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(Dix heures vingt-deux minutes)
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Je déclare maintenant la séance ouverte. Je demande au
secrétaire s'il y a eu des remplacements.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Johnson
(Anjou) est remplacé par M. Dufour (Jonquière).
M. Filion: M. Dufour (Jonquière) se joindra à nous,
vous vous souvenez, M. le ministre, sur les articles que nous avons
gardés en suspens relativement aux modifications apportées au
Code municipal ainsi qu'à la Loi sur les cités et villes.
Une voix: Ce n'est pas grave.
M. Filion: II sera ici à 11 heures. C'est juste si cela
vous convient. À ce moment-là, on pourra débloquer cette
partie du projet de loi que nous avions gardée en suspens.
M. Marx: D'accord. M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Kehoe): Pour le Journal des
débats, je veux rappeler le mandat de la commission qui est
d'étudier le projet de loi 92, Loi modifiant diverses dispositions
législatives eu égard à la Charte des droits et
libertés de la personne.
Est-ce qu'il y a eu des remplacements? II y a eu celui que vous avez
nommé. On était rendu à l'article 78 quand nous avons
suspendu les travaux, hier soir. J'appelle l'article 78. Je comprends, M. le
ministre, qu'il y a un amendement apporté à l'article 78.
Code des professions (suite)
M. Marx: Non, je n'ai pas d'amendement. Mais je n'ai pas
trouvé la discussion d'hier soir assez profitable. Vraiment, je ne sais
pas ce que cela a donné. Je pense que c'est inutile de prendre une heure
et demie pour discuter de ces questions peut-être d'ordre secondaire dans
le contexte. J'ai compris hier que la députée de Chicoutimi et
peut-être le député de Taillon, pour la même raison,
ne sont pas d'accord avec le texte proposé parce que cela pourrait
indiquer aux tribunaux qu'il y a discrimination dans d'autres lois. C'est ce
que j'ai compris. D'accord'?
M. Filion: Oui.
M. Marx: C'est cela?
M. Filion: C'est plus que cela.
M. Marx: Ce n'est pas le point? C'est plus que cela?
M. Filion: Je ne veux pas recommencer la discussion d'hier non
plus.
M. Marx: Donnez-moi le plus.
M. Filion: Écoutez, la première question qu'on a
soulevée hier est la suivante: Est-ce que le fait d'être
domicilié au Québec, comme condition d'obtention d'un permis de
l'Office des professions, est ou non contraire ou incompatible avec la
charte?
M. Marx: On a dit: Probablement pas.
M. Filion: Deuxièmement, une fois qu'on aura
répondu à cette question, il y a la sous-question du domicile
professionnel qui est une notion très artificielle.
Troisièmement, si on a répondu oui à la première
question, à ce moment il faut se poser la question concernant toutes les
autres lois qui contiennent également cette condition de domicile pour
l'obtention d'un avantage, d'un privilège, d'un permis ou quoi que ce
soit. Tout cela pour assurer la cohérence de notre
législation.
J'avais compris un peu, de la fin de nos travaux d'hier, que
peut-être de part et d'autre... Je dois vous dire que j'ai demandé
un éclairage là-dessus. Vous aviez également dit hier que
vous étiez pour y réfléchir. Ce que je vous
suggère, c'est que nous réservions notre réflexion sur
l'article 78 pour avancer un peu plus dans le projet de loi.
M. Marx: Parfait, on suspend l'article 78.
Le Président (M. Kehoe): D'accord. J'appelle l'article
80.
M. Filion: L'article 79, vous ne l'aimez pas? C'est un
article...
Le Président (M. Kehoe): Excusez-moi, l'article 79. Est-ce
que l'article 78.1 est suspendu aussi?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 79.
M. Filion: Comment cela, l'article 78.1?
Le Président (M. Kehoe): II y a un amendement,
M. Filion: Oui, tout est suspendu.
Le Président (M. Kehoe): Tout est suspendu. J'appelle
l'article 79.
M. Marx: L'article 79 modifie l'article 135 du Code des
professions.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Je pense qu'il y a un amendement
à l'article 78, n'est-ce pas? Je veux dire à l'article 79.1.
C'est un nouvel article.
M. Marx: Oui, c'est l'article 79.1. L'article 139 de ce code est
modifié par l'insertion, dans la deuxième ligne et après
le mot "intimé", des mots "et à son procureur, le cas
échéant". Ce nouvel amendement prévoit que l'avis
d'audition doit être signifié au procureur de l'intimé si
celui-ci est représenté par un avocat. C'est une modification qui
est complémentaire à l'article 139.
M. Filion: Je n'ai pas l'article 139 sous la main, mais comme
vous le dites cet article vise l'avis d'audition devant un comité de
discipline. Est-ce cela?
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: II prévoyait une signification à
l'intimé et là on ajoute son procureur, le cas
échéant.
M. Marx: C'est cela. C'est ce qu'on a mis.
M. Filion: Cela a bien de l'allure. M. Marx: D'accord!
M. Filion: Oui. M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 80.
M. Marx: L'article 80 modifie l'article 142 du Code des
professions. On vient de recevoir un avis du Barreau, du bâtonnier. On
devrait suspendre l'article 80 parce que...
Le Président (M. Kehoe): L'article 80 est suspendu.
J'appelle l'article 81.
M. Marx: Un instant.
Une voix: II est de concordance avec l'article 80.
M. Marx: Donc, on le suspend.
Le Président (M. Kehoe): On suspend l'article 81 ainsi que
l'article 81.1.
M. Marx: Oui, l'amendement proposé.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 82.
M. Filion: Est-ce qu'il y a un amendement à l'article
81?
Le Président (M. Kehoe): Oui.
M. Filion: Voulez-vous le déposer maintenant pour me
permettre d'en prendre connaissance?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Voulez-vous que je lise
l'article? Insérer, après l'article 81...
M. Marx: On n'a pas besoin de le lire, on va tout suspendre.
M. Filion: C'est de concordance, c'est-à-dire, je pense,
que l'amendement me semble de concordance ou explicatif. Est-ce cela? De toute
façon, on le garde en suspens.
Le Président (M. Kehoe): L'article 81.1 est en suspens.
J'appelle l'article 82.
M. Marx: L'article 82 modifie l'article 170 du Code des
professions. C'est une modification équivalente à celle
prévue à l'article 79 pour respecter les droits d'une personne
non seulement d'être assistée d'un avocat, mais aussi d'être
représentée par un avocat.
M. Filion: À quelle étape, cela? Pas devant un
comité de discipline parce qu'on l'a déjà vu à
l'article 135. L'article 170, c'est quelle étape? (10 h 30)
M. Marx: Devant le Tribunal des professions.
M. Filion: Devant le Tribunal des
professions, cela va, adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 82.
M. Marx: C'est l'article 83.
Le Président (M. Kehoe): L'article 83.
M. Marx: L'article 83 modifie l'article 173 du Code des
professions.
Le Président (M. Kehoe): II y a un amendement, à
l'article 83.1.
M. Marx: Oui, mais on aimerait suspendre parce que cela a le
même effet que...
M. Filion: C'est relié à l'article 79.
M. Marx: C'est cela, aux articles 78 et 79.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 84.
M. Marx: L'article 84 modifie l'article 192 du Code des
professions. Cet article autorise le comité de discipline, le Tribunal
des professions de même que les différentes personnes ou
comités détenant, en vertu du code, des pouvoirs d'enquête
à prendre connaissance des dossiers tenus par un professionnel et
à prendre copie de tout document. Il est aussi spécifié
que cette divulgation se fait à huis clos.
La modification proposée a pour objet de supprimer l'obligation
du huis clos et de prévoir l'addition d'un nouvel alinéa qui
autorise expressément le professionnel à divulguer des
renseignements confidentiels contenus dans les documents ou les dossiers qui
font l'objet de l'enquête, tel que le permet l'article 9 de la
charte.
Le Président (M. Kehoe): L'article 84 est-il
adopté?
M. Filion: Ce ne sera pas long. Dois-je comprendre qu'en
supprimant "au cours d'une séance tenue à huis clos" de l'article
192, si on adoptait l'article tel que proposé, à ce
moment-là on s'en remettrait aux règles générales
du huis clos, telles qu'on les aurait définies aux articles 79...
M. Marx: C'est cela, oui.
M. Filion: C'est cela, n'est-ce pas? En deux mots, cette prise de
connaissance par le syndic, l'expert, le comité de discipline, etc., du
dossier du professionnel se ferait selon les règles du nuis clos ou
publiques qu'on aurait préalablement définies et il n'y aurait
plus - automatiquement, en tout cas - de huis clos pour cette
procédure-là. C'est cela?
M. Marx: Oui, c'est cela.
M. Filion: Croyez-vous préférable de suspendre cet
article, selon l'étude que vous ferez sur la question du huis clos, vu
que...
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Kehoe): L'article 84 est suspendu.
J'appelle l'article 85.
Code du travail
M. Marx: L'article 85 modifie l'article 49 du Code du travail.
L'article 49 confère au commissaire du travail le pouvoir de
réviser ou de révoquer toute décision ou ordre pour tout
motif. La modification proposée exclut des motifs de révision
l'erreur de droit en ce qui a trait aux ordres ou décisions du
commissaire du travail, la limitant ainsi aux cas où
l'impartialité du commissaire peut être sauvegardée.
M. Filion: Adopté, M. le Président. On a
déjà étudié ces dispositions-là
auparavant.
Le Président (M. Kehoe): Article...
M. Filion: II s'agit d'encadrer en quelque sorte le pouvoir de
révision, dans ce cas-ci du commissaire du travail ou du commissariat du
travail, pour le rendre conforme, comme le disait le ministre, à
l'exigence de l'impartialité des débats. Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 86.
M. Marx: L'article 86 modifie l'article 109.4 du Code du travail.
Cet article prévoit un pouvoir de visiter sur demande les lieux de
travail en vue de vérifier l'application des dispositions "antiscab". La
modification proposée prévoit que la visite doit s'effectuer
à des heures raisonnables et que l'enquêteur est tenu de
s'identifier sur demande. C'est à peu près dans le même
sens que toutes les modifications qu'on propose concernant les inspections.
M. Filion: Dans ce cas, cela a ceci de particulier - On le sait -
c'est que l'article 109.4 s'inscrit dans l'ensemble des dispositions
antibriseurs de grève du Code du travail. L'enquêteur - qu'on
appelle communément l'enquêteur "antiscab" - qui doit se rendre
sur les lieux des activités de l'entreprise qui est en grève ou
en lock-out -on pourrait en avoir l'expérience très
concrète - choisit son moment et n'annonce pas sa visite sept jours ou
vingt-quatre
heures à l'avance. Autrement, il risque de se trouver devant une
situation parfaite où - je n'ai pas à présumer de la
mauvaise foi de toutes les entreprises en grève ou en lockout - les
entreprises ont pris des mesures pour s'assurer que tout est conforme à
la loi.
Dans ce cas, je dois comprendre que les mots "à toute heure
raisonnable" c'est évident que cela ne signifiera pas la même
chose que dans une autre loi. À toute heure raisonnable, cela va
probablement être interprété comme s'appliquant
précisément à la nature des fonctions de l'enquêteur
"antiscab". Dans ce sens, je crois que ces dispositions sont tout à fait
conformes à la charte et correctes. J'espère simplement qu'elles
ne prendront pas une interprétation dérapante et trop stricte,
parce que c'est la nature même de la fonction d'enquêteur
"antiscab" d'intervenir à des heures qui peuvent être
considérées comme barbares, mais pour pouvoir constater ce qu'il
veut sur les lieux, comme beaucoup d'autres inspecteurs dans beaucoup d'autres
lois.
M. Marx: Si c'est ouvert vingt-quatre heures, on peut faire
l'inspection durant la nuit.
M. Filion: Cela va.
M. Marx: Cela dépend de ce qu'il y a de raisonnable dans
le contexte.
Le Président (M. Kehoe): L'article 86 est adopté.
J'appelle l'article 87.
M. Marx: L'article 87 modifie l'article 25 du Code municipal.
M. Filion: En ce qui concerne les articles 87 à 109,
étant donné que le député de Jonquière va
être ici dans quelques minutes, on pourrait les suspendre avec la
permission du ministre, comme on l'a fait pour les articles 46 à 64.
M. Marx: Clairement, à l'article 87...
M. Filion: Si vous aimez mieux les prendre en bloc, on les
prendra en bloc.
M. Marx: Ah! parce que c'est municipal! D'accord.
M. Filion: C'est cela.
Le Président (M. Kehoe): C'est cela. Il y en a
déjà plusieurs de suspendus concernant le municipal. M. Dufour va
arriver tantôt, comme vous le dites, à 11 heures.
M. Marx: Parfait.
M. Filion: C'est cela. À ce moment... M. Marx: De
l'article 87 à...
M. Filion: ...comme les amendements au Code municipal sont
semblables aux amendements à la Loi sur les cités et villes, cela
ira vite dans le deuxième cas.
Le Président (M. Kehoe): Les articles 46 à 64, je
pense.
M. Filion: Les articles 87 à 109.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle maintenant l'article
110.
Loi sur la Commission des affaires sociales
M. Marx: L'article 110 modifie l'article 10 de la Loi sur la
Commission des affaires sociales. D'accord?
M. Filion: Ici, la véritable modification, c'est "pour
qu'il en décide suivant la loi"?
M. Marx: Cet article prévoit que le président ou
l'un des vice-présidents de la commission tranche les questions sur
lesquelles les opinions des tribunaux se partagent. La modification
proposée prévoit plutôt le transfert de telles questions
qui pourraient être ainsi décidées après
décision des parties s'il y a lieu.
M. Filion: En somme, en restreignant le cadre décisionnel,
on restreint les abus de pouvoir possibles. Cela va.
M. Marx: Avec l'actuel article 10, c'est tranché par
quelqu'un qui n'est peut-être pas è l'audition. On veut être
sûrs.
M. Filion: Oui, c'est ce que j'avais saisi. D'accord.
M. Marx: Oui.
M. Filion: C'est pour la première partie, mais il y a une
deuxième partie, "pour qu'il en décide selon la loi". Si l'on
ajoute... Lorsqu'il y a égalité des votes, des opinions, on
demande que la personne qui a siégé tranche la question. C'est
ça?
M. Marx: C'est ça. Pour qu'ils entendent de nouveau les
personnes, le cas échéant.
M. Filion: Ah! C'est ça? M. Marx: C'est
ça.
M. Filion: Mais, à la Commission des affaires sociales,
est-ce qu'un nombre pair de
commissaires y siègent?
M. Marx: Oui, il y a des cas. C'est pourquoi c'est comme
ça.
M. Filion: Je dis cela en passant, mais la Commission des
affaires sociales pourrait régler son problème facilement. Ils
n'auraient qu'à siéger en nombre impair, comme font la plupart
des organismes quasi judiciaires et des tribunaux. Je trouve cela un peu
particulier...
M. Marx: C'est ce qu'on voulait aussi.
M. Filion: ...dans le cas de la Commission des affaires sociales,
qu'on soit obligé d'inscrire dans le projet de loi des dispositions
spéciales régissant leur mode de fonctionnement.
M. Marx: On voulait aussi que la personne soit entendue en
reprise.
M. Filion: Oui. C'est très bien, ça. Pour qu'elle
en décide, selon la loi. Je trouve ça très bien. Encore
une fois, ce que je trouve particulier, c'est que...
M. Marx: Cela peut arriver à la Cour suprême du
Canada, cela arrive, où il y a huit juges au lieu de neuf...
M. Filion: Mais, à la Cour d'appel, cela n'arrive pas en
tout cas. Quand ils se retrouvent en nombre pair, il y en a un qui se
désiste pour avoir un nombre impair. À la Cour suprême du
Canada, peut-être.
M. Marx: Oui.
M. Filion: Mais je sais qu'à la Cour d'appel du
Québec cela n'arrive pas. Dans un cas, je sais qu'un juge, entre
autres...
M. Marx: Disons qu'on a un banc de trois personnes et qu'une
d'entre elles tombe malade durant l'audition, on ne peut pas continuer avec
seulement deux, je pense.
M. Filion: C'est vrai. À cinq, sept ou neuf, le
problème ne se pose pas parce qu'on peut en soustraire une autre. Mais,
à trois, cela devient difficile de tomber à une seule. Cela peut
toujours se faire mais cela devient...
Le Président (M. Kehoe): Si les deux sont malades, cela
tombe à une.
M. Filion: Oui, mais ce que je veux dire: en Cour d'appel si
elles sont cinq et qu'une personne est malade...
M. Marx: Si les trois sont malades, cela tombe à
zéro.
M. Filion: ...elles tombent à quatre; une autre se retire
du dossier et elles tombent à trois. Elles peuvent quand même
décider. Mais comme le dit le ministre, à trois, si l'une d'entre
elles tombe malade, elles se retrouvent deux. Si elles sont deux et que vous
demandez à l'une de se retirer pour avoir un chiffre impair, cela
devient un peu extrême.
Cela va, mais je souligne quand même à l'attention du
ministre que c'est, à ma connaissance, le seul organisme auquel le
projet de loi conférerait des règles particulières de
fonctionnement quant à son processus décisionnel.
M. Marx: On vérifie actuellement si elles siègent
à deux personnes seulement. Il y a d'autres lois semblables, oui. Par
exemple, la Régie des permis d'alcool, à ce qu'on me dit... (10 h
45)
M. Filion: Oui. D'accord.
Le Président (M. Kehoe): L'article 110 est-il
adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 111.
M. Marx: L'article 111 modifie l'article 17 de la Loi sur la
Commission des affaires sociales. L'article 17 soumet les membres de la
commission à la surveillance, aux ordres et au contrôle du
président. La modification proposée a pour objet de
tempérer cette soumission au président, de façon à
assurer l'indépendance des membres de la commission. Elle reprend en
substance les dispositions des articles 22 et 84.6 de la Loi sur les tribunaux
judiciaires relatives au rôle des juges en chef de ces tribunaux.
M. Filion: Voulez-vous répéter votre
dernière phrase?
M. Marx: Elle reprend en substance les dispositions des articles
22 et 84.6 de la Loi sur les tribunaux judiciaires relatives au rôle des
juges en chef de ces tribunaux.
M. Filion: En deux mots, d'abord, on précise les pouvoirs
du président de la Commission des affaires sociales sans les modifier
véritablement. L'article est mieux écrit, c'est manifeste, mais
il n'y a pas de modification comme telle des pouvoirs du président. Je
me demande ce que cela vient faire avec la charte. Est-ce qu'il y a une
relation quelconque?
M. Marx: On pense que c'est visé par le droit à une
audition impartiale par un tribunal indépendant.
M. Filion: D'accord.
M. Marx: Donc, le président est chargé des
politiques générales de la commission concernant ses fonctions
juridictionnelles.
M. Filion: Est-ce que je comprends bien que, pour ce qui est de
l'autorité du président, on a rédigé l'article
à nouveau pour faire en sorte que cette autorité ne s'applique
pas au contenu des décisions?
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: C'est cela? D'accord.
Le Président (M. Kehoe): L'article 111 est adopté.
J'appelle l'article 112.
M. Marx: L'article 112 modifie l'article 24 de la Loi sur la
Commission des affaires sociales. L'article 24 autorise la commission à
réviser ses décisions pour tout motif. La modification
proposée énonce les motifs pour lesquels une décision peut
être révisée par la commission sans porter atteinte
à son impartialité.
M. Filion: Encore une fois, il s'agit de motifs de
révision sur lesquels nous sommes entièrement d'accord.
M. Marx: Oui.
M. Filion: Nous considérons même cet encadrement de
la révision ou du pouvoir de révision comme étant
excellent.
Le Président (M. Kehoe): L'article 112 est adopté.
J'appelle l'article 113.
M. Marx: L'article 113 modifie l'article 11 de la Loi sur la
Commission municipale.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'on va suspendre
celui-là aussi jusqu'à l'arrivée du député
de Jonquière?
M. Filion: Ce serait préférable.
Le Président (M. Kehoe): Les articles 113 à...
M. Filion: 121.
Le Président (M. Kehoe): ...121 sont suspendus. J'appelle
maintenant l'article 122.
Loi sur les commissions d'enquête
M. Marx: L'article 122 modifie l'article 11 de la Loi sur les
commissions d'enquête. La modification proposée accorde aux
personnes qui témoignent devant une commission d'enquête pleine
protection contre l'auto-incrimination. À la différence de la loi
actuelle, la protection accordée au témoin ne sera plus
conditionnelle à l'obtention d'un certificat des commissaires disant que
le témoin a rendu témoignage à leur satisfaction.
M. Filion: En somme, il s'agit de faire concorder, si l'on veut,
l'article 11 de la Loi sur les commissions d'enquête s'appliquant aux
témoins comparaissant devant ces commissions à l'article 38 de la
Charte des droits et libertés de la personne qui dit: "Aucun
témoignage devant un tribunal ne peut servir à incriminer son
auteur, sauf le cas de poursuites pour parjure ou pour témoignages
contradictoires."
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: On fait disparaître ce certificat. Cela fait
longtemps que je l'ai vu. Je pense que le certificat était
déjà disparu, non? II me semble que quand j'étais plus
jeune avocat j'ai vu ce certificat, mais, depuis sept ou huit ans, je ne l'ai
jamais revu. Est-ce que, effectivement, dans la pratique, ce certificat
existait encore?
M. Marx: Cela existe dans la loi. C'est dans la loi. Il faut
l'amender.
M. Filion: Je sais que c'est dans la loi, mais est-ce qu'en
pratique cela existait encore?
M. Marx: Mais, si c'est dans la loi, cela pourrait exister en
pratique.
M. Filion: Je vous le demande d'après votre propre
expérience.
M. Marx: Oui, mais je ne peux pas vous répondre.
M. Filion: Vous ne le savez pas.
M. Marx: Cela pourrait être...
M. Filion: Je suis sûr de cela.
M. Marx: Mais est-ce que c'est donné...
M. Filion: Est-ce qu'effectivement, juste pour mon information,
ce certificat existait encore? Est-ce qu'il circulait encore? Il me semble que
cela faisait un bout de temps qu'on ne le voyait plus dans les parages
judiciaires des commissions d'enquête.
M. Marx: Donc, c'est une autre raison pour amender.
M. Filion: Non, écoutez, je vais être d'accord avec
l'amendement.
M. Marx: On n'a pas la réponse. M. Filion: Vous
n'avez pas la réponse. M. Marx: On peut trouver la
réponse. M. Filion: Je l'apprécierais.
M. Marx: On peut téléphoner. Vous pouvez demander
à votre recherchiste de téléphoner au
président...
M. Filion: Parce que cela m'intéresse, M. le ministre, car
c'était une curieuse de pratique. C'est une espèce de certificat
de bonne conduite qu'on donnait. À certaines époques, les
commissaires d'enquête s'en servaient pour donner un genre de bulletin au
témoin, pour dire s'il avait bien répondu aux questions ou pas.
Alors, le témoin était impatient de recevoir son bulletin de
témoin qui était le certificat. Heureusement, on fait
disparaître cela parce qu'il y avait une espèce de
discrétion qui venait de la phrase suivante: "...si les commissaires lui
ont donné un certificat établissant qu'elle a
réclamé le droit d'être exemptée de répondre,
et qu'elle a donné des réponses complètes et
véridiques à la satisfaction desdits commissaires." Il fallait
satisfaire les commissaires pour obtenir son bulletin. C'était nettement
abusif eu égard à la charte. Quand même, c'est par
curiosité.
M. Marx: Pour trouver cette information, on va
téléphoner au service juridique et on va vous informer.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 122 est
adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 123.
Loi sur la Communauté régionale de
l'Outaouais
M. Marx: L'article 123 modifie l'article 64 de la Loi sur la
Communauté régionale de l'Outaouais. Cela touche le comté
du président de ce comité.
Le Président (M. Kehoe): En partie.
M. Marx: En partie. L'article 64 accorde au conseil de la CRO ou
è ses commissions des pouvoirs d'enquête semblables à ceux
d'un juge, y compris celui de contraindre par les moyens employés dans
les cas analogues devant les cours ordinaires de juridiction civile au
Québec. Ce pouvoir de contraindre est trop général et mal
défini. Outre les motifs d'incompatibilité avec la charte,
l'abrogation de ce pouvoir est proposée, d'autant plus qu'en pratique il
n'est pas utilisé.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre, est-ce qu'il y a
un article similaire dans la Loi sur la Communauté urbaine de
Montréal ou dans celle de Québec? Savez-vous s'il y a un article
similaire?
M. Marx: Un instant.
Le Président (M. Kehoe): Cela s'en vient aussi. Je suppose
que cela va être supprimé aussi?
M. Marx: Oui, cela suit, c'est à l'article 124, la Loi sur
la Communauté urbaine de Montréal.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 123 est
adopté?
M. Filion: Cela ne sera pas long, M. le Président. Que
veut dire, M. le ministre, le troisième alinéa?
Évidemment, on abroge le deuxième alinéa, cela va. Les
pouvoirs qui étaient compris à l'intérieur du
deuxième alinéa vont sauter, mais le troisième
alinéa demeure. J'essaie de comprendre pratiquement et
concrètement quelle sera la situation devant les conseils des
communautés urbaines eu égard au troisième paragraphe de
l'article 64 qui dit: "Toute personne qui néglige ou refuse de
comparaître ou refuse de produire des documents ou d'être
interrogée comme susdit est passible, si elle est trouvée
coupable par le tribunal ayant juridiction pour le recouvrement des
pénalités édictées par les règlements de la
communauté, des peines prévues à l'article 50." Tout le
bout "si elle est trouvée coupable par le tribunal ayant juridiction
pour le recouvrement des pénalités édictées par les
règlements de la communauté", qu'est-ce que cela veut dire?
M- Marx: Cela veut dire que c'est le tribunal qui va sanctionner
de tels comportements et pas la commission.
M. Filion: Quel tribunal?
M. Marx: Le tribunal qui a juridiction.
M. Filion: Mais c'est quel tribunal?
M. Marx: Cela doit être la Cour provinciale, j'imagine.
M. Filion: Non, mais si elle est trouvée coupable. Je ne
comprends pas. La Cour provinciale, il n'y a pas d'accusation le. Est-ce la
Cour des sessions de la paix ou quoi? On va l'accuser de quoi? On dit: "si elle
est trouvée coupable par le tribunal ayant juridiction...
M. Marx: Quelqu'un qui...
M. Filion: ...pour le recouvrement des pénalités
édictées par les règlements de la communauté".
M. Marx: Pour quelqu'un qui n'a pas apporté les papiers
demandés ou qui refuse de comparaître, cela ira devant la cour
compétente. On va vérifier laquelle. Quand j'ai dit la Cour
provinciale, c'était par rapport à la Cour supérieure.
Cela peut être la Cour municipale de Montréal, par exemple. La
distinction, ici, c'est qu'au lieu d'être condamné par la
commission cela prendra un tribunal.
M. Filion: Cela, je l'ai saisi.
M. Marx: Vous voulez savoir quelle...
M. Filion: Je veux savoir ce qui va réellement se passer
eu égard au fait que l'on fait sauter 2 et que l'on garde 3. Quelle est
la procédure du troisième alinéa de l'article 64?
M. Marx: Maintenant, il y a 1, 2, 3 et 4. Il faut appliquer 1.
Donc, on va appliquer 1 par 3 parce qu'il n'y aura pas de 2.
M. Filion: C'est cela.
M. Marx: II y aura seulement le 3.
M. Filion: C'est cela.
M. Marx: Une personne qui refuse d'apporter les documents sera
condamnée par le tribunal compétent en vertu des
règlements. On peut voir cela. On cherche encore dans la loi quel est le
tribunal. (11 heures)
Dans cet article, on ne parle pas du tribunal, mais, dans d'autres, je
vois que c'est la Cour provinciale. Par exemple, aux articles 51 et 52.
M. Filion: Vous voulez dire la Cour des sessions de la paix?
M. Marx: Ici, pour certaines choses, on dit la Cour
provinciale.
M. Filion: Parce qu'il n'y a pas d'accusations en Cour
provinciale.
M. Marx: Est-ce que cela fait vraiment une différence, M.
le procureur?
M. Filion: Non, mais écoutez, je suis sérieux, M.
le ministre. Je veux dire qu'un pouvoir existe aux conseils des
communautés régionales de faire venir des gens et de les
interroger. Je voudrais savoir ce qui arrive exactement. On parle de trouver
coupable, il y a donc une infraction commise. Si une accusation est
portée, je voudrais bien savoir quelle accusation peut être
portée. Devant quelle juridiction? Devant quelle cour?
M. Marx: À l'alinéa 3, on dit: "Toute personne qui
néglige ou refuse de comparaître ou refuse de produire des
documents ou d'être interrogée comme susdit est passible, si elle
est trouvée coupable par le tribunal ayant juridiction pour le
recouvrement des pénalités édictées par les
règlements de la communauté, des peines prévues à
l'article 50". À l'article 50: "La communauté peut imposer, pour
chaque infraction aux dispositions d'un règlement, une amende, avec ou
sans frais, ou un emprisonnement". Après, on donne les infractions et
les peines. D'accord?
M. Filion: Voulez-vous répéter l'article 50?
L'amende...
M. Marx: Cela devrait être la Cour municipale ou la Cour
des sessions de la paix; ce qui sont les deux cours qui ont normalement
juridiction.
M. Filion: Quelle est l'accusation? Où est l'article? On
ne peut pas créer d'infraction s'il n'y a pas...
M. Marx: L'article 50 prévoit que "la communauté
peut imposer, pour chaque infraction aux dispositions d'un règlement,
une amende, avec ou sans frais, ou un emprisonnement. Lorsque la peine
imposée est une amende avec ou sans frais, le règlement peut
prescrire l'emprisonnement du contrevenant à défaut", etc. C'est
la règle générale en ce qui concerne les infractions et
les peines pour le non-respect d'un règlement. Vous devez faire telle ou
telle chose en vertu d'un règlement. Si vous ne faites pas cela, il y a
une peine prévue. C'est à l'article 50, au 1er alinéa,
où on dit: "La communauté peut imposer, pour chaque infraction
aux dispositions d'un règlement..."
M. Filion: Mais ce n'est pas un règlement, c'est une loi.
Je comprends que les mêmes peines vont s'appliquer que pour un
règlement, mais où est l'article, si on risque... Si vous voulez
m'écouter, M. le ministre.
M. Marx: On me suggère de vous répéter
quelque chose que j'ai déjà dit trois fois. On va voir si
ça va "poigner" cette fois.
À l'alinéa 2, c'est le conseil qui prend les
décisions de condamner...
M. Filion: Je sais tout cela.
M. Marx: À l'alinéa 3, c'est la cour.
M. Filion: Je sais tout cela.
M. Marx: II y a donc plus de protection pour l'individu.
M. Filion: Je sais tout cela.
M. Marx: Cela "poigne", mais ce n'est pas assez.
M. Filion: Non.
M. Marx: C'est ce que j'ai pensé.
M. Filion: Avant de mettre du monde en prison, puisqu'on est en
train de revoir l'article 64, je voudrais savoir, premièrement, quelle
accusation on pourrait porter contre un individu qui refuse de se rendre devant
le conseil d'une communauté régionale. Deuxièmement, quel
tribunal pourrait le faire?
M. Marx: C'est le tribunal...
M. Filion: Avant d'envoyer un citoyen en prison, j'aime bien
savoir ce qui se passe. Je comprends que vous allez me dire qu'il va
peut-être être déjà en prison, parce que le texte
existe déjà, mais je veux comprendre.
M. Marx: C'est ça. Le texte existe déjà.
M. Filion: Non, mais je veux quand même le comprendre vu
qu'on est en train d'examiner l'article 64. Je dois vous dire que j'ai
été surpris au départ de voir qu'il existait des pouvoirs
semblables aux communautés régionales qui sont quand même
des corps politiques. On donne des pouvoirs à des corps politiques, qui
vont assez loin. J'aimerais bien savoir quelles sont les balises. Justement
parce qu'on est en train, en plus de cela, d'examiner les conséquences
de la charte des droits. La charte des droits dit aussi: "Tout accusé a
droit à une défense pleine et entière." S'il a droit
à une défense pleine et entière, il aimerait bien savoir
de quoi il est accusé.
M. Marx: Oui. Je vais répéter l'alinéa 3, je
ne peux pas faire mieux que cela.
M. Filion: Oui, mais écoutez il faudrait aller un peu plus
loin que cela, M. le ministre. On l'a dans l'alinéa 3. Où est
l'accusation?
M. Marx: L'accusation, c'est...
M. Filion: Devant quel tribunal? Quel article crée
l'infraction?
M. Marx: C'est cela. Le premier alinéa crée une
infraction...
M. Filion: Pour cela, vous avez raison, mais où est la
sanction de...?
M. Marx: La sanction, je vous l'ai lue à l'article 50; ce
sont les peines prévues à l'article 50.
M. Filion: ...le recouvrement des peines prévues,
d'accord. II resterait: Où est le tribunal? De quel tribunal
s'agit-il?
M. Marx: La Cour municipale. M. Filion: La Cour
municipale.
M. Marx: Normalement, c'est cela. Finalement, on s'est rendu
à l'article 235. Avec l'aide de trois juristes du ministère qui
ont parcouru les 234 articles précédents, on est arrivé
à 235, pour l'information du député de Taillon: "Toute
Cour municipale du territoire de la communauté a juridiction pour
connaître de toute infraction aux règlements de la
communauté; la plainte doit autant que possible être portée
devant la Cour municipale du domicile ou de la place d'affaires de
l'intéressé. L'amende appartient à la communauté et
les frais à la municipalité dont la Cour municipale a rendu le
jugement." Normalement, c'est cela; dans toutes les lois, c'est cela.
M. Filion: Je saisis la plomberie des articles 64 et suivants, et
234, etc. Ce qui me surprend, c'est ceci: Est-ce normal qu'un individu soit
convoqué devant un corps politique, qu'il ne se présente pas et,
à ce moment-là, qu'il soit sujet à des représailles
judiciaires semblables aux représailles judiciaires qui affectent les
témoins qui ne se présentent pas devant les cours de justice?
M. Marx: Ici, la commission a un pouvoir d'enquête.
L'alinéa 1 dit: "Si, dans les affaires soumises au conseil ou à
ses commissions, il est nécessaire, dans l'intérêt de la
communauté, de faire élucider des questions de fait par des
témoins interrogés sous serment ou de toute autre manière,
ou s'il devient également nécessaire, dans l'intérêt
de la communauté, de faire des enquêtes pour établir la
vérité des représentations faites au conseil concernant
les matières...", et ainsi de suite. C'est un pouvoir d'enquête.
Si vous avez un pouvoir d'enquête et si vous voulez faire venir devant
vous certains témoins qui doivent apporter des documents, s'ils viennent
sans les documents, il faut qu'il y ait une sanction quelque part.
M. Filion: Je saisis cela. Les sujets d'enquête de... Quand
on dit "conseil", on veut dire le conseil de la communauté, n'est-ce
pas?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Le conseil ou une des commissions du conseil de la
communauté peuvent s'interroger sur n'importe quoi. Ils peuvent
s'interroger sur !e bien-fondé de telle route ou sur le
bien-fondé de telle disposition concernant, je ne le sais pas, à
la campagne, des clôtures, ou n'importe quoi. En deux mots, comme c'est
un corps politique, le sujet...
M. Marx: La commission...
M. Filion: Laissez-moi terminer. Le sujet est très
vaste.
M. Marx: Oui.
M. Filion: Ce n'est pas nécessairement de nature
judiciaire ou quasi judiciaire. Est-il normal, eu égard à la
charte, que je sois susceptible d'être poursuivi parce que je ne me suis
pas présenté devant un corps politique? En deux mots, si vous
voulez enquêter, vous faites une recherche, vous enquêtez et
quelqu'un ne vient pas vous voir; s'il ne vient pas vous voir, vous vous
organisez autrement.
Si un ministère décide d'enquêter sur... On parle
ici des petites enquêtes; on ne parle pas nécessairement d'une
enquête déclenchée, peu importe... Comme je le dis, on peut
enquêter sur un bout de trottoir à Hull. La communauté
régionale peut s'intéresser à n'importe quel sujet de sa
compétence. Je me demande s'il est normal et raisonnable de laisser aux
communautés régionales autant de pouvoir.
Ce qui m'inquiète un peu, c'est que le processus de
déclenchement de l'enquête dont on parle est quand même
relativement vaste. On dit: "Si, dans les affaires soumises au conseil ou
à ses commissions", c'est très vaste. Ensuite, "il est
nécessaire, dans l'intérêt de la communauté", c'est
très vaste.
M. Marx: Oui. On peut qualifier cela comme étant
très vaste si l'on veut. Il va de soi que, si le conseil excède
sa juridiction, il y a toujours des recours.
M. Filion: Oui.
M. Marx: Tout ce qu'on fait ici, ce n'est pas une révision
de toute la loi. Les questions que vous posez vont peut-être au coeur de
la loi et de ses dipositions. Ici, on essaie de restreindre les pouvoirs du
conseil. Je ne me prononce pas sur les questions que vous avez posées.
Le mandat que nous avons donné aux légistes et aux juristes
n'était pas de réviser le bien-fondé de toutes lois au
Québec.
M. Filion: Non, non.
M. Marx: Je comprends vos questions. Je ne me prononce pas, mais
je pense que ce sont de bonnes questions. Ce sont plutôt des questions
que le ministère des Affaires municipales aura à étudier.
Cela pourra se faire, étant donné que le ministre des Affaires
municipales propose d'adopter un code des municipalités.
Le Président (M. Kehoe): En théorie, il n'y a aucun
doute que la préoccupation du député de Taillon est bien
fondée. En pratique, est-ce que la Communauté régionale de
l'Outaouais, la CUM ou la CUQ font souvent des enquêtes dans ce domaine?
N'est-ce pas un pouvoir qui lui est conféré, mais qui est
très rarement utilisé? À toutes fins utiles, je me
souviens, depuis vingt ans... (11 h 15)
M. Marx: C'est un pouvoir qu'il n'a pas utilisé en
pratique. Mais c'est dans la loi et, en pratique, ce n'est pas utilisé
et cela ne pose pas de problème. Quand on fait une étude des lois
pour les rendre conformes à la charte, on voit une telle disposition. On
essaie de la corriger.
M. Filion: Si les pouvoirs d'enquête du conseil... Cela va
loin. On parle même des commissions du conseil. Alors, une
sous-commission..
M. Marx: Vous pouvez poser autant de questions que vous voulez,
M. le député de Taillon. C'est parce que nous n'avons pas le
mandat en vertu de la charte de faire plus qu'on en a fait. Puisqu'on n'a pas
le mandat de vraiment aller au fond de chaque loi et de la modifier, le cas
échéant, on a pensé et on pense encore que nous avons, par
cette modification, encadré davantage le pouvoir. Notre objectif est
très limité.
M. Filion: Je suis tout à fait d'avis que l'abrogation du
deuxième alinéa de l'article 64 s'imposait d'emblée.
Maintenant, je regarde la procédure qui va demeurer, après avoir
supprimé le deuxième alinéa. Je regarde le premier
alinéa qui va être maintenant rattaché directement au
troisième alinéa et je me dis: Étant donné qu'on
est en train d'examiner un article d'une loi eu égard à la
charte, est-ce qu'il n'existe pas dans nos lois des dispositions qui vont
carrément trop loin, en donnant è une commission d'un conseil de
la Communauté régionale de l'Outaouais des pouvoirs aussi grands
que ceux de sommer des gens à comparaître devant eux et à
produire des documents?
Je vous ferais remarquer que, d'ailleurs, ce serait peut-être bon
d'ajouter après "documents", comme on l'a fait dans d'autres lois depuis
le début de nos études, les "documents pertinents à son
enquête". On a un vaste pouvoir qui est contenu à l'alinéa
3.
On s'est penché sur l'alinéa 2, je veux bien; mais
l'alinéa 3 va loin. Ça va loin.
M. Marx: Mais...
M. Filion: Encore une fois, cela vient de me frapper à
l'instant. On a apporté des modifications pour permettre que le pouvoir
de réclamer des documents ne soit pas trop vaste. Et ici on parle de
documents, point, alors que ce sont des documents...
M. Marx: Oui, mais si le conseil excède sa
juridiction...
M. Filion: ...qui peuvent se rapporter de façon tout
à fait accessoire au sujet de l'enquête menée par une
sous-commission d'un conseil d'une communauté. Cela va loin, M. le
Président. Cela va très loin. Je comprends le ministre qui nous
dit: Je suis juste là pour abroger l'article 2. Mais moi je suis
là pour regarder l'ensemble de l'application de la charte et on veut
garantir aux gens un processus judiciaire équitable et des procès
impartiaux. Si une injustice se trouve au troisième alinéa de
l'article 64, ce n'est pas parce que le projet de loi ne le concerne pas qu'on
ne devrait pas faire notre travail à fond et d'une façon
raisonnable.
M. Marx: Je vais vous poser la question que vous m'avez
posée hier. Pensez-vous que cela va à l'encontre de la charte?
Est-ce que le premier alinéa va directement à rencontre de la
charte?
M. Filion: Le premier alinéa, non. M. Marx: On ne
le touche pas.
M. Filion: Le premier alinéa dit: On fait des
enquêtes.
M. Marx: Donc, on ne le touche pas.
M. Filion: On ne peut pas empêcher le monde de faire des
recherches ou des enquêtes. Mais, le troisième alinéa, je
ne suis pas sûr qu'il soit conforme à la charte. Je suis loin
d'être sûr de cela.
M. Marx: Une minute! Au premier alinéa, les
documents...
M. Filion: Je vais vous donner un exemple.
M. Marx: ...qu'il refuse de produire, c'est prévu à
la fin de ce premier alinéa qui dit: "...tous documents en sa position
ou son contrôle et qui peuvent se rapporter à une enquête ou
question, et qui sont décrits dans la citation".
M. Filion: Je vais vous donner un exemple.
M. Marx: L'alinéa 3 se réfère à
l'alinéa 1.
M. Filion: Supposons qu'une sous-commission d'un conseil d'une
communauté, pour faire la lumière sur une enquête qu'elle
mène ou un dossier qu'elle a à l'effet - je ne sais pas - de
faire une route à tel endroit plutôt que de la faire à tel
autre endroit ce faisant, elle décide d'examiner les titres des
propriétaires adjacents à la route projetée. Elle envoie
un subpoena à tout le monde, disant: Apportez tous vos titres. Est-ce
que vous comprenez ce que je veux dire? Il n'y a aucune balise pouvant se
rapporter à cette enquête ou à cette question
décrite dans la citation. À ce moment-là, si la personne
n'apporte pas ses documents, elle se retrouve devant la Cour municipale,
effectivement.
M. Marx: Est-ce que cela va à l'encontre de la charte?
M. Filion: C'est un corps politique.
M. Marx: Non, mais est-ce que cela va à l'encontre de la
charte?
M. Filion: II n'y a pas de guide de la Loi sur les commissions
d'enquête.
M. Marx: Hier, vous m'avez dit: Si cela ne va pas à
l'encontre de la charte, il n'y a vraiment pas de raison de toucher à
cela. Je vous pose la même question maintenant.
M. Filion: Je pose la question: C'est un corps politique et ces
articles ne sont pas soumis à la Loi sur les commissions
d'enquête...
M. Marx: Oui, mais la question que je pose au
député de Taillon, parce que je veux que l'Opposition soit
cohérente... Ils sont déjà responsables...
M. Filion: Je pense que...
M. Marx: Si cela ne va pas carrément à l'encontre
de la charte, on n'a pas le mandat de la modifier. Hier, on a voulu, à
l'article 78, rendre quelque chose plus souple et vos interventions, la
vôtre et principalement celle de votre collègue de Chicoutimi
allaient dans ce sens: cela ne va pas à l'encontre de la charte et ainsi
de suite. Cela a pris une heure. Maintenant, est-ce que cela va à
l'encontre de la charte? Si oui, on est prêt à modifier cela. Il
faut que cela aille carrément à l'encontre de la charte.
M. Filion: Je vais vous répondre oui. Je
pense qu'il faudrait enlever, dans le premier alinéa, les mots
"qui peuvent se rapporter". On devrait dire "qui se rapportent", comme on l'a
fait dans les autres lois.
M. Marx: Peut-être que "peuvent" c'est un droit,
dirais-je.
M. Filion: On devrait le dire.
M. Marx: II y a beaucoup de "peuvent" dans les lois qui veulent
dire des droits. Je vous réfère...
M. Filion: Au juge Pigeon.
M. Marx: ...au juge Pigeon, voilà!
M. Filion: Je soulève le cas; je ne veux pas en faire un
plat.
M. Marx: Adopté, M. le Président.
M. Filion: Laissez-moi terminer, M. le ministre. Je
soulève te cas. Quant à moi, on ne finirait pas ce matin, c'est
clair.
Je vais faire fouiller cela un peu. Je suis sûr que si je veux
revenir, à la fin de l'étude de notre projet de loi, sur un
article qu'on aura déjà adopté, vous serez tout ouïe
à mes propos. Je ne veux pas retarder l'étude du projet de loi,
mais, d'un autre côté, je m'interroge encore.
M. Marx: Si cela ne se rapporte pas à l'enquête, le
tribunal va évaluer cela, le cas échéant. Si on demande
à quelqu'un d'apporter ses factures de nettoyage...
M. Filion: Oui.
M. Marx: Je peux vous donner des exemples. On fait enquête
et on pose des questions sur son mariage, sur son style de vie. On lui demande
d'apporter son certificat de mariage. Pour moi, c'est un document qui ne se
rapporte pas à l'enquête, mais je ne vais pas mettre dedans
que...
M. Filion: II y a un autre problème, celui du corps
politique qui assigne les gens. Même votre ministère, s'il fait
une enquête, n'a pas ce pouvoir. M. le ministre, pourquoi une
sous-commission d'un conseil d'une communauté régionale
aurait-elle ce pouvoir?
M. Marx: Je propose que votre collègue M. Dufour, le
député de Jonquière, pose cette question, au salon bleu,
au ministre des Affaires municipales.
M. Filion: C'est important, M. le ministre. Ne prenez pas cela
à la légère.
M. Marx: Non, je ne prends pas cela à...
M. Filion: Vous prenez mes propos à la
légère. C'est important. Si votre ministère
-répondez à cela - fait une enquête, il n'a aucun pouvoir
de contraindre les gens et de les amener devant les tribunaux ensuite. Encore
une fois, je le répète: pourquoi une sous-commission
chargée du zonage agricole dans un conseil de communauté
régionale aurait-elle le droit de le faire?
M. Marx: II y a deux choses. Premièrement, vous l'avez
admis, cela ne va pas carrément à l'encontre de la charte.
M. Filion: Puis l'autre affaire: il faudrait peut-être
restreindre la notion de document...
M. Marx: La deuxième chose, le deuxième point,
c'est que, si un article ne va pas carrément à rencontre de la
charte, il faut l'interpréter en fonction et dans le sens de la charte.
Donc, cela ne va pas à l'encontre, il faut l'interpréter dans le
sens de la charte. On enquête sur cela davantage. Je pense qu'on ne peut
pas demander au ministère de la Justice de faire plus, même si on
parle de cela pendant trois heures parce qu'on n'a pas le mandat d'aller plus
loin.
M. Filion: Regardez, M. le ministre, cet article va loin. Lisez
avec moi le début de l'article 64: "Si, dans les affaires soumises au
conseil ou à ses commissions, il est nécessaire, dans
l'intérêt de la communauté, de faire élucider des
questions de fait par des témoins interrogés sous serment ou de
toute autre manière, ou s'il devient également nécessaire,
dans l'intérêt de la communauté, de faire des
enquêtes pour établir la vérité - cela devrait
être la véracité - des représentations faites au
conseil concernant les matières...". Cela va loin. Si je fais des
représentations au conseil, cela peut être un accessoire. Cela
peut être que je dis que je suis marié alors que je ne le suis
pas, pour reprendre votre exemple. À ce moment, le conseil ou sa
commission aurait le pouvoir de m'interroger sur la représentation que
j'ai faite.
M. Marx: C'est une bonne optique d'adopter sur division.
D'accord?
M. Filion: Je le veux bien, M. le ministre, mais je...
M. Marx: Sur division, M. le Président?
M. Filion: ...vais vous dire que j'aimerais beaucoup qu'on adopte
le projet de loi...
M. Marx: Oui, mais pas chaque article unaniment.
M. Filion: ...unanimement comme tous les projets de loi, sauf
erreur, qui ont modifié la charte et qui découlent de la charte.
Cela a toujours été fait de consentement entre les
parlementaires, peu importe leur côté de la Chambre.
M. Marx: Mais ici...
M. Filion: Je vous le soulève.
M. Marx: ...j'ai une certaine responsabilité et mon mandat
est limité en vertu de la charte des droits aussi. Les questions que
vous posez sont bien posées, mais il faudrait peut-être les poser
dans le cadre de l'étude de la Loi sur la Communauté
régionale de l'Outaouais. Nous sommes devant un point assez
précis. Je suis d'accord avec les questions que vous posez, mais ce
serait plutôt au ministre des Affaires municipales, dans le cadre d'une
étude de la Loi sur la Communauté régionale de
l'Outaouais, d'y répondre. Je suis très conscient des points que
vous avez soulevés.
M. Filion: C'est vous qui êtes le jurisconsulte du
gouvernement. La première chose que le ministre des Affaires municipales
va faire, il va venir vous voir. Il va consulter votre ministère. Il va
demander: Est-ce que, oui ou non, ces pouvoirs ne sont pas un peu
exorbitants?
M. Marx: On va lui dire ce qu'on pense. On va faire faire une
étude. J'espère que les 27 ministres ne viendront pas me voir le
même jour pour toutes leurs lois. On aurait une journée assez
remplie!
M. Filion: C'est une grosse "job", M. le ministre, être
ministre de la Justice, jurisconsulte du gouvernement et Procureur
général. Même si on n'est pas Solliciteur
général, c'est une grosse "job". Les gens vous ont élu le
2 décembre pour la faire et tout, je sais que cela fait beaucoup de
travail,
M. Marx: Ils ont bien fait! Je pense, M. le député
de Taillon, que l'Opposition est d'accord avec le projet de loi en
général. Si elle a des réserves sur l'article 123, on peut
l'adopter sous réserve des points que vous avez soulevés.
M. Filion: En deux mots, je suis prêt à adopter
l'article, mais dites-moi seulement qu'on va peut-être s'en reparler et
que quelqu'un peut jeter un coup d'oeil là-dessus et me dire...
M. Marx: D'accord.
M. Filion: Cela ne me fait rien, je ne suis pas orgueilleux, M.
le ministre. Vous me direz: Vous avez complètement tort, un semblable
pouvoir existe déjà et on considère que le pouvoir
d'enquête est suffisamment encadré pour permettre le plein
exercice des droits et libertés de la personne.
M. Marx: Je vais demander à quelqu'un de...
M. Filion: À ce moment, si jamais un citoyen est aux
prises avec cela, je dirai: Le ministre de la Justice m'a dit cela en
commission parlementaire, et c'est reproduit au Journal des débats. Le
député de Sainte-Marie pourra faire de même avec les
électeurs qui viendront le voir dans son bureau et qui seront aux prises
avec un subpoena envoyé par une sous-commission du logement de la
Communauté urbaine de Montréal. (11 h 30)
M. Marx: On prend note de votre intervention sur cet article et
on va écrire une lettre au ministre des Affaires municipales pour
souligner le point que vous avez soulevé.
M. Filion: Vous allez regarder cela?
M. Marx: Oui, oui. On va souligner cela au ministre.
M. Filion: Si vous me dites que vous allez regarder cela, cela
va.
M. Marx: On va porter cela à l'attention du ministre des
Affaires municipales.
Le Président (M. Kehoe): L'article 123 est-il
adopté?
M. Filion: Adopté, M. le Président.
Juste en passant, on me signale que le député de
Jonquière est en Chambre avec le ministre des Affaires municipales sur
des projets de loi. C'est pour cela que ça retarde. Normalement, il
pourrait être ici vers midi.
M. Marx: II n'y a pas de problème. On peut continuer.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 124.
M. Marx: Est-ce qu'on va lui écrire une lettre?
M. Filion: C'est la même chose.
À bien y penser, M. le Président, est-ce que je peux
changer mon vote sur un article à la fin de l'étude d'un projet
de loi?
Le Président (M. Kehoe): À la fin?
M. Filion: À la fin. Parce que, si
jamais je n'ai pas de nouvelle du ministre de la Justice, j'aimerais
mieux inscrire ma dissidence.
Le Président (M. Kehoe): J'imagine qu'il faudra
procéder à une nouvelle étude de l'article et un nouveau
vote sera pris à ce moment-là.
M. Filion: D'accord, Oui, probablement. À ce
moment-là, pour l'article 123, je vous demanderais d'inscrire ma
dissidence. Si le ministre revient à la fin de l'étude du projet
de loi ou à n'importe quel moment avant et qu'il m'apporte certains
éclaircissements, à ce moment-là, je demanderai à
réétudier...
Le Président (M. Kehoe): C'est cela. Mais pour le
moment...
M. Filion: ...ces articles. Mais, pour le moment, je vous
demanderais d'inscrire ma dissidence.
Le Président (M. Kehoe): Adopté sur division.
M. Filion: Donc, que l'article soit adopté sur division.
C'est la même chose pour l'article 124. C'est le même article.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre. Les articles 122
et 123 sont adoptés sur division.
M. Filion: Les articles 123 et 124.
Le Président (M. Kehoe): Les articles 123 et 124, sur
division.
M. Filion: Comme je l'ai dit, M. le ministre, vous étiez
pris avec vos...
M. Marx: Ce n'est pas une prise...
M. Filîon: Non, non, mais comme je l'ai dit, si, d'ici la
fin de l'étude du projet de loi, vous m'en reparlez, à ce moment,
je demanderai à réétudier le projet de loi et je pourrais
changer...
M. Marx: L'article 123...
M. Filion: Pour le moment, j'inscris ma dissidence sur l'article
123. Pour l'article 124, c'est la même chose, mais pour la Loi sur la
Communauté urbaine de Montréal.
M. Marx: Oui, pour l'article 123, comme je vous l'ai dit, je vais
porter vos remarques à l'attention du ministre des Affaires
municipales.
Loi sur la Communauté urbaine de
Montréal
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 125.
L'article 124 est adopté sur division aussi.
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 125.
M. Marx: L'article 125... M. Filion: L'article 125...
M. Marx: ...modifie l'article 134 de la Loi sur la
Communauté urbaine de Montréal. C'est l'article 125.
M. Filion: Cela a bien de l'allure. M. Marx: L'article
126...
Le Président (M. Kehoe): Adopté. L'article 126?
M. Marx: ...modifie l'article 135 de la Loi sur la
Communauté urbaine de Montréal.
M. Filion: Cela a bien de l'allure.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 127.
M. Marx: L'article 127 modifie l'article 151.3 de la Loi sur la
Communauté urbaine de Montréal.
M. Filion: Cela a bien de l'allure.
Le Président (M. Kehoe): L'article 128?
M. Marx: II modifie l'article 151.4 de la Loi sur la
Communauté urbaine de Montréal.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 129?
M. Marx: II modifie l'article 153.3 de la Loi sur la
Communauté urbaine de Montréal.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 130?
M. Filion: Adopté.
Loi sur la Communauté urbaine de
Québec
Le Président (M. Kehoe): L'article 131?
M. Filion: Sur division.
M. Marx: L'article 131? Pourquoi?
Le Président (M. Kehoe): Sur division?
M. Filion: C'est la même chose que les articles 123 et 124,
sauf que c'est pour la Communauté urbaine de Québec.
M. Marx: D'accord.
Loi sur les compagnies de fidéicommis
Le Président (M. Kehoe): L'article 132?
M. Filion: Les seuls qui sont condamnés aux travaux
forcés aujourd'hui, ce sont les députés et les ministres.
Je suggère qu'on adopte...
M. Marx: On me signale que les fonctionnaires le sont aussi.
M. Filion: Les fonctionnaires aussi. Des voix: Ha! Ha!
Ha!
M. Marx: Je dirais que, ces jours-ci, ce sont les fonctionnaires
même plus que les députés.
M. Filion: Je suis d'accord avec vous. Donc, on va les supprimer
pour les autres personnes et pour les fidéîcommissaires.
M. Marx: Cela va forcer! Qu'est-ce que l'on...?
M. Filion: Bien oui. C'est une loi qui n'avait jamais
été regardée et, à un moment donné, quand
vous êtes tombé là-dessus, cela a dû vous sauter dans
le visage.
M. Marx: Je ne pense pas que l'on ait les travaux forcés
maintenant.
M. Filion: Bien non.
M. Marx: Peut-être qu'on peut être condamné
à regarder la télévision toute la journée ou je ne
sais pas.
M. Filion: On aimerait que...
M. Marx: Travaux forcés pour les députés
pendant trois jours.
M. Filion: On aimerait cependant que le gouvernement travaille un
peu plus fort.
Une voix: ...
M. Filion: C'est vous qui le dites.
M. Marx: 133 et 134, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 132 est
adopté?
M. Filion: Oui, oui.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. Article 133?
Loi sur la conservation et la mise en valeur de la
faune
M. Filion: II est adopté sans faux signe politique.
Article 133? Il y a bien des choses là-dedans. Je vais consulter mes
notes. Peut-être que je peux vous entendre...
M. Marx: On peut suspendre.
M. Filion: Si on peut vous entendre dans un premier temps, M. le
ministre...
M. Marx: Non, ce n'est pas cela.
Le Président (M. Marcil): L'article 133 est-il
adopté?
M. Marx: Les articles 133 et 134 modifient les articles 15 et
15.1 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune. Oui.
L'article 15 autorise la perquisition sans mandat dans tout lieu autre qu'une
maison d'habitation dès que l'agent ou l'auxiliaire de conservation de
la faune a des motifs raisonnables de croire qu'il se trouve un animal ou de la
fourrure détenue contrairement à cette loi ou un objet ou un
animal qui a servi à commettre une infraction à cette loi. Les
modifications proposées prévoient que, sauf urgence, la
perquisition doit être autorisée par un mandat
délivré par un arbitre impartial suivant les conditions
établies par la jurisprudence, soit la dénonciation sous serment,
s'il y a des motifs raisonnables de croire que l'infraction à la loi est
ou a été commise et que des éléments de preuve se
trouvent dans le lieu visé. Ainsi, l'article 15 prévoira la
règle générale de la perquisition avec mandat et l'article
15.1 prévoira l'exception de la perquisition sans mandat dans les cas
d'urgence.
Les conditions énoncées pour la perquisition sans mandat
sont les mêmes que celles que l'on retrouve dans l'article 9.1 de la Loi
sur les poursuites sommaires, proposé par l'article 247 du
présent projet.
M. Filion: D'une part, M. le ministre, si je comprends bien la
portée de l'amendement, autrefois les agents de conservation de la faune
ne pouvaient pas entrer dans une maison d'habitation et, maintenant, ils vont
pouvoir le faire?
M. Marx: Même dans un bureau d'avocats, s'ils ont un
mandat.
M. Filion: Non, mais avant? L'actuel article 15 ne permettait pas
à un agent de conservation de la faune d'entrer dans une maison
d'habitation.
M. Marx: C'était sans mandatl M. Filion: Oui,
d'accord, bien sûr.
M. Marx: Mais, avec un mandat, on peut aller n'importe
où.
M. Filion: Oui, d'accord, c'est le premier point. Maintenant, ils
peuvent aller partout...
M. Marx: Aller n'importe où avec un mandat.
M. Filion: ...mais selon les critères qu'on a
déjà établis et selon un processus ou une procédure
judiciaire plus conforme?
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: On se comprend sur cela.
M. Marx: Oui.
M. Filion: C'est cela la portée de l'amendement?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Juste un détail...
M. Marx: Oui.
M. Filion: C'est un détail. Vous dites à l'article
15, 2 :"... qu'une telle infraction est ou a été commise et qu'un
animal, du poisson, un chien ou de la fourrure ou un objet visé..." Je
ne vois pas pourquoi vous ajoutez le mot "chien". Un chien, c'est un animal,
c'est compris dans le mot "animal".
M. Marx: À quel article?
M. Filion: L'article 15, tel que le propose le projet de loi,
à la cinquième ligne de 2 . Vous dites:"... un animal, du poisson
ou un chien..." Un chien, c'est un animall Je dis cela en passant.
Peut-être que dans la définition du mot "animal" le chien est
exclu et que là on le met, mais cela m'a frappé. C'est un
détail, mais j'ai l'impression que c'est cela. Un chien, ce n'est pas
dans les animaux définis par la loi sur la conservation de la faune,
est-ce cela?
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Parfait, c'est réglé.
M. Marx: On ne sait pas pourquoi.
Le Président (M. Marcil): Avant ils pouvaient entrer sans
mandat, mais, maintenant, on exige un mandat.
M. Marx: Oui.
M. Filion: Oui, c'est cela.
M. Marx: Le mot "animal" ne couvre pas le mot "chien" dans cette
loi.
M. Filion: Dans cette loi. Ce n'est pas du gibier qu'on chasse
habituellement.
M. Marx: Peut-être que le ministre qui a proposé
cela au début, dans la première loi, n'a pas trouvé qu'un
chien, c'était un animal parce que...
M. Filion: Non, ce n'est pas cela. L'idée est la suivante:
c'est que le chien, on ne le chasse pas, ce n'est pas de la faune, ce n'est pas
du gibier. L'agent de conservation de la faune est surtout là, non pas
pour protéger les chiens, mais pour protéger la faune. Là,
on l'ajoute. En tout cas, peu importe!
Le Président (M. Marcil): Adopté?
M. Filion: Un chien qui a servi à commettre une
infraction, cela veut dire que ce sont les chiens de chasse
peut-être?
M. Marx: C'est cela, les chiens de chasse.
M. Filion: Six chiens de chasse... Une voix: ...sachant
chasser. M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Marcil): Cela va-t-il? Adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article 134,
adopté.
M. Marx: L'article 135.
Le Président (M. Marcil): II y a un amendement, je crois,
à l'article 135? Est-ce que l'article 134 est adopté?
M. Marx: Oui, les articles 133 et 134 sont ensemble.
M. Filion: C'est ensemble.
Le Président (M. Marcil): Donc, l'article 134 est
adapté.
M. Marx: Oui, et l'article 133 aussi.
M. Filion: M. le Président, il serait bon de souligner...
Vous faisiez un commentaire tantôt selon lequel, à l'article 134,
il existe un pouvoir de perquisition et de saisie pour l'agent de conservation
de la faune dans les cas où il y aurait urgence et où les
conditions, à son avis, sont remplies pour la délivrance d'un
mandat mais que la situation l'empêche de l'obtenir. Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 135. Il y a un amendement à l'article 135: Supprimer, dans la
troisième ligne du premier alinéa de l'article 74, ce qui suit:
"d". C'est un gros amendement.
M. Marx: L'article 135 modifie l'article 74 de la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune. L'amendement, c'est seulement
pour corriger une erreur de français.
Le Président (M. Marcil): Cela va? Adopté?
M. Filion: Ce ne sera pas long, juste un détail. Oui, mais
l'amendement est irrégulier. Il n'y a pas de "d"'. L'amendement est
irrégulier selon ma... J'ai l'original du projet de loi devant moi et il
n'y a pas de "d". C'est un détail. On dit que le "d"' est de trop, mais
il n'y en a pas dans le projet de loi.
Une voix: Oui, ils l'ont enlevé.
M. Marx: On l'enlève. À l'article 135, modification
proposée. Avez-vous cela, modification proposée?
M. Filion: Ce que je dis, M. le ministre, c'est que vous nous
avez proposé un papillon...
M. Marx: Oui.
M. Filion: ...mais le papillon veut supprimer quelque chose qui
n'existe pas.
M. Marx: Cela existe dans la modification proposée: "Le
ministre peut donner l'ordre d'inspecter à toute heure raisonnable un
étang de pêche, un étang d'élevage, un vivier de
poissons, d'appâts... C'est ce "d".
Le Président (M. Marcil): M. le ministre, ici à
l'article 74, le "d" n'apparaît pas comme tel. Dans l'ancien article, il
apparaissait, mais ici, dans le texte tel que déposé, il
n'apparaît pas.
Une voix: Au début de la troisième ligne.
Le Président (M. Marcil): ...d'appâts.
Ah! Excusez-moi.
M. Filion: Ah! C'est le "d" qui va avec appâts.
Le Président (M. Marcil): Un vivier de poissons,
appâts ou un établissement piscicole.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: ...poissons, appâts. Ahï mon Dieu,
Seigneur!
Le Président (M. Marcil): D'accord, on enlève le
"d"'. C'est cela? L'amendement est-il adopté?
M. Filion: Je n'aurais jamais dû me mêler de
cela.
Le Président (M. Marcil): L'amendement est-il
adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article 135 est adopté
tel qu'amendé. J'appelle l'article 136.
M. Marx: L'article 136 modifie l'article 168 de la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune. L'article 136 oblige le juge qui
impose une pénalité pour certaines infractions à cette loi
à confisquer les biens saisis. La modification proposée laisse la
discrétion au juge de prononcer ou non la confiscation, confiant ainsi
à un arbitre impartial le soin d'apprécier les
intérêts opposés de l'État et du particulier.
Toutefois, elle maintient l'obligation de confisquer l'animal à fourrure
ou le poisson chassé ou pêché illégalement puique la
personne n'a aucun droit sur ces fourrures ou gibiers.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 137.
M. Filion: M. le Président, voulez-vous suspendre pour
deux minutes?
M. Marx: Nous allons suspendre pour...
M. Filion: Je commence à lire moins vite.
M. Marx: ...dix minutes, cinq minutes.
Le Président (M. Marcil): Suspendu pour quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 49)
(Reprise à 12 h 13)
Le Président (M. Kehoe): La commission va reprendre son
travail. J'appelle l'article 137. M. le ministre.
M. le ministre, l'article 137. À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Marx: On a un amendement à proposer, un article
136.1.
Le Président (M. Kehoe): Un article 136.1.
Loi sur les corporations de cimetières
catholiques romains
M. Marx: Un nouvel article, oui, pour modifier la Loi sur les
corporations de cimetières catholiques romains. L'article 136.1 se lit
comme suit: "136.1 l'article 36 de la Loi sur les corporations de
cimetières catholiques romains (L.R.Q., chapitre C-69) est
modifié par le remplacement dans la première ligne, des mots "en
tout temps" par les mots "à toute heure raisonnable".". Il s'agit juste
de mettre "à toute heure raisonnable".
Une voix: Très raisonnable.
M. Filion: Mais, dans cette loi, M. le ministre, il y a un
pouvoir d'inspection des cimetières catholiques romains, c'est cela?
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Qu'est-ce qu'ils font? Ils vont dans les
cimetières? Ils font quoi? Excusez, peut-être que, si on avait une
copie de la loi à me fournir rapidement, vu que c'est un amendement, je
pourrais juste voir.
M. Marx: Oui.
M. Filion: En même temps, vous savez que je m'instruis, M.
le ministre. Je fais le tour de toute la législation, voyez-vous.
M. Marx: À l'article 36 de la loi sur les
cimetières, on prévoit ce qui suit: "Le visiteur peut en tout
temps visiter la corporation et se rendre compte de tout ce qui concerne
l'administration et la régie de ses oeuvres et entreprises. Il peut,
mais sans affecter les droits des tiers, l'obliger à faire tout ce qu'il
juge utile et nécessaire pour la régie, l'administration et le
perfectionnement de telles oeuvres et entreprises et à cesser de faire
tout ce qu'il juge inapproprié ou non nécessaire pour telles
fins."
M. Filion: Qu'est-ce qu'ils vont inspecter exactement? Je n'ai
pas saisi le début de la phrase.
M. Marx: Inspecter "tout ce qui concerne l'administration et la
régie de ses oeuvres et entreprises".
M. Filion: Quelles oeuvres et entreprises? Est-ce que ce sont les
fabriques? Pas les fabriques mais...
M. Marx: Non, ce sont les corporations des cimetières.
M. Filion: Les corporations des cimetières. Alors, ils
vont continuer à avoir le droit d'aller se promener dans les
cimetières à toute heure raisonnable le jour de l'Halloween?
Adopté, M. le Président.
M. Marx: Merci.
Le Président (M. Kehoe): Article 137?
Loi sur les corporations de fonds de
sécurité
M. Marx: L'article 137 modifie l'article 57 de la Loi sur les
corporations de fonds de sécurité. L'article 57 prévoit
qu'un inspecteur nommé par l'Inspecteur général des
institutions financières a accès en tout temps aux documents
d'une corporation de fonds de sécurité. La modification propose
que l'inspection se fasse à des heures raisonnables et que l'inspecteur
s'identifie sur demande. D'accord?
M. Filion: C'est l'inspecteur de quel ministère ou de quel
organisme, M. le ministre?
M. Marx: L'Inspecteur des institutions financières.
M. Filion: Ah! C'est ça. D'accord., Le Président
(M. Kehoe): Article 138? Loi sur le courtage immobilier
M. Marx: L'article 138 modifie l'article 16 de la Loi sur le
courtage immobilier. D'accord?
Le Président (M. Kehoe): Avec tous ses
sous-paragraphes?
M. Marx: Le paragraphe c) du premier alinéa de l'article
16 prévoit que le surintendant du courtage immobilier a le pouvoir de
suspendre ou de révoquer le permis ou le certificat d'un courtier, agent
d'immeubles ou constructeur qui a été déclaré
coupable d'un acte criminel. La modification vise à restreindre cette
possibilité aux infractions au Code criminel prévues dans les
articles énumérés dans ce nouveau paragraphe c).
M. Filion: M. le ministre, je veux juste regarder deux articles
en même temps pour bien comprendre la portée de mon argument.
L'article 141 - il est trois articles plus loin de la Loi sur les courtiers
d'assurances -qu'on va étudier dans quelques minutes ou le texte actuel
de l'article 6, sauf erreur, va dire la même chose que l'article 16 c) de
la Loi sur le courtage immobilier. Il dit la même chose. Il dit: "c)
d'être déclaré coupable d'un acte criminel par jugement
définitif d'un tribunal compétent." L'article 16 c) nous dit: a
été déclaré coupable d'un acte criminel. En tout
cas, c'est le même principe.
Dans le cas de la Loi sur les courtiers d'assurances, la formule retenue
par le projet de loi est la suivante: "c) d'être déclaré
coupable, par jugement définitif, d'un acte criminel ayant un lien avec
la profession de courtier d'assurances."
Dans le cas de la Loi sur le courtage immobilier, on a choisi une autre
formule qui est celle d'une énumération d'accusations qui sont
très vastes, qui ne sont pas nécessairement reliées
directement ou indirectement même, à la Loi sur le courtage
immobilier. En deux mots, on va être beaucoup plus sévère
en ce qui concerne les requérants courtiers immobiliers qui auraient pu
être déclarés coupables d'un acte criminel qu'on ne va
l'être pour les requérants courtiers d'assurances. Parce que dans
le cas...
M. Marx: Ce n'est pas cela. M. Filion: Laissez-moi
terminer.
M. Marx: M. le Président, ce n'est pas cela. Je vais vous
expliquer pourquoi cette différence dans les deux articles. Le
surintendant ou les personnes en courtage immobilier étaient capables de
définir ou de prévoir ou de faire la liste des infractions
reliées au courtage immobilier. D'accord?
Dans d'autres domaines, ils n'ont pas fourni une telle liste, ils ont
trouvé qu'ils n'étaient pas préparés pour faire une
telle liste; donc, on a mis une clause plutôt générale.
Comprenez-vous? C'est une question d'opportunité.
M. Filion: M. le ministre, je n'achète pas cela du tout et
je vais vous dire pourquoi. Par exemple, l'article 329 du Code criminel est
relatif à l'envoi de messages sous un faux nom; l'article 324, relatif
à la fabrication de faux; c'est très large, fabriquer un faux; on
a la fraude, l'extorsion, le vol, évidemment.
En deux mots, qu'est-ce qu'on vise? Pourquoi la charte vient-elle nous
imposer des modifications? Parce qu'on ne veut pas qu'un individu soit
pénalisé indûment du fait qu'il ait été
trouvé coupable d'un acte criminel. Le fait, pour les requérants
courtiers d'immeubles, qu'on soit capable d'énumérer toutes les
infractions du Code criminel relatives au courtage immobilier -mais ce n'est
pas nécessairement relatif au courtage immobilier - cela va créer
un cadre qui va être trois fois plus sévère d'autant plus
qu'il y a peut-être des infractions...
M. Marx: Quelle est votre proposition?
M. Filion: Ma proposition, c'est qu'on se branche d'un
côté ou de l'autre. Dans ce sens, carrément, je favorise
qu'on adopte la formule que vous avez retenue pour l'article 141,
c'est-à-dire créer un lien et ce sera, à ce moment,
à l'organisme de définir si l'infraction a un lien ou non.
Remarquez que je suis prêt à en discuter. Il s'agit juste
de le trouver. C'est parce que je n'aime pas du tout le principe de
l'énumération, de deux systèmes différents.
M. Marx: On va suspendre pour quelques minutes.
Le Président (M, Kehoe): Les travaux de la commission sont
suspendus pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 25)
(Reprise à 12 h 27)
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre.
M. Marx: Nous comprenons l'intervention du député
de Taillon et on va essayer de trouver une formule qui est la même pour
toutes ces lois.
M. Filion: Oui.
M. Marx: C'est parce qu'on n'a pas de liste pour les courtiers
d'assurances. On va utiliser la formule générale pour la Loi sur
le courtage immobilier.
M. Filion: Vous comprenez mon argument?
M. Marx: Oui, ah oui.
M. Filion: C'est parce qu'une liste, c'est tenter
d'énumérer...
M. Marx: Ce n'est pas cohérent, si vous voulez, mais ce
n'est pas illogique.
M. Filion: C'est cela. Une liste vient donner un cadre qui est
trop rigide.
M. Marx: Vous comprenez comment on a préparé ces
projets de loi.
M. Filion: Oui, je le comprends. M. Marx: On a
consulté. M. Filion: C'est cela.
M. Marx: II y a des gens qui étaient en position de nous
faire une liste et il y en a d'autres qui ont dit: C'est bien difficile, on ne
peut pas.
Le Président (M. Kehoe): Si je comprends bien, M. le
ministre, on va suspendre les articles 138 et 142 jusqu'à ce que vous
trouviez une formule. On va revenir là-dessus plus tard.
M. Marx: Oui, c'est cela.
M. Filion: Ce n'est pas l'article 142, M. le Président.
C'est l'article 141.
M. Marx: C'est l'article 138 seulement.
Le Président (M. Kehoe): Oui, mais l'article 142, est-ce
qu'il va avec l'article 141?
M. Marx: Non, l'article 138 seulement.
Le Président (M. Kehoe): L'article 138 seulement.
M. Marx: Oui.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Kehoe): Suspendu. J'appelle l'article
139.
M. Marx: L'article 139 modifie l'article 21 de la Loi sur le
courtage immobilier. Le deuxième alinéa de l'article 21
prévoit que le surintendant du courtage immobilier ou toute personne
qu'il autorise par écrit a en tout temps accès à tous les
documents d'un courtier ou agent d'immeubles. C'est une modification pour
prévoir: "à toute heure raisonnable". Je signale que la Loi sur
le courtage immobilier est de la responsabilité du ministre de la
Justice.
M. Filion: Il n'y pas de problème là.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Taillon, est-ce que l'article 139 est adopté?
M. Filion: Oui, je suis juste en train de procéder
à une dernière vérification.
M. Marx: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Article 140?
M. Marx: L'article 140 modifie l'article 23.1 de la Loi sur le
courtage immobilier. La proposition vise à compléter la
démarche assurant la conformité de l'exercice du pouvoir
d'inspection en exigeant que le surintendant ou le représentant qu'il a
désigné s'identifie lorsqu'il exerce ce pouvoir.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 141 est suspendu.
Article 142?
M. Marx: Non. C'est l'article 138.
Le Président (M. Kehoe): Ah! C'est vrai. C'est l'article
138. Article 141?
Loi sur les courtiers d'assurances
M. Marx: L'article 141 modifie l'article 6 de la Loi sur les
courtiers d'assurances.
M. Filion: Sur l'article 141, juste pour m'exprimer à fond
auprès de vous, M. le ministre, et auprès de mes
collègues, ce que je disais tantôt à propos
d'énumérer une liste d'infractions qu'un individu aurait pu
commettre à l'âge de 19 ans, disons, mais qui n'ont aucun rapport
avec le métier qu'il veut exercer, cela pourrait devenir beaucoup plus
sévère que la mention qui est faite à l'article 141 qui,
elle, laisse une place, premièrement, au jugement. Peut-être que,
d'une certaine façon, on dira que cela donne une plus grande latitude,
c'est vrai, mais c'est pour une plus grande justice. L'idée de base de
la modification que je suggérais, M. le ministre, finalement, c'est:
Pourquoi créer deux régimes différents alors qu'on peut
fort bien, en généralisant, je pense...
M. Marx: C'est accepté, M. le député.
M. Filion: D'accord. Mais je veux quand même, pour les fins
du journal, etc., me faire comprendre comme il faut. Si on peut arriver
à instaurer un régime semblable d'une profession à
l'autre, je pense qu'on réduit les risques de préjudice à
l'égard de tous les requérants qui voudraient exercer de
semblables métiers. C'est le but de la remarque que j'ai faite
tantôt. Je suis heureux que vous l'ayez retenue rapidement.
Ayant pratiqué le droit criminel et ayant eu affaire à
votre ministère en plus pour des gens de mon comté qui ont
demandé des permis de courtage immobilier, mais qui avaient
déjà un dossier judiciaire, je dois vous dire que j'ai connu les
deux côtés de la médaille. Dans un des cas, je dois vous
dire qu'il s'agissait effectivement de l'article 329 qui est une "bebelle".
C'est cela qu'un de mes électeurs avait commis quand il avait 19
ans.
M. Marx: L'article 330?
M. Filion: Non, l'article 329, des messages sous un faux nom.
C'est une "bebelle" qui avait joué... peu importent les circonstances.
Lui n'avait jamais demandé le pardon. Là, il voulait avoir son
permis de courtage immobilier. À ce moment-là, les gens, vos
fonctionnaires qui étaient très bien, m'ont bien expliqué
que des modifications s'en venaient, etc. Ils m'ont dit que des amendements
s'en venaient. C'est au printemps dernier que vous avez déposé le
projet de loi et j'ai retrouvé cette énumération.
Imaginez-vous s'il fallait que mon cas soit tombé sous le coup de
l'article 329, alors que cela n'a rien à voir avec le métier
qu'il veut maintenant exercer. Il a maintenant plus de vingt ans et c'est un
gars sérieux. C'est pourquoi cela a vraiment attiré mon
attention. C'est tout.
M. Marx: Je suis d'accord avec vous, M. le député.
De toute façon, même si on ne fait pas cette modification, je
pense qu'il faut l'interpréter, dans la Loi sur les courtiers
d'assurances, en fonction de la charte québécoise. Il est donc
implicite qu'il faut que cela soit relié à l'emploi. Je pense
qu'il faut interpréter toute loi en fonction de l'article 18.1 et
trancher en faveur de la charte, s'il y a un doute.
M. Filion: D'un autre côté aussi, l'autre...
M. Marx: Si un doute surgit dans l'interprétation des
dispositions de la loi, il est tranché dans le sens indiqué par
la charte.
M. Filion: Oui.
M. Marx: Donc, si on ne le met pas, nous sommes d'accord avec
vous. C'est pourquoi on va modifier l'article 138, tel qu'indiqué.
M. Filion: Un dernier point. C'est que, d'un autre
côté, il existe aussi des infractions qui, à mon avis, sont
reliées ou peuvent être reliées au courtage immobilier et
qui ne sont pas contenues dans l'énurnération. Il y en aura
toujours.
M. Marx: D'accord.
M. Filion: Cela peut être n'importe quoi.
M. Marx: Cela peut être une nouvelle infraction.
M. Filion: Je vais vous donner un exemple. Cela peut être,
je ne sais pas, une tentative de viol, n'importe quoi. Le type ou le futur
courtier immobilier peut, sous prétexte d'aller visiter une maison
à la campagne, en profiter pour isoler une personne et l'attaquer, voie
de fait, peu importe. Je pense qu'il faut vraiment voir l'infraction dans sa
substance et non pas uniquement quant à l'énonciation des
dispositions du Code criminel.
M. Marx: Adopté. M. Filion: Parfait. M. Marx:
Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 141, adopté?
M. Filion: Adopté. M. Marx: Adopté. Le
Président (M. Kehoe): Article 142?
M. Marx: L'article 142 modifie l'article 25 de la Loi sur les
courtiers d'assurances. Je peux expliquer cette modification.
M. Filion: Oui, s'il vous plaît.
M. Marx: Le paragraphe 2 de l'article 25 prévoit que ni
l'inculpé ni son épouse ne peuvent être contraints de
témoigner devant le bureau de discipline de l'Association des courtiers
d'assurances de la province de Québec. La modification proposée
par l'alinéa 1° de l'article 142 vise à remplacer le mot
"épouse" par le mot "conjoint". Le paragraphe 3 de l'article 25
prévoit que toute personne au courant du témoignage d'un
témoin devant le bureau de discipline est tenue au secret, sauf le droit
des officiers et des membres du conseil d'administration ou de l'Inspecteur
général des institutions financières d'en être
informés dans l'exécution de leurs fonctions. La modification
proposée vise à restreindre l'obligation de cette personne aux
cas où il y a eu ordonnance de huis clos au cours de la séance.
Le bureau de discipline de l'association tient des audiences publiques. La
modification proposée par l'alinéa 3 de l'article 142 vise
à accorder au bureau de discipline la possibilité d'admettre des
ordonnances de non-publication soit pour protéger l'anonymat des
personnes impliquées ou concernées ou relativement aux audiences
mêmes du bureau.
M. Filion: Est-ce que cela va plus loin, M. le ministre, que
cela? II y a trois modifications là-dedans: "épouse", "conjoint",
pour cela, ça va, c'est clair; la deuxième modification, c'est
à la quatrième ligne du paragraphe 3: "Lorsqu'il y a ordonnance
de huis clos au cours d'une séance..." Remplacer le mot "toute"... Je ne
sais, je n'ai pas
vraiment saisi l'amendement. M. Marx: L'amendement...
M. Filion: À la quatrième ligne du paragraphe 3,
cela va se lire...
M. Marx: On va tout reprendre. Par l'insertion à la
quatrième ligne du paragraphe 3...
M. Filion: Je pense que cela ne marche pas.
M. Marx: ...avant le mot "toute", on met: "Lorsqu'il y a
ordonnance de huis clos au cours d'une séance, toute personne au courant
de ce témoignage est tenue au secret, sauf le droit..."
M. Filion: Pour cela, cela va. C'est le
troisièmement...
M. Marx: Le troisièmement.
M. Filion: C'est-à-dire l'addition, à la fin du
paragraphe 3, des mots: "Le bureau de discipline peut, s'il l'estime
nécessaire à l'intérêt public ou à la
protection de la vie privée d'une personne ou de sa réputation,
interdire la publication ou la diffusion des renseignements ou des..." Dans les
articles qu'on a étudiés plus tôt ce matin et qui sont en
suspens - quels articles sont en suspens en ce qui concerne le Code des
professions? - il me semble que cela allait plus loin. L'article 80 ou 81 du
projet de loi? Non, c'est la même chose. Le bureau de discipline peut,
s'il l'estime nécessaire à l'intérêt public ou
à la protection de la vie privée d'une personne ou de sa
réputation, interdire la publication..." L'article 80 est en suspens,
n'est-ce pas? Oui. On aurait peut-être avantage à garder en
suspens aussi, si vous le jugez à propos, le troisièmement de
l'article 142, si vous voulez, pour le reprendre à la suite des
recommandations et de l'étude que vous allez faire à la suite des
représentations du Barreau.
M. Marx: Pas d'objection.
M. Filion: Pardon?
M. Marx: Pas d'objection.
M. Filion: Pour avoir une certaine harmonie dans les
dispositions. Ce sont les courtiers d'assurances. Je sais que c'est une
corporation professionnelle, mais quand même c'est un métier.
M. Marx: D'accord, suspendu.
Le Président (M. Kehoe): Si je comprends, à
l'article 142, les paragraphes 1 et 2 sont adoptés et le paragraphe 3
est suspendu.
M. Filion: C'est cela.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 143.
Loi sur le crédit agricole
M. Marx: L'article 143 modifie les articles 27, 28 et 28.1 de la
Loi sur le crédit agricole. C'est une question d'inspection à des
heures raisonnables.
Le Président (M. Kehoe): L'article 143 est-il
adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 144.
Loi sur le crédit agricole à long terme
par les institutions privées
M. Marx: L'article 144 modifie l'article 30 de la Loi sur le
crédit agricole à long terme par les institutions
privées.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 145.
Loi favorisant le crédit à la production
agricole
M. Marx: L'article 145 modifie l'article 21 de la Loi favorisant
le crédit à la production agricole. Des heures raisonnables,
etc.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 146.
Loi sur le crédit forestier
M. Marx: L'article 146 modifie l'article 9 de la Loi sur le
crédit forestier.
M. Filion: C'est la même chose.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Taillon, est-ce que l'article...
M. Filion: J'attends le ministre qui était en discussion
avec ses collaborateurs et collaboratrices.
M. Marx: Oui. L'article 147.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 146 est
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Article 147?
M, Marx: Nous sommes à l'étude de l'article
147.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 147 est
adopté?
M. Filion: II y a un amendement, faites attention.
M. Marx: C'est une modification équivalente à celle
de l'article 18 de la Loi favorisant l'amélioration des fermes, visant
à prévoir que les inspections aient lieu à des heures
raisonnables, sauf exception, et que l'inspecteur soit tenu de s'identifier
s'il en est requis. Voici l'amendement proposé aujourd'hui: L'article
147 de ce projet de loi est modifié par l'insertion, dans la
troisième ligne du paragraphe 2 , après le mot "l'office", des
mots "ou par le prêteur, selon le cas". II s'agit d'une correction
d'ordre technique pour établir une concordance avec les articles
équivalents du projet de loi 92. D'accord! Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce adopté tel
qu'amendé?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 148.
Loi favorisant le crédit forestier par les
institutions privées
M. Marx: L'article 148 modifie l'article 41 de la Loi favorisant
le crédit forestier par les institutions privées. C'est une
modification équivalente à celle de l'article 27 de la Loi sur le
crédit agricole et visant à prévoir que les inspections
aient lieu à des heures raisonnables, sauf exception, et que
l'inspecteur soit tenu de s'identifier s'il en est requis.
M. Filion: Cela va, M. le ministre, adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 149.
Loi sur les décrets de convention
collective
M. Marx: L'article 149 modifie l'article 22 de la Loi sur les
décrets de convention collective. C'est encore une question d'heures
raisonnables.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 150.
M. Marx: M. le Président, j'ai un nouvel article à
proposer, l'article 149.1.
Le Président (M. Kehoe): L'article 149.1.
Loi sur le développement
des entreprises québécoises
dans le domaine du livre
M. Marx: Article 149.1, Loi sur le développement des
entreprises québécoises dans le domaine du livre. Insérer,
après l'article 149, ce qui suit: "Loi sur le développement des
entreprises québécoises dans le domaine du livre. "149.1
L'article 19 de la Loi sur le développement des entreprises
québécoises dans le domaine du livre (L.R.Q., chapitre D-8.1) est
modifié par l'addition, à la fin, des mots "ayant un lien avec
l'emploi de libraire et pour lequel elle n'a pas obtenu le pardon."
D'accord?
M. Filion: Je suis en train de faire une vérification. Le
pardon, M. le ministre, je m'excuse de revenir là-dessus, je sais que
c'est dans la charte. Est-ce qu'il y a une raison pour laquelle, dans l'article
149.1 que vous nous soumettez, au sujet de la Loi sur le développement
des entreprises québécoises dans le domaine du livre, on dit: "et
pour lequel elle n'a pas obtenu le pardon" alors que, dans l'article 141 qu'on
vient d'adopter, on ne l'inscrit pas? (12 h 45)
M. Marx: Dans la loi sur les libraires, il y a une clause
d'incapacité, d'inéligibilité de cinq ans. Donc, comme on
peut obtenir un pardon en moins de cinq ans, on a prévu un pardon.
M. Filion: Alors, d'accord. Je me souviens, j'avais saisi cela la
dernière fois.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Kehoe): L'article 149 et l'article 149.1
sont-ils adoptés?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 150.
Loi concernant les droits sur les
divertissements
M. Marx: L'article 150 modifie l'article 10 de la Loi concernant
les droits sur les divertissements.
M. Filion: Je vais juste vérifier mes
notes.
M. Marx: L'article 10 prévoit que, lorsqu'une
société ou une corporation est déclarée coupable
d'une infraction à la présente loi, le jugement peut, à
défaut de paiement par la corporation ou la société,
être exécuté contre les membres de la société
au contre le président, le gérant ou le représentant au
Québec de la corporation.
La modification proposée a pour but d'éviter qu'un tel
jugement ne puisse être exécuté contre ces personnes sans
qu'elles aient été assignées ou accusées
personnellement et qu'elles aient l'occasion de faire valoir leurs moyens de
défense.
Une voix: C'est très très bien. M. Filion:
Bien oui, très très bien. Le Président (M. Kehoe):
Adopté.
M. Filion: L'article 10 actuel est dérogatoire d'abord au
droit commun, bien sûr, parce qu'on a un jugement contre une corporation
et on peut l'exécuter contre des individus. Et on introduit avant la
possibilité d'exécuter contre des individus une procédure
impartiale.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adapté. J'appelle
l'article 151.
Loi concernant les droits sur les mines
M. Marx: L'article 151 modifie l'article 75 de la Loi concernant
les droits sur les mines. Le paragraphe b du deuxième alinéa de
l'article 75 prévoit que toute personne autorisée par le ministre
à faire une inspection afin de vérifier l'application de la Loi
concernant les droits sur les mines peut examiner tout
procédé...
M. Filion: Ça va. Adopté. M. Marx:
D'accord.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 152.
M. Filion: Adopté, également.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 153.
M. Filion: Avez-vous des commentaires?
M. Marx: J'ai des commentaires sur l'article 153. L'article 76
prévoit que le ministre de l'Énergie et des Ressources peut, avec
l'approbation d'un juge des sessions, pour toute fin relative à
l'application de la Loi concernant les droits sur les mines, autoriser par
écrit les personnes qui sont désignées à
s'introduire et à perquisitionner dans tout endroit pour y rechercher
les documents pouvant servir de preuve d'infraction à cette loi.
La modification propose que la perquisition ne puisse avoir lieu
qu'après avoir obtenu un mandat d'un arbitre neutre et impartial sur la
preuve établie sous serment de l'existence de motifs raisonnables et
probables de croire que l'infraction a été commise et que leséléments de preuve se trouvent à l'endroit
indiqué dans la demande.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 154.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 155. M. le ministre, sur l'article 155.
Loi concernant les enquêtes sur les
incendies
M. Marx: Si le député est d'accord.
M. Filion: C'est la déclaration sous serment.
M. Marx: Voulez-vous une explication? M. Filion: Oui.
M. Marx: L'article 12 proposé énonce les conditions
auxquelles le commissaire-enquêteur sur les incendies devrait se
conformer pour procéder à la visite des lieux d'un incendie ou
d'une explosion, ainsi qu'à l'examen et à la prise de possession
des objets qui s'y trouvent lors des recherches qu'il effectue sur les
circonstances entourant un incendie ou une explosion.
Pour ce faire, il devra obtenir l'autorisation d'un juge de paix qui
pourra accorder cette autorisation si le commissaire lui démontre que
l'incendie ou l'explosion est survenu dans des circonstances
indéterminées et que !a visite des lieux, l'examen et la prise de
possession des objets qui s'y touvent peut être utile pour
déterminer les causes de l'incendie ou de l'explosion.
L'autorisation des juges ne sera toutefois pas requise lorsque, compte
tenu de l'urgence de la situation, il serait impossible au
commisseur-enquêteur de l'obtenir.
L'article 12.1 se rapporte à la garde des objets, dont le
commissaire-enquêteur sur les incendies a pris possession dans le cadre
de ses recherches. Ces objets devront être rendus aux personnes qui y ont
droit, s'ils ne
sont pas nécessaires pour la tenue d'une enquête publique
par le commissaire subséquemment à ses recherches et aux fins
d'une poursuite pénale.
M. Filion: Pour l'ensemble des articles 155 à 159
inclusivement, est-ce qu'il y a eu consultation avec le commissaire aux
incendies, Me Cyrille Delage?
M. Marx: On me dit que oui. M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 156 est adopté.
L'article 157?
M. Filion: L'article 155.
Le Président (M. Kehoe): L'article 155 est-il
adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 156?
M. Filion: Concordance. Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 157?
M. Filion: J'aimerais vous entendre là-dessus. Avant,
c'était un pouvoir qui...
M. Marx: L'article 157 modifie l'article 18 de la Loi concernant
les enquêtes sur les incendies. Les enquêtes du
commissaire-enquêteur sur les incendies sont en principe publiques. Elles
peuvent toutefois, lorsque l'intérêt de l'ordre public le
requiert, être tenues à huis clos.
C'est cependant le Procureur général qui a actuellement la
discrétion d'autoriser le commissaire-enquêteur à
procéder à huis clos. Selon la modification proposée, ce
sera dorénavant le commissaire-enquêteur seul qui aura
discrétion d'ordonner le huis clos dans l'intérêt de
l'ordre public.
M. Filion: Avant, c'était le Procureur
général qui autorisait le commissaire-enquêteur, en somme,
à procéder à huis clos. Est-ce que c'est la même
chose dans la Loi sur les commissions d'enquête?
M. Marx: Non. M. Filion: Non?
M. Marx: C'est le commissaire, c'est le président. C'est
toujours celui qui entend qui devra avoir la discrétion de
décréter le huis clos.
M. Filion: Je suis d'accord avec la modification. Mais est-ce que
c'est la même règle que dans la Loi sur les commissions
d'enquête?
M. Marx: C'est celui qui entend qui peut le faire. C'est une
exception dans cette loi.
M. Filion: Ah bon! C'est une exception qu'on vient corriger.
M. Marx: C'est cela; c'est pour limiter le pouvoir de celui qui
parle. Je n'ai pas d'objection.
M. Filion: Vous n'avez pas d'objection? M. Marx: Non.
M. Filion: Le ministre n'a pas d'objection, M. le
Président. Je pense qu'on peut l'adopter.
Le Président (M. Kehoe): Adopté, comme cela.
M. Marx: On fait cela pour...
Le Président (M, Kehoe): L'article 158?
M. Marx: L'article 158 modifie l'article 21 de la Loi concernant
les enquêtes sur les incendies. Selon les modifications proposées,
le commissaire-enquêteur sur les incendies ne pourra plus ordonner
l'arrestation d'un témoin dont il a un motif raisonnable de croire qu'il
ne se présentera pas une enquête relative à un incendie ou
à une explosion. Il devra alors s'adresser à un juge de la Cour
des sessions de la paix qui pourra... Je pense qu'on a déjà fait
cela dans la Loi sur les coroners; c'est une concordance. Mon
prédécesseur aurait dû le faire à l'époque,
le député de Chicoutimi.
M. Filion: Vous dites dans la Loi sur les coroners. C'est
à quel alinéa?
M. Marx: Cela veut dire que le coroner ne peut pas émettre
des mandats d'arrestation. Il faut qu'il fasse une démarche
auprès d'un juge. C'est donc la même chose.
M. Filion: II faut qu'il fasse une démarche. Par contre,
il y a le deuxième alinéa qui lui donne un certain pouvoir.
M. Marx: Quel article?
M. Filion: Le deuxième alinéa de l'article 21, tel
que proposé.
M. Marx: Oui.
M. Filion: C'est un pouvoir qui va au-delà. Cela veut dire
qu'un commissaire-enquêteur qui a un motif raisonnable de
croire qu'un témoin ne sera pas là... Cela vient
tempérer la règle générale du premier
paragraphe.
M. Marx: Oui, mais c'est un mandat qui vient d'un juge.
M. Filion: Oui, je le comprends. Mais c'est facile à
obtenir.
M. Marx: Cela dépend du juge.
M. Filion: Le commissaire-enquêteur peut l'autoriser
à s'adresser à un juge afin que celui-ci décerne un
mandat...
M. Marx: C'est le juge qui décide.
M. Filion: Oui. Entre vous et moi, M. le ministre, il faut
être conscient, quand on s'adresse à un juge pour obtenir un
mandat... Je ne sais pas quel est le pourcentage des mandats qui sont
refusés. À ma connaissance, il n'y a jamais eu d'enquête
là-dessus. C'est ce que je veux dire.
M. Marx: J'imagine que c'est parce qu'il n'y a pas beaucoup
d'abus. S'il y avait beaucoup d'abus, normalement les juges
interviendraient.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Article 159?
M. Marx: L'article 159 modifie l'article 21 de la Loi concernant
les enquêtes sur les incendies. Les articles 21.2 à 21.4
proposés sont de droit nouveau. L'article 21.2 précise les
ordonnances que le juge peut rendre afin de garantir la présence des
témoins à l'enquête du commissaire aux incendies. À
cet effet, le juge peut soit ordonner la remise en liberté de la
personne arrêtée sur engagement par cette dernière à
être présente à l'enquête, soit ordonner sa
détention pour une période maximale de huit jours. L'ordonnance
du juge pourra être révisée par un juge de la Cour
supérieure.
L'article 21.3 a pour objet d'assurer que la personne détenue
comparaisse prornptement à l'enquête du commissaire. Enfin,
l'article 21.4 précise les circonstances dans lesquelles les pouvoirs
confiés au juge de la Cour des sessions de la paix en matière
d'arrestation et de détention peuvent être exercés par les
juges du Tribunal de la jeunesse, de la Cour provinciale ou par les juges de
paix.
M. Filion: II y a quelque chose qui m'a frappé et que je
retrouve dans mes notes. Dans le Code criminel, la mise en liberté d'un
individu ou sa détention est soumise à deux critères:
premièrement, sa présence ou non lors de la procédure
judiciaire subséquente; deuxièmement, le critère de
l'ordre public qui a été défini longtemps... C'est tout le
principe des requêtes en cautionnement qui sont, à tous les jours,
entendues par les juges de la Cour des sessions de la paix.
Je comprends le but de l'amendement et de l'article 159 et je suis
d'accord avec ce but, sauf qu'on n'y retrouve pas les mêmes
critères que l'on retrouve dans le Code criminel. En deux mots, le juge
devant qui l'individu va comparaître n'est pas soumis aux mêmes
critères qu'il l'est habituellement en vertu du Code criminel.
Ma question est la suivante: Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu d'ajouter
dans l'article 21.2 les mêmes critères que l'on retrouve au Code
criminel, à savoir d'assurer la présence de l'individu aux
procédures subséquentes et, deuxièmement, encore une fois
l'ordre public, soit la protection du public, de l'intérêt public,
etc.?
C'est parce que le juge qui va avoir un individu devant lui aura
uniquement le texte de la Loi concernant les enquêtes sur les incendies.
On dit qu'il peut faire l'un ou l'autre. Il peut ordonner sa mise en
liberté ou sa détention. Encore une fois, la période
maximale est de huit jours. Mais on n'en dit pas plus. En deux mots, les
critères de l'exercice de la discrétion du juge pour
déterminer s'il va ou non détenir la personne sont absents de
l'article 21.2.
M. Marx: Premièrement, y a-t-il une différence
entre le Code criminel et cette loi''
M. Filion: Oui, oui.
M. Marx: Le Code criminel, ce sont des accusés; ici, ce
n'est pas un accusé, c'est un témoin.
M. Filion: Cela, c'est exact, c'est un témoin. Mais en
fonction de quoi le juge va-t-il exercer son choix entre les paragraphes 1 et 2
de l'article 21.2?
M. Marx: 21.2 "Ordonner sa mise en liberté après
qu'elle se soit engagée, sans condition ou suivant des conditions
raisonnables, avec ou sans caution, à être présente
à l'enquête..."
Le Président (M. Kehoe): Je tiens à souligner
à la commission qu'il est déjà 13 heures.
M. Marx: On va suspendre.
M. Filion: Oui, comme vous voudrez.
Le Président (M. Kehoe): Voulez-vous procéder?
M. Filion: On va suspendre.
Le Président (M. Kehoe): Les travaux sont ajournés
sine die.
(Fin de la séance à 13 h 1)