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(Onze heures quarante-neuf minutes)
Le Président (M. Marcil): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je demanderais aux gens de prendre siège. Nous allons
commencer l'assemblée.
M. Johnson (Anjou) est remplacé par M. Blais (Terrebonne).
M. Filion: ...commentaires sur... Le député de
Terrebonne.
Une voix: II est le bienvenu.
Le Président (M. Marcil): Nous avions suspendu la
séance de... Il est le bienvenu.
Projet de loi 76
À l'ordre, s'il vous plaît! Je demanderais aux
députés des deux formations d'être bien attentifs. Nous
continuons l'étude du projet de loi 76. Nous avions suspendu la
séance à l'article 44. Donc, ce matin, on reprend l'article 45
pour lequel il y a un amendement.
M. Filion: M. le Président...
Le Président (M. Marcil): Je signale également
qu'à la fin nous aurons deux articles qui sont en suspens à
reprendre, les articles 18 et 19.
M. Filion: Je vous remercie de cette précision.
C'était le sens de mon intervention, de vous rappeler que nous avions
suspendu les articles 18 et 19.
Loi sur les infractions en matière de boissons
alcooliques
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 45. Cela va,
M. le député de Taillon? Il y a un amendement?
M. Filion: Oui, c'est cela. L'amendement...
Le Président (M. Marcil): ...se lit comme suit: L'article
45 du projet de loi est supprimé.
Une voix: C'est tout un amendement!
M. Filion: Ah! Pourquoi? Question simple, réponse complexe
ou simple?
M. Marx: Cet amendement est de concordance avec l'article 9 du
projet de loi 96, Loi modifiant diverses dispositions législatives
concernant les boissons alcooliques, et vient hausser de façon plus
substantielle les amendes prévues à l'article 107 de la Loi sur
les infractions en matière de boissons alcooliques.
M. Filîon: Le projet de loi dont vous parlez est le projet
de loi déposé par le Solliciteur général la semaine
dernière?
M. Marx: C'est cela. Ce qu'on évite de faire, M. le
Président, c'est de modifier les lois qui sont déjà devant
l'Assemblée nationale, comme cela se faisait autrefois. On a
essayé d'éviter ces erreurs.
M. Filion: Voilà précisément, M. le
Président, l'exemple le plus parfait du principe que je soumettais
à l'attention du ministre de la Justice hier. Quand un projet de loi se
mêle des projets de loi qui sont sous l'autorité de tout le monde,
cela crée de la "confusione".
M. Marx: Non, il n'y a pas de surprise.
M. Filion: II n'y en a pas mais vous voyez
précisément que la Loi sur les infractions en matière de
boissons alcooliques relève du Solliciteur générai, elle
ne relève pas du ministre de la Justice. On venait affecter une loi et,
à la dernière minute, on s'est aperçu qu'on le faisait
ailleurs dans une autre loi. Voilà le genre de problème que cause
l'attitude systématique du ministre de la Justice à
l'égard de 46 lois. Vous venez de vous apercevoir d'un cas en ce qui
concerne l'article 45. Je vous en ai mentionné d'autres hier en ce qui
concerne le transport. On va peut-être en frapper d'autres. C'est
précisément le genre de méthode déplorable
utilisée par le ministre de la Justice dans son projet de loi qui est
bien illustré par l'amendement qu'il apporte à l'article 45.
M. Marx: Voilà. Adopté, M. le Président?
Le Président (M. Kehoe): L'amendement est adopté.
Amendement adopté. L'article 45 est retiré. J'appelle l'article
46.
M. Filion: La même chose, la même
loi.
Le Président (M. Kehoe): L'article 46 est
adopté?
M. Marx: Cela va.
M. Filion: Non, mais l'article 46, est-ce qu'il est
amendé, lui? Cela concerne la même loi?
M. Marx: Non. Je pense que le projet de loi 96 ne touche pas
l'article 46.
M. Filion: J'aimerais que le Solliciteur général
nous explique s'il a l'intention, dans le cas des infractions
mentionnées à l'article 45, de hausser les amendes d'une
façon plus substantielle. Pourquoi, dans le cas de l'article 46, ne les
hausse-t-il pas de façon plus substantielle? À ce
moment-là, vu que le Solliciteur général n'est pas
présent, je vous pose la question à vous.
M. Marx: Oui, M. le Président, j'invite le
député de Taillon à être présent lors de
l'étude du projet de loi 96.
Le Président (M. Kehoe): Dois-je comprendre que c'est
adopté sur division?
M. Filion: Est-ce que vous allez hausser les amendes tous les
ans?
M. Marx: On va voir d'une session à l'autre, M. le
Président. Il n'y a rien d'arrêté sur cette question. Le
Conseil des ministres n'a pas énoncé une politique en ce qui
concerne l'augmentation des amendes.
M. Filion: Si jamais le Conseil des ministres devait se pencher
à nouveau sur cette question, je vous inciterais à inviter vos
collègues à mettre leurs culottes et aller défendre leurs
pénalités, leurs amendes dans chacune des lois en cause, dans
leurs commissions, devant les autorités habilitées à
étudier ces questions.
M. Marx: Oui, le député de Taillon a fait ce point
hier et j'en ai bien pris note.
M. Filion: Oui, d'accord. Sur division, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): Adopté sur division.
J'appelle l'article 47.
Une voix: Sur division.
Le Président (M. Marcil): Sur division. Article 48, sur
division. Article 49, sur division. Article 50, sur division. Article 51, sur
division. Article 52, sur division.
M. Filion: Non, attendez, il y a un amendement.
Le Président (M. Marcil): Article 52, il y a un
amendement? À l'article 52, il y a un amendement qui se lit comme suit:
"L'article 52 du projet de loi est supprimé."
M. Marx: Cet amendement est de concordance avec l'article 13 du
projet de loi 96, Loi modifiant diverses dispositions législatives
concernant les boissons alcooliques, qui vient hausser de façon
différente les amendes prévues à l'article 114 de la Loi
sur les infractions en matière de boissons alcooliques.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article 52 est
retiré. L'amendement est adopté et l'article 52 est
retiré. L'article 53, sur division.
M. Filion: Juste une question de procédure. Est-ce qu'on
doit voter lors du retrait d'un article? Non, n'est-ce pas?
Le Président (M. Marcil): Non. On vote sur l'amendement
et, par la suite, l'article est retiré du fait que l'amendement supprime
l'article.
M. Filion: Vous avez absolument raison. Le Président
(M. Marcil): D'accord.
M. Filion: Je n'aurais pas posé cette question en
début de session, je m'excuse.
Le Président (M. Marcil): Probablement que la fatigue se
fait sentir dans les deux équipes. Donc, je répète,
l'article 53 sur division. Article 54, sur division. Article 55, sur division.
Non, à l'article 55, il y a un amendement.
Une voix: Et 56 aussi.
Le Président (M. Marcil): À l'article 56 aussi.
C'est le "fun" quand vous les annoncez à l'avance.
M. Marx: Les articles 55 et 56 sont retirés.
M. Filion: Pour les mêmes raisons?
Le Président (M. Marcil): Les amendements se lisent comme
suit...
M. Marx: Pour les mêmes raisons, oui.
Le Président (M. Marcil): ...à l'article 55:
"L'article 55 du projet de loi est supprimé." Et l'amendement de
l'article 56; "L'article 56 du projet de loi est supprimé."
Adopté?
M. Filion: Dans la mesure où on supprime les articles de
ce projet de loi...
Le Président (M. Marcil): Vous êtes d'accord.
M. Filion: Dans la mesure où on supprimerait tout le
projet de loi, d'ailleurs, je serais d'accord.
Le Président (M. Marcil): C'est un peu plus difficile,
cela a tout l'air, M. le député. Donc, les articles 55 et 56 sont
retirés. J'appelle l'article 57. Adopté sur division. Article 58,
sur division. Article 59, sur division. Article 60, sur division. Article 61,
sur division. Article 62, sur division. Article 63, sur division. Article 64,
sur division. Article 65, sur division. Article 66, sur division. Article 67,
sur division. Article 68, sur division. Article 69, sur division. Article 70,
sur division. Article 71, sur division. Article 72, sur division. À
l'article 73, il y a un amendement.
Loi sur les permis d'alcool
M. Marx: L'amendement: "À l'article 73 du projet de loi,
remplacer les deux dernières lignes du premier alinéa de
l'article 116.1 proposé par les suivantes: que le règlement vise
à établir, modifier ou abroger des normes de nature fiscale." Cet
amendement est de concordance avec les amendements apportés à la
Loi sur les règlements.
Une voix: Article 73.
M. Filion: M. le ministre de la Justice, vous vous souvenez, on a
étudié ensemble le projet de loi 12...
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: ...qui contenait une disposition tout à fait
similaire. Quelle est la nécessité de reprendre cette disposition
pour l'inclure dans la Loi sur les permis d'alcool alors qu'on a vu dans la Loi
sur les règlements que les modifications... Je vais juste me permettre
de terminer...
M. Marx: Le projet de loi sur les règlements sera en
vigueur le 1er septembre. Le ministre concerné aimerait adopter un
règlement avant le 1er septembre.
M. Filion: Que le ministre concerné vienne nous expliquer
pourquoi. On vient juste, dans le projet...
M. Marx: Le ministre concerné...
M. Filion: Laissez-moi terminer. Dans le projet de loi 12, de
fixer un ensemble de normes générales pour l'ensemble des
règlements. Je me souviens et vous vous souvenez tous qu'en cette
commission on a étudié le projet de loi 12 et on a dit qu'il
s'appliquerait dans tous les cas. Première nouvelle qu'on a, M. le
Président, parce qu'un ministre veut modifier l'entrée en vigueur
de la loi 12, on voudrait inclure une disposition qui demeurera tout le temps
dans la Loi sur les permis d'alcool, qui restera là ad infinitum, alors
que la loi 12 dit exactement la même chose.
Je pense que c'est vraiment une législation un peu absurde. Si le
ministre responsable de la Loi sur les permis d'alcool est devant une situation
d'absolu et de totale urgence qui fera renverser le Québec si cet
article, qui est une disposition qu'on va retrouver maintenant et qui va
s'appliquer dans tous les cas, n'entre pas en vigueur immédiatement,
qu'il vienne au moins nous expliquer pourquoi. Quelle catastrophe pourrait
survenir entre le 1er juillet et le 31 août, car la Loi sur les
règlements, je crois, entre en vigueur le 1er septembre?
M. Marx: Oui. Voici, M. le Président. C'est article est au
même effet que les articles 12 et 13 de la Loi sur les règlements.
Comme cette loi n'entrera en vigueur que le 1er septembre prochain, il a fallu
faire cette modification afin que, d'ici au 1er septembre, la régie et
le gouvernement bénéficient de ces exceptions pour les
règlements adoptés en vertu de la Loi sur les permis d'alcool.
L'utilisation de ces exceptions est en effet envisagée afin de permettre
des modifications aux droits payables en vertu de la Loi sur les permis
d'alcool pour entrer en vigueur dès le 1er août prochain. Sans
cette modification et les autres prévues à l'article 74 du projet
de loi, un tel règlement ne pourrait devenir effectif avant, au mieux,
le 1er décembre prochain.
M. Filion: Cela ne me convainc pas. Je ne sais pas si vous
saisissez l'argumentation. Si chacun des ministres arrive avec des
modifications aux dispositions générales qu'on a adoptées
en adoptant le projet de loi 12, que donne la loi 12? Déjà, au
bout de quelque dix jours, on voudrait, par le biais d'une loi, en plus de
cela, laquelle est pilotée par vous et non par le Solliciteur
général, modifier la loi 12.
M. Marx: Non, non. M. le Président, on est en train de
rendre la Loi sur les permis d'alcool conforme à la loi 12.
M. Filion: Non. Vous n'avez pas besoin de faire cela, M. le
ministre de la Justice. La loi 12 s'applique à tous les
règlements.
M. Marx: Oui, mais seulement à partir
du 1er septembre, et non à partir du 1er juillet. Donc, on rend
la Loi sur les permis d'alcool conforme tout de suite.
M. Filion: Oui, mais l'Assemblée nationale a
décidé, lors du vote sur le projet de loi 12, que l'entrée
en vigueur de la loi 12 se ferait le 1er septembre. Pourquoi venir créer
immédiatement, une dizaine de jours après, des exceptions
à une loi particulière, sans connaître les raisons qui
motivent cette dérogation aux principes généraux de la loi
12, y inclus son entrée en vigueur?
M. Marx: Comme je viens de le dire, M. le Président, il
s'agit de rendre cette loi conforme avec la Loi sur les règlements, car
nous voulons adopter un règlement d'ici au 1er août.
M. Filion: Bon, on attendra au 1er septembre, c'est tout.
M. Marx: Si on attend au 1er septembre, il n'entrera pas en
vigueur avant le 1er décembre et on veut qu'il entre en vigueur plus
tôt.
M. Filion: Oui, mais, de toute façon, on va être
obligé d'attendre au 1er novembre, si je comprends bien.
M. Marx: Non. Si on adopte le règlement...
M. Filion: Si on...
M. Marx: ...immédiatement, cela entrera en vigueur le 1er
août. Je ne vois pas pourquoi cela choque le député de
Taillon.
M. Filion: Pourquoi faire cela?
M. Marx: Parce qu'on veut que le règlement soit en vigueur
le 1er août.
M. Filion: Quelles sont les circonstances qui justifient
cette...
M. Marx: C'est une question...
M. Filion: ...dérogation aux principes
généraux de la loi 12?
M. Marx: Non, cela ne déroge pas.
M. Filion: Bien oui, cela déroge à l'entrée
en vigueur.
M. Marx: Cela ne déroge pas, parce que ce sera en
conformité avec la loi 12.
M. Filion: Quant au contenu, mais quant à l'entrée
en vigueur.
M. Marx: Quant à l'entrée en vigueur, on va suivre
les règles qui sont déjà dans la loi 12.
M. Filion: La preuve...
M- Marx: C'est une mesure fiscale, si vous voulez.
M. Filion: ...M. le ministre de la Justice, que j'ai raison
là-dessus, je vais vous la dire. Si on adopte cet article, celui-ci va
demeurer dans la Loi sur les permis d'alcool.
M. Marx: Oui, cela va.
M. Filion: Cela veut dire qu'il va y avoir une disposition dans
la Loi sur les permis d'alcool qui va dire exactement la même chose que
la disposition de la Loi sur les règlements, laquelle va s'appliquer
è toute la réglementation.
M. Marx: Cela ne fait pas de mai.
M. Filion: Non, mais c'est de la redondance.
M. Marx: De la redondancel Si vous voulez, on peut prévoir
dans les mesures transitoires que cette phrase sera abrogée, mais cela
ne change rien, M. le Président.
M. Filion: Ce serait déjà un... En tout cas, on
parle...
M. Marx: Oui. Il y a une certaine redondance, si vous voulez,
mais qui ne fait de mal à personne.
M. Filion: Mais ce...
M. Marx: Quand on va faire la refonte de cette loi - je pense
qu'il serait bien possible qu'on la fasse d'ici peu de temps -on va enlever les
redondances; il y en a d'autres possibles aussi.
M. Filion: Je m'excuse mais, sauf erreur, vous ne pourrez pas,
lors de la refonte, enlever l'article 116.1 de la Loi sur les permis
d'alcool.
M. Marx: Bien, une refonte, je veux dire... Par refonte, j'ai
voulu dire - je m'excuse pour l'imprécision de langage - une
révision de la loi.
M. Filion: Oui.
M. Marx: Pas une refonte...
M. Filion: Bon! À ce moment-là, il reste juste la
question de fond à régler...
M. Marx: La question de fond, oui.
M. Filion: ...si vous ne me donnez pas raison. La question de
fond, c'est pourquoi? Quelles sont les circonstances qui justifieraient que
nous approuvions cet amendement à la Loi sur les permis d'alcool?
M. Marx: C'est une question de revenu et on veut percevoir
l'argent dans les mois à venir.
M. Filion: Une question de revenu. Quelle question de revenu?
Vous me dites, en deux mots, que le règlement qu'a l'intention de faire
adopter le Solliciteur général concerne...
M. Marx: Oui, cela va augmenter les...
M. Filion: Laissez-moi terminer, monsieur. Donc, cela concerne
probablement des permis...
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: ...qui entraînent des revenus. Mais, nous, nous
ne sommes pas au courant de tout cela. On n'est pas au courant. De quelle sorte
de permis s'agit-il? De quelle sorte de hausse s'agit-il? Pourquoi le faire
immédiatement? Pourquoi ne pas suivre l'ensemble des... On n'a pas les
données qui nous permettent d'étudier cela, en tout cas pas
moi.
M. Marx: M. le Président, je n'ai pas le règlement
non plus. Quand ledit règlement sera déposé, tout le monde
en prendra connaissance, y compris le député de Taillon et le
ministre de la Justice. Cela fonctionne de cette manière. On veut
modifier les droits payables pour des permis d'alcool. On va déposer un
règlement. Ce sera public et il sera publié. Si le
député de Taillon aimerait le recevoir, je vais prendre les
mesures nécessaires pour lui en envoyer la première copie.
M. Filion: Quelle pauvre loi, M. le Présidentl
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Marx: Sur division.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Marcil): Sur division. L'article 73, tel
qu'amendé, est adopté sur division.
M. Marx: L'article 74...
Le Président (M. Marcil): À l'article 74, il y a un
amendement. M. le ministre.
M. Marx: C'est le même amendement: "À l'article 74
du projet de loi, remplacer les deux dernières lignes du premier
alinéa de l'article 117.1 proposé par les suivantes: "le
règlement établit, modifie ou abroge des normes de nature
fiscale."
Le Président (M. Marcil): L'amendement à l'article
74 est adopté sur division.
M. Filion: Excusez-moi. À l'article 117.2, si je comprends
bien, c'est du droit nouveau.
M. Marx: Oui.
M. Filion: Si je comprends bien, malgré la facture qu'ils
ont reçue de la régie, les détenteurs de permis vont
être obligés de payer des sommes additionnelles en vertu d'un
règlement qui va être adopté par le Solliciteur
général avant la date d'entrée en vigueur de la Loi sur
les règlements.
M. Marx: Si la personne en question a déjà
payé des droits en vertu d'un ancien règlement, s'il y a un
nouveau règlement, la personne paiera seulement la différence;
elle ne paiera pas deux fois.
M. Filion: M. le Président, pour un gouvernement, est-ce
que c'est une façon de faire affaire avec des citoyens et des
détenteurs de permis? Ces gens-là vont payer encore une fois
à cause d'une loi handicapée et malade.
M. Marx: C'est protégé par la charte, un
handicapé.
M. Filion: Ils vont payer, en vertu d'un règlement
existant, des frais. À la suite de notre intervention
législative, on va adopter bien plus qu'à la sauvette, on va
adopter, contrairement aux règles qui prévoient l'entrée
en vigueur de la loi 12, un règlement qui va prévoir des frais
additionnels. Cela veut dire que les détenteurs de permis, dans nos
comtés, qui ont fait leur bilan et leurs prévisions de
dépenses et qui s'attendent à payer 500 $ ou 1000 $ pour leur
permis - on le sait, ils ont différents permis selon les salles, etc. -
vont avoir des frais additionnels parce que le gouvernement, le Conseil du
trésor, à un moment donné, a décidé qu'il
était temps qu'il fasse plus d'argent alors qu'ils ont
déjà payé la facture qui leur a été
transmise par la régie.
M. Marx: C'est cela, la vie, M. le Président.
M. Filion: Alors, si l'ensemble des
députés...
M. Marx: De temps en temps on paie plus, de temps en temps on
paie moins. Pour la taxe sur l'essence, maintenant, on paie moins.
M. Filion: Écoutez, c'est bien sûr qu'à nous
tout seuls de l'Opposition, on ne peut pas renverser cela. Mais je vous dis que
c'est une bien piètre relation que vous entretenez avec les
contribuables et ceux qui sont obligés de fouiller dans leurs poches
pour payer les taxes et les permis auxquels le gouvernement les oblige. Si les
membres du parti ministériel sont d'accord avec cette façon de
faire du ministre de la Justice et du Conseil du trésor, enregistrez
à nouveau le même vote, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): L'article 74 est adopté,
tel qu'amendé, sur division.
M. Filion: Si les députés ministériels sont
de mon avis, que cela n'a pas d'allure, une fois qu'une facture a
été payée, d'en envoyer une autre en disant que la
première n'était pas bonne à cause de l'intervention
législative qu'on fait aujourd'hui, peut-être qu'on pourrait, dans
le cas de cet article, voter contre, tout simplement.
Le Président (M. Marcil): J'appelle les articles 75 et 76
qui sont amendés. Les deux articles sont amendés par l'article
suivant.
M, Marx: Oui, la Loi sur les poursuites sommaires...
M. Filion: Est-ce que je peux poser une question sur l'article
74? Combien cela va-t-il rapporter?
M. Marx: On n'a pas les chiffres exacts.
M. Filion: À peu près,
M. Marx: C'est plus de 1 000 000 $.
M. Filion: C'est plus de 1 000 000 $ que l'on va aller chercher
chez les détenteurs de permis? Allez-vous envoyer un communiqué
de presse pour annoncer cela aux gens? Est-ce que ces décisions,
à un moment donné, vont être rendues publiques ou si on va
toujours chercher... Peut-être qu'il y a des projets de loi ailleurs,
dans d'autres commissions. On en a attrapé d'autres qui contiennent des
dispositions qui devraient être ailleurs et qui lèvent des fonds
et des revenus additionnels pour le gouvernement, en cachette.
M. Marx: C'est possible que ce soit plus de 1 000 000 $. C'est
une hypothèse.
Peut-être que je n'aurais pas dû répondre à
cette question étant donné que le règlement n'est pas
encore adopté. C'est une hypothèse; ce n'est pas fait encore.
Quand ce sera fait... Je ne peux pas envoyer un communiqué de presse
avant que le règlement soit adapté, mais je prends note de la
suggestion du député de Taillon de préparer un tel
communiqué, le cas échéant, après l'adoption du
règlement. (12 h 15)
M. Filion: Comment les députés vont-ils expliquer
aux détenteurs d'un permis de leur comté que, malgré la
facture acquittée qu'ils ont reçue de la régie, ils en ont
reçu une autre qu'il faut également payer?
Moi, de mon côté, je vais le vous dire, je vais être
capable de le leur expliquer.
M. Marx: Tout sera détaillé dans...
M. Filion: Les membres de ma formation vont être capables
de leur expliquer pourquoi. On va leur dire avec des mots que je ne
répéterai pas ici, mais qu'on peut répéter dans nos
comtés.
M. Marx: Les mots qu'on répète seulement dans une
taverne.
M. Filion: Effectivement, je vais sûrement me retrouver
dans les brasseries. J'en ai quelques-unes dans mon comté. Je n'ai rien
contre les brasseries, moi.
M. Marx: Toutes les explications seront détaillées
dans le communiqué de presse.
M. Filion: Qui va accompagner le règlement.
M. Marx: Si le député de Taillon veut que cela soit
accompagné d'une copie du règlement qu'on va lui envoyer, je peux
en prendre note et si je m'en souviens à l'époque, je le
ferai.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 75.
M. Filion: Une seconde, M. le Président! Est-ce que
l'association des hôteliers, l'association des restaurateurs a
été consultée sur cet amendement?
M. Marx: Pas a ma connaissance. C'est possible qu'on ait eu
certaines consultations.
M. Filion: C'est du "bulldozing" inacceptable, M. le ministre.
Cela me surprend. Cela me surprend qu'en plus de piloter les gros autobus il y
a des petits bulldozers que vous pilotez.
M. Marx: On fait le mieux possible, M. le Président. Je ne
peux pas être félicité par
le député de Taillon pour tous les projets de loi qu'on va
adopter durant cette session. C'est suffisant qu'il soit d'accord avec un ou
deux. Je pense que c'est déjà quelque chose.
Une voix: Un ou deux articles?
M. Marx: II était d'accord avec le projet de loi sur les
saisies et les expulsions injustes. Il est d'accord avec la loi sur la
magistrature. J'imagine qu'il sera d'accord avec la fermeture des bureaux
d'enregistrement, étant donné que les gouvernements ont
essayé de faire cela depuis maintenant quinze ans. Je pense que c'est
dans la continuité.
M. Filion: Encore une fois, je ne sais pas si l'argumentation qui
s'est développée finalement autour de l'article 74 du projet de
loi 76 a été saisie par mes collègues de cette commission.
Je ne vois pas de question de votre côté de la table.
M. Marx: M. le Président, les députés
ministériels sont au courant parce qu'on discute de ces questions au
caucus.
M. Filion: Les députés ministériels, M. le
ministre de la Justice, sont peut-être d'accord pour que l'État
hausse les revenus dans certains cas, cela va de soi, mais il y a une
façon de faire les choses quand on est le gouvernement du
Québec.
M. Marx: On le fait...
M. Filion: II y a une façon de faire les choses qui doit
être un peu plus limpide, un peu plus démocratique, un peu plus
ouverte que celle-là. Je n'ai pas beaucoup d'expérience en cette
Chambre, mais je vais vous dire que...
M. Marx: Oui, mais, M. le Président...
M. Filion: Laissez-moi terminer, M. le ministre de la Justice. Je
ne vous interromps pas quand vous prenez la parole.
M. Marx: Je m'excuse.
M. Filion: II me semble qu'il y a une façon de faire les
choses. Dans le discours de votre collègue qui fêtait son
trentième anniversaire, il a une façon, lui, d'annoncer qu'on va
monter les taxes et les revenus. On avise les gens et on le leur dit. Les gens
connaissent, dans mon comté, les hausses de taxes qu'impose le
gouvernement, et dans tous les comtés du Québec. Quand votre
collègue, le ministre des Transports, décide de hausser le
coût des permis de conduire ou des plaques d'immatriculation, on le sait.
Mais dans d'autres cas ce gouvernement-là procède à la
sauvette et il me semble que, comme élus du peuple, on doit s'assurer
avant d'adopter un projet de loi qu'on gouverne d'une façon
démocratique et qu'on avise les gens des conséquences des gestes
qu'on pose. Qu'on n'essaie pas à la sauvette d'aller chercher 1 000 000
$ alors que les factures sont déjà payées. C'est 1 000 000
$ ou plus, nous dit le ministre - laissez-moi terminer - alors que les factures
sont déjà payées. C'est ce que dit l'article 117.2
inséré dans l'article 74 qui va modifier la Loi sur les permis
d'alcool.
M. Marx: C'est une hypothèse, M. le Président, ce
n'est pas fait encore. Quand le règlement sera adopté... Je
voulais être très franc avec le député de Taillon,
mais c'est une hypothèse. Le règlement n'est pas adopté.
Avant que ce soit adopté, il y aura sûrement des consultations.
Cela fonctionne comme cela. Le gouvernement a certains pouvoirs
réglementaires. Le projet de loi 12 va diminuer le pouvoir du
gouvernement en matière de réglementation. C'est nous qui faisons
cela. Quand un règlement est déposé, c'est public. Tout le
monde peut en prendre connaissance. Cela fonctionne comme cela depuis toujours.
Je ne vois pas pourquoi le député de Taillon est si surpris que
cela.
M. Filion: J'ai donné toutes les raisons et je pense que
je ne suis pas pour les répéter.
M. Marx: Mais on ne va rien faire sans que, en vertu des lois, ce
soit publié. On respecte toutes les lois et tous les règlements,
tout te processus...
M. Filion: Oui, mais, M. le ministre... M. Marx: ...par
tout le gouvernement.
M. Filion: L'article 117.2, dernière ligne, dit:
"malgré l'avis qu'a pu lui transmettre la régie
conformément à l'article 52". Je n'ai pas l'article 52 sous la
main, mais je suis convaincu que c'est l'avis du montant des permis.
M. Marx: Exact.
M. Filion: Exact. Bon.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: À partir de ce moment-là... Il faut bien
lire l'article 117.2...
M. Marx: C'est cela. Lisez cela.
M. Filion: Malgré cet avis-là, qui est un avis de
taxe ou de permis ou de montant de permis, le règlement va venir
par-dessus cela pour hausser le montant des frais. En tout cas, adopté
sur division, M. le
Président.
Loi sur les poursuites sommaires
Le Président (M. Marcil): Adopté. Sur division.
J'appelle les articles 75 et 76, puisque l'amendement remplace ces deux
articles.
M. Marx: D'accord. L'article 75: "La Loi sur les poursuites
sommaires (L.R.Q., chapitre P-15) est modifiée par l'insertion,
après l'article 63.19, des articles suivants: 63.20. Lorsque le
défendeur n'a pas acquitté..." Est-ce qu'il faut que je lise cela
ou si vous avez une copie de l'amendement?
Une voix: Je l'ai.
M. Marx: Voulez-vous le lire, M. le Président?
Le Président (M. Marcil): "La Loi sur les poursuites
sommaires est modifiée par l'insertion, après l'article 63,19,
des articles suivants: 63.20. Lorsque le défendeur n'a pas
acquitté l'amende à l'expiration du délai prévu
à l'article 58, ou consenti en vertu de l'article 59, ou lorsqu'à
l'expiration d'un tel délai, le défendeur s'est engagé
à effectuer des travaux compensatoires, mais n'a pas respecté cet
engagement, le percepteur doit aviser la Régie de l'assurance automobile
du Québec de ce fait s'il s'agit d'une infraction au Code de la
sécurité routière (L.R.Q., chapitre C-24.1) ou à un
règlement relatif à la circulation adopté par une
municipalité désignée dans un décret visé
à l'article 64 et que cette infraction ne concerne pas le stationnement.
Le fait, pour le percepteur, de transmettre cet avis ne l'empêche pas de
recourir aux autres mesures prévues dans la présente
sous-section. "63.21. Le percepteur, s'il a fait parvenir l'avis prévu
à l'article 63.20, avise sans délai la Régie de
l'assurance automobile du Québec lorsque l'amende, à la suite
d'un paiement ou d'une saisie, a été acquittée ou lorsque
le défendeur a été libéré du paiement en
vertu du deuxième alinéa de l'article 63.4 ou a purgé la
peine d'emprisonnement décrétée à défaut de
paiement."
M. Marx: Adopté.
M. Filion: Donnez-nous les explications, M. le ministre de la
Justice, s'il vous plaît.
M. Marx: Est-ce que je peux donner des explications? Oui,
d'accord.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Filion: Cela va pour entreprendre les explications.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre, le
député de Taillon attend vos explications.
M. Marx: L'article 63.20 encadre la discrétion dont
jouissait le percepteur en vertu de l'article 60 proposé dans le projet
de loi. Il précise de plus expressément, premièrement, que
les infractions concernant le stationnement ne sont pas couvertes et,
deuxièmement, que le percepteur pourra recourir aux autres mesures
destinées à assurer le paiement de l'amende, possibilité
qui découlait implicitement de l'article 63.20 qui était
proposé dans le projet de loi. L'article 63.21 reprend, avec une
légère modification d'ordre technique, le texte de l'article
63.20 qui était proposé dans le projet de loi. Je pense que...
D'accord?
M. Filion: Dans le langage du commun des mortels, quelles sont
les conséquences de cet article?
M. Marx: Les conséquences sont que les infractions
concernant le stationnement ne sont pas couvertes et que le percepteur pourra
recourir aux autres mesures destinées à assurer le paiement de
l'amende. Il peut saisir. Parce que, M. le Président, on ne veut pas
incarcérer les gens pour les petites infractions. Si je peux parler de
l'ancien gouvernement qui a déposé et fait adopter cette loi, je
me permettrais de féliciter l'ancien gouvernement pour cette mesure.
M. Filion: Vous me corrigerez. Je vais vous expliquer comment je
comprends l'effet de l'article 75 par rapport, entre autres, aux articles 18 et
19 qui sont toujours en suspens. Disons qu'un individu est trouvé
coupable d'une infraction qui, comme je l'ai dit hier, n'est pas une infraction
de stationnement, mais disons qu'il a tourné à gauche ou qu'il a
mal fait son arrêt, qu'il a passé trop vite sur un stop, comme on
dit dans les brasseries de mon comté...
M. Marx: On le dit en France aussi.
M. Filion: Cet individu reçoit une amende qu'il n'acquitte
pas. Là, il y a deux choses qui peuvent se produire: ou il se trouve
dans une municipalité où il existe un système, une
organisation pour les travaux compensatoires; il y en a quatre au
Québec, d'accord? S'il ne se conforme pas a l'ordonnance de travaux
compensatoires, à ce moment-là, je pense que c'est le percepteur
qui va être chargé d'aviser la régie dans ce
cas-là?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Le percepteur va être chargé d'aviser la
régie qui, elle, va suspendre le
permis de conduire de celui qui n'a pas fait son stop. Première
hypothèse. Deuxième hypothèse: l'individu est
condamné dans une municipalité où il n'y a pas de travaux
compensatoires. Il est condamné à une amende ou à un
emprisonnement.
M. Marx: On suspend son permis.
Une voix: Dans une municipalité non
décrétée.
M. Marx: Non décrétée, d'accord.
M. Filion: Je parle d'une municipalité non
décrétée. À ce moment-là, le choix subsiste
toujours... C'est-à-dire que le choix ne subsiste pas,
l'incarcération doit avoir lieu,
M. Marx: Juste un petit point. Quand il arrive ë la prison,
il peut demander de faire des travaux compensatoires.
M. Filion: À ce moment-là il les fait même si
la condamnation a eu lieu dans une municipalité où il n'existe
pas de travaux compensatoires'?
M. Marx: Oui, une fois qu'il arrive à la prison.
M. Filion: Oui, mais c'est en vertu des règles internes de
détention. (12 h 30)
M. Marx: Non, c'est en vertu de la loi. Quand la loi a
été proposée, j'ai posé les mêmes questions
que vous posez aujourd'hui. La loi prévoit que les villes puissent opter
pour être couvertes par cette loi. Il y a seulement six
municipalités qui le sont: Sherbrooke, Cowansville,
Trois-Rivières, Trois-Rivières-Ouest, Loretteville et Granby. Il
me semble qu'il va y avoir d'autres villes étant donné les
articles 18 et 19 sur la suspension des permis.
À mon avis, M- le Président, il faut faire tout et il faut
prévoir toutes les mesures possibles...
M. Filion: Oui, on est d'accord avec cela.
M. Marx: ...pour ne pas incarcérer les gens. Le
Solliciteur général a un comité qui se penche sur cette
question aussi. La politique du gouvernement est effectivement de ne pas
incarcérer des gens pour des petites infractions et le
député de Taillon est tout à fait d'accord.
M. Filion: Revenons à la deuxième hypothèse.
L'individu est condamné dans une municipalité où il n'y a
pas de système de travaux compensatoires et il est condamné
à une amende ou, à défaut du paiement, on prévoit
une incarcération. Cet individu ne paie pas son amende. Vous me dites:
Quand il se retrouve à la prison, le directeur de la prison lui offre
comme alternative à l'incarcération la possibilité de
faire des travaux compensatoires. En vertu de quoi le directeur de la prison...
J'ai toujours cru que le pouvoir du directeur de la prison d'élargir,
c'est-à-dire de remplacer la sentence d'incarcération par une
ordonnance de travaux compensatoires, était une mesure administrative.
Est-ce que c'est une disposition législative ou administrative?
M. Marx: Dans l'article 64.2 de la Loi sur les poursuites
sommaires... Est-ce que vous avez l'article...
M. Filion: Oui, cela va. "Le directeur de l'établissement
de détention ou le responsable des programmes de travaux compensatoires
peut, malgré un mandat d'emprisonnement délivré par un
juge ou un greffier d'une cour municipale, offrir au défendeur, suivant
la disponibilité des programmes de travaux, de payer l'amende alors due
par le biais de ces travaux." Bon d'accord.
M. Marx: Cela se fait normalement.
M. Filion: À ce moment-là, dans cette
hypothèse, s'il se conforme à l'option, à l'alternative
que lui offre le directeur de la prison, il va faire des travaux
compensatoires. S'il ne les fait pas, à ce moment-là, le
percepteur avise toujours la régie.
M. Marx: Oui, mais dans cette municipalité il n'y a pas de
percepteur. Donc, s'il ne fait pas les travaux compensatoires, il va
malheureusement retourner en prison.
M. Filion: Donc, tout cela ne change rien, sauf pour six
municipalités, sauf dans la mesure où...
M. Marx: La politique du gouvernement depuis 1982-1983 est
d'encourager le plus grand nombre de municipalités à faire partie
de ce programme. Je pense que l'incitation serait maintenant les articles 18 et
19. Cela peut être...
M. Filion: Un moyen de pression.
M. Marx: ...intéressant. Il ne faut pas oublier que
lorsqu'on incarcère quelqu'un.,. J'ai déjà vu quelqu'un
à Chicoutimi incarcéré trois jours pour une amende
impayée de 5 $ en vertu d'un règlement municipal. Je pense
qu'incarcérer quelqu'un pour une telle raison, ce n'est pas payant. Cela
coûte 75 $ ou 100 $ par jour. Il faut amener la personne
en prison. Il faut remplir la paperasse. Tout le monde est
immobilisé à cause de cela. Je pense qu'il faut éviter ces
coûts inutiles. C'est aussi une question de justice sociale de ne pas
incarcérer pour des petits montants. Il y a la justice sociale et il y a
les coûts.
M. Filion: Maintenant...
M. Marx: C'est cela. Aussi, M. le Président, il faut que
je souligne que l'article 75 couvre le Code de la sécurité
routière, c'est-à-dire tous les procès devant la Cour des
sessions de la paix. Ce ne sont pas seulement six municipalités, c'est
aussi... D'accord?
M. Filion: La mesure concernant la suspension de permis, la
transmission d'information du percepteur à la régie... Qui
transmet l'information à la régie quand il n'y a pas de
percepteur?
M. Marx: II y a toujours un percepteur parce qu'à la Cour
des sessions de la paix il y a toujours un...
M. Filion: Vous m'avez dit tantôt qu'il n'y en avait pas
toujours.
M. Marx: Non, non. Il y en a dans les six municipalités et
dans les cours provinciales, c'est-à-dire la Cour des sessions de la
paix.
M. Filion: Mais dans les autres municipalités?
M. Marx: II n'y a pas de percepteur, il n'y a pas d'avis, il n'y
a pas de suspension. Il faut qu'il y ait...
M. Filion: Si je comprends bien... M. Marx: II va y avoir
deux...
M. Filion: II va y avoir une espèce de double norme, une
norme si l'infraction est commise dans une des six municipalités et une
autre norme si l'infraction est commise dans les autres
municipalités.
M. Marx: Je trouve la question injuste, M. le Président.
Je vais vous dire pourquoi, c'est parce que c'est la même question que
j'ai posée à l'ancien ministre de la Justice.
M. Filion: Si vous l'avez posée, elle ne devait pas
être injuste.
M. Marx: La loi est faite comme cela parce qu'on n'a pas voulu
forcer les municipalités à participer. C'était ce que
l'ancien gouvernement a répondu. Et moi, dans la continuité, je
donne la même réponse. J'espère que le député
de Taillon ne sera pas appelé à donner la même
réponse d'ici à dix ou quinze ans parce qu'à ce moment
peut-être que toutes les municipalités seront soumises à
cette loi.
M. Filion: Pourquoi n'allez-vous pas plus loin, à ce
moment-là, au lieu de toutes ces modifications? Pourquoi n'allez-vous
pas plus loin dans le sens d'entraîner les municipalités à
participer au système de travaux compensatoires, de percepteur, de tout
cela?
M. Marx: Après que M. Bédard m'eut expliqué
tout cela, j'ai accepté ses arguments, c'est-à-dire qu'avoir un
percepteur, cela implique certains déboursés, et on n'a pas voulu
forcer les municipalités à engager ces dépenses sans leur
consentement. C'est cela.
M. Filion: Avec les sous que vous recueillez à gauche et
à droite, cela va commencer à faire pas mal d'argent. Vous
pourriez indemniser les municipalités pour la mise sur pied de ce
mécanisme avec les millions et les centaines de milliers de dollars
à gauche et à droite. Finalement, vous, comme ministre de la
Justice, je pense que vous êtes sensible au fait de ne pas créer
deux poids, deux mesures, selon l'endroit où l'on se trouve au
Québec. À ce moment-là, vu que le programme a
été amorcé par le gouvernement précédent -
je comprends qu'il n'a pas pu être mis sur pied totalement par le
gouvernement précédent -au lieu d'introduire ces mesures, ne
seriez-vous pas mieux d'investir vos énergies dans la mise sur pied de
ces éléments de base visant, dans le fond, comme vous l'avez
souligné, à faire en sorte que nos prisons ne soient pas
peuplées de gens qui n'ont pas d'affaire là?
M. Marx: M. le Président, le député fait une
excellente suggestion et on en prend note. Dans le code de procédure
pénale que nous allons déposer probablement cette année,
on va tenir compte de cette suggestion du député de Taillon et
peut-être qu'à ce moment-là, ce sera le moment propice pour
faire en sorte que toutes les municipalités au Québec soient
tenues de suivre les exigences du système d'alternative. Il serait bon
de soulever cela à ce moment, mais on va tenir compte de la suggestion
du député de Taillon. J'imagine que, si l'on suit ses
suggestions, il va approuver et voter pour ce projet de loi, au moins pour ces
articles.
M. Filion: Je suis convaincu que le ministre de la Justice va
avoir l'honnêteté, quand il va véhiculer ma suggestion, de
la véhiculer avec exactitude.
Ma suggestion est la suivante: Compte tenu que le gouvernement
libéral s'est
transformé en immense Conseil du trésor, compte tenu qu'il
y a beaucoup de sous additionnels qui vont rentrer dans Trésor
québécois, je suggère la mise sur pied partout d'un
système d'alternative à l'emprisonnement avec l'aide
financière du gouvernement du Québec aux municipalités,
parce qu'il y en a des petites qui n'ont pas les moyens. Il y en a même
des grosses pour lesquelles cela représente des sommes, pour elles,
importantes. Donc, avec l'aide financière appropriée, fournie par
le gouvernement du Québec, parce que c'est lui qui est concerné
par cela.
M. Marx: L'argent reste.
M. Filion: Non, mais il faut se comprendre. Le problème
des prisons, c'est un problème qui intéresse d'abord le
gouvernement du Québec. Dans ce sens-là, avec l'aide
financière appropriée, qu'on mette sur pied un système
cohérent généralisé d'alternative à
l'emprisonnement, mais, tout en prenant soin d'éviter de créer
des injustices et peut-être qu'en ce sens tous ces articles, toutes ces
mesures sont prématurées.
M. Marx: M. le Président, j'aimerais souligner que nous
avons eu cette suggestion d'autres personnes aussi.
Deuxièmement, l'argent reste aux municipalités. Les
amendes restent aux municipalités. Pour la ville de Montréal,
l'argent reste à la ville de Montréal. Pour la ville de
Québec, l'argent reste à la ville de Québec. Donc, si on
fait cette modification, ce ne serait pas pour une raison mercantile, ce serait
pour une raison de justice sociale.
M. Filion: II y a plus que cela, parce que l'individu,
actuellement, partout au Québec, sauf dans les six municipalités,
ne paie pas. Il va dans les prisons provinciales. On sait combien cela
coûte, par jour, un détenu. En plus, on connaît te
problème du surpeuplement des prisons. Dans ce sens-là, je vois
déjà votre argumentation se développer en ce qui concerne
les municipalités. Je pense qu'il faudrait être honnête
là aussi et leur dire que le gouvernement a grandement
intérêt à ne pas payer les 60 $ ou les 80 $ par jour que
coûte un détenu dans une prison. Surtout, encore une fois, pour
éviter la double mesure. Cela m'a quand même aidé à
comprendre l'ensemble des mesures qui sont mises sur pied par le gouvernement.
Je regrette, sans répéter mes arguments d'hier, que toutes ces
discussions n'aient pas lieu également en présence du ministre
des Transports.
Le Président (M. Marcil): Adopté?
M. Marx: Adopté.
M. Filion: Sur division, évidemment.
Le Président (M. Marcil): Adopté, sur division. Les
articles 75 et 76 tels qu'amendés, adaptés sur division.
J'appelle l'article 77.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté sur division.
L'article 78?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté sur division.
L'article 79?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté sur division.
L'article 80? Adopté sur division. L'article 81? Adopté sur
division. L'article 82? Adopté sur division. L'article 83? Adopté
sur division. L'article 84? Adopté sur division. L'article 85?
Adopté sur division. L'article 86? Adopté sur division. L'article
877 Adopté sur division. L'article 88? Adopté sur division.
L'article 89? Adopté sur division. L'article 91?
M. Filion: Un instant. L'article 90.
Le Président (M. Marcil): L'article 90, je m'excuse.
Loi sur la protection de la santé
publique
M. Filion: J'avais une question sur l'article 90. Quelles sont
les infractions visées?
M. Marx: L'article 71?
M. Filion: Oui, la Loi sur la protection de la santé
publique.
M. Marx: L'article 71. "Quiconque enfreint l'une des dispositions
de la présente loi ou des règlements adoptés par le
gouvernement, le ministre ou le conseil régional selon le cas, ou refuse
de se conformer à un ordre donné en vertu de cette loi ou de ces
règlements commet une infraction et est passible, sur poursuite
sommaire, pour chaque jour que dure l'infraction, en outre du paiement des
frais, d'une amende d'au plus 1000 $ s'il s'agit d'un individu et d'une amende
d'au plus 5000 $ s'il s'agit d'une corporation."
M. Filion: Quelles sont ces infractions? M. Marx: Sur les
laboratoires de
technique médicale.
M. Filion: Sur la salubrité?
M. Marx: II faut détenir un permis pour avoir certains
laboratoires.
M. Filion: Adopté sur division.
Le Président (M. Marcil): Adopté, sur division.
L'article 91? Adopté sur division. L'article 92? Adopté sur
division. L'article 93. Il y a un amendement.
L'amendement de l'article 93 se lit comme suit: "À l'article 93
du projet de loi supprimer, dans la première ligne du paragraphe 2 , les
mots "du deuxième alinéa".
M. Marx: C'est juste une question de technique. Adopté sur
division?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Marcil): L'amendement est adopté
sur division. L'article est adopté, tel qu'amendé. L'article 94?
Adopté sur division. (12 h 45)
M. Marx: L'article 95.
Le Président (M. Marcil): L'article 95, sur division.
L'article 96, sur division. L'article 97, sur division. L'article 98, sur
division. L'article 99, sur division. L'article 100, sur division. L'article
101, sur division. L'article 102, sur division. L'article 103, sur division.
L'article 104, sur division. L'article 105» sur division. L'article 106,
sur division. L'article 107, sur division. L'article 108, sur division.
L'article 109, sur division. L'article 110, sur division.
M. Filion: À l'article 110,
Le Président (M. Marcil): Voulez-vous revenir sur
l'article 110, M. le député de Taillon?
M. Marx: C'est au sujet du respect des permis, des normes de
sécurité et ainsi de suite.
M. Filion: En deux mots, la Loi sur les services de garde
à l'enfance contient des dispositions qui permettent peut-être
d'exploiter des garderies, et ce sans permis.
M. Marx: C'est cela. Sans permis et il y a des normes aussi. Il
faut avoir tant de pieds carrés, tant d'enfants.
M. Filion: D'accord, ça va. Sur division. M. Marx:
Sur division.
Le Président (M. Marcil): L'article 111 est adopté
sur division. L'article 112, sur division.
M. Filion: Par curiosité, M. le ministre.
M. Marx: Pardon?
Le Président (M. Marcil): L'article 112.
M. Filion: Est-ce que c'est le permis, cela? Le compteur, le
permis, ces choses-là.
M. Marx: Oui, des amendes prévues dans la Loi sur le
transport par taxi. C'est minime.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M, Marcil): Adopté sur division.
M. Marx: Oui. L'article 113.
Le Président (M. Marcil): L'article 113, adopté sur
division. L'article 114, sur division. L'article 115, sur division. L'article
116, sur division.
Loi sur les accidents du travail et les maladies
professionnelles
M. Filion: Aux articles 116, 117 et 118, M. le ministre,
pourriez-vous nous expliquer les portées exactes et
précises...
M. Marx: La modification proposée a pour objet d'obliger
la Commission de la santé et de la sécurité du travail
à assurer le financement de la Commission d'appel en matière de
lésions professionnelles.
M. Filion: Alors qu'autrefois la commission d'appel était
financée par le ministère de la Justice.
M. Marx: C'est nouveau. Cela n'a jamais été
financé. C'est nouveau.
M. Filion: C'est vrai, oui. Mais ils ont quand même eu un
budget. La commission d'appel fonctionne déjà.
M. Marx: C'était financé à même les
fonds du gouvernement.
M. Filion: Je suppose que la commission de santé et de
sécurité est au courant.
M. Marx: Oui, tout le monde est au courant.
M. Filion: Tout le monde est au courant.
M. Marx: Oui.
M. Filion: Que! est le montant approximatif du budget annuel?
M. Marx: Le budget prévu par le gouvernement l'an dernier,
à l'été, était de plus de 5 000 000 $. Nous avons
réduit cela à 3 660 000 $.
M. Filion: En plus, il faut voir cela avec l'article 121. Vous
établissez rétroactivement l'obligation financière, le
remboursement à l'article 121.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: En somme, par ces quatre articles, on refile aux
employeurs une note d'environ 3 000 000 $.
M. Marx: Cela revient à cela.
M. Filion: Et vous m'assurez que les commissaires, à la
commission, sont au courant de ce fardeau financier additionnel.
M. Marx: Tout le monde est au courant. On ne peut pas
légiférer seuls. C'est un projet de loi, on a consulté.
Tout le monde est au courant.
M. Filion: Tout le monde est au courant?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Les employeurs ont reçu un petit avis dans leur
cotisation à la CSST disant que...
M. Marx: Peut-être que cela sera couvert par leurs
cotisations actuelles.
M. Filion: La CSST a déjà des déficits.
M. Marx: La CSST a un budget de 1 000 000 000 $, je pense.
M. Filion: Oui, près de 900 000 000 $. M. Marx:
D'accord?
M. Filion: M. le ministre de la Justice, pourquoi ces articles
apparaissent-ils dans le projet de loi?
M. Marx: Parce que j'ai la responsabilité de cette
commission.
M. Filion: Cela n'a rien à voir avec des amendes. Pourquoi
faites-vous du zèle...
M. Marx: Parce que cela...
M. Filion: Non, non, laissez-moi terminer. Cela n'a rien à
voir avec les amendes. Pourquoi avez-vous mis cela dans ce projet de loi au
lieu d'en faire un projet de loi distinct?
M. Marx: Loi relative à diverses mesures à
caractère financier concernant l'administration de la justice. Si le
député insiste, on peut peut-être...
M. Filion: C'est votre leader parlementaire qui nous casse les
oreilles à dire que vous étiez pour légiférer moins
et mieux. Depuis trois mois qu'on se fait casser les oreilles avec cela. On se
rend compte qu'il y a des dispositions hirsutes, disparates, éclectiques
qui viennent dans votre autobus, comme je l'ai dit hier. Les discussions
portant sur cela devraient plutôt avoir lieu, entre autres, à la
commission de l'économie et du travail.
M. Marx: Non, parce que cette commission...
M. Filion: Je comprends que la commission... Oui, mais
là...
M. Marx: ...relève de l'administration.
M. Filion: Vous refilez une note aux employeurs, une note de 3
000 000 $ qui ne peut qu'aller en grandissant. La commission d'appel commence
ses travaux. Les cas sont un peu plus nombreux qu'ils ne l'étaient lors
de l'étude des crédits...
M. Marx: Bien...
M. Filion: ...où j'avais été renversé
de voir... Je sais qu'il y a des problèmes d'application pour l'appel.
On m'a dit que les mécanismes d'appel n'étaient pas faciles.
Bref, pour toutes les raisons que je n'ai pas besoin de réexpliquer ou
que je vais peut-être réexpliquer tantôt si vous m'y invitez
de nouveau, raisons sur lesquelles je me suis étendu hier, nous allons
voter sur division...
M. Marx: Sur division, M. le Président.
M. Filion: ...sur les articles 116, 117...
M. Marx: 117.
M. Filion: ...et 118.
M. Marx: Oui.
M. Filion: Cela a bien de l'allure.
Le Président (M. Marcil): Les articles 116, 117 et 118,
adoptés sur division?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Marcil): 119?
M. Filion: À l'article 118, il s'agit de quel
président? Est-ce le président de la commission d'appel ou le
président...
M. Marx: Oui, oui.
M. Filion: "...qui fournit également au ministre tout
renseignement...", cet article n'était pas contenu dans la loi
originale?
M. Marx: Non.
M. Filion: Pour ne pas que le ministre de la Justice dise que
j'ai voté contre toutes les dispositions de son projet de loi, on va
adopter l'article 118.
Le Président (M. Marcil): Adopté.
M. Filion: C'est une erreur du législateur. Probablement
qu'il n'avait pas prévu cela.
M. Marx: J'aimerais féliciter le député de
Taillon.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Filion: Cela me fait plaisir quand cela a de l'allure.
Dispositions transitoires et finales
Le Président (M. Marcil): L'article 119 est adopté
sur division. L'article 120...
M. Filion: Seulement une seconde. L'article 119, un
instant,...
M. Marx: L'article 119. Non, non. Il va voter pour.
M. Filion: ...M. le Président.
M. Marx: C'est pour aller chercher des sommes d'argent au
fédéral.
M. Filion: Avez-vous des choses sur l'article 119?
M. Marx: Je l'ai déjà expliqué en
deuxième lecture, c'est afin de nous permettre d'aller chercher des
sommes d'argent au fédéral. C'est toujours bienvenu. Cet article
donne un caractère rétroactif à certaines dispositions
relatives à l'aide juridique afin de permettre un partage des
coûts avec le gouvernement fédéral. C'est tout.
M. Filion: C'est ce que j'avais souligné dans mon discours
de deuxième lecture. C'est une réclamation rétroactive. Le
fédéral a sûrement été...
M. Marx: Oui, oui.
M. Filion: II est sûrement au courant de cela. Je comprends
qu'il a déjà accepté de payer dans la mesure où
nous légiférerons en conséquence.
M. Marx: II est prêt à payer mais, avant que le
chèque arrive, on ne sait jamais.
M. Filion: Bon!
M. Marx: On me dit qu'il y a un accord pour la période de
1980 à 1983. Pour la période de 1973 à 1980, c'est en
négociation.
M. Filion: Même si les lois de l'aide sociale sont
modifiées, on m'informe que c'est uniquement et exclusivement en ce qui
concerne l'aide juridique.
M. Marx: C'est cela, l'aide juridique. Le fédéral
fait sa part. C'est ce qu'on veut.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté.
M. Marx: Merci.
Le Président (M. Marcil): Sur division?
M. Marx: Non.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adapté. L'article
120?
M. Filion: C'est la même chose. M. Marx:
Concordance. M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article
121?
M. Filion: On l'a vu tantôt.
M. Marx: Le député a déjà vu cela.
Adopté?
Le Président (M. Marcil): Adopté?
M. Filion: Non, là-dessus, c'était sur division, M.
le Président.
M. Marx: Sur division.
Le Président (M. Marcil): L'article 121 est adopté
sur division. Il y a un amendement à l'article 122 et je le lis:
"L'article 122 du projet de loi est modifié par le
remplacement, dans la première ligne, de ce qui suit: "18, 75 et
76" par ce qui suit: "18 et 75"
M. Marx: C'est une concordance avec les articles 75 et 76 du
projet de loi. Ils ont été remplacés par un nouvel article
75.
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Marcil): L'article 122 tel
qu'amendé est adopté sur division. Il y a un amendement à
l'article 123 qui se lit comme suit: "L'article 123 du projet de loi est
modifié par le remplacement, dans la deuxième ligne, de ce qui
suit: "18, 75 et 76" par ce qui suit: "18 et 75".
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Marcil): Sur division?
M. Filion: Sur division. Là, il nous reste, M. le
Président...
Le Président (M. Marcil): Je reviens aux articles 18 et
19.
M. Marx: Est-ce que l'article 123 est adopté?
Le Président (M. Marcil): Oui. Sur division.
M. Marx: Les articles 18 et 19?
Articles en suspens
Est-ce que vous êtes d'accord, M. le Président?
M. Filion: En partie, c'est la discussion qu'on a eue
tantôt. Maintenant, un des effets, quand même - on termine, M. le
ministre de la Justice, bien simplement - de tout cela...
M. Marx: Oui, oui.
M. Filion: ...et de mon intervention d'hier, finalement, c'est
que ce que tout cela va produire, c'est un nombre accru de personnes qui vont
conduire sans permis de conduire au Québec.
M. Marx: II y a un problème là. Qu'est-ce que
c'est? S'ils font cela, ils contreviennent à la loi.
M. Filion: Oui.
M. Marx: J'aimerais dire, M. le Président, que j'ai bien
entendu le député dire, hier, qu'il faut peut-être
légiférer en ce qui concerne les plaques.
M. Filion: Ce n'est pas ce que j'ai dit. M. Marx: Non,
que...
M. Filion: J'ai demandé si vous aviez examiné cette
hypothèse.
M. Marx: D'accord. Êtes-vous d'accord pour qu'on
légifère?
M. Filion: Non, mais j'aimerais vous entendre
là-dessus.
M. Marx: J'ai...
M. Filion: Je sais que c'est le ministre des Transports qui
devrait...
M- Marx: Mais c'est à l'étude. On n'est pas
prêt à le proposer maintenant, mais on va étudier la
question. C'est le ministre des Transports qui a la responsabilité de
cette lot aussi. Mais, c'est une possibilité et il faut
l'étudier.
M. Filion: Ma question d'hier était celle-ci: Pourquoi
avoir fait ce choix entre le permis de conduire, le certificat... Quel
rationnel y a-t-il derrière cela?
M. Marx: En ce qui concerne les permis, nous sommes prêts
à le faire maintenant. La régie nous a dit que tout était
en place pour légiférer.
M. Filion: Vous voyez un peu, M. le ministre de la Justice, ce
que je disais hier. Là, on est en train de parler des plaques
d'immatriculation. Vous me répondez là-dessus. C'est le ministre
des Transports qui étudie cela.
M. Marx: Avec...
M. Filion: Laissez-moi terminer. Mais, pour les permis, comme je
vous l'ai dit hier, c'est vous qui véhiculez cette décision.
M. Marx: Pas tout seul.
M. Filion: Alors que, pour les certificats d'immatriculation, on
n'est pas en mesure de discuter de cela de façon cohérente
aujourd'hui.
M. Marx: On a consulté le ministre des Transports. Vous
savez, M. le Président, que toute législation est discutée
au caucus, au comité ministériel et au Conseil des ministres.
Tout est discuté partout; tout le monde est au courant, est
consulté, surconsulté et consulté une autre fois.
M. Filion: Avez-vous consulté le
ministre des Transports ou avez-vous discuté avec lui avant hier
soir?
M. Marx: Mais oui, M. le Président! Nous sommes
passés devant un comité ministériel dont il est
président. Nous sommes passés au Conseil des ministres. Mon
siège est à côté du sien et on se parle souvent. Il
est rare qu'on puisse faire passer quelque chose qui touche le ministère
des Transports sans que le ministre des Transports n'en soit au courant. C'est
un ministre très travaillant qui est au courant de tout ce qui se passe
dans son ministère.
M. Filion: Alors... M. Marx: Adopté?
M. Filion: M. le Président, en terminant - je vois qu'il
est 13 heures - encore une fois pour toutes les raisons que j'ai
explicitées hier, tout en espérant que nous n'aurons pas dans
l'avenir à nous livrer à semblable activité à cette
commission-ci, où le ministre des Transports porte les culottes de ses
collègues, pour toutes les raisons qu'on a mentionnées
hier...
M. Marx: D'accord.
M. Filion: ...nous allons voter contre les articles 18 et 19.
Le Président (M. Marcil): Vous donnez votre consentement
pour poursuivre encore? Cela va?
M. Marx: Oui. Pour l'article 19, on a...
M. Filion: M. le ministre, excusez-moi, pour l'article 18.
Le Président (M. Marcil): L'article 18 est adopté, tel
qu'amendé, sur division.
M. Filion: Oui. Là, il reste l'article 19 sur
lequel...
M. Marx: À l'article 19, il y a un petit amendement et
c'est le dernier article...
Le Président (M. Marcil): C'est le dernier amendement, je
suppose?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Marcil): D'accord. Le projet de loi est
modifié par l'insertion, après l'article 19, de l'article
suivant: "19.1. L'article 993 de ce code est modifié: 1 par le
remplacement, dans la deuxième ligne du paragraphe 4, des mots "dix
dollars" par ce qui suit: "quinze dollars"; 2 par le remplacement, dans la
troisième ligne du paragraphe 4, des mots "vingt dollars" par ce qui
suit: "vingt-cinq dollars".
Il faudrait adopter l'article 19 avant de procéder à
l'adoption de l'article 19.1.
M. Filion: C'est de la concordance, c'est cela?
M. Marx: Oui, c'est cela.
M. Filion: Purement et simplement de la concordance, cet
amendement?
M. Marx: Dans un cas, ce sont les frais de requête; dans
l'autre cas, ce sont les frais d'exécution.
M. Filion: On va hausser également les frais
d'exécution?
M. Marx: Cela coûte plus cher. C'étaient des
amendements annoncés en deuxième lecture, M. le Président.
D'accord? Adapté?
M. Filion: Non, M. le Président. En ce qui concerne les
hausses de tarifs à la Cour des petites créances, je voudrais
simplement souligner au ministre ceci. Dans certains cas, je pense que le
montant minimal pour aller à la Cour des petites créances, c'est
100 $, Est-ce que je me trompe ou s'il n'y en a pas?
M. Marx: II n'y a pas de minimum. M. Filion: II n'y a pas
de minimum? M. Marx: Non.
M. Filion: Bon. Alors on le sait, il y a une bonne partie des
créances réclamées à cette cour qui sont des
montants qui ne sont pas plus de 1000 $.
M. Marx: Pas plus de... M. Filion: 1500 $, 1000 $?
M. Marx: ...1000 $, sauf en matière d'impôt,
où c'est 1500 $. C'est 1000 $, le minimum?
M. Filion: Le maximum.
M. Marx: Le maximum.
M. Filion: Non pas pour l'impôt.
M. Marx: Oui, c'est 1000 $.
M. Filion: Donc, on sait qu'il y a beaucoup de
réclamations, à la Cour des petites créances, pour des
montants qui sont vraiment très petits. J'ai quelques amis, comme vous,
qui sont juges à la Cour provinciale et qui m'ont dit qu'ils ont
tenu
des procès, à la Cour des petites créances, pour
des montants de 50 $, 75 $, inférieurs à 100 $ ou
inférieurs à 200 $. Pour nous, ce ne sont peut-être pas des
gros montants, mais pour les gens qui ont peu d1argent, ces montants
représentent beaucoup.
Je voudrais simplement inciter le ministre de la Justice à la
prudence dans les hausses. Je comprends que ce n'est pas élevé.
Ce n'est pas avec cela qu'on va régler les problèmes financiers
du ministre des Finances qui vont venir cet automne. Je comprends que, d'un
autre côté, vous cherchez à augmenter les tarifs partout.
Mais, d'un autre côté, à la Cour des petites
créances, je pense qu'il faudrait faire attention. Souvent, une
différence de 5 $ ou 10 $ peut désinciter un créancier
à se présenter éventuellement à la Cour des petites
créances. Non, mais pour 50 $... Si l'on monte de 10 $ à 15 $
pour une dette de 50 $, pour le créancier éventuel ou celui qui
prétend avoir un droit, 5 $, c'est beaucoup. Dans ce sens, je trouve que
les hausses, entre autres... De 20 $ à 25 $, c'est pour celui qui est en
haut de 500 $ peut-être? Je vais attendre qu'il m'écoute.
M. Marx: Oui, mais les frais sont remboursés par le
défendeur, s'il gagne sa cause. En principe... C'est ce que l'on me dit,
M. le Président. Je n'ai jamais plaidé devant la Cour des petites
créances.
M. Filion: On a plus ou moins le droit. M. Marx: C'est
cela.
M. Filion: Mais les frais sont remboursés par le
débiteur?
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Dans l'adjudication du jugement?
M. Marx: Oui. M. Filion: Oui?
M. Marx: On va vous donner l'article dans le Code de
procédure civile qui prévoit cette disposition.
M. Farrah: ...à la Régie du logement.
M. Filion: Est-ce que le remboursement s'en va au
créancier? C'est cela que je me demande. On me dit que oui.
M. Farrah: Oui. C'est le créancier qui le paie au
départ. Il y a remboursement au créancier après.
M. Filion: II est remboursé.
M. Marx: Voilà, je vais vous lire l'article en question.
Ce sont les articles 989 et suivants.
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): Adopté?
M. Filion: Juste me dire si c'est exact, sans lire l'article.
M. Marx: L'article 990: Le jugement qui dispose de la
requête adjuge sur les frais, sur ceux des témoins, et ainsi de
suite. Les frais ne peuvent pas excéder le montant de 10 $, de 20 $ et
ainsi de suite. D'accord?
M. Filion: Quand même, je veux juste pour terminer...
M. Marx: Oui.
M. Filion: Le créancier est quand même obligé
de débourser. C'est ce caractère de déboursé qui
peut devenir "désincitatif" à exercer un droit. Dans l'exemple
que je donnais, je comprends qu'il y a des chances d'être
remboursé, mais il faut faire extrêmement attention quand on
hausse les frais à la Cour des petites créances parce que
justement, la Cour des petites créances a été mise sur
pied pour permettre d'accéder sans frais...
M. Marx: M. le Président... M. Filion: ...à
la justice.
M. Marx: ...est-ce que le député pourrait poser
cette question à un autre moment?
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'article 19 est
adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Marcil): Sur division. L'article 19.1 est
adopté sur division. Cela va?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que les intitulés
du projet de loi sont adoptés?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que le titre du projet de
loi est adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Marcil): Le projet de loi est
adopté sur division.
Une voix: Une motion de renumérotation.
Le Président (M. Marcil): Une motion de
renumérotation?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté.
M. Marx: M. le Président...
Le Président (M. Marcil): Je suspends cette
assemblée jusqu'à 15 h 30 et on passera alors en premier au
projet de loi 14, pendant environ 30 minutes et, ensuite, on reviendra sur les
projets 62 et 88.
(Suspension de la séance à 13 h 8)
(Reprise à 16 h 8)
Projet de loi 14
Le Président (M. Filion): Nous avons constaté le
quorum. Mme la secrétaire, voulez-vous annoncer les remplacements s'il y
en a? II n'y en a aucun? La séance est donc ouverte. Je rappelle le
mandat de notre commission qui est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 14, Loi maintenant en vigueur certains
décrets relatifs aux affaires intergouvernementales canadiennes. Je vois
que ce projet de loi est quand même relativement mince. Est-ce que le
ministre voudrait faire certains commentaires préliminaires avant
d'aborder l'étude de l'article 1 de ce projet de loi?
M. Rémillard: Si vous voulez, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Comme vous désirez, M. le
ministre.
M. Rémillard: M. le Président, le projet de loi 14
vise à assurer le maintien en vigueur de certains décrets pris en
application de l'article 22 de la Loi sur le ministère des Affaires
intergouvernementales avant qu'elle ne soit modifiée par le chapitre 47
des lois de 1984, en décembre 1984. L'essentiel de ce projet de loi, qui
ne contient que trois articles, a été évoqué lors
du discours sur l'étude du principe du projet de loi. L'objet de
l'article 1 est d'assurer la survie des décrets d'exclusion relatifs
à certaines catégories d'ententes intergouvernementales
canadiennes qui ont été adoptées avant le 21
décembre 1984, en vertu de l'article 22 de la Loi sur le
ministère des Affaires intergouvemementales.
J'aimerais rappeler brièvement que l'incertitude juridique
entourant la validité de ces décrets résulte des
modifications qui ont été apportées à la loi
constitutive du ministère des Affaires intergouvemementales par le
législateur lors de l'adoption du projet de loi 15, le 21
décembre 1984. Jusqu'à cette date, la Loi sur le ministère
des Affaires intergouvernementales visait tant les relations internationales
que les affaires intergouvernementales canadiennes. L'article 22 de cette loi
permettait donc au gouvernement d'exclure de son application, en tout ou en
partie, des catégories d'ententes internationales et
intergouvernementales canadiennes. Le projet de loi 15 a eu pour effet de
scinder le champ d'application de cette loi en deux, faisant en sorte que les
relations internationales relèvent du ministère du même nom
et que les affaires intergouvernementales canadiennes se retrouvent
dorénavant dans une section distincte de la Lot sur le ministère
du Conseil exécutif.
Ainsi, deux dispositions législatives permettent maintenant au
gouvernement d'exclure des catégories d'ententes de l'application de
deux lois, soit l'article 22 de la Loi sur le ministère des Relations
internationales et l'article 3.13 de la Loi sur le ministère du Conseil
exécutif. D'autre part, le projet de loi 15 n'avait pas prévu de
mesures transitoires ou conservatoires pour assurer l'application des
décrets d'exclusion relatifs à certaines catégories
d'ententes intergouvernementales canadiennes adoptés avant le 21
décembre 1984 en vertu de l'article 22 du la Loi sur le ministère
des Affaires intergouvernementales. Par ailleurs, comme la Loi
d'interprétation du Québec ne prévoit pas le maintien en
vigueur des règlements dans le cas où une loi est
remplacée par une autre, ce vide législatif donne lieu,
présentement, à des opinions contradictoires de la part des
juristes québécois.
Enfin, M. le Président, j'aimerais souligner la
nécessité de l'article 2 du projet de loi qui prévoit la
rétroactivité de l'article 1 au 21 décembre 1984. Dans la
mesure où certaines catégories d'ententes visées par les
décrets d'exclusion touchent des droits immobiliers et qu'il importe,
à ce chapitre, d'assurer la validité des titres de
propriété, je crois qu'il est essentiel de confirmer la
validité des transactions immobilières qui ont pu être
effectuées depuis cette date sur la base des décrets visés
par le projet de loi 14. Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Merci, M. le ministre. Est-ce
que M. le chef de l'Opposition désire adresser des remarques
préliminaires?
M. Johnson (Anjou): Oui, brièvement, M. le
Président. Je pense que l'exposé du ministre clarifie fort bien
la dimension
technique de ce projet de loi et sa nature conservatoire quant à
l'application des règlements touchant l'exclusion de certaines ententes
en matière intergouvernementale.
J'aimerais que le ministre puisse ajouter, peut-être avec ses
collaborateurs et ses collaboratrices, un ou deux exemples concrets, simplement
pour illustrer ce qui pourrait se passer s'il y avait une contestation. Il a
donné l'exemple en matière immobilière de la clarté
des titres; cela m'apparaît assez clair. Est-ce qu'il pourrait nous
donner un ou deux autres exemples?
M. Rémillard: C'est actuellement le cas le plus
fréquent que nous avons. Je peux m'informer s'il y a d'autres cas
particuliers qui pourraient se passer.
M. Johnson (Anjou): Dans le cas des subventions aux
municipalités ou des choses comme celles-là?
M. Rémillard: Pour une subvention, il faudrait qu'il y
ait...
Une voix: ...subvention qui sont des catégories d'ententes
exclues. D'autres catégories d'ententes exclues, c'est très
technique.
M. Johnson (Anjou): ...monde universitaire.
Une voix: Monde universitaire...
Le Président M. Filion: Je m'excuse, pour le Journal des
débats, est-ce que vous pourriez vous identifier?
Mme Gosselin (Julie): Pardon. Julie Gosselin du service juridique
au ministère des Relations internationales et des Affaires
intergouvernementales canadiennes.
Le Président M. Filion: Je vous remercie, madame.
Mme Gosselin: II y a des catégories d'ententes exclues qui
visent les organismes publics que sont les universités pour certaines
subventions de recherche effectivement. Ces décrets, par le fait de
l'exclusion, confèrent un caractère de validité aux
ententes à intervenir entre ces organismes et entre les
universités québécoises et les organismes
fédéraux.
Le problème de l'incertitude juridique les vise moins, toutefois,
car, dans le cas des universités, la loi demande une autorisation du
gouvernement pour conférer un caractère de validité
à leurs ententes. Le cas des corporations municipales est plus critique,
dans la mesure où, en dehors des décrets d'exclusion, la loi
exclut toute relation juridique entre les corporations municipales et le
gouvernement fédéral.
C'est pour cela qu'on insiste surtout sur les décrets de
transfert de terrains, tant pour les transferts de terrains d'une
municipalité vers le gouvernement fédéral, que l'inverse,
soit des terrains qui sont transférés en faveur des
municipalités. Est-ce que cela répond à votre
question?
M. Johnson (Anjou): Merci, Me Gosselin. Cela va très
bien.
Le Président M. Filion: D'accord. J'appelle maintenant
l'article 1 du projet de loi 14.
M. Johnson (Anjou): Adopté.
Le Président M. Filion: Adopté. J'appelle l'article
2 du projet de loi 14.
Une voix: Adopté.
M. Johnson (Anjou): Adopté.
Le Président (M- Filion): Adopté. J'appelle
l'article 3 du projet de loi 14.
M. Johnson (Anjou): Adopté.
Le Président M. Filion: Adopté. J'appelle le titre
du projet de loi 14, Loi maintenant en vigueur certains décrets relatifs
aux affaires intergouvernementales canadiennes.
Des voix: Adopté.
Le Président M. Filion: Adopté. J'appelle donc le
projet de loi 14.
Des voix: Adopté.
Le Président M. Filion: Adopté. Notre séance
est donc suspendue. Je comprends qu'au programme des travaux de cette
commission nous aurons le projet de loi 62 et le projet de loi 88 dès
que le ministre de la Justice se joindra à nous.
Une voix: C'est cela.
Le Président M. Filion: Merci, M. le ministre. Merci, M.
le chef de l'Opposition.
(Suspension de la séance à 16 h 15)
(Reprise à 20 h 18)
Le Président (M. Marcil): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Comme nous avons quorum, je déclare la séance ouverte. Je
souhaite la bienvenue à tout le monde. Nous avons trois projets de loi
à adopter ce soir et nous allons faire un
effort exceptionnel afin de terminer les travaux de cette
assemblée avant minuit. Cela va dépendre de votre collaboration,
les députés et les ministériels. On m'a déjà
assuré de la collaboration des...
Une voix: J'ai si peu de questions en mémoire.
Le Président (M. Marcil): C'est bien. Est-ce qu'il y a des
remplacements? Aucun.
Une voix: ...M. Blais...
Projet de loi 62
Le Président (M. Marcil): M. Blais, cela va. Je rappelle
le mandat de la commission: procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 62, Loi modifiant la Loi sur les
tribunaux judiciaires.
Est-ce qu'il y a des remarques préliminaires, M. le ministre?
M. Marx: Non.
Le Président (M- Marcil): M. le député de
Taillon?
M. Filion: Non.
Le Président (M. Marcil): Non plus? J'appelle l'article
1.
M. Marx: Un instant. Cet article est de concordance avec la
modification apportée à l'article 2 du projet de loi.
Adopté.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article 2.
M. Marx: L'article 2. Cet article confère aux tribunaux du
district judiciaire de Roberval une juridiction concurrente avec celle du
district judiciaire d'Abitibi pour la partie comprenant la réserve
Obedjiwan et son territoire adjacent. Adopté?
M. Filion: Est-ce que je me trompe ou est-ce que c'est un
territoire d'autochtones?
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Avez-vous quelques détails
là-dessus?
M. Marx: Je vais répéter ce que j'ai
déjà dit en deuxième lecture. Les districts de Roberval et
d'Abitibi ont, à l'heure actuelle, une juridiction concurrente, mais
seulement sur les territoires d'Abitibi et de Mistassini. La réserve
Obedjiwan ne faisant pas partie de la région sur laquelle les districts
de Roberval et d'Abitibi ont une juridiction concurrente, les habitants de
cette réserve doivent se rendre à Amos pour l'audition de leurs
causes, alors qu'ils sont situés beaucoup plus près de Roberval.
Si vous voulez, cette modification fait suite à une demande
formulée par la communauté autochtone d'Obedjiwan.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Marcil): Adopté?
Des voix: Adopté.
M. Filion: J'aimerais juste mentionner, M. le ministre, mon
intérêt pour toute l'administration de la justice sur les
territoires d'autochtones. On sait qu'il existe des problèmes. Ces
gens-là reçoivent les procureurs de la couronne, les juges qui
viennent de districts judiciaires de Blancs et je suis au courant que des
études pilotées au ministère de la Justice se font pour
tenter de faire coïncider l'administration de la justice avec les
réalités vécues par ces peuples-là. Je trouve que
c'est une disposition qui ne peut qu'aider l'administration courante mais,
à long terme, tenter de la faire coïncider, si l'on veut, avec
l'évolution de l'administration de la justice chez les autochtones,
compte tenu du type de société qui s'y trouve. Alors, je sais
qu'il y a un travail qui se fait au ministère de la Justice et ce n'est
pas un problème facile non plus.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Marcil): Adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 3.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 4.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 5.
M. Marx: Un instant, il y a un amendement.
Le Président (M. Marcil): Vous avez un amendement.
À quel article? J'ai un amendement après l'article 3,
c'est-à-dire qu'on ajoute deux articles: "Insérer, après
l'article 3 du projet de loi, les articles suivants: 3.1: L'article 248 de
cette loi est modifié: 1 par le remplacement, dans la première
ligne, du nombre "treize" par le nombre "quatorze"; 2 par l'insertion,
après
le paragraphe e du paragraphe suivant: e.1: un juge choisi parmi les
juges des cours municipales autres que celles de Laval, de Montréal ou
de Québec et nommés sur la recommandation d'un organisme
représentatif des juges de ces cours."
Et comme article 3.2; "L'article 251 de cette loi est modifié par
le remplacement, dans la première ligne, du mot "sept" par le mot
"huit".
M. Marx: J'ai parlé de cet amendement lors de la
deuxième lecture de ce projet de loi. Je pense que le
député de Taillon était d'accord. Adopté.
M. Filion: On a déjà traité de cette
question...
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: ...lors du discours de deuxième lecture.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Est-ce adopté, M. le
député de Taillon?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): Oui. J'appelle l'article 5.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Le titre du projet de loi?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. Le projet de loi
62, Loi modifiant la Loi sur les tribunaux judiciaires, est adopté.
Aujourd'hui, c'est le 18 juin. Je suspends pour deux minutes afin de terminer
les documents.
(Suspension de la séance à 20 h 24)
(Reprise à 20 h 28)
Projet de loi 88
Le Président (M. Marcil): À l'ordre, s'il vous
plaît!
J'appelle le projet de loi 88. Je vous rappelle le mandat de la
commission qui est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 88, Loi modifiant le Code civil, la
Loi sur les bureaux d'enregistrement et la Loi sur la division territoriale.
Est-ce que vous avez des remarques préliminaires, M. le ministre?
M. Marx: Non, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): M. le porte-parole de
l'Opposition.
M. Filion: C'est moi.
Le Président (M. Marcil): Oui. Avez-vous des remarques
préliminaires?
Remarques préliminaires
M. Filion: M. le ministre, sans recommencer mon intervention de
deuxième lecture, selon mes informations, il existait une liste de 26
bureaux d'enregistrement susceptibles de fermeture et le projet de loi
contient... Je vais attendre qu'il m'écoute. Cela va?
Selon mes informations, M. le ministre, il existait, au départ de
l'opération de rationalisation des bureaux d'enregistrement, une liste
de 26 bureaux d'enregistrement. Lorsque le projet de loi 88 a été
déposé et qu'on en a complété l'étude, il
s'est avéré qu'il y avait 10 bureaux d'enregistrement qui
étaient l'objet de fermeture. Premièrement, est-ce que c'est
exact? Deuxièmement, je comprends qu'il y a un effort de rationalisation
des équipements immobiliers des bureaux d'enregistrement. Est-ce que je
pourrais connaître la rationalité derrière le choix des
bureaux d'enregistrement qui sont fermés et ceux qui ne sont pas
fermés?
M. Marx: M. le Président, je ne vais pas revenir sur mon
discours de deuxième lecture, mais si le député ne s'en
souvient pas je peux aller en chercher une copie. J'ai déjà
expliqué pourquoi et je ne veux pas revenir sur cette question.
En ce qui concerne les listes, c'est possible qu'il y ait eu des listes.
Je pense qu'en 1982 il y avait une liste de 26 bureaux d'enregistrement. Il
semble que l'information du député date un peu. De toute
façon, ce ne sont pas les listes que l'on ferme. On ne ferme pas, en
réalité, mais on fusionne les bureaux d'enregistrement qui sont
dans le projet de loi.
M. Filion: Comment s'est fait le choix des bureaux
d'enregistrement? Je me souviens, mais...
M. Marx: Je vais vous lire mon discours de deuxième
lecture. Cela va peut-être vous aider.
M. Filion: Cela pourrait peut-être me rafraîchir la
mémoire.
M. Marx: Ce n'était pas long. C'était une vingtaine
de minutes.
M. Filion: Les éléments.
M. Marx: Le projet de loi 88 propose
des modifications nécessaires au Code civil, à la Loi sur
les bureaux d'enregistrement et à la Loi sur la division territoriale
afin de permettre la fusion d'un certain nombre de divisions
d'enregistrement.
Il y en a dix. J'espère que le député a
déjà pris note des bureaux qu'on va fusionner. Ce n'est pas
nécessaire d'expliquer l'histoire des bureaux d'enregistrement au
Québec.
Pourquoi donc, en 1986, proposer à cette Assemblée - parce
que j'ai parlé en Chambre - de faire passer de 82 à 72 le nombre
de bureaux d'enregistrement au Québec? En premier lieu, Mme la
Présidente, parce qu'il est du devoir du ministère de la Justice
de contribuer de manière significative à l'effort gouvernemental
actuel de rétablissement d'un meilleur équilibre des finances
publiques.
Au niveau ministériel de cette démarche, il faut
réduire les frais d'exploitation du réseau des bureaux
d'enregistrement. Le moyen qui s'impose d'emblée, si on veut
éviter une réduction des services offerts, est celui d'une
rationalisation accrue de l'utilisation de ces ressources matérielles et
humaines. À ce chapitre, la fusion de divisions d'enregistrement semble
la meilleure façon d'accroître l'efficience de cette organisation
tout en maintenant, bien sûr, la même efficacité.
Rappelons que les territoires des divisions d'enregistrement
correspondent à ceux des districts électoraux existant au 25
septembre 1973. La description de ces territoires selon ce fondement est
aujourd'hui désuète, confondante et inadaptée à
l'élément de base du système 'd'enregistrement, à
savoir le cadastre, lequel est d'ailleurs lui-même en voie de
rénovation. Il convient d'établir cette description sur une base
plus fonctionnelle et mieux adaptée au système, à savoir
celle d'arrondissements socio-économiques.
D'ailleurs, dans cette même ligne de pensée, le
regroupement des divisions d'enregistrement constitue un pas important dans la
voie d'une régionalisation progressive des bureaux d'enregistrement.
Aujourd'hui, le chef-lieu d'un territoire donné n'en est plus
nécessairement le pôle d'attraction. Or, le situs d'un bureau
d'enregistrement dans une optique de service à la clientèle doit
correspondre autant que possible au lieu où les activités et le
développement sont les plus intenses.
Je crois que la fusion des bureaux d'enregistrement permettra une
diminution des écarts de structure et de nature des tâches entre
les petits bureaux et les plus grands. La plus grande
homogénéité des tâches d'un bureau à l'autre
qui en résultera devrait faciliter la mobilité de l'ensemble du
personnel du réseau. L'élimination des bureaux les plus petits
permettra, à moyen terme, l'informatisation de l'ensemble du
réseau, laquelle rendra, grâce à la
téléinformatique, moins critique la localisation physique
individualisée d'un bureau.
Maintenant, bien qu'il ne s'agisse pas d'observations qui s'appliquent
à l'ensemble des bureaux visés par ce projet, il faut dire que
l'éloignement de certains petits bureaux par rapport aux grands centres
engendre des difficultés quant au recrutement du personnel
spécialisé. En effet, il est difficile d'amener le personnel
spécialisé des grands centres à postuler un emploi dans
une petite ville ou dans un village.
Il convient également de souligner que les variations de niveau
d'activités immobilières, au cours des saisons, se traduisent en
période de pointe dans presque tous les bureaux d'enregistrement. Or,
les variations sont moins importantes dans les grands centres. Les plus grandes
variations se retrouvent donc là on l'on retrouve les plus petits
bureaux. II y a aussi lieu de réduire le nombre de bureaux de petite
taille qui sont toujours en mauvaise posture face à ces variations.
Enfin, il faut mentionner que l'obligation de maintenir les bureaux
d'enregistrement ouverts tous les jours, de 9 heures à 16 heures, de
manière à assurer la continuité des services, force les
petits bureaux à embaucher au moins deux employés. Or, il y a des
bureaux où Le volume de transactions ne justifie pas un tel effectif. Le
regroupement des bureaux contribuera donc à régler ce
problème.
Dans les études et analyses ministérielles qui ont conduit
à ce projet, plusieurs données furent prises en
considération pour apprécier l'opportunité
d'intégrer un bureau d'enregistrement à un autre. Parmi
celles-ci, l'évaluation des bureaux donnés eu égard aux
critères suivants: le nombre de documents qui sont enregistrés
annuellement, le nombre et la classification des personnes qui y sont
employées, sa rentabilité financière relative si l'on se
situe par rapport à son environnement économique et
démographique ainsi que par rapport à celui des bureaux
d'enregistrement voisins, la capacité pour un bureau raisonnablement
proche de l'accueillir, les difficultés spécifiques qu'il peut
connaître, les effets négatifs potentiels de sa fermeture et,
enfin, les motifs spécifiques de son maintien en un lieu
donné.
Entrait également en ligne de compte la situation d'un bureau par
rapport aux orientations suivantes de l'organisation: l'accroissement de
l'efficience globale du réseau des bureaux d'enregistrement par
l'augmentation de la productivité de ses ressources, la modernisation
des opérations d'enregistrement par l'installation d'équipement
informatique rentable seulement dans
les bureaux d'une certaine importance, l'amélioration de la
qualité des services à la clientèle par la présence
de personnel en nombre suffisant - donc, tous les bureaux, en tout temps, y
compris durant les périodes saisonnières de pointe -
l'accessiblité maximale aux bureaux d'enregistrement pour leur
clientèle par leur proximité des centres régionaux de
développement, la rapidité de la réponse des bureaux
d'enregistrement aux demandes de leur clientèle par l'utilisation de
matériel et d'équipement le facilitant; la conservation
sécuritaire des documents déposés et l'exactitude de
l'information y afférant par l'usage d'appuis techniques
appropriés et l'utilisation de...
J'aimerais, en terminant, dire que, par cette fusion, on va
procéder de façon ordonnée. Les employés permanents
vont garder leur emploi et les services seront maintenus partout.
M. Filion: Même si j'avais oublié certains passages
à la fin, cela correspond aux notes que j'avais prises durant le
discours de deuxième lecture. Mon problème est un peu le suivant.
Il y a des bureaux d'enregistrement qui correspondent, en tout cas à ma
connaissance, aux critères que vous avez énumérés
et, dans certains cas, qui sont plus petits que des bureaux qui sont
fermés, qui, encore une fois, correspondent aux critères
généraux que vous avez énumérés et qui ne
font pas partie de la liste des dix. En même temps, vous aviez
mentionné, lors du discours de deuxième lecture et vous le
reprenez ce soir, le concept de régionalisation progressive,
c'est-à-dire le concept d'un regroupement progressif des bureaux
d'enregistrement. Alors, je peux vous poser des questions précises.
Grosso modo, c'est cela, mon problème: II y a des bureaux qui
correspondent aux critères que vous avez énumérés
pour les dix bureaux que vous avez fermés et qui ont moins
d'utilité et demeurent ouverts.
M. Marx: Est-ce que le député veut me
suggérer de fermer d'autres bureaux d'enregistrement, si cela entre dans
les critères? A-t-il d'autres bureaux à suggérer de
fusionner? C'est possible de le faire, car on est ici pour adopter des
amendements, surtout si ces bureaux se trouvent dans les comtés des
députés de l'Opposition. À l'heure actuelle, tous les
bureaux...
M. Filion: On n'est pas nombreux.
M. Marx: ...dont on parle dans ce projet de loi sont dans les
comtés des députés ministériels.
M. Filion: Alors, régionalisation progressive. Est-ce que
cela veut dire qu'il va y avoir une deuxième étape ou une
troisième étape?
M. Marx: C'est bien possible. M. Filion: Ce n'est pas
exclu.
M. Marx: Rien n'est exclu, M. le Président.
L'efficacité de notre système judiciaire est quelque chose qui me
préoccupe. Bientôt, chaque notaire va avoir un mini-ordinateur
dans son bureau où il sera possible de voir l'index des immeubles
partout au Québec, toute la jurisprudence, toutes les lois, tous les
règlements et ainsi de suite. Pourquoi demander au notaire de se
déplacer quand il peut tout avoir dans son bureau.
M. Filion: Ce n'est quand même pas pour demain matin,
surtout dans les districts ruraux.
M. Marx: La prévision pour tout le Québec, c'est
1992, c'est-à-dire qu'on a déjà informatisé les
bureaux d'enregistrement à Montréal et à Québec et,
progressivement, on va le faire pour les autres bureaux de tout le
Québec,
M. Filion: Pour en arriver, en 1992, à ce que la
totalité des bureaux d'enregistrement soit informatisée?
M. Marx: Espérons-le.
M. Filion: Et le système d'informatique qui est en vigueur
permettrait ou permet actuellement aux notaires d'utiliser le système
informatique pour procéder à des enregistrements?
M. Marx: Non, pas procéder à des
enregistrements.
M. Filion: Pour vérifier l'index des immeubles.
M. Marx: Pour vérifier l'index des immeubles. Est-ce que
le député est d'accord sur le fond du principe de la fusion de
certains bureaux d'enregistrement ou est-ce qu'il est contre? Je me pose la
question.
M. Filion: Sur le fond, je pense que j'ai eu l'occasion de le
mentionner au cours du discours de deuxième lecture; si je n'ai pas eu
l'occasion de le mentionner, je vais le mentionner ce soir. J'avais tellement
de choses à dire et on a tellement peu de temps. Lors du discours de
deuxième lecture, vous avez bien entendu, je me souviens que vous savez
sur quoi surtout il a porté, c'est sur le choix des bureaux
d'enregistrement qui ont fermé, mais je n'ai pas l'intention de
reprendre ce débat ici ce soir.
M. Marx: Le choix, si on a publié un ou deux bureaux, vous
pouvez les suggérer. On va les ajouter au projet de loi. On n'a aucune
hésitation, M. le Président, surtout si c'est dans les
comtés des députés de l'Opposition parce que...
M. Filion: On est tellement peu nombreux, vous savez, que les
chances sont... C'est comme la loterie, cela.
M. Marx: Sur 23 députés...
M. Filion: Essayer de... Les chances sont...
M. Marx: On peut commencer avec Longueuil. C'était juste
en blaguant, M. le Président. On ne ferait jamais cela.
M. Filion: Cela irait mal, le palais de justice va ouvrir l'an
prochain. Donnez-nous une chance... Écoutez, pour répondre
à votre question, M. le ministre de la Justice, bien que
généralement on ne soit pas là pour répondre
à des questions, oui, je favorise un regroupement et une rationalisation
des bureaux d'enregistrement, comme d'ailleurs, dans la mesure du possible, de
l'ensemble des services judiciaires tout en gardant à l'esprit les
critères d'accessibilité, les critères d'efficacité
que vous avez mentionnés. Maintenant, cela dit, il y a deux choses:
d'abord, une fois qu'on a dit cela, il faut quand même en choisir, des
bureaux d'enregistrement. Il y en a quelques-uns que je vais vous mentionner
tantôt et je me demande pourquoi vous n'avez pas procédé
dans ces cas. Sans nécessairement vous en suggérer, je n'ai pas
tous les éléments du dossier comme vous les avez...
Deuxièmement - je reviendrai sur le premièrement plus tard
- il y a la question de la consultation.
M. Marx: Oui. Les gens ont été
consultés.
M. Filion: Quand on dit que les gens ont été
consultés, cela veut dire quoi? Qui?
M. Marx: Cela veut dire qu'on a consulté des personnes. Je
ne peux pas vous dire dans chaque comté quelles personnes ont
été consultées, mais on a fait des consultations.
M. Filion: Non, mais, grosso modo, est-ce qu'on a
consulté...
M. Marx: Il y a un député qui a tenu une
assemblée publique pour expliquer pourquoi on ferme un ou deux bureaux
d'enregistrement. Je ne me souviens pas. Il y a eu des consultations. On n'a
pas fait cela en cachette. C'était dans les journaux, les gens ont
parlé de cela. Les gens sont venus à Québec nous parler
d'un bureau: Pourquoi fermez-vous ce bureau et pas l'autre? On a
expliqué cela à tout le monde. On ne se met pas dans les autobus
pour garder les bureaux d'enregistrement ouverts. On a rencontré les
représentants de l'association des régis-trateurs. C'est
difficile de faire un cas de ce qui n'a pas de matériel. On ne peut pas
faire un cas de tout cela, il n'y a pas de matériel.
M. Filion: Je vais commencer par un exemple.
M. Marx: Oui. (20 h 45)
M. Filion: Je vais vous dire qu'à ce chapitre je voudrais
raccourcir mes interventions, mais, par exemple, un des principaux groupes
d'utilisateurs des bureaux d'enregistrement sont effectivement les notaires. Je
ne veux pas dire que ce sont les seuls, je l'ai mentionné dans mon
discours de deuxième lecture. Les individus qui ne sont pas des
professionnels ont appris, au fil des années, à utiliser la
véritable mine de renseignements que constituent les bureaux
d'enregistrement. Les évaluateurs le font souvent pour des fins de
comparaison d'évaluation des immeubles, les avocats t'utilisent
également, les hommes d'affaires le font avant d'entreprendre des
développements immobiliers, les arpenteurs-géomètres, etc.
Mais parlons du premier groupe: prenons la Chambre des notaires. À ma
connaissance, je ne pense pas me tromper en disant que ce sont les principaux
utilisateurs.
M. Marx: Les notaires? M. Filion: Oui.
M. Marx: Principalement, oui. On a consulté la Chambre des
notaires, on a consulté beaucoup de notaires. Il y a même des
notaires qui sont venus nous voir en avion privé.
M. Filion: Mais la chambre a été consultée
comme telle?
M. Marx: On me dit que la chambre a été
consultée. Je n'ai pas téléphoné à tout le
monde moi-même et je n'ai pas rencontré tout le monde
moi-même, mais on me dit que la chambre a été
consultée et on me dit toujours la vérité.
M. Filion: Est-ce que le Barreau a été
consulté?
M. Marx: Non. On n'a pas consulté le Barreau.
M. Filion: Est-ce que les MRC...
M. Marx: On a rencontré des représentants des MRC.
On a consulté beaucoup de monde, M. le Président.
M. Dauphin: Les Filles d'Isabelle?
M. Filion: Je pense que cela n'a rien à voir avec les
Filles d'Isabelle, M. le député de Marquette. Vous le savez fort
bien!
M. Kehoe: Voilà une question à propos!
M. Filion: Rapidement, l'Union des municipalités
régionales de comté, l'Union des municipalités du
Québec, l'Ordre des arpenteurs-géomètres. Entre autres, il
y a un télégramme qu'on a reçu. Les présidents de
l'Union des municipalités régionales de comté, de la
Corporation professionnelle des évaluateurs agréés du
Québec... Je veux dire par là...
M. Marx: Juste pour dire comment j'ai consulté. Je n'ai
pas peur, M. le Président, d'aller parler au congrès de
l'association des municipalités de comté. Samedi, je vais leur
parler et cela ne me fait pas peur de faire face à tout le monde parce
que je sais que ce qu'on fait est bien fait. Si on commence à
étudier le projet de loi article par article et que le
député me pose des questions en fonction de chaque article, il va
voir que ce qu'on fait est pas mal bien fait.
M. Filion: La première liste qui avait circulé - je
ne parle pas de la liste de 1982 - et qui est reproduite dans un article de la
Presse d'Yvon Laberge dont la date est malheureusement effacée sur la
photocopie que j'ai entre les mains, mentionnait, entre autres, les bureaux
d'enregistrement de Baie-Saint-Paul...
M. Marx: M. le Président, je vais dire tout de suite que
la seule liste était dans la tête du ministre. II n'y a jamais eu
une liste imprimée et pour laquelle j'ai donné mon consentement.
La liste était dans ma tête et c'est resté dans ma
tête jusqu'à la rédaction du projet de loi. S'il y a des
listes qui ont paru dans les journaux, il y a peut-être des journalistes
qui sont allés à la pêche. Mais la seule liste était
dans la tête du ministre.
M. Filion: Écoutez, votre chef de cabinet...
M. Marx: Je pense que c'est la meilleure façon pour que
cela ne sorte pas.
M. Filion: Votre chef de cabinet a été
interrogé au sujet de cette liste par le journaliste qui a écrit
l'article.
M. Marx: Qu'est-ce que mon chef de cabinet est supposé
avoir dit?
M. Filion: II n'a pas nié.
M. Marx: Lisez ce qu'il a dit, M. le député.
M. Filion: Je suis en train de le lire, là. Aucune
décision n'a encore été prise, chaque cas sera
discuté...
M. Marx: M. le Président, on ne peut pas adapter des
projets de loi en fonction des articles de journaux.
M. Filion: Non, mais je reviens à ma question principale
encore une fois. Prenons-en un. Prenons le bureau d'enregistrement qui est
situé à Louiseville. Pourquoi le bureau d'enregistrement de
Louiseville ne fait-i! pas partie de la liste contenue dans le projet de loi
à l'étude?
M. Marx: Ce n'était jamais dans ma tête, M. le
Président.
Une voix: II a une bonne tête. Des voix: Ha! Ha!
Ha!
M. Filion: C'est la même chose pour le bureau de
Cookshire.
M. Marx: Pour Cookshire et pour Coaticook. Je sais, M. le
Président, que le député de Taillon a toutes les coupures
de presse depuis 1982. Qu'il vérifie dans ses coupures et il verra que
j'ai critiqué l'ancien ministre de la Justice, M. Bédard, pour
avoir voulu fermer le bureau d'enregistrement de Coaticook. Donc, je ne l'ai
pas fait moi-même. Ha! Ha! Ha!
M. Filion: Vous aviez aussi demandé -ai-je besoin de vous
le rappeler, je vous l'ai rappelé dans le discours de deuxième
lecture - si le ministre allait consulter le milieu avant de procéder
dans ce dossier, comme cela avait été promis à maintes
reprises, ou s'il allait faire du "bulldozing", comme il avait
déjà commencé à faire?
M. Marx: Malheureusement, l'ancien ministre de la Justice n'a pas
réussi à terminer son plan. Cela se passe comme cela. On laisse
d'autres le faire. Je pense que ce n'est pas mauvais.
M. Filion: L'économie réalisée sur une base
annuelle et non pas sur...
M. Marx: Elle est d'environ 500 000 $.
M. Filion: Un demi-million, c'est le chiffre que vous aviez
mentionné.
M. Marx: Environ un demi-million.
M. Filion: Est-ce que cela tient compte des baux - on va les
étudier un par un rapidement - qui existent et des obligations
légales qui subsisteront malgré le déménagement du
bureau?
M. Marx: Pour fermer un bureau d'enregistrement, il faut un
certain temps.
M. Filion: Oui, cela ne se fait pas...
M. Marx: Cela peut prendre trois mois, six mois, sept mois, un an
ou quatorze mois. On n'a pas déterminé le jour où on va
fermer tel et tel bureau. J'ai dit qu'on fera cela de façon
ordonnée et non désordonnée. Pour faire cela d'une
façon ordonnée, si cela prend quelques mois de plus, si cela
prend six mois de plus, on accordera ces six mois de plus au personnel du
ministère pour fusionner le bureau d'enregistrement.
Il faut dire aussi que la SIQ peut trouver d'autres locataires.
M. Filion: Comme je l'avais mentionné, je pense que, dans
certains cas, il faut déménager l'équipement de l'ancien
bureau d'enregistrement à l'intérieur du bureau d'enregistrement
qui recevra tout ce matériel. Dans certains cas, est-ce qu'on est
assuré que les locaux seront suffisants pour accueillir les...
M. Marx: On prend les mesures nécessaires pour s'assurer
que les locaux seront adéquats.
M. Filion: Cela va impliquer, dans certains cas, des travaux
d'agrandissement. Est-ce que, quand vous parlez d'une économie de 500
000 $ sur une base annuelle, cela tient compte des montants
supplémentaires qui devront être affectés au
réaménagement des bureaux d'enregistrement receveurs?
M. Marx: Oui, ce serait 500 000 $ par année pour toujours.
Donc, après dix ans, ce serait 5 000 000 $; après vingt ans, ce
serait 10 000 000 $, et ainsi de suite.
M. Filion: Oui, je le sais, c'est récurrent. Avec
l'inflation et tout cela, cela va valoir moins, mais le chiffre sera plus
gros.
Est-ce que le montant de 500 000 $ tient compte des travaux de
réaménagement qui devront être effectués?
M. Marx: On ne le sait pas exactement. C'est difficile de
prévoir quels seront les coûts des travaux dans chaque bureau.
Cela peut varier, mais on a calculé que l'économie serait
d'environ 500 000 $. Je ne peux vous dire, s'il manque un classeur ici, un
tapis là ou des crayons ailleurs, quels seront...
M. Filion: Des crayons et du papier?
M. Marx: C'est cela. Je pense qu'il va de soi que, lorsqu'on
fusionne dix bureaux d'enregistrement, on réalise des
économies.
M. Filion: Oui.
Étude détaillée Code
civil
Le Président (M. Marcil): Est-ce qu'on peut appeler
l'article 1?
M. Marx: Adopté.
M. Filion: Non, nous sommes rendus à l'article 1. On va
les prendre cas par cas, M. le ministre.
Le Président (M. Marcil): C'est cela. J'appelle l'article
1.
M. Filion: Comme on disait dans les procédures: Sans
limiter la généralité de ce qui précède, on
va les prendre un par un.
M. Marx: Pas de problème. L'article 1. Cet article
supprime l'obligation prescrite au Code civil de tenir un bureau
d'enregistrement dans chacun des chefs-lieux de comté de la
province.
M. Filion: Adopté. Loi sur les bureaux
d'enregistrement
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 2,
M. Marx: L'article 2. Cet article supprime l'obligation de
maintenir dans leurs fonctions les régistrateurs des bureaux
d'enregistrement faisant l'objet d'un regroupement.
M. Filion: Pourriez-vous répéter?
M. Marx: Cet article supprime l'obligation de maintenir dans
leurs fonctions les régîstrateurs des bureaux d'enregistrement
faisant l'objet d'un regroupement.
M. Filion: C'est pour permettre....
M. Marx: C'est très simple. II s'agit d'avoir un
régistrateur par bureau.
M. Filion: Cela abroge la section V qui disait: "Nonobstant tout
changement opéré le... le régistrateur qui tenait ce
bureau avant l'époque de tel changement ou déplacement doit, sans
nouvelle nomination,
et avec les mêmes cautionnements-., rester le régistrateur
de la division dont ce bureau est le bureau d'enregistrement." Qu'est-ce qui
arrive avec les régistrateurs? Je sais que vous m'avez dit qu'ils vont
garder...
M. Marx: Je veux juste souligner, M. le Président, pour le
député de Taillon et pour les autres députés que
les régistrateurs ont vu le projet de lot. On a consulté les
régistrateurs aussi; ils ont une association.
M. Filion: J'y ai pensé, à cela.
M. Marx: Après avoir vu le projet de loi, ils m'ont
invité à faire un discours à leur congrès annuel.
Chaque groupe qui voit ce projet de loi m'invite à donner un discours,
c'est incroyable! Il faut que je cache le projet de loi.
M. Filion: Non! II ne faut pas que vous le cachiez, M. le
ministre. Il faut que vous le gardiez longtemps actif.
Une voix: Très bon ministre! M. Marx: C'est
cela.
M. Filion: Je sais que vous avez consulté les
régistrateurs; je m'en doutais, je dois vous le dire. Qu'est-ce qui
arrive avec les régistrateurs en dehors de ce que vous dites
verbalement? Il n'y a pas de problème, mais, quand même, on
supprime l'article 20 qui était leur protection, leur
sécurité d'emploi, si l'on veut. Alors, qu'est-ce qui arrive avec
eux, finalement?
M. Marx: Un régistrateur va prendre sa retraite, un autre
sera adjoint dans un bureau avant qu'on puisse lui offrir un bureau. Il n'y a
pas d'autres régistrateurs dans les autres bureaux que l'on
fusionne.
M. Filion: D'accord.
M. Marx: Les autres sont des techniciens, etc.
M. Filion: En deux mots, il existait des bureaux d'enregistrement
sans régistrateur.
M. Marx: C'est exact.
M. Filion: Est-ce que cela existe?
M. Marx: Oui, c'était couvert par le régtstrateur
d'un bureau voisin.
Une voix: À Vaudreuil-Soulanges, c'était...
Coteau-Landing... c'était un bureau...
M. Marx: C'est ça.
M. Filion: Ce n'est pas dans votre comté, M. le
Président?
Le Président (M. Marcil): Non, dans le comté de
Daniel, mais j'ai travaillé là 17 ans.
M. Filion: Pour mon information, dans les bureaux
d'enregistrement qui subsistent...
Le Président (M. Marcil): Dans mon comté, il y en a
seulement un.
M. Filion: II y en a 72 qui subsistent, je pense, après
l'adoption de la loi.
Une voix: Non.
M. Marx: II va en rester 72.
M. Filion: Alors, dans ces 72, combien y a-t-il de
régistrateurs environ?
M. Marx: Environ 62 peut-être. M. Filion: 62.
M. Marx: Oui. On n'a pas de plan pour fermer d'autres bureaux; je
peux vous dire cela, M. le Président.
M. Filion: Oui, sauf que dans la mesure où vous avez
parlé de régionalisation...
M. Marx: Non, on n'a pas de liste maintenant. Même dans ma
tête, il n'y a pas de liste.
M. Filion: C'est ce que j'allais dire: Les listes sont dans votre
tête. Bon, alors en ce qui concerne l'article 2, adopté, M. le
Président.
Loi sur la division territoriale
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 3.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté.
M. Filion: C'est un amendement de concordance avec le reste.
Le Président (M. Marcil): À l'article 4, nous
allons procéder paragraphe par paragraphe, vu qu'il y aura des
amendements. Cela va?
M, Filion: D'accord.
Le Président (M. Marcil): L'article 4, premier paragraphe.
(21 heures)
M. Marx: Adopté. Adopté, M. le
Président?
M. Filion: Non.
Le Président (M. Marcil): J'attends la réponse
de...
M. Marx: II faut réduire... C'est de concordance
avec...
M. Filion: Ah oui! Le premier alinéa.
Le Président (M. Marcil): Le premier alinéa est
adopté.
M. Filion: S'il faut les appeler, est-ce cela qu'on dit: Premier
alinéa? Le premier paragraphe, je m'excuse.
Le Président (M. Marcil): Le premier paragraphe est
adopté.
M. Marx: Le deuxième alinéa...
Le Président (M. Marcil): Un instant, s'il vous
plaît, M. le ministre. On va attendre... Au deuxième paragraphe,
vous avez un amendement.
M. Filion: En somme, le bureau d'enregistrement d'Inverness... On
a perdu le député de Chapleau qui peut corriger mon mauvais
anglais.
C'est cela, vous avez raison, mais cela revient au même. D'accord,
on va adopter l'article 2 et on va adopter le deuxième paragraphe...
Le Président (M. Marcil): Cela va? Le deuxième
paragraphe. J'appelle le troisième paragraphe.
M. Filion: En ce qui concerne la fermeture du bureau
d'enregistrement de Saint-Liboire...
M. Marx: Saint-Liboire?
M. Filion: Inverness, on l'étudiera lorsqu'on sera au
sixièmement.
M. Marx: Le paragraphe 3..
M. Filion: Le paragraphe 3, c'est la fermeture de
Saint-Liboire.
M. Marx: Oui.
M. Filion: Combien y avait-il d'employés dans ce bureau
d'enregistrement?
M. Marx: Un instant, je vais vous le dire tout de suite. À
Saint-Liboire, deux.
M. Filion: Est-ce qu'il y avait un régistrateur? Non?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Oui. Est-ce qu'il prend sa retraite ou va-t-il
être nommé adjoint ailleurs?
M. Marx: On va le nommer adjoint à Saint-Hyacinthe.
M. Filion: Bon. Qu'est-ce qui arrive avec l'autre
employé?
M, Marx: À Saint-Hyacinthe, aussi.
M. Filion: Est-ce que l'autre employé est soumis à
la Loi sur la fonction publique? Oui?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Tous les employés sont soumis à la Loi
sur la fonction publique. Maintenant, Saint-Hyacinthe va accueillir
Saint-Liboire...
M. Marx: C'est cela.
M, Filion: ...et est-ce qu'il y a de la place actuellement
à Saint-Hyacinthe pour accueillir...
M. Marx: Oui.
M. Filion: D'accord. Est-ce informatisé à
Saint-Hyacinthe? Non?
M. Marx: Non. Partiellement, me dit-on.
M. Filion: À combien évaluez-vous l'économie
pour la fermeture du bureau de Saint-Liboire?
M. Marx: Cela peut aller à environ 52 000 $,
peut-être. Allez-vous faire toute la liste?
M. Filion: À 52 000 $, c'est cela? M. Marx:
Environ, oui.
M. Filion: Cela va pour le troisièmement.
Le Président (M. Marcil): Cela va? Le troisième
paragraphe est adopté. J'appelle le quatrième paragraphe pour
lequel il y a un amendement.
Une voix: II va être adopté.
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Adopté sur
division pour le troisièmement? M. Filion: Oui. Le
Président (M. Marcil): D'accord.
M. Filion: Quatrièmement, adopté, M. le
Président. Le quatrième paragraphe est adopté.
Le Président (M. Marcil): II y avait un amendement, M. le
député.
M. Filion: Est-ce qu'on me l'aurait... Oui.
Le Président (M. Marcil): Le paragraphe 3 est
adopté sur division.
L'amendement se lit comme suit: "À l'article 4, remplacer le
paragraphe 4 par le suivant: "4 par la suppression du paragraphe 28°". Au
lieu de "l'addition".
M. Marx: Cet amendement est de concordance avec l'amendement
proposé au paragraphe 73 qui prévoit, entre autres, le
regroupement de la division d'Iberville avec celle de Saint-Jean.
M. Filion: Profitons-en pour faire le point. Pour les bureaux
d'enregistrement de Napierville et de Saint-Jean, c'est quoi qui va où
là-dessus? Vous m'avez corrigé...
M. Marx: On a changé cela: Iberville va à
Saint-Jean et Napierville va à Saint-Jean aussi. Iberville, c'est de
l'autre côté du pont de Saint-Jean. Cela ne va pas causer de
difficultés à qui que ce soit.
M. Filion: Puis cela peut faire plaisir à du monde.
M. Marx: II n'y a pas eu beaucoup de monde qui s'y est
opposé. II y a eu une ou deux personnes qui ont dit que durant les
heures de pointe, vers 15 h 45, il pourrait y avoir un peu de circulation sur
le pont et que cela pourrait causer des inconvénients à un
certain nombre de personnes. Mais, franchement, on n'a pas tenu compte de cet
argument dans nos politiques.
M. Filion: Dans le projet de loi original - vous me corrigerez
encore une fois si je me trompe - les bureaux de Saint-Jean et Napierville s'en
allaient à Iberville. Maintenant, vous déposez un amendement et
il va y en avoir d'autres qui vont faire en sorte que Napierville et Iberville
vont aller à Saint-Jean.
Lorsque vous avez déposé le projet de loi, vous avez dit:
Nos consultations étaient faites, même si elles étaient
sensiblement réduites, d'après ce qu'on a pu apprendre.
Vous avez dit...
M. Marx: Mais jamais arrêtées. M. Filion:
Pardon?
M. Marx: Nous n'avons jamais arrêté nos
consultations. Même ce soir, il y a quelqu'un au téléphone
qui attend des appels, vous savez.
M. Filion: La liste qui était dans votre tête, si je
comprends bien, est modifiée à partir du 15 mai aussi.
M. Marx: La liste dans ma tête concernait les bureaux qu'on
va fusionner et ce n'était pas où on va mettre quoi.
M. Filion: Pourtant, en deux mots, lorsque la
décision...
M. Marx: Entre Napierville et Saint-Jean-d'IbervilIe, la liste
dans ma tête, c'est qu'on va fermer les deux.
M. Filion: Mais quand vous avez mis votre nom sur le projet de
loi et que cela a passé par toutes les étapes de
préparation au sein de votre ministère, que cela a
été au comité de législation, au comité
ministériel, au Conseil des ministres, que cela a été
déposé à l'Assemblée nationale, que vous avez
étudié à toutes ces étapes le projet de loi avec
vos collaborateurs et vos collaboratrices, à ce moment-là, la
décision était prise en ce sens que tout était
centralisé à Iberville dans le comté d'Iberville, que
Napierville et Saint-Jean s'en allaient dans le comté d'Iberville,
Napierville étant dans le comté d'Iberville également, je
pense, n'est-ce pas?
Une voix: Napierville, non. Napierville, d'après moi,
c'est dans Laprairie.
Une voix: Laprairie ou Saint-Jean.
Une voix: Napierville est dans Saint-Jean.
M. Marx: Saint-Jean.
Le Président (M. Marcil): Saint-Rémi, c'est dans
Huntingdon.
M. Marx: Saint-Rémi, c'est cela.
M. Filion: En deux mots, si je comprends bien, vous avez
changé d'idée.
M. Marx: Non, je n'ai pas changé d'idée.
Après étude... On n'est pas bocqué ou borné,
c'est-à-dire que quand on a constaté que cela serait plus
économique de transférer le bureau d'Iberville à
Saint-Jean on l'a fait;
et, à Saint-Jean, il y a plus de place pour accueillir les
bureaux d'enregistrement.
Je ne pense pas qu'il y ait assez de place à Iberville pour
accueillir les deux autres bureaux.
M. Filion: Le bureau d'enregistrement d'Iberville n'est-il pas
situé dans un immeuble appartenant à la MRC?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Est-ce que la MRC a été
consultée sur les modifications que vous apportez ce soir par le
dépôt de l'amendement?
M. Marx: On me dit qu'on leur a écrit. M. Filion:
Quand, à peu près?
M. Marx: Je ne sais pas, il y a une couple de semaines, une
semaine à peu près ou dix jours. De toute façon, on ne va
pas fermer demain.
M. Filion: Je comprends, mais quand même.
M. Marx: On va respecter nos obligations en vertu de la loi.
M. Filion: Le local d'Iberville, c'est un local suffisamment
grand pour pouvoir accueillir le bureau d'enregistrement de Napierville et
celui de Saint-Jean?
M. Marx: Non.
M. Filion: Quand vous avez décidé originalement de
transférer Saint-Jean et Napierville à Iberville, cela impliquait
une location d'espace additionnel?
M. Marx: C'est en réévaluant le dossier qu'on a
décidé que ce serait plus économique et que cela serait
faisable à Saint-Jean et que cela ne le serait pas à Iberville.
Il n'y a pas d'autre politique dans ce dossier. C'est une simple question de
pieds carrés et une possibilité de faire une fusion
économique. Il n'y a pas de...
M. Filion: Le local de Saint-Jean, est-ce qu'il est suffisamment
grand pour pouvoir accueillir Napierville et Iberville?
M. Marx: À Saint-Jean, on me dit qu'il y a deux locaux. On
va changer de local avec un autre service du gouvernement, mais dans le
même corridor. On essaie de faire cela le plus économiquement
possible. Je me fie sur les fonctionnaires du ministère de la Justice
pour faire cela le mieux possible, pour faire des économies
possibles.
M. Filion: Ce sont les fonctionnaires du ministère de la
Justice qui vous ont recommandé de...
M. Marx: C'est le ministre qui est responsable pour ta liste. Je
vous ai déjà dit que c'était dans sa tête.
Peut-être que c'était dans la tête de certains
fonctionnaires mais je n'ai pas fait faire d'enquête. Je n'ai pas fait
enquête.
M. Filion: Je n'irai pas plus loin, M. le Président.
M. Marx: Merci.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Filion: II ne faut quand même pas prendre les enfants du
bon Dieu pour des canards sauvages. Il y a un homme à l'Assemblée
nationale qui n'a pas voix de façon générale sauf pour
assumer l'ordre dans nos travaux lorsque nous sommes en Chambre et il est
directement concerné par" l'amendement qui est déposé. Je
suis heureux de voir que si...
M. Marx: Mais, on accorde...
M. Filion: ...les questions que j'ai pu poser en Chambre
ont...
M. Marx: Je n'ai pas...
M. Filion: ...provoqué une réflexion qui a
perturbé la liste qui était dans l'esprit du ministre...
M. Marx: M. le Président, je peux vous dire tout de suite
qu'en ce qui concerne le président de l'Assemblée nationale on
était en contact avec les membres de son cabinet. On n'a pas fait
cela...
M. Filion: Je suis au courant. M. Marx: Vous...
M. Filion: C'est pour cela que je dis qu'il faut...
M. Marx: Le député était au courant.
Voilà!
M. Filion: C'est pour cela que je m'interroge sur les
rationnels.
M. Marx: On a essayé de faire cela...
Le Présidait (M. Marcil): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Marcil): Le paragraphe 4 est
adopté...
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Marcil): J'appelle le paragraphe 5.
M. Filion: C'est la fermeture du bureau d'enregistrement de
l'île d'Orléans. Du manoir? Non. Excusez-moi. C'est l'île
d'Orléans. En passant, il y avait eu des travaux d'effectués au
bureau d'enregistrement?
M. Marx: Non, M. le député. C'est à
Château-Richer.
M. Filion: C'est à Château-Richer. Je me trompe.
M. Marx: Cela va venir bientôt.
M, Filion: II paraît qu'il est bien beau, le bureau
d'enregistrement de l'île d'Orléans. Est-ce que c'est exact?
M. Marx: C'est possible. Je ne l'ai pas visité.
M. Filion: Vous ne l'avez pas visité,
M. Marx: Je ne l'ai pas visité. C'est minuscule.
Peut-être qu'on peut trouver une autre vocation pour ce
bâtiment.
M. Filion: II y avait combien d'employés à
l'île d'Orléans? Un?
M. Marx: Une personne qui travaille à temps partiel.
M. Filion: Quant à moi, je trouve cela un peu...
M. Marx: II y a 25 mètres carrés de bureau à
l'île d'Orléans. La personne qui est là va prendre sa
retraite.
M. Filion: Oui? Je trouve cela un peu malheureux. Je me suis
promené à l'île d'Orléans.
M. Marx: Trouvez une autre vocation pour le bâtiment, on va
essayer de...
M. Filion: Oui, je pense qu'on devrait garder cela, mais
également aussi, comme je l'ai mentionné et comme vous l'avez
vous aussi mentionné au cours du discours de deuxième lecture,
les bureaux d'enregistrement sont plus que des endroits où on va
déposer la paperasse des notaires. Ce sont aussi des endroits où
on conserve, si l'on veut, la mémoire de notre patrimoine et à
l'île d'Orléans, comme partout ailleurs, peut-être un peu
plus à l'île d'Orléans, le fait qu'il existait un endroit
spécifique où l'on conservait cette mémoire collective
immobilière, cela avait une signification. Je suis sûr que cela
devait émouvoir un des grands poètes qui habite l'île
d'Orléans.
M. Marx: Cela m'a beaucoup touché, M. le Président,
mais qu'est-ce que vous voulez?
M. Filion: Une économie de?
M. Marx: Cela m'a beaucoup touché.
M. Filion: D'accord. Oui, oui. (21 h 15)
M. Marx: J'ai essayé de ne pas fermer des bureaux
d'enregistrement établis au début du XIXe siècle et je
suis très conscient de cela.
M. Filion: Économie de?
M. Marx: L'île d'Orléans et Château-Richer,
c'est à peu près 100 000 $. C'est à peu près de
l'ordre de 100 000 $ pour les deux, à peu près 50 000 $ pour
chacun.
M. Filion: C'est cela. À chaque fois que je vous pose la
question à savoir quelle est l'économie, vous prenez 500 000 $,
vous divisez par 10 et vous arrivez à 50 000 $. Non, mais, à
l'île d'Orléans, il y avait... C'est la MRC qui était
propriétaire de l'immeuble à l'île d'Orléans?
M. Marx: Oui, la MRC.
M. Filion: C'est un bail de combien? En fait, 50 000 $ pour la
fermeture du bureau d'enregistrement de l'île d'Orléans, je pense
que c'est impossible. Un petit bureau, etc. Les frais de fonctionnement? Oui,
mais... peut-être le salaire, mais ils vont être obligés de
le payer ailleurs.
M. Marx: II y a le loyer, il y a le salaire des personnes, il y a
toutes sortes de frais. Cela coûte cher, tout coûte cher au
gouvernement. La personne prend sa retraite: je vous ai déjà dit
cela. C'était une personne qui était, on me dit, à plein
salaire et qui travaille à peu près 35 % du temps, ou qui a
travaillé 35 % du temps, compte tenu du volume de travail; on n'a pas
assez de dossiers...
M. Filion: Elle était à 35 %, vous disiez,
d'efficience...
M. Marx: À peu près, c'est-à-dire que la
personne aurait pu traiter beaucoup plus de dossiers.
M. Filion: Le loyer, c'est combien? M. Marx: Le loyer
était de 1133 $. M. Filion: Par année?
M. Marx: Par année. Il faut avoir des personnes au
ministère pour contrôler cela. Il y a une personne qui travaille,
qui gagne, je ne sais pas, 35 000 $ par année...
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Adopté sur division.
J'appelle l'article 6... le paragraphe 6, c'est-à-dire.
M. Marx: Ce paragraphe est de concordance avec le paragraphe 2,
qui est déjà adopté.
M. Filion: Non, mais écoutez... J'ai choisi de traiter des
bureaux d'enregistrement lorsque... J'aurais pu choisir de le faire à
deux moments...
M. Marx: Ah oui, il n'y a aucun problème.
M. Filion: ...dans le projet de loi. Je suis sûr que vous
ne m'en tiendrez pas rigueur, j'ai choisi de traiter de la fermeture lorsqu'on
supprimait les paragraphes traitant de... et non pas lorsqu'on...
M. Marx: Aucun problème.
M. Filion: Y a-t-il quelque chose de particulier dans ce bureau
d'enregistrement?
M. Marx: Non. Cela veut dire que... M. Filion:
Économie: 50 000 $?
M. Marx: Économie: 65 000 $, à peu près.
Cela peut...
M. Filion: Et celui d'Inverness, il s'en va à quel
endroit? Excusez-moi...
M. Marx: Arthabaska.
M. Filion: Et quelle est la distance entre les deux?
M. Marx: 50 kilomètres.
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Mareil): Sur division. Le paragraphe
7.
M. Marx: Château-Richer, maintenant, paragraphe 7.
Château-Richer. L'ancien ministre de la Culture, des Affaires
culturelles, dirais-je, qui était le député du
comté, a investi 1 000 000 $ dans le bâtiment.
Une voix: Cela doit être beau.
M. Marx: Oui, c'est très beau. L'ancien ministre des
Affaires culturelles était de bon goût.
M. Filion: Mais dispendieux.
M. Marx: Je vais vous dire, M. le Président, que si c'est
possible on aimerait trouver une autre vocation pour l'immeuble. II y a
déjà des bureaux, il y a d'autres bureaux dans l'immeuble. Il n'y
a pas seulement le bureau d'enregistrement. Il y a la MRC, il y a un bureau
d'évaluation. Peut-être qu'on trouvera une autre vocation pour
l'étage où se trouve le bureau d'enregistrement. C'est un
bâtiment à trois étages.
M. Filion: Quelle est la valeur de cet immeuble qui appartient,
sauf erreur, au ministère des Affaires culturelles?
M. Marx: Oui?
M. Filion: Quelle est sa valeur? M. Marx: Je n'ai pas la
valeur... M. Filion: Approximative?
M. Marx: On ne le sait pas. On nous a dit que le ministère
des Affaires culturelles avait investi 1 000 000 $. J'imagine qu'il vaut plus
que cela.
M. Filion: Ou au moins cela. M. Marx: Au moins.
M. Filion: Mais, avant de procéder, vous dites: On va
changer la vocation, on va essayer de trouver quelque chose, en deux mots.
Cependant, vous fermez quand même le bureau d'enregistrement
immédiatement.
M. Marx: Pas tout de suite, non.
M. Filion: Quand je dis immédiatement, on adopte le projet
de loi...
M. Marx: Oui, on adopte le projet de loi, mais il n'est pas
fermé. II y a un article...
M. Filion: Non, ce n'est pas fermé, mais lisez un article
un peu plus loin...
M. Marx: On va fermer les bureaux par décret,
c'est-à-dire que cela prendra au moins sept mois. On prévoit que
le bureau d'enregistrement de Château-Richer ne sera pas fermé
dans sept mois, cela pourra se
produire dans douze ou quatorze mois. Si c'est nécessaire de
prendre quelques mois de plus, on va faire cela, comme je viens de le dire,
d'une façon ordonnée et cela veut dire qu'on ne bouscule
personne.
M. Filion: Vous savez que je vais la retenir, celle-là,
que d'une façon ordonnée, cela veut dire qu'on prend notre temps
et qu'on ne bouscule personne.
M. Marx: On va essayer de le faire de cette façon. C'est
un ministère qui est juste.
M. Filion: Cela fait deux fois que je la note. Écoutez,
d'une façon générale, en ce qui concerne le bureau
d'enregistrement qui est là, qui a une valeur réelle...
M. Marx: C'est l'immeuble, ce n'est pas le bureau...
M. Filion: Non, non, c'est l'immeuble. M. Marx:
...lui-même. L'immeuble... M. Filion: Bien oui. M. Marx:
...a trois étages.
M. Filion: D'accord. Il y a deux étages qui sont
utilisés à d'autres fins gouvernementales. Il y a un étage
qui servait pour le bureau d'enregistrement. Là, on décide de le
fermer, on ne sait pas du tout ce qui va arriver, on n'a pas de plans. Est-ce
qu'il n'aurait pas été plus sage dans ce cas-ci, étant
donné la grande valeur et les représentations qui ont
été faites auprès de vous et de vos collaborateurs,
étant donné le fait que le préfet de la
Municipalité régionale de comté de La
Côte-de-Beaupré, M. Gaston Gagnon, nous a sensibilisés de
notre côté...
M. Marx: On a rencontré tout le monde. Je les ai
rencontrés moi-même.
M. Filion: Vous ne les avez pas convaincus, c'est sûr,
parce qu'en date du 16 juin - ce n'est quand même pas récent - ces
gens étaient toujours en train de poursuivre leur campagne de
sensibilisation des...
M. Marx: Je suis très sensible à tout le
problème.
M. Filion: ...personnages responsables dans ce gouvernement afin
de non seulement retarder la fermeture effective, mais de retarder la prise de
décision légale, parce qu'une fois que le projet de loi est
adopté, cela peut se faire n'importe quand.
M. Marx: Oui, mais le gouvernement est responsable.
M. Filion: Et ces gens-là ont...
M. Marx: Le gouvernement est responsable.
M. Filion: ...préparé un mémoire
imposant.
M. Marx: M. le Président, pour fermer, cela prend un
décret du gouvernement, c'est-à-dire que le ministre doit
présenter un décret au Conseil des ministres. Je vais vous dire
tout de suite que je serai très conscient du décret que je vais
déposer au Conseil des ministres qui aura l'effet de fermer un bureau
d'enregistrement.
M. Filion: Je suis heureux de l'arrivée du
député de Saint-Jacques, responsable du dossier culturel au sein
de l'Opposition. Donc, en ce qui concerne la fermeture du bureau
d'enregistrement de Chateau-Richer dans lequel le ministère des Affaires
culturelles avait investi en 1984 rien de moins que près de 1 000 000
$...
Une voix: C'était 1 900 000 $. M. Filion: ...l 900
000 $... Une voix: Non, 1 200 000 $
M. Filion: ...oui, 1 200 000 $, immeuble dans lequel le bureau
d'enregistrement occupe le premier plancher, ou, en tout cas, un des trois
planchers, et on décide, pour réaliser une économie de 50
000 $...
Une voix: De 50 000 $.
M. Marx: Oui.
M. Filion: ...à la fois de priver...
M. Marx: Non, M. le Président, on va trouver une autre
vocation pour le premier étage. Peut-être va-t-on mettre un
musée au premier étage? On peut mettre le bureau... L'Opposition
suggère qu'on mette le bureau du député. C'est une
possibilité. On est ouvert à toutes sortes de
possibilités. Si vous avez des suggestions, on serait très
heureux de les recevoir.
Une voix: ...un bureau d'enregistrement.
M. Filion: II y en a déjà un. C'est parce qu'un
bureau d'enregistrement...
M. Marx: Peut-être le musée du patrimoine. Cela a
déjà été suggéré.
M. Filion: Vous nous dites: On n'a pas de plan au gouvernement
pour l'utilisation de ce local qui est un local privilégié. On
décide de le fermer. Je comprends que cela
va se faire par décret, mais on n'est pas ici, on ne sera pas
là quand cela va être le temps de décréter. Cela va
se faire uniquement dans la soucoupe volante, mercredi, sans que les gens
discutent trop longtemps parce qu'ils ont autre chose à faire. Cela va
être dans les feuilles jaunes ou vertes - je ne me souviens plus des
couleurs, je ne l'ai jamais su exactement - et cela va être un
décret unilatéral. Le bureau d'enregistrement va s'en aller, mais
en attendant, la population, d'une part, a, à Château-Richer, un
bureau d'enregistrement tout prêt qui est un édifice exceptionnel
et voilà.
M. Marx: Premièrement, c'est...
M. Filion: Là, on les envoie à...
M. Marx: Québec.
M. Filion: ...Québec.
M. Marx: Ils peuvent faire des...
M. Filion: Ce n'est pas à la porte trop trop.
M. Marx: Ils peuvent faire du shopping en même temps.
M. Filion: Ce n'est pas à la porte trop trop. On les
envoie à Québec. En kilométrage, qu'est-ce que cela
représente de Château-Richer à Québec?
M. Marx: La distance est moins longue que de
Sainte-Anne-de-Bellevue au centre-ville de Montréal.
M. Boulerice: C'est une trotte.
M. Marx: Les gens de Sainte-Anne-de-Bellevue à
Montréal doivent venir au centre-ville...
M. Filion: Sainte-Anne-de-Bellevue à Montréal, il
n'y a pas 35 kilomètres. Vous parlez en termes de...
M. Marx: Ah oui.
M. Filion: Non, non, non.
M. Marx: Ah oui. C'est au bout de l'île.
M. Filion: II n'y a pas 35 kilomètres. M. Marx:
C'est au bout de l'île.
M. Filion: Cela dépend de ce qu'on prend comme le
centre-ville de Montréal.
M. Marx: Rivière-des-Prairies au centre-ville.
M. Boulerice: Le centre-ville n'est pas Côte-Saint-Luc.
M. Filion: Quand même, on expédie les gens à
20, 25 ou 30 milles ou 35 ou 40 kilomètres de là. On les envoie
en plein centre.
M. Marx: M. le Président, pour clore ce débat, la
plupart des notaires qui enregistrent des actes à Château-Richer
ont leur bureau à Québec.
M. Filion: C'est vous qui le dites. M. Marx: Le
député est "speechless".
M. Filion: C'est vous qui le dites. Je ne suis pas du tout
convaincu qu'il faille... C'est un autre principe. C'est comme les notaires de
Montréal. Je dirais que les notaires qui vont enregistrer leurs actes...
Prenons un bureau d'enregistrement qui est près de Montréal, une
grande majorité de ces notaires peuvent être de Montréal
effectivement. Vous comprenez ce que je veux dire. On trouve beaucoup plus de
notaires à Québec qu'on ne va en trouver à
Château-Richer, ce n'est pas une raison de dire: II y a beaucoup de
notaires qui doivent aller là-bas. L'idée, c'est le nombre de
transactions. C'est cela qui compte. Si le même notaire qui est à
Château-Richer est obligé de venir trois fois par semaine à
Québec, c'est très différent.
M. Marx: Ma secrétaire habite Château-Richer et elle
vient chaque jour à Québec. Elle me dit que ce n'est pas trop
difficile. Même durant les tempêtes, elle vient au bureau.
M. Filion: Bon, écoutez...
M. Marx: C'est vrai. Ma secrétaire ici à
Québec, depuis, six ans et demi, habite Château-Richer.
M. Filion: M. le ministre, on vous l'a dit: On n'est pas contre
la régionalisation, mais il faut que cela soit fait avec un rationnel
des lignes à la base, il faut que cela représente un peu
d'économie, que cela ne cause pas trop d'inconvénients aux
gens.
M. Marx: Mais je peux vous dire...
M. Filion: Dans ce cas-ci, on a un immeuble. On pourrait se
déplacer en commission parlementaire pour aller le voir. C'est un
immeuble, qu'on me dit, remarquable.
Une voix: Remarquable tant par son architecture que...
M. Filion: Combien y a-t-il de transactions qui sont
traitées à ce bureau d'enregistrement?
M. Marx: II y en a 4692.
M. Filion: Cela commence à faire des actes dans une
journée, par jour ouvrable. Cela veut dire au moins...
M. Marx: Par rapport à Québec où c'est 70
000.
M. Filion: Si vous comparez les bureaux régionaux
d'enregistrement avec Montréal ou les bureaux d'enregistrement autour de
Québec avec Québec, c'est bien sûr que les statistiques
vont toujours être favorables aux grands centres. Il faut quand
même s'occuper des régions. (21 h 30)
M. Marx: Oui, mais Château-Richer, ce n'est pas loin de
Québec. Tout le monde vient à Québec.
M. Filion: Cela me fait penser à l'argument de votre
collègue, le Solliciteur général, sur les prisons, comme
à Saint-Joseph-de-Beauce.
M. Marx: Et on va vous...
M. Filion: II y a peu de détenus là et il y en a
beaucoup ici, à Orsainville. Alors, on va prendre tout le monde et on va
les envoyer à Orsainville, notre moyenne va diminuer. C'est vrai que
cela coûte moins cher d'avoir X milliers de prisonniers à Bordeaux
que d'en avoir 200 à Cowansville, mais il y a une limite, il faut
respecter les régions un peu et leur garder leurs organes essentiels
quant à l'administration de la justice.
Je pense, M. le député de Saint-Jacques, que vous vouliez
ajouter quelque chose là-dessus.
M. Boulerice: Au départ, quand vous répondez, M. le
ministre, qu'il y a au-delà de 4000 enregistrements qui sont faits, cela
justifie son maintien. Deuxièmement, vous dites que, si vous cessez de
l'occuper, vous en ferez un musée. Je ne veux pas relancer le
débat avec vous, mon interlocutrice principale est votre
vice-première ministre et elle ne cesse de nous chanter qu'elle
n'investira pas dans les équipements culturels. Donc, il n'y a aucune
possibilité; je suis prêt à vous mettre en mille que le
ministère des Affaires culturelles reprenne cet édifice pour lui
donner une vocation culturelle ou une vocation autre.
Dans un certain sens, par extension, on pourrait presque dire qu'en y
ayant un bureau d'enregistrement on a, d'une certaine façon, une
vocation culturelle qui est donnée à cet édifice et qui
est très importante, quand on songe à tous les chercheurs qui le
fréquentent pour y retracer des transactions, lesquelles transactions
nous mettent sur des pistes quand il s'agit de recherches historiques
très intéressantes. Je ne vois pas la raison pour laquelle, dans
le cas très précis de Château-Richer, avec le Moulin du
petit pré, d'une part, l'édifice...
M. Marx: Ce sera mieux pour eux parce qu'ils auront tout à
Québec; il leur sera possible de faire cette recherche à
Québec sur toute la région, au lieu de se promener d'un bureau
à l'autre.
M. Boulerice: On va tous les mettre à Montréal,
à ce moment-là.
M. Marx: On aimerait faire cela sur ordinateur, cela va
centraliser.
M. Boulerice: Avant que cela arrive, je pense qu'on aura le temps
d'être dans la Côte-des-Neiges tous les deux, n'est-ce pas?
M. Marx: On arrive au XXIe siècle, il faut se moderniser
quelque parti Quand les bureaux d'enregistrement ont été
établis, au XIXe siècle, il n'y avait pas de miniordinateurs,
à ma connaissance.
M. Boulerice: Ils peuvent être mis sur une banque
centrale, efffectivement, et permettre l'intercommunication entre les
différents bureaux, mais ce n'est pas une raison quand même...
M. Marx: Oui.
M. Boulerice: ...pour ne pas les maintenir aux endroits où
ils sont et où ils sont utiles et rentables. Et, dans ce cas bien
précis, c'est rentable là-bas.
M. Marx: Vous avez manqué ce qu'a dit le
député de Taillon. Il a dit qu'il était d'accord avec la
fermeture d'un certain nombre de bureaux d'enregistrement.
M. Boulerice: Mais sûrement pas celui de
Château-Richer.
M. Marx: II ne s'est pas prononcé encore parce qu'on n'a
pas pris le vote sur ce paragraphe. Adopté, M. le Président?
M. Boulerice: La logique dans le cas de Château-Richer
m'apparaît extrêmement mince; elle m'apparaît mince,
d'ailleurs, dans la majorité...
M. Marx: Adopté, M. le Président.
M. Boulerice: Est-ce que le député de Montmorency,
qui a quand même droit au
chapitre... On a vu des articles de journaux où certains
députés ne se sont pas gênés pour intervenir
auprès du ministre responsable dans le dossier qui les concernait.
Est-ce que le député de Montmorency a fait des
représentations auprès de vous, M. le ministre, à ce
sujet?
M. Marx: J'ai parlé au député.
M. Boulerice: Vous lui avez parlé. Qu'est-ce qu'il vous a
dit?
M. Marx: C'était une conversation privée!
M. Boulerice: À ce moment-là, quand vous
répondez cela, ' vous nous forcez à interpréter, et ce ne
sera peut-être pas nécessairement en votre faveur.
M. Marx: Vous pouvez interpréter ce que vous voulez, vous
pouvez même écrire un poème sur le sujet.
M. Boulerice: Vous n'aurez pas le beau rôle, je vous
préviens.
M. Filions Château-Richer...
M. Boulerice: Non, cela n'a pas d'allure.
M. Filion: ...je trouve que cela n'a pas d'allure.
M. Boulerice: Cela n'a pas d'allure.
M. Filion: Changez donc d'idée là-dessus.
M. Marx: Je suis prêt à changer Château-Richer
pour Longueuill
M. Filion: Bien, écoutez...
M. Marx: Longueuil n'est pas un lieu historique du point de vue
du bureau d'enregistrement parce qu'on...
M. Filion: Oh, là! Je m'excuse.
M. Marx: ...va le placer dans le palais de justice.
M. Filion: Là, je m'excuse!
M. Marx: On va le mettre dans le nouveau palais de justice.
M. Filion: Ah! vous voulez dire pour le situs!
M. Marx: C'est cela, pour le situs.
M. Filion: Si vous déménagez l'immeuble de
Château-Richer dans le comté de Montmorency, dont le
député est peut-être venu ce soir faire ses
dernières représentations pour essayer de sauvegarder son bureau
d'enregistrement et l'immeuble qui l'abrite... Alors, si vous voulez
déménager l'immeuble dans mon comté, on a quelques beaux
terrains dans le bout de Collectivité nouvelle. Vous devriez venir faire
un tour à Longueuil. Cela se développe très bien et de
façon très ordonnée d'ailleurs, avec consultations et
lentement.
M. Marx: Vous avez compris.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Saint-Jacques.
M. Boulerice: Je suis dans la tristesse -parce que je suis
malheureusement arrivé trop tard, j'étais retenu en haut - de
voir que vous avez déjà commencé à trafiquer dans
mes propres papiers de famille en fermant le bureau de Napierville. C'est un
peu difficile pour les familles Boulerice d'accepter une chose pareille. Mais
dans le cas de Château-Richer il n'y a aucune logique, il n'y a rien de
rationnel qui sous-tende la fermeture de ce bureau-là. Je suis d'accord
pour certains.
M. Marx: Pour lesquels?
M. Boulerice: On va commencer par celui que je veux voir
rester.
M. Marx: Napierville.
M. Boulerice: Et pour les autres...
M. Filion: Inverness.
M. Boulerice: Inverness, effectivement...
M. Filion: Louiseville aussi. Si vous voulez le fermer je pense
que...
M. Boulerice: Louiseville, cela va.
M. Marx: ...prendre avis de la demande.
M. Boulerice: Dans le cas de Château-Richer, je vous
demande de reconsidérer cela. Vous devriez reconsidérer
Napierville à mon point de vue. Enfin, vous avez une famille
complète qui est liée contre vous à partir de cet
après-midi, mais c'est votre choix.
M. Marx: Mais on va essayer peut-être de trouver un coin
à Saint-Jean pour les papiers de la famille Boulerice.
M. Filion: À Saint-Jean?
M. Marx: Cela va être déménagé
à
Saint-Jean.
Des voix: À Napierville?
M. Marx: Oui, à Napiervitle.
On va essayer de trouver un coin où on va mettre une plaque: les
papiers de la famille Boulerice.
M. Filion: Oui, mais la famille Boulerice, comme..,
M. Marx: Attachée au mur par le ministre de la Justice de
l'époque.
M. Filion: La famille Boulerice...
M. Boulerice: Vous êtes en train de dire que vous nous
crucifiez, c'est cela, attachés au mur.
M. Marx: Je ne réponds pas à cette question.
M. Filion: M. le ministre, dans les cimetières ce soir
cela doit bouger, pas juste ceux de Napierville.
M. Marx: Si on est pour voter ces paragraphes, on va les
vérifier.
M. Boulerice: Non, mais c'est de chambouler l'histoire.
M. Filion: Non, mais blague à parti
Le Président (M. Marcil): Si j'ai bien compris, ils ne
transfèrent pas les cendres, uniquement les papiers.
M. Filion: Mon collègue des îles...
Le Président (M. Marcil): L'esprit y demeure, n'est-ce
pas'?
M. Marx: Adopté, M. le Président?
M. Filion: Juste en terminant, M. le ministre de la Justice,
à propos de Château-Richer, avant de l'adopter sur division, au
point de vue pratique et rationnel, même dans l'optique de l'État
"provigoîste", disait Mme Bissonnette dans le Devoir, même dans
cette optique, je ne pense pas que l'on puisse décemment investir, comme
gouvernement dont la personnalité se poursuit à travers les
mandats accordés à différents partis politiques, 1 000 000
$ dans un immeuble pour le protéger et lui garder son caractère
particulier et exceptionnel, puis arriver et mettre cela de côté,
enlever un étage complet qu'est le bureau d'enregistrement.
Une voix: Ce qui est en relation avec la culture.
M. Filion: Bien sûr qu'il est en relation avec la culture.
On ne peut dire: On verra ce qui va arriver, on verra, cela n'est pas tellement
important. L'immeuble est là, il est magnifique, mais on verra et, en
attendant, les gens vont venir à Québec, dans la grande
ville.
Il me semble qu'on aurait dû axer au moins ou intégrer la
fermeture du bureau d'enregistrement de Château-Richer dans un plan
global visant l'utilisation maximale de cet immeuble, et non pas arriver comme
cela par bouts de chemin et par bouts de décision pour vider un immeuble
ou le remplir. On devrait s'attacher à bâtir une politique
intrégrée encore une fois pour l'utilisation maximale de cet
immeuble-là et pour le plus grand bénéfice des gens de la
place. Les régions, c'est impartant.
M. Marx: Château-Richer, c'est dans la région de
Québec.
Le Président (M. Marcil): Si j'ai bien compris, c'est
adopté sur division?
M. Filion: Vous êtes pressé, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): Non. J'ai compris cela
tantôt.
M. Filion: Je ne sais pas si le ministre prend avis de nos
souhaits relativement à cet immeuble-là?
M. Marx: Bien oui. Je prends avis et, même, je vais relire
les débats une fois qu'ils seront publiés.
Une voix: II est tout ouïe.
M. Marx: Durant mes vacances d'été, je vais relire
ces débats pour...
M. Filion: Relisez surtout...
M. Marx: ...souligner les passages les plus importants.
M. Filion: Relisez surtout mon discours de deuxième
lecture et révisez vos discours de 1982.
Le Président (M. Marcil): Vu que le ministre a dit
tantôt que, dans le cas de ce bureau d'enregistrement, cela ne se fera
pas avant douze, treize ou quatorze mois...
M. Filion: Cela, vous ne le savez pas.
Le Président (M. Marcil): On ne sait jamais. Il peut
peut-être...
M. Marx: II faut donner un avis de douze mois pour fermer un
bureau
d'enregistrement.
M. Filion: Je veux seulement corriger le président sur
cela.
Le Président (M. Marcil): Les sentiments peuvent...
M. Filion: Par décret. Le pouvoir exécutif n'a rien
à voir avec nous. Cela va se faire un mercredi, à la sauvette, la
fermeture réelle.
M. Boulerice: Le premier ministre en signe une pile.
M. Marx: C'est le ministre de la Justice qui doit...
M. Filion: II ne les signe même pas. C'est le
secrétaire qui va les signer. C'est le greffier.
M. Marx: C'est le ministre de la Justice qui doit signer une
copie qui est attachée à l'original. L'original, lui, est
signé par ie lieutenant-gouverneur en conseil.
M. Boulerice: Par distraction, un fonctionnaire vous le glisse et
vous le signez; déjà, le mal est fait et ce, malgré vos
belles lectures de vacances.
M. Marx: Nous avons un premier ministre qui ne laisse rien
glisser entre les papiers.
M. Filion: Bof!
M. Marx: C'est toujours fait d'une façon
ordonnée.
M. Boulerice: Sauf les taxes, il les a signées.
M. Marx: Adopté, M. le Président. M. Filion:
Sur division.
Le Président (M. Marcil): Sur division. J'appelle le
paragraphe 8.
M. Marx: M. le Président. Puis-je poser une question au
député de Taillon? Chaque article est adopté sur
division.
M. Filion: Oui.
M. Marx: Est-ce qu'il va voter pour le projet de loi au
complet?
M. Boulerice: On verra.
M. Filion: Surprise!
Le Président (M. Marcil): J'appelle le paragraphe 8.
M. Boulerice: Cela dépend de vos intentions.
M. Filion: Le paragraphe 8. On tombe dans le triangle magique.
Mes collègues n'étaient pas là. Voici le triangle
magique!
M. Marx: Napierville.
M. Filion: Napierville, Iberville et Saint-Jean. Le projet de loi
original prévoyait que les bureaux de Napierville et Saint-Jean seraient
transférés à Iberville dans le comté d'Iberville.
Des amendements ont été déposés et sûrement
qu'on va en recevoir un autre.
Le Président (M. Marcil): Au neuvième
paragraphe.
M. Filion: J'ai l'impression qu'il faudrait amender le
huitième paragraphe aussi. Sinon, il y a une concordance qui va nous
échapper dans le triangle magique.
Le Président (M. Marcil): Vous ne parlez pas du triangle
des Bermudes.
M. Filion: C'est là où les bureaux d'enregistrement
disparaissent. On pourrait l'appeler...
M. Marx: M. le Président, ce paragraphe est en concordance
avec l'amendement proposé au paragraphe 73 qui prévoit, entre
autres, le regroupement de la division de Napierville avec celle de
Saint-Jean.
M. Filion: Non, d'accord. Cela fait seulement le supprimer. Comme
ce bureau ne reçoit personne, il était sûr d'être
déménagé depuis le départ. Napierville était
sûr d'être déménagé. Au départ, il s'en
allait à Iberville. Là, il s'en va à Saint-Jean. C'est
pour cela qu'on n'a pas besoin de...
M. Boulerice: Pourquoi n'envoyez-vous pas celui d'Iberville
à Saint-Jean et ne laissez-vous pas celui de Napierville?
M. Marx: On a pensé envoyer Napierville à
Iberville, mais ce serait trop loin pour vous d'aller consulter les papiers de
famille. Donc, on a mis cela à Saint-Jean; vous allez gagner du
temps.
M. Boulerice: Par contre, si vous mettez celui d'Iberville
à Saint-Jean, il n'y a qu'un pas.
M. Marx: Oui.
M. Boulerice: Par contre, de Napierville
â Saint-Jean, il y a une différence. Quand on part de
Saint-Edouard que je connais bien, de Saint-Mathieu...
M. Marx: Êtes-vous en train de suggérer qu'on
construise un pont?
M. Boulerice: Non, je ne vous demande pas un pont. Vous avez
décidé de ne plus être cimenteur. Vous êtes contre le
béton.
M. Filion: Je vais déposer demain, moi.
M. Marx: Est-ce que le député sait combien il y a
de kilomètres entre Napierville et Saint-Jean?
M. Filion: Oui, je peux vous dire cela.
M. Boulerice: Entre Napierville et Saint-Jean, attendez...
M. Filion: Entre Napierville et Saint-Jean, je dirais... Il y en
a pas mal.
M, Marx: Combien de kilomètres?
M. Filion: À l'oeil?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Mardi): 22 kilomètres.
M. Filion: 25?
M. Marx: 16. Cela prend 3 minutes à bicyclette.
M. Boulerice: Entre Napierville et Saint-Édouard. Entre
Napierville et Saint-Mathieu. Entre Napierville et Saint-Rémi. Entre
Napierville et Saint-Patrice. Entre Napierville et Saint-Édouard. Entre
Napierville et Saint-Cyprien. Là, les distances ne sont plus les
mêmes, si vous le portez à Saint-Jean.
M. Marx: Ce n'est jamais 16 kilomètres de plus.
M. Boulerice: Plus que 16. Voyons! J'ai passé ma jeunesse
à pédaler, sur ma bicyclette, dans ce coin. Je peux vous dire que
le kilométrage est plus important que celui que vous...
M. Kehoe: C'est plus long à bicyclette. (21 h 45)
Le Président (M. Marcil): Le paragraphe 8 est-il
adopté?
M. Marx: Adopté. Merci.
Le Président (M. Marcil): Non, j'attends toujours le
consensus.
M. Boulerice: La carte parle d'elle-même. Effectivement,
Iberville et Saint-Jean, cela se coupe. De fait, si vous êtes dans le
centre-ville de Napierville, cela va bien, mais quand vous êtes dans ses
paroisses limitrophes la différence est très grande entre la
paroisse limitrophe et Saint-Jean; par contre, toujours très acceptable
quand il s'agit de Napierville.
C'est quand même un certain apport pour ces petites
municipalités d'avoir la présence d'un bureau d'enregistrement de
la sorte aussi.
M. Marx: Comme nous avons enlevé la surtaxe sur l'essence,
cela coûte moins cher aujourd'hui.
M. Boulerice: Napierville n'est pas une zone
désignée.
M. Marx: Les gens peuvent venir de la frontière
près des États-Unis. D'accord, M. le Président?
Le Président (M. Marcil): Sur division.
M. Marx: Sur division.
M. Boulerice: Profonde division.
Le Président (M. Marcil): J'appelle le paragraphe 9 pour
lequel il y a un amendement.
M. Marx: Un amendement.
Le Président (M. Marcil): Les paragraphes 9, 10 et 11.
M. Marx: Ouî, les paragraphes 9, 10 et 11. C'est
Bécancour qui va à Nicolet au lieu de Nicolet à
Bécancour. C'est à la suite... Je vais expliquer cela
après que le président aura lu l'amendement.
Le Président (M. Marcil): L'article 4, paragraphes 9, 10
et 11. À l'article 4, remplacer les paragraphes 9, 10 et 11 par les
suivants: "9. par la suppression du paragraphe 53; "10. par la suppression,
dans la première ligne du paragraphe 54, de ce qui suit: "(division
d'enregistement no 2 de)"; "11. par l'addition, à la fin du paragraphe
54, du sous-paragraphe suivant: Les territoires compris dans les divisions
d'enregistrement no 1 de Nicolet et de Yamaska, telles qu'elles existaient le
(indiquer ici la date de la sanction de la présente loi), ces divisions
étant composées respectivement comme suit: Nicolet (division
d'enregistrement no 1). 1. La partie du district électoral de Nicolet
située à l'est de la rivière Bécancour, plus le
territoire du cadastre de la paroisse de 5ainte-Angèle-de-
Laval, la partie du territoire du cadastre de la paroisse de La
Nativité de Notre-Dame de Bécancour située à
l'ouest de la rivière Bécancour, les lots 1, 2 et 3 du cadastre
de la paroisse Saint-Célestin et les lots 1 à 26 et 28 à
35 de la paroisse de Saint-Grégoire-le-Grand (1900, c. 8, proclamation
du 1er mai 1900, Gazette officielle...) "2. Dans le district électoral
d'Arthabaska, la partie du canton de Maddington formée des lots
numéros 14 à 19 du rang X et des lots numéros 31 à
36 du rang XV (1889, c.61). "Yamaska. 1. Le district électoral
d'Yamaska, moins la municipalité de la paroisse de Saint-Marcel et la
partie de la municipalité de la paroisse de Saint-Aimé à
l'est de la rivière Yamaska qui appartiennent à la division
d'enregistrement de Richelieu; "2. Dans le district électoral de
Richelieu, le village de Saint-Michel et la partie de la paroisse de
Saint-Michel-d'Yamaska située à l'ouest de la rivière
Yamaska."
M. Marx: M. le Président, j'aimerais dire tout de suite
que Saint-Français-du-Lac et Bécancour vont aller à
Nicolet. Nous avons eu une réunion avec des gens de la région,
des fonctionnaires étaient là, tout a été
expliqué et tout le monde a voulu que l'on fasse le regroupement
à Nicolet. On a fait état de la réunion dans les journaux
et on donne raison à tout le monde. Il y avait une réunion
publique.
Le député de Taillon, M. le Président, me demande
si nous avons consulté. Je dis: Nous avons consulté. Nous avons
fait une réunion publique. Tout le monde était là, y
compris le député du comté et ainsi de suite. Maintenant,
je ne peux pas faire plus que cela.
M. Filion: Le problème là-dedans, quand vous avez
déposé votre projet de loi... Quand même, c'est un projet
de loi, ce n'est pas juste... Vous aviez une liste dans la tête, vous
avez dit cela tantôt. À un moment donné, le projet de loi
comme je l'ai dit, avant de déposer le projet de loi è
l'Assemblée nationale ces fermetures ont fait l'objet de travaux par vos
fonctionnaires, par vos collaborateurs, par les gens qui vous entourent et,
normalement, ils auraient dû faire l'objet de consultations.
Tantôt, on a découvert un premier triangle magique entre
Saint-Jean, Napierville et Iberville. Là, on vient d'en découvrir
un autre entre Nicolet, Saint-François-de-Sorel et Bécancour. Je
vais vous dire, mes coupures de presse sont nombreuses. Mais, rapidement, je
vais vous en faire un peu pour...
M. Marx: C'est de l'ouverture d'esprit, c'est tout ce que cela
démontre de notre part. Le ministre est à l'écoute.
M. Filion: Le problème ce sont les endroits où il
n'y a pas eu de consultation. C'est cela le problème. Si dans tous les
cas... Mais qu'est-ce qui arrive à Inverness, dont on n'a pas entendu
parler, peut-être vous non plus? Peut-être est-ce parce que les
gens étaient moins bien organisés, qu'ils ont fait des pressions
un peu moins bonnes auprès de vos collaborateurs ou auprès du
cabinet du premier ministre ou en caucus à des députés
libéraux, c'est là qu'est le problème.
Pour finir la petite histoire de ces trois bureaux de comté,
Nicolet, Bécancour et Saint-François-de-Sorel, les trois maires
concernés manifestent leur mécontentement. "S'ils ne savent pas
comment administrer qu'ils sortent de là et qu'ils s'en aillent chez
eux", a lancé le maire Duguay. Dans le Nouvelliste, dans le temps qu'il
était publié, on avait toute l'histoire, tout l'historique, la
chicane entre les trois maires pour savoir où irait le bureau
d'enregistrement et cela, après le dépôt du projet de loi
du ministre. Là on a un petit entrefilet: Le député
Maurice Richard favorise la ville de Nicolet. Ah! Amendement qui nous arrive ce
soin dans le triangle magique, le centre de gravité devient Nicolet.
Mais qu'est-ce qui arrive des études dont vous nous avez fait
part, soi-disant, soutenant de façon rationnelle, logique un bureau
d'enregistrement à tel endroit plutôt qu'à tel autre?
Qu'est-ce qui arrive surtout pour les gens qui sont moins bien
organisés, qui n'ont pas pu organiser de réunions,
préparer de documents? Qu'est-ce qui arrive aussi des
députés libéraux qui sont restés tranquilles dans
le conseil des députés de leur parti, qui pour différentes
raisons n'ont pas fait les pressions nécessaires pour redresser une
situation? C'est cela qu'on dit depuis le départ.
On est d'accord avec la fermeture des bureaux d'enregistrement. C'est
une bonne chose, la fermeture des bureaux d'enregistrement. Si on peut
rationaliser et, comme vous dites, économiser un demi-million par
année, tant mieux! Maintenant, il faut le faire sur une base
rationnelle. Un exemple d'opération que vous auriez pu mener: il y avait
82 bureaux d'enregistrement avant. On regarde cela, les régions, les
comtés. Vous avez d'excellents collaborateurs au ministère de la
Justice, je le sais. Moi-même j'en ai qui viennent de là. Ce sont
des gens très compétents qui ont la fierté des
décisions prises dans le sens de la protection des institutions. Il y
aurait eu possibilité à ce moment de dire: Écoutez, il
faut fermer des bureaux d'enregistrement. Consultez les gens. Là, le
député Maurice Richard, au lieu de se promener avec un projet de
loi qui devenait une simple liste indicative des intentions approximatives du
ministre, aurait dit: On va se réunir et on va regarder ensemble
tous
les intervenants du milieu et on va fermer ce bureau-là parce que
le ministre a raison.
Le ministre veut en fermer quelques-uns. Mais, là, on se retrouve
avec dix; pourquoi pas seize, pourquoi pas quatre? Cela dépend-il tout
simplement des conseils de députés libéraux. Cela
dépend-il tout simplement qu'il y a un maire qui a gueulé plus
fort que l'autre ou qu'il y en a un qui avait le téléphone rapide
avec le bunker ou avec votre cabinet. C'est cela le problème qui nous
est apparu, M. le ministre. Ce n'est pas parce que le fond de la
décision est mauvais. C'est une bonne chose. Il y en avait 26; on se
ramasse avec 10. C'est cela le problème. Si on avait eu, disons, une vue
d'ensemble. D'accord, cela lève quelques vagues de fermer des bureaux
d'enregistrement. C'est comme les prisons. Cela m'a bien surpris. On ferme une
prison, tout le monde chicane. On veut en mettre une quelque part, personne
n'en veut. Je suis conscient de cela.
Les bureaux d'enregistrement, tout le monde en veut. Tout le monde veut
tout avoir sur sa rue: un médecin, un avocat, un bureau
d'enregistrement, un palais de justice, un hôpital, etc. Pardon?
Une voix: Une caisse pop et une église.
M. Filion: Une caisse pop et une église. Tout le monde
veut tout avoir, on le sait. Mais en matière de bureau d'enregistrement
il s'agit de fermer, il ne s'agit pas d'en ouvrir d'autres. Alors,
procédons tranquillement et que les gens du Trésor attendent un
peu! Ils ne mourront pas pour 500 000 $. À l'épaisseur de taxes
qu'on va chercher ailleurs, on en a vu quelques-unes: Tranquillement, on fait
l'opération et on arrive. Ce n'est pas tout le monde qui est content,
mais au moins il y a eu un processus de consultation démocratique. II y
a eu une prise de décision un peu plus rationnelle. Ce n'est pas facile
en début de mandat, mais on aurait pu dans un an. Ce n'est pas nous qui
aurions fait des vagues énormes sur un projet de loi comme
celui-là. On l'aurait réalisé; au lieu de le faire
maintenant, on serait arrivé dans six mois et on aurait dit:
Voilà le résultat des consultations qu'on a menées. S'il y
avait eu des gens mécontents, on l'aurait accepté.
Imaginez-vousl Pour savoir ce qui se passait, c'était les
coupures de presse qui nous l'apprenaient. Je vais vous dire, quand je suis
arrivé au député Maurice Richard qui favorise la ville de
Nicolet dans une des dernières éditions du Nouvelliste avant
qu'il ne tombe en grève, j'ai dit: Bon! On va vérifier ça,
c'est arrivé. Vous déposez l'amendement, ce soir. C'est un peu
ça finalement, ce n'est pas un drame national... Bon
député, mauvais député, bon ministre, mauvais
ministre. Non. Je pense que la démocratie, ce n'est pas juste ça.
Il y a des députés libéraux qui sont restés cois,
qui n'ont pas bougé. Leur bureau d'enregistrement s'envole parce qu'ils
ont cru que la décision du Conseil du trésor, c'est-à-dire
la décision du ministre de la Justice qui venait d'une commande du
Conseil du trésor, était irrévocable. C'est ça qui
m'inquiète. C'est ceux qu'on ne connaît pas. Inverness, ça
m'inquiète, je n'ai pas eu de nouvelles de ça. Peut-être
que le maire ne sait pas trop.
M. Marx: Allez à Inverness!
M. Filion: Vous non plus, vous n'y êtes pas allé
à Inverness.
M. Marx: Moi, je suis... M. Filion: Pas
là-dessus.
M. Marx: Je suis le premier ministre de la Justice qui ait jamais
visité les palais de justice.
M. Filion: Oui, mais je parle d'Inverness.
M. Marx: Oui, mais je ne peux pas visiter tous les bureaux
d'enregistrement et les palais dans les premiers six mois. Donnez-moi la
chance, donnez-moi plus de temps! Cela va me prendre trois mandats. Au bout de
trois mandats, je vais visiter même tous les bureaux
d'enregistrement.
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): Paragraphes 9, 10 et 11, sur
division. Les amendements à 9, 10 et 11, sur division. J'appelle
maintenant le paragraphe 12.
M. Marx: Au paragraphe 12: "À l'article 4, supprimer au
paragraphe 12° la lettre "s" dans le mot "îles" de l'intitulé
"îles d'Orléans"." Cela ne prend pas de "s". Cet amendement
propose de corriger une erreur typographique survenue lors de l'impression du
projet de loi. D'accord, M. le Président?
Le Président (M. Kehoe): Adopté? M. Marx:
Adopté,
Le Président (M. Kehoe): J'appelle maintenant le
paragraphe 13.
M. Filion: Sur division, M. le Président.
M. Marx: Paragraphe 12. Il faut adopter le paragraphe 12.
C'était un amendement au paragraphe 12. Maintenant, il faut adopter le
paragraphe 12.
Le Président (M. Kehoe): Le paragraphe 12.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Sur division?
M. Filion: C'est ça.
Le Président (M. Kehoe): Tel qu'amendé. J'appelle
le paragraphe 13.
M. Filion: Sur division.
M. Marx: II y a un amendement. "À l'article 4, supprimer
le paragraphe 13 ". Cet amendement est de concordance avec celui proposé
au paragraphe 11. Adopté?
M. Filion: On est dans quoi, le paragraphe 14?
Le Président (M. Kehoe): Au paragraphe 13.
M. Filion: Sur division.
M. Marx: L'amendement.
Le Président (M, Kehoe): Oui.
M. Marx: Sur division. Maintenant, l'article sur division.
M. Filion: C'est ça. Excusez! L'amendement est-il de
concordance?
M. Marx: De concordance, oui: Cet amendement est de concordance.
Parce que Saint-François-du-Lac va à Nicolet.
M. Filion: D'accord, c'est le deuxième triangle
magique.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle le paragraphe 14.
M. Marx: Oui.
M. Filion: Sur division.
M. Marx: Le paragraphe 13 est adopté tel
qu'amendé.
Le Président (M. Kehoe): Tel qu'amendé.
M. Marx: Paragraphe 14, sur division.
M. Filion: Paragraphe 13, sur division également.
M. Marx: Oui. Paragraphe 13, tel qu'amendé, sur division.
Paragraphe 14.
M. Filion: La même chose. Sur division.
M. Marx: Paragraphe 15.
M. Filion: Paragraphe 15, c'est la fermeture de
Coteau-Landing.
M. Marx: Ce paragraphe est de concordance avec le paragraphe 18
qui prévoit le regroupement de la division de 5oulanges avec celle de
Vaudreuil, comté de ministre.
M. Filion: C'est Coteau-Landing qui s'en va,..
M. Marx: À Vaudreuil.
M. Filion: À Vaudreuil. Coteau-Landing, c'est dans le
comté de...
M. Marx: Dans le même comté,
Vaudreuil-Soulanges.
M. Filion: C'est ça, c'est un déplacement à
l'intérieur d'un même comté.
M. Marx: Oui, il y en a beaucoup d'autres.
M. Filion: Non. Ce qu'on a déjà vu,
c'étaient des comtés différents.
M. Marx: Non.
M. Filion: Dans les triangles magiques, on était dans des
comtés différents.
M. Marx: Non. Saint-François-du-Lac... (22 heures)
M. Filion: Excusez-moi. Dans le cas du premier triangle magique,
Napierville, Iberville, Saint-Jean, c'étaient deux comtés
différents. Bien oui! Iberville et Saint-Jean.
M. Marx: Napierville et Saint-Jean, c'est dans le même
comté, mais de l'autre côté du pont. Il y a un mille et
demi entre les deux bureaux d'enregistrement.
M. Filion: Bon. Alors, Coteau-Landing, à
Vaudreuil-Soulanges.
M. Marx: Oui. Avez-vous des objections?
M. Filion: Non. Est-ce que les maires se sont réunis?
M. Marx: II y a eu des consultations.
M. Filion: Y a-t-il eu une réunion, ont-ils reçu
des documents, vous a-t-on sensibilisé? Ces gens-là se sont-ils
exprimés, les municipalités régionales de comté,
les maires, les préfets?
M. Marx: II y a eu des représentations.
M. Filion: Qui allaient dans quel sens?
M. Marx: Je ne me souviens pas, mais je peux envoyer des
documents au député au cas où il tiendrait beaucoup
à les avoir.
M. Filion: J'attends encore les documents de l'étude des
crédits. Alors, vous vous imaginez, je ne suis pas pour vous en demander
d'autres!
M. Marx: Non, non, mais j'imagine que vous avez reçu des
copies de tout ce que nous avons reçu?
M. Filion: Pas pour Coteau-Landing.
M. Marx: Non?
M. Filion: Non.
M. Marx: Voilà.
M. Filion: Sur division.
M. Marx: D'accord. Paragraphe...
Le Président (M. Kehoe): J'appelle le paragraphe...
M. Marx: Paragraphe 15, adopté sur division.
Le Président (M. Kehoe): Adopté sur division.
M. Marx: Paragraphe 16. M. Filion: Sur division. M.
Marx: Sur division.
Le Président (M. Kehoe): Paragraphe 17, amendement.
M. Marx: Amendement au paragraphe 17. À l'article 4,
remplacer le paragraphe 17 par le suivant: "17 par l'addition, à la fin
du paragraphe 73, du sous-paragraphe suivant: "Le territoire compris dans les
divisions d'enregistrement d'Iberville et de Napierville, telles qu'elles
existaient le (indiquer ici la date de la sanction de la présente loi),
ces divisions étant composées respectivement comme suit:
"Iberville "Le district électoral d'Iberville. "Napierville. "Cette
partie du district électoral de Napierville-Laprairie comprenant la
ville de Saint-Rémi, le village de Napierville, les municipalités
des paroisses de Saint-Cyprien, Saint-Edouard, Saint-Michel,
Saint-Patrice-de-Sherrington, Saint-Rémi et cette partie de la
municipalité de la paroisse de Saint-Mathieu provenant de la
municipalité de Saint-Édouard, et formée de parties des
lots numéros 173 à 176 et 193 à 230 du cadastre de la
paroisse de Saint-Édouard."
Commentaire, M. le Président. Cet amendement propose le
regroupement des divisions d'Iberville, de Napierville et de Saint-Jean avec
bureau à Saint-Jean. On a déjà discuté decela. Je pense que...
M. Filion: Vous avez déjà discuté du
tripotage dans ce triangle, M. le Président.
M. Marx: L'amendement à 17, adopté?
M. Filîon: Sur division.
M. Marx: Sur division.
M. Filion: Oui, sur division.
M. Marx: Est-ce que le paragraphe 17, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Kehoe): Adopté sur division.
M. Marx: Adopté sur division. Le paragraphe 18.
Le Président (M. Kehoe): Le paragraphe 18.
M. Filîon: Sur division. M. Marx: Sur division.
Le Président (M. Kehoe): Le paragraphe 19.
M. Marx: Paragraphe 19.
M. Filion: La fermeture de Ham-Sud.
M. Marx: De Ham-Sud.
M. Filion: Bon.
M. Marx: Le député tient-il beaucoup à ce
qu'on garde ouvert Ham-Sud?
M. Filion: Je vais vous lire la première...
M. Marx: C'est...
M. Filion: Sur division.
M. Marx: Avant qu'on ne vote sur division, j'aimerais expliquer
au député de Taillon que c'est l'ancien changement de caravane
pour la route Montréal-Boston. On changeait les chevaux à
Ham-Sud. Deuxièmement, il ne reste que... je pense qu'il y a
quatre maisons dans Ham-Sud. Il n'y a pas de restaurant, il n'y a pas de
toilettes, et ainsi de suite. Donc, c'est bien difficile pour les notaires
de... Il n'y a pas de route asphaltée. C'est encore une route de
gravelle. M. le Président, j'aimerais bien que le député
de Taillon vote pour le regroupement de ce bureau d'enregistrement.
M. Filion: Où est-il transféré? Si vous
voulez que je vote pour, on va en discuter un peu.
M. Marx: À Richmond.
M. Filion: II était...
M. Marx: Dans le même comté.
M. Filion: D'accord. À quelle distance?
M. Marx: On n'a pas la distance. Bon, votez comme vous voulez, M.
le député de Taillon.
M. Filion: Je veux juste savoir à peu près la
distance.
M. Marx: Je pense que, s'il y a un bureau qu'il faut fermer,
c'est bien celui de Ham-Sud.
M. Filion: Les recherches qu'on a menées nous
amènent à cette conclusion également. Je veux juste savoir
quelle distance approximative...
M. Marx: 71 kilomètres.
M. Filion: Si c'est un bled isolé...
M. Marx: C'est ça.
M. Filion: On pourra voter pour.
M. Marx: Si le député de Taillon vote pour, c'est
l'unanimité. Je vais lui écrire une lettre pour le
féliciter.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle...
M. Marx: Même les gens du milieu nous ont écrit pour
fermer le bureau d'enregistrement.
Le Président (M. Kehoe): Le paragraphe 19 est
adopté. Le paragraphe 20.
M. Filion: Sur division. Cela aussi, c'est le deuxième
triangle magique de tripotage, M. le Président.
M. Marx: Sur division. C'est de la concordance.
M. Filion: Amendement, mon Dieu!
Amendement de concordance.
M. Marx: À l'article 4, renuméroter les paragraphes
14 à 20 en leur attribuant respectivement les numéros 13 à
19. Cet amendement, M. le Président, est de concordance avec celui
proposé au paragraphe 13.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Marx: Oui. Une voix: Oui. M. Marx: À
l'unanimité.
Le Président (M. Kehoe): À l'unanimité.
J'appelle l'article 5.
M. Marx: L'article 5...
M. Filion: Juste avant d'adopter l'article 5, on dit: "la date
fixée par décret." Est-ce que vous avez un
échéancier,
M. Marx: Cela veut dire que pour certains bureaux on ne peut pas
fermer avant sept, ou huit mois, d'autres un an. Comme je vous l'ai
déjà dit, on va faire ça de façon ordonnée,
c'est-à-dire que, si on a besoin de deux ou trois mois de plus, on ne va
pas bousculer qui que ce soit, on va essayer de le faire d'une façon
juste. Même si ça prend deux ou trois mois de plus, je pense
que...
M. Filion: Est-ce que vous avez un échéancier qui
indique que certains bureaux d'enregistrement seront fermés probablement
le mois prochain ou, je ne sais pas, en septembre.
M. Marx: Non. Il y a un minimum de sept ou huit mois.
M. Filion: De sept mois.
M. Marx: C'est dans la loi, on n'a pas changé ça.
C'est dans la loi.
M. Filion: Les premiers qui seront fermés, ce sera
quand?
M. Marx: Le premier, ce ne sera pas avant le mois de
décembre.
M. Filion: Décembre 1986.
M. Marx: Pas avant.
M. Filion: Pas avant.
M. Marx: Cela peut être après.
M. Filion: D'accord. Est-ce qu'on peut savoir lesquels seront
fermés en décembre 1986?
M. Marx: Ham-Sud sera probablement le premier.
M. Filion: Oui, mais les autres. M. Marx: Peut-être
l'île d'Orléans.
M. Filion: Peut-être l'île d'Orléans. Est-ce
qu'il y en d'autres?
M. Marx: On va examiner ça. Quand j'ai dit qu'on va faire
ça d'une façon ordonnée sans bousculer le monde, on va
parler aux gens pour voir s'ils ont besoin de quelques mois de plus, quelques
semaines de plus.
M. Filion: Oui, est-ce que vous...
M. Marx: II y avait deux consultations. Il y avait des
consultations sur les fermetures; maintenant, il va y avoir des consultations
sur la date, le cas échéant.
M. Filion: D'accord. C'est ça justement que je voulais
poser dans mes deux dernières questions. Ma première
était: Est-ce que dans ce sens on peut inviter les gens qui communiquent
avec nous à faire des représentations pour
qu'éventuellement, comme le pouvoir de l'article 5 est par
décret, certaines des fermetures projetées n'aient pas lieu de la
façon prévue au projet de loi?
M. Marx: Le projet de loi va devenir une loi comme prévu:
Fermeture de dix bureaux d'enregistrement.
M. Filion: Mais vous avez dit tantôt qu'il y a
peut-être des bureaux d'enregistrement qui ne seront pas fermés
dans deux ou trois ans.
M. Marx: Non, non, je n'ai jamais dit deux ou trois ans, j'ai dit
deux ou trois mois. Si j'ai dit deux ou trois ans, j'aimerais me corriger. Cela
veut dire que cela prend au moins sept mois.
M. Filion: Sept mois, ça, c'est d'accord.
M. Marx: C'est dans la loi, on n'a pas changé.
M. Filion: On est en juin, au moins cinq mois pour aller jusqu'en
décembre, cela fait cinq mois. En tout cas, je...
M. Marx: Est-ce que le député de Taillon est en
train de me dire qu'il ne faut pas suivre la volonté des
législateurs parce que c'est l'Assemblée nationale qui va adopter
ce projet de loi''
M. Filion: Mais cela ne l'est pas encore au moment où l'on
se parle.
M. Marx: Mais une fois que cela sera adopté?
M. Filion: Une fois adopté, c'est adopté; mais le
gouvernement se donne par décret le pouvoir de fixer la date. S'il fixe
l'année 2003...
M. Marx: Oui, la date.
M. Filion: C'est une date. Le bureau d'enregistrement, disons, va
fermer le 3 février 2003, c'est une date. Le gouvernement aura rempli
les obligations légales que lui aura imposées l'Assemblée
nationale.
Deuxièmement, est-ce que, - j'allais dire - ça vous tente
de m'expliquer pourquoi le bureau de Campbell's-Bay n'est pas fermé,
n'est pas compris dans la liste?
M. Marx: Une des raisons pour Campbell's-Bay... Je vais vous
dire, M. le Président, qu'on m'a suggéré de fermer
certains bureaux d'enregistrement que j'ai écartés de la liste
que j'avais en tête. J'ai écarté ces bureaux
d'enregistrement à cause, souvent, de la distance. La Malbaie, par
exemple. Il était question de fermer La Malbaie. J'ai trouvé que
la distance était trop grande. J'ai éliminé ce bureau de
la liste que j'avais en tête.
M. Filion: Stanstead?
M. Marx: Ce n'était pas dans ma tête.
Campbell's-Bay, la distance était de 65 milles. Il y a une
différence entre Ham-Sud et Campbell's-Bay.
M. Filion: Combien d'actes à Campbells-Bay dans une
année?
M. Marx: Combien de? On n'a pas Campbell's-Bay ici.
Adopté. Merci.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 4, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Marx: L'article 5. M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Kehoe): L'article 4, pour commencer.
Adopté, sur division. Est-ce que l'article 5 est adopté?
L'article A, tel qu'amendé, est adopté? Adopté, sur
division.
M. Marx: L'article 5 est adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 5 est
adopté?
M. Filion: Oui, sur division.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 5 est
adopté? Adopté sur division. M. le ministre?
M. Marx: Oui. Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que les intitulés
du projet de loi sont adoptés?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que le titre du projet de
loi est adopté?
M. Marx: À l'unanimité.
M. Filion: Le titre, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que le projet de loi, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Juste en terminant. Quelques commentaires avant
d'adopter la totalité du projet de loi. Pour résumer, à
notre sens, il y a une absence de plan globale, d'analyse et
d'évaluation dans les décisions prises, qui ne nous semblent pas
rationnelles.
Deuxièmement, il y a eu une absence de consultation.
Troisièmement, je pense qu'on l'a vu, il y a eu ce que j'ai
appelé un certain triangle magique...
M. Marx: Qu'est-ce qu'un triangle magique?
M. Filion: II y en a deux.
M. Marx: Je ne comprends pas cela.
M. Filion: Voulez-vous que je vous les répète?
Iberville, Napierville et Saint-Jean et le deuxième
Saint-François, Nicolet, Bé-cancour. Deux triangles magiques
où, par amendement, le ministre est venu corriger son projet de loi.
Corriger dans quel sens? On ne le sait pas, mais chose certaine...
M. Marx: Après consultation.
M. Filion: Chose certaine, ou la première décision
n'était pas la bonne ou il y a eu tripotage politique dans les bureaux
d'enregistrement. Dans ce sens-là, nous aurons l'occasion, d'ailleurs,
de demander au ministre, lors de la prochaine étude des crédits,
si vraiment des économies ont été réalisées.
Dans l'ensemble, c'est avec regret que je dois dire au ministre que je vote
contre le projet de loi, mais c'est avec regret. J'aurais aimé pouvoir
participer et dire... Peut-être la prochaine fois.
M. Marx: La prochaine loi.
M. Filion: Peut-être la prochaine fois, s'il y a ces trois
éléments de la décision, un peu plus de rationnel, un peu
de consultation, et un peu moins de tripotage politique. Peut-être
qu'à ce moment-là il me fera plaisir de collaborer au projet de
loi du ministre. Chose certaine, nous ne concourons pas, à ce stade-ci,
au projet de loi B8.
Le Président (M. Kehoe): D'accord. Est-ce que le projet de
loi, tel qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Kehoe): Adopté sur division. Nous
allons suspendre nos travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 22 h 15)
(Reprise à 22 h 45)
Projet de loi 87
Le Président (M. Marcil): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Je rappelle le mandat de la commission des institutions qui est de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 87, Loi concernant certains organismes relevant du ministre de la
Justice.
M. le ministre, avez-vous des notes préliminaires?
Remarques préliminaires
M. Marx: Oui. M. te Président, j'aimerais dire tout de
suite que nous avons l'intention de retirer les articles afférents
à la fusion du Comité de la protection de la jeunesse et de la
Commission des droits de la personne, car l'Opposition n'a pas voulu donner les
consentements nécessaires pour adopter le projet de loi tel quel. C'est
pourquoi nous avons scindé le projet de loi 87 et nous avons l'intention
de déposer un projet de loi demain, car nous avons le consentement du
leader de l'Opposition de déposer un projet de loi demain quant à
la fusion de ces deux organismes.
Afin de scinder ce projet de loi, les articles 1 à 7 du projet de
loi, y compris les intitulés s'y rapportant, seront supprimés.
Les articles 44 à 53 du projet de loi, y compris les intitulés
s'y rapportant, seront supprimés. Les articles 84 à 89 du projet
de loi seront supprimés. Nous avons déposé des
amendements.
Le Président (M. Marcil): M. le député
de Taillon, avez-vous des remarques préliminaires?
M. Filion: M. le Président, je dois le signaler, je suis
extrêmement heureux de la décision prise par le ministre de la
Justice.
M. Marx; On n'avait pas le choix. Nous avions le choix de
n'adopter rien ou d'adopter une partie du projet de loi, donc...
M. Filion: Je dois vous dire, M. le Président, que si le
ministre de la Justice avait voulu adopter son projet de loi il aurait pu le
faire. Le projet de loi avait été déposé le 15 mai
1986, donc à l'intérieur du délai permis par notre
règlement pour l'adoption avant la fin de la session.
Je suis donc extrêmement heureux de voir que le ministre de la
Justice a décidé d'être sensible aux arguments que nous
avons mis de l'avant depuis un mois ou un mois et demi dans ce dossier. Nous
souhaitons, de notre côté - nous en sommes d'ailleurs
assurés, connaissant la bonne foi du ministre que le délai
additionnel qui lui est maintenant disponible lui permettra de
réfléchir davantage, de consulter davantage et peut-être,
nous osons le croire, à ce moment-là, sa décision
sera-t-elle différente, selon sa réflexion et ses
consultations.
En ce sens, nous avons joué notre rôle. Le ministre de la
Justice se souviendra que nous avons pris peut-être la moitié de
la période de l'étude des crédits du ministère de
la Justice pour étudier toutes les conséquences des
décisions qu'il avait prises relativement à la Commission des
droits de la personne et au Comité de la protection de la jeunesse. Le
ministre de la Justice se souviendra que nous sommes intervenus en Chambre lors
de la période qui est la plus suivie, c'est-à-dire la
période de questions, à trois, quatre ou cinq reprises, sur cette
opération de fusion entre deux organismes qui constituent des organes
vitaux de nos institutions.
Le ministre de la Justice se souviendra également de notre
discours de deuxième lecture et des interventions qui ont eu lieu en
Chambre hier. Nous ne répéterons pas le contenu de tout cela. Je
pense que, de part et d'autre, nous nous sommes écoutés et nous
nous sommes entendus. Je dois vous dire que c'est avec beaucoup de satisfaction
du devoir accompli, quant à moi - uniquement avec satisfaction du devoir
accompli -que nous recevons avec fierté les amendements du ministre qui
consistent à retirer du projet de loi 87 tous les articles pertinents
à cette fusion un peu intempestive des deux institutions.
Quant au reste du projet de loi 87, pour activer nos travaux, nous
voulons signaler au ministre immédiatement...
M. Marx: Ouit j'aimerais répondre à ce
que le député vient de dire.
M. Filion: Vous pourrez le faire après. M. Marx:
Après? D'accord.
M. Filion: Quant au reste du projet de loi, nous retenons
finalement qu'il reste quatre blocs dans ce projet de loi. D'abord,
l'intégration du tribunal minier à la Cour provinciale,
l'intégration du Tribunal de l'expropriation à la Cour
provinciale, l'intégration de la Commission de refonte des lois et des
règlements au ministère de la Justice et, également,
l'abolition ou la disparition du Conseil consultatif de la Justice.
En ce qui concerne les trois premiers de ces quatre blocs, nous sommes
favorables aux décisions prises par le ministre. En ce qui concerne le
quatrième bloc, nous avons des questions à lui poser ce soir
parce qu'a priori, du moins en partant de son discours de l'adoption du
principe du projet de loi, nous ne sommes pas convaincus que la dissolution du
Conseil consultatif de la justice soit une bonne chose. Cela n'empêchera
pas, cependant, même si nous allons être divisés sur cet
aspect que constitue la dissolution du Conseil consultatif de la justice, que
globalement le projet de loi 87, une fois amputé de sa partie
dommageable, reçoive le concours de l'Opposition. Je vous remercie, M.
le Président.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre.
M. Marx: Oui. Le député se vante du fait qu'on ait
retiré la partie du projet de loi touchant la fusion. On n'avait pas le
choix. Comme vous l'avez vu ce soir, M. le Président, le
député de Taillon était d'accord pour adopter le projet de
loi 88 dans une heure et demie. S'il est prêt à adopter le projet
de loi 87 de la même façon, c'est-à-dire ce soir, nous
sommes prêts à l'adopter tel quel. Mais le choix que nous avons,
c'est de ne rien avoir ou d'avoir seulement une partie du projet de loi. Donc,
nous avons opté pour avoir au moins une partie du projet de loi. Le
député se vante de rendre service à la population. Je ne
pense pas qu'il rende service à la population en laissant un certain
gaspillage se continuer et permettre à une certaine inefficacité
de se continuer, et ainsi de suite.
Il est influencé par quelques personnes qui lui ont envoyé
un mémoire qui, dirais-je, n'est pas vrai à 100 %. Loin de
là. Ils ont fait un certain lobbying. Le député a
décidé d'acheter cela. Ce n'est pas juste un projet de loi que
l'Opposition empêche d'être adopté, il y en a un autre en
matière de
santé et de services sociaux qui est bloqué et qu'on va
scinder. On n'accepte la "game" parlementaire. Si l'Opposition veut bloquer des
projets de loi le dernier jour, c'est toujours possible étant
donné le règlement de l'Assemblée nationale qui fait qu'on
ne peut pas siéger après le 23 juin. Il va sans dire que
l'Opposition menace, Ici et là, de faire des "filibusters", de faire
parler tout le monde, de manger le temps. C'est ce qu'ils font maintenant en
Chambre. Ils mangent le temps avec des discours plus ou moins sérieux,
plus ou moins importants, et c'est pourquoi nous avons retiré cette
fusion. Nous avons l'intention, comme je l'ai dit au début, de
déposer un projet de loi qui prévoit cette fusion.
Cela me ferait un grand plaisir si le député changeait son
opinion et permettait l'adoption du projet de loi intégralement. Mais
comme l'Opposition ne veut pas on n'a pas le choix. On fait le mieux possible,
et je pense que ce n'est pas dans l'intérêt de la population en
général, c'est dans l'intérêt d'un certain groupe de
personnes, quelques personnes. Vous savez que nous avons un système
démocratique qui veut que même une poignée de personnes
puissent souvent bloquer l'adoption des lois progressistes parce qu'elles
peuvent avoir l'oreille d'une certaine autre poignée de personnes. C'est
ce qui est arrivé cette fois.
M. Filion: M. le Président, je vais laisser le ministre de
la Justice faire le discours qu'il veut bien faire, utiliser les mots qu'il
veut bien utiliser, mais je rappellerai simplement ceci pour le
bénéfice de notre petite histoire, de ces deux
organismes-là. Peut-être qu'un jour il y a des gens qui vont faire
l'historique de la Commission des droits de la personne, l'historique du
Comité de la protection de la jeunesse. Ils voudront savoir exactement
ce qui s'est produit aux mois de mai et juin 1986. Alors, au-delà des
discours, au-delà des mots, je pourrais en parler longtemps. Le ministre
le sait fort bien. Je vais juste dire deux choses. Le projet de loi a
été déposé le 15 mai 1986, premièrement.
Peut-être même vais-je dire juste une chose, juste celle-là.
Alors, je suis prêt à passer à l'étude article par
article, M. le Président.
M. Marx: Mais, M. le Président, il y a d'autres lois
déposées le 15 mai que l'Opposition a décidé de ne
pas permettre à l'Assemblée nationale d'adopter. Ce n'est pas la
première fois que cela arrive, mais nous avions l'intention d'adopter ce
projet de loi tel quel. On est prêt à le faire tout de suite si on
a le consentement des députés. Il ne faut pas blâmer le
gouvernement ou le ministre de ne pas avoir voulu adopter le projet de loi.
C'est à cause de l'Opposition qui n'a pas voulu donner les consentements
nécessaires pour son adoption demain. Voilà!
Le Président (M, Marcil): Donc, les préliminaires
étant terminés...
M. Marx: C'est la vérité. Si vous nous donnez des
consentements, on va l'adopter.
M. Filion: M. le Président... M. Marx: Est-ce vrai
ou faux?
M. Filion: ...si le ministre m'oblige à aller un peu plus
loin dans cette discussion-là, je vais lui rappeler mon
deuxièmement et, s'il veut continuer la discussion, on va continuer.
Notre règlement prévoit que les projets de loi peuvent être
adoptés jusqu'à ce que la session se termine, soit le 23 juin
1986. M. le Président, vous venez juste d'appeler le projet de loi 87 et
nous sommes aujourd'hui le 18 juin 1986, il est 23 heures. On a toute la
journée de demain, toute la journée de vendredi, toute la
journée de samedi, s'il le faut. Je ne sais pas si cela
siège.
M. Marx: On ne peut pas siéger le samedi.
M. Filion: Alors, toute la journée de lundi. Encore une
fois, je ne voudrais pas m'étendre, je laisse le ministre faire le
discours qu'il veut bien tenir, mais, simplement, mon peu d'expérience
parlementaire...
M. Marx: Mais, si le député...
M. Filion: Si vous voulez me laisser terminer. Mon peu
d'expérience parlementaire, M. le Président, me... Je ne sais pas
si je devrais dire cela ou si je devrais me contenter de laisser le ministre
faire sa parade.
M. Marx: Dites ce que vous voulez, vos paroles vont vous
suivre.
M. Filion: C'est pour cela que je vais vous laisser faire votre
parade en gentilhomme.
M. Marx: Tout ce que je dis, c'est que, si le
député met le fardeau sur moi, s'il dit que je peux le faire,
pourquoi avoir un débat d'usure? Pourquoi ne pas avoir un débat
d'idées? Pourquoi ne pas dire: On va limiter le débat à
deux heures ou à une heure? On va faire le débat sur ce projet de
loi. Pourquoi nous dire qu'ils ont une longue liste d'intervenants, et ainsi de
suite? On a fait le débat sur le fond de ce projet de loi et, si le
député est sérieux, tout ce qu'il faut faire, c'est donner
des consentements, comme il en a donné pour le projet de loi sur les
bureaux d'enregistrement. Pourquoi
n'ont-ils pas eu dix, quinze ou vingt intervenants sur ce projet de loi?
Pourquoi pa3 sur le projet de loi 72? Parce que l'Opposition a choisi ses
cibles et qu'il y en a deux qu'ils ont décidé de ne pas adopter
parce qu'ils ont été impressionnés par certaines
pressions. Ils sont impressionnés par certaines pressions, dirais-je
même.
M. Filion: En terminant, M. le Président,
là-dessus, peut-être, j'invite le ministre, premièrement,
à relire notre règlement et, deuxièmement, s'il le juge
à propos, à avoir une bonne conversation avec son leader
parlementaire. Quant à nous, nous prenons acte du retrait des articles
de la loi 87 et nous en sommes extrêmement...
M. Marx: Mais cela n'est pas un retrait, nous allons le
déposer demain.
M. Filion: ...satisfaits. Je répète que le temps,
les trois, quatre, cinq ou six mois, peu importe, qui nous sépareront
d'une autre commission parlementaire pourront peut-être permettre au
ministre, avec ma collaboration s'il te désire, d'examiner le tout,
parce que c'est important d'échanger quand on traite des organes vitaux
de notre société.
Le Président (M. Marcil): Alors, cela va?
M. Marx: Oui.
Étude détaillée
Le Président (M. Marcil): Alors, je vais appeler l'article
1 qui est déjà suivi d'un amendement, les articles 1 à 7.
L'amendement se lit comme suit: Les articles 1 à 7 du projet de loi, y
compris les intitulés s'y rapportant, sont supprimés.
Adopté?
M. Marx: Oui. (23 heures)
M. Filion: Les articles 1 à 7 sont supprimés. C'est
bien.
Le Président (M. Marcil): C'est cela. M. Filion:
Oui.
Le Président (M. Marcil): Et les articles 1 à 7
sont adoptés tels qu'amendés?
M. Filion: Ils n'existent plus.
Le Président (M. Marcil): Ils n'existeront plus à
ce moment-là.
M. Filion: On n'a pas besoin de les adopter.
Loi sur le Conseil consultatif de la justice
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 8.
M. Filion: J'ai dit au ministre que j'avais quelques questions
sur le Conseil consultatif de la justice. On avait un conseil qui était
consacré de façon législative. Par contre, on le sait, il
existe des comités de bénévoles dont j'ai
déjà parlé en Chambre et que le temps ne me permet pas de
redécrire pour le bénéfice de ceux qui ne m'auraient
jamais entendu sur les comités de bénévoles du Parti
libéral.
M. Marx: ...bonjour. Je pensais que cela...
Le Président (M. Marcil): II m'en reste encore, M. le
ministre.
M. Marx: Je pense que c'étaient des "claqueurs" du
député de Taillon pour son discours d'il y a quelques
minutes.
M. Filion: Finalement, pourquoi faire disparaître un
conseil qui existe, qui est consacré dans une loi et le remplacer de
façon officieuse par des comités de bénévoles? Je
me pose la question.
M. Marx: Est-ce que le député sait comment le
Conseil consultatif de la justice fonctionne?
M. Filion: J'ai lu la loi.
M. Marx: C'est à partir de mandats du ministère. Je
n'ai pas de mandat à donner à ce Conseil consultatif de la
justice.
M. Filion: On va peut-être se comprendre. Je lis que le
Conseil consultatif de la justice est un organisme d'étude et de
consultation qui doit donner son avis au ministre de la Justice sur toute
question que lui soumet ce dernier.
M. Marx: Je n'ai pas de question à lui soumettre.
M. Filion: Ah boni Vous voulez dire que vous n'avez aucune
question ou avis à lui demander?
M. Marx: Non.
M. Filion: Pourquoi créer des comités de
bénévoles?
M. Marx: Je n'ai jamais dit que je créerais des
comités de bénévoles.
M. Filion: II y en a déjà.
M. Marx: Pas sur les questions qu'on a soumises autrefois au
Conseil consultatif de
la justice. J'ai dit que nous avions d'autres comités:
Barreau-justice, notaires-justice, magistrature-justice, qui peuvent être
consultés par le gouvernement.
M. Filion: Je sais qu'il existe d'autres comités
bipartites. Dans ce cas-ci, c'est un conseil qui existait depuis je ne sais pas
combien d'années et dont le but précis était uniquement de
donner des avis au ministre de la Justice sur les questions que celui-ci lui
posait. Également, et je tiens à le souligner, c'est le premier
volet de son mandat que je donnais tantôt. Le second volet du mandat du
Conseil consultatif de la justice était de saisir lui-même le
ministre de la Justice de tout problème ou de toute question qu'il
jugeait de nature à susciter une action ou une réflexion de la
part du ministère de la Justice. Donc, il s'agissait là d'un
conseil consultatif qui fonctionnait sur deux volets: II recevait les questions
du ministre de la Justice et y répondait; en même temps, il
suscitait des réflexions et des commentaires sur la justice en
général au Québec. Il jouait le rôle des conseils
consultatifs qu'on retrouve dans la plupart des ministères importants,
notamment aux Affaires sociales et à l'Éducation. Dans ce cas, je
me pose... Le ministre nous dit qu'il n'a pas de question à lui
soumettre. Peut-être qu'actuellement le ministre de ta Justice n'en a
pas, mais peut-être qu'il va en avoir dans un an. Deuxièmement,
peut-être qu'il y avait des réflexions en cours au sein du conseil
consultatif qui pourraient aider les orientations futures du ministère.
J'ai écouté votre discours de deuxième lecture
là-dessus. Je ne sais pas si vous avez autre chose à ajouter.
M. Marx: L'autre chose à ajouter, c'est que nous avons
trop d'organismes au Québec et c'est le temps d'en abolir un certain
nombre. J'ai commencé. Je voulais en abolir cinq, mais je n'ai pas le
choix, j'en abolis quatre.
M. Filion: Abolir des organismes, en soi, ce n'est pas une
définition de société.
M. Marx: J'abolis les organismes qui ne sont pas
nécessaires, à mon avis. Si vous voulez acheter d'après la
liste, achetez. Si vous pensez qu'il ne faut rien abolir, c'est votre
opinion.
M. Filion: Je sais que le président du Conseil du
trésor a dit qu'il y a 500 ou 1000...
M. Marx: Cent. Ce n'est pas lui qui a dit cela. J'ai dit cela, il
y a deux ans.
M. Filion: Si vous voulez me laisser terminer. Il y a 1000
organismes qui sont de trop, mais une fois qu'on a dit cela, pour moi, on n'a
rien réglé. Il faut commencer à
réfléchir.
M. Marx: Oui, c'est cela. Moi je réfléchis sur
cette question.
M. Filion: II faut commencer à réfléchir et
se poser les bonnes questions.
M. Marx: J'ai réfléchi sur cette question depuis
quelques années. Je n'ai eu aucune incitation pour abolir le Conseil
consultatif de la justice.
M. Filion: Pour économiser combien?
M. Marx: En effet, on peut gaspiller 100 000 $ pour n'importe
quoi. Économiser 100 000 $ dans ce cas-ci... Mais ce n'est pas une
question d'argent seulement, c'est une question de façon de gouverner,
comment vous voyez l'État, comment vous voyez les institutions de
l'État. Je pense que nous avons beaucoup trop d'organismes
étatiques au Québec. Il est temps de faire un certain tri.
M. Filion: Vous dites que cela dépend de la façon
de gouverner. Vous voulez dire par là que des organismes dont la
fonction essentielle est d'être consultée sur des questions
soumises par le ministre ou de susciter des réflexions, pour employer le
terme exact, ou des actions de la part d'un ministère aussi important
que le ministère de la Justice...
M. Marx: Je pense qu'on a besoin d'autres...
M. Filion: ...ce n'est pas nécessaire. Parce que des
conseils consultatifs, d'accord avec vous, il peut y en avoir, je ne sais pas
moi, sur la Loi sur les permis d'alcool, qui ne sont peut-être pas
nécessaires. Quand on parle de justice dans une société,
on parle d'une institution très importante à cause des
éléments de stabilité que l'on doit y retrouver, à
cause des éléments d'exemplarité qu'on doit y retrouver,
à cause des critères qui sont délicats, on le sait, parce
que si la justice doit exister quelque part dans un gouvernement, cela doit
commencer par le ministère de la Justice. C'est le premier responsable
pour que l'équité soit présente dans l'administration d'un
gouvernement, dans les décisions qu'on prend, l'équité
vis-à-vis des différents groupes de la société qui,
on le sait, sont organisés, sont regroupés, parfois autour
d'intérêts, mais d'autres fois autour de préoccupations qui
ne sont pas financières.
Dans ce cas-ci, pour 100 000 $, on a un conseil dont on sait que la
neutralité... La nomination des membres fait en sorte que
ces gens ne sont pas, d'une part, pris dans des problèmes
quotidiens d'administration. Ils peuvent réfléchir sur de grandes
orientations, de grandes tendances dans une société. Je pourrais
vous donner beaucoup d'exemples de dossiers qui sont actuellement sous
étude par le gouvernement libéral et où des
décisions ont été prises et qui représentent des
iniquités pour des groupes de la population. Peut-être que le
Conseil consultatif de la justice pourrait même aider l'ensemble du
gouvernement libéral à prendre des décisions
équitables et éclairées.
En ce sens, compte tenu du fait que le Conseil consultatif de la justice
n'est sûrement pas un organisme chromé - j'ai lu son rapport
annuel, j'étudie des questions importantes, j'aurais pu continuer
à le faire d'une façon libre, dégagée - nous
croyons que la dissolution du Conseil consultatif de la justice et surtout...
Parce que, finalement, le ministre a besoin d'être conseillé par
des groupes.
M. Marx: II y a l'Opposition.
M. Filion: Au Parlement, mais en dehors du Parlement; avant
d'arriver au Parlement, cela éviterait peut-être des
problèmes, d'ailleurs. Le ministre de la Justice a besoin d'être
conseillé, c'est clair. Il a besoin de recevoir des avis, comment
dirais-je, qui sont d'une hauteur et d'une impartialité à toute
épreuve. Les gens qui l'entourent peuvent lui fournir des avis et ils le
font au meilleur de leur compétence de leurs connaissances, mais ils
sont pris dans le train-train quotidien. Ces contraintes ne sont pas faciles.
J'aime mieux ne pas parler des groupes de bénévoles. J'aime mieux
ne pas en parler, sinon... Alors, un conseil consultatif est une plate-forme,
un endroit, un forum de réunion, de réflexion qui est fort
valable. Dans ce sens-là, sans nous éterniser, à moins que
le ministre ne veuille ajouter quelque chose, dans notre cas, nous sommes loin
d'être convaincus, au contraire. Nous croyons que c'est une
décision regrettable.
Le Président (M. Marcil); Avez-vous quelque chose à
ajouter, M. le ministre?
M. Marx: Non.
M. Filion: Adopté sur division.
Le Président (M. Marcil): Adopté sur division.
J'appelle l'article 9.
M. Filion: Conséquence...
M. Marx: Cet article est de concordance avec les articles 56 et
suivants du projet de loi relatif à la refonte des lois et des
règlements.
M. Filion: C'est de concordance avec la disparition de la
commission de refonte. Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 10 sur lequel il y a un amendement. Je m'excuse, M. le
député de Taillon, l'article 9 est adopté, mais non pas
sur division, n'est-ce pas?
M. Filion: J'ai dit adopté.
Loi sur l'expropriation
Le Président (M. Marcil): Cela va. L'article 10, est-ce
que vous voulez l'étudier article par article?
M. Marx: Nous allons procéder en les prenant un par
un.
M. Filion: En somme, on est dans la Loi sur l'expropriation.
M. Marx: C'est cela. À l'article 10 du projet de loi,
insérez entre le premier et le deuxième alinéa...
Le Président (M. Marcil): Un instant, M. le ministre!
L'article 10, l'étudiez-vous article par article?
M. Filion: Non. Moi, j'ai étudié cette partie du
projet de loi. J'en suis satisfait. Je pense qu'on peut appeler les articles du
projet de loi 87, globalement, et dans la mesure où notre
règlement nous le permet, je ne me trompe pas...
Le Président (M. Marcil): Oui, on peut le faire.
M. Filion: Alors, globalement, avec tous les amendements qui
concernent l'article 10 au complet.
Le Président (M. Marcil): Cela va? M. Marx:
Oui.
Le Président (M. Marcil): II y a seulement un amendement.
Donc, est-ce que l'amendement est adopté?
M. Marx: Je pense qu'il serait bon de le lire, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): Je lis l'amendement: "À
l'article 10 du projet de loi, insérer, entre le premier et le
deuxième alinéa de l'article 17 proposé, l'alinéa
suivant: Avis préalable de la date de ce dépôt doit
être signifié aux autres parties au dossier."
M. Marx: D'accord. L'article 10 est-il
adopté?
M. Filion: J'ai reçu un amendement. Y en a-t-il plus
qu'un?
Le Président (M. Marcil): II y en a seulement un pour ce
bloc-là.
M. Filion: II y en a seulement un. Alors, le but de l'amendement
est seulement de signifier le dépôt à l'autre partie. C'est
cela? C'est ce qui n'était pas prévu dans le projet de loi devant
nous? (23 h 15)
M. Marx: ...un amendement. D'accord?
Le Président (M. Marcil): Adopté? L'amendement
est-il adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Marcil): L'article 10 est adopté
tel qu'amendé?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): Cela va. J'appelle l'article
11.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 12.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 13.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 14.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 15.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. Article 16?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): II y a un amendement. L'article
16 est adopté et il va y avoir un article 16.1. Cela va? II y a un
ajout, l'article 16.1. Il s'agit d'insérer, après l'article 16 du
projet de loi, l'article suivant: 16.1. L'article 53.5.1 de cette loi,
édicté par l'article 1 du chapitre des lois de 1986, est
modifié par le remplacement, à la fin, des mots "au greffe du
tribunal" par les mots "auprès de la chambre".
M. Marx: D'accord. Il s'agit d'une modification de concordance
avec le projet de loi 64 qui a ajouté l'article 53.5.1. à la Loi
sur l'expropriation. C'est de la concordance. Adopté?
M. Filion: J'attends le président.
Le Président (M. Marcil): Je suis prêt. Cela va?
M. Filion: Oui, oui. Je vous attendais.
Le Président (M. Marcil): L'article 16.1 est-il
adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 17.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 18.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article 19?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 20.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article 21 a un
amendement: À l'article 21 du projet de loi: 1 supprimer, dans la
deuxième ligne, ce qui suit: "65"; 2 insérer, dans la
deuxième ligne, après le chiffre "89", ce qui suit: "ainsi que
l'article 65, remplacé par l'article 2 du chapitre des lois de
1986,".
Pour l'amendement est-ce que cela va?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'amendement est adopté.
Donc, l'article 21 est adopté, tel qu'amendé. J'appelle l'article
22.
Loi sur les mines
M. Filion: Là, on tombe dans le tribunal minier.
Le Président (M. Marcil): Dans la Loi sur les mines.
M. Filion: D'accord. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Adopté.
M. Filion: Le tribunal minier avait un juge, n'est-ce pas?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Marcil): Article 22?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Article 23?
M. Filion: Adopté,
Le Président (M. Marcil): Article 24?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Article 25?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Article 26?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Article 27?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. Article 28?
Adopté. Article 29, sur la Cour provinciale? Excusez, c'est dans
l'article 28.
M. Filion: C'est difficile.
Le Président (M. Marcil): J'arrête à
l'article 28 et je vous attends.
M. Filion: Vous arrêtez à l'article 28, parce qu'on
ne les appellera pas un par un.
Le Président (M. Marcil): Je vous l'appelle.
M. Filion: C'est vraiment subtil quand même, parce que
c'est l'article 29,
Le Président (M. Marcil): Article 28? M. le
député de Taillon.
M. Filion: II n'y a pas de problème.
Le Président (M. Marcil): Adopté. Article 29?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. Article 30?
Adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Article 31? Adopté.
Article 32? Adopté. Article 33? Il y a un amendement.
L'amendement se lit comme suit: "À l'article 33 du projet de loi,
supprimer dans la première ligne ce qui suit: "317, 319,".
M. Filion: Quelles sont les conséquences de
l'amendement?
Le Président (M. Marcil): M. le ministre.
M. Filion: Les conséquences de l'amendement.
M. Marx: Quel article?
Le Président (M. Marcil): L'article 33.
M. Marx: L'article 33. Il s'agit d'une modification de
concordance. Un amendement sera proposé à l'article 36 du projet
de loi afin de ne pas abroger l'article 318 de la Loi sur les mines, chapitre
XII, d'où son inclusion à l'article 33 dans la mention 315
à 320.
M. Filion: En français?
M. Marx: II va y avoir un amendement de
déposé...
Une voix: Cela va être à l'article 36 qu'on va le
voir.
M. Marx: ...à l'article 36. M. Filion:
Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'amendement est adopté.
L'article 33 est adopté tel qu'amendé. Article 34?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Article 35? Adopté?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): À l'article 36, il y a un
amendement. À l'article 36, l'amendement se lit comme suit: "L'article
36 du projet de loi est supprimé." Et voilai
M. Marx: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Êtes-vous prêts? Je
vous attends.
M. Filion: Quand on ne parle pas, c'est bon signe.
Le Président (M. Marcil): Le silence équivaut
à une réponse positive. Donc, l'amendement est adopté.
L'article 36 est adopté tel qu'amendé. En d'autres mots, il est
retiré.
Article 37? Adopté. Article 38? Adopté.
Article 39? Adopté. Article 40? Adopté. Article 41?
Adopté. Article 42? Adopté. Article 43? Adopté.
Loi de police
M. Filion: Sur l'article 43...
Le Président (M. Marcil): Donc, je reviens à
l'article 43.
M. Filion: En lisant l'article 43 lors de l'étude du
projet de loi, je me suis référé évidemment
à l'article 9 de la Loi de police. "La commission de police est
formée de onze membres, dont un président choisi parmi les juges
des sessions ou de la Cour provinciale et deux vice-présidents,
nommés par le gouvernement qui fixe leur traitement, lequel ne peut
être réduit par la suite."
On enlèverait "Après consultation du Conseil consultatif
de la justice". La phrase se lirait maintenant comme suit: "Au moins un membre
est choisi parmi les personnes qui n'exercent pas des fonctions d'agent de la
paix ou qui ne sont membres ni de la magistrature ni du Barreau". Ma question
est simple. Par qui sont désignés les autres membres et comment
sont-ils choisis?
M. Marx: Je peux vous lire l'article 9.
M. Filion: Je viens juste de vous le lire.
M. Marx: Alors, où est le problème? "...est
formée de onze membres dont un président...".
Il faut vérifier dans d'autres articles de la loi.
M. Filion: Je dois vous dire qu'on ne comprend pas. En enlevant
le bout de phrase, M. le ministre...
M. Marx: Oui.
M. Filion: ...et vos collaborateurs...
M. Marx: C'est le début de la phrase.
M. Filion: En enlevant le bout de phrase, cela semble vouloir
dire que le membre, au moins un membre, cela s'appliquera probablement au
membre dont on vient de parler, c'est-à-dire un des trois membres
précédents dont on vient de parler.
M. Marx: Non, non.
M. Filion: Deuxièmement, il y a un problème dans la
rédaction de tout l'article; au sujet des onze membres; on se demande
d'où viennent les sept autres.
M. Marx; C'est l'un des onze membres.
M. Filion: Oui, mais comment sont nommés les...
M. Marx: Par le gouvernement.
M. Filion: Pourquoi, à ce moment-là, parle-t-on des
deux et dit-on "par le gouvernement", "nommés par le gouvernement"?
Pourquoi le dit-on en parlant des deux vice-présidents qui sont
nommés par le gouvernement si, dans le fond, tous les membres sont
nommés par le gouvernement? D'ailleurs, je crois que les membres sont
nommés par le gouvernement.
M. Marx: M. le Président, tout ce que je peux dire sur cet
article, c'est qu'il n'y aura plus de Conseil consultatif de la justice; donc,
il faut enlever ces huit mots, "après consultation du Conseil
consultatif de la justice", il faut enlever cela et commencer avec un "A"
majuscule.
M. Filion: Oui, mais la phrase va commencer par "Au moins un
membre". Comme je vous le dis, je ne le sais pas, mais j'ai l'impression que la
phrase deviendra "Au moins un membre" et un des deux vice-présidents,
à ce moment-là.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre, à ce
stade-ci, vous devriez déposer un amendement pour retirer "Après
consultation du Conseil consultatif de la justice".
M. Marx: C'est cela. C'est le texte proposé à
l'article 43. "L'article 9 de la Loi de police est modifié par la
suppression..." C'est cela.
M. Filion: Oui, c'est fait. L'amendement est devant nous. Le
problème ici, c'est "nommé par le gouvernement", cette phrase
qu'on emploie pour les deux vice-présidents.
Le Président (M. Marcil): Voudriez-vous qu'on suspende
l'article 43 le temps de...
M. Marx: Oui. On va prendre note de...
M. Filion: On peut peut-être suspendre durant deux minutes.
On peut suspendre l'article 43 et filer avec le reste.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Filion: Des gens peuvent regarder cela...
Le Président (M. Marcil): Donc, l'article 43 est en
suspens. (23 h 30)
M. Marx: Oui.
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 44 et j'ai
un amendement pour les articles 44 à 53 qui se lit comme suit: Les
articles 44 à 53 du projet de loi, y compris l'intitulé s'y
rapportant, sont supprimés. Adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article 44 tel
qu'amendé est adopté.
M. Marx: Sur division.
Le Président (M. Marcil}: Est-ce que je l'ajoute, M. le
ministre?
M. Marx: On peut l'ajouter si vous voulez.
Le Président (M. Marcil): Oui? Donc, on va jusqu'à
l'article 53.
M. Filion: Sur votre division, monsieur... Loi sur le recours
collectif
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 54 pour
lequel il y a un amendement.
M. Filion: C'était une blague.
M. Marx: M. le Président, pour dire la
vérité, j'ai décidé de retirer cela parce que je
n'avais pas le choix.
Le Président (M. Marcil): Nous avons tout compris, M. le
ministre. Vous l'avez dit dans vos notes préliminaires. Donc, à
l'article 54, l'amendement se lit comme suit: À l'article 54 du projet
de loi, mettre, dans la première ligne de l'article 13 proposé,
un "F" majuscule au mot "fonds". Adopté?
M. Filion: Est-ce que je me trompe, mais il y a deux... Je
m'excuse, l'amendement est adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. Donc, l'article
54 tel qu'amendé...
M. Filion: Je veux revenir sur le "fonds" de l'article 54. Est-ce
que je me trompe, mais, finalement, quand on parle des personnes qui sont
touchées, on parle de quelques personnes?
M. Marx: Quatre personnes.
M. Filion: Quatre personnes. Sur division, M. le
Président.
M. Marx: Elles ont demandé d'être... M. Filion:
Sur division.
M. Marx: Sur division? Vous êtes contre?
M. Filion: Sur division.
M. Marx: Les employés aimeraient être
intégrés à la fonction publique.
Le Président (M. Marcil): L'article 54 est adopté,
tel qu'amendé, sur division. C'est cela?
M. Filion: C'est cela.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 55.
Adopté?
M. Filion: Adopté.
Loi sur la refonte des lois et des
règlements
Le Président (M. Marcil): L'article 56?
M. Filion: C'est la Commission de refonte des lois et des
règlements.
Le Président (M. Marcil): Pour lequel article 56 vous avez
un amendement. L'article 55 est adopté. À l'article 56,
l'amendement se lit comme suit...
M. Filion: L'article 56.
Le Président (M. Marcil): L'amendement à l'article
56 du projet de loi se lit comme suit: Remplacer, au début de la
deuxième ligne de l'article 5 proposé, le mot "ministère"
par le mot "ministre".
Une voix: Adopté.
M. Filion: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Adopté. Cela va.
L'article 6 tel qu'amendé est adopté?
M. Filion: Article 56.
Le Président (M. Marcil): L'article 56 tel
qu'amendé est adopté, c'est-à-dire qu'on inclut tous les
paragraphes. L'article 57.
M. Filion: II n'y a pas d'autre amendement à l'article
56?
M. Marx: Non.
Le Président (M. Marcil): Non.
M. Filion: L'article 57, c'est de la concordance? C'est de la
concordance.
Adopté,
Le Président (M. Marcil): Adopté. L'article 58?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article 59?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'article 60? Adopté.
L'article 61? Adopté. L'article 62? Adopté.
Loi sur les tribunaux judiciaires
II y a un amendement à l'article 63. L'amendement se lit comme
suit: À l'article 63, remplacer le paragraphe 2 de l'article 63 du
projet de loi par le suivant: 2 par le remplacement, à la fin du premier
alinéa, des mots... Oui?
M. Filion: Est-ce qu'on a adopté l'article 62?
Le Président (M. Marcil): Oui. M. Filion:
D'accord.
Le Président (M. Marcil): Je suis rendu è
l'amendement, à l'article 63. Par le remplacement, à la fin du
premier alinéa, des mots "par le Conseil consultatif de la justice" par
ce qui suit: "sur requête de l'une d'entre elles signifiée
à l'autre partie, par un juge de la Cour supérieure". Donc, on
remplace les mots "par le Conseil consultatif de la justice",
M. Marx: Adopté? Cet amendement transfère du
président de l'Assemblée nationale à un juge de la Cour
supérieure le rôle de choisir un arbitre en cas de
difficulté concernant le régime de retraite d'un juge
nommé par le gouvernement du Québec.
M. Filion: Je m'excuse, je n'ai pas saisi le début de
votre phrase.
M. Marx: II était prévu que ce soit le
président de l'Assemblée nationale qui choisisse un arbitre s'il
y a une difficulté concernant le régime de retraite d'un juge
nommé par le gouvernement du Québec, mais au lieu que ce soit le
président qui choisisse, ce sera un juge de la Cour supérieure
qui choisira l'arbitre.
M. Filion: Adopté sur division, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): L'amendement est adopté
sur division, c'est ça?
M. Filion: Exactement.
M. Marx: L'article 63 est adopté.
M. Filion: Une seconde, M. le ministre!
Le Président (M. Marcil): Donc, l'article 63 est...
M. Filion: Je ne sais si cela intéresse le ministre, mais
je pense que cela vaut la peine d'être dit. Premièrement, je ne
pense pas que cela soit le rôle du président de l'Assemblée
nationale de faire cela et, deuxièmement, le Conseil consultatif de la
justice, c'était justement une belle instance parce qu'elle avait les
caractères de neutralité, d'impartialité que je lui
reconnaissais tantôt pour jouer ce rôle de désignation
d'arbitre. On voit les conséquences un peu de l'abolition du Conseil
consultatif de la justice et on fait reporter sur le président de
l'organe législatif le soin de nommer des arbitres. En ce sens, M. le
Président, sur division.
Le Président (M. Marcil): L'amendement est adopté
sur division. L'article 63 est adopté, tel qu'amendé, sur
division. Article 64?
M. Filion: Adopté sur division.
Le Président (M. Marcil): Adopté sur division.
Article 65?
M. Filion: Vous venez d'adopter quel article?
Le Président (M. Marcil): L'article 64. M. Filion:
Je m'excuse.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'article 64 est
adopté?
M. Filion: Sur division.
Dispositions transitoires et finales
Le Président (M. Marcil): Article 65? M. Filion:
Sur division. Le Président (M. Marcil): Article 66?
M. Filion: D'accord, adopté.
Le Président (M. Marcil): Juste une seconde parce que je
ne voudrais pas me mêler par la suite. Cela va. Article 67?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcîl): Article 68?
M. Filion: Adopté,
Le Président (M. Marcil): Article 69?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Article 70?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Article 71? Il y a un
amendement. L'article 71 du projet de loi est modifié par la
suppression, dans le deuxième alinéa, de ce qui suit: "qui
avaient la qualité de président, vice-président,
président adjoint ou vice-président adjoint du Tribunal de
l'expropriation".
M. Filion: Finalement, en ce qui concerne les articles 71
à 83, M. le Président, grosso modo, je vais faire les remarques
suivantes au ministre de la Justice. Il fallait quand même tenir compte
-je pense que l'analyse en a été faite par le ministère de
la Justice - de certains éléments qui peuvent peut-être
causer des problèmes. D'abord, sur le plan constitutionnel, le Tribunal
de l'expropriation était inattaquable; deuxièmement, le ministre
l'a mentionné, il y avait l'importance pour les justiciables de recevoir
rapidement des services adéquats équivalents à l'expertise
qui existait au Tribunal de l'expropriation. La formule retenue par le
ministre, la création d'une division ou d'une chambre d'expropriation au
sein de la Cour provinciale, nous satisfait et, dans la mesure où cela
peut amener une économie, on a préservé à la fois
le caractère particulier de l'expertise et des problèmes qui sont
traités à cette cour. Dans ce sens, espérons que les
justiciables spécialisés qui vont là recevront un
traitement similaire à celui qui existait avant.
Encore une fois, je pense que c'est une mesure raisonnable. Avec la
création d'une chambre, on préserve un peu l'identité de
ce groupe de personnes. Donc, adopté.
Le Président (M. Marcil): Donc, si je comprends bien, les
articles 71 à 83 sont adoptés, tels que... L'amendement est-il
adopté?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): L'article 71 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): Les articles 72 à 83
sont-ils adoptés?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Marcil): Les articles 72 à 83 sont
adoptés.
M. Filion: C'est cela.
Le Président (M. Marcil): L'article 84.
M. Marx: Avez-vous l'amendement du début, M. le
Président?
Le Président (M. Marcil): Oui, j'ai un amendement pour les
articles 84 à 89. Les articles 84 à 89 du projet de loi sont
supprimés. Adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Donc, l'article 84 est
adopté, tel qu'amendé. L'article 90.
M. Filion: L'entrée en vigueur? Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. On revient
à l'article 85 qui est en suspens.
M. Filion: Je pense que vous avez raison. C'est l'article 43.
Le Président (M. Marcil): Excusez-moi, l'article 43.
M. Filion: Est-ce qu'il y a un problème ou bien s'il n'y
en a pas, finalement, pour la Commission de police du Québec?
M. Marx: M, le Président, ce que l'on fait ici, c'est
enlever les mots "après consultation du Conseil consultatif de la
justice" parce que le conseil n'existera pas. Pour le reste, on va signaler
l'intervention du député de Taillon au Solliciteur
général qui a la responsabilité administrative de cette
loi.
M. Filion: Sur le plan de la technique législative et de
la "légisterie", est-ce que ce ne serait pas mieux d'enlever les mots
"au moins" et que la phrase commence par "un membre"?
M. Marx: II peut y en avoir plus d'un. C'est "au moins un
membre", mais il peut y en avoir deux, trois, quatre.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Marcil): D'accord? Adopté?
M. Marx: D'accord. M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Les intitulés de cette
loi...
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): ...tels qu'amendés...
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. Le titre de la
loi est-il adopté.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adapté. Le projet de loi
est-il adapté...
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil}: ...tel qu'amendé?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Je tiens à vous remercier
pour votre bonne collaboration. J'ajourne sine die leg travaux, cette
commission ayant rempli son mandat. Merci beaucoup. Bonne soirée.
(Fin de la séance à 23 h 44)