(Dix heures deux minutes)
Le Président (M. Bernier) :
Alors, bon matin à tous, bienvenue à la Commission des finances publiques.
Bienvenue aux collègues qui sont ici présents ce matin, qui vont participer à
cette étude, et bienvenue également aux recherchistes
qui nous accompagnent, au personnel de l'Assemblée
nationale et, bien sûr,
à tout le personnel du ministère
qui est avec nous ce matin et qui nous accompagne pour nous aider dans nos
travaux.
Je déclare la
séance et la Commission des finances
publiques ouvertes. Je demanderais bien sûr,
comme à l'habitude, à toutes les personnes d'éteindre la sonnerie de
leurs téléphones cellulaires.
La commission
est réunie afin de poursuivre le débat sur le discours du budget, conformément à l'article 275 du règlement.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Girard (Trois-Rivières) est remplacé par M. Habel
(Sainte-Rose), M. Reid (Orford) est remplacé par M. Busque
(Beauce-Sud).
Le
Président (M. Bernier) :
Merci beaucoup. Avant de poursuivre les échanges, je vous
indique qu'il reste 1 h 34 min aux 10 heures de débat prévues au règlement. Le temps se
répartit de la manière suivante : au niveau gouvernemental, 39 min 45 s; opposition officielle, 29 min 48 s; deuxième groupe d'opposition, 11 min 44 s; députée de
Vachon, 10 minutes.
Discussion générale
(suite)
Alors, sans plus tarder, je donne la parole au député
de Rousseau. C'est vous qui
débutez nos débats ce matin, M. le député. Bienvenue.
M. Marceau : Oui. Merci,
M. le Président. Bonjour, tout le monde. Bonjour, chers collègues. Donc, très content d'être avec vous ce
matin en cette belle journée.
Je vais
revenir sur les documents que nous avions demandés au ministre.
C'est encore le temps de les déposer si vous pouvez les déposer.
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M. Leitão : On travaille là-dessus, alors on va les
avoir. On ne les a pas encore. Aujourd'hui, on ne les a pas encore, mais, dès qu'on
va les avoir, probablement demain ou...
Le
Président (M. Bernier) :
...les acheminer, au niveau du secrétariat de la commission, et on va s'assurer
de les transmettre au député.
M. Leitão :
Oui, parce qu'il y a ceux que le député de Rousseau avait demandés et aussi
ceux que le député de Granby avait demandés. On va les déposer ensemble.
M. Marceau : Dans les heures...
M. Leitão : Dans les heures qui
vont suivre, oui.
Le Président (M. Bernier) :
Donc, M. le secrétaire, je vous donne la tâche de finaliser le travail.
M. Marceau : Vous notez cette
promesse, M. le secrétaire, n'est-ce pas?
Le Président (M. Bernier) :
Allez-y.
M. Marceau : Et est-ce
que je peux savoir la nature des documents
qui vont être déposés? Parce qu'il y en a eu plusieurs, là.
M. Leitão : Ça va
être des tableaux, comme vous avez
demandé des tableaux sur les options d'achat, et un détail des programmes
d'aide aux entreprises, je pense, de réconcilier les deux budgets, c'était ça,
et, du côté du député de Granby, c'était aussi de réconcilier deux tableaux qu'il
y avait pour les dépenses, les 850 millions versus les 926.
Une voix : ...
M. Leitão : Et les autres éléments, oui, oui, qui vont être
dans le même tableau. Donc, ce sont des tableaux qu'on va...
M.
Marceau : O.K.
Parfait. Alors, on pourra peut-être les utiliser en période de questions ou même aux
crédits si jamais on ne se rend pas là.
Le Président (M. Bernier) : Je ne
suis pas inquiet, vous allez certainement trouver un moment de l'utiliser.
M. Marceau : On va trouver une
utilité.
Le Président (M. Bernier) : J'en
suis persuadé.
M. Marceau : Je reviens donc, dans
ce cas-là, au dossier du REM, du Réseau électrique métropolitain. Il y a plusieurs questions qui se posent, mais la
première, très simple. À la suite de notre discussion de la semaine dernière,
je vous avais annoncé mon intention de déposer une motion à l'Assemblée
pour demander à la vérificatrice de faire une vérification.
Je la lis pour vous. Ce que j'ai en tête, là, ce serait : «Que l'Assemblée nationale donne le mandat au Vérificateur
général du Québec de faire une
vérification du montage financier du projet de Réseau électrique métropolitain
quant au respect des règles comptables.»
Alors, question très simple : Est-ce que
vous allez voter en faveur de cette motion, M. le ministre?
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre.
M. Leitão : Oui. Bien, écoutez, je
pense que ça, c'est le genre de... Vous allez déposer la motion. Moi, je ne pense pas que ça soit nécessairement
pertinent de faire ça maintenant. Et d'ailleurs, le Vérificateur général, ça fait
partie de son mandat, de s'assurer
que tout ce qu'on fait, au gouvernement, est à l'intérieur des règles. Donc, elle va le
faire en tous les cas. Et il y a
aussi que le montage est encore un peu préliminaire, parce que
ça n'a pas encore été finalisé. Quelque
part cet été, ça sera final.
Le Président (M. Bernier) : M. le
député.
M.
Marceau : ...par une chose
qui pourrait être embêtante, c'est la question de la Caisse de dépôt, laquelle n'est pas
assujettie... en tout cas, le Vérificateur
général n'entre pas à la Caisse de dépôt, et donc moi, je pense que ça va prendre un ordre très clair de
l'Assemblée nationale pour que le Vérificateur général se penche là-dessus.
Vous savez très bien que la pratique
veut que, lorsque l'Assemblée nationale demande au Vérificateur général de
mener une enquête, il se saisisse du
mandat qui lui est demandé, de façon automatique. Ça n'est pas nécessairement
le cas — c'est
facultatif — dans le
cas où on n'a pas d'ordre de l'Assemblée
nationale. Donc, je réitère que ce serait une bonne chose que le Vérificateur
général se penche sur le montage financier.
Je vais
ajouter un deuxième élément. Bien sûr, les montants exacts ne sont pas encore
connus, parce que les appels d'offres
ne sont pas complétés. Cela étant, le montage financier préliminaire nous
indique les grands principes qui sont sous-jacents au montage financier,
et donc le Vérificateur général est capable de porter un jugement sur ce
montage.
Voilà. Alors,
ma question, c'est : Dans ce contexte, est-ce que vous reconnaissez, par
exemple, que pour la caisse ça
pourrait poser problème si on ne demande pas expressément à l'Assemblée
nationale ou au gouvernement... Mais là moi, je pense que l'Assemblée nationale peut le faire. Est-ce que vous
reconnaissez qu'avec la Caisse de dépôt dans le portrait ça pourrait
être compliqué?
M.
Leitão : Je ne pense pas que ça puisse être compliqué pour la caisse,
parce qu'en tous les cas les états financiers de la Caisse de dépôt sont vérifiés annuellement par le Vérificateur général
et aussi par un vérificateur externe. Mais le Vérificateur général
vérifie aussi les états financiers de la Caisse de dépôt et placement
annuellement.
M.
Marceau : Oui, mais il ne peut pas faire de ce qu'on appelle...
d'optimisation des ressources, là, de l'étude de l'optimisation des
ressources, et donc ce n'est pas le même genre.
Là, on lui
demande de porter un jugement sur le montage, là, évidemment sur les règles
comptables, mais aussi sur le
montage. Moi, il me semble qu'on ne se prive pas de grand-chose, en fait. Au
contraire, on va dans la direction de la transparence, parce que... peut-être que pour les gens qui nous
écoutent, là, ça peut sembler un peu surprenant, là, ce débat-là, là, mais le fait que ce soit un placement ou pas,
le montant de 1,3 milliard, ça pourrait faire une différence dans le
budget, ça pourrait avoir un impact
sur les équilibres. Alors, il est donc important que nous sachions tous de quoi
il s'agit. Je veux dire, vous reconnaissez ça, minimalement.
Une voix : ...
• (10 h 10) •
M.
Leitão : La façon dont nous avons établi ce montage financier là,
cette participation, le 1 280 000 000 $, constitue un placement. Et donc, selon les définitions de
«placement», nous jugeons que ça remplit les règles, et donc c'est pour ça que nous l'avons inscrit de cette façon-là. Et,
le moment venu, bien sûr, les états financiers du gouvernement seront vérifiés, et il y aura un commentaire du
Vérificateur général lors du dépôt des comptes publics. Et nous sommes
confiants que le montage sera confirmé par le VG.
M. Marceau : Comme
vous étiez confiants dans le cas de Loto-Québec, qui voulait bloquer les sites
Internet, alors qu'on vous disait, je
me rappelle, mon collègue et moi-même, que cette confiance n'était possiblement
pas bien placée. Avoir confiance, là,
ce n'est pas une réponse. Moi, j'aimerais mieux avoir un constat de la
Vérificatrice générale avant qu'on
aille de l'avant. Je ne vois pas de quelle manière ça vous pose problème, là.
Mme la vérificatrice peut faire ce travail-là très rapidement. Si l'ensemble des parlementaires à l'Assemblée lui
demandent de porter un jugement sur le cadre financier initial, je suis certain que la Vérificatrice
générale pourrait porter ce jugement de façon diligente et rapide. Je ne vois
pas ce que ça enlève. Puis j'ajoute
aussi qu'il y a toute la dimension du gouvernement fédéral, dont on a appris ce
matin qu'eux, ils se posent beaucoup
de questions avant d'investir et qu'ils sont à la recherche de réponses aux
questions qu'ils se posent.
Comment
vous voyez ça, vous, là, le fait que le fédéral, lui, plutôt que de
s'embarquer, préfère prendre conseil auprès de différentes entreprises,
justement, de services-conseils?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão :
Écoutez, c'est le choix du gouvernement fédéral. Nous avions communiqué
directement avec le gouvernement fédéral,
que ce soit Infrastructure Canada, que ce soit le département des Finances.
Nous avons bien expliqué la façon
dont nous avons fonctionné avec la Caisse de dépôt. Dans leur processus de «due
diligence», le gouvernement fédéral a
choisi d'aller dans cette direction-là. C'est leur choix. Nous, on ne l'a pas
fait comme ça, parce que nous avons l'expertise à l'intérieur du gouvernement,
que ce soit au ministère des Finances, que ce soit à la SQI, et nous
travaillons très bien avec la Caisse de dépôt.
Donc, pour nous, ce
n'est pas nécessaire de le faire. Eux, ils décident de le faire. C'est leur
choix.
Le Président (M.
Bernier) : ...
M. Marceau : Bon. Je pense que vous savez très bien tout le respect
que j'ai pour l'expertise qu'il y a au ministère des Finances du Québec, là, puis, quant à moi, elle est équivalente à
celle qu'il y a à Finances Canada, là. Je ne pense pas qu'à Finances Canada ils
soient mieux, mais, cela étant, il y a de l'expertise aussi à Finances Canada.
Je serais surpris qu'ils n'aient pas
l'expertise pour analyser un dossier comme celui-là. Puis je pense, quant à
moi, que la raison pour laquelle ils font ce qu'ils font présentement, c'est
parce qu'ils se posent des questions, eux aussi, sur le montage, hein, sur
le montage que vous avez mis de l'avant. Je
suis assez convaincu que, si c'était si simple que ça, la réponse, elle serait
déjà là, hein? Il y a eu un budget, là, il y
a deux semaines, du gouvernement fédéral... trois semaines, et ils ne sont pas
allés de l'avant encore formellement. Alors,
moi, je pense que la raison pour laquelle ça traîne, c'est, entre autres, parce
qu'ils se posent des questions.
Alors, je répète, d'avoir un éclairage de la
Vérificatrice générale, ce serait peut-être utile pour la suite des choses,
parce que, s'il y a des gens qui doutent de
votre montage financier, puis il s'en trouve, là, peut-être qu'ils vont être
réticents à investir dans le projet.
Alors, je répète, d'avoir une opinion d'une personne impartiale pourrait être
quelque chose d'utile pour vous.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Comme vous le savez aussi très bien, le montage financier,
quand on va arriver à l'étape, un peu plus loin, de mettre tout ça en oeuvre, tout ça sera vérifié aussi par un
vérificateur externe indépendant qui va confirmer les hypothèses de la Caisse de dépôt en termes de
rendement, en termes d'achalandage, etc. Donc, tout ça va être confirmé
aussi par...
M.
Marceau : Et, si le gouvernement fédéral met 1,3 milliard,
vous pouvez être certain que le Vérificateur général du Canada va mettre
son nez là-dedans, puis possiblement aussi le directeur parlementaire du budget
fédéral. Ça fait beaucoup de monde, là, qui
vont y jeter un coup d'oeil, là. En tout cas, là, enfin, moi, j'espère que vous
allez donner suite à la motion que je vous présente, parce que ça va
permettre de rassurer tout le monde.
Peut-être
revenir aussi sur la participation fédérale. Est-ce qu'il est envisageable,
envisagé que cette participation prenne une autre forme que de l'équité?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão :
C'est justement la question que le gouvernement fédéral se pose, et ça, c'est
au gouvernement fédéral de décider. C'est pour ça qu'ils font leur
processus de diligence pour savoir comment et qui va participer. Est-ce que ça sera la nouvelle banque d'infrastructures? Est-ce que
ça sera à l'intérieur de la phase II d'infrastructures et donc des sommes qui sont déjà dédiées au transport collectif? Donc, il y a plusieurs questions, mais ça, c'est au gouvernement fédéral à choisir.
Nous,
ce qui nous intéresse, c'est que la participation fédérale
arrive dans ces zones-là qui sont indiquées ici. Comment eux, ils vont
le traiter, et quel département fédéral va le faire, ce n'est pas...
Le Président (M.
Bernier) : ...
M.
Marceau : Mais je vais vous le dire autrement, là. Si ça prenait une
autre forme que de l'équité ou de subvention puis que ça s'avérait être
un prêt, mettons, est-ce que le montage tient?
M. Leitão : Le montage
financier, tel qu'il est ici détaillé, comprend que donc les participations
gouvernementales — provinciale et fédérale — soient de l'équité dans le projet, donc que
le 1 280 000 000 $, le nôtre, et
aussi le fédéral soient de l'équité. Maintenant, comment le fédéral, lui, va
financer cet investissement? C'est à lui à décider de quel...
M. Marceau :
Je veux juste reprendre le...
M.
Leitão : C'est ce que je voulais dire tantôt. Si ça sort de la banque
d'infrastructures ou d'ailleurs, c'est leur...
M. Marceau :
Je vais vous poser...
M. Leitão :
Mais c'est de l'équité, c'est de l'équité dans le projet.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député.
M. Marceau :
Ça, c'est de l'équité que vous prévoyez.
M. Leitão :
Oui.
M.
Marceau : Ça, je l'entends, je le vois et je le lis. Ça, ça va. Mais
là le gouvernement fédéral, dans le cas de Bombardier, n'est pas allé en équité, ils y sont allés avec un prêt.
Alors, il y a trois possibilités, là : de l'équité, il y a un prêt
ou il y a une subvention pure et simple.
Moi,
ma question, très simple, là : Est-ce que le montage tient la route si le
fédéral y va sous forme de prêt plutôt qu'en
équité ou en subvention? Évidemment, en subvention, ça serait génial, là, mais,
bon, le passé étant garant de l'avenir, ça me surprendrait, là. Alors,
si, plutôt que d'être de l'équité, ils s'en vont en prêt, est-ce que ça tient,
votre montage?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Non, non, dans le montage financier ici, ce qui est souhaité
par CDPQ Infra et, je pense, par nous tous aussi, c'est que la
participation fédérale soit de l'équité.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député.
M. Marceau :
Là, vous ne répondez pas à ma question, en tout respect, là. Je vous
demande — ce
n'est pas compliqué, là : Est-ce que le montage tient si c'est un prêt
plutôt que de l'équité?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Je pense que le montage financier tient toujours, mais ce qui
est établi ici, ce qui est illustré ici, c'est de l'équité.
M. Marceau :
Mais là...
M. Leitão : Attendez un instant. Si jamais ça serait d'une autre façon, là il
faudrait revoir le montage financier. Mais, tel qu'illustré ici dans nos
documents, la participation fédérale serait de l'équité.
M.
Marceau : Je le sais bien. J'ai lu votre document. Je sais bien que
c'est ça que vous souhaitez. Moi, je souhaite qu'il arrête de pleuvoir puis qu'il fasse soleil toute la journée, là,
mais, regardez, ce que je souhaite puis ce qui va arriver, c'est deux choses distinctes. Alors, j'aurais aimé
ça avoir une réponse plus satisfaisante, là. Vous êtes en négociation, vous êtes celui qui porte le dossier au nom des
Québécois, là, et on veut savoir si le fédéral va faire sa part, s'il va le
faire sous forme d'équité, ce qui
arrive si ce n'est pas sous forme d'équité, comme ils l'ont fait dans le cas de
Bombardier, hein? En passant, dans Bombardier, vous auriez aimé ça que
ce soit de l'équité, et ce n'est pas de l'équité.
Le Président (M. Bernier) : Merci. Nous allons aller du côté gouvernemental.
M. le député de Pontiac, la parole est à vous.
• (10 h 20) •
M.
Fortin (Pontiac) : Merci, M. le Président. Bon matin à vous et aux
collègues qui sont autour de la table. Bon retour à certains collègues.
M.
le Président, un des enjeux qu'on a touchés peu jusqu'à maintenant, je dirais,
c'est le dossier de l'environnement. Évidemment,
là, dans le budget, il y a quelques mesures bien ciblées qui auront
certainement le potentiel d'améliorer la protection environnementale, je pense, entre autres, à la mesure pour le
lac Saint-Pierre, qui était très attendue dans la région de la Mauricie, et il y a des
investissements pour protéger la faune. Dans la deuxième partie du budget, là,
il y a une mesure pour améliorer la gestion et la qualité de l'eau, et,
honnêtement, je pense que ça devrait être au coeur de nos préoccupations environnementales, évidemment, là,
améliorer la gestion de la qualité de l'eau, et les sommes qui y sont allouées
sont quand même significatives.
Il
y a des programmes qu'on connaît bien, l'Écocamionnage, mais il y a aussi un
programme qui est particulièrement
intéressant : la restauration des sites contaminés. D'ailleurs, à cet
effet-là, on a pu voir le ministre de l'Environnement,
ce week-end, aller de l'avant pour nous donner un peu plus de détails sur cette
mesure spécifique là.
Mais, M. le
Président, peut-être que, plutôt que de m'inspirer directement du budget,
j'aimerais m'inspirer de ce qui est
dans le journal ce matin. M. le Président, je vais prendre une page, là, dans
le livre de l'opposition. Dans Le Devoir, on titre, sous la plume de François
Desjardins : Les obligations vertes auraient un potentiel de
50 milliards au Canada. Donc, ce qu'on nous dit un peu,
essentiellement, M. le Président, c'est qu'il y a un groupe ontarien qui a
analysé les émissions obligatoires prévues
cette année, là, et qui a regardé ce qu'il était possible de faire partout à
travers le Canada et eux considèrent
que la valeur totale des obligations vertes qui pourraient être émises à
travers le pays en 2017‑2018, donc pour une année, tournerait autour de
56 milliards. M. le Président, vous savez, au Canada, il n'y en a pas tant
que ça, à l'instant, là, à l'heure actuelle,
des obligations vertes. Ce qu'on nous rapporte, c'est que la valeur des
nouvelles obligations était 1 milliard au Canada l'an dernier
comparativement à 80 milliards dans le monde.
Vous n'êtes
pas sans savoir que le Québec a procédé à sa première émission au mois de
février pour justement en faire
profiter des projets en transport public, en efficacité énergétique, en énergie
renouvelable, en gestion de déchets, en aménagement durable du territoire, en gestion de l'eau, en gestion
forestière. On n'est cependant pas les leaders dans le domaine. L'Ontario fait ça depuis quelques années.
Ils ont fait trois émissions déjà, pour 2 milliards de dollars. On sait
que le fédéral veut trouver davantage de capital privé pour ses projets
d'infrastructures.
Alors, ma
question pour M. le ministre. Il a lui-même déjà dit qu'il serait possible de
faire davantage d'émissions, de la
part du gouvernement du Québec, à l'avenir, alors j'ai quelques questions pour
lui. Je veux savoir, à l'intérieur du 56 milliards,
là, dont ce groupe fait état, s'il croit réellement qu'il y a un grand
potentiel au Québec pour faire davantage d'émissions d'obligations vertes, s'il est possible de procéder
rapidement et souvent à de telles obligations et s'il croit que
réellement on va être en mesure d'en faire profiter des projets très concrets.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M. le ministre.
M.
Leitão : Très bien.
Merci, M. le Président. Oui, écoutez, c'est un enjeu important. Peut-être
quelques précisions. Je pense que c'est important qu'on l'aborde ici
pour émettre quelques précisions à cet égard-là.
Oui, il y a un énorme potentiel, en Amérique du
Nord et sur la planète, dans l'émission d'obligations vertes, c'est-à-dire, donc, des émissions de dette qui
sont liées à des projets spécifiques
de lutte contre les changements climatiques. Maintenant, ce qu'il faut comprendre aussi, c'est que dans notre cas, le
gouvernement du Québec, ces émissions-là se font à l'intérieur de notre programme d'émissions de dettes. Cette année, par
exemple, 2017‑2018, le gouvernement du Québec, nos besoins de financement — on l'a établi dans le budget — c'est d'à peu près 11 milliards de
dollars. Donc, cette année, nous
allons émettre pour 11 milliards de dollars en obligations de différentes
dénominations, différentes maturités, et tout ça, bon, ce que nous faisons d'habitude, et nous le
faisons très bien, d'ailleurs. À l'intérieur de ces 11 milliards là, c'est
fort probable qu'un certain
montant — on verra
bien combien, 500 millions, 1 milliard, 1,5 milliard, on verra
bien — soit des
obligations vertes. Donc, ce n'est pas de la
nouvelle dette qui s'ajoute, c'est ce qu'on allait faire en tous les cas, et ça
sera d'ailleurs aux mêmes termes et
conditions. Donc, si on fait, comme on l'avait fait au mois de février, une
émission de 500 millions de
dollars d'obligations vertes, c'est le même traitement, le même rendement
qu'une obligation normale du gouvernement du Québec de
500 millions.
Alors,
pourquoi on fait ça? On fait ça pour plusieurs raisons. Et quand même il y a
certains coûts additionnels, donc ça nous coûte quand même un petit peu, mais ça vaut la peine, et je vais essayer de vous dire pourquoi ça vaut
la peine, parce qu'il y a tout un nouveau marché, comme vous
avez mentionné dans votre introduction, qui se développe, donc un très grand appétit qu'il y a dans les
marchés financiers mondiaux pour ce type d'instrument. Donc, nous, au Québec,
c'est un moyen pour nous d'aller chercher
une clientèle additionnelle — quand je parle ici de clientèle, c'est de clientèle
d'investisseurs qui achètent notre
dette — et donc
d'élargir notre base de clients. Nous avons une très bonne base de clients,
d'investisseurs institutionnels qui achètent
nos produits, mais, de la part de ces clients institutionnels, un grand nombre
d'entre eux aussi commencent à avoir des
mandats de leurs clients qui les obligent à avoir dans leurs portefeuilles un
certain pourcentage de produits verts ou de produits responsables.
Alors, la demande pour ce type de produits étant en forte croissance, nous, de notre côté, c'est un moyen
non seulement de continuer à supporter notre clientèle existante, mais même
d'aller chercher une nouvelle clientèle pour mieux diversifier nos sources de
revenus. Alors, c'est avantageux.
Et puis,
deuxièmement, n'importe quel marché obligataire dépend, pour son succès, dépend
surtout de la liquidité. Donc, si un marché est de plus en plus liquide,
c'est cette même liquidité qui va attirer de nouveaux participants.
Alors, nous,
en tant qu'émetteurs, nous participons à améliorer la liquidité de ce
marché-là, ce qui va éventuellement attirer
d'autres émetteurs privés d'obligations vertes et d'autres acheteurs,
investisseurs privés aussi d'obligations vertes, parce que, pour pouvoir se sentir confortable dans ce marché, il faut
d'abord et avant tout être à l'aise avec la liquidité. Ça ne sert à rien d'avoir un titre de placement,
obligation, ou action, ou quoi que ce soit, et que ce titre-là soit très peu
liquide. Donc, ce manque de
liquidités affecte le potentiel du marché. Quand la liquidité augmente, le
potentiel du marché augmente, et nous jugeons que c'est pour nous un bon
moyen de diversifier nos sources de revenus.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député.
M. Fortin
(Pontiac) : Oui. Donc, je
veux simplement bien comprendre, là, quand on dit... en fait, quand vous dites, votre dernière explication, là... Si le
gouvernement du Québec émet d'autres obligations, disons, au cours de l'année
et si le gouvernement fédéral lui-même se lance
dans un tel processus, si d'autres gouvernements partout à travers le Canada
décident de se lancer
dans l'émission d'obligations vertes parce qu'ils voient le potentiel, parce
que, comme vous dites, c'est une
obligation qui est recherchée par certains des investisseurs, et qu'ils voient
des articles comme celui-ci, là, qui disent qu'il y a 50 milliards
de potentiel au Canada, est-ce que ça peut, s'il y a tant de nouveaux
émetteurs, limiter le potentiel québécois à
ce niveau-là ou si vous voyez ça d'un bon oeil, que d'autres juridictions se
lancent aussi dans cette avenue-là?
M.
Leitão : Oh! non, je vois d'un très bon oeil que d'autres juridictions
se lancent dans ce marché-là, parce que ça va augmenter la performance de ce
marché, ça va augmenter le potentiel de ce marché et surtout ça ouvre la
porte...
Le Président (M.
Bernier) : ...d'y revenir.
M. Leitão :
...ça ouvre la porte à d'autres. O.K.
Le
Président (M. Bernier) : Ça ouvre la porte à d'autres. Nous
allons maintenant entendre Mme la députée de Vachon. Bienvenue à la Commission des finances publiques. On vous
souhaite la bienvenue. Une courte réponse, M. le ministre. Les temps de
la députée sont quand même assez limités. Donc, je vous invite à prendre la
parole. Merci.
Mme Ouellet : Bien, merci, M. le Président. Saluer le ministre, saluer l'ensemble des
collègues et saluer l'ensemble du personnel qui accompagne le ministre.
Moi,
M. le ministre, j'aimerais ça vous parler, aujourd'hui, de paradis fiscaux,
donc un sujet qui est quand même pas
mal d'actualité, et je voudrais en profiter pour saluer les collègues, dont
deux sont ici présents aujourd'hui, pour le rapport qui a été produit et qui a été lancé sur le phénomène des
paradis fiscaux, donc, un rapport bien documenté, un rapport unanime de
l'Assemblée nationale. Il faut quand même le souligner, ça arrive, mais ce
n'est quand même pas régulier. Donc, un
rapport unanime de l'Assemblée nationale avec des recommandations extrêmement
intéressantes. Et on se rend compte
que c'est un phénomène qui coûte cher aux contribuables québécois, 1 à
2 milliards par année estimés dans
le rapport, puis même d'autres estiment que ces pertes, c'est des sommes encore
plus considérables. Donc, un minimum de 1 à 2 milliards de dollars
par année. C'est beaucoup d'argent.
Et
vous savez qu'il y a un cas qui est sorti dernièrement — et là j'aurais quelques questions du côté du
ministre — il
y a KPMG qui, très clairement, là, a incité
ses clients à faire de l'évitement fiscal abusif, voire de la fraude fiscale.
Ça a été reconnu à l'intérieur d'une entente secrète qui a été conclue
avec l'Agence du revenu du Canada.
J'aimerais
savoir de la part du ministre la valeur des contrats de KPMG. Est-ce qu'il
pourrait nous fournir la valeur des
contrats de KPMG pour les trois dernières années mais aussi pour les années à
venir? Donc, la valeur des sommes déjà engagées avec KPMG au Québec.
• (10 h 30) •
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Bien, écoutez,
ce n'est pas au département des Finances que nous avons ce type d'information sur les contrats octroyés par
l'État du Québec, c'est au Trésor qu'il y a cette information. KPMG ou n'importe quelle autre firme... c'est le Conseil du trésor qui gère les contrats publics. Nous n'avons pas
ça ici. Mais, pour ce qui est précisément du cas que vous avez mentionné, comme
vous savez, c'est un cas qui est présentement judiciarisé. Le gouvernement fédéral, comme la
ministre du Revenu l'a déjà affirmé plusieurs
fois... c'est toujours en cour, ce procès, donc on verra bien comment
ça va finir.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Mme la députée.
Mme Ouellet : Oui. Je suis un peu surprise de la réponse du ministre.
Je comprends que ça relève peut-être du Conseil du trésor, mais, étant donné que les paradis fiscaux, ça relève du ministre
des Finances, je suis assez surprise de son peu d'intérêt à avoir l'information,
parce que le ministre des Finances pourrait tout à fait s'engager ici, devant
la commission, à aller chercher l'information pour informer les contribuables des niveaux des
contrats gouvernementaux.
Moi,
j'ai, par exemple, l'information que, pour 2015‑2016, avec le gouvernement canadien, c'est pour 15,5 millions de dollars qu'il y a de contrats avec KPMG. Donc, je suis
certaine que, si on est capable de l'avoir pour le gouvernement canadien, on est capable de
l'avoir pour le gouvernement
québécois. Donc, j'aimerais ça que le
ministre prenne l'engagement ici aujourd'hui à s'informer et à nous
revenir... je comprends qu'il n'ait pas l'information séance tenante, mais
qu'il prenne l'information, nous la déposer comme il a pris l'engagement, là, sur d'autres
tableaux que j'ai entendu qui ont été discutés
un peu plus tôt, donc qu'il nous dépose les informations. Donc, je lui demanderais s'il accepterait de nous déposer l'information pour les trois dernières années, donc les
contrats passés, mais aussi pour les engagements futurs qui sont déjà signés.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Encore une fois, je n'ai pas cette information, je ne peux pas l'obtenir du ministère des Finances. Nous n'avons
pas cette information. Cette information se trouve au Conseil du trésor, et donc il
faudrait adresser cette question
au Conseil
du trésor lors, par exemple, de l'étude de crédits du Conseil
du trésor. Ça serait peut-être
une question à leur poser.
Le Président (M. Bernier) : Merci. Mme
la députée.
Mme Ouellet :
Merci, M. le Président. Bien, je suis quand même encore déçue de voir que ce
n'est pas une information qui intéresse plus que ça le ministre
des Finances, alors que KPMG a fait de l'évitement fiscal abusif, mais
je vais lui demander des questions directement dans son champ de compétence.
Donc, suite
au rapport sur les paradis fiscaux, il y a trois recommandations, la 19, la 21
et la 23, qui font en sorte que, tant
du côté de la Caisse de dépôt et de
placement que des contrats avec le gouvernement du Québec, donc, le gouvernement du Québec élimine de ses fournisseurs toutes les
entreprises qui auront incité leurs clients à faire de l'évitement fiscal
abusif ou de l'évasion fiscale — dans ce cas-là, KPMG, c'est un peu les
deux — prive de
contrats gouvernementaux ces entreprises-là mais aussi demande à la
Caisse de dépôt et placement... et là la Caisse de dépôt et placement relève directement du ministre, donc, demande à la Caisse
de dépôt et de placement de réduire progressivement ses investissements dans les entreprises qui font de l'évitement
fiscal abusif ou de l'évasion fiscale et que la Caisse de dépôt et de placement
du Québec fasse état de cette opération dans son rapport annuel.
Est-ce que le
ministre des Finances va suivre la recommandation 19 et demander à la Caisse de
dépôt et placement de retirer son argent de la firme KPMG, si elle en a,
et qu'elle fasse un rapport dans son suivi annuel?
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre.
M.
Leitão : Écoutez, moi aussi, je prends le temps de remercier la
commission du travail qui a été fait pendant deux ans. Je pense, ça a pris une période de deux ans pour... et donc
nous présenter une trentaine de recommandations. Nous avons même, d'ailleurs unanimement, à l'Assemblée nationale
approuvé... ou voté une motion qui nous demandait, nous, au gouvernement, de continuer le travail et
de trouver une façon de mettre ça en
vigueur, et c'est ce que nous comptons faire. Maintenant, ça a pris deux ans
à peu près pour arriver à ce travail-là. Maintenant,
il faudrait quand même nous donner
un peu de temps. Ce n'est pas en quelques jours qu'on peut s'engager ici à
mettre en place la recommandation 15, la recommandation 17, mais pas la 14.
On va prendre
le temps d'analyser toutes les recommandations. Il y a diverses questions
d'ordre juridique et de coordination
avec d'autres niveaux du gouvernement, coordination avec d'autres agences
gouvernementales. On prendra le temps de l'étudier et on le mettra en
place.
Le Président (M. Bernier) :
Mme la députée.
Mme
Ouellet : Je comprends.
Mais, pendant ce temps-là, on a un cas précis, KPMG, et c'est clair qu'il a
encouragé à faire de l'évidement
fiscal abusif et même de la fraude fiscale. On a un cas clair. Puis, pendant ce
temps-là, ils continuent à se remplir
les poches avec l'argent du gouvernement, avec les contrats gouvernementaux.
C'est un scandale, ça, pour les citoyens.
Comment ça se
fait que les citoyens, eux autres, dès qu'il y a une petite anicroche, ils
passent dans le tordeur mais que, une
entreprise comme KPMG, on prend le temps, on prend le temps, puis, pendant ce
temps-là, ils continuent à se remplir les poches avec des contrats
gouvernementaux? Je pense que, quand on a des cas précis comme ça, qui sont évidents, qui sont étayés... je ne comprends pas
qu'on laisse le temps filer, qu'on laisse les entreprises continuer à profiter
de l'argent gouvernemental quand elles ont sciemment volé l'argent des
contribuables.
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M.
Leitão : Bon, «sciemment volé l'argent des contribuables», je ne sais
pas si on peut sauter immédiatement à une
telle conclusion, parce que ce cas est présentement devant la cour. Donc, on
verra bien comment tout ça va se terminer. On n'est pas arrivé à la fin de ce processus-là. Mais, en tous les cas,
grâce à l'entente qui existe entre Revenu Québec et l'Agence du revenu du Canada, nous, Revenu Québec,
nous avons accès à l'ensemble des informations relatives au dossier entourant le cas spécifique de KPMG. Alors, une
fois qu'on va avoir ces informations-là, on va agir à l'intérieur de la juridiction que nous avons sur ça, puis on verra
bien quelle décision on va prendre. Mais, pour l'instant, le cas se poursuit
toujours. Je serais un peu prudent en ce qui concerne... sauter déjà, tout de
suite, à une conclusion au sujet du vol.
Mme
Ouellet : Mais, M. le
Président, en fait, c'est parce qu'on le sait déjà, avec l'entente secrète qui
a été négociée avec l'Agence du
revenu du Canada, une très mauvaise entente d'ailleurs, cette entente-là
réclame que les clients de KPMG remboursent...
et enlève même les pénalités et diminue le taux d'intérêt. Donc, c'est clair
qu'ils n'ont pas respecté la loi. C'est clair que c'est de la fraude fiscale.
Donc, la poursuite peut très bien se poursuivre, puis ça va continuer de ce côté-là, puis d'ailleurs ce n'est pas si clair,
là, à quelle vitesse ça va, mais ça n'empêche pas le gouvernement du Québec
d'agir et de faire en sorte qu'une
entreprise qui a comme ça volé de l'argent aux contribuables en incitant ses
clients à faire de la fraude fiscale continue à se remplir les poches
avec des contrats gouvernementaux qui sont encore payés par les contribuables.
C'est les
contribuables qui paient des deux côtés. C'est un scandale, ça, M. le ministre,
et je suis certaine que vous êtes
sensible à ça. Et moi, j'aimerais ça avoir un engagement aujourd'hui sur un cas
précis qui est documenté, qui est étayé, qui a fait l'objet d'information à la télévision, qui a fait l'objet
d'enquête. J'aimerais ça que vous preniez l'engagement de dire : On va donner l'exemple avec le cas de
KPMG. On n'accepte pas que des grands cabinets comme ceux-là se rient du monde et incitent leurs clients, des
multimillionnaires, l'élite ultrariche, à aller cacher de l'argent dans les
paradis fiscaux. C'est une honte.
J'aimerais ça que vous preniez cet engagement-là, j'aimerais ça, puis, je
pense, ce n'est pas juste à titre de députée,
pour les citoyens du Québec, de se rendre compte qu'il y a un ministre qui se
préoccupe de ça puis qui va se tenir debout devant des entreprises qui
incitent à de la fraude fiscale. Est-ce que c'est possible?
Le
Président (M. Bernier) : Mme la députée, je veux juste vous
dire que le temps est maintenant terminé... votre temps. Et je veux vous rappeler, étant président
de la Commission des finances publiques, que, dans la teneur des propos contenus dans le rapport, on parle d'évasion et on
parle d'évitement, O.K.? Donc, il faut faire la différence entre les deux.
Donc, il faut voir quelles sont les
condamnations qui seront apportées versus KPMG, comme vous le mentionnez, mais
il faut faire la différence entre l'évasion et l'évitement.
Sur ça, nous retournons du côté gouvernemental
avec le député de Sainte-Rose.
M. Leitão : ...
Le
Président (M. Bernier) : Oui, vous pouvez le prendre, mais je dois reconnaître les gens qui
l'ont demandé.
• (10 h 40) •
M.
Leitão : ...de notre temps
juste pour finir, parce que, bien
sûr, c'est un sujet qui nous
intéresse au plus haut niveau, et
d'ailleurs c'est une des raisons, pas la seule, mais une des raisons que vous
avez probablement remarqué que Revenu
Québec n'a pas conclu quelque entente que ce soit avec KPMG ou avec les clients
de KPMG. Donc, on est dans une situation assez différente de celle de
l'Agence du revenu du Canada.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Sainte-Rose.
M. Habel :
Merci beaucoup, M. le Président. Je vous resalue et je salue les collègues qui
sont parmi nous à la Commission des finances publiques aujourd'hui.
Je vais
parler de santé, M. le Président. C'est un poste budgétaire excessivement
important dans le budget 2017‑2018 et c'est un axe très important
pour l'ensemble des citoyens, dont les citoyens de Sainte-Rose, M. le
Président.
C'est sûr et
certain, lorsqu'on pense à la santé, on a une petite pensée à la contribution
santé. J'aimerais quand même dire
qu'on a fait un effort substantiel au niveau de la contribution santé, M. le
Président. Une famille avec un couple ayant
45 000 $ chacun va voir une
abolition graduelle de la contribution santé de 400 $
en 2017, M. le Président. C'est dans notre volonté de réduire le fardeau
fiscal des Québécois. Je pense qu'on le prouve tout en ayant des finances publiques
qui sont saines et, je l'avais mentionné auparavant, avec un investissement accru dans le Fonds des
générations qui s'autofinance aussi
avec les revenus de placement. Donc, pour ce qui est de la santé, M. le Président, je pense qu'à travers
les trois dernières années on a déposé un plan qui était concret avec mon
collègue le député de La Pinière, avec le
projet de loi n° 10, qui a éliminé un palier hiérarchique, passant
de trois à deux, prouvant ainsi son efficience, le projet de loi n° 20,
qui augmente la prise en charge de patients. Actuellement, M. le Président, là,
500 000 personnes de plus ont accès à un médecin de famille.
On a une volonté de l'étendre aussi avec les supercliniques, les supercliniques
sept jours sur sept, 365 jours par année, 12 heures par jour, donc
vraiment donner un accès supplémentaire à tous les Québécois qui, par exemple, auraient besoin, à une heure, comme par
exemple 10 heures, d'avoir accès à un médecin. Bien, ils vont
pouvoir le faire avec une superclinique, M. le Président.
La santé, je
le disais, c'est un poste budgétaire important. Si on regarde le budget total
du Québec, M. le Président, c'est
106 milliards de dollars. Donc, si on le convertit en 1,06 $, c'est
0,402 $ qui est investi en santé et services sociaux, M. le Président. Et c'est sûr et certain qu'il y a
des besoins qui sont importants, M. le Président. On investit, entre autres,
dans les CHSLD. C'est sûr et certain qu'on
voit, M. le Président, puis je le faisais remarquer à ma première intervention,
on voit un certain vieillissement de la
population. Et c'est sûr et certain que c'est un poste budgétaire qui est très
important. Et, dans notre investissement, on a eu une croissance des
dépenses à 4,3 % en 2017‑2018, alors qu'on proposait 4 %, M. le Président. Alors, vous voyez qu'on a un
regard important sur la santé, et ce sont des investissements qui sont
importants, M. le Président.
Moi, je pense
que dans le budget, ici, on prouve à quel point la santé, c'est important.
C'est un poste budgétaire et aussi
une priorité des Québécois. Alors, on a fait un investissement massif, M. le
Président, de 3 milliards additionnels sur deux ans pour donner un
meilleur accès aux soins de santé et plus de services de qualité.
Alors, ma
question au ministre, ce serait, M. le Président, de nous étayer les
investissements des ressources, du 3 milliards sur deux ans.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le ministre.
M. Leitão :
Oui. Merci. Merci, cher collègue. Alors, en effet, la santé est un... c'est un
peu un cliché, le plus gros poste de
dépenses du gouvernement, et donc c'est important, et ça fait partie aussi de
notre processus de bonne gestion des
finances publiques de nous assurer que nous sommes capables de bien gérer ces
budgets-là. Vous l'avez mentionné avec
raison, c'est 30 et quelques milliards, 36 milliards de dollars
maintenant, 36,7 pour cette année, donc ça accapare, si on peut ainsi le
dire, une proportion grandissante de nos dépenses de programmes.
D'ailleurs,
dans le dernier budget, nous avons un graphique que je trouve très intéressant,
très utile, c'est dans les
renseignements additionnels, à la page E.2, où on voit l'augmentation
continuelle de la proportion des dépenses de santé à l'intérieur de nos dépenses totales de programmes, de telle
façon que ça a passé de 45 % en 2006-2007 à 51 % en 2015‑2016. Donc, on est sur une pente que, si on
ne fait rien, si on ne change pas nos façons de faire, ça va prendre une
partie grandissante, et donc 51 %, 55 %, 60 %, des dépenses
totales, il n'y aura rien d'autre qui reste pour toutes les autres missions de
l'État. Donc, ça, c'est le premier constat.
Alors
là, il faut donc restructurer le système de santé, et c'est un peu ce que notre
collègue le ministre de la Santé a
commencé à faire depuis 2014. Je pense que c'est utile de le rappeler un peu à
tout le monde. Le gouvernement a déjà mis en place
la loi n° 10, par exemple, qui a revu l'organisation des services de
santé, aussi la loi n° 20, qui améliore l'accessibilité
aux services, Et, oui, ça s'améliore. Le nombre de Québécois qui ont maintenant
accès à un médecin de famille
augmente et il continuera à augmenter. L'objectif, d'ici décembre 2017... Il y
a une troisième partie à cette réforme qui
viendra, qui est le financement axé sur les patients. Alors, on fait toutes ces
réformes-là parce qu'il y a deux grands facteurs, ce que j'ai dit tantôt, cette progression rapide et un peu
préoccupante des dépenses en santé à l'intérieur de nos dépenses
totales, et aussi, à l'avenir, on sait très bien la pression qui va être
exercée sur ces budgets-là, qui résulte du vieillissement
de la population. C'est peut-être un petit peu cru de le dire comme ça, mais la
consommation de services de santé
augmente avec l'âge, bon, et, étant donné que la proportion de personnes de 65
ans et plus... cette proportion-là, dans
la population, va augmenter dans les années à venir, donc cette pression sur
les dépenses va aussi se faire sentir dans les années à venir. C'est surtout le groupe d'âge de 75 ans et plus où
les dépenses de santé per capita sont plus élevées.
Donc,
on a encore quelques années avant vraiment qu'on fasse face à cette pression
vraiment de plein fouet, et c'est
pour ça que maintenant nous avons le temps de restructurer notre système pour
qu'on puisse faire face à ces éléments, qui sont inévitables. On ne peut rien changer à ça, le vieillissement de
la population. Ce n'est même pas une prévision, c'est assez mathématique
comme processus.
Le Président (M.
Bernier) : ...
M. Leitão :
Pardon?
Le Président (M.
Bernier) : C'est actuariel.
M.
Leitão : C'est ça. C'est ça qui est ça. Donc, le défi pour tous les
gouvernements, pas seulement le nôtre, mais tous les gouvernements, mais
parlons du nôtre, le défi, c'est d'être capable de mettre en place les
changements et les méthodes qui vont être
capables de nous aider. Il y a deux aspects à cela, à part ce que j'ai déjà
dit, la loi n° 10, la loi n° 20, le financement axé sur les
patients.
Mais
il y a deux autres éléments qui, je pense, sont très importants. D'abord, et
nous le disons très clairement dans nos
documents budgétaires, le contrôle de la rémunération des médecins. C'est clair
que nous devons agir sur le contrôle de
la rémunération des médecins pour pouvoir nous assurer que les réseaux, eux,
sont convenablement financés. Et aussi un deuxième aspect, on n'en parle
pas beaucoup, mais c'est également très important, c'est de doter, donc, le
réseau, le ministère de la Santé et les
réseaux, de systèmes informatiques, de systèmes d'information qui soient
performants. Moi, je crois beaucoup aux bienfaits de la technologie et de
l'information. Oui, ça provoque beaucoup de bouleversements, mais, en même temps, ça amène aussi de nouvelles
solutions. Et, dans le domaine de la santé particulièrement, je pense qu'il y a de très grandes économies à aller
chercher avec une meilleure utilisation des techniques informatiques modernes
pour mieux gérer le système de santé. Et
donc, dans le budget, nous allouons des fonds spécifiquement à cette
fonction-là d'améliorer les systèmes d'information.
Le Président (M. Bernier) :
Et c'est la médecine moderne.
M. Leitão :
C'est la médecine moderne.
• (10 h 50) •
Le
Président (M. Bernier) : Merci. Nous allons donc passer du côté du
deuxième groupe d'opposition. M. le député de Granby.
M.
Bonnardel : Merci, M. le Président. Quelques questions en rafale, là, sur différents
sujets pour terminer mon dernier 12 minutes, là.
M. le ministre, on a parlé du REM depuis le début de cette commission, puis vous m'avez dit que vous étiez très confiant pour la portion
du fédéral, pour le 1,3 milliard. Vous avez sûrement lu l'article, ce
matin, de La Presse, de Maxime Bergeron, qui, lui, indique
que ce n'est pas si certain que le fédéral va mettre le 1,3 milliard. Ce que je
crois comprendre dans l'article, c'est que le fédéral a demandé une analyse
financière, à examiner les différentes options d'investissement. Est-ce que
vous étiez au courant de ça? Et avez-vous parlé à Michael Sabia, qui aurait
rencontré le gouvernement fédéral vendredi dernier? Donc, est-ce que vous avez eu
des infos additionnelles suite à sa rencontre? Vous m'avez dit que vous étiez celui qui était partie
prenante, là, pour négocier tout ça. Est-ce que vous lui avez parlé par la
suite? Et comment vous considérez cette information suite à ce que vous m'avez
dit?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Je n'ai pas parlé à
M. Sabia directement de ces enjeux-là. La dernière fois que j'ai parlé
à M. Sabia, c'était très brièvement
dans un cocktail à Montréal où on parlait de l'industrie des services
financiers, un cocktail organisé par
Finance Montréal. On n'a pas spécifiquement parlé de ce projet-là, du projet du REM.
Nous savons, oui, parce que nos relations
avec le gouvernement fédéral sont assez étroites, de département des Finances
à département des Finances... Donc,
nous savions que, oui, le gouvernement
fédéral voulait faire sa propre «due
diligence» du projet. Et donc je n'étais pas au courant que ça allait être
annoncé tout de suite, mais on était au courant que le gouvernement fédéral annoncerait un processus d'examen du dossier.
Nous l'avons
aussi indiqué très clairement à M. Sohi, le ministre fédéral des
Infrastructures, qui peut compter sur
toute notre collaboration, au ministère
des Finances et au gouvernement du Québec en
général, dans son processus de...
M.
Bonnardel : ...la
semaine passée que vous souhaitiez que, cet été, ce soit réglé. La Banque
d'infrastructure du Canada ne sera
sûrement pas en place cet été, selon moi, là. Alors, vous êtes toujours
confiant d'avoir cet argent, même si...
Je ne sais pas, là. Je lis ça, là, puis moi, je ne suis pas trop, trop sûr
que... Votre confiance est très élevée, la mienne l'est un peu moins,
quant à... Courte réponse, là.
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M.
Leitão : Mais c'est pour ça
que j'accueille avec optimisme ou j'accueille avec, oui, positivisme, si vous
voulez, l'annonce que le gouvernement fédéral s'organise quand même assez rapidement pour passer à l'étape prochaine, de faire une analyse de «due diligence» pour que, comme on
avait discuté avant avec notre collègue de Rousseau... Je pense que
le gouvernement fédéral essaie de voir de quelle partie de son organisation le montant va venir. Est-ce que c'est de la Banque d'infrastructure? Est-ce que c'est d'une autre
partie? Bon, c'est à eux de faire cette analyse-là. Mais toutes les indications
que nous avons, c'est que le gouvernement fédéral est tout à fait enthousiasmé par ce projet-ci. Et on comprend
très bien qu'ils fassent leur analyse
et il faut le faire, mais on comprend très bien, et on leur
a déjà dit d'ailleurs qu'il faudrait que ça se fasse quand même
assez rapidement.
Le Président (M. Bernier) : M.
le député.
M.
Bonnardel : Autre sujet : les microdistilleries. Vous
avez permis, dans le budget... et là je saute très loin du REM, là,
mais vous savez que ça m'interpelle. On a réglé le projet de loi n° 88
avec les vins québécois, mais, les microdistilleries, je veux juste saisir
l'annonce que vous avez faite, là.
Il y avait
des microdistilleurs artisans qui pouvaient vendre leurs produits directement à leurs adresses civiques spécifiques.
Est-ce que vous allez maintenant permettre à ces microdistilleries autres que
celles qui sont artisanes de vendre leurs alcools? Et là vous saisissez peut-être
ma question, là, à savoir : Embouteiller au Québec versus un produit du Québec...
est-ce que vous donnez le même avantage à ces microdistilleries, pour ne pas
nommer certains... qui font venir de
l'alcool neutre et qui font un alcool qui est bon mais qui est vendu québécois
au détriment de ceux qui sont des artisans au Québec?
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre.
Une voix : ...
Le Président (M. Bernier) :
Oui.
(Consultation)
M.
Leitão : Oui, vous avez
raison, nous... excusez-moi, ça a pris un peu de temps pour changer des trains
aux distilleries, mais, oui, nous
avons apporté certaines précisions pour mieux centrer l'aide à l'essor de ce
secteur-là, et donc maintenant ils sont ouverts aussi, nos programmes de
soutien, aux microdistilleries qu'on appelle industrielles, donc pas seulement celles qui étaient liées aux produits
agricoles, là, qu'on cultivait et qui avaient un permis et il fallait que ça
soit sur place, à la ferme, ou
quoi... Ça demeure, mais maintenant on l'ouvre aussi aux... vous avez mentionné
l'alcool neutre, donc, ce qui est
produits québécois. Ce qu'on veut
éviter, c'est d'avoir le produit de l'Ontario, par exemple, qui vient,
mais c'est ouvert à tous les distilleurs.
M.
Bonnardel :
...que le monde comprenne bien, là. Il y a le distilleur artisan, là, produit
de la terre, qui avait l'avantage de
vendre directement sur place. Vous aviez l'autre, l'industriel, si on veut, là,
qui faisait venir son alcool neutre et qui
vendait un produit pas 100 % Québec, là, embouteillé au Québec. Or là,
vous donnez le même avantage à celui-ci versus l'artisan. C'est juste ça que je veux bien saisir, parce que,
dans le budget, il y a des nuances, il y a des choses que je ne
comprenais pas, là.
Donc, le même avantage pour l'industriel versus
l'artisan, est-ce que c'est ça que vous souhaitez faire?
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre.
M.
Leitão : C'est ce qu'on souhaite faire, oui, mais, pour ce qui est du
prix, donc le prix de vente qu'ils peuvent faire maintenant, là, sur place, bien, il faut que le prix de vente
soit... comment on dit ça, soit arrimé ou passe par la SAQ. Donc, en
termes d'établissement du prix, donc la majoration de la SAQ va s'appliquer
aussi à ces produits-là.
M.
Bonnardel :
L'artisan, lui, il n'a pas la majoration de prix...
M. Leitão : L'artisan, non.
M.
Bonnardel :
...tandis que l'industriel va l'avoir.
M. Leitão : Exact, oui. C'est ça.
M.
Bonnardel : O.K. Est-ce que votre deuxième bataille, c'est
un peu de faire comme les vins québécois, ça va être un produit où on va
identifier, soit à la SAQ ou sur place, un... embouteillé au Québec versus un
produit 100 % Québec? Vous saisissez la nuance entre les deux, là?
M. Leitão : Ça, c'est... vous parlez
de bataille, bon, on verra bien si c'est une bataille ou pas, mais ça sera la prochaine étape, oui, le processus de
certification, c'est quoi, au juste, un produit... quel pourcentage de contenu
québécois ou de contenu qui viendrait
de l'extérieur. Donc, ce processus de certification, ça va être la prochaine
étape, pas une bataille, mais une réflexion avec l'industrie.
M.
Bonnardel :
O.K. Ça fait que, si je saisis bien, l'industriel va devoir mettre la
majoration de la SAQ pour vendre son produit, versus l'artisan, qui,
lui, produit de la terre, le vend selon sa marge de profit à lui, qu'il a
définie.
M. Leitão : Exact.
M.
Bonnardel : C'est
bien ça?
M. Leitão : C'est bien ça, oui.
M.
Bonnardel :
O.K. Puis vous prévoyez travailler, dans la prochaine année, pour
l'identification d'un produit 100 %
Québec versus un produit qui est embouteillé au Québec, parce que ça fait une
grosse différence, là. Les gens qui vont acheter à la SAQ voient un spiritueux
québécois, pensent que c'est 100 % Québec, mais ce ne l'est pas. Vous
saisissez, là?
M.
Leitão : Oui, absolument. Et c'est ça, ce qu'on va s'assurer, que ces
règles-là sont claires, bien définies et que l'industrie des
microdistilleries soit à l'aise avec les règles qu'on mettra en place.
M.
Bonnardel :
O.K. Dernière question pour terminer tout ça, là : le lancement de la
stratégie gouvernementale, encore une fois, sur les violences sexuelles.
On passe des trains à l'alcool, à la violence sexuelle. Vous aviez prévu 200 millions sur cinq ans, dont
44 millions pour la mise en oeuvre, et, dans les documents de dépenses, à
la page 76, on parle de soutenir le
développement et la cohérence des actions gouvernementales pour l'égalité entre
les femmes et les hommes. Action
envisagée : effectuer le suivi de la mise en oeuvre de la Stratégie
gouvernementale pour prévenir et contrer les violences sexuelles pour
2016‑2021.
Quand je
regarde le tableau de la répartition des budgets, je ne vois rien
spécifiquement, là, encore une fois, je... ce n'est pas clair, ce que
vous allez mettre spécifiquement, là, pour les prochaines années, là.
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre.
• (11 heures) •
M.
Leitão : Oui. Donc, les montants dans les documents budgétaires, donc
ce seraient des montants additionnels. Donc,
les montants de base qui étaient déjà prévus demeurent. Il y aurait des
dépenses additionnelles. Maintenant, ces stratégies-là restent à être identifiées
ou finalisées avec les différents ministères.
Pour ce qui
est de l'année 2017‑2018, vous avez raison, à la page B.60, on n'a
pas vraiment indiqué de mesure ou de montant spécifiques. Il y a cependant
un 3 millions qui a été identifié et donc alloué à la fin de
l'année 2016‑2017. On a beaucoup parlé, hier, de ces montants-là. Donc, il y a 3 millions qui sont là et qui s'ajoutent. Maintenant, des montants
additionnels en 2017‑2018? Bon, ça, on verra bien. Ça peut toujours se faire à
partir du Fonds de suppléance.
M.
Bonnardel : ...un
instant, là.
Le Président (M. Bernier) :
Allez-y, M. le député.
M.
Bonnardel :
Parce qu'en tout respect, là, des «verra bien», M. le ministre... Là, vous me
dites : 3 millions qui ont été affectés pour l'année qui vient
de se terminer. C'est pour ça que ma question... Vous comprenez que c'est ma
collègue, là, qui voulait une réponse précise sur ce dossier spécifique, là.
Êtes-vous
capable de me dire, minimalement, si ce n'est pas aujourd'hui, là, dans une
réponse future, là, quels seront les
montants alloués sur cette stratégie, où vous parliez, là, de 200 millions
quand même sur cinq ans, dont 44 millions pour la mise en oeuvre? Je veux juste quand même être capable d'avoir
des chiffres qui vont plus loin qu'«on verra ou on l'évalue», là.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Leitão : Oui. C'est ça. Bon, il y a des montants qui sont déjà dans la
base. Ce qu'on a annoncé dans notre plan économique, c'est, bon, les 3 millions de 2016‑2017, mais il y a
aussi un 27 millions qui s'additionne à ce qui était déjà dans la
base pour ces programmes-là.
M.
Bonnardel : ...pour
2017 ou 27 millions...
M.
Leitão : Non, non, non, en 2017‑2018, c'est 4 millions. On est à
la page B.60. C'est 6 millions en 2018‑2019, 7 millions en
2019‑2020, etc. Ça, c'est les montants qui s'additionnent à ce qui existait
déjà.
Le
Président (M. Bernier) : Merci. Si vous voulez poursuivre votre
réponse, vous pouvez la poursuivre. Nous sommes maintenant sur le temps
de la partie gouvernementale. Avez-vous autre chose à ajouter, M. le ministre?
M. Leitão : Juste peut-être
mentionner que, les détails de cette stratégie gouvernementale là 2016‑2021,
ces détails-là seront annoncés dans les prochains mois par la ministre
responsable de la Condition féminine.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Portneuf.
M. Matte : Merci, M. le Président.
Bon matin à mes collègues de l'opposition ainsi qu'à mes collègues du
gouvernement.
C'est un
plaisir pour moi, M. le Président, de prendre la parole concernant un sujet qui
m'intéresse énormément, qui est les
organismes communautaires. C'est avec beaucoup de reconnaissance et
d'appréciation que les organismes de mon
comté ont apprécié la bonification des montants d'argent qui ont été octroyés.
Pour certains, c'est un peu de l'oxygène qu'on leur a accordé. Mais ce que je trouve le plus intéressant, c'est
que, le 8 novembre dernier, il y a eu, à l'Assemblée nationale, une
motion qui a été adoptée à l'unanimité et qui demandait au gouvernement de
rehausser le financement pour les organismes
d'action communautaire, et je pense que ça a été très bien reçu et je veux dire
au ministre des Finances : Merci de nous écouter, parce que nos
organismes communautaires en ont vraiment besoin.
Dernièrement,
j'ai annoncé à deux organismes de chez moi, qui étaient le FM Portneuf et CERF
Volant, que je leur accordais un
montant d'argent échelonné sur deux ans afin de leur permettre de bonifier leur
action mais aussi de leur donner un
peu d'oxygène pour qu'ils puissent consacrer davantage de temps à leur raison
d'exister. Vous savez, ces gens qui consacrent leur temps, ce sont des
passionnés, ce sont des missionnaires, et souvent ils sont obligés de consacrer
plus de 50 % de leur temps au
financement, alors que la façon qu'on les aide, ça va leur donner plus de temps
pour jouer leur rôle, vraiment,
d'intervenir auprès des familles, auprès des plus démunis. Moi, je me dis, ces
organismes-là, c'est un... en anglais, on dit : Un «success story».
Moi, je me dis, c'est la meilleure façon de reconnaître leur travail. Je me pose
toujours la question : Si je n'avais
pas ces organismes dans mon comté, que serait mon comté? Et est-ce qu'on aurait
le moyen d'offrir tous les services que ces gens de passion, d'amour
puissent consacrer aux gens les plus démunis?
Alors, je
dois vous dire qu'on a besoin de ces organismes communautaires là, on a besoin
de les reconnaître, mais on a aussi
besoin de les soutenir. Ce que
j'apprécie, c'est que, cette année, le ministre
des Finances a posé un geste. Tu
sais, on a beau dire qu'on les reconnaît puis c'est intéressant, mais, des fois, ça prendre des gestes concrets. Et cette année, quand
le ministre des Finances a majoré, a rehaussé le financement, bien, ça a
été apprécié.
Alors, M. le Président, j'aimerais connaître de votre part quelles sont les données que vous
avez ajoutées dans le budget, là,
pour aider nos organismes communautaires.
Comment ça s'est matérialisé? Quels sont les montants d'argent qui ont
été ajoutés? J'aimerais vous entendre, là, concernant ce volet-là.
Le Président (M. Bernier) : Ce
travail-là a été fait par le ministre. On va lui poser la question.
M. Matte : ...
Le Président (M. Bernier) : Ce
travail-là a été fait par le ministre. On va lui poser la question.
M.
Leitão : Très bien. Comme vous avez mentionné, cher collègue, oui,
tous les organismes communautaires, à notre avis et, je pense, de l'avis d'un
grand nombre de... la majorité, je dirais, des Québécois, ce sont des
organismes qui font un excellent travail et qui jouent un rôle très important
dans notre société, et c'est tout à notre avantage, à nous tous, en tant que
gouvernement, de continuer de nous assurer qu'on peut bien financer, du mieux
qu'on peut, ces organismes-là.
Peut-être juste pour cadrer un peu les choses,
parce que, des fois, à entendre, surtout dernièrement, certains commentateurs de l'actualité politique au Québec,
c'est comme si le gouvernement ne fait rien en termes de participation au financement de ces organismes-là, on oublie
plusieurs choses quand on dit ça, c'est près de 1 milliard de dollars par
année, 977 millions, de transfert
d'aide directe de la part du gouvernement aux groupes communautaires. Donc, ça,
c'est la base, et on commence par ça. Bien sûr, l'argent, ce n'est pas tout, il
faut reconnaître, et nous le reconnaissons, le travail que ces organismes-là font. Il faut aussi
reconnaître que, de notre côté, nous avons des choses à faire, des choses à
améliorer, à changer, parce que
beaucoup de ces fonds-là, ces 970 millions qui sont distribués, des fois
le sont un peu tardivement. Des fois,
ces groupes-là doivent attendre jusqu'à la dernière minute. Ils démarrent un
programme sans savoir si, l'année suivante,
ce programme-là va encore être en vigueur ou pas. Donc, ça crée beaucoup
d'incertitudes dans ce milieu-là. Et, s'il
y a des choses que nous pouvons faire, et je pense qu'il y a des choses que
nous pouvons faire, pour mieux distribuer ces montants considérables de presque 1 milliard de dollars, je
pense que nous devrons les faire. Et mes collègues, parce qu'il y a plusieurs ministères impliqués
là-dedans, je pense, mes collègues, dans les prochains mois, vont annoncer de
nouveaux développements à cet égard-là.
Mais, pour
revenir à votre question, ce que nous faisons directement dans le budget de
cette année, donc, il y a cette base
de presque 1 milliard de dollars, mais, en plus, nous avons annoncé la
bonification de certains programmes qui sont très utiles et qui sont
très appréciés par la communauté, et donc c'est presque 140 millions sur
cinq ans qui vont être additionnés à ce qui existe déjà. Comme par exemple, on
va améliorer le programme d'initiatives sociales contre la pauvreté,
on va aussi, et c'est très important, encourager l'implication sociale des jeunes de 16
à 29 ans, on va soutenir les aînés en situation de vulnérabilité.
Il y a aussi de l'aide financière directe destinée au milieu communautaire.
Il
y a aussi le rehaussement du Programme de soutien aux organismes
communautaires, le fameux PSOC, qui non seulement existe toujours, mais qui a vu ses ressources financières
augmenter de 80 millions. Donc, on ajoute 80 millions au PSOC, un programme qui est bien connu des groupes
communautaires. On ajoute 80 millions sur cinq ans à ce programme-là.
Donc,
tout ça pour dire que c'est quelque chose que nous jugeons très nécessaire dans
notre société. Les groupes communautaires,
ils font un extraordinaire travail. Nous les soutenons déjà de façon appropriée
et nous allons ajouter à ce 970 millions un autre 137 au cours des
cinq prochaines années.
• (11 h 10) •
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Portneuf.
M.
Matte : Merci, M. le Président. Alors, avec le temps qu'il me reste,
je voudrais profiter de cette occasion pour reconnaître le travail extraordinaire de Mme Christine Châteauvert, du
CERF Volant, de Mme Nancy Dion, du FM Portneuf, et de Martine Labrie, de la maison MIREPI. Comme tous les responsables
d'organismes communautaires, qui sont animés par une passion, par l'amour, eux autres, ils réussissent à boucler
leurs budgets et souvent à se dégager une petite marge de manoeuvre. Donc, je trouve, c'est intéressant,
et je pense qu'on a à apprendre, à copier de ces organismes-là. Alors,
je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Donc, une quarantaine de secondes, oui.
M.
Leitão : Donc, je veux juste mentionner que, dans ce contexte-là des
groupes communautaires, je pense, ce serait
aussi utile pour tous ceux qui nous écoutent, par exemple, dans nos documents
budgétaires, de se référer à la page B.40, où on a un encadré qui
détaille le Régime québécois de soutien du revenu.
Donc,
il y a les groupes communautaires, oui, dont on a parlé tantôt, mais en plus de ça l'État québécois
a des programmes de soutien au revenu
qui sont très élaborés, et, quand on additionne tout ça, on le voit très bien
à la page B.40, c'est quand même 11 milliards de dollars par
année. Ce n'est pas rien.
Le
Président (M. Bernier) : Merci, M. le ministre. Nous allons donc passer du côté de l'opposition officielle pour un dernier
bloc. M. le député de Rousseau, la parole est à vous.
M. Marceau :
Oui. Je veux simplement rappeler aussi à M. le ministre que, dans les informations
que j'ai demandées, il y avait
la question du temps de réponse, là, pour la reconnaissance des diplômes,
qui m'intéresse, en fait, encore une fois, savoir ce qu'il en est aujourd'hui
et ce que ça deviendra une fois les montants investis dépensés.
M.
Leitão : ...peut-être
mentionner, oui, on va essayer de faire ce qu'on peut pour ça, mais vous
comprenez que ce n'est pas dans notre
gouverne, nous n'avons pas cette information chez nous, mais elle existe, bien sûr,
au ministère de l'Immigration,
on va la...
M.
Marceau : Oui, oui, tout à fait.
Non, je comprends, mais vous avez le temps, de toute façon, d'ici à demain,
de me donner...
M. Leitão : Oui.
M.
Marceau : ...non, le plus rapidement possible mais avant les crédits, pour que je puisse vous
reposer la question. Vous voyez, il n'y aura pas de suspense, là, vous
savez ce qui s'en vient.
Peut-être
parler juste un peu d'emploi. Votre promesse de 250 000 emplois est quand même une des
promesses-phares du gouvernement
auquel vous appartenez. Peut-être
juste rappeler qu'à chaque année l'Institut
de la statistique du Québec publie un
document. Là, je n'ai pas la version longue, là, j'ai fait des extraits, mais
je l'ai mis en couleurs pour que tout
le monde puisse voir. Désolé pour les daltoniens. Alors,
ça, c'est la version 2014, puis j'ai la version 2015, j'ai la version 2016 ici. Évidemment, 2017 n'est pas encore...
Puis ça, c'est un retour sur le passé. Ce n'est pas prospectif, c'est un retour
sur le passé. Et, quand on regarde l'édition
2014... Pardon. Oui, je vais prendre la 2014. À la première page, pas la
huitième, pas la 27e, pas la
dernière, à la première page, dans le premier paragraphe, on nous dit le
nombre d'emplois qui ont été créés.
Je vais vous lire la première... enfin, la dernière phrase du premier paragraphe : «En 2014, l'économie
québécoise compte
4 059 700 personnes en emploi, soit 1 100 de moins qu'en
2013 — donc
moins 1 100 pour 2014.» D'ailleurs, M. le Président, ce chiffre-là se retrouve également dans le plan
budgétaire du ministre, celui-là même qu'il a déposé en juin 2014, à la page C.30. Alors, si vous voulez,
je peux vous donner votre plan budgétaire... en tout cas, je pourrais vous
donner une copie de votre plan budgétaire,
M. le ministre, mais c'est à la page C.30 que vous allez trouver le chiffre,
pour 2014, de moins 1 100.
Donc,
votre plan budgétaire, l'Institut de la statistique du Québec, tout le monde
est d'accord : moins 1 100 en 2014. Est-ce que vous êtes
d'accord avec ça, M. le ministre?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Bon, M. le Président, je vois bien où le collègue veut aller.
Nous avons, depuis déjà plusieurs
années, une façon différente de
comptabiliser l'emploi. On parle de moyennes annuelles, du côté du député de
Rousseau, ce qui est tout
à fait légitime aussi, les moyennes
annuelles. Nous, depuis 2014, nous avions dit que la façon dont on comptabilise
l'emploi, c'est le niveau d'emploi en début
d'année et le niveau d'emploi à la fin de l'année. Donc, on va obtenir des
chiffres différents.
M. Marceau :
...que les buts qui sont marqués en deuxième période ne comptent pas.
M. Leitão :
Non, c'est...
M.
Marceau : Ça revient
à ça. C'est comme de dire que ce qui se passe au milieu d'un match n'a pas
d'impact, alors que vous pouvez...
Le Président
(M. Bernier) : C'est un monde économique.
M. Marceau : Toujours est-il que, si je reprends la démonstration que
je faisais, donc vous êtes d'accord pour dire
que c'est une moyenne annuelle correcte. Celle que je viens de vous dire, c'est
la moyenne annuelle correcte de 2014, tout de même, parce
qu'effectivement c'est dans votre budget.
M. Leitão :
Oui. Il n'y a pas de dispute.
M. Marceau :
O.K. Puis pour 2015...
M. Leitão :
Les moyennes annuelles de l'ISQ qui viennent de StatsCan, il n'y a aucune
dispute là-dessus. Les chiffres sont corrects, sont tout à fait...
M. Marceau :
Sont corrects, bons, justes.
M. Leitão :
Oui, absolument.
M. Marceau :
O.K. Parfait. Puis, en 2015, c'est la même chose, là. Là, c'est la première
phrase : «Le Québec affiche une
hausse de 37 300 emplois [...] par rapport à 2014.» Et ça se trouve à
votre plan budgétaire, à la page C.26, de l'année 2015. Puis, pour 2016, à la page C.27 de votre plan
budgétaire 2016, on trouve 36 100, et ça concorde avec la première phrase, encore une fois, de la
publication de l'Institut de la statistique du Québec Bilan de
l'année 2016 et ça nous dit 36 100 là aussi.
Alors,
il y a l'Institut de la statistique du Québec puis il y a aussi des
économistes, là, qui se sont penchés toujours sur ça, et tout le monde
arrive toujours à la même conclusion : la façon correcte de calculer,
c'est avec les moyennes annuelles, parce
que, malheureusement, l'enquête sur la population active qui est à la base de...
D'ailleurs, votre voisin à votre
droite, là, que je connais bien aussi puis qui est très compétent, vous a
sûrement montré les graphiques dans lesquels on voit la courbe de l'enquête qui baisse un peu en deçà de ce à quoi on
pourrait s'attendre. Et puis on s'attend toujours à des rebonds, à un
moment donné, ou à des baisses, à un moment donné.
Toujours
est-il que, si je prends ces trois années-là pour lesquelles on a des
chiffres — des
chiffres, là, c'est le passé, c'est
arrêté — sur
trois ans, ça donne 72 300 emplois, 72 300. Là, j'additionne
moins 1 100, plus 37 300, plus 36 100. Ça fait 72 300 en trois ans. Ça fait
24 100 par année. Ça, c'est le chiffre actuel. Vous êtes d'accord
avec moi pour dire que c'est la moitié de 50 000, ça... c'est moins
que la moitié?
M. Leitão :
Oui, je suis d'accord avec vous. Par contre, moi, j'ai une autre façon de
calculer, comme on en a discuté longuement,
et d'ailleurs on l'a ici, là, c'est-à-dire que pour nous ce qui importe, c'est
le niveau d'emploi en avril 2014, qui
était à 4 041 000 Québécois, et le niveau de l'emploi
maintenant, qui est à 4 192 000. Donc, un moins l'autre, ça veut
dire 150 500 d'avril 2014 à février
2017. Donc, ça nous dit, nous, que nous sommes sur notre cible des
250 000. Nous savons tous très bien que c'est volatile d'un mois à
l'autre, mais la tendance est très claire. D'avril à février 2017, la tendance
est très claire.
M. Marceau :
Est-ce que vous pensez que l'Institut de la statistique du Québec présente de
manière erronée les chiffres de
l'emploi? Est-ce que vous pensez qu'elle privilégie l'approche des moyennes
annuelles pour vous embêter ou bien parce qu'ils pensent que c'est la
bonne manière?
M. Leitão :
Non, non, non. Cette méthode était utilisée, et est toujours utilisée, par
l'ISQ avant notre arrivée, et, j'en suis
sûr, après notre départ. C'est la méthode dont l'ISQ calcule les choses. Nous,
on l'avait dit depuis 2014, que, pour nous, la façon dont on juge le
plus approprié de calculer l'emploi, c'est ce qui se passe pendant l'année,
parce que la moitié... pardon, pas la
moitié, la moyenne annuelle est affectée par plusieurs facteurs, souvent
affectée par ce qui s'est passé l'année précédente.
Donc,
de comparer des moyennes annuelles, c'est utile quand on fait une étude sur une
longue période de temps, oui, mais,
quand on parle sur cinq ans, je pense que c'est plus approprié de regarder le
début, regarder la fin. On sait très bien qu'il y aura des fluctuations,
mais ce qui importe, c'est la tendance.
M. Marceau : ...une
longue période pour vous.
M.
Leitão : Pardon?
• (11 h 20) •
M.
Marceau : Donc, vous êtes en train de dire que les chiffres
utilisés par l'Institut de la statistique du Québec, ça ne sert à rien,
sauf si on regarde sur, quoi, 10 ans, 15 ans, 20 ans.
M. Leitão :
À long terme, ils sont utiles, oui.
M.
Marceau : Donc, sur
10 ans, c'est bon, mais ce que vous, vous faites — puis vous avez décrété ça du haut de je ne sais pas où, là, de vos intérêts politiques,
je dirais, plus probablement — vous
dites que, vous, votre méthode à vous, elle est bonne. C'est ça?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Oui, notre méthode
à nous, elle est bonne, parce que ce
qui nous intéresse, c'est ce qui s'est passé pendant l'année.
M.
Marceau : ...l'année, ce n'est pas là, votre affaire. Si vous
prenez le début puis la fin, là... si vous avez une année où l'emploi passe de 1 à 2 puis, au milieu
de l'année, ça a fait zéro, mettons, ça fait 1, zéro, 2, on s'entend-u pour
dire que c'est moins bon que si ça fait 1, 1,5, 2? On s'entend là-dessus? Je
recommence.
M.
Leitão : Bien sûr,
mais, les chiffres mensuels, nous savons tous qu'ils sont très volatiles, et il
va y avoir des baisses, il va y avoir des hausses aussi, parce qu'on
peut passer de 1 à 3 et puis on revient à 2.
M.
Marceau : O.K. Juste vous demander une question très
simple : Si l'emploi fait 1, zéro, 2, est-ce que c'est mieux ou
moins bon qu'une année où ça ferait 1, 1,5, 2? Qu'est-ce qui est le mieux dans
les deux scénarios?
M. Leitão :
Écoutez, je ne pense pas que ce soit une question d'être mieux, c'est la
réalité.
M. Marceau :
Non. Laquelle des deux années est la meilleure?
M. Leitão :
La réalité, c'est qu'on a passé de 1 à 2.
M. Marceau :
Laquelle des deux années est la meilleure?
Le Président (M.
Bernier) : On va juste laisser le ministre répondre, M. le
député de Rousseau, là.
M. Marceau :
Oui, mais là c'est ridicule, c'est ridicule.
Le
Président (M. Bernier) : Là, je vous laisse vous interpeller pour... Je sais qu'il ne reste pas beaucoup
de temps, puis c'est un échange qui
est assez précis, mais j'aimerais avoir une réponse. Allez-y, M. le ministre. Après ça, je vous reviens.
M.
Marceau : J'ai beaucoup
de respect pour le ministre, mais là il
faut qu'il réponde des choses
intelligentes. Ça, ce n'est pas compliqué, là.
Le Président (M.
Bernier) : Ah! il ne faudrait pas... non, regardez, ça se gâte,
là.
M. Marceau :
Là, regardez, l'exemple...
Le Président (M.
Bernier) : Il ne faudrait pas embarquer dans ce genre de
discussion là, là.
M. Marceau :
Bien non, mais, regardez, c'est un homme intelligent, il sait très bien la
réponse.
Le
Président (M. Bernier) : Ce que j'aimerais, c'est qu'on puisse terminer ces échanges d'une façon
harmonieuse et qu'on poursuive. M. le ministre, donnez votre réponse.
Et, à l'avenir, adressez-vous à moi.
M. Leitão : Très bien. Bon, écoutez, nous avons ce différend depuis déjà
trois ans, et je pense qu'on va continuer de l'avoir pendant
encore deux ans, et même plus par la suite.
Donc,
encore une fois, il n'y
a rien de négatif à calculer les
données économiques, que ce soit l'emploi, ou le PIB, ou n'importe quoi
d'autre, en moyenne annuelle versus moyenne annuelle. C'est une façon de faire,
ce n'est pas erroné du tout, c'est correct. Maintenant, moi, je pense que,
pour avoir une meilleure idée de ce qui s'est passé pendant l'année, c'est
toujours mieux de regarder ce qui s'est passé de janvier à décembre plutôt que
la moyenne. D'ailleurs, cette année, l'année 2017, si on maintient,
donc, l'approche de moyennes...
Le Président (M. Bernier) :
...ça va? Merci, M. le ministre. Pas de questions, M. le député?
M.
Marceau : Scénario
a : une année hypothétique,
l'emploi passe de 1, au début d'année, à zéro en milieu d'année, à 2 en fin d'année. Scénario b : l'emploi
passe de 1 en début d'année, à 1,5 en milieu d'année, à 2 en fin d'année.
Quelle année préférez-vous, M. le
ministre? Est-ce que vous préférez que pour le Québec ce soit le scénario a ou
le scénario b?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Marceau : Qu'est-ce que
vous préférez comme type d'année?
M.
Leitão : Écoutez, ce sont
des scénarios hypothétiques, moi, ce
qui m'intéresse, c'est qu'à la fin de l'année on passe de 1 à 2. Ce qui s'est passé pendant l'année, c'est
intéressant, bien sûr, c'est utile, mais ce qui nous importe, c'est où
on était à la fin de l'année.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député.
M. Marceau : Je suis vraiment désolé
d'entendre ce que j'entends. Je veux dire, n'importe quel économiste, n'importe quelle personne va souhaiter pour le
Québec que le scénario b, 1, 1,5, 2, se réalise plutôt que le scénario 1,
zéro, 2. Alors, si c'est ça, M. le
Président, qu'on a comme gouvernement, je suis désolé, mais ça ne va pas bien.
Je pense qu'on a des personnes
intelligentes devant nous qui refusent de répondre à une question très simple.
C'est le constat que je fais.
Le Président (M. Bernier) :
Bien, je pense qu'il y a une opinion...
M. Marceau :
Je ne comprends pas. Je suis certain que vous êtes suffisamment intelligent,
que nous sommes tous suffisamment intelligents ici pour savoir que c'est
mieux que ça fasse 1, 1,5, 2 que 1, zéro, 2. Voyons donc!
Le
Président (M. Bernier) : Bien, écoutez, je ne peux pas, en ce qui regarde la réponse...
C'est la réponse du ministre.
M. Marceau : Bien, M. le
Président, vous, si je vous le demande à vous...
Le
Président (M. Bernier) : C'est la réponse du ministre. Je n'ai pas à juger sa réponse. Il vous a
fourni sa réponse.
M. Leitão : Mais d'ailleurs il y a
un exemple très concret : l'année 2016. L'année 2016, c'est exactement ça.
L'année 2016 a commencé lentement, il n'y a
pas eu de baisse d'emploi, mais c'était pas mal flat, pas mal stable pendant la première moitié de l'année. La deuxième moitié
de l'année, il y a eu une forte accélération, donc, et tout le monde est d'accord pour nous dire que 2016 était une année presque
record de création d'emplois au Québec.
Le Président (M. Bernier) : M.
le député.
M. Marceau : ...revenir sur
un sujet sur lequel je reviens à chaque commission parlementaire, que ce soit
en budget... Regardez, je suis vraiment
désolé de ce que j'ai entendu, très,
très désolé, parce que
ça me laisse croire que les objectifs poursuivis ne sont pas les bons, ce qui
m'inquiète, hein? Une personne qui n'a pas les idées claires sur quel est
l'objectif... Moi, je veux le maximum d'emplois à tous les mois de l'année, tout le
temps, un maximum d'emplois. Je pense
que c'est la chose normale pour un gouvernement que de vouloir ça, et je suis
très inquiet de ce que j'ai entendu.
Cela étant,
je change de sujet, je vais aller sur quelque
chose dont j'ai parlé souvent
et puis je pense que ça serait normal
que le ministre nous arrive avec ce qui a été demandé il y a
trois ans, il y a deux ans, il y a un an puis maintenant, et je parle de RénoVert, je parle du crédit
d'impôt, donc, pour la rénovation résidentielle. J'ai demandé dans le passé
qu'on ait un aperçu de l'impact sur la réduction de l'évasion fiscale
qui en découle pour qu'on sache si ça devrait être rendu permanent plutôt que reconduit de façon temporaire à chaque fois, parce que
le problème de l'évasion fiscale, il perdure. Je sais très bien qu'il y a des progrès qui ont
été accomplis. D'ailleurs, je suis très content qu'il y ait des progrès qui
soient accomplis.
Cela étant,
on peut voir le crédit d'impôt comme une manière d'encourager la construction
puis la rénovation, surtout la
rénovation dans ce cas-ci, mais on peut le voir aussi comme un outil de
contrôle fiscal. Et je pense que ça joue ce rôle-là, mais je n'ai aucune appréciation, aucune idée des montants
qui sont en cause. Je l'ai demandé — j'étais
devant vous, M. le Président — j'en
suis certain, en commission
parlementaire. En crédits, je l'ai
demandé. Je l'ai demandé lors de
l'étude de projets de loi. J'ai demandé qu'on nous fournisse quelque chose, que Revenu Québec fasse quelque
chose à ce sujet.
Est-ce qu'il
y a moyen d'avoir de l'information sur l'impact quant à la réduction de
l'évasion fiscale qui découle de la mise en place de crédits d'impôt
comme RénoVert ou de ses prédécesseurs?
Le Président (M. Bernier) : Merci. M.
le ministre.
M.
Leitão : En effet,
écoutez, c'est une question... d'ailleurs, nous nous posons aussi cette question.
Cependant, ce
qu'on a... Et je n'ai pas de réponse directe à votre question.
On n'a pas fait ce calcul-là. Ça ne veut pas dire qu'on ne le fera pas. Jusqu'à maintenant, ce que nous avons
fait au cours des dernières années, c'était donc de penser à des mesures
pour stimuler la rénovation domiciliaire. Donc, le
RénoVert et ses prédécesseurs étaient faits dans le but de stimuler l'activité économique,
de faire devancer l'activité économique.
Le
Président (M. Bernier) :
Nous allons passer à un dernier bloc du côté gouvernemental. Vous pouvez
poursuivre votre réponse si vous voulez. Mais je veux simplement vous en
aviser.
Une voix : ...
Le Président (M. Bernier) :
Oui. Avez-vous autre chose à ajouter, M. le ministre, sur RénoVert?
M.
Leitão : Donc, je vais
continuer. Pour ce qui est de RénoVert, donc, nous l'avions regardé de cet
angle-là, de moyen pour stimuler la
croissance économique. Il peut aussi avoir des incidences de lutte à
l'évasion fiscale, mais nous ne
l'avons pas analysé méthodiquement. Mais c'est quelque chose qu'on compte
demander à Revenu Québec, de faire ce
travail-là. Ce n'est pas simple, cette analyse-là, mais c'est quelque chose qui pourrait être intéressant, parce
que vous savez aussi très bien que ça fait maintenant trois fois, trois années qu'on le reconduit, mais, à un moment donné, cette caractéristique-là de
devancer l'activité économique, bon, une fois que ça devient permanent ou quasi
permanent, ça n'a plus la même capacité de faire devancer les dépenses,
donc son effet en termes d'accélérateur économique diminue. Alors là, il faut vraiment regarder : Est-ce que
l'autre effet de lutte à l'évasion fiscale pourrait être aussi intéressant qu'il mériterait de considérer ça? C'est la réflexion qu'on va
faire.
Le Président (M. Bernier) : Merci. M.
le député de Pontiac.
M.
Fortin (Pontiac) : Merci, M. le Président. Écoutez, moi, je ne suis pas économiste, donc je vais
laisser la, disons...
Le Président (M. Bernier) : On ne se
chicanera pas.
M. Fortin
(Pontiac) : ...oui, la
guerre des chiffres, je vais laisser ça aux interventions du député de
Rousseau.
Cependant,
je pense que tout le monde peut s'entendre quand même que, pour le
résultat final, l'année 2016, disons, en termes de création d'emplois
était pas mal meilleure que, disons, l'année 2013, M. le Président.
Ce que je
veux discuter, c'est peut-être plus général, parce qu'on termine vraiment, là, les travaux de l'étude du budget. Je pense qu'à la lueur de ce budget-ci, M.
le Président, et à la lueur des budgets des trois dernières années que le ministre nous a présentés, là, les Québécois,
disons, ont peut-être appris à connaître les façons de faire du ministre des
Finances, et je pense qu'il y a très peu de
gens qui vont l'accuser d'être imprudent, disons, dans ses démarches. On peut
reconnaître que le ministre des Finances fait les choses de façon graduelle,
les fait à l'intérieur de ses moyens, même si certains proposent des solutions un peu plus drastiques parfois, mais
évidemment, là, peu importe la gestion qu'on fait des finances publiques, il y a toujours des risques
associés à la gestion des finances du gouvernement du Québec ou de n'importe
quel autre gouvernement.
Ceci étant dit, on sait qu'on est en bonne
situation financière, disons, en situation stable. M. le ministre, vous-même, vous avez prévu dans votre budget cinq
années d'équilibre budgétaire, donc jusqu'à 2021‑2022, ce qui est une bonne nouvelle étant donné la situation
financière du Québec actuellement. L'emploi au Québec progresse bien. Si on
regarde les chiffres que vous nous avez
présentés à l'instant, les chiffres par rapport au taux de chômage, il n'y a
pas de distorsion évidente, disons,
dans le marché immobilier au Québec comme il y en a dans certains autres
marchés au Canada ou à l'extérieur
des frontières du Canada, la cote de crédit est bonne, est stable. Les
analystes financiers ont quand même eu
des mots positifs à dire sur la crédibilité de votre exercice budgétaire, M. le
Président, mais, quand on est dans votre position, on se doit, évidemment, là, de toujours s'assurer, disons,
qu'en cas de récession potentielle, qu'en cas de revirement de situation
par rapport au marché de l'emploi ou à d'autres facteurs économiques on est
bien protégés.
Alors, j'aimerais savoir si vous considérez que
le Québec est bien protégé d'une éventuelle récession.
• (11 h 30) •
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre.
M. Leitão : Bien. Combien de temps
on a, M. le Président, que je sache...
Le Président (M. Bernier) :
3 min 40 s.
M.
Leitão : Trois minutes. O.K. Parce que je pourrais en parler
longuement. Donc, je vais essayer d'être concis.
Oui, nous
sommes bien protégés, nous avons trois niveaux, si vous voulez, de prudence, de
protection, dans le sens où nous
avons des projections de croissance de revenus, donc, liées au PIB nominal qui
sont conservatrices. Donc, on demeure
prudent de ce côté-là. Deuxième ligne de défense, si vous voulez, nous avons
des marges budgétaires qui sont quand
même considérables, le Fonds de suppléance, les marges budgétaires aux dépenses
du côté du Trésor, donc ça nous donne
une certaine latitude pour gérer des risques et des événements potentiels. Et,
troisièmement, et c'est important de le rappeler un peu à tout le monde, nous avons notre réserve de
stabilisation. La réserve de stabilisation a déjà, maintenant, pratiquement 2,5 milliards de dollars. Et ce
n'est pas rien, là, c'est un coussin important qui, dans le cas d'une
récession, dans le cas d'un événement qui nous arriverait de l'extérieur, nous
donne une certaine marge de manoeuvre pour qu'on puisse continuer avec nos programmes sans nécessairement être forcés de
passer à des mesures un peu plus drastiques.
Autre
chose qu'il faut mentionner aussi, c'est, si récession il y a, d'où est-ce
qu'elle viendrait. Bon, typiquement, ça
nous vient toujours de l'extérieur, de ce qui pourrait se passer aux
États-Unis, ce qui pourrait se passer en Europe. Donc, ce sont des facteurs de risque, facteurs de risque
positifs et négatifs, donc il faut juger tout ça. Mais j'aimerais arriver et...
parce que c'est quelque chose dont on ne
parle pas souvent et je pense qu'on devrait commencer à bien réfléchir à ça,
c'est que l'économie québécoise est aussi intimement liée, intégrée à
l'économie canadienne, surtout l'économie de l'Ontario.
D'ailleurs, dans notre plan budgétaire, nous indiquons donc nos liens avec
l'économie externe, et, par exemple, une baisse de 1 % du PIB aux États-Unis a une incidence, au Québec,
de... je pense, c'est 0,5 %. Mais on dit aussi, et c'est important
de le constater, qu'une baisse du PIB ontarien de 1 % aurait un effet,
deux trimestres plus tard, de 0,4 % au Québec. Donc, c'est important.
L'Ontario,
pour l'économie québécoise, est très important, et ce qui se passe présentement
en Ontario est un peu préoccupant au
niveau de leur marché de l'immobilier. Le marché de l'immobilier ontarien, au
cours de la dernière année, a eu une
augmentation parabolique qui commence à manifester vraiment toutes les
caractéristiques d'une bulle immobilière. Donc, ça, c'est dangereux, dangereux pour l'économie ontarienne, mais,
étant donné ces liens très étroits entre nous et l'Ontario, si cette bulle finissait par éclater en Ontario, il faut
comprendre que ça aurait un effet négatif sur le PIB québécois. Donc,
c'est pour ça que nous devons continuer d'être très prudents dans nos politiques
budgétaires. Voilà.
Le
Président (M. Bernier) : Merci. Merci, M. le ministre. Merci à tous les parlementaires qui ont
participé à ce débat sur le discours du budget 2017‑2018.
Merci, M. le ministre. Merci, M. le député de Rousseau, M. le
député de Granby, Mme la députée de Vachon et tous
les collègues du gouvernement qui y ont également participé. Merci aux
recherchistes qui nous ont accompagnés dans
ce travail, le personnel du ministère
des Finances qui est également
présent. Merci aux gens de l'Assemblée
nationale qui nous aident — M.
le secrétaire, vos adjoints, merci infiniment — les gens au
niveau de l'enregistrement de nos débats également, ceux qui visuellement... et d'une façon auditive
également. Merci aux gens qui nous ont suivis dans nos
travaux, aux Québécoises et aux Québécois qui ont écouté sagement ces
débats.
Donc, je lève la séance, et la commission, ayant
accompli son mandat, ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 36)