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(Seize heures quarante-huit minutes)
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Mesdames et
messieurs les membres de la commission, la commission élue permanente de
la fonction publique se réunit pour faire l'étude article par
article du projet de. loi 51, Loi sur la fonction publique.
Les membres de la commission sont: M. Assad (Papineau), M. Bisaillon
(Sainte-Marie), Mme Dougherty (Jacques-Cartier), M. Doyon
(Louis-Hébert), M. Fallu (Groulx), M. Gravel (Limoilou), Mme
LeBlanc-Bantey (Îles-de-la-Madeleine), M. LeMay (Gaspé), M.
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M. Martel (Richelieu), M.
Rivest (Jean-Talon), M. Tremblay (Chambly).
Les intervenants sont: Mme Bacon (Chomedey), M. Blais (Terrebonne), M.
Caron (Verdun), M. Charbonneau (Verchères), M. Dubois (Huntingdon), M.
Gagnon (Champlain), M. Hains (Sainte-Marie).
M. Bisaillon: M. Hains (Saint-Henri). Ne me défaites pas
avant terme.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Excusez-moi. M. Hains (Saint-Henri), M. Lachance (Bellechasse), Mme Lachapelle
(Dorion).
Nous en étions, à la dernière séance,
à l'article 134. Je me demande, Mme la ministre, si on doit aller
à 135.
Dispositions transitoires et finales (suite)
M. Doyon: On pourrait peut-être, M. le Président, si
vous me le permettez, faire une suggestion et on va essayer
d'accélérer, car je suis d'accord pour qu'on procède
rapidement. J'ai simplement une remarque à faire sur l'article 134 et je
l'avais faite rapidement avant qu'on suspende les travaux: Étant
donné qu'on tente de mettre les cabinets de député sur le
même pied que les cabinets de ministre, qu'on fait un parallèle et
qu'on veut traiter sur le même pied les gens qui sont dans les cabinets
de député et ceux qui sont dans les cabinets de ministre, je me
demandais s'il y avait une raison qui faisait qu'on Excluait, par cet article,
simplement des gens comme ceux de la Commission de la fonction publique, de
l'Office des ressources humaines du cabinet d'un ministre ou d'un
sous-ministre. Je me demandais s'il n'y avait pas lieu d'ajouter "cabinet d'un
député" à cela.
Mme LeBlanc-Bantey: Je ne serais pas d'accord parce qu'il s'agit,
à mon avis, d'un changement de fond. Je ne pense pas que ce soit
pertinent de l'amener à ce moment-ci, surtout que tous les emplois
à caractère confidentiel font l'objet de grandes discussions dans
le moment et qu'il y aura, au moment de l'étude du Comité des
priorités sur le régime syndical dans la fonction publique,
encore, peut-être, des changements. Il m'apparaît que si,
éventuellement, l'Assemblée nationale devait vouloir modifier
cela, il sera toujours temps de le faire. C'est vraiment un changement de fond
trop important pour le faire comme cela en commission parlementaire, sans avoir
pris le temps d'analyser toutes les conséquences.
M. Doyon: Oui, c'est parce qu'on veut faire disparaître,
justement, la disparité entre les cabinets de ministre et les cabinets
de député. Je ne voyais pas de raison pour qu'on traite d'une
façon les cabinets de ministre et d'une autre les cabinets de
député. Maintenant, je n'insiste pas davantage.
Mme LeBlanc-Bantey: Je dois vous dire, M. le
député, qu'il y a simplement le gouvernement qui est
concerné là-dedans. On n'a pas, par exemple, actuellement, le
cabinet du leader ou du chef de l'Opposition, etc. Alors, il n'y a pas de
véritable disparité.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): D'accord.
Est-ce que l'article 134 est adopté?
Mme LeBlanc-Bantey: Adopté.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
134 est adopté. J'appelle l'article 134.1 qui est un amendement.
Modification à la Loi sur la consultation
populaire
Mme LeBlanc-Bantey: Un amendement de concordance.
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles): C'est plutôt un nouvel article, je pense.
Mme LeBlanc-Bantey: Ah! un nouvel article. Je m'excuse, je ne
l'avais pas. C'est une modification... Est-ce que vous le lisez maintenant?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Ce projet
de loi est modifié par l'insertion, après l'article 134, de
l'article suivant: "134.1 L'article 33 de la Loi sur la consultation populaire
est modifié par le remplacement du dernier alinéa par le suivant:
Sous réserve de l'article 10 de la Loi sur la fonction publique (1983,
chapitre insérer ici le numéro du chapitre de la présente
loi) rien dans le présent article ne vise les services fournis par un
fonctionnaire de la fonction publique."
Mme LeBlanc-Bantey: Cette modification fait suite à une
recommandation qui nous a été proposée par le bureau du
Directeur général des élections. On remplace la
réserve relative à l'interdiction de travail partisan en
période électorale par la réserve relative à la
neutralité politique. C'est une concordance sous la loi.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
134.1 est adopté. J'appelle l'article 135.
Modifications à la Loi sur
l'exécutif
Une voix: Adopté.
Mme LeBlanc-Bantey: À l'article 135, il y avait une
erreur, non?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): II n'y a
pas d'amendement à 135.
M. Doyon: II n'y a pas d'amendement à l'article 135?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Non, c'est
135 tel qu'il est là.
Une voix: Cela arrive.
M. Doyon: Oui, mais c'est rare. Est-ce qu'on va continuer d'avoir
besoin d'un ministre de la Fonction publique?
Une voix: Non.
Mme LeBlanc-Bantey: Je ne comprends pas votre question.
M. Doyon: Ah, j'ai le mauvais texte ici.
J'étais dans l'ancien.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est pour éliminer les termes "un
ministre de la Fonction publique", justement.
M. Doyon: Oui, d'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors,
l'article 135 est-il adopté?
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. J'appelle l'article 136.
Mme LeBlanc-Bantey: Ce sont des dispositions de concordance.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
136 est adopté. J'appelle l'article 137.
M. Bisaillon: Ce n'est pas d'une utilité délirante,
mais, comme on est dans notre...
Mme LeBlanc-Bantey: Respect des droits acquis.
M. Bisaillon: ...phase de générosité...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Si je
comprends bien, l'article 137 est adopté?
M. Bisaillon: Adopté, quant à moi, M. le
Président.
M. Doyon: Si on avait le temps de s'amuser, M. le
Président...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Non,
justement, on n'a pas le temps de s'amuser.
M. Doyon: Non, mais si on avait le temps de s'amuser, je
questionnerais la ministre sur les privilèges que cela accorde au
directeur du cabinet du premier ministre.
Mme LeBlanc-Bantey: Ce sont des privilèges qu'il a
déjà, qu'il avait de votre temps. C'est un droit acquis,
semble-t-il, de longue date...
M. Doyon: Mais encore?
Mme LeBlanc-Bantey: Comme ma loi visait à protéger
les droits acquis de tout le monde, on n'a pas fait de question de principe
particulière pour lui.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
137 est adopté. J'appelle l'article 138.
Mme LeBlanc-Bantey: Article 138, cela va?
M. Bisaillon: Adopté.
Modification à la Loi régissant le
financement des partis politiques
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
138 est adopté. Article 138.1. Ce projet de loi est modifié par
l'insertion, après l'article 138, de l'article suivant: "138.1 L'article
105 de la Loi régissant le financement des partis politiques est
modifié par le remplacement du paragraphe 6 par le suivant: Sous
réserve de l'article 10 de la Loi sur la fonction publique (1983,
chapitre insérer ici le numéro de chapitre de la présente
loi) rien dans le présent article ne vise les services fournis par un
fonctionnaire de la fonction publique."
Mme LeBlanc-Bantey: II s'agit d'une modification identique
à celle que nous venons d'adopter à l'article 134.1.
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
138.1 est adopté. Article 139?
Modifications à la Loi sur le ministère
du Revenu
M. Bisaillon: Adopté.
M. Doyon: À l'article 139, est-ce que la ministre peut
nous dire ce que cela veut dire exactement?
Mme LeBlanc-Bantey: Deux secondes. J'étais encore à
l'article 138, je m'excuse. Ce sont des dispositions de concordance. Je ne sais
pas si notre conseiller juridique pourrait les expliciter.
M. Gélinas (Claude): Ce sont des dispositions qui visent
à remplacer le mot "ministre" par le mot "sous-ministre", parce que
c'est maintenant le sous-ministre qui nomme les fonctionnaires et non plus le
ministre en vertu du projet de loi 51.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
139 est adopté. J'appelle l'article 140.
Modification à la Loi sur les
ministères
Mme LeBlanc-Bantey: C'est l'abolition du ministère.
M. Bisaillon: Adopté.
Mme LeBlanc-Bantey: Que personne ne pleure.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
140 est adopté. Un instant, à l'article 140.1, il y a un
ajout.
Modification à la Loi sur le
régime
de retraite des employés du
gouvernement
et des organismes publics
M. Bisaillon: On a déjà les amendements, on les a
tous.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors, cela
va. Est-ce que l'article 140.1 est adopté? Prenez le temps de le
lire.
M. Doyon: La ministre pourrait peut-être nous dire
exactement ce qui se passe avec cela.
M. Gélinas: Les articles 140.1 à 140.6 visent
à apporter des modifications aux lois qui régissent les
régimes de retraite, qu'il s'agisse du RREGOP, du RRE pour les
enseignants et du Régime de retraite des fonctionnaires. Ce sont des
modifications de concordance qui font suite à l'adoption du projet de
loi 21 au mois de juin 1983.
M. Bisaillon: Cela va ajouter encore davantage aux
privilèges des administrateurs de l'État. Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
140.1 est adopté.
M. Doyon: Adopté.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est faux, M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: "À un administrateur d'État au sens
de la loi."
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Article
140.2?
M. Bisaillon: Adopté. M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
140.2 est adopté. Article 140.3?
Modifications à la Loi sur le régime de
retraite des enseignants
M. Bisaillon: Adopté.
M. Doyon: Un instant. Je m'aperçois que cela couvre le cas
des enseignants qui deviennent membres du personnel d'un cabinet de ministre.
Je pose la même question: N'y aurait-il pas lieu que les mêmes
avantages soient accordés à un enseignant qui deviendrait membre
du personnel du cabinet d'un député?
Mme LeBlanc-Bantey: C'est toute la discussion. Il y a eu une
entente entre les deux parties sur certains amendements que nous apporterons
à la suite de la décision du Bureau de l'Assemblée
nationale. Par ailleurs, l'entente prévoit aussi que nous ne touchons
pas pour le moment à toute la question des régimes de retraite
parce que, justement, on n'avait pas eu le temps de faire les analyses que cela
commandait. C'est dans cette perspective que, pour la même raison, je
suis obligée de refuser l'amendement que vous demandez.
M. Doyon: Il ne faudrait pas mettre cela en oubli.
Mme LeBlanc-Bantey: II y a un engagement moral à le faire,
parce que cela va de soi, mais compte tenu des implications et compte tenu du
peu de temps qu'on a eu pour réagir, je ne peux le faire par le biais de
ma loi.
M. Doyon: Disons que les explications de Mme la ministre me
satisfont pour le moment, mais je veux bien souligner qu'il y aura lieu de
faire une révision totale pour s'assurer que tout le monde est
traité sur le même pied et que les membres d'un cabinet de
député ne sont pas des membres de cabinet à rabais. Dans
ce sens, il faudra qu'ils aient les mêmes avantages, les mêmes
privilèges que ceux qui sont accordés aux membres de cabinet.
Mme LeBlanc-Bantey: En principe, vous avez raison.
M. Doyon: Je ne peux pas accepter l'article, je l'adopte sur
division.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
140.3 est adopté sur division.
M. Bisaillon: Adopté. (17 heures)
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): J'appelle
l'article 140.4.
Modifications à la Loi sur le régime de
retraite des fonctionnaires
Mme LeBlanc-Bantey: Ce sont encore des modifications de
concordance. 3usqu'à 140.6, ce sont les mêmes.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
140.4 est adopté. J'appelle l'article 140.5.
M. Doyon: On n'a pas cela, nous. M. Bisaillon: D'accord.
Cela va.
M. Doyon: Ah! Plus loin, oui. Excusez-moi.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est l'ordinateur qui a réussi ces
lois et qui a profité de la mienne pour régler toutes ces
concordances.
M. Doyon: Dans les faits, cela ne change rien?
Mme LeBlanc-Bantey: Non. M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
140.5 est adopté. J'appelle l'article 140.6.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est la même chose.
M. Bisaillon: C'est quoi, cela, 140.6? Cela vise quoi?
M. Gélinas: Cela vise à permettre à des
fonctionnaires qui seraient administrateurs d'État d'enseigner au niveau
des universités. C'est exactement le même genre d'amendement qu'on
vient d'adopter pour le RREGOP au tout début à l'article 140.1.
C'est exactement la même chose.
M. Bisaillon: Le double emploi pour les gens de 80 000 $?
Adopté.
Mme LeBlanc-Bantey: Je souligne de nouveau que c'est
déjà existant et je n'ajoute rien.
M. Bisaillon: Mais, Mme la ministre, on change la loi. Ce n'est
pas une raison: c'était déjà existant.
Mme LeBlanc-Bantey: Je ne change pas la loi sur les
régimes de retraite. Je changf la Loi sur la fonction publique.
M. Bisaillon: Oui, oui, mais...
M. Doyon: Cela permettra-t-il à M.
Yves Michaud d'enseigner à l'Université de
Montréal?
M. Bisaillon: II ne serait pas accepté.
Mme LeBlanc-Bantey: Non, il n'est pas administrateur
d'État. Il a refusé tous les privilèges d'un
administrateur d'État. Il est à contrat.
M. Doyon: Ah! C'est un homme généreux.
Mme LeBlanc-Bantey: Effectivement.
M. Ooyon: II travaille pour rien, quoi! 87 000 $.
M. Bisaillon: Adopté.
Mme LeBlanc-Bantey: Je n'ai jamais dit cela.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
140.6 est adopté. J'appelle l'article 141.
Mme LeBlanc-Bantey: II y a aussi un amendement à l'article
141.
Modifications à la Loi sur la fonction
publique
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): "Les
dispositions de la Loi sur la fonction publique sont remplacées par les
dispositions correspondantes de la présente loi dans la mesure
indiquée par les proclamations faites suivant l'article 160. Toute autre
disposition de la même loi cesse d'avoir effet à la date
fixée par proclamation du gouvernement."
Mme LeBlanc-Bantey: Cet article apporte plus de transparence et
de clarté sur le plan juridique concernant le remplacement de la loi
actuelle par le projet de loi 51.
M. Bisaillon: J'aurais une question à poser
là-dessus, M. le Président. Quel est l'impact des articles 144 et
145? Aux articles 144 et 145 on va prévoir la continuation des
règlements. Ce n'était pas déjà couvert par cet
article-là?
M. Gélinas: Non. Il s'agit, aux articles 144 et 145, des
règlements qui, à la fois, peuvent être soit
remplacés, soit abrogés ou soit modifiés.
M. Bisaillon: Donc, ils dépendent de l'ancienne loi ou de
la loi actuelle ou de la loi qu'on votera.
M. Gélinas: Oui, et cela va dépendre aussi de la
vitesse avec laquelle l'entrée en vigueur des différentes
dispositions du projet de loi 51 se fera.
M. Bisaillon: Cela va.
M. Ooyon: Là-dessus, Mme la ministre, si je comprends
bien, on dit que "les dispositions de la Loi sur la fonction publique - donc,
la loi actuelle - sont remplacées par les dispositions correspondantes
dans la mesure indiquée par les proclamations faites suivant l'article
160." Cela veut-il dire que la proclamation va indiquer quelles sont les
dispositions correspondantes d'une loi à l'autre? Oui?
M. Gélinas: C'est une nouvelle disposition. Vous allez
trouver les correspondances dans deux projets de loi qui ont été
étudiés au cours de la présente session, dont, je pense,
la Loi sur la conservation de la faune. La Loi sur les accidents du travail a
également des dispositions semblables. De plus en plus, je pense, quand
on aura des lois-cadres, il va s'agir de dispositions comme celles-là
qui vont être adoptées.
M. Doyon: Le problème que cela pose, Mme la ministre - je
comprends que cela peut être commode - c'est qu'en ayant la loi en main
on n'est jamais sûr de ce qui est en vigueur. Il faut se
référer à la proclamation et aller voir l'ancienne loi
pour savoir ce qui a été remplacé et ce qui ne l'a pas
été.
M. Gélinas: Contrairement à ce qui existe à
l'heure actuelle, la proclamation ne fait que dire quel article entre en
vigueur. Avec ces articles, non seulement on va connaître la date
d'entrée en vigueur de la nouvelle loi, mais on va également
connaître les dispositions qu'elle remplace eu égard à
l'ancienne loi. C'est dans ce sens-là qu'on parle de plus de
transparence. Cela va être plus clair, exactement, de la façon
qu'on procède.
M. Bisaillon: II y a amélioration par rapport au
passé.
M. Doyon: Oui, mais il reste, quand même, que tout ce qui
s'appelle mise en vigueur d'une loi par voie de proclamation article par
article ou disposition par disposition n'est pas de la plus belle clarté
et ne donne pas toute la sécurité juridique pour les gens qui ont
à se servir de la loi. On est dans un état d'incertitude pour
savoir si telle disposition a été mise en vigueur ou non. Y
a-t-il des raisons pour lesquelles cette loi ne peut pas entrer en vigueur par
proclamation globalement? Pourquoi procède-t-on article par article?
M. Gélinas: De plus en plus, avec des lois-cadres comme
celle-ci, on procède par proclamation, soit par section ou, à
l'occasion, par disposition individuelle, mais c'est globalement par section.
L'exemple le plus frappant, c'est la Loi sur l'accès aux documents qui
est entrée en vigueur par tranche et qui sera en vigueur en entier au
1er juillet 1984. C'est pour permettre une meilleure transition et pour
permettre également aux contribuables de connaître les changements
et de s'habituer aux changements à mesure qu'ils entrent en vigueur.
M. Doyon: En tout cas, en tant qu'avocat, je peux vous dire que,
pour l'avocat qui pratique tous les jours, c'est loin d'être facile de
connaître l'état du droit quand on est obligé de faire
référence à la proclamation et de faire une comparaison en
se demandant si on a bien en main la dernière proclamation et si on est
devant une disposition de la loi qui est entrée en vigueur d'une
façon ou d'une autre par une proclamation ultérieure ou
antérieure.
Mme LeBlanc-Bantey: Débrouillards comme sont les avocats,
ils devraient être capables de s'organiser.
M. Doyon: Oui, mais ce n'est pas le meilleur moyen.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
142 est-il adopté?
M. Bisaillon: Adopté. M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
142 est adopté. J'appelle l'article 143.
Une voix: L'article 141.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Un
instant'. On parlait de l'article 141. C'est cela, l'article 141 est
adopté. J'appelle l'article 142. Je m'excuse.
Mme LeBlanc-Bantey: L'article 142, encore une fois, vise à
assurer la transition d'une manière correcte. C'est la même chose
à l'article 143, d'ailleurs.
M. Bisaillon: En maintenant les appels qui sont
déjà inscrits au niveau de la Commission de la fonction
publique...
Mme LeBlanc-Bantey: C'est cela.
M. Bisaillon: ...pour qu'il n'y ait pas de droits qui soient
perdus.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est cela. M. Bisaillon:
Adopté.
Mme LeBlanc-Bantey: L'article 143, ce sont les recours en
instance devant un comité d'appel. C'est le même principe,
finalement, que l'article 142.
M. Bisaillon: Le comité d'appel, c'est le comité
prévu, le comité de la ministre?
Mme LeBlanc-Bantey: C'est cela, avec lequel vous étiez
plus ou moins d'accord.
M. Bisaillon: Sur division.
Mme LeBlanc-Bantey: Vous avez de la suite dans les idées.
Ce n'est pas toujours drôle d'avoir de la suite dans les idées,
non plus.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
142 serait adopté sur division.
M. Bisaillon: Non, on est rendu à l'article 143.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Un instant!
On est à l'article 142. L'article 142 est-il adopté?
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): II est
adopté. J'appelle l'article 143.
M. Bisaillon: Sur division, quant à moi, M. le
Président.
Mme LeBlanc-Bantey: Vous n'êtes pas d'accord qu'on continue
de maintenir les droits de ceux qui sont devant des comités d'appel?
M. Bisaillon: Je n'étais pas d'accord avec ce genre de
droit d'appel. Je n'étais pas d'accord avec ce genre d'appel, Mme la
ministre, je suis encore moins d'accord qu'on le continue.
Mme LeBlanc-Bantey: Il faut faire une différence entre les
individus et la structure.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
143 est adopté sur division. J'appelle l'article 144.
Mme LeBlanc-Banteyî Encore là, c'est
la même chose.
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles): Vous aviez un amendement.
M. Bisaillon: N'est-il pas remplacé?
Mme LeBlanc-Bantey: II y a un amendement à l'article 144?
Mon Dieu! L'amendement à l'article 144 est un corollaire à
l'amendement adopté à l'article 124 du projet de loi. Il assure
que le règlement adopté par la ministre de la Fonction publique
en vertu de la loi actuelle demeure en vigueur jusqu'à ce qu'il soit
modifié, remplacé ou abrogé par un règlement du
gouvernement.
M. Bisaillon: "Conformément au paragraphe 5° de
l'article 124 de la présente loi", cela fait référence
à quoi?
M. Gélinas: Le paragraphe 5° de l'article 124 permet
au gouvernement d'abroger, remplacer ou modifier les règlements.
M. Bisaillon: C'est un amendement qu'on a déjà
adopté. Oui, d'accord.
M. Gélinas: Cet article 144 permet à ces
règlements d'être maintenus en vigueur jusqu'à ce qu'on
puisse se servir de l'article 124.
M. Bisaillon: Pour les mêmes raisons qu'à l'article
124, ce sera sur division, quant à moi.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
144 est adopté sur division et aussi tel qu'amendé. Si vous
n'avez pas d'objection, j'ai oublié de dire tout à l'heure que
l'article 141 est adopté tel qu'amendé.
M. Bisaillon: Bien sûr.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): C'est parce
que je n'avais pas dit tel qu'amendé. Pour la transcription, il faut le
dire.
M. Bisaillon: Bien sûr.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
141 est adopté tel qu'amendé. L'article 144 est adopté tel
qu'amendé. J'appelle l'article 145.
M. Bisaillon: Sur division.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Oui,
l'article 144 est adopté sur division.
Mme LeBlanc-Bantey: Ah, il a un esprit de contradiction
aujourd'hui!
M. Bisaillon: Au moins, j'ai la contradiction rapide.
Mme LeBlanc-Bantey: L'article 145, c'est le même principe
que l'article 144, mais cela vise l'Office du recrutement et de la
sélection du personnel de la fonction publique.
M. Bisaillon: Dans ces cas, M. le Président, c'est
adopté, parce qu'il n'y a pas la mention "modifié".
Une voix: Un instant! Il est modifié par l'addition...
M. Bisaillon: II n'y en a pas ici.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): On discute
de l'amendement qui est sur la table.
M. Bisaillon: II y a un amendement?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Oui, c'est
cela. L'article 145 est modifié par l'addition, dans la troisième
ligne, après les mots...
M. Bisaillon: Vous aviez oublié la troisième
clef.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
..."jusqu'à ce qu'il soit", du mot "modifié" suivi d'une "
virgule". Nous discutons de l'amendement.
M. Bisaillon: Sur division, M. le Président.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Un instantl
Est-ce que l'amendement...
M. Bisaillon: L'amendement est adopté sur division, M. le
Président.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
L'amendement est adopté sur division. Est-ce que l'article 145 est
adopté tel qu'amendé, sur division?
M. Bisaillon: Sur division, M. le Président.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): D'accord.
Un instant!
M. Doyon: Un instant? On vous laisse tout le temps que vous
voulez, M. le Président.
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles): Adopté sur division.
M. Bisaillon: Je tiens à vous indiquer, M. le
Président...
M. Doyon: ...que c'est vous qui prenez du temps, ce n'est pas
nous.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
145 est adopté sur division, tel qu'amendé.
Mme LeBlanc-Bantey: II y a un autre amendement.
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles): Un instant'. Adopté tel qu'amendé - je ne
voudrais pas qu'il y ait d'erreur - sur division.
M. Doyon: C'est un scrupule qui vous honore, M. le
Président.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): C'est bien,
cela.
M. Doyon: Pourvu que cela dure.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): À
l'article 145.1, vous avez un nouvel article que j'appelle.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est un article qui assure, encore une fois,
la transition entre les règlements adoptés en vertu de la loi
actuelle et ceux qui seront adoptés en vertu du projet de loi 51 par la
Commission de la fonction publique.
M. Bisaillon: L'article 145.1?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Oui, le
nouvel article qui est déposé.
M. Doyon: Adopté.
M. Bisaillon: Sur division.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
145.1 est adopté sur division.
M. Bisaillon: M. le Président, je veux juste indiquer que
je les adopte sur division chaque fois à cause du terme
"modifié"; si cela avait été "remplacé ou
abrogé", je les aurais acceptés.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): J'appelle
l'article 146.
Mme LeBlanc-Bantey: Comme l'article le dit, cela vise à
assurer la validité des listes de déclaration d'aptitudes durant
la période de transition.
M. Doyon: Qu'est-ce que cela veut dire: "selon que le
détermine l'Office des ressources humaines"? Il est obligé de
repasser les listes de déclaration d'aptitudes? C'est quoi?
M. Gélinas: C'est pour laisser à l'office toute la
latitude voulue.
M. Doyon: Cela veut dire qu'on peut les mettre de
côté ou les garder.
M. Gélinas: Suivant les circonstances dans lesquelles cela
peut se faire. On a souvent, dans ce genre de dispositions transitoires,
l'expression "selon que le détermine le gouvernement" parce qu'il peut
survenir toutes sortes de cas d'espèce qui nécessitent que le
gouvernement puisse avoir une certaine marge de manoeuvre. C'est la même
chose pour l'Office des ressources humaines.
Mme LeBlanc-Bantey: II faut dire que ces listes ne sont pas
éternelles, elles ont une fin en soi. Il me semble que dans certains cas
c'est un an.
M. Doyon: Non, ce n'est pas là-dessus que j'en ai. C'est
juste que je trouve que cela ne donne rien de dire que les listes d'aptitudes
sont encore en vigueur si on met une sourdine et qu'on dit que cela
dépend de ce que décide l'Office des ressources humaines. De
toute façon, adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
146 est adopté. J'appelle l'article 147.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est une reconduction d'un article qui
était dans la loi 50, pour ce qui en reste.
M. Doyon: C'est quoi, des secrétaires particuliers?
Mme LeBlanc-Bantey: Dans la loi 50, le secrétaire
particulier était régi en vertu de l'ancien régime du
personnel de cabinet; certains étaient demeurés sous ce
régime et on maintient cette classe telle quelle, en voie
d'extinction.
M. Bisaillon: Autrement dit, avant l'adoption de la loi 50, la
permanence des secrétaires particuliers s'obtenait après un an;
au moment de l'adoption de la loi 50, ceux qui étaient sous l'ancien
régime maintenaient leur droit d'entrée dans la fonction
publique. On maintient ce droit pour les gens qui l'avaient conservé
sous l'empire de la loi 50.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est formidable, c'est exactement cela.
M. Bisaillon: Cela servira tantôt.
Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
147 est adopté.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): J'appelle
l'article 148. Vous avez ici une modification. L'article 148 est modifié
par le remplacement du premier alinéa par le suivant. Est-ce qu'il faut
le lire?
M. Doyon: Non.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Non,
bon.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est une modification technique. On ajoute
un élément de souplesse par l'addition des mots "à moins
que le contexte ne s'y oppose", pour permettre à la Commission de
refonte des lois d'agir avec efficacité. De plus, on ajoute à la
dernière phrase une référence à l'article 87 de la
Loi sur la fonction publique.
M. Bisaillon: Adopté, quant à moi.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. le
député de Louis-Hébert, est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
L'amendement est adopté. Est-ce que l'article 148 est adopté
tel qu'amendé?
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): J'appelle
l'article 149.
Mme LeBlanc-Bantey: Les employés travaillant au
ministère de la Fonction publique, à la Commission de la fonction
publique, à l'Office du recrutement et de la sélection du
personnel sont automatiquement transférés à l'Office des
ressources humaines ou au Conseil du trésor.
M. Bisaillon: Ils demeurent à la Commission de la fonction
publique?
Mme LeBlanc-Bantey: Ils y demeurent. M. Doyon:
Adopté. M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
149 est adopté. J'appelle l'article 150.
Mme LeBlanc-Bantey: À l'article 150, je n'ai pas de
commentaires, je pense que cela va de soi.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
150 est-il adopté, M. le député de Sainte-Marie?
M. Bisaillon: Adopté. (17 h 15)
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. J'appelle l'article 151 qui est remplacé par le
suivant. Considérant que la ministre...
M. Tremblay: Vous ne m'avez pas demandé si je l'adoptais,
moi.
Mme LeBlanc-Bantey: Qu'est-ce qu'il a dit?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): II a dit:
Vous ne me l'avez pas demandé à moi...
M. Doyon: Vous êtes là, vous savez pourquoi.
N'insistez pas.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Non, ne
commencez pas. Cela va bien, là.
M. Doyon: Non, non, mais il faut que les choses soient dites pour
qu'il n'y ait pas d'ambiguïté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Sur
l'article...
M. Tremblay: Si je vous disais tout, M. le député
de Louis-Hébert, ce serait laid.
M. Doyon: Oui, oui, mais je ne suis pas là pour les
mêmes fins que vous.
Mme LeBlanc-Bantey: L'article 151 est élargi par rapport
à ce qu'il y a dans le projet de loi pour tenir compte d'une entente
conclue entre le syndicat de professionnels et le gouvernement. C'est parce
que, dans le projet de loi actuel, vous avez "à compter du 1er juillet",
au deuxième alinéa et nous ajoutons "jusqu'au 30 décembre
1983 inclusivement".
Une voix: Adopté.
M. Bisaillon: M. le Président...
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles): Oui, M. le député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: À moins que le député de
Louis-Hébert...
M. Doyon: Je voulais profiter de l'occasion...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. le
député de Louis-Hébert.
Occasionnels
M. Doyon: ...pour dire un mot ici sur toute la question des
occasionnels. L'article 151 - et j'ai eu l'occasion de le souligner en
deuxième lecture - résout une partie seulement du problème
des occasionnels. Le problème est beaucoup plus large que cela. Nous en
avons été informés par un certain nombre d'intervenants.
Il y a toute la question de la réduction, premièrement, du nombre
d'employés occasionnels au sujet de laquelle on n'a pas eu toutes les
assurances nécessaires. Il est sûr que le besoin d'occasionnels
est une réalité. Cependant, il ne faut pas que cela devienne un
système parallèle, ni, non plus, une commission publique à
rabais comme l'ont qualifiée une série d'articles parus dans le
journal Le Soleil dernièrement. On a été en mesure de se
rendre compte, par cette série d'articles, de toutes les
difficultés auxquelles pouvaient avoir à faire face les personnes
qui étaient employées à titre d'occasionnels au
gouvernement du Québec. De ce côté-là, il y a
sûrement d'immenses améliorations à apporter.
Ce que je voudrais souligner, c'est que, quand on se fie aux centres de
main-d'oeuvre pour référer des employés pour des emplois
au gouvernement, on se trouve à confier aux centres de main-d'oeuvre du
Québec des responsabilités pour lesquelles ils ne sont pas
outillés. Les centres de main-d'oeuvre peuvent, bien sûr, avoir
toutes sortes de moyens, mais le gouvernement - et la preuve est là -
s'est donné un ministère de la Fonction publique. Il se donne
maintenant d'autres moyens, l'Office du recrutement, l'Office des ressources
humaines, la Commission de la fonction publique, pour avoir des moyens de
contrôle et de recrutement de ces employés qui soient
adéquats. Quand on a recours au système des occasionnels pour 10
000 ou 12 000 personnes par année, on se trouve à confier une
responsabilité qui n'est pas normale aux centres de main-d'oeuvre.
Il y a aussi toute la question de faire une analyse, et j'imagine qu'il
faudra que ce soit fait par le Conseil du trésor, pour s'assurer
qu'effectivement des postes permanents ne sont pas comblés au moyen
d'occasionnels. De ce côté-là, je n'ai jamais eu de
réponse vraiment convaincante et satisfaisante de la part du
président du Conseil du trésor. Il reste à voir s'il n'y a
pas moyen de faire une analyse beaucoup plus serrée des postes qui sont
occupés par des occasionnels pour voir si, effectivement, on n'est pas
en train d'avoir recours à de la main-d'oeuvre plus facilement
malléable pour combler des postes permanents. Je pourrais parler
longuement là-dessus, mais le temps nous presse. Je ne le ferai pas plus
que nécessaire.
Cependant, je voudrais avertir la ministre qu'en tant que
représentant de l'Opposition pour ce qui est de la fonction publique
nous allons sûrement garder un oeil très ouvert sur toute cette
question. J'aimerais que les gestionnaires soient avertis, de façon
qu'il n'y ait pas d'abus de ce côté-là et qu'on se limite
à employer simplement les occasionnels qui remplissent vraiment les
exigences d'employés occasionnels, c'est-à-dire qui font un
travail limité dans le temps ou dont la nature fait qu'il ne doit pas se
prolonger au-delà d'une certaine période.
Les critères de sélection doivent être
révisés et rendus plus adéquats. Un système
d'évaluation doit être mis en place qui, pour ce qui est des
employés du Québec, devrait être adopté par les
centres de main-d'oeuvre de façon qu'on trouve une certaine
uniformité chez les employés qui, finalement, côtoient tous
les jours des employés permanents, des fonctionnaires de la fonction
publique, des fonctionnaires du gouvernement du Québec. On doit
éviter que des gens qui font finalement le même travail ne se
retrouvent en position désavantageuse et qu'ils n'aient l'impression
d'être du "cheap labour". Le gouvernement a une responsabilité
là-dessus. Il est certes facile de trouver des gens pour remplir ces
postes dans des situations difficiles de chômage que nous connaissons,
mais la responsabilité du gouvernement est plus grande que cela. Il doit
faire en sorte qu'on ne se contente pas des solutions de facilité, mais
qu'on voie vraiment à ce que justice soit faite et que des conditions de
travail adéquates, équitables soient offertes à tous ces
gens.
Mon collègue, le député de Sainte-Marie, aura
probablement l'occasion de faire référence à ce que la
commission spéciale qu'il présidait a dit là-dessus. Je
n'irai pas plus loin sur ce sujet, mais la commission spéciale a fait
une étude de toute cette question.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, il est évident que
cet article 151 ne peut pas me convenir parce que l'apparition de cet article
dans les mesures transitoires nous indique l'existence d'un problème
dans la fonction
publique, un problème qui avait été
étudié et traité à la commission spéciale
sur la fonction publique, sur lequel la commission avait jugé utile de
faire un certain nombre de recommandations. Concernant les employés
occasionnels à court terme, on recommandait la mise en place de
mécanismes permettant que les ministères et organismes mettent en
disponibilité pour quelque temps dans l'année leurs effectifs non
utilisés ou sous-utilisés pendant certaines périodes. Je
dois indiquer qu'une partie de cette recommandation est déjà
expliquée dans certains ministères. Je voyais, entre autres, du
c8té du Revenu, que des procédures avaient été
entreprises pour mettre en application cette recommandation.
On recommandait, de plus, que les centres de main-d'oeuvre se dotent de
meilleurs moyens pour évaluer les candidats afin
d'accélérer et d'améliorer le processus de recrutement des
occasionnels; que, dans le cas de remplacement, la durée du contrat d'un
occasionnel ne corresponde qu'à la durée de l'absence du
fonctionnaire; que, dans le cas de surcroît temporaire de travail, le
contrat ait la même durée que ledit surcroît; que pour des
emplois de courte durée, on utilise les mécanismes de rappel, une
réduction progressive et sensible de l'embauche d'employés
occasionnels; que, pour le règlement des cas problématiques
actuels, l'on procède à l'intégration pure et simple des
employés occasionnels dont les contrats ont été
renouvelés sur une période de plus de cinq ans, ainsi qu'à
l'ouverture de concours réservés aux employés occasionnels
dont les contrats ont été renouvelés sur une
période de plus de trois ans, que des sanctions soient prises
vis-à-vis des gestionnaires utilisant des pratiques abusives à
l'endroit des employés occasionnels. Ce qu'on voulait surtout dire par
là, c'est que cela a été un moyen utilisé pour
contourner la procédure d'engagement prévue dans la Loi sur la
fonction publique et que, dans ce sens, cette pratique était
condamnable. On a recommandé que les gestionnaires qui l'utilisaient
devaient être condamnés aussi. On a identifié des
fonctionnaires, au moment des travaux de la commission, ce qui nous laisse
supposer qu'aujourd'hui ces personnes sont, encore dans l'appareil, qui avaient
au-delà de dix ans d'emploi à contrat, renouvelées d'une
année à l'autre.
Je remarque donc que l'article 151 règle une partie de ce
problème - il faut le reconnaître - mais uniquement pour une
catégorie des employés qui font l'objet des contrats dont il est
question, c'est-à-dire les professionnels et, chez les professionnels,
ceux dont les noms apparaissent dans une entente signée entre le
ministère et le Syndicat de professionnels du gouvernement du
Québec. Pour nous, ce n'était pas une question de
négociation; c'était une question de justice. Selon l'optique de
la commission, cela devait être une façon d'enrayer cette
procédure utilisée dans l'administration publique. Je dois donc
déplorer le fait que cela ne s'applique pas à l'ensemble des
fonctionnaires et qu'on n'applique pas cette mesure des plus de cinq ans, donc
qu'on ne procède pas à l'intégration de l'ensemble des
fonctionnaires qui sont dans les mêmes conditions que les professionnels
qu'on va toucher par l'article 151. Je comprends qu'il pourrait toujours y
avoir des ententes parallèles mais il me semble que ces ententes ne sont
pas permises dans l'article actuel, ni dans la loi. Je veux ajouter qu'il
n'apparaît pas, dans la loi 51, une recommandation que la commission
jugeait essentielle, c'est-à-dire la punition ou les sanctions qu'on
devrait, à l'avenir, imposer aux gestionnaires qui utilisent cette
pratique de façon abusive.
M. le Président, je pourrais prendre tout mon temps, mais je
pense que mon opinion est faite. On en a, d'ailleurs, déjà
discuté au moment où on a fait l'étude de l'avant-projet
de loi; on avait fait nos commentaires à la ministre à ce moment.
Je me souviens qu'elle avait paru émue par l'argumentation qu'on
développait. Je dois constater que le projet de loi ne va pas plus loin
dans ce sens que l'avant-projet de loi le prévoyait. Je m'en
déclare fort déçu.
Mme LeBIanc-Bantey: Très rapidement, M. le
Président, je pense que tout le monde admettra que le problème
des occasionnels est excessivement complexe. À la suite du rapport de la
commission Bisaillon, il y a quand même eu un certain nombre
d'améliorations, entre autres, par le biais des dernières
négociations avec, si ma mémoire est bonne, le syndicat de
professionnels. Nous avons accepté des banques de rappel
ministérielles. Il y a certaines banques de rappel, qui sont
prévues à des conditions différentes chez les
fonctionnaires, qui existaient déjà depuis un certain nombre
d'années.
Nous avons voulu, par cet article, régler le problème des
professionnels qui étaient à des postes permanents pour une
durée de plus de cinq ans. Dans ce sens, l'article règle, je le
conçois très bien, une partie des problèmes. Il s'agit non
seulement de régler les injustices par rapport à certains
individus, mais aussi cet article, déjà, a des effets - nous
sommes en mesure de le constater - chez les gestionnaires eux-mêmes qui
se rendent compte, pour ceux qui avaient certaines habitudes de ce type, que ce
ne sera plus possible à l'avenir.
Par ailleurs, si les cas visés par le syndicat des fonctionnaires
ne sont pas prévus actuellement dans la loi, c'est que nous sommes en
discussion avec le syndicat des fonctionnaires et nous avons déjà
pris
l'engagement que nous proposerions le même type de mesure pour le
syndicat des fonctionnaires quand nous nous serions entendus - de la même
façon qu'on l'avait fait avec le syndicat de professionnels - sur une
liste de ces personnes qui sont employées du gouvernement depuis plus de
cinq ans à des postes à caractère permanent. Le syndicat
lui-même n'était pas prêt, n'avait pas eu suffisamment de
temps pour faire le tour des ministères et, finalement, nous fournir la
liste en question. Mais ce sera facile de le faire par le biais d'un projet de
loi omnibus lors de la prochaine session. 3'espère que ce sera
prêt à ce moment.
Mais le principe qui a prévalu pour le syndicat de professionnels
vaut pour le syndicat des fonctionnaires même si ce ne sera pas
nécessairement aux mêmes conditions parce que, peut-être,
une condition comme un projet spécifique serait beaucoup trop
restrictive pour les fonctionnaires. Il faut vraiment voir à ce qu'il y
ait le maximum d'équité entre les deux goupes, compte tenu des
conditions.
Je reconnais, par ailleurs, qu'il y a encore, à mon humble avis,
beaucoup d'améliorations à faire en ce qui concerne tout le
dossier des occasionnels. Mais, pour le moment, nous avons réglé
ce que nous avons pu régler, compte tenu de l'état du
dossier.
M. Bisaillon: M. le Président, je prends note des
engagements de la ministre à l'égard de ce qui reste en plan
quant à l'intégration des occasionnels de plus de cinq ans. Pour
les raisons que j'ai mentionnées et vu qu'on n'a pas prévu de
concours réservés pour les plus de trois ans, donc pour tous ceux
qui sont entre trois ans et cinq ans, vous comprendrez que vous devrez
considérer cet article comme adopté sur division.
Mme LeBlanc-Bantey: On n'a pas prévu de concours
réservés - M. le Président, vous me permettrez un
commentaire là-dessus -pour les occasionnels parce que la loi actuelle
prévoit déjà un certain nombre de concours
réservés qui visent, entre autres, à tenter de favoriser
certaines clientèles historiquement discriminées, dont les
membres des communautés culturelles et les personnes handicapées.
La loi actuelle prévoit aussi - et dans le contexte je pense que tout le
monde comprendra pourquoi - des concours réservés auprès
des maisons d'enseignement, par exemple, compte tenu du trop grand nombre de
professeurs en disponibilité. Cela nous paraissait, pour le moment,
inopportun d'ajouter un autre type de concours réservés, de sorte
que la mesure des concours réservés, à toutes fins utiles,
éliminerait tout recrutement à l'extérieur pour le citoyen
ordinaire qui, un jour, voudra entrer dans la fonction publique.
M. Bisaillon: Pour ne pas allonger, M. le Président, je
veux juste indiquer à la ministre que je prends le pari qu'une
étude des plus de trois ans à la fois au niveau des membres du
syndicat des fonctionnaires et des membres du syndicat de professionnels,
c'est-à-dire de la catégorie de personnes couvertes par ces deux
syndicats, lui démontrerait sûrement qu'elle va retrouver,
à l'intérieur de cela, une majorité de femmes. (17 h
30)
Mme LeBlanc-Bantey: Une majorité, mais pas toutes des
femmes.
M. Bisaillon: Mais non, mais on les prendra petit bout par petit
bout.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Cet
amendement à l'article 151 est adopté sur division, si j'ai bien
compris.
M. Bisaillon: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles): Alors, l'article 151, tel qu'amendé est
adopté sur division?
M. Bisaillon: Sur division.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. J'appelle l'article 152.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est un article qui vise à
entériner un état de fait acquis par les conventions collectives.
Il y avait un certain nombre de syndiqués du Syndicat des fonctionnaires
provinciaux qui n'étaient pas reconnus législativement par les
lois antérieures de la fonction publique. Il s'agit d'ouvriers, entre
autres, surtout. Nous avons décidé de leur donner les mêmes
droits législatifs qu'à l'ensemble des autres employés de
la fonction publique.
M. Bisaillon: Adopté. M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
152 est adopté. J'appelle l'article 153.
M. Bisaillon: J'ai seulement une question, M. le
Président, à l'intention de la ministre. Je voudrais qu'on
m'explique ce que veut dire le deuxième paragraphe de l'article 153 et
jusqu'à quel point il ne contredit pas le premier paragraphe de
l'article 153. Deuxièmement, jusqu'à quel point l'article 153
est-il utile?
Mme LeBlanc-Bantey: Vous dites?
M. Bisaillon: Jusqu'à quel point l'article
153 est-il utile?
M. Sarault (Pierre): L'article 153, en fait, identifie les gens
qui, la veille de la sanction, étaient sous-ministres ou sous-ministres
adjoints, c'est-à-dire, entre autres, les sous-ministres et
sous-ministres adjoints de la Fonction publique comme administrateurs
d'État, ce qui pourrait, étant donné que la loi
disparaîtrait, les amener à ne pas l'être.
Le deuxième paragraphe vise des gens qui étaient
peut-être sous-ministres ou sous-ministres adjoints jusque, disons, au
milieu de l'été et qui, parce que la loi est adoptée
à la fin de l'année, ne pourraient pas être inclus dans ce
corps des administrateurs d'État, mais qui, pour la souplesse de la
gestion de ce groupe, auraient intérêt à l'être.
M. Bisaillon: Mais s'ils l'étaient jusqu'au milieu de
l'été, selon votre explication, je dois donc comprendre qu'ils ne
le sont plus.
M. Sarault: Exact.
M. Bisaillon: S'ils ne le sont plus, on les nomme quand
même administrateurs d'État par le deuxième paragraphe.
M. Sarault: À la discrétion du gouvernement.
M. Bisaillon: Cela revient à ma troisième question.
En quoi l'article 153 est-il vraiment utile? Le lendemain de la sanction du
projet de loi, le gouvernement n'aurait qu'à passer un
arrêté ministériel pour appliquer l'article 53 et nommer
toutes les personnes qui sont en place.
M. Sarault: Non, cela pourrait aller pour le premier
alinéa, mais le deuxième, lui, si vous aviez quelqu'un qui
était sous-ministre - pour vous donner un exemple -jusqu'à
l'été, et qu'il aurait été nommé
président d'un organisme tel la Régie de
l'assurance-maladie...
M. Bisaillon: Mais, s'il est président d'un organisme, il
n'est pas couvert?
M. Sarault: Non, non, il n'est pas administrateur
d'État...
M. Bisaillon: Alors, pourquoi...
M. Sarault: ...en étant nommé président.
Maintenant, la raison pour laquelle toute cette classification a
été prévue, c'est pour que quelqu'un qui était
sous-ministre ou sous-ministre adjoint puisse être nommé, par
exemple, vice-président d'une société telle la
Régie de l'assurance-maladie et demeurer administrateur
d'État.
M. Bisaillon: Je ne peux m'empêcher de trouver que c'est
beaucoup de grandeur d'âme. Si la personne est rendue maintenant
présidente d'un organisme, elle a un statut nouveau; elle a fait ce
choix. Actuellement, est-ce qu'elle demeure avec son statut de sous-ministre de
la Fonction publique? Non.
Quand M. Coulombe est parti, par exemple, à Hydro-Québec,
que M. Lebel est parti du Conseil du trésor pour s'en aller maintenant
à la Société générale de financement, est-ce
qu'ils conservent leur statut de sous-ministre? Je ne le pense pas. Pourquoi,
par cette loi, le leur accorderions-nous automatiquement?
M. Sarault: Ce n'est pas automatique.
M. Bisaillon: D'accord. On dit: "selon que le détermine le
gouvernement". Je comprends que, si le deuxième paragraphe
n'était pas là, le gouvernement pourrait, une fois l'article 53
mis en vigueur, procéder à leur nomination comme administrateurs
d'État.
M. Sarault: Non, non, parce que, pour être nommé
administrateur d'État selon l'article 53, il faut être soit
sous-ministre adjoint, sous-ministre, président ou vice-président
d'office.
M. Bisaillon: Alors, il y aurait deux classes d'administrateurs
d'État: ceux qui auront été nommés par le
gouvernement selon l'article 53 et ceux qu'automatiquement on va inclure dans
la machine par le deuxième paragraphe de l'article 153.
M. Sarault: Par disposition transitoire, notons-le.
M. Bisaillon: Au deuxième paragraphe, c'est sur
arrêté ministériel, finalement, car on dit "selon que le
détermine le gouvernement".
M. Sarault: L'article 53 permet à quelqu'un qui est
sous-ministre aujourd'hui et jusqu'au mois de juin prochain d'être
nommé président de la Régie de l'assurance-maladie et de
garder son statut d'administrateur d'État. C'est ce que cela permet,
dans le fond. Donc, on s'est dit que quelqu'un qui était sous-ministre
au mois de juin de cette année et qui a été nommé
à un poste similaire et auquel on aurait aimé conserver - ce
n'est pas pour rien qu'on a établi l'article 53 - le statut
d'administrateur d'État, le gouvernement se laisse la possibilité
de le faire.
M. Bisaillon: Rapidement, je voudrais faire - je n'argumenterai
pas plus que le sens des questions que j'ai posées - un amendement
à l'article 153 qui vise à biffer
le deuxième paragraphe.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Nous sommes
sur l'amendement demandant de biffer le deuxième paragraphe de l'article
153.
M. Bisaillon: J'explique rapidement mon amendement en disant
seulement que la loi va prévoir ce qu'est un administrateur
d'État. On peut prévoir la situation de ceux qui sont
déjà en place dans le genre de fonctions qu'on veut couvrir et
dire - ce sera un automatisme - Ceux-là deviendront des administrateurs
d'État. Mais, à partir du moment où la loi est
votée, on va chercher des gens qui ne sont plus dans la situation
d'administrateurs d'État pour les couvrir par des avantages qu'on va
accorder à l'avenir aux administrateurs d'État. Je trouve que
c'est trop et je le dis sans méchanceté, je trouve que c'est en
accorder trop, c'est en donner plus que le client n'en demande ou, encore,
c'est ne pas nous dire clairement ce que le client veut.
Mme LeBlanc-Bantey: Je voudrais quand même être
juste. Je pense que le député de Sainte-Marie admettra que toute
la création du corps d'administrateurs d'État était bien
plus pour nous permettre de gérer plus efficacement. Je serai contre
l'amendement que vous proposez parce que, à mon avis, cette partie de
l'article vise aussi à favoriser la mobilité de la meilleure
façon possible. Je répète que le corps des administrateurs
d'État est davantage dans le projet de loi pour nous permettre de
gérer les carrières des sous-ministres et des sous-ministres
adjoints et ne vise pas à les avantager. Au contraire, on leur
enlève certains avantages qu'ont l'ensemble des fonctionnaires.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Toujours
sur l'amendement qui demande de biffer le deuxième paragraphe, M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Oui, sur l'amendement. Ce qui me porte à
être pour cet amendement, c'est qu'on va se trouver dans une situation
où, parce qu'une personne est nommée à un poste de
président d'un organisme quelconque, parce qu'elle est issue de la
fonction publique en tant que sous-ministre ou l'une des personnes
nommées à l'article 53, elle aura droit au titre d'administrateur
d'État avec ce que cela peut comporter d'avantages ou de
désavantages. Par contre, si une personne est issue d'un autre milieu,
elle ne pourrait pas, parce qu'elle ne fait pas partie des personnes
nommées à l'article 53, être considérée comme
un administrateur d'État. C'est là une disparité dont la
justification ne me paraît pas évidente.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Nous allons
voter sur l'amendement demandant de biffer le deuxième paragraphe. Quels
sont ceux qui sont pour cet amendement?
M. Doyon: Pour.
Mme LeBlanc-Bantey: Vous êtes pour l'amendement et vous
venez de dire que vous êtes contre.
M. Doyon: Non, je viens de dire que j'étais pour
l'amendement.
Mme LeBlanc-Bantey: Ah, j'ai compris le contraire.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Quels sont
ceux qui sont contre l'amendement?
Mme LeBlanc-Bantey: Contre.
M. Bisaillon: Vous n'êtes pas membre?
M. Tremblay: Non.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Vous
n'êtes pas membre de la commission?
M. Tremblay: Non.
M. Bisaillon: Êtes-vous intervenant?
M. Tremblay: Non.
M. Bisaillon: M. le Président, vous devez vous
prononcer.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors, je
serai contre l'amendement.
M. Bisaillon: L'amendement est rejeté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
L'amendement est rejeté et nous revenons à l'article 153.
Mme LeBlanc-Bantey: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Article
153?
M. Doyon: Sur division. M. Bisaillon: Sur division.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
153 est adopté sur division. J'appelle l'article 154.
Mme LeBlanc-Bantey: Aucun commentaire, je pense que l'article est
assez clair. Il faut que je laisse le temps au
député de Sainte-Marie de faire tous ses commentaires;
alors, je me fais très brève.
Une voix: Ce n'est pas gentil, ça! M. Doyon:
Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
154 est adopté?
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. J'appelle l'article 154.1. Vous avez un amendement.
M. Bisaillon: J'aimerais qu'on nous explique cela
correctement.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est un article qui vise, évidemment,
comme vous l'avez vu, à nous "nonobster" de l'application de la Charte
des droits et libertés de la personne actuellement. Compte tenu du fait
que le délai sera plus long que prévu pour l'entrée en
vigueur des nouveaux articles de la Charte des droits et libertés de la
personne qui autorisent la mise sur pied de programmes d'accès à
l'égalité, il est nécessaire sur le plan juridique de
reproduire, en y faisant les adaptations nécessaires, l'article 68.1 de
la Loi sur la fonction publique qui prévoyait déjà une
dérogation à la charte. Toutefois, cette dérogation
cessera d'avoir effet dès l'entrée en vigueur des dispositions de
la charte qui autorisent l'existence de tels programmes.
Vous vous rappellerez d'ailleurs que, comme ministre de la Fonction
publique, j'avais dû, à un moment donné, subir une
injonction du Syndicat des fonctionnaires provinciaux parce que nous avions
certains programmes qui étaient institués spécifiquement
pour les femmes.
Évidemment, il y avait un certain monsieur qui s'était
plaint de ne pas avoir le même type - entre autres, c'était le
programme de perfectionnement - de programmes dont les femmes pouvaient
bénéficier. C'est à partir de ce moment-là que nous
avions senti la très grande nécessité de nous permettre de
mettre en vigueur et de faire nos programmes d'accès à
l'égalité sans que nous soyons sujets à des injonctions ou
autres mesures judiciaires qui pourraient émaner de différentes
personnes dans la fonction publique.
M. Bisaillon: C'est pour prévoir le passage entre le
moment où on va adopter cette loi et le moment où les articles
déjà votés au niveau de la charte seront en vigueur.
Mme LeBlanc-Bantey: Exactement.
M. Bisaillon: Adopté. M. Doyon: Oui,
adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
154.1 est adopté.
Mme LeBlanc-Bantey: Je peux vous dire que c'est un amendement que
je suis bien contente de voir.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): J'appelle
l'article 155.
Mme LeBlanc-Bantey: Je n'ai pas de commentaire à l'article
155. Cela m'apparaît clair.
M. Bisaillon: Adopté. M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
155 est adopté. J'appelle l'article 156.
Mme LeBlanc-Bantey: Cela a besoin d'être clarifié.
C'est le fonds consolidé du revenu qui assumera les coûts pour
l'année 1984-1985. Pour les autres années, des crédits
à cette fin seront votés par l'Assemblée nationale.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
156 est adopté. J'appelle l'article 157.
Mme LeBlanc-Bantey: Je n'ai pas de commentaire.
M. Bisaillon: Les ministres responsables? Il va y en avoir
combien?
Mme LeBlanc-Bantey: Effectivement, c'est déjà
très significatif. Il y a, évidemment, le président du
Conseil du trésor et je vous ai toujours dit que, dans mon esprit,
l'Office des ressources humaines devrait dépendre d'un autre ministre
que le président du Conseil du trésor afin de créer un
équilibre. C'est dans cette perspective que nous parlons des ministres.
Est-ce qu'on serait illégal s'il y avait seulement un ministre?
M. Bisaillon: Est-ce que cela empêcherait le gouvernement
de ne nommer qu'une personne?
M. Sarault: Normalement, on dit "le ministre responsable" parce
qu'il y a un seul ministre qui est responsable de la loi.
M. Bisaillon: Donc, cela empêcherait le
gouvernement de ne nommer qu'un ministre responsable.
M. Sarault: Oui.
M. Bisaillon: Adopté, quant à moi.
M. Doyon: Tout simplement, si j'ai bien compris, le fait d'avoir
"les ministres" montre qu'il y aura plusieurs ministres nécessairement
pour satisfaire aux exigences de cette disposition. La ministre pourrait-elle
nous dire comment elle voit les choses? Je comprends qu'elle n'a pas à
lier le premier ministre, mais j'essaie de voir comment, concrètement,
cela va se réaliser.
Mme LeBlanc-Bantey: J'ai toujours cru honnêtement, pour
garder tout l'équilibre de la loi, en fonction, entre autres, des
responsabilités qui sont dévolues au nouvel Office des ressources
humaines, que le ministre responsable de l'Office des ressources humaines ne
devrait pas être le président du Conseil du trésor, mais un
autre ministre qui acheminerait au Conseil des ministres les revendications ou
les dossiers de l'Office des ressources humaines. Concrètement, il
devrait y avoir, en vertu de la présente loi, deux ministres qui se
sentiraient responsables, évidemment, chacun leur tour, des
responsabilités qui leur sont dévolues, mais cela ne
nécessitait pas, par ailleurs, un ministère comme tel. C'est
comme l'Office des services de garde qui dépend de la ministre
déléguée à la Condition féminine.
M. Doyon: La ministre conçoit-elle que tout ce qui touche
la réforme administrative devra être sous la responsabilité
d'un même ministre, parce qu'on peut difficilement parler de
l'application de cette loi sans la relier à... (17 h 45)
Mme LeBlanc-Bantey: Le président du Conseil du
trésor sera responsable de l'application de cette loi. Par ailleurs,
rien n'empêche l'Office des ressources humaines de conseiller le Conseil
du trésor sur tout l'aspect de la réforme. Dans ce sens, l'autre
ministre responsable de l'office pourra, lui aussi, bien sûr, à ce
titre, se sentir responsable de cet aspect.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 157 est
adopté. Article 158?
M. Bisaillon: J'aurais des questions à poser, si le
député de Louis-Hébert le veut bien.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Premièrement, est-ce que la ministre serait
prête à ajouter à l'article 158 - je dois indiquer que la
procédure est excellente et qu'on devrait favoriser cette approche dans
plusieurs lois, c'est-à-dire qu'on fasse rapport de façon
régulière sur l'application, le déroulement et le
fonctionnement d'une loi - après consultation des groupes
intéressés? Autrement dit, le Conseil du trésor doit au
plus tard (...) faire un rapport au gouvernement sur la mise en oeuvre de la
présente loi, sur l'opportunité de la maintenir en vigueur ou de
la modifier, après consultation des groupes
intéressés.
Lorsqu'on parle du dépôt du rapport à
l'Assemblée et qu'on prévoit que ce rapport, pendant
l'année de son dépôt, doit être étudié
par la commission permanente de l'Assemblée nationale, c'est sur les
termes "commission permanente de l'Assemblée nationale" que j'ai des
objections. Je trouve que ce n'est pas le bon endroit pour faire étudier
une Loi sur la fonction publique; cela devrait être la commission
permanente appropriée plutôt que la commission de
l'Assemblée nationale. Par tradition, les membres de la commission de
l'Assemblée nationale sont les dirigeants des travaux de
l'Assemblée. Les leaders, les whips, ce ne sont pas
nécessairement les personnes les plus informées et les mieux au
courant du fonctionnement d'une Loi sur la fonction publique. Il me semble
qu'on aurait intérêt à inscrire: "à la commission
parlementaire appropriée".
Mme LeBlanc-Bantey: Parlementaire.
M. Bisaillon: À la commission parlementaire
appropriée et le président décidera.
Le Président (M. Desbiens): Mme la ministre, vous avez un
amendement à l'article 158.
Mme LeBlanc-Bantey: Oui, j'ai, moi aussi, un amendement, je
m'excuse.
Le Président (M. Desbiens): L'article 158 est
modifié par le remplacement, à la deuxième ligne du
premier alinéa, des mots "l'entrée en vigueur" par les mots "la
sanction".
Mme LeBlanc-Bantey: La sanction de la loi au lieu de
l'entrée en vigueur. Cela va?
M. Bisaillon: Cela va.
M. Doyon: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est
adopté?
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
Mme LeBlanc-Bantey: Je dois dire que le premier amendement du
député de Sainte-Marie, ce n'est pas qu'il n'est pas
pertinent...
M. Bisaillon: C'est parce que cela avait été
demandé dans l'avant-projet. Il n'est pas nécessaire de
l'inscrire dans la loi. Cela peut se faire quand même, je suis convaincu
de cela.
Mme LeBlanc-Bantey: Je pense que cela peut se faire quand
même. Ce n'est pas nécessaire de l'inscrire dans la loi.
M. Bisaillon: Je voulais seulement avoir votre réaction.
Vous seriez favorable à cela, évidemment?
Mme LeBlanc-Bantey: J'y serais favorable, bien sûr, mais je
ne pense pas que ce soit nécessaire de l'inscrire dans la loi.
M. Bisaillon: Merci. Le deuxièmement?
Mme LeBlanc-Bantey: Dans le deuxième amendement,
parlez-vous d'une commission parlementaire ou de la commission parlementaire
appropriée?
M. Bisaillon: La commission parlementaire appropriée.
M. Gélinas: "Le président convoque, dans un
délai d'un an à compter du dépôt du rapport, une
commission parlementaire pour étudier...
M. Bisaillon: Cela pourrait être cela. À l'article
158, deuxième paragraphe...
Une voix: Troisième paragraphe.
M. Bisaillon: ...troisième paragraphe, je m'excuse, on
remplace les mots "la commission permanente de l'Assemblée nationale"
par les mots "une commission parlementaire".
Le Président (M. Desbiens): C'est un amendement du
député de Sainte-Marie?
Mme LeBlanc-Bantey: C'est cela.
M. Bisaillon: Collectif, M. le Président.
Une voix: Adopté.
Mme LeBlanc-Bantey: Collectif, sur proposition.
M. Bisaillon: Inscrire les mots "une commission parlementaire" au
lieu des mots "la commission permanente de l'Assemblée nationale".
Mme LeBlanc-Bantey: Avec tout cela, allez-vous adopter
l'article?
M. Bisaillon: Bien sûr. J'ai, d'ailleurs, souligné
que c'était une bonne procédure.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est-il
adopté?
Mme LeBlanc-Bantey: Adopté. M. Bisaillon:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 158 est adopté tel
qu'amendé?
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
159?
Mme LeBlanc-Bantey: C'est la clause d'exception constitutionnelle
qu'on a dans toutes les lois.
M. Doyon: Sur division.
Mme LeBlanc-Bantey: Sur division?
Le Président (M. Desbiens): Adopté sur
division.
M. Bisaillon: Adopté.
M. Doyon: Voulez-vous qu'on en parle pendant 20 minutes?
Le Président (M. Desbiens): Article 160?
Mme LeBlanc-Bantey: Une chose qui me semble si naturelle.
M. Bisaillon: Pas pour tout le monde.
Mme LeBlanc-Bantey: À l'article 160, je n'ai rien à
dire.
M. Bisaillon: À l'article 160, il y a un amendement.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 160 est
adopté?
M. Bisaillon: II y a un amendement, je pense, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): À l'article 160, il y
a, en effet, un amendement. L'article 160 est modifié par l'addition
à la fin de l'article de l'alinéa suivant: "Une proclamation
indique quelles dispositions de la Loi sur la fonction publique (L.R.Q.,
chapitre F-3.1) sont remplacées par les articles de la
présente loi qui sont mis en vigueur par cette proclamation." Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Doyon: Adopté. M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'article 160 est adopté tel qu'amendé?
M. Doyon: Adopté. M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté tel
qu'amendé.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est vraiment dommage qu'il y ait des
suspensions.
M. Bisaillon: II me semble qu'il y avait un autre texte que vous
vouliez à la fin.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est une motion pour renuméroter le
projet de loi.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que des articles
avaient été suspendus?
M. Bisaillon: L'article 6.
Le Président (M. Desbiens): L'article 6 avait
été suspendu.
Articles en suspens
M. Bisaillon: M. le Président, compte tenu des...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: ...discussions qu'on a eues par la suite
après la suspension de l'article 6, en particulier à l'article 9
et sur l'ensemble de cette section, quant à moi, l'article 6 serait
adopté.
M. Doyon: Un instant.
Le Président (M. Desbiens): Oui, M. le
député de Louis-Hébert.
Mme LeBlanc-Bantey: On avait eu un discours très
éloquent de mon collègue aux Communications qui était venu
nous expliquer en quoi la nouvelle loi sur l'accès à
l'information gouvernementale pouvait baliser tout cela.
M. Doyon: On n'est pas convaincus.
M. Bisaillon: Disons, Mme la ministre, qu'on ne reviendra pas sur
cette discussion, parce que ce n'est pas lui qui nous a convaincus.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 6 est adopté.
Article 18?
M. Bisaillon: Sommes-nous certains qu'il n'y avait pas quelque
chose avant?
Mme LeBlanc-Bantey: Je n'ai rien avant.
M. Doyon: L'article 9, on l'avait adopté, on en avait
parlé longuement.
M. Bisaillon: Oui.
M. Doyon: II avait été adopté tel
qu'amendé.
Mesures administratives et disciplinaires
Mme LeBlanc-Bantey: Si vous le permettez, je vais laisser parler
le conseiller juridique car on a différents changements dans cette
section et je veux être sûre qu'on se comprend bien.
M. Gélinas: Les membres de la commission avaient
demandé d'étudier toute la section des mesures administratives et
disciplinaires. Donc, à la suite de cette demande, à partir de
l'article 13, on aurait des modifications à suggérer qui
restructureraient complètement la section. L'article 13 du projet de loi
51 qui prévoit qu'il peut y avoir des mesures disciplinaires à la
suite de contraventions aux normes d'éthique et de discipline, selon la
nature et la gravité de la faute, serait supprimé. Les articles
14, 15, 16, seraient renumérotés 13, 14, 15 et, par la suite, on
restructurerait toute la sous-section 3 de la section 1 du chapitre II pour
faire une distiction entre les mesures disciplinaires et les mesures
administratives. On regrouperait sous le titre "mesures disciplinaires"
l'ancien article 13, devenu maintenant l'article 16 qui se lirait de la
même façon, absolument aucun changement. L'article 17 deviendrait
le suivant: "L'imposition d'une mesure disciplinaire à un fonctionnaire,
conformément à l'article 16 ou pour toute autre cause juste et
suffisante, est faite par le sous-ministre ou le dirigeant d'organisme dont il
relève."
Par la suite, nous aurions un deuxième paragraphe, sous le titre
"mesures administratives", qui regrouperait les articles actuels 18, 19, 20, 21
et 22 de manière à indiquer ce que constitue une mesure
administrative. Et on ajouterait l'article 22.1
pour indiquer qui est responsable de l'imposition d'une mesure
administrative. Je pense que vous avez, avec le papillon, une restructuration
de la sous-section 3 telle que modifiée, qui vous indiquerait ce que
cela donne au niveau du projet de loi.
M. Doyon: C'est à la suite des discussions qu'on avait
eues où il semblait y avoir un...
Mme LeBlanc-Bantey: Un mélange de mesures disciplinaires
et administratives.
M. Doyon: ...mélange entre les mesures. Oui.
M. Bisaillon: Lorsqu'on avait fait la discussion à
l'article 124 premièrement, j'avais indiqué, quant à moi,
que le fait de laisser au gouvernement la possibilité de préciser
de nouvelles normes d'éthique n'était pas correct puisqu'on en
avait déjà dans la loi. L'argumentation qui avait
été développée à ce moment-là, c'est
ou bien vous nous laissez cela ou, si vous enlevez cela, cela va prendre une
cause juste et suffisante quand on va parler de mesures administratives. Comme
on l'a laissé, en quoi est-il nécessaire de voir apparaître
la notion de cause juste et suffisante à la fois pour les mesures
disciplinaires et pour les mesures administratives?
Mme LeBlanc-Bantey: Ce n'est pas pour les mesures
administratives, la cause juste et suffisante. Oui?
M. Bisaillon: Oui.
Mme LeBlanc-Bantey: Non, c'est seulement pour les mesures
disciplinaires et cela avait été le sens de la discussion au
moment des auditions en commission parlementaire.
M. Bisaillon: Donc, c'est disparu aux mesures
administratives.
Mme LeBlanc-Bantey: Oui, c'est disparu des mesures
administratives et cela demeure strictement dans les mesures
disciplinaires.
M. Bisaillon: Par rapport aux mesures disciplinaires, les recours
qu'on a prévus, c'est quoi?
Mme LeBlanc-Bantey: La Commission de la fonction publique,
à moins que ce ne soit prévu dans les conventions
collectives.
M. Bisaillon: D'accord. Et la Commission de la fonction publique,
la façon dont elle en dispose, c'est prévu à l'article
124, c'est cela? Non pas l'article 124, mais l'article 118.
Mme LeBlanc-Bantey: L'article 131. Cela se peut-il?
M. Bisaillon: Non.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est l'article 31.
M. Bisaillon: D'accord, mais on va avoir un amendement
là-dessus?
Une voix: Oui.
M. Bisaillon: Cela va.
Le Président (M. Desbiens): Si on reprend les feuilles,
d'abord, la première modification est la suivante: "L'article 13 est
supprimé et les articles 14, 15 et 16 sont renumérotés 13,
14 et 15." C'est adopté?
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Notre
deuxième feuille ou la deuxième série d'amendements: "Ce
projet de loi est modifié par l'addition après
l'intitulé", etc. Cela a été lu il y a quelques instants.
Adopté?
M. Doyon: Adopté.
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
Mme LeBlanc-Bantey: On est rendu à l'article 18?
Le Président (M. Desbiens): II y a une nouvelle feuille.
Un instant. Article 23?
Mme LeBlanc-Bantey: L'article 18 était suspendu, je
crois.
Le Président (M. Desbiens): Oui, excusez-moi. Avant cela,
l'article 18. L'article 18 était suspendu.
M. Bisaillon: Oui, mais l'article 18 avait été
suspendu pour régler cette question dont on vient de disposer.
Le Président (M. Desbiens): L'article 18 est-il
adopté?
Mme LeBlanc-Bantey: Ah! D'accord.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Article 23?
Activités politiques
Mme LeBlanc-Bantey: Non, on est à l'article 22.1.
Le Président (M. Desbiens): II y avait
un amendement à l'article 23.
M. Bisaillon: II y avait un amendement visant à biffer le
mot "provinciale" après "élection" à l'article 23.
Mme LeBlanc-Bantey: On a d'autres propositions à faire
là-dessus. Je ne sais plus si c'est à l'article 23.
M. Doyon: C'est quoi?
Le Président (M. Desbiens): Les articles 23 à
28?
Mme LeBlanc-Bantey: Oui, c'est tout cela. Il y a beaucoup de
changements.
Le Président (M. Desbiens): On va y aller par article. Les
articles 23 à 28 sont remplacés par les articles suivants.
D'abord, l'article 23: "Un fonctionnaire qui veut se porter candidat à
une élection provinciale doit demander et a droit à un
congé sans solde à compter de la date du décret ordonnant
cette élection. "Un fonctionnaire qui veut se porter candidat à
toute autre charge publique élective a droit à un congé
sans solde s'il en fait la demande. Le sous-ministre...
Mme LeBlanc-Bantey: C'est le grand changement. Je vous le
souligne en passant.
Le Président (M. Desbiens): ...ou le dirigeant d'organisme
dont il relève fixe la date du début et de la fin de ce
congé. Toutefois, la durée de celui-ci doit permettre au
fonctionnaire de présenter sa candidature en temps utile et de mener sa
campagne électorale. "Un fonctionnaire qui obtient un congé sans
solde conformément au présent article a le droit de reprendre son
emploi dans les 30 jours de la date de la présentation des candidats,
s'il n'est pas candidat ou, dans le cas où il est choisi candidat, dans
les 30 jours de la date à laquelle une autre personne est
proclamée élue."
Est-ce que ce nouvel article 23 est adopté? (18 heures)
M. Bisaillon: M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: ...on pourrait peut-être procéder plus
rapidement. On est parti de cette discussion à l'article 23 et on nous
présente un texte remodifié qui prévoit toutes les
conditions. Ce qu'on voulait, c'est que le fonctionnaire qui se porte candidat
à une élection puisse avoir droit à un congé sans
solde. On prévoit les deux circonstances: lorsque a lieu une
élection provinciale et lorsque c'est à une autre charge
élective. On prévoit dans les deux cas sa
réintégration dans les 30 jours de la tenue d'une élection
et on prévoit, dans les deux cas, la réintégration,
c'est-à-dire que, dans le cas où il a été
élu député à l'Assemblée nationale; sa
réintégration est totale; dans les autres cas, on prévoit
aussi les conditions d'application de cela.
Pour moi, cela répond à mes questions et je serais
prêt à adopter les articles 23, 24, 25, 26; quant à 27, on
en reparlera plus tard.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: On a discuté assez longuement de ce qui nous
semblait être la nécessité qu'on puisse se présenter
à diverses élections sans pénalité d'aucune sorte.
En prenant connaissance des amendements qui nous sont proposés, comme
l'indique le député de Sainte-Marie, le fonctionnaire provincial
qui décide de se présenter à une élection
provinciale pourra réintégrer la fonction publique, de même
qu'un fonctionnaire qui se présente à une autre sorte
d'élection.
Je note ici qu'on parle de cette possibilité pour la durée
du premier mandat. Est-ce à dire que c'est limitatif au premier mandat?
Quelle est la raison pour laquelle, à l'article 26, on dit "a droit,
pour la durée de son premier mandat, à un congé sans solde
total ou partiel, dans le but d'accomplir les devoirs de sa fonction"?
Mme LeBlanc-Bantey: Dans le cas des charges publiques, c'est
effectivement pour le moment limitatif à un premier mandat,
c'est-à-dire obligatoire. Cela n'empêcherait pas un
supérieur de lui consentir un second mandat, mais ce n'est pas
obligatoire, sauf que, pour le premier mandat, le gestionnaire a l'obligation
de consentir à un congé sans solde et, évidemment, a aussi
l'obligation de le réintégrer selon les conditions
prévues.
M. Doyon: Je comprends bien que c'est ce que cela dit, mais je me
demande où est la logique derrière cela.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est quand même un
élargissement énorme de donner un droit à toute charge
publique élective dans notre société, qu'il s'agisse des
élections fédérales, des commissions scolaires et des
municipalités. Actuellement, on peut difficilement prévoir quel
impact cela peut avoir sur l'ensemble de la fonction publique. Par mesure de
prudence, avant que l'expérience nous dise ce qu'il en sera, j'ai pour
ma part proposé de limiter cela à un premier mandat.
Ceci étant dit et le principe étant
établi, si, éventuellement, on devait constater qu'il n'y
a pas suffisamment de gens qui s'en prévalent pour bouleverser
complètement les habitudes de la gestion, il y aura peut-être lieu
d'étendre ce droit à plus d'un mandat. Pour le moment, c'est
limité à un mandat.
M. Doyon: Oui, mais je vous signale, Mme la ministre, que vous ne
saurez possiblement pas le véritable effet de cet article si vous le
limitez à un mandat. Vu du bout de la lorgnette du fonctionnaire qui se
présente à une charge élective, au fédéral,
au municipal ou au scolaire, le fait que son droit de réintégrer
la fonction publique soit limité à un premier mandat va
possiblement le retenir ou l'empêcher de se prévaloir, justement,
de ce droit.
Si jamais - et c'est fort imprévisible -c'était de nature
à déséquilibrer la fonction publique, je concevrais
beaucoup mieux qu'une modification de la loi soit faite en temps utile
plutôt que limiter cela dès maintenant à un premier
mandat.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est aussi conforme aux conventions
collectives, n'est-ce pas.
M. Doyon: C'est conforme aux conventions collectives?
Mme LeBlanc-Bantey: Cela me paraît, quand même,
suffisamment généreux pour qu'on commence avec ce bout de
chemin.
M. Bisaillon: Et cela va dans le sens des discussions qu'on avait
eues, car, dans un dernier temps, on ne demandait même pas cela; tout ce
qu'on voulait, c'était modifier au moins l'article 23. C'était le
minimum qu'on demandait, d'au moins permettre des congés sans solde pour
la présentation. On n'était même pas allé aussi loin
que de demander totalement l'intégration à l'article 24. Alors,
cette nouvelle formulation des articles qu'on a, il me semble que cela
répond, au moins, à la discussion qu'on avait faite. Je comprends
que ce n'est pas complet, mais pour autant que c'est conforme à ce qui
existe déjà dans les conventions collectives et qu'on est
allé en chercher plus que ce qui était prévu dans le
projet initial, on pourrait être satisfait.
Mme LeBlanc-Bantey: Je suis très heureuse que vous le
reconnaissiez.
Le Président (M. Desbiens): II est 18 heures.
M. Bisaillon: M. le Président, je pense qu'il ne nous
reste pas beaucoup de choses. On pourrait continuer.
Le Président (M. Desbiens): Jusqu'à quelle
heure?
M. Bisaillon: On pourrait s'essayer pour une demi-heure.
Mme LeBlanc-Bantey: Jusqu'à épuisement total.
M. Doyon: De la matière.
M. Bisaillon: Combien nous reste-t-il d'articles? Il nous reste
à peine cinq ou six articles.
Mme LeBlanc-Bantey: Vous pouvez suspendre deux minutes, si vous
voulez.
M. Bisaillon: M. le Président, est-ce qu'on pourrait
demander une suspension de deux minutes pour qu'on puisse vérifier,
entre nous?
Le Président (M. Desbiens): La commission suspend ses
travaux pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 18 h 6)
(Reprise de la séance à 18 h 12)
Le Président (M. Desbiens): La commission de la fonction
publique reprend ses travaux. Nous en étions donc à l'article 23;
si je les repasse un par un, maintenant, pour adoption, le nouvel article 23
est-il adopté?
M. Doyon: Adopté. M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Vous avez
convenu de... Vous vous trouvez à éliminer, évidemment,
les articles qui avaient été adoptés
précédemment ou suspendus. Le nouvel article 24 est-il
adopté?
M. Bisaillon: Adopté. M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Le nouvel
article 25 est-il adopté?
M. Doyon: Adopté. M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Le nouvel
article 26 est-il adopté?
M. Doyon: Adopté. M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
27?
M. Bisaillon: Quand vous dites l'article 27, M. le
Président, vous regardez l'amendement, n'est-ce pas?
Le Président (M. Desbiens): Cela se trouve à
être un nouvel article.
M. Bisaillon: Parce que c'était l'article 26 qu'on avait
laissé en suspens. Dans le projet de loi, on avait laissé
l'article 26 en suspens. Quand vous parlez de 27, vous parlez de 27 dans les
amendements.
Une voix: C'est cela.
Le Président (M. Desbiens): C'est le nouvel article
27.
M. Bisaillon: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): Parce que l'article 27 avait
déjà été adopté.
Intégration du personnel politique à la
fonction publique
M. Bisaillon: Là-dessus, M. le Président, tout
d'abord, je remarque un aspect dans le nouvel article 27 qu'on nous propose. Il
y a eu l'intégration de l'amendement qui nous était
suggéré par le Bureau de l'Assemblée nationale,
c'est-à-dire qu'on ajoute les membres du personnel d'un
député, ce qui est déjà une amélioration. Il
manque cependant une amélioration à cet article dont j'ai
déjà parlé et que je voudrais maintenant proposer de
façon formelle. J'avais annoncé un amendement; alors, je voudrais
maintenant le proposer de façon formelle.
Malheureusement, il ne va pas nécessairement à cet
endroit, mais ce que je proposais dans le projet de loi actuel, c'était
que l'amendement qu'on prévoirait pour l'article 26 devienne un nouvel
article qui s'ajouterait et qui serait devenu, dans la numérotation
actuelle, 28.1.
Il dirait ceci: 1. Les membres du personnel d'un cabinet de ministre ou
d'une autre personne visée à l'article 124.1 de la Loi sur
l'Assemblée nationale, recrutés à l'extérieur de la
fonction publique, deviennent membres de la fonction publique après
quatre années de services continus auprès d'une ou plusieurs
personnes énumérées plus haut. 2. Lors de sa nomination,
cette personne fait l'objet d'une évaluation et se voit attribuer un
classement par l'Office des ressources humaines. Elle conserve ce classement
aussi longtemps qu'elle est employée dans un cabinet. 3. Le jour de sa
démission, le jour de sa révocation ou à la date où
le ministre ou les personnes désignées à l'article 124.1
de la Loi sur l'Assemblée nationale cessent d'occuper leurs fonctions,
le membre du personnel de cabinet qui répond aux critères et aux
conditions prévus au premier paragraphe peut requérir de l'Office
des ressources humaines une nouvelle vérification de ses aptitudes. 4.
L'Office des ressources humaines procède à l'intégration
des personnes selon les modalités prévues. Et là, je me
réfère en termes d'articles aux articles du projet de loi actuel,
aux articles 26, 27 et 28 de la présente loi.
L'objectif de mon amendement - et je vais procéder rapidement,
parce que je pense que je plaide une cause perdue d'avance, malheureusement -
était d'attribuer au personnel de cabinet recruté à
l'extérieur de la fonction publique et à certaines conditions,
celles que je décris, c'est-à-dire avoir occupé pendant
plus de quatre ans et ce, de façon continue, ses fonctions, pour une ou
plusieurs personnes visées par l'article 124.1 de la Loi sur
l'Assemblée nationale ou membres de l'Exécutif, d'accorder
à ces personnes le même traitement que celui qu'on accorde, dans
le nouvel article 27, aux fonctionnaires qui sont appelés à aller
exercer des fonctions auprès d'un cabinet de ministre ou d'un cabinet de
personnes visées à l'article 124.1.
Je ne répéterai pas toute l'argumentation que j'ai
développée au moment où j'ai annoncé cet
amendement. Je voudrais seulement indiquer qu'il ne s'agit pas pour moi de
prévoir la préservation de privilèges pour les personnes
qui sont actuellement dans ces fonctions. On sait que, si on appliquait
aujourd'hui cette clause, il y a seulement 30 personnes - peut-être un
peu plus en y ajoutant maintenant les membres de cabinets de
députés, mais peu - il y a 30 personnes qui seraient couvertes
par cet article. C'est loin du compte quand on regarde le nombre de personnes
qui ont été intégrées avant la loi 50 et au moment
de la loi 50, alors que cela prenait seulement une année de fonctions
pour être intégré.
Par ailleurs, j'ai développé l'argumentation que
c'était davantage à l'administration publique et au
fonctionnement de l'administration publique que la reconnaissance de ces deux
types de fonctionnement va être de plus en plus nécessaire,
c'est-à-dire la reconnaissance du fonctionnaire engagé par une
loi de la fonction publique et à qui on demande un travail particulier
dans le cadre de la loi qu'on étudie actuellement et la personne qu'on
appelle à des fonctions dans un cabinet ministériel. Il y aura la
nécessité d'une intégration de ces deux fonctions de plus
en plus évidentes au fur et à mesure que les années vont
s'écouler. Il y aura aussi la
nécessité d'un travail commun et, pour éviter des
heurts possibles, il faudra donc que le personnel de cabinet soit de plus en
plus compétent et, une façon de faire en sorte que le personnel
de cabinet soit de plus en plus compétent, c'est d'en faciliter le
recrutement. Or, on n'a qu'à regarder les chiffres que la ministre de la
Fonction publique a déposés devant cette commission pour se
rendre compte que la loi 50 a amené un taux de roulement effarant chez
les attachés politiques qui n'ira pas sans conflits avec les personnes
permanentes de la fonction publique, parce que les personnes qui occuperont des
fonctions dans les cabinets politiques seront de plus en plus
inexpérimentées, demeureront de moins en moins longtemps dans
leurs fonctions et ne comprendront pas nécessairement le fonctionnement
de l'appareil public, non plus que les besoins et les aspirations, les devoirs
et les obligations des fonctionnaires et des gestionnaires de la fonction
publique.
Dans ce sens et pour en arriver à cette harmonisation des
fonctions, je juge utile de revenir sur ce qui a été fait au
moment de la loi 50 et de baliser cependant cette intégration en
proposant un terme qui me semble normal, c'est-à-dire quatre ans.
Quelqu'un qui a exercé pendant quatre ans ce genre de fonction a une
connaissance de l'appareil qui ne peut faire autrement que d'être
profitable au moment de son intégration. Je déplore le fait qu'on
traite cette question de façon partisane. Je dis aux partis politiques
qui sont actuellement à l'Assemblée nationale que le fait de
traiter ce dossier de façon partisane va les enferrer dans des
situations qu'ils ne seront plus capables de régler à l'avenir,
le jour où ils auront le nez collé sur le problème. Si'
cet amendement devait être repoussé, M. le Président, j'ose
au moins espérer que, le jour où on aura un problème, le
jour où on se rendra compte que des mesures doivent être prises
pour le régler, ces mesures qu'on devra prendre correspondront à
ce que je propose aujourd'hui. On se rappellera que j'avais prévu le
coup et que j'avais prévenu les personnes politiques, le gouvernement,
les membres du Parlement que, si on ne réglait pas cette situation
maintenant, elle allait revenir constamment dans les discussions et
créer des problèmes beaucoup plus importants que ceux qu'on peut
voir pointer à l'horizon par mon amendement.
M. le Président, c'est tout ce que j'ai à dire sur la
question. Je tiens cependant à vous indiquer que je vais demander un
vote sur cet amendement en commission et que, si jamais cet amendement devait
être repoussé, je le ramènerai au moment de la prise en
considération à l'Assemblée nationale.
M. Doyon: Sur le même article...
Le Président (M. Desbiens): Sur l'amendement.
M. Doyon: Sur l'amendement. Étant donné que le
député de Sainte-Marie, avant de présenter son amendement,
a dit quelques mots sur l'article 27 lui-même, cela sera fait, on n'a pas
besoin d'y revenir. Je suis heureux de voir qu'on donne suite à une
demande du président de l'Assemblée nationale de façon que
le membre d'un cabinet de député puisse avoir un traitement
assimilable à celui qui est donné aux membres d'un cabinet de
ministre. Je pense qu'il était absolument essentiel - si on veut
envisager une réforme parlementaire de la nature de celle qui s'amorce
ou qu'on veut voir s'amorcer - que cet amendement se retrouve dans le projet de
loi que nous sommes en train d'étudier.
En ce qui concerne l'amendement du député de Sainte-Marie,
j'ai fait certaines consultations avec mon groupe parlementaire et je dois dire
que je dois me déclarer contre. Je le fais en regardant les choses
telles qu'elles sont. Il faut reconnaître que les personnes qui acceptent
un poste dans un cabinet de député ou dans un cabinet de ministre
le font en connaissance de cause, en sachant que c'est un poste qui est
lié à la carrière politique des personnes avec qui elles
acceptent de travailler et également au sort du parti politique de ces
personnes.
Il n'y a pas d'ambiguïté, les choses sont claires. Je suis
convaincu que les personnes qui acceptent ces postes le font à des
conditions satisfaisantes et qui tiennent compte de l'ensemble des exigences du
poste et de certains des désavantages. Je pense qu'il appartient aux
personnes qui acceptent un poste semblable de prendre les arrangements
nécessaires auprès de leur employeur - celui qu'elles ont au
moment d'entrer en fonction - et, si possible, d'obtenir des conditions de
réintégration dans leur ancienne fonction. Parce que, si on veut
faire un parallèle avec la situation qui est offerte aux membres de la
fonction publique, qui deviennent membres d'un cabinet de ministre ou d'un
cabinet d'un député, on doit le faire tout le long. Et le
parallèle est le suivant. De la même façon qu'une personne
qui est issue de la fonction publique, pour devenir membre d'un cabinet de
ministre, retourne d'où elle vient à la suite d'arrangements
législatifs ou d'arrangements de conditions de travail à
l'intérieur de la convention collective, de la même façon
la personne qui est issue du secteur privé ou du parapublic, il lui
appartient d'obtenir les arrangements pour qu'elle retourne au même
milieu des employés où elle était auparavant. Parce que,
par définition, cette personne n'est pas issue de la fonction publique.
Quand on assure un droit de retour, par voie législative, aux
employés de la fonction
publique, on le fait à condition qu'ils viennent de la fonction
publique.
On pourrait - si on voulait pousser le parallèle jusqu'au bout -
le faire législativement. Premièrement, possiblement, on pourrait
faire une obligation aux employeurs de libérer leurs employés
pour leur permettre de travailler dans un cabinet de ministre ou de
député; on pourrait, législativement, faire cela. Et on
pourrait aussi faire une obligation - une fois que ces personnes ont obtenu un
emploi au sein d'un cabinet de député ou de ministre - à
leur employeur original de les reprendre à son service de la même
façon qu'on fait une obligation à la fonction publique de
reprendre les gens qui viennent de la fonction publique. Si on veut vraiment
parler de parallèle, c'est ce qui serait le parallèle.
Il ne faut pas oublier non plus qu'il serait dommage que
l'administration publique perde les services des personnes qui ont obtenu une
expertise dans l'exercice de leurs fonctions au sein d'un cabinet. On doit
reconnaître que ces personnes peuvent se qualifier par voie de concours
ordinaire de la fonction publique. Ayant acquis de l'expérience par le
biais des fonctions qu'elles occupent au sein d'un cabinet, elles ont
déjà un avantage sur d'autres personnes qui cherchent à
entrer à l'intérieur de l'administration publique.
Déjà, ces personnes jouissent d'un avantage au départ,
à condition, évidemment, qu'il y ait des concours. Mais, s'il n'y
a pas de concours, qu'est-ce qui se passe? Cela veut dire qu'on n'a besoin de
personne. Si on n'a besoin de personne, doit-on obliger la fonction publique
à augmenter ses effectifs en l'obligeant à employer des gens qui
ne sont pas nécessaires, puisqu'on n'a pas ouvert de concours pour ces
postes?
Logiquement et rationnellement, c'est comme cela qu'il faut regarder les
choses. Bien sûr, si on voulait faire plaisir à tout le monde et
à son père, on pourrait entrer dans la fonction publique par la
grande porte des concours, mais on peut entrer dans la fonction publique par la
petite porte des cabinets politiques. Je pense que cela aurait pour effet de
diminuer la qualité de la fonction publique.
Il ne doit y avoir qu'une seule porte d'entrée à la
fonction publique permanente québécoise et c'est la voie des
concours publics ouverts à tout le monde. On ne doit pas pouvoir se
qualifier au sein de la fonction publique sans passer les mêmes concours
que ceux que tout le monde a passés. Ce serait consacrer cette
façon de faire si on acceptait l'amendement du député de
Sainte-Marie. C'est pour cela que je me prononcerai contre cet amendement.
Je ne sais pas ce que la ministre va faire, j'imagine qu'elle n'a
peut-être pas la même liberté d'expression que celle dont je
jouis actuellement, mais je dis les choses telles que je les pense, telles que
je les vois. Je suis convaincu que, de cette façon,
l'équité et la justice sont préservées. Quoi qu'en
pense le député de Sainte-Marie, il n'est pas question de faire
de partisanerie politique là-dedans, il est tout simplement question
d'être rationnel et logique. En même temps qu'on préconise
une fonction publique dénuée de partisanerie,
dénuée d'esprit politique, on doit éviter de lui permettre
de se politiser par l'entrée, par une porte de côté, de
gens qui occupent des postes de nature politique. C'est la façon dont je
vois les choses.
Contrairement à ce qu'a dit le député de
Sainte-Marie, quand il nous a livré des avertissements
prémonitoires sur les erreurs que nous sommes en train de commettre, je
dis qu'accepter son amendement serait, de notre part, commettre une erreur
qu'on serait obligé de corriger plus tard et je ne suis pas prêt
à commettre cette erreur. Le raisonnement qu'il tient, le
parallèle qu'il trace n'en est pas un du tout. Il nous dit qu'il nous
faut traiter les gens qui viennent de l'extérieur de la fonction
publique de la même façon qu'on traite ceux qui viennent de la
fonction publique. Si on veut les traiter de la même façon, ne les
faisons pas entrer dans la fonction publique parce qu'ils ne viennent pas de
là. Laissons-les retourner là d'où ils viennent. C'est
cela, la logique.
Pour ces raisons, M. le Président, l'amendement ne me
paraît pas acceptable et je voterai contre.
Le Président (M. Desbiens): Mme la ministre.
Mme LeBlanc-Bantey: Même si j'ai la conviction que cet
amendement n'aurait pas pour effet de diminuer la qualité de la fonction
publique, parce que je pense qu'on a du personnel compétent et valable
dans nos cabinets, tant du côté ministériel que du
côté de l'Opposition, je voterai contre.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Sainte-Marie. (18 h 30)
M. Bisaillon: M. le Président, je ne peux pas laisser un
certain nombre de choses sous silence. D'une part, défendre
l'idée qu'il ne doit y avoir qu'une porte d'entrée dans la
fonction publique - et la même pour tous -c'est ne pas reconnaître
que, dans le projet de loi qui est devant nous et qu'on se prépare
à adopter, il y a, par exemple, des concours réservés, pas
seulement pour les groupes qu'on veut privilégier, mais il y a des
concours réservés pour du recrutement universitaire et ce n'est
pas la même porte d'entrée que pour les autres. Il y a donc
déjà dans les mécanismes habituels des portes
d'entrée différentes dans la fonction
publique comme dans l'ensemble des fonctions publiques dans le monde.
Prétendre que cela va diminuer la qualité de la fonction
publique... Ma prétention et ce que j'ai plaidé, c'est tout
à fait le contraire. Je dis que cela ne peut qu'améliorer le
fonctionnement à l'intérieur de l'administration publique et,
jusqu'à un certain point, la qualité puisque plus on sera capable
de recruter du personnel politique compétent, plus ces gens resteront
longtemps dans leurs fonctions, plus ils vont apprendre parce qu'ils ont une
vue, pendant une période de temps, plus globale ou plus large, et cela
ne peut pas faire autrement que d'améliorer la fonction publique.
Par ailleurs, ce que je prédis - et le député de
Louis-Hébert nous dit: II faut qu'il n'y ait qu'une porte... Je vous dis
qu'en n'acceptant pas mon amendement, on va ouvrir justement d'autres portes
qui ne seront pas prévues par les lois. Je peux vous indiquer tout de
suite qu'il y en a une; l'intégration va se faire à l'avenir par
le haut. Ce jour-là, M. le député de Louis-Hébert,
je serai peut-être présent à l'Assemblée nationale
pour vous le reprocher. Par l'article 53, n'importe quel gouvernement peut,
à tour de bras, faire entrer des gens dans la fonction publique. C'est
ce qu'on a voté à l'article 53. On peut, par décision
discrétionnaire du gouvernement, faire entrer des gens comme
administrateurs d'État et, par la suite, les placer dans d'autres
fonctions dans la fonction publique. Ce sera un moyen qu'on pourra prendre.
L'intégration va se faire par le haut plutôt que de se faire par
le niveau central ou le milieu ou par le bas, mais elle va se faire de toute
façon, parce qu'on ne pourra pas fonctionner autrement.
Au lieu de se bander les yeux et de se cacher la vérité,
on devrait tout simplement aborder le problème comme les sept membres de
la commission spéciale l'ont fait après avoir fait beaucoup de
travaux là-dessus, avoir consulté énormément et
avoir discuté amplement. Il faudrait penser que les sept parlementaires
qui ont siégé à la commission spéciale
étaient complètement à côté de la "track" et,
après avoir étudié pendant sept mois le fonctionnement de
l'administration publique, sur une recommandation aussi sensible que
celle-là, auraient erré totalement. Je me refuse à croire
cela et je pense plutôt que les membres de la commission avaient
justement traité le problème sans regarder ni en arrière,
ni en avant, mais avaient pensé davantage à l'amélioration
de la fonction publique.
Ceci étant dit, M. le Président, je vous demanderais un
vote sur l'amendement.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Simplement quelques remarques pour terminer
là-dessus. La ministre de la Fonction publique cite mes paroles en
disant que je soutiens que l'amendement qui est proposé par le
député de Sainte-Marie aurait pour effet de diminuer la
qualité de la fonction publique. Ce n'est pas ce que j'ai dit ou, en
tout cas, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Ce que j'ai dit, c'est que
l'amendement, s'il était accepté, aurait pour effet d'enlever
à la fonction publique sa qualité de neutralité et de
non-partisanerie politique à la longue. C'est ce que j'ai dit.
Évidemment, on peut prétendre qu'en faisant cela, on diminue la
qualité de la fonction publique. C'est très facile de faire de la
démagogie là-dessus en disant que le refus de cet amendement
équivaut à qualifier d'incompétents les gens qui
détiennent actuellement des postes dans des cabinets de ministre, etc.
Ce n'est pas ce que je dis. Je dis que, s'ils sont compétents, s'ils
désirent entrer dans la fonction publique, s'il y a des postes ouverts,
c'est-à-dire des concours qui font appel à des candidatures, leur
candidature peut être présentée comme celle de n'importe
quel citoyen et, qui plus est, le fait d'avoir occupé des fonctions dans
un cabinet de ministre les qualifie plus facilement, leur donne une longueur
d'avance sur d'autres candidats et candidates qui n'ont pas cet avantage. Je ne
les vois pas désavantagés, loin de là, je les vois
jouissant d'un avantage déjà au départ. Le
parallèle que j'ai tracé -le député de Sainte-Marie
n'y a pas fait allusion - si on le mettait de côté pour
privilégier la façon de régler le problème
proposé par le député de Sainte-Marie, équivaudrait
à ajouter aux avantages normaux des conditions de travail des membres
d'un cabinet de ministre l'énorme avantage de se voir qualifiés
automatiquement pour faire partie d'une façon permanente de la fonction
publique québécoise. Je soutiens que c'est là un avantage
exorbitant et difficilement quantifiable en plus. De la même façon
qu'on peut argumenter que certains avantages peuvent toucher des fonds de
retraite, par exemple; ce sont des modes de rémunération et cela
deviendrait dans leur cas un avantage qui ferait qu'il serait exorbitant de
leur accorder ce genre de privilège.
Je termine là-dessus. Leur accorder ce privilège
équivaudrait à faire payer par l'ensemble des contribuables
québécois, par l'ensemble de la société
québécoise le fait qu'on leur garantit, qu'on en ait besoin ou
non, une place dans la fonction publique. Cela n'affectera pas le budget,
l'enveloppe budgétaire globale du ministre ou de la ministre. Il n'aura
pas un cent de plus à payer pour cela, mais ce genre de choses doit se
payer. Il faudra que ce soit payé sur le montant global consacré
par l'État québécois au salaire de ses
employés,
éventuellement. C'est évident que tout se paie et que tout
a un prix.
M. Bisaillon: Tous ceux qu'on intégrera après des
élections fédéralesl
M. Doyon: Pardon? M. Bisaillon: Cela va.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement du
député de Sainte-Marie est-il adopté?
M. Doyon: Contre.
Mme LeBlanc-Bantey: Contre.
M. Bisaillon: Un appel nominal, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Un appel nominal. M. Bisaillon
(Sainte-Marie)?
M. Bisaillon: Pour.
Le Président (M. Desbiens): Pour. M. Doyon
(Louis-Hébert)?
M. Doyon: Contre.
Le Président (M. Desbiens): Contre. Mme LeBlanc-Bantey
(Îles-de-la-Madeleine)?
Mme LeBlanc-Bantey: Contre.
Le Président (M. Desbiens): M.
Tremblay (Chambly)?
M. Tremblay: Contre.
Le Président (M. Desbiens): Contre. M. Gravel
(Limoilou)?
M. Gravel: Contre.
Le Président (M. Desbiens): Contre. L'amendement est
rejeté. Le nouvel article 27 est-il adopté?
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Le nouvel
article 28 est-il adopté?
M. Bisaillon: Un instant, M. le Président'. Vous allez
vite. Le nouvel article 27 est adopté, oui.
Le Président (M. Desbiens): Le nouvel article 28?
M. Bisaillon: Adopté.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est de nature à répondre
à la demande du président.
M. Bisaillon: Si je comprends bien, c'est l'intégration de
ce qu'on a déjà adopté...
Mme LeBlanc-Bantey: Oui.
M. Bisaillon: ...dans une nouvelle codification.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est cela.
M. Bisaillon: Les articles 28, 28.1, 28.2.
M. Doyon: Cela répond au désir du président
essentiellement.
Mme LeBlanc-Bantey: Effectivement. M. Doyon:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Le nouvel
article qui s'insère après l'article 28, l'article 28.1, est-il
adopté?
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Bisaillon: C'est la reprise de...
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Bisaillon: L'article 28.2 aussi.
Le Président (M. Desbiens): Le nouvel article 28.2, qui
s'y insère aussi, est-il adopté? "Lorsque l'Office des ressources
humaines est dans l'impossibilité de placer un fonctionnaire visé
à l'article 28.1..."
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. On revient aux
articles qui étaient suspendus. L'article 31 était suspendu.
Mme LeBlanc-Bantey: On a un amendement à l'article 31.
M. Bisaillon: Afin de se rappeler ce pourquoi on avait suspendu
l'article 31, c'était qu'on prétendait que la Commission de la
fonction publique, concernant les appels, n'avait pas d'autre choix que
d'annuler ou de maintenir une décision, mais qu'on ne lui donnait pas le
pouvoir de la modifier.
Mme LeBlanc-Bantey: En fait, cela vise à transformer un
congédiement en rétrogradation.
M. Bisaillon: L'article 31.
Mme LeBlanc-Bantey: L'amendement à
l'article 31.
M. Bisaillon: Cela peut maintenir, modifier ou annuler une
décision. Donc, on a l'ajout de modifier.
Mme LeBlanc-Bantey: Effectivement, et en même temps, on a
un ajout: Lorsque la commission maintient la rétrogradation - est-ce
bien cela? - ou transforme un congédiement en rétrogradation,
elle peut ordonner que l'appelant soit rétrogradé à une
classe d'emploi déterminée par l'Office des ressouces humaines
compte tenu de ses aptitudes.
M. Doyon: Si je comprends bien, la commission avait
déjà le pouvoir de modifier la décision et d'en substituer
une autre.
Mme LeBlanc-Bantey: Non.
M. Bisaillon: À l'article 34, cela était juste pour
la rétrogradation.
M. Doyon: L'article 31.
M. Bisaillon: À l'article 34 du projet, la commission
avait le pouvoir de suggérer au moment de la rétrogradation
seulement alors que là, on permet de modifier les décisions sur
les mesures prévues à l'article 30.
M. Sarault: Le pouvoir de modification était limité
aux mesures disciplinaires. On l'élargit et on le qualifie dans le cas
de remplacement d'un congédiement par rétrogradation.
M. Bisaillon: Cela convient aux discussions qu'on avait eues, M.
le Président. Quant à moi, cet article serait adopté.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'amendement est
adopté.
Mme LeBlanc-Bantey: Une autre preuve d'ouverture d'esprit.
M. Bisaillon: Effectivement.
Le Président (M. Paré): L'article 31, tel
qu'amendé, est adopté.
Mme LeBlanc-Bantey: L'article 34 est supprimé en fonction
de l'amendement à l'article 31. Il avait été
adopté, mais là, on le supprime. Où sont les autres
suspensions?
Le Président (M. Paré): II y avait l'article 33 qui
était en suspens.
Mme LeBlanc-Bantey: Je ne comprends pas, je l'avais...
Une voix: C'était la frivolité.
Mme LeBlanc-Bantey: D'accord. C'était la frivolité
ou la mauvaise foi.
M. Bisaillon: Quant à moi, je n'ai rien à ajouter
à l'argumentation. J'ai juste indiqué que la possibilité
de refuser d'entendre un appel pour des conditions de frivolité ou parce
que l'appel est fait de mauvaise foi, quant à moi, cela aurait dû
être pour d'autres groupes, pour des citoyens, par exemple, au moment
d'un concours de recrutement, mais que cela ne devait pas s'appliquer aux
fonctionnaires. Cela va...
Mme LeBlanc-Bantey: Je spécifie quand même que la
décision de la commission doit être rendue par écrit.
M. Bisaillon: Oui, cela ne nous protège pas. Sur division,
tout de même.
Mme LeBlanc-Bantey: Et elle doit la motiver.
M. Doyon: Mme la ministre nous dit que la Commission de la
fonction publique doit, dans ce cas, faire part de sa décision par
écrit.
Mme LeBlanc-Bantey: Et doit la motiver.
M. Doyon: Comme toutes les décisions ordinaires.
M. Bisaillon: Cela est à l'article 121.
Mme LeBlanc-Bantey: Oui, cela est à l'article 121.
M. Doyon: Adopté.
M. Bisaillon: Sur division.
Le Président (M. Paré): L'article 33 est
adopté sur division.
Mme LeBlanc-Bantey: Je crois que l'article 57 était
suspendu.
Le Président (M. Paré): Oui. On s'en va aux
articles 57 à 61.
Mme LeBlanc-Bantey: Et on a un autre amendement.
M. Bisaillon: Pour se le rappeler, on avait...
Mme LeBlanc-Bantey: Notre amendement est pour faire plaisir,
encore une fois, au député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Je ne suis pas sûr que
cela va me faire plaisir, mais, pour débuter, on peut lire
l'article 57.
Le Président (M. Paré): L'article 57 est
modifié par l'addition...
Mme LeBlanc-Bantey: II est impossible de tout à fait vous
contenter, mais cela devrait au moins vous faire plaisir un petit peu.
Le Président (M. Paré): ...à la fin de
l'article, de l'alinéa suivant: "Une personne ne peut interjeter appel
devant la Commission de la fonction publique d'une décision prise en
vertu du présent article."
M. Bisaillon: Quoi?
Mme LeBlanc-Bantey: Cela était pour spécifier que,
dans le cas des administrateurs d'État, ils n'ont pas le même
appel que d'autres fonctionnaires dans le cas d'un nouveau classement.
M. Bisaillon: Pourquoi on dit "une personne"? Si je comprends
bien, c'est un article qu'on ajoute après le texte actuel de l'article
57. Le texte actuel de l'article 57 dit: "Le gouvernement peut, sur la
recommandation du premier ministre, attribuer un classement dans un autre corps
d'emploi à un administrateur d'État.
Mme LeBlanc-Bantey: Peut-on dire "une telle personne" au lieu de
dire "une personne"?
M. Bisaillon: Pourquoi on dit: "ne peut"?
Une voix: Celui-ci.
Mme LeBlanc-Bantey: Cela est plus sexiste, j'aime mieux "une
personne".
M. Bisaillon: Oui, mais administrateur d'État, pourquoi
vous n'avez pas mis...
Mme LeBlanc-Bantey: On n'en a déjà pas beaucoup,
des administratrices d'État.
M. Bisaillon: Vous auriez pu mettre "trice" entre
parenthèses, un coup...
Mme LeBlanc-Bantey: Je sais bien, mais, sans être capable
de tout désexiser, on peut, de temps à autre, quand cela s'y
prête...
M. Bisaillon: Je parle de votre titre, Mme la ministre. Cela
s'appelle administrateurs d'État. Je suppose que, si vous aviez voulu le
féminiser, vous auriez mis "administratrices". (18 h 45)
Mme LeBlanc-Bantey: C'est-à-dire qu'on me dit que la
féminisation des textes de loi devrait se faire - comment cela
s'appelle-t-il par une loi d'ordre général. Une loi
d'interprétation, voilà! On me dit que cela se fait par la Loi
d'interprétation...
M. Bisaillon: Mais ce que je veux dire, c'est qu'une personne,
cela peut...
Mme LeBlanc-Bantey: ...et non par des lois
particulières.
M. Doyon: Je voulais simplement continuer avec: "qui" ne peut
interjeter appel devant la Commission...
M. Bisaillon: Oui, c'est cela. Mme LeBlanc-Bantey:
Merci.
Le Président (M. Paré): Donc, on s'entend pour
remplacer "une personne" par "qui"?
Mme LeBlanc-Bantey: Oui.
Le Président (M. Paré): Est-ce qu'on accepte
l'amendement corrigé à l'article 57?
M. Doyon: Oui, mais l'amendement... M. le Président...
Mme LeBlanc-Bantey: Est-ce qu'on peut consulter...
M. Doyon: ...cela cesse d'être un alinéa.
Mme LeBlanc-Bantey: ...le conseiller juridique deux secondes?
M. Gélinas: Pourquoi ne peut-on pas garder simplement
l'alinéa en remplaçant "une personne" par "celui-ci ne peut
interjeter appel devant la commission"? La dernière se
réfère à l'administrateur d'État qui a fait l'objet
d'un changement de classement.
M. Doyon: Vous pouvez le faire comme cela, cela ne me fait rien.
C'était pour empêcher la ministre de voir trop de
masculinité dans le projet de loi.
M. Bisaillon: Alors, celui-ci...
Le Président (M. Paré): Est-ce que tout le monde
est d'accord?
Mme LeBlanc-Bantey: Avec beaucoup de regret, mais je me dois
à une certaine cohérence.
M. Bisaillon: Alors, on change "une personne" par "celui-ci".
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'amendement
corrigé est adopté?
M. Bisaillon: Adopté. M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'article 57 tel
qu'amendé est adopté?
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. J'appelle
l'article 58.
Mme LeBlanc-Bantey: 58 a déjà été
adopté.
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Paré): Non, 57 à 61
étaient à revoir.
M, Bisaillon: On avait tout laissé en suspens.
Mme LeBlanc-Bantey: Ah bon! Adopté? M. Doyon:
Adopté.
M. Bisaillon: Je vous souligne que cela me... En tout cas,
adopté sur division.
Le Président (M. Paré): 58, adopté sur
division.
M. Bisaillon: Je vais expliquer pourquoi cependant, M. le
Président. 58 ou 59?
M. Doyon: 58.
M. Bisaillon: 58, adopté.
Le Président (M. Paré): 58, adopté?
M. Bisaillon: Oui.
Le Président (M. Paré): 59, adopté sur
division?
M. Bisaillon: Oui, parce qu'on prévoit l'imposition d'une
mesure disciplinaire...
Mme LeBlanc-Bantey: Vous ne voulez pas qu'on sanctionne
les...
M. Bisaillon: ...à un administrateur d'État. Le
reste de l'article va permettre à l'administrateur d'État d'avoir
un appel sur une mesure disciplinaire. Je prétends que, lorsqu'on en est
rendu à ce niveau de fonctionnement, les appels sur une mesure
disciplinaire qu'un ministre impose à son sous-ministre ne donnent pas
beaucoup de rendement. Ou le sous-ministre décide qu'il ne le prend pas
et il s'en va, ou il s'organise pour que le ministre s'en aille, mais il se
passe autre chose qu'un appel tranché par la Commission de la fonction
publique à ce niveau. Je trouve cela enfantin d'avoir prévu des
appels sur une mesure disciplinaire imposée à un administrateur
d'État.
Mme LeBlanc-Bantey: Je ne suis pas d'accord avec
l'interprétation qu'en fait le député de Sainte-Marie. Il
me paraît important, dans un cas de mesure disciplinaire, qu'un
sous-ministre puisse avoir un droit d'appel. S'il ne peut plus vivre avec son
ministre... Je comprends que, dans les faits, concrètement, dans la
réalité, cela poserait de drôles de situations dans un
même ministère, mais cela n'empêcherait pas, si le
sous-ministre devait être...
M. Bisaillon: Pourrais-je souligner à la ministre qu'on
vient de dire rétrogradation, parce que c'est cela aussi? On le dit dans
des termes gentils, mais changer pour un autre corps d'emploi, cela peut aussi
être une rétrogradation. Si ce n'est pas cela, je vous soulignerai
que c'est ce que j'avais dit au moment où l'on a suspendu cet article.
Je vous ai demandé: Qu'est-ce que vous voulez dire? C'est de la
rétrogradation? Vous m'avez dit: Oui, mais c'est dit plus gentiment et
peut-être que, dans certains cas, changer pour un autre corps d'emploi ne
sera pas perçu... Ce sera moins dur à prendre.
Mme LeBlanc-Bantey: Non, ce n'est pas nécessairement, dans
certains cas, une rétrogradation, changer de classe d'emploi. C'est la
raison pour laquelle on n'a pu retenir votre suggestion.
M. Bisaillon: Mais est-ce que cela peut l'être?
Mme LeBlanc-Bantey: Cela peut l'être.
M. Bisaillon: Bon. Cela peut l'être et, si cela
était, à l'article 57, on ne l'a pas prévu. On dit: II ne
peut pas interjeter appel. Pour une mesure disciplinaire qui pourrait
être un simple avis, une suspension d'une journée ou unecoupure de salaire d'une journée, il va avoir un appel. Bien moi, je
n'y comprends plus rien.
Je dis que, rendu dans ce genre de relations, à ce niveau de
l'administration publique, le seul appel que je maintiendrais, c'est celui du
congédiement. Pour le reste, je dis que, s'ils sont incapables de
s'entendre, c'est parce qu'ils ne peuvent plus travailler ensemble. Même
si l'on prévoyait toutes sortes de mesures d'appel, à ce niveau,
cela ne réglera rien.
M. Tremblay: C'est gentil de le garder. De toute façon,
cela ne change pas grand-
chose et cela...
M. Bisaillon: C'est bien beau être gentil, mais on fait une
loi.
M. Tremblay: Oui, oui, mais, de toute façon, il peut
arriver un cas où cela peut être utile.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est une question d'équité
aussi.
M. Bisaillon: En tout cas, vous l'appliquerez votre loi. Vous
verrez ce que cela donne un appel d'un sous-ministre à la Commission de
la fonction publique pour dire: Mon ministre m'a suspendu une journée et
je ne suis pas d'accord. Vous allez voir si cela va bien travailler
ensuite.
Mme LeBlanc-Bantey: Je doute que nous voyions souvent ce genre de
cas.
M. Bisaillon: Donc, pourquoi le met-on là?
Mme LeBlanc-Bantey: Parce que cela peut être pour autre
chose: congédiement, suspension.
M. Bisaillon: Le congédiement n'est pas une mesure
disciplinaire, c'est prévu à l'article 60.
Mme LeBlanc-Bantey: Mais cela peut être aussi une mesure
disciplinaire en vertu du code d'éthique.
M. Bisaillon: À plus forte raison, si c'est rendu
là...
Une voix: Sur division?
Une voix: Adopté?
M. Bisaillon: Quand un sous-ministre ne respecte plus le code
d'éthique...
Le Président (M. Paré): 59? M. Bisaillon:
59, sur division.
Le Président (M. Paré): 59, adopté sur
division. J'appelle l'article 60.
M. Doyon: Adopté. M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Paré): Article 60, adopté.
Article 61?
Administrateurs d'État
M. Bisaillon: J'avais déposé un amendement à
l'article 61.
Mme LeBlanc-Bantey: Quel est-il encore?
M. Bisaillon: Après les mots "sauf les articles", il
faudrait biffer "14 à 20, 23 à 25, 30, 40 à 52, 77 et
125".
Mme LeBlanc-Bantey: Cela me fait de la peine de ne pas faire
plaisir au député de Sainte-Marie, mais je suis contre son
amendement.
M. Bisaillon: Je voudrais simplement préciser, M. le
Président, afin qu'on sache exactement ce contre quoi la ministre vient
de voter, que l'article 61 prévoit que les dispositions des autres
chapitres de la loi s'appliquent aux administrateurs d'État, sauf un
certain nombre d'articles. Or, dans les articles qu'on enlève à
l'application pour les administrateurs d'État, il y a les articles 14
à 20. Les articles 14 à 20, c'est toute la section probation et
permanence. Pourrais-je humblement vous souligner, M. le Président, et
en même temps souligner à la ministre que, dans le cas d'un cadre
intermédiaire, on a d'abord exigé un stage de probation lorsqu'il
est entré dans la fonction publique comme fonctionnaire, qu'on lui en
impose un deuxième alors qu'il a passé un concours de promotion
et qu'il a été suffisamment bon pour être retenu, et on lui
impose, malgré cela, un deuxième stage de probation? On voudrait
tout à coup les enlever aux administrateurs d'État et, dès
leur nomination, ils obtiennent une sécurité d'emploi à
une fonction que des cadres n'obtiennent pas, puisqu'on leur impose un autre
stage de probation. Je trouve cela disproportionné. C'est une section de
la loi qui vise à entourer, à protéger et à couvrir
d'ouate des gens qui dans le fond n'en ont pas besoin à ce point.
C'était là le sens de mon amendement. La ministre
considère qu'on n'a pas besoin de probation pour des administrateurs
d'État, mais qu'on en a besoin de deux dans le cas des cadres. Allons-y
gaiement. Ce sera sa loi. C'est elle qui décide de protéger ces
gens à ce point. Je trouve cela abusif.
Je voudrais vous indiquer aussi qu'en ajoutant l'article 125, on vise
à éviter cette espèce d'autre appel. Je vous souligne que,
dans le cas des administrateurs d'État, on a prévu des appels
réguliers devant la Commission de la fonction publique pour les mesures
disciplinaires, pour le congédiement et qu'en plus de cela, on va leur
donner la possibilité, si on laisse l'article 125, d'avoir le recours
sur d'autres matières par un autre comité d'arbitrage
prévu par règlement du gouvernement. Je trouve qu'encore une
fois, c'est beaucoup plus que ce qu'on permet à bien des gens dans la
fonction publique.
Mme LeBlanc-Bantey: Remarquez que
l'article 125 ne s'applique pas qu'aux administrateurs
d'État.
M. Bisaillon: Oui, mais je voulais que l'article 125 ne
s'applique pas. Autrement dit, mon amendement visait à enlever "14
à 20" dans le texte actuel, pour qu'ils soient couverts par le stage de
probation et à ajouter l'article 125 pour qu'ils ne soient pas couverts
par un autre appel additionnel prévu au comité, prévu
à l'article 125.
Mme LeBlanc-Bantey: Quant au deuxième amendement, on n'a
pas d'objection. Ajoutons l'article 125.
M. Bisaillon: Procédons par étapes. On ajoute
l'article 125, Mme la ministre?
Mme LeBlanc-Bantey: Voilà.
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'amendement
dans le but d'ajouter l'article 125 est adopté?
M. Bisaillon: Adopté, M. le Président. M. Doyon:
Adopté.
M. Bisaillon: Je propose un amendement, à savoir biffer
"14 à 20" à l'article 61.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Louis-Hébert.
M. Doyon: Concernant l'amendement qui est proposé. De
toute façon, dans le texte, tel qu'on l'a actuellement et avec la
nouvelle numérotation qu'on a faite tout à l'heure des articles,
je remarque que l'article 13, si je me souviens bien, est devenu l'article 16.
Si on laisse "14 à 20", on exempte les administrateurs d'État des
règles de discipline et d'éthique. Je porte à l'attention
de la ministre que, si on veut que les sous-ministres et les administrateurs
d'État soient soumis aux règles de discipline et
d'éthique...
Mme LeBlanc-Bantey: Très certainement.
M. Doyon: ...il faudrait qu'on le dise autrement. Il faudrait
probablement les nommer les uns à la suite des autres, mais il faudrait
sauter par dessus l'article 16 en tout cas. Quant au fond de l'amendement, je
pense que les administrateurs d'État jouissent actuellement d'une
situation spéciale et privilégiée. Qu'on leur accorde un
surcroît de protection, cela ne m'apparaît pas très utile,
je ne vois pas trop de raisons. En fait, je n'ai pas une opinion très
claire là-dessus. Je suis le député de Sainte-Marie
jusqu'à un certain point, mais je n'en ferai pas une question de
principe. Je ne sais pas comment la ministre veut régler cela.
Mme LeBlanc-Bantey: Écoutez, j'ai eu l'occasion d'en
discuter quand le député de Sainte-Marie a déposé
son amendement. Cet article ne vise pas du tout à donner un
surcroît de protection aux administrateurs d'État, mais vise
surtout à contrer certains problèmes de recrutement qu'il peut y
avoir et qu'il y a actuellement avec certains sous-ministres. Je ne
prétendrai pas que nos sous-ministres font pitié ou qu'ils sont
sous-payés, mais il reste que, dans certains cas, il est difficile
d'aller recruter des cadres dans le secteur privé parce qu'on sait que,
tant au gouvernement fédéral, entre autres, que dans le secteur
privé, certains postes du niveau de nos postes de sous-ministres sont
beaucoup plus rémunérés que dans notre fonction publique.
Il s'agissait de prévoir certaines situations où un cadre
pourrait, par exemple, accepter de devenir sous-ministre à
l'intérieur du gouvernement, mais, à six mois d'une
élection, il refuserait d'accepter le poste en sachant qu'un
gouvernement qui succéderait à un autre pourrait être
très méfiant à son endroit, parce que, effectivement, il
aurait été engagé sous le gouvernement
précédent.
Il s'agissait donc de garantir à ces gens qui accepteraient un
poste dans la fonction publique comme administrateur d'État une certaine
sécurité d'emploi ou une sécurité d'emploi
certaine, je le concède. Par ailleurs, je vous souligne que l'article 60
pourrait permettre à un gouvernement de congédier un
administrateur d'État pour une cause juste et suffisante. Contrairement
à ce qui existe dans le cas des autres fonctionnaires, où il
s'agit seulement de permettre un congédiement d'une telle façon
par des mesures disciplinaires, dans le cas d'un administrateur d'État,
nous pourrions aussi le faire pour des raisons administratives.
Il y a aussi l'article qui prévoit ce que le député
de Sainte-Marie a appelé la rétrogradation, ce qui fait que les
administrateurs d'État sont les seuls dans la fonction publique qui
n'auront pas de recours dans le cas d'une telle rétrogradation. Il
m'apparaît que nous ne donnons pas des protections indues aux
administrateurs d'État. Dans ce cas comme dans d'autres, nous avons
tenté de donner le plus d'équité possible et, en
même temps, de vivre avec la réalité qui est, entre autres,
chez les sous-ministres, une certaine difficulté de recrutement pour
certains postes.
M. Bisaillon: Je ne veux pas prolonger le débat, M. le
Président. Je veux juste souligner que les difficultés de
recrutement sont reconnues au niveau des administrateurs d'État, mais ne
l'étaient pas tantôt quand on parlait des attachés
politiques. Avant on
devenait attaché politique pour devenir sous-ministre;
maintenant, on deviendra sous-ministre pour devenir attaché politique.
Alors, le vote sur l'amendement?
Le Président (M. Paré): Avant d'appeler le vote,
est-ce qu'il faut faire la correction apportée par le
député de Louis-Hébert et retirer l'article 16?
Mme LeBlanc-Bantey: On est en train de travailler à la
numérotation. On pourrait peut-être voter sur l'amendement pendant
qu'ils font cela.
Le Président (M. Paré): Donc, l'amendement serait
le retrait de l'article 16?
M. Bisaillon: Non, M. le Président, vous avez
déjà un amendement qui dit: "14 à 20", peu importe ce
qu'on va faire avec l'article 16...
Le Président (M. Paré): Ah! d'accord. L'article 125
est déjà adopté.
M. Bisaillon: ..."14 à 20", la section Probation.
Le Président (M. Paré): D'accord. Le second
amendement qui est de biffer "14 à 20", celui-là est
rejeté.
Mme LeBlanc-Bantey: Moi, je... M. Bisaillon: Sur
division.
Le Président (M. Paré): L'article 61
amendé...
M. Doyon: Un instant.
M. Bisaillon: Sous réserve de la correction qu'on
s'apprête à faire.
M. Doyon: Sur l'amendement proposé par le
député de Sainte-Marie, je suis d'accord. Je voterais pour.
M. Bisaillon: Donc, c'est rejeté sur division.
Mme LeBlanc-Bantey: Y en a-t-il d'autres qui sont suspendus? 126?
(19 heures)
Le Président (M. Paré): Donc, nous allons relire
l'article 61 tel qu'amendé: "Dans la mesure où elles sont
conciliables avec le présent chapitre, les dispositions des autres
chapitres s'appliquent aux administrateurs d'État sauf les articles 13
à 15, 17 à 20, 22.1 à 26, 40 à 52, 77 et 125."
M. Bisaillon: Adopté sur division.
Le Président (M. Paré): L'article 61 est
adopté sur division.
Mme LeBlanc-Bantey: L'article 78?
Le Président (M. Paré): Oui, c'est l'article
78.
Mme LeBlanc-Bantey: Est-ce que c'est encore un de vos
amendements?
M. Bisaillon: L'avez-vous accepté? Mme LeBlanc-Bantey:
Non.
M. Bisaillon: Vous ne voulez pas que l'accès à
l'égalité soit.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est-à-dire que... M. Bisaillon:
Dommage!
Mme LeBlanc-Bantey: Ce que je peux vous dire, c'est que votre
suggestion est excellente. Je peux, au nom du gouvernement, prendre
l'engagement que cela devrait se faire l'an prochain, mais, par ailleurs, je ne
pense pas, comme je l'avais déjà dit, qu'il soit pertinent
d'organiser les travaux de l'Assemblée nationale à partir de ma
loi.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 78 est
adopté. Nous sommes rendus à l'article 127.
Sanctions M. Bisaillon: Déjà?
Mme LeBlanc-Bantey: On avait fait des bouts de chemin à
travers tous ces demi-lunchs.
M. Bisaillon: Vous êtes sûre qu'on n'en oublie
pas?
Le Président (M. Paré): D'après les notes
que j'ai ici, non.
M. Doyon: J'ai peur que le député de Sainte-Marie
perde une raison de vivre, M. le Président, aussitôt que la loi
sera adoptée.
M. Bisaillon: Vous avez bien raison. M. Doyon: Cela
m'inquiète.
M. Bisaillon: Vous allez voir qu'on va s'en trouver.
Le Président (M. Paré): À l'article 127, il
y a un changement. L'article 127 est remplacé par le suivant: "Toute
personne qui commet une manoeuvre frauduleuse ou incite
une personne à commettre une manoeuvre frauduleuse à
l'occasion d'un concours de promotion ou de recrutement, d'un examen de
changement de grade ou de la constitution d'une réserve de candidatures,
commet une infraction et est passible, en plus des frais, d'une amende de 500 $
à 2000 $. "Une personne qui est reconnue coupable ou qui s'avoue
coupable d'une telle infraction cesse d'être admissible à tout
concours ou examen pour une période de deux ans; si cette personne est
un fonctionnaire, elle est passible d'une mesure disciplinaire."
M. Doyon: M. le Président.
Mme LeBlanc-Bantey: L'ajout est à partir du point-virgule.
Je me demande si ce n'était pas à la suite d'une de vos...
M. Bisaillon: C'était une recommandation que l'on avait
faite.
M. Doyon: Cela se retrouvait dans divers mémoires que l'on
avait reçus, Mme la ministre. J'avais eu l'occasion, lors de
l'étude de cet article, de faire état qu'il y aurait
peut-être lieu de parler, au-delà de la commission de la manoeuvre
frauduleuse...
Mme LeBlanc-Bantey: On a ajouté "ou qui incite".
D'ailleurs, il y a un autre amendement...
M. Doyon: Mme la ministre, si vous me laissiez finir, vous
verriez que ce n'est pas ce que je voulais dire.
Mme LeBlanc-Bantey: Excusez-moi! Parce que, des fois, vous vous
trompez.
M. Doyon: Quand vous ne me laissez pas parler, je n'ai même
pas la chance de me tromper.
M. Bisaillon: Le député de Louis-Hébert doit
avoir peur, lui aussi, que cela se termine trop vite!
Mme LeBlanc-Bantey: Je n'en ai pas abusé jusqu'à
maintenant. J'ai même été très patiente.
M. Doyon: Vous trouvez? La question que j'avais soulevée
à l'étude de cet article, c'était la tentative de
commettre une manoeuvre frauduleuse. C'est ce que j'avais soumis. Je ne sais si
vos conseillers juridiques ont étudié cette question ou s'ils
considèrent que la tentative est une offense incluse, comme on le fait
dans le cas du Code criminel. Il me semble que c'est la réponse qu'on
s'apprête à me donner. Il faudrait s'en assurer parce que,
évidemment, nous ne sommes pas ici en droit pénal proprement dit;
nous sommes à l'intérieur d'une loi purement administrative. Il
faudrait s'assurer que la tentative est bien couverte. C'était
l'inquiétude et la préoccupation que j'avais lors de
l'étude de cet article.
M. Gélinas: Vous me permettez? J'ai vérifié
auprès des autorités du ministère de la Justice parce
qu'à un moment donné, on avait pensé peut-être
utiliser la même expression que celle dans l'article 128: "use
d'intimidations ou de menaces" et on m'a suggéré que, pour ce
genre d'article, il serait préférable de garder l'expression
"incite une personne" à faire un acte de ce genre. En plus, il va de soi
qu'en matière pénale, comme en matière criminelle
également, la tentative est incluse.
M. Doyon: Adopté.
Mme LeBlanc-Bantey: J'allais répondre à votre
question, même si je vous ai coupé la parole.
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Paré): Est-ce que vous aviez
annoncé la correction? Non?
Mme LeBlanc-Bantey: Ah non! On avait une autre correction, je
m'excuse.
M. Bisaillon: À l'article 127? Le Président (M.
Paré): Oui.
Mme LeBlanc-Bantey: À l'article 127, on voulait ajouter,
à la toute fin de l'article: "Si cette personne est un fonctionnaire,
elle est "en outre" passible d'une mesure disciplinaire."
Le Président (M. Paré): Donc, le nouvel
article...
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Paré): ...127 est
adopté.
M. Bisaillon: Du vernis sur trois couches de peinture!
Mme LeBlanc-Bantey: Qu'est-ce que vous dites?
M. Bisaillon: Adopté.
Mme LeBlanc-Bantey: Vous avez peur que cela soit
enregistré au journal des Débats. L'article 133, je crois, est le
prochain.
Le Président (M. Paré): L'article 128.
Mme LeBlanc-Bantey: L'article 128?
Le Président (M. Paré): Les articles 128 et
129.
M. Bisaillon: Bien, on vient de...
Mme LeBlanc-Bantey: Ah oui! c'est vrai.
M. Bisaillon: II me semble qu'on les avait adoptés.
Mme LeBlanc-Bantey: On maintient l'article 128.
Le Président (M. Paré): Non. Les articles 128 et
129 avaient aussi été mis en suspens, en même temps que
l'article 127.
M. Bisaillon: Vous avez raison, on attendait le texte de
l'article 127.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Paré): Donc, l'article 128 est
adopté. Est-ce que l'article 129 est adopté?
M. Doyon: Adopté. M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Paré): Donc, nous sommes rendus
à l'article 133.
Mme LeBlanc-Bantey: L'article 133, c'était la modification
à la Loi sur l'Assemblée nationale pour répondre à
la demande du président et du Bureau de l'Assemblée nationale.
Nous avons une suggestion à cet égard. Est-ce que tout le monde
l'a vue?
Une voix: Oui.
Mme LeBlanc-Bantey: Est-ce que cela convient et est ce que vous
aviez demandé?
M. Doyon: Je n'ai pas cela. L'article 133 et aussi le 133.1.
M. Bisaillon: Moi non plus, je n'ai pas le texte de l'article
133.
M. Doyon: On l'avait au début, excusez. M. Bisaillon:
D'accord, je l'ai.
Mme LeBlanc-Bantey: Cet article reproduit ce que le
président de l'Assemblée nationale nous avait donné comme
texte.
M. Doyon: Intégralement?
Mme LeBlanc-Bantey: Intégralement.
M. Bisaillon: Oui.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est cela, intégralement.
M. Bisaillon: Je vais vérifier. Alors, avec les
mêmes réserves que celles que j'expliquais l'autre jour, M. le
Président, pas sur le fond, mais sur la procédure, ou sur
l'utilisation de la Loi sur la fonction publique pour ce faire, je suis
d'accord, compte tenu des circonstances, pour l'adopter.
M. Doyon: Sur ces articles-là, je ne voudrais pas
recommencer la démonstration que j'ai faite à la dernière
séance, alors qu'il me semblait essentiel qu'il y ait quelque chose qui
apparaisse dans le projet de loi, non parce que c'était le moyen
idéal de faire ce genre d'amendement à la Loi sur
l'Assemblée nationale, mais parce qu'on n'en avait pas d'autre dans le
moment, et que le fait de s'abstenir d'adopter ce genre d'amendement
équivalait à mettre en péril tout ce qui pouvait permettre
l'amorce de la réforme parlementaire. Alors, dans les circonstances, et
sans reprendre l'argumentation que j'ai déjà faite, je me
déclare d'accord avec les amendements.
Le Président (M. Paré): Donc, le nouvel article 133
est adopté?
M. Bisaillon: Adopté.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté.
M. Bisaillon: L'article qu'on avait laissé en suspens, M.
le Président, qui supprimait le Conseil du trésor...
Une voix: II en reste un.
Le Président (M. Paré): Oui. C'est resté en
suspens.
M. Tremblay: Oui...
M. Doyon: Oui, cela risque de rester en suspens.
M. Bisaillon: Oui, cela va rester en suspens. On a tout fait.
M. Doyon: L'article 133.1?
Mme LeBlanc-Bantey: C'est fini. C'est une motion...
Le Président (M. Paré): Donc, pour les articles,
c'est complet.
M. Bisaillon: Avant de procéder, M. le Président,
à la motion qu'on fait toujours,
habituellement, pour la renumérotation, est-ce que je pourrais me
permettre de souligner à la ministre qu'elle nous avait promis des
réponses sur deux questions en fin de commission et qu'on est
arrivé en fin de commission, on approche de la fin?
La première question concernait le Syndicat des conseillers en
gestion du personnel du gouvernement du Québec. Est-ce qu'on a des
réponses à leur sujet concernant leurs conditions de travail?
Est-ce que, enfin, le Conseil du trésor a débloqué?
Mme LeBlanc-Bantey: Je dois vous dire très
honnêtement, M. le député de Sainte-Marie, que cela devait
passer aujourd'hui au Conseil du trésor. Aux dernières nouvelles,
il n'y avait pas de problème, tout devait se régler.
M. Bisaillon: Est-ce que la ministre pourrait, ce soir, s'engager
à nous fournir la réponse à l'Assemblée nationale
demain?
Mme LeBlanc-Bantey: Oui, M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: La deuxième question, Mme la ministre,
concerne un sujet que vous avez annoncé au moment de la deuxième
lecture; on avait convenu d'en discuter ici, en fin de commission, et cela
correspond aussi à une suggestion que je faisais quant à la mise
en application du projet de loi 51, qui deviendra la loi 51
éventuellement. Est-ce que vous avez les réponses à ce
sujet?
Mandat du comité de surveillance
Mme LeBlanc-Bantey: Je pourrais effectivement vous souligner que
nous avons déterminé la composition du comité de
surveillance de l'implantation de la Loi sur la fonction publique. Nous avons
aussi défini un mandat que j'aimerais vous soumettre. Le mandat de ce
comité serait de surveiller la mise en oeuvre de la Loi sur la fonction
publique quant au respect de ses objectifs et en aviser le Conseil des
ministres lorsqu'il le juge à propos; deuxièmement, de faire
rapport au Conseil des ministres de l'état d'avancement de
l'implantation de la loi et, le cas échéant, de formuler toute
recommandation pertinente au terme de ce mandat. La composition ressemble
beaucoup -je pense que cela devrait vous agréer - à ce que vous
nous aviez suggéré dans l'ensemble.
Nous suggérons que siègent à ce comité deux
membres de l'Assemblée nationale, le secrétaire du Conseil du
trésor, le président de l'Office des ressources humaines, un
sous-ministre, un dirigeant d'organisme, un représentant du Conseil
exécutif et deux membres du personnel d'encadrement, au sens de
l'article 38 du projet de loi 51, dont un membre des cadres supérieurs
et un membre du personnel de direction. La durée du mandat de ce
comité serait d'un an.
Le Président (M. Paré): Cela répond à
votre question, M. le député de Sainte-Marie?
M. Bisaillon: Quant à moi, cela satisfait quasi totalement
à la demande que j'avais formulée à la ministre.
Évidemment, je trouve que le mandat est un peu restreint, sauf qu'il y a
le pouvoir de recommandation qui permettra quand même d'élargir et
d'aller voir ce qui est conséquent avec la Loi sur la fonction publique
et les autres morceaux qu'on doit raccrocher à la Loi sur la fonction
publique. Cela me semble suffisant dans les circonstances.
M. Doyon: Mme la ministre, en ce qui concerne la composition
proprement dite du comité de surveillance, je vois que les cadres, tout
le personnel de direction supérieure, sont très bien
représentés. Par contre, je ne vois nulle part des
représentants d'une grande partie des membres de la fonction publique et
qui sont pourtant touchés de très près par cette nouvelle
Loi sur la fonction publique. Je pense évidemment aux fonctionnaires
eux-mêmes, aux membres du Syndicat des fonctionnaires provinciaux du
Québec ainsi qu'aux membres du Syndicat de professionnels qui ne
semblent pas avoir voix au chapitre. Je me demande si c'est volontaire. Je
comprends que la composition ne doit pas être trop large et qu'on ne doit
pas avoir trop de membres, mais, si on doit faire une évaluation
véritable, objective et qui aura une certaine crédibilité,
il serait peut-être désirable que des gens, qui vont être
touchés par le genre de recommandations et d'évaluations qu'on
fera de la mise en application de la loi, puissent donner leur idée et
faire valoir leur point de vue.
Mme LeBlanc-Bantey: La raison de l'absence des organisations
syndicales s'explique par le fait qu'un des premiers principes visés
dans le projet de loi concerne le concept de l'imputabilité par rapport
à la délégation. Tout cela vise en premier lieu les
gestionnaires, bien sûr. Je pense d'ailleurs que le député
de Sainte-Marie n'avait pas cru bon non plus de recommander qu'à ce
stade-ci les organisations syndicales siègent au comité. Je ne
sais pas si, dans son esprit, il avait d'autres raisons.
M. Bisaillon: Effectivement, je ne l'avais pas prévu,
d'une part, parce que cette demande quant à l'implantation de la loi et
à la surveillance de ce qui va se passer autour de la Loi sur la
fonction publique provenait de façon plus spécifique des cadres;
deuxièmement, parce qu'on parle
beaucoup plus de structures et d'autres morceaux qu'il faut regarder et,
troisièmement, parce que je pense qu'il n'y a rien dans le mandat qui
interdit aux personnes qui travaillent à un comité d'implantation
de chercher les renseignements là où ils se trouvent et d'aller
consulter les organismes qui auront à vivre cela concrètement. De
la même façon, quand la commission spéciale a fait ses
travaux, il n'y avait rien qui nous obligeait à aller consulter les
syndicats, ce qu'on a pourtant fait à plusieurs reprises.
M. Doyon: Une dernière question. Est-ce que ce
comité, aussi bien dans sa composition que dans son mandat, a fait
l'objet d'un décret du Conseil des ministres ou est-ce tout simplement
une décision de la ministre?
Mme LeBlanc-Bantey: Une décision de la ministre. Il n'y a
pas actuellement de décret du Conseil des ministres, mais mes
collègues impliqués et consultés étaient d'accord.
(19 h 15)
M. Bisaillon: La question du député de
Louis-Hébert est intéressante. Est-ce que cela fera
éventuellement l'objet d'un décret? Il me semble que ce serait
important que cela fasse l'objet d'un décret du Conseil des ministres
puisque c'est à cet organisme que le comité va devoir faire
rapport.
Mme LeBlanc-Bantey: En principe, oui, cela devra faire l'objet
d'un décret du Conseil des ministres. J'avoue que cela a plutôt
été un oubli qu'autre chose jusqu'à maintenant.
Le Président (M. Paré): Cela répond aux
questions? Est-ce que la motion de renumérotation du projet de loi en
fonction des modifications qui ont été apportées est
adoptée?
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Paré): Est-ce que le titre du
projet de loi est adopté?
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Paré): Est-ce que les chapitres,
sections et sous-sections du projet de loi sont adoptés?
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Paré): Est-ce que le projet de loi
dans son ensemble, Loi sur la fonction publique, est adopté?
M. Doyon: Adopté tel qu'amendé.
Le Président (M. Paré): Adopté tel
qu'amendé. Est-ce qu'il y a des commentaires avant qu'on ajourne la
séance?
Conclusions Mme Denise LeBlanc-Bantey
Mme LeBlanc-Bantey: J'aimerais remercier mes collègues
pour leur excellente collaboration et je pense que, depuis le tout début
de la discussion sur le projet de loi, qui visait, entre autres, à
créer une commission bipartite pour regarder cela et tenter de nous
faire des recommandations, nous avons innové en termes d'implication des
parlementaires. Je pense que c'est un exemple qui a été
très utile pour toute la discussion qui s'est faite autour de la
réforme parlementaire. Je crois que nous avons encore fourni l'exemple
à ceux qui ont suivi nos débats - bien sûr, ils
n'étaient pas légion parce qu'une loi sur la fonction publique,
c'est toujours technique et, malheureusement, à tort, beaucoup de gens
ne se sentent pas concernés par ce genre de dossier - qu'il était
possible de travailler une loi le plus sérieusement possible et qu'une
commission parlementaire peut aussi fonctionner - parce que je crois que cela a
été le ces - indépendamment des options politiques et des
partis, dans une sérénité certaine avec un seul objectif,
celui d'améliorer le texte de loi que vous aviez devant vous. Dans ce
sens, je tiens à souligner que j'ai été enchantée
de la participation de mes collègues.
Vous comprendrez, par ailleurs, que je ferai une mention toute
spéciale du député de Sainte-Marie qui a
été, bien sûr, le président de cette commission
bipartite pour qui la Loi sur la fonction publique n'est peut-être pas
tout à fait le bébé qu'il aurait voulu, mais c'est
certainement un bébé dont il peut, sur certains points,
revendiquer une grande partie de la paternité. Encore une fois, je
voudrais, très honnêtement et très chaleureusement,
féliciter mon collègue. Je pense qu'il a, du tout début du
processus jusqu'à ce soir, fait preuve de ce que j'appellerais un
véritable rôle de parlementaire qui donne à sa mission de
législateur beaucoup d'honnêteté, beaucoup d'emphase et, en
même temps, beaucoup de sérieux.
C'est avec, je ne le cache pas, une certaine émotion que je sens
qu'on en arrive presque au bout du processus et j'ai été
enchantée de travailler avec tous les collègues là-dessus.
J'espère que, mon Dieu! si l'avenir veut que je pilote d'autres lois,
j'aurai la chance d'avoir des parlementaires aussi aguerris - même s'ils
parlent un petit peu moins, je vais l'apprécier aussi - et aussi
sérieux. Je vous remercie.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Louis-Hébert.
M. Réjean Doyon
M. Doyon: Brièvement. Nous sommes présentement au
terme de ce qui a été un long processus qui s'est amorcé
depuis maintenant deux ans ou plus. J'ai été très
honoré de faire partie de ce bout de chemin que nous avons fait
ensemble. Les travaux se sont bien passés et j'ai l'impression que nous
avons raison d'être contents de ce qu'on a fait, de certains amendements
et de certaines discussions que nous avons eues qui, finalement, ont
porté fruit. Quand on parle de la fonction publique et de lois de la
fonction publique, c'est toujours un peu rébarbatif, cela n'excite
personne, mais, finalement, cela touche beaucoup de monde.
Alors, j'ai été très heureux de participer à
cela. J'ai eu l'occasion de fouiller plus particulièrement - même
si je n'en avais pas été membre - le rapport de la commission
spéciale de l'Assemblée nationale sur la fonction publique.
Moi-même, j'ai beaucoup appris et j'espère que les
expériences que j'ai connues en tant qu'ancien fonctionnaire, aussi bien
au gouvernement fédéral qu'au gouvernement provincial, auront pu
servir à donner une dimension pratique à cette commission.
Je suis sûr que maintenant il ne devrait pas y avoir, Mme la
ministre, d'inquiétude concernant l'adoption de cette loi avant la fin
de la session. Hormis certaines coches mal taillées,
imprévisibles, cela devrait se faire dans le temps requis, et nous
allons voir comment cela va se terminer ce soir et demain. J'espère que
tout va bien se passer et que nous n'aurons pas de problèmes ou de
pépins imprévus.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Sainte-Marie.
M. Guy Bisaillon
M. Bisaillon: M. le Président, malgré le fait qu'un
certain nombre d'articles du projet de loi aient été
adoptés sur division, il ne faudrait pas y voir un désaveu de
l'ensemble du projet. Quand on se prononce sur division, c'est parce qu'on
cherche toujours l'idéal et le meilleur des contrats. On sait que, dans
la vie, ce n'est pas toujours facile d'y arriver; ce n'est pas toujours
possible non plus, compte tenu d'un certain nombre d'autres
impératifs.
Quant à moi, je suis satisfait de voir que la conclusion qu'on
apporte avec le projet de loi 51 est un autre pas vers l'application du rapport
de la commission spéciale. Cette première commission
spéciale de l'Assemblée nationale, qui était à
l'origine une idée de la ministre de la Fonction publique, aura su
prouver que cela peut donner des résultats. Le projet de loi 51 en est
un exemple; je sais qu'il a demandé beaucoup d'énergie et
d'efforts déployés après le rapport, à
l'intérieur du ministère, et de travaux conjoints, probablement
entre le ministère de la Fonction publique et d'autres organismes
gouvernementaux. Il faudrait savoir aussi qu'il y a certaines autres
recommandations de la commission spéciale qui n'avaient pas besoin
d'être sanctionnées par une législation et qui sont
déjà en application, ce qui nous amènerait à
utiliser peut-être davantage ce processus parlementaire pour en arriver
à perfectionner les lois.
Je veux souligner que, dans le projet de loi qu'on a adopté
aujourd'hui, il y a un certain nombre de choses innovatrices dont d'autres lois
auraient avantage à s'inspirer. Je pense, entre autres, aux rapports
réguliers qu'on doit soumettre à l'Assemblée nationale,
à l'évaluation constante qu'on doit faire de la loi.
C'est donc avec beaucoup de satisfaction que j'ai participé
à ces travaux et j'espère que, maintenant, on pourra être
amené à étudier une loi sur l'administration
financière et une loi du Vérificateur général.
Le Président (M. Paré): Merci aux membres de la
commission. Je rappellerais au rapporteur de faire rapport à
l'Assemblée nationale dans les plus brefs délais.
La commission ayant rempli le mandat qui lui était confié
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 19 h 23)