(Seize
heures sept minutes)
Le
Président (M. Simard) :
Alors, à l'ordre, s'il
vous plaît! Ayant constaté le quorum,
je déclare nos travaux ouverts.
Comme vous le savez,
la commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi
n° 37, Loi visant principalement à
instituer le Centre d'acquisitions gouvernementales et Infrastructures
technologiques Québec.
Mme la secrétaire,
bonjour.
La Secrétaire :
Bonjour.
Le Président
(M. Simard) : Y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Alors, M. Asselin
(Vanier-Les Rivières) est remplacé par M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs); M. Chassin (Saint-Jérôme) est remplacé par
M. Tremblay (Dubuc); M. Émond (Richelieu) est remplacé par Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac); et
M. Derraji (Nelligan) est remplacé par Mme Nichols
(Vaudreuil).
Le Président
(M. Simard) : Merci. Bienvenue aux nouveaux collègues.
Étude détaillée (suite)
Alors, faisons une
brève récapitulation des choses...
M. Barrette :
...M. le Président, pouvez-vous nous indiquer...
Le Président
(M. Simard) : Ah! vous voyez que je lis dans vos pensées, M. le
député de La Pinière.
M. Barrette :
...ce qui est supendu ainsi que les amendements.
Le
Président (M. Simard) : Voilà. Donc, lors de l'ajournement de nos
travaux, le 23 janvier dernier, l'étude portait sur l'article 2 du projet de loi, soit celui
qui institue la Loi sur Infrastructures technologiques Québec. Je vous rappelle
que 37 des 39 articles de cette loi sont adoptés, alors que les
deux autres, les articles 5 et 8, sont suspendus.
Je vous rappelle
également que l'article 1 du projet de loi, qui institue la Loi sur le
Centre d'acquisitions gouvernementales, est
suspendu puisque cinq articles introduits par celui-ci sont également
suspendus. Ces articles sont les 18, avec son amendement, 35, 46, 48 et
57.
Alors, à ce stade-ci,
je croyais comprendre que certains d'entre vous auraient souhaité suspendre
brièvement nos échanges afin de pouvoir mieux orienter la suite de nos travaux.
M. Barrette :
Simplifier, même, la suite de nos travaux.
Le Président
(M. Simard) : Simplifier.
M. Barrette :
Alors, oui, je souhaiterais que nous suspendions.
Le Président
(M. Simard) : Très bien. Mais, avant de le faire, je tenais à
préciser que toute gageure faite dans le cadre de cette commission allait être
respectée.
Alors, nous
suspendons nos travaux.
(Suspension de la séance à
16 h 09)
(Reprise à 16 h 18)
Le Président (M.
Simard) : Bien, alors chers collègues, j'ai cru décoder qu'il y avait
une volonté fortement consensuelle afin de revenir à l'article 1, ce pourquoi
j'aurais besoin d'un consentement...
Une
voix : ...
Le Président (M. Simard) : ...pour suspendre l'article 2, bien entendu. Consentement. Très bien. Alors, nous
voilà de retour à l'article 1, à
l'article 18, qui avait un amendement. Alors, sommes-nous prêts à procéder
à l'étude de l'amendement? M. le député de La Pinière.
M. Barrette :
Oui et non.
Le Président (M.
Simard) : Très bien.
M.
Barrette : Alors, M. le Président, oui, on est prêts, mais non,
puisque je vais vous recommander... suggérer, s'il y a consentement, de
le retirer.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Y a-t-il consentement pour le retrait de
l'amendement de l'article 18? Consentement. Conséquemment, nous revenons à
l'étude de l'article 18 comme tel. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : M. le Président, j'aurais donc, après retrait de
l'amendement que j'avais déposé, un autre amendement que je souhaite
déposer.
Le Président (M. Simard) : Très bien. Souhaitez-vous que nous suspendions?
Ou à moins que cet amendement...
M. Barrette :
Il est prêt, mais, si vous voulez suspendre pour le distribuer...
Le Président (M.
Simard) : Il est... Ah bon! La secrétaire m'indique qu'il est déjà
distribué.
M. Barrette :
Ah bon!
Le Président (M.
Simard) : Que d'efficacité, n'est-ce pas? À vous la parole.
• (16 h 20) •
M. Barrette :
On n'est pas surpris par l'excellent travail de Mme la secrétaire. Alors, M. le
Président, je fais la lecture de notre amendement : À l'article 18
proposé par l'article 1 du projet de loi :
1° remplacer, dans le premier... Je recommence.
Remplacer, dans le premier alinéa, «, qui en détermine la rémunération, les avantages sociaux et les autres conditions de
travail» par «parmi les personnes qui ont été déclarées aptes à exercer
cette charge par le comité de sélection composé du secrétaire du Conseil du trésor,
du sous-ministre de la Santé et des Services sociaux et du sous-ministre de
l'Éducation et de l'Enseignement supérieur ou leur représentant»;
2° insérer, après le
premier alinéa, les suivants :
«Le président du Conseil du trésor publie un appel
de candidatures par lequel il invite les personnes intéressées à
soumettre leur candidature, en suivant les modalités qu'il indique.
«Le comité de sélection procède avec diligence à
l'évaluation des candidats sur la base de leurs connaissances, notamment en matière d'acquisitions, de leurs
expériences et de leurs aptitudes. Le comité remet au président du Conseil
du trésor son rapport dans lequel il établit
la liste des candidats qu'il a rencontrés et qu'il estime aptes à exercer la
charge de président-directeur
général. Tous les renseignements et documents concernant les candidats et les
travaux du comité sont confidentiels.
«Les membres du comité ont droit au remboursement
de leurs dépenses dans la mesure fixée par le gouvernement.
«Le gouvernement
détermine la rémunération, les avantages sociaux et les autres conditions de
travail du président-directeur général.»
Le Président (M.
Simard) : Très bien.
M.
Barrette : Oui. Alors, pour
ceux qui ont suivi nos travaux, c'est sûr que ça remonte à il y a un certain
temps. Alors, pour rafraîchir la
mémoire de ceux qui nous suivent, j'avais fait une intervention à l'effet que
le président-directeur général
aurait, selon mon interprétation, préférablement été l'objet d'une procédure
normale qui est celle d'un comité... d'un appel de candidatures et d'un
comité de sélection.
Ici, l'amendement, M. le
Président, c'est un amendement
qui m'apparaît raisonnable, qui ne va pas à l'extrême, l'extrême ayant été que le comité de sélection
soit composé, au moins, d'un comité... d'un membre totalement
indépendant. Là, on a une indépendance raisonnable, compte tenu de l'objectif
de ce Centre d'acquisitions gouvernementales là. Alors, je pense que ça répond
aux... pas aux objections, mais aux commentaires que j'ai faits à l'époque. Je
pense, M. le Président, que, sur un plan juridique, ma collègue députée de
Vaudreuil aurait une question.
Le Président (M.
Simard) : Je vous en prie, chère collègue.
Mme Nichols : Merci,
M. le Président. Enfin, je sais que
c'est notre amendement, mais on aurait pu être encore plus précis dans l'amendement. J'avais une question
au niveau juridique. Peut-être Me Bacon pourrait répondre à ma question. Mais on parle des mesures fixées par le gouvernement. Est-ce
qu'on réfère... à quoi on réfère? Est-ce qu'on aurait dû indiquer qu'on réfère
à un règlement, qu'on réfère à un décret, qu'on réfère... Est-ce qu'on aurait
dû être plus précis sur la référence?
Le Président (M. Simard) : Bien. Y aurait-il consentement afin que Me Bacon
s'adresse à nous? M. le ministre,
peut-être?
M. Dubé :
Non, non, je vais laisser Mme Bacon.
Le
Président (M. Simard) : Très bien. Consentement. Me Bacon, pour les
fins de nos travaux, pourriez-vous vous présenter, s'il vous plaît?
Mme Bacon
(Nathalie) : M. le Président, Nathalie Bacon, légiste au Secrétariat
du Conseil du trésor. Dans la disposition
ici, lorsqu'on dit : «Les membres du comité ont droit au remboursement de
leurs dépenses dans la mesure fixée par le gouvernement», on fait
référence à des décrets qui peuvent être pris par le gouvernement pour pourvoir
aux rémunérations ou aux dépenses. S'il en existe, le décret va s'appliquer. Il
n'est pas nécessaire de faire un renvoi au numéro de décret ou à la date
d'adoption du décret. Nécessairement, le gouvernement doit être conséquent
lorsqu'il prend des décrets pour fixer des balises dans les dépenses ou
rémunérations.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Y aurait-il d'autres interventions?
Mme
Nichols : En fait, je me demandais juste si c'était «règlement» ou
«décret» puis est-ce que... s'il y avait lieu de fixer... Étant donné que la mesure prise ici, on comprend que c'est
un décret, bien, si vous dites que ça peut être écrit plus largement pour... Mais on comprend qu'il doit
y avoir une logique aussi, là, dans la façon. Donc, non, ça me convient,
merci de la réponse.
Le Président (M.
Simard) : Merci à vous, Mme la députée de Vaudreuil. Y aurait-il
d'autres interventions sur cet amendement? M. le député de La Pinière.
M.
Barrette : Oui, j'en ai une dernière, M. le Président. C'est un point
presque humoristique. Mais, vous savez, ce qui m'a inspiré, ici? Évidemment, la position qu'avait prise le
ministre lorsqu'il était député et qu'il avait déposé le projet de loi n° 392, où il recommandait
essentiellement que les éléments qu'on propose aujourd'hui soient mis en place
et plus, même.
Le Président (M.
Simard) : M. le ministre.
M. Dubé : Bien, je vous dirais, M. le Président... et c'est pour ça qu'après
discussion et l'excellente suggestion de mon collègue de La Pinière, que
j'ai très hâte de pouvoir accepter l'amendement, très hâte.
M. Barrette : Et, M. le Président, pour ce qui est de la
visibilité de la chose, je rappellerai au ministre qu'à l'époque il
souhaitait que la décision soit renvoyée à la Commission des affaires
publiques.
Le Président (M.
Simard) : Ah bien!
M. Barrette : Et je le dis, M. le Président, parce que cet
amendement, qui est accepté avec joie de la part du ministre, avait
quand même fait l'objet d'une certaine objection lorsqu'on en a débattu.
Le Président (M.
Simard) : Ça s'appelle avoir de...
M. Barrette :
N'est-ce pas, hein? Alors, le cercle se referme.
Le Président (M.
Simard) : Ça s'appelle avoir de la suite dans les idées.
M. Barrette :
N'est-ce pas?
Le Président (M.
Simard) : Est-ce que cet amendement...
M. Barrette : Mais là il faut que je félicite mon recherchiste,
mon collègue, ici, qui a fait la recherche en question.
M. Dubé :
Qui fait un excellent travail depuis le début, depuis le début.
M.
Barrette : Oui, il faudrait le dire, ça, à une personne qui est au
Conseil des ministres, qui fait des tweets, là, puis des extraits de nos
séances. Juste comme ça.
M. Dubé :
C'est quoi, ça, des tweets? C'est quoi, ça, des tweets?
M. Barrette :
Vous la connaissez, elle fait ça souvent.
Le
Président (M. Simard) : Très bien. Est-ce que l'amendement déposé par
le député de La Pinière est accepté?
M. Dubé : Est-ce qu'il y avait
une...
Le Président (M. Simard) : M. le
député de Rosemont.
M.
Marissal : Oui, oui. Bien, oui, je vais certainement l'accepter, mais
j'avais quand même deux, trois petites questions d'ordre assez
technique.
Le Président (M. Simard) : Je vous
en prie.
M. Marissal : Il n'est pas écrit
textuellement là-dedans que c'est le président qui choisit, donc, le candidat,
mais je présume que ça va de soi puisque vous recevez la «shortlist»?
M. Dubé : En fait, à moins d'avis
contraire, c'est le gouvernement qui a le choix final qui va se faire au...
Une voix : ...
M. Dubé : Voilà.
M. Marissal : O.K. Alors, je vous
lis un passage ici, là : «Le président du Conseil du trésor publie un
appel de candidatures par lequel il invite
les personnes intéressées à soumettre...» Ça, c'est un canal privé ou c'est
largement ouvert?
M. Dubé : Ça, c'est vraiment large.
C'était vraiment un appel de candidatures. Vous vous souvenez, on a eu cette
discussion-là parce que... encore une fois, je le répète, à la bonne suggestion
du député de La Pinière, on disait : C'est tellement un travail, c'est
tellement un emploi qui va susciter de l'intérêt étant donné les sommes
importantes que l'on gère, on avait
dit : On veut aller chercher le meilleur candidat possible, à la grandeur
de la planète, s'il le faut, parce que c'est un organisme qui gérera ou
s'occupera de coordonner des achats de plus de 10 milliards de dollars. Ça fait qu'on avait dit : On voudrait faire
au moins un appel de candidatures le plus large possible. Alors, pour répondre
à votre question, c'est, oui, un vrai appel de candidatures.
M.
Marissal : Merci pour la réponse claire. Vous en appelez à ma mémoire,
mais je vous rappelle que ça date de l'année dernière, même de la
précédente décennie.
M. Dubé : Je ne voulais pas le
répéter, mais vous...
M.
Marissal : Alors, l'âge
faisant son oeuvre, je ne me rappelais plus de ces menus détails, alors merci
de la réponse. Le dernier paragraphe,
là, «le gouvernement détermine la rémunération, les avantages sociaux et les
autres conditions de travail du
président-directeur général», moi, de par ma nature soucieuse des fonds
publics, j'aurais presque envie de rajouter : «Selon les bonnes pratiques de traitement et de
transparence en cours au gouvernement du Québec», mais je ne vous ferai
pas le coup d'un sous-amendement. Alors, je présume que ça va de soi?
M.
Dubé : Bien, je pense que ça
va de soi parce que ça relève à ce moment-là du secrétaire général puis de la
procédure habituelle.
Une voix : ...
M. Dubé : Oui, effectivement. Alors,
non seulement du secrétaire général, mais du Secrétariat des emplois
supérieurs, alors je pense que c'est... Voilà.
M. Marissal : C'est très bien.
Merci.
M. Dubé : Très bien. Merci pour la
précision, je suis content d'avoir cette clarté-là.
Le Président (M. Simard) : Merci, M.
le député de Rosemont. Y aurait-il d'autres interventions? Sans quoi nous sommes prêts à passer à la mise aux voix.
Est-ce que l'amendement déposé par le député de La Pinière est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Simard) : Très
bien. Est-ce qu'il y aurait d'autres interventions sur l'article 18 tel
qu'amendé? Sans quoi nous pouvons passer à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 18, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous passons donc à l'article 35. M. le ministre.
M.
Dubé : Laissez-moi juste...
pardon, prendre 35. Donnez-moi quelques petites minutes. Merci, ça ne sera pas
long.
(Consultation)
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 16 h 29)
(Reprise à 16 h 30)
Le
Président (M. Simard) : Très bien. Nous reprenons nos travaux. M. le
député de La Pinière, sur l'article 35.
M.
Barrette : Oui. Alors, M. le Président, là, si ma mémoire est bonne,
puis elle peut ne pas l'être, je pense que c'est moi qui avais demandé
la suspension parce que 35 était... à moment donné, on n'avait pas suivi la
séquence puis on s'était promenés d'un article à l'autre, à propos du comité de
vérification, puis ceci, puis cela, là. Et puis moi, j'avais dit que, bon, bien, 35, là, ça découle de ce qu'on va avoir
conclu précédemment, et puis le texte n'est peut-être pas approprié.
Puis je ne dis pas ça méchamment, pas du tout.
Alors, M. le Président, quand on regarde 35
encore aujourd'hui, là... Je vais me permettre de le relire, là... bien, on l'a déjà lu, mais je vais me permettre de
le relire pour étayer mon commentaire. Alors, «le centre doit, au plus tard
le 30 septembre de chaque année,
produire au président du Conseil du trésor ses états financiers», jusque là, là, c'est assez clair. «Ainsi
qu'un rapport portant sur ses activités pour l'exercice financier précédent»,
ça, c'est encore assez clair, mais moins
clair. Parce que les états financiers, il y a des standards. Les activités,
bien, ça va être quoi, exactement, qui va être dans le rapport? «Il
transmet copie de ces documents au ministre de la Santé et des Services sociaux
et au ministre responsable de l'Éducation et
de l'Enseignement supérieur.» Donc, ici, dans le premier alinéa, il y a une
interrogation : «un rapport portant sur ses activités», ça va. Ça
m'était apparu et ça m'apparaît encore relativement, disons, ouvert, ce n'est pas... Les états financiers, on comprend
ça, les états financiers sont toujours les mêmes. Là, ça m'apparaît ouvert.
Ensuite, le deuxième alinéa, qui est encore plus
ouvert : «Les états financiers et le rapport doivent contenir tous les renseignements exigés par le président du
Conseil du trésor, après consultation du ministre de la Santé et des Services
sociaux et du ministre responsable de l'Éducation et de l'Enseignement
supérieur.» Là, il y a une espèce d'argument circulaire
là-dedans, là. Dans le premier alinéa, on doit sortir un rapport au
30 septembre. Le rapport, il doit être envoyé au Trésor et aux différents ministères.
Les états financiers, c'est clair. Les activités, jusqu'où
on va? On ne le sait pas. Puis là on arrive au deuxième alinéa :
Bien, «by the way», là, en plus de ce que vous voulez nous envoyer, on doit vous envoyer ça aux ministres de la Santé puis
Éducation. Bien là, eux autres, ils doivent dire, en plus, au centre que...
les éléments qu'il doit ajouter. Alors là, c'est assez... ça fait particulier,
je trouve. Et je m'étais interrogé beaucoup, à ce moment-là, je m'interroge
encore sur le degré de précision que devrait avoir ça.
Je vais
donner un exemple, M. le Président. Bien, à un moment donné il a été question,
et le ministre va s'en rappeler, le ministre a été question...
Une voix : ...
M. Barrette : Non, je ne veux pas
vous interrompre, je vais juste finir ma phrase, que vous l'ayez... Rappelez-vous, à un moment donné, là, j'étais
intervenu sur le fait que le président
du Conseil du trésor pouvait faire,
entre guillemets, des enquêtes, là, et là on
avait comme convenu que ça, O.K., ça allait être invisible. Ça s'en allait au
Trésor, on a débattu de ça, on a conclu ça, puis ça, c'était aveugle, on
ne le savait pas.
Ça fait que
là on a un article, là, qui parle d'un rapport. Il y a
des choses très standards comme les états financiers. Après, on comprend
le concept, là, de faire un rapport sur des activités, mais on ne sait pas
jusqu'où que ça va aller. Alors, si
j'arrivais aujourd'hui puis que je disais : Oui, puis, en passant, est-ce que
ça, ça inclut les demandes de révision que
le Conseil du trésor va exiger? Je pourrais peut-être
ne pas en parler puis laisser ça aller, puis ça ferait une belle surprise.
Puis, en plus, bien, on apprend que les
places où on doit envoyer le rapport ont, elles, le pouvoir de demander des
éléments dans le rapport.
Moi, je dis juste que là il y a un certain flou.
Il y a une chose qui est claire : les états financiers, tout le monde comprend ça. Le reste, jusqu'où on va, ça ne
m'apparaît pas clair. Je ne dis pas que c'est un drame dramatique, mais je dis
que là il y a un certain flou. N'y a-t-il pas lieu de préciser?
Le Président (M. Simard) : Merci.
Me Bacon.
M. Dubé : Alors, peut-être que...
Le Président (M. Simard) : Oh! Oui, M.
le ministre.
M.
Dubé : Moi, il y a
deux choses, avant de passer la parole à... M. le Président, merci. Avant
de passer la parole à Me Bacon, je veux juste bien comprendre. Dans
le premier paragraphe, lorsqu'on... à moins que je me trompe, lorsqu'on fait...
Dans les états financiers, vous l'avez dit, c'est clair, mais le rapport qu'on
porte sur les activités, c'est le rapport
annuel de gestion conventionnel, là, que tous les organismes
doivent faire, d'accord, avec les différents indicateurs de
performance qu'on a discutés. C'est de ça dont on parle.
Quand on
arrive au deuxième paragraphe, c'est là que je vais vous demander la
précision : Est-ce que ça, ce genre de... j'allais dire d'élément-là ou de précision-là, c'est usuel d'avoir cet
effet, comme a dit le député, circulaire? Alors, je vous demanderais de
répondre à ça parce que, ça, je ne suis pas capable de répondre correctement à
mon collègue.
Le Président (M. Simard) :
Me Bacon.
Mme Bacon
(Nathalie) : M. le Président, le deuxième alinéa de l'article 35 est en réalité un pouvoir habilitant
pour venir préciser que doivent contenir les états financiers et le rapport des
activités. En fait, c'est un calque...
M. Barrette : ...
Mme Bacon (Nathalie) : Ça, ici.
M.
Barrette : ...M. le Président,
d'interrompre Me Bacon. Donc, ça fait référence au rapport annuel de
gestion, seulement?
Mme Bacon
(Nathalie) : Oui. On va
relire l'alinéa deux. L'alinéa un parle de produire des états financiers et un rapport. Deuxième alinéa, on fait la liaison :
«Les états financiers et le rapport — du premier alinéa — doivent contenir les renseignements exigés
par le président du Conseil du trésor...» Donc, on vient baliser, donner un
pouvoir habilitant au président du Conseil du trésor de baliser les états financiers et le rapport annuel de gestion, ce qui
est en soi une bonne nouvelle, pour avoir des documents cohérents et des
documents harmonisés comme le sont habituellement les rapports annuels de
gestion.
Alors, j'allais ajouter que c'était un calque, finalement,
de l'article 24 de la Loi sur l'administration publique, où le président
du Conseil du trésor a le pouvoir de déterminer les éléments qui doivent
apparaître au rapport annuel de gestion.
M. Barrette : Je comprends. Alors
donc, là, je vais faire ce que les avocats n'aiment pas, je me vais me faire l'avocat du diable et prendre... Bien, c'est moi,
le diable, là, ça fait que je vais être mon avocat. Alors, je vais prendre un
cas de figure qui est extrême. Donc, s'il y avait eu une enquête du président du Conseil
du trésor puis que le ministre de la Santé ou de l'Éducation demandait au président du Conseil du trésor, dans la consultation, de mettre ça dans le rapport, le président
du Conseil
du trésor va pouvoir dire : Non,
c'est confidentiel parce que c'est la consultation? Je prends un cas de figure
extrême, là.
Mme Bacon
(Nathalie) : La décision...
un pouvoir habilitant, ici, à l'alinéa deux, sur les épaules du président du
Conseil du trésor. Alors, c'est consultation, on consulte et on prend les
éléments que nous, on veut bien exiger comme autorité décisionnelle.
Alors, il y a des non possibles.
M.
Barrette : C'est beau, O.K. Donc, ça circonscrit la chose, là. Les
états financiers, c'est standard, puis le rapport d'activité, c'est le
rapport annuel qu'on dépose et que la planète entière lit avec attention.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Y aurait-il d'autres interventions concernant l'article 35?
Conséquemment... Oui, M. le député de Rosemont, désolé. À vous la parole.
M.
Marissal : Je vous en prie. Pourquoi ne consulter que le ministre ou
la ministre, dans ce cas-ci, de la Santé et de l'Éducation? Je comprends, par pouvoir habilitant, que tout le
reste est donc sous le chapeau du président du Conseil du trésor, mais le centre ne fera pas... Je
comprends que la part du lion, c'est Santé et Éducation, là, ça, ça va de soi,
là, mais tout le reste de la machine aussi.
Le Président (M. Simard) : Me Bacon.
Mme Bacon
(Nathalie) : M. le Président, partout au projet de loi vous allez voir la loi en tant que telle, la Loi
sur le Centre d'acquisitions
gouvernementales, le dernier article — on l'a adopté, d'ailleurs, là — est sous la responsabilité du président du Conseil du trésor, donc le CAG relève
du président du Conseil du trésor. Donc, c'est effectivement lui qui, tout le long du projet de loi, a la part du lion.
Mais, en certaines occasions et pas dans toutes les occasions — mais on pourrait refaire, là... reparcourir le projet de loi instituant le
CAG — à
certaines occasions, le président du Conseil du trésor, alors qu'on aurait pu écrire qu'il décide seul,
donc lui conférer un pouvoir habilitant, on a quand même pris la précaution
de la consultation de collègues par
collégialité. Et ici est un exemple, parmi d'autres qu'on retrouve ailleurs
dans le projet de loi, pour le
rapport annuel de gestion, et le rapport d'activité, et les états financiers.
Donc, c'est comme le «closing» d'une année, alors, par collégialité,
consultation des collègues.
M.
Marissal : Et les collègues étant à la Santé et à l'Éducation?
Mme Bacon
(Nathalie) : C'est ce qui est expliqué, M. le Président, depuis le
début du projet de loi, parce qu'il y avait
le réseau de la santé, le réseau de l'éducation, il y avait les ministères et
organismes budgétaires représentés par le président du Conseil du
trésor.
Le Président (M.
Simard) : Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols :
Mon collègue avait terminé?
Des voix :
...
Mme
Nichols : O.K. Merci, M. le Président. Je voulais juste valider parce
qu'à l'article 35, dans le fond, ce qui était nouveau, c'était le
plan stratégique puis c'est le plan stratégique qu'on parle à
l'article 38.
Mme Bacon
(Nathalie) : M. le Président...
Mme Nichols :
Parce que, l'article 38, on l'avait adopté, puis il me semble...
Mme Bacon (Nathalie) : Oui, il y a une petite redondance, effectivement,
entre 38 et 35. Alors là, on pourrait dire
qu'on a une quadrature du cercle, que dirait le député de La Pinière,
parce qu'à 38 on applique le chapitre II de la Loi sur l'administration publique au CAG, au Centre
d'acquisitions gouvernementales, qui est un organisme autre que budgétaire,
alors que ce chapitre-là de la LAP, habituellement, ne s'applique pas. Donc, on
mettait une protection ou un contrôle supplémentaire
en faisant l'application du chapitre II de la Loi sur l'administration
publique avec 38. Mais essentiellement, en faisant cela à 38, on visait le plan stratégique. Mais, en même
temps, il y a les dispositions sur le rapport annuel de gestion du
chapitre II qui s'appliquent.
Donc, vous avez à la fois 35 et à la fois le
chapitre II de la Loi sur l'administration publique qui s'appliquent pour
le rapport annuel de gestion. Alors, ce sera
au président du Conseil du trésor à faire comme l'arbitre pour dire : Bon,
bien, dans un rapport annuel de gestion, on trouve ça. Dans un rapport
annuel d'activité, des fois, on met plus de rubans, puis plus de contenu, puis plus de présentations... bien, c'est
le président qui va trancher, que contient le rapport du Centre d'acquisitions gouvernementales.
• (16 h 40) •
Le Président
(M. Simard) : Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : On avait ...(panne de son)... plan stratégique de 38, c'est... il est déposé en
vertu de l'article 11.
Il va y avoir un dépôt, là, à l'Assemblée nationale. Puis l'article 38, dans le fond, même si on en parle à 35,
c'est quand même du droit
nouveau, là?
Mme Bacon
(Nathalie) : L'article 38 est du droit nouveau, effectivement.
Le Président
(M. Simard) : Merci. M. le député de Rosemont.
M.
Marissal : Vous avez
remarqué que Me Bacon a parlé de mettre du ruban autour des rapports. Alors,
j'apprécie la forme de lyrisme, c'est probablement parce qu'on arrive à
la fin du projet de loi. Mais je le dis sans aucune ironie, ne riez pas,
j'apprécie.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Y aurait-il d'autres interventions sur
l'article 35?
M. Barrette :
...
Le Président (M.
Simard) : M. le député de La Pinière.
M. Barrette :
...une suspension de quelques secondes.
Le Président (M.
Simard) : Très bien, nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à
16 h 41)
(Reprise à 16 h 43)
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, sur ces réflexions de
droit nouveau, y aurait-il d'autres
interventions? Pas d'autre... Bon, nous allons passer à la mise aux
voix. Est-ce que l'article 35 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Simard) : Adopté. Nous passons maintenant à
l'article 46. M. le ministre.
M.
Dubé : 46. Alors, l'article 46, il avait simplement été suspendu,
il n'y a pas d'amendement, on y va direct à l'article, c'est bien ça?
Le Président (M.
Simard) : Oui.
M. Dubé :
Alors, est-ce que je le relis même s'il avait été suspendu?
Le
Président (M. Simard) : Comme vous le souhaitez. Comme vous le sentez,
M. le ministre. Aucune obligation.
M.
Dubé : Bien, peut-être, un peu comme disait mon collègue de Rosemont,
je vais le relire pour être certain, parce que ça fait quand même un
certain temps.
Le Président (M.
Simard) : Très bien.
M.
Dubé : Donc, l'article 46 se lit comme suit : Le centre
succède aux droits et obligations de Collecto Services regroupés en éducation, constitué par lettres
patentes déposées au registre des entreprises le 13 juin 1997 sous le
numéro d'entreprise 1146879888,
pour la continuation de ses contrats en matière d'acquisitions de biens ou de
services identifiés par le président du Conseil du trésor.
Le commentaire habituel, c'est que l'article 46 proposé
édicte une mesure transitoire par laquelle le centre succède aux droits et obligations de Collecto,
Services regroupés en éducation en ce qui concerne ses contrats en acquisitions
en biens et en services.
Le
Président (M. Simard) : Y
aurait-il d'autres interventions? M. le
député de La Pinière. Non? Est-ce que... M. le député de Rosemont.
M.
Marissal : Oui. Il avait été
mentionné il y a deux semaines, en fait, là, quand on avait repris
37, d'une période de réflexion de
trois mois pour les employés, éventuellement — je cherche le mot, là — cooptés ou engagés par le CAG. Je ne suis pas persuadé que ça a été écrit
textuellement quelque part. Et c'était un strict minimum pour les gens de
Collecto.
Le Président (M.
Simard) : Alors, M. le ministre.
M.
Dubé : Je vais laisser... si vous me permettez, M. le député de
Rosemont, parce qu'on en avait parlé, mais je pense qu'on va le voir dans la deuxième partie de la...
Voulez-vous intervenir? Moi, j'aimerais mieux que vous... précisions à faire, Mme Bacon.
Le Président (M.
Simard) : Me Bacon.
Mme Bacon (Nathalie) : M. le
Président, le député de Rosemont
fait référence aux préavis qu'on doit envoyer aux employés, là, pour le transfert, finalement, des anciens organismes
aux nouveaux. Alors, c'est à l'article 110 qu'il faudra faire un amendement, à l'article 110, pour changer la date
d'entrée en vigueur du projet de loi de ces articles-là concernant le Centre
d'acquisitions gouvernementales et Infrastructures technologiques Québec. Et il faudra, dans notre fixation d'entrée
en vigueur, prévoir un trois mois pour l'entrée en vigueur.
Le Président (M.
Simard) : Très bien.
M. Marissal : Très bien. Alors, je présume que c'est un cas de
«better safe than sorry». Je préfère être plutôt en avance que totalement en retard, mais notons que nous y
arriverons éventuellement. Je disais que c'est la moindre des choses
pour Collecto. Je pense que c'est la moindre
des choses pour des gens qui vont devoir prendre des décisions aussi. Mais je parlais aussi de la période de
réflexion qu'on leur permettra, avant de décider de la suite de leur carrière.
Le
Président (M. Simard) : Très
bien. Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 46? Est-ce que
l'article 46 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Simard) : Adopté. Nous passons donc à l'article 48. M. le
ministre.
M. Dubé :
Alors, peut-être, M. le Président, juste pour remettre 48 en perspective...
auquel on va soumettre un amendement qui, je
pense, a déjà été circulé à tout le monde. Tout le monde a reçu l'amendement
de 48? C'est bon?
Le Président (M.
Simard) : Oui.
M. Dubé :
Alors, à ce moment-là, ce que je pourrais faire...
Le
Président (M. Simard) : Tout le monde semble avoir une copie, sauf le
président.
M. Dubé :
Sauf le président? Bien, écoutez...
Une voix :
...
M. Dubé : Puis pour mettre en contexte, là, on voulait faire une précision, puis
je pense au député de Rosemont, ici, c'est
de s'assurer que, les employés qui ont été engagés depuis le début du projet de loi, on peut s'ajuster à la date pour être certains que ces gens-là auront les mêmes droits de transfert s'ils
veulent transférer. C'est simplement l'objet de l'amendement. Ça fait que
je vous le lis puis je ferai le commentaire par la suite.
Alors, l'article 48, l'amendement
se lit comme suit : Supprimer, dans le premier alinéa de l'article 48
proposé par l'article 1 du projet de loi, ce qui suit : «En fonction le (indiquer ici la date de
présentation du projet de loi) et qui le sont encore le (indiquer ici la date qui précède celle de l'entrée en vigueur
de l'article 1 de la Loi visant
principalement à instituer le Centre d'acquisitions gouvernementales et
Infrastructures technologiques Québec).»
Je peux vous lire le
texte modifié, M. le Président?
Le Président (M.
Simard) : Oui, s'il vous plaît.
M. Dubé :
Très bien. Alors, allons-y. Article 48 tel que modifié :
«Les employés du
Groupe d'approvisionnement en commun de l'Est du Québec et ceux du Groupe
d'approvisionnement en commun de l'Ouest du Québec deviennent sans autre
formalité des employés du centre.
«Il en est de même
des employés de Collecto Services regroupés en éducation, de ceux en prêt de
services chez ce dernier, lorsque pour
ceux-ci l'employeur de rattachement est un organisme du réseau de l'éducation,
et de ceux de SigmaSanté, affectés à
des fonctions liées à celles confiées au centre par la présente loi et
identifiés par le président du
Conseil du trésor au plus tard le (indiquer ici la date qui précède celle de
l'entrée en vigueur de l'article 1 de la Loi visant principalement
à instituer le Centre d'acquisitions gouvernementales et Infrastructures
technologiques Québec).
«Ces
employés sont réputés avoir été nommés selon la Loi sur la fonction publique
(chapitre F-3.1.1). Cette présomption ne vaut, pour les employés
embauchés pour une durée limitée, que pour la durée non écoulée de leur
contrat.
«Le
Conseil du trésor détermine leur rémunération, leur classement et toute autre
condition de travail qui leur est applicable.»
Ça
complète l'amendement et les modifications. En fait, c'est juste une précision pour être
certain que les nouveaux employés puissent avoir les mêmes droits que
ceux qui y ont été depuis le dépôt du projet de loi.
Le Président (M. Simard) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Merci. Y aurait-il des commentaires sur l'amendement
déposé par le ministre?
Des voix : ...
• (16 h 50) •
Le
Président (M. Simard) : Très bien. Est-ce que cet... Oui, M. le député
de Rosemont. Pardon. Je ne savais plus trop si vous leviez la main ou si
vous faisiez autre chose, quoi.
M. Marissal :
Comment vous dites? Je n'ai pas compris ce que vous avez dit.
Le Président (M.
Simard) : Je ne savais pas si vous leviez la main ou si vous leviez
votre poche de thé.
M. Marissal : Oui, oui. C'est bon. Merci. Je veux juste être
sûr de comprendre le passage du premier paragraphe au deuxième paragraphe, là. Les employés de GACEQ
et de GACOQ, là, pour reprendre les acronymes, «deviennent sans autre formalité des employés du centre». Là, on
enchaîne, là, le deuxième paragraphe est bel et bien
l'enchaînement : «Il en est de
même des employés de Collecto Services regroupés en éducation...» Moi, je lis
ça puis j'ai l'impression qu'ils seront tous englobés par le CAG.
Le Président (M.
Simard) : Oui. M. le ministre ou Me Bacon?
M. Dubé :
Je vais laisser Me Bacon, qui a eu la gentillesse de nous écrire cet amendement.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Me Bacon.
Mme Bacon (Nathalie) : M. le Président, les employés de Collecto et de
Sigma, parce que dans le même paragraphe, au deuxième alinéa de l'article 48, vous avez à la fois Collecto et
à la fois Sigma, en ce qui concerne ceux qui sont affectés à des
fonctions liées à celles qu'on prête au centre, donc, il faut que ce soient des
employés qui occupent la fonction en
approvisionnement. Et là vous avez une liaison : «et identifiés par
le président du Conseil du trésor». Normalement, tous les employés qui
occupent une fonction d'approvisionnement sont transférés.
Le Président (M.
Simard) : Merci. M. le député de Rosemont.
M.
Marissal : C'est bon. Ça clarifie pour moi.
Le Président (M.
Simard) : Ça vous va? Y aurait-il d'autres commentaires sur
l'amendement à l'article 48? Conséquemment, est-ce que cet amendement est
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Simard) : Adopté. Nous revenons à l'étude de
l'article 48 tel qu'amendé. Y aurait-il d'autres interventions?
Conséquemment, l'article 48, tel qu'amendé, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Simard) : Adopté. Nous passons maintenant à l'article 57. M. le
ministre.
M. Dubé : Très bien, M. le Président. Alors, je crois que nous avions suspendu
l'article 47. On avait eu un intéressant débat sur la...
Des voix : ...
M.
Dubé : Pardon? Oh! Excusez-moi, j'ai... un lapsus. Alors,
l'article 57, nous l'avions suspendu parce que nous ne savons pas la date qui va être la fin ou le
début de l'exercice, en fait. Alors, moi, je suggère qu'on continue de le
suspendre, M. le Président, pour
attendre à la fin complètement du projet de loi pour savoir qu'elle sera la
date qui sera suggérée. Je pense que c'est ça qui est la... qui sera
l'article...
Le Président (M.
Simard) : Alors, nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à
16 h 53)
(Reprise à 16 h 59)
Le
Président (M. Simard) :
Alors, chers collègues, nous sommes de retour. Nous étions donc à l'étude de
l'article 57, et je comprends, de la part du ministre, qu'il y
aurait volonté de suspendre l'étude de cet article pour ensuite... D'abord, l'étude de l'article 57. Ensuite,
bien sûr, pour procéder à l'étude de l'article 5 de l'article 2, il
faudrait suspendre l'article 1 et avoir consentement pour rentrer
dans 2. Voilà la stricte logique des choses.
Donc, d'une part, il y a consentement pour
suspendre l'article 57? Consentement. Il y a consentement pour suspendre
l'article 1? Il y a consentement pour ouvrir l'article 2 et,
conséquemment, tout de suite, nous en aller à l'article 5?
M. Barrette :
Juste un point d'ordre.
Le Président (M.
Simard) : Je vous en prie, M. le député de La Pinière.
M. Barrette :
Vous nous confirmez, là, parce qu'à un moment donné on en perd des bouts, on
avait réglé ça, l'annexe, hein? On l'avait votée ou on ne l'avait pas votée?
Le Président (M.
Simard) : Oui, nous l'avions voté. Tout était correct.
M. Barrette :
Je ne m'en rappelle plus. Ça fait que tout était fait sauf 5? Oui. Voilà.
Le Président (M.
Simard) : Oui. Voilà. M. le ministre.
• (17 heures) •
M.
Barrette : M. le Président,
bien que j'aie trouvé cet exercice excessivement intéressant, je voudrais juste
saluer mes collègues parce que... peut-être
encore plus intéressés de savoir que mon collègue le ministre délégué à la Transformation
numérique va faire la deuxième partie, comme il a commencé avec vous il y a quelques
semaines. Alors, merci à tout le monde pour
votre participation. Ça a été un travail très apprécié, vos commentaires, puis
j'ai très hâte qu'on puisse mettre tout
ça en pratique dans un projet de loi que nous avons fait ensemble. Alors, je tiens à
vous remercier puis je passe la parole à mon collègue le député.
Le Président (M.
Simard) : Merci à vous.
M. Dubé :
Merci à vous, très apprécié.
Le Président (M.
Simard) : Alors, nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à
17 h 01)
(Reprise à 17 h 03)
Le Président (M. Simard) :
...délégué à la Transformation numérique, soyez le bienvenu parmi nous.
M.
Caire : Merci, M.
le Président.
Le
Président (M. Simard) : Alors, nous en sommes, bien sûr, à
l'article 2, hein, plus précisément à l'article 5 de
l'article 2. M. le député de La Pinière, vous souhaitiez formuler un
commentaire?
M.
Barrette : Bien, on a
collectivement tenté de revenir au moment où nous avions suspendu. De quoi
parlions-nous? J'ai proposé de
ramener l'argumentaire de ce moment-là et je disais que... et j'étais,
d'ailleurs, à l'origine de la suspension, je disais... On avait un débat sur ce qu'est le courtier, et je me
rappelle avoir dit, posé la question : Est-ce que ça va être un courtier exclusif? Est-ce que tout le
gouvernement, à toutes fins utiles, pour l'infonuagique, va être obligé de
passer par ce courtier que sera ITQ? Est-ce qu'ipso facto un organisme
gouvernemental pourrait, lui, s'il n'est pas...
Parce que rappelons-nous le débat qu'on a eu,
là. Ça, finalement, là, ça nous ramenait aux éléments choisis par le Trésor. Et là, pour les éléments choisis
par le Trésor, là, les sujets, ça devient le courtier. Et là j'avais posé la
question : Est-ce que c'est le courtier exclusif des projets ou
c'est le courtier exclusif du gouvernement? En français : Est-ce qu'un organisme qui n'est pas dans les projets
choisis par le Trésor peut aller ailleurs pour l'infonuagique? Et là on a eu
un débat sur ça.
Et j'ai même
dit, et c'est ça qui était la fin de la discussion : Est-ce que c'est le
moment où je vais faire le débat sur
le courtage interne... Non, je m'excuse. Le courtier, il fait du courtage entre
un client et un demandeur, et le courtier, pour le client qui va être un organisme public, va faire du courtage
pour envoyer des données en quelque part, puis le quelque part, là, il peut être à l'extérieur du
gouvernement. Et j'avais terminé mes interventions là-dessus : Est-ce que
le courtier est exclusif, un, et
puis, deux, est-ce que le courtier a l'obligation d'offrir de l'hébergement exclusivement dans le
système public?
Et j'avais
dit : Je vais réfléchir si cet article-là est la bonne place pour faire ce débat-là,
après que le ministre ait expliqué — puis
là peut-être que ma mémoire n'est pas bonne — que
le courtier va être exclusif pour les choix mais pas pour tout le monde nécessairement.
Mais c'est un courtier, dans l'article. Il n'y a pas de lien avec... du moins,
dans cet alinéa-là, avec les offres qui vont
être faites au réseau. Me Bacon, est-ce
que, du regard, vous pouvez me dire
que j'ai bien interprété?
Le Président (M. Simard) : Merci.
Alors, M. le ministre.
M. Barrette : M. le ministre, est-ce
que j'ai bien interprété?
M.
Caire : Oui. En fait, le courtier en infonuagique, effectivement, est celui qui existe, par décret, présentement. Donc, oui, il
est exclusif. Ceci étant, il est exclusif...
Une voix :
M.
Caire : Aux éléments choisis. Ceci étant, effectivement, les ministères et organismes,
dans la situation actuelle des
choses, pourraient, par appel d'offres, aller contracter des services
infonuagiques directement avec des fournisseurs. Ça, c'est la situation
actuelle.
Donc, au
niveau de ce que nous souhaitons faire en lien avec l'article 3, c'est de
dire : Voici les services d'infrastructures Québec, et, comme je l'ai
expliqué, ces services pourraient, par un décret ministériel... un décret du
Conseil des ministres, être rendus
obligatoires. Et donc les organismes n'auraient pas le choix que de travailler
avec le courtier en infonuagique pour
l'ensemble des services qui seront, comme le dit le député de
La Pinière... quels seront les services qui devront être fournis
par ITQ.
M. Barrette : Les choisis. Mais les
non-choisis, pas nécessairement.
M.
Caire : Pas
nécessairement.
M.
Barrette : Voilà. Et le
courtier n'a pas l'obligation — c'est un courtier — d'offrir une solution d'hébergement
exclusivement publique.
M.
Caire :
En fait, le courtier n'offrira pas de... Bien, je veux juste être sûr qu'on
s'entend sur les mots. Non, mais là est-ce
que vous parlez d'un hébergement public au sens de gouvernemental? Parce que
public, actuellement, quand on parle de public, là, ça peut être
confondant, mais c'est les entreprises privées.
M. Barrette : ...dans le périmètre
gouvernemental.
M.
Caire : Alors, si
on parle d'hébergement au niveau gouvernemental, à ce moment-là, les ministères
et organismes ne passent pas par le courtier
parce que ce service-là, il est obligatoire, et, comme je vous l'ai dit, c'est
en fonction de
la catégorisation qu'on fait des données. Donc, quand on dit : Telle
catégorie de données est en hébergement gouvernemental, le courtier n'a
pas à...
Parce que le courtier, il permet un choix entre
différentes entreprises qui se sont qualifiées. Mais, si on dit : Ce type de données là, il est assumé par
l'infonuagique gouvernementale, bien là, il n'y a pas de choix, il y a un seul
service d'infonuagique
gouvernementale, c'est celui qui va être fourni par ITQ, puis à ce moment-là,
bien, le transfert se fait là. Donc, le courtier n'a pas de service à
offrir, là, au sens du courtage.
M.
Barrette : Oui, bien, c'est
parce que le courtage, c'est un... le courtier, M. le Président, c'est un
intermédiaire. Alors, l'intermédiaire, il va permettre...
M.
Caire : C'est un
intermédiaire qui va permettre de choisir différentes solutions en fonction des
besoins.
M.
Barrette : Voilà. Mais les solutions proposées par le courtier... Il
n'y a pas là-dedans, là, de notion qui ferait en sorte que les solutions proposées au demandeur soient toujours,
toujours, toujours des solutions d'hébergement à l'intérieur du
gouvernement?
M.
Caire :
Non. En fait, les solutions proposées par le courtier vont toujours, toujours,
toujours être des solutions externes parce que c'est là où on va
qualifier des entreprises et c'est là où il va y avoir une offre de service.
Lorsque la
décision est prise de garder à l'interne le stockage des données, on ne laisse
pas le choix au ministère. Il n'y a
pas de courtage. C'est : Vous mettez vos informations en infonuagique
gouvernementale, fin de la discussion, selon
les termes qui sont définis au niveau des services qu'ITQ a à offrir, puis ça,
ça se fait au niveau du président du Conseil du trésor, comme on l'a vu dans les articles précédents. Donc, il n'y a
pas de service de courtage à offrir à ce moment-là.
Le Président (M. Simard) : M. le
député de La Pinière.
M. Barrette : Ça va, là. Je voulais
juste faire une mise au point pour mettre tout le monde à la même heure et sur
la même page, là. Je pense que c'est fait, là.
Le Président (M. Simard) : ...M. le
député de Rosemont.
M.
Marissal : Oui, oui. Merci au collègue. Effectivement, ça permet de se
remettre à jour parce qu'on a fait un petit peu de saute-mouton avec les projets de loi, puis, avec deux ministres
sur deux années différentes en plus, ça commence à être un peu compliqué
à suivre.
D'ailleurs,
M. le Président, ce que je vous demandais, en fait, je pense, tout à l'heure,
et nous étions hors d'ondes, c'était
peut-être de nous faire le bilan de
ce qui est suspendu dans l'article 2, ce que vous avez fait tout à l'heure pour l'article 1. C'était fort utile parce que, là,
on avait comme une espèce de carte routière, là.
• (17 h 10) •
Le Président (M. Simard) : ...
M. Marissal : 5 et 8?
Une voix : ...
M. Marissal : Donc, les
articles 5 et 8 sont suspendus dans l'article 2?
Le Président (M. Simard) : Oui.
M. Marissal : Très bien. Très bien.
Le
Président (M. Simard) : En
fait, suspendus... nous sommes actuellement dans l'article 5, donc techniquement il n'est pas
suspendu.
M. Marissal : C'est très bien. Je
comprends.
Le Président (M. Simard) : Il n'est
plus suspendu, c'est-à-dire.
M.
Marissal : Je comprends. Le ministre délégué dit : Le courtier propose un choix
de services parmi les entreprises qualifiées.
Là, ça répond un peu à ma première question qu'effectivement on ouvre assez largement. Et le service ne sera
pas que public, on ouvre à des
entreprises privées qui pourront avoir... bien, qui ont été, évidemment, qualifiée et qui offriront, donc, le service.
Vous
savez où je m'en vais avec ça, là, c'est : évidemment, on ouvre la porte
à toutes sortes d'entreprises, y compris des entreprises étrangères, y compris des géants qui vont évidemment
se qualifier, ça, ça va de soi. Alors, deux questions. Je crois
comprendre que vous êtes tout à fait à l'aise avec le fait de sous-traiter des
données, par exemple, à Amazon, ou à Google,
ou à autres, de un. Puis, de deux, on en a parlé un peu puis on est un peu à
côté du projet de loi mais on va rapidement y arriver, à la possibilité pour des
entreprises d'ici de se qualifier, ce qui était aussi leurs préoccupations qui
ont été manifestées publiquement et non publiquement avant le début de
l'étude de ce projet de loi.
M.
Caire :
Bien, écoutez, là, vous comprendrez que je vais quand même faire attention à
mes propos, mais le gouvernement va
édicter un certain nombre de critères auxquels les entreprises doivent
répondre. Donc, qu'elles soient canadiennes,
québécoises ou ailleurs dans le monde, il y a quand même des critères minimaux
qu'il faut édicter, et ça, je suis convaincu que mon collègue est
d'accord avec ça. C'est ce que nous, on a fait. Donc, là-dessus, je veux dire, on ne peut pas faire autrement, là, que... au
niveau de la sécurité, par exemple, de la capacité de stockage, des temps de
réponse, etc., là, je pense qu'il y a un certain nombre de critères
qu'il faut édicter pour s'assurer d'avoir un service minimum, dans un premier
temps.
Bien
évidemment, je souhaite que des entreprises québécoises se qualifient, bien
évidemment. Bien, même avant ça, bien
évidemment, je souhaite que les entreprises québécoises voient l'opportunité
que ça ouvre et qu'elles se qualifient. Je peux aussi dire que le processus de qualification en est un qui va
bientôt en devenir un permanent, donc il y aura toujours une possibilité
de se qualifier.
Pour
ce qui est d'ouvrir à des entreprises privées les services de stockage, bien,
tout l'intérêt du courtier vient du fait qu'on ouvre à des entreprises privées qui donnent des services
infonuagiques, y compris des services de stockage — il y a différents types de services
infonuagiques. Parce qu'évidemment, si on gardait tout ça à l'interne, comme je
l'ai dit précédemment, il n'y aurait pas de
courtage à faire. Donc, le principe même du courtier, c'est de faciliter la vie
aux ministères et organismes en
préqualifiant des organismes sur la base de critères édictés par le
gouvernement, d'une part, d'autre part, en négociant des ententes-cadres, donc, ce qui fait qu'après ça, pour
les ministères et organismes, ça leur permet de façon très simple de travailler directement avec les
entreprises qui ont été qualifiées en fonction des ententes-cadres qui ont été
négociées par le courtier.
Donc,
c'est, l'objectif du courtier, c'est vraiment de simplifier la vie des
ministères et organismes, d'une part, et de s'assurer aussi que tous les paramètres ont été pris en compte. Par
exemple, paramètre sur les droits de la personne, est-ce que ça a été
pris en compte? Est-ce qu'on veut faire du stockage dans des endroits où les
droits de la personne ne seraient pas respectés? Bien, poser la question, c'est
y répondre.
Maintenant, c'est
pour ça qu'avec la compétence qu'on développe au courtier en infonuagique c'est
le genre de question qui peut être réglée et
qui peut faire l'objet d'ententes-cadres. Donc, moi, je pense que ça assure une
qualité de service, une facilité, une
accessibilité aux services aux différents ministères et organismes qui vont
éventuellement signer des ententes avec les organismes... les
entreprises qualifiées.
Le Président (M.
Simard) : Merci beaucoup. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. Bien, le ministre vient de parler, là,
effectivement, de qualité, de
sécurité, de normes minimales. Je
suis tout à fait d'accord, ce pour quoi je vous demanderais un ajournement
bref pour que je puisse rédiger un amendement
qui va certainement porter là-dessus.
Le Président (M.
Simard) : Très bien, alors nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à
17 h 15)
(Reprise à 17 h 29)
Le Président (M. Simard) : Très bien. À l'ordre, s'il vous plaît!
Nous allons reprendre nos travaux. M.
le député de Rosemont, cher collègue, la parole est à vous.
M. Marissal :
Oui, bien, je vais commencer, je crois, par lire l'amendement, hein?
Le Président (M.
Simard) : S'il vous plaît.
M. Marissal :
Alors : L'article 5 de la Loi sur Infrastructures technologiques
Québec, telle que promulguée par
l'article 2 du projet de loi, est modifié dans le premier alinéa par
l'insertion, après les mots «offres infonuagiques», des mots «adéquates, éprouvées et répondant aux
plus hautes exigences de protection des renseignements personnels et dont
les centres d'hébergement sont situés au Québec,».
Le Président (M. Simard) :
Merci. Souhaitez-vous y apporter quelques commentaires?
M. Marissal :
Bien, je pense que je vais le lire dans son ensemble.
Le Président (M.
Simard) : S'il vous plaît, comme le vous le souhaitez.
M. Marissal :
Bien, avec une pensée pour les gens qui nous suivent, aussi. Ça devient un peu
décousu.
Le Président (M.
Simard) : C'est une très bonne idée.
• (17 h 30) •
M.
Marissal : Alors, l'article
tel que modifié se lit comme suit : «Infrastructures technologiques Québec agit à titre de courtier
infonuagique pour le compte des organismes publics, en rendant disponibles des offres
infonuagiques adéquates, éprouvées et
répondant aux plus hautes exigences de protection des renseignements personnels et dont les centres d'hébergement sont situés au Québec,
par type de biens ou par type de service.»
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Merci. Quelques commentaires?
M.
Marissal : Oui. Bien, je pense que le paragraphe, tel que modifié,
parle de lui-même. Je ne vous referai pas l'historique accablant des
fuites, dont on parle presque quotidiennement maintenant, de renseignements
personnels. On l'a vu ici, évidemment, avec
Desjardins, qui n'est pas le cas qui nous occupe ici. Mais il y a des
fournisseurs éventuels qui seront assurément sur les rangs pour obtenir les contrats et qui se
qualifieront auprès du courtier, notamment des géants, notamment des
géants américains qui ont été aussi victimes... non pas victimes, mais
coupables de fuites, qui ont été, d'ailleurs, punis, dans d'autres
juridictions, qui ont manipulé les données avec une légèreté qui, selon moi,
doit être effectivement punie, puisqu'on
parle de l'identité numérique de vraies gens, même si... L'identité numérique,
on parle de vrai monde, ici, là.
Alors, je
suis d'ailleurs assez surpris, pour ne pas dire déçu, de voir que ce n'est pas
dans le texte du projet de loi tel
qu'amené devant nous. Tout à l'heure, ma collègue de Vaudreuil parlait de droit
nouveau. Là, on est dans du stockage nouveau,
avec de l'infonuagique. Puis, avec tout ce que l'on entend et ce que l'on subit
aussi, avec les pertes, les fuites, la vente, aussi, massive de données
personnelles — puisque
c'est ça, le nerf de la guerre, là, hein, on n'est pas dupes, c'est ça, le nerf
de la guerre — je
suis un peu surpris de voir que ce n'est pas là. On me dira peut-être : Ça
va de soi, évidemment, le gouvernement n'est
pas cow-boy, puis on va le faire correctement. Mais, moi, ça ne me suffit pas
comme explication, compte tenu de tout ce que je viens de dire. Merci.
Le Président (M. Simard) : Merci
beaucoup, M. le député de Rosemont. M. le ministre.
M.
Caire :
Bien, M. le Président, on ne peut pas accepter l'amendement, pour de très,
très, très nombreuses raisons. Le
premier, c'est que d'exiger l'hébergement au Québec va contre tous les accords
commerciaux qu'on a... dont on est les
signataires. Donc, on ne peut pas exiger ça. On ne peut pas exclure non plus
des États à soumissionner ou à répondre à des appels de qualification. Donc, il y a différentes mesures qu'on peut
prendre pour s'assurer d'avoir... Puis je pense qu'il y a une recherche de qualité, là, dans ce que le
député propose, là, mais il y a des mesures qu'on peut prendre
contractuellement. Mais d'exiger que
l'hébergement se fasse au Québec, ça, je veux dire, on ne peut pas, tu sais, ça
va aller contre les ententes qu'on a signées.
De plus, je dirais que, puis en tout respect
pour le collègue, je pense qu'il y a un peu de confusion des genres. Que
certaines entreprises se soient livrées à de la collecte puis de la vente
d'informations personnelles, c'est un fait, mais
il faut faire la différence entre une entreprise qui offre un service de
stockage, une entreprise qui offre un service de vente en ligne, une entreprise qui offre un service de réseaux
sociaux. Ce n'est pas la même chose, là. Alors, Facebook, ce n'est
pas... ne fait pas de stockage, donc n'a pas les mêmes obligations, n'est pas
dans la même ligne d'affaires. Donc, prendre
un exemple de ce que Facebook aurait pu faire, pour dire : Bien là, il
faut faire attention parce que ces entreprises-là vont vendre vos données, ça n'a rien à voir, ça n'a
rien, rien, rien à voir. Moi, je ne connais pas d'entreprise qui se lance
dans le stockage, dans l'offre de services
de stockage en infonuagique, qui s'amuse à vendre les renseignements qui lui
sont confiés par des clients. Il y a des ententes contractuelles.
Ceci étant
dit, ceci étant dit, effectivement, on n'est pas naïfs, et c'est pour ça qu'il
y a d'autres projets de loi qui ont été
déposés qui vont viser à resserrer, par exemple, la Loi d'accès aux documents
des organismes publics, la loi qui a été déposée par mon collègue le ministre des Finances sur les agences de
crédit, la loi n° 14, qu'on a déposée, qui amenait quand même
un certain nombre d'éléments de contrôle, et de vérification, et de mesures de
sécurité supplémentaires.
Ici, là, il faut comprendre, ce que cet
article-là fait, c'est simplement prendre un service qui existe, un service de courtage en infonuagique offert par le
gouvernement du Québec pour des ministères et organismes du gouvernement
du Québec qui souhaitent actuellement... puis
là je fais l'état actuel des lieux, là, qui souhaitent contracter des services
en infonuagique. Actuellement, c'est surtout
des services de messagerie. On va ajouter à ça, évidemment, le stockage. Mais il faut bien comprendre, là, dans quel contexte on crée le courtier
en infonuagique. Ce n'est pas une question de : Est-ce qu'on va stocker dans des
entreprises privées ou non? Le courtier en infonuagique, le fondement de ça,
c'est de simplifier la vie des ministères
et organismes, de faire en sorte que ce soit pour eux plus
facile d'avoir une offre bien claire qui fait affaire avec des entreprises
qui répondent à des normes de qualité, là.
Parce qu'en même temps, mettons, on dit :
Adéquat, éprouvé, mais, tu sais, adéquat par rapport à quoi, éprouvé par
rapport à quoi? «Et répondant aux plus hautes exigences de protection des
renseignement personnels», mais en même
temps, tu sais, je soumets respectueusement à mon collègue, si on fait du
stockage de données ouvertes... Données
ouvertes, on parle de données qui sont libres de droits, qui sont accessibles à
tous. Est-ce qu'on veut vraiment entourer
ça des plus hautes mesures de sécurité existantes? Ça fait qu'on va mettre ça
dans un coffre-fort pour, après ça, les donner à tout le monde puis leur
dire : Prenez et mangez-en tous? Non, on ne fera pas ça. Puis, je veux
dire, il y a quand même des coûts qui viennent avec ça. Alors, ce qu'il faut,
c'est avoir des mesures de protection qui sont proportionnelles à la valeur de
l'information qu'on stocke.
Donc, pour toutes ces raisons-là, M. le
Président, je ne peux pas accepter cet amendement-là.
Le
Président (M. Simard) : Très bien. Y aurait-il d'autres commentaires?
Mme la députée de Vaudreuil...
M. Barrette :
Oui, moi, j'en aurais.
Le Président (M.
Simard) : M. le député de La Pinière.
M.
Barrette : Une question comme ça, M. le Président. Le ministre fait
référence aux accords internationaux. Est-ce
qu'il serait prêt à inscrire les mêmes principes, à savoir que 25 % de
l'hébergement doit être au Québec dans tous les cas de figure? Au
Canada?
Le Président (M.
Simard) : M. le ministre.
M.
Caire :
Mais pourquoi je ferais ça?
M. Barrette :
Parce que c'est... pour respecter les accords internationaux. On a la
possibilité de...
M.
Caire :
Mais là on ne parle pas de contenu, là.
M. Barrette :
Non, non, on parle de quantité.
M.
Caire : Bien, c'est ça, mais il n'y a rien, il n'y a pas de
fondement. Quand on parle de 25 %, si on parle de 25 % de
contenu...
M. Barrette :
Non, non, non. Attention, M. le Président, là.
M.
Caire :
Mais là on n'est pas dans le contenu.
M. Barrette : Quand on fait du courtage, on fait du courtage
pour des volumes, des bits et des «bytes» sur des serveurs. C'est ça,
là, qu'est le courtage.
M.
Caire :
Oui, mais sur quelle base je dirais 25 %?
M. Barrette :
...accords internationaux pour 25 %.
Le Président (M.
Simard) : M. le ministre.
M.
Caire :
Non, non. J'ai répondu, là.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Y aurait-il d'autres commentaires? M. le député
de René-Lévesque.
M. Ouellet : Oui. Juste, peut-être, pour ma compréhension. M.
le ministre a évoqué les accords internationaux pour ne pas avoir d'exigence quant à l'endroit des centres
d'hébergement. J'aimerais qu'il m'explique en quoi ce serait a contrario avec les ententes internationales. On
pourrait décider de demander, dans l'appel d'offres, que les serveurs soient
au Québec. En quoi on ne pourrait pas? Merci.
M.
Caire :
Je vais vous proposer la réponse des spécialistes du gouvernement.
M. Ouellet :
Merci.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Me Bacon.
M.
Caire :
Non, non, non...
M. Ouellet :
C'est un autre?
Le Président (M.
Simard) : Alors, nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à
17 h 38)
(Reprise à 17 h 42)
Le
Président (M. Simard) :
Bien. À l'ordre, s'il vous plaît! À
l'ordre, s'il vous plaît! Donc, nous
sommes toujours à étudier un
amendement déposé par le député
de Rosemont sur l'article 5 de la partie II. Et ça, c'est clair. M. le ministre, à vous la parole.
M.
Caire :
Donc, M. le Président, ce que... l'explication est à l'effet que, de façon
générale, le gouvernement du Québec ne met pas dans ses lois des propositions qui
pourraient éventuellement aller à
l'encontre d'accords. Dans le cas précis,
on... puis là je pourrais donner l'article 19.3 du dernier accord signé
avec les États-Unis et le Mexique, qui explique assez clairement qu'on ne peut pas — puis j'invite mon collègue, il ira le lire,
là — situer
de façon précise l'hébergement au Québec. Ça irait contre les accords en
question, et cette partie-là pourrait être contestée en vertu de ces
accords-là.
Le Président (M. Simard) : Oui.
Alors, y aurait-il d'autres interventions? M. le député de René-Lévesque, cher
collègue.
M.
Ouellet : Donc, pour ma
gouverne, si je comprends bien, c'est bel et bien spécifié, on parle
d'hébergement dans l'article en question que vous me citez?
Le Président (M. Simard) : M. le
ministre.
M.
Caire :
Bien, je pourrais vous le lire, là : «Chacune des parties adopte ou
maintient des mesures qui prévoient la limitation...» «Une partie
n'exige pas d'une personne visée qu'elle utilise ou situe des installations
informatiques sur le territoire de cette
partie comme condition à l'exercice des activités commerciales sur ce
territoire.» Ça ne peut pas être plus clair que ça, là.
Le Président (M. Simard) : Bien. M.
le député.
M.
Ouellet : Et pour ce qui est
du contenu canadien, est-ce que c'est aussi explicite que ça? Est-ce que les
composantes...
M.
Caire :
Du contenu? Là, je veux juste comprendre ce que vous entendez par «contenu».
Parce que c'est un petit peu comme je
disais tantôt, quand on construit un train, on peut avoir du contenu, mais là
on parle d'héberger des données, là, ça fait que je ne vois pas
vraiment, la notion de contenu, où est-ce qu'elle vient s'inscrite là-dedans,
là. Parce que c'est 100 % du contenu
québécois, là, c'est des données québécoises, donc c'est pour ça que je veux
juste... Peut-être, me préciser ce que vous entendez par «du contenu».
M. Ouellet : Bien, ça va être sur
des serveurs?
M.
Caire :
Bien là, je veux dire, ils vont acheter des... Non, bien, je veux dire,
l'entreprise achète des serveurs d'un fournisseur de serveurs. Je ne
suis même pas sûr que... Ce n'est pas le gouvernement qui achète les serveurs,
là. Je ne peux pas exiger... Je ne sais même
pas si on pourrait répondre, honnêtement, puis je ne le sais pas, là, je vous
le dis, là, très candidement, je ne
sais même pas si on pourrait dire : Bien, vous devez avoir tant de serveurs qui ont été fabriqués au
Québec. Je pense que, là, on est rendus un peu loin, sincèrement, là.
Le Président (M. Simard) : Très bien.
Alors...
M.
Caire : On s'entend
pour dire qu'on ne peut pas exiger de situer physiquement d'endroits de
stockage, là. Je pense que je viens de vous
lire ce dont on parlait. Là, on est rendus un peu loin, quant à moi, M. le
député, là. On parle quand même d'un
courtier en infonuagique dont l'objectif est de dire : Voici les services qui
répondent aux critères qui ont été
édictés par le gouvernement, voici les ententes-cadres qu'on a négociées pour
vous; à partir de là, dans ce catalogue-là qui est mis à disposition, vous pouvez signer des ententes directement
avec les entreprises qui répondent à vos besoins, là. Là, on est rendus à : contenu canadien sur
les serveurs. Je pense qu'on est rendus un peu loin, là, on dépasse largement
le cadre de ce qu'on souhaite faire, là.
Le Président (M. Simard) : Très bien.
M. le député de René-Lévesque.
M.
Ouellet : Oui. Merci, M. le Président. Je vous entends, M. le
ministre, mais vous comprendrez qu'on
n'a pas l'opportunité d'avoir une
équipe aussi expérimentée et dédiée au projet
de loi en question. Le but de nos
questions est de préciser nos prétentions et nos visions.
À l'intérieur
du projet de loi n° 37, on cherche, en tout cas, notre formation
politique, et je pense que le collègue
de la deuxième opposition va être d'accord nous aussi, de quelle façon les
protections des données pourraient être effectivement faites ici, au Québec, par des entreprises du
Québec. Donc, on essaie de trouver les façons, dans ces grands accords qui, je le rappelle, sont signés par le
Canada, et pour lequel le Québec est lié, et pour lequel on n'a pas participé
aux négociations... a une incidence sur l'administration de nos lois, et c'est
pour ça qu'on pose ces questions-là.
Je comprends,
M. le ministre, puis je suis d'accord avec vous, on est peut-être
un petit peu loin. Mais, dans certaines mesures transitoires, tout à l'heure, on va revenir avec cette notion
d'infonuagique là et cette particularité que le gouvernement va pouvoir fixer
certains barèmes pour aller vers là. Donc, je pense qu'on met la table. Je vous
ai entendu, et les réponses étaient adéquates à mes questions. Merci.
M.
Caire : Je vous
entends, M. le député, puis je peux vous dire que je partage cette
préoccupation-là, mais cette préoccupation-là va trouver sa solution dans les
ententes-cadres qui vont être signées avec les fournisseurs et dans les exigences qu'on
va mettre. Et là-dessus je vous invite, parce que c'est public, à voir quand
même les exigences qui ont été définies par le gouvernement pour les
entreprises qui souhaitent se qualifier dans le catalogue du courtier en infonuagique, les exigences en termes... bon,
différentes matières, là, je pense qu'on a mis la barre quand même assez haute.
Et je rajoute
à ça ce que j'ai déjà dit en réponse au député de Rosemont
ou de La Pinière, là, je ne me souviens plus, mais, dans
les ententes-cadres, on peut aussi avoir certaines exigences sur la protection
des données qui sont stockées chez le
fournisseur de services : par exemple, d'avoir un cadre juridique qui
répond au cadre juridique du Québec, supérieur ou... Alors ça, on est capables d'avoir ces mesures-là pour s'assurer
qu'il y ait une protection qui existe. On peut exiger l'encryption des données, donc, avec un... que la
clé de désencryption soit propriété du propriétaire des données. Donc,
il y a des ententes, il y a des exigences
qu'on peut mettre au niveau de l'entente-cadre, qui sont négociées avec les fournisseurs. Et là je vous ramène à
l'essentiel de l'article 5 qui est de dire à nos ministères et
organismes : Le travail de défrichage a
été fait; si ces entreprises-là sont dans le catalogue du courtier en
infonuagique, c'est parce qu'elles répondent aux critères du gouvernement,
aux exigences du gouvernement.
Puis, M. le député, je ne souhaite pas vous voir vous lever à la période des questions, ou
les collègues, pour me demander : Mais comment ça se fait qu'on s'est fait voler nos
données, malgré toutes les belles paroles que vous avez prononcées? Ça
ne me tente pas. Donc, vous comprendrez qu'on va être très prudents sur la
façon dont ça se passe. Mais, encore une
fois, je continue à dire que ce que le gouvernement souhaite faire, c'est, oui, aller avec des
fournisseurs d'infonuagique privés,
mais pour certaines catégories de données qui ne sont pas les données
névralgiques du gouvernement
du Québec.
Le Président (M. Simard) : Merci. M.
le député de Rosemont.
M. Marissal : Bien, moi non plus, M.
le Président, ça ne me tente pas de me lever à l'Assemblée nationale puis poser des questions au ministre délégué à savoir comment ça se fait qu'on s'est fait chiper nos données
personnelles par une entreprise qui aurait été trop «sloppy». On
s'entend là-dessus, là, hein?
M.
Caire : Oui.
• (17 h 50) •
M.
Marissal : La condescendance
mise à part, on s'entend là-dessus. Puis, malheureusement, il y a une
foule d'exemples, là, en quelques
secondes, là, qu'on peut trouver en fouillant sur les articles
d'actualité récents, où il y a eu des fuites, incluant notamment Amazon, notamment Amazon. Je peux vous
en lire, là, c'est malheureusement divertissant, mais il y en a plusieurs : Fuite de données massive
la veille du «Black Friday»; Facebook
et Amazon impliqués dans une énième fuite de données, ainsi de suite,
puis à chaque fois on parle de centaines de millions de comptes.
Alors, je comprends quand le ministre dit : Évidemment, il n'y a
pas une entreprise qui va se qualifier puis qui va appliquer pour un contrat qui va dire : Moi,
je vais déconner avec les données personnelles des Québécois
et des Québécoises. Ça va de soi, on s'entend là-dessus.
Sauf que les malheurs arrivent puis, malheureusement, ils arrivent trop
souvent.
Et c'est le ministre
lui-même qui dit que ça prend des normes strictes. Il dit lui-même
qu'on ne peut pas exiger que ce soit ici. On va ouvrir le marché à des géants qui font
business du renseignement personnel. Ils font business avec ça, là, ils ne font pas ça pour la beauté de l'affaire,
là. On parle d'une vente... pas des données personnelles, mais il y a
des fuites, ça existe. Alors,
c'était, pour moi, la moindre des choses... et j'y reviendrai, là,
c'était, pour moi, la moindre des choses que de juste l'indiquer textuellement,
dans un projet de loi qui s'en va vers ça, que nous exigerons de ces entreprises
des normes les plus strictes de protection des renseignements personnels.
Le ministre
nous dit : Ce n'est pas nécessaire parce que c'est l'évidence. Moi, je
présume qu'Amazon, à chaque fois qu'ils ont obtenu un contrat ailleurs
puis qu'il y a eu fuite, après, ils n'avaient pas dit qu'il y aurait des
fuites. Malheureusement, c'est arrivé.
Malheureusement, c'est arrivé. Alors, je comprends de la réaction du ministre
que, de toute façon, il ne peut pas accepter l'amendement. Ce n'est pas
grave, j'aurai un sous-amendement.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, M. le ministre.
M.
Caire : Bien,
premièrement, je veux juste simplement dire que, si j'ai donné quelque impression
de condescendance à mon collègue, j'en suis
sincèrement désolé, parce que ce n'est absolument pas dans cet esprit-là qu'on
a travaillé le projet de loi n° 37, d'une
part.
D'autre part, ce que je dis, c'est qu'une
entreprise comme Amazon, oui, a différentes lignes d'affaires. Maintenant, la fuite de données ou le commerce de
données, je ne pense pas qu'au niveau du stockage en infonuagique soit dans les lignes d'affaires de quelque
fournisseur de stockage que ce soit. Je ne nie pas qu'il y a des risques et
j'ai toujours dit : Le risque
zéro n'existe pas. Et j'inclus l'ITQ. L'ITQ n'offrira pas une garantie de
perfection. L'ITQ ne garantira pas qu'il
n'y aura jamais de fuite. Le gouvernement du Québec ne garantira jamais qu'il
n'y aura jamais de fuite. Alors, nous allons tout faire en notre pouvoir pour réduire le risque à un niveau
acceptable, si tant est qu'il y en ait un, mais, quelle que soit la
formule de stockage qu'on retienne, il n'y a aucune de ces formules-là qui
offre un risque zéro. Ça, je pense que là-dessus
je n'aurai pas un gros débat avec mon collègue de Rosemont. D'emblée, lui et
moi, on va être d'accord là-dessus.
Ceci étant,
il y a des choses qui peuvent être faites pour assurer un niveau de service et
une diminution des risques à un niveau acceptable, oui. Mais ce qui est
proposé dans l'amendement n'en fait pas partie. C'est tout ce que je dis. Puis
en aucun temps je n'ai souhaité être condescendant.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le député de La Pinière.
M.
Barrette : Je veux juste rappeler au ministre que, dans le projet de
loi n° 14, il a adopté un article similaire quant aux normes de qualité. Je le lis. À l'article 5, j'ai proposé
un amendement qui faisait en sorte qu'on... qui disait ceci, alors : «...prévues aux articles 3 et 4
s'appliquent doit se soumettre à un audit externe visant le respect des plus
hautes normes et des meilleures pratiques en matière de sécurité de
l'information et de protection de tels renseignements.» Le ministre a déjà adopté
ça. Il l'a adopté. Bon, il n'y avait pas l'élément sur les centres situés au
Québec.
L'intervention que je voulais faire surtout, M.
le Président, c'est que l'ayant fait, ce genre de chose là, contrairement à ce que le ministre dit, ce n'est
pas vrai qu'on ne peut pas... Ce n'est pas vrai qu'on va trop loin en
disant : J'exige — l'exemple qu'il a pris — que les serveurs soient fabriqués au Québec.
Ça serait un élément irrecevable, si ça réduisait le marché à un seul fournisseur. Mais, quand on est le donneur
d'ouvrage, on peut écrire ce qu'on veut dans un appel d'offres, et ça peut aller aussi loin que d'exiger
le lieu de fabrication de certains éléments, la maintenance, et ainsi de suite,
dans la province, au Québec.
Ayant déjà
fait ça moi-même, là, juste indiquer au ministre, là, qu'on ne va pas trop
loin. On parle de responsabilité et de droit qu'on a quand on est le
payeur et qu'on est un donneur d'ouvrage. On pourrait exiger dans un devis, là,
que la personne qui vient déposer les
boîtes, là, à la date ultime, vienne en tutu. On pourrait exiger ça. Ce serait
ridicule, on s'entend, mais on peut
exiger ce qu'on veut dans un appel d'offres. Alors, qu'on ne nous dise pas que ça va trop loin. C'est faisable.
Je ne ferai pas le débat sur les accords
internationaux, là. Je pourrais le faire, mais il n'en reste pas moins que les réponses qui me sont données ici actuellement, là, c'est assez sommaire. Alors, dans les accords internationaux, il y
a un certain nombre d'éléments qui se
décortiquent d'une certaine manière. Là, on ne le fait pas, mais ça ne veut pas
dire que ce n'est pas possible. C'est le seul commentaire que je veux
faire, M. le Président. Ça n'appelle pas de réponse.
Le Président (M. Simard) : Merci. Y
aurait-il d'autres interventions sur l'amendement déposé par le député de Rosemont?
Sans quoi nous allons procéder à la mise aux voix. L'amendement déposé par le
député de Rosemont est-il adopté?
M.
Caire : Rejeté.
M. Barrette : Vote nominal, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : Alors,
Mme la secrétaire, veuillez procéder, je vous prie.
La Secrétaire : Oui. Alors, M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire : M. Caire
(La Peltrie)?
M.
Caire : Contre.
La Secrétaire : M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Contre.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Contre.
La Secrétaire : Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Contre.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire : Mme Foster
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Contre.
La Secrétaire : M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs)?
M.
Schneeberger :
Contre.
La Secrétaire : M. Barrette
(La Pinière)?
M. Barrette :
Pour.
La Secrétaire : Mme Nichols
(Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire : M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
La Secrétaire : M. Simard
(Montmorency)?
Le
Président (M. Simard) :
Abstention. L'amendement est donc rejeté. Nous revenons donc à l'étude de
l'article 5. Y aurait-il des commentaires sur cet article? M. le
député de Rosemont.
M.
Marissal : Oui. Je vais vous
demander de suspendre parce que je vais devoir rédiger un autre amendement.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Marissal : Je vous laisse juger
de l'horloge.
Le
Président (M. Simard) :
Bien, écoutez, pour l'instant, nous allons suspendre et, au besoin, nous
reviendrons.
(Suspension de la séance à 17 h 57)
(Reprise à 17 h 58)
Le Président (M. Simard) : S'il vous
plaît, à l'ordre! À l'ordre!
Alors, chers
collègues, compte tenu de l'heure, nous allons suspendre nos travaux jusqu'à
19 h 30 et nous serons de retour dans la même salle. Bon
repas.
(Suspension de la séance à 17 h 59)
(Reprise à 19 h 36)
Le Président (M. Simard) : Alors,
bonsoir à tous. Nous avons à nouveau quorum, nous pouvons reprendre nos
travaux.
Au moment de
suspendre, à 18 heures, nous en étions rendus à l'étude de
l'article 5 de la composante II de l'actuel projet de loi, et
le député de Rosemont souhaitait nous déposer un amendement. Cher collègue, à
vous la parole.
M.
Marissal : Merci. Alors, j'y
vais directement avec l'amendement : L'article 5 de la Loi sur
Infrastructures technologiques
Québec, telle que promulguée par l'article 2 du projet de loi, est modifié
au premier alinéa par l'insertion, après
les mots «offres infonuagiques», des mots «devant répondre aux normes les plus
strictes au plan de la sécurité,».
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Marissal : L'article tel que modifié
se lit donc comme suit : «Infrastructures technologiques Québec agit à titre de courtier infonuagique pour le compte
des organismes publics, en rendant disponibles des offres infonuagiques
devant répondre aux normes les plus strictes au plan de la sécurité, par type
de biens ou par type de services.»
Le Président (M. Simard) :
Auriez-vous quelques commentaires à formuler?
M.
Marissal : Bien, tout à
l'heure, c'était la version expresso double, là, c'est la version décaféinée,
mais néanmoins ça dit ce que ça dit.
J'insiste sur l'importance de noter quelque part là-dedans que nous avons un
très grand souci quant à la sécurité de nos renseignements personnels.
Le Président (M. Simard) : Merci. M.
le ministre.
M.
Caire : Oui. Merci, M. le Président. Deux points. D'une
part, je comprends la préoccupation de mon collègue de Rosemont, je la partage. Mais ce que je veux lui signaler,
c'est qu'à l'article 4 du projet de loi on a amendé, l'alinéa 5°...
le paragraphe — je vais finir par m'habituer, je vous le jure,
d'ici la fin de ma carrière : «Infrastructures technologiques doit...»
Comment?
Une
voix : ...
M.
Caire :
Donc : «Infrastructures technologiques Québec doit particulièrement :
«5° veiller
au respect et au maintien des normes adéquates les plus performantes et propres
à assurer la confidentialité, l'intégrité
et la disponibilité de l'information des organismes publics qu'il détient
notamment par la mise en place de mesures de sécurité.»
Bon, d'autre part, ce
que je... Donc, on a déjà mis des obligations à ITQ, à l'article 4, en
cette matière. D'autre part, c'est que l'amendement de mon collègue se fait
sans nuance. Puis ce que j'expliquais tout à l'heure, c'est qu'établir les plus hautes normes ou les normes les plus strictes,
au plan de la sécurité, pour des informations qui vont être en données ouvertes, bien, pour moi, ce n'est
pas efficace dans le sens où ce type de sécurité là nécessite des moyens.
Ces moyens-là, bien évidemment, coûtent plus
cher, donc on va investir des... On pourrait, si on se limite à l'amendement...
on exigerait les plus hautes normes de sécurité pour des données dont la valeur
ne nécessite pas ça. Et là il n'y a pas de nuance dans l'amendement. Donc, il y
a une obligation de mettre en place des modalités, des normes de sécurité très strictes, alors que peut-être que
l'information qui va être confiée au fournisseur de services en infonuagique,
les données qu'on va lui confier en
stockage sont des données qui sont des données ouvertes ou qui sont des données
qui n'ont pas de niveau de sensibilité et qui ne requièrent pas ça.
Donc, pour ces deux raisons-là, du fait qu'on
adresse quand même cette question-là à l'article 4 et le caractère vraiment
très élargi, sans nuance, relié à la valeur des données, moi, je ne peux pas
souscrire à l'amendement, M. le
Président.
• (19 h 40) •
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Merci, M. le ministre. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Bien, à ce moment-là, on aurait très bien
pu... je pourrais très bien sous-amender l'amendement pour ajouter que
ça se ferait... ou ça s'applique dans les cas où c'est des informations sensibles, pour prendre un anglicisme.
Moi, je ne veux pas jouer à ça toute la soirée
pour le plaisir de jouer à ça, là, quoiqu'on pourrait. Mais c'est parce que mon
amendement sans nuance était inspiré d'une citation du ministre lui-même dans Le Soleil
l'an dernier, le 15 février 2019. Alors, je comprends que la
version hypercaféinée de mon premier amendement ne passait pas, je peux
comprendre, mais là je l'avais un peu
adouci, m'inspirant de ce que le ministre délégué a dit lui-même de ça. Puis je
vous fais grâce de vous lire
l'article, là, mais ça se trouve facilement : Le Soleil,
15 février 2019. Ça fait un an. Alors, je suis un peu étonné que...
M.
Caire :
M. le Président...
Le Président (M.
Simard) : Oui, M. le ministre.
M.
Caire : Je veux juste resouligner à mon collègue...
L'article 4, le paragraphe 5°
que je viens de lui lire, on... Je
comprends sa préoccupation puis je pense que tous les membres de la commission
partagent sa préoccupation qu'ITQ s'assure
de mettre en place des mesures de protection des données. Que ce soit confié en
infonuagique privée, de tiers privés, ou
que ce soit dans l'infonuagique gouvernementale, on veut s'assurer d'avoir des normes de
sécurité qui sont strictes mais qui sont en lien avec la valeur de la
donnée. C'est ça que je dis.
Bon, le problème que j'ai, c'est que, si on
l'applique tel quel, on pourrait avoir à dépenser des sommes trop importantes,
en contexte de sécurité, pour la valeur
qu'on... Comment... J'essaie de trouver un exemple. Vous voulez
entreposer des vieux meubles, bien,
vous ne mettez pas ça dans un coffre-fort hypersécurisé. Je ne veux pas
dénigrer la valeur des données, là. Peut-être que l'exemple n'est pas le
meilleur, mais c'est l'image de dire : Bien, il y a des données, au gouvernement
du Québec... On avait cet exemple-là avec le député de La Pinière : le nombre de lampadaires que le MTQ a en
inventaire, je ne pense pas que ça nécessite des mesures de protection
très strictes.
Par contre,
les renseignements personnels d'un individu, ses renseignements fiscaux, ses
renseignements médicaux, bien, ça,
oui, effectivement, il faut que l'environnement tienne compte de la
valeur de la donnée, du caractère très restrictif, très personnel de la donnée. Ça, moi, je veux
dire, on n'aura pas un gros débat là-dessus, le député de Rosemont et moi, là, je
suis entièrement d'accord. Je suis vendu à l'idée.
Ce que je dis, c'est que, par contre,
il ne faut pas penser que toutes les données que le gouvernement du Québec possède et donc va stocker ont toutes la même
valeur et donc doivent toutes être astreintes aux mêmes mesures de protection.
Et je pense, en tout respect, que l'article 4,
paragraphe 5°, vient répondre aux préoccupations, déjà,
vient déjà de répondre aux préoccupations de mon
collègue, parce que c'est une obligation qui est faite à Investissement Québec.
Donc, l'article 4, puis c'est le débat qu'on avait eu avec
le... bien, la discussion, pas le débat, là, mais la discussion qu'on avait eue avec les collègues de l'opposition officielle, quand on parle : «Infrastructures technologiques Québec doit plus
particulièrement...», là, c'est des mandats vraiment très clairs, là,
donc, de s'assurer de mettre en place des mesures qui sont performantes,
qui sont adéquates sur la confidentialité, l'intégrité la disponibilité.
Donc, je pense qu'on est vraiment
allés, là, dans le détail de ce qu'infrastructures Québec
doit faire. Donc, de le rajouter là
ne m'apparaît pas nécessaire puisqu'on a déjà adressé cette question-là.
Et, en plus, de le faire dans un... puis je le dis, là, en tout respect, là, mais sans nuance, de
dire : Bon, bien, on n'a pas à s'adapter à la valeur de la donnée, je
pense qu'on va juste forcer
infrastructures Québec à prendre des
mesures qui ne seront pas en adéquation avec la valeur de l'information
qui est stockée.
Le Président (M.
Simard) : Merci. M. le député de La Pinière.
M. Barrette :
À moins que le collègue n'ait pas fini?
M. Marissal : Je veux juste terminer rapidement là-dessus, si
vous voulez. J'ai fini, après. Bien,
je suis plus sensible à l'argument de
l'article 4, alinéa 5°, là — ou je me suis trompé moi aussi, j'imagine,
dans ma formulation, mais, en tout cas, on se comprend — qu'à
l'argument qu'on ne doit pas l'appliquer systématiquement parce que parfois ce
ne sont pas des données sensibles.
Moi, je le prends à
l'envers. On est aussi bien de mettre le chapeau, le parapluie au-dessus de
tout le monde. Si ça ne s'applique pas parce
qu'il ne mouille pas, bien, c'est là pareil. Parce que, si ça ne s'applique pas
parce que les données sont ouvertes
et non sensibles, là, ça va de soi, ça va de soi. Je le prends juste à
l'envers, a contrario de ce que le ministre nous dit.
Le Président (M.
Simard) : Merci beaucoup, cher collègue. M. le député de
La Pinière.
M.
Barrette : M. le Président, je ne peux pas faire autrement qu'exprimer
à nouveau ma surprise, comme je l'ai fait présentement. Là, je vois
l'enjeu que soulève le collègue de Rosemont. Le ministre a répondu que, dans la
première formulation, il y a un enjeu avec
les accords internationaux. Correct, on accepte ça. Là, mon collègue de
Rosemont, lui, arrive avec un nouvel
amendement duquel il enlève le bout de phrase qui viendrait en conflit avec les
accords internationaux, et ça ne marche toujours pas.
Je vais rappeler au ministre la même chose que
j'ai dite précédemment. Avec lui, on a adopté un amendement à l'article 5 d'un projet de loi qui en avait
14... une vingtaine. Et je le relis, on y parle du «respect des plus hautes
normes et des meilleures pratiques en
matière de sécurité de l'information et de protection de tels renseignements».
Ici on parle de «répondre aux normes
les plus strictes au plan de la sécurité». C'est même moins que ce que moi,
j'ai fait adopté, avec, M. le Président, le même ministre.
Le
ministre va me répondre : Oui, mais l'article 5, c'était à propos des
audits. Puis il va même me dire qu'on ne peut pas faire ça, comme il l'a dit il y a quelques instants, parce que ça
nous oblige certaines affaires qui ne sont pas nécessaires. Bien non, moi, je ne lis pas ça comme ça pantoute.
Alors, c'est «les normes les plus strictes au plan de la sécurité», oui,
mais on peut dire que c'est adapté à ce qui
existe. Je ne pense pas qu'on a des normes... je pense qu'il y a des normes,
actuellement, qui disent : Quand on est dans telle catégorie, il faut ça
de données; dans une autre catégorie, c'est ça.
Le ministre pourrait m'objecter, comme son
collègue l'a fait : Oui, mais ça nous oblige en toute circonstance de
mettre la version 2.12 parce
qu'elle est sortie il y a trois semaines, alors que nous, on a 2... Non. Là,
ici, c'est strict, là, c'est strict, c'est
correct, là. Ça ne qualifie pas ça. Ça va être à sa gang d'évaluer ce qui est
adéquat. J'ai bien de la misère, M. le Président, à comprendre l'opposition du ministre à un
amendement qui m'apparaît simple et flexible vis-à-vis des situations
concernées.
Le Président (M.
Simard) : Merci. M. le ministre.
M.
Caire : Bien, M. le Président, d'abord, juste dire à mon
collègue que j'essaie d'analyser les choses qui me sont proposées dans
le contexte où c'est fait. Donc, oui, on a pris des amendements, à
l'article 5 du projet de loi n° 14, mais qui étaient dans le
contexte.
Ici
ce que je dis, deux choses. Premièrement, l'article 4 vient déjà...
prévoit déjà ça. Donc, c'est déjà dans la loi de demander à ITQ de mettre en place... puis je peux le relire, là :
«Veiller au respect et au maintien
des normes adéquates les plus performantes et propres à assurer la
confidentialité, l'intégrité et la disponibilité de l'information...» Mais, dans le «propres à assurer», là, il y a une marge
de manoeuvre, alors qu'ici... Puis, bon, mon collègue dit : Moi, je ne le
lis pas comme ça. Puis je respecte
ça. Ceci étant, «devant répondre», ce n'est pas une... il n'y a pas de marge de
manoeuvre, là.
Donc, je vous donne un exemple que le député de
La Pinière connaît bien. Pour qualifier des entreprises en infonuagique,
nous devrions exiger d'elles, de ces
entreprises-là, qu'elles soient titulaires de la norme ISO 27001, parce
que c'est la plus stricte. Et donc nous venons de déqualifier un nombre
important d'entreprises, dont des entreprises québécoises. Alors, ça, c'est le
résultat.
Puis ce n'est pas une option, parce que c'est
«devant répondre», elle doit répondre aux normes les plus strictes, là. Ce n'est pas laissé à la discrétion de
l'entreprise de dire : Oui, mais, compte tenu du fait qu'il y a des
données non sensibles ou moins
sensibles et donc qu'il pourrait y avoir des entreprises qui offrent un
service, qui ne répondent pas aux normes les plus strictes mais qui ont quand même des normes de stockage qui
sont tout à fait acceptables et adéquates au niveau de sensibilité de la
donnée... Bien, on vient d'éliminer cette possibilité-là.
Et
c'est comme ça que moi, je le lis. Alors, je me dis : Si on garde
l'article tel qu'il a été écrit mais qu'on se réfère à 4, paragraphe 5°, je
pense que l'objectif du député de Rosemont est atteint par 4, paragraphe 5°.
Et le niveau de flexibilité, on l'a
avec l'article 5, tel que libellé. Ça fait que les deux... pour moi, là,
la préoccupation qui est exprimée par les collègues, on y répond
parfaitement dans le contexte actuel. C'est juste ça que je dis.
• (19 h 50) •
Le Président (M. Simard) : Très bien. Y aurait-il d'autres commentaires sur
l'amendement du député de Rosemont? Pas d'autre commentaire. Nous sommes
prêts à passer à la mise aux voix.
Une voix :
...
Le Président (M.
Simard) : Par vote nominal. Mme la secrétaire, veuillez procéder, je
vous prie.
La Secrétaire :
Oui. Alors, M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal :
Pour.
La Secrétaire : M. Caire
(La Peltrie)?
M.
Caire : Contre.
La Secrétaire : M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Contre.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Contre.
La Secrétaire : Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Contre.
La Secrétaire : Mme Foster
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Contre.
La Secrétaire : M.
Schneeberger (Drummond—Bois-Francs)?
M.
Schneeberger :
Contre.
La Secrétaire : M. Barrette
(La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire : Mme Nichols
(Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire :
...(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention.
La Secrétaire : C'est
rejeté...
Le Président (M. Simard) : ...
La Secrétaire : M. Ouellet (René-Lévesque)?
Je m'excuse. Désolée.
Le Président (M. Simard) : Oui. Cher
collègue.
M. Ouellet : Pour.
Le
Président (M. Simard) :
Bien. L'amendement est rejeté. Nous repassons donc à l'étude de
l'article 5. M. le ministre, auriez-vous d'autres commentaires?
M.
Caire : Non, M. le
Président.
Le
Président (M. Simard) : Très bien.
Y aurait-il d'autres commentaires généraux à formuler avant que nous
passions au vote? L'article 5 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Simard) : Sur
division. Nous passons donc à l'article 8, M. le ministre.
M.
Caire : Merci, M.
le Président. Donc, on revient à
l'article qui avait té suspendu à la demande de mon collègue de
La Pinière, compte
tenu du fait que, je dirais, un
échange devait avoir lieu sur l'article 18 de l'article 1 du projet de loi sur la nomination
des P.D.G. Donc, ça se lit comme suit : «Les affaires d'Infrastructures
technologiques Québec sont administrées par
un président-directeur général nommé par le gouvernement, qui en détermine la
rémunération, les avantages sociaux et les autres conditions de travail.
«La durée du mandat du président-directeur général
est d'au plus cinq ans. À la fin de son mandat, il demeure en fonction
jusqu'à ce qu'il soit remplacé ou nommé de nouveau.
Donc, c'est la façon, donc, de nommer le
président-directeur général d'infrastructures Québec qui est en cause.
Le
Président (M. Simard) : Très bien. Des commentaires? Pas de
commentaire. Alors, nous sommes prêts à passer aux voix.
L'article 8 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Simard) : Adopté. Voilà. Donc, nous venons de terminer
l'étude de l'ensemble des articles du
vaste article 2. Conséquemment, il me faut vous poser les questions
usuelles afin de terminer cette étape de l'étude du projet de loi.
Est-ce que les libellés des chapitres et des sections de la loi édictée par
l'article 2 sont adoptés?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Simard) : Adopté. Est-ce que le titre de cette loi est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Simard) : Adopté.
M. Barrette :
Non, non...
Le Président (M.
Simard) : Non, M. le député?
M. Barrette :
Non. Ce n'est pas une deuxième loi, c'est juste le chapitre II, là.
Le Président (M. Simard) : Bon, bien, de la loi édictée à l'article 2.
Voilà. Merci pour cette précision qui aurait pu...
M. Barrette :
...hésiter.
Le Président (M.
Simard) : C'était fort légitime de votre part, cher collègue. On n'est
jamais trop précis. Que serait-il arrivé sans vous?
M. Barrette :
Pardon?
Le Président (M.
Simard) : Que serait-il arrivé sans vous?
M. Barrette :
Dites-le en chantant. Il y a un air qui vient avec ça, hein?
M.
Caire :
Ne posez surtout pas ce genre de question là, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Simard) : Alors, je propose que la commission recommande la
renumérotation de cette loi amendée.
Une voix :
...
Le Président (M.
Simard) : Oui. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
Le Président (M. Simard) : Adopté sur division. Est-ce que l'article 2,
qui édicte la Loi sur le Centre d'acquisitions gouvernementales, est
adopté tel qu'amendé?
(Consultation)
Des voix :
...
Le
Président (M. Simard) : Non,
non, mais vous êtes vraiment à l'écoute. Voilà, formidable. Il n'y a
pas de quoi.
Est-ce que l'article 2,
qui édicte la loi sur Infrastructures technologiques Québec, est adopté tel
qu'amendé?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Simard) : Bien. Bien, formidable. Excusez-moi de cet imbroglio bien
involontaire. Sur ce, nous allons poursuivre nos travaux et passer à l'article 3,
à la section III.
Mais avant, je vais suspendre temporairement nos travaux afin de pouvoir distribuer une série d'amendements que le ministre nous avait proposés.
(Suspension de la séance à
19 h 56)
(Reprise à 20 h 06)
Le Président (M. Simard) : Très bien. Alors, chers amis, nous sommes de
retour après l'adoption de l'article 2. Je crois comprendre qu'il y a consentement afin que nous puissions, dans les minutes qui
viennent, débattre successivement des articles suivants : 5, 6, 26,
27, 44, 45, 46, 47, 48, 103 et 106. Y a-t-il consentement à cet effet?
M.
Barrette : ...M. le Président, mais je suis obligé de poser la question : Est-ce qu'on va faire
aussi les suggérés?
Le Président (M.
Simard) : Ce que j'ai compris du consensus qui s'est...
M.
Caire :
...
Le
Président (M. Simard) : S'il vous plaît, M. le ministre! Ce que j'ai compris du consensus qui s'est
élaboré durant la pause, c'est que
nous allions traiter des articles que je viens de nommer, après quoi nous
pourrons passer au reste qui se trouve sur la liste qui est devant vous.
M.
Caire :
...
Le Président (M. Simard) : S'il
vous plaît, M. le ministre. Est-ce qu'il y a consentement par rapport à la proposition soumise? Consentement. Très bien. Alors, M. le ministre, nous en sommes
donc à l'étude de l'article 5. À vous la parole.
M.
Caire :
Article 5 de l'article III de la loi se lit comme suit :
«L'article 69.1 de la Loi sur l'administration fiscale (chapitre A-6.002) est modifié par le remplacement du
paragraphe z.3 du deuxième alinéa par le paragraphe suivant :
«z.3) l'Autorité des marchés publics à
l'égard d'un renseignement nécessaire à l'application des chapitres V.1 et
V.2 de la Loi sur les contrats des organismes publics
(chapitre C-65.1).»
Donc, l'article 5 du projet de loi propose de modifier l'article 69.1 de la Loi sur l'administration fiscale — chapitre A-6.002 — afin de permettre la communication à
l'Autorité des marchés publics d'un renseignement contenu dans un dossier
fiscal qui est nécessaire à l'application du
chapitre V.1, l'Inadmissibilité aux contrats publics, de la Loi sur les
contrats des organismes publics — chapitre C-65.1 — et
ce, sans le consentement de la personne concernée par ce renseignement.
Cette
disposition permet présentement une telle communication à l'Autorité des marchés publics lorsqu'il s'agit d'un renseignement nécessaire à l'application du chapitre V.2,
Autorisation préalable à l'obtention d'un contrat public ou d'un
sous-contrat public, de la Loi sur les contrats des organismes publics.
Cette modification
est liée à celles proposées aux articles 26 et 27 du projet de loi qui
proposent de modifier également la Loi sur les contrats des organismes publics
afin de permettre l'inscription d'une entreprise au Registre des entreprises
non admissibles aux contrats publics, le RENA, effectuée en vertu du chapitre V.1
de cette loi, lorsque cette entreprise ou
une personne qui lui est liée s'est vu imposer une pénalité à l'égard d'une
opération d'évitement fiscal abusif
et de permettre à l'Autorité des marchés publics de tenir compte de cette
situation dans le cadre du régime d'autorisation de contracter qu'elle
administre conformément au chapitre V.2 de cette loi.
Le Président (M.
Simard) : Merci beaucoup. Y aurait-il des commentaires? M. le député
de La Pinière?
M. Barrette :
Non.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. M. le député de Rosemont?
M. Marissal :
Non.
Le Président (M.
Simard) : M. le député de René-Lévesque?
M. Ouellet :
Non.
Le Président (M.
Simard) : Des commentaires généraux avant que nous procédions à la
mise aux voix? L'article 5 est-il adopté?
Des
voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Nous passons maintenant à l'article 6. M. le ministre.
• (20 h 10) •
M.
Caire : Merci, M. le
Président. Donc, article 6 de l'article III de la loi : Cette
loi est modifiée par l'insertion, après l'article 69.5.2, du
suivant:
«69.5.3.
L'Autorité des marchés publics peut, sans le consentement de la personne
concernée, consigner au Registre des entreprises non admissibles aux
contrats publics qu'elle tient en vertu de l'article 21.6 de la Loi sur
les contrats des organismes publics
(chapitre C-65.1) un renseignement obtenu en vertu du paragraphe z.3
du deuxième alinéa de l'article 69.1 dans la mesure où ce renseignement concerne une pénalité imposée à la
personne en vertu de l'un des
articles 1079.13.1 [...] 1079.13.2 de la Loi sur les impôts
(chapitre I-3).»
Donc, la
proposition de ce nouvel article 65.5.3 de la Loi sur l'administration fiscale — chapitre A-6.002 — vise
à permettre à l'Autorité des marchés publics de consigner au Registre des entreprises non
admissibles aux contrats publics, le
RENA, qui est un registre à caractère public, un renseignement confidentiel
provenant d'un dossier fiscal est obtenu en vertu du paragraphe z.3 du deuxième alinéa de
l'article 69.1 de cette loi, que propose de modifier l'article 5 du projet de loi, dans la mesure où ce
renseignement concerne une pénalité imposée à une personne à l'égard d'une opération
d'évitement fiscal abusif.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Des commentaires? M. le député de La Pinière.
M.
Barrette : Oui, qui sont des
questions. Alors, j'ai posé une question au président du Conseil du trésor
sur ça, le RENA, récemment — avant Noël, là, récemment, on
s'entend, là, que c'est avant Noël — et, quand j'avais posé ma question, et avant de la poser, on avait
regardé un certain nombre de choses, notamment ce genre de choses là, et on a
constaté, là, qu'un des problèmes que l'on avait au Québec, pour le RENA,
c'était d'avoir... de faire un suivi des situations qui rendaient une compagnie inéligible à cause
d'un mauvais comportement d'un des gars de la compagnie. C'est correct? Je répète, le problème, c'était qu'on avait de la
difficulté à mettre tout ça ensemble puis d'avoir connaissance de tout ça.
Là, là, on a 5, là, qui dit qu'on peut le faire,
là, on peut aller chercher des informations. Mais, à 6, on les sait, les
informations. Pourquoi c'est «peut» puis ce n'est pas «doit»?
M.
Caire : Bonne
question.
M. Barrette : Bien, merci, c'est
très gentil.
M.
Caire : Non, bonne
question.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le ministre.
M.
Barrette : ...bien clair,
là. Ce qu'on a vu, là, et les cas qu'on a vus... et le cas, entre autres, qui
avait fait les médias, qui a amené ma
question, le gars a ri de nous autres... nous autres étant l'État, là, on va se
mettre ensemble, là, dans le même panier. Et le gars, il a ri de nous
autres, il a dit dans le journal, là : Ils ne posaient même pas les bonnes
questions puis ils ne suivaient pas leurs dossiers. Bon, on avait constaté
qu'il y avait un problème, là. Alors, il me semble que, dans un dossier comme
celui-là, ça pourrait être «doit». C'est quoi, le problème, là?
Le Président (M. Simard) : M. le
ministre.
M.
Caire :
Dans un premier temps, on comprend que c'est l'agence du... l'article 5,
c'est l'Agence du revenu qui communique
de l'information à l'AMP. L'article 6, c'est l'AMP qui rend publique cette
information-là à travers le registre du RENA, ça, c'est... Pourquoi
«peut» au lieu de «doit»? Je vais vous laisser compléter la réponse.
Le
Président (M. Simard) : Alors, madame... Y a-t-il consentement pour
que l'adjointe du ministre puisse s'adresser à nous? Il y a
consentement. Madame, auriez-vous l'amabilité de vous présenter pour les fins
de nos travaux?
Mme
Bourdeau (Chantal) : Oui, M.
le Président. Chantal Bourdeau, avocate au Secrétariat du Conseil du trésor.
En fait, ici, le «peut», c'est plutôt de
voir que l'autorité va pouvoir, sans le consentement de la personne. Mais plus
loin on va voir que c'est un «doit».
Le «peut», ici, c'est qu'elle pourra le faire sans le consentement, mais,
lorsqu'elle recevra l'information de
Revenu Québec, quand on va voir plus loin, avec le RENA, c'est un «doit», elle
doit inscrire l'entreprise qui aura
été cotisée avec pénalité, sur la base des articles qu'on va introduire plus
loin. Elle n'a pas une discrétion, elle doit l'inscrire au RENA et elle peut le faire en inscrivant les
renseignements qui sont visés ici, sans le consentement de la personne,
parce que c'est dans son dossier fiscal. Alors, le «peut», c'est comme ça qu'il
faut le comprendre.
Le Président (M. Simard) : Merci,
chère maître. M. le député de La Pinière.
M.
Barrette : O.K. Alors, là, je comprends très bien l'explication,
merci. C'est où, ce que vous venez de dire, Me Bourdeau?
Mme Bourdeau
(Chantal) : Oui. Alors, ce sont les articles 26 et 27.
M. Barrette : Dans notre projet de
loi?
Mme
Bourdeau (Chantal) : Du
projet de loi. Les prochains qu'on va regarder dans ce bloc-là, où on introduit
cette nouvelle conséquence là dans la loi
sur les contrats des marchés... la Loi sur les contrats des organismes publics.
Le Président (M. Simard) : Merci. M.
le député de La Pinière.
M.
Barrette : Laissez-moi
regarder, M. le Président, parce que, si ce n'est pas clair de même, je vais
continuer le débat.
Le Président (M. Simard) :
Volontiers.
M. Barrette : Bon, je n'ai pas lu
l'article, là, je suis allé directement aux commentaires à 26, puis à 26, dans
les commentaires, c'est «afin de permettre», ce n'est pas «afin d'obliger
l'inscription». Mais là je vais aller voir l'amendement,
là... pas l'amendement, mais l'article. Mais là, à 26, ça ne parle pas d'une obligation d'inscrire un registre, là. On va aller voir à 27. Ce
n'est pas écrit.
Le Président (M. Simard) : Oui, Me
Bourdeau?
Mme
Bourdeau (Chantal) : Oui, en
fait, on introduit un article, le nouvel article dans la loi sur les
contrats, à 21.1.1.
M. Barrette : ...21.
Mme
Bourdeau (Chantal) :
Exactement. Il faut lire les articles
ensemble. Et, oui, l'article 21.1, quand on
le lit avec 21.2 et 21.1.1, qui sera
nouveau, s'il y a une communication comme quoi la personne, l'entreprise, en fait, a été cotisée sur
une base finale, avec paiement d'une pénalité, il n'y a pas de discrétion de
l'autorité, c'est une inscription automatique au registre des entreprises...
M. Barrette : Puis ça, c'est à
21.1.2?
Le Président (M. Simard) : ...étape
par étape. Aviez-vous complété votre réponse, chère maître?
Mme Bourdeau (Chantal) : Oui, si je
peux compléter la réponse...
Le Président (M. Simard) : S'il vous
plaît.
Mme
Bourdeau (Chantal) : ...le
principe se retrouve effectivement à 21.1 de la loi sur les contrats. Donc, il faut
lire 21.1, 21.2 avec le nouvel article, ici.
Le Président (M. Simard) : Très bien.
Merci, chère maître. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : O.K., mais c'est parce
que 21.1 puis 21.2, ils ne sont pas dans notre texte...
Le Président (M. Simard) : Alors, Me
Bourdeau.
Mme Bourdeau (Chantal) : ...prévu actuellement
dans la Loi sur les contrats des organismes publics.
M. Barrette : M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Oui?
M. Barrette : Ce n'est pas que je
veux rallonger...
M.
Caire : Si je peux
me permettre, M. le Président...
Le
Président (M. Simard) : Très bien, alors on va y aller étape par
étape. Pensez à nos transcripteurs. Tout va bien, on a tout le temps
qu'il faut pour bien débattre, on va y aller dans l'ordre. M. le ministre.
M.
Caire : Bien, c'est parce que les articles auxquels Me
Bourdeau fait référence, c'est des articles de la LCOP. Ces dispositions-là existent déjà. Ce que le
projet de loi introduit, maintenant, c'est des sanctions qui sont relatives à
la fiscalité. Donc, l'inscription au
RENA était relative à des pénalités en vertu de la conformité contractuelle.
Donc, les infractions fiscales
n'amenaient pas comme conséquence d'être inscrit au RENA. Ce que la loi fait,
maintenant, c'est qu'une sanction fiscale amène cette... oui, c'est ça, une sanction
fiscale amène cette conséquence-là d'être inscrit au RENA. Mais les éléments...
l'obligation faite à l'AMP est déjà prévue à
la LCOP, aux articles 21.1, 21.2., donc vous ne les retrouverez pas dans
la loi parce qu'ils existent déjà. Ce
que la loi fait, c'est étendre les raisons pour lesquelles une entreprise
pourrait se voir inscrite au RENA.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. M. le député de La Pinière.
M. Barrette :
Alors, je vais recommencer, juste pour que ce soit clair pour tout le monde.
Quand j'ai lu 6... quand le ministre a lu 6,
a jailli dans mon esprit la problématique du «peut». On a opposé à ça 21.1, qui
ne fait pas référence à l'inscription
au registre. On me renvoie à 21.1 et 21.2, et, dans 21.1, on dit «à compter du
moment où cette déclaration est consignée
au registre des entreprises». Est-ce qu'ici ça veut dire que c'est
automatiquement consigné? Parce que ce n'est pas ça que ça dit et
puis... bien, je veux dire, textuellement, et 21.2 non plus.
Mon enjeu, à cause de ce que j'ai vécu dans l'épisode
précédent, où l'AMP et les individus ont dit eux-mêmes que, mettons que le registre n'était pas très, très à
jour, là, puis qu'on avait de la misère à suivre les affaires, bien, moi, je
recherche les obligations puis je ne
les vois pas. Alors, peut-être que je lis mal, en droit, ce qui est écrit, mais
c'est ça. Je le sais, c'est fatigant, mais qu'est-ce que vous voulez...
Le Président (M.
Simard) : M. le ministre.
M.
Caire :
Non, non, non, c'est bien correct, M. le député, puis c'est... pas du tout,
c'est très, très correct. Donc, 21.6 de la LCOP : «L'autorité tient un
registre...»
M. Barrette :
Une seconde, je vais y aller, là.
M.
Caire :
Oui, bien, je peux vous le lire en attendant, là...
M. Barrette :
Oui, mais ce n'est pas la même affaire que...
M.
Caire :
Non, mais pour le bénéfice de nos travaux.
M. Barrette :
Oui, oui.
M.
Caire :
«L'autorité tient un registre des entreprises non admissibles aux contrats
publics.
«L'autorité
doit y consigner la déclaration de culpabilité d'une entreprise ou celle d'une
personne qui lui est liée au plus tard dans les 20 jours qui suivent la
date où elle a été informée du jugement définitif.»
Donc, cette
obligation-là est faite.
M. Barrette :
O.K. C'est beau, M. le Président. Ça répond à mon objection.
M.
Caire :
5 et 6, c'est la communication, donc, entre Revenu et l'AMP, qui ne pouvait pas
se faire sans l'article 5. C'est
la diffusion publique, à l'article 6, qui ne peut pas se faire sans l'article 6.
Et nous verrons plus tard que l'article 26 et l'article 27
amènent... élargissent les motifs qui peuvent amener une entreprise à être
inscrite au...
M. Barrette :
Nous avons éclairci la chose, M. le Président. Je n'ai pas d'autre commentaire.
• (20 h 20) •
Le Président (M.
Simard) : Merci beaucoup. Y aurait-il d'autres commentaires sur
l'article 6? M. le député de Rosemont? M. le député de René-Lévesque? Très
bien. Est-ce que l'article 6 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Simard) : Adopté. Nous passons donc à l'article 26. M. le
ministre.
M.
Caire :
Merci, M. le Président. Article 26 de l'article III dit ceci :
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 21.1, du
suivant :
«21.1.1.
Pour l'application du présent chapitre, une entreprise est réputée avoir été
déclarée coupable, en vertu d'un
jugement définitif, d'une infraction prévue à l'annexe I lorsqu'une pénalité
lui a été imposée en vertu de l'un ou l'autre des articles 1079.13.1 et 1079.13.2 de la Loi sur les impôts
(chapitre I-3), relativement à une cotisation à l'égard de laquelle
tout délai pour s'opposer est échu ou, si
l'entreprise s'est opposée valablement à la cotisation ou a interjeté appel à
l'encontre de la cotisation auprès
d'un tribunal compétent, cette opposition ou cet appel, selon le cas, est réglé
de façon définitive.
«De même, une personne qui est liée à une
entreprise au sens de l'article 21.2 est réputée avoir été déclarée
coupable, en vertu d'un jugement
définitif, d'une infraction prévue à l'annexe I dans le cas où elle s'est vu
imposer une pénalité en vertu de l'un
ou l'autre des articles 1079.13.1 et 1079.13.2 de la Loi sur les impôts,
relativement à une cotisation à l'égard de laquelle tout délai pour s'opposer est échu ou, si la personne s'est
opposée valablement à la cotisation ou a interjeté appel à l'encontre [d'une] cotisation auprès d'un
tribunal compétent, cette opposition ou cet appel, selon le cas, est réglé
de façon définitive.
«Dans ces cas, les
dispositions de la présente loi s'appliquent, avec les adaptations
nécessaires.»
Donc, M. le Président,
l'article 26 du projet de loi propose de modifier la Loi sur les contrats
des organismes publics — le chapitre C-65.1 — en insérant à cette loi le nouvel article 21.1.1
afin de permettre l'inscription d'une entreprise au Registre des entreprises non admissible aux contrats publics, le
RENA, lorsque cette entreprise ou personne qui lui est liée s'est vue
imposer une pénalité à l'égard d'une opération d'évitement fiscal abusif.
C'est ce qu'on expliquait, M. le Président, on
élargit aux sanctions fiscales l'obligation d'être inscrite au registre
de non-admissibilité.
Le
Président (M. Simard) : Merci beaucoup, M. le ministre. Y aurait-il
d'autres commentaires sur l'article 26? Très bien. Est-ce que
l'article 26 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Simard) : Adopté. Nous passons maintenant à l'article 27. M. le
ministre.
M.
Caire : Alors, article 27 de l'article III dit
ceci : Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 21.26,
du suivant :
«21.26.1. Pour
l'application du présent chapitre et malgré l'article 21.29, une
entreprise, [ou] une personne ou une entité est réputée avoir été déclarée
coupable d'une infraction prévue à l'annexe I lorsqu'une pénalité lui a été
imposée en vertu de l'un ou l'autre des articles 1079.13.1 et 1079.13.2 de
la Loi sur les impôts (chapitre I-3), relativement
à une cotisation à l'égard de laquelle tout délai pour s'opposer est échu ou,
si l'entreprise, la personne ou l'entité s'est opposée valablement à la cotisation ou a interjeté appel à
l'encontre de la cotisation auprès d'un tribunal compétent, cette
opposition ou cet appel, selon le cas, est réglé de façon définitive.
«Dans ces cas, les
dispositions de la présente loi s'appliquent, avec les adaptations
nécessaires.»
Donc, l'article 27 du projet de loi propose
de modifier la Loi sur les contrats des organismes publics — C-65.1 — en insérant
à cette loi le nouvel article 21.26.1 afin de permettre à l'Autorité des
marchés publics de refuser à une entreprise de lui accorder, ou de lui
renouveler une autorisation de contracter, ou de lui révoquer une telle
autorisation lorsque cette entreprise ou une
personne qui lui est liée s'est vue imposer une pénalité à l'égard d'une
opération d'évitement fiscal abusif.
Donc, il faut
comprendre qu'il y a le RENA et le REA. Dans ce cas-ci, on parle du REA.
Le Président (M.
Simard) : Merci, M. le ministre. M. le député de La Pinière.
M.
Barrette : Pour une information, là, je n'avais pas fait la
vérification, là, 79.13.1 et 79.13.2, ça traite de quoi? ...les
infractions?
Le Président (M. Simard) : Me Bourdeau... Alors, y aurait-il
consentement à ce que Mme Forget puisse s'adresser à nous?
Consentement. Mme Forget, pour les fins de nos travaux, auriez-vous
l'amabilité de vous présenter?
Mme Forget (Johanne) : Johanne Forget, Revenu Québec. En fait, si on
reprend un petit peu la mesure qui est mise en place aujourd'hui, on veut rendre inadmissibles aux contrats publics
les entreprises et les promoteurs fautifs d'évitement fiscal abusif.
L'article 1179.13.1...
Une voix :
...
Mme Forget
(Johanne) : ...1079.13.1 de la Loi sur les impôts concerne la pénalité
applicable à l'entreprise, au contribuable
qui est fautif d'évitement fiscal abusif. Et 1079.13.2, c'est la pénalité
imposée au promoteur du stratagème.
M. Barrette :
O.K. Je comprends. Parfait. C'est bon. Merci.
Le Président (M.
Simard) : D'autres commentaires? M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Oui. Juste une précision. Donc, il faut que l'entreprise se soit vu
imposer une pénalité, donc pas juste une condamnation, il faut qu'il y
ait une pénalité pour être déclassé? C'est ce que je comprends.
Le Président (M.
Simard) : M. le ministre.
M.
Caire :
En fait, ce que ça dit, c'est que, lorsqu'il y a effectivement une... bien, pas
une condamnation, mais une cotisation pour
un évitement fiscal abusif, il y a un certain nombre de recours pour
l'entreprise qui s'est vue imposer cette
cotisation-là. Donc, lorsqu'on est arrivés au bout du processus permis et que
la décision est que l'entreprise doit être cotisée pour un évitement fiscal abusif, là, il y a inscription au
registre et/ou refus d'être inscrit au registre des entreprises autorisées. Parce qu'on a les deux, on a le
registre des entreprises non autorisées et on a le registre des entreprises
autorisées. Donc, il faut inscrire
sur le registre des entreprises non autorisées mais aussi ne pas ou ne plus
l'inscrire sur le registre des entreprises autorisées.
Le
Président (M. Simard) : M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet :
Oui, juste pour aider à ma compréhension, donc, je suis pris à faire de
l'évitement fiscal abusif, je suis pris en
flagrant délit, je dois rembourser. Si je le rembourse, je suis correct?
C'est-à-dire que ce que je veux bien comprendre,
c'est : c'est la pénalité qui fait que j'ai été fautif? Ou, si je me suis
fait prendre la main dans le sac mais je paie tout de suite, est-ce que
je suis correct et éligible? Non?
M.
Caire :
Si vous avez été pris à faire de l'évitement fiscal abusif, vous payez la cotisation
en conséquence et vous êtes inscrit au registre des entreprises non autorisées.
M. Ouellet :
...payez la...
M.
Caire : Vous payez la pénalité conséquente au geste qui a
été posé. Ce qu'on dit, c'est que ça, ça se fait à la fin du processus. Il y a quand même un processus où
vous pouvez en appeler de la cotisation, mais, à la fin du processus, si
vous êtes dans l'obligation de payer la cotisation, la pénalité, vous payez la
pénalité et vous êtes inscrit au registre des entreprises non autorisées mais
vous ne pouvez plus être inscrit au registre des entreprises autorisées.
M. Ouellet :
Pendant...
M.
Caire :
C'est cinq ans?
M. Ouellet : Cinq ans. Et vous faisiez référence, M. le
ministre, qu'il y a des délais qui courent jusqu'à tant qu'ils soient tous épuisés puis qu'effectivement l'amende tombe.
On a-tu une période de temps approximatif que ça peut représenter, ce
délai-là? J'essaie de voir, entre le moment où est-ce que l'entreprise ou
l'individu...
M.
Caire :
...la procédure d'appel?
M. Ouellet :
Oui, c'est ça.
M.
Caire :
Je n'en ai aucune idée, honnêtement, je ne pourrais pas vous dire, là.
M. Ouellet :
Y a-tu des délais usuels ou c'est...
M.
Caire :
Je ne sais pas. Me Bourdages, êtes-vous... Connaissez-vous les délais? Je ne
sais pas.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Mme Forget?
Mme Forget (Johanne) : Johanne Forget, Revenu Québec. Il y a des délais
usuels pour faire opposition à la cotisation. C'est les délais qu'on connaît, les 90 jours. Quand on arrive dans
les contestations en cour, bien, là c'est les délais de la cour, alors ça peut être quelques mois comme quelques
années. Et il y a des dossiers de règle générale anti-évitement qui peuvent
prendre plusieurs années, là, à être traités en cour, parce qu'on pourrait
aller jusqu'en Cour suprême, en théorie, là.
Le Président (M.
Simard) : M. le... Oui, cher collègue.
M. Ouellet : Donc, si je comprends bien, quand je suis sur les délais... ou tant
qu'il y a des délais qui courent encore, l'entreprise n'est pas réputée disqualifiée, elle pourrait obtenir un
contrat et, à la fin du processus, se voit disqualifier, en tout cas... se voit pénaliser, pardon. Elle ne
perd pas le contrat, ça va être son prochain qui va la disqualifier pour cinq
ans. C'est ce que je comprends. Ce n'est pas...
M.
Caire :
C'est ça, c'est qu'il faut aller au bout du processus d'appel et, une fois que
l'entreprise a vraiment épuisé tous
les recours puis que, là, la pénalité doit être payée, elle est reconnue
coupable de l'infraction x, y, bien, à ce moment-là, là, elle paie la
pénalité et elle est inscrite au RENA et désinscrite ou ne peut plus être
inscrite au REA.
Le Président (M.
Simard) : Oui. Je vous en prie.
M. Ouellet : On est conscients que certaines entreprises
pourraient utiliser leurs recours pour allonger la procédure pour être encore qualifiées pendant un appel
d'offres qu'ils jugent important. Ça, c'est quelque chose qu'on ne peut pas
contrôler. C'est le droit des parties, je présume...
M.
Caire :
C'est ça.
M. Ouellet :
O.K.
• (20 h 30) •
M.
Caire : C'est parce qu'en même temps, si la décision était
renversée, là, vous avez pénalisé une entreprise pour laquelle on a
dit : Finalement, non, il n'y a pas eu d'évitement abusif.
Une voix : ...
M.
Caire : Ah! le
contrat en cours est... Bien, je vais laisser Me Bourdage.
Le Président (M. Simard) : Oui, Me
Bourdeau.
M.
Caire : Bourdeau,
pardon.
Mme
Bourdeau (Chantal) : Oui,
juste pour compléter la réponse. En fait, si la cotisation finale avec le
paiement de la pénalité arrive
pendant l'exécution d'un contrat, l'entreprise ne peut plus poursuivre les
travaux, le contrat, à moins d'une autorisation particulière du Conseil
du trésor.
M.
Ouellet : O.K. La nuance est
importante. Donc, il pourrait perdre le contrat, à ce moment-là, ou le garder
si... Et l'autorisation est donnée par qui? Par le Conseil du trésor?
Mme
Bourdeau (Chantal) : Par le
Conseil du trésor avec les critères précis indiqués dans la Loi sur les
contrats des organismes publics.
M. Ouellet : O.K. Merci.
Le
Président (M. Simard) :
C'est beau pour vous, cher collègue? Merci beaucoup. M. le député de Rosemont,
après quoi je céderai la parole à ma collègue de Vaudreuil.
M.
Marissal : Bien, je suis
curieux, est-ce qu'il existe un lexique ou une définition plus approfondie
d'«évitement fiscal abusif»?
Le Président (M. Simard) : Me
Forget?
Mme Forget (Johanne) : ...une
définition, je cherche ma loi. Alors, on se trouve à être à l'article...
Le Président (M. Simard) : 27, en ce
moment.
On va suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à
20 h 32)
(Reprise à 20 h 33)
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Maître, à vous la parole.
Mme Forget
(Johanne) : Johanne Forget. Dans la Loi
sur les impôts, ce qui est prévu, c'est le mécanisme de la règle générale anti-évitement. Règle générale anti-évitement,
c'est pour contrer les planifications fiscales abusives, l'évitement fiscal abusif. Donc, on y va avec les
règles de la... en fait, c'est les règles qui gouvernent la règle générale
anti-évitement. C'est sur la base de la règle générale anti-évitement que l'on
va pénaliser l'évitement fiscal abusif. L'évitement
fiscal abusif, c'est le stratagème, c'est l'opération ou la série d'opérations
qui fait en sorte qu'il va y avoir une
réduction d'impôts qui va respecter la lettre de la loi sans en respecter
l'esprit. Alors c'est ça qui est l'abus de la loi. La règle générale anti-évitement, c'est pour
contrer l'évitement fiscal abusif. On va rechercher l'intention du législateur.
Et l'opération, elle peut être conforme à la
lettre de la loi et non pas à l'esprit de la loi. Donc, ce qui est prévu dans
la législation, ce sont les règles générales anti-évitement.
Le Président (M. Simard) : Merci,
Maître. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Ceci ne s'applique
qu'à des entreprises d'ici, enregistrées au Québec?
Mme Forget
(Johanne) : Oui. En fait, on est dans la Loi sur les impôts, donc c'est des cotisations
d'entreprises qui ont des établissements au Québec.
M. Marissal : Qui ont des établissements
au Québec?
Mme
Forget (Johanne) : Bien, le
critère d'assujettissement des entreprises, dans la Loi sur les impôts, c'est le critère
d'établissement au Québec.
M. Marissal : Là, j'ai une question pour le ministre
délégué. Sachant tout ce que l'on sait sur les GAFAM, est-ce qu'il dirait que ce sont des citoyens
corporatifs et fiscaux exemplaires ou s'ils s'adonnent à l'occasion à de
l'évitement fiscal abusif?
Le Président (M.
Simard) : M. le ministre.
M.
Caire : Bien, je ne sais pas s'ils s'adonnent à de
l'évitement fiscal abusif, je ne pense pas qu'ils aient été condamnés là-dessus. Mais est-ce que ce sont des citoyens
exemplaires au niveau de la fiscalité, ça, je pense qu'on n'aura pas un
long débat là-dessus.
M.
Marissal : Bien, ils sont en
train d'être poursuivis, notamment en France, là, notamment Amazon et autres,
il y a des cas un peu partout à travers la planète.
M.
Caire :
Bien, je restais au territoire du Québec.
M.
Marissal : Ce que je trouve
cocasse, là-dedans, à la fin, c'est qu'il
y a des entreprises,
même petites, d'ici, qui ont pignon
sur rue ici et raison d'affaires ici, qui se feront priver, avec raison, si
elles ont triché, de contrats publics, mais
que les GAFAM, encore une fois, qui sont des délinquants fiscaux notoires, vont
pouvoir obtenir certains contrats, notamment dans l'infonuagique.
M.
Caire : Non, mais, M. le député, pas du tout, pas
du tout. Me Bourdeau me disait justement que l'Autorité
des marchés publics a la capacité d'aller faire des recherches dans
d'autres législatures pour valider s'il y a eu des comportements
délinquants, comme vous le dites, et faire
en sorte, justement, qu'on ne donne pas de contrat à des entreprises
qui auront été délinquantes, là.
M. Marissal :
Y compris dans d'autres juridictions étrangères?
M.
Caire :
Y compris dans des juridictions étrangères.
M. Marissal :
Ça, c'est vraiment intéressant.
M.
Caire :
...que ça, là.
M. Marissal :
Bien, pour la suite, c'est vraiment intéressant. Non, je suis content. Je
prends note.
M.
Caire :
Oui, oui, moi aussi.
Le Président (M.
Simard) : Bien. M. le député de La Pinière.
M.
Barrette : Oui, M. le Président. C'est avec beaucoup d'hésitation que
je vais poser cette question-là. Il y a quelques instants, je voyais le
livre, est-ce que c'est... J'ai peut-être mal compris, c'est Mme ou Me Forget?
Le Président (M.
Simard) : Me Forget.
M.
Barrette : Me Forget. Là, vous avez un gros livre, là, ça me rappelle
un passé universitaire lointain. Ça fait que, là, je vais poser la question. J'ai été étonné quand le ministre a
mentionné, à plusieurs reprises, qu'on parlait ici de situations
d'évitement fiscal abusif. Qu'est-ce qu'un évitement fiscal non abusif?
Le Président (M. Simard) :
Me Forget.
M. Barrette :
Puis là je ne veux pas recevoir un livre par la tête. Il est trop gros.
Des voix :
...
Le Président (M.
Simard) : S'il vous plaît! Alors, M. le ministre.
M.
Caire : En fait, un évitement fiscal non abusif, c'est
quelqu'un qui va bénéficier d'un crédit d'impôt qui est prévu dans le budget, là. Je veux dire, n'importe
quel crédit d'impôt ou déduction fiscale auquel on a droit, c'est de
l'évitement fiscal, mais ce n'est pas abusif.
M. Barrette : Un crédit d'impôt, ça se qualifie comme étant, en
droit, un évitement fiscal? Eh bien, vous m'apprenez des choses. Donc, tout évitement fiscal qui n'est
pas prévu dans les règles fiscales du Québec devient automatiquement de
l'évitement fiscal abusif?
Le
Président (M. Simard) : Me Forget. Vous répondez au mieux de votre
capacité.
Mme Forget
(Johanne) : En fait...
M.
Barrette : Et d'ailleurs je suis d'accord avec le président, Me
Forget, parce que je comprends que ma question pourrait probablement
générer des heures d'explications, là, mais je veux juste comprendre
sommairement, là.
Mme Forget
(Johanne) : En fait,
l'évitement fiscal abusif, c'est qu'on fait des opérations, c'est un
stratagème, on met en place un
stratagème, donc, souvent, une série d'opérations qui va faire en sorte que...
Puis je donnais l'exemple, une
opération va générer du gain en capital, on doit s'imposer sur le gain en
capital. Une série d'opérations va faire en sorte qu'au bout du compte il y a une exemption de gain
en capital. On n'a pas rencontré l'esprit de la loi, quand on fait ça, donc on va considérer qu'il y a de l'évitement
fiscal abusif à ce moment-là. Alors que de l'évitement fiscal, comme le
ministre disait, des déductions,
c'est de l'évitement fiscal, on peut bénéficier, pour des raisons économiques,
des crédits d'impôt, des déductions
fiscales. Mais, quand c'est sans objet véritable, ça peut devenir abusif. On a
à faire le test de l'évitement fiscal abusif.
M.
Barrette : Le test, c'est qu'il faut qu'il y ait une série d'actions.
Une erreur est-elle un évitement fiscal abusif?
• (20 h 40) •
Mme Forget (Johanne) : Il faut que
la... On doit premièrement voir est-ce qu'il y a un avantage fiscal, deuxièmement, est-ce qu'il y a un évitement
fiscal, troisièmement, est-ce qu'il y a abus. Donc, on va étudier le cas, on va
commencer par dire : C'est quoi, la politique fiscale? Ensuite, on va
regarder le cas, fait par fait, et on va dire : O.K., dans ce cas-là, on a abusé de la loi dans son
principe. Chaque article de la loi
peut avoir été respecté dans son libellé, mais, dans son ensemble, on va
avoir abusé de la loi.
M.
Barrette : O.K.
Donc, si je peux faire une caricature, quand on sort du cercle de ce qui est
permis, ce n'est pas bien loin du
cercle qu'on tombe dans l'abusif, par opposition à ce que des gens peuvent bien
penser que c'est des affaires bien, bien compliquées. On sort du cercle
du raisonnable des règles et là on tombe dans l'abusif.
Mme Forget (Johanne) : Il y a une
marge. Je pense qu'en fait ce sont des dossiers quand même importants. La preuve incombe à Revenu Québec de faire la
preuve de l'abus, oui. Alors, le fardeau de la preuve est sur nos épaules,
effectivement.
M. Barrette : Bon, ça m'éclaire. Je
ne veux pas faire un débat de ça, là. C'est juste, quand on dit abusif, c'est
par opposition à non abusif, et là je comprends ce que vous dites.
Le
Président (M. Simard) : Très
bien. Y aurait-il d'autres commentaires à formuler sur l'article 27?
Pas de commentaire, alors nous sommes prêts à passer à la mise aux voix.
L'article 27 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous passons donc à l'article 44. M. le ministre.
M.
Caire : Merci,
M. le Président. Donc, article 44 :
La Loi sur les impôts (chapitre I-3) est modifiée par l'insertion,
après l'article 1079.8.7, du suivant :
«1079.8.7.1. Une
personne qui est soit une entreprise ou un membre d'une entreprise, lorsque
celle-ci est une société de
personnes, soit un actionnaire d'une entreprise lorsque l'entreprise est une
société, que l'actionnaire n'est pas lui-même une entreprise et qu'il
est lié à une entreprise au sens du deuxième alinéa de l'article 21.2 de
la Loi sur les contrats des organismes
publics (chapitre C-65.1), soit un administrateur ou un dirigeant d'une
entreprise qui est inscrite au registre prévu à l'article 21.45 de cette loi, lorsque l'entreprise est une
société ou une société de personnes, peut divulguer au ministre, au cours de [cette] période qui commence le ([on
indique] ici la date de la présentation du présent projet de loi) et se termine
le ([on indique] ici [le] 60e jour
suivant celui de la sanction de la présente loi), dans une déclaration de
renseignements qui doit être produite
conformément à l'article 1079.8.9, toute opération dont l'entreprise,
l'actionnaire, l'administrateur ou le
dirigeant, selon le cas, a commencé la réalisation dans une année d'imposition
ou un exercice financier, selon le cas, et qui n'a pas été divulguée
conformément aux articles 1079.8.5 à 1079.8.7.
«Pour
l'application du premier alinéa, l'expression "entreprise" a le sens
que lui donne l'article 13.1 de la Loi sur les contrats des
organismes publics et les expressions "administrateur" et
"dirigeant" désignent un administrateur ou un dirigeant, selon le
cas, visé au paragraphe 3° de l'article 21.26 de cette loi.
«Malgré le
premier alinéa, une opération ne peut être divulguée à compter de la date de
début d'une vérification ou d'une enquête effectuée par Revenu Québec ou
par l'Agence du revenu du Canada à l'égard de cette opération.
«Pour
l'application du troisième alinéa, la date du début d'une vérification ou d'une
enquête visant une personne ou une société de personnes, à l'égard d'une
opération, s'entend du jour où l'on peut raisonnablement considérer que la personne, l'un de ses actionnaires, dirigeants
ou administrateurs ou l'un des membres ou dirigeants de la société de personnes savait ou aurait dû savoir que Revenu
Québec ou l'Agence du revenu du Canada était sur le point d'entreprendre
ou avait débuté une vérification ou une enquête concernant l'opération.»
(Interruption) Pardon, M. le Président. Donc, l'article 44 du projet de loi propose de
modifier la Loi sur les impôts — chapitre I-3 — afin
d'édicter un nouvel article, 1079.8.7.1, qui vise à permettre d'éviter
l'inscription d'une entreprise au Registre
des entreprises non admissibles aux contrats publics, le RENA, en divulguant
une opération d'évitement fiscal abusif dont la réalisation est déjà
commencée, pour autant que cette divulgation soit faite au cours de la période qui commence le 18 septembre 2019 — mais
là vous comprendrez qu'on risque de changer les dates — soit la date de présentation du
projet de loi, et qui se terminera le 60e jour suivant celui de la
sanction de la présente loi, et que les
autorités fiscales n'aient pas débuté une vérification ou une enquête à l'égard
de cette l'opération. Cette divulgation préventive peut être faite par toute entreprise ou par toute personne
liée à cette entreprise, qui a participé à une opération d'évitement
fiscal abusif. La divulgation doit identifier toutes les parties à l'opération
et prévoir une description complète des
faits et un exposé des conséquences fiscales qui en résultent. Une divulgation
préventive valide permettra d'éviter l'imposition de la pénalité prévue
à l'article 1079.13.1 de la Loi sur les impôts qu'une personne encourt
lorsqu'elle est partie à une opération d'évitement fiscal abusif, et
l'entreprise évitera ainsi les effets des nouveaux articles 21.1.1 et
21.26.1 de la Loi sur les contrats des organismes publics — chapitre C-65.1 — et,
en conséquence, une inscription au RENA.
Le Président (M.
Simard) : M. le ministre, vous méritez une bonne gorgée d'eau, hein? À
votre santé! comme on dit. Alors, auriez-vous des commentaires supplémentaires
à formuler?
M.
Caire :
Non, M. le Président.
Le Président (M.
Simard) : Y aurait-il des commentaires? M. le député de
La Pinière.
M. Barrette : Donc, si je comprends bien, là, c'est une grâce
que la loi d'impôts octroie à une personne qui s'autodivulgue dans une
situation d'évitement abusif?
M.
Caire : Exactement. Dans les délais prévus, là, et dans
...(panne de son)... vérification et/ou une enquête qui est en cours par Revenu Québec ou l'Agence du revenu
du Canada. Donc, il ne faut pas que ce soit le fait que c'est l'enquête
qui te pousse à te dénoncer. C'est ça, l'idée.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. D'autres interventions sur l'article 44?
M. Barrette :
...répéter, relire...
M.
Caire :
...ah non! 45 est plus court.
Le Président (M.
Simard) : Bien. Nous sommes prêts à passer à la mise aux voix.
L'article 44 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Simard) : Adopté. Nous passons donc maintenant à l'article 45. M.
le ministre.
M.
Caire : Merci, M.
le Président. Article 45 :
L'article 1079.8.9 de cette loi est modifié par le remplacement,
dans ce qui précède le paragraphe adu premier alinéa, de
«1079.8.7» par «1079.8.7.1».
Donc, l'article 1079.8.9 de la Loi sur les impôts — chapitre I-3 — prévoit
la forme que doit prendre la déclaration de renseignements dans laquelle un contribuable fait la divulgation
obligatoire ou préventive d'une opération et les renseignements qu'elle
doit contenir.
Cet article est modifié de concordance avec la nouvelle
divulgation préventive introduite par l'article 1079.8.7.1 de la Loi sur les impôts par l'article 44 du projet de loi qui vise à permettre la divulgation d'une opération afin
d'éviter l'imposition des pénalités
prévues aux articles 1079.13.1 et 1079.13.2 de cette loi et l'inscription
d'une entreprise au Registre des entreprises non admissibles aux
contrats publics, le RENA.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Y aurait-il des commentaires sur
l'article 45?
M. Barrette :
...juste une petite seconde.
Le Président (M.
Simard) : Bien sûr.
M. Barrette :
Ce n'est pas sur le fond, là, c'est juste la numérotation, là. Voulez-vous
qu'on suspende juste deux secondes?
Le Président (M.
Simard) : On va suspendre.
(Suspension de la séance à
20 h 48)
(Reprise à 20 h 49)
Le
Président (M. Simard) : Très
bien. Nous reprenons sur l'article 45. Y aurait-il d'autres commentaires à
formuler? Pas d'interventions demandées? Alors, nous passons à la mise
aux voix. Est-ce que l'article 45 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous passons maintenant à l'article 46. M. le ministre.
M.
Caire : Oui, M. le Président. Article 46 :
L'article 1079.8.11 de la loi est modifié par le remplacement de
«1079.8.7» par «1079.8.7.1».
Encore une fois, on est dans des articles de
concordance, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Commentaires? L'article 46 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous passons maintenant à l'article 47. M. le ministre.
• (20 h 50) •
M.
Caire :
Oui. L'article 47 : L'article 1079.13.1 de cette loi, modifié par l'article 430 du
chapitre 14 des lois de 2019, est de nouveau modifié par le
remplacement, dans le deuxième alinéa, de «1079.8.7» par «1079.8.7.1».
Donc, le premier alinéa de
l'article 1079.13.1 de la Loi sur les impôts — chapitre I-3 — prévoit
la pénalité qu'encourt une personne qui réalise une opération d'évitement
fiscal abusif. L'imposition d'une pénalité prévue à l'article 1079.13.1 entraîne l'application des nouveaux
articles 21.1.1 et 21.26.1 de la Loi
sur les contrats des organismes publics — chapitre C-65.1 — qui
sont proposés par les articles 26 et 27 du projet de loi, concernant
l'inadmissibilité aux contrats publics et le régime d'autorisation de
contracter.
Le deuxième
alinéa de l'article 1079.13.1 de la Loi sur les impôts prévoit certains
cas où la pénalité ne s'applique pas. L'article 47 du projet de loi
propose une modification à cet alinéa afin de prévoir que la transition...
pardon, que la transmission de la nouvelle
divulgation préventive introduite par l'article 1079.8.1 de la Loi sur les
impôts à l'article 44 du projet de loi constituera une nouvelle
exception permettant d'éviter l'application de la pénalité.
Le
Président (M. Simard) :
Bien. Y aurait-il des commentaires? Pas de commentaires? Est-ce que
l'article 47 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous passons maintenant à l'article 48. M. le ministre.
M.
Caire :
Article 48 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 1079.15.1, du suivant, l'article :
«1079.15.1.1. Malgré
l'article 1079.15.1, lorsque l'article 1079.10 s'applique à une
personne relativement à une opération et
que cette personne n'était pas tenue de produire une déclaration de
renseignements visée à l'un des articles 1079.8.5 à 1079.8.6.1, à l'égard de cette opération ou de
la série d'opérations qui comprend cette opération, n'a pas produit de
déclaration de renseignements visée à
l'article 1079.8.7, à l'égard de cette opération ou série d'opérations, et a
produit une déclaration de
renseignements conformément à l'article 1079.8.7.1, à l'égard de cette opération
ou série d'opérations, le ministre peut, malgré l'expiration du délai prévu, à l'égard de ce contribuable, à l'un
des sous-paragraphes aet a.0.1 du paragraphe 2 de l'article 1010, déterminer les attributs
fiscaux de cette personne, les intérêts et les pénalités, en vertu de la
présente loi, et faire une nouvelle cotisation ou établir une cotisation
supplémentaire au plus tard soit le jour déterminé en vertu de l'article 1079.15.1, à l'égard de cette
personne et relativement à l'opération ou à la série d'opérations, soit le
jour, s'il est postérieur, qui
survient un an après le jour où la déclaration de renseignements visée à
l'article 1079.8.7.1 est transmise par cette personne au ministre
relativement à l'opération ou à la série d'opérations.
«Toutefois,
le ministre ne peut [pas] faire une nouvelle cotisation ou établir une
cotisation supplémentaire au-delà de
la période qui, à l'égard d'une personne, est visée à l'un des sous-paragraphes
aet a.0.1 du paragraphe 2 de l'article 1010, en raison de l'application de
l'article 1079.10 à cette personne relativement à une opération, que dans
la mesure où la nouvelle cotisation ou la cotisation supplémentaire peut
raisonnablement être considérée comme se rapportant à cette opération.»
Donc, le
nouvel article 1079.15.1.1 de la Loi sur les impôts — chapitre I-3 — prévoit
la prolongation de la période au
cours de laquelle le ministre du Revenu peut établir une nouvelle cotisation à
l'égard d'un contribuable relativement à
une opération qui n'a pas fait l'objet d'une divulgation obligatoire prévue par
cette loi et qui a été antérieurement divulguée de façon préventive pour
éviter la pénalité prévue à l'article 1079.13.1 de cette loi.
Dans
l'éventualité où cette opération fait l'objet de la divulgation préventive
prévue à l'article 1079.8.7.1 de cette loi, la période de cotisation est prolongée jusqu'au jour qui survient un an
après le jour où cette divulgation est transmise au ministre
relativement à l'opération.
Le Président (M. Simard) : Bien, M.
le ministre, savez-vous quoi? Vous méritez une autre gorgée d'eau!
M.
Caire : Oui, je pense que oui.
Le Président (M.
Simard) : Bon, y aurait-il des commentaires? M. le député de La
Pinière.
M.
Barrette : ...en clair, là,
la période la plus lointaine, là, par rapport aux événements que la cotisation
peut arriver, c'est quand?
M.
Caire :
C'est un an.
M. Barrette :
C'est un an.
Le Président (M.
Simard) : Me Forget.
Mme Forget
(Johanne) : En fait, cet article-là fait en sorte que Revenu Québec va
bénéficier d'une année supplémentaire dans le cas où la divulgation préventive, celle
qu'on accorde, là, arriverait à la limite du délai de prescription normal.
M.
Barrette : Donc, je comprends qu'une divulgation préventive évite le RENA mais n'évite pas la cotisation?
M.
Caire :
...la pénalité.
Le Président (M.
Simard) : M. le ministre.
M.
Caire :
Ça évite la pénalité.
M.
Barrette : Oui, le contribuable en général considère un avis de cotisation
comme étant une pénalité, mais ça, c'est de la perception.
M.
Caire :
Non, non, mais il va...
Le Président (M.
Simard) : Dans le calme s'il vous plaît. M. le ministre.
M.
Caire : Il va
devoir, évidemment, rembourser les montants dus, mais il n'y aura pas de pénalité, il ne sera pas inscrit au RENA.
Le Président (M.
Simard) : Très bien.
M.
Barrette : Donc, M. le Président, donc dans la séquence, la divulgation préventive évite le RENA, n'évite pas la cotisation, et la période durant laquelle Revenu Québec peut envoyer l'avis de cotisation, ça s'étend au-delà d'un an. Puis là, pour comprendre, là, le point de
départ, c'est quand? C'est la divulgation?
Le Président (M.
Simard) : Me Forget.
M. Barrette :
Le compteur, là.
M.
Caire :
Oui, c'est la divulgation.
Mme Forget
(Johanne) : Oui, c'est la divulgation.
M. Barrette :
C'est beau.
Le
Président (M. Simard) : Bien. D'autres commentaires sur
l'article 48? Sans quoi nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'article 48 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Simard) : Adopté. Alors, nous faisons un grand bond par en avant.
M.
Caire :
Oui, pour mieux revenir...
Le Président (M.
Simard) : C'est mieux qu'un bond par en arrière quand même, hein?
M.
Caire :
Bien, ça nous guette.
Le Président (M.
Simard) : Alors, nous allons à l'article 103.
M.
Caire : Oui. Alors, M. le Président, la section III.
Autres dispositions.
L'article 103 :
Les articles 26 et 27 s'appliquent à l'égard de la cotisation d'une
pénalité imposée en vertu de l'un ou
l'autre des articles 1079.13.1 et 1079.13.2 de la Loi sur les impôts
(chapitre I-3) qui découle d'une vérification ou d'une enquête de l'Agence du revenu du Québec ou de l'Agence du
revenu du Canada ayant débuté après le (qui est le 59e jour suivant
la sanction de la présente loi), à l'égard
d'une opération d'évitement, au sens de l'article 1079.11 de la Loi sur
les impôts.
Pour l'application du premier alinéa, la date du
début d'une vérification ou d'une enquête visant une personne ou une société en nom collectif, en commandite ou
en participation, à l'égard d'une opération d'évitement, s'entend du jour
où l'on peut raisonnablement considérer que
la personne, l'un de ses actionnaires, dirigeants ou administrateurs ou l'une
des sociétés ou dirigeants de la société
savait ou aurait dû savoir que l'Agence du revenu du Québec ou l'Agence du
revenu du Canada était sur le point
d'entreprendre ou avait débuté une vérification ou une enquête concernant
l'opération d'évitement.
Donc, l'article...
26, 27 du projet de loi proposent d'introduire dans la loi les contrats des
organismes publics — le chapitre C-65.1 — des dispositions qui permettent
l'inscription d'une entreprise au Registre des entreprises non admissibles aux contrats publics, le RENA,
lorsque cette entreprise ou une personne qui lui est liée s'est vu imposer
une pénalité à l'égard d'une opération d'évitement fiscal abusif et la prise en
compte de ces situations dans le cadre du régime d'autorisation de contracter.
L'article 103 du
projet de loi propose de retarder l'application de ces dispositions; celles-ci
s'appliqueront uniquement à la cotisation
d'une pénalité qui découlera d'une vérification ou d'une enquête qui aura
débuté à compter du 60e jour suivant la sanction de la présente
loi.
En effet, l'inscription au RENA est une nouvelle
conséquence que le contribuable pouvait ne pas connaître au moment de la réalisation d'une opération fiscale abusive.
Comme les modifications à la Loi sur l'impôt — chapitre I-3 — introduisent la possibilité de produire une
divulgation préventive afin d'éviter une telle inscription au RENA, la date de
début de l'application des nouvelles
dispositions est liée à celle de la fin de la période d'une telle divulgation
préventive... peut être valablement transmise au ministre du Revenu.
Le
Président (M. Simard) : Merci, M. le ministre. Y aurait-il des
commentaires? M. le député de La Pinière.
M.
Barrette : Oui. Bien, c'est au fil des conversations qu'on a puis des
articles, là, il me vient toujours quelques idées, là... bien, en fait,
pas des idées, là, mais des cas de figure, là, ce qui n'est pas toujours de bon
augure pour tout le monde, là. Alors là,
ici, là, dans cet article-là... Bon, évidemment, c'est des articles qui visent
à éviter l'évitement ou pénaliser l'évitement.
Mais là, ici, dans cet article-là, à 103, là, on est très spécifique sur le
type de société. On n'est pas spécifique sur le lieu.
Là, là, je m'explique où je veux... je vous
explique où je veux en venir, là. Ceux qui font ça des fois font des
montages : une compagnie, qui
est dans une autre compagnie, qui est dans une autre compagnie, qui est dans un
autre pays. Est-ce que, pour être
coupable, il faut être l'entreprise qui, dans les faits, fait l'évitement ou si
l'évitement résulte d'une action posée par l'autre compagnie, là, qui
est dans un autre pays en quelque part, là? La compagnie qui est inscrite au
Québec, est-ce qu'elle peut arriver puis dire : Bien non, ce n'est
pas moi, là, nous autres, on est dans un montage, puis ta, ta, ta?
Le Président (M.
Simard) : M. le ministre... Me Forget.
Mme Forget
(Johanne) : Est-ce que je peux prendre quelques instants pour...
Le Président (M.
Simard) : Ah! bien sûr.
Nous allons
suspendre.
(Suspension de la séance à
21 heures)
(Reprise à 21 h 01)
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, Me Forget, à vous la parole.
Mme Forget (Johanne) : Pour pouvoir réponde à la question, M. le
Président, il faut revenir à la base. On l'a dit tout à l'heure, c'est une entreprise qui est assujettie à l'impôt au
Québec et qui a fait l'opération d'évitement fiscal abusif.
M. Barrette : Ça fait que, si, dans le cas d'une coquille à
l'étranger, c'est l'autre qui fait de... Oui, je comprends ce que vous allez me dire, vous allez me
dire : L'autre n'est pas inscrite au Québec. O.K. Que c'est complexe,
cette loi-là!
Le
Président (M. Simard) : Bien. Y aurait-il d'autres interventions sur
l'article 103? M. le député de Rosemont.
M.
Marissal : Oui. Bien, on était à peu près sur le même sujet, tout à
l'heure, à un article précédent. Je ne suis pas sûr d'avoir totalement compris la réponse. Je vais la poser autrement.
Si on prend la théorie des degrés de séparation... Parce c'est vrai que
ces entreprises-là, c'est comme des poupées russes, hein, il y en a toujours
une plus petite cachée dans une plus grosse,
puis des fois il y a plusieurs types de poupées russes. AWS, dont on parle
beaucoup en ce moment, qui a été au coeur d'immenses fuites, c'est Amazon mais ce n'est pas
Amazon. Alors, il y a combien de degrés de séparation pour qu'on puisse remonter à la source et sévir
contre une entreprise qui aurait fait de l'évitement fiscal abusif, y compris
à l'étranger?
Le Président (M.
Simard) : Bien. Merci, M. le... Me Forget.
Mme Forget (Johanne) : Lorsqu'on fait une cotisation sur la base de la
règle générale anti-évitement, on va... c'est souvent des stratagèmes importants qui occupent beaucoup
d'opérations. Donc, c'est sûr qu'il peut y avoir des ramifications. Mais
on va prendre le temps de regarder la situation et toutes les opérations qui
peuvent s'échelonner sur plusieurs années
aussi, là. Ce sont des opérations, des stratagèmes qui concernent plusieurs
entités, qui vont concerner plusieurs faits, plusieurs opérations, donc
on prend l'ensemble des faits pour déterminer si on va appliquer la règle
générale anti-évitement à la société qui a
fait l'opération d'évitement fiscal abusif, la société qui a son établissement
au Québec. C'est certain qu'il y a
plusieurs entreprises qui vont interférer. On n'a pas déterminé un degré
d'interférence. On va regarder l'ensemble de la situation.
M. Marissal :
O.K. Amazon est principalement dans le commerce en ligne, c'est son pain et son
beurre. Mais, comme il y a autour de
220 milliards de marchés potentiels, au cours des prochaines années, dans
l'infonuagique, ils se sont créé des filiales dans l'infonuagique.
Amazon, pour votre information... je suis sûr que vous le savez, mais je vais
vous le redire, Amazon a été condamné à payer 250 millions d'euros, en
2017, par l'Union européenne. Ça, c'est Amazon en ligne, les produits livrés en
ligne, le Distribution aux consommateurs 2.0, pour ceux qui ont connu Distribution aux Consommateurs. Mais Amazon, quand
ils vont venir ici, là, faire de l'infonuagique, ils ne sont pas caves, là,
ils ne vont pas s'inscrire comme Amazon en
ligne qui a été condamné par l'Union européenne. C'est-u le même Amazon,
à vos yeux?
Le Président (M.
Simard) : Me Bourdeau.
Mme Bourdeau (Chantal) : Oui, M. le Président. Alors, peut-être pour
compléter, là, votre question nous ramène dans la Loi sur les contrats. Si Amazon veut obtenir des contrats publics au-delà des seuils, elle
demandera l'autorisation de contracter à l'Autorité des marchés publics,
et l'Autorité des marchés publics a un large pouvoir discrétionnaire, prévu dans la Loi sur les contrats, pour lui
permettre d'aller voir qui se cache derrière les entreprises, qu'est-ce
qu'elles ont fait à l'étranger, tenir
compte de condamnations similaires, même si ce ne sont pas des condamnations
criminelles ou pénales au sens de
notre législation. Mais encore faut-il que l'entreprise
vienne demander son autorisation de contracter. Si elle ne vient jamais
demander l'autorisation de contracter à l'Autorité des marchés publics, cette vérification-là
par l'UPAC et par l'Autorité des marchés publics ne se fera pas. Par contre, si
elle veut obtenir des contrats publics, elle va se faire.
Le Président (M.
Simard) : Merci, Me Bourdeau. M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
En tout cas, je ne sais pas si je vais dire ce que je veux dire... Mais je vais
le dire pareil.
Le Président (M.
Simard) : Vous avez le droit, cher collègue.
M. Marissal :
L'UPAC contre Amazon, je ne suis pas sûr que je suis vraiment rassuré, «for the
record».
Le Président (M.
Simard) : C'est bien noté. Y aurait-il d'autres commentaires sur
l'article 103? Sans quoi nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce
que l'article 103 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Simard) : Adopté. Nous passons donc à l'article 106. M. le
ministre.
M.
Caire : Oui, M. le Président. Donc, l'article 106 : Les articles 44 à 48 ont effet
depuis le — on
indique ici la date de la présentation du projet de loi.
Le Président (M. Simard) : Très bien. Y aurait-il des commentaires sur
l'article 106? S'il n'y a pas de commentaire, nous allons passer à
la mise aux voix. L'article 106 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Simard) : Adopté.
Sur ce, nous allons
suspendre momentanément nos travaux.
(Suspension de la séance à
21 h 07)
(Reprise à 21 h 13)
Le
Président (M. Simard) :
Bien, merci, alors, nous allons reprendre là où nous en étions rendus, bien évidemment,
à l'article 3. M. le ministre.
M.
Caire : Oui, M.
le Président. L'article 3,
donc : L'annexe 1 de la Loi sur l'administration financière
(chapitre A-6.001) est modifiée par l'insertion, selon l'ordre
alphabétique, de «Infrastructures technologiques Québec».
Alors, comme Infrastructures technologiques
Québec est un organisme budgétaire, il faut l'ajouter à la liste des entreprises
qui sont à l'annexe. C'est ce qu'on fait.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Des commentaires sur l'article 3?
M.
Barrette : ...M. le Président, mais juste une question de procédure. J'espère que le ministre
va nous aviser, au cas où on
l'oublie, à l'avance que, lorsqu'on arrivera à un article
amendé... Parce qu'on sait que le premier
ministre trouve qu'on prend trop de
temps en commission parlementaire, mais là on vient de recevoir, combien, 65 amendements
qui sont sans doute tous utiles. Quand même,
65! Et il paraît qu'on prend trop de temps. Ce n'est pas le ministre
qui nous dit ça, je le sais, là, je ne lui en veux pas.
Le
Président (M. Simard) : De toute manière, le ministre n'aura pas le choix que de nous les lire en temps
et lieu.
Une voix : ...
Le
Président (M. Simard) :
C'est ça, mais je serai vigilant. Mais ce n'est pas avant l'article 9,
soit dit en passant. Bien, y aurait-il d'autres commentaires sur l'article 3?
Pas de commentaires? Est-ce que l'article 3 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous passons à l'article 4. M. le ministre.
M.
Caire : Article 4 :
L'annexe 2 de cette loi est modifiée :
1° par l'insertion, selon l'ordre alphabétique,
de «Centre d'acquisitions gouvernementales»;
2° par la suppression de «Centre de
services partagés du Québec».
Donc, c'est évidemment
d'enlever de la liste qui est en annexe les services partagés du Québec
pour y rajouter le Centre d'acquisitions gouvernementales.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Y aurait-il des commentaires sur l'article 4?
M. Barrette : Juste une seconde, je
vais lire le commentaire au complet, là, ce que le ministre n'a pas fait.
Le
Président (M. Simard) :
Bien. Y aurait-il des interrogations, des commentaires? Est-ce que l'article 4
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Simard) : Adopté.
Les articles 5 et 6 ayant été faits, nous passons à l'article 7. M.
le ministre.
M.
Caire : Oui, M. le Président. Donc,
l'article 7 : L'article 21 de la Loi sur l'administration
publique (chapitre A-6.01) est modifié par le remplacement du
premier alinéa par le suivant :
«À la demande d'un ministre ou d'un organisme,
le Centre d'acquisitions gouvernementales ou, selon le cas, Infrastructures technologiques Québec peut
intervenir à une entente de gestion pour la délégation [de] l'exercice des
pouvoirs qui leur sont conférés respectivement par la Loi sur le Centre
d'acquisitions gouvernementales (indiquer ici l'année et le numéro de chapitre
de la présente loi ainsi que le numéro [et] l'article de cette loi qui édicte
la Loi sur le Centre [des] acquisitions
gouvernementales) et par la Loi sur Infrastructures technologiques Québec
(indiquer ici l'année et le numéro de
chapitre de la présente loi ainsi que le numéro [et] l'article de cette loi qui
édicte la Loi sur Infrastructures technologiques Québec) et qu'ils ne
peuvent autrement déléguer.»
Je vais donc
lire le commentaire. L'article 7 du projet de loi propose à l'article 21
de la Loi sur l'administration
publique — chapitre A-6.01 — une mesure de concordance en raison de la
création du Centre d'acquisitions gouvernementales et d'Infrastructures
technologiques Québec en lien avec l'abrogation du Centre de services partagés
du Québec.
Le Président (M. Simard) : Merci, M.
le ministre. Des commentaires?
M. Barrette : Oui, une question qui
peut s'adresser au ministre, mais qui pourrait s'adresser au légiste, là, Me
Bacon : Ici, la concordance, elle est uniquement dans les titres, il n'y a
pas d'autre concordance?
Mme Bacon (Nathalie) : M. le
Président, aucune autre...
Le
Président (M. Simard) : Oui, Me Bacon.
M. Barrette :
Aucune autre?
Mme Bacon
(Nathalie) : Aucune autre.
M. Barrette :
Parfait.
Le Président (M.
Simard) : D'autres commentaires sur l'article 7? L'article 7
est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. Passons à l'article 8. M. le ministre.
M.
Caire :
L'article 24 de cette loi est modifié par la suppression du paragraphe
1.1° du deuxième alinéa.
Donc, l'article 8 du projet de loi propose, à l'article 24
de cette loi, de supprimer l'obligation pour un organisme
public de présenter dans son rapport annuel de gestion un bilan annuel de ses
réalisations en matière de ressources informationnelles
et des bénéfices réalisés. Il s'agit d'une modification de concordance puisque
l'obligation en matière de reddition
de comptes se retrouve aujourd'hui plus amplement décrite à l'article 16.7
de la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des organismes publics et des
entreprises du gouvernement — chapitre G-1.03 — depuis la modification apportée à
cette loi par l'article 9 de la Loi renforçant la gouvernance et la
gestion des ressources informationnelles des
organismes publics et des entreprises du gouvernement — chapitre 28 des lois de 2017, appelée
«projet de loi n° 135». L'article 16.7 se
libelle comme suit :
«16.7. Chaque organisme public doit rendre
compte de la contribution des ressources informationnelles à la réalisation
de sa mission, notamment en décrivant l'effet de ces ressources sur la
performance de son organisation.
«Le Conseil du trésor détermine les conditions et
modalités de la reddition de compte. Celles-ci peuvent notamment porter sur les renseignements qu'elle doit
contenir, leur forme, le délai de leur présentation et, s'il y a lieu, la
périodicité des révisions dont ils doivent faire l'objet.
«Cette reddition de
comptes doit être rendue publique annuellement.»
Le
Président (M. Simard) : Merci, M. le ministre. Y aurait-il des
commentaires sur l'article 8? L'article 8 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Simard) : Très bien. Nous en sommes donc rendus à un
article qui comporte un amendement, l'article 9. M. le ministre.
M.
Caire :
Merci, M. le Président. Je vais commencer par lire l'article 9.
Le Président (M.
Simard) : S'il vous plaît.
• (21 h 20) •
M.
Caire :
Donc, l'article 9 se lit comme suit : L'article 77.1 de cette
loi est modifié :
1° par l'insertion,
après le paragraphe 2°, des suivants :
«2.1° d'établir
des directives en matière d'acquisitions gouvernementales et de voir à leur
mise en oeuvre en tenant compte de
leur impact sur l'économie régionale et dans le respect des accords intergouvernementaux
au sens du deuxième alinéa de l'article 2 de la Loi sur les
contrats des organismes publics (chapitre C-65.1);
«2.2° de prendre toute mesure nécessaire,
incluant la mise en place d'un mécanisme pour accroître l'efficacité et
l'efficience du Centre d'acquisitions gouvernementales et restreindre les
dépenses en acquisition;»;
2° par
le remplacement, dans le paragraphe 6°, de «du gouvernement en ligne» par «de
l'administration publique numérique»;
3° par
l'insertion, après le paragraphe 6°, des suivants :
«6.1° d'assurer
l'implantation d'un plan visant la transformation numérique de l'administration
publique et d'accompagner les organismes publics dans la mise en oeuvre de ce
plan;
«6.2° de
coordonner les efforts des organismes publics et de les soutenir dans
l'adoption des pratiques de gestion optimales en matière de ressources
informationnelles;
«6.3° de s'assurer que les organismes publics
mettent en place les meilleures pratiques en matière de cybersécurité,
notamment sur la mise en place de stratégies;»;
4° par l'ajout,
à la fin, de l'alinéa suivant :
«Pour l'application
du présent article, sont des organismes publics :
«1° les organismes
publics visés au deuxième alinéa de l'article 4 de la Loi sur le Centre
d'acquisitions gouvernementales (indiquer
ici l'année et le numéro du chapitre de la présente loi ainsi que le numéro de l'article de cette loi qui édicte
la Loi sur le Centre d'acquisitions gouvernementales);
«2° les organismes publics visés au quatrième
alinéa de l'article 4 de la Loi sur Infrastructures technologiques Québec (indiquer ici l'année et le numéro de
chapitre de la présente loi ainsi que le numéro de l'article de cette loi qui
édicte la Loi sur Infrastructures technologiques Québec).»
Commentaires.
Le paragraphe 1° de l'article 9 du projet de loi... à
l'article 77.1 de cette loi, une modification visant à clarifier le rôle et les responsabilités du président du Conseil du trésor en matière d'acquisitions gouvernementales avec
la création du Centre d'acquisitions gouvernementales.
Les
paragraphes 2° et 3° de cet article en font de même en lien avec la
Stratégie de transformation numérique gouvernementale 2019‑2023 et la création d'Infrastructures technologiques Québec. Le paragraphe 4° de cet article précise ce qui est entendu
par un organisme public.
Il y a un amendement,
M. le Président...
Le Président (M.
Simard) : Oui.
M.
Caire : ...qui se lit comme suit, donc : Remplacer,
dans le texte anglais du paragraphe 6.2° proposé
par le paragraphe 3° de l'article 9 de la loi, «optimized» par
«optimal».
Donc, c'est une meilleure cohérence avec le texte
français. «Optimized» a plutôt une connotation d'«amélioré», dans le
contexte.
Le Président (M.
Simard) : Merci. Y aurait-il des commentaires sur l'article...
d'abord, sur l'amendement de l'article 9? Pas de commentaire sur l'amendement.
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté. Nous revenons à l'article 9 tel qu'amendé. Y aurait-il des commentaires?
M.
Barrette : Bon, je vais en faire un, là, je ne peux pas m'empêcher de
le faire. Au troisième paragraphe, 6.3°, là, c'est correct, là, c'est parfait, on est capables
de mettre les meilleures pratiques en matière de cybersécurité. C'est le genre
d'amendement, là qu'on a refusé tantôt, tu sais, c'est quand même...
M.
Caire :
Ben non!
M. Barrette :
Ben oui, franchement, là! Tu sais, je veux dire...
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Y aurait-il d'autres commentaires?
M. Barrette :
...de cohérence, aussi, là, mais ce n'est pas grave.
Le Président (M.
Simard) : Bien...
M. Barrette :
Bien, je peux vous dire, M. le Président, qu'en quelque part je le suspendrais,
mais je ne le suspendrai pas. Est-ce que ça,
c'est vraiment en concordance avec tout ce qu'on a dit pour les rôles du
président du Conseil du trésor, là? Il faudrait que je réfléchisse, mais
ça m'apparaît assez conforme, là. Je suis fin. Pas «j'ai faim», mais «je suis
fin».
Une voix :
...confiance en Me Bacon.
M. Barrette :
J'ai confiance en Me Bacon...
Le Président (M.
Simard) : L'article 9...
M. Barrette :
...voilà, M. le Président, j'ai confiance en Me Bacon.
Le Président (M.
Simard) : Oui, M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Oui. Merci, M. le Président. Dans les
commentaires, M. le ministre, on fait référence à la Stratégie de
transformation numérique gouvernementale 2019‑2023 et la création
d'Infrastructures technologiques Québec. Est-ce
que vous pouvez me dire si l'article... le deuxième et troisième paragraphe,
tel qu'on en fait mention, on est copié-collé de ce qu'on a adopté dans le projet de loi n° 14, lorsqu'il est venu
le temps de parler, comme le collègue le disait tout à l'heure, de
cybersécurité? Mais, de mémoire, nous avions eu la discussion sur les pratiques
de gestion optimales en matière de
ressources informationnelles, nous avions eu ce débat-là au sein du projet de
loi n° 14, de mémoire. Est-ce que M. le ministre, qui a assisté à
ces travaux, peut m'indiquer si on est au même endroit?
Le Président (M.
Simard) : M. le ministre.
M.
Caire :
Bien, c'est-à-dire que, là, on est dans les pouvoirs du président du Conseil du
trésor. Dans le cas de l'article... du
projet de loi n° 14, c'était restreint à des projets en ressources
informationnelles à portée gouvernementale. Donc là, on n'est pas
exactement à la même portée, on n'est pas au même niveau.
M. Ouellet : Mais les termes
utilisés sont les mêmes...
M.
Caire : Les termes
utilisés sons les mêmes, oui.
M.
Ouellet : ...que nous avions
abordés, que le collègue de La Pinière avait fait amender, aussi, pour qu'on
ait la même...
M.
Caire : Oui,
amendement qui a été adopté, d'ailleurs.
M. Ouellet : ...le même degré de
concordance. C'est ce que je comprends. O.K.
Une voix : ...
M. Ouellet : J'ai fait une passe.
Ben oui, j'ai rappelé ton excellent travail dans le projet de loi n° 14.
M. Barrette : ...encore, écoutez.
Peut-être que Me Bacon, c'est elle qui serait la plus apte à me répondre,
là. Parce que la tournure de phrase, là,
«notamment par les mises en place de stratégies», ça m'apparaît... On a
l'impression que «stratégies», il devrait être suivi d'autres mots.
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) : À 6.3°? Me Bacon.
Mme
Bacon (Nathalie) : M. le
Président, c'est un «notamment», alors stratégies, programmes, circulaires...
très large.
M. Barrette : C'est très large.
C'est beau, c'est beau.
Le Président (M. Simard) : Y
aurait-il d'autres commentaires à formuler sur l'article 9 tel qu'amendé?
M. Barrette : Bien, moi, je voudrais
remercier mon collègue de René-Lévesque pour ses bons mots, là.
Le Président (M. Simard) : Je crois
que c'est bien entendu. Est-ce que l'article 9 tel qu'amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Simard) :
Adopté. Conséquemment, nous passons à l'article 10, qui comporte également,
je crois, un amendement. M. le ministre.
M.
Caire : Oui, M.
le Président. Donc, vous me ferez...
peut-être, les collègues me permettront-ils de faire grâce
de la lecture de l'article 10, puisque l'amendement vise à le supprimer.
M. Barrette : Bon, c'est correct.
M.
Caire : C'est correct. Donc, je dépose l'amendement, qui est de supprimer l'article 10 du projet de loi. La raison est fort simple,
c'est que ce ne sera pas le président
du Conseil du trésor qui va être
l'éditeur officiel du Québec, mais bien Services Québec, qui est
rattaché au ministère du Travail, de
l'Emploi et de la Solidarité sociale.
Et il y a un nouvel article qui va être introduit plus tard, qui va
venir clairement définir ce mandat-là, qui va être l'article 49.1.
M. Barrette : Ah! M. le Président,
je n'ai pas de commentaire, mais bien une question. Pourquoi?
M.
Caire : Bien, en fait, ça posait problème que ce soit le président du Conseil du trésor qui soit l'éditeur officiel du Québec. Là, je pourrais laisser Me Bacon compléter le pourquoi c'était
le mandat du président du Conseil du
trésor...
M. Barrette : Je vais consentir avec
joie de laisser la parole à Me Bacon, mais le pourquoi, il devient encore
plus précis. Pourquoi, avant, c'était là, puis pourquoi, là, ça ne serait plus
là? Donc, avant, c'était une erreur ou quoi?
Le Président (M. Simard) : Merci.
Me Bacon.
Mme Bacon (Nathalie) : M. le
Président, c'est une question d'orientation, une question également que, lorsqu'on fait un projet de loi... Le client
Trésor a examiné la question, après le dépôt du projet de loi, il y a eu des
discussions, et
puis l'orientation définitive, en date d'aujourd'hui, est le ministère de
l'Emploi et de la Solidarité sociale, où qu'il y a Services Québec.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Barrette : Bien non, mais je ne
comprends pas, là. À la fin, ça va être quoi?
M.
Caire : Services
Québec qui est rattaché au ministère... au MTESS.
Mme Bacon (Nathalie) : L'amendement
proposé est à 49.1, qui a été distribué.
M. Barrette : Ah! un amendement qui
arrive plus tard?
M.
Caire : ...
M. Barrette : Non, non, non, mais on
va l'étudier plus tard.
M.
Caire : ...oui,
oui, après l'article 49, on va déposer l'amendement pour introduire
l'article 49.1.
Mme Bacon
(Nathalie) : Puisqu'il faut
modifier la Loi sur le ministère de
l'Emploi et de la Solidarité sociale,
c'est par ordre alphabétique, ça fait que ça ne peut pas être autrement qu'à
49.1.
M. Barrette : O.K. C'est bon.
Le
Président (M. Simard) : Très
bien. Y aurait-il d'autres commentaires? Sans quoi est-ce que l'amendement supprimant l'article 10 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Simard) : Je
comprends donc que l'article 10 est supprimé. Nous passons maintenant
à l'article 11. M. le ministre.
M.
Caire : Oui, M. le Président. Donc, concernant la Loi sur l'Agence
du revenu du Québec,
l'article 11 : La Loi sur l'Agence du revenu du Québec
(chapitre A-7.003) est modifiée par l'insertion, après l'article 51,
du suivant :
«51.1. L'agence peut fournir à un organisme public
les services administratifs suivants :
«1° le service de numérisation;
«2° le service de messagerie, d'entreposage et
de courrier;
«3° le service d'impression, incluant
l'impression à haut volume et l'insertion;
«4° la gestion et la conservation de documents.»
Pour
l'application du présent article, un organisme public s'entend d'un organisme
visé à l'article 4 de la Loi sur les contrats des organismes
publics (chapitre C-65.1).
Et je dépose un amendement, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Eh bien, malheureusement
non, M. le ministre.
Des voix : Oh!
Le Président (M. Simard) : Non, malheureusement
non parce que, compte tenu de l'heure, je dois ajourner nos travaux, sine die.
Bonne soirée à toutes et à tous. Merci pour votre belle collaboration.
(Fin de la séance à 21 h 29)