(Quinze
heures trente-deux minutes)
Le
Président (M. Bernier) : À l'ordre, s'il vous plaît! Donc, je déclare la séance de la Commission des finances publiques
ouverte et bien sûr je demande aux personnes présentes dans la salle
d'éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
La commission est
réunie afin de procéder à l'étude détaillée du projet de loi n° 126, Loi
favorisant la santé financière et la
pérennité du régime de retraite du personnel d'encadrement et modifiant
diverses dispositions législatives.
Mme la secrétaire, y a-t-il
des remplacements?
La Secrétaire :
Oui, M. le Président. Mme Jean (Chicoutimi) est remplacée par M. Leclair
(Beauharnois) et M. Bonnardel (Granby) est remplacé par M. Picard
(Chutes-de-la-Chaudière).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. Bernier) : Merci, Mme la secrétaire.
Donc, bon après-midi à tous. Bienvenue aux parlementaires, bienvenue aux gens qui vous accompagnent, les gens du Secrétariat du Conseil du trésor, et tous ceux qui nous écoutent.
Donc,
lors de l'ajournement de nos travaux, vendredi, nous en étions à
l'étude de l'article 12. Je vous rappelle également que
les articles 1, 10 et 11 sont suspendus, ainsi que les deux amendements à l'article 11
présentés par le président du Conseil du
trésor. Y a-t-il
des interventions sur l'article 12? Oui, M. le député de Beauharnois.
M. Leclair : Merci, M. le Président. Alors, à mon tour de vous saluer, M. le Président, puis toute l'équipe qui vous accompagne, ainsi que M. le
ministre, les collègues du gouvernement et collègues de la deuxième opposition.
Bien
entendu, vendredi, nous avons terminé sur des grandes moralités du projet de
loi n° 126, puis je demandais au ministre
si, en fin de semaine, il pouvait réfléchir à un point de vue, de dire ce qui
était côté valeurs profondes. Pour moi personnellement,
ainsi que pour le Parti québécois, c'était de dire, bien : On comprend que
les retraités veulent faire une partie
de cet endettement-là, tel que souhaité par le ministre, le gouvernement fait
sa part, les actifs font leur part, les retraités font leur part; après ça, bien, s'entendre sur les
chiffres pour être certains qu'on fait notre part équitablement, on
parlait d'intergénérationnel, et être certains que, tout le monde, ce soit
juste. Puis je demandais au ministre... S'il y a un côté qu'il ne me rejoignait pas, c'est de dire :
On impose un chiffre, un nombre, des nombres, puis dire : bien, ça va
s'appliquer à vie. On va défaire ce qu'on
s'était entendus dans le passé pour rapporter des chiffres. Puis là, depuis le
début que je plaide : Bien, ce
n'est pas tous les retraités qui ont été rencontrés, certains groupes
représentant peut-être 6 000, 7 000 retraités sur
26 000.
Donc,
on peut parler sur les chiffres puis qui est-ce qui a raison, qui est-ce qui
n'a pas raison. Le but à la fin de la journée,
ce n'est pas ça de savoir qui est-ce qui a raison dans tout ça. Le but à la fin
de la journée, c'est de dire : Est-ce que vraiment c'est équitable
pour tout le monde?
Puis
c'est sûr que de venir jouer dans les valeurs déjà inscrites et déjà reconnues
par le gouvernement face à ces retraités, mais de venir les changer à
vie... Puis, lorsqu'on défie un peu les calculs... On a eu la chance d'avoir
des actuaires à la table, dont
M. Barrette et les gens du ministère qui sont avec nous, on disait que l'impact majeur se situe vraiment
dans les premières années. Là, on parle ici de cinq ans, puis on le voit dans
les chiffres qui nous ont été démontrés : dans les premières années, effectivement, l'impact est là. Si on veut replacer le régime,
bien, je pense qu'on réussit à me vendre
le fait de dire que, les premières années, on va vraiment pouvoir rééquilibrer
plus que si on parle de la huitième, la 10e ou la 20e année. Le
monde nous expliquait, autour de la table : Bien, à la fin, ça a plus ou
moins sa pesanteur. La pesanteur de ces effets-là se fait voir dans les cinq
premières années.
Donc,
sur ce point-là, je réitérais, vendredi, de dire : Bien, pourquoi qu'on
met des sanctions qui vont être toute la vie durant, qui vont durer quasiment l'éternité des retraités? Puis je
faisais valoir ces points-là. Donc, en fin
de semaine, veux veux pas, j'ai
regardé les chiffres, puis on a questionné les chiffres. Puis je redemande encore une fois au ministre de voir la possibilité de dire : Est-ce qu'on peut
s'entendre sous une autre forme, une autre forme pour les retraités, de
dire : On n'imposera pas une sanction
qui va... durée indéterminée, on va plutôt regarder une manière qu'on va
pouvoir arriver à ce que les
retraités paient leur juste part? Parce que je pense que les retraités, dans
toutes les lettres qu'on a reçues, nous on dit : On veut payer, on ne veut pas se défier. Bien
entendu, certains disent : Comme le problème est structurel, bien, on ne
devrait pas payer tant que ça. Parce qu'ils disent, eux : C'est le
gouvernement qui fait passer les gens du RREGOP à cadres. Donc, le gouvernement a sa responsabilité d'autant
plus que les retraités. Donc là, on peut s'obstiner quelle valeur que ça
a, quelle est la réalité de tout ça, mais,
en bout de piste, je crois que le projet de loi, il faut qu'il termine en
disant : Bien, j'espère que tous les gens vont payer la juste part,
pas trop, pas moins, la juste part.
Puis,
bien entendu, malheureusement, il y aura quand même, à la fin de 2017 ou 2018,
une table qui regardera ledit problème
structurel que le régime a toujours eu et a encore aujourd'hui, même avec le
projet de loi n° 126, pour tenter d'y remédier une fois pour
toutes.
Ceci
dit, j'aimerais quand même demander au ministre... Parce que le ministre nous a
dit, peut-être, qu'il serait ouvert à
dire : On pourrait regarder si la possibilité serait est-ce qu'on
amoindrit tout ça dans le temps pour justement que ça ait une fin, à un moment donné on dise :
Bien, ça se termine. Je n'ai pas des amendements précis sur ça. Je
comprends que ça peut toucher l'ensemble du projet de loi. Ça va toucher les
articles 11, 12 et les subséquents.
Mais on parle
ici d'amendements qui toucheraient surtout les retraités. Parce que, pour les
actifs, depuis le jour 1, je le
dis, ces gens-là ont eu la chance de négocier en bonne et due forme avec leurs
représentants. Puis, depuis le début, le jour 1, M. le Président, je ne critique pas la négociation.
Est-elle parfaite ou pas? Je ne la critique pas, ils se sont entendus. C'est plus les retraités qu'on tente de défendre un
petit peu plus. Puis ce n'est pas une question de les défendre plus,
c'est qu'ils ont eu moins de place pour
faire valoir leurs points, à mon humble avis. Puis c'est ce côté-là, que je
retrouve dans le projet de loi n° 126, qui est plus ou moins
équitable pour ces gens-là.
Donc, ce que
je suggérerais au ministre, c'est de dire : Est-ce qu'on peut regarder une
forme — une
forme — d'amendement qui viendrait mettre un terme,
mettre une fin à ces coupures-là, ces dites coupures là? Quels vont être les chiffres finaux de tout ça? On les
débattra. On les débattra en commission parlementaire, à l'article par
article. Mais je sais que ça va toucher
l'ensemble du régime. Puis je crois qu'il y a une ouverture de la part du
ministre face à ça. Alors, si le ministre
est prêt à regarder ça puis nous arriver avec des suggestions, puis qu'on
puisse en débattre ici, bien, ça me fera plaisir d'en débattre. Puis je
crois que l'ouverture du ministre, bien, elle est là pour qu'on la regarde.
Alors, j'aimerais entendre le ministre face à cette ouverture d'esprit là, voir
si vraiment la fin de semaine a porté fruit.
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre, avez-vous des choses à nous dire?
M. Moreau : Si j'ai beaucoup de choses? Oui.
D'abord, vous souhaiter la bienvenue, M. le Président. On est heureux de
vous retrouver. Je veux saluer aussi mon collègue le député de Beauharnois, le
député de Chutes-de-la-Chaudière, et mes
collègues du côté gouvernemental : le député de Pontiac, le député de
Trois-Rivières, le député d'Orford. Là, le député d'Orford me cache...
ah! mon adjoint parlementaire — ce qui était tout à fait inacceptable...
• (15 h 40) •
Le Président (M. Bernier) : Il ne
faut surtout pas le cacher.
M. Moreau : ...le député de
Marguerite-Bourgeoys.
Une voix : Il est dur à
cacher.
M.
Reid : C'est
involontaire.
M. Moreau :
Non, mais quand même. Alors, je veux saluer tout le monde. Bon, oui, j'ai fait
beaucoup de choses en fin de semaine,
M. le Président, mais je confesserai aux membres de l'Assemblée que ce n'était
pas dans le cadre du projet de loi n° 126, mais j'ai travaillé.
Le Président (M. Bernier) : Donc, on
s'arrête là.
M. Moreau : Non, non, c'est
ça, je veux vous parler de mes activités professionnelles, pas de mes activités
personnelles. D'ailleurs, elles ont pris plus de place que les... les premières
ont pris plus de place que les deuxièmes.
Alors, ce que
le député de Beauharnois vous dit, on a eu l'occasion de s'en parler un peu plus tôt aujourd'hui, en présence d'ailleurs
du député de Chutes-de-la-Chaudière. Je vous référerai, je pense, pour comprendre ou
illustrer le propos, aux deux
tableaux que nous avons déposés, c'est-à-dire le tableau sur les efforts financiers des actifs
et des retraités, qui est le tableau
en couleurs, là, qui a été déposé, de
même que l'explication... le tableau
qui a été produit lorsqu'on a expliqué l'article 12, M. le Président, qui indique les périodes, c'est-à-dire jusqu'au 30 juin 1982,
1er juillet 1982 au 31 décembre 1999 et depuis 2000,
l'indexation actuelle et la nouvelle indexation.
Il y a
deux choses qui doivent être mentionnées. D'abord, c'est que, quand on
prend le premier tableau, on y trouve un
élément qui est, je dirais, contraignant dans le raisonnement mais qui est à
l'honneur des retraités, c'est-à-dire leur désir formulé de vouloir participer à
un effort financier de redressement et que cet effort-là soit à peu près
comparable à l'effort que l'on demande aux actifs, c'est-à-dire 45-45.
Et les scénarios qui ont été déposés — là,
je fais un petit peu d'histoire pour que les gens puissent suivre ça — au départ, ça a été de dire : Pour
arriver à un effort de 45 % pour les retraités, on va vous suggérer une
suspension de l'indexation pour une période de neuf ans, à l'expiration de
laquelle période on retourne à l'indexation antérieure, c'est-à-dire les indexations qui apparaissent à la colonne centrale du
tableau déposé avec l'article 12, c'est-à-dire TAIR jusqu'au 30 juin 1982; du
1er juillet 1982 au 31 décembre 1999, TAIR moins 3 %; et,
depuis 2000, le plus élevé entre 50 % du TAIR et TAIR moins 3 %. Bon, ça, c'était la proposition qui a
été faite au début des discussions avec les associations de retraités
qui ont été consultées.
Ce
qui a été déposé en contre-proposition, c'est de dire : On souhaite que la
suspension soit pour une durée moins longue,
c'est-à-dire cinq ans plutôt que neuf ans, ce à quoi, en contrepartie, comme on
souhaite que l'effort soit maintenu à 45 %, on a dit : Très
bien, ce sera une suspension de cinq ans, mais avec un retour à de nouvelles
indexations, à l'expiration de cinq ans, qui
sont moindres que l'indexation annuelle. Et on a dit : Ce sera 50 % du TAIR, alors que c'était le TAIR pour la première période; ce sera 0 %,
alors que c'était TAIR moins 3 % pour la deuxième période; et ce sera
50 % du TAIR, alors que c'était le plus élevé entre 50 % du TAIR et
TAIR moins 3 % pour la troisième période considérée au tableau. Alors, ça, ça nous maintenait un effort à
45 % pour les retraités, et ils ont dit : Bien, compte tenu que c'est
une période de suspension totale moins longue, on préfère cela.
Ce
que le député de Beauharnois et, à certains égards, le député des
Chutes-de-la-Chaudière ont soulevé, c'est de dire : Bien là, ça semble être une situation
qui s'étire dans le temps et qui...
Et là je pense que chacun référait à l'absence de boule de cristal, de
part et d'autre, et aux limites de la science actuarielle, puis, malgré les politiques
financières du gouvernement du Canada, ils disaient : Bien, s'il y a
une inflation très importante durant la période... durant toute la
période, durant la vie du retraité, bien, il
perd un élément qui est la protection d'une inflation supérieure à 3 %, ce qui était garanti par le TAIR moins 3 % qu'on voit pour la deuxième
période. Puis on disait : Bien, regardez, sur la base de l'historique,
là, de toute façon, ça représente zéro, mais
on doit le tenir en considération, parce qu'en évaluation actuarielle cette
protection-là a un coût que l'on évalue à 50 millions de dollars. Tout le
monde me suit, jusque-là?
Alors,
les discussions que nous avons eues, là, un peu avant le début des travaux
aujourd'hui étaient à l'effet de dire :
Bien, est-ce qu'on ne pourrait pas maintenir cette protection-là tout en ne
déséquilibrant pas le partage des efforts entre les retraités et les actifs? D'autant que les actifs sont venus
dire : Nous, on a vissé une entente. Et ils sont là, là. Ils
continuent à contribuer. Alors, la réponse à la question, après vérification,
c'est : Il serait possible de maintenir TAIR moins 3 % pour cette partie-là, ce qui établirait l'équivalent
d'une garantie au cas d'une grande inflation, là, une croissance
inflationniste importante.
Mais
ça, ça a un coût. C'est-à-dire que, si on le maintient, ça veut dire que je
viens d'enlever de l'effort des retraités le 50 millions que valait cette garantie-là. Si j'enlève ça, je
réduis l'effort des retraités. Si je veux maintenir l'effort des
retraités, il faut que j'aie un élément de compensation en contrepartie du
maintien de la garantie. Et donc l'effort de compensation,
en compensation du maintien de la garantie, serait de dire : Au lieu
d'avoir une suspension de cinq ans, la suspension serait portée à six
ans, et on pourrait rétablir l'indexation selon la nouvelle indexation, plus la
garantie du TAIR moins 3 %.
Alors,
l'impact est le suivant... Ce que les gens du Conseil du trésor me disent,
c'est que, selon toute vraisemblance, les...
Alors, il n'y a pas de... Cette façon de faire n'amènerait aucun impact pour
les actifs. Il n'y aurait pas d'augmentation d'effort du côté des actifs. Et, à l'égard des retraités, cette
proposition-là ferait en sorte que les associations de retraités qui se sont dites d'accord, en accord avec le projet
de loi seraient vraisemblablement aussi en accord avec la modification
en question, ce qui rendrait la chose plus facile encore que la suspension de
cinq ans, mais en perdant la garantie d'une inflation importante.
Alors,
c'est un élément de sécurité. On le disait, je pense que c'est votre
expression, là, c'est une police d'assurance avec un coût. Alors, si on maintient le coût... Si on maintient la
police d'assurance, il faut maintenir le coût. Pour maintenir le coût,
ça supposerait une année additionnelle de suspension avec un retour à
l'indexation.
Donc,
si on prenait le tableau déposé en appui à l'article 12, je vous donne les
amendements qui seraient amenés, là, je
vous donne une quatrième colonne, si cette avenue-là était suivie, donc ce
serait : jusqu'au 30 juin 1982, c'est ça, 50 % du TAIR; en dessous, pour la période
1er juillet 1982 au 31 décembre 1999, TAIR moins 3 %;
et, depuis 2000, alors là, ça serait le plus élevé entre 50 % du
TAIR et TAIR moins 3 %, de sorte que, par opposition à l'indexation
actuelle, seul l'élément «jusqu'au 30 juin 1982» serait modifié à
50 % du TAIR plutôt que le TAIR. Donc, on se retrouverait... La dernière
colonne serait l'équivalent de la deuxième, sauf pour le premier item.
Alors,
ça, moi... Alors, c'était sur l'ouverture. Moi, très sincèrement, ça, cette
façon de faire là, je suis prêt à la considérer. Ça amènerait cependant
des amendements à plusieurs articles du projet de loi. Il y en aurait un, deux,
trois, quatre, cinq, six.
Une voix :
Six. Mais le sixième en introduit trois.
• (15 h 50) •
M.
Moreau : Et le sixième article en introduit trois, qui
devraient aussi être modifiés, alors neuf amendements. Moi, honnêtement, je suis prêt à le considérer.
Compte tenu de ce qu'on me dit, c'est... Les associations de retraités
ne seront pas opposées à cette façon de
faire là, qui maintiendrait la garantie au cas, fort peu probable cependant, je
dois le dire, là, au cas fort peu probable où l'inflation dépasserait
largement 2 %.
Alors, moi, je suis
ouvert à ça. Maintenant, il faut voir si... Et les principes du projet de loi
sont respectés, là, c'est-à-dire
l'alignement de départ serait respecté, c'est-à-dire notamment celui qui serait
d'assurer un effort à peu près comparable entre les retraités et les
actifs. Et clairement, et ça, je tiens à le redire, si on allait dans cette
direction-là, il n'y aurait aucun impact additionnel d'imputé à l'effort des
cotisants actifs.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Beauharnois. Avez-vous une réponse à votre
question?
M. Leclair : Bien, une réponse à ma question, bien entendu on va, bien sûr, analyser
ça. Depuis le début, c'est un peu ce
principe-là qu'on tentait de faire passer puis que, vendredi, le ministre a été
clair, dans ses interventions, a été clair, si... Peut-être que lui ne se souvient pas, mais, lorsque je le
questionnais, à savoir : M. le ministre, est-ce que le but en
arrière de l'équilibre de ce régime de fonds de retraite là, c'est vraiment de
taxer ou surtaxer les retraités?, il avait répondu clairement : Non, ce n'est pas ça du tout, le but, là, et je ne
veux pas en mettre plus que le client en demande sur les retraités.
Donc,
en faisant cette ouverture-là et cette possibilité-là dans le projet de loi
n° 126, bien, bien entendu, jusqu'à un certain point, on rétablit
la capitalisation de ce régime-là. On n'en règle pas, malheureusement... On le
dit depuis le jour 1, puis je vais le
répéter, on ne règle pas notre problème structurel que le RRPE a, mais on
souhaite qu'un jour il sera réglé
par... Puis on ne sait pas quelle forme ça prendra. Un député nous disait,
peut-être, de mixer RREGOP et tout. Ça, là-dessus, je pense que le ministre a été très clair là-dessus :
Quelle forme ça prendra, je n'ai aucune espèce d'idée, mais il faudrait
s'attaquer à ce problème structurel là.
Donc,
avec cette ouverture d'esprit là... Puis je suis bien content d'entendre le
ministre dire : Bien, bien entendu, en autant qu'à la fin de la journée les chiffres que nous allons déposer
seront réels, représenteront la réalité, bien, moi, je trouve déjà qu'on
a fait un immense gain, puis ce n'est pas à perpétuité pour les retraités.
Donc, je salue l'ouverture du ministre face à ça.
L'autre chose
que je me dois de questionner, c'est les chiffres, maintenant. Depuis le
jour 1, je dis au ministre : M.
le ministre, je ne les questionne pas, vos chiffres. Je fais confiance à la
machine, la machine nous fournit des chiffres, on dit que c'est ça. Mais malheureusement j'ai des
questions face aux chiffres, parce qu'on a sorti des chiffres
actuariels, durant le week-end, bien entendu, à savoir... Le ministre nous sort
le 1,8 milliard, O.K., de déficit, exact, dans ce... On a fait sortir
justement les notes complémentaires du régime de retraite, qui ont été les
rapports 2014 et 2015.
M. Moreau : Le rapport...
M. Leclair : Ici, le Rapport
annuel de gestion 2015 de la Commission administrative des régimes de retraite et d'assurances. 2014 et 2015... Ça ne me dérange pas de vous montrer la copie, là,
faire photocopier si le ministre veut nous suivre, là.
Le
Président (M. Bernier) :
Est-ce que vous avez les documents, M. le ministre, ou si vous en avez besoin?
Ça va?
M. Leclair : Puis, bien, je vais
juste élaborer, puis le ministre...
Le Président (M. Bernier) : O.K.
M.
Leclair : ...avec les gens
du ministère me diront si j'interprète ou si je ne lis pas bien. On a
effectivement, dans ce rapport-là, de
2014... Le déficit dont nous parlait le ministre, de 1,8 milliard, est
plutôt à 1 084 000 000. Parce que le ministre... bien, le chiffre est très similaire,
donc j'imagine qu'il a pris ce chiffre-là là. Et je voulais savoir si on a pris
le chiffre du rapport de 2014 parce qu'après
ça, en 2015, on nous explique qu'il y a quand même eu des rendements, là,
qui ne sont pas comptabilisés dans le
1,8 milliard. Ils n'ont pas été comptabilisés, là, pour le faire baisser
de 700... J'ai sorti le chiffre exact, M. le Président, excusez-moi, il
faut que je me retrouve. On parle de 140 milliards que la caisse a fait...
millions — excusez, pas milliards. Donc, on a déjà réalisé 746 millions de gains. Ça,
c'est le régime, là, ce n'est pas le gouvernement, c'est le régime lui-même.
Donc, on n'a
pas enlevé, sur le 1,8 milliard, ce dit gain là. Puis il apparaît, là, il n'y a
pas personne qui veut le cacher. Il
est vraiment dans les rapports actuariels. Alors, je voudrais
juste m'assurer que... Lorsqu'on parle de partage, pourquoi qu'on ne le
voit pas, ce gain-là?
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre.
M. Moreau : Mme Caron va
répondre... Mme Marcotte, pardon, excusez-moi.
Le Président (M. Bernier) : Mme
Marcotte? Donc, consentement pour que Mme Marcotte puisse prendre la parole?
Mme Marcotte, bienvenue à... Ça me fait grand plaisir encore une fois de vous
recevoir.
Mme Marcotte (Isabelle) : Merci.
Le Président (M. Bernier) : Donc, la
parole est à vous. Directrice générale des régimes collectifs et de
l'intersectoriel.
M. Moreau : C'est une
personne très autorisée, M. le Président.
Le Président (M. Bernier) : Très
bien branchée par rapport au régime, oui. Allez-y.
Mme
Marcotte (Isabelle) : Merci, M. le Président. Donc, quelques éléments de réponse, là, puis, si je ne
couvre pas la totalité de l'interrogation, là, on complétera, là.
Donc, dans un premier temps, les chiffres qui vous ont été distribués, là, la
semaine dernière par le ministre
pour montrer la répartition de l'effort
financier sur la base du déficit de 1,8 milliard. Alors, on a travaillé, lors des consultations
avec les représentants des actifs et
les représentants des retraités, avec l'évaluation actuarielle de
la caisse des participants, qui montre
un déficit de 1,8 milliard. C'est l'évaluation actuarielle qui est faite aux
trois ans par les actuaires indépendants de Retraite Québec, et qui vise à statuer sur le financement qui est
requis dans la caisse des participants, donc quel est le taux de cotisation requis pour que les
participants financent pleinement leur part au régime de retraite, et qui est
utilisé aussi pour calculer la compensation
que le gouvernement verse présentement à la caisse des participants. On se rappellera
que, depuis 2012, le gouvernement contribue directement à la caisse des
participants pour maintenir un taux de cotisation, là, à un niveau raisonnable
du côté des employés.
Donc, cette évaluation actuarielle là, elle a
été produite en octobre dernier sur la base des données au 31 décembre 2014. Ce sont les données
les plus récentes. Du côté de Retraite Québec, il y a toujours un certain
décalage entre les données disponibles et le moment où l'évaluation
actuarielle est déposée. Il faut que les données soient produites
par plus de 1 300 employeurs, qu'elles soient traitées, ensuite que
l'évaluation actuarielle soit produite. Et donc il y a toujours un léger
décalage.
Donc, on a
travaillé sur la base des informations les plus récentes disponibles sur le
financement du régime. Donc, il y a
d'autres documents qui sont produits par Retraite Québec à d'autres fins,
notamment les états financiers de chacun des régimes, qui sont présentés dans le rapport annuel de Retraite Québec.
Mais les états financiers ne servent pas à financer le régime. Ça ne dit pas combien chacune des parties
doit payer pour assurer de remplir les obligations du régime. Donc, quand vient le temps de dire : On veut
modifier le régime pour résorber le déficit, bien, nous, on veut savoir c'est
quoi, le vrai déficit qu'on aurait à payer
si, aujourd'hui, on faisait un chèque, par exemple, là. Donc, pour renflouer la
caisse de retraite et la financer adéquatement, il faudrait payer
1,8 milliard. Donc, on a travaillé sur cette base-là.
Le Président (M. Bernier) : Merci,
Mme Marcotte. M. le député de Beauharnois.
M.
Leclair : Bien, merci, M. le
Président. Bien, je comprends bien, on doit prendre un chiffre de départ, on
doit en prendre un le plus réel possible. Je
comprends tout ça, là. Sauf que, lorsque la firme qui vérifie les chiffres
donne son rapport puis elle, elle
dit : Le déficit, il est de 1 000 084 000 $, et non
1 832 000 000 $... on pourrait s'obstiner peut-être sur
832, 831, là, je ne vous dis pas qu'il y a
de la perfection, mais on parle de 800 millions de différence. Là, ça, ce
n'est pas des chiffres... c'est des
chiffres vraiment vérifiés puis actualisés du rapport 2014. Vous, vous
avez parti d'un autre chiffre de 2014. Je comprends bien. On part avec un chiffre, on négocie. Mais aujourd'hui,
avant de clôturer le projet de loi n° 126, il faut absolument... on n'a pas le choix, là, on parle
des retraités, de dire : On va vous imposer une certaine dette... il faut
avoir le vrai portrait. Là, je prends le
portrait ici, on a 700 000 $ de différence... 700 millions,
exact, pas 700 000 $, 700 millions de différence. Si je
me tromperais dans mon compte, à ce prix-là, je pense, ça ferait longtemps...
M. Moreau :
Mais est-ce que vous savez sur lequel des deux chiffres la compensation
gouvernementale est versée?
M. Leclair : Mais ça a plus ou moins
d'importance, monsieur...
M. Moreau : Bien,
c'est-à-dire que non.
M. Leclair : ...parce que la
compensation est pour les actifs.
• (16 heures) •
M. Moreau :
Oui, mais on ne peut pas administrer le régime sur la base d'un document pour
les actifs puis d'un autre document
pour les retraités. Alors, ce qui permet au gouvernement d'établir, un, lui, sa
participation au régime, c'est les
rapports actuariels qui sont produits tous les trois ans. Et c'est sur cette
base-là, dans tous les régimes de retraite, qu'on établit la santé
financière du régime. Les informations qui circulent entre les évaluations
actuarielles peuvent être utiles, mais elles ne servent pas aux fins de la
participation des parties au régime.
M. Leclair : Mais même dans l'évaluation
actuarielle...
M. Moreau : S'il y
avait eu une augmentation, par exemple, ou une détérioration du régime l'année
suivante, vous auriez suggéré qu'on utilise
les chiffres détériorés? C'est parce
qu'on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. À un moment donné, il faut tirer la ligne en quelque
part, et la ligne, elle se tire, dans le cas des régimes de retraite, sur la
base des évaluations actuarielles qui sont faites.
Je comprends
votre bonne intention de dire : Bien, regarde, il y a un meilleur chiffre
là, pourquoi on ne prend pas le meilleur
chiffre là? Parce que le meilleur chiffre auquel vous référez n'est pas une
évaluation actuarielle qui est produite tous les trois ans pour établir
la santé financière du régime.
Alors, si c'était le cas, ça voudrait dire que,
cette année — je
ne suis pas sûr que les actifs seraient très heureux de ça — le
gouvernement réduirait sa participation sur la base du fait que, dans le
rapport annuel, il semble y avoir une
amélioration du régime. Ce n'est pas... On ne peut pas fonctionner avec un
document pour les actifs, dire : Voici comment le régime se gère, puis un pour les retraités, en disant :
Bien là, ça, c'est plus avantageux pour eux; on va prendre le document le plus avantageux pour un groupe puis
le document le plus avantageux pour l'autre groupe. Ça, là, ça ne marche pas. Mais je ne vous reproche pas de poser
la question, là, je vous dis juste que l'explication me semble assez logique.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député.
M.
Leclair : Merci, M. le
Président. Bien, loin de là ma prétention de dire : On va prendre le
beurre et le pain du beurre. La seule
chose, c'est... Lorsque je dis à quelqu'un : Aujourd'hui, on rétablit le
régime, vous me devez tel montant et tel
montant, il faut que ces montants-là soient réels. Il ne faut pas que ça soit
des chiffres actuariels, simplement dire : Bien, je pense que je
pense que, quand on a commencé à négocier, c'était ça, le portrait.
Le ministre,
il me met au défi en disant : Bien, si ça s'aurait empiré... C'est triste,
mais, si ça s'aurait empiré, vous auriez
été le premier, M. le ministre, à dire : Notre déficit, il est plus élevé
qu'on pensait, parce que ça fait un an ou deux ans qu'on négocie, puis
ça s'est empiré. Je pense que la dette serait là, puis on la partagerait.
Mais le
contraire est aussi vrai. Si les gains sont là, les gains actuariels puis les
gains de placement, bien là, on ne peut pas imposer une dette à
quelqu'un, une dette qui n'existe pas. Alors, est-ce qu'on se bat pour
300 $, 2 000 $, 5 000 $?
Non, mais, ici, dans les propres chiffres du ministre, dans les propres
chiffres dont on se base, on le dit, dans le sommaire de l'évaluation actuarielle du
31 décembre 2014. On le dit, là, on le voit, le chiffre, il est entre
parenthèses, là, de ces millions-là qui manquent. Puis on le dit bien
ici, là : «Cette évaluation actuarielle vise à déterminer la cotisation salariale et le taux de cotisation du RRPE
conformément à la politique de provisionnement des prestations à la
charge des participants.» Donc, on lisse, on
se trouve à le lisser sur cinq ans. Je comprends tout ça. Sauf que, la journée
que je dis au retraité que lui, il
n'a pas de manière de se reprendre, dire : Nous, on va lisser ce gain-là
sur cinq ans, on se rassure, on ne peut pas amputer cette dette-là, M.
le Président, à notre retraité.
Le Président (M. Bernier) :
Je vous écoute.
M. Leclair : Donc, je veux juste
comprendre pourquoi que le ministre nous dit que ce 746 millions là fera
toujours partie de notre beau tableau bleu et orange. Moi, je pense qu'on
devrait partir plutôt avec les vrais chiffres actuariels,
qui sont de 1 080 000 $... 1 080 000 000, puis
là, à partir de là, on répartit, puis on s'assure, avec la bonne volonté
de tout le monde, de dire que tout le monde
va payer leur juste prix, leur juste dette, puis on agrémente avec les
chiffres que le ministre nous suggère.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Moreau : Mais, M.
le Président, dans le projet de loi n° 126, le chiffre n'est pas
plus 1 million 832 milliards... à 1 832 000 000 ou à 1 086 000 000. Mais,
que vous preniez l'un ou l'autre, vous allez avoir besoin des trois mesures qui sont : le gel sur cinq ans, ramener à
50 % du TAIR, et le retrait du TAIR moins 3 %. Vous allez avoir exactement
les mêmes mesures. L'impact va se faire sur... Il n'y aura aucun impact
sur la façon dont on rédigerait les clauses du projet de loi n° 126 que
vous preniez un chiffre ou que vous preniez l'autre.
Et ce que
vous ne prenez pas en compte ici, c'est que le gouvernement, lui, prend à sa
charge, à compter du 1er janvier 2017, l'ensemble
des retraités et des conjoints survivants. Alors là, ce que vous voulez, là, c'est faire bénéficier à un groupe, mais le gouvernement nationalise l'ensemble de
l'effort. C'est ça? Ça ne marche pas, ça.
Le Président (M. Bernier) : M.
le député de Beauharnois.
M. Leclair :
Là, je ne suis pas sûr qu'on se comprend, moi puis le ministre. Mais ce n'est
pas grave, ça ne sera pas la première
divergence qu'on a, puis on va finir, à la fin de la journée, par se
comprendre. Mais, bien entendu, lorsque vous me dites, M. le ministre :
Ça ne changera peut-être pas la finalité, on dit : 50 % du TAIR, et
tout ça, non, peut-être que ça...
M. Moreau : ...la
rédaction!
M. Leclair :
Ça ne changera peut-être pas cette colonne-là, si c'est là-dessus qu'on
s'entend à la fin de la journée, mais
une chose est certaine, ce que ça va changer, c'est lorsqu'on répartit la
facture. On dit : On enlève 735 millions, on redivise la facture en deux au lieu... puis on
dit : L'effort sera de 45 %. Bien là, on tombe de 45 % de
413 millions. On va peut-être geler les cotisations ou l'indexation
pendant quatre ans, parce qu'on ne sera plus à 413 millions, là, si on
répartit comme il faut la vraie dette.
M. Moreau : ...chiffre
inférieur, ça va donner exactement...
M. Leclair : Exact.
C'est vos propres chiffres qui nous disent que le geler pendant cinq ans, ça a
une valeur de 239 millions. Alors, si
je prends vos chiffres, bien, moi, je veux m'assurer, à la fin de la journée,
puis je l'ai dit et je le redis, que
ça soit une facture... Même si on peut s'obstiner sur la dette structurante que
ce régime-là crée, aujourd'hui on est devant
le fait accompli de dire : Bien, on une dette. Mais là, la dette, depuis
le jour 1, je ne m'obstine pas avec les chiffres, là, je ressors les chiffres, je les regarde, ce
n'est pas moi, là, qui les invente, puis je n'ai pas fait de l'acrobatie avec
ma calculatrice. Je prends le vérificateur,
qui vérifie les chiffres actuariels, puis il dit que le taux de capitalisation
n'est pas à 83 %, il est à
90 % de ce régime-là. Puis pourquoi qu'il dit ça? Bien, c'est parce que
les chiffres, c'est 1 084 000 000 et non
1,8 milliard.
M. Moreau : Mais
l'objectif est...
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M. Moreau :
Oui, merci, M. le Président. L'objectif, c'était de fixer l'effort. Si vous
maintenez l'effort à 45 %, c'est ça, l'objectif. Et c'est cet
objectif-là sur lequel on discute depuis tantôt. Alors, vous...
M. Leclair : ...très bien.
M. Moreau : Bon, alors,
on est au...
M. Leclair :
On va s'entendre sur le 45 % d'effort, M. le ministre, mais on va juste
avoir les bons chiffres. Ça fait qu'au lieu que ça soit
413 millions ça sera peut-être 213 millions, mais ça sera
45 %...
M. Moreau :
Avec votre 1 086 000 000, ça serait 247 millions.
M. Leclair :
Exact, au lieu de 413.
M. Moreau :
Oui, mais le schéma et l'organisation du projet de loi, c'est de dire : On
veut que l'effort de résorption attribué aux retraités soit de
45 %. C'est ce qu'il dit, le projet de loi.
M. Leclair :
On n'a pas de problème. On n'a pas de problème.
M. Moreau :
Alors, vous pouvez bien...
M. Leclair :
Je maintiens ça, M. le ministre.
M. Moreau :
Bon, bien, alors vous n'avez pas besoin de faire le débat entre l'évaluation
actuarielle puis le rapport annuel.
• (16 h 10) •
M. Leclair : Peut-être que c'est moi qui ne comprends pas, puis je le
dis depuis le jour 1, je ne suis pas actuaire. Mais je reprends vos propres dires, M. le ministre. Vous me dites : L'effort sera de 45 %. Jusque-là,
on peut s'obstiner que, 45 %,
c'est-u le bon chiffre, c'est-u 41 %, 44 %? Ce n'est pas grave, on
prend 45 %, on dit qu'on s'entend sur le 45 %.
Si
les chiffres actuariels réels sont de 1 milliard au lieu d'un 1,8 milliard, bien là, l'effort partagé des deux groupes, bien, ça va être
l'effort 45 %... pas de 413 millions, là, on va couper d'une autre moitié... donc on
va payer 45 % de notre vraie dette. Puis, si notre vraie dette est
réduite, bien là, on n'a plus les mêmes calculs, là.
Est-ce qu'on doit geler les gens comme le ministre le suggérait tantôt? Ils vont faire les
calculs, puis on les regardera ensemble, lorsqu'ils seront avec les amendements. Mais est-ce que
ça va donner un gel de six ans, pour atteindre le déficit, de la part des retraités? Exemple que ça serait
230 millions, bien, si ça prend
un gel de trois ans, bien, le but, ce n'est pas de dire les retraités ne paieront pas leur dette,
c'est : Ils vont payer leur juste part de dette. Donc, peut-être que le
gel ne sera plus de
413 millions, va être juste un gel de trois ans et demi qui va atteindre
leur vraie dette résiduelle. Alors, c'est tout là qu'elle est, la
différence, M. le ministre. Mais on maintient, comme vous dites si bien, le
45 % d'effort.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Moreau :
Il y a M. Guillaume Barrette, qui est avec nous, et qui a généralement un
effet apaisant sur le député de Beauharnois.
Le
Président (M. Bernier) : Donc, consentement pour que
M. Barrette puisse prendre la parole? Consentement, oui.
M. Barrette, bienvenue.
M. Barrette
(Guillaume) : Merci.
Le Président (M.
Bernier) : La parole est à vous. Donc, essayez d'apaiser...
M. Moreau :
Pourriez-vous apaiser le député de Beauharnois?
M. Barrette
(Guillaume) : Je vais essayer.
Le Président (M.
Bernier) : Il y a des gens qui en ont besoin.
M. Barrette (Guillaume) : Bon, O.K., je constate que vous avez découvert
qu'il y a plusieurs bases d'évaluation actuarielle.
Par contre, on ne peut pas changer de base d'évaluation actuarielle quand ça
fait notre affaire puis prendre une autre
base d'évaluation actuarielle quand ça ne fait pas notre affaire. Pour le
financement d'une caisse de retraite, la caisse des régimes de retraite publics, là, RREGOP, régime des cadres, etc.,
c'est l'évaluation actuarielle de financement qui gère le financement du
régime, O.K.?
Après ça, il y a des
évaluations actuarielles qui sont produites sur base d'états financiers pour
une divulgation comptable, O.K.? Et la base
est complètement différente. Même que la base de l'évaluation actuarielle du
déficit que vous prenez actuellement, O.K., est basée sur des données de
population au 31 décembre 2011. Donc, on a des données de population au 31 décembre 2011, et il y
a une extrapolation qui est faite jusqu'au 31 décembre 2015 ou
31 décembre 2014, là, dans le cas du déficit de 1 milliard,
O.K.?
Donc, on a des
vieilles données qu'on extrapole, et on a des hypothèses, entre autres sur les
espérances de rendement anticipé par l'actuaire, qui datent, O.K., de plus loin
que l'évaluation actuarielle de financement, qui, elle, est au
31 décembre 2014, avec des hypothèses à jour.
Donc,
on se trouve à avoir une base, qui, pour moi, là, n'est pas à jour, O.K., pour
ce qui est du 1 milliard. Et c'est une base de divulgation comptable, il y a des normes comptables. Il y a
des normes actuarielles d'impliquées aussi, mais c'est même davantage
des normes comptables qui gèrent ces évaluations actuarielles là.
L'évaluation actuarielle de financement, et
c'était pareil dans le projet de loi n° 3 sur les municipalités, c'est une évaluation actuarielle de financement qui a
servi à la restructuration du régime. Nous, on a discuté de ces
éléments-là avec les actuaires des cadres, représentant
les cadres, et puis il n'a même pas été question de prendre une base d'états financiers lors de ces rencontres-là. La base,
c'est une résorption du déficit de 1,8 milliard de la caisse de
financement du RRPE, qui est l'objectif visé par le projet de loi. Donc, ça,
c'est le premier élément.
Il y a aussi
le fait que, selon, bon, des chiffres qu'on a vus, nous aussi, même en prenant
une autre méthodologie ou la
méthodologie qui vous a probablement été présentée, la conclusion est que ça
prend les mêmes efforts de restructuration. Et, même en prenant une
autre méthodologie basée sur une évaluation actuarielle avec laquelle je suis
en désaccord personnellement, je crois que les actuaires des cadres seraient
aussi en désaccord. On ne peut pas commencer à venir prendre... sortir l'objectif d'une évaluation actuarielle... Lorsqu'on
fait une évaluation actuarielle, il y a un objectif, O.K., il y a un
mandat de l'actuaire. Le rôle de l'évaluation actuarielle sur base d'états
financiers, c'est de divulguer un chiffre aux états financiers, ce n'est pas de
déterminer un taux de cotisation, ce n'est pas de financer une caisse de retraite, O.K.? L'objectif de l'évaluation
actuarielle sur base de financement, celle qui est prise en compte dans le
projet de loi n° 126, c'est de financer
une caisse de retraite, déterminer un déficit actuariel. Il y a des méthodes,
oui, de lissage de l'actif qui sont
utilisées, mais ces méthodes-là de lissage d'actif, elles ont une raison
d'être. On ne peut pas arrêter de lisser l'actif lorsque ça fait notre
affaire puis recommencer à lisser l'actif lorsque ça fait notre affaire.
Quand ça
fait, par exemple, cinq ans... comme là, on peut dire que c'est à peu près ça,
cinq ans qu'on a des bons rendements, à hauteur de 10 % par année,
on peut s'attendre à une baisse des marchés financiers dans les prochaines années. On a même entendu le président de la
Caisse de dépôt le mentionner lors de la divulgation des résultats
financiers de la Caisse de dépôt. Les
marchés, pour plusieurs, semblent assez gonflés en ce moment. Donc, les
rendements ont été bons, il y a un
peu une provision qui est faite par, justement, les méthodes de lissage
d'actif, de reconnaissance graduelle des gains, un petit peu comme
l'amortissement comptable, et ça, c'est pour se protéger, parce qu'il pourrait
y avoir une correction et des rendements moins bons qui s'en viendraient. Voilà
pour l'explication.
M. Moreau : En réalité, c'est
que...
Le Président (M. Bernier) :
Merci, M. Barrette. Oui, M. le ministre.
M. Moreau : Alors, je suivais
le raisonnement de M. Barrette, et la seule phrase, je pense, qui pourrait
compléter votre pensée, c'est de dire :
Donc, si on utilisait le déficit actuariel d'exercice, en fait, des états
financiers, on se trouverait à sous-financer le régime. C'est ça? O.K.
Merci.
Le
Président (M. Bernier) : Vous confirmez ce que vous avez dit... parce qu'il faut que ce soit
enregistré. Vous avez dit : Exactement?
M. Moreau : Vous dites oui.
M. Barrette (Guillaume) :
Oui.
Le
Président (M. Bernier) : Oui, d'accord. Parce que les signes de tête ne comptent pas. C'est la
parole, d'un...
M. Leclair : Bien...
Le Président (M. Bernier) : Allez-y,
M. le député de Beauharnois.
M. Leclair : Bien, pour une fois...
Le Président (M. Bernier) :
Est-ce que vous êtes apaisé?
M. Leclair : Bien là... Oui, oui,
oui, je suis apaisé. Je suis toujours apaisé quand j'entends M. Barrette.
M. Moreau : Je le savais.
M. Leclair : Mais, pour une
fois, j'ai vu M. Barrette qui ne m'a pas convaincu. Dans les autres fois, il
était plus convaincant.
J'aimerais
comprendre... Je ne suis pas tout à fait d'accord là, puis je ne vous
obstinerai pas, parce que vraiment ce n'est pas mon métier, mais,
lorsqu'on parle de lissage...
M. Moreau : Il y a des doutes
qui s'installent.
Le Président (M. Bernier) :
Est-ce que vous faites un changement de parti?
M. Leclair : Je n'avais pas entendu mes collègues depuis un
bon bout, mais là je sens que je les ai activés. Mais, bref, je le
prends.
Lorsqu'on
parle de lissage puis qu'on dit que c'est normal, du lissage, lorsqu'on parle
d'actions rétroactives, là le lissage doit être arrêté, parce que,
sinon, on ampute des gens... on leur ampute, à eux, rétroactivement, une dette
qui n'existe pas. Parce que, la dette, si on prend le
portrait jour 1, bien là, le lissage, il n'a plus rapport. Si tout le monde
est actif, il n'y a pas trop de problèmes avec le lissage, mais, lorsqu'on
vient rétroactivement...
C'était mon
petit commentaire. C'est sûr que, si on s'obstine, vous allez gagner, je vous
le dis tout de suite. Vous allez tenter de me noyer dans vos
chiffres. Mais j'aimerais comprendre, par exemple, parce que les chiffres
que...
Une voix : ...on ne peut pas
imputer de motifs, je suis sûr que ce n'est pas ça que vous vouliez faire.
M. Leclair : Ce n'est pas ça que je
voulais faire, bien non!
Une voix : O.K.
M.
Leclair : Mais, lorsque vous
avez rencontré... pas tous les retraités, mais certaines associations de retraités, l'AQRP, vous avez dit à ces gens-là, puis c'est
drôle, parce que ça rejoint exactement nos chiffres, qu'on a «reçu de longs
exposés — et
je les cite — qui
expliquaient la piètre situation du régime et la proposition de suspension de l'indexation de neuf ans pour les retraités. Cette
proposition de suspension était chiffrée à un effort de 239 millions
de dollars.» Ça, c'est quand vous avez négocié avec les retraités.
Puis là, ça,
c'est le chiffre, là. Vous l'avez négocié avec ceux que vous avez négociés, je
n'en remettrai pas plus épais, mais,
quand qu'on a votre tableau, ce n'est plus un effort de 239, c'est un effort de
413. Mais, si on prend les chiffres
que je vous sors — à
dire que la firme qui a évalué vos rapports disait que la dette était de
1,8 milliard — 1 084 000 000, c'est drôle, là, tout coïncide, sauf le tableau du ministre,
mais ça coïncide au 239 millions d'effort à donner des retraités.
M. Moreau :
...239 millions contenu dans la lettre de qui?
M. Leclair : De l'AQRP.
M. Moreau : De l'AQRP. O.K.
Alors, on va vous répondre à ça.
M. Leclair : Bien, c'est ça
que je m'attends. C'est ça que je m'attends.
Le Président (M. Bernier) :
Donc, Mme Marcotte.
Mme
Marcotte (Isabelle) : Merci.
Dans le mémoire produit par l'AQPR lors des consultations particulières, il reflète effectivement un chiffre de
239 millions, que le Secrétariat du Conseil du trésor leur a fourni lors
des travaux, préalablement, là, au dépôt du projet de loi, qui ont lieu à la fin de l'année 2016. Ce 239 millions là
reflète l'effort... les économies qui seraient générées dans la caisse
des participants si on faisait une suspension de neuf ans, O.K.?
M. Leclair : Une
suspension...
• (16 h 20) •
Mme
Marcotte (Isabelle) : De
neuf ans, d'une durée de neuf ans, d'accord? Donc, ça refléterait les
économies du côté de la caisse des
participants seulement. Cette modification-là aux dispositions de régime génère aussi une économie du
côté du gouvernement, parce qu'on le sait, le financement de nos régimes de
retraite est partagé à 50-50 entre les employés
et le gouvernement. Les employés capitalisent leur part dans une caisse de
retraite, donc les cotisations, là, versées sur chaque paie s'en vont
dans une caisse de retraite. Et, quand on modifie les dispositions du régime,
ça génère une économie sur cette partie-là
qui est financée par les employés, mais ça génère une économie sur la totalité
du régime. Donc, ça génère une économie aussi sur la partie qui est
payée par le gouvernement, O.K.?
Donc, nous,
dans le projet de loi... Puis il y a un article, auquel on va venir plus tard,
qui est, je crois, l'article 20 ou l'article 21, dans lequel
on explique qu'aux fins du projet de loi, dans un cadre exceptionnel pour la restructuration, le gouvernement, il dit :
C'est l'employé ou le retraité, selon le cas, qui fait l'effort. Cet effort-là
génère une économie dans la caisse des
participants puis elle génère aussi une économie dans les comptes
publics du gouvernement.
Nous, on veut faire... on dit : L'effort
des retraités, pour leur part, puis l'effort des actifs, c'est la totalité de l'économie dans le régime, d'accord? Alors, ce
qu'on va prévoir au projet de loi éventuellement, c'est des
contributions du gouvernement à la caisse
des participants pour tenir compte du fait qu'en acceptant des modifications au
régime ils nous génèrent une baisse
de coûts de notre côté. Donc, ici, je vais prévoir quelque chose au projet de
loi pour qu'il y ait un vase
communicant. Donc, dans le 413 millions qui est là, qui vous a été
distribué, vous avez à la fois la portion qui est économisée dans la caisse des participants, qui
vaut 235 millions, et la portion qui est économisée du côté du
gouvernement, qui vaut 178 millions. Donc, le chiffre de 239 millions
produit par l'AQRP est l'équivalent du 235 millions pour un scénario de
neuf ans.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M. le député de Beauharnois, il reste environ deux minutes.
Mme Marcotte (Isabelle) : Donc, le
chiffre est vrai, dans...
M. Leclair :
Oui. C'est de pire en pire. Je ne m'attendais pas à ça, là. Je suis
déstabilisé. Pour moi, on va ramener M.
Barrette à la barre. Mais sérieusement, là, ça ne fonctionne pas, là. Ça ne
fonctionne pas avec ça, là. Vous dites : Si on prend le calcul puis on l'extrapole, puis la part
du gouvernement qu'il va devoir injecter, au prochain article plus
loin... Ça change complètement le chiffre ici, là, c'est...
Moi, je pars
de vos chiffres. Vous dites que l'effort que les actifs et les retraités...
C'est vos chiffres, ce n'est pas les miens,
là. Puis, au début, je ne m'obstinais pas avec ces chiffres-là, là. Mais là,
quand on regarde, ça ne balance pas, ces chiffres-là. Lorsque vous parlez avec le peu de retraités qu'on a jasés,
vous dites que votre effort est de 239 millions. Vous inscrivez ici que votre effort est de
413 millions. Là, qui dit vrai? Ça va prendre l'actuaire, là, c'est lui
qui va nous dire si c'est vrai.
M. Moreau : Si ça peut vous
calmer.
Le Président (M. Bernier) : Alors,
qui peut donner une information sur la demande du député?
M. Leclair : C'est parce que...
juste pour lui redonner une...
Le Président (M. Bernier) : Un autre
petit coup.
M. Leclair : Bien, pas un
autre petit coup, mais c'est leur explication de leurs chiffres. C'était
tellement vrai, le 413 millions, qu'on
a dit, on nous a expliqué, vendredi, que la suspension de cinq ans, ça donnait
273 millions. Puis on disait qu'après ça le TAIR moins 3 %,
c'était 50 millions. Puis après ça on disait que la clause avant 1982, ça
donnait 90 millions. Et la somme de l'ensemble de ces réponses :
413 millions payés par les retraités, là, entièrement, là.
Puis là on dit que, vraiment, l'effort des
retraités, quand on a négocié avec eux, ce n'était pas 413, là, c'était
236 millions. Puis, lorsqu'on enlève le 1,8 milliard puis qu'on le
ramène au chiffre actuariel vérifié, on dit que c'est 1 084 000 000. Puis ça, ça revient exactement, dans la
réalité, avec les chiffres que vous avez donnés aux certaines parties que vous avez parlé avec, là, dont ces retraités,
à 239 millions de dollars. Alors, je demande juste de me faire
expliquer ça, parce que...
M. Moreau :
Je vais demander à madame de reprendre l'explication depuis le début, là, parce
que je ne prête pas de mauvaises
intentions, je sais qu'il n'en a jamais, mais là il est en train de faire une
supersalade aux fruits en passant du tableau à son chiffre, qui est sur
les états financiers.
M. Leclair : Vos chiffres,
c'est toujours vos chiffres...
M. Moreau : Non, non, non.
Non, non, non.
Le Président
(M. Bernier) : Attendez, M. le député de Beauharnois. On va l'écouter,
il vous reste à peu près, environ une vingtaine de secondes. Donc, si
vous voulez répondre par la suite...
M. Moreau : Voulez-vous les
épuiser?
Le Président (M. Bernier) : Allez-y,
M. le ministre.
M. Moreau :
Alors, alors, on ne peut pas passer, là, du déficit actuariel, faire un petit
bout de votre intervention sur le
déficit des états financiers, puis après ça prendre le 413 millions. Là,
vous prenez une lettre que quelqu'un vous envoie puis vous dites :
C'est un autre chiffre. Puis là dire : Vous êtes complètement mêlés dans
vos chiffres...
Une voix : ...
Le Président (M. Bernier) :
Attendez, M. le député de Beauharnois. Je vais vous revenir.
M. Moreau :
Je veux dire, regardez, on va tous les démêler, les chiffres, mais vous allez
écouter l'explication qui va vous
être donnée. Reprenez depuis le début sur l'effort des participants, parce que
je pense qu'on va faire oeuvre de pédagogie, parce qu'on a un
participant qui travaille en sens inverse ici, là.
Le Président (M. Bernier) : Mme
Marcotte, la parole est à vous, pour nous donner ces explications.
Mme
Marcotte (Isabelle) : Merci. Donc, avant de traiter des chiffres en question, là, le 239,
le 413, juste reprendre peut-être une question, là, de structure du
régime et de son financement. Donc, c'est un régime à coûts partagés, donc il y a 50 % des prestations qui sont
payées et financées par les participants et 50 % par le gouvernement. Ces
sommes-là ne sont pas déposées dans un seul et même fonds, d'accord? S'il y
avait une seule et même caisse de retraite, quand on modifie les dispositions de régime, ça génère une baisse du coût du
régime et ça se refléterait dans la caisse de retraite commune
employés-employeur, O.K.?
Là, on est
dans le cadre d'un régime qui est financé différemment. Donc, la partie qui est
financée par les employés, de façon
pratico-pratique, la cotisation de l'employé est versée dans une caisse.
L'argent est immobilisé là. Et, quand on paie des prestations, on sort
la moitié des prestations de cette caisse-là. La partie assumée par le gouvernement est inscrite
aux comptes publics. Mais tout ça, c'est un seul et même régime de retraite. Il
y a deux véhicules distincts pour son
financement, mais on parle du même régime de retraite. Donc, quand on a, comme
dans le cas présent, une entente pour
modifier les bénéfices du régime à la baisse, ça fait diminuer le coût total du
régime. Mais, compte tenu qu'on
finance dans deux véhicules différents, bien, il y a une partie de cette
économie-là qui se constate dans la
caisse de retraite des participants puis il y a une partie de cette économie-là
qui se constate du côté du gouvernement.
Mais toute
cette économie-là, qu'elle soit constatée dans la caisse ou dans les comptes
publics du gouvernement, elle est
générée par l'effort fait par le participant ou le retraité. Concrètement, on
va prendre le cas des retraités ici, ils subiraient
une suspension de l'indexation — là,
pour éviter de rentrer dans les débats d'opportunité, je vais rester sur
ce qui est dans le projet de loi
actuellement — ils
subiraient une suspension de l'indexation pendant cinq ans, avec des
clauses d'indexation différentes par la
suite. Ça, c'est l'effort consenti par les retraités. Ce geste-là se traduit
par une économie dans le régime. On évalue notre économie à
413 millions de dollars.
À cause qu'il
y a deux véhicules de financement, bien, je vais en constater une partie dans
la caisse des participants puis une
partie dans la comptabilité du gouvernement. Mais, dans le cadre du projet de
loi, ce qu'on a convenu avec eux, c'est
de dire : La partie qu'on constate dans les comptes publics, elle vient de
votre effort à vous. Donc, on l'applique, on l'inclut dans votre effort.
C'est pour ça qu'on l'inclut dans le 413 millions. Sinon, si on avait
inclus juste la partie des économies constatées dans la caisse des
participants, on n'aurait pas atteint notre cible de 45 %. Il aurait fallu
en demander plus.
Alors là, le gouvernement dit : Moi, je me
dégage une marge de manoeuvre à cause de l'effort fait par les retraités et je vais, d'une certaine façon,
créer — on le
verra plus loin dans le projet de loi — une contribution annuelle qui va faire en sorte que je réinvestis des sommes
pour le même montant, ou à peu près, dans la caisse des participants. C'est ce qui permet d'arriver à 413 millions.
Je vous le ventilais tantôt. Ça veut dire qu'on dégage 235 millions
d'économies du côté de la caisse des participants puis 178 millions du
côté du gouvernement.
Les chiffres qui ont été donnés dans le mémoire
de l'AQRP, ils auraient pu être plus complets, si je peux me permettre, parce
qu'ils découlent d'une présentation PowerPoint qui a été faite le
17 novembre dernier.
M. Leclair : ...aussi.
Mme
Marcotte (Isabelle) : Je
vais vous expliquer. Donc, le 239 millions découle d'une présentation
PowerPoint qui a été présentée et remise, et
les retraités, les associations de retraités qui étaient présentes l'ont en
main. Puis, si le ministre le juge à
propos, là, ça pourra être présenté. Donc, dans cette présentation PowerPoint
là, on voit le 239 millions, qui
est l'économie dégagée dans la caisse des participants, mais on voit aussi un
autre montant, qui est... là, ma mémoire m'échappe, mais qui est l'équivalent dans la comptabilité du
gouvernement. Et c'est inscrit clairement dans la présentation PowerPoint que ce résiduel-là qui est constaté
dans la comptabilité du gouvernement est compté dans l'effort des
retraités et qu'elle sera d'une certaine
façon réinvestie dans la caisse des participants pour arriver à un effort total
dans le régime.
Donc, on n'a pas cherché, avec le schéma qui est
ici, avec 413 millions, à...
• (16 h 30) •
M. Moreau : À changer.
Mme Marcotte
(Isabelle) : ...au
contraire. Et, avec les retraités, on a été transparents, on leur a dit :
La portion économisée dans la caisse
des participants, on l'a ventilée, on a dit : C'est tant; la portion du
gouvernement, c'est tant, et on la compte dans votre effort. Parce que,
n'eût été de votre effort, on ne l'aurait pas, cette marge de manoeuvre là, du
côté du gouvernement.
M. Moreau : C'est eux qui ont
généré l'économie.
Mme
Marcotte (Isabelle) : Exactement. Donc, c'était normal pour nous, dans le cadre de la restructuration, de dire : Bien, on compte ça comme faisant partie d'un effort, parce
que, sinon, il n'y a rien, il n'y a aucune convention qui obligeait le gouvernement à dire : Bien, moi,
cette marge de manoeuvre là qui se dégage de mon côté, je la compte dans
l'effort. On l'a entendu comme ça.
Puis, du côté
des actifs, c'est exactement la même mécanique. Pour arriver au
492 millions du côté des actifs, ça inclut à la fois la portion d'économie qui est dégagée dans la caisse
des participants puis l'économie qui est dégagée dans la comptabilité gouvernementale. Puis c'est sûr que
le fait que la comptabilité soit divisée en deux, ça introduit un
élément de complexité pour suivre les
mouvements de trésorerie, si je pourrais m'exprimer ainsi, là, mais, dans la
réalité, tout ça est dégagé grâce aux modifications aux bénéfices.
Le Président (M. Bernier) : Merci,
Mme Marcotte.
M. Moreau : Alors, M. le
Président...
Le Président (M. Bernier) : Oui,
allez-y, M. le ministre.
M. Moreau : Je pense qu'il
reste 20 secondes au député.
Le Président (M. Bernier) : Oui,
mais il aura l'occasion de répondre, là.
M. Moreau : Bon, O.K., alors il répondra. Mais, en réalité, ce qu'il
nous dit lorsqu'il parle de son 239 millions, c'est qu'il ne considère qu'une seule partie de l'économie générée par les retraités, compte tenu
des modifications qui sont faites au
régime, soit la suspension de cinq ans et l'indexation subséquente. Alors,
c'est pour ça que, dans le tableau que nous avons déposé, on reflète en
un seul chiffre — que
madame vient de ventiler — de
413 millions, l'ensemble de l'effort
des retraités, c'est-à-dire ceux provenant de leur caisse et ceux générés aux
comptes publics du gouvernement, que le gouvernement s'engage, dans le
projet de loi, à verser pour arriver à la contribution de 413 millions.
Puis
on pourrait être bien mesquins puis dire : La participation de
178 millions, c'est un effort du gouvernement. La réalité, c'est
que l'effort est fait à même une économie générée par les retraités et donc
que, par transparence, on l'attribue aux
retraités et on indique que la valeur de leur contribution est de 45 %, ce
qui correspond à 413 millions de dollars.
Alors, au contraire, il n'y a pas de gymnastique pour cacher les choses ou pour
essayer de mêler le monde, là.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Beauharnois, voulez-vous...
M. Leclair :
Je vais déposer un amendement, M. le Président.
M. Moreau :
Est-ce que je comprends que vous êtes satisfait de la réponse?
M. Leclair : Bien, on va l'amender, puis, à partir de là, on va pouvoir continuer à
discuter de ces chiffres-là. On est toujours dans le même article.
Alors, c'est juste qu'il me reste 20 secondes.
Le Président (M.
Bernier) : Alors, vous déposez un amendement?
M. Leclair :
Oui.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Beauharnois a déposé un amendement.
Je vais suspendre
quelques instants pour faire des copies auprès des parlementaires. Je suspends
les travaux.
(Suspension de la séance à
16 h 33)
(Reprise à 16 h 44)
Le
Président (M. Bernier) : Donc,
nous reprenons nos travaux. Nous en étions donc à un amendement déposé par M. le député de Beauharnois. Et je vous invite à en faire lecture et à donner
les explications sur votre projet d'amendement à l'article 12.
M. Leclair :
Merci, M. le Président. Alors, article 12 : Modifier l'article 12
par l'insertion, après le deuxième alinéa de l'article 116.1, de l'alinéa
suivant :
«L'indexation
prévue à l'article 15 est rétablie, dès le 1er janvier de
l'année suivant une évaluation actuarielle qui démontre le remboursement de 45 %
de la part du déficit attribuable au retraité» et par la modification du troisième
alinéa par le remplacement des mots «premier et deuxième» par «trois premiers».
Bien
entendu, M. le Président, c'est dans la même veine. On parle ici... on était
dans une discussion de parler des chiffres
actuariels. Les gens nous expliquent : Bien là, on ne choisit pas les
chiffres qu'on veut. Mais là, une évaluation actuarielle qui a été vérifiée, reconnue, moi, je prends ces chiffres-là. On me dit, de l'autre côté :
Bien, ce n'est pas ces chiffres-là
qu'on a pris, on a plutôt pris nos chiffres, qui sont une autre évaluation
actuarielle. Puis le ministre, il dit que j'essaie de mêler les gens.
J'essaie juste de me replacer, j'essaie juste de suivre, moi.
Ça
fait que, là, on a les chiffres que le ministre, lui... c'est à la
page 41, là, le chapitre 6 de leur évaluation à eux, je l'ai, celle-là, là. Puis elle, elle donne bien à
la fin : 1,8 milliard, le
chiffre dont le ministre nous fait part dans son tableau. Je l'ai retrouvé, ce chiffre-là. Mais la seule chose
que j'aimerais comprendre... Si on dit : On va choisir l'évaluation
actuarielle qu'on prend, admettons que ça
marche comme ça, il faudrait quand même le savoir dans le futur, c'est laquelle
qui est bonne, celle vérifiée par le VG — par le
vérificateur — ou
celle qui nous plaît pour les chiffres?
Je
ne pousserai pas l'audace jusque-là. Mais, si on décide qu'on prend celle dont
le ministre prend le chiffre de 1,8 milliard, soit au
chapitre 6, à la page 41, bien, j'aimerais qu'on m'explique pourquoi,
quand on dit : L'ajustement apporté à la valeur marchande, il y a un gain.
On a un gain, là, dans l'évaluation, de 746 millions. Il va aller où, ce 746 millions là, si on ne veut pas le donner
aux retraités, là, puis si on ne veut pas le partager entre les actifs? Parce
que ça, c'est des gains de la caisse, ce n'est pas...
Donc, je voudrais juste comprendre ça par rapport
au VG que lui, il dit que le vrai déficit, c'est 1 084 000 000.
Donc, je veux juste m'assurer de bien comprendre, M. le Président.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le ministre.
M.
Moreau : Oui. Alors, M. le Président, ce que je comprends, c'est qu'on revient un peu à la question
que posait le député de Beauharnois tantôt.
Il y a deux évaluations
actuarielles — M.
Barrette, tantôt, lui a répondu — et puis il
y en a une sur laquelle on retrouve le déficit de la
caisse des participants, à 1 832 000 000,
et il y a les états financiers. M. Barrette tantôt a expliqué qu'on devait prendre l'évaluation actuarielle qui est
produite tous les trois ans. Je comprends que le député de Beauharnois
met cette chose-là en doute, cette déclaration en doute. Ça fait que je vais
demander à M. Barrette de réexpliquer la différence entre l'évaluation
actuarielle...
M. Leclair :
...et l'évaluation actuarielle.
M.
Moreau : ...non,
entre l'évaluation actuarielle qui relève des états financiers et l'évaluation
actuarielle produite à tous les trois ans pour le financement du régime.
Le Président (M.
Bernier) : Alors, M. Barrette, la parole est à vous.
M. Barrette (Guillaume) : Bonjour. Donc, chaque évaluation
actuarielle a une fin, O.K., ou un but. D'ailleurs, dans les normes de pratique actuarielle, une évaluation
actuarielle ne doit pas être utilisée à d'autres fins que celle pour laquelle elle a été produite, O.K.?
Premier élément. Si une évaluation actuarielle est produite à des fins de
divulgation à des états financiers, elle
doit être utilisée à des fins de divulgation à des états financiers. Si elle
est produite à des fins de financement d'une caisse de retraite, elle
doit être utilisée à des fins de financement d'une caisse de retraite. On ne
prendra pas ce chiffre-là pour le mettre dans un état financier.
Le
déficit, qui est présent dans les états financiers du régime, et donc dans le rapport
annuel de Retraite Québec, est un
déficit, comme je disais tout à
l'heure, en plus par la mécanique de
production de cette évaluation actuarielle là, qui date... qui est basée sur des données au
31 décembre 2011, et non pas au 31 décembre 2014. Donc, on
est en 2017, donc on parle de six
ans, là, six ans en arrière. Puis après ça on fait une extrapolation, donc un
estimé, des actuaires, par la suite. Et les hypothèses actuarielles, notamment
le taux d'actualisation, ce qu'on appelle le taux d'actualisation, qui sont les
espérances de rendement de la part des actuaires, sont basées sur... à un
moment où les actuaires sont placés, qui était en 2013. En 2013, Retraite
Québec s'attendait à des rendements, au cours des 50 prochaines années, plus
élevés que maintenant. Lors de l'évaluation actuarielle de financement au
31 décembre 2014, qui a été déposée à la fin
octobre 2016, qui est la plus récente, O.K., il y a
eu une baisse de ce taux d'actualisation là, donc une baisse des espérances de
rendement, des anticipations de rendement de Retraite Québec.
Ce
qui est aux états financiers ne tient pas compte de ça. La base la plus récente
en tient compte. Mais, même au-delà de
ces changements de méthode là, ça aurait pu être dans un sens ou dans l'autre.
Et je vous le dis, si le déficit avait été plus élevé aux états financiers, vous n'auriez jamais reçu ces
chiffres-là. C'est vraiment prendre des chiffres en dehors de leur contexte, en dehors de ce pour quoi ils ont
été produits. Ils ont été produits à des fins d'états financiers, de divulgation,
de valeur aux livres du régime. Si on veut financer le régime de retraite, on
doit fonctionner avec les mécanismes de financement qui sont prévus dans le
régime de retraite. Dans le mécanisme de financement de la caisse de retraite
du RRPE, en ce moment il y a une politique de financement. Cette politique de financement
là, on ne peut pas l'enlever quand ça fait
notre affaire, arrêter de l'appliquer quand ça fait notre affaire, et
recommencer à l'appliquer par la suite. Donc, je me répète, là, mais
c'est vraiment ça. Je suis désolé.
• (16 h 50) •
M. Moreau :
Sa question est la même, alors c'est normal que la réponse se répète. Faites-vous-en
pas.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Beauharnois.
M. Leclair : M. le Président, je suis tellement dur de la feuille, on dirait que je ne comprends
pas plus. Mais je vais poser quand même une autre question. Donc, vous,
le rapport dont vous me parlez, que vous avez tenu compte, là, le chiffre dont le ministre
est content de voir, parce qu'il a
fait un tableau avec, 1,8 milliard... C'est ce rapport-là, là. Je peux vous en donner une copie, là, c'est... Est-ce
que vous en voulez une copie pour être certain qu'on ne dit pas que je
l'ai inventé?
Une voix :
Mais c'est quoi, ce rapport-là?
M. Leclair :
Bien, c'est le rapport actuariel du RRPE au 31 décembre 2014.
M. Picard : J'en
prendrais une copie, moi.
M. Moreau :
Un rapport triennal, c'est ça?
Le Président (M.
Bernier) : Bon, regardez, donnez... Faites-nous-le parvenir, on va
demander de faire une photocopie.
M. Leclair : Bon, bien, je pense que je vais vous en faire une copie des deux, les
deux que je parle. Comme ça, on va être certains... Moi, je n'ai rien
inventé, là. Je ne suis pas assez fort pour inventer ces chiffres-là, là. Ça
n'aurait même pas balancé en bas.
Le
Président (M. Bernier) : O.K. M. le député, remettez vos pages, on va
s'occuper de faire les photocopies, mais continuez votre présentation.
Vous pouvez continuer votre présentation.
M. Leclair :
Bien, j'ai besoin de mes feuilles.
Le Président (M. Bernier) : Vous
avez besoin de vos feuilles absolument. Donc, je vais suspendre quelques
instants pour faire des photocopies.
(Suspension de la séance à 16 h 52)
(Reprise à 16 h 58)
Le
Président (M. Bernier) : Nous reprenons nos travaux. Donc, nous en étions avec le député de Beauharnois, qui nous a permis de
distribuer deux documents qu'il possédait. Donc, allez-y, M. le député.
M.
Leclair : Merci, M. le Président. Donc, juste pour faire certain, là, qu'on parle,
tout le monde, là, des mêmes chiffres pour... Parce que, depuis tantôt, on dirait que je me fais dire que
j'ai le choix de choisir qu'est-ce
que ça me tente, puis je m'amuse dans les chiffres. Moi, je prends
les chiffres vérifiés puis je prends les chiffres que le ministre semble s'avoir basé, puis je veux
juste m'assurer que c'est ça.
Ça fait que, si on prend le chapitre 6, à la page 41, l'évaluation
actuarielle du RRPE au 31 décembre 2014, on voit... Si on regarde la dernière colonne qui
dit : En 2014, le 31 décembre, on défile cette colonne-là, puis en
bas ça nous dit bien qu'il y a un
déficit de 1 832 000 000.
Puis, avec ça, M. Barrette, l'actuaire, nous dit : Bien, c'est celui-là
qu'on a pris, nous, puis on ne se promène
pas avec l'autre, là. Moi, j'apporte une autre évaluation, qui dit que...
celle-là, c'est celle qui a été
vérifiée, où est-ce qu'on dit l'état de situation financière au
31 décembre 2015. Ça fait qu'on met les chiffres de 2014, qui arrivent au même résultat que
l'évaluation du ministre, mais on l'a enlevé, le gain, on l'a enlevé, le gain
des ajustements à la valeur marchande, donc on arrive à
1 084 000 000.
Donc, si je
reste avec M. Barrette puis je lui dis : Si on doit prendre cette
évaluation-là... Parce que vous avez l'air à dire : On prend celle
qu'on veut, ou : on en prend une puis on reste avec jusqu'à la fin. Bon,
alors, mettons que je suis d'accord avec
vous, là, pour fins de compréhension. On prend celui du chapitre 6, à la
page 41, où est-ce que le résultat est bien le 1,8 milliard. Si on regarde au cinquième chiffre, là,
au 2014, au 31 décembre, on voit bien, là, que l'ajustement apporté est de 746 millions. Si on l'enlève,
ça, ça nous apporte exactement notre 1 084 000 000. Mais, si on
le maintient, là, tel que vous semblez avoir utilisé ce chiffre-là,
global, de 1,8 milliard, bien, ce 746 millions là va où et va à qui?
Parce que,
là, on dit : On prend un portrait. Puis vous décidez que vous prenez cette
évaluation-là. Je ne m'obstine
pas. On part d'elle, mais le 746 millions va à qui? Moi, tantôt, ce que je vous disais, c'est que vous l'avez
lissé, il n'y a pas de problème. Mais, si on dit : On prend
une photo d'un moment précis puis on dit aux retraités : Vous, on va
faire de la rétroaction, bien là, le
lissage, il n'a plus rapport pour ces gens-là. Donc, moi, je veux savoir :
Le 746 millions dont vous tenez compte à 1,8 milliard de dette, vous faites quoi avec ce 746 millions de dollars là, pour ma propre compréhension, s'il vous plaît?
• (17 heures) •
Le Président (M. Bernier) :
Donc, Mme Marcotte ou M. Barrette? Mme Marcotte. Allez-y, Mme Marcotte.
Mme
Marcotte (Isabelle) : Merci.
Alors, on a effectivement travaillé, comme on le disait tantôt, pour
établir le plan de restructuration, consulter les actifs et les retraités,
on a travaillé sur la base de l'évaluation actuarielle au 31 décembre 2014 aux fins de financement
de la caisse de retraite des participants. Pourquoi cette base-là a été
retenue? Depuis plusieurs années, le taux de cotisation des participants augmente
sans cesse. Il augmente parce qu'il est conditionné par le déficit de...
Une voix : ...
Mme
Marcotte (Isabelle) : Bien, le
taux de cotisation des participants, il augmente pour résorber le
déficit de 1,8 milliard. La
compensation du gouvernement, qui est payée, par année, à la hauteur de 100 millions par année, elle est calculée
pour résorber le déficit de 1,8 milliard. Donc, depuis toujours, on finance le
régime, que ce soit pour calculer la portion des participants ou la
portion, plus récente, du gouvernement à même une compensation, sur la base du résultat
de l'évaluation actuarielle aux fins de financement. C'est elle
qui nous dit, pour payer les prestations demain, ça prend combien d'argent. Là, l'évaluation actuarielle aux fins de financement, elle nous dit : Pour payer
les prestations demain, il me manque
1,8 milliard de dollars. Donc, c'est un déficit qui est complètement réel, parce que, si, demain, je voulais liquider les obligations
du régime, ça me coûterait 1,8 milliard de dollars.
M. Moreau : Tel que l'indique
sa situation financière.
Mme
Marcotte (Isabelle) : Alors,
l'objectif de la restructuration, c'est qu'à terme, au bout
des cinq ans, on soit à l'équilibre et qu'on ait 100 % des sommes
nécessaires pour payer les prestations. Si on résorbait seulement
1 milliard sur 1,8 milliard, la
prochaine évaluation actuarielle aux fins de financement réalisée par Retraite
Québec pour fixer le taux de
cotisation des participants nous dirait : Il y a un déficit de
800 millions. Qui le financerait? Les actifs via leur taux de cotisation.
Donc, le
déficit qui conditionne comment ça coûte aux parties, à la fois les
participants, pour leur taux de cotisation, puis à la fois le gouvernement, pour sa compensation, c'est le déficit
qui est établi dans l'évaluation actuarielle aux fins de financement. Ça a été
comme ça pour le projet de loi n° 3 aussi. C'était l'évaluation
actuarielle aux fins de financement qui
était utilisée pour fixer la situation financière du régime et le niveau de
restructuration nécessaire en fonction du déficit. Donc, pour nous,
c'était... il n'y avait pas d'autre base possible.
Évidemment,
quand on a discuté avec nos vis-à-vis, au niveau des cadres actifs, qui, eux, ont des
actuaires externes, experts
indépendants, qui sont dans des firmes privées, qui n'ont rien à voir avec le gouvernement, spontanément, ça n'a même
pas été une discussion, il fallait absolument qu'on se base sur l'évaluation actuarielle de
financement pour être sûrs qu'au bout des cinq ans on avait résorbé complètement
le déficit, qui peut avoir un impact sur leurs cotisations ou sur la
compensation du gouvernement. Si on prenait une autre base, on n'atteindrait
pas notre objectif de remettre le régime à l'équilibre.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M. le député de Beauharnois.
M. Leclair : Donc, je vais revenir à ma question, parce qu'elle n'a pas été répondue, mais, votre explication, je comprends. Donc, ceux qui ont fait les vérifications puis qui disent que le déficit de la caisse de retraite, là, au
31 décembre 2015 est de 1 milliard, qu'est-ce que vous
répondez à ces gens-là? Ils sont dans le champ?
Mme
Marcotte (Isabelle) : Aux
fins des états financiers et de la divulgation comptable, ce sont des chiffres
qui sont réels. Mais ces chiffres-là ne servent pas à dire, une fois que j'ai
le résultat, combien ça va coûter au cadre pour financer son régime puis
combien ça va coûter au gouvernement pour financer le régime des cadres.
M. Leclair : Ça, c'est pour
les actifs.
Mme Marcotte (Isabelle) : Oui.
M. Leclair : Exact.
Mme Marcotte (Isabelle) : D'accord.
M. Leclair : Mais là on parle des
retraités.
Mme Marcotte (Isabelle) : Oui, mais
les retraités, ils ont une dette dans le régime, O.K.?
M. Leclair : Mais elle est réelle...
Mme
Marcotte (Isabelle) : On
leur doit de l'argent, on leur doit des prestations. Ces prestations-là, elles
sortent de la caisse des participants, pour
la moitié. L'argent, elle ne sort pas d'une écriture comptable pour la portion
à la charge des participants. Elle
sort de la caisse des participants. On vient prendre l'argent... Si on doit 10 000 $ de rente, on va
aller chercher 10 000 $
dans la caisse de retraite des participants. Ça fait que l'évaluation
actuarielle qui permet de dire c'est quoi,
notre engagement par rapport aux retraités, pour la portion à la charge des
participants, c'est l'évaluation actuarielle aux fins de financement.
Donc, c'était logique...
M. Leclair : Je pense qu'on est sur
la même longueur d'onde.
Mme Marcotte
(Isabelle) : ...de prendre ça aussi pour mesurer l'effort des
retraités, parce que l'effort des retraités va générer une économie dans
cette caisse-là. Ça va être reflété par l'évaluation actuarielle de
financement.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M. le député.
M.
Leclair : M. le Président,
on peut parler longuement pour faire parler des chiffres. Puis on l'a toujours
dit, hein? Un comptable et des actuaires peuvent faire parler les chiffres.
C'est peut-être moins ma force de faire parler des chiffres. Mais une chose est certaine, lorsqu'on prend l'évaluation,
que ça ne soit pas une évaluation financière du régime, moi, je comprends très bien que, lorsque le vérificateur
dit : Le régime, en ce moment, il est en perte d'un milliard, ce n'est pas 1,8 milliard. Si on dit :
Avec les actifs, on veut lisser... Parce qu'on ne m'a pas répondu à ma question
encore : Si, aujourd'hui, on dit :
Le 746, dans votre document, que vous dites, pour le financement futur du
régime, le 746 millions, il va
où, en attendant, lui? Il est placé en banque. Vous dites : On le lisse.
C'est de l'argent qu'on a, là. C'est des gains qui ont été réalisés. Ils
aillent où, eux autres? Je veux juste comprendre ça.
Le Président (M. Bernier) : Oui, M.
Barrette, allez-y.
M.
Barrette (Guillaume) : Bon, peut-être
faire... juste reculer un peu pour faire une explication plus large, là,
pour en finir avec la question après. Quand
on regarde les marchés boursiers ou les rendements des caisses de
retraite, là, moyens, puis qu'on recule... on pourrait même reculer avec le S&P 500
aux États-Unis, là, le marché boursier, donc reculer jusqu'à 1920, je pense, O.K., ce qu'on voit, c'est...
on peut s'attendre à des taux de rendement de 6 % ou 7 %, O.K.,
par année, en moyenne, O.K.? Alors, le
lissage de l'actif, ici le 746 millions, c'est les cinq dernières années,
grosso modo, O.K., les cinq dernières années, ça veut dire qu'il y a eu des bons
rendements, O.K., et là, ce que le financement de la caisse fait, c'est tout prévu par le comité de retraite, prévu
dans la politique de financement du régime, il met de côté ces gains-là
en raison du retour à la moyenne, O.K.?
Si on fait
10 %, 10 %, 10 %, 10 %, 10 %, pendant cinq ans, O.K.,
qu'est-ce que vous pensez qu'il risque de se passer dans les cinq ou 10 prochaines années? On va redescendre,
hein? Ça fait qu'au lieu de «casher» cet argent-là tout de suite puis de
vivre avec les fluctuations, O.K., là, c'est le preneur au risque... c'est le
preneur de risque, lui, qui veut garder ce coussin-là pour se protéger, pour
les prochaines années, lorsque les rendements seront moins bons.
Ce qu'on peut
s'attendre... comme j'ai dit, le président de la Caisse de dépôt, Michael
Sabia, l'a dit : Les marchés sont
gonflés, on s'attend à des rendements moins bons, même à court terme. On ne
peut pas commencer à «casher» cet argent-là
au moment où ça fait notre affaire. C'est une politique de financement qui est
à long terme, parce que, si ça avait été
l'inverse... Encore une fois, si ça avait été un montant, à l'inverse,
désavantageux, on n'en entendrait même pas parler, là. On se comprend? Ça fait qu'en actuariat c'est
des politiques de financement à long terme. On tient ça à long terme. On
ne peut pas faire de l'opportunisme de financement de la caisse de retraite.
C'est même contre les normes de pratique.
Le Président (M. Bernier) : Ça va?
M. Picard : M. le Président.
Le Président (M. Bernier) : Oui, M.
le député de Chutes-Chaudière.
M. Picard : Une
précision : ce n'est pas «cacher», là, c'est encaisser, hein?
M. Barrette (Guillaume) : Oui, oui.
Oui, oui. On se comprend.
M. Picard : Non, c'est parce
que, pour les gens qui nous écoutent, ça sonnait bizarre.
M. Moreau : C'est un anglicisme.
Mme Marcotte (Isabelle) : Ça fait
que, là, ça sonnait «dissimulé».
M. Moreau : Alors, vous
n'allez pas cacher, dans le sens de «dissimuler»...
M. Barrette (Guillaume) : Ah! c'est
un anglicisme. Je suis désolé.
M. Moreau : ...mais «casher»
dans le sens de «passer au cash», ou «passer à la caisse» et d'«encaisser».
M. Picard :
Ça sonnait «caché». Mais c'était pour les gens qui nous écoutent ou les gens
qui vont nous lire dans quelques années.
Le
Président (M. Bernier) : ...M. le député de Chutes-Chaudière. Merci.
Effectivement, c'est la journée de la Francophonie, effectivement. Donc,
«casher» ici, utilisé par M. Barrette, veut dire «encaisser».
M. Barrette (Guillaume) : C'est ça.
M. Moreau : Je crois que vous
avez été absous par le président de la commission.
Le Président (M. Roy) : Et je vous
absous. M. le député de Beauharnois.
M. Leclair : Moi, il faut que je me
retrouve dans tout ça, là, M. le Président. Ce n'est pas facile.
Le Président (M. Bernier) : Bien,
allez-y... C'est ce que je vous donne la chance de faire.
• (17 h 10) •
M.
Leclair : Exactement, M. le
Président. Donc, de deux choses l'une : on peut s'obstiner sur quel
rapport on utilise, mais je pense que
tout a été dit dans les deux dernières interventions. Effectivement, le réel
déficit est de 1 milliard, il n'est
pas de 1,8, parce que, le gain, on le garde pour lisser dans les cinq
prochaines années. Où est-ce qu'on ne s'entend pas, puis ce n'est pas à
vous de s'entendre avec moi, c'est moi de s'entendre avec le ministre...
M. Moreau : Mais ça, c'est
encore plus difficile.
M. Leclair : Non, ça va arriver, M. le ministre. Je vous le dis, des fois, une nuit, là, vous, là, vous changez
du... Ça vous va très bien de bien dormir.
Où est-ce
qu'on ne s'entend pas, c'est de dire la journée qu'on prend la photo pour dire
quel est le déficit, pour l'attribuer,
exemple, aux retraités. Parce que, les actifs, on peut, justement,
avec eux prendre ce gain-là, dire : On le lisse pour tenter d'éviter les fluctuations, puis je
comprends très bien, c'est ça qui est fait dans la normalité du
temps, toujours. Mais, pour les retraités, eux disent : Moi, je
veux savoir ma dette. Je ne veux pas qu'elle continue, ma dette, je veux
la payer, je veux savoir combien je dois.
Alors, si on dit : Bien, on garde le gain que le régime a fait... Le
régime a fait des gains même si la personne est à sa retraite, c'est toujours
son régime de retraite pareil, parce qu'il a cotisé toute sa vie à ce
régime-là, même si aujourd'hui il ne participe plus.
Donc, si on
prend la photo, là, c'est là que vous, vous dites : Bien là, on prend la
photo, nous, avec ce gain-là qu'on ne vous attribue pas tout de suite, parce
qu'on le garde pour le lissage, au cas qu'il y ait des fluctuations. Puis c'est
une manière, comment je pourrais dire...
c'est une manière sécuritaire de gérer un fonds de pension, où est-ce que, la
plupart des régimes de retraite, c'est comme ça qu'ils gèrent. Là-dessus, je ne
m'obstine pas, je comprends très bien.
Sauf que, si
on dit : Le coût réel des retraités, dont on tente de tracer une ligne
puis une barre... puis dire : Voici ce qui vous est attribué, bien là, je suis complètement en désaccord avec
votre manière de calculer, parce que le vrai déficit est de 1 milliard, il n'est pas de
1 000 800 000, parce qu'on dit : Le gain, on ne le remet
pas tout de suite, on va s'en servir pour lisser.
Ça fait que,
là, on pourrait s'obstiner, là, pendant 19 heures, moi et vous, M. le
ministre, là-dessus. Mais moi, je pense que ce n'est quand même pas la
photo réelle du problème. Ceci dit...
M. Moreau : Ça, c'est votre
opinion.
M. Leclair : Exact, c'est mon
opinion, puis je vous la partage.
M. Moreau : ...moi, je ne la
partage pas.
Une voix : On va avoir la
chance de...
M. Leclair : Autrement dit, M. le Président, on va avoir
la chance de se le partager. Un coup ceci dit, après ça on revient avec vos chiffres, le 413 millions. Donc là, le 413 millions, vous tentez de m'expliquer que ça, c'est le
273 millions plus la partie que vous,
vous bénéficiez, que vous n'aurez pas à payer, donc ça fait un total de 413 millions. Donc, ce n'est pas vraiment
la dette des retraités, c'est une partie de leur dette plus les gains qu'on va
faire qu'on va attribuer au système.
En tout cas, là, c'est là que je voudrais me faire comprendre... ou expliquer ce
413 millions là puis la vision. Tantôt, les gens du ministère nous disaient :
Bien là, vous avez raison. Lorsqu'on a rencontré l'association des retraités,
là ils sortent le 239 millions, mais la réalité, c'est qu'il y avait
un tableau plus explicatif de tout ça pour, sûrement... ça explique le 413 millions.
Mais moi, je ne l'ai pas vu, ce tableau-là, ça fait qu'est-ce qu'on peut se le
faire expliquer? Est-ce qu'on peut le voir? M. le ministre nous suggérait peut-être une rencontre avec les gens, une rencontre spécifique, que vous pourriez m'expliquer.
M. le ministre
semble découragé, il dit : Il ne comprendra jamais, lui, mais, bref, c'est
des questions, je pense, qui doivent être répondues pareil. Je me dois
de comprendre, M. le ministre.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Moreau : Oui. Alors, ce qui a été expliqué tantôt — il me
semble que ça valait le tableau — où
on a dit : Les économies qui sont générées par les modifications
apportées au régime, soit la suspension de cinq ans, parce qu'on est encore à cinq
ans, là, au moment où on se parle, et une reprise d'indexation, après
l'expiration de la période de suspension, à un taux moindre, notamment,
suivant le tableau, en mettant 50 % du TAIR, là... ça, ça générait une
économie globale de 413 millions, qui
se répartit dans la caisse des employés et dans les comptes publics,
c'est-à-dire la partie que... là où le gouvernement puise les sommes
pour faire sa contribution au régime. C'est là aussi où va se refléter la
portion des économies, mais qui n'est pas
générée par le gouvernement, mais générée par l'acceptation que font les
retraités de réduire le taux d'indexation et d'accepter la suspension de
leur indexation.
Alors, ce
coût-là, dans les... cette économie-là, dans les comptes publics, représente
178 millions. Les économies reflétées dans la caisse des employés,
c'est 235 millions. Et, quand on additionne 235 plus 178, ça fait 413. Et
le gouvernement ne s'attribue pas indûment
une économie qui est générée par la décision prise par les retraités d'avoir
un régime qui est moins généreux. Alors,
c'est la raison pour laquelle on considère que, dans les comptes publics, un
montant équivalent à l'économie transposée par la décision prise par les
retraités devrait se refléter pour indiquer qu'il s'agit d'un effort qui est attribuable aux retraités,
d'où le 413 millions, qui représente 45 % de l'effort sur le déficit
de 918 millions qui leur est attribuable sur le
1 832 000 000. Alors, c'est ça.
Alors, si on
prenait seulement les économies qui sont dans la caisse des employés, si on
prenait juste le 235 millions, au lieu d'un effort de 45 %, on
aurait un effort, selon les calculs qui sont faits, de 26 %. Alors, il
faudrait que je leur demande un effort additionnel, puis je ne le paierais pas
à même les comptes publics. Donc, je les pénaliserais, les retraités. C'est la raison pour laquelle
l'approche qui est faite, c'est de dire : On va prendre le total de
l'économie générée, où qu'elle se
trouve, que ce soit dans les comptes publics ou dans la caisse des retraités,
et on va l'attribuer comme un effort des retraités. Et c'est pour ça
que — je
pense que vous indiquez que c'est à l'article 20...
Mme Marcotte (Isabelle) : Oui, on va
y venir.
M. Moreau :
...à l'article 20, on va y venir, on va y venir un jour — le gouvernement fait cette contribution-là
pour l'attribuer à l'effort des retraités.
Le
Président (M. Bernier) : Merci. M. le député.
M. Leclair :
Merci, M. le Président.
M.
Moreau : Maintenant, si le député de Beauharnois souhaite avoir
des explications techniques, je lui réitère... et je le fais aussi à
l'égard du député des Chutes-de-la-Chaudière, je réitère l'offre que nous avons
faite tantôt, je pense — moi, je crois que c'est pendant une
suspension, là — d'avoir
une rencontre technique entre eux et les représentants du Trésor pour
répondre à ces questions-là, ce qui serait peut-être plus fluide plus tard aux
fins des travaux de la commission. Et j'offre même en bonus, au député de
Beauharnois, de ne pas être présent lors de ces rencontres techniques pour lui
laisser tout mon temps.
Le Président (M.
Bernier) : Merci.
M. Leclair :
...qu'on s'obstine, M. le ministre.
M. Moreau :
Ah, pas du tout, non, non. Je veux que ce soit...
M. Leclair :
On a un plaisir fou à s'obstiner.
M. Moreau :
Je veux que ce soit le plus efficace possible.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Beauharnois.
M. Leclair :
Merci, M. le Président. Bien, je n'ai aucun problème à avoir une rencontre
technique pour comprendre encore mieux
lesdits calculs, parce que ça reste le nerf de la guerre, on ne se le cachera
pas. Lorsqu'on veut attribuer une dette à quelqu'un, il faut avoir les
bons chiffres. Puis je suis convaincu que le ministre, quelque part, ne tente sûrement pas de nous avoir. Là, ce serait
faible de sa part de vouloir faire ça, puis je ne m'attends pas à ce que
le ministre ait le goût de faire ça.
M. Moreau :
Et faible de la vôtre de vouloir me l'attribuer.
Le Président (M.
Bernier) : Oui, il ne faudrait peut-être pas attribuer...
M. Leclair :
Je ne vous l'ai pas encore attribué.
M. Moreau :
Non? O.K.
• (17 h 20) •
M. Leclair :
Je vais attendre d'avoir mon briefing technique avant de conclure.
Mais, bref, tout ça
pour revenir quand même à notre amendement, où est-ce que l'amendement, son
sens profond, est un peu ce qu'on avait fait avec le projet de loi n° 3 et
le projet de loi n° 15 — on n'est pas totalement disparates — c'est de dire : On pourra reprendre une
évaluation actuarielle pour s'assurer de la situation, où est-ce qu'elle
sera rendue, dans un moment x, à un
moment donné. Ici, on donne une date. Mais le but, encore là, M. le ministre,
c'est de s'assurer de l'équité de la dette
qu'on fait vivre aux gens puis de dire : S'il y a des gains, bien, la
dette sera moindre, puis le contraire est aussi vrai, si le régime
replante encore une fois...
Sauf que, bien
entendu, j'entendais le commentaire du ministre dire : Ce n'est pas tout à
fait les deux mêmes régimes. Bien entendu, ce n'est pas les mêmes régimes parce
que, surtout dans celui-là, c'est le gouvernement qui décide de le déséquilibrer. Lorsqu'il fait passer quelqu'un du RREGOP,
là, aux cadres, veux veux pas, le déséquilibre se forme. On n'a pas
encore réglé notre problème structurel. Donc, tant qu'on ne le règle pas, même
si on accepterait l'amendement, le gouvernement pourrait encore une fois avoir
des chiffres actuariels, puis il dirait : Oui, vous avez raison, M. le
député de Beauharnois, on va faire une évaluation actuarielle, on révisera nos
chiffres dans quatre ans, dans cinq ans.
Sauf que, si le gouvernement a mis le pied sur la pédale à faire passer des
gens du RREGOP à des gens cadres, on va encore déséquilibrer ledit régime, parce qu'on n'aura pas trouvé la manière de fond
de régler le problème.
Donc,
bien entendu, le but de tout ça, c'est de dire : Il faut que les bonnes
personnes aient la bonne évaluation actuarielle.
Puis là on peut s'obstiner avec M. Barrette de tous bords tous côtés :
Prend celle-là, prend celle-là; non, tu es mieux avec elle, mais, en bout de piste, à la fin de la journée, le but,
c'est de dire : Prenons les vrais chiffres et les bons chiffres. Si on dit qu'on a un gain qu'on veut
reporter pour lisser dans quatre, cinq ans... bien, moi, je pense que, si
on prend une photo aujourd'hui puis on dit aux retraités : Bien, votre
dette est de 239 millions, pourquoi qu'elle est là, bien, voici les
chiffres.
De dire que nous, on
garde dans nos poches d'en arrière votre gain actuariel que vous avez fait l'an
passé, de 749 millions, pour les
fluctuations de l'ensemble du régime, pour ne pas qu'on ait à varier les
cotisations, ça, c'est pour les actifs.
Ça fait que moi, je pense qu'il faut prendre ces sommes-là, puis le calculer,
puis regarder les retraités, puis dire : Aujourd'hui, la vraie dette, c'est 1 milliard, ce n'est pas 1,8,
puis là, bien, faire les calculs pour que ça soit proportionnel aux gens
puis dire : Voici votre endettement, puis on continue.
Moi, c'est sur ce
fond-là, c'est sur ce fond d'équité là que je souhaite que le projet de loi
n° 126 va terminer, en disant :
Bien, c'est efficace, c'est juste, c'est surtout juste pour tout le monde. Puis
je pense qu'il n'y a pas personne qui est satisfait de voir un régime de retraite
qui se déséquilibre toujours, année après année, puis malheureusement...
et ça va le faire encore, tant que le
ministre n'aura pas fait cette dite table pour s'assurer qu'il n'y a pas de
déséquilibre dans le futur. Même
lorsqu'on s'entendra sur le projet de loi n° 126, si on s'entend, bien,
malheureusement, on n'aura pas réglé cette problématique-là.
Mais
aujourd'hui, pour la fin de l'exercice, le projet de loi n° 126 est d'attribuer
les bons endettements aux bonnes personnes,
puis là, bien, on défie un peu les chiffres actuariels avec un autre rapport du
VG, puis là on dit : Bien là, tu n'as pas le bon dans les mains, puis... Mais, en bout de piste, là, quand on
le questionne, on s'aperçoit que c'est juste une volonté de savoir quelle journée qu'on veut prendre la
photo. Parce que la photo, c'est... Lorsque je lis votre propre rapport
que vous vous basez dessus, vous nous l'avez expliqué, on garde ce gain-là pour
lisser les fluctuations futures. Mais là, aujourd'hui,
si on fermerait le régime, bien, ça serait un gain actuariel, on le déposerait
puis on dirait : Voici ce que ça coûte.
C'est ma compréhension, mais peut-être, suite à un débriefing technique, M. le
ministre, je vais sortir de là grandi et j'aurai compris complètement
autre chose.
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre.
M. Moreau : Honnêtement, j'en
doute, là, mais... Parce que le problème est relativement plus simple que ça, c'est : Où est-ce qu'on prend le pouls du
patient? Est-ce qu'on lui prend dans le cou? Oui? Non? Lui, il veut lui
prendre sur le dessus de la tête. La pratique médicale, c'est de le prendre
dans le cou, bon.
Alors là,
ici, M. Barrette vous dit : La façon d'établir la santé financière d'un
régime, c'est de prendre les rapports actuariels aux trois ans. Ce n'est
pas quelques actuaires qui pensent ça, comme dit le député de Beauharnois,
c'est la science actuarielle qui est à cet
effet-là, dans le cas de tous les régimes de retraite. À moins qu'il me cite
une liste de régimes de retraite où on prend une fois une activité, on
va prendre le rapport annuel, puis de temps en temps on va prendre le rapport
de l'évaluation actuarielle triennale. Ça, ça n'existe pas.
Alors, la
meilleure façon d'être équitable envers tous, c'est d'utiliser la même mesure
pour tout le monde, et c'est ce qu'on
fait. Et j'ai bien aimé tantôt l'intervention de M. Barrette qui disait :
Bien, écoutez, on ne peut pas avoir une approche opportuniste, parce que, si on avait une approche opportuniste, un,
d'abord, on n'aurait pas attribué à l'effort des retraités 413 millions, on leur aurait dit : C'est
235 millions, il faut que vous participiez davantage parce que, le
170 millions qui est aux comptes
publics, on ne vous l'attribuera pas. Ça, ça aurait été d'être opportuniste
mais dans l'autre sens, ce que le gouvernement n'a pas fait.
L'autre façon
d'être opportuniste, c'est de dire : Bien, s'il y avait eu une dévaluation
dans l'état financier annuel... Puis
jamais le gouvernement ne l'aurait réclamée, parce que vous nous auriez plaidé,
vous, le rapport triennal comme il se fait dans tous les régimes de
retraite. Là, il est très opportuniste de dire : Ah! il y a eu une
amélioration dans l'état financier, ça fait
qu'on veut prendre cette évaluation-là, parce que c'est ça qui fait notre
affaire. Dans la vie, on ne prend pas toujours
ce qui fait notre affaire. Je pourrais vous donner un exemple, très clair, mais
je vais passer par-dessus pour ne pas abîmer personne.
Mais je vous
dirais simplement ceci : Ce qui a été fait, ce sont les pratiques
actuarielles reconnues, qui s'appliquent dans tous les régimes de
retraite. Le gouvernement est d'une grande transparence à l'égard des
retraités. Il n'est pas opportuniste, parce qu'il leur attribue la partie des
comptes publics qui constituent l'économie réalisée en raison des modifications qui sont apportées au régime, et qui
fait en sorte que l'effort des retraités... que ces sommes prévues aux
comptes publics sont ajoutées à l'effort des retraités.
Alors, dans
le contexte, je ne peux pas vous en dire plus que ça. Je suis convaincu que
c'est largement insuffisant pour vous convaincre de changer d'idée ou le
discours, parce que je l'entends depuis déjà un bon moment. Je suis toujours ouvert à vous dire que, si vous voulez
une explication technique, vous allez pouvoir poser toutes vos
questions. Vous me permettrez d'en prendre congé, et on se retrouvera pour
continuer l'avancement du projet de loi.
Et vous ne
pouvez pas non plus, ça, je tiens à le dire, faire un parallèle entre ça et le
projet de loi n° 3, puisque vous
savez très bien, pour avoir passé des heures innombrables à l'étude du projet
de loi n° 3, que l'indexation dans le cadre du projet de loi
n° 3 est une indexation conditionnelle et que, si vous vouliez transposer
la façon de procéder à l'indexation du
projet de loi n° 3 vers le régime de retraite des cadres, la période de
suspension serait beaucoup plus longue que
ce qui est prévu là pour rétablir la santé financière du régime. Vous pouvez le
dire. Ça paraît bien quand on le dit sur le coup, mais je suis sûr que, si on calculait les effets, je pense que
vous... on entendrait le bip, bip, bip du camion qui recule, là, parce
qu'on viendrait pénaliser davantage des gens que l'on ne souhaite pas
pénaliser.
Puis je vais vous... je vais compléter
là-dessus, M. le Président, parce qu'après ça je pense que je ne vais plus intervenir sur cette question-là, ça serait de la
redite. On a pris toutes les mesures nécessaires pour essayer d'impacter
le moins possible les retraités dans ce
dossier-là. Eux-mêmes se sont portés volontaires pour faire un effort
financier, pour une raison très
simple, c'est qu'ils veulent sauvegarder leur pension, qui, dans certains cas,
est leur seule source de revenus à la retraite.
Le régime est dans une situation précaire. On
peut bien débattre puis ergoter sur le 1,8 milliard ou le 1 086 000 000 $, il n'en
demeure pas moins que c'est un régime qui est dans une situation qui est très
précaire. Et tous, même ceux qui sont en désaccord avec le projet de
loi, sont venus le dire puis le reconnaître. Dans ce contexte-là, on a choisi
de demander à trois parties de faire des efforts. Le gouvernement fait un
effort remarquable, unique et sans précédent,
en prenant à sa charge la question des retraités et des conjoints survivants.
Les retraités font un effort qu'ils souhaitent être à 45 %. On
maintient cette volonté-là, on dit : Il y avait deux possibilités, neuf
ans, cinq ans : avec neuf ans, avec un retour à la pleine indexation; cinq
ans, avec un retour à une indexation moindre. Les deux options sont sur la
table.
Vous
m'avez demandé d'examiner une troisième option, qui est celle de dire :
Bon, bien, si on rétablit la garantie, qui
a une valeur de 50 millions, est-ce que vous êtes ouvert à ça? La réponse,
c'est oui, mais la conséquence est d'étendre la suspension d'une année additionnelle. Et ça, je pense que ça montre deux
choses : d'une part, l'ouverture d'esprit qui nous anime en
abordant l'étude de ce projet de loi là, et, d'autre part, l'idée que nous ne
souhaitons pas, nous... on n'a pas un
dessein écrit d'avance pour les retraités, autre que celui de dire : Oui,
vous voulez participer à la hauteur de 45 %, on est prêts à le
faire — les
chiffres ont la tête dure — voici
ce que ça donne.
Et après,
bien, il y a les actifs, qui, eux aussi, voudraient bien voir leur régime de
retraite devenir pérenne, puis ils sont
prêts à y participer. Et là, sur la base des actifs... Vous pouvez bien nous
lancer des roches tant que vous voudrez sur la question des retraités, à savoir qu'on n'a pas vu le dernier des
retraités, comme le dernier des Mohicans, c'est vrai, je vous mets au défi de pouvoir le faire. On a vu toutes
les associations de retraités, et six sur huit sont d'accord avec
l'approche du projet de loi. À l'égard des
actifs, ils sont tous venus nous dire qu'ils étaient d'accord, ceux qui ont été
entendus. Et, dans ce
contexte-là, cet équilibre-là, il est atteint.
Je pense
que, M. le Président, je ne pouvais pas résumer plus que je viens de
le faire là l'approche que nous avons dans ce projet de loi là. Et, sur
la base des évidences scientifiques en matière de science actuarielle, je
regrette de ne pouvoir faire plus, mais c'est l'état des choses. Et je constate
que je ne réussirai jamais à convaincre le député de Beauharnois. Mais disons que
c'est une réalité avec laquelle, je
pense, je vais pouvoir me réconcilier
et vivre quand même en paix.
Merci, M. le Président.
• (17 h 30) •
Le Président (M. Bernier) : Merci. M.
le député de Beauharnois.
M.
Leclair : M. le Président, moi, ça... on a les explications, on n'est pas obligés de les voir tous de la
manière puis... Mais je suis quand même très satisfait de voir que le ministre
nous rejoint et se ravise sur sa vision, de dire : Il y a une possibilité que lesdites pénalités, bien, ne poursuivent pas pendant toute une vie
durant. Donc, sur ce fait-là, il nous rejoint, bien entendu.
Alors, on va voir, je pense qu'on va avoir
besoin de plusieurs amendements à tous les autres articles, là, pour s'assurer que ça soit conforme au reste du projet de loi. Mais je reste convaincu pareil. Lorsque le ministre
dit : L'effort est 45 % de chaque côté, je n'ai pas de problème,
si c'est 45 %, c'est 45 %. Mais, 45 % de 413 millions puis
de 235 millions... 239 millions, le 45 % ne donne pas le
même chiffre en bout de piste.
Mais de là à
dire : Est-ce que c'est moi qui prétends... qui a la bonne évaluation
actuarielle? Moi, je suis convaincu que, si, aujourd'hui, le régime
prend fin... ça se peut que ça soit moi qui comprenne mal, mais, si le régime
prend fin, il y a des gains de
739 millions qui seraient remis dans le régime. Mais on semble me dire
que, partout, les actuaires, c'est la manière dont ils calculent. Je me
garde un doute là-dessus, mais je n'en ferai pas une crise, là. Je n'irai pas
casser des vitres sur la Grande Allée.
Le Président (M. Bernier) : Non,
surtout pas, parce qu'on va vous surveiller.
M. Leclair : Vous me surveillez, M.
le Président?
Le Président (M. Bernier) : Autres
commentaires sur l'amendement? M. le député de Chutes-Chaudière.
M. Picard :
Moi, ça va être d'ordre général, M. le Président, au niveau... J'entends M.
Barrette qui nous dit qu'on doit
prendre l'évaluation actuarielle pour le financement. J'entends le député de
Beauharnois qui questionne pour voir si ce n'est pas l'évaluation actuarielle... comptable plutôt. Il doit y avoir
des règles là-dessus, d'actuariat, qui vont porter plutôt certains députés à vous croire plus, là, je vais
dire ça de même, là. Moi, vous m'avez pas mal convaincu, puis je n'ai
pas toute la science non plus, là, sauf qu'à
un moment donné il faut trouver la voie de passage, là. Puis on a trouvé... on
a déjà fait une avancée, là, pour qu'est-ce que, pour moi, il était
important, là : que les retraités aient une garantie, là, qu'il n'arrivera pas de choses inacceptables pour eux
s'il y a un taux d'indexation énorme. Puis je pense que ça, c'est déjà
une partie de la voie de passage.
L'autre bout,
je lance l'idée, il doit y avoir des règles d'actuariat comme il y en a dans
différentes professions, donc, tout simplement, il faut trouver... il
faut travailler ensemble, puis le plus efficacement possible. Puis peut-être
qu'un briefing technique avec les gens du
Conseil du trésor pourrait faire avancer les choses, là, je suis bien d'accord
avec ça. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
Donc, sur l'amendement...
M. Leclair : Bien, est-ce qu'on
suspend, monsieur...
Le
Président (M. Bernier) : Non, bien là, en ce qui regarde l'amendement,
il faut être capable d'en disposer.
M.
Leclair : Mais est-ce qu'on
peut suspendre, juste pour voir, là, la suite des événements ou vous voulez
que je vous dépose un autre amendement puis qu'on jase?
Le Président (M. Bernier) : Oui,
mais, avant de déposer un autre amendement... Écoutez-moi, M. le député de
Beauharnois, vous me parlez à moi, là.
M.
Leclair : Oui. Excusez-moi, M. le Président. Des fois, mes yeux, là,
ils crochissent.
Le
Président (M. Bernier) : Oui, c'est ça. Mais moi, je veux vous parler.
Là, vous avez un amendement qui est sur la table, là. On fait quoi avec
votre amendement? Est-ce que, l'amendement, vous en... Avez-vous terminé votre
présentation ou... Avant d'en déposer un autre, il faut être capable de
disposer de celui-ci.
M. Leclair :
Non, bien, on va le retirer, l'amendement.
Le Président (M.
Bernier) : Bien, on peut le voter aussi, si vous voulez.
M. Moreau :
Là, je trouve que c'est une...
M. Leclair : Non, mais on peut retirer l'amendement, parce qu'on dit que le ministre
va regarder les amendements possibles pour tous les autres articles. On
sait que ce n'est pas prêt cet après-midi.
Le
Président (M. Bernier) : O.K. Donc, si vous voulez retirer votre
amendement, ça prend un consentement. Est-ce qu'il y a consentement pour
que le député de Beauharnois retire son amendement? Consentement. Donc, l'amendement déposé par le député de Beauharnois, par consentement, est retiré. Donc, nous revenons à l'article 12,
et je vous donne la parole, M. le ministre.
M.
Moreau : Donc, alors,
je veux dire au député de Beauharnois, là — qui
devrait m'écouter plutôt que la personne qui est à ses côtés — que
j'apprécie beaucoup ce geste-là, parce que je n'ai pas besoin
d'avoir recours à la procédure pour donner suite aux engagements
que je suis prêt à prendre, puis vous n'avez pas besoin de déposer d'amendement
additionnel, dans le cadre de notre procédure, pour avoir un temps de parole.
Si vous souhaitez qu'on se parle, ça va me
faire plaisir. Je ne suis pas dans... on n'est pas dans la guérilla de la
procédure. Alors, j'apprécie ce geste-là.
Je vous réitère la possibilité
de faire une rencontre technique, ce qui va vous faire une économie de dépôt d'amendements, je pense, et ce qui va nous faire à nous une économie
de rédaction d'amendements. Parce
que, dans la mesure où nous nous entendrions sur le scénario
que j'ai évoqué, là, au tout début de nos travaux cet après-midi, il y aurait du travail à faire sur plusieurs articles, là.
J'en vois six et trois, j'en vois neuf. Mais il pourrait potentiellement y
avoir neuf articles de modifiés. Alors, si
c'était le cas, ce que je vous suggérerais, c'est peut-être de suspendre nos
travaux, là. Convenons, en dehors des
travaux de la commission, d'un moment, rapide, cependant, parce que je ne veux
pas qu'on laisse traîner les choses.
On dit qu'il y a une intervention qui est importante et rapide sur la pérennité
du projet de loi... du régime de retraite, donc l'intérêt d'avancer dans
l'étude du projet de loi.
Moi,
je suis prêt à faire l'exercice avec vous, de faire ce travail-là puis de
revenir rapidement pour continuer l'étude article par article selon les orientations et les ententes que nous
aurons. Ou, s'il n'y a pas d'entente, bien, il va falloir revenir quand même pour faire cheminer ce projet de loi
là, parce que le gouvernement estime qu'il est fondamental qu'il soit
adopté le plus vite possible.
Le
Président (M. Bernier) : Donc, vous faites quelle... Quelle proposition faites-vous, M. le ministre? Parce
que moi, j'ai un article 12 sur la table, là, soit qu'on le suspend, soit
qu'on...
M. Moreau :
C'est-à-dire que la...
Le Président (M. Bernier) :
Soit qu'on suspend nos travaux...
M. Moreau :
Bon, pour que tout le monde comprenne l'article...
Le Président (M.
Bernier) : Parce qu'il reste 20 minutes au député de Beauharnois...
20 secondes au député de Beauharnois.
M.
Moreau : Non, mais,
au-delà du 20 secondes du député
de Beauharnois, c'est que l'article 12,
si le scénario que nous avons évoqué
au début, c'est-à-dire d'avoir une suspension de six années en maintenant
la garantie du TAIR moins 3 %... L'article 12 va devoir faire
l'objet d'un amendement. Alors, il faut d'abord s'asseoir, voir si cet
enlignement-là peut... Moi, je suis prêt, je
suis ouvert à l'examiner si cet amendement-là ou cette orientation-là peut être
acceptable pour les oppositions, puis
on fera les rédactions d'amendements, puis on avancera à partir de là, étant
entendu que, si on s'entend, là il
faudra adopter l'article 12 avec les amendements et revenir, avec la
gymnastique qu'on a supposée, qu'on a examinée l'autre jour,
c'est-à-dire l'article 11, l'article 10, et on reprend. Et il y a
l'article 1 également qui est en suspens, à la demande du député de
Chutes-de-la-Chaudière. On pourra peut-être aussi profiter de cette
suspension-là pour voir si vous avez des
choses à nous dire sur l'article 1, et revenir après pour l'étude
chronologique — une fois
cet aspect-là des choses réglé — l'étude chronologique des
autres articles du projet de loi.
Alors,
je vous suggérerais que nous suspendions nos travaux à ce moment-ci, si mes
collègues sont prêts à y consentir.
Le Président (M.
Bernier) : Est-ce qu'il y a consentement pour suspendre les travaux?
Des voix : ...
Le Président (M. Bernier) : Ajourner
nos travaux, oui?
Alors, je lève la séance, et la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 40)