(Douze
heures cinq minutes)
Le Président (M.
Simard) : Alors, chers collègues, à l'ordre, s'il vous plaît! Je
constate que nous avons quorum. Nous pouvons donc entreprendre nos travaux.
Comme vous le savez,
notre commission est réunie aujourd'hui afin de procéder à l'étude détaillée, article
par article, du projet de loi n° 68,
Loi visant principalement à permettre
l'établissement de régimes de retraite à prestations cibles.
Mémoires
déposés
Avant de débuter les remarques
préliminaires, j'aimerais déposer des mémoires reçus à la suite de nos consultations
particulières, soit les rapports de l'Association québécoise des retraité-e-s
des secteurs public et parapublic, de l'Observatoire de la retraite, de l'ordre
des conseillers en ressources humaines agrégés et de Mercer.
Mme la secrétaire, y
aurait-il des remplacements ce matin?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président, alors : M. Émond
(Richelieu) est remplacé par Mme Blais (Abitibi-Ouest); Mme Foster
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré)
est remplacée par M. Tremblay (Dubuc); M. Reid (Beauharnois) est remplacé par
M. Jacques Mégantic; et M. Thouin (Rousseau) est remplacé par Mme Picard
(Soulanges).
Remarques préliminaires
Le Président (M.
Simard) : D'accord. Donc, comme vous le savez, notre tradition veut
que nous débutions le tout par des remarques préliminaires, aussi courtes
soient-elles. Et la tradition veut aussi que nous cédions d'abord la parole au
ministre qui dépose le projet de loi. M. le ministre, on vous salue et on vous
écoute.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Alors, bonjour à tous et bonjour à tous les membres de
cette commission. Bonjour à ceux qui nous écoutent. Et merci à tout le
personnel de Retraite Québec d'être présent.
L'exercice que nous
entreprenons va nécessiter un haut degré de confiance. J'ai tenté de donner le
plus d'informations possible à mes collègues pour que nous ayons tous une
excellente compréhension de l'intuition derrière le projet de loi et que nous comprenions
ce qui pouvait être fait et ce qui ne devait pas être fait. Et je souligne que
j'apprécie travailler avec cette commission, ce président, notre secrétaire.
C'est vraiment... je pense qu'on a souvent le bon ton ici, et le projet de loi n° 68 est important.
Alors, nous
entreprenons aujourd'hui l'étude détaillée du projet de loi n° 68,
Loi visant principalement à permettre l'établissement des régimes de retraite à
prestations cibles.
Je le rappelle, ce projet
de loi vise principalement à permettre l'établissement des régimes de retraite
à prestations cibles — je
fais un clin d'oeil à mon rédacteur de discours, là, puis je pense que ça fait
deux fois que je dis la même chose — par n'importe quel...
Le Président (M.
Simard) : ...cohérent.
• (12 h 10) •
M. Girard
(Groulx) : ... — c'est
cohérent, c'est deux fois la même phrase — par n'importe quel organisme
ou entreprise, tel un syndicat, et ce, peu importe le secteur d'activité. Un
régime à prestations cibles pourrait également être mis en place pour des
travailleurs relevant d'employeurs différents, ce qu'on appelle un régime
interentreprises, ou pour des employés d'une municipalité ou d'une université.
Ce projet de loi
prévoit également des modifications au Régime des rentes du Québec, des
modifications d'ordre technique d'offrir des rentes viagères à paiements
variables, le transfert de la valeur des rentes des retraités, notamment vers
un fonds de revenu viager en cas d'insuffisance d'actifs d'un régime à
prestations déterminées qui se termine à la suite d'une faillite ou en vertu de
la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies.
De façon générale, un
régime à prestations cibles est un régime mitoyen entre un régime à prestations
déterminées et un régime à cotisations déterminées. Pour les participants, un
régime à prestations cibles assure une meilleure protection qu'un régime à
cotisations déterminées puisqu'il permet la mutualisation des risques de
longévité et de placements. Pour les employeurs, un régime de retraite à
prestations cibles permet que la cotisation soit prévisible.
Je
tiens à souligner que nous avons écouté plusieurs des recommandations et
suggestions qui nous ont été formulées lors
des consultations particulières. À ce titre, nous allons notamment proposer,
par amendement, des modifications pour permettre la possibilité, suite à la réalisation
des analyses nécessaires, d'aller vers un autre degré que le degré de
solvabilité dans diverses situations,
permettre le rétablissement des prestations sans que la provision de
stabilisation ne soit pleinement constituée, permettre l'indexation
automatique des rentes après la retraite selon un taux fixe.
J'en profite également pour dire que
tous nos amendements ont été rendus possibles... ont été rendus
disponibles à tous les membres de la
commission. Par souci d'efficacité et compte tenu de l'importance d'adopter
rapidement ce projet de loi pour divers groupes, je propose aux membres
de cette commission de procéder à l'étude du projet de loi n° 68
par sujet. Je propose également d'étudier simultanément les articles qui
accompagnent chacun de ces sujets. Au total, nous vous proposons 11 sujets
différents. Chacun de ces sujets a d'ailleurs son propre onglet dans votre
cartable d'étude détaillée.
Les légistes et actuaires
de Retraite Québec ont d'ailleurs travaillé très fort, très tard aussi, pour
vous préparer un document intitulé Notes complémentaires pour l'étude par
sujet afin de faciliter l'étude du projet de loi de cette façon. C'est avec ce document que nous vous
proposons d'étudier ce projet de loi. Ce document décrit les principaux sujets
contenus dans le projet de loi, chacun étant résumé et accompagné d'une liste
des dispositions législatives qu'il édicte, remplace ou modifie. Procéder ainsi
permettrait d'accélérer le processus. Plusieurs membres de cette commission ont
d'ailleurs déjà exprimé leur volonté d'étudier ce projet de loi de façon
concentrée, mais, si possible, rapidement.
Je compte sur votre
collaboration actuelle pour que l'on poursuive notre travail de collaboration
comme nous le faisons chaque fois que nous accomplissons nos travaux dans le
cadre de cette commission. Je n'ai aucun doute que nous pourrons adopter ce projet
de loi très important. Après tout, la Commission des finances publiques est
réputée pour son efficacité, son efficience et son président, bien sûr. Merci, M.
le Président.
Le Président (M.
Simard) : Merci pour votre grand sens de l'humour, M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Ce n'était pas dans le texte.
Le Président (M.
Simard) : M. le leader de l'opposition officielle.
M. André Fortin
M.
Fortin : Oui. Merci, M. le Président. Je salue les gens autour
de la table et les gens qui nous appuient, comme
à l'habitude. Je vais tenter de faire ça court, de ne pas me répéter, mais
puisque je n'ai pas de rédacteur de discours, ça devrait être simple.
Je remercie la
volonté du ministre de procéder, je pense que tout le monde veut procéder rapidement
avec le projet de loi. J'accepte sa proposition en partie, pour
l'instant, à tout le moins, que l'on étudie par sujet pourrait effectivement
simplifier nos travaux. Cependant, le ministre propose beaucoup d'amendements
de lui-même, ce qui n'est pas une mauvaise chose, comprenez-moi bien, mais s'il
est possible d'amorcer nos travaux de façon... article par article, sujet par
sujet, comme il le propose, dans l'ordre qu'il le propose... Mais c'est un
sujet qui est délicat, détaillé, et pour lequel on veut s'assurer de bien
comprendre chacun des amendements proposés par le ministre.
Le Président (M.
Simard) : Merci à vous, M. le leader de l'opposition officielle. Et je
cède la parole au leader du troisième groupe d'opposition.
M. Martin Ouellet
M. Ouellet :
Merci beaucoup, M. le Président. Donc, à mon tour de vous saluer, membres de
cette commission.
Je dois saluer effectivement
la pléthore de documents remis à cette commission. Et j'invite d'ailleurs le ministre
à échanger ses bonnes pratiques avec ses autres collègues, parce
qu'honnêtement, même si c'est complexe et volumineux, le fait d'avoir fait travailler
vos équipes très tard nous a fait, nous aussi, travailler très tard, mais nous
permet effectivement de mieux cerner les enjeux pour lesquels il y aurait
effectivement accord et peut-être voir encore, à certains endroits, des enjeux
qui pourraient être clarifiés pour être certains de bien marquer... je ne veux
pas dire nos dissidences, mais nos points d'intérêt divergents qui nous
amèneraient quand même à cheminer.
J'apprécie surtout le
tableau proposé, et ça, c'est une bonne pratique, je pense, qu'on devrait
peut-être même regarder en réforme
parlementaire. On a déjà la volonté du ministère et du ministre en question
sur... Voici les amendements qu'on aimerait déposer, voici la logique
derrière ces amendements, voici ce qu'on a entendu et voici pourquoi on pense
qu'on ne voudrait pas y donner suite. Donc, honnêtement, pour des partis
d'opposition, ça nous aide déjà de savoir à quel endroit le gouvernement loge.
Mais on peut voir aussi son raisonnement et puis ça peut nous aider
effectivement à trouver des solutions pour trouver une position mitoyenne.
Donc, je m'arrête là.
Le ministre le sait,
les gens de chez nous, notamment les syndiqués de l'usine d'Alcoa, attendent ce
projet de loi là pour le 31 décembre. Donc, évidemment, on va faire notre
travail promptement. Donc, j'accepte la proposition du ministre de travailler
par sujet. Mais, moi, j'ai reçu des sections. C'est peut-être moi qui n'étais
pas à la bonne page, là, mais, moi, j'ai des sections. J'ai six sections. Est-ce
que c'est bien ça? Juste être certain d'accepter quelque chose que j'ai entre
les mains, là.
M. Girard
(Groulx) : O.K. Peut-être que je pourrais préciser ce qu'on veut faire
ou... Pas à ce stade-ci?
Le Président (M.
Simard) : Bien, écoutez, je laisserais d'abord, à ce stade-ci, mon collègue
de René-Lévesque finaliser, peut-être, ses remarques préliminaires, et on
pourra voir parce que d'autres idées pourraient émerger plus tard. Allez-y, collègue.
M. Ouellet :
Bien, j'ai terminé, M. le Président. Le but, c'est d'avoir une discussion pour
bien comprendre qu'est-ce qu'on va accepter d'étudier, parce que j'ai des
sections, je n'ai pas des sujets. Et j'entends bien mon collègue aussi de peut-être y aller article
par article, mais je pense qu'on peut y aller aussi promptement, donc j'aimerais peut-être avoir des éclaircissements.
Merci.
Le Président (M. Simard) : Très bien.
Merci pour ce commentaire. M. le député de Robert-Baldwin, souhaitiez-vous, à
ce stade-ci, faire quelques remarques?
M. Leitão : Ça va.
Le
Président (M. Simard) : Ça
vous va? D'autres collègues souhaiteraient intervenir dans le cadre de
remarques préliminaires? Très bien.
Organisation des travaux
Le Président (M. Simard) : M. le
ministre, à vous la parole.
M. Girard (Groulx) : En fait, juste
pour clarifier, là, ce que nous proposons, est-ce que ce serait même préférable
que ce soit une légiste qui explique ça ou...
Le Président (M. Simard) : Pas
forcément.
M. Girard (Groulx) : D'accord. Écoutez,
nous proposons de regrouper les... Puisque ce n'est pas une nouvelle loi, hein,
nous modifions une loi existante, alors, les articles sont à plusieurs endroits
dans la loi, et nous les avons regroupés par sujet pour faciliter la lecture,
ce qui fait qu'ils ne sont pas nécessairement dans l'ordre. Et ce que nous
avons tenté de faire pour faciliter la compréhension... Mais je comprends que c'est
arrivé tard et que ça n'a peut-être même pas été consulté. Mais juste pour que
ce soit clair, il y aurait combien de sujets?
Une voix : 11.
M. Girard (Groulx) : 11 sujets. Et
ce que je propose de faire, c'est d'expliquer le motif du sujet. On pourrait
lire les amendements. Alors, l'intuition derrière le sujet, lire les amendements,
période de questions pour le ministre, bien sûr, mais je pense qu'on va
utiliser toute l'expertise de Retraite Québec, et ensuite je voterais sur
l'ensemble du sujet. C'est ce que je vous propose. Évidemment, on a besoin de consentement
pour procéder ainsi.
Le Président (M. Simard) : Peut-être
M. le leader de l'opposition.
M. Fortin :
Bien, de fonctionner par sujet, ça me va. Peut-être juste pour bien comprendre,
là, en suivi de la question du député de René-Lévesque, là, les sujets, là, ce
que vous nous proposez, un sujet, c'est : 1.1. Nouveau type de régime;
1.2. Affectation des excédents d'actifs; 1.3. Dispositions particulières. Ça,
chacun de ces éléments-là sont un sujet, là, c'est ce que vous dites, là? Je
veux juste qu'on ait le même nombre de... qu'on parle de la même affaire.
M. Girard (Groulx) : Disons que le
bloc 1 est un mauvais exemple, là, parce que c'est vraiment... il n'y a
pas grand-chose là, mais le bloc 1.1, lui, est un bon exemple.
M. Fortin : Et
ça, c'est un sujet.
M. Girard (Groulx) : Le
bloc 1.1, c'est un sujet.
M. Fortin : O.K. Bien, de les étudier sujet par sujet, là, dans l'ordre que
vous proposez, ça me va, mais, pour amorcer nos travaux, j'aimerais qu'on
procède, à l'intérieur de ces sujets-là, article par article. Je vois le 1.1
qui a trois articles, là. Je comprends que vous avez des amendements, mais
j'aimerais ça quand même... parce que... et d'ailleurs, parce que l'article 61,
c'est le coeur du projet de loi, peut-être qu'on pourra s'en reparler plus
tard, pour le reste des travaux, mais pour, entre autres, l'article 61,
moi, j'aimerais ça qu'on procède avec chacun des amendements et de l'article
comme tel.
Le Président (M. Simard) : Dans le
fond, vous dites presque la même chose, à la nuance près qu'il y a une étape
plus précise, un cheminement, peut-être, j'oserais dire, plus systématique en y
allant point par point.
M. Girard (Groulx) : C'est parce que
le nombre d'articles n'est pas le reflet du temps que nous devrons passer sur l'article.
Alors, on ne peut pas dire qu'il y a juste trois articles.
M. Fortin : Je
suis d'accord, mais ce que vous proposez, M. le ministre, c'est qu'on y aille,
là... Par exemple, dans la section 3, une fois rendu à la section 3,
que vous nous présentiez, de façon générale, tout ça et que vous nous l'expliquiez, qu'on ait une interprétation de la part des
légistes, qu'on puisse poser des questions pour l'ensemble du bloc, puis, après
ça, qu'on vote ensemble sur tout le bloc.
Le Président (M. Simard) :
Collègues, à ce stade-ci, là, je vous propose qu'on suspende momentanément.
(Suspension de la séance à 12 h 20)
(Reprise à 12 h 31)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, notre suspension a été très fructueuse sur la manière de
procéder. Et si j'aimerais résumer l'ensemble de nos propos, c'est qu'on se
comprend qu'on se comprend, puis si on ne se comprend plus, on suspendra,
alors...
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) : C'est ça.
M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : J'ai une question
de compréhension.
Des voix : Ha, ha, ha!
Étude détaillée
Le
Président (M. Simard) :
Donc, on suit, hein, on suit notre feuille de bingo, hein, ce qu'on appelle
communément la feuille de bingo, là, qui nous a été remise, et puis, bien, M.
le ministre, la parole est à vous.
M. Girard (Groulx) : Merci. Alors,
le bloc 1, qui est le premier sujet, concerne les régimes à prestations
cibles, qui sont les onglets 1 à 3 dans votre cahier pour l'étude
détaillée. Ce premier bloc couvre toutes les dispositions concernant directement
les régimes à prestations cibles. Le bloc 1.1 comporte les dispositions
générales concernant ce nouveau type de régime. Le bloc 1.2 vise les
règles relatives à l'affectation de l'excédent d'actifs d'un tel régime, et le
bloc 1.3 concerne diverses mesures particulières touchant spécifiquement
ce type de régime.
Alors, le bloc 1.1. Nouveau type de régime.
Le bloc 1.1 constitue le coeur du projet de loi, à savoir :
1° la création d'un nouveau type de régime,
article 1 du projet de loi, qui modifie l'article 7 de la Loi des
régimes complémentaires de retraite;
2° les principales règles applicables aux
régimes de retraite à prestations cibles, article 61 du projet de loi, qui
ajoute à la loi RCR le chapitre X.3, intitulé Dispositions particulières
relatives aux régimes à prestations cibles, qui comporte les nouveaux
articles 146.45 à 146.98.
Le chapitre X.3 est divisé en huit
sections. Section I. Caractéristiques. Les articles 146.45 à 146.48.
Les caractéristiques les plus importantes sont :
les engagements sont à la charge des participants et
bénéficiaires; la cotisation patronale se limite à celle stipulée au
régime; les prestations liées au service passé peuvent être réduites; les
surplus appartiennent aux participants et bénéficiaires; l'employeur ne peut
modifier ni terminer le régime de façon unilatérale.
Afin de favoriser l'équité et de limiter la
volatilité des coûts, certaines prestations ne peuvent être offertes dans un
régime de retraite à prestations cibles. Ainsi, les prestations suivantes sont
interdites : une rente établie selon une formule basée sur le salaire
final moyen ou la moyenne des meilleurs salaires du participant, l'indexation
automatique après la retraite, des prestations spéciales, payables uniquement
en cas de terminaison du régime, une subvention pour retraite anticipée basée
sur le nombre d'années de service du participant.
Un amendement est proposé pour permettre
d'indexer les rentes après retraite, mais uniquement en fonction d'un taux
fixe. Il s'agit de l'amendement 61, 146.47. Je continue?
Le Président (M. Simard) : Très
bien, M. le ministre. Est-ce que ça vous va, M. le leader?
M. Fortin :
Oui, ça va.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Girard (Groulx) :
Section II. Dispositions d'application générale. Articles 146.49 à
146.54. La principale disposition de cette section est l'article 146.9,
selon lequel, en cas d'incompatibilité entre le chapitre X.3 et les autres
dispositions de la loi RCR, les règles de ce chapitre prévalent. Ainsi,
l'ensemble de la loi s'applique aux régimes à prestations cibles, sauf pour ce
qui est prévu au chapitre X.3. Un amendement vient compléter cette section
afin de prévoir la consultation des participants pour l'établissement du régime
et pour les modifications ayant pour effet d'augmenter leurs cotisations.
Amendement 60, 146.54.1 à 146.54.3 de la loi RCR.
Section III. Règles de financement. Chaque
évaluation actuarielle doit établir si les cotisations prévues sont suffisantes
pour payer le coût du régime. Les évaluations actuarielles doivent être
effectuées au 31 décembre de façon triennale. Elles
doivent être transmises à Retraite Québec dans un délai de six mois. Les
droits des participants sont acquittés en proportion du degré de solvabilité du
régime. Toutefois, selon un amendement qui sera proposé à la section 3 du
cahier, bloc 3, sous l'onglet 7, pour habiliter Retraite Québec à
prévoir l'utilisation d'un autre degré.
Section IV. Mesures de redressement.
Article 146.69 à 146.79. Les mesures de redressement doivent être
mentionnées au texte du régime de façon à ce qu'elles ne confèrent aucune
discrétion au comité de retraite dans leur application. Des principes d'équité
sont prévus afin de protéger les retraités et d'éviter toute disparité dans
l'application des mesures de redressement. Deux tests de suffisance de la
cotisation doivent être effectués : un test pour le service futur en
premier, et un test pour le service passé en second. Les tests tiennent compte
des cotisations prévues pour une période de trois ans. Des mesures de
redressement distinctes doivent être prévues selon que l'insuffisance de la
cotisation provient du service futur ou du service passé, augmentation des
cotisations salariales, augmentation de la cotisation patronale. Si
l'insuffisance est liée au service futur, réduction de la cible. Si
l'insuffisance est liée au service passé, réduction des prestations liées à ce
service.
Section V. Rétablissement des prestations.
Articles 146.80 à 146.83. Les modalités de rétablissement doivent être
mentionnées au texte du régime de façon à ce qu'elles ne confèrent aucune
discrétion au comité de retraite dans leur application. Selon le projet de loi,
les prestations qui ont été réduites peuvent être rétablies lorsque la
provision de stabilisation est pleinement constituée. Un amendement est
toutefois proposé pour permettre de rétablir les prestations avant la pleine
constitution de la provision de stabilisation. Il s'agit de l'amendement 61,
146.80.
Section VI. Modification des mesures de
redressement et des conditions ou des modalités de rétablissement des
prestations. Un arrêt?
Le Président (M. Simard) : Bien, s'il
vous plaît, M. le ministre, en fait... parce que je voyais un peu, du coin de
l'oeil, que mon collègue souhaitait peut-être, à ce stade-ci, peut-être
intervenir.
M.
Fortin : Non, mais le
ministre n'a pas le même texte que nous. C'est correct, je vais le laisser
terminer. Ça va.
Le Président (M. Simard) : D'accord,
parfait. Bien s'assurer qu'on soit au même endroit tout le monde en même temps
parce qu'effectivement il y a beaucoup de documents, le niveau de complexité
législative ici, légistique, est particulièrement élevé. Alors, c'est important
qu'on chemine en même temps.
M. Fortin :
Continuez, M. le ministre.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : Merci, M.
le ministre, de votre collaboration, c'est important pour cheminer. Ça va bien,
là.
M. Girard (Groulx) : Oui, oui.
M. Fortin : Non, ça va. Continuez,
M. le ministre.
• (12 h 40) •
M. Girard (Groulx) : O.K.
Section VI. Modification des mesures de redressement et des conditions ou
des modalités de rétablissement des prestations. Article 146.84. Une
consultation est requise pour toute modification au texte du régime si elle
concerne les mesures de redressement ou les conditions et modalités de
rétablissement des prestations. Proposition de moins de 30 %.
Section VII. Liquidation des droits des participants
et des bénéficiaires. Articles 146.85 à 146.96. Lors de la terminaison du
régime ou du retrait d'un employeur, l'actif du régime doit être réparti entre
les participants. Un amendement est proposé pour permettre de considérer, comme
pour les RRFS, les régimes de retraite à financement salarial, les régimes dits
multigroupes de manière qu'un changement quant à l'accréditation syndicale soit
considéré comme un retrait. Amendement 61, 146.89.1.
Section VII. Mesures particulières
relatives à certains régimes. Articles 147.97 à 146.98. Pour les régimes
des secteurs municipal et universitaire — il n'y a pas de pluriel à
municipal? — il
est imposé que la cotisation patronale n'excède pas 55 % de la cotisation
totale.
Et je m'arrêterais ici pour l'intuition du
bloc 1.1. Est-ce qu'à ce moment-ci je lirais les amendements ou on aurait
une discussion immédiatement?
Le Président (M. Simard) : En fait,
nous pourrions peut-être d'abord, si je comprends bien l'esprit de mes
collègues de l'opposition, traiter de l'article 1. Donc, je ne veux pas
employer le mot «se débarrasser» de l'article 1, mais, enfin, de le mettre
derrière nous, et ensuite entrer dans la seconde section, qui, elle, comprend
des amendements.
M.
Fortin : Oui, on est prêts pour l'article 1, il n'y a pas
de problème. Mais, à entendre le ministre, là, il est arrivé exactement ce que
j'appréhendais, là, c'est qu'on a une... Je vais avoir de la misère à rentrer
dans le vif du sujet avec des discussions générales comme ça. Puis je vais
juste le dire une fois, M. le Président, après ça, je ne le dirai plus, mais ça, c'est le résultat direct du fait que le
leader n'appelle pas le projet de loi n° 68 plus tôt. Là, on est pognés
pour étudier, là, en bloc des affaires, des affaires complexes, des affaires
que, bien humblement, 95 % du monde ne comprennent absolument pas, je suis
généreux avec 95, là, puis pour lesquelles nous ne sommes pas des experts. Et,
à chaque fois que le ministre exprimait une phrase, il y avait comme cinq
articles en même temps qui se référaient à cette phrase-là.
Ce ne sera pas simple
de fonctionner comme ça, ça va être complexe. Et, à la limite, je trouve que,
si le ministre pense que ça va aller plus vite comme ça, je commence à en
douter. Je ne suis pas certain. Mais procédons avec l'article 1, là, mais,
là, on va étudier l'article 1, mais on a déjà parlé de huit autres
articles. C'est ça qui m'inquiète. Mais commençons avec l'article 1, je
vais me... On va se prêter au jeu pour le reste de la séance.
Le Président (M.
Simard) : Bien. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Bien, je dirais, de toute évidence, il y aura réflexion des
deux côtés ce week-end, puis, en ayant le temps de prendre... de mesurer la
valeur de ce qui a été fait, là, une tentative de simplifier, on pourra juger
si ça simplifie ou non.
M.
Fortin : Puis ce n'est pas un jugement sur l'exercice qui a été
fait par le ministre — que
j'apprécie — le
travail qu'il a voulu faire.
M. Girard
(Groulx) : Non, non. Parfait.
Le Président (M.
Simard) : Oui, alors, souhaitiez-vous poursuivre, cher collègue?
M.
Fortin : Sur l'article 1?
Le Président (M.
Simard) : Oui, s'il vous plaît.
M. Fortin :
O.K. L'article...
Le Président (M.
Simard) : Pardon? Vous n'êtes pas... c'est ça, comme on s'était dit
tantôt, vous n'êtes pas obligé de le lire.
M.
Fortin : Bien, non, non, mais commençons comme vous l'avez
suggéré, puis on verra si ça marche ou pas, O.K.? Donc, vous n'avez pas à le
lire.
Le Président (M.
Simard) : Vous n'avez pas à le lire.
M. Girard
(Groulx) : D'accord. Je suis à la bonne page, là? Juste qu'on soit
tous...
Le Président (M.
Simard) : Ça, par exemple, je ne peux pas vous le dire, je ne le vois
pas, à distance.
M. Girard
(Groulx) : Page 3, section 1.1?
M.
Fortin : Oui, page 3. C'est ça.
M. Girard
(Groulx) : Merci.
M.
Fortin : O.K. Là, vous êtes... Essentiellement, là,
l'article 1, si je le comprends bien, c'est la définition d'un régime à
prestations cibles. Vous changez le texte de la loi sur les régimes et vous
ajoutez une disposition pour dire : Un régime à prestations cibles, c'est
ça. Puis là vous changez ou vous faites une sous-catégorie de régime à
prestations déterminées. C'est ça?
M. Girard
(Groulx) : J'allais dire : Ça aurait été quasiment mieux que je
vous lise les commentaires.
Le Président (M.
Simard) : Rien ne vous empêche de le faire, M. le ministre. Rien ne
vous...
M. Girard
(Groulx) : C'est parce que je pense que ça aurait répondu à votre
question.
Le Président (M.
Simard) : Bien oui, mais allez-y, M. le ministre.
M. Fortin :
Mais non, non...
M. Girard
(Groulx) : Attends, je vais les lire.
M.
Fortin : Mais non, mais je ne pense pas que vous avez besoin...
Bien, je veux essayer votre méthode, là, donc je ne veux pas vous forcer à les
lire, O.K.? Mais le premier article, là, à la page 2, là, le premier ajout
que vous faites, c'est juste la définition
d'un régime à prestations cibles, c'est ça? «Il détermine à l'avance les cotisations
patronales ou la méthode pour les calculer
ainsi que la cible des prestations.» Puis là vous nous changez la définition
d'un régime de retraite à prestations
déterminées en ajoutant une sous-catégorie. Je veux savoir pourquoi vous
ajoutez cette sous-catégorie-là.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
Pourquoi les régimes de retraite à prestations cibles sont une sous-catégorie
des régimes de retraite à prestations déterminées? Ce n'est pas ça?
M. Fortin : Pas
exactement. Bien, la légiste peut répondre. Moi, ça fait mon affaire, là.
Le
Président (M. Simard) : Y
aurait-il consentement afin que la légiste qui vous accompagne puisse
intervenir? Il y aurait consentement. Madame, pour les fins de nos travaux,
auriez-vous l'amabilité d'abord de vous présenter?
Mme Gobeil (Luce) : Luce Gobeil,
avocate à Retraite Québec.
Le Président (M. Simard) :
Bienvenue, chère maître. Nous vous écoutons.
Mme Gobeil (Luce) : Merci. Alors,
l'article 7, comme on le sait, définit les types de régimes et, bon, il y
a trois types de régimes actuellement, selon la loi, les régimes à cotisation
déterminée, qui sont les premiers mentionnés, les régimes à prestations
déterminées, et les derniers qu'ils ont visés, ce sont les régimes à
cotisations et prestations déterminées.
Mais, en réalité, dans la loi, ces régimes-là sont toujours traités comme des
régimes à prestations déterminées en ce qui concerne le financement, et
c'est sauf exception qu'on va leur donner un traitement particulier. On a donc
souhaité supprimer cette catégorie-là pour en faire une sous-catégorie. Donc,
ce n'est pas... ça n'a pas d'incidence de fond en tant que tel, mais ça va
faciliter l'application de la loi et ça clarifie les choses. Donc, ça évite de
toujours devoir, en plus, nommer cette catégorie-là, parler de régimes à
cotisations déterminées, à prestations déterminées et de régimes à cotisations
et prestations déterminées.
M. Fortin :
C'est juste une redéfinition de ce qu'est un régime à cotisations et
prestations déterminées.
Mme Gobeil (Luce) : C'est ça. Au
lieu de le maintenir comme un type de régime, on en fait un sous-type, puis ça
ne change rien quant à l'application des dispositions à l'égard de ces
régimes-là. Donc, on va se retrouver avec trois types de régimes : les
cotisations déterminées, les prestations déterminées, et désormais les
prestations cibles qui, eux, vont constituer le type qu'on étudie aujourd'hui.
M. Fortin : O.K. Un régime à
prestations cibles n'est pas obligé... Dans le fond, ce que vous me dites,
c'est un régime... Parce que là, c'est ça qu'on introduit, là, mais le régime à
prestations cibles, ça s'appelle comme ça si on a les cotisations patronales à
l'avance ou encore si on a la méthode pour les calculer. Alors, on n'est pas
obligés de savoir les cotisations patronales à l'avance.
Mme Gobeil (Luce) : C'est ça, c'est
les cotisations patronales à l'avance ou la méthode pour les calculer. De toute
façon, c'est comme si on établissait à l'avance en ayant la méthode, on
considère que... C'est ça, les cotisations sont considérées déterminées à
l'avance à ce moment-là.
M. Fortin :
Parce que le calcul pour y arriver est expliqué.
Mme Gobeil (Luce) : C'est ça. Ça va
être un pourcentage de la masse salariale ou...
M. Fortin : O.K. Donc, tant qu'il y
a ça plus la cible des prestations, c'est ça que vous considérez, là, selon la
définition que vous nous amenez aujourd'hui, là, c'est ça que vous considérez
un régime à prestations cibles.
Mme Gobeil (Luce) : Ce sont les
éléments de base, les éléments fondamentaux, les éléments... En fait, c'est la
catégorisation minimale. Les éléments minimums qu'il doit y avoir pour qu'on
puisse considérer que c'est un prestations cibles.
M. Fortin :
Tiguidou!
M. Girard (Groulx) : Répétez-nous
donc les éléments minimums pour le bénéfice de tous.
Mme Gobeil (Luce) : Alors, là,
c'est... Il détermine à l'avance la cotisation patronale ou la méthode pour la
calculer et la cible des prestations, au lieu de... La cible des prestations
est essentielle pour qu'on constitue un régime à prestations cibles.
Le Président (M. Simard) : Ça va, M.
le leader? M. le député de Robert-Baldwin.
M.
Leitão : Une question préliminaire, là : La cible des
prestations, donc, c'est une cible, ce n'est pas une obligation? Est-ce qu'il y
a une différence?
Mme Gobeil
(Luce) : Effectivement, c'est une cible. C'est un objectif à
atteindre. Le régime doit être financé en fonction de la cible, mais les
prestations peuvent varier par rapport à la cible lorsqu'il arrive des éléments
particuliers dans le régime.
M. Leitão :
Très bien, merci.
Mme Gobeil
(Luce) : Et le reste est tout expliqué à chaque... Ça, on est dans les
dispositions de base de la loi, donc le détail va être plus présenté dans le
chapitre X.3.
M. Leitão :
Très bien.
Le Président (M.
Simard) : M. le leader? Est-ce qu'il y aurait d'autres remarques sur
l'article 1 avant de procéder à l'appel nominal? Pas de remarques? Mme la
secrétaire.
La Secrétaire :
Oui. M. Girard (Groulx)?
M. Girard
(Groulx) : Pour.
La Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Pour.
La Secrétaire :
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard :
Pour.
La Secrétaire :
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay :
Pour.
La Secrétaire :
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M.
Chassin : Pour.
La Secrétaire :
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques :
Pour.
La Secrétaire :
M. Fortin (Pontiac)?
M.
Fortin : Pour.
La Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão :
Pour.
La Secrétaire :
Et M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet :
Pour.
La Secrétaire :
Et M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M.
Simard) : Abstention. Cet article est donc adopté.
Et, pour préparer la
suite de nos travaux, je vais momentanément suspendre.
(Suspension de la séance à
12 h 50)
(Reprise
à 12 h 53)
Le
Président (M. Simard) :
Donc, nous sommes en mesure de reprendre nos travaux. Vous souhaitiez peut-être formuler quelque chose, M. le
leader?
M. Fortin : Oui, j'ai une question. On est sur le 146.45. Le ministre
nous a donné une liste, là, des amendements qu'il a acceptés et de ceux
qu'il a refusés. Est-ce qu'il y en a, de ceux qu'il a refusés, qui auraient été
au 146.45? En fait, j'aimerais ça, si c'est possible, puis là peut-être que je
donne du travail pour la fin de semaine à l'équipe du ministre, là, mais qu'on
nous dise où le ministre aurait pu présenter ces amendements-là qui lui ont été
proposés, qu'il a considérés, mais qu'il a refusé. Ça nous aiderait juste à
faire nos interventions au bon moment.
Le Président (M.
Simard) : Toujours dans le cadre de 61. M. le ministre.
M.
Girard (Groulx) : Mais, en
fait, en toute transparence, là, je ne qualifierais pas d'amendement. On est resté au niveau des
concepts qui étaient... Je pense que les gens qui sont venus nous voir ne
parlaient pas en termes d'amendements ou
pas amendement, là, ils parlaient en termes de principes. Et
c'est pour ça qu'on vous a dit quels sont les principes que nous acceptions et quels étaient les principes que
nous rejetions. Alors, il n'y a jamais eu de préparation d'amendements reliés aux principes qui n'étaient pas retenus,
là. Alors, je n'ai pas d'amendement en réserve au cas où on modifierait notre position
sur les principes qui n'ont pas été retenus. J'ai tout déposé les amendements,
je n'ai pas d'autre carte dans mon jeu.
Le Président (M.
Simard) : Donc, sur 146.45 et 146.46, y aurait-il d'autres remarques? M.
le député.
M.
Fortin : Oui, juste un instant, là, avant qu'on passe à 146.46.
Le Président (M.
Simard) : Je vous en prie. Prenez le temps requis.
M. Fortin :
O.K. Quand vous dites, là, «seuls les participants et [les] bénéficiaires ont
droit à l'excédent d'actif, à moins que les
règles fiscales n'obligent l'employeur à se libérer du paiement», j'aimerais ça
qu'on me l'explique, ça.
Le Président (M.
Simard) : Vous êtes à quel endroit, M. le député?
M.
Fortin : 145.45, au cinquième point.
Le Président (M.
Simard) : Merci.
M. Girard
(Groulx) : 146.45?
M.
Fortin : Oui, excusez-moi.
M. Girard
(Groulx) : O.K. Et quel alinéa? Excusez-moi.
M.
Fortin : Le cinquième. On dit qu'uniquement «les participants
et [les] bénéficiaires ont droit à l'excédent d'actif, à moins que les règles
fiscales n'obligent l'employeur à se libérer du paiement de ses cotisations».
Alors, j'aimerais ça comprendre c'est quoi, le contexte, là, où les règles
fiscales font en sorte que ce n'est pas les participants puis les bénéficiaires
qui ont droit à l'excédent d'actif.
M. Girard
(Groulx) : D'accord. Mme la juriste. 146.45, cinquième alinéa.
Mme Gobeil
(Luce) : C'est plus fiscal et un peu les concepts actuariels qui
s'appliqueraient, là. C'est qu'un régime, parfois, à cause des fonds... Je
vérifierai, mais les actuaires pourront peut-être me contredire, là, sur ce que
je vais avancer. C'est qu'un régime, pour demeurer reconnu aux fins fiscales,
il peut arriver que l'employeur doive réduire ses cotisations et les payer au
moyen d'une affectation, là, d'un excédent d'actif lorsque le régime comporte
un excédent d'actif trop élevé. Ça pourrait se produire.
M.
Fortin : Bien, je suis d'accord qu'il pourrait y avoir un
excédent d'actif. Mais ce que je ne comprends pas, c'est quand quelqu'un
d'autre que les participants puis les bénéficiaires y aurait droit.
Mme Gobeil
(Luce) : Le seul cas où un autre que les participants et bénéficiaires
pourrait utiliser l'excédent d'actif, c'est lorsque les règles fiscales
imposent à l'employeur d'acquitter ses cotisations au moyen de l'affectation de
l'excédent d'actif. Donc, c'est le seul cas, là. Autrement, il n'y a personne
d'autre que les participants et bénéficiaires qui ont accès à l'excédent
d'actif.
M. Girard
(Groulx) : Je pense qu'on est définitivement dans un cas d'exception. Est-ce
qu'on connaît une situation où ce serait le cas, là? Pourquoi on a... C'est
quoi les cas où les règles fiscales obligent un employeur à se libérer du
paiement de ses cotisations par affectation?
Mme Gobeil
(Luce) : Je pense que ce serait mieux de faire répondre un de nos
actuaires.
M. Girard (Groulx) : Est-ce que je
peux faire intervenir un autre juriste?
Le Président (M. Simard) : S'il y a
consentement pour ce faire. Il y a consentement. Alors, le juriste qui
interviendra aurait-il d'abord l'amabilité de se présenter avec son titre?
M. Gamache (Stéphane) : Oui,
bonjour. Stéphane Gamache, directeur des régimes complémentaires de retraite
chez Retraite Québec.
Le Président (M. Simard) :
Bienvenue, monsieur. Nous vous écoutons.
M. Gamache (Stéphane) : C'est une
disposition qui est similaire dans les régimes aussi à prestations déterminées. Au niveau fiscal, il y a des règles
qui découlent du fédéral, des maximums de cotisations et d'argent qu'on
peut mettre à l'abri de l'impôt dans un outil de retraite, en général, incluant
un régime de retraite, donc, un régime de retraite qui serait dans une
situation très, très d'excédant, de surplus, il y a un niveau de... que ça
atteint un certain seuil, à ce moment-là, on ne peut pas continuer à verser des
cotisations indéfiniment, à l'abri de l'impôt, dans un tel outil. Donc, à ce moment-là, l'employeur
devient... ne peut plus continuer à verser des cotisations s'il atteint ce
seuil-là. C'est une question un peu théorique, ça risque de ne pas se
produire dans un régime à prestations cibles, mais il faut le prévoir, là,
cette situation-là extrême, je dirais. Puis, ce n'est pas une situation qui
arrive, même dans les régimes à prestations déterminées, dans les années
présentes, là, mais ça a pu déjà arriver dans le passé, puis anciennement, là, c'était 125 %, le maximum, puis là, ils l'ont
monté beaucoup, il y a quelques années pour, justement, que les régimes
puissent accumuler un bon coussin de sécurité avant qu'ils soient sujets à ne
plus pouvoir verser de cotisations. C'est prévu dans la loi, mais c'est
vraiment une situation qui risque de ne jamais se produire dans un régime à
prestations cibles.
M. Fortin :
Juste, peut-être, une dernière question, M. le président, là.
Le Président (M. Simard) : Je vous
en prie
M.
Fortin : 146.45, le sixième
alinéa, là, on dit que «le régime ne peut [pas] être modifié ni terminé,
directement ou indirectement, de façon unilatérale par l'employeur qui y est
partie ou, dans le cas d'un régime [entreprises]», alors, juste une question, là, c'est comme ça dans les
autres régimes, dans les RRFS, entre autres, c'est comme ça aussi? Oui?
Mme Gobeil (Luce) : ...la même chose
dans les RRFS, faudrait faire la vérification puis nous le dire plus tard, là,
mais ma conviction est... ma première impression là, oui.
M. Fortin :
O.K., je veux juste m'assurer que c'est la même, que c'est exactement
la même obligation. O.K. C'est tout pour moi sur ça.
Le
Président (M. Simard) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
146.45? M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Oui, juste sur le
cinquième alinéa, «à moins que les règles fiscales n'obligent», j'ai bien
compris que ce sont les règles fiscales qui seraient fixées par l'État
canadien, dans certains cas, ou même québécois, c'est ça je comprends. Donc, si
l'état ne légifère pas, présentement, ça ne serait pas utilisé?
M. Gamache (Stéphane) : ...l'Agence
de revenu du Canada, il y a des maximums d'argent qui peuvent être versés dans
un régime de retraite. Puis, quand le régime est dans une situation financière,
là, je dirais exceptionnelle, là, ce qui ne se présente pas, rarement,
actuellement, bien, au-delà d'un certain seuil, il ne peut pas verser des
cotisations indéfiniment dans le régime. Si la situation financière dépasse,
donc, 150 %, là, il doit prendre un congé de cotisation. Mais, de la façon
qu'ils vont être fabriqués, les régimes à prestations cibles, puis qu'ils vont
être définis dans les textes du régime,
j'ose penser que toutes les négociations qui vont découler feront que ça ne se
présentera pas cette situation-là.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Y aurait-il d'autres commentaires sur 146.46?
M. Girard (Groulx) : Moi, j'en
aurais un, là, parce que je pense que je viens de comprendre l'intuition, là,
après votre intervention.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. C'est parce qu'en définitive, on aurait besoin d'un petit consentement
pour aller au-delà de l'heure prévue dans la motion. Il y a consentement?
M. Fortin :
Pour que le ministre termine sa pensée, bien sûr.
Le Président (M. Simard) : Allez-y,
M. le ministre.
• (13 heures) •
M. Girard
(Groulx) : En fait, si je comprends bien, c'est pour éviter qu'un
employeur continue à cotiser dans un régime qui est suffisamment capitalisé
pour minimiser ses obligations fiscales.
M. Gamache (Stéphane) : Exactement.
M. Girard (Groulx) : Alors on a
compris l'intuition, on a toujours bien accompli ça aujourd'hui.
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers amis, pour fin de mémoire, lorsque nous reprendrons nos travaux, nous
serons donc rendus au point 146.47.
Des voix : 46.
Le Président (M. Simard) : Ah! 46 si
vous voulez, d'abord. Je croyais qu'il était derrière nous, mais on sera à
146.46. C'est un très bon progrès. Je vous remercie infiniment pour votre
précieuse collaboration dans un contexte particulièrement complexe.
Vous savez que nous sommes en intensive, nous
ajournons nos travaux pour mieux se retrouver lundi prochain, à 14 heures.
Nous entreprendrons un nouveau mandat. Bon week-end à tous et à toutes.
(Fin de la séance à 13 h 02)