(Onze heures quarante et une
minutes)
Le Président (M. Bernier) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des finances publiques ouverte et, bien sûr, je demande à toutes
les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de
leurs téléphones cellulaires.
La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude du volet Conseil du trésor, des crédits budgétaires du portefeuille Conseil du trésor et Administration gouvernementale,
et ceci, pour l'exercice financier 2015‑2016.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Carrière (Chapleau) est remplacé par M. Huot (Vanier-Les Rivières); et M. Bonnardel (Granby),
par M. Caire (La Peltrie).
Conseil du trésor et
Administration gouvernementale
Discussion générale
(suite)
Le Président
(M. Bernier) : Merci.
Lors de notre suspension, nous en étions rendus à la partie gouvernementale.
C'était pour une période d'environ 14 minutes. Donc, la parole est à vous, M.
le député de Vanier.
M.
Huot : Merci. Merci, M. le Président. Bien, rebonjour à tous. Grand plaisir d'être ici
encore ce matin. Je voulais revenir...
Bon, ça a été abordé un peu hier, on a parlé... Bon, on a abordé plusieurs
sujets, évidemment, mais, sur la mise à jour économique
financière de décembre 2014, puis je veux faire un lien avec le rapport du
Vérificateur général aussi, qui avait été déposé... C'est le 2 décembre
qu'on avait... Le gouvernement avait présenté une mise à jour sur la situation économique et financière du Québec. On présentait
les révisions du cadre financier du budget 2014‑2015 qui avait été
déposé en juin dernier, le premier budget du ministre des Finances.
On avait présenté cette mise à jour là afin de
tenir compte des plus récentes informations sur la situation économique ainsi que le suivi des revenus et des
dépenses du gouvernement. On constatait que le rythme de croissance des revenus s'était accéléré, et le ralentissement
de la croissance des dépenses, eh bien, de son côté, s'était concrétisé.
Les objectifs budgétaires du gouvernement étaient
alors confirmés, c'est-à-dire : cible de déficit maintenue à
2,35 milliards de dollars pour 2014‑2015
et retour à l'équilibre budgétaire pour 2015‑2016, et évidemment, on en a parlé
abondamment hier, et son maintien par la
suite, ce qui est important. Ce n'est pas un budget équilibré une fois, c'est
un budget équilibré pour l'avenir
aussi, avec éventuellement même des surplus. Les objectifs ont été atteints
grâce à une gestion responsable et
rigoureuse des finances publiques et un ensemble de décisions qui ont été
prises par notre gouvernement, notamment par le président du Conseil du
trésor.
Donc, cette
mise à jour là, ça a été déposé seulement, quoi, six mois après le dépôt du
premier budget du ministre des Finances. Donc, comme je le
mentionnais : augmentation du rythme de croissance des revenus,
ralentissement dans la croissance des
dépenses du gouvernement, une augmentation plus rapide des revenus que des
dépenses pour la première fois en
trois ans, M. le Président, ce qui est une excellente nouvelle, ce qui démontre
que notre gouvernement, déjà, après quelques mois, bien, livrait la
marchandise et continue de livrer la marchandise.
Donc, le président du Conseil du trésor,
accompagné du ministre des Finances, avait réitéré que le plan du gouvernement avec une destination claire, soit
redresser les finances publiques et relancer l'économie pour nous rendre
libres de nos choix pour la prochaine
génération, entre autres, la génération de mes enfants, mes petits-enfants,
donc, pour les prochaines générations,
qu'on soit libres de nos choix. Le plan du gouvernement, il y a trois aspects
principaux qu'on peut
identifier : on consolide le regard des agences de crédits sur notre
capacité d'État à bien gérer, on redonne confiance aux citoyens quant à notre capacité de
gestion — comme
gouvernement, comme équipe, on l'a montré — et il permet de dégager à plus ou moins court terme de nouvelles
marges de manoeuvre nécessaires pour soutenir les missions essentielles et la croissance économique,
donc recentrer l'État sur ses missions fondamentales.
Le Vérificateur
général a souligné aussi la qualité du travail fait par le président du Conseil
du trésor qui, contrairement, on pourrait
dire, à son prédécesseur, a travaillé avec les ministères en tenant compte des
besoins spécifiques de chacun des ministères
et organismes. Ça avait été dit par le passé, l'ancien gouvernement, on... Ça a été dit, les objectifs de croissance des dépenses consolidées de l'ancien
gouvernement ont été déterminés sans tenir compte des prévisions
de dépenses préparées par les ministères et organismes. Bien, nous autres, tout
le monde a travaillé ensemble. On a pris le
portrait global pour arriver à une situation qui reflète vraiment la réalité.
Et le Vérificateur général avait d'ailleurs qualifié les prévisions de dépenses du gouvernement
précédent, du gouvernement de Mme Marois, d'ambitieuses pour 2014‑2015
et pour 2015‑2016, ce qui avait pour impact
de menacer le retour à l'équilibre budgétaire. Donc, le Vérificateur
général avait d'ailleurs
indiqué que les objectifs de croissance de dépenses consolidées «ont été
déterminés sans tenir compte des prévisions
de dépenses préparées par les ministères et les organismes». Et le Vérificateur
général avait également mentionné qu'il avait été limité dans ses
travaux par le précédent gouvernement.
Donc, j'aimerais que
le président du Conseil du trésor, il nous explique peut-être plus en détail
pourquoi le Vérificateur général, qui a
qualifié les prévisions du gouvernement actuel de raisonnables contrairement
au précédent... qu'il nous explique en quoi
on a fait le travail vraiment différemment. J'ai abordé certaines questions
qu'on a pris... le plan de match global,
mais on a quand même eu de très, très bons commentaires du Vérificateur
général. Ça a stabilisé même notre cote de crédit. Les agences ont maintenu
notre cote de crédit.
Donc,
j'aimerais entendre le président du Conseil du trésor, le ministre, sur cette
question-là, la différence dans notre gestion des dépenses, dans notre
plan de match global, par rapport à l'ancien gouvernement.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Oui. Bien, M. le Président, le Vérificateur général a eu l'occasion d'examiner
et de rendre une appréciation de deux documents importants, au cours des
dernières années, qui ont été préparés par le ministère des Finances du
Québec : évidemment, dans la partie dépenses, en collaboration évidemment
avec le Conseil du trésor, Le point sur
la situation économique et financière, qui avait été présentée par le ministre des Finances du
gouvernement précédent, M. Nicolas
Marceau, et puis Le point sur la situation économique et financière, qui
a été présentée par mon collègue
ministre des Finances, M. Carlos J Leitão. Donc, c'est deux occasions qui
permettent de bien voir le contraste.
Et,
dans le premier cas, essentiellement, la problématique qui avait été identifiée
par le Vérificateur général, c'est que
d'une part il n'avait pas accès à toute l'information dont il avait besoin pour
porter un jugement complet parce que le ministère des Finances ne
voulait pas lui donner cette information. Le ministre des Finances de l'époque
ne voulait pas transmettre cette
information, et donc, il avait un portrait incomplet de la situation.
Néanmoins, il ne voyait pas, dans ces prévisions-là,
de plan de match pour atteindre les cibles, et c'est pour ça qu'il qualifiait,
si je l'interprète correctement, les cibles de dépenses «d'ambitieuses».
Elles n'étaient pas appuyées sur un plan de match.
Pourquoi
je dis ça? Puis c'est très important, parce que, lorsqu'il a examiné le point
présenté par mon collègue des Finances,
bien, il y avait un plan de match. Alors, un plan de match, évidemment, ça
commence par identifier les mesures concrètes par lesquelles on va
atteindre nos cibles. L'appareil gouvernemental, les ministères et les
organismes ont des besoins, puis, des fois,
ce n'est pas des besoins parce qu'ils ont des nouveaux besoins, c'est
simplement le coût de maintenir les choses telles qu'elles existent
aujourd'hui, c'est le coût de reconduction des programmes.
Donc,
une bonne information commence par une saine connaissance des coûts de
reconduction dûment vérifiés et contrevérifiés
par le Secrétariat du Conseil du trésor, en collaboration avec les ministères
et les organismes, puis ensuite d'identifier,
comme gouvernement, les mesures que nous allons mettre en oeuvre pour faire en
sorte que nous atteignons ces cibles, malgré le fait — puis
j'ai insisté là-dessus, sur le caractère structurel du déficit au Québec — que
les coûts de reconduction font augmenter les dépenses plus rapidement que la
capacité de payer des citoyens.
Alors, lorsqu'il a
regardé notre plan de match, bien, il a constaté que les mesures avaient été
identifiées, il a constaté que les prévisions qui étaient faites étaient
raisonnables. Puis il constata en même temps qu'il existait des risques — parce qu'il existe toujours des
risques — mais il
trouvait que la marge de manoeuvre qu'on se donnait était en relation
avec ces risques. Ce n'était pas une marge de manoeuvre excessive, ce n'était
pas une marge de manoeuvre insuffisante, c'était une marge de manoeuvre qui
était tout à fait la contrepartie des risques. Dans ses termes à lui, la
présence de risques défavorables est contrebalancée en bonne partie par la
présence de risques favorables provenant des
marges de prudence. Et c'est pour ça qu'il a apporté un paragraphe en
disant : Il y a un plan de match. Les cibles sont évidemment
des cibles qui sont exigeantes, mais les mesures sont prises pour les
atteindre, et les moyens de mitiger les risques sont présents.
• (11 h 50) •
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Vanier.
M. Huot :
Oui, je vais poursuivre en lien avec un peu le... On parle de plan de match.
Dès l'arrivée de notre gouvernement, le
président du Conseil du trésor a identifié, dans cette même étude de crédits
l'année dernière, là, une priorité pour lui, c'est-à-dire la gestion des
ressources informationnelles. Aussi, ça a été identifié assez clairement.
Même que je pense que
le président du Conseil du trésor, c'est vraiment un dossier prioritaire pour
lui, qu'il passe beaucoup de temps sur cette question-là. Il avait même dit,
lors de la dernière étude de crédits, je le cite : «...les inquiétudes,
même l'indignation qui existe à l'égard des retards, à l'égard des dépassements
de coûts dans les projets informatiques du
gouvernement est totalement justifiée, et je suis moi-même extrêmement
préoccupé par cette situation-là.
Néanmoins, on travaille. On ne fait pas que blâmer le passé. Le passé, il
existe, puis il y a eu des dérapages dans le passé, il y a des choses qui ont été mal faites dans le passé, mais il
faut se tourner vers l'avenir. Puis c'est ce qui compte,
essentiellement.»
Il y a eu des choses,
quand même, qui ont été faites. Oui, dans le passé, il y a eu des erreurs, mais
il y a eu des bons coups, il y a eu des
choses intéressantes. Je me souviens d'avoir été adjoint parlementaire à
l'ancienne présidente du Conseil du trésor
sur les dossiers TI, Mme Courchesne. C'est entre autres elle qui a déposé
la loi n° 133, qui a permis, je dirais, peut-être de mieux encadrer
tout ce qui est ressources informationnelles au gouvernement. Ça a créé... bon, le poste de DPI officiellement qui avait
été créé, les postes de dirigeants sectoriels aussi, la décision par la
suite, récente, de séparer le poste de dirigeant principal de l'information et
du président du CSPQ, excellente décision.
Mais ça a permis quand même une
certaine... Tout ça est venu mieux organiser... Chacun faisait peut-être les
choses de son côté. On est venu mieux
encadrer tout ça, ce qui permet peut-être de mieux organiser tout l'appareil
gouvernemental en termes de gestion des ressources informationnelles ou des
technologies de l'information, entre autres avec une exigence qui demandait à tout le monde, à tous les ministères et
organismes de faire une planification triennale qui doit être présentée sur les projets, les activités en
matière de ressources informationnelles. On a une programmation aussi
qui est présentée sur l'utilisation des
sommes que chacune des organisations prévoit consacrer. Il y a des suivis de projets
qui sont déterminés par le Conseil du
trésor. On a des bilans qui sont faits, des bilans annuels, aussi sur un peu ce
qu'on peut avoir comme bénéfices de tout ça, en rappelant, je pense que
c'est important...
Peut-être
qu'on n'a pas fait assez de liens, à mon avis, là, dans toutes les discussions
qu'il y a eu sur la gestion des ressources
informationnelles... et l'objectif ultime des ressources informationnelles,
c'est un meilleur service aux citoyens. On en a parlé avec le gouvernement ouvert — la députée de Bourassa-Sauvé a fait une
brillante démonstration de ce qu'on veut
faire avec le gouvernement ouvert — mais l'ensemble du dossier des ressources
informationnelles gouvernementales, oui,
il y a des choses qui sont faites pour la machine à l'interne, pour une
meilleure gestion à l'interne, mais ultimement, les ressources informationnelles au gouvernement du Québec, c'est en
lien avec le rôle et les missions fondamentales de l'État. Les missions des ministères, des
organismes, bien, c'est d'offrir un service aux citoyens, on est là pour offrir
un meilleur service aux citoyens. Donc, il
faut toujours se rappeler : quand on développe des projets en
informatique, bien, la mission ultime, c'est pour offrir un meilleur
service à moindre coût, plus efficace, plus efficient. Avec les nouveaux outils qui sont présents aujourd'hui, bien, il y a
toutes sortes de possibilités d'offrir de meilleurs services aux
citoyens.
Et
on a parlé de transparence aussi, la députée de Bourassa-Sauvé a parlé
longuement de transparence. Ce qui avait
été présenté... On en a parlé un petit peu, hier, du tableau de bord, qui a eu
peut-être des ratés au départ. Vous avez pris des décisions, M. le
ministre, assez rapidement de bonifier et d'améliorer tout ça pour que tout
soit fait en toute transparence. Sur l'ensemble des projets informatiques, il y
a plusieurs centaines de projets
actuellement qui roulent, en ressources informationnelles, au gouvernement.
Ajoutez à ça qu'on a créé — on en a parlé un petit peu hier — le comité consultatif avec des représentants de
l'industrie et que, d'ailleurs, depuis plusieurs mois déjà, on sent qu'il y a beaucoup d'appuis, dès les premières prises de
position du ministre, sur le virage et l'encadrement, tout ce qu'il
fallait faire, supplémentaire, et la priorité qu'il accordait à la gestion des
ressources... au dossier des ressources informationnelles.
Bien,
il y a eu des mentions d'appui très, très clair, entre autres de l'Association
québécoise des technologies qui applaudissait le ministre. Pour eux,
c'était très positif, ce que le ministre disait en se référant au redressement
dans tous les projets informatiques. Ils
disaient même que ça allait dans le sens des recommandations qu'eux autres
faisaient. Dans leur communiqué, ils ont
même dit : «Agir de façon précipitée pourrait nuire aux travaux amorcés
qui s'inscrivent dans le sens de
l'ouverture des marchés publics à un plus grand nombre de sociétés [et
L'association est d'avis que] le travail
de révision en cours au sein du gouvernement permettra d'apporter des
changements significatifs. Il s'agit là — selon eux toujours — d'une approche positive et tournée vers
l'avenir qui favorisera l'essor d'une industrie essentielle pour
l'économie québécoise.» Donc, des appuis. C'est des gens qui participent même
aux comités consultatifs. On est allés chercher d'autres gens...
Le Président (M.
Bernier) : Merci, M. le député de Vanier.
M. Huot :
J'avais 20 minutes.
Le Président (M. Bernier) : Le temps est déjà écoulé. Non, vous
n'aviez pas 20 minutes, vous aviez 14 minutes.
M. Huot :
Ah! Bien, on reviendra.
Le Président (M.
Bernier) : Le temps est déjà écoulé. On reviendra dans un autre
bloc. Nous allons passer maintenant du côté
du deuxième groupe d'opposition. M. le député de La Peltrie, vous avez un
bloc de 18 minutes. Allez-y.
M.
Caire : Merci, M. le Président. Hier, j'ai abordé avec le
président du Conseil du trésor toute la question du recours à la
consultation externe mais dans des dossiers assez précis. On parlait
d'ingénierie, on parlait des services des
technologies de l'information. J'aimerais aborder cette question-là. Puis, pour
compléter, on a statué que, bon, la perte d'expertise amenait cette
pratique-là. Maintenant, je vais aborder avec lui le recours aux consultants
externes, oui, mais dans d'autres domaines, notamment ceux pour lesquels le
manque d'expertise est loin d'être évident.
Il
y a eu une série, là, d'événements qui ont été rapportés sur la place publique
où, par exemple, le ministère de la Santé
donnait des contrats à des firmes d'avocats de gré à gré ou le ministère de la
Famille, encore récemment : 500 000 $, là, pour négocier les conventions collectives.
Puis je vous dirais que, du point de vue de l'expertise, là, on ne voit pas
la nécessité pour le gouvernement d'aller en consultation externe.
Donc,
ce que je voulais savoir du président du Conseil du trésor, c'est : Est-ce
que, de son côté, il y a une évaluation qui se fait de ce recours-là à
la consultation? Et est-ce qu'il a l'intention, si ce n'est déjà fait et s'il
le juge nécessaire, d'établir une politique
qui va permettre de mettre des paramètres «là, on pense qu'on devrait aller en
consultation externe» versus des situations pour lesquelles, si nous
n'avons pas l'expertise, elle devrait être développée?
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le ministre.
M.
Coiteux : Je pense que j'ai eu l'occasion de le dire hier, mais je
vais le répéter, j'avais utilisé l'expression que
le... Il faut d'abord avoir la connaissance exacte et avoir toutes les
informations nécessaires. Donc, la première étape de tout ça, c'est, plutôt que de savoir que, de
façon très diffuse, il y a un tel, et un tel, et un tel qui utilisent les
contrats de service, c'est d'en connaître l'ampleur. Et, dans ce
domaine-là comme dans le domaine des effectifs du grand secteur public, bien, une chose que j'ai demandée et que
je vais avoir, là, très prochainement... Mais on comprendra que je veux
une information détaillée. Je ne veux pas une information vague. Je veux une
information par ministère, je veux une information
par type d'activité. J'ai demandé le portrait complet, ce qui va être quelque
chose de nouveau, là, qui n'a pas été fait
encore, mais le portrait complet, complet, complet du recours aux consultants
externes. Cette connaissance-là est très importante parce que ça va nous permettre de faire le portrait, comme il
faut faire le portrait de nos programmes, comme il faut faire le portrait de nos effectifs au-delà de
l'univers immédiat, là, qu'on a toujours surveillé de plus près. Alors,
ça, je vais avoir ça très bientôt, et ça va me permettre de voir quelle est la
nature du problème, s'il y a un problème parce que ce n'est pas toujours un problème. Il ne faut pas être dogmatique
dans ce domaine-là. Je pense qu'effectivement... et j'ai des raisons de
croire sérieusement que, dans le domaine de l'informatique, il y a une
exagération, et c'est pour ça qu'il y a déjà des demandes qui ont été faites,
notamment au CSPQ, de réduire cette dépendance à l'externe.
Mais,
dans d'autres cas, ça peut être justifié par le fait qu'il s'agit d'une
expertise très pointue. Ce n'est pas
parce qu'on a des gens qui travaillent dans le domaine des négociations qu'un ministère
n'a pas besoin, dans le cadre d'une négociation particulière, de faire appel à un spécialiste
particulier qui a une grande expérience en la matière. Ce n'est pas parce qu'on a des juristes qu'on n'a pas besoin d'un juriste qui a une expérience
particulière. Alors, il faudra bien baliser ça. Mais il faut s'assurer
que les gens qui prennent les décisions soient imputables de leurs décisions,
ils assument leurs décisions. Ce n'est pas au Conseil du trésor à prendre
toutes les décisions d'administration de chacun des ministères.
• (12 heures) •
M.
Caire :
Merci.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de La Peltrie.
M.
Caire :
J'entends ce que le président du Conseil du trésor me dit. Deux petites
questions très rapides, là. Je comprends qu'il y a
une espèce d'audit qui va se faire. Est-ce
qu'il peut me dire qui est mandaté
pour le faire? Et quel délai a-t-il pour déposer le rapport?
M. Coiteux :
Sur les consultants?
M.
Caire :
Sur l'ensemble du recours à la consultation.
M.
Coiteux : Ah! j'ai demandé
au Sous-secrétariat aux marchés publics de mener ce travail-là et c'est en cours et très avancé
à ce qu'on me dit, donc je devrais avoir les données très rapidement.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Monsieur...
M.
Caire : Content de savoir qu'il le fait à l'interne, M. le
Président. Mais, pour poursuivre dans la même veine, j'entends ce que le président du Conseil du trésor
dit, puis je pense effectivement que d'avoir le portrait est une bonne
chose. Ceci étant dit, est-ce qu'il ne pense
pas qu'il serait souhaitable, pour justement avoir peut-être une plus grande
transparence puis aussi rétablir ce lien de
confiance nécessaire avec les citoyens, qu'il y ait minimalement des barèmes
qui établissent à quel moment on peut...
puis en laissant de la marge de manoeuvre, là, je comprends qu'on ne peut pas
tout paramétrer, mais des barèmes qui disent : Écoutez, dans
certaines circonstances...
Puis,
hier, je lui disais, bon : Bien des gestionnaires au privé me
disaient : Il y a deux questions. Est-ce que j'ai l'expertise à l'interne? Sinon, est-ce que j'ai
intérêt à développer cette expertise-là à l'interne? Bon, je comprends
que ça peut être un peu plus complexe que ça
dans le cas du gouvernement puis de l'ensemble des missions des ministères,
mais est-ce qu'il ne pense pas qu'il serait aussi... et ça peut se faire en
parallèle, là, très certainement, établir des barèmes où on dit : Bien, écoutez... en favorisant l'expertise à l'interne,
bien sûr, en sachant qu'on ne peut pas tout connaître. Est-ce qu'il pense que ce serait une bonne chose
d'établir ces barèmes-là? Puis est-ce que c'est quelque chose, un projet qui
est sur la table à dessin?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Oui. C'est très certainement un projet d'établir des barèmes, et ça va suivre,
évidemment, la connaissance de la situation,
mais pour établir ces barèmes il va falloir qu'on ait une connaissance aussi
des coûts relatifs, des dotations,
quelle est l'expertise interne que l'on a ou que l'on n'a pas. Il va falloir
qu'on fasse ça, pas avec une directive générale
qui ne tient pas compte des secteurs, il va falloir que ça soit des directives
souples qui tiennent compte de la réalité des secteurs. La réalité des consultants en informatique ne sera pas la
même que la réalité des juristes ou d'autres types de personnes qui
pourraient, de façon contractuelle, travailler avec l'État.
Donc,
oui, il y aura des balises. Dans mon esprit à moi, là, il ne s'agit pas
d'établir des balises générales pour tout le monde simultanément avec
les mêmes critères. Il faut commencer par le plus important, le plus urgent
peut-être, puis je dirais que ça va commencer par l'informatique.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de La Peltrie.
M.
Caire : Et on a des barèmes, donc, éventuellement, qui vont
être établis, on a un portrait de la consultation externe. Maintenant, quelle sera l'autorité du
Conseil du trésor pour faire appliquer les barèmes en question? Parce
que, bon, on peut bien fixer des normes, si les ministères ne sont pas
contraints de les respecter, si ça devient des voeux pieux, comme malheureusement on retrouve un peu trop
souvent dans l'administration publique... Donc, quelle sera la capacité
du Conseil du trésor à faire appliquer ces barèmes-là puis à amener les
ministères à une plus grande discipline?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Coiteux : Bien, dans l'univers
ministères et organismes, là, on a tous les outils nécessaires pour établir ce type de balises et demander les redditions de
comptes nécessaires pour s'assurer qu'elles soient appliquées. Donc, on
n'a pas besoin d'instrument d'exception, on
a juste besoin d'exercer les responsabilités qui sont dévolues au Conseil du
trésor.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député.
M.
Caire : Il me reste
combien de temps, M. le Président?
Le Président (M. Bernier) :
Il vous reste environ 10 min 30 s.
M.
Caire :
Je voudrais peut-être aborder une autre question avec le président du Conseil
du trésor. Récemment, on notait que
le ministère de la Santé ne disposait pas d'un portrait normalisé de l'état
physique de ses bâtiments. Hier, le président
du Conseil du trésor a fait état des gains économiques qu'on pouvait faire
notamment avec l'adoption du projet de loi
n° 10 et potentiellement avec l'adoption du projet de loi n° 20. Ce
qu'on comprend, c'est que le ministère de la Santé n'a pas un portrait
clair de l'état de ses bâtiments. Il a à faire la fusion de plusieurs entités,
qui étaient les CSSS, vers les CISSS. Et il
est de la responsabilité du Conseil du trésor, là, de s'assurer, là, que les ministères et organismes ont à
leur disposition l'ensemble des outils dans
la réalisation de leurs mandats. On peut comprendre que le système de santé
doit disposer d'établissements physiques dans un état acceptable pour livrer la
marchandise.
Donc, deux
questions : Est-ce qu'établir cet état de situation là relève exclusivement
du MSSS ou est-ce que le Conseil du
trésor, compte tenu de sa
responsabilité dans l'histoire, travaille en collaboration et s'assure que ce
portrait-là se fait rapidement ? Puisqu'on
est là-dessus depuis 10 ans puis on a encore repoussé de
trois ans, là, l'échéance du rapport, donc
il y a comme un certain laxisme, là, clairement. Et, deuxièmement, est-ce que
les coûts de mise à niveau sont prévus dans les fusions des CSSS? Et
donc est-ce que les économies anticipées tiennent compte qu'il y aura aussi des
coûts de mise à niveau au niveau des établissements de santé?
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M.
Coiteux : Les questions du député de
La Peltrie touchent aussi aux grands thèmes de la
transparence, dans les faits, ici.
Lorsque nous avons publié pour la première fois... avec le Plan québécois des
infrastructures 2015... Bien, en tout cas, en même temps que le plan des
infrastructures 2015‑2025, lorsqu'on a publié pour la première fois les plans annuels de gestion des infrastructures, on a fait
un acte de transparence qui est nécessaire, qui est là vers quoi on veut
aller. On aurait pu faire le choix, dire : On va attendre que tout le
monde soit prêt, que tout l'univers du secteur public soit prêt à présenter ses PAGI selon les normes, selon
les critères, selon la méthodologie que nous avons établie. Puis on va
attendre encore quelques années pour que tout le monde soit à bord avec la
capacité de fournir exactement la même information uniformisée, standardisée.
Non, on a fait le choix de publier avec ceux qui étaient prêts.
Ce qui ne
veut pas dire que le MSSS n'a pas d'information sur l'état de ses
infrastructures. Bien sûr qu'il a de l'information sur l'état de ses
infrastructures, bien sûr qu'il prend des décisions en fonction de cette
connaissance-là, notamment dans la priorisation des projets. Il y a des projets
qui sont présentés pour approbation au Conseil du trésor et ensuite au Conseil des ministres en fonction de
la vétusté, de questions de sécurité, de l'anticipation qu'il faut
remplacer telle chose... Et donc il y a des
projets qui avancent, ils ont cette connaissance. Mais, pour que, du point de
vue des PAGI, on puisse en même temps
mettre les résultats du MSSS, du point de vue de l'uniformisation des
méthodes et des façons de faire, il faut être rigoureusement identiques.
Nous visons à ce que le MSSS puisse fournir le
même type de données dans la prochaine édition des PAGI, c'est-à-dire l'an prochain. C'est ce sur quoi on
travaille. Et, effectivement, le MSSS travaille en étroite collaboration
avec notre Sous-secrétariat aux infrastructures au Conseil du trésor.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député.
M.
Caire :
Oui. J'entends ce que le président du Conseil du trésor me dit, mais — puis là je vais faire un lien avec ma dernière question — il n'en demeure pas moins qu'hier, dans les
représentations qu'il a faites, dans les économies anticipées à terme,
le projet de loi n° 10 et les réformes qui sont initiées par le
gouvernement en santé jouaient quand même un rôle très important, et on parle
de 400 millions d'économies à terme. Compte tenu — et
là, je vais peut-être contredire mon
collègue de Vanier — que le
gouvernement du Parti libéral prévoit être en déficit en 2016‑2017 — il y a un 853 millions de
dépenses à résorber supplémentaires en plus de ce qui est déjà demandé au
ministère, 400 millions à terme, avec
des édifices dans un état qu'on ne connaît pas, donc avec des dépenses
qu'on ne connaît pas non plus — je pense que c'est extrêmement inquiétant
sur la capacité du gouvernement : un, à livrer les économies annoncées par le projet de loi n° 10; et, deux, sa capacité à
résorber le déficit anticipé de 2016‑2017, M. le Président; et, trois, de livrer donc les baisses d'impôt qu'on nous
annonce, là, avec tambours et trompettes à partir de 2017. Donc, je pense que la question, elle est fondamentale, parce que,
si les économies ne sont pas au rendez-vous, le déficit, lui, va être au
rendez-vous.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M. le ministre.
• (12 h 10) •
M.
Coiteux : Alors, on va clarifier certains chiffres tout de suite, là.
Le 400 millions auquel se réfère le député de La Peltrie,
c'est un chiffre que j'ai mentionné, là, hier, c'est un chiffre d'ailleurs
qu'on a mentionné lors du dépôt du budget de
dépenses également, qui sont les économies attendues à terme de cette première
salve de réorganisations et de fusions d'organismes, dont la
réorganisation du réseau de la santé fait partie. Et, pour le réseau de la santé,
c'est un 220 millions — c'est
bien ça? — 220 millions
à terme.
M.
Caire : ...annoncés
par le ministère de la Santé, mais, en tout cas... Excusez-moi, je vous laisse
continuer.
M.
Coiteux : En ce qui concerne, là, la réorganisation prévue par la loi
n° 10, alors, ça, ce sont des économies dans les budgets récurrents de fonctionnement dont on parle. On ne parle
pas d'économies sur l'amortissement et le service de la dette lié aux investissements en
infrastructure. C'est une autre affaire, ça. Ça, ça va dans le PQI. Puis
ensuite, en fonction des
investissements qui sont pris, qui sont livrés au gouvernement, ensuite, il y a
l'amortissement et le service de la
dette. Le MSSS, comme tous les autres ministères, a une part des fonds qui vont
être rendus disponibles au PQI pour réaliser ses projets
d'investissement. Mais cette enveloppe-là n'est pas élastique, ils doivent
faire, donc, des choix, ils doivent faire une priorisation. Et c'est ce qu'ils font.
Ils gèrent déjà leurs immeubles selon les normes et les directives appropriées visant notamment à assurer l'intégrité des
immeubles et la sécurité des personnes, mais ça donne lieu à une forme
de priorisation, bien entendu, qui met ça au premier plan.
Maintenant,
en ce qui concerne la publication, dans les données standardisées, dans les
PAGI, de l'état de leur parc
immobilier, d'infrastructures, d'installations, eh bien, là, on vise à ce que
ça soit l'an prochain, pas dans 10 ans, que ça soit l'an prochain. J'aimerais ça que ça soit cette année, tant
mieux, mais la bonne nouvelle, c'est que, plutôt qu'attendre encore
10 ans, on a déjà commencé, puis, l'année prochaine, on va avoir encore
plus d'information.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député.
M.
Caire : Bien, M. le
Président, je veux juste rappeler la Loi de l'administration publique,
article 77.1, alinéa 10° :
«...de s'assurer — ça,
c'est la responsabilité du président
du Conseil du trésor, pas du ministre de la Santé, donc — que
les ministères et organismes de l'Administration gouvernementale aient à leur
disposition les immeubles et autres
biens requis pour la prestation de leurs services.» Donc, ça reste que c'est la
responsabilité légale du ministre, là, de
s'assurer que cette mise aux normes là des établissements se fasse. Et, compte
tenu du fait que les économies qui seront générées par les différentes fusions
d'organismes vont aller à l'atteinte de l'équilibre budgétaire, en partie, de 2016‑2017 — qui
n'est pas assurée, là, on est à 853 millions de déficit anticipé, là — je pense
que... enfin, j'aurais pensé que le président du Conseil du trésor serait très certainement intéressé d'avoir un portrait plus clair, plus
rapide, et être un peu plus,
peut-être, agressif, là, dans cette question-là. Parce que, si les économies ne
sont pas au rendez-vous, là, je le répète, le déficit, lui, il est au
rendez-vous, là. On est en équilibre budgétaire cette année et cette année
seulement, là.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Coiteux : Bon. En ce qui concerne les infrastructures, là, je veux
dire, le ministère a les informations pour gérer ses infrastructures et prioriser les projets qui vont aller de
l'avant ou non. Mais ça, c'est indépendant de la loi n° 10 ou pas de n° 10, là. Je veux dire, les
établissements de santé, ils ne disparaissent pas avec la fusion, c'est
simplement : qui est responsable
d'en gérer l'intégration et qui est responsable, finalement, de s'assurer que
le patient qui entre dans un point de service
va avoir une continuité de soins. C'est ça, là, la loi n° 10. Et, comme il
y a une disparition d'une couche administrative,
ça engendre des économies. Ce n'est pas des économies de PQI, là, hein? Le PQI,
il est géré par une autre logique, puis je l'ai expliqué en long et en
large hier soir. Bon.
Maintenant, une fois qu'on a dit cela — puisque
le député de La Peltrie fait référence à ce qu'on doit faire en 2016‑2017 pour assurer l'équilibre budgétaire, il
a parfaitement raison qu'il y a encore du travail à faire, puis ce
travail-là continue — la
bonne nouvelle, évidemment, c'est que, quand on est arrivés, il fallait qu'on
trouve pour 7,2 milliards de dollars de
mesures, et là il nous en reste 800 et quelques millions. Je ne dis pas que ce
n'est pas un défi, c'en est un, mais on travaille activement là-dessus
et on va y arriver.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député de La Peltrie, une quarantaine de secondes.
M.
Caire :
Oui. Merci, M. le Président. M. le Président, j'entends ce que le président du
Conseil du trésor me dit. Je veux simplement... Puis le fond de ma
question, c'est de dire : On a prévu — puis je corrigerai mon
assertion — 220 millions
d'économies par les regroupements. Puis là le président du Conseil du trésor me
dit : Les regroupements administratifs
n'ont rien à voir avec les établissements physiques, j'en suis. Ceci étant dit,
si la mise aux normes des établissements physiques vient gruger votre
220 millions d'économies, bien là, c'est le 853 millions de la page 13 de votre
document, «Solde de l'écart à résorber», qui est menacé. Donc, je veux
savoir : Est-ce que ces sommes-là
sont prévues? Puis est-ce que les économies anticipées tiennent compte que vous
aurez ça, vous aurez cette responsabilité légale là à remplir?
Le
Président (M. Bernier) : M. le député de La Peltrie, le
temps est maintenant écoulé. Merci. Nous retournons du côté
gouvernemental.
M. Coiteux :
Vous voulez que...
Le Président (M.
Bernier) : On peut vous donner l'occasion de répondre sur la
question.
M. Coiteux :
Ah! bien, d'accord. Bien, je vais fournir une réponse à ce moment-là.
Le Président (M.
Bernier) : Allez-y.
M.
Coiteux : Ce sont des choses différentes. Ce sont des choses
différentes. Il y a les budgets courants sur lesquels on a identifié des
pistes pour atteindre des économies durables — et la réorganisation du
réseau de la santé en fait partie — puis ensuite, bien, il y a la gestion des
investissements en infrastructure. Puis la gestion des investissements
en infrastructure, pour s'assurer,
effectivement, que ça ne cause pas de dépassements, bien, c'est que l'enveloppe
du PQI, elle est fermée, elle n'est
pas élastique. Elle est établie à 88 et quelques milliards pour les
10 prochaines années et elle n'augmentera
pas, à moins qu'il y ait des nouvelles disponibilités financières qui ne sont
pas anticipées à ce stade-ci, parce qu'on
a des objectifs de réduction du ratio dette-PIB. Alors, tous les ministères
s'inscrivent dans cette logique-là, y compris le ministère de la Santé.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Vanier.
M. Huot :
Oui, merci. Merci, M. le Président, je vais poursuivre — tantôt,
j'avais en tête que j'avais 20 minutes et j'en avais 14 — donc
revenir rapidement sur les TI ou les ressources informationnelles, dans le
jargon gouvernemental.
J'avais
parlé de toute la question de l'importance accordée aux ressources
informationnelles, certains gestes posés. Je voulais peut-être juste entendre le ministre, là, quelques minutes
là-dessus. Je sais que mon collègue de Laval-des-Rapides avait des
questions aussi, là, par la suite. Mais peut-être revenir sur toute, vraiment,
l'importance que le président du Conseil du trésor accorde personnellement à la
question de la gestion des ressources informationnelles au gouvernement.
Il y a eu des gestes
posés, on en a parlé un petit peu, là, mais, bon, le tableau de bord, le comité
consultatif, il y a l'UPAC, même, qui
intervient dans tout ça. En même temps, j'aimerais ça peut-être... nous
spécifier peut-être plus en détail :
il y a des économies qu'on espère faire aussi avec ça, avec cette
réorganisation de tout... avec le CSPQ en partie, mais avec toute la gestion des ressources
informationnelles, il y a des économies qu'on veut faire. Il y a un plan de
match pour l'avenir aussi, qu'on veut se doter. Vous avez parlé d'un règlement
TI qui s'en vient, mais il a des objectifs, ce règlement-là, on veut atteindre
certains objectifs avec ce règlement-là. On ne lance pas un règlement pour
lancer un règlement, c'est parce qu'on a des
objectifs qu'on veut atteindre comme gouvernement et, le président du Conseil
du trésor personnellement, comme gestionnaire, ou comme celui qui est le
porte-parole, ou celui qui est responsable de tout l'ensemble de la gestion des
ressources informationnelles au gouvernement.
Puis
peut-être, en même temps, quelques secondes sur un peu votre vision de l'avenir
sur le rôle des TI au gouvernement du
Québec. On est en train de repositionner pour l'avenir toute la question des
ressources informationnelles au
gouvernement. Donc, comment vous voyez ça pour les prochaines années, tout le
rôle des ressources informationnelles au gouvernement?
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le ministre.
M. Coiteux :
O.K. Les ressources informationnelles, les projets, les développements dans le
domaine des technologies de l'information,
c'est fondamental et c'est au coeur des opérations du gouvernement. Et puis on
n'a qu'à regarder comment les
citoyens fonctionnent dans leur quotidien et le nombre d'opérations qu'ils
peuvent faire, même, sur leur téléphone portable plutôt que d'aller sur
un ordinateur qui est branché par câble. L'utilisation, donc, du sans-fil, l'utilisation des instruments mobiles, ne
serait-ce que pour cela, on s'aperçoit qu'on a pris un certain retard, là, en
termes d'innovation, de solutions qui
tiennent compte, là, des nouvelles technologies, d'une part, mais des besoins
qui s'expriment puis de la capacité d'aller beaucoup plus loin que ce
qu'on a fait jusqu'à maintenant.
Donc,
il va falloir que ce secteur-là fasse preuve de beaucoup d'innovation au cours
des prochaines années. Et donc il va
falloir qu'il y ait des investissements qui soient faits. Il va falloir que ce
soient des investissements judicieux qui permettent de moderniser
l'ensemble de nos prestations de services pour les rendre adéquates, là, dans
le contexte moderne actuel.
Alors,
pour qu'on fasse ça correctement, il faut s'assurer que nous avons en place les
bons mécanismes pour faire les bons
choix, les bons mécanismes pour s'assurer que les projets avancent bien dans
les coûts qui ont été prévus, et il faut aussi, pour faire preuve
d'innovation, travailler avec les joueurs qui sont les plus capables de nous
aider à faire de l'innovation.
Alors, ça, c'est la grande philosophie
générale. Alors, dans cette grande philosophie générale, il y a des
gestes qui ont déjà été posés pour commencer
tout de suite à mieux faire les choses, puis il y a des gestes qui vont être
posés pour continuer de faire encore mieux les choses dans l'avenir. On
en a parlé un petit peu hier, mais, dans les gestes déjà posés, le fait de repositionner le Centre de
services partagés du Québec, qui est un joueur majeur dans ce domaine-là,
c'est une décision et c'est une action qui est absolument fondamentale. Et, oui, on attend des économies, mais on n'attend pas que des économies. On en a parlé, à terme, plus de 50 millions annuels récurrents, oui, mais au-delà
de ça, on attend aussi un appareil gouvernemental qui fonctionne mieux, des relations entre le
CSPQ et les clients des ministères et organismes qui sont plus harmonieuses, meilleures, un meilleur système
aussi pour s'assurer que les coûts sont imputés à la bonne place de la bonne façon, une organisation performante, une organisation qui s'appuie encore plus sur son expertise interne et moins sur
l'expertise externe.
• (12 h 20) •
Mais,
pour l'avenir, et c'est là les grandes orientations qui vont être dévoilées bientôt,
il faut qu'on réfléchisse. Puis j'ai
trouvé ça intéressant que le député faisait allusion à la loi n° 133, qui, effectivement, nous a permis
de faire des avancées importantes : d'abord, d'avoir plus
d'information puis d'avoir une meilleure gouvernance que ce que nous avions avant. Puis c'est pour ça que des
améliorations sont en train de se faire, là. On se base sur le cadre actuel
pour faire les améliorations qu'on
est en train de faire, mais il est temps aussi de revoir à nouveau ce cadre-là
pour voir comment on peut
l'améliorer. Alors, il y a une réflexion à l'heure actuelle sur la gouvernance
générale des projets informatiques. Est-ce qu'on a la meilleure gouvernance possible compte tenu de notre contexte
institutionnel? Peut-être pas. Alors, il y aura peut-être des gestes qui
vont être posés, du point de vue de la gouvernance, avec des propositions.
Pour
l'innovation, bien, dans l'innovation, puis là j'en ai plusieurs, mais, dans
l'innovation, c'est clair qu'il faut s'assurer
qu'on puisse faire participer un plus grand nombre d'entreprises aux contrats.
Et il y a différents mécanismes pour faire
ça. Des fois, c'est comment on gère les appels d'offres, mais c'est aussi
comment on gère la possibilité de se faire présenter des solutions technologiques par des nouveaux joueurs, donc
des petites et moyennes entreprises en particulier. Donc ça, ça va faire partie de la réflexion. Il y
a toute une réflexion à avoir aussi sur... parce que c'est nouveau, mais
c'est important puis, dans certaines organisations, on y fait appel de plus en
plus, à l'infonuagique. Il y a des réflexions qui
vont devoir être faites là-dessus. Il y a des réflexions sur, quand il y a un
appel d'offres puis quelqu'un est retenu, il est retenu sur quelle base.
Donc, on réfléchit à des choses : sur le coût total d'acquisition, sur la
durée de vie du projet. Alors, il y a des choses qui sont en réflexion
là-dessus.
On
en a parlé, puis je le réitère, il y a toute cette question des consultants
externes vis-à-vis les ressources internes. Il y aura des gestes à poser là-dessus. La transparence, la transparence,
bien, on en a parlé, là, sur le plan des PAGI, mais le tableau de bord des ressources
informationnelles... Je me souviens une des premières conversations que j'ai
eues quand j'ai été nommé président du Conseil du trésor puis qu'on
m'annoncé qui était mon critique de l'opposition officielle, qui allait être
mon critique de la deuxième opposition. C'était M. le député de Lévis de
l'époque, M. Christian Dubé, qui était
mon critique de la deuxième opposition. Alors, je l'ai rencontré très
rapidement, comme d'ailleurs je l'ai fait avec mon nouveau critique de
la deuxième opposition lorsqu'il a été nommé, pour qu'on discute des grands
enjeux. Parce qu'on sait... Je vois que...
Le Président (M.
Bernier) : Vous êtes dû pour un souper avec...
M. Coiteux :
On est dus, oui...
Des voix :
Ha, ha, ha!
Le
Président (M. Bernier) : Vous êtes dû pour un souper avec le député de Sanguinet.
Continuez, M. le ministre.
M. Coiteux :
Il pourra ensuite me raconter les événements des derniers jours aussi de son
côté. Alors, on avait eu une discussion,
puis il m'avait parlé du tableau de bord, puis il disait : C'est vraiment...
on n'est pas satisfaits du tableau de
bord. J'ai dit : M. le député de Lévis, moi non plus, je ne suis pas satisfait du
tableau de bord tel qu'il existe actuellement. Et on a apporté des modifications, et c'est une première étape. Dans cette première étape, effectivement,
on a rendu plus objectifs
les critères qui permettent de juger de l'état des travaux : du point de vue des coûts, d'une part, du point de vue des échéanciers, d'autre
part. On va améliorer davantage cette transparence et cette objectivité dans
les prochaines éditions.
Je
me souviens que, l'an dernier, je disais : C'est embêtant qu'on n'ait pas
les données sur le secteur de la santé, sur le réseau de la santé. Bien, vendredi dernier — si je ne me trompe pas, là, c'est bien
vendredi — bien, on
a intégré dans le tableau de bord les projets du secteur de la santé. Et
on continue de travailler là-dessus. Le réseau de l'éducation va s'ajouter.
Donc, on fait du travail en transparence et on va continuer de le faire.
Alors,
c'est tout ça qu'on est en train de faire dans le domaine des ressources
informationnelles. Alors, c'est un dossier qui est prioritaire, c'est un
dossier qui me tient particulièrement à coeur, et puis, en un an, on a non
seulement posé des gestes, mais on est en train d'amorcer les suivants qui vont
structurer les choses pour les années à venir.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo :
Merci beaucoup, M. le Président. Il reste combien de temps avant le prochain
bloc?
Le Président (M. Bernier) :
Environ 4 min 20 s.
M.
Polo : Parfait. Je vais faire une introduction et, si jamais le temps
me manque...
Le Président (M.
Bernier) : On ira au suivant.
M.
Polo : Effectivement, M. le Président. J'aimerais adresser auprès du
ministre, là, un peu, là, les actions posées au cours de la dernière année et surtout l'inviter à nous partager un
peu également sa vision, comment il voit les choses au cours des prochains mois et des prochaines années, de quelle façon les gestes
qu'il a posés s'inscrivent justement
dans la continuité de ce qu'il voit de ce qui pourrait être fait au cours des
prochaines années.
Vous
savez, M. le Président, il y a un an, vous, moi, mes collègues ici présents
étions tous nouvellement élus, mais, quelques semaines auparavant, nous
étions en train de faire campagne auprès de nos concitoyens afin de les inviter
à nous donner leur confiance. Et puis,
pendant les élections de 2014, l'un des éléments marquants de notre campagne,
c'est lorsque notre chef, aujourd'hui premier ministre, a présenté, trois jours
après le lancement de l'élection, son équipe économique
et surtout son trio économique. Et le président du Conseil du trésor est un de ces acteurs qui a fait partie de cette annonce-là, et qui a également fait une
certaine tournée pendant la campagne, et qui apportait également le
message, un message, qui se résumait
essentiellement à trois chiffres, entre
autres : 23 % de la
population canadienne est établie au Québec, 19 % de l'économie canadienne est québécoise,
mais 26 % des dépenses canadiennes sont également québécoises.
Et c'est une
équation, malheureusement, qui ne balance pas lorsque vous faites l'analyse
assez simple, M. le Président. Elle ne balance pas parce que le Québec
s'est habitué, au cours des 40 dernières années, à accumuler
déficit après déficit, à reporter vers l'avant certaines décisions importantes
et primordiales qui devaient être effectuées, qui, malheureusement, ne
s'inséraient pas ou ne respectaient pas le principe d'équité
intergénérationnelle. Et notre chef, lors de cette élection, lors de cette campagne, le 18 mars 2014, a
annoncé également officiellement que son objectif était de rétablir l'équilibre
budgétaire en 2015‑2016. Et c'est ce que le ministre des Finances a annoncé, le
26 mars dernier, mais grandement aidé et soutenu par le président du Conseil
du trésor, M. le Président.
Comme vous le savez, M.
le Président, nous sommes la société la plus taxée et également la plus
endettée en Amérique du Nord. Je ne dirai pas per capita, sinon je ferais une
fleur à mes collègues de la deuxième opposition face à leurs
statistiques de 57e État. Mais, bon, la persévérance a ses vertus, et je
pense que... et ils espèrent éventuellement qu'elles s'insèrent un peu dans
l'opinion publique.
Ceci dit, M. le
Président, au lendemain de l'élection, lorsque le premier ministre et son
équipe du Conseil des ministres ont pris
connaissance des chiffres, on s'est rendu compte très rapidement que nous
étions devant une pente très abrupte devant nous au niveau financier. Si
rien n'avait été fait... Et nous nous dirigions vers un exercice financier 2014‑2015
avec un déficit de 5 milliards et pour un exercice financier 2015‑2016
avec un déficit de 7 milliards. Tout ça se serait ajouté à la dette de 200 milliards,
plus de 200 milliards du Québec, qui, aujourd'hui, impose un poids
important sur la liberté des décisions que
nous avons à prendre comme gouvernement mais également au bénéfice de la
société et de nos concitoyens, un poids de près de 11 milliards en
intérêts sur le service de la dette.
Pour
votre information et pour celle des citoyens qui nous écoutent, c'est plus que
tout ce qu'on met, tout ce qu'on investit,
tout ce qu'on finance aujourd'hui à travers le réseau de l'éducation au niveau
des écoles primaires et secondaires, M. le Président. Et l'un des
premiers gestes posés... Oui?
Le Président (M.
Bernier) : En terminant, 10 secondes.
M.
Polo : Et je reviendrai si vous me le permettez, mais l'un des premiers
gestes posés, c'était l'application du cran d'arrêt. Mais, si vous le
permettez, les dernières secondes qu'il me reste, je les reprendrai au retour
pour terminer mon introduction à ma question.
Le Président (M.
Bernier) : Bien là, il ne vous en reste plus, ça fait qu'on va
passer à l'opposition officielle, et nous aurons l'occasion d'y revenir tout à
l'heure. Il vous reste un bloc, du côté gouvernemental, dans cette portion. M.
le député de Sanguinet.
M.
Therrien :
Merci, M. le Président. Écoutez, quand je commence des blocs, j'ai toujours des
thèmes, je nomme mes thèmes. Ça me permet de
me diriger dans ma pensée et de structurer ma présentation. Alors, ce thème-ci,
je l'ai appelé «Ghostbusters».
Des voix :
...
• (12 h 30) •
M.
Therrien :
Oui. J'essaie d'imager un peu ce que je vais faire avec vous aujourd'hui... en
ce moment.
On a parlé beaucoup
de déficits structurels. On chasse le fantôme. Le fantôme, c'est le déficit
potentiel. Dans Le point, en novembre, on avait prévu 2,5 milliards
de déficit. Finalement, quand vous êtes arrivés au pouvoir, on avait un déficit qui était mesuré à 3,1 milliards.
C'est ce qu'on avait laissé comme déficit. Par contre, après les études, les analyses, plus tard, le 3,1 est tombé à 2,8. Ça
arrive, ça, des fois. Quand on rentre toutes les mesures, des fois, on
l'augmente ou on le diminue. Mais nous, on vous a laissé, on peut dire
ça, avec un déficit de 2,8 milliards.
Quelle est la
surprise d'entendre qu'on vous a laissés avec un déficit de 5,6, potentiel;
pour cette année, 7,3. Pourquoi pas? Et moi,
j'ai été curieux. Tu sais, j'aime beaucoup apprendre. Ça fait que, là, je me suis dit :
Bien, câline, il y a des choses en économie que je ne connaissais
pas. Puis c'est bien correct, il y a plein, plein d'affaires en économie. C'est tellement une belle science, puis c'est
tellement large, puis il y a plein d'affaires que je ne connais pas. Je me
suis dit : Enfin, je vais pouvoir élargir mes connaissances dans le
domaine que j'aime tant.
Alors, j'ai pensé aux cours que j'ai
donnés il y a 20 ans, à l'université puis au cégep,
puis j'ai regardé le livre... Vous
connaissez peut-être Germain Belzile, son livre qui est la référence, là, dans
le cours de macroéconomie à l'université. J'ai regardé ça : il n'y a pas de déficit potentiel là-dedans. J'ai
regardé dans mes notes de cours, j'ai regardé les livres. Tu sais, je suis un gars curieux. Je n'ai jamais
trouvé ça dans aucun livre puis je n'ai jamais parlé de ça dans mes cours non
plus.
J'ai parlé à M. le ministre
des Finances, parce que le ministre des Finances, c'était un conjoncturiste
dans son ancienne vie. Ça fait qu'il a
évalué souvent la conjoncture d'une économie, hein? Puis évidemment, quand tu évalues la conjoncture d'une économie, il faut que tu regardes
l'état de santé d'un gouvernement, ça va de soi. Ça fait que là j'ai demandé au ministre : Aidez-moi dans
ma poursuite du fantôme. Avez-vous déjà utilisé ça, vous, le déficit potentiel,
dans vos analyses de conjonctures? Puis, écoutez, on considère que le ministre
des Finances a eu quand même une belle carrière
comme conjoncturiste, vous en convenez. Il dit : Non, moi, je n'ai jamais
utilisé ça de ma vie. O.K. Puis, quand on a sorti ça, là, vous, vous
n'avez pas été surpris? Il dit : Non.
Je
vous pose la question : Avez-vous déjà utilisé ça dans vos cours
d'économie? Vous avez été un prof d'économie aux HEC.
Avez-vous déjà utilisé le terme «déficit potentiel» dans vos cours?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Ah! belle occasion
d'en discuter, effectivement, puis je pense que le sujet est bien campé par
ce graphique ici, hein? Je pense que le sujet est bien campé.
Voyez-vous, 2014‑2015,
le déficit anticipé... L'année financière est terminée, mais, comme le disait
si bien le député de Sanguinet, il y aura des écritures de fermeture qui vont confirmer
si on est à 2,350 exactement ou pas, là. Il y a des choses qui doivent être confirmées, mais néanmoins
c'est ça, le déficit, là, qu'on cible en 2014‑2015 : 2,350. Voyez-vous? Comment est-ce qu'on s'y est pris pour
faire 2,350, plutôt que 5,868, qui aurait été le déficit? Bien, on a pris
des décisions, on a pris des décisions. Et
ces décisions, si elles n'avaient pas été prises... Puis ce sont des décisions
d'ailleurs qui ont été systématiquement contestées à l'Assemblée nationale par l'opposition
officielle.
M.
Therrien :
...ça ne répond pas à ma question du tout, je regrette. Là, j'ai poursuivi...
Le Président (M.
Bernier) : Merci, M. le ministre.
M.
Therrien :
Merci. J'ai poursuivi... Écoutez, là, j'ai cherché le fantôme, là, écoute, puis
j'étais vraiment en furie. Ça fait que, là,
j'ai cherché le fantôme. On a fait des demandes d'accès pour des informations parce qu'on a eu ici, à la page A.48,
«Mesures pour le retour à l'équilibre budgétaire», et là vous ventilez
partiellement le montant de 7,3 milliards. Il y a des choses qu'on
ne comprend pas. Ça fait qu'on a fait des demandes d'accès, des questions
particulières : pas de réponse. Puis on a demandé au premier ministre
hier. On s'est dit : Il doit le savoir. Il ne le sait pas non plus.
Ça fait que je vais
vous poser la question : À la page A.48,
vous avez «Contribution des»...
Le Président (M.
Bernier) : De quel document?
M.
Therrien :
Je m'excuse. Le plan budgétaire.
Le Président (M.
Bernier) : O.K., merci beaucoup.
M.
Therrien :
Je m'excuse, là. Vous avez raison, je suis un petit peu trop rapide. A.48,
«Contribution des ministères et organismes», vous avez 2,4 milliards, puis
«Efforts incorporés au budget de dépenses 2015-2016», 1,187 milliard. Moi, ce que j'aimerais, là : arrivez-moi
avec des exemples concrets de dépenses qui étaient engagées, que vous
avez annulées et qui sont à l'intérieur de ça. Vous en avez, là, pour 3,6 milliards.
Allez-y, je vous écoute.
Le Président (M. Bernier) : M. le ministre. Adressez-vous à la présidence, s'il vous plaît, M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien :
Je m'excuse, M. le Président. Vous avez raison.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Alors, M. le Président, on va commencer avec ce 7,274 milliards de déficit
que nous aurions en 2015‑2016 si rien n'avait été entrepris. Donc, on va se
comprendre à partir de là. Ça va me faire plaisir de dire que ça a
commencé dès le 24 avril, la prise de décision, ça a commencé tout de
suite le 24 avril. Il se trouve que le Conseil des ministres a été nommé le
23. Et moi, je suis assermenté président
du Conseil du trésor le 23 avril
et, le 24 avril, je tiens ma première séance du Conseil du trésor, je
préside ma première séance du Conseil du trésor. Et là vous avez entendu parler
des mesures du 24 avril. Les mesures du 24 avril, elles découlent de
cette première séance que j'ai présidée. Et
là on a pris un certain nombre de décisions qui valaient, à cette époque-là, 305 millions, parce qu'on a diminué de 2 %... On a demandé
des gains de productivité de 2 % sur la masse salariale. On a coupé les
dépenses de fonctionnement des
ministères et organismes de 3 %. On a étendu certaines de ces
dispositions-là aux organismes à l'extérieur aussi, avec des incidences sur les revenus du gouvernement.
Alors là, on a pris un certain nombre de mesures. C'en est un exemple.
Le
ministère des Finances a exigé des efforts accrus des sociétés d'État. Donc, il
y a eu une discussion intense avec
les sociétés d'État pour aller chercher, dès là, un 102 millions
supplémentaires. Nous avons annoncé que nous allions procéder
au gel global des effectifs. Et c'est pour ça qu'on a eu l'occasion de discuter
longuement en commission parlementaire à
l'occasion de cet épique projet de loi n° 15, qui a finalement été adopté
avec quelques petits amendements et,
je dois dire, avec la collaboration de tous, mais avec beaucoup de temps où on
a discuté de tout ça. Il y en a eu pour...
Une voix :
...
Le
Président (M. Bernier) : Moi, je me mets à la place de... Moi,
mon rôle, ici, là, je me mets à la place des gens qui nous écoutent. Et
je dois comprendre ce que le ministre dit. Puis, quand je juge que c'est
suffisant, je l'arrête tout simplement. Et j'essaie de balancer le temps. C'est
comme ça qu'on s'est entendus.
M.
Therrien : Non, non, regardez, là, je veux juste savoir...
Parce que, là, il parle d'autres choses qui ne rentrent pas... Parce que le contrôle de la rémunération
par gel global des effectifs, c'est ailleurs. Moi, je veux avoir qu'est-ce
qui rentre dans le 2,4 milliards puis dans le 1,187 milliard. C'est
ça, c'est ça que je veux savoir. Puis là il y en a pour 3,6 milliards. Ce n'est pas des pinottes, ça, là, là. Ça fait qu'il
faut que j'aie des réponses, moi. Parce que, là, ça fait un an que vous
parlez de ça, le 7,2, puis je veux comprendre. J'aimerais ça expliquer ça au
monde, moi aussi.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Therrien :
Merci, M. le Président.
M. Coiteux :
Bien, je suis en train de répondre...
M.
Therrien :
Non.
M.
Coiteux : ...mais évidemment, comme on cite beaucoup de choses,
hein... Puis je répète, là — puis je sais que ça ne fait pas
plaisir au député de Sanguinet, mais je l'excuse par avance, il n'était pas là,
mais c'était sa formation politique quand
même — en 1997‑1998,
la stratégie, ça avait été de dire aux syndicats du secteur public... C'est
important, M. le Président, je vous demande
de me laisser continuer là-dessus. C'est très important pour qu'on comprenne
pourquoi j'ai une longue liste de mesures à énoncer. On a une stratégie qui
repose sur plusieurs choses.
Le Président (M.
Bernier) : Croyez-vous que ces informations-là vont être
pertinentes?
M.
Coiteux : C'est très important, c'est très important. C'est même
fondamental, M. le Président. La stratégie de 1997‑1998 avait reposé sur
une rencontre avec les syndicats, en leur disant : Nous allons baisser les
dépenses de rémunération de 6 %.
Trouvez le moyen, là : on coupe les salaires de 6 % ou alors on
trouve une autre solution. C'était la seule
mesure pour équilibrer le budget. Ça a été finalement des départs massifs à la
retraite. Alors, évidemment, si, moi, j'avais
été à la place du député de Sanguinet, je dis : Comment avez-vous procédé
pour équilibrer le budget? Il m'aurait dit : Bien, on a menacé les syndicats de coupures de
salaire de 6 %. Puis ils nous ont dit : Pourquoi ne pas nous faire
partir avec de l'argent sur la table? Puis on est partis, 33 000. Ça ne
serait pas long à expliquer.
Le Président (M.
Bernier) : ...mais on va poursuivre...
M. Coiteux :
Mais nous, on a une série de mesures que je suis en train d'énoncer pour
pouvoir résorber cette impasse de 7,3 milliards de dollars. Alors, c'est
pour ça que c'est long.
Le Président (M.
Bernier) : On va revenir. Très bien. M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Merci, M. le Président. Je vais m'adresser à
vous. Puis écoutez, là, j'ai en face de moi le ministre qui est
responsable. C'est le président du Conseil du trésor. On arrive avec... Et tout
le monde dit à quel point il est rigoureux.
Il se qualifie de rigoureux. Moi, je n'ai aucun problème avec ça. Il a
2,4 milliards. Je lui demande : Pouvez-vous m'expliquer ça? Il revient quasiment à Adam et
Ève, là. À un moment donné, moi, je veux savoir qu'est-ce qui rentre
dans le... Puis, au début, il me parle de
choses qui sont ailleurs. Moi, je veux savoir, le 2,4 milliards puis le
1 187 000 000 $, c'est
quoi qu'il y a là-dedans. Je veux juste savoir ça, M. le Président. Puis,
écoutez, avec la grosseur des chiffres, je ne peux pas croire qu'un gars rigoureux qui est le ministre responsable de
la gestion des fonds publics ne soit pas capable de répondre à ma
question. Je veux découvrir le fantôme, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
M. le Président, nous sommes en train de le découvrir tous ensemble. Parce que
je suis en train d'expliquer exactement la démarche qu'on a poursuivie. Mais, à
chaque fois, je suis interrompu. Alors, je n'arrive pas au bout.
Le Président (M.
Bernier) : ...une période d'échange et de questions. C'est pour
ça.
M. Coiteux : Bien. Et voilà.
Le
Président (M. Bernier) : Allez-y, là.
M. Coiteux :
Il m'a posé la question. Je suis en train...
Le Président (M.
Bernier) : Je vous donne le temps qu'il faut pour donner une
réponse sur ça.
• (12 h 40) •
M. Coiteux :
Alors, voilà. Alors, le gel global des effectifs : 500 millions,
réduction des crédits d'impôt : 270 millions.
Et là il y en a plusieurs autres, là. On est rendus à 3,626. Alors, qu'est-ce
qu'on a fait ensuite? Réduction du coût des services publics pour
1 125 000 000 $. Alors, est-ce qu'on veut savoir qu'est-ce
qu'on a là-dedans? Il y en a plusieurs,
choses, là-dedans. Alors, je vais donner quelques exemples, puisque c'est ça
qu'est la question posée. C'est l'annexe
I, ici, de ma feuille. Je la cherche. Alors, voilà. Alors, comment est-ce qu'on
est allé chercher ça? Bien, évidemment, on a une politique rigoureuse en
matière de rémunération : ça a un impact. On a fait l'étalement de la
rémunération des médecins : ça a un impact. On a suspendu les bonis au
personnel de direction et d'encadrement des ministères
et des organismes gouvernementaux : ça a un impact. On a réduit la réserve
pour besoins additionnels : ça a un impact. Il y a une modification à l'organisation et à la gouvernance du
réseau de la santé et des services sociaux. On a eu l'occasion d'en
parler notamment avec le député de La Peltrie. Ça a un impact. Il y a un chantier
sur l'adoption de meilleures pratiques pour
améliorer la pertinence des soins dans le secteur de la santé : ça a un
impact. Il y a impact fiscal transitoire concernant les transferts
financiers aux municipalités pour 2015 : ça a un impact de 300 millions.
Celui-là, il a été abondamment discuté et même, je dirais, à l'Assemblée
nationale.
Il y a eu une
révision du financement des services de garde. Il y a eu une révision des
exemptions tarifaires accordées aux
étudiants universitaires internationaux. Il y a eu une réduction de la
contribution pénale liée à une amende. Il y a eu un financement des opérations liées à l'administration des biens
non déclarés. Et j'en passe, et j'en passe, et j'en passe. C'est pour ça que c'est long. Et, si nous
n'avions pas fait chacun de ces gestes qui ont été dénoncés au salon
bleu par l'opposition officielle M. le député.
M.
Therrien : Merci, M. le Président. On se réfère à A.48. Il y
a un montant de 2,4 milliards puis il y a un moment de 1,2 milliard en bas. Ce qu'il m'a nommé,
le ministre, c'est tout ce qu'il y a entre les deux montants. Oui,
étalement de rémunération de
1 594 $. Limiter les facteurs liés aux dépenses de rémunération... Il
a tout expliqué ça entre les deux. Mais
moi, je veux savoir qu'est-ce qui rentre dans le 2,4 puis dans le 1,1. Je ne
veux pas savoir les autres : je suis capable de lire autant que
lui. Ma mère m'a appris à lire puis mes professeurs aussi. Je suis capable de
lire.
Moi, par exemple,
quand je vois 2,4 milliards puis 1,2 milliard, je me pose la question
là-dedans. Pas ce qu'il y a entre les
deux : c'est expliqué, je suis capable de le lire. 2,4 milliards puis
1,2 milliard, je peux-u savoir qu'est-ce qu'il y a là-dedans, s'il
vous plaît?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Bien, je vais poursuivre. Alors là, j'ai déjà dégonflé passablement, mais je ne
suis pas encore... 7,3 milliards, M. le Président, c'est une grosse somme
à dégonfler.
Alors,
je continue les mesures : rapatriement au Québec des activités de
sélection des immigrants et organisation des directions régionales du
ministère de l'Éducation, de la Diversité et de l'Inclusion; repositionnement
du réseau du Québec à l'étranger du
ministère des Relations internationales et de la Francophonie, qui se traduira
notamment par une réorganisation des
effectifs; réorganisation du réseau de la représentation du Québec au Canada, y
compris la fermeture, à compter du
1eravril 2015, du Bureau
du Québec à Ottawa et de l'antenne du Québec à Vancouver; fermeture
de certains bureaux Destination Québec, dont les contrats arrivent à
échéance à la suite d'une centralisation des opérations; restructuration à la Sûreté
du Québec afin notamment d'améliorer les processus de travail; resserrement des
dépenses gouvernementales en matière de communication et regroupement au sein
du ministère du Conseil exécutif, de l'ensemble du personnel...
Le
Président (M. Bernier) : Voulez-vous déposer votre ventilation? Ce serait peut-être
intéressant pour que les gens puissent en prendre connaissance.
Oui, M. le député.
M.
Therrien :
Merci, M. le Président. Est-ce que le document va être accompagné de chiffres
et qui va nous montrer le total de 3 593 000 000 $?
Le Président (M.
Bernier) : Moi, je n'ai pas le document. Moi, ce que je
demande, c'est s'il peut déposer son document.
M.
Therrien : Bien,
en tout cas, j'aimerais ça, avec ce qu'il nous montre, là... parce qu'à 3,6 milliards ça en fait bien,
des maisons à Vancouver, là. Ça fait que, là, moi, je veux savoir, là, chaque
valeur ventilée, avec l'explication de ces
valeurs ventilées là. Moi, je veux avoir les montants et j'espère que ça va
donner, dans un premier cas, 2,4 milliards puis, dans l'autre cas,
1,2 milliard. Et, tant que je n'aurai pas ça, puis tant qu'on n'aura pas
ça, on va être obligés de considérer que le déficit potentiel, ça reste un
fantôme. Et ce que j'ai aujourd'hui... Puis, écoutez, j'ai demandé au premier
ministre... on a demandé au premier ministre des questions particulières, on
essaie de trouver le fantôme. Puis le
premier ministre n'a pas été capable de répondre plus que le ministre
actuellement, comprenez-vous? Combien il me reste de temps?
Le
Président (M. Bernier) : Vous pouvez être insatisfait des
réponses, mais je n'ai pas à juger...
M.
Therrien :
Bien oui, absolument.
Le Président (M.
Bernier) : ...c'est votre droit.
M.
Therrien :
Écoutez, là, je ne peux pas être plus insatisfait de ça, là. Combien il reste
de temps?
Le Président (M.
Bernier) : Il vous reste environ quatre minutes.
M.
Therrien : Quatre
minutes. Donc, écoutez, j'ai laissé la chance au coureur, j'ai laissé la
chance au président du Conseil du
trésor, qui est celui qui est
responsable, justement, des dépenses et de la ventilation des dépenses,
puis nous expliquer où va l'argent.
En résumé, là, je résume, j'ai demandé clairement...
Contribution des ministères
et organismes, il y a 2,4 milliards qui est là, et j'ai demandé... l'effort incorporé
au budget des dépenses 2015‑2016 : 1,1 milliard
qui est là aussi. Ce qu'il m'a nommé
au départ, avec des chiffres, c'est tout ce qu'il y a entre les
deux : limiter les facteurs liés aux dépenses de rémunération, contrôle de la rémunération par gel global,
et ainsi de suite. Ça, on les a déjà, et c'est exclu du
montant que je cherche, du montant de 2,4 milliards et du 1,1 milliard.
Le
ministre s'est offert, à travers une liste... Puis juste à entendre, là, le
genre de dépenses qu'il a resserrées, là, je pense, là, que tu n'as pas besoin d'avoir un doctorat en économie pour
savoir qu'on est très, très, très loin de 3,593 milliards de dollars. Je pense que c'est clair qu'on est
très loin du compte. Ça fait que c'est sûr que, s'il veut déposer un
document qui va nous expliquer le total de
toutes ces coupures-là et nous dire que 3,593, ça n'est pas un fantôme, bien
j'aimerais ça qu'il nous dépose ce document-là.
Écoutez, je peux
conclure. Il reste une minute à peu près?
Le Président (M.
Bernier) : Deux minutes.
M.
Therrien :
Oui. Donc, je demanderais s'il est capable de déposer le document? Est-ce qu'il
va déposer le document qui va présenter
l'ensemble? Et j'aimerais une réponse rapide, là, parce qu'il ne me reste plus
grand temps. Est-ce qu'il s'engage à déposer un document qui va faire
état... et la ventilation de 3,593 milliards de dollars?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
M. le Président, les documents ont déjà été déposés. Ça s'appelle : Rigueur
et responsabilité dans la gestion des
dépenses, qui détaille le
2,4 milliards auxquels il faisait allusion. Il y a Le point qui en
détaille un autre milliard ici puis il y a le dernier budget qui
détaille le reste. Et là j'en faisais l'énumération tout à l'heure, et ça ne
faisait pas plaisir au député de Sanguinet.
Maintenant,
je peux aussi déposer tous les communiqués de presse qui expliquent chacun des
gestes posés par le gouvernement depuis le 24 avril 2014, qui donnent
exactement ce qu'on a fait pour dégonfler non pas 2,4 milliards, M. le
Président, mais 7,3 milliards.
Documents déposés
Le Président (M.
Bernier) : On va les déposer puis on va les distribuer aux
gens. M. le député.
M.
Therrien :
Alors, en conclusion, le fantôme n'existe pas. Il y a 70 personnes au
complet, au Québec, actuellement, qui croient aux fantômes. J'exclus les
conjoints, puis les enfants, puis les adultes, là. Ça fait qu'il y a 70
personnes qui, actuellement, croient au fantôme du déficit potentiel.
Le Président (M.
Bernier) : 69.
M.
Therrien :
69? Vous ne croyez pas à ça? Bon. C'est bon. Merci, M. le Président.
Alors,
je vais vous dire une chose, M. le Président : Quand je vais être à la
retraite, il est possible que j'écrive mes mémoires. Je ne suis pas sûr
que j'en vende, là, mais je vais écrire mes mémoires un jour, puis le but, ce
n'est pas de faire de l'argent avec ça. Et je vais écrire la chose
suivante :
Un
jour, durant l'élection de 2014, un parti qui désirait absolument diminuer les
services de l'État, parce qu'il ne croyait
pas en l'investissement de l'État dans l'économie et aux services que l'État
pouvait donner dans l'économie, sachant que la population québécoise ne voulait pas embarquer dans ce genre
d'expérience là, ne partageait pas le même dessein de ce parti-là... Ce que le parti a fait, c'est qu'il
a tout simplement dit à la population afin de se faire élire : Bien, nous,
on va continuer à dépenser raisonnablement et on va éliminer le déficit par un
accroissement de l'activité économique, par la
prospérité, voulant se faire élire, sachant bien que, s'il avait dit ce qu'il
allait faire, il n'aurait jamais été élu. Par contre, ils ont été élus. Entre le moment où ils ont été élus,
où ce qu'ils avaient promis qu'ils continueraient à viser la prospérité
puis faire en sorte que l'économie se porte
mieux, et leur doctrine, et leur doctrine, il y a une différence entre les deux,
puis ce qui leur a permis...
Le
Président (M. Bernier) : Merci, M. le député, votre temps est
maintenant écoulé. Et vous aurez l'occasion de signer la préface de
votre livre. Votre temps est terminé.
Des voix : ...
Le
Président (M. Bernier) : S'il vous plaît, s'il vous plaît,
messieurs! S'il vous plaît, s'il vous plaît, à l'ordre! M. le député de
Laval-des-Rapides, la parole est à vous.
• (12 h 50) •
M.
Polo : Merci beaucoup, M. le Président. Je vais essayer de continuer
dans l'introduction et la mise en contexte que j'ai faite en terminant
le bloc précédent, M. le Président.
Donc, le
président du Conseil du trésor vient de mentionner qu'il y a une date
importante. Il y a presque un an, jour
pour jour, c'était le 24 avril 2014, qui était la date à laquelle il a annoncé
des mesures importantes de contrôle des dépenses, des mesures qui s'appliquaient, M. le Président, aux
ministères et organismes budgétaires, aux organismes autres que
budgétaires et autres fonds spéciaux, aux activités administratives des réseaux
de la santé et de l'éducation et aux sociétés
d'État. Ces mesures, si on peut le résumer ainsi, se résumaient à l'application
du cran d'arrêt. L'application du cran d'arrêt et ces mesures
administratives avaient pour consigne, notamment, de réaliser des gains de
productivité de 2 % au niveau de la
masse salariale et de 3 % de leurs dépenses de fonctionnement applicables
au sein des organismes que je vous ai mentionnés précédemment également,
M. le Président.
En outre, il a été demandé aux ministères et
organismes budgétaires de resserrer l'octroi et la promesse des subventions afin de dégager des économies de
110 millions au niveau des dépenses de transfert. Également, M. le
Président, le cran d'arrêt a aussi eu un impact
au niveau des ressources humaines. Un gel d'embauche a été imposé
immédiatement aux ministères et organismes
dont le personnel est assujetti à la Loi de la fonction publique également, M.
le Président.
Je pense
bien... puis, peut-être, le président du Conseil du trésor pourra me corriger
si je me trompe de mois, mais je
pense que c'était au mois de juin de l'an dernier que le premier ministre a
fait l'annonce également de la création de deux commissions, dont l'une était la commission de révision des programmes. Et le lien que je fais avec cette
commission-là et avec les directives qui ont été partagées auprès des différents collègues
ministres, c'était également de revoir différents programmes, services à même les
différents ministères.
Et j'aimerais
faire ici un lien notamment avec un dossier sur lequel j'ai beaucoup... je l'ai
beaucoup étudié, analysé et, par la
suite, j'ai pris grande note de l'application de ce dossier-là : ça a été
notamment le dossier des CLD. Parce qu'il y a eu une révision de
l'application même ou de la mission même du travail que faisait le gouvernement
à travers l'extension de cette première
chaîne de... première ligne de services, qui était les CLD, à savoir quels
étaient les résultats obtenus sur le
terrain. Et ça, c'est très important, parce que non seulement ça représentait
une opportunité de regarder de quelle
façon est-ce qu'on finance la mission du soutien à l'entrepreneuriat, du
soutien au développement économique, mais
également de réviser l'existence de ces structures-là, à savoir : Est-ce
que ces structures-là répondent toujours à leur mandat premier?, mais
également de réviser les résultats obtenus à travers ces structures-là.
Vous savez, M. le Président, les CLD étaient,
jusqu'à lundi dernier, financés presque aux trois quarts par le gouvernement du Québec, pour un total de frais
d'opération de 104 millions, sur lesquels 72 millions étaient financés par le gouvernement du Québec pour gérer essentiellement
25 millions de fonds local d'investissement. C'était essentiellement du un pour quatre : 4 $ pour gérer
1 $ de fonds local d'investissement. C'était plus de
4 000 membres des conseils d'administration et
2 500 employés, à travers 118 points de services à travers le
Québec.
Et
malheureusement, M. le Président, le 26 février dernier, le Vérificateur
général a jeté encore plus de lumière sur la décision qui a été
appliquée ou annoncée à l'automne dernier face à la révision de cette
structure-là, qui était... qui annonçait de graves manquements au niveau de la
gouvernance, premièrement, graves manquements au niveau de la politique d'investissement appliquée par un
certain nombre de CLD. Et, ce qui est encore plus grave, dans l'analyse
et le mandat de vérification qu'a utilisé le
Vérificateur général pour s'intéresser aux CLD — une structure qui existait depuis
1998, donc presque 20 ans, M. le Président — c'est que, dans certains cas,
certains CLD utilisaient le Fonds local d'investissement pour financer les
frais d'opération, alors que c'était un levier économique destiné à soutenir
nos entrepreneurs actuels et nos futurs
entrepreneurs, afin de les soutenir à se lancer en affaires, afin de les
soutenir à accroître leur entreprise,
à créer de l'emploi et à faire avancer économiquement leur région respective.
Et ça, c'est le Vérificateur général qui l'a annoncé, M. le Président.
Ce qu'il a
également annoncé, c'est que, dans presque 43 % de l'utilisation du FLI,
du Fonds local d'investissement, le
Fonds local d'investissement n'était pas utilisé. Il y avait près de
80 millions de dollars qui avaient été non utilisés au niveau du
FLI dans certains cas. Et ça, malheureusement, c'est de l'argent qui est resté
en caisse plutôt que d'avoir été investi dans les différentes communautés à
travers le Québec pour soutenir le développement économique.
Et la raison
pour laquelle je fais un lien avec ça, M. le député... M. le Président, c'est
parce que notre mission, comme
gouvernement, ou l'objectif qu'on a, comme gouvernement, c'est de s'assurer
que, premièrement, nous gérons correctement
les fonds publics, et c'est ce que le président du Conseil du trésor a assumé
comme responsabilité, et de belle façon, au cours de la dernière année,
puis, deuxièmement, de s'assurer que, là où on met de l'argent, ça répond à la mission même pour laquelle on l'investit et aux
objectifs. Et notre objectif, ce n'est pas nécessairement de défendre
les structures. Si une structure ne fait pas
l'affaire, il faut la remettre en question, mais on va continuer à financer la
mission, et c'est ce qu'on a appliqué à travers le projet de loi n° 28.
Le 25 novembre dernier, M. le Président, le
président du Conseil du trésor a également annoncé la rénovation de l'État québécois, une rénovation — et dans ses propres mots — qui se définissait de la façon
suivante : «Nous allons redéfinir un État du XXIe siècle qui
respecte la capacité de payer des Québécoises et des Québécois et qui répondra d'autant à leurs besoins. Les changements en profondeur que
nous opérons nous permettront de réduire le nombre d'effectifs, la taille de l'appareil gouvernemental et de rénover
l'État.» Et, parmi les mesures structurantes annoncées à ce moment-là, M. le Président, il y avait le plan de
réduction des effectifs pour les ministères et organismes dès 2015‑2016
afin d'en «faire plus avec moins et mieux, à l'interne, avec des meilleurs
moyens», des mesures visant les structures de l'État,
en mettant en place «un vaste chantier de révision et de l'optimisation des
structures et des organismes de l'État» et des mesures visant à assurer un meilleur contrôle des dépenses de
rémunération. En plus, le président du Conseil du trésor a annoncé des mesures administratives spéciales
visant l'atteinte des cibles budgétaires pour 2014‑2015, et c'est ce que
nous avons pu mettre en application, depuis lundi soir dernier, avec l'adoption
du projet de loi n° 28.
Donc, M. le
Président, pour le bénéfice de la population qui nous écoute, je viens de vous
faire un peu une liste des différentes actions appliquées par le
président du Conseil du trésor, mais également avec le soutien de l'ensemble du
Conseil des ministres, au cours de la
dernière année. Nous pouvons voir, à travers ces actions-là, une rigueur, tel
que le document l'indique, une
rigueur et une responsabilité dans les décisions qui ont été prises au cours de
la dernière année, dans les décisions qui ont été annoncées lors du
dernier budget également, M. le Président.
Et donc j'ai
fait tout ce préambule-là, M. le Président, pour également inviter le président
du Conseil du trésor à nous partager un peu comment sa vision va se
traduire au cours de la prochaine année et dans quelle continuité ou de quelle façon ces mesures-là vont assurer cette
continuité de gestes qu'il a posés au cours de la dernière année
également, M. le Président. Merci.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le ministre.
M.
Coiteux : Bien. Alors, je
pense qu'il faut prendre le point de départ, là. Le point de départ, c'est
qu'effectivement il y a... Toutes les mesures que j'ai énoncées tout à
l'heure, si on ne les avait pas prises, on aurait aujourd'hui 7,3 milliards de déficit cette année. Alors,
c'est le point de départ. Mais maintenant, puisque nous avons pris ces
mesures, nous ramenons cette année-ci
l'équilibre budgétaire. Maintenant, il va falloir qu'on s'assure de le maintenir, cet équilibre budgétaire. Il va falloir
s'assurer de le maintenir puis il va falloir s'assurer qu'on ait la marge
de manoeuvre pour mettre en oeuvre le plan
économique aussi qui va permettre de dynamiser encore davantage la
croissance. La croissance économique, elle a
commencé déjà à se redresser, mais elle va se redresser encore plus au fur et à
mesure qu'on va être capable d'avancer dans les prochaines étapes de
notre plan économique.
Alors, il
faut être capable de maintenir un rythme de croissance des dépenses qui soit,
puis je l'ai dit hier soir, inférieur
à celui des revenus. Pas supérieur à celui des revenus, mais inférieur à celui
des revenus. Parce que c'est ça qui va nous
permettre d'abaisser la pression fiscale sur nos petites et moyennes
entreprises. C'est ça qui va nous permettre d'avoir une fiscalité des entreprises qui est comparable à
celle de l'Ontario. C'est ça qui va nous permettre d'éliminer, à partir du 1er janvier 2017, la taxe santé. C'est donc ça
qui va nous permettre de redonner des ressources fiscales à nos citoyens
pour qu'ils puissent faire des investissements, participer davantage au marché
du travail et participer à une économie qui va être plus vigoureuse.
C'est ça, le
plan. Il ne faut pas chercher autre chose que ça. Fondamentalement, c'est
d'avoir une économie plus prospère,
qui va générer des plus grands revenus pour les Québécois, et, forcément, sans
augmenter le fardeau fiscal — bien au contraire, en le
diminuant — qui
va donner plus de recettes fiscales pour financer des programmes prioritaires.
C'est ça qui est le plan, puis, pour y arriver,
bien, ça va être la poursuite des trois chantiers. La révision des programmes,
elle n'est pas terminée. La révision des programmes, elle va se poursuivre. On
va mettre en place un mécanisme d'évaluation
permanente des programmes, et il y aura des modifications à certains programmes
qui vont se poursuivre. Le chantier de la rénovation des structures, des
fusions d'organismes, qu'on a déjà annoncé, il va aller de l'avant. Il y en
aura d'autres qui vont s'ajouter.
Et — puis c'est très, très, très important — on a une occasion de trouver un terrain
d'entente avec les syndicats, qui font
partie de la solution, qui sont nos partenaires, de signer une convention
collective, au terme des négociations, qui va assurer le retour et le maintien de l'équilibre budgétaire, des services
publics de qualité qui tiennent compte de la capacité de payer de nos
concitoyens.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député, il vous reste environ deux minutes.
• (13 heures) •
M.
Polo : Deux minutes? Merci beaucoup, M. le Président. En effet, nous
avons pu constater effectivement que, non
seulement de redonner une capacité de consommation aux Québécois et aux
consommateurs, c'est important, mais de quelle façon. Quand le président
du Conseil du trésor mentionne, si on peut dire, de diminuer le fardeau fiscal
des PME, c'est une tâche importante, parce
que, comme vous le savez, 99 % de nos entreprises au Québec, c'est des
PME. 70 % de la création des nouveaux
emplois aujourd'hui proviennent des PME. Et c'est un incitatif important, c'est
une responsabilité importante de penser à
nos PME parce que c'est la base même, c'est la colonne vertébrale de notre
économie.
Et, hier
soir, j'ai eu le grand plaisir de participer à l'étude de crédits avec le ministre de l'Économie et de lui faire un peu un portrait de ce qui a été réalisé dans la dernière année pour
soutenir non seulement nos PME, mais spécifiquement nos PME à plus fort potentiel de croissance. Et
j'ai eu l'occasion, M. le Président, puis c'est là que je fais un lien avec
les propos du président du Conseil du trésor, de revenir sur la stratégie précédente des gazelles, et de la
formulation qui a été faite, et des
défauts importants qu'il y avait dans la préparation de cette stratégie, dans
l'annonce, dans la présentation, également dans la diffusion de cette
stratégie.
Je vous rappelle, M.
le Président, les mots du premier ministre à l'époque, il y a même exactement
un an, lorsqu'il s'était fait poser la
question : Que pensez-vous de la stratégie des gazelles? Parce que le
timing, à ce moment-là, c'est que l'annonce de la
stratégie des gazelles s'est faite quelques semaines avant le début de la
campagne, c'était autour du 18 février
2014. Puis nos collègues de la première opposition et les anciens candidats du Parti québécois ont utilisé grandement cette annonce-là comme étant un de leurs principaux
outils de vente pour démontrer qu'ils étaient à l'écoute des PME et
qu'ils étaient à l'écoute de l'intérêt et de l'esprit de créer de l'emploi. Et malheureusement
leur stratégie était mal basée parce que, comme l'a dit le premier ministre, ce
n'est pas le rôle du gouvernement de choisir les gagnants...
Le Président (M.
Bernier) : Merci, M. le député.
M. Polo :
Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M.
Bernier) : Merci de votre présentation, M. le député de
Laval-des-Rapides. Parce que le temps alloué
à l'étude du volet Conseil du trésor et crédits budgétaires du portefeuille
Conseil du trésor et Administration gouvernementale étant presque
écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix.
Adoption
des crédits des programmes 1, 2, 3 et 5
Ainsi, le
programme 1, Secrétariat du Conseil du trésor, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
Le Président (M.
Bernier) : Le programme 2, Fonctions gouvernementales,
est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
Le Président (M.
Bernier) : Adopté sur division.
Le programme 3,
Commission de la fonction publique, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
Le Président (M.
Bernier) : Adopté sur division.
Le programme 5,
Fonds de suppléance, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
Le Président (M.
Bernier) : Adopté sur division.
Je suspends quelques
instants, avant de reprendre nos travaux avec la CARRA, afin de lui permettre
de prendre place. Merci.
(Suspension de la séance à 13 h 3)
(Reprise à 13 h 6)
Le Président (M.
Bernier) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre
nos travaux.
Régimes de retraite
Discussion générale
La commission est
réunie afin de procéder à l'étude du volet CARRA des crédits budgétaires du
portefeuille Conseil du trésor et administration gouvernementale pour l'exercice financier 2014‑2015.
Une enveloppe d'une heure a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Puisque
nous débutons nos travaux à 13 h 5 et qu'une période d'une heure doit être
consacrée à l'étude de ce volet, est-ce qu'il y a consentement pour
poursuivre nos travaux jusqu'à 14 h 5?
Une voix : ...au-delà de
13 heures?
Le Président (M.
Bernier) : Au-delà de 13 heures, oui, 14 h 5.
Une voix : Consentement.
Le Président (M. Bernier) : Consentement.
Je suis maintenant prêt à reconnaître une première intervention de l'opposition
officielle. Dans un premier bloc d'échange, M. le député de Sanguinet, la
parole est à vous.
M.
Therrien : Merci, M.
le Président. Merci. Je souhaite la bienvenue aux gens de la CARRA. Peut-être
qu'ils étaient déjà là, mais en tout cas je vous souhaite quand même la
bienvenue.
Écoutez,
j'en ai parlé un peu hier, là, le 15 décembre 2014, le président du Conseil du trésor a proposé trois changements importants, là, dans un éventuel
changement des plans de retraite, trois paramètres qu'il a décidé de modifier. Et ça, c'est un peu surprenant, j'en ai
parlé aussi hier, mais la capitalisation est quand même à 96 %,
malgré le fait qu'en 2008 il y ait eu un cataclysme financier, là, dans le
monde, qui a fait que les placements ont reculé de 25 % dans leur
ensemble au niveau... en tout cas, au minimum au niveau nord-américain. Et,
malgré le fait qu'on ait subi, là, ce
choc-là, on a quand même une capitalisation à 96 %. Sachant que tu as
généralement un écart type de 8 %, de plus
ou moins 8 %, ça veut dire qu'on se ramasse dans l'espace, là, de
capitalisation correcte. Bon, c'est ce qu'on pourrait dire.
Et, à
l'époque, ces changements-là, le ministre s'était fait poser la question :
Est-ce que ça va faire des changements? Est-ce que ça va pousser des
gens vers la retraite? Et le ministre avait dit : Non, pas vraiment. Et la
semaine passée, en Chambre, j'avais posé une
question au ministre — j'imagine qu'il s'en rappelle — et j'avais parlé du 8 %, qu'il y
avait eu une augmentation des demandes. Entre le premier trimestre 2014 et le
premier trimestre 2015, il y avait une
hausse de 8 % des demandes de retraite. Et sa réponse, c'était, je me
rappelle, il avait dit : Bien, écoutez, ce n'est pas phénoménal, il n'y a rien de particulier, ce n'est pas
exceptionnel, puis c'est correct. Et donc lui considérait que 8 %, ça se trouvait être normal. Et puis je
vous rappelle qu'il avait dit, le 15 décembre, qu'il n'y aurait pas de
changement dans la prise de retraite éventuelle des gens suite à ces
propositions-là.
Et c'est difficile de... Quand on fait des
propositions comme ça, on a de la misère à voir qu'il y a un espace de négociation, de la façon qu'il les présente. Ça
fait que, là, les gens se disent : Bien, tabarnouche! Ça a l'air que
c'est de même que ça va marcher. Ça fait
qu'on sent qu'il ne semble pas y avoir beaucoup d'espace de négociation,
mais ça, ce n'est pas l'essentiel du propos, là.
Et là on a eu
des communiqués de la CARRA... le communiqué de la CARRA, le 22 avril, qui
nous dit qu'ils ont fait une erreur.
Ça peut arriver. Ils ont fait une erreur dans... quand on parle du 8 %,
parce que la base a été changée. Ce n'est pas 6 983 au premier trimestre 2014, c'est plutôt 6 106.
Et le chiffre d'aujourd'hui, là, du premier trimestre, 7 535, ne change pas. Ça peut arriver, là. Je ne vous jette
pas le blâme, là, mais pas du tout, là. Mais là, quand tu calcules, tu
t'aperçois que ça fait 24 %
d'augmentation de gens qui vont aller à la retraite. 24 %, ça commence à
être beaucoup. Ça commence à être une hausse qui est, au minimum,
surprenante.
Ça fait que,
là, écoutez, j'imagine que le ministre, quand il a vu ça, M. le Président, il s'est
dit : Je pense qu'on va regarder,
voir s'il n'y a pas des conséquences sur les services offerts à la population.
J'imagine. Bien, je vais lui poser la question, tiens! Je vais lui
demander : Quand vous voyez l'augmentation de 24 % chez les gens qui
vont prendre leur retraite et qui
travaillent, et qui offrent des services à la population, est-ce que vous avez
changé d'idée puis vous allez faire une étude d'impact pour savoir ce
sera quoi, les conséquences sur les services qu'on donne à la population?
• (13 h 10) •
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Coiteux : Alors, je demanderais, avec évidemment l'autorisation, à
M. Goulet qui est P.D.G. de la CARRA d'expliquer quelle a été la nature de cette erreur dans les chiffres et
les correctifs qui ont été apportés. Je pense que ça va être... ça va
permettre à tout le monde de partir avec la situation.
Le Président (M. Bernier) :
En vous identifiant, s'il vous plaît, M. Goulet.
M. Goulet (Christian) : Bonjour,
Christian Goulet, président-directeur général de la CARRA.
Le Président (M. Bernier) : Bienvenue,
M. Goulet.
M. Goulet
(Christian) : Donc, merci.
Donc, première des choses, merci de me donner la parole. Effectivement,
vendredi dernier, on a constaté l'erreur, qui est une erreur de manipulation
humaine — ce
n'est pas une erreur de système — et, dès lors, nous avons adressé au cabinet
l'information pour pouvoir la traiter et mettre en place les nouveaux chiffres.
Donc, on en est encore désolés, c'est pour ça qu'on a donné le communiqué hier.
Peut-être juste être prudent sur les volumétries
que vous avez à l'intérieur parce qu'on peut penser que cette somme-là, c'est
tous des gens qui partent, mais, à la CARRA, on a un énorme volume au niveau de
demandes de prestations de tous genres, et, à l'intérieur de ces chiffres-là,
vous avez des participants qui sont actifs, vous avez des participants qui sont
inactifs, il y a des rentes différées, du rachat, etc. Donc, à l'intérieur,
c'est une somme de tout... de la prestation de la CARRA, mais effectivement les
pourcentages que vous avez donnés sont les bons.
Le Président (M. Bernier) :
Merci, M. Goulet.
M.
Therrien :
Bien, merci, M. le Président. Donc, vous dites qu'il faut faire attention parce
qu'il y a ces différentes... ils partent
pour différentes raisons, et ça a différents impacts. Est-ce que vous avez fait
la ventilation de ce genre de
mouvement là? Ça touche quoi? Ça ressemble à quoi? Parce que, écoutez,
24 %, j'imagine que c'est quand même important, puis peut-être que
vous vous êtes dit : Oui, il faudrait vérifier, là, quels genres de
départs ou quels genres de situations qui pourraient être expliqués par ce
mouvement à la hausse. Avez-vous fait cette analyse-là?
Le Président (M. Bernier) :
M. Goulet.
M. Goulet (Christian) : Non. Cette
analyse-là n'a pas été faite encore. Je peux vous dire qu'on va travailler
là-dessus, parce que la CARRA n'est pas mise en place pour faire ce genre de
travail là, de descendre au niveau des données
pour informer. Donc, on est en train de travailler là-dessus pour fournir de
l'information, en toute transparence éventuellement,
constamment. On regarde... la fournir de façon mensuelle. Donc, ce sera fait au
niveau de des travaux qu'on aura à faire là-dessus.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député.
M.
Therrien : Merci,
M. le Président. Donc, est-ce que ça vous a été demandé, cette analyse-là?
M. Goulet (Christian) : Oui.
M.
Therrien : O.K.
C'est M. le ministre, j'imagine, et son équipe.
M. Goulet (Christian) : Et ce sera
fait.
M.
Therrien : Ça me
rassure, O.K., bon. Écoutez, quand est-ce qu'on aurait les résultats de cette
analyse-là? J'imagine que ça va être public, là, quand vous allez avoir ces
résultats-là.
Le Président (M. Bernier) :
M. Goulet. M. le ministre.
M.
Coiteux : On est en train de compiler cette information-là. On va en
faire l'analyse et on va communiquer de la manière appropriée la situation lorsqu'on aura pis connaissance de
l'ensemble des chiffres. Je ne voudrais certainement pas qu'on soit dans une position de devoir
rectifier des chiffres une semaine après. Puis l'erreur est humaine, là, puis
on ne blâme personne, effectivement.
Moi, j'ai
utilisé des chiffres lors d'un échange que nous avons eu au salon bleu, et ces
chiffres étaient ceux dont on disposait à ce moment-là. Alors, on est en
train de faire des validations.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député.
M.
Therrien :
Oui. Écoutez, honnêtement, là, je ne vous lance pas la pierre par rapport à ce
que... D'abord, vous dites que vous
avez fait une erreur; ça peut arriver. M. le ministre, vous me dites :
J'ai répondu à partir des informations que
j'avais. Je n'ai aucun problème avec ça. Moi, c'est juste le problème... pas le
problème que j'ai... c'est par rapport à l'ensemble de la population. Moi, je défends les citoyens, je me
dis : Bien, écoutez, je pense qu'il y a des vérifications à faire.
Et puis je voulais savoir : Quand vous
allez faire cette analyse-là, est-ce que vous allez ventiler par secteur
d'activité, par région pour savoir, mettons, il y a-tu une région qui va être
davantage frappée par ces mouvements-là? Il y a-tu un secteur, par exemple dans
la santé... est-ce que la santé va être davantage confrontée à ce phénomène-là?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre. M. Goulet.
M. Goulet (Christian) : Vous me
permettez...
M.
Coiteux : Oui, bien, on échangeait parce qu'on échange beaucoup sur
ces questions-là, vous imaginez bien.
Le Président (M. Bernier) :
Oui, c'est pour ça que ça me prend un répondant au niveau des...
M. Coiteux : ...mais je laisserais
M. Goulet poursuivre avec...
Le Président (M. Bernier) :
M. Goulet, allez-y.
M. Goulet (Christian) : Vous savez,
on travaille sur tous les réseaux. On a différents régimes, on gère
30 régimes à la CARRA, donc on va être capables de les ventiler par les
régimes. C'est certain qu'on a nos deux plus gros régimes, qui sont 98 %
des volumes, qui sont le RREGOP et le RPA, donc, qui vont être là, et on pourra
y aller par la suite également par réseau.
On pourra faire par réseau santé, réseau éducation, on regardera. Donc, on est
en train de regarder.
Comme je vous dis, la base de données
n'est pas faite pour être interrogée, donc nos gens sont en train de
travailler là-dessus pour pouvoir aller chercher l'information, et on va donner
le maximum d'informations possible.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député.
M.
Therrien : Merci, M. le Président. Écoutez, je
comprends la complexité de la chose,
là, ne vous en faites pas, là. Je
peux comprendre que la tâche va être importante, là. Est-ce que, par région, ça
va être possible aussi? Parce que, là, vous
me dites : Par corps de métier ou par secteur, vu que c'est des régimes,
vous allez quand même réussir ce tour de force là, mais, par région,
est-ce que vous allez sortir les informations?
Le Président (M.
Bernier) : M. Goulet.
M. Goulet (Christian) : Si je vous répondais que je vais le prendre en
note puis que je vais vous revenir? Je ne suis pas certain, mais, si je
peux le faire, je peux vous garantir que nous allons le faire.
Le
Président (M. Bernier) : Tout simplement transmettre votre information aux membres de la commission,
à la Commission des finances publiques. On pourra transmettre l'information aux
membres participants.
M. Goulet
(Christian) : Parfait. Parfait.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député.
M.
Therrien : Merci, M. le Président. Je reviendrais à une question par rapport au ministre, là, qui nous disait, en décembre, qu'il n'y aurait pas d'impact. Et
j'imagine qu'à l'époque, quand vous avez pris cette décision-là... en tout
cas, quand vous avez annoncé les lignes que
vous allez suivre pour les futures négociations dans le domaine des retraites,
vous avez dit : Bien, il n'y a pas
vraiment d'impact prévu. Ça fait que j'imagine que vous n'avez pas fait d'étude
d'impact parce que vous disiez : Il n'y en aura pas.
M. Coiteux :
Non, je n'ai jamais dit que... Je n'ai jamais dit que...
M.
Therrien :
Je présume, je présume. Je peux me tromper, là.
M. Coiteux :
Je n'ai certainement jamais dit qu'on faisait des changements pour qu'il ne se
passe rien. Si on propose des changements,
c'est parce qu'on veut modifier la trajectoire du régime qui va nous amener à supporter des coûts de plus en plus
importants dans le futur étant donné l'allongement de la vie, à la fois
pour l'ensemble des Québécois
à travers la part du gouvernement et pour les participants à travers leur
cotisation personnelle. Alors, il est
impératif, à la fois pour des soucis de... Parce que maintenir la
capitalisation, le prix pour la maintenir, il va augmenter avec l'allongement de la vie. Alors, il faut travailler tout
de suite, il ne faut pas attendre d'être mis devant un fait accompli et, d'autre part, étant donné le
pourcentage de plus en plus élevé de retraités par rapport aux personnes
actives, le régime est de plus en plus dépendant des rendements sur les marchés
financiers, lesquels baissent de décennie en décennie
avec peu de perspectives de remontée prochaine, et il y a de la volatilité. On
n'est pas à l'abri d'une prochaine crise
qui va avoir un impact encore plus grand que la précédente, compte tenu de
l'état du régime. Alors, nous, on bouge pour l'avenir. Alors, les
propositions n'ont pas pour objet d'avoir aucun impact et ont pour objet
d'avoir un impact positif à l'avenir.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député.
M.
Therrien : On en
est rendus où aujourd'hui? On est, quoi, quatrième mois? Est-ce que la
tendance se maintient? Ça, pour ça,
avez-vous regardé, voir, si, au mois d'avril, là, la tendance se poursuivait ou
si c'était juste quelque chose de...
Parce que j'imagine, avec un changement comme ça, aussi important, tu sais, tu
dis : Tabarnouche! On va suivre peut-être de façon serrée pour voir
s'il y a continuité, une tangente qui s'annonce.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Regardez, je pense que je vais me permettre de répondre, là, ici, là, parce
qu'on parle du fond de la question ici. Le
fond de la question, c'est qu'on veut corriger une situation qui va être
problématique pour l'ensemble des Québécois et pour les participants au
régime dans les prochaines années, et on ne veut pas attendre la prochaine négociation des conventions collectives pour
pouvoir en parler et trouver une solution à ça. Alors, on a mis sur la
table des propositions qui vont, un, cesser
de subventionner les départs hâtifs, moduler l'âge de prise effective de la
retraite sans pénalité actuarielle en fonction de l'allongement de la
vie et, trois, de le calculer sur une période plus longue, comme a été fait dans d'autres régimes de retraite, y
compris celui de Desjardins notamment. Plusieurs ont bougé dans ce
sens-là avec des résultats qui sont positifs. Maintenant, c'est clair que ça
veut dire qu'à un moment donné ça veut dire un changement dans les paramètres du régime. Ils ne seront plus les mêmes
au terme de changements de cette nature-là. C'est vrai, mais on le fait pour les bonnes raisons. Maintenant,
les modalités de mise en oeuvre de tout ça, on est totalement ouverts à en discuter. On
a fait une offre sur la table. Les syndicats savent qu'il y a un problème avec
le RREGOP, et on est aux tables de
négociation, et puis on est tout à fait prêts à discuter des manières d'éviter
des problèmes transitoires qui pourraient
exister. Dans les problèmes transitoires, là, lorsqu'on fait un calcul, là,
rationnel des choses, ça se peut que quelqu'un se dise : Bien, si
le 1er janvier, disons, 2017, les paramètres changent, peut-être que moi,
personnellement, j'aurais avantage à partir
en décembre 2016 plutôt qu'en janvier 2017. Ça se peut, ça, que ça arrive. Et
cette anticipation-là que certains
veuillent devancer, ces études-là, on les fait, on regarde ça, on a pris ça en
compte. Mais il y a moyen de mitiger
ces effets-là, et la place correcte pour trouver les solutions pour mitiger ces
effets-là, potentiels, c'est aux tables de négociation.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député.
• (13 h 20) •
M.
Therrien :
O.K. Donc, vous me dites, vous faites ça pour avoir un effet, parce qu'il y
aura un effet, parce qu'il y aura un effet. C'est ça que vous me... C'est ça
que j'ai compris. Je vais juste terminer, là, avant que vous répondiez, si vous permettez, M. le ministre. Donc, vous
dites : Bien, moi, j'ai fait ça, je m'attendais à avoir un effet, un
impact. Mais comment vous allez faire pour gérer cet impact-là? Là, on a
un impact quand même assez important, là, on parle de 24 %, là. Il y aura des
conséquences sur les services offerts à la population. J'imagine que vous avez
commencé à réfléchir à une solution parce que ces gens-là qui partent,
ils partent avec une expertise, là. Ce sont des gens qui ont beaucoup d'expérience puis qui donnent un service à la
population qui est sûrement très adéquat. Puis des gens comme ça, ça ne
se trouve pas facilement.
Moi, je veux
savoir : Y a-tu prévu quelque chose? Il me reste une minute?
Le Président (M.
Bernier) : Oui, il vous reste 1 min 20 s. Je voulais
vous prévenir, monsieur...
M.
Therrien : Vous êtes gentil, vous êtes gentil. Juste
d'abord... Écoutez, je vais laisser la question, mais je veux juste revenir sur quelque chose. Quand tu
négocies, là, une convention collective, tu négocies la rémunération
globale. Là-dedans, il y a plein d'affaires,
dont le salaire aujourd'hui puis le salaire différé. Et puis là vous me
dites : Le salaire, on va le
geler, puis le salaire différé, on va l'attaquer. Ça fait que, là, vous partez
avec le beurre, l'argent du beurre, le couteau, la vache, la table puis
la cuisine. C'est ça que vous êtes en train de faire quand vous proposez ça
comme ça.
Quand
vous parlez... Puis, hier, vous me l'avez mentionné, vous avez dit : On a
fait cette proposition-là parce qu'on voulait épargner des cotisations
de l'employeur, du gouvernement. Je comprends que vous voulez faire ça, mais
ça, c'est une forme de rémunération. Et donc
vous dites : Je coupe, je gèle ma rémunération maintenant et je vous coupe
votre rémunération plus tard. C'est vous qui
me l'avez dit hier, ça. Donc, ça veut dire que vous allez à la table de
négociation, vous gelez les salaires en
termes nominaux, mais, en termes réels, c'est une baisse de 2 % parce que
ton taux d'inflation est de 2 % — vous le savez comme moi, vous
êtes économiste — puis
vous arrivez avec une baisse, vous voulez faire
une baisse de vos cotisations sous prétexte qu'ils paient beaucoup de
cotisations, eux, mais eux l'ont choisie à travers la négociation, ils
l'ont choisie, cette cotisation-là. Ils se sont assis à la table et ils ont
fait en sorte d'accepter ce genre de rémunération globale.
Le Président (M.
Bernier) : Merci, M. le député.
M.
Therrien : Moi, je pense qu'on devrait laisser la place à la
négociation et j'espère que vous allez en laisser.
Le Président (M.
Bernier) : Merci, M. le député. Votre temps est maintenant
écoulé.
M. Coiteux :
...M. le Président...
Le
Président (M. Bernier) : Bien, on vient sur le temps du
gouvernement. Oui, vous pouvez prendre le temps que vous voulez, M. le ministre. Vous pouvez donner
la réponse. C'est sur le temps du gouvernement, sur le bloc du
gouvernement. Allez-y.
M.
Coiteux : On a mis sur la table des propositions pour assurer la
pérennité du régime pas seulement en 2015, mais pour toutes les années à
venir, et c'est le geste responsable à faire. Et on est en négociation avec les
syndicats, que j'appelle à nouveau à être
des agents de changement pour ne pas regarder juste cette année et la prochaine
année, mais les 25 à 30 prochaines années pour qu'ensemble on trouve une
solution à ce problème, et il y a moyen de le résoudre, et c'est en négociation
qu'on va y arriver.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Sainte-Rose.
M. Habel :
Oui. Merci, M. le Président. Il me fait plaisir de parler de retraite, en tant
que plus jeune député de l'Assemblée nationale.
Le Président (M.
Bernier) : Bien oui. Ça fait drôle de vous entendre parler de
retraite. Vous avez encore un bon bout à faire.
M.
Habel : Mais aussi, vous savez que je suis comptable, donc ça va me
faire plaisir de vous expliquer, premièrement,
la différence entre les deux types de régime qu'il existe actuellement :
il y a la cotisation déterminée et aussi
la prestation déterminée. La cotisation déterminée, c'est quelqu'un qui cotise,
par exemple un montant précis avec l'employeur, mais que le montant
prévu pour la retraite, lui, est incertain, alors que la prestation déterminée,
c'est un montant prévu à la retraite, qui,
lui, est déjà connu. Il y a une différence entre les risques au niveau des
employés et des employeurs : la
cotisation déterminée, elle, est un risque qui est assumé à 100 % par les
employés, alors que la prestation déterminée est assumée, elle, à
100 % par les employeurs.
Dans
le rapport D'Amours, que j'invite tout le monde à lire, le rapport D'Amours
conclut que le meilleur régime de
retraite est la prestation déterminée. Il a, en quelque sorte, raison pour les
employés parce qu'il n'y a rien de mieux que de savoir combien on va recevoir à la retraite. Mais il faut dire aussi
que ça met une pression sur les employeurs, et, ici, le gouvernement du
Québec est l'employeur, et il assume aussi 100 % des risques liés à la
retraite de ses employés. Le gouvernement
absorbe ainsi les fluctuations économiques dans un régime à prestations
déterminées, autant en termes de crise économique lorsque cela arrive...
mais aussi profite des essors économiques.
Je
pense qu'il est important de réitérer que, pour les gens qui travaillent pour
l'État québécois, c'est un véritable avantage social de se retrouver
dans un régime à prestations déterminées parce que, lorsqu'on fait la
ventilation du nombre de travailleurs au
Québec, il y a 3 954 000 travailleurs au Québec, et 34 % de ces
travailleurs bénéficient d'un régime
à prestations déterminées, donc 34 %, alors que le reste ne bénéficie pas
d'un régime à prestations déterminées. Au niveau de secteur public,
866 000, soit 62 %, bénéficient d'un régime à prestations déterminées.
Donc, sur les 1,3 million de personnes
qui ont un régime à régime à prestations déterminées, le secteur public, lui,
représente 62 % qui se ventile avec la fonction publique du Québec
à 560 000, la fonction publique du Canada à 89 000, les municipalités
à 69 000, les CPE à 56 000, les
universités à 47 000 et les secteurs parapublics à 45 000. Je tiens
quand même à dire que c'est des chiffres qui datent de 2011, donc il y a
peut-être eu une évolution au cours des dernières années au niveau des
chiffres. Donc, je me fie sur les chiffres de 2011.
Donc,
j'aimerais savoir, premièrement, avec le ministre et aussi président du Conseil
du trésor, dans le contexte, comment pouvez-vous agir, et dans quelle
mesure, et comment allez-vous agir face aux propositions concernant le RREGOP
dans le cadre des négociations?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : O.K. Je répète le contexte général dans lequel tout ça
s'inscrit, là. La cotisation des participants, O.K., elle a plus que doublé au cours des dernières années, elle a plus
que doublé au cours des dernières années. En 2004, là, le taux de cotisation était de 5,35 %,
et, en 2016, on va atteindre 11,12 %. D'accord? Et ce n'est pas parce
qu'on bonifie la rente, c'est parce que le coût de faire la même chose
augmente de plus en plus. Ça, c'est l'équivalent de coûts qui augmentent plus
vite que la capacité de payer, à la fois des participants et de l'ensemble des
citoyens du Québec qui paient le 50 %.
Pour
le gouvernement, là, pendant la même période, juste pour le RREGOP — je ne parle pas de tous les régimes de retraite — juste pour le RREGOP... En fait, j'ai des
chiffres ici pour les 15 dernières années. Dans les 15 dernières années, la dépense au RREGOP du gouvernement du
Québec, elle a plus que triplé, elle a plus que triplé. Puis, juste pour
le RREGOP, là, en 2013‑2014, on était déjà rendus à plus de 2 milliards de
dollars annuellement, et ça va continuer d'augmenter.
Donc,
on a un régime qui coûte de plus en plus cher pour faire la même chose et on a
un régime dont les coûts augmentent
plus vite que la capacité de payer de tout le monde, y compris des
participants. C'est d'autant plus injuste à l'égard des plus jeunes participants, et c'est pour ça que les jeunes
s'intéressent aussi à ces questions de retraite, M. le Président.
Le Président (M.
Bernier) : Effectivement.
M.
Coiteux : Les jeunes, dans le secteur public, pour avoir la même chose
que leurs aînés, vont payer beaucoup plus cher, et ce n'est pas terminé.
Alors, il y a une forme ici d'inéquité en plus d'un problème d'explosion des
coûts.
Alors,
c'est quand le bon moment pour changer ces choses-là? Bien, le bon moment,
c'est le plus tôt possible, M. le Président. Et le courage, ce n'est pas
de dire : Bien, on va attendre la prochaine convention collective pour en
parler. Le courage, c'est de le faire
maintenant, même si ce sont des enjeux qui sont difficiles, qui créent des
passions, avec raison. Je comprends
que les plus âgés de nos employés du secteur public regardent ça, puis ils
disent : Bon, qu'est-ce que ça signifie pour moi concrètement?
Bien,
à vrai dire, d'ici à ce qu'il y ait des changements, il n'y en a pas de
modification, alors ça ne sert à rien de se précipiter aujourd'hui pour dire : Je pars à la retraite maintenant
parce que peut-être que, dans le futur, il va se passer un changement.
Le changement, il n'arrivera pas minimalement avant le mois de
janvier 2017 parce que la proposition qu'on a mise sur la table, on a dit
que le premier moment où ça pourrait s'appliquer, selon notre proposition,
c'est le 1er janvier 2017.
Alors,
j'invite tout le monde à faire très attention parce que, là, il y a des gens
qui veulent leur faire peur, puis, des fois,
ça vient même de l'opposition officielle, ça, qui devrait travailler pour
l'ensemble de la population, pas seulement pour un groupe aux tables de négociation. Alors, je leur demande de prendre
le temps de regarder la situation. Dans l'état actuel des choses, il n'y
a personne qui aurait une raison valable de partir maintenant.
Maintenant, il y aura peut-être des cas à la
marge, puis je le répète à nouveau, là, c'est très important, on le sait, qu'il y a peut-être des cas à la marge où
les gens vont se dire : Bien, moi, peut-être que j'ai avantage à partir un
petit peu avant les changements quand ils arriveront. On
en convient, on le sait. On le sait, mais ça ne veut pas dire qu'il va y avoir
moins de personnes dans le secteur public après, parce qu'il va y avoir moins
de personnes qui vont partir hâtivement après les changements si on obtient les
changements. Il va y avoir moins de personnes qui vont partir hâtivement. Les gens vont rester plus longtemps au
travail, un peu plus longtemps parce que ça va coûter un peu plus cher
de partir hâtivement, mais c'est la juste chose à faire.
• (13 h 30) •
Actuellement, on subventionne les départs
hâtifs, nous, une société où le bassin de travailleurs de 15 à 64 ans diminue, nous, une société dont la démographie est
vieillissante, nous, une société dont la dynamique démographique nous mène vers la situation italienne ou la situation
japonaise, pas celle des États-Unis d'Amérique ou même les autres
provinces canadiennes, à commencer par l'Ontario. Alors donc, on a des défis
majeurs puis il faut avoir le courage d'attaquer ce problème-là, et c'est ça,
le sens de nos propositions.
Alors, nos propositions, qu'est-ce qu'elles vont permettre de faire? Nos propositions vont permettre de stabiliser la cotisation, voire même, si on a
une entente bien ambitieuse, peut-être même de la diminuer un peu aussi pour
les participants, pas seulement
pour l'ensemble des contribuables du Québec.
Mais ça va surtout la stabiliser, faire en sorte que le jeune qui entre aujourd'hui dans le secteur public, il se dit : Tiens, je paie ce
pourcentage-là sur ma paie pour mon régime de retraite, puis là ils ont
mis en place un mécanisme qui m'assure que ça ne va pas augmenter dans le
futur. Puis c'est d'autant plus important
qu'il y a le vieillissement de la population, puis qu'on n'est pas à l'abri de mauvaises
surprises sur les marchés financiers, et qu'on a un régime très mature qui
dépend de moins en moins des cotisations courantes et de plus en plus des
rendements sur les marchés financiers.
C'est ça, M. le Président, là, être responsable puis avoir une vision d'avenir. Les syndicats, je
le répète, ont une occasion en or de
montrer qu'ils sont des agents de changement, qu'ils font partie de la solution
et qu'ils vont, plutôt que de faire peur à leurs membres, leur dire de
bien prendre le temps de faire les analyses, qu'ils représentent les intérêts
des jeunes, des moins jeunes, des plus
aînés, et qu'avec le gouvernement ils vont trouver la meilleure solution possible.
Parce que c'est une décision importante, ça, de partir à la retraite. Et puis moi, je
veux absolument être certain qu'on prenne tout le temps en
négociation pour trouver la meilleure solution possible pour
tous ces gens-là qui aujourd'hui réfléchissent à l'avenir.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Sainte-Rose, cinq minutes.
M.
Habel : Parfait. Merci, M. le Président. Je
pense que le président du Conseil du trésor dresse un portrait très, très
réel de la situation. Il y a aussi un changement démographique. L'évolution
aussi de la durée de vie active au travail d'un individu a changé entre
1970 et 2009.
Pour vous
donner un peu, en moyenne, les chiffres, en 1970, l'entrée de vie active était
en moyenne de 19 ans, et on passait 46 ans au travail, 60 %
de la vie totale active, la retraite était à 65 ans, et l'espérance de vie
après 65 ans était de 13 ans. En
2009, on a une entrée un peu plus tardive dans la vie active, à 22 ans, et
on passe 38 ans au travail, soit 45 %
de la vie totale, alors qu'on prend une retraite à 60 ans et que
l'espérance de vie après 60 ans a quand même fait un bond de 10 ans à 23 ans. Donc, il y a un
changement de paradigme, M. le Président, au niveau de l'évolution du
travailleur, et je pense que c'est important
de le mentionner parce que ça met une certaine pression aussi sur un régime de
retraite et ça met aussi une pression sur les finances publiques.
Et j'ai parlé, d'entrée de jeu, de la stratégie
du contrôle des dépenses, avec le président du Conseil du trésor, sur trois
chantiers, c'est-à-dire le contrôle des effectifs, la révision des programmes
avec l'établissement du cran d'arrêt et
aussi la révision des structures. Je vous ai mentionné, entre autres, que le
projet de loi n° 10, lui, que j'ai suivi, étant sur la Commission de la santé et des services sociaux, était là
pour abolir les agences de santé mais aussi se concentrer sur les
centres intégrés de services sociaux. Et je sais qu'il y a eu une proposition
de fusion entre la RRQ et la CARRA. Quels sont les bénéfices que vous comptez
retirer de cette fusion?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Coiteux : Bien, il y a plusieurs
avantages à réaliser cette fusion des deux organismes.
D'abord, il y
a une question... On a affaire ici à deux organismes qui gèrent des régimes de
retraite, qui font affaire avec des clients d'envergure, donc qui
traitent avec des clients de grande envergure, qui ont des tailles qui sont
très semblables, qui sont toutes les deux
situées dans la ville de Québec, qui puisent dans un bassin de ressources
humaines tout à fait comparable et donc qui, plutôt que de se compétitionner,
vont pouvoir au contraire compléter leurs expertises mutuelles et créer les
synergies entre elles tout en créant un pôle d'expertise absolument
exceptionnel.
Donc, la mise en commun des ressources,
notamment informationnelles, mais surtout les ressources humaines, va faire en sorte qu'on va avoir une
organisation qui va donner des meilleurs services parce qu'il va y avoir
un échange des meilleures pratiques, là, qui
va se faire d'une organisation à l'autre. Les ressources de l'un vont pouvoir
aussi servir aux opérations de l'autre. Ça
va se faire de façon graduelle, bien entendu. Ça prend toujours un peu de temps
avant que tout ça se concrétise. Mais
néanmoins ça va donner une organisation meilleure qui va donner des meilleurs
services et dont les coûts d'opération,
ultimement, à terme — et ça va
se faire par attrition, là, toutes
ces choses-là — vont être optimisés.
Alors, c'est gagnant sur toute la ligne. Il
s'agit maintenant de bien le réaliser. Donc on met l'équipe en place pour bien
réaliser ça. On va trouver le bon véhicule législatif pour pouvoir mettre en
oeuvre les changements et on va proposer, donc, à l'Assemblée nationale bientôt
un projet de loi qui va nous permettre de réaliser tout ça.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Sainte-Rose, ça va? Est-ce qu'il y a d'autres
questions...
M. Habel : On
peut reporter...
Le Président (M. Bernier) :
Oui, on peut reporter. On va passer immédiatement du côté de la deuxième
opposition, oui. M. le député de Beauce-Nord, vice-président de la commission,
oui.
M.
Spénard :
Merci, M. le Président. Moi, j'ai juste une petite question de fait, comme ça,
connaissant depuis un an maintenant
le président du Conseil du trésor et son esprit analytique et cartésien
lorsqu'il décide de mettre des chiffres. Alors, les propositions qui sont sur la table pour la fonction publique,
en ce qui concerne la CARRA, sont
de faire passer l'âge de la retraite
de 60 à 62 ans. Les pénalités actuarielles de 4 % par année
présentement passeraient à 7,5 % par année pour quelqu'un, au
1er janvier 2017 et après, qui voudrait prendre sa retraite avant
terme.
Maintenant,
si vous avez sorti ces chiffres-là, d'après moi... à moins que je me trompe,
mais ça me surprendrait, vous connaissant très méthodique. Alors, moi,
j'aimerais savoir quelles sont vos hypothèses de départ pour la tranche d'âge à 59 ans, 58 ans, 57 ans puis
à 56 ans de la fonction publique, pour sortir ça? Parce que vous devez
sûrement avoir fait des hypothèses.
Vous en avez discuté un peu tout à l'heure en disant : C'est sûr qu'il va
y avoir une marge de départ, le monde
vont calculer. Mais, lorsqu'on calcule comme il faut, deux ans à 7,5 %, ça
fait 15 % si quelqu'un attend 60 ans. Alors, il est-u mieux de prendre 12 % à 57 ans dans les
conditions actuelles? Il devait y avoir des hypothèses, alors, moi,
j'aimerais connaître les hypothèses sur les départs prévus par le Conseil du
trésor au 31 décembre 2016.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Coiteux : Alors, si on me permet,
je vais commencer la réponse, puis, pour un complément plus détaillé, peut-être, je demanderai à M. Dufresne, ici
présent, qui est directeur général à la Rémunération globale et qui est
économiste également, peut-être de donner
quelques compléments additionnels sur les hypothèses sur les départs à la
retraite. Mais je vais vous dresser quand même le portrait, là, général
de la situation qui est devant nous. D'accord?
C'est une
approximation, là, puis ça peut fluctuer d'une année à l'autre, mais bon an,
mal an, là, dans le secteur public,
il part à peu près 15 000 personnes à la retraite, O.K.,
15 000 personnes à la retraite. Donc, il y a de l'embauche qui
doit être faite chaque année pour remplacer
ces gens-là si on voulait maintenir l'effectif constant. Ça va jusque-là?
Dans ces départs à la retraite de
15 000 par année, à l'heure actuelle, il y a beaucoup de personnes qui
partent, je dirais, de façon hâtive.
Et donc elles se privent d'une rente plus élevée parce que, pour chaque année
de départ hâtif, il y a un 2 % de crédit de rente qui est perdu et il y a une pénalité actuarielle qui s'applique
en bas de 60 ans. Donc, les gens font leurs calculs puis ils se disent : Ça vaut la peine, ça ne vaut
pas la peine. Mais la tendance, c'est qu'il y a un nombre important de
personnes qui partent quand même de façon hâtive avant de compléter 35 ans
ou avant de compléter le nombre d'années pour pouvoir partir sans pénalité
actuarielle. C'est la tendance qu'on a observée récemment.
L'une des raisons — c'est important — c'est
parce qu'on subventionne les départs hâtifs. Ce fameux taux de pénalité
actuariel de 4 %, il ne couvre pas le coût réel, pour le régime, de ces
départs hâtifs. Donc, c'est comme si nous, on faisait exprès, là, dans les
paramètres actuels, pour faire partir les gens plus vite. Pourquoi on fait ça?
Bonne question. Ce taux de 4 %, il n'a pas toujours été là. Il a été
abaissé à 4 % à l'époque où le gouvernement du Parti québécois de 1997‑1998 voulait faire partir les
gens plus vite, puis ça avait fait partie des instruments, mais ça n'a
pas été actualisé depuis. Or, on est une
société vieillissante, donc ça n'a pas tellement de bon sens de subventionner
les départs hâtifs. Si on cesse de
subventionner les départs hâtifs puis si on allonge un petit peu le temps qu'on
doit passer pour ne pas payer une
pénalité actuarielle, il y aura moins de départs hâtifs. Donc, peut-être, là, qu'à la marge il y a un certain
nombre de personnes de plus qui partiraient tout de suite avant les
changements, mais, après ça, il va y avoir, pendant un certain temps, moins de personnes que les 15 000 qui partent bon an, mal an, pour que ça
se rééquilibre ultimement, tout ça, puis que ça s'adapte à la situation
démographique du Québec. Donc, ça, c'est le portrait général. Mais, si vous
voulez des chiffres un petit peu plus précis, on peut demander à M. Dufresne.
• (13 h 40) •
Le Président (M. Bernier) :
M. Dufresne, en vous identifiant, s'il vous plaît.
M.
Dufresne (René) : René
Dufresne. Je suis le directeur général de la rémunération globale au Conseil du
trésor.
Le Président (M. Bernier) :
La parole est à vous, M. Dufresne.
M.
Dufresne (René) : Merci. En
fait, on a fait une prévision, compte tenu du dépôt qui a été fait, sur le
nombre global des départs à la retraite qui
pourraient être déplacés dans le temps en vertu du dépôt qu'on a fait. Ce qu'on
arrive essentiellement, c'est, M. le
ministre l'a dit, on a bon an, mal an 15 000 retraites par année. Peu
importe ce qui se passe avec le dépôt au niveau des régimes de retraite,
on en a environ 15 000. Ce qu'on anticipe, c'est, sur deux ans environ, 8 000
à 10 000 départs supplémentaires par rapport aux 15 000, mais
c'est une période où ça va être résorbé rapidement parce que, compte tenu des pénalités actuarielles
qui sont demandées pour les départs anticipés, c'est sûr que par le...
les gens ne peuvent pas anticiper trois ou quatre ans. Même actuellement, avec
la pénalité qu'ils ont, ils ne peuvent pas anticiper...
En fait, ils pourraient toujours le faire, mais le coût financier d'anticiper
plusieurs années est très élevé, ce qui fait que les déplacements vont se faire sur un an ou deux. Donc, ce qu'on
pense, avec les estimations qu'on a, c'est que ça, ça va se réaliser sur
un an ou deux et ça va se résorber rapidement par après, dans l'année 2017‑2018.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard : Bien, 8 000
à 10 000 de plus, c'est-à-dire, qui prendraient leur retraite avant le
31 décembre 2016, ce qui vient...
Alors, moi, j'aimerais savoir : Les départs à la retraite, de remplacer
une personne sur deux, est-ce que ça va tenir la route? Et quelle va être l'expertise qu'on va perdre dans tous
les ministères face à ça si on en a... Si je comprends bien, au lieu d'en avoir 15 000, on va en
avoir 25 000 en 2015 et 2016... en 2016, si je me fie aux chiffres de
monsieur.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Alors, deux choses ici. La première chose, c'est sur deux
ans, là, donc ce n'est pas 25 000 en 2016, là, ça se fait sur deux ans, selon les prévisions.
Mais, ceci dit, là, puis c'est très important, là, très, très, très important,
on doit régler le problème à long terme.
Maintenant, les modalités de mise en oeuvre de tout ça devraient, en toute
logique, faire l'objet de discussions
avec la partie syndicale aux tables de négociation, parce qu'il y a
certainement un moyen de mettre en
oeuvre ces modalités pour atténuer cet effet anticipé. Il y a des moyens, là,
pour atténuer cet effet anticipé. On est en négociation, c'est ça qu'on est en train de faire. On a fait des
propositions puis on veut négocier ces propositions avec la partie
syndicale.
Maintenant,
concernant le remplacement un sur deux, ça n'existe plus, ça a été remplacé par
des cibles d'effectif qui sont
établies par le Conseil du trésor. Et vous savez que cette année nous avons une
cible en réductions de 3 % afin de se constituer une banque de 1 %
d'employés de la fonction publique pour le réallouer, pour réallouer aux tâches
qui sont... aux priorités, aux endroits où c'est incontournable, pour
qu'on obtienne une réduction nette de 2 % des effectifs de la fonction
publique. Nous ne sommes plus en régime du non-remplacement d'un sur deux.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Il vous reste deux minutes à votre bloc.
M.
Spénard : O.K.
Bien, je tiens à préciser, M. le ministre, que ça ne s'échelonnera pas sur beaucoup d'années, parce qu'un coup arrivé au
31 décembre 2016, au 1er janvier 2017, selon les propositions faites, là, le monde, ils ne pourront plus prendre de retraite
anticipée beaucoup, là. Ça fait que c'est d'ici le 31 décembre 2016,
j'aimerais le préciser.
Est-ce que
les coûts ont été prévus dans vos énoncés budgétaires de 2015‑2016
et 2016‑2017? Il y a des coûts rattachés à ça, à du monde qui partent avant? Alors, est-ce que
les coûts ont été prévus dans vos énoncés budgétaires?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Regardez, comme ça va
être compensé par moins de départs dans les années immédiatement après, en termes actuariels, il
n'y a pas de coûts accrus à ces départs hâtifs, puisqu'ils sont... ils
seraient, je dis bien, parce qu'il y a des modalités de mise en oeuvre qui peuvent atténuer ce phénomène-là,
encore une fois. Mais ça serait compensé immédiatement dans les deux
années qui suivent par moins de départs, de telle sorte qu'en termes actuariels
il n'y a pas de coût supplémentaire à
absorber. Par contre, les paramètres du régime vont assurer sa pérennité à
long terme à des coûts qui vont être
stabilisés dans le temps. Parce que c'est ça qu'on vise. On ne vise pas juste
un changement une fois, on vise à ce
que, par la suite, l'âge en deçà duquel on peut prendre une retraite sans pénalité actuarielle, par contre, va
s'ajuster en fonction de l'espérance de vie, et des tables de mortalité,
et ainsi de suite.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député, ça va?
M.
Caire :
Comment qu'il reste de temps?
Le Président (M.
Bernier) : 30 secondes.
M.
Spénard :
30 secondes.
Le Président (M.
Bernier) : Vous pouvez conclure.
M.
Caire : Oui. Rapidement, est-ce que le président du Conseil
du trésor peut nous dire quels sont les objectifs d'économie qu'il a fixés pour la fusion de la RRQ
et de la CARRA? Quel est l'objectif en termes de réduction de postes et
quel est l'échéancier qu'il se donne pour atteindre ses objectifs?
Le Président (M. Bernier) : M. le ministre, prenez le temps,
vous pourrez répondre sur la partie gouvernementale. Donc, allez-y, vous
pouvez prendre le temps qui est destiné à ça.
M. Coiteux :
On est déjà rendus à la partie gouvernementale, c'est ça?
Le
Président (M. Bernier) : Oui, bien, dans cinq secondes. Donc,
prenez le temps qu'il faut pour répondre à la question, là. On va aller
sur la partie gouvernementale.
M. Coiteux :
Je n'ai pas encore établi une cible précise, parce qu'on travaille sur des
hypothèses hausse, faible et moyenne à
l'heure actuelle. Tout ça va se préciser au cours des prochaines semaines,
parce qu'on met sur pied un comité de transition
qui va nous faire des propositions plus précises. Et là on va être en mesure de
préciser davantage quelles sont les
anticipations à terme à plein rendement. Mais on n'est pas rendus là. Mais on
sait qu'il y en a, tous nos scénarios
convergent vers le fait qu'il y a des économies. Mais, pour préciser les
choses, il va falloir qu'on ait le scénario sur lequel on va statuer.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
• (13 h 50) •
Mme de
Santis : Merci, M. le Président. J'aimerais saluer les
représentants de CARRA qui se sont joints à nous aujourd'hui. Bienvenue.
J'ai devant moi un article du Devoir en date du 13 avril où le
titre est Infirmières : un exode pire
qu'en 1997? «Le vice-président de
la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, [M.] Daniel
Gilbert — d'après
l'article — craint de voir se concrétiser le départ de
quelque 7 500 infirmières au cours des trois prochaines années.»
Et il y a trois critères qui font, je cite,
«grincer des dents les professionnelles : [numéro 1] repousser l'âge
de la retraite de 60 à 62 ans; [2] augmenter la pénalité applicable
pour une retraite anticipée et réviser le calcul de prestation en se basant sur — et ça, c'est le troisième — sur la moyenne des huit meilleures années,
et non [des] cinq» meilleures années. Alors, qu'est-ce qu'il s'est passé
en 1997?
J'ai aussi devant moi un rapport du Vérificateur
général du Québec, un rapport à l'Assemblée nationale pour l'année 1998‑1999, et c'était sur les Programmes
de départ — Vérification
d'envergure gouvernementale. J'apprends — je le sais d'ailleurs, mais il le répète — qu'en 1996‑1997, sous le gouvernement du
Parti québécois, on avait décidé qu'il fallait
atteindre l'équilibre budgétaire. Et ils ont mis différents programmes en
place. Le plus important était le programme de 1997, qui s'appelle
Programme de départs volontaires, qui a entraîné la mise à la retraite de
37 000 personnes.
Maintenant,
le coût pour le gouvernement a été 1 milliard de dollars de plus que prévu. Le
réel effectif n'a pas été vraiment
une diminution importante de l'effectif. Ce qui s'est passé, c'est qu'alors que
37 000 personnes ont bénéficié du programme les effectifs
n'ont diminué que de 11 500 équivalents à temps plein la première
année, 1997‑1998, mais il y a eu des personnes qui ont été réengagées par après.
Il y a eu un résultat de peut-être 6 200 équivalents à temps plein où
se retrouvait la réduction.
Le Vérificateur général se plaint qu'on n'a pas
eu du tout une gestion du risque. On ne l'a pas considéré adéquatement. Il dit : «Comme nous l'avons
déjà mentionné, le gouvernement a accepté, en décembre 1996, la
proposition syndicale voulant que le programme
soit universel.» Universel. Plus de 90 000 employés syndiqués âgés de
plus de 50 ans répondaient aux critères, et donc ça a été un
«incentive» pour beaucoup de personnes, prendre leur retraite.
En plus, le
Vérificateur général indique qu'il y a eu des erreurs significatives dans le
calcul des indemnités de départ à
ceux qui ont choisi de partir. Il fait des recommandations, et la
recommandation principale, c'est la suivante, je vais la lire :
«Nous avons
recommandé au Secrétariat du Conseil du trésor, dans l'éventualité de la mise
en place de nouveaux programmes de départ :
«[un,]
d'effectuer une planification qui permettrait de rassembler toute l'information
nécessaire à leur élaboration en favorisant du même coup une performance
optimale;
«[deux,] de s'assurer d'un suivi à toutes les
phases;
«[trois,] de se doter de moyens de communication
qui aideraient les responsables à bien gérer les départs; et,
«[quatre,] de
produire une reddition de comptes exacte et complète, compte tenu de
l'importance des programmes quant à leurs objectifs, au nombre de
personnes concernées et à leurs coûts.»
Alors, à la lumière de tout ça, comment
s'assurer que ces erreurs monumentales ne vont pas se répéter?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre, question...
M.
Coiteux : Bien, la première chose, c'est de ne pas utiliser la même
approche qu'en 1997‑1998. Alors, notre approche, je le répète, là, pour
le contrôle budgétaire, elle est basée sur la révision des programmes, la
révision des organismes et structures et des politiques responsables en matière
de gestion des effectifs et de la rémunération, les trois grands chantiers de
la rénovation de l'État.
Nos
propositions concernant les modifications à apporter au RREGOP ne sont pas des
propositions pour atteindre l'équilibre budgétaire en 2015‑2016, ne sont
pas des propositions pour atteindre l'équilibre budgétaire en 2016‑2017; elles sont des propositions pour régler une
problématique de long terme quant à la viabilité de ce régime dans le
contexte d'une société vieillissante, où
nous subventionnons, à l'heure actuelle, les départs hâtifs à la retraite.
Alors, contrairement à l'approche de
1997‑1998, où c'était un instrument pour atteindre le déficit zéro trois ans
plus tard, ce sont des propositions pour
régler une problématique pour les 30, 40 prochaines années dans un
contexte d'une société vieillissante, stabiliser le coût du régime pour les participants et pour
l'ensemble des Québécois. Et nous devons nous préoccuper en particulier
des plus jeunes des Québécois, puisque c'est d'équité intergénérationnelle dont
il s'agit.
Donc, nous,
on n'est pas en train de mettre des propositions sur la table pour faire partir
les gens; on est en train de mettre des propositions sur la table pour
que les gens cessent de partir hâtivement dans une société qui ne peut pas se
permettre ça, compte tenu de sa démographie.
Par contre, et on le reconnaît pleinement, on le
reconnaît pleinement, qu'à partir du moment où il y a un changement dans les conditions sur les départs
hâtifs, il y a peut-être des gens qui, à la marge, vont dire : Bien, si
partir hâtivement est un petit peu plus
coûteux dans quelques mois puis que j'avais l'intention de partir dans quelques
mois, il serait peut-être préférable de
partir avant que ces changements-là arrivent. C'est tout à fait rationnel, puis
les gens ont raison. Puis je réinvite encore les gens, avant de prendre
une décision aussi fondamentale que de déterminer la date de leur départ
à la retraite, de bien prendre note qu'actuellement il n'y
a pas de changement au RREGOP. Le
RREGOP, il ne change
pas, on est en train de négocier des changements pour l'avenir avec leurs représentants aux tables de négociation, c'est-à-dire les syndicats. Et je
répète qu'il y a lieu de regarder ensemble, avec la partie syndicale, quelles
sont les modalités de mise en oeuvre de ces changements qui vont atténuer cet impact potentiel de la
personne qui se dit : Tiens, moi,
si les départs hâtifs vont devenir, à partir de telle date, un peu plus
onéreux, qu'est-ce que je fais aujourd'hui? Il
y a moyen d'atténuer ça, mais pour l'atténuer
correctement, la meilleure façon de procéder, la meilleure façon d'y
arriver, c'est la négociation.
Alors, vous voyez que notre approche est complètement
différente. Elle est complètement différente de celle de 1997‑1998. On le fait pour le long terme, on ne le fait pas
pour le court terme. On ne le fait pas pour faire partir les gens, au contraire, on le fait pour que les gens
cessent de partir hâtivement, en conformité avec nos enjeux
démographiques et budgétaires
à long terme, mais aussi pour le pouvoir d'achat des jeunes
employés du secteur public. On le fait pour toutes ces raisons-là, pour régler le problème des décennies qui
s'en viennent, et en aucun cas nos propositions ne visent à faire partir les gens. Alors, une fois qu'on a dit tout cela, négocions ensemble
les meilleures modalités de mise en
oeuvre.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis : Merci,
M. le Président. En 1997, il y avait
des incitatifs pour quitter. Alors, est-ce
que vous nous assurez qu'il
n'y a aucun incitatif aujourd'hui pour prendre une retraite, il
n'y a aucune raison à part le fait
qu'à cause du changement on pourrait être plus avantagés aujourd'hui
qu'après les changements?
M. Coiteux : Bien, pas aujourd'hui, aujourd'hui,
parce qu'aujourd'hui, là, il n'y a pas de changement.
Mme de Santis :
Non, non, non, mais...
M.
Coiteux : Alors, quelqu'un
qui pensait partir l'an prochain, puis qu'on fait une proposition des changements qui pourraient être applicables au
1er janvier 2017, aucune raison de devancer, aucune. Maintenant, lorsque
viendra le temps de faire des changements,
et là, c'est une question de mois, là, puis ça ne s'applique pas à ceux qui
pensaient partir dans six ans, c'est ceux
qui pensaient partir dans l'année qui vient, les deux années qui viennent,
disons, grosso modo — c'est
les calculs que nous avons faits, et ce sont
des calculs qui sont tout à fait raisonnables, là — ces personnes-là pourraient se dire : Bien, tiens, moi, j'ai peut-être
un incitatif à le faire. Mais ce n'est pas l'objectif des propositions.
Et donc, comme ce n'est pas l'objectif
des propositions, il y
a moyen d'atténuer ce genre
d'incitatif là en prévoyant les bonnes modalités de mise en oeuvre. Et
la meilleure façon de le faire, c'est de les négocier.
Et c'est pour
ça que je demande encore une fois à nos employés de ne pas céder à ceux qui
voudraient leur faire peur, et ce
n'est certainement pas le gouvernement. Le gouvernement répète, là : Il n'y a aucune raison de
partir hâtivement maintenant, il n'y
a pas de changement aux régimes. Le gouvernement le répète : Prenez le temps de faire correctement vos
calculs avant de prendre une décision précipitée. Et nous, on est en mode négociation
avec les syndicats qui vous représentent
pour trouver les meilleures modalités de mise en oeuvre pour atténuer une
problématique qui pourrait exister à la marge lorsque le temps des
changements sera venu.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
L'article auquel je faisais référence parle des infirmières et d'un exode de
7 500. Est-ce qu'on sait combien d'infirmières chaque année
prennent leur retraite?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Coiteux : J'ai vu les chiffres récemment, mais je ne veux pas vous
donner un chiffre trop vague, là, donc on est en train juste de...
Mme de Santis :
Parce que j'aimerais comparer ce qu'ils ont dit avec ce qui se passe
actuellement.
M.
Coiteux : Oui. Alors, voyez-vous, à l'heure actuelle, là, bon an, mal
an, il y a environ 2 400 départs à la retraite du côté des infirmières. Alors, le même phénomène
que je viens de mentionner pourrait s'appliquer à elles aussi, mais
c'est un phénomène temporaire qui, très rapidement, ferait en sorte qu'il y
aurait moins de départs pour ensuite une convergence
vers le nombre de départs qu'on observe. Donc, il y en a 2 400. Donc, dans
les trois prochaines années, même si
on ne faisait pas de proposition, même si on n'avait pas fait de proposition,
il y en aurait 7 200 qui seraient parties, sans changement au
RREGOP, dans l'état actuel des choses.
Le Président (M. Bernier) :
Mme la députée.
• (14 heures) •
Mme de Santis :
J'ai une question additionnelle. Dans cet article, on dit clairement que le
régime de retraite est capitalisé à
100 % dans leur cas et que la contribution, c'est 50-50. Ils avouent, ils
disent que récemment il y a eu une hausse des cotisations pour tenir
compte de l'espérance de vie qui augmente. Dans ces circonstances-là, et je
sais que vous avez répondu un peu à une
question semblable tout à l'heure, dans ces circonstances-là, pourquoi changer
la façon de faire et les règles du jeu? Parce que c'est capitalisé à
100 %, et chacun partage 50 % des coûts.
Le Président (M.
Bernier) : Vous avez 1 min 30 s.
M.
Coiteux : Bien, alors, en 1 min 30 s. Alors, les
chiffres qui ont été communiqués ici hier — et
je ne sais pas si on a eu l'occasion d'y
répondre, encore aujourd'hui — ils ne sont pas 100 % pour la caisse
des employés au RREGOP. C'est en deçà de ça, mais, néanmoins, c'est
proche de ça.
Mais je
répète encore une fois, c'est-à-dire le coût du maintien constant de cette
capitalisation-là a augmenté, va continuer d'augmenter, il va continuer
à augmenter pour les participants — et les participantes en
particulier, dans ce cas-ci, parce qu'elles
sont plus nombreuses, proportionnellement — et il va continuer d'augmenter pour
l'ensemble des Québécois, que nous devons représenter comme
gouvernement. Et il faut agir maintenant pour éviter que ce coût devienne
insoutenable et qu'il en vienne à remettre en question les bénéfices de ce
régime important.
Alors, nous,
on fait le pari qu'on est capables de s'entendre pour trouver les meilleurs
mécanismes pour faire en sorte qu'il
n'y ait pas une explosion du coût du régime, qu'on soit capables de le
maintenir et qu'on en assure la pérennité, en particulier pour les plus
jeunes, nos plus jeunes employés, bien entendu, et nos futurs contribuables qui
paient l'autre 50 %.
Le
Président (M. Bernier) : Merci. Merci, Mme la députée. Merci,
M. le ministre. Le temps alloué à l'étude du volet Régime de retraite
des crédits budgétaires du portefeuille Conseil du trésor et Administration
gouvernementale étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise
aux voix.
Adoption des crédits du
programme 4
Le programme 4, Régimes de retraite et
d'assurances, est-il adopté?
Des voix : Adopté sur division.
Adoption de l'ensemble
des crédits
Le
Président (M. Bernier) : Adopté sur division. Finalement,
l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Conseil du trésor et
Administration gouvernementale pour l'exercice financier 2015‑2016 est-il adopté?
Des voix : Adopté sur
division.
Document déposé
Le
Président (M. Bernier) : Adopté sur division. En terminant, je
dépose les réponses aux demandes de renseignements de l'opposition, ici,
à la commission.
Et, avant
d'ajourner, je veux remercier, bien sûr, tous les collègues qui ont participé à
cette session de travail, à l'étude
des crédits : M. le ministre, M. le député de Sanguinet, M. le député
de La Peltrie, M. le vice-président, M. le député de
Beauce-Nord. Collègues de la partie ministérielle, M. le député de Mégantic,
Mme la députée de Bourassa-Sauvé, M. le
député de Vanier, M. le député de Sainte-Rose, M. le député de Portneuf, M. le
député de Laval-des-Rapides, merci de votre
participation à cette commission. Merci au personnel qui vous accompagne, M. le
ministre. Merci au personnel... les recherchistes également au niveau de
chaque formation politique.
Je veux
remercier le personnel également du Secrétariat du Conseil du trésor et des
organismes, dont la CARRA. Merci
d'avoir participé à cette commission parlementaire. Merci également au
personnel de l'Assemblée nationale qui nous accompagne, mon secrétaire, qui est ici, avec son adjointe. Merci
beaucoup. Et également au niveau des gens qui procèdent à l'enregistrement des discussions, que ça soit
ici, en place, ou ceux qu'on ne voit pas, qui sont à l'extérieur, qui
permettent la télédiffusion...
M. Polo : M. le Président, n'oubliez
de remercier votre femme, c'est son anniversaire aujourd'hui.
Le Président (M. Bernier) :
Je n'oublierai pas de remercier mon épouse, c'est son anniversaire aujourd'hui,
effectivement. J'aurai l'occasion... Donc,
merci à vous tous. Merci également à cette gentille madame qui nous a
apporté son aide...
M. Coiteux : M. le Président, me
permettez-vous d'exprimer mes remerciements personnels au personnel du Secrétariat du Conseil du trésor, le P.D.G. de la
CARRA, au secrétaire du Conseil du trésor et à tous ceux et celles qui
ont participé à tous les travaux entourant la préparation de ces crédits...
Le
Président (M. Bernier) : C'est très sage, surtout que les
chaises sont un petit peu dures, donc, passer plusieurs heures assis
là-dedans... Je vous remercie.
La commission
ajourne ses travaux au mercredi 29 avril 2015, après les affaires
courantes, où elle entreprendra l'étude du portefeuille Finances. Merci.
(Fin de la séance à 14 h 5)