Journal des débats de la Commission des finances publiques
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mercredi 22 février 2023
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Vol. 47 N° 12
Étude détaillée du projet de loi n° 6, Loi donnant suite à des mesures fiscales annoncées à l’occasion du discours sur le budget du 22 mars 2022 et à certaines autres mesures
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Intervenants par tranches d'heure
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Simard, Jean-François
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Girard, Eric
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Simard, Jean-François
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Beauchemin, Frédéric
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Bouazzi, Haroun
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Girard, Eric
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Girard, Eric
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Bouazzi, Haroun
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Simard, Jean-François
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Beauchemin, Frédéric
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Bélanger, Gilles
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Beauchemin, Frédéric
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Simard, Jean-François
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Girard, Eric
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Simard, Jean-François
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Girard, Eric
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Rizqy, Marwah
11 h (version révisée)
(Onze heures vingt-huit minutes)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, bienvenue. Je constate que nous avons quorum. Bienvenue dans
la très belle salle Papineau, pour laquelle nous avons beaucoup d'affection.
Comme vous le savez, la commission est
réunie afin d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi n° 6,
Loi donnant suite à des mesures fiscales annoncées à l'occasion du discours sur
le budget du 22 mars 2022 et à certaines autres mesures.
Mme la secrétaire, bonjour. Rebienvenue
parmi nous. Vous nous aviez manqué. Y aurait-il des remplacements que vous
souhaitez nous indiquer?
La Secrétaire : Non, M. le
Président, il n'y a pas de remplacement.
Le Président (M. Simard) : Bon,
alors, on garde les meilleurs, quoi.
Remarques préliminaires
Comme le veut la tradition, dans le cadre
d'une étude comme celle-là, nous allons commencer par des remarques
préliminaires, et je cède, d'entrée de jeu, la parole à M. le ministre des
Finances, qui dispose, pour ce faire, de 20 minutes.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Bien,
merci beaucoup, M. le Président.
Puis c'est toujours un plaisir d'être à la
Commission des finances publiques, particulièrement pour un projet de loi
fiscal, un omnibus fiscal. Et je rappelle que les mesures que nous allons discuter
sont déjà en vigueur en vertu de la loi parce qu'elles entrent en vigueur en
vertu de bulletins fiscaux lorsqu'elles sont communiquées, ce qui n'empêche pas
la nécessité d'avoir un débat par la suite, mais on verra, dans d'autres
situations, tel un omnibus budgétaire, qu'il faudra avoir le débat pour que les
mesures soient en vigueur. Alors, c'est une des particularités.
Et là je vais vous lire les remarques
préliminaires que mon équipe a préparées, qui sont toujours… quand même, ont un
certain entrain, un dynamisme. Alors, je me lance, M. le Président.
Je soumets à la Commission des finances
publiques pour l'étude détaillée le projet de loi n° 6,
intitulé Loi donnant suite à des mesures fiscales annoncées à l'occasion du
discours sur le budget du 22 mars 2022 et à certaines autres mesures.
• (11 h 30) •
J'aimerais présenter aux membres de la commission
les personnes qui m'accompagnent, voir la liste ci-jointe — merci, ce
n'était pas de l'humour, là, c'était écrit tel quel : Mme Johanne
Forget, directrice principale de la rédaction des lois chez Revenu Québec, que
vous connaissez, qui est avec nous à chaque projet de loi fiscal; Mme Amélie
Chaput, directrice de la rédaction des lois <du secteur fiscal...
>
11 h 30 (version révisée)
<17929
M. Girard
(Groulx) :
...à chaque projet de loi fiscal; Mme Amélie
Chaput, directrice de la rédaction des lois >du secteur fiscal, bonjour;
Marie-Hélène Poulin, légiste, bonjour; Mme Jessyca Gosselin, légiste,
bonjour; monsieur… là, j'ai dit «madame» puis il fallait que je dise «maître»,
en fait, je pense; Me Samuel Charest, légiste, bonjour; Me François
Lagacé, légiste, bonjour; ministère des Finances, Direction des affaires
juridiques, Mme Geneviève Desbiens... Me Geneviève Desbiens, légiste...
Ah! voilà, O.K., puis il y a des membres de mon équipe : Nicolas
Benoit-Guay, Louis-Alexis Pelletier-Dubé.
Alors, j'étais rendu ici. Le projet de loi
n° 6, dont nous allons faire l'étude, a été présenté le 9 décembre 2022
et a fait l'objet de l'adoption de principe le 31 janvier 2023. Ce
projet de loi contient 110 articles. Il modifie cinq lois, dont la Loi sur les
impôts et la Loi sur la taxe de vente du Québec ainsi qu'un règlement. Les
légistes de Revenu Québec ont préparé deux documents afin de faciliter l'étude
du projet de loi. Il s'agit de la liste des sujets et du recueil des notes
techniques détaillées.
La liste des sujets est le document avec
lequel nous vous proposons l'étude du projet de loi. Ce document décrit les
principaux sujets contenus dans le projet de loi, chacun étant résumé et
accompagné d'une liste des dispositions législatives qu'il édicte, remplace ou
modifie.
Le deuxième document, soit le recueil des
notes techniques détaillées, comprend l'ensemble des dispositions du projet de
loi n° 6 accompagnées des notes explicatives et des références aux
autorités. Celui-ci est préparé en support à l'analyse du projet de loi.
Par souci d'efficacité, et compte tenu de
la façon habituelle d'étudier un projet de loi de nature fiscale, je propose
aux membres de cette commission de procéder à l'étude du projet de loi par
sujets plutôt que par appel de chacun de ses articles.
Enfin, M. le Président, j'aimerais déposer
dès maintenant, à l'intention des membres de cette commission, les amendements
que j'entends précéder lors de l'adoption des articles du projet de loi qui
suivra l'étude par sujets. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Merci,
M. le ministre.
Je cède maintenant la parole au député de Marguerite-Bourgeoys
et porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances.
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin : Merci,
M. le Président.
Bien, étant donné que c'est un projet de
loi fiscal, nous, on va vouloir vraiment juste discuter page par page du bloc,
là. Allons-y comme ça de façon à optimiser le temps de cette façon-là.
Le Président (M. Simard) : Je
cède maintenant la parole au porte-parole du deuxième groupe d'opposition et
député de Maurice-Richard.
M. Haroun Bouazzi
M. Bouazzi : Merci, M.
le Président.
À mon tour de remercier Me Guillaume
Boivin d'être avec nous aujourd'hui, qui est mon recherchiste. On va se faire
un plaisir… dire qu'on est des geeks, si je peux me permettre l'anglicisme. On
est heureux d'être dans cette commission pour voir les détails de ce projet de
loi. Merci beaucoup.
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, nous en sommes maintenant rendus à l'étape des motions
préliminaires. Y aurait-il, donc, des motions en ce sens que l'un d'entre vous
souhaite nous partager? Voilà.
Étude détaillée
Conséquemment, nous abordons l'étape de l'étude
détaillée. Et, de manière informelle, avant le début de la réunion, j'ai eu
votre consentement, ça a été redit par certains d'entre vous tout à l'heure,
mais j'aurais besoin, donc, d'un premier consentement pour que nous puissions
procéder par non pas chronologie des articles, mais bien par blocs d'étude,
selon les documents qui vous ont été fournis préalablement et déposés sur
Greffier. Donc, il y aurait… et nous allons étudier simultanément l'ensemble
des articles de chacun des blocs, ce qui implique que nous allons voter tous
ces articles en même temps à la fin de l'étude du bloc donné. Ça vous va
toujours? Parfait.
Alors, nous commençons très simplement par
l'article... le sujet 1 et l'article 108. M. le ministre, on commence par 108.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Bien, M. le Président, on commence en force avec le crédit d'impôt conférant un
nouveau montant ponctuel pour pallier la hausse du coût de la vie.
Contexte : Le 9 novembre 2022,
il a été annoncé qu'une aide financière ponctuelle, prenant la forme d'un
crédit d'impôt remboursable, serait versée aux contribuables québécois pour
limiter l'érosion de leur pouvoir d'achat.
Modifications proposées : Le crédit d'impôt
remboursable conférant un nouveau montant ponctuel <pour...
M. Girard (Groulx) :
...montant
ponctuel >pour pallier la hausse du coût de la vie est mis en place afin
d'offrir une aide financière aux contribuables dès le mois de décembre 2022.
Cette aide, qui est modulée en fonction du revenu pour l'année 2021, est
payée automatiquement par Revenu Québec en un versement unique. L'aide accordée
est de 600 $ pour les contribuables ayant un revenu égal ou inférieur à 50 000 $.
Elle est ensuite réduite graduellement pour s'établir à 400 $ lorsque le
revenu atteint ou dépasse 54 000 $, sans toutefois excéder 100 000 $.
Au-delà de ce revenu, l'aide de 400 $ est réduite à raison de 10 % de
tout revenu additionnel, de sorte qu'elle cesse d'être versée à partir d'un
revenu de 104 000 $.
Le tableau ci-dessous illustre le calcul
de ce crédit d'impôt.
Voilà, je m'arrête ici, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Merci,
M. le ministre. Et j'étais en train de demander à la secrétaire si ce n'était
pas une première qu'on commence en traitant de dispositions diverses et finales — c'est
intéressant — où se trouve d'ailleurs l'article 108.
Alors, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, à vous la parole.
M. Beauchemin : Merci,
M. le Président.
On peut en parler, on peut en débattre. On
considère que cette mesure-là a été non ciblée. Même si elle a été modulée, il
reste à considérer le fait qu'il y avait quand même une partie des gens qui ont
reçu ça qui n'en avait pas besoin. Il y a eu plusieurs mentions dans les
journaux, dans les médias que la position la plus optimale, la mesure la plus
optimale pour en arriver à cette fin, d'aider les citoyens, c'était d'augmenter
le crédit de la solidarité. Donc, on peut en discuter pendant des heures, mais
la réalité, c'est que nous, on a trouvé que cette mesure-là n'était juste tout
simplement pas ciblée et elle a alimenté l'inflation. Merci.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous, cher collègue. M. le député de Maurice-Richard.
M. Girard (Groulx) : ...
Le Président (M. Simard) : Bien,
si vous le souhaitez, je... bien, si vous souhaitez répondre, vous répondez, M.
le ministre.
M. Girard (Groulx) : Bien,
simplement, je remercie le député pour ses commentaires. Effectivement, il y a
plusieurs choses qui ont été dites là-dessus. Je souligne que 75 % des
personnes admissibles gagnaient moins de 54 000 $ et que nous avons
fait preuve d'écoute, parce qu'il y avait eu un montant fixe de 500 $ au
budget, et une des améliorations qui avait été suggérée, c'est que ce soit
modulé en fonction du revenu.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous, M. le ministre. M. le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Merci, M.
le Président.
Évidemment, on a fait le tour de la
question. Je pense qu'on a largement eu le temps de débattre beaucoup sur nos
accords et nos désaccords sur ces chèques-là. Nous, on pense aussi, évidemment,
qu'il y a une partie de la population qui a eu droit à ces chèques et qui
aurait pu s'en passer, surtout dans un moment d'inflation.
Ceci étant dit, une des choses aussi,
c'est le fait qu'on n'arrête pas de faire des propositions ponctuelles. M. le
ministre, vous avez probablement vu les nouveaux chiffres de l'inflation hier
ou avant-hier, si je ne me trompe pas, de mémoire, ça a beaucoup moins baissé
au Québec, on est à 6,2 % plutôt que 6,3 % du dernier… Et donc,
malheureusement, il y a encore des enjeux d'inflation. Un certain nombre de
métriques peuvent augurer quelque chose de bon, mais on ne connaît pas l'avenir,
et donc des mécanismes plus structurels qui peuvent s'appliquer dans des
moments où on vit des difficultés financières pour les personnes moins nanties,
pour nous, est, de toute façon, la meilleure approche plutôt que des chèques à
la pièce. On prend acte, évidemment, du projet de loi actuel.
• (11 h 40) •
Le Président (M. Simard) : Je
vous remercie. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Simplement
rappeler pourquoi on a choisi ces montants ponctuels là, c'est que le régime
fiscal de 2022 était indexé en fonction du niveau d'inflation de 2021, qui
était à 2,6 %. Alors, on a eu une situation, en 2022, où l'indexation du
régime fiscal était de loin inférieure à l'inflation observée, c'est ce qu'on a
voulu compenser pour les besoins essentiels. Et heureusement, pour 2023, la
situation est inversée, c'est-à-dire que l'indexation est à 6,4 % de notre
régime fiscal alors que l'inflation anticipée, selon la Banque du Canada, sera
autour de 3,5 %. Donc, ça, c'est… L'historique de la proposition, c'est
que l'indexation du régime fiscal de 2022 s'est faite avant <l'invasion
de…
M. Girard (Groulx) :
...avant
>l'invasion de l'Ukraine par la Russie et avant l'effet du variant
Omicron sur les chaînes d'approvisionnement en Chine.
Le Président (M. Simard) : Merci.
D'autres commentaires sur l'article 108?
Conséquemment, comme c'est le seul article
contenu dans le bloc 1, nous allons procéder à sa mise aux voix. Est-ce
que l'article 108 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) :
Adopté sur division? Adopté sur division.
Nous passons maintenant au sujet 2, bien
entendu, et nous allons prendre en considération l'article 21. M. le
ministre.
M. Girard (Groulx) : Crédit
d'impôt pour un don important en culture.
Contexte : Lorsqu'un particulier fait
un don en argent qui est reconnu à titre de don important en culture, il peut
bénéficier, en plus du crédit d'impôt pour dons, d'un crédit d'impôt égal à
25 % du montant du don. Ce crédit d'impôt additionnel, qui est plafonné à
6 250 $, ne peut toutefois être demandé qu'une seule fois. Un don
important en culture doit être d'au moins 5 000 $ et être fait, avant
le 1er janvier 2023, à un donataire reconnu oeuvrant dans le domaine des arts
ou de la culture.
Modifications proposées : Il est
proposé de retirer la condition selon laquelle un don doit être fait avant le 1er
janvier 2023 pour être reconnu à titre de don important en culture. Le retrait
de cette condition fait en sorte de rendre permanent le crédit d'impôt
additionnel de 25 % accordé à l'égard d'un tel don.
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires? M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Merci,
M. le Président.
J'ai deux questions. En fait, la première,
c'est : Pourquoi rendre ça permanent?
M. Girard (Groulx) : En
fait, le rendre permanent, c'est que c'est un don qui est apprécié dans
l'industrie culturelle, et il devait expirer le 1er janvier 2023, et puis
là on avait une décision à prendre. Et, puisque c'est une mesure qui est
appréciée dans l'industrie, et on connaît tous l'importance des industries ou
de l'industrie culturelle, bien, on a choisi de le rendre permanent.
M. Beauchemin : O.K.
Donc, est-ce qu'on peut comprendre que les objectifs avaient été atteints, objectifs
de… Au 1er janvier 2023, les objectifs avaient été atteints ou n'ont pas été
atteints? Est-ce qu'il y a comme une série de...
M. Girard (Groulx) : Bien,
je dirais… Votre question est qualitative. Je vous dirais que ce qui est clair,
c'est que l'impact du crédit d'impôt est positif, est apprécié. Est-ce qu'il a
été atteint? Est-ce qu'on en a... Le coût de la prolongation, pour vous donner
un ordre de grandeur, là, on parle de 700 000 $ par année pour le fonds
consolidé québécois, 2,8 millions de dollars sur quatre ans. C'est
donc un coût qui est assez modeste. Donc, à la question : Est-ce qu'il y a
autant de dons en culture… est-ce qu'il y a autant de dons importants en
culture que nous le voudrions?, bien, on pourrait toujours en prendre plus.
M. Beauchemin : O.K.,
mais il n'y avait pas comme un objectif de nombre de dons.
M. Girard (Groulx) : Non,
non, ce n'était pas associé à une campagne de financement d'un organisme
particulier. Ce n'est pas le don le plus connu... le crédit d'impôt le plus
connu non plus, là, c'est...
Puis peut-être donner une information
additionnelle : puisqu'il est combiné au crédit d'impôt associé à
n'importe quel don, c'est donc comme un premier don entre 5 000 $ et
25 000 $ bonifié; le coût de ce 25 000 $, pour le donateur,
c'est 6 400 $ lorsque combiné… lorsque le crédit d'impôt régulier est
combiné à la bonification du premier don important en culture.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Maurice-Richard, pas de commentaires?
Conséquemment, l'article 21 est-il
adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) :
Adopté sur division.
Nous allons maintenant procéder à l'étude
du sujet 3, qui concerne, quant à lui, deux articles, et on commence par l'article
65... ou 66, simultanément.
M. Girard (Groulx) : Mais
on <commence…
M. Girard (Groulx) :
…mais on >commence par le sujet n° 3.
Le Président (M. Simard) : Oui.
M. Girard (Groulx) : Merci.
Crédit d'impôt pour la réfection d'installations septiques.
Contexte : Le crédit d'impôt
remboursable pour la réfection d'installations septiques correspond à 20 %
de la partie des dépenses excédant 2 500 $ qu'un particulier a
engagées pour faire exécuter des travaux de mise aux normes des installations
d'assainissement des eaux usées de sa résidence principale ou de son chalet
habitable à l'année. Il ne peut excéder un montant de 5 500 $ par
habitation. L'entente de service doit être conclue avant le 1er avril 2022
et les dépenses doivent être payées au plus tard le 31 décembre 2022.
Modification proposée : Il est
proposé de prolonger de cinq ans la période d'admissibilité au crédit d'impôt
pour la réfection d'installations septiques. Ainsi, un particulier aura
jusqu'au 31 mars 2027 pour conclure une entente donnant droit à ce crédit
d'impôt. Les dépenses relatives aux travaux devront être payées au plus tard le
31 décembre 2027.
Et permettez-moi, M. le Président, parce
que je sens que la question va venir, de donner le coût de cette mesure.
Celui-ci avoisine 7,7 millions de dollars par année, un total de 38 millions de
dollars sur cinq ans.
Le Président (M. Simard) : Merci,
M. le ministre.
Des commentaires? M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Oui, merci,
M. le Président.
Merci pour les spécifications en termes de
coûts, M. le ministre, mais quels sont les objectifs en termes de quantité de
systèmes septiques? Est-ce qu'il y a eu comme une prise de conscience du nombre
de systèmes septiques, à travers le Québec, qu'on voulait atteindre? Est-ce
que... C'est quoi, le... Il y a-tu un objectif puis…
M. Girard (Groulx) : Bien,
il s'agit... En fait, on est vraiment dans les incitatifs aux bons comportements.
On veut modifier le prix relatif d'avoir un traitement approprié de ces eaux
usées et, en modifiant le prix relatif, bien, on espère que plus de gens vont
le faire. C'est un encouragement à faire des travaux de mise aux normes des
installations d'assainissement des eaux usées de sa résidence principale.
M. Beauchemin : O.K.
Donc, on ne sait pas c'est quoi, le chiffre, pour la province, qu'on voudrait
avoir?
M. Girard (Groulx) : Bien,
il y a certainement un estimé de ça, là, parce que, pour arriver aux 7,7 millions,
là, j'imagine qu'il y a... On a l'historique du crédit d'impôt, puis combien
d'installations en ont bénéficié, puis etc. Et mon équipe me dit que cette
mesure pourrait bénéficier... Ça, c'est pour la période de cinq ans? On vise 16 000
ménages pour cinq ans.
M. Beauchemin : O.K.
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Donc, juste
pour être sûr, l'alternative à faire la bonne chose quand il faut changer des
installations septiques, c'est quoi?
M. Girard (Groulx) : Ce
serait de payer 100 % de sa poche.
• (12 h 50) •
M. Bouazzi : Ça, je
comprends, mais est-ce qu'il y a la... L'alternative consiste à déverser tout
dans le fleuve Saint-Laurent. Est-ce que ça fait partie de quelque chose qui
est possible ou c'est interdit? Est-ce qu'on aide les gens à prendre une bonne
décision, mais, si c'est la seule décision possible… Juste pour comprendre.
M. Girard (Groulx) : Bien
là, on parle du traitement fiscal, on n'est pas dans la réglementation du
traitement des eaux usées municipales, ou de sites de villégiature, ou etc.
J'imagine que les règlements sont différents. Je ne sais pas si... Pour cette
question, je pourrais vous revenir puis voir le traitement...
Voulez-vous intervenir? Vous avez une
information ou vous voulez me la donner, peut-être? Je vais la lire. Ici?
Parfait. Alors, merci.
Alors, il y a des normes, c'est pour les
encourager à les respecter. Selon le ministère de l'Environnement et de la
Lutte contre les changements climatiques, la majorité des municipalités ne
seraient pas en mesure d'assurer l'application adéquate du Règlement sur
l'évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées.
M. Bouazzi : Ce n'est
pas... Je vous entends. Ce n'est pas plus grave que ça, là, mais j'ai
l'impression qu'il y a un doute sur est-ce que c'est l'obligation de la
municipalité ou de la personne.
M. Girard (Groulx) : Ce
serait à la municipalité de <forcer les…
M. Girard (Groulx) :
...de
>forcer les résidents à se conformer, effectivement.
M. Bouazzi : Et nous,
pour éviter qu'ils ne respectent pas la loi, on leur...
M. Girard (Groulx) : La
municipalité... On m'indique, ici, que la municipalité doit prouver qu'il y a
une contamination environnementale pour forcer…
M. Bouazzi : O.K.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires sur le sujet 3?
Sans quoi les articles 65 et 66
sont-ils adoptés?
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) :
Adopté sur division.
Passons maintenant au sujet 4, qui
concerne les articles 45 à 47 et l'article 68. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Crédit
d'impôt favorisant le maintien en emploi des travailleurs d'expérience et
crédit d'impôt pour les PME à l'égard des personnes ayant des contraintes
sévères à l'emploi.
Contexte : Le crédit d'impôt
remboursable favorisant le maintien en emploi des travailleurs d'expérience,
c'est-à-dire les employés de 60 ans et plus, et le crédit d'impôt
remboursable pour les PME à l'égard des personnes ayant des contraintes sévères
à l'emploi permettent à une société de bénéficier d'une aide fiscale à l'égard
de certaines cotisations d'employeur.
Pour avoir droit à ces crédits d'impôt, il
faut notamment que la société ait un capital versé inférieur à 15 milliards...
15 millions de dollars et, sauf dans le cas d'une société des
secteurs primaire et manufacturier, que le nombre d'heures rémunérées de
l'ensemble de ses employés soit supérieur à 5 000 pour l'année. Par
ailleurs, dans le cas du crédit d'impôt favorisant le maintien en emploi des
travailleurs d'expérience, son taux est réduit linéairement lorsque la masse
salariale de la société dépasse 1 million de dollars et est nul
lorsque cette masse salariale atteint, pour l'année 2022, 7 millions de
dollars.
Les cotisations d'employeur qui servent au
calcul de ces crédits d'impôt sont celles payables en vertu de la Loi sur les
accidents du travail et les maladies professionnelles, de la Loi sur
l'assurance parentale, de la Loi sur les normes du travail, de la Loi sur la
Régie de l'assurance maladie du Québec, de la Loi sur le régime de rentes du
Québec. Il y a donc même un lien avec notre autre commission, M. le Président.
Modifications proposées : Il est
proposé d'assouplir les conditions d'admissibilité à ces crédits d'impôt en
retirant les exigences relatives au capital versé et au nombre d'heures
rémunérées. En conséquence, une société pourra, peu importe son capital versé
et son nombre d'heures rémunérées, bénéficier de l'aide fiscale relative au
maintien en emploi des travailleurs d'expérience, pourvu que sa masse salariale
soit inférieure à 7 millions de dollars, et pourra, sans égard à sa
taille, bénéficier de l'aide fiscale relative aux personnes ayant des
contraintes sévères à l'emploi.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des commentaires? M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Oui, merci,
M. le Président.
Je comprends, pour les employés, qu'on
veut faire ça. Je me pose la question : Pourquoi le faire aussi pour les
entreprises?
M. Girard (Groulx) : Alors,
lorsque... Pour faire un peu un retour sur les crédits d'impôt pour
travailleurs d'expérience, alors, le gouvernement libéral de M. Couillard,
du premier ministre Couillard, avait introduit les crédits d'impôt pour les
travailleurs avec une déclinaison, c'est-à-dire qu'à 65 ans vous aviez le
montant maximum, à 60 ans, vous aviez un montant de loin inférieur. Lorsque
nous avons pris le pouvoir, on a reconnu la valeur de cette mesure, mais on
s'est assurés qu'elle soit égale entre 60 et 65 ans, donc, que tout le
monde avait accès au même crédit d'impôt qui correspond approximativement à une
réduction de l'impôt sur le revenu des travailleurs de plus de 60 ans de
1 500 $, approximativement.
Bon, voulant amener un changement de
culture… c'est-à-dire que ce n'est pas juste les travailleurs qui doivent
désirer... il faut aussi que les entreprises soient ouvertes à avoir plus de
travailleurs expérimentés, par exemple en encourageant que deux travailleurs
d'expérience accomplissent la tâche complète d'un travailleur plus jeune, par
exemple, avec une charge moins élevée. On voulait favoriser le changement de
culture, alors on a amené des réductions de taxe sur la masse salariale. Ça va
jusqu'à 75 % de réduction de la taxe sur la masse salariale des petites et
<moyennes…
M. Girard (Groulx) :
...petites
et >moyennes entreprises qui embauchent des travailleurs d'expérience.
Donc, c'était vraiment pour encourager l'embauche de ces travailleurs.
M. Beauchemin : ...que
vous allez m'entendre répéter souvent, M. le Président, avant de faire ça,
il y avait-tu eu l'établissement des objectifs, que ce soit le nombre
d'entreprises visées ou que ce soit le nombre d'employés affectés
éventuellement par cette mesure? Il y avait-tu comme un objectif en nombre
d'entreprises qui avait été établi?
M. Girard (Groulx) : Il
y avait un objectif en termes de nombre d'entreprises et de travailleurs
équivalents à temps complet, là, parce qu'il y a des travailleurs à temps
partiel, mais de nombre de travailleurs supplémentaires associés à ces
mesures-là.
M. Beauchemin : O.K.
Le Président (M. Simard) : D'autres
remarques?
M. Beauchemin : En fait,
la question, indirectement, c'est : Est-ce qu'on pourrait savoir c'est
quoi?
M. Girard (Groulx) : Oui.
Il faudrait aller, à ce moment-là… Lorsque les mesures ont été faites, ça, ça
date du budget, je crois, 2021. Alors, si vous permettez, je vais demander à
mon équipe de recherche de trouver les estimés qui avaient été fournis lorsque
ces mesures-là ont été introduites, parce que, là, ce qu'on fait ici
aujourd'hui avec le sujet 4, ce sont des assouplissements à la mesure, parce
qu'on avait des critères en fonction du capital, en fonction des heures, et
puis là on remplace tout ça par un seul critère, c'est-à-dire que la masse
salariale... pour être éligible, une entreprise doit avoir une masse salariale
inférieure à 7 millions de dollars.
M. Beauchemin : Merci,
M. le Président.
Je comprends puis je vois ça. La question
que je me pose, c'est : On le fait dans un contexte où... est-ce que les
objectifs de 2020‑2021 ont-ils été atteints ou pas? S'ils ont été atteints… Tu
sais, c'est juste… Dans ce contexte-là, est-ce que les objectifs ont été
atteints? Si non, bien là, j'aimerais comprendre.
M. Girard (Groulx) : Bien, on
voit... parce qu'en économie c'est… il y a... c'est des expériences en temps
réel. On a vu une augmentation du taux de participation des travailleurs
d'expérience au Québec dans les dernières années. On voit une tendance à la
hausse, O.K.? Est-ce qu'on peut associer directement à ces mesures-là? Bien sûr
que non, parce qu'il y a plusieurs variables qui bougent en même temps. Les
gens peuvent travailler, par exemple, parce qu'il y a eu une hausse du coût de
la vie. Un effet qu'on voit, c'est que plus les cohortes de travailleurs
d'expérience sont instruites, plus elles ont tendance à travailler plus
longtemps. Puis, si je pouvais résumer, c'est plus facile pour un économiste de
travailler à 65 ans que pour quelqu'un, par exemple, qui a travaillé toute sa
vie sur un chantier de construction ou dans une cuve d'une usine chez Alcan,
là. Alors, on voit une tendance générale à l'augmentation du taux de
participation. Est-ce qu'une part de cette augmentation-là est liée à
l'efficacité de nos mesures? J'aimerais dire qu'au nombre de fois où on me
demande de les bonifier, clairement, elles suscitent un intérêt dans la
population et chez les employeurs.
• (12 heures) •
M. Beauchemin : ...intéressant
d'avoir la clarification. Merci.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires? Collègue de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Merci, M.
le Président.
Si je peux me permettre de rebondir,
évidemment, si on demande au patronat s'ils veulent avoir plus que… d'allègements
fiscaux, ils ne vont jamais dire que c'est une mauvaise idée, même si les
politiques ne marchent pas toujours bien. C'est toujours... Ça se prend toujours,
les cadeaux fiscaux.
Moi, je voudrais comprendre, déjà... Donc,
ici, ce qu'on dit, c'est que les politiques existaient déjà. Je vais aller un
peu dans le sens de ce qui a précédé de mon collègue de la première opposition.
On avait des objectifs de garder des gens. Donc, il y a eu cet allègement
fiscal qui a été utilisé, en tout cas, ces incitatifs, parce qu'il n'y a pas
seulement les... Donc, on serait curieux de savoir les chiffres de
l'utilisation de cet argent-là. Et puis donc l'idée, c'est… il y a deux
approches possibles : ou bien ça marche tellement bien qu'on veut
l'étendre, ou bien ça ne marche pas du tout et on ne dépense pas tout l'argent
qu'on a prévu.
Donc, ma première question, c'est :
Au-delà des chiffres, est-ce qu'on est plutôt dans la première ou la deuxième <des
approches...
>
12 h (version révisée)
<19305
M. Bouazzi :
...qu'on est plutôt dans la première ou la deuxième >des
approches?
M. Girard (Groulx) : Bon,
eh bien, encore une fois, les chiffres... il faut distinguer est-ce qu'on a incité
des gens à rester en emploi ou si on a incité des gens qui n'étaient pas en
emploi à joindre le marché du travail. C'est deux effets distincts, là. Et
donc, lorsqu'on voit les niveaux d'emploi qu'on... C'est difficile, en économie,
d'isoler une variable puis de dire avec 100 % de certitude : C'est
ça.
Le crédit d'impôt pour travailleurs d'expérience,
qui n'est pas le sujet ici, mais qui est le sujet qu'on a a discuté avec le
Conseil du patronat, qui m'a fait me demander s'il venait aux consultations
prébudgétaires ou aux consultations sur le Régime des rentes parce qu'il nous
demandait un allègement fiscal, il est dispendieux parce que, si nous le
bonifions, il faut le donner à tous les travailleurs d'expérience et pas
seulement à ceux qui seraient incités à travailler suite... Donc, l'effet
marginal par rapport à l'ensemble des gens qui en bénéficient est petit, ça
fait donc une mesure qui est potentiellement très dispendieuse.
Celui-ci, pour les PME, je dirais que le
changement de culture n'est pas fait. Ce n'est pas naturel encore pour toutes
les PME de penser... Puis ça, il y a des actuaires qui nous ont suggéré ça, que
l'allègement de la charge de travail est une façon de poursuivre sa carrière.
Ce changement de culture là, cette ouverture chez les entreprises aux
travailleurs d'expérience, je pense que ce n'est pas complété au Québec. Par
exemple, si on va aux États-Unis, on remarque qu'il y a beaucoup plus de
personnes âgées sur le marché du travail, pour d'autres raisons, là, qui n'ont
pas à voir avec ces crédits d'impôt, là, ils n'ont pas le même filet social, mais
l'aspect culturel d'encourager, d'embaucher, de penser d'avoir plusieurs
travailleurs d'expérience pour accomplir une charge de travailleurs plus
jeunes, ce n'est pas complètement inculqué, puis donc c'est là que l'incitatif
fiscal aide.
M. Bouazzi : Donc, sur l'incitatif
fiscal, on enlève la question des 5 000 heures, on enlève la question
du capital pour élargir. Donc, ma question c'est : Est-ce qu'une personne
qui s'incorpore et qui fait travailler son cousin ou son épouse... a fait un
peu de comptabilité à la maison, a le droit, si son épouse ou lui-même dépasse
les 60 ans, à cet allègement fiscal?
M. Girard (Groulx) : On
est dans la technicalité de la loi fiscale. C'est là que je pense qu'on va
utiliser une de nos avocates spécialistes de fiscalité avec nous, Mme Forget,
s'il y a consentement, bien sûr.
Le Président (M. Simard) : Bien
sûr. Il y a consentement?
Me Forget, vous êtes une habituée de
nos travaux. Auriez-vous d'abord l'amabilité de vous présenter, s'il vous
plaît?
Mme Forget (Johanne) : Johanne
Forget, Revenu Québec.
En fait, oui, on fait en sorte de retirer
le critère, le critère du 5 000 heures qui va faire en sorte que les
petites entreprises, là, qui ne se qualifiaient pas pourront le faire par la
suite.
M. Bouazzi : Donc, je
veux juste être sûr de comprendre. On a des médecins qui s'incorporent, aujourd'hui,
qui gagnent un demi-million par an, qui se débrouillent pour payer moins d'impôt
parce qu'ils sont incorporés. Je suis sûr que M. le ministre connaît plein d'exemples,
étant donné qu'on a été tous les deux dans le domaine financier avant d'être
ici, où il y avait aussi toutes sortes de consultants qui s'incorporaient. Et
donc cette personne-là se verse un salaire et des dividendes pour s'assurer de
faire toutes sortes d'échappatoires fiscales. Et là on se dit : Pour le
garder au travail après 60 ans, on va lui faire un cadeau de plus.
Pourquoi?
M. Girard (Groulx) : L'incorporation
des médecins, c'est un sujet complexe. M. le ministre Morneau a resserré ça, on
a fait la même chose au Québec. Ce n'est vraiment pas l'objet du quatrième
sujet, mais je pense qu'on a un nouveau juriste qui aimerait préciser la
réponse à votre question.
Le Président (M. Simard) : Alors,
il y a toujours consentement?
Monsieur, pour les fins de nos travaux,
auriez-vous l'amabilité de vous présenter, s'il vous plaît?
M. Lagacé (François) : François
Lagacé, Revenu Québec.
Si j'ai bien compris votre question, le
médecin <s'est incorporé...
M. Lagacé (François) :
...François
Lagacé,
Revenu Québec.
Si j'ai bien compris votre question, le
médecin >s'est incorporé, donc il devient un employé de sa société, et
c'est dans ce contexte-là qu'on...
M. Bouazzi : ...l'exemple
du médecin, mais moi, j'ai été dans le domaine des hautes technologies, et
toutes sortes de consultants qui s'incorporent, où le conjoint et, en général,
la conjointe, parce que c'est un monde d'hommes, quand même, s'occupe de la
comptabilité un certain nombre de semaines. Tout le monde prend un peu de
dividendes, paie moins d'impôt — je suis sûr que vous connaissez ces
cas mieux que moi — et se débrouille pour payer beaucoup moins
d'impôt que la personne qui fait exactement la même job à côté, qui, elle, est
salariée et qui paie des impôts normalement.
Donc, la question, c'est de se dire :
Si cette personne-là ou son épouse dépasse les 60 ans, est-ce que... ce
consultant-là en intelligence artificielle à la Banque Nationale, est-ce qu'il
a le droit à des allègements fiscaux?
M. Lagacé (François) : Selon
la loi, cette personne-là étant... ayant un lien avec la société, elle
constitue un employé exclu à l'application de cette mesure-là, alors on ne leur
donnera pas. Il ne faut pas qu'il y ait de lien de dépendance entre la société
et l'employé, c'est-à-dire que l'actionnaire qui est... principal de la société
va être considéré un actionnaire désigné, donc, à ce moment-là, il est exclu,
ou la conjointe de l'actionnaire principal va être... qui a un lien de
dépendance, va être un employé exclu également.
M. Bouazzi : Super. Me
voilà rassuré.
M. Girard (Groulx) : La
loi est bien faite.
Le Président (M. Simard) : Y
aurait-il d'autres remarques sur des articles touchant le sujet à l'étude?
Sans quoi nous allons procéder à la mise
aux voix des articles concernés. Est-ce que les articles 45 à 47 et
l'article 68 sont adoptés?
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : Adopté
sur division.
Nous passons maintenant à l'étude du sujet
n° 5. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Reconduction
du mécanisme de ristournes à impôt différé.
Contexte : Le mécanisme de ristournes
à impôt différé s'applique à un contribuable qui est membre d'une coopérative
admissible et qui reçoit de celle-ci une ristourne sous forme d'une part
privilégiée. Il permet de reporter l'imposition de la valeur de cette ristourne
jusqu'au moment de l'aliénation de la part privilégiée. Il est prévu que ce
mécanisme se termine le 31 décembre 2022.
Modifications proposées : Il est proposé
que le mécanisme de ristournes à impôt différé soit reconduit pour une période
additionnelle de trois ans, soit jusqu'au 31 décembre 2025.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des remarques?
M. Beauchemin : Oui. Merci,
M. le Président.
Vous m'excuserez, M. le ministre, moi, je
suis nouveau, là, je ne comprends pas du tout qu'est-ce que c'est, cette
patente-là, là. Je n'ai jamais travaillé dans une coop, là, ça fait que je ne
sais pas, là.
M. Girard (Groulx) : Non,
mais je sais que vous n'avez pas travaillé pour une coop, ou peut-être
avez-vous travaillé pour une coop puis je ne le sais pas, mais, lorsque je vous
ai connu, vous ne travailliez pas pour une coop, tiens, je vais formuler ça
comme ça.
On ne parle pas d'une coop, ici, dans
l'industrie de la finance. Pour que ce soit clair, les exemples, ce seraient
plus les coops dans le secteur agricole. Vous savez, on a de grandes
coopératives, au Québec, dans le secteur agricole, et, pour se recapitaliser ou
augmenter leur capital, il arrive que ces coops émettent des actions
privilégiées, et celui qui reçoit ce dividende, normalement, serait imposé.
Mais là, puisque ce n'est pas un dividende en argent mais un dividende en
actions privilégiées, il peut reporter l'imposition sur le dividende au moment
de son aliénation ou de la vente.
• (12 h 10) •
M. Beauchemin : Et, à ce
moment-là, ça va être, donc, taxé comme un dividende ou...
M. Girard (Groulx) : À
la vente, comme un gain de capital.
M. Beauchemin : Comme un
gain de capital. O.K. Donc, c'est pour pouvoir permettre aux coops agricoles,
d'une certaine façon, de lever du capital. Et puis ils vont voir les membres
actuels de la coop?
M. Girard (Groulx) : Les
actionnaires actuels de la coop.
M. Beauchemin : Actionnaires
ou membres? Ça doit être «membres», j'imagine?
M. Girard (Groulx) : C'est
des membres. Vous voyez, vous connaissez mieux les coops que moi.
M. Beauchemin : Bien, à
cause de Desjardins, là.
M. Girard (Groulx) : Oui,
mais cette mesure ne concerne pas Desjardins. Ce sont des membres.
M. Beauchemin : Non, je
comprends, mais c'est le même principe de la coop. C'est ça que j'essaie de...
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Beauchemin : O.K.
Donc, les mêmes membres reçoivent... Bien, en fait, ont l'option d'augmenter
leur participation dans le capital de la coop <en achetant...
M. Beauchemin :
...en
fait, ont l'option d'augmenter leur participation dans le capital de la coop >en
achetant... en recevant ça. Mais j'imagine qu'il y a une contrepartie où est-ce
qu'ils vont payer des sous pour obtenir...
Le Président (M. Simard) : Me
Forget, peut-être, non?
Mme Forget (Johanne) : Dans
ce cas-ci, c'est le versement de la ristourne qui, au lieu d'être en argent, se
fait en parts privilégiées.
M. Beauchemin : O.K., d'accord.
Parfait. C'est bon.
M. Girard (Groulx) : Alors,
il n'y a pas de contrepartie, c'est une dilution.
M. Beauchemin : Oui,
O.K., dilution, effectivement. O.K. Donc... Et, bon, pourquoi, alors, prolonger
ça jusqu'en 2025? Juste pour m'éclairer un peu là-dessus.
M. Girard (Groulx) : Pour
favoriser la recapitalisation...
M. Beauchemin : Mais
est-ce que ça va être...
M. Girard (Groulx) : ...ou
la capitalisation.
M. Beauchemin : Est-ce
que l'intention, c'est de faire ça «evergreen»?
M. Girard (Groulx) : Jusqu'au
31 décembre 2025.
M. Beauchemin : O.K.
Mais, en 2025, donc, on...
M. Girard (Groulx) : On
va être réassis ici puis on aura cette discussion sur les mécanismes de
ristournes à impôt différé, si le législateur a choisi de le prolonger ou non.
M. Beauchemin : O.K.
Le Président (M. Simard) : D'autres
remarques?
Sans quoi nous allons procéder à la mise
aux voix. Est-ce que les articles 17, 18 et 71 sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Simard) : Adopté
sur division.
Nous poursuivons avec l'étude du sujet n° 6.
M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Crédits
d'impôt pour la production de biocarburant et d'huile pyrolytique.
Contexte : La loi prévoit des crédits
d'impôt remboursables pour la production de biocarburants, soit l'éthanol,
l'éthanol cellulosique et le biodiesel, ainsi qu'un crédit d'impôt remboursable
pour la production d'huile pyrolytique. La période d'admissibilité à ces
crédits d'impôt se termine le 31 mars 2023.
Modifications proposées : Il est
proposé d'introduire dans la loi un nouveau crédit d'impôt remboursable pour le
biocarburant produit et livré au Québec, lequel remplacera les crédits d'impôt
pour la production d'éthanol, d'éthanol cellulosique et de biodiesel. Une
société pourra bénéficier de ce nouveau crédit d'impôt à l'égard d'un maximum
de 300 millions de litres par année. La période d'admissibilité à cette
aide fiscale s'étendra du 1er avril 2023 au 31 mars 2033.
L'aide fiscale accordée à une société sera
déterminée en fonction de la baisse d'intensité carbone observée à l'égard de
ce biocarburant par rapport à l'essence ou au carburant diesel qu'il remplace.
Cette aide pourra atteindre 125 $ par tonne d'émissions de gaz à effet de
serre évitées.
Il est également proposé de prolonger
jusqu'au 31 mars 2033 la période d'admissibilité au crédit d'impôt pour la
production d'huile pyrolytique au Québec et de faire passer de 100 millions
à 300 millions le nombre de litres à l'égard desquels une société peut en
bénéficier. Finalement, le taux de ce crédit d'impôt est modifié afin qu'il
soit lui aussi déterminé en fonction de la baisse d'intensité carbone induite
par rapport au combustible remplacé.
Alors, M. le Président, on fait deux
choses : on prolonge le crédit d'impôt de 10 ans et on le module,
c'est-à-dire qu'il est plus généreux lorsque les réductions de gaz à effet de
serre sont plus importantes.
Le Président (M. Simard) :
Fiscalité. M. le député.
M. Beauchemin : Merci,
M. le Président.
Avant-dernier paragraphe, «l'aide fiscale
accordée à une société sera déterminée en fonction de la baisse d'intensité
carbone observée». Le mécanisme d'observation fonctionne comment?
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Girard (Groulx) : Très
bonne question. Est-ce qu'il y a quelqu'un dans mon équipe qui aurait cette
réponse?
Le Président (M. Simard) : Me
Forget?
M. Girard (Groulx) : On
a quelqu'un qui est volontaire.
Le Président (M. Simard) : Alors,
il y a toujours consentement afin que ce nouvel invité puisse se joindre à
nous?
M. Beauchemin : Consentement.
Le Président (M. Simard) : Bienvenue,
monsieur. Auriez-vous d'abord l'amabilité de vous présenter?
M. Charest (Samuel) : Samuel
Charest, Revenu Québec.
Le Président (M. Simard) : Nous
vous écoutons, monsieur.
M. Charest (Samuel) :
Au MERN, il va y avoir un laboratoire, ils vont pouvoir comparer le
biocarburant qui a été produit au carburant qui est remplacé, si c'est de
l'essence ou du diesel, puis avec des paramètres qui sont établis dans la loi,
ils vont pouvoir comparer les émissions produites par le carburant et
déterminer le niveau d'aide fiscale.
M. Beauchemin : O.K.
Merci, M. Charest.
M. Girard (Groulx) : Ça,
c'est ministère des Ressources naturelles.
M. Beauchemin : C'est
ça, le ministère des Ressources naturelles. Donc, il y a un établissement qui
est fait <comme ça, donc...
M. Beauchemin :
...le
ministère des Ressources
naturelles. Donc, il y a un établissement qui
est fait >comme ça, donc. O.K.
M. Girard (Groulx) : Ça
fait que l'objectif, c'est d'encourager la production de biocarburants. Le coût
de la mesure : 52 millions sur cinq ans.
Le Président (M. Simard) : D'autres
remarques?
M. Beauchemin : Oui.
Comment fonctionne le taux de crédit en proportion de la tonne de gaz? On voit
125, là, dans...
M. Girard (Groulx) : C'est
d'une complexité digne des ingénieurs pétrochimiques, mais un juriste va
s'essayer pour nous expliquer ça.
M. Charest (Samuel) : Il
y a deux critères, là. C'est vraiment des critères techniques et scientifiques
plus que juridiques, là, mais il y a d'abord l'intensité carbone du
biocarburant puis le pouvoir calorifique supérieur. Bon, c'est... L'intensité
carbone, ça se calcule en gramme équivalant de CO2 par mégajoule
produit, ça dépasse un peu mon cercle de compétence en tant que juriste, là, mais
il y a aussi le pouvoir supérieur du biocarburant qui est en mégajoule par
litre. Ça fait que, quand on combine les deux, ça nous permet de déterminer le
nombre de grammes de CO2 qui sont économisés par litre par rapport à
un carburant plus traditionnel, si on veut, comme l'essence ou le diesel.
M. Beauchemin : Vous
avez une compréhension de la chimie remarquable puis vous l'expliquez très
bien, donc, bien, je n'ai plus de question.
Le Président (M. Simard) : Merci.
D'autres commentaires?
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que le député d'Orford aimerait nous donner un exposé pétrochimique?
M. Bélanger : ...
Le Président (M. Simard) : M.
le député d'Orford, nous sommes à votre écoute.
M. Girard (Groulx) : Non,
il a dit qu'il ne souhaitait pas le faire.
Le Président (M. Simard) : Alors,
est-ce que les articles 34, 39 à 44, 48, 52, 69, 72 et 73 sont adoptés?
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : Adopté
sur division.
Nous poursuivons par l'étude du
sujet 7. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : C'était
vraiment, d'un point de vue technique, notre crédit d'impôt le plus complexe,
M. le Président.
Septième sujet, crédit d'impôt relatif à
des ressources minières, pétrolières, gazières ou autres.
Le crédit d'impôt remboursable relatif à
des ressources minières, pétrolières, gazières ou autres est accordé à une
société à l'égard des frais d'exploration, des frais de mise en valeur et des
frais reliés aux énergies renouvelables et à l'économie d'énergie tels
qu'engagés... qu'elle... Non, non, je vais reprendre cette phrase, que j'ai mal
lue.
Le crédit d'impôt remboursable relatif à
des ressources minières, pétrolières, gazières ou autres est accordé à une
société à l'égard des frais d'exploration, des frais de mise en valeur et des
frais reliés aux énergies renouvelables et à l'économie d'énergie qu'elle a
engagés au Québec. Le taux du crédit d'impôt varie notamment selon le type de
ressource auquel ces frais sont liés, l'endroit où ils sont engagés et le type
de société qui les engage.
Modifications proposées : Il est
proposé que les frais liés au pétrole, au gaz ou au charbon ne soient plus
admissibles à ce crédit d'impôt lorsqu'ils sont engagés après le 31 mars 2023.
Le Président (M. Simard) : Des
remarques? M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Nous
sommes d'accord.
Le Président (M. Simard) : Alors,
s'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons procéder à la mise aux voix.
Les articles 59 à 64 et l'article 70 sont-ils adoptés?
Des voix : Adopté.
• (12 h 20) •
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous poursuivons par l'étude du sujet n° 8.
M. Girard (Groulx) : Déduction
incitative pour la commercialisation des innovations, la DICI, M. le Président,
pour les...
Le Président (M. Simard) : On
n'arrête pas le progrès.
M. Girard (Groulx) : La
déduction incitative pour la commercialisation des innovations permet à une
société qui commercialise un actif de propriété intellectuelle développé au
Québec de bénéficier d'un taux d'imposition effectif de 2% sur la partie de son
revenu imposable qui est attribuable à cet actif. Une invention protégée par un
brevet et un logiciel protégé par un droit d'auteur sont des exemples d'actifs
de propriété intellectuelle admissibles à cette déduction. De plus, ces actifs
doivent résulter d'activités de recherche et de développement effectuées en
moins... au moins en partie au Québec.
Modifications proposées : Il est
proposé de modifier ce dernier critère afin <d'exiger que les...
M. Girard (Groulx) :
...proposées :
Il est proposé de modifier ce dernier critère afin >d'exiger que les activités
de recherche et de développement effectuées au Québec aient contribué de
manière significative à la création, au développement ou à l'amélioration de
l'actif.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des remarques?
M. Beauchemin : Oui. Merci,
M. le Président.
Est-ce que ça, c'est... En fait, vous
preniez l'exemple, M. le ministre, des brevets. Est-ce que, ça, donc, on peut
considérer que c'est tant et aussi longtemps que les brevets existent?
M. Girard (Groulx) : Oui,
vous devez avoir un brevet ou un droit d'auteur.
M. Beauchemin : Tant et
aussi longtemps que ça... une fois que c'est arrivé, là, passé la date?
M. Girard (Groulx) : Vous
avez des revenus, puis là les revenus vont être traités à un taux d'imposition
de 2 % plutôt que l'impôt sur des corporations du Québec.
M. Beauchemin : Avant la
date d'échéance des brevets. Mais, après la date d'échéance des brevets, est-ce
que ça continue? L'exemple des brevets, là.
Le Président (M. Simard) : Alors,
Me Forget.
M. Girard
(Groulx) :
Mme Forget?
Je pense qu'on a un nouveau juriste qui se propose. Ça va? Vous y allez?
Le Président (M. Simard) : Il
y a quelqu'un qui se pointe derrière vous, là. On a le temps de jouer à la
chaise musicale, là.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
On y va?
Le Président (M. Simard) : Me
Charest.
M. Charest (Samuel) :
Donc,
tant que l'entreprise va tirer un revenu de sa propriété intellectuelle
admissible, elle va pouvoir bénéficier de la déduction incitative pour la
commercialisation des innovations. Il y a un autre paramètre, par contre, il
faut que la société continue d'engager des dépenses en R&D, en recherche et
développement.
M. Beauchemin : O.K.
Donc, un vieux brevet qui a été couvert par ça vient à expiration, cette
partie-là du PNL de l'entreprise va continuer à être taxée à 2 %, grosso
modo, là, même si... et, évidemment, s'ils continuent à faire de la recherche
et développement, là, dans l'entreprise.
M. Charest (Samuel) :
Oui.
Il y a un ratio de lien avec le Québec au niveau de la recherche et du
développement. On prend les sept années d'imposition de la société, les sept
dernières années d'imposition de la société, puis, s'il y a... on compare les
dépenses de R&D qui sont effectuées au Québec sur les dépenses de R&D
qui sont faites dans le reste du monde, puis, si... en fonction de ce ratio-là,
on va accorder la DICI, la déduction incitative. Si la société cesse de faire
des recherches et développement, bien, son ratio va être de zéro, donc sa
déduction incitative va tomber à zéro aussi.
M. Beauchemin : O.K.
Donc, n'importe quelle entreprise qui a un brevet qui est échu, mais qui, donc,
continue à faire du R&D, qui suit la «grid» que vous venez d'expliquer, va
avoir son PNL attribuable à d'anciens brevets passés date, taxés, là, à
2 %. Juste pour m'assurer que vous comprenez ma question, là.
M. Girard (Groulx) : La question,
c'est : Est-ce que les brevets ont une date d'expiration?
Le Président (M. Simard) : Alors,
Me Charest, si ça peut vous aider, il y a Me Forget, derrière vous, qui vous
souffle une réponse. Elle vous souffle une réponse à l'oreille. Alors, Me
Forget, à vous la parole.
Mme Forget (Johanne) : Johanne
Forget, Revenu Québec.
On revient à votre question de départ :
Est-ce que le brevet doit continuer à être effectif durant tout le temps de la
DICI? Le brevet devrait être valide, là, pendant le temps où on demande la
déduction.
M. Beauchemin : D'accord.
Donc, une fois qu'il vient passé date, ce n'est plus valide, donc le profit
associé à cette invention x, y, z quelconque ne sera plus taxable à 2 %,
même si la compagnie investit dans du recherche et développement, là.
Mme Forget (Johanne) :
On parle de la commercialisation de ce bien-là, de cet actif-là.
M. Beauchemin : Oui,
oui, c'est ça. Bien, on parle du 2 %, là, taxé...
Mme Forget (Johanne) :
Donc, au moment où le brevet n'est plus valide, bien, la commercialisation
s'arrête, j'imagine.
M. Beauchemin : Non,
elle peut continuer.
Mme Forget (Johanne) :
Elle peut continuer?
M. Beauchemin : Oui.
Tylenol, etc., ça continue, là. Ça fait que...
Mme Forget (Johanne) :
Mais le brevet doit être valide pour la déduction.
M. Beauchemin : Parfait.
C'est bon. Merci beaucoup, j'apprécie.
Le Président (M. Simard) : D'autres
interventions sur le sujet n° 8?
Sans quoi nous allons procéder à la mise
aux voix de l'article 19. Cet article est-il adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : Adopté
sur division.
Nous poursuivons, M. le ministre. Le
sujet n° 9 vous attend.
M. Girard (Groulx) : Crédit
d'impôt relatif à l'investissement et à l'innovation.
Contexte : Le crédit d'impôt relatif
à l'investissement et à l'innovation est accordé à une <société...
M. Girard (Groulx) :
...
l'innovation.
Contexte : Le crédit d'impôt
relatif à l'investissement et à l'innovation est accordé à une >société qui
acquiert, après le 10 mars 2020 et avant le 1er janvier 2025, du matériel
de fabrication ou de transformation, du matériel informatique ou certains
progiciels de gestion.
Les taux de ce crédit d'impôt ont été
temporairement doublés et sont passés de 10 % à 20 %, de 15 % à
30 % ou de 20 % à 40 % — communément appelé «nous les
avons doublés» — selon que le bien est acquis pour être utilisé
principalement dans un territoire à haute vitalité économique, à vitalité économique
intermédiaire ou à faible vitalité économique. Cette bonification temporaire s'applique
généralement aux frais d'acquisition d'un bien engagés après le 25 mars 2021,
mais avant le 1er janvier 2023.
Il est proposé de prolonger d'un an la
bonification temporaire des taux de ce crédit d'impôt. À la suite de sa
prolongation, cette bonification s'appliquera aux frais d'acquisition d'un bien
engagés après le 25 mars 2021, mais avant le 1er janvier 2024.
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. le député de Marguerite-Bourgeoys, oui?
M. Girard (Groulx) : J'ai
dit beaucoup de choses, là, mais on parle d'une prolongation d'un an.
Le Président (M. Simard) : Très
bien, c'est bien noté. M. le député.
M. Beauchemin : Merci,
M. le ministre. Juste pour essayer de faire une continuité dans le paragraphe,
donc, de 10 % à 20 %, ça, c'est dans un territoire à haute volatilité
économique, de 15 % à 30 %, c'est dans une volatilité économique
intermédiaire, puis de 20 % à 40 %, dans une faible vitalité
économique, si je comprends bien, c'est ça?
M. Girard (Groulx) : Voilà.
M. Beauchemin : O.K.
Parfait. D'accord. Quels sont les critères qui ont été mis en place pour,
justement, appliquer ça, ce double crédit d'impôt là?
M. Girard (Groulx) : Bien,
en fait, ce crédit d'impôt à l'innovation a été créé en même temps que la DICI,
au budget du 10 mars 2020, qui est un budget célèbre parce que le
lendemain l'Organisation mondiale de la santé déclarait une pandémie. Et c'est
donc un crédit d'impôt qui vise à favoriser l'investissement et l'innovation, et,
dans le cadre des efforts qui ont été faits pour la relance économique, le
crédit d'impôt a été doublé. C'est son historique, là.
M. Beauchemin : Encore
une fois, vous me voyez venir avec la question classique, là : Y a-tu des
objectifs qui avaient été comme calculés, où on se dit : Ça, c'est... nos
objectifs vont être d'atteindre un nombre d'ordinateurs, ou un nombre
d'entreprises, ou un nombre d'emplois, ou...
M. Girard (Groulx) : Définitivement,
il y avait des estimés quant aux investissements qui allaient être... et aux innovations
qui allaient être produites marginalement suite à l'introduction du crédit
d'impôt. Je dirais que la pandémie a modifié un peu les estimés initiaux, et là
l'impact financier de la bonification temporaire, là, le fait de le doubler
pour la période 2023-2024 à 2026-2027, l'effet est de 155 millions.
Donc, on peut dire qu'au total, pour la période des quatre ans concernés, c'est
310 millions, le coût de ce crédit d'impôt.
• (12 h 30) •
M. Beauchemin : O.K. Mais
il n'y a pas eu de mesure ou de quantification de... je ne sais pas, moi, le
nombre d'entreprises, et/ou le nombre d'emplois, et/ou...
M. Girard (Groulx) : Bien,
c'est-à-dire qu'il faudrait revenir à l'énoncé du budget 2020, lorsqu'il a
été introduit, pour voir les estimés qui avaient été formulés,
économétriquement. Le but, c'est évidemment d'encourager l'investissement et
l'innovation. Étant donné ce qui s'est passé, je dirais que les estimés ont été
réalisés dans un contexte tout autre.
M. Beauchemin : O.K.,
O.K. Parfait. Bien, moi, je n'étais pas là en 2021, ça fait que c'est pour ça
que je pose la question. Je voulais... j'aurais aimé ça, mais je comprends que
la COVID nous a envoyé ça sur une autre trajectoire.
M. Girard (Groulx) : Alors,
je regarde si je l'ai à la page A.11, par exemple. Non, on n'a pas le... Est-ce
qu'on a l'estimé? Bien, je dirais simplement, pour mon équipe, puisque le
député de Marguerite-Bourgeoys s'intéresse aux évaluations économétriques <des
effets des mesures...
>
12 h 30 (version révisée)
<17929
M. Girard
(Groulx) :
...pour mon équipe, puisque le député de
Marguerite-Bourgeoys
s'intéresse aux évaluations économétriques >des effets des mesures pour
l'avenir, il faudrait peut-être, dans les cahiers de documentation, inclure les
pages du budget qui concernent ces mesures, ce qui nous permettrait d'y référer
dès que la question est posée.
M. Beauchemin : Bien oui.
Merci.
Le Président (M. Simard) : Très
bonne idée.
Y aurait-il d'autres remarques concernant
le sujet 9? Ça va?
Alors, les articles 49 à 51 et 53 à
58 sont-ils adoptés?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Simard) : Adopté
sur division.
Nous poursuivons avec l'étude du sujet 10.
M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Le sujet 10 concerne le critère de rattachement de certains crédits d'impôt
aux activités réalisées au Québec. Je vais vous donner une information, M. le
Président, on va parler de l'effet du télétravail sur les crédits d'impôt.
De façon générale, les crédits d'impôt
pour la production de titres multimédias et les crédits d'impôt pour les
centres financiers internationaux sont accordés à des sociétés à l'égard de
leurs dépenses de main-d'oeuvre. Ils comportent des critères de rattachement
basés sur la présence physique d'un employé à l'établissement de son employeur
situé au Québec ou sur l'exigence que les activités soient réalisées au Québec.
Modifications proposées : Il est
proposé de modifier certaines dispositions concernant les crédits d'impôt pour
la production de titres multimédias et les crédits d'impôt pour les centres
financiers internationaux afin de s'assurer que, dans le contexte de l'essor du
télétravail, ces aides fiscales continuent de n'être accordées que pour des
activités qui sont essentiellement réalisées au Québec.
Plus précisément, les crédits d'impôt pour
la production de titres multimédias sont modifiés principalement pour y
introduire des présomptions permettant de rattacher un particulier à un
établissement de son employeur situé au Québec, notamment lorsqu'il n'est pas
tenu de s'y présenter.
En ce qui concerne les crédits d'impôt
pour les centres financiers internationaux, des conditions de reconnaissance
d'un particulier à titre d'employé admissible sont ajoutées, à savoir que ses
fonctions soient exercées en totalité ou presque au Québec et qu'il se
présente, dans une proportion d'au moins 50 % de son temps de travail, à
un établissement du centre financier international.
Alors, j'ajoute, pour nos auditeurs, M. le
Président, que normalement ces crédits d'impôt là nécessitaient une présence
physique au travail et qu'avec l'arrivée du télétravail il faut amener des
modifications à ces crédits d'impôt quant aux critères de rattachement aux
activités réalisées au Québec.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous. M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Merci.
Donc, juste pour être clair, l'employeur doit être situé au Québec, mais l'employé
pourrait être à l'extérieur du Québec?
M. Girard
(Groulx) :
Mme Forget.
Mme Forget
(Johanne) : En fait, si je prends un exemple pour le crédit d'impôt
pour les titres multimédias, effectivement, la société a un établissement au
Québec. L'ensemble des crédits d'impôt ont été regardés pour valider le critère
par rapport aux employés parce que ces crédits-là sont basés sur une dépense de
main-d'oeuvre, donc des employés, d'un établissement au Québec. Alors, «d'un
établissement au Québec», c'est un critère qui n'est plus suffisant,
actuellement, avec le télétravail, donc on va demander que ce soient des
employés qui se présentent à un établissement au Québec, qui se présentent...
et, s'ils sont en télétravail à 100 %, bien, on va demander que le salaire
soit versé à partir d'un établissement au Québec. Donc, les critères ont été
revus, là, pour tenir en compte du télétravail.
M. Beauchemin : O.K.
Mais juste... quelqu'un qui fait des films, là, ou travaille sur des films, qui
vit en Californie, par exemple, maintenant en télétravail, mais qui est attaché
à MELS Studios, à Montréal, par exemple, ça, ça... cette personne-là n'aura
pas... donc l'employeur ne pourra pas bénéficier de cette...
Mme Forget (Johanne) : Bien,
en fait, chaque employé doit être attesté, alors c'est un critère
supplémentaire. Donc, ce n'est pas Revenu Québec qui valide l'admissibilité de
l'employé à l'égard duquel l'employeur va pouvoir avoir un <crédit...
Mme Forget (Johanne) :
...l'admissibilité
de l'employé à l'égard duquel l'employeur va pouvoir avoir un >crédit
d'impôt, mais ce sont des employés qui sont attestés et c'est des employés qui
ont un lien avec l'établissement au Québec.
M. Beauchemin : O.K. Je
ne suis pas un expert, là, je ne suis pas sûr de comprendre la différence entre
«attestés», là...
Mme Forget (Johanne) : Parce
qu'on veut...
M. Girard (Groulx) : Mais,
c'est... on ne parle pas du crédit d'impôt de production cinématographique, là,
ici, crédit d'impôt de titres multimédias qui ont le... qu'on appelle parfois
jeux vidéo...
M. Beauchemin : Ah! O.K.
D'accord.
M. Girard (Groulx) : ...et
centre financier international.
M. Beauchemin : O.K.
Puis la dernière question, juste un éclaircissement : Pourquoi il y a un
critère de 50 % du temps de travail dans le bureau, là, de l'établissement
du centre financier, puis pour les multimédias, ce n'est pas le cas? Pourquoi
il y a une différence entre les deux?
Le Président (M. Simard) : Me Forget.
Mme Forget (Johanne) : C'est
une question de politique fiscale. Alors, c'est les gens qui ont élaboré la
politique fiscale qui ont déterminé les critères, probablement en fonction du
type d'entreprise, là, qui était concernée. Les centres financiers
internationaux, on sait que c'est pour tout ce qui est des transactions
financières internationales. Donc, dans ce cas-ci, bien, on exige, là, qu'au
moins 50 % du travail se fasse sur les lieux. C'est une question de
politique fiscale, à cette étape-ci.
M. Beauchemin : Je ne la
comprends pas, mais... Je comprends que c'est ça, c'est juste que je ne
comprends pas pourquoi, parce que, dans le fond...
M. Girard (Groulx) : Pourquoi
il y a un critère physique dans un cas et pas dans l'autre?
M. Beauchemin : Oui,
parce qu'on s'entend que, pour une banque, par exemple, ça a été démontré
durant le COVID qu'elles ont toutes déménagé leurs employés à l'extérieur des
murs de l'institution pendant les deux ans, et même encore... c'est encore le
cas maintenant, aujourd'hui. Ça fait que je me posais juste la question :
Pourquoi une distinction spécifique?
M. Girard (Groulx) : Bien,
dans le cas des centres financiers internationaux, c'était pour supporter le
centre-ville de Montréal.
M. Beauchemin : Pour le
développement de la finance à Montréal.
M. Girard (Groulx) : Effectivement,
tandis que multimédias sont sur l'ensemble du territoire.
M. Beauchemin : O.K., c'est
bon. Merci.
Le Président (M. Simard) : D'autres
remarques?
Sans quoi les articles 35 à 38 et 74
à 83 sont-ils adoptés?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Simard) : Adopté
sur division.
M. le ministre, nous poursuivons avec
l'étude du sujet 11.
M. Girard (Groulx) : Gestion
de l'exemption fiscale à l'égard du carburant et des boissons alcooliques pour
les membres des Premières Nations.
Contexte : La Loi concernant la taxe
sur les carburants permet aux membres des Premières Nations d'acheter du
carburant sur une réserve ou dans un établissement indien situé au Québec sans
devoir payer la taxe sur les carburants. Cette mesure découle de l'application
de l'exemption de taxation prévue par la Loi sur les Indiens.
Modifications proposées : Il est
proposé de permettre la mise en oeuvre d'un programme de compensation
financière pour subventionner les coûts de développement, d'acquisition,
d'installation, de fonctionnement et d'entretien d'un nouveau moyen
technologique permettant la gestion automatisée de l'exemption fiscale en
matière de taxe sur les carburants. Le moyen technologique permettra également
la gestion automatisée de l'exemption fiscale des membres des Premières Nations
en matière de taxe sur les boissons alcooliques. Voilà.
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires?
Conséquemment, l'article 109 est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
• (12 h 40) •
Le Président (M. Simard) : Adopté
sur division. Bien.
Nous amorçons l'étude du sujet 12,
qui est un sujet un peu plus complexe dans son étude, alors nous allons
sous-compartimenter le sujet 12 en six sujets différents et nous allons
d'abord aborder le sujet 1, qui concerne les déductions pour les
particuliers qui habitent une région éloignée. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que nous allons voter après chaque sous-section ou en bloc?
Le Président (M. Simard) : On
peut voter... on peut faire les deux, mais je vous suggère de voter en bloc à
la fin, si cela vous va.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
Et est-ce qu'on aura des discussions après chaque sous-section?
Le Président (M. Simard) : Exactement.
On va compartimenter notre discussion étape par étape. Comme on dit, on mange
un éléphant une bouchée à la fois.
M. Girard (Groulx) : Alors,
vous gérez ça d'une main de maître, M. le Président. Je me lance.
Le Président (M. Simard) : Quoique
je préfère les hippopotames, mais enfin.
M. Girard (Groulx) : Et
j'imagine que vous avez un faible pour la déduction pour les particuliers qui <habitent...
M. Girard (Groulx) :
...que
vous avez un faible pour la déduction pour les particuliers qui >habitent
une région éloignée.
Le Président (M. Simard) :
Oui.
M. Girard (Groulx) : Contexte :
Un employé qui habite une région éloignée reconnue et qui reçoit de son
employeur des avantages imposables pour des déplacements personnels à
l'extérieur de la région peut bénéficier d'une déduction dans le calcul de son
revenu. Cette déduction s'applique à l'égard d'un nombre illimité de voyages
faits pour des raisons médicales et à l'égard d'un maximum de deux autres
voyages personnels par année. Elle permet à l'employé de réduire la charge
fiscale découlant de l'imposition des avantages reçus de l'employeur pour de
tels voyages.
Modifications proposées : Il est
proposé d'élargir l'accès à cette déduction à toute personne qui habite une
région éloignée reconnue, même si elle ne reçoit aucun avantage imposable d'un
employeur relativement à de tels voyages. Cet élargissement permet d'obtenir un
allègement fiscal à l'égard des frais de déplacement engagés, jusqu'à
concurrence de 1 200 $ par année, pour effectuer un nombre illimité
de voyages médicaux et au plus deux autres voyages personnels par année.
Le Président (M. Simard) : Bien.
Des commentaires?
M. Girard (Groulx) : C'est
une mesure d'harmonisation avec la législation fédérale, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
Alors, s'il n'y a pas de commentaire, nous
poursuivons avec le bloc 2. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Qui
est le crédit d'impôt pour déficience grave et prolongée des fonctions mentales
ou physiques.
Contexte : Un crédit d'impôt non
remboursable est accordé à un particulier qui a une déficience grave et
prolongée des fonctions mentales ou physiques dont les effets sont tels que :
soit sa capacité d'accomplir une activité courante de la vie quotidienne est
limitée de façon marquée; soit sa capacité d'accomplir plus d'une activité
courante de la vie quotidienne est limitée de façon importante, de telle sorte
que les effets cumulatifs de ces limitations équivalent au fait d'être limité
de façon marquée dans sa capacité d'accomplir une activité courante de la vie
quotidienne.
Une activité courante de la vie
quotidienne comprend notamment le fait de s'alimenter ou de s'habiller et les
fonctions mentales nécessaires à la vie quotidienne comme la mémoire et le
jugement.
Modifications proposées : Il est proposé
d'ajouter de nouvelles fonctions qui se qualifient à titre de fonctions
mentales nécessaires à la vie quotidienne, telles l'attention et la
concentration. Il est également proposé d'introduire une règle faisant en sorte
qu'un particulier atteint de diabète sucré de type 1 soit réputé avoir une
limitation marquée de sa capacité d'accomplir une activité courante de la vie
quotidienne.
J'ajouterais, M. le Président, qu'il
s'agit d'une mesure d'harmonisation avec la législation fédérale.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Alors, nous ouvrons la discussion. Ça va pour vous?
Nous poursuivons avec le sous-sujet n° 3.
M. Girard (Groulx) : Partenariats
de bienfaisance.
Contexte : La loi prévoit les règles
que les organismes de bienfaisance doivent respecter pour obtenir et maintenir
leur statut d'organisme de bienfaisance enregistré. Leurs activités de
bienfaisance peuvent notamment être exercées en effectuant des dons en faveur
d'autres organismes de bienfaisance. À cette fin, seuls les dons en argent à
des donataires reconnus sont permis.
Modifications proposées : Il est
proposé de permettre à un organisme de bienfaisance d'exercer ses activités de
bienfaisance en fournissant ses ressources autrement que par des dons en
argent. Par exemple, un organisme de bienfaisance pourrait utiliser ses
employés pour soutenir un organisme bénéficiaire ou fournir ses bureaux sans
frais.
J'ajouterais, M. le Président, qu'il
s'agit d'une mesure d'harmonisation avec la législation fédérale.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des remarques?
Sans quoi nous poursuivons, M. le
ministre, avec la section 4.
M. Girard (Groulx) : Qui
concerne la passation en charges immédiate.
La déduction pour amortissement permet à
un contribuable de déduire dans le calcul de son revenu un pourcentage donné du
solde non amorti du coût de ses biens compris dans une catégorie. Le taux de
cette déduction est généralement déterminé en fonction de la durée de vie utile
des biens de la catégorie.
Modifications proposées : Il est
proposé de permettre, de façon temporaire, la déduction pour amortissement de
la totalité du coût de certains biens pour l'année d'imposition au cours de
laquelle ils commencent à être utilisés. Cette bonification vise les biens
acquis après le 18 avril 2021 qui commencent à être utilisés avant le 1er janvier
2024, lorsque l'acquéreur est une société privée dont le contrôle est canadien,
et ceux acquis après le 31 décembre 2021 qui commencent à être utilisés
avant le 1er janvier 2025, lorsque <l'acquéreur...
M. Girard (Groulx) :
...qui
commencent à être utilisés avant le 1er janvier 2025, lorsque >l'acquéreur
est un particulier qui réside au Canada. La déduction bonifiée est soumise à un
plafond annuel de 1,5 million de dollars.
Permettez-moi, M. le Président, de dire
qu'il s'agit d'une mesure d'harmonisation avec la législation fédérale.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Je crois comprendre, M. le ministre, qu'à ce stade-ci vous souhaitez nous
déposer un amendement concernant l'article 97, amendement qui se retrouve
sur notre site Greffier et qui est actuellement devant nous sur les écrans.
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que j'ai l'amendement? Ah! le voici...
Le Président (M. Simard) : Prenez
le temps requis. Sinon, vous... M. le ministre, il est à l'écran.
M. Girard (Groulx) : Alors,
voilà. Et voici le commentaire?
Des voix : ...
M. Girard (Groulx) : Excusez-moi,
M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Il
y en a effectivement deux.
M. Girard (Groulx) : Un
peu de logistique.
Le Président (M. Simard) : Ça
va très bien.
M. Girard (Groulx) : L'article 97
de ce projet de loi est modifié par le remplacement, dans la définition de
l'expression «bien relatif à la passation en charges immédiate» prévue au
premier alinéa de l'article 130R3 du Règlement sur les impôts, que le
sous-paragraphe 2° du paragraphe 1 propose, de ce qui précède le
paragraphe a par ce qui suit :
«"bien relatif à la passation en
charges immédiate", pour une année d'imposition, désigne un bien donné
d'une catégorie de l'annexe B d'une personne ou société de personnes
admissible, à l'exception soit d'un bien relatif à l'incitatif à
l'investissement accéléré qui est une propriété intellectuelle admissible, soit
d'un bien relatif à l'incitatif à l'investissement accéléré compris dans la
catégorie 50 de l'annexe B qui est utilisé principalement au Québec
dans le cadre d'une entreprise et qui est devenu prêt à être mis en service
avant le 1er janvier 2024, soit d'un bien compris dans [les] catégories 1
à 6, 14.1, 17, 47, 49 et 51 de cette annexe, lorsque le bien donné, à la fois :».
Commentaires : La nouvelle définition
de l'expression «bien relatif à la passation en charges immédiate» prévue au
premier alinéa de l'article 130R3 du Règlement sur les impôts, que propose
le sous-paragraphe 2° du paragraphe 1 de l'article 97 du projet
de loi n° 6, fait partie d'un ensemble de règles qui
permettent à un contribuable, en harmonisation avec la législation fédérale, de
déduire à titre d'amortissement la totalité du coût d'acquisition de biens de
certaines catégories de l'annexe B de ce règlement.
Divers biens, dont certains sont compris
dans la catégorie 50 de cette annexe, sont exclus de cette définition
puisqu'un traitement fiscal privilégié est déjà accordé à leur égard par la
fiscalité québécoise. La modification proposée à la définition de l'expression
«bien relatif à la passation en charges immédiate» précise que l'exception
concernant un bien de la catégorie 50 ne s'applique que si le bien donne
droit au traitement fiscal privilégié qui est accordé par la fiscalité
québécoise, c'est-à-dire que s'il est utilisé principalement au Québec dans le
cadre d'une entreprise et que s'il est devenu prêt à être mis en service avant
le 1er janvier 2024.
Le Président (M. Simard) : Très
bien, M. le ministre.
Alors, nous allons d'abord nous saisir de
l'amendement. M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Bien,
spécifiquement sur l'amendement, la question est plus dans... pour la forme,
pourquoi le faire sous forme d'amendement versus le mettre directement dans...
M. Girard
(Groulx) :
Mme Forget?
Le Président (M. Simard) : Me Forget.
Mme Forget (Johanne) : Au
moment où on a écrit la loi, on n'avait pas cette... on n'avait pas obtenu
cette précision, donc on vient préciser par amendement pour pouvoir modifier le
texte présenté.
M. Beauchemin : O.K.
Merci.
Le Président (M. Simard) : Y
aurait-il d'autres remarques sur l'amendement?
Sans quoi nous allons procéder à sa mise
aux voix. L'amendement concernant l'article 97 est-il adopté?
• (12 h 50) •
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous reprenons nos discussions générales.
Mais, M. le ministre, vous aviez également un amendement sur l'article 99.
M. Girard (Groulx) : Et
je me lance dans cet amendement, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Allez-y,
cher collègue.
M. Girard (Groulx) : Et
je mesure l'ampleur de la lecture, parce que ceux-ci peuvent être parfois
techniques :
L'article 99 de ce projet de loi est
modifié par le remplacement de ce qui précède le paragraphe a de l'article 130R11.1
du Règlement sur les impôts, que le paragraphe 1 propose, par ce qui suit :
99.1. L'article 130R11.1 de ce
règlement, remplacé par l'article 7 du Règlement modifiant le Règlement
sur les impôts, édicté par le <décret...
M. Girard (Groulx) :
...l'article 7
du Règlement modifiant le Règlement sur les impôts, édicté par le >décret
n° 90-2023 (2023, G.O. 2, 255), est de nouveau
remplacé par le suivant, M. le Président :
«130R11.1. Pour l'application des
articles 130R0.4 et 130R120.2 et des définitions des expressions "bien
relatif à la passation [des] charges immédiate" et "bien relatif à
l'incitatif à l'investissement accéléré" prévues au premier alinéa de
l'article 130R3, une personne ou une société de personnes est réputée
avoir un lien de dépendance avec une autre personne ou société de personnes, à
l'égard de l'acquisition ou de la propriété d'un bien, lorsque, en l'absence du
présent article, elles seraient considérées ne pas avoir entre elles un lien de
dépendance et qu'il est raisonnable de croire que le principal objet d'une
opération ou d'une série d'opérations était de faire en sorte :».
Commentaires, M. le Président :
L'article 99 du projet de loi n° 6 remplace
l'article 113R11.1 du Règlement sur les impôts afin d'élargir le cadre de
la règle anti-évitement qu'il prévoit aux règles touchant les biens qu'un
contribuable peut passer en charge immédiatement après son acquisition et au
moment où le bien est considéré comme prêt à être mis en service. Il est
proposé de modifier cet article 113R11.1 pour tenir compte d'une
modification antérieure apportée par le Règlement modifiant le Règlement sur
les impôts pris en vertu du décret n° 90-2023 en date
du 25 janvier 2023.
Le Président (M. Simard) : Je
pense que notre collègue de Marguerite-Bourgeoys souhaitait que vous répétiez.
Non? Alors, cher collègue, à vous la parole. Pas de commentaires?
Conséquemment, cet amendement est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Et nous poursuivons donc nos observations
sur la sous-section 4. Y aurait-il d'autres commentaires?
Sans quoi nous allons passer à la
sous-section 5, concernant les remboursements de la TVQ. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui,
M. le Président. Remboursement de la TVQ pour habitations neuves.
Contexte : Un particulier peut avoir
droit à un remboursement de la TVQ s'il achète un immeuble d'habitation neuf.
Parmi les conditions donnant lieu à ce remboursement, le particulier doit
acquérir l'immeuble afin qu'il soit utilisé comme résidence principale par
lui-même, par un particulier qui lui est lié ou par un ex-conjoint.
Modifications proposées : Il est
proposé que plusieurs particuliers copropriétaires d'un même immeuble
d'habitation puissent avoir droit à ce remboursement pourvu que l'immeuble soit
utilisé comme résidence principale par l'un des particuliers, par un
particulier qui est lié à l'un d'entre eux ou par un ex-conjoint de l'un des
particuliers.
J'ajouterais, M. le Président, qu'il
s'agit d'une mesure d'harmonisation avec la législation fédérale.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Y aurait-il des commentaires sur cette sous-section?
Sans quoi, comme il s'agit de la dernière
sous-section du sujet 12, nous allons maintenant procéder à la mise aux
voix. Attendez.
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) :
Ah oui, il reste à 6, hein? Merci de votre vigilance, chère collègue.
Effectivement, il reste des articles concernant les modifications diverses. M.
le ministre, excusez-moi de mon erreur.
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : Vous
n'êtes pas obligé d'avoir de commentaire là-dessus, de toute manière.
M. Girard (Groulx) : Mon
commentaire serait que je n'ai pas de commentaire, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, Mme la secrétaire, j'en appelle à votre vigilance.
Ça va pour nos collègues de l'opposition?
Avez-vous une question, cher collègue? Non? Très bien.
Alors, nous allons procéder à la mise aux
voix des articles suivants, concernant le sujet n° 12.
Est-ce que les articles 8 à 14 et 103 à 107, les articles 24 à 32 et
67, l'article 22, les articles 4 et 94 à 96, l'article 97,
l'article 98...
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) : ...oui,
c'est ça, l'article 97 tel qu'amendé — merci — l'article 98,
l'article 99 tel qu'amendé, les articles 100 à 102,
l'article 91, les articles 7, 15, 16, 33, 84 à 89 et 92 — en
espérant ne pas en avoir oublié, chers collègues — sont-ils adoptés?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Simard) :
Adopté sur division. Bien.
Alors, M. le ministre, nous en <serions...
Le Président (M. Simard) :
...sont-ils adoptés?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur
division.
Le Président (M. Simard) :
Adopté sur division. Bien.
Alors, M. le ministre, nous en >serions
rendus au sujet n° 13, si vous souhaitez que... vous
avez le temps de l'aborder avant notre pause.
M. Girard (Groulx) : Et
ce serait optimalement, si on adoptait 13 et qu'on prenait une pause avant 14
qui, en soi, est un sujet complexe.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Girard (Groulx) :
Allons-y, sujet 13 : Modifications techniques, terminologiques et de
concordance.
Modifications proposées : Plusieurs
dispositions de la loi doivent être corrigées pour assurer la cohérence de
celle-ci.
Diverses modifications à caractère
technique, terminologique ou grammatical sont aussi apportées à la loi afin
d'en préciser certains aspects.
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires sur le sujet 13? D'accord.
Sans quoi nous allons procéder à la mise
aux voix des articles qui suivent : articles 1 à 3, 5, 6, 20, 23, 90,
93 et 110. Ces articles sont-ils adoptés?
Des voix
: Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Simard) :
Adopté sur division.
Compte tenu des remarques qui précèdent,
nous allons suspendre nos travaux et nous nous retrouvons plus tard cet
après-midi. Merci pour votre précieuse collaboration.
(Suspension de la séance à 12 h 57)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 04)
Le Président (M. Simard) :
Alors, bonjour à tous et à toutes. Nous avons quorum, nous pouvons reprendre
nos travaux.
Mais, avant de poursuivre, j'ai la très
agréable tâche de souligner la présence d'étudiants de l'Académie Sainte-Marie,
de Beauport, du très beau comté de Montmorency, qui sont avec leurs professeurs.
Donc, merci beaucoup d'être là. Vous êtes près d'une vingtaine, on a eu la
chance de marcher un peu ensemble. Merci infiniment de votre présence, vous
mettez de la vie parmi nous.
Alors, chers collègues, nous pouvons
poursuivre nos travaux. Et, au moment de suspendre, nous en étions rendus à l'étude
du sujet 14. M. le ministre, la parole vous appartient. Je crois
comprendre que vous auriez deux amendements à introduire dans ce sujet.
M. Girard (Groulx) : Oui,
M. le Président. Et, pour le bénéfice de nos auditeurs, nous sommes dans le projet
de loi n° 6, qui est un omnibus fiscal. Alors, monsieur... Je vois que ce
n'est pas ça qui va les retenir, alors j'aurai essayé. C'était une tentative,
mais, bon.
Alors, M. le Président, est-ce que vous
voulez que je lise le 14e sujet, sa mise en contexte, ou vous voulez que j'y
aille avec les amendements d'abord?
Le Président (M. Simard) : ...en
général, et après vous pourrez amener vos...
M. Girard (Groulx) : Ça
convient à tout le monde? On fait une mise en bouche, mise en contexte, puis
les amendements?
Le Président (M. Simard) : Oui,
exact.
M. Girard (Groulx) : O.K.
Parce que, comme le sujet en soi est un amendement... Voilà. Alors, j'y vais.
Alors, merci à ceux qui sont ici. Merci. On n'a pas le droit de souligner ceux
qui ne sont pas là, alors merci aux oppositions, merci aux oppositions au
pluriel.
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : Non,
mais je souligne que vous êtes là.
Crédits supplémentaires, sujet 14. Et
puis, ça, là, M. le Président, je dois faire une mise en contexte, ce sont les <articles 55
et...
M. Girard (Groulx) :
...
puis, ça, là, M. le Président, je dois faire une mise en contexte, ce sont les
>articles 55 et 56 du p.l. n° 7,
l'omnibus budgétaire que nous amenons dans l'omnibus fiscal parce que nous
voulons les passer avant le 31 mars. Vous comprenez le sens du geste?
Parfait.
14e sujet : Crédits
supplémentaires requis à la suite de la mise en place d'une nouvelle norme
comptable.
Contexte : Le Conseil sur la
comptabilité dans le secteur public a établi une nouvelle norme sur la
comptabilisation des obligations liées à la mise hors service
d'immobilisations. Cette norme impose au gouvernement, depuis le 1er avril
2022, de comptabiliser tout passif découlant d'une obligation juridique de
mettre hors service de façon permanente une immobilisation corporelle qu'il
contrôle, et ce, même si les travaux de mise hors service ne doivent être
exécutés que dans plusieurs années.
L'application de cette norme entraîne des
incidences importantes sur l'équilibre financier des ministères et organismes
et, dans le cas des organismes, il est prévu que les ministères dont ils
relèvent leur octroient des subventions pour couvrir le coût des passifs ainsi comptabilisé.
Selon l'information recensée, les
principales obligations liées à la mise hors service d'immobilisations
concerneraient l'amiante dans les bâtiments et dans les infrastructures
routières.
Modifications proposées : Il est
proposé de remédier à l'insuffisance anticipée de crédits découlant de cette
nouvelle norme comptable en permettant que soient prises sur le fonds consolidé
du revenu la somme correspondant à la valeur des obligations liées à la mise
hors service d'immobilisations ayant pris naissance avant le 1er avril
2022 ainsi que les sommes requises afin de pourvoir aux révisions de ces obligations
et aux dépenses de désactualisation et d'indexation.
Il est également proposé d'approuver tout
excédent de dépenses et d'investissements des fonds spéciaux découlant des
obligations liées à la mise hors service d'immobilisations ayant pris naissance
avant le 1er avril 2022, incluant tout excédent découlant des révisions de
ces obligations ainsi que des dépenses de désactualisation et d'indexation.
Enfin, il est proposé de prélever sur le
fonds consolidé du revenu les sommes portées au crédit des fonds spéciaux
concernés ainsi que les sommes requises pour pourvoir au paiement de ces
dépenses et de ces investissements.
M. le Président, j'ai deux amendements.
Le Président (M. Simard) : Je
vous en prie, monsieur.
• (15 h 10) •
M. Girard (Groulx) : Ce
projet de loi est modifié par l'insertion, après l'article 109, du
suivant :
«109.1. Sont prises sur le fonds
consolidé du revenu les sommes suivantes :
«1° pour l'année financière 2022‑2023,
la somme de 7 600 000 000 $ correspondant à la valeur des
obligations liées à la mise hors service d'immobilisations ayant pris naissance
avant le 1er avril 2022;
«2° les sommes requises afin de
pourvoir :
«a) aux révisions de ces obligations;
«b) aux dépenses de désactualisation
et d'indexation liées à ces obligations.»
Commentaires : Motif de la motion
d'amendement concernant l'ajout de l'article 109.1. Afin de se conformer à
la nouvelle norme comptable portant sur les obligations liées à la mise hors
service d'immobilisations, les ministères et organismes du gouvernement du
Québec ayant de telles obligations doivent comptabiliser, avant la fin de
l'exercice 2022-2023, le passif découlant de celles-ci, même si les
travaux de mise hors service doivent être exécutés dans plusieurs années.
L'application de la nouvelle norme
entraîne des incidences importantes sur l'équilibre financier des ministères et
organismes gouvernementaux qui doivent constater des OMHS — des mises
hors service d'immobilisations, M. le Président — et, dans le cas de
ces organismes, il est prévu que les ministères dont ils relèvent leur
octroient des subventions pour couvrir le coût des passifs ainsi comptabilisé.
L'article proposé vise à remédier à
l'insuffisance anticipée de crédits découlant de la mise en oeuvre de la norme
sur les OMHS en permettant que soit prise sur le fonds consolidé du revenu la
somme correspondant à la valeur des OMHS ayant pris naissance avant le 1er avril
2022 ainsi que les sommes requises afin de pourvoir aux révisions de ces <obligations
et...
M. Girard (Groulx) :
...1er avril
2022 ainsi que les sommes requises afin de pourvoir aux révisions de ces >obligations
et aux dépenses de désactualisation et d'indexation liées à ces obligations.
M. le Président, j'ai un amendement.
Le Président (M. Simard) : On
va attendre un petit peu, cher collègue. D'abord, on va débattre de...
M. Girard (Groulx) : ...
Le Président (M. Simard) : Oh!
voulez-vous faire le deuxième?
M. Girard (Groulx) : Je
vais lire le deuxième.
Le Président (M. Simard) : Bien,
moi, je préférerais, M. le ministre, qu'on puisse délibérer du premier.
M. Girard (Groulx) : Mais
c'est tout le même sujet, M. le Président, tout, tout...
Mme Rizqy : ...M. le
ministre, que vous demandez si gentiment, vous l'avez.
M. Girard (Groulx) : Tout
est lié. C'est pour que nous ayons une discussion plus globale.
Mme Rizqy : Globale.
Le Président (M. Simard) : C'est
très bien qu'on le fasse comme ça. Nous vous écoutons, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : «109.2. Sont
approuvés les excédents de dépenses et d'investissement suivants des fonds
spéciaux :
«1° pour l'année
financière 2022‑2023, ceux d'un montant de 400 000 000 $ découlant
des obligations liées à la mise hors service d'immobilisations ayant pris
naissance avant le 1er avril 2022;
«2° ceux découlant de toute révision
de ces obligations;
«3° ceux découlant des dépenses de
désactualisation et d'indexation liées à ces obligations.
«Les sommes pour pourvoir au paiement de
ces dépenses et de ces investissements sont prises sur le fonds consolidé du
revenu, sur les sommes portées au crédit du fonds spécial pour lequel un
excédent a été constaté.»
Motif de la motion d'amendement, M. le
Président, concernant l'ajout de l'article 109.2 du projet de loi n° 6. Commentaires : Afin de se conformer à la
nouvelle norme comptable portant sur les obligations liées à la mise hors
service d'obligations — les OMHS — les ministères et
organismes du gouvernement du Québec ayant de telles obligations doivent
comptabiliser, avant la fin de l'exercice financier 2022-2023, le passif
découlant de celles-ci, même si les travaux de mise hors service doivent être
exécutés dans plusieurs années.
L'application de la nouvelle norme
entraîne des incidences importantes sur l'équilibre financier des ministères et
organismes qui doivent constater des OMHS, et, dans le cas des organismes, il
est prévu que les ministères dont ils relèvent leur octroient des subventions
pour couvrir le coût des passifs ainsi comptabilisé.
L'article proposé vise à ce que soit
approuvé tout excédent de dépenses et d'investissement des fonds spéciaux
découlant des OMHS ayant pris naissance avant le 1er avril 2022, incluant
tout excédent découlant des révisions de ces obligations ainsi que des dépenses
de désactualisation et d'indexation. Il permet également que soient prélevées
sur le fonds consolidé des revenus les sommes portées au crédit des fonds
spéciaux concernés ainsi que les sommes requises pour pourvoir au paiement des
dépenses et d'investissement.
Je pourrais faire une petite mise en
contexte, M. le Président?
Le Président (M. Simard) : Très
volontiers. C'est une très bonne idée.
M. Girard (Groulx) : Alors,
il y a une nouvelle norme comptable qui implique que nous devons reconnaître
notre passif en vertu de la présence d'amiante dans les édifices publics. Cette
norme comptable est d'application générale, c'est-à-dire que toutes les
provinces et le gouvernement du Canada devront s'y conformer. Par contre, étant
donné notre situation géographique et notre histoire, M. le Président, on en a
un peu plus, toutes proportions gardées, que d'autres provinces, et nous
demandons donc des crédits supplémentaires pour reconnaître un passif de
7,6 milliards de dollars, c'est-à-dire que la dette nette du Québec
va augmenter de 7,6 milliards de dollars en vertu de cette nouvelle
norme comptable. Il s'agit d'un estimé, M. le Président, parce que vous
comprenez qu'on estime en valeur aujourd'hui la valeur de ce passif pour
l'ensemble de notre parc immobilier qui est dans le périmètre comptable du
gouvernement du Québec.
Le Président (M. Simard) : Fort
instructif.
Alors, y aurait-il des commentaires sur
l'un ou l'autre de ces amendements dont nous pourrions discuter de manière
simultanée?
Mme Rizqy : Bien, en
fait, moi, j'arrive un petit peu comme un cheveu sur la soupe, mais j'arrive...
Et c'est drôle, parce qu'il y avait des élèves, et, dès que le ministre a dit
«c'est un omnibus fiscal», ils ont quitté assez rapidement. Mais, moi, vous
savez mon amour pour la fiscalité et un amour plus particulier pour Revenu
Québec, et je me permets, vu qu'on regarde les choses dans sa globalité...
Et le ministre me connaît, j'annonce
toujours mes couleurs et je sais que, présentement, plusieurs personnes cognent
à sa porte pour le budget qui s'en vient. Moi, inquiétez-vous pas, là, je ne
cogne pas, en ce moment, pas pour le budget. Par contre, j'attire votre
attention sur quelque chose de très important que j'aimerais qu'on considère et
que je sais qu'à ce stade-ci... On ne déposera pas d'amendement, là, parce que,
hein, ce serait... vous me direz : À chaque fois que la députée de
Saint-Laurent arrive, il y a des amendements. Pas aujourd'hui. Par contre, pour
le prochain qu'on va travailler, j'attire votre attention, je vais vous le dire
viva voce.
Vous avez sûrement lu, aujourd'hui,
l'article <de Hugo Joncas...
Mme Rizqy :
...
viva voce.
Vous avez sûrement lu, aujourd'hui,
l'article >de Hugo Joncas, cette histoire où est-ce qu'un avocat
fiscaliste travaille dans le privé, va chez Revenu Québec, retourne dans le
privé, retourne chez Revenu Québec, retourne dans le privé. Présentement, au
niveau fédéral, permettez-moi juste de vous le lire, il y a une restriction
pour les ex-fonctionnaires, d'un an. Je vais le lire juste parce que je crois
qu'on devra modifier, et il va falloir qu'on trouve, nous tous, là, le forum
pour le faire, M. le ministre.
Alors : «Période de restriction.
«Il est interdit à tout ex-fonctionnaire,
dans l'année qui suit la cessation de ses fonctions :
«a) d'accepter une nomination au conseil
d'administration d'une entité avec laquelle il a eu, personnellement ou par
l'entremise de ses subalternes, des rapports officiels importants au cours de
l'année ayant précédé la fin de son mandat, ou d'accepter un emploi au sein
d'une telle entité;
«b) d'intervenir pour le compte ou au nom
d'une autre personne ou d'une entité auprès d'un ministère ou d'un organisme
avec lequel il a eu, personnellement ou par l'entremise de ses subalternes, des
rapports officiels importants au cours de l'année ayant précédé la fin de son
mandat; ou
«c) — c'est le dernier — de
donner à ses clients, au moyen de renseignements qui ne sont pas accessibles au
public, des conseils touchant les programmes ou les politiques du ministère ou
de l'organisme pour lequel il travaillait ou avec lequel il entretenait
d'importants rapports directs.»
Je crois sincèrement... On va vous l'envoyer,
juste pour qu'on soit prêts pour le prochain budget, parce que, dans un
omnibus, vous pouvez prévoir plusieurs affaires, M. le ministre...
M. Girard (Groulx) : ...
Mme Rizqy : C'est ça,
vous avez quand même des grands pouvoirs. Savez-vous que, moi, c'était mon rêve
d'être ministre des Finances?
M. Girard (Groulx) : Mais
vous savez qu'on n'a pas encore étudié l'omnibus budgétaire du précédent
budget.
Mme Rizqy : Moi, je suis
disponible quand vous voulez. Puis, vous avez vu, avec moi, là, on a fait des...
M. Girard (Groulx) : Voilà.
Vous pourrez déposer votre amendement à ce moment-là.
Mme Rizqy : Oui.
Qu'est-ce que vous... Oui, puis vous aurez de l'ouverture. Bien, je ne veux
pas...
M. Girard (Groulx) : Bien,
j'ai toujours de l'ouverture à ce que vous fassiez votre travail. L'amendement
comme tel, on le jugera lorsqu'il sera déposé.
Mme Rizqy : Il est prêt,
je peux le déposer maintenant, là. Mais, donc... mais il y aurait de
l'ouverture, sincèrement? Parce que... juste pour qu'on travaille ensemble,
pour l'avenir, là, là-dessus.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
Mme Rizqy : D'accord. Merci.
M. Girard (Groulx) : D'ailleurs,
je vois Revenu Québec demain. Je pourrai leur dire...
Mme Rizqy : Ah! bien là,
je vous aime.
M. Girard (Groulx) : ...leur
annoncer vos...
Mme Rizqy : ...mes
intentions.
M. Girard (Groulx) : ...vos
intentions.
Mme Rizqy : Bien, pas
juste mes intentions, il faut aussi que le poids du ministre soit plus
important que moi. Tu sais, vous, là, vous avez le...
M. Girard (Groulx) : Mais
les bonnes idées viennent de partout, là.
Mme Rizqy : Oh! j'aime
ça. En plus, ça, c'est inscrit, là, dans...
Le Président (M. Simard) : Bien
sûr, dans les galées.
Alors, je comprends qu'il n'y a pas
d'autre remarque portant sur nos amendements.
Conséquemment, est-ce que l'amendement introduisant
l'article 109.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Simard) :
Adopté sur division. Merci.
Et est-ce que l'amendement introduisant
l'article 109.2 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Simard) :
Adopté, toujours sur division.
Alors, nous en sommes rendus déjà à la fin
de... Oui, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : ...adopter
le 14e sujet?
Le Président (M. Simard) : En
fait, le 14e sujet était constitué des deux articles dont il était
question.
M. Girard (Groulx) : Alors,
on l'a adopté?
Le Président (M. Simard) : Donc,
c'est de facto adopté.
M. Girard (Groulx) : Quelle
efficacité, M. le Président!
Le Président (M. Simard) : Que
voulez-vous! Mais je n'y suis pour pas grand-chose, j'ai un très bon
secrétariat qui m'accompagne.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
Mais moi, je rêvais d'adopter le 14e sujet, puis c'était déjà fait.
Le Président (M. Simard) : Ce
sera pour un autre projet de loi.
M. Girard (Groulx) : Voilà.
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous en sommes rendus à la fin de l'étude détaillée. Conséquemment, comme le
veut notre tradition, il me faut vous poser les questions suivantes :
Est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Simard) : Adopté
sur... Sur le titre aussi?
M. Girard (Groulx) : Et
sur le titre?
Mme Rizqy : ...
M. Girard (Groulx) : Le
titre fait consensus.
Mme Rizqy : Le titre, il
fait consensus.
Le Président (M. Simard) : Bon,
c'est déjà ça. Donc, adopté.
Je vous propose que la commission
recommande la renumérotation du projet de loi tel qu'amendé. Est-ce que cette
motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté,
et non pas sur division, bien sûr. Merci.
Je propose, enfin, que la commission
adopte une motion d'ajustement des références. Cette motion est-elle adoptée?
• (15 h 20) •
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Remarques finales
Et voilà, nous en sommes rendus à nos
remarques finales. Et, comme le veut la tradition — comment
pourrions-nous faire autrement? — Mme la députée de Saint-Laurent, la
parole vous appartient.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Vous m'en voyez
ravie. Alors, vous comprendrez que je vais terminer la boucle sur ce que j'ai
commencé, puisque, maintenant, j'ai le bénéfice de savoir que demain il y a une
réunion à Revenu Québec. Alors, je sais que, dans leur code d'éthique... Puis
moi, j'ai déjà eu le bonheur d'avoir enseigné, à Revenu Québec, la maîtrise en
fiscalité, ici, à Marly, des gens vraiment très doués. Dans leur code
d'éthique, il y a déjà des petites règles, mais ce n'est pas aussi étoffé qu'au
niveau fédéral. Alors, moi, je veux vraiment qu'on soit en mesure de s'assurer...
surtout dans la division qu'on appelle les planifications fiscales agressives.
Ça, c'est comme l'unité, là, je vais le dire ainsi, d'élite, dans le sens
qu'ils s'attaquent aux plus gros dossiers d'évasion fiscale et d'évitement
fiscal. Alors, on veut s'assurer que ceux qui y travaillent, ça reste
hermétique. Il y a des secrets très importants, puis à la fin de la
journée... — non, ça, c'est un anglicisme — en
rétrospection, je me <corrige...
Mme Rizqy :
...journée... — non,
ça, c'est un anglicisme — en rétrospection, je me >corrige, alors,
en rétrospection, il faut s'assurer que, lorsqu'on arrive chez Revenu Québec,
évidemment, on va les garder le plus longtemps possible, les employés de Revenu
Québec, il faut tout faire pour... il faut aussi avoir des conditions
gagnantes.
Alors, moi, je prends note que le ministre
trouvait que c'était quand même... somme toute, il était ouvert à l'amendement
proposé lorsqu'on étudiera le projet d'omnibus fiscal. Alors, il sera préparé.
Et, vu que je ne veux pas avoir de surprise, je vais vous l'envoyer même d'avance,
comme ça, vous aurez le temps de l'étudier puis vous me direz : Marwah... non,
la députée de Saint-Laurent... mais, tu sais, s'appeler moi-même «députée de
Saint-Laurent»... bon, vous me direz où je devrais l'introduire, comme ça, on
va aller quand même rondement, tous ensemble.
Et, comme le veut la tradition, moi,
j'aime ça remercier le ministre des Finances parce que j'ai toujours du plaisir
avec vous, pour vrai. Alors, merci, M. le ministre, vous faites ma journée,
aujourd'hui.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous, chère collègue.
M. Girard (Groulx) : ...
Le Président (M. Simard) : Oui,
et elles seront finales.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Bien
là! Bien, je veux remercier toutes les oppositions pour leur collaboration, les
équipes de Revenu Québec, les équipes du ministère des Finances, mon cabinet,
nos députés, merci beaucoup pour votre présence, et, bien, l'équipe de la
commission aussi puis tout le personnel de l'Assemblée.
Ce n'est pas tous les jours qu'on amorce
un projet de loi le matin puis qu'on le termine l'après-midi. Quel beau travail,
c'est inspirant. Et il y avait quand même 110 articles, et puis on a
modifié cinq lois, dont la loi sur l'impôt, la Loi sur la taxe de vente du
Québec ainsi qu'un règlement. Puis on a passé des crédits supplémentaires pour
des sommes importantes, M. le Président, et ça, c'est apprécié. Alors, beau
travail tout le monde. Merci beaucoup.
Le Président (M. Simard) : Alors,
merci à vous, M. le ministre. Merci à tous pour votre collaboration.
Notre commission ayant accompli son
mandat, devinez quoi, nous ajournons nos travaux sine die. Au revoir.
(Fin de la séance à 15 h 23)