(Onze
heures quarante-huit minutes)
Le Président (M.
Bernier) : À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je
déclare la séance de la Commission des finances publiques ouverte. Bien sûr, je
demande aux personnes présentes dans la salle d'éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques.
La commission est
réunie afin de procéder à l'étude du volet Conseil du trésor des crédits budgétaires
du portefeuille Conseil du trésor et Administration gouvernementale pour l'exercice financier 2018-2019.
Une enveloppe de quatre heures a été allouée pour l'étude de ces
crédits.
M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Matte (Portneuf) est remplacé par M. Morin (Côte-du-Sud)
et M. Bonnardel (Granby) est
remplacé par M. Caire (La Peltrie).
Conseil du trésor et
Administration gouvernementale
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Nous allons débuter par des remarques
préliminaires puis nous allons procéder à
une discussion d'ordre général par blocs d'environ 20 minutes, incluant
les questions et les réponses, et la mise aux voix de
ces crédits sera effectuée ce soir, à la fin du temps alloué.
Puisque
nous avons débuté avec un temps de retard et qu'une période de deux heures doit
être consacrée à l'étude de ces crédits cet avant-midi, il y a donc consentement
pour poursuivre nos travaux jusqu'à 13 h 15? Consentement? Consentement.
Merci beaucoup.
Donc,
bienvenue à tous les parlementaires qui vont participer à cette étude. Bienvenue également
au personnel du Conseil du trésor, du
Secrétariat du Conseil du trésor, qu'on retrouve présents ici, ainsi qu'aux
recherchistes et au personnel de l'Assemblée nationale qui vont nous
accompagner dans ces travaux.
Remarques préliminaires
Donc, dans un premier
temps, nous allons donc débuter avec des remarques préliminaires. M. le
ministre, vous disposez de 12 minutes.
Vous avez jusqu'à 12 minutes pour faire vos remarques préliminaires. La
parole est à vous.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
Merci beaucoup, M. le Président. Je serai bref pour les raisons que vous avez
mentionnées tout à l'heure.
Et
permettez-moi encore une fois de vous présenter les personnes qui
m'accompagnent aujourd'hui à cette étude de crédits, qui ont préparé toute la documentation nécessaire
à cet exercice, d'abord le secrétaire du Conseil
du trésor, M. Denys Jean, le
président-directeur général de la Société québécoise des infrastructures,
M. Yves Ouellet, le président-directeur
général du Centre des services partagés du Québec, M. Jacques Caron. Ils sont
présents aujourd'hui. J'ai aussi pu compter,
bien sûr, sur le personnel compétent et expérimenté du Secrétariat du Conseil
du trésor, de la Société québécoise des infrastructures et du Centre des
services partagés du Québec.
Je
salue mes collègues, particulièrement les collègues de l'opposition et du côté
ministériel également. M'assistent également
les membres de mon cabinet, mon directeur de cabinet, à ma droite, M. Guillaume
Demers. Et enfin je tiens à
saluer l'ensemble des membres de la Commission des finances publiques.
Je
voudrais simplement vous dire aujourd'hui que je suis, aujourd'hui, très heureux de pouvoir répondre à vos questions en tout ce qui concerne les crédits des gouvernements, les règles budgétaires du Conseil
du trésor, le CSPQ, la SQI, en
fait tout ce qui sont les organismes.
Je vous rappelle
cependant que, puis je rappelle aux députés d'opposition en particulier, un
autre volet du portefeuille du Conseil du trésor est prévu le 27 avril
prochain, et c'est un volet qui va concerner les technologies de l'information et les contrats publics. Alors, en
ce sens-là, je pense qu'il serait important de bien différencier les
choses. Il y aura un trois heures, je crois, le 27 avril prochain.
Maintenant, s'il y a des questions, bien sûr, de quelque nature que ce soit, ça
me fera plaisir de répondre.
Alors,
essentiellement, ceci conclut mes remarques préliminaires pour l'instant, M. le
Président.
• (11 h 50) •
Le Président
(M. Bernier) : Est-ce que, M. le ministre, vous considérez comme
écoulé le reste du temps de vos remarques?
M. Arcand : Oui.
Le
Président (M. Bernier) : Nous allons le considérer comme écoulé.
Nous allons passer du côté de l'opposition officielle. Pardon?
Mme Léger : Je n'ai pas
de remarques, non.
Le
Président (M. Bernier) : Vous n'avez pas de remarques
préliminaires? Donc, votre temps va être cumulé au niveau des questions
et des échanges. M. le député de La Peltrie.
M.
Caire : Même chose,
M. le Président.
Le Président (M. Bernier) : La
même chose? Donc, ça va assez rapidement. Merci.
Discussion générale
Nous allons
donc débuter nos échanges immédiatement avec Mme la députée de Pointe-aux-Trembles,
au niveau de l'opposition officielle, la porte-parole.
Mme Léger : Merci, M. le
Président. Alors, bonjour, M. le ministre, avec toute votre équipe. Alors, on
est au moment de l'étude des crédits. Donc,
c'est un moment important, donc, au nom de l'opposition officielle, mais aussi
au nom de la population, parce que c'est
notre rôle d'interroger un gouvernement qui se dit transparent aussi. Alors, il
faut s'assurer qu'on puisse avoir des réponses aussi adéquates à ce
qu'on peut poser comme questions, d'une part.
Je vais
commencer par les demandes que nous avons eues de renseignements particuliers
de l'opposition officielle, au
numéro 24, dans vos cartables. Je veux vous parler particulièrement des
contrats d'embauche de vos négociateurs par rapport à l'entente sur les rémunérations des médecins, sujet important,
sujet chaud, sujet qui sollicite beaucoup d'inquiétudes à la population,
particulièrement de ces milliards qui sont donnés aux médecins.
Vous avez dans ce numéro 24 là des contrats
donnés à deux personnes plus particulièrement, à M. Maurice Charlebois, un contrat qui est d'une valeur de pas
loin de 246 000 $, 245 490 $, ce contrat-là pour faire la
négociation, pour le gouvernement du Québec,
avec l'entente, particulièrement avec les médecins, et vous avez donné un autre
contrat à Me André Bergevin, un contrat
de 101 000 $, qui équivaut à à peu près 196 heures, la même
chose avec M. Charlebois, 524 h 51 min.
Alors, c'est des montants facturés qui équivaut à pas loin de
350 000 $ qui sont donnés à ces deux personnes-là pour faire
la négociation avec l'entente avec les médecins.
Trouvez-vous
cela correct de payer ce montant-là pour l'entente avec les médecins, qui coûte
déjà aux Québécois et aux Québécoises
plus... des milliards de dollars, et de pouvoir... de donner ces contrats-là à
ces personnes-là? On va commencer comme ça, puis je vais poursuivre
après.
Le
Président (M. Bernier) : Je dois vous aviser que je vais balancer
le temps entre la question et la réponse pour m'assurer du plus grand
nombre de questions possible. M. le ministre.
M. Arcand : D'abord, M. le
Président, les ententes qui ont été faites, premièrement, sont des ententes
extrêmement complexes. Ce sont des ententes qui font en sorte, d'une
part, que nous négocions quand même avec des fédérations. Il y a deux fédérations qui étaient impliquées
dans ce domaine-là. Les tarifs qui sont utilisés sont des tarifs qui ont
été approuvés par le Conseil du trésor. Vous
comprenez que, d'une part, M. Charlebois et Me Bergevin ont une
expertise tout à fait particulière et
unique. Leur tarification se fait autour de 250 $ de l'heure dans le cas
de M. Charlebois. Dans le cas de Me Bergevin, c'est une
tarification autour de 150 $ de l'heure. Vous comprenez que, lorsqu'on
négocie, on négocie également, au niveau des
porte-parole, évidemment, à toute heure du jour et, je dirais même, de la nuit.
Ces négociations-là ont été
nombreuses. Il y a eu un nombre, comme vous pouvez le voir, très important de
négociations et d'heures qui ont été facturées à ce niveau-là.
Maintenant, il y a deux façons de le voir. Nous,
on estime qu'avec les ententes que nous avons pu faire, la prévisibilité que nous pouvons donner aux
ententes, entre autres, au cours des prochaines années, le fait que nous
avons... Nous estimons, entre autres,
d'avoir pu sauver des milliards de dollars dans ce domaine-là. Je pense que les
négociateurs qui ont cette expertise-là...
Je peux vous dire, Mme la députée, que ce me semble tout à fait conforme. Je
peux vous dire que je n'aurais aucunement de problème de comparer cette
tarification-là à celle de ceux qui étaient en face de nous.
Le Président (M. Bernier) :
Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Mme Léger :
Alors, M. le Président, le ministre vient de me dire que vous avez pu sauver
des milliards de dollars avec cette
entente-là avec les médecins. Je pense que ce n'est pas ce qu'on entend puis ce
n'est pas ce qu'on en comprend. Quand
on regarde le budget de la santé — on y reviendra — quand on regarde le budget de la santé, il y
a une grande partie qui est pour l'entente des médecins.
Mais je veux
revenir sur ces contrats-là. On parle quand même de pas loin de
720 heures, si je regarde juste pour ces deux personnes-là, pour
faire cette négociation-là pour le gouvernement du Québec. Et, si vous me dites
à peu près... 720 heures, ça, c'est une
chose. Mais, si vous me dites : À peu près 250 $ de l'heure, moi, ce
que j'en comprends un peu, pour M.
Charlebois, si je le calcule vitement, ça semble être plus de 450 $ de
l'heure et 500 quelques dollars pour M. Bergevin aussi. Donc, c'est des
montants quand même faramineux.
Vous me dites qu'ils sont
particulièrement spécialisés. Je comprends. Mais est-ce que ce n'est pas parce
qu'on a tassé le ministre de la Santé? Est-ce que ces deux négociateurs-là sont
là parce que le ministre de la Santé n'a pas fait lui-même les négociations
qu'on s'attendait qu'il fasse, et c'est pour ça qu'on a engagé ces personnes-là?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Arcand :
D'abord, vous savez que, dans ce cas-là, le ministre de la Santé n'était pas
présent nécessairement aux séances de
négociation. Il y a des séances techniques, il y a des séances, il y a des
discussions. Alors, c'est la même procédure.
M. Charlebois était particulièrement impliqué dans ce domaine-là. Il a déjà été
impliqué également dans les négociations
avec le front commun. Alors, ce qui est facturé aujourd'hui est tout à fait conforme
à ce qui se fait. Et, si on avait, demain matin, une négociation, je
vous dirais que ce serait exactement dans les mêmes eaux au niveau de la
tarification, de façon générale.
Les
gens d'expérience, bien, ça se paie, d'une part. Et encore une fois je
rappelle... parce qu'évidemment vous n'êtes
pas d'accord avec moi là-dessus, mais nous, on estime qu'on a au-delà de
3,6 milliards de dollars d'économies que nous avons pu sauver par rapport à ça. Et je vous rappelle encore une
fois que nous avons maintenu à l'intérieur de cette entente, d'une part, le fait qu'à la suite de
cette entente-là 20 % de l'enveloppe totale du budget du ministère de la
Santé, ce sont les salaires des médecins. On
est maintenant à 20 %. Et, en plus, nous avons maintenu... Au cours des
prochaines années, il y a des augmentations salariales, pour les médecins, qui
incluent tout le rattrapage du rattrapage du rattrapage, à 3 %.
Le Président (M.
Bernier) : Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme
Léger : Merci, M. le Président. Il fallait absolument avoir ces
deux personnes-là pour faire ces négociations-là avec les médecins? Il
n'y avait pas de ressources internes, d'une part, que le ministère de la Santé
pouvait avoir? Il n'y avait pas des
négociateurs qui pouvaient faire ces négociations-là sans nécessairement payer
ces deux personnes-là à un tarif qui
est là? Vous savez que, déjà, de payer des milliards pour les médecins...
Avoir ces négociateurs-là à ce coût-là, c'est faramineux. Il faut quand
même en convenir, là.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
• (12 heures) •
M.
Arcand :
Écoutez, M. Charlebois, en particulier, est là depuis le début. Comme vous le
savez, dans ces négociations-là, vous avez à
la fois des liens avec le Conseil du trésor, avec le ministère de la Santé,
avec le Conseil exécutif. Ça prend
quelqu'un qui a une expertise. Et je vous rappelle également que nous avons eu
au cours des derniers mois des négociations.
Ces négociations-là ont été complexes. Je
vous rappelle qu'on parle d'ententes, d'engagements qui avaient été faits même à l'époque du gouvernement
du Parti québécois de 2003, sur lesquels il fallait revenir. Ça prenait donc quelqu'un
qui avait une expertise et une expérience par rapport à toutes ces négociations-là. Donc, on parlait d'ententes de 2003, d'ententes de 2007, d'ententes de 2011 et d'essayer, autour des
derniers mois, d'avoir une entente finale qui mettrait un terme à tout
ça.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Mme la députée.
Mme Léger :
Il me reste combien de temps, M. le Président?
Le Président (M.
Bernier) : 13 minutes.
Mme Léger :
13 minutes. O.K., merci. Le bloc est de combien?
Le Président (M.
Bernier) : De 22 minutes.
Mme Léger :
O.K., c'est pour ça. O.K. Je n'avais pas le chiffre final. Merci.
Je
voudrais revenir, M. le président du
Conseil du trésor, M. le Président, sur les budgets, particulièrement,
des ministères. Le premier ministre a dit, au mois de mars dernier... Particulièrement, je pense qu'on n'a pas le même point de vue par rapport à la croissance des dépenses et par rapport à ce qu'on
considère plutôt l'austérité avant et l'austérité qui viendra après. Et l'annonce du budget de cette
année nous laisse croire, avec toutes les annonces que le gouvernement
est en train de faire, que tout va bien et
qu'on a de l'argent qui arrive, là, qui arrive cette année parce qu'on a atteint l'équilibre budgétaire, ce que nous sommes en désaccord, parce que
nous, on croit qu'il y a un déficit de 1,6 milliard cette
année. Mais là on pourrait s'obstiner sur les chiffres, on y reviendra.
Mais le premier
ministre est allé dire qu'«il a bien sûr fallu ralentir la croissance — pour
les années précédentes — et
non pas diminuer les budgets, ralentir la croissance des budgets des ministères
pour rapidement retrouver l'équilibre et réinvestir dans les secteurs qui nous tiennent à coeur». Il a dit ça
le 28 mars dernier, lors d'une période
de questions. Donc, le premier ministre,
lui, parle de ralentir la croissance. Nous, on considère, avec tout ce qui
s'est passé les trois dernières
années, que c'est plutôt de l'austérité, mais vous êtes un peu allergiques à ce
mot-là. On l'entend souvent à la période de questions puis à différents
moments.
Pourtant, si je regarde les 22 postes
budgétaires des ministères, de l'Assemblée nationale et des personnes désignées, votre premier budget, en 2014-2015, il
y avait 12 ministères qui ont été coupés par rapport à 2013-2014.
Le deuxième budget,
2015-2016, budget libéral, 15 ministères coupés par rapport à 2014-2015.
Et ça s'est continué jusqu'à aujourd'hui,
parce que les cinq budgets qui ont vu au moins deux ministères être coupés...
au moins, on voit cette année, et,
pour l'année 2018-2019, même après le budget que vous avez annoncé, on
peut voir cinq ministères qui ont encore un budget plus bas qu'en 2013-2014. Et ces cinq ministères-là que je peux
vous nommer pour vous donner encore d'une façon plus précise... L'Agriculture,
l'Environnement, les Ressources naturelles, le Transport, Travail, Emploi et
Solidarité, particulièrement, donc, pour l'année 2018-2019,
si je compare ça à 2013-2014, il y a des coupes dans ces ministères-là.
Est-ce que,
M. le Président, le président
du Conseil du trésor peut nous avouer
que vous avez imposé l'austérité puis que l'austérité affecte toujours,
encore, plusieurs ministères?
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Écoutez, Mme la
Présidente, évidemment, je ne suis pas d'accord avec votre affirmation. Ce que le premier
ministre... Lorsque nous, évidemment, on regarde les demandes qui sont faites
par chacun des ministères, on demande évidemment
aux ministères d'être les plus efficaces possible. Mais, quand je
regarde ce qui s'est passé, en fait, on
voit véritablement, par
exemple, ce qu'il y a
eu en termes de croissance des dépenses. Les croissances des dépenses de
2010-2011 à 2015-2016, ça a tourné autour de 2,2 % d'augmentation. Par la suite, 2016-2017, c'est
3,3 % d'augmentation, et
2017-2018, c'est 4,6 %, et cette année, c'est 5,2 %. Et la raison
pourquoi c'est 5,2 %, c'est parce qu'on a les moyens de le faire.
On a eu une progression économique.
Et moi, je
voudrais dire, par rapport à ça, que je trouve ça un peu bizarre lorsqu'on nous
dit, par exemple : Bien, cette
année, on surdépense à 5,2 %, puis on dit que, l'an prochain, on sera
probablement autour de 3,4 % d'augmentation des dépenses, mais là c'est l'austérité. Alors, c'est quoi, le chiffre
magique, pour vous? Est-ce que c'est 4 %, 4,2 %, 4,5 %?
Qu'est-ce qui va vous satisfaire en termes d'augmentation des dépenses?
Parce
qu'actuellement, quand on est à 3,5 % d'augmentation, vous dites :
C'est l'austérité, et, quand on est à 5 %, vous dites qu'on dépense trop. Alors, je pense qu'à un moment donné il
va falloir trouver le juste milieu. Je pense que je... Je dois vous dire
que j'ai l'impression que je ne pourrai jamais satisfaire l'opposition dans ce
domaine-là.
Moi, ce que
je dis et je répète, c'est ce que le premier ministre a dit également, c'est
que, lorsque nous avons pris le pouvoir, il y avait un déficit de
7 milliards de dollars. On a donc réduit l'augmentation des dépenses, et,
lorsqu'on a retrouvé l'équilibre budgétaire, bien, l'augmentation des dépenses
s'est poursuivie. C'est ça qui s'est fait.
Le Président (M. Bernier) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée, à vous la parole.
Mme Léger :
Au-delà de ce que dit le ministre, M. le Président, on va y aller d'une façon
plus précise. Parce que, là, ce que
je lui dis, c'est qu'il y a des ministères qui ont été coupés puis il y a des
ministères que leur budget est moindre que 2013-2014. C'est ce que je
lui dis, et je lui donne des exemples.
Alors, vous
allez... Je vais demander, M. le Président, au ministre, on va y aller plus
direct, le budget du ministère de
l'Agriculture, prenons celui-là. Est-ce que le budget du ministère de
l'Agriculture en 2018-2019, là... est-ce qu'il est plus élevé ou
inférieur au budget 2013-2014?
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Écoutez,
ce n'est pas la...
Mme Léger : Moi, je voudrais
avoir les chiffres de 2013-2014 comparativement à celui 2018-2019.
1141 Le Président
(M. Bernier) : M. le ministre.
M.
Arcand : D'abord, d'une part,
c'est écrit au niveau des crédits. Deuxièmement, vous savez que le gouvernement,
depuis notre arrivée au pouvoir, a fait essentiellement, d'une part, des
efforts importants quand on a décidé, par exemple,
d'abolir les CRE, quand on a décidé de faire des efforts sur le plan
administratif. Au niveau, par exemple, de la santé, on est passé quand
même, au niveau de la santé, de, quoi, 200 quelques conseils
d'administration à environ 34 ou 35 avec les CIUSSS. Il y a quand même des
économies particulièrement substantielles qui ont été faites.
Maintenant,
je dois dire que c'est ce qui est demandé à chacun des ministères. Il ne s'agit
pas, à ce moment-ci, de nécessairement
couper les services, c'est d'essayer d'être le plus efficace pour l'ensemble
des ministères. J'espère qu'on ne nous
reproche pas ces éléments-là. Si vous voyez des choses qu'on a coupées au
niveau de l'agriculture, dites-nous-le, j'aimerais bien voir ça. Une des réponses que je peux vous donner au
niveau du ministère de l'Agriculture, c'est qu'on a réussi à diminuer, sur le plan comptable, la
contribution du gouvernement à La Financière agricole. Ça, c'est une des
choses qu'on a pu faire et qui ne pénalise
absolument en rien les agriculteurs. Et, en ce sens-là, je pense que ça peut
expliquer fortement la diminution que vous avez pu voir au niveau du ministère
de l'Agriculture.
Le Président (M. Bernier) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Mme Léger : Alors, j'ai posé
une question quand même assez précise. Je voulais les chiffres du ministre. Le
ministre ne me donne pas les chiffres, M. le Président.
J'ai
demandé : Est-ce que le budget du ministère de l'Agriculture, de
2018-2019... est-ce qu'il est plus élevé ou inférieur à 2013-2014? Il ne me les donne pas. Ce n'est pas bon signe,
ça. Vous ne me les donnez pas. Vous me dites que ce n'est pas des
coupures, vous dites : Mais il n'y a pas... Alors, moi, je les ai devant
moi, là, ici, là. En 2013-2014, c'est 1 050 000 000 $, et maintenant c'est
899 millions. C'est une baisse. On parle, depuis 2013-2014, en
comparaison avec 2018-2019, une baisse du ministère. On peut bien nous sortir
un programme ou une entente que vous avez eue, il y a une baisse.
Le premier
ministre a bien dit : «Il a bien sûr fallu ralentir la croissance, et non
pas diminuer les budgets.» Il a bien
dit ça, là. On l'a, la déclaration. Mais ça, pour moi, c'est réel, là. Les
budgets, si je le regarde, les chiffres... Si je regarde les crédits du ministère, si je regarde juste la ligne
que l'Agriculture... parce que je donne l'exemple de l'Agriculture, mais
j'en ai d'autres, exemples. Si je regarde l'Agriculture seulement, il y a une
baisse du budget de l'Agriculture de 2013 à
aujourd'hui, 2018-2019. Alors, qu'on ne vienne pas me dire que tout va bien,
que tout est correct puis qu'il n'y a pas eu de coupure. Pour moi, c'est
une coupure, c'est une baisse, en tout cas.
Alors, est-ce
que c'est plus élevé ou inférieur? Je vous le dis, c'est inférieur. J'aurais
aimé que le ministre me le dise, mais
le ministre ne me l'a pas dit d'une façon claire. Alors là, est-ce que c'est
clair pour le ministre que, juste pour le ministère de l'Agriculture, il
y a une baisse?
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre.
• (12 h 10) •
M.
Arcand : D'abord, moi, ce que je vois... C'est parce que, là, est-ce qu'on
parle des crédits de 2013-2014
ou si on parle des crédits 2018-2019?
Moi, ce que je vois, M. le Président, c'est que, quand je regarde le budget du
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, je vois, entre
autres, 885 millions, qui étaient la dépense probable 2017-2018, et on passe à 899 227 $.
C'est donc une augmentation de 13 millions, attribuable entre autres à des
programmes de remboursement de taxe foncière, de compensations, politique
gouvernementale de prévention en santé, aide à l'investissement en agriculture.
Alors, je peux vous dire que c'est un élément également qui est important.
Et je m'en
voudrais de ne pas mentionner également la politique bioalimentaire que nous
avons lancée et qui est une politique
qui, je pense, va être très importante au cours des prochaines années. Et c'est
une politique de bioalimentaire qui a
été saluée par l'ensemble des citoyens du Québec, et c'est quand même
5 milliards de dollars pour les cinq prochaines années.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Mme Léger :
Oui. Là, vous me faites la comparaison de l'année passée, parce que c'est sûr
que, cette année, avec l'année du
budget... C'est évident, là, qu'on fait des belles annonces cette année, là. On
est une année électorale, il faut quand même le dire.
Mais, en
agriculture, là, 2013-2014, 1 050 000 000 $. 2014-2015,
l'arrivée, là, au pouvoir, les libéraux, ça a baissé à 924 millions. L'année d'après, ça a rebaissé
à 888... 881, pardon. L'année d'après, ça a rebaissé à 862. Ça avait
baissé, là. Alors, dans vos années de
pouvoir, là, les années, là... les trois années avant qu'on parle d'austérité
puis de coupures, là, ça a baissé. Là, vous me dites... vous me faites
la comparaison de l'année passée à aujourd'hui, qu'il y a une petite
augmentation, mais moi, je vous parle vraiment de toutes les années depuis
2014-2015.
Alors, M. le Président, on peut bien me dire
que, cette année, il y a eu une petite augmentation, bien, oui, on l'a vu, le budget, là, cette année, là. Les
petites augmentations, on les appelle les bonbons électoraux. Alors, le
ministre ne peut pas me dire le contraire, là, je les ai, les chiffres, devant
moi, là.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Arcand : Oui.
J'essaie de voir c'est quoi, la question, là, que vous avez posée.
Mme Léger :
J'ai posé : Est-ce que, le ministère de l'Agriculture, c'est plus élevé ou
inférieur à son budget de 2013-2014, d'aujourd'hui? Vous me faites la
comparaison de l'année passée.
M.
Arcand : Écoutez, je viens de
vous expliquer, Mme la députée, qu'essentiellement un des grands
changements au niveau du budget du ministère
de l'Agriculture, ça a été la façon de gérer La Financière agricole. Et,
dans ce domaine-là, au niveau strictement budgétaire, sur un horizon de
trois ans, environ à raison de 150 millions, 168 millions, 176 millions, on a réussi à faire en sorte
qu'il y ait un demi-milliard de moins dans les livres par rapport à
La Financière agricole. Ça n'a rien à voir comme tel avec les autres
programmes qui n'ont pas été coupés, les programmes pour les agriculteurs.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. 30 secondes.
Mme Léger : On va le
reprendre.
Le Président (M. Bernier) :
C'est bien. Merci. Nous allons donc passer du côté ministériel, M. le député de
Vanier-Les Rivières.
M. Huot :
Merci. Merci beaucoup, M. le Président. Mes salutations à tous les collègues,
salutations à vous, M. le Président, au
collègue porte-parole de l'opposition. J'étais content de l'entendre dire
qu'elle reconnaissait que le gouvernement
faisait de belles annonces, donc merci pour les bons mots à l'égard du
gouvernement. Salutations au collègue de
La Peltrie, avec qui j'aurai le plaisir de passer la journée, puisqu'on a
les crédits de la Capitale-Nationale aussi aujourd'hui,
cet après-midi. Salutations à mes collègues ici. M. le ministre, M. Jean, M. le
chef de cabinet au ministre, toute
l'équipe du Conseil du trésor. Salutations particulières à M. Caron, puisque
j'ai l'intention cet avant-midi de parler peut-être un petit peu plus du
Centre de services partagés, du CSPQ.
Donc, M. le ministre,
à propos du CSPQ aussi, M. Caron est en place, a été nommé il y a quelques
mois, en novembre, de mémoire, novembre
dernier, nomination qui a été saluée par tous, je pense. M. Caron a une
réputation de rigueur. Moi, je ne connaissais
pas M. Caron avant sa nomination. Évidemment, on pose quelques questions quand
on entend la nomination dans un poste aussi
important que président-directeur général du CSPQ, et, assez
unanimement, les gens parlaient de quelqu'un
avec beaucoup de rigueur, donc qui arrivait du... comme secrétaire associé au
Trésor, volet infrastructures, je pense.
Et
on voit, il y a une transformation qui est en place depuis quand même quelques
mois, quelques années même, au CSPQ,
et on voit, même au niveau des différentes vice-présidences, là, depuis
2015-2016, plusieurs changements. On a
salué l'arrivée de Mme Desgagnés-Belzil aussi, récemment, qui a une excellente
réputation. Hier, on a une nouvelle nomination qui a été faite, M.
Rochette, qui devrait rentrer en poste dans les prochaines semaines aussi.
Donc,
on voit qu'il y a une stabilité qui s'installe, là, alentour de M. Caron,
qu'on est en train de vouloir vraiment faire
une transformation importante. Il y avait un plan de transformation de
l'organisation qui est en place depuis 2015. Donc, M. Caron arrive dans une organisation qui est quand même en plein
changement. Donc, on doit mettre... on devait terminer le
plan 2015-2018 et mettre en place un nouveau plan stratégique, et
là-dessus, à l'arrivée de M. Caron, le ministre
avait été quand même aussi très clair, qui lui avait donné un mandat très
spécifique, là, ce qui touchait à la question des services partagés, à la transformation du CSPQ et la planification
stratégique, la gouvernance du centre, la gestion contractuelle,
évidemment, la question des TI aussi, et on a — moi, on me l'avait présenté,
là, il y a quelques mois déjà — le bilan de l'année dernière du plan de
transformation de l'organisation, là. Au 31 mai 2017, on avait un
certain bilan.
Le
plan de transformation 2015-2018 du CSPQ, qui avait trois objectifs à ce
moment-là, donc de regrouper les services
administratifs à valeur ajoutée démontrée et d'en assurer la distribution
adéquate; de mettre en place un modèle de services partagés qui vise la réduction des coûts et la distribution des
services fiables et de qualité; et devenir un centre d'expertise
gouvernementale en matière d'administration des services partagés en ressources
humaines, financières, matérielles,
informationnelles, moyens de communication. Donc, cinq axes qu'on avait
regardés, plusieurs chantiers aussi en
ce qui concernait l'offre de services, la gestion des TI, les relations avec
les ministères et organismes, un cadre financier légal d'exercice des
services partagés et la performance de l'organisation.
Donc,
tout ça dans un contexte aussi qu'il y a eu un rapport indépendant qui avait
été remis ici, à l'Assemblée nationale,
en 2017, l'année dernière, par BDO Canada, en 2017, en pleine transformation du
CSPQ, mais il y avait certains constats
qui étaient faits, donc rapport complètement indépendant. On sait que le CSPQ
est quand même un sujet... Est-ce qu'on peut dire qu'il y a beaucoup de
partisanerie, hein, qui se fait sur le dossier CSPQ? Donc, on avait vraiment un
rapport indépendant qu'on peut... disons, quatre points, là, quatre points
principaux, moi, que j'avais retenus, qu'on...
Il
y avait certaines critiques. Il faut le reconnaître, là, il y avait des
critiques. On disait que le modèle de gestion avait peu évolué et que ça
limitait les atteintes des objectifs du CSPQ, qu'on disait qu'il restait un
potentiel important d'augmentation du taux de
pénétration dans le marché auprès des ministères et organismes, qu'on avait
besoin de s'interroger sur le modèle
d'affaires et que le gouvernement... Aussi, on disait que le gouvernement
devait statuer... devrait, pardon, statuer sur la portée de l'offre de
services partagés et mieux définir un mode d'adhésion. Donc, il y a toute la question du service obligatoire, et je sais qu'au
niveau TI, dans la loi n° 135, on a un petit... il y avait un article qui
disait qu'on pouvait décréter que certains
services étaient obligatoires pour les ministères et organismes. On visait,
évidemment, des services du CSPQ.
Il
y a aussi un cadre de référence des services obligatoires en TI qui existe,
qu'on dit que les premiers services à rendre
obligatoires, c'est toujours les services de commodité. C'est ce qui est en
train de se faire. Je vois le DPI derrière qui me regarde attentivement.
Je le salue aussi. Je le salue aussi.
Donc, il y a des questionnements sur la question
des services obligatoires, il y a toutes sortes de questionnements qui
se sont faits en lien avec le rapport indépendant.
On a fait un certain
bilan aussi, M. le ministre, du plan de transformation de l'organisation pour
arriver à la planification stratégique
actuelle. Donc, peut-être, M. le ministre, vous entendre plus précisément sur
le mandat spécifique que vous avez donné à M. Caron, et, dans un
deuxième temps, M. Caron, peut-être nous faire un bilan du plan de transformation organisationnelle, parce qu'on a
quand même évalué... on disait 129 services, je pense, 129 services
du CSPQ à se questionner quelle est la
meilleure façon de rendre ces services-là. Est-ce qu'on transfère des servies à
différents ministères et organismes aussi?
Donc, comme je répète, dans un premier temps, M. le ministre, sur le mandat
spécifique à M. Caron, et par la suite j'aurai peut-être un échange avec
M. Caron.
• (12 h 20) •
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre, la parole est à vous.
M.
Arcand :
Merci, M. le Président. Écoutez, premièrement, il est clair que, pour moi, il y
a quand même trois objectifs qui sont très
importants, trois orientations que l'on veut donner, entre autres au Centre de
services partagés du Québec. D'abord,
la façon dont on fonctionne, ça se fait dans l'ensemble des organisations
gouvernementales. Ce n'est pas quelque
chose de nouveau de mettre en commun, par exemple, les services de paie, de
mettre en commun tout le matériel roulant, etc. Il y a toutes sortes de
services dans lesquels il y va d'un intérêt gouvernemental, et on pourra parler
des économies que ça a pu réaliser au fil des années.
Mais je vous
dirais que, pour moi, ce qui est extrêmement important, c'est, d'une part, la
bonification de l'approche avec la clientèle. Il faut absolument que
cette clientèle-là, que représentent en grande partie tous les ministères du gouvernement du Québec...
Il faut qu'il y ait vraiment une meilleure approche encore, au niveau,
justement, de la relation avec ces
ministères-là, sur l'efficacité... Il ne faut jamais oublier que ce sont des
clients pour le Centre de services partagés du Québec. Alors, ça, je
dirais, c'est un des éléments qui, pour nous, est très important.
On veut
donc... Par rapport à, je dirais, cette clientèle-là, on veut que l'évaluation
des services se fasse de façon continue,
de la même façon qu'on le fait pour bien des entreprises privées. Les
entreprises privées essaient toujours de savoir si leurs clients sont
satisfaits. Ils ont des comités, même, qui ont des relations avec les clients
pour s'assurer, justement, qu'ils donnent un
bon service. C'est un peu ce qu'on veut réaliser avec le Centre de services
partagés du Québec. Ça, c'est un des éléments qui, pour moi, est
particulièrement important.
L'autre
élément, c'est ce que j'appelle la gestion de l'amélioration continue. On sait,
il y a tout le débat sur lequel, par exemple, on dit : Est-ce qu'en
matière de technologies de l'information, on a vraiment les ressources à
l'interne? Est-ce qu'on ne va pas trop à
l'externe? Est-ce qu'on ne devrait pas avoir plus de gens compétents à
l'interne? C'est une des choses que
l'on regarde actuellement et c'est le mandat qui a été donné également à
M. Caron, d'implanter une gestion, justement, qui serait axée sur
l'amélioration continue.
L'autre chose
également, et ça, je dois vous le dire, je le remarque dans tous les
organismes, il y a ce que j'appelle une
fonction qui, pour moi, est toujours très importante, c'est, je dirais, une
fonction un peu marketing, entre guillemets. C'est-à-dire que les gens
ne connaissent pas ces organismes-là, et je pense qu'on a avantage, à tout le
moins, non pas nécessairement au niveau du
grand public, mais au niveau de la machine gouvernementale, à faire connaître
mieux ces organismes-là, les rôles
qu'ils exercent. Et c'est un peu une orientation qu'on avait donnée. Moi, à
l'époque où j'étais ministre de
l'Énergie, ça faisait partie de l'orientation qui devait être donnée à
Hydro-Québec, à l'époque. Je pense que, quand on compare Hydro-Québec de 2014 à Hydro-Québec aujourd'hui, sur le
plan, en tout cas, des communications, sur le plan de la présence sur le terrain, sur le plan des services aux
citoyens, il y a eu une amélioration importante qui s'est faite, et je
pense que tout le monde le reconnaît.
C'est un peu
ce qu'on veut avec le Centre des services partagés du Québec. On veut ce même
genre d'orientation pour s'assurer,
justement, que les ministères sont satisfaits des services et donc que cette
orientation-là demeure présente à tout moment.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M. le député.
M.
Huot : Oui. Peut-être avec M. Caron, j'avais mis un deuxième volet à
la question, sur un peu le bilan qu'on peut
dresser du plan, le PTO, dans le jargon, là, le plan de transformation
organisationnelle 2015-2018. J'aurai peut-être d'autres questions en lien, même, avec ce que le ministre vient de dire,
mais j'aimerais ça entendre le P.D.G. du CSPQ sur la question, sur le
bilan qu'il peut faire du plan de transformation organisationnelle 2015-2018,
s'il vous plaît.
M. Caron (Jacques) : Bonjour, M. le
Président.
Le Président (M. Bernier) :
Monsieur, en vous identifiant, s'il vous plaît, et votre titre.
M. Caron (Jacques) : M. le
Président, Jacques Caron, président du CSPQ.
Le
Président (M. Bernier) : Est-ce qu'il y a consentement pour que
M. Caron puisse prendre la parole? Consentement. Allez-y, M. Caron.
M. Caron
(Jacques) : Concernant le
PTO, dans le fond, il a fait office de plan stratégique pour le CSPQ à
partir de 2015. C'est un plan ambitieux, qui visait vraiment à recentrer les
activités du CSPQ. Comme il a été dit, il y avait cinq axes dans le plan de transformation.
L'année 2017-2018 a été une année
charnière, dans le fond, dans le CSPQ. On ne se le cachera pas, il y a eu beaucoup
de changements au niveau de la présidence, donc il y a eu beaucoup de... Ça a
été une année pas facile, de 2017-2018, mais, dans
le fond, je peux vous faire un bilan,
là, des trois années du PTO, là. Il y
a 129 services qui ont
été analysés, il y en a 94 qui ont été
maintenus, il y en a 20 qui nécessitent des réflexions additionnelles, qui sont
en cours actuellement, il y a 35 services qui ont été retirés, mais ça a
été retiré avec des plans de transition. On n'a pas pelleté, dans le fond,
les services dans la cour des ministères sans un plan de transition solide. Il y a un
plan d'amélioration des services qui est en cours. Il y a eu beaucoup, aussi, de travaux qui ont été faits au niveau
de l'internalisation des ressources. Il
y a une stratégie d'internalisation des ressources
en RI du gouvernement du Québec, dans laquelle on souscrit. Dans le fond, au CSPQ, il y a 129 ressources qui ont été internalisées
dans le secteur des RI, donc c'est quand même important.
Au niveau
des actifs informationnels, dans notre bilan, c'est important
de mentionner qu'il y a eu la mise en place d'un inventaire et d'un bilan de santé des actifs informationnels qui a été mis en place au CSPQ,
parce que c'était important de
connaître l'état de nos actifs pour pouvoir rendre les services à nos
clientèles. Il y a la mise en place d'une stratégie, d'un bureau de
projet puis d'une stratégie de gestion de portefeuille, dans le fond, qui va
permettre de prioriser les projets d'infrastructure
en fonction de critères, donc des analyses multicritères qui vont nous
permettre de choisir, dans un contexte où
les ressources financières puis... la capacité organisationnelle est limitée.
Donc, on a mis en place un bureau de projet qui va nous permettre, dans
le fond, d'être plus solides. Si on parle de dossier d'opportunité, dossier
d'affaires, dossier d'opportunité, dans le
fond, qui vient solidifier le besoin et les solutions, dossier d'affaires qui
permet de préciser les coûts, les
échéanciers, la portée des projets, donc c'est toutes des nouveautés au CSPQ.
Il y a un plan, aussi, d'amélioration, visant à contrer la désuétude des
actifs, qui a été mis en place. Donc, il y a beaucoup de choses.
Dans
les choses qui sont en cours actuellement, qui ont été parties dans le PQI puis
qui sont reprises dans notre... Parce que vous savez qu'on vient de
déposer — on
l'a déposé au Conseil du trésor, ça a été approuvé — notre plan stratégique pour les trois prochaines années.
Donc, il y a des choses importantes qui ont été commencées dans le contexte
du PTO mais qui sont reprises dans les trois
prochaines années. On a parlé tout à l'heure du regroupement des centres
de traitement informatique, dans lequel on va avoir un rôle important en
hébergement puis en gestion du stockage. On poursuit
aussi les travaux sur l'implantation de la téléphonie IP au gouvernement du
Québec. Donc, les travaux sont en cours, il y a un appel d'offres qui
est en cours actuellement pour permettre, dans le fond, la poursuite des
travaux.
Dans les
choses importantes aussi, il y a eu la mise en place du courtier en
infonuagique, un geste qui a été bien apprécié par nos clientèles.
Aussi, ce qui
est important, tout à l'heure on a parlé de l'approche client, qui est un
élément clé au CSPQ, bien, depuis mon arrivée, puis ça, ça avait été mis
en place par mes prédécesseurs, il y a ce qu'on appelle la tournée du président. La tournée du président, ça, dans le
fond, c'est des rencontres annuelles qu'on fixe avec les sous-ministres
du gouvernement du Québec, avec les P.D.G.
des plus grands organismes du gouvernement du Québec, la CNESST, la
SAAQ, Retraite Québec et d'autres. Il y a
aussi des rencontres avec les D.G.A. des ministères et il y a des rencontres
aussi, en bilatéral, avec les collègues sous-ministres.
Dans le fond,
l'objectif de ces rencontres-là, c'est d'aller chercher, dans le fond, le pouls
de nos clientèles, leur sensibilité,
parce que le CSPQ, souvent, s'est fait taxer, dans le passé, d'être un peu...
d'avoir mis beaucoup le focus sur la livraison
des services mais sans sensibilité envers les clientèles. Donc, on travaille
beaucoup sur ces approches-là. On inclut aussi des formations de nos
employés pour optimiser, dans le fond, la prestation de nos services. On
demande à nos employés, dans le fond, quand
il y a un service qui est rendu, de se mettre dans la peau des clients, pour
bien comprendre, dans le fond, que
chaque geste est important dans la prestation du service : le traitement
des plaintes, les délais, les niveaux de service. Donc, il y a beaucoup
de choses qui ont été mises en place à cet égard-là.
• (12 h 30) •
Pour conclure
aussi, dans les bilans, le CSPQ avait été souvent critiqué parce que... La
formule de services partagés, c'est
une formule qui n'a pas été inventée au Québec, là. C'est une formule qui est
éprouvée dans le privé puis dans les autres administrations publiques.
Dans le fond, ce qui était important, nous autres, c'était pouvoir... dans le
fond, de démontrer l'efficacité puis la
mesure, donc la mesure des gains, des économies gouvernementales qui sont
générées par la mise en place des
services partagés. Là-dessus, au
cours des deux dernières années... Mais la méthode a été de plus en plus raffinée et la méthode, dans le fond, nous permet d'évaluer... Notamment, au cours de la dernière année financière, 2016-2017,
bien, il y a des gains de 129 millions qui ont été
réalisés grâce, dans le fond, à des gains d'efficience ou à des gains d'économie
d'échelle sur les achats regroupés du gouvernement du Québec, pour ne citer que
celles-là.
Donc, il y a vraiment
des mesures qui tiennent compte, là, dans
le fond, des meilleures pratiques
dans le monde à cet égard-là. Puis mes gens, bien avant mon arrivée, aussi,
ont testé la... Parce qu'on pourrait se mesurer à notre façon, mais la mesure, dans le fond, la façon de
mesurer, bien, elle a été testée par un expert de l'Université Laval, dans le fond, qui l'a
agréée, qui l'a approuvée puis qui a dit que c'était vraiment
la bonne façon de calculer. Donc, c'est parmi nos grandes réalisations.
Chose
importante, pour conclure, je vois le temps qui doit filer, dans notre plan stratégique, pour les trois prochaines années — on
le travaille actuellement, il a été déposé — on a repris l'approche client, bonification de
l'approche client. On a repris aussi
tout ce qui a trait à la performance du centre, parce que souvent la
performance du centre a été décriée. Donc,
on va avoir des plans d'action qui vont travailler très fort sur l'amélioration
continue de nos processus, parce
qu'en services partagés les processus, c'est important. Il n'y a pas juste la
volumétrie puis les économies d'échelle.
On va
travailler fort aussi sur la mise en place en RI, ça... discuté la semaine
prochaine lors des rencontres, là, sur la mise en place de la méthode
agile en RI, qui était peu utilisée au CSPQ, notamment par la... On a mis en
place des équipes. Puis la nouvelle
vice-présidente aux solutions d'affaires, c'est une experte en solutions
agiles. Donc, ça aussi, ça doit permettre de mieux travailler et améliorer
notre performance.
Mais je ne
peux pas oublier une chose qui est très importante dans la performance puis
dans la prestation de nos services,
c'est vraiment de travailler sur nos ressources. On a quand même au-delà de
1 850 employés au CSPQ. Donc, les services, dans les vice-présidences, sont rendus par des gens. Donc, on
va travailler très fort au cours des prochaines années. Puis on a des plans d'action qui ciblent des
gestes concrets pour les trois prochaines années, dans le fond, sur la
formation de notre personnel.
On va aussi
travailler très fort sur... on ne dirait pas l'élimination, mais sur la
réduction du taux de roulement. Le CSPQ
a un taux de roulement de ses employés qui est plus élevé que le reste de la
fonction publique. Puis ça, le taux de roulement, bien, un employé, pour
être efficace, bien, il faut qu'il fasse... On sait qu'au gouvernement du
Québec la mobilité est relativement facile. Mais, pour qu'un employé devienne
performant, il faut qu'il fasse plus qu'une année dans son emploi. Donc, on va travailler sur la rétention, la
fidélisation de nos employés, tout en maintenant... Puis ça, c'est important de le mentionner, puis ça, ça a été
beaucoup implanté au cours des dernières années, on travaille très fort
sur le processus de formation en matière
d'intégrité et d'éthique parce qu'au cours des dernières années... mais on
parle de... le CSPQ a été taxé
souvent de problématique. Donc, on travaille très fort sur l'éthique,
l'intégrité de nos employés, en plus de la formation pour l'approche
client.
Donc, ça
résume, en gros, dans le fond, les grandes réalisations du CSPQ. Puis je vous
dis que ce qui a été fait sous
l'ancien président, qui est devenu le secrétaire du Conseil du trésor, ça a
permis au CSPQ de s'élever d'un niveau.
Le
Président (M. Bernier) : M. Caron, vous avez de la jasette. J'aime ça
vous entendre, mais là je vais vous arrêter parce que, là, on va passer
du côté de la deuxième opposition avec M. le député de La Peltrie. Merci,
M. Caron.
M.
Caire : Merci, M. le Président. À mon tour de vous saluer,
de saluer les collègues du côté ministériel, ma collègue de l'opposition officielle, en resoulignant que ce sont nos
dernières études de crédits ensemble et que je m'en attriste, Mme la
députée, saluer le président du Conseil du trésor.
Le Président (M.
Bernier) : ...
M.
Caire : Bien, dans votre cas, M. le Président, j'attends
toujours de savoir si je dois m'en attrister. Mais, ceci étant dit, je
m'en attristerai en temps et lieu.
M.
le Président, je vais être discipliné et respecter la demande du président du
Conseil du trésor. Donc, M. Caron, on se reparlera vendredi de la
semaine prochaine, mais soyez assuré que nous nous reparlerons.
Je voulais aborder la
question avec le président du Conseil du trésor d'une mesure qui a été annoncée
par sa formation politique en 2014, soit le
fameux cran d'arrêt. Le cran d'arrêt est cette mesure, M. le Président, pour
les gens qui nous écoutent, qui veut
que, si on finance une mesure qui n'est pas prévue au cadre financier, une
nouvelle mesure qui n'est pas prévue
au cadre financier, on doit la financer par des économies qui seront réalisées
dans d'autres programmes. Malheureusement, et pour une raison que j'ignore, il semble
impossible au Conseil du trésor de nous donner le chiffre du nombre de programmes qui étaient mis en application par le gouvernement en 2014. On a les chiffres, très récents, de 2017, mais 2014, il
ne semble pas que ce soit possible. On a demandé cette information-là à plusieurs
reprises et sous plusieurs formes, mas ça ne semble pas possible. Donc, vous
comprendrez que c'est un peu difficile pour nous de faire une évaluation
fine d'à quel point le cran d'arrêt a été efficace.
Donc,
je vais poser cette question-là, de façon générale et introductive, au
président du Conseil du trésor : Peut-il nous dire combien, à travers la mesure du cran d'arrêt, ont été
économisés dans des programmes existants pour financer des nouvelles
mesures?
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le ministre.
M.
Arcand : Bien, d'abord, premièrement, il faut juste
bien comprendre ce que c'est, d'une part, quand on parle d'un cran d'arrêt. C'est de s'assurer, dans un premier temps, que les initiatives, premièrement, qui ne sont pas prévues au budget ne se
réalisent pas, hein? La première affaire, c'est le respect du budget. Ça, c'est
la première des choses sur laquelle on doit convenir.
Maintenant,
également, le cran d'arrêt est un élément aussi qui, pour
nous, fait en sorte que... Très souvent, les programmes sur lesquels
souvent c'est appliqué, c'est lors de négociations que nous avons, en général à partir du
mois de janvier jusqu'au mois de mars, avec
les différents ministères, où les ministères nous soumettent plusieurs idées de programmes,
et sur lesquelles, à ce moment-là, nous, on intervient pour dire : Écoutez...
Ils doivent à chaque fois justifier qu'est-ce
qu'ils veulent faire. Et, très souvent, ces programmes-là ne sont pas
acceptés, donc n'apparaissent pas nécessairement dans les budgets auparavant,
n'apparaissent pas dans les budgets de l'année, ont fait partie de la négociation.
Et donc ces initiatives-là n'ont pas été retenues par le Conseil du trésor.
Essentiellement,
donc, ce qu'on essaie de dire, c'est que le cran d'arrêt, c'est véritablement
quelque chose qui nous permet de
pouvoir gérer d'une façon efficace le budget et de s'assurer justement qu'on ne
se retrouve pas avec des dépenses dans
lesquelles les programmes n'ont pas été analysés... et sur lequel, par exemple,
on arrive avec des programmes qui nous coûtent infiniment plus cher que
ce qui a été regardé, tout simplement.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de La Peltrie.
M.
Caire : Je vous admets, M. le Président, respectueusement et
en tout respect pour le président du Conseil du trésor, que sa réponse me laisse infiniment sur mon appétit. La question
était quand même relativement simple. Le cran d'arrêt, on sait ce que c'est, là, c'est : dans les mesures
budgétaires, tout nouveau programme budgétaire ou ajout de services de l'État non prévus au cadre financier devra
nécessairement être financé par des économies équivalentes dans les
dépenses de programmes, donc dans les autres programmes.
Donc,
je repose ma question : Combien de ces économies ont été faites dans les
autres programmes pour financer les
nouvelles initiatives du gouvernement? Parce que c'était ça qui était le...
C'est ce qui était prévu par le cran d'arrêt. La question est
hypersimple, puis j'aimerais avoir une réponse peut-être un petit peu plus
précise.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
• (12 h 40) •
M.
Arcand :
En fait, comme j'ai eu l'occasion de l'expliquer encore à plusieurs reprises,
en fait, quand on regarde ce que nous
avons fait, on parle quand même d'au-delà de 2 milliards de dollars qui
ont été faits dans le but justement de réduire ces différentes dépenses
là.
J'ai parlé tout à
l'heure à la députée de La Financière agricole, sur laquelle il y avait eu une
restructuration à ce niveau-là. On peut
parler des efforts que nous avons faits dans le domaine de la santé. Je pense
que c'est très réel de voir que
maintenant on a 30 quelques conseils d'administration par rapport à ce qui
existait auparavant, alors qu'il y en avait plus que 200. Je rappelle également que l'abolition des CRE, tout ce
qu'on a fait au départ, ça a généré énormément. Je dirais également qu'il y a eu des directions
régionales, dans le réseau de l'éducation, qui ont été abolies, dans un
premier temps. Et il y a eu également
différentes réorganisations, fusions d'organismes, au niveau de l'encadrement
du travail, qui ont été faites également et qui ont généré, là aussi,
des économies. L'optimisation de Revenu Québec, c'en est un également. Vous le
savez, qu'il y a eu des réorganisations au niveau des bureaux du Québec au
Canada, etc.
Donc, tous ces éléments-là qui ont été
faits ont provoqué des économies d'environ 2,1 milliards de dollars.
C'est ce qui a été fait, et ça, ça nous
permet de financer les nouveaux programmes. Et, juste pour terminer, M. le Président, je tiens à rappeler que nous
avons cette année une croissance économique au Québec aussi comme jamais on n'a eue.
Donc, les revenus sont là également.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de La Peltrie.
M.
Caire :
...M. le Président, mais la question, elle est simple. Puis là je comprends
qu'il y a eu des fusions d'organismes. Je comprends qu'il y a eu de la
restructuration administrative de certains organismes. Ce n'est pas, essentiellement, ce que je pense être d'abord de
la révision de programmes qui nous amène aux économies. Puis je vais
parler de la révision de programmes un petit peu plus tard, mais là on est
vraiment dans les...
Je
pose une question très simple, très, très simple. En 2017, on a les chiffres,
206 programmes mis en place par le gouvernement. 2014, on essaie
d'avoir les chiffres, on ne peut pas. On nous dit que... Bien, on nous renvoie
au cadre budgétaire. On nous renvoie à
toutes sortes de références qui ne disent pas ce chiffre-là. Est-ce à dire que
le gouvernement du Québec n'avait
aucune idée du nombre de programmes qui étaient mis en place en 2014? Et sur
quelle base est-ce qu'on peut mettre
un programme de cran d'arrêt, donc de révision et de meilleure gestion des
programmes, si on ne sait même pas quels programmes on a, qui sont mis
de l'avant? C'est ça que je veux savoir.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Arcand :
Oui, oui, mais on connaît la liste des programmes depuis nombre d'années. Tous
les programmes doivent être approuvés, de toute façon, au niveau du
Conseil du trésor.
M.
Caire :
Si vous la connaissez, pouvez-vous nous la transmettre? Parce que ça fait
plusieurs fois qu'on le demande, puis on nous refuse cette information-là.
Combien de programmes étaient en place par le gouvernement du Québec en 2014? Pour qu'on puisse faire le
comparable avec 2017 pour qu'on voie si ce cran d'arrêt là, il a
effectivement fonctionné.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le ministre.
M.
Arcand :
C'est parce qu'il faut juste bien comprendre, encore une fois, que le cran
d'arrêt, ça n'a pas une influence sur le
nombre de programmes. Vous pouvez avoir plus de programmes avec moins de
montants d'argent aussi. Ce n'est pas une règle mathématique. Et donc,
en ce sens-là... Mais, nous, je peux vous dire que les négociations se font, comme je l'expliquais tout à l'heure, durant des
périodes où les ministères sont appelés justement à préparer leur
budget, à soumettre leurs idées de nouveaux programmes, s'ils en ont, mais, ces
programmes-là, on les...
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de La Peltrie.
M.
Caire : J'ai bien compris ça, M. le président du Conseil du
trésor. Et c'est tout à fait légitime, ce que j'entends. Ceci étant dit, la question, elle est simple. Et,
oui, j'ai besoin du nombre de programmes, non pas pour savoir s'ils ont
été maintenus en place, abolis, pour avoir
l'évaluation de l'efficience du cran d'arrêt. Vous conviendrez avec moi que
c'est difficile de faire cette évaluation-là si on ne sait pas d'où on part,
et, pour savoir d'où on part, il me faut le nombre de programmes qui étaient
mis en place en 2014.
Donc,
le président du Conseil du trésor a raison, ce n'est pas une question de
combien on a aboli. Mais c'est clair que,
si on dit que les nouvelles mesures doivent être financées par des économies
équivalentes dans celles existantes, bien, encore faut-il que je sache combien il y en avait d'existantes, parce
que, si je n'ai pas cette information-là, bien, il manque une patte à l'équation. Alors, est-ce que c'est
possible de fournir cette information-là aux parlementaires, s'il vous
plaît?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Arcand :
Écoutez, premièrement, je pense qu'on s'entend sur une chose au moins. On
s'entend sur le fait que, si, demain matin,
vous avez 220 programmes et vous en avez, l'année suivante, 300, ça ne
veut pas dire que ça va coûter nécessairement
plus cher. Ça dépend des programmes. Ça dépend de ceux qui ont été abolis. Ça
dépend de ceux qu'on a rentrés, etc. Donc, ça, c'est la première des
choses.
J'aurais
tendance à vous répondre que le cran d'arrêt, finalement, c'est le respect du
budget. Et, s'il n'y avait pas eu, justement, le cran d'arrêt, bien, je
pense qu'on ne serait pas dans la situation budgétaire où on est aujourd'hui,
s'il n'y avait pas eu, justement, des
analyses qui sont faites de façon très sérieuse par le Conseil du trésor et qui
permettent, justement, de pouvoir faire en
sorte qu'on puisse rejeter certains programmes, en approuver d'autres, et ainsi
de suite. Alors, ce n'est pas une
question de vouloir dire... On n'est pas dans une course, à savoir est-ce qu'il
y a tant de programmes versus tel autre... C'est une question de savoir
est-ce qu'on remplit nos objectifs budgétaires.
Le Président (M.
Bernier) : Merci, M. le ministre. M. le député de La Peltrie.
M.
Caire :
Je comprends. Mais, dans une logique de contrôle parlementaire, si on me dit
qu'on met en place une mesure puis
qu'on veut en évaluer l'efficacité, moi, je vous dis : Il manque des
éléments. Et ce que j'entends de la réponse du président du Conseil du trésor, c'est soit
qu'il ne souhaite pas nous remettre cette information-là, soit qu'il ne la
possède pas, puis, à ce moment-là, bien, il manque une patte à son équation.
Ce qui
m'amène, toujours sur le même sujet, à une autre question sur le cran d'arrêt.
Parce que, je l'ai dit, le cran d'arrêt,
ce n'est pas compliqué, on met des nouvelles mesures en place, on les finance à
même les économies qu'on fait sur les
anciennes mesures. C'était ça, le cran d'arrêt. Là, ce qu'on comprend dans les
demandes qu'on fait sur les études de crédits...
Et je vais vous lire la réponse, M. le Président, pour qu'il n'y ait pas
d'ambiguïté sur ce qu'on a reçu notamment sur ces questions-là, sur la
mise en application du cran d'arrêt, donc : «Essentiellement, les
initiatives ou majorations ayant fait l'objet du cran d'arrêt — donc
on parle bien du cran d'arrêt — à ce jour sont celles présentées aux
derniers budgets ou [dans la mise] à jour
[du plan économique] d'automne. Elles [font] l'objet d'un cran d'arrêt général,
puisque financées à même les grands équilibres financiers, notamment par les
mesures d'économie identifiées aux différents documents budgétaires. À titre
d'exemple, les mesures annoncées à la mise à jour du plan économique du Québec
de l'automne 2017 ont été financées pour l'exercice 2017-2018 à même
des disponibilités du Fonds de suppléance.»
Je vous
ramène à l'énoncé d'origine. Les nouvelles mesures, normalement, sont financées
par des économies à même les mesures
existantes. Or, dans le plan économique, quatre mesures qui sont en référence
là-dedans sont la réduction du fardeau fiscal des particuliers, les
baisses d'impôt, le plan de lutte pour sortir 100 000 personnes de la
pauvreté, investissements additionnels pour
améliorer les services et l'appui économique des régions. Ça, ce qu'on nous
dit, c'est que ça n'a pas été financé
par une rationalisation ou une augmentation de l'efficience des programmes
existants, ça a été financé par le Fonds de suppléance.
Or, le Fonds
de suppléance, M. le Président, il faut bien comprendre que c'est une espèce de
discrétionnaire qui est au service du
Conseil du trésor pour financer des programmes qui seraient déficitaires pour
toutes sortes de raisons. Par exemple,
il arrive une catastrophe naturelle. Par exemple, il arrive un nouveau
programme qu'on met en place, la réaction ou l'engouement pour le programme est au-delà de ce qu'on avait fait
comme évaluation. Donc là, on va dans le Fonds de suppléance pour être
capables de financer ces programmes-là. Mais le Fonds de suppléance n'est en
aucun temps provisionné par des économies qui ont été faites sur les programmes
existants. Il est financé par le fonds consolidé de la province.
Donc, le
gouvernement a financé des baisses d'impôt à même un fonds de suppléance. On
est loin du cran d'arrêt. Comment le président du Conseil du trésor peut
expliquer ça?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Arcand : M. le Président,
c'est parce qu'on entre dans une mécanique qui est un peu complexe, là.
Premièrement, le Fonds de suppléance,
c'est un fonds dans lequel... Comme l'a dit le député, on l'utilise parfois
pour des imprévus, hein? C'est ça qui
est un des buts recherchés. Mais également, si un ministère ne dépense pas
nécessairement toutes les sommes, ça
peut se retrouver aussi au Fonds de suppléance. Alors, le Fonds de suppléance
peut être utilisé, particulièrement comme ce fut le cas cette année, dans un environnement dans lequel les
rentrées d'argent au niveau du gouvernement du Québec ont été particulièrement importantes. À partir du
moment où les rentrées d'argent ont été particulièrement importantes, je
veux dire, on a cette possibilité-là.
Maintenant, vous le savez également, au cours de
l'année, on avait, par exemple, pris un montant d'environ 300 millions pour les problèmes reliés à la
forêt, à l'aide au niveau des gens dans ce secteur-là, parce qu'on croyait,
nous, que, dans ce secteur-là, il était pour
y avoir une problématique beaucoup plus aiguë que celle par laquelle on a vécu.
Ces sommes-là n'ont pas été utilisées. Et
donc on a pu, à ce moment-là, en discussion avec le ministère des Finances,
utiliser une partie de ces sommes justement pour bonifier le dernier budget du
gouvernement.
Alors, c'est pour ça qu'on se sert du Fonds de
suppléance à la fois pour les imprévus et à la fois pour certains éléments du
budget, tout simplement.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de La Peltrie.
• (12 h 50) •
M.
Caire :
Bien, M. le Président, je veux dire, ça confirme essentiellement ce que je
viens de dire. Le Fonds de suppléance
a été provisionné non pas à même la révision des programmes, puis ça, on en
reparlera dans le prochain bloc, mais
la révision des programmes n'a pas été effectuée. Ceci étant, quand le ministre
nous dit que des baisses d'impôt sont financées
par le Fonds de suppléance, il
comprend qu'on ne vient pas d'atteindre l'objectif qui était visé par
le programme de cran d'arrêt.
Donc, si on
résume ça, on ne sait pas d'où on part. On ne connaît pas le nombre de programmes
en 2014. On n'est pas capables d'identifier les économies qui auraient
été générées par une révision des programmes, l'inefficience des programmes,
qui aurait provisionné éventuellement ce fonds-là. Et là ce qu'on comprend, c'est que
les mesures budgétaires qui sont
annoncées ne respectent pas la politique de cran d'arrêt que le gouvernement a mise en place, ou était supposé mettre en place mais qu'il n'a
pas mise en place.
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M. Arcand :
M. le député, je vais vous expliquer. Il y a deux éléments que vous devez bien
comprendre. Vous avez le Fonds de suppléance
et vous avez, administré par le
ministère des Finances, ce qu'ils appellent la réserve de stabilisation. La réserve de stabilisation, parce
que l'économie du Québec était dans une situation très importante, la
réserve de stabilisation a permis de
financer, entre autres, les baisses d'impôt et ces éléments-là. Ce n'est pas le
Fonds de suppléance.
Il y a des mesures, cependant, du discours du dernier budget qui ont été
utilisées et financées par le Fonds de suppléance.
Mais, encore une fois, l'allusion que vous faites au niveau, par exemple, des
baisses d'impôt ou de la baisse de taxe
scolaire, ça n'a pas été fait par le Fonds de suppléance d'aucune façon. Ça a
été fait par la réserve de stabilisation que le ministère des Finances
avait.
Le Président
(M. Bernier) : M. le député de La Peltrie.
M.
Caire :
Bien, oui, O.K., sur le fonds de stabilisation... Puis on pourra avoir un long
débat sur le fonds de stabilisation qui a
été provisionné par la force de l'économie, là. On pourra avoir un débat où
nous divergerons d'opinions, très certainement, là-dessus.
Mais,
ceci étant dit, moi, quand on me dit ici que les mesures annoncées au dernier
plan économique sont financées par le
Fonds de suppléance... Ça, c'est écrit noir sur blanc, c'est le ministère qui
nous fournit cette réponse-là. Je regarde le plan économique puis je vois «réduction du fardeau fiscal des
particuliers». Puis là le président du Conseil du trésor me dit : Non, non, non, ce n'est pas vrai, les
baisses d'impôt n'ont pas été financées par le plan de suppléance. Je prends
la parole du président du Conseil du trésor.
Mais il y a quelqu'un quelque part qui ne nous a pas donné l'information
exacte parce que c'est écrit noir sur blanc ici.
Le Président
(M. Bernier) : M. le ministre.
M. Arcand :
Ce que je vous dis, c'est que certains aspects du budget sont financés par le
Fonds de suppléance et certaines baisses d'impôt sont financées par la
réserve de stabilisation. Essentiellement, c'est ce que j'essaie de vous dire.
Alors, oui, il y a pu y avoir, au niveau du Fonds de suppléance, certaines
mesures qui ont été utilisées et qui, pas nécessairement
sur les baisses d'impôt, peuvent avoir un effet positif pour le consommateur.
Mais je dirais qu'une grande partie
des fonds ont été utilisés par le ministère des Finances pour ces grands
éléments là, ont été utilisés au niveau de la réserve de stabilisation,
tout simplement.
Le Président
(M. Bernier) : Merci. M. le député.
M.
Caire :
Et, dans les deux cas, ce que j'entends de la réponse du président du Conseil
du trésor, c'est qu'il n'y a aucune de ces
sommes-là qui est due à la mise en place du cran d'arrêt. Donc, l'efficacité du
cran d'arrêt, en termes monétaires, le président du Conseil du trésor
aujourd'hui est incapable de me répondre qu'est-ce que ça a donné.
Le Président
(M. Bernier) : M. le ministre.
M. Arcand :
Bien, M. le Président...
M.
Caire : Puis là je ne parle pas de restructurer des
organismes ou de fusionner. Je parle vraiment, là, de financer des
nouveaux programmes à même l'efficience qu'on va chercher dans d'autres
programmes.
M. Arcand :
Ce que je vous dis depuis le début, c'est que nous avons évalué, depuis au
moins 2015, l'équivalent de
2,1 milliards de dollars d'économies. Je vous ai identifié les
principales, c'est-à-dire au niveau de la santé. Il y a des efforts extrêmement importants de restructuration
qui ont été faits au niveau de la santé. Il y a eu des efforts également
au niveau de La Financière agricole. Il
y a eu des efforts majeurs qui ont été faits également au niveau du pacte
fiscal, le pacte municipal. Tous ces éléments-là, au total, ont généré
quand même des économies de 2,1 milliards de dollars.
Le
Président (M. Bernier) : Merci, M. le ministre, de vos
commentaires. Nous allons passer du côté ministériel avec M. le député
de Vanier-Les Rivières.
M. Huot :
Oui, merci, M. le Président. M. Caron a très bien répondu tantôt, mais il
m'a amené une série d'autres questions
dans ses réponses, M. le Président. Donc, j'aimerais peut-être ça l'entendre,
parce qu'il y a des choses qu'il a dites...
Entre autres, sur la question de la satisfaction de la clientèle, il a
dit : Je pense, à juste titre,
que, par le passé, la performance du
CSPQ avait pu être décriée. Et je ne pense pas me tromper en disant : Une
grande particularité du CSPQ, c'est :
il y a très peu ou à peu près pas de services directs à la population.
À ma connaissance, le CSPQ, c'est vraiment des services aux ministères et organismes. Je ne me trompe pas? C'est vrai, on a très
peu... alors que tous les ministères, les organismes ont une déclaration de services aux citoyens à faire. Donc, le
CSPQ, c'est vraiment... a une particularité, c'est les ministères
et organismes. Donc, dans la population, des fois, on va
critiquer le CSPQ parce qu'on entend des choses, tout simplement,
mais il n'y a pas de service directement à la population. Mais il
y a certains ministères
et organismes qui ont quand même pu critiquer un peu
les questions de services, ont pu critiquer certains tarifs aussi.
Donc,
le plan de match, là, vraiment spécifique... M. le ministre, dans la première question que je lui avais posée,
parlait de l'orientation marketing. C'est l'expression qu'il a utilisée. Donc,
est-ce qu'il y a vraiment un plan de match marketing
auprès des ministères et organismes? Mais comment on fait vraiment pour
transformer la perception négative qui
a pu être là depuis quelques années? On voit que vous faites, quand même, à ma
connaissance, aussi des sondages de satisfaction,
là, de votre clientèle. C'est sûr, quand il y a quelque chose qui va moins
bien, on en entend toujours plus parler. Quelqu'un qui est satisfait, il ne le crie pas partout sur les toits.
Mais les données que vous avez là-dessus... Et comment vous allez mettre
en place cette orientation marketing dont parlait le ministre?
Le
Président (M. Bernier) : Donc, M. le ministre.
M.
Arcand :
Écoutez, c'est le rôle... ça fait partie... Je l'ai exprimé tout à l'heure,
c'est la troisième orientation, d'une
part, que nous avons, qui est de faire en sorte de faire connaître davantage
par les ministères les réalisations du CSPQ. Je pourrais vous donner comme exemple que nous avons eu, il y a quelque
temps, entre autres, des reportages à TVA, entre autres, qui ont été connus, qui ont fait, par exemple, qu'au lieu
d'avoir une centaine, je crois, de serveurs, on est rendus à trois
maintenant dans l'appareil gouvernemental, des centres de serveurs. Alors là,
au lieu d'en avoir autant, il y en a maintenant
deux à Québec, je crois, et un à Montréal. Il y a eu une visite qui a été
organisée. M. Caron était là. Il y a une visite qui a été organisée, et
les journalistes ont pu voir justement de quelle façon le CSPQ fonctionnait.
Alors, c'est un peu
le travail que nous faisons et sur lequel un des mandats qui a été confié à M.
Caron a été justement de faire un peu mieux
connaître le Centre des services partagés du Québec. C'est sûr que ce n'est pas
l'endroit où on est en manchette à tous les
jours. Comme vous le dites si bien, s'il y a une manchette, c'est parce qu'il y
a quelque chose qui va mal. Mais je
pense qu'en général il y a des bons coups qui sont faits. Il y a des
innovations qui sont faites par le Centre
des services partagés et qui ont avantage à être connues, à tous le moins, par
tous les ministères. Si ce n'est pas par la population, c'est connu au moins par les ministères parce que, dans le
fond, c'est important que ceux qui sont nos clients puissent être en
mesure de savoir les bons coups qui sont faits et la capacité innovante, entre
autres, du CSPQ.
Je ne sais pas si M.
Caron veut...
Le Président (M.
Bernier) : M. le député.
M.
Huot : Oui, M. Caron, peut-être sur les données de satisfaction,
qu'est-ce que vous avez sur la satisfaction des ministères et organismes, de votre clientèle, finalement? Qu'est-ce
que vous pouvez dire là-dessus? Et qu'est-ce que... le plan de match pour améliorer cette
satisfaction-là et atteindre tous les objectifs que vous vous êtes fixés dans
le plan stratégique 2018-2021?
Le Président (M.
Bernier) : O.K., M Caron.
• (13 heures) •
M. Caron
(Jacques) : Bonjour, M. le Président. Jacques Caron, président du
CSPQ.
Donc,
dans le fond, pour répondre succinctement à la question, on a deux façons
d'aller tester, dans le fond, la satisfaction
de la clientèle puis la qualité des services qu'on rend. Tout à l'heure, j'en
ai parlé brièvement, c'est la tournée du président. La tournée du président, là, c'est vraiment... C'est préparé,
dans le fond... C'est orchestré avec les principaux clients ministériels et les gros organismes du
gouvernement du Québec. Dans le fond, on va chercher... Dans le fond,
pour chaque rencontre, on prépare un ordre du jour. Chaque sous-ministre ou
chaque président, dans le fond, il dépose les éléments
où il y a, dans le fond, une insatisfaction, où il y aurait des améliorations à
apporter par le CSPQ. Donc, j'arrive aux
rencontres préparé. Je prends acte. On s'explique sur, dans le fond, les
problématiques. Puis cette façon de procéder là... dans le fond, je vais chercher, là, de personne à
personne, vraiment, le pouls du premier dirigeant, dans le fond, de mes gros clients. Donc, en faisant ça, dans le fond,
je reviens dans mon organisation, auprès de mes vice-présidences, et je pose, dans
le fond, des questions, et je leur
demande, dans le fond, d'assurer le suivi et la correction, dans le fond, des problématiques. Ça, c'est la première approche pour
améliorer vraiment notre service clientèle.
La
deuxième approche, c'est par le biais de sondages. On me dit que les derniers
sondages, il y a eu des sondages sectoriels sur les ressources
humaines, mais les derniers sondages clientèles, ils remontent au début des
années 2010. Bon, là-dessus, ce que je
peux vous dire, c'est que, dès mon entrée en poste, j'ai demandé à ma direction
générale de la performance et des
relations avec la clientèle de me développer un sondage corporatif sur chacune
de mes lignes d'affaires puis chacune, dans le fond, des activités où il
pouvait y avoir des problématiques.
Donc, au cours du
mois de mars, j'ai adressé à plus de 100 entités gouvernementales le
sondage, au premier dirigeant de l'organisme, avec l'intention que celui-ci, dans
le fond, descende à ses représentants les questions, tout dépendant des secteurs. Parce qu'il y a des spécialités : on est en
TI, on est en ressources financières, on est dans plusieurs gammes
d'activités. Donc, je m'attends à ce que le premier dirigeant de l'organisme
descende le sondage dans son organisation,
puis, dans le fond, l'analyse de ce sondage-là, qui devrait se faire au cours
du mois de mai prochain, va nous permettre, dans le fond, d'aller
chercher encore une fois le pouls, mais le pouls à tous les niveaux.
Puis,
subséquemment à ça, dans le fond, on travaille actuellement, comme je l'ai dit
tout à l'heure, sur la mise en place
des plans d'action qui vont supporter notre plan stratégique. Donc, dans le
fond, les actions de nos plans d'action vont être guidées notamment par
mes tournées du président puis par le sondage qu'on a envoyé aux gestionnaires.
Donc, c'est là-dessus
que je compte, dans le fond, améliorer des services. Puis il y a tout un
discours, aussi, gouvernemental sur la
prestation de nos services et le caractère obligatoire. Bon, on voit dans la
littérature des centres de services
partagés qu'ailleurs dans le monde les centres de services partagés sont
souvent obligatoires, ce qui est plus ou moins le cas au Québec. Au Québec, les achats de 25 000 $ et
plus, on a les services de bibliothèque, on a la disposition des biens
excédentaires, qui sont des services obligatoires...
M. Huot :
Vous m'amenez sur le point que je voulais...
Le Président (M.
Bernier) : Oui, M. le député.
M. Huot : Je voulais amener
certaines spécifications sur ça, parce qu'au départ c'étaient vraiment les
achats regroupés, là, qui étaient des... on visait à rendre... Est-ce que
c'est...
M.
Caron (Jacques) : 25 000 $, oui, oui.
M.
Huot : Actuellement, les achats regroupés, c'est obligatoire,
opérations financières, matérielles, c'est ça. Mais là M. le ministre,
tantôt, parlait du regroupement des CTI. Ça va devenir un service volontaire ou
obligatoire, ce type de service là?
Moi, je parlais, dans
la première question, qu'on dit : Les premiers à rendre obligatoires,
c'est les services de commodité. Donc, la
question des CTI, vous avez parlé, dans la première question tantôt, de la
téléphonie IP, est-ce qu'il va y
avoir une orientation qu'on va dire : Ce type de service là, ce sont des
services obligatoires? Là, on a le courtier en infonuagique. Ça, c'est un service qui est offert, qui n'est pas
obligatoire, c'est sur une base volontaire, mais il y a des excellents
prix qui sont donnés.
Donc,
comment on va partager le service sur une base volontaire ou le service sur une
base obligatoire, alors que, je
pense, les analyses qu'ils ont faites, ils ont dit... Quand on dit de peut-être
revoir le modèle d'affaires, les recommandations indépendantes étaient
peut-être d'aller vers un service obligatoire. Donc, je comprends qu'on va
rester sur une base volontaire pour certains services, mais je veux... Comment
on va faire le partage? Qu'est-ce qui va être obligatoire et qu'est-ce qui va être sur une base volontaire? Et
jusqu'à quel point on ne ferait pas de meilleurs gains d'efficience si
on rendait tout obligatoire? J'aimerais ça vous entendre sur cette question-là.
M.
Arcand :
M. le député, M. Caron pourra répondre à votre question, mais je pense que
c'est une question d'orientation politique aussi dans ce cas-ci. C'est clair
qu'il y a des ministères qui ne fonctionnent pas encore avec la technologie IP.
Alors, c'est sûr que le Conseil du trésor, actuellement, va faire en sorte que
cette technologie-là soit implantée.
Je vais vous donner un exemple. Le ministère des
Relations internationales sauve, par exemple, beaucoup, beaucoup d'argent avec une technologie IP parce qu'eux, ils
ont des liens permanents avec leurs délégations un peu partout dans le monde, et ça sauve beaucoup, beaucoup de frais de
ce côté-là. Il y a d'autres ministères qui n'ont pas encore choisi ça.
Nous ne sommes pas en train, comme tel, de l'imposer immédiatement, mais
éventuellement on s'en va vers ça.
Alors,
il y a certains des éléments sur lesquels il va y avoir certainement une
imposition de notre part. Il y a d'autres éléments sur lesquels on va laisser une marge de manoeuvre, bien sûr,
à certains ministères. Mais, encore une fois, c'est une orientation
politique. Mais, ce qui apparaît être évident, nous allons faire le maximum
pour l'imposer.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député... M. Caron?
M. Huot :
M. Caron voulait conclure.
M. Caron
(Jacques) : Bonjour. Jacques Caron, président du...
Le Président (M.
Bernier) : Non, c'est beau. Une fois qu'on vous a identifié, vous
n'avez pas à le répéter.
M. Caron (Jacques) : Si je peux compléter, dans le fond, dans mon rôle de président du CSPQ,
dans le fond, la décision de rendre obligatoires des services, ça
relève soit du Conseil du trésor ou du gouvernement, dépendamment du cadre législatif auquel on se réfère. Moi, comme président du CSPQ, dans
le fond, ce qui est important, c'est qu'actuellement il y a des services
obligatoires, j'ai brièvement... les achats de 25 000 $, disposition
des biens. Donc, il y en a qui le sont déjà.
Moi, comme président du CSPQ, ce que je dois, là, c'est que je dois, dans le
fond, m'assurer qu'on a recentré notre gamme de services, je dois
m'assurer qu'on rend des services de qualité dans ceux qu'on rend actuellement
sur une base volontaire. Puis là-dessus on travaille sur la performance de l'organisation,
la formation de notre monde.
Pour
ce qui est de rendre des services obligatoires, mon opinion là-dessus, comme
président... Puis les décisions ne me
reviennent pas, moi, ce que je dois, dans le fond, c'est mettre en place, dans
le fond, des mesures d'information de gestion
pour qu'on puisse se mesurer correctement. Parce que je ne peux pas essayer de
convaincre puis amener des projets de
décret au gouvernement si je n'ai pas des unités de mesure très claires qui
vont démontrer, dans le fond, l'efficacité d'aller chercher des
clientèles additionnelles.
Donc,
dans le fond, au cours des prochaines années, dans notre plan stratégique, on a
prévu la mise en place de solutions d'affaires, d'indicateurs de
gestion, de tableaux de bord qui vont nous permettre, dans le fond, de cibler
des activités où il y aurait vraiment une
valeur ajoutée pour le gouvernement. Et c'est dans ce contexte-là que je vais
présenter, dans le fond, à mon ministre des
propositions pour rendre certains services obligatoires dans des services de
commodité, comme vous l'avez bien mentionné.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Vanier-Les Rivières.
M. Huot :
Combien de temps, juste pour...
Le Président (M.
Bernier) : Huit minutes.
M. Huot :
Ah! O.K... Oui?
Le Président (M. Bernier) : Oui, M.
le ministre.
M.
Arcand : M. le député, juste
peut-être vous dire, essentiellement : Nous allons, éventuellement... Nous
avons annoncé par le passé, par exemple, que
nous allons présenter une vision immobilière, éventuellement, du
gouvernement du Québec. Et, dans ce cas-là,
il y a des mesures extrêmement précises qui vont être faites et qui vont
imposer un certain nombre de choses
au niveau, par exemple, de certains projets immobiliers. Alors, ça, c'est une
décision carrément politique qui est prise, approuvée par le
gouvernement du Québec. Et donc c'est la même chose au niveau du CSPQ.
Je pense
qu'un des exemples qu'on a en tête, puisqu'on parlait tout à l'heure de
téléphonie... on disait, puis je ne sais
pas jusqu'à quel point c'est vrai, que le ministère de la Santé a un système de
téléphone des années 80. À un moment donné, là, il va falloir avoir une technologie moderne avec ces
services-là. Alors, c'est pour ça qu'on s'en va éventuellement vers une certaine forme d'imposition pour les
choses qui nous semblent tellement évidentes qu'il n'y a pas vraiment
matière à grande discussion là-dessus.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M. le député de Vanier-Les Rivières.
• (13 h 10) •
M. Huot :
Oui. Dernier point. Ça avait été mentionné tantôt dans le premier bloc sur les
économies estimées que les services
regroupés, les services partagés sont en mesure d'offrir au gouvernement. On
parlait de 129 millions la dernière année, des chiffres similaires l'année précédente. Mais, à vous écouter,
la réponse que vous venez de me donner, M. Caron, et M. le ministre aussi, avec ce que vous voulez
faire avec la satisfaction mesurée, avec une offre de services bonifiée,
avec le plan de match du plan stratégique
des trois prochaines années, on est en mesure peut-être de dire : On va
augmenter les économies gouvernementales qu'on va pouvoir faire dans les
prochaines années.
Donc, est-ce que, le plan stratégique qui est
là, on est en mesure de dire : On vise, par exemple, à augmenter à 150 millions d'ici trois ans les économies
gouvernementales? Est-ce qu'on a déjà chiffré ce qu'on est en mesure de
faire? Parce que, moi, ce que je comprends
avec vos réponses, ce que vous me dites, la performance de l'organisation,
c'est peut-être ce qui vous tient le
plus à coeur, la satisfaction de la clientèle. Évidemment, s'il y a performance
de l'organisation, il va y avoir
satisfaction de la clientèle. Donc, on peut espérer des économies
supplémentaires en regroupant d'autres services, en offrant des
meilleurs services, en regroupant des bons services, les services de commodité,
comme vous venez de nous dire. Donc, peut-être vous entendre sur cette question-là,
s'il vous plaît.
Le Président (M. Bernier) : M.
Caron.
M. Caron
(Jacques) : Bonjour. Brièvement,
dans le fond, pour répondre à cette question-là, au cours des
prochains mois, dans le fond, on va travailler de façon intense pour identifier... Parce que, quand je
dis qu'on a généré, en 2017-2018, 129 millions d'économies, ça, c'est sur la base de 14 services évalués sur une
gamme de services de 70. Donc, on a évalué ceux qui étaient, dans le
fond, les plus rentables pour le CSPQ, donc...
M. Huot : Comme par exemple?
M. Caron
(Jacques) : Comme par exemple des achats regroupés. Donc, c'est un exemple. Donc, dans le fond, on a évalué les plus
rentables, ce qui nous amène à 129. Donc, au cours de la prochaine année, on a
prévu, dans le plan stratégique, évaluer une
autre gamme de produits qui sont peut-être... pas à coups de 25, 30 millions, mais qui génèrent des économies
qui vont permettre, dans le fond...
M. le ministre parlait de nous
montrer la performance puis le rayonnement qui vont permettre, dans le fond, dans un premier temps, d'augmenter le
montant qu'on va pouvoir publier en économies gouvernementales, selon
notre formule éprouvée. Ça, c'est la première chose.
Deuxième
chose, c'est qu'on va travailler, dans le fond, sur l'élaboration de dossiers
d'affaires bien documentés avec des
mesures de performance pour pouvoir aller chercher de la clientèle
additionnelle par la voie, dans le fond, de décrets qui vont rendre des services obligatoires. Donc, dans des
services où on est très performants puis qu'on va être mesurés, dans le
fond, on va pouvoir aller voir les ministères puis aller chercher, dans le
fond, des clientèles.
Puis, comme
vous le savez, les services partagés puis de commodité, ce n'est pas le «core
business» des ministères. Les ministères sont là pour livrer des programmes
puis rendre des services. Donc, dans
le fond, la mise en place de
services partagés, ça, ça veut dire plus
d'efficacité, ça veut dire du regroupement, ça veut dire des économies d'échelle, ça
veut dire aussi, ce qui est bien important,
des solutions d'affaires et des applicatifs qui permettent d'être performant
pour un ensemble plus grand.
Donc, c'est
ça, l'objectif qu'on recherche dans notre plan stratégique des
trois prochaines années. Mais à chaque année
je vais faire, dans le fond, l'inventaire puis l'état des gains additionnels
puis des activités. Mais moi, je vous dis que, dans trois ans, quand je vais amener les résultats de notre plan
stratégique, là, qui est très ambitieux, bien, les économies gouvernementales vont probablement avoir peut-être doublé, notamment par plus de clients, mais notamment
aussi par plus de produits qui vont être évalués et les services qui
vont être évalués par mon équipe.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député.
M.
Huot : Et, quand on
dit : Plus de clients... Parce qu'à la base, à la création du CSPQ, on
parlait d'éventuellement offrir des
services en dehors aussi des ministères et organismes du gouvernement du
Québec. On avait déjà parlé des villes. Moi, je me souviens, j'étais à la ville de Québec un bout de temps, il
était question : Est-ce qu'on fait affaire avec le CSPQ pour certains services? Est-ce que, dans votre
vision des choses peut-être à plus long terme, on voudrait réoffrir des
services en dehors de ce qu'on appelle les MO dans le jargon?
M. Caron (Jacques) : Là-dessus, je peux répondre qu'il y a déjà des
villes, dans le fond... La ville
de Québec, on les héberge au niveau
des serveurs, donc au niveau des centres de traitement informatique. Donc, au niveau
de l'infonuagique, ils ont accès à nos produits. Donc, on est déjà
présents, donc.
Mais
l'important, c'est vraiment, dans
le fond... moi, je vise, je vise vraiment
tout ce qui est financé par des crédits budgétaires puis à même le
fonds consolidé du revenu, dans le
fond. Mais c'est sûr que le fait
d'amener des clients... Des clientèles
de ville peuvent nous donner plus de pouvoirs d'achat puis plus de gains dans
les achats regroupés puis dans des activités où il y a des gains
d'échelle.
M. Huot :
Puis un dernier mot, je pense qu'il reste une minute, là. Un groupe de travail
qui a été formé pour l'évaluation pour... je veux juste comprendre c'est quoi,
le rôle de ce groupe de travail là pour mesurer les économies gouvernementales
ou pour étudier la façon de faire... la façon de mesurer les économies gouvernementales.
M. Caron (Jacques) : Succinctement, sur ce sujet, c'est juste de vous dire que le groupe, il
existe déjà, mais, dans le fond, on va intensifier la
gamme des services qui vont être évalués.
M. Huot :
C'est qui, ce groupe de travail là?
M. Caron (Jacques) : C'est un groupe du CSPQ, dans
le fond, c'est le groupe qui a monté
la méthode de prix de revient puis la
méthode de calcul des économies qui a fait l'objet, dans le fond, d'une analyse indépendante d'un titulaire de l'Université
Laval. Donc, c'est ce groupe-là...
M. Huot :
O.K. C'est un groupe 100 % CSPQ.
M. Caron (Jacques) : ...qui va élargir, dans le
fond, la gamme des produits évalués.
Puis c'est quand même des opérations relativement complexes parce
que c'est des analyses qui... Il y en
a qui étaient plus faciles que
d'autres, mais il y en a d'autres qui vont demander... C'est toujours au
prix d'un effort raisonnable aussi, là.
Le
Président (M. Bernier) : Merci, M. Caron. Merci à vous tous d'avoir participé à cette première
phase des crédits du Conseil du trésor.
Donc, compte tenu de
l'heure, je vais suspendre les travaux jusqu'à 19 h 30. Merci.
(Suspension de la séance à
13 h 15)
(Reprise à 19 h 26)
Le
Président (M. Bernier) :
La Commission des finances publiques reprend ses travaux. Et, bien sûr,
je demande aux personnes présentes d'éteindre la sonnerie de leurs
appareils électroniques.
La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude du volet Conseil du trésor des crédits
budgétaires du portefeuille Conseil du trésor et Administration gouvernementale
pour l'exercice 2018-2019.
Puisque
nous débutons nos travaux et qu'une période de quatre heures doit être
consacrée à l'étude des
crédits, nous allons donc terminer ceux-ci à
21 h 50 ou environ. Donc, nous poursuivons avec les échanges, et
c'est Mme la députée de Pointe-aux-Trembles qui a la parole, là. Oui, je voulais juste vérifier si j'étais sûr que
ce n'était pas l'autre opposition. Donc, vous avez un bloc de... qui
vous est accordé immédiatement.
Mme Léger :
16 minutes.
Le Président
(M. Bernier) : 16 minutes, c'est ça.
• (19 h 30) •
Mme Léger :
Merci beaucoup. Alors, rebonjour. Rebonjour, M. le Président et l'équipe du ministre.
J'aimerais
revenir... bien, revenir, d'ailleurs, on ne l'a pas commencé tel quel, mais les dépenses vraiment par mission. Si je regarde à la page A.22 du
budget particulièrement, j'aimerais voir certains secteurs avec vous et
revenir sur les dépenses vraiment qui sont allouées, particulièrement, en
différents ministères.
Si
je regarde particulièrement sur les comparaisons de 2017‑2018, donc si je pars
du budget de l'année 2017-2018, 2018-2019,
2019-2020 et 2020-2021, donc, pendant ces quatre années-là, vous avez amplement
indiqué, par les différentes interventions
du gouvernement au fil des dernières semaines, lorsque le budget a été déposé,
amplement indiqué... tout à l'heure
on en a jasé un peu qu'il n'y avait pas nécessairement de coupure, qu'il n'y
avait pas nécessairement... que tous les ministères avaient les augmentations voulues selon... particulièrement
cette année, 2018-2019. J'aimerais voir avec vous, à A.22 du budget, pour l'année, particulièrement,
2019-2020. Donc, on est dans 2018-2019, mais je voudrais qu'on puisse
regarder l'année suivante.
Et,
l'année suivante, si je regarde particulièrement dans le domaine de la justice,
d'une part, Gouverne et justice, parce
que c'est comme ça que vous les identifiez, Gouverne et justice, il y aurait
une augmentation d'à peine, pour l'année qui suit, donc 2019-2020... une
augmentation d'à peine 1,17 %. Si je regarde aussi le soutien aux
personnes et aux familles, il y a une
augmentation minime de 1,13 %. Quand on parle d'augmentation de 1 %,
on comprend que c'est bien en dessous de l'indexation, hein?
Alors,
si je regarde l'Économie et l'environnement, c'est une diminution de
36 millions, donc effectivement une coupure directe dans les budgets. Si je regarde 2020-2021, quand je vais
plus loin en Économie et environnement, on a une coupure, une autre coupure de 106 millions. Alors, si je
regarde particulièrement l'Économie et l'environnement, si je regarde
l'année 2018-2019 et 2019-2020, si je lis bien, il y aurait une diminution
de 36 millions.
Est-ce que le
ministre peut me confirmer que c'est... les chiffres que j'ai devant moi, on
lit les mêmes chiffres que vous avez dans les crédits?
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M. le ministre.
M.
Arcand : Je veux juste bien
comprendre le sens de votre question, là. Vous avez parlé du ministre de la
Justice, c'est ça?
Mme Léger : Là, c'est les
dépenses de chacune de ces missions-là, là.
M.
Arcand : Je croyais, Mme la
députée, qu'on parlerait des crédits de 2018-2019, mais là vous voulez
qu'on aille dans les crédits de 2019-2020. C'est ça que je comprends?
Mme Léger :
Je veux voir les dépenses des missions qu'on a pour 2017-2018, 2018-2019,
2019-2020, 2020-2021. C'est ce qu'on voit actuellement dans les dépenses
du budget.
M.
Arcand : Parce que moi, je
peux, M. le Président, expliquer la corrélation entre 2017-2018, 2018-2019,
mais, quand on arrive à 2019-2020, les
budgets ne sont pas fermés. Ce sont des projections qui sont faites par le
ministère des Finances. Alors, c'est difficile pour moi d'entrer, là,
dans chacun des budgets des ministères. Je peux vous expliquer qu'est-ce qui s'est passé en 2017-2018. Le reste,
ce sont des projections qui ont été faites pour l'avenir, et ces
projections-là vont être éventuellement, l'an prochain, expliquées en détail.
Et, vous
savez, moi, une des choses que je peux dire par rapport à ce que vous
mentionnez... Vous dites : Écoutez, là, vous donnez comme exemple
le ministère de la Justice. Vous dites : Écoutez, ce que je vois, c'est
que, dans les projections, vous avez «le
ministère de la Justice va augmenter de 1 point quelque chose». Vous
savez, le ministère de la Justice,
actuellement, on est en train d'entreprendre une grande réforme et en
particulier une amélioration considérable, je dirais, de l'appui qu'on donne au ministère de la Justice sur le plan
numérique, entre autres. Et je dois vous dire que nous, lorsqu'on donne ce genre d'appui là, on s'attend
aussi à ce que ce soit quelque chose qui est non pas juste une dépense. Quand on investit le... parce qu'on parle
actuellement d'un investissement considérable au niveau du ministère de la
Justice, bien, on s'attend à ce que le
ministère de la Justice aussi, via les investissements que l'on fait, va
évidemment avoir... il va y avoir un certain nombre, je dirais,
d'économies reliées à ça.
Puis je vais
vous donner simplement un exemple. À partir du moment où, par exemple, on
utilise le numérique, beaucoup plus
de visioconférences, dans le cadre, éventuellement, de procès, bien, c'est
beaucoup d'argent qui va être économisé
directement, dans l'avenir. Alors, moi, je reviens toujours à ce que je dis depuis le début : les
projections de 2019-2020 sont des projections dans lesquelles... ont été
établies par le ministère des Finances au dernier budget...
Le
Président (M. Bernier) : Merci, M. le ministre. On va poursuivre avec une question de Mme
la députée. Je dois balancer
les temps de parole.
M.
Arcand : ...parce
que j'essaierais de finir, là, si ça ne vous dérange pas trop.
Le
Président (M. Bernier) :
C'est parce que j'essaie de balancer les temps de parole. Si elle
prend tant de minutes, j'essaie de
vous donner tant de minutes au niveau
de la réponse. C'est ce qui se passe
en ce qui regarde les échanges au niveau
des oppositions. Le but premier de
l'étude des crédits est d'obtenir le plus de réponses et de permettre
le plus grand nombre de questions
possible pour essayer de renseigner
la population. Je vous comprends, mais vous aurez certainement
l'occasion d'y revenir par rapport aux questions qui sont posées par Mme la
députée. Mme la députée.
Mme Léger :
Oui, on sait pertinemment, M. le Président... parce qu'il y avait juste un oui
ou non, normalement, qu'il aurait pu
me dire, là. Mais on sait qu'en général les augmentations normales... je
pourrais dire, est de 3 %, 4 %, chaque ministère. Vous avez fait déjà la promesse que c'était de 4 %,
particulièrement, que le gouvernement a fait dans la promesse électorale de 2014. Bon, on se maintient dans les
4 %, là, nécessairement, particulièrement en santé et éducation,
d'une part, mais là, actuellement, si je
regarde pour cette année, c'est une chose, mais, si je regarde pour
l'année 2019-2020, 2020-2021, qui sont quand même des chiffres qui
sont mis dans le budget, le budget qui a été annoncé...
Là, vous me dites que vous ne pouvez pas donner
d'explication, mais, de ce que je vois, les explications pour 2019-2020, mais même 2020-2021, c'est des chiffres
que je n'invente pas, les chiffres qui sont vraiment dans le budget et, lorsque je les regarde par mission, donc les
dépenses vraiment effectuées par mission, qu'on regarde pour les
prochaines années... Parce qu'on a un
portrait dans les livres du gouvernement, on a un portrait de quatre ans, on va
jusqu'en 2020-2021 facilement. Vous dites que c'est peut-être
des projections, mais ce que je vois, juste pour l'année prochaine... Donc,
on a l'année avant, l'année... cette année,
hein, celle qu'on vit, que vous me dites que vous voulez me parler plus spécifiquement,
mais je regarde celles de l'année prochaine aussi, et, particulièrement en Économie
et en environnement, je vois pour 2019-2020 une baisse de 36 millions, d'une part,
pour celle-là. Donc, pour moi, ce sont des coupures directes, là, ce
n'est même pas une augmentation de 3 % puis 4 %, normale, ou juste l'inflation de... juste
l'inflation qu'on pourrait se dire pour une dépense de mission. Là, il y
a vraiment une coupure, particulièrement, à l'Économie et environnement.
Alors, vous
pouvez me dire... Vous ne me donnez pas d'explication. Donc, ce que je
comprends, c'est que, même avec les
coupures à venir, vous ne pouvez pas aujourd'hui me donner des explications des coupures qui
viendront l'année prochaine.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le ministre.
M.
Arcand : Bien, d'abord, je ne suis pas du tout d'accord
avec votre affirmation, pour la simple et bonne raison que ce n'est pas vrai que chacun des ministères
soit obligatoirement... parce que,
par exemple, si vous prenez 2019-2020, moi,
je regarde ça de façon globale, et ce n'est pas parce qu'on prévoit une
dépense... une croissance des dépenses de 3,4 % qu'il faut que
chaque ministère soit entre 3 % et 4 %. Ça dépend des ministères. Il
y a des ministères qui ont eu des programmes
dans lesquels... les programmes se terminent. Il y a des niveaux d'efficacité
qui sont demandés à des ministères et
qui permettent à certains ministères d'avoir de moins grandes croissances. Il y
en a d'autres qui ont besoin d'avoir des croissances plus grandes que le
3,4 %.
Alors, ça dépend de chacun des ministères, et ce
n'est pas parce qu'un ministère n'a pas nécessairement entre 3 % et
4 % qu'il y a nécessairement des coupures. Ce n'est pas mathématique de
cette façon-là. Puis, je tiens à vous rappeler, parce que vous faisiez
référence à la Justice, bien, avec ce qu'on fait au niveau de la Justice, non
seulement il y aura des économies, mais il y
aura également, je dirais, une meilleure technologie à la Justice, qui a
d'ailleurs été saluée par le Barreau.
Maintenant, je vais vous donner un autre
exemple. Quand on parle, au ministère des Affaires municipales, du programme d'inondations, bien, il n'y a pas des
inondations à chaque année. Alors, c'est clair que, l'année suivante,
les budgets baissent, s'il n'y a pas
d'inondation, à ce niveau-là. Alors, ça dépend de chaque année. Les ministères
n'ont pas des augmentations qui sont
toujours égales d'année en année. Ça dépend des besoins, ça dépend des besoins
du moment, ça dépend des priorités
gouvernementales, de tous les choix que l'on doit faire comme gouvernement.
C'est ça qui, pour nous, est prioritaire.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Mme la députée.
Mme Léger :
Oui. Je peux comprendre que le ministre me dise ça, là, mais il ne reste pas
moins que, si je prends l'exemple, particulièrement, de l'Économie et
environnement, vous me dites : Ce n'est pas nécessaire qu'il y ait une
augmentation de 3,4 %... un équilibre dans chacun des secteurs. Mais ce
que je vois devant moi, Économie et environnement,
c'est qu'il y a une baisse de 36 millions qui est là pour l'Économie et
environnement. Donc, on n'est même pas
dans le 3,4 % normal, que vous me dites, là, mettons qu'il est à 1 %
puis 2 %, bien, il y a quand même une baisse, là, de moins
36 millions pour l'année prochaine.
Et les autres... quand je vois juste le soutien
aux personnes et aux familles, il y a une augmentation minime de 1,13 %. Alors, si eux ont 1,13 %,
particulièrement, juste au soutien aux familles, alors si vous dites que... si
je suis votre raisonnement, c'est
parce qu'il y a d'autres ministères qui en ont un petit peu plus, probablement,
qui en ont pas mal plus, pour avoir juste une augmentation de
1,13 % pour les autres années.
Ce que je
veux dire, M. le Président, c'est qu'il y a des ministères qui vont être coupés
l'année prochaine, puis, même si le ministre ne veut pas me dire...
M.
Arcand : ...
Le Président (M. Bernier) :
On va laisser finir la députée puis on revient après, O.K.?
Mme Léger :
Même si le ministre me dit, là, qu'il ne peut pas m'expliquer plus qu'il faut
pour 2019-2020 parce qu'on est dans
les crédits 2018-2019, on a eu beaucoup d'annonces, puis, 2018-2019... Et
là j'ai devant moi, devant les yeux,
devant moi, que, l'année prochaine et les autres années qui viendront, on va
retomber dans des coupures et dans l'austérité.
Puis, même si le ministre me dit : Peut-être non, ou qu'il n'est... ce
n'est pas ça. Moi, ce que je vois dans les chiffres, je vois... juste pour l'Économie et Environnement, là, il y a
quand même moins 36 millions, là. Il n'y a même pas l'inflation, il n'y a même pas le niveau de base,
même si ce n'est pas 3,4 %, de ce que le ministre me dit, qui est un
peu normal, il n'y a même pas ça pour l'Économie et environnement, entre
autres. Je vous donne ça comme exemple.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le ministre.
• (19 h 40) •
M.
Arcand : Bien, écoutez, le
Parti québécois a une drôle de façon de calculer, je dois dire, parce qu'encore
une fois, je regarde, elle me parle de
l'Économie, dans laquelle il n'y a pas de croissance, il y a même une légère
diminution, semble-t-il, en 2019-2020. Quand je regarde Économie, Science et Innovation,
on passe, cette année, de 803 millions à
1 017 000 000 $. C'est une croissance de 26 %. Et,
quand on analyse pourquoi le 26 %, c'est qu'il y a eu des
stratégies et des plans d'action, entre
autres du ministère, et un des éléments qui était fondamental, c'est de
vraiment donner le coup de
barre nécessaire, entre autres, pour la transformation du numérique, entre
autres. Alors, ça, ça fait partie des efforts.
Alors,
l'année suivante, c'est sûr qu'on ne peut pas s'attendre à avoir de tels
montants d'argent année après année. On a la capacité cette année de
donner le coup de barre. Alors, ça, c'est pour l'Économie.
Si
on se met à parler d'environnement, on vient de modifier la loi québécoise
en environnement. On dit que les façons de faire en environnement
vont être plus simples dans l'avenir. Il va y avoir moins de paperasse, il va peut-être y
avoir besoin de moins de gens à l'intérieur du ministère dans l'avenir.
Alors, c'est un peu normal que les dépenses n'augmentent pas nécessairement
de 3 %.
Alors,
essentiellement, je pense que c'est comme ça qu'il faut l'expliquer. Il y a
moins de monde à l'aide sociale qu'il
y en avait avant. Peut-être qu'Emploi et Solidarité sociale, il va y avoir un
moins grand budget l'année suivante, parce qu'il y a moins de monde à
l'aide sociale.
Le Président (M. Bernier) : On va
avoir l'occasion d'y revenir. Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Mme Léger :
Bien, si on revient à Gouverne et justice, d'une part, Gouverne et justice,
2019-2020, c'est 1,17 % d'augmentation.
Avec ce que vous me disiez sur la gouverne et justice, avec tous les
changements que vous voulez proposer cette année, particulièrement, il y
a quand même juste 1,17 % pour 2019-2020. Parce que, là, on voit
l'augmentation de 8,25 % cette année,
parce que le ministre me parle de tout ce qu'il va y avoir, puis le
réajustement, avec tout ce qu'on entend
des critiques qu'il y a eu au ministère de la Justice, d'une part, bon,
8,25 % cette année, mais on retombe à 1,17 % l'année
prochaine.
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Mais oui, ce n'est
pas linéaire, cette affaire-là. Ce n'est pas quelque chose qui est
nécessairement... Dans le cas de la Justice,
parce que moi, j'aimerais bien qu'on parle des crédits de cette année, là, pas
ceux de 2019-2020, quand je regarde
le ministère de la Justice, on parle de 943 millions, on s'en va à
1 016 000 000 $. On a une croissance de 8,8 % dans le cas de la Justice. Pourquoi,
cette année, on a une croissance 8,8 %? C'est qu'il y a une augmentation,
parce qu'on a donné, là aussi, un coup très
important. On a le financement de la hausse du coût de l'indemnisation des
victimes d'actes criminels. Je vous donne ça comme exemple. Ça, on a fait ça
cette année, et donc l'augmentation...
Le Président (M. Bernier) : Merci,
M. le ministre. Il reste 30 secondes au bloc de madame...
M.
Arcand : ...qu'il
va y avoir en 2019-2020, ça...
Mme Léger : Bien là,
monsieur, je n'ai que 30 secondes...
Une voix : ...
Mme Léger : Oui, mais là je comprends, cette
année, là, on voit, dans le budget 2018-2019, 8,25 % d'augmentation,
et après c'est 1,17 %, puis après c'est
0,70 %. Ce qu'on comprend, c'est que c'est l'année des élections, c'est
8,25 % cette année, il y a une
grosse augmentation, vous donnez les explications, puis on retombe après à
1,17 %, puis on retombe à 0,70 %.
Le
Président (M. Bernier) : Merci, Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Merci de vos commentaires, le bloc
est maintenant terminé. Nous allons passer maintenant du côté ministériel. Et
je vous rappelle une chose, les règles sont les suivantes... Ce n'est pas parce que je ne veux pas vous donner
du temps de parole, M. le ministre, c'est parce que je dois, du côté des oppositions, balancer le temps
en ce qui regarde les questions posées versus les réponses. Vous aurez
amplement le temps d'y revenir.
Nous allons
maintenant du côté de l'opposition, et rien ne vous... du côté du gouvernement,
rien ne vous interdit de revenir à
des questions qui vous ont été posées par les oppositions. Vous aurez, à ce
moment-là, toute la possibilité. Donc, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis : Merci, M. le
Président. C'est à mon tour de dire bonsoir à tout le monde et en particulier à
M. Yves Ouellet, le président-directeur général de la Société québécoise des
infrastructures, car j'aimerais aborder trois
sujets qui touchent la SQI : d'abord, le plan stratégique de la SQI,
ensuite la stratégie numérique en ce qui concerne la SQI et finalement
la vision immobilière du gouvernement.
Alors, la
Société québécoise des infrastructures a été constituée en 2013, à la suite de
la fusion d'Infrastructure Québec et
de la Société immobilière du Québec. C'est à l'article 25 de sa loi
constitutive, qui est la Loi sur les infrastructures
publiques, où on trouve la mission que la SQI s'est vu confier : d'une
part, de soutenir les organismes
publics dans la gestion de leurs projets d'infrastructure publique et, d'autre
part, de développer, maintenir et gérer un parc immobilier qui répond à leurs besoins, principalement en mettant à leur
disposition des immeubles et en leur fournissant des services de
construction, d'exploitation et de gestion immobilière.
Dans son rôle
de soutien auprès des organismes publics, la SQI intervient comme conseiller
stratégique et comme gestionnaire de
projet. Elle accompagne les organismes tout au long du cheminement menant à
l'approbation des projets et la SQI
effectue le suivi des projets au regard des échéanciers, des coûts et des
portées autorisées. À titre de gestionnaire de projet, la SQI est responsable de toutes les étapes conduisant à leur
livraison, depuis la planification jusqu'à la mise en service, en
fournissant un éventail complet de prestations.
La SQI joue un rôle de gestionnaire immobilier.
Elle fournit aux ministères et aux organismes publics des immeubles et des locaux en propriété ou en
location. Elle doit veiller à y maintenir des conditions d'occupation
saines, confortables
et sécuritaires. Elle doit exercer une gestion rigoureuse de son parc
immobilier en s'assurant de conserver et d'utiliser au meilleur escient
le patrimoine bâti collectif.
Qui est la
clientèle de la SQI? C'est constitué de plus de 120 ministères et
organismes gouvernementaux. Dans le cadre
de projets d'infrastructure d'envergure, c'est-à-dire des projets de
50 millions de dollars et plus, elle fournit également des conseils de nature stratégique, financière et
contractuelle à diverses organisations publiques et à des municipalités
et les accompagne tout au long des étapes des projets.
Le parc immobilier de la SQI est un des plus
importants au Québec. Ses actifs immobiliers ont une valeur qui dépasse 3,8 milliards de dollars. Le parc
immobilier compte 349 immeubles en propriété, 673 immeubles ou locaux
en location. On y retrouve des immeubles de
bureaux, des palais de justice, des établissements de détention, des postes
de la Sûreté du Québec, des centres de
transport, des conservatoires de musique et d'art dramatique, des centres
d'archives, des laboratoires, des ateliers et des entrepôts. Les activités de
construction et d'exploitation immobilière de la SQI ont un poids économique
considérable aussi dans l'industrie de la construction.
• (19 h 50) •
Alors, la SQI vient de présenter son premier
plan stratégique. Le plan stratégique a été déposé à l'Assemblée nationale en mars dernier et est entré en vigueur
le 1er avril. Le plan stratégique s'articule autour de trois enjeux
majeurs. Le premier, c'est une prise en charge exemplaire des investissements
en infrastructures publiques sur leur cycle de vie; deuxièmement, un environnement favorable à l'expression des talents; et,
troisièmement, une valeur ajoutée reconnue.
Moi, j'aime
aller à la page 26 du plan stratégique parce que, là, on retrouve des mots
qui sont très chers à moi. On parle
de reddition de comptes et on dit qu'«afin d'assurer l'atteinte des
18 objectifs du plan, chacun de ceux-ci fera l'objet de plans
d'action annuels, sous la responsabilité directe d'une vice-présidence ou d'une
direction qui sera imputable des résultats
atteints. Ces plans viendront préciser, d'une part, les cibles intermédiaires
visées au cours de l'année à venir et, d'autre
part, les moyens qui seront choisis et utilisés pour les atteindre. Les plans
d'action, qui seront approuvés et suivis par la direction, constitueront
la source privilégiée de reddition de comptes.» Très bien.
Alors, d'ici
cinq ans, la SQI souhaite avoir atteint les cibles qu'elle s'est fixées. Ainsi,
entre autres, elle devra avoir intégré
à la démarche de la modélisation des données du bâtiment, ou ce qu'on appelle «building information modeling»... et le
processus de conception intégré dans la gestion de ses
projets, dont la réalisation se fera selon le mode le plus approprié et
qui répondra globalement aux performances attendues en termes de budget et
d'échéancier.
Elle devra
avoir réalisé 50 % des nouveaux
aménagements selon un nouveau concept des milieux de travail, tout en maintenant le taux d'inoccupation des espaces
de bureau sous la barre de 2 %. Elle devra avoir assuré
l'exploitation des propriétés pour maintenir
leur état général supérieur au niveau C de l'indice gouvernemental. Elle devra
avoir mis en place un processus
d'innovation intégrée. Elle devra avoir réalisé systématiquement des audits de
performance environnementale des
nouveaux immeubles. Elle devra avoir adopté et mis en oeuvre une stratégie
numérique pour l'ensemble du processus interne et des services.
Elle devra
avoir appliqué une stratégie de valorisation des ressources humaines. Elle
devra avoir accru le niveau de maturité
en gestion d'actif et en gestion de projet et géré les projets en mode
portefeuille. Elle devra avoir adopté et appliqué une déclaration de service à la clientèle. Elle
devra avoir renforcé la gouvernance et intégré la gestion des risques
dans le tableau de bord corporatif.
Alors, M. le
ministre, le plan stratégique présente trois enjeux, 18 objectifs, en plus
de cibles, beaucoup de cibles. Est-ce que le plan stratégique reflète,
dans son contenu et dans les choix qu'il établit, les orientations et les
priorités gouvernementales? Si elle met en oeuvre son plan stratégique, est-ce
que la SQI va répondre aux attentes élevées du gouvernement, mais même de la
population du Québec?
Et, M.
Ouellet, j'aimerais aussi vous entendre sur le plan stratégique, et j'aimerais
savoir si ce plan met en valeur l'innovation
et pourquoi on devrait croire que les cibles que vous vous êtes données seront
réalisées d'ici cinq ans. Et aussi j'aimerais
que vous faites un peu le lien avec le Plan d'action de développement durable
2016-2020, parce que j'aimerais comprendre comment ce plan-là... on
retrouve aussi dans le plan stratégique qui vient d'être déposé en mars.
Le Président (M. Bernier) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre, il vous reste environ
4 min 50 s.
M.
Arcand : Bon, alors, je vais
répondre rapidement puis je laisserai à M. Ouellet le soin d'exposer certaines
de ces priorités-là.
Je tiens à
rappeler d'abord, pour les gens qui nous écoutent, que la Société québécoise
des infrastructures est née de la
fusion entre Infrastructure Québec et la SIQ, qu'on appelait la Société
immobilière du Québec. Alors, c'est un organisme qui a été fusionné et qui... donc, depuis 2015, environ. C'est quand
même relativement jeune maintenant, puisqu'il y a eu ces changements-là
qui ont été apportés. Mais le gouvernement supporte tout à fait les objectifs
qu'il y a dans le plan stratégique, a
d'ailleurs approuvé le plan stratégique de la Société québécoise des
infrastructures. Et c'est sûr qu'il faut aller... D'une part, il faut que le citoyen, sur le plan immobilier, en
ait pour son argent, il faut qu'on investisse également dans la modernité et il faut aussi, encore une
fois, qu'on entretienne les édifices gouvernementaux de façon la plus impeccable possible avec évidemment des données
très précises sur les échéances à donner lorsqu'il y a des rénovations à
faire et lorsqu'il y a des modifications à apporter.
Alors, essentiellement, je vous dirais que ça
fait partie de l'endossement du gouvernement au niveau du plan stratégique. M.
Ouellet pourrait expliquer peut-être comment il entend en arriver à ces
résultats-là.
Le
Président (M. Bernier) : En vous identifiant, M. Ouellet, avec votre
titre. Et est-ce qu'il y a consentement pour que M. Ouellet puisse
prendre la parole? Consentement. M. Ouellet.
M. Ouellet (Yves) :
Merci, M. le Président. Yves Ouellet, président de la Société québécoise des
infrastructures.
Le Président (M.
Bernier) : La parole est à vous.
M.
Ouellet (Yves) : Merci beaucoup. Alors, peut-être pour faire un
point direct par rapport aux observations de Mme la députée, dans le
cadre de l'élaboration du plan stratégique, évidemment il y a plusieurs
éléments qui ont été considérés, mais en
particulier les deux éléments que vous avez mentionnés, en commençant par
l'innovation. C'est un élément qui est
majeur, qui est majeur pour notre organisation, mais je vous dirais que c'est un élément qui est
surtout majeur pour l'industrie de la
construction. Pourquoi? Parce que l'industrie de la construction, c'est vrai au
Québec, mais c'est vrai également au Canada puis dans la plupart des
pays développés, c'est une industrie qui ne connaît pas une croissance de sa productivité qui est très rapide.
Puis on sait qu'une des solutions pour être capable de dynamiser
l'industrie, évidemment, c'est d'avoir des méthodes qui sont innovantes, des
nouvelles façons de faire.
Donc,
la société, comme leader de l'industrie de la construction au Québec,
évidemment, a reflété cette priorité-là dans son plan stratégique. De manière plus concrète, je n'irai pas dans
tout le détail du plan, mais, si on regarde au niveau des grands objectifs,
l'objectif 1.A.1, qui indique que nous allons mettre en
oeuvre la feuille de route BIM-PCI — j'aurai
peut-être l'occasion de revenir sur le BIM, parce que c'est vraiment un outil technologique
qui est déterminant puis qui va changer les
façons de faire dans l'industrie de la construction — donc, c'est un objectif qui est très
important. On a également une réflexion à l'interne sur les façons de
faire de l'organisation, où on veut accélérer la transformation numérique de nos façons de faire pour être
capable, à l'interne, de suivre ce qu'on veut faire avec le BIM vers
l'extérieur de notre industrie, vers les travaux, les projets, les immeubles
dont on a la responsabilité.
L'autre élément
important, vous avez mentionné le développement durable, évidemment grande
priorité du gouvernement, c'est une priorité
qui est reflétée dans notre planification stratégique. Encore une fois,
lorsqu'on regarde au niveau des
orientations, la société s'engage, suite à la réalisation de tous les projets
majeurs... À la suite de la réalisation des projets, nous allons faire un audit sur la performance environnementale
des projets, un an à la suite de la réalisation du projet, pour voir sa performance au niveau environnemental.
On l'a indiqué dans notre planification stratégique, mais c'était déjà une préoccupation qui était très
présente au sein de l'organisation, puis on pouvait le voir déjà de manière
très concrète dans le cadre de projets qui
ont été réalisés. On peut penser à des projets qui sont très récents, pour
lesquels on a gagné des prix en
particulier pour l'aspect environnemental et développement durable du projet.
On pense à la gare fluviale de Lévis qui a gagné des prix...
Le
Président (M. Bernier) : M. Ouellet, vous êtes fort
intéressant, mais je dois vous arrêter et passer du côté du deuxième groupe d'opposition, M. le député de
La Peltrie. Je le sais, que je parais peut-être sévère, mais c'est
comme ça qu'on doit gérer le temps en commission parlementaire lors de l'étude
des crédits. M. le député de La Peltrie.
• (20 heures) •
M.
Caire :
Vous faites très bien ça, M. le Président. On a parlé ce matin d'un engagement
du Parti libéral concernant le cran d'arrêt. Visiblement, ce qui a été promis en
campagne et ce qui a été livré sont bien différents.
Il
y a une autre promesse qui avait été faite pendant la campagne électorale de
2014, sur laquelle je veux revenir avec
le président du Conseil du trésor, et c'est celle d'une révision des programmes.
Donc, il avait été annoncé par un des prédécesseurs, le député de
Nelligan pour être plus précis, qui a occupé ce fauteuil-là au lendemain de
l'élection du gouvernement, du présent gouvernement libéral, qu'on allait aller
de l'avant avec une révision des programmes. La commission Robillard avait été mise sur pied, avait fait des travaux
durant une année, déposé des rapports, fait des recommandations, qui d'ailleurs, pour plusieurs d'entre elles, n'ont pas
été suivies, sur le fait qu'il faille faire de la révision des
programmes. Et on comprend, là, que le principe de cran d'arrêt et le principe
de révision des programmes sont intimement liés.
Alors,
on a fait des demandes d'accès à l'information au cours des dernières années
pour suivre cet engagement-là et sa
mise en application, pour se rendre compte qu'en 2015, de l'aveu même du
Secrétariat du Conseil du trésor, la directive
concernant la révision des programmes n'était pas appliquée. Et là c'est écrit
noir sur blanc, j'ose croire qu'on ne dira
pas le contraire aujourd'hui, là. Mais,
dans le même élan, on a recensé, bon an, mal an, dans l'ensemble des ministères
et organismes du gouvernement, une centaine de personnes qui étaient
affectées à de la révision de programmes. Donc, ça n'allait pas bien, là, parce
qu'on affectait des gens à la révision de programmes, mais on ne faisait pas de
révision de programmes. Ça a été cautionné notamment
par un autre prédécesseur de l'actuel président du Conseil du trésor, qui
a dit, effectivement, qu'il y aurait un plan qui serait déposé puis qu'éventuellement
on irait dans ce sens-là.
On
a fait une mise à jour, dans les études de crédits actuelles, du nombre de personnes
affectées à l'évaluation de programmes, pour en arriver à un total de
85,7 ETC, selon ce qui est donné par le Conseil du trésor. On arrive, pour
2016-2017 et 2017-2018, à un total de 51 programmes
qui auraient été effectivement évalués. Il y en a 206, programmes recensés.
Parce que je n'ai toujours pas le chiffre de 2014, puis ça ne semble pas être
possible de l'avoir, mais, au moins, on a celui de 2017. Donc, il y en a 206, donc 85 personnes, sur deux
ans, qui évaluent 51 programmes. Est-ce que le président du Conseil du trésor peut nous dire ces
51 programmes ont été évalués sur quels critères? Qui a fixé les critères?
Et quelles sont les conclusions de ces 51 révisions de programmes
qui ont été effectuées par ces 85 personnes?
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le ministre, la parole est à vous.
M.
Arcand :
Bien, d'abord, premièrement, la révision permanente, si je peux me permettre de
répondre à ça, la révision permanente
des programmes a permis quand même d'engendrer, je dirais, des économies
importantes. Il y a eu également des rapports qui ont été faits, entre
autres deux rapports, à l'automne 2014 et à l'été 2015.
J'ai
eu l'occasion ce matin de vous parler, entre autres, de la réorganisation
majeure... Je pense que le député de La Peltrie
est tout à fait conscient des efforts considérables qui ont été faits dans le
but de réorganiser une grande partie du réseau de la santé. Il y a eu également un pacte fiscal avec les
municipalités qui a été fait et il y a eu également... Parmi les recommandations qui étaient devant nous, il y
avait, entre autres, le regroupement, là, d'organismes tels que la
CNESST, Retraite Québec, les tribunaux
administratifs. Il y a eu des regroupements qui ont été recommandés. Et on nous
a également demandé, à l'époque, de
reconfigurer l'ensemble du réseau de délégations du Québec à l'étranger, qui
était un autre élément dans lequel il était important de pouvoir faire
ça.
On nous a
demandé également d'optimiser Revenu Québec pour des raisons, je pense, très
politiques, que les gens vont quand
même comprendre. Il y a eu une décision, dans les années 50, dans laquelle
il y avait un ministère du Revenu du
Québec et un ministère du Revenu à Ottawa. Ce soir, j'écoutais le chef
conservateur qui disait, dans ses promesses de séduction aux Québécois, qu'il était d'accord pour qu'il y ait une
agence du revenu du Québec qui pourrait éventuellement collecter les impôts pour le fédéral. Je ne sais
pas si, un jour, ça va se faire, mais, bon, c'était ça qui était l'un des
éléments. C'est quelque chose qui est peut-être, un jour, possible. Je ne sais pas. Mais ça faisait
partie de l'ensemble des recommandations qui ont été faites de ce côté-là.
Maintenant,
pour répondre, en terminant, à votre question, vous savez, les ministères présentent des
initiatives pour les programmes
sur un horizon qui, souvent, est de trois ans, et chaque initiative
est évidemment discutée avec le Conseil du trésor. Certaines ne sont pas acceptées,
certaines le sont. Et nous tentons autant que possible qu'au-delà de ces
questions d'initiatives là... nous tentons d'avoir,
maintenant, un instrument de mesure pour nous assurer, à tout le moins, qu'il
n'y ait pas une croissance des employés de
la fonction publique qui risque de nous placer dans une situation où les
budgets ne pourront pas être rencontrés.
Le Président (M. Bernier) : Merci,
M. le ministre. M. le député de La Peltrie.
M.
Caire : Merci,
M. le Président. Vous savez, M. le Président, j'ai quand même un certain bagage comme député de l'opposition, et, je veux dire, c'est assez clair que le ministre
ne veut pas répondre à la question, là. Je trouve ça dommage parce qu'elle est extrêmement précise, là. Je lui
parle de 21 rapports qui ont été faits sur de la révision de
programmes, 2016-2017, 2017-2018, on parle
de 30 rapports. Je lui demande sur quels critères ça a été fait, qui a
établi les critères et est-ce qu'on
peut avoir accès à ces rapports-là. Puis là il me parle d'Andrew Scheer qui
veut une agence du Revenu du Québec
puis il parle de la CNESST qui a été fusionnée. Ma question, elle ne peut pas
être plus précise que ça, honnêtement. Alors,
ou vous me dites : Je ne les ai pas, ou vous me dites : Je ne peux
pas vous les donner, ou vous me dites : Je ne sais pas de quoi vous
parlez, mais parlez-moi pas d'Andrew Scheer.
M.
Arcand : Si vous ne voulez
pas, je ne vous en parlerai pas. Je pensais que c'était une nouvelle qui
pouvait vous intéresser, mais, écoutez...
Le
Président (M. Bernier) : M. le député de La Peltrie? Dans un
échange qui devient un petit peu plus abrupt, là, je pense qu'on va
s'adresser à la présidence.
M.
Caire :
Parfait, M. le Président. En autant qu'on réponde à mes questions, les échanges
vont rester bien, bien, bien cordiaux.
Le
Président (M. Bernier) : Et, du côté du ministre également, vous vous
adressez à la présidence. Avez-vous d'autres éléments à ajouter?
M.
Caire : Bien,
est-ce qu'on peut avoir une réponse à cette question extrêmement précise?
Le Président (M. Bernier) : C'est la
question que je pose au ministre, M. le député de La Peltrie. Avez-vous
d'autres éléments à ajouter, M. le ministre?
M.
Arcand : Bien, moi, ce que je
dis essentiellement, c'est que, quand il y a eu cette commission,
premièrement, qui évaluait les programmes,
qui ne faisait pas seulement une question de révision de programmes, il y a eu
environ 80 % des recommandations, qui découlaient de ces rapports,
qui ont été appliquées. J'en ai mentionné quelques-unes. J'ai mentionné celles
qui étaient les plus importantes. Et une des choses, maintenant, que nous avons
aussi créée depuis septembre 2015,
c'est un nouveau secteur, au Secrétariat du Conseil du trésor, où quelqu'un est
responsable justement de la révision
des programmes. Alors, il est clair que nous nous assurons que les programmes
ne soient pas des programmes qui augmentent d'une façon problématique.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M. le député de La Peltrie.
M.
Caire :
Bon, écoutez, de toute évidence, ça va être difficile de parler des rapports
qui ont été faits sur la révision de
programmes. Et je veux citer le ministre des Finances, qui a dit quelque chose
d'extrêmement intéressant le 18 février 2018. Il donne une conférence à Sherbrooke, puis, on le sait, le
ministre des Finances est quelqu'un qui peut être assez spontané à ses heures... et qui dit, je le
cite : «Dans les faits, une chose qui manque un peu au gouvernement, c'est
l'évaluation des programmes.» Je suis assez d'accord.
Comment 85 personnes qui ont
206 programmes à réviser peuvent, en deux ans... Puis là, normalement,
c'est depuis 2014, parce que, je
réitère, M. le Président, en 2014, ils étaient une centaine. Donc, il y en a 15
de moins aujourd'hui. Donc, de 2014 à
ce jour, on a au moins 206 programmes. Je concède qu'en 2014 on n'a aucune
idée du nombre de programmes en place
par le gouvernement du Québec, mais on sait qu'il y en a au moins 206. Comment
peut-on expliquer qu'il y en ait si peu
qui aient été révisés? Parce que, là, c'est 51 sur 206 par 80... entre 100 et
85 personnes sur quatre ans. Ça ne fait pas une somme de travail
colossale, là.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le ministre.
M.
Arcand :
Écoutez, ce que je peux dire, c'est que, moi, le chiffre que j'ai n'est pas
tout à fait... les mêmes chiffres que
vous à ce niveau-là. Les chiffres qui me sont donnés ici m'indiquent qu'en
2016-2017 et 2017-2018 les ministères et organismes ont évalué au-delà de 200 programmes. Et, ce qui va se
passer dans les prochaines années, ils vont évaluer plus de 150 autres programmes également dans
l'avenir. Comme vous le savez sans doute, c'est très rare qu'un
programme qui est lancé par un ministère...
Lorsque les gens au Trésor le regardent, c'est assez rare que c'est le même
programme, qu'il n'y a pas de modifications,
de changements qui sont apportés au départ. Je pense qu'il y a, au niveau du
Trésor, une expertise, de ce côté-là, qui est faite. Alors, je pense que
c'est très important de le souligner.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de La Peltrie.
• (20 h 10) •
M.
Caire :
Oui. Bien, moi, je vais référer quand même à un document officiel qui nous est
transmis par le Secrétariat du Conseil du
trésor, qui s'appelle Étude des
crédits 2018-2019, Secrétariat
du Conseil du trésor — Demandes
de renseignements généraux, O.K.? Ça fait que je veux juste rassurer le ministre,
là, ce n'est pas des chiffres que je prends n'importe où. Et je veux juste faire une distinction. Est-ce qu'il me dit aujourd'hui que les 206 programmes ont été
révisés? Parce que j'ai ici une colonne, la liste des programmes faisant l'objet d'une
évaluation, donc pour lesquels, dans le cosmos du Secrétariat du Conseil du trésor, il y a une évaluation soit qui est
prévue, soit qui est en cours, soit qui va venir un jour. Mais le nombre et la liste des évaluations
transmises au Secrétariat du Conseil du trésor, ce qui a été réalisé, ça, ce
n'est pas une vue de l'esprit, là. On me parle pour 2016-2017 de 21 et, de
2017-2018, de 30.
Donc là, je veux
qu'on m'explique l'écart entre les chiffres qui viennent de m'être donnés par
le président du Conseil du trésor et les
chiffres qui me sont donnés par les fonctionnaires du Secrétariat du Conseil du
trésor dans nos demandes de renseignements parce que l'écart est assez
spectaculaire.
Le
Président (M. Bernier) : M. le ministre, il reste environ
30 secondes. Vous pourrez compléter votre réponse sur le temps du
gouvernement pour poursuivre votre réponse. Donc, la parole est à vous.
M. Arcand :
Écoutez, on est vraiment dans la mécanique actuelle. Mais, moi, ce que je peux
vous dire, c'est que tous les
programmes reviennent à tous les trois ans au niveau du Conseil du trésor. Il y
a donc une évaluation qui est faite. Et,
lorsqu'un programme, en plus, est modifié, il doit revenir également au niveau
du Conseil du trésor. C'est ce qui se passe à chaque fois. Et donc, à toutes fins pratiques, tous ces programmes-là
sont révisés, à tout le moins, un minimum, à tous les trois ans environ.
Le Président
(M. Bernier) : Merci. Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de
Santis : Merci, M. le Président. Alors, les secteurs de l'immobilier
et de la construction contribuent fortement à l'économie du Québec. Les
investissements publics dans ces secteurs sont des moteurs de prospérité. L'évolution et la croissance des besoins,
particulièrement en santé et en éducation, obligent un renouvellement
massif d'infrastructures spécialisées et des
investissements importants partout sur le territoire québécois. La révolution
numérique et les avancées en intelligence
artificielle touchent dorénavant tous les secteurs d'activité, y compris celui
de la construction.
À
titre d'expert immobilier du gouvernement, la Société québécoise des
infrastructures doit incarner un leadership dans l'implantation des technologies numériques. Le parc immobilier de
la SQI est un des plus importants au Québec, mais les activités de
construction et d'exploitation immobilière de la SQI ont un poids économique
considérable dans l'industrie de la
construction. Elle octroie chaque année plus de 6 500 contrats, dont
la valeur a atteint 626,7 millions en 2016-2017. Pour cette même année, son carnet de commandes incluait
62 projets de plus de 5 millions de dollars, d'une valeur totale de 5,3 milliards de dollars,
tandis qu'elle accompagnait des organismes publics dans le cadre de
19 projets de plus de 50 millions de dollars, d'une valeur totale de
13,6 milliards de dollars.
C'est
le 13 décembre dernier que le gouvernement du Québec a dévoilé la
Stratégie numérique du Québec, qui a été élaborée en collaboration avec les citoyens, les experts, les
entreprises et les organismes. Le ministère de l'Économie, de la Science et de l'Innovation a également
travaillé de près avec plusieurs autres ministères pour définir les objectifs
et les cibles de la stratégie. Tous, nous
sommes d'accord que le numérique doit être au service de la personne et du bien
commun. La stratégie numérique devra assurer
la cohérence d'ensemble des actions gouvernementales afin d'accélérer le
déploiement dans tous les milieux d'une véritable culture numérique.
La
stratégie numérique fixe sept cibles stratégiques, ambitieuses, oui, mais
réalistes, pour réaliser les orientations d'ici cinq ans. L'une de ces cibles concerne l'intégration du numérique
dans la pratique d'affaires. C'est la grande cible n° 5, que l'ensemble des entrepreneurs ou entreprises
québécoises rehaussent leur intensité numérique de 50 % dans cinq
ans. Nous comprenons que la société des infrastructures entend profiter du
levier qu'offre la révolution numérique pour améliorer ses pratiques
d'affaires, son efficacité et la qualité de ses services.
La
SQI travaille déjà en étroite collaboration avec l'ensemble de la chaîne
d'approvisionnement de l'industrie de la
construction afin de favoriser l'adoption
du «building information modeling»,
le BIM, que vous avez mentionné tout à l'heure,
et on essaie de dire, en français : La modélisation des données du
bâtiment. Le BIM est une plateforme numérique de partage de données et d'information, laquelle comporte une maquette
numérique qui permet de visualiser, d'analyser et de valider des caractéristiques physiques et
fonctionnelles d'un bâtiment, d'une infrastructure. Cette plateforme
facilite notamment la coordination visuelle et la détection d'interférences
entre différents systèmes de construction et sert de plateforme de partage de connaissances et de données, en plus d'être un
outil d'aide à la décision durant le cycle de vie d'un projet et le cycle de vie complet d'une
infrastructure. Cette plateforme numérique de partage est aujourd'hui ce
qui a le plus de potentiel pour rehausser le
niveau d'adoption numérique des entreprises du secteur de la construction, un
des objectifs de la stratégie numérique,
mais aussi pour accroître significativement la productivité de ce secteur
névralgique.
Les
expériences internationales démontrent que les donneurs d'ouvrage publics, dont
le gouvernement du Québec, ont un rôle déterminant dans la réussite
d'une transformation numérique majeure dans l'industrie de la construction. D'ailleurs, un décret gouvernemental a autorisé le
ministère de l'Économie, de la Science et de l'Innovation à octroyer une
subvention de 1,8 million de dollars au
Groupe BIM du Québec, un OBNL qui a élaboré l'Initiative québécoise pour
la construction 4.0, qui vise à développer
et mettre en point un cadre d'accompagnement des entreprises québécoises de
la filière construction pour réaliser le virage numérique.
Depuis
l'automne 2016, la feuille de route BIM-PCI — PCI, processus de conception intégré — est en déploiement à la SQI. La mise en oeuvre de cette feuille de
route est intégrée au plan stratégique 2018-2023 de la société. À la
demande de l'industrie, le MESI de concert
avec le SIQ ont organisé les chantiers de réflexion BIM, consistant à quatre
journées de réflexion, d'échange à Québec et
à Montréal en novembre et décembre derniers. Alors, le plan
stratégique 2018-2023 de la SQI
contient d'autres objectifs qui font aussi écho aux grands principes de la
Stratégie numérique du Québec, tel accroître la capacité d'innovation de l'organisation par l'implantation d'un
processus d'innovation et aussi faciliter l'échange d'information
opérationnelle par la mise en place d'un outil de collaboration en ligne.
Alors, ma question au ministre et à
M. Ouellet : Pouvez-vous nous expliquer comment la transformation numérique, appuyée par la convergence,
l'accélération et l'accessibilité des technologies, impactera la SQI et
comment la SQI pourra jouer un rôle dans la
réussite d'une transformation numérique dans l'industrie de la construction?
Tel que vous avez mentionné tout à l'heure, c'est une industrie où la
productivité du travail n'augmente pas tellement vite. La parole est à vous.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
• (20 h 20) •
M.
Arcand : Mme la députée, je vais
laisser M. Ouellet répondre précisément à votre question. Ce que je
peux simplement ajouter d'entrée de jeu,
c'est que nous avons... À l'intérieur de notre plan, de ce qu'on appelle le
PQI, le Plan québécois des
infrastructures, nous avons mis, dans le cadre de la stratégie numérique, plus
de 1,2 milliard au cours des prochaines
années. Et les endroits où ça nous apparaissait, évidemment, prioritaire, c'est
le secteur de l'éducation. Entre autres,
évidemment, le primaire et le secondaire, il y en a pour 420 millions au
cours des prochaines années, l'enseignement supérieur, les cégeps, 167 millions, 20 millions pour les
universités. Dans le ministère de l'Économie, tout ce qui touche science et innovation, il y en a pour
366 millions, et 124 au niveau de l'Administration gouvernementale. Et il
reste environ une centaine de millions
pour de plus petits projets qui peuvent être réalisés. C'est ce qui est apparu,
au niveau du gouvernement, comme étant, actuellement, dans ce
domaine-là, prioritaire.
Maintenant,
M. Ouellet peut répondre plus précisément à votre question
qui touche la société des
infrastructures.
Le Président (M. Bernier) :
M. Ouellet.
M. Ouellet
(Yves) : Merci, M. le Président. Alors, effectivement, comme la
députée le mentionnait, la Stratégie
numérique du Québec a identifié certains
secteurs d'activité pour lesquels on voyait un grand potentiel pour le
numérique, et un de ces secteurs-là qui a été identifié, c'est celui de la
construction. Nous, on croit, à la Société québécoise des infrastructures, que le numérique, et en particulier l'outil concret qu'on appelle
numérique, le BIM, est une occasion qui est unique puis qu'il ne faut surtout pas manquer pour assurer une transformation importante de l'industrie de la construction. Pourquoi cet outil-là est si important?
C'est parce qu'il nous permet de passer vraiment dans une autre
dimension dans la façon d'organiser
le travail, mais surtout dans la façon de penser la construction des bâtiments
et même de penser, par la suite, l'entretien du bâtiment et
l'exploitation du bâtiment.
Peut-être juste pour garder ça simple pour
permettre aux gens de comprendre, essentiellement ce que le BIM permet, c'est de visualiser en trois dimensions le
plan d'un bâtiment à des fins de construction. Présentement, de la
façon dont ça fonctionne, les gens, vous
avez vu ça, arrivent, les architectes, les ingénieurs, avec leurs grands
papiers, puis les discussions s'amorcent à partir de ces documents-là,
et il y a souvent toutes sortes d'enjeux de réconcilier tous ces documents-là.
Or, ce qu'on réussit à faire avec le BIM, c'est un peu comme on voit dans les
films de science-fiction, là, où vous
voyez le bâtiment dans trois dimensions. Évidemment, ça a un avantage
de voir le bâtiment dans une forme qui est pratiquement réelle, mais surtout c'est que ça permet à toutes les
parties prenantes qui sont associées à la construction du bâtiment de
voir le bâtiment puis de voir comment qu'ils vont y contribuer. Donc, ça a
toutes sortes d'avantages, en particulier
sur la facilité de le concevoir, mais surtout sur la simplicité de le réaliser
et de faciliter les communications entre les différents partenaires du
projet.
On est aux
premiers balbutiements du développement de cette technologie-là. La SQI joue un rôle de leader à cet égard-là. Vous l'avez mentionné, les organismes
publics ont un rôle de leader, et les grands donneurs d'ouvrage ont un
rôle de leader. Or, la
SQI est les deux. On est le principal donneur d'ouvrage au Québec. Évidemment,
on est un organisme public important. Donc, on assume ce rôle de leader
là.
Puis, je vous
dirais, de manière concrète... Vous avez mentionné que le ministère
de l'Économie, des Sciences et
de l'Innovation avait mis en place la
stratégie. On s'est associés au ministère pour réaliser la logistique,
organiser les chantiers de réflexion
BIM, qui, effectivement, ont eu lieu cet automne. J'ai eu l'occasion, à titre
de président de la SQI, d'amorcer, de
lancer ces chantiers de discussion là cet automne avec toutes les parties
prenantes de l'industrie. Je l'ai fait à Montréal et je l'ai fait également à Québec. Ça a été très,
très intéressant. Puis c'est vraiment un bel exercice de regroupement de
toutes les parties prenantes de l'industrie.
Je vous dirais qu'on voit déjà des résultats concrets de ces grands rendez-vous
là qui ont eu lieu cet automne.
Évidemment,
on a eu l'occasion de parler du BIM. Les grands joueurs ont un rôle de
locomotive. Un des défis qu'on a,
c'est de s'assurer que nos plus petits joueurs, qui ont un très grand
potentiel, sont capables de s'approprier cette technologie-là. Tout le monde a convenu que c'était très important, même
les grands partenaires privés, qui nous ont dit : Il ne faut pas oublier nos petits joueurs, qui sont
ceux qui nous appuient. Tout le monde a convenu que c'était la façon de transformer l'industrie et surtout d'assurer la
fameuse productivité que tout le monde recherche au niveau de
l'industrie de la construction.
Mais, comme je vous disais plus tôt, ce qui est
le plus intéressant, c'est que les gains qu'on peut faire avec la technologie
numérique et le BIM... On parle d'une diminution des coûts de projet. On parle
surtout, puis c'est ce qui est très
important pour les gens qui réalisent les projets, de diminuer les risques au
niveau de la préparation du projet puis au niveau de l'exécution du projet. Il y a également une meilleure vision
du projet au niveau de son
exploitation. Donc, on vient rejoindre
aussi la préoccupation du développement durable et d'environnement du bâtiment.
Mieux qu'il est conçu au départ...
Le
Président (M. Bernier) : Merci, M. Ouellet, de vos explications, mais nous allons passer du côté de
l'opposition officielle. Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Mme Léger : Merci,
M. le Président. Alors, c'est sûr
qu'avec le temps qui nous est alloué on ne peut pas trop perdre de
temps, mais en même temps on a tellement de questions. J'aurais tellement de
questions au ministre.
Il y en a
une plus spécifique que je vais poser. Elle vient de mon collègue le député
de Labelle particulièrement,
qui a eu un genre de cri du coeur
d'architectes en pratique privée, qui se nomment Mary-Ève Labelle et
Jean-François Parent, des architectes
qui ont écrit au député, qui ont dénoncé, dans le fond, toute la partie de la
gestion des contrats et des appels d'offres
professionnels, la partie professionnelle. Ils ont écrit une lettre que je
trouve important de vous dire, parce qu'autant on peut parler de l'ensemble des budgets du gouvernement, et
particulièrement tout ce que vous avez comme responsabilités, le président du Conseil du trésor, mais il y a
aussi des situations bien particulières, bien spécifiques que je pense que
ça vaut la peine d'avoir des explications du gouvernement.
Ils disent
que, «depuis quelques années, les organismes publics ont modifié peu à peu la
gestion des contrats et des appels d'offres professionnels. À l'époque,
il suffisait pour un architecte d'être [un] membre en règle de l'Ordre des architectes du Québec pour obtenir des mandats
variés de la part des donneurs d'ouvrage publics. Les nouvelles façons
de faire des différents paliers du
gouvernement engendrent des spécialisations et une catégorisation chez les
architectes qui est malsaine et non souhaitable — disent-ils.
En effet, les appels d'offres basés sur la qualité ont pour effet de créer artificiellement des supposées spécialisations
chez les architectes, ce qui résulte en l'exclusion des petites et
moyennes firmes des régions.»
Je saute des
bouts parce que... «Nous déplorons le fait que les critères de qualité des
appels d'offres soient basés en grande
majorité sur l'envergure de la firme d'architecture et le nombre de projets
similaires réalisés dans les dernières années.
Les grandes firmes d'architectes et les firmes hyperspécialisées dans un type
de projet précis se trouvent favorisées. Les résultats peuvent être
illustrés par les exemples suivants — ils donnent deux petits
exemples :
«Des grandes firmes de Montréal, Québec et
Trois-Rivières obtiennent les contrats pour les bâtiments dans le domaine de la santé dans le secteur nord des
Laurentides, alors que le bureau de Mont-Tremblant se retrouve
disqualifié malgré ses 26 années de
services pour le CIUSSS des Laurentides», parce que la pratique privée est
particulièrement au Mont-Tremblant, mais ça donne quand même l'ensemble
de l'oeuvre, là.
«Les critères
d'appel d'offres, censés favoriser une saine compétition, concentrent de plus
en plus l'expertise chez les quelques
firmes privilégiées qui ont pu réaliser des mandats similaires dans les
dernières années. Le cercle des élus chez les professionnels se rapetisse, et bientôt seuls deux ou trois gros
joueurs auront [un] monopole des projets publics, alors que tous les
autres devront se concentrer sur des mandats du secteur privé[...].
«Au fil des années, l'expertise se trouvera
concentrée dans les grands centres, plutôt que bien répartie sur l'ensemble du
territoire québécois.
«[...]nous
sommes très inquiets de la transformation qui s'opère et [...] constatons
directement les effets négatifs. De plus,
cette inquiétude n'est pas spécifique à notre firme, mais plutôt généralisée
parmi les architectes en pratique privée. Les architectes de toutes
provenances et de pratiques variées ont aussi exprimé [les mêmes
préoccupations].»
Donc, ça ne
reflète pas juste le... Mme Labelle et M. Parent, mais ça reflète une
inquiétude particulièrement chez les architectes
en pratique privée, d'une part, mais c'est toute la gestion des appels
d'offres, particulièrement, professionnels... Je n'ai pas fait la vérification de d'autres types de professionnels. Ça
pourrait se faire. Mais j'aimerais avoir des explications. M. le
Président, qu'est-ce que le ministre répond à Mme Labelle et M. Parent?
Le Président (M. Bernier) :
Merci, Mme la députée. Donc, M. le ministre.
• (20 h 30) •
M.
Arcand :
Bien, d'abord, vous le savez, M. le Président, que c'est une préoccupation
qu'on n'entend pas seulement au niveau des architectes. On entend ça partout au
Québec, où... Moi, j'ai été responsable, là, entre autres, d'Hydro-Québec depuis quelques années, et
c'étaient les mêmes enjeux, souvent, où on disait : Bon, bien, il n'y a
pas assez de firmes ou les firmes sont trop
grosses, et ça ne favorise pas, lorsqu'Hydro-Québec fait des appels d'offres,
les plus petites et moyennes entreprises.
Alors, je voulais profiter de l'occasion pour
vous dire que nous sommes parfaitement conscients de ça. Nous sommes parfaitement conscients également de la
problématique qui touche aussi les architectes au niveau de la qualité.
Puis
peut-être que je demanderais à Mme Carole Arav, qui est sous-secrétaire
aux marchés publics, de pouvoir peut-être vous expliquer le projet
pilote que nous avons actuellement au Conseil du trésor.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Donc en vous identifiant, Mme Arav, avec votre titre.
Mme Arav (Carole) : Alors,
Carole Arav, secrétaire associée aux marchés publics du Secrétariat du Conseil
du trésor.
Le
Président (M. Bernier) : Consentement pour que Mme Arav
puisse prendre la parole? Consentement. Allez-y, Mme Arav, la
parole est à vous.
Mme Arav
(Carole) : Alors, la question des architectes puis des ingénieurs,
c'est qu'actuellement, comment ça fonctionne,
c'est fonction d'un tarif. Alors, les appels d'offres qui sont sortis par les
organismes publics, ils sont évalués exclusivement
sur la qualité. On ne fait pas du qualité-prix. Alors, c'est ça qui a amené
tranquillement la fermeture des marchés,
le grossissement des firmes. On est conscient de la problématique, ce qui fait
qu'on est en train de faire un projet pilote
avec nos deux plus grands donneurs d'ouvrage en bâtiment et en génie civil,
avec une douzaine de projets, pour voir comment fonctionnerait le milieu avec un qualité-prix. Et le projet
pilote est en cours. On a fait une première évaluation à mi-parcours des projets, et les résultats que l'on
a sont très bons. Et on prévoit continuer le projet pilote, qui devrait
se terminer dans l'année, et arriver avec
des résultats et des propositions au gouvernement pour changer le mode
d'adjudication, qui pour l'instant est basé exclusivement sur la
qualité.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Commentaires, Mme la députée?
Mme Léger : Si vous me
permettez, est-ce que je peux déposer la lettre de...
Le
Président (M. Bernier) : Oui. Donc, si vous voulez la déposer,
est-ce que vous voulez la déposer strictement aux membres ou pour qu'on
la rende publique?
Mme Léger : On peut la
rendre publique, là. Il n'y a pas de problème.
Document
déposé
Le
Président (M. Bernier) : On peut la rendre publique. Je la
reçois, et on va s'assurer de la rendre immédiatement publique sur le
site de la Commission des finances publiques. La parole est à vous.
Mme Léger :
Et je souhaiterais que le ministre puisse communiquer avec eux, ou avoir
quelqu'un de votre équipe pour peut-être donner l'explication que vous
donnez, pour qu'ils puissent être écoutés.
M. Arcand : M. le
Président.
Le Président (M. Bernier) :
Oui, M. le ministre.
M. Arcand : Juste
30 secondes. Juste rappeler à la députée, encore une fois, que tout
l'aspect marchés publics relève du
ministre responsable, également, qui est le ministre délégué. Vous aurez un
trois heures pour lui poser, également, des questions, si vous le voulez.
Je pense que c'est la semaine prochaine, le 27.
Le Président (M. Bernier) :
Merci, M. le ministre. Allez-y, Mme la députée.
Mme Léger :
J'aimerais quand même revenir sur, je pourrais dire, une situation qui a été
assez souvent décriée, et que je
pense que le gouvernement en est très conscient, de toute l'expertise de l'État
et des professionnels, des ingénieurs, des
juristes, de tous ceux qui travaillent au niveau du gouvernement. On a vécu
beaucoup, je pourrais dire, beaucoup de turbulences, là, ces derniers temps. Je pense aux professionnels du
gouvernement du Québec, je pense aux juristes de l'État qui, vous savez... J'ai une affection particulière
pour les juristes et notaires de l'État, pour les ingénieurs et les
techniciens aussi. Bon, bien, différents
autres... Je pense aux conseillers en orientation, qui sont des professionnels.
Bon, ils ont fait quelques manchettes un peu partout depuis les
dernières années, mais surtout la dernière année.
J'associe ça
aussi avec les recommandations de la commission Charbonneau, d'une part, des
mesures de lutte contre la collusion
et la corruption. Je sais que vous avez mis en place certaines mesures. Et
particulièrement j'aimerais parler du renforcement — parce qu'il y a deux niveaux
importants — qui est
le renforcement de l'expertise interne. On a fait le lien avec le ministère des Transports l'année passée.
D'ailleurs, on en a parlé aux crédits. Je pense que mon collègue aussi,
de la CAQ, à côté, en avait parlé également
avec moi. Et il y avait une problématique, particulièrement dans la
vulnérabilité du gouvernement, de l'usage excessif de firmes de génie-conseil
dans la gestion des travaux, d'une part. Il y avait aussi l'incapacité de recruter les ingénieurs, entre
autres. Ici, je parle, au niveau des ingénieurs, ingénieurs expérimentés,
dans les ingénieurs, la faiblesse, particulièrement, en matière d'ingénierie.
Avant d'aller
un peu plus loin, je voulais voir... Est-ce que le ministre peut me donner où
on en est dans... Parce qu'on
s'inquiétait de l'effritement de l'expertise. Et j'aimerais avoir un peu, avant
de poser d'autres questions sur ça, comme où on s'enligne avec le
président du Conseil du trésor.
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M. Arcand : Bien
d'abord, vous le savez, nous avons eu l'occasion de régler 99 %,
99,9 % des ententes avec à la fois les
professionnels du gouvernement, les ingénieurs, les membres du front commun,
etc., et évidemment inutile de vous
dire qu'à chacune des négociations la question de l'expertise, la question de
la mise en valeur de leur profession revient essentiellement. J'aurai l'occasion au cours des prochaines semaines,
d'ailleurs, de déposer en se sens-là une stratégie des ressources humaines, qui va être un élément
important, avec des objectifs. Mais ce que je peux vous dire... je ne peux
pas vous donner, à ce stade-ci, tout le
détail, mais ce que je peux vous dire, c'est qu'il y a... Ce matin, vous avez
eu l'occasion d'entendre
M. Caron au niveau, par exemple, du Centre de services partagés du Québec,
où il a expliqué la nécessité de faire moins appel à des firmes
extérieures, plus appel à une expertise interne et à des compétences au niveau
de l'information et de la technologie. Les enjeux d'expertise également, on en
a discuté beaucoup avec les ingénieurs du gouvernement.
Il y a eu des embauches qui ont été faites au niveau du ministère des
Transports du Québec pour augmenter, entre
autres, ce domaine-là. Au niveau administratif également, on m'a dit qu'on
manque souvent d'experts au niveau des données, des espèces d'adjoints,
adjointes administratives qui ont, je dirais, une expertise au niveau des
données.
Alors, je
vous dirais globalement que c'est ce qu'on a fait. Les cibles d'embauche depuis
2011, juste pour vous donner cet
exemple-là, au niveau des ingénieurs, on est passé de 557 à 898. C'est 341 de
plus, donc 61 % d'augmentation. Et,
au niveau des techniciens, par exemple, on est passé de 782 à 986, donc une
augmentation là aussi, qui est de 26 %.
Alors, tout ça pour vous dire qu'il y a une
préoccupation du gouvernement d'aller parfois à l'externe, mais évidemment il
est important de se doter, particulièrement dans les secteurs de haute
technologie et d'ingénierie, je dirais, d'une...
Le Président (M. Bernier) : Merci,
M. le ministre. Nous allons... Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Mme Léger : Oui. Est-ce qu'on peut avoir... Là, vous donnez
quelques chiffres, mais là vous me les donnez depuis 2011, mais moi, j'aimerais avoir votre bilan à vous,
puis depuis 2014, le gouvernement en place depuis 2014. Est-ce que vous avez
atteint vos cibles ou on n'a pas atteint nos cibles?
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Oui...
Mme Léger : ...M. le
Président, est-ce qu'on peut déposer des chiffres? Parce qu'on ne les a pas,
là.
M.
Arcand : Oui, bien, je
pourraivous donner les
chiffres, qu'est-ce que vous voulez avoir exactement, puis je
demanderai aux gens du Conseil du trésor...
Le Président (M. Bernier) : Allez-y,
Mme la députée.
Mme Léger : Combien de
professionnels ont été engagés depuis 2014? Combien d'ingénieurs? Combien de juristes? Combien de techniciens? Est-ce qu'on est
capable de me donner les embauches qui sont... et si on atteint les cibles
d'embauche depuis 2014 ou pas?
Le Président (M. Bernier) : Est-ce
qu'il y a des éléments de cette demande-là qui sont disponibles, M. le ministre
ou...
M.
Arcand : Ces
chiffres-là vont nécessiter quand même une analyse, là, qui va prendre un
certain temps.
Le Président (M. Bernier) : Oui,
vous pourrez faire l'analyse et nous les faire parvenir ultérieurement.
M.
Arcand : D'accord.
Le
Président (M. Bernier) : Nous
les ferons parvenir, à ce moment-là, à l'ensemble des membres de la commission,
dont Mme la députée de Pointe-aux-Trembles, qui est membre de cette commission,
là, pour cette étude. Ça va?
M.
Arcand : O.K. Oui.
Le Président (M.
Bernier) : O.K. Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Mme
Léger : Oui, M. le Président. Maintenant, les embauches, c'est
une chose. Maintenant, est-ce qu'on retient notre monde et est-ce qu'on... Lorsqu'on en embauche, est-ce qu'il y a
un niveau d'expérience qui est élevé aussi? Parce que c'est ce que la plupart du personnel du
gouvernement, particulièrement dans ces... Les professionnels, les
ingénieurs, juristes, c'est une des demandes
qu'ils ont, c'est qu'on ne retient pas notre monde, comparativement avec le
privé. Le privé les attire beaucoup,
donc on perd notre expertise dans le domaine du personnel du gouvernement du
Québec, dans nos professionnels
particulièrement, autant les ingénieurs, juristes que techniciens. Donc, on ne
les garde pas. On ne réussit pas à les garder parce que c'est plus
alléchant ailleurs.
Ça, c'était une
problématique, d'une part, et l'autre, plus particulièrement, c'est que...
Est-ce que, quand on embauche des nouveaux,
on embauche juste les nouveaux à une première année d'expérience, deuxième
année d'expérience ou on embauche des
gens aussi qui ont une bonne expérience, aussi, plus de six ans, sept ans ou
huit ans? Ça, ça a été une problématique
dans toutes les discussions que vous avez eues, salariales d'une part, mais
dans les discussions de conventions
collectives à renouveler, ça a été des points majeurs. Vous avez réglé, vous
dites, à 99,9 %, il y a une partie qui est salariale, mais ça, c'est une partie qui ne se règle pas dans une
convention collective, là, direct là. Ce sont des éléments qui sont dans toute la gestion d'un gouvernement
de son monde : les garder, les retenir, et avoir des gens d'expérience, etc.
• (20 h 40) •
Le
Président (M. Bernier) : Merci. Donc, M. le ministre, vous pouvez répondre, et, si vous manquez de
temps, on complétera sur le temps gouvernemental.
M.
Arcand :
Bien, moi, je ne partage pas nécessairement ce pessimisme-là parce que, quand
je regarde les démissions... genre, il y a quand même 60 000 personnes à l'intérieur de la fonction publique, les démissions, ce qu'on me dit, c'est
que c'est moins de 1 %. Donc, ce n'est pas... Il y a une stabilité, quand
même, qui existe.
Mais,
pour avoir participé moi-même aux négociations, ce dont les gens nous parlent le plus, c'est
évidemment des questions,
entre autres, qui touchent la formation. Ils veulent être
mieux formés, les standards d'aujourd'hui,
c'est ce qui est un des éléments qui étaient très importants, à la fois pour
les professionnels, à la fois pour les ingénieurs. On a toujours discuté de ces
enjeux-là, et il est également de la volonté du gouvernement d'avoir bien sûr
une fonction publique qui soit la
plus compétente possible dans les circonstances. D'ailleurs, on va aborder aussi cette question-là
dans notre stratégie de ressources humaines, parce que c'est une certaine fierté,
je dirais, au Québec d'avoir, je pourrais vous dire, une
formation qui va être adéquate pour les gens qui sont là.
Donc,
il n'y a pas eu de démission, il y a eu, évidemment, des retraites, les
gens naturellement vont à la retraite. Il faut donc travailler pour s'assurer justement
que les embauches qui sont faites sont des... on obtient des gens qui,
assez rapidement, vont obtenir une expertise au niveau,
je dirais, de la fonction publique, et en particulier dans les tâches
qui sont là. Et il est clair qu'on va aborder cette question-là au niveau de la
stratégie qu'on va dévoiler très bientôt.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Mégantic.
M.
Bolduc : Merci, M. le Président. Moi, je voudrais intervenir ce soir au sujet de l'investissement en infrastructures, sur le Plan
québécois des infrastructures 2018-2028, qui prévoit que, pour la première fois,
M. le Président, les infrastructures,
sur 10 ans, s'élèveront à plus de 100 milliards de dollars, donc une
augmentation de 9,3 milliards ou plus
10 % par rapport au dernier PQI. De plus, des sommes de 3,7 milliards
sont devenues disponibles suite notamment à l'avancement de certains projets au cours de l'exercice financier
précédent. Donc, 13 milliards de dollars supplémentaires seront affectés à de nouveaux investissements,
c'est quand même très, très important. Et cette hausse historique au
niveau des investissements, déjà amorcé l'an
dernier, constitue un geste concret qui appuie fortement l'engagement du
gouvernement à doter le Québec
d'infrastructures modernes et efficaces. Donc, jamais le gouvernement n'aura
investi autant en infrastructures.
Des
investissements en infrastructures publiques basés sur des objectifs de
maintien de l'offre de services combinés à des actions ciblées pour réduire le déficit de maintien d'actif sont
prévus. À cet égard, ils priorisent les projets de maintien ou de remplacement des actifs rendus à la fin de
leur vie utile. Par conséquent, le PQI 2018-2028 prévoit près de
65 % des investissements pour réaliser des projets assurant la pérennité
du parc existant.
Et
d'ailleurs, à ce sujet-là, je voudrais juste parler un peu pour aider la
population à comprendre de quoi on parle ici quand on parle de la stratégie de maintien d'actif pour le gouvernement
du Québec, qui est propriétaire d'un parc d'infrastructures de plus de
350 milliards d'une imposante diversité, présente dans l'accomplissement
de différentes missions de l'État et répartie sur l'ensemble du territoire,
dont 28 300 immeubles, 9 700 ponts et viaducs, près de 31 000 kilomètres de routes et
93 000 kilomètres de réseaux d'eau potable usée et pluviale, et
naturellement une multitude d'immeubles,
d'équipements en transport collectif. Donc, c'est un peu le portrait global de
cette image-là, je pense, que les gens doivent réaliser que ce n'est pas
très simple.
Et
le gouvernement a maintenant établi des indices d'état, donc, par exemple, A,
B, C, D, E, où A est très bon, B est
bon, C est satisfaisant. Puis je l'explique. L'infrastructure présente un
niveau modéré de dégradation et de défectuosité, elle nécessite régulièrement des travaux de maintien d'actif.
Habituellement, l'infrastructure est dans son troisième tiers de
vie utile. Des interruptions ou ralentissements des services de l'infrastructure surviennent occasionnellement. Au besoin, des mesures d'atténuation de risques sont en
place. Donc, c'est ce qu'on qualifie de satisfaisant. Et par la suite, où il y a un seuil d'état, le D est considéré
comme mauvais, et le E, très mauvais. Donc, je pense qu'il est très important
que la population comprenne cette image-là.
Et
ce qui se produit, dans le temps... Comme vous le voyez, l'étendue de l'infrastructure ici, qui est très large, qui nécessite
cette classification-là, ce qu'on constate, dans le temps, c'est une
progression relativement... je ne dirais pas ni lente ni rapide, mais une évaluation
qui doit prendre le temps que ça prend pour revoir l'ensemble
de ces actifs-là, où on parle de,
grosso modo, 120 000 kilomètres de routes, et de réseaux d'eau
potable, et d'égouts et de près de 40 000 immeubles,
viaducs et ponts. Donc, on parle d'une série d'infrastructures très, très
large.
Et à mesure que la situation de mise à jour de
ces investissements-là se fait, bien, on peut catégoriser plus précisément la
valeur et la quantité d'investissements qui doit être investie dans chacune de
ces sections-là. Et c'est d'ailleurs une des
raisons qui font que, comme le ministre en a parlé précédemment, pendant une
période x ou y, on peut avoir des
investissements plus prononcés dans un segment que dans un autre. Une fois que
l'état des mises à jour a été fait,
comme on l'a vu dernièrement dans les hôpitaux à Montréal, dans les dernières
années, on a eu des investissements massifs
qui vont faire qu'actuellement les vieux hôpitaux qui sont retirés du service
vont permettre, si on veut, un très bon état de ces infrastructures-là.
Puis je l'illustre comme ça pour s'assurer que les gens comprennent un peu
l'état de la situation. On l'a vu aussi dans le nouveau budget, actuellement,
au niveau de l'éducation, où, encore là, il y a eu une progression remarquable de l'état des infrastructures en place, les
écoles, entre autres, et qui nous a permis de pouvoir mettre finalement des investissements
considérables parce qu'il y a eu une beaucoup meilleure connaissance de
l'ensemble de ces infrastructures-là.
Donc, en
plus, il y a eu des investissements additionnels sans précédent en transport
collectif, M. le Président, 2,3 milliards de dollars seront
consacrés à favoriser la mobilité des citoyens et réduire la congestion
routière. Près de 1,5 milliard de
dollars sera investi pour la mise en place de la politique de mobilité durable,
permettant d'appuyer l'ensemble des
stratégies gouvernementales qui favorisent le développement durable pour tout
le territoire du Québec. La politique abordera les transports collectifs
et actifs ainsi que des interventions sur le réseau routier.
On peut
parler rapidement de trois grands programmes. Un projet structurant en
transport entre Québec et Lévis. Le gouvernement du Québec s'est engagé
à investir dans le projet de transport structurant de la ville de Québec en partenariat avec le gouvernement fédéral, qui a
déjà annoncé son intérêt. Donc, au PQI 2018-2028, le projet passe maintenant dans la catégorie «à l'étude» à la
catégorie «en planification». Par ailleurs, le gouvernement s'est engagé,
à la hauteur de 20,5 millions, en
mars 2017 pour mettre en place un bureau de projet pour le troisième lien
ayant un mandat pour réaliser les
études nécessaires à l'implantation d'un nouveau lien entre les villes de
Québec et de Lévis... et l'élaboration des plans et devis et l'acquisition... — excusez-moi, je viens de sauter un
paragraphe — afin
d'améliorer la fluidité dans la région métropolitaine de Québec,
notamment aux heures de pointe.
Deuxièmement,
il y a le prolongement de la ligne bleue du métro de Montréal. Le
PQI 2018-2028 assure la contribution
du gouvernement du Québec pour le prolongement de la ligne bleue du métro de
Montréal, dont le coût estimé est de 3,9 milliards de dollars. Un
montant de 365 millions a été alloué pour la mise en place du bureau de
projet, l'élaboration des plans et devis et
l'acquisition d'immeubles. Ce projet est présenté dans la catégorie «en
planification».
Troisièmement,
la réalisation du Réseau express métropolitain. En plus des investissements
planifiés dans le cadre du
PQI 2018-2028, le gouvernement du Québec investira 1,3 milliard sous
forme de capital-actions dans le projet du Réseau express métropolitain de la Caisse de dépôt et
placement du Québec. Selon un modèle d'affaires novateur, la caisse, qui
assume l'entière responsabilité de ce projet
évalué à 6,3 milliards de dollars... Il s'agit du plus important
investissement en transport collectif à
Montréal depuis la construction du métro à la fin des années 1960. Donc,
des infrastructures majeures pour le transport collectif, comme on le
voit.
Maintenant, il y a eu aussi des investissements
en santé et en services sociaux. Le gouvernement du Québec continue à poser des gestes concrets pour offrir
aux Québécois un accès de qualité aux établissements de soins de santé
en prévoyant une somme de 18,7 milliards
au PQI 2018-2028, dont 1,2 milliard de dollars additionnels pour
initier et réaliser les projets
concernant notamment la réduction de la vétusté des infrastructures. De plus,
cette somme sera également consacrée à
plusieurs projets majeurs de construction, de rénovation, de modernisation et
d'agrandissement de centres hospitaliers partout au Québec, dont celui
prévoyant la construction d'un nouvel hôpital dans la région de
Vaudreuil-Soulanges.
Je dois aussi
vous dire, M. le Président, qu'il y a quelques-uns de ces projets-là qui vont
atterrir dans mon comté, donc j'en suis très fier. Je pense que c'est
bien important. En tout cas, pour chez nous, ça l'est, c'est certain.
• (20 h 50) •
Le Président (M. Bernier) : Il n'y a
pas de cabane à sucre là-dedans?
M. Bolduc : Pardon?
Le Président (M. Bernier) : Il n'y a
pas de cabane à sucre?
M. Bolduc : Non, malheureusement.
Des investissements en éducation, en enseignement supérieur et en recherche. Le gouvernement poursuit son action et
prévoit plus de 17 milliards de dollars sur un horizon de 10 ans,
dont plus de 2,2 milliards
additionnels, dans les établissements scolaires et postsecondaires afin
d'offrir des écoles attrayantes et bien
équipées pour que les élèves et étudiants réussissent mieux et que le personnel
puisse travailler quotidiennement dans un
milieu propice. Cette somme inclut plus de 500 millions pour les cinq
prochaines années spécifiquement pour poursuivre la remise en bon état
des infrastructures existantes et pour contrer la vétusté des écoles. De plus,
un montant de près de 600 millions est alloué afin d'accélérer la mise en
place de nouveaux locaux partout au Québec.
M. le ministre, vous avez mentionné plus tôt
aussi les investissements dans la stratégie numérique, de plus de 1,2 milliard, et vous avez parlé de
600 millions, plus de 600 millions dans l'éducation, plus de
367 millions pour l'amélioration des réseaux de télécommunications, 125 millions pour
l'administration publique québécoise, 100 millions pour les autres secteurs, comme vous l'avez bien
mentionné, donc, l'accès à des infrastructures numériques performantes et fiables pour répondre aux besoins, qui
constitue une condition importante pour tout projet de transformation
numérique qui permettra d'accélérer les progrès dans tous les secteurs
d'activité du Québec.
Donc, M. le
Président, est-ce que le ministre pourrait nous donner quelques éléments?
Est-ce qu'il y a de nouveaux projets
qui pourraient faire leur entrée au Plan québécois des infrastructures au cours
des prochaines années ou est-ce que le plan dont je viens de parler est
fixe et les sommes y sont toutes attribuées?
Le Président (M. Bernier) : Ça va
être quelques éléments parce qu'il reste deux minutes, M. le ministre.
M.
Arcand : D'accord. Bien, d'abord,
je pense qu'il est important de souligner que, sur un horizon de
10 ans, on était à 91 milliards,
on passe à 100 milliards. Ça, c'est la première des choses. Donc, il y a
vraiment un effort considérable qui
est fait par le gouvernement, et ce qu'il est intéressant de noter, c'est que
la santé financière du gouvernement permet d'aller plus loin au niveau du PQI sans mettre en péril, en tout cas,
l'exercice financier qui est devant nous. C'est donc une excellente
nouvelle de ce côté-là.
La façon dont
ça fonctionne, M. le Président, c'est que nous avons chaque année... Et cette
année, en tout cas, ça sera quelque
chose qui est particulièrement intéressant, c'est qu'on révise le Plan
québécois des infrastructures à chaque année
maintenant, on le met sur un horizon de 10 ans. Alors, parfois... il
arrive chaque année des projets qui se terminent. Alors, on vient de libérer cette année, par
exemple, des sommes de 3,7 milliards de dollars, qui sont devenues
disponibles à la suite de l'avancement ou de
l'achèvement de plusieurs projets, et, cette année, évidemment à cause de
l'augmentation qu'on a mise au niveau du
Plan québécois des infrastructures, ça veut dire qu'il y aura 13 milliards
qui vont être affectés à des nouveaux investissements.
Alors,
écoutez, les investissements, il est clair qu'il y a des changements à chaque
année, des changements qui sont
faits, des améliorations qui y sont apportées, des nouveaux projets. Dans les
exemples qu'on a cette année, il y a le bureau de projet, entre autres, pour le pont entre Baie-Sainte-Catherine
et Tadoussac. C'est un des éléments qui étaient très importants pour les résidents de la Côte-Nord. Alors là, on est
dans un bureau de projet à ce niveau-là. Il y a le projet des voies réservées à Lévis qui passe de la phase
étude à la phase planification, je donne ça comme exemple, évidemment le projet de transport
structurant à Québec, qui est inscrit également au niveau du PQI.
Ce que je
peux dire à la population également, c'est qu'au cours des prochains mois il y a
un tableau de bord qui va être mis en ligne sur le site du Secrétariat
du Conseil du trésor...
Le Président (M. Bernier) : Merci,
M. le ministre.
M. Arcand :
...afin de permettre à la population de savoir...
Le
Président (M. Bernier) :
On aura l'occasion d'y revenir. Donc, M.
le député de La Peltrie, la parole est à vous.
M.
Caire : Merci,
M. le Président. On a abordé le cran
d'arrêt, on a abordé la révision des programmes, bien que j'aurais souhaité continuer l'échange, mais le temps me manque. Un autre
engagement qui avait été pris par le député de Nelligan au moment où il était président du Conseil
du trésor, c'est la gestion des
effectifs publics et hors fonction publique. On se souviendra, M. le Président, qu'à
ce moment-là le président du Conseil du trésor, député
de Nelligan, avait annoncé
qu'il n'y aurait non seulement... il n'y aurait pas d'augmentation du nombre
d'employés dans la fonction publique et parapublique,
mais il avait annoncé une diminution, au global, de 2 %. Et donc il avait
dit : Les ministères ont des cibles très précises à atteindre. Soit dit en passant, M. le Président, pour
continuer sur ce qu'on avait dit tout à l'heure sur le rapport de la
commission Robillard, les coupes paramétriques avaient été proscrites dans le
rapport de la commission Robillard. Mme Robillard
avait dit que c'était la pire chose à faire, les coupes paramétriques.
Malheureusement, le gouvernement n'a pas écouté cette recommandation-là
et a dit : C'est 2 %.
Donc, quand
on regarde l'évolution des ETC, que ce soit fonction publique ou hors fonction
publique, on constate effectivement
qu'il y a eu une diminution dans les premières années. On constate ça. Par
exemple, 2014-2015, on a une variation
de 1 437 dans la fonction publique. Le chiffre n'est pas disponible hors
fonction publique. Donc, évidemment, là, notre échantillonnage est
limité. Si on va à 2015-2016, on a une variation de 353. Si on va en 2016-2017,
variation de 926. Positif. Excusez-moi, la variation de 2016 est... Donc, on
réembauche. On réembauche.
Quand on fait l'analyse fine de ces
variations-là d'emploi, on constate, par exemple, ici, en 2014-2015, on a 4 690 membres de la haute direction, des
cadres. Ce nombre-là diminue au 31 décembre 2017 à 4 512. Donc,
178 de moins. Si je fais le parallèle
avec les effectifs où la prestation de service, elle est donnée, 2014-2015, on
est 68 104, pour un ratio d'encadrement
de 6,88 %; 2017-2018, on est 65 956, donc 2 148 de moins, pour
un ratio d'encadrement de 6,84 %. Donc, on constate que c'est pas mal la même chose. Donc, déjà là, au niveau de
la bureaucratie... puis comprenez-moi bien, là, la bureaucratie n'est
pas l'apanage exclusif de la haute direction, on comprend qu'il y a différents
éléments où il peut y en avoir, mais on aurait pu s'attendre à une diminution
du ratio d'encadrement, ce qui n'a pas été le cas.
Si je fais le parallèle avec hors fonction
publique, on suit sensiblement des courbes qui se ressemblent, donc une variation en 2014-2015 de moins 5 378;
2015-2016, woups! plus 4 877 et, en 2016-2017, de plus 7 935. Donc,
moi, j'aimerais savoir quel est le
pourcentage d'encadrement et quelle est la ventilation de cette réembauche
massive dans les deux dernières
années. Où est-ce qu'on a réembauché tous ces gens-là, avec quel pourcentage,
quel ratio d'encadrement?
• (21 heures) •
Le Président
(M. Bernier) : Merci. M. le ministre.
M. Arcand : Écoutez. On va
calculer, là. Les questions sont quand même très pointues, de la part du
député. Je vais vous donner les
informations que j'ai à ce stade-ci. Ce
dont on parlait : en 2014-2015, il y
avait, au niveau du personnel d'encadrement, 26 864, on est tombé à
25 000, puis à 24 669, et à 24 622 en 2017-2018.
Le Président (M. Bernier) :
Oui, M. le député.
M.
Caire : On parle
bien hors fonction publique, là? Les chiffres que vous me donnez, c'est hors
fonction publique?
M.
Arcand : C'est
l'ensemble. C'est l'ensemble.
M.
Caire :
O.K. Parce que j'ai les chiffres pour la fonction publique. Ce que je n'ai pas,
c'est la ventilation hors fonction
publique. Donc là, il va y avoir un biais dans le... Non, mais, en tout
respect, c'est parce que, dans l'évaluation qu'on va faire, il va y
avoir un biais si on met l'ensemble. Je ne peux pas faire une distinction entre
le profil fonction publique et le profil hors fonction publique.
M.
Arcand : Bien, écoutez, je
vais vous donner ce que j'ai. J'aurais aimé peut-être que, dans les questions
que vous avez posées avant l'étude des crédits... Ça aurait été le fun,
peut-être, d'avoir cette question-là, puis on aurait pu faire l'analyse, parce
que ça demande quand même des analyses.
M.
Caire :
M. le Président, je veux préciser, ça a été demandé, et ces chiffres-là ne nous
ont pas été fournis. On nous a fourni
les chiffres globaux, c'est la raison pour laquelle je vous demande la
ventilation. Mais ça a été demandé au Secrétariat du Conseil du trésor.
Je peux vous sortir nos demandes si vous voulez, là, mais, croyez-moi sur
parole, ça a été fait.
M.
Arcand : Écoutez,
on fera une analyse puis on vous donnera ces chiffres-là un petit peu plus
tard.
Le
Président (M. Bernier) : Mais on va les donner au secrétariat
de la Commission des finances publiques pour les rendre disponibles à l'ensemble des membres, M. le ministre. Donc,
d'autre information en regard de la question du député?
M.
Arcand : Quel est
votre... c'est parce qu'on me parlait en même temps, là.
Le Président (M. Bernier) :
Bien, est-ce que vous avez d'autres informations à livrer?
M.
Arcand : Oui. Il y a une des
choses... Parce qu'évidemment le député parle de choses très, très précises.
Ce que je peux dire, essentiellement, c'est
que, quand je regarde les chiffres de ce que j'appelle la croissance des
effectifs au niveau de l'ensemble de la fonction publique, la réalité de
la croissance des effectifs, c'est qu'en 2016-2017 on était à 1 %
d'augmentation, à 1,9 % en 2017-2018 et à 3,4 % cette année parce
qu'il y a plus d'activités.
Maintenant,
ce que je tiens à dire, cependant, c'est que la règle qui est la nôtre, au
niveau du Conseil du trésor, c'est
que l'augmentation des effectifs qu'il y a dans la fonction publique ne peut
pas se faire, ne peut pas être plus élevée que le pourcentage d'augmentation des dépenses moins l'inflation. Alors,
cette année, disons, on est autour de 5 %, si l'inflation est à
1,5 %, ça veut dire que l'augmentation des effectifs de la fonction
publique ne peut pas être de plus que de 3,5 %, 3,4 %.
M.
Caire : 3,4 %,
si mon calcul est exact.
M.
Arcand : C'est ça.
On est à 3,4 % d'augmentation des effectifs.
M.
Caire : On est pas
mal accotés, là.
M.
Arcand : C'est
l'augmentation que nous avons cette année, qui est conforme avec le 5,2 %.
Mais, si, par exemple, l'an prochain, en 2019-2020, on est à 3,4 %
d'augmentation des dépenses, à ce moment-là, on va enlever l'inflation, et ça va être l'augmentation des
effectifs. C'est ça, la formule que l'on regarde, au niveau du Conseil du
trésor, sur l'ensemble des employés de la fonction publique.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député.
M.
Caire : Je
comprends, M. le Président. Mais, quand on a parlé et du cran d'arrêt et de la
révision des programmes, l'objectif était aussi de réduire le nombre d'effectifs, et
on parlait d'une cible de 2 %. Là, si mon calcul est exact, à la fin du présent mandat, non seulement
on n'aura pas atteint la cible de 2 %, mais la vérité, c'est qu'on aura,
par rapport au début, donc par rapport à 2014, une augmentation globale de
1 %. Donc là, le cran d'arrêt n'a pas donné les résultats escomptés, la révision des programmes,
on a n'a pas eu le temps de faire le tour de la question, mais on se
rend compte que...
Puis, même sur les cibles de réduction d'effectif, on n'est pas sur la cible du
tout, là, on va manquer la cible. L'écart est positif, alors qu'il
devait être négatif de 2 %.
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M.
Arcand : Je pense, M. le député, je vais revenir quand même... Au niveau de la fonction
publique, on a diminué. Sous le Parti
québécois, c'était 2013-2014, je crois, on avait près de
70 000 personnes qui travaillaient en fonction publique. On est autour de 65 000, 66 000, là,
donc il y a eu une diminution à ce niveau-là. Les augmentations, c'est hors
fonction publique, dans laquelle, oui, le
gouvernement a mis plus d'efforts en santé, a mis plus d'efforts en éducation.
Là, vous avez une augmentation au niveau des effectifs.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député de La Peltrie.
M.
Caire : Bien,
j'entends ça, M. le Président, puis c'est vrai, je le concède, dans la fonction
publique, effectivement, les chiffres sont
clairs, il y a une diminution. Ça, c'est incontestable. J'entends ça.
Seulement, ce qu'on n'est pas
capables de vérifier, c'est est-ce que ces augmentations-là dont vous nous
parlez, hors fonction publique, se sont faites effectivement dans les services. Parce que, n'ayant pas les ratios
d'embauche puis la ventilation, et ces chiffres-là ne nous étant pas
fournis, on ne sait pas exactement où est ce que ça s'est fait, donc c'est
difficile.
Je veux dire,
on peut présumer... puis je comprends que la bonne foi se présume, mais, bon,
il me comprendra de garder une petite
gêne, mais vous ne pouvez pas démontrer que ces investissements-là ont été
faits dans des services, là. Parce
qu'il faudrait voir les chiffres, parce ce qu'on voit globalement, c'est que ça
augmente, puis ce qu'on comprend, c'est qu'à la fin de l'exercice il y aura plus de monde dont le chèque de paie
va dépendre des deniers publics qu'au début de l'exercice. Maintenant,
pourquoi? Cette explication-là on peut la présumer, mais, de toute évidence,
vous ne pouvez pas la démontrer, là.
M.
Arcand : Mais, vous
avez...
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Arcand : ...M. le Président,
il y a un item, c'est dans Budget de dépenses, à la page 40, Effectifs des
ministères, des organismes, des réseaux du secteur public, des sociétés d'État.
En 2014-2015, en début, donc, il y avait, dans le personnel infirmier, 61 000 personnes qui exerçaient cette
fonction-là. On est presque rendu à 64 000 en 2017-2018. Donc, vous avez là une augmentation. Personnel
infirmier, je crois que ça donne des services, je pense que c'est assez clair.
Même chose au niveau du personnel
enseignant, on passe de 75 681, en 2014-2015, à 78 753 en 2017-2018.
Alors, ces chiffres-là sont publics,
ils sont à la page 40 du budget de dépenses, entre autres, qui a été
publié par le Conseil du trésor. Donc, dans le cas infirmiers et
enseignants, c'est carrément des services directs à la population.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de La Peltrie.
M.
Caire :
J'en conviens. J'aurais aimé par contre et je souhaiterais toujours avoir le
ratio d'encadrement. Parce qu'encore
là je vous réfère au rapport de la Protectrice du citoyen, Mme Saint-Germain,
son dernier rapport, ça donnait à penser
que les efforts n'étaient peut-être pas faits pour rationaliser ou rationner
les pourcentages d'encadrement et, je dirais, puis je veux rester très
courtois dans mon propos, là, mais les possibles... la bureaucratie, on va le
dire comme ça. Donc, sans avoir...
M.
Arcand : Je veux
simplement répondre, juste un point...
M.
Caire :
Puis j'entends les chiffres, mais on s'entend que c'est une fraction de ce qui
a été... On parle quand même, là, d'une
réembauche de près de 12 000 personnes dans les dernières années, là.
On est loin du compte, là. Donc, j'aimerais ça avoir la ventilation
globale.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Arcand : C'est 5 009, en
santé, éducation. Et je tiens à rappeler au député de La Peltrie également
qu'il y a eu près de 2 000 cadres, là, qui sont disparus du
réseau de la santé.
M.
Caire : La
question, c'est : Est-ce qu'ils sont vraiment disparus?
M.
Arcand : Avec les changements
que le ministre de la Santé a apportés, il y a quand même eu
2 000 cadres, là, qui ne sont plus là.
Le Président (M. Bernier) :
Dernière question, M. le député de La Peltrie.
M.
Caire : Bien,
oui... dernière, déjà?
Le Président (M.
Bernier) : Oui, il vous reste 20 secondes.
M.
Caire : O.K. Non,
mais j'aurais voulu parler du Programme d'aide aux employés, là, parce qu'il y
a une décision qui a été prise, au niveau du
CSPQ, de développer cette expertise-là, puis j'essayais de voir qu'est-ce qui
motivait la décision de développer une expertise à partir de rien... surtout au
CSPQ, là, déjà j'ai des problèmes, là, mais plutôt que d'aller vers...
Le
Président (M. Bernier) : Votre temps de parole est terminé. Si vous voulez répondre, M. le ministre... on va du côté gouvernemental, si vous voulez répondre à la
question du député, vous pouvez le faire.
M.
Arcand : Bien, je
ferai une réponse par écrit.
Le
Président (M. Bernier) : D'ailleurs, si vous avez des documents ou des données à
nous fournir, vous les faites parvenir
au secrétariat, on va s'assurer de les donner au niveau
des membres de la commission. Est-ce que vous avez une réponse par
rapport à...
M.
Arcand : Non, mais
on va répondre par écrit.
Le Président (M. Bernier) :
Parfait.
M.
Arcand : Il y a un programme
qui existe déjà, au CSPQ, alors on pourra répondre.
Le Président (M. Bernier) :
C'est bien. Alors, on vous remercie. Donc, M. le député de Mégantic.
• (21 h 10) •
M. Bolduc : Merci, M. le Président.
Je voudrais reprendre la balle au bond, avec ce que mon collègue parlait tout à
l'heure, pour la gestion des effectifs. Parce que je pense qu'il y a quand même
beaucoup d'informations sur ce sujet-là,
puis c'est un sujet très large. Quand on considère qu'il y a
481 000 employés, là, c'est
quelque chose de quand même assez complexe quand on le considère dans
son ensemble.
Donc, dans le
contexte de tout ça, c'est qu'au cours des trois dernières années des efforts
importants ont été alloués pour
dénombrer et contrôler les effectifs du gouvernement. La stratégie de mise en
oeuvre à cet effet visait d'abord d'obtenir un portrait en continu du niveau et de la réparation des effectifs. Cette
information est fondamentale, puisque le gouvernement en a besoin pour développer une vision intégrée de
l'utilisation des ressources humaines. Elle visait également à réduire globalement
les effectifs et à favoriser une allocation optimale des effectifs dans
l'ensemble de l'appareil gouvernemental.
Le 5 décembre 2014, l'Assemblée
nationale a adopté la Loi sur la gestion et le contrôle des effectifs des ministères, des organismes et des réseaux du
secteur public ainsi que les sociétés d'État. Cette loi permettait
d'étendre le contrôle des effectifs aux
organisations hors fonction publique. Pour ceux qui se souviennent de ce projet de loi là, il n'était, par exemple, pas possible d'avoir, dans certains
organismes du gouvernement, les effectifs auxquels on envoyait des chèques à toutes les deux semaines, et l'ensemble
des lois ne nous permettait pas de faire ces choses-là. Donc, cette
loi-là a permis de régler ce problème-là et
de permettre au gouvernement d'avoir, finalement, un dénombrement des effectifs qui était vraiment
réaliste.
Donc, des
objectifs ambitieux de réduction des effectifs ont été fixés pour 2014-2015
et 2015-2016, et les résultats ont été concluants. Alors que les effectifs de l'ensemble de l'appareil
gouvernemental étaient historiquement en hausse d'environ 5 000 ETC, donc
c'est des employés à temps complet, annuellement, de 2009-2010 à 2013-2014, ils
ont été réduits de plus de 8 000 ETC en 2015-2016. En
2016-2017, les effectifs ont augmenté de 4 483 ETC par rapport à
2015-2016, mais demeurent en baisse de 3 665 ETC depuis deux ans.
Les baisses
d'effectif enregistrées ont permis d'initier une réallocation des ressources
vers les priorités gouvernementales.
Je pense que, là, ici, M. le Président, il y a un élément très important. Donc,
il y a eu, effectivement, des baisses
d'effectif, mais le gouvernement écoute sa population, regarde ce qu'il se
passe, et les mouvements qui avaient été faits ont permis de réallouer
des ressources vers les priorités qui correspondaient aux besoins de la
population. Donc, certaines catégories
d'emploi connaissent, malgré tout, des hausses, par exemple, comme, M. le
ministre l'a mentionné, le personnel infirmier et le personnel
enseignant.
Donc, les baisses d'effectif enregistrées en 2014-2015
et 2015-2016 ont été conjuguées à une réallocation des ressources vers les priorités gouvernementales. En 2016-2017 et
2017-2018, les effectifs sont de nouveau en hausse afin notamment de soutenir les réinvestissements
annoncés par le gouvernement, à titre d'exemple les actions visant à
augmenter les services à la population en
santé et services sociaux ainsi que la mise en oeuvre de la stratégie visant à
améliorer la réussite en éducation par l'ajout de ressources
spécialisées et de soutien. Et je crois que ces politiques-là qui ont pour objectifs d'aider la qualité de vie des gens et
d'aider les familles par une meilleure préparation des enfants et un
meilleur suivi pour s'assurer que ces enfants-là vont avoir la chance de
réussir et d'obtenir des carrières de belle qualité...
Donc, la mise
en oeuvre de la stratégie d'action visant à réduire les délais de justice,
aussi, en matière criminelle, le ministre
en a parlé un peu plus tôt dans la soirée, par l'ajout de procureurs, de juges
à la Cour du Québec, de personnel en soutien aux services de justice
ainsi que des ressources pour assurer la sécurité dans les palais de justice,
ça, encore là, fait suite à des
problématiques qui ont été développées dans ces segments-là, et, pour y régler
le problème, bien, il a fallu y mettre des ressources supplémentaires.
Donc, il y a la réalisation aussi
d'autres mesures qui ont été annoncées au discours sur le budget, ce qui
explique, par exemple, que le personnel
infirmier et le personnel enseignant sont en hausses respectives de 3,6 %
et 4,1 %, alors que les effectifs globalement en hausse ne sont que
de 1,1 % pour la même période.
Donc,
il y a aussi, M. le Président, la consolidation de l'expertise de l'État. Le
gouvernement poursuit ses actions prioritaires
en matière de consolidation et de l'expertise interne, particulièrement dans le
domaine des technologies de l'information.
Et ça, c'est un sujet, M. le Président, qui me tient particulièrement à coeur,
surtout dans la considération de la gestion des effectifs.
Comme
vous le savez très bien, l'informatique et la productivité du personnel ou la
quantité de personnel assigné à une
tâche est quelque chose de très important, et, pour avoir vécu moi-même cette
même transformation informatique dans l'industrie
privée, où on avait réussi, sur une période de quelques décennies, d'avoir une
croissance de productivité de 5 %
par année sur une moyenne de 25 ans, donc 5 % de productivité par
année, c'est quelque chose de très significatif. Mais c'était dans des domaines de technologie où
l'automation, où la capacité des systèmes à se superviser et à mettre en
contrôle des éléments d'opération faisait
que la productivité pouvait s'accroître de façon très, très significative et
très rapidement.
Un
des sujets sur lequel, pour moi, il y a une valeur très, très fondamentale est
qu'elle est l'opportunité sur les technologies
de l'information en regard du contrôle des effectifs. Et, pour moi, c'est
quelque chose qui, dans le temps, devrait être évalué et considéré dans
l'évolution des programmes dont on a parlé précédemment.
J'ai fait un calcul bête et méchant. Quand on
considère que, dans le budget 2018-2019, il y avait
481 000 employés et une masse salariale de
44,8 milliards, ce qui représentait un coût individuel, et là je fais un
calcul très grossier, de 93 000 $
par employé, approximativement, moi, j'avais un intérêt à essayer de comprendre
comment... si on s'ajoute à la gestion
du parc immobilier, combien la gestion du parc immobilier, combien la gestion
des services et du soutien offert aux employés,
combien ça coûte, et ça pourrait nous donner un portrait de base qui pourrait
servir d'analyse éventuelle, dans un futur,
pour permettre l'évolution, finalement, de ces paramètres d'effectif et
d'intégration des ressources en technologies de l'information.
Donc, il y a quelque chose là-dedans qui serait un
peu... très intéressant à regarder et à considérer pour voir comment on pourrait faire des analyses qui permettraient,
finalement, de faire évoluer la productivité dans les structures de
l'État, tout en respectant, finalement,
l'évolution des capacités du personnel, le niveau d'éducation, lorsque... Comme
ma collègue en a parlé plus tôt,
l'argent qui va aller dans l'éducation, dans la formation numérique, dans
l'évolution des technologies va définitivement permettre d'accélérer
certains processus, d'en éliminer d'autres, puisque les processus automatisés permettent souvent d'acheminer les processus de
façon rapide et même amener beaucoup de précisions et d'informations
supplémentaires.
Donc, depuis
l'annonce de la Stratégie gouvernementale en technologies de l'information,
945 ETC ont été accordés afin d'internaliser la force de travail en TI.
Ainsi, plus de 70 % des travailleurs en TI sont maintenant des ressources internes. Je pense qu'il est très
important de le mentionner, plus de 70 % des travailleurs en TI sont
maintenant des ressources internes.
On
a parlé des infrastructures au niveau des ingénieurs, au niveau des
techniciens. Ici, j'ajoute cet élément-là parce que je considère que c'est une autre dimension qui permet au
gouvernement québécois de prendre de l'expertise, de la compétence et de pouvoir comparer, finalement.
L'expertise externe et l'expertise interne sont préférables, dans
certains dossiers, par rapport à d'autres,
et l'évolution de ces compétences-là, à mesure qu'elles vont se renforcer et se
développer, bien, il va pouvoir y avoir des
gains substantiels, dépendant de l'expérience respective et des besoins du
gouvernement. Donc, l'expertise dans les
spécialités névralgiques se renforce, la proportion des ressources internes
ayant augmenté de 10 points de pourcentage entre 2015 et 2017.
Donc,
il ne faut pas croire que ça, M. le Président, c'est des dépenses inutiles.
C'est une forme d'investissement en capital humain qui va permettre au
gouvernement, éventuellement, d'avoir des gains de productivité, des gains d'expertise et de réduire la dépense en contrats
externes. Donc, il y a un contrepoids. Donc, au lieu de dépenser de
l'argent dans le secteur privé, on va le
dépenser à l'interne, et, cette expertise-là, on va s'en saisir, on va la
garder et on va pouvoir l'utiliser pour faire du développement de la
nouvelle technologie et des améliorations.
Donc,
à travers tout ça, il y a une série de vecteurs. Le Conseil du trésor a autorisé 263 ETC afin de compléter l'affectation des 970 postes annoncés dans le
cadre du plan d'actions concertées pour renforcer la lutte contre la
collusion et la corruption du ministère
des Transports, de la Mobilité
durable et de l'Électrification des transports. Donc, cet ajout permet la reprise d'activités effectuées à
contrat ou le renforcement de nouvelles activités.
Et
finalement, dans le cadre du renouvellement des conventions
collectives, le Conseil du trésor a
accordé aussi l'ajout de 246 effectifs, pour 2018-2019, pour le
rapatriement de l'expertise liée au déglaçage, au déneigement et à la conservation des structures. Donc, M. le Président, je voudrais demander au ministre quelle est sa vision du gouvernement en
matière de gestion des effectifs pour les prochaines années.
• (21 h 20) •
Le Président (M.
Bernier) : 1 min 50 s, M. le ministre.
M.
Arcand : Bon, écoutez, je pense qu'on a eu l'occasion d'échanger et je
remercie le député également
pour sa question. Je pense qu'on a ici trois visions passablement
différentes. J'écoutais tout à
l'heure les représentants du Parti québécois. Pour le Parti québécois, il faut un État
plus fort, il faut augmenter encore davantage le nombre d'effectifs. Quand j'entends le représentant de la Coalition avenir Québec, toutes les questions sont à l'effet que,
possiblement, il y a trop de monde
dans la fonction publique, il faudrait réduire, il faudrait, encore une fois,
travailler dans cette direction-là. C'est ce que je comprends des interventions
de ce soir.
Je pense que
la vision que nous avons, comme gouvernement, actuellement, c'est que, oui, il faut travailler à faire en sorte que les effectifs soient le plus
contrôlés possible dans différents secteurs, mais la hausse des effectifs
est très souhaitable
lorsque le gouvernement détermine les priorités. On a déterminé, nous,
qu'il y avait des priorités en éducation, des priorités en santé. C'est là qu'on a mis la
hausse des effectifs. Et c'est pour ça, tout à l'heure, dans la
discussion que j'ai eue, on voit l'augmentation au niveau du personnel
enseignant, du personnel infirmier. Et c'est ça, la vision du gouvernement.
Je pense que tout le monde reconnaît maintenant
et doit voir que les technologies futures qu'on s'apprête à développer vont
donner des résultats, et le résultat que nous voulons, à travers notre vision,
c'est que les services à la population soient plus directs, avec moins
d'intermédiaires, moins, je dirais, de cadre autour de cette structure-là.
Le
Président (M. Bernier) : Merci, M. le ministre, de vos explications. Nous allons revenir du côté de Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Mme Léger : Merci, M. le
Président. Il me reste à peu près 16 minutes, M. le Président?
Le Président (M. Bernier) :
Il vous reste exactement 16 minutes.
Mme Léger : Alors, ce sont mes 16 minutes restantes de
ma vie parlementaire depuis 22 ans parce que c'est mes derniers crédits. Alors, je termine les quelques
minutes qui me restent, et non les moindres, M. le ministre, il faut
quand même le dire, non les moindres.
Alors, je
voulais... vous me permettez de saluer toute l'équipe des fonctionnaires, les
équipes de direction. Ça m'a permis
au fil de toutes ces années... Il y en a quelques-uns que je connais un peu
plus parce qu'on a oeuvré parmi... lorsque j'étais au Conseil du trésor, entre autres, là, comme vice-présidente.
Alors, je veux saluer, et permettez-moi, par vous tous, de saluer tout l'ensemble des fonctionnaires du
Québec et les équipes de direction, les équipes des ministères. Alors,
ça a été des moments superbes dans ma vie
personnelle, mais ma vie politique. Alors, ce sont toutes des étapes comme
ça, parce que j'en ai vécu... ma relève, en
fin de semaine, et là, bien, ce sont toutes des fins de pages qu'on tourne pour
se rendre jusqu'au 1er octobre, là. Alors, c'est des moments importants.
Alors, outre
ça, je vais essayer de finir dignement sur notre rôle d'opposition officielle.
Je voudrais dire au ministre, d'une
part, différents petits... pour les dernières minutes, là, particulièrement,
qui restent. Je voulais savoir, sur les ressources externes... dans les ressources externes, on a
posé une question particulière, à l'opposition officielle, la question
était : Durant les 10 dernières
années, particulièrement, quelles sont les ressources externes? On a
demandé : Quel est le coût horaire
moyen des ressources externes? Et là le Centre de services partagés du Québec
nous a écrit qu'il ne collige pas cette information, «notamment en
raison du fait que plusieurs contrats sont conclus à forfait». Donc, on n'a pas
été capable de me répondre pour les
10 dernières années, on n'est pas capable de me dire comment ça coûte, une
ressource externe, en moyenne. On n'a aucune réponse de votre ministère.
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre.
M. Arcand :
Alors, si vous me donnez quelques instants.
(Consultation)
M. Arcand : On pourrait vous sortir des données, mais ça va
demander une analyse un petit peu
plus particulière sur cette question-là.
Je pense que c'est bien important de comprendre qu'il y a quand même,
je dirais, des analyses qui sont faites au niveau de certaines... Par
exemple, des conseils en architecture, la gestion de portefeuille, des coûts de
programmation, etc., c'est en général des
taux horaires qui peuvent varier, là, d'après ce que je vois, entre 80 $
et environ 115 $, sur une base
horaire. Essentiellement, c'est ce que je vois dans les chiffres qui sont ici.
Maintenant, je tiens encore une fois à dire...
Le Président (M. Bernier) :
S'il y a un complément d'information, vous...
M. Arcand :
...qu'on peut répondre à cette question...
Le Président (M. Bernier) :
Vous nous les ferez parvenir.
M. Arcand :
...avec une analyse qu'on vous fera parvenir.
Le
Président (M. Bernier) : C'est ça. On va à ce moment-là s'assurer
de les distribuer aux membres de cette commission. Mme la députée de
Pointe-aux-Trembles.
Mme Léger :
L'autre élément que je veux vous parlez, c'est celle de l'Autorité des marchés
publics. Ce qu'on voit dans les questions qu'on a demandées, il n'y a
aucune embauche que vous avez faite en date du 28 février 2018. Peut-être dernièrement, mais je sais qu'il y a des
fonctionnaires qui sont en transition, vont être déplacés. Mais là
qu'est-ce qui se passe avec l'AMP?
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M. Arcand : Nous sommes actuellement dans la
période d'embauche. Vous comprenez que la loi a été adoptée il n'y a pas tellement longtemps. Vous comprenez
qu'avant d'embaucher tout le monde, la première chose, c'est qu'il faut embaucher un P.D.G. Alors, nous sommes
actuellement dans une recherche qui est active de ce côté-là. Nous
pensons être en mesure de pouvoir annoncer
le tout d'ici la fin de l'été. L'autorité sera en place. On prévoit également
que 57 personnes environ seront transférées au niveau de l'Autorité
des marchés publics. Alors, c'est de la façon dont actuellement on fonctionne. Mais vous comprenez qu'actuellement la
priorité, c'est de trouver la bonne personne qui va exercer le titre de P.D.G. Parce que, si vous avez vu la loi qui a été
adoptée par mon collègue le ministre délégué, les pouvoirs de l'Autorité
des marchés publics sont assez importants. Et donc il faut s'assurer qu'on ait
vraiment les meilleures personnes pour effectuer le travail.
Le Président
(M. Bernier) : Merci. Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Mme Léger :
Oui. Merci, M. le Président. Je voudrais revenir sur le Fonds de suppléance. Il
a été dit dans le budget... pas dans le...
Dans Budget, on a le Fonds de suppléance inscrit 61 fois. On l'a noté,
qu'il y avait beaucoup de choses qui
s'en vont au Fonds de suppléance. Si je prends le Fonds de suppléance, je le
prends dans le livre de budget des dépenses, à la page 56, puis là
je vois dans le Fonds de suppléance...
Parce
que, là, on se questionne. Puis Marc est avec moi, puis je le remercie
d'ailleurs de son travail avec moi. Je regarde
les trois éléments, le premier, le deuxième, le troisième du Fonds de
suppléance dans le programme 5. Là, on a un chiffre, nous, d'à peu près 500... Bien là, vous mettez
1 167 000 000. Et là on a demandé puis on a réussi à demander
et à avoir un peu plus de détails. Et je
vous rappelle la décision... Parce qu'on a critiqué... j'ai posé des
questions... d'avoir des renseignements sur ça, on ne les a pas eus. Ça
a été long, ça a été compliqué. J'ai trouvé qu'on n'avait pas assez de
transparence.
Et
là, vous vous souvenez, suite à ma question au salon bleu, le président de
l'Assemblée nationale a rendu une décision
la semaine dernière qui disait à ce sujet, sur la question des Fonds de
suppléance : «À ce sujet, je constate que, si l'information dont je dispose maintenant — le détail de l'utilisation du Fonds de
suppléance — avait
été rendue publique et avait été
rendue accessible aux parlementaires, la question qui fait l'objet de la
présente décision n'aurait peut-être jamais été soulevée par
l'opposition officielle. En effet, bien que la communication de documents
relève de la discrétion du gouvernement, il
est souhaitable, voire même nécessaire, en matière de contrôle parlementaire,
d'avoir une collaboration permettant une information la plus complète
possible.»
Alors,
je donne l'occasion au ministre de la donner, la plus complète possible,
aujourd'hui. Si je regarde l'ensemble
des dépenses, l'ensemble qu'on a pu voir du budget
des dépenses, de ce que vous m'avez donné, les pages que j'ai, j'arrive à 581 millions
de dollars. Pourtant, sur la
ligne 1 de cette page 56 là, on arrive à 467 millions. Puis il semblerait que... Bien, si je regarde... Le total est de 1 167 000 000. Donc, je ne sais pas c'est
quoi, le chiffre. Est-ce que c'est 581? Parce que, quand je les prends tous, Santé et Services
sociaux, Économie, Faune et Parcs, Justice, l'ensemble des dépenses qui
ont été faites par le gouvernement, j'arrive
à 581 669 000 $. Quand je regarde dans le livre, ce qui est
écrit est 467 millions. Est-ce que vous pouvez me l'expliquer?
• (21 h 30) •
M.
Arcand :
Peut-être M. Jean...
Le Président (M.
Bernier) : Donc, M. Jean, secrétaire général du Conseil du trésor.
Est-ce que vous êtes consentants à ce que M. Jean prenne la parole?
Mme Léger :
Oui. Et je dirais... Excusez-moi, je vais compléter.
Le Président (M.
Bernier) : Oui.
Mme Léger : Parce que, si j'en ai pour 1 167 000 000,
là, il m'en manque 585 millions, là, de dépenses quelque part.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le ministre.
M.
Arcand :
467, c'est 2017-2018, hein? C'est 2017-2018.
Mme Léger :
Oui.
Le Président (M.
Bernier) : Ça va? Donc, M. Jean, secrétaire général du Conseil du
trésor.
M.
Jean (Denys) : M. le Président, le 467 millions qui apparaît au
livre des crédits 2017-2018, c'est le solde du Fonds de suppléance.
À ça, il va falloir considérer qu'en cours d'année... en début
d'année 2017-2018, le Fonds de suppléance
comportait des montants d'à peu près 412 millions, si ma mémoire est
fidèle, de mesures du budget. Alors, ces mesures-là ayant été
distribuées aux ministères en cours d'année, ils n'apparaissent pas aux
résultats 2017-2018.
Si
je fais le même exercice avec vous, M. le Président, pour Mme la députée, si
vous prenez le Fonds de suppléance tel qu'il apparaît pour 2018-2019,
par exemple, prenez le 1 078 000 000 $, dans ce
1 078 000 000 $ là, vous avez les sommes suivantes.
Vous avez
d'abord 360,8 millions qui sont des mesures qui ont été données dans le
discours du budget le plus récent, le
dernier discours du budget, des mesures qu'on dit non ventilées, c'est-à-dire
qui vont être distribuées dans les enveloppes des ministères à chaque fois que les
ministères vont venir au Conseil du trésor se faire autoriser la
dépense. Donc, ça, ça fait partie du 1 078 000 000 $.
Vous avez ensuite un certain nombre de
provisions que le Conseil du trésor anticipe. Je vais vous donner un exemple. Par exemple, pour l'équité salariale, on
pense, nous, qu'en cours d'année les règlements en équité salariale
peuvent nous coûter, on estime, une centaine
de millions. Donc, on met donc une centaine de millions au Fonds de
suppléance.
Ensuite, on a ce qu'on appelle les crédits au
net. Vous savez que les ministères et les organismes... Il y a des organismes, surtout, qui reçoivent des revenus et
qui financent leurs opérations à même les revenus perçus, et, à chaque année, il faut faire une réconciliation
revenus-dépenses de ces organismes-là. On a une centaine de millions de
prévus pour les crédits au net.
Et finalement
il nous reste à peu près 360 millions où ça, c'est une enveloppe pour
imprévus en cours d'année. En cours de discussion, le ministre, tout à
l'heure, évoquait les questions d'inondation, par exemple, ou de phénomènes imprévus aujourd'hui, ou encore de décisions, par
exemple, des États-Unis sur des tarifs avec des programmes du
gouvernement pour aider l'industrie. Donc, on a une enveloppe pour imprévus de
360 millions.
Ça, ça vous
donne 1 078 000 000 $ du Fonds de suppléance, tel
qu'annoncé aux crédits. Donc, l'année prochaine, Mme la députée, quand je vais faire mon crédit en 2019-2020, quand je
vais avoir 2017-2018, le 1 078 000 000 $, il va être
manifestement déduit du 360 millions de
mesures budgétaires qui vont avoir disparu en cours d'année parce qu'ils
vont être dans les enveloppes des ministères. Donc, vous ne retrouverez pas le
1 078 000 000 $.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
Mme la députée.
Mme Léger : Expliqué de même,
j'apprécie cette explication-là. Est-ce que vous pouvez me l'écrire, ça? Est-ce qu'on peut l'avoir détaillé, comme vous
venez de me le faire, sur papier pour qu'on comprenne, parce que, là, il
fallait que...
M. Jean (Denys) : Oui, bien, M. le
Président, si le ministre m'autorise, je pourrai fournir l'information.
Mme Léger :
S'il fallait qu'il n'accepte pas... Si je n'avais pas posé la question... On ne
le comprend pas, là. Vous comprenez que, là, ça arrivait... Mes chiffres
n'arrivaient pas, de la façon qu'on l'a calculé aussi, nous autres, là. On regardait ça avec l'équipe, je n'arrivais pas. Il
faut vraiment l'explication que vous nous donnez, parce que, quand on...
On n'a pas la ventilation, d'ailleurs. Ça
fait que, là, vous nous la donnez. C'est pas mal plus clair. Puis il faut quand
même regarder, comme, l'année prochaine aussi, ce qui restera du 360 millions, comment est-ce qu'il va être dépensé l'année prochaine.
Le Président (M. Bernier) : Alors,
vous le faites parvenir au secrétariat, que les députés puissent en prendre
connaissance, si le ministre accepte. Oui, vous êtes d'accord, M. le ministre?
M.
Arcand : Oui.
Mme Léger :
Quand j'y vais plus en détail, quand on va dans le détail, sur les
investissements que vous avez, les pages
que vous m'avez données, là, sur le n° 29, là, du Fonds de
suppléance, le n° 29, il y a une liste, là, de chacun des ministères. Si je regarde celui de Santé et
Services sociaux, j'en regarde un où il y a une dépense de 129 millions.
C'est le programme 2,
l'élément 14. On le donne en détail. Les gens qui nous suivent ne comprendront
pas ça, là, c'est un peu le fouillis.
Ce n'est pas facile de comprendre. Mais, au moins, c'est la résultante.
Qu'est-ce que vous allez me répondre sur ça? Alors, 129 millions... Quand je regarde ce que c'est,
l'élément 14, dans le livre, c'est «activités connexes». Ça fait
que, là, je suis dans le Fonds de
suppléance, j'ai de la difficulté à le comprendre. On s'en va voir en Santé et
Services sociaux, le programme 2,
l'élément 14, j'arrive à 129 millions. Je regarde ce que c'est plus
en détail, puis, dans le 129 millions, c'est écrit «activités connexes en Santé et Services
sociaux». Ça m'en dit bien gros, là. Qu'est-ce que c'est, «activités
connexes»?
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Bien, encore une
fois, quand on marque «activités connexes», ça veut dire «ajout de services
dans le système». Alors, ça peut être à
différents endroits, mais il y a des ajouts de services, comme vous le savez,
qui nous sont demandés régulièrement.
Les ministères de la Santé, de l'Éducation sont souvent en demande dans ce
domaine-là. Alors, c'est pour ça qu'on a mis ça à l'intérieur en disant
«activités connexes». Bien, ce n'est pas une réserve comme telle.
Le Président (M. Bernier) : Non.
M.
Arcand : Je crois que, selon l'information qui m'est donnée, là, pour être plus précis encore, on me dit
qu'on avait acheté des lits, hein, c'est ça? Une demande qui venait du ministère
de la Santé.
Mme Léger : ...en demander souvent, le ministère de la Santé, j'ai l'impression. Mais il y en a plusieurs
que c'est parti aux médecins. Ça fait que, regardez, on revient...
M.
Arcand : C'est un ministère,
Mme la députée, qui a des besoins infinis.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Mme la députée.
Mme Léger : Je veux revenir à notre page 56, là, que
vous m'avez ventilée tout à l'heure, mais je veux revenir sur
l'élément 1, de la page... Il y a 467 millions. C'est quoi, ça? Qu'est-ce
qu'il y a dans ça, là, 467 millions?
Le Président (M. Bernier) : Il reste
une minute.
M.
Arcand : C'est le
solde du Fonds de suppléance.
Mme Léger : Donc, il a été
dépensé ou il n'a pas été dépensé?
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre.
Mme Léger : Il est dépensé ou
pas?
M.
Arcand : C'est pour
fermer l'année, tout simplement.
Mme Léger : Mais donc il
n'est pas dépensé?
M.
Arcand : Il n'est
pas nécessairement dépensé, non.
Mme Léger : Mais il va se
dépenser durant l'année?
M.
Arcand : Écoutez,
c'est bien technique.
Mme Léger :
Mais ce n'est pas le restant de l'année passée? S'il n'a pas été dépensé, ce
n'est pas celui de l'année passée? Je suis en train de mêler tout le
monde, mais...
Le Président (M. Bernier) : C'est
votre dernière question piège.
Mme Léger :
Parce que, si ça n'a pas été dépensé, pourquoi que ce n'est pas écrit «zéro»?
Pourquoi on écrit «467»?
Le Président (M. Bernier) : M. Jean.
M. Jean
(Denys) : Bien, c'est parce que c'est un solde de crédit. Donc, on a fini
l'année avec un 467 millions non utilisé
qui va dans les livres généraux du gouvernement. Ça s'additionne sur le bilan
financier de l'année. Donc, quand on va réconcilier les livres
comptables à la fin de l'année, il va être dans la colonne, là, «sommes
disponibles».
Le
Président (M. Bernier) : Merci. M. le député de Laval-des-Rapides, la
parole est à vous pour le dernier bloc.
• (21 h 40) •
M. Polo : Merci beaucoup, M. le
Président. Je prends également le temps de saluer les collègues présents des
oppositions, l'opposition officielle, et, bien sûr, le ministre responsable du
Conseil du trésor.
M. le
Président, ma question — et, tout comme vous, je suis présent, là, depuis hier après-midi,
en fait depuis ce matin, depuis que
nous avons débuté, là, les crédits — va être en lien avec le contrôle des
dépenses. Et je vois que notre collègue de Pointe-aux-Trembles a
répété... ou est revenue régulièrement sur ce thème-là, sur ce sujet-là.
M. le
Président, en fait, en 2014, lorsque notre formation politique a assumé, là, la
responsabilité du gouvernement, nous
avons fait face... et nous sommes arrivés... nous avons fait le constat que
nous étions en déficit structurel
important, avec un taux de croissance des
dépenses qui, dans les 10 années précédant l'année 2014, approchait en
moyenne 5 %. Le taux de
croissance nominal de l'économie pour les 10 années suivant l'année 2014
était prévu autour de 3,5 %. De plus, les états financiers présentés par le gouvernement, donc les budgets
successifs depuis les 40 dernières années, n'avaient affiché qu'en seulement huit occasions, au cours des
40 dernières années, un budget équilibré. Et, pendant les cinq années
qui ont suivi la crise financière de 2008, le déficit budgétaire était en
moyenne de 2,7 milliards de dollars.
Donc,
c'étaient des déficits récurrents qui s'accumulaient ou s'ajoutaient à la dette
du Québec, une dette qui a grossi à
travers les années et qui représentait un ratio de dette-PIB qui tournait
autour de 55 %, qui était notamment le plus élevé au Canada, donc la province qui avait le ratio dette-PIB le plus
élevé au Canada. Juste pour l'année 2016-2017, le service de la dette, M. le Président, représentait
9,8 % des dépenses budgétaires, pour un total de 7,5 milliards de
dollars sur le poids du budget, ce qui veut dire plus d'argent à la dette, plus
d'argent au service à la dette. Ça veut dire moins d'argent en services aux citoyens, notamment, et ce, malgré le fait que
nous étions favorisés par un taux d'intérêt bas, qui est encore très bas malgré le fait qu'au cours des
derniers mois il a commencé à augmenter, tout cela affecté par les changements
démographiques. Et, comme nous le voyons,
depuis les deux, trois dernières années, ces changements démographiques
se font sentir également sur le nombre de
Québécois, Québécoises sur le marché du travail, donc qui font partie de cette
force du travail également.
Le
gouvernement, donc, depuis 2014, M. le Président, s'est engagé fermement à
reprendre le contrôle des finances publiques,
et ce, par trois grands objectifs : un, une gestion responsable des
dépenses, entre autres, également la relance de l'économie, le développement économique des
régions, et, troisièmement, l'orientation des efforts vers les services à
la population, spécifiquement en santé et en éducation.
Au
niveau de la gestion responsable des dépenses, je vous fais un résumé de cinq
grands thèmes : la conclusion de l'entente
à long terme avec les employés et les partenaires de l'État, la réduction des
coûts au régime public d'assurance médicaments, l'optimisation des
façons de faire, notamment à travers la révision des processus et des
programmes, la révision des structures de
gouverne comme la réorganisation du réseau de la santé et la fusion
d'organismes, notamment ceux
responsables des rentes et des régimes de retraite. Tout cela afin de favoriser
le maintien à moyen et long terme de l'équilibre
budgétaire. Le gouvernement a mis en place un mécanisme permanent de révision
des programmes également.
Et,
au niveau de la relance de l'économie, M. le Président, nous avons constaté au
cours des dernières années... Nous
avons pu voir de quelle façon le gouvernement a posé des gestes afin de stimuler
l'investissement privé, favoriser le développement
économique des régions, stimuler la recherche et innovation, promouvoir et
favoriser l'entrepreneuriat, stimuler les exportations, répondre aux
besoins des employeurs en matière de main-d'oeuvre, etc., et j'en passe.
Mes trois
sous-questions, M. le Président, pour le ministre sont : Quelles sont les
raisons qui expliquent la croissance des
dépenses des programmes pour l'année 2018-2019, tout d'abord?
Deuxièmement, est-ce que ces croissances des dépenses signifient la fin du retour à l'équilibre budgétaire pour
l'année 2019-2020? Et, en troisième lieu, le gouvernement
maintiendra-t-il les mesures mises en place au cours des dernières années,
notamment la révision permanente des programmes?
Le Président (M.
Bernier) : Vous avez 1 min 30 s.
M.
Arcand :
Bien, d'accord. Bien, d'abord, premièrement, avant de répondre à la question,
je voulais juste profiter de
l'occasion pour saluer la députée de Pointe-aux-Trembles et la remercier parce
que je crois que, comme parlementaire, elle
a été une très bonne parlementaire au fil des années, et particulièrement dans
le domaine des garderies. Je sais que c'est
quelque chose qui lui tenait à coeur. Alors, je voulais la féliciter et puis la
remercier, peut-être, au nom des citoyens du Québec, de ses efforts
pendant tant d'années au service de la population.
Maintenant,
pour répondre à la question du député, bien sûr qu'on veut garder l'équilibre
budgétaire. Pour nous, c'est incontournable. Cette année, on vit avec
l'argent que l'on a. La raison pourquoi on est capables, cette année, d'augmenter les dépenses de 5,2 %, c'est parce qu'on a des marges de
manoeuvre. Et on a décidé cette année d'investir en santé et en éducation en particulier pour être
capables de donner encore de meilleurs services à la population, ce qui
nous était demandé.
Dans
les prévisions du ministère des Finances, au cours des prochaines années,
compte tenu des revenus, compte tenu du budget de dépenses qui a été
établi, tous ces éléments-là vont nous permettre de pouvoir maintenir
l'équilibre budgétaire. Évidemment, je dois
dire que le ministère des Finances, dans ses taux de croissance du produit
intérieur brut et de l'augmentation
des revenus du gouvernement, a été relativement conservateur dans son approche.
Alors, je crois qu'on a la marge de manoeuvre pour pouvoir continuer à
donner les services à la population.
Le Président
(M. Bernier) : Merci, M. le ministre. Merci de votre réponse.
Adoption des crédits
Écoutez,
le temps alloué à l'étude du volet Conseil du trésor des crédits budgétaires du
portefeuille Conseil du trésor et
Administration gouvernementale étant écoulé, nous allons maintenant procéder à
la mise aux voix des crédits.
Le programme 2,
intitulé Soutien aux fonctions gouvernementales, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président
(M. Bernier) : Le programme 3, intitulé Commission de la
fonction publique, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président
(M. Bernier) : Le programme 4, intitulé Régimes de retraite
et d'assurances, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président
(M. Bernier) : Le programme 5, intitulé Fonds de suppléance,
est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix : Sur division.
Le
Président (M. Bernier) : Et le programme 1 fera l'objet
d'une adoption ultérieurement pour finir nos crédits.
Donc,
permettez-moi, avant d'ajourner nos travaux, de remercier tous les
parlementaires qui ont travaillé à cette étude des crédits — merci, M. le ministre — et de remercier d'une façon spéciale Mme la
députée de Pointe-aux-Trembles, vous remercier de votre engagement comme
députée, vous remercier de votre engagement comme ministre. J'ai été témoin durant ces années de votre travail et tout
ce que vous avez fait pour le Québec dans son entier. Merci de votre
travail et ce que vous avez fait. Vous avez
toujours été très, très courageuse dans tout ce que vous avez fait. Et, vous le
savez, je tiens à le souligner, vous avez été une personne très courageuse dans
ce que vous avez fait.
M. le député
de La Peltrie. Merci, M. le député de Mégantic, Mme la députée de
Bourassa-Sauvé, M. le député de Trois-Rivières, M. le député de
Vanier-Les Rivières, M. le député de Laval-des-Rapides. Merci aux recherchistes
qui accompagnent nos députés. Merci, bien sûr, au secrétariat et aux membres du
Secrétariat du Conseil du trésor et aux organismes
qui vous accompagnent. Merci, bien sûr, au personnel de l'Assemblée nationale,
M. le secrétaire, M. le page, Mme la page.
Une voix : Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Bernier) : C'est bien. Merci également aux gens qui
procèdent à l'enregistrement, c'est fort important, ceux qui sont ici et ceux qui sont à l'extérieur. Merci
également aux gens qui nous écoutent et de votre attention.
Donc, compte
tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux au mercredi
25 avril 2018, après les affaires courantes, où elle entreprendra l'étude du volet Retraite Québec des
crédits budgétaires du portefeuille Finances. Merci.
(Fin de la séance à 21 h 49)