Journal des débats de la Commission des finances publiques
Version préliminaire
42e législature, 2e session
(19 octobre 2021 au 28 août 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Le
jeudi 7 avril 2022
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Vol. 46 N° 24
Étude détaillée du projet de loi n° 12, Loi visant principalement à promouvoir l’achat québécois et responsable par les organismes publics, à renforcer le régime d’intégrité des entreprises et à accroître les pouvoirs de l’Autorité des marchés publics
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Intervenants par tranches d'heure
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Simard, Jean-François
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LeBel, Sonia
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Arcand, Pierre
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Gaudreault, Sylvain
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LeBel, Sonia
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Simard, Jean-François
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Arcand, Pierre
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Gaudreault, Sylvain
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Simard, Jean-François
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Arcand, Pierre
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LeBel, Sonia
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LeBel, Harold
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Arcand, Pierre
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LeBel, Sonia
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Simard, Jean-François
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Simard, Jean-François
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LeBel, Sonia
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Arcand, Pierre
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LeBel, Sonia
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Simard, Jean-François
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Arcand, Pierre
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Simard, Jean-François
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Arcand, Pierre
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LeBel, Sonia
11 h 30 (version révisée)
(Onze heures cinquante-neuf minutes)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers amis, bonjour à toutes et à tous, nous voici de retour. Je constate que
nous avons quorum, nous pouvons poursuivre nos travaux.
Comme vous le savez, la Commission des
finances publiques est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de
loi n° 12, Loi visant principalement à
promouvoir l'achat québécois et responsable par les organismes publics, à
renforcer le régime d'intégrité des entreprises, et à accroître les pouvoirs de
l'Autorité des marchés publics.
Mme la secrétaire, bonjour.
La Secrétaire : Bonjour.
Le Président (M. Simard) : Y
a-t-il des remplacements ce matin?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Alors, M. Asselin (Vanier-Les Rivières) est remplacé par M. Allaire
(Maskinongé); M. Émond (Richelieu) est remplacé par M. Bachand (Richmond); M.
Reid (Beauharnois) est remplacé par M. Lévesque (Chapleau); et M. Ouellet
(René-Lévesque) est remplacé par M. Gaudreault (Jonquière).
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous souhaitons la bienvenue à tous ces nouveaux collègues. Ils vont apprécier
le dynamisme de la Commission des finances publiques, à n'en pas douter.
Étude détaillée (suite)
Hier soir, nous étions, au moment de
suspendre nos travaux, rendus à l'étude de l'article 54, plus précisément
à l'onglet 27.15, en page 251 de notre cahier de travail, mais, pour
des raisons techniques, nous allons surseoir momentanément à nos travaux et
nous revenons le plus rapidement possible.
Alors, nous suspendons.
(Suspension de la séance à 12 heures)
12 h (version révisée)
(Reprise à 12 h 02)
Le Président (M. Simard) : Bien,
alors, chers collègues, nous sommes en mesure de reprendre, et, à ce stade-ci,
je cède la parole à Mme la ministre. Chère collègue.
Mme LeBel : Oui, bien,
peut-être que je pourrais résumer un peu. Quand on s'est laissés sur 27.15,
lors de la dernière séance, M. le Président, mon collègue m'interpelait sur une
explication du paragraphe 1° de 27.15, qui mentionne que, quand on... qu'une
entreprise qui présente... Bon, est susceptible d'une sanction administrative
pécuniaire, là, une entreprise qui soumissionne pour un contrat public ou un
sous-contrat ou qui conclut un tel contrat ou un tel sous-contrat, alors qu'elle
est inadmissible aux contrats publics.
Donc, je pense que c'est la portion
conclusion surtout, là, mais il arrive... et, je dois le dire, c'est
extrêmement marginal, ce n'est pas fréquent, mais il arrive que certaines
entreprises, malgré une déclaration d'inadmissibilité, s'essaient à
soumissionner sur des contrats publics ou des sous-contrats, surtout dans les
sous-contrats où ça peut être plus complexe, et concluent avec un organisme
qui, bon, n'a pas noté cette inadmissibilité-là. Donc, il faut juste s'assurer
que c'est bien clair qu'il y a… un peu à l'instar du retard dont on parlait
autrefois, là, de dire : Bien, c'est votre responsabilité de renouveler et
c'est votre responsabilité de, si vous êtes inadmissible, ne pas faire… Donc,
ça vient marquer ça, le cas, là-dessus.
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M. Arcand : Alors, ma
question. Donc, ces gens-là auront des sanctions administratives pécuniaires à
ce moment-là, alors que c'est peut-être l'erreur du ministère ou d'un autre. C'est
un peu... Il y a un peu des deux.
Mme LeBel : C'est leur erreur
également. Bien, c'est leur erreur. Ils ne peuvent pas soumissionner. Ils le
savent, quand ils sont inadmissibles, qu'ils ont une interdiction de
soumissionner et de conclure. Donc, ils partagent, certes, très certainement
une part de responsabilité.
M. Arcand : Mais il peut y
avoir une erreur de bonne foi aussi qui existe, j'imagine.
Mme LeBel : Bien, à ce
moment-là, il y aura...
M. Arcand : Des
discussions...
Mme LeBel : …des discussions,
et le Conseil du trésor aura toujours l'opportunité, à 25.0.3, de permettre la
conclusion de ce contrat-là dans des circonstances qui pourraient s'expliquer,
disons.
M. Arcand : Mais, il faut
quand même avouer, de la façon dont c'est présenté, ça fait un peu bizarre
comme situation.
Mme LeBel : Oui, mais, vous
savez, en principe, il n'y aurait pas la notion de récidive au Québec dans bien
des infractions si les gens se conformaient.
M. Arcand : Oui, O.K. Alors,
ça va.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires sur l'onglet 27.15? Sans quoi... Oui, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Je vous avoue
que je n'avais pas prévu de siéger cet après-midi. Ça fait que je veux quand
même dire à micro ouvert qu'on a été convoqués un peu, beaucoup à la dernière
minute, et pourtant je ne pense pas que c'est un projet de loi qui marquait un
retard particulier à ce stade-ci, là, mais, en tout cas, on comprend que c'est
une pratique qui est déplorable pour les parlementaires et les députés qui
doivent changer leur horaire à la dernière minute, là. Alors, je vais essayer
de faire pour le mieux dans les circonstances.
Ça commence bien parce c'est justement un
paragraphe sur les manquements. Alors, je trouve que le gouvernement a eu
manquement dans la courtoisie de ses convocations de commissions
parlementaires. J'aimerais que la ministre nous explique un petit peu plus les
sanctions administratives pécuniaires d'un montant fixé en application de l'article 27.16.
Moi, j'ai travaillé beaucoup avec des grilles ou avec des <concepts...
M. Gaudreault :
...avec
des >concepts de sanctions administratives pécuniaires, notamment dans
le domaine de l'environnement, lorsqu'on a étudié le projet de loi n° 102,
récemment, mais aussi le premier projet de loi n° 102, en 2017, avec David
Heurtel, puis lors du... En tout cas, sur beaucoup de lois en matière
d'environnement, on a quand même analysé les sanctions administratives
pécuniaires.
Moi, j'aimerais qu'elle nous dise un petit
peu plus les barèmes, sur quelles bases sont établies les sanctions
administratives pécuniaires. On parle d'un montant en application de
l'article 27.16. Est-ce que la ministre peut nous en dire un petit plus?
Parce que, quand on parle de sanctions administratives pécuniaires, on a quand
même... Bien, ça le dit, là, c'est une sanction. Alors, il faut prendre
attention dans les sommes qui sont demandées. Il faut que ça soit basé sur des
précédents, sur des… basé également sur, je dirais, la pratique ou la règle un
peu plus établie dans les autres lois.
Alors, j'aimerais ça que la ministre nous
exprime un petit peu plus les sanctions administratives pécuniaires en
application de l'article 27.16. Ça veut dire quoi? Qu'est-ce que ça
signifie, par l'Autorité des marchés financiers? C'est basé sur quelles autres
balises, je dirais, là, dans les… par rapport aux autres lois? Est-ce qu'on est
conformes à ce qui se fait de façon générale dans les sanctions administratives
pécuniaires?
Le Président (M. Simard) : Merci.
Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui, j'ai eu
l'occasion effectivement d'en faire mention précédemment, lors d'une question,
là, du collègue de Mont-Royal et Outremont. On se sera basés sur les barèmes,
naturellement. Il n'y a pas de... Et je pense qu'on a eu l'occasion de
l'aborder dans un article précédent, si je ne me trompe pas, les montants… la
détermination du montant des sanctions administratives pécuniaires va être basée
sur des barèmes établis par le ministère de la Justice. On n'a pas, dans cet
exercice-là... Puis on va pouvoir en parler plus spécifiquement à 27.16, parce
que, là, on est vraiment au niveau de 27.15, mais les montants vont être basés
sur des barèmes, mais on a… on va... et ça sera pris par règlement, et on ne
sortira pas, là, des cadres qui sont établis, qu'on retrouve dans d'autres lois
similaires pour d'autres types d'infractions, de sanctions administratives
pécuniaires. On a quand même mis, si je ne me trompe pas, dans 27.16, un
plafond de 10 000 $, mais on devra effectivement établir des barèmes,
et, comme je vous disais, ça devrait… ça va être basé sur les barèmes qui sont
faits dans des circonstances similaires.
M. Gaudreault : O.K.
Alors, on va en rediscuter lorsque ce sera au 27.16. Je comprends également que
l'article 27.15 dispose des situations, je dirais, où une sanction
administrative pécuniaire peut être imposée par l'Autorité des marchés publics.
Donc, le premier paragraphe, c'est quand
on a une entreprise qui présente une soumission alors qu'elle est inadmissible.
Puis là je vais vite, là, mais le deuxième paragraphe, c'est lorsque… dans
l'exécution d'un contrat avec une entreprise inadmissible; 3°, lorsque
l'autorisation de contracter expire, quatrièmement, lorsqu'il appartient à un
contrat public et omet ou refuse de transmettre à l'AMP les documents ou
renseignements, 5°, c'est omettre ou refuser de confirmer l'authenticité de
documents qui fait… puis au 6° : «Qui fait défaut de se soumettre à une
mesure de surveillance ou d'accompagnement qui lui est imposée par l'AMP...»
Alors, ces six critères ouvrent la porte,
je dirais, aux sanctions administratives pécuniaires, mais là on dit au dernier
paragraphe : «Un règlement de l'autorité peut prévoir qu'un manquement [au]
règlement [...] peut donner lieu à une sanction administrative pécuniaire.» Je
comprends donc qu'outre les six, je dirais, conditions d'accès l'autorité peut
aussi déposer un règlement pour prévoir d'autres types de manquements. Est-ce
que c'est ce que je comprends?
Le Président (M. Simard) : Mme
la ministre.
Mme LeBel : Oui,
absolument, oui, mais il faut que ce soit pris en fonction, là, en application
du chapitre V.1. Naturellement, là, il y a ce cadre-là, réglementaire, qui
est fixé par la loi, mais, oui, ça pourrait donner lieu à une sanction
administrative pécuniaire. Donc, il faut se...
• (12 h 10) •
M. Gaudreault : Est-ce
qu'il y a déjà un type de règlement comme ça qui existe ou ça va être du nouveau
droit pour l'AMP?
Mme LeBel : Bien, on
vient d'introduire le chapitre, donc.
M. Gaudreault : Oui. Donc,
c'est ça, donc, ça n'existe pas.
Mme LeBel : Non. On
vient d'introduire le chapitre.
M. Gaudreault : Oui.
Puis c'est un règlement qui est pris à l'interne de l'AMP. Comment ça marche,
la mécanique interne de l'AMP pour l'adoption d'un règlement? Ça passe par le
conseil d'administration, un peu <comme la...
M. Gaudreault :
...peu
>comme la CNESST, par exemple?
Mme LeBel : Non.C'est
un règlement qui est soumis par l'Autorité des marchés publics, qui devra être
approuvé par le règlement, donc suivre la procédure réglementaire.
M. Gaudreault : La
procédure réglementaire interne de l'AMP ou la procédure réglementaire du
gouvernement?
Mme LeBel : Du
gouvernement, si je comprends, oui, oui, 27.17, qui va nous...
M. Gaudreault : C'est un
règlement de l'autorité?
Mme LeBel : Oui, c'est
27.17 qui va nous l'expliquer. Donc, c'est : «Tout règlement pris par l'autorité
en application des dispositions de la présente sous-section est soumis à l'approbation
du gouvernement, qui peut l'approuver avec ou sans modification.» Donc, c'est à
la suggestion… Le règlement, tu peux dire, est proposé, soumis au gouvernement
par l'AMP, mais c'est le gouvernement qui l'adopte selon la procédure
réglementaire.
M. Gaudreault : Mais,
quand on parle de l'approbation… Puis là je ne veux pas parler de… C'est parce
qu'on n'a pas le choix de parler de 27.17 en parlant de ça ici, à 27.15, là, mais
la procédure d'approbation d'un règlement de l'AMP par le gouvernement, est-ce
que c'est...
Mme LeBel : …en vertu de
la Loi sur les règlements.
M. Gaudreault : Donc... Mais
est-ce que c'est toute la procédure qu'on connaît à travers la Gazette
officielle, puis les délais, c'est vraiment un règlement… ça devient un
règlement gouvernemental?
Mme LeBel : Classique,
traditionnel, si on peut le dire comme ça.
M. Gaudreault : C'est ça,
mais qui est préparé en amont par l'AMP.
Mme LeBel : Qui est
soumis, en vertu de 27.17, par l'AMP, oui.
M. Gaudreault : Et l'AMP
présentement, est-ce qu'elle a déjà des règlements de ce type-là? Est-ce qu'elle
en...
Mme LeBel : Oui, le
règlement de l'autorité des marchés… pas en fonction du chapitre V.1, là,
mais elle a déjà le règlement de l'Autorité des marchés publics pour l'application
de la Loi sur les contrats des organismes publics, qui a été pris, je pense, en — je
regarde les dates — 2017, donc, selon cette procédure-là, soumis par
l'AMP puis selon la procédure réglementaire traditionnelle, si je peux le dire ainsi.
M. Gaudreault : O.K.
Donc, c'est déjà du... Je veux dire, c'est déjà une mécanique qui est éprouvée,
là, à l'intérieur de l'AMP.
Mme LeBel : Que l'AMP
connaît parce qu'elle l'a utilisée, oui.
M. Gaudreault : O.K., mais
là, quand même, on vient élargir un peu plus parce que, là, ce sont des
règlements...
Mme LeBel : C'est élargi.
M. Gaudreault : …qui
ouvrent la porte à des SAP, à des sanctions administratives pécuniaires.
Mme LeBel : Oui, mais on
ne vient pas élargir parce qu'on vient lui donner une nouvelle fonction
réglementaire, mais effectivement c'est l'Autorité des marchés publics… Et le
fait de le faire par règlement, c'est très simple, c'est pour se permettre…
Peut être que, dans le temps, d'autres... certaines infractions varieront dans
leur notion de gravité, là, mais c'est que c'est l'Autorité des marchés publics
qui va connaître sa base réglementaire, sa base de sanctions administratives
pécuniaires, qui va les, je peux le dire de cette façon-là, soumettre au
gouvernement, mais c'est le gouvernement qui va les prendre, ces règlements-là,
ultimement, là, on s'entend…
M. Gaudreault : C'est
beau, oui.
Mme LeBel : ...selon la
procédure réglementaire connue. On n'a pas une procédure allégée ou différente
qui est créée par ça du tout, du tout.
M. Gaudreault : O.K.
Est-ce qu'on a d'autres institutions à l'intérieur… ou d'autres organismes à l'intérieur
de l'appareil gouvernemental qui font des règlements en matière de sanctions
administratives pécuniaires, je pense à la CNESST, par exemple, parce qu'ils en
font déjà en matière de sanctions administratives pécuniaires, je ne sais pas,
moi, la SAAQ, ou est-ce que c'est une première pour un organisme public de
faire des règlements avec des sanctions administratives pécuniaires, ou, d'habitude,
est-ce que, pour les sanctions administratives pécuniaires, ça passe, je
dirais, directement par le gouvernement sans travail en amont par l'entité?
Mme LeBel : Ce qui est
important de comprendre ici, là, c'est qu'ultimement c'est le gouvernement qui
prend les règlements, O.K.?
M. Gaudreault : Je le
sais.
Mme LeBel : Je pense qu'il
y en a d'autres, mais honnêtement je ne les ai pas en tête, là. D'après moi, on
ne crée pas une première. On pourra vérifier plus avant pour vous donner l'information
ultérieurement, mais il est important de comprendre que c'est le règlement qui
prend... c'est le gouvernement qui prend le règlement, mais, également, la
notion de passer par l'AMP, c'est de s'assurer que l'entité qui a l'expertise est
dans le processus. Donc, en s'assurant que c'est l'AMP qui soumet le règlement,
qui conçoit, qui décide, qui… selon les barèmes établis par le ministère de la
Justice.
Donc, il y a un cadre à tout ça, là. On ne
peut pas partir dans tous les sens. Il y a un cadre. On s'assure que l'entité
la mieux équipée pour être capable d'évaluer les différents niveaux de
sanctions administratives pécuniaires soumet le règlement, donc, nécessairement,
est partie au processus. Le gouvernement garde tout son plein pouvoir, par la suite,
de l'accepter ou non, mais on a, à ce moment-là, moi, quant à moi, le processus
idéal, c'est-à-dire le gouvernement ne le fait pas seul, l'AMP ne le fait pas
seule, puis le gouvernement garde son plein pouvoir. Et on se garde également
cette notion-là, puis je pense que c'est mieux de l'enchâsser à travers un
règlement encadré par la loi, plafonné par la loi, mais, à ce moment-là, on se
donne l'opportunité aussi d'être capables de faire évoluer dans un sens ou dans
un autre de cette échelle-là. Il faut comprendre que c'est avec les échelles du
ministère de la Justice. On n'est pas dans des... On en a vu dans certains
projets de loi où on était hors norme, là, par <rapport…
Mme LeBel :
...par >rapport
à certaines sanctions administratives pécuniaires, mais là on va être dans les
barèmes.
M. Gaudreault : O.K., mais je
comprends très bien, là, qu'au final, vu que ça devient un règlement qui, une
fois que ça tombe entre les mains du gouvernement, suit le processus normal de
réglementation en vertu de la Loi sur les règlements... mais il reste que c'est
quand même important de savoir si c'est une première pour un organisme de faire
des projets de règlement avec des sanctions administratives pécuniaires, parce
que ça peut donner, je dirais, ou créer des précédents avec d'autres organismes
éventuels, là, qu'on pense... Bien, en tout cas, j'ai en tête la CNESST, mais
est-ce que ça pourrait être d'autres types d'organismes? Peut-être, là.
Alors, pour moi, c'est quand même
important, là, d'avoir cette information-là. Donc, je ne sais pas si on peut
attendre... De toute façon, il faut qu'on étudie tous les 27 point quelque
chose, là, de la totalité de 54 avant d'adopter 54. Donc, ça va peut-être
donner le temps au gouvernement de vérifier s'il y a d'autres organismes qui
ont le pouvoir de faire des projets de règlement avec des sanctions
administratives pécuniaires.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Mme la ministre, souhaitez-vous que nous suspendions?
Mme LeBel : Non, pas à ce
moment-ci.
Le Président (M. Simard) : Pas
à ce moment-ci? Très bien.
Mme LeBel : Non. Je pense
qu'on peut continuer, mais effectivement j'ai vérifié, parce qu'on essaie de
faire les choses en même temps qu'on vous parle.
M. Gaudreault : En temps réel.
Mme LeBel : En temps réel et
en parallèle. Donc, effectivement, c'est une première qu'on puisse le faire de
cette façon-là, par règlement.
M. Gaudreault : Oh!c'est
une première pour l'AMP ou c'est une première dans l'ensemble? C'est une
première de quoi?
Mme LeBel : Ma compréhension,
c'est une première qu'on le fait par règlement, point.
M. Gaudreault : C'est une
première qu'un organisme de l'État...
Mme LeBel : C'est une
première qu'on établisse les montants, la hauteur des montants, par règlement.
Donc, votre question est… Oui, également, là, le principal est une première,
donc l'accessoire aussi.
M. Gaudreault : Oui, bien,
c'est quand même du... Bien, c'est une première. Donc, c'est quand même du
droit nouveau, d'une certaine manière, par rapport aux organismes de l'État,
là, de faire ça. Quelles balises qu'on se donne… parce que moi, je suis bien
d'accord pour dire : Il faut décentraliser, puis que l'organisme compétent
puisse faire son travail, puis, après ça, envoyer ça au gouvernement, mais,
quand on parle de sanctions administratives pécuniaires, c'est parce que, tu
sais, on touche… on commence à toucher, là, justement, des sanctions puis on se
rapproche du droit pénal un peu plus, et, pour moi, c'est important que ça soit
un pouvoir délégué, quand même, qui est bien balisé. Je ne veux pas que le
gouvernement tombe dans une manière de... comment je pourrais dire, excusez
l'expression, mais comme de «rubber stamp» qui vient de l'AMP quand on est dans
des sanctions administratives pécuniaires, surtout si c'est une première. Puis
ça, ça va nous dire quoi, pour la suite, par rapport à d'autres organisations?
Est-ce que ça va devenir une tendance de faire des sanctions administratives
pécuniaires à partir de l'organisme porteur? C'est quand même une question de
feeling.
Le Président (M. Simard) : Merci,
cher collègue. Et, par souci d'alternance, à moins que vous ne souhaitiez
renchérir...
Mme LeBel : Bien, je vais attendre
de voir… peut-être que je pourrai reprendre à deux feelings en même temps.
Le Président (M. Simard) : Bien,
c'est ça. Donc, à ce stade-ci, je cède la parole au député de Mont-Royal—Outremont.
M. Arcand : Oui, merci
beaucoup, M. le Président. Juste un point que je voulais faire en… parce
qu'hier on a appris qu'on avait une commission, et en moins de... à 24 heures
et moins d'avis, là, je peux juste vous mentionner... Puis j'espère que la
ministre mentionnera aux gens qui font ça que c'est un peu borderline, si vous
me permettez l'expression. C'est quelque chose qui, normalement, ne se fait
pas. Et, comme l'a dit tout à l'heure le député de Jonquière, il ne me semble
pas qu'il y avait une urgence nationale à ce point-là, ce n'était pas une
commission d'urgence. Alors, ceci étant dit...
• (12 h 20) •
Le Président (M. Simard) : …sera
acheminé, cher collègue.
M. Arcand : Merci, M. le
Président, c'est très important. Maintenant, ce que je comprends de la
discussion qu'il a pu y avoir avec le député de Jonquière, est-ce que je
comprends que l'Autorité des marchés financiers fait son propre règlement, mais
que ce qui est vraiment nouveau ici, c'est que les sanctions administratives
pécuniaires sont définies très clairement dans les pouvoirs, je dirais, de l'Autorité
des <marchés...
M. Arcand :
...de
l'Autorité des >marchés publics? C'est un peu la différence par rapport
à ça, et moi, je voulais juste essayer de voir pourquoi c'est comme ça.
Le Président (M. Simard) : Mme
la ministre.
Mme LeBel : Juste,
peut-être, pour reprendre et être sûre de bien répondre peut-être à tout le
monde en même temps, je pense qu'il est important de comprendre. Là, on est
dans les sanctions pécuniaires administratives. Ce qui est nouveau, c'est le
fait qu'on établisse par règlement ces montants-là. Mon collègue de Jonquière
s'inquiète sur le fait qu'on donne un pouvoir très large, disons-le comme ça.
Là, je comprends, mais on ne délègue pas à l'Autorité des marchés publics la
capacité réglementaire du gouvernement, parce qu'ultimement c'est le
gouvernement qui prend le règlement, il faut le comprendre.
Donc, on pourrait, dans les faits, le lire
autrement : Le gouvernement prend règlement après consultation avec
l'Autorité des marchés publics. C'est la même chose parce que ce que ça dit,
c'est que l'autorité va soumettre un règlement, c'est le gouvernement qui
l'approuve, qui peut l'approuver avec ou sans modification. Donc, ultimement,
c'est le règlement du gouvernement. Je pense qu'il faut recadrer les choses. Ce
qu'il est important de comprendre, c'est qu'il y a des barèmes d'établis dans
27.16. Ces barèmes-là nous plafonnent à 10 000 $, et, en plus, on
parle de conditions d'établissement, donc le même exercice que le gouvernement
ferait en fonction des barèmes qui sont connus, qui sont établis par le
ministère de la Justice, qui existent, sur lesquels on se base à chaque fois
qu'on veut établir des montants de sanctions administratives pécuniaires dans
des règlements ou dans des lois.
Donc : «Les montants des sanctions
sont établis en fonction de la gravité relative des manquements entre eux et
peuvent varier selon les type d'entreprise visés à [21.3].» Donc, il y a des
barèmes qui sont établis. On ne peut pas aller n'importe où. Et, en plus,
27.17, c'est le gouvernement qui prend le règlement, ultimement. Donc, le
gouvernement est garant de ces barèmes-là, est garant de cette échelle-là qui
pourrait être soumise par l'Autorité des marchés publics, mais je continue à
dire que, dans un cas de figure comme celui-ci, on ne fait pas du droit
nouveau. On crée un mécanisme qui est différent, mais le droit demeure le même.
Les sanctions administratives pécuniaires existent, les barèmes existent, et on
n'en sortira pas et on plafonne.
Donc, dans le sens de ça, les principes du
droit actuel en matière de sanctions administratives pécuniaires sont
respectés. La façon d'arriver aux échelles de traitement et au tableau, c'est
là où on a une différence, mais en laissant ultimement ça entre les mains du
gouvernement. Et malheureusement je vais vous demander de répéter votre
question parce que je pense que je l'ai perdue dans mon... à moins que j'y ai
répondu, et, en toute bonne foi, je me suis égarée dans ma tête, là. J'ai peut-être
mal…
M. Arcand : D'accord.
Alors, on va essayer de redresser la situation.
Mme LeBel : Oui, s'il
vous plaît, désolée.
M. Arcand : Non, mais ma
question, Mme la ministre, c'est pourquoi… Ce que je comprenais, c'est que
l'Autorité des marchés financiers font leurs propres règlements, et, l'Autorité
des marchés publics, il y a un règlement dans la loi qui leur permet de faire
des sanctions administratives pécuniaires, ce que nous n'avons pas à l'Autorité
des marchés financiers. Est-ce que je comprends ça de cette façon-là?
Mme LeBel : O.K., bien
là il va falloir juste que je la vérifie correctement, là, pour être sûre de
bien répondre, parce que... puis je sais que j'ai une réponse, mais je ne veux
pas la lire en temps réel puis l'assimiler.
M. Arcand : O.K. On peut
faire une pause de deux minutes.
Mme LeBel : Mais, oui,
il y a des différences, mais on va pouvoir vous les expliquer.
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous allons suspendre brièvement.
(Suspension de la séance à 12 h 25)
(Reprise à 12 h 31)
Le Président (M. Simard) :
Alors, chers collègues, nous reprenons nos travaux, et encore une fois cette
pause fut très productive en s'enrichissant de part et d'autre. Alors, Mme la
ministre.
Mme LeBel : Oui, ça va me
permettre peut-être de <rectifier…
>
12 h 30 (version révisée)
<
Mme LeBel :
...oui,
ça va me permettre, peut-être, de >rectifier un commentaire que j'ai
fait précédemment. Je suis vraiment désolée, là, j'ai mal compris les
informations qu'on... très adéquates qu'on me donnait. Quand mon collègue me
demandait si c'était une première, je savais d'instinct que ça ne se faisait
pas souvent. J'ai pris la peine de cadrer le fait que ce n'était pas du droit
nouveau, mais que peut-être que, dans la mécanique, effectivement, on était
peut-être dans une première, mais il appert que non, là. Et c'est grâce, d'ailleurs,
à la question de mon collègue de Mont-Royal et Outremont, là, qu'on a pu... que
j'ai pu identifier le secteur où ça se fait.
Donc, voici la... voici la situation.
Habituellement, pas habituellement, mais de façon générale, parce que ce n'est
pas... les manquements et les sanctions administratives pécuniaires sont
souvent établis dans le cadre de la loi, mais on a quand même des possibilités
réglementaires de faire évoluer. Ici, ce qu'on fait, c'est qu'on établit les
manquements dans le cadre de la loi, mais, sous forme de règlement ultimement
approuvé par le gouvernement, il faut le comprendre, mais, sous forme de
règlement, on va se permettre d'établir les catégories de sanctions... de
montants associés aux différents manquements qui sont établis dans 27.15, en
tout cas, dans l'article précédent. Naturellement, il faut comprendre que ces
sanctions-là vont être déterminées... soumises par l'Autorité des marchés
publics, mais déterminées en fonction de barèmes connus au ministère de la
Justice et cadrés par l'article 27.16, à titre d'exemple.
Toutefois, ce n'est pas une première,
parce que l'Autorité des marchés financiers a également la même possibilité d'agir,
mais non seulement l'Autorité des marchés financiers peut, selon ma
compréhension, établir les montants associés à un manquement, mais peut
également établir des manquements par règlement, toujours approuvé par le
gouvernement, par contre, ultimement, il faut le comprendre, et toujours, j'imagine — je
n'ai pas lu la Loi sur les valeurs mobilières entièrement dans la pause, la
brève pause qu'on vient de faire — mais avec des cadres et des
barèmes établis, et on parle de barèmes, toujours de barèmes qui se situent
dans les barèmes réguliers établis par le ministère de la Justice en matière de
sanctions administratives pécuniaires. Donc, il faut comprendre qu'on n'est pas
dans le droit nouveau dans le sens qu'on n'est pas hors norme, mais on est
peut-être, dans la procédure, dans des distinctions qu'on peut faire avec ce
qui se fait de façon plus régulière, mais ce n'est pas exceptionnel, parce que
c'est également fait par l'Autorité des marchés financiers. Ça me permet de
vous répondre, à mon collègue de Mont-Royal et Outremont en même temps. Mais,
ici même, je vous dirais qu'on est à cheval entre ce que l'Autorité des marchés
financiers a comme capacité et le fait de tout établir dans la loi. Je peux le
dire comme ça. Et je fais mon mea culpa sur l'information précédente.
Le Président (M. Simard) : M.
le député.
M. Arcand : Merci, M. le
Président. Mais ce que je comprends dans les faits, Mme la présidente, c'est
que moi, j'avais... il y avait toujours une expression qu'un... l'ancien
ministre de l'Économie m'avait dite à un moment donné, et son expression était
la suivante : Il n'y a rien qui est aussi rapide qu'un million de dollars,
O.K.? Rien qui se déplace aussi rapidement qu'un million de dollars. Alors, à l'époque,
la raison pourquoi on disait ça, c'est que, simplement, si vous taxez le monde
trop, à un moment donné, il y a un effet boomerang qui se fait, et les gens se
déplacent et vont ailleurs. C'est un peu dans ce sens-là qu'on disait ça.
Ce que je comprends de l'Autorité des
marchés financiers, c'est que l'on... à partir du moment où on fait affaire
avec des institutions financières, c'est clair que les mouvements sont
probablement plus rapides, et ainsi de suite, tandis qu'au niveau de l'Autorité
des marchés publics c'est des contrats avec probablement de plus petites
entreprises, et c'est ce qui explique un peu la situation.
Mais je comprends très bien vos
explications, mais moi, la seule chose que je vois, dans la loi actuelle telle
qu'elle est, je trouve qu'il y a un risque, quand même, de pouvoir abusif à un
moment donné. Vous savez, on est tous pour la vertu. On comprend très bien que
ça prend de l'intégrité, et ainsi de suite. Mais, tu sais, je vais simplement
vous donner un exemple, là. Dans le 27.15.5°, il semble... quand je lis ça, il
semble y avoir... il y a une très grande différence entre quelqu'un qui omet et
quelqu'un qui refuse de confirmer, au moyen d'une déclaration sous serment, l'authenticité
des documents ou la véracité des documents communiqués à l'Autorité pour la
simple et bonne raison que, premièrement, on ne sait pas, à ce stade-ci,
exactement quel genre de paperasse ça va comporter, d'une part. Et une <omission
et un refus...
M. Arcand :
...
ça
va comporter d'une part. Et une >omission et un refus, il me semble que c'est
quand même assez différent, et, dans ce cas-là, on traite ça un peu sur... un
peu sur le même pied. Et ma question par rapport à ça, c'est de se dire :
Est-ce que... est-ce qu'il y a quelque chose que je ne vois pas que vous voyez
ou que vous avez vu? Il me semble qu'il y a une... Vous savez, quand j'étais
dans... plus jeune, on avait encore la religion catholique, il y avait le péché
véniel puis le péché mortel, omettre de faire une... de confirmer une
déclaration ou de confirmer l'authenticité, omettre et refuser de le faire, c'est
une autre paire de manches. Mais ici vous le mettez pas mal sur le même pied
d'égalité d'après ce que je peux voir.
Le Président (M. Simard) : Mme
la ministre.
Mme LeBel : Bon, bien, je
pense que l'on omette ou que l'on refuse, quand on a la responsabilité
d'attester la véracité d'un... d'un document tel que mentionné à 5°, je pense
que c'est un manquement. Maintenant, effectivement, le régime de sanctions
administratives pécuniaires pourrait prévoir des sanctions différentes pour les
deux cas de figure. Mais, à un moment donné, on est dans un régime
administratif et non pénal de sanctions administratives. Donc, effectivement,
le fait de ne pas transmettre, alors qu'on doit le faire, c'est un défaut de
faire. On dit : Vous devez authentifier, vous devez alléguer de...
M. Arcand : Non, je
comprends.
Mme LeBel : Donc, mais, oui,
vous avez raison, et ça fera partie des choses qui devront être considérées,
c'est-à-dire l'omission et le refus comme tels.
M. Arcand : C'est parce que,
Mme la députée, surtout qu'on... on exclut dans cette loi-là les gros montants
d'argent à cause des ententes internationales, comme vous le savez. Donc, c'est
des plus petits contrats. On fait affaire avec des entreprises qui sont
probablement plus petites. Là, je n'ai pas le détail ici de ce que ça peut
être, mais les entreprises qui sont plus petites... Puis, depuis le début,
d'ailleurs, de la commission, je vous l'ai demandé. J'ai dit :
Assurons-nous, là, que ce ne soit pas un fardeau administratif. Parce que,
quand on parle de contrats, là, de 100000 $
et moins, on ne parle pas nécessairement de contrats qui sont donnés à des
entreprises qui ont la capacité d'une multinationale avec son directeur de la
conformité puis avec un... bon, etc. Donc, ce genre d'élément là peut faire en
sorte que des plus petites entreprises vont avoir plus de difficultés ou vont
peut-être omettre à un moment donné. C'est ça, mon point.
Mme LeBel : Mais c'est toutes
des raisons pour lesquelles, entre autres, une des raisons, parce qu'il peut y
en avoir plusieurs, pour lesquelles on n'a pas... on fait attention aux seuils.
Il y a des seuils d'autorisation de contracter. Ce n'est pas juste parce que,
bon, on pense, mais c'est aussi pour permettre à des plus petites entreprises
qui souvent ne vont pas chercher les contrats au-dessus des seuils d'avoir un
moins lourd fardeau.
Vous devez comprendre qu'ici on ne parle
pas de vérification systématique, là, on parle de suite à une déclaration
d'intégrité qui est faite de façon, comme on vous l'a mentionné, le plus simple
possible, tout en respectant l'obligation d'avoir un certain mécanisme pour que
l'entreprise s'engage. Si jamais l'AMP juge que, dans un cas de figure xyz, il
y a... il y a matière à vérification et à examen, elle pourrait, l'AMP,
demander la transmission de documents. Et, dans ce cas de figure là, il faut
quand même bien qu'on soit... qu'on s'assure que l'entreprise qui transmet
atteste de la véracité du document ou que, si elle donne des renseignements, souvent,
là, c'est un affidavit, disant : Je fais... j'ai... parce qu'elle va
être... transmettre par écrit, puis elle prête serment, elle peut le faire
devant témoin, il y a des façons.
Donc, il faut le faire, mais il faut
comprendre que ce n'est pas systématique, là. On n'est pas dans le fardeau
ajouté à chaque fois qu'on fait un contrat. C'est que, quand on fait une
déclaration d'intégrité, bien, à un moment donné, si l'AMP a des motifs de
penser qu'elle doit vous vérifier, je m'excuse, mais là le certain fardeau
minimal qui est sur l'entreprise de démontrer, je pense qu'il se justifie, mais
il n'est pas systématique. C'est important de le dire, là, on n'est pas dans :
Chaque fois qu'il y a un contrat, vous devez fournir des documents puis, chaque
fois que vous fournissez... vraiment, là.
• (12 h 40) •
M. Arcand : Non, c'est ça.
Mais j'avais posé quand même le même genre de question...
Mme LeBel : Oui, absolument.
M.
Arcand
: ...au
directeur de l'Autorité des marchés publics. Puis je sais que, suite à cette
réponse-là, je crois que c'était M. le président de la Chambre de commerce de
Montréal, là, M. Michel Leblanc. Michel Leblanc est arrivé, puis il avait dit :
Écoutez, j'ai écouté la réponse, puis la réponse du directeur de l'Autorité des
marchés publics, c'était de dire : Bien là, fiez-vous sur nous, là, on va
faire bien attention. Mais...
Mme LeBel : C'était plus...
oui, mais c'était...
M.
Arcand
: Mais
c'est comme : Donnez-moi un chèque <en blanc...
M. Arcand :
...un
chèque >en blanc, et puis je vais... je vais m'organiser pour qu'il n'y
ait pas d'abus.
Mme LeBel : Bien, pour
le recadrer, c'était plutôt dans la... dans la déclaration publique des
sanctions administratives pécuniaires où, là, le directeur de l'AMP avait dit :
Oui, effectivement, c'est au... de la façon dont c'est rédigé, c'est à la
discrétion de l'AMP si on rend public ou non le fait qu'une entreprise a été...
a été sanctionnée administrativement. Donc là, je pense que c'est un autre
eujeu. Quand on parle du fardeau administratif, je suis très sensible à ça, et
beaucoup dénonçaient la mesure de déclaration d'intégrité. Je vous ai expliqué
qu'elle se veut le plus simple possible, mais, à un moment donné, il y a un
certain minimum de fardeau, entre guillemets, qui vient avec ça.
M. Arcand : Non, non, je
comprends.
Mme LeBel : Et ici on
parle de... effectivement, vous avez raison, omettre et refuser. Ce n'est pas
une gradation des manquements ici, c'est une énumération de tous les
manquements possibles. Je suis bien d'accord avec vous que d'omettre, c'est
différent de refuser, et il y aura probablement, j'imagine, en tout cas, le
gouvernement devra s'en assurer et approuver ou modifier, une gradation de sanctions
administratives pécuniaires en fonction d'une gradation de gravité objective
des manquements, puis ça, on doit en tenir compte, là, c'est 27.17 qui le dit
aussi... 27.17 ou 27.16, en tout cas, les suivants qui le disent.
Maintenant, quand on est rendus à fournir
une déclaration sous serment qui atteste des documents ou qui atteste de la...
voyons, la véracité des renseignements, c'est parce qu'on est rendus à un
moment où l'AMP a jugé bon de nous... de me vérifier ou de m'examiner en tant
qu'entreprise, là. On n'est plus dans le systématique, on est... J'ai soumis...
j'ai rempli une soumission, j'ai agréé à... j'ai soumis sur un appel d'offres
qui avait cette clause-là ou j'ai conclu un contrat de gré à gré avec avec le
gouvernement qui contient la clause de je me déclare intègre selon la loi, là,
je l'ai simplifiée, mais ça va ressembler à ça, en vertu de l'article machin
truc. Et, quand on est rendus là, à un moment donné, dans le cheminement, l'AMP,
pour une raison quelconque, a des informations ou a des raisons de dire :
Bien, cette entreprise-là, 1-2-3 inc., bien, je pense que ce serait
peut-être une bonne idée d'aller là vérifier ou l'examiner. Et, quand on est
rendus là, bien, je pense qu'il y a un minimum de responsabilité qui doit
reposer, parce que, n'oublions jamais, c'est un privilège d'avoir des contrats,
ça, des marchés publics, ce n'est pas un droit.
M. Arcand : Non, non, je
comprends. Je comprends très bien. Ça va. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous, cher collègue. D'autres remarques? M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui.
Bien, je suis content qu'on ait fait la suspension tout à l'heure pour bien
clarifier la situation parce que c'est quand même important. Je comprends aussi
que ce n'est pas du droit nouveau, là, je cherchais la bonne expression tout à
l'heure. Même si on l'avait fait, ce n'était pas ça, c'est plus dans les
modalités. Mais il reste que, quand la ministre nous dit : L'Autorité des
marchés publics ne pourra pas prévoir de nouveaux manquements, elle pourra
quand même le faire.
Mme LeBel : Oui, tout à
fait.
M. Gaudreault : Elle
pourra quand même le faire en vertu du dernier alinéa de 27.15, là : «…qu'un
manquement [au] règlement [d'application] du chapitre V.1 peut donner lieu
à une sanction administrative pécuniaire.» Alors, ça, c'est quand même
important de le préciser. Ça fait que c'est un pouvoir quand même assez
comparable à celui de l'AMF, là, au final.
Mme LeBel : Non. Oui,
elle ne peut pas prévoir des manquements à la loi.
M. Gaudreault : Ah! bien
non.
Mme LeBel : Donc, on
n'est pas dans le même niveau. Elle peut prévoir un manquement au règlement.
M. Gaudreault : O.K.
Oui, un manquement à un règlement pris en application du chapitre V.1.
Mme LeBel : Alors que l'AMF
peut prévoir des manquements à la loi. Je veux juste m'assurer, parce que, là,
on est dans l'hypertechnique de la subtilité de différence entre deux, mais je
veux m'assurer de vous donner la bonne réponse, c'est pour ça que je me tourne
vers...
M. Gaudreault : Oui, du
hypertechnique, mais pas tant, en même temps, parce que c'est quand même des
distinctions qui sont importantes.
Mme LeBel : Je ne dis
pas que ce n'est pas important, je dis juste que je prends la peine de vérifier
ma réponse à chaque fois pour être sûre parce que c'est plus pointu, là, comme
discussion.
M. Gaudreault : J'essaie d'imaginer...
puis je ne veux pas faire de science-fiction, là, mais j'essaie d'imaginer qu'est-ce
qui pourrait arriver qui ferait en sorte que l'AMP nous ferait un nouveau
manquement qui n'est pas couvert par les six premières situations de 27.15.
Est-ce qu'on n'est pas mieux de... Tu sais, je pose une question très...
comment je pourrais dire, ouverte, là, tu sais, je n'ai pas d'agenda caché, je
n'en ai jamais, d'ailleurs. Mais est-ce qu'on n'est pas mieux de plus camper le
pouvoir réglementaire, dans les cas de manquements, en se limitant aux six
picots <ou on est mieux d'étirer...
M. Gaudreault :
...six
picots >ou on est mieux d'étirer un peu? Puis, si on étire un petit peu,
bien, il faut quand même qu'on se mette des balises, là, bon, qui sont
l'application du chapitre V.1. En fait, c'est ça, c'est toute la question
de la limitation ou pas du futur pouvoir pas discrétionnaire, mais du pouvoir
réglementaire de l'AMP.
Mme LeBel : Juste pour resituer
la conversation, le chapitre V.1, là, c'est tout le chapitre de
l'intégrité, la notion d'intégrité, le régime d'intégrité. En vertu de ce
chapitre-là, l'AMP a un pouvoir de prendre des règlements pour en établir
certaines modalités. Je pourrais vous faire la réponse très courte de dire :
Si on savait et si je pouvais vous donner un cas de figure puis l'imaginer, je
le mettrais tout de suite dans la loi, sauf que je ne sais pas quel type de
règlement l'AMP va prendre, en fonction de V.1, pour établir les modalités
d'application du régime d'intégrité, et peut-être qu'il sera pertinent, si on
ne répond pas à ces modalités-là, de prévoir des sanctions pécuniaires
administratives qui en découlent.
Donc, on n'est vraiment pas au même
niveau, là, et, naturellement, on n'aura pas le même niveau de sanctions
administratives pécuniaires, parce qu'on va parler d'un manquement à un
règlement, et non pas d'un manquement à la loi. Donc, on va se retrouver dans
les... je serais portée à dire qu'on va être dans des barèmes moins élevés
encore qu'un manquement à la loi parce qu'on va être dans un manquement au
règlement. Donc, c'est très circonscrit, limité, et je vous dirais que sa zone
d'action, elle est, quant à moi, là, pour être logique, dans une zone qui est
sous les manquements à la loi. Et naturellement, si on pouvait, puis c'est toujours...
c'est toujours la difficulté de se garder une portion d'évolution, si on
pouvait les imaginer maintenant les cas de figure, on les inscrirait, mais
peut-être qu'on ne les inscrirait pas parce que ce ne serait pas le même type
de manquement. On parle de manquements à un règlement, donc il faut bien le
comprendre, et c'est seulement les règlements qu'elle pourra adopter en fonction
de l'article... du chapitre V.1, qui est vraiment le régime d'intégrité
des entreprises. Donc, elle peut prévoir des modalités puis elle peut prévoir
des sanctions par non-respect des modalités. Puis, il faut le dire, là, on est
dans le régime d'intégrité, là, on est vraiment dans un régime extrêmement
important, je pense, qui est soutenu par tout le monde, puis je le sais que
c'est votre cas aussi également, là. Donc, il faut vraiment se dire qu'on... pour
moi, ce n'est pas anodin quand on ne respecte pas, comme entreprise, les
modalités d'un régime d'intégrité. Ce n'est pas la... ça ne doit pas se solder
par la peine de mort à chaque fois, mais je pense qu'il faut que ça... qu'il y
ait une conséquence. Quand on veut contracter avec l'État, il est très clair
que la décision que l'État a prise depuis plusieurs années déjà, il faut que
vous soyez intègre.
Maintenant, comment on s'en assure? C'est
par différentes modalités, mécanismes, déclarations qui, naturellement,
imposent un fardeau aux entreprises. Mais, encore, je le dis, ce n'est pas un
droit de contracter avec l'État, c'est un privilège, et, pour obtenir ce
privilège-là, il faut faire patte blanche, pour le résumer, et la façon de le
faire, bien, c'est par tout le régime qu'on met en place, et je veux juste le
recadrer, manquement à un règlement qu'elle a le droit de prendre avec V.1.
Donc, difficile pour moi d'imaginer, mais ce sera des modalités de
l'application du régime.
Le Président (M. Simard) : Alors,
Mme la ministre, je vous rappelle à l'ordre parce que les cloches sonnent. Même
si on ne les entend pas, moi, je suis bien branché et je les entends, et on est
appelés à aller voter au bleu.
Alors, compte tenu de l'heure, nous allons
suspendre nos travaux, et on se retrouve tous à 14 heures. Merci pour
votre collaboration.
(Suspension de la séance à 12 h 50)
14 h (version révisée)
(Reprise à 14 h 03)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers amis, nous sommes de retour. Nous avons, bien sûr, quorum. Nous pouvons
poursuivre nos travaux. Et au moment de suspendre, tout à l'heure, nous en
étions rendus à l'étude de l'article 54, l'onglet 27.15. Je croyais comprendre
que nous avions fait le tour de nos interventions, mais, par acquit de
conscience, y aurait-il d'autres commentaires sur ce point bien précis?
M. Arcand : Non, ça va.
Le Président (M. Simard) : Ça
vous va, cher collègue? Alors, nous sommes rendus maintenant à la section 27.16.
Mme la ministre.
Mme LeBel : On a eu l'occasion
de l'aborder dans nos discussions sur 27.15, mais je n'ai pas eu l'occasion de
le lire de façon formelle. Donc, je vais m'y affairer, M. le Président. Article
54, donc, 27.16. On vient insérer, après l'article 27.14.1, la section... l'article
suivant. Ça dit :
«Un règlement de l'Autorité détermine le
montant de la sanction administrative pécuniaire qui se rapporte spécifiquement
à chaque manquement prévu à l'article 27.15 ou en application de celui-ci.
«Les montants des sanctions sont établis
en fonction de la gravité relative des manquements entre eux et peuvent varier
selon les types d'entreprises visés à l'article 21.23. De plus, différents
montants peuvent être établis à l'égard du manquement visé au paragraphe 4° de
l'article 27.15 afin de tenir compte de la nature du renseignement ou du
document dont la transmission a été omise ou refusée.
«Le montant d'une sanction administrative
pécuniaire ne peut excéder 10 000 $.»
Donc, c'est l'article, comme on en a parlé
quand même un peu dans l'article 27.15, pardon... ça donne à l'Autorité
des marchés publics l'habileté d'établir les montants des sanctions
administratives pécuniaires qui peuvent se rapporter à chacun des manquements
qui sont énumérés à l'article précédent, et, naturellement, les faire varier en
fonction de critères objectifs et raisonnables. Je reprends l'exemple de l'omission
versus le refus, qui était souligné par mon collègue de Mont-Royal et Outremont
à l'article précédent, paragraphe 5°. Et il va, par contre, plafonner, là, par
ailleurs, les montants qui peuvent être déterminés. Donc, ça ne pourra jamais
excéder, par ailleurs, 10 000 $. On s'entend que, dans l'échelle de
gravité, naturellement, le 10 000 $ sera attribué, là, à la... le
manquement qui est considéré le plus grave en termes de gravité objective.
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. Arcand : ...M. le
Président...
Le Président (M. Simard) : Je
vous en prie, cher collègue, je vous en prie.
M. Arcand : O.K. Est-ce qu'on
a établi des balises? Parce que ,là, je comprends qu'il y a une limite à 10 000 $.
Est-ce que vous avez une idée de ce que ça peut être? Parce que, sur les
sanctions administratives pécuniaires, à une certaine époque, en environnement,
avec Mme Ouellet, à une certaine époque, on avait discuté pendant
plusieurs heures des différents critères et des sanctions qui étaient
possibles. Et je pense qu'il y avait quatre niveaux. Alors, moi, je veux juste
savoir : Est-ce que vous avez une idée de ce dont on parle actuellement? Quelles
sont les sanctions légères, les sanctions moyennes, les sanctions plus fortes?
Mme LeBel : Bien, écoutez, je
vous dirais que, quand on parle d'entreprises, à titre d'exemple, qui
soumissionnent malgré le fait qu'elles sont inadmissibles, qu'elles le
savent... Parce que, quand tu as une déclaration d'inadmissibilité, bien, tu es
au courant, là, comme entreprise, naturellement. Soit que tu as été <condamné...
Mme LeBel :
...une
déclaration d'inadmissibilité, bien, tu es au courant, là, comme entreprise,
naturellement, soit que tu as été >condamné à quelque chose, soit que tu
as demandé une autorisation de contracter qui t'a été refusée, donc tu le sais.
Je vous dirais que je la placerais dans un cadre supérieur à l'omission, tel
que vous le mentionnez, d'attester, peut-être, de la... On transmet le
document, mais on omet d'attester de la véracité. Mais, encore là, je vous... Mais,
oui, il va y avoir des barèmes...
M. Arcand : Une
gradation.
Mme LeBel : ...il va y
avoir une gradation, nécessairement. Ça peut aller de 500 $ à 10 000 $.
On peut penser aussi à la répétition d'infractions, qui fait en sorte qu'elle a
une gradation aussi en termes de répétition, donc. Mais tout ça, ces barèmes-là
existent au ministère de la Justice pour être capables de voir, avec des
sanctions administratives pécuniaires comparables... naturellement, ce n'est
jamais identique, là, mais comparable, d'établir cette gradation-là, et c'est
ça que l'AMP devra nous soumettre. L'AMP a quand même, je dirais, l'expertise,
et l'autorité, dans le sens général, et l'expertise de nous dire : Bien,
dans ce cas-là, dans ce cas-là, les cas de figure de ce type d'omission là, la
plupart du temps, c'est telle chose, c'est telle chose, donc elle va nous
soumettre ça.
Nous, comme gouvernement, on devra
s'assurer qu'on entre dans les barèmes comparables du ministère de la Justice,
le plafond étant de 10 000 $. Donc, j'imagine que ça va s'échelonner
de 500 $ à 10 000 $ dans les cas les plus graves ou dans des cas
répétitifs, disons-le, là. Mais, oui, il existe des barèmes. Je ne les connais
pas par cœur, mais il y a des barèmes comparables pour lesquels on peut se
guider pour s'assurer d'une gradation qui est logique, si on veut, là.
M. Arcand : Est-ce qu'il
y a… À votre connaissance ou à la connaissance des gens au Conseil du trésor,
est-ce qu'il y a des juridictions qui ont ce même type... sans que ce soit une
autorité des marchés publics, est-ce qu'il y a des gens qui ont ce même type
d'organisme ou, enfin, quelque chose qui est un peu équivalent et qui
appliquent ce type de sanctions? Est-ce qu'à votre avis on est les plus
exigeants, en Amérique du Nord, avec ce qu'on fait aujourd'hui?
Mme LeBel : En matière
de régime d'intégrité?
M. Arcand : En matière
de régime d'intégrité et aussi de pénalités, évidemment.
M. LeBel : Parce qu'on
le fait, nous, dans d'autres lois, là. On a parlé de l'Autorité des marchés
financiers tantôt. Il y a des sanctions administratives pécuniaires au Québec.
On le fait dans plusieurs cas de figure, dans plusieurs types, et c'est pour ça
que le ministère de la Justice a des barèmes comparatifs pour dire :
Voici, dans l'ensemble de notre corpus législatif et réglementaire, bien, quand
on parle... Parce qu'on n'est pas dans le cadre des sanctions pénales, on est
vraiment dans le cadre des sanctions administratives pécuniaires, on a des
barèmes qui se comparent, des comparatifs. Maintenant, s'il y a d'autres
juridictions ailleurs, on n'a pas la réponse, honnêtement, là.
M. Arcand : Vous n'avez
pas la réponse à ça.
Mme LeBel : Mais, à
l'intérieur de notre propre corpus législatif, ce n'est pas la première fois
qu'on fait ça, là, au Québec.
M. Arcand : Non, non, je
comprends, je comprends. Mais la raison pour quoi je vous pose la question, c'est
toujours la même chose, quand une entreprise décide de venir investir au
Québec, il faut qu'elle regarde un peu si... jusqu'à quel point c'est
compliqué...
Mme LeBel : Oui, la
difficulté d'accès des marchés, oui.
M. Arcand : …puis
jusqu'à quel point... Il y a toutes sortes de considérations.
Mme LeBel : Mais on
n'est pas les seuls à agir de cette façon-là.
M. Arcand : Non, non, je
suis certain.
Mme LeBel : Je vais vous
parler de la ville de New York, hein, que vous connaissez bien.
M. Arcand : C'est pour
ça que je posais la question, puis... Mais ce que vous me dites, c'est que vos
sanctions pécuniaires ont été établies, vraiment, en collaboration avec le
ministère de la Justice.
Mme LeBel : Absolument.
M. Arcand : Essentiellement,
c'est ça.
Mme LeBel : Ah! absolument,
absolument.
M. Arcand : O.K. Ça va.
Le Président (M. Simard) : D'autres
remarques sur 27.16? Sans quoi, nous poursuivons avec l'article 27.17.
Mme LeBel : 27.17, M. le
Président, c'est... se lit comme suit :
«Tout règlement pris par l'Autorité en
application des dispositions de la présente sous-section est soumis à
l'approbation du gouvernement, qui peut l'approuver avec ou sans modification.»
Donc, c'est vraiment l'article qui prévoit
que l'Autorité des marchés publics va établir et soumettre la réglementation en
fonction des barèmes qu'on vient de discuter à 27.16, mais, au final,
l'approbation demeure entre les mains du gouvernement, et le gouvernement
pourrait modifier, refuser ou accepter, là. Donc, toutes ces réponses sont
bonnes. Donc, au final, ça demeure la responsabilité du règlement de prendre la
réglementation, selon les... comme on a eu l'occasion de le mentionner dans la
discussion précédente, là, selon la Loi sur les règlements, là.
M. Arcand : ...est-ce
qu'il y a une publication du règlement dans ce cas-ci?
Mme LeBel : Oui,
45 jours. 45 jours, oui.
• (14 h 10) •
M. Arcand : Puis les commentaires,
et la même formule que quand c'est...
Mme LeBel : La formule
traditionnelle, oui.
M. Arcand : La formule
traditionnelle. O.K.
Mme LeBel : Et
d'ailleurs ça vise encore plus, ici, puis je l'ai mentionné tantôt, à s'assurer
qu'on respecte, même, le cadre législatif que je viens de vous mentionner là,
par rapport aux sanctions administratives pécuniaires, là.
M. Arcand : O.K. Très
bien.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Nous passons donc à l'article 27.18.
Mme LeBel : Je suis
rendue que je vole des pages.
Le Président (M. Simard) : Page 259.
Mme LeBel : Oui, merci,
M. le <Président...
Le Président (M. Simard) :
...donc à l'article 27.18.
Mme LeBel :
Je
suis rendue que je vole des pages.
Le Président (M. Simard) :
Page 259.
Mme LeBel :
Oui,
merci, M. le >Président :
«27.18. Un manquement susceptible de
donner lieu à l'imposition d'une sanction administrative pécuniaire constitue
un manquement distinct pour chaque jour durant lequel il se poursuit.»
Cet article vise donc à faire en sorte que
les manquements fondés sur des faits continus, qui se poursuivent plusieurs
jours... un tel manquement pourrait donner lieu à l'imposition de sanctions
administratives pécuniaires pour chacune des journées pour lesquelles il se
poursuit.
M. Arcand : Ça veut dire... Est-ce
que je comprends bien que ce que ça veut dire, c'est qu'une sanction
administrative pécuniaire, qui est de... qui est minime ou, enfin, la moins
forte, si on peut, si la personne n'a pas corrigé ça dans les jours qui
viennent, il y a...
Mme LeBel : Oui. Ce
n'est pas pour tous les types de sanctions que ça pourrait s'appliquer, mais je
vais vous parler d'une... quelqu'un qui a un contrat public, qu'elle doit... et
son autorisation expire, et qu'à chaque jour elle omet... chaque jour où elle
omet de se conformer, bien, chaque jour est une infraction distincte.
M. Arcand : Vous ne lui
donnez pas cinq jours ou...
Mme LeBel : Non. Il y a
peut-être des délais, là, d'avis, mais, je veux dire...
M. Arcand : Il y a-tu
des...
Mme LeBel : Oui, oui, il
y a une discrétion parce que c'est sûr que, s'il y a une intervention, puis
qu'elle se conforme, qu'elle a rentré tout ça... Mais l'idée, là, c'est qu'à un
moment donné ce n'est pas un «one-shot», c'est ça.
M. Arcand : Non, non, je
comprends.
Mme LeBel : L'inaction
peut se transformer en infraction distincte, selon les circonstances.
M. Arcand : Je
comprends. Puis je comprends qu'on a des e-mails aujourd'hui, mais, parfois,
les entreprises... Il y a des entreprises qui n'ont pas juste un contrat avec
le gouvernement, qui ont d'autres contrats ailleurs, qui sont pris ailleurs. Il
me semble qu'on devrait peut-être avoir un délai raisonnable de quelques jours,
au moins, pour se permettre de se conformer.
Mme LeBel : Bien, oui,
mais, à ce moment-là, on n'en fera pas des infractions distinctes. C'est parce
que vous devez comprendre qu'une infraction puis qu'une sanction pécuniaire
administrative... administrative pécuniaire, une SAP, contrairement à une
infraction pénale où on peut dire : Je suis passible jusqu'à 5 000 $
ou jusqu'à 500 $... Ici, c'est : infraction, 500 $. Si elle dure
10 jours, parce que tu ne t'es pas conformé pendant 10 jours, pas
parce que tu as pris tous les moyens raisonnables, pas parce que tu es en
discussion... je n'ai pas de moyen, moi, autrement, que de faire des
infractions distinctes pour chacune des journées. Mais, oui, il va y avoir
nécessairement... Parce que c'est... comme toute infraction, il y a quelqu'un
qui va constater le manquement. Bien, je veux dire, à un moment donné, si
l'entreprise se conforme, bien là on va en mettre une. Mais il faut comprendre,
là, qu'on est dans la conformité à de la rigueur en matière d'intégrité, là.
Mais ce n'est pas toutes les infractions qui vont se prêter à ça, là. Je veux
dire, l'infraction d'avoir conclu un contrat...
M. Arcand : Je
comprends. Mais vous nous demandez d'accepter que, dans la loi, là, quelqu'un
qui... C'est juste que c'est... Ce que je trouve actuellement, c'est que, dans
la loi actuelle, quelqu'un qui veut utiliser son pouvoir de façon abusive, il
peut très bien le faire, et c'est ça qui est ma préoccupation. Moi, là, de...
Je comprends qu'on veuille avoir de la rigueur, je ne pose pas de question
fondamentale là-dessus. C'est juste qu'à un moment donné il faut quand même
laisser les gens être capables de s'ajuster, il faut être capables de... tu
sais.
Je vais vous donner un... Moi, j'ai vécu
cet exemple-là. J'étais, à l'époque, ministre de l'Environnement, et on avait
des entreprises qui avaient certaines normes de bruit, par exemple, O.K., et le
permis disait qu'il ne fallait pas qu'il y ait... que ça dépasse telle norme de
bruit. Et, à un moment donné, l'entreprise s'est retrouvée avec... Parce que tu
ne peux pas corriger... tu ne peux pas changer de camions du jour au lendemain
puis corriger la norme de bruit comme ça. Alors, à l'époque, on avait discuté
avec l'entreprise, puis il y avait eu un terrain d'entente qui avait été fait
parce que l'entreprise, dans ce cas-ci, agissait de bonne foi, n'était pas là
en train de faire quelque chose de pas correct.
Alors, c'est pour ça que je pose la
question, parce qu'il y a vraiment, dans ce dont on parle aujourd'hui, il y a
des gens qui, systématiquement, veulent abuser, et ça, c'est tolérance zéro, puis
il y en a d'autres qui font des erreurs, je dirais, parfois, qui peuvent être
de bonne foi, qui ne sont pas... qu'ils ont un problème, peut-être, de gestion.
Alors, moi, la question, c'est : Est-ce qu'on peut leur donner un break, à
quelque part, tu sais? Je ne vous dis pas d'attendre un mois, là, mais je fais
juste vous dire qu'à quelque part ça me semble bien...
Mme LeBel : Bien, la réponse
est : Absolument. Puis il faut comprendre que ce qu'on introduit là, c'est
dans tous les régimes de <sanctions...
M. Arcand :
...mais
je fais juste vous dire qu'à quelque part ça me semble bien...
Mme LeBel :
Bien,
la réponse est : absolument. Puis il faut comprendre que ce qu'on
introduit là c'est dans tous les régimes de >sanctions administratives
pécuniaires. Ça existe, là. C'est dans la loi modifiant la qualité de
l'environnement, la loi sur la conservation du patrimoine, la loi sur... il y a
d'autres... plusieurs lois, en tout cas, toutes les lois où on a des sanctions
administratives pécuniaires. Donc, ce n'est pas nouveau. Mais il faut
comprendre que, pour enclencher ça, il faut qu'il y ait un avis de manquement
d'envoyé.
Donc, mettons que ça fait cinq jours, vous
n'avez pas reçu... vous avez reçu un premier avis de manquement le lundi puis
vous n'en recevez pas le mardi, mercredi, jeudi, je veux dire, il n'y en a pas...
il n'y a pas de manquement à ce moment-là, là. Donc, c'est possible qu'à votre
premier avis de manquement vous contactiez l'Autorité des marchés publics puis
vous disiez : Bien, je vais prendre... Elle peut dire : Bien, je vous
donne cinq jours pour vous conformer. Mais, six jours plus tard, ça se peut
qu'elle vous en envoie un autre en disant : Là, ça ne marche pas, vous ne
l'avez pas fait.
Donc, l'idée, c'est que c'est la
possibilité pour que... On n'en ferait pas... On ne peut pas, d'entrée de jeu,
penser que c'est une infraction continue, qu'une fois qu'elle est commise elle
peut courir pendant trois mois sans qu'il ne se passe rien.
M. Arcand : Non, non, ça, je
comprends très bien, je suis d'accord avec vous.
Mme LeBel : Mais il y a un
mécanisme d'avis, là. Donc, vous n'allez pas vous réveiller, le lendemain matin,
en disant : Mon Dieu! Je pensais que j'avais du temps. Non, non. Chaque
jour, on va vous donner un avis, et, à chaque jour, vous allez avoir l'occasion
de discuter avec l'Autorité des marchés publics pour entrer... Parce que
l'objectif de tout ça, là, il faut comprendre, ce n'est pas de donner des sanctions,
c'est d'inciter les entreprises, les aider à se conformer. Donc, c'est clair
que ça va fonctionner comme ça, comme on le fait dans les autres lois.
M. Arcand : Je suis d'accord
avec vous. La seule chose, cependant, c'est que le processus, évidemment, c'est
l'Autorité des marchés publics qui va décider.
Mme LeBel : Comme c'est l'Autorité
des marchés financiers qui décide, comme c'est les autres autorités.
M. Arcand : Puis, dans la
loi, bien, vous leur donnez un pouvoir maximum pour agir.
Mme LeBel : Comme dans toutes
les autres lois. Dans ce cas-ci particulièrement, de 27.18, là, ce n'est pas
différent des autres lois, là, pas du tout, du tout. Ça existe, cette clause-là
ou cette possibilité-là, du fait que, dans le cadre de ce type de manquement
là, chaque jour peut constituer un manquement distinct. On ne vient pas de le
donner à l'AMP plus qu'à d'autres là, ça existe, l'Autorité des marchés
financiers et les autres organismes chargés de l'application des lois, dans
lesquels ça se trouve. Ultimement, c'est comme ça que ça fonctionne.
Maintenant, il faut comprendre que ça
s'enclenche par l'envoi d'un avis. Donc, comme entreprise, je ne suis pas prise
par surprise, je les reçois, les avis, là, et là je peux m'adresser... je peux
démontrer que j'agis. Il ne faut pas oublier qu'on est venu tout installer
aussi, à l'adoption de la loi, tout le mécanisme de zone grise, qui n'existait
pas avant, justement, parce que l'objectif très clair de la loi, ce n'est pas
de punir, mais c'est de trouver tous les mécanismes pour inciter à se
conformer.
Malheureusement, il faut le regarder aussi
du point de vue du fait que la pire entreprise qui ne veut pas le faire, il
faut qu'on ait les moyens de la sanctionner. La meilleure entreprise, c'est sûr
qu'elle va avoir une bonne relation avec l'Autorité des marchés publics, comme
ça se fait depuis quatre ans, d'ailleurs, là.
M. Arcand : O.K. Donc, vous
êtes obligés, me dites-vous... d'être obligés d'avoir un petit côté répressif
dans votre loi, si on veut que ça fonctionne.
Mme LeBel : Malheureusement.
Si, dans... toutes les lois, on les respectait au Québec, on n'aurait pas de
pénalités, ou de sanctions pénales, ou même de Code criminel.
M. Arcand : O.K., ça va.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : D'autres
remarques sur 18? Sans quoi, nous allons poursuivre avec l'étude de l'article 27.19.
Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui, merci, M. le
Président. Donc :
«27.19. Les sanctions administratives
pécuniaires prévues à l'article 27.15 ou à un règlement pris en application de
celui-ci peuvent être imposées par les personnes désignées par le
président-directeur général de l'autorité.
«Pour l'application du premier alinéa, l'autorité
élabore et rend public un cadre général d'application de ces sanctions
administratives, lequel précise notamment les éléments suivants :
«1° les objectifs poursuivis par ces
sanctions, notamment inciter une entreprise à prendre rapidement les mesures
requises pour remédier à un manquement ou en dissuader la répétition;
«2° les catégories de fonctions dont
sont titularisées les personnes désignées pour les imposer;
«3° les critères qui doivent guider
les personnes désignées lorsqu'un manquement est constaté, notamment la prise
en considération de la nature de ce manquement, de son caractère répétitif et
des mesures prises par l'entreprise pour remédier au manquement;
«4° les circonstances dans lesquelles
le recours pénal sera priorisé, lorsqu'applicable;
«5° les autres modalités relatives à
l'imposition d'une telle sanction, notamment le fait que celle-ci doive être
précédée de la notification d'un avis de non-conformité — c'est ce à
quoi je faisais référence tantôt; et
«Ce cadre général doit en outre présenter
la catégorisation des sanctions administratives ou pénales telle qu'elle est
définie par la loi ou ses règlements.»
• (14 h 20) •
Donc, le premier alinéa de cet article, ce
qu'il fait, c'est qu'il prévoit que le P.D.G., naturellement, de l'autorité
doit désigner des personnes responsables de l'imposition des sanctions
administratives pécuniaires. C'est normal, il faut que l'organisme nomme un
responsable.
Les deuxième et troisième alinéas de cet
article prévoient que l'autorité doit publier un cadre général <d'application...
Mme LeBel :
...il
faut que l'organisme nomme un responsable.
Les deuxième et troisième alinéas de
cet article prévoient que l'autorité doit publier un cadre général >d'application
des sanctions administratives de même que les informations qui doivent s'y
retrouver. C'est important de laisser savoir aux entreprises comment ça va
fonctionner pour qu'elles puissent avoir une chance de se conformer.
Et un tel cadre permet notamment, donc, je
le disais, d'informer les entreprises des éléments qui guideront le recours aux
sanctions administratives pécuniaires. Et ça, je dois vous dire, cher collègue,
que c'est standard, là, ce qu'on... Comme on introduit la notion de sanctions
administratives pécuniaires, partout où il y a cette notion de sanctions
administratives pécuniaires... je ne dirais pas identique, mais... un article
au même effet est présent. On est en plein dans le centre de ce qu'on fait dans
les autres lois qui ont le même type de régime.
M. Arcand : Quand vous parlez
du cadre général d'application de ces sanctions administratives, moi, je n'ai
pas de problème à ce que ce soit, évidemment, le P.D.G. La seule chose qui...
que j'aimerais vous poser comme question, c'est : Est-ce qu'un inspecteur
ou un commissaire — vous l'appelez «commissaire» à certains endroits — peut
rendre une sanction pécuniaire administrative, là, seul? Autrement dit, est-ce
que, dans le cadre de l'application, il peut y avoir besoin d'une couple de
signatures, là? Parce que l'idée derrière ça, c'est de ne pas se retrouver...
que la personne puisse avoir au moins un ou deux corroborateurs qui vont
pouvoir lui dire : Écoutez, ça a été vérifié, oui, c'est correct,
s'assurer que ce n'est pas, comment je dirais ça, qu'il n'y ait pas une chicane
qui prenne entre l'entreprise puis l'inspecteur ou que... que ce soit vraiment
objectivement évident. Est-ce que, dans le champ d'application, c'est quelque
chose qui est envisageable?
Mme LeBel : Bien, écoutez, la
façon dont ça fonctionne, partout où il y a des sanctions administratives
pécuniaires... Naturellement, ce n'est pas le P.D.G. de l'Autorité des marchés
publics qui va tout faire, puis je sais que vous le concevez parfaitement bien.
Mais c'est pour ça qu'on dit qu'il va falloir qu'il désigne des personnes, les
catégories de fonctions qui vont être autorisées, donc, d'après... Ce n'est pas
tout le monde qui va être autorisé à faire ça. Il y a une personne qui va être
responsable de le faire. Cette personne-là doit.... va avoir un guide de
critères qui doivent la guider, là, dans l'imposition des manquements, comment
elle va prendre en considération la nature de ce manquement, de ce caractère
répétitif, je dirais, un guide de pratique, si on veut, là, comme on a dans
d'autres endroits où on a des pouvoirs ou l'autorité de déposer...
je vais faire un parallèle qui est
complètement boiteux, parce qu'on n'est pas dans la même catégorie, mais la
même affaire qu'à la couronne quand on veut déposer des accusations. Le
procureur peut le faire, mais il y a un guide, un barème de qu'est-ce qui doit
le guider dans sa prise de décision. Donc, oui, il va y avoir ce type de cadre
là, et ce sont des personnes désignées spécifiquement qui pourront le faire,
donc pas tout un chacun, là.
M. Arcand : Non, c'est ça.
Non, mais, moi, la seule chose que...
Mme LeBel : Mais un processus
d'appel, non, ce n'est pas...
M. Arcand : Non, pas un
processus d'appel. Simplement que... Je vais vous donner l'exemple en
Environnement. À un moment donné, quand on avait... on a établi, à une certaine
époque, là, les premières sanctions administratives pécuniaires, il y avait
l'inspecteur qui constatait, mais, avant d'appliquer la sanction, il fallait
que son directeur régional ait validé, puis il fallait que le sous-ministre
adjoint ait validé aussi, juste pour s'assurer, là, que ce n'est pas une... que
c'est très correct. C'est juste en ce sens-là que je dis ça. Ce n'est pas aller
en appel, ou quelque chose comme ça, mais qu'au moins il y ait quelques
personnes ou, enfin... en autorité, là, qui puissent valider, là, que c'est
fait correctement.
Mme LeBel : Bien, en général,
en général, la façon dont ça fonctionne, ce n'est pas nécessairement la
personne qui constate sur le terrain. La personne qui constate sur le terrain
va faire rapport, va constater le manquement, si on veut, mais le fait de
décider d'envoyer un avis de manquement, naturellement, ça va être les
personnes autorisées à le faire. Donc, ça peut être le niveau dont vous parlez,
là.
M. Arcand : Oui, oui, c'est
ça.
Mme LeBel : C'est-à-dire que
ce n'est pas la ligne directe entre deux personnes, là, comme vous le dites,
là. Donc, il y a quelqu'un qui va constater le manquement, qui va faire
rapport, si on veut, à l'intérieur de l'autorité. Il y a une personne qui va
avoir l'autorité... je ne veux pas faire de jeux de mots, là, mais l'autorité,
à l'intérieur de l'autorité, pour envoyer l'avis de non-conformité... l'avis de
manquement, plutôt, et, par la suite, tout ce qui en découle.
M. Arcand : C'est ça.
Mme LeBel : Oui, absolument.
M. Arcand : Moi, je comprends
ça, là. La seule chose, c'est que je me dis : la personne qui a constaté
l'infraction va parler à une autre personne qui va lui dire... Je ne veux juste
pas que ça devienne automatique sans qu'il y ait eu au moins une vérification
aussi à quelque part. C'est juste ça.
Mme LeBel : Parfait. Bien,
effectivement.
M. Arcand : Ça va. Merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous. D'autres commentaires sur 27.19? Nous passons maintenant à
l'article 27.20.
Mme LeBel : Alors, 27.20,
sous-section 2, Avis de non-conformité et imposition :
«27.20. Lorsqu'un <manquement...
Le Président (M. Simard) :
...Merci
à vous. D'autres commentaires sur 27.19? Nous passons maintenant à l'article
27.20.
Mme LeBel :
Alors,
27.20, sous-section 2, Avis de non-conformité et imposition :
«27.20. Lorsqu'un >manquement
visé à la sous-section 1 est constaté, un avis de non-conformité peut être
notifié à l'entreprise afin de l'inciter à prendre sans délai les mesures
requises pour y remédier. Un tel avis doit faire mention que le manquement
pourrait donner lieu à une sanction administrative pécuniaire ou, le cas
échéant, à l'exercice d'une poursuite pénale.»
Donc, ça aussi, ça fait partie de ce qu'on
retrouve dans les mécanismes de régime de sanctions administratives
pécuniaires. Donc, c'est, je dirais, un effet miroir avec les autres régimes.
Cet article prévoit qu'à la suite de la
contestation... constatation, pardon, d'un manquement parmi ceux qu'on a
énumérés, naturellement, à 27.15 précédemment ou à un règlement qui a été pris
par l'autorité, tel qu'on a discuté dans la séance précédente, un avis de
non-conformité peut être notifié dans le but d'informer l'entreprise du
manquement reproché et de l'encourager à y remédier, lorsque cela est opportun.
Cet avis pourra mentionner que le manquement peut donner lieu à l'imposition
d'une sanction administrative. Donc, ce n'est pas nécessairement automatique
non plus, mais la résultante pourrait être une sanction administrative
pécuniaire, donc. Et on lui donne un avis de se conformer. Cet avis pourrait
mentionner, là, dans quelle mesure, là, mais... effectivement.
M. Arcand : ...on a cette... très
souvent, ce genre de choses là, on envoie une lettre ou, enfin, un e-mail à
quelqu'un puis on lui dit : Nous vous demandons, à compter de telle date,
qui est très rapprochée, de vous conformer. Donc, ce genre d'affaires là.
Mme LeBel : Absolument. Et
ça... Oui, oui, puis c'est fait vraiment en fonction de la Loi sur la justice
administrative, il faut le comprendre, là. Il y a comme... Il y a une loi qui
guide le principe des sanctions pécuniaires administratives ou administratives
pécuniaires. Donc, tout ça est fait dans des cadres déterminés dans le cadre de
la loi. C'est pour ça que je vous disais que 27.19, 27.20, on est vraiment dans
le régime prévu dans ce cadre de régime là, et c'est vraiment encadré par une
loi également, là. Donc, on est dans ces grands principes-là. Et le tout, là,
ça s'enclenche par un avis, là, un avis de non-conformité.
M. Arcand : O.K. Ça va. Très
bien.
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 14 h 29)
(Reprise à 14 h 30)
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, nous sommes en ondes, chers collègues. Et nous allons poursuivre
nos échanges...
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons poursuivre nos échanges sur l'article
27.20. Y aurait-il d'autres commentaires?
Mme LeBel : Je m'apprêtais à
lire 27.21, je crois, à moins que mon collègue... Ça va pour 27.21?
Le Président (M. Simard) : Bien
oui. Mais c'était clos pour 27.20? Alors, voilà, allons-y pour 27.21.
Mme LeBel : Parfait. Alors,
54 :
«27.21. L'imposition d'une sanction
administrative pécuniaire se prescrit par deux ans à compter de la date du
manquement.»
Donc, c'est un délai à l'intérieur duquel
un avis de réclamation doit être notifié à l'entreprise ainsi qu'une sanction
pécuniaire... puisse lui être valablement imposée. C'est un délai de
prescription, finalement, encore une fois, qui est conforme à ce qu'on voit
dans les autres...
M. Arcand : O.K. Ça va.
Le Président (M. Simard) : 27.22.
Mme LeBel : Oui, merci :
«La sanction administrative pécuniaire
pour un manquement visé à la sous-section 1 ne peut être imposée à une
entreprise lorsqu'un constat d'infraction lui a antérieurement été signifié en
raison d'une contravention à la même disposition, survenue le même jour et
fondée sur les mêmes faits.
«Par ailleurs, il ne peut y avoir cumul de
sanctions administratives pécuniaires à l'égard d'une même entreprise en raison
d'un manquement à une même disposition survenu le même jour et fondé sur les
mêmes faits. Dans les cas où plusieurs sanctions seraient applicables, la
personne qui impose la sanction détermine celle qu'elle estime la plus
appropriée compte tenu des circonstances et des objectifs poursuivis par de
telles sanctions.»
Donc, le premier alinéa, naturellement,
vise à empêcher qu'une sanction administrative pécuniaire soit imposée à une
personne si un constat d'infraction lui a déjà été signifié pour les mêmes
faits, la même affaire, <donc...
>
14 h 30 (version révisée)
<17847
Mme
LeBel :
...>donc, et le deuxième alinéa vise, quant à
lui, à s'assurer que les faits qui constituent un manquement ne puissent être
sanctionnés plus d'une fois non plus. Donc, tu ne peux pas avoir deux
infractions, même si elles sont différentes, qui se rapportent exactement aux
mêmes faits. Si plus d'une sanction est applicable, seule l'une d'elles peut
être imposée. On a les mêmes principes en droit criminel, en droit pénal, etc.
M. Arcand : On a... je crois
que c'est hier qu'on a parlé des chiffres qu'il y avait au niveau du RENA.
Est-ce qu'il y a une évaluation qui a été faite pour savoir les sanctions?
Est-ce qu'on pense qu'il va y avoir beaucoup d'entreprises qui ne sont pas
conformes ou est-ce qu'on a une idée de ce dont on parle pour les... une fois
que la loi sera adoptée?
Mme LeBel : Mais, ici, ça ne
donne pas lieu à une inscription au RENA.
M. Arcand : Non, non, je
sais, je sais, je sais.
Mme LeBel : O.K., parfait.
M.
Arcand
: Non,
mais je faisais simplement cette comparaison-là parce que je disais : Bon,
voici, il y a un chiffre qui existe, là, pour le RENA.
Mme LeBel : Oui, 2 149.
M.
Arcand
: Est-ce
qu'on a une idée de ce que les sanctions administratives pécuniaires vont
représenter, que ce soit en termes de revenus ou nombre d'infractions? Est-ce
qu'on sait à peu près?
Mme LeBel : Écoutez, en toute
transparence, la réponse est non parce que ça n'existe pas, présentement, ce
type de possibilité là. Puis il faut comprendre que tout ça découle de la
déclaration d'intégrité qu'on met en place puis le nouveau régime d'accompagnement
où on peut leur donner des conditions, de l'accompagnement, des mesures de
correction. Donc, il y a plein de choses qu'on vient... ça fait qu'on ne peut
pas... Moi, j'ose espérer que le montant va être très bas, parce que ça veut
dire que les entreprises collaborent, de façon générale, mais, non, il n'y a
pas d'évaluation à ce stade-là.
Mais ce qu'il est important de noter, c'est
que tout ce régime-là ne... comment je dirais ça, ne prive pas l'entreprise de
son contrat ou de contracter, bon. C'est sûr que, s'il y a une accumulation, j'imagine,
de sanctions administratives, à un moment donné, l'Autorité des marchés publics
va peut-être dire : Là, assez, c'est assez, un quérulent de la sanction
administrative pécuniaire, mais... ça pourrait peut-être exister, je ne sais
pas, théoriquement, mais, non, ce n'est pas le cas, mais... On n'a pas d'évaluation,
mais je souhaite le chiffre le plus bas possible, naturellement.
M. Arcand : O.K., parfait.
Merci.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous. D'autres remarques sur 27.22? Nous poursuivons avec l'article 27.23.
Mme LeBel : «27.23. Une sanction
administrative pécuniaire est imposée à une entreprise par la notification d'un
avis de réclamation.
«L'avis comporte les mentions suivantes :
«1° le montant réclamé;
«2° les motifs de son exigibilité;
«3° le délai à compter duquel il porte intérêt;
«4° le droit, prévu à l'article 27.24, d'obtenir
le réexamen de la décision — donc — d'imposer la sanction
et le délai imparti pour l'exercer — donc ce n'est pas final, il y a
comme une sorte d'appel, si je fais un parallèle;
«5° le droit de contester la décision en
réexamen devant le Tribunal administratif du Québec et le délai pour exercer un
tel recours.
«L'avis de réclamation doit aussi contenir
les informations relatives aux modalités de recouvrement du montant réclamé. L'entreprise
doit également être informée que les faits à l'origine de la réclamation
peuvent aussi donner lieu à une poursuite pénale, le cas échéant.
«Sauf disposition contraire, le montant dû
porte intérêt, au taux prévu au premier alinéa de l'article 28 de la Loi sur l'administration
fiscale, à compter du 31e jour suivant la notification de l'avis.»
Donc, également, dans ce cadre-là, ça fait
partie de ce qu'on voit dans tous les régimes de sanctions administratives
pécuniaires. Cet article prescrit donc la manière dont une sanction... Et là on
n'est pas à l'avis de non-conformité, on est vraiment à l'avis de sanction et
comment ça va se dérouler, le délai pour répondre à un tel avis, et aussi,
bien, les moyens d'en appeler si on n'est pas d'accord, naturellement, avec la
sanction qui nous est imposée comme entreprise.
Le Président (M. Simard) : Des
remarques?
M. Arcand : J'étais pour vous
parler du réexamen, mais, comme on s'en va plus loin là-dessus, vous allez me l'expliquer
à ce moment-là, comment on...
Mme LeBel : Avec plaisir.
M. Arcand :
O.K. O.K.
Mme LeBel : D'ailleurs, c'est
l'article suivant, si je ne me trompe pas.
Le Président (M. Simard) : C'est
ça. Nous abordons l'article 27.24.
Mme LeBel : Merci, M. le
Président. Alors, sous-section 3 :
«Réexamen et contestation devant le
Tribunal administratif du Québec.
«27.24. Dans les 30 jours de la
notification de l'avis de réclamation, l'entreprise peut demander à l'autorité,
par écrit, le réexamen de la décision d'imposer une sanction administrative
pécuniaire.
«Les personnes chargées de ce réexamen
sont désignées par le président-directeur général de l'autorité; elles doivent
relever d'une autorité administrative distincte de celles dont relèvent les
personnes chargées d'imposer ces sanctions.»
Donc, vous avez ce que vous mentionniez
tantôt un peu. C'est sûr qu'il y a l'avis de manquement, mais, une fois que ça,
c'est enclenché, il y a quand même... pour se rendre à la sanction administrative
pécuniaire, il y a quand même possibilité de réexamen par quelqu'un d'autre que
le groupe de personnes désignées qui l'a imposée. Et je pense que ça vient un
peu répondre à ce que vous mentionniez <tantôt...
Mme LeBel :
...imposée.
Et je pense que ça vient un peu répondre à ce que vous mentionniez >tantôt,
en plus, là, du fait que...
M. Arcand : «Autorité
administrative distincte», c'est... ce sont des gens qui... ils viennent d'où?
Mme LeBel : Bien, à l'intérieur
de l'Autorité des marchés publics, mais il ne faut pas que ça soit le même
groupe d'employés, les mêmes personnes.
M. Arcand : O.K.
Mme LeBel : Pas
distincte de l'autorité, mais distinctes entre elles à l'intérieur de l'Autorité
des marchés publics.
M. Arcand : Pas le même...
Mme LeBel : Il y a
beaucoup d'autorités.
M. Arcand : Oui. O.K. Il
n'y a pas... Vous n'avez pas pensé, à un moment donné, que, je ne sais pas moi,
que... quelqu'un de plus indépendant qui aurait pu regarder ça?
Mme LeBel : Bien, oui,
parce que le... on peut contester devant le TAQ, le Tribunal administratif du
Québec, je pense, à l'article 5 de 27.3. Je pense que...
M. Arcand : Ah oui!
Mme LeBel : Je pense qu'on
est un tantinet plus indépendant, je dirais.
M. Arcand : Oui. O.K. Ça
va.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
Mme LeBel : Merci.
Le Président (M. Simard) : Alors,
poursuivons avec l'article 27.25.
Mme LeBel : «27.25. La
demande de réexamen doit être traitée avec diligence. Après avoir donné au
demandeur l'occasion de présenter ses observations et, s'il y a lieu, de
produire des documents pour compléter son dossier, la personne chargée du
réexamen décide sur dossier, sauf si elle estime nécessaire de procéder
autrement.»
Donc, ce que ça fait ici, ça encadre la
procédure relative à la révision administrative d'une décision imposant une
sanction administrative pécuniaire, tel qu'on l'a mentionné précédemment...
puis il prévoit notamment que le réexamen d'une telle décision se fait sur
dossier, c'est-à-dire sans audition, après que le demandeur, d'ailleurs,
naturellement, aura eu l'occasion de présenter ses observations, de fournir les
documents à l'appui de celles-ci. Mais on pourrait décider de procéder
autrement, donc peut-être de rencontrer quelqu'un ou de ne pas le faire, sur
simple... sur simple dossier.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Sur 25?
M. Arcand : Ça va.
Le Président (M. Simard) : Ça
vous va? 27.26.
Mme LeBel : 27.26,
toujours dans le cadre de 54 :
«La décision en réexamen doit être écrite
en termes clairs et concis, être motivée et être notifiée au demandeur avec la
mention de son droit de la contester devant le Tribunal administratif du Québec
et du délai pour exercer ce recours»
«Si la décision en réexamen n'est pas
rendue dans les 30 jours de la réception de la demande ou, le cas échéant,
du délai accordé au demandeur pour présenter ses observations ou pour produire
des documents, les intérêts prévus au quatrième alinéa de l'article 27.23
sur le montant sont suspendus jusqu'à ce que la décision soit rendue.»
M. Arcand : Ça va.
Le Président (M. Simard) : Ça
va?Alors, je ne sais pas si ça porte bonheur, mais nous sommes rendus à
l'article 27.27.
Mme LeBel : S'il avait
été 2 h 27, peut-être, mais...
Le Président (M. Simard) : Oui.
Mme LeBel : Alors, 27.27 :
«La décision en réexamen confirmant l'imposition d'une sanction administrative
pécuniaire peut être contestée par l'entreprise visée par cette décision devant
le Tribunal administratif du Québec dans les 60 jours de sa notification — donc,
c'est son délai de contestation.
«Le tribunal ne peut que confirmer ou
infirmer la décision contestée. Lorsqu'il rend sa décision, le tribunal peut
statuer à l'égard des intérêts courus alors que le recours devant lui était
pendant.»
Le Président (M. Simard) : 27.28.
Mme LeBel : Alors, on
entre dans la sous-section 4, qui s'intitule «Recouvrement».
«27.28. Lorsqu'une entreprise est en
défaut de payer une sanction administrative pécuniaire, ses administrateurs et
ses dirigeants sont solidairement tenus avec elle au paiement de cette
sanction, sauf s'ils établissent avoir fait preuve de prudence et de diligence
pour prévenir le manquement.»
Donc, ce que ça fait, c'est que ça permet
de réclamer le remboursement d'une somme due à l'autorité directement auprès
des administrateurs et des dirigeants dans une entreprise qui est en défaut de
payer. Ça non plus, ce n'est pas nouveau, là, dans... permet de lever le voile
corporatif.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
Des remarques sur 28?
M. Arcand : Oui,
juste... juste comprendre, quand vous dites «sont solidairement tenus», O.K.,
«sauf s'ils établissent avoir fait preuve de prudence et de diligence», là, qui
fait la... Il y a une enquête qui se fait. Comment ça fonctionne? Juste pour
comprendre le processus.
• (14 h 40) •
Le Président (M. Simard) : Bien
sûr. Mme la ministre.
Mme LeBel : Écoutez, c'est
sûr qu'ils devront... c'est à eux d'avoir fait la démonstration qu'ils ont fait
preuve de prudence et diligence. C'est sûr qu'on doit... c'est parce qu'on doit
quand même être capable d'aller chercher derrière l'entreprise comme telle. Si
l'entreprise est en défaut de payer une sanction administrative... Comme on le
disait, bon, c'est une entité morale, à un moment donné, il faut être capable d'aller
rejoindre les personnes, mais ce n'est pas... ce n'est pas sans... comment je
dirais ça, donc, sans capacité de dire : Un instant, là! Moi, là, je n'ai
pas à payer l'amende de l'entreprise. Moi, j'ai fait prudence. Et là c'est <difficile...
Mme LeBel :
...là, moi,
là, je n'ai pas à payer l'amende de l'entreprise. Moi, j'ai fait prudence. Et
là c'est >difficile de dire un cas de figure, tout va être un cas de
figure, mais ils auront l'occasion de démontrer cette prudence et cette
diligence pour prévenir le manquement, là. Parce qu'il faut aller chercher
l'imputabilité quelque part, là, sinon...
M. Arcand : Et ça, vous me
dites que les administrateurs et les dirigeants, c'est quelque chose qui est
très commun actuellement?
Mme LeBel : Pas
nécessairement dans les sanctions administratives pécuniaires, là, je n'ai pas
dit ça, mais j'ai dit : Il faut aller chercher... Mais la responsabilité
des administrateurs et des dirigeants d'une entreprise, c'est commun dans le
principe des entreprises, là, dépendamment des... mais peut-être pas en
fonction de... pas en fonction de sanctions... voyons, de sanctions administratives
pécuniaires — je vais finir par le dire trois fois sans me tromper,
là.
M. Arcand : Bien, c'est parce
qu'en général les administrateurs qui sont poursuivis... en général, en tout
cas, moi, c'est la compréhension que j'ai toujours eue, c'est pour, disons, des
faits très graves, c'est pour des faits importants, et ça a une mesure à la
fois de symbole puis une mesure aussi de vouloir faire... donner, si on veut,
une certaine exemplarité, là. Ça, je comprends dans le cas de choses graves,
mais de commencer... Un administrateur n'est pas nécessairement sur le théâtre
de l'opération, et là la personne qui gère l'entreprise a commis une faute. Je
trouve que de retourner... d'imposer cette sanction à l'administrateur
m'apparaît un peu un peu particulier.
Mme LeBel : Bien, on ne lui
impose pas la sanction. C'est sûr que ça prend au préalable un défaut de payer
de l'entreprise, là, il faut le comprendre, ce n'est pas automatique, là.
M. Arcand : Non, non, je
comprends.
Mme LeBel : Mais c'est
vraiment une façon de responsabiliser les administrateurs, les dirigeants
d'entreprise, parce qu'on est dans le régime d'intégrité, là, donc, il faut le
comprendre, on parle d'intégrité. On n'est pas dans un régime... tout autre
type de régime, on est vraiment dans un régime d'intégrité, qui est souvent
relié aux personnes en place, on s'entend, on l'a vu, là, personne liée, etc.
Donc, quand on est dans la notion d'une intégrité d'une entreprise, c'est
souvent à travers les personnes que cette intégrité-là se construit ou se
détruit, disons-le comme ça, donc, mais on est vraiment dans le cas où une
entreprise fait défaut de payer.
Au départ, il y a... le manquement est constaté,
il y a l'avis, et tout ça est dirigé vers l'entreprise, mais à un moment donné,
quand elle fait défaut de payer... Mais on peut peut-être suspendre deux
petites minutes, il y a une vérification, parce que je vous ai dit que je
pensais que ça pouvait exister ailleurs, puis c'est peut-être possible, mais je
veux juste... Avant de le réaffirmer puis de me rétracter, je vais...
Le Président (M. Simard) : Très
bien, alors nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 14 h 44)
(Reprise à 14 h 49)
Le Président (M. Simard) : Nous
sommes de retour et nous allons poursuivre nos échanges sur l'article 27.28.
Au moment de suspendre, la ministre souhaitait faire quelques vérifications.
Mme LeBel : Alors, oui, quand...
Je vous ai dit tantôt que ça existait ailleurs, mais j'ai pris un petit pas de
recul parce que, des fois, j'aime mieux qu'on le vérifie avant de pouvoir
l'affirmer avec beaucoup d'assurance.
Oui, on m'a donné, là... J'ai une dizaine
d'exemples. Dans la Loi sur les agents d'évaluation de crédit, la Loi sur les
assureurs, la Loi sur la conservation du patrimoine naturel, la Loi sur les
coopératives de services financiers, la Loi sur les hydrocarbures, la Loi sur
les institutions de dépôts et de protection des dépôts — je veux
toutes les dire parce qu'on a pris la peine de les chercher — la Loi sur
la qualité de l'environnement, sur le régime des eaux, sur les mesures de
transparence dans l'industrie minière, il y a cette notion-là que les
administrateurs, les dirigeants d'une personne morale qui est en défaut de
payer un montant dû, dû en vertu de ces régimes-là, bien, on peut aller les
chercher si l'entreprise fait défaut. Donc, dans ce sens-là, on n'est pas dans
une nouveauté, là.
• (14 h 50) •
M. Arcand : Ça va. O.K.,
merci.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous.
Mme LeBel : Merci aux
équipes, surtout, là.
M. Arcand : ...la Loi sur les
hydrocarbures, c'est moi qui l'ai faite, ça fait que je ne m'en souvenais plus.
Mme LeBel : Ah bien, ça me
rassure tellement. Des fois, j'ai oublié ce que j'ai fait hier, ça fait que...
Le Président (M. Simard) : Bien.
Alors, poursuivons avec l'étude de l'article 27.29.
Mme LeBel : Merci, M. le
Président. Donc :
«Le versement d'une sanction
administrative pécuniaire est garanti par une hypothèque légale sur les biens
meubles et immeubles du débiteur.
«Pour l'application de la présente
section, un débiteur s'entend de l'entreprise tenue de payer une sanction
administrative pécuniaire et, le cas échéant, de chacun de ses administrateurs
et dirigeants tenus solidairement avec elle au paiement de cette sanction.»
Cet article permet de garantir à l'autorité
le remboursement de tout montant qui lui est dû à titre de sanctions
administratives pécuniaires en lui accordant une priorité sur le paiement de la
somme réclamée. Cet article permet également de réclamer les remboursements de
montants dus à l'autorité directement auprès des administrateurs et des
dirigeants d'entreprise.
Bon, on l'a... on en a parlé,
précédemment, là, on est dans la continuité de la même notion, finalement, et
la possibilité, donc, d'inscrire des hypothèques <légales...
Mme LeBel :
...précédemment,
là, on est dans la continuité de la même notion, finalement, et la possibilité,
donc, d'inscrire des hypothèques >légales et d'avoir une priorité de
paiement sur les biens de l'entreprise, là, entre autres.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des commentaires?
M. Arcand : Ça va.
Le Président (M. Simard) : Mme
la ministre, pour l'article suivant.
Mme LeBel : Merci. Donc,
27.30, toujours dans le cadre du méga 54, si je peux l'appeler ici, donc...
ainsi :
«Le débiteur de l'autorité...» «Le
débiteur et l'autorité — pardon — peuvent conclure une
entente de paiement d'une sanction administrative pécuniaire due. Une telle
entente ou le paiement d'une telle sanction ne constitue pas, aux fins de toute
autre sanction administrative prévue par la présente loi, une reconnaissance des
faits y donnant lieu.»
Donc, ce que ça prévoit, c'est la
possibilité pour l'autorité et le débiteur de conclure une entente quant au
paiement du montant de la sanction, là. Je pense que c'est... ça existe, là,
dans plusieurs régimes, on s'entend.
M. Arcand : Est-ce qu'ils
chargent l'intérêt puis des choses comme ça? Est-ce que vous savez?
Mme LeBel : Bien, ça dépend
de l'entente. Rendu là, c'est l'entente qui va le...
M. Arcand : Non, non, je
sais, mais, en général, il y a-tu une procédure spéciale pour ce genre...
Mme LeBel : Je ne pense pas
qu'en général on charge de l'intérêt dans le cadre de l'entente. L'intérêt va
terminer de courir au moment où l'entente prend effet. Écoutez, là, je parle de
mémoire, puis là je ne demanderai pas de faire de recherches, puis, d'habitude,
à partir du moment de la prise d'entente, bien, il y a des versements qui...
mais il n'y a pas, là... Tout est calculé dans le cadre de l'entente, là.
M. Arcand : Parfait. Ça va.
Le Président (M. Simard) : Mme
la ministre, donc, pour 27.31.
Mme LeBel : «À défaut du
versement de la totalité de la sanction administrative pécuniaire due ou du
respect de l'entente conclue à cette fin — dont on vient de parler
précédemment, là — l'autorité peut délivrer un certificat de
recouvrement à l'expiration du délai pour demander le réexamen de la décision
d'imposer la sanction, à l'expiration du délai pour contester la décision en
réexamen devant le Tribunal administratif du Québec ou à l'expiration d'un
délai de 30 jours suivant la décision finale de ce tribunal confirmant la
décision d'imposer la sanction ou la décision en réexamen, selon le cas.
«Toutefois, ce certificat peut être
délivré avant l'expiration d'un délai prévu au premier alinéa si l'autorité est
d'avis que le débiteur tente d'éluder le paiement.
«Ce certificat énonce le nom et l'adresse
du débiteur et le montant de la dette.»
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des commentaires?
Mme LeBel : Donc, c'est une procédure
purement administrative, là, qui vise, donc, à informer le débiteur que le
montant dû est maintenant exigible et qu'à défaut de paiement l'autorité
pourrait entreprendre des procédures de recouvrement, là. C'est un avis.
M. Arcand : Ça va.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Nous en sommes rendus à l'onglet 27.32.
Mme LeBel : Oui. «Lorsque le
ministre du Revenu affecte, après la délivrance du certificat de recouvrement
et conformément à l'article 31 de la Loi sur l'administration fiscale, un
remboursement dû à une personne par suite de l'application d'une loi fiscale au
paiement du montant visé par ce certificat, cette affectation interrompt la
prescription prévue au Code civil quant au recouvrement de ce montant.».
Donc, ce que ça fait, c'est que ça prévoit
l'interruption de la prescription de trois ans qui est prévue à l'article 29.25
du Code civil pour tout recouvrement d'une créance pécuniaire lorsqu'en
application de la Loi sur l'administration fiscale le ministre du Revenu
affecte le remboursement fiscal dû à un débiteur au paiement du montant de la
sanction administrative pécuniaire prévue au certificat de recouvrement. C'est
une interruption de prescription, finalement.
M. Arcand : O.K. Pas de
question.
Le Président (M. Simard) : 27.33.
Mme LeBel : «Sur dépôt du
certificat de recouvrement au greffe du tribunal compétent, accompagné d'une
copie de la décision définitive qui établit la dette, la décision devient
exécutoire comme s'il s'agissait d'un jugement définitif et sans appel de ce
tribunal et en a tous les effets.»
Donc, ça prévoit que, si le débiteur d'un
montant dû à l'autorité omet de lui payer, cette dernière peut déposer le
certificat de recouvrement au greffe du tribunal compétent, et le dépôt va
équivaloir à un jugement définitif et sans appel, ce qui permettra
d'entreprendre les procédures d'exécution forcée, là. Donc, c'est pour
permettre de donner suite au jugement, à la décision et d'aller en exécution
forcée, là, tel que prévu par le Code civil... de procédure civile, pardon.
Le Président (M. Simard) : Des
remarques?
M. Arcand : Ça va.
Le Président (M. Simard) : 27.34.
Mme LeBel : «27.34. Le
débiteur est tenu au paiement de frais de recouvrement, dans les cas et aux
conditions déterminées par règlement de l'autorité, selon le montant qui y est
prévu.»
Ce que ça permet, ce que cet article
permet à l'autorité, c'est de prendre un règlement qui fixe les frais de
recouvrement que le débiteur sera tenu de lui rembourser.
Le Président (M. Simard) : Ça
va?
M. Arcand : Oui.
Le Président (M. Simard) : 27.35.
Mme LeBel : «27.35 . L'autorité
peut, par entente, déléguer à un ministère ou à un autre organisme tout ou [une]
partie des pouvoirs se rapportant au recouvrement d'un montant dû en vertu de
la présente loi ou de ses règlements.»
Cet article permet donc à l'autorité de
conclure une entente avec un ministère ou avec un autre organisme afin de lui
déléguer des pouvoirs liés au recouvrement d'une somme due.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des remarques?
M. Arcand : J'essaie juste de
<comprendre...
Mme LeBel :
...recouvrement d'une somme due.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des remarques?
M. Arcand :
J'essaie
juste de >comprendre, quand vous dites «à un autre ministère», c'est
quoi, ça, au ministère du Revenu?
Mme LeBel : Bien, entre
autres. Ça permet de déléguer... de bénéficier des ressources, là, qui sont disponibles
auprès d'autres ministères ou d'organismes qui déposent déjà d'un... qui
disposent déjà d'un service de recouvrement. Je peux penser à Revenu Québec, à
titre d'exemple, le MTESS en a. Donc, un ministère qui a déjà dans son...
M. Arcand : Une équipe de
collecteurs.
Mme LeBel : Et voilà,
exactement, dans son «core business», une équipe de recouvrement. Bien, on
pourra s'adjoindre les services dans ce cas particulier.
M. Arcand : Parfait.
Le Président (M. Simard) : Merci.
27.36.
Mme LeBel : O.K. «27.36. Les
montants reçus par l'autorité en application de la présente section lui
appartiennent.»
Cette disposition régit l'affectation des
montants perçus dans le cadre de l'administration du régime de sanctions administratives
pécuniaires.
J'aurais un amendement à déposer.
Peut-être qu'on peut suspendre pour l'acheminer au greffe et...
Le Président (M. Simard) : Très
volontiers.
Mme LeBel : Merci.
Le Président (M. Simard) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 14 h 57)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 05)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers amis, nous poursuivons. Mme la ministre, vous entendez, à ce stade-ci,
déposer un amendement.
Mme LeBel : Oui. Alors,
l'amendement, c'est à l'article 27.36, que je viens de lire. Donc, ce que
ça dit, c'est : Retirer l'article 27.36 de la Loi sur les contrats
des organismes publics, proposé par l'article 54 du projet de loi.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
Mme LeBel : Parce que
cette disposition-là est superflue, M. le Président. L'affectation des sommes
perçues par l'autorité, c'est déjà régi par l'Autorité des marchés publics.
Donc, c'est important de le préciser. Mais le fait, c'est que c'est précisé
déjà ailleurs. Donc, c'est un article qu'il n'était pas nécessaire de
réintroduire dans la loi sur les contrats publics.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des commentaires?
M. Arcand : Non. Vous me
dites que ce n'est pas nécessaire, mais est-ce que ça va aller à l'autorité
pareil?
Mme LeBel : Absolument.
L'article 87 de la Loi sur l'Autorité des marchés publics prévoit déjà ce
cas de figure là. Dans le fond, on venait ajouter quelque chose qu'il n'était
pas nécessaire d'ajouter, c'est déjà prévu par l'article 87.
M. Arcand : Très bien.
Ça va.
Le Président (M. Simard) : Bien.
Alors, cet amendement retirant l'article à l'étude est-il adopté?
Une voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Conséquemment, nous poursuivons avec l'étude de l'article 27.37.
Mme LeBel : Oui. 27.37,
introduit par 54. Ça introduit également la sous-section V, «Registre».
«27.37. L'autorité tient un registre de
renseignements relatifs aux sanctions administratives pécuniaires.
«Ce registre doit notamment contenir les
renseignements suivants :
«1° la date de l'imposition de la sanction;
«2° la date et la nature du manquement, de
même que les dispositions législatives ou réglementaires <sur la base...
Mme LeBel :
...la
date et la nature du manquement, de même que les dispositions législatives ou
réglementaires >sur la base desquelles la sanction a été imposée;
«3° si la sanction est imposée à une
personne physique exploitant une entreprise individuelle, son nom, le nom
d'entreprise, l'adresse de son principal établissement au Québec et, si elle
est immatriculée, son numéro d'entreprise du Québec;
«4° si la sanction est imposée à une
personne morale ou à une société en nom collectif, en commandite ou en
participation, son nom, l'adresse de son principal établissement au Québec et,
si elle est immatriculée, son nom d'entreprises du Québec;
«5° le montant de la sanction imposée;
«6° la date de la réception d'une demande
de réexamen, la date de la décision et son dispositif;
«7° la date de l'exercice d'un recours
devant le Tribunal administratif du Québec de même que la date et le dispositif
de la décision rendue par ce tribunal, dès que ces renseignements sont portés à
la connaissance de l'autorité;
«8° la date de l'exercice de tout recours
à l'encontre de la décision rendue par le Tribunal administratif du Québec, la
nature de ce recours de même que la date et le dispositif de la décision rendue
par le tribunal concerné, dès que ces renseignements sont portés à la
connaissance de l'autorité;
«9° tout autre renseignement que l'autorité
estime d'intérêt public.
«Les renseignements contenus dans le
registre ont un caractère public à compter du moment où la décision qui impose
une sanction devient définitive.».
Ce que ça fait, ça oblige la tenue, d'un
registre. Je m'excuse, vous attendiez mon commentaire, là, mais...
Le Président (M. Simard) : Bien,
il n'y a pas de quoi. M. le député de Mont-Royal, à vous la parole.
M. Arcand : Oui. Bien, je
veux juste comprendre le scénario, là. Je comprends qu'une sanction est
imposée, que ce soit une société ou, bon, tout ça. À quel moment ça devient
public? Vous dites, c'est une sanction définitive?
Mme LeBel : Oui. Oui.
M. Arcand : La sanction
devient définitive quand elle n'est pas contestée ou quand...
Mme LeBel : Quand tous les — on
va faire un parallèle, là — quand tous les moyens d'appel sont
épuisés dans le sens où toutes les procédures de contestation ou de révision,
là, à l'interne, au TAQ, sont épuisées et que... ou ne sont pas pris, ou les
délais pour le faire, on s'entend, quand la sanction est donc définitive, qu'on
ne peut plus ni en...
M. Arcand : Ou dès que la
personne a payé?
Mme LeBel : Oui. Bien, à ce
moment-là, elle est plus que définitive, elle est consommée, je dirais. Oui.
M. Arcand : Elle est plus que
définitive. Et, compte tenu que c'est dans un registre public, ce registre
public là, est-ce qu'il est là pour un an, puis après ça on... enfin, c'est les
12 derniers mois, les 24 derniers mois, c'est... J'essaie de voir.
Mme LeBel : C'est une bonne
question, ça, une excellente question. Bien, on va faire la vérification. On va
peut-être suspendre. Mais je vais juste vous dire que ce type de registre là
existe dans d'autres lois également, là, pour...
M. Arcand : Oui, oui, c'est
correct. C'est juste que, si quelqu'un a fait une faute il y a deux ans...
Mme LeBel : Est-ce qu'il y a
une prescription à l'inscription au registre, dans le fond?
M. Arcand : Parce que, dans
le fond...
Mme LeBel : On va peut-être
suspendre, M. le Président. C'est trop...
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 15 h 09)
(Reprise à 15 h 27)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, nous poursuivons. Nous en sommes toujours à l'article 27.37.
Et Mme la ministre, à ce stade-ci, vous entendez nous proposer un amendement.
Mme LeBel : Absolument, M. le
Président. On a eu d'ailleurs le dernier commentaire de mon collègue, la question,
dernière question de mon collègue d'Outremont, de Mont-Royal et Outremont,
avant la suspension, était de nous demander combien de temps dure cette
inscription au registre. Je dois le mentionner, bien que, dans les autres
registres du même type qui existent à l'intérieur de d'autres lois, qu'il n'y
ait pas, je vais l'appeler une prescription, là, d'inscription, j'ai trouvé le
commentaire de mon collègue très judicieux, compte tenu qu'il y avait certains
commentaires aussi qui avaient été soulevés sur l'inquiétude qu'on pouvait
avoir sur l'impact de telles inscriptions. Je pense qu'il est bon d'en limiter
les impacts quand on parle de sentences administratives pécuniaires.
Donc, j'ai pris sur moi, suite au
commentaire judicieux de mon collègue, de proposer cet amendement, M. le
Président, qui se lit comme suit : Ajouter, à la fin du dernier alinéa de
l'article 27.37 de la Loi sur les contrats des organismes publics, proposé
par l'article 54 du projet de loi tel qu'amendé, la phrase suivante :
«Ces renseignements sont retirés trois ans après leur inscription.».
Je pense que l'équilibre entre... Le délai
de trois ans, je pense, peut se justifier sous plusieurs angles, entre autres,
quand on parle des autorisations de contracter, on était dans un délai de trois
ans. Je pense que c'est un délai qui est suffisamment long pour qu'on comprenne
qu'il y a un impact à avoir un manquement, mais suffisamment court aussi pour
permettre à l'entreprise une certaine — je vais... j'emploie des
termes qui sont plus de mon ancienne vie, là — mais une certaine
réhabilitation au bout d'un certain temps, là.
Le Président (M. Simard) : Y
a-t-il des commentaires sur cet amendement? L'amendement est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Et nous revenons à l'étude de 27.37 tel qu'amendé. Y aurait-il d'autres
commentaires? Sans quoi nous allons poursuivre par l'étude de l'article... Ah!
bien non, on serait déjà rendus à 55. Donc, effectivement, c'était le dernier
article d'un article beaucoup plus large, beaucoup plus volumineux. Et, comme
vous le disiez, Mme la ministre, beaucoup plus costaud, hein, pour reprendre
vos termes. Donc, y aurait-il des remarques générales sur l'article 54 tel
qu'amendé?
M. Arcand : Oui, M. le Président.
Après toutes les discussions qu'on a eues sur l'aspect des sanctions
pécuniaires administratives, d'abord, je suis heureux de voir qu'il y a au
moins un délai, parce qu'à un moment donné une entreprise ne peut pas être
coupable et apparaître sur la place publique, là, sur une base éternelle, là.
Alors, ça, je pense que c'est une bonne correction qu'on a pu faire. Je tiens
simplement à rappeler, et je me fie aux propos de la ministre, l'Autorité des
marchés publics a, en vertu à la fois des sanctions administratives
pécuniaires, mais également de d'autres articles que nous avons adoptés, des
pouvoirs quand même importants.
Et je reprends encore les propos du
directeur général de l'autorité qui nous assure que, compte tenu de
l'importance de ces pouvoirs-là, ils seront exercés avec jugement pour vraiment
punir les véritables coupables. Et c'est essentiellement le sens, M. le
Président, de mon intervention sur l'article 27. Voilà.
• (15 h 30) •
Le Président (M. Simard) : Merci.
D'autres remarques sur 54 tel qu'amendé? Très bien. Sans quoi nous allons
procéder à la mise aux voix. L'article 54, tel qu'amendé, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Alors, nous poursuivons avec l'article 55, qui traite, cette fois-ci, de
modifications aux annexes.
Mme LeBel : Oui. À
l'annexe I de cette loi. <Donc, 55 :...
>
15 h 30 (version révisée)
<
Mme LeBel :
...>Donc,
55 : L'annexe I de cette loi est modifiée :
1° par le remplacement, après «Annexe I»,
de «(Articles 21.26, 21.28 et 21.42)» par «(Articles 21.4, 21.5.2,
21.26, 21.26.1, 21.28 et 21.48.16)»;
2° par l'insertion, suivant l'ordre
alphabétique des lois et règlements visés, de ce qui suit — voir
tableau;
3° dans la partie relative aux infractions
à la Loi sur les contrats des organismes publics :
a) par le remplacement de la description
sommaire se rapportant à l'article 27.5 par la suivante :
«Faire une déclaration fausse ou trompeuse
à l'Autorité des marchés publics dans le but d'obtenir, de renouveler ou de
conserver une autorisation de contracter ou d'obtenir le retrait, du registre
des entreprises autorisées à contracter, du nom d'une entreprise»;
b) par le remplacement de la description
sommaire se rapportant à l'article 27.6 par la suivante :
«Faire une déclaration fausse ou trompeuse
dans le cadre d'un processus d'adjudication ou d'attribution d'un contrat
public ou dans le cadre de l'exécution d'un tel contrat»;
c) par l'insertion, suivant l'ordre
numérique des infractions visées, de ce qui suit — voir tableau;
d) par le remplacement de la description
sommaire se rapportant à l'article 27.13 par la suivante :
«Aider ou amener une personne à commettre
une infraction prévue aux articles 27.5, 27.6, 27.10.0.1, 27.10.1, 27.10.2
ou 27.11»;
4° par le remplacement, dans la partie
relative aux infractions à la Loi sur les relations de travail, la formation
professionnelle et la gestion de la main-d'œuvre dans l'industrie de la
construction, de la description sommaire se rapportant au paragraphe 4 de
l'article 122 par la suivante :
«Avoir détruit, altéré ou falsifié un
registre, une liste de paye, le système d'enregistrement ou un document ayant
trait à l'application de la loi, d'une convention collective ou d'un règlement
ou transmis quelque renseignement ou rapport faux ou inexact ou attribué à l'emploi
d'un salarié une fausse désignation pour payer un salaire inférieur»;
5° par le remplacement, partout où ceci se
trouve dans les descriptions sommaires des infractions visées aux six dernières
parties, de «Aider» par «Aider ou amener».
Cet article vise, d'une part, à apporter
diverses modifications aux infractions listées à l'annexe I de la loi en
concordance avec les modifications par ailleurs apportées aux dispositions du
régime d'intégrité des entreprises et, d'autre part, il ajoute à cette annexe
certaines infractions dont on considère la commission comme constituant un
accroc aux obligations d'intégrité imposées par la loi. Enfin, il vise à
améliorer le libellé des descriptions sommaires se rattachant à certaines des
infractions déjà présentes, là, à l'annexe. Donc, trois choses :
concordance, ajout et clarification, je dirais.
Le Président (M. Simard) : M.
le député.
M. Arcand : J'aimerais juste
avoir quelques minutes pour réviser, là, pour être bien sûr, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 34)
(Reprise à 15 h 43)
Le Président (M. Simard) : Bien.
Nous poursuivons nos échanges et nous en sommes à l'étude de l'article 55.
Mme la ministre. Soit si vous... Oui.
Mme LeBel : Oui, mais mon
collègue avait demandé un temps pour pouvoir examiner bien l'article 55
suite à ma lecture, alors c'est...
Le Président (M. Simard) : M.
le député.
M. Arcand : J'avais une
question, parce que je vois qu'il y a vraiment une disposition nouvelle
lorsqu'on parle de sanctions et que je pense que c'est... on parle de destruction,
d'altération, de falsification d'un registre, une liste de paye. Donc,
j'imagine, premièrement, que ce genre d'actions là nous amène pas mal
directement au RENA, dans un premier temps. Et j'aimerais juste savoir pourquoi
on n'a que ces nouveaux-là, parce que je ne retrouvais pas ce même genre
d'article là ailleurs dans la loi. Alors, juste pour bien comprendre pourquoi
vous avez décidé d'introduire cet article-là.
Mme LeBel : Mais le fait est
que cet article existe dans l'annexe, mais ce qu'on fait, c'est qu'on est venu
améliorer la description de l'article du paragraphe 4 de
l'article 122 de la loi sur les relations de travail, la formation
professionnelle, la gestion de la main-d'œuvre, etc., dans l'industrie de la
construction. Ça découle d'un jugement de la Cour du Québec qui était venue
déclarer, là, que la description qui est à l'annexe I, finalement, n'était
pas assez précise, là. Donc, ça découle d'une décision judiciaire où on me
demande d'améliorer. Donc, cette portion-là n'est pas un ajout de nouvelles
infractions, mais c'est une réécriture de la description à l'annexe pour
s'assurer qu'elle est plus conforme... Supérieure, pardon, j'ai dit «Cour du
Québec», mais c'est Cour supérieure.
M.
Arcand
: C'est
ça. Celles qu'il y avait avant étaient trop générales, là, c'était comme...
Mme LeBel : Oui,
effectivement.
Le Président (M. Simard) : Et
ça a permis à des gens de...
Mme LeBel : Bien oui, il y a
eu une annulation à ce moment-là parce que, compte tenu de la description, là, de
la... à l'annexe, parce que ça a quand même... comme vous le dites, ça implique
une conséquence, c'est-à-dire l'inscription au RENA, donc il faut quand même
que les gens sachent de façon beaucoup plus claire à quoi... quel type
d'infraction il pourrait les amener vers. Elle est effectivement trop générale,
la description.
M. Arcand : Et, quand vous
parlez de l'attribution d'emploi d'un salarié, «une fausse désignation pour
payer un salaire inférieur», j'essaie de voir ce que c'est. J'imagine que c'est
des entreprises qui vont payer, par exemple, des personnes handicapées, puis
qu'ils ont une subvention gouvernementale, et qu'ils ne déclarent pas...
J'essaie juste de voir qu'est-ce que c'est exactement, là, cette...
Mme LeBel : Mais là il
faudrait retourner dans la loi, l'article 122, qui est la loi sur la
relation de travail, la formation professionnelle, la gestion de la
main-d'œuvre, là. On n'a pas inventé un libellé, on reprend. Mais, honnêtement,
je ne sais pas quoi vous répondre comme exemple plutôt que de vous dire que
c'est... L'idée, c'était de vraiment améliorer la description de l'annexe pour
s'assurer que les entreprises comprennent bien l'infraction qui pourrait les
mener à une cause d'inadmissibilité, donc à une inscription au RENA. Mais
l'article 122, paragraphe 4, était déjà à l'annexe, mais on a jugé
que la description n'était pas assez <précise...
Mme LeBel :
...paragraphe 4
était déjà à l'annexe, mais on a jugé que la description n'était pas assez >précise.
M. Arcand : C'est ça.
Mais, avec ça, là, la personne ou, enfin, la compagnie s'en va au RENA pas mal
direct, là.
Mme LeBel : Bien oui,
mais elle peut ne pas le faire aussi, hein? C'est aussi un choix.
M. Arcand : Non, non, je
comprends. Non, non, mais ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas une
sanction pécuniaire, là, on ne parle pas de ça, là, c'est pas mal...
Mme LeBel : Non, non,
non. Mais c'est pour ça qu'ils ont avantage à être très clairs dans qu'est-ce
qui t'amène au RENA, je vais le dire comme ça.
M. Arcand : Pas mal
clair. Parfait. Ça va. Merci.
Le Président (M. Simard) : D'autres
remarques sur l'article 55? Sans quoi, nous allons procéder à la mise aux
voix. L'article 55 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous en sommes donc à l'étude de l'article 56.
Mme LeBel : Oui. 56.
L'annexe II de cette loi est modifiée par le remplacement, après «Annexe II»,
de «(Article 21.8)» par «(Articles 21.8 et 21.48.16)».
Donc, c'est les modifications de
concordance compte tenu de ce qu'on vient de faire, là, dans les articles
précédents.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des remarques sur cet article de concordance?
Une voix : Non.
Le Président (M. Simard) : L'article 56
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous en sommes à l'étude de l'article 57.
Mme LeBel : Merci. Donc,
loi concernant la... Article 57, Loi concernant la lutte contre la
corruption. Article 57 : L'article 2 de la Loi concernant la
lutte contre la corruption est modifié :
1° par la suppression du
paragraphe 1.1°;
2° par la suppression, dans le paragraphe 3°,
de «, 1.1°».
Commentaire. Ce sont des modifications
proposées de concordance avec le transfert à l'Autorité des marchés publics de la
responsabilité d'enquêter, là, qui appartenait précédemment à l'UPAC.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des remarques?
M. Arcand : Non, ça va. C'est
clair, pas mal clair.
Le Président (M. Simard) : Est-ce
que l'article 57 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous en sommes à l'étude de l'article 58.
Mme LeBel : Oui.
L'article 10 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
paragraphe 1.1°, de «nécessaires afin qu'il puisse donner à l'Autorité des
marchés publics les avis prévus aux articles 21.31 et 21.32» par «prévues
aux articles 21.30 et 21.48.12». Je vais l'avoir.
Donc, toujours des modifications de
concordance qui découlent de la révision des responsabilités confiées à l'UPAC,
là.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des remarques sur l'article 58?
M. Arcand : Oui. Je
comprends ce qui arrive, mais je me souviens avoir vu certaines préoccupations
de la part des syndicats à cet effet, parce qu'ils voulaient savoir comment
allait s'effectuer le transfert. Est-ce que, dans ce transfert, il y avait une
pénalité pour eux, dans le sens où ils se retrouvaient avec moins de membres?
Est-ce que... est-ce que je comprends que... Je comprends l'objectif qui est
devant nous, mais j'essaie juste de savoir de quelle façon tout ça va se faire.
Parce que je sais qu'à Investissement Québec on a eu des gens du ministère de
l'Économie qui sont allés à Investissement Québec, je pense, et juste pour savoir
si on a le même processus et puis de quelle façon on va... on va le faire. Ou
est-ce qu'on embauche du nouveau monde puis on garde quelques personnes qui
étaient à l'UPAC? Comment ça va se faire?
Mme LeBel : Ce n'est pas
un transfert d'unité vers une autre, c'est un transfert de responsabilités d'un
organisme vers un autre. Donc, on ne transfère pas nécessairement les gens. Par
contre, on est en discussion avec le syndicat, je pense que c'est le syndicat
des professionnels de la fonction publique, si je ne me trompe
pas,Mme Lamarre, à titre... particulièrement. Donc, on est en discussion.
L'objectif, naturellement, c'est de
récupérer cette expertise-là au sein de l'AMP, mais ce n'est pas un transfert
de personnes qu'on fait contrairement à Investissement Québec où on avait
transféré, je pense, l'unité et son contenu, là, et je ne suis pas... je ne
suis pas du tout dans le manque de respect, mais les gens également. Là, on
transfère les responsabilités, mais, nécessairement, l'Autorité des marchés
publics aura besoin de personnes, et on est en train de discuter avec les
différents organismes pour s'assurer que tout ça se fait correctement. Et, à
terme, le syndicat des professionnels de la fonction publique ne devrait pas
perdre de membres. Ces gens-là vont quand même pouvoir demeurer membres de ce
syndicat-là. Mais c'est effectivement très différent, mais on est au fait de la
préoccupation de Mme Lamarre et on est justement en train de discuter avec
elle, là, pour le faire le mieux possible dans le respect des gens, là. L'idée
est ça.
M. Arcand : Très bien. Merci.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous. Des remarques sur 58? Sans quoi, cet article est-il adopté?
Des voix : Adopté.
• (15 h 50) •
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous en sommes à l'étude de l'article 59.
Mme LeBel : Oui.
L'article 13.1 de cette loi est modifié par le remplacement, dans ce qui
précède le paragraphe 1° du premier alinéa, de «21.32» par «21.48.12».
Alors, c'est toujours des modifications de
concordance compte tenu au transfert des responsabilités, là, et la révision
des responsabilités confiées à l'UPAC.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des remarques? L'article 59 est-il adopté?
Des voix : Adopté
Le Président (M. Simard) :
Adopté. Nous voici rendus à l'étude de l'article <60...
Le Président (M. Simard) :
...59 est-il adopté?
Des voix : …
Adopté.
Le Président
(M. Simard) :
Adopté. Nous voici rendus à l'étude de
l'article >60.
17
847
Mme LeBel : Article 60 :
L'article 15 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
paragraphe 1°, de «21.32» par «21.48.12».
Toujours dans le même cadre de concordance
par rapport à la révision des responsabilités respectives de l'AMP et de l'UPAC.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des remarques sur cet aspect de concordance? L'article 60 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous voici donc rendus au chapitre III, à l'article 61. Mme la
ministre.
17
847
Mme LeBel : «Chapitre III
«Dispositions relatives à la mission, aux
fonctions et aux pouvoirs de l'Autorité des marchés publics».
Article 61, Loi sur l'Autorité des
marchés publics. L'article 19 de la Loi sur l'Autorité des marchés publics
est modifié, dans le premier alinéa :
1° par le remplacement, dans le paragraphe 2°,
de «concernant l'inadmissibilité aux contrats publics» par «relatives à
l'intégrité des entreprises»;
2° par la suppression du paragraphe 3°;
3° par l'insertion, avant le paragraphe 5°,
du suivant :
«4.1° d'appliquer les dispositions de la
section II du chapitre VIII.2 de cette loi concernant les sanctions
administratives pécuniaires;».
Donc, encore, on est toujours dans les
modifications de concordance avec celles proposées à la Loi sur les contrats
des organismes publics concernant le régime d'autorité. Ça fait qu'on fait... on
fait la... ce qu'on doit faire aussi dans la Loi sur l'Autorité des marchés publics
pour mettre en œuvre ce qu'on vient de... ce qu'on vient de voir dans les
autres articles précédents.
Le Président (M. Simard) : Merci
beaucoup. Des remarques sur cet article? L'article 61 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous...
17
847
Mme LeBel : 62.
L'article 20 de cette loi est modifié par l'insertion, après le paragraphe 1°
du premier alinéa, du paragraphe suivant :
«1.1° "sous-contrat public", un
sous-contrat rattaché directement ou indirectement à un contrat public;».
Donc, ce que l'article fait, c'est ajouter
une définition du concept de sous-contrat public à la Loi sur l'Autorité des
marchés publics pour leur faire une concordance avec l'article 63, là,
donc qui confie maintenant à l'Autorité des marchés publics une fonction de
veille des sous-contrats publics qu'elle n'avait pas précédemment.
Le Président (M. Simard) : Des
remarques?
M. Arcand : Je vois que
c'est éminemment technique, là, mais, juste pour... Pourquoi on sent le besoin
de faire ça? C'est uniquement une définition qui se faisait ailleurs? C'est
nouveau? C'est...
17
847
Mme LeBel : Bien,
c'est parce qu'elle n'avait pas... elle n'avait pas l'autorité sur les
sous-contrats. Donc, comme on ajoute... on y ajoute une autorité, bien, on
fait... Il y a une définition de «contrat public», donc on ajoute une
définition de «sous-contrat public», là.
M. Arcand : En tout cas,
je me fie... je me fie...
17
847
Mme LeBel : C'est
vraiment une technicalité, mais, comme on y ajoute ce pouvoir de surveillance
là, bien, dans le cadre des définitions, comme on définit «contrat public», il
faut également définir «sous-contrat public».
M. Arcand : Ça va. Merci.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous. D'autres remarques sur l'article 62? Conséquemment, cet article
est-il adopté?
Des voix : … Adopté.
Le Président (M. Simard) : Article 63.
17
847
Mme LeBel : 63. L'article 21
de cette loi est modifié, dans le premier alinéa :
1° par l'insertion, après le paragraphe 1°,
du suivant :
«1.1° de recevoir et traiter les demandes
formulées en vertu de la section V du chapitre IV;»;
2° par l'insertion, dans le paragraphe 5°
et après «contrats publics», de «et des sous-contrats publics»;
3° dans le paragraphe 6° :
a) par le remplacement de «à V.3» par «, V.3
et VIII.2»;
b) par le remplacement de «conclure un
contrat public ou un sous-contrat public» par «contracter».
Donc, les paragraphes 1° et 3° de cet
article, ce sont encore des modifications de concordance, là, et le paragraphe 2°
vise quant à lui à confier, donc, à Marchés publics la nouvelle fonction
d'effectuer une veille des sous-contrats publics, comme je viens de le
mentionner.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des commentaires?
M. Arcand : ...merci.
Le Président (M. Simard) : L'article 63
est-il adopté?
Des voix : … Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Article 64.
17
847
Mme LeBel : 64.
L'article 23 de cette loi est modifié :
1° par l'ajout, à la fin du premier
alinéa, de la phrase suivante : «Il en est de même de tout
soumissionnaire, tout contractant et tout sous-contractant et de toute autre
personne ou société de personnes qui détient un tel document ou un tel
renseignement.»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Quiconque est visé par une demande de l'autorité
faite en application du premier alinéa doit, si celle-ci lui en fait la
demande, confirmer l'authenticité des documents ou la véracité des
renseignements communiqués au moyen d'une déclaration sous serment.».
Donc, le présent article confère à l'Autorité
des marchés publics le pouvoir de requérir, d'un soumissionnaire, d'un
contractant, d'un sous-contractant ou de toute autre personne ou société de
personnes, la transmission d'un document ou d'un renseignement qu'elle juge
nécessaire à la vérification d'un organisme public, confère également à
l'autorité le pouvoir de requérir la confirmation de l'authenticité et de la...
du document. Donc, c'est vraiment le corollaire à ce qu'on a fait dans la Loi
sur les contrats publics à l'intérieur de la Loi sur l'Autorité des marchés
publics pour être... s'assurer qu'elle puisse exercer les pouvoirs qu'on lui
donne ou qu'on a en vertu de la <LCOP...
Mme LeBel :
...pour être...
s'assurer qu'elle puisse exercer les pouvoirs qu'on lui donne ou qu'on a en
vertu de la >LCOP.
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires?
M. Arcand : Vous êtes sûre
qu'il n'y a pas de répétition? Il me semble j'avais vu ça ailleurs, à un moment
donné, là.
Des voix : ...
Mme LeBel : Oui. Là, on est
dans la Loi sur l'Autorité des marchés publics.
M. Arcand : D'accord. D'accord.
Très bien. Merci.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous. D'autres remarques?
Mme LeBel : ...
Le Président (M. Simard) : Oui.
D'autres remarques sur 64? Sans quoi, cet article est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
65.
Mme LeBel : 65.
L'article 26 de cette loi est modifié — toujours la loi de l'Autorité
des marchés publics :
1° par le remplacement du premier alinéa
par le suivant :
«L'autorité peut faire enquête sur toute
question se rapportant à sa mission de surveillance des contrats publics.»;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «aux articles 28 et 66» par «au chapitre VII.1 de la
présente loi ou la section I du chapitre VIII.2 de la Loi sur les
contrats des organismes publics»;
3° par le remplacement, dans le troisième
alinéa, de «Aux fins du premier alinéa» par «À ces fins».
Donc, le présent article vise à élargir
les pouvoirs d'enquête de l'Autorité des marchés publics. L'autorité pourra
ainsi mener, de sa propre initiative, des enquêtes administratives sur toute
question se rapportant à sa mission de surveillance des contrats publics, de
même que des enquêtes pénales se rapportant aux infractions prévues à la Loi
sur les contrats des organismes publics. Aux fins de ces enquêtes, elle
pourrait, lorsque nécessaire, dans le respect des garanties constitutionnelles
applicables, naturellement, utiliser les pouvoirs prévus à la Loi sur les
commissions d'enquête. Donc, encore une fois, c'est de lui permettre d'exercer
ses pouvoirs. Et, quand on parle de la vérification, là, c'est quand on parlait
aussi du nouveau régime d'intégrité qui permet de faire des examens ou des
vérifications, bien, elle peut le faire, mais il faut lui donner le pouvoir,
les moyens, les pouvoirs de le faire.
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires sur l'article 65?
M. Arcand : Juste pour ma
gouverne, «l'immunité des commissaires nommés», juste comprendre ce que... je
vois à peu près ce que ça veut dire, là, mais juste pour que vous me
l'expliquiez.
Mme LeBel : Où ça?
M.
Arcand
: «…l'autorité
est investie des pouvoirs et de l'immunité des commissaires nommés en vertu de
la Loi sur les commissions d'enquête...»
Mme LeBel : Oui, bien, c'est
des immunités de poursuites. Si elles... s'ils exercent leurs pouvoirs dans le
cadre, là, quand il n'y a pas d'abus de pouvoir, c'est l'immunité de poursuites
par rapport à ça, qui existe pour les commissaires d'enquête également, là.
M. Arcand : Donc, les
commissaires, si une entreprise poursuit, peuvent poursuivre le...
Mme LeBel : Ils ne pourraient
pas poursuivre l'autorité pour l'avoir enquêté, à moins qu'ils démontrent un
abus de pouvoir.
M. Arcand : Ils peuvent
poursuivre un commissaire pour dire qu'il n'a pas fait... que c'est de l'acharnement
ou...
Mme LeBel : Bien oui, mais
ça, c'est autre chose, parce qu'on dépasse à ce moment-là... s'il dépasse le
cadre de ses fonctions, le cadre de ses pouvoirs, c'est une chose, mais on ne
peut pas... Disons qu'on prend pour acquis que le pouvoir est exercé
correctement, on ne peut pas poursuivre pour la fin de l'exercice d'un pouvoir.
M. Arcand : Non, ça, ça va.
Mme LeBel : Mais c'est ce que
ça... c'est ça, c'est...
M. Arcand : Ah bon! Ce n'est
pas relié au fait que le commissaire peut être accusé d'acharnement, justement.
Mme LeBel : Non, non, non, ce
n'est pas... ce n'est pas...
M. Arcand : Ça n'a pas rien à
voir avec ça.
Mme LeBel : Non, ce n'est pas
une immunité contre toute poursuite, mais c'est la même... L'immunité dans... de
la Loi sur les commissions d'enquête, c'est la même immunité dont peut jouir...
voyons, jouir un juge de la Cour supérieure. Mais l'idée, là, c'est que... c'est
tant que le pouvoir est exercé dans le cadre de leur fonction, là,
correctement, là. On s'entend, là.
M.
Arcand
:
O.K. Ça va. Merci.
Le Président (M. Simard) : L'article 65
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Bien, mine de rien, nous en sommes rendus à la page 40 du projet de loi; une
étape supplémentaire. L'article 66.
Mme LeBel : 66.L'article 27
de cette loi est remplacé par le suivant :
«27. L'autorité peut, par écrit, confier à
une personne qui n'est pas membre de son personnel et qui remplit les
conditions prévues aux paragraphes 1° et 2° de l'article 6 le mandat
de conduire une vérification ou une enquête. À cette fin, elle peut déléguer à
cette personne l'exercice de ses pouvoirs.»
• (16 heures) •
Donc, c'est une modification en
concordance qui... avec les modifications qui ont été... qui sont proposées par
l'article 65 qu'on vient de faire. Ainsi, l'enquêteur qui est mandaté
pour conduire une enquête pénale pourra, au même titre que l'autorité,
bénéficier des mêmes pouvoirs d'immunité. Donc, les enquêteurs de l'autorité ou
les enquêteurs mandatés par l'autorité ont le même... jouissent de la... des
mêmes pouvoirs et de la même couverture, là.
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires?
M. Arcand : Juste... juste me
donner 30 secondes pour que je puisse voir quelque chose.
Le Président (M. Simard) : Alors,
suspendons.
(Suspension de la séance à 16 h 01)
16 h (version révisée)
(Reprise à 16 h 03)
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous reprenons. Cher collègue, à vous la parole.
M. Arcand : Merci, M. le
Président. Juste comprendre à qui... Les gens de l'externe qui vont exercer les
pouvoirs de commissaire, on va chercher ça où, normalement? Est-ce que c'est
des gens de l'extérieur extérieur? C'est des gens d'un autre ministère? Est-ce
qu'on pourrait, en théorie, en donner à des gens... re en donner à des gens de
l'UPAC? J'essaie juste de voir qui pourrait...
Mme LeBel : On pourrait, oui.
On pourrait s'adjoindre des gens de d'autres organismes, qui sont des gens qui
sont déjà sur les chantiers. À titre d'exemple, je pourrais penser... je ne
veux pas présumer, mais la CCQ, à titre d'exemple, pourrait, pour des fonctions
de surveillance et d'examen, etc., mais il faudrait avoir une entente avec l'organisme,
là, il faut que ça… il ne faut pas que ça soit compatible avec les fonctions de
chacun, on s'entend. Alors, quand je m'avance en disant ça, peut-être que quelqu'un
quelque part va dire : Non, ça ne se peut pas. Mais vous comprenez?
M. Arcand : Très bien.
Mme LeBel : Oui, mais l'idée,
c'est que... Et il va falloir qu'il y ait certaines de… critères qui soient…
qui soient remplis. Et il y a, naturellement, là... C'est ça, d'ailleurs...
Donc, à partir de ce moment-là, un mandat ad hoc est donné. Ça peut être des
experts, aussi, particuliers. On en avait parlé, je pense, dans l'étude de la
loi sur la LCOP, il peut y avoir un mandat particulier ou un type de contrat
qui demande d'avoir... de s'adjoindre une expertise particulière. Mais ça peut…
ça sera couvert, à ce moment-là, par les mêmes pouvoirs puis les mêmes
protections.
M. Arcand : O.K. Ça va,
merci.
Le Président (M. Simard) : Alors,
l'article 66 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous en sommes à l'étude de l'article 67.
Mme LeBel : Oui. L'article 67,
M. le Président : L'article 28 de cette loi est abrogé.
Les infractions prévues par l'article 28
seraient remplacées par… dans un nouveau chapitre de la Loi sur l'Autorité des
marchés publics qui regrouperait toutes les dispositions pénales prévues à
cette fin. On va… ce nouveau chapitre là va être introduit par l'article 81,
qu'on va voir plus tard.
Le Président (M. Simard) : Des
remarques? Alors, l'article 67 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Mme la ministre, pour l'article 68.
Mme LeBel : Oui : L'article 29
de cette loi est modifié, dans le présent… dans le premier alinéa :
1° par l'insertion, après le paragraphe
5°, du suivant :
«5.1° ordonner à l'organisme public
d'apporter des mesures correctrices, de réaliser des suivis adéquats ou de
mettre en place toute autre mesure, telles des mesures de surveillance ou
d'accompagnement, visant à s'assurer que l'exécution d'un contrat est conforme
aux exigences des documents d'appel d'offres ou des autres documents
contractuels et requérir d'être informée par écrit, dans le délai indiqué, des
mesures prises par l'organisme public pour donner suite à une telle décision;»;
2° par le remplacement du paragraphe 6°
par le suivant :
«6° suspendre, pour la durée qu'elle fixe,
l'exécution de tout contrat public ou résilier un tel contrat si elle est
d'avis que la gravité des manquements constatés justifie la suspension ou la
résiliation ou si l'organisme public n'a pas donné suite à sa satisfaction à
une ordonnance rendue en application du paragraphe 5.1°.»
Donc, cet article <prévoit…
Mme LeBel :
...application
du paragraphe 5.1°.»
Donc, cet article >prévoit deux
nouvelles ordonnances que pourrait rendre l'Autorité des marchés publics au
terme d'une vérification ou d'une enquête et qui se rapportent spécifiquement à
la phase d'exécution des contrats publics.
Ainsi, ce que ça permet de faire, ça
permet à l'autorité d'enjoindre un organisme public de s'assurer de la
conformité de l'exécution d'un contrat public au regard des obligations
contractuelles, naturellement, qui étaient dans le contrat qu'elle a conclu, et
de s'enquérir auprès de cet organisme des mesures qu'il prend pour y donner
suite.
Il lui permet également de suspendre l'exécution
d'un contrat public ou de résilier un tel contrat si la gravité des manquements
le justifie ou que l'organisme public ne prenait pas les mesures requises pour
s'assurer de la bonne exécution du contrat. Donc, c'est par rapport à... C'est
plus visé vers l'organisme public dans ce cas-ci, là, mais...
Le Président (M. Simard) : L'article 68
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous en sommes à l'article 69.
Mme LeBel : 69. L'article 31
de cette loi est modifié, dans le paragraphe 7° du premier alinéa :
1° par l'insertion, après «des contrats
publics», de «et des sous-contrats publics»;
2° par l'insertion, après «ces contrats»,
de «et ces sous-contrats».
Donc, naturellement, c'est une modification
de concordance vu qu'on ajoute la notion de «sous-contrat» et on étend les
pouvoirs de l'AMP aux sous-contrats publics.
Le Président (M. Simard) : Des
remarques sur 69? Sans quoi, nous allons procéder à la mise aux voix. Cet
article est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous en sommes à l'étude de l'article 70, en page 345 du cahier de
charges.
Mme LeBel : L'article 70 :
L'article 34 de cette loi est modifié :
1° par l'ajout, à la fin du premier
alinéa, de la phrase suivante : «Il en est de même de tout soumissionnaire,
tout contractant et tout sous-contractant et de toute autre personne ou société
de personnes qui détient un document ou un renseignement jugé nécessaire à
l'exercice de ces fonctions.»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Quiconque est visé par une demande de
l'autorité faite en application du premier alinéa doit, si celle-ci lui en fait
la demande, confirmer l'authenticité des documents ou la véracité des renseignements
communiqués au moyen d'une déclaration sous serment.».
Donc, le présent article confère à
l'Autorité des marchés publics le pouvoir de requérir d'un soumissionnaire,
d'un contractant, d'un sous-contractant et de toute autre personne ou société
de personnes la transmission d'un document ou d'un renseignement qu'elle juge
nécessaire à l'exercice de ses fonctions de veille. Il confère également à l'autorité
le pouvoir de requérir une confirmation de l'authenticité ou de la véracité
d'un document ou d'un renseignement par celui qui le lui communique.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des remarques sur cet article? L'article 70 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
71.
Mme LeBel : 71. L'article 36
de cette loi est modifié par le remplacement du deuxième alinéa par le suivant
:
«L'autorité peut, de même, en vue de
favoriser l'application de la présente loi, conclure une entente avec un
organisme public. Elle peut également, à cette même fin, conclure une entente
avec toute personne ou toute société de personnes pourvu que cette personne ou
cette société de personnes, de même que ses dirigeants, ses administrateurs,
ses associés et ses employés qui participent à la réalisation de l'objet de l'entente,
satisfassent aux conditions prévues aux paragraphes 1° et 2° de l'article 6.».
La modification proposée par cet article
vise à préciser que les personnes et sociétés de personnes avec lesquelles l'autorité
peut conclure des ententes pour favoriser l'application de la loi doivent être
de bonnes mœurs et ne pas avoir d'antécédents judiciaires en lien avec cet
objet.
Donc, c'est ce que l'article 6, 1° et
2° disent, là, c'est de s'assurer de la probité des gens avec lesquels elle
conclut ou les organismes avec lesquels elle conclut des ententes, finalement.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des remarques?
M. Arcand : Juste pour
que je comprenne, vous dites «un organisme public», évidemment, c'est ça?
Mme LeBel : …
M. Arcand : Puis vous
dites également : «...conclure une entente avec toute personne ou toute
société de personnes…»
Mme LeBel : …passer au
bureau de l'Inspecteur général, mais j'ai l'impression qu'il va satisfaire à
l'article 6. En tout cas, j'espère.
M. Arcand : O.K. Ça va.
Merci.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous. D'autres remarques sur 71? Sans quoi, nous allons procéder à la mise
aux voix. Cet article est-il adopté?
Des voix : Adopté.
• (16 h 10) •
Le Président (M. Simard) : Adopté.
72.
Mme LeBel : 72. L'article 49
de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «10» par «14»;
2° par le remplacement, dans le troisième
alinéa, de «cinq» par «sept».
Le présent article vise à allonger les
délais dont dispose l'autorité pour conclure une décision à la suite d'une
plainte reçue sur son processus contractuel... un organisme public... d'un
organisme public. Donc, on passerait d'un <délai…
Mme LeBel :
...d'un
organisme public. Donc, on passerait d'un >délai d'examen de
10 jours qu'on augmente à 14 et cinq à sept jours. C'est en jours, c'est
des jours dont on parle.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des remarques?
M. Arcand : Quand on
parle de jours, c'est ouvrable ou c'est…
Mme LeBel : Habituellement,
c'est en jours ouvrables, un délai…
Des voix : …
Mme LeBel : Ici, c'est
des jours du calendrier. Dans ce cas-ci, c'est des jours calendrier.
M. Arcand : C'est des
jours de calendrier.
Mme LeBel : Oui, ça...
je ne suis pas allée voir l'article particulier, là, mais oui.
M. Arcand : O.K.
Mme LeBel : C'est
calendrier.
M. Arcand : Très bien.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires sur 72? Sans quoi, cet article est-il adopté? Adopté. Bien. Alors,
l'article 74 contient quatre sous-articles que nous pourrions traiter l'un
indépendamment de l'autre.
Mme LeBel : Alors, oui,
peut-être que je peux me permettre de faire comme on a fait précédemment, c'est-à-dire...
M. Arcand : C'est ça.
Mme LeBel : ...de vous
donner le général de 73, puis après ça on pourra peut-être lire chacun des
articles avec les commentaires qui s'y rapportent.
Donc, 73 modifie la Loi sur l'Autorité des
marchés publics, après la section 52, pour y insérer la section V qui s'intitule
Dispositions particulières au processus contractuel de l'autorité, qui
comporte... On introduit donc quatre articles, 52.1, 52.2, 52.3 et 53.4, et on
pourra... Ça propose donc l'ajout, comme je le disais tantôt, d'une nouvelle
voie de recours pour formuler, en deuxième instance, une plainte à l'Autorité
des marchés publics relativement à l'un de ses... de ses propres processus
contractuels.
En effet, alors que l'autorité agit à
titre d'instance de deuxième niveau pour recevoir et traiter des plaintes
relatives aux processus contractuels de d'autres organismes, ceux qui se
plaignent des processus de l'autorité elle-même ne peuvent pas faire valoir
leurs arguments auprès d'une seconde instance. Donc, désormais, il serait
possible pour le plaignant de faire valoir ses arguments auprès d'une seconde
instance, soit une ou des personnes spécifiquement désignées à cette fin par le
président-directeur général de l'autorité. Il fallait créer quand même un
mécanisme de surveillance du surveillant. Donc, on pourra le voir peut-être
avec plus de détails à l'étude de chacun des composants de l'article 73.
Le Président (M. Simard) : Alors,
souhaitez-vous immédiatement débuter par 52.1?
Mme LeBel : Absolument,
je vais en faire la... donc, la lecture de 52.1.
Le Président (M. Simard) : S'il
vous plaît.
Mme LeBel : Cette loi
est modifiée par l'insertion, après l'article 52, de la section suivante :
«Section V
«Dispositions particulières au processus
contractuel de l'autorité
«52.1. Dans tous les cas où il est permis,
en application des dispositions des sections I à III, de porter plainte à l'autorité
relativement à un processus contractuel d'un organisme public, une personne ou
une société de personnes ou un groupe de personnes ou de sociétés qui y est
visé, de même que son représentant, peut, aux mêmes conditions et pour les
mêmes motifs, demander à l'autorité de réévaluer la conformité de l'un de ses
propres processus contractuels au cadre normatif ou encore de reconsidérer son
intention de conclure un contrat de gré à gré malgré l'intérêt de cette
personne, cette société ou ce groupe a manifesté à réaliser le contrat.
«Les dispositions de l'article 45 et
celles de l'article 46, à l'exception du paragraphe 4° du premier alinéa
et du troisième alinéa de cet article, s'appliquent à une demande faite en
vertu du premier alinéa et celles des articles 51 et 52 s'appliquent à la
personne, à la société ou au groupe qui présente une telle demande, compte tenu
des adaptations nécessaires.»
Donc, l'article 52.1 vient établir
que les cas d'ouverture à la présentation d'une demande à l'autorité, il s'agit
des mêmes cas d'ouverture que ceux qui permettent aux entreprises de se
plaindre auprès de l'autorité d'un processus contractuel d'un organisme public.
Donc, ça donne la première porte d'entrée, si on veut.
Le Président (M. Simard) : Alors,
des commentaires sur 52.1?
M. Arcand : Est-ce qu'à
votre connaissance il y en a beaucoup, de ces cas-là?
Mme LeBel : Oui, bien, l'Autorité
des marchés publics donne peu de contrats déjà en partant, on s'entend, et,
dans les contrats qu'elle a donnés jusqu'à présent, il y a eu seulement trois
des processus qui ont été menés par l'AMP, qui étaient…
Une voix : …
Mme LeBel : Non, c'est ça. Il
y a eu... O.K. Aucun processus, jusqu'à présent, mené par l'AMP n'a fait l'objet
de plainte.
M. Arcand : O.K.
Mme LeBel : Ça a été peu
nombreux, peu nombreux, aucune plainte, mais il faut quand même prévoir un
mécanisme, parce que l'autorité chargée de surveiller les contrats en donne
quand même très peu, mais en donne quelques-uns.
M. Arcand : En donne
quelques-uns.
Mme LeBel : Donc...
M.
Arcand
:
O.K. Bien, ça va. Merci.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous. Article 52.2.
Mme LeBel : Oui. «Chaque
fois qu'une demande visée à l'article 52.1 est formulée, le
président-directeur général de l'autorité désigne la ou les personnes chargées
de la traiter. Toute personne ainsi désignée doit relever d'une unité
administrative distincte de toute unité administrative dont relèvent les
personnes qui exercent les activités contractuelles de <l'autorité…
Mme LeBel :
...les
personnes qui exercent les activités contractuelles de >l'autorité, celles
qui sont responsables du traitement des plaintes formulées à l'égard de
celles-ci et celles qui sont responsables du traitement des plaintes formulées
en vertu des sections I et II.
«En outre, le président-directeur général
doit veiller à ce que soient mises en place, au sein de l'autorité, toutes les
mesures nécessaires pour que la demande soit traitée de manière intègre et
indépendante.»
L'article 52.2 prescrit l'obligation
d'établir une séparation étanche entre l'acteur initial, c'est-à-dire le
responsable du processus contractuel ou celui qui était chargé en premier de
traiter une demande... une plainte relative à ce processus et celui qui sera
saisi d'une demande en vertu de 52.2. Il oblige par ailleurs la mise en place
de mesures destinées à assurer un traitement intègre indépendant des demandes.
C'est vraiment parce que c'est de bonnes…
de bonnes pratiques de le faire, parce que, dans les faits, pratico-pratique,
il n'y a pas eu de… il n'y a pas eu d'écueil, là, il n'y a pas eu d'enjeu par
rapport à ça, là.
M. Arcand : Ça va.
Le Président (M. Simard) : 52.3.
Mme LeBel : Cette loi
est modifiée par l'insertion, après l'article 52, de la section suivante :
«Sur réception d'une demande visée à
l'article 52.1 et au besoin, l'autorité reporte la date limite du dépôt
des soumissions, si la demande concerne un processus d'adjudication, ou la date
prévue de conclusion du contrat, si la demande concerne un processus
d'attribution. Dans ce cas, elle en informe le demandeur et inscrit sans délai
une mention à cet effet au système électronique d'appel d'offres.»
Donc, ça prévoit que l'autorité pourra
reporter certaines dates du processus contractuel, s'il y a quelque chose qui
survient, là, une plainte, entre autres.
Le Président (M. Simard) : Alors,
Mme la ministre, à 52.4, je crois comprendre que vous souhaitez nous présenter
un amendement.
Mme LeBel : Mais vous
avez lu complètement dans mes pensées.
Le Président (M. Simard) : Ah!
que voulez-vous?
Mme LeBel : Je vais me
permettre de lire le 52.4 d'origine.
Le Président (M. Simard) :
Oui, d'accord
Mme LeBel : Et ensuite je
pourrai peut-être vous présenter l'amendement.
Le Président (M. Simard) : Comme
vous le souhaitez.
Mme LeBel : Merci. «52.4.
L'autorité dispose de 14 jours à compter de la réception de la demande pour
rendre sa décision.
«Au terme de l'analyse de la demande,
l'autorité transmet sa décision motivée par écrit au demandeur.
«Lorsque la demande concerne un processus
d'adjudication et que l'autorité décide de le poursuivre tout en apportant des
modifications aux documents d'appel d'offres, elle doit s'assurer qu'un délai
d'au moins sept jours est accordé pour déposer une soumission. Ce délai est
d'au moins deux jours lorsqu'aucune modification n'est apportée aux documents
d'appel d'offres. L'autorité inscrit, s'il y a lieu, au système électronique
d'appel d'offres une nouvelle date limite de réception des soumissions
respectant les délais.».
Donc, cet article encadre le processus
décisionnel de l'autorité, les conséquences des décisions sur le processus d'adjudication
en cours. Bon, je pense que c'est normal de le penser, mais j'aurais un
amendement à cet article.
Une voix : …
Mme LeBel : Dans le texte
anglais... un amendement qui concerne le texte anglais. Alors, je vais me
permettre de le lire. J'ai eu un petit moment de confusion, je m'en excuse, M.
le Président.
Donc, article 73 : Insérer, dans
le texte anglais du troisième alinéa de l'article 52.4 de la Loi sur l'Autorité
des marchés publics proposé par l'article 73 du projet de loi, et après «continue»,
«the process».
Le Président (M. Simard) : D'accord.
Donc, traitons d'abord de l'amendement.
Mme LeBel : On en
profite pour corriger, finalement.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Y aurait-il un commentaire sur l'amendement amené à l'onglet 52.4?
M. Arcand : Juste, M. le
Président, savoir c'est quel... quel est le... Le mot «process», c'est quoi, l'équivalent
en français, là?
Mme LeBel : Processus?
Processus d'adjudication. Processus.
M. Arcand : Ah! O.K. Alors,
lorsque la demande concerne, «the continued process», c'est ça que... processus
d'adjudication, ça se traduit comment, ça, en anglais?
Mme LeBel : On ne l'avait
pas avant, hein? Dans l'article d'origine, là, on lisait :
«When the application concerns a tendering process and the Authority decides it
will continue the process while amending the tender…» On a ajouté pour
clarification...
M. Arcand :
«Process».
Mme LeBel :
«…the Authority decides it will continue
the process while amending the tender...» On ne change pas vraiment le
corps de l'article, mais on précise que ça… Qu'est-ce qui continue? C'est le
processus, en fin de compte.
M. Arcand : Ça va.
• (16 h 20) •
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Cet amendement est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Et nous en venons, comme tel, à l'onglet 52.4. Y a-t-il d'autres
commentaires? Sans quoi, nous allons revenir à l'étude de l'article 73 dans
sa globalité, qui, lui-même, contenait quatre… quatre sous-articles. Y
aurait-il une réflexion générale, un commentaire?
M. Arcand : Non, ça va.
Je pense que, comme a dit la ministre, la présidente du Conseil du trésor, ce
sont des considérations qu'on ne verra pas souvent. Donc, à partir de ce
moment-là, je pense que ça me semble <suffisamment...
M. Arcand :
...ne
verra pas souvent. Donc, à partir de ce moment-là, je pense que ça me semble
>suffisamment clair, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Conséquemment, l'article 73, tel qu'amendé, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Et nous en sommes maintenant à l'étude de l'article 74.
Mme LeBel : L'article 53
de cette loi est modifié :
1° par l'ajout, à la fin du premier
alinéa, de la phrase suivante : «Un même examen peut porter sur plus d'un
processus d'adjudication ou d'attribution ou sur l'exécution de plus d'un
contrat.»;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «un» par «un ou plusieurs».
Donc, les modifications proposées par cet
article permettraient à l'autorité de traiter des dossiers connexes dans le
cadre d'une même intervention, de façon à permettre une utilisation plus
efficace et efficiente de ses ressources.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
Des remarques?
M. Arcand : J'essaie juste de
voir de quelle façon vous… vous dites : On peut... un examen peut porter
sur plus d'un processus.
Mme LeBel : Je dois dire que
c'est une demande de l'Autorité des marchés publics. Présentement dans le cadre
de ses enquêtes, il arrive fréquemment que l'AMP, là, quand elle fait l'examen
à l'égard d'un processus d'un contrat, ça l'amène également à se pencher sur d'autres
processus ou des contrats connexes. Donc, pour éviter d'être obligé de rendre
des décisions différentes puis de faire des processus différents, elle peut
traiter ça dans un ensemble puis dans une décision. Puis elle l'a vu... Je
dirais que c'est une adaptation de sa pratique, là, pour être capable de
maximiser les ressources à ce moment-là. Et c'est vraiment une… c'est vraiment une
demande de l'AMP.
M. Arcand : O.K. Ça va.
Le Président (M. Simard) : Alors,
des commentaires supplémentaires sur 74? Sans quoi, nous procédons à la mise
aux voix. Cet article est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
75.
Mme LeBel : Oui. L'article 55
de cette loi est remplacé par le suivant :
«Au terme de l'examen, l'autorité transmet
sa décision motivée par écrit à l'organisme public visé et au ministre
responsable de cet organisme. En outre, lorsque l'intervention a été requise
par le président du Conseil du trésor ou le ministre responsable des affaires
municipales, l'autorité doit, en plus de lui transmettre sa décision motivée
par écrit, lui faire rapport de son intervention.»
Donc, le présent article propose d'élargir
la portée des informations que l'autorité doit transmettre, selon le cas, au
président du Conseil du trésor ou au ministre responsable des Affaires
municipales au terme de l'examen d'un processus contractuel ou de l'exécution
d'un contrat que l'un de ceux-ci a requis en application de l'article 53
de la loi. Ainsi, un rapport sommaire de l'intervention de l'autorité permettra
au président ou au ministre ayant requis l'examen de mieux comprendre la ou les
causes et manquements de… que l'autorité aurait pu observer et, de ce fait, de
mieux les outiller pour assumer leurs responsabilités ministérielles en matière
de contrats publics.
Donc, c'est vraiment juste dans le cadre
de l'article 53 où c'est une demande du président du Conseil du trésor ou
de la ministre responsable des Affaires municipales d'aller examiner un
processus, là. Ce n'est pas pour tous les… toutes les enquêtes que l'Autorité
des marchés publics ferait de son propre chef ou découlant d'une plainte. C'est
vraiment... L'article 53 permet de faire une demande d'enquête, je le dirais
de cette façon-là, ou d'examen d'un contrat. Et, dans ce cas-là, on aimerait
avoir... Comme c'est une demande du conseil du… du président du Conseil du
trésor ou du ministre responsable des Affaires municipales, bien, on demande
d'avoir un peu plus de détails pour être capable de mieux corriger le
manquement. Ça ressemble à ça.
Des voix : …
Le Président (M. Simard) : Souhaitez-vous
que nous suspendions?
M. Arcand : Juste quelques
instants.
Le Président (M. Simard) : Bien
volontiers. Nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 16 h 25)
(Reprise à 16 h 27)
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous poursuivons. Cher collègue, à vous la parole.
M. Arcand : J'essaie de
simplement comprendre la raison de cet article-là, surtout que vous mentionnez
qu'il y a seulement deux organismes qui peuvent intervenir : Conseil du
trésor et le ministère des Affaires municipales. Est-ce qu'il y a d'autres
ministères qui pourraient intervenir ou si, vraiment, c'est vraiment ces
deux-là? Et le ministère des Affaires municipales, c'est pour aller vérifier les
municipalités, c'est ça, voudrait que l'autorité aille vérifier possiblement ce
qui se passe dans les municipalités?
Mme LeBel : Mais c'est un
article qui existe déjà, là. L'article 53 permet déjà au président du
Conseil du trésor et au ministre chargé des Affaires municipales de mandater
l'Autorité des marchés publics ou de lui demander de faire l'examen d'un
contrat particulier ou d'une… sur un processus d'adjudication ou d'attribution
qui est en cours, entre autres, là, bon. Mais ça existe déjà, 53, donc on ne
vient pas ajouter, et les deux… les deux entités, c'est naturellement le
président du Conseil du trésor puis les Affaires municipales pour ce qui est
plutôt de notion municipale.
Ceci étant dit, comme l'objectif de ce
pouvoir de vérification là, c'est un mandat, donc il n'y a pas de problème, là.
Ce n'est pas... On demande à l'autorité d'enquêter sur quelque chose de
particulier. Et comme l'idée, quand le président du Conseil du trésor le fait,
surtout, puis le ministre des Affaires municipales, c'est d'aller vraiment
vérifier s'il y a eu quelque chose de problématique dans le processus
d'adjudication puis favoriser… voyons, l'amélioration de ce processus-là, tout
simplement, ce qu'on demande à l'autorité, c'est de... Faites-nous un rapport
un peu plus complet qu'un simple constat de manquement pour nous indiquer
vraiment de façon plus éclairée comment on peut améliorer le processus. Mais là
on parle vraiment de quelque chose qui est fait à la demande du président du
Conseil du trésor, du ministre des Affaires municipales. Dans le cas d'une enquête
qui découle de la… de sa propre autorité ou d'une plainte, on n'aurait pas ce
rapport-là.
M. Arcand : Mais la crainte
que vous avez, est-ce que c'est quelque chose qui va s'appliquer plus, cet
article-là, au niveau du ministre des Affaires municipales?
Mme LeBel : Non.
M. Arcand : Pas
nécessairement…
Mme LeBel : Bien, il n'y a
pas de crainte. Ça existe déjà, sauf que, là, le rapport qu'il nous donne,
c'est un rapport qui est moins complet. On veut juste avoir plus d'informations
dans le rapport, c'est tout... qui est déjà prévu, là.
M. Arcand : Donc, c'est
purement technique, là, ce que vous...
Mme LeBel : Bien, on
ajoute... on demande un complément d'information dans un rapport qu'on va déjà
nous soumettre.
M. Arcand : O.K. Ça va.
Merci.
Le Président (M. Simard) : D'autres
remarques? Sans quoi, l'article 75 est-il adopté?
Mme LeBel : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Alors, chers collègues, compte tenu de
l'heure, nous allons ajourner nos travaux. Et on se retrouve mardi prochain.
Bon week-end à tous et merci encore pour
votre précieuse collaboration.
(Fin de la séance à 16 h 30)