Journal des débats de la Commission des finances publiques
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
jeudi 25 avril 2024
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Vol. 47 N° 43
Étude des crédits budgétaires du ministère du Travail
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11 h (version non révisée)
(Onze heures quinze minutes)
Le Président (M. Simard) : Alors,
très chers collègues, bienvenue à toutes et à tous. Je constate que nous avons
quorum. Nous sommes donc en mesure de pouvoir entreprendre nos travaux.
Comme vous le savez, la Commission des
finances publiques est aujourd'hui réunie afin de procéder à l'étude des
crédits budgétaires du portefeuille Travail pour l'exercice financier 2024-2025.
Une enveloppe d'une heure 45 minutes a été allouée pour l'étude de ces
crédits.
Alors, Mme la secrétaire, bonjour. Heureux
de vous retrouver. Vous nous avez manqué. Y a-t-il des remplacements aujourd'hui?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Montigny (René-Lévesque) est remplacé par Mme Tremblay
(Hull) et M. Bouazzi (Maurice-Richard), par M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve).
Le Président (M. Simard) : Alors,
comme le veut notre tradition, nous allons procéder par blocs d'échange dont le
temps varie selon les formations politiques concernées. Et je cède d'entrée de
jeu la parole à la vice-présidente de notre commission, la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Merci beaucoup, M.
le Président. Donc, très heureuse de vous retrouver et de retrouver, également,
donc, mes collègues de la Commission des finances publiques. On n'a pas l'habitude,
donc, de vous voir lorsqu'on discute, donc, des dossiers du Travail. Nous
sommes habituellement à la CET. Bonjour, M. le ministre. Bonjour à toute l'équipe
du cabinet ainsi que les représentants des différents organismes reliés, donc,
au ministère du Travail. Merci d'être avec nous aujourd'hui.
M. le ministre, donc, pour ce premier
bloc, j'aimerais m'entretenir avec vous d'un... bien, d'un enjeu que nous avons
soulevé, donc, à de multiples reprises, donc, soit, donc, les... d'accroître,
là, l'offensive, donc, de formation dans le secteur de la construction. Vous
savez, donc, en ce moment, donc... on en... c'est le sujet de l'heure, hein,
lorsque l'on parle, donc, du dossier du ministère du Travail. Et, bon, j'ai...
j'ai souvent décrit, donc, certains écueils dans la façon dont ce projet est
mené. Le premier vient surtout, donc... donc, porte surtout, donc, sur la
question, donc, des besoins de main-d'œuvre, hein? On le sait, donc, il y a...
il manque à peu près, donc, 16 000 travailleurs, travailleuses dans
le secteur de la construction. C'est l'objectif, donc, d'accroître, donc, les
besoins dans le secteur, mais ce qu'on constate, puis vous le savez, donc, il y
a beaucoup, donc, d'ouvertures par bassin.
Donc, le premier constat, c'est de me
demander : Est-ce que ce projet... donc, est-ce que ces formations
accélérées dans le secteur de la construction... est-ce qu'ils vont combler les
besoins de main-d'oeuvre, selon vous, ou est-ce que c'est un peu plus un
diachylon pour que les personnes, donc, qui se font former par bassin, donc,
transitent par ces A.E.P. mais qu'au final on n'ait pas plus de travailleurs
dans le secteur de la construction?
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Boulet : Merci, M. le
Président. Merci à la collègue de Bourassa-Sauvé. L'attestation d'études
professionnelles va permettre à un nombre considérable de personnes de répondre
à des besoins qui sont tellement imposants dans l'industrie de la construction,
vous le savez, infrastructures, les écoles, les hôpitaux, les routes, l'habitation,
donc qu'il y ait des nouvelles personnes qui aient les compétences
essentielles, qui aient les habiletés requises pour devenir des
charpentiers-menuisiers, des frigoristes, des ferblantiers, des opérateurs d'engins,
notamment les équipements lourds. Moi, j'ai eu l'opportunité d'aller dans
plusieurs centres de formation professionnelle, et ça donne des résultats
concrets, des personnes qui bénéficient de la formation, qui bénéficient d'une
réorientation. Donc, c'est un incitatif, c'est une formation accélérée qui donne
des résultats concrets. Puis, quand vous référez aux 16 000... aux 17 000 besoins
en termes de nombre de travailleurs, travailleuses additionnels par année dans
les prochaines années, il faut y aller de manière multifactorielle. La
formation est un des éléments clés. Évidemment, si vous voulez qu'on parle d'accès,
de polyvalence, de mobilité, on pourra le faire. Mais, en ce qui concerne la
formation, c'est certainement bénéfique. Puis vous savez qu'au-delà de leur
intégration dans l'industrie de la construction, toutes les statistiques
démontrent que la formation est un élément majeur dans l'accroissement du taux
de rétention suite à leur arrivée dans l'industrie de la construction.
Donc, à votre question, oui, il y a
au-delà de 4 000 personnes qui sont déjà dans des cohortes, dans des
centres de formation professionnelle un peu partout au Québec, et c'est un
grand bénéfice pour le Québec.
Le Président (M. Simard) : Merci,
M. le ministre. Madame.
Mme Cadet : Merci, M. le
Président. Lorsqu'on... Lorsqu'on lit la R-20, il y a une section qui aborde le
comité sur la formation professionnelle dans l'industrie de la construction.
Donc, à l'article 18.2, on peut lire : «Le comité sur la formation
donne à la commission des avis sur toute question relative à la formation...
Mme Cadet : ...dans
l'industrie de la construction, en tenant compte notamment des besoins
qualitatifs et quantitatifs des employeurs et des salariés de cette industrie.
Il fait aussi toute proposition destinée à favoriser la réalisation dans
l'industrie de la construction de l'objet de la Loi favorisant le développement
et la reconnaissance des compétences de la main-d'œuvre, en tenant compte de la
participation au développement des compétences de la main-d'œuvre qu'elle
impose aux employeurs.»
Donc, est-ce que cet article a été
respecté lors de la création, donc, des attestations d'études professionnelles
dans l'industrie de la construction?
• (11 h 20) •
M. Boulet : Bon. La
commission de... ou le comité de formation professionnelle de l'industrie de la
construction donne des avis, effectivement, au conseil d'administration de la
Commission de la construction du Québec, s'intéresse particulièrement à des
activités de perfectionnement qui sont sur mesure, adaptées aux besoins de
rehaussement des compétences de nos travailleurs et travailleuses. Et à la
question : Est-ce que ce comité-là a rendu un avis sur la formation
accélérée? La réponse, c'est non.
Mme Cadet : Vous ne pensez
pas, donc... Selon ce que vous me dites, donc, vous ne pensez pas que le comité
aurait dû être... aurait dû rendre un avis à cet effet?
M. Boulet : Ici, on réfère à
une formation accélérée qui est québécoise. Là où on a travaillé en
collaboration avec la Commission de la construction du Québec, c'est pour
établir les métiers où les déficits de main-d'oeuvre sont les plus aigus, où la
pénurie de main-d'oeuvre est la plus imposante, là où on a des besoins, et
s'assurer que les métiers où il y a de la formation accélérée sont compatibles
avec une formation plus courte. Et les cinq métiers auxquels j'ai fait
référence l'étaient, compatibles, et avaient des déficits de main-d'oeuvre qui
étaient particulièrement aigus. Et finalement, comme vous le savez, en vertu du
Règlement sur la formation professionnelle, le diplôme d'études
professionnelles est la voie privilégiée et la voie que je privilégie
constamment pour accéder à l'industrie de la construction.
Mais, en contexte de pénurie de
main-d'oeuvre, on doit trouver des façons nouvelles, et la formation accélérée
en est une qui nous permet d'accroître le bassin et le potentiel de
main-d'oeuvre dans l'industrie de la construction dans ces cinq métiers là. Ce
qu'on a réalisé, collègue, c'est qu'entre 55 et 85 %, là, puis c'est des
approximations, des personnes qui intégraient ces métiers-là dans l'industrie
de la construction le faisaient par la voie des bassins...
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Boulet : ...donc sans
formation, et où le taux de rétention était très bas. Excusez-moi, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. Boulet : M. le ministre,
j'essaie de comprendre, donc, ce que vous dites. Vous dites... Donc, l'article
18.2, donc, dit : «Le comité sur la formation doit rendre à la commission,
donc, des avis.» Selon vous, donc, vous faites une interprétation relativement
restrictive, donc, de cet article-là. Ce n'est pas... ce n'est pas
l'interprétation que j'en fais quand je lis l'article, mais évidemment je ne suis
pas ministre, donc vous l'êtes.
Ceci dit, donc là, ce que je comprends,
donc, c'est que le comité, donc, n'a pas rendu d'avis ici, mais vous dites,
donc, qu'il a été consulté. Donc, le comité a été consulté ici.
M. Boulet : Oui.
Mme Cadet : Et le comité vous
a dit, donc, que les cinq formations, pour lesquelles, donc, les attestations
d'études professionnelles des formations accélérées ont été créées, étaient
compatibles, donc, avec ce mode que vous ne privilégiez pas.
M. Boulet : Non. O.K. Là, ça
va me permettre de compléter ma réponse. Le comité de formation professionnelle
et le C.A. ont fait un projet de règlement pour amender le règlement sur la
formation professionnelle permettant que l'attestation d'études professionnelles
qui couronne la formation accélérée soit possible pour quatre des cinq métiers,
collègue de Bourassa-Sauvé. Et c'est connu, ce que le comité et le C.A. ont
jugé, c'est que le métier de frigoriste ne se prêtait pas à une formation
accélérée, mais les besoins de main-d'oeuvre, la compatibilité, par ailleurs,
établie par certains partenaires et évidemment les consultations faites avec
les centres de formation professionnelle nous permettaient de mettre en place
une formation pour obtenir une attestation d'études professionnelles pour
exercer le métier de frigoriste.
Mme Cadet : Je comprends,
donc, que le comité n'a pas rendu d'avis. Il a été consulté. À l'issue de cette
consultation-là, donc, on vous a rendu, donc, un avis défavorable pour la création
d'un cours écourté pour les frigoristes. Là, vous dites : Bon, que, bon,
qu'il y avait, donc, différents besoins. Pourquoi est-ce que...
Mme Cadet : ...vous êtes allez
à l'encontre de cet avis-là pour les frigoristes?
M. Boulet : Donc, l'avis a
été donné pour... un avis favorable pour quatre métiers. On est allés à
l'encontre, comme je viens de l'exprimer, parce que les besoins étaient
imposants dans ce métier-là, et les consultations faites, par ailleurs, avec
des partenaires de l'industrie de la construction et le ministère de
l'Éducation puis les centres de services scolaires, nous permettaient de
conclure que c'était pratique et réalisable d'avoir une formation accélérée
pour le métier de frigoriste en prenant les précautions qui s'imposent. Puis je
vous rappellerai qu'actuellement, sans cette formation-là, il y a un
pourcentage important de personnes qui accèdent sans aucune formation pour
exercer le métier de frigoriste, d'où l'avantage, considérant... Puis, pour
moi, c'est un incontournable logique de permettre à des personnes d'acquérir
des compétences essentielles. Et ça leur permet non seulement d'intégrer le
secteur de façon plus sécuritaire, mais de protéger aussi leur santé, leur
intégrité physique et de respecter la qualité des travaux de construction que
nous attendons tant au Québec.
Mme Cadet : Avec égards, M.
le ministre, j'entends, donc, l'argumentaire que vous me livrez, donc, sur les
entrées de ces aspirants frigoristes par bassin dans l'industrie de la construction,
mais vous ne pensez pas que le comité, donc, qui est formé, donc, de personnes,
donc, qui ont cette expertise terrain, qui connaissent l'industrie, qui y
travaillent, donc, de façon... de façon conséquente tous les jours, vous ne
pensez pas que cet argumentaire-là, donc, qu'ils ne l'avaient pas en tête
lorsqu'ils vous ont rendu, donc, un avis défavorable pour le métier de
frigoriste?
M. Boulet : Bon, c'est un
comité qui est de nature paritaire. Puis je comprends la réserve ou la prudence,
mais je vous reviens avec l'entrée par les bassins. Dans les trois dernières
années, il y a 55 % des personnes qui sont rentrées par les bassins. Donc,
convenez avec moi que la seule conclusion, la seule décision logique, c'était
aussi d'avoir une attestation d'études professionnelles, donc une formation
accélérée pour ce métier-là, qui était fortement en demande, pour répondre aux
besoins des Québécois et des Québécoises. 55 %. Donc, on augmente le
niveau de compétence et d'habileté des personnes qui deviennent des frigoristes
dans notre industrie.
Mme Cadet : Je vous entends,
M. le ministre, puis certainement, parce que... Donc, sur le projet de loi sur
lequel nous siégeons en ce moment, donc, je parle abondamment de l'importance
de la formation pour la rétention, parce qu'effectivement, donc, la formation
est vectrice de rétention, là où ce que je me questionne, c'est sur le fait
que, donc, des... les membres, donc, du comité qui est paritaire vous ont,
donc, rendu cet avis-là, donc, vous ont émis, donc, un avis, donc, défavorable
relativement à l'inclusion du métier de frigoriste pour... à la création, donc,
de ces formations accélérées dans le secteur de la construction en connaissance
de cause, parce qu'évidemment ils le vivent, l'ouverture par bassin, donc ils
savent... des statistiques que vous montrez aujourd'hui, ils les connaissent.
Donc, je me demande : Est-ce que... La décision d'inclure les frigoristes
dans les cinq métiers visés par les formations accélérées, est-ce qu'elle était
prise préalablement à la consultation du comité paritaire?
M. Boulet : Non, on fait...
en consultant. On prend des décisions finales en consultant. Puis c'est une
industrie où la collaboration est fondamentale. Ici, on a été guidé par trois
critères essentiels, un, les compétences, la formation accélérée dans les cinq
métiers permet de l'accroissement, la compétence, quand on considère le
pourcentage des personnes qui n'en ont pas et qui intègrent l'industrie de la
construction, deux, la qualité des travaux de construction, donc, avec une
formation, on a les habiletés puis les compétences pour assurer une meilleure
qualité de construction, et le troisième critère, que moi, je mets généralement
en premier, vous me connaissez, c'est la santé et sécurité des travailleurs et
travailleuses. Puis je pourrais rajouter d'autres critères, que j'ai
mentionnés, le taux de rétention, qui est supérieur, puis enfin, les besoins
que les Québécois et les Québécoises expriment dans toutes les missions
essentielles de l'État, la santé, l'éducation, infrastructures et développement
économique. Donc, c'est ça qui nous a guidés. Ça...
M. Boulet : ...nous permettait
de considérer qu'il y avait un impératif et que c'était beaucoup mieux que de
maintenir le statu quo.
• (11 h 30) •
Mme Cadet : Donc, votre
décision finale n'était pas prise préalablement, donc, à cet exercice de
concertation avec le comité paritaire, et donc... de la CCQ, mais, tout de
même, elle s'est prise de façon unilatérale à la fin. Donc, vous avez fait fi,
donc, de cet avis. C'est bien ça?
M. Boulet : C'est une
décision gouvernementale qui est issue d'une consultation. Puis, vous savez,
collègue, quand on consulte et quand on collabore, il n'y a jamais d'unanimité,
mais il y a des forts consensus, et le gouvernement est l'arbitre et doit
prendre la décision. On a pris une décision dans l'intérêt de l'industrie et
ultimement dans l'intérêt des Québécois, Québécoises, encore une fois, qui ont
des besoins essentiels dans tous les secteurs d'activité économique, sociale et
du côté humain aussi, bien sûr.
Mme Cadet : Dans le prochain
budget, ce qu'on constate, puis vous me corrigerez si je me trompe, c'est qu'en
fait, la seule formation qui est reconduite pour la prochaine
année 2024-2025, c'est celle de charpentier menuisier. C'est bien ça?
M. Boulet : Bon, c'est
intéressant parce qu'en même temps qu'on a annoncé la formation accélérée dans
les cinq métiers, collègues, n'oubliez pas qu'on a accru la capacité d'accueil
pour les électriciens, électriciennes, parce qu'on a assisté à des cohortes
complètement paritaires, et pour le métier de tuyauteur, tuyauteuse. Là, il est
question, oui, dans le budget, d'avoir une cohorte additionnelle en
charpenterie menuiserie puis il est aussi question d'accroître la capacité
d'accueil pour des montants de lignes de communications et télécommunications
pour les besoins, notamment exprimés par Hydro-Québec, pour les prochaines
années. Donc, c'est ce qui est anticipé actuellement et c'est ce qui est
planifié actuellement. Il n'y a rien d'annoncé, il n'y a rien de confirmé, mais
c'est budgété.
Mme Cadet : Bien, votre
collègue, hier, à l'Éducation... le ministre de l'Éducation, donc, m'a confirmé
que, donc, la seule formation qui se poursuivrait dans la prochaine année,
c'est celle de charpentier menuisier.
M. Boulet : Totalement, c'est
ce que je viens de mentionner. C'est la seule qui est planifiée. Donc, il n'est
pas ni anticipé ni planifié qu'il y ait des formations accélérées dans d'autres
métiers.
Mme Cadet : Donc, est-ce que
c'est un constat d'échec des formations accélérées?
M. Boulet : Non. Vous savez
que, puis ça me donne l'occasion de le redire, on est en contexte de pénurie
aiguë de main-d'oeuvre. Je suis un de ceux qui croient que la diplomation ou le
parcours qui mène à un diplôme d'études professionnelles est la voie que nous
devons continuer de privilégier. C'est le taux de diplomation qui est
important, mais qui a baissé dans les dernières années. L'AEP, l'Attestation
d'études professionnelles, est une alternative extrêmement intéressante. Donc,
ce n'est pas un constat d'échec. Si on a sur les 4 000 quelque
100 personnes qui intègrent l'industrie de la construction, une capacité
nouvelle de répondre aux besoins des Québécois, Québécoises, ça aura été une
idée extrêmement intéressante qui a donné aussi des résultats dans d'autres
secteurs d'activité. Et dans l'industrie de la construction, je pense que ça
répond bien à ce que les acteurs patronaux et les acteurs syndicaux avec
lesquels j'avais discuté requéraient.
Évidemment, il y en a qui sont des
partisans d'outre le diplôme d'études professionnelles, et outre les bassins,
et outre les exemptions. Il ne devrait pas y avoir ce corridor-là. Mais, je le
répète, l'engouement phénoménal... Au-delà de 45 000 personnes
avaient appliqué dans les centres de formation professionnelle malgré les
grèves dans le secteur public. Il y avait des problématiques d'espace,
d'équipement, de formateurs, mais on a réussi à gérer ces défis-là, amorcer,
entreprendre...
Le Président (M. Simard) :
Très bien.
M. Boulet : ...et il y a des
cohortes qui vont être diplômées incessamment.
Mme Cadet : Je vous entends,
M. le ministre, mais j'essaie toujours de comprendre. Donc, si, pour vous, ce
n'est pas un constat d'échec, pourquoi le seul métier pour lequel le... les
formations accélérées, donc, continuent d'être inscrites au prochain budget,
donc, c'est celui des charpentiers menuisiers? Pourquoi pas les autres, si ça
fonctionne si bien pour toutes les formations qui sont visées par les AEP?
M. Boulet : Les besoins sont
clairement exprimés. Puis, bon, il y aura des perspectives d'emploi dans
l'industrie de la construction qu'on aura l'occasion de partager, je le
souhaite...
11 h 30 (version non révisée)
M. Boulet : ...dans les
prochaines semaines. On a voulu que la formation accélérée soit d'une durée
temporaire, hein, parce que le règlement amendant le règlement sur la formation
professionnelle, les amendements se terminent au 31 décembre 2015, là,
pour des formations qui sont complétées avant. Bon, à ce stade-ci, c'est en
charpenterie menuiserie. Il n'est pas anticipé ni planifié d'aller vers d'autres
métiers. Il faut répondre à des besoins qui sont importants. Et les
charpentiers menuisiers, si je ne me trompe pas, il y en a à peu près 25 000
dans l'industrie de la construction. Donc, c'est un besoin qui est extrêmement
important et la formation accélérée est compatible avec les compétences qui
sont nécessaires pour exercer ce métier-là.
Mme Cadet : ...pour devenir
charpentier menuisier, habituellement, donc, elle est assez haute. Est-ce qu'il
manquait d'inscription dans les programmes de DEP pour charpentier menuisier?
M. Boulet : Ça, je ne suis
pas en mesure de répondre. Peut-être que vous avez posé ma question à mon... la
question à mon collègue à l'Éducation. S'il n'y avait pas assez d'inscriptions
dans les centres de formation professionnelle, non, je ne suis pas en mesure de
répondre à ça.
Mme Cadet : Est-ce que vous
êtes en mesure de vous renseigner là-dessus et nous répondre? Là, je... de ce
que je... je n'ai pas posé la question à votre collègue à l'Éducation, là. Je
vous rassure là-dessus, mais je comprends qu'habituellement donc, pour le
programme de charpentier menuisier, donc, il y a un... actuellement un grand
engouement, là, pour les DEP.
M. Boulet : Bien, oui, tout à
fait. Puis il y a encore des listes d'attente. Puis c'est un métier où il y a
beaucoup de femmes aussi. Donc, la demande est particulièrement forte. Puis,
dans les centres de formation professionnelle, moi, ceux où je suis allé, ils
me confirmaient que la demande était très forte puis qu'il y avait des listes d'attente.
Mais si avant il y avait des listes d'attente importantes, je pourrai le
vérifier puis vous... donner l'information aux collègues.
Mme Cadet : Vous parliez du
nombre de femmes, puis là je parle... donc je pense à l'ensemble, donc, des
cinq formations, il y a 361 femmes qui sont inscrites sur les 3452 dans
les AEP, est-ce que c'est un résultat que vous trouvez satisfaisant?
M. Boulet : Moi, on m'a
mentionné qu'il y avait entre huit et 11 % de femmes dans les formations
accélérées partout au Québec. Et ça varie d'un métier à l'autre. Moi, je ne
serai jamais satisfait.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Désolé, M. le ministre.
M. Boulet : ...si c'est la
réponse que vous souhaitez, moi, je pense que les femmes...
Le Président (M. Simard) : C'est
ça, mais la réponse, elle se termine là, M. le ministre. Merci beaucoup.
M. Boulet : Ah! Désolé...
Le Président (M. Simard) : J'ai
un rôle très ingrat, comme vous le savez.
M. Boulet : Désolé, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : Je
cède maintenant la parole à mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve qui dispose de
10 minutes 20... 31 secondes. Voilà.
M. Leduc : Merci, M. le
Président. Salutations à M. le ministre, salutations à toute l'équipe, les gens
qui l'accompagnent aujourd'hui, toujours un plaisir de discuter avec vous. Vous
avez certainement vu, comme moi, lundi dernier, l'annonce d'un dépôt de requête
d'accréditation syndicale dans un entrepôt d'Amazon, la multinationale qu'on
connaît bien, qui a développé, donc, plusieurs services au Québec. Vous le
savez, dans une ancienne vie, j'étais moi-même un conseiller syndical. J'ai
notamment fait de la syndicalisation. Je sais à quel point c'est difficile. Et
parfois, les entreprises peuvent profiter de certaines lacunes dans notre droit
du travail et peuvent, dans le fond, ne pas respecter notre propre droit du
travail qu'on s'est donné ici, au Québec. Et, lorsque c'est le cas, force est
de constater, quand on regarde le Code du travail, que les amendes prévues sont
très décevantes. On parle de 100 $ à 1 000 $
pour ne pas respecter les articles 12, 13 et 14 du Code du travail, si je
ne me trompe pas. Je me pose la question si vous considérez que c'est des
amendes qui sont à la hauteur du chiffre d'affaires que peut représenter une
multinationale multimilliardaire comme Amazon.
M. Boulet : Bon, la requête
en accréditation syndicale a été déposée par la CSN le 19 avril, donc la
semaine dernière. Moi, je respecte énormément le droit d'association des
travailleurs et travailleuses. On en a parlé à plusieurs reprises, vous et moi,
collègue, du dossier d'Amazone. Évidemment, il va y avoir un agent du tribunal
qui va vérifier le caractère libre et volontaire des adhésions. On va s'assurer
du taux de représentativité. Et là j'en arrive aux amendes. Les amendes, c'est
pour violer l'article 12, notamment du Code du travail. On ne peut pas,
puis il faut le redire... un employeur ne peut pas s'ingérer dans le processus
d'accréditation syndicale. C'est interdit, il ne peut pas faire de menace, il
ne peut pas faire d'intimidation, il ne peut pas s'ingérer. Il doit respecter
le droit d'association. Et l'article 143 qui prévoit l'amende...
M. Boulet : ...l'amende de
100 000 $, je veux juste rappeler que c'est pour chaque jour ou fraction
de jour que dure l'infraction. Ça fait que l'employeur qui viole l'article 12,
il peut s'exposer à une amende qui est beaucoup plus salée. Parce que, mon
collègue, vous le savez, on n'a pas le même parcours antérieur, mais si un
employeur ne respecte pas ou viole12 et que ça dure pendant une semaine ou
pendant 10 jours, l'amende peut être plus importante. Mais à votre question
plus précisément, est-ce que l'amende est compatible avec la gravité de
l'infraction, ça va dépendre du cas par cas.
• (11 h 40) •
Le Président (M. Simard) : Allez-y,
cher collègue d'Hochelaga.
M. Boulet : O.K. Excusez-moi.
M. Leduc : Bien sûr, c'est
parce que, là, à 100 $ par jour...
Le Président (M. Simard) : C'est
parce qu'on, bien sûr, d'avoir une... Très bien, M. le ministre.
M. Leduc : Parfait. À 100 $
par jour, pour Amazon qui a des chiffres d'affaires de milliards de dollars,
c'est presque une blague, là. C'est quoi l'intérêt réel qu'ils ont de respecter
le droit du travail du Québec?
M. Boulet : Bon, je ne me
mettrai pas dans les bottines d'un juge du tribunal administratif du travail,
mais je suis d'accord avec vous qu'à 100 $, dépendamment des faits et
circonstances de la violation, c'est peu. Mais c'est certainement un des
éléments que le TAT, le Tribunal administratif du travail peut prendre en
considération, en tenant compte des faits, des faits puis de la gravité
objective de la violation, puis si elle dure sur plusieurs jours, bien, ça peut
être plusieurs milliers de dollars. Mais ce que je voulais vous dire, c'est
qu'on ne peut pas reviser les montants des amendes à la pièce, il faut tenir
compte de la cohésion ou du montant des amendes avec les autres lois du
travail.
M. Leduc : J'aimerais ça vous
entendre, M. le ministre, parce que je vous fais la proposition qu'on devrait
réviser cet article-là de la loi. Il reste deux ans avant les élections de
2026, on aura certainement l'occasion d'avoir d'autres projets de loi ensemble.
Il serait opportun, à ce moment là, de réviser, soit avec un nouveau montant
fixe qu'on pourrait, je l'espère, rehausser, parce que ce montant-là, dont je
vous fais référence, date de 1964. C'est quelque chose quand même, là. On
pourrait l'augmenter puis on pourrait peut-être même en faire une fourchette
pour permettre aux gens aux TAT, notamment, d'avoir une liberté d'appréciation
de la preuve qui serait démontrée devant eux et avoir un effet dissuasif. C'est
ça que je recherche, M. le ministre, un véritable effet dissuasif, parce que
visiblement, moi, j'en ai rencontré des gens qui travaillent chez Amazon et
l'effet dissuasif, il ne fonctionne pas, il ne fonctionne pas. L'employeur se
mêle de la syndicalisation, émet des opinions, fait des campagnes de peur.
Alors visiblement, là, notre 100 $ par jour, là, même s'il pourrait être répété
une couple de jours, ça ne fait pas peur à personne, certainement pas à Amazon.
M. Boulet : Puis pour les
pénalités, bien, rappelons-nous que c'est la Cour du Québec, là, je pense,
c'est la division pénale, là, de la Cour du Québec qui imposerait les amendes.
J'aimerais ça qu'on fouille éventuellement
et qu'on analyse les juridictions où un tribunal a à considérer un chiffre
d'affaires dans la détermination du quantum de l'amende. Peut-être qu'il y en a.
Mais le deuxième volet, moi, je ne suis pas fermé à ce qu'on réexamine ça. Puis
l'effet dissuasif que vous recherchez, je pense qu'on se connaît assez pour que
vous sachiez que je suis d'accord avec ça.
M. Leduc : Bien...
M. Boulet : Il faut
décourager les ingérences patronales dans l'exercice d'un droit d'association
qui est reconnu dans la Charte des droits et libertés de la personne au Québec
et aussi dans la Charte canadienne des droits.
M. Leduc : On partage le même
objectif, M. le ministre, et c'est intéressant, ce que vous venez de dire,
parce qu'il existe une loi qui a été adoptée il n'y a pas si longtemps
d'ailleurs, la Loi sur la protection des renseignements personnels dans le
secteur privé, qui introduit la notion du chiffre d'affaires et d'une
proportionnalité. Donc, il y a un montant fixe d'amende, mais il peut aussi
avoir un pourcentage. Donc, ça existe déjà dans le corpus législatif. Je
comprends que vous seriez ouverts à ce qu'on continue à en discuter?
M. Boulet : Moi, je pense que
c'est un des éléments qui devrait considérer bon. Nos expériences respectives
nous permettent de conclure que parfois le montant de l'amende n'a pas l'effet
dissuasif recherché. Et une amende, c'est une pénalité pour dire à
quelqu'un : Tu as eu un comportement répréhensible et tu dois subir une
pénalité en payant une amende. Ça fait que je vous dis, je ne suis pas fermé à
la discussion.
M. Leduc : On se fait un
rendez vous puis on fait ça?
M. Boulet : On ne fera pas ça
à la pièce.
M. Leduc : O.K.
M. Boulet : Quand il y aura
une discussion sur le Code du travail, soit un projet de loi, manifestement un
projet de loi, on aura certainement la discussion.
M. Leduc : Je vous remercie
de votre ouverture. Je vous enverrai mes réflexions et mes suggestions pour la
suite.
Une des raisons pour laquelle, je pense,
les gens d'Amazon se syndiquent, c'est l'insuffisance de la prévention en
matière de santé et sécurité. Il y a de nombreuses blessures là-bas, vous le
savez, la CNESST a fait des visites. Or, il y a des rapports assez inquiétants
qui sont publiés dans les dernières semaines, notamment celui de l'IRIS, sur le
déficit de participation des milieux non syndiqués en matière de prévention de
santé, sécurité. C'était, vous le disiez vous-même, une grande avancée du
projet de loi n° 59 sur lequel nous avons travaillé ensemble. Or, force
est de constater que ça n'a pas bougé tant que ça, du moins c'est l'impression
que j'ai, et donc j'ai une...
M. Leduc : ...J'ai une
question assez technique sur vous... pour vous, pardon : Combien y a-t-il,
en ce moment, au moment où on se parle, de comités de santé-sécurité ou de
représentants de santé-sécurité dans les milieux non syndiqués de
20 employés plus comme c'est prévu par la loi au moment où on se parle au
Québec? Avez-vous ce chiffre-là?
M. Boulet : Le nombre, je ne
pourrais pas dire. Mais je veux simplement mentionner que dans Amazon, il y a
eu des interventions, de multiples interventions, il y a eu des avis de
correction, et la compagnie a donné suite aux avis de correction émis par la
CNESST. Ceci dit, s'il y a des lacunes en matière de prévention, s'il y a des
lacunes en matière d'élaboration d'un programme de prévention ou d'un plan
d'action dans les milieux non syndiqués, on n'a qu'à lever la main. Il y a des
nouvelles dispositions qui sont impératives, qui s'appliquent tant en milieu
syndiqué que non syndiqué. Et les personnes non syndiquées non seulement ont
droit à une représentation, mais aussi à une participation dans tout ce qui
concerne l'analyse, l'identification des risques à leur santé, sécurité,
intégrité physique ou psychique. Quant au nombre de comités de santé-sécurité
dans les milieux non syndiqués, à ce jour, je pourrai vous donner la réponse
plus précise. Mais j'ai rencontré, vous savez...
M. Leduc : Mais donc vous
n'êtes pas au courant, au moment où on se parle, ni votre ministère ni la
CNESST, en fonction de la nouvelle loi qui date déjà de quelques années, il y a
combien de CSS ou de RSS en milieu non syndiqué au Québec. Ce chiffre-là,
est-ce qu'il existe?
M. Boulet : Bien, c'est des
articles qui sont relativement nouveaux, qui sont mis en application. Mais j'ai
mentionné aux quatre groupes que j'ai rencontrés récemment, qui représentent
des travailleurs et travailleuses non syndiqués, qu'il y avait aussi de l'aide
financière, il y avait de la formation, beaucoup d'activités d'information sur
comment atteindre nos objectifs, quels sont les mécanismes de participation et
de prévention à mettre en place.
Maintenant, si vous me permettez, je vais
poser la question, si on a le nombre de comités.
M. Leduc : Oui. Puis, si vous
me permettez, je vais en poser d'autres, moi, des questions, pendant que vous
cherchez ce nombre-là. Parce que ça va être une illustration assez claire de ça
fonctionne-tu ou ça ne fonctionne pas, ce... cette nouvelle loi là.
M. Boulet : Je peux répondre
tout de suite.
M. Leduc : Allez-y donc.
M. Boulet : Quand on
intervient dans un milieu de travail, puis il ne faut jamais négliger le fait
que...
Le Président (M. Simard) : ...s'il
vous plaît, là. On va y aller un après l'autre, s'il vous plaît, là.
M. Leduc : La procédure, je
la connais. Je veux juste le chiffre.
Le Président (M. Simard) : Non,
non, non. Mais moi, je veux qu'on respecte mon règlement aussi, là.
M. Boulet : Quand on
intervient...
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Boulet : Oui. Quand on
intervient, on sait que le comité se met en place. Mais les milieux de travail
n'ont pas à nous informer, à la CNESST, à chaque fois qu'ils mettent en place
un comité, donc on n'a pas chiffre.
M. Leduc : Parfait. Pour
entrer en fonction, ce financement-là éventuel d'une association, parce qu'on
avait eu des longs débats sur le financement d'une organisation publique, que
vous aviez refusé, mais pour des groupes comme des groupes communautaires...
Le Président (M. Simard) : En
30 secondes.
M. Leduc : 30 secondes.
Est-ce que vous pouvez vous engager à adopter le décret avant la fin de la
session pour permettre de financer ces groupes?
M. Boulet : Bien oui, bien
sûr. Il y a un amendement. Oui, tout à fait. Ça, je...
M. Leduc : Donc, le décret va
être adopté avant qu'on finisse de siéger ici en juin?
M. Boulet : Ah! je ne suis
pas en mesure de dire si on va respecter...
Une voix : ...
M. Boulet : Juin...
M. Leduc : C'est votre
objectif?
M. Boulet : Je l'ai mentionné
aux quatre groupes que j'ai rencontrés : incessamment. Est-ce que ça va
être fait avant la fin de la session? Je pense que oui, mais je ne veux pas
m'engager à ça.
M. Leduc : Merci.
M. Boulet : Mais rapidement.
Le Président (M. Simard) : Je
cède maintenant la parole à notre collègue de Bourassa-Sauvé, qui dispose de
20 minutes 36 secondes.
Mme Cadet : Merci, M. le
Président. Donc, M. le ministre, je poursuivrais avec la question de la loi sur
les décrets de convention collective. Donc, vous le savez, depuis 90 ans
cette semaine, le 20 avril 1934, donc, le ministère du Travail est
responsable de l'application de cette loi qui, donc, précède donc la création
du Code du travail et de la Loi sur les normes. Le... Juste pour l'expliquer,
bon, pour les personnes qui nous écoutent, donc à la demande, donc, d'une ou
des parties à une convention collective, donc la LDCC pour les intimes, là, accorde
au gouvernement le pouvoir d'étendre par décret les conditions de travail à
l'ensemble des employeurs et salariés d'un secteur d'activité donné et de
confier l'application à un comité paritaire.
Je me suis intéressée aux dispositions de
la loi qui concernent le comité paritaire, donc j'avais... j'avais quelques
questions. Donc, je comprends qu'en vertu de l'article 22 de la Loi sur
les décrets de convention collective, donc, le comité paritaire est constitué
en personnes morales. Habituellement, quand une personne morale doit... bien,
en fait, une personne morale, donc, habituellement, donc, à but non lucratif,
donc, doit réaliser une assemblée générale annuelle de ses membres pour faire
une reddition de comptes. En 2022, donc, vous avez fait adopter donc le
règlement général visant à encadrer le règlement d'un comité paritaire, et vous
avez instauré des dispositions quant à la convocation et tenue des rencontres
du conseil d'administration, donc, qui doivent donc... des discussions qui
doivent se trouver dans le règlement de régie interne des comités paritaires.
Mais il n'y a rien au niveau...
Mme Cadet : ...de reddition
de comptes au niveau des tiers assujettis. Donc, je voulais... demander,
donc : Pourquoi? Peut-être, vous laisser élaborer là-dessus.
• (11 h 50) •
M. Boulet : C'est
intéressant. On en parle peu de la Loi sur les décrets de convention
collective, puis, comme vous savez, ça s'applique dans un secteur d'activités
défini, et c'est territorial. Prenons l'exemple du... de l'entretien des
édifices publics de la région de Montréal, c'est le cas classique. Il y a
quelques années, j'ai réalisé qu'il y a des comités paritaires... Les comités
paritaires, évidemment, il y a des membres patronaux, des membres syndicaux,
puis leurs devoirs, c'est d'appliquer les décrets de convention collective. Les
décrets de convention collective, enfin, c'est une convention collective qui
établit aussi des conditions de travail qui sont à respecter dans le secteur,
minimalement. C'est au mois de septembre, le 8 septembre 2022... parce
qu'on a réalisé que les comités paritaires... qu'il n'y avait pas de règlement
de régie interne. Il n'y avait pas de règles d'éthique. Il n'y avait pas de
règles de vérification.
Mme Cadet : Beaucoup
d'enjeux, en effet, oui.
M. Boulet : Puis le règlement
général qu'on a adopté, en fait, le 8 septembre. Le 8 septembre 2022,
on s'est dit : On va aller à une étape intérimaire. On va imposer à tous
les comités paritaires d'avoir des règlements, d'être à jour, de faire des
suivis, de faire des redditions de comptes, d'avoir des codes d'éthique, des
normes de vérification. Et, à ce jour, les bilans qu'on me fait, ça va
relativement bien.
Mme Cadet : Ça signifie quoi
relativement bien?
M. Boulet : Je pense qu'on a
corrigé le tir parce qu'il y avait, semble-t-il, de la... Pardon.
Mme Cadet : Relativement
bien, pour vous...
M. Boulet : C'est respecté.
Mme Cadet : O.K.
M. Boulet : Il y a des... Je
reçois les règlements, les amendements, les mises à jour, mais il y a des
règlements de régie interne partout, et je n'ai pas d'échos à ce stade-ci. Je
ne dis pas qu'il n'y en a pas, mais de malversation puis de... Puis, tu sais,
on sait que les comités paritaires, bien, ils doivent faire les prélèvements,
payés par les employeurs. Ils doivent s'assurer que les rapports mensuels sont
aussi complétés. Encore une fois... puis je suis allé à une assemblée générale
annuelle de comités paritaires, puis le... la relation, l'harmonie entre les
parties qui siègent au comité paritaire est bien établie, là, moi, ça
m'apparaît relativement bien fonctionner. C'est sûr que la Fédération
canadienne de l'entreprise indépendante, que vous connaissez bien, que notre
collègue d'Hochelaga-Maisonneuve connaît aussi très bien, me demande parfois
d'abolir cette loi-là. Mais ma principale réserve, collègue, c'est que c'est
des travailleurs, travailleuses qui bénéficient d'avantages sociaux.
Mme Cadet : Bien, M.... M. le
ministre...
M. Boulet : Oui.
Mme Cadet : ...donc, je vous
parle, donc, de la gouvernance ici, là. Je comprends, donc, qu'il y a des
étapes... Vous dites...
M. Boulet : Que ça s'est
amélioré beaucoup.
Mme Cadet : Donc, vous dites,
donc, que le règlement, donc, qui a été... donc, qui est entré en vigueur en
septembre, le 8 septembre 2022, maintenant, nous avons la date, était une
étape intérimaire. Donc, pour vous, quelles sont les prochaines étapes? Parce
que si c'est une étape intérimaire, ça veut dire qu'il y a encore, donc, des
éléments qui ne se retrouvent pas à la régie interne des différents comités
paritaires. Je comprends que maintenant, il y en a une régie interne. J'ai bien
lu le tout, là. Le règlement est relativement limpide et court, donc ça nous
permet, donc, de faire le tour des obligations des comités paritaires, mais il
ne semble pas y avoir une obligation à l'égard des tiers assujettis. Au niveau,
donc, d'une reddition de comptes auprès des tiers assujettis, comme on peut le
voir pour une personne morale à but non lucratif, donc, il le fait au niveau,
donc, d'une assemblée générale des membres. Pourquoi?
M. Boulet : Bien, la
prochaine étape, je m'attends à avoir un bilan, appelons ça une reddition de
comptes de l'application du règlement général, qu'on a adopté le
8 septembre 2022. Les échos que j'ai à ce stade-ci... puis il y a beaucoup
de décrets qui ont été adoptés dans le secteur de l'automobile, l'entretien
ménager, et autres, là, mais la prochaine étape, c'est le bilan. Puis, si
besoin en est, il y aura d'autres actions.
Mme Cadet : Puis là vous
dites...
M. Boulet : Puis il y a un
décret qui avait été aboli, hein? Souvenez-vous, les coiffeurs, coiffeuses...
Mme Cadet : Oui, tout à fait.
M. Boulet : ...de la région
de l'Outaouais...
Mme Cadet : M. le ministre,
donc, le bilan...
M. Boulet : ...puis j'avais travaillé
avec une de vos collègues, oui.
Mme Cadet : ...ce que j'ai
aussi, donc... Donc, le règlement, donc, à l'article 28 du règlement...
que, dorénavant, la version la plus récente, donc, du rapport annuel des
prévisions budgétaires, donc, des états financiers, doivent se retrouver sur le
site Internet du comité paritaire. Est-ce que le bilan dont vous parlez va
aussi se... va aussi être rendu public?
M. Boulet : Ah, mon Dieu!
Moi, je n'ai aucun problème à ce que ce soit rendu public. Tout à fait.
Mme Cadet : O.K. Donc, je
parlais, donc, de la possibilité pour les tiers assujettis de pouvoir poser des
questions. Est-ce que, dans ce qui pourrait... Au niveau, donc, des prochaines
étapes, est-ce que la régie interne pourrait prévoir que les tiers assujettis
assistent aux rencontres des conseils d'administration à titre d'observateurs?
M. Boulet : À qui vous pensez
quand vous référez aux tiers assujettis?
Mme Cadet : Bien, c'est le
terme qui est dans le... la Loi sur les décrets de convention collective.
M. Boulet : Mais à qui vous
pensez?
Mme Cadet : Donc, les... les
autres...
Mme Cadet : ...entreprises qui
ne sont pas membres, donc, du comité paritaire, mais à qui s'appliquent les
décrets de convention collective.
M. Boulet : O.K. Ces tiers
assujettis, en fait, c'est tous les membres. Ils peuvent participer à
l'assemblée générale annuelle. Quant aux règles de régie interne des... pour
les réunions des C.A. du comité paritaire, je ne sais pas si les tiers
assujettis...
Mme Cadet : Bien, le terme de
membre... Dans la loi sur les décrets de convention collective, donc, le
membre, donc, réfère, donc, au membre du comité paritaire. Donc, il ne réfère
pas au tiers assujetti. Donc, ça semble être deux...
M. Boulet : Donc, les tiers
assujettis, c'est les autres qui ne sont pas membres du comité paritaire.
Mme Cadet : C'est ça.
Exactement.
M. Boulet : Si on pense...
Mme Cadet : Mais auxquels
s'applique le décret de convention collective. Voilà.
M. Boulet : ...à
l'entrepreneur d'entretien des édifices publics de la région de Montréal, qui
n'est... qui n'est pas membre du comité paritaire, il serait un tiers
assujetti.
Mme Cadet : Exactement.
M. Boulet : Et la question
que vous me demandez : Est-ce que ces personnes-là ou ces propriétaires ou
entrepreneurs peuvent participer aux réunions du C.A.? Est-ce que c'est ça, la
question?
Mme Cadet : Bien, en fait,
oui, à titre d'observateurs, là. Je comprends qu'ils ne pourraient pas voter,
bien évidemment, mais j'essaie de voir parce qu'il n'existe pas, donc, de...
Puis je pose la question de façon créative ici parce que, donc, la... ma
question précédente portait sur leur participation, en fait, à l'établissement,
à la mise sur pied d'une assemblée générale auquel ils pourraient être conviés.
Là, je comprends... Donc, ils pourraient être conviés à une assemblée générale?
M. Boulet : Bien oui. Bien
oui. Absolument.
Mme Cadet : Donc, ça, ce
serait, donc, une prochaine étape importante...
M. Boulet : Absolument.
Mme Cadet : Parfait. Le
procès-verbal du... En fait, peut-être avant ça, pourquoi les membres du comité
paritaire sont nommés et ne sont pas élus par les tiers assujettis? Est-ce que
vous avez entendu... entendu ma question?
M. Boulet : Qu'ils sont
nommés et non élus?
Mme Cadet : Donc, les
membres... Donc, les membres du comité paritaire, donc, sont nommés. Ils ne
sont pas élus par les tiers assujettis. Pourquoi ça fonctionne comme ça au
niveau de la loi sur les décrets de convention collective?
M. Boulet : Je n'étais pas
là, bien sûr, à l'adoption de cette loi-là. Est-ce qu'il y a un enjeu que ce
soient des nominations plutôt que des élections? Est-ce que vous pensez que le
fait qu'il y ait un processus de nomination selon des règles amène des
résultats qui sont inappropriés? Je ne comprends pas le but de la question, là.
Est-ce qu'ils pourraient décider d'y aller ou de demander... On ne m'a jamais
fait cette demande-là. Ça n'a jamais été un enjeu qui a été soulevé à mon
niveau, jamais.
Mme Cadet : O.K. Le
procès-verbal de l'assemblée du conseil d'administration, donc, évidemment,
donc, il fait état, donc, des délibérations qui ont été prises ou, donc, d'une
résolution signée, donc, par les membres du comité paritaire. Comment est-ce
qu'un tiers assujetti peut avoir accès aux procès-verbaux?
M. Boulet : Des réunions du
comité paritaire?
Mme Cadet : Parce que, c'est
ça, ce que j'ai regardé, donc, dans le règlement, donc, ça ne semble pas, donc,
être une possibilité. Mais vous voyez où est-ce que je veux en venir? Parce que
je comprends que c'est une étape intérimaire, donc, le règlement qui était
adopté, donc, en 2022. Mais il semble, donc, y avoir, donc, encore beaucoup
d'opacité dans la façon dont...
M. Boulet : Non, mais mon
expectative, là, c'est que le tiers qui est soumis au décret puisse avoir accès
aux procès-verbaux de la réunion du conseil ou du comité paritaire. Si ce n'est
pas le cas, c'est problématique. Puis, dans le bilan...
Mme Cadet : Voilà. Voilà.
Donc, pourquoi ça ne se retrouvait pas dans votre projet de règlement... dans
votre règlement en 2022?
M. Boulet : Bien, on laissait
au comité paritaire, je l'ai mentionné, c'est une étape intérimaire. Il faut
laisser la compétence aux personnes concernées d'établir leurs règles de régie
interne. Mais, s'il y a des cas qui me sont rapportés, ce qui n'a pas été fait
à ce jour, où il y a des personnes soumises au décret qui n'ont pas accès à des
procès-verbaux, ça, c'est un manque de transparence. La gouvernance s'est
améliorée. S'il y a des problématiques de transparence puis qu'il y a des
amendements à faire au règlement général, moi, je vais être attentif puis je
vais les faire, mais je trouverais ça inadéquat et inopportun que ça ne puisse
pas se faire. C'est mon opinion.
Mme Cadet : Merci. À
l'article 22, alinéa trois, donc, de la loi, donc, on comprend que le
directeur général, le secrétaire, donc, peuvent de droit et à toute heure
pénétrer, donc, en tout lieu de travail ou établissement de tout employeur et
examiner le système d'enregistrement, le registre obligatoire, la liste de paie
de tout employeur, en prendre des copies, des extraits, vérifier auprès de tout
employeur, tout salarié le taux du salaire, la durée du travail, le régime
d'apprentissage, et, bon, c'est un long article. Donc, on parle ici... donc les
établissements, donc, qui peuvent être inspectés, donc, par le directeur
général, donc, qui est nommé par le comité paritaire. Donc, on parle, donc, de
personnes qui seraient des concurrents des membres du comité paritaire?
M. Boulet : Non. Non, le
directeur général, c'est une personne...
Mme Cadet : C'est une
personne tierce, c'est certain. Mais les membres du comité paritaire sont sur
le conseil d'administration.
M. Boulet : ...qui agit en
permanence, qui est un employé.
Mme Cadet : Voilà.
M. Boulet : C'est comme un
directeur général de n'importe quelle organisation publique, parapublique ou
privée.
Mme Cadet : Alors, comment...
M. Boulet : ...le directeur
général, il a aussi à son emploi des personnes qui peuvent se déplacer sur les
lieux et pour s'assurer du respect des décrets de conventions collectives. Ils
ont des pouvoirs apparentés à ceux des commissaires d'enquête. Mais ça, on a ça
dans toutes les lois du travail, dans toutes les lois du Québec, ou, pour s'assurer
du respect d'une loi, on a le pouvoir de demander des chiffres, de voir des
Cahiers puis d'avoir accès à l'information qui est pertinente.
• (12 heures) •
Mme Cadet : Est-ce que le
directeur général, il exerce ce pouvoir-là de son propre chef ou c'est le
conseil d'administration du comité paritaire?
M. Boulet : Il l'exerce par
la voix de personnes qui sont des enquêteurs, inspecteurs, là, mais qui
travaillent pour lui.
Mme Cadet : Oui, bien, par la
voix de personnes, mais est-ce que c'est le...
M. Boulet : Mais ce n'est pas
les membres du conseil d'administration. Ça ne m'a jamais été rapporté. Si un
membre du conseil d'administration d'un comité paritaire fait ça, il le fait
sans droit.
Mme Cadet : Merci. En 2021,
votre ministère a conclu une enquête de deux ans sur la gestion des services
d'entretien ménager à Montréal. Les résultats d'enquête n'ont jamais été rendus
publics. Ça fait trois ans. Pourquoi?
M. Boulet : Je ne le sais pas
si ça n'a pas été rendu public, mais si... Ça peut être rendu public, on
vérifiera. S'il y a des informations qui ne peuvent être rendues publiques,
c'est une chose, mais, pour le reste, cette enquête-là visait à répondre à des
besoins. Il y avait eu des plaintes, il y avait eu des récriminations qui
avaient été faites sur des malversations au sein de comités paritaires, dans
l'application et le respect des décrets de conventions collectives. C'est pour
ça qu'on est allé avec le règlement général. Il n'y avait pas de règlement de
régie interne, ni de vérifications, ni de règles d'éthique. Maintenant, on les
a partout. Donc, je pense qu'on a remis de l'ordre dans les «cabanes», là,
entre guillemets.
Mme Cadet : Est-ce que c'est
possible pour vous, donc, du moins, donc, de voir dans quels éléments du
rapport, si ce n'est pas l'entièreté, donc, du rapport d'enquête... qui peuvent
être rendus publics? Parce que c'est sûr qu'il y a des tiers assujettis qui
attendent, M. le ministre.
M. Boulet : Bien, tout à
fait. Ce qui peut... en vertu, évidemment, de la Loi sur l'accès aux documents
des organismes publics, ce qui peut et doit être rendu public, moi, je n'ai
aucun problème. Donc, ce sera à vérifier. Mais s'il y a quelqu'un qui demande
accès, on va analyser la demande d'accès puis on va respecter la loi.
Mme Cadet : Merci beaucoup.
Et on aimerait bien que vous puissiez, donc, regarder le tout, et à tout le
moins, donc, s'il y a des éléments qui sont confidentiels, nous saisissons,
mais au moins, donc, avoir une idée, donc, d'où ce que c'est... en fait, où
cette enquête-là, elle a découlé. Parce que ça fait quand même trois ans puis
il y avait, donc, des allégations extrêmement importantes qui avaient été
rapportées, donc, dans La Presse à l'époque, et ce serait bien important de
voir...
M. Boulet : Totalement
d'accord. C'est une demande qui est légitime.
Mme Cadet : Vous avez parlé,
donc... bien, dans le cas en l'espèce, là, il s'agissait, donc, de la gestion,
donc, des régimes de retraite des salariés, de régimes de retraite collectifs.
Est-ce que ce serait impraticable pour la CNESST de se faire transférer ces
responsabilités-là?
M. Boulet : De se faire...
les responsabilités des comités paritaires?
Mme Cadet : Oui, de la
gestion des régimes de retraite collectifs des salariés.
M. Boulet : C'est une option
qui a été considérée avant l'adoption du règlement général. Mais c'est sûr que
c'est une responsabilité grandiose, mais qui mérite constamment de tenir compte
des avantages et inconvénients. Là, le système actuel m'apparaît bien
fonctionner. Puis on m'informe que la demande d'accès avait été refusée, mais
il faudrait vérifier, s'il y a une nouvelle demande d'accès, à ce que nous
respections les dispositions pertinentes de la Loi sur l'accès aux documents
des organismes publics. Mais il y a peut-être une disposition qui permet de
refuser, je présume que ça a été analysé par mon ministère à l'époque,
pertinente, mais je suis d'accord avec ce que je vous ai mentionné. On
vérifiera ce qui est accessible en vertu de la loi puis on pourra le consentir.
Ceci dit, c'est une option qui a été proposée par la Fédération canadienne de
l'entreprise indépendante, parce que moi, de dissoudre les comités paritaires,
les syndicats ne le souhaitent pas, il y a des entrepreneurs qui ne le
souhaitent pas puis il y a des régimes d'avantages sociaux...
Mme Cadet : Je n'ai pas posé
de questions sur la dissolution aujourd'hui, là, c'était vraiment...
M. Boulet : O.K.. Non, mais
vous dites : Est-ce que ça pourrait être géré? Oui, si on veut que ça soit
géré par la CNESST, votre préalable, le préalable à votre question, c'est qu'il
faudrait mettre fin aux comités paritaires. Donc...
Mme Cadet : Mais ce serait
une responsabilité qui pourrait être transférée tout simplement, il y a quand
même la...
M. Boulet : Bien, donc, ce
n'est plus les comités paritaires puis ce n'est plus dans les décrets de
conventions collectives. C'est clairement en ligne avec ce que la FCEI
soumet : Abolissez, abrogez la loi et ses décrets de conventions
collectives puis transférer la gestion des régimes...
12 h (version non révisée)
M. Boulet : ...de retraite
puis des avantages sociaux à la CNESST. C'est une option, mais disons les
choses telles qu'elles sont, ça prend une dissolution, ça prend une terminaison
des décrets de conventions collectives. C'est une option qui a déjà été
analysée.
Mme Cadet : Oui. Et ce n'était
pas l'option que, vous, vous préfériez.
M. Boulet : Comme je vous ai
expliqué tout à l'heure, l'étape intérimaire, c'était d'adopter un règlement
général. C'est ce que nous avons fait. Et on va faire le bilan en temps
opportun puis on prendra les décisions qui s'imposent.
Mme Cadet : O.K. Sur un autre
sujet, prothèses auditives rechargeables, vous avez transmis une question en
feuilletant sur cet enjeu-là. Donc, on sait que le programme de l'aide à l'audition
de la CNESST vise à répondre aux besoins, donc, des travailleurs qui sont
victimes de surdité due à l'exposition au bruit dans leur milieu de travail.
Dans sa forme actuelle, le programme garantit à ses bénéficiaires une sélection
de prothèses qui fonctionnent avec des piles jetables. La prothèse... On s'entend
qu'en ce moment, donc, la prothèse auditive rechargeable, c'est une
technologie, donc, qui est en progression, qui va occuper une plus grande place
du marché. Puis il semble donc y avoir un certain retard, là, au niveau, donc,
de ce qui est admissible au niveau, donc, de la CNESST à ce moment-ci. Est-ce
que vous prévoyez donc analyser donc les critères d'attestation de sélection
pour que les prothèses, donc, rechargeables, donc, puissent être également
admissibles?
M. Boulet : Bon, je vous ai
répondu en date du 29 janvier. Programme d'aide à l'audition. Bon, les
prothèses auditives rechargeables, la CNESST, comme vous le savez, est
responsable de l'élaboration du règlement sur les prothèses auditives et les
services d'audiologie. Puis c'est eux qui déterminent les conditions de
remboursement des prothèses auditives. Puis ce que le règlement prévoit
actuellement, c'est le remboursement d'une prothèse auditive d'un maximum de
700 $. Dans les listes des produits disponibles, il y a les prothèses
rechargeables. Elles n'apparaissent pas car généralement elles excèdent le coût
de 700 $. Et là il y a des travaux qui sont en cours en vertu d'apporter
des modifications aux conditions qui entourent le remboursement de ces
prothèses auditives là. Et on me confirme que la décision de la CNESST devrait
être rendue d'ici la fin de l'année sur cette question-là.
Mme Cadet : D'ici la fin de l'année 2024.
M. Boulet : Oui, tout à fait.
Mme Cadet : Donc, d'ici
décembre 2024...
M. Boulet : Oui, exact.
Mme Cadet : ...il y aura une
décision. Est-ce que, vous, vous êtes favorable à ce que...
M. Boulet : Je vais laisser l'analyse
se compléter? Je n'imposerai pas de... En fait, je ne suis pas un expert en
prothèses auditives rechargeables. Je vais laisser les experts s'exprimer. Je
vais laisser les parties patronales et syndicales se positionner là-dessus.
Puis après ça, on pourra en discuter si on considère qu'on va ou non dans la
bonne direction.
Mme Cadet : Parfait. Donc,
nous attendrons avec impatience cette décision-là d'ici décembre 2024.
M. Boulet : Même impatience
de mon côté.
Mme Cadet : Direction travail
chez les jeunes. Il y avait un article hier soir, donc, à cet effet.
Évidemment, donc, on a travaillé ensemble, donc, sur la Loi sur l'encadrement
du travail chez les enfants. Vous nous... En fait, vous êtes cité dans l'article,
je pense, en disant, donc, que les nombres de travailleurs de 16 ans et
moins qui se sont blessés, donc, l'an dernier sera dévoilés dans quelques
jours. Est-ce que... Est-ce que vous avez un échéancier? Est-ce qu'ils sont...
Est-ce que c'est aujourd'hui?
M. Boulet : Bien... Non, mais
je profite de l'occasion. Hein, on a eu... Puis vous avez fait un travail
remarquable en commission parlementaire, collègue, puis le collègue d'Hochelaga-Maisonneuve,
la même chose. C'est une avancée sociale extraordinaire pour le Québec. Il y
avait une...
Mme Cadet : ...les données de
2023 seront dévoilées exactement... En 20 secondes.
M. Boulet : Bon. Vous ne
voulez pas me laisser parler, hein, mais on voulait améliorer le bilan des
accidents de travail pour les enfants, améliorer la persévérance scolaire. On
est en train de compiler et faire une compilation finale et ça va être dévoilé
incessamment.
Le Président (M. Simard) : C'est
beau.
M. Boulet : Mais j'anticipe d'avoir...
Normalement on les a avant le 15 avril...
Le Président (M. Simard) : Merci,
cher collègue.
M. Boulet : ...pour l'année 2023.
Le Président (M. Simard) : Merci,
cher collègue. De toute manière, il y aura un autre bloc pour le Parti libéral.
Je cède la parole à notre collègue d'Hochelaga-Maisonneuve qui dispose de 10
min 30 s.
M. Leduc : Merci, M. le
Président. Rebonjour, M. le ministre. Parlons de la CNESST. J'ai été
sensibilisé par plusieurs groupes sur l'enjeu des envois postaux versus envoi
digital. Vous savez, au Québec, il y a un nombre impressionnant de personnes
qui sont analphabètes fonctionnels. La littératie numérique aussi est un grand
défi. Et donc, maintenant, on pousse, à la CNESST, les gens... c'est le nouveau
mode par défaut, c'est de recevoir des décisions de la CNESST électroniques,
plutôt que de la recevoir par la poste. Si on envoie des informations de
manière large...
M. Leduc : ...je n'aurais pas
trop de problèmes, c'est juste que, quand on a des décisions, de la CNESST, on
a des délais pour les contester. Si on n'a pas de familiarité avec les outils
numériques, puis qu'on nous a poussés vers ce volet-là, puis qu'on ne reçoit
pas la décision papier, il est fort probable, et j'ai plusieurs cas qui est
arrivé dans la réalité, qu'on dépasse les délais. Est-ce qu'on pourrait être
ouverts à réviser la procédure à la CNESST pour revenir à un mode par défaut
papier?
• (12 h 10) •
M. Boulet : Bien, les deux
modes sont utilisés actuellement la CNESST. Est-ce qu'il y a des cas où... En
fait, ce que vous me dites, c'est que la décision est envoyée de façon
électronique, la personne a 30 jours pour faire une demande de révision,
comme elle n'est pas familière avec les outils électroniques, elle en prend
connaissance beaucoup plus tard, plusieurs jours, et elle ne respecte pas le
délai de la demande de révision. Bon, évidemment, les deux modes sont accessibles.
Et, si une demande de révision est tardive, la personne peut toujours demander
d'être relevée de son défaut de respecter le délai de 30 jours en
invoquant un motif raisonnable. Et moi, je ne suis pas un juge, je ne suis pas
un décideur, mais, si la personne ne respecte pas le délai de 30 jours,
parce qu'elle n'a pas eu connaissance de la décision, pour cette raison-là, ça
m'apparaît être suffisant pour être relevé du défaut.
M. Leduc : Oui. À ma
connaissance, ça a été testé puis ça n'a pas eu le résultat escompté. Moi, ce
que je vous demande, M. le ministre, c'est de revenir au mode par défaut
papier. Si une personne veut faire le changement vers le numérique parce
qu'elle possède la connaissance... il n'y a pas de problème, mais j'aimerais que
le mode par défaut soit papier. Puis, je... je me vire vers la présidence du
TAT, parce que je sais que cet enjeu-là est aussi en train de se mettre en
place, est-ce que c'est la même procédure et est-ce qu'on pourrait aussi
préserver le mode papier par défaut au Tribunal du travail?
M. Boulet : Mais je vais m'en
assurer. Je comprends très bien ce que vous dites. Évidemment, il y a toujours
les objectifs de réduction du papier, il y a des impératifs écologiques. Donc,
le mode de communication électronique est souhaité, revendiqué dans plusieurs
secteurs, par plusieurs milieux, notamment par votre équipe politique aussi,
collègue. Mais moi, je pense que, si la personne a testé le motif raisonnable
pour être relevé de son défaut et qu'elle a échoué, ça m'apparaît un peu
particulier, puis ça, cette décision-là, devrait être contesté. Mais, je
comprends, le travailleur, travailleuse qui n'est pas habile ou qui n'a pas...
qui n'a pas accès aux moyens électroniques, il devrait normalement recevoir une
décision papier.
M. Leduc : Comme on a
expliqué, c'est que parfois les personnes de la CNESST invitent la personne à
aller sur MonEspace CNESST, mais la personne n'a pas nécessairement conscience
que ça pourrait être plus compliqué que la responsabilité d'aller vérifier.
Oui, bien sûr, elle reçoit un courriel, mais bref. Je ne veux pas m'étendre
trop longtemps là-dessus. M. le ministre, vous m'avez dit que vous étiez
sensible à la situation, vous m'avez dit qu'ils allaient regarder ça autant
pour la CNESST que pour le TAT puis qu'on essaierait le plus possible de
maintenir la fonction par défaut papier.
M. Boulet : Ah! moi,
là-dessus... Puis on me confirme d'ailleurs que l'utilisation du mode
électronique, là, via le MonEspace, ne peut pas permettre une perte de droits.
Donc, c'est compatible avec ce que je viens de vous mentionner. Ça devrait
certainement permettre aux travailleurs et travailleuses d'être relevés du
défaut de respecter le délai de 30 jours. Et cette sensibilité-là...
M. Leduc : On utilisera...
M. Boulet : ...collègue, je
la partage.
M. Leduc : On utilisera votre
verbatim dans les contestations en temps et lieu, mais c'est tant mieux, ça
sera... ça sera clair pour tout le monde. Restons sur la CNESST. Vous le savez,
ce n'est pas la première fois que je vous pose la question, mais je vous la
repose encore aujourd'hui : Est-ce que c'est encore la pratique à la
CNESST de systématiquement annoncer ces visites dans les entreprises?
M. Boulet : Je ne dirais pas
que c'est systématique. C'est sûr qu'il y a des règles de civilité, de
courtoisie qui imposent aux enquêteurs inspecteurs d'appeler avant d'arriver
sur un lieu de travail, parce que, si tu ne le fais pas, tu risques de ne pas
rencontrer personne. Et, quand tu appelles, c'est pour dire : J'ai besoin
d'être là, je serai là à telle heure pour faire une inspection et je veux
rencontrer l'employeur, un représentant syndical puis un... par exemple, un
droit de refus ou pour une inspection parce qu'il y a une violation à des
obligations qui sont dans la loi santé et sécurité ou la loi sur les accidents
de travail. La règle, c'est ça. Je ne dirais pas systématiquement. La
problématique, parfois, qu'on m'évoque, c'est que, si l'enquêteur s'annonce
trop longtemps d'avance, ça permet à l'entreprise de corriger le tir puis...
M. Boulet : ...de s'assurer...
Tu sais, j'ai même une collègue qui me disait ce matin : Si l'employeur
est avisé deux jours d'avance puis que ça concerne les travailleurs étrangers
temporaires, puis qu'il y va devoir après, il n'y aura plus de travailleurs
étrangers temporaires, ça, il faut... il faut être vigilant. Et j'ai d'ailleurs
dit à ma collègue : Il faut que ce soit dénoncé. Il faut que nous soyons,
comme enquêteur à la CNESST, ayant tous les pouvoirs en vertu de la loi sur les
commissaires d'enquête, de vérifier ce qui se passe en réalité.
M. Leduc : Sauf que ce qui se
passe, là, dans le réel, puis moi je suis allé voir les... les lockoutés de...
Terapure, là, à Sainte-Catherine, il y a deux semaines. Ils me disent ça,
là : Quand on... ils nous le confirment : Quand on le sait que la
CNESST s'en vient, là, quand le patron le sait puis il est avisé de manière
courtoise, qu'est-ce qui se passe? Bien là, ils font le ménage, puis là ils
tassent des affaires. Puis c'est les employés syndiqués qui me le disaient, tu
sais. Alors, moi, j'aimerais ça que cesse cette pratique de systématiquement
s'annoncer par courtoisie. C'est ça le concept d'une inspection surprise aller
voir ce qui se passe sur le terrain. J'aimerais ça que vous envoyez une
directive à la CNESST de cesser cet avis-là de visite lorsqu'il y a des
inspections.
M. Boulet : En fait, il n'y a
rien de systématique, mais il y a une question d'opportunité. Et, je le répète,
on ne peut pas arriver à quelque part non plus puis ne pas être capable de
rencontrer personne. C'est pour ça que, par courtoisie, on informe au
préalable. Mais je comprends votre point. Il faut faire preuve de bon jugement.
Puis, s'il y a une situation qui est dénoncée, qui requiert une présence
immédiate sans que l'entreprise soit informée au préalable, il faut que ça
puisse se faire. D'ailleurs, l'enquêteur a ces pouvoirs-là, et il doit le faire
pour s'assurer du respect de la loi.
M. Leduc : Dans la... le
fameux projet de loi n° 59 sur la réforme de la santé-sécurité, il y avait un
article, le 312, que je vous avais demandé d'adopter, qui... qui prévoyait un
rapport dans le fond de modernisation qui allait être déposé, il y a...
quelques années après l'adoption. C'est prévu pour octobre 2026, si je ne me
trompe pas. Or, les échos qui me parviennent, c'est qu'en ce moment, la CNESST
va se fier, pour ses données sur l'application des nouvelles mesures, sur les
autodéclarations des employeurs. Moi, là, ça m'irrite un peu, là aussi, je me
demande : Est-ce qu'il y a des sommes qui sont prévues à la CNESST pour
aller chercher des données et voir si les nouvelles... les nouveaux articles
qu'on a adoptés, les nouvelles pratiques en santé-sécurité sont faites, et non
pas se fier sur les autodéclarations des employeurs.
M. Boulet : Non, non, ça ne
sera pas que fondé uniquement sur les déclarations des employeurs, tous les
partenaires.... Tu sais, ce projet de loi là, qui est devenu une loi, visait à
ce que les milieux de travail se prennent en charge, aient des politiques de
prévention ou des plans d'action, puis ça passe d'abord par l'identification
des risques pour bien les éliminer à la santé-sécurité, intégrité physique,
psychique. Il y a des partenaires médicaux, il y a des syndicats, il y a des
travailleurs, travailleuses. Moi, je m'attends à ce que le rapport de mise en
application cinq ans après l'adoption, en fait, il est attendu, selon la loi,
le 5 octobre 2026, soit issu d'une vaste consultation, puis une
vérification qui nous permettra de déterminer comment ça a été appliqué non
seulement au plan quantitatif, mais au plan qualitatif. Ça fait que, si c'est
l'attente que vous vouliez que j'exprime, je le fais.
M. Leduc : Merci. Il me reste
peut-être le temps pour une question ou deux. On verra. J'aimerais peut-être
entendre votre collègue de la... de la Commission de la construction du Québec.
Là, M. le ministre, vous avez évoqué la possibilité d'étudier la question de
mettre en place des quotas pour l'embauche de femmes sur les chantiers. Je
voulais savoir si c'était quelque chose qui était réellement étudié au moment
où on se parle, puis à quel point ça serait simple ou pas. Bref, ça serait
quoi, les défis d'application de tels quotas, si vous permettez, M. le
ministre?
M. Boulet : Bon, moi,
là-dessus, je me fie beaucoup...
M. Leduc : Bien, ma question
s'adressait à la collègue de...
M. Boulet : O.K. Et j'y
répondrai. Il y a un programme d'accès à l'égalité pour les femmes. Il y en a
une, nouvelle version qui va être présentée cette année. Toutes les mesures qui
visent à favoriser puis à accroître l'intégration des femmes dans l'industrie
de la construction sont analysées. Les quotas, il y a des enjeux aussi de
respect de traités commerciaux à l'échelle internationale. On est à un mode de
prioriser les femmes, notamment en matière de référencement, notamment en
matière de formation. Et c'est des mesures qui vont être intégrées dans le plan
d'accès pour l'égalité des femmes. Les quotas, c'est une option, mais il y a
beaucoup de...
M. Leduc : Avez-vous étudié
les quotas au moment où on se parle avec la CCQ?
M. Boulet : C'est une option
qui est analysée.
M. Leduc : Vous pourrez nous
déposer un document en commission la semaine prochaine?
M. Boulet : Je n'ai pas
dit... qui fait l'objet d'une discussion. On en a parlé.
La Présidente (Mme Schmaltz) : C'est
terminé. Merci.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente.
M. Leduc : Merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Alors,
la période de questions est terminée. Je vais céder la parole maintenant au
député de Jean-Talon pour 6 minutes...
M. Paradis : ...Merci,
bonjour. M. le ministre, formation en matière de construction : Est-ce que
vous pourriez me dire quel est le budget pour l'ensemble de la formation
régulière, par année, au Québec?
• (12 h 20) •
M. Boulet : C'est les centres
de services scolaires, via les tentacules que sont les centres de formation
professionnelle, et c'est mon collègue à l'Éducation qui pourrait dire le
budget précis. Moi, je n'ai pas de budget pour la formation dans les centres de
formation professionnelle.
M. Paradis : Vous comprenez
que je vais vous parler, dans une minute, de la formation accélérée...
M. Boulet : Tout à fait, et
ça me fera plaisir.
M. Paradis : ...et là je veux
comprendre la planification du ministère, de ces nouveaux programmes de
formation accélérée en construction, par rapport aux programmes réguliers. Moi,
je veux comprendre la planification qui a été faite. Vous devez avoir une idée
de la situation existante pour voir comment s'insère le programme de formation
accélérée. Donc, je repose ma question dans ce sens-là : Est-ce que je
comprends qu'il n'y a pas d'information sur le coût pour l'ensemble de la
formation régulière, par année, au Québec?
M. Boulet : Bien, en fait, la
formation accélérée, c'était pour répondre à des besoins urgents, et c'est une
formation ponctuelle, qui a même été considérée comme un projet pilote, et ils
sont bénéficiaires de 300 millions de dollars. Et dans le dernier
budget, pour une nouvelle cohorte en charpenterie-menuiserie, et pour
l'amélioration de la capacité d'accueil pour les monteurs de ligne,
communications, télécommunications, c'est 110 millions, vous l'avez vu
dans le dernier budget. Donc, c'est une formation qui est particulière, pour
les cinq métiers que vous connaissez, qui a été mise en place, et qui donne, à
ce jour, d'excellents résultats, O.K.
M. Paradis : J'aurais aimé...
puis, je ne sais pas, si vous n'avez pas les chiffres aujourd'hui, M. le
ministre, j'aurais peut-être aimé ça avoir un engagement. Moi, ce que
j'aimerais savoir, c'est le budget pour l'ensemble de la formation régulière,
par année, actuellement, combien il y a d'étudiants par année, puis c'est quoi,
le coût de la formation régulière, par étudiant, par année.
M. Boulet : ...évidemment,
quand je vous réfère à un programme particulier, il y a un incitatif financier,
là, il y a le 750 $ par semaine. On a parlé tout à l'heure, aussi, de
l'accroissement de la capacité d'accueil pour le métier... en électricité et en
tuyauterie. Mais je n'ai pas le budget total puis le coût, par étudiant, des
formations régulières dans les centres de formation professionnelle.
Malheureusement, ça ne relève pas de mon ministère, et je suis vraiment dans
l'incapacité de donner un chiffre.
M. Paradis : Bon, parce que
je vous poserais les mêmes questions par rapport aux programmes de formation
accélérée. Donc, c'est quoi, les coûts totaux?
M. Boulet : 300 millions.
M. Paradis : 300 millions.
Combien de gens sont formés, par année, en accéléré?
M. Boulet : Bien... Bon, en
accéléré, comme vous le savez...
M. Paradis : Total?
M. Boulet : ...on a fait les
travaux de consultation, et le processus décisionnel s'est déroulé à l'automne
dernier. La formation accélérée a débuté en janvier et en février, en fonction
des espaces, du nombre de formateurs et de la disponibilité des équipements. Il
y a eu à peu près 47 000 demandes d'inscription. Actuellement, il y a des
cohortes dans toutes les régions, ou à peu près, dans les centres de formation
professionnelle, qui se déroulent. Il y a un peu plus de 4 000 personnes
qui y participent, et le coût total qui a été budgété pour ça, et c'est ponctuel,
je le répète encore une fois, c'est le 300 millions.
M. Paradis : Bon, puis
j'aurais aussi la même question coût par étudiant, par année. Puis il n'y a pas
de mystère, hein, dans mes questions, là. Vous le savez, on étudie ensemble un
projet de loi actuellement, puis je vous ai souvent parlé de c'est quoi, la
planification, de quelles données bénéficie-t-on pour être capables de prendre
les meilleures décisions pour l'avenir du secteur de la construction, et tout
le monde, vous le savez, nous a dit : La formation, c'est au cœur de
l'affaire. Alors, moi, si je peux avoir un engagement, aujourd'hui, à ce qu'on
soit capables de comparer ces chiffres-là, pour comparer les résultats de la
formation accélérée, les coûts de la formation accélérée par rapport à celle de
la formation permanente, je pense que ce serait très utile.
M. Boulet : ...dans la mesure
où c'est possible à avoir. Puis les inscriptions, comme je vous mentionnais,
c'est un peu plus... bon, c'est 4 600, le nombre précis. Actuellement,
parce qu'il y en a qui viennent de démarrer, il y en a 3 813 qui sont en
formation. Et ce que vous me demandez... mais ce n'est pas comparable, c'est
comparer, un peu, des pommes avec des oranges, parce que la formation
accélérée, comme c'est ponctuel, et particulier, puis qu'il y a un incitatif
financier de 750 $, les coûts ne seront pas nécessairement les mêmes que
le charpentier-menuisier qui étudie dans un diplôme d'études professionnelles
ou qui fait un parcours académique différent, et, peu importe...
M. Boulet : ...métiers, ça ne
sera pas comparable. C'est des pommes et des oranges. Mais, si on...
M. Paradis : On vient de
faire un calcul très rapide, là, ça nous donne 65 000 $, un peu plus,
par tête de pipe. Mais j'invite le ministre à faire ce travail-là parce que ça
serait utile pour le travail qu'on a à faire en commission parlementaire.
Le temps...
M. Boulet : Mais...
M. Paradis : Le temps file.
J'aimerais vous amener ailleurs. Puis je connais votre rigueur. Je sais que
vous allez me dire : c'est une question qui s'adresse à votre collègue, la
ministre de l'Emploi, mais c'est parce que je lui ai posé ces questions-là
mardi, et elle m'a référé à vous. Elle a dit : Je n'ai pas ces
chiffres-là.
M. Boulet : Voyons donc.
M. Paradis : Et c'est une
question...
M. Boulet : Ça, c'est du beau
travail d'équipe.
M. Paradis : Oui, mais là, on
va voir si vous me répondez. Parce qu'il y a eu... il y a eu des articles,
bien, pas plus tard, en fait, que mardi, qui rapportaient le le drame que
vivent des travailleurs étrangers temporaires qui arrivent ici avec un contrat
de travail, qui perdent leur emploi et là, qui se retrouvent sans rien, avec la
seule voie vers l'aide sociale, et là, que les employeurs les laissent
complètement tomber. Je voulais savoir qu'est-ce que vous avez comme données
sur ce phénomène-là, et je voulais des chiffres sur le taux de chômage sur
la... de la population en général puis ensuite segmenté par rapport aux personnes
immigrantes temporaires puis aux personnes immigrantes permanentes. Parce que
tout le monde parle d'immigration actuellement, puis il me semble que votre
gouvernement devrait avoir des chiffres sur ces questions-là. Et je vous le
dis, votre collègue m'a dit : C'est le ministre du Travail qui va vous
répondre. Alors, avez-vous ces données-là?
M. Boulet : Ça, ça provient
de Statistique...
Une voix : ...
M. Boulet : Ça provient de
Statistique Canada. Puis la Commission des partenaires du marché du travail va
nous donner un avis, en fait, à la ministre de l'Emploi ce 30 en avril sur le
concept de permis de travail fermé versus ouvert. Parce que la situation que
vous décrivez, elle est inhumaine.
M. Paradis : Est-ce que vous
avez... Est-ce que vous avez des données? Est-ce que le gouvernement a une
planification là-dessus?
La Présidente (Mme Schmaltz) : C'est
terminé.
M. Boulet : Les données de
chômage, c'est... ça provient de Statistique Canada...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Alors,
je vais céder la parole à la députée de Bourassa-Sauvé pour 20 minutes
44 secondes.
Mme Cadet : Merci. Donc,
dernier bloc, donc très rapide. On va essayer, donc, d'y aller avec l'ensemble.
Juste rapidement sur les suivis relatifs à l'adoption du projet de loi
n° 59, donc, vous disiez, donc, l'adoption, donc, du décret, donc, c'est
prévu au mois de juin. Donc, le décret, donc, qui mettrait... donc qui
permettrait, donc, l'article 207, paragraphe cinq, de la loi, d'entrer en
vigueur. Quand est-ce que vous prévoyez commencer à financer lesdits projets de
formation?
M. Boulet : Dès que possible.
Mme Cadet : Puis au niveau...
M. Boulet : ...puis c'était
d'ailleurs la raison de ma rencontre avec l'UTTAM puis le regroupement des
travailleurs migrants et travailleuses.
Mme Cadet : Et quel niveau de
financement sera prévu?
M. Boulet : Oh! Mon Dieu! Ça
va dépendre des projets qui sont soumis puis...
Mme Cadet : Parce que ce
n'était pas dans le budget. Il n'y avait rien... Il n'y avait pas d'enveloppe
budgétaire prévue pour ça.
M. Boulet : Ce qui était
prévu, c'étaient des projets jusqu'à 100 000 $.
Mme Cadet : O.K. Parfait.
Puis je comprends qu'avec l'organisation, vous avez parlé donc du... d'un
organisme-cadre, mais ça, c'est une idée qui existe ailleurs au Canada, mais...
M. Boulet : Moi, je n'ai pas
parlé de ça. C'est une demande qui m'a été faite qu'on forme un bureau
indépendant pour s'assurer de la mise en place des mécanismes de participation
et de prévention des travailleurs non syndiqués. Ce qu'on a prévu dans la loi,
c'est beaucoup d'activités de formation sur place, de sensibilisation,
d'information et d'accompagnement. Puis, ce qu'on m'a demandé, c'est
minimalement d'avoir une aide financière pour les accompagner puis faire des
démarches auprès des travailleurs, travailleuses non syndiqués et leur dire
comment on forme des comités de santé-sécurité, comment, s'ils sont des
représentants en santé-sécurité, comment ils peuvent avoir accès à de la
formation.
Mme Cadet : Merci. Faubourg
Boisbriand. Ma collègue libérale, donc, vous a posé une question, il y a
quelques mois, sur le sort des copropriétaires du Faubourg, puis vous avez
répondu : Sachez qu'on est extrêmement préoccupés, que tout le monde est
affairé à trouver les meilleures solutions pour soutenir les personnes qui sont
affectées. Je vous ai posé une question aussi au feuilleton là-dessus, puis
vous m'avez répondu sensiblement la même chose, donc : Soyez assurée que
nous suivons de près cette situation. J'ai fait une demande d'accès à
l'information le 26 février dernier pour voir les analyses, les études,
les rapports, donc les documents, donc, qui seraient pertinents, donc,
concernant le faubourg Boisbriand. Vous nous avez répondu, donc, à toutes les
deux que vous suivez de près cette situation... En fait, on nous a répondu que
le ministère, donc, ne détenait aucune... en fait, aucun document, aucune
documentation sur ce sujet-là. Donc, est-ce qu'il y a eu des échanges? Est-ce
que le ministère suit de près cette situation, comme vous nous l'avez confirmé?
M. Boulet : C'est un dossier
qui est judiciarisé, hein? Ça fait que je vais juste faire attention.
Évidemment, c'est 162 familles...
M. Boulet : ...qui ont vécu un
drame, ça, c'était des moisissures importantes, là, suite à des inondations. On
continue les consultations. Puis, vous savez, la position que la ville doit
adopter dans un dossier de cette nature-là. Mais c'est important de
rementionner que les bâtiments en question relèvent de la réglementation
municipale, là, ça fait que c'est sûr...
• (12 h 30) •
Mme Cadet : Je comprends, je
comprends, M. le ministre, je comprends tout ça puis je comprends que le
dossier est judiciarisé, c'est juste qu'à un autre moment, en fait, donc, dans
la réponse aussi, donc, à ma collègue, vous avez dit que vous vous êtes
affairés à trouver les meilleures solutions. Donc, ça, ce sont vos termes.
Donc, quelles sont les solutions que vous vous affairez à trouver?
M. Boulet : Mais avec la
Régie du bâtiment du Québec, il se fait beaucoup de consultations avec l'Ordre
des architectes, avec l'Ordre des ingénieurs, les partenaires intéressés au
secteur de la construction. Puis, c'est sûr que je l'ai mentionné, on veut
revoir le modèle d'inspection au Québec pour assurer, notamment, qu'il y a des
inspections par des personnes dûment formées à des étapes charnières de la
construction des bâtiments, que ce soit, par exemple, au début, au milieu et à
la livraison du bâtiment, qu'il y ait des attestations de conformité délivrées
par des architectes et des ingénieurs. Mais oui, ça fait partie de nos travaux,
et ça, oui, il y aura des développements qui seront annoncés en temps opportun.
Mme Cadet : ...que vous êtes
en cohérence avec vous-même, M. le ministre, l'an dernier, quand j'ai posé
cette question lors de l'étude des crédits budgétaires...
M. Boulet : J'ai dit «en
temps opportun»? C'est parce qu'il y en a qui sont plus lents que moi.
Mme Cadet : Vous avez dit,
donc, que vous... Bien, en fait, vous avez dit, donc, que vous avez donné un
mandat clair à la régie pour une nouvelle politique-cadre pour... visant à
s'assurer qu'il y ait des inspections à des étapes charnières de la
construction. Donc, exactement ce que vous venez de répondre.
M. Boulet : Je suis désolé de
répéter la même chose.
Mme Cadet : Mais c'est que ça
fait un an.
M. Boulet : Mais vous le
dites devant les personnes concernées, par ailleurs.
Mme Cadet : Mais ça fait un
an, donc la nouvelle politique-cadre, on en est où?
M. Boulet : Bien, comme j'ai
mentionné, on travaille aussi à l'élaboration d'un projet de loi qui sera un
peu plus global, mais qui s'intéresse notamment à la révision du modèle
d'inspection et à l'émission d'attestation de conformité. Et ça, je suis
contraint de vous dire que ce sera présenté en temps opportun.
Mme Cadet : Je comprends, M.
le ministre. SOS Plan de garantie résidentielle, il y avait un reportage là
dessus il n'y a pas si longtemps. Donc, c'est un organisme, donc, qui a perdu,
donc, son financement, donc un organisme qui aide les consommateurs à
comprendre leurs droits et les faire valoir. Beaucoup d'incompréhension autour,
donc, de la fin de ce financement là. Est-ce qu'on peut nous expliquer pourquoi
la Régie du bâtiment du Québec a mis fin de façon unilatérale au financement de
cet organisme?
M. Boulet : L'information
qu'on m'avait donnée, collègue, c'est que la proportion des coûts
administratifs était beaucoup trop élevée par rapport à la mission
d'information et de formation que SOS Garantie a à assumer. Puis évidemment
c'est la régie qui est responsable de la protection des bénéficiaires du plan
de garantie du gouvernement, ça fait que c'est la raison pour laquelle le
financement a... bien, en tout cas, ça m'apparaît être la raison principale de
la terminaison du financement à la SOS Garantie.
Mme Cadet : Mais là ça crée
un vide pour les acheteurs de maisons neuves. Donc, je... donc, comment est ce
que ce vide là, il va être comblé?
M. Boulet : Donc, par
garantie de construction résidentielle.
Mme Cadet : Ce que je
comprends, c'est que la... la RBQ versait à SOS Plan de garantie résidentielle
entre 340 000 $ et 410 000 $ par année et donc, donc, SOS,
donc, garantie résidentielle, donc accaparait 0,37 % du budget. Donc,
j'essaie de comprendre, donc, quand vous dites, donc, les frais, donc, étaient
trop élevés.
M. Boulet : Oui, tout à fait.
Bon. Oui, les frais administratifs représentaient à peu près 60 % de la
valeur du financement, donc ça a été considéré comme inopportun de poursuivre
un financement qui n'allait que dans des... des coûts administratifs.
Mme Cadet : Pompiers...
M. Boulet : ...je veux juste
rajouter que la Régie du bâtiment a aussi mis en ligne une page d'information
sur le nouveau programme de subvention pour le plan de garantie et a invité
tous les organismes du Québec à soumettre des projets visant à faire connaître
le plan de garantie des bâtiments résidentiels neufs, là, ça fait qu'il y a de
l'information qui est transmise.
Mme Cadet : Merci. Cancer
chez les pompiers, donc, on le sait, donc depuis plusieurs années, les pompiers
québécois réclament que davantage de cancers soient reconnus comme des
maladies...
12 h 30 (version non révisée)
Mme Cadet : maladies
occupationnelles. Au Québec, il y en a une dizaine qui sont... une dizaine de
cancers qui sont associés au métier de pompier. On a demandé au ministère
pourquoi il n'y a pas plus de cancers qui sont reconnus, et on nous a répondu
que la décision de reconnaître un cancer se base sur la littérature
scientifique et ce qui se fait ailleurs au Canada. En Ontario, on reconnaît 19 cancers,
presque le double qu'au Québec, comme vous le savez. Là, je sais que vous allez
me répondre, comme l'an dernier, que c'est le Comité scientifique sur les
maladies professionnelles qui va décider si oui ou non le Québec reconnaît
autant de maladies professionnelles, comme les cancers, qu'en Ontario. C'est
bien ça?
M. Boulet : En fait, et je
vous l'ai mentionné, je suis allé à Vancouver, à une conférence fédérale-provinciale,
il y a deux semaines, des ministres du Travail où j'animais un atelier, puis
il a été question notamment des cancers. Et c'est regrettable, mais oui on est
en arrière de la parade pour le nombre de cancers des pompiers combattants et
la période de latence. Quand on a fait la révision du régime de santé-sécurité,
on a formé un comité scientifique. Il reste un poste à combler, on va en
reparler d'ailleurs la semaine prochaine de ce poste-là. Et j'avais demandé au
comité scientifique de me faire des recommandations en se basant sur la
littérature scientifique et médicale internationale. Mon but, là, c'est avec ou
sans comité scientifique, moi, mon objectif, c'est qu'il y ait un règlement qui
soit adopté dans les meilleurs délais, puis il y a six cancers additionnels qu'il
faut ajouter. Puis vous savez qu'à Montréal, il y a maintenant beaucoup de
pompières, les six qui font à peu près consensus, c'est le cerveau, le
colorectal, les testicules, leucémies, l'oesophage, et sein. Ça, c'est des
cancers que nous devons ajouter, au Québec, dans notre liste des maladies
professionnelles présumées, pour éviter que les pompiers et pompières aient à
assumer un fardeau de preuve et attendent souvent trop longtemps avant de
bénéficier de l'accompagnement et du soutien et/ou de l'indemnité versée par la
CNESST. Ça fait que ça, l'année passée, je me souviens d'avoir dit ça parce que
je l'avais mentionné au conseil d'administration de la CNESST. C'est
probablement une de mes plus importantes priorités.
Mme Cadet : Merci. Donc, au
niveau, donc, vous travaillez donc sur ce projet de règlement, avec ou sans le
comité scientifique. Là, vous dites donc qu'il reste un poste à combler. Donc,
le comité donc devrait être formé sous peu puisque l'an dernier vous disiez que
vous travailliez pour recruter les bonnes personnes, que ça prenait du temps.
Et là, ce matin encore, je regardais le site du Secrétariat aux emplois
supérieurs puis on me disait qu'il n'y avait aucun titulaire pour ce... ce
ministère et organisme.
M. Boulet : Il y a des
conditions d'admissibilité ou d'éligibilité qui étaient trop imposantes, ça
fait que non, le comité scientifique n'a pas été complété dans sa totalité. Il
reste un poste encore à combler et ça devrait l'être... Puis je vais vous
soumettre un amendement la semaine prochaine d'ailleurs, dans le contexte du p.
l. n° 51, qui vient modifier les conditions pour
présenter ton application pour être membre du comité scientifique. Évidemment,
c'est comme un papillon, là, qu'on... qu'on appelle là, mais qui va nous
permettre de combler ce poste-là beaucoup plus rapidement, sans être
nécessairement un professeur agrégé, et donc le comité scientifique va pouvoir
être en action plus rapidement. Mais là, moi, je suis en train d'analyser la
possibilité de faire un règlement gouvernemental pour rajouter ces six
cancers-là dans les meilleurs délais possibles.
Mme Cadet : Merci beaucoup.
Très heureuse de l'apprendre. Le camionnage de plus en plus dans... de plus en
plus donc des entreprises dans l'industrie du transport de marchandises ont
recours à des chauffeurs qui s'incorporent pour offrir leurs services plutôt
que d'embaucher ces chauffeurs comme employés salariés. Donc, ce qu'on nous
rapporte, c'est qu'il n'y a aucune différence donc dans les tâches effectuées
par ces chauffeurs et ceux dont la forme juridique d'entreprise est celle donc
d'une entreprise individuelle. Ça réduit évidemment donc la masse salariale,
donc de ces employeurs-là, ainsi que le corollaire, donc la taille, donc, des
cotisations des employeurs, dont celles qui sont relatives à la CNESST. Qu'est-ce
que vous pensez de cette situation-là? J'imagine que vous êtes au courant, là.
M. Boulet : Mais il n'y a
rien d'illégal à s'incorporer.
Mme Cadet : Oui, tout à fait,
tout à fait. On est tout à fait d'accord avec ça, bien sûr.
M. Boulet : Mais là je vais
parler en avocat, là, mais qu'une personne physique se déguise en personne
morale pour contourner des lois comme celle sur les normes, comme celle sur la
santé, sécurité ou accidents de travail, ou même la loi sur le revenu du
Québec, je trouve que c'est inadmissible, et c'est devenu un stratagème trop
souvent utilisé. On fait avec nos enquêteurs de la CNESST beaucoup de
vérifications, on est capable d'en débusquer, mais là, il y en a, puis je l'ai
mentionné hier, là, il y en a beaucoup des personnes qui viennent de l'Ontario
qui s'incorporent, puis l'objectif, c'est manifestement s'il y a un accident...
M. Boulet : ...accident de
travail, pas d'indemnité, s'il n'y a pas respect d'une norme du travail, pas de
violation... Mais ça, encore une fois... Puis ça permet d'éviter de faire les
déductions à la source. J'ai rencontré M. Cadieux, de l'Association du
camionnage du Québec, et on travaille intensément avec mon collègue des
Finances et ma collègue aux Transports pour voir comment on pourrait légiférer
pour... parce que c'est du cas par cas, puis revenu fait... Puis on travaille
avec la police aussi, parce qu'il ne faut pas que ces stratagèmes-là deviennent
illégaux. Donc, l'incorporation n'est pas illégale, mais la façon de l'utiliser
peut mener à des contraventions à des lois du travail et des lois fiscales du
Québec, et je suis contre ça, bien sûr.
• (12 h 40) •
Mme Cadet : O.K. Donc, je
peux m'attendre à ce qu'un projet de loi à ce sujet-là, donc, soit déposé pas
d'ici la fin de la session, c'est clair, mais donc dans la... dans la
législature en cours.
M. Boulet : J'en ferais
beaucoup, de projet de loi, là, mais on... Ça prend les ressources, le temps,
mais on... En fait, on est en train d'analyser comment on pourrait combler les
lacunes découlant des vérifications puis des enquêtes qui ne donnent pas
nécessairement de bons résultats, parce que c'est un phénomène qui m'apparaît
en croissance, là, au Québec.
Mme Cadet : C'est ma
compréhension également, que c'est un phénomène en croissance. Éthique à la
CCQ, à la commission de la construction du Québec. Donc, encore une fois, donc,
des articles de presse, donc, ont dévoilé des situations de vol de temps,
conflit d'intérêts, fausses déclarations. Je vous avais envoyé une question au feuilleton
là-dessus. Là, je comprends que vous êtes préoccupé et qu'il y a une liste
d'actions posées par la CCQ pour assurer une éthique et une intégrité
irréprochable à l'organisation. Comment assurer que les Québécois aient
confiance en cette organisation?
M. Boulet : Bien, s'assurer
que... Bien, en fait, du vol de temps, il y en a dans toutes les organisations,
malheureusement, au Québec. Et moi, je ne... Et, en fait, je suis profondément
convaincu...
Mme Cadet : Sur la question
des conflits d'intérêts, là, bien sûr.
M. Boulet : ...que la
Commission de la construction du Québec ne fait pas exception à la règle. Il y
en a. Et la présidente-directrice générale, qui a été nommée il y a quelques
mois, sait... sait comment agir dans des situations où il y a des
contraventions de cette nature-là, puis des mesures disciplinaires ou
administratives appropriées sont prises.
Mme Cadet : Un autre dossier
qui était dans l'actualité récemment, qui était bouleversant, donc c'est cette
situation-là, donc, d'une première répondante dans la région de la Gaspésie qui
a été appelée sur les lieux d'un accident qui avait entraîné la mort, donc, de
décès de sa propre fille. Elle a dû se battre courageusement pour recevoir,
donc, des prestations pour son syndrome post-traumatique. Ça s'est bien
terminé, ce dossier-là, c'est ce que La Presse, donc, nous a rapporté, mais ce
qui... ce qui a semblé épuisant, donc, dans les dédales administratifs à
travers lesquels, donc, elle a dû passer, c'est le fait que le motif, donc, de
refus des indemnités qu'on lui avait exposé initialement, c'était le fait
qu'elle était intervenue à titre personnel. Puis c'était une interprétation qui
semblait ignorer, donc, la réalité des régions éloignées. Elle a rapporté,
donc, que les agents locaux de la CNESST, ça s'était très bien passé, c'est par
la suite que, dans le processus, donc, ça s'est... c'est devenu plus difficile.
Est-ce qu'il y a des façons de faire, donc, qui ont changé pour que des écueils
comme cela ne se reproduisent plus?
M. Boulet : C'est-à-dire, ces
difficultés d'obtenir une indemnisation de la CNESST?
Mme Cadet : Voilà.
M. Boulet : D'abord, j'ai
exprimé mes sympathies. C'était Mme Lepage Babin, si je me souviens bien, puis
elle était bénévole, hein? O.K. Puis elle pouvait, c'est ce que j'avais
expliqué, remplir une déclaration et bénéficier de services aussi de la CNESST.
Mais je pense que la façon d'éviter que ça se reproduise, c'est de constamment
répéter l'importance des services qu'on est en mesure de dispenser, et ça passe
par des activités de sensibilisation, information puis formation, là, mais
c'est ce qui se fait constamment à la CNESST, là.
Mme Cadet : ...formation,
donc, au sein, donc, de l'organisation pour qu'on sache, donc, comment, donc,
répondre, donc, à ce type de situation là. Parce que, dans le dossier, là,
c'est... bon, son... L'appel, donc, c'était fait sur sa ligne personnelle et
non pas, donc... donc, bon, à travers, donc, le processus, donc, dit habituel,
et là, donc, on lui disait qu'elle est intervenue à titre personnel ici, mais
évidemment, donc, dans les régions éloignées, tout le monde sait c'est qui, le
premier répondant, la première répondante, donc c'est une situation...
Mme Cadet : ...qui est
relativement... On espère donc qu'il ne se reproduit pas souvent, là.
M. Boulet : Oui, puis vous
avez raison, qui est assez exceptionnel. Et actuellement il se fait des travaux
à la CNESST pour clarifier la notion de travailleurs dans des cas similaires de
bénévolat. Et ça, ça se fait. Là, je comprends un peu mieux votre question,
pour qu'ils aient droit à l'indemnisation en vertu de la Loi sur les accidents
de travail. Mais oui, il se fait des travaux pour clarifier ça. Tout à fait.
Mme Cadet : Merci. Droit de
déconnexion...
M. Boulet : ...est réglé,
hein, ce dossier-là.
Mme Cadet : Oui, ce dossier
était réglé. Oui, oui, tout à fait. Droit à la déconnexion, on a constaté que
vous aviez poursuivi votre réflexion, donc, après... Donc, l'avis que vous
aviez demandé à la CCTM en 2020, donc, est-ce que... puis je sais que vous
aviez demandé un recensement des conventions collectives pour valider combien
d'entre elles prévoyaient un droit à la déconnexion. Ça, c'était l'an dernier.
Est-ce que vous poursuivez des travaux là-dessus, ou vous en êtes où dans votre
réflexion?
M. Boulet : Ah! mais je fais
des réflexions épisodiques. En fait, c'est de la vigie d'autres juridictions au
Canada et à l'échelle internationale. Puis vous savez que la CCTM avait
dit : C'est du cas par cas, mais on encourage les entreprises à adopter
des politiques de déconnexion pour respecter la vie privée puis éviter
l'accroissement du phénomène d'hyperconnectivité en dehors des heures de
travail. Mais on avait conclu au Québec, en vertu de la Loi sur les normes du
travail, on avait des congés, on avait les horaires et les vacances qui étaient
respectées. Et ce que suggéraient les patrons et les syndicats, c'était
d'encourager les employeurs d'avoir leur propre politique de déconnexion. Puis
souvenez-vous, j'avais parlé aussi qu'Ottawa avait formé un comité conjoint qui
avait soumis un rapport et avait conclu que ce n'était pas nécessaire de
légiférer sur la déconnexion, puis qu'il n'y avait pas de consensus. Puis j'ai
regardé, bien sûr, vous avez analysé la loi en Ontario, puis la loi en Ontario,
au-delà de dire : Adoptez une politique, il n'y a pas de mesure pénale, il
n'y a pas d'impératif.
Mme Cadet : Dernière
question, Force jeunesse aimerait qu'il y ait... un jeune de 35 ans et
moins sur le C.A. de la CNESST. Pourquoi les mesures qui se retrouvent à la loi
sur la gouvernance des sociétés d'État ne sont pas... ne se retrouvent pas donc
sur le site de la CNESST?
M. Boulet : Parce que... à
cause du paritarisme, mais je... une... trouve que c'est une idée intéressante.
Mme Cadet : ...on l'a, le
paritarisme, puis on a quand même des jeunes de 35 ans et moins.
M. Boulet : Tout à fait.
Donc, c'est une idée, puis je la partage, et elle est soumise.
Mme Cadet : Merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Merci. Donc, la période de questions étant terminée, je vais me retourner vers
la banquette gouvernementale avec la députée de Huntington pour 11 minutes
32 secondes.
Mme Mallette : Merci, Mme la
Présidente. Nous avons vu la semaine dernière à cette même commission, lors des
crédits du Conseil du trésor, le volet infrastructures, le ministre responsable
des Infrastructures. En 2018, le programme... en fait, le plan québécois des
infrastructures était de 100 milliards, avec un montant alloué au maintien
des actifs de seulement 30 %, environ. Notre gouvernement a amené le PQI à
153 milliards, avec environ 60 % de ce dernier en maintien des
actifs. On comprend ici qu'il y a un énorme rattrapage à faire, en rénovation,
réparation, construction, en écoles, en ponts, en hôpitaux, en CPE, en
logements sociaux, vous l'avez même mentionné vous-même, CHSLD, etc.
En 2022, l'industrie de la construction,
assujettie à la loi R-20, dépasse pour la première fois la barre des
200 millions d'heures travaillées. Le niveau d'activité de
210,2 millions d'heures constitue un nouveau record, fracassant le dernier
sommet de 2021, avec une croissance de 6,9 %. Il faut quand même
mentionner qu'en 2021, c'était 20 % de croissance. Et avec ce PQI, on
comprend que ce ne sera pas le dernier record qui sera fracassé. Donc,
l'industrie de la construction est fortement sollicitée. Les demandes sont
grandes, il n'y a pas beaucoup de possibilités, soit qu'on augmente les heures,
donc éventuellement le nombre de travailleurs, ou on augmente la quantité
produite par heure travaillée. Évidemment, la deuxième option m'intéresse tout
particulièrement, car, si on produit plus avec un même nombre d'heures, on
optimise notre PQI et par conséquent tous les Québécois et les Québécoises
obtiennent plus d'hôpitaux, d'écoles, de logements, etc., avec un meilleur
délai. Ma question est la suivante : Dites-moi les mesures qui sont en
concomitance avec cette possibilité?
M. Boulet : Bon, merci pour
la question. Vous me permettrez, Mme la Présidente, de remercier mes
collègues...
M. Boulet : ...gouvernementaux
pour leur présence, pour leur assiduité. On référait à la collaboration qui
était nécessaire dans nos travaux, particulièrement lors de l'étude des
crédits. Merci pour la question.
• (12 h 50) •
Évidemment. Il y a plusieurs corridors
qu'on peut emprunter. Ça peut être la polyvalence, ça peut être la mobilité, ça
peut être la formation, ça peut être l'accès. On a parlé des femmes, mais les
groupes issus de la diversité aussi, là, les minorités visibles, les personnes
immigrantes, les personnes en situation de handicap... Il y a beaucoup de
potentiel humain pour répondre à nos besoins. Et le grand défi qu'on a au
Québec, c'est... On a beaucoup de construction, c'est des projets industriels,
vous l'avez mentionné, des hôpitaux, des écoles, des maisons, puis on manque de
main-d'oeuvre. Ça fait que ça nous prend plus de bras et ça nous prend une
meilleure productivité, puis vous l'exprimez à votre façon, que pour chaque
heure on produise plus.
Et je vais vous donner l'exemple de
polyvalence pour encore mieux illustrer. Dans le projet de loi n° 51 visant la
modernisation de l'industrie de la construction, on veut intégrer une culture
de polyvalence, parce que, là, actuellement, il y a 25 métiers, avec une
rigidité. Normalement, quand tu exerces un métier, tu ne peux pas faire les
tâches d'un autre métier. On a eu l'exemple des portes dans les écoles, où ça
prenait sept métiers; on a eu l'exemple du couvreur qui ne pouvait pas changer
une feuille de contreplaqué sans faire appel à un charpentier menuisier puis un
manœuvre. Il y a une firme d'économistes, AppEco, qui a démontré, avec un
scénario de polyvalence comme celui que nous avons dans le projet de loi n° 51,
si on réfère aux 210 millions d'heures travaillées en 2022 dans
l'industrie de la construction, si on était plus polyvalent, on sauverait
l'équivalent de 10 % des heures travaillées. Donc, sur 210, c'est
21 millions d'heures de travail qu'on pourrait récupérer, et, selon les
économistes qui ont fait cette étude, sondage, rapport, ça représente
l'équivalent de la construction de 25 écoles primaires, donc ce qui n'est
pas peu, donc. Et ça, c'est un des éléments qui va nous permettre ici d'avoir
une main-d'œuvre additionnelle, parce qu'on sauve des heures, mais d'accroître
ce qu'on peut appeler la productivité.
Ça fait que c'est le même, même phénomène
pour la mobilité et pour l'accès, il faut former, il faut s'assurer que ça
devienne un secteur inclusif et diversifié puis qu'on lutte contre... Bien là,
O.K., je vous laisse aller. Je pense que j'ai assez bien répondu à votre
question.
Mme Mallette : Très bien.
Merci beaucoup. Je vais céder la parole à ma collègue, qui avait quelques
questions.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Députée
de Hull.
Mme Tremblay : Oui. Parfait,
merci. Bonjour, M. le ministre. Je tiens à saluer également toute votre équipe,
mes collègues de l'opposition.
Alors, M. le ministre, dans les dernières
années, vous avez démontré une grande préoccupation afin d'améliorer la
protection des travailleurs puis des travailleuses. Évidemment, vous avez un
souci constant de leur santé puis de leur sécurité, et ça, ça s'est traduit par
d'importants projets de loi, puis je tenais à le souligner, parce qu'on voit
que c'est un tout, tu sais, on voit qu'on continue d'avancer à travers tout ce
qui a été fait.
Là, je reviens sur le projet de loi n° 59,
évidemment, un régime qui est venu modifier la santé et sécurité dans le monde
du travail. Il y a eu le projet de loi qui est venu encadrer le travail des
stagiaires, un autre groupe que vous avez touché, hein, c'est près de 195 000 stagiaires
que vous êtes venu ainsi, là, mieux encadrer leur travail puis les protéger. Un
autre qui m'a touchée énormément au début de cette législature-ci, c'est le
projet de loi qui vient encadrer le travail des enfants. Encore là, on voyait
une préoccupation d'encadrer pour mieux les protéger, parce qu'ils devenaient
de plus en plus jeunes à accéder au marché du travail, puis on a bien senti,
là, votre inquiétude puis votre... ce besoin-là de les protéger. Et sans
oublier le dernier projet de loi, et celui-là, j'ai eu la chance d'y participer
puis d'être sur la commission avec vous, c'est celui qui s'attaque au
harcèlement psychologique et à la violence à caractère sexuel en milieu de
travail. Donc, on le sait, hein, les chiffres étant importants, il y a une
enquête qui a été faite par Statistique Canada qui démontrait qu'il y a une
personne sur deux qui a subi ou qui a observé un comportement sexualisé
inapproprié. Principalement, ce sont les femmes qui ont démontré être touchées,
là, une sur deux, par ce type de comportement là. Alors, je pense que c'était
vraiment nécessaire d'arriver à cet important projet de loi, un projet de loi
qui avait pour objectif vraiment de prévenir puis de combattre aussi le
harcèlement...
Mme Tremblay : ...psychologique
et la violence à caractère sexuel pour les travailleuses et les travailleurs.
Puis c'est important, vous avez ce souci là de travailler aussi en prévention.
Puis je tiens à le mentionner parce que, quand on prévient, ça fait en sorte
qu'il y a des gestes qui ne sont pas posés, parce que, par la prévention, on
éduque, par la prévention, on informe, par la prévention, on forme aussi. Donc,
ça, je tiens à le souligner, que ça fait partie toujours de notre préoccupation
que le gouvernement a, mais que vous avez, M. le ministre, qui est importante.
Évidemment, je n'aurai pas le temps
aujourd'hui, puis j'aimerais ça dire toutes les avancées de ce projet de loi
là, mais j'aimerais quand même en souligner quelques-unes, alors, qui m'ont
touchée puis qui ont touché aussi, assurément, là... qui vont toucher les
travailleuses puis les travailleurs, qui sont sur le marché du travail. Il y a
toute la notion des présomptions, je pense que c'était important à aborder dès
le début, là, de la commission, donc, pour les personnes, s'allier pour
faciliter la reconnaissance d'une lésion professionnelle. Donc, ça, je pense
que c'était majeur dans ce projet de loi là.
Il y avait aussi le délai, on a prolongé
les délais, justement, de six mois à deux ans, le délai pour réclamer, là, pour
une lésion professionnelle. Ça aussi, c'était important.
Aussi, vous êtes venu prescrire un contenu
minimal aux politiques de prévention puis au traitement des situations de
harcèlement au niveau des employeurs. Puis en plus de ça, vous êtes venu dire
qu'il faut que ça soit ancré dans les programmes de prévention ou dans les
plans d'action des employeurs. Donc, ça aussi, c'est important.
Puis un que tout le monde attendait, là,
puis je ne l'ai pas encore nommé, mais j'y viens, c'était d'interdire
l'application des clauses d'amnistie relatives aux violences psychologiques et
physiques, y compris à caractère sexuel, afin qu'un employeur puisse toujours
appliquer la gradation des sanctions. Ça, je pense que c'était important. Je
viens du monde syndical, vous le savez, et c'était un enjeu qui était important
de traiter ici, justement, parce que, de part et d'autre, on souhaitait que
cela... qu'on en arrive à une clause comme celle-là.
Alors, M. le ministre, j'ai dit plusieurs
choses, mais est-ce qu'il y a des choses qui n'ont pas été dites aujourd'hui
que vous aimeriez souligner dans ce que j'ai dit ou autre sujet? Donc, la
parole est à vous.
M. Boulet : Bien, merci,
collègue. En fait, il y a un mot clé, c'est la prévention. Si on veut
s'améliorer dans les milieux de travail, ça passe par la prévention. Puis au
plan pratique, c'est quoi, la prévention? C'est quoi, les risques? Il faut
identifier les risques pour mieux les contrôler et les éliminer. Les risques de
quoi? Les risques d'accident ou les risques pour la santé, sécurité, intégrité
physique et psychique des travailleurs et travailleuses. Puis, bon, les
stagiaires, ça visait ça, l'encadrement du travail des enfants. Évidemment, il
y avait eu une ascension phénoménale du nombre d'accidents de travail,
notamment des enfants en bas de 14 ans dans les cinq dernières années, et
donc souhaitons qu'on ait déjà des résultats positifs.
Mais je veux surtout dire en terminant
qu'on ne fait rien tout seul, on le fait en équipe, avec vous autres, collègues
gouvernementaux, puis on le fait avec des équipes, là. Il y a mon directeur de
cabinet, Jean-Philippe De Choinière, il y a ma sous-ministre, Isabelle
Merizzi, il y a leurs équipes, puis il y a Audrey Murray, qui est P.D.G. de la
Commission de la construction du Québec, Michel Beaudoin, de la Régie du
bâtiment du Québec, Bruno Labrecque, qui est le président par intérim de la
Commission des normes, équité, santé et sécurité du travail, puis ils sont
accompagnés, eux aussi, de leurs équipes. Puis, sans ce capital, sans ces
ressources humaines là, on ne serait pas capable d'avancer beaucoup. Puis je
veux saluer aussi la présence de la présidente du Tribunal administratif du
travail, Mme Lucie Nadeau, qui est juste à la droite de ma collègue d'Huntington...
La Présidente (Mme Schmaltz) :
En terminant.
M. Boulet : ...avec les
membres de son équipe. Merci, Mme la Présidente, d'avoir relevé M. le
Président. On est bien heureux de vous avoir rencontrés. Merci de votre travail
aussi.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Alors, le temps alloué donc à l'étude des crédits budgétaires du portefeuille
Travail étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux
voix des crédits.
Le programme I intitulé Travail est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Adopté sur
division.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Adopté
sur division.
L'ensemble des crédits budgétaires du
portefeuille Travail pour l'exercice financier 2024-2025 est-il adopté?
Une voix : Sur division.
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : D'accord,
on entend bien.
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition. Compte tenu de l'heure, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 14 heures où elle entreprendra
l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Cybersécurité et Numérique.
(Fin de la séance à 13 heures)