(Dix heures deux minutes)
Le Président (M. Bernier) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission des finances publiques ouverte. Et, bien sûr, je demande, comme à
l'habitude, d'éteindre la sonnerie des téléphones cellulaires.
Finances
La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude
des crédits budgétaires
du portefeuille Finances pour l'exercice
financier 2016-2017. M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Lelièvre (Gaspé) remplacera M. Péladeau (Saint-Jérôme).
Le
Président (M. Bernier) : Merci beaucoup. Avant de
poursuivre nos travaux, je désire vous informer que le temps
approximatif qu'il reste à chacun des groupes parlementaires pour l'étude de ce
portefeuille est le suivant : au niveau du gouvernement, environ
3 h 22 min; l'opposition officielle, 1 h 52 min;
le deuxième groupe d'opposition, 1 h 7 min; et les groupes
indépendants, 16 minutes.
Je veux souhaiter la bienvenue à tous les
parlementaires qui participent, M. le ministre. M. le chef de l'opposition, bienvenue à la Commission des
finances publiques. C'est la première fois qu'on a le plaisir de vous
recevoir à cette commission. Donc, bienvenue
également au personnel qui nous accompagne, M. le porte-parole du deuxième
groupe d'opposition également. Bienvenue
également aux gens de la Caisse de dépôt, aux gens de Revenu Québec. Et on
aura la chance d'avoir ceux de la Société des alcools et de Loto-Québec un peu
plus tard.
Discussion générale
(suite)
Donc, lors de
la suspension de nos travaux hier, M. le ministre avait la parole, et je vous
invite donc à poursuivre votre intervention. M. le ministre, la parole
est à vous.
M. Leitão :
Très bien. Merci beaucoup, M. le Président. Donc, j'aimerais, moi aussi,
souhaiter la bienvenue à tous les collègues de l'Assemblée nationale, du
côté de l'opposition ainsi que du côté gouvernemental, les personnes du
personnel, de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec, de
Revenu Québec aussi et du ministère des Finances, qui vont nous être tous d'une
précieuse aide dans cet exercice.
M. le
Président, si vous le permettez, bien, j'aimerais passer la parole à
M. Robert Tessier, qui est le président du conseil d'administration de la Caisse de dépôt, pour nous faire, comme
je pense que c'est d'usage, un peu le portrait des activités de la
caisse au cours de la dernière année. Je pense que, comme ça, ça commencerait
bien notre processus d'échange.
Le
Président (M. Bernier) : Alors, bienvenue, M. Tessier.
Bienvenue, M. Sabia. Bienvenue aux vice-présidents également qui
sont ici présents. Bienvenue à la Caisse de dépôt. Donc, je vous laisse la
parole, M. Tessier.
M. Tessier (Robert) : Alors,
bonjour, M. le Président.
Le Président (M. Bernier) :
Est-ce qu'il y a consentement pour qu'il puisse prendre la parole? Oui?
Une voix : Consentement.
Le Président (M. Bernier) :
Oui, consentement. Merci. De consentement, on peut tout faire.
M. Tessier
(Robert) : Alors, évidemment,
c'est avec plaisir qu'on vient rendre compte. C'est toujours plus facile
quand les résultats sont bons. Alors,
l'année 2015 est une année qui marque une autre bonne performance. Alors,
on a eu un rendement global de
9,1 %. Et ce qui est remarquable, c'est qu'on a dépassé notre indice de
référence de 2,4 points de pourcentage,
ce qui est quelque chose qui n'arrive que très rarement. Alors donc, sur quatre
ans, qui est notre, disons, temps de mesure, on a atteint un rendement,
sur quatre ans, de 10,9 %, ce qui nous classe dans les grands performants.
Et, au
Québec, il faut mentionner qu'on continue nos investissements. Dans
l'année 2015, on a investi 2,2 milliards de dollars au Québec. Évidemment, vous comprendrez
que, dans ce contexte, le conseil d'administration est satisfait de ce résultat. Et il faut remarquer que ça reflète le
professionnalisme, la motivation et la qualité d'exécution des équipes
de la caisse, qui se renforcent chaque jour.
Les déposants, donc, peuvent continuer de compter sur une institution de très
haut calibre pour gérer leurs actifs, et je pense que les Québécois ont raison
d'être fiers de ce qu'est la caisse.
J'aimerais
parler un peu de nos convictions dans les difficiles marchés que nous
traversons, nos convictions d'investissement.
Alors, comme, évidemment, vous le savez tous autour de cette table, les marchés
sont de plus en plus complexes,
volatiles, sans direction claire et très fortement conditionnés par les rumeurs
ou encore le moindre sourcillement des
banques centrales. Donc, au cours de l'année dernière, les indices boursiers,
les devises et les cours du pétrole ont connu des fluctuations importantes et, souvent, les mouvements très
irrationnels et disproportionnés. Et c'est ici que la caisse, depuis plusieurs années, a fait une différence par
une conviction profonde qui est celle de s'éloigner des indices pour se concentrer sur les valeurs intrinsèques des
entreprises et leur ancrage dans l'économie réelle, et ça s'est avéré au fil
des ans et ça continue de s'avérer une
décision extrêmement judicieuse. Alors, ça consiste, en fait, à identifier des
entreprises solides, dont la valeur repose
sur des assises de grande qualité et qui présentent surtout des perspectives de
croissance à long terme parce que, quand on investit, on connaît la compagnie,
on voit où elle s'en va et on a l'intention d'y rester longtemps. En d'autres
termes — et
je reprends une expression de Michael — l'objectif pour nous... en
fait, notre stratégie, c'est de penser en
propriétaires d'entreprise, c'est-à-dire de bien comprendre les
caractéristiques fondamentales des entreprises où on a investi et
d'échapper aux distractions du marché pour se concentrer sur les valeurs
durables.
Évidemment,
on veut, dans ça, avoir des rendements les meilleurs, mais aussi protéger nos
déposants. Et vous savez qu'évidemment
les taux d'intérêt sont bas, et il faut trouver une alternative au très
important portefeuille de revenus fixes. Alors, c'est ce qui nous a amenés à s'intéresser de plus en plus aux
actifs physiques. Alors, on a été très actifs en 2015 dans le marché immobilier international et dans
celui des infrastructures et on compte accroître — et c'est
là, d'ailleurs, le désir de nos déposants — la taille de nos
portefeuilles dans ces catégories d'actifs. Évidemment, pour ce faire, et en particulier à l'international, il faut identifier
des bons partenaires et, donc, de cultiver des relations d'affaires
stratégiques dans des marchés porteurs, et
ce, dans tous les continents. En immobilier, bref, notre filiale Ivanhoé
Cambridge a réalisé un nombre record
de transactions, et on est devenus, soit dit en passant, un des plus importants
investisseurs étrangers aux États-Unis.
Le portefeuille d'infrastructures de la caisse, quant à lui, compte des actifs,
de nouveaux actifs en 2015 de très grande
qualité, des actifs forts, je dirais. Alors, on a pris une participation
importante dans Eurostar et aussi dans le plus important réseau de
distribution d'électricité en Australie. Alors donc, à une époque où les taux
d'intérêt sont bas, comme je le disais, ces
deux portefeuilles constituent des alternatives qui permettent de protéger et
de faire fructifier l'avoir de nos déposants, et tout en étant,
évidemment, prudents.
• (10 h 10) •
J'aimerais,
finalement, souligner la contribution remarquable et continue de la caisse au
développement économique du Québec. En 2015,
on a réalisé plusieurs nouveaux investissements et engagements, dont WSP,
Agropur, Lightspeed, D-Box et le fonds XPND
Croissance. Plus récemment encore, la caisse a annoncé des transactions qui
touchent au coeur de la nouvelle économie,
et c'est là une de nos stratégies de développement privilégiées avec des
investissements dans AddÉnergie, Moment Factory et l'entreprise pharmaceutique DalCor.
J'aimerais souligner
la vision et le dynamisme qui animent notre secteur des investissements au Québec,
qui soutient l'expansion des entreprises vers l'international et qui investit
en amont dans les champions de demain.
Il
m'apparaît toutefois important, avant de conclure, de souligner que l'engagement de la caisse au Québec
va bien au-delà des simples chiffres d'investissement. Juste pour rappel, nous avons mis en place une stratégie en quatre axes qui mise sur la croissance, la croissance de nos entreprises
établies pour les rendre plus innovantes et plus internationales, l'innovation par l'investissement et l'accompagnement d'une nouvelle génération d'entreprises
dans des secteurs d'avenir, et l'entrepreneuriat pour assurer une relève
dynamique au Québec, et des projets qui ont un effet structurant sur l'économie
du Québec, tel le projet de Réseau électrique métropolitain, dont vous avez
amplement entendu parler depuis quelques jours.
En
conclusion, je dirais que la caisse a su naviguer dans les eaux troubles de
2015 avec une compétence, une rigueur et un esprit d'innovation
remarquables. Bien sûr, l'incertitude économique demeure présente plus que jamais,
et on devra, évidemment, maintenir notre
vigilance et ajuster nos processus au fil du temps. Mais ma conviction, la
capacité d'exécution de la caisse continue
de s'améliorer, et les équipes sont très fortement motivées. Nous le constatons
au conseil à chaque réunion et dans les travaux du comité par la qualité
des analyses et des propositions qui nous sont faites et, je dirais, le climat. Vous sentez le dynamisme de ces
équipes-là, et c'est quelque chose de très intéressant à voir. Alors donc, en me fondant, M. le Président, sur mon
appréciation des équipes en place, des stratégies déployées et des performances des dernières années, je suis persuadé,
personnellement et au nom du conseil
d'administration, que la caisse a
tous les outils en main pour continuer de remplir son mandat avec toute
l'expertise et le jugement qui sont attendus de l'institution. Merci de votre
écoute.
Le
Président (M. Bernier) : Merci, M. Tessier, de votre présentation. Nous allons donc passer du côté gouvernemental avec M. le député de
Laval-des-Rapides. La parole est à vous.
M. Polo :
Merci. Merci beaucoup, M. le Président. J'aimerais, avec votre consentement...
Puis, bon, je prends également le
temps de saluer les collègues des différentes oppositions puis, bien sûr, nos invités,
une présentation très attendue de par
également la présence de nombreux médias. M. le Président, j'aimerais inviter
M. Sabia et ses collègues à élaborer sur l'annonce importante de
vendredi dernier de la caisse de dépôt infrastructures, la nouvelle filiale qui
a été annoncée.
Je rappelle quelques
grandes lignes parce que c'est une annonce d'un partenariat public-public — c'est
ce qu'on en comprend — d'un réseau d'au-delà de 67 kilomètres
qui placera la grande région de Montréal et le Québec au troisième rang
en termes de réseau automatisé électrifié qui va relier le centre-ville de
Montréal avec l'aéroport de Montréal,
l'ouest de la ville, la Rive-Sud, Laval, la Rive-Nord, tout ça à travers d'un
réseau intégré. C'est un partenariat... ou c'est un projet de plus de
5,5 milliards de dollars, dont 3 milliards directement de la Caisse
de dépôt.
Et donc j'inviterais, avec votre
consentement, M. le Président, M. Sabia à élaborer, à nous parler, à nous
expliquer l'importance de ce projet-là, comment ils sont... Premièrement,
aussi, peut-être aller même sur le plan un peu plus technique parce qu'ils ont réussi à dénouer un débat montréalais du
réseau de la grande région de Montréal qui existe depuis des décennies, sur quel chemin, quel tracé de...
connecté entre l'ouest de la ville, l'aéroport de Montréal, est-ce que
c'est un service de train léger sur rail,
etc. Bref, je pense qu'il y a beaucoup de matière à partager sur ce sujet-là,
M. Sabia. Merci.
Le
Président (M. Bernier) : Alors, simplement en vous
identifiant avec votre titre pour fins d'enregistrement, tout le monde
vous connaît. M. Sabia.
M. Sabia
(Michael) : Oui. Merci, M. le Président. Mon nom, c'est Michael Sabia,
je suis le P.D.G. de la Caisse de dépôt.
Donc, pour répondre à votre question, oui, selon nous, le projet que nous avons
proposé vendredi dernier... Et je
souligne le mot «proposé» parce que, pour l'instant, ça reste une proposition. Ce n'est pas encore, disons, un projet, c'est une proposition. Mais, pour arriver à cette proposition, nous avons beaucoup,
beaucoup étudié toute l'histoire
de ces deux projets vers la Rive-Sud, également
vers l'aéroport et l'Ouest-de-l'Île.
Et, en fin du compte, après plusieurs mois du travail, des analyses en
profondeur, nous avons décidé de changer notre orientation. Parce que, oui,
nous aurions pu proposer juste deux projets,
un vers la Rive-Sud et un autre vers l'Ouest-de-l'Île et l'aéroport, mais,
selon nous, ce n'est pas la meilleure
façon de proposer un projet structurant pour l'avenir de Montréal, la métropole
du Québec, et donc nous avons changé notre orientation, et nous avons
décidé de proposer un système unifié et intégré.
Et
pourquoi? Pour réaliser deux objectifs, afin d'augmenter la fluidité — et le mot est tellement important — de
nos citoyens à Montréal, également
d'augmenter de façon très importante la fréquence de ce service. Donc, fluidité
et fréquence, selon nous, ça, c'est la
meilleure façon d'augmenter de façon importante l'achalandage des gens,
l'achalandage d'utilisation de ce service, et donc d'augmenter de façon
importante la présence d'un transport en commun, et donc d'enlever les
voitures, substituer les voitures, ce qui, évidemment, paie des dividendes très
importants sur le plan environnemental.
Également, grâce à cette fluidité, grâce à la capacité de ce système unifié,
autrement dit, d'unifier les régions
de Montréal, ça représente une occasion de développement économique très
importante, une augmentation de notre
PIB, à peu près, de 3 milliards de dollars, la création d'emplois, de
7 500 emplois par année pendant la période de construction.
Selon nous, ce projet va déclencher une augmentation des investissements privés
le long du tracé, une augmentation très importante, à peu près 5 milliards
de dollars. Donc, je pense, avec ce train, on a une locomotive de développement
économique pour Montréal et, donc, pour le Québec.
Ceci étant dit, nous
avons beaucoup de travail à faire. La raison pour laquelle nous avons fait
cette annonce vendredi, très simple, notre
objectif maintenant est d'ouvrir et de lancer un processus de consultation pour
chercher les perspectives de toutes les parties prenantes, et donc nous
avons pas mal du travail à faire pour gérer ce processus de consultation. Nous
allons continuer nos analyses et nos travaux...
Le Président
(M. Bernier) : M. Sabia, on va avoir l'occasion d'y revenir.
M. Sabia
(Michael) : O.K. Aucun problème.
Le
Président (M. Bernier) : Nous allons passer maintenant du côté de
l'opposition officielle, et je dois vous dire que je vais balancer les temps de question et les temps de réponse de
façon à assurer le maximum de discussion possible.
M. Sabia
(Michael) : Je suis bien capable de parler sans cesse.
Des voix :
Ha, ha, ha!
Le Président
(M. Bernier) : Donc, M. le chef de l'opposition, député de
Saint-Jérôme, j'imagine, la parole est à vous.
M. Péladeau : Oui. Merci, M. le Président. Effectivement, vous l'avez mentionné, je
pense que c'est un équilibre, et c'est la raison pour laquelle, étant donné que nous n'avons pas énormément de temps, mes questions vont être
assez rapides. Et j'ose espérer qu'effectivement, dans la perspective de
l'équilibre...
Le Président
(M. Bernier) : C'est ce que j'ai l'habitude de faire.
• (10 h 20) •
M. Péladeau :
Je vous remercie énormément. Et c'est à mon tour de saluer M. le président de
la caisse, M. le président du conseil, notre
ex-collègue député de Lévis, M. Dubé, maintenant faisant partie de la
haute direction, mes collègues du gouvernement et mon collègue de la
seconde opposition.
Vous
savez, M. le Président, il y a, depuis quand même un certain temps... ça a
toujours été une préoccupation, mais
indéniablement, depuis les dernières semaines et les derniers mois, nous avons
assisté à ce qu'on pourrait qualifier d'un exode, un exode des sièges
sociaux. Je comprends que le gouvernement va dire que nos entreprises font des acquisitions à l'extérieur, mais on est obligés quand même de constater que,
depuis 10 ans, c'est 200 sièges sociaux qui ont quitté Montréal.
Plus récemment, donc, nous avons eu le Cirque du Soleil, nous avons eu St-Hubert,
nous avons eu RONA. Et, dans des PME aussi, nous avons eu Sid Lee, nous
avons eu La Senza. Donc, c'est un phénomène qui est important. D'ailleurs,
si important que le président de... Serge Godin, a bien exprimé sa position
samedi dernier dans La Presse et a bien décrit l'effet
important, au niveau économique, de la présence de nos sièges sociaux.
Alors, je pense que le ministre des
Finances du précédent gouvernement libéral, Raymond Bachand, avait bien compris cette situation, et c'est la raison pour
laquelle, lorsque des rumeurs circulaient autour de RONA, bien, on a
donné des instructions pour
qu'Investissement Québec prenne une position significative. Et c'est
effectivement ce qui s'est produit, Investissement
Québec a pris autour de 10 %, et la Caisse de dépôt a suivi, et on peut
éventuellement penser qu'il y a eu une action concertée, ce qui faisait
en sorte que le Québec détenait une minorité de blocage, un droit de veto sur
la possibilité qu'il y ait une entreprise qui fasse une offre, qu'elle soit
hostile ou non, sur RONA.
Or,
il se trouve que nous avons appris, sans que les parlementaires ne le sachent,
qu'Investissement Québec avait vendu sa position, ce qui a donné, en fin
de compte, le message que dorénavant RONA était disponible, RONA était devenue une cible. Alors, ma question est quand
même assez simple, là. Puisqu'Investissement Québec semble avoir agi de
concert avec la caisse, est-ce que la caisse a été informée de la disposition
du bloc d'Investissement Québec dans RONA,
et ce qui a fait en sorte que la transaction puisse se produire et que le
résultat des courses, c'est que nous allons encore perdre un siège
social au Québec?
Le Président
(M. Bernier) : Merci. M. le ministre.
M. Leitão :
Oui. Peut-être, avant de passer la parole à M. Sabia, j'aimerais juste
mentionner que, bien sûr, le gouvernement du Québec aussi prend bien en compte
l'importance des sièges sociaux pour l'économie de Montréal. Également, nous nous insérons dans une économie de
marché où les entreprises sont libres de prendre leurs décisions.
L'étude qui a été faite auparavant pour mieux définir les paramètres
d'intervention d'un gouvernement concernait essentiellement
les offres d'achat hostiles, où, en effet, les autorités publiques pourraient
jouer un certain rôle. Dans le cas de
RONA, comme le Cirque du Soleil, comme de St-Hubert, ce n'étaient pas des
actions hostiles. Et, en plus, Cirque du Soleil et St-Hubert, c'est des entreprises privées. Alors, nous
comprenons l'enjeu des sièges sociaux, c'est important, mais nous
comprenons aussi l'enjeu d'opérer à l'intérieur d'un système économique et
financier qui est ouvert au monde.
Alors, M. Sabia,
peut-être, vous pourriez adresser la question plus spécifique de RONA?
Le Président
(M. Bernier) : M. Sabia, vous avez environ une
minute.
M. Sabia (Michael) : Pour répondre à la question du chef de
l'opposition, la question spécifique sur Investissement Québec, ma réponse est : Non, la caisse n'a
pas été informée de cette activité de la part d'Investissement Québec. Et
je pense, M. le Président, que le chef de
l'opposition, évidemment, est quelqu'un qui comprend très bien le monde des
affaires pour des raisons qui sont assez évidentes. Donc, évidemment, selon
nous, perdre un siège social, ce n'est jamais une bonne nouvelle. Alors, ça,
c'est clair.
Mais je voudrais vous
dire que, selon nous, en affaires et dans un monde, dans une économie mondiale
très dynamique, selon nous, la meilleure
défense, c'est l'attaque. La meilleure défense, c'est l'attaque, et je pense
que le chef de l'opposition est bien d'accord avec moi, étant donné sa
bonne gestion de Québecor.
Le Président
(M. Bernier) : Merci, M. Sabia. M. le député de
Saint-Jérôme.
M. Péladeau :
Bien, merci, M. le Président. Juste une précision rapidement. Donc, vous avez
dit que vous n'étiez pas au courant, M. le président, pour l'acquisition
ou pour la disposition? Donc, l'acquisition du bloc de RONA...
M. Sabia
(Michael) : La disposition.
M. Péladeau :
O.K. Donc, vous n'étiez pas au courant, mais vous avez agi de concert au moment
où, effectivement, via Investissement Québec, en 2012... a fait l'acquisition
du bloc de RONA à hauteur de 10 % pour, justement, nous donner une
minorité de blocage.
Le Président
(M. Bernier) : M. Sabia.
M. Sabia (Michael) : Oui, M. le Président. Parce que je ne suis pas
d'accord avec la façon dans laquelle le chef de l'opposition a présenté le scénario de 2012. Donc, en 2012, on a toutes
sortes de rumeurs sur une acquisition possible, lancées par Lowe's, de
RONA.
Nous
avons, la caisse, réagi nous-mêmes. Ce n'est pas une question que le
gouvernement mène Investissement Québec,
nous avons réagi nous-mêmes. Pourquoi? Parce qu'en 2012 la caisse était
convaincue qu'une offre, étant donné toutes
les difficultés de RONA à l'époque, si je me souviens bien, à 14 $, ce
n'était pas une offre qui reflète la valeur de la société, pour dire le moins, et donc nous sommes
intervenus, la caisse. Nous sommes intervenus, nous avons fait pas mal de choses parce que la performance de la société a
détérioré, et depuis des années, et donc le conseil d'administration a
décidé de changer de direction, le conseil d'administration a décidé de nommer
un nouveau président du conseil pour lancer un processus de redressement.
Donc...
Le Président
(M. Bernier) : M. Sabia, on va revenir au député de
Saint-Jérôme avec ses questions, puis on vous revient par la suite.
M. Péladeau : Merci, M. le
Président. Donc, ce que nous dit le président de la caisse essentiellement,
donc, c'est qu'il a pris une position parce que, dans le fond, il considérait
que RONA était un actif sous-valorisé et faire en sorte, donc, de s'engager pour améliorer parce
qu'il y avait une occasion qui était présentée, donc un rendement, et
c'est tout à fait approprié.
J'en
profite... Excusez-moi, en préambule, j'aurais aussi souhaité, comme l'a fait
le président du conseil... Parce qu'il
a parlé de la fierté que les Québécois ont à l'endroit de la caisse, je fais
mien également son propos. Là, la question que nous posons, dans le fond, c'est que, là, la caisse a agi pour
prendre une participation à l'intérieur d'un actif sous-évalué. Est-ce qu'on peut comprendre également
qu'elle a agi pour faire en sorte de recomposer le conseil d'administration?
Et est-ce que, dans le fond, la mission de
ce nouveau conseil d'administration n'était pas celle de faire en sorte de
trouver le meilleur acquéreur et faire en sorte qu'on ait la meilleure offre ou
celle qui va être au plus offrant?
Le Président (M. Bernier) :
M. Sabia.
M. Sabia (Michael) : Oui, M. le
Président. Non, pas du tout, pas du tout. Nous avons travaillé en pleine transparence, en coopération avec le conseil
d'administration, et donc le conseil d'administration a lancé un
redressement important de la société. Pourquoi? Laissez-moi juste vous montrer
des choses. Donc, ça, c'est juste un graphique qui présente une détérioration importante du rendement sur le capital
investi par RONA depuis 2006. Donc, vous voyez une détérioration très importante. Donc, c'est la
raison pour laquelle, selon nous, en 2012, l'activité, l'opération lancée
par Lowe's n'était pas appropriée du tout.
Et donc, après, on a un redressement, une amélioration de la performance de
la société. Donc, ce n'était pas une
question de juste chercher une acquisition, pas du tout. La performance s'est
améliorée de façon importante.
Mais, ceci
étant dit... et je pense qu'encore une fois le chef de l'opposition est très au
courant des tendances lourdes dans le
monde des affaires, et donc nous avons tout fait pour redresser la société,
mais RONA faisait face à des défis de taille, des défis énormes, disons.
Le Président (M. Bernier) :
M. Sabia, on va avoir l'occasion de poursuivre sur le sujet. M. le député
de Saint-Jérôme.
M. Péladeau :
Merci, M. le Président. Je suis tout à fait d'accord avec le président de la
caisse. Effectivement, la meilleure
défensive, c'est l'offensive, c'est l'attaque. Et, puisque la Caisse de dépôt,
quand même, détenait une signification très
importante à l'intérieur de RONA, n'avait-elle pas aussi l'obligation de faire
en sorte de mettre en valeur, justement, un plan d'attaque? Plutôt que
d'être une cible, pourquoi RONA n'est pas devenue, justement, un acquéreur à
l'intérieur de son activité?
M. Sabia (Michael) : Oui, tout
à fait. Bonne question.
Le Président (M. Bernier) :
M. Sabia.
• (10 h 30) •
M. Sabia
(Michael) : Oui, M. le
Président. Bonne question. Et, comme tout le monde, évidemment, nous
aurions aimé que RONA soit un joueur important en Amérique du Nord. Ça, c'était
l'objectif. Mais, comme je disais, RONA, à l'époque, en 2015, faisait face à des défis très
importants, dont l'émergence de deux géants, Home Dépôt et Lowe's, et deux géants qui ont été déterminés à conquérir le
marché principal de RONA, une chose. Deuxième chose, la consolidation de l'industrie. Et, troisième chose, toute la question
de commerce électronique, où, franchement, RONA a eu une position très faible. Donc, Lowe's est arrivée avec une
offre, quoi, 24 $. Nous avons
fait nos analyses depuis des années et des mois, et donc, à ce niveau,
franchement, face à une décision...
Le Président (M. Bernier) :
On va avoir l'occasion d'y revenir, M. Sabia. M. le député Saint-Jérôme.
M. Péladeau :
Merci, M. le Président. Je comprends également aussi, donc, que le président,
bon, en quelque part, a dit, évidemment, participer au développement
économique du Québec et aussi, donc, de la façon dont il a décrit la prise de participation à l'intérieur de RONA,
aussi, a une volonté de maintenir nos entreprises ou nos centres de
décision ici, au Québec, et on ne peut, évidemment, qu'endosser cette
stratégie.
J'aimerais
éventuellement, bien, poser la question au président de la caisse. En ce qui
concerne les investissements, donc,
de la caisse au Québec, bien, ils sont passés de 3,6 milliards en 2013 à
2,5 milliards en 2014 et à 2,2 milliards en 2015. Est-ce que
vous considérez, M. le Président, que la seconde mission de la Caisse de dépôt,
c'est-à-dire celle de participer au
développement économique, donc, a une tendance à la baisse, une forte tendance
à la baisse des participations en capital de la caisse dans l'économie
et dans les entreprises du Québec?
Le Président (M. Bernier) :
M. Sabia.
M. Sabia (Michael) : M. le
Président, notre point de départ est simple, le rendement et le développement économique
du Québec vont de pair, et ce principe nous a guidés depuis
2009. Depuis 2009, nous avons augmenté notre participation ici, au Québec, de
façon énorme, qui est à peu près
maintenant 60 milliards, 60 milliards
de dollars. Et, depuis 2009, nous avons lancé des nouveaux investissements ici, au Québec, de 16 milliards
de dollars, des nouveaux investissements.
Donc,
franchement, M. le Président, donnez-moi un autre exemple d'une telle augmentation, un tel engagement envers le développement économique du Québec.
Donnez-moi un autre exemple soit du gouvernement du Québec ou de n'importe autre investisseur. Donc, nous sommes fiers de
notre participation ici, nous sommes fiers de la performance de nos investissements ici, au Québec, et nous sommes fiers du montant que nous avons
investi maintenant, toujours
guidés par le principe que le développement économique et le rendement vont de
pair parce que ça, c'est la meilleure façon de protéger l'épargne des Québécois,
mais également de profiter de ces épargnes pour augmenter le développement
économique du Québec.
Le Président (M. Bernier) :
Merci, M. Sabia. M. le député de Saint-Jérôme.
M. Péladeau : Oui. Merci,
M. le Président. Effectivement, la caisse s'était résolument engagée dans l'investissement au Québec. Vous avez parlé de 2009, M. le président, mais, malheureusement, je parlais des dernières années, les
années où le gouvernement libéral de Philippe Couillard... Oh! pardon,
excusez-moi, du député de Roberval...
Le Président (M. Bernier) :
...M. le chef de l'opposition.
M. Péladeau : ...le chef de... Pardon, on n'a pas le droit de
nommer les noms. Des fois, ça m'arrive, hein, je suis un nouveau parlementaire.
Mais cette tendance-là est renversée. Alors, je
pense que c'est un fait, là. C'est comptable, là, ce n'est pas discutable, on
est capable de faire la démonstration hors de tout doute.
J'aimerais
parler un petit peu de Bombardier. Donc, justement
dans la perspective de la participation de la caisse à l'intérieur des entreprises québécoises, on a constaté en 2014 que, la participation de
la caisse, donc, elle détenait 47 millions d'actions, là — je
ne veux pas rentrer dans le détail des a puis des b — et
elle a augmenté à 53 millions. Donc, la caisse a un intérêt à
l'intérieur de l'ensemble de l'entreprise, de l'ensemble des actifs. Alors, bien, je voudrais savoir pourquoi
la caisse a investi dans la dernière
transaction dans Bombardier Transport et qu'elle n'aurait pas alors, à ce moment-là, investi dans la compagnie
mère, faisant en sorte de pouvoir également, aussi, capitaliser la filiale transport, mais
aussi, donc, de financer ce que le gouvernement libéral considère à juste titre comme un joyau, mais dont nous
considérons que cette transaction a été mal ficelée?
Dans le fond, ma question au président de la caisse : Est-ce qu'il considère que les risques étaient
trop élevés si la caisse avait investi, comme le gouvernement a fait,
dans la série C?
Le Président (M. Bernier) :
M. Sabia...
M. Leitão : Peut-être, avant...
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre, oui.
M. Leitão :
...M. le Président et M. le président, juste ajouter que nous aussi, au
gouvernement, nous sommes très fiers
du rôle que la caisse joue au Québec et que, depuis quelques années, les
dernières années, ce rôle, comme M. Tessier l'a bien mentionné dans son ouverture, ce rôle est très actif et très
utile, et nous sommes très fiers que la caisse le fasse de façon
indépendante. Et c'est ça que je veux réaffirmer ici, c'est l'indépendance de
la Caisse de dépôt et placement du Québec dans ses choix d'investissement. Et
nous sommes très à l'aise avec cette indépendance, et nous nous sommes
d'ailleurs... bien discuté ici, en commission parlementaire, lors du projet de
loi n° 38, de la nécessité de maintenir l'indépendance de la caisse, et,
donc, en toute indépendance, la caisse, à notre avis, fait un excellent
travail.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. Sabia.
M. Sabia (Michael) : Donc, M.
le Président, je suis bien content que le chef de l'opposition a fait référence
à Bombardier dans le contexte de sa question
précédente parce que nous avons décidé de ne pas traiter
l'investissement dans Bombardier Transport comme un investissement au Québec.
Mais, juste pour répondre à votre question
précédente, si on ajoute le montant que nous avons investi dans Bombardier Transport, le niveau d'investissement
au Québec en 2015 s'élève à 4,3 milliards de dollars, qui est un
record. Jamais, jamais vu dans l'histoire de
la Caisse de dépôt. Donc, ce n'est pas une question, selon nous, d'une
détérioration ou d'une diminution de notre
engagement. Et, franchement, le montant investi — même, le montant reste très
impressionnant selon nous — ce n'est pas la seule façon de mesurer notre
impact ici, au Québec. Mais ça, c'est une autre question, et j'espère
que nous aurons l'occasion de revenir à cette question plus tard.
En ce qui concerne notre investissement en
Bombardier, je pense que nous avons fait un bon investissement. Pourquoi? Parce
que nous avons investi dans une société, leur filiale de transport, qui est
bien positionnée...
Des voix : ...
Le Président (M. Bernier) :
Oui, une dizaine de secondes. Allez-y, M. Sabia.
M. Sabia (Michael) : Combien?
Le Président (M. Bernier) : Il
vous reste à peu près une dizaine de secondes.
M. Sabia
(Michael) : O.K. Passez à une autre question.
Le Président
(M. Bernier) : Parfait. M. le député de Saint-Jérôme, allez-y
avec votre question.
M. Péladeau :
Pas facile, hein, les études de crédits. On demande, d'ailleurs, au gouvernement
de nous donner leur temps pour qu'on pose des questions, mais ils ont
refusé. Alors, j'ai une dernière question très rapide.
Le Président
(M. Bernier) : Le partage du temps.
M. Péladeau :
Donc, dans la transaction de St-Hubert, il semble qu'on ait payé 12 fois
l'EBITDA... Est-ce que vous ne croyez
pas que c'est un petit peu aussi la responsabilité de la caisse de trouver des
partenaires, faire un tour de table
et structurer une transaction? Parce que 12 fois l'EBITDA, ce n'est pas la
mer à boire, là, tu sais. C'est la raison pour laquelle Cara a acheté.
Donc, voilà quelque chose qui va encore nous quitter, et, malheureusement, on
aura laissé de l'argent sur la table. Parce que ça aurait été une très bonne
transaction, par ailleurs.
Le Président
(M. Bernier) : Alors, M. Sabia, allez-y.
M. Sabia (Michael) : Oui. Donc, l'histoire de St-Hubert, il est
important, au début, de comprendre que nous avons bien répondu à la demande du P.D.G. de St-Hubert.
Le P.D.G., M. Léger, il nous a demandé de faire une offre pour une
position minoritaire à 40 %, nous l'avons fait à sa demande. Également,
nous avons travaillé avec d'autres sociétés québécoises,
et, un d'eux, un, MTY, a fait une offre également pour 100 % de la
société. Donc, nous avons répondu à sa demande d'une position
minoritaire. Également, nous avons travaillé avec d'autres sociétés, et ce
consortium a fait également une offre pour 100 %, mais M. Léger a
décidé de vendre sa société à Cara.
Donc,
c'est une société privée. Nous avons répondu à sa demande, nous avons travaillé
avec d'autres organisations, mais,
quand même, pour les raisons que, personnellement, je ne comprends pas
totalement, il a décidé de vendre la société à quelqu'un d'autre. Donc, je pense que nous avons bien répondu à toutes
ses demandes, mais il a refusé notre offre. Donc, dans une telle circonstance, je pense que nous
avons bien répondu à notre mandat. Nous avons proposé toutes sortes de choses pour encourager la transaction que nous
avons proposée, mais, en fin du compte, le propriétaire a décidé de
vendre sa société à quelqu'un d'autre. Donc, ma question, c'est :
Avez-vous une autre idée?
• (10 h 40) •
Le
Président (M. Bernier) : Merci. Nous allons revenir du côté
gouvernemental. M. le député de Sainte-Rose.
M. Habel :
Oui. Merci, M. le Président. Permettez-moi de vous saluer et de saluer les gens
de l'opposition officielle, de la deuxième opposition, M. le ministre et les
gens de la Caisse de dépôt et puis les gens aussi qui m'accompagnent sur la
banquette ministérielle, évidemment.
J'aimerais
revenir sur le projet que vous avez présenté à la Caisse de dépôt, division
infrastructures, sur le SLR. Une
offre de service très intéressante : 20 heures par jour, sept jours
sur sept, sur 67 kilomètres de voies doubles, avec plus de 35 millions de passages par année.
J'ai regardé les chiffres aussi de la Banque Nationale qui démontraient
que le Grand Montréal va passer de 2010 à 3,8 millions de personnes à
4,3 millions de personnes en 2031. L'attrait aussi de l'achalandage au niveau des transports de la
région métropolitaine qui a augmenté, de 1996 à 2013, selon le rapport
de l'AMT, de 400 millions à
516 millions. L'achalandage de la STM, qui a aussi augmenté, depuis les
Jeux olympiques, de 300 millions
à 416 500 000. Donc, on voit qu'il y a un grand intérêt pour les
transports collectifs. Et, dans l'offre de service que vous avez sur le tronçon, il y a aussi le
tronçon sur Deux-Montagnes, un magnifique tronçon déjà établi avec une
offre de service très adéquate.
Je
voulais savoir, est-ce que vous seriez ouverts à analyser la possibilité de
bonifier une station supplémentaire sur la région lavalloise? Étant donné que vous changez un peu de paradigme
avec cette offre exceptionnelle, 20 heures par jour, sept jours sur
sept, c'est sûr et certain qu'il y a des dizaines de milliers de Lavallois qui
seraient peut-être intéressés à évaluer cette possibilité.
Le Président
(M. Bernier) : M. Sabia.
M. Sabia
(Michael) : Donc, M. le Président, est-ce que je pourrais inviter
Macky Tall, qui est le P.D.G. de CDPQ Infra, de se joindre à moi à la
table? Est-ce que ça vous va?
Le
Président (M. Bernier) : Consentement? Oui, consentement.
Simplement en vous identifiant et en donnant votre titre.
M. Tall
(Macky) : Oui, Bonjour. Macky Tall, P.D.G. de CDPQ Infra. M.
le Président, en réponse à la question, en fait mon premier commentaire,
c'est que M. le député a bien souligné le défi de la croissance de la demande
dans les réseaux de transport, et il est
important de souligner que, le Réseau électrique métropolitain que nous
proposons, une de ses
caractéristiques, c'est justement de pouvoir accommoder la croissance à
l'intérieur de ce réseau au cours des prochaines années. Il y a une capacité non seulement d'augmenter en 2021 de
65 000 passagers par jour, mais, par la suite, on a la
capacité d'augmenter la fréquence et d'accommoder la croissance.
Sur votre
question, comme M. Sabia le mentionnait un peu plus tôt, nous débutons le
processus de consultation. Donc,
c'est le début de la discussion avec les municipalités, avec les parties
prenantes, et nous serons heureux de regarder, donc, les options et les demandes d'ajout pour
voir ce qu'il est possible de faire concrètement. Ce que nous proposons
est vraiment le système optimisé d'un point de vue technique, économique pour
être faisable dans des délais serrés.
Le Président (M. Bernier) :
Merci, M. Tall. Oui, M. le ministre.
M. Leitão :
...si vous me permettez de prendre un peu de votre temps. Mais j'aimerais
ajouter que quelque chose qui est
important, à mon avis, c'est quel est le rôle du gouvernement du Québec dans
tout ça. Alors, nous, avec une telle proposition
de la part de la Caisse de dépôt et placement du Québec, ça va libérer de la
place à l'intérieur de nos propres programmes
d'investissement public pour faire d'autres choses que nous n'aurions pas pu
faire si c'était le gouvernement qui finançait un tel projet de façon
conventionnelle. Donc, c'est là l'utilité qu'il y a au-delà de ce projet, qui
est très emballant. Mais l'utilité qu'il y a
en plus pour le reste du Québec, incluant la partie est de Montréal, «by the
way», c'est que ce modèle, ce type de
modèle nous donne les moyens financiers de faire des choses que nous ne
pourrions peut-être pas faire si ce projet prioritaire n'était pas
construit de cette façon-là.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Pontiac.
M. Fortin
(Pontiac) : Merci, M. le Président. Puisque je commence, je vais, à
mon tour, saluer les intervenants qui sont avec nous aujourd'hui, les
gens de la Caisse de dépôt, saluer mes collègues des partis d'opposition et
ceux du gouvernement qui ont pris le relais,
M. le Président, au cours de mon absence — j'imagine que j'ai le droit de parler
de ma propre absence — au
cours de la dernière semaine. Alors, je remercie...
Le Président (M. Bernier) :
Félicitations pour votre nouveau-né, monsieur!
M. Fortin
(Pontiac) : Oui, merci. Je les remercie de leur travail. Le député de
Sainte-Rose, je crois, à juste titre, se fait le porte-parole, là, de
plusieurs citoyens de la grande région de Montréal qui ont appris la semaine
dernière la proposition, comme vous le
dites, M. Sabia, la proposition de la Caisse de dépôt et qui ont un grand
intérêt à avoir une bonification du
système de transport en commun partout à travers la grande métropole. Les
citoyens du reste du Québec, comme
ceux dans ma propre circonscription, seront heureux d'apprendre les
commentaires du ministre, qui nous parle de la possibilité de financer
d'autres projets avec les dollars provinciaux qui sont libérés par un tel
investissement.
J'aimerais,
cependant, peut-être revenir sur le bénéfice que peut tirer l'ensemble des
citoyens du Québec — pas ceux
seulement de la grande région de Montréal — du projet que vous nous avez présenté la
semaine dernière. Quand vous étiez ici l'an dernier — je
crois que c'était par rapport au projet de loi n° 38, M. Sabia — vous
nous aviez parlé, évidemment, là, du rôle
premier de la Caisse de dépôt de faire fructifier les avoirs des déposants.
Cependant, vous nous aviez parlé de
la gestion du risque, la gestion du risque qui était importante aux yeux du
député de Rousseau à l'époque, qui parlait
du risque du projet, mais vous, vous nous aviez parlé du risque de ne pas faire
le projet. Donc, maintenant que vous avez
quelque chose de plus tangible à nous présenter, à nous proposer, à proposer
aux Québécois et aux différents paliers de gouvernement, est-ce que vous
pouvez nous parler de l'impact que ça aura pour la diminution du risque pour la
Caisse de dépôt?
Le Président (M. Bernier) :
M. Sabia.
M. Sabia
(Michael) : Donc,
évidemment, nous avons beaucoup, beaucoup étudié toute la question de ce
projet dans le contexte de notre gestion du
risque, qui fait partie toujours de notre prise de décision d'investissement.
Donc, nous avons fait plusieurs
études. Pas juste des études d'achalandage, mais toutes sortes d'études,
d'ingénierie, toutes sortes de choses, et donc on est arrivé à la
conclusion que le projet est, sur le plan du rendement, potentiellement
intéressant, potentiellement commercial. Également, sur le plan de gestion du
risque, nous sommes à l'aise avec la nature et les caractéristiques
financières, également opérationnelles de ce projet.
Ceci étant
dit, nous avons beaucoup de travail devant nous, mais nous avons fait des
projets qui sont très similaires à ce
projet. Nous l'avons fait, le projet, avec deux partenaires à Vancouver, qui
est une réussite très importante. Nous avons fait deux projets à
Heathrow, à Londres, terminal 5 et terminal 2 : 5, à
5 milliards de livres sterling; et terminal 2, à 2 milliards de
livres sterling. Les deux sont des réussites très importantes.
Également,
nous avons investi avec un autre partenaire dans le développement des hôpitaux
très importants en Australie. Encore une fois, des réussites
importantes.
Donc, grâce à toutes nos expériences, même dans
les investissements dans les systèmes d'eau en Angleterre, où nous avons
reconstruit une infrastructure très importante, nous avons beaucoup
d'expérience maintenant.
Et donc c'est
la raison pour laquelle nous sommes à l'aise et nous sommes convaincus de notre
capacité sur le leadership de Macky
de livrer ce projet. Mais est-ce que ça représente un défi? Oui, bien sûr. Et
est-ce que nous avons beaucoup de travail à faire? Bien sûr.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Pontiac.
• (10 h 50) •
M. Fortin (Pontiac) : Merci, M.
le Président. Je crois qu'un des défis que vous aviez mentionnés par rapport à l'ensemble du portefeuille de la Caisse de dépôt
et là où le projet que vous nous avez présenté la semaine dernière
pouvait aider, selon ce que vous nous aviez
dit, là, dans le cadre de l'étude du projet de loi n° 38, c'est qu'il y
avait une grande partie...
il y avait beaucoup des investissements de la Caisse de dépôt ou des avoirs de
la Caisse de dépôt qui étaient liés en obligations,
et donc vous vouliez un peu changer le portefeuille. Mais là est-ce que je
comprends qu'avec les différents investissements
que vous venez de me nommer, que ce soit la ligne de transport en commun à
Vancouver, vos investissements dans
l'aéroport Heathrow, les différents hôpitaux... est-ce que vous considérez que
la caisse est mieux placée en ce moment ou qu'elle sera mieux placée à
terme que par le passé?
M. Sabia (Michael) : Votre
question s'adresse à la question de la composition globale du portefeuille?
M. Fortin (Pontiac) : Oui.
M. Sabia
(Michael) : Donc, oui. Je
pense, ça, c'est une priorité très importante. Et Robert a déjà fait
référence ce matin, par exemple, à un
changement qui est tellement important, et ça, c'est l'avenir de notre
portefeuille à revenu fixe. Étant
donné les politiques monétaires qui existent dans le monde, étant donné un
faible niveau de croissance qui existe mondialement,
nous sommes convaincus qu'il faut faire des choses pour renforcer le niveau de...
chercher des nouvelles occasions de rendement soit dans le portefeuille
à revenu fixe, soit dans d'autres portefeuilles.
Une option — et Robert a déjà fait
référence à cette option — est
de continuer à augmenter le portefeuille infrastructures.
Pourquoi? Parce que les infrastructures, par leur nature, elles paient un
rendement stable à long terme et donc
elles ont des caractéristiques financières qui sont presque parfaitement
alignées aux besoins de nos clients, autrement dit, les Québécois.
Et donc c'est
la raison pour laquelle, encore une fois, sous le leadership de Macky, nous
avons augmenté de façon très
importante la taille de ce portefeuille, et donc nous allons continuer à faire
la même chose. Maintenant, nous avons un portefeuille Macky à peu près
13, 14 milliards de dollars, et, d'ici trois, quatre ans, notre objectif
est d'augmenter ce portefeuille jusqu'à peu
près 42, 43, 45... excusez, 30... je m'excuse, je m'excuse, 32, 34... Mon Dieu!
20, 22, 23, 24...
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Sabia (Michael) : O.K.
Maintenant, double, double. Ouf! Je pense qu'à 40 c'est beaucoup de travail
pour vous, Macky, oui. Non, mais je suis
toujours prudent. Donc, c'est juste double, la taille du portefeuille parce
qu'il faut trouver d'autres sources
du rendement, étant donné la nature et la situation sur les marchés mondiaux.
Donc, encore une fois, nous avons du travail à faire pour réaliser cet
objectif, mais ce projet et d'autres projets de la même nature, évidemment, ils
font partie de notre façon d'y arriver.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député de Pontiac.
M. Fortin (Pontiac) : Dans nos
discussions sur le projet de loi n° 38, M. Sabia, vous nous aviez
parlé... et je crois, de mémoire, je crois
que c'était à l'initiative du député de Granby, on avait parlé de
l'investissement potentiel du gouvernement
fédéral, et le gouvernement fédéral, à l'époque, qui avait une stratégie
différente de celui actuel, qui était peut-être
plus axée sur les PPP traditionnels. Dans les discussions que vous avez eues ou
dans les observations que vous avez eues, même, avec les différentes
initiatives en investissement du gouvernement fédéral et leur stratégie — du
gouvernement actuel fédéral — qu'est-ce que vous entrevoyez comme
relation avec le gouvernement? Et comment est-ce que vous pensez que ça peut se
dessiner comme partenariat potentiel?
Le Président (M. Bernier) :
M. Sabia.
M. Sabia
(Michael) : Donc, nous avons
débuté des conversations avec le gouvernement du Québec, également avec
le gouvernement du Canada pour présenter le projet, pour discuter de notre
participation, la nature du projet. Et également nous avons débuté dans ce contexte des
conversations sur qu'est-ce que c'est, la meilleure structure, qu'est-ce
que
c'est, la meilleure façon pour le gouvernement
du Québec ou le gouvernement... les deux, le gouvernement du
Canada, de participer et de partager ce projet avec nous. Notre objectif et
notre idée est de leur donner une occasion d'investir dans ce projet. Et je
mets l'accent sur le mot «d'investir» sur ce projet.
Jusqu'à date,
je pense qu'on a, encore une fois... et, je me répète, nous avons du travail à
faire, mais je pense que la réception
auprès du gouvernement du Québec, également auprès du gouvernement du Canada,
une très bonne réception. Mais, ce
matin, je pense que M. Garneau... ou hier, il était en Alberta, il a fait...
le ministre des Transports du gouvernement du Canada, M. Garneau, il a fait des commentaires assez positifs
par rapport à notre projet. Ce n'est pas une décision, mais il a fait des références et des commentaires
assez positifs. Je ne veux pas parler pour le gouvernement du Québec
parce que ce n'est pas mon métier, pour dire
le moindre, mais je pense que, jusqu'à date, les conversations sont
encourageantes.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député de Pontiac.
M. Fortin (Pontiac) : Oui.
Merci, M. le Président. Peut-être une dernière question par rapport au projet
de réseau de transport en commun. On vous a
entendu parler précédemment de l'importance... ou plusieurs d'entre nous
vous avons parlé de l'importance d'avoir un
coût raisonnable pour l'usager, un coût non pas seulement raisonnable
initialement, mais qui demeure raisonnable
au cours des années et au cours des investissements futurs qui peuvent
continuer à avoir lieu quand on entretient un tel réseau. Vous aviez
fait l'engagement d'arriver à l'intérieur de votre plan global... je crois que c'était dans les 12 à
18 mois prochains, d'une structure de coûts pour l'usager. Est-ce que vous
pouvez nous expliquer comment vous
allez vous assurer... En ce moment, avec les données que vous avez par rapport
au projet que vous voulez présenter, comment vous pouvez vous assurer
qu'un coût sera raisonnable pour l'utilisateur?
Le Président (M. Bernier) :
M. Tall.
M. Tall
(Macky) : Oui. Alors, question importante, la façon dont nous allons
nous assurer, c'est avec le travail qui a déjà été fait et qui reste à
faire pour optimiser le système, minimiser les coûts, autant les coûts de
construction que d'opération, donc l'importance du processus compétitif à
venir. Mais l'objectif que nous avons et que nous sommes confiants de
maintenir, c'est d'abord une tarification simple parce que nous voulons
encourager l'utilisation. Donc, premièrement, un réseau qui augmente
significativement l'offre de service, la fréquence, la mobilité. Le deuxième
élément, c'est qu'il soit facile à utiliser.
Donc, l'objectif d'intégration au niveau
tarifaire avec les systèmes, on veut éviter que les utilisateurs aient un, deux ou trois types de transport dans leur
poche, mais qu'ils puissent utiliser le même, et donc nous allons faire
du travail avec la future agence régionale
de transport qui va être constituée selon les plans du gouvernement pour
pouvoir faire cette intégration.
Le deuxième
objectif important, c'est que le coût pour l'utilisateur reste à un niveau
comparable à celui qu'il est pour des
trajets similaires. Et c'est un objectif tout aussi important, encore une fois
dans l'objectif de maximiser l'achalandage et l'utilisation du réseau.
Le Président (M. Bernier) :
Merci, M. Tall. M. le député, il reste environ une minute.
M. Fortin (Pontiac) : Il reste
une minute.
M. Sabia
(Michael) : Je pourrais
ajouter des choses si vous voulez. Si
vous n'avez pas une autre question,
je suis...
Le Président
(M. Bernier) : Oui, allez-y. Allez-y, M. Sabia, ça me
surprenait que... Vous étiez silencieux, ce n'est pas son habitude.
M. Sabia (Michael) : Ce n'est
pas facile.
Le Président (M. Bernier) :
Allez-y, allez-y.
• (11 heures) •
M. Sabia
(Michael) : Non, je voudrais
juste ajouter un élément qui est très important, et ça, c'est tout le
processus d'appel d'offres. Ce processus est
absolument primordial parce que ça, c'est notre façon, notre outil pour gérer
nos coûts, et pour diminuer les coûts, et de maximiser la qualité des
services qui viennent de nos fournisseurs. Et donc c'est la raison pour laquelle nous mettons beaucoup
d'accent sur un processus discipliné,
transparent et hautement
concurrentiel. Nous allons privilégier la
concurrence pour encourager les meilleures offres, et je ne peux pas mettre
trop d'accent sur l'importance de ce
point parce que, dans l'absence d'un processus d'appel d'offres qui est
concurrentiel et intense, je pense que
notre capacité de livrer ce projet à un coût raisonnable, vraiment ça serait
difficile dans l'absence d'un processus d'appel d'offres discipliné,
également aligné aux meilleures pratiques mondiales.
Le
Président (M. Bernier) : Merci, M. Sabia. Nous allons donc
aller du côté de la deuxième opposition avec le porte-parole, M. le
député de Granby. Je vais également balancer les temps, questions et réponses.
M. le député.
M.
Bonnardel :
Merci, M. le Président. Oui, on va essayer de faire ça rapide. M. Sabia,
M. le ministre, tous ceux qui vous
accompagnent, messieurs dames. M. Sabia, j'ai passé au travers du contrat,
donc de l'entente de principe entre le gouvernement
et la Caisse de dépôt, document qui avait été déposé l'année passée. Et, dans
ce document, à la page 12, bon, il
y a l'annexe 2, Partage détaillé des rôles et responsabilités. Il y a sept
étapes dans ce document. On est rendu à quelle étape pour vous, là?
Est-ce qu'on est rendu à l'étape de validation? Avez-vous le document?
M. Sabia (Michael) : Pas devant moi,
mais allez-y, allez-y.
M.
Bonnardel : Bon, ma
question rapide : Est-ce qu'on est rendu à l'étape de validation, donc,
par le comité de gouvernance?
Le Président (M. Bernier) :
M. Tall.
M. Tall (Macky) : Je suis désolé.
Est-ce que vous pourriez répéter la question? J'étais en déplacement, désolé.
M.
Bonnardel : Il y a
sept étapes définies dans le contrat entre le gouvernement et la caisse, sept
étapes précises. Je crois qu'on a passé au travers
de la première étape suite à l'annonce. Est-ce qu'on est rendu à
l'étape 2, qui est celle de la validation par le comité de
gouvernance du cahier des charges préalable du projet?
Le Président (M.
Bernier) : M. Tall.
M. Tall (Macky) : Tout à fait.
M.
Bonnardel : Nous
sommes rendus là?
M. Tall (Macky) : Oui.
M.
Bonnardel : O.K.
Premièrement, sur le comité de gouvernance, il y a quatre personnes.
M. Tall (Macky) : Cinq personnes.
M.
Bonnardel : Cinq
personnes? O.K. Parce que, dans le document, à la page 9, on parle du ministère
du Conseil exécutif, qui représente le
premier ministre, le ministère des Finances, Société québécoise des
infrastructures et ministère responsable de l'infrastructure visée.
Pouvez-vous me dire qui siège sur ce comité?
Le Président (M. Bernier) : M. Tall.
M. Tall
(Macky) : En fait, il y a l'organe de gouvernance entre CDPQ Infra, et
le gouvernement, et le comité exécutif,
et non le comité de gouvernance. Sur le comité exécutif, il y a cinq
représentants : trois de la caisse et deux du gouvernement, et
c'est là que le cahier de charges est déposé, non au comité de gouvernance.
Le comité de gouvernance n'est pas un comité du
côté gouvernemental, et c'est le gouvernement, en fait, qui nomme les
représentants pertinents des différents ministères pour faire le suivi des
projets, pour faire l'analyse des documents déposés. Donc, c'est plutôt le
comité exécutif, sur lequel il y a cinq représentants.
M.
Bonnardel : Donc,
M. le Président, M. le ministre, qui siège sur ce comité de gouvernance du côté
du gouvernement?
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre.
M.
Leitão : ...c'est un comité interministériel avec des représentants du
ministère des Finances, du ministère des Transports, ministère du
Conseil exécutif...
M.
Bonnardel : Fort
simple, qui représente le premier ministre? Qui siège? Est-ce que vous avez les
noms?
M. Leitão : Je n'ai pas les noms
avec moi, je ne le connais pas par coeur, mais ça peut se trouver facilement.
M.
Bonnardel :
Bon, ça serait important parce que, selon le document, l'étape 2, c'est le
gouvernement, selon ce que je lis, qui va donner l'aval avant de passer
à la consultation.
M. Leitão : Une fois que la caisse
soit plus avancée dans ce processus de consultation, qu'elle va entamer
maintenant, après ça le projet va revenir chez nous, au gouvernement, pour
qu'on prenne une décision. Mais on n'est pas rendus là encore.
M.
Bonnardel :
Qu'on me comprenne bien, là, le projet comme tel, là, j'applaudis, là. Je veux
juste comprendre où on en est rendu parce que, M. le Président, c'est
bien indiqué, à l'étape 2, comité de gouvernance, et, là-dessus, il y a un
représentant du premier ministre, du ministère du Conseil exécutif. Alors, si
le gouvernement ne sait pas qui siège là-dessus, là, je suis un peu...
Le Président (M. Bernier) : M. Tall,
est-ce qu'il y a possibilité d'éclaircir la question?
M. Tall
(Macky) : Oui. M. le Président, pour bien clarifier et bien répondre à
la question, l'organe décisionnel est le
comité exécutif, et la décision du gouvernement d'aller de l'avant ou non avec
le projet est une décision qui est attendue beaucoup plus tard dans le
temps, qui est une décision qui est attendue, si vous le regardez dans le
calendrier, à l'hiver 2017. Donc, on n'est pas à ce point-là.
Aujourd'hui,
il y a du travail de fait pour valider des hypothèses. Le cahier de charges
préliminaire a cet objectif de s'assurer que le projet présenté, proposé
par la Caisse de dépôt répond bien aux critères qui avaient été identifiés
initialement sur le projet présenté.
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre.
M. Leitão : Peut-être, si vous
voulez, M. le député, je pourrais vous mentionner quelques noms pour ce qui est du comité d'analyse, donc le lien qui se fait entre la Caisse
de dépôt et placement et le côté
gouvernemental. Comme je l'ai dit tantôt, il y a plusieurs sous-ministres
qui siègent à ce comité-là : M. Luc Monty, bien sûr, le sous-ministre aux Finances, M. Luc Meunier, de la Société québécoise des
infrastructures, Mme Dominique Savoie, ministère des Transports, et M. Pierre
Hamelin, du ministère du Conseil exécutif.
M.
Bonnardel :
Bon, excellent. Merci, M. le Président. On revient, M. le président, au projet
comme tel. Pour le 5,5 milliards
que vous avez annoncé la semaine passée, vous parlez de 3 milliards pour
la Caisse de dépôt, de 1,5 milliard pour le gouvernement du Québec,
un possible 1 milliard du côté fédéral. Je regarde encore les étapes de la
démarche, est-ce qu'il y a une date butoir
pour obtenir ce financement du gouvernement provincial, du gouvernement fédéral
avant d'aller plus loin? Est-ce que vous
avez pensé qu'il pourrait arriver qu'au détriment du prolongement de la ligne
bleue... Exemple, on parle de la ligne bleue
à Montréal depuis quelques années déjà. Est-ce que vous avez déjà prévu... Deux
questions : frais de contingence pour ce 5,5 milliards. Et, si
un des deux paliers de gouvernement n'embarquait pas dans le projet, est-ce que
la caisse continue?
Le Président (M. Bernier) : M.
Sabia.
M. Sabia
(Michael) : Non. Si le
financement du gouvernement du Canada ou le financement du gouvernement
du Québec... Pour toutes sortes de raisons,
si soit Québec, soit le Canada décide de ne pas embarquer avec nous, ce n'est
pas notre intention de continuer et essayer
de livrer ce projet. Nous avons besoin... Et nous avons dit la même chose au
début, il y a quoi, 16 mois maintenant, nous avons dit la même chose, mais
ce projet a besoin de la participation du Québec et la participation du Canada.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M. Tall (Macky) : Si vous
permettez...
Le Président (M. Bernier) : Oui, M.
Tall.
M. Tall (Macky) : Le 5,5 inclut la
contingence, et c'est un estimé prudent, oui.
M.
Bonnardel : O.K.
Donc, vous avez, j'imagine, calculé qu'avec le 3 milliards que vous allez
investir, le gouvernement embarque, il y a
un taux de rendement. On vous a posé la question — je pense, c'est Gérald Fillion — puis
je n'ai pas vu le chiffre comme tel. Je me souviens d'autres études des crédits
dans les dernières années, pour assurer la pérennité
des régimes de retraite de nos déposants, on m'a toujours dit 7 %. Alors,
j'imagine que le taux de rendement que vous souhaitiez aller chercher
pour ce projet comme tel doit être au minimum 7 %. Avez-vous un chiffre en
tête? L'avez-vous déjà calculé dans le cahier ou dans le plan d'affaires?
Le Président (M. Bernier) : M.
Sabia.
M. Sabia
(Michael) : Je ne suis pas
en mesure de... Je comprends votre question et je pense que je comprends
pourquoi vous avez posé votre question. Ceci étant dit...
M.
Bonnardel : Il faut
toujours savoir pourquoi.
M. Sabia (Michael) : Donc, ce matin,
nous ne sommes pas en mesure de répondre à votre question, et je vais expliquer pourquoi, et de façon très transparente.
Évidemment, nous avons du travail à faire, mais, franchement, il faut négocier avec le gouvernement du Québec et
également avec le gouvernement du Canada. Donc, ce n'est pas le moment, juste en termes commerciaux, pour nous, ce n'est
pas le moment pour nous de parler publiquement de nos attentes, de nos objectifs du rendement parce que ça fait partie
d'une stratégie de négociation entre la caisse, le gouvernement du
Québec et le gouvernement du Canada.
Donc, ceci
étant dit, nous avons également dit dès le début que, vers la fin de ce
processus, nous allons présenter le niveau
du rendement. Et, dans les années à venir, nous allons demander à un
vérificateur de vérifier le rendement et de vérifier que le niveau du
rendement est très bien aligné avec le rendement disponible sur le marché pour
assurer les Québécois que notre rendement, c'est juste un rendement égal au
rendement disponible sur le marché. Donc, nous allons présenter le niveau du
rendement, nous allons agir de façon très transparente, mais ce n'est pas le
bon moment pour nous de parler de nos objectifs parce que j'ai une occasion et
également un problème juste à côté de moi.
M. Leitão : Une occasion.
M.
Bonnardel :
...bien comprendre, M. le Président, M. Sabia, la caisse ne mettra pas un sou
de plus au-dessus de 3 milliards. Si vous n'avez pas le montant que
vous souhaitez avoir du fédéral, 1 milliard et 1,5, la caisse ne mettra
pas un sou de plus. C'est ça?
• (11 h 10) •
M. Sabia
(Michael) : Votre façon dans
laquelle vous avez posé votre question... Donc, un seul sou, je ne sais
pas. Peut-être, nous avons... Peut-être, I mean... Je pense que, de ma poche
personnelle, je suis en mesure de faire quelque chose, mais...
M.
Bonnardel : On peut passer le panier si vous voulez, là,
mais... Non, mais...
Le Président (M.
Matte) : Je m'excuse, un peu de sérieux, s'il vous plaît. On
peut poursuivre.
M.
Bonnardel :
...question, là, si l'argent n'est pas au rendez-vous...
M. Sabia (Michael) : Oui, mais fondamental, il est
dans le fonds. Et je vais revenir à un point, nous avons fait une
annonce du tracé, du projet, une orientation. Pourquoi? Pour nous donner une
occasion d'ouvrir un processus de consultation.
Donc, nous ne sommes pas en mesure de répondre à 100 % de vos questions,
les questions bien raisonnables. Mais ma réponse est simple et commerciale,
nous avons du travail à faire, et, évidemment, le niveau de notre contribution,
nous allons déterminer, en fin du compte, le niveau de notre contribution. Ça
va dépendre de la nature financière de ce projet. Et, pour mieux répondre à
votre question, nous aurons besoin de plusieurs détails qui ne sont pas
disponibles pour l'instant.
M.
Bonnardel : Alors,
si je vous pose la question où la caisse pourrait aller, vous n'allez pas plus
me répondre.
M. Sabia
(Michael) : Non, parce que je ne peux pas répondre à votre question,
parce qu'encore une fois ça dépend... Si, par exemple, je ne sais pas si, en fin du
compte, le niveau d'achalandage, à la fin de toutes nos études, a
changé, évidemment il y aura un impact soit négatif, soit positif à notre
capacité de financer le projet. Donc, il faut finaliser tous les détails avant
de préciser le montant précis de notre investissement.
M.
Bonnardel : O.K. Merci, M. Sabia. Pour le plan de
financement, est-ce que vous allez augmenter votre dette, ce qui
pourrait peut-être affecter la cote, ou vous allez financer avec vos actifs ce
financement? Une petite explication rapide, comment va se faire ce
3 milliards?
M. Sabia
(Michael) : Non. Non, le financement de ce projet...
M.
Bonnardel :
Par la captation foncière, juste ça ou... Non plus?
M. Sabia (Michael) : Non. Le financement de ce
projet ne va pas demander une augmentation de l'utilisation de leviers de la part de
la caisse, non.
M.
Bonnardel :
Pas du tout?
M. Sabia (Michael) : Non. Évidemment, nous allons, parce
que ça, c'est normal dans un projet
d'infrastructure, nous allons financer ce projet avec une combinaison d'équité
et de la dette. Mais c'est une dette financée en tant qu'investissement, ce
n'est pas un emprunt de notre part.
M.
Bonnardel :
O.K. Vous avez parlé d'appel d'offres international. Vous avez des intérêts
importants dans Bombardier, vous avez des intérêts importants dans SNC-Lavalin.
Est-ce que, dans ces appels d'offres, il y aura minimalement une demande de
contenu québécois, canadien dans ces appels d'offres?
M. Sabia (Michael) : Je vais passer la parole à Macky parce que Macky a participé à plusieurs
processus d'appel d'offres à travers
le monde. Mais notre point de départ, le principe qui nous guide, il faut
développer un processus d'appel d'offres
et une concurrence intense entre les fournisseurs parce que c'est la seule
façon de livrer la marchandise à un coût raisonnable. Et ça, c'est notre point de départ. Ça, c'est la chose que
nous allons maximiser. Donc, oui, ça, c'est notre point de départ. Mais,
Macky, les expériences d'autres...
M.
Tall (Macky) : Oui. Comme Michael le mentionnait, nos expériences,
c'est que les appels d'offres doivent être faits pour maximiser la
compétition, pour minimiser le coût. On parlait du besoin de rentabiliser. Ce
que j'aimerais rappeler également en termes de retombées économiques, elles
sont significatives. C'est un projet de 5,5 milliards, 5 500 emplois, 3 milliards d'impact sur
le PIB. Donc, les retombées au Québec vont être significatives sans, en fait,
cet engagement ou sans spécification sur le contenu à cause de l'importance du
projet de construction.
M.
Bonnardel : M. le Président, je comprends ça, messieurs. On l'a fait pour le contenu éolien, le
gouvernement l'a demandé, là, dans ses futurs
contrats. Donc, vous ne confirmez pas aujourd'hui que, d'aller en appel d'offres international,
vous allez demander minimalement un contenu canadien, québécois.
Ça, c'est un appel d'offres ouvert, puis, peu importe si les trains
partent de l'Espagne en bateau, viennent ici, puis ce n'est pas Bombardier qui
gagne, pour vous, ce n'est pas grave, c'est le meilleur prix, qualité produit
qui va compter, pas de contenu canadien, québécois.
M. Tall
(Macky) : Comme je le disais, en fait, il va y avoir deux appels
d'offres : un pour l'ingénierie, la construction,
la réalisation des travaux; le deuxième, sur les matériels, le
matériel roulant. Dans les deux cas, pour pouvoir maximiser la compétition, minimiser les prix, pour
toute la question de coûts, dont on parlait un peu plus tôt, de
rentabilité, il nous faut le maximiser, mais
on prévoit des retombées économiques significatives au Québec
avec cet appel d'offres et la réalisation des projets.
M.
Bonnardel : Merci,
M. le Président. M. le ministre, le 1,5 milliard que le gouvernement pourrait mettre dans l'aventure va nécessairement être pris sur
la dette. Est-ce que ça pourrait se faire au détriment d'un futur
prolongement de la ligne bleue? Est-ce que vous pourriez, en même temps,
donner le feu vert pour que la ligne bleue du métro de Montréal se fasse?
M.
Leitão : Merci, M. le député. En effet, c'est une bonne question
parce que ça nous permet de clarifier certaines choses. Pour nous, cette
participation-là du gouvernement dans le projet de la caisse, ce n'est pas une
dette, c'est un investissement. Donc, ce
serait de l'équité. On deviendrait partenaire dans ce projet-là à la hauteur de
x pour cent. On est encore un peu loin
de l'étape pour qu'on puisse, comme M. Sabia a dit, préciser exactement combien
à chacun. Donc, nous, ce montant-là serait un investissement et, donc,
serait traité comme un actif pour le gouvernement.
Maintenant,
je pense que c'est aussi une question importante, donc, de mentionner que ce
n'est pas une subvention, qu'il
s'agit d'équité pour... Est-ce que ça va nous empêcher de faire d'autre chose?
C'est là où vous voulez arriver. Non, ça ne va pas nous empêcher de
faire d'autre chose. Au contraire, en finançant cela de cette façon-là, ça nous
permet de maintenir notre PQI au niveau que nous le maintenons, et donc ligne
bleue ou autre projet...
M.
Bonnardel : Merci, M. le ministre. M. Sabia, est-ce que la
caisse a déjà eu des discussions avec soit le maire de Lévis, le maire
de Québec pour le dossier du SRB ou le dossier du troisième lien qu'on souhaite
entre Lévis et Montréal? Vous comprendrez que Québec voit Montréal, et on est
tous fiers de voir ce projet se mettre en place, et tout ça. Maintenant, est-ce qu'il y a eu des discussions dans les
dernières semaines avec le maire de Québec ou de Lévis pour le troisième
lien ou le futur SRB?
M. Sabia
(Michael) : Non, pas encore. Non.
M.
Bonnardel :
Aucune négociation.
M. Sabia
(Michael) : Pas encore.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Mais j'ajouterais aussi, parce que c'est important, dans ce
processus-là, en fin de compte, le rôle de la caisse et le rôle du gouvernement, c'est le gouvernement qui identifie
les projets que nous jugeons intéressants. Après ça, la caisse les analyse, ils peuvent nous dire :
Non, non, ça n'a aucun sens ou, oui, ça pourrait avoir un certain intérêt
pour nous. Mais l'identification initiale,
c'est de notre part, c'est le gouvernement qui identifie que tel projet
pourrait être intéressant pour la caisse, qu'est-ce que vous pensez, M.
Sabia? Et puis il va nous dire oui ou non.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député.
M.
Bonnardel : Merci, M. le Président. La future société ou le
gestionnaire comme tel qui va opérer tout ça... Je sais qu'on avait eu une rencontre avec vous
l'année passée, vous avez piloté... vous étiez à Vancouver, si je ne me
trompe pas, pour la mise en place du SkyTrain Canada Line, et tout ça. Vous
prévoyez une société qui pourrait opérer avec combien d'employés? Est-ce que
vous avez déjà un plan qui est prévu là-dessus pour... Au-delà de la mise en construction, où vous avez parlé de 7 500
employés, là, cette société qui pourrait gérer, est-ce qu'il y aurait un
arrimage avec la STM ou la STM sera complètement séparée du gestionnaire pour
le train électrique?
M.
Tall (Macky) : En fait, il faut souligner qu'il y aura quelques
centaines d'employés pour l'exploitation du Réseau électrique métropolitain,
et ce sera de nouveaux emplois. Donc, l'estimation qu'on fait, c'est qu'en plus
des emplois existants on vient rajouter...
en emplois directs et indirects, l'estimé c'est 1 000 emplois récurrents
avec l'opération du système.
Le
travail que nous allons faire avec l'ensemble des agences de transport,
sociétés de transport, c'est d'optimiser les opérations des systèmes, l'interconnexion, justement pour que les
passagers puissent passer d'un système à l'autre. C'est le travail qu'on
va devoir faire au cours des prochains mois.
M.
Bonnardel : Mais donc ce que vous dites rapidement, c'est
que vous ne pouvez pas confirmer aujourd'hui que l'utilisateur qui
achète un billet de la STM, qui prend le métro pourra l'utiliser pour le
futur...
M. Tall
(Macky) : Au contraire. Non, il y a...
M.
Bonnardel :
Bien, d'un côté ou de l'autre, est-ce que vous pouvez assurer que minimalement
celui qui va acheter le ticket sera capable d'utiliser tout le réseau
montréalais?
M. Tall
(Macky) : La réponse courte, c'est oui.
M.
Bonnardel :
Oui?
M. Tall (Macky) : Oui.
M.
Bonnardel :
Bravo!
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
M.
Bonnardel : Il m'en
reste encore?
Le Président (M. Bernier) :
Il vous reste encore une minute.
• (11 h 20) •
M.
Bonnardel :
De toute beauté. Êtes-vous capable minimalement... Je reviens vite, vite, là,
SNC-Lavalin, vous êtes actionnaire d'importance dans SNC. Vous disiez
tantôt, dans les appels d'offres d'ingénierie, il n'y aura pas spécifiquement dans cet appel d'offres une note quand... Je parle encore, là, de
contenu, d'emplois québécois. Est-ce que SNC pourrait être écartée de cet appel d'offres ou pourrait ne pas
être avantagée parce que vous avez des intérêts importants dans SNC-Lavalin?
Le Président (M. Bernier) :
M. Sabia.
M. Sabia (Michael) : Si vous
voulez...
M. Tall (Macky) : Non, la réponse,
comme nous le mentionnions un peu plus tôt, c'est que ça va être des appels d'offres internationaux pour maximiser la concurrence et, surtout, aller
chercher les meilleures expertises. Et ce sera vraiment la soumission la plus compétitive qui répond bien
aux critères qui va être sélectionnée et, évidemment, étant donné l'emplacement du projet, sa réalisation,
qui va impliquer des ingénieurs québécois.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Nous allons aller maintenant du côté du gouvernement. M. le député de Pontiac.
M. Fortin
(Pontiac) : Merci, M. le Président. Merci. Merci, messieurs, de ces réponses. Je
pense que c'est une discussion quand même importante qu'on vient
d'avoir, tant avec le député de Granby que la discussion qu'on avait commencé à avoir par rapport au projet ou aux
clarifications sur le projet que vous nous avez présenté la semaine
dernière.
Il y a un autre
aspect important. Et, puisqu'on est quand même limité dans le
temps, je pense que c'était important d'y
revenir. On y a touché tantôt avec le chef de l'opposition, mais j'aimerais
parler de la stratégie d'investissement
de la Caisse de dépôt. On a parlé tantôt de simples chiffres, là, avec
le chef de l'opposition, mais j'aimerais savoir si c'est vrai quand on parle que la Caisse de dépôt a investi ou a fait affaire beaucoup avec l'international au cours de l'année
2015. Vous avez investi dans des bureaux au
Mexique, en Inde, et ça a mené à des transactions importantes. Vous avez
parlé tantôt, M. Tessier, d'Eurostar,
Ivanhoé Cambridge. Eux également ont investi de façon assez importante
quand on pense à Bryant Park et à d'autres projets comme ça.
Au-delà des chiffres, cependant, j'aimerais que vous nous expliquiez un peu mieux
la stratégie d'investissement que vous avez simplement. Là, on comprend ce
que vous voulez faire à l'international, M. Sabia. Vous nous avez parlé tantôt que le rendement de la caisse et le développement économique du Québec vont de pair, et je comprends exactement ce que vous nous dites, c'est de l'argent qui
rentre de l'extérieur du Québec dans le bas de laine des Québécois. Mais, pour ce qui est de la stratégie investissement au Québec, j'aimerais que vous nous détailliez exactement
ce que vous recherchez, quel genre de
projets dans lesquels vous êtes prêt à investir,
et peut-être que vous pourriez nous donner un aperçu un petit peu plus
global sur la chose.
Le Président (M. Bernier) :
M. Sabia.
M. Sabia (Michael) : Et donc je
voudrais juste m'assurer que j'ai bien compris votre question. Donc, votre
question s'adresse... la question de notre stratégie d'investissement ici, au
Québec, ou mondialement?
M. Fortin (Pontiac) : Au Québec,
puis on pourra faire le lien après avec le reste.
M. Sabia
(Michael) : O.K. Donc, comme
je disais au début, notre objectif au Québec... Et nous avons plusieurs
objectifs ici, au Québec, mais, selon nous... et je me répète, mais le principe
est tellement important. Et ça, c'est... la meilleure
défense, c'est l'attaque, et donc c'est la raison pour laquelle nous mettons
beaucoup, beaucoup d'accent sur le mot «performance».
Qu'est-ce que
ça veut dire? Donc, notre objectif est de faire des investissements dans les
sociétés performantes pour renforcer
leur compétitivité à l'échelle internationale, d'encourager leur niveau
d'innovation et également d'encourager un processus de mondialisation parce que, selon nous, ça, c'est la
meilleure façon, ça, c'est l'avenir de l'économie québécoise. L'économie québécoise se trouve dans le monde dans
l'avenir, et donc il faut, pour y arriver, pour réaliser cet objectif,
il faut encourager nos entreprises de
s'installer à l'international. Et selon moi, selon nous, ça, c'est un objectif
absolument fondamental.
Également, nous
mettons beaucoup d'accent sur le développement des nouvelles entreprises. On ne
peut pas juste penser aux fleurons des
années 80, il faut développer des nouveaux fleurons, des nouvelles entreprises,
les champions du Québec pour l'année 2030 et 2040. Et donc, sous le leadership
de Christian, c'est la raison pour laquelle, maintenant, nous faisons des investissements par, exemple, dans Moment Factory, dans Ad Energy, dans D-Box,
dans Lightspeed, plusieurs sociétés québécoises pleines de potentiel, capables de s'installer à l'extérieur du Québec, capables de s'installer à l'échelle internationale.
Et
donc c'est toutes ces questions. Donc, nous mettons... Et je vais passer la
parole à Christian maintenant,
mais cette question de mondialisation,
d'innovation, développement des nouvelles entreprises, ça, c'est notre
façon de contribuer au développement économique du Québec, mais, en même
temps, de générer le rendement nécessaire pour répondre aux besoins de nos
clients. Donc, les deux vont de pair, comme je disais au début.
Le
Président (M. Bernier) : Donc, consentement pour que M. Dubé puisse prendre la parole. M.
Christian Dubé, en donnant votre titre, s'il vous plaît.
M.
Dubé (Christian) : Alors,
Christian Dubé, premier vice-président Québec pour la Caisse
de dépôt. Très heureux d'être
ici ce matin.
Peut-être rappeler
quelques éléments de la stratégie Québec, qui est en place quand même depuis un
certain temps, M. le Président. On a parlé de supporter et d'appuyer la croissance des entreprises
et l'innovation. Ce qu'on a bien compris au cours des
dernières années à la caisse, c'est qu'on avait une très belle réputation de
supporter les grandes entreprises. On a parlé tout à l'heure des WSP et des
SNC, mais ce qui est important pour la caisse dans son mandat, c'est d'appuyer
aussi les plus petites entreprises parce que c'est peut-être eux autres qui ont
plus de difficultés à aller à l'international.
Alors,
ce qu'on a fait au cours des dernières années, c'est rencontrer ces investisseurs-là et demander c'était quoi, leur plus grand défi. Et leur plus grand défi à
ces entreprises-là, c'est un défi de croissance à l'extérieur du Québec.
Parce qu'on le sait, un des enjeux, c'est
que l'économie au Québec, elle est quand même assez sous pression. Puis, si ces
gens-là veulent être capables d'augmenter
leur chiffre d'affaires, faire grandir leur entreprise, ils doivent aller à
l'extérieur du Québec. Donc, souvent,
le financement ou l'appui financier à ces entreprises-là est difficile parce
que vous prenez un risque extérieur à l'entreprise.
Alors,
nous, ce qu'on a identifié, c'est lesquelles entreprises qui avaient besoin de
cet appui-là. Alors, l'exemple que M.
Sabia donnait tout à l'heure, Moment Factory, pour moi, c'est un bel exemple.
C'est une entreprise qu'on a identifiée comme étant un fleuron futur,
qui a une très belle taille, qui a montré de son expertise à l'intérieur d'un
secteur de la créativité, des jeux vidéo,
etc., mais qui avait de la misère à avoir des projets porteurs récurrents à
l'extérieur du Québec, mais de façon
permanente. Alors, nous, on les a appuyés à financer des projets. Pour ceux qui
ont eu la chance d'aller dans des
aéroports, je prends l'exemple de l'aéroport de Los Angeles, bien, ces gens-là
ont investi énormément d'argent dans un projet qui peut rester trois ans, quatre ans, cinq ans à l'intérieur de
l'aéroport. On parle de plusieurs millions de dollars, mais, pour une petite entreprise, supporter un projet
comme ça à long terme, c'est difficile. Alors, c'est un exemple d'appui
qu'on a fait.
L'exemple
d'Ad Energy, je le donne parce que c'est un exemple assez récent. C'est dans le
secteur des bornes électriques, les
bornes électriques pour les voitures électriques. Ad, c'est une petite
entreprise de Québec, toute petite, mais avec un potentiel énorme. Ils viennent de faire un «bid» en Ontario pour
faire exactement la même électrification qui s'est faite au Québec.
Alors,
on a identifié des secteurs très précis où les entreprises sont innovantes, et
on peut les sortir du Québec pour qu'elles deviennent des moteurs de
développement ici.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député.
M. Fortin
(Pontiac) : Donc, juste peut-être une clarification avant de passer la
parole à mon collègue de Laval-des-Rapides,
qui a des questions également, là. Parce que la discussion que vous avez eue
tantôt avec le chef de l'opposition a
pu porter à croire que c'était : ou on investit au Québec ou on investit à
l'étranger. Ce n'est pas exactement ça que vous êtes en train de me
dire, là, mais pas du tout. C'est ça?
• (11 h 30) •
M.
Dubé (Christian) : Pas du
tout. Puis je pense que ce qui est important aussi, c'est de bien
expliquer comment ce que nous, on
appelle le réseau de la caisse peut être instrumental pour ces entreprises-là. Il faut
se rappeler que, dans les dernières
années, sous la direction de Michael et toute l'équipe de direction, la caisse
a développé ses bureaux à l'étranger. Et elle l'a fait pour une raison
très fondamentale, c'est bien connaître les marchés dans lesquels elle investit
pour fins d'investissement avec l'équipe de Roland. Mais on a un double
bénéfice de, maintenant, cette connaissance-là des marchés. Lorsqu'on arrive avec ces
plus petites entreprises là, on peut leur offrir de les appuyer dans leur développement.
On
a un exemple que vous pouvez voir dans notre rapport annuel. Cet exemple,
c'est l'exemple de D-Box, dont on parlait. D-Box, c'est les fameux
fauteuils de cinéma. Bien, D-Box, grâce au groupe immobilier, où Sylvain est
ici aujourd'hui, ces gens-là... le groupe immobilier Ivanhoé
Cambridge, qui est à Shanghai et dans plusieurs pays, en Chine, a aidé D-Box à se positionner dans des salles de cinéma en Chine. Il
s'ouvre 6 000 salles de cinéma
en Chine par année. Alors, pour un
joueur comme D-Box, qui était pris dans un marché plus petit, Québec,
l'Ontario, d'avoir un partenaire comme
la caisse qui le supporte et qui l'amène dans des pays comme la Chine pour se
développer, il y a un double effet : un effet qui est intéressant
pour nous parce que l'investissement va être amélioré, et ça donne un réseau
international fantastique pour une
entreprise québécoise qui veut exporter. Alors, c'est l'exemple de combinaisons
et de maillages qu'on fait avec ce genre d'entreprise là.
Le Président (M. Bernier) :
Merci, M. Dubé. M. le député de Laval-des-Rapides.
M.
Polo : Merci. Merci beaucoup, M. le Président. J'aimerais revenir, M.
le Président, puis en ayant la présence de M. Dubé également, mais avec M. Sabia, sur la situation des
sièges sociaux au Québec parce qu'il a été interpelé en rafale un peu plus tôt, là, dans nos échanges, surtout de
la part du chef de l'opposition, et je pense qu'il mériterait d'avoir un
peu plus de temps pour élaborer ses réponses à...
Cependant, M.
le Président, j'aimerais quand même faire un préambule pour expliquer lorsque
notre collègue la ministre de
l'Économie... Le P.D.G. de la Caisse de dépôt fait mention que le Québec est
plus un prédateur, au niveau économique, au niveau des entreprises et au
niveau des acquisitions, qu'une proie. J'aimerais vous souligner ou vous soulever quelques statistiques à ce niveau-là.
Depuis 2010, les sociétés québécoises ont fait 258 transactions pour
acquérir des compagnies ou des entreprises à l'extérieur du Québec, alors que,
le contraire — on
parle, donc, des entreprises étrangères ou de
l'extérieur, non québécoises, qui ont acquis des sociétés québécoises — on parle de 85 rachats
d'entreprises québécoises.
En termes de
valeur de ces transactions-là, on parle... Parce que, dans certains cas, il y a
certaines transactions dont la valeur
n'est pas rendue publique. Donc, sur les 258 transactions, on parle de
177 transactions dont la valeur a été rendue publique,
520 millions, en moyenne, de dollars, pour la transaction moyenne, pour
une valeur totale de 92 milliards — là, on parle depuis les cinq
dernières années — pour
acquérir des sociétés à l'étranger. Maintenant, à l'inverse, l'acquisition de sociétés québécoises par des sociétés non
québécoises, on parle de 53 transactions dont la valeur est connue, 400 millions de dollars en
moyenne, pour une valeur totale de 21 milliards. Donc, ça donne un ratio,
à peu près, là, de un pour quatre ou,
si on peut dire, quatre fois plus en termes de valeur de transactions
d'entreprises québécoises à l'étranger.
Je vous
invite peut-être à élaborer, justement, sur vos actions, votre philosophie,
votre vision face à ça. Bien sûr, le contexte,
c'est toujours déplorable de voir une entreprise comme RONA, disons, négocier
une entente avec Lowe's. Ceci dit, on
l'a répété — malgré
les critiques de l'opposition, on l'a répété — c'est clair qu'il faut avoir une attitude de
vigilance comme élus, comme membres du
gouvernement, il faut toujours s'inquiéter des emplois, des répercussions au
niveau des emplois basés au Québec,
mais, dans le cas... Et je pense qu'on a évoqué un peu la situation dans le cas
des appels d'offres. Dans le cas où c'est une négociation, c'est une
annonce négociée, travaillée, préparée et, par la suite, annoncée conjointement
entre deux sociétés, c'est difficile, à ce moment-là, d'avoir une intervention.
Et je fais un
dernier point en faisant le parallèle aussi avec la présentation de l'Autorité
des marchés financiers, qui, la
semaine dernière, sont venus également à l'étude de crédits et nous ont
expliqué certaines mesures qu'ils ont mises en place, justement, pour aider nos sociétés québécoises, surtout dans le
cas d'offres publiques d'achat hostiles, surtout les aider en étirant un peu les délais pour leur donner un
peu plus le temps de se prévaloir, ce qui était le cas de RONA en
2012... À l'époque, lorsque Lowe's avait
fait une offre publique d'achat hostile, ces mécanismes-là n'existaient pas à
l'époque, et c'est pour ça qu'il y avait eu tout un mouvement, toute une
mobilisation de différents acteurs gouvernementaux, publics, du monde
économique également.
Donc, M. Sabia, peut-être élaborer un peu
plus sur ce point-là également.
Le Président (M. Bernier) : M. Sabia.
M. Sabia (Michael) : Je vais faire
juste un bref commentaire et, ensuite, je vais passer la parole à mon ami Christian. Et je vais répondre à votre question à
50 000 pieds, qu'est-ce que...
Et moi, je vais parler juste de ma perspective. Le mot est «ambition». Nous avons besoin d'une ambition pour l'avenir de
l'économie québécoise, et c'est la raison pour laquelle j'ai dit au début : C'est l'attaque qui compte, ambition, confiance, capacité de
gagner contre les meilleurs au monde. Parce que le monde est exigeant,
le monde est excessivement exigeant, donc il faut bâtir des entreprises
performantes fondées sur une confiance
absolue dans leur capacité de compétitionner avec les meilleurs au monde. Et,
dans le fond, dans le fond, ça, c'est
l'objectif qui nous inspire, de renforcer le niveau
d'ambition des sociétés québécoises et de travailler avec ces entreprises
qui ont beaucoup d'ambition, beaucoup de confiance, beaucoup de capacité de
gagner sur les marchés mondiaux.
Et, franchement, notre projet d'infrastructure, le
projet que nous avons proposé vendredi dernier, ça reflète — c'est la même chose — cette ambition d'essayer de faire quelque chose qui est, oui,
difficile, mais nécessaire, qui va payer des dividendes importants. Parce que, dans le fond, un autre objectif de ce
réseau d'infrastructures, ce n'est pas juste un réseau
d'infrastructures, ce n'est pas juste les trains, mais ça contribue à la
vitalité d'une ville, une ville qui est hautement importante pour l'avenir du
Québec. Pourquoi je dis ça? Parce que, si Montréal est une société vraiment
vivante, dynamique, fluide, ça rend plus
facile le développement des nouveaux sièges sociaux, ça rend plus facile le
développement des nouvelles entreprises parce que ça rend la ville plus
attrayante à l'échelle internationale.
Donc, il y a
tout un ensemble de facteurs, selon moi, qui va revitaliser l'économie
québécoise. Mais Christian...
Le Président (M. Bernier) : M. Dubé.
M. Dubé
(Christian) : J'aimerais donner peut-être deux exemples si vous
permettez, M. le Président, parce que, tout à l'heure, j'ai expliqué,
pour nous, dans notre stratégie, que c'était important d'être à tous les
niveaux de l'écosystème. On était beaucoup
dans la grande entreprise, j'ai parlé de la petite entreprise. Lorsqu'on parle
de la grande entreprise, je pense que
les gens réfèrent à des dossiers comme WSP ou SNC, qu'on a appuyées à faire de
l'exportation. Laissez-moi vous donner un exemple de moyenne entreprise où on
peut créer des sièges sociaux importants.
Je
vous donne l'exemple de Lightspeed, on en parle dans notre rapport annuel cette
année. Lightspeed, il y a cinq à six
ans, une nouvelle entreprise, un jeune brillant qui est venu de Vancouver
s'installer à Montréal avait à peu près une trentaine d'employés à la gare Viger. Cette
entreprise-là, aujourd'hui, après plusieurs investissements de
l'écosystème du financement à Montréal,
compte près de 400 employés à Montréal, à l'ancienne gare Viger. On a
investi l'automne dernier dans cette
entreprise-là pour lui permettre de faire des acquisitions à l'étranger dans le
secteur du numérique. C'est-à-dire que
c'est une entreprise qui a développé par elle-même et avec d'autres groupes un
système informatique pour les petites entreprises. Ce qu'elle permet de
faire maintenant, à l'ère du numérique, qui est très important, du «big data»,
tout ce qui est important pour Montréal et toute l'expertise qu'on peut avoir à
Montréal pour développer ces entreprises-là à l'externe.
Maintenant, les 400 employés contrôlent des chiffres d'affaires, dans les
20 000 clients de l'entreprise, au-dessus de 10 milliards
de chiffre d'affaires. Et ça, c'est une entreprise de Montréal qui est en train
de faire des acquisitions à l'étranger, la dernière étant, il y a quelques
mois, en Europe.
Alors,
je pense que, dans notre rôle, la stratégie Québec, oui, effectivement, on peut
avoir, comme Michael vient de le
dire, une stratégie excessivement ambitieuse de supporter les champions. Notre
défi, c'est de trouver ces champions-là et, surtout, de bien identifier
dans quel secteur nous pouvons les appuyer pour faire un développement ici, à
Montréal, qui crée des emplois au siège social, mais qui donne aussi cette
expertise-là et cette vision sur le monde, et je pense que Lightspeed est un
bel exemple de ce qu'on peut faire pour les appuyer à Montréal.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Sainte-Rose, vous aviez une
autre question?
M. Polo :
Laval-des-Rapides.
Le Président (M.
Bernier) : Laval-des-Rapides, excusez. Ah! il est parti.
• (11 h 40) •
M.
Polo : O.K. Merci. Merci, M. le Président. Juste un petit commentaire.
Effectivement, je salue les commentaires très positifs et, surtout, la photographie positive et, surtout,
ambitieuse de M. Sabia et de M. Dubé à ce niveau-là. Ça fait changement des propos très négatifs du chef de
l'opposition, qui dépeint une vue ou, si on peut dire, un chemin très négatif, à
savoir qu'on laisse aller et on ne s'inquiète pas de la situation
des sièges sociaux québécois. Et, à ce
niveau-là, effectivement, il ne faut pas juste penser à notre Québec inc. d'aujourd'hui, mais il faut, justement, préparer le Québec inc. de demain. Et c'est là que je trouve très
rassurant, lorsque vous parlez de Dax Dasilva, le P.D.G., justement,
de Lightspeed, ou comme L.-P. Maurice également, chez Busbud, une autre
start-up qui, justement, est dans la continuité de tout cet écosystème qui n'existait pas, il y a 15 ans,
au Québec et qui, aujourd'hui, grâce à votre soutien et à
différentes initiatives également de soutenir l'entrepreneuriat... Et on l'a vu également
au niveau de l'indice entrepreneurial québécois.
Je pense que le chef de l'opposition
est bien conscient de ça, il a été président de la Fondation de
l'entrepreneurship du Québec. Donc, je salue ce discours-là.
Le
Président (M. Bernier) : Sur ces salutations, nous allons
passer du côté de l'opposition
officielle. M. le député de Saint-Jérôme.
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. J'ai bien apprécié, M. le Président, donc, le recours à l'ambition. Je me disais : Il va peut-être
même éventuellement avoir recours à Danton et de dire : De l'audace,
encore de l'audace et toujours de l'audace.
Mais
ma question est simple, M. le
Président : Est-ce que vous
croyez que la caisse a rempli sa mission de protéger le maintien des
sièges sociaux ici, au Québec?
Le Président (M.
Bernier) : M. Sabia.
M. Sabia (Michael)
: Ma réponse, M. le Président, notre mission est de faire deux choses en
même temps, de contribuer au développement économique du Québec et également de générer... Je pense que, dans notre mission
dans la loi, c'est de générer le rendement optimal. Et donc, selon moi, ma
réponse, sans équivoque, c'est : Oui, nous avons contribué de façon importante au développement
économique du Québec.
Et nous avons déjà, ce matin, parlé de plusieurs exemples, de WSP, d'Agropur, de CGI, de soit SNC,
de Couche-Tard, de Lightspeed, toutes sortes d'exemples. Ce matin, vous avez vu dans la presse, ce matin, le P.D.G.
d'une société qui s'appelle Spectra Premium qui a choisi la caisse, qui
a choisi la caisse par rapport aux offres supérieures en termes, apparemment,
purement...
Le Président (M.
Bernier) : Merci, M. Sabia. Nous allons passer à une autre
question.
M. Sabia (Michael)
: ...juste au début.
Le Président (M.
Bernier) : Oui, mais c'est parce que, le temps étant limité,
j'essaie de balancer les temps question-réponse, M. Sabia. Je sais que ce n'est pas
juste, mais, si vous aviez à témoigner au salon bleu de l'Assemblée
nationale, c'est encore pire, c'est encore pire.
M. Péladeau :
Imaginez, M. le Président, on a une minute, nous, pour poser une question.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Rousseau.
M.
Marceau : Oui, merci. Merci, M. le Président. Alors, bonjour,
messieurs, M. Sabia, M. le ministre. Bonjour, tout le monde.
Je vais vous parler de paradis fiscaux. Vous
savez, M. Sabia, que l'Assemblée nationale a voté à l'unanimité une motion... Il y a une dizaine de jours, alors,
tout le monde ici, là, tous les parlementaires, on a voté en faveur
d'une motion demandant au gouvernement du
Canada de revoir la loi sur l'impôt et les règlements pour que soit fermé
l'accès à un paradis fiscal qu'est la
Barbade, et j'imagine que la caisse reconnaît que plusieurs entreprises
canadiennes, québécoises se créent des filiales à la Barbade dans le
seul but d'éviter de payer des impôts au Canada, au Québec, j'imagine.
Bon, évidemment, la caisse, elle, ne paie pas
d'impôt. Elle ne pratique pas l'évitement fiscal, la caisse, c'est évident, ni... en tout cas, certainement pas de
façon directe. Cependant, la caisse investit et elle fait des placements
dans des entreprises, et certaines d'entre
elles... on n'en a pas la preuve complète, mais certaines d'entre elles ont des
filiales à la Barbade, entre autres,
que nous autres, tous ici, là, on a décrété qu'il y avait un problème. Et la
caisse investit beaucoup dans des
entreprises qui ont des filiales à la Barbade, pas rien qu'un peu, là, je vais
vous donner quelques chiffres. Puis je veux être clair, je ne suis pas en train de dire que ces entreprises-là sont
toutes coupables d'évitement fiscal, tout simplement dire : Il y a
quelque chose quand même là-dedans.
Je vais vous dire les chiffres. Les placements
de la caisse au 31 décembre dans des entreprises ayant des filiales à la Barbade... Puis ça, c'est une liste
que j'ai faite moi-même rapidement en fouillant dans les renseignements.
Je n'ai pas fait la liste exhaustive,
évidemment, de toutes les entreprises dans lesquelles la caisse investit, et
donc c'est un peu injuste pour celles
que je nomme et celles que je ne nomme pas. Mais, Banque Royale, vous avez
2,5 milliards; Banque TD, vous avez 2,5 milliards; la
Laurentienne, vous avez 336 millions; Scotia, vous avez 1,8 milliard;
BMO, vous avez 234 millions; CIBC, vous
avez 185 millions. Donc, seulement dans les banques ayant des filiales à
la Barbade, que nous autres, tous ici, on a décrété que c'était un
problème, il y en a pour 7,6 milliards.
Mais,
évidemment, il y a d'autre chose que des banques, j'en ai trouvé
d'autres : Brookfield Asset Management, 266 millions; Suncor
Petro-Canada a une filiale à la Barbade, vous avez un placement de
800 millions; et Loblaws — je vais finir par lui — Loblaws, vous avez 880 millions. Ils
ont une filiale à la Barbade, puis je pense qu'il n'y a pas grand monde
ici qui doute du fait qu'ils ne vendent pas beaucoup de brocoli à la Barbade,
chez Loblaws. 880 millions. Et Loblaws,
dans ce dernier cas là, on le sait, ils sont en chicane avec le fisc canadien.
L'Agence du revenu du Canada reproche à Loblaws d'avoir contourné les
lois fiscales, et donc il y a un conflit présentement.
Alors, deux, trois questions avec cette longue
introduction. La première, c'est : Est-ce que la caisse fait des vérifications pour s'assurer qu'elle ne place pas
de l'argent dans des entreprises utilisant les paradis fiscaux pour
éviter de payer des impôts? Parce qu'encore
une fois le rendement de ces entreprises-là, le fait qu'elles puissent être
attractives pour vous puis qu'elles aient de
bons rendements, ça peut venir du fait qu'elles ne paient pas beaucoup d'impôt,
et donc vous, vous faites de
l'argent. Mais, de l'autre côté, la personne qui est à votre gauche en fait pas
mal moins. Alors, la question, donc : Est-ce que vous faites des
vérifications? Est-ce que vous vous assurez que les entreprises ne sont pas en
train de contourner les lois fiscales du Québec ou du Canada?
Le Président (M. Bernier) :
M. Sabia.
M. Sabia
(Michael) : Donc, je vais faire
quelques commentaires et, ensuite, je vais passer la parole à notre chef
de la direction financière, Maarika Paul, qui est à côté de moi.
Donc, il faut clarifier des choses parce que
j'ai lu dans les journaux plusieurs commentaires qui viennent de l'opposition la semaine dernière et la semaine
précédente sur cette question, et nous prenons au sérieux, très au
sérieux cette question parce que c'est quelque chose qui soulève des questions
assez importantes de l'intégrité de notre institution. Donc, évidemment, selon nous, l'évasion et les pratiques fiscales
agressives sont, oui, un problème important dans le monde. Vous voyez tout cet exemple de Panama Papers.
Donc, évidemment, la question est une question importante, et c'est la
raison pour laquelle, et depuis longtemps, nous appuyons et nous travaillons
avec le G20, également l'OCDE pour développer
plusieurs initiatives pour répondre à ce problème, notamment leur initiative
qui vise les sociétés multinationales qui font de l'arbitrage entre les
lois fiscales de divers pays. Donc, ça représente une priorité importante du
G20 et de l'OCDE, et, avec notre appui, et
nous sommes... nous travaillons avec ces deux grandes institutions pour
répondre à cet enjeu. Mais
laissez-moi dire clairement, parce que je ne suis pas à l'aise avec les choses
que j'ai lues dans les journaux : La Caisse de dépôt et placement
du Québec ne fait pas de l'évasion fiscale, point à la ligne.
M. Marceau : ...je vais vous
arrêter là...
Le Président (M. Bernier) :
Oui, M. le député de Rousseau.
M. Marceau : Excusez-moi, là,
il n'y a personne qui vous a accusés d'avoir fait de l'évasion fiscale, là, j'espère que c'est clair, malgré les propos
peut-être... En tout cas, disons, l'échange qu'on a eu à l'Assemblée
nationale, la personne à votre gauche et
moi, n'a peut-être pas été parfaitement clair, il n'y a personne qui vous
accuse de ça, pas plus moi que
personne ici, autour de la table. Moi, ce que je me demande, c'est :
Est-ce que vous n'allez pas chercher un rendement supplémentaire en
investissant dans des entreprises qui, elles, pratiquent de l'évasion fiscale
ou de l'évitement fiscal? Puis je ne suis
pas en train de vous blâmer de le faire, mais vous avez un portefeuille très,
très large. Vous le savez, les Panama Papers, c'est des centaines, des
milliers d'entreprises. Est-ce que vous êtes capables d'éviter d'investir dans des entreprises qui se servent des paradis fiscaux
pour réduire leurs impôts? C'est une question très simple et très claire.
Puis je ne vous blâme pas de le faire, tout
le monde le fait. Je veux juste savoir si vous, vous êtes conscients de ça,
reconnaissez ce problème-là, question très simple, là. Je
ne suis pas en train de vous dire que vous, vous faites de l'évasion fiscale,
je suis certain que vous n'en faites pas, là. Vous n'en payez pas, d'impôt, de
toute façon.
Le Président (M. Bernier) :
M. Sabia.
• (11 h 50) •
M. Sabia (Michael) : Oui. O.K. Donc, ça
représente des progrès. Bon. Donc, Maarika, voulez-vous parler de notre processus
et la rigueur de nos processus d'investissement sur cette question?
Le Président (M. Bernier) : En vous
identifiant, s'il vous plaît. En donnant votre titre, madame.
Mme Paul (Maarika) : Oui, bonjour.
Maarika Paul, je suis chef de la Direction financière à la Caisse de dépôt.
Le Président (M. Bernier) : Allez-y,
Mme Paul.
Mme Paul (Maarika) : Alors, justement,
pour revenir à ça, la caisse a une politique de gestion de la fiscalité, justement,
qui implique beaucoup d'aspects. On couvre, justement, qu'on veut s'assurer
qu'on respecte toutes les lois et règlements en place dans tous les pays où on
investit. Non seulement l'objet des lois, mais également tout l'esprit des lois
fiscales qui sont en place. On s'assure également que tous nos gestionnaires
soient bien au courant de la politique, les directives de la caisse à propos de
ça. On assure également... On a une équipe légale et une équipe juridique qui
travaillent, justement, à nos équipes d'investissement pour s'assurer, avant
que les investissements soient faits, qu'on a revu les structures fiscales en
place, etc., et, avant de faire des investissements, justement, nos équipes
fiscale et juridique attestent, justement, la conformité des structures
fiscales qu'on met en place. On fait également une mise à jour à toutes les
années à notre comité d'audit de la caisse, qui prend très au sérieux le fait
qu'on suit les règles, etc., en place.
On assure également... Je pense, il faut
regarder au-delà aussi de, justement, la place de constitution de beaucoup de
ces entités-là parce que nous, quand on investit dans des juridictions, ce
n'est pas pour, justement, faire du «treaty shopping» ou d'autre chose, là, on
est justement là... On ne paie pas d'impôt ici, on veut éviter une double
imposition.
M. Marceau : O.K. Je vais vouloir
clore ce sujet-là parce que je veux aborder un autre sujet qui est aussi
important pour moi. Moi, j'entends votre réponse que vous avez, donc, des gens
qui vérifient la conformité fiscale, puis je suis certain que votre volonté,
c'est... Puis elle est très claire, puis je ne doute pas de cette volonté, là,
que votre volonté, donc, c'est évidemment d'investir dans des entreprises les
plus «legit» possible, qui ont les meilleurs processus, qui paient leurs
impôts, je suis certain de ça.
Cela étant, je pense que les révélations qu'on a
tous apprises ces dernières semaines, ces derniers mois et ces dernières années
laissent penser que le phénomène est beaucoup plus généralisé qu'on le pensait.
Puis, en fait, c'est un appel que je vous fais pour l'instant, puis peut-être
qu'on aura l'occasion d'y revenir, là, mais là l'appel que je vous fais, c'est
de renforcer encore plus ces mécanismes de conformité puis de réfléchir à une
révision de la politique de placement, carrément, à une révision à la politique
de placement. Évidemment, je ne parle pas de choses qui se feraient
drastiquement, mais de choses qui se feraient graduellement, de façon à se
sortir graduellement de toutes ces entreprises, c'est ça, qui pratiquent de
l'évasion fiscale ou de l'évitement fiscal. Et vous ne seriez pas des
précurseurs en le faisant parce que d'autres, des fonds souverains le font, ce
que je vous dis. Mais c'est un souhait. Puis je répète, je ne suis pas dans le
monde du blâme, je suis dans le monde de comprendre puis de savoir ce qui se
passe, puis surtout je voudrais qu'on révise puis qu'on arrive à mieux.
Mme Paul (Maarika) : Je pense, si je
peux commenter...
Le Président (M. Bernier) : Allez-y,
Mme Paul, oui.
Mme Paul (Maarika) : Justement, M.
le Président, si je peux commenter, justement on travaille en étroite
collaboration, justement, avec l'OCDE et tout le travail qui se fait autour de
BEPS avec nos collègues dans d'autres caisses de retraite non seulement au
Canada, mais ailleurs dans le monde, justement pour s'assurer que des bonnes
pratiques sont mises en place à travers cette base de travail qui se fait.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M. le député de Rousseau.
M. Marceau : Je ne doute pas de
votre bonne volonté, je veux simplement m'assurer que tout le monde est
conscient aussi en même temps.
O.K. Je veux vous parler du train électrique.
Moi, j'aime les trains électriques, j'en avais un quand j'étais petit. Vous,
vous allez m'en offrir un très gros. Je vais commencer par une question très
simple...
M. Sabia (Michael) : ...un autre nom pour
ce projet parce que j'adore Bruce Springsteen, et donc je pense maintenant...
Je m'excuse parce que c'est en anglais, mais j'adore la possibilité de «E
Train». En tout cas.
M. Marceau :
C'est bon. Je pourrais être d'accord avec ça.
Je vais
commencer par le rendement. Bon, les infras, si je prends votre rapport annuel,
page 49, sur les infrastructures, en
tout cas certainement à l'international, rendement sur quatre ans, proche de 10, 9,8;
l'année passée, 6,6. L'indice, lui, sur quatre ans est à quasiment 13,
12,9. C'est quoi, le rendement que vous attendez sur le REM?
Le Président (M. Bernier) :
M. Sabia.
M. Sabia
(Michael) : J'ai déjà
répondu à cette question parce
que M. Bonnardel a posé la même question.
Donc, comme je disais, je vais passer la parole à Macky pour parler un peu de
la performance de son portefeuille, dont nous sommes
très fiers, mais, M. Marceau, le problème — et vous êtes ancien ministre des Finances du
Québec, donc vous comprenez l'enjeu
parfaitement — nous
allons négocier avec le gouvernement
du Québec et le gouvernement du Canada sur la question de leur participation, et donc un élément de
cette négociation, c'est notre rendement, et donc ce n'est pas le moment
quand nous allons mettre cette carte sur la table.
Le Président (M. Bernier) : Merci. M.
le député de Rousseau.
M. Marceau : Peut-être juste
pour préciser ma question, dans ce cas-là. O.K. Donc, je comprends que vous n'allez pas mettre un chiffre sur la table, et
puis je peux vous pardonner de ne pas vouloir le faire. Mais, sachant que
toutes les sociétés de transport au Québec sont déficitaires et ont donc besoin
d'être subventionnées, en tout cas, tout laisse croire que le rendement que vous allez obtenir sur votre
placement ici ou votre investissement ici va être inférieur au 9,8 que vous avez sur quatre ans. Cela étant, j'aimerais
bien comprendre de quelle manière la participation du gouvernement... ou
des gouvernements, Québec, Canada, va
pouvoir augmenter votre rendement. O.K.? La loi qu'on a adoptée prévoit
qu'il n'y a pas de subvention. D'ailleurs, je lisais dans le Globe and Mail
que vous ne vouliez pas qu'on utilise le mot «subvention», vous ne voulez pas
qu'on utilise...
M. Sabia (Michael) : ...notre rendement.
Ce n'est pas ma préoccupation, je doute qu'ils augmentent notre rendement.
C'est l'inverse qui... Ça, c'est mon problème.
M. Marceau :
Non, mais comment le fait que le gouvernement participe en capital... À moins
que le gouvernement ne renonce à son rendement, comment ça va augmenter
votre rendement? Quel...
M. Sabia (Michael) : Laissez-moi vous
donner un exemple.
M. Marceau : Allez-y.
Le Président (M. Bernier) :
M. Sabia.
M. Sabia (Michael) : Il y a une
demi-heure, 45 minutes, j'ai fait référence au mot «investissement», investissement de la part, par exemple, du
gouvernement du Québec. Donc, une de nos idées — mais c'est juste une idée pour
l'instant — est
d'offrir aux deux paliers de gouvernement de faire un investissement avec,
disons, un seuil de rendement accepté entre
nous et les gouvernements et, au-delà de ce seuil, de leur donner une occasion
de partager aux plus-values. Donc,
qu'est-ce que c'est, le seuil? Qu'est-ce que c'est, le pourcentage selon lequel
nous allons partager la plus-value? Donc, il y a toutes sortes de
questions qui ont le potentiel d'influencer, d'impacter notre rendement, et ça,
c'est juste un exemple.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
Oui. Écoutez, je vois le temps qui passe, j'ai une question que je veux vous
poser, une dernière. Merci pour votre
réponse. En tout cas, écoutez, on aura l'occasion de voir, là. Je vais vous
avouer que je suis encore un peu... J'ai hâte de voir qu'est-ce que vous
allez trouver comme mécanisme qui ne s'apparente pas à une subvention, mais on
verra.
Pourquoi, dans les... Parce que le projet, à bien
des égards, est emballant, bon, je vous disais, j'aime les trains électriques,
mais pourquoi est-ce qu'il n'y a aucune station à l'est de la rue University?
Est-ce que vous avez fait des études de
marché qui vous montrent que ce n'est pas payant quand vous vous déplacez à
l'est de la rue University? J'ai eu beau chercher et comprendre... Il y
a quand même beaucoup de monde à l'est, là, de la rue University, à Montréal, beaucoup, beaucoup de monde, et l'intégration des
réseaux de transport, c'est vrai pour l'ouest, c'est vrai pour l'est. Et
ce n'est pas que d'être bête et jaloux ou
quoi que ce soit du genre, là, c'est vraiment une question... Objectivement,
j'ai regardé la carte puis j'ai dit : Qu'est-ce qui s'est passé du
côté est qui ne s'est pas passé du côté ouest... ou vice versa.
Le Président (M. Bernier) :
M. Sabia.
M. Sabia
(Michael) : Donc, très
rapidement, M. Marceau, il est important, hein, de comprendre que la
caisse n'est pas la nouvelle autorité
de planification des transports de Montréal. Et donc, dans le contexte de nos
conversations, de nos discussions avec le gouvernement du Québec, il y a
des mois pendant lesquels nous avons proposé une structure, l'idée
de ce partenariat public-public. Ensemble, nous avons identifié deux projets,
pont Champlain, l'aéroport et Ouest-de-l'Île,
parce que les deux projets, à l'époque, ne font pas partie du programme du
gouvernement. Pourquoi? Pour toutes sortes
de raisons, leurs contraintes
fiscales... Donc, nous avons analysé les deux projets et, en fin du compte, on
est arrivés avec l'idée d'unifier les projets et de proposer un projet
novateur pour l'avenir de Montréal.
Donc, honnêtement, nous n'avons pas analysé l'ensemble des besoins du système de
transport de Montréal parce que ce
n'est pas notre objectif. Donc, si vous voulez voir ou faire des études
d'achalandage ou faire une analyse beaucoup plus importante, beaucoup
plus large de tous ces besoins, selon moi, M. Marceau, il faut parler au gouvernement.
• (12 heures) •
Le
Président (M. Bernier) : M.
Sabia, merci de votre participation. M. Tessier, merci. M. Tall, M. le ministre.
Des voix : ...
Le
Président (M. Bernier) : Vous aurez l'occasion de parler au gouvernement, mais, compte
tenu de l'heure... Et je remercie de votre participation la Caisse de
dépôt. Nous allons reprendre cet après-midi avec l'Agence du revenu.
Donc, compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'après les affaires courantes.
(Suspension de la séance à 12 h 1)
(Reprise à 15 h 15)
Le
Président (M. Bernier) :
À l'ordre, s'il
vous plaît! Nous allons reprendre nos
travaux. Je vous rappelle que la commission est réunie afin de poursuivre l'étude du portefeuille Finances pour l'exercice
financier 2016-2017. Lors de la suspension
de nos travaux ce midi, nous en étions avec la partie gouvernementale. Donc,
nous allons débuter par vous pour un premier bloc en cet après-midi.
Donc, bon après-midi à tous. Allez-y, M. le député de Pontiac.
M. Fortin
(Pontiac) : Merci. Merci, M. le Président. Je suis content de prendre
la parole pour continuer l'étude des crédits cet après-midi et de voir
les gens de Revenu Québec qui sont avec nous. Je vais commencer par vous féliciter
pour votre nouveau poste et vous souhaiter la meilleure des chances dans votre
nouvelle organisation.
J'aimerais
qu'on se penche sur un des aspects sur lesquels je sais que Revenu Québec
travaille depuis un certain temps. Et ça, c'est l'évasion fiscale, mais
l'évasion fiscale liée au travail au noir. On en fait état souvent, de
l'évasion et l'évitement fiscal. Le
ministre, je sais, a passé une bonne partie de son budget de l'an dernier — un chapitre complet, si je ne m'abuse — sur la question de l'évasion fiscale. Mais,
pour ce qui est du travail au noir dans certains secteurs, j'aimerais qu'on se penche sur la question un peu
sérieusement aujourd'hui et j'aimerais vous parler d'une problématique qui
est bien particulière à ma région de
l'Outaouais également, c'est-à-dire les gens qui habitent le Québec, mais qui
déclarent leurs revenus en Ontario. On les voit, ça fait des années qu'on les
voit en Outaouais aussi, ces gens-là qui ont des plaques d'immatriculation de l'Ontario, des permis de
conduire de l'Ontario, déclarent leurs revenus en Ontario, mais ils
habitent au Québec, donc ils profitent des services communs dont on se donne
chez nous.
Ça fait
partie de l'évasion fiscale, ça fait partie de ceux qui ne paient pas leur
juste part auprès de Revenu Québec, et il y a eu plusieurs reportages...
Radio-Canada, entre autres, a fait un reportage sur cette question-là, il n'y a
très longtemps, un reportage assez poussé, et
je pense que c'est une problématique qui, du moins dans ma région... vous
pourrez me dire peut-être si c'est quelque
chose qu'on retrouve ailleurs dans d'autres régions du Québec, mais qui a une
importance qui n'est pas négligeable.
La question
du travail au noir, c'est aussi une question qui s'étend dans plusieurs
secteurs. On la connaît dans le secteur
de la construction, ça fait des années qu'on sait que cette réalité-là existe,
et je vous ai déjà entendu la chiffrer à environ 1,5 milliard de dollars. Mais, à chaque fois que quelqu'un
travaille au noir, à chaque fois que quelqu'un fait de l'évitement, de l'évasion fiscale, c'est
l'ensemble de ses concitoyens qui paient pour. Alors, je sais que, comme je
disais, là, Revenu Québec, se penche sur cette problématique-là, mais
j'aimerais en savoir un petit peu plus sur ce que Revenu Québec fait en ce moment, compte faire pour
s'assurer que tous paient leur juste part, là, souvent et plus
particulièrement dans cette problématique de travail au noir.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le ministre.
• (15 h 20) •
M. Leitão :
Oui. Avant de passer la parole à M. Ducharme, je veux, justement,
présenter les personnes qui sont ici avec
nous. Il y a M. Éric Ducharme, qui est le nouveau P.D.G. de Revenu
Québec. Et, par le fait même, je veux souligner le travail très important que son prédécesseur,
M. Paquin, a accompli. M. Gilles Paquin, qui a pris sa retraite
récemment, et c'est pour ça que maintenant
M. Ducharme est ici. Donc, je voudrais souligner ici à la commission et à
tous ceux qui sont avec nous... de
souligner le travail important que M. Paquin a fait au cours de sa
carrière. Dernièrement à Revenu Québec, mais auparavant au service de
l'État québécois. Donc, je pense que c'est important de le souligner et de
souhaiter une bonne et heureuse retraite. Il y a aussi M. Gagné,
Florent Gagné, qui est le président du conseil d'administration, et
M. Prud'homme, qui est aussi de Revenu Québec.
Alors, pour
ce qui est des questions d'évasion fiscale et récupération fiscale, c'est clair
que c'est un sujet qui nous interpelle au plus haut niveau. Bien sûr que
toute l'action de l'État dépend de sa capacité de recueillir les sommes qui lui
sont dues. Donc, c'est pour ça que tous les États doivent avoir une autorité
fiscale qui soit respectée et efficace. Et, à cet
égard-là, moi, je pense que Revenu Québec joue ce rôle très bien d'une agence
qui est respectée et efficace. Peut-être, M. Ducharme, si vous avez des
éléments additionnels.
Le
Président (M. Bernier) : Consentement pour que M. Ducharme puisse prendre la
parole? Consentement, bien, pour que le personnel de Revenu Québec puisse prendre la parole, ça va être plus simple comme ça. Donc,
simplement en vous identifiant, M. Ducharme, avec votre titre pour fins d'enregistrement.
M. Ducharme (Éric) : Merci, M.
le ministre, M. le Président. Éric Ducharme, président-directeur général de Revenu Québec. Pour ce qui est de la fraude fiscale dans les régions frontalières,
là, Revenu Québec, là, depuis plusieurs années, là, ne ménage pas ses efforts, là, pour
assurer que tout le monde paie leurs factures. Le phénomène
de stratagème de fausse adresse, notamment
en Ontario, là, on analyse rigoureusement l'ensemble
des dossiers. Des travaux sont réalisés, là, pour assurer l'efficacité
des activités de détection et d'intervention dans ce type de dossiers là.
Depuis 2006, il y a 3 500 dossiers
de vérification qui ont été complétés. Pour 2015-2016,
au 29 février, il y avait plus de 341 dossiers de fausse adresse qui ont été identifiées par Revenu Québec, et des cotisations sont émises pour ces dossiers-là. On a les
moyens pour le faire, on a des banques de
données des différents ministères qui nous permettent de vérifier les gens qui bénéficient des
programmes du gouvernement du Québec, et de faire un croisement par rapport aux
adresses des personnes, et voir s'il y a paiement des taxes et impôts au Québec
par ces individus-là.
Par ailleurs,
il y a d'autres mesures qui ont été mises en place aussi dans d'autres domaines
par rapport au travail au noir. On
peut penser, là, à l'attestation de Revenu Québec qui était demandée pour des
contrats avec le gouvernement, qui, en
mars dernier, a été étendue à l'ensemble des contrats au niveau du secteur de
la construction et aussi tout au secteur des agences de placement. Donc, dorénavant, les entreprises privées qui
passent un contrat avec une autre entreprise doivent avoir une
attestation de conformité pour déterminer que l'entreprise qui va livrer le
service ou le produit a produit toutes ses
déclarations aux lois fiscales québécoises, elle n'a pas de compte en
souffrance. Puis, si elle a un compte en souffrance, elle doit prendre
les dispositions pour assurer le paiement des dettes pour avoir le formulaire
et pouvoir ensuite signer un contrat avec une entreprise.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député.
M. Fortin
(Pontiac) : Oui, merci. Là, honnêtement, j'ai commencé avec deux
questions en une, là, je vais les reséparer,
là. La question des régions frontalières et des fausses adresses, là, parce que
vous me dites que vous avez, c'est quoi, 341 dossiers en
vérification depuis le début de l'année, je suis content d'entendre ça, je suis
content de vous entendre dire que vous avez
les moyens de le faire et que les autres parties du gouvernement collaborent
avec Revenu Québec pour s'assurer que tout le monde paie sa juste part.
Je dois vous
le dire, là, dans une région comme la mienne, il y a beaucoup de citoyens qui
viennent me voir pour dire : Écoutez, c'est un problème, il y a
quatre maisons sur ma rue, là, je le sais que c'est exactement qu'est-ce qu'ils
font. Donc, comment est-ce que les gens, les
bons payeurs de taxes, les citoyens qui, chaque année, là, remplissent
leur déclaration de Revenu Québec, peuvent s'assurer que les autres citoyens
paient leur part? Qu'est-ce qu'on dit à ces citoyens-là, là, qui veulent que
l'ensemble des citoyens du Québec paient leur juste part?
Le Président (M. Bernier) :
Oui. Qui répond? M. Ducharme.
M. Ducharme (Éric) : Oui,
merci. Il est possible d'appeler Revenu Québec et de faire une dénonciation ou
de demander à ce que soit vérifiée la situation d'une personne x ou y. Il
y a beaucoup de dénonciations, là, qui sont analysées par Revenu Québec, là.
M. Fortin (Pontiac) : Est-ce
que les dossiers en vérification...
Le Président (M. Bernier) :
M. le député.
M. Fortin
(Pontiac) : Merci, M. le Président, je suis désolé. Est-ce que les
dossiers en vérification par rapport à ces fausses adresses là, ça vient surtout de dénonciations qui sont faites
par des citoyens ou est-ce que ça vient, la plupart, du système?
Savez-vous? Est-ce qu'on a une idée de combien de plaintes sont portées, de
dénonciations sont faites?
Le Président (M. Bernier) :
Par des lanceurs d'alerte.
M. Fortin (Pontiac) : Est-ce
que vous le savez?
M. Ducharme
(Éric) : Je n'ai pas l'information, mais, si elle existe, là, c'est
possible de vous la faire parvenir soit d'ici la fin de la journée ou
dans les prochains jours, là.
M. Fortin (Pontiac) : Très
bien. Peut-être...
Le
Président (M. Bernier) : Faites-le parvenir au niveau de
la commission, qu'on puisse le distribuer à tous les membres de cette
commission.
M. Fortin
(Pontiac) : Oui, en effet, je suis certain que l'ensemble des membres
aimeraient avoir ces données-là, M. le Président, vous avez raison.
Le Président (M. Bernier) :
...intéressés, oui, effectivement.
M. Fortin
(Pontiac) : Très bien. Peut-être qu'on peut revenir, là, parce que
vous avez touché, M. Ducharme, sur l'attestation de Revenu Québec
aux contrats de privé, donc, là, je veux bien comprendre ce que vous nous avez
dit. Vous nous avez dit que le gouvernement a annoncé l'élargissement de
l'application de l'attestation. Ça veut dire que, quand deux entreprises dans ce milieu-là font affaire entre elles, elles
doivent maintenant avoir l'attestation de Revenu Québec. Ça veut dire
qu'elles doivent être à jour dans leurs comptes en souffrance, comme vous avez
dit, là, auprès de Revenu Québec.
Depuis
l'application de cette attestation, est-ce qu'il y a beaucoup d'entreprises qui
sont venues vous voir puis dire : Regarde,
je vais me mettre à jour, je vais payer ce que j'ai à payer parce que je ne le
faisais pas avant, mais maintenant je ne peux pas faire affaire dans mon
milieu?
M. Ducharme (Éric) : Les
chiffres qu'on a depuis le 1er mars, c'est 12 000 entreprises
qui ont demandé une attestation et 2 600 entreprises de placement. On
a une moyenne d'une centaine, par jour, de demandes.
M. Fortin (Pontiac) : Depuis?
M. Ducharme
(Éric) : Le 1er mars, l'implantation de la mesure, mesure qui
s'appliquait pour les firmes qui avaient des contrats avec le gouvernement avant le 1er mars. On a étendu
aux contrats entre deux firmes privées à partir du 1er mars pour le
secteur de la construction et les agences de placement de personnel.
M. Fortin (Pontiac) : C'est des
firmes qui ne faisaient pas nécessairement affaire avec le gouvernement. Peut-être qu'elles étaient en ordre, qu'elles
n'avaient pas de problème avec ce qu'elles devaient à Revenu Québec,
mais elles ont dit : Maintenant que
c'est nécessaire, je dois avoir cette attestation-là. Mais est-ce qu'on sait ce
que ça a amené à Revenu Québec comme
revenus? Est-ce qu'il y en a qui nous ont dit : Bien, moi, je vais payer
ce que j'ai à payer pour être en conformité, afin d'avoir une
attestation de Revenu Québec?
Le Président (M. Bernier) :
M. Ducharme.
M. Ducharme
(Éric) : Bon, pour ce qui est de la première mesure, qui était les
contrats avec le gouvernement, on a
récupéré 33 millions de dollars et on a recouvré près de 250 millions
de créances fiscales. Pour la nouvelle mesure, on prévoit annuellement, à partir de 2017-2018, quand
ça sera complètement implanté, 11 millions de dollars annuellement
pour cette mesure-là.
Par ailleurs,
depuis son application, depuis le 1er mars, on n'a pas de données, je n'ai
pas de données actuellement, là, sur
les résultats, mais c'est possible de compiler, là. Il y a cinq à six semaines
d'application, là, sur la mesure. Mais l'objectif, les évaluations qu'on
en fait, c'est autour de 11 millions de dollars annuellement.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
M. Fortin
(Pontiac) : 11 millions de dollars — merci, M. le Président — 11 millions de dollars qu'on va
être capables, d'ici 2017-2018, c'est bien ça?
M. Ducharme (Éric) : Oui.
M. Fortin (Pontiac) : O.K. Très
bien.
M. Ducharme (Éric) : Pour
l'année en cours, c'est la moitié du montant, là, 5,5 millions qui est
évalué, là.
M. Fortin (Pontiac) : Et, année
après année, ça serait 11 millions de dollars.
M. Ducharme (Éric) : Ça serait
11 millions de dollars annuellement.
M. Fortin (Pontiac) : O.K. Très
bien. Donc, ça, ça vaut autant — je veux juste bien comprendre — pour
les agences de placement que pour les
compagnies de construction. Est-ce qu'il y a un des deux secteurs qui est plus
important que l'autre? Dans ce qu'on a vu jusqu'à maintenant, est-ce qu'on sait
que c'est les compagnies de construction qui... ou ce qu'on sait qui s'en
vient, là?
Le Président (M. Bernier) :
M. Ducharme.
M. Ducharme (Éric) : Les
compagnies de construction, le nombre est plus important, là. On parle de
10 000 attestations émises au total : 7 600 en
construction, et l'écart dans les agences de placement, ça fait 2 400.
M. Fortin (Pontiac) :
Et, d'après vous, M. Ducharme... ça peut être quelqu'un d'autre autour de
la table qui répond, là, je n'ai
d'objection, mais est-ce que le processus d'octroi des contrats et le
processus, là, maintenant, de contrats privés... est-ce qu'il manque quelque chose pour qu'on soit en mesure de bien
aller chercher les revenus? Est-ce que les entreprises ont tout avantage
maintenant à déclarer l'entièreté de leurs revenus ou est-ce qu'encore il y
aurait raison pour que des entreprises qui oeuvrent dans ce secteur-là fassent
du travail au noir ou ne déclarent pas leurs revenus à Revenu Québec? Donc, si je vous dis que vous avez carte
blanche, que vous pouvez faire ce que vous voulez, là, est-ce qu'il y a
d'autres mesures qu'on a besoin de faire ou est-ce que vous êtes satisfait de
ces deux mesures-là?
• (15 h 30) •
Le Président
(M. Bernier) : M. Ducharme.
M. Ducharme
(Éric) : Je laisserais la parole à Daniel Prud'homme, qui est
vice-président...
Le Président
(M. Bernier) : En vous identifiant, s'il vous plaît, et en
donnant votre titre.
M. Prud'homme
(Daniel) : Daniel Prud'homme, vice-président à l'innovation et à
l'administration. Bien, en fait, les attestations, c'est une mesure qui
va amener de la conformité aussi, en ce sens que les entreprises, pour faire affaire entre elles, devront être en règle avec
Revenu Québec. Par exemple, si une banque se fait construire un
immeuble, bien, l'entrepreneur doit fournir
une attestation à la banque, mais l'entrepreneur va également demander des
attestations à ses sous-contractants. Donc, Revenu Québec va connaître
l'existence de contrats entre des entrepreneurs et des sous-contractants, puis
il sera possible pour Revenu Québec de dire : Aïe! comment se fait-il, il
y a un entrepreneur qui t'a demandé de lui
remettre six, ou 15, ou 20 attestations au cours de l'année, puis les
revenus que tu déclares ne sont pas en lien avec avoir de tels contrats?
L'entreprise qui ne se serait pas conformée, bien, on va pouvoir la challenger.
Mais l'effet le plus intéressant, c'est que
les entreprises vont se conformer d'elles-mêmes, sachant que l'information est
détenue par Revenu Québec. Donc, on pourrait voir des résultats de vérification
qui fléchissent, mais des rentrées fiscales autonomes, de l'autocotisation qui
augmente, puis, au net, le gouvernement y est gagnant pour beaucoup.
Si
on voulait aller plus loin, il faudrait demander d'inscrire la valeur des
contrats au moment où un entrepreneur validerait
l'attestation et dirait : C'est pour un contrat de 1 million de
dollars ou un contrat de 125 000 $. Puis, évidemment, ce serait aller plus loin dans les mesures de
suivi, puis il a été choisi de procéder en deux étapes. Commençons par
mettre en place les attestations, voyons si
ça fait le travail, puis, après 24 ou 36 mois, bien, on refera le point
s'il faut aller plus loin.
M. Fortin
(Pontiac) : Est-ce que c'est quelque chose qu'on voyait...
Le Président
(M. Bernier) : M. le député.
M. Fortin
(Pontiac) : ... — merci — dans
l'industrie de la construction, une entreprise qui dénonçait une autre
entreprise? Est-ce que c'est quelque chose qui était... Parce que, là, c'est de
ça dont vous me parlez en ce moment, là, est-ce
qu'il y a des entrepreneurs qui disaient : Écoutez, moi, j'ai fait affaire
avec un sous-contractant, mais, honnêtement, je le sais, que ça ne fonctionnait pas, là, ce qu'il était en train de
faire, qu'il y avait un tour de passe-passe qu'il voulait mettre de l'avant? Est-ce que c'étaient des entrepreneurs
qui venaient vous voir en disant : Regardez, j'ai essayé de
travailler avec cette personne-là, avec cette compagnie-là, puis ça ne marchait
pas du tout, le point de vue Revenu Québec?
Le Président
(M. Bernier) : M. Prud'homme.
M. Prud'homme
(Daniel) : ...la vérification, ça fait que je ne le sais pas vraiment.
Mais ce que les gens nous parlaient plus,
c'est des phénomènes de fausse facturation : Je pourrais te
produire une fausse facture. Tu me feras un faux paiement, puis on dissimulera une partie du chiffre d'affaires ou une
partie des taxes à remettre, on demandera des crédits de taxes sur intrants incorrectement. Ça fait que
c'est sûr que la mesure va contribuer à éliminer ces choses-là avec les
autres choses qu'on fait à Revenu Québec, là.
Le Président
(M. Bernier) : Merci. M. le député.
M. Fortin
(Pontiac) : Mais ce que vous êtes en train de me dire là, le
stratagème de fausses factures, là, c'est quelque
chose qui vous est venu de
l'industrie, c'est l'industrie elle-même qui, j'imagine, a dit : Écoutez,
on sait qu'il y a des gens qui
fonctionnent comme ça. Sinon, tu sais, ce que vous nous décrivez, c'est quelque chose qui aurait pu se faire à perpétuité
sans que l'État soit nécessairement au courant s'il n'y avait pas eu de
dénonciation de la part de l'industrie.
Le Président (M. Bernier) :
M. Ducharme.
M. Ducharme
(Éric) : Bon, un, il peut y avoir des dénonciations, mais aussi, dans
le cadre de vérifications fiscales, on peut
s'apercevoir que, certaines dépenses, les pièces justificatives sont absentes,
là. Ça fait que je pense que
c'est dans les deux modes, là, les deux possibilités sont...
M. Fortin
(Pontiac) : Très bien. Ça va, M. le Président.
Le Président
(M. Bernier) : Ça va? Bon, nous allons aller du côté de la
deuxième opposition dans ce cas-ci. Donc, M. le député de Granby.
M. Bonnardel : Merci,
M. le ministre. M. Ducharme, M. le ministre, M. le Président, vous êtes salués. Impossible de ne pas revenir sur un sujet qui a fait couler
pas mal d'encre depuis 2013, l'histoire des quotas et des bonis versés à
des vérificateurs chez Revenu Québec.
Pour la
petite histoire, il faut reculer à 2013, fin 2013, le 23 octobre,
Groupe Enico contre Revenu Québec, un jugement
de la Cour supérieure qui... Et je lis quelques extraits de ce jugement, M. le
Président, où on disait : «Au moins deux témoins [...] ont admis
qu'il existait un objectif de 1 000 $ l'heure pour la récupération.»
Dans le jugement Enico, c'est écrit : «Chaque service a un montant fixé
comme objectif à récupérer. L'agent, quant à lui, participe à la réalisation de
cet objectif global. S'il atteint ses objectifs, il peut avoir un avancement
d'échelon selon les critères de Revenu
Québec. Cela peut se traduire par un montant de salaire additionnel de
1 000 $ à 1 200 $. L'agent peut aussi obtenir un boni pour rendement exceptionnel, ce qui peut
représenter 3,5 % de son revenu.» 2013. Par la suite, on est
arrivé, M. le Président, avec deux
vérificatrices qui ont été filmées à leur insu par un employeur parce que lui
considérait que c'était une vérification abusive. C'est deux
vérificatrices qui ont été captées en vidéo. Une de ces dames a dit ceci, une
qui se vante d'avoir obtenu un boni de
rendement exceptionnel équivalent à 3,5 % de son salaire... Il y en a une
autre qui dit : «"1 000 $,
1 200 $ de l'heure", répond sa collègue. "Vous autres
aussi."» «On vous demande combien de l'heure?"1 000 $, 1
200 $ de l'heure", répond sa collègue. "Vous autres
aussi."»
Troisième point. On est en février 2016.
Trois personnes, d'ex-vérificateurs qui n'ont nécessairement pas été nommés
pour crainte de représailles, tout ça, confirment, eux aussi, des façons de
faire par l'Agence du revenu pour cotiser
par les chefs d'équipe, performance exceptionnelle qui correspond à 3,5 %
du salaire, et on dit : «L'agence a le bras long, lance l'un d'eux, parti en 2014. Il y a des gens qui se [font]
vérifier et cotiser après avoir pris position contre elle.»
Est-ce que ce sont des coïncidences
particulières de voir ces trois cas particuliers qui indiquent qu'à l'Agence du revenu il y a donc des quotas confirmés par
d'ex-vérificateurs et des primes au rendement exceptionnel qui amènent
donc de l'argent pour ces vérificateurs, donc des vérifications abusives?
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M. Leitão :
Peut-être, avant de passer la parole à M. Ducharme pour aller dans le
détail un peu plus, on a déjà échangé
à ce sujet-là au salon bleu. Ce que nous avons dit et que, donc, je répète ici,
c'est qu'il n'y a pas de de bonis liés à des quotas de récupération
fiscale. Il y a des moyens pour... qui est toujours nécessaire pour améliorer
l'efficacité du système, pour s'assurer que
les personnes qui font leur travail le font de façon optimale. Mais de lier
directement des bonis à un potentiel quota de récupération, moi, je
trouve que c'est un peu exagéré.
Et peut-être
que je finirai juste en disant que, oui, en effet, il y a deux vérificatrices
qui ont été filmées à leur insu. Je trouve ça assez malsain, des
personnes qui travaillaient, qui ont... On sait de quoi elles ont parlé,
peut-être de leur vie personnelle, de leur
famille et de leurs enfants. Bon, il y a quelqu'un qui a enregistré tout ça et
puis qui le rend public comme ça, au fur et à mesure, au compte-gouttes.
Je ne pense pas que ça soit une base importante pour qu'on adresse des
questions de politique publique.
Alors, M. Ducharme, si vous avez des
considérations plus pratiques là-dessus...
Le Président (M. Bernier) : M.
Ducharme, vos commentaires.
M. Ducharme (Éric) : Ce que je
peux dire par rapport à cette problématique-là, c'est que, dès mon arrivée à Revenu Québec, j'ai demandé de savoir c'était
quoi, les bonis, le lien, les quotas, puis qu'est-ce qui s'était passé
dans ce dossier-là. Et nos recherches, mes
questions m'amènent à vous dire qu'il n'y en a pas, de quotas, il n'y a pas de
structure de quotas organisée à Revenu Québec.
Les bonis, c'est un programme du gouvernement
pour les professionnels et les techniciens non syndiqués à Revenu Québec et ailleurs au gouvernement qui est
structuré... C'est 3,5 % du salaire, puis on identifie une masse
salariale qui est distribuée aux gens. Puis
les gens sont évalués, et les indices de rendement exceptionnel, bien, c'est la
complexité des mandats, l'importance des dossiers confiés, les actions, les
réalisations sur l'organisation ou sur la clientèle, la rapidité d'exécution, la satisfaction élevée des clients, les économies
réalisées en termes d'allègement des moyens utilisés pour faire de la
vérification, l'innovation démontrée.
Par ailleurs, autre élément dans le dossier,
c'est qu'en vérification il y a 45 personnes qui ont eu des bonis sur
4 000 vérificateurs...
• (15 h 40) •
Le Président (M. Bernier) : M.
le député de Granby.
M. Bonnardel :
M. le Président, M. Ducharme, M. le ministre, j'ai un arbitrage de grief
ici en vertu du Code du travail. Date de la sentence, 13 octobre
2015, Agence du revenu, syndicat et le plaignant — je ne le nommerai pas.
C'est ici, ici. C'est écrit ici qu'une des personnes qui travaille pour
l'Agence du revenu, Mme Gélinas, indique que le plaignant a un rendement
horaire de 173 $ pour les dossiers de vérification interne et que, compte
tenu de son niveau d'expérience, ce n'est
pas assez. Deuxième évaluation, janvier 2013 : «Mme Gélinas indique
que le rendement horaire du plaignant
est de 48 $ pour les vérifications externes et de 260 $ pour les
vérifications internes, ce qu'elle qualifie de loin en dessous des
normes du service, sans les identifier.»
Une autre évaluation en octobre :
«...Mme Poirier écrit que le rendement horaire du plaignant est de
151 $ pour les vérifications
internes et de 1 500 $ pour les vérifications [internes], ce qui est
loin en dessous des normes du service, qu'elle identifie comme étant de
1 200 $ pour les vérifications externes et de 2 434 $ pour
les vérifications internes. [...]ces normes
sont établies par les administrateurs afin d'évaluer la rentabilité du service
et que les montants peuvent varier lors de changements d'administrateurs
[chez vous]. Elle mentionne également que ces normes sont transmises aux vérificateurs lors de réunions d'équipe. Il
s'agit, selon elle, d'un objectif global pour l'équipe, et l'employeur espère
que chaque employé s'approche de cet objectif.»
Elle
dit — le
plaignant — que la
norme de 1 200 $ pour la vérification interne... mais affirme que
cela s'est fait en réunions d'équipe. Ces normes, selon le témoignage de
Mme Poirier, ne sont pas documentées, mais font partie des pratiques de
Revenu Québec. Vous répondez quoi à ça?
Le Président
(M. Bernier) : M. Ducharme.
M. Ducharme
(Éric) : J'ai pris connaissance des jugements. Revenu Québec a gagné
quand même la cause en arbitrage, et
les gens... il y avait d'autres éléments aussi dans ces causes-là qui ont fait
que, les personnes, les liens d'emploi ont été coupés avec Revenu
Québec. Les dossiers étaient mal montés, il y a l'aspect... Ça, c'est des gens
qui sont temporaires, c'est des gens que les dossiers, que l'ensemble des
éléments qu'on analyse par rapport à donner une permanence ou à conserver la personne en emploi... Il y a plus que le
dollar horaire, qui est peut-être un élément parmi tant d'autres pour faire une évaluation pour voir si la
personne reste à l'emploi de Revenu Québec, si on renouvelle son
contrat. Mais ce n'est pas lié aux bonis, ce n'est pas lié à une valorisation
du salaire des gens s'ils font plus de cotisations que d'autres, là. Le
jugement parle de l'ensemble des éléments, entre autres de cette partie-là.
Le Président
(M. Bernier) : M. le député.
M. Bonnardel :
M. le Président, M. Ducharme, en tout respect, là, l'employé ne faisait
pas la job. Ce n'est pas compliqué, il ne faisait pas la job. Il ne faisait pas
la job, il n'allait pas chercher assez d'argent. Vous avez fait quatre
évaluations de cet employé. À chaque fois, on évaluait ce qu'il allait chercher
en vérifications externes, vérifications internes. Mme Poirier dit :
Il est allé chercher 151 $ en vérifications externes et 1 500 $
en vérifications internes, les normes du
service demandent 1 200 $. C'est drôle, le 1 200 $, là,
c'est le même montant qu'on revoit, là, dans les topos à la télé, les vérificatrices qui... Soit dit en passant,
il y en a une des deux qui a été promue chef. Alors, ces normes, selon le témoignage de Mme Poirier,
ne sont pas documentées, mais font partie des pratiques de Revenu
Québec.
Je
pense qu'il n'y a personne de fou ici, là, puis tout le monde est conscient
que, selon moi, si vous ne voulez pas dire les choses comme elles sont,
c'est que vous avez peur d'un possible recours...
Le Président
(M. Bernier) : Bon, M. le député, je pense qu'il ne faut pas
prêter des intentions...
M. Bonnardel :
Non, je ne prête pas des intentions, mais, M. le Président...
Le Président
(M. Bernier) : Il ne faudrait pas prêter des intentions, restons
à un niveau un petit peu plus élevé, là.
O.K.? Je pense que vos questions, ça allait bien, il faut continuer dans ce
sens-là, et on va essayer de se parler entre vous et
moi.
M. Bonnardel :
O.K. O.K. On continue. Juste un autre petit topo de plus, là. Après les
25 premières heures, le vérificateur
rencontre son chef d'équipe pour valider les points sur lesquels la
vérification doit être approfondie. Lors de cette rencontre, il peut être convenu d'arrêter la vérification si
celle-ci s'annonce peu rentable. Peu rentable, ça indique que vous faites des vérifications abusives, que vous
demandez des quotas — comme
mentionné, 1 200 $ pour les vérifications externes et 2 434 $ pour les
vérifications internes — et on a des documents que les médias ont montrés aux
Québécois pour prouver que ces quotas pour
rendement existent. Avouez qu'avec ce que je viens de vous dire là, si vous
l'avez déjà lu, ça commence à être pesant.
Le Président
(M. Bernier) : M. Ducharme.
M. Ducharme
(Éric) : Oui, j'ai lu ces jugements-là que Revenu Québec a gagnés en
cour. Je comprends qu'il y a des passages
qui sont surprenants. Mais, par ailleurs, je vous dis, il n'y a pas de
structure planifiée de quotas. Puis là, au départ, on parlait des
bonis — ça
fait qu'on valorisait ceux qui en ramenaient le plus — il
n'y en a pas.
Par
ailleurs, dans tout ça, j'ai voulu clarifier le futur pour dissiper tout doute.
Ça fait que vous l'avez vu sans doute dans
les journaux, où les syndicats ont dit que Revenu Québec veut arrêter de verser
les bonis. Ce n'était pas exactement la chose, on a demandé aux syndicats, dans le cadre des négociations
actuelles, de suspendre le versement des bonis du mois de mai qui s'en vient de façon à trouver ensemble
une nouvelle façon d'appuyer le travail des meilleurs employés pour
dissiper tout doute à propos de ça pour la population.
Le Président
(M. Bernier) : M. le député de Granby.
M. Bonnardel : M.
le Président, jugement Enico, on mentionne le 1 200 $, on mentionne
le 3,5 % de salaire additionnel qu'on
peut donner. Deux ex-vérificatrices... bien, qui sont encore à l'emploi, dont
une nouvelle chef d'équipe, mentionnent à leur
insu, à leur insu, aussi de 1 000 $ à 1 200 $ de taux de
rendement qu'eux doivent ramener quand ils
font une vérification, plus un autre boni, eux autres aussi, de 3,5 %. Et,
surprise, un autre document ici qui confirme la même chose. Encore une
fois, on doit aller chercher 1 200 $ pour les vérifications, minimum,
plus un boni de 3,5 %. Trois dossiers complètement différents : 2013,
2015, 2016. Vous expliquez ça comment aux Québécois?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Leitão :
M. le Président, je pense que M. Ducharme a déjà été assez clair, et, moi
aussi, je l'avais... il n'y a pas de
bonis liés à la récupération, liés directement à des quotas de récupération, il
n'y en a tout simplement pas. Cependant, dans une organisation comme
l'Agence du revenu, il faut avoir des moyens d'évaluer la performance des
employés.
J'ai dit en
tout début que nous avons besoin, en tant qu'État, d'avoir une agence fiscale,
une agence du revenu qui soit
respectée et efficace. Alors, pour mesurer l'efficacité des personnes qui
travaillent, il y a toute une série de critères, dont M. Ducharme a fait état : la complexité
des mandats, l'impact, etc. Et donc, écoutez, il faut mesurer la performance
des personnes, mais cette performance-là
n'est pas liée directement à un hypothétique quota de récupération qui n'existe
pas.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député.
M. Bonnardel : M.
le Président, M. Ducharme, est-ce que vous niez que ces normes sont transmises
au vérificateur lors de réunions d'équipe,
et qu'il s'agit, selon elle, d'un objectif global pour l'équipe, et que
l'employeur espère que chaque employé s'approche de cet objectif? Est-ce que
vous niez ça?
Le Président (M. Bernier) :
M. Ducharme.
M. Ducharme (Éric) : C'est
difficile pour moi de nier ça. Je travaille pour le futur, ça fait qu'on a mis
en place des mesures pour que les bonis
soient revus. On en a discuté avec le syndicat, on veut changer des choses.
Puis, par ailleurs, si jamais on doit verser
le boni au mois de mai parce qu'il n'y a pas d'entente avec le syndicat, bien,
on pense mettre en place des directives qui vont faire que ça va être
des comités de sélection. Les vice-présidents vont avoir à autoriser ces
bonis-là aux employés plus performants, puis on va être certains qu'il n'y a
pas de lien avec des quotas puis des rendements horaires pour donner des bonis
au rendement.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député.
M. Bonnardel :
Donc, si vous me dites ça, que vous ne niez pas le fait qu'il y a des objectifs
qui sont demandés dans les équipes, vous ne niez pas le fait que ce que
Mme Poirier disait, une employée de votre bureau, de l'Agence du revenu,
de demander 1 200 $ pour les vérifications externes et jusqu'à
2 400 $ pour les vérifications internes dans ce jugement, c'est vrai.
Le Président (M. Bernier) :
M. Ducharme.
• (15 h 50) •
M. Ducharme (Éric) : Vous
pouvez être certain qu'il n'y a pas de directive de Revenu Québec pour avoir ces cibles-là. Il n'y en a pas et il n'y en a
jamais eu. Est-ce que, dans les équipes, quelqu'un, à quelque part, a pu dire
des éléments comme ça? Là, un, je n'étais pas là, on n'était pas présents lors
de ces rencontres-là, c'est difficile pour moi de le nier.
Le Président (M. Bernier) : M.
le député.
M. Bonnardel :
Il reste que, pour le monsieur en question ici, il n'était pas assez payant
pour Revenu Québec. C'est juste ça, c'est...
M. Ducharme (Éric) : Je
m'excuse, il y a plusieurs éléments dans ce jugement-là en droit du travail qui
ont fait qu'on a maintenu la séparation
d'emploi avec cette personne-là, et le rendement est un de l'ensemble des
éléments. C'est marqué à la fin que
l'ensemble des dossiers étaient mal montés puis qu'il y a plusieurs critères
qui n'étaient pas atteints pour cette
personne-là, et c'est pourquoi que la décision de Revenu de mettre fin à son
emploi a été maintenue.
Le Président (M. Bernier) :
30 secondes.
M. Bonnardel :
Vous expliquez comment qu'en congé de maladie pour les périodes de plus d'un
an... il y a 159 personnes à l'Agence
du revenu qui sont en congé de maladie pour un an et plus? Est-ce que c'est dû
au fait que vous demandez des vérifications fortes, abusives, avec des
montants d'argent spécifiques pour satisfaire le gouvernement?
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M. Leitão :
Je dirais qu'il y a aussi, M. le Président, il y a 11 000 personnes
qui travaillent chez Revenu Québec. Ce n'est pas un petit dépanneur du
coin, c'est 11 000 personnes.
Le
Président (M. Bernier) : Le temps est maintenant écoulé du côté
de la deuxième opposition, nous allons retourner du côté du gouvernement. M. le
député de Trois-Rivières.
M. Girard :
Merci beaucoup, M. le Président. Donc, permettez-moi, à mon tour, de saluer mes
collègues de l'opposition, le député de Granby, ainsi que le député de
Rousseau, ainsi que mes collègues députés du gouvernement, saluer également M.
le ministre, saluer M. Ducharme et toute l'équipe de Revenu Québec qui
sont ici aujourd'hui avec nous.
M. le Président, vous n'êtes pas sans savoir mon
intérêt pour les PME à travers le Québec. Mon travail antérieur à titre
de ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises, à l'Allègement
réglementaire et au Développement économique
régional m'a amené à travailler beaucoup avec les PME. Depuis plus d'une
dizaine d'années que je côtoie des
PME sur le terrain. Nos PME, depuis les dernières années, se plaignent, à tort
ou à raison, de certaines relations avec le gouvernement, et ce, dans différents ministères. On a aussi des plaintes
qui proviennent de nos PME concernant Revenu Québec, que ce soit en fonction de certains délais, que ce soit en
fonction de la difficulté à avoir certaines réponses à leurs questions.
Certaines entreprises, surtout les petites entreprises, au Québec, n'ont pas
beaucoup de temps à passer en ligne ou encore au téléphone avec les différents
ministères et avec Revenu Québec.
À
cet effet, il y a un travail qui a été entrepris, un travail important
d'allègement réglementaire. Il y a eu le rapport Audet qui a été fait, il y a quelques années, et ce rapport a permis de
soulever certaines améliorations possibles en termes d'allègement réglementaire. À ce jour, 90 %
des recommandations du rapport Audet sont soit réalisées ou soit en
cours de réalisation. Le travail doit se continuer, et, à cet effet, j'ai eu le
privilège de faire le tour du Québec, de rencontrer des entrepreneurs et des
développeurs économiques de partout à travers le Québec.
Dans le cadre de ces consultations, à plusieurs
reprises il y avait des gens de Revenu Québec qui m'accompagnaient pour
rencontrer les entrepreneurs et les développeurs économiques. Lors de ces
consultations, nous avons relevé plus de 200 irritants au niveau du
gouvernement du Québec dans différents ministères, des irritants de toutes
sortes, dont certains de ces irritants
provenaient de Revenu Québec. Donc, ces irritants-là ont été compilés, et,
lorsque je suis arrivé au ministère,
nous avons créé un comité permanent d'allègement réglementaire, un comité qui
doit travailler en constante évolution
avec les besoins de nos PME versus les contraintes, si je pourrais m'exprimer
ainsi, les contraintes des différents ministères du gouvernement
vis-à-vis de nos PME. C'est un travail qui évolue, c'est un travail qui se fait
en continu. C'est la raison d'un comité qui est permanent.
Vous savez, nos PME
ont à travailler régulièrement avec Revenu Québec, que ce soit, bon, bien sûr,
pour les impôts, différents programmes de crédit d'impôt, que ce soit pour
différents permis ou autre, différentes lois à respecter. Donc, nos entrepreneurs, nos PME ont à travailler de façon
constante et régulière avec Revenu Québec. Comme je le disais tout à l'heure, parmi les irritants principaux que l'on a
décelés, il y avait, entre autres, des délais, des délais de
remboursement de crédit d'impôt, par exemple. Il y avait aussi certains
irritants concernant la qualité de service par rapport aux conseils ou par rapport à la qualité de service qu'on
recevait lorsqu'on faisait des appels chez Revenu Québec. Donc, aujourd'hui, je ne peux passer sous silence
le travail qui a été fait avec Revenu Québec, qui sont assis autour de la table du comité permanent d'allègement
réglementaire.
Je
veux souligner la collaboration et la volonté des gens de Revenu Québec pour pouvoir améliorer ces processus avec nos PME. On sait que le développement
économique du Québec
passe par les PME de partout en région, et c'est extrêmement important
que Revenu Québec soit un partenaire, et j'ai vraiment senti autour de la table
du comité permanent d'allègement
réglementaire une collaboration, une volonté de vouloir faire avancer les choses.
Nous avons travaillé ensemble
à trouver des solutions, à regarder vers l'avant comment on va pouvoir
améliorer la relation entre Revenu Québec et nos PME, comment on va
pouvoir devenir un partenaire efficace avec nos entrepreneurs. Et nous avons eu
vraiment une belle réception des gens de Revenu Québec, les gens ont compris
les problématiques, les gens ont été à l'écoute des entrepreneurs sur le
terrain. Et ce qui s'est fait, c'est de dire : Bon, voici les
problématiques, voici les irritants. Maintenant,
ce n'est pas de trouver le coupable, c'est de voir comment on va mettre en
place les mesures, les façons de faire qui vont nous permettre de
continuer à évoluer au niveau de nos PME.
Donc,
aujourd'hui, bien, je veux remercier, je veux également
féliciter les gens qui ont participé soit aux consultations à travers le
Québec, les gens qui ont été présents lors des réunions du comité permanent d'allègement
réglementaire, qui ont amené des propositions concrètes, qui ont amené des solutions, qui ont amené une belle
ouverture aussi face à nos PME. Je veux
inciter Revenu Québec à continuer, à continuer dans le même sens au niveau de l'allègement réglementaire
parce que je pense que c'est une nécessité au niveau de nos entreprises à
travers le Québec.
Et ce que je voudrais
entendre aujourd'hui, M. le Président, soit du ministre ou encore de
M. Ducharme, de Revenu Québec, c'est
comment ils voient la relation future entre Revenu Québec et nos PME, comment
c'est important d'être partenaires et
comment Revenu Québec peut être un acteur de premier plan pour continuer à
développer l'économie, et est-ce qu'ils ont déjà des idées de mesures,
des choses qui peuvent être mises en place chez Revenu Québec pour continuer cette relation, pour continuer à
améliorer la relation, améliorer la prestation de services pour nos
entrepreneurs, que ce soit pour les permis,
que ce soit en qualité de service, réponse téléphonique, répondre plus
rapidement à certains délais de
crédit d'impôt, et tout ça. Je sais qu'il y a des choses qui se mettent en
place, il y a des idées qui ont émergé, et je voudrais voir comment Revenu Québec et comment le ministre voient le
futur à ce niveau-là pour la relation entre les PME et l'Agence du
revenu de Revenu Québec.
Le Président
(M. Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão : Très bien. Merci
beaucoup. Encore une fois, avant de passer la parole à M. Ducharme pour
des informations un peu plus détaillées, je vous dirais que, d'une façon un peu
plus générale, bien sûr que nous comptons sur l'Agence du revenu pour faire beaucoup de
choses. Donc, je dis ça parce que c'est un peu aussi la tâche du gouvernement de s'assurer que les règles du jeu ne
changent pas très souvent, parce que ça déstabilise un petit peu les équipes en place. Alors, comme vous savez, tout
l'édifice qu'il y a au Québec en termes de crédits d'impôt, par exemple,
des fois les règles sont un peu complexes et
changent. Alors, ça complexifie le travail de l'Agence du revenu, qui
doit interpréter ces règles-là. Donc, je
pense, pour le mandat que nous donnons à l'agence, pour ce que nous leur
demandons de faire, je pense que, vraiment, ils s'acquittent très bien de leur
tâche et je les félicite pour ça.
Où nous voulons aller maintenant — et
vous avez parlé d'allègement réglementaire, et je pense que c'est très important — et où l'agence aussi veut aller, c'est
d'aller plutôt dans un processus d'accompagnement des entreprises. Pas seulement d'attendre et puis de les contacter une
fois par année, une fois chaque deux ans ou que sais-je et ne pas leur
parler entre-temps, mais d'un processus continu d'accompagnement pour qu'on
puisse éviter les surprises, pour qu'on puisse
être bien informés dans les deux cas, et je pense que c'est de cette façon-là
que nous allons avoir un meilleur service aux entreprises. D'ailleurs, le service de Revenu Québec, service aux
entreprises, est très performant, à mon avis, et il y a aussi une grande... de plus en plus qui font appel
à des technologies innovantes pour améliorer et simplifier leurs processus.
Donc, je
pense que c'est important de noter ça, qu'il y a un souci d'amélioration
permanent de part de l'agence,
et de s'en aller vers un processus
d'accompagnement plutôt que, tout
simplement, de relations peut-être, des fois, dans le passé, un peu adversérielles, mais d'être plutôt
un accompagnement pour que ça soit plus bénéfique pour les deux parties.
Je ne sais pas, M. Ducharme, si vous avez des précisions un peu plus claires.
• (16 heures) •
Le Président (M. Bernier) :
M. Ducharme.
M. Ducharme
(Éric) : ...plus claires, des précisions. Comme vous le disiez, les
actions de Revenu Québec ont permis
de réduire de 26 % le coût total des formalités administratives, là,
imposées aux entreprises dans le cadre du dernier plan sur l'allègement réglementaire, et on
travaille actuellement, là, à l'élaboration du nouveau plan. Puis je peux
vous dire qu'une vingtaine de nouvelles mesures, là, de Revenu Québec ont été
proposées pour accroître, là, accroître le pourcentage de réduction de la
paperasserie administrative.
Par ailleurs,
comme le disait le ministre, dans le plan d'action en réponse au rapport de la
Protectrice du citoyen, on a pris
l'engagement d'accompagner les clientèles, tant au niveau des particuliers en
affaires qu'au niveau des PME, des nouvelles
entreprises qui se créent au niveau du système corporatif. On va offrir en
cours d'année, là, pour l'ensemble des entreprises un accompagnement
pour favoriser la conformité fiscale tout au long du cycle de vie des
entreprises. Ça fait que, les nouvelles
entreprises, on va leur offrir qu'il y ait quelqu'un de Revenu Québec qui les
rencontre, soit chez Revenu ou soit même à l'entreprise, pour leur dire
quelle est la meilleure façon de remplir... et s'assurer, là, d'être conformes au niveau fiscal pour leur permettre des
meilleures compréhensions des règles fiscales et les renseigner au sujet
des obligations puis de la tenue adéquate
des registres comptables. Il y a un projet pilote qui va se tenir dès
l'automne prochain ou après, qui, ensuite, là,
sera déployé à l'ensemble de la clientèle à partir de décembre. Aussi, on veut
intensifier nos activités de renseignements et de prévention en expédiant des
communications sur notre site Internet dans les prochains mois.
Par ailleurs,
peut-être une dernière chose, au niveau de la Charte des droits des
contribuables et des mandataires, qui
est en voie de préparation et qui devrait être, au cours de l'automne, rendue
publique, il y a un engagement envers les petites et moyennes entreprises dans la charte où Revenu Québec s'engage
à administrer le régime fiscal de manière à réduire au minimum les coûts administratifs d'observation des
lois fiscales engagés par les PME. Ça fait que je pense qu'avec ça on va
marquer nos objectifs de réduire le fardeau administratif aux PME au Québec.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député de Trois-Rivières.
M.
Girard : Merci, M. le Président. Je ne veux pas vous voler le punch du
plan qui s'en vient ou des mesures que vous avez sorties. Vous avez
plusieurs mesures qui ont été identifiées, est-ce que c'est possible de nous
donner des exemples de mesures, soit de ce
que vous prévoyez faire... Ou encore on parle du 26 % de diminution des
dernières années, pour le bénéfice
des gens qui nous écoutent, bien, on donne souvent des chiffres, avez-vous des
exemples de types de mesures qui ont
été faites qui allègent vraiment le fardeau des entrepreneurs? Une ou deux
mesures, là, que, concrètement, on va
être capable de mettre vraiment, là, une image, dire : Ah oui! Ça, effectivement,
ça peut permettre d'alléger le fardeau de nos entrepreneurs sur le
terrain.
Le Président (M. Bernier) :
M. Ducharme.
M. Ducharme (Éric) : Je suis un peu
mal à l'aise de dévoiler les prochaines mesures. Par ailleurs, je peux peut-être donner en exemple des choses qui ont
déjà été faites puis je peux vous dire que ça va aller dans le même
sens, là. À titre d'exemple, Revenu Québec
encaisse la CSST depuis 2011. Avant, il y avait deux prélèvements, deux
endroits où on devait faire des versements. Maintenant, Revenu Québec le
fait seul, et on remet à la CSST les montants.
Le
Président (M. Bernier) : ...vous pouvez livrer toute
l'information. L'ensemble des Québécois nous regardent...
M. Ducharme (Éric) : Oui, oui, j'en
suis sûr.
Le Président (M. Bernier) :
...et on attend vos réponses, et on attend l'information.
M.
Ducharme (Éric) : Non, mais n'étant pas...
Une voix :
...
M.
Ducharme (Éric) : Il y a un ministère responsable pour faire l'annonce
et une ministre responsable. Et on a eu une rencontre la semaine
dernière, puis on m'a bien dit de ne pas dévoiler l'information.
M. Leitão :
En temps et lieu.
M. Ducharme
(Éric) : En temps et lieu.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Trois-Rivières.
M. Girard :
Merci.
Le Président (M.
Bernier) : Si vous en savez, c'est le temps de dévoiler.
M. Girard :
Oui. Non, je ne veux pas dévoiler...
M. Leitão :
Pas tout de suite.
M.
Girard : ...mais ce que je voulais entendre, c'est vraiment... C'est
qu'on voit qu'il y a une belle collaboration, qu'il y a des rencontres encore qui se font et qu'il va y avoir d'autres
mesures mises en place. Donc, on peut annoncer à nos entrepreneurs, à
nos PME sur le terrain aujourd'hui que, oui, nous sommes en action, oui, il va
y avoir des mesures chez Revenu Québec, mais également dans d'autres ministères
pour continuer à alléger cette administration, qui est lourde pour nos PME. Parce
qu'on le sait, souvent, lorsqu'une
PME a de la paperasse à remplir, surtout les petites PME, c'est souvent l'entrepreneur lui-même
qui fait ce travail-là, qui fait la paperasse, qui communique avec Revenu
Québec ou avec n'importe quel autre ministère, et, malheureusement, bien, souvent... malheureusement ou heureusement, parce que l'entrepreneur veut travailler dans son entreprise, mais il va débuter son travail à six heures, le
matin, il arrête à huit heures, le soir. Donc, dans les heures où il est
disponible pour communiquer avec les ministères, les ministères ne sont pas nécessairement
ouverts. Donc, ça crée des problématiques, et moins il va y avoir de paperasse,
moins il va y avoir de papiers à remplir,
plus nos entrepreneurs vont pouvoir se consacrer sur leurs entreprises,
plus nos entrepreneurs vont pouvoir travailler à faire croître leurs entreprises.
Et
également le message que je veux envoyer aujourd'hui, c'est que, souvent, nous avons des jeunes entrepreneurs. On voit, au Québec, les dernières statistiques démontrent que nos jeunes veulent entreprendre de plus en plus. Par contre, on voyait que les jeunes qui n'entreprenaient pas nécessairement à court terme, qui ne se lançaient pas dans le démarrage d'entreprise avaient comme crainte les lourdeurs administratives. Ils croyaient que c'était compliqué, c'est
compliqué d'avoir les permis, et tout ça, de démarrer une entreprise.
Donc,
le message, je pense, qu'il faut envoyer à ces gens-là, c'est que le
gouvernement est en action pour diminuer ce fardeau administratif, de
simplifier les coûts administratifs, et, entre autres, avec la venue éventuelle
d'un guichet unique pour nos entrepreneurs qui va permettre un démarrage
d'entreprise, avoir les permis, et tout, de façon beaucoup plus rapide. Je
pense, ça va être une excellente nouvelle pour nos entrepreneurs. Et Revenu
Québec fait partie maintenant — et je le crois sincèrement — Revenu Québec fait partie de la solution,
fait partie d'un partenaire, et non
pas d'un organisme qui va venir réduire la productivité de nos entreprises,
mais nous allons contribuer, nous allons les accompagner pour pouvoir
travailler dans ce sens-là.
Maintenant, je vous
amènerais dans un autre ordre d'idées au niveau de votre travail qui est
vraiment l'équité fiscale au niveau de
Revenu Québec. En termes d'équité fiscale, bien, il faut lutter — on l'a dit tout à l'heure, mon
collègue en a parlé — contre l'évasion fiscale, qui est une
priorité. Les dernières années, il y a eu des résultats concluants, il y
a eu quand même de la récupération qui s'est faite. Et j'ai fait certaines
recherches sur le site Internet de Revenu Québec, et j'ai découvert que
l'agence avait récupéré 14 milliards de dollars au cours des quatre dernières
années, ce qui n'est quand même pas rien. Et je vous amènerais sur le nouveau
module d'enregistrement des ventes dans le secteur des bars et des restobars, un module qui a été pensé au Québec. En passant,
c'est une innovation qui vient du Québec, ça a été fait chez nous par
des entreprises de chez nous, par des entrepreneurs de chez nous. Donc, bravo!
C'est une solution qui vient du Québec, et c'est probablement une des raisons
qui expliquent, entre autres, ce qui se fait au niveau des restaurants, la récupération qu'on est allés
chercher. Donc, dans les restaurants, ça se fait depuis 2011, où on a
travaillé avec cette nouvelle technologie qui est développée chez nous pour
éliminer, entre autres, certaines concurrences déloyales et s'assurer que le
secteur de la restauration paie les taxes et impôts qu'il doit faire.
Donc,
devant ce succès au niveau des restaurants, on a continué avec le dernier
discours du budget pour déployer le module d'enregistrement des ventes,
ce qu'on appelle le MEV, dans les bars et les restobars à travers le Québec. Donc, j'aimerais savoir, M. le ministre, comment
se déroule l'implantation. J'ai eu personnellement à aller dans les bars
dernièrement, j'ai reçu ma facture. Donc, oui, le...
M. Leitão :
...
M. Girard : À la fin d'une
très grosse journée, on peut aller prendre une petite bière de microbrasserie
faite au Québec par des entrepreneurs de chez nous.
Le Président (M.
Bernier) : Les 5 à 7 pour les députés, c'est connu.
M. Girard :
Pardon?
Le Président (M.
Bernier) : Les 5 à 7 pour les députés, c'est connu.
M. Girard :
Oui, c'est connu.
Le Président (M.
Bernier) : C'est du travail.
M.
Girard : Et maintenant
on a des excellents produits fabriqués ici, au Québec, par des gens de chez
nous. Donc, j'invite les gens à en
profiter. Mais, M. le ministre, au
niveau de ce nouveau module au niveau des restobars, comment ça va au niveau de l'implantation? Et quels
sont les résultats jusqu'à maintenant?
Le Président (M.
Bernier) : Demande-lui à qui il veut poser les questions.
M. Leitão :
Jusqu'à maintenant...
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
• (16 h 10) •
M.
Leitão : ...ça se passe très bien.
D'ailleurs, je
pense, nous avons ici... on pourrait
l'appeler peut-être le papa des MEV, M. Prud'homme, qui pourrait vous donner des informations beaucoup plus précises. Mais cette nouvelle partie,
donc les MEV dans les bars, je pense que, jusqu'à maintenant... Et, vendredi
dernier, on parlait de ça, et vraiment, là, ça se passe très bien.
Mais j'aimerais, si
vous me permettez, chers collègues — peut-être qu'on y
reviendra — j'aimerais
revenir à quelque chose que le député de Granby mentionnait tantôt. Il
mentionnait, donc, les cas en tribunal qui étaient... Il fallait faire des inférences, une lecture très
partielle des jugements. Moi, je vais faire aussi une lecture un peu moins
partielle, l'article 150 du jugement qui a
été rendu, qui est le suivant : «À la lecture des fiches de révision, le
tribunal constate que ce qui est noté comme une coquille relève souvent
d'une formulation inadéquate qui peut remettre en cause la bonne compréhension par le contribuable de ce qui lui
est demandé par Revenu Québec. Il ne s'agit pas simplement de fautes d'orthographe ou mauvaise ponctuation. De plus,
comme le mentionne Mme Crevier, ces coquilles sont répétitives et se
retrouvent dans presque tous les dossiers de vérification complétés par le
plaignant. En ce sens, ce reproche touche la qualité du travail accompli par ce
dernier.»
C'est
une personne qui, de toute évidence, n'était pas compétente, et c'est pour ça
que Revenu Québec a mis fin à son emploi.
Donc, de vouloir associer ça à des hypothétiques bonis, quotas, etc., je pense
que c'était, comme on dit en bon chinois, un petit «stretch».
Le
Président (M. Bernier) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Mercier, vous avez un bloc de 15 minutes qui vous appartient.
M. Khadir :
Merci. Parfait.
Le
Président (M. Bernier) : Vous pouvez poser des questions sur
les sujets que vous voulez, puis les gens de Revenu Québec et de la SAQ
qui sont dans la salle...
M. Khadir :
Non, ça tombe bien.
Le
Président (M. Bernier) : Si vous avez d'autres questions sur
d'autres sujets, bien, le ministre va vous répondre.
M. Khadir :
Je ne poserai pas de question sur les bars que fréquente le ministre. Mais,
s'il a des questions sur les bars de mon comté, je... volontiers.
Le Président (M.
Bernier) : Allez-y, M. le député de Mercier.
Une voix :
...de Trois-Rivières...
M. Khadir :
Ah! Trois-Rivières, ça doit être encore meilleur.
Ça
concerne les revenus du Québec parce que les crédits d'impôt, les exemptions
fiscales que donne l'État à des particuliers et aux entreprises, c'est
des revenus dont l'Agence de revenu se prive, n'est-ce pas? Donc, c'est central
à l'examen des crédits et des finances du Québec, c'est de l'intérêt général.
Alors,
il y a une question, la question 35, posée par la deuxième opposition... Hein,
vous savez, quand il y a des questions
posées à la fois par la deuxième opposition, la CAQ, et nous, des deux côtés du
spectre politique, ça veut dire que ça a probablement pas mal de bon
sens de poser cette question-là. La question est simple...
Une voix : ...convergence...
M. Khadir : Oui, bien, on peut converger sur le
bonbon, sur la qualité de l'eau, on peut converger sur tout ce qui est du sens commun. Alors, il me semble que c'est
du sens commun, que ça intéresse les études de crédits de savoir c'est quoi, le nombre des sociétés ou de déclarations
d'impôt, entre 2009 et 2015, qui ont bénéficié d'allègements fiscaux
pour les différentes dépenses fiscales : crédits d'impôt, niches fiscales
octroyées aux entreprises. Question 35.
Et je vais
vous dire pourquoi, parce que, vous savez, M. et Mme Tout-le-monde sont frappés
par toutes sortes de fardeaux
fiscaux. À côté d'eux, des entreprises bancaires, par exemple, la Financière de
Power Corporation, de la famille Desmarais, très proche du Parti
libéral... Ça, c'est connu, c'est un fait. Là, je ne veux pas accabler...
Le Président (M. Bernier) :
...M. le député de Mercier...
M. Khadir : Non, non, mais
c'est parce que c'est important.
Le Président (M. Bernier) : ...en
ce qui me concerne, dans cette commission, là, je ne tolère pas ce genre de
chose là.
M. Khadir : D'accord.
Le
Président (M. Bernier) : Posez vos questions, les gens sont là
pour répondre, mais ce genre de chose là... Moi, je n'en tolère pas, des
allégations, dans cette commission-là.
M. Khadir : Ce n'est pas une question
d'allégations, c'est une question de la réalité politique. Il est
important de savoir qu'il y a des partis qui sont proches, comme nous, des
travailleurs, des groupes communautaires, des sans-abri de ce monde.
Le Président (M. Bernier) :
...M. le député de Mercier, posez des questions, les gens sont là, pour Revenu
Québec, pour vous répondre.
M. Khadir : Non, je comprends, mais ce que je
veux simplement dire : Il y a aussi des partis qui représentent les
intérêts de ceux qui sont au sommet de la
hiérarchie économique. On ne les nommera pas, d'accord? Mais il y a le
sommet de la hiérarchie économique, il y a
les faibles revenus, les gens plutôt négligés sur le plan économique qui sont
au bas de l'échelle économique, puis
eux aussi ont leurs représentants politiques. D'accord? À moins qu'on veuille
se cacher ou ignorer tout ce qu'on connaît sur la science politique, il
en va de cette réalité.
Donc, moi, je
dis : Il y a des banques qui facturent 4 $ lorsque vous allez retirer
de l'argent, hein? Vous savez, vous passez
d'une banque à l'autre, alors que tout se fait mécaniquement, ils retirent
4 $, alors que le chauffeur du taxi que vous prenez, son tarif de base, initial est en bas de
4 $, hein? Pour la plupart des gens, ça paraît une injustice flagrante que
de devoir payer 4 $ quand vous utilisez
la machine automatique pour retirer de l'argent. Ces banques-là jouissent
d'abris fiscaux, de niches fiscales, de
rabais fiscaux. Je pense que le public doit savoir qu'est-ce que l'État
québécois donne à ces
entreprises. Moi, je demande les banques, Power Corporation... O.K. On peut
commencer par ceux-là pour que ça soit limité, les banques et la Power
financière.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Leitão : Bien, écoutez, M. le
Président, c'est une question très large. Les règles fiscales sont claires,
sont connues, elles sont publiques et elles ne sont pas arbitraires. Donc, je
ne partage pas du tout votre avis quand vous dites
que nous allons avoir un traitement fiscal plus avantageux pour l'entreprise X
versus l'entreprise Y. Les règles sont neutres,
elles sont connues de tout le monde. Donc, il n'y a pas de favoritisme envers une
telle entreprise parce qu'elle est propriété
de ci ou une autre entreprise parce qu'elle est propriété de quelqu'un d'autre.
Nous avons, comme on a mentionné tantôt,
nous avons un système, qui peut être, des fois, complexe, de crédits
d'impôt, donc de dépenses fiscales, mais ces dépenses fiscales, pour la plupart, sont dirigées vers les PME, vers le
soutien aux PME dans le développement
économique, et Revenu Québec s'assure, justement, d'une bonne gestion de ces programmes-là le
plus... façon la plus indépendants possible, de façon très technique.
Donc, non, il n'y a pas de favoritisme envers X, Y ou Z.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Mercier.
M. Khadir : Parce que la réponse du ministère
des Finances à la question de la CAQ, la deuxième opposition, à la
question 35 était que ces questions ne sont pas pertinentes à l'étude des
crédits. Est-ce qu'on peut convenir au moins
avec le ministre que c'est pertinent à l'étude des crédits que de savoir
quelles dépenses fiscales ont été allouées aux entreprises?
Le
Président (M. Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Cette information, les dépenses fiscales aux entreprises,
elle est publique, M. le Président, et elle a été, d'ailleurs, dans les documents du budget. Ce sont des documents
assez imposants. On l'avait fourni en format clé USB, donc l'information
existe...
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Mercier.
M. Khadir :
Tout ce qu'on est en train de discuter ici, y compris le budget du Québec, est,
en principe, public. Ça ne nous
empêche pas de nous asseoir puis de poser des questions parce qu'il faut qu'on
comprenne comment les décisions étaient faites. La réponse que votre
ministère a donnée à une question tout à fait pertinente, c'est que ce n'est
pas pertinent à l'étude des crédits. Je ne comprends pas.
Si
vous voulez, je vais être plus précis. La fin de la taxe sur le capital des
entreprises était motivée quand ça a été introduit en 2007, puis, peu à peu, ça a été appliqué jusqu'à sa
terminaison complète, en 2012, sur cinq ans... était motivée parce qu'on voulait que les entreprises
réinvestissent dans leur équipement, dans l'embauche de personnel.
D'accord? Là, on est rendus en 2016, ça serait intéressant d'avoir une
perspective. Donc, est-ce qu'on peut savoir le crédit que ça constitue parce qu'on s'est privé d'une taxe qui
allait aux entreprises? Quelle est la part qui a bénéficié aux
entreprises financières et banquières? Et
quelle est la part qui est allée dans la poche de la petite et de la moyenne entreprise?
Donc, comme ça, je n'ai pas besoin de juger,
vous n'avez pas besoin de juger, on peut se faire une idée, ces taxes sur le
capital qui rapportaient en 2012... qui auraient pu rapporter 1,2 milliard
de dollars dont l'État s'est privé, ça va dans la poche de qui respectivement.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão :
Très bonne question, M. le Président, la taxe sur le capital, parce qu'en effet
ça avait été décidé par un gouvernement
précédent, et je trouve que c'était une très bonne idée d'aller dans la
direction de simplifier et puis d'éliminer
graduellement cette taxe sur le capital parce que c'est la taxe qui est la
moins efficace qu'il y a. C'est une taxe qui pénalise l'investissement. Alors, par définition, bien sûr, plus
votre capital est élevé, plus que vous allez bénéficier d'une exonération de taxe sur le capital. Par
définition, c'est comme ça. Mais c'était fait d'une façon à pouvoir améliorer
le climat d'affaires au Québec et de
s'harmoniser aussi avec ce qui se
faisait ailleurs au Canada. Donc, je pense que c'est reconnu dans la littérature que les taxes sur le capital
sont les pires taxes qu'on peut avoir, et aller dans une direction d'éliminer
ces taxes-là, c'est efficace pour
l'économie. Ce n'était pas une question, encore une fois, de donner des
avantages à telle ou telle entreprise, mais dans un objectif d'améliorer
la performance de l'économie du Québec.
• (16 h 20) •
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Mercier.
M. Khadir :
C'est sûr que c'est un voeu. Maintenant, il faut savoir si ça s'est concrétisé.
Or, l'année dernière, vous avez eu les études de la Banque du Canada qui
ont montré que les entreprises qui avaient bénéficié de telles exemptions avaient 600 milliards de liquidités
qu'elles n'investissaient pas dans l'économie. Donc, la promesse que ça devait entraîner des investissements dans
l'économie, dans les équipements, dans les emplois, ça ne s'est pas
matérialisé, M. le ministre. Vous êtes en train de faire, entre guillemets, la
promotion et la manière dont cette exemption de taxes a été accordée aux banques et aux grandes entreprises... mais la réalité
économique a démontré le contraire, ça n'a pas contribué... À moins que vous ayez les chiffres, parce que, là, c'est juste
des «assumptions», des hypothèses. Là, il faut être capable de démontrer
maintenant, quatre ans après la fin de cette taxe, en quoi est-ce que la fin de
cette taxe a aidé — montrez-nous
des chiffres concrets — dans
l'investissement de ces entreprises dans l'économie québécoise. Moi, je
prétends que non.
Et,
pour le bénéfice de nos auditeurs, parce que l'équipe du ministre ne semble pas
disposer des réponses pour le moment, je vois le responsable, là...
Le Président (M.
Bernier) : Le sous-ministre.
M. Khadir :
...le sous-ministre responsable de l'Agence du revenu. Nous, la dernière fois
qu'on a calculé ça, cette taxe, qui
rapportait à l'État 1,2 milliard de dollars, les trois quarts ont été au
bénéfice des entreprises financières et bancaires. C'est-à-dire, sur les
1,2 milliard, 900 millions ont été des économies empochées par les
entreprises financières et bancaires, et 300 millions, par les petites et
moyennes entreprises pour le reste. Et on sait que les entreprises bancaires et
financières, etc., n'ont rien fait que d'inventer de nouvelles formules pour
faire de la spéculation, des investissements,
tout ça, mais ce n'est pas vraiment dans l'économie réelle, dans la création
d'emplois que ça a été fait. À moins que vous ayez des chiffres concrets,
il faut que ça soit appuyé sur des données.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão :
Bon, M. le Président, là, je pense que les derniers chiffres que j'ai vus,
l'industrie des services financiers au Québec employait... Oh! je ne veux pas
trop m'avancer, mais, je pense, c'était quelque chose comme 150 000 personnes. Donc, c'est une grande
industrie, et je pense que notre collègue le député de Mercier est en train
de dénigrer un petit peu toutes ces personnes qui travaillent pour cette très
grande industrie.
Et, si vous voulez
parler d'investissements...
Le Président (M.
Bernier) : Monsieur, il ne faut pas prêter d'intentions non
plus au...
M. Leitão :
Je m'excuse, M. le Président. Je m'excuse, M. le Président.
M. Khadir :
...ça représente mon opinion jusqu'à un certain point, mais...
Le Président (M.
Bernier) : Oui, mais moi, je suis là pour protéger les droits
des députés.
M. Khadir :
...ce que j'allais dire, c'est parce que ces entreprises font très mal à notre
économie réelle.
Le Président (M.
Bernier) : Moi, je suis là pour protéger les droits des
députés.
M. Khadir :
Tout le monde le sait, c'est une vérité de La Palice, aujourd'hui.
Le Président (M.
Bernier) : Allez-y, M. le ministre.
M.
Leitão : Alors donc, moi, je pense que ces entreprises-là jouent un
rôle clé dans le développement économique du Québec. Le développement de n'importe quelle économie passe par
beaucoup de vecteurs, et l'existence d'un système financier performant
et efficace est un de ces vecteurs-là. Et je pense qu'au Québec nous avons une
telle industrie qui joue son rôle dans l'allocation de l'épargne, et donc elle
contribue de façon très active au développement et à la création d'emplois.
De
plus, quand le député de Mercier mentionne les 600 milliards, écoutez, les
600 milliards, c'est au niveau du Canada
dans son ensemble, et cela reflète, d'ailleurs, une situation bien plus
complexe qui est celle de la situation de l'après-crise de 2008 où beaucoup d'entreprises, grandes
et petites, pour toutes sortes de raisons, étant donné le choc financier
qui a eu lieu, sont devenues beaucoup plus prudentes dans leurs perspectives
d'investissement, dans leurs perspectives de croissance
et, donc, ont choisi, ont décidé de garder beaucoup de liquidités en réserve.
Ça, c'est un phénomène mondial, je ne
pense pas que ce soit particulièrement québécois. Et, dans ce contexte-là,
quand on regarde quels sont les industries et les secteurs qui, malgré
cette incertitude, ont continué d'investir massivement en technologie et dans
l'amélioration de leurs activités et l'amélioration du service à la clientèle,
justement l'industrie des services financiers canadiens est un grand
investisseur, ils investissent massivement dans l'économie.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Mercier.
M. Khadir :
Ça me paraît plus être de l'ordre de l'idéologie de prétendre que, quand on
donne ces avantages aux entreprises
financières, elles créent des emplois parce qu'il n'y a toujours pas de
chiffres, le ministre n'a pas démontré qu'il y avait tant d'emplois avant, on a accordé cette taxe, ça a donné tant
d'emplois, tant d'investissements dans les équipements au service du public. Donc, c'est ça, la dure
réalité, c'est qu'il n'y a pas de chiffres à l'appui, il y a une espèce d'a
priori idéologique.
D'accord, je vais
passer à une autre question parce que, de toute évidence, je n'obtiendrai pas
de réponse de ce côté-là. À la page 75
d'un rapport qui a coûté quand même beaucoup d'argent, que le gouvernement
actuel a commandé, Se tourner vers
l'avenir du Québec, le rapport
Godbout, là, sur la fiscalité québécoise, en page 75, pour un rapport
qui parlait d'équité, hein, c'était un des trois surtitres, on
dit : Corriger une iniquité, l'incorporation. Parce qu'on
dit : Il faut limiter l'incorporation aux sociétés qui ont au moins
cinq employés, un nombre significatif de travailleurs autonomes ou de professionnels
comme les médecins s'incorporent pour bénéficier
d'avantages fiscaux. D'accord? Alors, on dit que ça donne accès à certaines possibilités de
planifications fiscales dont ne jouissent pas les gens ordinaires, les
travailleurs.
Alors,
est-ce que le ministre peut nous dire quel avantage, par exemple, pour les
médecins... combien d'argent ça a constitué,
cet avantage qu'on leur a donné, combien ils ont bénéficié en somme totale? Ce
n'est pas nécessaire que ça soit tout de suite, là, mais j'aimerais ça
l'avoir à la commission. Et en quoi ça peut être utile pour la société de
donner cet avantage-là à des médecins dont maintenant la moyenne salariale a
rattrapé l'Ontario, alors que le coût de la vie est beaucoup plus bas ici?
Le
Président (M. Bernier) : Merci. M. le ministre, il reste environ huit
secondes, vous pouvez prendre le temps du côté gouvernemental si vous
voulez dépasser votre temps pour répondre à la question.
M.
Leitão : Écoutez, ce qui a été proposé par la commission Godbout,
c'était une chose. D'ailleurs, nous avons été beaucoup plus loin que ce qui était proposé par Godbout, nous avons
limité ça aux entreprises de trois employés et moins, pas seulement
cinq.
Et,
pour ce qui est spécifiquement de l'incorporation des médecins, cette mesure s'applique
non seulement aux médecins, mais à toute une série d'entreprises, de
secteurs, de personnes, et nous n'avons pas ces informations à ce niveau de
détail là. Je ne peux pas vous dire que ça a coûté x aux médecins, mais y aux
avocats ou aux fiscalistes, je n'ai pas ce type d'information là.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Pontiac.
M. Fortin
(Pontiac) : Merci, M. le Président. Je vais continuer à poser des
questions, même si... Le député de Mercier
peut continuer à se gratter la tête, moi, je vais continuer à poser des
questions. J'ai des questions pour Revenu Québec, en fait, parce que le député de Trois-Rivières a commencé une
discussion qui était particulièrement intéressante tout à l'heure par rapport aux initiatives qui
sont faites pour travailler avec les entrepreneurs. Et c'est une discussion
qui est importante parce qu'effectivement,
comme il le mentionnait, il y a eu beaucoup de travail qui a été fait de sa
part afin de simplifier la vie des
entrepreneurs. Et Revenu Québec est un des organismes du gouvernement qui
travaille le plus souvent avec les
propriétaires de petites et de moyennes entreprises, et, effectivement, là,
c'est important de leur donner un service de qualité, un service simple,
un service auquel ils peuvent avoir accès quand ils en ont besoin.
Cependant,
il y a l'autre côté de la médaille, il y a également
le côté contribuables. Et, on le sait, là, on est dans le temps de l'année où la plupart des contribuables
ont leur interaction annuelle avec l'Agence du revenu du Canada
et avec Revenu Québec, et ils sont en plein dans la phase où ils
remplissent leur déclaration d'impôt.
S'ils sont, comme plusieurs, à
la dernière minute, ils sont exactement dedans en ce moment ou ils sont en
train d'appeler leur comptable pour voir s'il n'y a pas moyen d'organiser quelque
chose très rapidement.
Mais une des
choses que j'aimerais savoir, M. Ducharme, c'est par rapport au plan dont vous nous parliez, là, suite au rapport du Protecteur
du citoyen qui disait que l'attitude de Revenu Québec envers les contribuables
n'était pas nécessairement évidente au
cours des dernières années. Et ça, je peux comprendre parce que,
si le citoyen vous parle une fois par année, ça veut dire
que vous leur parlez une fois par
année, et donc que vous avez un volume de travail beaucoup plus important dans une très courte période, et que, souvent,
vous parlez avec des gens qui ne sont pas nécessairement toujours
heureux de vous parler. Donc, j'aimerais que vous nous parliez en complément à
ce que vous nous avez dit du côté des entreprises, mais qu'est-ce que vous avez
comme actions prévues pour simplifier.
Et je pense que c'est important parce que le citoyen
s'attend à ça, il s'attend à avoir une interaction simple, une interaction
facile avec Revenu Québec au moment de sa déclaration d'impôt. Alors,
j'aimerais ça que vous nous précisiez
qu'est-ce que vous avez comme plan pour simplifier la vie du citoyen
lors de sa relation avec Revenu
Québec.
• (16 h 30) •
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Leitão : Avant de passer la parole à M. Ducharme, quand même, je
pense, c'est important de rappeler à tout le monde que, suite au rapport du Protecteur du citoyen, de concert avec
Revenu Québec, nous avons mis en place un plan, un plan d'action qui comporte plusieurs axes,
plusieurs actions et que, donc, ce plan d'action là a été élaboré en
collaboration avec Revenu, donc Revenu est à
l'aise pour mettre ça en place. Et je pense que, les cinq axes principaux,
c'est important de rappeler ici quels sont ces cinq axes principaux. Et
je vous dirais que, bon, le premier, c'est une charte des droits des contribuables et des mandataires. Comme ça tout le
monde est clair. Deuxièmement — et c'est très important — c'est
la déjudiciarisation des désaccords et
l'accès à la justice, donc qu'on puisse simplifier les choses. Troisièmement,
l'amélioration du processus de
vérification fiscale des contribuables, et ça va un peu dans la direction de ce
qu'on disait tantôt quand on discutait
avec le député de Granby, on veut s'assurer que les personnes qui sont en lien
direct avec les citoyens sont bien formées et peuvent fournir ce
service-là aux citoyens. Il y a aussi l'amélioration des relations avec les
citoyens et les entreprises et, finalement, de suivre le plan d'action.
Pour ce qui
est des contribuables, je pense que c'est important de reconnaître que les
contribuables ont le droit d'être
informés de ce qui se passe, ont le droit d'être entendus, ont le droit d'être
traités avec impartialité, ont le droit à un service de qualité, ont le droit à la protection des renseignements
confidentiels — alors,
quand on utilise des enregistrements et
des trucs comme ça, là, on est dans tout un autre lieu — ont le droit d'être représentés par la
personne de leur choix et ont le
droit de porter plainte. Donc, ça, ce sont, disons, les principes directeurs de
l'action de Revenu Québec dans un souci d'être plus proche des contribuables et d'être capable de livrer un
service qui est à la hauteur de ce que nous devons nous attendre de
notre autorité fiscale.
Je ne sais pas, M. Ducharme, si vous avez
d'autres...
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. Ducharme.
M. Ducharme (Éric) : Bien, pour
l'année en cours, plusieurs modifications ont été apportées aux services électroniques de Revenu Québec, là. Tout le
portail Mon dossier a été revu pour les représentants professionnels, là,
qui peuvent faire des déclarations pour les
citoyens, ils peuvent consulter le relevé de compte du citoyen, consulter le
dossier de perception, consulter les
acomptes provisionnels aussi. Tout l'aspect nouveaux services aux entreprises
qui permet de consulter les remboursements, les paiements.
Et aussi, au niveau du portail, pour les
particuliers, on n'avait plus besoin de code pour pouvoir envoyer
électroniquement notre déclaration électronique, là, qui est une nouveauté qui
a amené un lot de questions au service à la
clientèle, plusieurs personnes cherchaient leur code, mais, pour l'avenir, les
gens sauront, là, que c'est un... plus besoin de code, et l'envoi est fait un peu comme le fédéral le faisait
auparavant, là. Il y a les relevés 31 qui ont été aussi mis en place, là, pour le RCIS, où les gens devaient
électroniquement demander les relevés — je pense que c'est une nouveauté — ou les consulter, les télécharger. Ça
fait qu'il y a eu plusieurs modifications.
Et, pour
l'avenir, bien, on veut continuer à développer les meilleurs standards au
niveau de la prestation de services électronique. C'est 53 millions
de transactions par année, Revenu Québec, c'est énorme. C'est près de
8 millions de contribuables qui sont
composés de 6,4 millions de particuliers, 530 000 sociétés puis
700 000 mandataires. Donc, il y a beaucoup,
beaucoup d'utilisation d'informatique, et 73 % des échanges avec Revenu Québec
sont faits sous la forme informatique, là,
en croissance de 13 % dans les cinq dernières années, ça fait qu'on veut
continuer à améliorer nos services.
Le Président (M. Bernier) :
Oui, M. le ministre.
M.
Leitão : J'ajouterais, si
vous permettez, chers collègues, ce que M. Ducharme vient de mentionner, je pense, c'est
intéressant, quand il a parlé du CIS, crédit d'impôt solidarité, ça, c'est un
exemple très clair d'une chose qui... Ce n'est pas nécessairement Revenu Québec qui a couru après pour
mettre ça en place, c'est une décision du gouvernement de créer le crédit d'impôt solidarité, et une bonne
décision, d'ailleurs, un bon, un très bon programme
que nous avons, et puis après ça a
été confié à Revenu Québec de gérer ce programme-là. Donc, encore une fois, l'agence, souvent, doit réagir aux décisions du gouvernement et
met en place les mécanismes appropriés pour gérer les nouvelles missions qui
lui sont données par le gouvernement, et ils le font très bien.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Pontiac.
M. Fortin
(Pontiac) : Oui, merci. Je
suis content d'entendre le ministre parler des droits que les contribuables
ont. Le droit d'être informé, d'être
entendu, le droit d'être traité avec impartialité et de porter plainte, je pense
que ce sont, évidemment, les droits que les citoyens ont, ce sont des responsabilités
qu'on a, en tant que gouvernement, de donner ces
services-là, de donner des services impartiaux et de faire un suivi approprié
sur les plaintes. Non seulement les citoyens ont le droit de les formuler,
mais on a le devoir, la responsabilité de faire un suivi approprié.
Écoutez,
moi, en entendant les gens de Revenu Québec, là, je
pense qu'il y a beaucoup
de secteurs sur lesquels ils travaillent en ce moment qui vont améliorer
la transparence. Donc, je n'ai pas de question pour l'instant, mais je sais que
mon collègue de Sainte-Rose a des questions peut-être pour la SAQ, si je ne
m'abuse.
Le Président (M. Bernier) : M.
le député de Sainte-Rose.
M. Habel : Sur la SAQ. Donc...
Le
Président (M. Bernier) : Bien, moi, j'ai un dernier élément sur Revenu Québec
que je veux vous sensibiliser, qui est fort important pour tous les
députés, donc je m'adresse au nom de tous les députés. Vous savez que, dans nos
bureaux de comté, on reçoit quotidiennement
presque, surtout dans cette période-ci, des gens qui viennent s'informer
pour des problématiques avec Revenu Québec, ou sur des formulaires, ou quoi que
ce soit. Dans bien des cas, le problème peut être facile, mais, dans d'autres
cas, le problème peut être complexe. Donc, c'est de s'assurer que la
disponibilité des... Je sais que vous avez
du personnel qui est attribué aux bureaux de comté, en ce qui regarde les
députés, au moment où on reçoit ces gens-là. Donc, c'est important
qu'ils soient disponibles. Ça arrive aussi que ces gens-là, malheureusement,
ne le sont pas parce qu'ils peuvent être en formation ou il peut
y avoir autre chose, et donc qu'on puisse avoir également une possibilité d'entrer dans le réseau, à un moment
donné qu'on puisse appeler et se faire transférer directement aux gens
qui répondent, au personnel en général, je pense, ce serait une possibilité.
J'ai eu
l'occasion de le vivre hier, justement, où on ne pouvait pas entrer, c'était
difficile, là, parce que les gens n'étaient pas disponibles au niveau du
personnel de Revenu Québec attitré aux bureaux de comté. Parce qu'on est un peu votre prolongement, hein, les députés, dans
ces circonstances-là, parce que la personne qui vient nous voir, là,
elle est un peu désespérée, là :
Qu'est-ce que je fais? Qu'est-ce qui arrive? J'ai communiqué, ça ne fonctionne
pas. Donc, je veux juste vous
sensibiliser à ça — je n'ai
pas besoin de réponse — au fait de l'importance de mettre en place les mesures
qu'il faut pour qu'on puisse donner les services parce que, pour nous autres,
c'est un service aux citoyens dans chacun des bureaux de comté des députés.
C'est ce que j'avais à mentionner sur ça.
Oui, allez-y, M. Ducharme.
M. Ducharme (Éric) : Bien entendu,
on va analyser votre... Des fois, avec les crédits, les équipes sont très
demandées la veille, mais on va s'assurer, là, de trouver une solution à votre
demande.
Par ailleurs, j'avais des réponses aux questions
de tantôt. Pour ce qui est des régions frontalières, là, c'est 300 à
400 cotisations par année, où on récupère 33 millions en 10 ans.
Ça veut dire qu'il y a un montant, en moyenne, de 3,3 millions, là, par
année. Puis, au niveau des dénonciations, au global c'est près de
8 000 dénonciations par année. On n'a pas le chiffre précis, là, pour
la problématique des régions frontalières.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Sainte-Rose, vous avez des questions pour...
M. Habel : La SAQ.
Le
Président (M. Bernier) : Donc, n'allez pas trop loin, Revenu
Québec, je sais que l'opposition officielle a des questions pour vous. Donc, s'il y a quelqu'un de
la SAQ qui veut se mettre en place pour répondre à des premières questions.
Une voix : ...
Le Président (M. Bernier) : Pardon?
M.
Marceau : La SAQ reste-t-elle ce soir ou pas?
Le
Président (M. Bernier) : Si vous voulez qu'elle reste, elle va rester. M.
le député de Sainte-Rose, les gens se sont mis à table pour vous.
• (16 h 40) •
M.
Habel : Mais je n'en
demandais pas moins, M. le Président. Merci
beaucoup. J'en profite pour saluer
les gens de la SAQ qui sont avec
nous. Vous savez qu'il y a beaucoup de bannières de la SAQ, M. le Président : les agences de la SAQ, la SAQ Sélection,
la SAQ Express, la SAQ Signature, la SAQ Dépôt, les SAQ régulières. Beaucoup,
aussi, d'ouverture en ce qui a trait aux
produits québécois avec, aussi, le récent projet de loi qui a été déposé. Une société
d'État, aussi, qui est un acteur important dans le détail au Québec avec des
milliers d'employés.
Je
voulais savoir... Parce que les ventes de la SAQ sont en hausse depuis de
nombreuses années, puis ses profits ont presque doublé à travers les
10 dernières années, qui a permis au gouvernement d'aller chercher plus de
1 milliard en dividendes lors des trois
dernières années. La SAQ est en bonne position aussi pour dépasser cette année
le 1 milliard de dollars en bénéfices. Alors, ma première question, ce serait peut-être :
Est-ce que vous pourriez nous confirmer que votre objectif du résultat
net de 2015-2016 va être atteint?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão :
Peut-être, avant d'y aller, j'aimerais préciser que c'est 1 milliard par
année, chaque année.
M. Habel :
Par année.
M. Leitão :
Non, c'est important parce qu'en effet c'est une source de revenus intéressante
pour l'État.
Mais
d'abord, bon, présenter M. Brunet, le président de la Société des alcools
du Québec. Et peut-être, M. Brunet, vous pourriez présenter aussi
vos collaborateurs et puis...
Le Président (M.
Bernier) : Est-ce qu'il y a consentement pour M. Brunet?
Consentement. Oui, allez-y.
M.
Brunet (Alain) : Oui. Alors,
je vais vous présenter Johanne Brunet — Mme Brunet
est la présidente du conseil d'administration — et
Raymond Paré, qui est notre vice-président aux finances à la SAQ.
Le Président (M.
Bernier) : Merci.
M.
Brunet (Alain) : Alors donc,
je vais répondre à la question. Oui, pour la fin de l'année 2015-2016,
on va même dépasser l'objectif qu'on avait prévu. Alors, on a travaillé
sur plusieurs axes tout au long de l'année, notamment sur la performance de l'organisation. On a vraiment
beaucoup développé
de pratiques, de nouvelles pratiques pour améliorer l'efficacité, tant dans les magasins que dans les
entrepôts et aussi au niveau de la gestion des stocks. Alors, tous ces
aspects-là contribuent à améliorer nettement, là, une meilleure performance de
l'organisation, à diminuer le ratio des frais d'exploitation
sur les ventes nettes. Donc, c'est beaucoup l'efficacité, là, qu'on a
travaillée au cours des dernières années, je dirais, mais qui s'est
accélérée, là, plus particulièrement dans les quelques dernières années.
Pour donner un
exemple, le ratio des charges d'exploitation sur les ventes nettes était, il y
a presque 10 ans, de 25 %. Alors,
ça coûtait 0,25 $ pour vendre 1 $, et là, maintenant, on espère
terminer à 18,6 % cette année, ce qui sera une amélioration de 0,3 %, le même ratio était
autour de 18,9 % l'an passé. Donc, on est en constante évolution de ce
côté-là.
Mais,
quand on parle de la performance de la SAQ, il faut aussi parler de la
croissance des ventes, hein, c'est un facteur important pour amener un
dividende qui est tout le temps supérieur. En fait, ça fait plus de quatre ans
qu'on livre plus de 1 milliard de
dollars, maintenant, là, qu'on a passé le cap du milliard. Et la croissance des
ventes, donc, est aussi au
rendez-vous, hein, malgré une situation qui est un petit peu plus tendue au
niveau de l'économie, du discrétionnaire, je dirais, là, les détaillants doivent se battre un peu plus pour aller
chercher le dollar discrétionnaire. Tu sais, c'est quand même un produit
de luxe qui ajoute le plaisir à la table, mais qui n'est pas, quand même, un bien
essentiel. Donc, on a développé beaucoup,
beaucoup, au cours des dernières années, des éléments, là, très, très concrets
sur le développement de la relation
avec la clientèle à travers le Web, à travers la mobilité, on a lancé SAQ
Inspire. Donc, on a eu une grosse année, qui a porté fruit.
Et tous ces
projets-là qui amènent plus de ventes sont aussi des projets qui amènent plus
d'efficacité. Là, je donne un exemple. Notre
nouvelle approche, où on va être beaucoup plus dans une approche de marketing relationnel
plutôt que du marketing de masse, bien, oui, ça rejoint plus facilement les
clients, c'est plus adapté, mais c'est aussi plus efficace d'un point de
vue financier, ça nous requiert moins d'investissement pour faire le même
contact avec le client. Donc, ces initiatives-là, tout ça cumulé nous permet
d'amener une performance accrue.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Sainte-Rose.
M. Habel :
Merci. Oui, je suis allé sur votre site Internet dans la section Dons et
commandites, puis vous allez voir où je veux
en venir. Parce que vous avez un rôle commercial, mais aussi un rôle social, à
la SAQ, un engagement à la vie
collective du Québec, vous avez
investi annuellement plus de 7,5 millions de dollars auprès de
500 organismes et événements, notamment
au niveau humanitaire, avec les banques alimentaires comme Moisson et
La Tablée des chefs, au niveau culturel, en éducation et aussi en
santé.
J'ai
des questions aussi qui me viennent de mon comté. Moi, je représente le comté
de Sainte-Rose, à Laval, puis on
ressent, des fois, des difficultés au niveau d'obtenir des dons et commandites
au niveau de la SAQ. Je pense, entre autres, au festival Diapason, qui est un festival de musique émergente au
Québec, le festival de la bière ou les fêtes gourmandes aussi de Laval.
Donc, je voulais juste, premièrement, vous dire que c'est super bien, là,
d'investir annuellement plus de
7,5 millions de dollars à des organismes qui en ont réellement besoin et
aussi des événements qui en ont réellement besoin, mais je voulais
savoir aussi votre point de vue, aussi, régional par rapport...
Le
Président (M. Bernier) : On va avoir l'occasion d'y revenir,
parce qu'on va passer du côté de l'opposition officielle. Vous voulez
poser des questions à qui?
M. Marceau :
Bien, je vais quand même dire bonjour à tout le monde de la SAQ. Ça me fait
plaisir de vous voir, mais ce n'est pas à vous que je vais poser ma
question. Mais je vous aime beaucoup.
Le Président (M. Bernier) :
Bon, bien, ça fait qu'on va vous demander de céder la place à Revenu Québec.
Une voix : À qui? Loto-Québec?
M. Marceau : Non, à Revenu
Québec.
Le Président (M. Bernier) : Revenu
Québec.
M. Marceau : À l'agence,
excusez-moi.
Une voix : Alors, on quitte.
M. Leitão : N'allez pas très loin
parce que...
M. Brunet (Alain) : Non, non, on va
rester ici.
Une voix : ...
M. Marceau : Comment?
Une voix : ...
M. Marceau : ...quand même pas
exagérer, là.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député de Rousseau.
M. Marceau : O.K. Alors,
bonjour, bonjour. Bonjour, M. Ducharme, M. Gagné. Peut-être,
M. Prud'homme aussi. Enfin, on verra.
Je vais
commencer par des questions sur le dossier KPMG, qui est un dossier qui a fait
du bruit au niveau fédéral. Bon, vous connaissez l'histoire, là, il y a
une vingtaine de riches clients de KPMG qui ont été détectés, il y avait un stratagème qui avait été conçu par KPMG à l'île de
Man, puis il y a eu une détection, donc, qui a été réalisée. Alors,
juste être au clair, là, il ne s'agit pas de
divulgation volontaire, c'est des gens qui étaient dans le filet du fisc qui
étaient là. Or, on a appris qu'une proposition avait été faite à ces
personnes qui avaient fraudé, hein, littéralement, une proposition avait été
faite en vertu de laquelle il y avait amnistie, c'est-à-dire, donc, ni pénalité
ni poursuite criminelle. Ça, c'était pour la vingtaine, là, de fraudeurs, et
KPMG aussi échappait à toute forme de sanction.
Et, bien, écoutez, la question est très simple
dans ce cas-ci. Parce qu'évidemment ça s'est fait à l'échelle de l'Agence du revenu du Canada, mais la question,
évidemment, pour vous : Qu'en est-il du côté de l'Agence du revenu
du Québec?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre, M. Ducharme.
M.
Ducharme (Éric) : Dans ce
dossier particulier, on a été approchés l'été dernier en divulgation volontaire
par...
M. Marceau : O.K. Bon, après
avoir été pris.
• (16 h 50) •
M.
Ducharme (Éric) : Bien,
avoir été pris au niveau de l'Agence du revenu du Canada parce qu'une divulgation volontaire doit être spontanée, complète,
vérifiable et être accompagnée du paiement, là, de la dette fiscale. On a
refusé cette divulgation volontaire là et on
a eu des échanges avec l'Agence du revenu du Canada sur la base des ententes
d'échange de renseignements, là, qui ont
toujours existé, et on a été informés de l'offre qui avait été faite par
l'Agence du revenu du Canada auprès des particuliers, là, qui étaient
touchés par cette affaire-là, dont un certain contribuable québécois. Et généralement, dans ces dossiers-là, pour éviter de
refaire l'ensemble du dossier, bien, on demande d'avoir l'ensemble de l'information fiscale
liée au dossier pour prendre une décision par rapport à ce qu'on... les suites
à donner au dossier. Donc, on est en
attente. On a informé les contribuables de cette position-là et on est en
attente de l'information de chacun des contribuables, qu'on n'a toujours
pas eue.
M. Marceau : O.K. Ça fait
combien de temps que vous avez demandé à l'Agence du revenu du Canada cette information-là?
M. Ducharme (Éric) : C'est l'automne
dernier.
M. Marceau : Puis ça prend
combien de temps habituellement?
M.
Ducharme (Éric) : Je ne peux pas... Peut-être, René Martineau,
vice-président à la législation en fiscalité.
Le Président (M. Bernier) :
Oui, allez-y. En vous identifiant.
M. Martineau (René) : Alors, René
Martineau, Revenu Québec. Alors, ça dépend des dossiers. Dans ce cas particulier là, les vérifications devaient être
complétées, hein, tout était sous réserve des divulgations, des faits qui
étaient donnés, voir si ça correspondait
aussi à... dans quelle mesure les contribuables vont dévoiler complètement
leurs opérations. Donc, c'était, en
fait, sous réserve des vérifications à être menées. Alors, notre compréhension
à ce moment-ci, c'est que les vérifications ne sont pas complétées
encore.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député.
M. Marceau : C'est donc dire
que l'Agence du revenu du Canada avait fait une offre avant d'avoir complété
ses vérifications. C'est ça?
M. Martineau (René) : C'est-à-dire
que...
M. Marceau : Parce
qu'autrement, si elle l'avait fait ayant toute l'information, elle aurait pu
vous transmettre l'information rapidement. C'est donc qu'elle l'a faite en
cours de vérification.
M.
Martineau (René) : Ma
compréhension, c'est que la partie visible de cette planification-là, donc le
rapatriement des capitaux au Canada,
elle était connue de l'agence. Ce qui était moins connu, c'est la réalisation
des revenus à l'étranger. Donc, c'est cette vérification-là qui devait
être complétée.
M. Marceau : O.K. Et donc
vous nous confirmez quand même que vous pouvez, si vous le désirez, donc,
appliquer des pénalités, intenter des poursuites criminelles, une fois que vous
allez avoir l'information fiscale sur ces contribuables s'il s'avère que,
évidemment, il y a un cas, puis vous êtes capables de le faire. Vous me
confirmez que c'est possible?
Le Président (M. Bernier) :
M. Ducharme.
M.
Ducharme (Éric) : Pour corriger, bien, si l'information n'est pas
celle qu'on s'attend dans le dossier, oui, il y aura une possibilité,
mais on se garde une porte ouverte par rapport à l'information qui va être
déposée pour les contribuables qui sont impliqués au Québec, là.
M. Marceau :
O.K. L'entente — puis ça
s'est ébruité, là — que
l'Agence du revenu du Canada avait présentée aux contribuables en question, elle devait être confidentielle, elle
comportait des clauses, donc, en vertu desquelles les contribuables ne devaient pas dévoiler l'existence
de cette entente. Et, moi, ça m'a sonné une cloche, je me suis dit :
Est-ce que cela existe? Est-ce qu'il y en a d'autres?
Alors,
question très simple. Oublions ce dossier KPMG, est-ce que ça existe, des cas
où vous, l'Agence du revenu du
Québec, vous présentez des offres dans des circonstances équivalentes à celles du
dossier KPMG qui sont confidentielles et puis qui prévoient, justement,
une amnistie? Au-delà de la divulgation volontaire, évidemment, là, parce que,
la divulgation volontaire, on s'entend,
c'est le principe même, je vous parle d'autres cas. Est-ce que ça existe?
Est-ce que c'est arrivé dans le passé?
Le Président (M. Bernier) :
M. Ducharme.
M. Ducharme (Éric) : Je suis à ma
10e semaine à Revenu Québec, pas à ma connaissance.
M. Marceau : Peut-être que
M. Martineau...
M.
Ducharme (Éric) : Et, en discutant du dossier KPMG avec les gens, on
ne m'a pas fait part d'autres ententes du genre. Mais, peut-être,
M. Martineau peut compléter.
Le
Président (M. Bernier) : M. Martineau.
M.
Martineau (René) : Il est certain qu'en litige fiscal on règle
beaucoup de causes. On sait que, bon an, mal an, on a environ 1 200 nouveaux
appels de cotisation. Se rendront en jugement peut-être à peu près 20 % de
ces cas-là. Donc, il y a beaucoup de causes
qui vont se régler. Donc, ce sera, des fois, des règlements sur la base de
l'appréciation des faits, d'autres fois sur la base de l'appréciation du droit.
En matière d'évitement fiscal, par exemple, le droit n'est pas toujours très, très clair. On sait qu'en évitement
fiscal les planifications sont souvent légales. Donc, les petits
morceaux, chacune des étapes d'une
planification est correcte légalement. On est, des fois, sur une application de
la règle générale antiévitement, donc
une certaine insécurité au niveau juridique. Donc, il peut arriver qu'on règle
des cas, effectivement, au meilleur intérêt de l'Agence du revenu.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député.
M. Marceau :
Donc, il peut arriver des cas où, manifestement, il y a eu évasion, là — appelons
ça comme ça — où il n'y avait pas divulgation volontaire,
puis, à la fin du processus, pour les raisons que vous avez invoquées,
qui peuvent être des raisons raisonnables, il n'y a pas de sanction, il n'y a
pas de pénalité, il n'y a pas de poursuite, puis il y a un règlement hors cour,
appelons ça de même. J'ai bien compris ce que vous avez dit?
Le Président (M.
Bernier) : M. Martineau.
M.
Martineau (René) : Non, bien, je voudrais être clair, moi, je ne
parlais pas d'évasion, là, je suis dans les appels de cotisation civils. On n'est pas en évasion, on
n'est pas en train de poursuivre quelqu'un pour des fausses déclarations
ou pour des... vraiment, des gens qui ont fraudé l'impôt, là. Moi, je vous
parle, là, des recours civils, des appels de cotisation, donc des cotisations...
M. Marceau :
...puis dans les cas plus criminels, mettons, là, des cas de fraude?
M. Martineau
(René) : Moi, je ne suis pas dans ces dossiers-là.
M.
Marceau : Bien, regardez, je vais passer à mon autre question, le
temps que vous trouviez la personne qui pourrait peut-être répondre à ça parce que, bon, des cas d'apparente
fraude, là, je faisais référence à des dossiers équivalents à celui de KPMG, là, la vingtaine de clients très
riches, là, qui avaient... Bon, je vais changer de question, mais je
vous laisse trouver, pendant ce temps-là, l'autre réponse.
En lien, quand même,
avec cette affaire-là, il est arrivé qu'un des hauts dirigeants de l'Agence du
revenu du Canada a quitté son poste pour se
joindre... Au moment même où il y avait la négociation à propos des
20 clients, là, au moment même
où cette négociation-là prenait place, il y a eu un haut fonctionnaire de
l'agence du revenu qui est parti travailler pour KPMG. Vous en avez
certainement entendu parler, ça a fait les nouvelles. Et, à la suite de ça,
Radio-Canada, CBC, en fait, pour être plus
précis, a fait une compilation du nombre de personnes qui ont quitté le fisc
pour aller travailler pour des experts-comptables, pour les KPMG, Price
Waterhouse, Ernst & Young, Deloitte, et ils disaient :
Depuis 2010 — c'est
pour le Canada, là, on s'entend, ce n'est pas pour le Québec — une
quarantaine sont partis de l'Agence du
revenu du Canada pour aller travailler pour ces grandes agences, qui s'en
vantent, d'ailleurs, auprès de leurs clients
en disant : Nous autres, on connaît l'affaire, on connaît les bicycles, ça
fait que venez chez nous, on va vous arranger ça. Est-ce que c'est déjà
arrivé? Est-ce que ça arrive à l'Agence du revenu du Québec?
Le Président (M.
Bernier) : M. Ducharme, M. le ministre.
M. Leitão :
Donc, la question est...
M. Marceau :
Est-ce qu'il y a eu beaucoup de...
M.
Leitão : ...s'il y a des employés de l'Agence du revenu du Québec qui
ont quitté l'agence pour quelque raison que ce soit et qui se sont
joints à des firmes de comptables? C'est ça, votre question?
M. Marceau :
C'est exactement ça.
M. Leitão :
Je n'ai pas de réponse à cette question-là, je ne suis pas au courant des... Il
me semble que, comme à l'ARC, il y a aussi
des délais où la personne qui quitte l'emploi de Revenu Québec... C'est, je
pense, un an, c'est seulement après
un an qu'elle peut... Je pense que les règles sont similaires avec celles de
l'Agence du revenu du Canada.
M. Marceau :
Ça ne change pas le fait qu'il y en a...
M.
Leitão : Donc, elle ne peut pas avoir eu des liens directs avec cette
entreprise pour qui elle va travailler plus tard, je pense que c'est ça.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M. Ducharme.
M. Ducharme (Éric) : On a
un code de déontologie, là, qui prévoit une période de temps. Je n'ai pas
l'information, mais je pourrai vous faire parvenir...
Par ailleurs, on
essaie de faire le contraire, d'attirer des spécialistes de ces firmes-là chez
nous pour...
M. Marceau :
...votre capacité de payer n'est pas à la hauteur de celle de ces entreprises.
M. Ducharme
(Éric) : On en a, on en a. On en a eu pour se permettre de...
• (17 heures) •
M.
Marceau : Mais, en fait,
j'entends très bien ce que vous me dites. La question,
c'est vraiment une question objective. J'espère que ça ne se produit pas. Puis, si ça se produit, bien, on en reparlera. Pour l'instant, je
vous demande simplement de
transmettre peut-être à la commission le nombre de personnes, peut-être, par
année depuis 2010 pour qu'on sache. Puis, regardez, si ça existe, si
c'est un phénomène qui est présent, on pourra en reparler.
Le
Président (M. Bernier) : Donc, est-ce qu'on peut transférer
l'information au secrétaire de la commission, puis on va s'assurer...
M. Leitão :
Si l'information existe.
Le Président
(M. Bernier) : Si l'information existe, bien entendu.
M. Leitão :
Je ne pense pas que Revenu Québec suive ses employés et ses ex-employés.
Le Président
(M. Bernier) : Si l'information est disponible, nous la
transmettre. M. le député.
M. Marceau :
Oui. Peut-être dans le dossier des paradis fiscaux...
Le Président
(M. Bernier) : Dossier qu'on connaît bien.
M. Marceau :
...donc vous savez que la taxation des entreprises ayant des filiales à
l'extérieur du Québec, bon, c'est
quelque chose de complexe. Puis, pour arriver à établir des montants à payer
pour ces entreprises-là, il faut utiliser des prix de transfert souvent parce qu'il y a des transactions entre les
filiales puis l'entreprise québécoise, et ces prix de transfert là sont
habituellement... Enfin, ce que je comprends de la façon dont ça fonctionne
présentement, je lisais ça dans un texte de Gilles Larin, de la chaire de
fiscalité, là, de Sherbrooke, avec d'autres coauteurs, là, lui, il disait, là, que les prix de transfert, typiquement, le Québec
pourrait déterminer les siens, mais présentement on utilise
essentiellement ceux de l'Agence du revenu du Canada. Alors, ma question,
c'est : Est-ce que cette information-là est exacte? Puis, deuxièmement,
pourquoi est-ce ainsi? Pourquoi est-ce que vous vous fiez à l'Agence du revenu
du Canada pour l'établissement des prix de transfert, alors que, donc, vous
avez la possibilité de faire autrement?
Le Président
(M. Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão :
Écoutez, je n'ai pas cette information avec moi. Je ne sais pas si, à Revenu
Québec, vous l'avez. Oui?
Le Président
(M. Bernier) : Est-ce qu'il y a quelqu'un qui peut répondre à la
question? M. Martineau.
M. Martineau (René) : Alors, oui. En fait, en prix de transfert, la
législation du Québec est harmonisée à celle du fédéral, donc c'est les mêmes normes qui s'appliquent. Mais la grosse
différence, en fait, c'est à l'égard des conventions fiscales. Habituellement, dans les conventions
fiscales, il y a ce qu'on appelle les autorités compétentes qui vont
négocier entre elles souvent les prix de
transfert pour éviter qu'il y ait de la double imposition, par exemple. Si, par
exemple, un État conteste le prix
payé en faveur d'une entreprise dans un autre État et qu'il baisse la dépense,
donc il y a un mécanisme de double
imposition qui peut entrer en ligne de compte. Ça fait que les autorités
compétentes vont négocier entre elles pour éviter la double imposition. Alors, c'est sûr que ce mécanisme-là, il
est au travers de conventions fiscales internationales, donc, auxquelles
le Québec n'est pas partie. Donc, cet aspect-là des conventions n'est pas
appliqué par le Québec.
Le Président
(M. Bernier) : Merci. M. le député.
M. Marceau :
Mais on convient, tout de même, que le Québec pourrait utiliser ses propres
prix de transfert, on s'entend là-dessus.
M. Martineau
(René) : Oui. Alors, le Québec a une législation qui prévoit les mêmes
règles que le fédéral, mais une législation autonome.
M. Marceau :
Êtes-vous satisfaits des prix de transfert qui sont utilisés par le
gouvernement fédéral? Trouvez-vous qu'ils sont un bon reflet des véritables
transactions?
Le Président (M. Bernier) :
M. Martineau.
M. Martineau
(René) : Difficile pour moi de répondre à cette question.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Leitão : Oui, je pense qu'à
cet égard-là le... Je comprends la question du député de Rousseau, mais, pour
mieux évoluer dans ce chapitre-là, il faut que les règles soient
internationales. Donc, c'est face au multilatéral qu'on va y aller et à travers
l'OCDE et son programme de BEPS, le Base Erosion Profit Shifting.
M. Marceau : Oui, mais
je vais vous interrompre, là.
M. Leitão : On peut
circonscrire cet enjeu-là.
M. Marceau :
Je vais vous interrompre quand même. Le BEPS ne va quand même pas prévoir des
prix de transfert pour tout le monde,
là. Le BEPS va prévoir les critères, et puis, à partir de ces critères-là, les
gens vont utiliser les prix de transfert
qu'ils veulent bien. Alors, moi, la question que je me pose, c'est :
Est-ce qu'on a l'expertise? Et, si on ne l'a pas, est-ce qu'on va la
développer? Moi, j'aimerais que nous développions plutôt que d'être en arrière
du fédéral, qui, de toute évidence, n'est pas aussi pressé que nous. J'aimerais
ça que nous développions l'expertise pour que, le jour où on le voudra, on puisse établir des prix de
transfert qui sont adéquats. C'est un point parmi d'autres. Mais je
comprends très bien ce que vous me dites sur
l'OCDE. Mais il n'en demeure pas moins que, si à Revenu Québec on n'a pas
développé l'expertise, on ne sera pas plus avancés, on va devoir dépendre
encore une fois du fédéral.
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M. Leitão :
C'est aussi une question d'optimisation des ressources. Est-ce qu'on veut tout
faire chez nous? Les ressources sont limitées, donc on va les allouer là
où elles pourront être les plus efficaces possible.
M. Marceau : O.K. Je vais
revenir sur l'optimisation des ressources, mais je veux juste faire un pas en arrière, je veux revenir juste simplement sur la
question des employés qui transitent vers les firmes comptables, juste
une observation judicieuse qui m'a été transmise. Vous me disiez : Il y a
un code de déontologie puis il y a des règles sur les conflits d'intérêts. Évidemment, si vous voulez être en mesure de
les appliquer, ces règles-là, ça vous impose d'assurer un suivi sur ce que vos employés font. J'arrête
là, je dis simplement : De toute évidence, il doit y avoir en quelque
part une forme d'information pour que vous
sachiez ce que sont devenus vos employés. Sinon, vous ne pourrez jamais me
dire que les règles de conflits d'intérêts ont été respectées ou pas. J'arrête
là. Donc, je vous invite quand même à vous assurer que c'est le cas.
Juste une
dernière question, peut-être. C'est un dossier qui a été — je vois qu'il me reste seulement deux
minutes, là — évoqué par la commission Robillard, ça a été
celui de faire en sorte que, chers amis, vous disparaissiez tous et
qu'on envoie tout votre travail à Ottawa. Évidemment, vous n'êtes pas sans
savoir que ce n'est pas le genre de possibilité qui m'enchante, moi. Moi, je pense, à l'inverse, que ce qui se fait à
Ottawa devrait être fait ici, c'est-à-dire qu'il devrait y avoir un
rapport d'impôt unique puis que ce soit au Québec que ça se passe.
Est-ce qu'à
l'Agence du revenu du Québec vous avez fait du travail là-dessus? Êtes-vous
capables de quantifier les économies que ça impliquerait, les gains
d'efficacité que ça permettrait? Parce que, bon, j'imagine que, quand la commission Robillard a sorti son rapport, vous
avez eu un certain branle-bas de combat à l'interne. Alors, est-ce que
vous êtes capables de m'en dire un peu plus?
Est-ce que vous avez fait des travaux sur le rapport d'impôt unique? Puis
est-ce que donc, encore une fois, les bienfaits qui en découleraient pour les
Québécois, si c'était fait chez vous, si c'était fait à l'Agence du revenu du
Québec, est-ce que vous êtes capables de les quantifier?
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M. Leitão :
Oui. Ça, c'est une, oui, importante question. Mais je ne pense pas que la
commission Robillard avait proposé d'éliminer l'Agence du revenu du
Québec. La commission Robillard nous demandait ou nous suggérait, au gouvernement, de regarder la possibilité de,
justement, optimiser le travail de l'Agence du revenu du Québec, est-ce
qu'il y aurait des choses qui pourraient être faites en plus grande
collaboration avec le gouvernement fédéral ou pas. Nous sommes à faire ces
analyses-là.
Je dois vous dire que je n'ai pas d'intention,
en tant que ministre responsable de l'agence, de présider à sa disparition. Ce n'est pas de ça qu'on parle. Ce
dont on parle, c'est d'encore une fois optimiser les ressources que nous
avons, quelle serait la meilleure façon de
les utiliser, et dans un souci de simplifier la tâche aux contribuables. Et,
s'il y a des endroits, des procédures qui se font en double, si on peut
l'éviter, tant mieux, et c'est dans cette direction que nous allons aller.
Le Président (M. Bernier) :
Merci, M. le ministre. Retournons du côté gouvernemental. M. le député de
Sainte-Rose.
M. Habel :
Oui. Merci, M. le Président. Je pense qu'on va encore jouer à la chaise
musicale, c'étaient des questions pour la SAQ.
Le Président
(M. Bernier) : Oui, chaise musicale. Ne quittez pas, je sais que
la deuxième opposition a des questions pour
vous durant leur bloc. Oui, ne quittez pas, Revenu Québec, là, on va avoir
d'autres questions pour vous. Donc, on revient avec la Société des
alcools, 20 minutes.
Oui, M. le député de Sainte-Rose.
M. Habel : Oui. Merci, M. le
Président. Alors, je vais continuer où j'avais laissé dans le dernier bloc, M.
le Président. Donc, je mentionnais que les
dons et commandites étaient très importants au niveau de la Société des
alcools du Québec, des investissements importants de plus de 7,5 millions
de dollars auprès de 500 organismes et événements. Je mentionnais qu'il y avait les grands créneaux comme le créneau des
commandites sociales, notamment en santé, en éducation, en culture, du
point de vue humanitaire, aussi des créneaux de commandites événementielles,
événements populaires, événements de
l'industrie et foires gourmandes. Donc, je mentionnais certains festivals dans
la région de Laval, puis je voulais
aussi comprendre l'importance aussi que vous attachez par région parce qu'il y
a certains festivaliers ou certains gérants de festival qui sont venus
m'approcher en me disant que c'était peut-être, des fois, difficile d'avoir des commandites de la SAQ. Donc, j'aimerais juste
que vous puissiez élaborer sur comment vous évaluez l'ensemble de vos dons et commandites, là. Plus de
500 organismes et événements, c'est quand même très impressionnant, et je
vous en remercie pour l'ensemble des
Québécois, mais peut-être comprendre, régionalement, comment vous faites la
sélection.
• (17 h 10) •
Le Président (M. Bernier) :
M. Brunet, la parole est à vous.
M. Brunet
(Alain) : Donc, en effet, on a une politique de commandites, de dons
et commandites, qui est déployée depuis
maintenant plus de 10 ans, hein, qui est très structurée et qui vise des
organismes, comme vous dites, plus de 500, dont, en l'occurrence, plus de 25 salons des vins et des petits
organismes qui sont régionaux, et on a vraiment un déploiement qui est axé sur les régions. Alors, notre
politique prévoit qu'on associe nos commandites, soit événementielles ou
sociales, en fonction de facteurs qui sont bien définis. Puis je comprends, là,
puis je reçois bien l'élément qui... C'est parfois difficile parce qu'on a beaucoup de demandes, et on veut, dans le
contexte, gérer ça le mieux possible. C'est pourquoi on a structuré ça.
Mais soyez rassuré, là, on travaille vraiment pour, tout le temps, garder notre
vision régionale, puis faire les meilleurs choix, puis vraiment être déployés
partout sur le territoire, partout au Québec.
Donc, ces
fameux créneaux d'activité où on intervient, là, les critères, bien, d'emblée,
je dois dire que ça doit viser la santé, l'éducation, la culture et les
causes humanitaires. Aussi, les organismes, là, qui font des demandes doivent répondre à des critères qui sont bien spécifiques
quant à ce qu'ils peuvent apporter en termes de solidité aussi
financière, de sérieux. Et toutes ces commandites sont analysées, toutes les
demandes sont analysées. Et, de façon la plus proactive possible, on revient rapidement, puis on gère... on assiste même les
gens qui nous font des commandites pour trouver, là, quand ils peuvent
se conformer, trouver la bonne façon de bien faire affaire avec nous.
Évidemment, on est un peu victimes de notre
succès, hein? On a beaucoup de demandes, puis on ne peut pas toutes les
prendre. Mais il ne faut pas voir là un manque d'intérêt parce que, comme vous
le disiez si bien, on a un investissement
quand même important année sur année. On a gardé le rythme de croisière et puis
on n'a pas l'intention de se retirer
de ces champs d'activité. Pour nous, ça fait partie de la responsabilité qu'on
a et du rayonnement régional qu'on a. Donc, on passe, là, beaucoup à
travers les commandites.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Sainte-Rose.
M. Habel :
Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Donc, je vais passer sur un autre sujet
et je remercie les gens de la SAQ pour leur première réponse.
Je vais
parler de la comparaison, l'écart des prix. La question de prix des produits
vendus, c'est un sujet récurrent à la SAQ. La comparaison entre des
marchés proches comme l'Ontario, l'Alberta, les États-Unis est souvent
fréquente. Puis on sait que certains prix de produits comme les vins ou
d'autres produits et spiritueux peuvent varier d'une province à l'autre, donc parfois ça peut être plus cher ici ou parfois
ça peut être moins cher. Je sais que l'Alberta a adopté un modèle qui est complètement différent du Québec,
là, où on va plus dans la privatisation depuis une vingtaine d'années.
Vous pourrez peut-être me dire si eux ont gagné au change, mais j'aimerais que
vous élaboriez sur les écarts de prix avec les autres juridictions.
Le Président (M. Bernier) :
M. Brunet.
M. Brunet
(Alain) : Oui. Merci, M. Bernier. En fait, la situation évolue
constamment. Et toute comparaison quant aux prix dans le commerce de détail est toujours une situation qui n'est
pas facile à gérer, hein, parce qu'il y a beaucoup de variances, puis le
panier du consommateur, hein, ça peut bouger beaucoup. Je donne un exemple.
Quand on se compare à l'Ontario, bien, il faut savoir qu'il y a moins de
10 % des produits, notamment dans le vin, là, qui sont comparables entre
l'Ontario et nous, au Québec. Alors, nous, vous savez, on a une offre qui est
axée sur le vin, qui est très, très large,
c'est 80 % de nos ventes. Donc, on a beaucoup développé ce répertoire, et
c'est pourquoi il y a peu de produits
qui sont communs, alors, de façon générale. Par contre, exemple, si on se
compare avec les spiritueux, eh bien, la situation des spiritueux au Québec est un peu plus... je dirais, c'est
plus circonscrit. On a un marché qui, traditionnellement, était moins
développé, mais on a des meilleurs prix, de façon générale, qu'en Ontario.
Donc, si on
regarde ça globalement... Puis vous parliez de l'Alberta. Bien, l'Alberta,
après 20 ans, on peut conclure, quand
on regarde le marché, que les prix, ça ne s'est pas amélioré en termes de
baisse pour le consommateur, ça a plutôt augmenté.
Donc, ce n'est pas vrai que, parce qu'on change le mode de distribution, il y a
nécessairement un impact sur le prix de détail.
Si je reviens
à la situation maintenant de la SAQ et des prix, en fait, nous, ce qu'on a
adressé dans la dernière année, donc,
oui, il faut travailler là-dessus, puis, oui, on est
très concernés par la question des prix, et on travaille ça vraiment pour
être très spécifiques. Donc, 12 $ et moins, on avait, depuis un an ou deux,
l'intention d'accélérer puis de ramener une offre qui est à la hauteur de la part de marché que ces
produits-là représentent. C'est environ 21 % de part de marché, les
vins sous 12 $, et, il y a quatre ou
cinq ans, on avait environ 160 produits. Puis là je peux vous dire
qu'après la dernière année on est
revenus à 155 produits, donc on a à peu près... puis ça représente
21 % de part de marché. Donc, on est dans l'équilibre, là, on est revenus. On a beaucoup travaillé, on a
eu beaucoup de nouvelles entrées de produits sous la barre des 12 $,
et donc on a travaillé pour avoir une offre, là, qui est vraiment intéressante,
solide dans tous les segments de prix.
Mais, si on
se compare puis on prend un peu de recul, le journal Métro l'a fait
l'été passé avec une étude assez exhaustive,
et on arrive à la conclusion, là, quand on prend un panier, qu'on confectionne
un panier qui représente un peu, là,
le panier d'achat d'un client, bien, l'écart entre l'Ontario et le Québec — puis ce n'est pas nous qui le disons, là,
c'est l'étude du journal Métro — bien, c'est moins de
1 %. Donc, quand on regarde la situation des prix au Canada, dans
l'ensemble du marché canadien — on a beaucoup de statistiques là-dessus,
on échange beaucoup avec les autres provinces — moi, je vous dirais que, dans
le peloton de tête, là, en termes de positionnement pris pour l'ensemble, là, de l'offre, autant des vins et des spiritueux,
bien, le Québec et l'Ontario, c'est tout près. Puis, oui, des fois, c'est
un peu à l'avantage, dans certains segments, à l'Ontario, puis, d'autres fois,
bien, c'est au Québec. Mais on peut être sûr qu'on peut toujours se
confectionner un panier d'achat à tous les segments de prix qui est vraiment
intéressant, de qualité.
Et on a
vraiment accéléré aussi, du côté de l'offre dépôt, hein, les SAQ Dépôt. Notamment,
cette année, dans la dernière année,
on a ouvert trois SAQ Dépôt. Donc, on couvre l'ensemble du Québec. Toutes les
régions sont représentées, donc il y
a une SAQ Dépôt. Puis vous savez que, dans les SAQ Dépôt, bien, il y a un
rabais escalier. Donc, c'est le bas prix
de tous les jours, là, ce n'est pas une question de promotion qui arrive et qui
part. On a une offre à l'année longue avec un rabais en fonction des achats à partir du moment où on achète trois,
six, 12 bouteilles. 12 bouteilles et plus mêlées, là, pas nécessairement d'un produit, bien, c'est 15 %
de rabais. 15 % de rabais, c'est quand même... On a une offre
intéressante, et c'est intéressant. Et ça,
c'est dans le quotidien, c'est tout le temps, c'est là à l'année. D'ailleurs,
on a un grand succès avec les SAQ
Dépôt. Ça représente une part de marché globale dans la province d'environ
20 %. Et, quand on regarde les bannières à escompte, exemple, dans
l'alimentation, bien, les bannières à escompte représentent à peu près le même
niveau de ventes, là, soit autour de 20 %.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député de Sainte-Rose.
M. Habel : Je vais laisser la
chance à mes collègues de poser des questions.
Le Président (M. Bernier) :
Oui. M. le député de Pontiac.
• (17 h 20) •
M. Fortin
(Pontiac) : Merci, M. le Président. Bonjour, messieurs madame. C'est
un plaisir de vous avoir avec nous aujourd'hui.
Donc, peut-être prendre quelques secondes, là, pour vous féliciter. Vous avez
une nouvelle SAQ Sélection qui va
ouvrir dans le secteur d'Aylmer, à Gatineau, et qui est très attendue par
plusieurs citoyens. Donc, c'est un secteur en expansion. Donc, je vous
félicite pour votre investissement en Outaouais.
Vous savez,
on parle souvent du monopole de la SAQ, comme quoi on se plaît chez certains à
dire qu'il n'y a pas de compétition. Mais, outre les dépanneurs, les
épiceries et les vignobles, dans un secteur comme le mien, dans une région comme la mienne, une région frontalière où
la plupart des gens qui habitent mon comté travaillent ou passent du
temps en Ontario régulièrement, il y a une compétition. Il y a la compétition
chez moi, là, dans mon marché local, il y a la compétition de la LCBO. Donc, je
pense que c'est un investissement judicieux que vous faites, que vous ne
regretterez pas, dans l'Outaouais.
Ceci étant dit, je veux parler du programme de la petite carte que j'ai avec moi, là, la
carte SAQ Inspire, qu'un de mes collègues
m'a prêtée pour que tout le monde comprenne exactement de quoi on parle.
Je ne nommerai pas ce collègue. Et ce
que la caméra ne voit pas, c'est à quel point la carte est utilisée, mais je ne
nommerai pas ce collègue en question.
Vous savez, moi, je viens du secteur privé, je
viens du secteur des télécoms. Ce que vous faites avec la carte Inspire, ça me
semble tout à fait logique. Il n'y a pas une compagnie de télécommunications
qui ne comprend pas sa clientèle. Moi, je ne vois pas ce programme-là comme une
carte fidélité, je la vois plus comme un citoyen corporatif qui veut connaître ses clients et qui ne veut pas
inonder ses clients d'information qu'ils ne veulent pas, mais qui veut
être capable de bien cibler l'information
qu'il envoie à ses clients. Je veux
savoir, après quelques mois en service maintenant — je
pense que ça fait six mois peut-être,
là, je me souviens que c'était avant les fêtes quand j'ai obtenu la mienne — êtes-vous
en mesure de nous dire que vos objectifs ont été réalisés à travers le programme
SAQ Inspire?
Le Président (M. Bernier) :
M. Brunet.
M. Brunet
(Alain) : Oui, merci. Alors, tout à fait. En fait, ça a été au-delà
des espérances qu'on avait. Dans le fond, quand on a lancé SAQ Inspire en octobre 2015,
là, nous, on avait l'intention, pour la fin de l'année financière, donc
la fin mars, d'avoir 1,5 million de membres. Et, si on obtenait 1,5 million
de membres, bien, on était d'emblée parmi les plus gros programmes d'intérêt au
Québec, là, avec ce genre de programme, justement, de personnalisation de la relation client. L'objectif a été atteint
très rapidement, plus rapidement que prévu, dès le mois de mars, la fin
février, mais, dès le premier mois, on a connu, là, une
poussée des membres, là, je dirais, qui a fait qu'on a atteint 1 million
très rapidement.
Donc,
ça, ça ne s'invente pas, c'est parce
qu'il y avait une attente puis il y
avait vraiment là un besoin qu'on a comblé. Vous savez que le programme, on l'a
développé vraiment selon le besoin du consommateur, selon les
spécificités de la SAQ et les besoins de notre industrie, finalement, des
boissons alcooliques. Donc, le but, c'est vraiment d'aller beaucoup plus loin
en termes de personnalisation de la relation client, donc d'offrir des offres
qui sont adaptées selon les attentes, les
goûts de la clientèle et de faire en sorte que la clientèle, là, puisse vraiment
être, je dirais, efficace puis recevoir des choses qui sont pertinentes
pour elle et ne pas recevoir ce qui ne l'intéresse pas.
Et
là on a donc, avec Inspire, eu rapidement un succès au niveau des points, mais on a plus
que ça. Rapidement, on s'est rendu compte que les gens utilisaient leur
carte. Donc, oui, ils ont pris la carte, mais, oui, là, il y a un cumul de points qui se fait à travers la présentation de la
carte, puis la carte est présentée maintenant à plus de 60 % des transactions. Ça
aussi, après seulement cinq mois, là, c'est un signe de maturité, hein? Ça
prend souvent plusieurs années avant de se rendre là, d'avoir un taux d'efficacité aussi grand, là, que la carte, à
chaque transaction, est là, elle est présentée. Donc, le consommateur a
vraiment un intérêt pour aller plus loin et présenter sa carte.
Et
là ce qu'on va commencer à faire à partir de maintenant pour la prochaine
année, c'est qu'un coup, là, qu'on a lancé
le programme, qui est bien connu, que la carte est utilisée, elle est
présentée, bien là il faut aller livrer la valeur pour le consommateur, c'est-à-dire lui amener son
profil, lui présenter des choses... je dirais des publications, plutôt, des
offres qu'on lui envoie
personnellement — pour
ceux, évidemment, qui se disent intéressés, puis il y en a beaucoup — alors,
des offres qui sont personnalisées, qui sont
pertinentes selon son profil. Puis, tout au long du développement de son
profil, bien, le client va voir ces offres en fonction du profil lui être
présentées.
Et là, bien, c'est une question de service aussi.
Avec ça viennent beaucoup plus que juste des offres promotionnelles, je dirais, c'est aussi des suggestions de
dégustation, des cours. On a développé un partenariat avec l'ITHQ pour
développer des cours à la clientèle pour les
gens qui ont un intérêt d'aller plus loin en termes de connaissances. Donc,
c'est vraiment un bouquet, là, de
services et d'offres qu'on peut personnaliser puis envoyer, diriger à la clientèle
en fonction de ses intérêts.
Donc,
le programme a atteint ses objectifs. Mais, au-delà de ça, c'est qu'on a fait
ça dans le cadre des investissements
qu'on fait, je dirais, normal, tu sais. On a des budgets, nous, marketing ou
des budgets d'investissement. Alors,
on a lancé le programme Inspire sans augmenter l'enveloppe d'investissements
soit marketing ou d'investissements dans
des projets. Donc, on l'a fait à même le coût, les charges d'exploitation qui
étaient prévues à la SAQ. Et je dirais même plus, là, déjà dans la deuxième année, donc l'année qui vient,
2016-2017, ça nous permet d'être beaucoup plus efficaces en termes de
gestion des investissements marketing. Et déjà, dans le budget marketing de
2016-2017, on a pu réduire les sommes, les investissements.
Donc,
ce n'est pas seulement aussi un projet qui vise la clientèle. Oui, c'est
le premier objectif, mais c'est aussi un projet qui nous a
permis d'être beaucoup plus efficaces en termes d'efficacité opérationnelle,
là, de gestion des investissements marketing
et c'est un projet, là, qui va nous rapporter et qui va nous permettre de faire
de la croissance des ventes à moindre coût en termes d'investissement
marketing.
Le Président
(M. Bernier) : M. le député de Pontiac.
M. Fortin
(Pontiac) : Merci. Je me
mets dans la peau, là, d'un citoyen qui a sa carte. Donc, évidemment,
il y a deux avantages. Vous me
dites que, par exemple, il y a 60 % des transactions, là, qui utilisent
maintenant la carte. Et, connaissant le
milieu un peu, je vous félicite, c'est vrai que c'est des chiffres qui sont
particulièrement impressionnants. Mais
le citoyen, il y a deux raisons pour lesquelles il utilise la carte.
Évidemment, il y a des points qui sont associés à ça, et, quand on donne des points, on sait que les gens
ont intérêt à ce que la carte soit utilisée. Mais il y a l'autre côté, il y a
le côté information que vous envoyez, tous
les autres bénéfices qui peuvent être associés à mieux connaître le
consommateur.
Est-ce
que vous allez faire ou est-ce que vous faites... Parce qu'on est encore dans
le début du programme, là, est-ce que
vous allez faire un suivi auprès de la clientèle? Est-ce que vous allez parler
à votre clientèle pour savoir ce qu'eux considèrent comme étant plus
utile de ce qu'ils reçoivent d'information? Comment est-ce que vous comptez
faire ce suivi-là auprès de la clientèle
pour savoir que la carte leur donne bel et bien ce dont ils ont besoin et,
sinon... pourra faire les ajustements nécessaires, là, au cours des
prochaines années?
Le Président
(M. Bernier) : Oui, M. Brunet.
M. Brunet
(Alain) : Oui, merci. Alors, effectivement, c'est tout à fait dans le
sens que vous le décrivez, là, qu'on va faire les prochaines étapes.
C'est-à-dire qu'un coup qu'on a établi, là, vraiment l'utilisation de la carte,
puis là les bons réflexes, puis les gens comprennent bien, ajustent leur
profil, tout ça, éventuellement, là, le profil, on cumule la donnée, donc il
s'ajuste automatiquement. Donc, dans le fond, ce qu'on rend disponible à la
clientèle, c'est vraiment l'image de ses habitudes d'achat, et rapidement, à
partir de l'année en cours, là — puis ça, c'est plutôt vers, je dirais, l'automne, là — on rentre en interaction avec la clientèle.
Oui, là, à ce moment-là, on peut aller beaucoup plus loin que juste arriver puis donner une information qui est quand
même adaptée au profil du client, là, qui est dynamique et qui
s'améliore tout le temps, mais on entre en communication, donc il y a de
l'interaction. Le client peut afficher des choses, peut dialoguer avec nous.
Mais ça, ça va venir un peu plus tard. Mais c'est des choses, des étapes qu'on
va commencer à franchir à partir de l'automne.
Donc,
c'est tout à fait dans les objectifs du programme puis dans les développements
qui s'en viennent. Et là, cette année,
on a un plan, là, bien, bien orchestré pour faire vivre ces premières étapes
là. Et les premières étapes, c'est vraiment d'arriver avec des propositions, des offres. O.K. Vous avez acheté tel produit, vous avez aussi acheté tel produit,
donc...
Le
Président (M. Bernier) : M. Brunet, je vais vous arrêter, on doit aller du côté de
la deuxième opposition. On va débuter
avec vous. La deuxième opposition va débuter avec vous, et ils vont terminer
avec Revenu Québec par la suite. Donc, allez-y, M. le député
de Granby.
M. Bonnardel : Bonjour. Oui, une dizaine de minutes, puis on va
terminer avec Revenu Québec, vu que j'ai juste un bloc d'à peu près
17.
Petite question peut-être un peu plus pointue
pour commencer, M. Brunet. Vous ne pourrez peut-être pas me répondre, mais
j'aimerais ça savoir, pour ce qui est des charges d'exploitation, certains
postes budgétaires comme la ventilation des charges locatives des
succursales...
Une voix : ...
M. Bonnardel : Je vais vous donner mes pages, mais j'aimerais ça
être capable d'obtenir... Donc, à la page 81 de votre rapport
annuel, vous avez des charges locatives qui sont évaluées à 53,6 millions
de dollars en 2015. Je vous demanderais, si possible, de déposer à la
commission par la suite, donc, une ventilation des charges locatives des
succursales, si possible ventilées par succursales et classées par villes. Ne
vous inquiétez pas, je vais vous donner le document par la suite.
Si possible
aussi, à la page 52 de votre rapport annuel, on parle des frais de vente,
de mise en marché et distribution. On
parle de 503 millions de dollars en 2015, obtenir la ventilation, si
possible, de ce poste de dépenses, entre autres par soit entrepôts,
succursales et transport.
Autre petit point, revenus publicitaires. À la
page 52 encore, on parle de 66 millions
de dollars en 2015 pour ce qui est des revenus publicitaires
promotionnels et divers. À moins que vous ayez toutes ces infos en arrière, là... je ne pense pas, là, c'est ça. Donc, je vous en donne trois. J'en
ai quatre en tout et partout, là, puis, à la fin de notre intervention, je vous
les...
M. Brunet
(Alain) : Juste une
précision, 66 millions de revenus, qu'est-ce que vous voulez comme
ventilation là-dessus?
M. Bonnardel :
Ventilation du poste revenus publicitaires, promotionnels et divers.
M. Brunet (Alain) : O.K.
Parfait.
M. Bonnardel :
Donc, je vous donnerai les documents par la suite.
• (17 h 30) •
Le Président (M. Bernier) :
...faire parvenir ces informations-là au secrétaire de la commission pour que l'ensemble
des parlementaires puissent en bénéficier.
M. Bonnardel : Il
y en a une un petit peu plus longue que je ne vous ai pas lue, là, mais je vous
les laisse, les quatre, tantôt.
Dans la dernière
année, là, vous avez souvent, M. Brunet, mentionné, donc, l'effort que
vous avez fait pour réduire vos charges d'exploitation quand on les
compare à vos ventes nettes, là. J'ai sorti des articles, que ce soit le
8 juillet 2015, un article de Denis Lessard
sur la commission Robillard, 29 septembre 2015, vous vous êtes
toujours basés sur une charge d'exploitation... vous êtes toujours partis dans les
10 dernières années. Peut-être, selon vous, vous vous êtes dit : O.K. On
va regarder la dernière décennie, 2005 à aujourd'hui, les charges
d'exploitation sur les ventes sont passées de 0,25 $ pour 1 $ généré à 0,19 $. Quel a été, rapidement,
là, l'impact majeur pour ramener ça de 0,25 $ à... et pourquoi ça a
été attaché à l'année 2005, et non avant?
Le Président (M. Bernier) :
M. Brunet. Oui, M. le ministre.
M. Leitão : Peut-être, avant de
répondre à la question, juste trois secondes. Pour ce qui est de votre question
précédente, l'information, s'il y a
des choses confidentielles, comme, par
exemple, les baux... enfin, vous
jugerez de ce qui peut être rendu public ou pas.
M. Brunet (Alain) : Oui.
Le Président (M. Bernier) :
M. Brunet.
M. Brunet
(Alain) : Maintenant,
sur la question des frais d'exploitation, en fait, pourquoi 2005?
Il y a une raison très précise. En fait, c'est qu'à partir de 2005 on a
eu des plans très, très spécifiques d'amélioration des opérations. Ça a débuté d'abord avec les entrepôts, et en
parallèle, avec les opérations en succursale, on a aussi commencé à
déployer des plans, donc, avec une approche
d'amélioration continue, je dirais. C'est qu'on a adressé certains processus.
Ça fait que, si je prends les
entrepôts, par exemple, on a commencé à travailler sur comment on
réceptionnait la marchandise, comment on
gérait les entrepôts. Éventuellement, on est arrivés à comment on gère la rotation des
stocks, etc. Donc, sur plusieurs années — puis
ce n'est pas fini, là, maintenant ça continue, ça se poursuit — on
a lancé des initiatives précises avec des projets précis qui visaient les opérations puis des améliorations, puis
on a commencé à mesurer. Alors, à partir de 2005, donc,
on a comme un point de référence où on a pu voir, année après année, projet
après projet, sur des éléments très spécifiques,
l'évolution puis on a pu engendrer, évidemment, des économies, des efficacités puis, éventuellement, aller de projet en projet
pour toujours améliorer la performance de l'organisation.
Si je donne un exemple, ce que ça a donné
concrètement, là, c'est qu'entre 2005 puis aujourd'hui, donc en 10 ans, on a plus que doublé les ventes,
hein, puis le volume de l'organisation, pas loin de triplé, puis on a présentement
en entrepôt le même niveau de stock qu'on avait dans ces années-là. Ça fait que
ça donne une idée de l'accélération des opérations.
Et un dernier exemple que je pourrais donner qui
illustre bien ça, c'est qu'on tourne présentement 11 fois nos stocks. O.K.?
Et ça, je ne sais pas si ça vous donne une idée, là, mais Costco, qui a un
modèle d'affaires qui est bien différent du
nôtre, lui, son modèle de création de valeurs, c'est avec le tour de stock,
hein, lorsqu'il accélère les tours de stock,
puis il est à 12 fois environ. Donc, on a vraiment travaillé sur des
éléments très spécifiques, puis c'est pour ça qu'on a commencé à partir de 2005. J'ai donné l'exemple
d'entrepôts, mais c'est plus large, hein, c'est partout dans l'organisation.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député de Granby.
M. Bonnardel :
Vous me connaissez, j'aime ça aller voir un petit peu plus loin puis j'essaie
de comprendre pourquoi vous partiez toujours de 2005. Je comprends que, de
0,25 $ par dollar de vente à 0,18 $, c'est important... à 0,19 $. Mais, si on recule en arrière, on
recule avant 2005, vous étiez déjà à 0,18 $, 0,19 $ dans le tableau que
j'ai devant moi, le ratio des charges
d'exploitation. Si on recule à 1999, vous êtes exactement... même plus bas,
plus bas qu'aujourd'hui. Puis, en 2000, vous êtes à 0,19 $ aussi.
Comment vous expliquez le fait qu'on ait été à 0,19 $ cinq ans avant, vous
êtes montés à 0,25 $ puis vous l'avez ramené exactement au même niveau que
voilà? On l'explique comment?
M. Brunet
(Alain) : Oui, il y a
une différence marquée, c'est qu'à partir de 1999 l'entreprise
n'était pas gérée de la même façon. En fait, à partir de 1999, c'est là
où on a eu un cycle important puis une phase d'investissement dans l'organisation où on a déployé un plan. Ça a été le plan, là,
qui a duré de 2000 à, je dirais, 2003, 2004, 2005, là, où on a accéléré, O.K., le déploiement du réseau. Alors, à l'époque, on
avait environ 300 magasins puis on est passés à 400 magasins en quelques
années. O.K.? Puis, à ce moment-là, vous vous souviendrez, il
n'y avait pas de promotions, il n'y
avait pas de programme de promotion en succursale, il n'y avait pas de
plan marketing. Et c'est tout à ce moment-là, à partir de 1999, 2000, 2001, 2002, où on a investi en termes de
structurer l'organisation différemment. Ça a été dans une phase de développement, d'investissement, où on a amené le système informatique qu'on
connaît aujourd'hui, qui est encore là aujourd'hui, on a amené
le déploiement du réseau, comme je vous disais, on a amené de façon structurée des plans promotionnels. Et tous ces investissements-là ont fait, oui, que le chiffre a monté, puis après il y a
eu une création de valeur, puis ça
s'est restabilisé. Mais ce n'est plus la même entreprise qui est basée sur
les mêmes règles d'affaires qu'avant
1999, là on parle vraiment de deux modèles complètement différents. Puis
ça a été un modèle qui a créé de la valeur, donc c'est deux entreprises
qui sont complètement différentes.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Granby.
M. Bonnardel : La quatrième question, là, que je voulais vous
déposer — puis
là il faut que je la lise si je veux qu'elle soit
officiellement déposée à la commission, là — donc, ma question est simple.
Pour une vente de spiritueux de 30 $, le double de bouteilles de vin doit être
manipulé, entreposé et placé en tablette. L'impact sur les ratios de
main-d'oeuvre est donc non négligeable. La
LCBO, elle, vend 24 % de toute la bière vendue en Ontario, soit environ, à
peu près, 1 milliard de ventes. La SAQ,
elle, vend essentiellement plus ou moins 15 millions, 12 millions...
moins de 15 millions. Si on
ajoutait des ventes similaires à la SAQ, puis les ratios de charges
d'exploitation et de rémunération sur les ventes seraient tout à fait comparables à ceux de l'Ontario, on parlerait de
16,3 % à la SAQ, puis comparativement à 16,2 % pour la LCBO.
Donc, je vous demande l'ensemble des informations nécessaires et le détail du
calcul effectué qui ont permis à la SAQ de faire cette affirmation que vous
aviez déjà faite.
M. Brunet (Alain) : Ça, c'est
ce que je voulais qu'on vous fournisse.
M. Bonnardel :
C'est ça, c'est ça. Ça fait que, donc, je vais la déposer.
M. Brunet (Alain) : O.K. C'est
correct. Ça, j'aimerais ça l'avoir écrit parce que...
Le Président (M. Bernier) :
Oui, simplement nous l'acheminer, M. le député de Granby, on va faire une
photocopie puis on va lui remettre.
M. Bonnardel :
Vous me connaissez puis vous connaissez mon point sur la vente des produits
québécois, M. Brunet, je me promène dans différentes SAQ, moi aussi...
M. Brunet (Alain) : Moi aussi.
J'en viens, d'ailleurs.
M. Bonnardel :
... — oui,
c'est ça — et, bon,
les ventes des produits ont augmenté de 23 millions de 2011 à cette
année, on en est bien fiers. On voudrait que
ça double, ça triple, mais, dans plusieurs des succursales, je vois souvent
les produits du Québec
qui sont dans les dernières rangées. Vous comprendrez qu'avec le projet de loi
n° 88, qu'on risque d'adopter
dans les prochaines semaines, l'opposition autant le gouvernement, bon, on va
avoir des amendements qui risquent d'être extrêmement positifs. Puis je
le sais aussi, que vous aussi... J'ai parlé à plusieurs personnes, je le sais, que la SAQ travaille fort pour en faire la
promotion, mais pourquoi on ne voit pas ça dans les différentes
succursales? Je ne dis pas dans toutes, je
pense qu'il y aurait des succursales dans certaines régions du terroir...
peut-être, sans nommer chez nous, mais dans certaines régions qui
pourraient peut-être être plus bénéfiques à vendre des produits qu'on pourrait
retrouver à 15, 20, 30 kilomètres des environs d'une succursale, là. Vous
pensez quoi de ça?
Le Président
(M. Bernier) : M. Brunet.
M. Brunet
(Alain) : Oui. Alors, moi, j'accueille très bien ça, puis même, je
vais vous dire, c'est ce qu'on fait puis
c'est ce qu'on veut faire. Alors, est-ce que c'est parfait puis c'est dans
toutes les succursales que vous avez visitées? Probablement, non, puis c'est pour ça que vous avez vu cette
situation-là. Mais, au niveau des intentions puis du plan qu'on développe sur la mise en avant des produits du
Québec, là, on est tout à fait à la même place. D'ailleurs, c'est ce
qu'on a fait. Le plan de trois ans qu'on a
mis de l'avant, c'est un plan qui a visé d'abord les cinq routes des vins, là,
où on a vraiment, comme vous le
dites, là, de façon très spécifique, en fonction de la production locale puis
des succursales, déployé, là, un planogramme,
là, une mise en tablette des produits qui est adaptée à la région des vins.
D'ailleurs, votre région, à Granby, dans ce coin-là, fait partie d'une
des cinq routes. Donc, ça, on a développé ça.
Mais
on a développé plus. Depuis trois ans, ce qu'on a fait, c'est qu'on a commencé
par les bannières Sélection et Express,
qui sont nos grosses bannières, où on a déployé, là, vraiment un planogramme
pour les vins du Québec qui a été fait avec l'industrie des vins du
Québec, hein? Des fois, vous dites : Pourquoi il n'a pas été en avant ou
des choses comme ça... Non, le choix qu'on a
fait, c'est de le présenter avec les vins d'Amérique. Ça a été fait avec
l'industrie, ce choix-là, parce que
c'est une catégorie qui est en développement. Les vins de Californie se
développent très bien, puis eux, ils veulent être à côté de ces vins-là.
Donc, on a une stratégie qui a été déployée dans l'an 1, dans l'an 2,
qui vise les magasins et qui vise les routes
des vins. Et là, dans l'an 3, on est rendus à presque 270 magasins de
couverts. On est en train de finir de déployer ça, et on a tout fait les
Express, on a tout fait les Sélection, puis là on est dans les SAQ standard, qu'on est en train de finir de déployer. Puis
l'objectif, là, soyez rassuré, là, on est très dynamiques là-dedans avec
l'industrie, c'est qu'on développe ça au rythme de l'industrie. Il y a une
capacité aussi où on doit respecter...
Le Président
(M. Bernier) : M. le député de Granby, il vous reste six
minutes.
M. Bonnardel :
Oui. O.K. Rapide, là, avant que je finisse avec Revenu Québec, là. La SAQ sur
les quais de métro, bon, projet pilote mis en place pour longtemps?
M. Brunet
(Alain) : Non, je vais vous...
M. Bonnardel :
Rapidement, en une ou deux minutes, le coût de mettre ça en place, là, pour...
M. Brunet
(Alain) : O.K. Ah! bien, je vais essayer de faire ça... O.K.
M. Bonnardel :
Bon, c'est une question ouverte, là, mais... Allez-y.
• (17 h 40) •
M. Brunet
(Alain) : Oui, je vais vous expliquer. Ça, c'est mon téléphone mobile.
Je ne sais pas si vous avez un téléphone mobile, vous avez peut-être une
application mobile de la SAQ. Il y a deux semaines, on l'a rendue
transactionnelle. Pour nous, c'était un objectif très important qui s'inscrit
un peu dans tout ce qu'on fait comme développement
Web. Puis la mobilité transactionnelle, ce que ça nous permet de faire, c'est
d'être dans le quotidien des gens. En tout temps, s'ils reçoivent des
alertes ou s'ils voient un produit intéressant, bien là ils le scannaient dans l'application puis ils le gardaient dans leurs favoris.
Puis ce qui était demandé, c'est qu'on rende ça transactionnel puis qu'on puisse l'acheter puis le faire livrer au
magasin. Puis, pour faire la publicité de ça, on a pensé faire des
panneaux dans le métro avec des codes à
barres. Puis maintenant, grâce à l'application mobile, vous pouvez attendre
votre métro, scanner des produits qui vous intéressent, compléter une
commande, puis la faire livrer au magasin, puis aller la chercher à votre
magasin près de chez vous. C'est à ça que ça sert.
Le Président
(M. Bernier) : Merci, M. Brunet.
M. Bonnardel :
...coûts?
M. Brunet
(Alain) : Non, c'est dans le programme marketing. Ce n'est pas des
coûts supplémentaires, on a même optimisé les coûts.
Le Président
(M. Bernier) : Merci. On va demander aux gens de Revenu
Québec de se présenter. Il y a une question du côté de... N'allez pas trop
loin, M. Brunet, parce qu'on va revenir avec l'opposition officielle puis
le gouvernement par la suite.
M. Brunet (Alain) : C'est comme
un gros casse-tête, là.
Le
Président (M. Bernier) : M. le député de Granby, allez-y.
M. Bonnardel : Oui, M.
le Président, ça va aller vite. Dans
le rapport annuel, à la page 60, dans le dernier rapport
annuel... Oui, regardez en arrière de vous parce qu'on va...
M. Ducharme
(Éric) : Je sais c'est lequel.
M. Bonnardel :
Page 60 du rapport annuel, il est indiqué dans le premier paragraphe, en
dessous du tableau Récupération fiscale...
il y a eu deux règlements d'opposition présentés par des contribuables pour des
années antérieures qui ont totalisé
310 millions de dollars, ce qui a influencé les résultats à la baisse.
310 millions de dollars. Est-ce que je peux savoir qui sont ces
règlements d'opposition qui ont fait baisser les résultats de l'agence?
Le Président
(M. Bernier) : M. Ducharme.
M. Ducharme
(Éric) : C'est des dossiers confidentiels. C'est des cotisations au
niveau du fédéral où on avait pris des revenus liés à ces
cotisations-là. Puis il y a eu changement de cap par rapport aux deux dossiers,
donc on a dû...
M. Leitão :
Deux dossiers que... a perdus.
Le Président
(M. Bernier) : Merci. M. le député.
M. Bonnardel :
Donc, vous ne pouvez pas nous donner plus d'information sur ces cas
particuliers?
M. Leitão : Mais
peut-être en ce qui concerne... Parce que, nous, en ce qui
nous concerne — excusez-moi, c'est tard, l'après-midi — on
n'a pas perdu de l'argent. On escomptait aller chercher ces revenus-là. Et, puisque
l'ARC a perdu son cas en cour, bon, ces revenus qu'on attendait ne se
sont pas matérialisés.
Le Président
(M. Bernier) : M. le député.
M. Bonnardel :
O.K. Dernière question, sur les fameux quotas, bonis de performance. Dernier article,
le 11 avril, là, contradiction, Revenu Québec veut abolir les bonis, le
porte-parole qui dit : On réfute toujours
leur existence. Je ne reviendrai pas
sur ce qu'on a passé, les 17 dernières minutes tantôt, mais est-ce que
vous confirmez, donc, que c'est terminé, les quotas de performance ou
les bonis demandés par Revenu Québec?
Le Président
(M. Bernier) : M. Ducharme.
M. Ducharme
(Éric) : On souhaite mettre
fin au programme de bonis ou s'entendre avec le syndicat
pour trouver une nouvelle façon de verser des bonis aux gens qui ont des
rendements exceptionnels.
Le Président
(M. Bernier) : M. le député.
M. Bonnardel : Ça fait qu'à la base vous ne niez pas qu'une
portion de ces vérificateurs, vérificatrices
ont reçu de ces bonis puis que, là,
vous allez essayer de vous entendre avec le syndicat pour dire... Est-ce que
vous allez hausser le salaire de ces
gens en négociation? Parce que, là, vous me dites, en réalité : Oui, ça
existe, mais on va s'entendre. Parce que, là, je lis ça, moi, puis je ne comprends rien, dans le sens où... On
n'est pas fous, là, personne ici, là, tout le monde se dit : Écoutez, là, si vous dites qu'il faut les abolir
puis, de l'autre côté... Vous voyez bien le cercle de tout ça. Vous comprendrez
bien que, pour moi puis pour ceux qui nous
écoutent, puis les vérifications qu'on a démontrées tantôt que... vous
confirmez donc que, pour l'année en cours, pour les prochaines années, si vous
trouvez un terrain d'entente avec le syndicat, il n'y aura plus jamais de bonis
puis plus de quotas de performance?
Le Président
(M. Bernier) : M. Ducharme.
M. Ducharme
(Éric) : On veut être transparents et trouver un système que personne
ne peut penser qu'il y a un lien avec les
bonis et des rendements à l'heure par rapport à la vérification. Ce n'est pas
le cas présentement. Les bonis au rendement
exceptionnel n'ont pas été versés sur la base de quotas, ils sont versés sur
des éléments qualitatifs par rapport aux travaux des gens. C'est ce que je peux vous dire. Puis, pour être
transparents puis qu'il n'y ait plus d'interrogations par rapport à ça,
on voudrait revoir le programme des bonis.
Le Président
(M. Bernier) : Merci.
M. Bonnardel :
C'est terminé?
Le Président
(M. Bernier) : 25 secondes.
M. Bonnardel :
En 25 secondes, je reviens sur les employés. Tantôt, vous disiez :
Oui, il y en a 11 000, mais il y en a
juste 159 qui sont en congé de maladie — je termine avec ça, là, 159 — de plus d'un an. C'est quand même pas
mal. Est-ce que vous êtes capables de nous
évaluer ou nous expliquer pourquoi il y a autant de... Parce que, quand on
a fait cette demande d'accès dans d'autres organismes d'État, vous êtes celui
qui a le plus d'employés qui sont malades de plus d'un an.
Le Président (M. Bernier) :
Vous aurez l'occasion d'en rediscuter à un autre moment...
M. Bonnardel :
Bien, peut-être que les amis du gouvernement pourraient...
Le
Président (M. Bernier) : ...le temps étant écoulé au
niveau de Revenu Québec, et il y a déjà un partage entre le gouvernement et la première opposition de façon,
par la suite, à libérer la SAQ. Donc, Revenu Québec, merci de votre
participation. Nous vous libérons de votre présence. Merci d'avoir participé à
cette commission.
Je demande
aux gens de la SAQ de bien vouloir prendre place pour que nous puissions
terminer les discussions avec vous.
Donc, si vous
voulez prendre place, la SAQ, parce que le temps court déjà sur le temps
gouvernemental. Bon, qui prend la parole? M. le député de
Trois-Rivières.
M. Girard : Merci beaucoup, M. le Président. Donc,
salutations aux gens de la SAQ, M. Brunet, Mme Brunet — pas de lien de parenté?...
Une voix : Non.
M. Girard :
...non — et
M. Paré. Je vais faire une petite continuité avec mon intervention de tout
à l'heure avec Revenu Québec
concernant les produits. J'avais parlé tantôt de microbrasseries, on parle
également beaucoup de vignobles. Je
suis un grand amateur de produits du terroir, et il se fait des choses de plus
en plus intéressantes au Québec, que ce soient des vins, des blancs, des rouges, des vins fortifiés, des cidres. On
gagne des prix à l'international au niveau des cidres de glace, au niveau des vins de glace. On a, bien
sûr, beaucoup de microbrasseries dans toutes nos régions. Ce sont de
belles PME, ce sont souvent des jeunes, des
jeunes entrepreneurs, ce qu'on appelle des «start-ups», et des jeunes
dynamiques, et puis c'est un volet de l'économie que l'on développe.
Chez nous, en
Mauricie, on a été longtemps la capitale du chômage au Québec. On a dû
développer des nouveaux créneaux dans notre économie, donc faire une
diversification économique, et ces produits du terroir, que ce soient vignobles, microbrasseries, font partie d'une
belle diversification économique au Québec. Et, de plus en plus, on a
des belles choses qui se font, même des boissons de petits fruits, des
distilleries. On en a même chez nous, en Mauricie, dans le Centre-du-Québec, pas loin de Trois-Rivières. Au
début, on en avait beaucoup en Estrie, on en voit de plus en plus un peu
partout au Québec. Notre climat, de plus en
plus, est propice, les gens développent des nouveaux cépages, des
cépages qu'on appelle indigènes, pour
permettre de développer des choses fort intéressantes un peu partout au Québec.
Donc, ce sont des produits qui
gagnent à être connus, qui gagnent à être connus des Québécois et gagnent à
être connus à l'international, entre autres au niveau de certains cidres
de glace ou certains vins de glace. Dans certains cas, ils sont plus connus à
l'extérieur du Québec qu'au Québec. Donc, je pense qu'on a intérêt à faire
connaître ces bons et ces beaux produits là ici, chez nous.
Déjà, depuis
2013, vous y travaillez, vous travaillez à rendre de plus en plus accessibles
les produits du Québec, à promouvoir les produits du Québec. Avec le
projet de loi n° 88, les épiceries, les dépanneurs vont pouvoir offrir les
produits du Québec, les produits de vin du Québec, entre autres. L'Association
des vignerons a souligné à plusieurs reprises
que la SAQ faisait un bon travail depuis quelques années pour promouvoir les
produits du Québec. Maintenant, il va y avoir encore plus de
possibilités, c'est-à-dire, bon, les épiceries, les dépanneurs.
Vous avez parlé tantôt avec le député de Granby
de certains secteurs où on est plus actif au niveau des vins québécois. Avec la venue du projet de loi
n° 88, comment se positionne la SAQ? Comment vous allez faire pour
continuer à promouvoir les vins québécois en
fonction du fait que ces vins-là vont être également disponibles dans d'autres
points de service qui vont être près des succursales SAQ? Comment vous allez
pouvoir vous différencier? Et comment tout ça va pouvoir s'opérer pour bien
faire connaître les produits partout à travers le Québec, pour les consommateurs
québécois principalement?
Le Président (M. Bernier) :
M. Brunet.
• (17 h 50) •
M. Brunet
(Alain) : Oui, merci. Alors,
tout à fait, hein, on a un plan solide, nous, depuis maintenant trois
ans, là, où on a vraiment accéléré... On
avait commencé avant, mais un plan très structuré où on a des objectifs année
après année. Là, on s'était donné un
plan de trois ans. C'est une accélération,
en fait, de la mise en marché qu'on a connue au cours des dernières
années, qui va survenir, là, dans les années à venir.
Alors,
nous, le fait qu'il y ait une distribution plus large, ce n'est pas un
souci du tout, du tout. J'en avais parlé
quand j'étais venu, là, pour parler un peu de ce qu'on voyait, nous, avec le projet de loi n° 88, on s'est positionnés clairement
pour dire que tout ce qui peut aider à la promotion puis à la mise en avant des
produits du Québec, hein, que ce soient les vins, les cidres, les spiritueux, bien, la SAQ est favorable
à ça. Puis déjà elle est un leader, puis elle va continuer
à travers son plan à être un leader, donc ça
ne dérangera pas. Au contraire, plus on parle d'une catégorie
puis on met en avant des produits spécifiques comme les produits du Québec,
plus ces produits-là sont connus du grand public, meilleur c'est pour le commerce puis la mise en avant des
produits. Alors, c'est un effet d'entraînement que ça a, et on pense, nous,
que cet élargissement là, puis le fait de
parler encore plus des produits du Québec, et surtout, à la SAQ, de prendre le
flambeau de l'expertise produit et d'amener
encore plus en avant les produits, que ce soient les vins ou, maintenant,
là, les spiritueux, qui se développent rapidement, bien, c'est une
opportunité qui est déjà bien installée chez nous.
Pourquoi je dis que c'est bien installé? Bien, si
on regarde les ventes de la dernière année, après des ventes — là,
je vais parler pour les vins — qui
ont augmenté de 80 % l'année
précédente, bien là, en 2015-2016, avec l'année qu'on vient de compléter, les vins ont quand même augmenté de
14 %, les spiritueux du Québec ont augmenté de 27 %, puis le
grand total d'Origine Québec, qui inclut les
cidres, a augmenté de 17 %. Évidemment, le business au Québec, dans notre
monde des vins et spiritueux, bien, c'est une augmentation d'à peu près
3 %. Donc, c'est cinq fois... six fois, je devrais dire, l'augmentation de
la croissance des ventes.
Donc, nous, on a
vraiment un plan studieux. Et, nonobstant le fait que ça va continuer à
s'élargir puis à se développer, là, les
vins, et les cidres, et les spiritueux du Québec, bien, la SAQ, elle, va faire
son travail de leadership, d'appui à
cette industrie-là à travers le laboratoire, à travers la distribution puis à
travers la mise en marché qu'on a déjà mise en place, qui fonctionne bien puis qu'on va amener plus loin. Puis on
s'est engagés, là, très sérieusement dans ce sens-là, ça fait que ça n'a
pas changé nos plans.
Le Président
(M. Bernier) : Merci. M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
Oui. Merci, M. le Président. Bonjour de nouveau. Même si tantôt je ne vous ai
pas posé de questions, ça ne veut pas dire
que je n'en avais pas. Mais je vais faire ça court. En fait, je veux vous
parler d'un sujet qui ne fait pas
souvent les manchettes, c'est la question de la majoration, la majoration qui
est appliquée sur les vins puis sur les spiritueux. Puis, en fait, le
sens de mes questions n'est pas complexe, je cherche de l'information à ce
stade-ci. Bon, dans les rapports annuels, à
chaque année, il y a une page dans laquelle on écrit ce qu'il en est pour une
bouteille de vin et puis pour un
spiritueux, puis j'ai retrouvé la même page à chaque année depuis plusieurs
années. Puis, bon, c'est correct, là, c'est
une pratique tout à fait correcte. Maintenant, évidemment, ça ne donne pas
l'ensemble de la formule qui est appliquée. Le seul endroit où j'ai trouvé ce qu'on pourrait appeler la formule,
c'est dans un rapport du Vérificateur général qui a été publié en 2006, qui s'appelait Rapport spécial
à l'Assemblée nationale concernant la vérification particulière menée
auprès de la Société des alcools du Québec. Et, bon, peut-être deux choses, là, ou bien
pouvez-vous me dire qu'aujourd'hui la façon dont vous majorez les prix,
c'est identique à ce qui était fait en 2006 ou bien pouvez-vous déposer, tout
simplement, la formule, que je puisse prendre connaissance de cette formule de
majoration?
Le Président
(M. Bernier) : M. Brunet.
M. Brunet
(Alain) : Au premier élément de réponse, c'est la même formule,
certains chiffres peuvent avoir changé, là. Je donne un exemple, les
taxes spécifiques ont monté. Vous...
M. Marceau :
...c'est plus ça que...
M. Brunet
(Alain) : Ça, ça n'a pas changé.
M. Marceau :
Ça n'a pas changé.
M. Brunet
(Alain) : C'est la même formule qu'en 2006. D'ailleurs, ça fait
plusieurs années que ça n'a pas changé. Ce n'est pas nouveau, là, ça. Cette formule-là, effectivement, cette
formule-là existe depuis, je dirais... dans ma mémoire, là, j'irais dire jusqu'à plus de 20 ans, là, de
mémoire, mais elle n'a pas changé dans les 10 dernières années, sauf,
évidemment, certains éléments de taxe
comme... Je donne l'exemple de la taxe spécifique, TVQ, qui a pu augmenter,
mais le principe n'a pas changé.
Le Président
(M. Bernier) : Merci. M. le député.
M. Marceau :
O.K. Alors, peut-être que, pour les gens qui nous écoutent... En fait, ce qu'il
faut comprendre, c'est que la formule
de majoration est appliquée sur ce qu'on appelle le prix de base. Le prix de base, c'est le prix d'une
caisse de vin, mettons, plus un certain nombre d'éléments : le transport,
droit d'accise, etc. Là, ça donne un prix. Mettons, l'exemple que j'ai ici, ça date de 2006, mais la formule est la même.
Alors, disons que j'ai une caisse, là, qui, au départ, est à 40 $,
à laquelle on ajoute des frais de 14,57 $, ça faisait une caisse à
54 $. Et là il y avait une majoration fixe de 27, puis il y avait une majoration ad valorem, et ça, ça dépendait donc du
montant du prix de la caisse. Et je vais l'expliquer, je vais le dire pour que les gens me comprennent, là,
les premiers 20 $ à 40 $, la majoration est de 118 %; les
dollars suivants, 40 $ à 55 $, la majoration est de
109 %; pour 55 $ à 75 $, la majoration est de 80 %, et
ainsi de suite; et 40 % pour 75 $
à 175 $. Bon, le fait est que, de la façon dont c'est formulé, ça a pour
impact que la majoration ad valorem est plus lourde, plus importante sur
les vins les moins chers en pourcentage, bien sûr.
M. Brunet
(Alain) : Mais, mais... O.K.
Allez jusqu'au bout, puis je vais... Parce que je peux expliquer quand même qu'il y a une nuance dans ce que vous dites, c'est qu'en valeur absolue,
par contre, en termes d'argent, c'est plus
significatif au niveau des prix plus haut de gamme.
M. Marceau :
Ça, c'est clair, c'est sûr parce que c'est marginal, là, ce que je disais, là,
donc...
M. Brunet
(Alain) : O.K. O.K. Oui, exact. O.K. Parfait.
M. Marceau : Vous avez entièrement raison. Ça, c'est certain
que c'est... il n'y a aucun doute là-dessus, c'est plus
cher. Il n'y a pas moyen de contourner cette règle-là, elle est toujours
respectée. Mais, en pourcentage — puis
là je vous donne les chiffres de
l'époque, là — le
taux de majoration effectif pour une bouteille, au départ, à 3,33 $ était
de 122 %, pour une bouteille qui était
au départ à 8,33 $, le taux de majoration effectif était de 86 % et,
pour une bouteille de 25 $, le
taux de majoration effectif était de 68 %. Bon. Vous avez raison de dire
qu'en dollars, en dollars et en cents, c'était plus cher, mais, en
pourcentage, c'était moins cher plus la bouteille était chère. Bon. Question
que je me pose, c'est : Pourquoi? Première question très simple :
Pourquoi c'est comme ça? Pourquoi l'avoir fait de même?
Le Président
(M. Bernier) : M. Brunet.
M. Brunet
(Alain) : O.K. Ça,
c'est historique, là, c'est une longue histoire qui se poursuit. Alors, je vais
donner l'exemple suivant. En Ontario,
eux autres, il y a des nuances, mais, en gros, il y a un système
de majoration qui ressemble au nôtre, sauf qu'il est adapté à leur marché. Et
là j'arrive avec des éléments de réponse. À l'époque, quand ça, ça a été
mis de l'avant, c'est vraiment pour
structurer, si on veut, la rentabilité par rapport à la masse critique des
produits qu'on vend. La structure de marché du Québec, c'est du vin.
O.K.? Alors, aujourd'hui, le prix moyen, c'est 15 $, du vin. Donc, il faut comprendre que le jeu des grands ensembles,
il joue, là. C'est-à-dire que, si on veut maximiser en termes de revenus
là où le marché est, ça donne une structure comme ça. D'ailleurs, l'Ontario
fait pareil, mais lui, dans son cas, c'est au niveau des spiritueux. Et, à ce
moment-là, bien, on s'assure d'une rentabilité en termes de majoration, mais
ça, c'est une création qui est historique, qui n'a pas été changée, je dirais,
dans les 20 dernières années, comme je vous disais.
Alors,
maintenant, la question, c'est : Peut-on améliorer ça puis changer la
structure pour arriver à des résultats différents?
La réponse, c'est oui parce qu'on peut toujours changer les choses. Maintenant,
c'est dans une perspective d'équilibre parce qu'il y a des argents qui
sont générés avec ça. En fait, on parlait du plus de 1 milliard de dollars
du dividende, mais il y a une grande partie
qui vient de la structure de majoration. Et donc, si on veut protéger les
revenus, il faut, oui, travailler à la marge sur comment on peut faire pour
modifier la structure.
Le Président
(M. Bernier) : ...député de Rousseau, il reste
30 secondes.
• (18 heures) •
M. Marceau :
Ça va être un commentaire. O.K. Bon, bien, écoutez, je vais faire un
commentaire parce que... C'est parfait, votre réponse, elle correspond à
ce que je pensais. Puis mon commentaire, il est très simple, je pense que les consommateurs, dans les prix à 15 $,
réagissent plus au prix que les consommateurs à 30 $ ou à 40 $ puis
que, donc, peut-être que les raisons
historiques expliquent là où on est, mais moi, je vous invite à regarder des scénarios, rendement égal, qui
vous rapportent la même affaire, mais qui vous permettraient d'avoir une marge
plus faible pour les vins moins chers puis plus forte pour les vins plus chers.
Je
pense qu'il y a une certaine insensibilité au prix quand on achète des
bouteilles à 30 $, 40 $ et 50 $ et qu'au contraire les consommateurs du Québec,
qui sont quand même, vous le savez, un peu pris à la gorge,
apprécieraient de la SAQ, là, que ça
vienne de la SAQ que vous revoyiez la majoration, puis c'est une invitation à
le faire. Ce n'est pas un blâme, c'est une invitation à le faire, mais
je pense que votre collègue à votre gauche serait très content de pouvoir
annoncer ça aux Québécois.
Le Président
(M. Bernier) : Merci. Merci de votre participation.
M. Brunet (Alain) : En fait, je veux juste dire qu'on est déjà en
marche là-dessus avec les SAQ Dépôt, puis à coût nul, comme vous dites, ou sans perdre, là, c'est ça, l'enjeu qu'on
a à relever. C'est un grand défi, mais, oui, on est à l'écoute de ça.
Le
Président (M. Bernier) : Merci, M. Brunet. Merci, M. Paré, Mme Brunet. Merci de
votre participation. Donc, la Société des alcools, vous êtes libérés, vous êtes
libérés. Donc, on aura l'occasion de reprendre nos travaux ce soir avec
Loto-Québec.
Donc, compte tenu de
l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à 19 h 30.
(Suspension de la séance à
18 h 1)
(Reprise à 19 h 31)
Le
Président (M. Bernier) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre nos travaux. Je vous
rappelle que la commission est réunie afin de poursuivre l'étude du
portefeuille Finances pour l'exercice financier 2016-2017 et
finaliser ces travaux en ce qui regarde l'étude des crédits.
Lors de la suspension de nos travaux, M. le
député de Rousseau, vous aviez la parole. Donc, on a le plaisir de recevoir les
gens de Loto-Québec ce soir et les gens, bien sûr, du ministère des Finances.
Donc, la parole est à vous, M. le député de Rousseau.
M.
Marceau : O.K. Merci, M. le Président. Alors, bonjour à vous
tous. Rebonjour à tous mes collègues... rebonsoir, en fait, à cette heure-ci.
Tiens,
je vais commencer par parler d'appareils de loterie vidéo, d'ALV. Vous savez
que, dans le projet de loi qui
est présenté par le ministre des Finances, projet
de loi de l'an dernier puis qui n'est
pas encore adopté, il est question
de permettre à Loto-Québec de déployer ses appareils de façon plus aisée de par
le fait que la limite de cinq permis par établissement ne s'appliquera plus. L'idée, je pense, c'est que
ça va mener à une augmentation des revenus de Loto-Québec. Et qui dit augmentation des revenus de Loto-Québec
dit augmentation du jeu nécessairement.
Alors, lorsque nous
avons étudié cet enjeu-là en commission parlementaire avec le ministre des
Finances, j'ai demandé à l'époque au ministre
s'il avait une étude de la Santé publique sur l'impact de ce relâchement dans
les critères permettant de distribuer
les appareils de loterie vidéo d'une façon plus rentable pour Loto-Québec. À l'époque, le ministre m'avait
dit essentiellement non. Alors, je vous pose la question à vous,
M. Patenaude, est-ce que vous êtes capable de me dire si, de votre côté, vous avez des évaluations
de l'impact sur la santé publique, sur le jeu pathologique, du fait, là,
de relâcher la contrainte du cinq appareils par permis?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Peut-être
avant de passer la parole à M. Patenaude, j'aimerais souligner ici, comme
je l'ai fait tantôt, le très bon
travail que M. Bibeau a fait à la tête de Loto-Québec. Lui aussi, il a
pris la retraite récemment, après une longue route de service. Donc, je
lui souhaite une bonne et paisible retraite.
Et
donc M. Patenaude, qui occupe le poste maintenant de façon
intérimaire, mais qui est quelqu'un
qui était chez Loto depuis un certain temps, donc vous êtes au courant
de toute la situation, peut-être vous pouvez présenter vos collègues et puis
répondre à la question de M. le député.
M. Patenaude (Simon) : Oui. Alors, je vais présenter mes collègues :
à mon extrême droite, ici, la présidente du conseil d'administration,
Mme Hélène Fortin; immédiatement à ma droite, la secrétaire générale et
vice-présidente à la direction juridique, Me Lynne Roiter. Et nous
accompagnent aussi la vice-présidente corporative aux finances et à
l'administration, Mme Johanne Rock, et la vice-présidente au jeu
responsable et à l'engagement sociétal, la Dre Guylaine Rioux.
Alors,
peut-être juste faire une remise en contexte. Il faut savoir que, bon, le
Québec n'est pas le seul à offrir des loteries
vidéo au Canada. En fait, il y a huit provinces dans lesquelles on retrouve des
appareils de loterie vidéo. Et, des huit provinces, c'est au Québec où
les dépenses sont les moins élevées au niveau des loteries vidéo, donc on est
au huitième rang sur huit. On est au huitième rang sur huit aussi pour le
nombre d'appareils par 100 000 adultes.
Il y a déjà eu
un programme de retrait obligatoire, que vous connaissez tous,
en 2007 — les
retraits étaient basés sur des critères socioéconomiques — qui a
amené à une réduction importante du nombre de sites, une réduction de 36 %
du nombre de sites qui a été faite à ce
moment-là. Le nombre d'appareils a été réduit aussi de 14 000 à
12 000 appareils à ce moment-là. Et nous, on juge que l'offre est
raisonnable actuellement, et cette limite-là va rester, la limite de
12 000 appareils au Québec va demeurer.
Il
faut aussi se rappeler que ces appareils-là ont remplacé à l'époque, en 1994...
Quand Loto-Québec est entrée dans ce domaine-là, les évaluations, à l'époque, de la Sûreté du Québec parlaient de 40 000 appareils illégaux qu'on
retrouvait un peu partout, donc 40 000 versus 12 000 présentement. Et
ceux qui s'en souviennent savent que ces appareils-là, dans certains cas,
étaient accessibles aux mineurs. L'intégrité de ces appareils-là était
douteuse, et les revenus... Bon, il n'y avait pas de jeu responsable, il n'y
avait pas de mesures de jeu responsable à l'époque.
Le Président (M.
Bernier) : M. Patenaude, je veux juste... Comme le temps
du député est assez compté, je vais juste lui permettre, là, d'avoir une question
précise, une réponse précise en peu de temps parce que, sinon, c'est plus
difficile de...
M. Marceau :
Parce que je veux que vous compreniez que j'apprécie votre mise en contexte,
mais, d'une certaine manière, c'est une mise
en contexte que je connais. Ma question était vraiment pointue, là : Est-ce que vous avez
une évaluation de la Santé publique quant à l'impact du relâchement du critère
de cinq appareils par permis?
Le Président (M.
Bernier) : M. Patenaude.
M. Patenaude
(Simon) : On n'a pas d'évaluation de la Santé publique. On a fait une évaluation
des revenus qu'on tirerait de ce changement-là. On parle de 15 millions
par année, donc de 7,5 millions dans l'année qui vient de débuter.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député.
M.
Marceau : O.K. La localisation des appareils de loterie vidéo
doit répondre à des critères, mais, en pratique, bon, on sait qu'il n'est pas toujours facile de faire en sorte qu'ils
soient parfaitement respectés. Est-ce que vous accepteriez de rendre publique la localisation des appareils
de loterie vidéo sur l'ensemble du territoire du Québec? Est-ce que
c'est quelque chose qui existe? Est-ce que c'est quelque chose qui se fait?
M.
Patenaude (Simon) : Quand vous parlez de rendre publique la
localisation, vous voulez dire les adresses précises où ils sont situés?
M.
Marceau : Oui, en fait, que les gens de la Santé publique puis,
en fait, les Québécois en général puissent savoir où se trouvent les
appareils, combien il y en a, tout simplement.
Le Président (M.
Bernier) : M. Patenaude.
M. Patenaude
(Simon) : Oui. Les adresses exactes des appareils, on considère que
c'est une information confidentielle de nature commerciale au même titre, par
exemple — ce
n'est pas le même domaine — que
pour les détaillants de loterie, tout simplement parce que la constitution de
ce réseau-là a pris du temps et a une valeur commerciale
élevée pour d'autres personnes, d'autres secteurs qui voudraient avoir des
liens, des partenariats avec ce réseau de détaillants là ou de
tenanciers là dans ce cas-là.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
Vous voulez dire valeur commerciale pour qui? Pour...
M. Patenaude
(Simon) : Pour d'autres entreprises qui pourraient vouloir faire
affaire...
M.
Marceau : Parce que
vous, vous êtes un monopole, on s'entend? Pour vous, il n'y a
pas de danger, là. Ce ne serait pas pour vous, donc, le problème.
M. Patenaude (Simon) : Non, mais ces détaillants-là, ces tenanciers-là,
dans ce cas-là, vendent d'autres produits. Ils ne sont pas que des
tenanciers de bar qui n'offrent que de la loterie vidéo, ils peuvent vendre
d'autres produits de restauration, d'alcool,
etc. Donc, d'autres entreprises pourraient vouloir utiliser cette liste-là
qu'on a constituée au fil des ans, au cours des 22 dernières
années.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député.
M.
Marceau : O.K.
Disons que vous me voyez surpris, là, parce que d'avoir la possibilité d'avoir un appareil comme ça,
ce n'est pas un droit, là, c'est un privilège, et puis que le privilège vienne
avec des obligations, par
exemple celle que ce soit rendu public, ça ne m'apparaîtrait pas comme quelque
chose de déraisonnable.
Cela
étant, est-ce que ces listes-là d'adresses sont données, par exemple, à des experts de la Santé publique pour qu'ils vérifient que les
critères sont satisfaits?
Le Président (M.
Bernier) : M. Patenaude.
M. Patenaude (Simon) : Pour les loteries, pour ce même genre d'étude là,
on a déjà donné les codes postaux où ces vendeurs-là
étaient situés.
Peut-être
juste pour rajouter, au niveau de la liste des détaillants, il y a déjà eu
deux reprises où on nous a donné raison au niveau de la commission, au
niveau de ne pas révéler cette liste-là, que cette liste-là est, effectivement,
confidentielle en vertu de la loi sur l'accès à l'information.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Rousseau.
• (19 h 40) •
M. Marceau :
O.K. Disons qu'on est dans une situation où, donc... Puis je ne dis pas que Loto-Québec
est de mauvaise foi, là, mais on est dans la
situation où c'est Loto-Québec qui engrange les profits qui découlent de ça — entre autres, pas toute seule, là,
mais... — et
puis c'est en même temps Loto-Québec qui vérifie puis qui s'autodiscipline...
Puis je crois dans les vertus de l'autodiscipline, là, je ne prétends pas que
tous ceux qui utilisent cette pratique le font incorrectement, mais vous ne
croyez pas que, comme le jeu pathologique puis les problèmes de jeu sont quand
même des problèmes importants
dans notre société, vous ne croyez pas qu'il y aurait un pas de plus
à faire de façon à ce que des personnes
indépendantes puissent s'assurer de façon systématique et continue que ces appareils satisfont bel et bien
les critères et surtout, lorsque des erreurs sont commises ou, enfin, des
situations problématiques sont identifiées, qu'on puisse apporter les
correctifs nécessaires?
Le Président (M.
Bernier) : M. Patenaude.
M. Patenaude (Simon) : Oui. En
fait, l'organisme qui contrôle le placement des appareils, c'est la régie.
C'est la régie, ce n'est pas Loto-Québec. Donc, il y a un organisme qui
contrôle, si on veut, l'attribution, la localisation des appareils. Voilà.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Rousseau.
M.
Marceau : Oui. O.K. Sur le même thème, à la page 26 du
rapport annuel — en
tout cas, le dernier, là, disponible — vous nous dites que «la
formation en ligne Au hasard du jeu, créée à l'intention des employés
des établissements où l'on trouve des ALV, vise à les outiller en
matière de jeu responsable afin qu'ils puissent reconnaître les clients en difficulté. Une nouvelle mouture de
l'atelier a été lancée[...]. Durant l'exercice 2014-2015,
4 260 personnes l'ont suivi.» Je ne sais pas si vous voyez ça, c'est
du côté droit, là. Donc, essentiellement, vous dites que vous formez les
employés des établissements où on retrouve des ALV pour qu'ils puissent
identifier les clients en difficulté. Ça va?
Donc, ma question est
toute simple ici : Combien de clients en difficulté ont été détectés,
mettons, dans la dernière année par des
employés? Combien de personnes ont été identifiées comme ayant des problèmes
et puis à qui on a dit : Bien là...
Parce que je sais que, dans les casinos, ça se fait, là.
Ça, je suis entièrement conscient de ça. Ma question, c'est plus :
Dans le mode décentralisé qu'on a, là, pour les ALV, là, est-ce
qu'effectivement il y a une détection des clients en difficulté?
Le Président (M.
Bernier) : M. Patenaude.
M. Patenaude (Simon) : Est-ce qu'il y a une détection? C'est pour ça
qu'on forme les gens et on s'assure... Ça fait partie du code de
commercialisation qu'il y ait toujours un employé formé, qui a suivi la
formation, qui soit présent. Maintenant, à savoir est-ce qu'on a le nombre de
détections, la réponse est non.
Le Président (M.
Bernier) : Merci...
M. Marceau :
Vous n'avez pas de nombre?
M. Patenaude
(Simon) : Non.
Le Président (M.
Bernier) : Non. La réponse est non. Avez-vous autre chose à
ajouter sur ça? Non? Ça va? On va passer du côté gouvernemental.
Une voix :
...
Le Président (M.
Bernier) : Une petite question? Bien, allez-y.
M. Marceau :
Bien, je veux juste, en fait, vous demander : Pouvez-vous chercher ce
nombre-là? Parce qu'autrement ça pourrait ne vouloir rien dire, là, que de dire
que vous avez un programme comme celui-là si ça ne se traduit pas par la détection puis l'identification de clients en difficulté
puis, surtout, par leur retrait de l'appareil lorsqu'ils sont en difficulté. Alors, je vous invite, parce
que moi, je suis un peu surpris que vous n'ayez pas ce nombre-là, là, je
vous invite vraiment à faire en sorte que vous l'ayez pour la suite des choses.
Voilà. Merci.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Nous allons passer du côté du gouvernement.
M. le député de Pontiac.
M.
Fortin (Pontiac) : Merci, M. le Président. Bonsoir, messieurs
mesdames. C'est un plaisir de vous avoir avec nous ce soir. Je pense que
je vais continuer un peu dans le même sens que le député de Rousseau, pour
parler du jeu responsable. Vous le savez,
vous opérez dans une industrie où il y a un certain risque, il y a un risque de
dérape, si on veut, pour les gens qui
prennent part aux activités que vous offrez, qui achètent vos produits. Je le
sais, vous en êtes conscients, on en est tous conscients.
Vous investissez
quand même des sommes importantes pour contrer le jeu excessif, que ce soit
dans les casinos, que ce soient les
appareils de loterie vidéo ou que ce soient les loteries plus traditionnelles.
Vous avez commencé tantôt à peut-être faire un exposé plus large sur la
question avant qu'on vous ramène sur la question précise, mais je veux vous
permettre de continuer votre pensée que vous aviez tantôt par rapport aux
mesures que vous présentez pour le jeu excessif.
Le Président (M.
Bernier) : M. Patenaude.
M. Leitão :
Peut-être, avant...
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Excusez-moi. Peut-être,
avant d'y aller, j'aimerais, si vous permettez, chers collègues, revenir un
peu sur ce que notre collègue député de Rousseau mentionnait tantôt au sujet
des ALV. Le changement législatif qui est proposé dans le budget et dont on
discute, le projet de loi n° 74, vise justement un meilleur resserrement,
un meilleur encadrement de la distribution des appareils de loterie vidéo.
Donc, c'est justement le contraire de cela, on ne va pas simplifier les choses. Au contraire, on va mieux
les resserrer surtout. Parce qu'il y a une étude en 2008 par Serge
Sévigny, de l'Université Laval, qui
portait, justement, sur l'effet du nombre d'appareils de loterie vidéo par site
de jeu et les habitudes de jeu, les motivations des joueurs, et, en fin
de compte, les joueurs avec des problèmes de jeu privilégient les sites contenant peu d'appareils, alors c'est justement
là où on avait un problème. Alors, en ayant maintenant peut-être
une plus grande concentration, ça va mieux être capable de circonscrire
les questions de jeu pathologique.
Et
l'autre chose qu'on doit toujours tenir en considération, c'est que les revenus en
provenance des appareils de loterie vidéo sont en chute libre, donc il
n'y a pas d'augmentation de ce genre d'activité. Je vais vous donner un ordre d'idées. En 2004-2005, c'était à peu près
809 millions de dollars qui provenaient de ces machines-là, donc,
bénéfice net. 10 ans plus tard, en 2014-2015, c'est 551 millions.
Donc, ce n'est pas un problème qui est en croissance, c'est plutôt un problème
qui est en diminution, et je pense qu'avec les changements législatifs qu'on
apporte on va encore mieux les contrôler dans les années à venir.
Peut-être, si vous voulez...
Le Président (M. Bernier) :
M. Patenaude.
M.
Patenaude (Simon) : Oui. Peut-être
pour continuer pour ce qui concerne les ALV... puis, évidemment, on a beaucoup d'autres mesures,
mais, si on regarde spécifiquement les ALV, les critères qui sont en place et
qui sont maintenant soumis à l'approbation gouvernementale, c'est un maximum de deux établissements qui offrent les appareils de loterie
vidéo par 5 000 habitants,
un nombre maximum de deux ALV par 1 000 habitants. Il faut que, dans
le secteur, les revenus moyens des ménages soient égaux ou supérieurs à
la moyenne provinciale, et le pourcentage de ménages à faibles revenus ne peut
excéder 17 %. Donc, il y a des mesures très claires au niveau de
l'attribution des appareils de loterie vidéo.
Et il y a
aussi des règles et des procédures que doivent suivre les tenanciers de bar,
qui sont soumis aux règles des appareils
de loterie vidéo. Par exemple, un client ne peut pas jouer sur deux appareils
simultanément. Il y a des exigences de la régie concernant l'assurance
d'un service responsable. Il y a des normes à la régie au niveau du placement
des appareils. Il y a un code de
commercialisation de Loto-Québec qui compte 20 points, et on a des
agents-mystères qui vont visiter tous les points de vente, tous les
tenanciers pour s'assurer que ce code de commercialisation responsable là soit
respecté.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Pontiac.
M. Fortin
(Pontiac) : Merci. Très bien. Il y a un point que vous venez de dire,
là, qui m'intéresse particulièrement. Vous avez énuméré certains des
critères pour obtenir des appareils de loterie vidéo, vous avez parlé de la
moyenne provinciale en termes de revenus si je ne me trompe pas. Donc, je veux
juste vous demander de répéter, là, ce petit point là, il faut être dans des
secteurs où le revenu moyen est au-delà de la moyenne provinciale? C'est ça?
M.
Patenaude (Simon) : Oui,
pardon, c'est que le pourcentage des ménages à faibles revenus ne peut excéder
17 %.
M. Fortin (Pontiac) : D'accord.
C'est quoi, la moyenne provinciale?
M. Patenaude (Simon) : C'est...
Une voix : ...
M. Patenaude (Simon) : Exact.
M. Fortin
(Pontiac) : O.K. Très bien. Dans une de vos réponses aux questions du
député de Rousseau, vous avez mentionné,
si je ne me trompe pas, qu'on était... le Québec était au huitième rang sur
huit pour les dépenses en loterie vidéo et au huitième rang sur huit
pour le nombre d'appareils de loterie vidéo également par habitant. Évidemment,
là, par habitant en âge de consommer ces produits-là, j'imagine. Qu'est-ce qui
fait, selon vous, qu'on est dernier? Ce n'est pas nécessairement négatif, là,
mais qu'est-ce qui fait qu'on est huitième sur huit à ce niveau-là? Est-ce que
c'est Loto-Québec qui fait des investissements pour que le jeu soit un jeu
responsable ou c'est les règles qui sont en place qui déterminent ce
chiffre-là?
Le Président (M. Bernier) :
M. Patenaude.
• (19 h 50) •
M.
Patenaude (Simon) : En fait,
je penserais que c'est un peu tout ça en même temps, là, je penserais que
c'est un peu tout ça en même temps. Puis les règles dont on vient de parler
sont à peu près les plus strictes au Canada. Il y a moins d'appareils ici, donc une moins grande... Ce qu'on s'est rendu
compte, souvent c'est qu'il y a le nombre de sites qui peut avoir un impact sur le jeu, donc on a réduit
le nombre de sites de façon importante en 2007. On a été les premiers à avoir un code de commercialisation. Donc, c'est un
ensemble de mesures que je ne détaillerai pas ici, là, mais, par
exemple, sur chaque appareil de loterie vidéo, il y a un message au niveau du
jeu responsable, il y a un temps de jeu où on... ensuite de ça, une horloge sur
l'appareil. Donc, il y a plein de mesures qui sont là, qui sont en place, je
pense, qui favorisent ce résultat-là.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député.
M. Fortin (Pontiac) : Les chiffres
que vous avez mentionnés, là, par exemple huitième rang sur huit pour les dépenses
en loterie vidéo, est-ce que ça, c'est par visite ou c'est globalement?
M.
Patenaude (Simon) : Globalement.
M.
Fortin (Pontiac) : Globalement? O.K. J'ai une question par rapport aux
agents-mystères dont vous nous avez parlé. Donc, si je comprends bien,
là, ça, ce sont des gens qui ressemblent à, un petit peu, tout le monde ici ou
aux gens qui sont normalement, là, en train
de jouer aux appareils de loterie vidéo, qui se pointent dans un établissement,
qui rentrent, qui consomment le produit
comme n'importe qui, qui regardent autour, s'assurent que toutes les règles en
place sont respectées.
Est-ce
qu'ils sont efficaces, c'est-à-dire est-ce qu'ils trouvent beaucoup de
problèmes avec les établissements? Est-ce que vous avez des chiffres
pour nous dire : Oui, nos agents ont trouvé x nombre de tenanciers
qui n'étaient pas conformes à la réglementation au cours des dernières années?
Le Président (M.
Bernier) : M. Patenaude.
M. Patenaude
(Simon) : Les taux de respect sont extrêmement élevés. On fait affaire
avec une firme externe. Ce n'est pas des
gens de chez nous qui font ces visites-là, c'est des gens qui vont visiter les...
Chez les tenanciers, évidemment, ils ne s'identifient pas. Ils peuvent
passer de 30 à 40 minutes sur les lieux pour vérifier que toutes les
règles — que
je pourrais vous nommer, mais ce serait trop long — sont respectées. Ça
inclut la présence de matériel informatif. Évidemment, ça inclut la
vérification de l'âge des gens, etc. Donc, il y a toute une série de règles qui
sont vérifiées, et on parle d'un taux, qui
est en haut de 95 %, du respect de toutes les règles, les 20 règles
dont je parlais tantôt.
M.
Fortin (Pontiac) : D'accord. Et les pénalités pour les 5 % qui
sont peut-être coupables de ne pas se conformer à la réglementation, ça
peut aller jusqu'à quoi?
M. Patenaude
(Simon) : Jusqu'à la suspension pure et simple, le retrait des
appareils.
M. Fortin
(Pontiac) : D'accord. O.K. Très bien.
M. Leitão :
Peut-être, si je peux...
Le Président (M.
Bernier) : Oui, allez-y, M. le ministre.
M. Leitão :
Dans cette question, donc, du jeu responsable, je pense que la clé ici — en
tout cas, à mon avis — c'est
qu'il y a eu une stratégie très claire de la part de Loto-Québec, du gouvernement, de réduction du réseau. J'ai mentionné tantôt que le bénéfice net en provenance de cette activité
a chuté de 800 millions à 550 millions en 10 ans. Et ça, je pense
que c'est délibéré. Ce n'est pas que Loto-Québec a mal fait sa job, c'était délibéré de réduire le
réseau pour, justement, réduire les problèmes potentiels de jeu
compulsif et autres problèmes sociaux que nous connaissons bien. Ça fait maintenant au-delà
de 20 ans, nous sommes à 12 000 machines, et donc, malgré la
croissance de la population, quand
même, depuis 20 ans, ça n'a pas bougé, ça n'a pas changé. C'est pour ça
que nous nous retrouvons en huitième place sur huit.
Et, à mon avis, ce
n'est pas nécessairement une mauvaise chose qu'on soit rendus là parce que
n'oublions pas que le point de départ, avant
que cette activité soit encadrée par le gouvernement, par l'État, et donc
confiée à Loto-Québec, le point de
départ, c'était un réseau illégal d'au-delà de 40 000 machines. Donc,
je pense que ce qu'on a réussi à faire au Québec à ce niveau-là, en
termes de contrôle de l'offre du jeu, d'appareils de loterie vidéo, moi, en
tant que ministre, membre du gouvernement, je suis très satisfait du travail
qui a été fait.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Pontiac.
M.
Fortin (Pontiac) : Très bien. Merci, M. le Président. Je comprends ce
que le ministre est en train de dire, là, que les revenus liés aux appareils de loterie vidéo baissent. J'ai déjà
entendu Loto-Québec dire que le pourcentage de joueurs pathologiques
diminuait également, avait diminué au cours des 10, 15, 20 dernières
années, si je ne me trompe pas. Strictement dans le secteur des appareils
loterie vidéo, là, est-ce qu'il y a moins de joueurs pathologiques aujourd'hui
qu'il y en avait il y a 20 ans?
Le Président (M.
Bernier) : M. Patenaude.
M. Patenaude
(Simon) : Le taux de joueurs pathologiques est stable, est très stable
à travers les années, il est à peu près à 1,8 %.
M.
Fortin (Pontiac) : Pour les joueurs d'appareil de loterie vidéo ou
pour toutes les activités de Loto-Québec?
M. Patenaude
(Simon) : En général. En général. Je parle en général.
M. Fortin (Pontiac) : D'accord.
M.
Patenaude (Simon) : On n'a
pas un chiffre spécifiquement pour les appareils de loterie vidéo, c'est
1,4 % de joueurs modérément à risque et
0,4 % de joueurs, probablement, qui ont un problème de jeu excessif, fort
probablement. Mais ce pourcentage-là, sous les 2 %, est assez stable
depuis une vingtaine d'années qu'il est mesuré.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M. le député.
M. Fortin (Pontiac) : Très bien.
Bon, là, on a parlé des appareils de loterie vidéo, là, pour le jeu compulsif, le jeu pathologique ou le jeu responsable, là. Du
côté des casinos, je sais que vous avez fait beaucoup d'efforts au fil
des ans à l'intérieur des casinos, et incluant celui chez nous, en Outaouais,
là, pour s'assurer que les gens jouent de façon responsable. Est-ce qu'on se situe également dans les mêmes eaux par
rapport aux dépenses dans les autres provinces dans les casinos? Est-ce
qu'on est tout aussi bon dernier, si on veut, là, pour les dépenses dans les
casinos par visite?
Le Président (M. Bernier) :
M. Patenaude.
M. Patenaude (Simon) : La réponse
est oui, et c'est à peu près vrai dans tous nos secteurs. Par exemple, le Québec est au 10e rang sur 10 pour la dépense
totale, casinos, loterie, appareils de loterie vidéo. Donc, par secteurs,
c'est à peu près la même situation, le Québec est la province où les gens
jouent le moins.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
M. Fortin
(Pontiac) : Donc, à l'intérieur du casino comme pour les appareils de
loterie vidéo, là, encore là, le taux est stable pour les joueurs
problématiques?
M. Patenaude (Simon) : Oui.
M. Fortin
(Pontiac) : Là, on a parlé des activités de Loto-Québec. Si je parle
du jeu en ligne, par exemple, est-ce que
vous avez des données qui nous disent que les... ou qui disent le contraire,
que le jeu en ligne est plus problématique que d'autres secteurs d'activité que Loto-Québec gère d'eux-mêmes? Je ne
parle pas du site de Loto-Québec, là, je parle à l'extérieur, donc d'autres sites que les Québécois pourraient accéder,
est-ce qu'il y a un problème de jeu pathologique?
Le Président (M. Bernier) :
M. Patenaude.
M. Patenaude (Simon) : Le taux, on
n'a pas de données spécifiques, mais ce qu'il faut voir... Tantôt, je vous disais que le taux de joueurs pathologiques est
stable depuis une vingtaine d'années. Or, le jeu en ligne est un
phénomène qui est plus récent, qui remonte
peut-être à cinq ou 10 ans, et on ne voit pas, depuis que le jeu en ligne
est disponible, que ce soit à travers
nous ou les sites illégaux, on ne voit pas d'augmentation du taux de joueurs pathologiques.
Donc, ça ne semble pas avoir d'impact à cet égard-là.
M. Fortin (Pontiac) : O.K. J'ai une
question pour vous là-dessus, sur le... Et là on va parler juste du site de Loto-Québec, là, mais est-ce que les dépenses des
joueurs en ligne sont supérieures aux dépenses des joueurs ailleurs, par
exemple, que ce soit en casino ou sur les appareils de loterie vidéo? Est-ce
que quelqu'un qui va sur le site de Loto-Québec,
qui dit : Moi, je vais jouer à tel jeu ce soir — je ne connais pas le site très bien, je vous
avoue — il
dépense plus que quelqu'un qui rentre dans la porte du casino ou
quelqu'un qui s'en va s'asseoir devant un appareil de loterie vidéo?
M.
Patenaude (Simon) : Non, on
ne voit pas de dépenses supplémentaires pour quelqu'un qui fait une visite
sur le site que quelqu'un qui fait une visite en casino.
M. Fortin (Pontiac) : C'est quoi, la
dépense moyenne pour quelqu'un qui visite sur le site? Est-ce que vous avez des
chiffres précis pour nous?
M. Patenaude (Simon) : C'est des
données qui sont confidentielles, tout simplement parce qu'on a de la
concurrence. C'est vrai pour les casinos et c'est encore plus vrai, comme vous
le savez, au niveau du jeu en ligne. Au Québec,
il y a environ 2 000 sites illégaux auxquels les Québécois peuvent
s'adonner. Donc, c'est vraiment des données confidentielles qu'on ne
veut pas révéler à la compétition.
M. Fortin
(Pontiac) : O.K. Très bien. Mais vous me dites que le problème n'est
pas pire que dans d'autres moyens de consommation?
M. Patenaude (Simon) : Non.
M. Fortin (Pontiac) : Très bien.
Juste parce que je pense que le temps file et que ça sera probablement, là, la
dernière question que nous, on pourra poser sur cet enjeu-là, s'il y a une
mesure que vous nous dites : Cette mesure-là, on l'a présentée, elle a eu un impact réel pour augmenter le jeu
responsable, si on veut, ce serait laquelle? Et est-ce que vous avez
quelque chose d'autre qui s'en vient pour s'assurer que le jeu responsable est
particulièrement prisé?
Le
Président (M. Bernier) : M. Patenaude.
M. Patenaude
(Simon) : Je vous dirais que c'est excessivement difficile de
déterminer une mesure, c'est un ensemble de
mesures qu'on met en place. En 30 secondes, il faut savoir que Loto-Québec
est allée chercher la certification de
niveau 4 au niveau de ses programmes au niveau du jeu responsable, et
c'est la première société de loterie au monde qui est allée chercher
cette certification-là, qui a été renouvelée une première fois, et on est en
train de préparer notre dossier pour un renouvellement au mois de mai. Et,
parmi les critères qui font en sorte que ce niveau-là est reconduit, il y a l'amélioration continue qu'on apporte aux
programmes. Et il faut le démontrer, donc on travaille avec des
partenaires pour continuellement améliorer nos programmes, pour faire en sorte
qu'on est toujours à la fine pointe au niveau des outils de prévention, de
détection du jeu pathologique.
• (20 heures) •
M. Fortin
(Pontiac) : Très bien.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Nous allons passer du côté du deuxième groupe
d'opposition pour un dernier bloc. M. le député de Granby.
M.
Bonnardel : Merci, M. le Président. M. le ministre, M.
Patenaude, mesdames. En tout respect, là, que vous définissiez que, le jeu pathologique, on soit au
même niveau depuis les 10, 15, 20 dernières années, je pense que, quand
on regarde ce que la Santé publique a dévoilé dans les dernières années... Je
regarde un article qui date de 2012 où on demandait
à Québec de retirer 70 appareils de loterie vidéo. Vous avez vu, hier, dans les
médias, je demandais au gouvernement
de retirer, par Loto-Québec, 1 600 appareils. Je vous mets au défi, le
ministre et vous, là, de venir avec moi à Granby, on va sortir un vendredi soir, à 22 heures. Puis je connais
les quartiers en forte défavorisation de chez nous, puis je pense que
tout le monde qui est ici connaît les quartiers où ils habitent, à partir de
22 heures, on s'en va prendre une bière,
puis on regarde qui joue dans ces appareils. Je pense que vous comprendrez et
vous allez nécessairement voir la détresse de plusieurs personnes qui
jouent dans ces appareils.
La
Santé publique vous demandait le fait qu'à partir de minuit on ne puisse plus
jouer jusqu'à 3 heures du matin. Et
vous dites tantôt qu'il y avait des inspecteurs qui se promenaient, puis je me
demande si les inspecteurs doivent faire un travail de jour. Je ne sais pas s'ils y vont de soir pour vérifier que
des joueurs ne peuvent pas jouer sur deux machines. J'en ai vu, des joueurs, jouer sur plus qu'une machine.
Et je vous dis bien humblement, je pense qu'après 20 ans l'État
québécois doit revoir son modèle d'affaires par l'entremise de Loto-Québec. Et
le ministre qui est à côté de vous, je persiste à dire, avec 12 000 machines qu'on peut permettre sur le
territoire québécois, qu'on peut minimalement réduire ce nombre de machines. Puis vous avez lu l'article, je vais
vous amener... si on réduit de 1 600 machines, c'est 77 millions
de moins dans les poches de l'État, à peu près, le taux de retour. Le
taux de retour sur la vie d'une machine, vous le savez, c'est une moyenne canadienne, vous l'avez évalué à 92 %
ou à peu près, je ne me trompe pas? Si on baisse ce taux de retour, vous
savez très bien que ceux qui nous écoutent puis qui peuvent peut-être jouer
vont comprendre que, oup! la machine risque d'être moins payante.
Alors,
M. le ministre, on retire 1 600 appareils de loterie vidéo demain
matin, on perd 77 millions. On a un taux de retour de 92 %. Ce taux de retour, on l'amène à 91,3 % puis on
n'aura pas perdu un sou. Qu'est-ce que vous pensez de ça? Rapidement, M.
le ministre ou M. Patenaude.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Écoutez, je pense qu'en effet c'est une question qui serait
plutôt d'ordre de politique publique. Écoutez, depuis déjà, comme on a dit tantôt, depuis une vingtaine d'années, le
nombre de machines reste stable, n'a pas diminué ni augmenté, il est à 12 000. Elles ne sont pas
toutes en utilisation, il y a quelques centaines qui ne sont pas utilisées. Je
ne pense pas non plus qu'il y ait des plans
très détaillés pour les remettre toutes en état de fonctionnement, je pense que
ça va rester un peu comme ça.
Alors,
est-ce qu'il serait judicieux d'enlever 1 620, ou 1 520, ou
1 820? Ce sont des choses qui peuvent se regarder. Je ne vous dis pas qu'on est complètement fermés à
ça. Cependant, puisque cette activité est, disons, en déclin programmé, si on peut ainsi dire, je ne vois pas l'utilité de
le faire de cette façon-là, sachant très bien qu'il y a toujours un danger
quand on limite trop l'offre de ces
produits-là, on peut donner lieu à une augmentation de l'activité illicite à
côté. Donc, c'est un équilibre délicat, et je pense que 12 000...
M.
Bonnardel :
Si vous permettez, M. le ministre...
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Granby.
M.
Bonnardel :
...je suis conscient, là, je ne dis pas à Loto-Québec puis au gouvernement
qu'il faut amener à zéro... Je suis
conscient que, si on faisait ça, de l'autre côté il y aurait le jeu illégal qui
pourrait prendre la place, puis ce n'est pas ça du tout. Je vous dis juste : Je crois, en 2016, qu'on peut se
permettre — et là je
vais reposer la question à M. Patenaude sur le taux de retour — de
réduire de 1 600 machines puis, sur une période deux ans, demander à
l'institut de la santé publique de réévaluer si on a fait des gains, si on a
moins de joueurs pathologiques. Et le taux de retour, M. le ministre,
92 %, on le réduit de quelques dixièmes de point, on va être capable de
rendre certaines des machines moins
payantes. Est-ce que les joueurs vont s'en rendre compte? Peut-être, mais c'est
quelques dixièmes de point de moins
qui vont compenser la perte que Loto-Québec pourrait avoir. Qu'est-ce que vous
pensez de ça, M. Patenaude?
Le
Président (M. Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão :
Peut-être, avant d'y arriver, je vais réitérer que nous ne sommes pas complètement
fermés à une suggestion de réduire d'un x nombre de machines, c'est quelque
chose qui se revoit là. Je ne suis pas fermé à ça, on peut le voir. On le ferait de façon graduelle, bien sûr.
Et aussi non seulement réduire, mais je pense aussi que les
regrouper, ça améliore le contrôle et ça
peut mener à un meilleur contrôle des questions du jeu pathologique. Mais je vous dis
qu'on n'est pas fermés à ça. Je ne suis pas
en train de vous dire qu'on va le faire demain matin, mais je ne suis pas fermé
à revoir le nombre de machines en utilisation en même temps que peut-être
que le taux de...
M. Patenaude
(Simon) : Sur le point précis du taux de retour, ce que je peux vous
dire, c'est que la moindre diminution du
taux de retour, même 1 %,
le joueur la voit et réduit sa consommation. J'ai l'avantage de travailler
dans le domaine depuis plus de 30 ans, c'est
quelque chose qui est connu dans l'industrie. Ceci dit, à savoir est-ce que
c'est bien ou pas bien que la
consommation se réduise, c'est une autre question. Mais c'est un fait qu'une
réduction de taux de retour, même d'un point de pourcentage, a un impact
important au niveau des revenus.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Granby.
M.
Bonnardel : Oui, mais, M. Patenaude, entre la dépendance puis baisser le taux de
retour de quelques dixièmes de point... Je sais bien, le gars, là, qui
prend son 100 $, là, puis il est au bar, puis, au lieu de prendre trois
heures pour dépenser tout son 100 $, il
va en prendre deux, il va peut-être voir la différence, vous allez me dire, il
va dire : Christi! La machine
est donc moins payante à soir, hein? Puis là, son 100 $, il va aller s'en
chercher un autre au guichet automatique que le bar a mis à sa disposition dans le bar ou dans le restaurant. Je
ne vous dis pas, demain matin, qu'il faut ramener le taux de retour à 85 % dans tous les
appareils, sauf que, M. Patenaude, M. le ministre, ces zones, là, de forte
défavorisation, qu'on appelle, je vous le
dis, là, je vous mets au défi... Venez à Granby avec moi la semaine prochaine,
là, puis on fait le tour rapidement, puis je vous montre les trois
places les plus importantes, ça n'a aucun sens que la valeur d'un bar ou d'un tenancier... le propriétaire, là, que la
valeur de son bar soit équivalente au nombre de machines, vous le savez,
là, au nombre de machines qu'il y a dans son
bar. J'ai des amis propriétaires, vous le savez, ce que ça donne comme
revenu net à ces propriétaires de bar. Ça n'a pas de sens que cette valeur est
équivalente au nombre... Aïe! Combien que tu as de machines dans ton bar? Ton
bar, il vaut tant.
On
touche à qui, M. le ministre? On touche aux plus défavorisés. Que ce taux n'ait
pas beaucoup bougé, selon ce que vous
dites, il reste quand même qu'on parle d'une quarantaine de mille de joueurs au
Québec qui ont des problèmes. Puis,
vous le savez, on s'en va dans n'importe quelle ville du Québec,
22 heures, un jeudi soir, un vendredi soir, un samedi soir, puis on
va la voir, la détresse dans ces bars et restaurants.
Là,
je persiste que c'est vrai que c'est un exercice qui... Vous me dites que les
joueurs vont peut-être le voir, mais, entre
une machine qui va être moins payante puis que le gars va perdre son 100 $
en deux heures au lieu de trois heures, il va le perdre pareil, son 100 $, il va le perdre pareil. Je pense le
défi de se donner ce mandat de réduire ce nombre d'appareils de loterie vidéo qui appauvrissent les Québécois,
je pense que le temps... Et ça nous amène aujourd'hui, je pense, à avoir
une conscience qui va être plus importante vis-à-vis ce jeu puis d'amener à
réduire ce nombre d'appareils le plus rapidement possible.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Comme j'ai déjà dit, nous ne sommes pas fermés à étudier la
question, à voir s'il y a lieu de continuer de réduire... Parce qu'en fin de compte le nombre de machines en
opération diminue graduellement, mais continuellement depuis 2005. On
était à 14 000 unités en 2005, nous sommes maintenant à 11 500 en
opération. Est-ce qu'il y a lieu d'accélérer cette diminution? Écoutez, on est
ouverts à ça. On va examiner, on va voir.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Granby.
M.
Bonnardel : M. le Président, selon vos rapports annuels
depuis 2012, on constate que les sommes allouées au jeu compulsif ont diminué d'à peu près
1 million par année. On serait passé, de 2011-2012, à
30,3 millions... on est, en 2014-2015, à 27,7 millions. Il y a
quand même une baisse de l'argent qui est octroyé pour contrer le jeu
compulsif. Vous expliquez ça comment, même
s'il y a le même nombre de machines depuis les cinq, 10 dernières années, le
même nombre d'appareils de loterie vidéo sur
le marché, sur le territoire? Donc, une question fort simple là-dessus. Puis
est-ce que votre réflexion va se faire rapidement à savoir que, dans les
milieux défavorisés, les zones qu'on appelle de forte défavorisation, vous allez agir rapidement minimalement? Je souhaiterais...
Je vous ai dit 1 600. Si vous commencez par 500, ce sera déjà ça. Mais je pense qu'il faut faire un effort
rapidement pour être capable de contrer le jeu pathologique puis de
retirer ces machines progressivement — progressivement — pour
contrer ça. Alors, qu'est-ce que vous répondez pour le jeu compulsif, là, le million
de moins depuis les quatre dernières années?
• (20 h 10) •
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre? M. Patenaude?
M. Patenaude.
M. Patenaude (Simon) : Oui. Les sommes demeurent les mêmes. Je pense que c'est une question
de comptabilisation puis d'attribution. C'est autour de 25 millions
depuis quelques années. Donc, les montants investis par Loto-Québec n'ont pas vraiment
changé, ni les efforts ni au niveau du jeu responsable.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député.
M.
Bonnardel : Oui. M.
le ministre, vous m'ouvrez la porte, là. Quand vous me dites que vous n'êtes
pas contre, est-ce qu'on peut penser
que, dans la prochaine année, on pourra demander à Loto-Québec, rapidement,
d'avoir de... Je ne veux pas nommer
certaines villes, là, je pense que tout le monde a des cas spécifiques, qu'on
soit à Granby, qu'on soit à Gatineau,
qu'on soit à Québec ou Montréal, là, mais est-ce qu'on pourrait définir
certains quartiers avec l'institut de la santé publique? L'INS avait sorti un article, là, en 2012 où il ciblait
Québec spécifiquement. Je pense que Loto-Québec pourrait s'asseoir, ou
minimalement avec vous aussi, M. le ministre, rapidement pour définir certains
endroits où on pourrait commencer à réduire
ce nombre de machines. Est-ce qu'on peut penser à un échéancier ou à une table
qui pourrait étudier ça rapidement pour être capable de retirer ces
appareils sur le territoire québécois?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Leitão : Je pense que Loto-Québec
est... Donc, le nombre total de machines est déjà en train de diminuer graduellement, nous allons continuer d'examiner
ça. Et ça, c'est une question que... je vous dirais que c'est à deux
niveaux, là. Il y a une réponse qui peut
être apportée par Loto-Québec en termes purement opérationnels, donc ils
peuvent faire des analyses purement opérationnelles pour voir si c'est
toujours pertinent de mieux définir les critères selon lesquels on attribue les machines. Ça, ça peut se faire. De
notre côté, du côté politique, c'est une question que nous allons nous
poser avec nos collègues de la Santé publique aussi pour voir s'il y a lieu de
changer.
Moi, je vous
ai dit que j'étais ouvert à examiner la question. Je ne suis pas non plus
pressé pour faire ça tout de suite,
là, moi, avant la fin de la session, là, on n'est pas rendus là. Mais je suis
ouvert à ce qu'on regarde... Quand je dis : On regarde, que nous,
on le fasse, au ministère des Finances, qu'on regarde ces possibilités-là avec
nos collègues de la Santé publique et qu'on examine ça.
M.
Bonnardel : Est-ce
que la...
Le Président (M. Bernier) :
30 secondes.
M.
Bonnardel :
Rapidement, là, la RACJ définit avec vous, sur le territoire, les zones de
défavorisation, qu'on appelle. Est-ce
que c'est vous-mêmes qui définissez un nombre de machines sur le territoire,
mais la RACJ définit où elle peut les
envoyer selon, comme vous l'avez dit, je pense, au début de votre préambule...
si les zones sont plus défavorisées de certaines villes? C'est-u ça que
vous disiez?
M.
Patenaude (Simon) : Ces
critères-là sont approuvés par le gouvernement, c'est approuvé par le
gouvernement.
M.
Bonnardel : Et
c'est la RACJ, par la suite, donc, la RACJ qui...
M.
Patenaude (Simon) : La régie
approuve les placements à l'intérieur des bars, mais la licence vient de la
RACJ.
M.
Bonnardel : De la
RACJ.
M. Patenaude (Simon) : Oui.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Nous allons passer maintenant du côté ministériel. M. le député de
Trois-Rivières.
M.
Girard : Merci beaucoup, M. le Président. Donc, salutations au député
de Rousseau, député de Granby, mes collègues du gouvernement, également
M. le ministre, M. Patenaude et toute l'équipe de Loto-Québec. Donc, c'est
un plaisir de vous avoir avec nous ce soir.
M. Patenaude,
je regardais les résultats de Loto-Québec. Pour les 20 dernières années,
on regardait ce qui s'est passé, on
constate que, pour les années jusqu'en 2001, on a vu une croissance, une
expansion importante. Tout ce qui est activité
de jeu, notamment on a eu des ouvertures de casinos, on a eu l'implantation de
réseaux d'appareils loterie vidéo, etc. Donc, ça a été des années,
vraiment, de croissance importante pour Loto-Québec jusqu'en 2001, ce qui a
permis de réaliser des croissances qui sont, année après année, supérieures à
10 % dans ces années-là.
Par contre,
Loto-Québec a connu une rupture de son rythme de croissance à partir de 2002. 2002
à 2006, on a vu vraiment un taux
moyen d'augmentation des revenus de 1,7 %, alors qu'avant 2001 on était à
10 %. Le taux de croissance a diminué
de façon drastique à 1,7 % entre 2002 et 2006. Donc, on constate une
certaine maturité du marché à ce moment-là. Bon, les casinos ont été
ouverts, on a mis les loteries vidéo, etc., et là on a une certaine maturité.
Mais le marché était quand même toujours en croissance pour cette période jusqu'à
2006. 2007 a été une année où Loto-Québec a connu pour la première fois une baisse de revenus, une baisse de revenus
importante, de l'ordre de 5,6 %
en 2007 qui s'explique... bon, la loi
antitabac entre autres, divers programmes de retrait, de retrait des joueurs
compulsifs des appareils de loterie vidéo.
Donc, il y a eu des changements importants, ce qui a fait une baisse de
5,6 % des revenus de Loto-Québec. 2009 jusqu'à l'année dernière, la décroissance des revenus était de
1,5 %. Donc, on a une belle croissance, diminution de la croissance
et ensuite une décroissance.
Cependant,
à la lecture du budget de cette année, on constate que la situation semble
s'être améliorée de façon importante
pour 2015-2016. Le dividende que devrait verser Loto-Québec est de
38 millions de plus que ce qui était prévu au budget. Donc, M. Patenaude, j'aimerais pouvoir comprendre un petit
peu, que vous m'expliquiez un petit peu ce qui s'est passé, donc le cheminement de Loto-Québec et un
petit peu le marché, le marché qui a fait cette importante croissance.
On a connu un genre de stagnation, une
décroissance, et là on semble avoir un certain regain au niveau de Loto-Québec
au niveau des revenus. Donc, comment on explique ces revenus de Loto-Québec?
M. Leitão : Ah! les jeux de hasard.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Leitão : Allez-y, M. Patenaude.
Le Président (M. Bernier) :
M. Patenaude.
M. Patenaude (Simon) : On parlait,
donc, de résultats 38 millions plus élevés que le budget. En fait, bon,
les chiffres ne sont pas encore vérifiés,
mais on pourrait avoir une bonne nouvelle, que ça serait encore un peu plus
élevé que ça comme écart favorable. En fait,
il y a plusieurs facteurs, et ça tombe dans deux catégories. Oui, il y a des
circonstances favorables et il y a aussi des gestes qu'on a posés.
Alors,
réglons tout de suite les circonstances favorables. Je crois que M. Bibeau,
l'année passée, vous a parlé des gros
lots et vous avait dit qu'on sortait d'une année exceptionnellement mauvaise au
niveau des gros lots. Bien, on sort, encore
cette année, d'une année exceptionnelle, mais dans l'autre sens, dans le sens
opposé. Donc, ce sont des circonstances favorables, on a eu un nombre de gros lots importants très grand. Pour
vous donner un exemple, Lotto Max, qui est un de nos produits
principaux, auquel, j'espère, vous jouez tous, n'avait eu que neuf gros lots de
50 millions ou plus en 1914... en
2014-2015, 1914... en 2014-2015, neuf, 30 cette année. Donc, sur 52 tirages, il
y a eu 30 fois des gros lots de 50 millions
ou plus. Juste vous donner une idée de l'impact sur les ventes, quand les gros
lots atteignent ces montants-là, les ventes peuvent être trois fois plus
élevées que pour un tirage régulier. Alors, vous comprendrez que, quand on en a
30 comme ça plutôt que neuf, l'impact sur le résultat final est très important.
Ça a été la même chose au Lotto 6/49. Bref, je
ne vous donnerai pas toutes les statistiques, mais il y a eu des circonstances
favorables au niveau des gros lots, puis c'est exactement le contraire de
l'année passée à cet égard-là.
Par ailleurs, il y a quand même plusieurs gestes
qui ont été posés, et, en fait, ça découle directement du plan stratégique
2014-2017. Et on commence à en sentir les fruits, du plan stratégique, qui
s'articulait autour de trois axes principaux : le divertissement, la
convergence et l'efficience. Mais, au niveau des revenus, c'est surtout au
niveau du divertissement, donc, qu'on pose
les gestes et dont on voit les résultats. Évidemment, il n'est pas question
pour nous d'agir de façon agressive à
travers tout ça dans l'offre qu'on bonifie. On a toujours les mêmes mesures au
niveau de la commercialisation responsable, mais on se définit
maintenant comme une entreprise qui agit dans le domaine du divertissement.
Oui, on est
une entreprise de jeux de hasard et d'argent, mais on se définit dans la
catégorie plus large dont font partie les jeux de hasard et d'argent
qu'est le divertissement, de sorte que, par exemple, on a bonifié notre offre
de divertissement dans nos casinos,
réouverture de salles de spectacle, la restauration, etc., ce qui a mené à une
augmentation de l'achalandage au cours de la
dernière année. On parle de 500 000 visiteurs de plus dans nos casinos,
donc une augmentation de 6 % de l'achalandage. La bonne nouvelle,
c'est que les revenus dans les casinos, spécifiquement pendant la même période, ont crû de 3 %. Donc, on augmente
l'achalandage, et les gens qu'on attire, en fait, jouent moins que la
moyenne. Je ne sais pas si vous me suivez. Et, dans le fond, ce qu'on souhaite,
nous, en matière de jeu responsable, en matière de commercialisation
responsable, c'est de rejoindre le plus grand bassin possible qui joue de
manière raisonnable.
Donc, on a
posé des gestes comme ceux-là dans tous les secteurs. On a amélioré la
visibilité de nos gagnants. Je parlais
de loteries tantôt, dans la dernière année on a fait plusieurs conférences de
presse avec des gagnants, avec leur accord, aux gagnants, ce qui fait en
sorte que maintenant on entend moins souvent les gens dire que ce n'est jamais
gagné au Québec. J'image, vous l'avez tous
déjà entendu, et, en passant, nos collègues de l'Ontario nous disent qu'ils
entendent la même chose de leur côté. Ce
qu'ils entendent, c'est : C'est toujours gagné au Québec, donc... Ça fait
en sorte que, tout à coup, les gens voient des gagnants, sont plus
intéressés à jouer. Et on a eu des campagnes publicitaires, de nouvelles campagnes, dont certaines ont gagné des prix. Tout
ça a fait en sorte que l'augmentation des ventes qu'on a retirée d'un
plus grand nombre de gros lots est plus
grande au Québec qu'ailleurs au Canada. Donc, on a posé des gestes très précis
qui nous ont permis de tirer profit de ces
gros lots là. Donc, c'est un ensemble de choses, mais c'est vraiment la
nouvelle orientation divertissement qui commence à porter ses fruits en
2015-2016.
• (20 h 20) •
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Trois-Rivières.
M.
Girard : Donc, si je comprends bien, la grosseur du lot a un impact
important sur la vente des billets. Je fais un petit lien, un peu, tantôt avec ce que le député de Granby amenait au
niveau des joueurs compulsifs, puis, bon, qu'on incite les gens à jouer, on a eu une folie du Powerball
aux États-Unis, on a vu un paquet de gens qui sont traversés à
Plattsburgh pour acheter des billets. Donc, si on n'a pas des lots qui sont
intéressants à Loto-Québec, les gens vont aller ailleurs acheter des billets, de toute façon. Donc, on a vu
cette folie-là et on a vu des gens, avec des montants assez
impressionnants, comptants, qui traversaient
les douanes pour aller acheter des lots de billets Powerball aux États-Unis
pour un gros lot qui était énorme. Donc, il y a eu un engouement. Et les gens, plus le gros
lot est élevé, plus on sent que les gens vont vouloir jouer et vont être
attirés par cette loterie.
Est-ce qu'au niveau de Loto-Québec... Bon, oui,
il y a eu une question de hasard au niveau des grosseurs des lots, etc., mais est-ce que le type de loterie que
l'on a est vraiment évalué en fonction de ce qui se fait ailleurs?
Exemple, la grosseur des lots du Powerball,
qui ne se compare même pas avec ce qu'on a au Québec, ce qui se fait en Ontario
pour, quand même... Sans amener les
Québécois à jouer plus, mais avoir des lots intéressants pour garder, entre
guillemets, notre économie de loterie chez nous, est-ce qu'on tient
compte de ce qui se passe autour pour avoir peut-être moins de loteries avec
des plus gros lots? Comment on évalue ça au niveau de Loto-Québec?
Le Président (M. Bernier) :
M. Patenaude.
M.
Patenaude (Simon) : D'une
part, on ne pourrait pas, au Québec et au Canada, offrir des lots de la taille
de ceux qu'on voit aux États-Unis, tout simplement parce que le marché n'est
pas assez grand, la masse de départ n'est pas suffisante
pour offrir ce type de lot là. Mais, en même temps, c'est sûr qu'on est au
courant de ce qui se passe ailleurs de la
même manière que les autres régions regardent ce qu'on fait chez nous. Mais je
vous dirais qu'au Canada — je dis au Canada pourquoi? Parce que Lotto 6/49 et
Lotto Max sont des produits pancanadiens qui sont gérés ensemble par les cinq sociétés de loterie — on a toujours voulu que l'augmentation des
gros lots se fasse dans l'ordre et la mesure. Donc, on n'a jamais voulu, même si on pouvait offrir des
lots de cette taille-là... on ne peut pas, on n'a pas le marché, mais on
ne voudrait pas aller là, justement en raison de ce que vous expliquiez tantôt,
là, d'une frénésie d'un tel type.
Quand je
disais tantôt que les ventes augmentent, on a des joueurs réguliers qui jouent
à tous les tirages raisonnablement, et, quand les gros lots augmentent,
ce sont des joueurs occasionnels qui se joignent aux groupes d'acheteurs. Et très souvent, d'ailleurs, on va
poser la question à des gens : Est-ce que vous jouez à la loterie?, les
gens répondent non. Puis on demande :
Même pas en groupe? Puis là, tout à coup, les gens réalisent que, justement, à
peu près tout le monde joue à la loterie parce que, quand les lots sont
aussi élevés que ça, c'est le phénomène des groupes qui s'installe dans les bureaux, entre amis, en famille, tout notre
entourage, donc c'est ça. Et donc ce n'est pas que les gens, tout à coup, dépensent des sommes folles, mais c'est
que le taux de participation est beaucoup plus élevé, et c'est ça qu'on souhaite. En fait, c'est ça qu'on souhaite,
d'avoir un taux de participation élevé de gens qui jouent un billet, deux
billets.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Trois-Rivières.
M.
Girard : Loto-Québec est là depuis fort longtemps. Bon, on a des
gratteux, on réactualise les gratteux, on va tous... Je ne suis pas un
joueur, je n'achète pas beaucoup de billets de loterie, mais, chaque fois que
je vais mettre de l'essence au dépanneur, il
y a toujours des gens devant moi qui achètent quelques gratteux, etc., et on
voit de plus en plus du jeu en ligne.
On a tous maintenant nos appareils électroniques, on voit des activités, des
tirages, des façons de gagner de l'argent avec que ce soient les réseaux
de télévision... Je prends l'exemple Le Banquier, qu'on voit à la
télévision, il y a d'autres types de façons
de gagner de l'argent. On continue à
s'actualiser, les choses changent. On peut jouer au poker en ligne, il
y a plein de choses qui se font en
ligne et il y a de plus
en plus d'opportunités pour les gens
de jouer à différents types de jeux,
de tenter de gagner des montants d'argent de toutes sortes de façons possibles,
que ce soit dans des concours de recettes à la
télévision ou des concours culinaires, que ce soient des concours comme Le
Banquier...
Une voix : Des fondations.
M.
Girard : ...que ce soit dans des fondations, des tirages, etc. On en voit de toutes les sortes,
et ça se multiplie. Et maintenant, bien, on est plus en ligne, on amène
des façons de faire participer les gens ou un certain engouement qui est
différent.
Je vais le dire comme je le pense, est-ce que Loto-Québec
est encore à la mode? Est-ce que Loto-Québec est capable d'attirer les gens aujourd'hui avec les technologies
d'aujourd'hui, avec ce que les jeunes veulent avoir, ce que les gens, aujourd'hui, recherchent comme sensations,
comme types de tirages, comme types de produits? Est-ce que Loto-Québec est encore à la page pour aller vraiment
chercher cette clientèle-là? Est-ce qu'on perd des gens ou on est
capable de suivre vraiment le marché, qui bouge de façon importante? Ça va
rapidement, comme un peu dans tous les secteurs d'activité. Donc, est-ce qu'on
est en mesure de suivre la rapidité à laquelle ce type de marché là du jeu, du
gain, de la loterie évolue à travers le monde à l'heure actuelle?
Le Président (M. Bernier) :
M. Patenaude.
M. Patenaude (Simon) : Ma réponse va
être en deux temps. D'abord, au niveau technologique, il faut dire qu'on est là présentement. Vous parliez de votre
mobile, vous pouvez acheter votre billet de loterie avec votre mobile et
vous pouvez acheter votre billet de pari sportif avec votre mobile, etc. Donc,
on est là avec les technologies.
Maintenant,
deuxième temps, au niveau du renouvellement de la clientèle, on ne se cachera
pas que c'est notre enjeu à
Loto-Québec, et dans tous les domaines. On parle de loterie, mais c'est vrai
aussi dans nos autres domaines, les autres
offres de jeu qu'on a, le renouvellement de la clientèle est une problématique.
Et c'est une problématique, en passant, qui n'est pas propre à Loto-Québec, mais qui est vécue à peu près par
toutes les sociétés de loterie à travers le monde.
Ceci
dit, est-ce qu'on travaille là-dessus? Oui. Par exemple, on a l'ancienne
démarche, à l'interne, qu'on a appelée Client de demain, où on a mis des
gens de tous les secteurs de l'entreprise ensemble pour, justement, découvrir
et évaluer des pistes
de solution, justement, pour amener, donc, un renouvellement de notre
clientèle, de mieux servir les jeunes
clientèles présentement pour lesquelles nos produits sont moins populaires.
Ceci dit, les jeunes adultes jouent quand même à nos produits, mais à des taux moindres. Je parle de taux de
participation moindres que les générations qui ont précédé.
Donc,
il y a du travail qui se fait à l'interne avec la démarche du Client de demain,
qui s'est étendue sur toute la dernière
année et qui a permis d'établir une centaine de pistes d'amélioration à
l'intérieur de l'entreprise. Et on ne travaille pas que chez nous, en vase clos, on le fait aussi avec les autres
sociétés de loterie canadiennes, les mêmes avec qui on travaille pour Lotto Max et Lotto 6/49, pour arriver avec des solutions, des nouveaux produits qui rejoignent
mieux la jeune clientèle. Donc, on travaille là-dessus. C'est un enjeu,
mais on s'y attaque présentement.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député.
M. Leitão :
Et, si vous me permettez...
Le Président (M.
Bernier) : Oui, M. le ministre.
M. Leitão :
...j'ajouterais que ce que M. Patenaude a mentionné tantôt, le plan stratégique
de Loto-Québec 2014-2017, qui vise justement une réorientation vers le
divertissement, ça aussi, ça fait partie de la mise à jour de Loto-Québec.
Comme vous avez dit, est-ce que c'est toujours pertinent? Est-ce que c'est
toujours à la mode? Bien, justement, c'est en allant dans ces nouvelles sphères
d'activité que Loto-Québec demeure toujours pertinente. Et puis il y a aussi tout ce qui est efficience opérationnelle,
hein, beaucoup de travail qui a été fait et qui continue à être fait
pour assurer qu'elle demeure toujours la plus efficace possible.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député, une cinquantaine de secondes.
M. Girard :
Donc, le défi démographique que l'on vit... Que ce soit en entrepreneuriat, que
ce soit en développement économique, que ce soit au niveau de la santé, que ce
soit au niveau de l'éducation, on a un défi démographique
au Québec, la population étant vieillissante, ayant des jeunes qui pensent
différemment, qui voient la vie différemment,
etc., donc Loto-Québec vit ce même défi démographique là, et on doit s'ajuster
rapidement. Mais, de ce que je
comprends, vous êtes prêts à faire face à la musique et vous êtes déjà en action
pour être capables de suivre ce qui s'en vient au niveau technologique
et avec les jeunes.
• (20 h 30) •
M. Patenaude (Simon) : Et c'est ce qui explique le virage divertissement
dont je parlais tantôt, parce que les jeunes générations veulent être
diverties, on doit les divertir, et c'est vraiment ce qui explique ce virage-là
qu'on a pris.
Le
Président (M. Bernier) : Merci, M. Patenaude. M. le député de
Rousseau. On va aller du côté de l'opposition officielle.
M.
Marceau : Parfait. Merci, M. le Président. Je veux juste
revenir rapidement sur la formation en ligne Au hasard du jeu, là, qui est à l'intention des employés des
bars ou des salons de jeu où l'on trouve des ALV. Juste une question qui
se pose. Donc, je vous demandais combien de
clients en difficulté ont été repérés, vous n'aviez pas de chiffre à me
fournir. Je voudrais quand même savoir, en
principe, quand un client est en difficulté, qu'arrive-t-il? Quelle est la
responsabilité du propriétaire de bar?
Est-ce qu'il doit nécessairement faire en sorte que le client se retire de la
machine? Est-ce qu'il y a des directives de cette nature-là qui sont données
aux propriétaires de bar?
Le Président (M.
Bernier) : M. Patenaude.
M. Patenaude
(Simon) : On parle d'un client qui est en détresse ou...
Le Président (M.
Bernier) : Un client qui est en difficulté, qui est constaté un
client en difficulté.
M. Marceau :
En difficulté puis qui est en train d'avaler sa paie au complet, là.
M. Patenaude (Simon) : Le tenancier doit intervenir auprès de cette
personne-là et, essentiellement, le référer à des ressources qui existent, Jeu : aide et
référence par exemple. Donc, il est tenu, selon le cas et selon la formation
qu'il a reçue... Parce qu'évidemment
il n'a pas nécessairement, lui, la formation pour interagir avec une personne
qui est en difficulté, qui est en
détresse, mais ce qu'on lui donne comme formation lui permet de le détecter et
de le référer aux bonnes ressources.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député.
M.
Marceau : O.K. Donc, je vais changer de sujet rapidement. Je
vais revenir sur la question, une autre question du projet de loi n° 74, sur le blocage des sites
Internet, là, pour le jeu en ligne. Vous, de votre côté, chez Loto-Québec,
vous avez évalué combien ça va vous coûter,
combien ça va vous rapporter. Pouvez-vous juste nous rappeler ces chiffres-là,
combien ça va vous coûter de vous assurer de suivre les sites qui sont à
bloquer?
Le Président (M. Bernier) :
M. Patenaude.
M. Patenaude (Simon) : En fait, les coûts sont minimes parce qu'on va
pouvoir le faire sans hausse d'effectifs. Pour faire ce suivi-là, ça va se faire avec un logiciel. C'est une
technique qui s'appelle du «Web crawling», qui permet d'identifier les sites qui offrent présentement du
jeu en ligne et qui vont, à ce moment-là... Les listes vont être
référées à la régie pour que les mesures qui
doivent être prises le soient, prises, et on parle de revenus pour Loto-Québec
de l'ordre de 27 millions par année, dont la moitié en 2017-2018,
au moment de l'implantation.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député.
M.
Marceau : Puis peut-être ma question plus... c'est un petit peu
plus technique peut-être, mais, quand même, c'est quoi, votre taux de confiance dans votre capacité de bloquer les
sites? Parce que, là, il va y avoir des espèces de sites qui vont être bloqués auprès des fournisseurs
Internet, mais, bon, vous connaissez, comme moi, l'ingéniosité, enfin,
des informaticiens puis de certaines personnes, c'est quoi, votre taux de
confiance? Est-ce que vous croyez que ça va être étanche à 100 %? Est-ce
que ça va être étanche à 80 %, à 50 %, le taux d'étanchéité, donc?
M. Patenaude (Simon) : Je vais dire 50 % et je vais expliquer
pourquoi je dis 50 %. Dans les évaluations qu'on a faites, où on parle de revenus pour Loto-Québec de
l'ordre de 27,5 millions par année, c'est qu'on estime qu'on va
être capables de s'accaparer la moitié du
marché illégal actuel, qui est évalué à 200 millions, donc
100 millions. Parce qu'effectivement
il n'y a aucune manière d'avoir un système qui est étanche. Vous l'avez dit
tantôt, les gens sont créatifs, les gens sont ingénieux et vont trouver
des manières de contourner.
Mais,
nous, la liste dont je parlais tantôt, qui sera établie, elle va être mise à
jour continuellement, constamment. Donc,
ce n'est pas une liste qu'on établit au jour J et qu'on ne revoit pas, mais
constamment cette liste-là va être revue, et les sites qui ont été identifiés à la RACJ, 30 jours après que les
mesures aient été prises, on va vérifier s'ils ont été bel et bien bloqués, sinon on va recommuniquer avec la RACJ.
Mais c'est, je vais dire, une bataille constante. Mais on estime qu'on
va récupérer 50 % du marché.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député.
M.
Marceau : Je vais changer de sujet. Merci pour cette réponse.
On aura d'autres conversations dans le cadre du projet de loi
n° 74, soyez-en assurés.
M. Leitão :
Demain.
M.
Marceau : Peut-être dès demain, oui. O.K. Je reviens sur une
histoire douloureuse pour Loto-Québec, c'est l'aventure Joa Groupe.
J'aimerais juste savoir c'est quoi, le résultat des courses. Là, on est en
2016, ça fait un certain temps que l'affaire
est derrière nous, mais, bon, il y a encore des notes aux états financiers,
page 23. Alors, est-ce
que vous êtes capable de me dresser un
bilan, là, de l'aventure? Évidemment, pas ce qui se retrouve à la note de la
page 23, mais quelque chose de plus complet et me dire, donc, Loto-Québec
a investi, a mis dans l'aventure tel montant d'argent et Loto-Québec a perdu dans l'aventure tel montant d'argent. Est-ce que
vous êtes capable de me dire ça, s'il
vous plaît?
Le Président (M.
Bernier) : M. Patenaude.
M. Patenaude (Simon) :
Oui. On a encore des activités là-bas, très réduites, mais il y a eu une perte
de 91 millions, 90,9. Présentement, nos
activités là-bas se limitent à des investissements dans deux casinos, et
l'intention, c'est qu'il y ait une mise en vente de ces deux casinos-là au
cours des 12 prochains mois.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député.
M. Marceau :
O.K. Donc, juste pour être bien certain de comprendre, là, le résultat net de
l'aventure, c'est moins 91 pour Loto-Québec. C'est ce qu'il faut comprendre?
M. Patenaude
(Simon) : Ce n'est pas le résultat net, puisque, comme je disais
tantôt, on a encore des actifs là-bas, deux casinos qu'on veut mettre en vente,
qui, en passant, vont très bien, heureusement. Donc, nos résultats sont au-delà
des prévisions, ça va être...
M. Marceau :
...
M. Patenaude
(Simon) : Oui. Combien...
M. Marceau :
Vous estimez à peu près à combien la valeur de ces deux casinos-là?
M. Patenaude
(Simon) : C'est confidentiel pour le moment.
M. Marceau :
Ça, ce n'est pas des bonnes réponses. En crédits, ce n'est pas bon comme
réponse, ça, là.
M. Patenaude (Simon) : On est
minoritaires.
Le
Président (M. Bernier) : M. Patenaude, il n'y a personne qui
nous écoute.
M. Patenaude (Simon) : Mais, ceci dit, on verra, quand la mise en vente
sera faite, qu'est-ce qu'on pourrait retirer.
M. Marceau :
Mettons, terrain de jeu, là, une réponse terrain de jeu, là, c'est-u cinq, 20,
100?
M. Patenaude
(Simon) : Malheureusement, je n'ai pas la réponse.
Le Président (M.
Bernier) : Bon, on ne le saura pas, M. le député de Rousseau.
M.
Marceau : O.K. Mais là on se rappelle du moins 91, puis on va
additionner à ça le montant des deux casinos quand ça sera venu. Bon.
O.K.
O.K.
À la page 75, dans le même rapport annuel, vous parlez d'un exercice
d'étalonnage qui a été conduit dans lequel,
là, a été comparée la performance de Loto-Québec avec un certain nombre de
sociétés qui ne sont pas identiques, mais
qui s'apparentent, la Colombie-Britannique, Western Canada, Alberta, Saskatchewan,
Manitoba, Ontario, Atlantique, Nouvelle-Écosse. En tout cas, bref, ce
qu'on retrouve un peu partout dans les provinces canadiennes. Dans le rapport annuel — puis c'est bien gentil — vous nous donnez une espèce de résumé des
résultats. Mais, plutôt que d'avoir ça, moi, j'aimerais bien voir carrément l'ensemble de l'exercice. Est-ce qu'il y
a un rapport qui existe, que vous pourriez nous donner, qui présenterait l'ensemble... Parce que, là, il y a beaucoup,
beaucoup de critères, là. De mémoire, je n'ai pas le nombre de critères
ici, mais je vais vous le retrouver.
M. Patenaude
(Simon) : En principe, il n'y a rien qui empêche qu'on partage ce
résultat-là...
M. Marceau :
Bien, vous pourriez le rendre public, ce rapport-là?
M. Patenaude (Simon) : On va juste vérifier avec nos amis, nos collègues,
là, mais il n'y a rien qui s'y oppose.
M.
Marceau : Parce que,
de toute façon, c'est prévu dans la Loi sur la gouvernance des sociétés
d'État, de toute manière, qu'un tel exercice est conduit de façon
périodique. C'est parce que, là, évidemment, c'est résumé. On voit qu'il y a
des points positifs, des points qui le sont moins, mais je pense
que ça sera utile pour les parlementaires et puis pour ceux qui, donc, avaient l'intention de pouvoir bien comparer la
performance de Loto-Québec. Il serait raisonnable de le rendre public
et puis de peut-être l'envoyer à la commission pour qu'on puisse en prendre
connaissance.
Le Président (M.
Bernier) : Vous le ferez parvenir au secrétaire de la commission,
qui, lui, va s'occuper de le distribuer à
tous les membres de la commission d'information. Donc, si vous voulez bien nous le faire
parvenir, merci. M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
Oui. J'avais une autre question sur les bonis. À la page 114, on voit
qu'étant donné le fait que les cibles qui
étaient prévues n'ont pas été atteintes, on voit que les hauts dirigeants de Loto-Québec n'ont pas obtenu de bonis. C'est à la page 114, il me
semble. Oui, c'est ça.
Mais
la question, c'est : Au-delà, là, de ces cinq personnes
qui apparaissent dans le tableau, est-ce
que d'autres personnes à l'intérieur de Loto-Québec ont reçu des bonis?
Le Président (M.
Bernier) : M. Patenaude.
M. Patenaude
(Simon) : Aucune somme n'a été versée à quiconque à Loto-Québec en
vertu du Programme de rémunération incitative.
• (20 h 40) •
M. Marceau :
O.K. Bon, je vais revenir sur un élément qui a été abordé par le député de Pontiac.
Il me reste combien de temps, M. le Président?
Le Président (M.
Bernier) : Six minutes.
M. Marceau :
Oh! on a le temps, on a le temps de discuter. O.K. Je veux être au clair sur ce
qu'on entend par un taux stable, là, en matière de jeu pathologique. Bon,
première observation — puis
je veux juste savoir si on se comprend — si le taux de personnes qui
souffrent de jeu pathologique est stable puis que la population augmente, on
s'entend, ça fait plus de personnes qui souffrent du problème de jeu
pathologique. Est-ce qu'on s'entend là-dessus?
Le Président (M.
Bernier) : Il faut répondre oui ou non parce que c'est
enregistré. Les signes de tête...
M. Marceau :
Ceux qui nous écoutent à la radio ne peuvent pas savoir.
M. Patenaude
(Simon) : On s'entend. Oui, on s'entend là-dessus.
Le Président (M. Bernier) :
C'est bien. Merci.
M.
Marceau : O.K. Maintenant,
vous savez comme moi — puis
ce sont des résultats qui apparaissent dans votre rapport annuel, à la page 31 — on
constate que les ventes de loterie... bien, enfin, les résultats aux loteries
ont baissé de 7,9 %, les résultats au casino ont baissé de
2,5 %, aux ALV on parle de 3,4 %, donc des ventes plus faibles de
trois de vos produits les plus
importants. Là, je suis aux pages 31 et 32. Est-ce que ça va se traduire, le
fait que les ventes soient plus faibles, par une réduction du jeu
pathologique?
Le Président (M. Bernier) :
M. Patenaude.
M. Patenaude (Simon) : Je n'ai pas
bien entendu la question, pardonnez-moi.
M. Marceau :
O.K. Je vais recommencer. En fait, là, vous avez dit : Le taux est stable,
là. Je ne sais pas sur quel horizon, mais moi, je me dis que, s'il y a
moins de ventes de loterie dans les casinos, dans les ALV, c'est donc dire qu'il y a moins de personnes qui jouent. Il serait
possible qu'il découle de ça qu'il y a moins de jeu pathologique. C'est
ma question : Est-ce que vous savez si le jeu pathologique est lié
intimement aux ventes ou pas? C'est ça, ma question ultimement.
M.
Patenaude (Simon) : On n'a
pas la réponse à cette question-là. Le chiffre dont on parle, la dernière
mesure qui a été prise par les chercheurs
remonte à 2012. C'est bien ça? Donc, ce n'est pas une mesure qui est prise à
chaque année. Je parle du taux de joueurs pathologiques, ce n'est pas
une mesure qui est nécessairement prise à chaque année.
Ceci dit, il
reste que, si on prend simplement les ventes de Loto-Québec, depuis les 20 dernières
années il y a quand même eu une
progression. Oui, une diminution ces dernières années, il y a quand même eu une
progression si on remonte, par
exemple, au milieu des années 90. Et, durant cette période-là, le taux de
joueurs pathologiques est resté stable, n'a pas bougé. Donc, on ne peut pas faire de lien directement entre les ventes
de Loto-Québec et le taux de joueurs pathologiques dans la population.
Le Président (M. Bernier) :
Donc, il n'y a pas de corrélation.
M. Marceau : O.K. Mais vous convenez avec moi que... En fait, la question
qui se pose, c'est — puis
j'imagine que vous êtes capable de m'en parler de façon plus informée que
moi : C'est quoi qui constitue le client de base de Loto-Québec? Est-ce que ce sont des gros joueurs,
pour l'essentiel, avec un paquet de petits joueurs qui,
occasionnellement, vont se joindre à la masse des joueurs très intenses ou bien
est-ce que c'est, au contraire, seulement des joueurs très occasionnels? Et, quand il y a des baisses...
Parce que, là, depuis quelques années, c'est quand même assez clair, là,
les revenus de Loto-Québec baissent, là.
Depuis trois, quatre ans, en tout cas, certainement. C'est qui que vous perdez,
là, depuis quatre ans? Est-ce que c'est les joueurs intenses ou c'est les occasionnels?
M.
Patenaude (Simon) : C'est un
peu tout le monde, je dirais. Je sais que c'est une réponse qui est un peu
plate, là, mais c'est un peu tout le monde.
Ceci dit, les taux de participation à nos jeux ne varient pas tant que ça,
n'ont pas tant diminué que ça, sauf — tantôt, j'y faisais
référence — aux
jeunes adultes qui jouent moins que les générations qui ont précédé. Donc, il n'y a pas nécessairement une baisse du taux de
participation. Si on prend, par exemple, dans le secteur des loteries, chez les baby-boomers, c'est encore
le même taux qu'avant, et on parle d'un taux de 70 % de
participation. Donc, c'est M. et Mme
Tout-le-monde qui jouent à ces jeux-là. Donc, le groupe où on voit une moins
grande popularité de nos produits, c'est vraiment... c'est chez les
jeunes adultes.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député.
M. Marceau : O.K. Puis je
vais finir là-dessus, bon, vous savez comme moi qu'il y a eu des
investissements très importants qui ont été faits dans les casinos. À ce jour, est-ce
que ces investissements se sont avérés rentables? Est-ce qu'on est capable de
dresser un portrait de ces investissements-là, de dire, là, que le rendement sur l'investissement,
il a été meilleur que si on avait pris l'argent puis on l'avait mis à la caisse
pop? Serais-tu capable de me dire ça?
Le Président (M. Bernier) : M.
Patenaude.
M. Patenaude (Simon) : Ce qu'on voit
présentement, c'est une augmentation de l'achalandage et des revenus — je
l'évoquais tantôt — du
côté des casinos. Si ma mémoire est bonne, on parle d'une augmentation de 25 millions
de dollars des revenus en 2015-2016 par rapport à l'année précédente. Il y a eu
une augmentation de l'achalandage de
6 %. On parle de 500 000 visiteurs de plus. Donc, l'achalandage,
depuis la fin des travaux, a augmenté de 18 %. Donc, oui, on voit
le résultat et le fruit de ces rénovations-là qui ont été faites.
M. Marceau : Mais les dollars
supplémentaires que vous allez chercher, là, grâce à l'augmentation de l'achalandage, est-ce que ça permet de rembourser
puis de... est-ce que ça offre un rendement, là, intéressant par rapport
aux investissements qui ont été consentis? Êtes-vous capable de porter...
M. Patenaude (Simon) : Sur le montant, oui. C'est sûr que ce n'est pas une
question d'une année ou deux. On s'entend
que ça va peut-être prendre une dizaine d'années, mais, oui, c'est un
investissement qui est rentable et qui devait être fait parce qu'en plus on voyait une baisse de
l'achalandage, et il faut surtout ne jamais oublier que l'on est dans un
domaine compétitif. Les gens ont le choix
d'aller dans d'autres casinos. Et, si on ne fait pas ces investissements-là,
les gens vont aller dans les casinos à l'extérieur du Québec.
M.
Marceau : En tout cas, regardez, j'espère, mais c'est juste
qu'encore une fois, à la page 32, on voit que les revenus ont baissé de 2,5 % dans les casinos.
Mais là c'était pour l'année passée... en fait, c'était pour un rapport
annuel qui commence à être vieillissant, là, j'en suis bien conscient. J'ai
hâte de voir le nouveau, vous me dites que les chiffres des casinos vont être
meilleurs pour 2015-2016?
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Nous allons passer...
M. Leitão :
Oui. Probablement le Casino de Montréal surtout.
Le Président (M.
Bernier) : O.K. Nous allons passer du côté du gouvernement.
M. Marceau :
Comment?
M. Leitão :
Celui de Montréal surtout.
Le Président (M.
Bernier) : C'est bien. M. le député de Sainte-Rose.
M. Habel :
Oui. Merci, M. le Président. Vous me permettrez de saluer les invités qui sont
avec nous.
Lorsque j'ai parlé
avec les gens de mon comté, à Sainte-Rose, à Laval, beaucoup d'organismes,
beaucoup de citoyens étaient très interpelés
par Loto-Québec. Donc, je pense que c'est une bonne nouvelle pour vous parce
que vous en avez fait, du chemin, depuis la création en 1969. Je vais
parler d'un sujet qui touche plus particulièrement la région lavalloise et je crois aussi que le président est
très interpelé par le sujet, le sujet des bingos. Premièrement, j'ai parlé
avec des organismes, il y a une petite
inquiétude au niveau de l'ajout d'une troisième salle. Mais ma première
question, ce serait : Comment s'assurer que Loto-Québec, les
gestionnaires des bingos et les organismes trouvent leur compte en lien avec
les salles de bingo?
Le Président (M.
Bernier) : M. Patenaude ou M. le ministre?
M. Patenaude.
M. Patenaude
(Simon) : Il faut savoir qu'on s'est impliqués dans le domaine du
bingo depuis une vingtaine d'années, et on
est tout à fait conscients qu'il y a des centaines d'OBNL dont la survie serait
précaire s'il n'y avait pas cette source de financement là. C'est
environ 150 millions qui ont été remis à des OBNL depuis que Loto-Québec
est dans ce domaine-là.
Ceci dit, on voit une
baisse de popularité du bingo et on voit une baisse des sommes qu'on peut
remettre aux organismes d'une année à
l'autre. On parle d'une baisse qui avoisine les 50 % au cours des
dernières années, et ça vient d'une
baisse de popularité du bingo. Le nombre de salles est en réduction constante
parce qu'il y a un vieillissement de la clientèle, il y a aussi un
problème de renouvellement de l'offre, un problème de renouvellement des jeux.
C'est
ce qui explique, d'ailleurs, qu'on s'est assis avec le Secrétariat du bingo
pour évaluer différentes solutions pour
relancer le bingo, pour rajeunir la clientèle, et on est arrivés avec l'idée,
donc, du bingo électronique, qui est quelque chose qui existe ailleurs,
dans d'autres juridictions, l'Alberta, l'Ontario, la Colombie-Britannique, en
Angleterre, en Espagne, aux États-Unis.
Donc, un type de jeu qui a été introduit là-bas et qui a eu l'effet recherché
d'amener des sommes supplémentaires et de rajeunir la clientèle.
Alors,
je pense que vous connaissez l'évolution de ce dossier-là, il devait y avoir
une modification réglementaire pour
nous permettre même de faire un test pilote avec le bingo électronique. Le
gouvernement a approuvé le 24 février le projet de règlement. Il y a un délai de prépublication de 45 jours.
On arrive au terme de ce délai-là au mois de mai et on va pouvoir, à ce moment-là, procéder avec les appels
d'offres. Parce qu'il devrait y avoir des appels d'offres, un pour
trouver la solution technologique, pour
aller chercher un fournisseur de cette solution technologique là, mais aussi
pour identifier les salles où aura
lieu le test pilote. Et donc on fera un test pilote qui va durer une année, et
on jugera du succès du test pilote de deux
manières : un, les revenus, bien sûr, mais, aussi important, un
rajeunissement et un renouvellement de la clientèle.
• (20 h 50) •
Le Président (M.
Bernier) : Je vous écoute attentivement, M. Patenaude, je
suis très attentif.
M.
Leitão : Et j'ajouterais ici, si je peux me permettre, M. le Président,
j'aimerais mentionner à la commission et à tous ceux qui nous écoutent
le rôle que notre cher président de commission a joué dans l'établissement de
ce projet pilote. Notre député de
Montmorency était très actif en nous faisant part de ses préoccupations, et
c'est en grande partie grâce à sa persévérance que nous nous retrouvons
maintenant avec un projet pilote.
Le
Président (M. Bernier) : Merci, M. le ministre, de votre...
J'aurai, d'ailleurs, l'occasion de faire la tournée des différents caucus des députés, parce que les
salles de bingo se retrouvent un peu partout dans le Québec, pour
informer les collègues, les autres
formations politiques et la nôtre aussi, une fois que le cheminement sera fait
en ce qui regarde le choix des équipements, le choix des logiciels ainsi
que le choix des salles pour informer les gens où ça va se passer. Merci.
Continuez, M. le député de Sainte-Rose. Ça va bien, les gens vous écoutent, là.
M.
Habel : Oui, hein, mais je vois que vous avez un intérêt très
important. Mais j'avais une question, notamment, sur le projet pilote. Je ne sais pas si vous vouliez développer encore
plus sur le projet pilote ou ça va. Donc, je passerais à... À moins que
vous aviez des questions, M. le Président...
Le Président (M. Bernier) :
Non, non, vous avez très bien posé la question, M. le député de Sainte-Rose.
M. Habel : Je passerais à un autre
sujet. Merci beaucoup. J'ai une question par rapport à votre responsabilité d'entreprise. Je sais que vous êtes très actifs au
niveau de la commandite et aussi de la collection Loto-Québec. Peut-être
juste parler de la collection Loto-Québec,
là, qui est assez importante, là. Je voyais que c'étaient des chiffres qui
avoisinaient les 5 000 oeuvres de plus de 1 200 artistes.
Donc, peut-être nous parler de votre mission en lien avec la culture, des investissements — je voyais sur votre site Internet, là — de près de 8,6 millions en arts
visuels. Donc, je vous permets de développer sur ce sujet-là.
Le Président (M. Bernier) :
M. Patenaude.
M.
Patenaude (Simon) : Oui, on
a une collection très importante d'oeuvres d'art à Loto-Québec. En fait, ça
fait plus de 35 ans qu'on encourage les
artistes québécois, et donc 5 000 oeuvres originales. Et notre
mission, ce n'est pas seulement que
d'acquérir, mais c'est aussi de diffuser cette collection-là, qui est
absolument magnifique. Donc, on voit à sa diffusion à différents endroits en organisant des expositions, par
exemple, qui ont lieu dans différents musées. D'ailleurs, les expositions sont disponibles, vous pouvez voir où
elles ont lieu sur notre site Web. Mais aussi on fait des prêts à long
terme depuis quelques années à des instituts hospitaliers, donc, pour décorer
les lieux. Il y a toute une liste d'endroits où, donc, on est présents avec des
oeuvres d'art. Donc, c'est une collection qui est importante. L'année passée,
notre conservateur a pris sa retraite, donc
on a décidé de prendre une pause au niveau de notre programme d'acquisition.
Mais c'est une pause, et on verra pour la suite des choses.
Maintenant, vous parliez de commandites aussi,
je crois, ou j'ai...
M.
Habel : Bien, vous êtes aussi un acteur — j'en ai parlé — au niveau de la culture, mais aussi au
niveau de la commandite. J'aimerais
que vous développiez un peu sur les critères que vous avez en termes de
commandites, là, lorsque vous avez des soumissions puis des propositions
qui vous sont soumises.
Le Président (M. Bernier) :
Tu reviens-tu sur Loto-Québec? Oui, M. Patenaude.
M.
Patenaude (Simon) : Oui, on
a un programme de commandites, qui est un des programmes importants au Québec. C'est même le programme qui a la plus
grande notoriété au Québec, même si ce n'est pas... Je disais que c'est
un programme important, mais ce n'est pas
celui qui a investi les plus grandes sommes. Mais c'est celui qui a la plus
grande notoriété au Québec quand on fait des sondages.
Et, dans le
fond, nous, ce qu'on souhaite faire, c'est de commanditer les événements qui
sont rassembleurs, qui rejoignent M.
et Mme Tout-le-monde, qui ont un volet gratuit important. Si vous avez des
exemples en tête, vous allez voir que
les événements qu'on commandite ont toujours un volet gratuit, qu'ils doivent
avoir des retombées économiques et sociales
importantes dans l'entourage. On a aussi la volonté d'être présents partout au
Québec. D'ailleurs, encore une fois, vous
pouvez le voir, avec toutes les séries d'événements qu'on a, qu'on est
justement partout au Québec. On parle de plus d'une centaine d'événements par année qui sont commandités, et c'est vraiment
une fierté pour Loto-Québec, donc, de se rapprocher de notre clientèle
de cette manière-là, en commanditant ces événements-là.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Sainte-Rose.
M.
Habel : Oui. Merci, M. le Président. Oui, je vois que vous êtes des acteurs
importants, là. J'ai vu sommairement l'ensemble des événements
commandités, il y en a beaucoup aussi qui sont dans la région métropolitaine.
Étant un député de Laval,
vous me permettrez... Depuis le Mondial
Loto-Québec, on a vu un petit ralentissement au niveau des investissements lavallois. Je ne sais pas si, de mémoire, il y
en a un que vous avez... Sur une population
de 424 000 personnes, je
voulais juste savoir, est-ce que vous avez évalué la possibilité de peut-être
réanalyser la portion lavalloise dans la région métropolitaine?
Le Président (M. Bernier) :
Ah! Ha! Question d'intérêt. M. Patenaude.
M.
Patenaude (Simon) : Il faut
comprendre que nous ne sommes pas des organisateurs d'événements. Ça, il
faut être clair, là, nous commanditons des
événements qui nous sont proposés. Alors, oui, nous sommes toujours ouverts
à entendre des propositions. Vous parliez du mondial, bon, on sait ce qui est
arrivé, ce n'était pas une décision de se retirer
de la région de Laval. Mais donc on est ouverts, évidemment, à recevoir les
propositions qui nous sont faites. On reçoit
des propositions chaque année et, à chaque année, on analyse les propositions
qui sont faites. Évidemment, on a des engagements qui, parfois, sont sur
plusieurs années, mais on a toujours des nouveaux événements qui viennent se
greffer d'une année à l'autre.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Sainte-Rose.
M. Habel :
Oui. Vous me permettrez de parler quand même des plus beaux festivals qu'il y a
dans la région de Laval.
Le Président (M. Bernier) :
Ah oui! C'est votre mot du commanditaire.
M.
Habel : Le festival Diapason, musique émergente à Sainte-Rose, les
fêtes gourmandes de Laval, le festival MRCY,
festival de la bière, qui sont de superbeaux événements qui n'attendent que
vous et les autres sociétés d'État. Donc, merci beaucoup, M. le
Président.
Le Président (M. Bernier) :
On peut placer les autres collègues s'ils veulent faire la même chose, là.
M. Habel : Oui, oui, oui, c'est ça.
Le Président (M. Bernier) :
Ça va?
M. Habel : Oui.
Le Président (M. Bernier) :
Oui, monsieur...
M. Leitão : Peut-être que
j'ajouterais quand même, M. le Président, que...
Le Président (M. Bernier) :
En avez-vous, vous aussi, à faire...
M. Leitão : Non, non, je n'en ai
pas, mais j'aimerais quand même préciser que, dans nos discussions avec Loto-Québec et les autres sociétés d'État, nous leur avons demandé aussi de cibler leurs
activités de commandite, donc, sur le
plan des retombées commerciales. Ce n'est pas une machine à distribuer des subventions,
c'est quand même des... il faut que ces commandites-là
puissent avoir aussi une logique commerciale derrière elles.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de La Prairie.
M. Merlini : Combien de temps qu'il
nous reste, M. le Président?
Le Président (M. Bernier) :
5 min 40 s.
M.
Merlini : Merci. Merci beaucoup. J'aimerais revenir sur le sujet des casinos. Il y avait,
à une époque, lorsque le Casino de
Montréal a ouvert, le premier casino qu'on a eu au Québec... ça créait vraiment un effet glamour. On allait au casino, il
y avait une tenue vestimentaire qu'il fallait respecter, n'entrait pas qui voulait
au casino à ce moment-là. Et il y a eu
de l'ajout de casinos, et vous avez parlé tantôt de l'évolution du marché, vous
avez parlé que vous voulez arriver avec une offre de spectacles, d'événements. Vous l'avez fait avec... Je crois que
c'était Tony Bennett, le premier artiste qui a ouvert votre salle de
spectacle au Casino de Montréal.
Comment
voyez-vous l'évolution quand on voit, par exemple, une artiste comme Céline
Dion qui fait des mois, et des mois,
et des mois à Vegas? On voit encore l'attrait de ces pôles-là. On voit qu'il y
a des événements à Montréal qui attirent du monde dans nos casinos
partout à travers la province. Entre autres, on a juste à penser au Grand Prix
de formule 1 qui attire des grands joueurs.
Moi-même, récemment, lorsque ma plus jeune a finalement franchi l'âge de
18 ans et voulait aller faire un tour au casino, elle en avait entendu parler,
elle voulait y aller, alors j'ai dit : Il faut s'habiller, première des choses. J'ai dit : On ne rentre
pas là en short, et en jeans, et en camisole. Et, en arrivant au casino, on a
été bien accueillis, il y a un guide qui
nous a fait faire un tour, qui nous a montré des salles de jeu privées,
justement pour les joueurs qui arrivaient sur des événements importants
comme ça. Alors, on voit qu'il y a une évolution, j'ai senti qu'il y avait une évolution à l'intérieur même des
premières... des premières fois qu'on était allés soit en groupes de
travail ou entre amis, entre chums, ces choses-là.
Mais comment
le voyez-vous dans le marché? Parce que le député de Rousseau, tantôt, a parlé
que vous faites de l'étalonnage, du
mesurage, de la comparaison avec d'autres casinos en Amérique du Nord, que ça
soit Atlantic City, où on voit qu'il
y a une chute dramatique et des fermetures de casinos à Atlantic City, et on
voit le marché de Vegas qui, comme je
le disais tantôt, attire des Cirque du Soleil, attire des Céline Dion. Comment
allez-vous faire pour rester présents dans
ce marché-là et le faire croître, dans un certain sens, parce que vous
cherchez, justement, à diversifier votre offre pour attirer des nouveaux
joueurs?
Et j'ai remarqué, les premières fois qu'on y
allait, il y avait des gens beaucoup plus âgés qui étaient là, des habitués, des gamblers, comme on dit, des gens qui
aiment jouer au poker ou peu importe,
aux différents jeux de cartes qui sont
offerts, et maintenant on a vu plus de jeux électroniques, on a vu plus
de machines avec différentes thématiques dessus, et j'ai vu différents groupes d'âge. Alors, comment voyez-vous l'évolution,
dans l'avenir de Loto-Québec, de votre offre de casino partout en province? Est-ce
que les spectacles seraient bons, par exemple, à Charlevoix ou ça serait plus
concentré à Montréal? Alors, j'aimerais vous entendre là-dessus.
• (21 heures) •
Le Président (M. Bernier) :
M. Patenaude.
M. Patenaude
(Simon) : On vise le
divertissement, je le disais tantôt. Je vais vous donner des exemples
précis, mais déjà ça fonctionne. Vous
parliez de ce qu'on voit à l'extérieur, je vous parlais d'une augmentation de nos revenus dans l'année
qui vient de se terminer. Parallèlement à ça, nos compétiteurs les plus
directs, Rideau Carleton, qui est à Ottawa, ou Akwesasne, ou au New Jersey, au Connecticut, ce qu'on peut voir,
c'est souvent une diminution des revenus. Donc, nous, on est en augmentation,
alors que la compétition directe est en diminution.
Quand on
parlait divertissement tantôt, on a... Vous êtes allé au Casino de Montréal,
vous me disiez? Vous avez sans doute vu le mur multimédia de
14 mètres. C'est là où, l'année passée, l'événement Canadiens de Montréal
se faisait à Montréal parce qu'on faisait
une rediffusion des matchs à l'extérieur. On aurait voulu faire la même chose
cette année, mais, bon, ça n'a pas été possible pour les éliminatoires,
malheureusement. Mais on attirait là une clientèle nouvelle, un achalandage. Je
parlais tantôt de 500 000 visiteurs de plus, c'est comme ça qu'on va
les chercher.
On a la Zone, qui est une nouvelle zone,
justement, qui est maintenant au Casino de Montréal, qui est au Lac-Leamy,
qu'on va implanter à Charlevoix, qui est un secteur qui est vraiment pensé pour
les jeunes adultes, où il y a de
l'animation, il y a de la musique, il y a du multimédia, les gens peuvent jouer
en groupe. Donc, du divertissement où les gens peuvent aller ensemble.
La réouverture de la salle de spectacle à
Montréal en septembre dernier. Il y a déjà eu, depuis la réouverture, 132 représentations, 132 spectacles qui
ont eu lieu, donc, à la salle de spectacle au cabaret du Casino. Vous parliez
de Charlevoix. Dans le plan de relance de
Charlevoix, il y a une salle multifonctionnelle qu'on veut instaurer dans la
prochaine année, donc possibilité de spectacles, d'événements sportifs, ou de
banquets, ou d'événements corporatifs. Donc, une salle multifonctionnelle.
Ceci dit,
déjà le Casino de Montréal, si je prends cet exemple-là, est déjà une
attraction, hein? Selon la Société des attractions
touristiques du Québec, c'est la quatrième attraction québécoise la plus
populaire. Donc, déjà on se plaît souvent à dire qu'on remplit le Centre Bell à toutes les fins de semaine, là,
avec les clients qui viennent chez nous. De mémoire, je pense qu'on
reçoit 14 000 personnes par jour dans nos casinos,
14 000 personnes par jour, et cet achalandage-là est en augmentation.
Donc, je
parlais tantôt du divertissement, c'est là-dessus qu'on travaille, donc de
donner de plus en plus de raisons aux
gens de choisir nos casinos comme destination pour une sortie, que ce soit pour
voir un spectacle, que ce soit pour voir
un événement sportif, que ce soit pour prendre un verre, que ce soit pour
socialiser, que ce soit pour jouer, que ce soit pour manger au
restaurant. Donc, c'est de bonifier là le divertissement pour en faire une
destination incontournable.
Le Président (M. Bernier) :
Merci, M. Patenaude, de votre réponse. M. le député de Rousseau, pour un
dernier bloc.
M. Marceau :
Oui. Merci, M. le Président. Ma question va être pour le ministre des
Finances. Merci à vous, de Loto-Québec, mais restez pas loin, je pense
que le député de Pontiac va vouloir poser des questions. Mais moi c'est pour le ministre des Finances, et je veux lui
poser des questions sur les employés du ministère des Finances. Et, pour
ceux qui nous écoutent, j'aimerais que vous
sachiez que j'avais déjà averti le ministre que je lui poserais cette
question-là parce que c'est une
question que je ne veux pas partisane, c'est une question que je veux dans le
meilleur intérêt du Québec puis dans le meilleur intérêt du
gouvernement.
Puis, juste pour dire, on pourra dire ce qu'on
voudra de ce qui se passe au gouvernement actuellement, puis vous savez à quel point j'ai pu être critique de
votre action, M. le ministre, mais il n'en demeure pas moins que
j'estime qu'il est important que vous soyez
bien entouré puis que le gouvernement puisse bénéficier d'une expertise de
premier plan. Et puis, avant d'aller
directement à ma question, j'aimerais juste dire en préambule que je vais
prochainement devoir prendre la parole dans un colloque en l'honneur de
M. Parizeau, qui est décédé, comme vous le savez, récemment, puis, s'il y
a quelque chose qui m'a marqué, moi, quand j'ai lu un peu son histoire
puis sa vie, c'est qu'il est probablement
la personne qui a contribué le plus à faire en sorte que le ministère
des Finances devienne ce qu'il est devenu aujourd'hui. Il a contribué à ce
qu'une expertise de premier plan soit en place à Québec, et, aujourd'hui, notre
ministère des Finances peut tenir tête au
ministère des Finances à Ottawa, entre autres, ce qui n'est pas peu dire, parce
qu'ils ne se prennent pas pour des deux de pique là-bas, je vous en
passe un papier.
Alors, je
veux vous parler de rémunération. Bon, vous savez, j'ai déposé une pétition il
y a quelques semaines. Alors, c'est
dans ce contexte-là, là, que je vais vous poser la question. Alors, avant
d'aller plus loin, simplement rappeler quand
même que le ministère des Finances, pour le gouvernement du Québec, c'est quand
même l'espèce de lieu où se fait la
majorité puis l'essentiel de l'analyse pour le gouvernement. Ça ne veut pas
dire qu'il n'y a pas de talent ailleurs puis qu'il n'y a pas de
compétences ailleurs, mais mettons que c'est là que se sont concentrés
l'essentiel des talents pour l'analyse.
Puis, dans le fond, le ministère des Finances, c'est le «think tank» du
gouvernement, c'est là que, donc, on fait les grandes réflexions. Puis,
en même temps, c'est aussi une école, une école pour les fonctionnaires, pour
ceux qui vont devenir des hauts fonctionnaires.
Et puis vous
êtes entourés de ça, je vois, à côté de vous, Luc Monty, qui a commencé au
ministère des Finances, il y a quelques dizaines d'années. Je ne dirai
pas le nombre de dizaines, mais quelques dizaines. Puis tantôt on a eu M. Ducharme, P.D.G. de l'Agence du revenu. Il
y a M. Ouellet au Conseil du trésor, M. Meunier à la SQI. À
l'époque, il y avait Jean St-Gelais, qui
était secrétaire général du gouvernement puis qui a été sous-ministre des Finances
aussi. Alors, tous ces gens-là sont
passés par le ministère des Finances puis ils ont fait leur chemin à travers le
ministère des Finances pour éventuellement occuper les plus hautes
fonctions de l'État québécois.
Et là la
question à laquelle je vais en arriver, c'est la question de la rémunération.
Le problème, c'est que toutes ces personnes
dont je viens de vous dire... pour qui j'ai beaucoup d'admiration, ont été
embauchées, il y a 20 ans, 30 ans, à une époque où les écarts salariaux entre ce qui était
offert à Québec puis ce qui était offert ailleurs étaient... Il y en avait.
Je ne vous dirai pas qu'il n'y avait pas
d'écart à cette époque-là, mais mettons que l'écart était pas mal plus petit
que maintenant. Puis je me rappelle, moi, je suis prof d'université...
dans mon autre vie, j'étais prof d'université, puis, un jour, je vais y
retourner. Puis, quand j'avais des étudiants qui cherchaient des jobs, on
parlait un peu de ce qui était possible, puis, évidemment, il y avait Finances au Québec, Finances à Ottawa, la Banque
du Canada, les banques à Montréal possiblement. Puis, à l'époque, c'était encore possible de dire à quelqu'un : Tu
peux aller à Québec, c'est intéressant. Puis la paie est un peu moins bonne, mais, bon, le coût de la vie, ça
va, tu sais. Mais, aujourd'hui, ce n'est plus des écarts de 5 000 $,
10 000 $, là, on n'est plus là-dedans, là.
J'ai ici des
offres. Ça, c'est la Banque du Canada, un poste d'économiste principal. Le
salaire à l'embauche, c'est entre 90 000 $ et
109 000 $ CAN. Ça, c'est pour quelqu'un qui a un doctorat en
économie. Si cette personne-là était embauchée par le ministère des Finances
actuellement avec les échelles qu'on a, il commencerait autour de 50 000 $,
il ferait 75 000 $ au bout de
10 ans, puis il ferait 85 000 $ s'il devenait émérite. Donc, ça,
ça veut dire, là, que la personne, elle
est embauchée à la Banque du Canada, elle commence à un salaire, à la sortie de
l'université, qui peut être 50 000 $ de plus que ce que cette
même personne là va gagner à la fin de sa carrière ou, en tout cas, très tard
dans sa carrière au ministère des Finances à
Québec. Ça fait qu'évidemment ce n'est pas facile de recruter quelqu'un dans ce
contexte-là.
Puis l'autre
offre d'emploi que j'ai ici, c'est conseiller en politique, et là c'est
encore pire. Ça, c'est pour quelqu'un qui
détiendrait une maîtrise et 10 ans d'expérience. Maîtrise en économie,
10 ans d'expérience, la rémunération offerte par la banque,
132 000 $ à 165 000 $. Alors, c'est le double,
minimalement, là, de ce que quelqu'un pourrait obtenir s'il était chez vous.
• (21 h 10) •
Alors,
évidemment, quand on est rendu à des écarts de cette ampleur-là, ça va mal. Je
pense qu'on peut dire ça. Ce qui ne
veut pas dire qu'actuellement le ministère des Finances ne parvient pas à
recruter des jeunes qui sont prometteurs, mais c'est certain que le
ministère des Finances ne peut pas recruter autant de jeunes prometteurs qu'il
en recrutait à l'époque. Il n'y a personne
qui va me faire accroire ça, ce n'est pas possible. Puis, même dans les
dernières années où j'étais à l'université, avant d'entrer en politique, je sais
très bien qu'on n'arrivait pas à convaincre beaucoup de nos finissants à la maîtrise d'aller travailler à Québec, ils
voulaient aller travailler à Ottawa. Pas fous, personne, là. Regardez, ils
aiment bien Québec, mais la paie était pas mal meilleure à Ottawa.
Puis les
écarts que je viens de vous décrire par rapport à Ottawa, juste que tout le
monde le sache, ils existent aussi par rapport à d'autres institutions
du gouvernement du Québec, dont deux qu'on a vues à l'occasion des crédits, la
Caisse de dépôt, l'Autorité des marchés financiers. Je ne sais pas si
Loto-Québec embauche des économistes, je ne suis pas au courant.
Donc, il y a
des écarts à tous les égards. Puis vous avez des gens qui gèrent la dette du
Québec puis qui sont payés la moitié
de ce qu'ils gagneraient s'ils géraient des problèmes pas mal moins importants
et pas mal moins significatifs dans d'autres organisations de l'État.
Alors, ma
question, c'est : Qu'est-ce que vous allez faire? Ce n'est pas compliqué
comme question, mais qu'est-ce que
vous allez faire? Parce qu'évidemment la solution niaiseuse, ce serait de
dire : On va doubler le salaire de tout le monde. Ce n'est pas une solution qui est possible. Vous
n'êtes pas capable de faire ça, j'en suis bien conscient, ce qui fait
que ça vous prend une structure de
rémunération qui récompense la qualité, l'effort, le succès de manière à
pouvoir promettre à quelqu'un qui est bon : Bien, écoute, dans
10 ans ou dans 15 ans, tu vas avoir la même paie que... ou, en tout
cas, quelque chose de semblable à ce que tu aurais si tu choisissais d'aller
chez un autre employeur que chez nous. Alors, voilà. Donc, je vous pose cette
question-là et puis je vous laisse la chance d'y répondre. Merci.
Le
Président (M. Bernier) : M. le ministre, la parole est à
vous, et ne dites pas qu'elle est transférée sous l'égide de
Loto-Québec, là.
M. Leitão :
Écoutez, qu'est-ce que je peux dire autre que je suis entièrement d'accord avec
tout ce que vous venez de dire? En
effet, moi aussi, quand je suis arrivé dans cette vie... Et ça fait seulement
deux ans que je suis dans cette vie, avant
ça j'étais dans une autre vie comme économiste, et, en effet, l'écart salarial
est, tout simplement, incroyable. Et tout ce que je peux dire,
c'est que je comprends bien l'enjeu, surtout dans le sens où un grand
nombre de nos excellents collaborateurs vont quitter à la retraite bientôt.
Et,
d'ailleurs, je profite ici pour vous dire que notre cher collègue
M. Turgeon nous a annoncé que, lui aussi, il compte prendre sa
retraite bientôt. J'ai essayé de l'attacher avec des chaînes, et tout, mais...
Je sais bien qu'on a des cellules au ministère, je vais trouver une cellule où
on pourra l'attacher. Mais, enfin, on me dit que ce n'est pas légal de faire
ces choses-là.
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Leitão : Mais c'est un enjeu
important, c'est un enjeu important parce que, par exemple, la division de M. Turgeon, ils gèrent la dette du Québec. Ce
n'est quand même pas rien, 200 et quelques milliards de dollars de
dette, des opérations de financement
continuelles, etc. Donc, c'est un enjeu important, un enjeu pour attirer et
retenir de nouveaux talents dont nous
avons besoin. Il y a présentement 500 et quelques employés au ministère, dont à
peu près 366 professionnels. On
mentionne les économistes parce que nous avons un certain penchant pour les
économistes, mais il y a aussi des fiscalistes.
Il y en a d'autres, professionnels. Et le ministère des Finances est, oui, un
ministère très, très névralgique pour le gouvernement, je pense qu'il y
a lieu de s'interroger sur la rémunération de nos professionnels, sans doute.
Une question un peu plus
vaste en termes de rémunération des employés de l'État en général est surtout
de reconnaître les talents que nous avons à notre emploi, et, ici, je vous
dirais que, malheureusement, il y a beaucoup de démagogie. Et je ne parle pas au niveau des partis politiques, là, mais
au niveau, souvent, de la population et des médias populistes, toute cette méfiance et, des fois,
cynisme envers les fonctionnaires de l'État. Je pense que nous avons,
nous, du côté politique, aussi un devoir de
mieux informer la population de la nécessité de garder à l'emploi de l'État des
personnes qui sont très qualifiées, qui
occupent une position très importante dans les opérations de l'État, que ce
soit au ministère des Finances, mais aussi les ingénieurs aux
Transports, par exemple, les informaticiens, etc.
Donc, il y a
un problème, je vous l'avoue, là, de reconnaître les talents
que nous avons à notre emploi et de les rémunérer adéquatement. C'est un problème qu'on ne peut pas
régler du jour au lendemain, mais moi, je vais certainement faire tout ce que je peux pour pouvoir, du moins,
diminuer un petit peu l'écart qu'il
y a avec le secteur privé, avec le
secteur public fédéral, réduire un peu
l'écart du mieux que je peux. Je vais continuer de faire des représentations auprès de mes collègues pour adresser cette situation-là. Je
vais continuer de parler au président du Conseil du trésor. Ça s'avère
que maintenant c'est la même... C'est un peu plus facile, un peu plus facile
qu'il y a un mois ou deux.
Le Président (M. Bernier) :
Changez de chaise.
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Leitão :
Mais, non, c'est une question qui est non seulement importante, je dirais même
qu'elle est névralgique pour la suite
des choses. Parce que nous, nous sommes ici maintenant. Dans quelques années,
qui sait, on ne sera plus là, peut-être que nos jeunes collègues le
seront, ici, encore, mais le ministère des Finances reste. Nous, on passe, mais
le ministère va rester, et il doit être
capable d'engager et de retenir les personnes qu'il lui faut pour mener cette
importante tâche. Donc, je ferai tout ce que
je peux pour oeuvrer dans cette direction-là. Mais je suis d'accord avec vous,
je n'ai aucune...
Le Président (M. Bernier) :
Il reste une minute, M. le député.
M. Marceau :
Bien, regardez, je vais peut-être dire simplement que je ne crois pas qu'une
solution mur à mur va pouvoir régler cette question, ce problème-là.
Bon, évidemment, le statut des employés du ministère des Finances, comme celui du Conseil du trésor puis de
l'Exécutif, est différent, là, ils ne sont pas comme les autres professionnels
du reste du gouvernement, et il me semble
qu'il est concevable que, pour ces trois groupes de travailleurs, on puisse
avoir une solution adaptée à cette
situation-là, d'autant qu'encore une fois, comme vous disiez, ce sont les
centres névralgiques. Ce qui ne veut
pas dire que le problème de l'expertise n'est pas un problème généralisé. Ça,
je l'entends aussi, effectivement, il y
a d'autres métiers qu'économiste ou... Enfin, je n'ai pas de problème avec ça,
là, je pense qu'effectivement, pour le reste aussi, une réflexion globale sur la rémunération est souhaitable. Mais,
connaissant la difficulté que ça pose de régler ce problème-là pour l'ensemble du gouvernement, je me
dis que vous seriez peut-être plus avisé de vous attaquer au problème
strictement des employés du ministère des Finances et, peut-être, de l'Exécutif
et du Conseil du trésor. Voilà. Merci.
Le
Président (M. Bernier) : Merci. Nous allons maintenant
passer du côté de M. le député de Pontiac, un bloc d'environ neuf
minutes.
M. Fortin (Pontiac) : Très
bien. Merci, M. le Président. Juste avant de terminer avec les gens de Loto-Québec — et ça achève, ça achève, on arrive à la
fin — juste
pour revenir sur le point du député de Rousseau, je crois qu'étant donné le grand talent et la grande
importance des rôles que jouent les gens qui sont avec nous au ministère
des Finances, effectivement le ministre a
raison de se pencher sur le problème, sauf que le problème de la distorsion
avec les salaires du gouvernement
fédéral n'est pas unique au ministère des Finances non plus. Nous, on le voit,
les employeurs nous en parlent à Gatineau. Les employeurs privés nous en
parlent à Gatineau de façon régulière. Le maire nous en parle à Gatineau pour
les employés municipaux. Donc, c'est, en effet, une situation qui mérite une
réflexion.
Je veux revenir cependant, avant qu'on termine,
sur un point que faisait le député de Rousseau tantôt. Il nous parlait du nombre de joueurs pathologiques. Je
veux juste revenir, je veux juste une dernière petite clarification sur la
chose. Vous nous avez dit : Le taux de joueurs à problème, si on veut,
reste le même. Donc, quand vous dites : Le taux de joueurs pathologiques,
là, ça, c'est le taux versus le nombre de joueurs total ou versus la population
totale? Quand on dit, par exemple, 1 % de joueurs pathologiques, c'est
versus le nombre de joueurs total?
Le Président (M. Bernier) :
M. Patenaude.
M. Patenaude (Simon) : C'est
population adulte.
M. Fortin
(Pontiac) : D'accord. D'accord, très bien. C'est quoi, le nombre de
gens qui jouent? Le pourcentage de gens qui jouent, le savez-vous?
M. Patenaude (Simon) : Bien,
c'est-à-dire que ça varie. Le pourcentage de gens qui jouent à des jeux de
Loto-Québec?
M. Fortin (Pontiac) : Oui.
M. Patenaude
(Simon) : C'est environ 70 % à l'un ou l'autre des jeux de
Loto-Québec.
M. Fortin
(Pontiac) : O.K. Parce
que, tantôt, vous nous avez dit : Ah oui! On peut poser
la question à quelqu'un, comme ça. Il dit : Non,
non, moi, je n'aime pas beaucoup les jeux de hasard. Puis, après ça, il dit :
Ah oui! Je suis dans un groupe avec
des employés au bureau, on achète des billets de loterie. Avez-vous le décompte de ces gens-là? Savez-vous combien
de gens ne jouent que des jeux en groupe, par exemple, et ne jouent pas
d'eux-mêmes, ne vont pas acheter des
gratteux d'eux-mêmes, ils ne vont pas aller au casino, mais qui, simplement,
là, pour le plaisir de la chose, avec les collègues au bureau, le font?
• (21 h 20) •
Le Président (M. Bernier) :
M. Patenaude.
M. Patenaude
(Simon) : Je n'ai pas la
réponse sur combien de gens ne jouent qu'en groupe, mais je peux vous
dire qu'il y a à peu près 20 % à 25 % de la population qui joue en
groupe. Alors, est-ce qu'ils ne jouent qu'en groupe ou est-ce qu'ils jouent
aussi seuls? Honnêtement, je n'ai pas la réponse à cette question.
M. Fortin
(Pontiac) : O.K. Très bien. Je veux juste revenir sur certains points
qu'on a faits, là, au cours de la discussion
qu'on a eue ou que vous avez eue avec différents députés autour de la table. On
parlait de Powerball tantôt, j'ai trouvé
ça intéressant. On a tous vu, là, les reportages des gens qui traversaient la
frontière. Il y a des gens qui achetaient leur passeport pour la première fois ou qui envoyaient des amis acheter les
billets pour eux. Avez-vous une idée de combien les gens ont dépensé aux États-Unis pour le Powerball,
combien les gens dépensent aux États-Unis? Parce que, moi, à chaque fois que je voyais un reportage comme ça, je me
suis dit : Ça, c'est les consommateurs de Loto-Québec,
essentiellement, là, qui vont aux États-Unis
pour une offre qu'ils ne peuvent pas avoir ici. Et on comprend pourquoi, mais
c'est des dollars que Loto-Québec perd. Avez-vous une idée de combien,
combien on a vu dépenser de l'autre côté de la frontière?
Le Président (M. Bernier) :
M. Patenaude.
M. Patenaude
(Simon) : Combien on a vu de
personnes dépenser aux États-Unis, on n'a pas de chiffres là-dessus. Ceci dit, c'est peut-être plus
marginal qu'on le pense. Oui, il y a des gens qui le font, mais c'est probablement
plus marginal qu'on le pense. Mais on regarde l'impact sur nos ventes, et il
n'y a pas d'impact sur nos ventes. Donc, il n'y a pas de manque à gagner au Québec
pour cette raison-là.
Le
Président (M. Bernier) :
Juste pour votre information, c'est principalement les «snowbirds» qui étaient en Floride qui
ont acheté beaucoup de ces billets-là, beaucoup de «snowbirds».
M. Fortin
(Pontiac) : Une dernière question.
Je vais laisser le député de Sainte-Rose terminer, mais moi, j'ai une dernière question pour vous. Par rapport aux casinos, le ministre
a dit tantôt qu'on pouvait s'attendre à une année un peu meilleure que
prévu pour le Casino de Montréal, entre autres. Je comprends qu'on a un
problème pour le jeu total, là, dans la plus jeune génération, peut-être ma
génération et plus jeune encore. Si la réduction du jeu dans les casinos est
moindre, est-ce que c'est dû au fait que, ma génération, celle de mon collègue
de Sainte-Rose et celle encore plus jeune, vous en perdez moins dans les
casinos que vous en perdez ailleurs ou est-ce que les casinos réussissent...
Une voix : ...
M. Fortin
(Pontiac) : ... — ah!
vous aussi, vous aussi — ou
est-ce que, les casinos, disons qu'ils ont moins eu
d'effets? Parce qu'il y a quand même une clientèle touristique importante dans
les casinos, là.
Le Président (M. Bernier) :
M. Patenaude.
M. Patenaude (Simon) : Oui. Il
y a beaucoup d'éléments dans votre question.
M. Fortin
(Pontiac) : Oui. Bien, en
fait, ce que je veux savoir, c'est d'où vient le fait que, les casinos, la
clientèle est moins réduite qu'ailleurs.
Le Président (M. Bernier) : Il
y a moins de diminution...
M. Patenaude
(Simon) : Bien, elle n'est
pas nécessairement moins réduite qu'ailleurs, là, c'est le
point numéro un. Mais, ceci dit,
c'est sûr que c'est une sortie, aller au casino. Tantôt, on disait qu'on peut voir des gens plus âgés, mais on peut voir la clientèle changer selon l'heure du
jour où on se rend au casino. C'est sûr qu'on n'a pas la même clientèle
un mardi après-midi, à 2 heures,
l'après-midi, qu'un samedi soir. Mais l'offre de divertissement dont je parlais
tantôt, si vous allez au Casino de
Montréal ou au Casino du Lac-Leamy un samedi soir, vous allez voir que la
clientèle est beaucoup plus jeune
parce que c'est une clientèle qui sort, qui va fréquenter la Zone, dont je
parlais tantôt. Au Lac-Leamy, on a un nouvel établissement, l'Alea, un
nouveau bar, un night-club qui est excessivement populaire. Donc, ce qu'on vise
avec cette offre-là, c'est justement la
clientèle de 25 à 35 ans. Et, disons-le autrement, le virage
divertissement est peut-être plus simple à faire dans le domaine des
casinos que pour les loteries.
Le
Président (M. Bernier) : Merci. M. le député, d'autres choses?
M. Fortin
(Pontiac) : Oui, bien, peut-être, si vous me le permettez.
Le Président
(M. Bernier) : Oui, allez-y.
M. Fortin (Pontiac) : Si vous voulez les dernières minutes pour vous,
ça va, mais c'est... En fait, je ne voudrais pas...
Le Président (M. Bernier) :
Non, j'en ai, je m'en suis gardé.
M. Fortin
(Pontiac) : Très bien.
Le Président
(M. Bernier) : Je suis assez économe.
M. Fortin
(Pontiac) : O.K.
Dernière question, dans ce cas. Le nombre de touristes en
pourcentage qui fréquentent les
casinos. Parce qu'on sait que, souvent, les casinos sont implantés en
zones qui sont plus touristiques. Que ce soit ici ou ailleurs,
c'est la même chose, là. Nous, on a un casino à Gatineau pour attirer les gens
d'Ottawa, évidemment. À Montréal, tu sais, c'est la métropole du tourisme. La métropole, mais la métropole
du tourisme au Québec aussi, si on veut. Est-ce que vous avez des données sur le
nombre ou le pourcentage de tourisme? Est-ce que c'est en augmentation ou en
diminution dans nos casinos?
Le Président
(M. Bernier) : M. Patenaude.
M. Patenaude
(Simon) : Oui. La clientèle hors Québec — et ça, c'est au total,
pour l'ensemble des quatre casinos — c'est
16,8 % en 2015-2016, 16,8 %. L'année précédente, c'était
16 %. Donc, on parle d'une augmentation
de 0,8 point de pourcentage dans l'année qui vient de se terminer.
M. Fortin
(Pontiac) : S'il y a plus de touristes, il y a moins de Québécois?
M. Patenaude
(Simon) : Bien, on espère qu'il y a autant de Québécois, mais en
pourcentage, oui.
M. Fortin
(Pontiac) : Très bien. C'est tout.
Le Président
(M. Bernier) : C'est tout? M. le ministre, il vous reste
environ une minute.
M. Leitão : Non, ça va. Je vais juste, donc, bon, d'abord
remercier les collègues de Loto-Québec ainsi que tous ceux qui étaient ici aujourd'hui, des différentes sociétés d'État, depuis ce
matin jusqu'à ce soir, nos collègues du ministère des Finances, qui, eux, sont toujours
restés ici au fur et à mesure que les gens des sociétés d'État changeaient.
Mais eux, ils restent toujours
là et ils seront là encore demain parce que je pense qu'on va commencer en commission parlementaire. Donc, leur travail est toujours
très, très utile. Donc, remercier tout
le monde, vous remercier aussi à
vous, M. le Président, et les
collègues des deux côtés de la salle.
Écoutez,
on a fait un travail que je pense qui est toujours utile, cet exercice
d'étude des crédits. Je pense qu'on peut penser ce qu'on voudra du nombre d'heures qu'on peut passer ici, mais je
pense que, pour la population, c'est utile que les parlementaires
puissent questionner les membres du gouvernement et des sociétés d'État pour
qu'on puisse rendre compte de nos activités. Donc, je veux remercier tout le
monde et vous souhaiter aussi à vous, M. le Président, une bonne soirée.
Adoption des crédits
Le
Président (M. Bernier) : Merci. Le temps alloué à l'étude des crédits budgétaires
du portefeuille Finances étant presque écoulé, nous allons maintenant
procéder à la mise aux voix. Ainsi, le programme 1, Direction du ministère,
est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
Le
Président (M. Bernier) : Adopté sur division. Le
programme 2, Politiques budgétaires et fiscales, analyses
économiques et direction des activités financières et comptables du
gouvernement, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
Le Président (M. Bernier) :
Le programme 3, Service de la dette, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Bernier) :
Finalement, l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Finances pour
l'exercice financier 2016-2017 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Documents déposés
Le
Président (M. Bernier) : Vous êtes constants, hein, vous
êtes constants. Écoutez, en terminant, je dépose les réponses aux demandes de renseignements de
l'opposition et je désire, moi aussi, remercier l'ensemble des
parlementaires qui ont travaillé sur ces
crédits au niveau du ministère des Finances. Merci à vous tous. Vous avez été
excellents, vous avez été attentifs,
vous avez été disciplinés, merci. Je veux remercier, bien sûr, le personnel de
tous les organismes qui sont venus,
le personnel du ministère des Finances, personnel de l'Assemblée nationale qui
nous accompagne, M. le secrétaire avec son adjoint, le personnel à
l'enregistrement, les pages également qui nous ont accompagnés. Donc, merci de
votre travail, merci de votre collaboration.
Je lève la séance. Ayant accompli son mandat, la
commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 28)