Journal des débats de la Commission des finances publiques
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mercredi 18 septembre 2024
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Vol. 47 N° 54
Étude détaillée du projet de loi n° 62, Loi visant principalement à diversifier les stratégies d’acquisition des organismes publics et à leur offrir davantage d’agilité dans la réalisation de leurs projets d’infrastructure
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11 h 30 (version non révisée)
(Onze heures trente-huit minutes)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, bienvenue à toutes et à tous. La Commission des finances
publiques est en mesure de reprendre ses travaux. Je constate que nous avons
quorum.
Comme vous le savez, notre commission est
réunie aujourd'hui afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi
n° 62, Loi visant principalement à diversifier les stratégies
d'acquisition des organismes publics et à leur offrir davantage d'agilité dans
la réalisation de leurs projets d'infrastructure.
Alors, Mme la secrétaire, heureux de vous
avoir avec nous aujourd'hui. Y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Allaire (Maskinongé) est remplacé par Mme Blais
(Abitibi-Ouest); Mme Cadet (Bourassa-Sauvé) est remplacée par Mme Rotiroti
(Jeanne-Mance—Viger) et M. Bouazzi (Maurice-Richard) est remplacé par M. Grandmont
(Taschereau).
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, nous avons ajourné nos travaux il y a quand même belle lurette, au
mois de juin, et, au moment de suspendre nos travaux, nous en étions rendus à l'étude
de l'article 1. Nous débutions donc l'étude de ce projet de loi. Nous
avions eu la chance de faire... de voter un amendement ainsi qu'un
sous-amendement.
Donc, nous sommes prêts à reprendre l'étude
de l'article 1 tel qu'amendé. M. le ministre, souhaiteriez-vous, histoire
de nous remettre dans le bain puis peut-être de faciliter la compréhension des
gens qui ont la gentillesse de suivre nos travaux, pourriez-vous peut-être
éventuellement nous relire cet article 1 pour savoir de quoi on parle bien
correctement? Après quoi, je laisserai la parole à mes collègues de l'opposition.
M. Julien : Certainement.
Merci, M. le Président. Je tiens d'ailleurs à saluer mes collègues qui sont
avec moi aujourd'hui, mes collègues de la banquette du gouvernement,
naturellement, mais mes nouveaux collègues, pour discuter du projet de loi n° 62,
ma collègue de Jeanne-Mance—Viger, mon collègue de Marguerite-Bourgeoys, également,
mon collègue de... des Îles-de-la-Madeleine. Alors, merci de pouvoir être ici
avec nous pour discuter d'un beau projet de loi.
• (11 h 40) •
Là, on revient sur l'article 1. C'est
vrai qu'on a passé déjà plusieurs heures à discuter du projet de loi. Je pense
qu'on est en bonne voie, là, de poursuivre, et c'est pour se remettre dans le
bain de l'article 1 : L'article 3 de la Loi sur les contrats des
organismes publics (chapitre C-65.1) est modifié :
1° par le remplacement du paragraphe 1°
du deuxième alinéa par le paragraphe suivant :
«1° les contrats de partenariat, soit
les contrats conclus dans le cadre d'un projet d'infrastructure à l'égard
duquel un organisme public...
M. Julien : ...associe un
contractant à la conception et à la réalisation de l'infrastructure, ainsi qu'à
l'exercice d'autres responsabilités liées à l'infrastructure, tels son
financement, son entretien ou son exploitation, et qui implique une approche
collaborative pendant ou après le processus d'adjudication;
2° par l'ajout à la fin des alinéas
suivant :
Sont assimilés à des contrats de
partenariat les contrats mixtes de travaux de construction et de services
professionnels, dans le cadre desquels un organisme public associe un
contractant à la conception et à la réalisation d'une infrastructure en
recourant à une approche collaborative pendant ou après le processus
d'adjudication ainsi que les contrats que le Conseil du trésor détermine par
règlement, dans le cadre desquels un organisme public associe un contractant à
la conception ou à la réalisation d'une infrastructure lorsque ceux-ci
impliquent une approche collaborative que le règlement précise.
Pour l'application de la présente loi, une
approche collaborative peut notamment comprendre la tenue d'ateliers bilatéraux,
une mise en commun des ressources et des informations liées aux projets
d'infrastructure ainsi qu'un partage consensuel des risques et, selon le cas,
des économies générées ou des gains réalisés et des pertes subies pendant la
durée du contrat auquel on avait ajouté, M. le Président, qui avait été
adoptée, une modification qui était : en respectant la qualité exigée aux
termes du paragraphe, du dernier paragraphe de l'article, dans un amendement
qui avait été approuvé. C'est là qu'on en est, chers collègues.
Le Président (M. Simard) :
Très bien! Alors, sur ce, je cède la parole à ma collègue de Jeanne-Mance—Viger.
Mme Rotiroti : Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, à mon tour de saluer M. le ministre et les
gens de son cabinet qui l'accompagnent, mes collègues du gouvernement, M. le
député de la deuxième opposition officielle, et, évidemment mon collègue de
Marguerite-Bourgeoys qui m'accompagne aujourd'hui. Juste, M..... Merci beaucoup
pour la lecture, M. le ministre. J'ai eu la chance de visionner un petit peu
les travaux. Alors, je voulais me mettre directement dans le vif du sujet.
D'autant plus que l'article 1, ça a été mentionné à plusieurs reprises
pendant que vous avez décortiqué presque mot pour mot qu'est-ce qui est dans
l'article 1 que c'était le socle du projet de loi, c'est le cadre
nominatif qui, dans le fond, va nous guider dans le reste de nos travaux.
Ceci dit, je pense que ce serait important
de mettre en contexte que, lors de discussions avec mon collègue de Nelligan,
il vous avait fait une demande très spécifique par rapport à le rôle de la VG
qui va jouer par rapport à la vérification, mais surtout dans la vérification
du nouveau concept des contrats, des partenariats collaboratifs. Ça a été
mentionné dans son mémoire. Il y a eu un peu de débats par rapport à vous, M.
le ministre, que vous dites : Bien, attendez, je viens plus tard dans
l'article 8 et je vais adresser cette préoccupation-là. Mon collègue de
Nelligan a été bon joueur et de bonne foi, vous a demandé : Parfait, on va
on ne veut pas retarder le projet de loi, c'est un projet de loi qui est très
important, et je sais qu'il est attendu, mais en même temps, il faut faire le
travail correctement. Et vous avez dit : Bien, écoutez, on peut faire, on
peut mâcher la gomme et marcher en même temps. Les gens de mon cabinet vont
essayer de contacter la VG. Entre-temps, on a pensé à l'article un. Alors je
veux juste savoir, M. le ministre, est-ce que je résume un petit peu bien... est-ce
que je résume bien la... ou est-ce que la discussion vous avez eue avec mon
collègue de Nelligan?
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président, mais, chers collègues, naturellement, on a bien entendu la
Vérificatrice générale, le bureau du vérificateur par ses représentants à
l'intérieur de l'article... de l'article 8... Est-ce que l'amendement a
été déposé, celui-là? Il a été déposé... Alors, à l'intérieur de
l'article 8, on a déposé un amendement, justement, qui permet de répondre
aux préoccupations nommées par le bureau du Vérificateur général. Alors, c'est
un amendement qu'on a livré, qu'on a déposé, qu'on sera prêts à discuter à
l'article... à l'article 8, au moment opportun. Alors, effectivement, on a
entendu certains éléments du bureau du Vérificateur général, et ça sera à
l'article 8 qu'on pourra discuter plus avant de ce qu'on souhaite mettre
en place pour répondre à ces préoccupations-là.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Chère collègue.
Mme Rotiroti : Merci, M. le
Président. Alors, c'est exactement... on reprend exactement ce qu'on a...
Mme Rotiroti : ...dans le
fond, avec le... mon collègue de Nelligan. La demande du... de mon collègue,
c'était justement ça, c'est de dire : Qu'est-ce que vous allez... vous
voulez amener comment amendement à l'article huit? De s'assurer avec la
Vérificatrice que ça répondait à ses préoccupations qui ont été clairement
exprimées dans son... sa mémoire... son mémoire. Alors, je me demande :
Est-ce que le ministre... est-ce que son cabinet a fait cette vérification-là,
et aujourd'hui pourrait nous rassurer que l'amendement qu'il va amener à
l'article huit répond bien à les exigences et les demandes... et la demande de
la Vérificatrice générale?
M. Julien : Alors, on n'a pas
de validation avec le bureau de la... du Vérificateur général et de la
Vérificatrice générale par rapport à la teneur de l'amendement. Ce sera à nous
de l'apprécier ensemble par rapport à ce qui a été nommé par le bureau du
Vérificateur général et de convenir : Est-ce que l'amendement est adéquat?
Moi, je pense qu'il l'est. Puis ça va me faire plaisir d'en discuter avec vous
au moment... Alors, c'est pour ça, même, qu'on le dépose à priori, on sait
qu'il est là. Puis, si on arrive à l'article huit et que vous n'êtes pas
satisfaits ou que vous souhaitez qu'on aille plus loin, on aura ces
discussions-là entre nous très volontiers. Pour moi, ce serait prématuré de
prétendre autre chose avant d'y être.
Mme Rotiroti : Je comprends
qu'est-ce que vous dites, M.... M. le ministre, mais ici on parle vraiment,
là... On veut s'assurer que la vérificatrice a tous les moyens pour exercer son
rôle, qui est hyperimportant. Dans le fond, là, la vérificatrice est là pour
protéger, pour s'assurer que qu'est-ce qu'on met dans la loi, c'est appliqué.
Et l'objectif que vous voulez avoir, c'est-à-dire réduire les coûts de
15 %, les délais de 25 %, et que tout qu'est-ce que vous voulez
obtenir dans cette loi-là, vous l'obtenez. Dans le fond, c'est ça, le mandat.
C'est ça qu'on veut s'assurer.
Là, vous dites, après trois mois, parce
que c'est quand même... on a passé l'été là-dessus. Vous avez pris l'engagement
de vérifier auprès de la vérificatrice pour vous assurer que, quand on arrive à
l'article 8, votre amendement répond bien à la vérificatrice, c'est-à-dire
qu'elle peut exercer son rôle adéquatement, tel que demandé dans son mémoire.
Alors, moi, je veux simplement... Comment, après trois mois, si le ministre n'a
pas eu le temps de le faire... là, je dois... je dois comprendre qu'on va le
faire dans quelques jours.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
naturellement, là, ici on agit comme porteur d'un projet de loi. Et, si on veut
aller sur l'article 8, juste pour l'amendement, là, ce que nous dit le
bureau du Vérificateur général, c'est pour les contrats qu'on fait en mode
collaboratif, et, ces ententes-là, je veux être en mesure d'aller... d'aller
voir et de vérifier.
Un pouvoir que le Vérificateur général n'a
jamais eu, c'est le pouvoir, en fin de compte, de l'Autorité des marchés
publics. Je connais un petit peu la boîte pour y avoir déjà travaillé. Ce qu'on
vient faire par l'amendement de l'article huit, c'est de venir dire :
«Permettre d'exiger que le contrat de partenariat contienne une disposition
permettant à l'organisme public, avec qui il a un contrat, d'obtenir de
l'adjudicataire tout renseignement et tout document lié au contrat.» Donc, on
donne, en fin de compte, le pouvoir à l'organisme qui contracte d'obtenir tout
ce que le VG pourrait vouloir observer. Alors, on obtient le résultat de
l'intervention du VG, qui pourrait dire : Je veux voir tel élément qui est
lié au contrat, et puisque lui a le pouvoir de l'exiger, le VG obtiendra toute
l'information pertinente, liée au contrat, naturellement, j'espère que c'est
ça, l'objectif. Alors, elle sera en mesure d'exiger de les obtenir par le biais
de l'adjudicataire qui est intégré à l'article 8.
• (11 h 50) •
Donc, pour moi, c'est... l'objectif est
atteint par l'amendement, et ça va me faire plaisir d'en discuter rendu à
l'article huit pour voir : Est-ce qu'il y a des zones... des angles morts
par rapport à ça? Je crois qu'il n'y en a pas, alors, parce que la... les
équipes du VG, quand ils vont faire une vérification, ils veulent pouvoir avoir
les éléments probants pour observer la conformité et l'optimisation des
ressources. Et, par la modification à l'article 8, ça permet à
l'adjudicataire de l'obtenir et au VG d'exiger l'adjudicataire, qui est couvert
par sa loi, de lui fournir. Donc, c'est comme ça qu'on passe plutôt qu'un lien
direct, VG, contractant.
Le Président (M. Simard) : Bien.
Mme.
Mme Rotiroti : Merci pour
l'explication, M. le ministre, mais je...
Mme Rotiroti : ...Je comprends
qu'est-ce que vous dites, puis on aura l'occasion d'en discuter en temps et
lieu quand on va se rendre à l'article huit. Mais la demande de mon collègue de
Nelligan, c'était justement ça. Vous dites : Soyez pas inquiets, on va
faire les modifications, on va apporter les modifications qu'on juge
nécessaires pour s'assurer que la VG aura tous les pouvoirs nécessaires pour
enquêter. Très bien, je vous crois, je vous prends... je crois votre parole.
Nous, c'est exactement qu'est-ce qu'on vous demande, c'est de dire : Vous
êtes très... tellement sûrs de votre affaire, de dire l'amendement va s'assurer
que la VG aura tous les pouvoirs qu'elle demande, nous, on voulait juste
simplement que vous vérifiez avec la VG pour que la VG dit :
Effectivement, vous avez répondu à mon appel, l'amendement répond à mes
exigences ou les demandes que nous avons faites en commission parlementaire.
C'était simplement ça, la demande de mon collègue de Nelligan.
M. Julien : Ça va me faire
plaisir d'en discuter, je vous le dis, à l'article huit. Naturellement, comme
comme élus qui travaillons sur un projet de loi, j'aimerais que nos discussions
portent sur est-ce que vous estimez que les demandes du bureau du Vérificateur
général sont répondues par cette modification-là. Et, si vous ne le croyez pas,
hésitez pas à me demander des amendements. Mais moi, je crois que ça couvre
totalement. Quand on sera rendus à l'article 8, on aura de bonnes
discussions et on va.... on verra rendus là. Mais j'aimerais connaître quelles
sont vos préoccupations, rendus à l'article huit, qui feraient en sorte que cet
amendement-là ne permet pas de répondre au bureau du vérificateur général.
Parce que ceux qui viennent travailler sur un projet de loi, c'est nous,
mutuellement, et je pense que c'est à nous de prendre acte de ce qu'on propose.
Le Président (M. Simard) : Collègue,
oui.
Mme Rotiroti : Oui. Je veux
juste clarifie, M. le Président. Je ne remets pas en doute la parole du
ministre, aucunement. Je pense que moi et le ministre, on dit la même chose
puis on veut la même chose. Ceci dit, la seule chose que je ne comprends pas
dans tout qu'est-ce que vous dites, M. le ministre, puis peut-être vous pouvez
le clarifier, si vous dites que vous répondez très bien, hein, à les... à la
demande de la Vérificatrice générale, vous êtes même, je dirais, pas mal sûr de
votre affaire en disant : Je connais très bien ce milieu-là, je le connais
très bien, cet aspect-là. Très bien, je vous crois, je ne m'obstine pas
là-dessus. Mais...
M. Julien : ...
Mme Rotiroti : Non, mais une
raison de plus, M. le ministre, d'avoir cette assurance-là de la VG que votre
amendement répond à qu'est-ce qu'elle veut. Dans le fond, là, c'est un
garde-fou, la VG, pour tous. C'est de se protéger tous dans le partage et le
partenariat et le ministre, et tout ça. Ça fait que, dans le fond, c'est un
garde-fou qu'on met. Mais vous, vous n'êtes pas prêt... Vous êtes tellement sûr
que votre amendement répond aux besoins, il me semble, ça serait très simple de
dire à la VG : Vous êtes d'accord? Vous n'êtes pas d'accord? Parce que la
VG va très loin dans son mémoire. Elle va jusqu'à dire : Bien, il faudrait
quasiment... il y a des ajustements à faire dans le projet de loi pour
s'assurer qu'il y a cette transparence-là. Alors, dans le fond, au nom de la
transparence, je vais réitérer la demande de mon collègue de Nelligan. Je ne
remets pas en doute votre amendement à l'article huit. Et effectivement, on
aura la chance de débattre et, si on doit l'amender, on va l'amender. Vous avez
l'air extrêmement sûr que l'amendement que vous allez amener répond à toutes
les demandes de la VG. Je vous crois, M. le ministre. La seule chose que je
vous dis : Allez chercher cette approbation-là, tel que mon collègue de
Nelligan vous a demandé il y a trois mois. Juste... C'est simple.
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. le ministre.
M. Julien : ...M. le
Président, rendus à l'article huit, d'avoir ces discussions-là et de voir, en
fin de compte, avec mes collègues ce besoin supplémentaire nommé. Puis
honnêtement, là, moi, je crois que ça fait très bien le travail. On va arriver
à l'article huit, on le regardera ensemble. Si vous, vous avez des éléments qui
vous rendent inconfortables par rapport aux exigences du VG, on aura l'occasion
d'en discuter. Je réitère cependant que c'est le rôle de l'Autorité des marchés
publics d'avoir le pouvoir de vérification à l'intérieur des organismes
externes au gouvernement. Donc, on doit préserver également les rôles et
pouvoirs du Vérificateur général. C'est ce qu'on fait ici en lui donnant les
moyens d'obtenir satisfaction par rapport à ses travaux de vérification. Mais
on aura cette discussion. Je pense que ça va être une discussion intéressante à
l'article huit.
Le Président (M. Simard) : Alors
simplement une petite question d'intendance. Nous sommes au salon rouge, nous
ne sommes pas dans une salle de commission régulière, ce qui fait que pour les
gens qui ont à capter nos travaux, veuillez attendre que votre micro s'allume
pour qu'on puisse bien saisir la totalité de vos propos. Merci pour votre
collaboration...
Le Président (M. Simard) : ...chère
collègue.
Mme Rotiroti : Très bien, M.
le ministre. Alors, je vois que vous restez sur la même position que vous avez
eue au mois de juin. Les vérifications telles que demandé de mon collègue de
Nelligan, pour vous, ce n'est pas nécessaire de faire, parce que vous êtes
tellement sûr que votre amendement va répondre à l'exigence de la
vérificatrice. Alors, à ce moment-là, est-ce que vous êtes ouverts à bonifier
le rôle et la collaboration de l'AMP?
Le Président (M. Simard) : Alors,
M. le ministre.
M. Julien : Bien, l'AMP a les
pleins pouvoirs. Et, de mémoire, les amendements proposés répondent à la satisfaction
de l'AMP, à tout ce qui avait été discuté lors de l'étude... les groupes... les
consultations particulières. Alors, il faudrait que vous me disiez qu'est ce
qu'on ne couvre pas dans les amendements et dans les propositions qui avaient
été nommées par l'AMP.
Mme Rotiroti : Juste... vous
me donnez quelques secondes, M. le Président, s'il vous plaît?
Le Président (M. Simard) : Absolument.
Souhaitez-vous que nous suspendions?
Mme Rotiroti : ...
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 11 h 57)
(Reprise à 12 heures)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, merci pour votre précieuse collaboration. Sans plus attendre,
je cède la parole à notre collègue de Jeanne-Mance.
Mme Rotiroti : Merci. Merci,
M. le Président. Alors, écoutez, je vais revenir plus tard, un petit peu plus
tard, dans les articles plus loin, par rapport... où on va discuter de l'AMP.
Alors, je me réserve les commentaires pour en temps et lieu. Alors, on peut
revenir sur l'article 1 en question?
Le Président (M. Simard) : Oui,
on... tout à fait, tout à fait.
Mme Rotiroti : Parfait.
Alors, M. le ministre, dans l'alinéa 1°, vous parlez, vous introduisez le
concept de partenariat collaboratif, vous parlez d'une approche collaborative,
évidemment, où est-ce que tout le monde serait autour de la table, c'est-à-dire
le consortium avec ses personnes clés, les sous-contractants seraient...
12 h (version non révisée)
Mme Rotiroti : ...autour de la
table aussi dans cette approche collaborative. Expliquez-nous un petit peu c'est
quoi votre concept de collaboration... pour qu'on puisse partir sur le bon
pied.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le ministre.
M. Julien : Naturellement, l'approche
collaborative, vous le nommez à grands traits, puis on l'a quand même bien
précisé, là, dans les quelques heures qu'on a travaillé le projet de loi, là,
au mois de juin. Les modes collaboratifs et les modes alternatifs, là, il y en
a un éventail jusqu'à des collaborations presque totales sur plusieurs
éléments, là, qu'on appelle les RPI. Donc, on a un éventail de modes puis on
dit toujours : Le bon projet avec le bon mode. Puisque c'est ce qu'on veut
permettre aux organismes publics visés de prendre le bon mode d'adjudication et
le bon mode de gestion contractuelle avec le bon projet. On va continuer de
faire des modes traditionnels, par exemple, si on veut faire trois kilomètres
de surfaçage de route avec le ministère des Transports, parce que ce n'est pas
super complexe, ce n'est pas super dispendieux, la concurrence connaît ça.
Donc, on s'en va en mode traditionnel, plus bas soumissionnaire. Alors,
souvent, ça va être ça.
Le mode collaboratif, vous l'avez nommé,
chère collègue, vise à permettre dans certains projets d'asseoir plus
rapidement le concepteur, architecte, ingénieur, d'asseoir plus rapidement le
contractant avec... avec l'organisme public pour convenir ensemble de la suite
des choses puis pour trouver des solutions optimisées en termes de délais et de
coûts. Parce qu'on travaille en collaboration sur un besoin que l'organisme
public, il a bien défini, c'est-à-dire que le besoin est bien défini. On veut
faire tant de lits dans un centre hospitalier. On veut que ça fasse telle
chose. On veut faire tel lien avec telle capacité entre deux rives, peu importe
le projet. Alors, le besoin, il est fixé, et là on assoit des gens. Ce n'est
pas parce qu'on s'en va en mode collaboratif... puis je vais venir à la fin de
votre question, que ce n'est pas une attribution contractuelle qui ne respecte
pas la LCOP : intégrité, transparence, équité. C'est... Ça ne vient pas du
tout à l'encontre de ça. La démonstration est claire. C'est basé sur des,
souvent des entrevues-qualité filmées avec un comité de sélection indépendant
qui... Alors, c'est juste que la notion est beaucoup plus sur expertise,
expérience, compétence, qualité, meilleure équipe proposée par le
soumissionnaire. On donne une plus grande importance à ces éléments-là parce qu'on
veut après ça travailler avec eux en pleine collaboration. Ce qu'on observe, c'est
que, dans le mode traditionnel, rapidement, on devient en dualité, parce que
là, c'est qu'est-ce qu'on n'avait pas compris ensemble, ce n'est pas... Ah! ce
n'est pas ça qu'on... Puis là ça vient avec des extras et beaucoup... le
sous-contractant. On ne peut pas inclure tout le monde et son frère dans ce
projet-là, mais on a un amendement à l'article... à l'article 7, donc, qui
viendrait assez rapidement, qui, justement, participe... qui favorise et qui
suggère une participation active des sous-contractants au besoin. Parce que,
oui, certains sous-contractants nous ont dit : Nous autres, on aimerait ça
participer au mode, oui, mais ça dépend des projets encore une fois. Alors,
oui, on est ouvert à cette participation-là, mais on ne peut pas l'exiger a
priori.
Le Président (M. Simard) : Chère
collègue.
Mme Rotiroti : Merci, M. le
Président. Alors, merci pour l'explication, M. le ministre, et j'ai quelques
questions pour vous, juste pour être... pour qu'on clarifie les choses.
Évidemment, le mode collaboratif, je comprends votre objectif. Dans le fond,
là, vous, vous voulez faire des projets, vous voulez réunir autour de la table
l'expertise, les experts qui pourront faire ce projet de loi plus vite et à
moindre coût. C'est ça, l'objectif de le mode collaboratif, chose que vous
contrôlez un petit peu moins avec les contrats traditionnels, parce que ça s'en
va dans des soumissions.
M. Julien : Bien, je réitère
que des... je réitère que des modes traditionnels peuvent être très bons pour
certains types de contrats. C'est-à-dire que les enjeux qu'on voit, selon la
complexité des projets, c'est qu'une bonne collaboration permettrait...
Toujours en disant, je le réitère, là, le besoin est fixé, le besoin est clair,
on ne peut pas demander à nos partenaires, dans un mode collaboratif, de nous
dire notre besoin. Alors, l'organisme public doit fixer les besoins de manière
très claire...
M. Julien : ... Après ça, le
plus rapidement, quand c'est complexe, on gagne à avoir les architectes, les
ingénieurs, les entrepreneurs autour d'une table avec nous, organisme public,
pour dire : Maintenant que le besoin est clair, comment qu'on fait pour y
arriver le mieux? Alors, quel est le choix du concept qui va répondre aux
besoins? Mais il faut être très strict sur : le besoin est mature et est
connu, parce que c'est là, là... Alors, le mode collaboratif vient après la
fixation du besoin. On fait la même chose, et puis, je dis souvent ça, c'est
sûr qu'on n'a pas les...
La LCOP, la Loi sur les contrats
d'organismes publics, exige intégrité, transparence et équité. Mais je réitère,
là... quand je veux faire ma cuisine chez moi, là, j'ai un besoin, ça, c'est
clair, j'espère que je l'ai bien défini, puis on l'a bien défini ensemble à la
maison. Une fois que mon besoin est bien défini, là, j'ai tout intérêt à ce que
les gens qui sont spécialisés là-dedans viennent s'asseoir avec moi pour
dire : Tu sais, Joe, tu sais, tu avais besoin de telle grandeur. As-tu
pensé à tel matériau, qui serait mieux que tel autre? As-tu pensé que ça, ça va
atteindre ton besoin? Ce n'est pas... mon besoin que j'ai besoin d'eux pour
clarifier mon besoin, je le connais, mon besoin, mais j'ai besoin d'eux pour
trouver la solution optimale pour que ma cuisine soit moins chère, plus
efficiente dans sa réalisation, puis j'en profite, puis eux autres sont bien
heureux d'en profiter avec moi.
Mme Rotiroti : Merci, M. le
ministre. Je comprends bien que le concept du... de «mode collaboratif» a déjà
été utilisé. On voit que la ministre du Conseil... trésor en fait mention même
dans son mémoire en disant qu'elle a utilisé cette méthode, il y a plusieurs...
pour différents projets.
Est-ce que vous pouvez me dire si...
J'imagine que ces projets de loi ont obtenu les résultats escomptés que vous
voulez, c'est-à-dire, comme vous venez de dire, ça a permis que ces projets de
loi... ces projets-là sont... soient plus beaux, plus efficaces... moindre
coût, et les délais sont plus courts, ça fait qu'on a été capable de faire ces
projets-là plus rapidement. Et, si oui, est-ce que vous pouvez nous donner
quelques exemples où est-ce que vous avez utilisé ce mode collaboratif là, et
ça a fonctionné, vous avez rentré dans vos objectifs?
Le Président (M. Simard) : Merci.
Alors, M. le ministre.
M. Julien : Oui. Oui, M. le
Président. Effectivement, on pouvait, par dérogation, appliquer cette nature de
projets collaboratifs, contractuels, et on l'a fait... on l'a fait avec la
Société québécoise des infrastructures pour des... la construction d'écoles.
Alors, quand on a déposé, à l'intérieur de la stratégie... la stratégie qui
couvre l'ensemble des éléments, dont le projet de loi et d'autres éléments
gouvernementaux qui visent à améliorer l'efficience, construire plus rapidement
et au meilleur coût, on a eu des exemples clairs sur l'utilisation à la fois de
gestion par programmes, qui est prévue dans la stratégie, mais à la fois par
gestion en mode collaboratif de certains projets, puis on avait la chance, dans
le projet des écoles, d'avoir fait une sélection de certaines d'entre elles en
mode traditionnel et de... d'autres en mode collaboratif.
Je vous le dis, là, quand on rentre dans
ces écoles-là, là, elles sont aussi belles une que l'autre, et ça a démontré
que celles qui avaient utilisé le mode collaboratif avaient coûté moins cher, à
la hauteur de... d'une vingtaine de pour cent, de mémoire, et avaient été
livrées plus rapidement. Donc, on avait ces exemples-là concrets qui nous
permettaient justement de démontrer, sur base comparable, c'est-à-dire que
c'étaient des besoins qui étaient comparables, le delta, pour certains projets,
sur l'efficience de l'utilisation des modes collaboratifs.
• (12 h 10) •
Le Président (M. Simard) :
Alors, chère collègue...
Mme Rotiroti : Oui.
Le Président (M. Simard) : Peut-être
le député de Marguerite-Bourgeoys souhaite-t-il intervenir à ce stade-ci. Non?
Mme Rotiroti : Oui. Bien, je
voulais juste... juste quelques secondes, puis...
Le Président (M. Simard) : Oui.
Ah! prenez...
Mme Rotiroti : ...je peux
passer la... pas de problème, la parole à mon collègue de Marguerite-Bourgeois.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
Mme Rotiroti : Merci beaucoup
pour l'exemple, M. le ministre. Vous parlez de certaines écoles qui ont pris la
voie de... des contrats traditionnels versus ceux qui ont fait le partenaire
collaboratif et puis vous dites... vous avez économisé dans... en faisant avec
la nouvelle approche. Est-ce que vous pouvez nous dire quelle...
Mme Rotiroti : ...quelle école
ou donnez-moi peut-être un exemple d'une école qui a pris la voie
traditionnelle puis une école qui a pris la voie de... collaborative, si vous
êtes en mesure, M. le ministre, de nous donner ce genre d'information là.
M. Julien : Oui. Bien, on a certainement
la liste... la liste des écoles qui ont utilisé le mode collaboratif et celles
qui ne l'ont pas utilisé. Je n'ai pas mes lunettes, si... ici. École secondaire
des Navigateurs du Centre de services scolaire des Trois-Lacs, Saint-Zotique,
construction, CCS, Commission scolaire... de Centre de services, en fin de
compte, des Trois-Lacs. Je peux vous donner... je vais vous fournir
l'information. Je ne... Je ne l'ai pas avec moi mais on a des comparables, là,
mode collaboratif sur certaines écoles secondaires.
Mme Rotiroti : ...pour pas
qu'on perde trop de temps, est-ce que vous voulez déposer à la... à la
commission pour qu'on les aille ou c'est des documents...
M. Julien : Mais je vais voir
la nature de l'information. Mais c'est à l'intérieur de la stratégie. On a
nommé des écoles. Ces écoles-là, on les a suivies, écoles secondaires,
construction, mode collaboratif, mode traditionnel, et...
Mme Rotiroti : ...dans les
deux... le cas que vous... le cas de figure que vous mentionnez, ça a été des
écoles de la même grandeur, de la même nombre de classes, même... même espace?
M. Julien : ...une
présentation.
Mme Rotiroti : Parce qu'on
veut faire le comparable, ça veut dire que c'est deux écoles qui, dans le...
les deux écoles que vous mentionnez, que vous faites référence, une qui a pris
la voie traditionnelle, une qui a eu... qui a pris la voie du partenariat,
qu'évidemment c'est des comparables similaires, c'est-à-dire même surface, même
nombre de classe, la superficie est la même...
M. Julien : Alors, M. le
Président, ce n'est pas deux écoles. C'est quatre écoles en mode collaboratif,
quatre en mode traditionnel, ramenées sur des bases comparables des écoles
secondaires, le modèle, en fin de compte, des écoles, des belles écoles du
Québec, puis ramenées sur des bases comparables pour démontrer sur base
comparable la réduction de coûts et de délais. Alors, c'est à la page 19
de la stratégie également.
Mme Rotiroti : ...l'objectif
du projet de loi, c'est 15 % par rapport à les coûts, 25 % au niveau
des délais. Vous êtes dans quel pourcentage dans vos... dans vos projets?
M. Julien : Vous dites que
l'objectif du projet de loi, vous prenez...
Mme Rotiroti : Non. Dans la
stratégie, vous dites...
M. Julien : Alors, l'objectif
de la stratégie?
Mme Rotiroti : Oui. Alors,
vous dites : L'objectif, c'est de réduire les coûts de 15 % et le
délai de 25 %. Dans les projets que vous mentionnez d'écoles qui ont pris
la voie des contrats en partenariat, est-ce que vous avez... à quel pourcentage
vous avez réussi à diminuer les coûts et les délais?
M. Julien : Alors, M. le
Président, ça a été notre étalonnage justement pour fixer... c'est un
étalonnage qu'on a utilisé pour fixer ces gains-là. Je rappelle que c'est la
stratégie, c'est beaucoup plus large que le projet de loi, c'est-à-dire que la
stratégie, la gestion par programmes qui fait partie de la stratégie et,
naturellement, les modes collaboratifs qui font partie de la loi. Alors, il y a
plusieurs mesures dans la stratégie, certaines viennent de la loi, d'autres
viennent de la gestion de programme. La gestion de programme, c'est prendre
plusieurs écoles ou plusieurs projets similaires puis mettre ça au marché.
Alors, la stratégie, il faut la lire au complet. Elle est plus complexe que le
projet de loi. Le mode collaboratif fait partie des mesures qui nous donnent
des gains d'efficience et c'est... Et ce qu'on a fixé dans la stratégie comme
réduction de délais et d'argent, c'est basé sur les comparables en mode
collaboratif où on a pu faire de l'étalonnage comparatif, entre autres sur les
écoles secondaires, pour dire quand on l'utilise, ces modes-là, et quand on ne
les utilise pas.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, à ce stade-ci, je cède la parole à notre collègue des
Îles-de-la-Madeleine. Pour des fins de procédure, je rappelle aux collègues que
bien que notre ami des Îles-de-la-Madeleine ne soit pas officiellement membre
de notre commission et qu'il n'ait pas le droit de vote, il a néanmoins
essentiellement tous les mêmes droits que les autres parlementaires. Alors,
cher collègue, à vous la parole.
M. Arseneau : Merci. Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, je salue à mon tour le ministre et son
équipe, les députés de la banquette gouvernementale ainsi que mes collègues de
l'opposition officielle.
C'est ma première intervention dans le
cadre de l'étude de ce projet de loi n° 62, mais j'ai l'impression d'en
avoir quand même beaucoup parlé ou entendu parlé au cours des derniers jours,
depuis la rentrée, en fait, puisque j'étais dans la Commission sur le transport
et l'environnement où nous avions commencé à recevoir les groupes... en fait,
on a reçu les groupes concernant le projet de loi n° 61, le projet de loi
n° 61, qui, vous vous en souvenez, a été présenté en même temps que le
projet de loi n° 62. Et pendant la rencontre des consultations
particulières avec les groupes, à de très nombreuses reprises, on a fait le
lien du côté de la...
M. Arseneau : ...la ministre
des Transports, entre le projet de loi n° 61 et le
projet de loi n° 62, sans lequel le projet de loi n° 61 n'aurait pas autant de pertinence, selon la ministre.
Donc, c'est avec beaucoup de curiosité et
beaucoup d'intérêt que je viens ici, en lieu et place de mon collègue député de
Jean-Talon, pour poursuivre la discussion sur le projet de loi n° 62.
Et je vous rappelle qu'au printemps dernier, au mois de juin, lorsque la
discussion a commencé dans l'étude article par article, bien entendu, c'était
en prenant acte de l'ensemble des commentaires qui avaient été entendus pendant
la période des consultations particulières au cours desquelles on a bien
compris que le projet de loi, à l'heure actuelle, va transformer de façon quand
même importante le système d'adjudication des contrats pour les organismes
publics ici, au Québec. Et on est tout à fait d'accord d'améliorer les
processus et surtout d'améliorer l'efficience, comme l'a mentionné le ministre,
en ce qui concerne la réalisation de projets d'infrastructure. On veut tous
avoir notre... atteindre des objectifs, là, d'efficience. On est tous pour la
tarte aux pommes lorsqu'il est question d'avoir davantage de projets qui se
fassent de façon plus rapide et à moindre coût, avec une qualité équivalente,
voire supérieure. Or, il est question ici de centaines de millions de dollars,
de milliards de dollars au cours des prochaines années.
Donc, il est important de faire le travail
en profondeur, et c'est la raison pour laquelle, je pense, on a insisté
beaucoup, du côté de mon collègue député de Jean-Talon, sur le fait non
seulement de travailler en mode collaboratif au sein de la commission
également, mais de bien faire les choses et de s'assurer que l'on prenne acte
des inquiétudes ou des réserves ou des drapeaux rouges qui ont été agités par
plusieurs des personnes qui ont comparu, qui ont aussi proposé des
améliorations au projet de loi porté par le ministre, des organismes
indépendants aussi.
On a parlé tout à l'heure de la
Vérificatrice générale, qui doit, bien entendu, pouvoir s'assurer de la saine
gestion des fonds publics par les organismes, et donc avoir les pouvoirs
d'intervention et d'enquête. Mes collègues l'ont fait valoir tout à l'heure.
Mais ce dont il a beaucoup été question
dans les interventions précédentes, ça a été de savoir si le ministre, si son
équipe, si le gouvernement avait fait ses devoirs concernant les risques qui
peuvent survenir lorsqu'on change la méthode d'adjudication des contrats et
qu'on s'éloigne des appels d'offres où la pleine concurrence de toutes les
entreprises est permise. Et donc ces risques là, essentiellement, ils ont été
exposés, de façon assez magistrale, voire traumatisante pour le Québec lors des
audiences publiques tenues par la commission Charbonneau. Ça fait une dizaine
d'années de ça. Les conclusions ont été quand même... ont eu un impact
important. Et nous, ce qu'on dit essentiellement : Est-ce qu'on a pris
acte de l'ensemble du portrait et des recommandations de la commission
Charbonneau dans la rédaction de ce projet de loi? Est-ce que nous avons, dans
le cadre de ce projet de loi, les balises nécessaires, les garde-fous qui sont
susceptibles de nous empêcher d'éviter, en fait, de tomber dans des stratagèmes
qui pourraient être délétères pour les fonds publics ou pour la réalisation de
projets?
• (12 h 20) •
Donc, nous voulons que le gouvernement, et
je pense que nous avons cette obligation-là en tant que parlementaires,
s'assurer de la plus grande prudence et de la plus grande rigueur en ce qui
concerne, là, les travaux pour... menant à l'adoption d'un projet de loi comme
celui-là.
Alors, essentiellement, la demande qui a
été formulée, je pense, de façon très, très claire, de façon aussi extrêmement
précise, c'était à savoir si le ministre avait fait l'exercice de produire un
tableau, une analyse... d'analyse des risques pour...
M. Arseneau : ...pouvoir bien
baliser l'exercice, là, que l'on est en train de faire et éventuellement
l'application de la loi si elle était adoptée. Alors, c'est ma question
initiale pour le ministre.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Arseneau : Est-ce qu'au
cours des mois d'été on a pu travailler sur un tableau d'analyse de risque pour
répondre à ces préoccupations?
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le ministre.
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président. Juste d'entrée de jeu puis... Je suis heureux d'avoir cette
discussion-là avec mon collègue, que j'avais d'ailleurs eu amplement également
avec son collègue de Jean-Talon. Première chose, premier petit élément, là, on
a dit qu'on s'éloigne du processus d'appel d'offres. Non, non. Il faut bien
comprendre que le mode collaboratif qui est proposé, là, c'est des appels
d'offres publics en bonne et due forme, c'est-à-dire qu'on ne s'éloigne
aucunement d'un processus d'appel d'offres public en bonne et due forme, qu'on
le fait de manière différente sur des valeurs d'expertises, de compétences, des
choses qui se mesurent très bien par un comité de sélection indépendant et...
Alors, c'est un appel d'offres public, là, ce n'est pas... on n'est pas dans
autre chose que ça.
Ce matin, on a eu... on a... on a donné
aux partis d'opposition un briefing sur le projet de loi, parce que c'est sûr
qu'il y a des joueurs qui ont changé puis... et où on est venus parler
justement du respect de la loi qu'on a devant nous. Il y a une vingtaine
d'articles de la LCOP, la loi sur les contrats d'organismes publics, qui sont
touchés à l'intérieur de la loi. Tous ces articles-là qui sont modifiés...
Parce que le projet de loi qu'aujourd'hui je défends, c'est un projet de loi
qui est concomitant, si je peux utiliser ce terme-là, entre mes rôles et
responsabilités, tout ce qui est la Loi sur les infrastructures publiques,
comme ministre, je suis responsable, et la loi sur les contrats d'organismes
publics, que ma collègue présidente du Conseil du trésor est responsable. Et
tout le projet de loi a été vu et revu dans cette perspective, et vous
connaissez assez bien ma collègue et j'espère que vous ne doutez pas de moi non
plus, dans la perspective... et on le confirme, et on l'a dit au briefing ce
matin, article par article, dans la perspective que le projet de loi qu'on a
devant nous, les modifications qui sont apportées à la loi sur les contrats
d'organismes publics ne mettent pas du tout en contradiction les principes de
la loi sur les contrats d'organismes publics, qui sont équité, transparence et
également intégrité. Et au-delà de ça, ça ne vient pas non plus mettre en doute
la... l'objectif de la LCOP, bien au contraire. Et on s'offre même, puisque
c'était la nature du briefing, de refaire un briefing avec vous, si on doit
reprendre tous les éléments qui sont modifiés dans la LCOP pour démontrer que
ceux-ci ne viennent pas en contradiction aux principes de la LCOP qui
découlaient, vous en avez parfaitement raison, d'une commission connue sous le
nom de Charbonneau.
Alors, on est en pleine ouverture et on
peut prendre article par article pour faire cette démonstration-là. Et ma
collègue présidente du Conseil du trésor s'offre également pour le faire. Mais
aujourd'hui les équipes... ce matin même, là, c'était l'objectif du briefing
qu'on a offert aux oppositions pour le démontrer clairement. Donc, oui, on
analyse l'impact réglementaire qui existe, là, qui est disponible sur le site,
et, de manière concomitante, le projet de loi respecte, dans ses modifications,
les principes de la LCOP.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Alors, en sous-questions, cher collègue. Après, on reviendra à nos amis du
Parti libéral.
M. Arseneau : Oui, d'accord.
Bah, en fait, on... je ne veux pas faire un débat de sémantique, mais...
lorsque j'ai dit qu'on s'éloignait du processus d'appel d'offres, c'est-à-dire
dans sa règle de l'adjudication des contrats selon la règle du plus bas
soumissionnaire. On va quand même reconnaître que ce n'est pas ce qu'on retient
lorsqu'on voit, dans la présentation du projet de loi, qu'il s'agit d'un projet
de loi qui permet à un organisme public de conclure, à la suite d'un appel
d'offres infructueux et sous certaines conditions, un contrat de gré à gré.
Juste pour clarifier les choses, un
contrat de gré à gré, ce n'est pas un contrat qui est octroyé suite à un
principe... c'est-à-dire à un régime basé sur des appels d'offres ouverts selon
la règle du plus bas soumissionnaire. C'est ce que je voulais dire.
Donc, le mode collaboratif que l'on...
dont on...
M. Arseneau : ...parle
aujourd'hui. C'est ce que je voulais dire lorsque je disais qu'il s'éloignait
là, des pratiques habituelles, simplement.
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. le ministre.
M. Julien : ...réitère, quand
on parle de sémantique, un, ce n'est pas l'objet de l'article 1. Les modes
d'adjudication sont prévus à la LCOP, puis il n'y a pas juste un mode sur le
plus bas soumissionnaire. C'est des appels d'offres publics. Et, naturellement,
la mention de mon collègue sur les appels d'offres infructueux, c'est une...
c'est un des éléments qu'on va voir plus loin, qui n'est pas du tout en lien
avec l'article 1. Ça me fera plaisir d'avoir des discussions avec mon collègue
rendus à cet article.
Le Président (M. Simard) : Chère
collègue, à vous la parole...
Une voix : Collègue de...
Le Président (M. Simard) : Oh!
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : ...réflexe de
me lever, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Ah!
non, c'est ça.
M. Beauchemin : Je vais
rester assis. Merci...
Le Président (M. Simard) : Mais,
à la rigueur, rien ne vous l'empêche.
M. Beauchemin : On va essayer
de rester raisonnables. Merci, merci à tous d'être ici. J'ai... J'ai une
question pour M. le ministre, j'essaie de comprendre. Ça fait que, donc, dans
un contrat collaboratif, il y a déjà un coussin qui va être entendu, de façon
gré à gré, là, avec le fournisseur de services, à savoir, bon, si... supposons
qu'il pense qu'il peut y avoir des dépassements de coûts on va s'entendre, ou
on s'entend, de façon collaborative, à ce que, s'il y a un dépassement, ça ne
va être pas plus que 18 %, ou 20 %, ou 15 %. Juste pour qu'on
commence bien la conversation, est-ce que c'est la bonne entente de la chose,
M. le ministre?
M. Julien : Bien non, ce
n'est pas de gré à gré. Alors, c'est un appel d'offres public, avec des
caractéristiques connues a priori.
M. Beauchemin : D'accord.
Bon, O.K., je vais recommencer. Donc, dans les contrats en appels publics, il y
a... il va y avoir une mention, à l'intérieur du contrat collaboratif, à partir
duquel le fournisseur de services va se prendre une marge, au cas qu'il y ait
comme des dépassements de coûts. Puis on a parlé d'un exemple de 18 %. On
parle aussi, là, des risques financiers et économiques, là, associés à l'exécution
d'un projet, là, donc le partage des risques.
M. Julien : Mais c'est-à-dire
qu'à partir du moment où est-ce qu'on a une entente contractuelle, on est en
mode collaboratif il y a des éventualités devant nous. En mode traditionnel, le
gouvernement paie tous les risques qui se matérialisent, puis, naturellement,
en mode collaboratif, bien, il y a un partage des bénéfices et des risques,
effectivement, alors, au bénéfice... au bénéfice des deux parties, hein?
M. Beauchemin : D'accord,
d'accord. Ça fait qu'on arrive dans la bonne direction. Ce que je veux savoir,
c'est... vous l'avez établi... Est-ce qu'on laisse, donc, les offres rentrer
puis on va donc prendre le partage de risque qui est offert par les
fournisseurs de services, ou est-ce que vous établissez, à la base, dans les
demandes d'offres, les balises pour le partage de risque?
M. Julien : Encore là, les
modes collaboratifs, c'est un éventail très, très large, qui peut aller
jusqu'au RPI, là. L'exemple que vous donnez ici, c'est les modes collaboratifs
qui sont les plus... les plus collaboratifs, avec les projets les plus
complexes. Puis là c'est une entente qui est... qui est décalée avec les
collaborateurs pour convenir, par exemple... À titre d'exemple, au cours de la
prochaine année, si les matériaux venaient à monter, on convient qu'avec la
discussion qu'on a eue ensemble c'était par tel prix, alors c'est vérifiable.
S'ils venaient à monter, les coûts des matériaux, bien, vous comprendrez qu'on
s'est entendus sur un prix X, puis il y aura, avec démonstration, une
augmentation des coûts, qui vont être à la charge de qui. Si tel autre risque
se matérialise, ça va être à la charge de qui. Puis là il est convenu, dans une
collaboration, d'un partage des bénéfices et des risques qui, somme toute, est
beaucoup mieux que celui, dans un mode traditionnel, d'assumer tous les
risques.
• (12 h 30) •
M. Beauchemin : Bien,
là-dessus, je vais... je vais juste vous poser une question, peut-être, encore
plus simple. Dans le contexte que, justement, vous achetez des deux-par-quatre
versus vous faites construire une autoroute, les risques sont vraiment moindres
qu'il y ait dépassement de coûts. Donc, dans un contexte de... dépendamment du
projet dans lequel on va travailler, est-ce que le ministère va avoir déjà
établi des balises auxquelles vous voulez, au minimum, recevoir des offres de
services, à savoir quel va être le partage de risque minimum? En d'autres mots,
est-ce que vous offrez tout de suite à quelqu'un qui va vous vendre des
deux-par-quatre une marge de manœuvre de 25 % pour se tromper? Puis est-ce
que c'est la même marge de manœuvre, pour quelqu'un qui va construire une
autoroute, de se tromper aussi de 25 % sur le coût d'une... de la
construction d'une autoroute? C'est un peu ça, là, où est-ce que j'essaie
d'encadrer, d'essayer de comprendre le réflexe institutionnel, là, à savoir,
dans le mode collaboratif, combien de...
12 h 30 (version non révisée)
M. Beauchemin : …de manœuvre.
Êtes-vous prêts à accepter, dépendamment? Puis là, après ça, c'est d'établir la
grille, dépendamment du profil de risque de l'action qui est à prendre par le
gouvernement.
M. Julien : Bien, il y a
plusieurs choses qui sont dites, puis c'est sûr que, là, on n'a pas eu les
discussions préalables, là, de juin dernier. Alors, je comprends qu'on... on
est... on met un peu les bases. Une majorité des contrats au Québec vont rester
en mode traditionnel, là. Le mode... le mode collaboratif vise pour certains...
Alors, on offre un éventail de modes pour que le bon mode soit utilisé pour les
bons projets. Souvent, c'est des projets plus complexes, parfois plus
dispendieux, parce que... Mais ça peut être un projet moins dispendieux mais
complexe, où on n'a pas d'expérience récurrente. Tu sais, si on a fait 100 fois
cinq kilomètres d'asphalte dans le dernier mois, puis que le marché est là,
puis il n'y a pas d'enjeu, de complexité, de surprise, aïe! plus bas
soumissionnaire, go, go, go, la concurrence. Quand le projet est complexe dans
la solution, pas dans le besoin bien là, on s'en va en mode collaboratif. Et le
mode collaboratif qui est un appel d'offres en bonne et due forme, qui respecte
les principes de la LCOP, mais, après ça, dans le contrat, le partage des
risques et des bénéfices va venir être écrit à l'intérieur du contrat avec nos
collaborateurs, le cas échéant, mais je réitère, hein, actuellement, on paie
tous les risques qui se matérialisent, sans partage.
M. Beauchemin : ...l'idée en
arrière de l'approche collaborative que vous proposez, c'est d'être justement
utilisé pour, je ne sais pas, moi, construire une école, construire un hôpital,
construire quelque chose qui est plus complexe que construire une route, par
exemple. Je ne sais pas, là, je vous... je vous pose la question, je n'ai pas
la la certitude, là, devant moi, là, à savoir dans quel contexte vous allez
vouloir appliquer le mode collaboratif. Mais, dans un contexte de mode
collaboratif, est-ce que, dans le contexte, vous allez donc mettre aussi des
barèmes minimums de partage de risques? Est-ce que, quand vous allez faire vos
demandes d'offres, vous allez dire : Voici, là, au minimum, là, O.K., moi,
je ne prendrai pas plus que tel pourcentage du risque, si jamais il y a des
dépassements de coûts? Comment ça fonctionne?
M. Julien : Alors, encore là,
c'est négocié entre l'organisme public et les partenaires collaborateurs qui,
habituellement, sont en consortium à plusieurs joueurs. Chacun des éléments est
négocié, inscrit à l'intérieur du contrat.
M. Beauchemin : Donc, il n'y
a pas une façon de faire déjà établie, qui sera déjà établie par le ministère
pour dire... peu importe le ministère, que ce soit éducation ou la mobilité
durable, peu importe, là, O.K., il n'y aura pas, donc, des lignes conductrices
pour dire : Nous, là, au gouvernement, on ne voudrait pas accepter plus
que 20 % du risque ou 30 % du risque s'il y a des dépassements de
coûts?
M. Julien : Bien, c'est-à-dire
que j'entends ce que mon collègue dit, j'aimerais ça avoir un exemple concret d'une
situation spécifique où vous souhaiteriez appliquer ça.
M. Beauchemin : Je ne sais
pas. Ce n'est pas moi qui est en charge du ministère en ce moment, mais, quand
on parle de... par exemple, là, la réalisation de toutes les activités en
partageant avec l'entrepreneur les risques financiers et économiques y
afférents, tel que ses activités sont présentées au contrat et selon les
modalités qu'il prévoit à cet égard, en visant à ce qui a trait à la
réalisation des activités à ce que les coûts nets respectent les prix cibles
sujets aux modalités de contrat et étant entendu que le respect du principe n'est
pas en soi une obligation de résultat. Donc, moi, quand je vois ça, je me dis,
en tant que payeur de taxes, j'aimerais ça comprendre. On a-tu quand même un
contrôle quelque part là-dedans? Donc, justement, le contrôle que je peux
simplement... moi, là, je porte mes lentilles de gars qui était dans le monde
des affaires pendant plus d'une trentaine d'années, je vois ça, puis je me dis :
O.K. ça, c'est... la porte est grande ouverte, là, il a-tu moyen de le
contrôler? Est-ce que le gouvernement a pensé à mettre des balises pour s'assurer
que justement, dans une situation comme ça, ça ne soit pas le bar ouvert? Il y
a-tu comme une limite? Est-ce qu'on a une idée du partage de risques?
Puis j'imagine... puis je vais être franc
avec vous, et je vais être généreux avec vous, je vais vous dire : C'est
sûr et certain qu'il y a des projets qui vont être plus risqués que d'autres,
en partant, ça fait que plus le risque est grand, plus j'assume que l'absolue
du partage peut être plus de... un partage plus, disons, «fair» avec les
fournisseurs de services. Mais, si c'est moins le cas...
M. Beauchemin : ...je veux
comprendre. J'aimerais ça vraiment comprendre comment vous établissez les
barèmes.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Julien : Juste une
sous-question. Je ne sais pas ce que mon collègue a lu, là. Qu'est-ce que vous
lisiez?
M. Beauchemin : C'est le
contrat du Parc olympique.
M. Julien : Ah!O.K.
M. Beauchemin : Pour le
stade, là, qui a été fait récemment.
M. Julien : Parfait. Je
reviens sur l'article 1, puis, naturellement, après ça, on a à
l'article... ce serait de 6, là?
Des voix : ...
M. Julien : Alors, les
discussions sont surtout liées à l'article 6. Je reviens sur
l'article 1, mais je reviens quand même à la question. Il y a un intérêt
commun qu'on travaille en mode collaboratif. Il y a plein de risques, vous le
savez comme moi, là, vous connaissez ça un peu, il y a des risques qui peuvent
se matérialiser sur le financement, le taux de financement qui pourrait changer
dans le temps, les coûts des matériaux qui pourraient changer dans le temps,
les éléments qu'on est capable de fixer en mode collaboratif pour dire :
On a travaillé, on a trouvé la bonne solution, les concepteurs, l'entrepreneur,
l'organisme public, on va faire telle nature d'infrastructure, et,
actuellement, quand on regarde le projet, on pense que ça coûte x centaines de
millions de dollars.
Naturellement, on a pris, pour fixer ce
prix-là ensemble, conjointement, en travaillant, des coûts de matériaux à cette
hauteur-là. C'est l'hypothèse qu'on a retenue. On est capable de valider ces
coûts de matériaux là pour évoluer dans le temps. On est en mode collaboratif,
on dit : Tu sais, on avait fixé l'acier à tel coût, puis as-tu vu ce qui
s'est passé avec l'acier? Coûts et gains. Si les coûts diminuent ou s'ils
augmentent, on est à visière levée, puis on regarde ces coûts-là, puis il y a
de la contingence ou des éléments qui pourraient se matérialiser de risque sur
ce que je viens de vous nommer. Il y en a qui sont à la pleine charge de
l'entrepreneur. Si, par exemple, il n'y a pas les ressources pour réaliser le
contrat, tu sais, ça ne sera pas un partage de risque. Alors, ce sera son enjeu
à lui. Mais, clairement, il y a plein de contingences qu'on vient additionner dans
un mode traditionnel que, là, on va discuter ensemble. On pense qu'avec
actuellement ce qu'on a devant nous, qu'en mode collaboratif, ça coûte
400 millions, mais j'ai pris l'hypothèse d'un taux de financement à telle
hauteur. J'ai pris l'hypothèse des matériaux, puis c'est des hypothèses
vérifiables, là, je vois le coût des matériaux. Naturellement, on va avancer
dans le temps. Puis, puisqu'on est en partage des risques, si ces restes-là se
matérialisent, comment qu'on va se les fixer? Quand vous me dites :
Bien là, j'ai la peur du grand bar ouvert, là, j'ai de la misère. Parce que, tu
sais, l'entente est une entente contractuelle où on a des parties prenantes qui
ont un objectif commun, mais qui veulent protéger également leurs risques
mutuels. Puis on en convient dans un contrat de manière transparente. Alors là,
j'essaie de voir l'éventualité que vous nommez ou, bien, sans balises... bien
là, il faudrait que je fixe des balises sur... a priori, sur une entente
contractuelle avec des parties prenantes qui vont en convenir. Alors, j'essaie
de voir c'est quoi, la grande débâcle que vous souhaitez nous protéger par les
balises que j'aurais de la misère à fixer a priori d'une entente contractuelle
d'un mode collaboratif.
M. Beauchemin : Bien, O.K. Peut-être,
si on revient à la base, O.K., quand on se lance dans un projet X, O.K., puis
que l'ancienne façon de faire, on faisait faire des soumissions, puis là le
monde arrivait puis ils nous donnaient leur bid, puis ils disaient : C'est
ça que je veux comme prix pour faire ce projet-là, puis là j'en ai cinq, six
comme ça. Là-dedans, ces gens-là, ils exécutaient au prix qu'ils allaient dire
qu'ils allaient exécuter. On choisit, peu importe le barème, là, le meilleur
prix ou la meilleure qualité, peu importe c'est quoi, les barèmes que le
ministère aurait utilisés, O.K., mais on va choisir. On choisit donc un contrat
avec la compagnie X, mais le contrat de la compagnie X va s'exécuter. Puis si
les variables changent dans la vie puis la compagnie X a mal été capable
d'estimer dans sa soumission tous les risques qu'elle avait à vivre avec, bien
là, elle va être obligée de livrer, puis là, bien, elle ne livrera peut-être
plus, puis là elle va peut-être tomber en faillite.
• (12 h 40) •
Puis c'est la genèse en arrière du
pourquoi que vous faites le mode collaboratif parce qu'il y avait des
fournisseurs de services qui tombaient au combat parce qu'ils n'étaient pas
solides, ou ils n'avaient pas assez les reins solides, où ça coûtait trop cher,
ou il n'y avait plus de rentabilité dans le projet, ou peu importe la raison,
il y avait une porte de sortie qui, là, était de changer le nom de façade de
l'entreprise, on tombe en faillite, on fait ci, on fait ça, puis il y avait une
espèce de comme ramassis de tous ces réflexes-là, de ne pas livrer finalement
ce qui était entendu avec le gouvernement. Ça a ruiné, évidemment, la
réputation du fournisseur de service qui tombait sur une genre de liste noire
de fournisseur... On aurait espéré.
Là, en faisant donc un mode collaboratif,
ce qu'on fait, c'est qu'on dit, comme on dit souvent, là, dans l'industrie de
la construction, ça peut être coûts plus. Donc, moi, je vais être transparent,
je te montre mes...
M. Beauchemin : ...mes coûts
sont x, y, z, voici ce qu'il en est. Puis, tu sais, tu es prêt à vivre,
justement, avec la variabilité des coûts pour les 18 mois, 24 mois que ça va
prendre, construire le truc, là, O.K.. Puis moi, je vais me faire une marge de
20 %. Ça fait que moi, je fais une marge de 20 %, puis la variabilité
des coûts, O.K., bien, c'est le gouvernement qui le paie. Là, ce n'est pas
cette approche-là qu'on a décidé de faire, on a décidé de faire une approche
collaborative où est-ce que le risques, par la suite... après s'être entendus
sur un estimé de ce que pourrait coûter x, après ça, on partage les coûts. Puis
là on va partager les coûts. Moi, au gouvernement, je vais en prendre
20 %, puis toi, tu prends 88 % en tant que fournisseur de services.
C'est à peu près ça, là, ce que vous proposez. Je le résume grossièrement pour
que M. et Mme Tout-le-monde qui nous écoutent à la télévision puissent avoir
une bonne idée, O.K.? Donc, on est arrivé à cette expression plus simple.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Julien : ...c'est assez
grossièrement que... quand je dis ça, en tout respect, parce que c'est vrai
qu'il faut... tu sais, il faut... il faut convenir de grands aspects, là.
Alors, ce n'est pas... Aucune autre pensée derrière ce que je viens de dire.
Actuellement, dans des projets complexes
et majeurs, les entreprises qui sont capables de soumissionner sont des
entreprises qui sont excessivement sophistiquées, on va dire ça comme ça.
Premièrement, ça prend les reins très solides, parce que, juste de pouvoir y
être, financièrement, ça l'induit, tu sais. Si on s'en va sur un projet de
plusieurs centaines de millions, voire milliards de dollars, ça prend les reins
très solides. Quand je dis qu'ils sont sophistiqués, ces gens-là regardent le
projet qui est devant eux, en mode traditionnel. Ce n'est pas le premier projet
qu'ils font, et eux, là, ils veulent s'assurer que, peu importe ce qui va
arriver, qu'ils vont être en mesure, financièrement, de s'en tirer. Alors, ils
regardent le projet puis ils disent : Écoute, mon estimation de ce
projet-là, si tout va bien, s'il n'y a rien qui se passe de négatif, là... des
chiffres fictifs, 1 milliard de dollars, que ça va coûter, ça. Cependant,
il y a un risque de taux. Si ça va mal, là, ça va très mal, là, j'en ai
peut-être pour 120 millions, j'ajoute 120 millions. Risque d'inflation sur les
matériaux, écoute, si la catastrophe arrive, là, ça va me coûter 150. Ils
mettent 150. Risque de... quand je vais arriver dans le projet de réalisation,
quand je vais creuser, qu'est-ce que je vais trouver? Je ne sais pas, moi, je
pense que ça va bien aller, mais, si ça va mal, il se rajoute des contingences,
ils les additionnent et ils soumettent le prix qu'ils pensent plus la somme des
contingences extrêmes qu'ils ont mesurées. Et, en plus, quand le projet se
déroule, ils sont prêts à faire des débats avec des avocats pour ajouter des
extras par-dessus.
Nous autres, on dit : Écoutez, on
aimerait ça, pouvoir travailler avec vous sur ces éléments-là parce
qu'actuellement ce que vous faites, c'est que vous nous les facturez lors de la
soumission, et, s'ils ne se matérialisent pas, c'est tout bénéfice, puis, s'ils
se matérialisent, vous ne perdez rien. Nous, on dit juste : Cette
contingence-là, là, on est capable de la travailler en collaboration, de
manière... à livre ouvert, visière levée. Ça va être gagnant-gagnant, à la fois
pour les organismes publics et plus de concurrents sur le marché, puisqu'il y a
moins de barrières à l'entrée. J'avais-tu pris autant de temps qu'eux, M. le
Président?
Le Président (M. Simard) : On
essaie de l'équilibrer puis jusqu'à...
M. Julien : ...
Le Président (M. Simard) : Non,
mais, jusqu'à présent ça va bien. On n'est pas à la seconde près. Alors, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Je trouve
correcte l'explication du ministre, puis c'est exactement le genre d'exemple
que... où est-ce que je voulais aller quand je disais : Finalement, c'est
un projet qui peut être «cost» plus. Ça peut être «cost» plus, puis «cost»
plus, bien, ce ne serait pas... Si on faisait votre exemple de tantôt, là, 1
milliard, plus 150, plus 150, plus 150, on est rendu à 1,6. Puis ça, c'est...
la planète a explosé pendant qu'on construisait, là, O.K.? Ça fait que, oui,
dire 1,6. Moi, je dis c'est 1, puis là, maintenant, s'il y a de quoi qui se
passe, combien qu'on partage comme risques?
Mais, tu sais, donc, quand on en arrive à
dire : Bon, bien, correct, maintenant, là, dans le 600 millions
additionnels que vous mentionnez comme exemple, est-ce que, donc, c'est
maintenant rendu le rôle du gouvernement de prendre 100 % de ça ou d'en
laisser 50-50 avec... En d'autres mots, ce que je veux dire, c'est que, quand
on fait le partage de risques, le partage de ce 600 millions là, veux veux pas,
si supposons qu'on dit que c'est 50-50, bien, le 1 milliard, à la base, O.K.,
ils auraient dû, dans leurs têtes...
M. Beauchemin : ...avant de
soumissionner, il aurait dû dire : Bien, moi, c'est 700 millions,
puis je me mets un coussin déjà de 300, ça fait que je suis rendu à
1 milliard, voici mon «cost», oui, correct, je vais m'embarquer dans votre
patente, là, puis je vais le faire 50-50, là, le partage de risque pour la
suite. Mais, en bout de piste, ils ne perdront jamais rien. Ça fait que c'est pour
ça que je veux savoir c'est quoi, la balise que vous vous mettez... la balise
que vous vous mettez pour faire justement ce partage de risque là.
M. Julien : ...contrat
négocié entre l'organisme public et le consortium, et ses joueurs, ça va être
défini. Puisque, dans certains cas de figure, ça devrait être clair que le
risque appartient plus à l'organisme public. Par exemple, moi, j'ai
l'impression que, quand on vient sur : Aïe! J'ai pris le prix
d'aujourd'hui de ce matériau-là, il y a un marché pour ça puis il y a une
différence de prix, tu vas me payer le prix que ça va être le jour du besoin,
puis, des fois, il va être plus bas puis, des fois, il va être plus haut, mais
on ne veut pas faire assumer la variabilité de ce prix-là. D'autres fois, ça va
être : Moi, je t'avais promis d'avoir tant de ressources puis de gérer, en
fin de compte, mes ressources pour qu'ils soient sur le chantier, j'ai de la
misère à recruter actuellement, ah bien, là, c'est sûr que ce risque-là, il
appartient au consortium et on ne peut pas prédéfinir a priori. Mais puisqu'on
fonctionne à visière levée, à livre ouvert, on connaît, en fin de compte, le
projet sans contingence et le projet, si tout va bien, puis, après ça, on dit
qu'est-ce qui pourrait mal aller, puis on convient ensemble à qui appartient le
risque, comment qu'on se le partage. Et naturellement, l'entreprise,
probablement qu'elle va venir fixer même un taux de rendement, ce qui est
normal. Et elle va être prête à laisser, même, également une partie de son rendement
sur la table, si ces risques-là se matérialisent. Et là, là, c'est toute la
notion du contrat où on a un intérêt commun. Mais je ne vois pas l'organisme
public qui va avoir intérêt à prendre tout le risque ni non plus le consortium.
Et c'est ça, l'approche collaborative, et
on vient l'écrire sur un contrat. Mais au net, ça va être moins cher, c'est
montré ailleurs, c'est montré dans les cas de figure qu'on fait, que, quand les
entreprises sont sophistiquées, ils mettent un prix et ils additionnent toutes
les contingences. Parce qu'eux, ce qu'ils craignent, c'est scénario
catastrophe, ils ne prennent pas de chance, ils nous le proposent.
Le Président (M. Simard) : M.
le député, je vous rappelle qu'il vous reste environ une minute dans le cadre
de l'article un. Le temps passe très rapidement.
M. Beauchemin : D'accord.
Donc, le 1,6 de tantôt qu'on disait, là, une fois qu'on avait tout «paddé»
l'affaire, là, versus le 1 million, là, ce que vous me dites, c'est que,
quand on y va de façon collaborative, le 1,6 ne se matérialisera pas, ça va
plutôt être plus genre 1,3, ce que vous avez observé, là, dans les autres
législatures qui vous ont démontré comme quoi que l'approche était plus payante
pour le gouvernement d'agir de façon collaborative. Est-ce bien ce que vous me
dites?
M. Julien : En vrai mode
collaboratif, j'ai entendu des exemples de faux mode collaboratif. Il Faut
faire attention. Un vrai mode collaboratif, là, c'est l'implication, en fin de
compte, le plus tôt possible dans le processus, avec un besoin et non pas un
concept où, en réalité, on travaille avec les concepteurs à trouver la bonne
solution. Par la suite, à livre ouvert, on travaille avec ces gens là pour
fixer un coût et, après ça, on dit : Oui, mais tu sais qu'il peut arriver
telle chose. Qu'est-ce qu'on fait ensemble si ces risques-là se matérialisent?
Alors, en mode traditionnel, il n'y a pas
de partage des risques, on les paie tous. En mode collaboratif, on est à livre
ouvert. On convient qu'optimalement le prix devrait ressembler à ça et que
certains risques pourraient se matérialiser. Et à l'intérieur d'une entente
contractuelle, on vient fixer ces balises là de partage.
Le Président (M. Simard) : Merci,
cher collègue. Je cède la parole au député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui, bien, je
vous ai entendu, M. le ministre, parler des risques liés, là, à l'augmentation
des coûts puis à l'évolution du projet, et puis il y a tout ce qu'on peut
imaginer, mais je veux ramener l'idée des risques de collusion. Puis on n'a pas
entendu le ministre se prononcer sur les balises qui sont dans le projet de loi
ou qu'on voudrait voir inscrites dans le projet de loi pour justement rendre
compte des recommandations de la commission Charbonneau.
Est-ce que je dois comprendre qu'on n'en
aura pas, qu'il n'y a pas de tableau des risques, puis des solutions, puis des
balises pour répondre aux appels qui ont été formulés par mon collègue de
Jean-Talon et par plusieurs des témoins lors des consultations particulières?
C'était ça, ma question tout à l'heure, à savoir si on avait vraiment un
tableau des risques puis la façon dont on les contrôle, on les mitige ou qu'on
les évite tout simplement, là, dans ce projet de loi tel qu'il est libellé.
• (12 h 50) •
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Julien : Encore là, M. le
Président, ce matin, on avait un briefing pour démontrer que tous les
changements, en fin de compte, qui sont portés aux articles, une vingtaine d'articles
de la LCOP, démontrant clairement que ça ne modifie pas aucun des principes de
la LCOP, Intégrité, transparence.
M. Julien : ...équité, au
contraire, la démonstration a été faite. On est prêt à se rasseoir pour prendre
chacun des articles. Mais, quand mon collègue parle de pratique collusoire,
bien non, on s'est assis, ici, on respecte les principes de la LCOP qui sont
déterminés par Charbonneau. Alors, il faut faire bien attention, parce que les
gens... les experts, à la fois institutionnels et à la fois le marché,
conviennent qu'on augmente la concurrence avec des modes collaboratifs. Nous,
on convient qu'on respecte les principes de la LCOP, ce sont des appels
d'offres publics ou... en pleine transparence. Mais c'est toujours ronflant de
venir dire que ça ouvre la porte à de la collusion. Et nous, on est prêts à
faire des briefings, article par article, pour démontrer que toutes les
modifications de la LCOP ne viennent pas en contradiction avec les principes
sous-jacents qui émanent de la commission Charbonneau.
Et je tiens à rassurer tout le monde, là,
ma collègue présidente du Conseil du trésor et moi-même, on y tient de manière
mordicus. On n'ouvre pas la porte à ça. Ce n'est pas ce qu'a fait le projet de
loi, et prétendre autre chose serait hasardeux.
Le Président (M. Simard) : Cher
collègue.
M. Arseneau : Dans le mémoire
de l'Autorité des marchés publics, et là ce n'est pas moi qui le dis, là, on
inscrit des drapeaux rouges et on parle notamment de transparence puisqu'on
connaîtra le fournisseur ciblé qu'une fois le contrat conclu. Donc, c'est un
risque. On parle aussi du rôle de surveillance de l'AMP, mais c'est autre
chose. Alors, ce n'est pas rien, là. .
M. Julien : À la satisfaction
de l'AMP, et on a confirmation de sa satisfaction, dans ce volet-là, il parlait
des appels d'offres infructueux et mentionnait qu'il y avait un petit enjeu par
rapport aux délais de mémoire de publication. On a apporté... on a suggéré une
modification, un amendement à son entière satisfaction. Et ça, là, c'est très
pointu, c'est suite à un appel d'offres infructueux, on peut aller sur une
entente contractuelle selon certains barèmes, puis, après ça, on va... Lui
disait : Je vais m'assurer d'avoir le temps d'aller faire ma vérification.
Alors, on a raccourci le délai puis il est très satisfait. Mais, du même
souffle, l'Autorité des marchés publics estime que le mode collaboratif, la
façon qui est proposée à l'intérieur du projet de loi va augmenter la
concurrence, va réduire les coûts, et c'est un processus d'appel d'offres
public qui tient compte de tous les éléments de la LCOP.
Donc, le lien de mon collègue sur la
spécificité des appels d'offres infructueux, ce n'est certainement pas le
fondement de la loi, et on a apporté les modifications pour répondre à l'AMP.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, peut-être, une dernière sous-question, après quoi nous allons
passer la parole à un autre groupe parlementaire.
M. Arseneau : Oui, mais je
voudrais juste mentionner, puisqu'on parlait de l'AMP, ils l'ont relevée, là,
la question d'aller de l'avant de façon plus rapide, en mode collaboratif, mais
pas au détriment de la qualité, et que c'était dans la planification qu'on
pouvait voir un manque qui a entraînait une question relative à la qualité. Je
ne sais pas si le ministre a eu l'occasion d'entendre ou de lire les propos
tenus par l'Association des ingénieurs du gouvernement lors de l'étude du
projet de loi n° 61, où, de façon générale, ce qu'on a dit, c'est que, si les
projets en mode collaboratif pouvaient permettre des gains d'efficience, donc,
une certaine agilité d'aller peut-être plus rapidement, et parfois à moindre
coût, encore là, c'est contesté, mais que, de façon empirique, on constatait
qu'il y avait une baisse de qualité. On a même fait un geste comme quoi, là,
c'était une baisse draconienne de la qualité. Quelles sont justement les
balises qui nous permettent de s'assurer que ce risque-là, en matière de
qualité, on ne l'encourt pas?
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. le ministre, souhaitiez-vous ajouter quelque chose?
M. Julien : Hein, pardon?
Le Président (M. Simard) : Souhaitiez-vous
ajouter quelque chose? Non.
M. Julien : Bien, écoutez,
oui, oui, je le souhaite. Honnêtement, là, tu sais, ça ne baisse pas du tout la
qualité. On est sur un facteur... cas où on augmente, en fin de compte,
l'emprise de la compétence, et de l'agilité, et de l'expertise des gens avec qui
on va faire... que ce soit ingénieurs, architectes, entrepreneurs. Et, à la
fin, le besoin, c'est le gouvernement qui le définit. Les exigences, c'est le
gouvernement, c'est de l'administration publique, c'est l'organisme public.
Mais, soudainement, on travaille à une solution optimisée avec des gens qui ont
le goût de travailler avec nous autres. C'est toute la différence...
M. Julien : ...et
j'aimerais voir les cas de figure nommés par les ingénieurs de l'État. Je pense
que ce n'était pas des vrais modes collaboratifs malheureusement. Mais nous, on
observe que c'est mieux. Les universités qui font des recherches là-dessus
disent la même chose et le marché dit la même chose. Je pense qu'on convient
tous que c'est un bon mode. Ça serait bien aller de l'avant.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous, M. le ministre. Je cède maintenant la parole au député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : À vos
souhaits, M. le Président. Juste parce qu'il y a tout dans la vie, O.K., en ce
qui a trait à ce genre d'exercice d'offre de services, tout est un vase
communicant. Puis je m'explique. Je reviens avec votre exemple du
1 milliard tantôt O.K. versus 1,6 si on inclut tous les risques
additionnels. Puis là on dit, par exemple, O.K. Bon, ce fournisseur de services
X, là, toi, tu me dis que ça te coûte 1 milliard. Il y a 600 millions
de risque identifié. On va se partager ça 50-50 à l'avenir pour ce contrat-là.
Je le simplifie, là, pour l'argumentaire. La réalité, là, c'est que si le fournisseur
de services sait que potentiellement il va avoir à manger dans ses dents
20 % de coût additionnel si jamais ces genres de risque là vont arriver,
là, bien, son prix de base va refléter ce risque-là. Là, si vous me
dites : On va lui enlevez 25 % de ce risque-là, bien, dans sa tête à
lui, il va dire : O.K., correct, mais je ne vais pas charger 20 % de
plus, je vais charger 15 % de plus.
C'est ça que je veux dire. C'est des vases
communicants. Il n'y aura pas de lunch gratuit là-dedans, là. Il n'y aura pas
personne qui, là, soudainement, on va faire disparaître des coûts. On élimine
une partie des risques, O.K., mais ce qu'on fait, là, on est transparent sur
une partie des risques, mais le risque résiduel que le fournisseur de services
a à prendre, peu importe la méthode collaborative que vous faites, il va
l'avoir déjà établi dans son prix de base.
Donc, moi, c'est ça que j'essaie de
comprendre. Je ne vois pas en quoi votre approche collaborative que vous
proposez actuellement, sans mettre de balise, sans savoir, par exemple... O.K.
Moi, je dis : Trois quarts net, là, pour 50 tonnes pour faire ce
kilomètre-là, ça va me coûter x. Et vous, là, vous n'êtes pas capable de me
dire clairement que ça, là, on va l'avoir établi dans le marché avant de s'entendre
avec le fournisseur.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Julien : Bon, bien,
alors, c'est une approche à livre ouvert. Et puis je suis obligé de ne pas être
d'accord avec mon collègue. C'est vrai qu'on veut simplifier les choses, là, mais
souvent, on va venir mettre le taux de rendement aussi dans la balance puis
quelqu'un va dire... L'entreprise avec qui on fait affaire, le consortium, je
dis n'importe quoi, là, hein? 10 %, par exemple, au taux de rendement
espéré sur le projet, un projet de 1 milliard. Donc, 100 millions,
mettons, de rendement. Là, il va mettre dans la balance, en fin de compte, une
partie de son rendement, tu sais, parce que lui, il ne veut pas non plus
mourir, là. Puis il dit : Je vais être prêt à mettre, admettons, tel
pourcentage de mon rendement de manière dégressif s'il y a des dépassements.
Soudainement, là, il pédale dans le même
sens que nous autres, parce qu'il est à livre ouvert sur les coûts. Et son
bénéfice, il veut l'obtenir. Soudainement, tous les acteurs autour de la table
travaillent à un objectif commun, livrer le plus rapidement, à moindre coût, le
projet d'infrastructure. On a des intérêts communs qui sont prévus à
l'intérieur des ententes contractuelles, mais ça ne fait pas en sorte que c'est
juste les avocats qui se parlent quand il y a des enjeux d'une entente
contractuelle ficelée a priori sur un mode traditionnel. Donc, honnêtement, ce
partage-là est bénéfique à la fois pour les gens du consortium et pour les
organismes publics. Pour moi, c'est clair.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, chers collègues, compte tenu de l'heure, nous allons suspendre nos
travaux. Et avant de clore cet échange, j'ai deux nouvelles pour vous. La très
bonne, c'est qu'on reprend à 15 heures. La moins bonne, c'est qu'on se
retrouve à la salle Kirkland. Alors, à plus tard.
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) : Oui,
à bientôt.
(Suspension de la séance à 13 heures)
14 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 02)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, bon retour. Nous avons quorum, nous pouvons donc reprendre nos
travaux. Nous sommes toujours réunis afin de procéder à l'étude détaillée du projet
de loi n° 62. Et, lors de suspendre... lors de la suspension de nos
travaux, nous en étions rendus à l'étude de l'article 1. Et, à ce
moment-là, le temps dévolu au député de Marguerite-Bourgeoys était complet. Et
donc je cède la parole à sa collègue de Viger...
15 h (version non révisée)
Le Président (M. Simard) : ...Jeanne-Mance...
Jeanne-Mance-Viger.
Mme Rotiroti : Oui. Je tiens
beaucoup à Jeanne-Mance.
Le Président (M. Simard) : Oui,
on partage ça.
Mme Rotiroti : Parce que c'est
deux comtés à... c'était, à une époque, deux comtés, mais qui ont été... avec
le découpage de la carte électorale, j'ai hérité des deux.
Le Président (M. Simard) : Vous
en valez deux à vous seule, chère collègue.
Mme Rotiroti : Oui.
Absolument. Et j'en suis très fière. Alors, bon après-midi, chers collègues. On
va reprendre encore une fois la discussion qu'on avait ce matin avec le
ministre. Et je tiens à souligner aussi sa collaboration, parce qu'il est très
patient, je sais qu'il a répondu, probablement, à certaines questions déjà, en
juin dernier, avec mon collègue de Nelligan, mais vous comprenez, puis je vais
le répéter parce que c'est important de le dire, l'article 1, c'est la base, c'est
le cadre nominatif pour le reste du projet de loi qu'on va étudier, ça fait que
c'est important qu'on comprend tous les concepts qui sont énumérés dans l'article
1 pour qu'on puisse facilement aller de l'avant et traiter les autres articles.
Alors, en espérant qu'on va passer à travers l'article 1 aujourd'hui. Notre
souhait, c'est de continuer à bonifier ce projet de loi là.
Vous... Il y a eu des consultations où
est-ce qu'il y a plein de groupes... Et je vous épargne le discours que j'ai
fait ce matin par rapport à la VG, et la demande de notre collègue de Nelligan.
Je veux juste encore remettre sur la table qu'on avait demandé au ministre et
on fait confiance à qu'est-ce que le ministre a dit ce matin, de dire :
Soyez patient, on s'en vient à l'article 8, où est-ce qu'on va répondre à
toutes les exigences et les demandes de la VG. Très bien, mais je réitère que
mon collègue de Nelligan voulait que le ministre, à tout le moins, vérifie en
amont avec la Vréficatrice générale pour s'assurer qu'effectivement qu'est-ce
qu'il va apporter pour bonifier l'article 8 répond aux demandes faites par la
VG.
Une fois que j'ai dit ça, M. le Président,
je pense que mon collègue de Marguerite-Bourgeoys a fait un exposé par rapport
à toute la notion de partage de risque, la notion de l'objectif du projet de
loi, c'est-à-dire réduire les coûts et les délais. On a... Moi, j'ai posé la
question au ministre par rapport aux contrats de collaboratif, ils ont... le
Conseil du trésor a appliqué ce concept-là, et le ministre a même donné des
exemples de projets d'écoles où est-ce qu'ils ont eu... ils ont appliqué le
concept de partenariat collaboratif, et l'autre avec la voie traditionnelle des
soumissions, la voie traditionnelle de contrats. Et il nous confirme, puis, M.
le ministre, corrigez-moi si j'ai mal interprété vos propos, qu'effectivement l'approche
collaborative a fonctionné par rapport à livrer l'école plus rapidement et à
des coûts moindres prévus. Ça fait que je pense qu'on arrive à l'objectif que
le ministre cherche dans l'approche collaborative.
M. le ministre, dans l'article 2, vous faites
mention des ateliers bilatéraux. Ça, c'est un concept, puis je me suis permis d'aller
dans le corpus légal... Je ne le vois pas nulle part. On dirait que c'est un
nouveau concept que vous introduisez dans l'article 1. Alors, juste pour ma
gouverne, pouvez-vous nous expliquer qu'est-ce que vous voulez dire par
ateliers bilatéraux? Pour moi, bilatéraux, ça veut dire deux parties, alors c'est
qui, les deux parties?
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, on me dit
que j'ai une note, là, mais bilatéraux, naturellement, c'est l'organisme public
avec le contractant, et le contractant, ici, ce serait un consortium,
potentiellement, avec plusieurs parties, mais c'est des entreprises, en fin de
compte.
Des voix : ...
M. Julien : Mais alors c'est
l'organisme public avec un consortium en amont d'un processus ou pendant le
processus.
Mme Rotiroti : Puis, quand
vous dites en amont, ça veut dire au moment de la planification?
M. Julien : Au moment, en fin
de compte, de la conception.
Mme Rotiroti : De la
conception. Alors, vous avez planification, conception, réalisation «right»?
«Oui», excusez. Alors, qui qui fait la planification, M. le ministre?
M. Julien : J'ai bien... j'ai
bien mentionné, en fin de compte, que l'analyse des besoins et le besoin
devaient être stabilisés au niveau de l'organisme public.
Mme Rotiroti : L'organisme
public.
M. Julien : Et on ne se
commencera pas à se faire dire par un tiers quels sont nos besoins.
Mme Rotiroti : Quoi faire.
Parfait.
M. Julien : Non, peut-être
quoi faire ou comment le faire, mais pas nos besoins.
Mme Rotiroti : Mais c'est
quoi, le besoin. Parfait. Alors, la planification, pour vous...
Mme Rotiroti : ...c'est
d'identifier... c'est le besoin et c'est fait par le gouvernement.
M. Julien : Oui, mais on
pourrait être accompagné avec des tiers aussi, mais pas ceux qui seraient dans
les étapes subséquentes.
Mme Rotiroti : Évidemment.
Oui, excellent. Alors, l'organisme public et le consortium feront partie de
votre atelier bilatéral. Dans quelles circonstances vous faites recours à ça?
Donnez-moi un exemple.
M. Julien : Bien, je ne
comprends pas votre question.
Mme Rotiroti : Bien, vous
dites : Par la présente loi, une approche collaborative peut notamment
comprendre la tenue d'ateliers bilatéraux, la mise en commun des ressources et
des informations liées aux projets d'infrastructure ainsi qu'un partage
consensuel des risques et, selon le cas, des économies générées, des gains
réalisés et des pertes subies pendant la durée du contrat. L'approche
collaborative, dans le fond, vous dites : En tout temps, peut demander une
tenue d'un atelier bilatéral. Je voulais juste que vous me clarifiiez à quel
moment on fait recours à ça.
M. Julien : Quand on est en
processus d'appel d'offres avec les différents concurrents, on peut tenir des
ateliers bilatéraux tant et aussi longtemps que l'ensemble des concurrents obtiennent
la même information pour préciser les besoins. Quand je dis préciser les
besoins, c'est pour que tout le monde ait une compréhension commune des besoins
avant qu'il y ait un processus de soumission. Puis, après ça, les ateliers
bilatéraux vont venir également pour optimiser également les solutions retenues
une fois qu'on est dans le processus de conception-réalisation. Donc, un
exercice bilatéraux... un atelier bilatéral, c'est des discussions à la fois à
la phase d'appel d'offres, c'est-à-dire l'appel d'offres est lancé, on discute
avec les concurrents pour qu'ils comprennent tous la nature précise des
besoins, on peut le faire, et, par la suite, c'est par rapport à la
conception-réalisation où on vient optimiser les solutions et réduire les coûts.
Mme Rotiroti : Puis vous
n'avez pas... je vous écoute, je vous entends, M. le ministre, puis j'ai le
goût de vous poser la question : Est-ce que ça peut être conçu comme des
séances de négociation individuelles?
M. Julien : Non.
Mme Rotiroti : Vous n'avez
pas peur que quelqu'un pourrait penser que, vu que ça se fait en amont, que
vous discutez de plus que juste les besoins?
M. Julien : Non, je ne vois
pas comment.
Mme Rotiroti : Non? Bien,
pourquoi vous dites : Je ne sais pas comment?
• (15 h 10) •
M. Julien : Parce que la
discussion se fait avec l'ensemble des concurrents sur la même base, donc il
n'y a pas un avantage indu un par rapport à l'autre. Donc, c'est comme dans
certains cas de figure où on voit des chambres d'information, où on s'assure
que l'ensemble des joueurs ont la même information. Alors, ça, c'est a priori.
Mme Rotiroti : Avant qu'ils
partent pour donner leur...
M. Julien : C'est ça. Alors,
c'est comme... on donne des précisions... bien, on précise, mais par
discussion, et tout le monde obtient le bénéfice de ces discussions-là en
amont. Donc...
Mme Rotiroti : Oui, bien, je
comprends puis je suis tout à fait d'accord avec vous, mais si ça se ferait
dans une... où est-ce que tout le monde est autour de la table. Là, vous êtes
deux personnes.
M. Julien : Non, ça peut être
avec des concurrents aussi, là, plus que deux personnes.
Mme Rotiroti : Bien, c'est
parce que bilatéraux, bilatéral, c'est deux, ce n'est pas plus que deux.
M. Julien : Bien,
c'est-à-dire qu'il faudrait voir comment on défini bilatéraux, mais, pour moi,
là, c'est avec chacune des entreprises intéressées.
Mme Rotiroti : Bien,
justement, c'est ça que je vous demande, pour bien comprendre comment vous...
M. Julien : C'est ça, mais,
pour moi, c'est avec chacune des entreprises intéressées, puis, après ça, qui
sont... l'ensemble des entreprises obtienne la même information à tous égards.
Mme Rotiroti : Sur une base
individuelle.
M. Julien : Bien là, j'aurais
de la difficulté à voir comment je pourrais le faire sur une base individuelle
puis pourquoi je le faire sur une base individuelle a priori.
Mme Rotiroti : Parfait. Bien,
écoutez, M. le ministre, je vais vous reposer la question, qui est très, très
simple. C'est vous qui amenez la notion d'ateliers bilatéraux. Ce n'est pas
moi, c'est vous. Moi, j'ai regardé dans le corpus légal, c'est un nouveau
concept. Alors, vous introduisez un nouveau concept. Moi, je vous demande juste
à quel moment et pourquoi vous voulez... Je suis d'accord avec vous. Vous
voulez que tout le monde ait la bonne information pour qu'ils puissent donner
les bons prix. Ça, ils peuvent partir et donner leur prix, puis souvent,
c'est... Ça, je suis d'accord avec ça. Dans quelle instance et pourquoi vous
voulez faire du «one on one»? Vous ne trouvez pas que c'est dangereux? Vous ne
trouvez pas que ça pourrait ouvrir la porte à une interprétation que vous
n'avez aucune intention d'aller là, là, ce n'est pas votre intention, mais qui
peut donner cette perception-là?
Le Président (M. Simard) : À
ce stade-ci, permettez-moi peut être juste de rappeler... puis nos débats vont
très bien, mais de continuer de vous adresser à la présidence. M. le ministre.
Mme Rotiroti : Ah!
excusez-moi...
Le Président (M. Simard) : ...il
n'y a pas de quoi.
Mme Rotiroti : On est dans
une collaboration.
Le Président (M. Simard) : Absolument.
M. le ministre.
M. Julien : Ah bien, alors je
réitère, puis j'ai déjà fait des transactions ou des processus comme ceux-là.
On a un vérificateur de processus indépendant, et, naturellement, tout ce qui
est en avant, en amont de l'appel d'offres, la grande importance, c'est de
s'assurer que personne ne bénéficie d'une information que l'autre ne
bénéficierait pas. Alors, même si... même si je suis... M. le Président... Même
j'étais directement avec M. le Président, puis, après ça, directement avec
vous, le vérificateur de processus, lui, doit s'assurer que les discussions
qu'on a eues, le président et moi, sont divulguées totalement et que vous obtenez
la même information. Puis il y a le même processus dans des démarches de
dispositions avec des intermédiaires de marché. Puis là on a un vérificateur de
processus indépendant qui chemine avec nous à l'intérieur du processus. Ça,
c'est pour a priori, puis, après, a posteriori, c'est des ateliers bilatéraux.
Mme Rotiroti : Parfait. On
avance, M. le ministre. Alors, votre vérificateur indépendant vient après.
Alors, vous... qui qui porte le fardeau de s'assurer que quand vous parlez à
moi, j'ai une information et que la même information est donnée au président?
M. Julien : Alors, le
vérificateur de processus n'est pas a posteriori, il est pendant, il accompagne
séance tenante.
Mme Rotiroti : C'est lui qui
a responsabilité de s'assurer que l'information est uniforme?
M. Julien : Oui, et de
manière... et de manière indépendante, oui dans le processus. Oui.
Mme Rotiroti : Parfait.
Merci. À ce stade-ci, M. le Président, on aurait un amendement.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
Mme
Rotiroti
:
J'aimerais ça, peut-être, avoir l'opportunité d'en discuter avec le ministre
pour voir si c'est opportun de l'amener.
Le Président (M. Simard) : Absolument.
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 14)
15 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 41)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers amis, cette pause fut très fructueuse. Elle permet à notre collègue de Jeanne-Mance—Viger
de nous déposer un amendement. Alors, madame, la parole vous appartient.
Mme Rotiroti : Merci, M. le
Président. Alors, en toute transparence, on était sur... j'avais posé la
question sur l'atelier bilatéral. On a eu des discussions avec le ministre.
Puis au fur et à mesure qu'on s'est parlé, on a... Et suite aux interventions
du ministre, le ministre a été gentil, il a été collaborateur, et je pense que
l'amendement, en toute transparence, vient du côté ministériel. Je vais le lire
puis je pense qu'en le lisant, je pense qu'on va tous comprendre aux
interventions puis la discussion qu'on a eue sur les ateliers bilatéraux.
Alors, l'article 1, dans le
paragraphe 2°... Non. Dans le paragraphe 2° de...
Mme Rotiroti : ...article 1 du
projet de loi, insérer, dans le dernier alinéa, qui propose d'ajouter à
l'article 3 de la Loi sur les contrats des organismes publics, et après «la
tenue d'ateliers bilatéraux», «en présence d'un vérificateur de processus».
Alors, je vais le lire puis je vais
peut-être expliquer brièvement, puis le ministre pourrait enrichir par la
suite. Alors, l'article 1, tel qu'amendé :
L'article 3 de la Loi sur les contrats des
organismes publics (chapitre C-65.1) est modifié par le remplacement du
paragraphe 1 du deuxième alinéa, par le paragraphe suivant :
Les contrats de partenariat, soit les
contrats conclus dans le cadre d'un projet d'infrastructure à l'égard duquel un
organisme public associe un contractant à la conception et à la réalisation
d'une infrastructure, ainsi que l'exercice d'autres responsabilités liées à
l'infrastructure, tels son financement, son entretien ou son exploitation, et
qui impliquent une approche collaborative pendant ou après le processus
d'adjudication.
Deuxième alinéa : Par l'ajout, à la
fin, des alinéas suivants :
«Sont assimilés à des contrats de
partenariat les contrats mixtes de travaux de construction et de services
professionnels dans le cadre desquels un organisme public associé, un
contractant à la conception et à la réalisation d'une infrastructure en
recourant à une approche collaborative pendant ou après le processus d'adjudication,
ainsi que les contrats que le Conseil du trésor détermine par règlement, dans
le cadre desquels un organisme public associe un contractant à la conception ou
à la réalisation de l'infrastructure lorsque ceci implique une approche
collaborative que le règlement précis...
«Pour l'application de la présente loi.
Une approche collaborative peut notamment comprendre la tenue d'ateliers
bilatéraux en présence d'un vérificateur de processus, une mise en commun des
ressources et des informations liées aux projets d'infrastructure ainsi qu'un
partage consensuel des risques et, selon le cas, des économies générées ou des
gains réalisés et des pertes subies pendant la durée du contrat.»
Alors, M. le Président, si vous permettez,
je vais être très brève, simplement vous expliquer que, suite à la discussion
qu'on a eue sur les ateliers bilatéraux, où on doit s'assurer que la
conversation en deux parties... l'information est la même. Alors, pour le
ministre, en discutant, c'était normal, mais on vient d'ajouter la présence
d'un vérificateur de processus qui va s'assurer que l'information qui est
donnée sur... quand on tient des ateliers bilatéraux sont les mêmes pour tout
le monde avant qu'ils aillent en soumission.
Alors, je... encore une fois, je tiens à
remercier le ministre. Je pense que cet amendement est nécessaire pour
s'assurer qu'il y a une équité dans l'information qui est donnée à tous ceux et
celles qui pourraient être intéressés à soumissionner dans un appel d'offres.
Alors, je ne sais pas, M. le ministre, si vous voulez ajouter quelque chose ou
j'ai suffisamment expliqué votre amendement.
M. Julien : Vous avez
parfaitement expliqué. Elle a parfaitement expliqué l'amendement. Alors,
effectivement, on ne doit pas prendre pour acquis, alors, c'est... je pense que
cet ajout-là fait démonstration que le processus va être bien vérifié et bien
fait.
Le Président (M. Simard) : Merci,
M. le ministre. Y aurait-il d'autres commentaires sur cet amendement? Sans quoi
nous allons procéder à la mise aux voix. Cet amendement est-il...
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) : Oh!
Oui, M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Donc, bien,
merci, M. le Président. Merci à tous. Je trouve qu'effectivement l'amendement
fait en sorte qu'il y a plus, là, de profondeur, plus de clarté. En fait,
c'était peut-être le petit enjeu qu'on avait identifié. Puis, dans ce
contexte-là, pour moi, ce que j'aimerais... juste, peut-être, revenir sur le
point qu'on discutait peut-être un peu au préalable.
Je comprends que la base du projet de loi
que la ministre de la Mobilité durable, là, est en train de vouloir travailler
dessus, là, en ce moment, ça se trouve à être, finalement, le projet de loi que
vous, M. le ministre, ici, vous déposez. Puis je commence à comprendre un peu
comment ça fonctionne ici, au Parlement, mais je suis un petit peu curieux
d'essayer de comprendre. On appelle ça... Donc, la base du projet de la
ministre, c'est le projet loi sur lequel vous travaillez pour que la
réglementation, j'assume, au niveau de comment les contrats vont être alloués
dans le ministre... dans l'agence, excusez, là, de la mobilité durable. Est-ce
que vous pouvez m'expliquez votre perspective à vous, à savoir qu'est-ce que ça
sous-entendait, ce commentaire-là pour dire que votre projet de loi,
finalement, c'est la base du projet de loi de la ministre?
M. Julien : M. le Président,
j'aimerais quand même savoir qui est-ce qui a tenu ce commentaire-là...
M. Julien : ...là, de manière,
ce serait la base?
M. Beauchemin : Bien, c'est
la ministre elle-même qui décide.
M. Julien : O.K.. Alors,
certainement. M. le Président, le projet de loi qu'on a devant nous s'applique
aux organismes publics pour faire en sorte que, dans des projets
d'infrastructure, on puisse aller de manière plus efficiente et moins
dispendieuse, en augmentant la concurrence. Alors, ce projet de loi là est
utile, certainement à l'éventuelle agence de mobilité. C'est-à-dire que c'est
légalement, c'est le projet de loi qui vient donner les capacités d'être plus
efficient. Alors, qui va être bon pour l'ensemble des organismes publics, mais
qui va être très pertinent pour l'agence.
Le Président (M. Simard) :
Parce que, évidemment, sans vouloir rentrer dans le vif du sujet, nos
discussions sont très positives. Elles vont très bien. Mais, évidemment, on
traite ici d'un amendement bien particulier.
M. Beauchemin : Oui, oui, là,
mais c'est parce que c'est dans le contexte, là, de justement, d'avoir de la
transparence, de nous permettre de pouvoir s'assurer que chacune de ces
étapes-là puisse être faite. Ça fait que donc, on vient d'ajouter l'amendement
de votre amendement, que vous avez fait suite à la conversation que vous avez
eue avec ma collègue. Très bien. Et donc, je me pose la question : Les
ramifications donc vont être multiples dans tous les autres paliers de
gouvernement, à savoir comment le comportement va se faire en divulgation de
l'information pour s'assurer que ce soit pertinent. Il y avait un autre point,
puis peut être si tu peux me le montrer s'il te plaît... Il y avait un autre
point que je voulais vous faire porter attention, c'est dans ce contexte-là
justement, où est-ce qu'on veut s'assurer de l'information pertinente lors de
l'attribution d'information, lors de la distribution d'information pour des
contrats? On parle spécifiquement dans la définition de contrats, mais on ne
parle pas de l'exploitation ou de l'entretien dans l'approche au niveau du
partenariat. Je voulais savoir pourquoi on avait exclu. Peut-être je vais faire
référence... Donnez-moi juste une petite seconde pour clarifier vraiment le
point de vue, là. On peut-tu suspendre juste...
Le Président (M. Simard) :
Bien sûr, momentanément.
(Suspension de la séance à 15 h 50)
(Reprise à 15 h 51)
Le Président (M. Simard) :
Alors, collègues, au moment de suspendre, nous en étions rendus à l'étude d'un
amendement amené par la députée de Jeanne-Mance—Viger sur l'article 1. M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Oui. Donc,
juste pour clarifier, là, ce sur quoi on discutait avant de faire la pose de
deux secondes. Je viens d'avoir clarification sur ce sujet, donc pas besoin
d'aller plus loin dans ça. Juste une petite question technique au niveau des
procédures : Pourquoi que le projet de loi ici s'appelle le 62 et le
projet de loi de la ministre, elle, c'est 61, si celui-ci est supposé être la
base de l'autre? J'essaie juste de comprendre la logique. Il y a‑tu une raison
pour laquelle c'est comme ça?
M. Julien : C'est une
question de présentation des projets de loi. Ils sont numérotés pour une suite
numérique, là. Donc, il n'y a pas préséance d'un sur l'autre, là.
M. Beauchemin : Ah! O.K. Il
n'y a pas de, il n'y a pas de raison parce que si c'est supposé être la base,
ça aurait été le numéro un puis après ça le numéro 2. J'essaie de comprendre
cet aspect-là des choses. Mais écoutez, pour moi personnellement, je pense que
si on n'a pas plus de questions pour l'amendement...
Le Président (M. Simard) :
D'autres commentaires sur cet amendement, sans quoi l'amendement est-il adopté?
Adopté. Alors, nous poursuivons, nous revenons à l'étude de l'article 1 tel
qu'amendé pour une deuxième fois. Y a-t-il d'autres commentaires?
Mme Rotiroti : J'aurais une
question au ministre...
Le Président (M. Simard) : Je
vous en prie, Madame.
Mme Rotiroti : Dans
l'article...
Mme Rotiroti : ...l'article 1,
vous faites mention du terme partage consensuel des risques lorsque vous parlez
de l'approche collaborative, je cite l'article «Une approche collaborative peut
notamment comprendre la tenue d'ateliers bilatéraux ainsi qu'un partage
consensuel des risques et, selon le cas, des économies générées ou des gains et
des pertes encourues pendant la durée du contrat». J'aimerais savoir qu'est-ce
que vous entendez par le terme «partage consensuel des risques»? Pourquoi vous
différenciez des économies générées ou des gains de pertes encourues pendant la
durée du contrat? Parce que vous dites «selon le cas», right? Je veux juste
comprendre, puis on pourrait avancer.
M. Julien : Alors,
consensuel, naturellement, c'est contractant et organisme public contractant
étant régulièrement un consortium à trois têtes. Et naturellement, quand on
a... dans la perspective de conception, on va avoir en fin de compte des
économies qui vont arriver, par exemple, avec les choix de matériaux, les
suggestions, par la collaboration. Et après ça, naturellement, on pourrait avoir
des gains, réaliser des pertes dépendant de ce qui se matérialise ou non comme
hypothèse, je dis toujours... je vais vous donner un exemple : Les
matériaux c'est un bon exemple, à l'heure actuelle, l'acier coûte tant, on a
besoin de tant d'acier, mais si l'acier montait, on va avoir des pertes, si
l'acier descendait, on va avoir des gains. Dans l'entente contractuelle, on a
déjà prévu ce partage-là mutuellement.
Mme Rotiroti : Mais
corrige-moi, corrigez-moi, M. le ministre, si j'ai tort. Je comprends. Vous
prévoyez tout ça, dans le fond, c'est-à-dire que vous prévoyez dans le
partenariat collaboratif qu'il pourrait y avoir, mettons, une hausse dans le
coût du bois. Vous prévoyez ça? C'est ça, l'objectif. Vous prévoyez les coûts?
Alors, quand vous dites : Ici, vous parlez de partage consensuel des
risques, le risque est partagé par qui? C'est l'organisme public avec le
gouvernement. Est-ce que les sous-traitants partagent le risque ou est-ce
qu'eux ne sont pas là-dedans du tout?
M. Julien : L'Entente
contractuelle se fait entre le contractant qui est le consortium et l'organisme
public. Le contrat stipule les différents éléments qui sont à risque et le
partage éventuel... éventuel, puisque ce sont des éventualités. Alors,
l'entente est comme ça. Naturellement, la relation du contractant avec les
sous-contractants, lui, il garde toujours les mêmes responsabilités.
Mme Rotiroti : C'est le
contractant à ce moment-là? O.K. Puis, ça, ça vaut pour les pertes, mais ça
vaut aussi pour les gains, c'est ça?
M. Julien : L'approche
collaborative, c'est un livre ouvert à visière levée. On prend la meilleure
hypothèse puis après ça, naturellement, la vie fait en sorte que cette
meilleure hypothèse-là, elle a des écarts avec ce qui se réalise vraiment. Si
les accords sont favorables, on partage les bénéfices. Si les accords sont
défavorables sur certains aspects, on partage le malheur. Mais ce sera toujours
mieux que d'assumer le malheur, même s'il ne se matérialise pas.
Mme Rotiroti : Puis ça, vous
avez la garantie par rapport à ça, M. le ministre.
M. Julien : Dans des projets
complexes et sophistiqués et dispendieux, les entreprises qui sont elles aussi
sophistiquées et clairement, elles doivent se prémunir de tous ces risques-là a
priori, ils le mettent dans leurs prix, c'est clair pour nous.
M. Beauchemin : ...oui, mais
ça revient exactement à ce que je disais tantôt, M. le ministre, c'est des
vases communicants. Donc, dans le contexte où est-ce que, justement, ils vont mettre
dans leur soumission l'ensemble des variables, déjà, puis là, on partage le
risque qui est à visière levée, comme vous dites par la suite des choses. Bien,
c'est là où est-ce que je posais mes questions tantôt. Puis là, si on en arrive
dans une question de gain, par exemple, des deux par quatre coûtent moins cher,
puis là, il y a une économie de 20 millions de dollars, là, on la
partagerait donc avec le soumissionnaire, si je comprends bien, c'est ça?
M. Julien : Ah, c'est plus
simple... c'est plus simple que ça. Je ne sais pas sur quelle base on ne se
comprend pas, mais je vais essayer de le réexprimer pour être certain, M. le
Président. Quand on est dans le mode traditionnel, le prix déposé considère que
100 % des risques vont se réaliser pour les entreprises sophistiquées. Ils
ne prennent pas de chance. La vraie vie fait en sorte que les risques...
Le Président (M. Simard) : On
va suspendre momentanément, M. le ministre. Je m'excuse de vous couper comme
ça, on va suspendre momentanément...
(Suspension de la séance à 15 h 57)
(Reprise à 15 h 58)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, nous sommes de retour. Et à ce... à ce stade-ci, dis-je,
compte tenu de la répartition du temps, je cède la parole à ma collègue de Jeanne-Mance—Viger.
Mme Rotiroti : Merci, M. le
Président. Je ne veux pas donner l'impression qu'on est difficiles. Je veux
bien comprendre qu'est-ce qu'on fait ici, parce que l'article 1 est très
important. Alors, je ne veux pas que le... On a une belle collaboration, M. le
ministre, puis je ne voudrais pas qu'on perde ça parce que je veux quand même
avancer dans ce projet de loi là, mais c'est important que je comprends. Parce
que, moi, l'impression que j'ai dans l'explication que vous donnez, puis encore
là, dites-moi, si j'ai mal compris, c'est que vous ne pouvez rien garantir du
partage des bénéfices, mais pour les risques, vous êtes certain? Est-ce que je
comprends mal dans l'explication que vous donnez? Et c'est pour ça que je vous
repose la même question. Je ne veux pas être redondante.
M. Julien : Parfait. M. le
Président, c'est vrai qu'il y a des enjeux de compréhension dans ce que vous
dites. Je vais essayer de le repréciser.
Mme Rotiroti : S'il vous
plaît.
M. Julien : En mode
traditionnel... projets complexes et dispendieux, les entreprises qui
soumissionnent sur ces projets-là, on les connaît, il y en a quelques-unes, ils
sont hypersophistiqués. On parle de centaines de millions, sinon de milliards
de dollars. Ces gens-là, quand ils se présentent face à des incertitudes, parce
que le projet a certaines incertitudes sur les taux de financement, sur les
coûts des matériaux, sur l'inflation des prochaines années. Alors, il y a plein
d'incertitudes pour se prémunir d'un risque qu'ils se trompent et qu'ils
perdent des centaines de millions de dollars, ils ont tendance, et ils le font
très bien, et ils le font toutes... tous et toutes, ils additionnent ces
contingences-là au «worst case scenario», aux pires... aux pires des situations.
Alors ils disent : Bien, tel risque peut se matérialiser, il risque de
coûter tant, tant, tant. Alors, à la fin, le prix qu'ils soumissionnent, c'est
un prix qui est le plus dispendieux de ce qui peut arriver.
• (16 heures) •
En mode collaboratif, à livre ouvert, on
identifie un prix ensemble, le fameux juste prix, et on convient que les
risques, eux, qu'ils avaient évalués au maximum, ils peuvent se matérialiser.
La différence, c'est que quand ils vont se matérialiser, un va se matérialiser
à 50 %, l'autre à 25 %, à différents niveaux, et puisqu'on a convenu
a priori, on va se partager en fin de compte la matérialisation de ces
risques-là.
Alors, eux, ils nous disent : Si on
n'est pas en mode collaboratif, tu vas payer 100 % de ce que je pense qui
peut arriver même s'ils n'arrivent pas. Et nous on dit : Travaillons
ensemble pour diminuer... que ça arrive. Et s'ils arrivent, on paiera vraiment
ce qui est arrivé. Tandis qu'on paie 100 % en mode traditionnel d'un
risque éventuel qui ne se matérialise pas toujours parce qu'eux doivent se
protéger...
Mme Rotiroti : Absolument.
M. Julien : ...financièrement
de ça.
Mme
Rotiroti
:
Très bien.
M. Julien : Alors là, il y a
des gains, puis, naturellement, dans les hypothèses qu'on amène pour un prix,
on va avoir des hypothèses même qui pourraient être bénéfiques, les matériaux
ont baissé. Bien là, on va se partager le bénéfice également.
Alors, c'est une approche qui est
nettement plus avantageuse pour deux choses. Ils travaillent avec nous pour
optimiser la solution, et on paie uniquement ce qui arrive réellement dans un
partage de risques et non pas ce qui aurait pu arriver.
Mme Rotiroti : Merci beaucoup
pour l'explication. Je comprends mieux, M. le ministre et merci. Est-ce que
vous êtes inquiet à ce moment-là que... suite à votre explication, que les
gens, il y aurait moins de contrats traditionnels à ce moment-là? Vous l'avez
dit : C'est quelques entreprises qui peuvent, qui ont l'expertise, ça fait
gonfler le prix parce qu'ils n'ont pas le choix, parce qu'ils doivent se
protéger. Tandis qu'avec le concept que vous amenez dans...
16 h (version non révisée)
Mme Rotiroti : ...l'article 1,
qui est l'approche collaborative, on partage les risques puis on partage les
gains, qui fait en sorte que les coûts sont... vont rester raisonnablement dans
le... dans le budget qui est alloué. Est-ce que vous craignez que les gens vont
être plus portés à dire : Bien, je ne soumissionne pas dans la voie
traditionnelle, on va attendre, on ne va pas là, on va attendre que le ministre
fait la collaboration collaborative, de toute façon on a plus à gagner qu'à
perdre en faisant la collaborative versus la traditionnelle? Vous ne craignez
pas ça, M. le ministre?
M. Julien : Aucunement. Le
mode collaboratif s'applique à certains projets et le mode traditionnel s'applique
à plusieurs autres projets. Ce qu'on a... Ce qu'on a observé, c'est que, quand
tu introduis le mode collaboratif, ça réduit les barrières à l'entrée pour
certaines entreprises en termes de financement et de capacité de financement.
Donc, tu augmentes, en mode collaboratif, le nombre de concurrents dans des
projets complexes parce qu'il y a moins de barrières à l'entrée. Alors, ce n'est
pas juste ceux qui sont hypergros avec un fort capital qui peuvent embarquer.
Donc, on peut être sur l'expertise, les compétences beaucoup plus, mais on va
continuer de faire des projets traditionnels qui sont sur d'autres bases et qui
eux aussi optimisent la concurrence.
Donc, dépendant du projet, ce qu'on
souhaite, c'est plus de concurrence, optimiser la concurrence. C'est pour ça
que le choix des modes, dépendant de la nature du projet... Je dis toujours :
Cinq kilomètres de route asphaltée, ça va être en traditionnel. Il y a plein de
concurrence. Tout le monde connaît pas mal le prix de ça et ils sont prêts à
plonger sur le prix. Tandis que des projets plus complexes, d'envergure, un
centre hospitalier, il y a tellement d'inconnues que le soumissionnaire veut...
Mme Rotiroti : L'écart est
trop grand.
M. Julien : ...veut un gros
«gap», puis là tu dis : Écoute, on va travailler ensemble, on a notre
besoin, on va travailler ensemble pour arriver à la meilleure solution, et là
ça va augmenter la concurrence dans ces projets-là. Donc, il n'y a pas... c'est
mieux pour, globalement, le marché.
Mme Rotiroti : Un n'empêche
pas l'autre.
M. Julien : Les deux
approches vont donner plus de concurrence dans les deux marchés, traditionnel
et collaboratif.
Mme Rotiroti : O.K. Ça fait
que vous, vous mettez... il n'y a pas de petits projets... en vigueur, c'est
vraiment... Même un gros projet qu'on n'a jamais fait, mais ça prend différents
intervenants autour de la table ou expertises, vous allez privilégier le... au
lieu de la voie traditionnelle, la collaboration, parce que vous avez besoin d'avoir
tous ces intervenants autour de la table. C'est ça?
M. Julien : C'est-à-dire que
le bon mode pour le bon projet. Je pourrais avoir un projet de 300 kilomètres d'asphalte
qui coûterait cher mais qui ne serait pas complexe et je pourrais avoir un
projet moins cher d'un laboratoire hyperspécialisé puis ce serait en mode
collaboratif, le projet moins cher, puis le projet plus cher serait en mode
traditionnel.
Donc, oui, il y a le coût, mais il y a
aussi la complexité. Et là on donne un coffre à outils aux organismes publics
avec leurs spécialistes en appel d'offres pour dire : Dans ce cas-là, c'est
le mode collaboratif. Il y a plusieurs modes collaboratifs, c'est lui qui est
optimisé et vers lequel on va aller pour augmenter la concurrence et réduire
les coûts.
Mme Rotiroti : O.K. Alors, si
je vous dis, M. le ministre, que les projets qui ne sont pas en mode
collaboratif n'ont pas accès au partage consensuel de risques avec le donneur d'ouvrage
qui est le gouvernement, est-ce que vous êtes d'accord avec ça?
M. Julien : En mode traditionnel...
En mode traditionnel, il n'y a pas de nécessité de partage de risques.
Des voix : ...
Mme Rotiroti : ...M. le
Président, je pense qu'on a suffisamment fait le tour de l'article 1. Je
pense que, les nouveaux concepts qui... le ministre veut introduire dans l'article 1,
on...
Mme Rotiroti : ...on en a
suffisamment débattu. On a apporté des amendements où est-ce que c'était
nécessaire pour avoir des garde-fous avec la collaboration du ministre, je lui
en remercie. Moi, je serais peut-être allée, si vous voulez, à... au vote pour
adopter l'article 1.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous, chère collègue. Y aurait-il d'autres commentaires sur l'article 1
tel qu'amendé? Pas de commentaire. Sans quoi, cet article 1, tel
qu'amendé, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Et nous poursuivons, M. le ministre, nous en sommes...
M. Julien : Je pourrais-tu
demander une suspension, cher collègue?
Le Président (M. Simard) : Absolument.
Alors, nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 16 h 08
)
(Reprise à 16 h 13)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, nous sommes de retour. Et, à ce stade-ci, nous en sommes
rendus à l'étude de l'article 2. M. le ministre.
M. Julien : Lecture de
l'article. Merci, M. le Président.
Article 2 : L'article 13.1 de cette
loi est modifié par l'insertion, après le premier alinéa, du suivant :
«Malgré le premier alinéa, la publication d'un avis d'intention n'est pas
requise lorsque les conditions suivantes sont satisfaites :
«1° l'objet du contrat vise uniquement à
répondre aux besoins exprimés dans le cadre d'un appel d'offres public pour
lequel aucune soumission conforme n'a été présentée;
«2° l'attributaire satisfait aux exigences
que les documents de l'appel d'offres visé au paragraphe 1° imposaient aux
entreprises intéressées;
«3° les conditions que le contrat impose à
l'attributaire sont les mêmes que celles énoncées dans les documents de l'appel
d'offres visé au paragraphe 1°, à l'exception du délai de réalisation, lequel
peut être reporté d'une période ne dépassant pas celle écoulée entre la date
limite de réception des soumissions fixée par l'appel d'offres et la date de
conclusion du contrat;
«4° l'attributaire a transmis sa
proposition à l'organisme public dans les 90 jours suivant la date limite de
réception des soumissions fixée pour l'appel d'offres visé au paragraphe 1°;
«5° le contrat est conclu dans les 90
jours suivant la date de réception de la proposition de l'attributaire.» .
Là, on a les commentaires. L'article 13.1
de la Loi sur les contrats des organismes publics prévoit que, lorsqu'un
organisme public entend conclure un contrat de gré à gré au motif qu'un appel
d'offres ne servirait pas l'intérêt public, il doit, au préalable, publier un
avis de son intention de conclure un contrat sans recourir au processus de mise
en concurrence.
L'objectif recherché par la publication de
cet avis consiste à permettre à toute entreprise de pouvoir manifester, auprès
de l'organisme public, son intérêt à réaliser le contrat projeté selon les
besoins et les obligations énoncés dans l'avis, et ainsi inciter cet organisme
à opter pour un processus de mise en concurrence.
L'article 2 du projet de loi propose
d'écarter cette obligation lorsque l'objet du contrat vise à répondre à un
besoin que l'organisme a cherché à satisfaire au moyen d'un appel d'offres
public pour lequel aucune soumission conforme n'a été présentée et que les exigences
ci-après sont rencontrées. Un. Les conditions imposées au contractant sont les
mêmes que celles que prévoyaient les documents de l'appel d'offres infructueux,
sauf en ce qui concerne le délai de réalisation. Le contractant doit avoir
transmis une proposition à l'organisme public dans les trois mois suivant la
date limite du dépôt des soumissions prévues dans les documents de l'appel
d'offres infructueux. Le contrat doit être conclu de gré à gré dans les trois
mois suivant la date où l'organisme public a reçu la proposition du
contractant.
Ça fait le tour? Ça fait le tour.
Le Président (M. Simard) : Alors,
des commentaires supplémentaires, sans quoi nous amorçons la discussion.
M. Julien : Oui, bien
rapidement. Je pense qu'on va avoir des discussions. On a eu quand même
l'Autorité des marchés publics qui était venue nous voir. C'est sûr que les
discussions qu'on a eues avec l'Autorités des marchés publics, pour répondre à
sa satisfaction, ont été modifiées à l'article 45, 46, 47, 48 de la présente
loi. Donc, on a proposé des amendements, mais c'est là qu'ils se retrouvent
essentiellement à la entière satisfaction de l'Autorité des marchés publics.
Mais on a compris, en fin de compte, le commentaire, on a corrigé par
amendement, là, qu'on aura à discuter dans ces articles-là. Là, on est sur
l'article 2.
Le Président (M. Simard) : Cher
collègue, M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Oui, merci,
M. le Président. Vous pouvez expliquer pourquoi, dans les commentaires, on
parle ici, «le contractant doit avoir...
M. Beauchemin : ...transmis
une proposition à l'organisme public dans les trois mois suivant la date limite
du dépôt... Pourquoi mettre cette restriction-là ici?
M. Julien : C'est ça, c'est
pour éviter, en fin de compte, qu'on étire le processus, donc 90 jours,
pour ne pas que ça dure trop longtemps.
M. Beauchemin : O.K. Puis
est-ce que c'est la même réponse pour la raison pour laquelle vous avez mis «le
contrat doit être conclu de gré à gré dans les trois mois suivant la date où
l'organisme public a reçu la proposition du contractant»?
M. Julien : Oui, c'est...
même motif.
M. Beauchemin : O.K. Puis
ici, là, c'est quoi le... L'univers de contrats, en termes de complexité, ou on
parle de plus simple, on parle de quoi, exactement, dans l'ensemble des
contrats de gré à gré? Parce qu'on l'a vu, là, il y a eu quand même des
contrats de gré à peu qui ont été faits dans à peu près tous les espaces. C'est
juste pour me donner une idée, il y a-tu comme... on a-tu limiter le «scop» à
ce que ça soit un certain genre de contrats?
M. Julien : Non, c'est tout
type d'appels d'offres publics qui sont infructueux. Alors, ce que ce qu'on
vient retirer, c'est à partir du moment où est-ce qu'il est infructueux, il
fallait émettre un avis d'intention qui prenait des délais supplémentaires
comme pour signifier au marché : Bien, je retourne sur ce que j'ai soumis,
puis là, tu sais, comme on vient de préciser, il faut que le projet qui est
soumis, même nature, mêmes besoins. Alors, pour nous, il y a... c'est une perte
de temps, là, de mettre l'avis d'intention pour pouvoir aller de gré à gré.
Je comprends qu'il y avait des enjeux qui
ont été nommés par l'Autorité des marchés publics sur les délais pour que lui
puisse le vérifier. On amène ça à 45, 46, 47, 48. Mais ici, avec les éléments
qui sont prescrits pour dire : Ça doit être ça, ça, ça qu'il y a
là-dedans, c'est-à-dire le même projet, la même portée, la même... la même...
le même projet qu'on veut négocier de gré à gré, bien, l'avis d'intention
était... était non nécessaire et faisait en sorte qu'on perdait du temps.
M. Beauchemin : Là, bien,
évidemment, en ce qui a trait à une des exigences, là, qui est éliminée, c'est
le délai de réalisation, là, si je comprends bien, là, que vous mettez ici.
Bien, ce que vous dites, vous dites : Les conditions imposées aux
contractants sont les mêmes que celles qui prévoyaient lors des... des
documents d'appels d'offres infructueux, sauf en ce qui concerne le délai de
réalisation.
• (16 h 20) •
M. Julien : C'est à dire que
le gap de temps entre le premier processus et le deuxième processus, par
exemple, si ça prend deux mois, on va y accorder deux mois de plus dans sa réalisation.
Alors là, on considère que le délai de réalisation... on considère que les deux
processus qui sont... on en avait un premier, il a été infructueux, on ne
change pas la nature du contrat, sauf s'il y avait une date de livraison,
mettons, telle date, puis, si entre mon gré à gré et mon premier processus, il
y a quatre mois qui s'est écoulé, on va accepter que la fin soit quatre mois
plus tard, parce qu'il y a eu un délai, c'est seulement ça qui va être accepté.
M. Beauchemin : O.K. Mais,
juste pour que je comprenne, M. le Président, dans un contexte où est-ce que,
par exemple, là, le marché vous a dit, là, qu'il n'y avait pas intérêt à
avoir... d'offrir au gouvernement ou à l'entité gouvernemale, là, des
soumissions, puis que là on va y aller de façon gré à gré. Est-ce que ça, c'est
parce que, là, vous offrez à l'ensemble des potentiels fournisseurs
l'opportunité de s'entendre de gré à gré avec l'entité gouvernementale, ou
c'est parce qu'il y a juste eu...
M. Julien : ...l'ensemble des
joueurs, mais sur la même nature et même portée que le projet qui était dans
l'appel d'offres.
M. Beauchemin : O.K. Ça fait
que, donc, projet x, il y a ABC qui sont des soumissionnaires potentiels lors
d'un contrat, offre d'appels générale, aucun de ceux-là ne décide de déposer
une offre de service, mais on va faire affaire avec ces trois-là de façon
indépendante, par la suite, pour qu'on puisse avoir un contrat de gré à gré.
C'est ça que je comprends. Ça peut être n'importe qui.
M. Julien : N'importe qui...
ça qui est fait actuellement. La notion qu'on enlève ici, c'est l'avis
d'intention, là.
M. Beauchemin : Oui, oui, je
comprends, mais j'essaie juste de revenir à la genèse en arrière.
M. Julien : ...qui repousse
dans le marché la même information qui... puis... alors...
M. Beauchemin : Ça fait que
la seule variable...
M. Julien : L'intention était
déjà nommée à l'intérieur du processus d'appel d'offres initial.
M. Beauchemin : Oui, je
comprends. Ça fait que la seule variable... donc, peut-être pas, là, parce
qu'il va peut-être en avoir d'autres, là, mais...
M. Beauchemin : ...de façon
simpliste, la seule variable qui va rester à négocier de gré à gré pourrait
être par exemple que le prix... Si, supposons qu'il n'y ait pas de fournisseur
de services prêt à déposer une offre, c'est parce que peut-être qu'eux autres
ils se disent : Bien, c'est parce que moi je vais charger tellement cher
qu'il n'y aura pas d'entente possible à avoir. Puis là, je vous le dis :
Bien, on ouvre ça de façon gré à gré. Ils peuvent arriver, puis là : O.K.
moi, je suis prêt à faire ça à tel prix puis là, bien, je peux peut-être aussi
varié. Bien, je ne suis pas capable de pouvoir livrer cette partie-là du projet
qui est trop complexe pour nous d'exécuter. Puis ils peuvent commencer à
éliminer des pans, là, du projet de loi. À ce moment-là, si je comprends bien,
l'agence du gouvernement ou le ministère, ou peu importe l'entité
gouvernementale qui est impliquée là-dedans, peut dire : Bien, je n'ai pas
d'intérêt à faire cette partie-là du contrat. Puis vous, bien, vous pouvez dire
à ce moment-là : Bien, nous autres, on va... Non, nous autres, c'est qu'on
veut, c'est ça, puis ça finit là, puis point final. C'est ça que je comprends?
M. Julien : Rien n'est
modifié dans l'entente, le projet initial qui est prévu à l'appel d'offres
public infructueux.
M. Beauchemin : O.K.
M. Julien : Et si on modifie
quoi que ce soit, il faut qu'il retourne en appel d'offres public.
M. Beauchemin : O.K.
M. Julien : C'est le cas
actuellement, là, je le réitère, sauf qu'actuellement, nous, on exige de l'avis
d'intention qui est des délais supplémentaires sans aucune valeur ajoutée, là.
Y a-tu quelqu'un qui prétend que...
M. Beauchemin : O.K. Je
comprends. C'est juste que je voulais amener ça...
M. Julien : Oui.
M. Beauchemin : ...à
comprendre la dynamique lors de ce genre de situation-là où est-ce qu'on se
trouve à être forcé d'y aller à gré, à gré. Donc, je me pose la question
maintenant, M. le ministre. Rendu là, O.K., quand on est dans cette
situation-là où est ce qu'on n'est plus avec un genre de système d'appels
multiples, là, O.K., on est avec un gré à gré, la variable qui va rester à
déterminer, ça va être le délai de livraison du produit ou du service plus le
prix. Est-ce que c'est les deux variables qui restent à déterminer?
M. Julien : Excusez-moi. J'ai
manqué votre question, excusez-moi.
M. Beauchemin : Donc, c'est
ça. Ça fait que le... quand on est arrivé à être forcé de faire un contrat de
gré à gré après avoir été dans le public dire : Voici ce qu'on... changé
aucunement les conditions de l'appel d'offres. Nous, ce qu'on veut, c'est ça,
puis là, maintenant, on est ouverts à faire du gré à gré, mais la seule
variable qui reste à négocier avec le fournisseur de service, c'est quoi
exactement, ou les variables qui restent à négocier? Puis après ça, on pourrait
peut-être aller avec un exemple concret pour peut-être aider à mieux comprendre
pour tous, là, mais selon vous.
M. Julien : Mais
c'est-à-dire, quand il y a une négociation de gré à gré, puis la portée est
immuable, c'est une question en réalité de prix.
M. Beauchemin : Bien
d'accord, correct. Ça fait que donc on est...
M. Julien : L'exemple que...
puis, si vous permettez, M. le Président, l'exemple en réalité, là, parce
que... parce qu'avant c'était déjà comme ça, sauf l'avis d'intention, mais on
s'en va en appel d'offres public pour faire l'excavation d'un bâtiment, puis la
portée est assez claire, puis il n'y a pas de soumissionnaire, puis on
dit : Écoute, bien, il faut faire l'excavation de ce bâtiment-là, tu sais,
parce que quelqu'un pourrait prétendre : Bien, peut-être que c'est à cause
que ton projet n'est pas assez clair. Bien, écoute, là, tu sais, c'est
l'excavation d'un bâtiment, c'est assez clair. Mais peut-être que le marché n'a
pas vu, n'était pas tant intéressé ou il n'a pas levé la main parce qu'il était
bien occupé. Mais là, nous autres il faut faire excavation du bâtiment, puis ça
se peut, en fin de compte, que l'entrepreneur avec qui on fait l'affaire du
bâtiment dit : Mais je vais t'en trouver un, puis on va négocier le prix.
Puis alors ça va de soi qu'on va être de faire l'excavation du bâtiment. Ça ne
procurerait aucun avantage supplémentaire de republier un avis d'intention, là,
tu sais ce que je veux dire : Je vous informe en fin de compte qu'il faut
faire l'excavation d'un bâtiment. Alors ça, c'est... Actuellement, c'est comme
ça, c'est infructueux. Je fais un avis d'intention qui me permet d'aller de gré
à gré pour, sans modifier la portée, avoir une entente parce que je dois
excaver. Ça fait que là, on dit juste : L'avis d'intention, là, écoute, ça
nous fait perdre du temps sans valeur ajoutée dans le processus. C'est ce qu'on
veut retirer. Cependant, l'avis d'intention donnait une information, par
exemple, à l'Autorité des marchés publics pour surveiller le marché, puis il
nous a dit : Aie! Attention, on a amené des amendements à sa satisfaction
dans 45, 46, 47, 48 qui sont les règlements... les règlements concernant ça, et
il est satisfait. Mais ici, le deux, je le résume, c'est l'avis d'intention
qu'on ne fait plus sans valeur ajoutée. Il y avait une valeur ajoutée
potentiellement pour l'Autorité des marchés publics qui y voyait le signal
clair pour surveiller. On lui a donné un autre mécanisme, à sa satisfaction,
dans 45, 46, 47, 48.
M. Beauchemin : Je comprends
ce que... je comprends, ce que vous me dites puis je pense que le focus que
vous avez là-dessus, ça en est un au niveau de la procédure pour faire que la
job se fasse éventuellement en bout de piste, puis ça, je vous le donne, je le
comprends. L'enjeu que j'ai...
M. Beauchemin : ...j'essaie de
comprendre. Les forces vives de marché qui font en sorte que, là, bon, O.K., on
n'a pas compétitionné, ils nous ont dit qu'il y avait ce processus d'appel
d'offres ouvert à tous. A, B et C ont décidé de ne pas soumettre une offre.
Finalement, quand on y va de gré à gré, bien, il y a juste A qui se pointe.
Puis après ça, il va y avoir un autre processus comme ça, puis il va y avoir A,
b, C, d qui vont se pointer, puis là, bien, personne ne va soumettre une offre.
Mais, finalement, ça va être juste B qui va se pointer dans le contrat de gré à
gré, puis après ça, c'est le même concept. C'est comme... C'est ça que j'essaie
de comprendre. Quand on en arrive à avoir cette approche-là en contrat de gré à
gré, on ne s'ouvre pas un peu aussi, justement, à ce que, par exemple, on soit
obligé de prendre le prix qu'on... le seul prix qu'on nous donne?
M. Julien : Alors, le
processus actuel, on utilise ça cinq, six fois par année qu'on me dit, la
Société québécoise des infrastructures, qui est probablement, en fin de compte,
celle qui donne le plus de contrats en nombre, pas en valeur, c'est le
ministère des Transports en valeur. Mais nombre, c'est définitivement la SQI,
oui, Société québécoise des infrastructures qui en donne le plus. Alors, tout
ce qu'on dit, c'est ici on amène un allègement sur l'avis d'intention qui
est... puis je donne encore des exemples, puis c'est des exemples, là... On
doit excaver dans une région X, on envoie au marché, puis, dans la région X, bien,
ce n'est pas A, B, C qui ne se présente pas, là, ces A, B, C, là, ils
n'existent pas tant, ils ne se présentent pas beaucoup, puis ils sont occupés,
beaucoup, puis... Mais il faut toujours bien excaver le bâtiment en question.
Puis là, il est infructueux. On le met au marché, là, puis le marché, là, il
n'est pas là. Donc, c'est... tu sais... Alors, c'est assez rarissime parce que,
le marché, quand il est disponible, là, ils soumettent, là. Alors, on a des cas
de figure où on dit : Écoute, je ne peux pas retourner au marché, il ne
sera pas mieux. Mon projet, c'est l'excavation, par exemple, d'une école, je
dis n'importe quoi, tu sais. Alors, je ne m'en vais pas sur la lune, mais il
n'y a pas... Là, avant, on disait : Bien, pour ce cas-là, là, on va faire
un avis d'intention pour aller de gré à gré. Nous autres, on dit : Aïe, on
va sauter l'avis d'intention.
Alors, c'est quelques cas de figure
momentanés, dus à certains éléments, qui, clairement, nous amènent à aller là,
on saute l'avis d'intention parce qu'on dit : Écoute, on l'a déjà mise,
là, dans le processus d'appel d'offres public sur les systèmes gouvernementaux,
la publication. S'il avait eu à se présenter quelqu'un, il serait là. Alors,
c'est beaucoup pour ça, mais ce n'est pas, genre... tu sais, on n'utilise pas
ça des centaines de fois par année, là, c'est beaucoup plus un processus
d'exception, mais que l'avis d'intention ne fait juste pas de sens.
• (16 h 30) •
M. Beauchemin : Puis
peut-être que ce serait peut-être par des exemples concrets que l'image serait
plus comprise, là, par M. et Mme tout le monde qui nous regardent en ce moment,
mais dans les cinq, six cas que vous voyez de façon annuelle, disons, par
exemple, avec la Société québécoise Infrastructure, est-ce que les gens qui répondent
finalement à l'approche gré à gré sont les soumissionnaires, là, qui répondent
à l'offre de contrats de gré à gré? Est-ce que ça, c'est des gens qui,
géographiquement, sont extrêmement loin de ce qu'initialement aurait été plus
normal de penser que des fournisseurs auraient pu se manifester? C'est-tu une
question de géographie?
M. Julien : Non, pas
nécessairement. La distinction, c'est que, soudainement, le besoin est clair,
on a besoin d'excaver, et là on se met en action pour trouver un partenaire
pour excaver. Parce que, naturellement, quand on l'a mis au marché, ils ne sont
pas venus. Donc, ça peut être l'entrepreneur, ça peut être nos actions. Tu
sais, c'est un peu comme...
M. Beauchemin : Mais c'est un
peu ça, ma question...
M. Julien : ...on va le
chercher.
M. Beauchemin : C'est ça. Ça
fait que ma question, c'est : C'est quoi, l'action plus que vous faites
pour aller chercher le soumissionnaire en fonction d'un contrat de gré à gré,
par rapport à... C'est quoi, l'action de plus que vous faites?
M. Julien : Oui, bien, chaque
cas de figure, M. le Président, est différencié. Mais je réitère, si on doit
excaver pour une école, là, bien, il faut en trouver un qui excave. Puis si je
suis sur la Côte-Nord puis il n'y en a pas, bien, il faut en trouver un puis on
va trouver le meilleur. Mais chaque cas de figure est différencié. Une chose
est certaine, c'est qu'on est allé en appel d'offres public, puis il n'y en a
pas eu.
M. Beauchemin : Le point que
j'essaie de faire, M. le Président, c'est le suivant. C'est que, là, ici, on a
une illustration que quand on fait cette approche-là, O.K., on va dans
l'inconnu un peu parce qu'on ne connaît pas la réponse, on n'a pas une idée de
la réponse qui va arriver. Là, maintenant qu'on a cette expérience-là, on
sait...
16 h 30 (version non révisée)
M. Beauchemin : ...et, avec le
temps, qu'il y a éventuellement, en gré à gré, des gens... On a besoin de faire
telle ou telle manœuvre d'information additionnelle pour aller les chercher,
puis là on les a... Ça fait que moi, ce que je suis en train de dire, c'est que
ne devrions-nous pas plutôt avoir un guide de meilleures pratiques pour s'assurer
que, justement, dans les entités gouvernementales, l'effort additionnel pour s'assurer
qu'en appels d'offres multiples, les processus font en sorte que, justement, on
va être capables de les attirer, en d'autres mots? Là, on a des expériences
année après année. Ça fait six ans, là, qu'on le voit, là, qu'il y a des
contrats de gré à gré de façon récurrente. Pourquoi n'allons-nous pas plutôt
vers une meilleure pratique, donc d'additionner toutes ces expériences
additionnelles là, là, qu'on a eues avec le temps? Ah! dans tel contrat, ça
nous a pris tel genre de publication dans tel genre de journal pour faire en
sorte que tel genre de fournisseur se pointe. Bien, rentrons ça maintenant dans
notre processus pour s'assurer qu'à la deuxième fois... Puis là, bien,
additionnons-le. Si, à chaque année, on a cinq, six expériences de plus, ça nous
fait des outils de plus pour faire... Parce que, l'objectif, c'est de réduire à
sa plus petite base le nombre de contrats de gré à gré.
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. le ministre.
M. Julien : ...puis encore
là, tu sais, il faut bien concevoir le type d'exemple. Donc, je construis, par
exemple, l'hôpital de Vaudreuil-Soulanges. J'ai besoin d'un plâtrier pour
boucher des trous dans les murs puis de fermer des murs. Je m'en vais en appel
d'offres, puis il n'y a pas de plâtrier. Puis là, il faudrait figurer, nous
autres, les quelques cas de figure annuels qui arrivent comme ça, puis là, je
vais dire : Bien, je vais en trouver un, là, puis je m'en vais... Tu sais,
à la place d'attendre le téléphone, puis on le... je vais en téléphoner, on va
trouver un, là. Alors, c'est des cas comme ça.
Puis là, c'est des cas qui arrivent, qui
sont prévus par la loi, qui nécessitent la publication d'un avis d'intention.
Si vous me dites : Joe... Si vous me dites : Moi, là, je pense que l'avis
d'intention, là, il faut garder ça, bien, c'est ça qu'on vient modifier, là.
Bien, là, je vais dire : O.K. Bien, ce n'est pas très, très efficient
parce que ça ne donne aucune valeur ajoutée, mais je vous entends. Actuellement,
on exige un avis d'intention pour pouvoir aller de gré à gré sur les cas de
figure qui feraient en sorte qu'on veut, par exemple, ici, ne pas arrêter un
mégachantier pour quelque chose qui est plus accessoire. Mais, O.K. bien,
dites-moi pourquoi vous trouvez ça le fun, un avis d'intention.
Mais après ça, là, commencer à dire pour
les règles de bonnes pratiques, un document, un guide. Non, non. On essaie ici
de faire en sorte que, dans certaines situations spécifiques, on ne vient pas
bloquer des chantiers qui nous font perdre du temps quand les chantiers sont
majeurs pour quelque chose de plus accessoire. Puis publier un avis d'intention,
rajouter des délais pour arriver à la même finalité de permettre la négociation
de gré à gré pour couvrir exactement la même chose, la même portée que l'appel
d'offres initial... Si quelqu'un trouve que c'est bien de perdre des semaines
dans l'avis d'intention, nous on dit : Bien non, ce n'est pas le fun, ce n'est
pas intelligent. L'Autorité des marchés publics nous dit : Attention, j'ai
un petit bémol. On le corrige en 45, 46, 47, 48. C'est là qu'on est, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Cher collègue.
M. Beauchemin : Bien, M. le
Président, c'est justement dans cette approche-là, constructive, de s'assurer
qu'on fait les choses intelligemment, que ce que je suggère, en fait, par
exemple, votre plâtrier que vous mentionniez tantôt, M. le ministre, si, dans l'appel
d'offres, on dit qu'idéalement on aimerait avoir un plâtrier local, mais il n'y
en a pas parce qu'ils n'y ont pas répondu, hein, mais s'ils y répondaient, on
leur disait : On paierait votre transport, on serait prêts à accepter une
charge additionnelle de transport. C'est un exemple, là. Je fais juste dire que
j'assume, hein, qu'avec l'avis on apprend, puis les expériences s'accumulent,
puis ça peut développer un guide de meilleures pratiques. Puis une des choses
qu'on devrait apprendre, c'est que, justement, si on n'a pas de plâtrier à
Vaudreuil-Soulanges, bien, il y en a peut-être dans Montréal-Est. Mais
Montréal-Est, ils ne veulent pas se déplacer parce que ça coûte trop cher, trop
de temps, ils perdent du temps, tatati, tatata.
Parce que si, dans l'offre, on est ouvert
à l'idée, quand on fait l'exemple des plâtriers ou des électriciens, ou des
menuisiers, ou de n'importe quel autre corps de métier, on leur dit :
Bien, nous, on préférerait que vous soyez local, mais allez-y si vous venez d'ailleurs
dans la région ou un petit peu plus loin, on serait prêt à payer pour votre
transport et payer les heures de transport pour le faire, exemple. Ça, ça
aiderait à faire avancer. On aurait une meilleure pratique et vous auriez plus
de compétition, ce qui est l'objectif ultime. Ça vous éviterait d'être obligé
de passer à... j'aimerais ça quand même avoir...
Le Président (M. Simard) : Absolument.
M. le ministre.
M. Julien : Bien,
malheureusement, je suis obligé d'être en désaccord avec mon collègue, là, il n'y
a pas de limitation de lieu, d'endroit. On ne peut même pas le faire
légalement. Quand on va en appel d'offres public, n'importe qui peut
soumissionner, mais ça se peut fort probablement que les gens...
M. Julien : ...n'ont pas
l'intention de soumissionner, parce que c'est loin, là, mais c'est permis, il
n'y a pas d'enjeu par rapport à ça. Une fois que la soumission est publique,
l'appel d'offres public, et personne n'a levé la main, bien, nous autres, il
faut trouver en fin de compte un plâtrier, il faut trouver quelqu'un qui va
faire l'excavation. On ne va pas bloquer des projets majeurs pour des cas
spécifiques de cette nature-là qui arrivent quelques fois par année. Puis, je
réitère, si quelqu'un me confirme que l'avis d'intention a une valeur ajoutée,
puis ça vaut la peine de perdre du temps entre les deux processus pour arriver
à la même fin, bien, moi, je ne suis pas... je ne suis pas d'accord, mais ici,
les suggestions de mon collègue par rapport... localement, pas localement, bien
non, il n'y a aucune contrainte et on n'a même pas le droit, même, d'aller là.
Donc, ce n'est pas ça, l'enjeu qu'on a devant nous.
M. Beauchemin : Bien, M. le
Président, si je peux... ce n'est justement pas pour faire perdre du temps, au
contraire, c'est pour faire gagner du temps que je fais la proposition de
justement accumuler ces expériences-là des meilleures pratiques puis de
s'assurer qu'elles font partie justement des processus d'appel d'offres. Donc,
comment vous l'avez gagné? La question, en fait, simplement, là, c'est comment
vous l'avez gagné, votre contrat de gré à gré avec le plâtrier? Comment a-t-il
pu décider soudainement ou elle, a-t-elle décidé de venir faire un tour dans le
contrat de l'hôpital de Vaudreuil-Soulanges pour finalement se joindre à
l'équipe? Elle a dû sûrement ou il a dû sûrement rentrer dans son... dans son
prix. Le fait que le transport, ça lui coûtait quelque chose. Puis le temps de
se rendre là, ça lui coûtait quelque chose. ça fait qu'il a dû soumettre un
prix en fonction du fait qu'il venait de loin. Parce qu'initialement j'assume
que tous vont vouloir y aller de façon locale. Puis il se dit : Ah! c'est
trop loin pour moi. C'est sûr que je vais perdre contre un plâtrier ou une
plâtrière de la région. Ça fait que c'est un peu dans ce contexte-là. Ça fait
que c'est pour ça que j'essaie de comprendre. Il y a-tu des statistiques au
moins qui s'accumulent? Il y a-tu... il y a-tu une intelligence qui s'accumule
quelque part, à savoir comment qu'on peut faire avancer le processus de façon
transparente pour tous, là?
M. Julien : M. le Président,
moi, je pense que j'ai donné les réponses. Le processus d'appels d'offres
publics est publié et disponible à tous. Alors, mon collègue parle de
meilleures pratiques, que je ne conçois pas comme suggestion, mais c'est
certain qu'une fois que le processus n'a pas fonctionné, soudainement, on va en
appel d'offres public, on le met sur le marché. Les gens le connaissent. Les
gens ne soumissionnent pas pour différents motifs. Et, quand c'est infructueux,
bien là, on va prendre le téléphone puis on va appeler les gens, parce qu'il
faut le faire, ce travail-là, ça va finir par un gré à gré. C'est des cas de
figure pour ne pas arrêter des chantiers, puis on dit juste, là, ce qu'on vient
modifier, c'est l'avis d'intention.
Mais malheureusement, quand on le met
publiquement sur des systèmes gouvernementaux disponibles à tous, je ne peux
pas présumer après ça que tous vont soumissionner. Et le travail doit se
réaliser, dans ces cas-là, on va aller sur le gré à gré, et il n'y a pas de
valeur ajoutée à l'avis d'intention, qui est la procédure actuelle prévue.
• (16 h 40) •
M. Beauchemin : Je comprends
le ministre, puis je suis... je partage les problèmes, là, que les agences du
gouvernement ont à trouver des bras de temps en temps pour faire les jobs. Ça,
c'est évident. Le point, c'est... mais c'est parce que vous venez encore de le
mentionner, c'est que, dans le processus, ça ne marche pas. Ça fait que, là,
vous prenez le téléphone puis vous appelez du monde, puis, quand vous appelez
du monde pour faire que ça fonctionne, bien, vous devez accumuler une certaine
expérience. Puis, quand ça fait des années que vous accumulez la même
expérience, mais que vous ne l'incorporez pas dans votre processus d'appel
d'offres public à tous, bien, à un moment donné, c'est de se dire :
Coudon, on ne veut pas avancer? Ça fait qu'on perd du temps à cause qu'on
n'avance pas, parce qu'on n'intègre pas justement les meilleures pratiques. Ça
fait que, si la pratique était de : Aie! Sais-tu quoi? Ce genre de
contrats là, ça va être difficile. Probablement qu'on n'aura peut-être pas
d'offre. On devrait peut-être s'assurer justement, là, de se... de passer le
message à tous, de faire des appels, dire : Aie! je vais avoir ça, puis
vas-y. Comme, pourquoi ça, ça ne marcherait pas d'avoir cette meilleure
pratique là de transparence pour faire en sorte que les Québécois puissent
avoir un processus d'offres compétitif, au lieu que ça soit tout le temps le
réflexe de tomber... tomber à gré à gré. C'est juste dans ce contexte-là que je
vous pose la question.
M. Julien : Encore là, M. le
Président, je suis obligé de ne pas être d'accord avec les affirmations de mon
collègue. Puis encore là c'est une bonne discussion qu'on a, ça... je trouve ça
intéressant intellectuellement. Des centaines d'appels d'offres publics à la
SQI par année, des centaines d'appels d'offres publics qui fonctionnent très
bien, qui, souvent, même, quand ils ne fonctionnent pas, on peut même retourner
en appel d'offres. À peu près le nombre de doigts que j'ai dans ma main, là, il
y a des situations où on dit : Écoute, celui-là, là, je n'ai pas
soumissionnaire, et ça vaudrait la peine d'utiliser cette pratique-là, donc. Et
cette pratique-là amène un avis d'intention...
M. Julien : ...priori qui nous
fait perdre du temps puis qui peut être sur le chemin critique des projets
d'infrastructure puis bloquer la suite du projet d'infrastructure, là. On le
sait très bien, là, c'est une somme de gestes qui sont subséquents. Cinq, six
fois par année, des centaines d'appels d'offres publics, je prends une mesure
d'exception puis je dis : L'avis d'intention n'est pas nécessaire.
Donc, je veux juste dire : J'entends,
mon collègue, ce qu'il dit, c'est des mesures d'exception très, très peu
fréquentes, mais, quand on a à les utiliser, on trouve que s'enfarger dans un
avis d'intention n'est pas pertinent. On trouve des mécanismes pour plaire à
l'Autorité des marchés publics. Alors, il faut faire attention. Ce n'est
vraiment pas la règle, c'est l'exception à chaque année.
Le Président (M. Simard) : Cher
collègue.
M. Beauchemin : Je ne veux
pas faire perdre du temps. Ce n'est pas ça, aucunement. Puis, si on... pour
améliorer la rapidité d'exécution, ça, je le comprends. Ce que je ne comprends
pas, c'est comment ça se fait qu'on est tout le temps surpris cinq fois par
année, seulement. Je veux dire, il n'y a quand même aucune expérience qui
s'accumule là-dedans? Ce n'est quand même pas... Je sais que c'est des
centaines de contrats, mais si dans le... dans la façon de faire, c'est
toujours une surprise cinq, six fois par année, il n'y a aucune façon de
ramasser le data pour essayer de comprendre pourquoi qu'on a été surpris ici,
on a été surpris là? Il n'y a aucune façon d'accumuler l'expérience pour faire
en sorte que, justement, ça ne revienne pas? L'idée, c'est d'éliminer ce genre
de situation là.
M. Julien : M. le Président,
à cinq, six fois par année sur des centaines de contrats, il faut accepter
qu'il y ait des exceptions qui ne sont pas similaires, qui ne sont pas
pareilles, qui sont distinctes, mais trouver la recette pour ces cinq, six fois
là sur des centaines de contrats publics, la bonne recette, le cas échéant,
c'est d'aller de gré à gré, puis je pense que l'avis d'intention n'est pas
pertinent, puis c'est ce qu'on vient enlever.
M. Beauchemin : Je ne suis
pas en train de remettre en question la pertinence d'exécuter plus facilement
la transition de l'appel public aux contrats de gré à gré. Où est-ce que j'ai
le bémol, c'est sur le fait qu'on se retrouve année après année face à ces
situations-là.
Est-ce que vous avez, par exemple, des
comparables avec, je ne sais pas, moi, par exemple, l'Ontario? Qu'est-ce qu'ils
font dans ces situations-là? Est-ce que vous avez des comparables, par exemple,
avec, je ne sais pas, moi, New York, l'État de New York? Est-ce que vous avez
des comparables avec d'autres juridictions qui ont eu à faire face à la même
situation de COVID que nous, on a eu à faire face, qui a donc eu, peut-être,
des situations de gré à gré qui ont été accélérées à cause des conditions
sanitaires, etc., mais que là, maintenant, ils se sont ajustés avec, justement,
l'intelligence de l'expérience d'accumulation des meilleures pratiques, puis
que là, maintenant, eux autres, c'est rendu peut-être interdit, puis que là le
réflexe, là, quand c'est interdit, bien, il n'y en a pas, puis le projet dort
jusqu'à tant qu'on soit capable d'avoir quelque chose de transparent pour avoir
le meilleur prix pour tous les Québécois, ou les Ontariens, ou les gens de New
York? Est-ce qu'on a eu des comparables avec les autres juridictions alentour
de nous pour nous expliquer que votre approche est la meilleure?
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président, il faut faire attention pour ne pas tout mélanger, là. Tu sais, les
contrats de gré à gré sur d'autres éléments liés qui étaient l'urgence
sanitaire, etc., ce n'est pas... ce n'est pas du tout la même chose, là. Ici,
on parle de contrats en appel d'offres public qui sont infructueux et où on
s'en va de gré à gré selon une procédure qui nécessite un avis d'intention. Je
le réitère, là, c'est cinq, six cas sur des centaines d'appels d'offres
publics. Alors, je ne commencerai pas à gérer l'exception par la norme. Ce qu'on
a entre les mains actuellement prévoit ça, puis nous, on dit : Ah! même
dans ça, l'avis d'intention pourrait faire en sorte de bloquer un projet majeur
d'infrastructure. On pense que ce n'est pas nécessaire. Si mon collègue pense
que l'avis d'intention est nécessaire, bien, l'Autorité des marchés publics ne
pense pas ça. Puis c'est l'état de situation qu'on corrige, là. On enlève
l'avis d'intention. Puis ce n'est pas comme de dire qu'il y a soudainement une
multiplication des contrats de gré à gré lors d'appels d'offres publics liée à
cette mesure-là. Bien non. Alors, pour moi, c'est... ça reste une exception,
mais on veut l'améliorer malgré tout.
M. Beauchemin : Bien, M. le
Président, je suis d'accord avec le principe d'améliorer. Je ne suis pas en train
de dire qu'il faut rendre ça encore plus complexe, puis de passer du processus
d'appel d'offres à gré à gré en éliminant l'étape qu'on discute ici m'apparaît
une chose tout à fait logique et optimale pour l'État québécois. Le point n'est
pas là, cependant. Le point est : Quand on est rendu qu'on doit faire ça
de cette façon-là... L'objectif serait de le faire le moins souvent possible.
L'objectif serait de le faire dans la plus grande transparence possible pour
tous les Québécois.
Donc, ma question, elle reste entière.
Est-ce que vous avez des...
M. Beauchemin : ...statistiques
sur les autres juridictions proches de chez nous, par exemple, qui ont eu à
faire face aux mêmes conditions de marché, aux mêmes conditions sanitaires, aux
mêmes conditions de restriction de la main-d'œuvre que nous. Est-ce que vous
avez des statistiques? Quelle sorte de... par exemple, contrats, de façon
récurrente, là, il y en a-tu? Est-ce qu'on a développé une certaine
connaissance, à savoir les cinq cas d'exception annuels, là, qu'on a depuis les
six dernières années, ils sont tous dans la construction, plâtriers, c'est tous
des électriciens, c'est tout ci, c'est tout ça? Je le sais bien, je n'ai pas
l'intention d'arrêter un projet majeur de construction parce qu'on n'a pas un
plâtrier, mais est-ce qu'on a au moins développé une banque de données pour
comprendre le problème?
Parce qu'on va continuer à répéter tout le
temps la même erreur si on n'est pas capable d'accumuler l'information pour
être capable de prendre la bonne décision. Ça fait que ma question reste
entière. Est-ce qu'on a des statistiques sur des juridictions alentour de nous?
Est-ce qu'on a des statistiques sur quel genre de situation, quel genre de...
est-ce qu'on parle de corps de métier spécifiques? Est-ce qu'on parle de
régions spécifiques? Quelles sont les statistiques? Est-ce qu'on aura accumulé
cette information-là?
M. Julien : Oui, M. le
Président. Alors, là, la réponse, c'est vraiment des cas d'exception, des
centaines d'appels d'offres publics, cinq, six cas par année. Donc, mon
collègue essaie d'amener des situations... des solutions à pas un problème. Tu
sais, je veux dire, s'il y avait un volume important, on pourrait
regarder : Aie! Qu'est-ce qui se passe dans le marché? Est-ce que j'ai des
enjeux par rapport à tel type d'emploi, etc.? J'en ai cinq, six sur des
centaines d'appels d'offres publics, là. Il n'y a pas une tendance lourde, il
n'y a pas une tendance de fond, il n'y a pas une préoccupation nouvelle, mais
dans... cinq, six cas, là, qui nous arrivent, là.
Tu sais, quand même, moi, je pourrais bien
me péter la tête puis essayer de comparer, puis... mais non, j'en ai cinq, six,
cas, je dis : Aie! Ça vaudrait la peine, là, d'aller de gré à gré parce
qu'il y a des enjeux collatéraux qu'on doit gérer. C'est déjà prévu qu'on
enlève l'avis d'intention, mais, s'il faudrait faire des études, des analyses,
faire des comparables. Est-ce qu'il y a quelque chose qui cloche dans le
marché? Bien non, ce n'est pas... ce n'est pas ça du tout, là. Alors, c'est
cinq, six cas par année sur des centaines d'appels d'offres publics. Alors, il
ne faut pas voir plus loin, en fin de compte, une situation potentiellement
problématique qui n'existe pas.
• (16 h 50) •
M. Beauchemin : J'ai de la
misère, M. le Président, là, j'ai vraiment de la misère avec ça ici en ce
moment. Parce que... parce qu'on ne peut pas se forcer à essayer de comprendre
pourquoi qu'on se retrouve dans cette situation-là. Jw n'ai aucun enjeu avec
l'idée d'éliminer l'étape entre l'appel d'offres public, à aller à l'étape de
gré à gré, là, à chaque fois qu'on arrive à une situation qu'on n'a pas
accumulé l'expérience pour comprendre pourquoi qu'on est rendu là. Ça, je n'ai
aucun problème. On a besoin de le creuser, l'hôpital ou je ne sais pas quoi, le
plâtrier ou n'importe quoi. Je n'ai aucun enjeu avec ça. Moi, j'ai un enjeu
quand on n'est pas capable d'apprendre de nos propres erreurs. C'est là, le
problème. Puis ce que j'entends de la part du ministre, malheureusement, c'est
qu'on n'est pas... même pas... même pas ouvert à l'idée, O.K., de s'asseoir
puis de se dire : O.K., voici une opportunité qu'on a pour accumuler de
l'expérience, pour accumuler de l'intelligence, pour essayer de comprendre le
data du pourquoi qu'on fait face à cette situation-là. C'est la base simpliste,
minimale de la saine gestion des finances et des dépenses publiques. Puis je ne
comprends pas pourquoi qu'on n'est pas capable d'avoir au moins une ouverture.
J'ai aucun enjeu, là, de passer, là, du... de l'appel public à contrat de gré à
gré quand on arrive à quelque chose que... tu sais, on n'a jamais prévu, puis
c'est important, puis il faut qu'on le creuse, le trou. Aucun problème à faire
ça. O.K.
Le problème, il reste entier. Si c'est
comme la 29ᵉ fois depuis les six dernières années qu'on fait face à ce
problème-là, puis qu'on est encore en train de faire la même erreur, bien là,
j'ai vraiment un problème, parce que la décision n'a pas été optimale. Le data
est disponible, on ne l'accumule pas, c'est ça que j'entends de la part du
ministre, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Alors,
M. le ministre.
M. Julien : Je ne suis pas
d'accord avec mon collègue, M. le Président. Écoutez, on me parle de data
cumulée pour les leçons apprises. On lance des centaines de processus d'appels
d'offres publics. Dans un cas, il pourrait y avoir l'excavation dans telle
région qui n'a pas fonctionné, dans un autre, c'est... le plâtrier, dans telle
autre région, il n'a pas fonctionné, dans tel autre...
Tu sais, alors, s'il y avait du volume
puis des... une compréhension de marché, c'est des situations spécifiques non
liées, cinq fois par année, qu'on dit : On va arrêter en fin de compte de
faire l'avis d'intention. Donc, tu sais, on n'est pas dans la recherche
statistique d'éléments récurrents similaires. Bien non, c'est des cas
spécifiques, non liés, et on prend une mesure où qu'on enlève l'avis
d'intention. Donc, je ne suis pas d'accord que de cumuler du data quand il y a
peu ou pas de data, ce n'est pas nécessaire, ce n'est pas... il n'y a pas de
valeur...
M. Julien : ...pas de valeur
ajoutée, puis on ne perdra pas de temps à faire ça.
Le Président (M. Simard) : Cher
collègue.
M. Beauchemin : Bien, je
suis... je suis déçu de la réponse du ministre parce que, peu importe, notre
objectif ici, c'est de s'assurer qu'on dépense de façon optimale l'argent des
Québécois. Là, ce que j'entends, c'est qu'on n'est même pas «willing», on n'a
même pas le désir de vouloir prendre les notes sur les raisons du pourquoi à
chaque fois que ça n'a pas fonctionné. On va continuer à répéter et répéter
30 fois, depuis les six dernières années, six, cinq fois, 36 fois,
c'est six fois par année. Puis j'aimerais savoir les statistiques de ce qui se
passe en Ontario. J'aimerais ça voir les statistiques de ce qui se passe
ailleurs. Je ne peux pas croire qu'en vase clos, cette décision a été prise
sans regarder des comparables pour être sûrs qu'on agissait de la bonne façon.
Je ne veux pas croire qu'on a mis les meilleures pratiques dans le processus
décisionnel. Moi, j'aimerais ça comprendre cet aspect-là. Est-ce que M. le
ministre peut au moins nous dire s'ils ont des statistiques, si au moins chaque
cas d'espèce, qui semble être unique et rare, a été quand même documenté? Là,
si la réponse, c'est encore : On n'a pas le goût puis le temps de le
faire; mais je m'excuse, les Québécois veulent qu'ils prennent le temps puis le
goût de le faire. Ça fait que j'aimerais ça comprendre ça. J'aimerais ça aussi
comprendre c'est quoi le comparable avec l'Ontario? Comment qu'on a pu décider
de prendre ces décisions-là sans se donner une référence pour savoir si on
dépensait de façon intelligente ou pas l'argent des Québécois?
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. le ministre.
M. Julien : Tous les cas
d'appels d'offres infructueux sont documentés. Alors, il y a une distinction à
dire : Est-ce qu'on l'a documenté? Oui, elle est documentée, et souvent on
retourne même un appel d'offres à un deuxième tour. Je réitère ici, ce qu'on
apporte comme modifications, c'est quand on a besoin de passer par là, dans des
cas, en réalité, on doit finir de gré à gré. Alors... alors, s'il n'y a pas
d'enjeu, allons-y sur l'article 2, c'est-à-dire que c'est documenté, mais
ce n'est pas comme cinq cas par année, six cas par année qui fait une tendance
à aller plus loin que de la documentation pour voir les leçons apprises. Bien,
non, c'est une fois de temps en temps ça arrive, puis on doit agir, mais c'est
documenté. Mais après, là, ça a commencé à faire des... à perdre du temps, à
faire ces analyses-là supplémentaires de tendances de marché, bien non, ce
n'est pas nécessaire.
M. Beauchemin : ...puis là de
mon côté, je ne suis pas complet de mon côté. Statistiquement parlant, O.K.,
quand on fait un sondage avec 1042 citoyens pour avoir l'opinion de
9 millions de Québécois, on se base sur un petit échantillon. Mais quand
on a cinq cas sur quelques centaines, O.K., puis qu'on le fait année après année,
savez-vous que votre N, si vous êtes un M. de statistiques, là, le N ici est de
loin supérieur à 1082 sur 9 millions? Donc, avec cette statistique-là, on
est capable de prendre des décisions. Avec cette statistique-là, on serait
capable d'avancer, puis de faire en sorte qu'on puisse être optimal pour
l'ensemble des Québécois, surtout qu'on le sait bien, on est en situation de
déficit record, on a besoin d'avoir une optimisation des services de l'État
pour s'assurer que justement on dépense bien l'argent des Québécois. Voilà donc
une opportunité de faire un investissement avec l'information que vous semblez
donc avoir, puis de faire en sorte qu'on puisse en arriver à dépenser de façon
plus efficace l'argent de tous les Québécois et Québécoises.
M. Julien : M. le Président,
je ne suis pas du tout d'accord avec mon collègue. Un échantillon de cinq
événements sur une année par rapport à 1000 et plus de 1000 ne sera jamais un
échantillon représentatif, quoi qu'il en dise, et pour moi, c'est des
situations complètement différenciées. Alors, je lui réponds où est-ce qu'il
veut aller, mais j'entends ce qu'il me dit.
L'article 2, on enlève l'avis de
l'intention qui n'a pas de valeur ajoutée. L'Autorité des marchés publics
dit : Attention, moi, ça me permet de capter une information. On modifie
45, 46, 47, 48 à la satisfaction de l'Autorité des marchés publics. Plus
d'efficience, on est là, M. le Président, et c'est ça qu'on veut mettre de
l'avant.
Le Président (M. Simard) : Cher
collègue.
M. Beauchemin : Oui. Moi, je
trouve que c'est une opportunité manquée, mais je veux passer la parole à ma
collègue.
Le Président (M. Simard) : Chère
collègue, à vous la parole.
Mme Rotiroti : Oui, merci.
J'aurai quelques... plusieurs questions à poser au ministre, mais je.... tout
le long de l'intervention puis les questionnements de mon collègue, le ministre
parle toujours de cinq cas, cinq, six cas. Il prend ce chiffre où? Vous le
dites avec certitude, alors, je me demande s'il y a un document ou quelque
chose qui illustre qu'est-ce que vous dites, M. le ministre.
M. Julien : Si vous
permettez, j'ai...
Mme Rotiroti : Oui.
M. Julien : ...un collègue
qui pourrait se nommer, qui représente la SQI qui pourrait parler de ça.
Mme Rotiroti : Oui,
absolument. Oui.
Le Président (M. Simard) : Alors,
y aurait-il consentement afin que l'invité du ministre puisse s'adresser à
nous? Il y a consentement.
Une voix : Oui, consentement.
Le Président (M. Simard) : Alors,
monsieur, pour les fins de nos travaux d'abord soyez le bienvenu.
Une voix : Merci.
Le Président (M. Simard) :
Pour les fins de nos travaux, auriez-vous l'amabilité de vous présenter en vos
titres et fonctions...
Le Président (M. Simard) : ...fonction,
s'il vous plaît.
M. Bégin (Simon) : Oui. Simon
Bégin. Je suis secrétaire général et directeur général des affaires juridiques
à la Société québécoise des infrastructures.
Le Président (M. Simard) : Nous
vous écoutons, M. Bégin.
M. Bégin (Simon) : Alors, on
a, je peux vous dire, à peu près cinq ou six appels d'offres qu'on pourrait
dire infructueux à chaque année. Donc, c'est des appels d'offres sur lesquels
il n'y a pas soumissionnaire ou très peu de soumissionnaires, ou à des prix
très élevés. Donc, quand on regarde ces appels d'offres, premier réflexe, on
relance les appels d'offres parce qu'on se dit : Le marché n'a pas
répondu. On relance l'appel d'offres. Mais il peut arriver des moments que
malgré qu'on... Il peut arriver des occasions où, même si on a relancé l'appel
d'offres, toujours pas de soumissionnaire. Par contre, il y a un gérant de
construction qui est en place et qui nous dit : Bon, il y a des
entrepreneurs qui existent dans cette région-là ou ailleurs qui n'ont pas
soumissionné peut-être parce qu'ils étaient trop occupés ailleurs ou autres, et
eux pourraient réaliser les travaux. Et c'est là que cette disposition-là est
utile. Donc, sur ces cinq ou six appels d'offres là infructueux, et ça peut
découler éventuellement sur un contrat de gré à gré, mais comme le ministre l'a
expliqué, c'est vraiment exceptionnel.
Donc ça, c'est pour... à l'échelle de la
SQI. Ça peut arriver aussi à d'autres donneurs d'ouvrage publics, mais ça peut
également être quand c'est sur cheminement critique. Parfois, on doit faire des
travaux en juin ou en juillet parce qu'il y a une autorisation environnementale
ou la saison des travaux, exactement. Donc ça, ça va permettre d'aller...
d'accélérer la réalisation des projets, cette disposition-là.
Mme Rotiroti : C'est plus
clair. Merci.
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous poursuivons, chèr collègue.
Mme Rotiroti : Alors, oui, on
continue, effectivement. Bon, dans l'article 2 du projet de loi, on élargit la
possibilité de conclure des contrats de gré à gré lorsque certaines conditions
sont remplies. On a noté certaines réticences de la part de plusieurs groupes
qui sont venus en commission parlementaire en témoigner. On souhaitait d'abord
qu'il y ait plus de balises et des garde-fous, évidemment, pour éviter les
risques de monopole et de collusion. Je pense que, ça, on l'a entendu par
différents groupes.
Le secrétaire du Conseil du trésor a
publié dans des données qui nous informent que le recours aux contrats de gré à
gré a augmenté de 30 % ces trois dernières années et que le recours à des
appels d'offres publics n'a monté que de 8 %. Alors, si je regarde les
chiffres, on voit qu'il y a une tendance. On a tendance d'aller vers le gré à
gré qui est devenu extrêmement populaire versus le 8 % d'augmentation pour
des appels d'offres publics. Qu'est-ce qui explique ça, M. le ministre?
• (17 heures) •
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. le ministre.
M. Julien : C'est sûr que ce
qu'on a ici devant nous. Ce n'est pas... Ce n'est pas l'ensemble des contrats
qui peuvent se donner de gré à gré en respectant la LCOP, là. Alors, tu sais,
ici, c'est une situation très spécifique qui ne rentre pas dans les
statistiques que vous nommez. Naturellement, les statistiques que vous nommez,
puis moi, je ne les suis pas spécifiquement, là, la hausse des contrats de gré
à gré, c'est toujours dans le respect de la loi, de la LCOP, qui permet à
certains égards d'aller de l'avant.
Je ne sais pas si... As-tu le goût d'en
discuter un peu plus par rapport au 30 %, sur quel article de la LCOP ça
touchait? Oui. Si vous permettez, parce qu'ici ce n'est pas la même
distinction. Ici, c'est vraiment particulier, c'est permis d'aller de gré à gré
avec un avis d'intention. Et, comme le disait mon collègue de la SQI, c'est
pour éviter des retards dans le processus qu'on fait un avis d'intention.
Maintenant, pour les appels d'offres de
gré à gré, qui augmentent, c'est à tous égards, selon le respect des articles
de la LCOP, l'article 13 de la LCOP. Si vous permettez.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Oui, absolument.
Mme Rotiroti : Juste avant...
Je veux vous suivre, là. Dans l'explication que vous donnez, vous dites :
Ça ne rentre pas dans cette catégorie-là. Le chiffre que je vous donne,
100 %, du gré à gré, qui a augmenté, vous dites que ce n'est pas dans
cette catégorie-là.
M. Julien : Ce n'est pas lié
à cet élément-là, ici, d'appels d'offres publics infructueuses, qu'on décide
d'aller en avis d'intention pour procéder de gré à gré. Ça, le volume, bien,
vous l'avez vu, le volume n'est pas là. C'est-à-dire qu'il y a une autre
situation qui permet d'aller de gré à gré, là.
Mme Rotiroti : Oui, comme...
Donnez-moi un exemple.
Le Président (M. Simard) : Alors,
y aurait-il consentement...
Mme
Rotiroti
:
Oui, consentement. Oui, absolument.
Le Président (M. Simard) : ...vous
acceptez que ce soit son adjointe? Alors, Mme, auriez-vous l'amabilité de vous
présenter, s'il vous plaît.
Mme Noël (Nathalie) : Bonjour,
M. le Président. Nathalie Noël. Je suis secrétaire associée aux marchés
publics, au Secrétariat du Conseil du trésor.
Donc, si vous me permettez, l'encadrement
permet de conclure des contrats de gré à gré dans certaines...
17 h (version non révisée)
Mme Noël (Nathalie) : ...circonstances,
je peux vous donner l'exemple lorsqu'une situation d'urgence l'exige, vous
avez... quand la sécurité des personnes et des biens est en cause. Je vais vous
donner un exemple. Il y a une intempérie et il y a une partie de route qui est
emportée par l'intempérie, et puis qu'il y a une partie de la population qui
est coupée de ce lien routier là, bien, on va faire conclure un contrat de gré
à gré en situation d'urgence. On peut le faire aussi dans les circonstances que
c'est pour l'exercice d'une garantie. On a déjà... on est déjà en contrat avec
une entreprise, et puis il y a une garantie qui doit s'exercer. Donc, on va
conclure un contrat de gré à gré. Il y a d'autres situations aussi où on peut.
Dans l'article 13, là, à l'alinéa quatre, on dit : Bien, l'organisme
public décide que ça ne servirait pas l'intérêt public d'aller en appel d'offres
publics. Et, à ce moment-là, il va publier un avis d'intention de confier un
contrat de gré à gré, puis l'Autorité des marchés publics va pouvoir en faire
la surveillance.
Donc, c'est des exceptions qui sont
prévues pour pouvoir conclure des contrats de gré à gré dans l'encadrement, qui
sont en tout respect des accords économiques.
Le Président (M. Simard) : Chers
collègue, je vous en prie.
M. Beauchemin : Merci. Donc,
si ce n'est pas dans l'intérêt public, d'aller dans un appel d'offres puis d'y
aller de gré à gré, donc pouvez-vous me donner un exemple spécifique?
Mme Noël (Nathalie) : Des
exemples, à prime à bord comme ça, je vais essayer de vous en trouver. On est
dans une situation où on est à la recherche d'un produit qui n'existe que par
un fabricant. Là, je n'en ai pas... je pourrais vous en... ça ne me vient pas à
l'esprit.
M. Julien : Un produit
unique.
Mme Noël (Nathalie) : Un
produit unique, pas de concurrent. On le sait qu'il n'y a qu'un seul
fournisseur unique pour ce produit-là, donc on va informer le marché par un
avis d'intention qu'on... l'organisme public va faire la publication pour dire
qu'il veut conclure un contrat avec cette entreprise-là pour ce produit unique
là, et puis cet avis d'intention là va permettre, éventuellement, s'il y avait
un autre fournisseur qu'on ne connaît pas de se manifester.
M. Beauchemin : Puis l'exemple
du ministre, tantôt, là, on n'a pas un plâtrier dans un hôpital à Vaudreuil,
là, ça rentre-tu dans la catégorie?
Mme Noël (Nathalie) : Non,
parce que, là, il y en a plusieurs, plâtriers, ce n'est pas un produit unique
ni un service unique.
Mme Rotiroti : Ça fait que c'est
quand il y a rareté. C'est ça que vous dites?
Mme Noël (Nathalie) : Dans le
cas qu'on a ici, le cas présent qui est dans le projet de loi, c'est pour un
appel d'offres infructueux. Donc, normalement, on sait qu'il y aurait plusieurs
soumissionnaires potentiels, mais, pour des raisons de marché, il n'y en a pas
actuellement pour ça à ce moment-là.
Mme Rotiroti : O.K., vous,
vous dites que pour des raisons que le contrat est... il n'a pas porté fruit,
ça fait qu'il n'a pas assez de... On sait qu'il y a assez de soumissionnaires,
mais ils n'ont pas soumissionné parce que, bon, pour des raisons x, mais vous,
vous ne voyez pas un enjeu que ces entrepreneurs-là savent que si la soumission
n'est pas fructueuse, il y a du gré à gré. Vous ne voyez pas qu'il pourrait y
avoir ce jeu-là qui pourrait se jouer en disant : Bien, on se parle entre
nous, ne soumissionnez pas, ça va tomber à l'eau et on s'en va dans le gré à gré?
Vous, vous ne voyez pas qu'il y aurait un danger à ça?
M. Julien : Non, le marché
est en concurrence et souhaite obtenir des contrats d'organismes publics. Parce
que, premièrement, c'est intéressant de faire affaire avec le gouvernement
puis, habituellement, on paie les... on paie. On paie, en fin de compte, ce qui
est dû, il n'y a pas tant de risques, on est un triple AAA. Mais ce qu'on
observe, là, puis, bon, mon collègue l'a mentionné, de la SQI, dans très peu de
cas, sur les centaines d'appels d'offres publics, là, dans très peu de cas on
vient faire l'annulation, là, parce que, faute de soumissionnaires. Puis
habituellement, on le relance, on le relance, et, dans ces cas-là qui
fonctionnent ne pas, dans très peu de cas, on finit de gré à gré. Donc, c'est
vraiment des mesures d'exception.
Alors, ce qu'on a devant nous, c'est, dans
ces cas précis là, ça arrivait en réalité qu'on ait... on avait l'obligation d'aller
en avis d'intérêt public, puis là on dit : Mais écoutez, là, c'est du
temps perdu, sans valeur ajoutée. L'Autorité des marchés publics, là, va
continuer d'exercer cette surveillance, justement. Alors, ce qu'elle est venue
nous dire, c'est : Aïe...
M. Julien : ...moi, là, je
voudrais qu'on réduise les délais, là, ce qu'on va faire à 45, 46, 47, 48.
L'AMP est toujours là, comme surveillant, comme vérificateur, pour s'assurer
justement, là, qu'il n'y a pas de pratiques, telles que vous mentionnez
actuellement, potentielles. Il va garder sa vigilance, puis je suis certain qu'il
applique encore une plus grande vigilance dans des cas d'exception comme
ceux-là, mais ce qu'on dit, c'est actuellement, là, on a une étape qui n'a pas
de valeur ajoutée. Puis on dit : Écoute, nous autres, là, le projet de loi
qu'on a là, c'est comment je peux faire plus rapidement et moins cher, sans me
mettre plus à risque. Et nous autres, on estime qu'on ne se met pas plus à
risque en ne publiant pas d'avis d'intention, c'est le bon terme, mais on
donne... on donne une compensation à l'AMP, là, des mesures compensatoires, 45,
46, 47, 48, pour ce qu'il a nommé comme risques quand il est venu me voir,
parce que j'aime bien ce qu'il nous a dit.
Mme Rotiroti : Merci, M. le
ministre. Vous venez de faire référence à l'AMP qui, dans leur mémoire, concernant
l'article deux, fait une recommandation qui fait référence à votre
article 13... qui fait référence à l'article 13.1 de la COP, qui nous
recommande que le délai de contrat conclu sans publication d'avis d'intention
soit inscrit lors de la conclusion du contrat au CEAO, qui est le service
électronique d'appel d'offres du gouvernement. Là, vous parlez de 45, 46 et 48
comme articles, où est-ce que vous venez répondre à les inquiétudes de l'AMP,
c'est ça, j'ai bien compris votre intervention?
M. Julien : 47 aussi, je
crois.
Mme Rotiroti : 47 aussi,
parfait. Alors, très bien. On est... on est dans la même situation qu'au tout
début avec l'amendement de mon collègue de Nelligan par rapport à la
Vérificatrice générale. Alors, l'AMP est là, dans le fond, eux, c'est des
garde-fous. Eux, ils s'assurent que toutes les normes et les critères sont
respectés.
Des voix : ...
Mme
Rotiroti
:
Oui. Alors, quand vous parlez des amendements à l'article 45, 46, 47, 48,
et vous dites : Ils sont... ils vont à l'entière... satisfaction de l'AMP,
et là je vous cite, là, ça veut dire que vous dire que vous avez eu une
discussion avec l'AMP. Vous avez vérifié que les amendements que vous allez
apporter sont suffisants et répondent à la demande et les préoccupations
manifestées dans le mémoire de l'AMP. Vous pouvez confirmer ça?
• (17 h 10) •
M. Julien : Non seulement je
peux confirmer ça, mais, de mémoire, et je suis pas mal certain de ce que je
dis, il l'a nommé quand il est venu. Il a dit : Je vous amène cette
situation-là et je vous amène même la correction, c'est celle qu'on applique.
Mme Rotiroti : Absolument.
Ils sont dans... la correction...
M. Julien : Non, non, mais...
non, mais lui, il est venu dire : Si vous me laissiez, par exemple, cinq
jours, je serais satisfait. De mémoire, il l'a nommé, là... Oui.
Mme Rotiroti : M. le
ministre, comprenez-moi, là, je ne vous remets pas en question.
M. Julien : Non, mais je veux
dire, lui, il a nommé sa solution, même, oui.
Mme Rotiroti : Absolument, et
c'est dans le mémoire. Je peux... je l'ai dit devant moi, je peux vous les
rénumérer les recommandations qu'il fait. Ce n'est pas ça, l'enjeu. Je suis pas
mal sûre que vous connaissez le mémoire par cœur.
M. Julien : Ah! je... non, ce
n'est pas vrai, mais j'ai d'autres qualités.
Mme Rotiroti : Alors, moi...
on a eu ces discussions-là ce matin. D'entrée de jeu, mon collègue de Nelligan
vous avait posé... c'était le même enjeu qu'on avait avec la Vérificatrice
générale. La Vérificatrice générale avait des préoccupations qui ont été
manifestées dans le mémoire de la vérificatrice. Nous avons pris votre parole
en disant… on vous avait demandé... on vous a demandé d'aller faire vos devoirs
pendant l'été et de vérifier les amendements que vous allez amener à l'article
huit répondaient à les préoccupations de la VG. Là, on est dans le même cas.
Là, vous me dites : Soyez patients parce que je m'en viens dans
l'article 45, 46, 47, 48, où je prends en considération toutes les
recommandations que l'AMP fait dans le mémoire. Et vous dites, vous vous
avancez à dire... et ils vont être entièrement satisfaits.
Alors, ma question est simple :
Pourquoi... alors, vous êtes vraiment, là, sûr de votre affaire. Ça fait que
soit que vous avez parlé à l'AMP, soit vous avez transmis les amendements pour
vérification. Et, si c'est le cas, pourquoi vous l'avez fait avec l'AMP et pas
avec la VG?
M. Julien : Ah! je reviens,
puis de mémoire, puis on va valider, quand il est venu, pas dans son...
M. Julien : ...quand il est
venu ici...
Mme Rotiroti : En
consultation, oui.
M. Julien : ...il a
dit : Cinq jours, ça serait un délai qui serait acceptable. Et nous, ce
qu'on amène, là, dans les articles 45, là, c'est le cinq jours de délai.
Alors, c'est... on applique la recette qui nous a... qu'il nous a lui-même
suggérée, puis elle fait sens.
Pour ce qui est du... du bureau du
Vérificateur général, on aura une discussion de l'article 8, parce que,
pour moi, ce qui souhaitait... ce qu'il souhaitait : d'aller voir
directement dans le marché puis aller... c'est... chez le privé, là, ça, c'est le
rôle de l'AMP. Mais ce qu'ils veulent voir, alors... non, bien non, le
Vérificateur général n'ira pas là. Mais ce qu'ils veulent s'assurer, là, par
exemple... Alors, c'est ce qu'ils demandaient. J'ai dit : Bien non. Mais
j'ai dit : Ce que vous voulez vraiment, c'est quoi, c'est d'avoir en main
les documents pertinents aux contrats? On va passer par l'organisme public,
parce que le Vérificateur général n'a pas à aller voir l'entreprise privée,
c'est de faire affaire avec l'organisme public, mais on va donner le pouvoir à
l'organisme public, là, je parle encore de l'article 8, là, d'aller
chercher toute l'information pertinente pour que le VG puisse faire son
travail. C'est quand même une distinction. Donc, le VG ne va pas sauter
par-dessus l'organisme public pour aller au privé, mais on va s'assurer que
l'organisme public va pour pouvoir exiger tout ce qu'il faut au privé dans
l'entente contractuelle, donc liée, pour que le VG soit satisfait. Alors,
probablement que, si je vais aller voir la VG, elle va : Oui, mais, tu
sais, moi, j'aimerais vraiment aller dans le secteur privé, bien non, ça
n'arrivera pas, je vous le dis. Mais ça, ce sera à l'article 8.
Mme Rotiroti : O.K. On va
revenir à... les articles 45, 46, 47, 48. Vous dites... je veux juste être
clair, vous dites : On va... on a pris en considération toutes les
demandes de l'AMP par l'article 2 et ils vont être entièrement satisfaits.
Vous avez fait cette vérification-là?
M. Julien : Bien,
honnêtement, à mois que... à moins que... dites-moi ce que vous voyez que je ne
vois pas, là. On applique ce qu'il nous a dit qui serait la recette qui le
satisferait quand il est venu nous rencontrer. C'est ça qu'on fait. Parce que
moi, je trouvais que ça avait du sens et que, le mécanisme qui était prévu, qu'il
souhaitait qu'il soit mis en place, c'est-à-dire le délai, on était capables de
vivre avec. Donc, c'est ça qu'on vient suggérer comme amendement à
l'article 45, 46, 47, 48.
Mme Rotiroti : O.K.
M. Julien : Mais, si vous me
dites que ça... qu'il y a d'autres éléments que vous voulez me dire, bien, je
n'en vois pas d'autres, là, mais... Honnêtement, ça fait... ça fait vraiment la
job.
Mme Rotiroti : Bien, je
vais... je vais vous donner la réponse que, rendus à ces articles-là, on va avoir
la discussion, c'est sûr.
M. Julien : Ça va me... puis
ça va me faire plaisir parce que les préoccupations de l'AMP sont pertinentes.
Alors, on va s'arranger pour que...
Mme Rotiroti : Absolument. Et
ses garde-fous doivent demeurer.
M. Julien : Clairement. Je
pense que ça...
Mme Rotiroti : Parfait.
Là-dessus, on s'entend?
M. Julien : Ça fait la job.
Oui.
Mme Rotiroti : Parfait. Dans
l'article... dans l'alinéa 3°, vous dites : «Les conditions que le contrat
impose à l'attributaire sont les mêmes que celles énoncées dans le document de
l'appel d'offres visé au paragraphe 1°, à l'exception d'un délai de
réalisation, lequel peut être reporté d'une période ne dépassant pas celle écoulée
entre la date limite de réception des soumissions fixée par l'appel d'offres et
la date de conclusion du contrat.»
Pouvez-vous nous donner une petite
explication, «à l'exception du délai de réalisation». Qu'est-ce que vous voulez
dire?
M. Julien : C'est-à-dire
qu'on permettait, en fin de compte... On dit que c'est les mêmes conditions,
mais, puisque l'appel d'offres a été infructueux ici puis... peut-être qu'on
l'avait dit : Bien, dans l'appel d'offres public qu'on avait lancé, bien,
c'est.... peut-être qu'on avait mis un délai qui était comme ça, tu sais. Alors
là, je fais des gestes, mais mettons que c'était 12 mois, je dis n'importe
quoi, puis là, là...
Mme Rotiroti : ...
M. Julien : ...on a décalé,
bien, on veut... on... Alors, l'échéance va être modifiée, le délai va être...
Parce qu'ici on a pris un délai supplémentaire, ça fait que ça va être...
Mme Rotiroti : Ça fait que
vous donnez le même 12 mois?
M. Julien : Bien, ça va être
le même... ça va être les mêmes conditions, mais ça... Mais, ici, je suis
obligé de... ma date de fin, de la modifier conséquemment à que ma date de
début a été modifiée, donc on se permet un glissement dans la date de
réalisation.
Mme Rotiroti : Oui. Parfait.
Puis le glissement, c'est de la même période, le même nombre de jours ou le
même nom?
M. Julien : L'objectif, c'est
que ce soit exactement...
Mme Rotiroti : Équitable.
M. Julien : ...identique...
Mme Rotiroti : Identique.
M. Julien : ...à l'appel
d'offres initial. Parce que, sinon, quelqu'un pourrait prétendre que :
Bien, moi, j'aurais soumissionné avoir su que j'avais bien plus de temps pour
faire la job. Puis c'est non, c'est pareil.
Mme Rotiroti : Parfait...
Mme Rotiroti : ...pas
d'inquiétude, M. le ministre, qu'en faisant ça, ça pourrait créer des délais,
non?
M. Julien : Non.
Mme Rotiroti : Au contraire.
M. Julien : Au contraire, c'est-à-dire
que les... l'étape, en fin de compte, sans valeur ajoutée qu'on annule, elle,
elle crée des délais actuellement. Puis je vous le dis, c'est vrai que ce n'est
pas très nombreux comme cas de figure, mais ça peut entraîner dans des projets
majeurs... tu sais, le contrat accessoire pourrait faire en sorte que les
contrats principaux soient d'autant retardés, hein, vous le savez, dans des
projets majeurs, un centre hospitalier, c'est plein d'événements, des
graphiques de... un par-dessus l'autre. Et là, soudainement, la chaîne débarque
sur un contrat accessoire, mais tout le reste, en fin de compte, est
d'autant... est d'autant... il y a un délai pour tout le reste. Mais là c'est
des coûts pharaoniques, là, donc, ce n'est pas juste pour la situation spécifique,
c'est qu'est-ce que ça pourrait entraîner sur les autres éléments. Alors, on
parle tantôt d'excavation, un plâtrier, bon. Alors, on ne peut pas se
permettre, en réalité, ces délais-là, là, le cas échéant.
Mme Rotiroti : Puis vous
enlevez tout court l'avis d'intention, là. Je comprends, c'était de
15 jours. C'est ça, je comprends bien?
M. Julien : Le délai total?
Mme Rotiroti : Oui, vous
enlevez l'avis total... l'avis de... d'intention, là, vous l'enlevez tout
court, c'est ça? La publication d'un... d'intention.
M. Julien : Pour moi... pour
moi, c'est minimum 15 jours, parce qu'il y a une préparation. Alors, il
doit être publié minimalement 15 jours de durée, mais il nécessite une
préparation, etc., là, donc, mais c'est minimum 15 jours.
Mme Rotiroti : Oui. Alors,
votre minimum de 15 jours pour l'avis d'intention, moi, je... excusez-moi
l'anglicisme, on dirait c'est le last call avant que... décider... vous décidez
d'aller gré à gré. Vrai, je comprends bien?
M. Julien : Non. Non,
c'est-à-dire que, dans le processus actuel, on donne un avis... on donne un
avis d'intention qu'on s'en va de gré à gré, puis on va conclure le contrat de
gré à gré. Donc, il n'y a pas de valeur ajoutée, là, c'est comme : Hé! Le
marché, je m'en vais de gré à gré, tu sais, mais l'AMP, c'est une information
pertinente pour sa surveillance, puis c'est pour ça qu'on...
Mme Rotiroti : ...
M. Julien : Qu'on s'amène à
45, 46, 47, 48 avec un geste qui... pour lui permettre de combler ce risque-là
qui est observé dans l'article deux, du retrait de l'avis d'intention.
Mme Rotiroti : ...une courte
suspension, M. le Président, s'il vous plaît.
Le Président (M. Simard) : Absolument.
Bien sûr, nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 17 h 20)
(Reprise à 17 h 24)
Le Président (M. Simard) : ...technique.
Merci beaucoup. Alors, chers collègues de Marguerite-Bourgeoys, la parole vous
appartient.
M. Beauchemin : Donc, alors,
M. le ministre, dans le contexte où est-ce que, bon, on avait identifié tantôt
une autre source potentielle de contrat de gré à gré, lorsque le produit est
unique ou le service est unique. On a ici un projet de loi en ce qui a trait à
l'établissement de contrats de gré à gré lorsqu'un processus d'offres public ne
fonctionne pas. Mais, dans l'ensemble de l'appareil gouvernemental, il y a
quand même plusieurs contrats de gré à gré, là, qui semblent... de façon
diverse, pour des raisons diverses aussi. Puis c'est dans ce contexte-là où
est-ce que... quand on a entendu parler de l'article, tout à l'heure, il y a
quand même une augmentation de 30 % des contrats de gré à gré. Ça fait
que... est-ce que vous seriez capable peut-être de nous donner un petit peu de
couleur là-dessus? Pourquoi on voit ce genre d'augmentation là, selon vous?
Votre perspective par rapport à ça, je sais qu'on est un petit peu, là, à
l'extérieur du sujet, là, de notre travail, mais ça pourrait nous éclairer.
Puis je pense que, pour les citoyens, ça pourrait être une information qui
serait pertinente.
M. Julien : Alors, tous les
contrats qui sont octroyés de gré à gré sont régis par la Loi sur les contrats
d'organismes publics, qui, selon différents critères, permettent l'utilisation
de contrats de gré à gré. Et il y a une surveillance qui est faite par
l'Autorité des marchés publics pour s'assurer que l'utilisation des contrats de
gré à gré respecte la Loi sur les contrats d'organismes publics. Puis il y a
plusieurs natures, on en a parlé tantôt.
Ici, spécifiquement dans le projet de loi,
là, c'est... on permet un contrat de gré à gré, qui est déjà permis quand
l'appel d'offres public est infructueux, sous certaines conditions. Parce que,
bien souvent, on va lancer le processus d'appel d'offres public, mais quelques
fois, dans des cas sporadiques, on s'aperçoit que c'est... ça ne fonctionnera pas.
Et, pour des raisons qui sont essentiellement, souvent dans les délais de
production, on va aller de gré à gré, c'est cinq, six cas de figure, à titre
d'exemple, à la SQI, qui est le plus grand donneur de contrats. Et tout ce
qu'on vient faire ici, c'est de dire : Il y a une étape, là, où est-ce
qu'on publie un avis d'intention qui n'a aucune valeur ajoutée, qui nous fait
perdre minimalement une vingtaine de jours, puis sans... sans gain, où on
dit : On ne le fera plus, ça. L'Autorité des marchés publics est
confortable si on apporte des modifications ultérieurement. Alors, c'est de ces
contrats-là de gré à gré qu'on parle et pas des autres, mais les autres
respectent la LCOP et sont vérifiés par l'Autorité des marchés publics.
M. Beauchemin : Puis la
vérification, juste pour ma gouverne, ça se fait de façon, j'assume, annuelle
ou... comme le contrat est vérifié à chaque fois avant d'être donné.
M. Julien : L'AMP a un
pouvoir d'enquête et fait la surveillance nécessaire.
M. Beauchemin : Au fur et à
mesure.
M. Julien : Certainement.
Le Président (M. Simard) : D'autres
remarques sur l'article 2?
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : Écoutez,
très honnêtement, je l'ai fait à...
Le Président (M. Simard) : ...reprises.
Moi, je pense que nous pourrions continuer les débats, si ça... à moins qu'il y
ait une raison majeure. Mais là je nous invite à continuer.
M. Julien : C'est sûr que,
spécifiquement sur l'article 2, c'est l'avis d'intention qui est annulé.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Beauchemin : Peut-être
juste pour conclure, d'abord, là-dessus, tu sais. Donc, si je comprends bien,
là, il y a des situations où est-ce qu'on n'est pas capables, en offres
publiques, d'avoir la réponse du marché. On est obligés, on se sent forcés
d'aller en contrats de gré à gré. Ici, on élimine l'étape, là, de... qui prend
une vingtaine de jours ou 30 jours. On a identifié le nombre tantôt, là, juste
pour vous donner une idée. Là-dessus. Je pense que je comprends, là, que
l'objectif d'efficacité pour faire en sorte qu'on puisse avancer plus
rapidement. Puis le travail que vous faites pour en arriver à être capable de
décrocher un fournisseur lorsque vous allez dans une direction de gré à gré,
c'est de prendre le téléphone puis d'appeler les gens, puis tout ça. Ça, je le
comprends. Est-ce que vous pourriez me donner des exemples cependant, juste
pour que... Qu'est-ce qui a fait que l'appel, c'est d'appeler : Ah! en
tout cas, moi, j'en connais un plâtrier, puis, oui, that's it, il va venir,
aussi simple que ça ou...
Qu'est-ce qui fait que le contact humain
au-delà de, juste, l'appel d'offres qui a été publié sur le site, qu'est-ce qui
fait que... Est-ce que c'est parce que les gens ne regardent pas le site Web?
C'est quoi, exactement?
M. Julien : Ça peut être
plusieurs motifs, naturellement, surtout, les gens sont superoccupés. Ils en
ont plein de contrats. Ils travaillent très fort. Puis là, soudainement, ils
n'ont pas pensé à appliquer sur celui-là. Puis là on leur tend la main pour
qu'ils appliquent, soit nous, soit le contracteur. Mais n'oublions pas, là,
l'Autorité des marchés publics, ces éléments-là spécifiques, ces cas de figure
là sporadiques. Soyez assurés qu'ils regardent certainement très attentivement.
M. Beauchemin : Mais donc,
c'est juste... Finalement, ce qui a fait que ça fonctionne d'en avoir, un
fournisseur de services dans le gré à gré, c'est juste la belle voix que vous
avez au téléphone quand vous les appelez, là : Jean-Paul, j'ai besoin de
toi, mon homme.
M. Julien : Alors ça va être
le contractant... le contracteur qui téléphone. Ça peut être, en fin de compte,
une démarche active. Mais, à la fin, c'est l'Autorité des marchés publics qui
est là pour faire la surveillance et l'enquête. Il n'y a pas d'enjeu. C'est
quelques cas de figure par année. On est sur l'efficience, mais ça existe déjà,
c'est comme ça, hein, déjà.
• (17 h 30) •
M. Beauchemin : Oui, oui,
non, je comprends, mais c'est juste que j'essaie de comprendre c'est quoi, la
valeur ajoutée qui fait en sorte que là, soudainement : O.K. Correct. On
va faire une soumission, là.
M. Julien : Bien, c'est parce
que le système SAO, ce n'est pas tout le monde qui applique dessus quand ils
sont superoccupés, puis ils regardent leur agenda, puis... Alors là, il faut
s'activer à aller trouver un fournisseur parce qu'on a un besoin clair. Donc...
Mais je réitère, à la SQI, c'est cinq, six fois par année. Les travaux sont
nécessaires.
Le Président (M. Simard) : Alors,
chère collègue, à vous la parole.
Mme Rotiroti : Si tu permets,
c'est quand même... Là, on fait le débat versus les contrats publics gré à gré,
puis le ministre, dans son explication, dit... Parce que je me suis virée vers
mon collègue pour dire : Bien, qu'est-ce qui fait en sorte que le contrat
public ne fonctionne pas, mais le gré à gré, ça fonctionne? Le ministre semble
dire : Bien, c'est la main tendue qu'on fait vers ces entreprises-là qui,
en temps normal, sont trop occupées. Ça fait que l'avis... tu sais, l'avis
public, bien, ils disent : Je passe mon tour. Le fait qu'il a eu la main
tendue, le fait que, dans le fond, le contrat a été porté à leur attention,
fait en sorte qu'eux autres, ils se disent : O.K. Bien, je vais le
regarder cette fois-ci. C'est quand même particulier.
M. Julien : Mais c'est déjà
comme ça. Puis, à la fin, le système SAO, ce n'est pas tout le monde qui lève
la main sur tous les contrats. Et là, soudainement, on a un besoin de plâtrier,
puis on va trouver un plâtrier, puis on va faire le plâtre. Donc, tout ce qu'on
vient changer dans l'article 2, je reviens, M. le Président, c'est :
Est-ce que l'opposition est d'accord ou non avec enlever l'avis d'intention,
parce que c'est comme ça déjà? Mais si on me dit : Non, non, l'avis
d'intention a une grande valeur ajoutée, dites-moi-le. Mais c'est ça l'article
2, hein?
Mme Rotiroti : ...sur un
commentaire que la Corporation des entrepreneurs généraux du Québec a fait lors
de leur présence ici, en commission parlementaire, et je pense qu'ils l'ont
aussi manifesté, évidemment, dans leur mémoire qui a été déposé, eux, ils
craignaient tellement fort les répercussions d'une mesure gré à gré, qu'ils allaient
jusqu'à dire, de recommander de supprimer l'article 2 au complet. Alors, eux
autres, ils mentionnent le danger de...
17 h 30 (version non révisée)
Mme Rotiroti : ...des
négociations avec des entrepreneurs spécifiques, par exemple, et dont la
création des monopoles et la baisse de la compétitivité au Québec. Vous, est-ce
que vous êtes préoccupé de par ce commentaire ou cette... cette préoccupation
qu'ils ont, est-ce que vous, vous l'avez? Vous semblez être définitivement sûr
dans les propos que vous tenez. Le fait que c'est très peu de contrats gré à
gré qu'on donne, que ce n'est même pas un enjeu. Alors je veux juste... Ça fait
que pour vous la préoccupation de la Corporation des entrepreneurs qui disent
qu'on peut créer le gré à gré peut créer des monopoles, peut baisser la
compétitivité au Québec. Vous vous ne voyez pas ce danger-là?
M. Julien : Bien, aucunement.
La personne qui devrait en réalité soulever des préoccupations de cette
nature-là, c'est l'Autorité des marchés publics qui a la responsabilité de
veiller justement à ça et d'augmenter la concurrence. Et eux, ce qu'ils me
disent, c'est : Écoute, si tu me publiais ça dans cinq jours, là, ça
serait fantastique, ça serait correct. C'est ça qu'on fait dans 45, 46, 47, 48.
Donc, mon outil de vérification qui doit superviser et s'assurer que ça n'arrive
pas est confortable avec ça. Je pense qu'on est à la bonne place.
Mme Rotiroti : O.K., c'est
rare que je fais ça, M. le ministre, mais je vais la poser parce que ça me...
la question me vient à l'esprit : Quand on parle de compétitivité, le
danger de création de monopoles dans des gros bassins comme Montréal, les
grandes villes, Québec, etc., on a plusieurs entrepreneurs, on a plusieurs
options, je vous dirais, pour aller en gré à gré ou même dans la boîte de la
soumission publique en région. M. le ministre, pensez-vous que, vu qu'il y a
moins de compétitivité parce qu'évidemment il y a moins d'entrepreneurs qui se
spécialisent dans certains créneaux, et vous ne craignez pas que, encore là,
dans certaines régions, vous avez certaines industries qui, dans le fond, sont
tellement... sont assez grandes, qu'ils prennent tous... tout et qu'ils n'en
laissent pas pour les plus petits. Est-ce que... Est-ce que c'est un enjeu que
vous voyez qui pourrait arriver ou ce n'est pas un enjeu du tout?
M. Julien : Ce n'est pas du
tout un enjeu lié à l'article 2, ça, c'est certain. L'article 2, je le réitère,
là, c'est quelques cas spécifiques, sporadiques, qui nécessitent une correction
rapide. Puis là, on dit : Il y a un délai de 20 jours qui est non
productif, on va l'annuler. Puis l'Autorité des marchés publics trouve que c'est
une idée adéquate avec le garde-fou qu'on se donne à 45, 46, 47, 48.
Mme Rotiroti : O.K., alors,
allons direct par rapport à l'enjeu sur l'article 2, c'est la suppression de la
publication de l'avis d'intention, hein, vous le dites, c'est juste ça que vous
faites, le reste, ça existe déjà. C'est juste on enlève l'avis d'intention.
Vrai?
M. Julien : Vrai.
Mme Rotiroti : O.K.. Lorsque
les conditions mentionnées sont satisfaisantes, vous avez dit. C'est là que
vous enlevez l'avis d'intention, lorsque les conditions mentionnées sont
satisfaisantes.
M. Julien : Oui.
Mme Rotiroti : C'est l'échec
de l'appel d'offres. C'est ça?
M. Julien : Non, mais c'est
deux choses : l'échec de l'appel d'offres puis l'entente qui sera de gré à
gré exactement sur la même portée, sauf, sauf le délai décalé.
Mme Rotiroti : Parfait.
Alors, vous, vous êtes sûr que vous pouvez nous rassurer que les termes sont
les mêmes.
M. Julien : C'est-à-dire que
c'est ce que la loi prévoit, et c'est ce que l'Autorité des marchés publics, on
le...
Mme Rotiroti : Ça, c'est non
négociable.
M. Julien : Bien, non, c'est
sûr, c'est non négociable.
Mme Rotiroti : Parfait.
M. Julien : Elle va le
vérifier et soyez assurée qu'elle va vérifier tous ces cas-là.
Mme Rotiroti : Oui, c'est ça,
On va voir ça plus tard.
M. Julien : Non mais je veux
dire, c'est des cas où, comme enquêteur-vérificateur tu sais, c'est certain que
c'est là, là. Tu les regardes.
Mme
Rotiroti
: Alors,
M. le Président, je pense qu'on a fait pas mal le tour de l'article 2. Je ne sais
pas si le ministre a d'autres commentaires, sinon on pourrait passer...
Mme Rotiroti : ...le vote à
l'article 2.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Donc, y aurait-il d'autres commentaires sur l'article 2?
Conséquemment, cet article est-il adopté?
M. Julien : Adopté.
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous en sommes maintenant rendus à l'article 3. M. le ministre.
M. Julien : ...l'article 3
donc? Article 3 : L'article 17 de cette loi est modifié par la
suppression de la dernière phrase du deuxième alinéa.
Le deuxième... Commentaire : le
deuxième alinéa de l'article 17 de la Loi sur les contrats de deux
organismes publics confère au dirigeant d'un organisme public le droit de
déléguer son pouvoir d'autoriser une modification accessoire à un contrat qui
entraîne des dépenses supplémentaires. Cette délégation est toutefois limitée
puisqu'un délégataire ne peut autoriser des modifications accessoires dont le
total dépasse 10 % de la valeur initiale du contrat du contrat.
L'article 3 du projet de loi propose
de supprimer cette limitation, permettant ainsi la délégation du pouvoir
d'autoriser une dépense supplémentaire indépendamment du montant de la dépense
autorisée. Dans la mesure, toutefois où la modification demeure accessoire.
Le Président (M. Simard) : Des
questions sur cet article?
Mme Rotiroti : Alors, M. le
Président. Alors, si je comprends bien l'article 17, on fait référence à
la loi, la COP. Alors, qu'est ce qu'on vient faire ici? On va... c'est la
suppression de la deuxième alinéa dans le cadre d'une même délégation. Le total
des dépenses ainsi autorisé ne peut pas cependant excéder 10 % du montant.
Pouvez-vous... pouvez-vous me l'expliquer
qu'est-ce que tu veux dire par ça, M. le ministre, s'il vous plaît?
M. Julien : Bien, c'est
10 % en fin de compte, le 10 % de la valeur autorisée de la valeur
initiale du contrat. Alors, par exemple, ça devait être autorisé par le
dirigeant de l'entreprise. Alors, si je prends, par exemple, la SQI, c'était
Caroline... Caroline Bourgeois. Puis là, on dit : Bien, tu sais, tu
pourrais... tu pourrais le déléguer en fin de compte, à ton vice-président de
l'Est ou ton vice-président... ta vice-présidente de l'Ouest. Mais ça... ça ne
lui enlève pas son imputabilité, là, à la dirigeante de l'entreprise, mais ça
fait en sorte qu'elle peut le déléguer en réalité à la personne qui est la plus
apte à appuyer cette décision-là, mais l'imputabilité est conservée par la
dirigeante ou le dirigeant...
• (17 h 40) •
Mme Rotiroti : Pas compris,
le développement de?
M. Julien : L'imputabilité
demeure au dirigeant de l'organisme, même si elle peut le déléguer à quelqu'un
qui est peut être apte, plus apte à apprécier. Puis ça, c'est souvent ça, hein?
Tu as le chargé de projet, après ça tu as le vice-président, puis tu as la
présidente, donc on dit : Tu sais, cette délégation-là en conservant
l'imputabilité du dirigeant est plus efficiente que quand on oblige en fin de
compte que le crescendo se fasse jusqu'à la signature de la dirigeante pour ces
éléments-là, toujours quand on parle d'accessoire, hein, accessoire versus...
Mme Rotiroti : C'est ça,
mais...
M. Julien : C'est ça, on ne
vient pas changer la portée, la nature du projet.
Mme Rotiroti : J'allais
dire...
M. Julien : Du contrat,
excusez-moi.
Mme Rotiroti : Alors, si ça
excède le 10 % du montant, là, à ce moment-là, ça prendrait l'autorisation
de qui?
M. Julien : Pardon?
Mme Rotiroti : Si on excède
le 10 %...
M. Julien : Oui.
Mme Rotiroti : ...ça
prendrait l'autorisation de qui, le sous-ministre? C'est qui qui autoriserait
le dépassement du 10 %?
M. Julien : L'état actuel,
c'est ses dirigeants. Nous on dit qu'elle peut déléguer cette responsabilité.
Mme Rotiroti : Déléguer à
qui?
M. Julien : À une personne en
fin de compte de son organisation, tout en gardant l'imputabilité.
Mme Rotiroti : Ça fait que c'est
le dirigeant qui décidait à qui il déléguerait cette responsabilité-là?
M. Julien : Oui, dans son
organisation, ça pourrait être, comme je vous dis, le V.-P.
Mme Rotiroti : Dans son
organisation évidemment, oui.
Des voix : ...
Mme Rotiroti : ...réviser la
façon de faire...
Une voix : Je ne sais pas.
Mme Rotiroti : On ne peut
pas... Le 10 %...
Une voix : ...
Mme Rotiroti : ...
Mme Rotiroti : ...c'est déjà
quelque chose qui est chassé dans la loi, c'est la norme, là, le 10 %. C'est...
M. Julien : C'est ça qui est
prévu actuellement, puis on dit...
Mme Rotiroti : C'est déjà
prévu.
M. Julien : C'est ça.
Mme Rotiroti : Ça fait que
ça, ce n'est pas négociable. Je veux dire, on ne change pas ce pourcentage-là,
on maintient qu'est-ce qui existe déjà.
M. Julien : C'est-à-dire
c'est comme si on le retirait. C'est-à-dire que, quand on dépassait le
10 %, il fallait que l'autorisation vienne du dirigeant. Puis nous autres,
on dit : Écoute, dans ces organisations-là, si elle attribue cette
responsabilité-là à quelqu'un, ça pourrait être à ses deux V.P. est, ouest, à
titre d'exemple, à la SQI, mais c'est une délégation, mais elle maintient
l'imputabilité de ces décisions-là comme dirigeante, mais c'est des gens qui
sont plus près des dossiers, qui les connaissent mieux, qui vont prendre la
décision.
Mme Rotiroti : Ça fait que,
dans le fond, vous ouvrez cette marge de manœuvre là qui n'existait pas?
M. Julien : Certainement.
Mme Rotiroti : De déléguer?
M. Julien : Oui.
Mme Rotiroti : O.K. Et... Là,
je comprends, vous faites cette... vous donnez cette ouverture-là parce que
vous dites : Bien, c'est des gens qui, probablement, ont travaillé bien
plus sur le dossier que le dirigeant en question, parce que lui, il est occupé
faire d'autres choses, ça fait qu'ils connaissent le dossier mieux que
peut-être leur dirigeant, parce qu'ils ont les mains dedans, là, ils
travaillent dans ce projet de loi là. Ça fait que ça, c'est un nouveau concept
que vous allez introduire. Ça, ça n'existait pas avant, de déléguer...
M. Julien : Plus de
souplesse, plus d'agilité, naturellement, à une personne qui est déléguée.
Mme Rotiroti : Et ça, ça va
faire en sorte que les choses vont aller plus rapidement? C'est-tu une question
de rapidité? Pourquoi vous faites ça? C'est quoi, votre but de faire ça?
M. Julien : Efficience des
processus internes.
Mme Rotiroti : Effience? O.K.
M. Julien : Parce qu'encore
là on arrive sur une cascade. Tu sais, la personne qui est apte à observer et à
documenter va le cascader dans l'organisation, puis là c'est des délais, des
délais, des délais, puis on dit : Bien, écoute, elle, c'est la meilleure
personne pour prendre la décision, avoir le meilleur regard, pourquoi on ne
délègue pas directement à elle?, sous autorisation, naturellement, du dirigeant
ou de la dirigeante.
Mme Rotiroti : Oui, parce que
le dirigeant demeure toujours celui qui est imputable. C'est ça?
M. Julien : L'imputabilité,
ça, c'est certain.
Mme Rotiroti : O.K. Puis,
juste pour être sûre, vous expliquez bien que, malgré le fait que vous faites
cette délégation-là, c'est le dirigeant qui demeure toujours le responsable?
M. Julien : Toujours
imputable.
Mme Rotiroti : Imputable. Ça,
c'est compris et ce n'est pas nécessaire de le mettre ou de le spécifier?
M. Julien : Pour moi,
c'est... c'est très clair et c'est le rôle d'un dirigeant.
Mme Rotiroti : O.K. Puis vous
ne craignez pas qu'il pourrait y avoir légalement une interprétation
différente? C'est-à-dire que le dirigeant qui décide de... son V.P. en dessous
de l'autobus, là, comme on dit... Non, mais c'est un cas figure, hein? Mettons
que... Parce qu'on dit : Quand ce n'est pas écrit... Là, c'est
sous-entendu que, bon, on délègue, mais c'est toujours le responsable de
l'organisme qui est imputable, très bien, je le comprends. Dans un cas de
figure où ce que le dirigeant décide que, bien, ce n'est pas moi qui a signé,
hein, c'est mon V.P., puis, tu sais quoi, dans deux semaines il n'est plus là,
est-ce que le propriétaire de... le propriétaire demeure toujours imputable ou
est-ce que, parce que ce n'est pas chassé dans la loi, parce qu'on ne l'a pas
spécifié, il peut s'en laver les mains?
M. Julien : Non. C'est dans
les principes de la LCOP?
Des voix : ...
M. Julien : L'article 2.
Mme Rotiroti : De la COP?
M. Julien : De la LCOP.La
reddition de comptes fondée sur l'imputabilité des dirigeants d'organismes
publics et sur la bonne utilisation des fonds publics. Donc, l'imputabilité est
clairement inscrite à l'intérieur de la LCOP sur le dirigeant. Et ici on donne
la capacité au dirigeant de déléguer. Donc, c'est la décision du dirigeant et
le choix du délégataire, mais ça ne le soustrait pas ou ne la soustrait pas...
Mme Rotiroti : De ses
responsabilités.
M. Julien : ...de ses
responsabilités, qui sont clairement dans les principes de la LCOP.
Mme Rotiroti : Ils sont dans
les principes de la LCOP, très bien, mais ils ne sont pas écrits dans votre
loi.
M. Julien : Bien,
c'est-à-dire que c'est inscrit...
Mme Rotiroti : Ça fait qu'on
fait...
M. Julien : ...ils sont
couverts par la loi sur la LCOP.
Mme Rotiroti : Ils sont
couverts par...
M. Julien : Oui. Donc, la
tâche est... la tâche est déléguée, mais pas l'imputabilité. Puis c'est prévu à
l'intérieur de...
Mme Rotiroti : Puis il ne
pourrait jamais y avoir autre interprétation que ça.
M. Julien : Bien, je ne vois
pas comment, bien honnêtement.
Mme Rotiroti : O.K. Non, mais
c'est important.
M. Julien : Bien, pour moi,
c'est... Oui, vous avez parfaitement raison...
Mme Rotiroti : C'est très...
Mme Rotiroti : ...c'est
important.
M. Julien : Puis pour moi
c'est... c'est clair puis je ne vois pas comment ça pourrait être autrement.
Donc, c'est une délégation, mais une délégation prise par le ou la dirigeante
et les principes de la LCOP sont maintenus.
Mme Rotiroti : Est-ce qu'à ce
moment-là le dirigeant doit approuver ou aussi co-signer, ou avoir un document
qui dise : Bien, moi, je délègue cette responsabilité à mon V.-P., par
exemple, ou est-ce que... Comment que le dirigeant vous dit à vous qu'il a
délégué son pouvoir? C'est quoi le mécanisme qui est à sa disposition?
M. Julien : Oui. Alors, c'est
produit par écrit, la délégation.
Mme Rotiroti : Pardon?
M. Julien : Le dirigeant doit
produire par écrit sa... la délégation.
Mme Rotiroti : Parfait.
Alors, le dirigeant doit, par écrit, manifester ses intentions qu'il délègue...
M. Julien : Qu'il délègue,
oui.
Mme Rotiroti : ...à son VP la
responsabilité de.
M. Julien : Oui.
Mme Rotiroti : Parfait!
Alors, on l'a par écrit. Puis ça, vous prenez ça où, M. le ministre, quand vous
dites qu'il faut que ça soit écrit? Est-ce que c'est toujours dans les...
M. Julien : C'est prévu dans
le texte actuel de l'article 17 qu'on modifie par rapport à la balise de
10 %. Donc, avant, c'était en bas de 10 %, il pouvait, en haut de
10 %, il ne pouvait pas. Là, on enlève la balise du 10 %, mais en bas
de 10 %, c'est prévu. Donc, l'article 17 mentionne qu'«une modification
qui occasionne une dépense supplémentaire, le dirigeant»... Il est où?
Une voix : ...
M. Julien : Oui, mais c'est
où que «le dirigeant peut, par écrit, dans la mesure qu'il indique, déléguer le
pouvoir d'autoriser». Donc, c'est marqué à l'article 17 qu'il peut,
par écrit, déléguer son pouvoir. Alors, c'est déjà là. On déplafonne à
10 % près.
Mme Rotiroti : O.K.
Une voix : ...
Mme Rotiroti : Si vous me
donnez juste quelques secondes, je veux juste être sûre avant qu'on passe à...
Vous dites aussi que, quand on délègue le
pouvoir, ça lui donne... ils ont l'autorisation de dépenses supplémentaires
indépendamment du montant de dépenses à autoriser dans la mesure toutefois où
la modification demeure accessoire. Ça permet ainsi la délégation du pouvoir
autoriser une dépense supplémentaire indépendamment du montant de la dépense à
autoriser dans la mesure toutefois où la modification demeure accessoire. C'est
quoi une mesure accessoire, M. le ministre?
• (17 h 50) •
M. Julien : Naturellement,
là, on ne modifie pas cette notion-là à l'intérieur.
Mme Rotiroti : Ça, ça existe
déjà.
M. Julien : Ça existe déjà.
Mme Rotiroti : Parfait.
M. Julien : Naturellement, on
parle beaucoup de pas de modification de portée dans un contrat, c'est-à-dire,
on n'a pas rajouté, par exemple, des lits, puis on n'a pas... Alors, elle est
accessoire, mais c'est un concept qui existe déjà. Tout ce qu'on vient de dire,
c'est le 10 % et plus...
Mme Rotiroti : Ça s'applique.
M. Julien : ...avant c'était
le dirigeant. Maintenant, ce sera la personne qui obtient la délégation.
Mme Rotiroti : O.K.
Des voix : ...
Mme Rotiroti : Alors,
dernière question avant qu'on pourrait passer au vote, juste pour e être sûre.
Peu importe... Une fois que le président de l'entreprise ou le dirigeant de
l'entreprise délègue à son V.-P., le V.-P a toute la légitimité de prendre des
décisions qui concernent le contrat. Ça, ça lui appartient. Mais il y a...
Bien, j'imagine qu'il a l'obligation d'aviser son patron, là, j'imagine des
changements qu'il va faire, évidemment. Alors, en posant ma question, je me
suis répondu en même temps, M. le Président. Alors, je suis prête à passer au
vote si le ministre est d'accord.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. D'autres commentaires sur...
Le Président (M. Simard) : ...l'article 3?
Sans quoi cet article est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Et nous en sommes maintenant rendus à l'étude de l'article 4.
M. Julien : Oui. On va avoir
un amendement à proposer, mais je vais lire l'article tel qu'il est
actuellement.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Julien : Donc,
article 4 : 4. L'article 18 de cette loi est modifié :
1° par la suppression de «public-privé»;
2° par l'insertion, à la fin de «par le
ministre des Transports, par la Société québécoise des infrastructures ou par
tout autre organisme public dans la mesure où le ministre responsable de ce
dernier l'y autorise»;
3° par l'ajout, à la fin, des alinéas
suivants :
«Pour l'application du premier alinéa, le
ministre responsable d'un organisme public est :
«1° dans le cas d'un organisme public visé
au paragraphe 1° à 4° du premier alinéa de l'article 4 ou d'une filiale
d'un organisme visé à ce paragraphe 4°, le ministre qui relève l'organisme;
«2° dans le cas d'un organisme public visé
au paragraphe 5° du premier alinéa de l'article 4 ou d'une filiale d'un
tel organisme, le ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport ou le ministre
de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la
Technologie, selon leurs attributions respectives;
«3° dans le cas d'un organisme public visé
au paragraphe 6 du premier alinéa de l'article 4 ou d'une filiale
d'un tel organisme, le ministre de la Santé et des Services sociaux.
«L'autorisation ministérielle exigée au
premier alinéa n'a pas pour effet de soustraire l'organisme public à
l'obligation d'obtenir toute autre autorisation en lien avec le contrat de
partenariat visé qui serait autrement requise en vertu des dispositions d'une
loi, d'un règlement ou d'une directive.»
Alors, les commentaires :
L'article 4 du projet de loi confère au ministre des Transports et à la
Société québécoise des infrastructures le pouvoir de conclure tout contrat de
partenariat. Il permet également aux autres organismes publics de conclure de
tels contrats dans la mesure où le ministre responsable de chacun de ces
organismes les y autorise expressément à chaque contrat.
Le troisième alinéa prévoit par ailleurs
que l'obtention d'une autorisation du ministre responsable pour conclure un
contrat de partenariat n'a pas pour effet de dispenser l'organisme public de
l'obligation d'obtenir toute autre autorisation qu'une loi, un règlement ou une
directive pourrait exiger dans le cadre de la réalisation d'un projet
d'infrastructure.
Le Président (M. Simard) : Alors,
à ce stade-ci, M. le ministre, on peut débattre ensemble de l'article 4 ou
encore immédiatement procéder à l'étude de l'amendement.
Mme Rotiroti : Est-ce que
vous nous donnez le temps de prendre connaissance de l'amendement ou...
Le Président (M. Simard) : Alors,
l'amendement...
Mme Rotiroti : Est-ce qu'on
débat de l'article avant?
Le Président (M. Simard) : Oui,
bien, c'est un peu selon la stratégie, entre guillemets, du ministre.
Mais nous allons suspendre momentanément
pour en avoir le cœur net. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 17 h 56)
(Reprise à 17 h 59)
Le Président (M. Simard) : ...M.
le ministre, à ce stade-ci, vous entendez nous présenter un amendement.
M. Julien : Oui. Alors, tu
veux que je lise l'amendement, là.
Le Président (M. Simard) : Idéalement,
idéalement.
M. Julien : ...qui se trouve
à être, en fin de compte...
Le Président (M. Simard) : Idéalement.
M. Julien : ...l'article
quatre. Alors, l'amendement concernant l'article 18 de la Loi sur les
contrats d'organismes publics : Dans le premier alinéa de
l'article 18 de la Loi sur les contrats des organismes publics, que le
paragraphe trois de l'article quatre du projet de loi propose : Remplacer
«n'a pas» par «peut être assorti de conditions, elle n'a par ailleurs pas».
Alors, la modification proposée vise à
permettre au ministre responsable des organismes publics... qui lui demande
l'autorisation de conclure un contrat de partenariat, d'assortir cette
autorisation de conditions qu'il juge appropriées. Cette modification répond à
une recommandation de l'Autorité des marchés publics... a formulée lors des
consultations particulières.
Alors, je dois lire l'article tel
qu'amendé. L'article 18 de cette loi est modifié par la suppression de
«public privé», par le... 2 : par l'insertion, à la fin, de «par le
ministre des Transports, par la Société québécoise des infrastructures ou par
tout autre organisme public, dans la mesure où le ministre responsable de ce
dernier y autorise;
3 : par l'ajout, à la fin, des
alinéas suivants :
«Pour l'application du premier alinéa, le
ministre responsable des organismes publics est :
«1 : Dans le cas d'un organisme
public visé aux paragraphes 1 à 4 du premier alinéa de l'article quatre,
ou d'une filiale d'un organisme visé à cet article... à ce paragraphe quatre,
le ministre de qui relève l'organisme;
«2 : dans le cas d'un organisme
public visé au paragraphe cinq du premier alinéa de l'article quatre, ou d'une
filiale d'un tel organisme, le ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport
ou le ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche, de la science et de
la technologie, selon leurs attributions respectives;
«3 : dans le cas d'un organisme
public visé au paragraphe six du premier alinéa de l'article quatre, ou d'une
filiale d'un tel organisme, le ministre de la Santé et des Services sociaux;
«L'autorisation ministérielle exigée au
premier alinéa peut être assortie de conditions, et elle n'a par ailleurs pas
pour effet de soustraire l'organisme public à l'obligation d'obtenir toute
autre autorisation en lien avec le contrat de partenariat visé qui serait autrement
requise en vertu d'une... des dispositions d'une loi, d'un règlement ou d'une
directive.»
• (18 heures) •
Donc, essentiellement, qu'est-ce qu'on
vient faire là, c'est... puis je vais laisser, si vous permettez, après ça, le
légiste préciser, là, mais ailleurs dans la loi, il est spécifié «peut être
assortie de conditions», et même si ça va de soi pour nous que l'autorisation
peut être assortie de conditions, puisqu'il est mentionné ailleurs, cette
phrase-là spécifiquement, l'Autorité des marchés publics nous disait : Ça
voudrait comme... ça pourrait comme signifier qu'ici, puisqu'on ne le précise
pas, l'autorisation ne peut pas être assujettie à d'autres conditions. Donc, on
ajoute cette précision-là qui allait de soi pour nous, pour être conséquent à
la façon qu'il est écrit ailleurs dans la loi et faire en sorte qu'il n'y ait
pas une mauvaise interprétation. Peut-être compléter si ce n'était pas juste.
Le Président (M. Simard) : Alors,
y aurait-il...
M. Julien : Vas-y, hein? Sois
bien à l'aise.
Le Président (M. Simard) : Alors,
y a-t-il consentement pour l'intervention? Il y a consentement.
Mme Rotiroti : Oui, oui, oui,
absolument.
Le Président (M. Simard) : Alors,
Monsieur, bienvenue parmi nous. Pourriez-vous d'abord vous présenter, s'il vous
plaît?
M. Hudon (Alain) : Merci, M.
le Président. Alors, Alain Hudon, légiste au ministère de la Justice. Alors,
l'explication qu'a donnée le ministre, c'est exactement parfait. Je...
18 h (version non révisée)
M. Hudon (Alain) : ...rien à
redire. Il a très bien répété ce que je lui ai dit avant.
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Hudon (Alain) : Non, sans
blague. Mais c'est vrai que l'objectif ici, on peut penser que, quand une
autorité a le pouvoir d'autoriser un geste ou une action, bien, cette
autorisation-là devrait accessoirement pouvoir être accompagnée, si elle juge à
propos, de conditions particulières si, justement, c'est opportun. Mais, quand
on fait la lecture de la Loi sur les contrats, on retrouve des dispositions où
on confère à une autorité soit le pouvoir de donner une autorisation ou une
permission, et là le législateur est venu prévoir que, dans ces cas-là, ça
pourrait être assorti de conditions. Donc, c'est vraiment en souci de cohérence
et pour éviter tout problème d'interprétation, en disant : Une
contestation... Parce qu'ici c'est la ministre responsable d'un organisme qui
autorise.
Donc, c'est un ministre qui va autoriser
un autre autre organisme qui, lui, a son propre C.A. ou, en tout cas, peu
importe. Donc, on veut empêcher ici tout risque de contestation en disant
que... Hé! tu peux m'autoriser, mais tu ne peux pas m'imposer de condition.
Mme Rotiroti : Là, le fait qu'on
le met, je comprends que c'est une question de cohérence aussi, parce qu'on le
trouve ailleurs dans la loi, si je comprends bien l'explication du ministre.
Puis là vous dites : On ne peut pas... Comment vous avez dit ça? On ne
peut pas le contester, on peut... Le ministre peut l'autoriser, mais on ne peut
pas le contester.
M. Hudon (Alain) : Non, ce
que je dis... Ce que je disais, c'est qu'en prévoyant l'amendement qui est
proposé ici, donc, en disant : Lorsque le ministre autorise un organisme à
conclure un contrat de partenariat, bien, il pourra assortir cette
autorisation-là de conditions. Bien, il n'y a pas un organisme qui pourrait
contester ces conditions-là qui pourraient lui être imposées, compte tenu que
la loi lui donne le pouvoir d'imposer des conditions.
Mme Rotiroti : Bien, qu'est-ce
qui... Juste... Oui, vas-y, M. le ministre.
M. Julien : ...juste
là-dessus. Quand j'ai une discussion avec Me Hudon, pour moi, ça va de soi que,
comme ministre responsable, si tu autorises, tu peux y mettre des conditions.
Mais a contrario, puisqu'il est inscrit ailleurs, qu'il autorise et peut
émettre des conditions, puis si on ne venait pas l'inscrire, quelqu'un pourrait
prétendre : Non, non. Si tu avais eu le droit d'émettre des conditions, tu
l'aurais mis, parce que tu l'as mis dans la même loi, tu l'as inscrit. Alors, c'est
pour éviter des quiproquos de venir dire : O.K. On va le répéter, mais,
pour moi, ça allait de soi. Parce que quelqu'un pourrait prétendre, un
organisme public assujetti, dire : Bien non, tu ne peux pas mettre de
condition parce qu'ici c'est marqué autorisation. Et, quand tu veux mettre des
conditions, c'est marqué autorisation, avec la capacité d'émettre des
conditions ailleurs dans la loi. Ça fait qu'on le rajoute pour être conséquent.
Mme Rotiroti : Puis ça, ça s'étend...
Si je regarde, quand on parle... Vous parlez du ministère... plusieurs
ministères. Mais, mettons, le ministère de la Santé, vous parlez des filières...
M. Julien : Des filiales.
Mme Rotiroti : Oui. Ça, ça
veut dire les CIUSSS, ça veut dire tous les organismes sur la gouverne du... de
ce ministère-là sont assujettis... la même chose?
M. Hudon (Alain) : Non. La
filiale est précisée à l'article 4 de la Loi sur les contrats. Ce n'est pas les
des établissements que vous mentionnez, là. Donc, ce sont des entités
juridiques qui sont contrôlées par un organisme public. Habituellement, les
filiales, on voit ça...
Mme Rotiroti : Les entités
juridiques.
M. Hudon (Alain) : Les
ministères n'ont pas de filiale, mais les organismes, autres que budgétaires,
peuvent avoir des filiales comme la SQI, entre autres, peut avoir une filiale.
Donc, la Loi sur les contrats s'applique aux filiales ici.
Mme Rotiroti : Ça s'étend,
eux aussi. Puis qu'est ce qui ferait en sorte qu'un ministère ne donnerait pas
une autorisation? Donnez-moi un exemple où est-ce que le ministère... Là, ici,
vous dites : On a l'autorité de dire O.K. et on se donne les moyens pour
mettre des conditions. Est-ce qu'il y a des cas de figure où est-ce que le
ministre pourrait dire : Bien, moi, je ne l'autorise pas?
M. Julien : Non seulement ça,
mais il va falloir qu'il l'autorise, c'est-à-dire que l'autorisation qu'on
donne pour aller en mode...
Mme Rotiroti : C'est le
contrat que je dis.
M. Julien : ...un contrat de
partenariat, là, nous autres, on dit que la SQI et on dit que le ministère des
Transports ont... La Société québécoise des infrastructures et le ministère des
Transports ont d'emblée... Puisqu'ils émettent beaucoup de contrats, ils ont
beaucoup d'expertise en cette matière-là, on leur dit : Vous autres, les
contrats de partenariat, là, on vous les autorise. Maintenant, les ministres
responsables vont l'autoriser à la pièce pour les autres ministères, parce que,
des fois, ils pourraient arriver puis dire - puis, naturellement, on va avoir
des discussions : Bien, vous n'avez pas nécessairement toute l'expertise,
l'expérience pour mener...
M. Julien : ...à bien un
contrat en mode collaboratif. Alors ça va être une autorisation qui est donnée,
c'est-à-dire que, pour aller de l'avant vers ce mode-là, il va avoir une
autorisation qui va être donnée par le ministre responsable.
Mme Rotiroti : ...du projet?
M. Julien : Bien,
c'est-à-dire qu'il va... il va y avoir une évaluation puis un accompagnement,
mais tu ne peux pas le faire si tu n'as pas l'autorisation.
Mme Rotiroti : O.K. Ça fait que,
là... O.K. Là, j'ai besoin de votre aide, M. le ministre.
M. Julien : Oui.
Mme Rotiroti : Si vous voulez
que je vous aide, j'ai besoin de votre aide. Vous devez me clarifier ça, le...
qu'est-ce que vous venez de dire. Ça veut dire que le ministre, dans un cas où
est-ce qu'il sait très bien que, le cas de figure, ils ne sont pas capables de
livrer, vous pouvez quand même autoriser... de donner le... à ces gens-là.
M. Julien : ...c'est-à-dire
que l'utilisation d'une démarche collaborative... partenariat pour la SQI et
pour le ministère des Transports est attribuée d'emblée, ils ont l'expertise,
les connaissances, le volume, les équipes. Puis, pour les autres ministères,
bien, c'est le ministre responsable de ces ministères-là...
Mme Rotiroti : Qui décide.
M. Julien : ...qui va
l'autoriser et pourrait y émettre certaines conditions.
Mme Rotiroti : Là, c'est un
peu plus clair. Puis les conditions... Donnez-moi un exemple d'une condition.
C'est une condition de réussite, j'imagine, de s'assurer qu'ils ont réussi.
M. Julien : Bien, par
exemple, on pourrait dire : Tu pourrais être accompagné de la Société
québécoise des infrastructures, par exemple, pour... avec l'expertise qu'ils
ont.
Mme Rotiroti : Pour s'assurer
qu'ils ont l'expertise nécessaire.
M. Julien : Exactement.
Mme Rotiroti : Ça fait qu'on
vient de... de pallier à leur manque, dans le fond, que...
M. Julien : Mais c'est un
exemple. Ça pourrait être plein...
Mme Rotiroti : Oui. Non, non,
c'est correct. Oui?
M. Julien : ...plein d'autres
choses. Mais, tu sais, il y a des gains certainement avec l'approche
collaborative. Il y a un apprentissage...
Mme Rotiroti : Ça, on a
établi ça à... on a déjà établi ça.
M. Julien : C'est réglé.
Mme Rotiroti : C'est réglé.
M. Julien : Mais il y a aussi
une expertise nécessaire pour l'utiliser. Tu sais, tantôt on entendait
certaines municipalités qui disaient : Aïe! ça serait... oui, ça dépend.
Mais c'est sûr que, là, on est sur la LCOP, qui est...
Mme Rotiroti : Qui est
d'autre chose, oui.
M. Julien : C'est autre
chose.
Mme Rotiroti : Absolument.
M. Julien : Mais ça nécessite
de l'expertise, des compétences pour pouvoir être agile avec ces contrats-là.
Donc, c'est pour ça, qu'on met ces balises-là et des conditions qui pourraient
être assujetties.
• (18 h 10) •
Mme Rotiroti : Ça fait que,
dans le fond, on laisse au ministre le... le soin de s'assurer que, les
conditions qu'il émet, il peut avoir... Il s'assure aussi, dans le fond, que...
s'il met des conditions, qu'il donne des outils aussi ou il trouve les
partenaires nécessaires avec l'expertise nécessaire pour s'assurer qu'on remplit
les conditions que le ministre, lui-même, a émises. Vrai?
M. Julien : Oui.
Mme Rotiroti : Oui. O.K.
M. Julien : Naturellement, il
y a un processus d'autorisation aussi avec C.T., Conseil des ministres...
Mme Rotiroti : Bien, c'est
ça, c'est quoi, l'étape pour qu'on arrive que le ministre signe l'autorisation?
M. Julien : Bien,
c'est-à-dire que le ministre pourrait donner l'autorisation avec certaines
conditions, mais c'est la directive des grands projets... prévoient quand même
des étapes, C.T., Conseil des ministres...
Mme Rotiroti : Oui, O.K. Oui.
Conseil des ministres...
M. Julien : ...dépendant de
la nature des contrats, avec le choix de... d'aller dans...
Mme Rotiroti : Ça fait qu'ici
on inclut du petit contrat au plus grand.
M. Julien : C'est-à-dire,
ici, on inclut les modes en partenariat qui... ils se disaient des fois, ce
n'est pas tant la valeur que la complexité, et c'est le choix du bon mode pour
les bons projets. C'est la même affaire que... que l'on a discuté en 1, mais on
dit juste : SQI, ministère des Transports, d'emblée, beaucoup de volume ou
de capacité...
Mme Rotiroti : C'est la seule
raison pourquoi vous avez ciblé ces deux-là, c'est la question du volume.
M. Julien : Bien... Bien,
c'est la question des... de la force en gestion contractuelle de ces
organismes-là, là. C'est...
Mme Rotiroti : Puis on
expertise aussi les deux, j'imagine.
M. Julien : C'est ça, c'est
nos organismes qui émettent beaucoup de contrats...
Mme Rotiroti : Qui ont le
plus.
M. Julien : ...qui ont le
plus d'expertise.
Mme Rotiroti : Parfait.
M. Julien : Là, on dit :
Écoutez, là, quand on va décider d'aller dans ces modes-là, là, on n'a pas...
on n'est... on n'a pas de crainte par rapport à la capacité d'avoir...
Mme Rotiroti : ...
M. Julien : ...l'expertise
nécessaire pour aller dans ces modes un peu plus complexes en...
Mme Rotiroti : O.K. Puis eux,
est-ce qu'ils ont l'obligation d'émettre des conditions où ça leur appartient?
M. Julien : Mais c'est-à-dire
que, eux autres, les conditions vont être à l'intérieur de l'entente.
Mme Rotiroti : De l'entente?
M. Julien : De l'entente et
du choix. Puis la directive donne quand même un cheminement d'autorisation.
Mme Rotiroti : O.K....
Mme Rotiroti : Ah! O.K., je
vois. Ah oui, on est sur l'amendement, c'west vrai. C'est parce que je ne suis
pas capable de lire. Je pense que l'amendement... C'est le même principe
pour... Juste, peut-être, M. Hudon, peut-être vous pouvez me clarifier quand
vous parlez de l'enseignement supérieur, la recherche, la science et la
technologie selon leurs attributions respectives. Pis pour la santé, Non, on
est correct quand vous parlez. Dans le cas du paragraphe 6, du premier alinéa,
de l'article 4 ou d'une filiale d'un tel organisme, le ministère de un. Vous
parlez d'attributions respectives. Qu'est-ce que vous voulez dire par ça?
Donnez-moi un exemple, s'il vous plaît.
M. Hudon (Alain) : C'est
qu'il y a dans la... Au niveau de l'éducation, c'est scindé en deux. Il y a
l'éducation... Les études supérieures, puis il y a les...
Mme Rotiroti : Puis
l'éducation primaire secondaire.
M. Hudon (Alain) : Donc là,
quand on est dans le secteur des universités, bien, ce serait le ministre de
L'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la
Technologie...
Mme Rotiroti : Parce que
l'attribution respective, dans le fond, c'est de distinguer entre
l'enseignement supérieur puis l'éducation primaire secondaire, c'est ça?
M. Hudon (Alain) : Oui, parce
qu'ils ont des organismes qui ne sont pas les mêmes...
Mme Rotiroti : Qui ont des
besoins différents aussi.
M. Hudon (Alain) : Des
besoins sûrement, mais qui peuvent avoir des projets d'infrastructure des deux
côtés. Bien, là, on vient préciser quel est le bon ministre qui devra autoriser
l'organisme en question.
Mme Rotiroti : O.K., je vais
juste aller voir... Est-ce que vous pouvez baisser l'écran? Vous ne l'avez pas
en papier? Ça fait que dans l'amendement que vous apportez, M. le ministre, on
fait référence évidemment dans les... SQI, et le transport. On a déjà parlé à
cause de leur l'expérience, le volume, etc. Très bien, vous mentionnez, vous
prenez la peine par contre de mentionner l'Éducation, Sports et Loisirs,
l'éducation, Enseignement supérieur, Recherche, Science, Technologie et la
Santé et Services sociaux. Ça fait que, dans le fond, vous avez à peu près
quatre, cinq, cinq ministères. Vous ne les nommez pas tous. Pourquoi que ce
n'est pas d'emblée l'ensemble des ministères? Pourquoi c'est juste... Qu'est-ce
qui fait en sorte que vous ciblez juste ces ministères-là? Est-ce qu'il y a une
raison spécifique? Est-ce que c'est encore la question de l'expertise, volume.
M. Julien : Ils sont tous
couverts, les ministères. Précision, M. Hudon, si vous permettez.
M. Hudon (Alain) : Les
ministères sont tous couverts. C'est que la désignation des ministères, elle
suit l'ordre d'assujettissement à la loi sur les contrats qu'on retrouve à
l'article 4. Donc, dans le paragraphe 1, là, on dit : dans le cas d'un
organisme public visé aux paragraphes 1 à 4 du premier alinéa l'article 4 ou
d'une filiale, le ministre de qui relève l'organisme... Donc là, ça peut être
n'importe quel ministre, là.
Mme Rotiroti : Non, je
comprends, mais pourquoi? Pour certains, on les spécifie, on a le besoin de les
spécifier dans l'amendement du ministre. C'est ça, Je veux comprendre, je
comprends, ce n'est pas dans l'amendement, je veux dire dans l'article.
M. Hudon (Alain) : C'est
simplement parce qu'on désigne les ministres responsables en fonction de
l'endroit où ils sont assujettis à la loi, à l'article 4.
Mme Rotiroti : Ça fait que...
O.K....
M. Hudon (Alain) : Dans
l'article 4, là, on prévoit quels sont les organismes qui sont assujettis à la
loi sur les contrats.
Mme Rotiroti : Oui. Alors,
ces ministères-là...
M. Hudon (Alain) : Un, deux,
trois, quatre, cinq.
Mme Rotiroti : Les autres
ministères ne sont pas...
M. Hudon (Alain) : Tout le
monde est assujetti. Ils sont tous assujettis, les ministères.
Mme Rotiroti : Ils sont tous
là. Mais vous spécifiez ceux-là.
M. Hudon (Alain) : Oui, parce
que, je ne sais pas comment vous l'expliquer, là, mais c'est qu'à 1, 2, 3, 4 à
l'article quatre, là, donc, on a une panoplie d'organismes, mais ces
organismes-là, dans certains cas, peuvent relever du ministère de
l'Agriculture dans un autre cas, du ministère des Finances...
Mme Rotiroti : Qui
relèvent...
M. Hudon (Alain) : ...d'un
ministère dans la Loi sur les contrats.
Mme Rotiroti : Oui, qui
relèvent d'un ministère. Oui, très bien.
M. Hudon (Alain) : Bien. Oui,
c'est bien...
Mme Rotiroti : Ce n'est pas
ça, ma question.
M. Hudon (Alain) : Bien, c'est
leur ministre responsable. Tous les organismes ont un ministre responsable,
entre guillemets.
Mme Rotiroti : Absolument,
oui.
M. Hudon (Alain) : Parfait.
Donc, l'article quatre, qui détermine quels sont les organismes publics
assujettis à la Loi sur les contrats, bien, il fait une énumération de ces
organismes-là en fonction de certains critères.
Mme Rotiroti : O.K..
M. Hudon (Alain) : Donc, les
articles, les paragraphes 1, 2, 3, 4, de l'article 4, c'est des organismes, là,
on parle notamment, là, je l'ai ici, là, des organismes budgétaires, des
organismes autres que budgétaires, des organismes nommés suivant la Loi sur la
fonction publique. Donc, les organismes budgétaires, autres que budgétaires...
Mme Rotiroti : Je les ai ici,
là. Donc, c'est...
M. Hudon (Alain) : Dans les
organismes budgétaires, il y en a qui relèvent d'un ministre X, d'autres d'un
ministre Y...
Mme Rotiroti : O.K. Ça fait
que, dans le fond, parce qu'on parle juste pour vous, pour bien comprendre, là,
dans qu'est-ce que vous disiez dans l'article, on parle, exemple, de Héma
Québec. Héma Québec relève du ministère de la Santé. Oui, c'est ça?
M. Hudon (Alain) : Le ministre
responsable...
Mme Rotiroti : ...et là on dit
«ainsi que la Commission de la construction du Québec», de la CCQ, qui relève
de... le ministère...
M. Hudon (Alain) : Oui... du
ministre du Travail, j'ai l'impression. Mais...
Mme Rotiroti : ...O.K., mais
le ministre de Travail, vous ne le spécifiez pas, mais il est couvert. C'est ça
que vous dites?
M. Hudon (Alain) : Si on lit
l'article, là... il faudrait peut-être monter un petit peu à l'écran.
Mme Rotiroti : Oui. Ça
pourrait nous aider, oui, en effet.
M. Hudon (Alain) : Bon. Wo!
Donc, quand on dit, là : «Pour l'application du premier alinéa, le
ministre responsable d'un organisme public est»... deux points, dans le
paragraphe 3° ici, donc, le 1°, on dit «dans le cas d'un organisme public visé
aux paragraphes 1° à 4° du premier alinéa de l'article 4». Donc, c'est ce que
vous avez vu tantôt.
Mme Rotiroti : Oui. Qu'est-ce
que j'ai devant moi, oui.
M. Hudon (Alain) : «Ou d'une
filiale d'un organisme visé à ce paragraphe 4°», bien, c'est le ministre de qui
relève l'organisme. Donc, si c'est un organisme autre que budgétaire, bien, ça
va être... il faut voir quel est le ministre qui est responsable de cet
organisme autre que budgétaire là. Si c'est un organisme budgétaire, il faut
voir également avec l'autre ministre. Mais ils sont tous visés ici, là.
Mme Rotiroti : ...«dans le
cas d'un organisme... paragraphe 5°»...
M. Hudon (Alain) : Puis,
quand on... C'est ça. Puis, si je peux... ajouter quelque chose. M. le
Président, quand on arrive dans les paragraphes 5° et 6° de l'article 4, où
vous êtes...
Mme Rotiroti : Oui. Bien,
oui, parce que je suis là, là, oui.
M. Hudon (Alain) : ...bien,
quand on voit l'article 5, on voit que ça vise uniquement le secteur de
l'éducation.
Mme Rotiroti : De
l'éducation, oui.
M. Hudon (Alain) : Donc là,
on vient dire : Bien, écoute, dans le secteur de l'éducation, il faut
faire attention, il y a deux ministres responsables. Donc, si tu étais... tu es
un organisme public visé au paragraphe 5°, bien, ça va être soit le ministre de
l'Enseignement supérieur, ou encore...
Mme Rotiroti : Ça fait que,
dans le fond, le fait que vous spécifiez, vous venez... Parce que l'article 5,
vous avez raison, on parle de centre de services scolaire, commission scolaire,
gestion de taxes scolaires sur l'île de Montréal, collège d'enseignement
général et professionnel, établissement universitaire mentionné aux paragraphes
1° et 11° de l'article 1 de la loi, bon. Ça fait qu'on parle de l'enseignement
supérieur et l'enseignement... l'éducation tout court.
M. Hudon (Alain) : Exact.
Mme Rotiroti : Et là vous
venez le spécifier ici.
M. Hudon (Alain) : C'est ça.
Mme Rotiroti : C'est ça que
vous faites?
M. Hudon (Alain) : Oui.
Mme Rotiroti : Puis là,
j'imagine, c'est le même principe pour le 6?
M. Hudon (Alain) : Pour le 6,
quand on regarde quels sont les établissements, les organismes qui sont visés,
bien, on est dans le secteur de la santé, essentiellement. Mais le ministre de
la Santé, il est responsable d'autres organismes que ceux qu'on voit à 6 là,
mais qu'on retrouve soit au paragraphe 2°, parce que c'est un organisme
budgétaire, ou encore, au paragraphe 3°, ou encore, au paragraphe 4°...
Mme Rotiroti : Je comprends.
M. Hudon (Alain) : ...comme
Héma-Québec.
Mme Rotiroti : Oui, exact.
M. Hudon (Alain) : Donc,
l'objectif, c'est qu'il n'y ait aucun organisme orphelin.
• (18 h 20) •
Mme Rotiroti : O.K., parfait.
Puis juste... Peut-être que ça va être une question un peu bizarre, mais je
vais la poser pareil, juste pour être sûre. Dans l'article 6, évidemment, on
parle de la santé, c'est clair. Par contre, on mentionne certains services
sociaux ou qui touchent les autochtones. On parle de... le conseil des Cris de
la santé, des... attendez, j'ai de la misère à suivre, mes yeux ne suivent pas
aussi vite... la Régie régionale de la santé et des services sociaux du
Nunavik, le conseil cri de la santé et des services sociaux de la baie...
Alors, on touche les autochtones. Est-ce que... Là, vous allez me
répondre : Bien, si on touche la santé, c'est tout le monde. On ne fait
pas la distinction entre différents groupes? Mais... Parce que les autochtones
sont toujours un petit peu à part.
M. Hudon (Alain) : Mais ici,
les établissements ou les organisations qui sont visées, malgré que ce soit lié
à des autochtones, ils relèvent quand même du ministre de la Santé au niveau de
la responsabilité.
Mme Rotiroti : Parfait. O.K.,
on peut passer peut-être à l'adoption de l'amendement?
Le Président (M. Simard) : Donc
là, il faudrait procéder au vote sur l'amendement. À moins qu'il n'y ait
d'autres commentaires sur celui-ci? Alors, l'amendement proposé à l'article 4
est-il adopté?
M. Julien : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Et nous revenons à l'étude de l'étude... à l'étude de l'article 4, maintenant,
tel qu'amendé. Y aurait-il d'autres commentaires? Sans quoi, nous allons
proposer sa mise aux voix. Ça vous va?
Mme Rotiroti : De l'article
4?
M. Julien : Amendé.
Le Président (M. Simard) : Oui,
tel qu'amendé. À moins qu'il y ait d'autres commentaires?
Mme Rotiroti : Juste...
Donnez-moi quelques secondes...
Le Président (M. Simard) : Bien
sûr.
Mme Rotiroti : ...s'il vous
plaît... dans l'article 4, M. le ministre, là, supprimer la notion du
public-privé, et ça n'existera plus. C'est la fin des PPP, dans le fond. Non?
M. Julien : Non, mais c'est inclus,
potentiellement, dans des contrats de partenariat. Donc, le contrat de
partenariat est plus large...
Mme Rotiroti : ...que le
contrat est plus large, O.K., ça fait que c'est inclus là-dedans, ça fait que
vous le supprimez ici, c'est ça? Parce que c'est inclus, vous le supprimez.
M. Julien : ...de mémoire, à
l'article un, on l'a précisé.
Mme Rotiroti : O.K. Parfait.
Des voix : ...
Mme Rotiroti : Parfait. Oui,
je pense qu'on est prêts, M. le ministre.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. L'article quatre, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Julien : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Alors, nous poursuivons et nous en sommes rendus à l'étude de l'article cinq.
M. le ministre.
M. Julien : À l'article cinq.
L'article 5 : L'article 19 de cette loi est modifié :
1 : Par la suppression dans le texte anglais
de «public private»;
2 : par l'insertion après «projet» de
«l'approche collaborative retenue».
L'article 19 de la loi... le
commentaire, l'article 19 de la Loi sur les contrats des organismes
publics établit le principe suivant lequel la procédure d'appel d'offres public
visant à la conclusion d'un contrat de partenariat peut comporter plusieurs
étapes en fonction de la complexité du projet en cause et du nombre de
concurrents potentiellement intéressés. Les modifications proposées par
l'article cinq du projet de loi apportent d'une part un ajustement de cohérence
au texte anglais, alors, par rapport à la suppression, là, de public et privé,
et, d'autre part, précisent que le nombre d'étapes d'un appel d'offres peut
également être influencé par l'approche collaborative retenue. Il est facile,
celui-là, c'est de... c'est de la cohérence. C'est de la cohérence?
Mme Rotiroti : De la
concordance ou la cohérence?
M. Julien : La cohérence,
pour moi.
Mme Rotiroti : De la
cohérence, O.K.
M. Julien : C'est...
l'approche collaborative, là, amène des étapes... qui peuvent être
différenciées. Le premier volet, là, tu sais, la suppression de public privé en
anglais, c'est par rapport à la suppression qu'on a faite auparavant. Puis,
comme le dit le commentaire, là, c'est... le nombre d'étapes d'un appel
d'offres peut également être influencé par l'approche collaborative retenue,
là. Donc, c'est ce qu'on vient faire, là, par l'insertion «l'approche
collaborative retenue».
Mme Rotiroti : Non, mais
je... je suis... je pense que je suis sur l'article 19, là, des... sur la
loi des contrats des organismes publics qui... «la procédure d'appel d'offres
public peut comporter différentes étapes établies selon la complexité du projet
et le nombre de concurrents potentiellement intéressés. Les étapes de cette
procédure doivent être déterminées dans les documents d'appel d'offres, mais
elles peuvent être adaptées avec le consentement de la majorité des concurrents
concernés par les étapes subséquentes.»
M. Julien : ...le 19
original.
Mme Rotiroti : Exact. Alors
là, vous venez dire, dans le texte anglais, on enlève «public private», bien,
public privé, là, qu'est-ce qu'on vient de faire, là, dans l'article... dans
l'article qu'on vient d'adopter, là. Toute la notion de public privé, on vient
de l'enlever, ça fait que c'est la concordance. Est-ce que je comprends bien?
M. Julien : Oui, bien... si
vous permettez, M. Hudon, parce que la notion française est...
Mme Rotiroti : Oui, allez-y,
M. Hudon.
M. Hudon (Alain) : C'est
parce que la... Merci, M. le Président. La version anglaise diffère, on va
dire, de la version française au niveau de tout le vocabulaire utilisé. Dans la
version... anglaise de l'article 19, on retrouve, là, la spécification que
c'est un partenariat public privé. Mais on ne le retrouve pas dans la version française.
Donc, compte tenu qu'on... maintenant, on parle de contrat de partenariat,
bien, il ne faut plus qu'on parle... il ne faut pas se limiter aux contrats de
partenaires publics privés, là. Donc, on enlève la version... on corrige la
version anglaise.
Mme Rotiroti : Et vous
insérez...
M. Hudon (Alain) : On n'a pas
cette correction-là à faire dans la version française, parce qu'on ne réfère
pas spécifiquement dans la version française.
Mme Rotiroti : Non, non, il
n'est pas là. C'est ça, il n'est pas là.
M. Hudon (Alain) : Parce
qu'il y a une différence ici entre les deux versions.
Mme Rotiroti : O.K., c'est
ça. Parce que, là, dans la version française, il n'est pas là.
M. Hudon (Alain) : Exact.
Mme Rotiroti : O.K., alors
là, vous enlevez le public privé, qu'est-ce qu'on vient de faire dans l'article
précédent, très bien. Puis là, vous insérez le nouveau concept qu'on vient
de... le but du projet de loi, c'est-à-dire l'approche collaborative qui est
retenue, c'est ça?
M. Julien : ...l'article 19
proposé vient dire que le... la procédure d'appel d'offres public peut
comporter différentes étapes. On venait dire la complexité, c'est un des
éléments, le nombre de concurrents, puis on vient dire... L'approche collaborative
aussi peut apporter en fin de compte...
M. Julien : ...des étapes,
différentes étapes. Donc, on vient intégrer cette notion-là à l'intérieur de
l'article 19.
Des voix : ...
Mme Rotiroti : Il y a un
chapitre, vous dites? Excusez, j'ai...
Le Président (M. Simard) : ...intervenir
à ce stade-ci?
M. Hudon (Alain) : Oui, ce
que je voulais... ce que je précisais au ministre, c'était que les
articles 18, 19, 20, 21 sont spécifiquement dédiés aux contrats de
partenariat. Donc, ce qu'on lit ici, là, quand on parle : «La procédure
d'appel d'offres peut comporter différentes étapes», là, on est dans un contrat
de partenariat, on n'est pas dans d'autres types de contrats.
Des voix : ...
Mme Rotiroti : ...la LCOP,
c'est ça? C'est le chapitre 5 de...
M. Hudon (Alain) : Oui. C'est
chapitre 5 de la loi sur les contrats des organismes publics.
Mme Rotiroti : ...de la loi
sur les... O.K.
Une voix : ...
Mme Rotiroti : Oui. Que ça
concorde, les articles 18, 19, 20, 21, c'est ça? O.K. On avance.
M. Julien : ...naturellement,
c'est une précision supplémentaire qu'on amène dans le volet partenariat. Donc,
on doit... on doit le préciser à l'intérieur de l'article 19.
Le Président (M. Simard) : Alors,
d'autres commentaires sur l'article 5?
Mme Rotiroti : ...non, je
pense qu'on est prêts à passer au vote.
Le Président (M. Simard) : Je
vous remercie. L'article 5 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Et nous en sommes rendus à l'étude de l'article 6. Nous avons encore
quelques secondes devant nous. Souhaitez-vous en faire minimalement la lecture,
M. le ministre, ou...
M. Julien : Je vous remercie
pour l'avancée qu'on a faite aujourd'hui. Je vous souhaite une bonne soirée,
chers collègues. C'est très apprécié.
Le Président (M. Simard) : Bon,
bien, très bien. Alors, nous en serons rendus, bien sûr, à l'étude de
l'article 6.
Ceci étant dit, compte tenu de l'heure,
j'ajourne nos travaux à demain, 26. Au revoir.
(Fin de la séance à 18 h 29)