(Onze heures cinquante-neuf
minutes)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers amis, bonjour à toutes et à tous, nous voici de retour. Je constate que
nous avons quorum, nous pouvons poursuivre nos travaux.
Comme vous le savez, la Commission des finances
publiques est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 12, Loi visant principalement à promouvoir l'achat
québécois et responsable par les organismes publics,
à renforcer le régime d'intégrité des entreprises, et à accroître les pouvoirs
de l'Autorité des marchés publics.
Mme la secrétaire, bonjour.
La Secrétaire : Bonjour.
Le Président (M. Simard) : Y a-t-il
des remplacements ce matin?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Alors, M. Asselin (Vanier-Les Rivières) est remplacé par M. Allaire (Maskinongé); M. Émond (Richelieu) est remplacé
par M. Bachand (Richmond); M. Reid (Beauharnois) est remplacé par M.
Lévesque (Chapleau); et M. Ouellet (René-Lévesque) est remplacé par M.
Gaudreault (Jonquière).
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous souhaitons la bienvenue à tous ces nouveaux collègues. Ils vont apprécier
le dynamisme de la Commission des finances publiques, à n'en pas douter.
Étude détaillée (suite)
Hier soir, nous étions, au moment de suspendre
nos travaux, rendus à l'étude de l'article 54, plus précisément à
l'onglet 27.15, en page 251 de notre cahier de travail, mais, pour
des raisons techniques, nous allons surseoir momentanément à nos travaux et
nous revenons le plus rapidement possible.
Alors, nous suspendons.
(Suspension de la séance à 12 heures)
(Reprise à 12 h 02)
Le Président (M. Simard) : Bien,
alors, chers collègues, nous sommes en mesure de reprendre, et, à ce stade-ci,
je cède la parole à Mme la ministre. Chère collègue.
Mme LeBel : Oui, bien, peut-être que
je pourrais résumer un peu. Quand on s'est laissés sur 27.15, lors de la
dernière séance, M. le Président, mon collègue m'interpelait sur une
explication du paragraphe 1° de 27.15, qui mentionne
que, quand on... qu'une entreprise qui présente... Bon, est susceptible d'une
sanction administrative pécuniaire, là, une entreprise qui soumissionne
pour un contrat public ou un sous-contrat ou qui conclut un tel contrat ou un
tel sous-contrat, alors qu'elle est inadmissible aux contrats publics.
Donc, je
pense que c'est la portion conclusion surtout, là, mais il arrive... et, je
dois le dire, c'est extrêmement marginal,
ce n'est pas fréquent, mais il arrive que certaines entreprises, malgré une
déclaration d'inadmissibilité, s'essaient à soumissionner sur des
contrats publics ou des sous-contrats, surtout dans les sous-contrats où ça
peut être plus complexe, et concluent avec
un organisme qui, bon, n'a pas noté cette inadmissibilité-là. Donc, il faut
juste s'assurer que c'est bien clair
qu'il y a... un peu à l'instar du retard dont on parlait autrefois, là, de
dire : Bien, c'est votre responsabilité de renouveler et c'est votre responsabilité de, si vous êtes inadmissible,
ne pas faire... Donc, ça vient marquer ça, le cas, là-dessus.
Le Président (M. Simard) : Merci. M.
le député de Mont-Royal—Outremont.
M. Arcand : Alors, ma question.
Donc, ces gens-là auront des sanctions administratives pécuniaires à ce
moment-là, alors que c'est peut-être l'erreur du ministère ou d'un autre. C'est
un peu... Il y a un peu des deux.
Mme LeBel : C'est leur erreur également.
Bien, c'est leur erreur. Ils ne peuvent pas soumissionner. Ils le savent, quand
ils sont inadmissibles, qu'ils ont une interdiction de soumissionner et de
conclure. Donc, ils partagent, certes, très certainement une part de
responsabilité.
M. Arcand : Mais
il peut y avoir une erreur de bonne foi aussi qui existe, j'imagine.
Mme LeBel : Bien, à ce moment-là, il
y aura...
M. Arcand : Des discussions...
Mme LeBel : ...des discussions, et
le Conseil du trésor aura toujours l'opportunité, à 25.0.3, de permettre la
conclusion de ce contrat-là dans des circonstances qui pourraient s'expliquer,
disons.
M. Arcand : Mais, il faut quand même
avouer, de la façon dont c'est présenté, ça fait un peu bizarre comme
situation.
Mme LeBel : Oui, mais, vous savez,
en principe, il n'y aurait pas la notion de récidive au Québec dans bien des
infractions si les gens se conformaient.
M. Arcand : Oui, O.K. Alors, ça va.
Le
Président (M. Simard) : D'autres commentaires sur l'onglet 27.15? Sans
quoi... Oui, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Je vous avoue que je
n'avais pas prévu de siéger cet après-midi. Ça fait que je veux quand même dire
à micro ouvert qu'on a été convoqués un peu, beaucoup à la dernière minute, et
pourtant je ne pense pas que c'est un projet de loi qui marquait un retard
particulier à ce stade-ci, là, mais, en tout cas, on comprend que c'est une
pratique qui est déplorable pour les parlementaires et les députés qui doivent
changer leur horaire à la dernière minute, là. Alors, je vais essayer de faire
pour le mieux dans les circonstances.
Ça commence bien parce c'est justement un
paragraphe sur les manquements. Alors, je trouve que le gouvernement a eu
manquement dans la courtoisie de ses convocations de commissions
parlementaires. J'aimerais que la ministre nous explique un petit peu plus les
sanctions administratives pécuniaires d'un montant fixé en application de
l'article 27.16. Moi, j'ai travaillé beaucoup avec des grilles ou avec des
concepts de sanctions administratives
pécuniaires, notamment dans le domaine de l'environnement, lorsqu'on a étudié
le projet de loi n° 102, récemment, mais aussi le premier projet de
loi n° 102, en 2017, avec David Heurtel, puis lors du... En tout cas, sur
beaucoup de lois en matière d'environnement, on a quand même analysé les
sanctions administratives pécuniaires.
Moi, j'aimerais qu'elle nous dise un petit peu
plus les barèmes, sur quelles bases sont établies les sanctions administratives pécuniaires. On parle d'un montant
en application de l'article 27.16. Est-ce que la ministre peut nous
en dire un petit plus? Parce que, quand on parle de sanctions administratives
pécuniaires, on a quand même... Bien, ça le dit, là, c'est une sanction. Alors, il faut prendre attention dans les sommes
qui sont demandées. Il faut que ça soit basé sur des précédents, sur des...
basé également sur, je dirais, la pratique ou la règle un peu plus établie dans
les autres lois.
Alors, j'aimerais ça que la ministre nous
exprime un petit peu plus les sanctions administratives pécuniaires en
application de l'article 27.16. Ça veut dire quoi? Qu'est-ce que ça signifie,
par l'Autorité des marchés financiers? C'est basé sur quelles autres balises,
je dirais, là, dans les... par rapport aux autres lois? Est-ce qu'on est
conformes à ce qui se fait de façon générale dans les sanctions administratives
pécuniaires?
Le Président (M. Simard) : Merci.
Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui, j'ai eu
l'occasion effectivement d'en faire mention précédemment, lors d'une question,
là, du collègue de Mont-Royal et Outremont. On se sera basés sur les barèmes,
naturellement. Il n'y a pas de... Et je pense qu'on a eu l'occasion de
l'aborder dans un article précédent, si je ne me trompe pas, les montants... la
détermination du montant des sanctions administratives pécuniaires va être
basée sur des barèmes établis par le ministère de la Justice. On n'a pas, dans
cet exercice-là... Puis on va pouvoir en parler plus spécifiquement à 27.16,
parce que, là, on est vraiment au niveau de 27.15, mais les montants vont être
basés sur des barèmes, mais on a... on va...
et ça sera pris par règlement, et on ne sortira pas, là, des cadres qui sont
établis, qu'on retrouve dans d'autres lois similaires pour d'autres
types d'infractions, de sanctions administratives pécuniaires. On a quand même
mis, si je ne me trompe pas, dans 27.16, un plafond de 10 000 $, mais
on devra effectivement établir des barèmes, et, comme je vous disais, ça
devrait... ça va être basé sur les barèmes qui sont faits dans des
circonstances similaires.
M. Gaudreault : O.K. Alors, on
va en rediscuter lorsque ce sera au 27.16. Je comprends également que l'article 27.15 dispose des situations, je
dirais, où une sanction administrative pécuniaire peut être imposée par
l'Autorité des marchés publics.
Donc, le premier paragraphe, c'est quand on a
une entreprise qui présente une soumission alors qu'elle est inadmissible. Puis là je vais vite, là, mais le
deuxième paragraphe, c'est lorsque... dans l'exécution d'un contrat avec
une entreprise inadmissible; 3°,
lorsque l'autorisation de contracter expire, quatrièmement, lorsqu'il
appartient à un contrat public et
omet ou refuse de transmettre à l'AMP les documents ou renseignements, 5°, c'est
omettre ou refuser de confirmer l'authenticité de documents qui fait...
puis au 6° : «Qui fait défaut de se soumettre à une mesure de surveillance
ou d'accompagnement qui lui est imposée par l'AMP...»
Alors, ces six critères
ouvrent la porte, je dirais, aux sanctions administratives pécuniaires, mais là
on dit au dernier paragraphe : «Un
règlement de l'autorité peut prévoir qu'un manquement [au] règlement [...] peut
donner lieu à une sanction administrative pécuniaire.» Je comprends donc
qu'outre les six, je dirais, conditions d'accès l'autorité peut aussi déposer
un règlement pour prévoir d'autres types de manquements. Est-ce que c'est ce
que je comprends?
Le Président (M. Simard) : Mme
la ministre.
Mme LeBel : Oui,
absolument, oui, mais il faut que ce soit pris en fonction, là, en application
du chapitre V.1. Naturellement, là, il y a ce cadre-là,
réglementaire, qui est fixé par la loi, mais, oui, ça pourrait donner lieu à
une sanction administrative pécuniaire. Donc, il faut se...
• (12 h 10) •
M. Gaudreault : Est-ce qu'il y
a déjà un type de règlement comme ça qui existe ou ça va être du nouveau droit
pour l'AMP?
Mme LeBel : Bien, on vient
d'introduire le chapitre, donc.
M. Gaudreault : Oui. Donc,
c'est ça, donc, ça n'existe pas.
Mme LeBel : Non. On vient
d'introduire le chapitre.
M. Gaudreault : Oui.
Puis c'est un règlement qui est pris à l'interne de l'AMP. Comment ça marche,
la mécanique interne de l'AMP pour l'adoption d'un règlement? Ça passe
par le conseil d'administration, un peu comme la CNESST, par exemple?
Mme LeBel : Non.C'est
un règlement qui est soumis par l'Autorité des marchés publics, qui devra être
approuvé par le règlement, donc suivre la procédure réglementaire.
M. Gaudreault : La
procédure réglementaire interne de l'AMP ou la procédure réglementaire du
gouvernement?
Mme LeBel : Du gouvernement, si
je comprends, oui, oui, 27.17, qui va nous...
M. Gaudreault : C'est un
règlement de l'autorité?
Mme LeBel : Oui, c'est 27.17
qui va nous l'expliquer. Donc, c'est : «Tout règlement pris par l'autorité
en application des dispositions de la présente sous-section est soumis à
l'approbation du gouvernement, qui peut l'approuver avec ou sans modification.»
Donc, c'est à la suggestion... Le règlement, tu peux dire, est proposé, soumis
au gouvernement par l'AMP, mais c'est le gouvernement qui l'adopte selon la
procédure réglementaire.
M. Gaudreault : Mais, quand on
parle de l'approbation... Puis là je ne veux pas parler de... C'est parce qu'on
n'a pas le choix de parler de 27.17 en parlant de ça ici, à 27.15, là, mais la
procédure d'approbation d'un règlement de l'AMP par le gouvernement, est-ce que
c'est...
Mme LeBel : ...en vertu de la
Loi sur les règlements.
M. Gaudreault : Donc... Mais
est-ce que c'est toute la procédure qu'on connaît à travers la Gazette
officielle, puis les délais, c'est vraiment un règlement... ça devient un
règlement gouvernemental?
Mme LeBel : Classique,
traditionnel, si on peut le dire comme ça.
M. Gaudreault : C'est ça, mais
qui est préparé en amont par l'AMP.
Mme LeBel : Qui est soumis, en
vertu de 27.17, par l'AMP, oui.
M. Gaudreault : Et
l'AMP présentement, est-ce qu'elle a déjà des règlements de ce type-là? Est-ce
qu'elle en...
Mme LeBel : Oui, le règlement
de l'autorité des marchés... pas en fonction du chapitre V.1, là, mais
elle a déjà le règlement de l'Autorité des marchés publics pour l'application
de la Loi sur les contrats des organismes publics, qui a été pris, je pense, en — je
regarde les dates — 2017,
donc, selon cette procédure-là, soumis par l'AMP puis selon la procédure
réglementaire traditionnelle, si je peux le dire ainsi.
M. Gaudreault : O.K. Donc,
c'est déjà du... Je veux dire, c'est déjà une mécanique qui est éprouvée, là, à
l'intérieur de l'AMP.
Mme LeBel : Que l'AMP connaît
parce qu'elle l'a utilisée, oui.
M. Gaudreault : O.K.,
mais là, quand même, on vient élargir un peu plus parce que, là, ce sont des
règlements...
Mme LeBel :
C'est élargi.
M. Gaudreault :
...qui ouvrent la porte à des SAP, à des sanctions administratives
pécuniaires.
Mme LeBel :
Oui, mais on ne vient pas élargir parce qu'on vient lui donner une nouvelle
fonction réglementaire, mais effectivement
c'est l'Autorité des marchés publics... Et le fait de le faire par règlement,
c'est très simple, c'est pour se permettre... Peut être que, dans le
temps, d'autres... certaines infractions varieront dans leur notion de gravité,
là, mais c'est que c'est l'Autorité des marchés publics qui va connaître sa
base réglementaire, sa base de sanctions administratives pécuniaires, qui va
les, je peux le dire de cette façon-là, soumettre au gouvernement, mais c'est
le gouvernement qui va les prendre, ces règlements-là, ultimement, là, on
s'entend...
M. Gaudreault :
C'est beau, oui.
Mme LeBel :
...selon la procédure réglementaire connue. On n'a pas une procédure
allégée ou différente qui est créée par ça du tout, du tout.
M. Gaudreault :
O.K. Est-ce qu'on a d'autres institutions à l'intérieur... ou d'autres
organismes à l'intérieur de l'appareil gouvernemental qui font des règlements
en matière de sanctions administratives pécuniaires, je pense à la CNESST, par
exemple, parce qu'ils en font déjà en matière de sanctions administratives
pécuniaires, je ne sais pas, moi, la SAAQ,
ou est-ce que c'est une première pour un organisme public de faire des
règlements avec des sanctions administratives pécuniaires, ou,
d'habitude, est-ce que, pour les sanctions administratives pécuniaires, ça
passe, je dirais, directement par le gouvernement sans travail en amont par
l'entité?
Mme LeBel :
Ce qui est important de comprendre ici, là, c'est qu'ultimement c'est le
gouvernement qui prend les règlements, O.K.?
M. Gaudreault :
Je le sais.
Mme LeBel :
Je pense qu'il y en a d'autres, mais honnêtement je ne les ai pas en tête, là.
D'après moi, on ne crée pas une première. On
pourra vérifier plus avant pour vous donner l'information ultérieurement, mais
il est important de comprendre que
c'est le règlement qui prend... c'est le gouvernement qui prend le règlement,
mais, également, la notion de passer par l'AMP, c'est de s'assurer que
l'entité qui a l'expertise est dans le processus. Donc, en s'assurant que c'est l'AMP qui soumet le règlement, qui conçoit,
qui décide, qui... selon les barèmes établis par le ministère de la
Justice.
Donc, il y a un cadre
à tout ça, là. On ne peut pas partir dans tous les sens. Il y a un cadre. On
s'assure que l'entité la mieux équipée pour être capable d'évaluer les
différents niveaux de sanctions administratives pécuniaires soumet le
règlement, donc, nécessairement, est partie au processus. Le gouvernement garde
tout son plein pouvoir, par la suite, de l'accepter ou non, mais on a, à ce
moment-là, moi, quant à moi, le processus idéal, c'est-à-dire le gouvernement
ne le fait pas seul, l'AMP ne le fait pas seule, puis le gouvernement garde son
plein pouvoir. Et on se garde également cette notion-là, puis je pense que
c'est mieux de l'enchâsser à travers un règlement encadré par la loi, plafonné
par la loi, mais, à ce moment-là, on se donne l'opportunité aussi d'être
capables de faire évoluer dans un sens ou dans un autre de cette échelle-là. Il
faut comprendre que c'est avec les échelles du ministère de la Justice. On
n'est pas dans des... On en a vu dans certains projets de loi où on était hors
norme, là, par rapport à certaines sanctions administratives pécuniaires, mais
là on va être dans les barèmes.
M.
Gaudreault : O.K., mais je comprends très bien, là, qu'au final, vu
que ça devient un règlement qui, une fois que ça tombe entre les mains du
gouvernement, suit le processus normal de réglementation en vertu de la Loi sur
les règlements... mais il reste que c'est quand même important de savoir si
c'est une première pour un organisme de faire des projets de règlement avec des
sanctions administratives pécuniaires, parce que ça peut donner, je dirais, ou
créer des précédents avec d'autres organismes éventuels, là, qu'on pense...
Bien, en tout cas, j'ai en tête la CNESST, mais est-ce que ça pourrait être
d'autres types d'organismes? Peut-être, là.
Alors, pour moi,
c'est quand même important, là, d'avoir cette information-là. Donc, je ne sais
pas si on peut attendre... De toute façon, il faut qu'on étudie tous les
27 point quelque chose, là, de la totalité de 54 avant d'adopter 54. Donc,
ça va peut-être donner le temps au gouvernement de vérifier s'il y a d'autres
organismes qui ont le pouvoir de faire des projets de règlement avec des
sanctions administratives pécuniaires.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Mme la ministre, souhaitez-vous que nous suspendions?
Mme LeBel : Non,
pas à ce moment-ci.
Le Président (M.
Simard) : Pas à ce moment-ci? Très bien.
Mme LeBel : Non. Je pense qu'on peut
continuer, mais effectivement j'ai vérifié, parce qu'on essaie de faire les
choses en même temps qu'on vous parle.
M.
Gaudreault : En temps réel.
Mme LeBel : En
temps réel et en parallèle. Donc, effectivement, c'est une première qu'on
puisse le faire de cette façon-là, par règlement.
M.
Gaudreault : Oh!c'est une première pour l'AMP ou c'est une
première dans l'ensemble? C'est une première de quoi?
Mme LeBel : Ma
compréhension, c'est une première qu'on le fait par règlement, point.
M.
Gaudreault : C'est une première qu'un organisme de l'État...
Mme LeBel : C'est
une première qu'on établisse les montants, la hauteur des montants, par
règlement. Donc, votre question est... Oui, également, là, le principal est une
première, donc l'accessoire aussi.
M.
Gaudreault : Oui, bien, c'est quand même du... Bien, c'est une
première. Donc, c'est quand même du droit nouveau, d'une certaine manière, par
rapport aux organismes de l'État, là, de faire ça. Quelles balises qu'on se
donne... parce que moi, je suis bien d'accord pour dire : Il faut
décentraliser, puis que l'organisme compétent puisse faire son travail, puis,
après ça, envoyer ça au gouvernement, mais, quand on parle de sanctions
administratives pécuniaires, c'est parce que, tu sais, on touche... on commence
à toucher, là, justement, des sanctions puis on se rapproche du droit pénal un
peu plus, et, pour moi, c'est important que ça soit un pouvoir délégué, quand
même, qui est bien balisé. Je ne veux pas que le gouvernement tombe dans une
manière de... comment je pourrais dire, excusez l'expression, mais comme de
«rubber stamp» qui vient de l'AMP quand on est dans des sanctions
administratives pécuniaires, surtout si c'est une première. Puis ça, ça va nous
dire quoi, pour la suite, par rapport à d'autres organisations? Est-ce que ça
va devenir une tendance de faire des sanctions administratives pécuniaires à
partir de l'organisme porteur? C'est quand même une question de feeling.
Le Président (M.
Simard) : Merci, cher collègue. Et, par souci d'alternance, à moins
que vous ne souhaitiez renchérir...
Mme LeBel : Bien, je vais attendre de voir... peut-être que je
pourrai reprendre à deux feelings en même temps.
Le Président (M. Simard) : Bien,
c'est ça. Donc, à ce stade-ci, je cède la parole au député de Mont-Royal—Outremont.
M. Arcand : Oui,
merci beaucoup, M. le Président. Juste un point que je voulais faire en...
parce qu'hier on a appris qu'on avait une commission, et en moins de... à
24 heures et moins d'avis, là, je peux juste vous mentionner... Puis
j'espère que la ministre mentionnera aux gens qui font ça que c'est un peu
borderline, si vous me permettez l'expression. C'est quelque chose qui,
normalement, ne se fait pas. Et, comme l'a dit tout à l'heure le député de
Jonquière, il ne me semble pas qu'il y avait une urgence nationale à ce
point-là, ce n'était pas une commission d'urgence. Alors, ceci étant dit...
• (12 h 20) •
Le Président (M.
Simard) : ...sera acheminé, cher collègue.
M. Arcand : Merci,
M. le Président, c'est très important. Maintenant, ce que je comprends de la
discussion qu'il a pu y avoir avec le député de Jonquière, est-ce que je
comprends que l'Autorité des marchés financiers fait son propre règlement, mais
que ce qui est vraiment nouveau ici, c'est que les sanctions administratives
pécuniaires sont définies très clairement dans les pouvoirs, je dirais, de l'Autorité
des marchés publics? C'est un peu la différence par rapport à ça, et moi, je
voulais juste essayer de voir pourquoi c'est comme ça.
Le Président
(M. Simard) : Mme la ministre.
Mme LeBel :
Juste, peut-être, pour reprendre et être sûre de bien répondre peut-être à
tout le monde en même temps, je pense qu'il est important de comprendre. Là, on
est dans les sanctions pécuniaires administratives. Ce qui est nouveau, c'est le
fait qu'on établisse par règlement ces montants-là. Mon collègue de Jonquière
s'inquiète sur le fait qu'on donne un pouvoir très large, disons-le comme ça.
Là, je comprends, mais on ne délègue pas à l'Autorité
des marchés publics la capacité réglementaire du gouvernement, parce
qu'ultimement c'est le gouvernement qui prend le règlement, il faut le
comprendre.
Donc, on pourrait,
dans les faits, le lire autrement : Le gouvernement prend règlement après
consultation avec l'Autorité des marchés
publics. C'est la même chose parce que ce que ça dit, c'est que l'autorité va
soumettre un règlement, c'est le
gouvernement qui l'approuve, qui peut l'approuver avec ou sans modification.
Donc, ultimement, c'est le règlement
du gouvernement. Je pense qu'il faut recadrer les choses. Ce qu'il est
important de comprendre, c'est qu'il y a des barèmes d'établis dans 27.16. Ces barèmes-là nous plafonnent à
10 000 $, et, en plus, on parle de conditions d'établissement,
donc le même exercice que le gouvernement ferait en fonction des barèmes qui
sont connus, qui sont établis par le ministère
de la Justice, qui existent, sur lesquels on se base à chaque fois qu'on veut
établir des montants de sanctions administratives pécuniaires dans des
règlements ou dans des lois.
Donc : «Les montants
des sanctions sont établis en fonction de la gravité relative des manquements
entre eux et peuvent varier selon les type d'entreprise visés à [21.3].» Donc,
il y a des barèmes qui sont établis. On ne peut pas aller n'importe où. Et, en plus, 27.17, c'est le gouvernement qui prend
le règlement, ultimement. Donc, le gouvernement est garant de ces barèmes-là, est garant de cette échelle-là qui
pourrait être soumise par l'Autorité des marchés publics, mais je continue à dire que, dans un cas de figure
comme celui-ci, on ne fait pas du droit nouveau. On crée un mécanisme
qui est différent, mais le droit demeure le même. Les sanctions administratives
pécuniaires existent, les barèmes existent, et on n'en sortira pas et on
plafonne.
Donc, dans le sens de ça, les principes du droit
actuel en matière de sanctions administratives pécuniaires sont respectés. La
façon d'arriver aux échelles de traitement et au tableau, c'est là où on a une
différence, mais en laissant ultimement ça entre les mains du gouvernement. Et
malheureusement je vais vous demander de répéter votre question parce que je
pense que je l'ai perdue dans mon... à moins que j'y ai répondu, et, en toute
bonne foi, je me suis égarée dans ma tête, là. J'ai peut-être mal...
M. Arcand : D'accord. Alors, on
va essayer de redresser la situation.
Mme LeBel : Oui, s'il vous
plaît, désolée.
M. Arcand : Non, mais ma
question, Mme la ministre, c'est pourquoi... Ce que je comprenais, c'est que l'Autorité des marchés financiers font leurs
propres règlements, et, l'Autorité des marchés publics, il y a un
règlement dans la loi qui leur permet de
faire des sanctions administratives pécuniaires, ce que nous n'avons pas à
l'Autorité des marchés financiers. Est-ce que je comprends ça de cette
façon-là?
Mme LeBel : O.K.,
bien là il va falloir juste que je la vérifie correctement, là, pour être sûre
de bien répondre, parce que... puis je sais que j'ai une réponse, mais
je ne veux pas la lire en temps réel puis l'assimiler.
M. Arcand : O.K. On peut faire
une pause de deux minutes.
Mme LeBel : Mais, oui, il y a
des différences, mais on va pouvoir vous les expliquer.
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous allons suspendre brièvement.
(Suspension de la séance à 12 h 25)
(Reprise à 12 h 31)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, nous reprenons nos travaux, et encore une fois cette pause fut
très productive en s'enrichissant de part et d'autre. Alors, Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui, ça va me permettre peut-être
de rectifier un commentaire que j'ai fait précédemment. Je suis vraiment désolée, là, j'ai mal compris les
informations qu'on... très adéquates qu'on me donnait. Quand mon
collègue me demandait si c'était une première, je savais d'instinct que ça ne
se faisait pas souvent. J'ai pris la peine de cadrer le fait que ce n'était pas du droit nouveau, mais que peut-être que,
dans la mécanique, effectivement, on était peut-être dans une première,
mais il appert que non, là. Et c'est grâce, d'ailleurs, à la question de mon
collègue de Mont-Royal et Outremont, là, qu'on a pu... que j'ai pu identifier
le secteur où ça se fait.
Donc, voici la... voici la situation.
Habituellement, pas habituellement, mais de façon générale, parce que ce n'est pas... les manquements et les sanctions
administratives pécuniaires sont souvent établis dans le cadre de la loi,
mais on a quand même des possibilités
réglementaires de faire évoluer. Ici, ce qu'on fait, c'est qu'on établit les
manquements dans le cadre de la loi, mais,
sous forme de règlement ultimement approuvé par le gouvernement, il faut le
comprendre, mais, sous forme de règlement,
on va se permettre d'établir les catégories de sanctions... de montants
associés aux différents manquements qui sont établis dans 27.15, en tout
cas, dans l'article précédent. Naturellement, il faut comprendre que ces
sanctions-là vont être déterminées... soumises par l'Autorité des marchés
publics, mais déterminées en fonction de barèmes connus au ministère de la
Justice et cadrés par l'article 27.16, à titre d'exemple.
Toutefois,
ce n'est pas une première, parce que l'Autorité des marchés financiers a
également la même possibilité d'agir, mais non seulement l'Autorité des
marchés financiers peut, selon ma compréhension, établir les montants associés
à un manquement, mais peut également établir des manquements par règlement,
toujours approuvé par le gouvernement, par contre, ultimement, il faut le
comprendre, et toujours, j'imagine — je n'ai pas lu la Loi sur les
valeurs mobilières entièrement dans la pause, la brève pause qu'on vient de
faire — mais
avec des cadres et des barèmes établis, et on parle de barèmes, toujours de
barèmes qui se situent dans les barèmes réguliers établis par le ministère de
la Justice en matière de sanctions administratives pécuniaires. Donc, il faut
comprendre qu'on n'est pas dans le droit nouveau dans le sens qu'on n'est pas
hors norme, mais on est peut-être, dans la procédure, dans des distinctions
qu'on peut faire avec ce qui se fait de façon plus régulière, mais ce n'est pas
exceptionnel, parce que c'est également fait par l'Autorité des marchés
financiers. Ça me permet de vous répondre, à mon collègue de Mont-Royal et
Outremont en même temps. Mais, ici même, je vous dirais qu'on est à cheval entre
ce que l'Autorité des marchés financiers a comme capacité
et le fait de tout établir dans la loi. Je peux le dire comme ça. Et je fais
mon mea culpa sur l'information précédente.
Le Président (M.
Simard) : M. le député.
M. Arcand : Merci,
M. le Président. Mais ce que je comprends dans les faits, Mme la présidente,
c'est que moi, j'avais... il y avait
toujours une expression qu'un... l'ancien ministre de l'Économie m'avait dite à
un moment donné, et son expression
était la suivante : Il n'y a rien qui est aussi rapide qu'un million de
dollars, O.K.? Rien qui se déplace aussi rapidement qu'un million de
dollars. Alors, à l'époque, la raison pourquoi on disait ça, c'est que,
simplement, si vous taxez le monde trop, à un moment donné, il y a un effet
boomerang qui se fait, et les gens se déplacent et vont ailleurs. C'est un peu
dans ce sens-là qu'on disait ça.
Ce que je comprends
de l'Autorité des marchés financiers, c'est que l'on... à partir du moment où
on fait affaire avec des institutions financières, c'est clair que les
mouvements sont probablement plus rapides, et ainsi de suite, tandis qu'au
niveau de l'Autorité des marchés publics c'est des contrats avec probablement
de plus petites entreprises, et c'est ce qui explique un peu la situation.
Mais je comprends
très bien vos explications, mais moi, la seule chose que je vois, dans la loi
actuelle telle qu'elle est, je trouve qu'il y a un risque, quand même, de
pouvoir abusif à un moment donné. Vous savez, on est tous pour la vertu. On comprend
très bien que ça prend de l'intégrité, et ainsi de suite. Mais, tu sais, je
vais simplement vous donner un exemple, là. Dans le 27.15.5°, il semble...
quand je lis ça, il semble y avoir... il y a une très grande différence entre
quelqu'un qui omet et quelqu'un qui refuse de confirmer, au moyen d'une
déclaration sous serment, l'authenticité des documents ou la véracité des
documents communiqués à l'Autorité pour la simple et bonne raison que, premièrement,
on ne sait pas, à ce stade-ci, exactement quel genre de paperasse ça va
comporter, d'une part. Et une omission et un refus, il me semble que c'est
quand même assez différent, et, dans ce cas-là, on traite ça un peu sur... un
peu sur le même pied. Et ma question par rapport à ça, c'est de se dire :
Est-ce que... est-ce qu'il y a quelque chose que je ne vois pas que vous voyez
ou que vous avez vu? Il me semble qu'il y a une... Vous savez, quand j'étais
dans... plus jeune, on avait encore la religion catholique, il y avait le péché
véniel puis le péché mortel, omettre de faire une... de confirmer une
déclaration ou de confirmer l'authenticité, omettre et refuser de le faire,
c'est une autre paire de manches. Mais ici vous le mettez pas mal sur le même pied
d'égalité d'après ce que je peux voir.
Le Président (M.
Simard) : Mme la ministre.
Mme LeBel : Bon,
bien, je pense que l'on omette ou que l'on refuse, quand on a la responsabilité
d'attester la véracité d'un... d'un document tel que mentionné à 5°, je pense
que c'est un manquement. Maintenant, effectivement, le régime de sanctions
administratives pécuniaires pourrait prévoir des sanctions différentes pour les
deux cas de figure. Mais, à un moment donné, on est dans un régime administratif
et non pénal de sanctions administratives. Donc, effectivement, le fait de ne
pas transmettre, alors qu'on doit le faire, c'est un défaut de faire. On
dit : Vous devez authentifier, vous devez alléguer de...
M. Arcand : Non,
je comprends.
Mme LeBel : Donc,
mais, oui, vous avez raison, et ça fera partie des choses qui devront être
considérées, c'est-à-dire l'omission et le refus comme tels.
M. Arcand : C'est
parce que, Mme la députée, surtout qu'on... on exclut dans cette loi-là les
gros montants d'argent à cause des ententes
internationales, comme vous le savez. Donc, c'est des plus petits contrats. On
fait affaire avec des entreprises qui sont probablement plus petites.
Là, je n'ai pas le détail ici de ce que ça peut être, mais les entreprises qui
sont plus petites... Puis, depuis le début, d'ailleurs, de la commission, je
vous l'ai demandé. J'ai dit : Assurons-nous, là, que ce ne soit pas un
fardeau administratif. Parce que, quand on parle de contrats, là, de 100 000 $
et moins, on ne parle pas nécessairement de contrats qui sont donnés à des
entreprises qui ont la capacité d'une multinationale
avec son directeur de la conformité puis avec un... bon, etc. Donc, ce genre
d'élément là peut faire en sorte que
des plus petites entreprises vont avoir plus de difficultés ou vont peut-être
omettre à un moment donné. C'est ça, mon point.
Mme LeBel : Mais c'est toutes des raisons pour lesquelles,
entre autres, une des raisons, parce qu'il peut y en avoir plusieurs,
pour lesquelles on n'a pas... on fait attention aux seuils. Il y a des seuils
d'autorisation de contracter. Ce n'est pas juste parce que, bon, on pense, mais
c'est aussi pour permettre à des plus petites entreprises qui souvent ne vont
pas chercher les contrats au-dessus des seuils d'avoir un moins lourd fardeau.
Vous
devez comprendre qu'ici on ne parle pas de vérification systématique, là, on
parle de suite à une déclaration d'intégrité qui est faite de façon,
comme on vous l'a mentionné, le plus simple possible, tout en respectant
l'obligation d'avoir un certain mécanisme pour que l'entreprise s'engage. Si
jamais l'AMP juge que, dans un cas de figure
xyz, il y a... il y a matière à vérification et à examen, elle
pourrait, l'AMP, demander la transmission de documents. Et, dans ce cas de figure là, il faut quand même
bien qu'on soit... qu'on s'assure que l'entreprise qui transmet atteste
de la véracité du document ou que, si elle donne des renseignements, souvent,
là, c'est un affidavit, disant : Je fais... j'ai... parce qu'elle va
être... transmettre par écrit, puis elle prête serment, elle peut le faire
devant témoin, il y a des façons.
Donc, il faut le
faire, mais il faut comprendre que ce n'est pas systématique, là. On n'est pas
dans le fardeau ajouté à chaque fois qu'on fait un contrat. C'est que, quand on
fait une déclaration d'intégrité, bien, à un moment donné,
si l'AMP a des motifs de penser qu'elle doit vous vérifier, je m'excuse, mais
là le certain fardeau minimal qui est sur l'entreprise de démontrer, je pense
qu'il se justifie, mais il n'est pas systématique. C'est important de le dire,
là, on n'est pas dans : Chaque fois qu'il y a un contrat, vous devez
fournir des documents puis, chaque fois que vous fournissez... vraiment, là.
• (12 h 40) •
M. Arcand : Non,
c'est ça. Mais j'avais posé quand même le même genre de question...
Mme LeBel :
Oui, absolument.
M.
Arcand :
...au directeur de l'Autorité des marchés publics. Puis je sais que, suite à
cette réponse-là, je crois que c'était M. le président de la Chambre de
commerce de Montréal, là, M. Michel Leblanc. Michel Leblanc est arrivé, puis il
avait dit : Écoutez, j'ai écouté la réponse, puis la réponse du directeur
de l'Autorité des marchés publics, c'était de dire : Bien là, fiez-vous
sur nous, là, on va faire bien attention. Mais...
Mme LeBel :
C'était plus... oui, mais c'était...
M.
Arcand :
Mais c'est comme : Donnez-moi un chèque en blanc, et puis je vais... je
vais m'organiser pour qu'il n'y ait pas d'abus.
Mme LeBel :
Bien, pour le recadrer, c'était plutôt dans la... dans la déclaration
publique des sanctions administratives pécuniaires où, là, le directeur de
l'AMP avait dit : Oui, effectivement, c'est au... de la façon dont c'est
rédigé, c'est à la discrétion de l'AMP si on rend public ou non le fait qu'une
entreprise a été... a été sanctionnée administrativement. Donc là, je pense que
c'est un autre eujeu. Quand on parle du fardeau administratif, je suis très
sensible à ça, et beaucoup dénonçaient la mesure de déclaration d'intégrité. Je
vous ai expliqué qu'elle se veut le plus simple possible, mais, à un moment
donné, il y a un certain minimum de fardeau, entre guillemets, qui vient avec
ça.
M. Arcand :
Non, non, je comprends.
Mme LeBel :
Et ici on parle de... effectivement, vous avez raison, omettre et refuser.
Ce n'est pas une gradation des manquements ici, c'est une énumération de tous
les manquements possibles. Je suis bien d'accord avec vous que d'omettre, c'est
différent de refuser, et il y aura probablement, j'imagine, en tout cas, le
gouvernement devra s'en assurer et approuver ou modifier, une gradation de
sanctions administratives pécuniaires en fonction d'une gradation de gravité
objective des manquements, puis ça, on doit en tenir compte, là, c'est 27.17
qui le dit aussi... 27.17 ou 27.16, en tout cas, les suivants qui le disent.
Maintenant, quand on
est rendus à fournir une déclaration sous serment qui atteste des documents ou
qui atteste de la... voyons, la véracité des renseignements, c'est parce qu'on
est rendus à un moment où l'AMP a jugé bon de nous... de me vérifier ou de
m'examiner en tant qu'entreprise, là. On n'est plus dans le systématique, on
est... J'ai soumis... j'ai rempli une soumission, j'ai agréé à... j'ai soumis
sur un appel d'offres qui avait cette clause-là ou j'ai conclu un contrat de
gré à gré avec avec le gouvernement qui contient la clause de je me déclare
intègre selon la loi, là, je l'ai simplifiée, mais ça va ressembler à ça, en
vertu de l'article machin truc. Et, quand on est rendus là, à un moment donné,
dans le cheminement, l'AMP, pour une raison quelconque, a des informations ou a
des raisons de dire : Bien, cette entreprise-là, 1-2-3 inc., bien, je
pense que ce serait peut-être une bonne idée d'aller là vérifier ou l'examiner.
Et, quand on est rendus là, bien, je pense qu'il y a un minimum de
responsabilité qui doit reposer, parce que, n'oublions jamais, c'est un
privilège d'avoir des contrats, ça, des marchés publics, ce n'est pas un droit.
M. Arcand :
Non, non, je comprends. Je comprends très bien. Ça va. Merci, M. le
Président.
Le Président
(M. Simard) : Merci à vous, cher collègue. D'autres remarques? M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui. Bien, je suis content qu'on ait fait la suspension tout à l'heure pour
bien clarifier la situation parce que c'est quand même important. Je comprends
aussi que ce n'est pas du droit nouveau, là, je cherchais la bonne expression
tout à l'heure. Même si on l'avait fait, ce n'était pas ça, c'est plus dans les
modalités. Mais il reste que, quand la ministre nous dit : L'Autorité des
marchés publics ne pourra pas prévoir de nouveaux manquements, elle pourra
quand même le faire.
Mme LeBel :
Oui, tout à fait.
M. Gaudreault : Elle pourra quand même le
faire en vertu du dernier alinéa de 27.15, là : «...qu'un manquement [au] règlement [d'application] du
chapitre V.1 peut donner lieu à une sanction administrative
pécuniaire.» Alors, ça, c'est quand même important de le préciser. Ça fait que
c'est un pouvoir quand même assez comparable à celui de l'AMF, là, au final.
Mme LeBel :
Non. Oui, elle ne peut pas prévoir des manquements à la loi.
M. Gaudreault : Ah! bien non.
Mme LeBel : Donc,
on n'est pas dans le même niveau. Elle peut prévoir un manquement au règlement.
M. Gaudreault : O.K. Oui, un
manquement à un règlement pris en application du chapitre V.1.
Mme LeBel : Alors que l'AMF
peut prévoir des manquements à la loi. Je veux juste m'assurer, parce que, là,
on est dans l'hypertechnique de la subtilité de différence entre deux, mais je
veux m'assurer de vous donner la bonne réponse, c'est pour ça que je me tourne
vers...
M. Gaudreault : Oui, du
hypertechnique, mais pas tant, en même temps, parce que c'est quand même des
distinctions qui sont importantes.
Mme LeBel : Je
ne dis pas que ce n'est pas important, je dis juste que je prends la peine de
vérifier ma réponse à chaque fois pour être sûre parce que c'est plus
pointu, là, comme discussion.
M. Gaudreault : J'essaie
d'imaginer... puis je ne veux pas faire de science-fiction, là, mais j'essaie
d'imaginer qu'est-ce qui pourrait arriver qui ferait en sorte que l'AMP nous
ferait un nouveau manquement qui n'est pas couvert par les six premières
situations de 27.15. Est-ce qu'on n'est pas mieux de... Tu sais, je pose une
question très... comment je pourrais dire,
ouverte, là, tu sais, je n'ai pas d'agenda caché, je n'en ai jamais,
d'ailleurs. Mais est-ce qu'on n'est
pas mieux de plus camper le pouvoir réglementaire, dans les cas de manquements,
en se limitant aux six picots ou on est mieux d'étirer un peu? Puis, si
on étire un petit peu, bien, il faut quand même qu'on se mette des balises, là,
bon, qui sont l'application du chapitre V.1. En fait, c'est ça, c'est
toute la question de la limitation ou pas du futur pouvoir pas discrétionnaire,
mais du pouvoir réglementaire de l'AMP.
Mme LeBel : Juste pour resituer la
conversation, le chapitre V.1, là, c'est tout le chapitre de l'intégrité,
la notion d'intégrité, le régime
d'intégrité. En vertu de ce chapitre-là, l'AMP a un pouvoir de prendre des
règlements pour en établir certaines
modalités. Je pourrais vous faire la réponse très courte de dire : Si on
savait et si je pouvais vous donner un cas
de figure puis l'imaginer, je le mettrais tout de suite dans la loi, sauf que
je ne sais pas quel type de règlement l'AMP va prendre, en fonction de V.1, pour établir les modalités d'application du
régime d'intégrité, et peut-être qu'il sera pertinent, si on ne répond
pas à ces modalités-là, de prévoir des sanctions pécuniaires administratives
qui en découlent.
Donc, on
n'est vraiment pas au même niveau, là, et, naturellement, on n'aura pas le même
niveau de sanctions administratives pécuniaires, parce qu'on va parler
d'un manquement à un règlement, et non pas d'un manquement à la loi. Donc, on va se retrouver dans les... je
serais portée à dire qu'on va être dans des barèmes moins élevés encore qu'un
manquement à la loi parce qu'on va être dans un manquement au règlement. Donc,
c'est très circonscrit, limité, et je vous
dirais que sa zone d'action, elle est, quant à moi, là, pour être logique, dans
une zone qui est sous les manquements à la loi. Et naturellement, si on pouvait, puis c'est toujours...
c'est toujours la difficulté de se garder une portion d'évolution, si on
pouvait les imaginer maintenant les cas de figure, on les inscrirait, mais
peut-être qu'on ne les inscrirait pas parce que ce ne serait pas le même type
de manquement. On parle de manquements à un règlement, donc il faut bien le
comprendre, et c'est seulement les règlements qu'elle pourra adopter en
fonction de l'article... du chapitre V.1, qui est vraiment le régime
d'intégrité des entreprises. Donc, elle peut prévoir des modalités puis elle
peut prévoir des sanctions par non-respect des modalités. Puis, il faut le
dire, là, on est dans le régime d'intégrité, là, on est vraiment dans un régime
extrêmement important, je pense, qui est soutenu par tout le monde, puis je le
sais que c'est votre cas aussi également, là. Donc, il faut vraiment se dire
qu'on... pour moi, ce n'est pas anodin quand on ne respecte pas, comme
entreprise, les modalités d'un régime d'intégrité. Ce n'est pas la... ça ne doit
pas se solder par la peine de mort à chaque fois, mais je pense qu'il faut que
ça... qu'il y ait une conséquence. Quand on veut contracter avec l'État, il est
très clair que la décision que l'État a prise depuis plusieurs années déjà, il
faut que vous soyez intègre.
Maintenant, comment on s'en assure? C'est par
différentes modalités, mécanismes, déclarations qui, naturellement, imposent un
fardeau aux entreprises. Mais, encore, je le dis, ce n'est pas un droit de
contracter avec l'État, c'est un privilège, et, pour obtenir ce privilège-là,
il faut faire patte blanche, pour le résumer, et la façon de le faire, bien,
c'est par tout le régime qu'on met en place, et je veux juste le recadrer,
manquement à un règlement qu'elle a le droit de prendre avec V.1. Donc,
difficile pour moi d'imaginer, mais ce sera des modalités de l'application du
régime.
Le Président (M. Simard) : Alors,
Mme la ministre, je vous rappelle à l'ordre parce que les cloches sonnent. Même si on ne les entend pas, moi, je
suis bien branché et je les entends, et on est appelés à aller voter au
bleu.
Alors, compte tenu de l'heure, nous allons
suspendre nos travaux, et on se retrouve tous à 14 heures. Merci pour
votre collaboration.
(Suspension de la séance à 12 h 50)
(Reprise à 14 h 03)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers amis, nous sommes de retour. Nous avons, bien sûr, quorum. Nous pouvons
poursuivre nos travaux. Et au moment de suspendre, tout à l'heure, nous en
étions rendus à l'étude de l'article 54, l'onglet 27.15.
Je croyais comprendre que nous avions fait le tour de nos interventions, mais,
par acquit de conscience, y aurait-il d'autres commentaires sur ce point bien
précis?
M. Arcand : Non, ça va.
Le
Président (M. Simard) : Ça vous va, cher collègue? Alors, nous sommes
rendus maintenant à la section 27.16. Mme la ministre.
Mme LeBel : On a eu l'occasion de
l'aborder dans nos discussions sur 27.15, mais je n'ai pas eu l'occasion de le
lire de façon formelle. Donc, je vais m'y affairer, M. le Président. Article
54, donc, 27.16. On vient insérer, après l'article 27.14.1, la section...
l'article suivant. Ça dit :
«Un règlement de l'Autorité détermine le montant
de la sanction administrative pécuniaire qui se rapporte spécifiquement à
chaque manquement prévu à l'article 27.15 ou en application de celui-ci.
«Les montants des sanctions sont établis en
fonction de la gravité relative des manquements entre eux et peuvent varier
selon les types d'entreprises visés à l'article 21.23. De plus, différents
montants peuvent être établis à l'égard du manquement visé au paragraphe 4° de
l'article 27.15 afin de tenir compte de la nature du renseignement ou du
document dont la transmission a été omise ou refusée.
«Le montant d'une sanction administrative pécuniaire
ne peut excéder 10 000 $.»
Donc, c'est l'article, comme on en a parlé quand
même un peu dans l'article 27.15, pardon... ça donne à l'Autorité des
marchés publics l'habileté d'établir les montants des sanctions administratives
pécuniaires qui peuvent se rapporter à chacun des manquements qui sont énumérés
à l'article précédent, et, naturellement, les faire varier en fonction de
critères objectifs et raisonnables. Je reprends l'exemple de l'omission versus
le refus, qui était souligné par mon collègue de Mont-Royal et Outremont à
l'article précédent, paragraphe 5°. Et il va, par contre, plafonner, là, par
ailleurs, les montants qui peuvent être déterminés. Donc, ça ne pourra jamais
excéder, par ailleurs, 10 000 $. On s'entend que, dans l'échelle de
gravité, naturellement, le 10 000 $ sera attribué, là, à la... le
manquement qui est considéré le plus grave en termes de gravité objective.
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. Arcand : ...M. le Président...
Le Président (M. Simard) : Je vous
en prie, cher collègue, je vous en prie.
M.
Arcand : O.K. Est-ce qu'on a établi des balises? Parce que
,là, je comprends qu'il y a une limite à 10 000 $. Est-ce que
vous avez une idée de ce que ça peut être? Parce que, sur les sanctions
administratives pécuniaires, à une certaine époque, en environnement, avec
Mme Ouellet, à une certaine époque, on avait discuté pendant plusieurs
heures des différents critères et des sanctions qui étaient possibles. Et je
pense qu'il y avait quatre niveaux. Alors, moi, je veux juste savoir :
Est-ce que vous avez une idée de ce dont on parle actuellement? Quelles sont
les sanctions légères, les sanctions moyennes, les sanctions plus fortes?
Mme LeBel : Bien, écoutez, je vous
dirais que, quand on parle d'entreprises, à titre d'exemple, qui soumissionnent
malgré le fait qu'elles sont inadmissibles, qu'elles le savent... Parce que,
quand tu as une déclaration d'inadmissibilité, bien, tu es au courant, là,
comme entreprise, naturellement. Soit que tu as été condamné à quelque chose, soit que tu as demandé une autorisation de
contracter qui t'a été refusée, donc tu le sais. Je vous dirais que je
la placerais dans un cadre supérieur à l'omission, tel que vous le mentionnez,
d'attester, peut-être, de la... On transmet le document, mais on omet
d'attester de la véracité. Mais, encore là, je vous... Mais, oui, il va y avoir
des barèmes...
M. Arcand : Une gradation.
Mme LeBel : ...il va y avoir
une gradation, nécessairement. Ça peut aller de 500 $ à 10 000 $.
On peut penser aussi à la répétition d'infractions, qui fait en sorte qu'elle a
une gradation aussi en termes de répétition, donc. Mais tout ça, ces barèmes-là
existent au ministère de la Justice pour être capables de voir, avec des sanctions
administratives pécuniaires comparables... naturellement, ce n'est jamais
identique, là, mais comparable, d'établir cette gradation-là, et c'est ça que
l'AMP devra nous soumettre. L'AMP a quand même, je dirais, l'expertise, et
l'autorité, dans le sens général, et l'expertise de nous dire : Bien, dans
ce cas-là, dans ce cas-là, les cas de figure de ce type d'omission là, la
plupart du temps, c'est telle chose, c'est telle chose, donc elle va nous
soumettre ça.
Nous, comme gouvernement, on devra s'assurer
qu'on entre dans les barèmes comparables du ministère de la Justice, le plafond
étant de 10 000 $. Donc, j'imagine que ça va s'échelonner de 500 $
à 10 000 $ dans les cas les plus graves ou dans des cas répétitifs,
disons-le, là. Mais, oui, il existe des barèmes. Je ne les connais pas par
coeur, mais il y a des barèmes comparables pour lesquels on peut se guider pour
s'assurer d'une gradation qui est logique, si on veut, là.
M. Arcand : Est-ce
qu'il y a... À votre connaissance ou à la connaissance des gens au Conseil du trésor, est-ce qu'il y a des juridictions qui ont ce même type... sans
que ce soit une autorité des marchés publics, est-ce qu'il y a des gens qui ont ce même type d'organisme ou, enfin, quelque
chose qui est un peu équivalent et qui appliquent ce type de sanctions? Est-ce qu'à votre avis on est les plus exigeants, en
Amérique du Nord, avec ce qu'on fait aujourd'hui?
Mme LeBel : En matière de
régime d'intégrité?
M. Arcand : En matière de
régime d'intégrité et aussi de pénalités, évidemment.
M. LeBel : Parce qu'on le fait,
nous, dans d'autres lois, là. On a parlé de l'Autorité des marchés financiers
tantôt. Il y a des sanctions administratives pécuniaires au Québec. On le fait
dans plusieurs cas de figure, dans plusieurs types, et c'est pour ça que le
ministère de la Justice a des barèmes comparatifs pour dire : Voici, dans
l'ensemble de notre corpus législatif et réglementaire, bien, quand on parle...
Parce qu'on n'est pas dans le cadre des sanctions pénales, on est vraiment dans
le cadre des sanctions administratives pécuniaires, on a des barèmes qui se
comparent, des comparatifs. Maintenant, s'il y a d'autres juridictions
ailleurs, on n'a pas la réponse, honnêtement, là.
M. Arcand : Vous n'avez pas la
réponse à ça.
Mme LeBel : Mais, à l'intérieur
de notre propre corpus législatif, ce n'est pas la première fois qu'on fait ça,
là, au Québec.
M. Arcand : Non, non, je
comprends, je comprends. Mais la raison pour quoi je vous pose la question, c'est
toujours la même chose, quand une entreprise décide de venir investir au
Québec, il faut qu'elle regarde un peu si... jusqu'à quel point c'est
compliqué...
Mme LeBel : Oui, la difficulté
d'accès des marchés, oui.
M. Arcand : ...puis jusqu'à
quel point... Il y a toutes sortes de considérations.
Mme LeBel : Mais on n'est pas
les seuls à agir de cette façon-là.
M. Arcand : Non, non, je suis
certain.
Mme LeBel : Je vais vous parler
de la ville de New York, hein, que vous connaissez bien.
M. Arcand : C'est pour ça que
je posais la question, puis... Mais ce que vous me dites, c'est que vos
sanctions pécuniaires ont été établies, vraiment, en collaboration avec le
ministère de la Justice.
Mme LeBel : Absolument.
M. Arcand : Essentiellement,
c'est ça.
Mme LeBel : Ah! absolument,
absolument.
M. Arcand : O.K. Ça va.
Le
Président (M. Simard) : D'autres remarques sur 27.16? Sans quoi, nous
poursuivons avec l'article 27.17.
Mme LeBel : 27.17, M. le
Président, c'est... se lit comme suit :
«Tout règlement pris par l'Autorité en
application des dispositions de la présente sous-section est soumis à
l'approbation du gouvernement, qui peut l'approuver avec ou sans modification.»
Donc, c'est vraiment l'article qui prévoit que
l'Autorité des marchés publics va établir et soumettre la réglementation en
fonction des barèmes qu'on vient de discuter à 27.16, mais, au final,
l'approbation demeure entre les mains du gouvernement, et le gouvernement
pourrait modifier, refuser ou accepter, là. Donc, toutes ces réponses sont
bonnes. Donc, au final, ça demeure la responsabilité du règlement de prendre la
réglementation, selon les... comme on a eu l'occasion de le mentionner dans la
discussion précédente, là, selon la Loi sur les règlements, là.
M. Arcand : ...est-ce qu'il y a
une publication du règlement dans ce cas-ci?
Mme LeBel : Oui, 45 jours.
45 jours, oui.
• (14 h 10) •
M. Arcand : Puis les commentaires,
et la même formule que quand c'est...
Mme LeBel : La formule
traditionnelle, oui.
M. Arcand : La formule
traditionnelle. O.K.
Mme LeBel : Et
d'ailleurs ça vise encore plus, ici, puis je l'ai mentionné tantôt, à s'assurer
qu'on respecte, même, le cadre législatif
que je viens de vous mentionner là, par rapport aux sanctions administratives
pécuniaires, là.
M. Arcand : O.K. Très bien.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Nous passons donc à l'article 27.18.
Mme LeBel : Je suis rendue que
je vole des pages.
Le Président (M. Simard) : Page 259.
Mme LeBel : Oui, merci, M. le
Président :
«27.18. Un manquement susceptible de donner lieu
à l'imposition d'une sanction administrative pécuniaire constitue un manquement
distinct pour chaque jour durant lequel il se poursuit.»
Cet article vise donc à faire en sorte que les
manquements fondés sur des faits continus, qui se poursuivent plusieurs
jours... un tel manquement pourrait donner lieu à l'imposition de sanctions
administratives pécuniaires pour chacune des journées pour lesquelles il se
poursuit.
M. Arcand : Ça veut dire... Est-ce
que je comprends bien que ce que ça veut dire, c'est qu'une sanction
administrative pécuniaire, qui est de... qui est minime ou, enfin, la moins
forte, si on peut, si la personne n'a pas corrigé ça dans les jours qui
viennent, il y a...
Mme LeBel : Oui. Ce n'est pas
pour tous les types de sanctions que ça pourrait s'appliquer, mais je vais vous
parler d'une... quelqu'un qui a un contrat public, qu'elle doit... et son
autorisation expire, et qu'à chaque jour elle omet... chaque jour où elle omet
de se conformer, bien, chaque jour est une infraction distincte.
M. Arcand : Vous ne lui donnez
pas cinq jours ou...
Mme LeBel : Non. Il y a
peut-être des délais, là, d'avis, mais, je veux dire...
M. Arcand : Il y a-tu des...
Mme LeBel : Oui, oui, il y a
une discrétion parce que c'est sûr que, s'il y a une intervention, puis qu'elle
se conforme, qu'elle a rentré tout ça... Mais l'idée, là, c'est qu'à un moment
donné ce n'est pas un «one-shot», c'est ça.
M. Arcand : Non, non, je
comprends.
Mme LeBel : L'inaction peut se
transformer en infraction distincte, selon les circonstances.
M. Arcand : Je
comprends. Puis je comprends qu'on a des e-mails aujourd'hui, mais, parfois,
les entreprises... Il y a des
entreprises qui n'ont pas juste un contrat avec le gouvernement, qui ont
d'autres contrats ailleurs, qui sont pris ailleurs. Il me semble qu'on
devrait peut-être avoir un délai raisonnable de quelques jours, au moins, pour
se permettre de se conformer.
Mme LeBel : Bien, oui, mais, à
ce moment-là, on n'en fera pas des infractions distinctes. C'est parce que vous
devez comprendre qu'une infraction puis qu'une sanction pécuniaire
administrative... administrative pécuniaire, une SAP, contrairement à une
infraction pénale où on peut dire : Je suis passible jusqu'à 5 000 $
ou jusqu'à 500 $... Ici, c'est : infraction, 500 $. Si elle dure
10 jours, parce que tu ne t'es pas conformé pendant 10 jours, pas
parce que tu as pris tous les moyens raisonnables, pas parce que tu es en
discussion... je n'ai pas de moyen, moi, autrement, que de faire des
infractions distinctes pour chacune des journées. Mais, oui, il va y avoir nécessairement...
Parce que c'est... comme toute infraction, il y a quelqu'un qui va constater le
manquement. Bien, je veux dire, à un moment donné, si l'entreprise se conforme,
bien là on va en mettre une. Mais il faut comprendre, là, qu'on est dans la
conformité à de la rigueur en matière d'intégrité, là. Mais ce n'est pas toutes
les infractions qui vont se prêter à ça, là. Je veux dire, l'infraction d'avoir
conclu un contrat...
M. Arcand : Je comprends. Mais
vous nous demandez d'accepter que, dans la loi, là, quelqu'un qui... C'est
juste que c'est... Ce que je trouve actuellement, c'est que, dans la loi
actuelle, quelqu'un qui veut utiliser son pouvoir de façon abusive, il peut
très bien le faire, et c'est ça qui est ma préoccupation. Moi, là, de... Je
comprends qu'on veuille avoir de la rigueur, je ne pose pas de question
fondamentale là-dessus. C'est juste qu'à un moment donné il faut quand même
laisser les gens être capables de s'ajuster, il faut être capables de... tu
sais.
Je vais vous donner un... Moi, j'ai vécu cet
exemple-là. J'étais, à l'époque, ministre de l'Environnement, et on avait des
entreprises qui avaient certaines normes de bruit, par exemple, O.K., et le
permis disait qu'il ne fallait pas qu'il y ait... que ça dépasse telle norme de
bruit. Et, à un moment donné, l'entreprise s'est retrouvée avec... Parce que tu
ne peux pas corriger... tu ne peux pas changer de camions du jour au lendemain
puis corriger la norme de bruit comme ça. Alors, à l'époque, on avait discuté avec l'entreprise, puis il
y avait eu un terrain d'entente qui avait été fait parce que l'entreprise, dans ce cas-ci, agissait
de bonne foi, n'était pas là en train de faire quelque chose de pas
correct.
Alors, c'est pour ça que je pose la question,
parce qu'il y a vraiment, dans ce dont on parle aujourd'hui, il y a des gens
qui, systématiquement, veulent abuser, et ça, c'est tolérance zéro, puis il y
en a d'autres qui font des erreurs, je dirais, parfois, qui peuvent être de
bonne foi, qui ne sont pas... qu'ils ont un problème, peut-être, de gestion.
Alors, moi, la question, c'est : Est-ce qu'on peut leur donner un break, à
quelque part, tu sais? Je ne vous dis pas d'attendre un mois, là, mais je fais
juste vous dire qu'à quelque part ça me semble bien...
Mme LeBel : Bien, la réponse
est : Absolument. Puis il faut comprendre que ce qu'on introduit là, c'est
dans tous les régimes de sanctions administratives pécuniaires. Ça existe, là.
C'est dans la loi modifiant la qualité de l'environnement, la loi sur la conservation
du patrimoine, la loi sur... il y a d'autres... plusieurs lois, en tout cas,
toutes les lois où on a des sanctions administratives pécuniaires. Donc, ce
n'est pas nouveau. Mais il faut comprendre que, pour enclencher ça, il faut
qu'il y ait un avis de manquement d'envoyé.
Donc, mettons que ça fait cinq jours, vous
n'avez pas reçu... vous avez reçu un premier avis de manquement le lundi puis vous n'en recevez pas le mardi,
mercredi, jeudi, je veux dire, il n'y en a pas... il n'y a pas de
manquement à ce moment-là, là. Donc, c'est
possible qu'à votre premier avis de manquement vous contactiez l'Autorité des
marchés publics puis vous disiez : Bien, je vais prendre... Elle peut
dire : Bien, je vous donne cinq jours pour vous conformer. Mais, six jours plus tard, ça se peut qu'elle vous
en envoie un autre en disant : Là, ça ne marche pas, vous ne l'avez
pas fait.
Donc, l'idée,
c'est que c'est la possibilité pour que... On n'en ferait pas... On ne peut
pas, d'entrée de jeu, penser que c'est
une infraction continue, qu'une fois qu'elle est commise elle peut courir
pendant trois mois sans qu'il ne se passe rien.
M. Arcand : Non, non, ça, je
comprends très bien, je suis d'accord avec vous.
Mme LeBel : Mais il y a un mécanisme
d'avis, là. Donc, vous n'allez pas vous réveiller, le lendemain matin, en disant : Mon Dieu! Je pensais que j'avais
du temps. Non, non. Chaque jour, on va vous donner un avis, et, à chaque
jour, vous allez avoir l'occasion de discuter avec l'Autorité des marchés
publics pour entrer... Parce que l'objectif de tout ça, là, il faut comprendre,
ce n'est pas de donner des sanctions, c'est d'inciter les entreprises, les
aider à se conformer. Donc, c'est clair que ça va fonctionner comme ça, comme
on le fait dans les autres lois.
M. Arcand : Je suis d'accord avec
vous. La seule chose, cependant, c'est que le processus, évidemment, c'est
l'Autorité des marchés publics qui va décider.
Mme LeBel : Comme c'est l'Autorité
des marchés financiers qui décide, comme c'est les autres autorités.
M. Arcand : Puis, dans la loi, bien,
vous leur donnez un pouvoir maximum pour agir.
Mme LeBel : Comme dans toutes les
autres lois. Dans ce cas-ci particulièrement, de 27.18, là, ce n'est pas différent des autres lois, là, pas du tout, du
tout. Ça existe, cette clause-là ou cette possibilité-là, du fait que, dans le
cadre de ce type de manquement là, chaque jour peut constituer un manquement
distinct. On ne vient pas de le donner à l'AMP
plus qu'à d'autres là, ça existe, l'Autorité des marchés financiers et les
autres organismes chargés de l'application des lois, dans lesquels ça se
trouve. Ultimement, c'est comme ça que ça fonctionne.
Maintenant, il faut comprendre que ça
s'enclenche par l'envoi d'un avis. Donc, comme entreprise, je ne suis pas prise
par surprise, je les reçois, les avis, là, et là je peux m'adresser... je peux
démontrer que j'agis. Il ne faut pas oublier qu'on est venu tout installer
aussi, à l'adoption de la loi, tout le mécanisme de zone grise, qui n'existait
pas avant, justement, parce que l'objectif très clair de la loi, ce n'est pas
de punir, mais c'est de trouver tous les mécanismes pour inciter à se
conformer.
Malheureusement, il faut le regarder aussi du
point de vue du fait que la pire entreprise qui ne veut pas le faire, il faut
qu'on ait les moyens de la sanctionner. La meilleure entreprise, c'est sûr
qu'elle va avoir une bonne relation avec l'Autorité des marchés publics, comme
ça se fait depuis quatre ans, d'ailleurs, là.
M. Arcand : O.K. Donc, vous êtes
obligés, me dites-vous... d'être obligés d'avoir un petit côté répressif dans
votre loi, si on veut que ça fonctionne.
Mme LeBel : Malheureusement. Si,
dans... toutes les lois, on les respectait au Québec, on n'aurait pas de pénalités,
ou de sanctions pénales, ou même de Code criminel.
M. Arcand : O.K., ça va. Merci, M.
le Président.
Le Président (M. Simard) : D'autres
remarques sur 18? Sans quoi, nous allons poursuivre avec l'étude de
l'article 27.19. Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui, merci, M. le
Président. Donc :
«27.19. Les sanctions administratives
pécuniaires prévues à l'article 27.15 ou à un règlement pris en application de celui-ci peuvent être imposées par
les personnes désignées par le président-directeur général de
l'autorité.
«Pour
l'application du premier alinéa, l'autorité élabore et rend public un cadre
général d'application de ces sanctions administratives, lequel précise
notamment les éléments suivants :
«1° les
objectifs poursuivis par ces sanctions, notamment inciter une entreprise à
prendre rapidement les mesures requises pour remédier à un manquement ou en
dissuader la répétition;
«2° les
catégories de fonctions dont sont titularisées les personnes désignées pour les
imposer;
«3° les critères
qui doivent guider les personnes désignées lorsqu'un manquement est constaté,
notamment la prise en considération de la nature de ce manquement, de son
caractère répétitif et des mesures prises par l'entreprise pour remédier au
manquement;
«4° les
circonstances dans lesquelles le recours pénal sera priorisé,
lorsqu'applicable;
«5° les autres
modalités relatives à l'imposition d'une telle sanction, notamment le fait que
celle-ci doive être précédée de la notification d'un avis de non-conformité — c'est
ce à quoi je faisais référence tantôt; et
«Ce cadre général
doit en outre présenter la catégorisation des sanctions administratives ou
pénales telle qu'elle est définie par la loi ou ses règlements.»
Donc,
le premier alinéa de cet article, ce qu'il fait, c'est qu'il prévoit que le
P.D.G., naturellement, de l'autorité doit désigner des personnes
responsables de l'imposition des sanctions administratives pécuniaires. C'est
normal, il faut que l'organisme nomme un responsable.
Les deuxième et
troisième alinéas de cet article prévoient que l'autorité doit publier un cadre
général d'application des sanctions administratives de même que les
informations qui doivent s'y retrouver. C'est important de laisser savoir aux
entreprises comment ça va fonctionner pour qu'elles puissent avoir une chance
de se conformer.
Et un tel cadre
permet notamment, donc, je le disais, d'informer les entreprises des éléments
qui guideront le recours aux sanctions administratives pécuniaires. Et ça, je
dois vous dire, cher collègue, que c'est standard, là, ce qu'on... Comme on introduit la notion de sanctions
administratives pécuniaires, partout où il y a cette notion de sanctions
administratives pécuniaires... je ne dirais pas identique, mais... un article
au même effet est présent. On est en plein dans le centre de ce qu'on fait dans
les autres lois qui ont le même type de régime.
• (14 h 20) •
M. Arcand : Quand
vous parlez du cadre général d'application de ces sanctions administratives,
moi, je n'ai pas de problème à ce que ce
soit, évidemment, le P.D.G. La seule chose qui... que j'aimerais vous poser
comme question, c'est : Est-ce qu'un inspecteur ou un commissaire — vous
l'appelez «commissaire» à certains endroits — peut rendre une sanction
pécuniaire administrative, là, seul? Autrement dit, est-ce que, dans le cadre
de l'application, il peut y avoir besoin d'une couple de signatures, là? Parce
que l'idée derrière ça, c'est de ne pas se retrouver... que la personne puisse
avoir au moins un ou deux corroborateurs qui vont pouvoir lui dire :
Écoutez, ça a été vérifié, oui, c'est
correct, s'assurer que ce n'est pas, comment je dirais ça, qu'il n'y ait pas
une chicane qui prenne entre l'entreprise puis l'inspecteur ou que...
que ce soit vraiment objectivement évident. Est-ce que, dans le champ
d'application, c'est quelque chose qui est envisageable?
Mme LeBel : Bien,
écoutez, la façon dont ça fonctionne, partout où il y a des sanctions
administratives pécuniaires... Naturellement, ce n'est pas le P.D.G. de
l'Autorité des marchés publics qui va tout faire, puis je sais que vous le
concevez parfaitement bien. Mais c'est pour ça qu'on dit qu'il va falloir qu'il
désigne des personnes, les catégories de fonctions qui vont être autorisées,
donc, d'après... Ce n'est pas tout le monde qui va être autorisé à faire ça. Il
y a une personne qui va être responsable de le faire. Cette personne-là doit...
va avoir un guide de critères qui doivent la guider, là, dans l'imposition des
manquements, comment elle va prendre en considération la nature de ce manquement, de ce caractère répétitif, je dirais,
un guide de pratique, si on veut, là, comme on a dans d'autres endroits
où on a des pouvoirs ou l'autorité de déposer...
je vais faire un
parallèle qui est complètement boiteux, parce qu'on n'est pas dans la même
catégorie, mais la même affaire qu'à la couronne quand on veut déposer des
accusations. Le procureur peut le faire, mais il y a un guide, un barème de
qu'est-ce qui doit le guider dans sa prise de décision. Donc, oui, il va y
avoir ce type de cadre là, et ce sont des personnes désignées spécifiquement
qui pourront le faire, donc pas tout un chacun, là.
M. Arcand : Non,
c'est ça. Non, mais, moi, la seule chose que...
Mme LeBel : Mais
un processus d'appel, non, ce n'est pas...
M. Arcand : Non, pas un processus d'appel. Simplement que...
Je vais vous donner l'exemple en Environnement. À un moment donné, quand
on avait... on a établi, à une certaine époque, là, les premières sanctions
administratives pécuniaires, il y avait
l'inspecteur qui constatait, mais, avant d'appliquer la sanction, il fallait
que son directeur régional ait validé, puis il fallait que le
sous-ministre adjoint ait validé aussi, juste pour s'assurer, là, que ce n'est
pas une... que c'est très correct. C'est
juste en ce sens-là que je dis ça. Ce n'est pas aller en appel, ou quelque
chose comme ça, mais qu'au moins il y
ait quelques personnes ou, enfin... en autorité, là, qui puissent valider, là,
que c'est fait correctement.
Mme LeBel : Bien,
en général, en général, la façon dont ça fonctionne, ce n'est pas
nécessairement la personne qui constate sur
le terrain. La personne qui constate sur le terrain va faire rapport, va
constater le manquement, si on veut, mais le fait de décider d'envoyer
un avis de manquement, naturellement, ça va être les personnes autorisées à le
faire. Donc, ça peut être le niveau dont vous parlez, là.
M. Arcand : Oui, oui, c'est ça.
Mme
LeBel : C'est-à-dire que ce n'est pas la ligne directe entre deux
personnes, là, comme vous le dites, là. Donc,
il y a quelqu'un qui va constater le manquement, qui va faire rapport, si on
veut, à l'intérieur de l'autorité. Il y a une personne qui va avoir
l'autorité... je ne veux pas faire de jeux de mots, là, mais l'autorité, à
l'intérieur de l'autorité, pour envoyer l'avis de non-conformité... l'avis de
manquement, plutôt, et, par la suite, tout ce qui en découle.
M. Arcand : C'est
ça.
Mme LeBel : Oui,
absolument.
M. Arcand : Moi,
je comprends ça, là. La seule chose, c'est que je me dis : la personne qui
a constaté l'infraction va parler à une autre personne qui va lui dire... Je ne
veux juste pas que ça devienne automatique sans qu'il y ait eu au moins une
vérification aussi à quelque part. C'est juste ça.
Mme LeBel : Parfait.
Bien, effectivement.
M. Arcand : Ça
va. Merci.
Le Président (M.
Simard) : Merci à vous. D'autres commentaires sur 27.19? Nous passons
maintenant à l'article 27.20.
Mme LeBel : Alors,
27.20, sous-section 2, Avis de non-conformité et imposition :
«27.20. Lorsqu'un
manquement visé à la sous-section 1 est constaté, un avis de non-conformité
peut être notifié à l'entreprise afin de l'inciter à prendre sans délai les
mesures requises pour y remédier. Un tel avis doit faire mention que le manquement pourrait donner lieu à
une sanction administrative pécuniaire ou, le cas échéant, à l'exercice
d'une poursuite pénale.»
Donc,
ça aussi, ça fait partie de ce qu'on retrouve dans les mécanismes de régime de
sanctions administratives pécuniaires. Donc, c'est, je dirais, un effet
miroir avec les autres régimes.
Cet article prévoit
qu'à la suite de la contestation... constatation, pardon, d'un manquement parmi
ceux qu'on a énumérés, naturellement, à 27.15 précédemment ou à un règlement
qui a été pris par l'autorité, tel qu'on a discuté dans la séance précédente, un avis de non-conformité peut être notifié
dans le but d'informer l'entreprise du manquement reproché et de
l'encourager à y remédier, lorsque cela est opportun. Cet avis pourra
mentionner que le manquement peut donner lieu à l'imposition d'une sanction
administrative. Donc, ce n'est pas nécessairement automatique non plus, mais la résultante pourrait être une
sanction administrative pécuniaire, donc. Et on lui donne un avis de se
conformer. Cet avis pourrait mentionner, là, dans quelle mesure, là, mais...
effectivement.
M. Arcand : ...on
a cette... très souvent, ce genre de choses là, on envoie une lettre ou, enfin,
un e-mail à quelqu'un puis on lui dit :
Nous vous demandons, à compter de telle date, qui est très rapprochée, de vous
conformer. Donc, ce genre d'affaires là.
Mme LeBel : Absolument. Et ça... Oui, oui, puis c'est fait
vraiment en fonction de la Loi sur la justice administrative, il faut le
comprendre, là. Il y a comme... Il y a une loi qui guide le principe des
sanctions pécuniaires administratives ou administratives pécuniaires. Donc,
tout ça est fait dans des cadres déterminés dans le cadre de la loi. C'est pour
ça que je vous disais que 27.19, 27.20, on est vraiment dans le régime prévu
dans ce cadre de régime là, et c'est vraiment encadré par une loi également,
là. Donc, on est dans ces grands principes-là. Et le tout, là, ça s'enclenche
par un avis, là, un avis de non-conformité.
M. Arcand : O.K.
Ça va. Très bien.
Le Président (M.
Simard) : Alors, nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à
14 h 29)
(Reprise à 14 h 30)
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Alors, nous sommes en ondes, chers collègues. Et
nous allons poursuivre nos échanges...
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons poursuivre nos échanges sur l'article
27.20. Y aurait-il d'autres commentaires?
Mme LeBel : Je m'apprêtais à lire
27.21, je crois, à moins que mon collègue... Ça va pour 27.21?
Le Président (M.
Simard) : Bien oui. Mais c'était clos pour 27.20? Alors, voilà,
allons-y pour 27.21.
Mme LeBel : Parfait. Alors,
54 :
«27.21. L'imposition d'une sanction
administrative pécuniaire se prescrit par deux ans à compter de la date du
manquement.»
Donc, c'est un délai à l'intérieur duquel un
avis de réclamation doit être notifié à l'entreprise ainsi qu'une sanction
pécuniaire... puisse lui être valablement imposée. C'est un délai de
prescription, finalement, encore une fois, qui est conforme à ce qu'on voit
dans les autres...
M. Arcand : O.K. Ça va.
Le Président (M. Simard) : 27.22.
Mme LeBel : Oui, merci :
«La sanction administrative pécuniaire pour un
manquement visé à la sous-section 1 ne peut être imposée à une entreprise
lorsqu'un constat d'infraction lui a antérieurement été signifié en raison
d'une contravention à la même disposition, survenue le même jour et fondée sur
les mêmes faits.
«Par ailleurs, il ne peut y avoir cumul de
sanctions administratives pécuniaires à l'égard d'une même entreprise en raison
d'un manquement à une même disposition survenu le même jour et fondé sur les mêmes
faits. Dans les cas où plusieurs sanctions seraient applicables, la personne
qui impose la sanction détermine celle qu'elle estime la plus appropriée compte
tenu des circonstances et des objectifs poursuivis par de telles sanctions.»
Donc, le premier alinéa, naturellement, vise à
empêcher qu'une sanction administrative pécuniaire soit imposée à une personne
si un constat d'infraction lui a déjà été signifié pour les mêmes faits, la
même affaire, donc, et le deuxième alinéa
vise, quant à lui, à s'assurer que les faits qui constituent un manquement ne
puissent être sanctionnés plus d'une
fois non plus. Donc, tu ne peux pas avoir deux infractions, même si elles sont
différentes, qui se rapportent exactement aux mêmes faits. Si plus d'une
sanction est applicable, seule l'une d'elles peut être imposée. On a les mêmes
principes en droit criminel, en droit pénal, etc.
M. Arcand : On a... je crois que
c'est hier qu'on a parlé des chiffres qu'il y avait au niveau du RENA. Est-ce qu'il y a une évaluation qui a été faite pour
savoir les sanctions? Est-ce qu'on pense qu'il va y avoir beaucoup
d'entreprises qui ne sont pas conformes ou est-ce qu'on a une idée de ce dont
on parle pour les... une fois que la loi sera adoptée?
Mme LeBel : Mais, ici, ça ne donne
pas lieu à une inscription au RENA.
M. Arcand : Non, non, je sais, je
sais, je sais.
Mme LeBel : O.K., parfait.
M.
Arcand : Non, mais
je faisais simplement cette comparaison-là parce que je disais : Bon,
voici, il y a un chiffre qui existe, là, pour le RENA.
Mme LeBel : Oui, 2 149.
M.
Arcand : Est-ce
qu'on a une idée de ce que les sanctions administratives pécuniaires vont
représenter, que ce soit en termes de revenus ou nombre d'infractions? Est-ce
qu'on sait à peu près?
Mme LeBel : Écoutez, en toute
transparence, la réponse est non parce que ça n'existe pas, présentement, ce
type de possibilité là. Puis il faut comprendre que tout ça découle de la
déclaration d'intégrité qu'on met en place puis le nouveau régime
d'accompagnement où on peut leur donner des conditions, de l'accompagnement,
des mesures de correction. Donc, il y a plein de choses qu'on vient... ça fait
qu'on ne peut pas... Moi, j'ose espérer que le montant va être très bas, parce
que ça veut dire que les entreprises collaborent, de façon générale, mais, non,
il n'y a pas d'évaluation à ce stade-là.
Mais ce qu'il
est important de noter, c'est que tout ce régime-là ne... comment je dirais ça,
ne prive pas l'entreprise de son
contrat ou de contracter, bon. C'est sûr que, s'il y a une accumulation,
j'imagine, de sanctions administratives, à un moment donné, l'Autorité
des marchés publics va peut-être dire : Là, assez, c'est assez, un
quérulent de la sanction administrative pécuniaire, mais... ça pourrait
peut-être exister, je ne sais pas, théoriquement, mais, non, ce n'est pas le
cas, mais... On n'a pas d'évaluation, mais je souhaite le chiffre le plus bas
possible, naturellement.
M. Arcand : O.K., parfait. Merci.
Le
Président (M. Simard) :
Merci à vous. D'autres remarques sur 27.22? Nous poursuivons avec l'article
27.23.
Mme LeBel : «27.23. Une sanction
administrative pécuniaire est imposée à une entreprise par la notification d'un
avis de réclamation.
«L'avis
comporte les mentions suivantes :
«1° le montant
réclamé;
«2° les motifs de son
exigibilité;
«3° le délai à
compter duquel il porte intérêt;
«4° le droit, prévu à
l'article 27.24, d'obtenir le réexamen de la décision — donc — d'imposer
la sanction et le délai imparti pour l'exercer — donc ce n'est pas
final, il y a comme une sorte d'appel, si je fais un parallèle;
«5° le droit de
contester la décision en réexamen devant le Tribunal administratif du Québec et
le délai pour exercer un tel recours.
«L'avis de
réclamation doit aussi contenir les informations relatives aux modalités de
recouvrement du montant réclamé. L'entreprise doit également être informée que
les faits à l'origine de la réclamation peuvent aussi donner lieu à une
poursuite pénale, le cas échéant.
«Sauf disposition
contraire, le montant dû porte intérêt, au taux prévu au premier alinéa de
l'article 28 de la Loi sur l'administration fiscale, à compter du 31e jour
suivant la notification de l'avis.»
Donc, également, dans
ce cadre-là, ça fait partie de ce qu'on voit dans tous les régimes de sanctions
administratives pécuniaires. Cet article prescrit donc la manière dont une
sanction... Et là on n'est pas à l'avis de non-conformité,
on est vraiment à l'avis de sanction et comment ça va se dérouler, le délai
pour répondre à un tel avis, et aussi, bien, les moyens d'en appeler si
on n'est pas d'accord, naturellement, avec la sanction qui nous est imposée
comme entreprise.
Le Président (M.
Simard) : Des remarques?
M. Arcand : J'étais
pour vous parler du réexamen, mais, comme on s'en va plus loin là-dessus, vous
allez me l'expliquer à ce moment-là, comment on...
Mme LeBel : Avec
plaisir.
M.
Arcand :
O.K.
O.K.
Mme LeBel : D'ailleurs,
c'est l'article suivant, si je ne me trompe pas.
Le Président (M.
Simard) : C'est ça. Nous abordons l'article 27.24.
Mme LeBel : Merci,
M. le Président. Alors, sous-section 3 :
«Réexamen et
contestation devant le Tribunal administratif du Québec.
«27.24. Dans les
30 jours de la notification de l'avis de réclamation, l'entreprise peut
demander à l'autorité, par écrit, le réexamen de la décision d'imposer une
sanction administrative pécuniaire.
«Les
personnes chargées de ce réexamen sont désignées par le président-directeur
général de l'autorité; elles doivent relever
d'une autorité administrative distincte de celles dont relèvent les personnes
chargées d'imposer ces sanctions.»
Donc, vous avez ce
que vous mentionniez tantôt un peu. C'est sûr qu'il y a l'avis de manquement,
mais, une fois que ça, c'est enclenché, il y
a quand même... pour se rendre à la sanction administrative pécuniaire, il y a
quand même possibilité de réexamen par quelqu'un d'autre que le groupe
de personnes désignées qui l'a imposée. Et je pense que ça vient un peu
répondre à ce que vous mentionniez tantôt, en plus, là, du fait que...
M. Arcand :
«Autorité administrative distincte», c'est... ce sont des gens qui... ils
viennent d'où?
Mme LeBel :
Bien, à l'intérieur de l'Autorité des marchés publics, mais il ne faut pas
que ça soit le même groupe d'employés, les mêmes personnes.
M. Arcand :
O.K.
Mme LeBel : Pas distincte de
l'autorité, mais distinctes entre elles à l'intérieur de l'Autorité des marchés
publics.
M. Arcand :
Pas le même...
Mme LeBel :
Il y a beaucoup d'autorités.
M. Arcand :
Oui. O.K. Il n'y a pas... Vous n'avez pas pensé, à un moment donné, que, je
ne sais pas moi, que... quelqu'un de plus indépendant qui aurait pu regarder
ça?
Mme LeBel :
Bien, oui, parce que le... on peut contester devant le TAQ, le Tribunal
administratif du Québec, je pense, à l'article 5 de 27.3. Je pense que...
M. Arcand :
Ah oui!
Mme LeBel : Je pense qu'on est
un tantinet plus indépendant, je dirais.
M. Arcand : Oui.
O.K. Ça va.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
Mme LeBel : Merci.
Le Président (M. Simard) : Alors,
poursuivons avec l'article 27.25.
Mme LeBel : «27.25. La demande
de réexamen doit être traitée avec diligence. Après avoir donné au demandeur
l'occasion de présenter ses observations et, s'il y a lieu, de produire des
documents pour compléter son dossier, la personne chargée du réexamen décide
sur dossier, sauf si elle estime nécessaire de procéder autrement.»
Donc, ce que ça fait ici, ça encadre la
procédure relative à la révision administrative d'une décision imposant une
sanction administrative pécuniaire, tel qu'on l'a mentionné précédemment...
puis il prévoit notamment que le réexamen d'une telle décision se fait sur
dossier, c'est-à-dire sans audition, après que le demandeur, d'ailleurs,
naturellement, aura eu l'occasion de présenter ses observations, de fournir les
documents à l'appui de celles-ci. Mais on pourrait décider de procéder
autrement, donc peut-être de rencontrer quelqu'un ou de ne pas le faire, sur
simple... sur simple dossier.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Sur 25?
M. Arcand : Ça va.
Le Président (M. Simard) : Ça vous
va? 27.26.
Mme LeBel : 27.26, toujours
dans le cadre de 54 :
«La décision en réexamen doit être écrite en
termes clairs et concis, être motivée et être notifiée au demandeur avec la
mention de son droit de la contester devant le Tribunal administratif du Québec
et du délai pour exercer ce recours»
«Si la décision en réexamen n'est pas rendue
dans les 30 jours de la réception de la demande ou, le cas échéant, du
délai accordé au demandeur pour présenter ses observations ou pour produire des
documents, les intérêts prévus au quatrième alinéa de l'article 27.23 sur
le montant sont suspendus jusqu'à ce que la décision soit rendue.»
M. Arcand : Ça va.
Le Président (M. Simard) : Ça va?Alors, je ne sais pas si ça porte bonheur, mais nous sommes rendus à
l'article 27.27.
Mme LeBel : S'il avait été
2 h 27, peut-être, mais...
Le Président (M. Simard) : Oui.
Mme LeBel : Alors,
27.27 : «La décision en réexamen confirmant l'imposition d'une sanction
administrative pécuniaire peut être contestée par l'entreprise visée par cette
décision devant le Tribunal administratif du Québec dans les 60 jours de
sa notification — donc,
c'est son délai de contestation.
«Le tribunal ne peut que confirmer ou infirmer
la décision contestée. Lorsqu'il rend sa décision, le tribunal peut statuer à
l'égard des intérêts courus alors que le recours devant lui était pendant.»
Le Président (M. Simard) : 27.28.
Mme LeBel : Alors, on entre
dans la sous-section 4, qui s'intitule «Recouvrement».
«27.28.
Lorsqu'une entreprise est en défaut de payer une sanction administrative
pécuniaire, ses administrateurs et ses dirigeants sont solidairement
tenus avec elle au paiement de cette sanction, sauf s'ils établissent avoir
fait preuve de prudence et de diligence pour prévenir le manquement.»
Donc, ce que ça fait, c'est que ça permet de
réclamer le remboursement d'une somme due à l'autorité directement auprès des
administrateurs et des dirigeants dans une entreprise qui est en défaut de
payer. Ça non plus, ce n'est pas nouveau, là, dans... permet de lever le voile
corporatif.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
Des remarques sur 28?
M. Arcand : Oui, juste... juste
comprendre, quand vous dites «sont solidairement tenus», O.K., «sauf s'ils
établissent avoir fait preuve de prudence et de diligence», là, qui fait la...
Il y a une enquête qui se fait. Comment ça fonctionne? Juste pour comprendre le
processus.
• (14 h 40) •
Le Président (M. Simard) : Bien sûr.
Mme la ministre.
Mme LeBel : Écoutez,
c'est sûr qu'ils devront... c'est à eux d'avoir fait la démonstration qu'ils
ont fait preuve de prudence et diligence.
C'est sûr qu'on doit... c'est parce qu'on doit quand même être capable d'aller
chercher derrière l'entreprise comme telle. Si l'entreprise est en défaut de
payer une sanction administrative... Comme on le disait, bon, c'est une entité morale, à un moment donné, il faut être
capable d'aller rejoindre les personnes, mais ce n'est pas... ce n'est
pas sans... comment je dirais ça, donc, sans capacité de dire : Un
instant, là! Moi, là, je n'ai pas à payer l'amende de l'entreprise. Moi, j'ai
fait prudence. Et là c'est difficile de dire un cas de figure, tout va être un
cas de figure, mais ils auront l'occasion de démontrer cette prudence et cette
diligence pour prévenir le manquement, là. Parce qu'il faut aller chercher
l'imputabilité quelque part, là, sinon...
M. Arcand : Et ça, vous me dites que
les administrateurs et les dirigeants, c'est quelque chose qui est très commun
actuellement?
Mme LeBel : Pas nécessairement dans
les sanctions administratives pécuniaires, là, je n'ai pas dit ça, mais j'ai
dit : Il faut aller chercher... Mais la responsabilité des administrateurs
et des dirigeants d'une entreprise, c'est commun
dans le principe des entreprises, là, dépendamment des... mais peut-être pas en
fonction de... pas en fonction de sanctions... voyons, de sanctions
administratives pécuniaires — je vais finir par le dire trois fois sans
me tromper, là.
M. Arcand : Bien, c'est parce qu'en
général les administrateurs qui sont poursuivis... en général, en tout cas, moi, c'est la compréhension que j'ai toujours eue,
c'est pour, disons, des faits très graves, c'est pour des faits
importants, et ça a une mesure à la fois de
symbole puis une mesure aussi de vouloir faire... donner, si on veut, une
certaine exemplarité, là. Ça, je comprends dans le cas de choses graves,
mais de commencer... Un administrateur n'est pas nécessairement sur le théâtre
de l'opération, et là la personne qui gère l'entreprise a commis une faute. Je
trouve que de retourner... d'imposer cette sanction à l'administrateur
m'apparaît un peu un peu particulier.
Mme LeBel : Bien, on ne lui impose
pas la sanction. C'est sûr que ça prend au préalable un défaut de payer de
l'entreprise, là, il faut le comprendre, ce n'est pas automatique, là.
M. Arcand : Non, non, je comprends.
Mme LeBel : Mais c'est vraiment une
façon de responsabiliser les administrateurs, les dirigeants d'entreprise,
parce qu'on est dans le régime d'intégrité, là, donc, il faut le comprendre, on
parle d'intégrité. On n'est pas dans un régime... tout autre type de régime, on
est vraiment dans un régime d'intégrité, qui est souvent relié aux personnes en place, on s'entend, on l'a vu, là,
personne liée, etc. Donc, quand on est dans la notion d'une intégrité
d'une entreprise, c'est souvent à travers les personnes que cette intégrité-là
se construit ou se détruit, disons-le comme ça, donc, mais on est vraiment dans
le cas où une entreprise fait défaut de payer.
Au départ, il y a... le manquement est constaté,
il y a l'avis, et tout ça est dirigé vers l'entreprise, mais à un moment donné,
quand elle fait défaut de payer... Mais on peut peut-être suspendre deux
petites minutes, il y a une vérification, parce que je vous ai dit que je
pensais que ça pouvait exister ailleurs, puis c'est peut-être possible, mais je
veux juste... Avant de le réaffirmer puis de me rétracter, je vais...
Le Président (M. Simard) : Très
bien, alors nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 14 h 44)
(Reprise à 14 h 49)
Le
Président (M. Simard) : Nous
sommes de retour et nous allons poursuivre nos échanges sur
l'article 27.28. Au moment de suspendre, la ministre souhaitait faire
quelques vérifications.
Mme LeBel : Alors, oui, quand... Je
vous ai dit tantôt que ça existait ailleurs, mais j'ai pris un petit pas de
recul parce que, des fois, j'aime mieux qu'on le vérifie avant de pouvoir
l'affirmer avec beaucoup d'assurance.
Oui, on m'a donné, là... J'ai une dizaine d'exemples. Dans
la Loi sur les agents d'évaluation de crédit, la Loi sur les assureurs, la Loi
sur la conservation du patrimoine naturel, la Loi sur les coopératives de
services financiers, la Loi sur les hydrocarbures, la Loi sur les institutions
de dépôts et de protection des dépôts — je veux toutes les dire parce
qu'on a pris la peine de les chercher — la Loi sur la qualité de
l'environnement, sur le régime des eaux, sur les mesures de transparence dans
l'industrie minière, il y a cette notion-là que les administrateurs, les
dirigeants d'une personne morale qui est en défaut de payer un montant dû, dû
en vertu de ces régimes-là, bien, on peut aller les chercher si l'entreprise
fait défaut. Donc, dans ce sens-là, on n'est pas dans une nouveauté, là.
M. Arcand : Ça va. O.K., merci.
Le Président (M. Simard) : Merci à
vous.
• (14 h 50) •
Mme
LeBel : Merci aux équipes, surtout, là.
M. Arcand : ...la
Loi sur les hydrocarbures, c'est moi qui l'ai faite, ça fait que je ne m'en
souvenais plus.
Mme LeBel : Ah
bien, ça me rassure tellement. Des fois, j'ai oublié ce que j'ai fait hier, ça
fait que...
Le Président (M.
Simard) : Bien. Alors, poursuivons avec l'étude de
l'article 27.29.
Mme LeBel : Merci,
M. le Président. Donc :
«Le versement d'une
sanction administrative pécuniaire est garanti par une hypothèque légale sur
les biens meubles et immeubles du débiteur.
«Pour l'application
de la présente section, un débiteur s'entend de l'entreprise tenue de payer une
sanction administrative pécuniaire et, le cas échéant, de chacun de ses
administrateurs et dirigeants tenus solidairement avec elle au paiement de
cette sanction.»
Cet article permet de
garantir à l'autorité le remboursement de tout montant qui lui est dû à titre
de sanctions administratives pécuniaires en lui accordant une priorité sur le
paiement de la somme réclamée. Cet article permet également de réclamer les
remboursements de montants dus à l'autorité directement auprès des
administrateurs et des dirigeants d'entreprise.
Bon, on l'a... on en
a parlé, précédemment, là, on est dans la continuité de la même notion,
finalement, et la possibilité, donc, d'inscrire des hypothèques légales et
d'avoir une priorité de paiement sur les biens de l'entreprise, là, entre
autres.
Le Président (M.
Simard) : Merci. Des commentaires?
M. Arcand : Ça
va.
Le Président (M.
Simard) : Mme la ministre, pour l'article suivant.
Mme LeBel : Merci.
Donc, 27.30, toujours dans le cadre du méga 54, si je peux l'appeler ici, donc...
ainsi :
«Le
débiteur de l'autorité...» «Le débiteur et l'autorité — pardon — peuvent
conclure une entente de paiement d'une
sanction administrative pécuniaire due. Une telle entente ou le paiement d'une
telle sanction ne constitue pas, aux fins de toute autre sanction
administrative prévue par la présente loi, une reconnaissance des faits y
donnant lieu.»
Donc, ce que ça
prévoit, c'est la possibilité pour l'autorité et le débiteur de conclure une
entente quant au paiement du montant de la sanction, là. Je pense que c'est...
ça existe, là, dans plusieurs régimes, on s'entend.
M. Arcand : Est-ce
qu'ils chargent l'intérêt puis des choses comme ça? Est-ce que vous savez?
Mme LeBel : Bien,
ça dépend de l'entente. Rendu là, c'est l'entente qui va le...
M. Arcand : Non,
non, je sais, mais, en général, il y a-tu une procédure spéciale pour ce
genre...
Mme LeBel : Je
ne pense pas qu'en général on charge de l'intérêt dans le cadre de l'entente.
L'intérêt va terminer de courir au moment où l'entente prend effet. Écoutez,
là, je parle de mémoire, puis là je ne demanderai pas de faire de recherches,
puis, d'habitude, à partir du moment de la prise d'entente, bien, il y a des
versements qui... mais il n'y a pas, là... Tout est calculé dans le cadre de
l'entente, là.
M. Arcand : Parfait.
Ça va.
Le Président (M.
Simard) : Mme la ministre, donc, pour 27.31.
Mme LeBel : «À
défaut du versement de la totalité de la sanction administrative pécuniaire due
ou du respect de l'entente conclue à cette fin — dont on vient de
parler précédemment, là — l'autorité
peut délivrer un certificat de recouvrement à l'expiration du délai pour
demander le réexamen de la décision d'imposer la sanction, à l'expiration du
délai pour contester la décision en réexamen devant le Tribunal administratif
du Québec ou à l'expiration d'un délai de 30 jours suivant la décision
finale de ce tribunal confirmant la décision d'imposer la sanction ou la
décision en réexamen, selon le cas.
«Toutefois, ce
certificat peut être délivré avant l'expiration d'un délai prévu au premier alinéa
si l'autorité est d'avis que le débiteur tente d'éluder le paiement.
«Ce certificat énonce
le nom et l'adresse du débiteur et le montant de la dette.»
Le Président (M.
Simard) : Merci. Des commentaires?
Mme LeBel : Donc,
c'est une procédure purement administrative, là, qui vise, donc, à informer le
débiteur que le montant dû est maintenant exigible et qu'à défaut de paiement
l'autorité pourrait entreprendre des procédures de recouvrement, là. C'est un
avis.
M. Arcand : Ça
va.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Nous en sommes rendus à l'onglet 27.32.
Mme LeBel : Oui. «Lorsque le
ministre du Revenu affecte, après la délivrance du certificat de recouvrement
et conformément à l'article 31 de la Loi sur l'administration fiscale, un
remboursement dû à une personne par suite de
l'application d'une loi fiscale au paiement du montant visé par ce certificat,
cette affectation interrompt la prescription prévue au Code civil quant
au recouvrement de ce montant.».
Donc, ce que ça fait, c'est que ça prévoit
l'interruption de la prescription de trois ans qui est prévue à
l'article 29.25 du Code civil pour tout recouvrement d'une créance
pécuniaire lorsqu'en application de la Loi sur l'administration fiscale le
ministre du Revenu affecte le remboursement fiscal dû à un débiteur au paiement
du montant de la sanction administrative pécuniaire prévue au certificat de
recouvrement. C'est une interruption de prescription, finalement.
M. Arcand : O.K. Pas de question.
Le Président (M. Simard) : 27.33.
Mme LeBel : «Sur dépôt du certificat
de recouvrement au greffe du tribunal compétent, accompagné d'une copie de la
décision définitive qui établit la dette, la décision devient exécutoire comme
s'il s'agissait d'un jugement définitif et sans appel de ce tribunal et en a
tous les effets.»
Donc, ça
prévoit que, si le débiteur d'un montant dû à l'autorité omet de lui payer,
cette dernière peut déposer le certificat
de recouvrement au greffe du tribunal compétent, et le dépôt va équivaloir à un
jugement définitif et sans appel, ce
qui permettra d'entreprendre les procédures d'exécution forcée, là. Donc, c'est
pour permettre de donner suite au jugement,
à la décision et d'aller en exécution forcée, là, tel que prévu par le Code
civil... de procédure civile, pardon.
Le Président (M. Simard) : Des
remarques?
M. Arcand : Ça va.
Le Président (M. Simard) : 27.34.
Mme LeBel : «27.34. Le débiteur est
tenu au paiement de frais de recouvrement, dans les cas et aux conditions
déterminées par règlement de l'autorité, selon le montant qui y est prévu.»
Ce que ça permet, ce que cet article permet à
l'autorité, c'est de prendre un règlement qui fixe les frais de recouvrement
que le débiteur sera tenu de lui rembourser.
Le Président (M. Simard) : Ça va?
M. Arcand : Oui.
Le Président (M. Simard) : 27.35.
Mme LeBel : «27.35 . L'autorité
peut, par entente, déléguer à un ministère ou à un autre organisme tout ou
[une] partie des pouvoirs se rapportant au recouvrement d'un montant dû en
vertu de la présente loi ou de ses règlements.»
Cet article
permet donc à l'autorité de conclure une entente avec un ministère ou avec un
autre organisme afin de lui déléguer des pouvoirs liés au recouvrement
d'une somme due.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des remarques?
M.
Arcand : J'essaie juste de
comprendre, quand vous dites «à un autre ministère», c'est quoi, ça, au
ministère du Revenu?
Mme
LeBel : Bien, entre autres.
Ça permet de déléguer... de bénéficier des ressources, là, qui sont
disponibles auprès d'autres ministères ou
d'organismes qui déposent déjà d'un... qui disposent déjà d'un service de
recouvrement. Je peux penser à Revenu Québec, à titre d'exemple, le MTESS en a.
Donc, un ministère qui a déjà dans son...
M. Arcand : Une équipe de
collecteurs.
Mme LeBel : Et voilà, exactement,
dans son «core business», une équipe de recouvrement. Bien, on pourra
s'adjoindre les services dans ce cas particulier.
M. Arcand : Parfait.
Le
Président (M. Simard) : Merci. 27.36.
Mme LeBel :
O.K. «27.36. Les montants reçus par l'autorité en application de la présente
section lui appartiennent.»
Cette disposition
régit l'affectation des montants perçus dans le cadre de l'administration du
régime de sanctions administratives pécuniaires.
J'aurais un
amendement à déposer. Peut-être qu'on peut suspendre pour l'acheminer au greffe
et...
Le Président (M.
Simard) : Très volontiers.
Mme LeBel :
Merci.
Le Président (M.
Simard) : Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à
14 h 57)
(Reprise à 15 h 05)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers amis, nous poursuivons. Mme la ministre, vous entendez, à ce
stade-ci, déposer un amendement.
Mme LeBel :
Oui. Alors, l'amendement, c'est à l'article 27.36, que je viens de
lire. Donc, ce que ça dit, c'est :
Retirer l'article 27.36 de la Loi sur les contrats des organismes publics,
proposé par l'article 54 du projet de loi.
Le Président
(M. Simard) : Très bien.
Mme LeBel :
Parce que cette disposition-là est superflue, M. le Président.
L'affectation des sommes perçues par l'autorité, c'est déjà régi par l'Autorité
des marchés publics. Donc, c'est important de le préciser. Mais le fait, c'est
que c'est précisé déjà ailleurs. Donc, c'est un article qu'il n'était pas
nécessaire de réintroduire dans la loi sur les contrats publics.
Le Président
(M. Simard) : Merci. Des commentaires?
M. Arcand :
Non. Vous me dites que ce n'est pas nécessaire, mais est-ce que ça va aller
à l'autorité pareil?
Mme LeBel : Absolument.
L'article 87 de la Loi sur l'Autorité des marchés publics prévoit déjà ce
cas de figure là. Dans le fond, on
venait ajouter quelque chose qu'il n'était pas nécessaire d'ajouter, c'est déjà
prévu par l'article 87.
M. Arcand :
Très bien. Ça va.
Le Président
(M. Simard) : Bien. Alors, cet amendement retirant l'article à
l'étude est-il adopté?
Une voix : Adopté.
Le Président
(M. Simard) : Adopté. Conséquemment, nous poursuivons avec
l'étude de l'article 27.37.
Mme LeBel :
Oui. 27.37, introduit par 54. Ça introduit également la
sous-section V, «Registre».
«27.37. L'autorité
tient un registre de renseignements relatifs aux sanctions administratives
pécuniaires.
«Ce registre doit
notamment contenir les renseignements suivants :
«1° la date de
l'imposition de la sanction;
«2° la date et la
nature du manquement, de même que les dispositions législatives ou
réglementaires sur la base desquelles la sanction a été imposée;
«3° si la
sanction est imposée à une personne physique exploitant une entreprise
individuelle, son nom, le nom d'entreprise,
l'adresse de son principal établissement au Québec et, si elle est
immatriculée, son numéro d'entreprise du Québec;
«4° si la sanction
est imposée à une personne morale ou à une société en nom collectif, en
commandite ou en participation, son nom, l'adresse de son principal
établissement au Québec et, si elle est immatriculée, son nom d'entreprises du
Québec;
«5° le montant de la
sanction imposée;
«6° la date de la
réception d'une demande de réexamen, la date de la décision et son dispositif;
«7° la date de
l'exercice d'un recours devant le Tribunal administratif du Québec de même que
la date et le dispositif de la décision
rendue par ce tribunal, dès que ces renseignements sont portés à la
connaissance de l'autorité;
«8° la date de
l'exercice de tout recours à l'encontre de la décision rendue par le Tribunal
administratif du Québec, la nature de ce recours de même que la date et le
dispositif de la décision rendue par le tribunal concerné, dès que ces
renseignements sont portés à la connaissance de l'autorité;
«9° tout autre
renseignement que l'autorité estime d'intérêt public.
«Les renseignements contenus dans le registre
ont un caractère public à compter du moment où la décision qui impose une
sanction devient définitive.».
Ce que ça fait, ça oblige la tenue, d'un
registre. Je m'excuse, vous attendiez mon commentaire, là, mais...
Le Président (M. Simard) : Bien, il
n'y a pas de quoi. M. le député de Mont-Royal, à vous la parole.
M. Arcand : Oui. Bien, je veux juste
comprendre le scénario, là. Je comprends qu'une sanction est imposée, que ce
soit une société ou, bon, tout ça. À quel moment ça devient public? Vous dites,
c'est une sanction définitive?
Mme LeBel : Oui. Oui.
M. Arcand : La sanction devient
définitive quand elle n'est pas contestée ou quand...
Mme LeBel : Quand tous les — on va
faire un parallèle, là — quand
tous les moyens d'appel sont épuisés dans le sens où toutes les procédures de
contestation ou de révision, là, à l'interne, au TAQ, sont épuisées et que...
ou ne sont pas pris, ou les délais pour le
faire, on s'entend, quand la sanction est donc définitive, qu'on ne peut plus
ni en...
M. Arcand : Ou dès que la personne a
payé?
Mme LeBel : Oui. Bien, à ce
moment-là, elle est plus que définitive, elle est consommée, je dirais. Oui.
M. Arcand : Elle est plus que
définitive. Et, compte tenu que c'est dans un registre public, ce registre
public là, est-ce qu'il est là pour
un an, puis après ça on... enfin, c'est les 12 derniers mois, les
24 derniers mois, c'est... J'essaie de voir.
Mme LeBel : C'est une bonne
question, ça, une excellente question. Bien, on va faire la vérification. On va
peut-être suspendre. Mais je vais juste vous
dire que ce type de registre là existe dans d'autres lois également, là,
pour...
M. Arcand : Oui, oui, c'est correct.
C'est juste que, si quelqu'un a fait une faute il y a deux ans...
Mme LeBel : Est-ce qu'il y a une
prescription à l'inscription au registre, dans le fond?
M. Arcand : Parce que, dans le
fond...
Mme LeBel : On va peut-être
suspendre, M. le Président. C'est trop...
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 15 h 09)
(Reprise à 15 h 27)
Le
Président (M. Simard) : Alors, chers collègues, nous poursuivons. Nous en
sommes toujours à l'article 27.37. Et Mme la ministre, à ce
stade-ci, vous entendez nous proposer un amendement.
Mme LeBel : Absolument, M. le
Président. On a eu d'ailleurs le dernier commentaire de mon collègue, la question,
dernière question de mon collègue d'Outremont, de Mont-Royal et Outremont,
avant la suspension, était de nous demander combien de temps dure cette
inscription au registre. Je dois le mentionner, bien que, dans les autres
registres du même type qui existent à l'intérieur de d'autres lois, qu'il n'y
ait pas, je vais l'appeler une prescription, là,
d'inscription, j'ai trouvé le commentaire de mon collègue très judicieux,
compte tenu qu'il y avait certains commentaires aussi qui avaient été
soulevés sur l'inquiétude qu'on pouvait avoir sur l'impact de telles
inscriptions. Je pense qu'il est bon d'en limiter les impacts quand on parle de
sentences administratives pécuniaires.
Donc, j'ai pris sur moi, suite au commentaire
judicieux de mon collègue, de proposer cet amendement, M. le Président, qui se
lit comme suit : Ajouter, à la fin du dernier alinéa de
l'article 27.37 de la Loi sur les contrats des organismes publics, proposé
par l'article 54 du projet de loi tel qu'amendé, la phrase suivante :
«Ces renseignements sont retirés trois ans après leur inscription.».
Je pense que l'équilibre entre... Le délai de
trois ans, je pense, peut se justifier sous plusieurs angles, entre autres,
quand on parle des autorisations de contracter, on était dans un délai de trois
ans. Je pense que c'est un délai qui est suffisamment long pour qu'on comprenne
qu'il y a un impact à avoir un manquement, mais suffisamment court aussi pour
permettre à l'entreprise une certaine — je vais... j'emploie des
termes qui sont plus de mon ancienne vie, là — mais une certaine
réhabilitation au bout d'un certain temps, là.
Le Président (M. Simard) : Y a-t-il
des commentaires sur cet amendement? L'amendement est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Et nous revenons à l'étude de 27.37 tel qu'amendé. Y aurait-il d'autres
commentaires? Sans quoi nous allons poursuivre par l'étude de l'article... Ah!
bien non, on serait déjà rendus à 55. Donc,
effectivement, c'était le dernier article d'un article beaucoup plus large,
beaucoup plus volumineux. Et, comme vous
le disiez, Mme la ministre, beaucoup plus costaud, hein, pour reprendre vos
termes. Donc, y aurait-il des remarques générales sur l'article 54
tel qu'amendé?
M. Arcand : Oui, M. le Président.
Après toutes les discussions qu'on a eues sur l'aspect des sanctions
pécuniaires administratives, d'abord, je suis heureux de voir qu'il y a au
moins un délai, parce qu'à un moment donné une entreprise ne peut pas être
coupable et apparaître sur la place publique, là, sur une base éternelle, là.
Alors, ça, je pense que c'est une bonne correction qu'on a pu faire. Je tiens
simplement à rappeler, et je me fie aux propos de la ministre, l'Autorité des
marchés publics a, en vertu à la fois des sanctions administratives
pécuniaires, mais également de d'autres articles que nous avons adoptés, des
pouvoirs quand même importants.
Et je reprends encore les propos du directeur
général de l'autorité qui nous assure que, compte tenu de l'importance de ces
pouvoirs-là, ils seront exercés avec jugement pour vraiment punir les
véritables coupables. Et c'est essentiellement le sens, M. le Président, de mon
intervention sur l'article 27. Voilà.
• (15 h 30) •
Le Président (M. Simard) : Merci.
D'autres remarques sur 54 tel qu'amendé? Très bien. Sans quoi nous allons
procéder à la mise aux voix. L'article 54, tel qu'amendé, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Alors, nous poursuivons avec l'article 55, qui traite, cette fois-ci, de
modifications aux annexes.
Mme LeBel : Oui. À l'annexe I
de cette loi. Donc, 55 : L'annexe I de cette loi est modifiée :
1° par le remplacement, après «Annexe I», de
«(Articles 21.26, 21.28 et 21.42)» par «(Articles 21.4, 21.5.2,
21.26, 21.26.1, 21.28 et 21.48.16)»;
2° par l'insertion, suivant l'ordre alphabétique
des lois et règlements visés, de ce qui suit — voir tableau;
3° dans la partie relative aux infractions à la
Loi sur les contrats des organismes publics :
a) par le remplacement de la description
sommaire se rapportant à l'article 27.5 par la suivante :
«Faire une déclaration fausse ou trompeuse à l'Autorité
des marchés publics dans le but d'obtenir, de renouveler ou de conserver une
autorisation de contracter ou d'obtenir le retrait, du registre des entreprises
autorisées à contracter, du nom d'une entreprise»;
b) par le remplacement de la description
sommaire se rapportant à l'article 27.6 par la suivante :
«Faire une déclaration fausse ou trompeuse dans
le cadre d'un processus d'adjudication ou d'attribution d'un contrat public ou
dans le cadre de l'exécution d'un tel contrat»;
c) par l'insertion, suivant l'ordre numérique
des infractions visées, de ce qui suit — voir tableau;
d) par le remplacement de la description
sommaire se rapportant à l'article 27.13 par la suivante :
«Aider ou amener une personne à commettre une
infraction prévue aux articles 27.5, 27.6, 27.10.0.1, 27.10.1, 27.10.2 ou
27.11»;
4° par le remplacement, dans la partie relative
aux infractions à la Loi sur les relations de travail, la formation
professionnelle et la gestion de la main-d'oeuvre dans l'industrie de la
construction, de la description sommaire se rapportant au paragraphe 4 de
l'article 122 par la suivante :
«Avoir
détruit, altéré ou falsifié un registre, une liste de paye, le système
d'enregistrement ou un document ayant trait à l'application de la loi,
d'une convention collective ou d'un règlement ou transmis quelque renseignement
ou rapport faux ou inexact ou attribué à l'emploi d'un salarié une fausse
désignation pour payer un salaire inférieur»;
5° par le remplacement, partout où ceci se
trouve dans les descriptions sommaires des infractions visées aux six dernières
parties, de «Aider» par «Aider ou amener».
Cet article vise, d'une part, à apporter
diverses modifications aux infractions listées à l'annexe I de la loi en
concordance avec les modifications par ailleurs apportées aux dispositions du
régime d'intégrité des entreprises et, d'autre part, il ajoute à cette annexe
certaines infractions dont on considère la commission comme constituant un
accroc aux obligations d'intégrité imposées par la loi. Enfin, il vise à
améliorer le libellé des descriptions sommaires se rattachant à certaines des
infractions déjà présentes, là, à l'annexe. Donc, trois choses :
concordance, ajout et clarification, je dirais.
Le Président (M. Simard) : M. le
député.
M. Arcand : J'aimerais juste avoir
quelques minutes pour réviser, là, pour être bien sûr, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 34)
(Reprise
à 15 h 43)
Le Président (M. Simard) : Bien.
Nous poursuivons nos échanges et nous en sommes à l'étude de
l'article 55. Mme la ministre. Soit si vous... Oui.
Mme LeBel : Oui,
mais mon collègue avait demandé un temps pour pouvoir examiner bien
l'article 55 suite à ma lecture, alors c'est...
Le Président (M.
Simard) : M. le député.
M. Arcand : J'avais
une question, parce que je vois qu'il y a vraiment une disposition nouvelle
lorsqu'on parle de sanctions et que je pense que c'est... on parle de
destruction, d'altération, de falsification d'un registre, une liste de paye.
Donc, j'imagine, premièrement, que ce genre d'actions là nous amène pas mal
directement au RENA, dans un premier temps. Et j'aimerais juste savoir pourquoi
on n'a que ces nouveaux-là, parce que je ne retrouvais pas ce même genre
d'article là ailleurs dans la loi. Alors, juste pour bien comprendre pourquoi
vous avez décidé d'introduire cet article-là.
Mme LeBel : Mais
le fait est que cet article existe dans l'annexe, mais ce qu'on fait, c'est
qu'on est venu améliorer la description de l'article du paragraphe 4 de
l'article 122 de la loi sur les relations de travail, la formation
professionnelle, la gestion de la main-d'oeuvre, etc., dans l'industrie de la
construction. Ça découle d'un jugement de la Cour du Québec qui était venue
déclarer, là, que la description qui est à l'annexe I, finalement, n'était
pas assez précise, là. Donc, ça découle
d'une décision judiciaire où on me demande d'améliorer. Donc, cette portion-là
n'est pas un ajout de nouvelles infractions, mais c'est une réécriture
de la description à l'annexe pour s'assurer qu'elle est plus conforme...
Supérieure, pardon, j'ai dit «Cour du Québec», mais c'est Cour supérieure.
M.
Arcand :
C'est ça. Celles qu'il y avait avant étaient trop générales, là, c'était
comme...
Mme LeBel : Oui,
effectivement.
Le Président (M.
Simard) : Et ça a permis à des gens de...
Mme LeBel : Bien
oui, il y a eu une annulation à ce moment-là parce que, compte tenu de la
description, là, de la... à l'annexe, parce que ça a quand même... comme vous
le dites, ça implique une conséquence, c'est-à-dire l'inscription au RENA, donc
il faut quand même que les gens sachent de façon beaucoup plus claire à quoi...
quel type d'infraction il pourrait les amener vers. Elle est effectivement trop
générale, la description.
M. Arcand : Et,
quand vous parlez de l'attribution d'emploi d'un salarié, «une fausse
désignation pour payer un salaire inférieur», j'essaie de voir ce que c'est.
J'imagine que c'est des entreprises qui vont payer, par exemple, des personnes
handicapées, puis qu'ils ont une subvention gouvernementale, et qu'ils ne
déclarent pas... J'essaie juste de voir qu'est-ce que c'est exactement, là,
cette...
Mme LeBel : Mais
là il faudrait retourner dans la loi, l'article 122, qui est la loi sur la
relation de travail, la formation professionnelle, la gestion de la
main-d'oeuvre, là. On n'a pas inventé un libellé, on reprend. Mais,
honnêtement, je ne sais pas quoi vous répondre comme exemple plutôt que de vous
dire que c'est... L'idée, c'était de vraiment améliorer la description de
l'annexe pour s'assurer que les entreprises comprennent bien l'infraction qui
pourrait les mener à une cause d'inadmissibilité, donc à une inscription au
RENA. Mais l'article 122, paragraphe 4, était déjà à l'annexe, mais
on a jugé que la description n'était pas assez précise.
M. Arcand :
C'est ça. Mais, avec ça, là, la personne ou, enfin, la compagnie s'en va au
RENA pas mal direct, là.
Mme LeBel :
Bien oui, mais elle peut ne pas le faire aussi, hein? C'est aussi un choix.
M. Arcand :
Non, non, je comprends. Non, non, mais ce que je veux dire, c'est que ce
n'est pas une sanction pécuniaire, là, on ne parle pas de ça, là, c'est pas
mal...
Mme LeBel :
Non, non, non. Mais c'est pour ça qu'ils ont avantage à être très clairs
dans qu'est-ce qui t'amène au RENA, je vais le dire comme ça.
M. Arcand :
Pas mal clair. Parfait. Ça va. Merci.
Le Président
(M. Simard) : D'autres remarques sur l'article 55? Sans
quoi, nous allons procéder à la mise aux voix. L'article 55 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Simard) : Adopté. Nous en sommes donc à l'étude de
l'article 56.
Mme LeBel : Oui. 56.
L'annexe II de cette loi est modifiée par le remplacement, après
«Annexe II», de «(Article 21.8)» par «(Articles 21.8 et
21.48.16)».
Donc, c'est
les modifications de concordance compte tenu de ce qu'on vient de faire, là,
dans les articles précédents.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des remarques sur cet article de concordance?
Une voix : Non.
Le Président (M. Simard) :
L'article 56 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous en sommes à l'étude de l'article 57.
Mme LeBel : Merci.
Donc, loi concernant la... Article 57, Loi concernant la lutte contre la
corruption. Article 57 : L'article 2 de la Loi concernant
la lutte contre la corruption est modifié :
1° par la suppression du paragraphe 1.1°;
2° par la suppression, dans le
paragraphe 3°, de «, 1.1°».
Commentaire. Ce sont des modifications proposées
de concordance avec le transfert à l'Autorité des marchés publics de la
responsabilité d'enquêter, là, qui appartenait précédemment à l'UPAC.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des remarques?
M. Arcand : Non, ça va. C'est
clair, pas mal clair.
Le Président (M. Simard) : Est-ce
que l'article 57 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous en sommes à l'étude de l'article 58.
Mme LeBel : Oui.
L'article 10 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
paragraphe 1.1°, de «nécessaires afin qu'il puisse donner à l'Autorité des
marchés publics les avis prévus aux articles 21.31 et 21.32» par «prévues
aux articles 21.30 et 21.48.12». Je vais l'avoir.
Donc, toujours des modifications de concordance
qui découlent de la révision des responsabilités confiées à l'UPAC, là.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des remarques sur l'article 58?
M. Arcand : Oui. Je comprends
ce qui arrive, mais je me souviens avoir vu certaines préoccupations de la part
des syndicats à cet effet, parce qu'ils voulaient savoir comment allait
s'effectuer le transfert. Est-ce que, dans ce transfert,
il y avait une pénalité pour eux, dans le sens où ils se retrouvaient avec
moins de membres? Est-ce que... est-ce que je comprends que... Je
comprends l'objectif qui est devant nous, mais j'essaie juste de savoir de
quelle façon tout ça va se faire. Parce que je sais qu'à Investissement Québec on
a eu des gens du ministère de l'Économie qui sont allés à Investissement Québec,
je pense, et juste pour savoir si on a le même processus et puis de quelle
façon on va... on va le faire. Ou est-ce qu'on embauche du nouveau monde puis
on garde quelques personnes qui étaient à l'UPAC? Comment ça va se faire?
Mme LeBel : Ce
n'est pas un transfert d'unité vers une autre, c'est un transfert de
responsabilités d'un organisme vers un autre. Donc, on ne transfère pas
nécessairement les gens. Par contre, on est en discussion avec le syndicat, je
pense que c'est le syndicat des professionnels de la fonction publique, si je
ne me trompe pas,Mme Lamarre, à titre... particulièrement. Donc, on est en
discussion.
L'objectif, naturellement, c'est de récupérer
cette expertise-là au sein de l'AMP, mais ce n'est pas un transfert de personnes qu'on fait contrairement à Investissement Québec où on avait transféré, je pense, l'unité et son
contenu, là, et je ne suis pas... je ne suis
pas du tout dans le manque de respect, mais les gens également. Là, on
transfère les responsabilités, mais, nécessairement, l'Autorité des
marchés publics aura besoin de personnes, et on est en train de discuter avec
les différents organismes pour s'assurer que tout ça se fait correctement. Et,
à terme, le syndicat des professionnels de la fonction publique ne devrait pas
perdre de membres. Ces gens-là vont quand même pouvoir demeurer membres de ce
syndicat-là. Mais c'est effectivement très différent, mais on est au fait de la
préoccupation de Mme Lamarre et on est
justement en train de discuter avec elle, là, pour le faire le mieux possible
dans le respect des gens, là. L'idée est ça.
M. Arcand : Très bien. Merci.
Le
Président (M. Simard) : Merci à vous. Des remarques sur 58? Sans
quoi, cet article est-il adopté?
Des voix : Adopté.
• (15 h 50) •
Le Président
(M. Simard) : Adopté. Nous en sommes à l'étude de
l'article 59.
Mme LeBel :
Oui. L'article 13.1 de cette loi est modifié par le remplacement, dans
ce qui précède le paragraphe 1° du premier alinéa, de «21.32» par
«21.48.12».
Alors, c'est toujours
des modifications de concordance compte tenu au transfert des responsabilités,
là, et la révision des responsabilités confiées à l'UPAC.
Le Président
(M. Simard) : Merci. Des remarques? L'article 59 est-il
adopté?
Des voix :
Adopté
Le Président (M.
Simard) : Adopté. Nous voici rendus à l'étude de l'article 60.
17
847
Mme LeBel : Article 60 :
L'article 15 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
paragraphe 1°, de «21.32» par «21.48.12».
Toujours dans le même
cadre de concordance par rapport à la révision des responsabilités respectives
de l'AMP et de l'UPAC.
Le Président
(M. Simard) : Merci. Des remarques sur cet aspect de concordance?
L'article 60 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Simard) : Adopté. Nous voici donc rendus au
chapitre III, à l'article 61. Mme la ministre.
17
847
Mme LeBel : «Chapitre III
«Dispositions
relatives à la mission, aux fonctions et aux pouvoirs de l'Autorité des marchés
publics».
Article 61, Loi
sur l'Autorité des marchés publics. L'article 19 de la Loi sur l'Autorité
des marchés publics est modifié, dans le premier alinéa :
1° par le
remplacement, dans le paragraphe 2°, de «concernant l'inadmissibilité aux
contrats publics» par «relatives à l'intégrité des entreprises»;
2° par la suppression
du paragraphe 3°;
3° par l'insertion,
avant le paragraphe 5°, du suivant :
«4.1° d'appliquer les
dispositions de la section II du chapitre VIII.2 de cette loi
concernant les sanctions administratives pécuniaires;».
Donc, encore, on est
toujours dans les modifications de concordance avec celles proposées à la Loi
sur les contrats des organismes publics concernant le régime d'autorité. Ça
fait qu'on fait... on fait la... ce qu'on doit faire aussi dans la Loi sur
l'Autorité des marchés publics pour mettre en oeuvre ce qu'on vient de... ce
qu'on vient de voir dans les autres articles précédents.
Le Président
(M. Simard) : Merci beaucoup. Des remarques sur cet article?
L'article 61 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Simard) : Adopté. Nous...
17
847
Mme LeBel : 62.
L'article 20 de cette loi est modifié par l'insertion, après le
paragraphe 1° du premier alinéa, du paragraphe suivant :
«1.1°
"sous-contrat public", un sous-contrat rattaché directement ou
indirectement à un contrat public;».
Donc, ce que
l'article fait, c'est ajouter une définition du concept de sous-contrat public
à la Loi sur l'Autorité des marchés publics pour leur faire une concordance
avec l'article 63, là, donc qui confie maintenant à l'Autorité des marchés
publics une fonction de veille des sous-contrats publics qu'elle n'avait pas
précédemment.
Le Président
(M. Simard) : Des remarques?
M. Arcand :
Je vois que c'est éminemment technique, là, mais, juste pour... Pourquoi on
sent le besoin de faire ça? C'est uniquement une définition qui se faisait
ailleurs? C'est nouveau? C'est...
17
847
Mme LeBel : Bien,
c'est parce qu'elle n'avait pas... elle n'avait pas l'autorité sur les
sous-contrats. Donc, comme on ajoute... on y ajoute une autorité, bien, on
fait... Il y a une définition de «contrat public», donc on ajoute une
définition de «sous-contrat public», là.
M. Arcand : En
tout cas, je me fie... je me fie...
17
847
Mme LeBel : C'est
vraiment une technicalité, mais, comme on y ajoute ce pouvoir de surveillance
là, bien, dans le cadre des définitions, comme on définit «contrat public», il
faut également définir «sous-contrat public».
M. Arcand : Ça va. Merci.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous. D'autres remarques sur l'article 62? Conséquemment, cet article
est-il adopté?
Des voix : ... Adopté.
Le Président (M. Simard) : Article 63.
17
847
Mme LeBel : 63.
L'article 21 de cette loi est modifié, dans le premier alinéa :
1° par l'insertion, après le paragraphe 1°,
du suivant :
«1.1° de recevoir et traiter les demandes
formulées en vertu de la section V du chapitre IV;»;
2° par l'insertion, dans le paragraphe 5°
et après «contrats publics», de «et des sous-contrats publics»;
3° dans le paragraphe 6° :
a) par le remplacement de «à V.3» par «, V.3 et
VIII.2»;
b) par le remplacement de «conclure un contrat
public ou un sous-contrat public» par «contracter».
Donc, les paragraphes 1° et 3° de cet
article, ce sont encore des modifications de concordance, là, et le paragraphe 2° vise quant à lui à confier,
donc, à Marchés publics la nouvelle fonction d'effectuer une veille des
sous-contrats publics, comme je viens de le mentionner.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des commentaires?
M. Arcand : ...merci.
Le Président (M. Simard) : L'article 63
est-il adopté?
Des voix : ... Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Article 64.
17
847
Mme LeBel : 64.
L'article 23 de cette loi est modifié :
1° par l'ajout, à la fin du premier alinéa, de
la phrase suivante : «Il en est de même de tout soumissionnaire, tout contractant et tout sous-contractant et de
toute autre personne ou société de personnes qui détient un tel document
ou un tel renseignement.»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Quiconque est visé par une demande de
l'autorité faite en application du premier alinéa doit, si celle-ci lui en fait la demande, confirmer l'authenticité des
documents ou la véracité des renseignements communiqués au moyen d'une
déclaration sous serment.».
Donc, le
présent article confère à l'Autorité
des marchés publics le pouvoir de
requérir, d'un soumissionnaire, d'un contractant, d'un sous-contractant
ou de toute autre personne ou société de personnes, la transmission d'un
document ou d'un renseignement qu'elle juge nécessaire à la vérification d'un
organisme public, confère également à l'autorité le pouvoir de requérir la
confirmation de l'authenticité et de la... du document. Donc, c'est vraiment le
corollaire à ce qu'on a fait dans la Loi sur
les contrats publics à l'intérieur de la Loi sur l'Autorité des marchés
publics pour être... s'assurer qu'elle puisse exercer les pouvoirs qu'on lui
donne ou qu'on a en vertu de la LCOP.
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires?
M. Arcand : Vous êtes sûre qu'il n'y
a pas de répétition? Il me semble j'avais vu ça ailleurs, à un moment donné,
là.
Des voix : ...
Mme LeBel : Oui. Là, on est dans la
Loi sur l'Autorité des marchés publics.
M. Arcand : D'accord. D'accord. Très
bien. Merci.
Le Président (M. Simard) : Merci à
vous. D'autres remarques?
Mme LeBel : ...
Le Président (M.
Simard) : Oui. D'autres remarques sur 64? Sans quoi, cet article
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
65.
Mme LeBel : 65. L'article 26 de
cette loi est modifié — toujours
la loi de l'Autorité des marchés publics :
1° par le remplacement du premier alinéa par le
suivant :
«L'autorité
peut faire enquête sur toute question se rapportant à sa mission de
surveillance des contrats publics.»;
2° par le remplacement, dans le deuxième alinéa,
de «aux articles 28 et 66» par «au chapitre VII.1 de la présente loi
ou la section I du chapitre VIII.2 de la Loi sur les contrats des
organismes publics»;
3° par le remplacement, dans le troisième
alinéa, de «Aux fins du premier alinéa» par «À ces fins».
Donc, le présent article vise à élargir les
pouvoirs d'enquête de l'Autorité des marchés publics. L'autorité pourra ainsi
mener, de sa propre initiative, des enquêtes administratives sur toute question
se rapportant à sa mission de surveillance des contrats publics, de même que
des enquêtes pénales se rapportant aux infractions prévues à la Loi sur les
contrats des organismes publics. Aux fins de ces enquêtes, elle pourrait,
lorsque nécessaire, dans le respect des garanties constitutionnelles
applicables, naturellement, utiliser les pouvoirs prévus à la Loi sur les
commissions d'enquête. Donc, encore une fois, c'est de lui permettre d'exercer
ses pouvoirs. Et, quand on parle de la vérification, là, c'est quand on parlait
aussi du nouveau régime d'intégrité qui permet de faire des examens ou des
vérifications, bien, elle peut le faire, mais il faut lui donner le pouvoir,
les moyens, les pouvoirs de le faire.
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires sur l'article 65?
M. Arcand : Juste pour ma gouverne,
«l'immunité des commissaires nommés», juste comprendre ce que... je vois à peu
près ce que ça veut dire, là, mais juste pour que vous me l'expliquiez.
Mme LeBel : Où ça?
M.
Arcand : «...l'autorité
est investie des pouvoirs et de l'immunité des commissaires nommés en vertu de
la Loi sur les commissions d'enquête...»
Mme LeBel : Oui, bien, c'est des
immunités de poursuites. Si elles... s'ils exercent leurs pouvoirs dans le
cadre, là, quand il n'y a pas d'abus de pouvoir, c'est l'immunité de poursuites
par rapport à ça, qui existe pour les commissaires d'enquête également, là.
M. Arcand : Donc, les commissaires,
si une entreprise poursuit, peuvent poursuivre le...
Mme LeBel : Ils ne pourraient pas
poursuivre l'autorité pour l'avoir enquêté, à moins qu'ils démontrent un abus
de pouvoir.
M.
Arcand : Ils peuvent poursuivre un commissaire pour dire
qu'il n'a pas fait... que c'est de l'acharnement ou...
Mme
LeBel : Bien oui, mais ça, c'est autre chose, parce qu'on
dépasse à ce moment-là... s'il dépasse le cadre de ses fonctions, le
cadre de ses pouvoirs, c'est une chose, mais on ne peut pas... Disons qu'on
prend pour acquis que le pouvoir est exercé correctement, on ne peut pas
poursuivre pour la fin de l'exercice d'un pouvoir.
M. Arcand : Non, ça, ça va.
Mme LeBel : Mais c'est ce que ça...
c'est ça, c'est...
M.
Arcand : Ah bon! Ce n'est pas relié au fait que le
commissaire peut être accusé d'acharnement, justement.
Mme LeBel : Non, non, non, ce n'est
pas... ce n'est pas...
M. Arcand : Ça n'a pas rien à voir
avec ça.
Mme LeBel : Non, ce n'est pas une
immunité contre toute poursuite, mais c'est la même... L'immunité dans... de la
Loi sur les commissions d'enquête, c'est la même immunité dont peut jouir...
voyons, jouir un juge de la Cour supérieure. Mais l'idée, là, c'est que...
c'est tant que le pouvoir est exercé dans le cadre de leur fonction, là,
correctement, là. On s'entend, là.
M.
Arcand : O.K. Ça
va. Merci.
Le Président (M. Simard) : L'article 65
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Bien, mine de rien, nous en sommes rendus à la page 40 du projet de loi;
une étape supplémentaire. L'article 66.
• (16 heures) •
Mme LeBel : 66.L'article 27
de cette loi est remplacé par le suivant :
«27. L'autorité peut, par écrit, confier à une
personne qui n'est pas membre de son personnel et qui remplit les conditions
prévues aux paragraphes 1° et 2° de l'article 6 le mandat de conduire
une vérification ou une enquête. À cette fin, elle peut déléguer à cette
personne l'exercice de ses pouvoirs.»
Donc, c'est une modification en concordance
qui... avec les modifications qui ont été... qui sont proposées par
l'article 65 qu'on vient de faire. Ainsi, l'enquêteur qui est mandaté
pour conduire une enquête pénale pourra, au même
titre que l'autorité, bénéficier des mêmes pouvoirs d'immunité. Donc, les
enquêteurs de l'autorité ou les enquêteurs mandatés par l'autorité ont
le même... jouissent de la... des mêmes pouvoirs et de la même couverture, là.
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires?
M. Arcand : Juste... juste me donner
30 secondes pour que je puisse voir quelque chose.
Le Président (M. Simard) : Alors,
suspendons.
(Suspension de la séance à 16 h 01)
(Reprise à 16 h 03)
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous reprenons. Cher collègue, à vous la parole.
M.
Arcand : Merci, M. le Président. Juste comprendre à qui...
Les gens de l'externe qui vont exercer les pouvoirs de commissaire, on
va chercher ça où, normalement? Est-ce que c'est des gens de l'extérieur
extérieur? C'est des gens d'un autre ministère? Est-ce qu'on pourrait, en
théorie, en donner à des gens... re en donner à des gens de l'UPAC? J'essaie
juste de voir qui pourrait...
Mme LeBel : On pourrait, oui. On
pourrait s'adjoindre des gens de d'autres organismes, qui sont des gens qui
sont déjà sur les chantiers. À titre d'exemple, je pourrais penser... je ne
veux pas présumer, mais la CCQ, à titre d'exemple, pourrait, pour des fonctions
de surveillance et d'examen, etc., mais il faudrait avoir une entente avec l'organisme, là, il faut que ça... il ne faut pas
que ça soit compatible avec les fonctions de chacun, on s'entend. Alors,
quand je m'avance en disant ça, peut-être
que quelqu'un quelque part va dire : Non, ça ne se peut pas. Mais vous
comprenez?
M. Arcand : Très bien.
Mme LeBel : Oui, mais l'idée, c'est
que... Et il va falloir qu'il y ait certaines de... critères qui soient... qui
soient remplis. Et il y a, naturellement, là... C'est ça, d'ailleurs... Donc, à
partir de ce moment-là, un mandat ad hoc est donné. Ça peut être des experts,
aussi, particuliers. On en avait parlé, je pense, dans l'étude de la loi sur la
LCOP, il peut y avoir un mandat particulier ou un type de contrat qui demande
d'avoir... de s'adjoindre une expertise particulière. Mais ça peut... ça sera
couvert, à ce moment-là, par les mêmes pouvoirs puis les mêmes protections.
M. Arcand : O.K. Ça va, merci.
Le Président (M. Simard) : Alors,
l'article 66 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous en sommes à l'étude de l'article 67.
Mme LeBel : Oui. L'article 67,
M. le Président : L'article 28 de cette loi est abrogé.
Les infractions prévues par l'article 28
seraient remplacées par... dans un nouveau chapitre de la Loi sur l'Autorité
des marchés publics qui regrouperait toutes les dispositions pénales prévues à
cette fin. On va... ce nouveau chapitre là va être introduit par
l'article 81, qu'on va voir plus tard.
Le Président (M. Simard) : Des
remarques? Alors, l'article 67 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Mme la ministre, pour l'article 68.
Mme LeBel : Oui :
L'article 29 de cette loi est modifié, dans le présent... dans le premier
alinéa :
1° par l'insertion, après le paragraphe 5°, du
suivant :
«5.1° ordonner à l'organisme public d'apporter
des mesures correctrices, de réaliser des suivis adéquats ou de mettre en place
toute autre mesure, telles des mesures de surveillance ou d'accompagnement,
visant à s'assurer que l'exécution d'un contrat est conforme aux exigences des
documents d'appel d'offres ou des autres documents contractuels et requérir
d'être informée par écrit, dans le délai indiqué, des mesures prises par
l'organisme public pour donner suite à une telle décision;»;
2° par le remplacement du paragraphe 6° par le
suivant :
«6° suspendre, pour la durée qu'elle fixe,
l'exécution de tout contrat public ou résilier un tel contrat si elle est
d'avis que la gravité des manquements constatés justifie la suspension ou la
résiliation ou si l'organisme public n'a pas donné suite à sa satisfaction à
une ordonnance rendue en application du paragraphe 5.1°.»
Donc, cet article prévoit deux nouvelles
ordonnances que pourrait rendre l'Autorité des marchés publics au terme d'une vérification ou d'une enquête et qui
se rapportent spécifiquement à la phase d'exécution des contrats
publics.
Ainsi, ce que ça permet de faire, ça permet à
l'autorité d'enjoindre un organisme public de s'assurer de la conformité de
l'exécution d'un contrat public au regard des obligations contractuelles, naturellement,
qui étaient dans le contrat qu'elle a
conclu, et de s'enquérir auprès de cet organisme des mesures qu'il prend pour y
donner suite.
Il lui permet également de suspendre l'exécution
d'un contrat public ou de résilier un tel contrat si la gravité des manquements
le justifie ou que l'organisme public ne prenait pas les mesures requises pour
s'assurer de la bonne exécution du contrat. Donc, c'est par rapport à... C'est
plus visé vers l'organisme public dans ce cas-ci, là, mais...
Le Président (M. Simard) : L'article 68
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous en sommes à l'article 69.
Mme LeBel : 69. L'article 31
de cette loi est modifié, dans le paragraphe 7° du premier alinéa :
1° par l'insertion, après «des contrats
publics», de «et des sous-contrats publics»;
2° par l'insertion, après «ces contrats», de «et
ces sous-contrats».
Donc, naturellement, c'est une modification de
concordance vu qu'on ajoute la notion de «sous-contrat» et on étend les
pouvoirs de l'AMP aux sous-contrats publics.
Le Président (M. Simard) : Des
remarques sur 69? Sans quoi, nous allons procéder à la mise aux voix. Cet
article est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Simard) : Adopté. Nous en sommes à l'étude de
l'article 70, en page 345 du cahier de charges.
Mme LeBel : L'article 70 :
L'article 34 de cette loi est modifié :
1° par l'ajout, à la fin du premier alinéa, de
la phrase suivante : «Il en est de même de tout soumissionnaire, tout
contractant et tout sous-contractant et de toute autre personne ou société de
personnes qui détient un document ou un renseignement jugé nécessaire à
l'exercice de ces fonctions.»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Quiconque est visé par une demande de
l'autorité faite en application du premier alinéa doit, si celle-ci lui en fait
la demande, confirmer l'authenticité des documents ou la véracité des
renseignements communiqués au moyen d'une déclaration sous serment.».
Donc, le présent article confère à l'Autorité
des marchés publics le pouvoir de requérir d'un soumissionnaire, d'un
contractant, d'un sous-contractant et de toute autre personne ou société de
personnes la transmission d'un document ou d'un renseignement qu'elle juge
nécessaire à l'exercice de ses fonctions de veille. Il confère également à
l'autorité le pouvoir de requérir une confirmation de l'authenticité ou de la
véracité d'un document ou d'un renseignement par celui qui le lui communique.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des remarques sur cet article? L'article 70 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
71.
Mme LeBel : 71.
L'article 36 de cette loi est modifié par le remplacement du deuxième
alinéa par le suivant :
«L'autorité peut, de même, en vue de favoriser
l'application de la présente loi, conclure une entente avec un organisme
public. Elle peut également, à cette même fin, conclure une entente avec toute
personne ou toute société de personnes
pourvu que cette personne ou cette société de personnes, de même que ses
dirigeants, ses administrateurs, ses associés et
ses employés qui participent à la réalisation de l'objet de l'entente,
satisfassent aux conditions prévues aux paragraphes 1° et 2° de
l'article 6.».
La modification proposée par cet article vise à
préciser que les personnes et sociétés de personnes avec lesquelles l'autorité
peut conclure des ententes pour favoriser l'application de la loi doivent être
de bonnes moeurs et ne pas avoir d'antécédents judiciaires en lien avec cet
objet.
Donc, c'est ce que l'article 6, 1° et 2°
disent, là, c'est de s'assurer de la probité des gens avec lesquels elle
conclut ou les organismes avec lesquels elle conclut des ententes, finalement.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des remarques?
M. Arcand : Juste pour que je
comprenne, vous dites «un organisme public», évidemment, c'est ça?
Mme LeBel : ...
M. Arcand : Puis
vous dites également : «...conclure une entente avec toute personne ou
toute société de personnes...»
Mme LeBel : ...passer
au bureau de l'Inspecteur général, mais j'ai l'impression qu'il va satisfaire à
l'article 6. En tout cas, j'espère.
M. Arcand : O.K. Ça va. Merci.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous. D'autres remarques sur 71? Sans quoi, nous allons procéder à la mise
aux voix. Cet article est-il adopté?
Des voix : Adopté.
• (16 h 10) •
Le Président (M. Simard) : Adopté.
72.
Mme LeBel : 72.
L'article 49 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier alinéa,
de «10» par «14»;
2° par le remplacement, dans le troisième
alinéa, de «cinq» par «sept».
Le présent article vise à allonger les délais
dont dispose l'autorité pour conclure une décision à la suite d'une plainte
reçue sur son processus contractuel... un organisme public... d'un organisme
public. Donc, on passerait d'un délai d'examen de 10 jours qu'on augmente
à 14 et cinq à sept jours. C'est en jours, c'est des jours dont on parle.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des remarques?
M. Arcand : Quand on parle de
jours, c'est ouvrable ou c'est...
Mme LeBel : Habituellement,
c'est en jours ouvrables, un délai...
Des voix : ...
Mme LeBel : Ici, c'est des jours
du calendrier. Dans ce cas-ci, c'est des jours calendrier.
M. Arcand : C'est des jours de
calendrier.
Mme LeBel : Oui, ça... je ne
suis pas allée voir l'article particulier, là, mais oui.
M. Arcand : O.K.
Mme LeBel : C'est calendrier.
M. Arcand : Très bien.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires sur 72? Sans quoi, cet article est-il adopté? Adopté. Bien. Alors,
l'article 74 contient quatre sous-articles que nous pourrions traiter l'un
indépendamment de l'autre.
Mme LeBel : Alors,
oui, peut-être que je peux me permettre de faire comme on a fait précédemment,
c'est-à-dire...
M. Arcand : C'est ça.
Mme LeBel : ...de
vous donner le général de 73, puis après ça on pourra peut-être lire chacun des
articles avec les commentaires qui s'y rapportent.
Donc,
73 modifie la Loi sur l'Autorité des marchés publics, après la section 52,
pour y insérer la section V qui s'intitule
Dispositions particulières au processus contractuel de l'autorité, qui
comporte... On introduit donc quatre articles, 52.1, 52.2, 52.3 et 53.4,
et on pourra... Ça propose donc l'ajout, comme je le disais tantôt, d'une
nouvelle voie de recours pour formuler, en
deuxième instance, une plainte à l'Autorité des marchés publics relativement à
l'un de ses... de ses propres processus contractuels.
En effet, alors que l'autorité agit à titre
d'instance de deuxième niveau pour recevoir et traiter des plaintes relatives aux processus contractuels de d'autres
organismes, ceux qui se plaignent des processus de l'autorité elle-même
ne peuvent pas faire valoir leurs arguments auprès d'une seconde instance.
Donc, désormais, il serait possible pour le
plaignant de faire valoir ses arguments auprès d'une seconde instance, soit une
ou des personnes spécifiquement désignées à cette fin par le président-directeur général de l'autorité. Il fallait
créer quand même un mécanisme de surveillance du surveillant. Donc, on
pourra le voir peut-être avec plus de détails à l'étude de chacun des
composants de l'article 73.
Le Président (M. Simard) : Alors,
souhaitez-vous immédiatement débuter par 52.1?
Mme LeBel : Absolument, je vais
en faire la... donc, la lecture de 52.1.
Le Président (M. Simard) : S'il
vous plaît.
Mme LeBel : Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 52, de la section
suivante :
«Section V
«Dispositions particulières au processus
contractuel de l'autorité
«52.1. Dans tous les cas où il est permis, en
application des dispositions des sections I à III, de porter plainte à
l'autorité relativement à un processus contractuel d'un organisme public, une
personne ou une société de personnes ou un groupe de personnes ou de sociétés
qui y est visé, de même que son représentant, peut, aux mêmes conditions et pour les mêmes motifs, demander à l'autorité de
réévaluer la conformité de l'un de ses propres processus contractuels au
cadre normatif ou encore de reconsidérer son intention de conclure un contrat
de gré à gré malgré l'intérêt de cette personne, cette société ou ce groupe a
manifesté à réaliser le contrat.
«Les dispositions de l'article 45 et celles
de l'article 46, à l'exception du paragraphe 4° du premier alinéa et du
troisième alinéa de cet article, s'appliquent à une demande faite en vertu du
premier alinéa et celles des articles 51 et 52 s'appliquent à la personne,
à la société ou au groupe qui présente une telle demande, compte tenu des
adaptations nécessaires.»
Donc, l'article 52.1 vient établir que les
cas d'ouverture à la présentation d'une demande à l'autorité, il s'agit des mêmes cas d'ouverture que ceux qui permettent
aux entreprises de se plaindre auprès de l'autorité d'un processus
contractuel d'un organisme public. Donc, ça donne la première porte d'entrée,
si on veut.
Le Président (M. Simard) : Alors,
des commentaires sur 52.1?
M. Arcand : Est-ce qu'à votre
connaissance il y en a beaucoup, de ces cas-là?
Mme LeBel : Oui,
bien, l'Autorité des marchés publics donne peu de contrats déjà en partant, on
s'entend, et, dans les contrats qu'elle a donnés jusqu'à présent, il y a
eu seulement trois des processus qui ont été menés par l'AMP, qui étaient...
Une voix : ...
Mme LeBel : Non, c'est ça. Il y a
eu... O.K. Aucun processus, jusqu'à présent, mené par l'AMP n'a fait l'objet de
plainte.
M. Arcand : O.K.
Mme LeBel : Ça a été peu
nombreux, peu nombreux, aucune plainte, mais il faut quand même prévoir un
mécanisme, parce que l'autorité chargée de surveiller les contrats en donne quand
même très peu, mais en donne quelques-uns.
M. Arcand : En donne
quelques-uns.
Mme LeBel : Donc...
M. Arcand : O.K.
Bien, ça va. Merci.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous. Article 52.2.
Mme LeBel :
Oui. «Chaque fois qu'une demande visée à l'article 52.1 est formulée,
le président-directeur général de l'autorité désigne la ou les personnes
chargées de la traiter. Toute personne ainsi désignée doit relever d'une unité administrative distincte de toute unité
administrative dont relèvent les personnes qui exercent les activités
contractuelles de l'autorité, celles qui sont responsables du traitement des
plaintes formulées à l'égard de celles-ci et celles qui sont responsables du
traitement des plaintes formulées en vertu des sections I et II.
«En outre, le
président-directeur général doit veiller à ce que soient mises en place, au
sein de l'autorité, toutes les mesures nécessaires pour que la demande soit
traitée de manière intègre et indépendante.»
L'article 52.2
prescrit l'obligation d'établir une séparation étanche entre l'acteur initial,
c'est-à-dire le responsable du processus contractuel ou celui qui était chargé
en premier de traiter une demande... une plainte relative à ce processus et
celui qui sera saisi d'une demande en vertu de 52.2. Il oblige par ailleurs la
mise en place de mesures destinées à assurer un traitement intègre indépendant
des demandes.
C'est vraiment parce que c'est de bonnes... de
bonnes pratiques de le faire, parce que, dans les faits, pratico-pratique,
il n'y a pas eu de... il n'y a pas eu d'écueil, là, il n'y a pas eu d'enjeu par
rapport à ça, là.
M. Arcand :
Ça va.
Le Président
(M. Simard) : 52.3.
Mme LeBel :
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 52, de la
section suivante :
«Sur réception d'une
demande visée à l'article 52.1 et au besoin, l'autorité reporte la date
limite du dépôt des soumissions, si la demande concerne un processus
d'adjudication, ou la date prévue de conclusion du contrat, si la demande concerne un processus d'attribution. Dans
ce cas, elle en informe le demandeur et inscrit sans délai une mention à
cet effet au système électronique d'appel d'offres.»
Donc, ça prévoit que
l'autorité pourra reporter certaines dates du processus contractuel, s'il y a
quelque chose qui survient, là, une plainte, entre autres.
Le Président
(M. Simard) : Alors, Mme la ministre, à 52.4, je crois comprendre
que vous souhaitez nous présenter un amendement.
Mme LeBel :
Mais vous avez lu complètement dans mes pensées.
Le Président
(M. Simard) : Ah! que voulez-vous?
Mme LeBel :
Je vais me permettre de lire le 52.4 d'origine.
Le Président (M.
Simard) : Oui, d'accord
Mme LeBel :
Et ensuite je pourrai peut-être vous présenter l'amendement.
Le Président
(M. Simard) : Comme vous le souhaitez.
Mme LeBel :
Merci. «52.4. L'autorité dispose de 14 jours à compter de la réception
de la demande pour rendre sa décision.
«Au terme de
l'analyse de la demande, l'autorité transmet sa décision motivée par écrit au
demandeur.
«Lorsque la demande
concerne un processus d'adjudication et que l'autorité décide de le poursuivre
tout en apportant des modifications aux documents d'appel d'offres, elle doit
s'assurer qu'un délai d'au moins sept jours est accordé pour déposer une
soumission. Ce délai est d'au moins deux jours lorsqu'aucune modification n'est
apportée aux documents d'appel d'offres. L'autorité inscrit, s'il y a lieu, au système
électronique d'appel d'offres une nouvelle date limite de réception des
soumissions respectant les délais.».
Donc, cet article
encadre le processus décisionnel de l'autorité, les conséquences des décisions
sur le processus d'adjudication en cours.
Bon, je pense que c'est normal de le penser, mais j'aurais un amendement à cet
article.
Une voix :
...
Mme
LeBel : Dans le texte
anglais... un amendement qui concerne le texte anglais. Alors, je vais me
permettre de le lire. J'ai eu un petit moment de confusion, je m'en excuse, M.
le Président.
Donc,
article 73 : Insérer, dans le texte anglais du troisième alinéa de
l'article 52.4 de la Loi sur l'Autorité des marchés publics proposé
par l'article 73 du projet de loi, et après «continue», «the process».
Le Président
(M. Simard) : D'accord. Donc, traitons d'abord de l'amendement.
Mme LeBel :
On en profite pour corriger, finalement.
Le Président
(M. Simard) : Très bien. Y aurait-il un commentaire sur
l'amendement amené à l'onglet 52.4?
M. Arcand : Juste,
M. le Président, savoir c'est quel... quel est le... Le mot «process», c'est
quoi, l'équivalent en français, là?
Mme LeBel : Processus?
Processus d'adjudication. Processus.
M. Arcand : Ah!
O.K. Alors, lorsque la demande concerne, «the continued process», c'est ça
que... processus d'adjudication, ça se traduit comment, ça, en anglais?
Mme LeBel : On
ne l'avait pas avant, hein? Dans
l'article d'origine, là, on lisait : «When the application concerns a tendering process and the Authority decides it will
continue the process while amending the tender...» On a ajouté pour
clarification...
M. Arcand :
«Process».
Mme LeBel :
«...the Authority decides it will
continue the process while amending the tender...» On ne change pas
vraiment le corps de l'article, mais on précise que ça... Qu'est-ce qui
continue? C'est le processus, en fin de compte.
M. Arcand : Ça va.
• (16 h 20) •
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Cet amendement est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Et nous en venons, comme tel, à l'onglet 52.4. Y a-t-il d'autres
commentaires? Sans quoi, nous allons revenir à l'étude de l'article 73
dans sa globalité, qui, lui-même, contenait quatre... quatre sous-articles. Y
aurait-il une réflexion générale, un commentaire?
M. Arcand : Non, ça va. Je
pense que, comme a dit la ministre, la présidente du Conseil du trésor, ce sont
des considérations qu'on ne verra pas
souvent. Donc, à partir de ce moment-là, je pense que ça me semble
suffisamment clair, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Conséquemment, l'article 73, tel qu'amendé, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Et nous en sommes maintenant à l'étude de l'article 74.
Mme LeBel : L'article 53 de
cette loi est modifié :
1° par l'ajout, à la fin du premier alinéa, de
la phrase suivante : «Un même examen peut porter sur plus d'un processus
d'adjudication ou d'attribution ou sur l'exécution de plus d'un contrat.»;
2° par le remplacement, dans le deuxième alinéa,
de «un» par «un ou plusieurs».
Donc, les modifications proposées par cet
article permettraient à l'autorité de traiter des dossiers connexes dans le cadre d'une même intervention, de façon à
permettre une utilisation plus efficace et efficiente de ses ressources.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
Des remarques?
M. Arcand : J'essaie juste de voir
de quelle façon vous... vous dites : On peut... un examen peut porter sur
plus d'un processus.
Mme LeBel : Je dois dire que c'est
une demande de l'Autorité des marchés publics. Présentement dans le cadre de
ses enquêtes, il arrive fréquemment que l'AMP, là, quand elle fait l'examen à
l'égard d'un processus d'un contrat, ça l'amène également à se pencher sur
d'autres processus ou des contrats connexes. Donc, pour éviter d'être obligé de
rendre des décisions différentes puis de faire des processus différents, elle
peut traiter ça dans un ensemble puis dans une décision. Puis elle l'a vu... Je
dirais que c'est une adaptation de sa pratique, là, pour être capable de
maximiser les ressources à ce moment-là. Et c'est vraiment une... c'est
vraiment une demande de l'AMP.
M. Arcand : O.K. Ça va.
Le Président (M. Simard) : Alors,
des commentaires supplémentaires sur 74? Sans quoi, nous procédons à la mise
aux voix. Cet article est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
75.
Mme LeBel : Oui. L'article 55
de cette loi est remplacé par le suivant :
«Au
terme de l'examen, l'autorité transmet sa décision motivée par écrit à
l'organisme public visé et au ministre responsable
de cet organisme. En outre, lorsque l'intervention a été requise par le
président du Conseil du trésor ou le ministre responsable des affaires
municipales, l'autorité doit, en plus de lui transmettre sa décision motivée
par écrit, lui faire rapport de son intervention.»
Donc, le présent
article propose d'élargir la portée des informations que l'autorité doit
transmettre, selon le cas, au président du Conseil du trésor ou au ministre
responsable des Affaires municipales au terme de l'examen d'un processus
contractuel ou de l'exécution d'un contrat que l'un de ceux-ci a requis en
application de l'article 53 de la loi. Ainsi, un rapport sommaire de
l'intervention de l'autorité permettra au président ou au ministre ayant requis
l'examen de mieux comprendre la ou les causes et manquements de... que
l'autorité aurait pu observer et, de ce fait, de mieux les outiller pour
assumer leurs responsabilités ministérielles en matière de contrats publics.
Donc, c'est vraiment
juste dans le cadre de l'article 53 où c'est une demande du président du
Conseil du trésor ou de la ministre responsable des Affaires municipales
d'aller examiner un processus, là. Ce n'est pas pour tous les... toutes les
enquêtes que l'Autorité des marchés publics ferait de son propre chef ou
découlant d'une plainte. C'est vraiment... L'article 53 permet de faire
une demande d'enquête, je le dirais de cette façon-là, ou d'examen d'un
contrat. Et, dans ce cas-là, on aimerait avoir... Comme c'est une demande du
conseil du... du président du Conseil du trésor ou du ministre responsable des
Affaires municipales, bien, on demande d'avoir un peu plus de détails pour être
capable de mieux corriger le manquement. Ça ressemble à ça.
Des voix :
...
Le Président (M.
Simard) : Souhaitez-vous que nous suspendions?
M. Arcand : Juste
quelques instants.
Le Président (M.
Simard) : Bien volontiers. Nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à
16 h 25)
(Reprise à 16 h 27)
Le Président (M.
Simard) : Alors, nous poursuivons. Cher collègue, à vous la parole.
M. Arcand : J'essaie
de simplement comprendre la raison de cet article-là, surtout que vous
mentionnez qu'il y a seulement deux
organismes qui peuvent intervenir : Conseil du trésor et le ministère des
Affaires municipales. Est-ce qu'il y
a d'autres ministères qui pourraient intervenir ou si, vraiment, c'est vraiment
ces deux-là? Et le ministère des Affaires municipales, c'est pour aller
vérifier les municipalités, c'est ça, voudrait que l'autorité aille vérifier
possiblement ce qui se passe dans les municipalités?
Mme LeBel : Mais
c'est un article qui existe déjà, là. L'article 53 permet déjà au
président du Conseil du trésor et au ministre chargé des Affaires municipales
de mandater l'Autorité des marchés publics ou de lui demander de faire l'examen d'un contrat particulier ou
d'une... sur un processus d'adjudication ou d'attribution qui est en
cours, entre autres, là, bon. Mais ça existe
déjà, 53, donc on ne vient pas ajouter, et les deux... les deux entités, c'est
naturellement le président du Conseil du trésor puis les Affaires municipales
pour ce qui est plutôt de notion municipale.
Ceci étant dit, comme
l'objectif de ce pouvoir de vérification là, c'est un mandat, donc il n'y a pas
de problème, là. Ce n'est pas... On demande
à l'autorité d'enquêter sur quelque chose de particulier. Et comme l'idée,
quand le président du Conseil du trésor le fait, surtout, puis le ministre des
Affaires municipales, c'est d'aller vraiment vérifier s'il y a eu quelque chose
de problématique dans le processus d'adjudication puis favoriser... voyons,
l'amélioration de ce processus-là, tout simplement, ce qu'on demande à
l'autorité, c'est de... Faites-nous un rapport un peu plus complet qu'un simple
constat de manquement pour nous indiquer vraiment de façon plus éclairée
comment on peut améliorer le processus. Mais là on parle vraiment de quelque
chose qui est fait à la demande du président du Conseil du trésor, du ministre
des Affaires municipales. Dans le cas d'une enquête qui découle de la... de sa
propre autorité ou d'une plainte, on n'aurait pas ce rapport-là.
M. Arcand : Mais
la crainte que vous avez, est-ce que c'est quelque chose qui va s'appliquer
plus, cet article-là, au niveau du ministre des Affaires municipales?
Mme LeBel : Non.
M. Arcand : Pas
nécessairement...
Mme LeBel : Bien,
il n'y a pas de crainte. Ça existe déjà, sauf que, là, le rapport qu'il nous
donne, c'est un rapport qui est moins
complet. On veut juste avoir plus d'informations dans le rapport, c'est tout...
qui est déjà prévu, là.
M. Arcand : Donc, c'est purement
technique, là, ce que vous...
Mme LeBel : Bien,
on ajoute... on demande un complément d'information dans un rapport qu'on va déjà
nous soumettre.
M. Arcand : O.K. Ça va. Merci.
Le Président (M. Simard) : D'autres
remarques? Sans quoi, l'article 75 est-il adopté?
Mme LeBel : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Alors, chers
collègues, compte tenu de l'heure, nous allons ajourner nos travaux. Et on se
retrouve mardi prochain.
Bon week-end à tous et merci encore pour votre
précieuse collaboration.
(Fin de la séance à 16 h 30)