(Seize heures quatre minutes)
Le Président (M. Bernier) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des finances publiques ouverte. Bien
sûr, je demande à toutes les
personnes dans la salle d'éteindre la sonnerie de leurs téléphones
cellulaires.
La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi
sur la gestion et le contrôle des effectifs des ministères, des
organismes et des réseaux du secteur public ainsi que des sociétés d'État.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, M.
le Président. M. Bolduc (Mégantic) est remplacé par M. Fortin (Sherbrooke);
M. Carrière (Chapleau)
est remplacé par M. St-Denis (Argenteuil); M. Drainville
(Marie-Victorin) est remplacé par Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve); M. Lelièvre (Gaspé) est remplacé par
M. Turcotte (Saint-Jean); M. Marceau (Rousseau) est remplacé par M. Gaudreault (Jonquière);
M. Therrien (Sanguinet) est remplacé par Mme Hivon (Joliette); et
Mme Samson (Iberville) est remplacée par M. Surprenant
(Groulx).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. Bernier) :
Merci beaucoup. Alors, bon après-midi à tous, bienvenue à la Commission des finances publiques. Nous allons poursuivre nos
travaux en ce qui regarde l'étude article par article du projet de loi
n° 15. Lors de l'ajournement de nos travaux, nous étions à l'étude de
l'article 24 du projet de loi. Alors, qui prend la parole sur
l'article 24?
M. Coiteux : Je proposerais la
suspension de l'article 24.
Le Président (M. Bernier) :
Alors donc, il y a une demande de la part du ministre pour suspendre l'étude de
l'article 24. Est-ce qu'il y a consentement pour suspendre l'étude de
l'article 24?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Bernier) :
Consentement. Donc, nous suspendons l'étude de l'article 24. Nous allons
donc procéder avec l'article 25. M. le ministre, présentez-nous
l'article 25 ainsi que vos commentaires sur le sujet.
M.
Coiteux : Oui. Merci, M. le Président. Article 25 : «Dans
les cas prévus à l'article 24, tout ou partie du montant d'une
subvention destinée à l'organisme public peut être retenu ou annulé.
«Toutefois, cette retenue ou annulation ne peut
être effectuée à l'égard d'une subvention pour le transport des élèves et d'une
subvention visée au deuxième alinéa de l'article 477 de la Loi sur
l'instruction publique ou au deuxième alinéa de l'article 470 de la Loi
sur les services de santé et les services sociaux.»
Alors, l'article 25 du projet de loi
accorde la possibilité de retenir ou d'annuler une subvention destinée à un organisme
public qui ne respecte pas une mesure relative à la gestion ou au contrôle de
l'effectif, par exemple qui outrepasse le
niveau de l'effectif qui lui a été attribué, qui ne maintient pas les services
qu'il offre à la population ou qui ne met pas en oeuvre de manière
diligente les mesures rectificatives établies en application de
l'article 23.
Toutefois,
dans le cas d'une commission scolaire, du Comité de gestion de la taxe scolaire
de l'île de Montréal et d'un établissement public de santé et de
services sociaux, cette retenue ou annulation ne peut, selon le cas, être effectuée à l'égard d'une subvention pour le
transport des élèves et d'une subvention visant le remboursement
d'emprunts.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, sur l'article 25.
Mme
Poirier : Quand on
parle d'un montant d'une subvention destinée à un organisme public, est-ce qu'on
peut avoir un cas de figure?
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M. Coiteux : Bien, c'est tous les
cas de subventions qui pourraient être versées ou qui doivent... qui sont
normalement versées qui pourraient être retenues partiellement ou annulées,
sauf les exceptions qui sont prévues ici.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
Mme Poirier :
Un vrai exemple.
M.
Coiteux : Un vrai exemple,
là, on donnerait une subvention de fonctionnement à un organisme à chaque année, par exemple,
et il ne respecte pas les exigences de la loi en matière de contrôle des
effectifs, on pourrait décider de réduire la subvention de 10 % comme
mesure de sanction. C'est dans la suite de l'article 24 suspendu, qui
dit : On peut demander des mesures
rectificatives, un plan. S'il ne le fait pas, quelle est la conséquence? Bien,
une conséquence possible serait de retenir une subvention ou d'en
diminuer le montant.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
Mme Poirier : Ce que j'en
comprends, M. le Président, c'est que les organismes sous responsabilité d'un ministre ou autres reçoivent des crédits
budgétaires, pas des subventions pour fonctionner. Alors, qui reçoit une
subvention pour fonctionner? Les organismes
autres... Si on regarde un organisme communautaire, lui, il reçoit une
subvention, mais je ne pense pas que
Loto-Québec reçoive une subvention, je ne pense pas qu'Hydro-Québec reçoit des
subventions, que le DPCP reçoit des subventions, et c'est d'eux qu'on
parle. Alors, qui reçoit une subvention, reçoit des crédits?
M. Coiteux : Il y a des multiples
exemples. Évidemment, non, les sociétés d'État en général nous versent des dividendes plutôt que de recevoir des subventions,
c'est vrai, ça ne les touche pas. Mais les organismes, notamment les
organismes non budgétaires, souvent reçoivent des subventions du gouvernement.
L'AMT, par exemple, reçoit des subventions du gouvernement. On pourrait
diminuer la subvention en cas de non-respect.
Le Président (M. Bernier) :
Mme la députée.
Mme
Poirier : Le transfert donné à l'AMT est considéré comme une
subvention et ce n'est pas des programmes
et avec des crédits rattachés. C'est
juste le mot «subvention», là, qui m'agace. Moi, pour moi, c'est des crédits
budgétaires, il y a un C.T. qui donne
des crédits à un organisme. Je n'ai pas l'impression que c'est... Le mot
«subvention»...
M.
Coiteux : ...une subvention, selon cet article, pourrait être tout ou
en partie réduite, là. En tout cas, c'est une des sanctions qui est
prévue.
• (16 h 10) •
Mme
Poirier : Ça, je
comprends, mais ce que je vous dis, c'est que les organismes reliés à l'État
reçoivent des crédits budgétaires en lien avec des programmes, pas des subventions.
M.
Coiteux : Non, les
organismes autres que budgétaires, ce
sont des subventions. Les ministères peuvent avoir reçu les crédits pour
verser les subventions, mais ils peuvent décider de ne pas verser la subvention
qui correspond au crédit.
Le Président (M. Bernier) : Mme
la députée.
Mme Poirier : Donc, cet article-là
ne porte que sur qu'est-ce qui est... pour les organismes qui ne sont pas budgétaires.
Donc, ça ne s'applique pas à tous les organismes, parce que ce n'est pas tous
les organismes qui ont des subventions.
Donc, qu'est-ce qu'on fait avec ceux qui sont budgétaires? Ceux qui n'ont pas
de subvention, finalement, on fait quoi avec eux? Comment on applique
cette dynamique-là? On saisit leurs crédits?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Coiteux : Dans l'univers des organismes budgétaires, le Conseil du
trésor a déjà le pouvoir de suspendre des crédits, de limiter le...
comment on appelle ça? On appelle ça un... je cherche l'expression, là, mais...
une suspension d'engagement de crédit, on a
déjà le pouvoir de faire ça, mais on a aussi, du côté des ministères, des
subventions, et il est possible pour
eux... Ils ont peut-être un crédit qui correspond au paiement de la subvention,
mais il est toujours possible pour eux de retenir, dans le cas qui est
prévu par l'article 25, ici, une partie de cette subvention.
Mme Poirier : Oui, mais ce
que je veux bien comprendre, là...
Le Président (M. Bernier) :
Mme la députée.
Mme Poirier : Merci, M. le
Président. Dans le fond, c'est qu'on a comme deux régimes, un régime de ceux qui reçoivent des subventions et peut-être même
des crédits — ils
peuvent peut-être recevoir les deux, je ne le sais pas, je pose la
question — puis
ceux qui reçoivent juste des crédits.
Le Président (M. Bernier) :
Alors, M. le ministre.
M.
Coiteux : À l'extérieur des ministères, organismes budgétaires, ils
n'obtiennent pas des crédits budgétaires. Les ministères vont recevoir les crédits budgétaires avec lesquels ils
peuvent faire des transferts, et, ces transferts, lorsqu'ils prennent la forme d'une
subvention, l'article 25, ici, prévoit qu'il est possible, comme mesure de...
comme conséquence du non-respect de la loi, de retenir cette subvention
ou d'en diminuer le montant.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
M.
Coiteux : Par exemple, là, décret 642-2014,
3 juillet 2014, concernant le versement à la Société
d'habitation du Québec d'une subvention pour les exercices financiers
2014-2015, 2015-2016, voilà un organisme qui reçoit des subventions.
Mme Poirier : ...extra, qui
n'est pas autre que budgétaire, il est budgétaire. Donc, il y a des
budgétaires, qui reçoivent des subventions et crédits, et d'autres qui ne
reçoivent que des subventions.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Coiteux : Question éminemment
technique.
(Consultation)
Le
Président (M. Bernier) : Voulez-vous que je suspende, M.
le ministre? Voulez-vous que je
suspende? Ça va vous laisser le temps d'obtenir les informations.
M. Coiteux : Oui, quelques secondes.
Le Président (M. Bernier) :
Je vais suspendre nos travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 14)
(Reprise à 16 h 15)
Le Président (M. Bernier) :
Nous reprenons nos travaux. Alors, M. le ministre.
M. Coiteux : Bien, à première vue,
les organismes budgétaires n'ont pas forcément des subventions, mais on vérifiera s'il
y en a qui en reçoivent, mais les
organismes autres que budgétaires, eux ont des subventions; certains, plus
de 50 % de leurs revenus, d'autres, moins.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Saint-Jean.
M.
Turcotte :
Merci, M. le Président. Si je lis l'article, le premier paragraphe : «Dans les cas prévus à l'article 24,
tout [en] partie du montant d'une subvention destinée à l'organisme public peut
être retenu ou annulé.» Quand on utilise le terme «organisme public», ça
devient un peu mélangeant, parce qu'au... l'article 2 du projet de loi
dit : «Pour l'application de la
présente loi, sont des organismes publics», et là il y a
toute une liste. On a les ministères ainsi que les organismes, personnes nommées, on a les commissions scolaires, les cégeps, les universités, alors tout ça.
Donc, si je me fie à ce qui est
écrit, le terme «organisme public», selon la loi, à l'article 2, les ministères
sont inclus. Mais les ministères ne reçoivent pas de subvention, ils
donnent des subventions à des organismes.
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M. Coiteux : C'est pour ça qu'il y a
le mot «peut» dans l'article 25.
M.
Turcotte : O.K.
Donc, ma question, c'est... Puis c'est un choix, là, que le ministre fait, là,
mais en même temps ça devient un peu inéquitable pour certains. Parce que,
pour certains qui... Mettons, un ministère n'atteint pas sa cible, mais ce ministère-là
n'est pas pénalisé sur le plan monétaire, mais un organisme, lui, qui reçoit
une subvention, lui, il peut être pénalisé.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le ministre.
M. Coiteux : Donc, le contrôle des
effectifs sur les ministères, il est déjà entre les mains du Conseil du trésor,
là, donc c'est... La pénalité, c'est de prendre une décision au Conseil du trésor, ça va aussi directement que ça, alors que, dans un organisme autre
que budgétaire, le Conseil du trésor n'a pas une autorité directe sur ses
effectifs. Mais il pourra agir dans le cas
où cet organisme est subventionné... bien là, le ministère, en fait, là, dans
cette partie-là, le ministère pourrait lui signifier que sa subvention
va être diminuée.
Le Président (M. Bernier) : M.
le député.
M.
Turcotte : Est-ce que ça pourrait aller à... puis je
ne sais pas si le terme doit être...
dans ce cas-ci, c'était attribué le
terme «subvention», mais, dans le cas d'une commission scolaire, ou d'un
cégep, ou d'une agence de santé qui reçoit un montant pour un projet
pour une infrastructure, est-ce que le... ça doit être le terme «subvention»
qui est utilisé dans ce cas-là? Dans certains cas, est-ce que des projets
pourraient être arrêtés parce que... en vertu de l'article 25? Donc, si
une commission scolaire reçoit une subvention pour construire une école, par
exemple, est-ce que c'est le terme «subvention» qui est utilisé dans le cas des
infrastructures ou c'est un autre terme qui... les crédits?
M. Coiteux : Bien, on prévoit une
exception pour les subventions qui visent le transport des élèves et le
remboursement des emprunts, y compris, là, pour les bâtiments.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député.
M.
Turcotte :
Oui, mais, dans le cas de... dans le terme d'une infrastructure, est-ce que
c'est le terme «subvention» qui doit être utilisé? Si une commission
scolaire reçoit de l'argent pour construire une école, par exemple, c'est une
subvention?
M. Coiteux : Bien, il y a une
subvention pour l'amortissement et le service de la dette, là.
M.
Turcotte :
O.K. Donc, est-ce que, dans ce cas-là, la commission scolaire pourrait être
en... une partie de sa subvention pourrait être retenue, annulée, donc
ça pourrait retarder le projet de construction?
M. Coiteux : Non, pas pour la partie
du service de la dette, non.
M.
Turcotte : O.K.
Le Président (M. Bernier) :
Mme la députée.
• (16 h 20) •
Mme Poirier : Je reviens
juste avec la notion d'un... Dans le fond, ce que nous dit le président du
Conseil du trésor, c'est qu'au niveau des
ministères et des organismes budgétaires le Conseil du trésor a déjà les
pouvoirs de bloquer, je vais le dire comme ça, là, des crédits dans ces organismes-là,
c'est déjà dans la Loi de l'administration publique, qui permet au Conseil
du trésor d'agir sur les ministères.
Mais je comprends que, pour aller agir sur les organismes, particulièrement
ceux, probablement, que le ministre
n'avait pas le pouvoir d'agir dessus... et c'est là que... Puis ce que j'essaie
de voir avec le... C'est le ministre,
là, qui prend la mesure d'arrêter la subvention ou c'est le Conseil du trésor? Parce qu'à 24 c'est
le ministre. Donc, est-ce qu'à 25 c'est... Parce qu'on dit : «Dans les cas
prévus à l'article 24». Alors, c'est le ministre qui a le pouvoir. Donc, à 25, c'est encore le ministre qui a le pouvoir
d'arrêter la subvention. C'est de ça qu'on parle, là.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Coiteux : Oui. C'est celui qui
donne la subvention, en effet, et là c'est le ministre.
Mme
Poirier : O.K. Donc, le ministre qui a appliqué, prenons, par
exemple, là, le pouvoir de l'alinéa 1°, qui a le pouvoir de
demander des mesures correctives, d'effectuer des suivis adéquats, de soumettre
toute autre mesure qu'il détermine, dont les mesures de surveillance et
d'accompagnement, si ça, ça n'a pas fait l'affaire et si ça, ça n'a pas donné
les résultats escomptés, le ministre pourrait décider de couper une subvention.
M. Coiteux : Effectivement, retenir
tout ou partie de la subvention.
Mme Poirier : Qu'est-ce qui
l'empêche de le faire présentement? Un ministre, ça peut toujours couper une
subvention à un organisme. Il n'a pas besoin de cet article-là pour faire ça.
M. Coiteux : Oui, mais là c'est
parce que c'est en lien avec le non-respect des cibles d'effectif, là. Ça,
c'est un aspect nouveau.
Mme Poirier : Mais
actuellement un ministre qui décide d'abolir une subvention, il ne se gêne pas,
là. Il n'a pas besoin d'être en contrôle d'effectifs pour faire ça, là. Le
ministre qui décide que la SHQ arrête le développement d'AccèsLogis, il n'a pas
beaucoup, beaucoup, beaucoup besoin d'un article 25 pour faire ça. Il
décide du jour au lendemain puis il dit à la SHQ : Lève le pied, on ne
dépense plus.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Coiteux :
C'est un petit peu plus compliqué que ça, M. le Président, le processus
décisionnel qui mène à ça, mais néanmoins,
ici, il s'agit des conséquences du non-respect d'une loi constaté par un
ministre qui dit : Bien, moi, parmi les choses que j'ai dans mes
possibilités, c'est de retenir ta subvention si tu ne redresses pas la
situation. Le texte de la loi lui permettrait de dire ça et éventuellement de
l'appliquer, le cas échéant, si les instruments... Non, je ne veux pas l'exprimer comme ça. Si, disons que...
si, ayant exposé la conséquence d'une non-coopération, il n'a pas obtenu
les résultats escomptés, il peut utiliser les dispositions prévues dans la loi.
Le Président (M.
Bernier) : Merci.
Mme Poirier :
Mais même si ce n'est pas écrit, il peut le faire pareil.
M. Coiteux :
Pas en rapport au contrôle des effectifs en période de contrôle dans un
organisme autre que budgétaire. Il n'a pas
ce pouvoir-là de dire : Tu ne respectes pas une cible d'effectif. Il n'a
même pas le pouvoir de lui donner une cible d'effectif.
Mme
Poirier : Mais je veux juste comprendre. L'organisme qui est
budgétaire, qui est en dessous du ministre, quel est son pouvoir, au ministre, autre que de dire... Parce que, dans le
fond... Et c'est pour ça que je dis : Ça crée deux régimes, là. Le premier régime, c'est celui où le ministère...
versus ces organismes qui sont budgétaires versus le ministère avec les organismes hors budget. Alors, pour les organismes
budgétaires, ils ont des crédits de donnés, mais le ministre a quel
poids pour leur dire : Vous n'avez pas respecté vos trucs? Parce que c'est
le ministre, ce n'est pas le Conseil du trésor. La loi prévoit que c'est le Conseil du trésor qui agit sur les crédits des
organismes, tandis que, de l'autre côté quand ils sont hors budget,
c'est le ministre. Alors, le ministre qui veut agir sur son organisme qui est
budgétaire, il fait quoi? Il ne peut pas lui couper les subventions, lui, puis
il ne peut pas lui couper les crédits, c'est le Conseil du trésor qui coupe les
crédits. C'est pour ça que je dis : Il y a comme deux régimes.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
C'est certain qu'il y a toutes sortes d'organismes, dans le secteur public, qui
ne sont pas tous assujettis aux mêmes lois.
C'est pour ça qu'il y a différentes choses qui sont prévues dans ce projet de
loi. Le 24, dans sa forme
actuelle non amendée, si jamais on devait en arriver là, le 24 prévoit des dispositions différentes selon les
organismes. Parce qu'il y a des organismes qui sont déjà assujettis à certaines
lois qui prévoient déjà des mécaniques de sanction.
Alors, ici, ce qu'on
prévoit à l'article 25, c'est que, dans les cas où il est possible de
procéder... Dans les cas où ce n'est pas
possible, l'article 25 ne va pas servir beaucoup, mais, dans les cas où ce
sera possible, il permettra de retenir tout ou partie de la subvention.
Le Président (M.
Bernier) : Mme la députée.
Mme
Poirier : À l'article 24, M. le Président, on a des régimes
différents selon le type d'organisme. À l'article 25, on arrive
avec un autre régime mais qui se subordonne à l'article 24 pour seulement
certains. Alors, pourquoi il y a un régime
différent pour les autres que budgétaires que pour les budgétaires? Alors,
qu'est-ce qui se passe dans le cas d'un organisme budgétaire? Parce qu'à
part de lui avoir envoyé une lettre puis de lui dire : On veut que tu
apportes des mesures correctrices, qu'est-ce
que le ministre a comme pouvoir, tel qu'un pouvoir de lui couper les
subventions à l'organisme externe,
bien, son organisme interne qui... Quand je regarde dans la liste, là, des
organismes internes, M. le ministre, là... Je prends, par exemple, la
Commission des droits de la personne, je dis ça au hasard, là. Alors, si la Commission
des droits de la personne, là, qui est un organisme budgétaire, là, elle ne
remplit pas les conditions... Le ministre
lui a envoyé une lettre avec des mesures correctrices puis tout ce qui concerne
le paragraphe un, l'alinéa 1° de l'article 24, il a tout fait
ça. Mais, puisqu'il ne reçoit pas de subvention, comment il fait pour le
pénaliser? Le même moyen qu'il a pour pénaliser les extrabudgétaires, il ne l'a
pas pour pénaliser les budgétaires. Alors, comment il fait pour pénaliser les
budgétaires? C'est ça, la question.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
Des
voix : ...
Le Président (M.
Bernier) : Je vais suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à
16 h 28)
(Reprise à 16 h 29)
Le Président (M.
Bernier) : Nous reprenons nos travaux. M. le ministre, à la
question posée par la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Coiteux :
Dans le cas des ministères et des organismes budgétaires, dans les faits, c'est
le Conseil du trésor qui va avoir les moyens
d'appliquer l'article 53 de la Loi sur l'administration publique qui dit
que «le Conseil du trésor peut décréter la suspension, pour toute
période qu'il fixe, [le] droit d'engager tout crédit ou partie de crédit». Alors,
quand ce n'est pas sous l'autorité du Conseil du trésor, parce qu'il y a une
subvention versée par un ministère, l'article 25 permet au ministre de
faire l'équivalent à un organisme qu'il subventionne.
Le
Président (M. Bernier) : Merci.
Mme
Poirier : Mais, M. le Président, ça ne peut pas répondre à ma
question, là, parce que l'article 24, là, dit que c'est le ministre qui envoie... qui demande des
mesures correctrices, etc. Et là ça veut dire qu'il faut qu'il aille au
Conseil du trésor pour dire au Conseil du
trésor d'appliquer des pénalités, ce qu'il n'a pas besoin de faire pour un
extrabudgétaire. Il y a comme une mécanique, là. Le ministre, à l'article 24,
a le droit de prendre des mesures, de demander des mesures correctrices. Il a le droit de taper sur les
doigts à l'organisme, mais il faut qu'il retourne au Conseil du trésor pour que le Conseil du trésor coupe les crédits de l'organisme, pour vraiment
appliquer une sanction. Moi, je trouve ça bien compliqué. Ça, je trouve
ça compliqué.
Si on est capable de
donner un pouvoir au ministre d'arrêter une subvention, pourquoi vous ne donnez
pas le pouvoir au ministre d'arrêter les crédits? Il me semble que c'est
conséquent à l'article 24. L'article 24 dit : Vous pouvez
appliquer des mesures correctrices, vous avez le pouvoir de demander des
mesures correctrices, vous avez le pouvoir de faire ça, mais, versus à l'article 25,
on dit : Mais, juste pour les extrabudgétaires, là, vous avez le droit de geler la subvention, mais, pour ceux qui sont
budgétaires, vous ne pouvez pas rien faire, il faut que vous alliez
demander au Conseil du trésor la... bien,
pas la permission, il faut que vous demandiez au Conseil du trésor d'appliquer
la mesure. Il y a quelque chose, là, qui est complexe, là, dans la
procédure, là.
• (16 h 30) •
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
C'est parce que, pour la fonction publique... Puis, quand on parle de
ministères et organismes budgétaires, les employés, fonction publique, ce sont
des fonctionnaires, O.K.? Qui est le ministre responsable de ces
fonctionnaires? C'est le président du Conseil du trésor.
Alors,
le ministre responsable qui va pouvoir décider de suspendre
des crédits dans un organisme budgétaire, il peut le faire parce que les... il pourrait le faire
parce que l'organisme n'a pas respecté ses cibles d'effectif, n'a pas
respecté de mettre en oeuvre des mesures de correction qui auront été demandées
par le Conseil du trésor, et donc, in
extremis, le Conseil du trésor peut utiliser son autorité. Elle existe déjà dans
la loi. On n'a pas besoin de la prévoir dans un article. Mais l'autorité du ministre, lui, qui
subventionne à l'égard du suivi des effectifs, elle n'existe pas dans les
lois actuelles. Elle apparaît avec ce projet de loi, dans l'article 25, la possibilité que le ministre,
concernant les organismes qu'il subventionne, peut utiliser ce type de
sanction dans le cas d'un organisme qui n'aurait pas, dans le fond, répondu aux
objectifs de la loi.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Mais, dans
les organismes budgétaires, c'est aussi des fonctionnaires, là, des deux bords,
dans les... Autres que budgétaires, c'est des fonctionnaires puis, dans les
budgétaires, c'est des fonctionnaires. Des deux bords, c'est des
fonctionnaires.
Donc, l'application
de ce que le ministre vient de me dire, «parce que c'est des fonctionnaires»,
pour moi, c'est des fonctionnaires des deux
bords, là, qu'ils soient extra ou qu'ils soient budgétaires, ce sont des
fonctionnaires. Alors, c'est pour ça que je dis : Le ministre n'a
pas de pouvoir sur ses organismes à lui, directement à lui, ses organismes budgétaires. Il n'a pas de pouvoir. Il faut qu'il
aille au Conseil du trésor demander au Conseil du trésor d'appliquer
des mesures, versus que, pour un extrabudgétaire, lui, il peut le faire
directement.
C'est
cette mécanique-là, là, que... Je trouve qu'on enlève du pouvoir au ministre.
Parce qu'on donne énormément de
responsabilités au ministre de contrôler son enveloppe, mais, quand c'est le
temps d'appliquer les mesures, il faut qu'il se revire de bord, puis qu'il retourne au Conseil du trésor, puis
dire : Va donc taper sur les doigts de mon organisme. Il me semble
que ça fait deux poids, deux mesures pour deux organismes. Si je prends, par
exemple, la Commission de la capitale
nationale versus le Curateur public, bien, pour la Commission de la capitale
nationale, le ministre va pouvoir dire : Je te retire ta subvention, mais, pour le Curateur
public, il va retourner au Conseil du
trésor puis il va dire au Conseil du trésor : Mets donc le
Curateur public... va donc couper ses crédits, parce qu'il n'a pas respecté mes
affaires. Il me semble, là, on est dans deux poids, deux mesures, là, de
procédures en tant que telles. Je trouve ça étrange qu'on soit obligé d'avoir
ce genre d'application là.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Je ne trouve pas
ça étrange. C'est que le Conseil du
trésor a déjà les pouvoirs qu'on a
mentionnés. Les ministres,
par contre, n'ont pas le pouvoir de diminuer une subvention
pour cause de non-respect des cibles d'effectif, et là ils l'obtiennent.
C'est nouveau.
Mme Poirier :
Mais ils ne l'obtiennent pas pour l'ensemble de leur ministère, ils
l'obtiennent pour ce qui est extrabudgétaire.
M.
Coiteux : Bien, c'est parce
qu'il y a quelqu'un d'autre dans le gouvernement qui a déjà ce pouvoir-là, qui
s'appelle le Conseil du trésor. On ne va pas modifier ça, là.
Mme Poirier : Mais, à ce
moment-là, pourquoi donner la responsabilité au ministre de gérer des
enveloppes s'il n'a pas le pouvoir d'agir après?
Le
Président (M. Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : L'article 25
s'applique aux cas où il s'applique. Les cas où il ne s'applique pas, il ne
s'appliquera pas. C'est aussi simple que ça.
Mme Poirier :
Non, ce n'est pas aussi simple que ça.
M. Coiteux :
Et pourtant.
Mme Poirier :
Vous voulez que ce soit simple de même, mais le problème, c'est que l'autre situation
existe, et le Conseil du trésor se garde le pouvoir, sur les ministres, de ce
qui est budgétaire, versus délègue son pouvoir, finalement, aux ministres pour
ce qui est extrabudgétaire. C'est pour ça que je dis que c'est deux régimes
différents pour le même objectif. Parce que l'objectif, c'est le contrôle. On
dit au ministre : Le Conseil du trésor donne une enveloppe au ministre, mais finalement, pour la gérer, là, tout ce que tu vas pouvoir
envoyer, c'est des lettres pour taper un peu sur les doigts. Mais, quand
ça va être le temps de prendre des mesures, bien, c'est le Conseil du trésor
qui va les prendre. Mais, pour tes extrabudgétaires, bien, eux autres, oui,
ceux-là, tu pourras leur couper les subventions.
Pourquoi
le ministre ne peut pas gérer son enveloppe puis décider que,
dans l'ensemble de son univers... bien, il ne gère pas son univers, justement,
qu'il est obligé de retourner au Conseil du trésor pour aller gérer son
univers. Il me semble, il y a quelque chose, là. Ou on délègue... Ou le ministre est responsable de son enveloppe ou il n'est pas
responsable. Parce que, là, il n'est pas responsable de l'ensemble de
son enveloppe, parce que, la partie budgétaire, qui aurait dû
être la partie la plus directe, la partie budgétaire,
il n'y pas application de mesure dans cette enveloppe-là. C'est le Conseil du trésor qui va lui dire quoi
faire. Moi, je ne sais pas, là, mais il me semble qu'il y a une incompréhension
de la responsabilité ministérielle.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : On ne va pas
changer fondamentalement la nature des relations entre les ministères
et le Conseil du trésor avec la loi n° 15, là. Ce qui existe actuellement, là, continue d'exister. Maintenant, il y a des choses qui n'existaient pas, qui
existeraient avec le passage de cette loi, notamment le fait qu'un ministre qui
verse une subvention à un organisme, s'il le
juge à propos, pourrait retenir sa subvention pour fins de discipliner
l'organisme à respecter sa cible d'effectif.
Ça, ça n'existe pas à l'heure
actuelle. Mais les autres dispositions qui concernent les pouvoirs du Conseil du trésor, c'est déjà le cas. Ça ne change pas. Alors, je ne vois pas
d'enjeu, sinon peut-être une incompréhension entre nous, là. Mais, fondamentalement,
je ne vois pas d'enjeu, là.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Saint-Jean.
M.
Turcotte : Merci beaucoup, M. le Président. Je me posais la question : Dans le cas où
la subvention est déjà attribuée et, disons, encaissée, est-ce que le ministre
peut aller la reprendre?
M. Coiteux :
Non, on ne prévoit pas ça dans l'article 25.
M.
Turcotte :
O.K. Pourquoi, dans le deuxième paragraphe, on cible les subventions pour le
transport des élèves et les subventions
visées par le deuxième alinéa, là, de 477, qui est : «Toutefois,
le ministre ne peut retenir ou annuler une subvention
accordée en vertu de l'article 476 concernant le paiement en capital et
intérêts de tout emprunt dûment autorisé
d'une commission scolaire ou [d'un] comité de gestion de la taxe scolaire
de l'île de Montréal», et en vertu
de l'article 470, le
deuxième alinéa : «Toutefois, le ministre ne peut retenir ou annuler une subvention
accordée en vertu de l'article 468 concernant le paiement en capital et
intérêts de tout emprunt dûment autorisé d'une agence ou d'un établissement
public»?
Pourquoi avoir
retenu, résumons, là, ces trois types de subventions?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Coiteux : C'est une question
de concordance législative. C'est
que, dans d'autres lois, il n'est pas possible de retenir ces
subventions-là. Alors, par concordance législative, on ne va pas donner un
pouvoir de le faire ici qu'on ne donne pas ailleurs.
Le Président (M.
Bernier) : Ils ne l'ont pas ailleurs.
M. Coiteux :
Non, pas ailleurs.
M.
Turcotte :
...M. le Président?
Le Président (M.
Bernier) : Oui, oui, allez-y.
M.
Turcotte : Oui. En vertu de l'article 477 de la Loi sur
l'instruction publique et de l'article 470 de la Loi sur les services de la santé et des services
sociaux, ça, effectivement, c'était assez clair, on fait référence à deux lois.
Dans le cas de la subvention pour le transport des élèves, pourquoi l'avoir
choisi?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
• (16 h 40) •
M. Coiteux :
C'est dans l'article 477 aussi de la Loi sur l'instruction publique.
M.
Turcotte :
Dans l'article 477?
M. Coiteux :
Oui, le premier alinéa : «Le ministre peut retenir...»
M.
Turcotte : Le
premier alinéa? Mais, dans ce cas-là, pourquoi ne pas avoir mentionné l'article 477
plutôt que d'avoir mentionné particulièrement la subvention pour le
transport des élèves puis, après ça, mentionner le deuxième alinéa de l'article 477?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Bon, on spécifie
deux fois, c'est vrai, mais c'est prévu dans l'article 477 de toute façon. Ça le nomme en particulier, mais il est nommé dans
l'article 477 aussi.
M.
Turcotte :
Parce que l'article 477, au fond, le premier paragraphe : «Le
ministre peut retenir ou annuler tout ou
[en] partie du montant d'une subvention destinée à une commission scolaire ou
au Comité de gestion de la taxe scolaire de l'île de Montréal, autre
qu'une subvention pour le transport des élèves, en cas de refus ou de
négligence d'observer une disposition qui régit la commission scolaire ou le
comité.» Ça fait que je comprends qu'effectivement l'article 477, dans son premier paragraphe, exclut le transport des
élèves de toute subvention, mais ça aurait été... ça aurait pu être aussi mentionné : Toutefois, cette
retenue ou annulation ne peut être effectuée à l'égard d'une subvention
visée par l'article 477 et... Je ne comprends pas pourquoi que, celui-là,
on ne fait pas référence en vertu de tel article...
M.
Coiteux : La rédaction est comme ça, là. Ça dit que le transport des
élèves... puis en plus aussi le deuxième alinéa de l'article en
question, donc c'est très clair comme ça.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député.
M.
Turcotte : Bien, c'est effectivement très clair pour le
transport des élèves. Pour les deux autres, effectivement, il faut faire
référence aux articles. Mais je comprends que, même si on était les meilleurs
rédacteurs, rendre ça clair et jazzy... Les
deuxièmes articles de 477 et de 470 sont assez, effectivement, techniques que
c'est difficile de les résumer dans un article cohérent. Mais, dans
toutes les autres lois, il n'y a pas d'autres subventions qui sont exclues...
On ne peut pas... Il n'y a aucune autre subvention qui est exclue pour
différents problèmes, là. Vous avez sorti, dans la Loi sur l'instruction
publique, pour le transport et puis pour le capital et intérêts, celui de la
santé aussi, mais il n'y a pas, par rapport aux subventions pour des services
dans un... hôpitaux ou pour des organismes, il n'y a rien qui est exclu, autre,
dans aucune autre loi.
M. Coiteux :
Non. On s'est assurés de la concordance législative à l'égard des autres lois.
M.
Turcotte :
Est-ce que vous avez — puis
je vais poser la question comme elle vient, là — regardé politiquement
s'il y avait une autre subvention qui, elle, mériterait d'être exclue dans le
projet de loi de... Parce qu'il y a des
subventions qui sont peut-être plus sensibles que d'autres, notamment en santé,
quand on parle de la vie des gens, là, ou vous... oui. Donc, est-ce
qu'il y a d'autres subventions qui ont été analysées politiquement puis que
vous avez dit : Non, c'est juste ces trois-là, puis on vit avec le risque
de la rédaction telle qu'elle est écrite dans cet article-là?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Coiteux :
Non. Nous nous sommes basés sur le principe cher à la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve, qui est celui de ne
pas réinventer la roue. Elle l'a dit à plusieurs reprises au cours de l'étude
article par article, qui nous a amenés jusqu'à
l'article 25 pour l'instant. On s'est appliqués exactement à ce
principe-là. Utilisons les lois existantes, appliquons les lois
existantes tout en les adaptant aux cas spécifiques de la gestion des
effectifs.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Saint-Jean.
Mme Poirier :
J'aimerais juste préciser que...
Le Président (M.
Bernier) : Allez-y.
Mme Poirier : ...je
suis d'accord avec ce que le ministre vient de dire, mais il y a des fois où on
ne peut pas le faire. À l'article 24, par exemple.
Le Président (M.
Bernier) : Merci.
M.
Turcotte :
Oui. Bien, vous avez remarqué, M. le Président, d'ailleurs qu'on est
effectivement rendus à l'article 25 du projet de loi, un projet de loi
quand même assez court, hein, il n'y a pas beaucoup d'articles. Donc, vous
voyez aussi que...
Une voix :
...
M.
Turcotte :
Bien, 38, oui, effectivement, mais moi, j'en ai déjà vu des pas mal plus longs
que ça.
Le Président (M.
Bernier) : Il y en a d'autres qui dépassent le 200.
M.
Turcotte : Oui. Puis on en a vu un, qui a été déposé
d'ailleurs cette semaine, qui touche plusieurs sujets. Donc,
effectivement, moi, je trouve que ça va très bien en ce moment pour le projet
de loi, mais il y a quand même des questions importantes qui doivent être
posées.
Le Président (M.
Bernier) : Bien, oui. C'est ce que vous faites. C'est ce que
vous faites.
M.
Turcotte : Donc,
c'est ce qu'on fait, effectivement. Mais j'essaie de voir... parce que,
dans l'article... Au fond, le
premier paragraphe nous dit «peut», donc c'est sûr que le ministre peut
toujours se garder une réserve de couper, ou, bien,
d'annuler, ou de retenir une subvention qui pourrait être sensible par la
suite. Mais, par exemple, sous quelle base qu'un ministre déciderait de retenir plutôt que d'annuler ou annuler
plutôt que de retenir? Est-ce que c'est en fonction de l'ampleur de la
faute, ou de la bonne foi de l'organisme qui n'est pas là, ou...
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Ce sera au ministre de juger quelle est la sanction appropriée.
Le Président (M.
Bernier) : Merci.
M.
Turcotte : Le ministre responsable
du ministère ou de l'organisme? Ce n'est pas le président du Conseil du trésor?
M. Coiteux :
On parle de celui qui verse la subvention. On parle de celui qui verse la
subvention.
M.
Turcotte : Dans le cas où c'est un autre ministère, un autre
ministre qui verse une subvention à un organisme qui relève d'un autre
ministre, il arrive quoi?
M. Coiteux :
Un ministre qui relève d'un autre ministre?
M.
Turcotte :
Bien, je ne sais pas, par exemple, dans le cas... il peut y avoir... Je reviens
souvent avec cet exemple-là de différentes organisations qui se mettent ensemble
pour un projet particulier. Dans le Pacte rural, entre autres, dans le pacte plus, on voit qu'il y a des... Le pacte plus vise
la concertation d'acteurs du milieu de région. Donc, exemple, un CSSS
qui travaille avec une commission scolaire, avec une autre organisation, sur un
projet particulier, la commission scolaire peut recevoir, parce que c'est elle,
la maître d'oeuvre du projet, une subvention du ministre de la Santé et des Services sociaux. Si cette
commission-là... Si la commission scolaire ne respecte pas les cibles, est-ce
que c'est le ministre de la Santé qui va... Comment ça va fonctionner, la
mécanique? Le ministère de la Santé va retenir ou annuler la subvention ou ils
vont se parler, les deux ministres?
M.
Coiteux : C'est le ministre qui verse la subvention. Alors, je ne veux
pas commencer à penser à tous les cas de figure. Le ministre qui verse la subvention, qui est responsable de
verser la subvention aura, en vertu de cet article 25, le pouvoir d'en
retenir une partie ou la totalité en fonction des circonstances.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Saint-Jean.
M.
Turcotte : Ma collègue d'Hochelaga-Maisonneuve me
mentionnait, effectivement : Loto-Québec subventionne la Place des Arts. Donc, c'est Loto-Québec, ce
n'est pas le ministère de la Culture. Si la Place des Arts ne respecte
pas...
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Loto-Québec, le dirigeant... Loto-Québec n'étant pas un ministre,
effectivement, il n'est pas visé, là, par ce
pouvoir-là. Celui qui est visé par ce pouvoir-là, c'est le ministre qui verse
une subvention, pas Loto-Québec qui en verserait une, si tel cas existe.
M.
Turcotte : Oui, mais c'est le ministre responsable de
l'organisme qui verse la subvention ou le ministre qui reçoit? Parce que ce n'est pas le même... Le ministre responsable de
Loto-Québec, vous me dites qu'il n'y en a pas. Ça fait que c'est vous?
Le Président (M.
Bernier) : C'est le ministre des Finances.
M. Coiteux :
C'est le ministre des Finances qui est responsable des sociétés d'État, mais
on...
M.
Turcotte :
Bon. Ça fait qu'il y a un ministre responsable.
M.
Coiteux : Oui, mais c'est parce que, là, vous êtes à un autre niveau,
M. le député de Saint-Jean. Vous dites... Là, on va faire plusieurs
ricochets puis...
M.
Turcotte :
Mais je reviens avec mon exemple à la base.
Le
Président (M. Bernier) : On va juste essayer, M. le député de
Saint-Jean... Laissez le ministre démêler puis après ça vous reviendrez
pour voir, pour préciser.
M.
Turcotte :
Je peux le laisser se démêler, là.
• (16 h 50) •
M. Coiteux :
C'est que, M. le Président, le député de Saint-Jean fait plusieurs ricochets,
là. Il dit : Oui, mais, si Loto-Québec,
qui relève du ministre des Finances, verse une subvention à un musée ou fait
une commandite, par ailleurs, ou à Place des Arts, je pense, que vous
avez mentionnée, une commandite, bon... et là on dit : Mais alors ont-ils
le pouvoir de retenir le versement de cette
commandite parce que la Place
des Arts n'a pas respecté ses
effectifs? La réponse est non, ils n'ont pas ce pouvoir. L'article 25 ne
vient pas donner un pouvoir aux sociétés d'État de décider de ces choses-là en
cas de non-respect de leurs effectifs, c'est le ministre. Loto-Québec, ce n'est
pas un ministère. Ils sont dirigeants, mais pas un ministre.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Saint-Jean.
M.
Turcotte :
Bien, c'est tout à fait ça, ma question. Qui va décider? Est-ce que c'est le ministre
responsable de l'organisme qui reçoit la subvention
ou le ministre responsable de l'organisme qui émet la subvention?
Dans le cas où l'organisme qui reçoit
la... Dans mon exemple, c'était le musée qui était fautif, pas Loto-Québec. Dans ce cas-là, c'est qui qui va geler la subvention, là? C'est
le ministre responsable du musée, donc la ministre de la Culture.
M. Coiteux :
On ne peut pas geler une subvention qu'il ne verse pas.
M.
Turcotte :
Bon, bien, c'est ça, ma question.
M. Coiteux :
S'il verse une subvention... S'il verse une subvention... Il n'en verse pas. Il
ne peut pas retenir, il n'y en a pas.
M.
Turcotte : O.K.
Donc, si je comprends bien l'article, c'est un montant de... On va reprendre,
là : «Dans les cas prévus à
l'article 24, tout ou [en] partie [d'un] montant d'une subvention
destinée à l'organisme public peut être retenu ou annulé.» Ça, c'est seulement
si la subvention provient du même ministère ou du même ministre que l'organisme
qui est fautif. C'est ce que vous venez de dire.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Non seulement je viens de le dire, mais je l'ai dit à plusieurs reprises, y compris à
votre collègue.
M.
Turcotte :
Donc, ça veut... Mais je veux juste comprendre. Au fond, ce n'est pas toutes
les subventions, c'est seulement que si l'organisme, dans cette période-là, ne
reçoit pas de subvention de son propre, disons, ministre responsable, là — je ne
sais pas comment qu'on peut résumer ça, là — la subvention, si elle vient
d'ailleurs, il n'y a pas de problème.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Bien, l'article 25 ne donne de pouvoir à personne d'autre de couper des
subventions. Alors, ça ne s'appliquerait pas.
Le Président (M.
Bernier) : Ça va? Mme la... Pas d'autres questions? M. le
député de Groulx, avez-vous des questions?
M. Surprenant : Je n'ai pas de
question, M. le Président.
Le Président (M.
Bernier) : Vous n'avez pas de question?
M. Surprenant : Non.
Le Président (M. Bernier) :
C'est bien. Donc, est-ce que l'article 25 est adopté?
Mme
Poirier : ...je vais
vous dire, on n'aurait pas dû... On ne devrait pas l'adopter puisqu'on cite l'article 24, là, dans
l'article 25, là. Alors, on va l'adopter sur division, si vous voulez
l'adopter.
Le Président (M. Bernier) :
Adopté sur division. On aura l'occasion de revenir à l'article 24.
26. L'article 26. M. le ministre,
présentation et commentaires.
M. Coiteux : Article 26 : «En
cas de manquement aux mesures relatives aux contrats de services prévues à la section III, le Conseil du trésor peut
recommander à l'autorité compétente de retenir ou d'annuler tout ou partie
d'une subvention autre qu'une de celles visées au deuxième alinéa de
l'article 25 destinée à un organisme public pour un montant égal à la
valeur d'un contrat conclu en contravention aux dispositions des
articles 13 ou 14.»
Commentaires : L'article 26 du projet
de loi confère au Conseil du trésor un pouvoir similaire à celui prévu à l'article 25, soit la retenue ou l'annulation
d'une subvention, s'il constate qu'un organisme public n'a pas respecté
les mesures de contrôle relatives aux
contrats de services, plus particulièrement l'interdiction d'éluder, par voie
contractuelle, les mesures de contrôle des effectifs et les dispositions
concernant l'autorisation du dirigeant conditionnelles à la conclusion d'un
contrat de services.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier : Puisque c'est
le Conseil du trésor, on l'a vu aux articles précédents, qui a compétence sur
les plus de 10 000 $ aux personnes
physiques et plus de 25 000 $ aux personnes morales, c'est un peu
normal que c'est le Conseil du trésor qui peut appliquer des sanctions.
Ça, là-dessus, je ne peux pas rien dire.
Par contre,
comment va s'appliquer cette mesure-là?
Parce que, «d'annuler tout ou partie d'une subvention autre que celles visées au deuxième alinéa de l'article 25»,
on comprend que c'est le transport puis les remboursements d'emprunt, mais comment va se faire, dans le fond,
le choix du type de subvention que le Conseil
du trésor va annuler? On le
voit actuellement, le ministère du Revenu va retenir une subvention à un
organisme communautaire quand l'organisme
n'a pas payé ses DAS, par exemple, ses déductions à la source. C'est une mécanique,
là, qui fonctionne... Et on le voit
même dans nos propres bureaux de comté, on donne un chèque de support à
l'action bénévole, à un organisme. Nous,
on ne le sait pas qu'il n'a pas payé ses DAS, puis le ministère du Revenu saisit notre support à l'action bénévole, le petit chèque qu'on
voulait envoyer à l'organisme, le saisit pour se rembourser, ce qui est tout à
fait normal dans la... Le gouvernement ne peut pas donner de l'argent à quelqu'un
qui lui en doit.
Mais, dans un
cas comme ça... Parce que, là, ce n'est pas le ministère du Revenu, là, qui
vient saisir la subvention, c'est le Conseil du trésor qui va venir
décider d'une subvention qui n'est pas autorisée par lui. Alors là, je veux
juste comprendre, là, comment va se faire le
discernement sur laquelle subvention... Exemple, on a pris l'Agence métropolitaine de transport, tout à l'heure, comme exemple. Comment va fonctionner la saisie
d'une subvention à l'Agence
métropolitaine de transport, par
exemple? Et puis là on n'a pas la
gradation de l'erreur, parce que le ministère... l'agence de transport,
là, ce n'est pas une subvention de 25 000 $ qu'elle reçoit du gouvernement,
là. C'est pas mal plus.
Alors,
comment va se faire l'application de cette mesure-là? Parce que ce n'est pas
des montants... On ne pourra pas
dire : Je te saisis la subvention de 2 500 $ parce que tu as
dépensé plus que 2 500 $, là. Je veux juste voir comment on va
faire les équivalences là-dedans, dans la mécanique, là.
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M. Coiteux : Deux choses là-dessus.
D'abord, la fameuse gradation, l'article le dit, là, c'est-à-dire pour un
montant égal à la valeur d'un contrat conclu en contravention. Alors, si on a
conclu un contrat en contravention, un seul, de 12 000 $, bien, c'est
12 000 $, la réduction. Si on en a fait plusieurs, pour une valeur de
100 000 $, ça serait 100 000 $, si, bien entendu, il existe
une subvention de 100 000 $.
Maintenant,
qui peut le faire? Si le Conseil du
trésor ne verse pas de subvention,
c'est le ministère qui verse. Alors, quelle
est la nature du pouvoir conféré au Conseil
du trésor dans cet article 26?
C'est un pouvoir de recommandation.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
• (17 heures) •
Mme Poirier :
O.K. Donc, ce que je comprends, c'est que le Conseil du trésor, ayant constaté
l'écart de conduite d'un organisme, je vais
dire ça comme ça, l'organisme a conclu un contrat... Alors, le CISSS de
l'Ouest-de-l'Île a conclu un contrat avec une agence d'infirmières, et
ça lui permet d'éluder le contrôle. Le Conseil du trésor s'en aperçoit. C'est
un contrat de je ne sais pas combien, là, contrat d'infirmières, ça doit être
assez cher, là, ça doit être... Alors, mettons que la faute est de
200 000 $, ils ont vraiment passé à côté. Le Conseil du trésor pose
des questions, j'imagine, à l'organisme pour
savoir pourquoi tu as fait ça. Il n'y a pas de bon motif, parce qu'on a dit...
on était capable de respecter les fluctuations, etc. Il n'y a pas de bon
motif. Mais comment... Donc, le Conseil du trésor va dire au ministère de la Santé ou va aller dire au CISSS...
Donc, je ne sais pas à qui il parle. Parce qu'il dit «peut recommander
à l'autorité compétente», donc, en principe,
au CISSS ou au ministère de qui relève le CISSS, parce que l'autorité
compétente du CISSS, c'est le ministre, donc va aller dire au ministre de la
Santé : Ton CISSS à Montréal a signé un contrat trop élevé, il a contourné la loi, il faut que tu lui coupes... Puis,
lui, ce n'est pas une subvention, c'est un CISSS, alors il n'a pas de subvention, le CISSS, c'est
des enveloppes budgétaires. Donc : Tu vas lui couper quelque chose. On ne
sait pas comment, mais tu vas lui couper quelque chose. Mais, puisque c'est un organisme
budgétaire, on fait ça comment? Parce que l'organisme budgétaire peut
aussi faire des contrats. Alors, lui, il ne reçoit pas de subvention, là. Le
CISSS, il ne reçoit pas de subvention, il reçoit des crédits budgétaires.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Bien, c'est un peu la même discussion qu'à
l'article 25, où on disait : Si un organisme ne reçoit pas de subvention, cette disposition-là, elle est inopérante,
là. Elle n'est opérante que dans les cas où il y a une subvention qui peut être réduite. Sinon, on retourne aux autres
articles, là, qui prévoient de demander des mesures correctrices, faire
un accompagnement, etc. Mais, dans les cas
où il y a une subvention, on donne la possibilité qu'on utilise cet
instrument-là aussi pour discipliner l'organisme qui serait fautif.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Mme la députée.
Mme
Poirier : Mais l'organisme à qui on va dire d'appliquer des
mesures correctrices... Parce qu'on se rappelle, si tu as un contrat,
par exemple, de 100 000 $, on va le savoir trois mois plus tard,
parce que c'est juste aux trois mois qu'ils
vont nous transférer le sommaire des contrats, on va le savoir trois mois plus
tard. On va pouvoir lui taper sur les doigts
un peu, on va lui dire d'appliquer des mesures correctrices, mais c'est fait,
là, il les a engagées, les infirmières, puis elles sont en train de travailler dans l'hôpital, là. On fait quoi?
Parce que lui... Puis je comprends, là, que le ministre veut utiliser un pouvoir supplémentaire pour les
organismes extrabudgétaires en allant dans la... en disant au ministre
responsable de l'organisme : Coupe la
subvention, je comprends, mais l'organisme qui, lui... Parce que, là, on parle
des contrats, là, on est dans
l'article sur les contrats, alors l'organisme qui, lui, a donné un contrat, son
ministère ne le sait pas, sauf si le Conseil du trésor lui dit. Et, quand le Conseil du trésor le dit au ministre,
là, le ministre applique l'article 24, alinéa 4°, si je me
rappelle bien, oui, alinéa 4°, parce qu'on est dans les agences, en
principe.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Bien, c'est ce que j'ai expliqué. Le pouvoir qui est conféré
ici au Conseil du trésor, c'est un pouvoir de recommandation. Et parfois
il y a des recommandations qui sont plus persuasives que d'autres, ça dépend de
la capacité de persuasion, mais c'est un pouvoir
de recommandation. On ne change pas, là, notre système légal, là, puis
on respecte les principes qui existent déjà dans nos lois, et c'est une mesure
parmi d'autres.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Mme la députée.
Mme Poirier :
Je comprends que... «Pour un montant égal à la valeur [du] contrat conclu en
contravention», montant égal à la valeur,
mais le contrat n'est peut-être pas tout en problème. Je vous donne un exemple.
Si le contrat... Qu'est-ce qui est un contrat qu'on a d'habitude, c'est
l'extra du contrat qui est problématique et non pas le contrat en lui-même, c'est le dépassement dans le contrat qui
est le problème. Alors, si on demande d'appliquer les mesures pour
récupérer une somme du contrat en tant que tel, c'est juste la portion de
dépassement qu'on veut aller chercher et non pas le contrat lui-même.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : M. le Président, si le contrat est en contravention,
j'imagine que ça peut aller jusqu'à concurrence du plein montant du
contrat.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Mme la députée.
Mme Poirier :
Je comprends, mais c'est plutôt ce qui est en contravention qui doit être
pénalisé et non pas jusqu'à concurrence du total du contrat.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : J'aurais du mal à répondre à ce cas-là parce que je vois
mal, là... Il faudrait qu'on voit dans le concret du concret qu'est-ce
qui se passerait.
Mme Poirier :
Un contrat d'infirmière signé, on le signe d'habitude, ce contrat-là, pour
100 000 $, de façon régulière,
mais, cette fois-là, on le signe pour 200 000 $. Ce n'est pas la
valeur totale du contrat qu'il faut pénaliser, c'est la valeur
supérieure au contrat, qu'est-ce qui est le dépassement. Et là, si on met en
contravention la valeur du contrat puis on met le 200 000 $, ce n'est
pas 200 000 $, c'est 100 000 $.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Si c'est un contrat qui élude, c'est un contrat fautif. Si
c'est un contrat fautif, bien, ça peut aller jusqu'à concurrence de la
valeur du contrat fautif. Mieux vaut ne pas éluder, en d'autres termes.
Le Président (M. Bernier) :
Mme la députée. M. le député de Saint-Jean.
M.
Turcotte :
Bien, moi, je reviens avec ma question de l'article 25, que c'est un
organisme qui... au fond, c'est son ministre responsable qui peut
dire... bien, qui peut retenir ou annuler une subvention d'un organisme fautif.
Là, dans ce cas-ci, c'est le président du Conseil du trésor qui peut
recommander à l'autorité compétente, donc au ministre responsable de
l'organisme.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Coiteux : Oui, M. le Président.
Le Président (M. Bernier) :
Oui. Oui, M. le député.
M.
Turcotte :
Ça fait que... Bien, je ne veux pas vous donner des mauvaises idées que vous
n'avez peut-être pas déjà eues, là,
mais pourquoi que... si ce mécanisme-là fonctionne pour les contrats de
services, pourquoi, dans le cas de l'article précédent, ça ne pouvait
pas s'appliquer aussi, que le président du Conseil du trésor recommande à un
autre ministre responsable de dire :
Bien, écoutez, dans un... Tel organisme est fautive et elle reçoit une
subvention d'un autre ministre. Donc,
est-ce qu'on te recommande de la retenir ou de l'annuler le temps qu'on règle
le cas de tel organisme? Je ne veux pas vous donner des mauvaises idées,
mais je vous pose la question, si cette réflexion-là a eu lieu.
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M. Coiteux : Bien, c'est parce que
la réflexion ici, c'est simplement que les ministres sont responsables du suivi des effectifs et du... puis, bien, en tout
cas, pour la portion qui leur... Il y a une portion qui est Conseil du trésor,
là, mais il y a une portion qui est... Parce que le ministre responsable du
Conseil du trésor est aussi responsable de la fonction publique, là, donc, ça,
c'est une chose, mais les ministres sont responsables de certains organismes
puis des réseaux, alors, eux, ils s'occupent de ça, des effectifs.
Les contrats de services, pour l'ensemble, celui
qui va surveiller la conformité avec la loi, c'est le Conseil du trésor, alors il est normal que ce soit celui-là
qui, ayant constaté un problème, ayant demandé des corrections par le
biais du ministre dans ce cas-ci, là, le cas
échéant, recommande le non-versement d'une subvention, alors que, dans l'autre
cas, le ministre, c'est celui qui verse la subvention. Il n'a pas besoin d'une
recommandation, il a l'autorité pour le faire.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député.
M.
Turcotte : ...j'ai
posé une question par rapport à... Au fond, les organismes qui sont visés,
c'est une définition plus stricte que la
définition des organismes publics qui est prévue à l'article 2 du projet
de loi, parce qu'on me disait que les
ministères, au fond... Parce que, quand je disais : Les ministères ne
reçoivent pas de subvention, vous m'avez dit : Bien, les
ministères, c'est un peu à part, parce que c'est directement... c'est le
Conseil du trésor qui leur alloue. Donc, s'il y a un problème, on pourra
intervenir directement.
Vous n'avez
pas besoin... Dans le cas d'un ministère qui est fautif, ça ne serait pas en
fonction de la loi actuelle que vous régleriez le problème, ça serait
par rapport aux crédits que vous accordez déjà aux ministères.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
• (17 h 10) •
M. Coiteux : On ne change pas les
règles actuelles, là, c'est : le Conseil du trésor a autorité sur les
effectifs des ministères. Pour donner un
exemple pour qu'on comprenne un peu, à l'heure actuelle il y a un gel de
l'embauche dans l'univers fonction
publique. Alors, si un ministère veut embaucher, que fait-il? En principe, il
n'a pas le droit, à moins qu'il obtienne l'autorisation. Qui donne
l'autorisation? C'est le Conseil du trésor. Sans cette autorisation,
peuvent-ils embaucher? Réponse : Non.
Alors, on s'entend que le Conseil du trésor, pour l'univers fonction
publique, va suivre et prendre les décisions qui s'imposeront, le cas échéant, si le cas échoit, bien sûr, sur
les mesures à prendre pour respecter les cibles.
Mais il y a des organismes, à l'extérieur de tout
ça, qui sont sous la responsabilité d'un ministre, et lui suit les effectifs de ces organismes. Et parfois, c'était
l'article précédent, parfois, s'il verse une subvention, il pourrait, parmi
les différents éléments d'intervention qui
sont à sa disposition, il pourrait, s'il verse une subvention, utiliser ça pour
discipliner, jusqu'à un certain point.
Ici, on parle de contrats de services dans
l'article 26, les contrats de services sont surveillés par le Conseil du trésor pour l'ensemble des organismes, y compris à
l'extérieur de l'univers fonction publique. Mais, si on ne verse pas de subvention, notre pouvoir à ce moment-là, au
Conseil du trésor, sera de recommander au ministre de retenir une partie
de la subvention ou la totalité, selon le cas.
Le
Président (M. Bernier) : Merci. M. le député de Saint-Jean.
M.
Turcotte : Merci, M. le Président. Bien, parce que, sinon,
j'avais une crainte qu'au fond si... le président du Conseil du trésor,
mettons, si un ministère n'avait pas bien fait son travail, le président du
Conseil du trésor aurait pu être rancunier
puis, l'année d'après, lui donner un peu moins de crédits. Mais là, avec
l'explication... puis je vois qu'il hoche de la tête, il ne semble pas être quelqu'un de rancunier. Donc, moi, ce
que j'ai peur, ce n'est pas tant du président du Conseil du trésor actuel qu'à un autre président du
Conseil du trésor qui aurait pu être rancunier, lui, aurait pu utiliser... Mais
là, avec l'explication que le président du Conseil du trésor vient de me
donner, on comprend un peu mieux la nuance entre les ministères et les
organismes. Je vous remercie beaucoup.
Le Président (M.
Bernier) : Bon. Merci. Autre question? Oui, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier :
Juste pour qu'on comprenne un peu mieux le pourquoi de nos volontés, je veux
juste prendre l'application de cette mesure-là pour l'Université du Québec. Alors, si l'Université du Québec a signé
un contrat pour des effectifs en voulant... on découvre qu'elle aurait
voulu éluder la loi, le Conseil du trésor va informer le ministre de l'Éducation,
qui, lui, pourra, s'il le décide, appliquer des sanctions, on ne sait pas trop
lesquelles, qu'on a prévues à l'article 24, qui sont des mesures
correctrices. Il va lui demander des mesures correctrices.
L'Université du
Québec a un conseil d'administration qui approuve... L'Université du Québec
approuve les contrats, il y a un dirigeant, qui est un recteur, qui approuve
les contrats dans une enveloppe budgétaire donnée. Et d'ailleurs, M. le Président, vous me permettrez de lire un communiqué de presse qui vient
d'apparaître sur le fil de presse, et qui
est sous la plume de la Fédération québécoise des professeures et professeurs
d'université, et qui s'intitule L'Université du Québec doit
être exclue du projet de loi n° 15.
Alors :
«Actuellement à l'étude, le projet de loi n° 15 portant sur la gestion et
le contrôle des effectifs des ministères et autres organismes financés par l'État québécois aura des conséquences
désastreuses pour le réseau de l'Université du Québec — UQ. La
Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université — FQPPU — s'indigne devant un ensemble de
mesures improvisées qui affectent gravement l'université québécoise et qui
compromettent sa mission.
«Le
gel des effectifs annoncé pour l'année 2015-2016 s'ajoute à un manque de
ressources académiques majeur, constaté déjà depuis plusieurs années par
l'ensemble des acteurs et [des] observateurs du milieu universitaire.
«Or,
le réseau de l'Université du Québec est un vecteur de développement économique
et social indispensable. Son apport à
la dynamisation économique des communautés desservies par chacune de ses
composantes a d'ailleurs été reconnu la semaine dernière, alors qu'une
initiative de l'Université du Québec, Savoir Affaires, a reçu le Prix
d'excellence de l'administration publique du
Québec 2014 de l'Institut d'administration publique du Québec — l'IAPQ.
[Et] pour comble, le président d'honneur de cet événement était [...] — moi,
je n'ai pas le droit de le dire, mais je vais dire "président du Conseil
du trésor", on nomme son nom dans le communiqué — président
du Conseil du trésor, qui, d'une main, récompense les bons coups de l'UQ et, de
l'autre, la prive des ressources nécessaires pour mener à bien l'ensemble de
ses activités.
«Les
dispositions du projet de loi
n° 15 auront effectivement pour effet de compromettre la capacité de l'UQ de poursuivre cette mission de développement
économique régional à l'avenir, en plus d'affecter la qualité de
l'enseignement universitaire et la faculté d'innovation des régions par
l'entremise de la recherche.
«La FQPPU exige que l'Université
du Québec ainsi que la totalité des établissements universitaires soient
exclues de l'application du projet de loi n° 15.
«Depuis 1991, la
FQPPU représente la majorité des professeures et professeurs d'université [du]
Québec.»
Alors,
vous voyez, M. le Président, ce qu'on disait en application de l'article 26,
c'est que, pour l'Université
du Québec, le contrôle, entre autres, des contrats de services vient créer un régime
totalement discriminatoire par rapport aux autres universités, parce que
les autres universités qui reçoivent les fonds de subvention du gouvernement,
eux ne pourront jamais... les autres universités, elles ne pourront jamais être
sanctionnées par le ministre, tandis que l'UQ pourrait l'être à cause de
l'application de la loi.
Alors, pour toutes
ces bonnes raisons, je le répète, M. le Président, il faut retirer l'UQ de ce projet
de loi.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le ministre, des commentaires?
M.
Coiteux : Bien, mes
commentaires, c'est à l'effet que c'est un projet de loi qui est
important pour l'ensemble de la
société au Québec, que son gouvernement soit capable de suivre en temps réel, de pouvoir
encadrer l'évolution de ses effectifs dans le meilleur intérêt public,
dans le meilleur intérêt de tous, puis notamment dans le contexte où il faut équilibrer les finances publiques aussi dans
l'intérêt de tous. Alors, c'est un projet
de loi qui est important, c'est un
projet de loi qui prévoit que l'ensemble des organismes vont participer dans
cet effort-là.
Et ce n'est pas parce
qu'on présente un projet de loi comme celui-là qu'on ne va pas aller souligner
le talent qui se manifeste dans les
organismes du secteur public québécois. Alors, puisqu'on y a fait allusion,
j'étais extrêmement fier d'être
présent à cet événement puis de souligner les bons coups, y compris, bien
entendu... parce que moi aussi, j'ai le plus grand souci, là, du succès dans notre réseau universitaire et dans le
réseau de l'Université du Québec aussi. Alors, ce sont deux choses qui sont
totalement différentes.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. D'autres commentaires sur l'article 26?
Non? M. le député de Groulx.
M. Surprenant : Pas de commentaire, M.
le Président.
Le Président (M.
Bernier) : Pas de commentaire. Donc, est-ce que l'article 26
est adopté?
Des voix : Adopté sur
division.
Le Président (M. Bernier) :
Adopté sur division.
Passons maintenant au chapitre III,
Dispositions, modifications, Loi sur l'administration publique. Donc, l'article 27. M. le ministre, si vous voulez
nous introduire l'article 27 avec vos commentaires, dans lesquels nous
retrouvons trois éléments au niveau du chapitre VII.1, au niveau de la
vérification.
• (17 h 20) •
M. Coiteux : Oui. Alors,
article 27 : La Loi sur l'administration publique (chapitre A-6.01)
est modifiée par l'insertion, après le chapitre VII, du chapitre
suivant :
«Chapitre VII.1 — intitulé :
«Vérification — comprenant les
articles :
«91.1. Le président du Conseil du trésor peut
vérifier l'application des dispositions de la présente loi par un ministère ou
un organisme. Il peut désigner par écrit une personne qui sera chargée de cette
vérification.
«91.2. Un
ministère ou un organisme visé par une vérification doit, sur demande du
président du Conseil du trésor ou de
la personne chargée de la vérification, lui transmettre ou autrement mettre à
sa disposition tout document et tout renseignement que celui-ci ou,
selon le cas, la personne désignée juge nécessaires pour procéder à la
vérification.
«91.3. Le
Conseil du trésor peut requérir du ministère ou de l'organisme qu'il apporte
des mesures correctrices, effectue les suivis adéquats et se soumette à
toute autre mesure qu'il détermine dont des mesures de surveillance et
d'accompagnement.»
Alors, l'article 27 du projet de loi
introduit dans la Loi sur l'administration publique un chapitre particulier établissant un mécanisme de vérification de l'application des dispositions de cette loi par les ministères
et organismes assujettis qui attribue au président du Conseil du trésor
un pouvoir général en la matière.
Le nouvel
article 91.1 confère d'abord au président du Conseil du trésor le pouvoir
d'effectuer cette vérification, celui-ci pourra toutefois confier ce
mandat à un tiers. L'article 91.2 permet au président du Conseil du trésor
ou à la personne qui s'est vu confier un mandat de vérification d'obtenir de
chaque entité visée par celle-ci les documents et renseignements nécessaires
pour procéder à la vérification. Enfin, l'article 91.3 confère au Conseil du trésor le pouvoir d'imposer au ministère ou à l'organisme visé par la vérification
diverses mesures destinées à assurer le respect des dispositions de la Loi sur l'administration
publique.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier : Écoutez, M. le
Président...
Le Président (M. Bernier) :
...sur l'article 27, en spécifiant de quelle façon vous...
Mme Poirier : On va y aller paragraphe
par paragraphe, alinéa par alinéa.
Le Président (M. Bernier) :
Par élément, c'est ça.
Mme
Poirier : Oui. Ma première question, justement en lien avec le
premier alinéa, c'est : Pourquoi on a besoin d'aller changer la Loi
sur l'administration publique pour faire ça?
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M.
Coiteux : C'est parce qu'actuellement on n'a pas le pouvoir de vérifier si un organisme de la fonction publique respecte le niveau
d'effectif donné en application de l'article 32 de la Loi sur
l'administration.
Mme Poirier : Voulez-vous
répéter?
M.
Coiteux : La modification proposée à l'article 27 permettra au
président du Conseil du trésor de vérifier si un organisme de la fonction publique respecte le niveau d'effectif donné en
application de l'article 32 de la Loi sur l'administration.
Mme
Poirier : Mais on ne s'est pas donné ce pouvoir-là
précédemment, à l'article 32, justement? Je reviens en arrière, là,
dans mon petit cahier.
(Consultation)
M.
Coiteux : Bien, c'est parce que... Ça peut paraître curieux, mais
c'est pour ça que ça prend des projets comme le projet de loi n° 15. On peut fixer les effectifs dans la fonction
publique, on peut se fixer les niveaux, mais, les pouvoirs de vérification, de dire : On s'en vient
vérifier si, effectivement, vous respectez les effectifs qui vous ont été
confiés, c'est le pouvoir de
vérification en vertu de la loi telle qu'elle existe aujourd'hui, nous ne les
avons pas, ce qui est une anomalie. Et, conséquemment, cet article 27, en
modifiant la Loi sur l'administration publique, nous donne les pouvoirs de
vérification qui sont appropriés.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Mme la députée.
Mme
Poirier : J'ai retrouvé ce que je cherchais, M. le Président. À
l'article 10, à l'article 10, on est venu dire, justement en lien avec l'article 32 : Le
Conseil du trésor établit le niveau d'effectif puis est responsable de ceux qui
ne sont pas visés par le deuxième alinéa...
Bon. Le Conseil du trésor... Je veux juste comprendre qu'est-ce que vient
faire de plus l'article 27 versus l'article 10 déjà adopté et traité.
Qu'est-ce que ça vient faire de plus?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Coiteux : Bien, au-delà d'établir
les niveaux, ça vient permettre de vérifier, de requérir l'obtention des documents pour obtenir cette vérification, ça
donne le pouvoir de demander des mesures correctrices — qu'on a déjà vues dans d'autres
articles, n'est-ce pas — qui
étaient conférées aux ministres vis-à-vis des organismes non budgétaires,
notamment, sous leur responsabilité. Alors, cet article 27 donne le même
type de pouvoir au président du Conseil du trésor dans l'univers fonction
publique.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Mme la députée.
Mme
Poirier : Bien, je
cherche lequel, là... (panne de son) ...dans un des articles,
on donne déjà un pouvoir de vérification. Ce n'est pas
le chapitre, c'est les vérifications que je cherche, là.
(Consultation)
Mme
Poirier : À l'article 20,
on est venu dire que c'est le ministre qui pouvait désigner par écrit une
personne chargée de vérification. En quoi l'article 27 est, là... qui dit que c'est le président du conseil qui peut déléguer,
finalement, cette compétence-là, en quoi les
deux articles ne sont pas... en tout cas, ne recherchent pas le même but, là?
Et pourquoi deux articles pour faire de la vérification?
M. Coiteux : Les juristes ont toujours
réponse à tout, c'est ça qui est extraordinaire. Alors, voyez-vous...
Le Président (M. Bernier) :
Allez-y, M. le ministre, si vous avez une réponse.
M. Coiteux : Le pouvoir de vérification
prévu à l'article 20 du projet de loi ne peut pas servir à vérifier si un
organisme de la fonction publique respecte son niveau d'effectif, puisque le
niveau est établi en vertu de l'article 32 de la Loi sur l'administration
publique et non des dispositions sur le contrôle prévues au projet de loi.
Alors, le niveau d'effectif, le Conseil du trésor va pouvoir l'établir en vertu de l'article 32 de la Loi
sur l'administration publique, qui ne
donne pas de pouvoir de vérification. Alors, les pouvoirs de vérification apparaissent dans l'article 27 du projet de loi n° 15, et c'est un qui est cohérent. C'est pour ça qu'on dit que la Loi sur
l'administration publique est modifiée par l'ajout des articles
suivants. C'est la beauté de l'oeuvre.
Mme Poirier : Je me rappelle très
bien une question qu'on a eue précédemment, qui venait dire : Est-ce que ce projet
de loi là va s'éteindre un jour? Je
me rappelle très... Parce qu'on avait dit que c'était pour des périodes
données. Si on introduit cela, ça veut dire
qu'au-delà des périodes le pouvoir de vérification du Conseil
du trésor devient permanent.
C'est ça, la volonté gouvernementale?
M. Coiteux : Oui, tout comme son
pouvoir de déterminer le niveau des effectifs, hein, c'est...
Mme Poirier : Ça, il l'a déjà.
M.
Coiteux : Il l'a déjà.
Mais, quand on détermine, c'est une bonne chose d'être capable de vérifier si
ce qu'on a déterminé est, dans les faits, appliqué.
Mme Poirier : Mais là, en
changeant la Loi d'administration publique, on l'établit pour même en dehors
des périodes de contrôle, ce qui est très
différent que de le faire à
l'intérieur du projet de loi n° 15 qui... lui, ce n'est qu'en période de contrôle. Ça,
c'est très, très, très différent, là. On élargit le pouvoir du Conseil du trésor au-delà des périodes de contrôle.
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M.
Coiteux : Oui, c'est vrai,
mais ça corrige une lacune. Donc, le projet
de loi n° 15, il ne faut pas
oublier, là, que... Quel est son objectif?
Son objectif, c'est qu'on puisse assurer un suivi continu des
effectifs de l'ensemble du secteur public, la capacité aussi
d'intervenir pour s'assurer que l'évolution des effectifs soit en fonction de l'intérêt
public et, en
particulier en période de difficultés budgétaires, conforme à l'atteinte des cibles
budgétaires. Alors, ça ne serait pas tout
à fait normal qu'on puisse établir un
niveau d'effectif mais qu'on n'ait pas de pouvoir de vérification sur ce niveau, qu'on n'ait pas de pouvoir d'intervention si on
s'écarte de ce niveau. Alors, s'il manque quelques dispositions à la Loi sur
l'administration publique, bien, on en profite pour les corriger.
Le Président (M.
Bernier) : Mme la députée.
• (17 h 30) •
Mme
Poirier : Mais le projet de loi n° 15 permet au président du Conseil du trésor,
en période de contrôle, d'agir sur
des organismes, exemple les sociétés d'État, ce qu'il n'a
pas la possibilité de faire en dehors des périodes de
contrôle. Avec l'article 27, ça lui permet d'avoir un pouvoir de vérification
sur les organismes aussi en dehors des périodes, ce qu'il n'a pas présentement.
Exemple, il n'a pas le pouvoir actuellement sur Loto-Québec, par exemple, ou
Hydro-Québec, nos sociétés d'État. Est-ce que l'article 27 va lui
donner ce pouvoir de vérification en dehors des périodes?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Non. La réponse est non, parce que, là, on parle de la Loi
sur l'administration publique, qui vise les organismes qui sont dans
l'univers fonction publique. Autrement dit, la Loi de l'administration publique
n'est pas modifiée quant aux organismes qui
sont visés par sa loi, là, c'est simplement les pouvoirs de vérification qui
sont ajoutés.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Mme la députée.
Mme
Poirier : Oui. Mais je trouve ça quand même étrange que le
président du Conseil du trésor, actuellement, n'ait pas un pouvoir de vérification en tant que tel sur les ministères
et organismes régis par l'administration publique. Je trouve ça un peu...
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Mais la Loi sur l'administration publique existe depuis 2000 et ne confère pas
ce pouvoir de vérification. Ça peut avoir
l'air étrange, là, mais voici l'occasion de le constater ensemble puis de
constater à quel point ce projet de loi n° 15 est important.
Le Président (M.
Bernier) : Mme la députée.
Mme Poirier :
Actuellement, c'est plutôt les ministères qui ont le pouvoir, finalement, de
vérifier, de vérification, puisque c'est eux
qui ont un pouvoir de vérification à l'intérieur de leurs propres boîtes. En
tout cas, je ne peux pas croire qu'il n'y a personne qui n'a pas de
pouvoir de vérification, là. Il y a quelqu'un qui l'a présentement, ce
pouvoir-là, là. Donc, on l'enlève à quelqu'un pour le donner à quelqu'un
d'autre ou on le hiérarchise.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
On n'enlève rien, mais là on s'assure que nous, on puisse vérifier le niveau
d'effectif et si on respecte les cibles qui
ont été fixées. Il n'y a pas de pouvoir enlevé aux ministères, là. Par contre,
il y a un ajout logique, tout à fait logique — et
illogique dans l'état actuel des choses, conséquemment — qui
est le Conseil du trésor qui puisse non
seulement, comme la loi le prévoit, établir le niveau de l'effectif, mais en
plus aller vérifier et demander les pièces
qui permettent de faire cette vérification, et même demander des correctifs si
nécessaire, puisque, s'il établit un niveau d'effectif, j'imagine que
c'est... Je n'imagine pas, parce que, si moi, j'ai la responsabilité de déterminer
un niveau d'effectif dans l'univers sur lequel c'est ma responsabilité de le
faire, bien, je ne le fais pas pour rien, je le fais dans l'objectif que ça soit le cas. Alors là, ça va permettre à moi
et mes successeurs de pouvoir vérifier puis de prendre les mesures
appropriées.
Le Président (M.
Bernier) : Mme la députée.
Mme Poirier :
Mais, quand le président du Conseil du trésor autorise des crédits à un
organisme ou à un ministère, il y a quand
même un suivi budgétaire qui est fait par le Conseil du trésor actuellement.
Donc, il a une forme de pouvoir de vérification.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
On fait un suivi budgétaire, mais, une fois qu'on a établi le niveau de
l'effectif, on ne peut pas... une fois cela
fait, là, on ne peut pas dire : Bon, est-ce que vous pourriez donner tel
type de renseignement pour voir si
vous respectez votre cible d'effectif? On ne peut pas dire : Bien là, vous
ne la respectez pas, on vous demande de porter les gestes suivants. On peut peut-être en parler, on peut peut-être le
suggérer, on peut peut-être entrer en conversation, mais on n'a pas les
pouvoirs que confèrent ces trois articles-là si effectivement le projet de loi
est adopté.
Mme
Poirier : Parce que, dans des articles précédents, on a vu que
le pouvoir qu'on donnait au Conseil du trésor,
c'était justement d'avoir les informations sur les heures rémunérées. Donc, il
y a un article précédent qui nous donne ce pouvoir-là. Ça donne aussi le
pouvoir sur les contrats. Et là, dans le fond, ma question, c'est : Quels
pouvoirs supplémentaires que la loi n° 15 ne donne pas que
l'article 91 et suivants vont donner?
M.
Coiteux : Ce que la loi n° 15, dans son article 27, donnerait comme pouvoirs additionnels, ici,
là, au président du Conseil du trésor, c'est de vérifier l'application des dispositions de la loi, c'est d'obliger le ministère ou l'organisme visé de fournir les renseignements qui sont
demandés dans le cadre de cette vérification, c'est de donner le pouvoir aussi de
demander des mesures correctrices, d'effectuer les suivis adéquats, c'est
conférer ces pouvoirs-là qui n'existent pas de manière explicite, comme ça,
dans la loi actuelle.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Oui. C'est
juste une question générale de compréhension, parce que
j'imagine que ça existe déjà, mais,
quand on dit qu'il peut désigner une personne qui sera chargée de faire la
vérification, ça, j'imagine que c'est une disposition assez standard,
qui existe... Donc, c'est qui, les personnes ou la personne? Est-ce qu'en
général ce sont comme plusieurs personnes attitrées à une direction de la
vérification?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
J'ai de vaillants et brillants fonctionnaires au Secrétariat du Conseil du
trésor, dans différentes sections, alors, le suivi des effectifs, j'imagine que
je demanderais à ce moment-là à un fonctionnaire qui travaille dans mon... dans
mon...
Une voix :
Secrétariat.
M. Coiteux :
...secrétariat des ressources humaines. Si c'était sur les contrats, ce serait
le sous-secrétariat aux contrats publics, bon. Alors, j'ai des gens en place,
là, qui seraient désignés naturellement pour faire ça.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : C'est une désignation qui doit se faire nominalement
pour une seule personne à la fois, par écrit, par le président du
Conseil du trésor lui-même?
M.
Coiteux : C'est moi qui vais devoir autoriser par écrit, ce qui va
permettre d'ailleurs à... Disons, dans le cas, là, où un ministère
devrait fournir des renseignements, il sait que cette personne-là a été
autorisée par moi à requérir ces renseignements et il sait que, par la loi, il
doit effectivement fournir à cette personne désignée par moi, par écrit, ces
renseignements.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Et est-ce que, quand le président délègue ces
pouvoirs-là à une personne, il délègue aussi l'ampleur des... c'est-à-dire le... Pour reprendre son
expression à lui, ce serait l'univers, dans ce cas-ci, de la vérification.
Est-ce qu'il peut donner l'ensemble
des pouvoirs que lui, il a, une partie des pouvoirs? Parce qu'on voit dans les
commentaires qui accompagnent
l'article, donc : «Permet [...] à la personne qui s'est vu confier un
mandat de vérification d'obtenir de chaque entité visée par celle-ci les documents et les renseignements
nécessaires pour procéder à la vérification.» Donc, ça, ça va de soi? Dès lors qu'une personne est nommée,
est-ce que le... Donc, ça, c'est ma première question : Est-ce que ça va
de soi que tous ces pouvoirs d'obtenir tout
document, tout renseignement, donc très large, ou est-ce que le ministre
vient qualifier, dans son acte de nomination de la personne qui, en fait, est
déléguée, l'ampleur de ses pouvoirs?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Le président du Conseil du trésor va devoir préciser les
informations qu'il recherche dans le mandat qu'il va confier à la
personne qu'il va désigner pour ce faire.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Mme la députée.
Mme
Hivon :
Mais, en théorie, ça pourrait dépendre de... Dans un endroit donné, les
pouvoirs pourraient être étendus... Je veux
juste comprendre si, dans son esprit, le président du Conseil du trésor va
déléguer, en fait, à des personnes l'ensemble des pouvoirs dans l'ensemble
des organismes, puis ça va être comme ça que ça va fonctionner, ou ça peut être
à géométrie variable.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Il va ou elle va, là, selon le cas, désigner une personne pour faire cette
vérification en vertu des pouvoirs de
délégation qui lui sont conférés. Maintenant, vérifier quoi? Bien, ça va
dépendre évidemment de la nature des renseignements qui sont recherchés
en fonction des informations qui nous laissent croire qu'on a besoin de davantage d'information pour apprécier la
situation. Donc, le mandat sera... ça ne sera certainement pas un mandat
générique où on va ajouter une signature, ça va être probablement du cas par
cas, là.
Le Président (M. Bernier) :
Mme la députée.
• (17 h 40) •
Mme
Hivon :
Merci. Puis, juste dans le troisième... dans le 91.3, quand on dit «toute autre
mesure qu'il détermine dont des mesures de surveillance et
d'accompagnement», juste pour comprendre, ça ressemble à quoi, une mesure de
surveillance si, par exemple, on devait imposer une mesure de surveillance?
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M. Coiteux : C'est une formulation
qui, on me dit, et je le crois...
Mme
Hivon : Standard?
M.
Coiteux : ...qui est assez
standard, là, dans d'autres lois. Puis d'ailleurs ça fait écho aussi beaucoup à ce qu'on
avait un petit peu avant, là, lorsqu'on prévoyait... à l'article 24, si je
me rappelle bien.
Mme
Hivon : 24, on n'a
pas fini la discussion.
M.
Coiteux : Oui, oui, je sais,
mais on peut y faire allusion, bien qu'il soit suspendu. Le type de
surveillance, bon, on en avait donné
dans le cas de l'article 24, ça peut être la nomination par le ministre
d'un accompagneur pour bonifier les
pratiques, ça peut être un groupe tactique d'intervention composé de
spécialistes pouvant conseiller les autorités de l'organisme, ça peut être le dépôt périodique au ministère
de rapports spéciaux sur la mise en place des mesures correctrices,
cette liste n'étant pas exhaustive, mais donne la nature de ce qu'on entend
ici.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Mme la députée.
Mme
Hivon : Puis
comment on le... Le Conseil du trésor, il va demander à l'organisme... bien, au
ministère ou à l'organisme, d'apporter les
mesures correctrices appropriées. La marge de manoeuvre ou le choix de ces
mesures-là, c'est du ressort de l'organisme ou du ministère concerné,
j'imagine, ou si c'est le président du Conseil du trésor qui va venir dicter à
l'organisme ce que ça doit être?
M.
Coiteux : On dit que «le Conseil du trésor peut requérir», donc c'est
lui qui a l'autorité de les demander, mais, dans la pratique, là, en
général, les gens se parlent, hein, puis ils disent : Qu'est-ce que vous
pensez pouvoir faire? Quelles sont les difficultés que vous rencontrez?
Peut-être que c'est parce qu'il y a un mauvais suivi, peut-être parce qu'il y a une mauvaise planification, il peut y
avoir 1 000 raisons, mais qui va demander le changement en
consultation, on s'entend. C'est ça, la façon normale de faire les choses, ça
va être le Conseil du trésor.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Mme la députée.
Mme
Hivon : Et, en
théorie, je comprends qu'il y a un échange entre le ministre sectoriel et le
président du Conseil du trésor, mais c'est
vraiment... C'est parce que, quand je le lis, pour moi, ce n'est pas évident,
là : «Le Conseil du trésor peut requérir du ministère ou de
l'organisme qu'il apporte des mesures correctrices...» Donc, vous pouvez requérir qu'il en apporte, mais le choix des
mesures comme telles, pour moi, ça ne ressort pas, c'est du ressort de
qui, c'est de la responsabilité de qui,
ultimement, de les déterminer. Je comprends que c'est le Conseil du trésor qui
peut en requérir, mais nommément décider c'est quoi, le type de mesure
et d'accompagnement, est-ce que c'est le Conseil du trésor lui-même qui en est
responsable?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Coiteux : Ultimement, oui. M. le Président, ultimement, oui, ce qui
n'empêche pas de dire à l'organisme... Là, ici, c'est plutôt un
ministère, là, ou un organisme budgétaire.
Mme
Hivon : C'est
parce que ça dit : Au ministère ou organisme.
M.
Coiteux : Ça n'exclut pas de dire : Proposez-nous des mesures
correctrices, et on va regarder ensemble si on est satisfaits de ces
mesures-là, mais, à défaut d'en avoir, il faudrait qu'on en propose. Mais,
ultimement, l'aval du Conseil du trésor sur les mesures à appliquer, il est
requis, là, tel qu'est rédigé cet article.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
Mme
Hivon : Donc, il est requis... M. le Président, il est donc
requis que le Conseil du trésor dise oui aux mesures correctrices qui
sont demandées, les mesures de surveillance ou d'accompagnement, avant que
celles-ci soient jugées comme les bonnes mesures, c'est ça?
M. Coiteux : Oui.
Mme
Hivon :
Le Conseil du trésor doit donner son aval. C'est ça, la compréhension de
l'article. Il ne fait pas que dire au
ministère : Voilà, je vous somme d'apporter des mesures correctrices, il
va jusqu'à dire : Oui, ce sont de bonnes mesures correctrices que
vous me soumettez.
M.
Coiteux : Ça peut aller jusque-là, mais pas forcément, là, je veux
dire : Prenez des mesures correctrices, et puis je juge des résultats après. Comme ça pourrait être un président du
Conseil du trésor ou une présidente du Conseil du trésor qui dirait : Bien, j'aimerais plutôt
vous suggérer ceux-là que ceux-là, parce que je pense que ceux-là ont plus
de chance de réussir. Donc, on n'a pas tout
prévu, ici, exactement comment ça va se passer. C'est dans le pouvoir de
requête. Implicitement, dans un pouvoir de requête, il y a le pouvoir de juger
si ce qui est proposé est adéquat ou non.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Mme la députée.
Mme
Hivon : Ça va pour
moi, M. le Président.
Le Président (M. Bernier) :
Ça va? M. le député de Saint-Jean.
M.
Turcotte :
Merci beaucoup, M. le Président. Puis là je sais qu'en disant ça je vais encore
faire de la pub pour la Commission de
l'administration publique, qui est une commission qui est... plus j'en parle,
plus elle deviendra populaire...
Une voix : Très bien
présidée.
M.
Turcotte : Très
bien présidée par mon collègue le député de Jonquière. Mais, ce matin, on a pu
avoir une présentation du Vérificateur général pour le rapport, et, dans le
chapitre II...
Le Président (M. Bernier) :
Je ne voudrais pas que vous fassiez concurrence à ma commission.
M.
Turcotte :
Non, non, mais, regardez, je viens aux deux, hein? Je viens aux deux, mais la
vôtre siège plus que celle de l'administration publique. Je pense que
vous êtes peut-être plus populaire que le président de la Commission de
l'administration publique, là, il faudrait voir.
Mme Poirier : Le député de Jonquière.
Le Président (M. Bernier) :
Mais il est présent ici cet après-midi.
M.
Turcotte : Oui, c'est
ça, là.
Mme Poirier : Lui aussi, il
fait les deux.
Le Président (M. Bernier) :
Allez-y, allez-y!
M.
Turcotte : On peut voir, dans le rapport, pour l'application du crédit solidarité... À l'époque, avant l'instauration du
crédit solidarité, il y avait 14 personnes... bien, 14 équivalents
temps complet qui administraient les crédits,
les trois crédits qui ont été regroupés dans le crédit solidarité. Le crédit
solidarité, maintenant, pour le gérer, c'est 192 personnes. Et, à
l'époque, les coûts de gestion étaient de 493 000 $ pour gérer les
trois crédits, et là, maintenant, on parle de 14 millions pour gérer le
crédit solidarité.
Ma question,
c'est que le crédit solidarité, c'est un choix du gouvernement, c'est un choix
politique du gouvernement de prendre
les trois crédits et d'en faire un. Le ministère des Finances... l'Agence du
revenu a été obligée d'appliquer cette décision-là du gouvernement.
Donc, ma question... Là, le projet de loi qu'on a devant nous, c'est pour faire
le dénombrement mais aussi, à certains moments, d'avoir une période de contrôle
des effectifs. Donc, ma question est sur
l'article 27 qui, au fond, dit : Bon, bien — à un ministère — si vous dépassez le nombre d'effectifs
ou que vous ne faites pas correct, bien, le
Conseil du trésor va pouvoir vérifier ou mandater quelqu'un. Ma question,
c'est : Dans le cas d'une application
d'une décision, on va le dire comme c'est, là, une décision politique
d'application d'un nouveau crédit qui prend des anciens crédits, puis
qui les regroupe ensemble, puis, pour appliquer ça, là, il y a eu un
dépassement de pas mal d'effectifs — là, on est passé de
14 effectifs à 192, c'est une grosse augmentation d'effectifs pour gérer
ce crédit-là — il
arrive quoi? C'est le ministère qui va être pénalisé? Comment ça va
s'articuler, là, dans...
Parce que moi, je pense à l'avenir, là. Le
ministre m'a rappelé, puis il a bien
fait de me le dire, que ce projet
de loi là s'inscrit aussi dans le temps, là.
Il y a une partie qui est temporelle, mais le reste s'inscrit dans le temps,
puis ça demeure, le dénombrement, et
autres, puis il y a des périodes de contrôle. Donc, dans le cas où le
gouvernement décide — là, dans ce cas-ci, c'est passé, là, mais une autre décision
politique du gouvernement... une décision politique, ce n'est pas
négatif, là, c'est une décision du gouvernement — de regrouper certains
crédits ou certaines allocations...
Le Président (M. Bernier) :
Certains programmes.
M.
Turcotte : ...certains programmes — on
est dans la révision permanente des programmes, donc ça peut arriver,
là, qu'on regroupe des programmes, et, dans ce cas-là, ça prend finalement plus
d'effectifs que qu'est-ce qu'il y avait à l'époque — il arrive quoi?
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre, est-ce qu'il y a des mesures qui peuvent être prises?
M.
Coiteux : Bien, je trouve
que le député de Saint-Jean est en train de livrer un plaidoyer en faveur du
projet de loi n° 15 qui donne au gouvernement, s'il est adopté, non
seulement l'information en temps opportun, mais plus rapide, ne pas constater longtemps après qu'est-ce
qui s'est passé, la capacité de contrôler l'évolution de ses effectifs
quand c'est nécessaire dans l'intérêt
public. Donc, c'est un vibrant plaidoyer en faveur du projet de loi n° 15,
et je l'en remercie, par ailleurs, hein?
Et, d'autre part, bien, il a fait l'illustration
d'une expansion qui, parfois, peut être incontrôlée, des effectifs du
gouvernement, donc non seulement cela, mais, indirectement, il me remercie pour
ce que j'ai déclaré cette semaine, lorsque
j'ai parlé de la nécessité de mieux contrôler et même peut-être réduire les
effectifs à l'intérieur du secteur public pour qu'on soit plus efficaces puis qu'on soit capables de mieux livrer
les services, mais dans la mesure de nos moyens. Merci, M. le Président,
et merci au député de Saint-Jean d'avoir fait ce vibrant plaidoyer.
Le Président (M. Bernier) :
Donc, comme président de la Commission des finances publiques, ce que je comprends, c'est que les solutions sont apportées
à la Commission des finances publiques par rapport à des problèmes
soulevés à la Commission de l'administration publique. Ah! c'est-u... hein?
M.
Turcotte : Vous
voyez que vous...
Le Président (M. Bernier) :
Nous sommes très efficaces. M. le député de Saint-Jean, allez-y.
M.
Turcotte : Bien, je vais prendre goût puis peut-être
que je vais demander d'être membre de la Commission des finances
publiques aussi.
Le Président (M. Bernier) : Ça
va me faire plaisir.
• (17 h 50) •
M.
Turcotte : En tout
cas, ça ferait un remplacement de moins à dire à chaque fois. Mais, au-delà de
ça, je comprends ce que le président du Conseil du trésor me dit. Mais en même temps je rappellerais
au président du Conseil du trésor,
comme il m'a répondu à une question que j'ai eue lors d'une séance
précédente : Les ministères... dans
ce cas-ci, le ministère des Finances, il est déjà capable de savoir
combien qu'il y a d'effectifs. Le dénombrement, il est déjà capable de le faire dans les ministères.
Donc, ma question demeure : Est-ce
que, dans le cas où il y a
des choix politiques, dans le cas où,
là, c'est un ministère avec l'Agence du revenu qui... même, je ne suis pas
certain si, à ce moment-là,
c'était l'agence ou c'était encore le ministère du Revenu quand le crédit
solidarité a été mis en place, là, il faudrait voir, mais peu importe...
Le Président (M. Bernier) :
Peu importe, c'est le même travail, là, qui...
M.
Turcotte : Exactement,
ce n'est juste pas dans la même catégorie, cependant, là, d'organisme, mais peu
importe, pour faire une histoire simple, il y a quand même un ministère, le ministre
des Finances, qui est concerné, puis, dans
le rapport du Vérificateur général, c'est dans les recommandations pour le ministère
des Finances. Donc, dans un autre cas d'un autre exemple, si c'est un
cas d'un organisme, il arrive quoi? Bien là, là, on parle de l'administration publique, ça fait que c'est sûr que ce ne sont pas
les ministères, mais, dans le cas d'une application d'une décision
politique du gouvernement et que ça nécessite, pour appliquer cette décision...
Puis j'en ai parlé au début, une de mes
premières fois que j'ai... une première visite que je suis venu ici, en commission, quand j'ai parlé du Plan Nord, ou de
la stratégie maritime, ou d'autres politiques gouvernementales, qu'on
peut être pour ou contre, ce n'est pas ça,
la question. C'est que, pour appliquer des décisions politiques ou des
orientations du gouvernement, dans
certains cas, ça peut prendre des effectifs supplémentaires pour appliquer ces
décisions gouvernementales là. Je comprends que le président du Conseil
du trésor, tantôt, m'a mentionné : Bien là, dans ce cas-là, un ministère pourrait me demander le... bien, me demander,
demander au Conseil du trésor l'autorisation, puis là on ajustera. Mais, au-delà de ça, dans certains cas, il y a des
dépassements d'effectifs, puis, on le voit dans ce cas-ci, c'est possible.
Ça fait qu'un ministère aura-t-il... il y aura-tu une réévaluation des
enveloppes en fonction des politiques gouvernementales, par exemple, ou c'est après coup que, là, on va
dire : Bien là, il fallait que vous le rentriez dans ce que vous aviez,
puis c'est votre problème, même si c'est nous autres qui avons décidé de
changer certaines politiques ou certains programmes?
Le Président (M. Bernier) :
Ça va? M. le ministre.
M.
Coiteux : Ça va de soi qu'il y aura des changements dans l'allocation
des effectifs entre les ministères dans l'évolution du temps, là. Puis les périodes de contrôle comme un gel
sont ponctuelles, hein, elles ne sont pas sur 10 ans, sur
20 ans, là, ce n'est pas ça. C'est très ponctuel. Alors, en période de gel
des effectifs, s'il fallait augmenter les effectifs
dans un ministère, bien, il faudrait qu'il augmente moins dans un autre pour
que ça compense, puis c'est comme ça qu'on fait des choix. On veut aller
plus dans une direction, bien, on va peut-être moins dans une autre.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Saint-Jean.
M.
Turcotte :
Bien, moi, je vais prendre les compliments que le président du Conseil du
trésor m'a attribués tantôt en disant
que c'est un peu un plaidoyer pour le projet de loi n° 15 et qu'il trouve
que j'ai bien vendu, au fond, sa présentation qu'il a faite. J'ai bien
compris, mais lui, il a laissé sous-entendre, là, que j'appuyais son projet de
loi. Moi, je peux prendre les fleurs de ça
en espérant qu'il ne me lance pas le pot par la suite avec qu'est-ce que je
vais dire là, mais moi, je pense, M. le Président, qu'on... C'est
beaucoup, hein, c'est beaucoup qu'on donne dans les mains d'une personne ou
d'une organisation dans le projet de loi n° 15. Puis ma préoccupation,
elle est toujours la même, puis je vais la
répéter ici, c'est : Si le président du Conseil du trésor est sérieux dans
l'adoption de ce projet de loi là, il ne mettra pas des choses, à l'intérieur de ce projet de loi là,
qu'il ne pourra pas livrer, parce que c'est beaucoup de travail, ça
nécessite, tout le dénombrement... Bon, le
contrôle, on est moins d'accord, mais, au-delà de ça, il y a beaucoup
d'informations, de données, de
transmission de tout ça qui va se faire. Tout ça, ça prend des effectifs pour...
Ça prend du monde derrière ce calcul
de chiffres là, de données là. Derrière la transmission de ces données-là, de
ces informations-là, il y a du monde aussi. Dans le calcul de tout ça,
il y a du monde. Dans l'analyse de ces données-là, il y a aussi du monde.
Ce n'est pas
vrai que c'est juste des ordinateurs qui peuvent faire ça. Parce que même le
président du Conseil du trésor...
puis je vais prendre une chance, là, en disant le SEAO, là, je ne sais pas si
je l'ai modifié, je pense... Si Infoman prend nos captations, là, il va peut-être voir qu'on l'a dit de
différentes façons, là, ça ferait un bon clip, mais le système
universel, appelons ça comme ça, qui gère les...
Le Président (M. Bernier) : ...
M.
Turcotte : Le
système de traitement des données? C'est comme ça que vous l'appelez, vous?
Le Président (M. Bernier) :
C'est ce que vous voulez mentionner?
M.
Turcotte : C'est ce
que je veux dire.
Le Président (M. Bernier) :
Bon, bien, allez-y.
M.
Turcotte : Bien, on
va l'appeler comme ça.
Mme Poirier : ...d'évaluation
des appels d'offres...
Une voix : Électronique...
Mme Poirier : ...électronique
des appels d'offres.
M.
Turcotte : Les systèmes électroniques des appels d'offres, bon. Ce système-là, même le président
du Conseil du trésor l'a mentionné que, bon, les contrats de moins de 25 000 $
ne sont pas déjà à l'intérieur, pour certains... bon, certains organismes ne
sont pas assujettis, tout ça. Moi, ce que je veux dire au président du Conseil
du trésor, c'est : L'article 27 ou
les autres articles, ce sont des articles qui donnent beaucoup de pouvoirs,
beaucoup de pouvoirs au président du Conseil du trésor ou à des
ministres responsables de ministères.
Le président
du Conseil du trésor va me dire : C'est important, il faut atteindre
l'équilibre budgétaire, il faut avoir des
mesures serrées, puis tout ça. M. le Président, certaines avancées... pas des
avancées, mais certaines décisions sont prises dans des contextes particuliers, mais par la suite, quand elles
perdurent dans le temps, leurs utilisations peuvent être détournées à d'autres fins. Puis je n'impute pas
de motif à personne, là, quand je dis ça. Je ne parle pas d'une volonté
d'une personne, puis même je ne pense pas
que c'est quelqu'un qui est ici en ce moment, mais, dans 10 ans, dans
20 ans, je ne le sais pas ce qui...
quelqu'un qui pourrait décider d'utiliser cet article-là pour faire des
vérifications dans des ministères... Puis là qu'on voit le président du
Conseil du trésor peut désigner une personne à l'extérieur, j'ai eu cette
réflexion-là dans l'article 20 ou 21,
je crois, je pense que c'est 20, au fond, c'est... Dans une loi, quand on parle
du ministre, on suppose aussi que
c'est son équipe, c'est son ministère, c'est ses fonctionnaires. Donc, de
pouvoir désigner par écrit une personne qui sera chargée d'une vérification... Puis, encore là, vérification, ça
peut être juste : Est-ce que les chiffres sont bons? Ou une
vérification, ça peut être : On pense que vous n'avez pas tout déclaré
puis on vient fouiller. Puis ma collègue, hier, la députée d'Hochelaga-Maisonneuve mentionnait : Bon, on envoie
Raymond, Chabot rentrer dans la commission scolaire, donc ça peut être
quasiment : On envoie Raymond, Chabot dans un ministère puis on va
vérifier vos chiffres, on va vérifier ce que...
Donc, il faut
comprendre que, pour nous, on a beaucoup de questionnements puis on a des
réflexions à avoir sur l'application
de cet article-là. Donc, moi, j'ai posé certaines questions. Bon, je comprends
que le président du Conseil du trésor considère
que c'est de la promotion de son projet de loi. Tant mieux! Si ça peut le
mettre dans une bonne disposition pour
retirer l'Université du Québec du projet de loi, on en serait très heureux.
Cependant, force est de constater qu'au-delà de ça il y a beaucoup, il y
a beaucoup dans ce projet de loi là, mais dans l'article 27 en
particulier. Donc, je crois que ma collègue
députée d'Hochelaga-Maisonneuve a d'autres questions sur cet article-là, mais
je voulais juste mentionner qu'il faudrait utiliser cet article 27
là, s'il est écrit comme il est écrit là, avec parcimonie.
Le Président (M. Bernier) : ...
M.
Turcotte :
Pardonnez-moi?
Le Président (M. Bernier) : À
bon escient.
M.
Turcotte : On peut
prendre vos mots si... Moi, je n'ai pas de problème avec ça.
Le Président (M. Bernier) :
C'est bien.
M.
Turcotte : Mais je
veux dire la même chose, au fond. Donc, il faut se rappeler... Parce qu'on l'a déjà
dit hier, le président du Conseil du trésor
l'a dit que c'est un bon exemple pour les gens qui pourraient analyser la
volonté du législateur d'un article ou d'un autre. Mais, dans ce cas-ci, dans l'article 27,
je crois que, dans l'interprétation qui doit être faite par les gens par la suite, il faut que ça
soit clair que ça ne serve pas à d'autres fins que les fins du projet de loi n° 15, mais que ça ne
serve pas à d'autres fins.
Le
Président (M. Bernier) : Merci. Avez-vous d'autres commentaires, madame... Un court commentaire? Non?
Mme Poirier : Je les ferai au
retour de la pause.
Le
Président (M. Bernier) : Au retour de la pause. Donc, compte
tenu de l'heure, je suspends les
travaux de la commission jusqu'à 19 h 30. Bon souper ou bon
dîner à tous. Merci.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 19 h 35)
Le Président (M. Bernier) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre nos travaux.
Je vous rappelle que la commission est réunie
afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi sur la
gestion et le contrôle des effectifs des ministères, des organismes et des
réseaux du secteur public ainsi que des sociétés d'État.
Donc, bonsoir
à tous. Bienvenue à la Commission des finances publiques. Donc, nous allons
reprendre nos travaux. Nous en
étions, avant la suspension de nos travaux pour l'heure du dîner ou l'heure du
souper, selon le cas, nous en étions à l'article 27 du projet de
loi, et la parole était à Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Merci, M. le Président. Alors, bon retour d'après le
souper. À l'article 27, ce qu'on vient faire, c'est qu'on vient introduire dans la Loi de
l'administration publique un pouvoir, au président du conseil, de vérification.
C'est un nouveau pouvoir qu'on vient faire,
qu'on vient introduire, pouvoir qui n'existe pas présentement, et notre
questionnement, je dirais, de fond
est : Pourquoi le président du Conseil du trésor a besoin de ce
pouvoir-là? On a eu quelques réponses, mais, entre autres, à 91.1, on
dit que le président du conseil pourra confier ce mandat à un tiers, j'aimerais
connaître qu'est-ce qu'entend le président
du conseil par «tiers», à part que d'une personne physique dans son entourage.
Mais est-ce que ça peut être une
firme, par exemple? Est-ce que ça peut être une entreprise de vérification?
Est-ce que ça peut être un contrat donné à l'externe, le tiers?
M.
Coiteux : Ce n'est pas une chose impossible, mais ce n'est pas la
chose la plus probable, parce qu'on a des gens, à l'intérieur du
secrétariat, qui sont spécialisés dans des questions qui touchent ces
questions-là, qui sont les plus naturellement habilités pour faire ça.
Mme
Poirier : Parce qu'entre autres le fait de pouvoir désigner un
tiers, par exemple, si l'organisme... Parce qu'ici, on se rappellera,
là, c'est les organismes sous la responsabilité de la Loi sur l'administration
publique, donc ce qu'on appelle l'annexe...
Dans le fond, c'est les organismes qui sont visés aux annexes 1 à 3, là,
qui nous ont été remises. Je prends,
par exemple, le Commissaire à la lutte à la corruption, ça s'appelle l'UPAC
chez nous. Alors, comment on voit le fait que le Conseil du trésor
pourrait nommer un tiers pour aller à l'UPAC?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Coiteux : On me repose la même question, à savoir si je peux faire
appel à une firme pour faire ce travail?
Le
Président (M. Bernier) : Si vous pouvez nommer un tiers pour
aller faire affaire avec l'UPAC.
M. Coiteux :
Bien, l'ensemble des organismes qui sont dans l'univers fonction publique.
• (19 h 40) •
Mme Poirier :
Oui, mais encore, l'UPAC est quand même une organisation, on pourrait dire,
spéciale — on
pourrait le dire comme ça — qui a un pouvoir d'enquête assez important.
Il pourrait, selon le Conseil du trésor, selon les obligations que lui
donne la loi, s'il y a eu dépassement de coûts au niveau des effectifs ou
dépassement au niveau des contrats...
J'imagine que ça doit être une boîte où il se donne justement des contrats, ça.
Le président du Conseil du trésor pourrait vouloir aller faire de la
vérification à l'UPAC.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Juste un instant.
(Consultation)
Le Président (M.
Bernier) : Allez-y.
M.
Coiteux : On parle, encore une fois, de vérification de nature administrative et purement administrative. D'autre part, en vertu
de la loi des contrats publics, contrats publics, on s'entend, il y a déjà des
pouvoirs de vérification qui sont conférés
au président du Conseil du trésor à l'égard de tous les organismes de la
fonction publique. Donc, ça existe déjà.
L'article 27 vient simplement mettre ça dans la loi aussi, des pouvoirs de
vérification, non pas seulement en vertu de la loi sur les contrats,
mais aussi de la Loi de l'administration publique.
Le Président (M.
Bernier) : Mme la députée.
Mme Poirier :
Juste pour qu'on se comprenne, ce que j'entends du ministre, c'est que la Loi
sur les contrats des organismes publics donne déjà — puis on l'a ici, à
côté, là — compétence
au président du Conseil du trésor pour des
pouvoirs qui ressemblent... Quand on regarde les mots, c'est assez semblable.
Alors, on dit que «le président du Conseil du trésor a compétence pour vérifier si l'adjudication et l'attribution
des contrats par un organisme visé par la présente loi». Donc, l'UPAC pourrait être vérifiée par le
Conseil du trésor au niveau de ses contrats, mais je comprends qu'au
niveau de ses effectifs, actuellement, le Conseil du trésor n'a pas compétence
pour faire de la vérification sur les effectifs.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
C'est exact.
Mme Poirier :
O.K. Est-ce que le ministre a la compétence, lui? Le ministre de la Sécurité
publique, il a la compétence. Parce que
c'est lui qui donne les effectifs, donc il doit avoir la compétence de vérifier
ce qu'il donne puis qu'est-ce qu'il fait avec. Je ne peux pas croire
que, l'organisme qui est sous le ministre de la Sécurité publique, le ministre
n'a pas compétence pour vérifier ce qu'il y a dedans.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : O.K. On est en train simplement de se rappeler la nature
LFP, pas LFP, organisme extrabudgétaire, budgétaire. On est en train de
se parler de ces questions-là pour clarifier les choses.
Le
Conseil du trésor établit, non pas le ministre, établit le niveau des effectifs
dans les organismes budgétaires. Ce n'est
pas les ministres, c'est le Conseil du trésor qui établit les niveaux
d'effectif. Mais la Loi sur l'administration publique ne lui permet pas
de faire les vérifications qui vont être nécessaires aux fins de cette loi-là,
ici, de là l'article 27.
Le Président (M.
Bernier) : Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier :
Là, vous venez de nous mélanger, là. Là, vous nous dites que le Conseil du
trésor détermine les effectifs dans les organismes publics, mais les organismes publics qui sont sous la responsabilité d'un ministre,
c'est le ministre qui donne les effectifs. Depuis le début, là,
qu'on se dit ça, là. Depuis le début, on dit : le Conseil du trésor donne au ministre une
enveloppe des effectifs, le ministre distribue l'enveloppe aux organismes. Il
n'a jamais été question que le Conseil du trésor passe direct aux organismes,
là. On se suit?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
C'est très simple, M. le Président.
Le Président (M.
Bernier) : Expliquez-nous ça simplement.
M. Coiteux :
C'est très simple. Et là on va changer de loi. On va aller à la Loi sur l'administration
publique et à son article 32 qui dit que, «pour la fonction
publique, le Conseil du trésor établit la classification des emplois ou de leurs titulaires y compris les conditions
minimales d'admission aux classes d'emploi ou aux grades; définit les
modes de dotation qui peuvent utilisés pour
combler des emplois; détermine la rémunération, les avantages sociaux et les autres conditions de travail des fonctionnaires. Le Conseil du trésor peut, en outre, établir le niveau de l'effectif d'un ministère ou
d'un organisme.»
Mais par contre
la Loi sur l'administration publique ne donne pas le pouvoir de vérification. Et les autres articles qui
suivent, là, l'accompagnement, de requérir
des mesures correctrices suite à cette vérification, ces pouvoirs-là n'y
sont pas. Alors, on adapte la Loi sur
l'administration publique pour qu'ils y soient, parce qu'il est normal qu'ils y
soient. C'est une question de normalisation d'une situation qui n'est
pas normale. On établit un niveau d'effectif, mais on ne peut pas aller ensuite vérifier si c'est appliqué. Si
on constate que ce n'est pas appliqué, on ne peut pas demander des
mesures correctrices. Ce n'est pas normal. Alors, c'est ça qui est corrigé,
ici.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Bon. Dans l'article 10, là, dans
l'article 10, là, on a dit : «Le Conseil du trésor établit le
niveau de l'effectif dont dispose chaque
ministre pour l'ensemble des organismes publics...» Alors, c'était bien clair,
là, on a dit : Le Conseil du
trésor, lui, ce qu'il fait, là, il prend l'enveloppe, il le donne au ministre,
le ministre le donne à ses organismes publics.
Au niveau...
et, au deuxième alinéa, on dit : «...le Conseil du trésor établit le
niveau de l'effectif de chaque organisme public visé au paragraphe 7° de l'article 2.» Et ça, c'étaient
nos sociétés d'État. Donc, ce n'est pas le Conseil du trésor qui détermine le niveau d'effectif malgré
l'article 32. C'est le Conseil du trésor qui le donne au ministre, qui,
lui, le donne dans ses organismes, selon l'article 10.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre, commentaire sur l'énoncé?
M. Coiteux : «...et qui ne sont pas
visés par le deuxième alinéa de l'article 32 de la Loi sur
l'administration publique.» Le «et qui» est
important dans la compréhension de ça, ici, parce que le deuxième alinéa de
l'article 32 de la Loi sur
l'administration publique nous dit ceci... en fait, ce que je viens de vous
dire tout à l'heure, c'est exactement le même.
Mme Poirier : ...dit :
«Le Conseil du trésor peu, en outre, établir le niveau de l'effectif d'un
ministère ou d'un organisme.» Mais
l'article 10 dit : «Le Conseil du trésor établit le niveau de
l'effectif dont dispose chaque ministre pour l'ensemble des organismes publics...» Et, depuis le début des
travaux que l'on fait ici, ça a toujours été clair depuis le début, le ministre l'a dit maintes fois, on a
répété ce même scénario : Le Conseil du trésor donne une enveloppe au
ministre, le ministre distribue dans ses organismes.
Il n'a jamais été question que le Conseil du trésor passait par-dessus le
ministère puis allait donner ça direct aux organismes publics, sauf les
sociétés d'État.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Coiteux : On peut sans doute arriver à une compréhension, M. le
Président. Quand il s'agit des organismes fonction publique et ministères, c'est déjà, même s'il n'y a pas la loi
n° 15, le Conseil du trésor qui détermine les effectifs. Ça va, jusque-là? Bon. Mais ce n'est pas le
Conseil du trésor qui détermine le niveau des effectifs des sociétés
d'État, ce n'est pas le Conseil du trésor qui détermine les effectifs des
organismes non budgétaires.
En période de
contrôle maintenant, et seulement en période de contrôle, si on veut, par
exemple, geler, pendant une période
courte de temps, l'évolution des effectifs, il va falloir que ça se fasse avec
une mécanique qui va consister à établir le niveau d'effectif qui va
être gelé. Donc, en période de contrôle, là, le Conseil du trésor va donner une
enveloppe d'effectifs à chaque ministre et il va avoir une enveloppe
d'effectifs pour chaque société d'État. C'est lui qui va la déterminer, le Conseil du trésor, mais, hors
période de contrôle, on retourne à la façon de procéder habituelle. Mais
la façon de procéder habituelle, qu'on soit en période de contrôle ou pas, en
ce qui concerne l'univers fonction publique, c'est toujours le Conseil du
trésor qui détermine le niveau des effectifs. Il n'y a pas de différence.
Le Président (M. Bernier) :
Mme la députée.
• (19 h 50) •
Mme Poirier : M. le
Président, j'en perds mon latin, là. Si le Conseil du trésor a toujours le
pouvoir, pourquoi on a besoin de la loi
n° 15 pour avoir le pouvoir pour le niveau d'effectif de la fonction
publique? Parce que le premier alinéa
de 10, là, c'est pour les organismes de la fonction publique. Il l'a déjà.
Alors, pourquoi faire un paragraphe dans 10 pour un pouvoir que le
ministre a déjà? Le ministre a déjà le pouvoir à l'article 32 de la loi,
qui dit : «Le Conseil du trésor — je vous ferais remarquer que
c'est un "peut" — peut,
en outre, établir le niveau de l'effectif d'un ministère ou d'un organisme.» Il l'a déjà, là. Il vient de nous le
dire, il l'a déjà. On l'avait tous vu, mais on a compris que
l'article 10, premier alinéa, venait faire en sorte qu'en période de
contrôle il y avait comme une mécanique un peu renforcée, je vais dire. En tout
cas, le président du Conseil du trésor se donne des pouvoirs supérieurs.
Mais là on a toujours
dit... Depuis le début, là, il n'a jamais été question que le Conseil du trésor aille déterminer les effectifs des organismes, des ministères, particulièrement
tous ceux qui ne sont pas, justement, au paragraphe 7° de l'article 2, parce que, pour eux, ça, c'était... On ne s'obstine pas là-dessus,
sociétés d'État, Hydro, Loto-Québec, SAQ, on a tous compris, là, que ça, c'est le Conseil du trésor. Ça, depuis l'article 10, on l'a compris. Mais on a surtout
compris, au premier alinéa, que, le reste
des organismes, ce n'est pas le Conseil du trésor qui
détermine les effectifs, c'est les ministères, parce que, depuis le
début, là, le président nous dit : Je donne une enveloppe à chaque ministère
qui la redistribue dans les organismes et dans son ministère.
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M. Coiteux : Ça reste ainsi. C'est exactement
ce que j'ai dit et c'est exactement ça. Mais l'enveloppe, elle, qui va être répartie par le ministre
entre ces organismes, c'est le Conseil du trésor qui va lui
donner cette enveloppe globale
qui va être répartie. Ce n'est pas lui, le Conseil du trésor, qui va répartir l'enveloppe entre les organismes qui dépendent d'un ministre.
L'article 10,
il est écrit pour comprendre tous les cas
de figure. C'est un article qui comprend tout, là. On ne fait pas un article par type d'organisme, là. On serait ici
encore plusieurs semaines, puisqu'évidemment, à chaque fois, il y aurait
beaucoup de questions, beaucoup d'interventions. On a un article qui comprend
toutes les possibilités. Cet article 10, là, tous les cas de figure se
trouvent inclus.
(Consultation)
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Coiteux : Bien, si j'interprète
bien le questionnement, c'est qu'il y a une distinction entre les organismes fonction publique puis ceux qui ne le sont pas.
Ceux qui sont fonction publique, c'est le Conseil du trésor directement
qui établit les effectifs, mais ceux qui ne
le sont pas relèvent d'un ministre. Le ministre va répartir l'enveloppe qui
leur est destinée. C'est lui qui va le faire, ce n'est pas le Conseil du
trésor. Donc, il y a deux types d'organismes, là, grosso modo, là, si on exclut les sociétés d'État, là, de
l'exemple que je donne. Il y en a qui sont fonction publique, il y en a
qui ne le sont pas. Quand ils sont fonction publique, c'est le Conseil du
trésor directement. Quand ils ne le sont pas, c'est le ministre, à travers
l'enveloppe qui lui a été donnée, à lui, par le Conseil du trésor, pendant la
période de contrôle.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Mme la députée.
Mme
Poirier : Pour que l'on se comprenne, on peut-u avoir un nom
d'organisme quand le ministre nous parle? Lequel vous nous parlez, quand vous dites un organisme, là, qui n'est
pas fonction publique, là? Un dans la gang, là. Juste nous en nommer un
dans une des trois annexes, là.
M.
Coiteux : La Fondation de la faune du Québec, voici un organisme qui
n'est pas fonction publique, qui relève d'un ministre, qui, bien entendu — je serais surpris que c'en soit
autrement — est le
ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs. Alors, le ministre de la Faune, des Forêts et des Parcs va
recevoir une enveloppe pour ses organismes à lui. Il va la répartir,
lui, entre ses organismes, pas le Conseil du trésor. D'accord?
Maintenant, si je prends un organisme fonction
publique, on va prendre...
Mme
Poirier : Non. Bien, j'arrête là. Donc, le ministre des Forêts
et Parcs va recevoir une enveloppe mais pas pour la Fondation de la
faune.
M.
Coiteux : Bien, pas spécifiquement. Pour tous les organismes qui sont
sous sa responsabilité, parce que c'est à lui que va incomber...
Mme Poirier : Dont la
Fondation de la faune.
M. Coiteux : Dont la Fondation de la
faune et la Société des établissements de plein air du Québec.
Mme
Poirier : Mais un qui n'est pas dans... un qui est sous un
ministère puis que vous nous dites, là, qu'il n'est pas dans la
fonction, là...
M. Coiteux : Sous un ministère?
Mme Poirier : Oui, pour...
l'exemple...
M.
Coiteux : Bien, ceux que je viens de donner, là. Ce que je vous ai
donné comme exemple, c'en était un, la Fondation de la faune. Il n'est
pas fonction publique, mais il est sous un...
Mme Poirier : Mais il n'est
pas fonction publique, mais c'est quand même le ministre qui va donner les
effectifs à la fondation.
M. Coiteux : C'est ce que j'ai dit
et répété, que je répète encore.
Mme
Poirier : Je repose la même question : Les seuls que le
Conseil du trésor va donner, c'est les sociétés d'État?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Coiteux : Oui, dans la période de contrôle seulement. Pendant la
période de contrôle seulement parce que, sinon, il n'y a ni un ministre ni le Conseil du trésor qui établit les effectifs
d'Hydro-Québec, par exemple. C'est seulement pendant la période de
contrôle.
Maintenant,
si je prends un organisme fonction publique, j'espère qu'on va saisir... Tiens,
prenons un... Il y en a plusieurs, là...
Une voix : ...
M. Coiteux : Non. J'en voudrais un
autre que ça. Bien, tiens... Non, celui-là ne marche pas. Par exemple, voici un
bon exemple...
Mme Poirier : ...le
Commissaire à la lutte à la corruption.
M. Coiteux : Non, mais j'en ai
trouvé un meilleur.
Mme Poirier : Ah bon! Je
trouvais que c'était un bon, moi, celui-là.
Le Président (M. Bernier) :
Allez-y, M. le ministre, présentez-nous-le.
M.
Coiteux : La Régie des alcools, des courses et des jeux,hein?
La Régie des alcools, des courses et des jeux, c'est un organisme
fonction publique. Ce n'est pas un ministre qui va recevoir une enveloppe qui
va lui permettre d'attribuer l'effectif à la
Régie des alcools, des courses et des jeux, parce qu'il est fonction publique.
C'est le Conseil du trésor, mais pas parce qu'on est en période de
contrôle, c'est toujours comme ça. C'est toujours comme ça en vertu de
l'article 32 de la Loi sur l'administration publique.
Mme
Poirier : Ce n'est pas le ministre des Finances, de qui ils
relèvent, qui reçoit l'enveloppe pour la Régie des alcools et des jeux?
Le Président (M. Bernier) :
Ça ne relève pas du ministre des Finances, ça relève de la ministre de la
Sécurité publique.
Mme
Poirier : ...la Régie des alcools et des courses? Sécurité
publique, excusez-moi. Quand il rentre de l'argent, je pense toujours
que c'est les Finances.
Le Président (M. Bernier) :
Ce n'est pas ça que ma conjointe me dit.
Des voix : Ha, ha, ha!
Mme Poirier : Mais c'est
elle, le ministre des Finances.
Le Président (M. Bernier) :
C'est ça.
M. Coiteux : Ils sont en train de me
dire avec véhémence que ce j'ai dit était vrai.
Le Président (M. Bernier) :
Bon. Tant mieux, M. le ministre.
Mme Poirier : Tant mieux. Ça
me rassure.
Le Président (M. Bernier) :
Répétez-le, si c'est vrai.
M.
Coiteux : Non, mais regardez, là, bon, de un, c'était la ministre de
la Sécurité publique dont relève l'organisme, mais pas pour la
détermination d'effectifs, parce que c'est fonction publique.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Mme la députée.
Mme
Poirier : Donc, exemple, le Commissaire à la lutte à la
corruption, qui est fonction publique, qui relève du ministère de la Sécurité publique, comme la régie,
ça serait, à ce moment-là, le Conseil du trésor qui détermine ses
effectifs.
M. Coiteux : Ah oui! Pour les
effectifs, c'est le Conseil du trésor. Mais ça, ce n'est pas nouveau, hein?
C'est comme ça.
Mme Poirier : Non,
non, c'est comme ça. Mais c'est parce que, là, on fait toute la mécanique qui
nous permet de mieux comprendre, parce que ce n'était pas clair pour
tout le monde, là, que la régie recevait ses effectifs du Conseil du trésor
actuellement, et les autres organismes...
Le Président (M.
Bernier) : Mme la députée, on poursuit?
Mme
Poirier : Donc, les organismes qui reçoivent actuellement leurs
effectifs du Conseil du trésor, est-ce que ce ne sont pas nécessairement tous les organismes de la fonction publique?
J'imagine qu'il doit y avoir une liste à part, une autre liste que la
liste qu'on a là, que ça fait trois listes qu'on a.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Si on nous autorise, j'aimerais qu'on puisse permettre à...
Mme Poirier :
Bien sûr, ça va nous faire plaisir.
Le Président (M.
Bernier) : Ça nous fait plaisir, en vous identifiant, chère
madame.
Mme Lavoie
(Natacha) : Merci, M. le Président. Natacha Lavoie, de la Direction
des affaires juridiques du Secrétariat du Conseil du trésor.
Actuellement,
la plupart des organismes fonction publique sont visés par l'application de
l'article 32, deuxième alinéa,
de la Loi sur l'administration publique, mais il y a tout de même quelques
exceptions, et deux de ces exceptions-là sont la Commission administrative des régimes de retraite et également
la CSST. C'est deux organismes qui sont fonction publique, mais leurs lois constitutives prévoient que l'article 32,
deuxième alinéa, de la Loi sur l'administration publique leur est inapplicable.
Et vous allez voir plus loin, d'ailleurs, qu'on propose deux dispositions pour
venir intégrer ces deux organismes-là fonction publique sous le régime,
finalement, de l'article 32 de la LAP.
Le Président (M.
Bernier) : Merci, Mme Lavoie. Avez-vous d'autres questions à
Mme Lavoie?
• (20 heures) •
Mme
Poirier : En complément de réponse... En complément de
question, pourquoi ils n'étaient pas
assujettis?
Le Président (M.
Bernier) : Allez-y, Mme Lavoie.
Mme Lavoie
(Natacha) : M. le Président, ça, je n'étais pas là à l'époque où ça
s'est décidé, mais disons que c'est des dispositions particulières qui, vraiment,
avaient été intégrées. Puis il y avait aussi, également, plusieurs dispositions de la Loi sur l'administration
publique, selon le cas, qui étaient inapplicables à leur égard. Puis il y a des
débats parlementaires, également, qui pourraient peut-être renseigner sur ces
questions-là.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Mme la députée.
Mme
Poirier : Alors, le
bout «débats parlementaires», ça, ça s'adresse à vous. Qu'est-ce qui fait
qu'aujourd'hui on veut les assujettir? Parce que le débat parlementaire, madame
ne peut pas répondre, on est dans le politique.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Tous les organismes fonction publique, O.K., lorsqu'ils engagent un nouvel
employé, ça va augmenter les effectifs qui
peuvent être transférés d'un organisme à un autre librement... bien, librement,
par mutation, par différents mécanismes
à l'intérieur de l'ensemble. Et donc, si on voulait contrôler les effectifs
d'un morceau mais pas d'un autre
morceau, par vases communicants, ça pourrait déjouer complètement l'équilibre
puis le contrôle des effectifs. Donc, conséquemment, il est logique que
tous les organismes LFP soient assujettis aux mêmes règles, là, par rapport à
cette question-là.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Mme la députée.
Mme
Poirier : Donc, je
comprends qu'il y a comme une grande enveloppe Conseil du trésor, LFP et que,
dans cette grande enveloppe là qui regroupe
l'ensemble des organismes de la fonction
publique, on peut transférer les
ETC, dans cette grande enveloppe là, ils ne sont pas nécessairement... bien,
ils le sont, mais ils sont transférables, là, et ils peuvent se promener d'un
organisme à l'autre.
M. Coiteux :
Oui.
Mme
Poirier : Donc, la
flexibilité donnée par cette enveloppe-là, sur combien, à peu près, d'ETC... Ça veut dire combien, ça, cette enveloppe-là, d'ETC?
M. Coiteux : Bien, c'est nos
59 000...
Mme Poirier : Ça doit être quand même assez... Il doit y
avoir quand même quelques personnes là-dedans, là. Il doit y avoir une...
M. Coiteux :
Autour de 59 000.
Mme
Poirier :
59 000. Et, curiosité, le 2 % s'applique dans cette enveloppe-là? Le
2 % de coupure d'effectif, c'est dans cette enveloppe-là?
M. Coiteux :
Oui, oui, oui.
Mme
Poirier : O.K. Ce que
j'avais compris, c'est qu'il y avait 50 000... pour donner
1 100 postes coupés, c'était environ
une cinquantaine de mille. Est-ce que c'est... Bien, on est dans l'à-peu-près,
là, je ne veux pas avoir de chiffre exact, là, c'est vraiment...
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Oui, 58 000, 59 000, là. C'est les estimés, grosso modo.
Mme
Poirier : O.K. Donc,
c'est seulement que dans cette enveloppe-là que le ministre
fait sa coupure de 2 %, ou c'est dans... Parce qu'il y a du monde
ailleurs que là, là, dans la fonction publique, là, dans le reste des sociétés,
des organismes, etc.
M.
Coiteux : Non, non, c'est
dans l'univers des organismes soumis à la Loi sur la fonction... bien, qu'on
appelle LFP, là.
Mme
Poirier : O.K.
Mais ça, ces organismes-là LFP, là, qui sont, finalement, contrôlés par le Conseil du trésor au niveau des effectifs...
M. Coiteux :
Selon la loi, là, c'est le Conseil du trésor qui est considéré l'employeur de
tous ces gens-là, oui.
Mme
Poirier : De tous ces
gens-là. Donc, les gens de la Régie
des alcools et des courses, c'est le Conseil du trésor qui est
l'employeur de la régie... bien, des employés de la régie.
M. Coiteux :
Oui, oui, oui.
Mme
Poirier : O.K. Et ça, cet univers-là de 59
900 postes — pas
personnes mais postes en tant que tels — n'inclut
pas les ministères, là. On n'est pas dans les ministères, on est juste dans des
organismes, là.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Ça comprend les ministères, oui.
Mme Poirier :
Ça comprend les ministères.
M. Coiteux :
Ministères et organismes, là, où les employés sont nommés en vertu de la Loi
sur la fonction publique.
Le Président (M.
Bernier) : La Loi de la fonction publique. La Loi de la
fonction publique, oui.
Mme Poirier :
O.K. Donc, quand un ministère embauche, ça fait partie de l'enveloppe du Conseil
du trésor.
M. Coiteux :
Oui.
Mme
Poirier : O.K., O.K.
Donc, quand le Conseil du trésor va donner une enveloppe à un ministère
pour lui et ses organismes, c'est
dans le 59 000, enveloppe que contrôle déjà le Conseil du trésor. C'est de défaire la hiérarchie, là.
Une voix :
...
M. Coiteux :
O.K., c'est parce que j'avais mal entendu. Pouvez-vous répéter votre... Est-ce
que la députée d'Hochelaga peut...
Le Président (M.
Bernier) : Oui, pouvez-vous répéter, Mme la députée?
Mme
Poirier : Je dis : Ça veut dire que le Conseil du trésor,
quand il donne l'enveloppe aux ministres et organismes, ça fait partie
de l'enveloppe LFP de 59 000 postes.
M.
Coiteux : Non, ce n'est pas la même chose. L'enveloppe — bon,
là, on prend les acronymes, je pense qu'on
va se comprendre — LFP,
c'est le Conseil du trésor, puis c'est le Conseil du trésor qui la répartit. Ça
va, jusque-là?
Mme Poirier :
Excellent.
M.
Coiteux : Par contre, les... Et ça inclut les ministères. Maintenant,
les ministères, eux, ont des organismes dont les employés ne sont pas nommés en vertu de la Loi sur la fonction
publique, dont ils sont responsables. Ils vont recevoir des enveloppes
pour ces organismes-là, mais ils vont répartir les effectifs de l'enveloppe
entre leurs organismes en période de contrôle.
Mme Poirier :
Oui, c'est compris.
Une voix :
...
M. Coiteux :
Oui, mais c'est parce que, là, je ne veux pas...
Mme Poirier :
Un organisme hors fonction publique, ce serait notre Fondation de la faune.
M. Coiteux :
Oui.
Mme Poirier :
C'est ça, O.K.
M. Coiteux :
Je suis toujours obligé d'aller relire les tableaux pour être sûr, là, je ne
les connais pas tous dans le détail.
Mme
Poirier : Oui, oui, mais... Puis, les tableaux, c'est parce que
ça nous fait juste nous donner trois annexes desquelles vous allez chercher des morceaux là-dedans, là, parce qu'on
n'a pas la liste de cette LFP là qui se découpe dans ça, là. On a comme
trois listes desquelles... On n'a pas la bonne liste, là. Bien, on a des bonnes
listes mais pas la liste de laquelle on parle.
M. Coiteux :
Celle-là, nous l'avons déposée au début des travaux de la commission suite à
une demande.
Mme Poirier : Non, ce qu'on a eu, là, c'est l'annexe 1, 2, 3,
puis, on se rappellera, qui étaient des documents, là...
Le
Président (M. Bernier) : On va vérifier au niveau du... M. le
secrétaire, pouvez-vous vérifier, s'il vous plaît?
Mme Poirier :
Parce que celui du document n'était pas bon, puis on nous a redonné cette
liste-là.
Le Président (M.
Bernier) : Oui, M. le député de...
M.
Surprenant : Oui. Je vois ce qu'on avait reçu...
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Groulx.
M.
Surprenant : Oui, je peux m'exprimer?
Le Président (M.
Bernier) : Oui, allez-y.
M.
Surprenant : Merci. Alors, on avait eu une feuille, également, qui
était intitulée Organismes assujettis à la Loi sur la fonction
publique, c'est ce dont on parle? Alors, on avait reçu ça, effectivement.
On en a eu trois pour les organismes budgétaires, mais on a eu cette lettre-là,
également, cette feuille-là aussi.
Le Président (M.
Bernier) : L'information que nous avons ici, au niveau de M. le
secrétaire, il y a trois annexes qui ont été
déposées, précisément, M. le secrétaire : annexe 3, Entreprises du
gouvernement, qui
sont mentionnés; annexe 1, Organismes
budgétaires; annexe 2, Organismes autres que budgétaires, ce
sont les documents que vous avez reçus,
ainsi qu'un autre document sur lequel est inscrit Organismes assujettis à la
Loi sur la fonction publique visés par le paragraphe 1 de
l'article 2 du projet de loi. Donc, ce sont les quatre tableaux
que vous avez reçus.
Mme
Poirier : Celui-là, M. le Président, là, ici, de ce côté-ci, on ne l'a pas eu. Ils sont peut-être
rendus là-bas. Parce que, quand il
y a eu les photocopies, là, il y a
eu un mélange dans les photocopies, puis nous, on n'a pas eu le dernier.
Le Président (M.
Bernier) : On va vous faire quatre photocopies immédiatement,
et vous allez l'avoir immédiatement.
Mme Poirier : Ce serait très gentil. On va se comprendre. Parce que,
là, on joue avec trois tableaux, puis c'est bien fatigant.
Monsieur mon
collègue, vous auriez une petite question? Député de Jonquière?
M. Gaudreault :
...
Mme Poirier :
Oui, oui. Bien, si tu as besoin de la liste, non.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Jonquière.
• (20 h 10) •
M.
Gaudreault : Oui, merci, M. le Président. Moi, je veux que le ministre
nous explique qu'est-ce qui va
arriver avec l'Agence du revenu.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : ...l'Agence du revenu, qui relève du ministère des Finances,
j'imagine, bien sûr, et donc ça sera au ministre des Finances de lui
donner son enveloppe.
M.
Gaudreault : ...le contrôle de cette enveloppe de l'Agence du
revenu? Parce qu'on est dans l'article sur le contrôle, là, la
vérification, là, l'application des dispositions.
M. Coiteux :
Bien là, actuellement, on n'est plus tout à fait... Là, on est dans les
modifications à la Loi sur l'administration
publique aux fins de vérification, qui vont être données au Conseil du trésor.
Mais la vérification en ce qui concerne les enveloppes d'effectifs dans
le cadre du projet de loi n° 15, c'est le ministre responsable, et le
Conseil du trésor pour les contrats de services.
M.
Gaudreault : O.K., mais, si on revient à l'Agence du revenu
comme telle, alors comment va s'effectuer cette vérification, vu que l'Agence du revenu est hors Loi fonction
publique? C'est quand même
gros, l'Agence du revenu. C'est quoi, les ETC de l'Agence du revenu?
M. Coiteux :
La question?
Le Président (M.
Bernier) : Le nombre d'ETC de l'Agence du revenu, est-ce que
vous...
M. Gaudreault :
Merci pour la traduction, M. le Président.
M.
Coiteux : L'article 4
va beaucoup nous aider pour l'avoir exactement,
encore une fois, raison de plus pour adopter rapidement ce projet de loi,
on va le savoir encore plus vite.
M. Gaudreault :
Oui, mais là j'espère que le ministre a un peu une idée quand même, un ordre de
grandeur.
M. Coiteux :
Je ne l'ai pas à côté de moi, là, ce soir, là.
M. Gaudreault :
Est-ce qu'il y a moyen de l'avoir?
M. Coiteux :
Une approximation.
M.
Gaudreault : O.K.,
bon, mais, toujours pour les organismes comme l'Agence du revenu du Québec,
qui a quand même quelques milliers d'ETC, là, parce que,
dans toutes les régions, c'est les rapports d'impôt... Je veux
dire, ce n'est pas la Fondation de la faune,
là, en tout respect pour la Fondation de la faune... et c'est hors fonction publique. Alors, comment on contrôle, comment on vérifie l'application de
la loi?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Bien, comme tous les autres organismes, l'Agence du revenu va transmettre ses
données de façon périodique pour qu'on
puisse suivre l'évolution de ses effectifs comme tous les autres. Ça va
fonctionner exactement comme les autres, qui sont, d'ailleurs, des
choses qu'on a abondamment discutées dans les articles précédents, là, sur
comment... dans le dénombrement. Et, en ce qui concerne la surveillance, ça va
être le ministre des Finances, puis ça, c'est quand on a discuté de
l'article 20.
Le Président (M.
Bernier) : Merci.
Mme Poirier :
12 370.
M.
Gaudreault : Bon, on m'indique... vu que le ministre n'avait
pas répondu. Donc, il y a 12 370 ETC à l'Agence du revenu du Québec?
Mme Poirier :
Dans le rapport annuel, oui.
M. Gaudreault :
Dans le rapport annuel, bon. C'est parce qu'aujourd'hui on a justement eu le
rapport du Vérificateur général, qui fait
un... tantôt, mon collègue de Saint-Jean en a parlé, là, qui dit que, pour
l'implantation, la gestion de la
mesure du crédit d'impôt solidarité, les coûts ont explosé, et il y avait eu
154 ETC de prévus, puis là il y en a eu 192, finalement, qui ont
été utilisés.
Alors
là, je veux que le ministre nous explique. Admettons que la loi n° 15
avait été en application au moment de la
mise en valeur... ou la mise en vigueur, plutôt, du crédit d'impôt solidarité
et que, finalement, on s'aperçoit que, sur les 154 prévus, ils ont dépassé, ils ont passé à 192 ETC, comment qu'on
aurait contrôlé ça dans cette situation-là? Comment ça se serait passé? Est-ce que le ministre est
capable de nous expliquer ça, si la loi n° 15 avait été en vigueur à ce
moment-là?
Puis
là, je veux dire, je ne suis pas sur la planète Mars, là, c'est un rapport qui
a été déposé aujourd'hui. Alors, je veux
que le ministre nous explique, pour qu'on comprenne bien sa loi, là, avec un
organisme qui est hors fonction publique, comment ça aurait été appliqué. Est-ce que l'Agence du revenu du Québec
se serait fait taper sur les doigts en cours de route parce qu'ils ont dépassé 154 à 192, là, leurs ETC,
pour une mesure quand même qui était importante, une mesure-phare du
gouvernement, qui est le crédit d'impôt solidarité?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Bien, M. le Président, c'est parce que, là, on est à
l'article 27, puis le député de Jonquière veut refaire les débats
qu'on a eus au moment de l'article 20. Je veux bien qu'on retourne
toujours en arrière aux articles qu'on a longuement débattus, mais on l'a déjà
fait et on a adopté l'article 20.
Le Président (M.
Bernier) : La réponse du ministre.
M.
Gaudreault : Bien, évidemment, je suis d'accord, là, parce
qu'on parle de vérification ici, là, puis là, moi, c'est de ça que je parle aussi, là, de vérification.
Puis le... bien, pas le fonctionnement, mais le déroulement de nos débats
fait en sorte que... et en plus avec
l'actualité, c'est aujourd'hui qu'est arrivé le rapport, là. Alors là, on est
là pour parler de ça, puis je veux savoir, moi, comment ça a été évalué.
Puis, je veux dire,
il y a un ministre qui est responsable de l'Agence du revenu, là. Alors, moi,
je pense qu'on est dans l'article 27,
là. Je ne veux pas... Puis je ne crois pas qu'il faut avoir une interprétation
étroite des discussions puis des débats qu'on a ici, là. Alors, je pense
que... pour le bien de tout le monde, est-ce que le ministre pourrait nous
expliquer comment ça se serait passé dans ce cas-là?
Le
Président (M. Bernier) : Je pense qu'il n'y a pas de discussion
étroite. Je vous laisse toute la possibilité de poser des questions de
la façon dont vous voulez.
M. Gaudreault :
Oui, bien, c'est ça, mais...
Le
Président (M. Bernier) : C'est au ministre à fournir les
réponses. Je ne peux apprécier, là, la réponse qu'il vous donne, à moins
qu'il soit hors d'ordre.
M.
Gaudreault : Ah! je ne vous demande pas de l'apprécier,
j'essaie de convaincre le ministre de me répondre.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre, avez-vous une réponse additionnelle
à donner?
M.
Coiteux : Bien, c'est que, malheureusement, l'article 27 ne
s'applique pas au cas qui est mentionné par le député de Jonquière,
parce que l'article 27 concerne les pouvoirs de vérification à l'intérieur
des organismes de la fonction publique, et
l'Agence du revenu, on en a parlé, n'est pas un organisme de la fonction
publique, et on a parlé de ceux-là à l'article 20.
Le Président (M.
Bernier) : Merci.
M. Gaudreault :
Mais le ministre reconnaît-il avec moi que le ministère responsable de l'Agence
du revenu, c'est le ministère des Finances?
M. Coiteux :
Je l'ai déjà reconnu, M. le Président.
M. Gaudreault :
Bon. Le ministre des Finances dépose, une fois par année, le rapport annuel, à l'Assemblée
nationale, de l'Agence du revenu du Québec. Le ministre est d'accord avec ça.
M.
Coiteux : J'ajouterais que,
si on adopte le projet de loi
n° 15, on va connaître les
effectifs pas au moment du rapport annuel mais de façon beaucoup plus
périodique et continue.
Le Président (M.
Bernier) : Merci.
M. Gaudreault : Oui, mais
c'est parce que je parle de responsabilité ministérielle ici, là, M. le
Président, là, dans le sens qu'il y a un lien avec le ministère des Finances.
Forcément, le ministère des Finances, lui, est touché par l'article 27.
Ce que je veux dire, c'est que le ministère
des Finances... ultimement, le ministre des Finances, c'est lui qui est responsable de l'Agence du
revenu. Ici, on a un cas où l'Agence du revenu a dépassé ses effectifs autorisés. Alors, est-ce que, par
le biais de... le jeu de... ou le biais ou le lien, par l'article 27,
on peut interpeller le ministre des
Finances? Parce qu'ultimement
c'est le ministre des Finances qui est responsable de l'Agence du revenu.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Coiteux : C'est qu'ils n'ont pas
d'effectif autorisé à l'Agence du revenu. Il y a une différence entre des
effectifs prévus puis des effectifs autorisés.
Mme Poirier : C'est quoi, la
différence?
M. Coiteux : Entre une prévision
puis une autorisation?
Mme
Poirier : Non, mais
le fait que l'agence ait des effectifs... n'a pas d'effectif autorisé? Donc,
qui détermine combien il y a d'effectifs s'ils n'ont pas des effectifs
autorisés?
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M.
Coiteux : M. le Président, c'est intéressant de refaire les mêmes débats, là, puis répondre aux
mêmes questions, et je vais le faire parce que
j'ai quand même une certaine patience. C'est que ces organismes-là n'ont pas à faire autoriser leurs effectifs, en règle générale, mais, en
période de contrôle, ça va être autre chose, parce qu'il y aura cette
nécessité de contrôler l'évolution des effectifs. Mais la règle générale, ce
n'est pas que les ministres autorisent les effectifs des organismes non budgétaires, là. Ce n'est pas comme
ça que ça fonctionne. Mais, en période contrôle, ces organismes-là, comme tout ce qui est dans les réseaux, ne sont
pas captés. Ils vont être captés parce qu'en période de contrôle ça va
être nécessaire de les capter. Mais la loi,
en plus, va permettre d'échanger de l'information, plus qu'au moment du
rapport annuel, sur les effectifs. Ça aussi,
ça va déjà être un immense progrès. Mais, en plus de ça, la loi permet, donne
un certain nombre de pouvoirs, qui
n'existent pas aujourd'hui, pour être capables aussi de contrôler l'évolution
des effectifs dans des périodes de contrôle. C'est ça, là.
Mais, toutes ces choses-là, on les a discutées,
rediscutées, rediscutées. On y revient, je comprends, mais vous comprendrez
que, moi, c'est parce que... Mais il faudra comprendre que, de temps en temps,
je puisse dire : Écoutez, je vous l'ai
déjà dit. Je peux vous le redire, mais attendez-vous pas à des réponses
fondamentalement différentes si j'ai déjà répondu 12 fois, parfois
même 20 fois.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. D'autres questions?
M.
Gaudreault : Bien, c'est parce qu'on n'est pas... M. le
Président, ce n'est pas nous qui avons rédigé la loi, là, puis on n'est pas dans la tête du ministre, là,
alors je pense que c'est normal qu'on essaie de comprendre. Moi, je vous
dis, là, j'essaie de voir... Parce qu'on a
eu un cas aujourd'hui, là, d'un organisme hors Loi fonction publique, qui
s'appelle Revenu Québec, qui n'est pas une...
qui n'est pas rien, là. Il y a beaucoup d'employés à Revenu Québec, là, il y en
a dans toutes les régions. Il y a ici, sur la rue Marly à Sainte-Foy,
c'est très gros, puis ils gèrent des choses très importantes, comme le crédit
d'impôt solidarité, qui touche bien du monde avec des formulaires puis... Bon.
Et là, en
plus, aujourd'hui, bang! on a un rapport du VG qui nous dit... Ça tombe bien,
ou ça tombe mal pour le ministre,
moi, je pense qu'il devrait dire : Ça tombe bien, mais ce rapport du VG
nous dit qu'il devait y avoir 154 ETC puis il y en a eu 192. Donc, admettons que le niveau d'effectif, en vertu de
la loi du ministre, avait été fixé à 154, ils en ont eu besoin de 192
pour mettre en application le crédit d'impôt solidarité.
Moi, je veux
savoir de la part du ministre... Puis je ne veux pas qu'il me dise juste :
On a fait ce débat-là la semaine passée,
ou hier, ou avant-hier, je veux qu'il me dise comment on pogne... excusez,
comment on contrôle, comment on vérifie
l'Agence du revenu du Québec dans le contrôle de ses effectifs pour répondre à
son objectif ultime, au ministre, qui
est de contrôler puis de vérifier les effectifs. Je veux juste qu'il m'explique
la mécanique, parce qu'un jour, s'il y a un autre citoyen qui
s'intéresse là-dessus, il va pouvoir retourner dans le Journal des débats
de ce soir puis comprendre comment le ministre arrive à son résultat. Je veux
juste qu'il m'explique ça.
Le
Président (M. Bernier) : M. le ministre, est-ce que vous voulez
réexpliquer? Parce qu'effectivement ça a déjà été expliqué au niveau de
la commission, il y a déjà des galées sur ça. Mais est-ce que vous voulez
expliquer une dernière fois pour que M. le député de Jonquière puisse
comprendre, ainsi que les gens qui nous écoutent?
• (20 h 20) •
M. Coiteux : C'est ça, M. le
Président, c'est qu'il n'est pas obligé d'écouter le... Pour cette question-là,
il ne sera pas obligé d'écouter les débats
de ce soir, il va pouvoir écouter les débats des autres soirs précédents, parce
qu'on l'a expliqué.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Saint-Jean, vous voulez
prendre la parole?
M.
Turcotte : Bien, écoutez, M. le Président, moi, entendre
des réponses comme ça, là, ça me met hors de moi. Premièrement, première des choses, là, je ne sais
pas si le ministre est au courant, là, mais on n'a pas accès, hein,
aux galées de la commission, ça prend quand même quelques semaines. Ça
fait qu'il faut rire, mais on peut rire aussi à temps perdu, là.
Mon collègue,
ici, a des très bonnes interventions, des bonnes questions pour essayer de
comprendre le projet de loi. Le ministre veut... puis il nous le dit, il veut qu'on avance
dans le projet de loi. Mais, pour avancer, il faut comprendre le projet de loi. Puis
là je ne sais pas si le ministre essaie de nous laisser sous-entendre... Mais, M.
le Président...
Le
Président (M. Bernier) : Il ne faut pas laisser supposer des choses par rapport au ministre. Écoutez, là, j'ai présidé cette commission-là depuis
le début, O.K., et, à toutes vos questions, il y a toujours eu des réponses...
M.
Turcotte : Mais là
vous venez de dire : Pour la dernière fois.
Le
Président (M. Bernier) : ...mais là, en ce qui regarde sa réponse, je ne peux pas juger... Ce qu'il vous
donne comme réponse, il vous répond qu'il
l'a déjà fait. S'il veut le faire d'une façon
additionnelle pour répondre à la question du député de Jonquière,
il peut le faire, c'est sa décision, mais je pense qu'il ne faut pas,
là, imputer, là, des motifs au
niveau du ministre, là, je pense qu'il est largement et très généreux dans ses
réponses.
M.
Turcotte :
C'est parce que, M. le Président, vous-même, vous avez dit : Pour la
dernière fois, veuillez répondre, M. le ministre.
Le Président (M. Bernier) :
Non, non, je n'ai pas dit : Veuillez répondre, j'ai dit : Si vous
voulez.
M.
Turcotte : C'est ça.
Le Président (M. Bernier) :
Je n'ai pas à rien lui imposer, là. Vous posez des questions, c'est tout.
M.
Turcotte : Non,
mais vous avez dit : Pour la dernière fois.
Le
Président (M. Bernier) : Ce que je vous dis, c'est qu'il
y a eu des réponses de données, et
ces réponses-là ont été faites, puis
il a été très généreux. Ce que je lui dis : S'il veut le répéter, libre à
lui de le faire. Je n'ai pas à rien lui imposer.
M.
Turcotte : Non,
mais vous avez dit : Pour la dernière fois.
Le Président (M. Bernier) :
Si vous voulez le faire une autre fois, j'ai dit, c'est libre à vous.
M.
Turcotte : Mais ce
n'est pas une autre fois, vous avez dit : Pour une dernière fois.
Le Président (M. Bernier) : Écoutez,
là, voulez-vous qu'on sorte les galées là-dessus aussi, à savoir ce que j'ai dit? On ne commencera pas à discuter par rapport à ce que j'ai dit, «une dernière fois» ou «une autre fois». Je lui
ai dit que, s'il voulait le répéter, il pouvait le faire, mais c'est libre à
lui. Je ne commencerai pas à m'obstiner sur ce genre de détail là, là, on n'est
pas là pour ça, on est là pour travailler sur le projet de loi n° 15, donc
travaillons là-dessus.
M.
Turcotte : O.K. On
a des questions.
Le Président (M. Bernier) :
Bon, bien, allez-y. Si vous avez une question à poser au ministre, posez-la.
M.
Turcotte : Non,
mais mon collègue a des questions puis il peut les poser.
Le Président (M. Bernier) :
Bien, il l'a posée, bon.
M.
Turcotte : Bien, c'est
ça.
Le Président (M. Bernier) :
Puis il vous a donné une réponse, donc c'est quoi, là? Allez-y, M. le député de
Jonquière.
M. Gaudreault : Quand est-ce
que vous avez répondu là-dessus, M. le ministre?
M.
Coiteux : À plusieurs reprises, M. le Président, j'ai répondu à cette question,
mais on en a abondamment discuté au moment de l'article 20,
abondamment.
M. Gaudreault : Mais
l'article 20, il a été étudié... On est à 27, là. L'article 20...
Le Président (M.
Bernier) : Oui, il a été étudié, il a été adopté.
M. Gaudreault : Oui, je sais,
mais il a été étudié quand? Il n'a pas été étudié aujourd'hui. Puis le rapport
du VG est sorti aujourd'hui. Moi, je pose
une question par rapport au rapport du VG. Que le ministre ne vienne pas me
dire qu'il a déjà répondu à ma question, personne ne le connaissait, le rapport
du VG. Ça ne marche pas, son affaire.
Moi, je lui demande de me répondre face à un
scénario qui est réel, qui est de 192 ETC au lieu de 154, par rapport à
l'Agence du revenu. Qu'il ne vienne pas me dire qu'il a déjà répondu à ça parce
qu'on n'en a pas parlé aujourd'hui, puis le
rapport du VG, il est d'aujourd'hui. Alors, moi, je lui demande de
m'expliquer — il me
semble que c'est concret, ça, je ne
veux pas avoir des réponses théoriques — de m'expliquer comment il aurait contrôlé
ça. Alors que la prévision était de 154 pour mettre en place le crédit
d'impôt solidarité, le résultat, le VG nous dit : C'est 192, en bout de ligne. Ça, on a appris ça aujourd'hui. Ça
fait que le ministre ne peut pas me dire : Je l'ai déjà expliqué. À
moins qu'il a la science infuse ou qu'il a
le pouvoir divinatoire, à moins qu'il était au bureau du VG ou qu'il avait eu
le rapport avant, il ne le savait pas. Ça fait que, moi, il ne peut pas
me dire qu'il m'a répondu à ça. Je lui demande comment il l'aurait contrôlé,
ça. Voilà.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le ministre, avez-vous un commentaire?
M. Coiteux : Non.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
M. Gaudreault : Il ne
l'aurait pas contrôlé.
M. Coiteux : Parce que, M. le
Président — et
puis, encore une fois, sans imputer rien à personne, là — il y
a différentes façons d'avancer
constructivement dans l'étude d'un projet
de loi. Et on peut parler de ce qui
s'est passé dans le passé, alors que
la loi n° 15 n'était pas en vigueur, puis elle ne l'est
pas non plus maintenant, puisqu'elle n'est pas encore adoptée.
Alors, qu'est-ce qu'on aurait fait avec la loi n° 15 à l'époque où elle n'existait pas? C'est un petit peu difficile de répondre à ça.
Mais, lorsqu'elle va exister, si elle est adoptée,
cette loi n° 15, il y a un article 20, dont on a abondamment discuté auparavant, puis il
y a d'autres articles qui expliquent
le pouvoir des ministres, puis le suivi des effectifs, puis le dénombrement. Alors, c'est ça
qui s'appliquerait. Le ministre suit ses effectifs parce qu'il reçoit des
données, le ministre peut faire des vérifications, et le ministre a certains pouvoirs d'intervention, qu'on a
discutés également dans d'autres articles.
Que ça soit
le Vérificateur général qui nous parle de l'Agence du revenu ou d'un
autre organisme, c'est
exactement et strictement la même mécanique.
Et donc ça n'a rien à voir avec le cas de figure spécifique qui est montré ici,
parce que ça se passe dans l'ensemble
des cas qu'on a déjà étudiés. Alors,
on peut répéter, et répéter, et répéter, mais on répète pour répéter. La
pédagogie de ça a déjà été faite.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier : Je reprends la
question de mon collègue, peut-être d'une autre façon. L'Agence du revenu, le président du Conseil du trésor nous a dit que
c'était un organisme hors fonction publique sous la responsabilité du
ministre des Finances. Dans les mécanismes
d'intervention qu'on a vus précédemment, on sait que le ministre est
responsable et on a vu, à l'article 23, que le ministre, à partir
du moment où il apprend qu'il y a un dépassement... Et j'imagine que l'agence, si elle veut embaucher, par exemple...
Et, si je prends le cas qui est devant nous, ils ont été débordés, ils ont
dû faire face pour livrer le crédit de
solidarité, puis ils se sont virés de bord, puis ils ont embauché. Ce n'est pas
compliqué, là, c'est ça qui s'est passé, là.
Alors, dans
le mécanisme actuel, l'agence, elle
n'avait pas besoin de demander la permission à qui que ce soit, si je
comprends bien, pour aller embaucher, c'est ça?
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M. Coiteux : Oui.
Mme Poirier : Elle avait
l'autonomie du nombre de son personnel. Finalement, elle a une enveloppe, là,
de gestion totale, puis là-dedans elle peut embaucher le monde qu'elle veut
pour livrer ce qu'elle a à livrer.
Dans le cadre
du crédit de solidarité est arrivé un pic de besoins, et là l'agence a dû
embaucher de façon importante pour répondre à la commande d'un nouveau
crédit qui s'implantait.
La question
de mon collègue, c'est : Comment... Parce qu'étant donné que c'est un organisme qui
relève d'un ministre, puisque sa
gestion, et même en période de contrôle, cet organisme-là, ça va être sous le
ministre qu'il va avoir l'information
au niveau des heures rémunérées et non pas le président du Conseil du trésor,
parce qu'il n'est pas dans la première
enveloppe, alors comment le ministre va le savoir qu'il y a eu explosion de
50 postes tout d'un coup pour un pic? Puis je ne sais pas s'ils
vont rester là longtemps, là, ces ETC là, là. Comment le ministre va le savoir?
Comment il va être capable, avec le nouveau
système, de voir que l'Agence du revenu a embauché 50 personnes tout d'un
coup pour répondre à la commande? C'est ça, la question.
Le
Président (M. Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Il va le savoir parce qu'il va recevoir les données. Il va recevoir les
données, de façon fréquente, sur l'évolution
des effectifs, il va avoir le dénombrement, donc il va savoir s'il y a eu une
augmentation subite des effectifs de
l'Agence du revenu. Il va le savoir, il va recevoir ces données-là, il va
pouvoir les regarder, là. Le Trésor aussi va les recevoir, par ailleurs,
parce que c'est retransmis au Trésor, donc on va pouvoir regarder ça.
Mme
Poirier : Et l'autonomie — parce que c'est de ça dont on parle — l'autonomie de l'agence, pour
répondre... Parce que, dans le fond,
l'agence ne s'est pas mise à embaucher du monde pour le fun, là, pas pour le
fun de les embaucher, mais c'est pour
répondre aux besoins du crédit de solidarité, là, qui n'avait quand même pas
été anticipé au préalable, parce que, sinon, j'imagine que quelqu'un qui
y aurait pensé, il y a un gel d'embauche, etc, il y a des règles, donc...
Des voix :
...
Mme Poirier :
Est-ce qu'il y a quelque chose de drôle? Non? O.K., c'est correct.
Est-ce
que... Comment le... Dans le fond, c'est plutôt... c'est cette mécanique-là,
dorénavant, avec le projet de loi
n° 15, à partir du moment où le drapeau va se lever sur le bureau du
ministre, ou du sous-ministre plus particulièrement, je comprends que
l'article 23 va permettre au ministre de dire, par un avis écrit, si je me
rappelle bien — celle-là,
hein? — un
avis écrit : On te limite, on te limite, mais ça, c'est le ministre, ce
n'est pas le Conseil du trésor qui va faire ça, versus l'article 27, qui
donne des pouvoirs de vérification par-dessus l'épaule du ministre.
• (20 h 30) •
M. Coiteux :
C'est ça, c'est parce que ça ne s'applique pas aux mêmes organismes.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
Mme Poirier :
Le pouvoir de vérification de 27 ne s'applique pas à l'Agence du revenu?
M.
Coiteux : Non. Il s'applique
aux organismes de la fonction publique, parce qu'il vient simplement donner les pouvoirs de
vérification au Conseil du trésor, qui, lui, en vertu de la Loi de
l'administration publique, détermine les effectifs de ces organismes, mais il
ne détermine pas l'effectif de l'Agence du revenu, pas en temps normal.
Mme Poirier :
En période ce contrôle.
M.
Coiteux : En période de contrôle. En période de contrôle, il peut
fixer l'enveloppe et puis la soumettre à une période de contrôle, mais
seulement en période de contrôle.
Mme Poirier :
O.K. J'essaie de donner des réponses à mon collègue.
Le Président (M.
Bernier) : Bon. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Alors, à 91.3, on dit : «Le Conseil du trésor
peut requérir du ministère ou de l'organisme qu'il apporte [les] mesures
correctrices...» Ces organismes-là, c'est toujours nos organismes LFP, on
s'entend, toujours dans la même bracket, là. Je me suis fait deux carrés, là,
puis là je les distribue, là, aux deux gangs.
M. Coiteux :
Oui, parce que ça va être... c'est un changement à la Loi sur l'administration
publique, là.
Mme
Poirier : Donc, ça ne concerne que les 59 000 visés, on
s'entend. Est-ce que le Conseil du trésor a juridiction, par exemple...
Parce que je comprends qu'il a pu appliquer sa coupure de 2 % sur
l'enveloppe qui est gérée par lui, mais
est-ce que le Conseil du trésor a pu l'appliquer sur l'enveloppe hors fonction
publique? J'appelle ça les HFP, là, les hors fonction publique, versus les LFP. Est-ce que le Conseil du trésor
a le pouvoir de ça, comme il l'a fait cette semaine, là?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Non. Pas en vertu de la loi, non. Il n'a pas le pouvoir de... à l'extérieur du
périmètre LFP, non.
Mme
Poirier : O.K. Donc, c'est pour ça qu'il n'a pas appliqué la
coupure à l'extérieur. Bien, en tout cas, ce n'était pas... il ne
pouvait pas le faire parce que la loi ne lui permet pas de le faire.
M. Coiteux :
On n'a aucune intention d'enfreindre la loi. On suit la loi.
Mme Poirier :
C'est une bonne idée.
M. Coiteux :
Donc, si on n'a pas le pouvoir de le faire à l'extérieur d'un périmètre, on ne
le fait pas.
Mme Poirier : Mais qui aurait
pu le faire? Qui aurait pu le faire?
M. Coiteux :
Comment?
Mme Poirier : Qui aurait pu
le faire? Chacun des ministres?
M. Coiteux : Non, même pas. Même
pas.
Mme Poirier : Mais les hors
fonction publique...
M. Coiteux : C'est les organismes
eux-mêmes qui déterminent...
Mme Poirier : Mais, par
exemple, le ministre des Finances, par une loi ou je ne sais pas comment, par
une directive économique...
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Coiteux : Non. C'est pour ça, M. le Président, d'ailleurs que, si on
doit, de un, connaître la situation, c'est déjà... J'ai dit «immense
progrès», puis c'est vrai, parce qu'on s'en rend compte dans nos discussions à
quel point c'est embêtant de ne pas avoir
l'information de façon fréquente pour l'ensemble du secteur public. Alors,
c'est déjà un progrès. Mais on se
rend compte qu'étant donné les pouvoirs qui existent actuellement dans les lois
actuelles il n'est pas possible de procéder
à un encadrement de l'évolution des effectifs pendant une période donnée, en
vertu des lois actuelles. Ce n'est pas possible, de là la nécessité de
cette loi n° 15, de là la nécessité de cette loi n° 15.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
Mme Poirier : Mais j'essaie
juste de comprendre une espèce de hiérarchie, là. Les hors fonction publique,
ça inclut, entre autres, nos commissions scolaires.
M. Coiteux : Oui.
Mme
Poirier : Oui. Donc, je comprends qu'eux le ministre ne
pourrait pas décider de donner une coupure de 2 %, par exemple,
d'effectif aux commissions scolaires?
M. Coiteux : Non, il n'a pas
l'autorité pour faire ça.
Mme
Poirier : Ça, il y a juste la commission scolaire qui peut se
donner ça ou le ministre de l'Éducation par le fait qu'il va couper le budget à la commission
scolaire, puis là ça donne une incidence, vous allez couper... la
commission scolaire va se donner cet objectif-là, là. C'est dans cette façon de
faire là.
M.
Coiteux : Oui, mais c'est de façon très indirecte, là, puis c'est en
fonction des décisions de la commission scolaire.
Mme Poirier : C'est ça,
exactement. Elle fait les choix dans son enveloppe. On se comprend. Mais les organismes...
On parle de la Fondation de la faune, là, pour en revenir à notre exemple, là,
qui est un organisme hors fonction publique,
pour donner une coupure de 2 % dans la fondation, qui donne ça, à part que
la fondation elle-même?
M. Coiteux : Actuellement, il n'y a
personne. C'est eux-mêmes qui vont décider de leur effectif, en fonction,
évidemment, de leurs ressources, j'imagine.
Mme Poirier : Donc, ça veut
dire que, si on veut appliquer une coupure là, il faut leur couper l'enveloppe.
M. Coiteux : Bien, en période de contrôle,
on peut fixer l'enveloppe. En période de contrôle, on peut fixer l'enveloppe,
mais, en temps... en dehors des périodes de contrôle, non, on ne peut pas.
Mme
Poirier : Donc, c'est
lorsque le ministre répartit son budget à l'intérieur de ses hors fonction
publique que, là, on peut déterminer la hauteur des effectifs à partir
des budgets qu'il a donnés à chacun des organismes.
M.
Coiteux : C'est deux choses,
là. Si, dans la période de contrôle qui est considérée, on vise un gel des
effectifs, je dis : Il faudrait qu'on prenne une photographie puis qu'à
partir de cette photographie-là on détermine l'enveloppe. Puis là on ne veut
pas voir l'enveloppe croître pour la moyenne de la période, parce qu'on a tenu
compte — on
en a longuement discuté — des
fluctuations normales dans le cours d'une année ou d'une période. On ne veut
pas la voir augmenter globalement. Peut-être
que le ministre, lui, surtout dans l'éducation, il pense que, son enveloppe, il
y aura des endroits où il va falloir qu'il en donne plus parce que ça va
augmenter, puis il y a des endroits où il pense que ça va diminuer, il n'a pas besoin d'en mettre autant.
Mais globalement il va répartir son enveloppe. Mais ça, c'est en période
de contrôle.
Une
fois que la période de contrôle est terminée, on continue de suivre l'évolution
des effectifs, parce que c'est le dénombrement,
mais les organismes reprennent, dans le fond, des décisions sans cette
contrainte d'une enveloppe qui ne doit pas croître. Et donc c'est des
périodes ponctuelles, là.
Mme
Poirier : Mais, à partir du moment où l'enveloppe qui est reçue
du ministre est reçue du Conseil du trésor, donc il peut y avoir indirectement compression de 2 % dans
l'enveloppe du ministre, qui, lui, aura à l'appliquer dans chacun des organismes. Je dis «peut», j'ai bien dit
«peut». Parce que ce que le Conseil du trésor ne peut pas faire
directement, comme il a fait dans son enveloppe LFP, il pourrait le faire indirectement
en diminuant les enveloppes hors fonction publique...
bien, de ministères en tant que tels et que, là, la coupure pourrait
s'appliquer, parce que le Conseil du trésor a réduit l'enveloppe de
2 %, c'est un pourcentage, là, mais a réduit l'enveloppe.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Coiteux : Je pense qu'il ne faut
pas mélanger deux choses, là. Il ne faut pas mélanger deux choses. Ici, il y a une période de contrôle qui est envisagée ici,
qui est même nommée, là, du 1er janvier 2015 jusqu'au
31 mars 2016, qui vise à geler les
effectifs, pas à diminuer les effectifs dans l'ensemble, geler les effectifs.
Donc, ce n'est pas une coupure de 2 %, c'est un zéro croissance.
C'est ça que ça dit, cette partie-là.
La décision qui a été annoncée cette semaine en
ce qui concerne la fonction publique, elle est totalement indépendante de ce
projet de loi là, puisqu'on n'aurait pas ce projet de loi là puis on n'aurait
pas cette loi-là, si elle était adoptée,
puis on aurait pu faire ça, on aurait pu faire 1 %, on aurait pu
faire : on gèle. On aurait pu... Ce pouvoir-là existe déjà, O.K.?
Mais il y a des pouvoirs additionnels, ici, qui... une fois qu'on fixe les
effectifs, on peut faire de la vérification,
là, de façon plus systématique. Curieusement... Parce qu'on est
l'employeur. Curieusement, l'employeur ne pouvait pas vérifier, en
tout cas pouvait vérifier mais volontairement, disons. Là, ici, ça devient un
pouvoir en tant que tel par l'article 27.
Le Président (M. Bernier) : Mme
la députée.
Mme Poirier : Je comprends,
là. Durant la période de gel, l'enveloppe qui sera donnée aux ministres sera l'enveloppe établie à partir de la période de
référence qu'on s'était dite, 1er janvier 2014 à
31 mars 2014. Donc, à partir de cette période, l'enveloppe donnée, gelée, ne pourrait évoluer, en
principe. On s'entend qu'elle pourrait peut-être évoluer s'il y a des demandes spéciales, des fluctuations, des
catastrophes naturelles ou toutes sortes d'autres événements, là, mais,
en principe, c'est l'enveloppe avec laquelle il va falloir faire 15 mois.
• (20 h 40) •
M. Coiteux : Oui, c'est ça qui est
le principe. C'est ça qui est le principe.
Mme
Poirier : Parce que
le gel, il s'applique, on l'a dit, sur les heures rémunérées et non pas sur les personnes,
mais sur les heures rémunérées.
Par exemple,
un ministère dont... — là je vous dis n'importe quel chiffre — aurait 10 000 heures rémunérées
dans sa boîte mais que, dans les organismes,
il veut appliquer... il veut faire des réductions dans certains organismes,
est-ce qu'il est obligé de respecter
les enveloppes originales de chacun des organismes ou il pourrait faire des
choix là-dedans et, par exemple avec
l'Agence du revenu, dire à l'Agence du revenu : On veut que tu travailles
plus pour aller chercher de l'argent,
on te donne plus d'heures rémunérées, puis j'en enlève...qu'est-ce qui est
aussi dans le giron, là, de... hors ETC, là?
Une voix : La SAQ.
Mme Poirier : La SAQ? Non,
mais ils ne sont pas là-dessus, eux autres...
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Coiteux : M. le Président, c'est sûr qu'un ministère qui n'aurait qu'un seul organisme sous sa responsabilité ne peut pas répartir son enveloppe entre plusieurs organismes, mais un ministère
qui aurait... un ministre qui aurait plusieurs organismes sous sa responsabilité peut effectivement répartir. Donc, s'il pense qu'il
y en a un qui en a besoin d'un peu plus, il va lui en mettre un peu
plus. S'il pense qu'il y en a un qui
a besoin d'un peu moins, il va lui en mettre un peu moins. C'est clair.
Mais le
ministère lui-même, les effectifs du ministère lui-même, ceux-là, ils vont être
déterminés par le Conseil du trésor. Donc, il n'y a pas de vases
communicants entre... Ce n'est pas : Bien, moi, je veux m'en garder plus
dans mon ministère, donc j'en donne moins à mes organismes. Non, il a son
enveloppe pour ses organismes puis là il la répartit entre ses organismes.
Mme Poirier : Mais justement,
par exemple, un ministère... là, j'essaie de trouver un exemple, là, parlant.
Je reviens avec mon ministère des Finances,
avec l'Agence du revenu, puis là j'essaie de lui trouver un autre hors
fonction publique, là, au ministère des Finances, avec l'agence, quelque chose
d'autre qui est un autre organisme...
Une voix : ...
Mme Poirier :
Pardon?
M. Coiteux : Bien, je vais vous les
donner : l'Agence du revenu, l'Autorité des marchés financiers, la Caisse
de dépôt, mais, bon...
Mme
Poirier : Bon, l'AMF. On va prendre ces deux-là. Alors, le
ministre des Finances, il reçoit son enveloppe. L'AMF puis l'Agence du revenu, là, ont déjà des enveloppes historiques,
mais il décide qu'il veut que l'Agence du revenu aille chercher plus
d'argent, lutte à l'évasion fiscale. Donc, il fait un choix de
gestionnaire : je prends une partie de l'enveloppe de l'AMF puis j'envoie
ça à l'Agence du revenu parce que j'ai une décision politique que je fais
d'aller chercher l'argent à la lutte à
l'évasion fiscale, choix. Est-ce que c'est possible? Est-ce que le ministre
aurait cette autorité-là, en période de contrôle, qu'il n'a pas
d'habitude? Mais là, en période de contrôle, ça pourrait être un choix
politique qui pourrait être fait.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Coiteux : Oui. Il a le choix
d'allouer son enveloppe entre les organismes. Il peut y avoir toutes sortes de considérations, mais la considération principale,
c'est que les organismes livrent la mission pour laquelle ils existent,
là. C'est assez logique, là.
Mme Poirier : O.K. Mon
collègue aurait une petite question.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député de Saint-Jean.
M.
Turcotte :
Merci, M. le Président. Pour ce qui est des secrétariats, la plupart relèvent
du ministère du Conseil exécutif. Dans le cas, par exemple, du
Secrétariat à la jeunesse, bon, le ministre responsable de la jeunesse, c'est
le premier ministre, donc c'est assez
simple. Mais, dans le cas du Secrétariat des affaires autochtones, par exemple,
est-ce que c'est le premier ministre qui est ministre responsable ou si
c'est le ministre aux Affaires autochtones?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Coiteux : On est dans l'univers
fonction publique, donc...
M.
Turcotte : C'est
vous? Bien, excusez-moi, je personnalise trop le Conseil du trésor, là.
M.
Coiteux : Oui, bien c'est parce que... C'est ça, c'est le président du
Conseil du trésor ou, un jour peut-être, la présidente du Conseil du
trésor à nouveau, parce qu'il y en a déjà eu.
M.
Turcotte : C'est
déjà arrivé, hein?
M. Coiteux : Oui.
M.
Turcotte :
O.K. Mais je sais que... Je veux
revenir juste en arrière là-dessus. Mais, dans le cas, mettons, pour le...
Là, on parle du contrôle, mais, pour le dénombrement, le ministre responsable,
ce serait le premier ministre, pour les secrétariats qui relèvent du ministère
du Conseil exécutif?
M. Coiteux : Oui.
M.
Turcotte : Ce ne
serait pas leur ministre délégué?
M.
Coiteux : C'est toujours
le ministre responsable de l'organisme, là. C'est toujours
le ministre responsable de
l'organisme, là, de façon générale.
M.
Turcotte : ...dans le cas du Secrétariat aux affaires autochtones, ce serait le ministre des
Affaires autochtones?
M. Coiteux : C'est le ministre des
Affaires autochtones, oui. J'étais juste en train de regarder la structure, là.
M.
Turcotte : Non,
non, mais... O.K. Mais je m'excuse, là, je sais qu'on revient en arrière là-dessus,
mais je voulais juste... O.K.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Autres questions?
Mme
Poirier : Le ministre
des Finances donne une enveloppe à l'Agence
du revenu. C'est une enveloppe,
en principe, basée sur des heures
rémunérées, mais c'est une enveloppe monétaire, hein? Ce n'est pas une
enveloppe d'heures, c'est une
enveloppe d'argent. Alors, c'est une enveloppe qui disait avant — je prends un exemple toujours de
nombre d'heures :
C'est 1 000 heures. Est-ce qu'il peut transformer ses heures en
argent et faire autre chose que de l'embauche, que des heures rémunérées
avec? Elle a toujours toutes les réponses prêtes, cette madame-là, là. C'est un
peu fatigant.
(Consultation)
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Coiteux : C'est parce qu'on est en train de regarder la mécanique des
calculs des heures, là, mais la réponse est non. Non, on ne transforme
pas les heures en dollars, là. C'est des heures rémunérées, c'est des
enveloppes d'heures rémunérées qui vont être données.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
Mme Poirier : Est-ce que
c'est avec la loi, ou présentement, ou les deux?
M. Coiteux : Bien, actuellement, il
n'y a pas d'effectif comme ça, là. Dans l'univers fonction publique, les
effectifs autorisés sont des effectifs en ETC, d'accord? Mais, pour les fins de
la loi, on va... Pour la question de l'uniformité
et de la facilité de transmission des données à des coûts minimes, on a
consulté abondamment puis on a dit : Les systèmes de paie vont nous
donner les heures rémunérées facilement, puis ça va être facile d'avoir des
données uniformes. Donc, pour les fins du
dénombrement et du contrôle des effectifs, ça va se faire en heures rémunérées.
Bon, maintenant, libre à nous de faire les savants calculs d'équivalents ETC si
on veut, à notre façon à nous, comme gouvernement.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
Mme
Poirier : Parce que ma question, M. le Président, c'est :
Par exemple, l'Agence du revenu aura une enveloppe de 1 000 heures. Ça, c'est son enveloppe
dont elle dispose. Mais le gestionnaire dit : Ce que j'aurais vraiment
besoin, c'est un nouveau programme informatique qui me permettrait de
faire, exemple, plus de recherche pour faire de la lutte à l'évasion fiscale. Il ne peut pas prendre... Dans
le fond, il ne peut pas faire un échange entre ses heures rémunérées et
le fait d'aller chercher un contrat de
services pour faire développer une application, mais à l'intérieur de cette
même enveloppe là.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
Mme
Poirier : Parce que, là, il n'aurait pas besoin de retourner au
Conseil du trésor. Parce qu'on l'a vu, s'il est à plus que 25 000 $, il faut qu'il
retourne au Conseil du trésor, puis ça va sûrement coûter plus que
25 000 $, un développement informatique. Alors là, en
principe, s'il fait un contrat de services, il faut qu'il aille au Conseil du
trésor, mais, s'il reste dans son enveloppe d'heures rémunérées...
Une voix : ...
Mme
Poirier : Ne prenez pas ça comme ça, M. le Président. S'il
reste à l'intérieur de son enveloppe rémunérée, est-ce... Je veux juste m'assurer qu'il ne sorte pas de l'enveloppe. Je
veux juste m'assurer qu'il ne sorte pas pour être capable de faire ce qu'on a dit, l'effet d'éluder, là,
qu'il puisse aller faire un petit contrat informatique sur le côté mais qui
justifie qu'il reste dans ses heures. Ça ne lui coûte... ça ne coûte pas plus
cher à l'État, mais il le fait faire autrement.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
• (20 h 50) •
M. Coiteux : Bon, c'est vrai qu'on
en a parlé puis que je vais me répéter un peu, mais là, bon, faisons-le une fois... ou refaisons-le une fois. Il y a le
contrôle des effectifs en heures rémunérées. Puis on ne donne pas une
enveloppe de dollars de contrats de
services, là. Il n'y a pas ça dans le projet de loi, d'accord? Il n'y a pas ça
dans le projet de loi. Les contrats de services, ils existent, ils vont
continuer d'exister, mais, si on se met à signer des contrats de services qui sont l'équivalent d'engager... ou d'engager des heures
rémunérées supplémentaires qu'on n'aurait pas pu faire en vertu...
Mme Poirier : Bien, oui,
elles sont supplémentaires. Moi, elles ne sont pas supplémentaires...
M. Coiteux : Bien, supplémentaires à
l'enveloppe.
Mme Poirier : ...elles se
substituent.
M. Coiteux : Non, parce que... Non,
ce n'est pas...
Mme Poirier : Bien, moi, mon
exemple, c'est que c'est des heures qui se substituent à l'enveloppe. Alors, si
j'ai 1 000 heures, au lieu de prendre 1 000 heures dans
mon enveloppe, j'en prends 500, puis l'équivalent monétaire de ce 500
là, je vais me chercher une ressource externe pour faire un travail.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Non, parce que c'est une manière d'éluder, là, le contrôle
des effectifs, là. C'est une manière de...
Mme Poirier : Même s'il est à
l'intérieur de la même enveloppe?
M. Coiteux : Il n'est pas à
l'intérieur de la même enveloppe, là. L'enveloppe serait en diminution, puis on
constaterait en parallèle une expansion des contrats de services. Ça serait une
façon d'éluder, là. Et donc ça...
Mme Poirier : O.K. Il serait
considéré une façon d'éluder.
M.
Coiteux : ...ça ferait partie des choses qui feraient lever les petits
drapeaux rouges, là, puis on a mis les balises pour les faire lever au
moment opportun.
Mme
Poirier : O.K. Mais ce serait une façon d'éluder, le fait, même
à coût nul, d'aller à l'extérieur pour faire faire quelque chose qui
aurait pu être... qui aurait été budgété à l'intérieur.
M.
Coiteux : Bien, les enveloppes ne sont pas en dollars. Alors, si, dans
le fond, dans... L'esprit, c'est à savoir : j'ai une enveloppe de
rémunération qui est gelée en dollars puis je peux faire des contrats de
services ou des heures rémunérées. Ce n'est pas ça, là, l'esprit de cette
loi-là. C'est vraiment de viser un contrôle des effectifs pendant une période
donnée, O.K., et de ne pas faire par le biais de contrats de services ce qu'on
ne fait pas par le biais des heures rémunérées.
Alors, ça lèverait le drapeau, en d'autres termes. Et c'est pour ça, notamment,
que ça permettrait de contrôler une situation comme la personne qui
était rémunérée le vendredi, qui prend sa retraite puis qui revient le lundi
avec un contrat de services. Ça aussi, ça ferait lever le drapeau.
Le Président (M. Bernier) :
Mme la députée.
Mme
Poirier : J'ai lu dans le journal un cas dénoncé par nos
collègues de la CAQ, à l'effet d'une personne qui quittait mais pour laquelle on pourrait refuser de
lui payer ses vacances, ou primes de départ, ou des choses comme ça. Les
primes de départ, les vacances ne sont pas
dans les heures rémunérées. C'est une autre enveloppe, ça, dans un
ministère.
M. Coiteux : Ça dépend... Quelle est
la question, exactement?
Mme
Poirier : Bien, c'est que la question, dans ce que j'ai lu,
c'est qu'on pourrait refuser de payer des vacances ou des primes de départ, dans une dynamique de
contrôle, là. Mais, à ce que je sache, les périodes de vacances ou les
primes de départ, ce n'est pas dans les heures rémunérées, ce n'est pas dans
les mêmes enveloppes, ça.
M. Coiteux : Oui, mais les
conventions collectives vont être honorées, là, pendant cette période-là. Donc,
si quelqu'un a droit à des vacances, il va
prendre ses vacances. Si les vacances sont rémunérées, elles vont être
rémunérées. Ça ne change rien, rien, rien de tout ça, là, ce projet de loi là
ici.
Mme
Poirier : Mais donc on pourrait... Je veux juste qu'on
s'entende, là. Ce n'est pas dans les mêmes enveloppes, là. L'enveloppe
des vacances n'est pas dans l'enveloppe des heures rémunérées, là.
M. Coiteux : Non.
Mme Poirier : On s'entend, ce
n'est pas les mêmes enveloppes. Et donc cette enveloppe-là, virtuelle en
quelque part, là, du nombre d'heures vacances en tant que telle ne peut pas
être abolie, ne peut pas être réduite. C'est des acquis des personnes.
M. Coiteux : Oui, oui, tout à fait.
Tout à fait.
Mme Poirier : Donc, c'est le
respect des conventions collectives, tout simplement.
M. Coiteux : C'est ça. Donc, on ne
touche pas aux conditions de travail, là.
Mme
Poirier : Et, si c'est une personne nommée, il n'y a pas de
convention collective, c'est un contrat. On ne peut pas non plus...
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Coiteux : Non, ce n'est pas...
Bien, une personne nommée... C'est parce que, dans les heures rémunérées, une personne nommée mais qui est rémunérée, puis
qui est dans le système de paie, puis qui fait ses heures, puis tout ça,
elle va apparaître dans le système de paie puis dans la photographie qu'on va
prendre, quel est les effectifs, puis on va geler ces effectifs-là pendant une période de
temps. Il y a toutes sortes de situations, mais, à partir du moment où
on est dans le système de paie, puis qu'on reçoit un chèque, puis qu'il y a des
heures rémunérées, ça va rentrer là-dedans.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
Mme Poirier : Donc, les
primes de départ rattachées aux heures rémunérées, qui ne sont pas dans la même
enveloppe que les heures rémunérées, sont dans une enveloppe distincte, ne
peuvent pas être réduites, annulées et...
M. Coiteux : Non. Non.
Mme Poirier : Parce qu'il y a
contrat.
M.
Coiteux : Bien sûr. Tout comme les conditions de travail, les contrats
en cours, les conventions collectives, il n'y a rien de tout ça qui est
questionné de quelque façon que ce soit par ce projet de loi.
Le Président (M. Bernier) :
Mme la députée.
Mme Poirier : À 91.3, on dit,
à la dernière phrase : «...et se soumette à toute autre mesure qu'il
détermine dont des mesures de surveillance et d'accompagnement.» On l'a vu à
plusieurs reprises, ce «mesures de surveillance et d'accompagnement». Et là je
comprends qu'on est dans notre enveloppe Conseil du trésor, là, nos 59 000
LFP. On est dans ce groupe-là, là.
Par exemple, une mesure de surveillance auprès
d'un... On va regarder notre Régie des alcools, là, on l'aime, celle-là, là.
Alors, auprès de la Régie des alcools, des courses et des jeux, on appliquerait
une mesure de surveillance et d'accompagnement de la part du Conseil du trésor.
Je comprends que le Conseil du trésor va communiquer avec le responsable de l'organisme, là, avec le président
de la régie pour lui dire : Tu es rendu sous surveillance, il y a un
problème. Mais, on l'a vu à 24, il y avait
des moyens que le ministre pouvait... le président du conseil du... le ministre
pouvait prendre. Donc, à 24, ce n'est pas nécessairement les mêmes
organismes pour lesquels on pouvait prendre des mesures.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
Mme
Poirier : C'est parce qu'ici, là, on dit : Le Conseil du
trésor peut déterminer des mesures de surveillance et d'accompagnement. À 24, on appliquait des...
Excusez, ce n'est pas à 24. À 23, excusez-moi, à 23, on dit que, parce
que c'est la même chose, là, il faut qu'il
rectifie la situation, qu'il peut demander que des mesures pour rectifier la
situation soient élaborées.
Donc, par
exemple, on disait à 23 que c'est un organisme qui relève d'un ministre. Donc,
ça peut être la Régie des alcools,
qui relève d'un ministre mais qui est quand même dans l'enveloppe du Conseil du
trésor. Alors, le ministre peut aviser la régie, mais je comprends que
le Conseil du trésor peut le faire aussi. Ça peut arriver par les deux bouts.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Coiteux : Ce passage d'un article
à l'autre, là, nécessite des relectures parfois. Bien, c'est parce que, cet
article 24...
Mme Poirier : 23.
M.
Coiteux : ...il y a plusieurs paragraphes. Le premier paragraphe
s'applique de façon générique à tout le monde, mais, en pratique, en
pratique, il vise beaucoup les organismes non fonction publique pour permettre
au ministre de procéder, effectivement, à des mesures correctrices, des suivis
adéquats, etc. Mais, compte tenu du fait...
Mme Poirier : Je m'excuse, ce
n'est pas 24. C'est 23.
M. Coiteux : 23.
Mme Poirier : Oui, 23.
M.
Coiteux : Bien, 23, en ce qui concerne les organismes fonction
publique, le ministre responsable concerné, c'est le président du
Conseil du trésor.
Mme Poirier : Ce n'est pas le
ministre responsable de l'organisme.
• (21 heures) •
M. Coiteux : Non, parce que
l'employeur est le Conseil du trésor, là, ici. Oui. Et d'ailleurs, plus loin, l'article 32 rend ces dispositions-là... On en reparlera à l'article 32. Il y a des questions techniques, là, de concordance, etc., mais le ministre responsable, le ministre employeur, là, en
d'autres termes, dans les organismes fonction publique, c'est le président du
Conseil du trésor.
Mme Poirier :
Mais, dans 23, il n'y a pas que le président du Conseil du trésor, il y a les ministres
et le président du Conseil du trésor.
M. Coiteux : Oui, qui en est un, qui
est un ministre...
Mme Poirier : Les deux sont
concernés.
M. Coiteux : ...qui est un ministre
particulier, là, en ce sens qu'il a ce statut d'employeur, dans le fond, pour l'ensemble
des ministères et des organismes fonction publique.
Mme Poirier : Mais ici, lorsqu'on
dit : «Lorsqu'un ministre responsable estime qu'un organisme public relevant de sa responsabilité ne pourra pas
respecter», ça peut être autant le
Conseil du trésor que le ministre des Finances encore une fois, là.
M.
Coiteux : Quand c'est fonction publique, c'est le président du Conseil
du trésor qui est le ministre concerné, ici, par l'article 23.
Mme
Poirier : Parce que, quand on a discuté précédemment, on n'a
jamais spécifié que c'était exclusivement le Conseil du trésor ici, là. On a plutôt parlé des ministres, point, on a
parlé de tous les ministres, là, qui ont un organisme public sous leur
responsabilité.
M.
Coiteux : C'est vrai que ce n'est pas simple, là, de mettre ça sur la
table, mais le principe, c'est le suivant, là : quand on est dans l'univers fonction publique,
hein, le ministre qui est responsable d'établir en tout temps, pas
seulement pendant la période de contrôle, en tout temps, le niveau des
effectifs, c'est le président du Conseil du trésor. C'est le Conseil du trésor qui détermine les effectifs. Et
donc c'est aussi le président du Conseil du trésor qui est le ministre
visé par cet article 23 quand il s'agit
de ce type d'organisme. Mais il y a d'autres organismes qui ne sont pas Loi de
la fonction publique mais qui ont un ministre responsable, ce n'est pas
le président du Conseil du trésor, ça peut être le ministre de l'Éducation, ça
peut être le ministre de la Santé et des Services sociaux. C'est lui, à ce
moment-là, qui devient le ministre responsable
du suivi, de la vérification et, éventuellement, qui va demander que des
mesures soient prises pour corriger
la situation ou pour, en anticipation d'un problème qui pourrait survenir,
prendre des mesures de précaution. Mais, dans l'univers ministères et organismes de la fonction publique, ce
rôle-là, c'est celui du président du Conseil du trésor.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Mme la députée.
Mme
Poirier : Donc, dans l'article 23, «lorsqu'un ministre
responsable», ça veut dire le président du Conseil du trésor et les
autres ministres.
M. Coiteux : Selon le cas qui
s'applique.
Mme
Poirier : Donc, puisque le président du Conseil du trésor a ce
pouvoir-là à l'article 23, d'aviser le dirigeant, demander que des mesures pour rectifier la
situation soient élaborées et soumises dans le délai qu'il indique — on se rappelle, on l'a modifié, cet article-là — alors qu'est-ce que vient faire
l'article 91.3 de plus, puisqu'il a déjà ce pouvoir-là à 23?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Coiteux : 23 est en prévision
d'un dépassement, il est nommément en prévision, pas une fois constaté un
problème.
Mme Poirier : Tandis qu'à 27
on est après.
M. Coiteux : On est, en fait, en
tout temps à 27.
Mme Poirier : Donc, le
président du Conseil du trésor a deux pouvoirs : en tout temps ou en
estimé.
M. Coiteux : C'est parce que...
Regardez, M. le Président, c'est parce que les pouvoirs de vérification qui ne sont pas actuellement nommément inclus dans la Loi
sur l'administration publique devraient y être, devraient y être parce que, si on nomme... si on est responsable
d'établir le niveau des effectifs, c'est normal que, même en dehors des
périodes de contrôle, on ait au moins ce
pouvoir de vérification. Donc, on vient modifier, dans cet article 27,
l'article 91 pour, dans le fond, lui donner les petits bouts qui
lui manquaient pour que ça soit totalement cohérent. Parce que ce n'est pas
très cohérent de fixer le niveau des effectifs puis de ne pas vérifier s'ils sont
respectés. Puis ce n'est pas très cohérent de fixer
le niveau des effectifs mais ne pas pouvoir échanger puis ensuite dire :
Bien, regarde, là, on ne l'atteint pas, il faudrait peut-être faire ça
pour l'atteindre. Qu'on soit en période de contrôle ou pas, là, c'est juste
normal, c'est un pouvoir d'employeur. Alors,
si on est l'employeur, il est normal qu'on ait ces pouvoirs-là. Si la loi ne
l'a pas prévu à l'époque, corrigeons la situation par ces trois petits paragraphes
à l'article 27.
Le Président (M.
Bernier) : Merci.
Mme
Poirier : Étant donné que le pouvoir de vérification, qui peut être en tout temps, c'est ce
que j'ai compris, fait en sorte que le ministre pourrait déterminer des
mesures de surveillance, puis ça, on l'a vu, là, il peut nommer un tiers... C'est déjà prévu, là, il peut nommer le
tiers, on l'a vu précédemment, il peut... à l'article 20, si je me
rappelle bien. Il peut aussi... Parce que, là, comme ministre, je
comprends qu'à l'article 20 il pourrait s'appliquer à lui-même cet article-là, de vérification, aussi, parce qu'à l'article 20 on dit : «...le
ministre responsable a notamment compétence pour vérifier les
renseignements fournis[...]. À cette fin, il peut désigner par écrit une
personne qui sera chargée de cette vérification.» Ça pourrait aussi être le
président du Conseil du trésor à l'article 20.
Une voix : ...
Mme Poirier : Non, dit-elle.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
(Consultation)
Mme Poirier :
Comprenez-vous mieux, M. le Président, vous, là, là? On commence à se démêler.
Le Président (M.
Bernier) : Moi, je comprends que, les articles qui ont été
étudiés, je les ai compris.
Mme Poirier :
Vous êtes chanceux. Vous êtes chanceux parce que...
Le Président (M.
Bernier) : Ça, j'ai compris ça.
Mme Poirier :
...on vient d'avoir de la nouvelle information il y a 10 minutes, je ne
l'avais pas vue passer.
Le Président (M.
Bernier) : Moi, je ne suis pas là pour apporter des
commentaires ou des opinions.
Mme Poirier :
Vous avez raison.
Le Président (M.
Bernier) : Je suis là pour juger...
Mme Poirier :
Mener nos débats.
Le Président (M.
Bernier) : ...juger de vos débats et... sinon...
Mme Poirier :
Et on l'apprécie.
Le Président (M.
Bernier) : Et les apprécier.
M. Coiteux : Je pense, M. le Président, que...
Pour éclairer la députée d'Hochelaga-Maisonneuve et tous ceux qui ont
encore une grande attention, je pense que Mme Natacha Lavoie pourrait expliquer
quelque chose en lien avec l'article 32 et l'article 20.
Le Président (M.
Bernier) : Mme Lavoie, s'il y a consentement. Consentement? Mme
Lavoie, allez-y.
Mme Lavoie (Natacha) : Merci, M. le Président.
Donc, la dynamique du projet de loi par rapport aux organismes fonction publique et ministères peut paraître
quand même un peu complexe, puis c'est vrai que c'est quand même assez technique. Donc, si on se rappelle,
l'article 2 du projet de loi, au paragraphe 1°, vise les ministères
et les organismes fonction publique. Ensuite, ces organismes-là sont
visés par les sections Dénombrement puis également Planification. Et, lorsqu'on arrive aux dispositions sur le contrôle
des effectifs, on constate, à l'article 10, qu'ils ne sont pas visés,
étant donné qu'on dit, finalement,
que l'enveloppe qui est accordée par le Conseil du trésor à chaque organisme
responsable vise les organismes qui
sont sous sa responsabilité, sauf les organismes pour lesquels le Conseil du
trésor établit le niveau d'effectif en
application de l'article 32 de la Loi sur l'administration publique, donc
les organismes fonction publique. Alors, les organismes fonction publique et ministères ne sont pas visés par les
dispositions sur le contrôle tant des effectifs que des contrats de services. Puis s'enchaînent également
toutes les dispositions sur la vérification, les sanctions et la
reddition de comptes.
Donc, pour rendre ces dispositions-là
applicables, l'article 32 du projet de loi vient nous dire... vient
finalement faire un renvoi en disant que les dispositions des articles 12
à 19... Donc, si on se rappelle, l'article 12 fait référence au maintien des services à la population, jusqu'à
l'article 19 qui termine la section sur les mesures de contrôle
relatives aux contrats de services. Puis
ensuite on reprend les articles 22 à 26, les articles 22 qui
commencent avec les dispositions sur le pouvoir de vérification par
rapport aux contrats de services du président du Conseil du trésor, mais qui
écartent les
dispositions des articles 20 et 21 relatives à la vérification par les
ministres responsables, ça comprend également les dispositions sur les
sanctions dont on a parlé, jusqu'aux articles 26.
Donc, on s'assure finalement que, le
Conseil du trésor, avec les adaptations nécessaires, ces dispositions-là
vont lui être applicables pour qu'il puisse
finalement exercer des pouvoirs équivalents, à l'égard de la fonction publique,
à ceux qu'un ministre responsable
peut exercer par rapport aux organismes qui sont sous sa responsabilité, mais,
bien entendu, seulement les organismes hors fonction publique.
Donc,
c'est un peu pour ça, finalement, la dynamique. Donc, votre commentaire par
rapport à une éventuelle redondance par
rapport au pouvoir qu'on prévoit à l'article 27 du projet de loi, d'intégrer un pouvoir de vérification à la Loi sur l'administration publique, et à l'article 20 était une bonne remarque, mais finalement
il n'y a pas redondance étant donné qu'on ne
renvoie pas, à l'article 32, aux dispositions de l'article 20.
• (21 h
10) •
Le Président (M.
Bernier) : Merci, Mme Lavoie. M. le député de Saint-Jean.
M.
Turcotte :
Merci, M. le Président. J'aimerais... Parce que je veux comprendre la
différence dans les trois paragraphes de l'article 27. Dans le premier paragraphe : «Le président du Conseil du trésor — le
président du Conseil du
trésor — peut
vérifier l'application des dispositions de la présente loi par un ministère ou
un organisme.» Dans le deuxième : «Un ministère
ou un organisme visé par une vérification doit, sur demande du président du Conseil du trésor ou de la
personne chargée de la vérification, lui transmettre ou autrement mettre à sa disposition
tout document et tout renseignement», ta, ta, ta. Et, dans le troisième, c'est :
«Le Conseil du trésor peut requérir du ministère ou de
l'organisme qu'il apporte des mesures correctrices, effectue les suivis
adéquats et se soumette à toute autre mesure qu'il détermine...» Bon.
C'est
quoi, la différence entre... Pourquoi, dans les deux premiers, on parle du président du Conseil du trésor et, dans le troisième paragraphe, on parle du Conseil du trésor? Parce que, dans le premier paragraphe, si je comprends
bien, ça résume, au fond, que le président du Conseil du trésor peut vérifier
l'application de la loi, là, dans tous les ministères et organismes parce que, pour l'administration publique, c'est le président du Conseil du trésor
qui en est le responsable. Dans les autres cas, quand on parle du
dénombrement, c'est le ministre responsable.
Dans
le deuxième paragraphe, c'est... Comme le président du Conseil du trésor
peut vérifier l'application de la présente loi sur les ministères et
organismes, c'est normal que les ministères et organismes qui sont visés par la
vérification suite à une demande du président
du Conseil du trésor lui transmettent
les documents. Jusqu'à là, je comprends. Mais pourquoi que, dans
le troisième paragraphe, ce n'est pas le président du Conseil du trésor qui
peut demander au ministère ou à l'organisme de poser des mesures
correctrices suite au constat qui a été fait par la vérification du président du Conseil du trésor ou de la personne mandatée par
le président du Conseil du trésor?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Très bonne question, M. le Président. C'est une très bonne question. C'est parce
que, les deux premiers, le président, de lui-même,
là, peut vérifier l'application des dispositions de la loi, l'organisme visé, le ministère
visé doit transmettre les renseignements, et ça permet de se faire une idée de que qui se passe. Si on en vient
au moment où on pense qu'il est nécessaire de demander des mesures
correctrices, ça ne sera pas le président seul, là, qui va prendre cette décision-là, ça va être le Conseil du trésor. Donc, il y aura une réunion
des membres du Conseil du trésor pour procéder à une décision en la
matière. C'est ce que ça veut dire.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Saint-Jean.
M.
Turcotte :
Donc, ça inclut le vice-président ou la vice-présidente. En ce moment, je ne
sais pas si...
M. Coiteux :
Cinq membres.
M.
Turcotte :
C'est ça.
M. Coiteux :
Et donc ça nécessite une décision, là, des membres du Conseil du trésor.
M.
Turcotte : O.K. Donc, ça lance quand même un message assez
important, là. Ce n'est pas, comme je vous... Dans ce cas-ci, ce n'est pas juste... Là, je comprends que c'est... Je
dis souvent «vous», là, quand je dis «du Conseil du trésor», là, parce que, pour l'instant, c'est
vous. Mais là, dans ce cas-ci, c'est tout le Conseil du trésor, là. Je
comprends ce que vous me dites.
Le Président (M.
Bernier) : Tous les membres du Conseil du trésor.
M.
Turcotte :
Oui, c'est ça.
Le Président (M.
Bernier) : Donc, tous les ministres qui sont membres du Conseil
du trésor.
M.
Turcotte : C'est ça.
Exactement. Oui, pour les gens, qu'ils comprennent, là, c'est les ministres qui
sont membres du Conseil du trésor. On
ne parle pas, là, de... Ce n'est pas tous les fonctionnaires au complet qui
vont se réunir pour...
Le Président (M. Bernier) :
Non. Parce que, les fonctionnaires, c'est le Secrétariat du Conseil du trésor.
M.
Turcotte :
C'est ça. Tout à fait. O.K. Mais pourquoi que c'est... Parce que, comme je dis,
c'est un message quand même assez
important, là, que vous lancez. Pourquoi vous jugez important que ça soit tout
le Conseil du trésor qui se réunisse pour prendre une telle décision?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Coiteux : Pour plusieurs raisons, là. Mais regardez un petit peu le
cas de figure, là, ici. Supposons qu'il y a un ministère, donc un
ministre, en quelque part, qui va se faire dire par un de ses collègues :
Aïe! Je requiers de ta part de. Il faut
quand même qu'il y ait une bonne raison puis que ça soit plus formel, que ça
soit plus institutionnel que ça. Alors, le Conseil du trésor, c'est une
institution au-delà des personnes qui le composent.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député.
M.
Turcotte : Merci,
M. le Président. Dans les autres
articles qu'on a adoptés, où il y avait ce genre de dispositif que le ministre responsable pouvait vérifier ou mandater
quelqu'un, puis tout ça, c'était seulement que le ministre...
c'est parce que c'étaient des organismes,
donc pas nécessairement des ministères, là. C'est parce qu'il y a des ministères
aussi qui sont impliqués. C'est pour ça que vous jugez important que ce soit
l'ensemble du Conseil du trésor?
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M.
Coiteux : Bien, je pense que
c'est des questions institutionnelles, là, au-delà de tout le reste. Par
exemple, dans le domaine des
contrats, là, quand on prend une décision où on veut... En matière de contrats,
le président du Conseil du trésor
peut communiquer son avis, mais c'est le Conseil du trésor qui va
ultimement prendre la décision. Ici, un ministre varie d'un organisme...
L'organisme relève du ministre, mais le ministre de l'Éducation ne relève pas
du président du Conseil du trésor, ce n'est
pas comme ça que ça marche. Donc, on est entre pairs, là, on est entre
collègues, là, alors ce n'est pas...
Ce n'est pas au président du Conseil du trésor de dire à un de ses
collègues : Eh! tu vas faire... tu vas poser des gestes, là, tu vas
corriger la situation à ton ministère. Il n'a pas l'autorité pour faire ça.
Donc, il y a une institution, ici, qui demande. Cette institution-là s'appelle
le Conseil du trésor.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
M.
Turcotte : Je me
questionne : Pourquoi c'est uniquement dans les cas des ministères et des
organismes qui relèvent de la fonction publique? Parce que les autres
organismes aussi ont un ministre responsable, puis c'est quand même aussi un
pair.
M.
Coiteux : ...tout à fait pareil, mais fondamentalement c'est parce que
les... Dans le cas des ministères et des organismes de la fonction publique, de l'univers de la fonction
publique, l'employeur, ce n'est pas le président du Conseil du trésor, c'est le Conseil du trésor, c'est
l'institution qui est l'employeur. Donc, c'est cette institution-employeur qui
dit : Je requiers, je demande des mesures correctrices ici.
M.
Turcotte :
Donc, au fond, si je résume, c'est le président du Conseil du trésor qui peut
vérifier l'application de la présente
loi par les ministères et les organismes. Ces ministères et organismes là
doivent envoyer au président du Conseil du trésor, parce que c'est lui
qui peut faire la vérification, les documents et informations pertinentes,
mais, comme l'employeur de la fonction publique, des membres... des employés,
au fond, de ces ministères et organismes là, sont vraiment le Conseil du trésor, c'est le conseil qui doit... qui peut
prendre la décision en bout de ligne et non pas l'individu qui, si on
peut dire, gère le Conseil du trésor, c'est-à-dire le président du Conseil du
trésor.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Coiteux : Je pense que le député
de Saint-Jean a très, très bien résumé l'ensemble de l'article.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
M.
Turcotte : Bien,
merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Bernier) :
Le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui, merci, M. le Président. Ça fait un petit bout
que je me pose cette question, en fait depuis qu'on étudie le projet de loi, mais peut-être que c'est rendu ici que la
question se pose ici le mieux dans son contexte : Est-ce que le
ministre peut nous dire s'il y a des expériences internationales semblables à
ce projet de loi?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Coiteux :
Pas à notre connaissance.
M.
Gaudreault : Donc, à sa connaissance, il n'y a aucune
juridiction semblable dans l'univers connu et inconnu, là, ou, minimalement, dans les Parlements
d'origine britannique, ou des pays qui ressemblent au Québec qui ont une
de gestion et de contrôle des effectifs dans l'administration publique?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Coiteux : Non. Il y en a peut-être, là, mais on n'a pas fait cette
recherche-là pour bâtir le projet de loi, on n'a pas bâti le projet de
loi sur un exemple international. On l'a bâti en fonction de notre réalité à
nous.
• (21 h 20) •
M.
Gaudreault : Il n'est pas trop tard s'il veut aller faire la recherche, le ministre,
avant l'adoption de la loi. Je pense que ça pourrait être
éclairant pour les membres de la commission de pouvoir regarder, dans des
juridictions comparables, minimalement au Canada,
sinon, au mieux, aux États-Unis ou en Europe, en Australie, en Nouvelle-Zélande,
dans des pays comparables, s'il y a une loi qui ressemble à celle-là.
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M. Coiteux : On a bâti le projet de
loi en fonction de notre réalité puis de nos besoins.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
M. Gaudreault : Donc, ce
n'est pas juste du droit nouveau au Québec, c'est du droit nouveau planétaire.
M. Coiteux : Je ne peux pas répondre
à la question.
M.
Gaudreault : C'est parce que,
M. le Président, on pose beaucoup de questions sur l'article 27, les paragraphes 91.1, 91.2, 91.3. Souvent, vous
savez, vous m'avez déjà entendu dire que c'était un chèque en blanc,
cette loi. Moi, je trouve que le ministre est avare de commentaires, de
réponses à nos questions. Il a le droit, il n'est pas obligé de... Il est un homme de peu de mots, ce qui est
tout à son honneur, ça nous force à poser un peu plus de questions. Mais
moi, en même temps, je suis inquiet
quand je lis l'article de La Presse, là, la fameuse lettre ouverte dont on a parlé, je pense que c'est hier, d'Yvan Allaire, qui dit qu'avec ce
projet de loi n° 15...
Un, deux, trois, le quatrième paragraphe, M. Allaire dit qu'avec ce projet de loi n° 15 le
gouvernement «propose d'accorder au Conseil du trésor des pouvoirs nouveaux
d'une étonnante amplitude». Je vous rappelle qu'Yvan Allaire est président du
conseil de l'institut de la gouvernance des organismes publics et privés. Il
dit également plus loin qu'«il faut une singulière ignorance du fonctionnement
des organisations complexes pour ne pas
subodorer les réactions et les comportements que suscitera une telle
imposition», en parlant des contrôles, là.
Et il dit : «Ce gouvernement, comme tant d'autres, ne comprend pas la
différence entre gouverner et gérer.»
Alors, moi, depuis le début, vous savez, j'ai
souvent demandé au ministre de déposer soit des commentaires juridiques, un petit peu plus de détails, de nous
expliquer... Encore tantôt, sur l'Agence du revenu, je lui demandais de
nous expliquer une situation qui n'est pas
tirée de l'imaginaire, là, qui est une situation qui a été dénoncée par le
vérificateur. Le ministre peine à nous
l'expliquer. Alors, moi, j'aimerais savoir s'il a des exemples internationaux,
sans être du copier-coller ou sans
être totalement pareil, ce n'est pas ça que je demande, mais au moins des
inspirations, d'autres exemples. Et en plus, même dans son expérience professionnelle précédant son engagement
politique — parce
que je reconnais ça du côté du ministre,
là, il est quand même un économiste reconnu et connu — est-ce qu'il n'y a pas d'autres expériences
internationales qui vont dans le sens d'un tel contrôle des effectifs de
la fonction publique? Moi, ça me rassurerait.
Vous savez, quand j'étais ministre des Affaires
municipales, on a adopté la loi-cadre sur l'économie sociale. Bon, bien, j'ai cité l'exemple du Mexique, de
l'Espagne, de la France qui était en train de travailler là-dessus, je
parlais de la Belgique aussi. J'avais fourni ça aux collègues autour de la
table. Alors, est-ce que le ministre a des exemples ou au moins des tendances internationales qui vont dans
ce sens-là et qui pourraient nous éclairer davantage pour notre travail?
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le ministre.
M. Coiteux : Bien, j'ai répondu à
cette question, M. le Président, mais je répéterai au moins une chose, que ce
projet de loi correspond à notre réalité et correspond à nos besoins.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. D'autres questions?
M.
Gaudreault : Bien, c'est parce que c'est... En fait, j'en
comprends qu'il n'y en a pas. Peut-être qu'il y en a puis que le
ministre n'a pas fait l'exercice d'aller vérifier s'il y en avait à
l'extérieur, des exemples comme ça. Ça, c'est possible. Mais, dans un cas comme
dans l'autre, qu'il n'y en ait pas ou qu'il n'ait pas fait l'exercice pour
aller voir s'il y en avait, moi, c'est de
nature à m'inquiéter. Et c'est pour cette raison-là aussi qu'on doit être
encore plus précis, qu'on doit essayer de comprendre vraiment où s'en va
le ministre avec ce projet de loi. Est-ce que le ministre... Parce que, d'après moi, on va se revoir, il est 9 heures
presque et demi, on est rendus à l'article 27, on a 36 articles, je
pense qu'on va se revoir... 37, avant la fin... 38, avant la fin de la session. Est-ce
que, dans nos prochaines rencontres, le ministre peut nous produire un résultat de recherche? On peut téléphoner à la bibliothèque de
l'Assemblée ou ailleurs pour voir s'il n'y aurait pas d'autres exemples
internationaux, puis il pourrait nous les fournir lors de notre prochaine
séance. Est-ce qu'il est ouvert à ça?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Coiteux : Non, on a déjà
produit la documentation nécessaire à l'élaboration du projet de loi. On répond à toutes les questions. Le député de Jonquière
dit : On veut savoir où va le ministre. Je pense qu'on a déjà... Puis on
va passer encore de longues heures pour
discuter en long et en large. Je pense qu'à beaucoup de questions qui m'ont été
posées dans cette commission, notamment par
les collègues du député de Jonquière... je pense que je n'ai pas été si avare
que ça de réponses et de commentaires. Je
pense que ça nous a permis d'avancer pour comprendre pourquoi on fait ça,
comment on fait ça, quelle est la logique
dans notre contexte institutionnel à nous, en fonction des besoins qui sont les
nôtres au Québec. Et voilà, je pense que j'ai dit ce que j'avais à dire
là-dessus.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
M.
Gaudreault : Bien, évidemment, je ne suis pas convaincu, là. J'aurais aimé ça, au moins, qu'il me
dise : Oui, oui, on va mettre du
monde là-dessus — parce qu'il a plus de ressources que nous, là — qui
vont nous faire des recherches là-dessus puis on va vous les produire
d'ici à la fin des travaux.
Je veux juste
être clair, M. le Président, puis on a toujours été très, très clairs
sur l'importance du dénombrement, hein,
des employés, des effectifs de la fonction publique. Ça, effectivement, on reconnaît qu'il y a certainement une lacune, qu'un État... Imaginez
Bombardier qui ne saurait pas comment il a d'employés, ou Québecor. Alors, il y
a une lacune là-dessus, puis je pense que c'est important.
Mais là on
embarque dans des dimensions de contrôle. Dès qu'on dit «contrôle», normalement ça devrait sonner des cloches
au législateur, parce que, le contrôle, on sort du droit normal. C'est du
contrôle, c'est de l'exception, c'est de la réglementation. Alors, moi, j'aurais... mais je me serais minimalement
attendu à ce que le ministre nous produise quelques informations, ou quelques résultats de recherche
internationale, ou même canadiens, dans d'autres juridictions
canadiennes ou américaines, au moins, mais il n'y a
pas ça. Alors... Alors, rien. Je veux dire, qu'est-ce que vous voulez que
je vous dise? On va vérifier. Si jamais
on peut en trouver, nous, de notre côté, avec nos maigres ressources, puis que
ça peut éclairer le ministre, on le fera. Merci — maigres,
je ne fais pas référence à Guillaume, là. Alors, voilà.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Donc, sur l'article 27, d'autres questions? Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Oui. Juste brièvement revenir sur la
question de mon collègue de Saint-Jean, troisième alinéa. Donc, si je comprends bien, le Conseil du trésor, réuni en session du Conseil du trésor, va déterminer quels types de mesures correctrices vont
s'appliquer à, en gros, le ministère d'un collègue, et donc il va y avoir une
décision formelle du Conseil du trésor mais qui va provenir, qui va avoir été
travaillée, préparée — ça revient un peu à ce que je
demandais tantôt — par
le ministère sectoriel de... conjointement, pour arriver à la séance du Conseil
du trésor.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Coiteux : Non. Ça va être préparé par le Secrétariat du Conseil du
trésor lui-même, là, parce qu'on est dans l'univers fonction publique
ici, dont on est l'employeur, et donc il y aura un... Peut-être avez-vous
déjà... Peut-être que la députée a déjà siégé au Conseil du trésor dans le
passé?
Mme
Hivon : Non, je
n'ai pas eu cette chance.
M. Coiteux : Ni même de remplacer un
membre absent?
Mme
Hivon : Oui, mais
pas de manière permanente.
M.
Coiteux : Alors, typiquement, il y a une analyse qui est faite, il y a
une recommandation qui est proposée. Les membres du Conseil du trésor... Il y a énormément d'expertise,
d'ailleurs, là, au secrétariat, bien entendu, et puis il y a des
questions qui sont posées, des échanges et une décision qui est prise.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
• (21 h 30) •
Mme
Hivon :
Je suis quand même un peu au courant du fonctionnement, mais ma question, ce
n'est pas de savoir ce qu'est un C.T. puis
comment ça fonctionne, c'est de comprendre... Parce que, tantôt, vous avez
dit : Évidemment, ça va se
discuter avec le ministre sectoriel. Parce que je vous demandais comment tout
ça allait s'opérationnaliser, donc si ça venait du président du Conseil du trésor, si les mesures allaient
découler plus de la vision du ministre,
bon, tout ça. Donc, vous m'avez
dit : Ultimement, c'est le président
du Conseil du trésor. Là, je
comprends, en fait, dans les faits, ça
va être le Conseil du trésor. Mais l'espèce d'arrimage qui va se faire, je
vous explique simplement, puis ça rejoint un peu ce que mon collègue disait, c'est quand même inusité, c'est quand même
inusité comme fonctionnement. J'essaie juste de me placer, là, dans la
réalité pratique.
Donc,
il y a un collègue qui va, en gros, se faire dire qu'après vérification il y a des mesures de surveillance et d'accompagnement qui doivent être mises en place
pour redresser la situation. Donc, ça ne sera pas sympathique pour personne de se faire dire ça. Donc, ça veut dire
en gros : Tu n'as pas respecté les cibles, les effectifs, tu n'as pas
respecté ce qui avait été établi, et donc on va t'imposer, après que ça ait été
discuté par tes collègues du Conseil du trésor, des mesures correctrices.
Donc,
moi, j'essaie de comprendre, dans la vie réelle d'un gouvernement, comment ça va pouvoir se faire, je dirais, correctement pour que ça suscite le moins de
grincements de dents possible et que les gens concernés dans le ministère
concerné soient impliqués.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Coiteux :
Bien, de un, cette façon de fonctionner là, qui avait été, d'ailleurs, résumée
par le député de Saint-Jean, elle existe
déjà en matière de contrats publics. C'est comme ça que ça se passe, là. S'il y
a à intervenir puis demander des correctifs en matière de contrats
publics, c'est le Conseil du trésor qui a autorité, puis ça peut être un organisme public qui est sous l'autorité d'un
ministre, et puis ça se passe déjà comme ça. Donc, encore là — puis pour faire plaisir à la députée d'Hochelaga-Maisonneuve — nous ne réinventons pas la roue. Alors,
voyez-vous, on a ce souci-là.
Maintenant, je ne
sais pas comment ça se passait quand c'était vous qui gouverniez, mais, nous,
souvent, lorsqu'il s'agit de dossiers qui
impliquent, je ne sais pas, le dossier d'un collègue, tout ça, souvent on va
l'inviter à venir nous exposer la situation,
on va échanger avec lui, puis on va prendre les décisions avec toute l'information nécessaire. Parce qu'il y a
une fluidité d'information entre nous, là. Alors, c'est très rarement le cas
qu'on va mettre à l'écart un collègue, et
puis on va se réunir, comme ça, puis on va dire au collègue : Regarde, tu
fais mal tes choses. Ce n'est pas tout à fait comme ça que ça
fonctionne.
Mais
il est normal, puisque le Conseil du trésor a autorité en matière d'effectifs,
que ce soit le Conseil du trésor qui détermine
est-ce qu'il y a une vérification à faire, est-ce qu'il y a un problème, est-ce
qu'il y a des mesures correctrices à apporter, et il est normal que ça
soit au moins cinq collègues qui se réunissent pour examiner cette
situation-là.
Le Président (M.
Bernier) : Merci.
Mme
Hivon : Ça aurait été intéressant, effectivement, de savoir
si ce type de fonctionnement là existe ailleurs, dans un système qui ressemble au nôtre, là, parce que,
sincèrement, on va loin dans le contrôle, on va très loin dans le
contrôle dans ce projet de loi là, en termes
d'ampleur, d'univers concerné. Et puis là, ensuite, c'est le Conseil du trésor
qui, donc, a les pouvoirs de venir dire si ça ne va pas et a les
pouvoirs de venir imposer le type de mesures. Donc, c'est un peu toujours la
même chose : pour que ça puisse bien se passer, il faut qu'évidemment il y
ait une bonne implication, pas juste quand
c'est le moment, en quelque sorte, de venir rendre le jugement, là, de
dire : On tape sur les doigts, puis voici maintenant comment il
faut que tu corriges les choses. Puis ma deuxième question, je vais y venir,
mais avec quelles ressources aussi, là.
Donc, c'est ça, mon
questionnement : Comment on va s'assurer, dans le concret des choses, que
cela va tout se faire bien, de manière fluide, avec une belle collaboration,
sans que ce soit l'autoritarisme du Conseil du trésor qui débarque un peu
partout?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Bien, ce n'est pas l'autoritarisme, là, c'est la structure des pouvoirs,
notamment en matière de contrats publics
puis, ici, en matière d'effectifs, qui est dans notre façon de fonctionner, là,
au gouvernement du Québec, là, dans notre société à nous. Alors, il y a
des lois qui encadrent ces choses-là. Il y a des institutions qui existent et
qui sont identifiées dans les lois, qui leur attribuent des rôles, des
fonctions, des pouvoirs, des devoirs aussi. Puis ensuite il y a faire fonctionner ça en pratique par des
personnes qui savent quel est leur mandat, comment les choses peuvent se
faire bien ou pas. Et là, évidemment, la loi ne peut pas prévoir le
comportement des personnes, alors...
Les lois donnent le
cadre juridique dans lequel les choses se passent, puis les personnes qui ont à
travailler ensemble dans l'application des lois, qui ont à travailler ensemble
dans l'obtention de résultats pour le secteur public travaillent comme des personnes
qui ont chacun leur personnalité, leur psychologie, et on espère que tous ces
gens-là travaillent ensemble, puis, en général, bien, ça se passe plutôt bien.
Parce qu'on n'a pas seulement des lois puis des institutions, on a aussi des habitudes, des pratiques, des façons de
fonctionner. Alors, je pense que ça va se passer comme tous les autres
processus qu'on a actuellement qui nécessitent une décision du Conseil du
trésor. Des fois, c'est très facile, des fois c'est moyennement facile, des
fois c'est un petit peu difficile, mais ça fonctionne relativement bien.
Le Président (M.
Bernier) : Merci.
Mme
Hivon : Bien, M. le Président, on lui souhaite, parce qu'on
sent parfois certains écueils et grincements de dents, puis je ne pense pas que ce type de disposition là est de nature
à les réduire. Et puis ça aurait pu être intéressant de voir comment,
concrètement, ça se passe ailleurs, ce type de contrôle là.
Ma deuxième question, ma sous-question,
c'est : Comment... Ce n'est quand même pas rien, parce qu'on ne sait pas... Évidemment, si on avait des exemples
du type de mesures de surveillance ou d'accompagnement... mais on comprend qu'évidemment on
ne peut pas tout imaginer les situations, le type de mesures qui pourraient
être imposées, je le comprends bien,
mais on est conscients que ça va requérir du travail, de la reddition de
comptes, la mise en place de changements
au sein de l'organisation. Comment ça va se faire avec une situation où on gèle
les effectifs, on contrôle les effectifs? À partir de quoi on va pouvoir
venir travailler sur ces devoirs-là, ces correctifs-là qui vont être exigés?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Coiteux : Bien, en règle générale, ça va être de changer certaines...
Je vais donner un exemple, puis c'est un cas de figure, là, supposons
qu'il y a un organisme qui, systématiquement, n'a pas suivi l'évolution de ses
effectifs, il y avait une lacune du point de
vue, là, de sa gestion interne. Bien, on va peut-être envoyer quelqu'un,
peut-être du Conseil du trésor, si
nécessaire, dire : Regarde, si tu faisais les choses de cette façon-là, tu
suivrais mieux tes effectifs. Donc, ce n'est pas nécessairement un
accompagnement très lourd.
Dans d'autres
cas, on peut dire, dans un organisme : Regarde, ici, est-ce que c'est une
bonne idée que tu remplaces systématiquement
tous les cadres qui sont partis à la retraite? Puis là, les gens qui étaient au
service à la clientèle, il y en a plusieurs
qui sont partis, puis tu ne les as pas remplacés, puis là on se trouve dans une
situation où il y a des délais dans le système
pour traiter les demandes de telle chose, mais on constate que tu as toujours
le même nombre de cadres, mais que tu as
moins de... Bon, on va suggérer des modifications dans les plans d'attrition,
peut-être. Alors, il y a plusieurs choses comme ça, donc ça va dépendre
de la nature du problème qui va être soulevé.
Alors, en
règle générale, comme j'expliquais, sur la base des données, on va être
capables de faire l'analyse. Sur la
base d'une analyse, on va être capables de faire un diagnostic. Sur la base
d'un diagnostic, on va être capables de faire les recommandations adéquates. Le secrétariat va faire
ce travail-là, comme il en fait déjà dans d'autres dossiers. Il y aura
aussi des dossiers de suivi d'effectif, un
petit peu plus de travail, mais on ne s'attend pas à augmenter le nombre de
personnes pour faire ça.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
Mme
Hivon : Donc, M.
le Président, si je comprends bien le raisonnement du ministre, c'est
essentiellement les effectifs du Secrétariat
du Conseil du trésor qui vont être appelés en renfort auprès des organisations
concernées pour venir appliquer ces mesures-là qui vont être
déterminées.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Coiteux : Oui, c'est ce que nous
dit l'article 27 ici. Puis d'ailleurs le personnel du secrétariat font
déjà, là, des tâches similaires. Ce n'est
pas... Il n'y a rien de nouveau là-dedans, là, sinon qu'il y aura un suivi
particulier des effectifs dans l'ensemble du secteur public pendant la
période de contrôle.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Mme la ministre... Mme la députée.
• (21 h 40) •
Mme
Hivon :
Mais c'est parce que... C'est bien de... Quand on a les échanges, ça permet de
préciser l'intention du législateur,
parce que, moi, quand je lis 91.3, en soi, ça ne veut pas dire que, déterminer
des mesures de surveillance et d'accompagnement, automatiquement c'est
le personnel du Secrétariat du Conseil du trésor. Ça pourrait être une firme externe qui soit responsable d'accompagner,
ça pourrait être à l'intérieur, la direction des ressources humaines,
des ressources financières, ou je ne sais
quoi, qui pourrait être responsable de ça. C'est ça que je veux clarifier. Je
comprends que le ministre me dit : Non,
c'est le Secrétariat du Conseil du trésor qui va être responsable, auprès de
l'organisation concernée, de venir faire la surveillance ou l'accompagnement.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le ministre.
M. Coiteux : Bien, le 91.3 parle de
requérir des mesures correctrices, effectuer des suivis et se soumettre à toute autre mesure qu'il détermine dont des
mesures de surveillance et d'accompagnement. Ça n'exclut pas que, dans
une décision, on pense qu'il est nécessaire
de requérir un service plus spécialisé, là. Mais c'est un cas de figure parmi
beaucoup d'autres possibles. Ça va dépendre
de l'analyse de la situation, ça va dépendre des options qui s'offrent et du
choix de la meilleure option, tu sais.
C'est
typiquement un processus qui donne lieu à la recommandation de la meilleure
solution, hein? En général, c'est comme ça qu'on fonctionne, au Trésor.
On examine différentes options, puis il y a une analyse qui est faite, puis il
y a une option qui semble meilleure
pour toutes sortes de raisons, c'est étayé, c'est proposé, les membres du
conseil regardent tout ça et prennent une décision.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Mme la députée.
Mme
Hivon : Et, dans
vos évaluations, il n'y a pas de ressources financières ou de crédits de prévus
pour ça? Je ne sais pas si vous faites une
évaluation de ce que ça peut représenter de devoir faire ce travail
d'accompagnement ou de surveillance en termes d'effectifs, pour rester dans le
thème, ou en termes de crédits ou... Parce que ça ne se fera pas nécessairement à coût nul, là. Ça va quand même,
tout ça, générer... je sais qu'on en a parlé à quelques reprises, là,
mais tout ça va générer un travail, autant des
ministères, organismes, de reddition de comptes accru, de dénombrement, de
réponses aux exigences du Trésor, et, en
revanche, ça va nécessiter, chez vous, au secrétariat, un travail de suivi
beaucoup plus important. Et donc, ici, ça le fait ressortir une fois de plus.
Donc, je veux comprendre : Pour vous, tout
ça va se faire à coût nul?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Coiteux : Tout ça va être fait
avec les ressources existantes, sans ajout. Et, bien que ça puisse paraître beaucoup, là, on rappellera que, quand on a
discuté de ça, sur le dénombrement, on a parlé des données existantes,
pas de générer de la nouvelle donnée, des
données existantes mais qui vont être transmises via les systèmes de paie.
Donc, c'est sans nécessiter un traitement lourd des données, sur la base
des données existantes.
Et, en ce qui
concerne le suivi de tout ça, oui, ça va nécessiter un peu de travail, mais,
dans la masse de tout ce qui est
analysé au Conseil du trésor dans une année, ce n'est pas ça qui va faire une
énorme différence, là. Et on est dans une période, comme vous le savez,
où on s'exige ce qu'on appelle le cran d'arrêt, et on est cette année dans une
période de gel d'embauche, ce qui veut dire,
incidemment, qu'il y a eu des diminutions, forcément, à certains endroits,
puisqu'il y a eu des départs qui n'ont pas
donné lieu à des remplacements systématiques, et, malgré tout, on fait notre
travail. Donc, on réorganise les
choses à l'intérieur, ce qui veut dire, incidemment, probablement que notre
productivité augmente, là, ça se peut, mais on ne prévoit pas recourir à
davantage d'effectifs pour les fins d'application de la loi.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Mme la députée de...
Mme
Hivon : ...j'aurais
juste une question. Puis, dans la foulée des autres mesures que le ministre a
annoncées cette semaine — puis
là il nous dit qu'il y a eu des... qu'il y a moins d'effectifs et que le
travail continue à se faire au Conseil du
trésor — est-ce
qu'il peut nous donner un estimé d'à combien il pense qu'on pourrait réduire
de plus encore les effectifs au Secrétariat
du Conseil du trésor à la suite de l'annonce qu'il a faite, là, d'une réduction
globale de 2 %? Mais est-ce qu'au
Conseil du trésor, compte tenu de l'expérience qu'il vit, il pense que cette
réduction-là pourrait être de 2 %, de plus de 2 %?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Coiteux : Je ne pourrai répondre à votre question ce soir, M. le
Président, parce qu'on a demandé... et donc on nous demande à nous-mêmes aussi de faire cette analyse de nos
besoins, et on la demande à l'ensemble des ministres, à l'égard de leur dotation et planification en
ressources humaines. Donc, je ne pourrai pas répondre à la question ce
soir. En d'autres temps.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
Mme
Hivon : L'exercice
va s'amorcer sous peu, j'imagine?
M. Coiteux : Oui, il s'amorce déjà.
Mme
Hivon : Merci.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Saint-Jean.
M.
Turcotte : Merci,
M. le Président. J'ai une question, j'espère que le président du Conseil du
trésor va la trouver aussi pertinente que ma dernière. Elle est très terre à
terre mais en même temps sûrement très complexe.
Je regarde la
liste des organismes assujettis à la Loi sur la fonction publique et j'aimerais
comprendre qu'est-ce qui fait qu'un organisme est assujetti à la Loi sur
la fonction publique... d'un organisme qui ne l'est pas.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Coiteux : C'est en fonction de sa
loi constitutive.
M.
Turcotte :
O.K. Ça, je me doutais de cette réponse-là, mais en même temps, lorsque la loi
constitutive a été écrite et adoptée,
on a réfléchi puis on s'est dit : Bon, bien, celui-là, cet organisme-là,
on va l'assujettir à la fonction publique puis, celui-là, on ne lui met
pas. Est-ce que c'est par période de... par mode, disons, ou...
M.
Coiteux : C'est le produit de l'histoire, en bonne partie, hein? C'est
le produit de l'histoire, je dirais, surtout. Mais, si on veut y aller dans le formel, c'est le choix du législateur,
donc il peut changer le cours de l'histoire s'il veut, mais, de façon habituelle, ça a été... si
c'étaient des organismes budgétaires, habituellement, habituellement, c'était
un organisme fonction publique.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Saint-Jean.
M.
Turcotte : Merci, M. le Président. Est-ce que, dans les
dernières années, on sent qu'il y a plus d'organismes qui sont
assujettis à la Loi sur la fonction publique ou il y a moins d'organismes qui
sont assujettis à la Loi sur la fonction
publique, dans ceux qui sont créés, les nouveaux? Je comprends que le président
du Conseil du trésor va me dire : Il
ne faut plus en créer de nouveaux, là, il faut en... il faut réduire, mais,
au-delà de ça, est-ce que, dans les dernières années, les derniers qui
ont été créés sont plus assujettis ou moins assujettis?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Coiteux : Bien, écoutez, je n'ai pas... De façon générale, il y a eu
une expansion dans le nombre d'organismes au cours des dernières
décennies, donc on est plutôt en augmentation qu'en diminution du nombre
d'organismes. Des fois, il y en a un qui
disparaît, il y en a un autre qui apparaît. C'est en fonction des besoins qui
sont exprimés, en fonction des
politiques des gouvernements, en fonction des priorités qu'ils ont voulu mettre
de l'avant, qui ont donné lieu à la création ou non d'un organisme. Des
fois, il y en a qui ont fusionné. Il y a eu, à l'époque, la SGF et puis... puis
l'autre, c'était...
M.
Turcotte : ...non?
L'INESSS, non?
M.
Coiteux : C'était Investissement Québec aussi. C'est qu'Investissement
Québec et la SGF ont fusionné à un moment donné. Bon, c'est l'histoire
des décisions gouvernementales et des priorités gouvernementales, mais on a été
plutôt en expansion qu'en diminution, globalement.
M.
Turcotte : O.K.,
mais...
Le Président (M. Bernier) :
M. le député.
M.
Turcotte :
... — merci,
M. le Président — plus
particulièrement, ma question était... Ces organismes-là, je comprends qu'il y a eu une expansion, mais, dans
cette expansion-là, est-ce que le président du Conseil du trésor peut nous dire... Est-ce que c'est majoritairement des
organismes qui sont assujettis à la Loi sur la fonction publique ou des
organismes qui ne le sont pas?
M. Coiteux : J'ai raté votre
question parce que je...
M.
Turcotte : O.K. Ah! Excusez-moi. Il n'y a
pas de problème. Vous me dites que, dans les dernières années, il y a eu une expansion des organismes. Dans certains cas, il y
a eu des fusions, des regroupements. Dans d'autres cas, c'est des nouveaux, en fonction des priorités
gouvernementales ou des volontés gouvernementales. Mais, dans les nouveaux... Parce qu'on pourrait faire la genèse,
là, de tous les organismes, puis ce n'est pas le but, ce soir, de faire
ça, mais, dans les dernières années, est-ce qu'on sent une tendance vers des
organismes qui sont assujettis à la loi ou une tendance vers des organismes qui
ne sont pas assujettis?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Coiteux : Je ne pense pas qu'il y
ait de tendance.
M.
Turcotte :
O.K. Concrètement, pour un organisme, ça change quoi dans ses capacités de
gérer son personnel d'être assujetti
ou pas? Est-ce que ça lui donne plus de pouvoirs d'aller à l'externe, d'éviter
les concours de la fonction publique? Sûrement.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Coiteux : Oui, mais c'est le législateur qui crée l'organisme, donc,
conséquemment, c'est le législateur qui décide s'il veut l'assujettir à
la Loi de la fonction publique.
M.
Turcotte : Oui, ça,
j'ai compris ça, mais, pour l'organisme... Moi, je veux comprendre la
plus-value, là. Mettons, là, quand un
législateur décide de fonder ou de créer un organisme pour répondre à un
besoin, une des réflexions, après
avoir décidé comment qu'il va s'appeler, là, et la mission, il va savoir :
Bien, est-ce qu'on l'assujettit à la loi ou on ne l'assujettit pas? Et là, tout dépendant de la mission, je peux
comprendre qu'il y a des... dans certains cas, c'est plus avantageux de
l'assujettir... Bon, c'est un mot compliqué, y a-tu un synonyme pour ce
mot-là?
Mme
Hivon :
Assujettir?
• (21 h 50) •
• (21 h
50) •
M.
Turcotte :
Oui. Donc, qui est... je ne sais pas, moi, qui relève de la Loi sur la fonction
publique — si
vous me permettez, je vais... pour moi, ça sera un synonyme, là, parce que j'ai
de la misère à prononcer ce mot-là — donc, qui relève de la Loi sur la fonction publique ou pas, dans le sens... Je ne sais pas, là, dans
les organismes qu'on a devant nous, s'il
y en a des récents, c'est quand même...
ça me semble être des organismes d'un certain âge, mais, tu sais, ma question,
vraiment, est plus sur... Pour l'organisme, ça doit lui permettre...
Une
voix : ...
M.
Turcotte :
Pardon?
Une voix :
...
M.
Turcotte : Oui,
c'est ça. Quand l'organisme n'est pas assujetti à la loi, est-ce que ça lui
donne plus de latitude, donc, pour le recrutement ou pour aller à
l'externe pour les employés?
M.
Coiteux : Regardez, je vais
dire deux choses, répondre très brièvement à votre question : Oui, hors fonction publique,
ça lui donne plus de latitude, parce
qu'il est lui-même l'employeur. Mais maintenant ce n'est pas une
discussion inintéressante, mais je la trouve très loin de l'article 27,
duquel on doit discuter.
Le
Président (M. Bernier) : Je reçois votre opinion, M.
le ministre. En ce qui me concerne,
si vous voulez vous recentrer un peu sur l'article 27, ça va faire
plaisir au ministre et à moi aussi.
M.
Turcotte : Oui.
Oui, mais en même temps est-ce que l'article 27 couvre les
organismes assujettis à la Loi sur la fonction publique? Oui?
Le Président (M.
Bernier) : Ça a déjà été mentionné, ça.
M.
Turcotte : Je suis
là-dessus, là. C'est parce que, des fois, il faut
poser quelques questions pour bien placer la question
ultime, là, puis ma question ultime, c'est : Avec le projet de loi
n° 15...
M. Coiteux :
«Ultime» veut dire «dernière», n'est-ce pas, M. le Président?
Le Président (M.
Bernier) : Pas nécessairement. Pour lui, c'est sa question
ultime, le député.
M.
Turcotte :
Pas nécessairement, mais, dans mon cas, ça pourrait être pas mal la dernière par
rapport à ce sujet-là, mais... Parce que
je veux savoir, derrière le projet de
loi n° 15... Avec le projet de loi n° 15, ça va donner toute l'information au ministre, les effectifs ou... et
les gens, pouvoir aussi contrôler. Donc, je me dis : Est-ce que ça
pourrait aussi permettre au ministre... ou
lui donner l'idée de réfléchir à réorganiser les organismes du gouvernement
pour en assujettir plus à la fonction publique ou moins en assujettir?
Parce
qu'il a été une époque où on disait : Bon, bien, il y a tant de
fonctionnaires au gouvernement, puis il y a une légende urbaine qui
disait : Bien, les derniers organismes, on ne les met pas... on ne les
assujettit pas à la fonction publique, comme
ça ils ne comptent pas dans le nombre de fonctionnaires, ça fait que ça montre
que le gouvernement, bien, il engage moins de fonctionnaires, puis ça
paraît mieux.
Bon,
au-delà des légendes urbaines qu'on peut se dire, est-ce qu'en bout de ligne
l'article qu'on parle, l'article 27, qui donne au président du Conseil du trésor la possibilité d'aller
vérifier, d'envoyer quelqu'un pour faire une vérification, de faire des
recommandations... mais, dans certains cas, est-ce que ça pourrait lui amener...
après vérification, dire : Bien, tel
organisme, finalement, est assujetti à la Loi sur la fonction publique, bien,
peut-être qu'il faudrait peut-être ne pas le mettre ou il n'est
peut-être pas à sa place? Donc, c'est plus cette réflexion-là que je voulais
avoir avec le président du Conseil du trésor. Donc, je ne sais pas qu'est-ce
qu'il en pense.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre. Avez-vous un commentaire?
M. Coiteux :
Non. Ils sont en train de réfléchir à ça.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Avez-vous d'autres questions sur
l'article 27? Pas d'autres questions? M. le député de Groulx, avez-vous
des questions?
M.
Surprenant : Moi, je n'ai pas de question, en fait, là. Le texte de
loi, on en a bien pris connaissance, on s'est consultés, on a discuté un petit peu, là, à huis clos entre nous, on a
écouté ce qui s'est dit et puis on a lu les commentaires, vu les références,
et puis, donc, pas de commentaire additionnel.
Le Président (M.
Bernier) : Pas de commentaire additionnel? Donc, est-ce que
l'article 27 est adopté?
Mme Poirier :
Sur division, M. le Président.
Le Président (M.
Bernier) : L'article 27 est adopté sur division.
L'article 28, M.
le ministre, Loi sur la Commission administrative des régimes de retraite et
d'assurances, l'article 28, avec vos commentaires.
M. Coiteux : Oui, alors :
L'article 10 de la Loi sur la Commission administrative des régimes de
retraite et d'assurances (chapitre C-32.1.2) est remplacé par le suivant :
«10. Le chapitre II de la Loi sur
l'administration publique (chapitre A‑6.01) à
l'exception de l'article 29 de cette loi ne s'applique pas à la
commission.»
Alors,
les commentaires : La modification apportée par l'article 28 du
projet de loi à l'article 10 de la Loi sur la Commission administrative des régimes de retraite
et d'assurances vise essentiellement à conférer au Conseil du trésor le
pouvoir de déterminer le niveau d'effectif de la Commission administrative des
régimes de retraite et d'assurances.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Est-ce que la CARRA a été consultée? Est-ce que le
ministre peut nous déposer l'échange qu'il aurait eu avec la CARRA pour
comprendre pourquoi cet article-là ne s'appliquerait pas à la commission?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Je n'ai pas entendu la question.
Le Président (M.
Bernier) : Pourquoi cet article-là ne s'applique pas à la
Commission administrative des régimes de retraite?
Mme Poirier :
Et est-ce qu'il y a eu...
Le Président (M.
Bernier) : Pourquoi l'introduction de cet article pour ne pas...
Mme Poirier :
Non, ce n'est pas ça que j'ai demandé.
Le Président (M.
Bernier) : Répétez donc votre question.
Mme Poirier :
J'ai demandé s'il y avait eu consultation auprès de la CARRA et est-ce que...
M. Coiteux :
Ah! s'il y a eu consultation?
Le Président (M.
Bernier) : Oui.
M. Coiteux :
Oui.
Mme Poirier :
Est-ce qu'il y a eu un échange écrit qui pourrait être déposé à la commission?
M. Coiteux :
Non, je n'ai pas d'échange écrit.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Mme la députée.
Mme Poirier :
D'accord. Et pourquoi le... C'est quoi, l'intention législative de ne pas
soumettre la CARRA?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Bien, c'est parce que la CARRA, les employés de la CARRA
sont fonction publique, hein? Ils sont fonction publique, à la CARRA,
alors c'est par souci, là, d'homogénéité, là, de cohérence générale de tout ça,
là.
Des voix :
...
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
C'est lorsque j'ai expliqué ma question des vases communicants, là. Alors, si
j'ai un organisme qui est fonction publique
qui se mettait à gonfler ses effectifs, après ces effectifs-là pourraient, par
mutation, par transfert, se retrouver dans d'autres organismes, et donc
il faut vraiment qu'on ait l'ensemble de l'univers compris là-dedans.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier :
Mais, si on veut l'univers, pourquoi on exclut?
M.
Coiteux : On l'inclut, dans le fond. L'impact de l'article 28,
c'est d'inclure. Cet article 10 qui est modifié, là, il va se lire de la manière suivante. Avant, c'était
ainsi, c'est ça que je peux lire ici, là. Ça va devenir : «Le
chapitre II de la Loi sur
l'administration publique (chapitre A‑6.01) à
l'exception de l'article 29 [...] ne s'applique pas à la
commission.» Donc, ça modifie cet article-là.
Mme Poirier : Mais c'est
l'article 29 de la Loi sur l'administration publique.
M. Coiteux :
Non, c'est l'article 10 de la Loi sur la Commission administrative des
régimes de retraite et d'assurances. C'est
ça, c'est qu'avant il y avait le... On disait que, dans cette loi-là, le
deuxième alinéa de l'article 32 de la Loi de l'administration publique ne s'appliquait pas à la commission.
Là, il va s'appliquer, ce qui veut dire que le Conseil du trésor va donc avoir le pouvoir de déterminer le
niveau d'effectif de la CARRA. C'est ça que ça veut dire, concrètement.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
M.
Coiteux : Très concrètement, c'est ça. Ça fait en sorte qu'on va avoir
le pouvoir de déterminer le niveau de l'effectif de la CARRA. Voilà.
• (22 heures) •
Mme
Poirier : Mais l'article 29 de la Loi sur l'administration
publique, qui fait que... Parce que, dans le texte, on garde l'article 29 de la Loi de l'administration publique.
Donc, est-ce qu'on dit que c'est... «...à l'exception de l'article 29
de cette loi ne s'applique pas à la commission», alors qu'est-ce qu'on veut ne
pas appliquer à la commission?
M.
Coiteux : C'est parce que ça
vient changer un article de la Loi sur la Commission administrative des régimes de retraite en enlevant l'exception du deuxième
alinéa de l'article 32 de la Loi de l'administration publique en son
application sur la CARRA. Ça faisait en
sorte que, la CARRA, même dans l'univers LFP, son effectif n'était peut-être
pas déterminé par le Conseil du trésor, alors qu'il l'est pour les
autres. Alors, l'article 28 vient corriger ce manque d'homogénéité,
appelons-le comme ça.
Mme
Poirier : ...mais, dans l'article 10, tel qu'il existe
présentement, il y a aussi «à l'exception de l'article 29». C'est cette exception-là que je pose la question.
Parce que l'article 29... C'est l'article 29 non pas du projet de loi
n° 15, mais d'un article 29 de la Loi sur l'administration publique.
Le Président (M. Bernier) :
La question, M. le ministre, c'est : L'article 29 de quelle loi?
M. Coiteux : C'est la Loi sur
l'administration publique.
Le
Président (M. Bernier) :
Bon, parfait. C'est parce qu'il faut que nos gens comprennent aussi
correctement, là.
M.
Coiteux : Oui. Alors là, on est dans la... nous discutons du projet de
loi n° 15, mais le projet de loi n° 15, dans l'article 28, fait référence à la CARRA. Il y
a une loi sur la CARRA, en fait, sur la commission administrative, et,
dans cette loi, il y a un article 10
qui dit que des dispositions de la Loi sur l'administration publique, qui est
une troisième loi... il y a certains articles de cette loi qui ne
s'appliquent pas à la commission : l'article 29, qui n'a rien à voir
avec la loi n° 15, là, ici, et le
deuxième alinéa de l'article 32, qui, lui, a quelque chose à voir avec
notre projet de loi n° 15. Pourquoi? Parce que ce deuxième alinéa
de l'article 32 de la loi, c'est celui qui donne le pouvoir au Conseil du
trésor de déterminer l'effectif des
organismes LFP. Alors, puisqu'il ne s'applique pas si on ne modifie pas
l'article 10, ça ferait en sorte, si on n'a pas notre article 28, qu'on aurait un organisme LFP qui ne serait
pas soumis au contrôle des effectifs. Donc, par cohérence législative,
on a introduit l'article 28 pour que l'ensemble de l'univers LFP soit
soumis.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Mme la députée.
Mme Poirier : À
l'article 2, premier alinéa, la CARRA, elle est incluse là-dedans?
M. Coiteux : À 2, oui, mais...
Mme
Poirier : Mais, pour s'assurer qu'elle soit incluse dans 2, il
faut changer la Loi de la CARRA pour y enlever le fait qu'elle n'est pas
soumise à l'article 32 de la Loi de l'administration publique.
M. Coiteux : C'est-à-dire le 2 dit
que la CARRA est là, mais, par contre, c'est assez difficile de suivre, de
déterminer les effectifs si on n'a pas le pouvoir de les déterminer.
Mme Poirier : Parce que la
loi constitutive de la CARRA l'exclut de l'application de l'article 32.
M. Coiteux : Voilà. Alors, on vient
corriger cette situation avec l'article 28.
Mme Poirier : Je comprends
des fois.
M. Coiteux : C'est le but de
l'article 28.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Mme la députée.
Mme Poirier : Mais pourquoi
on avait soustrait la CARRA de l'application de l'article 32? Il y a bien
une raison, là.
Le
Président (M. Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Honnêtement, je ne
pourrais pas répondre, là. Je ne sais pas quelle avait été la décision à
l'époque et le pourquoi de cette décision.
Mais, dans le contexte de la loi n° 15, ça n'aurait pas de sens que la CARRA ne soit
pas soumise à la même loi que l'ensemble des organismes dont le personnel est
nommé en vertu de la Loi sur la fonction publique.
Le Président (M.
Bernier) : Mme la députée.
Mme
Poirier : Mais
j'imagine que — parce
que, la CARRA, on ne l'a pas entendue ici, là — la CARRA, quand on lui a dit qu'elle était pour être soumise dorénavant
à la loi, il y a bien dû y avoir une réaction, là. Elle n'a pas dû
dire : Yes! Youpi! On est contents. Ils sont rares ceux-là.
M. Coiteux :
Bien, il n'y a pas eu...
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Il y a eu
consultation, là, de la part de nos gens, comme on a consulté l'ensemble des
ministères concernés, etc., et puis on a
tenu compte de tous les commentaires qu'on a reçus, qui nous ont suggéré des
choses ou indiqué des choses. On n'a pas eu de choses qui nous ont été
indiquées par la CARRA à l'effet, là, que ça posait un problème particulier, du
moins...
Le Président (M.
Bernier) : Merci.
Mme Poirier :
Mais vous comprenez, M. le Président, mon interrogation sur... Un vieil adage
dit que le législateur ne parle pas pour
rien. Puisqu'on l'avait exclue, il devait bien y avoir un motif. Moi,
j'aimerais connaître le motif pour
lequel on avait exclu la CARRA à l'époque. Parce qu'exclure la CARRA de l'application
de la Loi sur l'administration
publique, ce n'est quand même
pas rien, là. Mais surtout, qu'il y ait... pour déterminer les effectifs, je comprends que... À ce moment-là, la CARRA recevait son enveloppe de qui? Les effectifs, si ce n'est pas le Conseil du trésor qui les donnait, qui lui donnait son enveloppe d'effectifs?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
C'est elle qui détermine.
Mme
Poirier : Mais la
CARRA, dans le cas... Je pense qu'on a exclu la Caisse de dépôt et placement.
La CARRA, ça gère des régimes de retraite, là.
M.
Coiteux : Oui, mais c'est parce que
la Caisse de dépôt et placement, elle n'est pas LFP du tout, donc... Ce n'est pas parce
que, demain, elle engage quelqu'un
que ça peut devenir un fonctionnaire par mutation dans un ministère à Québec,
là. Il n'y a pas de vases communicants de cette nature, mais la CARRA, oui. La
CARRA, oui.
Mme
Poirier : La loi
constitutive de la CARRA dit que la CARRA est un organisme public soumis à la
Loi de l'administration publique, puis là on vient de lui dire qu'elle ne
l'est plus. J'ai de la misère, là. Je m'excuse, là, mais je...
M. Coiteux :
C'est seulement certaines dispositions qui ne lui sont pas applicables. Ce
n'est pas toutes les dispositions qui ne sont pas applicables, certaines
seulement.
Mme Poirier :
Elle est soumise à la Loi sur l'administration publique, sauf...
M. Coiteux :
À l'exception...
Mme Poirier :
...entre autres, l'article 32. Le ministre titulaire de la CARRA, c'est le
ministre des Finances.
Le Président (M.
Bernier) : Non.
Mme Poirier :
C'est qui? Le régime de retraite...
M. Coiteux :
C'est le ministre de l'Emploi...
Mme Poirier :
...c'est Emploi, Solidarité, ça?
Le Président (M.
Bernier) : C'est ça, c'est Emploi et Solidarité.
M. Coiteux : Ah! oui, oui. Non, O.K.,
non, non...
Mme
Poirier : C'est Emploi et Solidarité.
Le Président (M.
Bernier) : C'est Emploi... Le ministre titulaire de la CARRA,
c'est Emploi et Solidarité.
Mme Poirier :
C'est Emploi et Solidarité, hein?
Le Président (M.
Bernier) : Oui, de même que la Régie des rentes.
Mme Poirier :
La CARRA?
M.
Turcotte :
Ce n'est pas Travail?
Le Président (M.
Bernier) : Pardon?
Mme Poirier :
Le ministère du Travail?
Le Président (M.
Bernier) : Non.
Mme Poirier :
Bon. On a une recherche à faire, là.
M. Coiteux :
C'est le président du Conseil du trésor.
Mme Poirier :
Ah! c'est vous, en plus.
Des voix :
...
M. Coiteux :
Oui, oui. Non, c'est le président...
Le Président (M.
Bernier) : Cachottier.
M. Coiteux :
Oui, oui, c'est à moi que la...
Mme Poirier :
Il avait oublié de nous en parler de celui-là, là.
M. Coiteux :
...à moi, dans ma fonction actuelle, que je reçois le rapport annuel de la
CARRA.
Mme Poirier :
Alors, imaginez-vous donc que le ministre titulaire de la CARRA ne pouvait pas
décider des effectifs de la CARRA, ce n'est quand même pas pire, puis c'est lui
qui décide pour tous les autres. Aïe! Ça, c'est le cordonnier mal chaussé.
M.
Coiteux : Non, non, c'est parce que, là, c'est le ministre...
J'entendais «retraite», «rente», puis là, dans ma tête, il y a eu comme
un court-circuit. J'ai pensé «Régie des rentes» et puis... Non, CARRA, c'est
chez nous.
Mme Poirier :
...qu'à cette heure-là il y ait encore des coups de circuit.
M. Coiteux :
CARRA, c'est chez nous. Chez nous, on s'entend.
Mme Poirier :
Oui, au conseil.
M. Coiteux :
Au Conseil du trésor.
Le Président (M.
Bernier) : Oui, oui. La CARRA relève du Conseil du trésor.
M.
Turcotte :
Mais c'est vous en ce moment.
M. Coiteux :
Oui, oui, tout à fait. Voilà.
Mme Poirier :
Bon, alors, on vient d'apprendre quelque chose ce soir.
Le Président (M.
Bernier) : Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Alors, on a appris au moins quelque chose de plus au
niveau de la fonction publique ce soir, mais de l'administration
publique...
Le Président (M. Bernier) :
Oui, M. le ministre.
M.
Coiteux : Par contre, je pense que ça va peut-être intéresser, par
exemple... La RRQ, justement, qui était mon... pas court-circuit, mais enfin...
oui, mon court-circuit, la RRQ, ses effectifs sont assujettis aux décisions du
Conseil du trésor.
Une voix :
Régie des rentes.
M. Coiteux :
La Régie des rentes, oui, mais la CARRA...
Mme Poirier :
La Régie des rentes, elle est...
M. Coiteux :
Ça montre à quel point il y a toutes sortes d'anomalies qui se sont créées, là,
dans le temps, là.
Mme Poirier :
Mais la Régie des rentes — c'est
vraiment étrange — qui
relève du ministère de l'Emploi et Solidarité,
est quand même une... est tout de même un organisme fonction publique, au même
titre que la CARRA qui relève de
vous, mais vous, vous ne pouvez pas gérer les effectifs de la CARRA, mais vous
pouvez gérer ceux de la Régie des rentes. Ça ne va pas bien dans votre
ministère, vous.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Fonction publique en général, c'est le Conseil du trésor qui détermine les
effectifs.
Mme Poirier :
Sauf la CARRA.
M. Coiteux :
Là, on vient de vous apprendre... on vient de s'apprendre tous ensemble, là,
dans le cadre de cet article 28...
Mme Poirier :
Voyez comment nos travaux sont intéressants.
M.
Coiteux :...que la CARRA, dans sa loi constitutive, est une exception
à la règle. C'est une exception à la règle. C'est embêtant, cette exception à la règle, dans le contexte du projet
de loi n° 15, parce qu'elle pourrait gonfler ses effectifs, ce qui
donnerait lieu à des augmentations d'effectif ailleurs éventuellement, par
osmose.
• (22 h 10) •
Mme Poirier :
Je peux vous dire qu'à 10 h 10, l'osmose, là, pas sûre.
M.
Coiteux : Alors, si on avait
eu la nécessité d'un projet
de loi n° 15, au moment où on
avait... où on créait la CARRA, je suis pas mal convaincu qu'il n'y
aurait pas eu cette exception.
Le Président (M.
Bernier) : Mme la députée.
Mme
Poirier :
Probablement, mais au moment où on a constitué la CARRA... Ça doit dater de
quelques années, ça, la CARRA, hein?
Le Président (M.
Bernier) : Ça date de plusieurs années.
Mme Poirier :
Ça doit être pas loin de la Régie des rentes, ça, là. Ça doit être à peu près
dans les mêmes années que la Régie des rentes. 1966, la Régie des rentes, ça fait que ça doit être pas loin de ça. Mais
c'est étrange que, la Régie des
rentes, on l'ait soumise au Conseil du trésor, mais pas la CARRA. Et il y a une raison, là, il y a quelque
chose.
Est-ce que c'est
parce que ça gère les fonds de pension, entre autres, des élus et, dans le
fond, de la fonction publique, puis que le président du Conseil du trésor ne pourrait pas déterminer... avoir un pouvoir de déterminer les
effectifs pour gérer les fonds de pension des employés du gouvernement?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Non, je...
Mme Poirier :
En 1973, la CARRA.
M.
Coiteux : Je ne pense pas
qu'il y ait de lien. Parfois, là, parfois, il arrive que des exceptions comme
ça ne soient pas liées à une logique particulière, sinon le hasard des
choses, là. Ça arrive, parfois, ces choses-là.
Mme Poirier :
M. le Président.
Le Président (M.
Bernier) : Oui, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier : On fait des lois depuis assez longtemps, là. Le
hasard des choses, quand on fait des lois, on... bien de la misère à
croire ça. Au nombre d'heures qu'on fait dans ces salles-là, là, le hasard, il
ne se présente pas souvent.
Alors, moi, je vous
dis, M. le Président, je tiens absolument à savoir le pourquoi et j'ai vraiment
besoin de connaître l'histoire du pourquoi de l'exclusion de la CARRA du
périmètre du président du Conseil du trésor. Il y a un motif à ça.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Et, même là, ce
n'est pas une exclusion complète, là. Comme Mme Lavoie pourrait nous
l'expliquer, le Conseil du trésor a des pouvoirs d'employeur à l'égard de la CARRA dans un paquet de
choses, semble-t-il, on m'explique, à l'exception du deuxième alinéa de
l'article 32.
Mme Poirier :
Bien, qui n'est quand même pas peu dire. C'est la détermination des effectifs.
M.
Coiteux : Oui, mais, dans le
contexte des objectifs de ce projet
de loi n° 15, ce serait un
non-sens de continuer comme ça.
Mme Poirier :
Peut-être, mais, puisque je ne connais pas le motif pour lequel on l'a exclu,
je ne peux pas prétendre qu'aujourd'hui ce serait un non-sens de ne pas continuer à l'exclure. Peut-être
que Mme Lavoie a les explications du pourquoi on a exclu la CARRA,
historiquement.
Le Président (M.
Bernier) : Mme Lavoie.
Mme Poirier :
Parce qu'en 1973, lors de sa création...
Le Président (M.
Bernier) : 1965... C'est la Régie des rentes, ça, 1965.
Mme Poirier :
1966, c'est la Régie des rentes.
Le Président (M.
Bernier) : 1966. Mme Lavoie, la parole est à vous. Pouvez-vous
donner des informations sur la CARRA, dans sa loi?
Mme Poirier :
Ça, je suis sûre de ça, c'est l'année qu'on a commencé à cotiser.
Mme
Lavoie (Natacha) : Bien, merci, M. le Président. La question a été posée plus tôt aussi, en lien
avec l'étude d'un autre article, mais
malheureusement je n'ai pas le détail pour lequel la CARRA avait été exclue de
l'application du deuxième alinéa de l'article 32 plus tôt. Mais,
sur le plan juridique cependant, on a quand même regardé puis on ne voyait aucun, aucun motif pour lequel la CARRA ne
pourrait pas être visée par cet alinéa-là, étant donné, comme M. le ministre le disait tantôt... La CARRA, c'est le Conseil du trésor qui exerce tous les attributs de l'employeur, sauf celui de
déterminer le niveau d'effectif. Donc, c'est quand même le Conseil du trésor
qui détermine toutes les conditions de travail des employés, comme à l'égard de
l'ensemble des fonctionnaires.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. D'autres questions pour Mme Lavoie?
Mme
Poirier : Bien, pas nécessairement pour Mme Lavoie, mais, M. le
Président, je vois l'heure, là, puis, je vais vous dire, j'aimerais qu'on suspende cet article-là tant et aussi
longtemps qu'on n'a pas le motif de l'exclusion. Moi, je veux connaître le motif de l'exclusion pour... Avant de
sortir la CARRA de son exclusion et la soumettre sous les griffes du
président du Conseil du trésor, je tiens absolument qu'on puisse avoir cette
information-là.
Alors, si le président du Conseil du trésor... Il
aura quelques heures, demain matin, pour aller chercher l'information, on apprécierait, parce que ce n'est quand même pas...
Si ça fait 40 ans qu'ils sont exclus, il y a ça... puis que
personne n'a changé ça avant, j'ai une petite crainte. J'ai une petite crainte,
M. le Président. Quelque chose qu'on n'a pas changé pendant 40 ans, là... ou peut-être qu'ils l'étaient avant, puis on les a exclus
après. C'est ça qu'on n'a pas comme information, là. On n'a pas le
cheminement législatif de ça, là.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : On peut toujours faire une vérification expresse, là, mais
il arrive parfois qu'on ne trouve pas de raison. Donc, il est possible, hein, je ne fais que prévenir, là, il est
possible qu'on ne trouve pas de raison. Il est possible...
Mme Poirier :
On va aller voir dans les galées.
Le Président (M.
Bernier) : De ces années-là?
Mme Poirier : Bien sûr. Quand
on a adopté la loi constitutive de la CARRA, il y a des galées, là. On va voir pourquoi
ça s'est passé, là.
M.
Turcotte : La Bibliothèque de l'Assemblée nationale...
Mme Poirier :
La Bibliothèque de l'Assemblée va nous trouver ça, là, puis ça, ce n'est pas...
c'est une petite recherche rapide, là.
Le Président (M.
Bernier) : Il a passé au feu.
Mme Poirier :
La bibliothèque?
Le
Président (M. Bernier) : Non, le document. Bon, blagues mises à part, M. le ministre, il y a une proposition de suspendre
l'article 28 pour aller chercher de l'information additionnelle. Quelle
est votre position?
M. Coiteux :
Alors, de un, je mentionnais qu'il est possible que nous ne trouvions pas de
raison, c'est tout à fait possible. Et d'autre part, puis j'insiste beaucoup
là-dessus, c'est une anomalie qui est corrigée ici. On ne
peut pas dire : On va geler les
effectifs dans la fonction publique puis permettre qu'un partenaire de la fonction publique va, lui, à lui seul, causer une expansion des effectifs. On ne
peut pas faire ça.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier :
Pardon? Je m'excuse, je consultais mon...
Le Président (M.
Bernier) : Bien, suite aux commentaires du ministre en ce qui
regarde...
Mme
Poirier : Ah! bien, écoutez,
monsieur, moi, je ne peux pas aller de l'avant avec cet article-là tant et
aussi longtemps qu'on ne connaît pas les motifs de son exclusion, là. Il y a
une raison, là. Puis l'avantage qu'on a dans l'Assemblée nationale, M. le
Président, c'est que les galées... Souvent, on pense qu'on parle pour rien, là,
dans ces commissions-là, là, mais ces galées-là servent à quelque chose, parce
que la journée qu'on en a besoin... Et on a des moteurs de recherche assez intéressants,
là, à la Bibliothèque de l'Assemblée nationale, pour justement faire ces recherches-là. Et on va faire la demande, là, à la
bibliothèque pour avoir ça puis on va l'avoir demain matin, là. Ce n'est
pas trop compliqué, eux autres, là. Alors, ils vont nous faire ça.
Et même je pense que
le service de recherche, même, du président du Conseil du trésor peut faire ça rapidement. Il y a le Parti libéral qui peut faire
ça dans son service de recherche. On est plusieurs à avoir des moteurs
de recherche, là, qui nous permettent d'aller...
Une voix :
...
Mme Poirier :
Bien, oui, c'est ça, le centre de doc du Parti libéral. On peut tous aller
chercher ça, là, assez rapidement, là. Les moteurs de recherche qu'on a
maintenant sont performants, là.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Bien, si on doit suspendre, on suspend. Mais je réitère
quand même ce qu'il est important de dire ici, c'est que cet article-là
vise à corriger ce qui est une anomalie. Ça corrige un problème, ça n'en crée
pas un.
Le
Président (M. Bernier) : Merci. Donc, il y a consentement pour
suspendre l'article 28 jusqu'au moment où on a l'information.
Article 29. M. le ministre, lecture et commentaires.
M.
Coiteux : Oui. L'article 27.4 de la Loi sur les contrats des
organismes publics (le chapitre C-65.1) est modifié par
l'ajout, à la fin, de la phrase suivante : «Ce dernier peut alors requérir
de l'organisme qu'il apporte des mesures correctrices, effectue les suivis
adéquats et se soumette à toute autre mesure qu'il détermine dont des mesures
de surveillance ou d'accompagnement pouvant
comprendre l'obligation d'obtenir l'autorisation du Conseil du trésor
pour conclure des contrats publics.»
Alors,
les modifications proposées par l'article 29 du projet de loi à l'article 27.4 de la Loi sur les contrats des organismes
publics visent à bonifier le régime de vérification en identifiant les types de
mesures que le Conseil du trésor peut imposer à un organisme visé par une vérification effectuée en vertu de cette loi. Ces mesures devraient faire en sorte que l'adjudication et l'attribution des
contrats publics de l'organisme soumis à une vérification ainsi que
l'application par celui-ci des différentes
mesures de gestion contractuelles touchant ces contrats respectent les règles
établies en vertu de la Loi sur les contrats des organismes publics.
• (22 h 20) •
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Je comprends qu'on vient ajouter un pouvoir au
Conseil du trésor, au président du Conseil du trésor, d'aller chercher
de... de pouvoir demander des mesures correctrices dans le cadre des contrats.
Je vais juste revenir
un peu derrière, là, parce que l'article 27.3 de la loi des contrats
publics nous dit que «l'organisme visé par
une vérification effectuée en vertu du présent chapitre doit, sur demande du
président du Conseil du trésor, lui transmettre ou
autrement mettre à sa disposition tout document et tout renseignement que
celui-ci juge nécessaires pour procéder à la
vérification». Donc, après la vérification, le président va communiquer... La
loi actuelle dit : Il va
communiquer son avis suite à la vérification, ce que j'en comprends, mais que,
suite à cette vérification-là... Mais comment il fait pour valider les
mesures correctrices?
Dans
le fond, la mesure correctrice, ça dit que dorénavant il va falloir qu'il
obtienne l'autorisation du Conseil du trésor pour conclure d'autres...
pour conclure des contrats publics. Parce qu'il y a comme deux choses
là-dedans. Le premier bout, c'est... parce
qu'on l'a dit à 27.3, là, de la loi, c'est une obligation de... ça donne un
pouvoir de vérification au Conseil du trésor sur les contrats, ce qui
était différent de l'article 27 qui était sur les effectifs. C'est
ça? — je
m'en viens bonne, Mme Lavoie, vous allez
voir ça, on va se rendre à la fin. Mais là, sur les contrats, dans le fond, la
seule poignée que le ministre a, à
partir du moment... Parce qu'il peut bien demander un correctif, mais le
contrat, il est signé, là. Alors, comment il peut appliquer sa mesure,
c'est que dorénavant il faudra qu'il demande des autorisations. Mais ça, on a réglé ça précédemment, parce que tout contrat de
plus de 10 000 $ pour une personne physique doit aller au Conseil
du trésor, tout contrat de plus de 25 000 $, personne morale doit
aller au Conseil du trésor. Ce n'est pas la même chose, monsieur, là.
Alors,
quel pouvoir supplémentaire ça vient de donner de plus ici que le pouvoir que
le ministre... le Conseil du trésor a
déjà, qu'on lui a donné précédemment dans les articles 14 à je ne sais
plus qui, là, où on a dit que, dorénavant, les 10 000 $ et plus, personnes physiques, 25 000 $ et
plus, personnes morales doivent être... Les 10 000 $, il faut qu'ils
soient approuvés dans les 30 jours, puis les 25 000 $, c'est aux
trois mois. Mais ici on vient faire quoi de plus que ça?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Coiteux : On va essayer de faire la genèse de ça. On va d'abord aller
à l'article 22, si vous voulez bien, qui est adopté, par ailleurs.
Une voix :
...
M. Coiteux :
Quelques-uns, mais pas tous, mais pas tous. Voyez-vous, au 22, on a déjà adopté
le fait que le président du Conseil du trésor a compétence pour vérifier si
l'adjudication et l'attribution des contrats de services par un organisme public assujetti à la section III
respectent les mesures prévues aux articles 13 à 17, dont peut-être tous
ont été adoptés, je ne me souviens plus,
enfin. Et on dit : Les articles 27.1 à 27.4 de la Loi sur les
contrats des organismes publics s'appliquent à cette vérification. Ça va?
On y est.
Alors
là, on vient, ici, dire... Allons-y, là, c'est 27.1 qui concerne la
vérification, les pouvoirs actuels de vérification que le Conseil
du trésor a en matière de contrats
publics. Alors, il y a un 27.1 qui dit que «le président du Conseil du trésor a compétence
pour vérifier si l'adjudication et l'attribution des contrats par un organisme
visé par la présente loi ainsi que l'application par celui-ci des différentes mesures de gestion contractuelle touchant
ces contrats respectent les règles établies en vertu de la présente
loi». Bon.
Ensuite,
on a un 27.2 qui dit : «La vérification visée à l'article 27.1
comporte, dans la mesure jugée appropriée par le président du Conseil du
trésor, celle de la conformité des activités
contractuelles de l'organisme aux lois, règlements, politiques et
directives auxquels celui-ci est assujetti.»
Ensuite
arrive un 27.3 qui dit : «L'organisme visé par une vérification effectuée
en vertu du présent chapitre doit, sur
demande du président du Conseil du
trésor, lui transmettre ou autrement
mettre à sa disposition tout document et tout renseignement que
celui-ci juge nécessaire pour procéder à la vérification.»
Vous
voyez que, dans le fond, c'est toujours la même mécanique qu'on a retrouvée ailleurs, là.
On ne réinvente pas la roue, comme vous avez si judicieusement dit à
maintes reprises et sur lequel j'ai insisté.
Et on arrive au 27.4 : «Le président du Conseil du trésor communique son avis et, le cas échéant, les recommandations qu'il juge appropriées...»
Mme Poirier :
«Au Conseil du trésor».
M. Coiteux :
Hein? Au Conseil du trésor. Ça va?
Là,
on vient rendre plus explicite ce qui est implicite par l'ajout : «Ce
dernier peut alors requérir de l'organisme qu'il apporte des mesures correctrices — parce
que vous vous souvenez qu'ailleurs on
a parlé des mesures correctrices, là on
vient le préciser — effectue les suivis adéquats — on l'avait ailleurs dans le projet de
loi — et se
soumette à toute autre mesure qu'il détermine dont des mesures de
surveillance ou d'accompagnement pouvant comprendre l'obligation d'obtenir
l'autorisation du Conseil du trésor pour conclure des contrats publics.»
Dans
les cas extrêmes, vous êtes tellement délinquant avec vos contrats que, bien
là, vous allez devoir obtenir l'autorisation. C'est une bonification du
pouvoir de surveillance et de suivi qui existe déjà dans la loi.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Mme la députée.
Mme
Poirier : Si je prends l'article 19, précédemment, qui
détermine les règles en matière de contrats — hein,
on se rappelle, on a même fait un amendement pour venir préciser
l'article 19, là — alors
on dit, à la fin : «Le président du
Conseil du trésor détermine les conditions et modalités de la transmission de
ces renseignements.» Alors, l'organisme public doit, dans les 30 jours suivant l'autorisation accordée par
son dirigeant, transmettre au Conseil du trésor les contrats, on se
rappelle, de plus de 10 000 $. En quoi, ici, c'est de plus?
M.
Coiteux : ...qu'il omettait de le faire, il ne le fait pas, ça
pourrait déclencher une vérification. On dit : Tiens, il ne le fait pas. Pourquoi il ne le fait pas? On
pourrait faire une vérification, et là la vérification nous amènerait peut-être
à demander des mesures correctrices. C'est ça, l'esprit de tout ça.
Mme
Poirier : Mais qu'est-ce qui fait que... Parce que la dernière
ligne, là, «pouvant comprendre l'obligation d'obtenir l'autorisation du Conseil du trésor pour conclure des contrats
publics», déjà c'est existant, ça. Donc, ça veut dire que, là, on lui enlèverait les pouvoirs de 19.
Parce qu'à 19 je lui donne les pouvoirs de signer des contrats et je lui
donne aussi les pouvoirs... les modalités de les transmettre au Conseil du
trésor.
M. Coiteux : L'autorisation qui est
donnée à l'article 14, elle est donnée par le dirigeant de l'organisme,
pas par le Conseil du trésor, alors que la
mesure, ici, que l'article 29 propose d'introduire, c'est de permettre au
Conseil du trésor d'indiquer à
l'organisme que l'autorisation du Conseil est requise pour que l'organisme
puisse conclure les contrats qu'il indique. C'est une mesure de
sanction.
Mme Poirier : Donc,
dorénavant, s'il voudrait conclure un contrat quelconque, il faudrait qu'il
obtienne la signature du Conseil du trésor... l'autorisation du Conseil du
trésor?
M.
Coiteux : Les contrats qui seraient ciblés. Pas nécessairement tous
les contrats, les contrats qui seraient ciblés.
Le Président (M. Bernier) :
Ici, c'est moi qui vais prendre l'autorisation...
Mme Poirier : Vous allez
prendre l'autorisation de nous arrêter?
Le Président (M. Bernier) :
...et vous aviser que, compte tenu de l'heure, je lève la séance, et la
commission ajourne ses travaux sine die. Merci, à demain.
(Fin de la séance à 22 h 30)