Journal des débats de la Commission des finances publiques
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mardi 26 novembre 2024
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Vol. 47 N° 60
Étude détaillée du projet de loi n° 80, Loi concernant la mise en œuvre de certaines dispositions du discours sur le budget du 12 mars 2024 et modifiant d’autres dispositions
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15 h (version non révisée)
(Quinze heures vingt-huit minutes)
Le Président (M. Simard) : Bien.
Chers amis, bienvenue à toutes et à tous. Je constate que nous avons quorum.
Comme vous le savez, la commission est aujourd'hui réunie afin d'entreprendre l'étude
détaillée du projet de loi no 80, Loi concernant la mise en œuvre de
certaines dispositions du discours sur le budget du 12 mars 2024 et
modifiant d'autres dispositions. M. le secrétaire, bonjour. Y aurait-il des
remplacements aujourd'hui?
Le Secrétaire : Non, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, comme le veut notre tradition, nous allons d'abord débuter par des
remarques préliminaires. Et sans plus tarder, je cède la parole au ministre des
Finances, qui dispose de 20 minutes pour ce faire.
M. Girard (Groulx) : Oui,
merci, M. le Président. C'est toujours un plaisir d'être à la Commission des
finances publiques, reconnue pour son professionnalisme et son efficacité...
M. Girard (Groulx) : ...merci
aux députés de l'opposition qui, je sais, ont participé au briefing technique
et merci à tous les juristes qui se sont rendus disponibles. Notre objectif est
évidemment que l'ensemble des parlementaires, mais aussi les gens qui nous
écoutent, comprennent bien ce qu'on fait, ce qu'on vote. Et je pense qu'on a
plusieurs mesures intéressantes aujourd'hui qui découlent du budget du
12 mars 2024.
Alors, avant d'entrer dans le vif du
sujet, je tiens à saluer tous mes collègues qui participent, bien oui, ça,
c'est déjà fait. O.K. Alors, c'est un omnibus budgétaire. Alors, il y a
quelques éléments qui ne sont pas reliés au budget, parce qu'un omnibus nous
permet d'aider certains collègues qui n'ont pas de projet de loi présentement.
Et bref, on a quelques mesures additionnelles qui ne sont pas reliées au
budget, mais qui seront dans l'omnibus budgétaire. Et soyez certains qu'on va
bien les expliquer. Il y en a une qui concernera Santé Québec, lorsque les
amendements seront divulgués, puis il y en a une autre qui concerne le salaire
des députés, notamment. Alors, tout ça sera particulièrement intéressant.
• (15 h 30) •
Sans entrer dans tous les détails, je peux
vous dire que ce projet de loi permettra notamment de prévoir des mesures
supplémentaires afin d'assurer le versement ponctuel des pensions alimentaires
auxquelles ont droit les enfants et les parents gardiens, qui leur permettent
de subvenir à leurs besoins, de soutenir les aînés en situation d'invalidité en
éliminant la réduction de la rente de retraite pour les personnes âgées de
65 ans et plus. C'était la mesure phare du budget, M. le Président, une
mesure très, très bien accueillie. Bien, je vais m'arrêter là, ce n'est pas...
je pense, ce n'est pas mon rôle d'encenser mes propres mesures, mais on peut
dire que celle-là a été très, très bien accueillie. De répondre à une
problématique touchant à Retraite Québec en modifiant la définition de conjoint
de fait dans le régime des rentes du Québec afin d'accélérer le traitement des
demandes de conjoint survivant. C'est technique, mais important, M. le
Président. De mettre en place la rente viagère à paiement variable, RVPV, une
mesure demandée par les intervenants du milieu de retraite... de la retraite,
qui constitue une option intermédiaire entre la rente individuelle d'un
assureur et les retraits faits directement d'un compte d'épargne. De verser au
Fonds des générations une partie des surplus accumulés dans le Fonds
d'information sur le territoire du ministère des Ressources naturelles et des
Forêts afin de réduire la dette brute du Québec. De lutter plus efficacité...
plus efficacement contre le blanchiment d'argent et l'évasion fiscale en
identifiant et en encadrant les guichets automatiques de cryptoactifs.
Difficile d'être contre ça, M. le Président. Et de soutenir le secteur de la
restauration, des bars en élargissant... l'admissibilité à la compensation
financière pour la transition vers l'environnement infonuagique, MEV-WEB.
Alors, voilà, M. le Président, pour le
résumé du projet de loi n° 80. Nous avons beaucoup de travail devant nous
afin d'examiner les nombreux sujets qu'il contient, mais je peux vous assurer
que j'aborde cette étude avec ouverture et enthousiasme. Il y avait des
rédacteurs de discours qui étaient lyriques, M. le Président. Je suis convaincu
que nos échanges seront constructifs et qu'ils permettront d'en arriver
rapidement à un projet final satisfaisant pour tous les membres de cette
commission qui saura répondre aux besoins des Québécoises et des Québécois.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous, M. le ministre. Je cède maintenant la parole au porte-parole officiel
de l'opposition officielle, M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Ça fait pas
mal officiel.
Le Président (M. Simard) : Ah!
pas mal, c'est officiel.
M. Beauchemin : Merci, M. le
Président. Merci à tous d'être ici et de se rendre disponible pour nos
questions et commentaires. Bien, d'entrée de jeu, vous ne serez pas surpris,
évidemment, nous, on n'a pas été pour le budget. Puis je veux juste expliquer
deux aspects de la chose, qui sont relativement importants, il faut se rappeler
qu'il n'y a pas eu, une proposition qu'on avait déjà mise, donc, sur table,
mention d'avoir un directeur parlementaire du budget. Ça n'a pas été abordé, ça
n'a pas été modifié, ça n'avait pas été quelque chose qui a été considéré,
malheureusement. Ça fait que, pour nous, ça, ça a été une déception, je vous
dirais. Puis, évidemment, quand on en arrive avec des chiffres de cette
ampleur, on est certain que, bon, c'est historique comme comme déficit, c'est
historique comme situation pour le Québec. On aurait souhaité, puis je pense
que la majorité des...
15 h 30 (version non révisée)
M. Beauchemin : ...la
majorité des Québécois aurait souhaité d'avoir un plan de retour à l'équilibre
budgétaire déjà quasiment préparé à l'avance. Étant donné qu'on est au courant
du chiffre, étant donné qu'on voit ce qui s'en vient durant l'année, ça fait qu'on
aurait apprécié, de la part du gouvernement, d'avoir un plan de match à cet
effet.
Je sais que le ministre veut le déposer,
ce fameux plan, rendu au mois de mars, ou en tout cas j'espère que ça tombe en
mars 2025. Alors, à ce moment-là, on pourra juger l'arbre à ses fruits. Mais
pour le moment, on a quand même passé un an sans l'avoir puis on a été déçus de
ne pas l'avoir lors du dépôt du budget. Donc, c'est ça. Alors, on va quand même
passer au travers de l'exercice, on va avoir des bonnes questions, on l'espère,
des précisions qu'on va avoir de besoin d'avoir des réponses vraiment précises
pour tous. Et puis, quand ça sera le temps d'arriver aux items que vous avez
mentionnés, M. le ministre, à savoir ce qui s'ajoute dans le format omnibus,
bien évidemment, on prendra un petit peu plus de temps juste pour clarifier ça
pour tous, pour être certain, là, que les gens qui nous écoutent comprennent
les ramifications de ces ajouts. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous, cher collègue. D'autres collègues souhaitent prendre la parole? Sans
quoi, nous allons procéder aux motions préliminaires. Y aura-t-il des motions
préliminaires que l'un d'entre vous souhaite déposer? Sans quoi, nous allons,
sans plus tarder, procéder à l'étude détaillée. Mais avant, j'aurais besoin de
deux consentements de votre part. Le premier, que nous puissions étudier ce
projet de loi selon le plan de travail déposé par le ministre, ce qu'on appelle
communément notre feuille de bingo. Consentement à cet effet?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Simard) : Consentement.
Et consentement afin que nous puissions voter, adopter en bloc, selon les
sujets abordés, nos articles. Y a-t-il y a consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Simard) : Consentement.
Alors, M. le ministre, à vous pour l'étude de l'article 1.
M. Girard (Groulx) : Oui. Et
pour ce premier bloc, en fait, je suis accompagné de Virginie Guilbert...
Gilbert? Guilbert-Couture, qui est une légiste chez Retraite Québec. Voilà.
Alors, on vous appelle Me Guilbert Couture. Voilà.
Alors j'y vais avec le... on est... alors,
le premier bloc concerne des mesures en matière de retraite. Je l'ai mentionné,
c'est dans la deuxième partie qu'on va aborder la question du soutien aux aînés
en situation d'invalidité. Mais là, on va parler de l'article 1 qui...
bloc I, Mesures en matière de retraite, et là on y va avec la définition de
conjoint de fait qui concerne l'article 1 du projet de loi.
Alors, la modification proposée : L'article 1
du projet de loi modifie la définition de conjoint de fait que prévoit la Loi
sur le régime de rentes du Québec pour tenir compte de la représentation
publique afin de simplifier le traitement des demandes de rente de conjoint
survivant. L'ajout de ce critère harmonise la définition de conjoint de fait
prévue au Régime de rentes du Québec, à celle des régimes de retraite du
secteur public.
J'aurais peut-être une information
supplémentaire, que ce changement permettrait d'accélérer le traitement des
demandes de près de 4000 personnes par année. Et avec le consentement de
mes collègues. M. le Président, je demanderais à Mme Guilbert-Couture... Me
Guilbert-Couture, de nous expliquer la nécessité de ce changement. Est-ce qu'il
y a...
Le Président (M. Simard) : Tout
à fait.
M. Girard (Groulx) : Est-ce
qu'ils ne doivent pas consentir à ce qu'elle...
Le Président (M. Simard) : Moi,
je comprenais qu'il y avait consentement, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Alors,
vous vous présentez et vous nous expliquez ça en vos termes.
Le Président (M. Simard) : Alors,
tout à fait. Chère maître, vous avez déjà été présentée, mais néanmoins, là,
pour les fins de nos travaux et pour le bénéfice de ceux qui nous écoutent,
pourriez-vous vous représenter en vos titres et fonctions, s'il vous plaît?
Mme Guilbert-Couture (Virginie) :
Oui. Virginie Guilbert-Couture, légiste à Retraite Québec. Donc, l'objectif
de la modification, c'est d'harmoniser la loi sur... la définition de conjoint
survivant de la Loi sur le Régime de rentes du Québec, avec celle des autres
régimes de retraite du secteur public, mais également à d'autres lois sociales
comme, par exemple, la Loi sur l'assurance automobile, la Loi sur les accidents
de travail et les maladies professionnelles. Donc, pour avoir droit à une rente
de conjoint survivant, une personne doit pouvoir démontrer qu'elle est soit
mariée civilement ou conjoint de fait avec un cotisant qui est décédé. Pour la
définition de «conjoint survivant», on n'avait pas la représentation publique
dans la définition prévue à la Loi sur le Régime de rentes...
Mme Guilbert-Couture
(Virginie) : ...le fait d'avoir cet ajout, ça va faciliter la preuve
de la... de la représentation publique et de la commune renommée qui est un
critère qui est inclus pour... dans la vie maritale en fonction de la
jurisprudence, là, qui a cours depuis plusieurs années. Donc, dès qu'une personne
va pouvoir présenter une preuve de représentation publique, que ce soit, oui,
une déclaration auprès d'un organisme public, mais ça peut être une preuve
autre, là, par exemple, la souscription à des assurances privées ou publiques,
où on indique le conjoint comme étant la personne comme étant notre conjoint,
ça va pouvoir devenir une preuve aussi qui va être reconnue comme... pour un
des critères, là, de la vie maritale qui est celui de la commune renommée qui,
autrement, doit être démontré au moyen de déclarations de témoins, ce qui était
plus lourd comme preuve à administrer pour le régime de rentes du Québec et qui
était distinct de ce qui se faisait pour les régimes de retraite du secteur
public.
M. Beauchemin : Merci...
Je pense que je comprends l'explication. Peut-être, donner peut-être un exemple
d'un cas spécifique pour que tous ceux qui nous écoutent, là, puissent mieux le
saisir, avant le changement et puis maintenant avec le changement. C'est quoi
la différence pour un cas spécifique, par exemple?
• (15 h 40) •
Mme Guilbert-Couture
(Virginie) : Bien, par exemple, des conjoints qui ne cohabiteraient
plus, par exemple, parce qu'il y en a un qui serait en résidence ou en CHSLD
puis l'autre conjoint est toujours à la résidence habituelle. Le critère de la
cohabitation, pour prouver la vie maritale, est plus difficile à prouver puis
il doit être soutenu par un... une preuve de la commune renommée. Donc là, il
faudrait produire des déclarations de témoins qui prouveraient la commune
renommée. Mais avec la modification, la personne aurait juste à, par exemple,
démontrer qu'ils ont fait une déclaration conjointe auprès de Revenu Québec
pour faciliter la preuve de leur vie conjointe.
Une voix : ...
Mme Guilbert-Couture
(Virginie) : Oui. Donc...
M. Beauchemin : Y a-t-il
d'autres exemples que vous pourriez donner?
Mme Guilbert-Couture
(Virginie) : Bien, il y a beaucoup d'exemples où la cohabitation
désormais est plus fluctuante, là, dans les couples, les conjoints de fait.
Donc... Puis les cas où il y a la... le secours mutuel est plus difficile à
démontrer aussi, bien, dans ces cas-là, il faut aller prouver qu'il y a une...
Il y a comme, dans le fond, une commune renommée actuellement. Donc, dès qu'il
va y avoir des déclarations publiques, puis elles peuvent être de toute nature,
bien, dans ces cas-là, ça va faciliter vraiment le... Donc, si c'est des
conjoints qui ont une vie dans le fond commune depuis plusieurs années, mais
qui demeurent quand même à des adresses différentes, bien là, ça pourrait...
Par exemple, pour des cas de garde partagée, bien, ils pourraient quand même
avoir fait des déclarations publiques, là, de leur... de leur vie conjointe.
M. Beauchemin : O.K.
M. Girard (Groulx) : Puis
je... Juste une précision pour tout le monde, là. Qu'est-ce que vous entendez
par représentation publique, là?
Mme Guilbert-Couture
(Virginie) : Bien, ça... Ça va être vraiment l'ensemble des faits et
des circonstances, là, propres à chaque dossier. Mais oui, ça peut être des
déclarations auprès d'organismes publics, mais ça peut être aussi l'émission
d'une carte de crédit à titre de conjoint. Ça va être une déclaration auprès de
l'employeur, auprès d'assureurs, dans un centre hospitalier. Donc, ce n'est pas
juste auprès d'organismes publics, puis c'est, dans le fond, toute déclaration
publique, là. Donc ça peut prendre différentes formes. On n'exige pas que ça
soit la déclaration d'impôt conjointe, là, pour rencontrer ce critère.
M. Beauchemin : J'ai
juste une petite question. Ça peut... C'est hypothétique peut-être, là, mais
dans un contexte où est-ce que, par exemple, deux personnes ne sont pas un
couple, mais auraient-elles un avantage quelconque à faire une déclaration
d'impôt commune, par exemple, sans être vraiment conjoints? Puis est-ce qu'il y
aurait un avantage quelconque qui serait tiré là-dedans? Est-ce que ça, ça
accélère un peu le...
Mme Guilbert-Couture
(Virginie) : Ça facilite la preuve.
M. Beauchemin : Oui.
Mme Guilbert-Couture
(Virginie) : Mais évidemment, là, s'il y avait des fausses
déclarations, là, on... En fait, on, je veux dire, on en tendrait compte, là,
mais...
M. Beauchemin : On n'est
pas à la... Oui.
Mme Guilbert-Couture
(Virginie) : Mais il faut quand même qu'il y ait une... On demande
trois ans aussi de vie conjointe, là. Donc, honnêtement, l'avantage, oui, là,
c'est l'accès à la rente de conjoint survivant, mais c'est l'ensemble des
circonstances. C'est que ça ne sera pas un seul fait qui va être pris en
compte.
M. Beauchemin : Bien,
c'est parce que je fais juste penser justement à des personnes qui peuvent être
rendues à un certain âge, mais ils n'ont jamais eu de vie commune. Ils ont
encore quelques années devant eux, ils le font en bonne entente entre eux, mais,
tu sais, chacun reste dans sa chambre. C'est-tu quelque chose qui pourrait être
possible, ça, où on accélère... on accélère encore cette possibilité en
agissant comme ça? Je me pose la question, là.
Mme Guilbert-Couture
(Virginie) : Ça, je pense que ça va faciliter la preuve, oui, dans ces
circonstances-là. Ce qu'il faut savoir, c'est que c'est une rente de conjoint
survivant. Donc, c'est l'accès à cette rente-là ou le non-accès à cette
rente-là. Il n'y a pas de succession qui est... qui serait lésée...
Mme Guilbert-Couture (Virginie) : ...par
l'accès à cette rente de conjoint survivant là. Mais c'est l'ensemble des
faits, ça fait qu'il va y avoir aussi la cohabitation avec les nouveaux
critères de la jurisprudence, là. Ce n'est pas nécessairement d'habiter à la
même adresse toujours qui va être pris en ligne de compte, puis le secours
mutuel aussi qui doit être démontré. Donc, ces critères-là, ils demeurent. Puis
il va y avoir la représentation publique au surplus.
M. Beauchemin : Je pense que
pour les personnes peut-être plus jeunes, ça fait du sens au grand complet. Je
trouve qu'il y a peut-être place à des risques, si... quand on regarde un
certain stade de la vie plus avancé, disons, où justement il peut peut-être y
avoir des ententes qui sont totalement... pendant plusieurs années, avant même
d'être rendues à la fin, là, juste pour faciliter les revenus d'une personne
qui potentiellement pourrait... Je ne sais pas. Je fais juste... tu sais, c'est
hypothétique, mon affaire.
M. Girard (Groulx) : Juste
pour être clair, M. le Président, le fait qu'on facilite la reconnaissance de
conjoints de fait ne veut pas dire qu'on ne fait pas de vérifications pour
accorder une rente de conjoint de fait, là. Il y a quand même des critères.
M. Beauchemin : Je comprends.
Je comprends. Mais on facilite la...
M. Girard (Groulx) : On
facilite l'obtention de la rente de conjoints de fait à ceux qui, légitimement,
sont des conjoints de fait. C'est... C'est... C'est une accélération administrative.
Mais, en principe, on ne donne pas plus de rentes de conjoints de survivants
avant cette administration-là, où là on... c'est-à-dire qu'on accélère le...
Mme Guilbert-Couture (Virginie) :
Bien, c'est-à-dire qu'on va faciliter la preuve dans ces situations-là,
mais Retraite Québec conserve ses pouvoirs d'enquête. Il n'est pas exclu qu'on
aille chercher des déclarations par témoignage. Puis ça va faciliter aussi la
cohérence entre les régimes de retraite du secteur public et le régime de rentes
du Québec, qui sont tous administrés par Retraite Québec. Donc, la preuve qui
est colligée dans le cadre des régimes de retraite du secteur public pourra
servir désormais pour le Régime de rentes du Québec.
Donc, tu sais, c'est une harmonisation. Ce
n'est pas plus sévère ni moins sévère que d'autres régimes publics, ni même des
lois à caractère social, là, comme la Loi sur l'assurance automobile.
M. Beauchemin : O.K. C'est
bon. Merci.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. D'autres commentaires sur l'un ou l'autre des articles contenus dans
notre premier bloc, concernant les mesures en matière de retraite? Oui, cher
collègue.
M. Beauchemin : Bien, c'est
juste pour que je comprenne. Donc là, si moi, j'avais des questions dans
l'ensemble du bloc que je voulais poser, c'est le moment, là, maintenant, pour
le faire?
Le Président (M. Simard) : C'est
le moment, tout à fait. Dès que ça touche l'un des articles concernés.
M. Beauchemin : Mais on...
Juste... On va se...
Le Président (M. Simard) : Oui,
bien sûr, on va se roder, oui, oui.
M. Girard (Groulx) : Là...
parce que, là, vous avez utilisé le pluriel, mais, en fait, pour cette
section-là, il n'y avait qu'un article, l'article 1. Et là ma question,
c'est : Est-ce qu'on vote l'article 1 et, par exemple, on passe au soutien
aux aînés, ou maintenant on discute du soutien aux aînés, ensuite, des rentes
viagères, puis on va voter tout le bloc?
Le Président (M. Simard) : C'est
ça. Donc, dans le fond, nous allons poursuivre nos discussions sur le soutien
aux aînés et ensuite les rentes viagères.
M. Girard (Groulx) : O.K.
Alors, on aurait terminé la discussion sur...
Le Président (M. Simard) : Oui,
puis on vote en bloc à la fin.
M. Girard (Groulx) : Puis on
s'en va sur le soutien aux aînés.
Le Président (M. Simard) : Tout
à fait.
M. Girard (Groulx) : Mais
est-ce que vous voulez intervenir avant?
M. Beauchemin : Moi, je
m'étais préparé une liste de questions, O.K., pour le bloc 1, j'essaie juste de
trouver le meilleur moment approprié pour... Là, on va avoir parlé d'un sujet,
mais il y en a plusieurs autres. Donc, quand on va parler du soutien aux aînés,
c'est un des autres sujets que j'ai.
Le Président (M. Simard) : Oui.
Nous l'amorçons en ce moment, les articles 2 à 13.
M. Beauchemin : C'est ça. Ça
fait que, donc, je pourrai peut-être aussi questionner... Dans le fond, ce que
j'ai, c'est que je vais avoir aussi des questions qui n'auront pas été abordées
dans l'ordre de ce qu'on fait comme sujets.
Le Président (M. Simard) : Ce
n'est pas grave.
M. Beauchemin : O.K.,
parfait. Ça fait que celui-là... je pourrai, disons, aborder tout ça à la fin
de notre discussion sur les rentes viagères.
Le Président (M. Simard) : Tout
à fait. Tant que ça rentre dans le temps qui vous est imparti, puis vous en
avez beaucoup.
M. Beauchemin : D'accord. Je
vais, M. le Président, essayer de respecter mon temps.
M. Girard (Groulx) : On
est... alors, on poursuivrait toujours dans le...
Le Président (M. Simard) : 2
à 13.
M. Girard (Groulx) : ...bloc
1, mais là on se dirigerait... les articles 2 à 13, qui concernent le soutien
aux aînés en situation d'invalidité.
Le Président (M. Simard) : C'est
ça.
M. Girard (Groulx) : Et c'est
la même juriste. Parce que, là, on va changer de juriste pour la troisième
partie, puis il est possible que ces questions concernent une autre juriste,
mais on pourra utiliser l'ensemble de nos ressources, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Bien,
M. le ministre, c'est tout à votre honneur, parce qu'effectivement ça demande
une rotation de personnel, parce qu'on a trois équipes différentes aujourd'hui.
Donc, merci du... comment dire, de l'attention que vous portez à votre
personnel.
M. Girard (Groulx) : Parfait.
Merci. Alors là, je vais parler du...
M. Girard (Groulx) : ...aux
aînés en situation d'invalidité, les articles 2 à 13 du projet de loi.
Modifications proposées. Il est proposé de modifier la Loi sur le régime de
rentes du Québec afin, principalement, d'éliminer, à compter du 1er janvier
2025, la réduction de la rente de retraite pour les personnes âgées de 65 ans ou
plus ayant bénéficié de la rente d'invalidité entre 60 et 65 ans ou étant
admissibles à celle-ci au cours de cette période;
2° de protéger la prestation des
bénéficiaires d'une rente d'invalidité de 60 à 64 ans afin de s'assurer qu'ils
obtiennent un montant total au moins aussi élevé que celui qu'ils obtenaient
avant le versement de leurs rentes de retraite.
J'aimerais apporter des commentaires
additionnels, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Je
vous en prie, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : D'abord,
il faut savoir qu'en 1996 le régime de rentes du Québec était en grande
difficulté financière, et le gouvernement de l'époque a pris des décisions
extrêmement difficiles, notamment couper l'indexation des rentes, augmenter les
cotisations et réduire les rentes des aînés en situation d'invalidité.
• (15 h 50) •
Cette disposition qui devait être prise
dans le contexte de 1996 a toujours été contestée, et nous avions posé un
premier geste. Il y avait une pénalité, je sursimplifie, qui était de l'ordre
de 36 % pour les aînés en situation d'invalidité, c'est-à-dire qu'on
présumait qu'ils avaient pris leur retraite à 60 ans et donc ils avaient la
pénalité pour la rente prise... la retraite prise plus tôt, et on avait fait un
premier geste, du tiers, et les... il y avait toujours des demandes. Il y a
d'ailleurs un dossier qui était... qui est toujours, sur certains aspects,
devant les tribunaux. Et puis, au dernier budget, nous avons fait le dernier
mouvement, c'est-à-dire qu'on a éliminé la pénalité totalement, donc... on
avait fait le tiers du 36% de manière prospective, c'est-à-dire, pour les
rentes futures. Alors, ça, M. le Président, ça touche environ 77 000 personnes
de 65 ans et plus. Et, par ailleurs, il y a 23 000 personnes additionnelles
âgées de 60 à 64 ans qui en profiteront au cours des prochaines années.
J'invite les... j'invite nous tous à
comprendre que le contexte de 1996 n'est pas celui de 2024. Néanmoins, nous
sommes très fiers d'avoir corrigé cette disposition.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous, M. le ministre. M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Merci
beaucoup, M. le Président. Juste pour que je comprenne, là, il y a un programme
transitoire, là, pour accompagner les personnes de 60 ans qui ne sont plus en
mesure de travailler, mais pour qui retirer la rente n'est pas optimal. Est-ce
que ça, ça a été discuté, ce que vous présentez?
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que vous parlez du deuxième point, là, de protéger la prestation du
bénéficiaire d'une rente d'invalidité de... afin de s'assurer qu'ils obtiennent
un montant total au moins aussi élevé que celui qu'ils obtenaient avant le
versement de leur rente de retraite?
M. Beauchemin : À partir de
60 ans, oui.
M. Girard (Groulx) : Oui. Ça,
c'est en raison des différentiels de taux d'indexation, n'est-ce pas? C'est
assez technique. Je pense que maître va nous expliquer ça.
Le Président (M. Simard) : ...maître.
M. Girard (Groulx) : C'est
très technique, on est dans des différentiels de taux d'indexation, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : Me
Guilbert-Couture.
Mme Guilbert-Couture (Virginie) :
Bien, en fait, depuis 2024, le 1er janvier, une personne qui fait une
demande, là... qui reçoit une rente d'invalidité à partir de 60 ans... donc,
une personne, là, qui aurait 59 ans, lorsqu'elle a atteint 60 ans, sa rente
d'invalidité, il y a une partie qui n'est plus payable à partir de 60 ans, et
elle est remplacée par la rente de retraite.
Avec la forte indexation, au cours des
dernières années, qui était, donc, très forte par rapport au taux de croissance
des salaires, ce que ça faisait...
Mme Guilbert-Couture (Virginie) : ...en
sorte, là... puis ce n'était pas quelque chose qu'on avait anticipé, là, les
taux d'indexation très élevés, là, de 2022-2023, ça faisait en sorte, là, que
la rente de retraite qui était payable puis qui est basée sur les salaires,
dans le fond, gagnés au cours de la vie n'était pas... ne permettait pas de
compenser le montant de réduction de la rente d'invalidité. Donc, ce qu'on
vient faire avec cette mesure-là, c'est qu'on vient s'assurer que la personne
ne reçoit pas moins que ce qu'elle recevait à 59 ans.
M. Beauchemin : Donc, elle ne
reçoit pas moins. O.K.
Mme Guilbert-Couture (Virginie) :
Pas moins.
M. Girard (Groulx) : C'est
que le taux d'indexation des rentes du RRQ et le taux d'indexation de la rente
d'invalidité, ce n'est pas le même. Et là nous, évidemment, l'ensemble de ce
qu'on fait, c'est pour bonifier les rentes. Et dans ce cas particulier, il
pouvait y avoir des situations où la rente aurait baissée, ce qui était
évidemment contre-intuitif avec ce qu'on voulait faire et on corrige pour ça.
Ça, c'est pour la période 60-64 ans, et non jusqu'à 65.
Mme Guilbert-Couture (Virginie) :
Bien, peut-être que, pour l'aspect vraiment technique, peut-être que nos
actuaires pourraient répondre.
M. Girard (Groulx) : Si vous
voulez, on peut faire venir un actuaire aussi.
M. Beauchemin : On est
correct.
M. Girard (Groulx) : L'idée
c'est vraiment de protéger la rente et qu'aucune personne en situation
d'invalidité ne subisse une diminution de ses versements globaux, alors que
l'intuition... l'intention était une augmentation.
M. Beauchemin : O.K. Donc, le
gouvernement, donc, hausse depuis... dès le 1ᵉʳ janvier, là, donc depuis
le 1ᵉʳ janvier 2024, l'âge maximal d'admissibilité à la rente de retraite du
RRQ à 75 ans. On est couvert là-dessus, n'est-ce pas?
M. Girard (Groulx) : 72.
M. Beauchemin : C'est ça, 72.
M. Girard (Groulx) : C'est
peut-être que je n'ai pas compris votre question.
M. Beauchemin : Excusez.
Nous, on avait demandé qu'elle aille jusqu'à 75 ans. Vous l'avez fait à
72 ans. Le différentiel, ça représentait combien?
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oh! ça,
c'est... Est-ce qu'on a un actuaire de Retraite Québec qui pourrait aller
parler de ça?
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : Alors,
on va suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 15 h 56)
(Reprise à 15 h 59)
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le ministre, nous sommes de retour, à vous la parole.
M. Girard (Groulx) : Bien. Je
suis accompagné de plusieurs sous-ministres associés du ministère des Finances,
et puis on a aussi des...
M. Girard (Groulx) : ...les
experts de Retraite Québec et, en fait, pour répondre généralement à votre
question, on a très peu de travailleurs de plus de 72 ans au Québec. Et il
n'est pas estimé qu'il est dans leur intérêt de retarder leur RRQ, de 72 à 75,
étant donné l'espérance de vie. Bref, c'est un calcul actuariel.
Alors, la raison qu'on a choisi 72 et non
75, ce n'est pas une raison monétaire pour le régime, c'est... En fait, c'était
plutôt neutre pour le régime, mais ça concerne très peu de personnes et ce
n'était pas à leur avantage... Ce ne serait pas à leur avantage de retarder
leur RRQ, même s'ils continuaient à travailler.
Le Président (M. Simard) : Cher
collègue.
• (16 heures) •
M. Beauchemin : Bien, je
comprends ce que le ministre dit. La question que je me pose, c'est juste, bon,
quelqu'un qui a 72 ans, qui est en forme, qui veut continuer à travailler peut
continuer à travailler, mais là il n'y aura plus cette contribution
additionnelle ou cette valeur ajoutée là, au fond, qui ne sera pas représentée
dans sa rente si lui décide ou elle décide de ne pas, justement, en profiter
maintenant, à partir de l'âge de 72 ans.
M. Girard (Groulx) : Mais il
peut... il pourrait, supposons qu'on aurait souhaité... Supposons qu'on
l'aurait déplacé à 75 ans, vous avez raison qu'il aurait pu cotiser trois ans
de plus. Mais, d'un point de vue actuariel, ce n'est pas à son avantage étant
donné le nombre de vies espérées que cette personne-là vivra après 75 ans. Le
gain de rente, le gain de rente de cotiser trois ans de plus par rapport à
recevoir trois ans moins de rentes.
M. Beauchemin : Je comprends,
mais on s'entend, entre nous, M. le ministre, que ça, ce que ça veut dire,
c'est qu'on est en train de dire : Bon, tu vas vivre jusqu'à la moyenne
des Québécois ou des Québécoises, et c'est pour ça que ce n'est peut-être pas optimal
pour toi, mais si quelqu'un se sent en pleine forme, il pense qu'il va vivre
jusqu'à 95 ans, de ne pas lui avoir permis de pouvoir continuer à contribuer...
C'est une question personnelle.
M. Girard (Groulx) : Mais on
l'a déplacé à 72, je pense qu'on pourra discuter, avec l'évolution de la
société, du nombre de travailleurs, de l'espérance de vie, lors de la prochaine
consultation publique, s'il serait justifié de passer de 72 à 75 ans.
M. Beauchemin : On fera ça,
rendu là.
M. Girard (Groulx) : C'est un
rendez-vous, M. le Président...
Le Président (M. Simard) : Bien
noté.
M. Girard (Groulx) : ...prochaines
consultations publiques.
Le Président (M. Simard) : Y
a-t-il d'autres commentaires sur les articles 2 à 13? Sans quoi nous pourrions
poursuivre avec l'étude des articles 14 à 62. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui. Et,
M. le Président, nous allons changer de juristes. Alors, est-ce qu'on fait
ça...
Le Président (M. Simard) : Oui,
on pourrait faire une courte pause, le temps que....
M. Girard (Groulx) : ...élégamment,
après avoir fait une pause. Voilà.
Le Président (M. Simard) : Oui,
tout à fait. Alors, nous suspendons temporairement.
(Suspension de la séance à 16 h 02)
(Reprise à 16 h 03)
Le Président (M. Simard) : Bien.
Alors, la rotation de la première équipe est complétée. M. le ministre, à vous
la parole.
M. Girard (Groulx) : Oui, M.
le Président. Là, vous n'ordonniez pas les équipes en termes de qualité, là,
vous faisiez juste un ordre chronologique. D'accord. Merci.
Rentes viagères à paiements variables.
Article... 14, excusez-moi, articles 14 à 62. Mise en contexte. La possibilité
de mettre en place...
16 h (version non révisée)
M. Girard (Groulx) : ...un
fonds de rentes viagères à paiements variables dans un régime de retraite
comportant des dispositions à cotisations déterminées et dans un Régime
volontaire d'épargne retraite, un RVER, a été prévu dans la Loi sur les régimes
complémentaires de retraite et la Loi sur les régimes volontaires d'épargne
retraite. Des adaptations additionnelles à ces lois sont nécessaires afin que
la mesure puisse se concrétiser.
De plus, considérant que les RVER sont d'abord
des régimes d'accumulation d'épargne en vue de la retraite qui s'adressent à
des travailleurs, il y a lieu d'étendre leur application à tout particulier qui
souhaite y transférer, en vue d'obtenir une RVPV, une rente viagère à paiements
variables, M. le Président, des sommes accumulées au titre de régime de
retraite.
Modifications proposées. Il est proposé de
modifier la Loi sur les régimes complémentaires de retraite afin de prévoir les
dispositions nécessaires à la mise en place et à l'administration d'un fonds de
rentes viagères à paiements variables et de modifier la Loi sur les régimes
volontaires d'épargne retraite dans ce même objectif, mais aussi afin de
permettre, en plus de la cotisation à un régime volontaire d'épargne retraite,
le transfert de sommes accumulées au titre d'un régime de retraite.
Alors, il s'agit... M. le Président, si je
pouvais résumer tout ça, là, parce que c'est quand même assez complexe, et puis
on va... on va tester les qualités de vulgarisation de Maître Gobeil, mais on
complète l'intégration des rentes viagères à paiements variables à la
législation québécoise.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que vous aimeriez ajouter quelque chose tout de suite?
Une voix : Non, c'est beau.
M. Girard (Groulx) : C'est
bon.
Le Président (M. Simard) : Cher
collègue.
M. Beauchemin : Donc, j'en
profite maintenant pour y aller dans l'ensemble des questions spécifiquement
par rapport aux rentes viagères.
Le Président (M. Simard) : Allez-y,
cher collègue.
M. Girard (Groulx) : Pas de
question spécifique sur les RVPV?
M. Beauchemin : Non.
M. Girard (Groulx) : Parfait.
Allons-y.
M. Beauchemin : Donc, les
prestations de décès, pourquoi qu'elles n'ont été bonifiées puis indexées afin
de refléter l'augmentation des coûts de services funéraires?
M. Girard (Groulx) : Ah!
Parce que le... il y avait une marge de manœuvre donnée dans le régime. Comme
vous le savez, c'est un régime qui est... bénéficie... c'est un régime auquel
les travailleurs et les employeurs cotisent, et puis on a un taux d'équilibre
qui permet de s'assurer que le régime est viable à long terme, et puis on
avait... lorsqu'on a fait la consultation publique, nous avions une certaine
marge de manœuvre, et on a choisi des priorités qui n'incluaient pas celle-là.
La... de mémoire, parce que ça fait quand même un petit bout de temps, la
consultation publique, de mémoire, ce qui était proposé était extrêmement
dispendieux et consommait une grande part de la marge de manœuvre.
M. Beauchemin : Donc, de
bonifier, indexer, là, la... par rapport aux coûts des services funéraires,
tout ça, ça représentait beaucoup plus d'argent finalement, en bout de piste,
que ce qui a été offert?
M. Girard (Groulx) : Eh bien,
c'est-à-dire qu'on a consommé une part importante de la marge de manœuvre.
Aujourd'hui, en Chambre, j'ai déposé une... puisqu'on allait discuter, dans le
cadre du projet de loi n° 80, de dispositions de
retraite, j'ai donné une mise à jour de l'évaluation actuarielle du Régime des
rentes du Québec en date du 31 décembre 2021, et la marge de manœuvre
totale est de huit points de base et... bien, ce n'est pas clair, là, qu'on
veut, en tout temps, consommer l'entièreté de la marge de manœuvre, là, parce
que c'est... ça... si... Par exemple, si on n'a aucune marge de manœuvre, mais
il y a quand même une probabilité élevée qu'on serait dans une situation où on
dépasserait le coussin de prévoyance, et il faudrait augmenter les cotisations.
Or, clairement, dans le cadre des taxes sur la masse salariale au Québec et de
la compétitivité avec le Régime de pension du Canada, nous n'avons aucune
intention d'augmenter les cotisations au Régime des rentes du Québec, et donc
la... ce qui est... la prestation de décès consommerait...
M. Girard (Groulx) : ...presque
l'entièreté de la marge de manœuvre que nous n'avions pas, mais qu'on a
aujourd'hui, là. C'était... Ce qui était proposé, dans le cadre de la
consultation publique, c'était de l'ordre de sept à huit points de base que ça
coûtait.
M. Beauchemin : O.K. Puis
l'évolution de cette marge de manœuvre là? L'an passé, je me rappelle plus,
mais il me semble que le chiffre était plus bas, est-ce possible?
M. Girard (Groulx) : Mais
déposé aujourd'hui...
M. Beauchemin : C'est 7 à
8... c'est ça?
M. Girard (Groulx) : ...valeur
actuarielle révisée, huit points de base.
M. Beauchemin : O.K. Puis
l'an dernier, c'était quoi?
M. Girard (Groulx) : Bien,
avant, la marge de manœuvre au budget était de deux points de base.
M. Beauchemin : C'est ça.
M. Girard (Groulx) : Or, la
situation s'est améliorée un peu.
M. Beauchemin : Puis ça, ça
s'explique... deux facteurs, j'assume, performance des marchés boursiers puis
une baisse des taux d'intérêt?
M. Girard (Groulx) : La
baisse n'aide pas, là, ça, ça augmente la valeur présente des... valeur
présente des... du passif.
M. Beauchemin : Oui, c'est ça.
Ça fait que la baisse des taux d'intérêt, mais elle a été...
M. Girard (Groulx) : Mais il
n'y a pas tant de baisses que ça dans le long terme, là.
M. Beauchemin : Oui, c'est
ça.
M. Girard (Groulx) : Mais
toute chose étant égale, par ailleurs, une baisse de taux d'intérêt augmente la
valeur présente des passifs. Donc, c'est vraiment la performance des actifs
risqués qui a excédé la légère baisse de taux d'intérêt qui fait que la
situation s'améliore.
• (16 h 10) •
M. Beauchemin : O.K. Puis la
prévision pour l'an prochain de ça, c'est quoi?
M. Girard (Groulx) : Lorsqu'on
commence une année, on fait toujours l'hypothèse que nous allons obtenir le
rendement nécessaire à rencontrer les obligations actuarielles, là. Ça fait que
c'est un rendement de l'ordre de, de mémoire, 6.7 %. Ma décimale est
peut-être injuste, là.
M. Beauchemin : O.K.
M. Girard (Groulx) : Mais,
bref, il n'y avait pas la marge de manœuvre, il y avait, mais on a fait
d'autres choix collectivement suite à la consultation publique... et il n'est
pas... ce n'est pas une bonne pratique que de consommer l'entièreté de la marge
de manœuvre tout le temps. Donc, c'est une question qui pourra être
certainement étudiée lors de la prochaine consultation publique.
M. Beauchemin : Parfait.
Pourquoi le gouvernement, il a ajouté... n'a pas ajouté des crédits de gains
pour compenser les pertes de revenus qui découle d'une période d'invalidité ou
celle d'un enfant à charge?
M. Girard (Groulx) : Ça,
c'est... Est-ce que c'est une question qui a été discutée dans le cadre de la
consultation publique?
M. Beauchemin : Bien, c'est
une des questions que nous, nous avions posées, effectivement.
M. Girard (Groulx) : Répétez-moi
cette question-là.
M. Beauchemin : Mais pourquoi
que le gouvernement n'a pas ajouté des crédits de gains pour compenser les
pertes des revenus qui découlent d'une période d'invalidité ou celle d'un
enfant à charge? Ça fait qu'il y ait eu des ajouts, des crédits de gains, là,
O.K., puis c'était pour compenser des pertes de revenus qui découlaient.
Pourquoi que ça, c'était l'idée qu'on voulait proposer? Pourquoi que le
gouvernement n'a pas été de l'avant, faire cette compensation-là?
M. Girard (Groulx) : Mais
c'est toujours la question... Il y a toutes sortes de prestations qui
pourraient être bonifiées dans le régime des rentes, mais tout ceci doit
toujours se faire dans le cadre du grand équilibre du régime, qui est financé
par les travailleurs et les employeurs, et de la marge de manœuvre du régime.
Alors, je dirais simplement que nous avons fait d'autres choix suite. À la
consultation publique, on sait qu'il y avait plusieurs dispositions qui ont été
adoptées, qui ont consommé... qui ont consommé la marge de manœuvre. Et
puisqu'on a obtenu une marge de manœuvre supplémentaire suite à la consultation
publique on est allé avec ce qu'on considérait qui était vraiment la priorité,
c'est-à-dire les personnes en situation d'invalidité qui subissaient une
pénalité de 24 % dans le régime des rentes. Alors, suite à ça, il n'y
avait plus de marge de manœuvre pour l'ensemble des propositions. Aujourd'hui,
j'ai déposé une évaluation actuarielle qui confirme que la nouvelle marge de
manœuvre est de l'ordre de huit points de base. C'est donc dire que.
M. Girard (Groulx) : ...les
cotisations sont de 10 % et 80 % dans le régime de base et que la
cotisation d'équilibre est de 10,72 %, d'où le huit points de base de
marge de manoeuvre.
M. Beauchemin : Pourquoi le
gouvernement n'a pas augmenté le facteur d'ajustement pour les versements
anticipés des rentes?
M. Girard (Groulx) : Augmenter
le facteur d'ajustement pour les...
M. Beauchemin : Versements.
M. Girard (Groulx) : Vous
voulez dire les pénalités?
M. Beauchemin : Versements
anticipés.
M. Girard (Groulx) : Encore
une fois, marge de manœuvre du régime. Si on diminue les pénalités associées à
des versements anticipés, bien, on consomme la marge de manœuvre du régime.
M. Beauchemin : Puis ça,
est-ce que vous l'aviez comme quantifié, grosso modo, ce que ça peut....
M. Girard (Groulx) : Oui, de
mémoire dans les consultations publiques, parce qu'il y avait un débat,
notamment, là, la consultation publique. Je ne sais pas si vous vous souvenez,
mais il y avait une proposition d'amener l'âge de 60 à 62 ans qu'on a
discuté tous ensemble et qu'on a laissé tomber. Ça, c'est un des avantages des
consultations publiques. Mais les facteurs d'ajustement qui bonifient la rente
lorsque vous prenez votre rente après 65 ans ou qui la diminue lorsque
vous la prenez entre 60 et 65 ans, tout ça... Bien, si on bonifie les
rentes, on consomme de la marge de manœuvre.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires?
M. Beauchemin : On avait
proposé de lancer un genre réflexion générale sur le caractère universel de la
prestation de décès. Est-ce qu'il y avait eu... Mais on voit que ça n'a pas été
abordé ou rien de tout ça. Il y a-tu une ouverture à avoir ce genre de débat là
pour qu'on puisse adapter à la situation?
M. Girard (Groulx) : Je pense
que tout ce qui concerne la prestation de décès devrait être discuté lors de la
prochaine consultation publique et à la lumière aussi de l'évolution de ce qui
va se passer dans le régime de pensions du Canada.
M. Beauchemin : O.K.
Qu'est-ce que vous attendez pour le régime de prestations du Canada?
M. Girard (Groulx) : Qu'est-ce
que je m'attends du régime de pensions du Canada? Ça, c'est une question...
M. Beauchemin : Bien, ce que
vous voyez en termes de l'évolution du régime canadien.
M. Girard (Groulx) : Bien,
d'abord, le Québec a une position privilégiée d'observateur en ce sens que ce
n'est pas notre régime, mais qu'on vote lorsqu'ils font des changements en
vertu de la loi du régime. Est-ce que... Quelle est l'évolution de la
prestation de décès dans le régime de pension du Canada? Est-ce que j'ai
quelqu'un qui nous accompagne, qui aimerait répondre à cette question? Parce
que ce que je m'attends, ce n'est pas particulièrement permanent, ce ne serait
plus : qu'est-ce qui se passe? Oui? Non? Alors, je vais... on va suspendre
encore, je vais aller voir un de mes sous-ministres
Le Président (M. Simard) : Très
bien, absolument. Suspension, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 16 h 17)
(Reprise à 16 h 18)
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre, nous sommes de retour.
M. Girard (Groulx) : Bien,
c'est vraiment un plaisir d'être de retour, M. le Président. M. le Président,
il y a eu des discussions quant à indexer la prestation de décès et ces
dispositions-là n'ont pas été adoptées. Alors, je dirais que, présentement, il
ne se passe rien.
M. Beauchemin : Puis dernière
question, M. le Président. Je pense que j'ai une idée ça va être quoi, la
réponse. Mais nous, on avait demandé, là, que le montant de la rente après
65 ans...
M. Beauchemin : ...qui
soit avantageux, là, pour les personnes qui continuent à travailler si elles
désirent continuer, donc, à travailler. Pourquoi est-ce que ça n'a pas été la
prestation que l'individu puisse arrêter, lui, de faire à 65 ans, mais que
le gouvernement a continué, donc, à la faire, la contribution?
Une voix : L'employeur
continue.
M. Beauchemin : L'employeur,
excusez-moi, l'employeur continue.
M. Girard (Groulx) : Là,
c'est assez technique. Répétez-moi le sens de votre question.
M. Beauchemin : ...qui
veut continuer à travailler, là, après 65 ans, qu'on arrête de... Il peut
arrêter.
M. Girard (Groulx) : Il
arrêterait ses cotisations?
M. Beauchemin : Exact.
Mais on avait demandé, si c'est le cas, pourquoi l'employeur doit, lui aussi,
arrêter. Pourquoi il ne continue pas?
M. Girard (Groulx) : Ah!
Parce que c'est un régime qui est basé sur l'équilibre entre les employeurs
puis les travailleurs. Alors, si les travailleurs cotisent, les employeurs
cotisent. Si les travailleurs ne cotisent pas, les employeurs ne cotisent pas.
M. Beauchemin : Mais
dans le pot, on va s'entendre qu'il y aura juste eu le montant de la part de
l'employeur, pas celui de... Ça fait qu'il n'y aura pas de... Il n'y aura pas
de disparité, là?
• (16 h 20) •
M. Girard (Groulx) : Il
y a juste... C'est... Je cherche le terme français, là. Si je disais le terme
anglais, vous le sauriez, mais les fonds sont mélangés. Ce n'est pas le bon
terme, là. Il n'y a pas...
M. Beauchemin : Ce n'est
pas «mingled»?
M. Girard (Groulx) : C'est
le terme que j'essayais de ne pas dire, mais il n'y a pas deux fonds, là. Il
n'y a pas un fonds de travailleurs puis un fonds d'employeurs. Il y a un fonds
et il y a un actif qui va contre le passif du régime.
M. Beauchemin : O.K.
Le Président (M. Simard) : D'autres
questions concernant les articles 14 à 62 ou, plus globalement, concernant
le bloc 1? Sans quoi nous allons procéder à la mise aux voix des articles
suivants. Est-ce que l'article 1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Est-ce que les articles 2 à 13 sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Simard) : Adopté
sur division.
C'était le cas de l'article 1 aussi,
sur division?
Une voix : Oui
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Parce que je n'avais pas entendu. Désolé. Ce sera notifié.
M. Lefebvre : M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : Oui.
M. Lefebvre : Il y
aurait juste abstention au niveau des blocs.
Le Président (M. Simard) : Abstention,
pour chacun des blocs?
M. Lefebvre : Oui.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Très bien. Le secrétaire me rappelle avec, comment dire, conviction que,
pour ce faire, nous devons procéder à un vote par appel nominal. Donc, M. le
secrétaire.
Le Secrétaire : Oui, c'est
ça.
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous allons voter les articles suivants, après quoi je ferai l'appel par vote
nominal. Donc, est-ce qu'il y a des articles 1, 2 à 13, 14 à 62 sont
adoptés? M. le secrétaire, veuillez procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
Le Secrétaire : Mme Mallette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Pour.
Le Secrétaire : M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire : Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Pour.
Le Secrétaire : M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
Le Secrétaire : M. Beauchemin
(Marguerite-Bourgeoys)?
M. Beauchemin : Contre.
Le Secrétaire : M. Lefebvre
(Arthabaska)?
M. Lefebvre : Abstention.
Le Secrétaire : M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) : Abstention.
Donc, conséquemment, ces articles sont adoptés.
Et nous passons maintenant au bloc 2.
Et nous pouvons entamer nos discussions par les articles 63 et 64. Mais je
vous rappelle qu'il y aura dans ce bloc, et c'est le seul à ma connaissance, un
amendement introduisant un nouvel article. Et puisqu'il doit y avoir une
rotation d'équipe, nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 16 h 22)
(Reprise à 16 h 25)
Le Président (M. Simard) : Poursuivons.
M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Merci, M. le Président. On va passer au bloc 2.
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : À
l'ordre, s'il vous plaît, chers collègues! Merci. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Attendez. Oui...
Le Président (M. Simard) : Donc,
63 et 64.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Alors, on parle ici des mesures diverses concernant les organismes publics,
articles 63, 64, 68 à 87 et 131 à 134.1. Puis je crois qu'on aura un amendement
à la fin de ce bloc.
Le Président (M. Simard) : Oui.
M. Girard (Groulx) : Mandat
de l'Institut de la statistique du Québec, articles 63 et 64 du projet de loi.
Mise en contexte...
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : Bon.
Excusez-moi, M. le ministre, de vous interrompre. Chers collègues, j'en appelle
à votre collaboration, s'il vous plaît. J'ai de la misère en entendre le
ministre. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Le
gouvernement a mis en place, en 2022, un processus simplifié d'accès à des
données désignées des organismes publics à des fins de recherche, en conférant
à l'Institut de la statistique du Québec le mandat de les communiquer aux
chercheurs liés à un organisme public. Or, les données actuellement désignées
ne peuvent être utilisées par l'ISQ que dans certains cas prévus dans la Loi
sur l'Institut de la statistique du Québec.
Modifications proposées. Il est proposé de
modifier la Loi sur l'Institut de la statistique du Québec afin de permettre à
l'ISQ d'utiliser les renseignements désignés à des fins de recherche pour la
réalisation de certains mandats prévus par sa loi constitutive, soit la mise à
jour du bilan démographique du Québec et l'accomplissement de travaux
concernant le développement durable, la situation et l'évolution du français au
Québec, ainsi que la rémunération globale de certains salariés, M. le
Président.
Alors, si je résume, on veut permettre à
l'Institut de la statistique du Québec d'utiliser les données qu'ils ont en
main pour les chercheurs d'organismes publics, qu'ils puissent eux-mêmes les
utiliser. C'est définitivement dans la nature du mandat, de la mission de
l'institution.
Le Président (M. Simard) : Alors,
cher collègue de Marguerite-Bourgeoys, auriez-vous des commentaires?
M. Beauchemin : Merci, M. le
Président. M. le ministre, est-ce qu'un chercheur affilié à une entreprise
privée pourrait avoir accès à ces données?
M. Girard (Groulx) : Non. On
parle d'organismes publics, universités, centres hospitaliers, chercheurs du
gouvernement. Alors, réponse courte : Non.
M. Beauchemin : O.K. Puis,
même si les données, soit... puis là je vais peut-être avoir deux essais pour
prononcer ce terme...
M. Girard (Groulx) : Anonymisées,
oui.
M. Beauchemin : ...ça.
M. Girard (Groulx) : Non, ils
n'ont pas accès. Ils n'ont pas accès aux données administratives du
gouvernement du Québec.
M. Beauchemin : Donc, il n'y
a aucune compagnie pharmaceutique qui va recevoir ces données-là.
M. Girard (Groulx) : Non. Pas
ici. Il peut y avoir... des compagnies pharmaceutiques peuvent avoir accès à
des données cliniques dans le cadre d'ententes avec des centres de recherche
hospitaliers, mais ce n'est pas dans le mandat de l'Institut de la statistique
du Québec, ça ne fait pas partie des données administratives, on parle, là, de
données cliniques.
M. Beauchemin : O.K.. Puis
sous l'ancienne gouverne, au ministre de l'Économie, on semblait vouloir aller
de l'avant, cependant, avec cette idée-là...
M. Beauchemin : ...ça a-tu
changé à l'intérieur, maintenant, de... avec la nouvelle gouverne?
M. Girard (Groulx) : L'accès
aux données de santé, c'est un sujet qui est sensible, je vous suggérerais de
référer vos questions au ministre de la Santé, mais ce n'est pas du tout
l'objet de ce qu'on discute dans le bloc 2.
M. Beauchemin : O.K.
M. Girard (Groulx) : Mais il
n'y a pas de... il n'y a pas de nouvelle... À votre question, là : Est-ce
qu'il y a des... de nouvelles orientations qui pourraient être cohérentes avec
certaines affirmations de mon ex-collègue verbomoteur? Non.
M. Beauchemin : D'accord.
Donc, vous nous confirmez, là, qu'il n'y aura aucune donnée...
M. Girard (Groulx) : C'est-à-dire
qu'il faudrait me poser une question précise puis qu'on parle au ministre de la
Santé, là, mais ce n'est pas l'objet du bloc 2.
M. Beauchemin : Je comprends.
Mais donc le gouvernement ne permettra pas, donc, la transmission, là, de
données, même s'ils sont anonymisés?
M. Girard (Groulx) : À des
fins mercantiles? Je...
M. Beauchemin : Des fins de
recherche.
M. Girard (Groulx) : Encore
une fois, je ne suis pas un spécialiste des données cliniques. Je vous réfère
aux experts qui connaissent ça.
• (16 h 30) •
M. Beauchemin : Donc,
personne à l'intérieur du ministère de la Santé, à ce que vous sachiez?
M. Girard (Groulx) : Bien,
c'est-à-dire que les données cliniques ne sont pas disponibles à l'Institut de
la statistique du Québec, c'est les données administratives qui sont
disponibles.
M. Beauchemin : O.K. Je vois
la différence. D'accord.
Le Président (M. Simard) : S'il
n'y a pas d'autre commentaire sur ce bloc, nous pourrions procéder à l'étude de
l'amendement introduisant l'article 134.1.
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) : Bien,
c'est ça, s'il n'y a pas d'autre commentaire.
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) : Il
va y en avoir d'autres? Très bien.
M. Girard (Groulx) : ...
Le Président (M. Simard) : O.K.
Allons-y.
M. Girard (Groulx) : Abolition
de Financement Québec, articles 68 à 83 du projet de loi.
Mise en contexte : Financement Québec
a pour mission de consentir des prêts aux organismes qui ne sont pas inclus
dans le périmètre comptable du gouvernement. En raison des différentes réformes
comptables, la clientèle de Financement Québec a largement diminué au cours des
dernières années, tout comme les prêts à long terme consentis.
Modifications proposées : Compte tenu
du faible volume d'activités de Financement Québec et de l'importante reddition
de comptes effectuée, il est proposé d'abolir Financement Québec le 31 mars
2025. Cette abolition s'accompagne du transfert des responsabilités des actifs
de Financement Québec au ministre des Finances à titre de responsable du fonds
de financement institué par la Loi sur le ministère des Finances, du transfert
des employés de Financement Québec au ministère des Finances et au ministère de
la Justice, on parle de trois employés, M. le Président, de la fin du mandat du
président-directeur général de Financement Québec et de celle du mandat des
membres de son comité de gouvernance, les mesures administratives inhérentes à
la dissolution d'un organisme public.
Le Président (M. Simard) : Cher
collègue.
M. Beauchemin : Merci, M. le
Président. Je vous regarde, là, pour avoir l'autorisation de m'exprimer.
Peut-être juste pour simplifier, pour ceux qui nous écoutent, là : C'est
quoi... C'étaient quoi, les responsabilités en tant que telles, là, de
Financement Québec?
M. Girard (Groulx) : ...ma
mise à jour et je vous amène à la section qui concerne le financement. Puis là
je vais avoir un graphique sur Financement Québec et le fonds de financement.
Et puis, si je suis rapide, je vais vous trouver ça rapidement. Alors, je m'en
vais dans la section F. J'y arrive, j'y arrive. Voilà.
Alors, à la page F25, on constate que les
programmes de Financement Québec, en 2024-2025, l'encours : 1,8 milliard,
et puis pour Financement Québec, c'est 16,5 milliards. Alors, c'était pour
faire des... du financement à long terme à des organismes en dehors du
périmètre comptable, par exemple le Musée des beaux-arts de Montréal ou les
universités à charte. Je pense, ce serait le meilleur exemple, les universités
à charte. Mais, suite à la réforme de la comptabilité des organismes publics,
maintenant, lorsqu'on finance des infrastructures d'organismes en dehors du
périmètre comptable, ça passe directement en dépenses. Donc, il y a moins
d'intérêt de faire du financement long terme...
16 h 30 (version non révisée)
M. Girard (Groulx) : ...on le
fait plutôt sous forme de subvention. Donc, l'encours de Financement Québec
graduellement diminue, tandis que le fonds de financement, lui, est toujours
bien actif. Donc, on met tout ça ensemble.
M. Beauchemin : O.K. Grosso
modo, le financement en tant que tel va se faire mais directement à l'intérieur
du ministère des Finances. C'est ça?
M. Girard (Groulx) : Bien, le
Financement Québec est un organisme du gouvernement du Québec, oui.
M. Beauchemin : Mais là,
maintenant, on le tasse de là, puis le financement qui était associé à ces
opérations rentre directement au ministère des Finances. C'est ça?
M. Girard (Groulx) : Oui,
dans la dette consolidée.
M. Beauchemin : Parfait. Puis
combien est-ce que c'est la somme qui a été transmise au fonds consolidé,
devenant... venant exactement de Financement Québec? Le chiffre que vous aviez
mentionné.
M. Girard (Groulx) : 1,5 milliard.
M. Beauchemin : 1,5 milliard,
O.K.
M. Girard (Groulx) : Oui,
mais là ce n'est pas fait encore, hein? C'est en date du...
M. Beauchemin : 31 mars?
M. Girard (Groulx) : 2025, 31 mars
2025, c'est ce qui est proposé.
M. Beauchemin : Puis est-ce
qu'il y aurait eu un autre usage potentiel qui aurait pu être envisagé pour la
structure de Financement Québec, ou pas du tout, dans... dans les autres
ramifications, là, de l'appareil gouvernemental?
M. Girard (Groulx) : Bien, c'est
sûr que c'est un peu lourd de maintenir une entité légale pour trois employés
avec des dirigeants, un conseil d'administration. C'est un peu lourd. Alors, en
termes d'efficacité gouvernementale, d'avoir un fonds à 16,5 millions,
puis un autre à 1,5, peut-être nettement plus efficace d'avoir une entité à 18 milliards.
M. Beauchemin : Mais je
comprends. Mais il n'y avait pas un tour de piste, un tour d'horizon, à savoir :
Y a-tu une utilisation quelconque qui pourrait être faite? On l'a juste... on l'a
rationalisé.
M. Girard (Groulx) : La
question qu'on s'est posée, c'est : Est-ce qu'on maintient ou on élimine?
M. Beauchemin : Il était
utilisé pour potentiellement penser à le maintenir.
M. Girard (Groulx) : C'est
que l'encours... c'est que c'est comme si on accélère le déclin, c'est-à-dire
qu'éventuellement ce fonds-là, l'encours serait tombé à zéro avec l'expiration
des prêts.
Le Président (M. Simard) : S'il
n'y a pas d'autre commentaire, nous pouvons poursuivre. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : On y va
avec la délégation de pouvoir au sein de certains ministères, articles 84 à 87
du projet de loi. Mise en contexte : la création du Centre d'acquisition
gouvernemental a entraîné l'abrogation de la Loi sur le Centre de services
partagés, incluant la disposition sur laquelle on s'appuyait pour permettre la
délégation de pouvoir un membre du personnel d'un autre ministère et organisme.
Les règles de délégation de pouvoir en matière de gestion financière
présentement en vigueur dans les lois constitutives de certains ministères ne
permettent pas de déléguer certains pouvoirs à des membres du personnel d'autres
ministères.
Modification proposée, il est proposé de
modifier la Loi sur le ministère des Finances, la Loi sur le ministère de l'Économie
et de l'Innovation et la Loi sur le ministère du Tourisme pour permettre une
telle délégation, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des commentaires?
M. Girard (Groulx) : Ça, c'est
beaucoup plus complexe en mots qu'en pratique, là.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
M. Girard (Groulx) : On parle
du gros bon sens, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : On
devrait vous embaucher comme acteur.
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Beauchemin : Est-ce que le
ministre peut nous la simplifier en termes «gros bon sens» peut-être?
M. Girard (Groulx) : C'est
quoi la question?
M. Beauchemin : Est-ce que
vous pourriez nous le simplifier en termes «gros bon sens»?
M. Girard
(Groulx) :
M.
Hudon.
Le Président (M. Simard) : Alors,
il y a consentement afin que Me Hudon, qui est un habitué de nos travaux puisse
s'adresser à nous? Consentement, maître. Néanmoins, pourriez-vous, s'il vous
plaît, vous présenter en vos titres et fonctions?
M. Hudon (Alain) : Merci, M.
le Président. Alors, Alain Hudon, légiste au ministre des Finances. Alors, je
sens que j'ai de la pression d'expliquer ça «un gros bon sens». Alors, c'est ce
qu'on appelle ici, là, dans... chaque ministère a un plan de délégation, et
habituellement les plans de délégation sont faits à l'intérieur des employés du
ministère. On parle du sous-ministre, des sous-ministres adjoints, puis là on
descend dans la pyramide dépendant des besoins. Ici, le besoin auquel on essaye
de répondre, c'est de la délégation qu'on appelle «croisée», c'est-à-dire, au
lieu de déléguer des pouvoirs à l'intérieur du ministère, on va déléguer
certains pouvoirs à des employés de d'autres ministères, et la pertinence de
cette délégation-là est plus fréquente au niveau des communications, puisque la
direction des communications relève du Conseil exécutif, alors qu'il y a un
directeur des communications dans chaque ministère et qui est rattaché au ministère
du Conseil exécutif, et également au niveau des Affaires juridiques où dans
chacun des ministères, il y a une direction des affaires juridiques, donc il y
a un directeur des affaires juridiques qui relève du ministère de la Justice.
Donc, il ne peut pas, actuellement, en l'absence d'une telle délégation
croisée, poser des actes de signature qui pourraient engager...
Une voix : ...donc je ne sais
pas si c'est assez clair.
M. Beauchemin : C'est très
clair. Très clair.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires sur cette sous-section? Sans quoi nous poursuivons. M. le
ministre.
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : Ah!
il y aurait changement d'équipe. Très bien. Alors, nous allons suspendre
temporairement.
(Suspension de la séance à 16 h 39)
(Reprise à 16 h 40)
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre, nous sommes de retour.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Abolition du Fonds des ressources informationnelles du secteur de la santé et
des services sociaux, articles 131 à 134 du projet de loi.
Mise en contexte : Le Fonds des
ressources informationnelles du secteur de la santé et des services sociaux, le
FRISSS, M. le Président, est un fonds spécial affecté au financement des
activités du ministère de la Santé et des Services sociaux relatives aux
services d'installation, d'entretien et de réparation de tout support
technologique, ainsi qu'aux services de conception, de réalisation et de
fourniture d'actifs informationnels pour les divers intervenants du secteur de
la santé et des services sociaux.
Modifications proposées : Puisque la
création de Santé Québec s'accompagne du transfert d'une proportion importante
des activités financées par le FRISSS, il est proposé de modifier la Loi sur le
ministère de la Santé et des Services sociaux afin d'abroger les dispositions
créant le FRISSS et de substituer Santé Québec au ministre de la Santé et des
Services sociaux à l'égard des activités financées par ce fonds spécial que
déterminera le gouvernement.
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Merci, M. le
Président. Donc, si je comprends bien, on fractionne les FRISSS puis on envoie
ça, en partie, là, dans chaque CIUSSS, quelque part à travers le Québec. Est-ce
que c'est à peu près ça, là, qu'on essaie de faire?
M. Girard (Groulx) : Je
dirais que non. Alors, je passerais la parole à M. Bérubé, qui va vous
expliquer ça.
Le Président (M. Simard) : Il
y a consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Simard) : Alors,
maître, auriez-vous d'abord l'amabilité de vous présenter, s'il vous plaît?
M. Bérubé (Alex) : Merci, M.
le Président. Donc, Alex Bérubé, notaire à la Direction des affaires
juridiques, santé et services sociaux. Donc, en fait, le FRISSS, le Fonds des
ressources informationnelles du secteur de la santé et des services sociaux,
contient, là, donc, du financement pour financer tout projet technologique dans
le réseau qui... peu importe qui en est responsable, là, peu importe quel
centre intégré en est responsable.
L'idée est que Santé Québec ayant
maintenant beaucoup des fonctions opérationnelles avec la loi... le p.l. 15 ou
la loi 34... La Loi sur la gouvernance du système de santé et des services
sociaux, est venu prévoir, là, donc, notamment que les aspects plus
opérationnels, comme le système informatique, projets informatiques seront
gérés par Santé Québec. Donc, on dissout tout simplement le fonds spécial et...
De manière générale, tous projets qui seront assumés, là, la responsabilité
sera assumée par Santé Québec. De manière générale, donc, peu importe quel
établissement en est responsable, c'est souvent des projets qui sont à travers
le réseau de la santé de manière globale, un système ou un outil informatique
qui sert à l'ensemble de la province. Donc, l'argent, les actifs, passifs
financiers vont être transférés à Santé Québec, donc pas nécessairement à un
centre intégré spécifique, mais à Santé Québec.
Après ça, Santé Québec, à son sein même,
aura une organisation interne, mais, juridiquement, c'est simplement qu'on
ferme un fonds spécial puis on s'assure que, s'il y a des projets qui restent
au ministère, pour x raison, les sous seront restés au ministère. Mais la
majorité des projets qui seraient transférés à Santé Québec, on s'assure de
transférer les actifs, passifs, emprunts ou financements, là, aux dits projets
ou contrats qui seraient transférés.
M. Beauchemin : Mais juste
pour que je comprenne, donc, ces activités-là qui existaient avant...
M. Girard (Groulx) : Elles
vont continuer d'exister chez Santé Québec.
M. Beauchemin : Mais elles
existaient donc dans chacun des CIUSSS à travers le Québec, c'est ça?
M. Bérubé (Alex) : En fait,
on peut se référer notamment à un article de la Loi sur les services de santé
et les services sociaux, qui prévoit... l'article 520.1.1, si je ne me trompe,
qui prévoyait la fonction du ministre de la Santé, donc du ministère, de
fournir des services technologiques au réseau de la santé. Ce qui fait que, de
manière générale, quand il y avait un besoin pour les laboratoires ou, peu
importe quel sujet, qu'on avait besoin d'un outil informatique, souvent, le
ministère....
M. Bérubé (Alex) : ...fait la
fonction de dire : Bien, je fais fait un projet, je suis un peu, entre
guillemets, là, la compagnie informatique qui va répondre aux besoins de mon
réseau. Donc, généralement, ce n'est pas nécessairement un projet juste pour
l'Estrie, c'est souvent des projets provinciaux qui servaient à tous. Puis
cette fonction-là n'est pas reprise, là, l'article 520.3.1 n'a pas été
repris dans la nouvelle loi, parce qu'essentiellement Santé Québec sera
responsable de fournir, là, des outils informatiques, ou cet aspect-là,
opérationnel, sera beaucoup plus, là, dédié à Santé Québec pour libérer le
ministère, là, c'était dans l'esprit du projet de loi qui avait été adopté.
Donc, c'est tout simplement ça. Mais ce n'est... ce ne sont pas des projets
spécifiques de région. Souvent, les établissements ont besoin de communiquer
entre eux, ont besoin de... Il y a une certaine uniformité, les besoins sont
les mêmes d'une région à l'autre, en termes informatiques souvent. Donc, voilà.
M. Beauchemin : Mais donc, si
je comprends bien, là, on enlève la responsabilité, on donne l'exemple de
Santé, là, on enlève la responsabilité au ministère de la Santé pour la donner
finalement à Santé Québec, ça fait penser à SAAQClic, par exemple. On n'est pas
dans une situation, un petit peu, où est-ce qu'on va comme institutionnaliser
la déresponsabilisation ministérielle en agissant de cette façon-là?
M. Girard (Groulx) : M. le
député, on parle de l'abolition d'un fonds, là, on ne parle pas du débat, là, à
savoir si ça centralise ou ça décentralise Santé Québec. C'est un tout autre
sujet.
M. Beauchemin : Mais, je veux
dire, le fonds, l'argent va quand même rester en action. Les activités
informatiques vont quand même rester en action. Elles vont maintenant être sous
une entité qui n'est plus le ministère de la Santé, Services sociaux, je me
trompe-tu ou...
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Non,
mais Santé Québec n'existait pas.
M. Beauchemin : Oui.
M. Girard (Groulx) : O.K. Il
y avait le ministère de la Santé, il y avait le fonds. Puis là Santé Québec
arrive, le fonds s'en va dans Santé Québec.
M. Beauchemin : Pour
l'exécution...
M. Girard (Groulx) : Poursuivre
exactement les mêmes actions que le fonds faisait.
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : Non, le
fonds, il est aboli, mais les activités, le contenu vont chez Santé Québec.
M. Beauchemin : O.K. Ça fait
qu'on l'éloigne un peu du ministre, la responsabilité, maintenant, parce que ça
se trouve à être sous une entité. On a un peu mis une couche, un peu de
distance entre le ministre et les actions, là, que le fonds avait. Je me trompe
en disant ça, M. le ministre?
M. Girard (Groulx) : Mais le
fond était déjà éloigné du ministre.
M. Lefebvre : ...
Le Président (M. Simard) : M.
le député d'Arthabaska. Je vous en prie. À vous la parole.
M. Lefebvre : M. le ministre,
la mission pour laquelle le fonds était utilisé reste la même, dans le fond,
c'est ça? Sauf qu'il s'en va sous...
M. Girard (Groulx) : Le
ministère n'aura plus d'activités technologiques, donc il n'a plus besoin du
fonds.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Autres commentaires, chers collègues? M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, auriez-vous d'autres questions concernant
l'objet 131 à 134? Non?
M. Beauchemin : ...je veux
dire, revenir juste là-dessus. On éloigne un peu. Les actions, le fonds, tout
ça reste consolidé maintenant à l'intérieur de Santé Québec, ça, je le vois,
là, c'est ce qu'on fait. Mais, par rapport à ce que c'était avant, on éloigne
du ministère, du ministre de la Santé, cette responsabilité, là, cette gestion,
cette reddition de comptes potentiels, là, parce que là, maintenant, ça va être
Santé Québec.
M. Girard (Groulx) : Mais si
c'est votre... C'est parce que j'ai de la misère à dire oui ou non, là, parce
que je pense que c'est... Vous imputez votre appréciation de Santé Québec à
l'abolition du fonds, ça fait que j'hésite à vous donner raison, là, si on
l'éloigne ou si on l'approche, mais ce que je... le but ici, c'est l'abolition
du Fonds de ressources informationnelles du secteur de la santé et des services
sociaux. Le but de la disposition.
M. Beauchemin : Dans la
structure actuelle. Puis là on le met maintenant...
M. Girard (Groulx) : Dans la
structure qui précédait... Ça existait dans la structure qui précédait l'arrivée
de Santé Québec, ce n'est plus nécessaire dans la nouvelle structure.
Maintenant, votre appréciation générale de Santé Québec pourrait faire l'objet
d'un grand...
M. Girard (Groulx) : ...débat,
je ne pense pas que l'abolition du fonds soit le vecteur principal sur lequel
nous devrions discuter de cette appréciation.
M. Beauchemin : J'entends le
ministre.
Le Président (M. Simard) : Alors,
s'il n'y a pas d'autre commentaire, nous pourrions maintenant procéder à
l'étude de l'amendement introduisant l'article 134.1. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui. On
va devoir faire une substitution de trio.
Le Président (M. Simard) : ...nous
suspendons très rapidement.
(Suspension de la séance à 16 h 49)
(Reprise à 16 h 50)
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le ministre, pour l'amendement, s'il vous plaît.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Contrat de Santé Québec, article 134.1 du projet de loi, amendement.
Mise en contexte : Santé Québec
intègre la plupart des établissements de santé et de services sociaux qui,
actuellement, constituent des entités indépendantes qui leur confèrent une
autonomie au plan contractuel. Cette intégration leur fera perdre cette
autonomie, et leurs besoins en matière de produits et services s'en trouveront
fusionnés pour devenir ceux de Santé Québec. Ce faisant, des contrats qui
actuellement peuvent être conclus de gré à gré en raison de leur valeur
inférieure au seuil d'appel d'offres devraient dorénavant faire l'objet d'un
appel d'offres public. Il est proposé d'ajouter un nouveau chapitre dans le
projet de loi n° 80, lequel propose de modifier la Loi sur la gouvernance du
système de santé et de services sociaux pour permettre à Santé Québec de
diviser ses besoins en matière de produits et services en fonction de ceux de
ses établissements, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous. Des commentaires sur cet amendement?
M. Beauchemin : Donc, grosso
modo, ce qu'on permet à Santé Québec, c'est de dire : En fonction de
chacun des établissements, je peux maintenant agir de façon très spécifique
pour un établissement, et non d'y aller... L'idée, c'était quoi? Ça aurait été
de le faire à l'échelle, de façon consolidée, du Québec en entier, c'est ça?
M. Girard (Groulx) : C'est-à-dire
que, selon la Loi sur les contrats des organismes publics, il y a une limite
selon laquelle on peut faire des contrats de gré à gré, qui, je crois, de
mémoire, est de 133 000 $...
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : ...c'est
ça, vous pouvez faire du gré à gré. Et là, avec la création de Santé Québec, la
limite de 133 000 $ passerait au niveau de Santé Québec, et donc il y
a 6 000, approximativement, contrats de gré à gré qui sont faits
présentement en bas de 133 000 $ dans les 34 CISSS et CIUSSS qui ne
pourraient plus être faits, et donc il faudrait aller en appel public parce
que... parce que la limite de 133 000 $ qui était dans chacun des
CISSS et CIUSSS serait maintenant au niveau de Santé Québec. Alors là, on la
ramène au niveau des établissements pour conserver la situation actuelle.
M. Beauchemin : O.K. Ça fait
que c'est les établissements qui pourront faire ces contrats de gré à gré,
c'est ça?
M. Girard (Groulx) : Comme
ils peuvent le... Comme ils pouvaient le faire avant la création de Santé
Québec.
M. Beauchemin : Mais il n'y a
pas... il n'y a pas un avantage pour les Québécois, les payeurs de taxes
québécois, là, les contribuables de... justement, peut-être, de se servir de
cette consolidation-là potentielle pour avoir justement des économies
d'échelle, pour faire en sorte que le contrat de gré à gré, en dollar absolu,
en arrive à une somme peut-être plus intéressante, qui ferait en sorte que, là,
maintenant, on aurait probablement plus de joueurs intéressés, là, on aurait,
donc, un appel d'offres en bonne et due forme. Je me trompe-tu quand je dis ça?
M. Girard (Groulx) : Mais
c'est-à-dire que, là, ici, on ne modifie pas la LCOP. Je pense que votre
question concerne la loi sur les contrats publics, est-ce que le seuil est le
bon seuil, etc. Nous, ici, ce qu'on veut faire, c'est de ne pas retarder des
octrois de contrats. Puis j'ai donné l'ordre de grandeur, plus de 6 000
par année qui présentement sont faits de gré à gré et qui devraient aller en
appels d'offres publics si on n'adopte pas l'amendement, l'article 134.1
du projet de loi.
M. Beauchemin : Mais, si...
Dans ces 6 000 contrats là, s'ils sont en bas de 133 000 $,
vous me dites que là, à partir de ce moment-là, Santé Québec ne pourrait pas y
aller en gré à gré? J'essaie juste de comprendre... expliquez-moi ça, là, je...
dans le gros bon sens, s'il vous plaît.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Il y aurait consentement pour que maître puisse...
Le Président (M. Simard) : ...s'adresser
à nous. Alors, auriez-vous l'amabilité d'abord, s'il vous plaît, de vous
présenter.
M. Girard (Groulx) : Clairement,
je n'ai pas réussi à expliquer, au député Marguerite-Bourgeoys, l'intuition du
statu quo.
Le Président (M. Simard) : Alors,
chère maître, on vous invite à plus d'intuition.
Mme Mathieu (Jessica) : Sans
doute. Jessica Mathieu, avocate au ministère de la Santé et des Services
sociaux. Comme le ministre l'a expliqué, effectivement, c'est le maintien d'un
statu quo, là. On veut que les établissements puissent continuer de faire du
gré à gré, mais je vous invite à regarder l'amendement. Santé Québec n'est pas
obligé. Elle pourrait décider de regrouper, par exemple, dans l'exemple que
vous donnez, regrouper ses besoins de plusieurs établissements puis faire un
appel d'offres. Elle peut toujours le faire. Ce que l'amendement lui permet,
c'est de scinder ces besoins si elle le souhaite, pour justement, peut-être,
conserver une certaine régionalisation, peut-être, de certains contrats, mais
ça ne l'empêche pas de regrouper puis de faire des appels d'offres.
M. Beauchemin : Juste pour la
gestion de ça, le personnel qui exécutait ces contrats de gré à gré, du point
de vue du ministère, reste encore dans les CIUSSS. Donc là, on leur permet de
continuer à être les personnes en charge d'exécuter ces contrats de gré à gré,
c'est ça qui est...
M. Girard (Groulx) : C'est à
dire que Santé Québec va être créé le 1ᵉʳ décembre, et là on se trouverait à
retarder... potentiellement retarder l'octroi de 6 000 contrats, là, de gré à
gré.
M. Beauchemin : O.K., je
comprends.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. D'autres commentaires sur l'amendement? Sans quoi nous allons procéder à
sa mise aux voix. Et tel que convenu préalablement avec le député d'Arthabaska,
nous allons procéder par appel nominal. M. le secrétaire, veuillez procéder, je
vous prie.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention, M. Girard, Groulx?
M. Girard (Groulx) : Pour.
Le Secrétaire : Mme Mallette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Pour.
Le Secrétaire : Mme
Abou-Khalil, Fabre?
Mme Abou-Khalil : Pour.
Le Secrétaire : M. Poulin,
Beauce-Sud?
M. Poulin : Pour.
Le Secrétaire : M.
Beauchemin, Marguerite-Bourgeoys?
M. Beauchemin : Contre.
Le Secrétaire : M. Lefebvre,
Arthabaska?
M. Lefebvre : Abstention.
Le Secrétaire : M. Simard,
Montmorency?
Le Président (M. Simard) : Abstention.
Ces articles sont donc adoptés, et nous poursuivons par l'étude du bloc III, M.
le ministre, concernant plus particulièrement l'article 65.
M. Girard (Groulx) : On va
faire une petite modification à l'alignement, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Bon.
Très bien. Suspendons... Bien, je pense qu'on n'aura même pas besoin de
suspendre...
M. Girard (Groulx) : Voilà.
Le Président (M. Simard) : ...Me
Hudon est un habitué de ce genre de mouvement.
M. Girard (Groulx) : ...on
changeait les lignes en cours de jeu.
Le Président (M. Simard) : Bien
oui. C'est ça. Alors, M. le ministre, à vous la parole.
M. Girard (Groulx) : Alors,
M. Hudon a enjambé la bande.
Le Président (M. Simard) : Voilà.
M. Girard (Groulx) : Voilà.
O.K. On passe au bloc III, M. le Président. O.K. Alors, je cherche mon bloc
III. J'y arrive. Excusez-moi. Alors on parle de mesures à caractère financier.
Article 65 à 67, 100 et 125 à 130. Virements de surplus du Fonds d'information
sur le territoire Article 65 du projet de loi.
Mise en contexte : Le Fonds
d'information sur le territoire, sous la responsabilité du ministre des
Ressources naturelles et des Forêts, regroupe notamment des activités liées à
la cartographie, à l'arpentage, au cadastre et au registre foncier, de même
qu'aux produits et services afférents. Son financement provient de la
tarification perçue pour les biens et services qu'il offre. Au cours des
dernières années, ce fonds spécial a accumulé des surplus qui excèdent ses
besoins futurs prévus. Il est proposé d'effectuer le virement d'une somme de
400 millions au Fonds des générations provenant d'une partie des surplus
cumulés du Fonds d'information sur le territoire.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des commentaires à cet effet?
M. Beauchemin : Donc, ici, on
parle du Fonds d'information sur les territoires qui va aller vers le Fonds des
générations, n'est-ce pas?
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Beauchemin : Donc,
clairement, nous, on est contents que le Fonds des générations reçoive
davantage de ça, c'est évident. Evidemment, on aurait préféré qu'il n'y ait pas
eu de ponction de par le passé dans les contributions au Fonds des générations.
Mais ma question est de savoir : Quelle ampleur sur des surplus cumulés au
Fonds de l'information sur le territoire? C'est quoi, le chiffre qu'on regarde,
là?
M. Girard (Groulx) : Me
Hudon.
Le Président (M. Simard) : Me
Hudon, je vous en prie...
M. Hudon (Alain) : ...M.
le Président. Selon les chiffres, là, au 31 décembre 2023, il y avait à la
Caisse de dépôt, en placement, là... ce fonds-là, 611 millions en transferts,
ici, quatre ans.
M. Beauchemin : O.K.
Puis quelle somme aurait été utilisée, là, annuellement, là, pour l'objet du
fonds en tant que tel?
M. Girard (Groulx) : Bien,
ce qu'on dit, c'est qu'avec les sommes qu'on laisse dans le fonds, les fonds
sont suffisants pour les obligations du fonds. Les besoins futurs priment
M. Beauchemin : Je
comprends, mais ça donne une idée de...
M. Girard (Groulx) : Des
versements annuels? Des utilisations annuelles, de l'utilisation annuelle du
fonds?
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : Alors,
Me Hudon.
• (17 heures) •
M. Hudon (Alain) : Alors,
je vois. Je suis dans les comptes publics, là, 2023-2024. Ah! l'année
financière est terminée, là, au 31 mars 2024. Puis là on dit, ici,
dépenses... J'ai des dépenses totales de 156 millions pour l'année
financière qui s'est terminée le 31 mars 2024.
M. Beauchemin : Puis les
contributions en tant que telles, ça, ce fonds-là, ça représentait quoi?
M. Hudon (Alain) : D'après
ce que je lis ici, les revenus étaient de 179 millions.
M. Beauchemin : O.K. Ça
fait qu'il y avait un ajout, là, qui s'est fait, donc, cette année-là.
M. Girard (Groulx) : Contribution
nette.
M. Beauchemin : O.K.
Puis est-ce que ça a été ça qui explique pourquoi que, là, maintenant, le fonds
est dans les alentours de 600 quelques millions? Il y a majoritairement tout le
temps eu une contribution nette?
M. Girard (Groulx) : Ce
qu'on... Ce qu'on donne comme contexte, c'est que ça fait... C'est au cours des
dernières années que les revenus ont excédé les déboursés, et donc qu'il s'est
accumulé un surplus, et que le surplus excède la marge nécessaire aux
obligations futures.
M. Beauchemin : Ça fait
que dans un contexte où est-ce que c'est positif puis que, ça, ça se stationne
dans le Fonds des générations, c'est correct?
M. Girard (Groulx) : On
réduit la dette avec ça.
M. Beauchemin : C'est
ça. Pas d'enjeu. Dans un contexte où est-ce que ça pourrait éventuellement
tourner négatif, c'est-à-dire moins de revenu qui rentre puis plus de dépense
qui est faite, là, on se trouverait, donc, à réduire le Fonds des générations.
M. Girard (Groulx) : Non.
C'est-à-dire qu'il faudrait augmenter les cotisations au Fonds d'information
sur le territoire, là. Parce que, là, le surplus...
M. Beauchemin : Donc, au
pire, ce serait neutre.
M. Girard (Groulx) : Le
surplus, il est transféré, là, il n'est plus... Il n'est plus lié au Fonds
d'information sur le territoire.
M. Beauchemin : O.K.
M. Girard (Groulx) : On
prend le 400 millions de surplus, on l'envoie au Fonds des générations.
M. Beauchemin : «One
shot».
M. Girard (Groulx) : Alors,
il n'y a plus... Il n'y a pas de retour possible, là.
M. Beauchemin : O.K. Je
comprends. O.K. C'est bon.
M. Girard (Groulx) : Alors,
puisqu'il y a un surplus, on paye la dette ou on le met contre la dette. Ça va,
M. le Président?
Le Président (M. Simard) : Moi,
quant à moi, ça me va très bien. Vous pouvez poursuivre si tant est qu'il n'y a
pas d'autre commentaire...
M. Beauchemin : Pas
d'autre commentaire là-dessus.
Le Président (M. Simard) : ...de
part et d'autre. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Alors, j'arrive, M. le Président. J'allais dire M. le député. C'était presque
pertinent vous êtes député aussi.
Le Président (M. Simard) : C'est
d'abord ce qu'on est.
M. Girard (Groulx) : Là,
on a un ajustement de l'indemnité annuelle des membres de l'Assemblée nationale
à l'article 66 et 67 du projet de loi. Mise en contexte La Loi sur les
conditions de travail et le régime de retraite des membres de l'Assemblée
nationale a été modifié le 7 juin 2023 afin de prévoir le versement pour
chaque député d'une indemnité annuelle de 131 766 $. Cette somme
représente une augmentation de près de 30 % de la rémunération de base
antérieure.
Modifications proposées. Il est proposé de
modifier cette loi pour que l'indexation annuelle équivalente à toute
augmentation du maximum de l'échelle de traitement applicable aux premiers
dirigeants, vice-présidents et membres d'un organisme du gouvernement de
niveau IV ne s'applique qu'à compter de l'exercice financier 2024‑2025.
Il est également proposé d'écarter
l'application de l'ajustement de la rémunération annuelle prévue dans cette loi
pour la période du 1ᵉʳ avril au 6 juin 2023. Alors ici, M. le
Président, si je donne...
17 h (version non révisée)
M. Girard (Groulx) : ...l'essence
de ce qui est fait, c'est qu'il y a eu un ajustement salarial des députés de
près de 30 % et qu'il a été... il est justifié de ne pas indexer le
montant l'année où il est bonifié de 30 %.
Le Président (M. Simard) : Cher
collègue.
M. Beauchemin : Pas de
commentaire.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires à cet effet? Monsieur le ministre, nous pouvons poursuivre.
M. Girard (Groulx) : Compensation
financière.... compensation financière... Je pense qu'il manque un «pour», là,
j'ai... Je vais prendre un risque, là, compensation financière pour le secteur
des restaurants et des bars. Article 100 du projet de loi.
Mise en contexte: Les exploitants d'un
établissement de restauration, y compris les bars, qui sont inscrits au fichier
de la TVQ, doivent produire la facture qu'ils remettent au client au moyen d'un
appareil appelé module d'enregistrement des ventes, le MEV. Le MEV a été conçu
pour recevoir les données relatives aux opérations commerciales enregistrées
dans une mémoire sécurisée des informations relatives aux transactions, comme
le total des ventes et le total des taxes, transmettre à une imprimante de
reçus les informations nécessaires à l'impression de la facture.
Des modifications ont été apportées à la
Loi sur la taxe de vente du Québec afin de remplacer le MEV par un MEV Web. Le
MEV Web est un environnement infonuagique qui reçoit les données de
transactions enregistrées par les systèmes d'enregistrement des ventes, les
valide et les conserve avant de les transmettre à Revenu Québec de manière
sécurisée. Cette transition technologique s'opère depuis le 1er novembre 2023,
et les exploitants des établissements de restauration visés par ces nouvelles
obligations ont jusqu'au 31 mai 2025 pour s'y conformer.
Corollairement à ces nouvelles
obligations, un programme de compensation financière a été établi et mis en
œuvre pour soutenir les exploitants d'un établissement de restauration ayant
fait l'acquisition et l'activation d'un MEV neuf après le 31 octobre 2021 et
avant la date de l'entrée en vigueur des dispositions réglementaires relatives
à la facturation obligatoire, soit avant le 1er novembre 2023.
Modifications proposées: Afin d'élargir le
programme de compensation financière relatif au secteur de la restauration, il
est proposé que les exploitants qui ont fait l'acquisition et l'activation d'un
MEV neuf soient, après le 31 octobre 2019 et avant le 1ᵉʳ novembre 2021, soit
après le 31 octobre 2023 et avant le 1er octobre 2024, soient également
admissibles à ce programme. Alors, Monsieur le Président, si je résumais: On
élargit l'admissibilité au programme.
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires à cet effet?
M. Beauchemin : En termes de
dollars, on parle de combien, approximativement?
M. Girard (Groulx) : Vous
voulez répondre à ça? Allez-y.
Le Président (M. Simard) : Alors,
monsieur, pourriez-vous... D'abord, il y a consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Simard) : Consentement.
Monsieur, pourriez-vous d'abord vous présenter?
M. Lacombe (Sylvain) : Me
Sylvain Lacombe, directeur de la rédaction des lois, Revenu Québec. Alors, le
financement, le budget initial était prévu de 1,2 million, et on prévoit, avec
l'extension, un budget supplémentaire de 1,8 million, pour un total de 3
millions possible.
M. Beauchemin : Puis
qu'est-ce qui justifie, là, cette augmentation-là de 1,8?
M. Lacombe (Sylvain) : C'est
la consultation avec les intervenants du milieu qui a amené à augmenter ou à
élargir la période de compensation des MEV, pour l'acquisition. Alors, il y a
une demande qui a été présentée à Revenu Québec en ce sens par le milieu.
Revenu Québec a consenti à cette demande-là, et les dates ont été établies en
conséquence. Donc, on passe d'un deux ans, initialement, à un peu plus de
quatre ans.
M. Beauchemin : Puis, pour ma
gouverne, un MEV, initialement, ça avait une durée de vie de combien d'années,
ça?
M. Lacombe (Sylvain) : Il y a
deux types de durée de vie. Il y a la durée de vie électronique, donc, les
composantes elles-mêmes qui ont une durée de vie. La plupart des MEV ont été
mis en service en 2010, donc, ça a débuté. Il y en a d'autres qui ont été mis
en service après. Sauf que les MEV, pour fonctionner, ont une composante qui
est un certificat de sécurité qui, lui, tombe à échéance en juin 2025. Et, à
partir de là, les MEV n'opéreront plus.
M. Beauchemin : Ok. Mais la
boîte, en tant que telle, il y avait une date d'expiration forcée, c'est ça?
M. Lacombe (Sylvain) : Pas
forcée, c'était le certificat de sécurité qui était inclus dedans.
M. Beauchemin : Puis on parle
combien de temps, le certificat, ça a duré combien de temps, ça?
M. Lacombe (Sylvain) : Mais
on peut considérer qu'il a duré près de 15 ans.
M. Beauchemin : Ok. Ça fait
que là, on en arrive à faire cette transition-là. On parle d'un montant pour le
gouvernement, un arrondissement, ce n'est pas... 1,8 million, mais, quand même,
on parle de...
M. Beauchemin : ...de faire
cette transition-là sur un horizon de combien de temps en tout et partout?
M. Lacombe (Sylvain) : En
fait, la transition, elle est prévue avant le 31 mai 2025. Donc normalement,
là, la transition des MEV...
M. Beauchemin : Pour les six
prochains mois.
M. Lacombe (Sylvain) : ...vers
la nouvelle technologie, bien, elle est... elle est en vigueur depuis 2022.
Donc, la transition depuis 2022, l'obligation est prévue, la date limite serait
le 31 mai 2025.
M. Beauchemin : Ça fait que
le 1,8... excusez, le 1,8 donc représente le coût de... pour les intervenants
de... pour les... pour les points de vente, là, de se changer à cette nouvelle
technologie-là. C'est ça?
M. Lacombe (Sylvain) : Non.
En fait, la compensation avait été établie en 2022 pour compenser les
exploitants qui avaient fait l'acquisition d'un MEV neuf et qui se sont vus
dans les années subséquentes, rapidement demander de transférer vers la
nouvelle technologie. Donc, comme ils avaient fait l'acquisition d'un MEV et
qu'on demande la transition vers le MEV Web, alors Revenu Québec a prévu le
programme de compensation pour compenser l'achat du MEV étant donné qu'il y
aura transfert à une autre technologie.
• (17 h 10) •
M. Beauchemin : O.K.
M. Lefebvre : On veut juste
élargir, dans le fond, la...
Le Président (M. Simard) : Alors,
M. le député d'Arthabaska, bon, je vous en prie.
M. Lefebvre : Excusez-moi, M.
le Président. On a juste élargi la plage des dates dans lesquelles les gens
étaient admissibles pour... pour avoir les sommes.
M. Lacombe (Sylvain) : Et se
faire une clientèle, c'est juste à peu près deux ans, un peu plus de deux ans.
M. Girard (Groulx) : Et puis
la transition, MEV Web, là, c'est... c'est une... ce n'est pas facile. On est
en contact constant avec l'industrie, puis on travaille avec eux.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires? Sans quoi, nous allons poursuivre l'étude détaillée. M. le
ministre. 125 à 128, si je ne m'abuse.
M. Girard (Groulx) : Je ne
sais pas si j'avais eu une prémonition, M. le Président, j'avais fermé mon
cahier, mais là, je vais revenir. Excusez-moi, là. Voilà, perception des droits
et taxes lors de l'apport d'un bien au Québec, articles 125 à 128 du
projet de loi.
Mise en contexte, la Loi concernant
l'impôt sur le tabac et la Loi sur la taxe de vente du Québec prévoient que
l'impôt sur le tabac, la taxe de vente du Québec, la taxe spécifique sur les
boissons alcooliques sont généralement payables à l'égard d'un bien
immédiatement après son apport par une personne, pour consommation, utilisation
Québec.
La Loi sur la Société des alcools du
Québec prévoit pour sa part que la Société des alcools du Québec peut conclure
une entente relativement à la perception de sa majoration à l'égard des
boissons alcooliques apportées au Québec d'un endroit situé hors du Canada. En
vertu de l'entente relative à la perception et au remboursement par le Canada
de certaines taxes à la consommation du Québec, ainsi que de l'Entente relative
à la perception par le Canada de la majoration sur certaines boissons
alcooliques importées conclue entre le gouvernement du Québec et le
gouvernement du Canada, lorsqu'un bien est apporté au Québec par un voyageur en
provenance de l'étranger, l'impôt sur le tabac, la taxe de vente du Québec, la
taxe spécifique sur les boissons alcooliques, la majoration établie par la SAQ
sur les boissons alcooliques qui sont généralement perçues par l'Agence des
services frontaliers du Canada dans ses bureaux de douane situés en sol
québécois.
Le gouvernement canadien envisage, dans le
cadre d'un projet pilote, d'implanter une zone de précontrôle à Cannon Corners
dans l'État de New York, aux États-Unis, en remplacement du bureau de douane
situé à Covey Hill, au Québec. La Loi sur le précontrôle prévoit notamment que
la collecte de taxes par un agent de l'Agence des services frontaliers du
Canada se fait relativement à un bien à destination du Canada, qui se trouve
dans une zone de précontrôle ou un périmètre de précontrôle, comme si ce bien
avait été importé au Canada, sans toutefois réputer le bien comme étant situé
dans une province en particulier.
Modification proposée, il est proposé de
modifier la Loi concernant l'impôt sur le tabac, la Loi sur la taxe de vente du
Québec, la Loi sur la Société des alcools du Québec, afin d'y introduire une
présomption selon laquelle un bien à destination du Québec qui se trouve dans
une zone de précontrôle ou un périmètre de précontrôle est réputé apporté au
Québec. Cette modification permettrait que l'impôt sur le tabac, la taxe de
vente du Québec, la taxe spécifique sur les boissons alcooliques ainsi que la
majoration touche les boissons alcooliques soient perçues dans une telle zone
ou un tel périmètre par l'Agence des services frontaliers du Canada.
Le Président (M. Simard) : Alors,
M. le ministre, comme il n'y a pas de commentaire, nous pouvons poursuivre par
l'étude des articles 129 et 130.
M. Girard (Groulx) : Oui, M.
le Président. Non-portabilité au rôle d'évaluation des appareils robotisés,
articles 129 et 130 du projet de loi. Mise en contexte, en vertu de la Loi
sur la fiscalité municipale, les machines, les appareils et leurs...
M. Girard (Groulx) : ...accessoire...
leur accessoire dédié à la production industrielle bénéficie d'une exemption
fiscale et ne sont pas portés au rôle d'évaluation foncière. Ceux destinés à
l'entreposage incluant la distribution ou l'expédition de produits ne
bénéficient toutefois pas de cette exemption. Il est proposé de modifier la Loi
sur la fiscalité municipale afin que les appareils robotisés utilisés pour
l'entreposage commercial, tel que défini par règlement de la ministre des Affaires
municipales, ne soient plus portés au rôle d'évaluation foncière, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des remarques? Sans quoi nous allons procéder à la mise aux voix du
bloc III. Conséquemment, les articles 65, 66 et 67, 100, 125 à 128
ainsi que 129 à 130 sont-ils adoptés? M. le secrétaire, veuillez procéder à la
mise aux voix, je vous prie.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Mallette (Huntingdon)?
Mme Mallette : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Bélanger (Orford).
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire : Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Pour.
Le Secrétaire : M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
Le Secrétaire : M. Beauchemin
(Marguerite-Bourgeoys)?
M. Beauchemin : Contre.
Le Secrétaire : M. Lefebvre
(Arthabaska)?
M. Lefebvre : Abstention.
Le Secrétaire : M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) : Abstention.
Conséquemment, ces articles sont adoptés.
Et nous poursuivons par l'étude des
mesures contenues au bloc IV. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui,
M. le Président. Quelle heure est-il, M. le Président?
Le Président (M. Simard) : 17 h 15.
M. Girard (Groulx) : Merci.
Ce n'était pas une question anodine, là, M. le Président. Bloc IV.
Le Président (M. Simard) : Vous
connaissant, je n'en doute pas.
M. Girard (Groulx) : Mesures
concernant la perception des pensions alimentaires, articles 88 à 91 et
101 à 115. Suspension du permis de conduire, articles 88 à 91 du projet de
loi. Mise en contexte : Au Québec, une pension alimentaire est, à moins
d'une extension accordée par le tribunal, versée par le débiteur alimentaire à
Revenu Québec, lequel voit au versement du montant de la pension au créancier
alimentaire.
La Loi facilitant le paiement des pensions
alimentaires prévoit plusieurs mesures permettant à Revenu Québec de recouvrer
les arrérages des débiteurs alimentaires pour que les créanciers alimentaires
puissent recevoir leur pension.
Une diminution du respect des obligations
alimentaires par les débiteurs a été constatée dans les dernières années. De
plus, la proportion des créanciers alimentaires qui reçoivent leur pension à
temps et en totalité a diminué et les sommes qui leur sont dues ne cessent
d'augmenter, M. le Président.
Modification proposée : Afin
d'assurer la régularité du versement des pensions alimentaires et le recouvrement
des arrérages dus, il est proposé de modifier la Loi facilitant le paiement des
pensions alimentaires et le Code de la sécurité routière pour y introduire une
mesure incitative pouvant amener à la suspension du permis de conduire d'un
débiteur alimentaire qui a accumulé des arrérages de pension équivalant à au
moins six mois de versement. M. le Président, cette disposition est en vigueur
dans de nombreuses autres provinces et elle s'est avérée efficace.
Le Président (M. Simard) : Des
questions quant à 88 à 91? M. le député de Marguerite-Bourgeois.
M. Beauchemin : Merci.
Merci, M. le Président. Dans les autres provinces est ce que c'est six mois
aussi?
Le Président (M. Simard) : Cher
maître, auriez-vous précision?
M. Lacombe (Sylvain) : Bien
sûr. Dans les autres provinces, on constate que c'est 3 à 4 mois ou
3 000 $ d'arrérages en moyenne.
M. Beauchemin : Ou
3 000 $ d'arrérages. Oui. D'accord. Est-ce qu'il y a eu des études
qui ont été faites, à savoir en enlevant le permis, est-ce qu'on affectait
aussi peut-être la capacité financière du débiteur?
M. Girard (Groulx) : Je
pense qu'ici, ce qui nous concerne, c'est la santé financière des créditeurs.
M. Beauchemin : Oui, je
comprends. Je voulais juste savoir est-ce qu'on a fait une étude pour
comprendre si la situation financière du débiteur était affectée par le retrait
de son permis de conduire.
M. Lacombe (Sylvain) : L'élément
est considéré. Alors, dans l'établissement de la mesure, ce qu'il faut comprendre,
c'est qu'on va prendre en considération, Revenu Québec, la capacité de payer du
débiteur. Ce n'est pas une mesure automatique, systématique qui va s'appliquer.
Il faut comprendre qu'on n'est pas en recouvrement de sommes pour le
gouvernement. Revenu Québec agit comme intermédiaire, tout simplement, pour les
créances, créancières alimentaires. Alors, lorsque toutes les mesures de
recouvrement auront été épuisées, et ce qui comprend même la suspension du
passeport, on va se retrouver devant une situation où il y aura une demande qui
sera faite, un avis qui sera envoyé au débiteur alimentaire. Le débiteur
alimentaire pourra faire des représentations à cette occasion et mentionner sa
capacité de payer. Alors, il est évident que Revenu Québec va considérer
plusieurs éléments. C'est un pouvoir discrétionnaire, évidemment, là, qui
est...
M. Lacombe (Sylvain) : ...qui
est prévu, sauf que les éléments qui seront considérés seront des raisons
humanitaires. Donc, évidemment que si le débiteur alimentaire a besoin de son
permis de conduire pour le travail. Cela laisse sous-entendre qu'il a un
travail. Donc, il y aura une discussion, à savoir s'il y a une entente de
paiement qui sera possible aussi pour des raisons humanitaires, des raisons
familiales, des raisons de proche aidant, et la capacité financière aussi qui
sera considérée. Mais, en tout temps, le débiteur alimentaire sera en mesure de
rectifier la situation et de ne pas voir son permis suspendu ou voir la levée
de la suspension effectuée.
M. Beauchemin : Pourquoi on
n'a pas mis un montant, comme vous sembliez dire, pour les autres provinces, 3
000 $ ou... Est-ce que c'est toutes les provinces qui ont une limite de 3 000
$?
M. Lacombe (Sylvain) : C'est
une moyenne, je vous dirais, là, qu'on regarde. Je n'ai pas l'étude détaillée
au complet, là. Ce qu'on voit comme tangente, c'est trois à quatre mois ou
3 000 $. Revenu Québec propose quelque chose de plus imposant,
c'est-à-dire qu'on ne se contentera pas de 3 000 $ ou de trois à quatre
mois, étant donné qu'il y a déjà une suspension de passeport prévue qui, elle,
peut intervenir après trois mois d'arrérages, ce qui fait que nous préférons
avoir six mois. Donc, ça concerne, au départ, des débiteurs alimentaires qui
auront accumulé six mois d'arrérages et plus. Donc, on est facilement au-delà
du 3 000 $.
• (17 h 20) •
M. Beauchemin : Mais on ne voulait
pas le quantifier.
M. Lacombe (Sylvain) : C'est
très difficile à quantifier en termes de valeur monétaire, parce que les
pensions ne sont pas égales pour chacun des débiteurs ou débitrices
alimentaires. Ce qui fait que de mettre un montant précis, on aurait dû, à ce
moment-là, prévoir en termes de mois ou d'années ou prévoir un montant, mais le
montant aurait mis des limitations. Comme je vous disais, comme il existe déjà
la suspension du passeport qui est prévue avec un délai trois mois.
M. Beauchemin : ...ce n'est
pas la même chose dans les autres provinces aussi?
M. Lacombe (Sylvain) : Il y a
aussi la suspension du passeport.
M. Beauchemin : D'accord. Ça
fait que les autres provinces, eux, ont quantifié un montant jusqu'à 3000, avec
les mêmes problématiques de variabilité comme vous mentionnez. Juste comprendre
pourquoi, nous, on n'a pas voulu mettre un montant. C'est les mêmes
variabilités que les autres provinces. Elles ont établi un chiffre basé sur
trois ou quatre mois...
M. Girard (Groulx) : ...une
moyenne, il y a des...
M. Beauchemin : Mais il y en
a qui vont être plus hauts, il y en a qui vont être plus bas. C'est ça.
M. Girard (Groulx) : Oui. Il
y en a qui n'en auront pas, de chiffre.
Le Président (M. Simard) : Collègue
d'Arthabaska.
M. Lefebvre : Oui. Bien, moi,
je comprends bien la différence entre le trois, quatre mois et le six mois,
moi, je pense que ça donne quand même une latitude encore plus grande. Puis le
3 000 $, il n'y a pas personne qui paie le même montant de pension. Mais
ma question était plus beaucoup plus : Est-ce qu'il serait possible de
voter sur ce bloc-là seulement, parce que j'aimerais voter en sa faveur?
Le Président (M. Simard) : Oui,
on peut arranger ça.
M. Lefebvre : Merci.
Le Président (M. Simard) : Bien,
écoutez, mais oui, c'est possible en théorie, mais ça me prend, bien sûr, le
consentement des collègues, parce que nous avions préalablement...
M. Girard (Groulx) : Vous
voulez voter ces articles-là séparément.
M. Lefebvre : Oui, s'il vous
plaît.
Le Président (M. Simard) : C'est
très bien. Est-ce qu'il y a consentement?
M. Girard (Groulx) : Consentement.
Le Président (M. Simard) : Il
y a consentement pour ce faire. Très bien. Alors, avant d'aller plus loin,
j'aimerais voir s'il y a d'autres commentaires concernant les articles 88 à 91,
sans quoi, nous allons procéder à la mise aux voix. M. le secrétaire général.
Est-ce que donc les articles 88 à 91 sont adoptés?
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Girard, Groulx...
M. Girard (Groulx) : Bien là,
je pense que tout le monde va adopter, là.
Le Président (M. Simard) : Il
n'y a pas d'appel nominal que vous souhaitez, cher collègue d'Arthabaska?
M. Girard (Groulx) : Souhaitez-vous
un appel nominal?
M. Lefebvre : Bien, tant qu'à
faire.
M. Girard (Groulx) : Je vous
laisse faire votre travail, M. le secrétaire.
Le Secrétaire : M. Girard
(Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Poulin, Beauce-Sud?
M. Poulin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Beauchemin
(Marguerite-Bourgeoys)
M. Beauchemin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Lefebvre
(Arthabaska)?
M. Lefebvre : Pour.
Le Secrétaire
: M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) : Abstention.
Ces articles sont donc adoptés. Et nous poursuivons toujours l'étude du bloc IV
par l'étude des articles 101 et 102.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Inopposabilité d'une cession de biens, M. le Président, articles 101 et 102 du
projet de loi.
Mise en contexte. Différents mécanismes
sont prévus par la loi pour permettre le recouvrement d'une pension alimentaire
due par un débiteur. Un de ces mécanismes est celui qui permet de rendre
inopposable la cession d'un bien par le débiteur alimentaire, en défaut à une
personne avec qui il a un lien de dépendance, lorsqu'elle est faite en deçà de
la juste valeur marchande du bien. Le recours pour rendre une telle cession
inopposable se prescrit par trois ans depuis la date de la cession.
Modification proposée : Il est
proposé de modifier la Loi facilitant le paiement des pensions alimentaires
afin que le délai de prescription du recours pour rendre inopposable la cession
d'un bien, en deçà de sa juste valeur marchande par un débiteur alimentaire en
défaut à une personne avec qui il a un lien de dépendance, passe de 3 à 4 ans
afin que ce délai commence à courir à la date de la connaissance...
M. Girard (Groulx) : ...Revenu
Québec de la cession du bien.
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires? Sans quoi nous allons poursuivre par l'étude des
articles 103 à 115.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Sûreté exigible. Mise en contexte : En matière de pension alimentaire, un
débiteur peut être exempté de verser une pension alimentaire à Revenu Québec
pour le verser directement aux créanciers si le tribunal l'autorise et que le
débiteur fournit à Revenu Québec une sûreté suffisante pour garantir le
paiement de la pension pendant un mois.
Une sûreté est également requise lorsque
Revenu Québec doit percevoir la pension alimentaire au moyen d'un ordre de
paiement, notamment lorsqu'une retenue salariale n'est pas possible. De telles
sûretés peuvent être fournies sous différentes formes, tels une somme d'argent,
un contrat de cautionnement et un certificat de dépôt. Dans les faits, la très
grande majorité des débiteurs alimentaires qui sont tenus de fournir une sûreté
choisissent de la fournir sous la forme d'une somme d'argent.
Modifications proposées : Il est
proposé de modifier la Loi facilitant le paiement de pension alimentaire et le
Règlement sur la perception des pensions alimentaires afin de prévoir qu'une
sûreté ne peut être fournie que sous la forme d'une somme d'argent.
Une disposition transitoire est également
proposée pour permettre aux débiteurs visés de remplacer, au plus tard un an
après la sanction du projet de loi, leur sûreté actuelle par une sûreté sous la
forme d'une somme d'argent, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Je
vous remercie. Des remarques à cet effet? Conséquemment, les articles 101
et 102, les articles 103 à 115 sont-ils adoptés? M. le secrétaire.
M. Girard (Groulx) : Adopté.
Le Président (M. Simard) : On
a une demande, vous souhaitez... M. le député d'Arthabaska, souhaitez-vous l'appel...
M. Lefebvre : S'il vous
plaît.
Le Président (M. Simard) : S'il
vous plaît. Donc, M. le secrétaire, veuillez procéder.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
La Secrétaire : Mme Mallette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Pour.
La Secrétaire : M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Pour.
La Secrétaire : Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Pour.
La Secrétaire : M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire : M. Beauchemin
(Marguerite-Bourgeoys)?
M. Beauchemin : Pour.
La Secrétaire : M. Lefebvre
(Arthabaska)?
M. Lefebvre : Pour.
La Secrétaire : M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) : Abstention.
Ces articles sont donc adoptés. Nous poursuivons par l'étude des
articles 92 à 94 contenus dans le bloc V.
M. Girard (Groulx) : On a
adopté tous les articles du bloc IV?
Le Président (M. Simard) : Absolument,
oui.
M. Girard (Groulx) : Ça a été
fait dans les règles de l'art?
Le Président (M. Simard) : Dans
les règles de l'art, et je dirais même plus.
M. Girard (Groulx) : Merci.
Le Président (M. Simard) : Dans
les règles de l'or.
M. Girard (Groulx) : O.K.,
bloc V. Là, M. le Président, ça va devenir complexe et moins intéressant.
Mesures concernant les biens non réclamés, articles 92 à 94. Mise en
contexte : Dans le cadre de l'administration provisoire des biens non réclamés,
les détenteurs de produits financiers doivent remettre à Revenu Québec chaque
année les produits financiers devenus non réclamés.
Lorsque le détenteur exploite une
entreprise ou est une personne morale, il doit faire remise des produits
financiers au cours du premier trimestre qui suit la fin de l'exercice
financier au cours duquel ils sont devenus non réclamés. Dans les autres cas,
le détenteur doit faire remise de produits financiers au cours du premier
trimestre qui suit la fin de l'année civile au cours de laquelle ils sont
devenus non réclamés.
Par ailleurs, certains détenteurs font
remise de leurs produits financiers par l'intermédiaire d'une autre entité.
C'est notamment le cas des sociétés cotées en bourse qui contractent avec des
sociétés spécialisées en gestion financière pour la tenue de leur registre des
actionnaires. Une telle société de gestion peut représenter plusieurs sociétés
cotées en bourse et devoir ainsi faire chaque année plusieurs remises de
produits financiers non réclamés à Revenu Québec.
De plus, certains produits financiers sont
assujettis à la législation d'autres provinces canadiennes comme la
Colombie-Britannique, l'Alberta ou le Nouveau-Brunswick. Ainsi, les détenteurs
de produits financiers qui exercent leurs activités dans plusieurs provinces
sont assujettis à plusieurs législations, lesquelles prévoient une période de
remise différente de celle applicable au Québec pour les détenteurs qui
exploitent une entreprise et pour les personnes morales.
Modifications proposées, M. le
Président : Il est proposé de modifier la Loi sur les biens non réclamés
ainsi que le Règlement d'application de la loi sur les biens non réclamés afin
de prévoir une seule période de remise des produits financiers non réclamés,
soit le premier trimestre qui suit la fin de l'année civile au cours de
laquelle les produits financiers sont devenus non réclamés.
Il est aussi proposé de prévoir qu'un
détenteur peut prendre une entente avec Revenu Québec pour convenir d'une
période de remise différente. Il est également proposé de prévoir une mesure
transitoire pour que les détenteurs visés par les modifications proposées
puissent choisir de faire la première remise qui suit l'entrée en vigueur de la
proposition au moment qui leur convient, entre la période actuellement
applicable et la nouvelle période, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires?
M. Beauchemin : Est-ce que
vous prévoyez modifier le processus d'information des citoyens pour éviter,
justement, les problèmes futurs?
M. Girard (Groulx) : Pouvez-vous
me répéter votre question?
M. Beauchemin : Bien là, on
fait ces modifications-là...
M. Beauchemin : ...il y
avait... il y a un historique en arrière du pourquoi qu'on fait ces
modifications-là. Le processus d'information des citoyens, là, pour leur
expliquer, là, comment ça fonctionne, est-ce qu'on va vouloir le modifier, que
ce soit clair pour eux autres? Parce qu'il y avait des problèmes de
compréhension, disons, qui étaient...
M. Girard (Groulx) : Bien,
c'est-à-dire qu'on fait toujours des recherches, chez Revenu Québec, pour
remettre les biens non réclamés à qui de droit, mais il vient un moment où, si
les recherches ne sont pas fructueuses, bien, ça s'en va au fonds consolidé,
mais les... Alors, je ne sais pas si vous voulez ajouter quelque chose sur les
efforts qui sont faits pour identifier les...
M. Lacombe (Sylvain) : Oui.
En fait, c'est qu'il est déjà prévu que les détenteurs doivent faire la
recherche et aviser les bénéficiaires des produits qui deviendraient non
réclamés, donc, des produits financiers. Et ils ont des avis à transmettre
avant de procéder à la remise. Donc, effectivement, ce travail-là n'est pas
modifié, la loi n'est pas modifiée en ce sens-là. Ce qui est modifié, tout
simplement, c'est la période à laquelle ils peuvent faire leur remise. Alors,
il n'y a pas d'impact vraiment sur les détenteurs... pas les détenteurs, mais
les bénéficiaires des produits financiers qui seraient détenus.
• (17 h 30) •
M. Beauchemin : Puis il n'y a
pas de bonification sur, justement, l'exercice de notification, là, il n'y a
pas... on laisse le même processus qu'avant, c'est ça?
M. Lacombe (Sylvain) : En fait,
c'est essentiellement le même processus qu'avant qui va être maintenu, donc, au
niveau des détenteurs, qui auront la même obligation, là, de transmettre
l'avis. Il y aura un allègement, cependant, là, qui va être prévu sur le type
d'avis, puis du formulaire qui va être envoyé, pour que les détenteurs aient
plus de facilité à pouvoir faire leurs avis et à envoyer l'information, tout
simplement.
M. Beauchemin : O.K.
Le Président (M. Simard) : Conséquemment,
s'il n'y a pas d'autre commentaire, les articles 92 à 94 sont-ils adoptés? M.
le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
Le Secrétaire : Mme Mallette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Pour.
Le Secrétaire : M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire : Mme
Abou-Khalil (Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Pour.
Le Secrétaire : M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
Le Secrétaire : M. Beauchemin
(Marguerite-Bourgeoys)?
M. Beauchemin : Contre.
Le Secrétaire : M. Lefebvre
(Arthabaska)?
M. Lefebvre : Abstention.
Le Secrétaire : M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) : Abstention.
Ces articles sont donc adoptés. Nous poursuivons par l'étude de l'article 6. M.
le ministre.
M. Girard (Groulx) : Bloc 6,
M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Oui,
excusez-moi.
M. Girard (Groulx) : Vous
m'avez déstabilisé.
Le Président (M. Simard) : Je
comprends.
M. Girard (Groulx) : Bloc 6,
mesures concernant les guichets automatiques de cryptoactifs. Articles 95 à 99,
Identification et encadrement des guichets automatiques de cryptoactifs.
Mise en contexte. Dans le cadre de la Loi
concernant la mise en œuvre de certaines dispositions du discours sur le budget
du 21 mars 2023 et modifiant d'autres dispositions, le gouvernement a mis en
place différentes mesures pour mieux identifier et encadrer les guichets
automatiques de cryptoactifs. L'une de ces mesures concerne l'ajout d'une
sixième catégorie d'entreprises de services monétaires qui vise l'exploitation
de guichets automatiques de cryptoactifs dans la Loi sur les entreprises de
services monétaires.
Actuellement, les entreprises de services
monétaires qui exploitent des guichets automatiques de cryptoactifs doivent
détenir un permis dans la catégorie de l'exploitation de guichet automatique
standard.
Modifications proposées. Il est proposé
que les différentes mesures pour mieux identifier et encadrer les guichets
automatiques de cryptoactifs entrent en vigueur le 1er avril 2025. Des règles
transitoires sont proposées à l'égard des entreprises de services monétaires
qui exploitent des guichets automatiques de cryptoactifs pour lesquels elles
sont titulaires d'un permis dans la catégorie de l'exploitation de guichets
automatiques.
Le Président (M. Simard) : Des
remarques? M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Recommandation
de l'AMF, finalement, c'est ça?
M. Girard (Groulx) : Je
dirais, c'est... bien, la législation, c'est le ministère des Finances, là,
mais certainement que l'AMF est d'accord avec ça.
M. Beauchemin : D'accord. Pas
d'enjeu.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. D'autres commentaires? Sans quoi ces articles sont-il adoptés? M. le
secrétaire, veuillez procéder, s'il vous plaît.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
Le Secrétaire : Mme Mallette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Pour.
Le Secrétaire : M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire : Mme
Abou-Khalil (Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Pour.
Le Secrétaire : M. Beauchemin
(Marguerite-Bourgeoys)?
M. Beauchemin : Pour.
Le Secrétaire : M. Lefebvre
(Arthabaska)?
M. Lefebvre : Abstention.
Le Secrétaire : M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) : Abstention.
Conséquemment, les articles 95 à 99 sont adoptés. Nous passons maintenant à
l'étude des mesures contenues dans le bloc 7.
M. Girard (Groulx) : Oui, M.
le Président. Et là, dans le bloc 7, c'est des mesures particulières pour
Revenu Québec, articles 116 à 124. Bourses de recherche, article 116 du projet
de loi.
Mise en contexte : Le Centre de
recherche de Revenu Québec, créé en 2020, a pour principale mission de
favoriser...
17 h 30 (version non révisée)
M. Girard (Groulx) : ...une
recherche collaborative et de faciliter l'émergence de solutions innovantes en
lien avec la mission de Revenu Québec.
Modification proposée, il est proposé de
modifier la loi sur l'Agence du revenu du Québec afin de prévoir que Revenu
Québec peut accorder une bourse à un étudiant inscrit à un programme d'études
universitaires qui réalise un travail de recherche lié à la mission de Revenu
Québec et afin de permettre que Revenu Québec puisse conclure une entente avec
un établissement d'enseignement pour accorder une telle bourse. Ça, M. le
Président, ce n'est vraiment pas controversé.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Des remarques?
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) : Ça
va. Alors, nous allons procéder à la mise aux voix. M. le secrétaire.
M. Girard (Groulx) : On ne
fait pas le bloc au complet, M. le Président?
Le Président (M. Simard) : Ah!
bien, si vous le souhaitez. Je pensais que...
M. Girard (Groulx) : Je
souhaite qu'on file, là.
Le Président (M. Simard) : Oui,
bon, bien, parfait, je pense. Bien, allons-y.
M. Girard (Groulx) : Mesures
de recouvrement en l'absence du débiteur, articles 117 et 118 du projet de
loi.
Mise en contexte, en matière de recouvrement
d'une créance fiscale, Revenu Québec peut prendre différentes mesures, sauf
lorsque la loi prévoit que le recouvrement doit être suspendu. La législation
fiscale prévoit généralement la suspension des mesures de recouvrement pour une
période de 90 jours suivant la délivrance d'un avis de cotisation ou en
cas d'opposition, de contestation ou d'appel à l'égard de cette cotisation par
un débiteur. Toutefois, lorsqu'il existe des motifs sérieux de croire que le
recouvrement d'une créance peut être compromis, notamment lorsque le débiteur
est sur le point de quitter le Québec ou de disposer de ces biens en vue de se
soustraire au paiement de la créance, un juge peut autoriser Revenu Québec à
prendre immédiatement des mesures de recouvrement malgré la suspension légale
du recouvrement. Cette autorisation peut être accordée en l'absence du débiteur
s'il y a urgence. La législation fédérale à laquelle la législation fiscale
québécoise, généralement harmonisée, ne prévoit pas qu'il doit y avoir urgence
pour que l'autorisation puisse être accordée par un tribunal sans la présence
du débiteur.
Modification proposée, à l'instar de la
législation fédérale, il est proposé de modifier la Loi sur l'administration
fiscale afin que l'autorisation de prendre des mesures de recouvrement, malgré
la suspension légale de celui-ci, lorsqu'il existe des motifs sérieux de croire
que le recouvrement d'une créance peut être compromis puisse être accordée par
un juge d'un tribunal compétent sans la présence du débiteur.
Le Président (M. Simard) : Nous
pouvons poursuivre, M. le ministre, si vous le souhaitez.
M. Girard (Groulx) : On
poursuit avec les articles 119 et 120 du projet de loi?
Le Président (M. Simard) : Si
vous voulez.
M. Girard (Groulx) : Protection
des renseignements confidentiels. Les renseignements qui sont détenus pour l'application
des lois fiscales sont des renseignements confidentiels protégés par un régime
particulier prévu par la Loi sur l'administration fiscale. Cette loi prévoit
notamment les règles qui autorisent la consultation, l'utilisation et la
communication d'un tel renseignement. Ce régime particulier permet qu'un
contrat puisse être conclu avec une personne, tel un prestataire de services à
qui des renseignements confidentiels peuvent être communiqués dans le cadre de
l'exécution du contrat. Ce régime prévoit également les règles de protection
applicables à de tels renseignements, ainsi que des sanctions pénales... des
sanctions pénales en cas de communication ou l'utilisation de renseignements
confidentiels non autorisés.
Modification proposée, il est proposé de
modifier la loi sur l'administration fiscale afin de prévoir qu'un prestataire
de services, dans le cadre d'un contrat, ne peut consulter que les renseignements
nécessaires à l'exécution de ce contrat et de prévoir une pénalité en cas de
consultation non autorisée par un tel prestataire. Une telle pénalité existe
déjà pour un employé de Revenu Québec qui consulte un renseignement
confidentiel sans y avoir été autorisé.
Le Président (M. Simard) : Parfait.
121.
M. Girard (Groulx) : Article 121
du projet de loi, médiation. Mise en contexte, en matière fiscale dans le cadre
d'une contestation devant la Division des petites créances de la Cour du
Québec, le recours volontaire à la médiation est prévu depuis le 1ᵉʳ janvier
2021. Cette médiation peut être présidée par un avocat, un notaire ou un
comptable.
Modification proposée, il est proposé de
modifier la Loi sur l'administration fiscale afin d'apporter les ajustements
nécessaires à la suite de l'édiction du Règlement sur la médiation et l'arbitrage
des demandes relatives à des petites créances qui a remplacé, le 1ᵉʳ novembre
2023, le Règlement sur la médiation des demandes relatives à des petites
créances.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. S'il n'y a pas d'objection, nous poursuivons. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Modifications
terminologiques, M. le Président, articles 122 à 124 du projet de loi.
Mise en contexte, la Cour du Québec a
compétence pour réviser la majorité des décisions de Revenu Québec en matière
fiscale, notamment les cotisations, les déterminations établies en vertu d'une
loi fiscale. Jusqu'au 31 décembre 2020, la législation prévoyait que ce
recours en révision était qualifié d'appel. Considérant qu'il ne s'agit pas d'un
appel entendu en vertu du Code de procédure civile, mais plutôt d'une
contestation en vertu... en vertu... mais plutôt d'une... contestation entendue
en vertu d'une loi particulière, des modifications techniques terminologiques
ont été apportées afin de remplacer la notion «d'appel» par celle de
«contestation», M. le Président.
Modification proposée, il est proposé de
modifier la Loi sur l'administration fiscale ainsi que la Loi sur le directeur
des poursuites criminelles et pénales afin d'apporter des modifications de
nature terminologique...
Le Président (M. Simard) : ...des
remarques sur le bloc 7? Sans quoi nous allons procéder à la mise aux
voix. Conséquemment, les articles 116, 117 et 118, 119 et 120, 121, 122 et
124 sont-ils adoptés? M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Mallette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Pour.
Le Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Beauchemin
(Marguerite-Bourgeoys)?
M. Beauchemin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Lefebvre
(Arthabaska)?
M. Lefebvre : Abstention.
Le Secrétaire
: M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) : Abstention.
Ces articles sont adoptés. Et nous procédons à l'étude du dernier bloc, les
dispositions finales, concernant les articles 135 et 136. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Dispositions
finales, articles 135 et 136, prise d'effet, article 135 du projet de
loi : Il est proposé que l'article 2 du projet de loi prenne effet au
1er janvier 2024, car il étend la mesure de protection de la moyenne mensuelle
des gains d'une personne qui demande sa rente de retraite après 65 ans, en
vigueur depuis le 1er janvier 2024, au conjoint survivant du cotisant décédé
qui n'avait pas demandé sa rente de retraite. Une prise d'effet similaire est
également proposée pour les articles 5 et 8 du projet de loi, puisque le
1er janvier 2024 correspond à la date à laquelle une partie de la rente
d'invalidité des bénéficiaires âgés de 60 à 64 ans a été convertie en rente de
retraite. Il est également proposé que les articles 125 à 128 relatifs à
un périmètre de précontrôle et à une zone de précontrôle entrent en vigueur le
21 juin 2024, soit la date du bulletin d'information annonçant ces mesures.
• (17 h 40) •
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires? Sans quoi nous allons procéder à la mise aux voix des
articles 135 et 136. M. le secrétaire.
M. Girard (Groulx) : ...
Le Président (M. Simard) : Non,
ça... il ne semble pas y avoir une demande à cet effet, mais si vous...
M. Girard (Groulx) : ...pas.
Le Président (M. Simard) : Non.
Bien, très bien. M. le secrétaire, allez-y.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Mallette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Pour.
Le Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Beauchemin
(Marguerite-Bourgeoys)?
M. Beauchemin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Lefebvre
(Arthabaska)?
M. Lefebvre : Abstention.
Le Secrétaire
: M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) : Abstention.
Ces articles sont donc adoptés. Et nous en sommes maintenant rendus à la fin de
l'étude détaillée. J'aurais vraiment besoin de votre concentration afin de
répondre aux questions suivantes.
Les intitulés des chapitres et des
sections, tel qu'amendés, sont-ils adoptés?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Le
titre du projet de loi est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Je
propose que la commission recommande la renumérotation du projet de loi amendé.
Est-ce adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Et je propose enfin que notre commission adopte une motion d'ajustement des
références. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous en sommes maintenant à l'étude... ah non... aux remarques finales, et je
cède la parole au député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Bien, ça va
sonner un peu pareil comme ce que j'ai dit en entrée de jeu, M. le Président,
on aurait souhaité que, lors du dépôt du budget... qu'il y ait en même temps un
plan de retour à l'équilibre budgétaire. On ne l'a pas eu, on ne l'a toujours
pas. On s'attend donc à ce que ce soit quelque chose qui arrivera au budget, au
dépôt du budget au printemps prochain. Les dépenses, malheureusement, dépassent
largement les... la hausse des revenus de l'État. On est dans une situation où
est-ce qu'on a des chiffres qui sont définitivement une illustration d'une
perte de contrôle. On aurait souhaité aussi que notre proposition d'avoir un
directeur parlementaire du budget soit écoutée et acceptée de la part du
gouvernement. Malheureusement, ce n'est pas ce qu'on a eu. Donc, voilà, c'est
où est-ce qu'on en est rendus, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous, cher collègue. D'autres interventions? M. le ministre, vous avez le mot
de la fin.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Bien, d'abord, j'aimerais remercier tous les légistes, spécialistes... En fait,
il y en a moins que lorsqu'on a commencé, là, mais... Je remercie l'ensemble
des experts qui nous accompagnent aujourd'hui. Je remercie les parlementaires
du gouvernement. Je remercie aussi... Je souligne la collaboration des
parlementaires des oppositions. Merci beaucoup pour votre présence et la
discussion que nous avons eue ensemble aujourd'hui.
Puis je rappelle que le projet de loi
n° 80 mise à... vise à mettre en vigueur des mesures qui étaient reliées
au dernier budget, notamment afin d'assurer le versement ponctuel des pensions
alimentaires auxquelles ont droit les enfants. Mais la mesure-phare de ce
budget, c'était évidemment le soutien des aînés en situation d'invalidité, en
éliminant la réduction de la rente de retraite. Et puis on a aussi résous
certaines problématiques reliées à Retraite Québec...
M. Girard (Groulx) : ...on
a versé au Fonds des générations le surplus du Fonds d'information sur le territoire,
on a lutté... on va encore mieux lutter efficacement contre le blanchiment
d'argent et l'évasion fiscale en encadrant les guichets de cryptoactifs et on
va continuer à soutenir le secteur de la restauration dans la transition avec
le... Web. Alors, M. le Président, je remercie tout le monde qui était avec
nous aujourd'hui. Je remercie le secrétariat de la commission, les gens qui
travaillent pour l'Assemblée nationale. Je pense qu'on a fait du bon travail
aujourd'hui. Merci beaucoup.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous, M. le ministre. Alors, puisque notre mandat a accompli... Non. Puisque
notre commission a accompli son mandat, c'est plus juste comme ça, j'ajourne
nos travaux sine die. Merci.
(Fin de la séance à 17 h 45)