Journal des débats de la Commission des finances publiques
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Le
jeudi 6 juin 2024
-
Vol. 47 N° 53
Étude détaillée du projet de loi n° 62, Loi visant principalement à diversifier les stratégies d’acquisition des organismes publics et à leur offrir davantage d’agilité dans la réalisation de leurs projets d’infrastructure
Aller directement au contenu du Journal des débats
12 h (version non révisée)
(Douze heures six minutes)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, je constate que nous avons quorum. Conséquemment, nous sommes
en mesure de pouvoir entreprendre et de poursuivre nos travaux.
Comme vous le savez, la Commission des
finances publiques est aujourd'hui réunie afin de poursuivre...
Le Président (M. Simard) : ...l'étude
détaillée du projet de loi no 62, Loi visant principalement à diversifier les
stratégies d'acquisition des organismes publics et à leur offrir davantage
d'agilité dans la réalisation de leurs projets d'infrastructures.
Mme la secrétaire, bonjour. Y a-t-il des
remplacements aujourd'hui?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Bélanger (Orford) est remplacé par M. Thouin (Rousseau);
M. Beauchemin (Marguerite-Bourgeoys), par M. Derraji (Nelligan); et M. Bouazzi
(Maurice-Richard), par Mme Zaga Mendez (Verdun).
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, récapitulons les choses. Hier, au moment de suspendre nos travaux,
nous en étions rendus à l'étude d'un amendement introduisant un nouvel article
que nous avait proposé le député de Nelligan. Alors, M. le député, vous nous
aviez fait lecture de votre amendement.
M. Derraji : Oui, oui, oui.
Le Président (M. Simard) : À
vous la parole pour la suite des choses.
M. Derraji : Oui. Bien,
écoutez, M. le Président, j'ai présenté trois amendements. Je pense que je
partage beaucoup de choses dans ce projet de loi avec le ministre. Et, moi, je
veux trouver une voie de passage. Moi, amicalement, hier, j'ai proposé une
solution. Moi, je suis prêt à aller de l'avant, mais c'est juste... Je lui ai
dit, hein, j'ai... il n'est pas surpris de ce que je dis, là, j'en suis sûr et
certain : Moi, je veux les balises. Moi, je veux, via notre commission,
parce qu'on ne peut pas contacter, nous, l'institution... il la connaît très
bien, l'institution. Moi, je veux être rassuré. Si le Vérificateur général nous
confirme qu'avec votre amendement il a accès à tout... Moi, ça ne m'intéresse
pas qu'on fasse un débat énorme, et le VGQ n'est pas là. Si je voulais faire,
je vais vous proposer d'inviter le Vérificateur général, et on lui demande.
Moi, je suis prêt à suspendre ça, arrêter la discussion, qu'on fasse un envoi,
via la commission, au Vérificateur général de votre amendement. Si on a la
réponse et l'assurance que tout est beau et ils vont pouvoir jouer leur rôle,
M. le Président, je pense qu'on va aller de l'avant. Moi, je ne veux pas que...
Tu sais, c'est un projet de loi, je veux qu'on aille vite, je veux le mettre en
application.
Donc, c'est une offre que j'offre au
ministre pour démontrer ma bonne volonté d'aller vite, mais de faire les choses
correctement. Donc, je ne sais pas s'il voit ça d'un bon œil. Je pense que le
Vérificateur général est parlable. On peut, via votre commission, envoyer la
demande, si tout le monde est d'accord, et on va être tous rassurés. Voilà.
M. Julien : Oui. Merci, M. le
Président. Merci pour la proposition, puis, naturellement, là, on a discuté,
là, peut-être qu'on a un amendement à l'article 8 qui ne semble pas vous
convaincre que ça réponde, donc on est prêts à retravailler la formulation.
Puis je réitère, là, le Vérificateur
général, là : «Pour faire en sorte que le contractant soit tenu de fournir
sur demande au Vérificateur général tout document ou renseignement que ce
dernier jugera nécessaire en lien avec le contrat de partenariat», c'est la
demande du Vérificateur général, donc... Alors, moi, je veux qu'on puisse
répondre à cette demande-là, mais, tantôt, vous avez dit : Permettre au
Vérificateur général de tout faire, je pense, tout faire par rapport à cette
demande-là. Alors, c'est l'objectif que j'ai de reformuler et s'assurer même
que cette reformulation... puis on verra, là, l'attestation ou comment qu'on
peut... qu'on peut s'assurer que cette reformulation-là, le cas échéant,
réponde aux préoccupations du VG, là.
Alors, est-ce que ça va être un contact
directement avec le bureau du Vérificateur général? Mais moi, répondre à cette
préoccupation-là, c'est mon objectif je sens que c'est le vôtre. Si on peut, en
fin de compte, mettre ça de côté, essayer de le travailler conjointement puis
qu'on puisse cheminer dans les autres articles, bien, j'aimerais pouvoir le
faire.
M. Derraji : Bon, écoutez...
Le Président (M. Simard) : ...votre
collègue de Verdun qui souhaite intervenir.
M. Derraji : Oui, je vais
juste... Ça ne vous dérange pas?
Mme Zaga Mendez : ...
M. Derraji : Je veux juste
préciser... Merci beaucoup, ma collègue. Juste préciser, on parle des
contrats... Vous savez, je ne dis pas que l'amendement, il n'est pas bien
écrit, que vous ne reflétez pas la volonté du VGQ. Ce n'est pas ça.
On a deux interprétations différentes du
rapport du VGQ. Moi, aujourd'hui, j'arrive avec une solution. Je suis prêt à
suspendre ou de le mettre de côté, de commencer, si ça arrange tout le monde.
Faites ce matin les vérifications nécessaires, si vous voulez, en se basant sur
ce qu'ils ont dit en commission. Parce que, si, moi, j'interprète ce qu'elle...
l'institution, bon, l'institution veut avoir l'oeil sur les contrats. C'est une
chose, mais posons la question au VGQ : Est-ce qu'à la lumière de cet
amendement et ce que vous avez prononcé pendant la commission parlementaire...
est-ce que l'amendement, tel que proposé par vous, est conforme à ce que vous
avez prononcé en commission parlementaire?
M. Julien : Certainement.
Alors...
• (12 h 10) •
M. Derraji : Moi, ça va
m'aider, et je vous le dis, je sais que c'est votre volonté aussi de ne pas se
ramasser avec de la collusion...
M. Derraji : ...je ne dis pas
que c'est ça, ce que vous voulez, mais ça va nous aider à avancer. Je veux
avancer, M. le Président.
M. Julien : Parfait.
M. Derraji : ...
M. Julien : Donc, pour moi,
c'est... J'aime l'idée, je suis... je veux qu'on puisse la travailler. Donc, si
on peut... C'est-à-dire, ça, ce n'est certainement pas le bon amendement parce
que, là, ici, c'est plus sur qu'est-ce que le VG couvrait. Si on peut
travailler sur un amendement, celui qu'on a prévu en 8, le remodifier, le
regarder avec vous, le regarder avec vous tous, là, pour... parce que, là,
c'est une discussion, mais avec les autres collègues de l'opposition, et,
naturellement, s'assurer que ça répond aux préoccupations du VG par rapport à
ce qu'ils ont demandé, parce qu'ils ont nommé d'autres préoccupations qui
n'étaient pas dans leur demande, où je ne suis pas prêt, personnellement, à
aller parce que c'est... historiquement, c'est faux, ils ne peuvent pas avoir
accès au privé, mais s'assurer avec eux d'une formulation qui permettrait de
répondre à leur... à leur souhait, moi, je suis... je suis... je suis
exactement là. Pour moi, le Vérificateur général doit avoir accès à tous les
documents en gestion contractuelle de toute nature de contrat, sans limitation,
alors il faut arriver à cette fin-là.
Le Président (M. Simard) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. Je vais aborder dans le même sens. J'entends l'intention du
ministre. Donc, si je comprends bien, il y aurait une possibilité... Parce
qu'on a déjà eu l'amendement, là, à l'article 8. Là, je sais qu'on n'est
pas rendus là. C'est vrai qu'il y a une possibilité que cet amendement-là soit
retiré pour avoir un nouveau... avec une reformulation qui conviendrait au
vérificateur général, et... Bien, en fait, c'est juste une question
d'échéancier ou d'ordre. C'est quand que vous consulterez ou qu'on aurait une
communication de la part du Vérificateur général, avant ou par la suite?
M. Julien : Alors là, on...
Mme Zaga Mendez : C'est pour
savoir si c'est... Parce que je pense qu'on a le droit, en commission, d'avoir
une... un type de communication écrite de la part du Vérificateur général.
Est-ce que c'est quelque chose qu'on peut demander puis la partager?
M. Julien : Honnêtement,
moi... oui. Moi, il y a cinq minutes, je n'étais pas conscient de cette
proposition-là d'aller au VG, donc... mais je sais que les gens du VG, là, il y
a... habituellement, les jeudis, ils travaillent, là, donc ils sont joignables.
Naturellement, moi, je persiste à dire que la proposition de l'article 8
faisait ce que ça l'avait à faire, mais ça ne vous convainc pas. Donc,
reformulons puis voyons en fin de compte comment on peut procéder. Je comprends
que, si on ne l'obtient pas, bien, on aura les discussions à dire : Bien,
on n'a pas obtenu l'assentiment, mais... mais c'est l'intention que je donne.
Le Président (M. Simard) : Alors,
M. le député de Nelligan.
M. Derraji : ...je vous
propose pour gagner du temps, ça, c'est mon amendement, moi, je propose de le
suspendre. Travaillons quelque chose... On peut suspendre la commission, avec
votre permission, M. le Président?
Le Président (M. Simard) : Oui,
bien sûr.
M. Derraji : Travaillons
quelque chose, que... parce que la demande doit être claire, qu'on l'envoie, la
demande par écrit. Si ça vous arrange, on va... on va leur dire, écoute, de
nous revenir, parce qu'ils ne peuvent pas... VG ne peut pas répondre aux
partis, il peut répondre à la commission, et après, bien, on commence
l'article 1. Ça, ça va être suspendu. Ce n'est jamais...
M. Julien : Parfait. Mais je
veux juste... Pour bien concevoir, M. le Président, c'est : on suspend
l'article zéro...
M. Derraji : Point un, oui.
M. Julien : ...0.1, on
chemine dans les autres, puis, quand on aura les réponses, bien, on reviendra,
le cas échéant, le plus tôt possible.
M. Derraji : Oui, mais...
mais moi, je veux savoir qu'est-ce qu'on... on va envoyer la demande, qu'on va
envoyé au VG.
M. Julien : Oui, on va le
travailler en parallèle, là, puis...
M. Derraji : Mais est-ce qu'on
peut la travailler avant de...
Le Président (M. Simard) : Bon,
écoutez, à ce stade-ci... J'arrête un peu nos discussions. C'est rare que je le
fais. C'est parce que ce que vous demandez, quoique fort pertinent, est
difficilement applicable dans l'étude détaillée d'un projet de loi. On ne peut
pas prendre du temps pour élaborer une lettre qui était... qui est extérieure
au dépôt d'amendement, de sous-amendement ou de l'étude comme telle d'un
article. Alors, pour ce faire, il nous faut absolument suspendre nos travaux
pour pouvoir voir quel type de consensus émerge. Mais, techniquement parlant,
ce que vous demandez, à ce stade-ci, n'est pas...
M. Derraji : Mais... Mais, en
tout respect, M. le Président, avec consentement, on peut tout faire. Là,
j'arrive avec une piste de solution, un dénouement, parce que, sinon, on va
continuer à en parler et il n'y a pas de solution au bout de la ligne. Donc,
moi, je pense qu'avec consentement on peut tout faire rapidement, et ça va
aider la commission à avancer.
Le Président (M. Simard) : Bien,
c'est-à-dire que, pour aller dans le sens d'une rédaction de lettre, on sort
carrément du mandat de la commission et il y a des limites au consentement
qu'on peut faire. Donc, c'est pour ça que je vous propose qu'on puisse trouver
une voie de... comment dire, une piste d'atterrissage en suspendant.
M. Julien : Moi... Moi, M. le
Président, moi, j'entends la demande. Je pense que les équipes peuvent
travailler sur ces intentions-là pour produire, là, en parallèle des travaux,
en fin de compte, ici, détaillés, puis on aura des discussions quand ce sera
montré.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 12 h 15)
(Reprise à 12
h 23
)
Le Président (M. Simard) : Très
bien, collègues. Nos travaux reprennent. Donc, pour que le public puisse bien
nous suivre, durant la courte pause que nous venons d'avoir, il a été convenu
informellement ce que nous allons formaliser maintenant, de suspendre l'étude
de l'amendement introduisant l'article 0.1, déposé par le député de
Nelligan, et de procéder à l'étude de l'article un. Pour ce faire, j'aurais
toutefois besoin d'un consentement.
M. Derraji : Oui.
Consentement. Et M. le Président, merci, parce que je pense que c'est une très
bonne solution pour avancer dans nos travaux. Et je remercie le ministre
d'avoir écouté et accepté notre proposition. Bien hâte à voir l'amendement,
mais je pense que c'est juste de suspendre et d'attendre l'autre amendement.
Merci.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Merci. Alors, M. le ministre, à vous la parole pour l'étude de l'article
un.
M. Julien : Oui, M. le
Président. Donc, le chapitre un, Loi sur les contrats d'organismes publics,
l'article un : 1 : L'article trois de la Loi sur les contrats des
organismes publics, chapitre C-65.1, est modifié :
1 : par le remplacement du paragraphe
un du deuxième alinéa par le paragraphe suivant :
«1. Les contrats de partenariat, soit les
contrats conclus dans le cadre d'un projet d'infrastructure à l'égard duquel un
organisme public associe un contractant à la conception et à la réalisation de
l'infrastructure, ainsi qu'à l'exercice d'autres responsabilités liées à
l'infrastructure telles que son financement, son entretien ou son exploitation,
et qui impliquent une approche collaborative pendant ou après le processus
d'adjudication.»;
2 : par l'ajout, à la fin, de... des
alinéas suivants :
«Sont assimilés à des contrats de partenariat
les contrats mixtes de travaux de construction et de services professionnels,
dans le cadre desquels un organisme public associe un contractant à la
conception et à la réalisation d'une infrastructure en recourant à une approche
collaborative pendant ou après le processus d'adjudication, ainsi que les
contrats que le Conseil du trésor détermine par règlement, dans le cadre
desquels un organisme public associe un contractant à la conception ou à la
réalisation d'une infrastructure, lorsque ceux-ci impliquent une approche
collaborative que le règlement précise;
«Pour l'application de la présente loi,
une approche collaborative peut notamment comprendre la tenue d'ateliers
bilatéraux, une mise en commun des ressources et des informations liées aux
projets d'infrastructure, ainsi qu'un partage consensuel des risques et, selon
le cas, des économies générées ou des gains réalisés et des pertes subies
pendant la durée du contrat.»
Lecture du commentaire.
Le Président (M. Simard) : Oui,
bien sûr, oui.
M. Julien : Alors, l'article
un du projet de loi modifie l'article...
M. Julien : ...de la Loi
sur les contrats des organismes publics afin de remplacer la définition de
contrat de partenariat public et privé par une définition plus large des
contrats de partenariat, laquelle vise les contrats conclus dans le cadre d'un
projet d'infrastructure pour lesquels un contractant participe à la conception
et à la réalisation d'une infrastructure et se voit confier au moins une autre
responsabilité en lien avec l'infrastructure réalisée. Outre ces conditions,
une approche collaborative répondant à la définition que propose le présent
article 1 doit être présente pour que les contrats puissent être qualifiés
de contrats de partenariat. De plus, au moyen d'une assimilation, cet article
introduit une disposition permettant d'appliquer le régime juridique propre aux
contrats de partenariat et des contrats mixtes de travaux de construction et
des services professionnels lorsque ces contrats prévoient essentiellement la
conception et la construction d'une infrastructure en recourant à une approche
collaborative, de même qu'aux contrats qu'un règlement du Conseil du trésor
déterminera dans la mesure où ceux-ci prévoient la conception ou la
construction d'une infrastructure en impliquant une approche collaborative que
le règlement précisera.
Le Président (M. Simard) : Alors,
cet article est quand même assez long. On va néanmoins le travailler dans sa
globalité. M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Ce n'est
pas par... Il y a deux alinéas.
Le Président (M. Simard) : Il
y a deux alinéas, mais vous pouvez y aller par ordre, par désordre, mais on va
le traiter dans sa globalité.
M. Derraji : Mais, me
connaissant, je ne vais pas aller en désordre. C'est le cœur de votre projet de
loi. On ne parle plus du PPP, mais on va parler de contrats de partenariat.
Est-ce que j'ai bien compris?
M. Julien : Oui.
M. Derraji : Hein?
M. Julien : Oui.
M. Derraji : O.K. Quand
on parle... Quand il y avait des groupes et quand je lis l'article, les
contrats de partenariat, soit les contrats conclus dans le cadre d'un projet
d'infrastructure à l'égard duquel un organisme public associe un contractant à
la conception. Il y a beaucoup de groupes qui nous ont parlé d'enjeux. Je ne
sais pas si le ministre se rappelle des consultations, on parle beaucoup de ce
contractant. On a parlé aussi de la planification. Il y a des gens qui
voulaient être impliqués, même à l'étape de la planification. Je ne vois nulle
part la planification ni les sous-contractants. Est-ce que c'est parce que ce
n'est pas nécessaire?
M. Julien : Je crois
qu'on a un amendement à proposer à l'article. De mémoire, c'est-tu le 4 par
rapport à l'ouverture?
Des voix : ...
M. Julien : Oui, le 7.
Il faut comprendre ici, puis si vous permettez, je pose toujours... Après ça,
je... au besoin, mes collègues juristes.
M. Derraji : Ah! Je n'ai
aucun problème.
M. Julien : Ici, la
notion de contractant, c'est les parties prenantes qui signent avec le
gouvernement le contrat. Donc, le contractant, le cas échéant, pourrait être un
consortium tripartite, souvent architectes, ingénieurs, entrepreneurs généraux.
Puis on a bien entendu certains représentants de sous-traitants qui ne font pas
partie du trium contractant avec le gouvernement, c'est-à-dire qu'ils ne
viennent pas signer le contrat. Puis ils disaient : Nous, on veut être
impliqués. Alors, c'est un peu l'amendement qu'on vient amener, là,
potentiellement à l'article 7. Mais, ceci étant, naturellement, dans les
consortiums, puisqu'il y a une partie à trois pattes, là, avec des
professionnels, entrepreneurs, architectes, ingénieurs, habituellement, et le
gouvernement, on convient de qui est-ce qu'on souhaite avoir autour de la
table, mais ce n'est pas des... Ça va être des sous-traitants, mais ils ne font
pas partie du contrat initial, c'est-à-dire comme contractants. Et encore là,
dans la mesure où on voulait définir qui on introduit, qui on n'introduit pas,
ce n'est pas possible de le faire.
Donc, on amène plus un amendement qui
dit : On doit le favoriser, mais sinon ça ne devient plus un partenariat
avec un contractant. Les gens ne vont pas tous signer l'entente avec le
gouvernement, c'est impossible. Mais tout le monde convient que naturellement,
par exemple, de mémoire, le pont Champlain qui n'était pas... Bien, c'est sûr
que les gens en béton armé étaient parties prenantes des discussions, sans être
en réalité des contractants avec le gouvernement.
Donc, on amène un amendement à
l'article... à l'article 7, mais ici les contractants, c'est ceux qui font
partie de l'entente contractuelle, qui ont signé et qui ont une
coresponsabilité.
• (12 h 30) •
M. Derraji : Je vais...
Je vais par contre argumenter. Ça fait du sens, ce que vous venez de dire, mais
je vais vous donner un cas de figure parce que ça a été exposé pendant la
commission. Un contractant qui fait affaire avec des sous-contractants,
sous-contractants à la hauteur de plus de 50 %. Là, vous êtes à l'étape de
la conception et à la réalisation de l'infrastructure. Moi, je veux juste... Je
vous le dis, demain, si on atteint votre objectif, on va tous le célébrer. Ceux
qui étaient là en commission parlementaire, ils nous ont dit : Écoutez,
comment ça se fait que j'ai un contractant qui est là à l'étape de la...
12 h 30 (version non révisée)
M. Derraji : ...conception et
à la réalisation... Il est là au début, là, de l'infrastructure, mais il fait
affaire avec des sous-contractants. Les sous-contractants ne sont pas là autour
de la table. Si on veut réaliser le mode de collaboration, c'est là où les
sous-contractants autour de la table, ça va aider, un, la conception, au lieu
que le contractant puisse jouer le rôle d'aller expliquer le contrat, la
conception, la réalisation de l'infrastructure par la suite et... ce qui est
très bien regardé, ainsi qu'à l'exercice d'autres responsabilités liées à l'infrastructure
tel son financement. Il y a plusieurs étapes dans le même alinéa. Je ne suis
pas légiste, mais il y a plusieurs étapes où, si on peut séparer la conception
ou la préconception, ça a été dit même par certains groupes, du financement. C'est
parce que l'étape préliminaire où les partenaires sont autour de la table, c'est
l'élément clé, et ça a été dans la revue de littérature qu'on a vue. Écoutez,
il y a plusieurs écrits dans ce sens. C'est l'étape la plus importante. Et
pourquoi on a autant d'échecs au niveau des appels d'offres? C'est parce que
les gens, ils disent que c'est mal défini, ce n'est pas très clair. C'est ça
les critiques à l'égard des appels d'offres. Moi, j'achète votre idée sur les
contrats collaboratifs, mais est-ce qu'on se donne aujourd'hui, réellement, les
moyens de réussir les premières étapes. Moi, c'est ce que... c'est ce que je
veux, et je dis : Si le ministre est capable de me dire «écoute, autour de
la table, on va y arriver, il va y avoir de la bonne collaboration», j'achète.
Mais dans la loi, si je ne mets pas, même un pourcentage, que si tu sous-traites
à 80 % ou à 60 %, on s'entend, ce n'est plus moi, c'est elle qui a le
pouvoir. Mon nom, il est dans le projet, mais je sous-traite avec d'autres
sous-contractants qui ne sont pas là autour de la table.
M. Julien : Alors... parce
que, naturellement, on a eu ces questionnements-là. Je réitère que le mode
collaboratif vise à faire rentrer... la phase de conception le plus tôt
possible, en réalité, les contractants qui sont sujets à l'entente
contractuelle. Le cas échéant, où on doit faire une infrastructure en béton,
alors, autour de la table, j'ai un entrepreneur général, j'ai l'architecte, j'ai
l'ingénieur, j'ai le donneur d'ouvrage public, puis ils disent : Dans ce
dossier-là, là, clairement, c'est un pont en béton armé, là. Il n'y a personne
autour de la table qui va dire : Hé! ça ne serait pas bien qu'on ait de
bonnes discussions autour de la table avec le fournisseur. Alors, pour moi, là,
c'est comme... bien, c'est comme de convenir que les groupes qui sont là, si le
principal fournisseur, c'est du béton armé, qu'ils se priveraient tous d'avoir
autour de la table pour les discussions celui-là. Je ne vois pas comment le
donneur d'ouvrage public qui est autour de la table dirait : Je ne veux
pas, en fin de compte, l'avoir autour de la table, ni l'entrepreneur général,
ni l'ingénieur, ni l'architecte. Cependant, il ne fait pas partie des
contractants, mais naturellement les consortiums amènent autour de la table
pour les discussions pour chercher la solution optimale... Personne ne bénéfice
à ne pas amener le sous-traitant principal. Il n'y a personne qui a ce
bénéfice-là. Cependant, a contrario, il n'est pas partie des contractants de la
triade. Alors, nous, on veut... tout le monde nous dit : Bien, oui, quand
on fait des vrais projets d'infrastructure en mode collaboratif, là, les
sous-traitants majeurs sont naturellement invités, pas... mais de venir l'imposer
sur une base de pourcentage... Parce que ça se peut que des fois il y a un
sous-contractant qui a un grand pourcentage, mais pas de valeur ajoutée aux
discussions. Des fois, il y a un sous-contractant qui est à faible valeur mais
qui est névralgique. Alors nous, là, on vient ouvrir l'intérieur de l'article 7
cette orientation gouvernementale pour dire : C'est majeur. C'est convenu
par toutes les parties, mais on ne peut pas venir le contraindre parce qu'on
pourrait se tromper dans la contrainte.
M. Derraji : Je vous entends.
J'ai une autre question. J'ai le contractant qui fait affaire avec des
sous-contractants, et, dans votre projet de loi, vous-même, vous parlez de la
notion du risque. Le risque, il est partagé entre qui et qui?
M. Julien : Alors, dépendant
de l'approche collaborative, le risque est partagé entre les... le contractant,
qui est un consortium, et le donneur d'ouvrage public.
M. Derraji : Excellent. Et c'est
quoi la garantie que le sous-contractant est impliqué dans le risque avec le
contractant?...
M. Derraji : ...c'est un... Il
fait partie....
M. Julien : Mais le
sous-contractant, en fin de compte, avec le contractant.
M. Derraji : O.K.
M. Julien : Mais c'est quoi
la différence entre ça puis un contrat traditionnel?
M. Derraji : Non, mais je ne
parle pas de contrat traditionnel.
M. Julien : Mais, je veux
dire, il n'y a pas de distinction. Il n'y a pas de nouveau risque entre ça puis
un contrat traditionnel.
M. Derraji : Bien non, il y
a... Excuse-moi. Là, le contrat collaboratif, c'est qu'on passe à une autre
étape de collaboration des partenaires autour de la table, que ce soit le donneur
d'ouvrage, le contractant et la notion de sous-contractant qu'on compare depuis
tout à l'heure. Mais, autour de la table, vous, vous voulez agir à l'étape
initiale au niveau de la conception. La conception, c'est ce que je vous dis
depuis tout à l'heure, mais, un peu plus tard, on va parler de la notion du
risque. Le risque, il est partagé entre le donneur d'ouvrage et le
contractant. Ce contractant, il n'agit pas seul, il travaille avec des
sous-contractants. Ils ne sont pas là ni dans l'étape de planification. Ils
sont là dans l'étape de la réalisation ou donner suite à l'ouvrage. Un peu
plus tard, le risque, il est entre le contractant et le donneur d'ouvrage. Dans
la loi, le risque n'est pas lié au sous-contractant malgré qu'il fait partie de
l'ouvrage. Donc, vous êtes en train de me dire, demain, il y a un problème avec
un sous-contractant, la responsabilité est sur le dos du contractant.
M. Julien : C'est sûr que là,
quand on voit, en fin de compte, à l'article 6, parce qu'on devance un peu
l'article 6, là, c'est une approche de partage de risques consensuelle,
déterminée entre les parties. Tu sais, le mode collaboratif permet à la...
Revenons sur... Le mode collaboratif permet, dès la conception, d'asseoir tout
le monde autour de la table pour trouver la solution optimale. Puis on a
sélectionné ces gens-là sur base de compétence, expertise, expérience, avec des
ateliers. Bon. Et là ces gens-là sont assis, puis on a un objectif commun. Et
là on dit : Bien, le grand défi de ce projet-là, c'est potentiellement
de... On va avoir besoin de beaucoup de béton armé et on va dire : Bien,
ça nous prendrait les gens d'expertise autour de la table pour discuter avec
nous de ce projet-là.
On est en mode discussion, ouverture à
conceptualisation. Il n'y a pas d'intérêt à ne pas asseoir les
sous-contractants importants, autour de la discussion de la table, avec les
donneurs d'ouvrage et les contractants. Cependant, devoir venir le préciser et
de l'exiger, on viendrait y mettre des contraintes. Donc, on veut, par
l'amendement de l'article 7, mentionner clairement cette orientation-là
gouvernementale de ce qui est souhaité. Mais on ne voudrait pas venir écrire
quelque chose qui menotterait la gestion des sous-contractants et des
contractants et des donneurs d'ouvrage publics.
M. Derraji : Je vais vous
citer un groupe, qui est venu en commission parlementaire, l'Industrie du
béton, en ce qui concerne le projet de loi n° 62. Et on partage... Je partage
ce que vous avez dit au début. Moi, j'essaie juste de sensibiliser, parce que
je ne veux pas qu'on ne se ramasse qu'uniquement avec des contractants. Vous
connaissez très bien ce que je suis en train de dire, des contractants, autour
de la table, qui vont, après, dealer avec les sous-contractants. Je ne veux pas
qu'en rejoue dans un film, qu'au bout de la ligne, ce que vous voulez, il est
louable, mais je veux qu'on se donne les meilleures chances de succès.
Je veux juste vous lire ça, et, après,
probablement, j'irais avec un amendement à vous proposer : «En ce qui
concerne le projet de loi n° 62, nous avons un premier commentaire sur le
chapitre 1, la Loi sur les contrats des organismes publics, aux articles 1, 5
et 6, qui traitent des approches collaboratives. L'Industrie du béton armé
considère les approches collaboratives intéressantes — donc vous êtes
content. Mais étant donné que ces approches se font dans le contexte d'un
contrat, le projet de loi parle du contractant — et Dieu sait qu'on a
besoin de l'industrie du béton, attendez la suite. Nous pensons que les
sous-traitants et les fournisseurs doivent faire partie de ces approches
collaboratives très tôt dans le processus.»
• (12 h 40) •
Bon, je résume, je reviens à ce que je
dis. Si on les applique dans l'étape de la conception, on va tous gagner. C'est
parce que le contractant ne peut pas travailler seul sans... Le contractant ne
peut pas travailler seul sans son sous-contractant - il y a beaucoup de... Le
sous, ce n'est pas notre sou, c'est le sous avec s-o-u-s...
M. Derraji : ...ça, ce n'est
pas n'importe qui, c'est l'industrie du béton armé, et Dieu sait où ils sont.
Et moi, je me rappelle de notre échange avec eux. Et là, j'en suis sûr et
certain, vous, là où vous voulez agir, c'est la conception au départ. Là, on
contrôle le coup, on contrôle le délai, tout le monde autour de la table. Le
donneur d'ouvrage, il veut bien que ça marche bien. Il va tout voir, il va voir
et le contractant, son point de vue, mais il va voir aussi le sous-contractant,
qu'est-ce qu'il pense. Et là, tu l'impliques où, conception et réalisation? Et,
quand on regarde la plupart des écrits scientifiques sur les contrats
collaboratifs, c'est l'étape cruciale, ça nous évite des problèmes et ça nous
évite même les litiges par la suite, et la notion de risque tend vers zéro. Je
vais continuer, M. le ministre... Ah! même terminer...
M. Julien : ...
M. Derraji : ...parce que
c'est important. De plus, il y a une crainte exprimée par plusieurs
entrepreneurs spécialisés et fournisseurs qu'il y ait une trop grande
concentration de pouvoirs du côté de l'entrepreneur... je vais attendre. Non,
mais vraiment, là, regarde, je vous rajoute un autre argument, après faites
votre point de vue, il y a une crainte, il y a une crainte exprimée par
plusieurs entrepreneurs québécois et fournisseurs qu'il y ait une trop grande
concentration de pouvoirs du côté de l'entrepreneur général dans le contexte
québécois de la construction. Moi, j'en suis sûr et certain, ce n'est pas votre
volonté, de concentrer tout le pouvoir, on est au niveau de l'entrepreneur
général, ce qu'on veut, c'est qu'il y ait les sous-contractants, parce que
c'est ça, notre industrie, c'est comme ça qu'on fait nos... nos... nos projets.
Et d'ailleurs, si on a un problème de livrer nos infrastructures, c'est qu'on
n'a pas assez de gros joueurs. Tous les joueurs travaillent ensemble. Donc, si
votre raisonnement, c'est agir sur le prix à l'étape de la conception, et, au
départ, moi, je pense les mettre... au départ, ça va aider tout le monde.
M. Julien : C'est-à-dire
qu'on va favoriser... Dans l'approche collaborative, c'est favoriser que les
sous-contractants importants soient autour de la table. C'est naturel. Je
réitère, là, dans la vraie vie... Premièrement, là, le poids des entrepreneurs
généraux, là, est diminué par l'approche collaborative. L'approche
collaborative, c'est une entente entre le donneur d'ouvrage public et un
consortium, habituellement à trois pattes, architectes professionnels,
ingénieurs professionnels, entrepreneur général, et soudainement. C'est parti
là, cher collègue, l'entrepreneur général, l'architecte et l'ingénieur, alors
on diminue le pouvoir de l'entrepreneur général, qui habituellement, dans un
contrat traditionnel, est le seul à la table, et le donneur d'ouvrage public
regardent ensemble en mode collaboratif, regardent ensemble en mode
collaboratif et sont assis devant un projet commun. Ce n'est plus un
entrepreneur général qui répond à une commande, c'est un projet commun. Et là,
on dit : On va construire, je réfère, pour vous simplifier ça... une
cuisine en granit. Alors, vous faites ça, vous, avec un ingénieur, un
architecte, un entrepreneur... et... Bien, le principal fournisseur, c'est le
fournisseur de granit. Vous, comme donneur d'ouvrage, vous avez intérêt à y
parler, l'entrepreneur général a intérêt à y parler, l'architecte a bien
intérêt d'y parler et l'ingénieur, il a intérêt d'y parler. L'intérêt commun du
mode collaboratif, c'est d'amener les joueurs pertinents qui sont
sous-traitants, puisque c'est un mode collaboratif où on a tous le même
objectif, à augmenter l'efficience, de l'amener naturellement. Ce qu'ils sont
venus nous dire, ces gens-là, c'est : Oui, mais nous, on aimerait ça être
impliqué dès le début. S'il est pertinent d'impliquer des sous-traitants parce
qu'ils sont majeurs, naturellement, le mode collaboratif va amener cette
implication-là. Et on est prêt à ouvrir sur l'article 7 pour vous dire une
orientation.
Maintenant, venir le fixer, ça serait une
erreur. Je disais, dans certains projets, je peux avoir 10, 20, 30,
40 sous-traitants. Qui choisit celui qui est pertinent? Là, il faudrait
que je vienne définir la notion de pertinence par rapport au montant, par
rapport aux risques, puis là j'ouvre une boîte de Pandore où je ne suis pas capable
de venir l'englober de manière précise sans encourir des risques. Mais
naturellement, le mode collaboratif, puisque les parties prenantes ont des
objectifs communs, va amener à la table, dès la conception, les sous-traitants
importants. C'est ce qu'on amène à l'article 7. Et si vous permettez,
peut-être, par rapport à Mme Réhaume, la notion de risque par rapport au
mode traditionnel puis le mode collaboratif sur ces aspects-là.
Mme Noël (Nathalie) : Nathalie
Noël, je suis secrétaire associée aux marchés publics au secrétariat du Conseil
du trésor. Donc, dans les...
Mme Noël (Nathalie) : ...contrats
de partenariat, ce qu'on voit ici, ce qui est prévu à l'article 7 du
projet de... l'article 6 du projet de loi, c'est qu'il y a un partage
consensuel des risques. Donc, à ce moment-là, l'organisme public, le donneur
d'ouvrage doit prévoir dans ses documents d'appels d'offres publics les balises
qui vont lui permettre d'établir comment se fait ce partage de risques
consensuel, des gains et des pertes aussi.
M. Derraji : Merci. Merci
pour la réponse au niveau du risque.
Je reviens à l'étape un, initiale. Je vous
ai parlé de l'industrie du béton, vous m'avez parlé du granit. Moi, j'insiste
sur l'industrie du béton. C'est quand même une industrie extrêmement
importante, c'est eux qui livrent le projet. Mais j'ai un autre organisme que
le ministre chérit bien et aime, l'AMP, Autorité des marchés publics. Lors de
l'échange que nous avons eu avec eux... et eux-mêmes, ils disaient : Il
faut qu'ils soient autour de la table. C'est qui? Les sous-traitants. Et c'est
la même chose, les économistes évaluateurs.
Donc, j'essaie juste de voir l'argument de
M. le ministre. Ce que je dis... Je ne rentre pas dans... question de
pourcentages. Moindrement... N'importe quelle personne au fait des appels
d'offres au Québec, on voit très bien, on voit très bien que les contractants
font affaire avec des sous-contractants. Ça, il n'y a personne au Québec qui va
dire le contraire. Une majorité de projets, ce n'est pas uniquement
l'entrepreneur général qui gère le projet, c'est un fait. Ça fait partie de
notre écosystème. À moins... si vous avez un pourcentage, M. le député, j'ai
des projets lancés par le donneur d'ouvrage, le gouvernement du Québec, j'ai
100 % de projets, c'est l'entrepreneur général. Ce n'est pas vrai.
Donc, j'ai des entrepreneurs... j'ai un
entrepreneur général qui travaille avec un sous-contractant. Mais on ramène un
mode de contrat collaboratif, on veut qu'autour de la table on ait uniquement
un contractant, et non pas les sous-contractants. Donc, moi, je vois comment...
comment... comment que... Je rectifie. C'est qu'il n'est pas là au début. Mais,
M. le ministre, ce qu'on fait, c'est... Je ne peux pas, moi, laisser ça au
hasard. Ça veut dire : Si j'ai besoin, je vais l'inviter.
On peut présumer de la bonne volonté de
l'entrepreneur général d'inviter les sous-contractants. Mais si, dans la loi,
on dit qu'à l'étape de la conception... L'étape de la conception, c'est l'étape
la plus importante d'un projet de loi. La conception et la réalisation de
l'infrastructure, c'est l'étape la plus importante. C'est ça, la première
étape : la première étape, c'est la conception. Donc, si je n'ai pas
autour de la table mon contractant et mon sous-contractant, avec qui
l'entrepreneur général fait affaire...
M. Julien : Bon. Je réitère
qu'on n'est pas au bon article, c'est l'article 7, mais on va avoir les
discussions maintenant.
Le contractant, dans le cas d'un mode
collaboratif, c'est le consortium, où on a : ingénieur, architecte,
entrepreneur général vis-à-vis le donneur d'ouvrage public. Habituellement,
c'est la structure, consortium et le contractant, et tous ces
sous-contractants-là signent avec le consortium, qui est le contractant. Là,
j'ai l'architecte, l'ingénieur et l'entrepreneur général. J'ai autour de la
table à la fois des concepteurs et des réalisateurs - qui est l'entrepreneur
général - qui, au moment de la conception, se joignent ensemble en consortium,
qui deviennent le contractant avec le donneur d'ouvrage public. Et là on
dit : On va travailler ensemble autour de la même table pour trouver la
bonne solution à un projet qu'on a en commun, et soudainement on fait des
travaux par rapport à un pont en béton.
Il n'y a personne autour de la table qui
va pouvoir dire que l'entreprise de béton, on ne veut pas avoir des discussions
avec elle si elle est importante et majeure, et on juge la pertinence ensemble,
parce que le contractant, ce n'est pas l'entrepreneur général et le
sous-contractant, c'est un consortium avec des profils différenciés.
• (12 h 50) •
Donc, ce qu'on amène à l'article 7
comme... c'est... Aïe! On le sait, que c'est comme ça que ça marche, les modes
collaboratifs, là, c'est... Tu amènes le sous-traitant que tu as besoin, parce
qu'autour de la table tu n'as pas juste un individu, tu as un consortium, qui
est le contractant qui a des intérêts communs. Puis on dit : Bien, on va
quand même venir le préciser. Mais c'est comme ça que ça fonctionne
naturellement, parce que ce n'est pas un individu qui fait le choix, c'est
une...
M. Julien : ...équipe en mode
collaboratif qui dit «je pense qu'on a besoin d'avoir des discussions»... est
partie prenante du sous-contractant autour de la table dès la conception. Dès
que cette équipe-là est en place, elle, elle souhaite la meilleure solution
optimisée et va prendre tous les moyens pour y arriver. Et si le moyen, c'est
d'avoir un sous-contractant très spécialisé qui... en fin de compte, y
participer, il va venir y participer. Il n'y a pas d'intérêt à ne pas le faire.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. Juste pour prendre... J'ai juste le goût de prendre un pas de
recul par rapport à la discussion, parce que, quand je lis l'ajout, là, quand
on parle de... Pour l'application de la présente... une approche collaborative
peut... et là on nous donne trois types d'options. La façon que c'est écrit, on
donne ça comme des options, mais pas des obligations. Mais depuis tout à
l'heure, le ministre nous parle qu'il va y avoir toujours un partage consensuel
de risques.
Ceci étant dit, la façon que c'est écrit,
on nous dit que l'approche collaborative peut notamment avoir un partage
consensuel de risques. Est-ce qu'il y a des moments dans lesquels il n'y en
aura pas, de partage consensuel de risques, ou est-ce qu'il n'y en aura pas,
des mises en commun des ressources? Pourquoi...
M. Julien : Oui, ça peut
arriver, c'est-à-dire que le mode collaboratif est un éventail de modes allant
en fin de compte... alternatif, collaboratif... un CCF, conception,
construction, financement; un CC, conception, construction; un RPI, réalisation
de projet intégré. Ça, c'est l'ultime, à livre ouvert, avec partage de risques,
avec... On vient fixer ces risques-là a priori, puis c'est une entente
consensuelle. Mais dans tout cet éventail-là, des fois, on va accepter de
partager des risques financiers. Des fois ça ne sera pas nécessaire, le mode
collaboratif va être plus sur la base de la conception, puis on va laisser en
fin de compte la contingence à l'entrepreneur. C'est un éventail pour utiliser
le bon mode pour le bon projet. Ultimement, le plus collaboratif qu'on a actuellement,
c'est le RPI, où là, c'est des prix cibles, un partage financier qui doit se
faire sur base consensuelle entre le consortium et le donneur d'ouvrage public,
mais c'est un éventail qu'on a pour prendre le bon mode pour le bon projet.
Mme Zaga Mendez : Ça, je
comprends l'éventail puis je comprends les différents types. Moi, ce que... la
façon dont c'est écrit, je veux juste revenir sur l'article qui est à l'étude
pour ne pas laisser lieu à l'interprétation, c'est le fait que moi, je trouve
qu'il y a peu de définitions ici, à moins qu'ils soient ailleurs, de, par
exemple, qu'est-ce qu'on entend par ateliers bilatéraux? Comme, qu'est-ce qui
détermine les différents moments dans lesquels on fait appel ou pas au partage
consensuel des risques? C'est quoi, les conditions? Est-ce que ces
conditions-là, elles sont quelque part dans la loi? Est-ce que ça va être par
règlement?
Parce que c'est ça qui est encore un peu
flou, là, c'est-à-dire, je comprends les différents types de contrats, mais
qu'est-ce qui va déterminer qu'un organisme public va ou pas opter par... par
la mise en commun des ressources ou le partage? Parce que je nous ramène sur
une discussion que nous avons eue. Il y a une crainte que, lorsqu'on ne le fait
pas, on est en train d'être dans une position peut-être de la... du côté du
public, qui n'est pas avantageuse, puis dans lesquelles ça va nous mettre dans
une position d'iniquité. Donc, je veux juste entendre un peu plus c'est quoi,
les conditions dans lesquelles on fait, puis on ne fait pas appeler... appel à
ces... à ce type de... Comment je peux appeler ça, là? Des postures, là, des
définitions dans l'approche collaborative, que ce soit le partage consensuel ou
la mise en commun des ressources.
M. Julien : Comme on l'a
mentionné, d'entrée de jeu, là, le mode collaboratif et l'éventail qu'on a,
c'est... Un mode traditionnel, si je veux faire un kilomètre d'asphalte à
15 centimètres d'épais dans un secteur où est-ce que j'ai
50 entrepreneurs qui souhaitent le faire, ce n'est pas compliqué, on a
plein d'historique, on a plein d'étalonnage comparatif. On sait l'estimation de
manière assez claire des derniers contrats qu'ils ont donnés, on en donne
fréquemment. Je m'en vais à l'appel d'offres traditionnel, plus bas
soumissionnaire, je n'ai pas d'enjeu.
À l'autre bout du spectre, un projet super
complexe où il n'y a pas beaucoup, en réalité, de référents de comparables de
coûts, où les montants sont de grande envergure et où je dois pouvoir
travailler conjointement et en collaboration pour... Je connais mon besoin, ça
me prend un pont qui passe du point A au point B. Je connais mon flux, je
connais les enjeux environnementaux, mais la solution là, elle est complexe. Si
je la lance au plus bas soumissionnaire, je n'ai pas beaucoup de comparables.
Il y a beaucoup de risque qui est assumé par le soumissionnaire qui, en fin de
compte, refile la facture au gouvernement. On dit : Écoutez, voici le
besoin...
M. Julien : ...il est
bien défini. On va qualifier un consortium, ingénieur, entrepreneur général,
architecte qui ont l'expertise, la compétence et les équipes nécessaires pour
répondre à ce besoin-là. On augmente la concurrence et, soudainement, on
travaille ensemble à trouver la solution optimale parce que c'est complexe et il
est difficile de le définir a priori.
Mme Zaga Mendez : J'entends.
Je ne remets pas en question le fait de faire appel dans ces conditions-là.
Moi, je veux juste voir... Parce qu'on parle des balises puis on parle de
transparence puis que ce soit clair, c'est-à-dire, là, vous avez donné des
exemples des conditions. Quand on connaît, ou on ne connaît pas les coûts quand
les coûts sont... Ou quand on... Vous avez parlé aussi des types de
portefeuilles, des complexités, dont le besoin, on le connaît, mais on ne
connaît pas les moyens, des enjeux qu'on connaît et puis on ne connaît pas les
moyens. Bref, est-ce que quelque part, puis moi, je ne sais pas si c'est dans
la loi ou pas, ma question, c'est est-ce qu'il y a quelque part dans lequel on
va avoir des directives claires avec ce type de conditions là pour qu'on sache
c'est quand ou pas on fait appel à ces types d'approches collaboratives avec
les différentes caractéristiques qui sont dans la définition. C'est plus une
façon des bonnes pratiques qui peuvent se faire dans la fonction... dans... au
sein de nos organismes publics.
M. Julien : C'est-à-dire
qu'habituellement le bon mode d'attribution dépend du bon projet. Et quand on
regarde un projet, puis on en regarde l'éventail, il n'y en a pas 1 000,
là, il y a peut-être quatre ou cinq différentes façons, là, de... en mode
alternatif et collaboratif, ça va assez rapidement de soi, lequel qui doit être
utilisé, mais encore là, c'est... On se donne un éventail pour que le mode
utilisé optimise les gains. Et des fois, là, très, très, très souvent, ça va
être encore le mode traditionnel, là. Et les autres vont être utilisés selon la
nature du projet et sous souvent la complexité et l'envergure. C'est-à-dire que
c'est difficile de faire une évaluation a priori d'un coût qu'on souhaite
obtenir si on ne sait pas très bien la solution à notre besoin. On connaît
notre besoin? Donc, c'est là que le mode collaboratif va venir, c'est-à-dire
qu'on va s'asseoir avec l'entrepreneur, les architectes et les ingénieurs pour
le définir. Alors, la nature du projet facilement donne le ton sur le mode à
utiliser.
Mme Zaga Mendez : On
reviendra par la suite.
Le Président (M. Simard) : Le
temps, chère collègue.
Mme Zaga Mendez : Je
reviendrai par la suite.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Je pense
que je vais déposer un amendement, M. le Président. Donnez-moi quelques
secondes.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Très bien. Alors, écoutez, compte tenu de l'heure et du temps que
prendrait la rédaction de votre amendement, nous allons suspendre nos travaux.
Et on se retrouve à 14 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 58)
14 h (version non révisée)
(Reprise à 14 h 01)
Le Président (M. Simard) : Bien.
À l'ordre, chers collègues, nous sommes en mesure de pouvoir poursuivre nos
travaux. Nous avons quorum. Au moment de suspendre, nous en étions rendus à
discuter de l'article 1, et le député de Nelligan nous avait avisé de son
intention de déposer un amendement. M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Bon, bon
après-midi, M. le Président, bon après-midi, chers collègues. Bon, l'amendement,
il est le suivant. Donc : L'article un du projet de loi est modifié par l'ajout,
dans le paragraphe un du paragraphe un, après les mots «organisme public
associé à un contractant» des mots «ou un sous-contractant»; de l'ajout dans l'alinéa...
l'alinéa proposé par le paragraphe deux, après les mots «un organisme public
associé à un contractant» des mots «ou un sous-contractant».
L'article modifié se lirait ainsi... Merci
beaucoup. Merci. L'article trois de la Loi sur les contrats publics,
organismes, chapitre C-65, est modifié par... 1 : par le remplacement du
paragraphe 1 du deuxième alinéa par le paragraphe suivant : «1. Les
contrats de partenariat, soit les contrats conclus dans le cadre d'un projet d'infrastructure
à l'égard duquel un organisme public associe un contractant ou un sous-contractant
à la conception et la réalisation de l'infrastructure, ainsi qu'à l'exercice d'autres
responsabilités liées à l'infrastructure telles... telles son financement,
son... entretien ou son exploitation et qui impliquent une approche collaborative
pendant ou après le processus d'adjudication.»;
2 : par l'ajout, à la fin, des
alinéas suivants : «Sont assimilés à des contrats de partenariat les
contrats mixtes de travaux de construction et de services professionnels, dans
le cadre desquels un organisme public associe un contractant à la conception et
à la réalisation d'une infrastructure en recourant... en recourant à une
approche collaborative pendant ou après le processus d'adjudication, ainsi que
les contrats que le Conseil du trésor détermine par règlement, dans le cadre
desquels un organisme public associe un contractant ou un sous-contractant à la
conception ou à la réalisation d'une infrastructure lorsque ceux-ci impliquent
une approche collaborative que le règlement précise;
«Pour l'application de la présente loi,
une approche collaborative peut notamment comprendre la tenue d'ateliers
bilatéraux, une mise en commun des ressources et des informations liées aux
projets d'infrastructure, ainsi qu'un partage consensuel des risques et, selon
le cas, des économies générées ou des gains réalisés et des pertes subies
pendant la durée du contrat.»
Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Souhaitez-vous
avoir ou nous partager certaines informations?
M. Derraji : Bien, en fait, c'est
fidèle... Vous voulez? C'est fidèle à notre échange tout à l'heure. Et regardez
la beauté du projet de loi du ministre, vers la fin, on parle d'une approche
collaborative, «peut notamment comprendre la... la tenue d'ateliers bilatéraux».
Donc, si on veut réussir la tenue d'ateliers bilatéraux sur... des projets de
loi... des projets d'infrastructure importants, c'est surtout... c'est ce qu'on
s'apprête à faire. Je pense que nous, mettre sur la table un sous-contractant,
on va juste améliorer les chances de succès, M. le Président. Donc, pour le
moment, je me limite à ce que je viens de dire, et j'ai bien hâte d'écouter le
ministre ce qu'il pense de cet amendement.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, M. le
Président, je ne pourrai pas être d'accord, malheureusement. Puis ce n'est pas
que je n'essaie pas, là, mais ici, quand on vient, par exemple, à l'article...
à l'article un, on vient définir un peu la notion de contrat en mode
collaboratif. Et, sans aller trop loin, naturellement, puis, tu sais,
rapidement, on... on a regardé avec les juristes, c'est impossible d'aller là,
parce que la notion de... un contractant, si vous montez un peu, là, pour que
je le voie à l'écran, là, la modification.
Alors, «le contrat de partenariat, soit
les contrats conclus dans le cadre d'un projet d'infrastructure à l'égard
duquel un organisme public s'associe à un contractant ou un sous-contractant».
Bien non, à partir du moment où est-ce qu'il s'associe dans un contrat, c'est
un contractant, alors peu importe, c'est qui les parties prenantes de l'autre
côté, je m'associe dans un contrat, je fais affaire avec un contractant. Alors,
c'est à l'article sept qu'on propose une modification. Mais ici, la notion...
la notion de contractant, c'est celui avec qui on est associé à l'intérieur d'un
contrat. Alors, quand même bien que je m'associerais avec un... quelqu'un en
béton armé dans un contrat, qui pourrait être perçu comme... certains comme...
M. Julien : ...un
sous-contractant, si je suis associé avec lui, c'est un contractant. Alors, la
notion de sous-contractant ne peut pas être celui qu'on associe dans un
contrat, puisque ce serait un contractant
Alors, c'est à l'article 7 qu'on va venir
essayer...essayer d'introduire le plus possible la vision commune qu'on a que
les sous-traitants importants doivent être partie prenante des discussions.
Naturellement, en mode collaboratif, il n'y a pas de raison que les gens ne
fassent pas ça. C'est une gestion de risque, mais on va quand même insister,
mais le mode collaboratif favorise vraiment les échanges avec les principaux
partenaires, et, quand un fournisseur est important, il a tout intérêt à
participer aux discussions sans être nécessairement dans le Trium.
Alors je ne peux pas accorder, légalement,
ce serait impossible, même, d'aller vers ça, mais je réitère que c'est
l'article 7 qui permettra d'amener notre objectif commun.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. D'autres remarques à cet égard?
M. Derraji : Bien, écoutez,
M. le Président, je ne peux pas être d'accord avec le ministre. Il a le droit
de dire qu'il ne voit pas d'intérêt et que, légalement, il ne peut pas la
mettre, mais au-delà de légal ou pas légal, quand on a des joueurs comme
l'industrie du béton et quand on a l'AMP, l'Autorité des marchés publics, qui
nous demande... Écoutez, c'est, je tiens à le rappeler, M. Vézina qui était...
qui est chef du service de la vérification des enquêtes et de l'exécution des
marchés publics. J'ai eu un échange avec lui, pas plus loin que la semaine
dernière, et il nous a précisé qu'il faut qu'ils soient là, autour de la table,
les sous-traitants. Les économistes évaluateurs, ils nous ont dit la même
chose. L'industrie du béton, je l'ai mentionné, l'industrie du béton, c'était
très clair que, pour eux... ils disaient : «Nous pensons que les
sous-traitants et les fournisseurs doivent faire partie de ces approches
collaboratives très tôt dans le processus.» Très tôt dans le processus. Et vous
le savez, M. le Président, l'implication de l'industrie du béton au niveau de
notre... de nos... de gérer des ouvrages publics. Ils le disent, ils l'ont
mentionné, ils voulaient être là très tôt. Un peu plus loin dans le même... le
même mémoire : «L'industrie du béton armé considère les approches
collaboratives intéressantes, mais étant donné que ces approches se font dans
le contexte d'un contrat, le projet de loi parle du contractant.»
Donc, aujourd'hui, à quoi ça sert, M. le
Président, des consultations? C'est pour amender le projet de loi. Quand j'ai
l'industrie du béton, qui est une industrie extrêmement importante, qui nous
dit : Écoutez, c'est intéressant, les projets de contrats de
collaboration, c'est intéressant des... avoir des approches collaboratives, ça
a été dit par l'industrie de béton, M. le Président, mais... dans leur mémoire.
Le ministre, aujourd'hui, il ne répond pas à la question mentionnée dans le
mémoire de l'industrie du béton : «Nous pensons que les sous-traitants et
les fournisseurs doivent faire partie de ces approches collaboratives très tôt
dans le processus.»
Donc, si on veut que ça marche autour de la table
et si c'est la réelle volonté du législateur, c'est ce qu'on fait maintenant.
C'est sur des lois que les gens vont se baser si, demain, il y a un enjeu, ce
n'est pas sur la bonne volonté du donneur d'ouvrage, si, oui ou non, il
implique les sous-traitants. C'est ce que j'ai compris tout à l'heure de
l'intervention du ministre. Bien, je peux présumer de la bonne volonté, je ne dis
pas le contraire, mais si ce n'est pas dans la loi, il n'y a aucune obligation
d'ajouter les sous-contractants. Donc, au contraire, si c'est... le but, c'est
vraiment aller de l'avant avec des approches collaboratives, cette approche
collaborative nécessite une implication en amont de ces personnes.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires?
M. Julien : ...dit tout ce
que j'avais à dire par rapport à ça, mais j'aimerais ça, s'il vous permet,
quand même, que notre aviseur juridique mentionne le pourquoi ce n'est
définitivement pas possible, ce qui est écrit là.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
Y a-t-il consentement à cet effet, collègue de Nelligan?
• (14 h 10) •
M. Derraji : Consentement.
Le Président (M. Simard) : Il
y a consentement. M., pour les fins de travaux, pourriez-vous d'abord vous
présenter?
M. Hudon (Alain) : Certainement,
M. le Président. Merci beaucoup, Alain Hudon, légiste aux ministères Finances,
Économie et Tourisme.
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : Oui,
M. est un habitué de nos travaux.
M. Derraji : Non, non, non,
mais, écoute, c'est un visage très familier, je me dis que je l'ai croisé dans
une autre vie. Bienvenue et merci d'être là...
M. Hudon (Alain) : ...alors ce
qu'il faut bien comprendre ici, là, on est dans la disposition qui définit
qu'est-ce qu'un contrat de partenariat, et un contrat, c'est créer des
relations juridiques entre les parties qui vont signer le contrat. Les parties
qui vont signer le contrat ici, c'est l'organisme public et le contractant ou
les contractants s'il y a plusieurs contractants. Donc, le lien juridique qui
va être établi par le contrat va être entre ces entreprises-là et l'organisme
public. Une entreprise qui a un lien juridique de sous-contractant par rapport
à un contractant n'a pas de lien juridique avec l'organisme public, donc il
n'est pas lié par le contrat qui est défini ici. Donc, si un sous-contractant
veut être associé au projet, bien, il deviendra... il va perdre son statut de
sous-contractant puis il va devenir un contractant. Mais les sous-contractants
qui ont conclu des ententes avec les contractants ne sont pas parties au
contrat de partenariat et n'ont aucun lien juridique avec l'organisme public
qui conclut le contrat de partenariat. Tel que mentionné tantôt à
l'article 7, on prévoit une ouverture pour permettre aux sous-contractants
de participer aux échanges qui vont précéder la conclusion du contrat de
partenariat. Mais jamais, jamais, jamais il ne doit avoir un lien juridique
entre un sous-contractant puis un organisme parce qu'il ne sera plus
sous-contractant.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Nelligan.
M. Derraji : Oui. Je vais
lire l'article, mais corrigez-moi ou éclairez-nous avec votre interprétation.
Là, vous dites, c'est entre le donneur d'ouvrage et le contractant et on parle
de responsabilité, conception, réalisation, il y a d'autres responsabilités
telles que le financement, l'entretien, l'exploitation. Tout ça, c'est dans les
règles qui régissent le contractant avec le donneur d'ouvrage. On fait quoi si
c'est le sous-contractant qui s'occupe de l'entretien? Ça risque d'être un des
sous-contractants qui va s'occuper de l'entretien. C'est dans l'article.
M. Hudon (Alain) : Je ne
crois pas que l'hypothèse qui est émise ici pourrait se concrétiser, mais dans
l'éventualité où ça se faisait, bien, le lien juridique... il n'aurait pas de
lien juridique quand même avec l'organisme public, ça va être le contractant
qui va avoir donné... supposons, par hypothèse, la responsabilité de
l'entretien à un sous-contractant qui va être responsable de ce que le
sous-traitant va faire comme travail.
M. Derraji : Donc, vous êtes
en train de me dire qu'aucun contrat signé entre le donneur d'ouvrage et le
contractant n'a été donné à un sous-contractant. Donc, tout ce que vous signez,
il est fait par l'entrepreneur général.
M. Hudon (Alain) : Juridiquement,
le responsable au niveau de l'exécution du contrat, c'est le contractant.
M. Derraji : Non, je ne parle
pas de ça. Juridiquement, je le sais, vous avez raison.
M. Hudon (Alain) : Bien, on
est dans une définition juridique ici.
M. Derraji : O.K., O.K., oui,
oui. Non, non, mais on parle de donneur d'ouvrage... excusez-moi, de
l'entrepreneur général. Donc, vous dites que quand c'est l'entrepreneur général
qui signe avec le donneur d'ouvrage, il livre 100 % du contrat sans avoir
recours à des sous-contractants.
M. Hudon (Alain) : Je n'ai
absolument pas dit ça.
M. Derraji : Oui, oui, non,
mais...
M. Hudon (Alain) : Non.
M. Derraji : ce n'est pas ce
que vous avez dit. Donc... vous avez dit l'hypothèse que ça ne risque pas
d'être fait. Je vous ai donné un exemple. L'entretien ou l'exploitation. Donc,
l'entrepreneur général, quand il signe le contrat avec le donneur d'ouvrage, il
livre 100 % du contrat.
M. Hudon (Alain) : Il est
responsable à 100 % du contrat qu'il a signé.
M. Derraji : Il est
responsable à 100 %, mais est-ce qu'il livre 100 % du contrat, sans
avoir recours à des sous-contractants?
M. Hudon (Alain) : C'est
libre à l'entrepreneur de décider s'il veut s'adjoindre les services d'un tiers
pour donner suite à ses engagements.
M. Derraji : C'est excellent,
c'est le cas aussi maintenant, mais là, on parle d'une approche collaborative.
C'est quoi, la différence entre le monde actuel et les contrats collaboratifs
maintenant? Ce qu'on veut, c'est réduire le risque, ne pas tomber dans les
mêmes pièges qu'avant, où le l'entrepreneur général s'assoit sur la table avec
le donneur d'ouvrage, il y a un contrat, il l'exécute. Le but des contrats
collaboratifs, de ce que j'ai compris, c'est justement agir sur le délai, agir
sur le... C'est ce qu'on a, c'est ce qu'on nous a vendu, c'est ce qu'on nous
dit depuis le début.
On le sait, l'entrepreneur général, dans
une majorité, dans la majorité des cas, il y a des sous-contractants avec qui
ils travaillent. C'est la nature des contrats qu'on a au Québec, mais il n'y a
aucune responsabilité parce que, là, on parle d'un contrat du départ. C'est ce
que vous venez de me dire. Mais un peu plus tard, vous parlez d'entretien et
exploitation, mais on est dans un contexte particulier, c'est une approche
collaborative, ce n'est pas les anciens contrats...
M. Derraji : ...donc, dans
l'approche collaborative, vous voulez que la responsabilité reste à 100 %
sur l'entrepreneur général. Il n'y a aucune responsabilité sur les
sous-contractants, même s'ils contribuent à l'ouvrage.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui. Bien, des...
Je pense qu'on a donné quand même des réponses à plusieurs reprises. Alors, la
notion de contractants, dans un mode collaboratif, c'est les gens avec qui le
donneur d'ouvrage public fait affaire. Dans un mode collaboratif, ça va être
très souvent un consortium. Donc, il faut arrêter de toujours essayer de canner
ça sur l'entrepreneur général. Le mode collaboratif, c'est l'ensemble des
intervenants pertinents à un projet sous entente contractuelle avec des
donneurs d'ouvrage qui travaillent ensemble. Alors, cette notion-là vient
définir, à l'article 1, ce mode-là. La préoccupation nommée par mon
collègue par rapport à l'implication souhaitée des sous-contractants, des
sous-traitants, c'est à l'article 7 qu'on va l'amener. Je pense que notre
aviseur juridique a été assez clair sur cette impossibilité-là. Alors, on a dit
tout ce qu'on avait à dire par rapport à ces éléments-là au niveau de
l'article 1.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Oui. Bien,
écoutez, vous avez tout dit, mais, écoutez, si vous avez tout dit, ce n'est pas
l'industrie du béton qui corrobore ce que vous avez dit ni corrobore la
rédaction de votre article. La même chose avec l'Autorité des marchés publics.
Donc, c'est votre interprétation, je la respecte, je respecte aussi
l'interprétation de la personne qui a expliqué la nature de la rédaction de
l'article, mais, quand je vois l'Autorité des marchés financiers qui dit, elle,
qu'il faut qu'ils soient autour de la table, et ils parlent des sous-traitants,
la même chose des économistes, je pense que nous étions tous dans la même même
commission...
Désolé, je dois juste fermer... oui, même
commission, et les deux l'ont mentionné. Ce n'est pas par hasard qu'ils ont
insisté sur la présence des sous-contractants autour de la table. Ils
comprenaient tout ce qui se passe. C'est l'industrie du béton, j'imagine qu'ils
sont au courant de ce qui se passe sur le terrain. La même chose avec
l'Autorité des marchés publics. Donc, je ne sais pas, je ne sais pas, M. le
Président, si le ministre se rappelait de ce qui a été dit en commission
parlementaire, mais ça a été deux groupes clairs qui demandaient la présence
des sous-contractants autour de la table.
M. Julien : M. le Président,
j'ai dit tout ce que j'avais à dire sur l'article 1. L'article 6
permet aux ateliers la participation des sous-contractants et l'article 7,
il est précisé que c'est une orientation qu'on souhaite y donner. Donc, on est
d'accord que, dans le mode collaboratif, il faut que les principaux
partenaires, oui, les contractants et potentiellement les grands joueurs, les
sous-contractants majeurs puissent participer. Mais ici, à l'intérieur de
l'article 1, on vient définir le mode collaboratif avec le contractant.
C'est deux endroits.
Si mon collègue souhaite vraiment qu'on
atteigne l'objectif qu'il nomme dans nos discussions, allons à l'article
pertinent. C'est comme si on essaie ici au mauvais endroit, avec le mauvais
outil, de répondre à une de ses préoccupations. Je l'invite à l'article 6
et à l'article 7 où on traite de ces éléments-là.
Le Président (M. Simard) : Merci,
cher collègue.
M. Derraji : M. le Président,
c'est la deuxième fois que le ministre interprète nos amendements à la mauvaise
place, à la mauvaise intervention. Ce n'est pas moi. L'industrie de béton
aussi, ils ont interprété à la mauvaise place, l'AMP aussi à la mauvaise place.
L'industrie du béton était claire, donc eux aussi, ils ne voyaient pas clair.
L'AMP aussi ne voyait pas clair. Vous ne voyez pas l'importance d'avoir un
sous-contractant autour de la table? Mais admettons le cas que tous ces gens
sont dans le champ, pourquoi le ministre refuse d'avoir les sous-contractants
autour de la table?
M. Julien : M. le Président,
honnêtement, je commence à penser que mon collègue ici nous fait perdre du
temps.
Le Président (M. Simard) : ...
M. Julien : Je ne peux pas
dire ça?
Le Président (M. Simard) : Je
nous invite à la prudence. Je pense qu'on travaille tous ici de...
M. Julien : Mais certainement
pas...
M. Derraji : S'il y a
quelqu'un qui nous fait perdre du temps... Vous êtes venu en commission
parlementaire même pas prêt. Vous n'avez même pas votre amendement prêt...
• (14 h 20) •
M. Julien : Alors, non, non,
non! S'il vous plaît! s'il vous plaît!
M. Derraji : ...
Le Président (M. Simard) : Non,
non, collègue, collègue, à l'ordre, s'il vous plaît! Alors donc, je comprends
bien, là, qu'on... Je nous invite tous à la prudence. Jusqu'à date, tout va
très bien. On travaille tous de bonne foi. Alors, la parole était au ministre.
M. Julien : J'ai fourni tous
les amendements qui étaient disponibles a priori hier, sauf l'amendement sur
l'article 8 qu'on a soumis, qu'on a resoumis une nouvelle version.
Mon collègue, en fin de compte... on est avec les juristes de l'État qui nous
disent que ce n'est pas le bon endroit, qui nous disent, en réalité :
L'Autorité des marchés publics nous dit que l'implication des sous-traitants
est favorable. Mais si mon collègue pense que les juristes de l'État sont
incompétents, à savoir où doivent être inscrites ces choses-là, je le laisse penser
ça. Mais certainement que les juristes...
M. Julien : ...de l'État,
quand ils regardent un projet de loi...
M. Derraji : M. le
Président...
M. Julien : ...sont les mieux
adaptés... sont les mieux adaptés... sont les mieux... les... sont les mieux...
sont les mieux adaptés pour prendre les décisions. On a le même objectif. Mais
je fais confiance aux juristes de l'État pour dire : Pour atteindre l'objectif
qui a été nommé, voici le bon endroit pour y mettre... et, si mon collègue veut
s'y rendre avec nous, ça va me faire plaisir d'en discuter. Mais, quand même,
on a ici des gens qui ont la compétence de juriste qui nous disent que ce n'est
pas le bon endroit.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Julien : Alors, je prends
cette parole-là. J'ai le même objectif que mon collègue...
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Julien : ...mais j'ai des
juristes qui me disent : Ce n'est pas le bon endroit. Allons au bon
endroit.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
Cher collègue.
M. Derraji : Maintenant, il
me prête des intentions. Je vous invite à bien gouverner, M. le Président,
parce que, si ça continue comme ça, je ne pense pas que c'est un bon climat de
travail. Ce n'est pas la première fois, ce n'est pas la deuxième fois qu'il me
fait dire des choses que je n'ai pas dites.
Je m'adresse au ministre. Je respecte la
fonction publique, je n'ai rien dit par rapport aux légistes. J'ai le droit de
poser des questions. S'il est incapable, c'est son problème de ne pas répondre.
S'il ne veut pas répondre, c'est son problème. S'il n'a pas de réponse, c'est
son problème. Mais me faire dire que je ne fais pas confiance à la fonction
publique ou aux légistes, c'est son problème, c'est son interprétation. Je
l'invite à un peu plus de respect, M. le Président. Je pense que depuis le
début...
Le Président (M. Simard) : Alors,
jusqu'à date...
M. Derraji : ... — non,
excusez-moi — il l'a échappée, et il doit retirer ce qu'il a dit,
parce que ce n'est pas ce que je dis du tout. Et j'ai le droit... S'il ne le
sait pas, s'il n'a pas assez siégé, c'est son problème. Dans les projets de
loi, j'ai le droit de poser n'importe quelle question sur les articles que j'ai
devant moi, et je ne dois pas avaler n'importe quel article. D'ailleurs, ce
n'est pas la première fois qu'on a des projets de loi brouillons, et on joue
notre rôle, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Bon.
Vous avez assez d'expérience, cher collègue, pour savoir que, lorsqu'on parle
de «brouillons», etc., on est sur une pente glissante. Jusqu'à présent, nos
débats vont très bien, et je nous invite à la prudence, à la modération de part
et d'autre, on est capable de choisir les bons termes pour exprimer les bonnes
idées. Alors, jusqu'à présent, ça va bien. On continue sur la lancée. Alors, à
vous la parole, cher collègue.
M. Derraji : M. le Président,
ce qu'il a dit, je ne l'ai pas dit. Je l'invite à le retirer. Je ne l'ai pas...
Je n'ai pas visé aucune personne présente aujourd'hui. Je pose des questions
sur le projet de loi. Et vous savez quoi? Je ne vais plus donner mon
consentement à aucune intervention de personne, c'est lui qui doit répondre. Je
voulais collaborer, j'écoutais, aucun problème, je pensais qu'on collabore,
j'écoute, j'échange. Mais me faire dire que c'est parce que je n'aimais pas et
je les mettais... je mettais en doute la parole, ça dépasse les limites. Je ne
l'ai pas entendu qu'il retire ce que j'ai dit. Ce n'est pas ce que j'ai dit, M.
le Président.
Le Président (M. Simard) : Alors,
oui, M. le député, à vous la parole.
M. Allaire : Oui. Merci, M.
le Président. On ne peut pas remettre en doute votre décision. Vous l'avez
rendue, votre décision, vous nous avez demandé de continuer. Je pense qu'il
faut continuer les travaux.
Le Président (M. Simard) : Mais
je comprenais qu'il s'adressait davantage au ministre qu'à moi. Mais, ceci
étant dit, peu importe, on poursuit. M. le ministre, aviez-vous autre chose à
ajouter?
M. Julien : Je n'ai pas
d'autre commentaire, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Non.
M. le député de Nelligan, toujours sur l'amendement.
M. Derraji : M. le Président,
il n'a pas retiré ses paroles.
Le Président (M. Simard) : Bien,
cher collègue, si vous me demandez à moi, par l'intermédiaire de la présidence,
de lui... de lui demander de retirer ses paroles, je ne vois pas matière à ce
qu'il retire les paroles qu'il a prononcées. C'est la décision que je vous
rends en ce moment.
M. Derraji : Oui. Ça veut
dire que vous êtes d'accord avec ce qu'il a dit?
Le Président (M. Simard) : Je
n'ai pas à présumer si je suis d'accord ou en désaccord. Vous me demandez si
j'estime qu'il doit retirer ses paroles, je n'estime pas qu'il doive retirer
ses paroles, et je m'en tiens à cela. Ma décision, cher collègue, est rendue.
Si vous voulez poursuivre, c'est votre choix; si vous voulez arrêter, qu'on
passe au vote, c'est votre choix.
M. Derraji : Oui, oui.
Le Président (M. Simard) : Mais
ma décision est rendue.
M. Derraji : Pas de problème.
Pas de problème, M. le Président. Mais j'insiste sur un point, il y avait un climat
de collaboration. D'ailleurs, ce n'est pas le ministre qui a proposé la
solution par rapport au VGQ.
Je vais continuer, M. le Président, par
rapport à la... aux sous-contractants. N'en déplaise au ministre, c'est
l'Autorité des marchés publics qui nous a mentionné la présence des
sous-contractants. Il a le droit de penser que ce n'est pas nécessaire. La même
chose par rapport à l'industrie du béton : l'industrie du béton, je l'ai
répété pas une fois, pas deux, le ministre pense que ce n'est pas nécessaire.
On essaie de nous expliquer que, du moment que c'est des contrats, et ça lie
les... les... les contractants avec le donneur d'ouvrage... Alors, M. le
Président, écoute, c'est son interprétation. J'ai dit tout ce que j'ai à dire
par rapport à la présence des sous-contractants. On verra...
M. Derraji : ...par la suite,
quand tout cela sera opérationnel, est-ce que c'est nécessaire ou pas, avoir
les sous-contractants sur la table. Voilà. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous, cher collègue. M. le ministre.
M. Julien : Je suis du même
avis que mon collègue sur la pertinence d'avoir des sous-traitants et des
sous-contractants en mode collaboratif, lorsque pertinent autour de la table,
et toutes les fois que c'est pertinent, ils devraient y être. J'ai fait une
distinction entre l'entente contractuelle qui est autre chose. Je réitère à mon
collègue que l'objectif qui est visé, qui a été nommé par l'AMP, qui a été
nommé par certains intervenants, de faire une place aux sous-traitants à
l'intérieur du mode collaboratif, dans les discussions, c'est aux articles,
plus loin, qu'on vient adresser, qu'on vient en prendre en considération et non
pas à l'intérieur de l'article 1. Et quand je fais référence aux juristes, ils
nous disent : Ce n'est pas le bon endroit ici, dans la forme actuelle.
C'est tout ce que je dis. On a le même objectif, mais ce n'est pas le bon
endroit.
Le Président (M. Simard) : Bien.
D'autres remarques?
M. Derraji : Je vais relire
pour le bénéfice de tout le monde, ce que l'Industrie du béton... lorsqu'ils
parlaient de l'AMP. Je pense que c'est très important de rappeler ce que
l'Industrie du béton disait. Je ne sais pas comment il interprète, interprète,
avec son équipe, être impliqué très tôt dans le processus. C'est quoi, être
impliqué très tôt dans le processus?
M. Julien : Être impliqué
très tôt dans le processus, c'est ce que vise le mode collaboratif, c'est de
l'idéation, c'est-à-dire qu'on puisse travailler avec les principaux
intervenants pour optimiser la solution.
M. Derraji : Comment il
interprète qu'il y a une crainte exprimée par plusieurs entrepreneurs
spécialisés, fournisseurs, qu'il y ait trop grande concentration de pouvoir du
côté de l'entrepreneur général dans le contexte québécois de la construction?
M. Julien : Le mode
collaboratif, comparativement au mode traditionnel, vise justement à réduire,
puisque le contractant devient, plus souvent qu'autrement, un groupe de
partenaires qui est composé, oui, de l'entrepreneur général et de d'autres
professionnels, contrairement au mode traditionnel où c'est l'entrepreneur
général. Donc, c'est un droit visé des contractants en mode collaboratif.
M. Derraji : Mais c'est là où
l'interprétation du ministre n'est pas conforme avec ce que l'Industrie de
béton disait, M. le Président. C'est que si, justement, on veut impliquer ce
contractant, je comprends l'ordre légal du contrat au départ, sachant que c'est
ce contractant ou ces fournisseurs ou ces entrepreneurs spécialisés, s'ils ne
sont pas là au départ - d'ailleurs, c'est ce qui a été demandé - je ne pense
pas qu'ils vont atteindre l'objectif escompté, et c'est ce qu'on va avoir
malheureusement comme résultat.
M. Julien : J'ai dit tout ce
que j'avais à dire là-dessus, M. le Président. Tous les sous-contractants qui
pourraient être des dizaines pourraient prétendre à ça. L'entente contractuelle
se fait avec un contractant. Et tous les joueurs du mode collaboratif ont intérêt
à avoir, autour de la table, les sous-contractants majeurs pour les accompagner
dans le processus le plus tôt possible, mais ce n'est pas à l'intérieur de
l'article 1 qu'on va le faire.
Le Président (M. Simard) : Merci.
D'autres remarques, cher collègue, Mme la députée de Verdun? Alors, cet
amendement est-il adopté? Vote par appel nominal. Mme la secrétaire, veuillez
procéder, je vous prie.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Julien
(Charlesbourg)?
M. Julien : Contre.
La Secrétaire
: M. Allaire
(Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
La Secrétaire
: Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Contre.
La Secrétaire
: Mme Mallette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Contre.
La Secrétaire
: Mme Zaga
Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Abstention.
La Secrétaire
: M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) : Abstention.
Cet amendement est donc rejeté, et nous revenons à l'étude globale de l'article
1.
M. Derraji : Je demande une
suspension, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Absolument.
Donc, nous allons suspendre momentanément nos travaux.
(Suspension de la séance à 14 h 30)
14 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 14 h 38)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, nous sommes en mesure de poursuivre nos travaux. Et, avant d'entendre
l'amendement du député de Nelligan, nous allons céder la parole à la députée de
Verdun. Chère collègue.
Mme Zaga Mendez : Merci.
Merci, M. le Président. Je voulais revenir sur une discussion qu'on a entamée
avant la pause concernant les besoins des définitions en ce qui concerne les
types de contrats ainsi que les termes. Tout à l'heure, on a commencé à parler
des cas... l'application des approches collaboratives, le ministre m'a donné
des exemples, etc. Mais ce que nous, on a entendu, je pense, tout le monde en a
entendu lors des consultations, puis on le retrouve, entre autres, dans le
mémoire de l'Ordre des ingénieurs du Québec, c'est le besoin d'avoir les
définitions plus grandes, en fait, des différents types de contrats ainsi que
les termes de ces contrats-là. Parce que, là, le ministre nous fait référence à
différents exemples. C'est très bien, mais on ne retrouve pas les
caractéristiques, les balises, les types ni dans la loi ni, je crois, dans les
règlements qui ont été présentés, où est-ce que ceci va se trouver dans une
stratégie, quelque chose qui donne un cadre dans l'application. Parce que, bien
sûr, on veut être innovants, ça, on n'a rien contre. Ceci étant dit, il faut qu'on
soit capables de comprendre quand, comment et quel type est utilisé pour quel
type de projet, parce que, depuis tout à l'heure, on nous dit juste : Le
contrat dépend du type de projet. O.K., mais est-ce qu'on est capables de se
donner des caractéristiques qui vont préciser les termes de ces différents
contrats là qui vont guider la mise en œuvre?
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
• (14 h 40) •
M. Julien : Comme je disais
tantôt, il y a un grand inventaire, en fin de compte, du mode traditionnel
jusqu'à des modes alternatifs et modes collaboratifs qui actuellement le plus
collaboratif est le RPI, là, la réalisation de projets intégrés. Toutes les...
Tous les éléments qui vont être introduits comme balises dans cet éventail-là
vont être publiés à l'intérieur de l'appel d'offres public défini par le
donneur d'ouvrage. Les grands donneurs d'ouvrage, naturellement, que ce soit la
SQI ou le ministère des Transports... Et c'est pour ça qu'on dit quand même que
c'est... il y a une complexité dans ces modes-là.
M. Julien : ...vienne définir,
avec la nature du projet, le bon mode et vienne inscrire, à l'intérieur de tous
les documents d'appel d'offres : Ce mode-là va être utilisé en partage, en
collaboration, de quelle façon. Alors, tous ceux qui vont vouloir participer
vont avoir la définition précise, parce qu'il n'y a pas un seul mode
collaboratif, à l'intérieur des documents d'appel d'offres publics. Et, encore
là, on s'offre tout cet éventail-là pour avoir le bon mode pour le bon projet.
Alors, on n'a pas de définition a priori,
c'est-à-dire qu'on a... on a les grands modes, là, puis... on l'a à l'intérieur
de la stratégie, CC, CCF, RPI, etc., mais le dossier fin de la définition de la
nature du mode et de toutes ses caractéristiques sont à l'intérieur des
documents d'appel d'offres publics offerts à tous pour pouvoir soumissionner.
Mme Zaga Mendez : Bien, je
comprends ce que le ministre... Je veux juste bien comprendre la réponse, là.
Dans la stratégie, est-ce qu'on... Parce que, là, je n'ai pas la stratégie
devant moi, parce qu'on n'est pas à l'étude précise, mais peut-être nous donner
des exemples, à quel niveau de détail de définition des termes on va, dans la
stratégie, versus qu'est-ce qu'on pourrait faire dans le cadre du projet de
loi. Je pose la question, entre autres, des ordres des ingénieurs, c'est de
dire : Il faudrait clarifier c'est quoi, les types de contrats qui... bon,
vous... on les connaît, là, les petits contrats... on parlait... un autre mode,
CCF, etc., les définitions qui sont utilisées, parce qu'un RPI, que ce soit par
le ministère de la Santé, par le ministère des Transports, reste un RPI.
Ça fait qu'est-ce qu'on a quand même des
définitions? C'est là où est-ce que je veux vous entendre.
(Interruption)
Mme Zaga Mendez : Est-ce que
c'est nous?
Le Président (M. Simard) : Non,
ça va... C'est la porte. M. le ministre.
M. Julien : Oui. Alors,
naturellement, là, on parle de mode de réalisation, RPI, qui est un grand... un
grand ensemble, et, après ça, la définition du RPI va être à l'intérieur de
l'entente contractuelle éventuelle et va être définie a priori pour les
soumissionnaires à l'intérieur des documents d'appel d'offres, de manière très,
très, très détaillée. Et là, encore là, pour... le dernier article de l'article
1 : «Pour l'application de la présente loi, une approche collaborative
peut notamment comprendre la tenue d'ateliers bilatéraux, une mise en commun
des ressources et des informations liées aux projets d'infrastructure ainsi
qu'un partage consensuel des risques et, selon le cas, des économies. Donc, ça
peut comprendre tout ça et aller à différents niveaux pour comprendre ces
éléments-là ou ne pas les comprendre. Donc, vous me demandez une définition
précise. Cette définition précise là va dépendre des projets et va être définie
de manière très précise et pointue à l'intérieur des documents d'appel d'offres
pour justement en appeler à la concurrence d'agir.
Alors, c'est... c'est l'ouverture à ces
modes collaboratifs, mais on ne peut pas le définir a priori, puisque chaque
projet pourrait avoir des besoins spécifiques, mais on comprend que ça peut
être notamment sur les éléments qu'on nomme ici : partage des ressources,
partage de risques, partage des bénéfices.
Mme Zaga Mendez : ...
Le Président (M. Simard) : Oui,
bien sûr. Allez-y, chère collègue.
Mme Zaga Mendez : Peut-être
pour amener un aspect dans cette réflexion... le ministre, ce qu'il nous
répond, c'est que ça va être du cas par cas, selon l'appel d'offres, et une RPI
peut évoluer selon le projet puis les porteurs. Ceci dit, quand moi, je
regarde, entre autres, l'Ordre des ingénieurs, que, je veux dire, c'est des
personnes qui comprennent bien la nature de ces types des contrats, il nous
dit : «Il n'y a pas nécessairement d'unanimité sur ce qui fait qu'une
approche peut être qualifiée de collaborative. Certains peuvent estimer que
c'est la présence seulement... la présence des discussions entre les parties
suffit pour parler d'approche collaborative, tandis que d'autres vont estimer
que d'autres sujets doivent être discutés.»
Donc, ici, je pense, la question qu'on
nous pose, c'est que... où sont les frontières d'une approche collaborative?
Est-ce que c'est parce qu'on parle d'ateliers bilatéraux? Est-ce que c'est
seulement des discussions et commencent ça applique.
Puis ça revenait à ma question de tout à
l'heure, l'option... Parce qu'on... La formulation reste... reste dans une
optique de donner une option en ce qui concerne la mise en commun de ressources
d'information, et même que le partage des risques. J'aimerais ça un peu plus
entendre le ministre là-dessus.
M. Julien : M. le Président,
bien, écoutez, la question est intéressante, mais c'est ce que vise l'article
1, ici, là. Alors, on commence... Les contrats de partenariat sont les contrats
conclus dans le cadre d'un projet d'infrastructure à l'égard duquel...
M. Julien : ...un organisme
public associe un contractant à la conception et à la réalisation de
l'infrastructure, ainsi qu'à l'exercice d'autres responsabilités liées à
l'infrastructure tels son financement, son entretien, son exploitation et qui
implique une approche collaborative pendant ou après l'adjudication.»
Et là, on s'en va au dernier paragraphe
qui vient dire : «Une approche collaborative peut notamment, notamment
comprendre la tenue d'ateliers bilatéraux, une mise en commun des ressources,
des informations, un partage consensuel des risques, une économie, un partage
de l'économie.»
Donc, on vient définir en haut qu'est-ce
que c'est et on vient définir qu'est-ce que ça peut inclure ou ne pas inclure.
Alors, je réitère, là, un mode collaboratif, c'est plein de teintes dépendant
de l'objectif qu'on a, c'est le donneur d'ouvrage qui vient à l'intérieur du
processus d'appel d'offres bien déterminer, justement, ces éléments de
collaboration. Et c'est ouvert au marché. Mais ça implique une collaboration qui
doit avoir certains des éléments qu'on vient de nommer, à différents niveaux.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. J'ai... juste à apporter un détail à la discussion qu'on a. C'est
que, tout à l'heure, les collègues avaient une discussion sur l'aspect de... du
partage consensuel des risques. Et pour tout ça, il va y avoir un article qu'on
donne des balises. Puis là j'entends, on va avoir cette discussion-là tout à
l'heure.
Ceci étant dit, j'ai fait... On a fait la
recherche dans tout le projet de loi. C'est la seule partie dans laquelle on
parle d'une mise en commun des ressources et des informations liées au projet.
Alors, moi, je veux... puis j'entends le ministre sur le fait qu'avec ce qu'il
nous propose, selon lui, on a assez de... une définition qui est assez précise,
là, dans le... qui délimite ce qui est... ce qui n'est pas un contrat
collaboratif. Ceci dit, quand on lit «une mise en commun des ressources et des
informations liées au projet d'infrastructure», c'est la seule place dans laquelle
on fait mention. Il n'y a pas d'autre article qui encadre comment ça va être
fait, la mise en commun des ressources, d'où le besoin, je pense, d'avoir des
définitions, des meilleures... les termes des contrats. Parce que comment ça va
être fait, cette mise en commun des ressources, comment ça va être fait pour
faire en sorte que ça se fait de façon égalitaire et même qui avantage le
public. Parce que tout ça, on le fait dans le bien de... d'un bon
investissement des fonds publics et qu'on garde une certaine expertise à
l'interne.
J'aimerais ça vous entendre... comment il
voit la mise en commun des ressources et des informations liées, parce que ce
n'est pas défini, les termes de cette mise en commun là ne sont pas définis
ici. Elles sont définies où? Et comment on fait en sorte que ça va continuer à
avantager également le renforcement de nos connaissances puis de notre
expertise au sein de la fonction publique?
M. Julien : Alors,
naturellement, M. le Président, je réitère qu'on donne un éventail très large
de modes alternatifs et modes collaboratifs. Ce qu'on a à l'intérieur de
l'article un, c'est les éléments potentiellement qui peuvent être mis à
contribution dans un mode collaboratif. Et je réitère que tout le détail, de
manière précise, sont à l'intérieur du document d'appel d'offres. Alors, quand
on regarde tous les modes de RPI à CC, CCF, on voit que ces éléments-là vont
être plus ou moins associés, dépendant du mode.
Ici, quand on parle de ces trucs-là à
l'intérieur du... de l'article un, on voit qu'on touche tous les modes puis on
vient dire : Maintenant, le bon projet, le bon mode et la bonne nature de
contrat, et tous ces éléments-là, de manière détaillée, spécifique à chacun des
projets... est inscrit à l'intérieur du processus d'appel d'offres de manière
détaillée.
Alors là, on a un éventail. On me
demande : Oui, mais si on le définissait jusqu'où? Tu peux aller en mode
collaboratif sur ces éléments-là, tu n'en as pas l'obligation, il faut que tu
en aies quelques-uns. Et c'est à l'intérieur du processus d'appel d'offres
qu'on vient définir spécifiquement, par rapport aux besoins du projet, quels
sont les aspects collaboratifs qu'on met de l'avant et qui sont connus de tous
les concurrents pour en réalité finaliser une entente collaborative.
• (14 h 50) •
Le Président (M. Simard) : Très
bien...
M. Julien : Alors, il n'y a
pas une recette.
Le Président (M. Simard) : Oui,
peut-être une dernière, et ensuite ce sera au collègue de Nelligan.
Mme Zaga Mendez : Juste une
dernière question, parce que le ministre nous le dit, là, les différents
éléments, ils sont là, on l'a compris. Si un type de contrat collaboratif fait
appel à un de ces trois éléments, parce que c'est une des options qui sont là,
puis on fait... on peut faire appel à un des trois éléments. Moi, je vous parle
du deuxième élément, la mise en commun des ressources. Est-ce qu'il y a...
Mme Zaga Mendez : ...qu'est-ce
qui encadre la mise en commun des ressources? Ça va être du cas par cas? Ça va
être à chaque fois dans le contrat? Est-ce qu'on peut se donner des lignes
directrices pour la mise en commun de ressources? Parce que c'est de ça qu'il
s'agit, là. Bien sûr, on ne veut pas freiner, là, la réalisation, mais pour
la... Juste rappeler, là, pour le partage consensuel des risques, il y a un
article plus loin qui est en train de l'encadrer, pour la mise en commun des
ressources — les informations, on va en parler même à
l'article 8 — mais la mise en commun des ressources, c'est la seule
place dans laquelle on fait mention. Qu'un type de contrat fasse appel ou pas,
ce n'est pas ça que je remets en question, c'est le fait que lorsqu'on fait
appel, qu'est-ce qui encadre la mise en commun des ressources pour que ça se
fasse de façon égalitaire, que ce soit clair, que ce soit clair dans le
contrat, dans les termes du contrat, c'est entre autres, ce que nous dit
l'Ordre des ingénieurs du Québec.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Julien : Mais je
réitère, M. le Président, que c'est à l'intérieur du processus où le donneur
d'ouvrage public a un projet devant lui avec des objectifs et qui vient, à
l'intérieur du processus de préparation de l'appel d'offres, bien camper ces
éléments-là à la hauteur qu'il le souhaite pour lancer au marché. Alors
l'appréciation des éléments à venir et à être inclus sont décrits à l'intérieur
de l'appel d'offres. Ce que ma collègue semble vouloir me demander c'est :
Oui, mais les... les barèmes, les balises et... pour encadrer ça. Oui, mais
chaque donneur d'ouvrage ont la possibilité ici, et de le publier à l'intérieur
du processus d'appel d'offres. Naturellement, les processus d'appel d'offres et
les contrats, il y a de la surveillance par rapport à ces éléments-là, mais ici
on donne ce que ça peut comporter et on dit : Quand on va arriver dans le
processus d'appel d'offres, la définition va être très clairement donnée à
tous, jusqu'où on va dans les partages ou dans les collaborations, à tous ces
égards-là. Donc, c'est comme si on demandait d'avoir un encadrement supérieur a
priori ou des lignes directrices claires. Mais, encore là, ça dépend de la
nature du contrat et spécifiquement. Donc, je ne vois pas comment qu'on
pourrait aller plus loin.
Mme Zaga Mendez : Il ne
me reste pas assez de temps, M. le Président. Je pense que...
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous. Merci, chère collègue. M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Je suis
allé déposer l'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : ...il
est sur Greffier? Il est sur Greffier. Il va apparaître sous peu. Voilà. Merci
beaucoup. Pourriez-vous, cher collègue, peut-être nous en faire lecture?
Des voix : ...
M. Derraji : C'est bon?
O.K. Donc, l'article 1... M. le Président, l'article 1 modifie le
paragraphe 1°, tel que modifié, par l'ajout, dans le paragraphe 1° du
paragraphe 1°, après les mots «organisme public associé à un contractant», des
mots «à la planification».
L'article modifié se lirait ainsi :
L'article 3 de la Loi sur les contrats des organismes publics
(chapitre C-65.1) est modifié :
1° par le remplacement du paragraphe 1° du
deuxième alinéa par le paragraphe suivant :
«Les contrats de partenariat, soit les
contrats conclus dans le cadre d'un projet d'infrastructure à l'égard duquel un
organisme public associé à un contractant, à la planification, à la conception
et à la réalisation de l'infrastructure, ainsi qu'à l'exercice d'autres
responsabilités liées à l'infrastructure, tel son financement, son entretien ou
son exploitation, et qui impliquent une approche collaborative pendant ou après
le processus d'adjudication.»
Le Président (M. Simard) : Souhaitez-vous
apporter des commentaires à ce stade-ci?
M. Derraji : Oui. En
fait... En fait, M. le Président, tout au long des... des consultations, il y a
beaucoup de groupes qui sont venus nous parler que l'étape la plus importante,
c'est au départ, c'est vraiment à la planification, surtout qu'on parle dans le
cadre de l'approche collaborative, et les architectes l'ont dit, les
ingénieurs, les estimateurs. La plupart des groupes avec qui nous avons échangé
parlaient beaucoup d'une étape cruciale pour la réussite du projet. Et c'est
surtout si on veut atteindre le résultat qu'on s'est donné. Voilà.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui. Merci,
M. le Président. Bien, écoutez, la planification est la responsabilité de
l'organisme public. Et d'ailleurs, c'est important, là, Charbonneau l'a
rappelé, mais le Vérificateur général l'a rappelé beaucoup, Mme Martine
Valois l'a rappelé également. C'est-à-dire que la production d'un PFT,
programme...
M. Julien : ... fonctionnel et
technique, 10, 15 %. Tu sais, le début du processus, ça appartient
vraiment à l'organisme public. Puis il faut éviter le mélange des genres, mais
le plus rapidement possible, après cette phase-là de... qu'on appelle la
planification, on veut rentrer le mode collaboratif avec les contractants en
conception, c'est-à-dire, j'ai mon programme fonctionnel et technique, les
besoins, les besoins... parce qu'il ne faut pas qu'ils viennent déterminer nos
besoins, et rapidement, pour la solution, j'ai une planification 5...
cinq, 10, 15 % maximum, et je les rentre le plus tôt possible à la
conception pour avancer avec moi, avec les organismes publics, et après ça il y
a la réalisation. Mais le VG nous a rappelé que c'était la phase initiale de
planification, c'était important de garder cette distance-là avec le mode
collaboratif.
Nous, ce qu'on souhaite, c'est le plus tôt
possible, quand les besoins sont suffisamment définis mais que la solution en
soit, elle n'est pas... Tu sais, l'enjeu qu'on voit dans le mode traditionnel,
c'est... La solution est tellement définie que les intervenants arrivent puis
ils nous disent : Mais tu m'obliges à faire ça, j'aurais pu te proposer
pour ton besoin, planification, autre chose, mais tu es allé tellement loin
dans le concept que je suis encarcané.
Et vous avez également raison que les
groupes qu'on a entendus nous ont dit : Vous devriez... La phase de
planification est primordiale. Naturellement, à l'intérieur de la stratégie, on
a... on est venus dire : Plus de maturité dans les besoins, plus de
documentation des besoins. Donc, ça ne veut pas dire que les organismes publics
ne doivent pas travailler également à supporter plus la planification qui est
sur leurs responsabilités, mais les grands surveillants des processus nous
dit : Faites attention, distinguez la conception et la planification et je
vous appelle à ne pas introduire la planification, les organismes, les
contractants. Donc, j'oserais contredire quand même ces gens-là, qui nous ont
bien nommés ça.
M. Derraji : Juste pour
préciser, je ne parlais pas de la planification au niveau du donneur d'ouvrage,
donc l'étape préliminaire qui se fait. Donc, je tiens à préciser, encore une
fois, c'est ce que vous venez de dire vers la fin, c'est que, justement,
tellement parfois l'appel... Parce que, sinon, si tout va bien, là, pourquoi
vous voulez par... avec les contrats collaboratifs? Si tout va bien, pourquoi
on veut aller avec les contrats collaboratifs? Parce qu'on veut que ça aille
plus vite et qu'on baisse le prix. Vous avez dit, vous-même, maintenant, que
parfois... tellement l'appel de projet, parfois, il est très... tellement très
précis, qu'il ne donne plus de marge de manœuvre à des gens qu'on veut asseoir
sur la table pour qu'ils puissent trouver des solutions.
Donc, si on les invite à l'étape de la
conception, est-ce que réellement, dans l'approche collaborative, on donne une
marge de manœuvre à la planification? Et je tiens à préciser, parce que je
commence à connaître maintenant le ministre et je ne veux pas qu'il me parle de
lier l'étape un, qui est la responsabilité du donneur d'ouvrage, là, je parle à
l'étape où on s'entend à ce qu'on va aller avec l'approche collaborative.
M. Julien : M. le Président,
le grand gain de l'approche collaborative, c'est de faire participer le plus
tôt possible à un consortium professionnel et entrepreneurs généraux, et, à la
phase conception, c'est primordial. C'est ce qu'on souhaite faire et non pas à
l'approche planification. Donc, c'est une grande distinction et un grand gain à
la phase... à la phase de conception.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Cher collègue.
M. Derraji : Juste une
seconde, M. président, parce que je cherchais quelque chose, si ça ne vous
dérange pas. Je ne sais pas si ma collègue veut intervenir.
Le Président (M. Simard) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Bien,
rapidement...
Le Président (M. Simard) : Toujours
sur l'amendement, bien sûr.
• (15 heures) •
Mme Zaga Mendez : Oui, bien
sûr, sur l'amendement. Bien, j'ai plusieurs questions qui... Je n'ai pas une,
comment je peux dire... une grande ouverture à aller là tout de suite, entre
autres parce qu'on le fait déjà pour la conception puis la réalisation, étant
donné qu'on... on en a discuté, là, que c'est des types qui sont déjà... qui
peuvent plus facilement se mettre en place. Puis moi, ma crainte, la crainte
qu'on a en termes de planification, c'est qu'on devrait avoir du côté du giron
public toute l'expertise nécessaire pour comprendre les besoins puis de
commencer cette planification-là, et, pour moi, il y a une crainte là, de laisser
de la place à des consortiums privés, venir jouer dans les objectifs que,
peut-être, c'est plus une discussion en terme public qui devrait avoir. Donc,
je ne suis pas... je n'ai pas d'ouverture, en ce moment, à cet amendement-là...
M. Julien : Ma collègue
voit... voit très juste, c'est-à-dire que, et je pense qu'on l'a mentionné
depuis le début du dépôt, même la stratégie, c'est... La définition des
besoins, là...
15 h (version non révisée)
M. Julien : ...ça appartient
au donneur d'ouvrage public et au gouvernement. Il faut faire attention pour ne
pas faire un mélange des genres parce que, soudainement, on pourrait se faire
définir des besoins qu'on n'a pas besoin. Une fois que le besoin est défini...
et on doit mettre l'énergie pour bien les définir, là. Donc, la phase de
planification, il faut mettre toute l'énergie pour que la phase de
planification soit exemplaire, mais après ça, de participer à : Mes
besoins sont bien définis, je sais ce que je veux, c'est ce que j'ai besoin,
participez avec moi à trouver le meilleur projet pour répondre à mes besoins,
conception, réalisation. Là, là, c'est à la bonne place. Et je rappelle à mon
collègue, juste la grande distinction, c'est... trop souvent, actuellement, en
phase... en mode traditionnel, c'est... la conception est faite par quelqu'un,
la réalisation est faite par un autre. Cet autre-là dit : Écoute, si tu m'avais
parlé de ça, je t'aurais peut-être proposé un autre type de matériaux qui
aurait permis la même... et l'encarcaner dans des étapes plutôt qu'asseoir les
gens le plus tôt possible, après que les besoins soient définis, pour dire :
Aïe, on s'en va sur la lune, c'est ça, mon objectif, comment qu'on y va? Plutôt
que quelqu'un qui dit : Ça prendrait une fusée comme ça puis l'autre dit :
Oui, mais ta fusée, ce n'est pas comme ça que je l'aurais faite. On se met
autour de la table puis on définit le moyen qu'on va aller sur la lune
ensemble, mais l'objectif, le besoin qu'on a identifié, c'est d'aller sur la
Lune.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires, chers collègues? M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Stade olympique,
à quel moment le contrat collaboratif? À quel moment les partenaires ou le consortium
ont été impliqués?
M. Julien : Bien, je ne peux
pas commenter des contrats en particulier. Puis honnêtement, ce n'est pas un
contrat... je n'ai pas le fin détail. Puis je ne vois pas... bien, je ne
commenterai pas un contrat particulier.
M. Derraji : Bon. Ça vous
arrange. Quand vous parlez d'un contrat collaboratif, vous utilisez l'exemple
du Stade olympique, vous-même, vous l'avez mentionné. Si ce n'est pas le
contrat du Stade olympique, le pont de l'île d'Orléans non plus?
M. Julien : Bien, je répète
la même chose, là. Si mon collègue a des questions sur les contrats en mode
collaboratif et leurs vertus... mais je ne parlerai pas de contrats
spécifiques.
M. Derraji : C'est son choix.
Le ministre refuse de répondre avec un exemple. Parce que, je pense, avec un
exemple parfait comme le Stade olympique à 1,7 milliard, on va comprendre
comment le tout s'est déroulé. Ça va faciliter la tâche. Donc, vous êtes en
train de nous dire que le consortium n'a pas été impliqué dans la
planification. Le consortium est impliqué pour la conception, vous avez fait de
la planification.
M. Julien : M. le Président,
je ne parlerai pas de contrats spécifiques. Je réitère que le consortium en
mode collaboratif, le plus tôt possible, à la phase initiale de conception, c'est
ce qui donne de la valeur ajoutée.
Le Président (M. Simard) : M.
le député.
M. Derraji : Oui. O.K. J'ai
cru qu'un projet de loi qui parle d'une approche collaborative, on va avoir
plus de collaboration. Donc, on va essayer, M. le Président, de poser des
questions pour avoir une approche collaborative de la part du ministre. Je lui
ai donné... parce qu'il maîtrise les contrats et il a deux exemples, il a le
Stade olympique et le pont de l'île d'Orléans. D'ailleurs, on n'a pas reçu
suite à une demande qu'on a faite, la réponse qu'on voulait. Donc, vous
comprenez que, M. le Président, on va poser des questions.
Donc, je vais répéter ma question. La
définition de l'ouvrage revient, je le dis, je le précise, à l'organisme
public. Donc, il peut nous confirmer aujourd'hui que le Stade olympique, il n'y
avait pas une implication des partenaires pour l'étape de planification. Il n'y
avait aucune intervention, il n'y avait aucune rencontre pour trouver les
solutions pour le Stade olympique. C'est un exemple d'un contrat de
partenariat. Je comprends que le ministre veut faire attention parce qu'il y a
des choses publiques, le contrat, il est public, etc., mais il ne confirme
aujourd'hui que la solution qui a été proposée, à l'étape de planification, les
partenaires impliqués n'ont pas contribué.
M. Julien : J'ai dit tout ce
que j'avais à dire par rapport à des cas spécifiques, M. le Président.
M. Derraji : Oui, mais je n'ai
pas entendu, M. le Président une réponse. Parce qu'on parle d'un contrat, d'un
exemple de contrat. On est sur les contrats collaboratifs.
M. Allaire : ...
Le Président (M. Simard) : Oui,
M. le député de Maskinongé...
M. Allaire : ...l'article 82.
Le ministre a le droit de refuser de répondre à une question. C'est son droit.
Donc, je ne pense pas que le député doit insister à outrance. Je vous demande
de faire respecter l'article 82.
Le Président (M. Simard) : Bien,
évidemment, on est toujours dans le respect de l'article 82. Le ministre
peut répondre ce qu'il répond, mais en même temps, le leader a le droit de
requestionner le ministre sous l'angle qu'il le souhaite, puisqu'il est toujours
sur le sujet de son amendement. Veuillez poursuivre, cher collègue.
M. Derraji : M. le Président,
il a... il s'est essayé deux fois, je l'invite à s'essayer une troisième fois,
il a le droit d'intervenir. J'aurais aimé l'entendre sur les contrats
collaboratifs, mais il est expert à suivre mes interventions. Pas de problème,
vous pouvez m'interpeler autant que vous voulez. Je vais continuer à poser mes
questions, M. le député.
Le Président (M. Simard) : Bon...
cher collègue, vous avez beaucoup d'expérience.
M. Derraji : Mais non,
mais... c'est la deuxième fois qu'il m'interpelle.
Le Président (M. Simard) : Il
est dans son droit de le faire...
M. Derraji : Absolument,
comme j'ai... dans le droit de respecter ce que vous venez de dire, et je vais
continuer à poser mes questions. Donc, M. le Président, revenons aux contrats
collaboratifs. Aujourd'hui, le ministre vient avec un projet de loi et je tiens
à rappeler que c'est un troisième projet de loi en matière, si je peux dire,
infrastructure. Il avait laissé... un, 61, si ma mémoire, elle est bonne, qui a
été déposé par sa... par le ministre de la Santé. Ça a été un échec total. Par
la suite, il y avait le 66 où le gouvernement a mis à l'intérieur de ce projet
de loi beaucoup de projets d'accélération. Et on se ramasse aujourd'hui avec
une autre volonté gouvernementale. D'ailleurs, j'espère que c'est la volonté
gouvernementale et non pas celle de Pomerleau, parce que, tout à l'heure, il
parlait de... parlait de gens qui participaient à l'étape de planification. Il
faut toujours rester en amont. Je tiens à rappeler que la première rencontre
avec Pomerleau, ça date depuis un an et demi. Et ça a été très clair, une
loi... D'ailleurs qu'on ne savait pas si cette loi va être déposée au pas, M.
le Président.
Donc, je comprends que le ministre ne veut
pas répondre par rapport à un contrat spécifique, mais probablement ça va être
beaucoup plus bénéfique, beaucoup plus bénéfique pour la population de
comprendre, deux contrats qui font... qui sont sur l'espace public. D'ailleurs,
le contrat de... du Stade olympique est très clair, et c'est un exemple parfait
que ça a été utilisé pas mal, M. le Président, que c'est un exemple de
partenariat avec... avec le privé.
Donc, j'invite le ministre à nous
expliquer en... dans le... la façon avec laquelle il a travaillé ce contrat. Je
ne sais pas si c'est lui ou sa collègue qui a travaillé ce contrat, du moment
qu'on parle d'une approche collaborative, je peux accepter s'il me dit que ce n'est
pas lui qui a géré ce contrat, ce n'est pas lui qui a signé le contrat, mais
l'approche collaborative, il nous ramène... c'est lui qui nous ramène
l'approche collaborative aujourd'hui pour en discuter. Et pour le bénéfice de
tout le monde, je pense que c'est d'ordre public, M. le Président, nous sommes
dans une commission parlementaire, et le ministre essaie de convaincre la
population et nous, les parlementaires que c'est la meilleure chose à faire.
Mais on ne peut pas juste faire en sorte que c'est... c'est ça qu'on doit faire
sans se poser les questions. Donc, je reviens. Lui, il est convaincu que c'est
uniquement à l'étape de la conception à la réalisation de l'infrastructure que
les contractants doivent être associés. Je lui pose la question : Dans le
cas du Stade olympique, il n'y avait pas d'implication du consortium à l'étape
de planification?
M. Julien : Oui, M. le
Président, je ne commenterai pas en fin de compte des contrats spécifiques.
Alors, je le redis, puis on a un projet de loi sur les modes collaboratifs et
je comprends que l'amendement apporté par mon collègue est contre-indiqué par
la Vérificatrice générale du Québec et par maître Martine Valois, qui l'a
rappelé également, et par les pratiques de la commission Charbonneau. Donc, on
n'ira pas là, mais... mais, pour nous, en réalité, à partir de la conception,
le plus tôt possible, c'est ce qui est le mieux.
• (15 h 10) •
Le Président (M. Simard) : Cher
collègue.
M. Derraji : Je ne comprends
pas pourquoi le ministre ne veut pas parler d'un contrat. Écoute, c'est un
contrat, qu'écoute ça... c'était comme l'exemple parfait que c'est grâce à ce
contrat que... que le gouvernement a pu réaliser quand même une bonne entente
avec un consortium privé. Question est très simple, il me dit qu'il ne peut pas
impliquer un consortium... consortium privé au départ. Je lui vous pose la
question très simple : Contrat du Stade olympique...
M. Derraji : ...est-ce qu'il
y avait, oui ou non, l'implication d'un consortium privé à l'étape de
planification?
M. Julien : Alors, M. le
Président, je reviens sur l'amendement proposé. Je ne parlerai pas de contrat
spécifique. À la phase planification, il n'est pas suggéré, il n'est pas
recommandé, et même, au contraire, d'intégrer les partenariats. C'est la phase
de conception. Le VG l'a rappelé et les experts nous le rappellent. Donc, je ne
peux pas accepter l'amendement de mon collègue. Alors, je vais voter contre
l'amendement.
M. Derraji : Je demande une
suspension, M. le Président, si c'est possible.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 15 h 12)
(Reprise à 15 h 26)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, nous poursuivons nos travaux. Et, au moment de suspendre, je
vous rappelle que nous étions sur l'étude d'un amendement à l'article 1, déposé
par notre collègue de Nelligan.
M. Derraji : J'ai tout dit,
M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le ministre, auriez-vous d'autres commentaires?
M. Julien : J'ai tout dit, M.
le Président.
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous allons passer à la mise aux voix. Cet amendement est-il adopté? Un appel
nominal, s'il vous plaît, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Julien
(Charlesbourg)?
M. Julien : Contre.
La Secrétaire
: M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Contre.
La Secrétaire
: M. Allaire
(Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
La Secrétaire
: Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Contre.
La Secrétaire
: Mme Mallette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Contre.
La Secrétaire
: Mme Zaga
Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Contre.
La Secrétaire
: Et M.
Simard, Montmorency?
Le Président (M. Simard) : Abstention.
Cet amendement est donc rejeté, et nous revenons à l'étude de l'article 1. Y a
-t-il d'autres commentaires à cet égard? Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Oui, je
veux juste finir... en fait, c'est une dernière question concernant la
discussion que j'avais tout à l'heure avec le ministre concernant la mise en
commun des ressources. En revisitant l'ensemble... en lisant l'ensemble de
l'article, je voulais juste porter une attention au ministre, l'article 6, que
nous allons sûrement discuter, amender, parce qu'on a déjà commencé, il dit...
il parle de «l'approche collaborative retenue comprend un partage des risques,
des économies générées ou des gains réalisés», donc, le troisième exemple dans
le dernier paragraphe de l'article 1, on le dit bien, ce que le ministre nous
disait tout à l'heure, la mention... «les conditions et les modalités de ces
partages seront convenues entre les parties, préciser dans le contrat de
partenariat». Très bien. Et pourquoi on ne fait pas la même chose, ou est-ce
qu'il y un autre lieu, là, que, peut-être, ça n'a pas été porté à notre
attention, pour la mise en commun des ressources? Parce que, si on le fait pour
un, pourquoi on ne le fait pas pour l'autre?
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président. Puis, suite à la question qu'on a abordée dans le corridor
rapidement, bien, je suis allé un peu plus loin dans la réflexion avec les
juristes, si vous permettez. C'est sûr qu'on a ici un partage consensuel des
risques qui est introduit dans le dernier paragraphe, puis là on parle souvent
de partage de risques et de partage également, là, d'enjeux économiques,
spécifiquement, à l'article 6, on vient mentionner que ça, ça doit se retrouver
à l'intérieur de l'entente contractuelle de manière formelle. Le partage des
ressources pourrait se retrouver à l'intérieur de l'entente contractuelle, mais
peut-être que non également. On parlait, par exemple, le partage de ressource,
ça pourrait être de dire : On partage une salle de conférence. Alors, ils
vont être à l'intérieur de l'appel d'offres pour le partage des ressources,
mais probablement pas intégrés à l'intérieur de l'entente contractuelle.
Alors, ce qu'on vient faire à l'article 6,
on verra plus tard si on a la chance de s'y rendre, c'est de venir dire :
Ça, là, ça doit s'y retrouver. Ce n'est pas exclusif. Là, quelqu'un pourrait
dire : Oui, mais tu pourrais dire de tout mettre. Non, parce que tout ne
devrait pas s'y retrouver. Mais celui-là, s'il existe, il doit s'y retrouver.
Les autres, si le besoin est, le donneur d'ouvrage public, suite à l'appel
d'offres, l'intégrera. Mais celui-là, ici, c'est assez sine qua non, parce que
c'est une approche consensuelle avec risque économique. Alors, lui, on
dit : Écoute, lui, là, tu ne peux pas passer à côté, tandis qu'un partage
de ressources pourrait dire : Bien, écoute, on a convenu qu'on avait...
qu'on aurait une salle de conférence conjointe, mais ça ne vaut pas la peine
de... ça ne vaut pas la peine de s'obliger à le mettre à l'intérieur de
l'entente contractuelle.
• (15 h 30) •
Mme Zaga Mendez : ...merci.
J'apprécie l'exemple. Ça nous montre que, peut-être, dans certains cas, ce
n'est pas l'entente contractuelle. Mais qu'est-ce qui arrive... Quand on parle
de ressources, on parle aussi de ressources humaines... ce que j'entends «peut
notamment comprendre une mise en commun de ressources». Qu'est-ce qui arrive
dans le cadre des ressources humaines lorsque les ressources humaines sont
partagées? Est-ce qu'il y a une obligation de le mettre dans le contrat comme
on le fait pour le partage des risques? Parce qu'on ne parle plus d'une salle
de conférence, on parle des... Je ne sais pas, là. Je donnais l'exemple, les
ingénieurs qui vont réaliser le projet. Bref, j'aimerais entendre le ministre
là-dessus...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Zaga Mendez : ...On
peut faire une pause si le ministre... On peut... Bon, une suspension.
M. Julien : ...suspendre,
M. le Président.
Mme Zaga Mendez : On
peut suspendre?
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 15 h 31)
(Reprise à 15 h 37)
Le Président (M. Simard) : Bien,
nous poursuivons nos travaux. M. le ministre.
M. Julien : Oui. Merci, M.
Président. On a eu l'occasion de discuter un peu du sujet amené par ma
collègue. Naturellement, c'est à l'article 6 qu'on pourra en rediscuter de
manière détaillée. Ce que ce qu'on a convenu, avec des explications... pas ce
qu'on a convenu, ce qu'on m'a expliqué de manière plus détaillée, puisque
c'était déjà convenu pour eux, c'est que, quand on vient introduire, dans
l'article 1, que le partage consensuel des risques... ça, c'est une pratique
qui doit être faite a posteriori de l'appel d'offres, c'est-à-dire quand on dit
qu'il va y avoir partage des risques et que ce partage-là doit être défini de
manière consensuelle entre les contractants... le contractant et le donneur
d'ouvrage, et précisé, après ça, à l'intérieur du contrat. Alors, c'est une
approche consensuelle sur cet élément-là. Les autres éléments vont être
précisés, habituellement, à l'intérieur de l'appel d'offres. Quand on parlait
de partage de ressources, tantôt, on me disait bien, bien, peut-être une salle
commune, mais ça pourrait dire : Vous allez fournir tel type de
professionnels, on va fournir tel autre type de professionnels, les ingénieurs,
les architectes, etc. Et ça, ce n'est pas une pratique qui est nécessaire de
manière consensuelle, et elle est à l'intérieur de l'appel d'offres, et n'est
pas sujette à être amenée à l'article 6, qui vient spécifiquement sur la
détermination consensuelle du partage des risques, qui n'est pas prévue de
manière détaillée à l'appel d'offres, mais de manière détaillée par la
négociation entre les parties, puisqu'il doit y avoir un consensus, et ce
consensus-là doit être reflété à l'intérieur du contrat.
Mme Zaga Mendez : O.K., donc,
si je comprends, pour le partage des risques, c'est quelque chose qui vient de
l'aboutissement des différentes négociations, dans la première partie du
contrat de partenariat, tandis que ce qui... le partage des ressources,
c'est... comment je peux le dire, c'est les conditions qui vont être
préalables.
M. Julien : Elles vont déjà
être à l'appel d'offres.
Mme Zaga Mendez : À l'appel
d'offres, à ce moment-là. Parfait. Ça me satisfait un peu comme réponse, mais
là je vois certains risques que... J'ai des questions là-dessus, sur comment ça
va se dérouler, puis les craintes que les gens ont. Là, vous venez de me
répondre : Ça va être lors de l'appel d'offres, même avant que le contrat
collaboratif ait lieu, ça va être déterminé par le ministère. Quels types de
ressources vont être mises à disposition, puis... Je vais... Par exemple, là,
si je me trompe, vous nous le dites, dans le cas où il y a une mise en commun
des ressources, le donneur d'ouvrage va dire : Voici les ressources que,
nous, on va mettre en disposition puis voici les ressources dont nous avons
besoin ou dont nous sommes prêts à partager.
• (15 h 40) •
Donc, j'ai lu le mémoire du Syndicat de la
fonction publique du Québec, qui porte certaines craintes, je pense, qui sont
très légitimes, en ce qui concerne la compétence publique. Qu'est-ce qui... Je
pense qu'il y a un besoin d'être rassuré. À l'intérieur du gouvernement, on a
du savoir-faire. Lors de la planification, je pense qu'on est à la même page,
M. le ministre et moi, mais lors de la conception et lorsqu'on va donner, là,
la deuxième partie... excusez-moi, là, c'est conception et l'octroi des
contrats de réalisation, à ces deux moments-là, qu'est-ce qui garantit,
qu'est-ce qui nous garantit que...
Mme Zaga Mendez : ...certains
ministères vont opter pour aller chercher des ressources humaines à l'extérieur
dont on a déjà l'expertise à l'interne. Est-ce que ces types de cas là sont
possibles? Parce que, là, vous me dites que c'est à l'appel d'offres qu'on va
délimiter les besoins en ressources humaines, qu'on va chercher à l'externe
puis les ressources... les ressources qu'on a à l'interne. Et comment ce
partage-là va avoir lieu? Est-ce que ça se peut, dans certains cas ou dans
certains appels d'offres, qu'on va aller chercher de l'expertise à l'externe
dont nous bénéficions déjà à l'intérieur de nos ministères?
M. Julien : Bien, mettons que
je prends la SQI, pour y avoir travaillé un peu puis pour être responsable
dorénavant, tu sais, c'est au-dessus de 1 200, même
1 300 employés, 300 professionnels, mais ce n'est pas eux qui
font la réalisation des projets. Donc...
Mme Zaga Mendez : Non.
M. Julien : Alors, déjà,
c'est... ils sont hypercompétents en expertise d'architectes... d'architectes
et d'ingénieurs pour travailler et accompagner sur la base, oui, à la fois du
PFT, planification, puis après ça en termes de concept. Alors, on ne modifie
pas les rôles et responsabilités d'un... d'un contrat du type traditionnel, on
essaie, en fin de compte, d'inclure le plus rapidement possible et de définir,
à l'intérieur d'appels d'offres, les rôles et responsabilités de chacun dans ce
mode collaboratif. Mais ça n'enlève... ça n'enlève pas du travail aux employés
de la fonction publique ni... bien, j'espère que ça n'en enlève en termes
d'efficience, là, mais, je veux dire, on maintient les mêmes responsabilités
mais on convient, en fin de compte, d'une approche où la triade conception...
concepteur et réalisateur, qui est plus l'entrepreneur, participe avec nous à
optimiser le concept et sa réalisation. Mais je ne vois pas l'enjeu, a
contrario, en termes de ressources ni négativement ni positivement si ce n'est
qu'on va oeuvrer de manière plus efficiente. Ça va être plus agréable, je
pense, pour tout le monde.
Mme Zaga Mendez : Dans cet
même ordre d'idée, j'ai un troisième élément qui a été mentionné lors des
consultations, puis, bon, ça revient dans certains mémoires, là, puis c'est...
je pense que c'est plus un point pour sensibiliser puis entendre les intentions
en ce qui concerne d'enrichir puis de développer nos ressources à l'interne
pour qu'on soit capables d'avoir une meilleure évaluation, justement, des offres
qui vont être soumises par les contractants. Donc, moi, je voulais vous amener
d'abord, pour bien clarifier, puis vous l'avez fait, là... comment les
ressources vont être partagées à partir de l'appel d'offres, dès... Là, vous
nous dites que ça ne va rien changer en termes de... des nombres de personnes,
des types qui sont déjà dans la fonction publique et qu'ils exercent leur
travail de spécialiste, surtout dans la conception, pendant la réalisation, on
parle vraiment plus de la conception, mais par la suite, comment on va faire
pour renforcer les savoir-faire, les connaissances, le nombre de personnes qui
sont... qui ont toutes les... qui connaissent, par exemple, la technologie qui
va être partagée, là, au... on va rentrer dans des détails, mais de... pour
avoir une meilleure évaluation de la réalisation du projet collaboratif?
M. Julien : On a beaucoup,
beaucoup de compétences dans la fonction publique. Puis, quand je prends la
Société québécoise des infrastructures, là, que ce soit pour faire tous les
projets à BIM, là, bien, tu sais, on a des compétences, puisque d'ailleurs ils
ont participé au premier projet BIM, au Québec, à mémoire, c'était la
construction de l'amphithéâtre de Québec, mais... alors, c'était avec la SQI.
Alors, ils ont ces compétences là-dedans. Ils ont la même chose en réalité puis
en termes d'évaluateurs. Donc, eux autres, ils ont... ils ont le goût de
participer à ces modes-là qui... qui met justement plus en évidence ces
compétences-là. Tout ce qu'on vient faire, qu'on vient asseoir à la conception,
c'est... avant, on l'asseyait, la conception, peut-être des professionnels
architectes et ingénieurs, de manière séparée, mais c'était le même travail.
Puis là on n'amenait pas l'entrepreneur général pour participer, puis, a
posteriori aussi, bien, ça... l'entrepreneur général... Là, là, c'est les mêmes
phases où on se donne l'opportunité de partager à la fois avec le donneur
d'ouvrage et ses compétences et les compétences des externes. Donc, c'est...
C'est juste plus ensemble qu'opposé, mais c'est le même travail qui se fait
mais de manière collaborative, mais... Alors, je ne vois pas... Il n'y a
personne qui m'a nommé, là, en tout cas : Écoute, je vais avoir moins
d'ouvrage, tout le monde me nomme plus : Écoute, on va avoir plus de
plaisir à travailler.
Le Président (M. Simard) : Alors,
cher collègue de Nelligan.
M. Derraji : Oui, merci.
Alors, je vais aller à l'alinéa deux. Le ministre parle de partage consensuel
des risques, il parle des économies générées et les gains réalisés des pertes
subies pendant la durée du contrat. Donc, une fois le contrat, il est signé, il
y a un engagement...
M. Derraji : ...entre les
deux partenaires. C'est de là où ils commencent le compteur de... les
économies, tout, tout ce qui est sur la table. Est-ce que c'est... c'est ça, ce
qu'il voulait dire par rapport à cet alinéa?
M. Julien : Bien,
c'est-à-dire qu'ici je vais relire l'alinéa, mais d'une manière précise :
«Pour l'application de la présente loi,
une approche collaborative peut, notamment, comprendre la tenue d'ateliers
bilatéraux, une mise en commun des ressources, des informations liées ainsi
qu'un partage consensuel qui doit être négocié, entendu contractuellement, des
risques et, selon le cas, des économies générées, des gains réalisés et des
pertes subies pendant la durée du contrat.»
Donc, tout ça est à l'intérieur du
contrat.
M. Derraji : ...de
risque.
M. Julien : Celles qui
seront déterminées à l'intérieur du contrat et préalablement définies à
l'intérieur de l'appel d'offres public.
M. Derraji : Oui. Et
vous comprenez qu'on ne peut pas juste commencer à dire des risques sans donner
des exemples. Vous ramenez une approche collaborative, il y a déjà des
contrats. Vous faites allusion à l'école à Charlesbourg, c'est ça?
Une voix : ...
M. Derraji : Charlebourg?
Des voix : ...
M. Derraji : Quels types
de risque? Parce que vous comprenez que, depuis le début, vous dites sur la
place publique : Je veux une économie de 15 % et un délai de
25 %.
M. Julien : Oui.
M. Derraji : Là, vous
voulez... Vous voulez... C'est votre droit si vous ne voulez pas répondre. Vous
voulez demander qu'on vote sur ça, qu'on avance dans le projet de loi, mais
sans définir les risques, sans définir les économies générées. Donc, il faut
que... Donnez-nous des exemples.
M. Julien : Je n'ai pas
refusé de répondre, M. le Président. Je veux rien qu'être certain, là.
Le Président (M. Simard) : Alors,
tout va bien jusqu'à présent.
M. Julien : Alors,
contingence de matériaux, contingence d'inflation, contingence de taux de
financement, contingence d'approvisionnement, contingence... Alors, ça, c'est
toutes des contingences en mode traditionnel, là. La personne qui doit
soumettre additionne les contingences et nous dit : Bien, voici le prix
que je soumets. En partage des risques, c'est dire : On convient que, par
exemple, à livre ouvert, là, puis c'est un exemple parce que les modes
collaboratifs sont très larges, mais ça pourrait convenir de dire : Moi,
actuellement, quand je regarde le projet, je vois que les matériaux, dans
l'état actuel des choses, devraient me coûter tant. Cependant, il est probable
qu'il y ait de l'inflation ou que, par exemple, le béton coûte plus cher que ce
qu'on a estimé aujourd'hui, puis là — ça, c'est le prix actuel — et
alors il y a un risque d'inflation ou il y a un risque... Bon.
Et là on vient dire : O.K.
Actuellement, on convient que c'est ça. Puis il pourrait se matérialiser des
risques, on est à livre ouvert, puis on les regarde. Mais vous comprenez que
celui-là, si le coût des matériaux augmente, bien, il faudrait qu'on voie
comment qu'on assume cette augmentation-là. Parce que je vous ai montré le coût
actuel sur le marché, c'est ça, plutôt que dans le mode traditionnel qu'on
anticipe une hausse, un peu le «worst case scenario». À la fin, on soumet le
prix avec ceinture, bretelles et élastique à la taille. Puis là, bien, le
donneur d'ouvrage, il paye tous les risques, qu'ils se matérialisent ou qu'ils
ne se matérialisent pas. Donc, on vient mettre sur la table ces éléments-là à
livre ouvert, et on est en mesure de les suivre de manière détaillée et de
convenir comment qu'on va se les partager plutôt que se les faire facturer
d'office sans qu'ils se matérialisent. Donc, c'est ça, la mode de partage de
risque.
M. Derraji : Bien,
parfait. Excellent. Donc, je comprends. Ce partage de risque a été déjà fait.
Avez-vous un exemple à nous partager d'un contrat?
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, je
viens de parler des différents risques et comment, en réalité, cette
entente-là, consensuelle, doit se faire. Donc, je n'ai pas besoin de référer à
des spécificités. Ça se fait ailleurs. Et encore là, je réitère, là.
M. Derraji : Ailleurs
où? Ailleurs où?
• (15 h 50) •
M. Julien : Bien, ça...
Ça se fait.
M. Derraji : Parce que
j'ai vu les autres modèles. Si vous parlez de l'Australie, on en a pas mal parlé,
mais si on parle au Québec sur un partage du risque, parce que c'est ça que les
gens veulent voir, la nature du risque, bien sûr sans compromettre la qualité,
mais les gens ne veulent pas se ramasser... Et vous savez, vous pouvez être
d'accord ou pas, parce que demain, s'il y avait un contrat de collaboratif ou
en approche collaborative par rapport aux maisons des aînés, on se ramasse avec
1 million de dollars, je ne sais pas à quel moment on va arrêter ça, mais
c'est rendu à 1 million de dollars. Le prix initial n'était pas à
1 million de dollars.
Aujourd'hui, vous ramenez une nouvelle
approche, mais ça nécessite un peu plus de transparence. Et quand je dis un peu
plus de transparence, c'est parce qu'on veut tous atteindre les 15 % de
moins, et en termes d'argent, mais 25 % en termes de délai. Je vous le
dis, si vous avez un contrat que vous avez déjà dit : Écoute. Ça, c'est le
meilleur contrat qu'on a eu. Je comprends que par rapport au Stade olympique et
le pont de l'île...
M. Julien : Oui, mais ce
n'est pas nécessairement en partage de risque.
M. Derraji : ...vous ne
voulez pas parler, mais...
M. Derraji : ...avez-vous en
tête des écoles, avez-vous en tête d'autres projets où le partage des risques
était bénéfique aussi pour les contribuables? C'est ça qui m'intéresse. Moi, je
parle... je ne suis pas là pour parler au nom de n'importe quelle entreprise.
Si on parle de risque, partage des risques, au bout de la ligne, c'est un
risque que les contribuables vont supporter et doivent le payer.
M. Julien : M. le Président,
actuellement, les donneurs d'ouvrage publics paient tous les risques, qu'ils se
matérialisent ou non. De penser qu'actuellement dans les approches
traditionnelles, que le risque est partagé pu que... bien, non, on paie tous
les risques a priori, peu importe ce qui arrive. Maintenant, tous les
intervenants qui ont été appelés à venir, dont l'AMP, mais l'industrie, PMI, on
dit que ça ouvre à la concurrence, le partage, en fin de compte, en mode
collaboratif, ça facilite le financement des organisations parce qu'ils n'ont
pas assumé toute la lourdeur des projets majeurs. Il n'y a personne qui est
venu nous dire que cette approche-là n'était pas plus efficiente en coûts et en
délais. Alors, je pense que la démonstration a été faite. J'ai dit tout ce que
j'avais à dire là-dessus. Naturellement, si mon collègue pense que ce n'est pas
une bonne approche, bien, je ne pourrais pas lui en convaincre plus que ça,
puisqu'on a eu en fin de compte, des groupes, plusieurs groupes qui sont venus
nous voir avec différents points de vue, mais tous convenaient que l'approche
en mode collaboratif améliorerait l'efficience en augmentant la concurrence et
en faisant un partage de risques.
M. Derraji : Je vais répéter
parce que ça commence à être la même chose avec le ministre. Je n'ai pas dit
que je ne suis... je suis contre le partage des risques. Je ne sais pas d'où il
sort ça, là, mais je pense qu'il y a quelque chose dans l'air ou bien dans son
café. Mais je vais préciser, M. le Président, encore une fois. Je lui ai posé
la question d'un exemple concret, parce que, oui, les groupes nous ont dit que
le partage des risques est bon, mais on parlait de quels risques? Donc, ça,
vous l'avez expliqué. Je lui ai posé une autre question, c'est par rapport à la
qualité, parce que là où il y a un partage de risques... mais sans compromettre
la qualité. Donc, est-ce qu'il peut nous assurer aujourd'hui qu'il y aura un
partage consensuel des risques sans compromettre la qualité?
M. Julien : Il n'y a pas
d'enjeu de compromettre la qualité. La qualité est déterminée à l'intérieur du
processus d'appel d'offres. Alors, tu obtiens la qualité que tu exiges et que
tu demandes, la seule distinction, c'est que tu fais participer le plus tôt
possible à la conception. Donc, encore là, là, je m'en tiens à mes
commentaires, mais la qualité, c'est l'exigence qu'on a et le processus d'appel
d'offres et le processus, le mode d'attribution, c'est les gains qu'on souhaite
obtenir, c'est ce que le projet de loi vise. Et ça aussi, c'était pas mal
consensuel, par rapport à cette partie-là, des gains qu'on obtiendrait. Mais
c'est certain qu'on ne peut pas compromettre la qualité. Et là, ça devient, en
fin de compte, à l'intérieur du processus d'appel d'offres où on détermine la
qualité qu'on souhaite avoir.
M. Derraji : O.K. Donc, on
détermine qu'il y a partage consensuel des risques, on le définit, on parle des
économies générées, on parle des gains réalisés, on parle des pertes subies pendant
la durée du contrat, mais il n'y a aucun mot sur la qualité dans le libellé
actuel. Je le comprends quand il me dit que c'est dans l'appel d'offres, mais
pourquoi, selon lui, il a pris le temps de rédiger tout cela sans parler de la
qualité? Et on sait, M. le Président, la qualité de nos infrastructures. J'ai
juste à penser au cas de la Maison des aînés qu'on a démolie... c'est quelle...
Une voix : Mirabel.
M. Derraji : ...à Mirabel.
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. le ministre.
M. Julien : Bien,
c'est-à-dire que le projet de loi ici vise à amener les modes collaboratifs.
Pour ce qui est de la qualité, elle est déterminée à l'intérieur du processus
d'appel d'offres, selon les besoins. Donc, on ne change pas ça puis... Alors,
la notion de qualité n'est pas remise en question dans l'état actuel des
choses. Alors ce n'est pas l'objet du projet de loi.
M. Derraji : Donc, le projet
de loi ne parle pas de la qualité. C'est toute une nouvelle. Je ne vais pas
présumer, comme il présume. Donc, il ne parle pas de la qualité des
infrastructures.
M. Julien : ...on parle des
modes d'attribution. Donc, la qualité, c'est toujours un souci, puis le mode
d'attribution, ce n'est pas là qu'on détermine la qualité, c'est dans les
besoins. Donc là on parle du mode d'attribution, donc ce n'est juste pas en
lien avec le mode d'attribution, cet élément-là, et c'est certain qu'on veut
préserver la qualité. Et les besoins sont déterminés à l'intérieur du processus
d'appel d'offres et, après ça, le mode d'attribution. Donc, on ne met pas en
doute la qualité nécessaire, bien au contraire. Puis ce n'est pas qu'on vise
ici, on doit maintenir la grande qualité. Je n'ai pas besoin de le repréciser,
c'est ce qu'on fait.
M. Derraji : Oui. Mais je
suis d'accord avec le ministre, on doit maintenir une très grande qualité par
rapport à nos ouvrages publics, à nos infrastructures et à la qualité de nos
infrastructures. C'est pour cela que je pense que c'est logique le préciser. Du
moment qu'il a pris le temps...
M. Derraji : ...nécessaire de
dire que, dans l'approche collaborative, ça devrait intéresser les deux
partenaires, que ce soit le contractant ou le donneur d'ouvrage. Et je n'ai pas
besoin de relire l'alinéa, M. le Président. Ce que ça dit : «Une approche
collaborative peut notamment comprendre la tenue d'ateliers bilatéraux.» Le
législateur a pris le temps de définir la tenue d'ateliers bilatéraux, une mise
en commun des ressources, donc, même, il est allé encore beaucoup plus loin. Là
où je trouve qu'il y a... il n'a pas beaucoup insisté, c'est quand on
dit : «...liées aux projets d'infrastructures, ainsi qu'un partage
consensuel des risques», oui, pour le partage consensuel des risques, mais il
faut absolument préciser «sans compromettre la qualité». Parce que, quand on va
dire qu'on partage... il y a un partage consensuel, oui, aucun problème, tant
mieux. C'est ce que les gens voulaient et c'est ce que les gens aimaient dans
le contrat collaboratif, mais je pense que le ministre est d'accord que la
qualité doit toujours être là.
M. Julien : Alors, M. le
Président, c'est certain que la qualité doit toujours être là. Je m'en tiens à
mes commentaires. C'est... on est sur le mode d'adjudication. Je sens que mon collègue
va nous proposer un amendement qu'on va refuser pour amener la notion de
qualité. On va l'écouter, parce que la qualité, pour moi, elle n'est pas
modifiée, elle est maintenue sur les mêmes principes qu'on... qu'on a. On dit
juste que le mode d'adjudication peut être amélioré, mais on ne commencera pas
à dire qu'on souhaite comme état... bien non, on souhaite le maintien de la
qualité. Donc, il n'y a pas... il n'y a pas de changement par rapport à ça.
Alors, pour nous, c'est... ce qu'on vient modifier, c'est ce qu'il y a dans le
projet de loi. Mais a contrario, on ne vient pas dire que, soudainement, on ne
souhaitera pas avoir la même qualité.
M. Derraji : Bien, vous
comprenez, M. le Président, que le ministre a bien lu dans mes pensées et qu'il
y aura un amendement, parce que... Vous savez pourquoi? Parce que j'ai eu à
passer avec lui en étude de crédits, et je lui ai fait la démonstration de pas
mal d'exemples de projets qui dorment au gaz, notamment dans un projet de loi
que son propre gouvernement a déposé, le 66. Et, quand je vois des maisons des
aînés qu'on est obligés de démolir parce qu'il y avait un problème dans la
construction, moi, pour moi, la qualité, c'est très important. Donc, j'ai
toujours le souci de l'argent public. Je vais le faire, probablement il est
tanné de m'entendre, mais ce n'est pas grave, je fais mon rôle de contrôleur de
l'action gouvernementale. Il doit s'habituer à ça. Mais je veux aussi jouer mon
rôle de contrôleur de la qualité des infrastructures. Donc, oui, M. le
Président, je vais demander une suspension pour amender son projet de loi.
Le Président (M. Simard) : Alors,
voilà, nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 15 h 59)
16 h (version non révisée)
(Reprise à 16 h 15)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, à ce stade-ci, nous en sommes rendus à l'étude de l'article 1.
Et, au moment de suspendre nos travaux, le député de Nelligan nous a annonçait
son intention de déposer un amendement que vous pouvez retrouver d'ores et déjà
sur Greffier. Alors, cher collègue.
M. Derraji : Bien, voilà, M.
le Président, un amendement qui reflète exactement l'échange, et je vous ai dit
que le ministre est tellement intelligent, il m'a vu venir, donc il est prêt à
parler de la qualité. Donc : Articles 1 : L'article 1 du
projet de loi est modifié par l'ajout, dans le deuxième alinéa, du paragraphe
2°, après les mots «pendant la durée du contrat», des mots, «, sans
compromettre la qualité.»
C'est très beau, hein, «sans compromettre
la qualité». Il n'y a aucun Québécois qui va être contre ça aujourd'hui.
L'article modifié se lirait ainsi : L'article 3
de la Loi sur les contrats des organismes publics (chapitre C-65.1) est
modifié :
1° par le remplacement du paragraphe 1° du
deuxième alinéa par le paragraphe suivant :
«1° Les contrats de partenariat, soit les
contrats conclus dans le cadre d'un projet d'infrastructure à l'égard duquel un
organisme public associe un contractant à la conception et à la réalisation de
l'infrastructure ainsi qu'à l'exercice d'autres responsabilités liées à l'infrastructure
tels son financement, son entretien...
M. Derraji : ...son
exploitation, et qui impliquent une approche collaborative pendant ou après le
processus d'adjudication;»
2° par l'ajout, à la fin, des alinéas
suivants :
«Sont assimilés à des contrats de
partenariat les contrats mixtes de travaux de construction et de services
professionnels dans le cadre desquels un organisme public associe un
contractant à la conception et à la réalisation d'une infrastructure en
recourant à une approche collaborative pendant ou après le processus
d'adjudication ainsi que des contrats que le Conseil du trésor détermine par
règlement dans le cadre desquels un organisme public associe un contractant à
la conception ou à la réalisation d'une infrastructure lorsque ceux-ci
impliquent une approche collaborative que le règlement précise.
«Pour l'application de la présente loi,
une approche collaborative peut notamment comprendre la tenue d'ateliers
bilatéraux, une mise en commun des ressources et des informations liées au
projet d'infrastructure ainsi qu'un partage consensuel des risques et, selon le
cas, des économies générées ou des gains réalisés et des pertes subies pendant
la durée du contrat, sans compromettre la qualité.»
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Y a-t-il des explications supplémentaires?
M. Derraji : Avec plaisir.
Vous savez, M. le Président, au Québec, on a toujours ce débat sur la qualité
des infrastructures. Je ne pense pas qu'aujourd'hui on va... on va se permettre
de faire l'économie du débat sur la qualité des services. Je vous ai donné un
l'exemple de la maison des aînés qui a été démolie à Mirabel. Je peux passer
l'après-midi à vous passer des exemples, mais on n'est pas en étude de crédits,
et le ministre a déjà eu mes questions par rapport à la qualité au niveau des
infrastructures. Mais, du moment que... du moment qu'on se lance dans une
approche collaborative, je ne veux pas qu'au bout de la ligne, qu'après tout ce
qu'on va faire avec ces ateliers bilatéraux, avec les gains, les économies sur
les gains... parce qu'on parle d'économie générée, on parle des gains réalisés,
on parle de pertes subies. Donc, quand je mets tout cela dans la même phrase,
je parle d'économie générée, ils parlent de gains réalisés, ils partent... ils
parlent des pertes subies, moi, je pense, la logique, M. le Président, c'est ne
pas faire de compromis sur la qualité. Et, je vous le dis, ça se lit très bien
et ça s'inscrit très bien. Je ne sais pas pourquoi ça a été oublié, mais on est
là pour ajouter les amendements : «...selon le cas, des économies générées
ou des gains réalisés et des pertes subies pendant la durée de contrat, sans compromettre
la qualité.» Je pense que, M. le Président... que les Québécois vont être
extrêmement heureux de voir que leurs législateurs veillent sur la qualité de
leurs infrastructures, d'ailleurs qui sont autour de la table. Ce n'est pas
pour travailler pour des compagnies privées, mais c'est pour représenter
l'intérêt supérieur de l'État, et l'intérêt supérieur de l'État, à part faire
la bonne veillance de l'argent public, c'est aussi la qualité. C'est pour cela
que je vous propose cet amendement.
Le Président (M. Simard) : Je
vous remercie, cher collègue. M. le ministre, souhaitez-vous intervenir à ce
stade-ci?
M. Julien : Mais...
C'est-à-dire que la loi actuelle, actuellement proposée, le projet de loi vise
le mode collaboratif. Et cet ajout-là, ce serait comme de venir dire que ce
mode collaboratif met à mal les intentions de qualité, ce qui n'est pas du tout
le cas. Notre stratégie le révèle à l'intérieur du premier axe, que la qualité
doit être maintenue. Notre intention, c'est que la qualité soit maintenue. Et,
si on est sur le mode, en fin de compte, le mode d'adjudication et de l'entente
contractuelle, alors de venir introduire ça, ce serait comme devenir dire que
le mode collaboratif diminue la qualité, tandis que nous, pour nous, c'est...
c'est bien le contraire, là. Le mode collaboratif optimise, en fin de compte,
le... la solution au concept pour faire en sorte que cette solution-là soit,
oui, moins dispendieuse et mieux adaptée. Donc, pour nous, on n'est pas du tout
sur la notion de.... de nivelage de la qualité, ce n'est pas l'objet de la loi.
Puis je ne peux pas prétendre, en fin de compte, que... que la qualité soit
mise à mal par le... par le projet de loi. Donc, cet ajout-là, en terme légal,
n'est pas nécessaire.
• (16 h 20) •
M. Derraji : ...M. le
ministre, pas une fois, pas deux, il me parle de terme légal, légal, légal.
Écoute, je... je n'ai eu aucun problème. Je sais que c'est une loi. Oui, c'est
une loi, mais on ne peut pas faire... Jamais nous ne devrions compromettre la
qualité quand on parle d'infrastructures. Et c'est une...
M. Derraji : ...approche
collaborative. On veut s'asseoir. Vous avez pris le temps d'écrire dans le même
article, vous avez parlé de l'économie générée, vous avez parlé des gains
réalisés, vous allez... vous avez parlé des pertes. Bien, vous savez quoi?
L'ajout de compromettre la qualité, ça va juste rassurer le public qu'on
défend, que lui défend, que nous, on défend, parce que c'est ça que le public
s'attend de son législateur, c'est que sans... on va aller avec une approche
collaborative, M. le Président, c'est qu'on ne doit pas baisser les bras sur la
qualité. La qualité doit faire partie de nos réflexions. À moins qu'on laisse
la porte ouverte à ce qu'on risque de se ramasser... puisque, dans le cas
contraire, on risque de se ramasser avec des compromis, malheureusement, qui
vont à l'encontre de la qualité. Moi, je ne sais même pas pourquoi on s'obstine
à ne pas accepter ça. C'est parce que si son souhait, c'est se permettre des
infrastructures de qualité avec un coût moindre de 15 % et à une durée de
25 % de moins, M. le Président, je pense que l'ajout, il est quand même
factuel. Et, quand on parle de qualité, bien, je pense que ça répond aux
inquiétudes des Québécois par rapport... quand ils voient l'argent dépensé.
Mettez-vous à la place des gens de Mirabel
qu'ils ont vu leur gouvernement annoncer des maisons des aînés à
400 000 $, et ils se ramassent avec 1 million de dollars et
après on les démolit. Vous voulez que je vous ramène les exemples sur les
maisons des aînés? Je pense qu'on va passer l'après-midi. Je les ai. Je ne peux
pas aujourd'hui, je ne peux pas aujourd'hui faire un débat à moitié, sans
parler de la qualité. La liste, elle est très longue sur les délais de...
Chicoutimi, Alma, Roberval, problèmes de fissures, problèmes de fissures. C'est
qui, qui... qui a causé les problèmes de fissures? Alma, manque d'espace...
manque d'espace de stationnement. Havre-Saint-Pierre, infiltrations d'eau,
moisissures, hein? Vous savez pourquoi on doit parler de la qualité, M. le
Président? Jamais je ne baisserais les bras pour la qualité. Désolé, le
ministre a le droit à ses arguments, mais moi, quand je vois ça à Mirabel,
c'est... c'est la CAQ, ça, ce n'est pas nous. C'est le... c'est le gouvernement
caquiste, là, on a acheté le terrain à l'entreprise de proches d'un membre de
la pègre irlandaise et on l'a payé plus cher de ce qu'il valait vraiment et
complètement démoli une aile de la Maison des aînés avant même son ouverture en
raison des problèmes de construction.
Donc, moi, je veux bien réussir l'approche
collaborative. Je l'ai dit au ministre, le projet de loi sur l'approche
collaborative est une excellente avancée, mais je ne peux pas, moi, aujourd'hui
continuer les échanges sans parler de la qualité.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, M. le ministre. Et après quoi je cèderai la parole à notre députée
de Verdun.
M. Julien : Oui, avec grand
plaisir, M. le Président, et comme je disais tantôt, c'est... c'est un ajout
qui... qui laisserait comme présager que le mode collaboratif est moins de
qualité. Les exemples donnés par mon collègue, bien, c'est souvent des dossiers
judiciarisés, parce que, tu sais, il y a des entrepreneurs généraux qui ont...
qui n'ont pas bien fait, mettons, leur travail. Alors... mais, écoutez, moi,
j'accepte l'amendement, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de valeur ajoutée, mais,
si ça peut faire plaisir à mon collègue, on est... on est en faveur de
l'amendement, on peut même le voter tout de suite si vous le souhaitez.
M. Derraji : Le modifier?
M. Julien : ...le voter tout
de suite...
M. Derraji : L'adopter?
M. Julien : Oui, oui, il n'a
pas de valeur ajoutée, mais il ne fait pas mal.
M. Derraji : Il ne fait pas
mal. Vous avez raison, mais c'est une...
M. Julien : ...
M. Derraji : ...mais c'est
une insulte de dire que ce n'est pas une valeur ajoutée, parce que vous venez
de répondre que...
M. Julien : ...non, légalement,
je parle, non, légalement.
M. Derraji : ...la faute aux
entrepreneurs...
Le Président (M. Simard) : ...s'il
vous plaît, un à la suite de l'autre.
M. Derraji : ...
M. Julien : ...alors, si vous
voulez qu'on l'adopte, on peut voter immédiatement.
Le Président (M. Simard) : Mais...
M. Derraji : ...je ne vais
pas dire non, passons au vote, écoute...
Le Président (M. Simard) : ...député,
l'amendement appartenant maintenant à tous les membres de cette commission,
deux autres de nos collègues veulent intervenir à ce stade-ci. Alors, je cède
la parole à la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. Bien, on abonde dans le même sens que... que le collègue. Il y
a... il y a plusieurs acteurs qui nous l'on dit, là, je pense qu'il y a une
valeur ajoutée, étant donné que nulle part, ni dans la définition ni dans
l'article un, on parle de qualité, puis c'est un terme qui manquait, là, pour
être sûr qu'on... qu'on garde le fait de ne pas compromettre la qualité parmi
les objectifs. Puis, si vous me permettez... parce que je sens que les gens
vont avoir...
Mme Zaga Mendez : ...consensus
là-dessus. Mais peut-être pour pousser un peu la discussion, quelque chose de
superintéressant que j'avais lu dans le mémoire l'Association des architectes
en pratique privée qui disait : «La qualité de nos infrastructures
publiques est au cœur de la stratégie, mais elle n'apparaît pas dans les
exigences contractuelles, mais à prévoir dès la phase de l'appel d'offres.»
Et là, bien sûr, là on est en train de
définir les types de contrat. Je veux juste attirer l'attention au ministre,
là, peut-être... si je sors un peu de l'amendement, on reviendra puis on refera
la discussion, là, je suis prête à ça. L'article qui détermine la phase ou
l'exigence de l'appel d'offres, il n'est pas ouvert dans le cadre du projet de
loi, c'est l'article10 de la Loi sur les contrats, LCOP. Et je me demandais
pourquoi, pourquoi on n'a pas ouvert cet article-là, puis on pourrait revenir
pour aussi inscrire, là, le principe de la qualité, bien sûr, dans la
définition — donc, je reste pour l'amendement — mais
également dès la phase de l'appel d'offres.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, l'article
10 de la LCOP, c'est pour l'obligation d'aller en, appel d'offres public, puis
on maintient ça, hein? Les contrats collaboratifs, l'obligation d'aller en
appel d'offres public, on maintient ça totalement.
Mme Zaga Mendez : Parfait.
Bien, écoutez, j'étais juste pour répondre à ça, parce que, tel quel, l'article
10 fait encore référence, dans le deuxième aliéna, à tout contrat de
partenariat public-privé. Là, je sais, je sors de l'amendement, là, mais
peut-être qu'il y a une question de concordance, parce que là, dans les
définitions, on ne parle plus de partenariat public privé, à moins que j'ai mal
lu des parties du projet de loi. Puis, si vous nous dites qu'il y a une partie,
dans le projet de loi, qui va faire un changement de concordance concernant le
deuxième alinéa de l'article 10, si on ne le fait pas tout de suite, le mot
«public-privé» va encore être à l'article 10. Je veux juste porter à votre
attention, ça.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous, chère collègue. M. le ministre, éventuellement.
M. Julien : Oui, mais on
vient modifier, là, à l'article 18, le partenariat public-privé de la loi
actuelle, mais on ne vient pas modifier l'obligation d'aller en appel d'offres
public.
Mme Zaga Mendez : Alors, M.
le ministre, vous avez dit que, pour les contrats de partenariat, il va avoir
une obligation d'aller en appel d'offres. Alors, dans ce cas là, pour être
cohérent, ça devrait être parmi la liste, dans l'article 10, qui dit : «Un
organisme public doit recourir à la procédure d'appel d'offres public par la
...des contrats suivants : approvisionnement, partenariat public-privé. On
ne parle plus de partenariat public-privé dans le cadre de la loi, si on
adopte, bien sûr, la définition dont on parle, là, depuis tout à l'heure.
En tout cas, je vous amène ça. On pourrait
discuter tout à l'heure. Je ne veux pas m'éloigner trop de l'amendement, mais
je voulais ramener la question de, dès l'appel d'offres, parler de la qualité.
Quand j'ai regardé l'article 10, je me suis rendu compte de ça.
M. Julien : Mais juste
là-dessus, l'article 18 du projet de loi actuel, dont je doute qu'on va se
rendre aujourd'hui, vient dire qu'on vient changer, en fin de compte,
«public-privé» par «partenariat», là, alors, au paragraphe 2°, entre autres, de
l'article 10.
Mme Zaga Mendez : Ah! je ne
l'ai pas. Merci. C'est juste pour question de concordance. Je le vois. Donc, je
reviens dans ma discussion initiale, parce que ce n'était pas si en évidence.
Donc, je remercie le ministre de nous ramener là-dedans. Pour notre souhait, ça
serait, bien sûr, qu'on aille de l'avant avec cet amendement-là, mais que ce
soit le principe de qualité de l'appel d'offres lorsqu'on fait appel à
n'importe quel type de contrat, mais surtout des contrats de partenariat.
• (16 h 30) •
Le Président (M. Simard) : Collègue.
M. Julien : Je n'ai pas de
commentaire à faire là-dessus.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Jean-Talon. J'espère que vous nous ramenez, sans mauvais jeu de
mots, de l'énergie.
M. Paradis : Oui, M. le
Président. C'est intéressant, parce qu'en réponse, mon collègue le député de
Nelligan l'a aussi noté, mais le ministre a mentionné : Il n'y a pas de
valeur ajoutée si on adopte cet amendement-là. Et je comprends que le ministre
serait prêt à le faire, mais j'aimerais quand même revenir sur cette question
vraiment importante de la qualité, parce qu'il nous dit : C'est évident
que l'approche collaborative va amener plus de qualité, et je ne suis pas sûr
qu'on a cette démonstration-là, alors que c'est un des objectifs du projet de
loi. Et c'est le ministre lui-même, M. le Président, qui nous disait
hier : Bien oui, mais là, moi, ce qui est important, c'est l'objectif, ce
n'est pas nécessairement les moyens. Or, il y a des études qui ont été
produites, à même certains des mémoires qu'on a analysés pour ce projet de loi,
qui...
16 h 30 (version non révisée)
M. Paradis : ...dit que, même
dans certains cas... je vois, par exemple, une étude de 2016 de Boardman,
Siemiatycki et Vining qui démontrent que le partenariat peut mener à moins de
qualité. Donc, est-ce qu'on a des études? Est-ce qu'on a des données qui
démontrent que l'approche collaborative va atteindre les objectifs? Ce serait
ma première question au ministre. Puis ensuite, je vais avoir d'autres
questions qui vont suivre sur ce thème-là pour évaluer cet amendement-là.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, l'approche
collaborative permet justement de bénéficier, dans un mode de collaboration,
des concepteurs et des entrepreneurs généraux, sans jamais mettre en péril la
qualité qui est fixée à l'intérieur des besoins et du processus d'appel d'offres.
Donc, pour moi, légalement, pas de valeur ajoutée, mais de redire l'importance,
pas d'enjeux.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Cher collègue.
M. Paradis : Est-ce que le
ministre a, à la base, des solutions qu'il propose dans son projet de loi sur
cette question-là, des données, des études sur lesquelles il s'appuie et qui
démontrent que son approche collaborative ou l'approche collaborative proposée
dans le projet de loi, le partenariat, va nécessairement mener à plus de
qualité et qui fera en sorte que ce n'est pas une valeur ajoutée, l'amendement
qui est proposé? Parce que, même, je pourrais discuter avec le député de
Nelligan, mais il y a peut-être une façon de le mettre, parce que, là, il est
comme à la négative, sans compromettre la qualité. Mais ce qu'on veut...
Comment ça se fait que ce n'est pas
inscrit dans la définition du contrat de partenariat qu'un des objectifs, c'est
d'avoir plus de qualité? Parce qu'il y en a qui disent ici, là, mémoire, par
exemple, du Syndicat de la fonction publique du Québec qui cite plusieurs
études où on a vu des contrats monter en partenariat et qu'un des problèmes, c'était
que c'était plutôt la réduction des coûts qui était visée par les partenaires
du privé qui embarquaient dans les premières étapes d'un processus qui était
visé plus que la qualité pour des raisons évidentes de maximisation des
profits. Est-ce que ce risque-là a été analysé, et donc est-ce que l'ouvrage de
produire des ouvrages de meilleure qualité est vraiment ce que la définition
des contrats de partenariat permet d'obtenir?
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Julien : Merci, M. le
Président. Alors, le mode collaboratif démontre clairement une augmentation de
la concurrence et de l'ouverture du marché. Les gens qui sont venus nous
rencontrer l'ont mentionné, à la fois de l'industrie, l'Autorité des marchés
publics et également, naturellement, les spécialistes en gestion de projet PMI.
L'ouverture de la concurrence favorise justement de meilleurs prix et le mode
collaboratif permet aux concepteurs, aux réalisateurs, les entrepreneurs
généraux, les architectes, les ingénieurs et les donneurs d'ouvrage de
travailler ensemble pour optimiser le projet. Naturellement, la qualité est
celle exigée par le donneur d'ouvrage à l'intérieur de son PFT, de sa
planification des besoins, qui doit être maintenue.
Alors, pour moi, il y a le maintien par le
donneur d'ouvrage de son exigence de qualité à l'intérieur du programme
fonctionnel et technique à la base de la planification. Et on a bien dit ce
matin, au début de la rencontre, que ce volet-là appartient au donneur d'ouvrage.
Et par la suite, le mode collaboratif vient faire en sorte... les concepteurs,
les entrepreneurs généraux et naturellement le donneur d'ouvrage sur la
solution à optimiser. Donc l'exigence de qualité et ce maintien-là, c'est sans
compromis et c'est le donneur d'ouvrage, par son plan fonctionnel et technique
et par la définition de sa planification de besoins, qui vient le statuer.
Alors, pour nous, c'est... il n'y a pas d'enjeu par rapport à ça, par rapport
au mode conventionnel et par rapport au mode collaboratif. La planification, le
PFT, la détermination des besoins appartient toujours au donneur d'ouvrage pour
en assurer la qualité.
M. Paradis : Je comprends que
le ministre est convaincu par le bien-fondé des solutions qu'il propose, c'est
évident, il nous amène à un projet de loi, mais je suis toujours un peu surpris
quand j'entends : C'est évident que le mode de partenariat puis le mode
collaboratif qu'on propose vont amener plus de qualité. Puis là il dit :
Tout le monde le dit. Oui, il y a des gens qui sont venus nous dire ça, et c'est
vrai qu'à la base il y a des bonnes intentions. Et je le redis, nous aussi, on
est très ouverts à ce mode collaboratif. Mais est-ce qu'on a considéré les
risques? Est-ce qu'on en a les garde-fous suffisants? Est-ce qu'on a les
balises suffisantes? Parce qu'il y en a d'autres qui sont venues dire : Au
contraire, que, quand tu inclus, dès les phases initiales...
M. Paradis : ...des
partenaires du secteur privé, leurs intérêts ne concordent pas toujours avec
l'intérêt public. Et là je demande encore une fois au ministre, pour arriver à
la... à cet énoncé qu'il nous fait, que oui, le mode collaboratif, ça va
générer plus de qualité, est-ce qu'il y a des études? Est-ce qu'il y a des
données? Sur quoi il s'est basé quand il a proposé cette solution-là? Parce qu'après
ça, ça va nous aider à voir si on doit resserrer plus la définition du contrat
de collaboration. Parce que, pour l'instant, ça n'en parle pas, de qualité,
dans la définition.
M. Julien : La qualité
n'est pas mise en péril ni en doute par le processus du projet de loi actuel.
De prétendre que ça l'est, bien, ce n'est pas... En fin de compte, les éléments
de la LCOP et ce qui soutient les enjeux de qualité ne sont pas modifiés ici.
Alors, je n'ai pas dit que ça donnerait plus de qualité. J'ai dit que la notion
de qualité n'est pas mise en jeu par le processus actuel. La qualité se définit
par le programme fonctionnel et technique et par la planification et les
exigences du donneur d'ouvrage. A contrario, quand on les lance dans le marché
en mode conventionnel, on ne peut pas bénéficier de l'expertise et de
l'expérience pour dire : Cette qualité-là, là, que vous souhaitez, on
pourrait la faire autrement et mieux. Et le donneur d'ouvrage, lui, il doit
toujours être responsable de maintenir cette exigence de qualité dans son
programme fonctionnel et technique et dans sa planification.
Alors, tout ce que je viens dire,
c'est : Ce qu'on vient faire ici ne met pas en péril ni ne bonifie
potentiellement la qualité exigée, mais il va bonifier la solution,
l'efficience, le bénéfice de l'expertise et de la contribution de tous les
partenaires à un objectif commun. Donc, on amène un débat sur un élément qui
n'est pas en péril, à mon avis, par le projet de loi. Naturellement, ça se peut
qu'un intervenant ait dit une chose, mais moi, ce n'est pas ce que j'observe.
Et je réitère que la phase de planification, c'est le donneur d'ouvrage. C'est
là où on vient dire le programme fonctionnel et technique et les exigences.
Alors, ça, ça doit être maintenu.
Le Président (M. Simard) : ...
M. Paradis : Je suis
quand même un petit peu surpris par la réponse du ministre. Moi, je pensais que
ce projet de loi là, il a comme objectif de nous permettre de faire mieux,
moins cher, plus rapidement, plus efficace, plus de qualité. Là, on me dit que
le standard du projet de loi, c'est de ne pas mettre en péril la qualité.
M. Julien : Non.
M. Paradis : Bien, c'est
ce que je viens d'entendre, là. Est-ce que c'est ça, le standard? Parce qu'il y
a plusieurs mémoires qui arrivent là-dessus, qui disent : Bien, c'est au
ministre de nous démontrer que les solutions qu'il a adoptées vont nous aider à
faire mieux, à être plus performant, à ce que ça coûte moins cher puis que ça
aille plus vite et qu'on améliore la qualité, là. Il y en a qui s'inquiètent de
ça. Alors, est-ce que c'est ça, le standard? Ne pas mettre en péril? Parce que
je vais nous amener, là, sur des propositions qu'on a entendues très
clairement, là, sur ce que devrait être la définition des contrats de
partenariat, sur la question de la qualité notamment.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Paradis : Mais est-ce
que le standard, c'est ça, ne pas mettre en péril?
Le Président (M. Simard) : D'accord.
M. le ministre.
M. Julien : Oui. Bien...
Mais c'est-à-dire que mon collègue, là, il faut que je... Alors, on a déposé un
projet de loi et on a déposé une stratégie. La stratégie, l'axe 1,
meilleure planification, meilleure analyse des besoins. Alors, c'est dans l'intérieur
de la stratégie avec différents gestes qu'on pose. Alors, ce n'est pas qu'on
n'est pas préoccupés par la qualité puis qu'on ne doit pas bonifier ces
éléments-là, mais a contrario, tu sais, le projet de loi, actuellement, vise
certains aspects en mode de collaboration et ne met pas en péril la qualité
qui, autrement, est définie à l'intérieur de la stratégie comme étant
primordiale et à l'intérieur des besoins de planification. Donc, j'entends mon
collègue, mais je ne suis pas... je ne suis en accord avec lui.
• (16 h 40) •
M. Paradis : Bon, je le
redis, je suis surpris parce qu'il y en a qui... il y en a qui expriment des
inquiétudes. Ce mode qui est proposé par le projet de loi pourrait avoir une
influence négative sur la qualité. Il y a des mémoires qui citent des études
qui disent que ça peut être ça, son impact. Moi, je demande au ministre de nous
fournir les données puis les études à l'effet contraire, là, de ce qu'il nous
dit que ça va l'améliorer ou, au moins, ça va la préserver. Mais moi, je pense
que le standard, ça devrait être d'améliorer.
Alors, je le redis, je suis très surpris
et ça va sur les discussions qu'on a déjà eues, un projet de loi d'une telle
importance sur des processus d'une telle importance devrait être basé sur des
données précises qui concordent avec les objectifs du projet de loi. Puis là je
me rends compte que ce n'est pas le cas. C'est des énoncés, qu'on entend du
ministre, qui ne sont pas appuyés. J'attends des...
M. Paradis : ...données. Bon.
L'industrie du béton armé est venue nous
présenter un mémoire très intéressant dans lequel ils disent — là,
c'est sur la qualité, notamment — ils disent : Si on veut des
infrastructures de qualité qu'on est capable d'entretenir dans la durée, il va
falloir changer le paradigme, et là ils nous parlent de la définition. Ils nous
disent : Un des problèmes, c'est que la qualité des ouvrages puis la durée
de vie des ouvrages n'est nulle part dans notre cadre normatif puis que, là, si
c'est ça, l'objectif qu'on veut attendre, là, le mode collaboratif, c'est un
moyen, mais, en réalité, au sein de la définition devrait se trouver cette
notion de qualité puis dire : C'est pour ça qu'on fait du partenariat,
c'est pour avoir plus de qualité. C'est précisément ce que mon collègue de
Nelligan disait tout à l'heure.
Alors, comment ça se fait que ce n'est
nulle part puis comment ça se fait que ce n'est pas mis positivement dans la
définition, la notion de qualité et la notion de durée de vie? Eux, ils nous
disent : C'est ça, la clé. Le problème, c'est que des fois on lance des
appels d'offres, on construit quelque chose puis on n'a pas prévu que... Bien,
combien de décennies va durer cette infrastructure-là? Combien d'argent on va
devoir mettre sur l'entretien? Quel type d'entretien? Comment ça se fait que ce
n'est nulle part dans le projet de loi?
Ensuite — c'est intéressant — l'Association
des architectes en pratique privée est venue nous dire un petit peu la même
chose en parlant de la définition. Eux, ils ont dit : Comment ça se fait
qu'on n'a pas des objectifs de performance qui sont imposés au cœur même de la
définition pour dire : C'est pour ça qu'on fait ça?
Alors, moi je repose la question :
Est-ce qu'on l'a suffisamment étudié, ce projet de loi là, puis est-ce qu'on a
mis ce qui sont les balises et les éléments centraux, notamment des objectifs?
Là, je veux... C'est le ministre qui nous invitait à ça hier quand on avait une
discussion sur d'autre chose, sur le Vérificateur général. Mais il
disait : Moi, ce n'est pas les moyens qui comptent, c'est l'objectif.
Comment ça se fait que les véritables objectifs du projet de loi ne se
retrouvent pas au cœur de la définition? On veut parler de la meilleure
performance? Ce n'est pas là. On veut parler de qualité? Ce n'est pas là. On
veut parler de durée de vie des infrastructures puis de la mettre au cœur du
projet de loi? Ce n'est pas là.
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. le ministre.
M. Julien : Oui. Merci, M. le
Président. Bien, écoutez, merci à mon collègue pour sa question très élaborée.
Naturellement, le projet de loi qu'on a développé ici, là, respecte et s'appuie
sur les principes fondamentaux de la loi de la... de la LCOP, là, et, si je
réfère à l'article 2 de la LCOP, là : «Dans le respect de tout accord
intergouvernemental applicable aux organismes publics, les conditions
déterminées par la présente loi visent à promouvoir :
«1° la confiance du public dans le marché
public en attestant l'intégrité des concurrents;
«1° la transparence dans le processus
contractuel;
«2° le traitement intègre et équitable des
concurrents;
«3° la possibilité pour les concurrents
qualifiés de participer à l'appel d'offres d'un organisme public;
«3.1° l'utilisation des contrats publics
comme levier de développement économique du Québec et de ses régions;
«4° la mise en place des procédures
efficaces et efficientes comportant notamment une évaluation préalable des
besoins adéquate et rigoureuse qui s'inscrit dans la recherche d'un
développement durable au sens de la Loi sur le développement durable;
«4.1° la recherche de la meilleure valeur
dans l'intérêt public - 4.1°, là... qualité;
«5° la mise en œuvre de systèmes
d'assurance qualité dont la portée couvre la fourniture de biens, la prestation
de services ou les travaux de construction requis par un organisme public;
«6° la reddition de comptes fondée sur
l'imputabilité des dirigeants d'organismes publics et sur les bonnes
utilisations de fonds publics.»
Ici, le projet de loi vise à amener un
mode collaboratif de manière plus large qu'un mode traditionnel pour
bénéficier, conjointement avec les professionnels, les entrepreneurs généraux,
les donneurs d'ouvrage, à cette collaboration pour optimiser la solution sans
jamais compromettre la qualité, sans jamais compromettre les principes de la
Loi sur les contrats d'organismes publics. Donc, c'est ce qu'on propose ici.
Naturellement, on a entendu certains
éléments amenés par certains groupes. Dans les exigences, dans le programme
fonctionnel et technique, on vient mettre des obligations de performance qui
doivent être justement atteintes par les concurrents.
Le Président (M. Simard) : Je
vous remercie. D'autres commentaires?
M. Paradis : Oui. Je pense
qu'on est au cœur, là, d'une des dynamiques les plus importantes de ce projet
de loi là. Et je remercie le ministre de citer l'article 2 de la Loi sur
les contrats des organismes publics, il se souviendra peut-être qu'au salon
bleu j'ai moi-même cité cet article-là en disant que c'est ça, nos objectifs.
Ce dont on parle, c'est ça.
Maintenant, là, on établit un nouveau...
M. Paradis : ...au mode de
fonctionnement un nouveau mode d'attribution, on apporte... on veut apporter
des changements importants et on ne dit pas, dans la définition même du type de
contrat qu'on vise, l'objectif, pourquoi on le fait. Parce qu'on a entendu
beaucoup de gens qui sont venus ici nous parler d'allègement, puis que ça va
aller plus vite puis ça va être plus facile. Ce n'est pas pour ça qu'on fait
ça. On fait ça pour que ça soit plus performant, que ça coûte moins cher, que
ça aille plus vite, qu'on ait plus de qualité. Puis ce n'est même pas dit dans
la définition. C'est important, il faut qu'on lance le message. Pourquoi on...
pourquoi on a un contrat de partenariat? Ce n'est établi nulle part.
J'ai cité tout à l'heure l'industrie du
béton armé qui est venue nous dire ça. J'ai cité l'association des architectes
en pratique privée. J'aurais pu mentionner aussi le mémoire de l'Ordre des
architectes du Québec qui eux aussi sont venus dire : Oui, il y a quelque
chose d'intéressant, mais ils ont dit : «L'ordre prend acte de la volonté
du gouvernement d'accélérer la réalisation, etc., mais elle dit, ses objectifs
sont toutefois incomplets s'ils ne réfèrent pas explicitement à la nécessité de
concevoir des infrastructures de qualité, pérennes, durables, répondant aux
besoins des usagers.» C'est pour ça qu'on fait des partenariats, pas pour
d'autres raisons, pas pour que, bien, certains fassent plus d'argent ou
puissent avoir la vie plus facile. On fait ça pour cette raison-là, et ce n'est
dit nulle part dans le projet de loi.
M. Julien : C'est-à-dire que,
M. le Président, la loi des contrats d'organismes publics précise en réalité
ces éléments-là, c'est des principes fondamentaux à l'article deux. Et ce qu'on
vient faire ici comme geste s'appuie sur ces principes-là et les respecte.
Donc, quand on regarde ces éléments-là de développement durable, d'optimisation,
en réalité, du... pas du gain, mais de la valeur dans l'intérêt public, ça,
c'est des principes fondamentaux. On est parfaitement confortables avec ces
principes-là et ce qu'on vient ajouter, c'est des possibilités de modes,
dépendant des projets, pour améliorer l'efficience dans la conception et la
réalisation, sans jamais compromettre les principes fondamentaux. Donc, pour
nous, c'est clair, et on l'a toujours regardé en cette matière-là.
M. Paradis : Oui, c'est vrai,
la loi sur les contrats des organismes publics fixe des principes qui sont
importants et qui s'appliquent dans tous les cas. La distinction dans ce que je
mentionne au ministre, et pourquoi c'est important qu'on parle de la
définition, c'est que, là, on crée un nouveau mode de fonctionnement et on
n'indique pas quelle est sa finalité, pourquoi on le fait. Les éléments les
plus importants ne s'y retrouvent pas. Il faut lancer le message, il faut
lancer le message. Si nous optons pour ce mode de fonctionnement, pour cette façon
d'octroyer le contrat, c'est pour ces raisons-là. Et là ce n'est pas mentionné.
Donc, c'est... il y a une différence entre les principes fondamentaux de la loi
sur les contrats des organismes publics, du message qu'on lance au
cocontractant, à qui on offre, dans l'intérêt public, d'aborder l'octroi du
contrat d'une façon distincte à partir de l'adoption souhaitée par le ministre
de ce projet de loi.
Et j'essaie de voir quel serait le
désavantage de reviser, de bien faire le travail, puis de reviser l'article
pour le dire, alors que plusieurs des acteurs qui disent : On est
d'accord, mais il va falloir le dire plus clairement, c'est quoi, le
désavantage de le faire, là? Par contre, il y a des risques à ne pas le faire,
il y a des risques à ne pas le faire parce qu'on n'identifie pas les véritables
raisons pour lesquelles on s'en va dans cette voie-là.
• (16 h 50) •
M. Julien : M. le Président,
je m'en tiens à mes commentaires, dans le sens qu'on garde les principes
fondamentaux de la loi sur les contrats d'organismes publics, qui sont très
clairs, et on vient ouvrir un éventail dans les modes d'adjudication pour que
les bons modes d'adjudication pour les bons projets en termes d'efficience et
de bénéfices soient faits. Alors, si mon collègue pense que le mode
collaboratif sur des projets complexes et d'envergure n'amène pas des effets
positifs, par cet échange le plus tôt possible dans le processus entre les
concepteurs... les entrepreneurs généraux, le donneur d'ouvrage et cette mise
en commun... Nous, on y... on y croit, mais sans jamais ne mettre en péril les
principes fondamentaux de la loi sur les contrats d'organismes publics. Ceci
étant, je réitère que nous sommes prêts à voter sur l'amendement proposé.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Nelligan.
M. Derraji : ...
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Ce que le
ministre vient de mentionner, là, c'est écrit où, dans son projet de loi? Il
dit : Si... le député, s'il ne croit pas à ça, c'est... Puis ça, ce n'est
pas du tout ce que j'ai indiqué. On l'a tous dit à l'adoption du principe, puis
je l'ai répété ici, il y a une intention qui est louable dans ce projet de
loi...
M. Paradis : ...il y a
certains cas où l'approche proposée par le ministre semble avoir eu les impacts
positifs, mais il y a d'autres exemples qui... ça n'a pas... ça ne semble pas
être ça, mais c'est à lui de nous démontrer la pertinence de la solution. Mais
surtout, pourquoi on ne le dit pas? Il a été appelé, le ministre, en
consultations particulières par plusieurs groupes à clarifier la définition, à
lui... à mettre de la viande dessus, à indiquer clairement où est-ce qu'on s'en
va. Pourquoi ne pas le faire, si on n'est même pas capable d'avoir une certaine
ouverture? Parce que, là, je le redis, mon collègue, c'est intéressant, là, il
y a un début, là-dedans, il dit «sans compromettre la qualité». Ce que
plusieurs intervenants nous ont appelés à faire, c'est d'être beaucoup plus
proactifs, d'indiquer dans la définition les raisons pour laquelle on va aller
avec l'approche partenariale. Puis ce n'est pas éviter les périls absolus d'une
dégradation de la qualité, même si c'est un risque identifié, ce qu'on veut,
c'est qu'il y ait plus de qualité, plus de performance, plus de rendement, que
ça coûte moins cher, que ça aille plus vite. Ce n'est pas dit nulle part, ou à
moins que j'aie mal lu. Que le ministre me le dise, c'est où, où est-ce que
c'est indiqué en toutes lettres. Parce que moi, oui, je pourrais voter pour
l'amendement... bien là, en l'occurrence, je n'ai pas le droit de vote, M. le
Président, je le sais bien, mais je pourrais être d'accord avec l'amendement de
mon collègue de Nelligan. Mais je pense qu'on devrait être plus dans le positif
dans le paragraphe d'avant, pourquoi on fait ces contrats-là.
Le Président (M. Simard) : Merci.
D'autres commentaires?
M. Julien : M. le Président,
naturellement, je vais m'en tenir à mes commentaires précédents. Je réitère que
la loi, ici, vient toujours sur les principes fondamentaux de la LCOP qui
précise très bien ces éléments-là et que ces éléments-là, également, se
retrouvent à l'intérieur de la stratégie gouvernementale pour faire mieux les
infrastructures publiques et qui inscrivent clairement les objectifs du
gouvernement. Donc, je respecte les principes fondamentaux de la loi sur les
contrats d'organismes publics et je suis sur la stratégie gouvernementale qui
mentionne clairement les objectifs visés, dont ne jamais mettre en péril la qualité.
Alors, je suis prêt à voter sur l'amendement.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Jean-Talon.
M. Paradis : C'est
intéressant que le ministre revienne sur la stratégie parce que c'est un
commentaire qui est revenu, là, je pense... je sais qu'il... il a été fait
aussi par l'industrie du béton armé. Je me disais : Nous, on a lu la
stratégie, qui vient juste d'arriver, là, on l'a lu, puis on trouve que le
projet de loi ne traduit pas assez les intentions annoncées dans la stratégie.
Alors, pourquoi ne pas prendre le temps de bien faire le travail pour s'assurer
que ce que le ministre nous dit, c'est bien ce qui est reflété dans le projet
de loi? Parce que ce n'est pas aussi clair que ça.
M. Julien : Je suis prêt à
voter sur l'amendement. Le projet de loi est une partie de la stratégie, dont
les règlements, dont la directive des projets majeurs. Donc, c'est une
courtepointe de mesures, dont le projet de loi, et c'est la somme de ces
mesures-là qui fait la stratégie, donc la stratégie est le document qui fédère,
oui, ces gestes-là et les autres gestes gouvernementaux pour obtenir des
infrastructures de qualité.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, nous sommes toujours sur l'amendement déposé par le député de Nelligan.
À ce stade-ci, y a-t-il d'autres remarques? M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Mais je vais
juste revenir sur ce que mon collègue député de Jean-Talon mentionne depuis
tout à l'heure, et je trouve que c'est pertinent de parler de la qualité, je...
Premièrement, je remercie le ministre par rapport à l'acceptation de
l'amendement, mais on ne peut pas aujourd'hui... Et le ministre essaie de
dire : Écoute, ce n'est pas parce que c'est une approche collaborative...
il va y avoir un compromis sur la qualité, il n'y a personne qui le dit. Mais
je pense que la sensibilité qu'on doit avoir tous en tant que législateur,
c'est qu'on ne doit pas faire l'économie du débat sur la qualité. Parce qu'on
le voit dans l'état actuel des contrats qui, malheureusement, à certains
égards... il y a des enjeux, je les ai mentionnés tout à l'heure. La question
de coûts, elle est toujours là. Je l'ai mentionné avec les espaces bleus, M. le
Président. Le coût, il était extrêmement, extrêmement élevé. Donc, moi, je pense
que c'est un débat qui a sa place. Moi, je n'ai pas de problème, mon collègue,
s'il, par la suite, veut amender l'article 1. Mais moi, écoute, par
rapport à cet amendement, j'ai tout dit, mais ce que vous venez de dire est
très pertinent. Il faut voir probablement au début de l'article un endroit....
Moi, je n'ai pas de problème s'il veut. Je n'ai pas de problème...
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Je propose, M.
le Président, une suspension afin que je puisse discuter avec mon collègue de
son amendement et de la possibilité de le travailler.
Le Président (M. Simard) : Vous
souhaitez suspendre afin de? Parce que j'ai mal compris, je m'excuse.
M. Paradis : J'aimerais
discuter avec mon collègue député de Nelligan de son amendement de...
M. Paradis : ...possibilité,
peut-être, de le retirer pour en proposer un autre.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Bon. Alors, nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 16 h 56)
17 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 17 h 35)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, à ce stade-ci, nous serions prêts à poursuivre. Et je regarde
du côté du côté de l'oeil, M. le ministre, seriez-vous prêt à reprendre? Très
bien.
Donc, nous avions, avant d'arrêter, de
suspendre momentanément nos travaux, eu l'avis du député de Jean-Talon à l'effet
qu'il allait nous déposer un sous-amendement sur l'amendement déposé par le
député de Nelligan sur l'article 1. Alors, ce sous-amendement est déposé sur le
Greffier. Il est sous nos yeux en ce moment. Alors, M. le député de Jean-Talon,
auriez-vous l'amabilité, s'il vous plaît, de nous le présenter?
M. Paradis : Oui, M. le
Président. Je vous remercie. Donc, je vais vous présenter cet amendement,
préparé, j'oserais dire, en mode collaboratif, avec la présidence, le
secrétariat et les collègues des banquettes de l'opposition.
Donc, il s'agirait de modifier l'amendement
proposé à l'article 1 du projet de loi comme suit :
1° par le remplacement des mots «sans
compromettre» par les mots «dans un objectif et avec des indicateurs d'amélioration
de»; et
2° par l'insertion, après «la qualité» de
«, de la durabilité...
M. Paradis : ...et de la
pérennité de l'infrastructure.»
Donc, le dernier paragraphe se lirait
désormais comme suit. Donc, ou peut-être que je peux le lire au complet, M. le
Président :
«Pour l'application de la présente loi,
une approche collaborative peut notamment comprendre la tenue d'ateliers
bilatéraux, une mise en commun des ressources et des informations liées au
projet d'infrastructure ainsi qu'un partage consensuel des risques et, selon le
cas, des économies générées ou des gains réalisés et des pertes subies pendant
la durée du contrat, dans un objectif et avec des indicateurs d'amélioration de
la qualité, de la durabilité et de la pérennité de l'infrastructure.»
Le Président (M. Simard) : Merci.
Auriez-vous des commentaires à formuler à cet égard?
M. Paradis : Bien, comme
je le mentionnais tout à l'heure lors de nos échanges, moi, je trouvais très
pertinent que mon collègue le député de Nelligan fasse apparaître de manière
explicite dans l'article la notion de qualité. Mais, comme je le mentionnais
dans mes commentaires, il m'apparaissait... En tout cas, il nous apparaît plus
pertinent de le mettre du côté proactif et positif, c'est-à-dire de lancer une
indication, au cœur même de la définition de l'approche, des objectifs qu'on
poursuit. Je comprends qu'il y a déjà un certain nombre de dispositions,
notamment dans... dans la Loi sur les contrats des organismes publics, qui
touchent ces sujets-là, mais là on a une nouvelle approche d'octroi des
contrats. Il faut qu'on indique au cocontractant pourquoi on prend cette
voie-là. Et en réalité, comme je le disais tout à l'heure, c'est... c'est le
ministre qui nous inspire parce que ce sont... ce sont des... ce sont des...
des éléments qu'il a souvent évoqués. Il dit : Voici pourquoi nous faisons
ça. Et plusieurs des mémoires que nous avons reçus, je les ai nommés tout à
l'heure, nous invitaient à faire ça.
Je veux dire, si on va dans cette voie-là,
si on fait cet exercice, prévoyons, au sein même de la définition, prévoyons
dans le projet de loi des mentions claires des raisons pour laquelle, nous,
nous adaptons à cette nouvelle approche, pour quoi nous faisons cette
ouverture. Parce que, oui, on a entendu parler d'allègements, d'aller plus
vite, mais ça, ce sont des moyens. On ne le fait pas... Ce projet de loi là, il
n'est pas là pour nous permettre d'aller plus vite dans l'octroi des contrats.
Il est là pour nous permettre de faire en sorte que, dans l'intérêt public,
pour qu'on ait des infrastructures qui sont construites de manière plus
efficace, plus performante, que ça coûte moins cher, que ça aille plus vite,
mais qu'en bout de ligne nous ayons des infrastructures qui sont plus pérennes,
qui sont plus durables, qui sont de meilleure qualité. Je pense que c'est pour
ça qu'on est réunis aujourd'hui. C'est pour ça qu'on étudie le projet de loi
no 62. Donc, je commencerais par ça pour entendre le ministre réagir à
cette proposition.
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. le ministre.
M. Julien : Bien, merci,
M. le Président. Bien, je suis obligé de ne pas être en accord avec mon collègue
de Jean-Talon. Ce n'est pas que je n'apprécie pas sa réflexion par rapport à
ça. La Loi sur les contrats d'organismes publics vise à assurer qu'on ait des
infrastructures de qualité, durables. Alors, je reviens sur l'article 2,
puis je ne veux pas... je ne voudrais pas relire... Je suis certain que mon
collègue l'a bien lu. A contrario, je lui demanderais qu'est-ce qu'il manque
dans l'article 2 de la LCOP par rapport aux enjeux qu'on nomme
aujourd'hui?
C'est-à-dire qu'ici on est dans une...
Alors, il y a la grande stratégie qu'on a déposée. Puis ici, on est dans un
projet de loi sur un mode d'adjudication qui... qui ne vient pas mettre en
péril la... qui ne vient pas mettre en péril la qualité, la pérennité, la durée
de vie, qui vient dire, sur une base comparative entre les objectifs du donneur
d'ouvrage qui souhaite respecter la LCOP, qu'il n'y a personne qui souhaite
avoir en fin de compte des infrastructures qui ne sont pas de qualité, qui ne
sont pas... que ça ne soit pas un développement durable qui n'a pas une
durabilité. Puis là on dit : Mais dans le mode d'adjudication
traditionnel, même si on a ces objectifs-là qui sont clairement nommés à
l'intérieur de la LCOP, on dit que la façon qu'on fonctionne pour arriver à
cette fin-là, c'est le mode d'adjudication qu'on regarde. Lui, là, il n'est pas
optimal. Il n'est pas optimal, mais on ne vient pas mettre en péril ce qu'on
souhaite, et ce qu'on conserve, et qui est déjà prévu à la LCOP. Donc, c'est
prévu à la LCOP, à l'article 2. On veut le maintenir et on veut l'assurer.
• (17 h 40) •
Cependant, si je m'en vais en mode
collaboratif et que les besoins sont bien définis, et le besoin — on
l'a mentionné tout à l'heure, là, la planification, le programme fonctionnel et
technique — il est déterminé par le donneur d'ouvrage, par
l'organisme public qui dit : Moi, je veux avoir tel critère, telle
qualité. Je veux que mon infrastructure soit de telle pérennité, qu'elle
consomme de l'énergie à tel niveau. Ça, c'est au PFT, planification pour
s'assurer des besoins...
M. Julien : ...ça appartient à
l'organisme public, et on le maintient, et on garde ça. Puis, après ça, on dit
juste : Maintenant que c'est bien statué, que ces critères-là respectent
la LCOP, qu'on veut des... durables, pérennes, de qualité, là, on dit comment
qu'on va faire pour faire réaliser ça avec des tiers.
Et là on s'en va sur une relation
contractuelle, un mode d'attribution où on dit : Soit qu'on continue le
mode conventionnel, je mets ça dans le marché, et là j'ai des prix très élevés
parce que je ne suis pas en mode collaboration, le soumissionnaire additionne
les risques, additionne les contingences, les met dans son prix, et je paie le
grand prix, ou bien je fais un autre modèle, qui est éprouvé à cet égard-là,
qui dit : Je vais aller plus rapidement à la conception, pas à la
planification et au PFT, à la conception de la solution. Je vais m'asseoir avec
les professionnels, architectes, ingénieurs, entrepreneurs généraux, et on va
construire la solution optimale, mais qui va respecter les critères de
durabilité, de pérennité, d'efficience, de qualité. Alors, ce que mon collègue
indique ici, c'est : il faudrait mettre plus de qualité que le besoin
énoncé, il faudrait que tu m'indiques que ce processus-là va te permettre d'avoir
plus de qualité que ce que tu as nommé comme besoin. Donc, tu trouvais que ça
te prenait ça, comme qualité, bien, il va falloir que le processus t'en donne
encore plus.
Bien non. Il n'y a pas de... il n'y a pas
de compromis sur la qualité. Cette qualité-là est définie au besoin. Alors, une
fois qu'elle est définie, il faut que l'appel d'offres en mode collaboratif ou
traditionnel réponde à cette qualité-là qu'on a émise. Ça nous appartient, ça,
comme... comme obligation de livrer des infrastructures de qualité.
Donc, le processus n'amènera pas plus de
qualité que ce qu'on a souhaité et qu'on exige. Alors, pour nous, c'est
important d'exiger de la qualité, de la durabilité, comme il est inscrit à
l'intérieur de la LCOP. Ces principes-là, on les garde. Et là on est sur un
mode d'adjudication pour dire, maintenant, comment qu'on peut être le plus
efficient pour livrer cette qualité-là, cette exigence-là qu'on a nommée.
Alors, elle est la même, je veux avoir ça avec cette qualité, cette durabilité,
cette performance énergétique, tous ces éléments-là à l'intérieur du PFT.
Et là j'ai le choix, en fin de compte, de
faire... d'envoyer ça dans le marché en mode traditionnel ou en mode
collaboratif. Et, en mode collaboratif, cette même qualité va amener plus
d'efficience dans la conception et sa réalisation que de l'autre bord, mais
c'est à nous de définir cette qualité-là.
Alors, le mode d'adjudication, ce n'est
pas lui qui amène de la qualité ou de la non-qualité. Ça, ça appartient au
donneur d'ouvrage, par sa planification, par son PFT qui vient clairement dire,
de manière on ne peut plus claire : Voici ce que je souhaite et ce que
j'exige, comme qualité. Et ça, on sera... Jamais qu'on ne va mettre en doute la
qualité des infrastructures publiques, jamais qu'on ne va mettre les principes
de la LCOP en doute.
Alors, on se trompe entre le mode
d'adjudication, et la planification, et le PFT. Et le mode d'adjudication, ça
vise de l'efficience dans la conception et à la réalisation, mais ce n'est pas
vrai que le mode de réalisation, soudainement, va bonifier la qualité demandée
initialement. Bien non, ce n'est pas ça qu'on veut. On veut que cette
qualité-là soit exigée, peu importe le mode d'adjudication, puis que ça soit
rendu, peu importe le mode d'adjudication. Donc, on mélange deux concepts.
Alors, c'est certain qu'on ne mettra pas
en doute la qualité des infrastructures. C'est certain qu'on va respecter les
principes de la LCOP, mais je pense qu'on peut... par le mode d'adjudication,
on peut gagner en efficience. Alors, c'est deux concepts différenciés qui ne...
qui ne vont pas de pair, c'est-à-dire que l'article ici modifié ne fait pas de
sens, alors je ne peux pas l'accepter.
Merci à vous, M. le ministre. Y aurait-il
d'autres commentaires? M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : C'est drôle
parce que les... toutes les bonnes intentions annoncées par le ministre, quand
on essaie de les faire apparaître de manière explicite dans le projet de loi,
le ministre s'y refuse puis il nous dit qu'il y a déjà tout ce qu'il faut un
peu partout ailleurs. Et, pourtant, je reviens à des éléments dont on a déjà
discuté ici, en commission parlementaire, dont on a discuté au salon bleu
aujourd'hui, et j'ai dit que j'allais faire ça, j'allais... qu'on allait vérifier
s'il y a les balises suffisantes dans ce projet de loi là pour s'assurer qu'il
atteigne les objectifs qui ont...
M. Paradis : ...de les fixer.
Puis il y en a eu des préoccupations qui ont été énoncées. Puis là, ce qu'on
essaie de faire, c'est de donner des balises, de dire pourquoi on va avec le
mode partenarial puis quelles protections on va se donner pour qu'on aille
mieux au Québec avec ce système-là après, pas qu'on évite les plus grands
périls. Parce que ça, encore une fois, le ministre nous dit encore : Bien
oui, là, le mode partenarial, ça va faire... on va être plus performants et
plus efficients. Nous n'avons pas encore vu d'études ou de données qui le
démontrent. C'est l'intention annoncée. Il n'y a pas de balise. Par contre, deux
choses de l'autre côté. Des acteurs du milieu qui nous ont dit : Oui, je
suis d'accord avec le principe, nous on dit : J'invite à ce qu'on ait...
on vous invite à aller beaucoup plus loin dans la définition, notamment pour
qu'on s'assure que ce soit... qu'il y ait plus de performance, plus de
pérennité qu'on mette la qualité et la durabilité, la durée de vie des
infrastructures au cœur du projet de loi, et ce n'est pas là. Ça, c'est d'une
part.
D'autre part, il y a les autres acteurs,
tels l'Autorité des marchés publics, le Protecteur du citoyen, le Vérificateur
général, qui sont venus nous dire : Mettez des balises dans le projet de
loi. Ça, c'en est une balise, M. le ministre, que je propose, puis c'est une
balise positive. Vous allez voir, on va revenir à d'autres endroits dans le
projet de loi, en disant : Il en faut d'autres, des balises. Je vais citer
le Protecteur du citoyen, le Protecteur du citoyen. Puis là, lui, là, il parle
de l'article 1 du projet de loi, celui qu'on est en train d'analyser. Il
ne parle pas de l'article 13.1, là, sur lequel le ministre revient
souvent. Je le cite : «Bien que je comprenne la pertinence de tels
changements, l'analyse du projet de loi n° 62 soulève
plusieurs questionnements face à l'encadrement minimal. Qu'il propose des
contrats de partenariat d'autant qu'aucun règlement existant ou modifié par le
projet de loi ne s'applique à eux. Je constate qu'une très grande latitude est
laissée à l'organisme public qui désire conclure un tel contrat, et ce, tant au
moment de la conception du projet d'infrastructures que pendant ou après le
processus d'adjudication. Par la présente, j'appelle le législateur à la
prudence. L'agilité recherchée ne doit pas équivaloir à une absence de balises.
Le projet de loi devrait les prévoir explicitement ou encore énoncer
expressément le pouvoir de les établir par la suite, notamment au moyen de
directives ou d'orientations.» On est en train d'essayer de proposer au
ministre des orientations.
Et puis là je regarde commission
Charbonneau, on a dit qu'on y viendrait. La commission Charbonneau nous dit
ceci : «Pris isolément, les donneurs d'ouvrage publics disposent en effet
de moyens limités lorsque vient le temps d'appliquer et de faire respecter les
normes établies par le gouvernement et, par conséquent, de contribuer au
maintien des marchés publics performants».
Dernier rapport de l'Autorité des marchés
publics, octobre 2023. Là, ils regardaient, par exemple, le ministère des
Transports et de la Mobilité durable, «qui n'effectue pas systématiquement ou
correctement ses analyses de marché afin de mieux connaître les fournisseurs en
mesure de soumissionner pour des appels d'offres publics. Ce constat est
important en raison de l'impact de ces pratiques sur la bonne gestion des fonds
publics.» Un peu plus loin : «les appels d'offres publiés par le ministère
des Transports et de la Mobilité durable ne respectent pas toujours les bonnes
pratiques en matière de gestion des contrats publics. On omet de réaliser la
totalité ou une partie des travaux préparatoires aux appels d'offres.»
Ça, là, c'est des constats, des chiens de
garde du gouvernement du Québec qui nous disent tous : Dans le projet de
loi no 62, mettez des balises, mettez des indicateurs. Là, c'est ce qu'on
propose, puis le ministre dit : Non, on va rester sur des bonnes
intentions puis on va rester avec le fait que, ah! ce mode d'octroi des
contrats va nécessairement être plus performant, va nécessairement donner des
résultats positifs. Mais pourquoi les intentions ne sont pas inscrites directement?
C'est ça qu'on propose, là, de l'inscrire dans le projet de loi. C'est pour ça
qu'on fait ça.
• (17 h 50) •
Le Président (M. Simard) : Alors,
M. le ministre.
M. Julien : Bien,
certainement, M. le Président, puis je vais certainement prendre la balle au
bond que m'a fourni mon collègue. On est à l'article 1 qui vient parler
des modes collaboratifs et mon collègue souhaite y introduire un amendement
dans un objectif avec des indicateurs d'amélioration de la qualité, de la durabilité,
de la pérennité de l'infrastructure. Que je sois en mode traditionnel ou en
mode collaboratif, quand, comme donneur d'ouvrage public, je viens fixer ce que
j'exige et ce que je souhaite, à la lumière de l'article 2 de la LCOP, je
dois dire...
M. Julien : ...je veux quelque
chose de durable, de pérenne, de performant, et je dois respecter cet article 2
de la LCOP. Ça n'a rien à voir, zéro, niet, avec le mode d'adjudication. Cette
exigence-là, je dois toujours l'atteindre, c'est ma responsabilité, comme
donneur d'ouvrage public, d'avoir des infrastructures de qualité et pérennes.
Ça n'a rien à voir avec le mode d'adjudication.
Alors, mon collègue me dit : Bien, le
nouveau mode d'adjudication devrait amener de la qualité supérieure à ton
besoin. Bien non. Le besoin exige la qualité, et je lance au marché ce
besoin-là, et je ne dois pas faire aucun compromis.
Une fois que j'ai dit ça, j'ai le choix
entre aller en mode traditionnel pour ce besoin-là, puis il n'y a pas de
compromis par rapport à l'article 2 : durabilité, pérennité, performance,
GES. Tout ce que vous souhaitez, on vient l'introduire dans le PFT, le besoin.
Ce qu'on vient faire ici, c'est de dire : Quand vous allez aller au
marché, est-ce que vous y allez sur un mode traditionnel, que vous mettez ça au
marché, la balle au jeu, et que la personne additionne des risques, avec
certaines imprécisions par rapport à la solution, et vous coûte plus cher, ou
vous ouvrez à la conception de la solution de ce besoin-là qui est précis, qui
est immuable? Le besoin, c'est des infrastructures de qualité, pérennes,
performantes, mais, soudainement, vous ouvrez à un mode collaboratif avec le
marché pour optimiser la solution.
Je ne veux pas plus de qualité, je l'ai
exigée au début, je veux la meilleure qualité, alors je n'essaie de bonifier la
qualité que je souhaite déjà initialement. Ça n'a rien à voir. Ça n'a rien à
voir.
Alors, quand on me dit : Bien, je
vous donne des balises, des indicateurs, des éléments... mais non, mais ce
n'est pas la bonne place, ça n'a rien à voir avec le mode d'adjudication. Ces
éléments-là sont fondamentaux dans le PFT, dans la planification, dans la
détermination des besoins qui appartient à l'organisme public avant de lancer
au marché.
Alors, quand même bien qu'on essaie
d'amener des amendements puis qu'on dit : Bien là, le ministre, il ne veut
pas, bien non... ça n'a pas rapport. Alors, je veux bien, mais... puis je me
dis : Bien non, ce n'est pas là. La loi, le LCOP prévoit ces éléments-là.
La stratégie prévoit une meilleure planification optimisée, qui n'est pas dans
la loi, qui dit : Nous, on doit regarder plus les capacités régionales, on
doit regarder plus, en fin de compte, plus de maturité à la planification. On
souhaite... Ça ne se trouve pas dans la loi, ça se trouve dans la stratégie. La
loi ne fait pas toute la stratégie, et la stratégie n'est pas uniquement la
loi. La loi, ici, c'est un mode collaboratif, avec ses bénéfices : ouverture
du marché, l'AMP l'a reconnu, ouverture du marché, plus de concurrence, plus de
concurrence fait que... baisse de la pression sur les prix, mode collaboratif.
On prend l'expertise, l'expérience, les compétences, on fait contribuer ça avec
le donneur d'ouvrage. Puis on peut faire mieux, en termes de solutions, mais on
ne fera pas plus de qualité. Si je veux déjà de la qualité, initialement, il
faut que je l'exige, et peu importe le mode d'adjudication, je dois maintenir
cette exigence-là. Il n'y a pas de compromis à cet égard-là.
Maintenant, analyse des risques, on me
parle la commission Charbonneau, on me parle de l'Autorité des marchés publics.
Le projet de loi vient renforcer l'Autorité des marchés publics. On lui donne
plus de pouvoirs. L'Autorité des marchés publics est venue nous signifier, je
reviens sur l'article 13.1 : On va le modifier selon sa recommandation. Il
nous a non seulement... J'aime ça, dans ce temps-là, moi. Quand quelqu'un me
parle d'une situation problématique et, en plus, me fournit la solution et que
je suis prêt à l'adopter, je trouve ça le fun. Parce que, soudainement, l'AMP
me dit : Tu as un problème, j'ai une solution, puis je l'aime. Écoute,
c'est... c'est fantastique. Après ça, le projet de loi no 62, là, en aucune
façon, ne vient augmenter le risque de collusion par rapport au mode
collaboratif.
Alors, je nous appelle... qu'on est à
l'article 1. Il y a plein de balises qui peuvent venir aux autres articles par
modification. Ici, on vient parler d'un mode collaboratif. Ça fait plusieurs
amendements qu'on m'amène qui n'ont rien à voir avec l'article 1. Alors là, je
m'interroge, c'est peut-être qu'on s'est mal exprimés. Ça doit être ça, parce
que je ne vois pas d'autre motif que ça, qu'on a dû mal exprimer notre volonté
de l'article 1, qui est de venir préciser la nature du mode collaboratif...
M. Julien : ...parce qu'on
essaie d'y ajouter n'importe quoi qui n'a aucun rapport avec l'article 1.
Le Président (M. Simard) : Alors,
cher collègue de Jean-Talon, par la suite, je céderai la parole au député de
Nelligan.
M. Paradis : Je suis un peu
stupéfait par ce que je viens d'entendre, là, aucun rapport, aucun rapport, ça
n'a rien à voir. Donc, le mode de... d'adjudication, tout ce dont on est en
train de parler, ce n'est pas si important que ça, finalement, puis c'est des
détails. C'est drôle, moi, il me semble que, pendant les consultations
particulières, c'est de ça dont j'ai entendu parler pendant deux jours, que ce
qu'on veut faire, là, c'est qu'à travers ce projet de loi là, puis à travers le
développement d'une nouvelle façon de donner des contrats publics, on veut
faire mieux au Québec.
Puis là, j'entends dire le ministre que
non, on est juste en train de... Ça n'a rien à voir. Ça n'a rien à voir. Puis
ce que nous appelait à faire la commission Charbonneau, à être extrêmement
prudent à chaque fois qu'on vient jouer... ou qu'on vient reconsidérer les
règles d'octroi des contrats des organismes publics. Ce n'est pas important, ça
n'a rien à voir. La commission Charbonneau nous dit, par exemple, qu'une des
priorités, c'est de développer l'expertise interne des organismes publics, des
ministères. Puis là, on a un projet de loi qui est en train de parler de
contrats de partenariat, fort bien, avec des bonnes intentions, puis avec des
possibilités que ça donne des bons résultats. Je le redis encore, il y a plein
de monde... tout le monde, on a tous dit : Il peut y en... il peut en
émerger du positif. Mais, en même temps, il y a des gens qui sont venus nous dire :
Ah! d'accord, donc là on va avoir des grands entrepreneurs, des grands cabinets
d'ingénieurs qui vont venir avoir une influence directe à toutes les étapes du
processus, puis qui vont venir dire quoi faire à des organismes publics qui ne
sont peut-être pas tous assez équipés pour faire face à la musique. Puis là, on
vient de parler de balises pour dire : Voici les indicateurs, voici où
est-ce qu'on veut aller avec ça. Puis le ministre dit que ça n'a rien à voir.
Ça, je ne comprends pas.
Je ne sais pas s'il veut reconsidérer, là,
l'intervention qu'il veut faire, là, que ça n'a pas rapport puis que ça n'a
rien à voir. On a des avertissements importants, là, je lui cite des rapports
de l'AMP, je lui cite des rapports de la commission Charbonneau, puis on dit :
Ça n'a rien à voir. Vraiment? Puis qu'on ne peut pas améliorer le projet de
loi, là. Puis c'est drôle, parce qu'on a commencé en lui demandant c'est quoi,
son analyse de risques, il est encore revenu là-dessus. Est-ce qu'il y a
quelqu'un au sein du ministère, de l'équipe, qui a pris le rapport Charbonneau,
puis le dernier rapport de l'AMP, puis qui les a tous autres épluchés, puis qui
a dit : Voici comment... tenu compte dans le projet de loi? Bon, là, il le
dit... on a dit aujourd'hui que la réponse, ce n'était pas non, mais on ne l'a
toujours pas vue, là, cette analyse-là.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, je réitère
que l'amendement qui est amené n'a aucun rapport avec l'article. Je reviens
aussi sur le fait qu'on a amené... déposé déjà 10 amendements qui sont...
qui sont disponibles pour... pour améliorer le projet de loi, là, à différents
égards. On vient dire également que tous les articles qui ont été énoncés, un à
un, je suis prêt à regarder avec mon collègue le risque spécifique, s'il en
trouve, qu'il l'ajoute, et de discuter avec lui de ces risques-là. Parce que,
quand on l'a faite, bâtie, cette démarche-là avec ma collègue présidente du
Conseil du trésor, on a considéré toujours les risques que vous nommez.
Le Président (M. Simard) : En
conclusion.
M. Julien : Maintenant,
l'article 1 n'a rien à voir avec l'ajout que vous souhaitez amener.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Merci, M. le ministre. Alors, ceci étant dit, compte tenu de l'heure,
nous allons suspendre nos travaux, et on se retrouve à 19 heures dans la
même salle. À plus tard.
(Suspension de la séance à 18 heures)
19 h (version non révisée)
(Reprise à 19 h 04)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, je constate que nous avons quorum. Nous sommes donc en mesure
de poursuivre nos travaux. Et, au moment de suspendre en fin d'après-midi, le
député de Jean-Talon avait soumis un sous-amendement dont nous discutions
encore.
Alors, cher collègue, aviez-vous d'autres
éléments peut-être à apporter? Ah oui! Non, c'était effectivement au député de
Nelligan, pardon.
M. Derraji : En fait, ce que
je comprends, parce que le ministre a dit quelque chose tout à l'heure,
probablement, il n'y avait pas une bonne explication de l'article 1. Moi,
amicalement, je vais lui dire ce que j'ai compris de l'article 1, parce que,
pour moi, l'article 1, c'est le socle de son projet de loi. Les autres articles
arrivent avec d'autres éléments. Et je lui ai dit que je suis pour l'approche
collaborative, j'ai toujours insisté sur que je suis pour, parce que je ne veux
pas qu'on commence à interpréter qu'on n'est pas pour. On est pour l'approche
collaborative. Et ce que je disais tout à l'heure : Est-ce que ce n'est
pas ici, on doit donner un peu de mordant à l'approche collaborative? Quand je
dis le mordant, c'est quoi? C'est que, si le ministre n'a pas dit sur l'espace
public qu'il veut réduire de 15 % le prix et augmenter de 25 % le
délai, probablement qu'on va se dire : Écoute, c'est une nouvelle approche
qu'on va essayer, mais là il se donne lui-même des résultats. Mais, quand on se
donne des résultats, il faut... il faut absolument avoir dans la loi des
approches, en tout cas, des indicateurs qui vont contribuer à l'atteinte de ce
résultat.
Donc, il peut nous expliquer, si ce n'est
pas ici, mais c'est où on va parler... Parce que, jusqu'à maintenant, le 15 et
le 25, c'est dans son plan, comment ça peut... Ah! je démarre mal et vous
allez... O.K. Juste pour vous montrer que je l'ai très bien lu, hein, j'ai
même...
Une voix : ...
M. Derraji : Ah! moi, j'adore.
Mais vous savez quoi? Parce que j'avais...
Une voix : ...
M. Derraji : Non, mais
vraiment, les 15 %, le Post-it, il est sur les 15 et 25 %. C'est la
page, il n'y a pas de page, là, page 3 du sommaire — il n'y a pas de
page, il n'y a pas de numéro de page : «En se basant sur des projets
pilotes immobiliers réalisés par la SQI, pour lesquels certaines initiatives
incluses dans la stratégie ont été appliquées, les mesures déployées devraient
permettre de réduire les coûts jusqu'à 15 % et...
M. Derraji : ...moi, j'adhère
à ça, j'adhère, j'adhère, c'est excellent, parce que si on y arrive, bien, tout
le monde va applaudir. Au bout de la ligne, c'est des infrastructures
québécoises. Mais, s'il vous plaît, parce que je vous ai entendu répondre,
parce que ça va clarifier beaucoup de choses par la suite. Depuis un bout, on
parle de cet article, parce que ma compréhension, c'est l'élément central du
projet de loi. Le reste, l'avis d'intention, d'autres articles qui vont venir
vous désexpliquer le risque. Est-ce que j'ai compris à tort que ce n'est pas
ici... on doit rendre l'approche collaborative beaucoup plus solide... Et je ne
la compare pas avec la méthode traditionnelle, mais corrigez-moi si je n'ai pas
bien compris. Je n'ai aucun problème à vous... On me dit : Écoute, M. le
député, vous n'avez pas compris l'article. J'ai... par rapport à ça, moi, je
n'ai aucune honte, aucun problème. Mais ce qu'on a rajouté... c'est parce que
si on ne clarifie pas l'intention du législateur et les attentes du législateur
par rapport à l'approche collaborative, ma compréhension de mon rôle en tant
que législateur, elle est probablement erronée dans le cadre de ce projet de
loi. Mais clarifiez parce que je n'aurai probablement plus d'autres questions
par rapport à 1. Mais tout à l'heure, en répondant à mon collègue, écoute,
probablement, moi, je n'ai pas bien posé la question. Je n'ai pas dit que vous,
vous n'avez pas expliqué. Moi, probablement, je n'ai pas bien compris. Alors,
éclairez-nous, s'il vous plaît.
M. Julien : Avec grand
plaisir. Donc, le 15 % à 25 %, c'est l'ensemble des éléments de la
stratégie qui s'appliquent. C'est quand on obtient, en fin de compte, par
gestion, par programme, c'est-à-dire où on met plusieurs écoles secondaires à
l'intérieur d'un même processus, on a également des gains. Quand on prend le
mode collaboratif à l'intérieur de ce programme-là, on a des gains. Quand on
s'est assuré que la capacité régionale était suffisante en termes de
constructeurs et d'entrepreneurs, on a des gains. Alors, quand on prend
l'ensemble des mesures qui sont à l'intérieur de la stratégie, on a fait un
projet pilote avec des écoles secondaires, quatre, quatre, comparé, puis on est
venu voir certains éléments, programmes préfab, des éléments qu'on a appliqués,
puis on a vu les gains. Puis nous, on dit : En appliquant cette stratégie
là, qui n'est pas uniquement la loi, qui est la gestion par programme, la
préfabrication, la capacité régionale qui est évaluée, une meilleure
planification, et, oui, l'approche collaborative, on dit qu'on a vu des gains
supérieurs à ce qu'on a nommé puis on dit : Ça, là, c'est les objectifs
qu'on se donne. La mesure du temps, elle est assez facile à mesurer. La mesure
du gain, ça va être sur l'étalonnage comparable de situation pareille.
Maintenant, la proposition qui est faite
ici par mon collègue de Jean-Talon, il vient dire dans un objectif avec des
indicateurs d'amélioration de la qualité, de la durabilité et de la pérennité.
Les gains d'efficience qu'on a nommés, 15 et 25, c'est quand j'applique un
éventail de mesures plus cette mesure-là dans une stratégie d'infrastructure.
La loi fait partie de la stratégie, mais la stratégie est plus large que la
loi. Ici, là, le mode collaboratif, on vient dire, permet deux choses, c'est-à-dire
d'avoir les gens qui ont de l'expertise, de l'expérience et des compétences
avec nous autour de la table à la conception pour favoriser la meilleure
solution aux besoins qu'on a définis, le gouvernement, l'organisme public. On a
défini dans notre besoin une hauteur de qualité qu'on exige. Cette qualité-là,
là, il n'y a pas d'enjeu. Tu sais, les deux modes, là, on va maintenir une
qualité de haut niveau, tels que les principes de la LCOP. Cependant, on va
pouvoir travailler avec eux sur des solutions optimisées et où leurs expertises
viennent en ligne de compte. Et là on va sauver à la fois du temps et de
l'argent. Mais ce n'est pas uniquement ça, c'est d'autres stratégies à
l'intérieur... d'autres éléments à l'intérieur de la stratégie.
• (19 h 10) •
L'efficience qu'on a dans le mode
collaboratif, c'est en termes de moindre coût et de solutions à optimiser.
C'est-à-dire que la personne va regarder ça puis elle va dire : Tu sais,
si tu m'avais fait le concept, a priori, sans entrer l'entrepreneur, puis t'avais
décidé que c'était tels matériaux qui étaient obligatoires et que je n'ai pas
pu te soumettre des alternatives qui, en termes d'approvisionnement, est
beaucoup plus facile, sans dénaturer la qualité que tu as déjà exigée, toi, à
la planification au PFT, j'aurais pu faire un choix de matériaux qu'il n'a pas
d'enjeu d'approvisionnement, qui est moins dispendieux, qui est même peut-être
meilleur. Alors, on ne compare même pas la qualité, mais par un échange,
soudainement, le concept et la solution sont optimisés parce que tous les
joueurs ont un objectif commun de trouver la meilleure solution à la qualité
exigée initialement.
Alors essentiellement, le mode
collaboratif va amener de l'efficience, une transformation des ressources à
moindre coût. C'est-à-dire que mon dollar investi va en donner plus...
M. Julien : ...et plus
rapidement. Ici, je ne veux pas faire de la surqualité. Mon objectif, ici, ce
n'est pas de faire plus de qualité que ce que je souhaitais, c'est... à tout le
moins. Alors, c'est pour ça, tantôt, je disais : Favoriser la qualité, tu
sais, maintenir la qualité. Le concept de qualité, je suis prêt à le mettre,
là, mais je ne suis pas prêt à venir dire que l'objectif du mode collaboratif
c'est faire plus de qualité. Bien non, on veut toujours faire de la qualité.
Sauf qu'entre deux modes, les deux peuvent être efficaces, c'est-à-dire
atteindre l'objectif de la qualité, mais pas efficient. Lui, là, il va me
prendre plus de temps et plus d'argent pour obtenir la même qualité.
Alors, je cherche, avec un mode ici,
d'améliorer l'efficience, mais pas de faire de la surqualité, soudainement. Si
j'avais dit que ça doit être durable sur 50 ans, que ça ne doit pas être
émetteur de GES, que ça doit respecter l'environnement, que ça doit respecter
Pêches et Océans Canada, que ça... bon. Ça, là, le concept de qualité minimale,
là, il est respecté dans les deux modes d'attribution. Je ne veux pas,
soudainement, qu'il dise : Non seulement tu vas respecter l'environnement,
mais tu vas le respecter encore plus que qu'est-ce que tu as demandé. Bien non,
mais sur le... sur la même qualité, je veux un mode qui est plus efficient.
Donc, ici, là, on me dit... c'est pour
permettre l'amélioration de la qualité. Bien non. Ici, c'est pour améliorer
l'efficience. Parce que la qualité, je l'ai énoncée dans mes besoins, comme
organisme public, et c'est sans compromis, et c'est des principes de la LCOP
qui sont déjà là, à l'article 2. Donc, ce n'est juste pas le... il n'y a pas...
il n'y a pas de lien causal par rapport à ce qui est demandé là puis l'article
1.
M. Derraji : Donc, si j'ai
bien compris, vous, ce que vous dites aux gens, aux promoteurs qui vont
utiliser...
(Interruption)
M. Derraji : C'est bon?
Une voix : Oui.
M. Derraji : Aux gens qui
veulent favoriser l'approche collaborative parce qu'ils vont trouver leur
compte, ils voient une démarche sincère du gouvernement de s'asseoir sur la
même table, de trouver des solutions, vous, s'il n'y a rien ici, en termes
d'indicateurs... qualité, durabilité, pérennité ou même des indicateurs...
parce que cette stratégie, cette stratégie gouvernementale, je vois bien et...
Je veux juste voir ce que vous avez...
Des voix : ...
M. Derraji : Le lien que je
veux faire... Ça, c'est une nouvelle approche que vous ramenez. Ce que vous
dites aux gens : Ce qu'on faisait, il est toujours là, c'est la LCOP...
M. Julien : ...les principes
de la LCOP sont toujours respectés. La loi ne porte pas de brèche aux principes
de la LCOP, ça, c'est certain.
M. Derraji : LCOP, c'est la
loi mère...
M. Julien : Bien, c'est-à-dire
qu'on vient modifier des articles et de la LCOP et de la LIP, ici, mais les
principes de l'article 2, là, c'est immuable et...
M. Derraji : Et ils
s'appliquent, ils sont là.
M. Julien : Oui.
M. Derraji : L'approche
collaborative, elle est rattachée à la LCOP, donc...
M. Julien : C'est-à-dire que,
l'article, ici, c'est un article de la LCOP qui est modifié.
M. Derraji : Oui. Là, vous
parlez de l'article 2.
M. Julien : C'est à dire que
l'article 1 modifie l'article 3 de la Loi sur les contrats d'organismes
publics, mais l'article 2, lui, c'est... est toujours là, présent, et les
principes qui y sont doivent être respectés.
M. Derraji : C'est bon.
Le Président (M. Simard) : Y
a-t-il d'autres commentaires sur cet amendement? Sans quoi... le
sous-amendement, dis-je? Sans quoi nous serions prêts à passer à la mise aux
voix. M.... Oui, le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Bien, j'écoutais
mon collègue de Nelligan, puis ce qu'il m'a fait regarder, là, puis je note
quand même que la stratégie du ministre, ça commence par les mots "des
infrastructures de qualité". Alors, je vois qu'on... Je comprends, là, ce
que le ministre nous dit, que, pour lui, ça ne va pas là, mais je note quand
même que les objectifs de base de la stratégie, ce qui a été noté par divers
intervenants, ne se reflètent pas tellement dans le projet de loi.
C'est une composante de la stratégie, mais
qu'est-ce qui fait peur au ministre, c'est quoi, la crainte, là, d'ajouter ça
pour dire : Quand on est dans le mode collaboratif, c'est ça, quand même,
un des objectifs, c'est d'avoir... c'est ce que la stratégie dit : On veut
des... des infrastructures de qualité, réalisées plus rapidement et à meilleur
coût.
M. Julien : Certainement,
cher collègue. Ce que je dis et je répète : La stratégie... la loi fait
partie de la stratégie...
M. Julien : ...comme les
règlements, comme la directive sur les projets majeurs, comme plusieurs
éléments qui viennent faire la stratégie, on a 17 éléments et certains des
éléments ici de la stratégie comme la relation. Le deuxième axe, la stratégie,
c'est beaucoup la loi et le mode de collaboration avec le marché. Tout ce que
je dis, c'est : faire des infrastructures de qualité, ça prend
nécessairement une planification robuste, faire des infrastructures de
qualité... Il faut s'assurer que le marché est prêt à recevoir. Donc, une
capacité régionale qui est dans l'axe... la capacité régionale, une meilleure
planification des besoins pour le PFT, ça, c'est en amont. Quand j'arrive ici,
dans le mode collaboratif versus un autre mode d'attribution, qui est l'article
du mode collaboratif, ce n'est pas là qu'on veut améliorer la qualité, c'était
la phase de planification à l'intérieur de la stratégie. Ici, là, le mode
collaboratif, c'est une façon de réaliser le projet différente d'un mode
traditionnel. Mais la planification, les étapes préalables qu'on a discutées en
début de rencontre aujourd'hui, ça appartient toujours au donneur d'ordres, ça
appartient toujours à l'organisme public, de faire le PFT et de faire la
planification, et c'est là, en réalité, que la qualité est déterminée et
définie, qui doit être respectée, peu importe le mode. Alors, si je suis en
mode traditionnel et j'exige une qualité, je dis n'importe quoi, triple A qui
serait définie par ces éléments-là ou en mode collaboratif où j'exige encore la
qualité triple A, ce n'est pas le mode qui détermine la qualité, c'est la
planification, et le PFT, et l'exigence du gouvernement préalable au mode.
Alors, je dis juste : Oui, la qualité, mais il y a planification. On vient
statuer nos besoins, nos exigences dans l'appel d'offres public. Mais le mode,
lui, n'amène pas plus de qualité et ni moins.
Le Président (M. Simard) : Député
de Verdun.
Mme Zaga Mendez : ...M. le
Président, je veux juste ramener, dans le cadre de cette discussion-là, un
témoignage qui m'avait beaucoup fait réfléchir, puis je me souviens que le
ministre aussi, ça avait... on avait... on avait eu une sensibilité, c'est
concernant lorsque la FTQ-Construction est venue en commission, ils nous ont...
Ils nous ont dit clairement qu'eux sont dans la réalisation, là, qu'ils
représentent des syndicats qui sont dans la réalisation de l'ouvrage, et,
lorsqu'on se donne des objectifs qui sont dans la stratégie, j'entends qu'ils
ne sont pas dans le cadre du projet de loi, qui vont réduire les coûts puis...
réduire les coûts et le temps, la plupart du temps, qu'est-ce qu'eux, ils ont
vu sur le terrain, ils nous le disaient, c'est qu'il y avait des compromis qui
se faisaient en ce qui concerne la qualité. Là, je ne peux pas dire... je ne
peux pas généraliser dans l'ensemble des projets, j'amène juste un point de
vue. Donc, c'est des choses que plusieurs, notamment, ils en ont vu sur le
terrain. La FTQ, ce qu'ils nous disaient aussi en plus, c'est que, quand on ne
met pas assez de contraintes en ce qui concerne la qualité, il y avait même des
enjeux en ce qui concerne la santé... santé et sécurité. C'était une de leurs
préoccupations. Je tiens quand même à les ramener.
Donc, j'entends, là, que c'est dans
l'étape du PFT dans la table de la planification en amont qu'on va mettre des
objectifs de qualité. Bien sûr, pas de problème avec ça, mais par la suite, je
pense que la crainte ici... Puis c'est une façon... je crois que le collègue de
Jean-Talon et avec... Peu importe l'amendement qu'on retient, moi, je me... je
suis favorable aux deux, là, dans le sens d'assurer qu'on ait une contrainte de
qualité. Parce que, même si dans... le PFT était dans... dans l'étape de
planification, on le met, se dire : J'aimerais ceci, souhaiter quelque
chose, on peut se donner des objectifs. C'est lorsqu'on va s'asseoir à l'étape
de conception et réalisation que... On l'a dit depuis tout à l'heure, c'est là
qu'on va avoir les moyens pour atteindre nos objectifs. Et, si, dans ces
moyens-là, on met déjà des contraintes, parce que c'est des contraintes que,
d'une certaine façon, le ministre formule en parlant de réduction des coûts
puis réduction de temps, forcément, il y a... Je m'en souviens, là, d'un
intervenant qu'il nous disait : C'est un triangle.
• (19 h 20) •
Donc, on raccourci deux angles, bien,
l'autre, il va falloir faire quelque chose avec. Donc, je pense qu'ici
l'intention, c'est de s'assurer que la contrainte de la qualité est présente de
notre côté, assez forte. Pas seulement un souhait, pas seulement atteindre
l'objectif, c'est lorsqu'on est dans l'étape de la réalisation, lorsqu'on est à
l'étape de conception et réalisation qui va se faire pour des grands ouvrages,
selon l'intention du ministre puis les intentions qui ont été soulevées, par un
contrat collaboratif, mais qu'on soit capables d'arrimer. Donc, je pense que
c'est là...
Mme Zaga Mendez : ...l'importance
d'avoir les... de formuler le souhait de... soit de ne pas compromettre la
qualité ou d'avoir des objectifs et des indicateurs. Parce que c'est ça qui va
permettre qu'arrivant à ce moment-là, bien, le troisième angle... le troisième
angle de ce triangle qui doit être... qui devrait être en équilibre, bien, il
n'est pas compromis.
M. Julien : Oui, j'ai... j'ai
attendu ça dans les interventions, là, le fameux triangle, puis la
compromission potentielle de la qualité. Il faut bien comprendre que le mode
d'adjudication ici et la stratégie visent beaucoup... quand on parle... il y a
du temps perdu, hein, il y a du temps inefficient, là. Puis il y a un axe même
que c'est tout le temps perdu à... le troisième axe, de mémoire, tout ce qui
est perdu à l'intérieur du gouvernement, là, c'est-à-dire entre les ministères
et organismes. Alors, on a des gains d'efficience, puis le mode collaboratif
amène des gains d'efficience, ce qui amène des gains de temps.
Naturellement, ça ne peut pas se faire...
a contrario, on doit toujours favoriser la qualité et, pour moi, l'exigence de
la qualité est dans l'appel d'offres et dans le donneur d'ouvrage. Le donneur
d'ouvrage, lui, il a des exigences de qualité. Ce n'est pas parce qu'on est en
mode collaboratif qu'a posteriori d'avoir émis le contrat, quelqu'un pourrait
faire moins de qualité. La qualité est déterminée au moment de l'appel d'offres
par le donneur d'ouvrage, et il doit respecter les principes de la LCOP.
Maintenant, j'ai entendu aussi des gens de
béton dire : Le cycle de vie, vous devriez plus le considérer. Je sais
qu'ils aiment ça dire ça, parce que c'est vrai qu'un bâtiment de béton, ça peut
durer peut-être une centaine d'années, 75 ans, peu importe. D'un autre
côté, comme... comme donneur d'ouvrage, que ce soit au public ou ailleurs, on
vient fixer nos durées et nos exigences de qualité par rapport à nos besoins,
pas par rapport à ce que l'autre nous procure. Alors, les exigences sont
élevées et c'est sur ces exigences-là qu'on vient obtenir la meilleure... la
meilleure proposition. Ce n'est pas parce que quelque chose dure 200 ans,
si j'en ai besoin de 50 ans, que je dois prendre la durée de vie totale
dans mes barèmes. L'exigence, elle, c'est l'exigence de performance du
gouvernement. Et les gens doivent la remplir, pas nécessairement la dépasser.
Parce que mon exigence est celle que je cherche, ce n'est pas l'exigence que
l'autre me propose. Alors, il faut faire attention à ces notions-là. J'aime
bien qu'on considère la durée de vie quand c'est pertinent par rapport à nos
exigences.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. J'y reviendrai par la suite, mais j'ai bien compris, le ministre,
ce n'est pas la première fois qu'il le dit. Moi, je prends note, là. Il a... il
fait référence à l'appel d'offres, au processus, à l'appel d'offres. Ça fait
que peut-être qu'on aura un moment de revenir sur comment mieux encadrer les
appels d'offres afin que cette exigence de qualité se retrouve là. On
reviendra. Je sais que ce n'est pas l'objet de l'amendement, puis c'est... je
sais que ce n'est pas l'objet de cet article, mais c'est la deuxième, troisième
fois qu'il me ramène sur l'appel d'offres. Donc, je pense que ça vaut la peine
d'aller explorer, peut-être plus tard.
M. Julien : Mais c'est-à-dire
qu'on ne modifie pas le processus d'appel d'offres public, on vient ajouter un
mode, mais les exigences du processus d'appel d'offres public, on les a déjà,
mais on le regardera.
Mme Zaga Mendez : On
reviendra.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Je pense que mon
collègue de Nelligan voulait revenir?
M. Derraji : ...
Le Président (M. Simard) : Alors,
d'autres commentaires sur le sous-amendement? Sans quoi, nous allons procéder à
la mise aux voix. Ce sous-amendement déposé par le député de Jean-Talon, est-il
adopté? Est-il adopté?
Des voix : ...
M. Derraji : ...appel
nominal.
Le Président (M. Simard) : Très
bien, parce que notre collègue de Jean-Talon, étant donné son statut, ne peut
pas voter. Donc, alors, nous allons procéder à un appel nominal. Mme la
secrétaire, veuillez procéder, je vous prie.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Julien (Charlesbourg)?
M. Julien : Contre.
La Secrétaire : M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Contre.
La Secrétaire : M. Allaire
(Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
La Secrétaire : Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : ...
La Secrétaire : Mme Mallette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Contre.
La Secrétaire : M. Montigny
(René-Lévesque)?
M. Montigny : Contre.
La Secrétaire : M. Derraji
(Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire : Mme Zaga
Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire : M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) : Abstention.
Ce sous-amendement est donc rejeté. Conséquemment, nous revenons à l'étude de
l'amendement déposé par le député de Nelligan.
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : Alors...
oui?
M. Derraji : On est la seule
commission qui route au Parlement, donc on mérite des applaudissements. Oui.
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : Alors,
cher collègue de Nelligan, auriez-vous d'autres commentaires à formuler sur
votre amendement?
M. Derraji : Est-ce qu'on
peut juste le remettre?
Le Président (M. Simard) : Tout
à fait. Alors, dans quelques secondes, cela sera fait. Parce que notre page
devait bien sûr aller fermer la porte...
Le Président (M. Simard) : Donc,
voilà le... Sous nos yeux se retrouve actuellement l'amendement. Y aurait-il
des commentaires que l'un des collègues souhaite formuler à ce stade-ci? M. le
ministre.
M. Julien : ...si on
pouvait suspendre, le temps d'avoir des discussions par rapport à cet
amendement-là.
M. Derraji : Aucun
problème.
M. Julien : Nos juristes
ont regardé la situation et auraient une proposition à faire...
M. Derraji : Je n'ai
aucun problème.
M. Julien : ...qui
éviterait certains risques pour nous.
M. Derraji : Aucun
problème. Ouverture totale.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 19 h 27)
19 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 19 h 40)
Le Président (M. Simard) : Bien,
chers collègues. Alors, autant parfois la nuit porte conseil, autant parfois
les suspensions portent conseil. Il semblerait qu'un consensus émerge. M. le
ministre, à vous la parole.
M. Julien : Oui. Bien,
je ne le vois pas à l'écran, là, mais essentiellement on remplace «sans
compromettre» par «en respectant la qualité exigée».
Donc, avec les discussions... Avec la
discussion avec des collègues, on pense que cette... ce sous-amendement atteint
les objectifs qu'on s'était fixés par rapport à la notion de qualité à l'intérieur
de l'article.
Le Président (M. Simard) : Peut-être,
M. le ministre...
M. Julien : Oui.
Le Président (M. Simard) : ...d'abord
nous lire tel quel le sous-amendement tel que libellé.
M. Julien : Oui. Alors,
modifier...
M. Julien : ...proposé à
l'article 1 du projet de loi, par le remplacement de «sans compromettre»
par «en respectant» et par l'ajout après «qualité» de «exigér».
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Y aurait-il des commentaires que vous souhaitez formuler?
M. Julien : Bien, comme je
mentionnais, on avait la notion de qualité, qu'on souhaite que cette qualité,
par le mode collaboratif, soit maintenue. Et c'est la qualité qui est exigée
par l'appel d'offres. Donc, c'est comme ça qu'on vient le préciser à
l'intérieur de l'article 1.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le député de Nelligan.
M. Derraji : On vient d'avoir
la démonstration que l'approche collaborative est la meilleure option, et je
suis confiant pour l'avenir des contrats au Québec, mais je tiens à remercier
l'équipe du ministre. Sérieux, c'est tout à votre honneur parce que le ministre
a compris l'enjeu très bien. On a eu des bonnes explications que, parfois, de
ce côté, on n'a pas tous les éléments et, je l'avoue humblement, on peut avoir
une lecture propre à ce qu'on a comme information, mais parfois, il faut bien
écouter et avoir les bonnes explications. Et dans ce sens, je tiens à remercier
le ministre, son équipe, parce que les explications formulées par rapport à
l'amendement que nous avons envoyé avaient un risque, et ce n'est pas ce qu'on
voulait avec l'amendement. Mais l'amendement tel que formulé par M. le ministre
est conforme aux attentes qu'on voulait, que, oui, l'approche collaborative,
elle est bonne, oui, il y a pas mal de choses sur la table, mais la qualité
exigée par le donneur d'ouvrage, à savoir le gouvernement du Québec, sera
toujours là. Donc, merci d'avoir pris note de ce qu'on disait, mais aussi merci
pour vos clarifications, ça nous aide vraiment. Et je vous le dis, si on
continue comme ça, là, je pense qu'on va avoir un excellent projet de loi, M.
le Président.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. D'autres commentaires? Oui, M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Oui. Bien,
maintenant que nous sommes dans de telles dispositions collaboratives, je me
permets de faire la remarque suivante parce que, dans nos discussions, pendant
la pause, on a bien compris que, dans l'amendement qu'on étudiait il y a
quelques minutes, il y avait peut-être un enjeu avec le verbe qui pouvait avoir
des impacts non désirés. Très bien. Puis on a bien entendu le ministre nous
expliquer avec force arguments qu'il ne veut pas que le mode collaboratif
devienne une façon de faire qui imposerait des obligations additionnelles par
rapport à d'autres. Très bien.
Maintenant que le mot, c'est «respecter la
qualité exigée», je me permets de faire la suggestion. Puis peut-être que le
ministre peut en parler avec ses conseillers avant de me répondre formellement.
Mais là, si on regarde cette formulation-là et qu'on réintroduit deux autres
des notions qui étaient proposées dans l'amendement qu'on étudiait tout à
l'heure, c'est-à-dire la durabilité et la pérennité, et que, là, ici, c'est la
même chose, c'est donc, c'est en respectant la qualité, la pérennité et la
durabilité exigée, on est dans la même logique que celle que vous proposiez et
on répond à ce que plusieurs intervenants sont venus nous proposer,
c'est-à-dire de mettre ces questions-là au cœur de la définition du
partenariat, c'est-à-dire la qualité, la durée de vie de l'infrastructure.
C'est peut-être une façon élégante de le faire sans compromettre ou sans
déclencher les risques que vous avez évoqués tout à l'heure.
Le Président (M. Simard) : Merci,
M. le ministre.
M. Julien : La qualité
introduit déjà ces notions-là. C'est-à-dire que quand on dit la qualité exigée,
c'est la qualité exigée par le donneur d'ouvrage, avec les directives qu'on a
et les principes de la LCOP, à la fois sur la durabilité et sur la pérennité.
C'est-à-dire que si on fait un appel d'offres public en infrastructures, on met
des exigences, et la notion de qualité, pour moi, est à la fois sur la
robustesse, la durée de vie et la pérennité des infrastructures qu'on exige. Et
c'est déjà prévu à l'intérieur de la directive des projets majeurs, les
concepts de qualité et de cycle de vie. Donc, pour moi, la notion de qualité
introduit ces éléments-là que vous mentionnez de manière plus large. Ce qu'on
vient dire ici, c'est le mode collaboratif, par les discussions qu'il pourrait
y avoir entre des parties prenantes... ne profitez pas de ces discussions-là
pour proposer des alternatives au concept qui ferait en sorte que vous ne
rencontrez plus les qualités qui étaient exigées. Alors, c'est ça, la
protection qu'on vient se donner, supplémentaire...
M. Julien : ...mais, pour
moi, la notion de qualité, elle reprend déjà les sous-concepts que vous
mentionnez.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Sur l'amendement... M. le député Jean-Talon.
M. Paradis : C'est
vraiment une question ouverte, là. Je serais intéressé à savoir d'où est-ce que
vous tirez, là, cette conclusion-là que la notion de qualité, en vertu des
directives ou d'autres règlements, inclut déjà la pérennité et la durabilité?
Parce qu'encore une fois des experts sont venus nous mentionner qu'il s'agit de
choses distinctes. C'est-à-dire, la durabilité, c'est notamment relativement à
toute la question de l'environnement, des changements climatiques. La
pérennité, là, c'est la durée de vie. Puis la qualité, c'est : On veut une
infrastructure qui... qui satisfait aux besoins de la clientèle qui va les
utiliser. Donc, je serais curieux de voir où est-ce que vous voyez ça, là, que
qualité inclue nécessairement... Parce que je le redis, là, on a peut-être
l'occasion de faire quelque chose de très élégant et de significatif. On a une
belle occasion de le faire, là, dans le projet de loi. Puis on a été invités à
le faire par des experts du milieu.
Le Président (M. Simard) : Alors,
M. le ministre.
M. Julien : Alors, on
réitère à la page qui vise la directive des projets majeurs, n'est-ce pas, qui
vient justement à l'article... Détermination des options possibles.
L'évaluation des options doit aborder, pour chaque option, les aspects
suivants : la réponse aux besoins; la faisabilité technique et
technologique; le contexte socioéconomique; une analyse avantages-coûts; les
incidences humaines, organisationnelles et environnementales; les parties
prenantes et leur influence potentielle; les risques et leurs incidences
potentielles; l'échéancier préliminaire; l'estimation du coût, son incidence
budgétaire marginale prévisionnelle et sa stratégie au financement envisagé;
les expériences similaires réalisées. Après ça, on vient mentionner, tout de
suite après, l'évaluation des options doit être effectuée sur un même horizon à
long terme. En effet, le cycle de vie de chaque option étant différent, le
gestionnaire de projet doit comparer les options en utilisant les... les
horizons correspondant au plus long cycle de vie.
Ça, les directives de projets majeurs,
englobe tous ces éléments-là pour qualifier le respect en termes de qualité.
Donc, si quelqu'un viendrait faire une proposition qui n'est pas en réponse à
ces... à cette directive sur des problèmes majeurs, qui existe déjà et qui est
en place, alors, c'est là, en réalité, que... Quand je mentionnais tantôt qu'il
y a la directive des projets majeurs, il y a les règlements et la loi qui
viennent supporter la stratégie, le volet, directive des projets majeurs, c'est
elle qui vient préconiser les éléments à considérer dans l'évaluation.
Encore là, tu sais, la proposition de mon
collègue, ça serait de venir mettre l'emphase sur certains éléments a contrario
d'autres. Alors, c'est comme si on voudrait faire une énumération exhaustive,
tandis que la qualité englobe tous ces éléments-là pour nous.
M. Paradis : Bien, avec
égards, M. le ministre, là, j'ai le texte que vous venez de lire, je l'ai sous
les yeux, là, puis ça ne dit pas que la notion de qualité inclut la notion de
durabilité et la notion de pérennité. Et ce sont des concepts vraiment qu'on a
été appelés à mettre de l'avant, à mettre en valeur. La durabilité, donc,
encore une fois, c'est la qualité de l'infrastructure par rapport à nos
obligations aujourd'hui sur les changements climatiques, sur l'environnement.
Puis la pérennité, c'est la durée de vie. Puis là on nous dit qu'il faut
planifier maintenant sur la durée de vie, puis on parle de planification. Puis
la qualité, c'est... Bien, l'infrastructure, elle livre les résultats qu'on
s'attend. Si c'est un pont, le pont tient puis il permet aux camions de passer.
C'est quand même trois choses liées, M. le
ministre, là, je... j'en conviens avec vous, mais il me semble, encore une
fois, que c'est une façon intéressante parce que, là, ce sont les mots qu'on...
dont on a parlé, c'est-à-dire. L'article viendrait spécifier le cas où il y a
des exigences à ca... sur ces plans-là. Et quand on est en mode... quand on
passe en mode partenarial, on veut respecter les exigences qui ont été fixées
sur ces trois plans là, dont tout le monde dit, maintenant, que c'est ça le...
C'est ça, le cœur, là, de l'affaire quand on parle d'infrastructure. Bien sûr,
avec la question des coûts, là, puis des délais. On va y revenir plus tard,
mais sinon, c'est qualité, durabilité et pérennité. Il me semble que ça lancerait
quelque chose de très intéressant par rapport à ce que la stratégie indique
elle-même.
• (19 h 50) •
M. Julien : J'entends ce
que mon collègue dit, mais... mais je ne suis pas en accord. C'est-à-dire que
ce qu'on vient de nommer, c'est ce qui doit déterminer l'évaluation des options
possibles qui doivent être considérées. Et tous les éléments qui ont été
nommés, avec la durée de vie, font partie de l'évaluation des options possibles
pour justement venir les évaluer. Alors, ces éléments-là font partie de la
qualité des projets. Et ce qu'on vient dire ici, c'est... Encore là, c'est le
mode d'attribution, là. Je suis sur le mode d'attribution en mode collaboratif.
J'ajoute un mode d'attribution versus le mode... le mode traditionnel. Et ce
que je viens dire ici, puis j'accepte avec vous de venir dire, c'est...
M. Julien : ...ce mode-là ne
devrait pas ouvrir la porte, potentiellement, à quelqu'un qui dit : Aïe!
j'ai un concept : on va prendre tel type de matériau plutôt que tel autre,
ça va coûter moins cher. Puis l'autre va dire : Oui, mais attends minute,
là! L'utilisation de ce matériau-là va faire en sorte que ma durée de vie va
être moindre puis ma qualité va être moindre. Non, l'entente qu'on va avoir ne
pas... devra respecter les exigences de qualité fixées à l'appel d'offres.
Tandis que vous tentez d'élargir la définition, mais qui n'est pas... qui est
dans le respect de la directive, et ce qu'on vient de dire ici, c'est :
Attention! Le mode de collaboration ne permettra pas de mettre en doute la
qualité exigée à l'appel d'offres lié au PFT.
Alors, c'est là qu'on veut aller, puis
pour nous le concept de qualité englobe ce que vous dites, et ce que vous dites
n'est pas exhaustif de la qualité. Alors là, pourquoi je viendrais nommer ces
choses-là plus que d'autres? Moi, je persiste à dire que la qualité inclut ces
deux volets-là. Naturellement, je serais prêt à mettre aux voix ce
sous-amendement, dans cette perspective.
M. Paradis : Le
sous-amendement, je pense qu'il est très intéressant. Là, en fait, ce que je
propose... Parce qu'il n'est pas, là, dans le texte qu'on étudie, mais, si le
ministre montrait une ouverture, si l'équipe du ministre montrait l'ouverture,
on pourrait le bonifier et... Parce que c'est un message qu'on a entendu, là,
puis qu'on entend de partout, là, c'est les éléments clés : pérennité,
durabilité, qualité, avec bien sûr réduction des coûts, réduction des délais,
mais ça, c'est ailleurs. Donc, ici, on le lance, puis on n'est pas en train de
fixer des exigences additionnelles, on dit simplement que... on lance le
message aux gros contractants que c'est la raison pour laquelle on entre dans
le mode partenarial, parce qu'on va le faire en respectant ces exigences-là,
qui sont la clé, qui sont au cœur.
Puis les gens sont venus nous dire ça, M.
le ministre. Je ne pense pas que ça soit quelque chose de très... qui va
bouleverser ici le sous-amendement ou même l'article, ça lance juste des bons
messages positifs, proactifs sur les raisons pour lesquelles... les bonnes
raisons pour lesquelles les gens sont venus nous dire : Ça va servir à ça,
notamment, le mode collaboratif puis le mode partenarial. On l'inscrit... Donc,
les bonnes intentions que le ministre — puis je suis revenu souvent
là-dessus — les bonnes intentions dont le ministre nous parle, on les
indique, on les insère clairement dans le projet de loi.
M. Julien : Oui. M. le
Président, naturellement, la modification qu'on apporte ici, c'est sur le mode
collaboratif. Alors, quand moi, je trouvais que c'était une bonne idée de dire
la notion... Si vous pouvez monter juste un peu le texte, pour qu'on voie le
sous-amendement, là, dans sa complétion, là. Bon. «En respectant la qualité exigée»,
c'est pour dire : Le mode collaboratif, les discussions qu'ils auront pour
trouver les meilleures options à la conception et à la réalisation ne peuvent
pas se faire au détriment de la qualité initialement prévue. C'est
l'article 1 qui amène le mode collaboratif.
Ce que vous nommez, dans la Loi sur les
infrastructures publiques, à l'article 2, on dit : «Les mesures
introduites par la présente loi visent plus particulièrement à...» au troisième
point : «favoriser la pérennité d'infrastructures publiques de qualité».
Alors, il est déjà à l'intérieur de la LIP en termes de... d'objectifs visés. À
l'intérieur de la LCOP, sur les six éléments... les six principes qui viennent
faire la LCOP, le quatrième dit «d'un développement durable».
Donc, tous les éléments que vous nommez
sont déjà à l'intérieur des lois. Ici, on vient se prémunir d'un élément
spécifique au mode collaboratif pour être certain que celui-ci, là... que
celui-ci n'amène pas une dérive par rapport à la réduction de la qualité exigée
pour aller chercher des économies, dire : Écoutez... Alors, moi, je pense
que ce n'était pas nécessaire, parce que le donneur d'ordres veille au grain et
a ses exigences, on vient de l'écrire. Alors, c'est au détriment de... Vos
principes sont bons, mais, pour moi, sont couverts par la LIP, la Loi sur les
infrastructures publiques, et par la LCOP.
M. Paradis : Je vais... Bon.
Je vais conclure avec cette remarque-là, M. le ministre, là, parce que je vois
que vous... tu sais, vous semblez prêt à faire ce pas-là, mais peut-être pas
les... l'autre pas additionnel que je suggère, qui, je pense, serait très
utile, mais c'est la même logique. Si vous nous dites : Oui, mais c'est
parce que la pérennité, c'est déjà couvert par le paragraphe 3° de l'article 2
de la Loi sur les infrastructures publiques, on pourrait dire la même chose de
la qualité, là. C'est un peu ce que vous venez de mentionner, ça dit :
«favoriser la pérennité d'infrastructures publiques de qualité», puis là on
parle ici, dans l'amendement, de qualité. Même chose pour «pérennité», même
chose...
M. Paradis : ...pour
durabilité, qui est peut-être un peu moins là, le... C'est la même ligne depuis
le début, là, puis avant la pause du souper, on avait la même... le même
échange. Pour moi, ici, c'est qu'on ouvre... on ouvre quelque chose d'original,
de nouveau à l'intérieur de la Loi sur les contrats des organismes publics en
parallèle de la Loi sur les infrastructures publiques, là, mais la loi
vraiment, là, d'ancrage de cette modification du projet de loi n° 62,
c'est la Loi sur les contrats des organismes publics. Mais là on ouvre un... on
ouvre quelque chose de différent. Ça fait que vous voulez ouvrir quelque chose
de différent. Dans la définition, je suis d'accord avec mon collègue le député
de Nelligan, c'est vraiment... c'est le socle de tout. Et il y a beaucoup de
commentaires qui sont revenus sur l'importance de bien définir, de bien fixer
de quoi on parle, et je trouve que les... que les mots «qualité», «durabilité»
et «pérennité» s'y retrouvent, c'est un très bon message à lancer en disant
que, quand on fait appel à ce mode-là, les cocontractants comprennent que c'est
vers là qu'on s'en va, pas plus, j'ai bien compris votre argument, M. le
ministre, pas nécessairement plus, mais dire : C'est ça, ça fait partie
des raisons pour lesquelles on le fait. Parce que, vous l'avez dit, on ne
choisira pas toujours d'aller dans ce mode-là, mais, quand on le fait, c'est
parce qu'on a ces objectifs-là derrière la tête. Puis ça aurait été, je pense, efficace
de le retrouver ici, puis vous n'auriez pas fait face au risque que vous
craignez qu'il pourrait arriver, là, avant notre entente sur ces termes-là.
M. Julien : M. le Président,
je m'en tiens à mes commentaires parce que, pour moi, la durabilité et la
pérennité sont certainement des qualités et c'est les qualités entre autres
qu'on veut préserver dans les exigences.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. À ce stade-ci, y aurait-il d'autres commentaires sur le sous-amendement
déposé par le ministre? Sans quoi, nous allons procéder à sa mise aux voix.
Appel nominal, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Julien (Charlesbourg)?
M. Julien : Pour.
La Secrétaire : M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
La Secrétaire : M. Allaire
(Maskinongé)?
M. Allaire : Pour.
La Secrétaire : Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Pour.
La Secrétaire : Mme Mallette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Pour.
La Secrétaire : M. Montigny
(René-Lévesque)?
M. Montigny : Pour.
La Secrétaire : M. Derraji
(Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire : Mme Zaga
Mendez (Verdun).
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire : M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) : Abstention.
Cet... Ce sous-amendement est donc accepté. Et nous revenons à l'amendement tel
qu'amendé. Y aurait-il d'autres commentaires à cet égard?
M. Derraji : Juste pour
préciser le... Quel amendement tel qu'amendé?
Le Président (M. Simard) : Alors,
votre amendement a été sous-amendé et cet amendement est donc considéré comme
étant amendé, mais n'a pas encore été formellement voté, nous pourrions avoir
d'autres discussions sur celui-ci.
M. Derraji : Non. Non, non,
écoute, c'est...
Des voix : ...
M. Derraji : Non, mais, si
vous voulez vraiment faire fâcher le ministre, exigez le débat maintenant.
Donc, je vous suggère, M. le Président, de passer au vote.
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) : Oui.
Très bien. Alors, l'amendement déposé est... modifié par le député de Nelligan,
est-il adopté? Vous souhaitez un appel nominal? Mme la secrétaire, veuillez
procéder.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire : M. Julien
(Charlesbourg)?
M. Julien : Pour.
La Secrétaire : M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
Le Président (M. Simard) : M. Allaire
(Maskinongé)?
M. Allaire : Pour.
La Secrétaire : Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Pour.
La Secrétaire : Mme Mallette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Pour.
La Secrétaire : M. Montigny
(René-Lévesque)?
M. Montigny : Pour.
La Secrétaire : Mme Zaga
Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire : Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) : Abstention.
Cet amendement, tel qu'amendé, est donc accepté. Adopté. Et nous revenons à
l'étude de l'article 1 maintenant tel qu'amendé. Y aurait-il d'autres
commentaires à cet effet? M. le député de Nelligan, après quoi je céderai la
parole au député de Jean-Talon. Allez-y, cher collègue.
• (20 heures) •
M. Derraji : Oui. Merci, M.
le Président.
Le Président (M. Simard) : Je
vous en prie.
M. Derraji : Après les
explications du ministre tout à l'heure, je pense qu'on avance très bien par
rapport à l'article 1. Là, il y a un endroit où je vois «règlement». Donc,
ça dit : «...ainsi que les contrats que le Conseil du trésor détermine par
règlement». Et il y a un autre endroit où on parle «à la réalisation d'une
infrastructure lorsque ceux-ci impliquent une approche collaborative que le
règlement précise.» Moi, je vous... Moi, j'ai quelque chose. Moi, quand je vois
«règlement», je développe de l'urticaire, parce que, le règlement, je ne le
contrôle pas, vous ne le contrôlez pas, c'est fait ailleurs. Je peux comprendre
dans certains cas la pertinence. Je vais donner la chance, pour ne pas
interpréter seul cet article, au ministre de nous l'expliquer.
Le Président (M. Simard) : Alors,
M. le ministre.
M. Julien : Naturellement,
l'objectif qu'on a mis ici, c'était parce qu'on observait à travers les années
que les modes collaboratifs se modifiaient. C'est-à-dire, ce qu'on observe
aujourd'hui est différent de...
20 h (version non révisée)
M. Julien : ...ce qu'on a
observé il y a cinq ans puis ce qu'on a observé il y a 10 ans. Et, dans le
temps, les modes collaboratifs vont encore évoluer sur des thèmes qu'on...
aujourd'hui qu'on ne connait pas, mais on est en faveur de l'approche collaborative
si elle respecte les principes qu'on s'est donnés. Donc, c'est l'ouverture du
règlement qui lui vit dans le temps puis qui permet cette évolution-là. Puis je
ne sais pas si... si vous permettra des explications supplémentaires.
M. Derraji : Pas de problème.
Le Président (M. Simard) : Il
y a consentement?
M. Derraji : Oui, oui, pas de
problème.
Le Président (M. Simard) : Alors,
Mme, auriez-vous l'amabilité s'il vous plaît de vous représenter à nouveau?
Mme Noël (Nathalie) : Oui.
Merci. Nathalie Noël, secrétaire associée aux marchés publics au secrétariat du
Conseil du Trésor. Donc, l'introduction ici de tout contrat déterminé par
règlement du gouvernement, c'est pour nous permettre de pouvoir assimiler d'autres
contrats de ce... qui seraient dans d'autres règlements pour pouvoir utiliser
le mode de partenariat. Ça permet... supplémentaire, ça permet de faire évoluer
s'il y avait un autre type de contrat qui arriverait dans... qui serait prévu
par règle,emt pour pouvoir faire des contrats de partenariat.
M. Derraji : J'essaie de
comprendre, mais excusez mon ignorance.
Mme Noël (Nathalie) : Dans le
fond... je vais vous le...
M. Derraji : Oui, s'il vous
plaît, je n'ai pas compris.
Mme Noël (Nathalie) : Des
contrats déterminés par règlement, c'est l'introduction d'une habilitation
réglementaire qui vise à permettre de s'adapter rapidement à l'évolution des
approches contractuelles recourant à des modes collaboratifs dans la
réalisation de projets d'infrastructures publiques. Donc, il va être possible
au Conseil du trésor de prendre un règlement qui aurait pour effet d'assimiler
des contrats de partenariat à d'autres contrats dans le cadre duquel un
organisme public aura recours à des modes collaboratifs.
M. Derraji : Et avez-vous des
exemples en tête? Parce que vous avez dit, M. le ministre, que ça évolue, ce
qui s'est passé il y a cinq ans est différent... Je vous l'accorde, c'est vrai.
Mais pourquoi on veut laisser cette flexibilité avec... avec le règlement...
Pourquoi...
M. Julien : ...les RPI, par
exemple, là, les réalisations de projets intégrés, il y a... moi, je
travaillais dans le domaine contractuel, dans une autre vie, là, bien, ça n'existait
pas. En tout cas, ce n'était pas à notre connaissance, là. Et c'est un mode
collaboratif qui est... actuellement le mode collaboratif le plus... le plus
innovant en termes de partenariats avec le marché. Donc, on ne peut pas prédire
demain quels seront ces modes-là. Donc, on doit avoir la souplesse et être
agile dans le contexte de la loi qui, elle, est fixe. Alors, c'est sûr que les
exigences de la loi demeurent, mais on doit être capable d'être agile sur les
modes de collaboration qui pourraient arriver, tant que ça respecte la loi en
termes des principes. Donc, c'est... on veut se prémunir contre de nouvelles
approches, comme je vous dis, qui évoluent assez rapidement, là, somme toute.
M. Derraji : Oui. Le cadre
normatif, maintenant, c'est ce qu'on a dans la loi, c'est ce qu'il y a... c'est
ça, le cadre qui va... qui va régner lorsqu'on veut établir un contrat entre le
gouvernement et un sous-contractant. Est-ce que j'ai bien compris cette
première étape? Excellent. Maintenant, là, maintenant, ces contrats sont
valables. Donc, vous dites que l'hypothèse que ça change... Le règlement,
est-ce que, dès l'adoption de la loi, il va y avoir des rédactions de
règlements qui vont permettre d'ajouter des choses aux contrats actuels, ou ce
que je... je viens de comprendre, que vous, c'est l'hypothèse qu'éventuellement
il y a un changement, le règlement va nous permettre cette agilité qu'on ne
trouve pas dans la loi, et c'est là où on s'adapte? Laquelle des deux?
M. Julien : Le règlement va
permettre l'agilité pour qu'on s'adapte en respectant le cadre normatif de la
loi.
M. Derraji : O.K., pour m'aider
à comprendre, vous avez plus d'expérience que moi, j'en suis convaincu par
rapport à ça, ce n'est pas mon champ d'expertise. Qu'est-ce que vous allez
mettre dans les règlements pour avoir l'agilité? De quelle agilité s'agit-il?
Excusez-moi, je ne suis pas au courant.
M. Julien : Là, ça serait de
présumer des choses que je ne sais pas déjà, mais ce seraient des modes d'attribution
qui ne sont pas prescrits par rapport aux éléments qu'on a à l'intérieur de la
loi, mais qui cadrent avec les éléments qu'on a à l'intérieur de la loi. Peut-être,
encore là, je laisserais les juristes dire la date... l'agilité qu'on a besoin,
qui nous met à risque si on n'y va pas par voie de règlement, là.
M. Derraji : Mais, moi, j'adore
parle moi d'agilité. Parlez-moi de l'agilité C'est quoi, les limites que, si on
met trop de choses dans la loi, vont empêcher l'effet escompté? Et c'est de
quelle agilité s'agit-il? C'est... si c'est possible de clarifier, ça va nous
aider à comprendre. Je vous le dis, je vous le dis dès le début, je suis très
allergique aux règlements. Parfois ça marche. Je ne vous demande pas de me
vendre l'agilité, mais juste de me faire... que je puisse comprendre l'agilité
recherchée.
Mme Noël (Nathalie) : Mais
dans les faits, vous... on voit qu'il y a une évolution des approches
contractuelles. À travers les dernières années, on a vu les contrats de
conception, construction...
Mme Noël (Nathalie) : ...progressif,
les formes ont évolué au fil du temps, donc il faut avoir l'agilité de pouvoir,
par voie réglementaire, introduire d'autres composantes de mode collaboratif
qui seront émergentes dans les prochaines années.
M. Derraji : O.K., et, pour
vous, le cadre normatif, c'est... c'est ce qu'on s'est dit ici. Ateliers...
non, non, partage consensuel des risques, économies générées, gains réalisés,
pertes, et on a ajouté la qualité. Je peux répéter, aucun problème. Ce que je
disais... il y a un cadre normatif, le règlement va devenir l'exception, pas la
règle. La règle, c'est la loi, c'est l'article 1, on est d'accord?
Mme Noël (Nathalie) : Oui, on
est d'accord. Vous voyez qu'on assimile des contrats qui... qui pourraient être
traditionnels mais qui ont une composante collaborative. Donc, c'est d'autres
modes qui seraient peut-être à une étape, mais qui ont une approche
collaborative, qui sont prévus actuellement dans les règlements puis qu'on
pourrait faire évoluer puis ajouter.
M. Derraji : O.K. Le
ministre, je vous ai posé la question, donc, même si je vous dis un exemple de
règlement, il n'y a aucun exemple de règlement sur la table aujourd'hui. Ça,
c'est une porte de sortie que vous gardez, éventuellement, les bloquer par la
loi?
Mme Noël (Nathalie) : ...il y
a quatre règlements, en particulier, qui sont sous la LCOP, là, il y a les
contrats de services, il y a les contrats de travaux de construction, les
contrats de TI, les contrats d'approvisionnement.
M. Derraji : Ça, c'est la
LCOP, pas ici.
Mme Noël (Nathalie) : Mais
les contrats de travaux de construction; en sont un exemple.
M. Derraji : O.K., mais juste
une chose. Ça, c'est un bon point. Désolé, là, parce que ça m'aide à
comprendre, donc, tout ces règlements seront rattachés à LCOP?
Mme Noël (Nathalie) : Oui.
M. Derraji : Ce n'est pas des
nouveaux, là, il y a quatre... les quatre de la LCOP?
Des voix : ...
Mme Noël (Nathalie) : Ce qui
est proposé ici serait un nouveau règlement qui s'ajouterait aux autres.
M. Derraji : O.K., c'est un
nouveau règlement qui ne se... qui ne se rattache pas aux quatre de la LCOP.
Mme Noël (Nathalie) : Non.
C'est une possibilité.
M. Derraji : O.K. Est-ce
qu'on peut juste énumérer les quatre de la LCOP? Je les ai lus, là, mais je les
ai oubliés, donc.
Mme Noël (Nathalie) : Les...
le Règlement sur les contrats d'acquisition, le règlement sur les contrats de
travaux de construction, le règlement sur les contrats de services
professionnels et les contrats de services TI... les contrats de technologies
de l'information.
M. Derraji : Bravo, triple A
plus. Vous avez ajouté un ou deux règlements? Désolé, M. le ministre, si
j'abuse.
Mme Noël (Nathalie) : Un.
M. Derraji : Un. Un
règlement. Et ce règlement qui va se rajouter, c'est juste parce que les
critères...
Mme Noël (Nathalie) : Si
c'est nécessaire.
M. Derraji : Oui, si c'est
nécessaire. J'ai bien compris. Si le cadre de l'approche qu'on vient d'écrire
dans cet article devient très limitatif et qu'il y a une évolution, vous
allez... vous chercher une porte, je ne dirais pas une porte de sortie là,
mais...
Mme Noël (Nathalie) : Bien,
une solution pour l'évolution des approches contractuelles, c'est ce qu'on
recherche.
M. Derraji : Oui, O.K. Selon
votre évaluation, est-ce que c'est un besoin qui est court terme, moyen terme,
ou c'est juste une hypothèse que vous mettez dans la loi?
Mme Noël (Nathalie) : Protection.
M. Derraji : Protection
M. Julien : C'est une
protection.
M. Derraji : O.K., merci.
Le Président (M. Simard) : Alors,
d'autres remarques sur l'article 1? Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Juste pour
avoir la même compréhension, parce que... Tout à l'heure, on parlait du
règlement, parce que, quand on dit que «le Conseil du trésor détermine par
règlement», le ministre et les juristes de la banquette ministérielle nous on
parlé d'un règlement dans le cadre de la LCOP, mais, ici, on nous parle que
c'est le Conseil du trésor qui détermine par règlement. J'ai peut-être manqué
un bout, mais est-ce qu'on parle du même règlement? Je me suis... Parce que,
tout à l'heure, on disait qu'il va y avoir... Vous voulez garder des pouvoirs
afin de... par règlement, à s'adapter, mais, ici, on nous parle que «les
contrats que le Conseil du trésor détermine par règlement dans le cadre
duquel...», bon, on donne la même définition, «...une approche collaborative
que le règlement précise». Ici, on parle du même règlement qui va être dans la
LCOP ou est-ce qu'on parle de nouveaux règlements que le Conseil du trésor
pourrait émettre afin de permettre à certains organismes d'avoir recours à un
nouveau mode de contrat collaboratif? C'est juste pour sortir du doute.
• (20 h 10) •
M. Julien : Un seul
règlement, même règlement.
Mme Zaga Mendez : Même
règlement. Et, là-dedans, ça pourrait bénéficier... par l'approbation du
Conseil du trésor, justement, aller chercher du fait d'autres types qu'on
n'avait pas... qu'on n'a pas considéré dans l'étude du projet de loi.
M. Julien : C'est un mode
plus agile que le mode de la loi, pour voir des nouvelles alternatives et les
intégrer.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends...
Mme Zaga Mendez : ...parce
qu'on ne les a pas puis j'imagine qu'on ne va pas les avoir dans le futur
proche étant donné que c'est pour se garder un outil. Bien, c'est un peu juste
revenir sur les préoccupations qu'on a par rapport à la définition. Je suis
revenue beaucoup sur, je le sais qu'il n'y a pas une intention de définir en
détail dans la loi, là, on l'a entendu, mais de voir comment les différences...
les différents éléments de l'application de l'approche collaborative. J'ai
juste... l'intention de savoir si des éléments-là, vont se retrouver, là,
c'est-à-dire le partage consensuel de risques, qu'on parle... Tout à l'heure,
on a eu quand même une bonne discussion sur la mise en commun des ressources,
sur ces définitions-là, parce que c'est un peu de l'inconnu, là, s'il y a des
nouveaux règlements dans un futur qui nous parle d'un nouveau mode
collaboratif. C'est juste de s'assurer que ces éléments-là aient une certaine
concordance avec l'application.
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 20 h 12)
(Reprise à 20 h 14)
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous reprenons nos travaux. M. le ministre.
M. Julien : Si vous
permettez, puisqu'on a eu les explications supplémentaires de notre
spécialiste...
Une voix : Juriste.
Le Président (M. Simard) : Alors,
il y a toujours consentement. Maître.
M. Hudon (Alain) : Merci,
merci, M. le Président. Alors, je vais essayer d'être clair. La définition de
contrat de partenariat, la définition de base, là, c'est, contrat dans lequel
il y a de la conception, de la réalisation, plus une autre responsabilité qui
pourrait être soit de financement, soit de l'entretien, soit d'exploitation.
Ça, c'est la définition de base d'un contrat de partenariat. Donc, il y a trois
responsabilités minimalement. On assimile, dans le deuxième paragraphe, à des
contrats de partenariat, des contrats qui n'ont pas trois responsabilités, ceux
qui en ont deux : la conception, la réalisation, plus une approche
collaborative. Le pouvoir qui est donné ici au Conseil du trésor de prendre un
règlement, c'est pour aller encore plus loin dans l'éventualité où il y avait
un développement dans le secteur de la construction qui permettrait qu'il y ait
un contrat avec une seule responsabilité, soit de la conception, soit de réalisation,
mais auquel on aurait une approche collaborative qui s'appliquerait à ce
contrat-là.
On ne sait pas, pour l'instant, qu'est-ce
qu'on pourrait viser, mais si jamais ça se produisait, bien, par le règlement,
on identifierait quel est le type de contrat, de conception, de réalisation
qu'on veut viser puis quelle est l'approche collaborative qui doit s'associer à
ce contrat-là pour qu'on puisse l'assimiler à un contrat de partenariat. Je ne
sais pas si j'ai été clair.
M. Julien : C'est clairement
complexe.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. À ce stade-ci, Mme la députée de Verdun, avez-vous un autre commentaire,
sans quoi je cède la parole... Vous avez un autre commentaire.
Mme Zaga Mendez : C'est
clairement... C'est complexe. Je sais que ça a été clair, mais j'ai... j'ai
besoin de temps pour comment ceci répond à ma question, parce que là, ce que...
J'ai beaucoup aimé le langage qui a été utilisé, là, c'est-à-dire que, dans la
définition, il y a des responsabilités qui sont octroyées, puis il y en a
trois, quatre types, là, vous avez parlé : conception, réalisation,
financement, entretien, comme les exemples de responsabilités, tel que décrit
dans le premier paragraphe, ça, je vous suis. Et dans l'autre, c'est se laisser
une porte ouverte lorsqu'on va octroyer une seule. C'est ça.
M. Julien : C'est-à-dire
qu'il y aurait conception... Ici, le modèle, c'est conception, réalisation,
plus un autre élément. Et là on pourrait avoir des modèles où ce serait
seulement conception, seulement réalisation, plus un élément d'approche
collaboratrice...
M. Julien : ...et là, bien, on
n'en voit pas, puis s'il arrivait... il faudrait, en fin de compte, qu'on y
aille sur base réglementaire.
Mme Zaga Mendez : Parfait. Je
trouve ça un peu plus clair, la façon que c'est expliqué, parce que, quand on
le lit... Puis, peut-être, ça revient dans des discussions que nous avons eues,
et d'où le besoin d'avoir une certaine classification ou nomenclature dans
laquelle on est capable de suivre, là, des fois, c'est juste des lexiques, là,
qui suivent, en termes de... Parce que, vous savez, là, tout à l'heure, on
parlait des responsabilités, là. Là, c'est plus clair, le fait qu'il y en a
deux plus une troisième, parmi financement, entretien ou exploitation. Là, vous
l'avez rendu très, très clair. Et, dans l'autre, c'est des exceptions pour
aller chercher seulement une.
Est-ce que... puis est-ce qu'il y a des
exemples? Puis là, tout à l'heure, vous disiez : On ne sait pas trop, peut-être
on s'avance, mais je pense que, là, on est en train de donner le sens de
l'article 1, qui encadre la... encadre la définition même. Est-ce que vous avez
un exemple dans lequel on irait dans ce type d'exception, c'est-à-dire avoir
recours à seulement une responsabilité ou est-ce que c'est quelque chose que...
vous le laissez comme porte ouverte? Mais est-ce que vous avez des exemples,
peut-être ailleurs, dans lesquels on a fait ce type d'appel juste à une seule
responsabilité?
M. Julien : C'est à dire
qu'intellectuellement, d'être en mode collaboratif uniquement sur la conception
serait possible, de dire : On travaille en... sur la conception avec des
partenaires et un partage de ressources ou un partage de risques, seulement sur
cette phase-là.
Naturellement, nous, on aime beaucoup la
notion de conception, réalisation, parce que, nous, on le voit dans une
perspective de livrer un projet d'infrastructure, de l'idéation jusqu'à son
terme, mais ça nous permet, par voie réglementaire, de venir le saucissonner
juste en conception ou juste en réalisation, par l'ouverture qu'on y met ici.
Mais, logiquement, moi personnellement, comme responsable des infrastructures,
là, j'espère qu'on va faire le mode collaboratif bout en bout, c'est-à-dire de l'idéation
jusqu'à sa réalisation.
Mme Zaga Mendez : J'ai une
question là-dessus.
Le Président (M. Simard) : Absolument,
chère collègue. Absolument.
Mme Zaga Mendez : Désolée,
là, parce qu'on est dans l'intellectuel puis le fictif, là, donc allons-y, là,
c'est-à-dire... Si je me trompe, vous me corrigez, là, conception serait
capable de juste faire cela ou juste réalisation. Est-ce que ce serait juste
financement tout seul? Est-ce qu'il faut absolument, par exemple, que le volet
financement soit attaché avec conception ou réalisation? Parce que, là, on
parle d'une responsabilité, vous avez donné plusieurs exemples de
responsabilités tout à l'heure.
M. Julien : C'est-à-dire
qu'on pourrait être sur base... Ça prend soit conception soit réalisation.
Naturellement, je reviens sur la... plus la patte collaborative, qui serait le
financement... ou autre chose, mais je réitère, le fait qu'on veuille
travailler en mode collaboratif, conception, réalisation et plus une patte
collaborative, c'est parce que ceux qui viennent à la réalisation, c'est
souvent les entrepreneurs généraux, ceux qui viennent à la conception, c'est
souvent les professionnels, et, nous autres, qu'est-ce qu'on souhaite, c'est de
réunir ces gens-là dans toutes les phases. Ça fait que, logiquement,
conception, réalisation, plus mode collaboratif, c'est ce qu'on va viser dans
les projets d'infrastructure pour obtenir le mode collaboratif optimisé dans
notre vision des choses, mais on veut se prémunir par rapport à des situations
particulières qui pourraient être uniquement la conception ou la réalisation.
J'espère que je dis ce que vous pensez, sinon, corrigez-moi.
• (20 h 20) •
M. Hudon (Alain) : Bien, je
vais apporter une correction si vous permettez. Quand on parle de mode
collaboratif, ce n'est pas une responsabilité qui est financement, entretien ou
exploitation. Quand on parle de mode collaboratif, c'est les trois qui sont
identifiés, qui ne sont pas... énumération qu'on a au dernier alinéa, là. On
parle d'ateliers bilatéraux, mise en commun des ressources ou encore partage
des risques, des pertes.
Ça... c'est ça, l'approche collaborative,
c'est une de ces trois-là, mais il pourrait y avoir d'autres approches
collaboratives qui ne sont pas énumérées, parce que l'énumération, ici, elle
n'est pas limitative. Donc, on pourrait y arriver dans... je ne sais pas, moi,
dans cinq ans, un contrat avec une seule responsabilité, qui est soit la
conception, soit la réalisation, avec une approche collaborative qui pourrait être
un atelier bilatéral, ou encore un partage des risques, ou encore une autre
approche collaborative qui n'est pas identifiée ici, qui pourrait naître d'ici
deux ans.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends. Ça fait que je vais juste reformuler parce que. Je vous suis, là.
Qu'est-ce que j'entends de la dernière... le dernier paragraphe, là, c'est les
formes qui prennent...
Mme Zaga Mendez : ...l'approche
collaborative. Donc, on est dans la forme, ça peut être, j'ai bien entendu,
ateliers bilatéraux, mise en commun...
Une voix : Sans être
exhaustif.
Mme Zaga Mendez : Sans être
exhaustif, les formes. Et, plus haut on est en train de dire la phase dans
laquelle on est en train de faire appel à cette approche collaborative, donc
d'où ma question. Puis je dresse... j'utilise d'autres mots peut-être, mais
vous pouvez me le dire, le...
M. Hudon (Alain) : ...et
responsabilité...
Mme Zaga Mendez : Responsabilité.
Parfait. Donc, ce que je comprends, c'est que, dans... on... Bon. Là, c'est...
c'est un peu plus clair quand vous le dites comme ça, pour bien comprendre dans
quelle façon... est en lien avec quelle responsabilité. Bien, ma question,
c'est plutôt sur le financement entretien de l'exploitation. Vous nous dites
qu'avec la... l'exception que vous venez chercher avec ce règlement-là, ça ne
pourrait pas être une responsabilité attachée toute seule?
M. Hudon (Alain) : Non.
Mme Zaga Mendez : Parfait.
C'est ça... Ça répond à ma question. Merci beaucoup.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Je cède maintenant la parole au député de Jean-Talon qui souhaite, semble-t-il,
nous transmettre l'amendement.
M. Paradis : Oui, M. le
Président, par la magie du système Greffier, vous devriez avoir en main cette
proposition d'amendement.
Le Président (M. Simard) : Absolument,
et nous allons tenter de le mettre le plus rapidement possible à notre écran.
Voilà, il apparaît. Alors, cher collègue, auriez-vous d'abord l'amabilité de nous
en faire lecture?
M. Paradis : Alors :
L'article 1 du projet de loi est modifié par l'ajout, dans le deuxième
alinéa du paragraphe 1°, après les mots «public associe» des mots «, dans
l'objectif de réduire les coûts et les délais,».
L'article modifié se lirait ainsi,
donc : L'article 3 de la Loi sur les contrats des organismes publics
est modifié :
1° par le remplacement du paragraphe 1° du
deuxième alinéa par le paragraphe :
«1° les contrats de partenariat, soit des
contrats conclus dans le cadre d'un projet d'infrastructure à l'égard duquel un
organisme public associe, dans l'objectif de réduire les coûts et les délais,
un contractant à la conception et à la réalisation de l'infrastructure ainsi
qu'à l'exercice d'autres responsabilités liées à l'infrastructure tels son
financement, son entretien ou son exploitation et qui impliquent une approche
collaborative pendant ou après le processus d'adjudication;». Bon.
Alors, M. le ministre, vous pourrez dire
que vous avez entendu le député de Jean-Talon vous dire au moins une
fois : Vous m'avez inspiré, M. le ministre. Je vous ai bien écouté pendant
notre débat... là, je veux juste... on verra bien. M. le ministre, je vous ai
entendu dans le débat sur quelques-uns des amendements que nous avons étudiés
ensemble précédemment, et vous avez répété vraiment à plusieurs reprises, en
faisant la différence entre la stratégie, les objectifs de la stratégie et le
projet de loi... les objectifs du projet de loi... Vous avez mentionné que le
mode collaboratif que vous établissez, que vous voulez établir avec le projet
de loi n° 62 va amener plus d'efficience, va faire en sorte que ça va
coûter moins cher et que ça va aller plus vite.
Et là, bien sûr, je vais nous rappeler à
tous le nom de la... stratégie des infrastructures de qualité réalisées plus
rapidement et à meilleur coût. Et, dans l'item quatre de cette stratégie-là,
que vous résumez d'ailleurs à la page trois, on nous dit, on nous parle du
fameux objectif que vous avez rappelé à plusieurs reprises, donc qu'«en se
basant sur des projets immobiliers réalisés par la Société québécoise des
infrastructures pour lesquels certaines initiatives incluses dans la stratégie
ont été appliquées, les mesures déployées devraient permettre de réduire les
coûts jusqu'à 15 % et des délais jusqu'à 25 %.» Bon. Mais là vous
avez bien dit : Le mode collaboratif, qui est une partie des moyens de
réalisation de la stratégie, on suit bien, lui, son objectif, c'est qu'il y ait
plus d'efficience, que ça aille... ce soit moins cher et que ça aille plus
vite. Alors, j'imagine qu'on est capables de lancer le signal de manière
explicite dans l'article. Si c'est ça qu'on veut, disons-le.
M. Julien : Alors... Alors...
Non, ce n'est... pas d'accord. Alors, clairement, la stratégie vise la qualité
et l'efficience, la réduction de coûts. La loi et la mode collaborative ne
visent pas à augmenter une qualité, c'est de respecter une qualité, ce qu'on
est venu mettre. Naturellement, ce mode collaboratif amène des gains d'efficience
en délais et en coût qui ne sont pas le 15 et le 25. Le 15 et le 25, c'est la
somme de gestion par programme de tous... tous les éléments qu'on a à
l'intérieur de...
M. Julien : ...de la
stratégie, et cet élément-là qui, définitivement, nous amène à l'amélioration
de l'efficience. Cet élément-là, spécifique, je n'ai pas honte de le dire, ça
va réduire les coûts, ça va réduire les délais, ça va augmenter l'efficience.
Cependant, on est dans une définition, on n'introduit pas les objectifs. Les juristes
vont nous le dire, ici : On n'introduit pas des objectifs à l'intérieur
d'une définition, mais je suis capable de dire que le mode collaboratif va
entraîner ces gains-là dans un de nos objectifs, clairement, mais on
n'introduira pas les objectifs à l'intérieur d'une définition. Mais vous
pourrez toujours me citer.
M. Paradis : Bon. Les débats
servent toujours, M. le ministre, à établir l'intention du législateur, c'est
vrai, mais là, ce qu'on veut, c'est que la loi, elle atteigne ses objectifs. Et
là j'espère que vous n'êtes pas en train de me dire, M. le ministre, qu'on
n'est même pas capable d'écrire dans le projet de loi exactement ce qu'on veut
faire avec. C'est ce que... c'est ce que vous avez répété à plusieurs reprises.
Et là, l'idée, c'est que ce que vous
dites, là, là... juridiquement, je m'excuse, là, mais il n'y a absolument rien
qui empêche d'inscrire des objectifs dans des définitions, bien au contraire,
c'est un processus législatif qui est très souvent utilisé. Puis d'ailleurs
vous décrivez ensuite c'est quoi, l'approche collaborative, hein, que c'est de
la mise en commun des ressources, des informations liées aux projets
d'infrastructure, un partage consensuel des risques. On est en train
d'expliquer, là, c'est quoi, les objectifs, qu'est-ce qu'on fait avec
l'approche collaborative.
M. le ministre, on dit : Indiquer
clairement dans la définition du contrat de partenariat pourquoi on fait le
contrat de partenariat. Il n'y a pas de contradiction puis il n'y a pas de...
il n'y a pas de problème législatif, au contraire.
M. Julien : À l'intérieur des
définitions, on n'introduit pas les objectifs. Le titre de la loi ne peut pas
être plus clair que ça : «Principalement à diversifier les stratégies
d'acquisition des organismes publics et à leur offrir davantage d'agilité dans
la réalisation de leurs projets d'infrastructure.»
La stratégie qui prend la loi comme source
pour se nourrir, un de ses grands thèmes dit : Moins cher, plus
rapidement. Elle se fixe même des objectifs, donc, clairement, les gestes qu'on
pose visent à améliorer l'efficience et la qualité. C'est un élément phare pour
atteindre notre stratégie, mais on ne viendra pas introduire ces mots-là à
l'intérieur d'une définition, mais je le répète, là, c'est certainement ce
qu'on vise, le mode collaboratif, je peux être enregistré : réduire les
coûts et aller plus rapidement, le mode collaboratif, c'est ce que ça va nous
permettre de faire.
M. Paradis : Oui, mais un
gouvernement ne peut pas être évalué par ses intentions, c'est par les
résultats. Et là ce qu'on veut, c'est de se donner les meilleurs moyens
d'atteindre les résultats. Et je vous l'avoue, je suis toujours dans la même
lignée aussi des balises. Ceux qui ont exprimé des préoccupations nous disent :
Ce projet de loi là actuellement nous paraît ouvrir la porte à une nouvelle...
un nouveau mode d'octroi des contrats, avec une participation plus active des
partenaires du secteur privé, qui comporte des risques. Et ce qu'on ne veut
pas, c'est qu'en bout de ligne, ça coûte plus cher parce qu'il y a moins de
concurrence. Parce que les gens ont plus de portes à des pratiques de
collusion. Ce qu'on ne veut pas, c'est ça, on veut les éviter. Ce qu'on veut,
c'est que ça coûte moins cher puis que ça prenne moins de temps. Je ne
comprends pas les hésitations et je ne comprends pas pourquoi on n'est pas
capable de l'inscrire au cœur même du projet de loi.
• (20 h 30) •
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
j'ai énoncé mes commentaires par rapport à cette proposition-là. Je n'ai pas
plus de commentaires à faire.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Y avait-il commentaires? M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Donc, je
comprends bien que le ministre, il nous le dit, il nous le répète, il le parle,
il le dit publiquement, il le dit en Chambre, mais on n'est pas capable de
faire le pas, de l'inscrire clairement dans le projet de loi, non seulement
parce que c'est un indicatif de la raison pour laquelle on est réunis ici pour
discuter du projet de loi, mais parce que c'est un moyen aussi... c'en est un
garde-fou, là. On en parle depuis le début de la gestion des risques. Ça, c'en
est une façon très claire de gérer le risque et dire : On ne va pas dans
le partenariat si on a l'impression que ça n'atteindra pas cet objectif-là. Ça
va coûter moins cher puis que ça va aller plus vite. On y va, on choisit ce
mode-là parce que ça va faire ça. Et là, c'est au cœur de la définition. Je ne
vois pas qu'est-ce qu'il y a de plus important que de le mettre au cœur de la
définition. C'est pour ça qu'on le fait. Si ça ne permet pas de faire ça, on ne
le fait pas.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. D'autres remarques? Sans quoi nous allons procéder à la mise aux
voix...
20 h 30 (version non révisée)
Le Président (M. Simard) : ...Cet
amendement est-il adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : Par
appel nominal. Très bien. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Julien (Charlesbourg)?
M. Julien : Contre.
La Secrétaire : M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Contre.
La Secrétaire : M. Allaire
(Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
La Secrétaire : Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Contre.
La Secrétaire : Mme Mallette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Contre.
La Secrétaire : M. Montigny
(René-Lévesque)?
M. Montigny : Contre.
La Secrétaire : M. Derraji
(Nelligan)?
Le Président (M. Simard) : Cher
collègue.
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire : Mme Zaga
Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Abstention.
La Secrétaire : Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) : Abstention.
Cet amendement est donc rejeté, et nous revenons à l'étude de l'article un tel
qu'amendé. Et, pour ce faire, je cède la parole à ma collègue de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. Je vais revenir... On a eu de très bonnes explications tout à l'heure.
Ça m'a vraiment, vraiment aidée à placer certaines définitions concernant les
responsabilités dans les contrats de partenariat. Puis j'aimerais qu'on aille
avec des exemples, parce que, depuis tout à l'heure, c'est ça que je demandais,
des définitions... la définition avec les exemples.
Parce que, là, ce que je comprends, si on
adopte l'article un tel quel, tout contrat de partenariat va avoir trois
responsabilités : la conception et la réalisation. Puis depuis tout à l'heure,
avec le M. le ministre, puis avec les collègues, on parle beaucoup de ces
étapes-là, de ces responsabilités-là, puis je pense que, là, même, peut-être qu'on
est d'accord, quand on a parlé de conception, on a eu même le débat sur élargir
à la planification. On a dit : Non, pas tout de suite, pas là, parce qu'on
avait toutes les craintes concernant la définition des besoins qui doit être
faite par nos organismes publics. Conception, on a eu des discussions,
réalisation, même chose.
J'aimerais aller plus en détail sur les
autres responsabilités qui sont perçues... comme un trio. Pour compléter le
trio, il y a trois responsabilités, en lisant l'article, on parle de
financement, entretien ou exploitation. J'aimerais entendre le ministre... des
exemples, parce que c'est... là, ce que j'ai compris, là, c'est que ces trois
responsabilités-là vont toujours venir ensemble. Donc, soit on va avoir un
contrat de conception, réalisation et financement, conception, réalisation et
entretien, conception, réalisation et exploitation. Donc, j'aimerais, si
possible, d'avoir un exemple pour chacun de ces trios-là, on... on va les
appeler comme ça, des responsabilités et les implications.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous, chère collègue. M. le ministre.
M. Julien : Alors, pour...
pour être qualifié, ça prend nécessairement conception, réalisation, plus, en
fin de compte, une autre fonction plus un élément de collaboration. Alors,
peut-être donner des exemples...
Mme Zaga Mendez : Pour
chacun, oui.
M. Julien : Il y en a
plusieurs, mais donnez des exemples.
M. Hudon (Alain) : Bien, dans
la nomenclature, là, on retrouve la conception, construction, financement, CCF.
Donc, là-dedans, il y a la conception, construction plus de financement, puis
on l'appelle un CCF. Ce n'est original? Non, mais c'est ça. Puis les autres, on
a conception, construction, financement, entretien. Donc, on a les quatre
ensemble qui sont liés. Puis on a l'autre qui est, en plus de l'entretien, l'exploitation,
ça fait que les cinq responsabilités peuvent être jumelées dans une même
entente. Et, dans tous les cas, on doit joindre à ces responsabilités-là au
moins une approche collaborative qui peut être soit un atelier bilatéral, soit
une mise en commun des ressources, ou encore un partage des profits, des
pertes, etc., ou autre chose d'autre...
M. Julien : ...
M. Hudon (Alain) : ...ou,
exactement, mais c'est au moins une.
Mme Zaga Mendez : Merci.
Peut-être, je vais être un peu plus spécifique dans ma question. On comprend la
conception, construction, financement, incluant entretien, l'exploitation.
Est-ce possible donner des exemples de projets et comment ça se réalise? Parce
que, là, j'ai une crainte. Moi, j'avais compris que c'était... La façon que je
l'avais lu, peut-être, je n'avais pas lu le e, j'avais lu le ou, c'est-à-dire
que c'était une option, le troisième, qu'on allait avoir conception,
réalisation et que le troisième était une option.
Mais là, la façon que vous venez de le
faire, puis j'ai... C'est pour ça que je reviens sur les définitions. C'est qu'il
va toujours y avoir, oui, l'approche collaborative, mais une troisième
responsabilité parmi financement, entretien, exploitation. Là, je vous donne...
je vous donne un exemple d'être un peu plus exagéré, puis vous me direz si...
si ça arrive. Pour la construction d'un hôpital, parce qu'il y a quelque part
ici que le ministère de la Santé et des Services sociaux peut aller chercher...
peut aller chercher le pouvoir de faire des contrats collaboratifs. On aurait
la conception de cet hôpital-là, la réalisation...
Mme Zaga Mendez : ...et
comme... Moi, je veux voir comment le volet, soit financement, entretien ou
exploitation, se déploie dans... dans l'exemple que je vous donne pour la
construction d'un hôpital.
Le Président (M. Simard) : ...M.
le ministre.
M. Julien : Bien, le
programme des écoles, c'était un CCF, conception, construction puis
financement. Et les résultats obtenus, naturellement, il y avait d'autres
choses qui étaient à l'intérieur de ça, la gestion par programme. On a regroupé
des écoles. Donc, ce n'est pas à l'intérieur du mode collaboratif, mais c'était
à l'intérieur de la stratégie. Donc on est... on est venu additionner des
méthodes, mais c'était construction... conception, construction, financement
plus un mode collaboratif.
Là, il faudrait que je retourne à la
définition qu'on avait, mais pour nous, clairement, c'était un CCF qui a donné
les résultats sur... C'était un projet pilote qu'on a fait, en plus une gestion
par programme, c'est-à-dire, où on a fait plusieurs écoles avec un seul dossier
d'affaires qu'on a mis sur le marché pour donner plus de prévisibilité, pour
faire en sorte que le marché était plus attiré, qu'on donnait un plus grand
parc.
Donc, on a additionné plusieurs des
mesures. Ça nous a donné moins 20 % des coûts et, je pense, 24 % de
réduction de délais. Puis là on s'est dit : Aïe! c'est probant. Alors...
Alors, l'École secondaire du Havre, du centre de services scolaire des
Affluents, Terrebonne, CCF, alors, bien, c'est un coût de 148 millions,
une baisse de 16,4 millions au coût de projet a été autorisée initialement
prévue à 164 millions. Le coût est maintenant de 148. La contribution...
Québec passe de 163 à 147. Alors, on a vu, là, justement, parce qu'on a obtenu
des meilleurs résultats. Donc, on a fait le comparable en... en ne prenant pas
ces méthodes-là, puis en prenant cette méthode-là sur la base de besoins
similaires. Donc, quand on rentre dans l'école, on ne voit pas de distinction.
Elles sont toutes les deux aussi belles. On l'a fait par dérogation parce qu'on
pouvait le faire par dérogation spécifique. Alors là, on y va d'emblée à
l'intérieur, ici, des éléments du chapitre... de l'article 1.
Mme Zaga Mendez : Sur
l'écran de l'école, comment le volet financement s'est déroulé? À quel... Parce
que je pense que je l'entends pour conception, je l'entends pour réalisation,
mais quand on parle de financement, là, est-ce qu'on parle... Parce que, là, on
travaille avec un consortium. Quand on parle de financement, des sources de
financement, ici, on sait que le financement principal vient, dans la
réalisation de cette école, du public. Qu'est-ce qui est collaboratif dans le
volet financement de... en prenant l'exemple de la réalisation de cette école?
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Julien : Le volet
financement, c'est un financement temporaire par l'entité externe avec un volet
remboursement. À la fin, le paiement va toujours se faire via le PQI, mais
l'estimation du financement temporairement se fait par l'organisme externe.
Donc, c'est ça la notion de CCF spécifiquement pour les écoles.
Mme Zaga Mendez : C'est-à-dire
que les consortiums avec qui on travaille vont avancer des fonds, vont en
assumer les coûts jusqu'à tant que le financement public arrive.
• (20 h 40) •
M. Julien : Avec des
ententes de remboursement de financement.
Mme Zaga Mendez : Des
ententes de remboursement. O.K. Et comment ceci facilite? Comment... Pourquoi
on opte pour cette façon-là, versus débloquer l'argent tout de suite pour
couvrir les coûts et que ça soit les donneurs d'ouvrage, dans ce cas-là le
ministère de l'Éducation, qui paye la facture?
M. Julien : Ça joue sur
plusieurs éléments, là. On a aussi le CC, là, conception, construction, mise en
commun des décisions par rapport à l'optimisation du projet d'école, toujours
pour répondre aux mêmes besoins. Donc, on a soit la triade concepteur
réalisateur et, après ça, naturellement, il y a les marges de manœuvre du
financement qu'ils assument eux-mêmes, c'est-à-dire qu'ils ont une autonomie
dans leur projet, puis on les rembourse à la fin, donc, moins de contraintes
chemin faisant. Donc... Alors, il faut prendre... Il faut prendre des trois
parties, pas séparément.
Des voix : ...
Mme Zaga Mendez : O.K.
Puis je vous amène sur le volet... le responsabilité entretien. J'ai... C'est
juste pour bien savoir sur quoi on vote, là, on va se le dire comme ça, là,
parce que c'est des volets qui sont importants. Donc, financement, vous nous en
donnez un exemple. Sur le volet entretien, est-ce que vous avez des projets qui
ont été faits en suivant, là? On serait dans des CCFE.
Des voix : ...
M. Julien : ...entretien
à long terme...
Mme Zaga Mendez : ...c'est
juste pour bien comprendre comment le volet entretien, la partie entretien, en
collaboration, se fait.
Le Président (M. Simard) : Alors,
M. le ministre.
M. Julien : C'est-à-dire
qu'on n'a pas d'exemple qu'on a appliqué, mais c'est un volet entretien long
terme de l'infrastructure a posteriori de la livraison. C'est-à -dire que je
peux me faire livrer l'école secondaire, puis, après ça, j'assume le volet
entretien comme propriétaire, ou je peux avoir une entente avec un tiers qui va
faire l'entretien à long terme. Je pourrais avoir une entente avec le tiers qui
va en faire l'exploitation à long terme. Donc, alors, c'est l'ouverture
de : Est-ce que je veux que tu me le livres? Est-ce que je veux que tu me
le livres et tu l'entretiennes? Est-ce que tu me le livres, tu l'entretiennes
et tu l'exploites? Alors, c'est de plus en plus... Mais, pour nous, ce qu'on
cherche le plus à réaliser, c'est des CC, avec autres termes, qui visent à
mettre autour de la table à la conception, la réalisation. Mais, ultimement, on
aime bien avoir la propriété puis s'occuper de nos infrastructures a
posteriori. Mais on pourrait le faire en entretien et en exploitation si on
trouve qu'il y a des bons motifs pour le faire, c'est-à-dire que ça reste
ouvert, ça peut être utilisé. Naturellement, chacun des donneurs d'ouvrage
public vont... venir devoir expliquer pourquoi c'est le meilleur choix, là, en
termes de gouvernance. Ils sont autonomes dans nos gouvernances, mais il
faudrait qu'ils trouvent les bons motifs pour aller en entretien
d'exploitation. Alors, ils ont le droit de le faire.
Mme Zaga Mendez : Je suis
d'accord sur le principe de la gouvernance que l'exploitation, là, tu sais, on
parle d'une école pour l'entretien, là, je veux dire, c'est ce qu'on souhaite
que ce soit les donneurs d'ouvrage, l'organisme public qui est en charge de
faire cette réalisation-là. Quand vous dites : Je veux ramener... qu'on
parle d'entretien, là, vous n'avez pas un exemple précis, ça va, mais le tiers
à qui on donne les contrats d'entretien ou la responsabilité d'entretien, on
parle du même tiers qui a fait... avec qui on a travaillé dans la conception
et dans la réalisation, parce que, de ce que je comprends, ces trois
responsabilités-là, on fait un seul contrat de partenariat avec une entité, et
cette entité-là va venir faire conception, construction, et après on va leur
assurer l'entretien, je ne sais pas, d'une route ou d'un pont, ou de n'importe
quelle infrastructure qui a été faite avec ce partenariat-là. Quels sont...
Quel est l'horizon de temps? Je veux juste...
M. Julien : Ça dépend des
projets. L'autoroute 25 doit être... doit ressembler à conception,
construction, financement, entretien, exploitation.
Mme Zaga Mendez : On parle du
projet de l'autoroute 25.
M. Julien : L'autoroute 25,
oui.
Mme Zaga Mendez : Exploitation,
vous incluez là-dessus, aussi, l'exploitation?
M. Julien : L'exploitation
puis l'entretien... en tout cas, l'entretien, certainement, puis l'exploitation
aussi. Il est payant, non?
Mme Zaga Mendez : Le pont,
oui, oui.
M. Julien : Ah! C'est ça.
Alors, ça, c'est un cas. Alors,je vous dis, ça s'apparente à un PPP, mais, pour
nous, là, encore là, quand on parle d'écoles, quand on parle d'infrastructures
publiques, on va beaucoup aller chercher avant l'entretien et l'exploitation.
Pour nous, là, c'est un grand gain, c'est la conception et la réalisation avec
des partenaires qui ont un objectif commun.
Mme Zaga Mendez : Oui, mais j'entends
que le cœur, c'est la conception puis la réalisation, la conception, la
construction. Mais la loi telle qu'elle est écrite, il y a toujours une
troisième partie, là, ça vient ensemble, là. Il n'y a pas juste CC, là, il y a
CCF, CCE. CC tout seul ici, tel que je le lis et tel que c'est... à moins que
je me trompe, parce que, tout à l'heure, on nous disait qu'il y a trois
responsabilités, c'est : conception, réalisation, à une troisième.
Conception, réalisation, tout seul, est-ce que ça existe ou ça n'existe pas?
M. Julien : Paragraphe 2°,
des contrats qui sont assimilés, qu'on considère comme des contrats de
partenariat, non seulement conception, réalisation, plus une approche
collaboratrice, ils sont considérés, dans notre article, comme étant des
contrats de partenariat. Ils sont assimilés à des contrats de partenariat, sans
la troisième... le troisième élément qui serait...
M. Julien : ...de
financement, d'entretien ou d'exploitation. Donc, j'ai conception, réalisation
plus approche collaborative de partage des ressources, de partage des risques,
ces éléments-là. t juste avec le CC, il s'apparente à un contrat de partenariat
à l'intérieur de notre article 1.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends, mais... Je l'entends, mais ça, ça fait référence à la définition
d'abord des contrats mixtes des travaux de construction et services
professionnels. Donc, dans la définition que vous donnez, comme vous venez de
dire, là, les contrats mixtes et les travaux de construction, là, on est dans le
CC. Oui, mais la définition, même si c'est comme on l'assimile au cœur de la...
des contrats de partenariat, mais l'alinéa un, là, tel que le contrat de
partenariat le définit, là, c'est quand je... Désormais, là, après avoir parlé
des contrats de partenariat, la première définition qu'elle ait donnée, c'est
CC plus une autre responsabilité.
M. Julien : C'est ça,
mais les assimilés sont aussi introduits dans les partenariats.
Mme Zaga Mendez : Parfait.
Mais ici, quand on parle, partout...
M. Julien : CC plus une
approche collaborative.
Mme Zaga Mendez : Peu
importe si une troisième...
M. Julien : Oui, qu'on
soit assimilé. Oui.
Mme Zaga Mendez : O.K.
J'aimerais ça revenir un peu sur la définition, là... À moins qu'il y ait
d'autres collègues, là. Je ne veux juste pas monopoliser. Je vois d'autres
collègues. Dans l'alinéa un, là, dans lequel on a CC plus une troisième
responsabilité, là, est-ce que...
Une voix : ...Non.
Mme Zaga Mendez : Est-ce
qu'on va donner des pouvoirs au ministère des Transports, je reviens, on va
avoir une discussion, pas là, là, mais dans le p.l. no 61, sur des
pouvoirs de réalisation de... des transports en commun. Pour vous, ça
rentrerait, là, ici, là, dans des CCFE?
M. Julien : Ça
rentrerait dans CC probablement, là, je veux dire, à partir du moment où est-ce
qu'on fait une entente de partenariat avec un consortium, potentiellement, là,
c'est des idées que je lance comme ça, où on vient dire, les professionnels, un
entrepreneur en général, le donneur d'ouvrage, on s'assoit à la conception
ensemble, on les a qualifiés sur base d'expertises, on trouve la meilleure
solution par rapport au besoin qui a nommé par le donneur d'ouvrage public qui
dit le déplacer X, Y, Z, puis on travaille ensemble à la conception et à sa
réalisation, même si on n'allait pas sur le volet financement, il serait dans
les assimilés si, naturellement, il y a un élément collaboratif partage de
ressources, partage de risques, partage, etc. Donc, oui, ça, s'assimilerait au
deuxième paragraphe, assimilé. Naturellement, si on rentre la notion de
financement, bien, il a des trois pattes du...
Mme Zaga Mendez : ...qu'avec
la définition telle qu'elle est là, on ouvre quand même la possibilité à faire appel
à la responsabilité de financement, la responsabilité d'entretien ou la
responsabilité d'exploitation. Ce n'est pas ici qu'on le décide, là, je suis
d'accord.
M. Julien : On a ces
possibilités-là. On ne se met pas de barrière parce que chacune de ces
possibilités-là peut être à propos, dépendant du projet qu'on a devant nous.
Mme Zaga Mendez : C'est
quand que c'est à propos d'aller chercher la responsabilité d'exploitation par
un tiers?
M. Julien : Pardon?
Mme Zaga Mendez : C'est
quand, selon le ministre, pardon, je parle à la présidence, c'est... c'est à
propos, puis c'est nécessaire, souhaitable d'aller chercher cette troisième
responsabilité qui serait l'exploitation par un tiers?
• (20 h 50) •
M. Julien : Bien, c'est
toujours une... Alors, c'était déjà permis, sur dérogation, mais tout...
Une voix : ...
M. Julien : Les PPP
étaient déjà permis, mais...
Une voix : ...
M. Julien : C'est ça,
mais on leur donnait l'autorisation d'aller en PPP en mode collaboratif, là.
Une voix : ...
M. Julien : Juste PPP.
Puis c'est... Est-ce qu'on a la capacité d'exploiter? Tu sais, je veux dire, à
quelque part, on n'est pas... on n'est pas, comme donneur d'ouvrage public,
spécialiste pour exploiter toute chose. Donc, il pourrait être à propos que
l'exploitation soit... soit plus... soit plus avisée, en fin de compte, de le
donner à un tiers. Alors, on donne cette possibilité-là. Naturellement, une
école secondaire, là, les centres de services ont les capacités pour gérer
l'exploitation de l'école secondaire, là. C'est dans leur mission, c'est leur
mission récurrente, c'est eux les spécialistes. Alors, pour certains... Vous me
demandez des cas de figure, bien, c'est où c'est plus approprié de le faire faire
par un tiers que de le faire soi-même.
Mme Zaga Mendez : Je
vais revenir plus tard, là, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Avec
plaisir. Alors, quelqu'un d'autre souhaite intervenir sur l'article 1 tel
qu'amendé...
Le Président (M. Simard) : ...sans
quoi nous allons procéder à la mise aux voix de cet article. Je constate que le
député Jean-Talon souhaite intervenir. Cher collègue, à vous la parole.
M. Paradis : Oui. Très bien.
Alors, j'aimerais revenir sur la question des risques et de la gestion des
risques. J'ai indiqué à quelques reprises au ministre que nous aurions dû
avoir, pour l'étude de ce projet de loi, un registre de risques, une
démonstration par le ministre, par son équipe qu'on a analysé le rapport
Charbonneau, qu'on n'a pas oublié, qu'on a analysé les recommandations aussi de
l'Autorité des marchés publics, qui, encore tout récemment, analysait la façon
dont on octroie les contrats publics, qui nous met des... qui fait des
recommandations, qui nous fait des mises en garde et qu'on en a tenu compte et
que le projet de loi est présenté dans cette perspective sécuritaire. Or, ce
n'est pas le cas, on n'a pas ça.
J'appelle toujours le ministre à nous
produire ça. Je le répète, c'est de la bonne gestion, c'est de la bonne
planification. On est en train de parler de la gestion de projet, puis ça se
planifie au long terme, puis tout le monde le dit, tout le monde le sait, ça
commence par regarder : O.K., quels sont les risques auxquels je fais face
et comment faire en sorte que, dans le projet de loi, il y a des mesures
d'atténuation? On n'a pas ça. On n'a pas ça et je continue à penser que c'est
quelque chose d'assez extraordinaire, alors que c'est ça que la commission
Charbonneau a appelé de ses vœux. Elle a dit : À chaque fois qu'on va
parler d'octroi des contrats publics, il va falloir qu'on s'assure que tous les
garde-fous sont en place, qu'on fait la bonne chose, qu'on est prudent. Et là
je ne vois pas ça.
Le ministre nous a appelés à, nous, jouer
ce rôle-là, puisque son... lui-même, il semble ne pas être capable de nous
fournir cette étude-là pour nous rassurer, pour rassurer les Québécois. Il nous
a dit : Posez-moi des questions, article par article, puis on va le
regarder article par article. Très bien. Là, on est à l'article 1, on est
à l'article 1, et on le réitère, c'est le socle, c'est vraiment le cœur de
l'ensemble du projet de loi. Et je comprends, là, le ministre va nous
dire : Oui, mais il y a d'autres articles, il y a d'autres amendements, là,
mais le cœur, il est là.
Alors, moi, je veux savoir, quand on
regarde cette définition-là... et je retourne... je l'ai citée tout à l'heure,
là, mais je retourne notamment au mémoire du Protecteur du citoyen. Et lui, il
parle de l'article 1. Il dit : Moi, quand je lis la définition et
quand je vois la façon dont ça a été cadré, dont ça a été défini, je vois qu'on
a poursuivi un objectif d'allègement du cadre législatif, que c'est un
encadrement minimal, qu'il n'y a pas de règlements existants ou modifiés qui
s'appliquent aux nouveaux types de contrats de partenariat qu'on crée, qu'on
donne une très grande latitude aux organismes publics, et là il appelle le
législateur à la prudence. Et une des choses qu'il mentionne notamment, c'est
que... c'est sa recommandation numéro 1, lui, dans son mémoire, c'est que
le projet de loi soit modifié pour que les contrats de partenariat soient
ajoutés aux contrats pour lesquels le Conseil du trésor peut édicter des
directives concernant la gestion, parce qu'il dit : Là, on n'a pas assez
de garanties, il n'y a pas assez de garde-fous dans le projet de loi.
Alors, j'aimerais savoir, donc, c'est ma
première question, j'aimerais savoir comment, de la part du ministre, là,
comment on a tenu compte de cette préoccupation-là puis comment, à
l'article 1, il trouve que sa définition nous protège contre les risques
qui ont été évoqués par la commission Charbonneau, par les institutions
publiques qui sont chargées, donc, de veiller à la probité de nos processus
d'octroi des contrats publics.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous, collègue. M. le ministre.
M. Julien : M. le Président,
écoutez, j'ai eu ces discussions-là avec mon collègue, même des discussions de
corridor, puis il dit : C'est ma première question. Je veux dire, c'est la
question qu'il répète beaucoup, même, je dirais. Donc, c'est peut-être la
première qui a posé, mais qu'il repose. Puis alors, il faut croire que je ne
l'ai pas convaincu, mais que voulez-vous?
Le projet de loi... mon collègue de Jean-Talon,
je lui dis : Quand on étudiera article par article, vous me nommerez le
risque que vous y voyiez spécifiquement, parce que nous, article par article,
les modifications qu'on a apportées, à la fois avec les marchés publics du
Conseil du trésor, ma collègue présidente du Conseil du trésor, mes collègues,
en fin de compte, qui sont sous ma responsabilité avec la Loi sur les
infrastructures publiques...
M. Julien : ...moi et ma
collègue, toujours cette notion-là de dire, ce qu'on pose comme geste,
qu'est-ce que ça donne comme allègement et s'assurer que ça n'augmente pas le
risque. Alors, mon collègue me demande toujours la grande évaluation sommaire
globale, mais moi, je lui dis : Allons-y article par article, regardons
les modifications qu'on apporte et regardons ensemble comment, dans votre
vision, ça l'augmente les risques. Alors, il veut avoir une espèce de
confirmation générale, totale, exemplaire à tout égard, puis je dis :
Allons-y article par article, si on a la chance de passer l'article 1
éventuellement, pour chacun des éléments qu'on modifie et ayons cette
discussion-là, avec grand plaisir.
Maintenant, l'Autorité des marchés
publics. L'Autorité des marchés publics, là, c'est la réponse, celle que la
commission Charbonneau recommandait, et, à l'intérieur de la loi, on est venus
même augmenter les pouvoirs de l'Autorité des marchés publics. Et cette même
Autorité des marchés publics est venue s'asseoir ici lors des consultations
pour dire : Moi, il y a un petit enjeu, l'article 13.1. Mais, pour ce
qui est des modes collaboratifs, pour lui, ça diminue la collusion, ça ouvre le
marché et ça fait en sorte qu'on est plus concurrentiels. L'Autorité des
marchés publics indépendants, pour jouer le rôle de surveillance, nous dit ça,
et mon collègue continue de dire que l'article 1 fait en sorte de mettre
en péril... selon le 10 ans de commission Charbonneau, et c'est le
contraire que mon vérificateur, que mon chien de garde auquel je donne plus de
pouvoir me dit par rapport à l'article 1. J'aurais tendance à m'appuyer
sur ce chien de garde là qui doit être vigilant, qui a été mis en place dans
cette perspective-là et qui me dit : Ça, là, c'est de l'ouverture du
marché, c'est de l'augmentation de la concurrence et ça nous prémunit contre les
risques de collusion.
Alors, il ne faut pas voir dans tout... et
une évaluation globale. Je conviens que le 13.1, avec l'angle mort qui a été
amené par certains intervenants... me dit : O.K., on avait une intention,
mais là peut-être qu'on a... qu'on était... qu'on a dévié par mettre une
intention qui était la bonne d'un élément de risque. Et ça l'a été nommé par le
VG, par l'Autorité des marchés publics et par différents intervenants. On a des
propositions d'amendement. Mais après ça, je ne peux pas laisser planer
globalement des éléments comme ça en disant : Démontrez-moi que ça l'a...
ça ne cause pas plus de risques. Je retourne la question à mon collègue.
Allons-y article par article, regardons les modifications qu'on y amène et
discutons sur la mitigation des risques ou l'augmentation des risques le cas
échéant, ça va me faire grand plaisir. Si vous me permettez de cheminer à
l'intérieur du projet de loi, on va pouvoir en convenir, plutôt que, sur un
cadre théorique, de démontrer une analyse multifacteurs du risque. Bien non,
allons-y article par article. Je suis prêt à en discuter avec vous, cher
collègue, article par article n'importe quand.
Le Président (M. Simard) : Cher
collègue de Jean-Talon.
M. Paradis : Bien, je vois
qu'il nous reste quelques secondes, M. le Président. Je peux répondre ou
remettre ça à demain.
Le Président (M. Simard) : Il
vous reste environ 15 secondes, quoi?
M. Julien : Il n'y a pas de
demain. Demain, c'est terminé. C'était ce soir que ça se passait. On se revoit
en septembre.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Rapidement, s'il vous plaît.
M. Paradis : Bien, écoutez,
je n'ai pas eu de réponse à ma question. Je l'ai dit, ma préférence, c'est ça.
Le ministre ne répond pas. Là, j'en ai nommé un, article...
• (21 heures) •
Le Président (M. Simard) : Sur
ce, le temps est révolu. Par déférence, on va quand même laisser un petit mot
au député de Nelligan. Très rapidement, s'il vous plaît.
M. Derraji : ...je veux juste
prendre une seconde pour remercier Éléonore.
Le Président (M. Simard) : Bien
sûr.
M. Derraji : Éléonore, c'est
sa dernière journée. Elle a passé son stage avec la Fondation Bonenfant.
Le Président (M. Simard) : Oui.
Bravo...
M. Derraji : Vous avez
tous... et...
Des voix : ...
M. Derraji : La relève, elle
est prête. Donc, merci, merci d'être là et merci à nos collègues. Voilà.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Merci à vous, chers collègues.
Donc, compte tenu de l'heure, nous
ajournons sine die nos travaux et on se retrouve à la rentrée scolaire. À
bientôt.
(Fin de la séance à 21 h 02)