utilisés en contravention à la loi.
Toutefois, ce sera désormais un juge et non le ministre qui aura la
discrétion de prononcer la confiscation des explosifs. Dans les
situations d'urgence, l'inspecteur pourra cependant détruire des
explosifs s'il a un motif de croire que ceux-ci présentent un danger
immédiat pour la santé ou la sécurité des personnes
et des biens.
M. Filion: Cela a bien du bon sens. M. Marx: Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 162.
Loi sur la formation
et la qualification professionnelles de la
main-d'oeuvre
M. Marx: L'article 162 modifie l'article 5 de la Loi sur la
formation et la qualification professionnelles de la main-d'oeuvre.
Avant de recommander au gouvernement l'acceptation d'une demande visant
la constitution d'une corporation pour aider à la formation de la
main-d'oeuvre dans une région, le ministre de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu peut "exiger tout renseignement et faire toute
enquête qu'il croit utile". La modification proposée a pour objet
d'exiger un lien de pertinence entre le renseignement ou l'enquête et le
but poursuivi.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 163.
Loi sur les grains
M. Marx: L'article 163 modifie l'article 45 de la Loi sur
grains.
Le Président (M. Kehoe): M. Garon. M. Marx:
Autrefois. Adopté?
M. Filion: Non, mais avez-vous vu ce que...
M. Marx: L'article 10 prévoit que la preuve que le grain
n'est pas destiné à la vente incombe à la personne qui en
a la possession. La modification proposée vise à alléger
le fardeau de la preuve imposé au citoyen et à préciser le
contexte de la possession du grain. L'accusé pourra se disculper en
soulevant simplement un doute raisonnable sur le fait que le grain est
destiné à la vente.
M. Filion: M. le ministre, au risque que le député
de Mille-Îles m'accuse de vouloir lui faire compter les grains, mon
argument est le suivant. Ce n'est pas un argument, c'est juste une question. On
sait que le renversement du fardeau de la preuve maintenant, en vertu des
chartes, est... Ici, on remplace le processus de renversement du fardeau de la
preuve par une présomption. Est-ce qu'il n'y a pas un jugement en
matière de stupéfiants rendu par la Cour suprême du Canada
qui considère que le type de présomption énoncée au
nouvel article 163 du projet de loi, donc l'article 45 de la Loi sur les
grains, serait ultra vires?
M. Marx: II y a l'arrêt Oaks, où on a dit qu'on peut
renverser la présomption d'innocence pourvu que cela soit bien
encadré. C'est ce qu'on fait ici. Ici, les légistes ont fait de
leur mieux, et je pense qu'ils ont réussi, pour respecter cette
jurisprudence énoncée dans l'arrêt Oaks.
M. Filion: Le critère étant l'excès des
besoins de sa propre consommation.
L'arrêt Oaks est un arrêt de la Cour suprême, un
jugement de la Cour d'appel de l'Ontario?
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: C'est cela.
M. Marx: Pour les stupéfiants.
M. Filion: On se comprend bien. Adopté. Voulez-vous
ajouter quelque chose?
M. Marx: Non, cela va.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 164.
M. Marx: L'article 164 modifie la Loi sur les infractions...
M. Filion: M. le ministre, on commence la Loi sur les infractions
en matière de boissons alcooliques. Il nous reste cinq minutes. Si vous
voulez, je pense que ce serait peut-être préférable
d'arrêter ici. Comme cela, on fera la loi d'un bloc au lieu de la couper
en deux.
M. Marx: C'est cela. Mardi.
M. Filion: On a quand même certaines petites choses.
M. Marx: Pas de problème. Mardi, après la
période de questions.
Le Président (M. Kehoe): Les travaux de la commission sont
ajournés sine die.
M, Marx: Mais je pense que c'est dans l'intention du leader du
gouvernement qu'on reprenne les travaux.
Le Président (M. Kehoe): Je pense que l'ordre n'est pas
donné encore.
M. Marx: L'ordre n'est pas donné, mais...
M. Filion: La commission aura une séance de travail mardi
soir.
M. Marx: C'est dur pour aujourd'hui.
Le Président (M. Kehoe): Après la messe de
minuit.
(Fin de la séance à 20 h 24)