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(Dix heures sept minutes)
Le Président (M. Marcil): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente des institutions continue l'étude des
crédits du ministère de la Justice. Nous allons appeler le
programme 7, "Protection du consommateur".
Auparavant, nous avons des remplacements.
Le Secrétaire: M. Fortin (Marguerite-Bourgeoys) est
remplacé par M. Audet (Beauce-Nord).
Le Président (M. Marcil): Est-ce qu'il y a d'autres
remplacements? Non.
Donc, cette séance est déclarée ouverte.
M. le député de Taillon.
Protection du consommateur
M. Filion: M. le député de Shefford étant
critique en matière de protection du consommateur, je lui cède
donc la parole, mais je ne sais pas si le ministre veut faire une allocution
d'ouverture.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que vous avez des
remarques préliminaires, M. le ministre?
M. Marx: Oui, s'il vous plaît, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Le porte-parole de l'Opposition,
aujourd'hui, c'est le député de Shefford.
Remarques préliminaires M. Herbert Marx
M. Marx: Merci, M. le Président. Comme je vous l'ai dit
hier, le président de l'Office de la protection du consommateur, M.
Moreau, est ici aujourd'hui, et aussi d'autres fonctionnaires de mon
ministère que j'ai présentés hier.
Il me fait plaisir de vous rencontrer à nouveau, mais cette
fois-ci à titre de ministre responsable de la Protection du
consommateur. Je l'aï mentionné dans le cadre de l'étude des
crédits du ministère de la Justice, le fait que les
responsabilités du ministre de la Justice et du ministre responsable de
la Protection du consommateur relèvent d'une même personne
facilitera une approche cohérente.
Malgré les restrictions budgétaires qui touchent
l'ensemble des ministères et organismes gouvernementaux, je ne
prévois pas de modifications fondamentales au mandat de l'Office de la
protection du consommateur. Je suis même assuré que l'office
continuera d'assumer la même qualité de services à la
clientèle avec un accent particulier dans le domaine de
l'éducation et de l'information au consommateur.
Bien sûr, l'office n'a pas été épargné
par l'opération de rationalisation des dépenses et, comme vous
pourrez le constater, le budget de cette année financière
représente une diminution de 4,5 % ou 504 000 $ par rapport à
celui de l'an dernier. Ces restrictions n'ont toutefois pas touché
l'aide financière aux associations de consommateurs, ce qui
démontre l'intérêt du gouvernement a la protection du
consommateur.
Ainsi, ce budget demeure, pour l'année 1986-1987, au même
niveau que celui de l'an dernier, soit 644 600 $. De plus, l'approche de
l'office de s'associer à des organismes de protection du consommateur
dans la préparation de certains dossiers tels le guide des jouets ou le
guide budgétaire sera maintenue.
Depuis mon entrée en fonction, j'ai constaté certaines
préoccupations dans quelques domaines qui touchent la protection du
consommateur. Ce sont des préoccupations qui guideront mon action pour
la prochaine année et dont j'entends vous entretenir aujourd'hui.
Je mentionne, en tout premier lieu, le préarrangement
funéraire qui permet au consommateur de régler à l'avance
le coût de ses funérailles. Si cette précaution est tout
à fait louable, les sommes investies atteignent des sommes importantes
aujourd'hui. Ces sommes doivent être conservées longtemps, en
moyenne dix ans, et les consommateurs doivent avoir l'assurance que ces sommes
seront protégées jusqu'à leur décès.
Pour le moment, ces sommes sont bien conservées et aucun
événement fâcheux n'est encore survenu, ce qui est tout au
crédit des entreprises qui offrent des préarrangements. Il est
néanmoins évident que la protection actuellement accordée
reste toute relative. C'est pourquoi, eu égard aux sommes en
cause, j'ai demandé à l'office de préparer d'ici
à cet été un projet de loi visant à donner une
meilleure protection au consommateur. Je suis d'ailleurs heureux ~ d'apprendre
que les personnes faisant affaires dans ces secteurs semblent d'accord sur la
nécessité de telles mesures qui feront l'objet d'une consultation
complète auprès de tous les intéressés avant leur
adoption.
Un autre secteur de la consommation mérite une attention
particulière puisqu'il s'agit souvent de l'investissement de toute une
vie. L'acquisition d'une maison. Une meilleure protection du consommateur est
nécessaire, que ce soit au moment de l'acquisition, à celui du
contrat de construction ou même dans le cas de rénovation. Les
consommateurs peuvent être victimes de fausses représentations ou
de pratiques de commerce douteuses. De plus, il semble que les contrats dans ce
secteur deviennent de plus en plus des contrats d'adhésion que le
consommateur n'a pas véritablement le pouvoir de négocier. Enfin,
la protection des acheteurs de maison n'est pas assurée en cas de
faillite ou d'insolvabilité du constructeur et ce, malgré
l'importance des sommes et des dépôts en jeu.
Cette question sera réglée en partie lors de
l'entrée en vigueur de certaines dispositions législatives
déjà adoptées en vertu de la Loi sur le bâtiment qui
auront pour effet de modifier la Loi sur la protection du consommateur, cette
modification étant le champ d'application du titre II de cette loi au
secteur immobilier. Ce titre II concerne les pratiques de commerce et interdit
toute fausse représentation faite à des consommateurs. Toutefois,
certaines questions importantes demeurent en suspens telles, par exemple, la
protection des consommateurs contre certaines clauses abusives qu'on retrouve
dans les contrats d'achat ou de construction de maisons neuves ou dans des
contrats de rénovation. C'est pourquoi, j'entends m'arrêter sur
les problèmes que ce dossier soulève en vue d'y apporter les
mesures appropriées.
Enfin, deux questions de consommation retiendront mon attention: les
taux fluctuants en matière de crédit personnel et les agents de
voyages. Comme vous le savez, la Loi sur la protection du consommateur a
été modifiée il y a quelque temps pour permettre le taux
fluctuant. Cette modification n'est toutefois pas encore en vigueur, même
s'il semble que le taux d'intérêt fluctuant sera à
l'avantage tant des consommateurs que des institutions prêteuses à
certaines conditions, évidemment. Je vais examiner sans délai
cette question.
J'entends revoir aussi l'application de la Loi sur les agents de
voyages. Cette loi, adoptée en 1974, relève depuis 1981 de
l'Office de la protection du consommateur.
Bien qu'elle apporte une bonne protection au consommateur, une certaine
mise à jour semble s'imposer afin d'en faciliter l'application.
Voilà donc pour mes projets spécifiques. Mais j'insiste
pour rappeler que certaines mesures que j'ai annoncées hier dans le
cadre de l'étude des crédits du ministère de la Justice
peuvent être reprises ici comme ministre responsable de la Protection du
consommateur: la modification du Code de procédure civile en
matière d'insaisissabilité des salaires, de certains meubles
meublants et effets personnels, et de la résidence familiale.
D'ailleurs, dans le même ordre d'idées, puisque cela
concerne aussi le Code de procédure civile et la protection contre les
saisies, je suis très sensible aux demandes que j'ai reçues
récemment de revoir les dispositions relatives aux dépôts
volontaires que l'on appelle communément la Loi Lacombe. Encore
là, ce sont des dispositions qui n'ont pas été revues
depuis très longtemps et j'entends les examiner de très
près pour les ajuster à la réalité et aux besoins
des consommateurs. Il me fera plaisir de répondre aux questions, le cas
échéant.
Période de questions
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup, M. le ministre,
de vos remarques préliminaires. En guise d'information et de rappel, le
mandat de cette commission est de procéder à l'étude du
programme 7 des crédits du ministère de la Justice. Nous avons un
bloc d'une heure. Les débats se temineront à 11 h 7.
M. le député de Shefford.
Double rôle du ministre
M. Paré: Merci, M. le Président. M. le ministre,
bienvenue aux gens de l'office et aux fonctionnaires de votre ministère.
Comme on a seulement une heure - vous venez de le dire, M. le Président
- et comme vous avez terminé votre allocution en disant que vous seriez
heureux de répondre immédiatement aux questions, je vais passer
immédiatement aux questions.
Je suis heureux de voir qu'on a les mêmes préoccupations et
vous verrez par les questions qu'on a à peu près le même
ordre aussi. Je pense donc qu'on pourra aller assez rapidement. On lit au tout
début de votre intervention, à la fin du premier paragraphe: "Le
fait que les responsabilités du ministre de la Justice et du ministre
responsable de la Protection du consommateur relèvent d'une même
personne facilitera une approche cohérente." Ma première question
se rapportera justement à ce double rôle que vous avez comme
ministre de la Justice et responsable de la Protection du con-
sommateur et concerne un dossier bien spécifique dont on a
déjà parlé. Il s'agit de la taxe sur l'essence.
M. Marx: C'est une bonne question.
M. Paré: J'espère avoir une bonne réponse
aussi.
M. Marx: Je vois que vous avez lu les journaux.
M. Paré: Beaucoup. Je veux même vous lire quelques
extraits, si vous me le permettez, justement sur ce sujet. Je vous cite, M. le
ministre: "Les consommateurs n'ont qu'à nous poursuivre. Si quelqu'un
croit que le gouvernement agit illégalement en n'ajustant pas vers le
bas la taxe ascenseur sur l'essence, cette personne n'a qu'à recourir
aux tribunaux." C'est une déclaration que vous faisiez le 10 avril
dernier. Pourtant, l'article 2 de la loi sur la perception de la taxe sur les
produits pétroliers fixe bien à 30 % cette taxe
routière.
Je vais citer un porte-parole du service du contentieux de l'Office de
la protection du consommateur qui dit: "Rien ne s'oppose à ce qu'un
automobiliste qui s'estime lésé poursuive le Revenu si la loi
n'est pas appliquée."
Une autre citation: "Je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas une bonne
cause. À première vue, un consommateur qui conserverait ses
factures d'achat d'essence et qui pourrait ainsi prouver quels sont les
montants qu'il a payés en trop au ministère du Revenu aurait
peut-être une bonne cause en recours collectif." C'est un avocat du Fonds
d'aide au recours collectif qui le disait.
Je voudrais citer un autre paragraphe que je trouve important: "La
réaction du ministre de la Justice et de la Protection du consommateur,
M. Herbert Marx, face à la possible illégalité de la taxe
sur l'essence frise l'irresponsabilité. Ce n'est pas ce qu'on attend
d'un ministre des consommateurs. C'est du moins l'opinion de M. Pierre Racicot,
président de la Fédération nationale des associations de
consommateurs du Québec."
Face à toutes ces situations, M. le ministre, je voudrais que
vous essayiez de concilier le double rôle que vous tenez et de concilier
surtout les déclarations qui ont été faites. J'ai toujours
pensé qu'un ministre responsable de la Protection du consommateur ne
devait pas seulement présenter des projets de loi et voir à leur
application, mais devait avoir un souci constant de prévenir, d'aider et
même de susciter si nécessaire des réactions des milieux
pour faire en sorte que, globalement, le consommateur soit mieux
protégé. Est-ce que vous voyez votre rôle comme celui d'une
personne à temps plein avec un souci de protection du consommateur ou
si, lorsqu'un projet de loi est adopté, votre souci c'est d'attendre
après et de voir s'il y aura des poursuites et, à ce
moment-là, qui allez-vous défendre? Le consommateur ou le
gouvernement que vous représentez? J'aimerais que vous conciliiez, face
au débat spécifique de l'essence, les deux rôles que vous
avez à jouer et aussi que vous expliquiez le comportement que vous avez
eu dans ce cas spécifique de la taxe sur l'essence qui ne baisse pas
malgré que les prix baissent partout ailleurs en Amérique du
Nord.
M. Marx: Merci, M. le Président. Je vois que le
député a cité des manchettes sans avoir vraiment lu tout
l'article dans les journaux. Dans le Soleil, la manchette était: "Taxe
sur l'essence. Les consommateurs n'ont qu'à nous poursuivre. Marx." Ce
n'est pas ce que j'ai dit. Si on lit l'article ... Je vais vous dire. La
question des journalistes était: Est-ce que vous allez poursuivre le
ministre du Revenu parce que ses lois sont illégales. C'était
cela, la question. Voici la réponse que j'ai donnée aux
journalistes: Pour autant que je sache, le gouvernement n'agit
assurément pas illégalement dans cette affaire, a dit M. Marx
à l'entrée du Conseil des ministres, hier. Plusieurs avocats
consultés par le Soleil croient, quant à eux, que le ministre du
Revenu outrepasse ses pouvoirs en refusant de réajuster les taxes
à la suite des diminutions du prix de l'essence.
Apparemment - on me cite - tous les jours, des citoyens contestent
devant les tribunaux les lois du Québec, de l'Ontario, de la
Saskatchewan, du Canada, dît M. Marx. Nous vivons dans un système
démocratique où l'indépendance du pouvoir judiciaire est
préservée. Des consommateurs utilisent
régulièrement les tribunaux, mais ils perdent parfois leurs
causes, ajoute le ministre en vacances... Bon, voilà. Le journaliste me
pose une question qui n'était pas la trouvaille de la semaine. Il me
pose une question: Est-ce que vous allez poursuivre le ministre du Revenu? J'ai
dit non. Mais si quelqu'un d'autre, comme le député de Taillon ou
un autre député avait à contester une loi, il aurait
été le bienvenu. C'est cela notre système. Même les
juges contestent des lois. J'ai déjà dit en Chambre que j'ai fait
des représentations au ministre des Finances en ce qui concerne ces
taxes. Je ne vois aucune contradiction dans mes rôles de ministre de la
Justice et ministre responsable de la Protection du consommateur. Je pense que
cela se complète bien. Voilà pour cette déclaration sur la
taxe sur l'essence. Je pense que...
M. Paré: Est-ce que vous considérez -
dans ce cas précis mais il pourrait y en avoir d'autres qui vont
se présenter - que comme ministre responsable de la Protection du
consommateur, vous n'avez pas d'interventions ou de pressions à faire au
Conseil des ministres ou même publiquement, de façon que le droit
des consommateurs soit entendu. Quand on lit les coupures de journaux on parle
de 450 000 $ quotidiennement. Ce sont des coûts facturés aux
consommateurs alors que la loi dit que les 30 %, ce n'est pas à la
discrétion du ministre, mais cela doit en tout cas, ce que j'en
déduis, suivre le coût de l'essence. Quand l'essence montait on
augmentait les coûts aux contribuables, quand cela baisse, je pense que
cela doit suivre aussi.
Je pense que comme ministre... C'est un secteur où
présentement le consommateur publiquement, ouvertement est
pénalisé. Est-ce que vous ne devez pas intervenir et essayer de
faire en sorte que les droits des consommateurs soient respectés?
M. Marx: Je pense que les droits des consommateurs sont
respectés. Pouvez-vous me donner un exemple où un ministre qui
est responsable de la Protection du consommateur a déjà
contesté une loi adoptée par le gouvernement? Donnez-moi un
exemple en Amérique du Nord. Même en Europe, si vous avez des
exemples. Ce serait très intéressant. Avez-vous un exemple
où un ministre a déjà contesté une loi qui a
été adoptée par le gouvernement? Je pense qu'il n'y en a
pas beaucoup. En neuf ans je ne me souviens pas d'une. Peut-être
avez-vous des exemples? Si c'est cela la question, je ne la trouve pas plus
sérieuse que celle que les journalistes m'ont posée à
l'entrée du Conseil des ministres. Si c'est cela la question.
Si la question est: Est-ce que j'ai fait des représentations
auprès du ministre des Finances? J'ai dit: Oui. Je pense qu'il y a toute
une différence entre ces deux questions.
M. Paré: Moi, M. le ministre, je ne vous demande pas de
contester la loi. C'est bien plus dans son application. Je vous ai dit
tantôt: Est-ce que vous avez l'intention de faire toutes les
démarches et les pressions nécessaires pour l'application de la
loi dans l'intérêt des consommateurs. Est-ce que vous n'êtes
pas en conflit d'intérêts quand, au départ, vous dites,
comme ministre de la Justice, ce n'est pas illégal et que si les
citoyens et les consommateurs ne sont pas contents, qu'ils viennent en recours
contre nous. Est-ce qu'au départ ce n'est pas contradictoire?
M. Marx: Ce n'est pas contradictoire parce que je n'ai jamais
entendu un ministre, depuis toujours, dire qu'une loi est illégale. Si
vous me donnez des exemples, cela me fera plaisir de prendre note des exemples
des ministres dans le gouvernement précédent qui ont dit sur la
place publique que tes lois adoptées par l'Assemblée nationale
sont des lois illégales. Même sur la loi 111, où on a mis
deux clauses "nonobstant" pour enlever les droits fondamentaux des enseignants,
personne, aucun ministre, aucun député ministériel n'a
contesté la validité de cette loi quoique les enseignants, eux,
sont en train d'en contester la validité.
Donc, des ministres qui m'ont précédé comme
ministres responsables de la protection du consommateur ont fait des
représentations - j'en suis sûr et certain -auprès du
gouvernement dans certains dossiers, mais ils n'ont jamais soulevé la
question de la légalité ou de l'illégalité des
lois. Je ne vois pas de contradiction. Je fais exactement comme mes
prédécesseurs. Je fais des représentations auprès
du gouvernement, auprès de mes collègues ministres dans certains
dossiers, et c'était un dossier.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon.
M. Filion: M. le Président, hier, si le ministre de la
Justice se souvient bien, je pense qu'il évoquait lui-même...
Disons qu'à son sens il y avait à l'époque
incompatibilité entre le fait d'occuper le poste de ministre de la
Justice et celui de ministre du Travail. Il reprochait cela à l'ancien
député de Sherbrooke, qui avait cumulé les deux fonctions
pendant un certain temps.
Aujourd'hui, on retrouve le ministre de la Justice qui est à la
fois, ministre...
M. Marx: Puis-je faire une remarque, M. le député?
Quand j'ai dit cela, en ce qui concerne le ministre du Travail et le ministre
de la Justice qui a cumulé ces deux fonctions, c'était parce que
l'Assemblée nationale n'a pas voulu que ces deux fonctions soient
cumulées. Car dans la loi - je pense que c'était la loi 42 -
où on a établi la CALP, on a dit que ce serait le ministre de la
Justice qui aurait la responsabilité de cet organisme. Quand le ministre
de la Justice a été nommé aussi ministre du Travail, il a
cumulé les deux fonctions. Donc, il y avait une contradiction. Vous
allez trouver cela dans les débats de l'Assemblée nationale.
Mais, je pense que ce n'est pas la même chose dans le cas actuel.
M. Filion: Non, mais écoutez, il n'y a pas deux situations
semblables. Si vous m'aviez laissé finir ma question...
M. Marx: Quand il n'y a pas deux cas semblables, il ne faut pas
faire de comparaison.
M. Filion: Si le ministre avait bien voulu me laisser finir ma
question, je pense qu'il aurait compris un petit peu mieux.
Donc, actuellement, le ministre de ta Justice est responsable de la
légalité des lois adoptées par ses collègues, d'une
part. D'autre part, il est responsable de la protection du consommateur. Dans
ce cas-ci, il nous dit: J'ai fait des représentations auprès du
ministre du Revenu ou de mes collègues en ce qui concerne cette taxe
possiblement illégale, du moins aux yeux de l'Opposition et aux yeux de
bien des gens, notamment le conseiller juridique de l'office. Dans ce cas-ci,
nous avons un cas clair qui n'est pas théorique.
M. Marx: C'est complètement faux ce que vous dites. C'est
complètement faux.
M. Filion: C'est-à-dire, écoutez... Rien ne
s'oppose à ce qu'un automobiliste qui s'estime lésé
poursuive le Revenu si la loi n'est pas appliquée.
Dans ce cas-ci, je pense que ce que soulève le
député de Shefford, c'est clair, c'est que le ministre se trouve
à porter deux chapeaux. Lorsqu'il a fait des représentations
auprès de ses collègues ou de son collègue, sur quelle
base le ministre a-t-il fait ces représentations? Quelle était la
nature des représentations faites par le ministre?
M. Marx: Premièrement, j'ai fait des
représentations dans le but de protéger davantage les
consommateurs. Je ne veux pas répéter ce que j'ai dit à
mon collègue, le ministre des Finances, à cette commission. Je ne
pense pas que vous soyez en train de me demander de répéter cette
conversation.
M. Filion: Sur quelle base?
M. Marx: J'ai parlé au ministre des Finances en tant que
ministre responsable de la Protection du consommateur. Je pense que c'est
très simple.
M. Filion: Oui, mais sur quelle base? Finalement, à ce
moment-là...
M. Marx: Sur quelle base, cela veut dire quoi cela?
M. Filion: ...le ministre se trouve à invoquer des
arguments où il aurait pu se trouver en position normale. Il invoque des
arguments qui entrent en contradiction avec ses fonctions de légiste du
gouvernement. (10 h 30)
M. Marx: Je n'ai pas évoqué la possibilité
d'une loi invalide parce que j'ai déjà dit que, pour moi, la loi
était valide. Mais j'ai fait d'autres représentations dans le
sens de protéger les consommateurs. Je pense que c'est bien clair. Il
n'y a aucune contradiction. Vous pouvez chercher des contradictions, mais il
n'y en a pas.
M. Filion: Le ministre va me dire que c'est hypothétique
mais, dans certains cas, les représentations que peut être
appelé à faire le ministre responsable de la Protection du
consommateur peuvent être basées sur des interprétations ou
sur l'application d'une loi qui, d'un autre côté, relève de
lui comme ministre de la Justice. C'est tout. C'est ce que soulève le
député de Shefford, je pense, et avec raison. Je comprends
qu'à ce moment vous allez me dire que c'est hypothétique et
peut-être que cela ne s'appliquerait pas dans ce cas. Mais je pense que
vous saisissez mon point. Dans certains cas, l'application de la loi et
l'interprétation de la loi - on le sait, ce n'est pas toujours facile -
peuvent amener le ministre à faire des représentations
auprès de l'un de ses collègues ou auprès de l'ensemble de
ses collègues. Or, il est aussi ministre de la Justice et
président du comité de législation. À ce moment, il
se retrouve dans une drôle de situation.
M. Marx: M. le Président, je pense qu'on va nulle part
avec ce débat. De toute façon, si on fait la comparaison entre le
Québec, aujourd'hui, et les autres juridictions au Canada, dans les
autres provinces, par exemple, le ministre responsable de la Protection du
consommateur est aussi le ministre responsable des Institutions
financières et aussi, par exemple, le ministre responsable des
Corporations.
Ici, avant ce gouvernement, avec l'ancien gouvernement, c'était
le ministre responsable de l'Habitation. Des ministres avaient deux, trois ou
quatre missions différentes. Mais, aujourd'hui, je trouve que le
système est meilleur parce que vous avez le ministre de la Justice, qui
est aussi Procureur général et qui est le ministre le plus neutre
au gouvernement. C'est le ministre le plus neutre qui a la
responsabilité de protéger les consommateurs. Je pense que c'est
bien meilleur aujourd'hui que cela ne l'était et que ce n'est le cas
dans d'autres provinces.
Vous voyez, dans les autres provinces, un ministre qui est responsable
de la Protection des consommateurs et des Institutions financières.
Quand il y a un problème de crédit, il peut vraiment avoir des
difficultés. Comme je l'ai bien dit hier, une de mes priorités,
à part la réforme du droit et l'égalité, c'est la
justice sociale. Donc, je pense que je suis bien placé pour
protéger les consommateurs, mieux placé que d'autres ministres et
sûrement mieux placé que des ministres dans les autres provinces
qui ont un double mandat qui est souvent contradictoire ou en conflit.
Le Président (M. Marcil): Je reconnais le
député de Mille-Îles.
M. Bélisle: M. leministre de la Justice, j'ai deux
questions à vous poser, dont une relative au nombre de demandes de
renseignements. Je vois à la page 19 du rapport de l'office, pour
l'année 1984-1985, 205 886 demandes dont 100 842 concernant un domaine
qui est régi par les lois administrées par l'office et la
différence, bien entendu, 105 024, pour des domaines qui ne sont pas
régis par l'office, soit relativement à l'automobile, aux prix de
liste, aux services offerts par d'autres ministères ou organismes
publics, organismes ou entreprises et enfin l'immobilier. Il y a de longues
listes dans les pages 22, 23, 24 et 25 du rapport qui sont en soi
explicites.
Ce que je veux savoir, c'est ceci: Quand ce n'est pas régi par
des lois que l'office administre et que vos préposés aux
renseignements sont au téléphone, qu'est-ce que vous faites?
M. Marx: C'est cela. Ils les dirigent aux autres régies.
Cela arrive souvent. Par exemple, la Commission des droits de la personne
reçoit des appels de tout le monde pour toutes sortes de
problèmes et il est nécessaire de dire aux gens de
téléphoner au bureau du Protecteur du citoyen, de
téléphoner à telle ou telle régie, ce qu'on
fait.
M. Bélisle: Mais on a l'assurance qu'il y a transmission
aux organismes concernés. C'est cela?
M. Marx: Oui, oui. Il y a transmission. On donne l'information.
On fait le plus possible.
Opération autotémoin
M. Bélisle: D'accord. Mon autre question qui me rend
beaucoup plus mal à l'aise, c'est une question de fond, c'est à
la page 27 du rapport annuel. Quand on nous dit que le service des
enquêtes poursuit son opération autotémoin. Pourquoi? je
vais vous expliquer pourquoi. Je me demande si vous allez continuer de
favoriser une telle pratique par l'office. Vous prenez une voiture, vous lui
faites des petites "grafignes", des petites écorchures, des petites
égratignures et là vous présentez cette voiture à
un garage pour voir si le garage fait bien son travail ou non. Je sais que
c'est une procédure utilisée par certaines corporations
professionnelles également pour vérifier si des actes dans des
professions sont exercés conformément à l'éthique
professionnelle. Par exemple, la Corporation professionnelle des
médecins envoie quelqu'un qui se dit soi-disant malade chez un
"ramancheur" et provoque en fin de compte un incident légal. Je me
demande, M. le ministre, si dans notre société au Québec
on peut se permettre de provoquer la commission d'un acte pénal ou d'un
acte dans d'autres domaines à caractère plus grave.
Personnellement, je suis contre une telle façon de faire.
M. Marx: Premièrement, je dirais que ce n'est pas
I'"entrapment". Ce n'est pas comme on a fait aux États-Unis où
quelqu'un va vendre des drogues à quelqu'un pour que...
M. Bélisle: Ce n'est pas loin.
M. Marx: Je pense que c'est très loin. C'est loin dans le
sens que l'entrepreneur honnête peut faire un travail honnête. Je
pense que la population a le droit de savoir qui est malhonnête et qui
est honnête. Les gens honnêtes n'ont pas de problèmes avec
cette pratique. Ce sont juste les gens qui sont malhonnêtes qui en ont.
Nous sommes ici pour protéger les consommateurs et leur dire qui est
malhonnête, le cas échéant, et qui est honnête. Si
vous avez regardé le magazine Protégez-vous qui fait un excellent
travail, c'est un magazine très bien coté où on fait
l'essai d'un certain nombre de produits. On dit lequel est le meilleur
après les tests. C'est dans le même sens qu'on fait des
opérations autotémoin. La personne qui est honnête et qui
n'a pas fraudé qui que ce soit, il n'y a pas de danger pour elle. Mais
les gens qui sont fraudeurs vont avoir des problèmes
éventuellement. J'ai remarqué, dans la Gazette de
Montréal, une fois par semaine, que l'an publie les noms de tous les
restaurants qui ont été accusés d'une infraction et qui
ont été trouvés coupables devant la Cour municipale de
Montréal pour des conditions d'hygiène insalubres. La population
a le droit de savoir ce qui se passe devant nos tribunaux et qui a fait quoi.
Ici, c'est la même chose. Je dirais aussi qu'on trouve' cette pratique
partout en Amérique du Nord. Ce n'est pas seulement au Québec. Je
le répète, c'est très important, la personne honnête
n'a rien à craindre.
Le Président (M. Marcil): Cela va. M, le
député de Shefford.
M. Paré: Juste pour conclure sur le premier sujet que l'on
a traité, M. le ministre. Quand vous disiez tantôt que comme
ministre de la Justice et responsable de la Protection du consommateur vous
vous sentiez tout à fait neutre et que vous étiez la personne la
mieux placée pour agir de façon neutre en ce qui concerne la
protection du consommateur, je pense que la neutralité n'a pas sa place
quand on est responsable de la protection du
consommateur, mais on doit avoir plutôt un souci, une
préoccupation ou un penchant en faveur de la protection du consommateur
et non pas une neutralité.
Cela dit, je dois vous dire que je suis heureux de vous entendre dire
que vous êtes...
M. Marx: Ce n'était pas le bon mot, je vais en trouver un
meilleur.
M. Paré: D'accord. Je suis heureux de vous dire par contre
que vous avez fait des pressions parce que selon moi, ce que j'ai lu et entendu
jusqu'à maintenant, je vous avais vu plutôt avec votre chapeau de
ministre de la Justice pour défendre le point de vue du gouvernement
pour aller chercher davantage d'argent dans les goussets des contribuables
plutôt que comme ministre responsable de la Protection du consommateur
pour faire valoir le point de vue du consommateur qui demande une baisse de la
taxe sur l'essence. Donc, ce que je vous demandais, c'est des pressions. Vous
dites que vous en avez fait. Cela n'a pas réussi jusqu'à
maintenant en espérant que ça réussisse ce soir.
M. Marx: Je vais vous dire tout de suite que je suis consommateur
également. J'aimerais qu'on abolisse toutes les taxes. Pour moi, ce
serait excellent. Je travaille et, si vous voulez, j'aimerais qu'il n'y ait pas
de taxes, que tout le monde ait une meilleure pension, que les allocations
familiales soient augmentées, que les prix soient baissés pour
tous les produits que j'achète et ainsi de suite.
Je suis favorable à tout cela. Quand j'ai dit "neutre",
peut-être que c'était le mauvais mot. J'ai voulu dire que le
Procureur général, dans notre système gouvernemental, ne
subit pas les pressions qu'un autre ministre peut subir, le cas
échéant. Peut-être que j'aurais dû choisir "objectif"
comme mot. Tout ce que j'ai fait durant ma vie, avant même d'être
député, c'était toujours dans le sens de la protection du
consommateur et je vais continuer ce travail.
Avec les projets de loi que je dépose ces jours-ci, j'ai
commencé à protéger davantage les consommateurs. Dans la
défense du budget de l'Office de la protection du consommateur, vous
voyez que nous avons fait le plus possible pour vraiment protéger le
budget de l'office, dans une époque où on fait des coupures
partout.
M. Paré: Vous me ramenez à une question que j'ai
envie de vous poser, en parlant de cela. Vous dites que vous seriez pour
l'abolition de toutes les taxes. Mission impossible. Je pense qu'on y
rêve tous mais cela ne viendra jamais, parce qu'il y a également
des services qu'on doit se payer comme société.
Par contre, comme ministre responsabte de la protection du consommateur,
vous dites que concernant les taxes, vous avez fait des démarches.
Quelles démarches avez-vous faites ou avez-vous l'intention de faire sur
le prix comme tel? Parce qu'à la pompe le prix au litre est encore
beaucoup trop élevé, considérant la baisse du prix du
pétrole international et le prix payé par nos voisins
américains et ontariens.
M. Marx: J'ai déjà parlé au ministre
responsable. Avez-vous remarqué que le ministre afait une
déclaration à savoir que les prix sont trop élevés
au Québec par rapport à l'Ontario. Il a dit que la marge de
profit au Québec est plus grande pour ces compagnies qu'en Ontario et
ainsi de suite. Mais vous voyez que le gouvernement procède dans le sens
que vous proposez.
M. Paré: Un autre dossier où j'aurais envie
d'intervenir, parce que vous savez qu'on n'est pas membre...
M. Marx: Cela vous satisfait, cette réponse?
M. Paré: Je ne suis pas content des résultats,
c'est évident.
M. Marx: Est-ce qu'on fait assez pour vous?
M. Paré: Non, je pense qu'il devrait y avoir d'autres
pressions, non seulement sur le Conseil des ministres ou sur le ministre
responsable, mais sur les compagnies...
M. Marx: On fait des représentations. Le ministre fait des
représentations auprès des compagnies et il fait cela depuis cinq
mais maintenant. Je pense que vous devez féliciter le ministre de
l'Énergie et des Ressources, parce qu'il fait un excellent travail dans
ce domaine.
M. Paré: II fait peut-être d'excellentes
démarches, sauf que les résultats ne sont pas très
concluants, parce que vous convenez avec moi que les prix sont encore
supérieurs, pas seulement en fonction des taxes, mais vous venez de
l'affirmer, en fonction des profits des compagnies.
M. Marx: Les prix ont diminué au Québec
également. Il ne faut pas oublier cela. Nous avons
légiféré pour diminuer les prix dans les régions
éloignées. Je pense que c'était dans notre mini-budget de
décembre. Donc, je pense que dans ce domaine on a pris des mesures qui
s'imposent et on va en prendre d'autres pour protéger davantage le
consommateur.
Le vin libre dans les restaurants
M. Paré: Parlant de protéger le consommateur, il y
a un dossier présentement dont on discute beaucoup à
l'intérieur du Québec. Donc, il y a un souci également au
niveau du gouvernement, parce que, comme j'étais en train de vous le
dire tantôt, on n'est pas membre seulement d'une commission. En faisant
le tour des commissions, on s'aperçoit qu'il y a un sujet qui revient
régulièrement, c'est le vin libre dans les restaurants.
Concernant le problème du vin libre dans les restaurants, dans
d'autres commissions parlementaires, on a appris qu'il y avait un comité
interministériel qui avait été formé de
façon qu'on puisse avoir une préoccupation de tous ceux qui sont
touchés directement par ce problème. (10 h 45)
En posant des questions aux autres ministres, on s'est aperçu
que, finalement, le ministre de l'Industrie et du Commerce était
concerné par cela, de même que le ministère du Tourisme et
le Solliciteur général pour la délivrance des permis.
Pourtant, ceux qui sont concernés par cela, ceux qui en ont fait la
demande, ceux qui vont être "victimes" -tout dépendra de la
décision sur le prix de la consommation qu'ils pourront prendre dans les
restaurants - on s'aperçoit qu'ils ne sont pas représentés
à ce comité interministériel. Comment se fait-il que, dans
un sujet qui touche aussi directement le consommateur, c'est-à-dire sa
possibilité d'amener son vin et le prix qu'il va devoir débourser
pour une bouteille, vous ne soyez pas impliqué à ce comité
interministériel, alors que vous représentez le plus grand nombre
de gens touchés, c'est-à-dire les consommateurs parce qu'ils sont
plus nombreux que les restaurateurs.
M. Marx: Toute loi touche tout consommateur. Et vous voulez que
je siège à chaque comité, à chaque commission,
à chaque... Vous voulez que je sois partout. Cela ne s'est jamais fait.
Il ne faut pas être illogique ici. Il ne faut pas me demander de faire ce
qu'on n'a demandé à aucun de mes prédécesseurs
responsables de la Protection du consommateur. Donc, il ne faut pas poser de
questions loufoques, qui n'ont pas de bon sens.
En ce qui concerne cette question sur le vin, le Solliciteur
général a déjà consulté les consommateurs -
les consommateurs ont déjà été consultés -
et je suis ce dossier de plus près. Voilà.
M. Paré: Je vous remercie, M. le ministre, sauf que je ne
considère pas que ce soit une question loufoque, parce que les
résultats des décisions qui vont être apportées par
le comité vont amener des réactions du consommateur. À ce
moment-là, vous serez peut-être obligé d'intervenir ou
d'expliquer rétroactivement. Je ne pense pas que ce soit une question
loufoque, parce que les consommateurs ont déjà manifesté
leur désir face à cela, ils l'ont exprimé et ils ont
même utilisé un droit qu'ils ont présentement et qu'ils
risquent de ne plus pouvoir utiliser.
M. Marx: C'est loufoque dans le sens que vous me demandez... Vous
êtes en train de dire que le ministre responsable de la protection du
consommateur doit être à chaque comité qui traite... Je
vais vous donner un exemple sur le vin. Toute loi qu'on adopte, tout
règlement touche le consommateur, toutes les lois sur l'impôt,
toutes les lois sur les taxes municipales, toutes les lois municipales,
toutî
Je ne me souviens pas d'une déclaration publique de mes
prédécesseurs depuis dix ans sur ces questions, pas une! Pas un
de mes prédécesseurs n'a fait une déclaration de quelque
nature que ce soit sur les impôts que vous avez augmentés pendant
neuf ans. Il n'y a pas eu une déclaration! Chaque fois qu'il y eut un
vote pour adopter ces augmentations de taxes, le premier qui se levait
était le ministre responsable de la Protection du consommateur. Dans ce
sens, vos questions sont loufoques.
M. Paré: Je ne vous demande pas de faire partie de tous
les comités. Je vous spécifie un comité qui vient juste
d'être formé; vous ne pouviez pas en faire partie avant, il est en
train de se former, ce comité, pour qu'on puisse discuter d'un
problème qui concerne le consommateur. C'est à ce titre que je
vous dis que je juge important que vous soyez à ce comité. C'est
presque une invitation que je vous fais. Ce souhait a été
exprimé par le consommateur, par une partie de la population. Qui va
avoir ce souci à la table présentement de faire valoir le point
de vue des consommateurs, que vous êtes censé représenter
et défendre au Conseil des ministres ou au gouvernement? Je pense que
cela serait aussi au niveau de ce comité. Donc, je ne vous demande pas
de faire partie de tous les comités, surtout pas celui du revenu parce
que vous avez aussi une responsabilité et une solidarité
interministérielle, mais d'un comité précis qui va finir
par avoir un effet sur le consommateur?
M. Marx: Même si je ne suis pas membre d'un comité,
cela ne veut pas dire que je ne suis pas de près tout ce que fait le
comité. Cela ne veut pas dire que je n'ai pas de représentant au
comité et ainsi de suite. Effectivement, je suis les travaux de ce
comité de près. C'est un sujet qui m'intéresse. Il ne faut
pas oublier que la question va revenir au Conseil des ministres
et j'aurai là une autre occasion de faire des
représentations, comme ministre responsable de la Protection du
consommateur. J'ai plusieurs occasions de faire des représentations et
je les ferai, le cas échéant.
M. Paré: Je respecte votre point de vue, M. le ministre,
sauf que je continue de penser qu'en plus de faire des recommandations au
moment où les décisions arriveront au Conseil des ministres pour
approbation, c'est avant qu'il aurait dû y avoir quelqu'un pour
défendre les intérêts des consommateurs. Vous me dites que
vous ferez des représentations le moment venu, mais j'espère que
vous en ferez aussi à ce comité, avant que les décisions
ne viennent.
Le Président (M. Marcil): Je reconnais maintenant le
député de Chapleau. Je sais que le député de
Marquette a également des questions à poser.
M. Kehoe: Merci, M. le Président.
M. Paré: M. le Président, j'aimerais quand
même vous rappeler qu'on n'a qu'une heure et qu'il faudrait respecter la
proportion...
Protection du consommateur dans le domaine de
l'habitation
M. Kehoe: M. le ministre, vous avez abordé un
problème assez sérieux: la protection du consommateur lors de
l'acquisition d'une maison et, plus spécifiquement, dans le cas d'une
faillite de l'entrepreneur. À la page 4 vous semblez donner une
réponse assez facile à cette question en disant: "Cette question
sera réglée en partie lors de l'entrée en vigueur de
certaines dispositions législatives." Est-ce qu'il y a des raisons
majeures pour vous empêcher de mettre en vigueur ces dispositions
législatives qui régleront en partie ou en totalité un
problème très sérieux?
Comme vous le savez, depuis la reprise de la construction il y a
plusieurs entrepreneurs maintenant actifs dans le domaine. Dans mon
comté il y a eu plusieurs faillites d'entrepreneurs, lesquelles ont
entraîné des pertes importantes pour des consommateurs. Est-ce
qu'il y a une raison particulière qui vous empêche de mettre en
vigueur immédiatement les dispositions de la loi?
M. Marx: Ce dossier traîne au gouvernement depuis douze
ans.
M. Kehoe: Douze ans?
M. Marx: Oui, on parle de cette question depuis dix ou onze ans,
mais c'est un dossier qui n'a jamais vraiment été
réglé au gouvernement.
Concernant l'achat des maisons, dans les régions
montréalaises, il n'y a pas longtemps, les gens ont donné des
dépôts pour l'achat de maisons, l'entrepreneur a fait faillite ou
a disparu - je ne me souviens pas - mais de toute façon les gens ont
perdu leurs dépôts. II me semble que dans ces cas il faut
protéger les personnes qui veulent acheter une maison.
M. Kehoe: C'est la question que je vous pose, M. le ministre.
Est-ce que la loi du bâtiment qui est déjà en vigueur
règle ce problème-là? Pourquoi n'appliquez-vous pas cette
loi?
M. Marx: J'ai l'intention de le faire. Il s'agit de trouver des
effectifs pour veiller sur ces pratiques de commerce. J'ai annoncé que
j'ai l'intention de le faire et je le ferai le plus tôt possible. Il ne
faut pas oublier que les pratiques frauduleuses ne sont pas nouvelles dans
notre société. Cela existe depuis des années. Aucun
ministre ne s'est attaqué à ce dossier. Pendant neuf ans le
ministre n'a rien fait dans ce dossier. J'ai l'intention de faire quelque
chose...
M. Kehoe: Je suis parfaitement d'accord avec vous à savoir
que le ministre n'a rien fait depuis neuf ans.
Par ailleurs la loi est là, elle a été
adoptée, mais elle n'est pas en vigueur. Vous m'excuserez, mais c'est la
question que je vous pose: Est-ce qu'il y a un empêchement,
législatif ou autre, à mettre en vigueur cette loi qui est
déjà adoptée et qui, semble-t-il réglera le
problème en partie ou en totalité?
M. Marx: C'est-à-dire qu'il n'y a qu'une petite partie de
la loi qui relève de moi. Par exempte, les plans de garantie
relèvent du ministre responsable de l'Habitation et je vais m'occuper de
la partie qui me concerne.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Shefford.
M. Paré: M. le ministre, toujours là-dessus, parce
que je trouve cela important.
M. Marx: On me dit que c'est important. En ce qui concerne les
plans de garantie, cela ne peut pas être en vigueur avant juillet 1986.
C'est dans la loi.
M. Paré: Toujours là-dessus, parce que c'est
important. Vous en avez parlé à plusieurs occasions aux
journalistes et à différents endroits et vous en avez
parlé dans votre discours d'introduction. C'est important, l'habitation.
Vous parliez tantôt d'un problème qui est vieux sauf que la Loi
sur le bâtiment a été votée, sanctionnée
le
20 juin 1985. C'est quand même quelque chose qui n'est pas
très vieux et cela prévoit la mise sur pied de plans de garantie
pour indemniser les consommateurs en cas de manquement par un entrepreneur
à ses obligations contractuelles. Donc, la loi est en place. Ce que cela
prend maintenant, ce sont des règlements. Je comprends que vous soyez
aussi responsable de la déréglementation sauf que, là, on
se rend compte que la réglementation va justement aider le consommateur.
Est-ce que vous avez déjà ou avez-vous l'intention au moins de
faire des pressions auprès du ministre du Travail qui sera responsable
de l'application de ces règlements? Je pense que c'est important de le
faire rapidement. C'est plus rapide qu'une loi. Avant que vous
répondiez, je vais revenir sur ce que vous avez dit tantôt et vous
pourrez répondre aux deux questions en même temps. Mon
collègue vous a demandé quand vous aviez l'intention de mettre en
application les règlements pour rendre la loi en vigueur, pour qu'elle
s'applique, et vous avez dit: II va falloir attendre d'avoir les moyens. En
même temps, on dit qu'on fait des compressions et on coupe partout.
Est-ce qu'on est en train d'annoncer qu'on s'enlève les moyens de les
mettre en application rapidement?
M. Marx: Premièrement, pour les plans de garantie, comme
vous l'avez dit, c'est un autre ministre qui en est responsable. Cela ne peut
pas être en vigueur avant juillet 1986. De toute façon, c'est dans
la loi. En ce qui concerne mes responsabilités, j'ai l'intention de
donner suite et de faire appliquer aussitôt que possible la partie de la
loi qui me concerne. Il s'agit de faire cela aussitôt que possible. Je
l'ai déjà annoncé et je vais le faire. Je ne peux pas vous
dire le jour exact, mais on travaille à cette question.
M. Paré: Même si, comme vous dites, cela
relève d'un autre ministre, comme ministre responsable de la Protection
du consommateur, on peut s'attendre que vous fassiez des pressions rapidement
pour qu'en juillet 1986 les règlements mettant en vigueur la loi 53, par
les pressions que vous allez faire, le ministre puisse les appliquer dès
le 1er juillet 1986. Est-ce bien ce que j'ai compris?
M. Marx: J'ai déjà parlé et je vais parler
davantage à mon collègue, le ministre responsable de l'autre
partie de la loi. Pour les plans de garantie, il faut qu'il y ait des ententes
avec les associations d'entrepreneurs, etc. De toute façon, on a
prévu que la loi ne sera pas en vigueur avant le 1er juillet et c'est
déjà le 1er mai. Donc, mai et juin, il y a deux mois encore.
M. Paré: Est-ce qu'on retrouve quelque part dans vos
budgets des montants pour les effectifs requis pour être capable de
mettre ces règlements en application?
M. Marx: Non. Il faut les trouver et on va les trouver, le cas
échéant.
Compression dans le secteur de l'information au
consommateur
M. Paré: Maintenant, on en vient au budget. Je trouve cela
contradictoire et je vais vous le dire comme je le pense, car vous dites que,
finalement, la préoccupation que vous avez, c'est d'aider davantage le
consommateur. Vous dites: Un accent particulier dans le domaine de
l'éducation et de l'information au consommateur. À la ligne qui
suit, on dit: Une diminution de 4,5 %. Je comprends que tous doivent faire un
effort. C'est toujours plus facile de dire: Faites ce que je demande, pas ce
que je fais. Le gouvernement a quand même 4,1 % de plus à
dépenser cette année et il demande aux autres des coupures de 4,5
%. Je me rends compte que ce n'est pas la même médecine pour tout
le monde. Qu'on soit le gouvernement ou qu'on soit une régie du
gouvernement, c'est la médecine inverse. Vous avez quand même
demandé une compression de 504 000 $ à l'Office de la protection
du consommateur, donc, une diminution de 4,5 %. J'aimerais que vous
m'expliquiez cela. On retrouve à l'élément 1 un effort de
rationalisation au chapitre des traitements réguliers et occasionnels.
On va diminuer de deux ou trois personnes chez les employés permanents
et occasionnels - mettons trois personnes - et, en plus, on dit que l'effort de
rationalisation au chapitre des traitements réguliers et occasionnels va
être de 346 500 $. Comment expliquer cela? Comment peut-on faire? Vous
coupez les salaires? (11 heures)
M. Marx: Je vais vous expliquer que la rationalisation que nous
avons faite dans ce dossier n'aura pas d'effet sur les services qu'on rend
à la population. Cela veut dire qu'on va rendre les mêmes services
à la population. Il n'y a pas de coupures de services. J'ai
déjà dit: II n'y a pas de coupures en ce qui concerne les
subventions, etc. Je ne vois pas de problème. On a décidé
de rationaliser, de dépenser moins d'argent à l'Office de la
protection du consommateur parce qu'il faut que tout le monde fasse un effort.
On a même demandé aux députés de faire un effort.
L'augmentation du salaire des députés est seulement de 3,5 %. On
a demandé à tout le monde de faire cet effort. Je ne vois pas
pourquoi on ne demanderait pas à l'office ou à un autre organisme
de faire un effort. On me dit qu'il n'y a aucune compression de personnel
dans
les bureaux régionaux où on donne des services à la
population. Donc, je pense que la question serait pertinente: Est-ce que le
député peut me montrer où on ne donne pas de services
à la population, où on fait moins cette année que l'an
dernier?
M. Paré: Je comprends qu'on demande un effort de
rationalisation, d'accord, qu'on ne diminue pas le personnel, tant mieux qu'on
ne coupe pas dans les régions, que les régions donnent les
mêmes services, je l'espère. Mais cela n'explique pas comment cela
va être rationalisé pour près de 350 000 $. Cela veut dire
quoi? C'est une explication que j'aimerais avoir. Ce n'est pas sur le principe.
Cela veut dire quoi, en fait? Cela va être coupé où?
M. Marx: Je vais vous donner un exemple. Les postes de
permanents, on ne va pas les combler tout de suite, par exemple. Il va y avoir
des crédits périmés. C'est une façon de faire des
économies. On a fait cela l'an dernier. On a toujours fait cela. Donc,
on va continuer de faire cela. J'imagine qu'on va acheter moins de crayons
cette année que l'an dernier, moins de papier. On va faire moins de
photostats. On va se serrer la ceinture comme on fait quand il faut faire des
économies. Je pense qu'on demande à tout le monde de faire ces
économies. Je pense que vous devez nous féliciter de les faire,
de faire cela dans l'administration du gouvernement et de ne pas couper dans
l'éducation et dans la santé où nous avons augmenté
les crédits. Je pense que l'important dans tout cela, c'est que nous
ayons augmenté les crédits en matière d'éducation
et en matière de santé et de services sociaux. Nous avons
trouvé beaucoup d'argent dans d'autres domaines, surtout en ce qui
concerne l'administration gouvernementale. Je pense qu'au lieu de nous
critiquer vous devriez nous féliciter.
M. Paré: M. le ministre, là-dessus on y reviendra
en commentant le discours sur le budget à partir de la semaine prochaine
parce que, globalement, c'est bien sûr qu'on peut prendre des points
favorables et des points qui sont défavorables, mais on y reviendra.
M. Marx: Comment pouvez-vous critiquer un ministre qui fait un
effort pour avoir une machine plus efficace, sans couper des services au
public? Je pense que c'est faire de la démagogie, franchement.
M. Paré: Non, M. le ministre. Je vous demande des
explications sur la rationalisation de 350 000 $, ce n'est pas fantaisiste.
Vous me dites qu'on ne coupera pas de personnel. Je ne crois pas qu'on coupe
pour 350 000 $ de crayons. Vous me dites: Oui, mais on ne remplacera pas des
gens. Vous venez de me dire dans les deux phrases précédentes que
vous ne couperez pas de personnel. Finalement, en ne remplaçant pas du
personnel, on en coupe du moins partiellement. J'espère que ce ne seront
pas les régions, avec moins de personnel, qui seront
pénalisées là-dessus. L'autre question, toujours
concernant...
M. Marx: Sur les régions, j'ai déjà
répondu à cette question.
M. Paré: Oui, c'est pour cela que je passe à
l'autre question, M. le ministre. Il y a un autre effort de rationalisation de
333 400 $ au niveau des dépenses de fonctionnement. Sans revenir sur le
principe qu'il faut que tout le monde participe, je peux savoir ce que cela
veut dire? Où est-ce que les 333 400 $ seront coupés en
rationalisation de dépenses de fonctionnement?
M. Marx: Je peux vous donner certains exemples. Par exemple, la
réduction des frais de voyage, la réduction des dépenses
prévues pour le conseil d'administration, certaines économies que
nous ferons dans la revue Protégez-vous, certaines économies en
ce qui concerne les tests, etc.
J'aimerais vous dire et insister sur ce point: Quand nous avons
demandé au président de l'Office de la protection du consommateur
de faire des compressions, nous lui avons dit que nous ne voulions pas que cela
affecte les consommateurs ou le travail de l'office. Nous avons eu l'assurance
que cela n'affecterait pas le travail de l'office et que ce serait possible
pour l'office de faire, cette année, le travail qu'il a fait l'an
dernier et ainsi de suite. Nous n'avons pas voulu toucher à
l'efficacité de l'office et nous ne l'avons pas fait.
M. Paré: M. le ministre...
M. Marx: Je pense que c'était important. Nous avons
demandé à l'office de faire des compressions dans la mesure du
possible. Nous n'avons pas demandé à l'office de faire
l'impossible, de couper des services et ainsi de suite. Nous n'avons pas
fermé des points de services en ce qui concerne l'Office de la
protection du consommateur, quoique dans d'autres domaines ce serait
nécessaire. Donc, je pense qu'étant donné la situation
financière que vous connaissez nous faisons le mieux possible.
M. Paré: Sur le budget...
Le Président (M. Marcil): Excusez. Malheureusement, M. le
député de Shefford, le temps est écoulé.
M. Paré: Demande de consentement, M.
le Président.
Le Président (M. Marcil): À moins d'un
consentement. Je sais que le député de Marquette avait une
question à poser et on permettrait également... Vous êtes
consentant à ce que le député de Shefford...
M. Marx: ...parce que j'ai des...
Le Président (M. Marcil): Pour cinq minutes?
M. Marx: Cinq minutes parce que j'ai une réunion avec
certains de mes collègues pour faire des représentations dans le
sens demandé par le député de protéger des
consommateurs et...
Le Président (M. Marcil): Je demanderais à ce
moment-là la collaboration de tout le monde: questions très
courtes et réponses très brèves. Donc, M. le
député de Shefford et, ensuite, M. le député de
Marquette.
M. Paré: Très rapidement, toujours sur le
même dossier. Pour protéger le consommateur - on en parle et vous
en parlez à la page 1 de votre intervention de ce matin - c'est
l'éducation et l'information qui est la base du meilleur service qu'on
peut lui donner. C'est d'abord de l'informer; ensuite, il peut se
débrouiller avec l'aide des gens en région un peu partout. Je
pense qu'on en a même la preuve dans le rapport que l'Office de la
protection du consommateur faisait en mars dernier. On dit: Moins de plaintes,
plus de renseignements. Je pense donc que c'est proportionnel. Plus on informe,
plus on donne de renseignements, moins on a de plaintes. On me dit qu'on veut
aller dans ce sens et c'est parfait. Mais comment peut-on expliquer qu'on soit
dans la bonne voie? Ne va-t-on pas plutôt dans la désinformation
que dans la communication où on retrouve une coupure de l'ordre de 329
000 $, une coupure de 329 000 $ dans l'information qui est la base même
et le pivot central, je pense, du service qu'on donne à l'office?
Le Président (M. Marcil): Très
brièvement.
M. Marx: Je n'ai pas ces chiffres. On ne les trouve pas.
M. Paré: Regardez dans le programme 7, la page 16.
Fonctionnement, élément 3, Communications. On passe de 579 000 $
en 1985-1986 à 250 000 $ en 1986-1987.
M. Marx: ...communications, ce sont des frais de voyage, ce sont
certaines réductions des dépenses à faire en ce qui
concerne la revue Protégez-vous et ainsi de suite.
M. Paré: Quelle part va à la revue
Protégez-vous dans cette coupure? Quel pourcentage? Quel montant?
M. Marx: IIy a certaines réductions des
dépenses que nous ferons au niveau des photos et des illustrations,
certaines économies que nous pourrions faire mais cela ne va pas
affecter la qualité de Protégez-vous.
M. Paré: C'est combien, le montant, M. le ministre?
M. Marx: Bien, on me dit que, par exemple, il y a 34 000 $ qui ne
sont pas coupés de la revue Protégez-vous, mais qui sont
transférés aux éditions Protégez-vous. Donc, il n'y
a pas vraiment de coupure.
M. Paré: En conclusion, M. le Président, moi, cela
m'inquiète, une coupure semblable au niveau des communications quand
c'est un des rôles importants. Je vous le dis: J'ai une
inquiétude, je vous la soumets et l'assurance que vous essayez de
témoigner en disant que vous n'avez pas de crainte, vous, quant au
service, j'espère avoir la même quand on se reverra dans une
année.
M. Marx: Je peux vous en donner l'assurance parce que j'ai
l'assurance du président de l'Office de la protection du consommateur
que ce sera cela.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Marquette, une dernière question.
M. Dauphin: Oui, M. le Président. Une question très
brève. Vous dites dans vos notes préliminaires relativement au
taux fluctuant que ce serait à l'avantage autant des consommateurs que
des compagnies prêteuses, à certaines conditions,
évidemment. Est-ce que vous pourriez nous expliquer, en quarante
secondes, ce que cela va nécessiter comme conditions?
Le Président (M. Marcil): M. le ministre, en quarante
secondes.
M. Marx: C'est un sujet très compliqué, mais je
peux vous donner à quelles conditions cela serait
bénéfique pour les consommateurs. Les principales mesures
envisagées à ce niveau sont les suivantes: Premièrement,
le prêteur devra indiquer clairement dans les contrats que le taux
d'intérêt est susceptible de varier, les modalités de ces
variations de même que le taux de référence en vertu duquel
il variera. Deuxièmement, l'écart entre le taux de
référence et le taux du prêt devra demeurer
fixe pour toute la durée du prêt. Troisièmement, le
consommateur devra pouvoir connaître en tout temps le taux qu'il paie.
À cet égard, si le taux de référence n'est pas un
taux public et objectif comme, par exemple, le "prime rate" des banques
à charte ou de la caisse centrale Desjardins, le consommateur devra
être avisé de chaque augmentation de taux. Quatrièmement,
chaque institution financière devra afficher dans ses succursales le
taux de référence qu'elle utilise pour les prêts à
taux fluctuant. Donc, il y a certaines conditions qui sont nécessaires
pour permettre le taux fluctuant.
En terminant, M. le Président, j'aimerais remercier les
députés pour avoir posé des questions aujourd'hui. J'ai
vérifié les débats de l'Assemblée nationale et
c'est la première fois depuis des années qu'on pose des questions
en ce qui concerne la protection du consommateur. Cela me démontre que
l'Opposition a un très grand intérêt pour la protection du
consommateur et cela m'assure que je vais avoir la collaboration de
l'Opposition dans toutes les mesures que je vais prendre en ce qui concerne la
protection du consommateur. Je vous en remercie.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre. Donc, le
programme 7, Protection du consommateur, est-il adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'ensemble des crédits du
ministère de la Justice est-il adopté?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté. Donc, une courte
conclusion, M. le député de Shefford.
M. Paré: Juste en conclusion, merci beaucoup, M. le
ministre. Effectivement, vous pourrez compter sur notre vigilance et notre
intérêt. Je suis fier que vous remarquiez à quel point
l'Opposition s'intéresse, peut-être plus qu'avant - c'est vous qui
venez de le dire - à la protection du consommateur.
Je remercie les gens qui sont ici, les gens de l'office. Je vous
félicite pour le magnifique travail que vous faites et, malgré
une compression de 212 000 $ au niveau de la revue Protégez-vous, je
dois vous dire que j'en suis un fidèle et fervent lecteur. Je compte sur
votre expérience et votre imagination pour que, malgré cette
coupure, on ait toujours un contenu aussi intéressant et autant de pages
à lire.
Merci beaucoup!
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le
député de Shefford. Moi, je tiens à remercier,
naturellement, M. le ministre et son équipe pour leur magnifique travail
et leur collaboration, de même que les membres de cette commission pour
leur précieuse assiduité et leur collaboration. Merci beaucoup!
J'ajourne sine die les travaux et je spécifie que la commission a
accompli son mandat.
(Fin de la séance à 11 h 15)