(Quinze heures cinq minutes)
Le Président (M.
Spénard) : Alors, le quorum étant constaté, je déclare la séance de la
Commission des finances publiques ouverte.
Je demande à toutes les personnes d'éteindre leurs sonneries de leurs
téléphones cellulaires.
On est réunis afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi sur la gestion et
le contrôle des effectifs des ministères, organismes et des réseaux du secteur
public ainsi que des sociétés d'État.
Nous en sommes...
Nous avions ajourné hier sur l'amendement du député de Saint-Jean, alors...
Une voix :
Est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Président (M.
Spénard) : Oh! M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements? Oui,
j'imagine.
Le Secrétaire: Oui,
M. le Président. M. Polo (Laval-des-Rapides) est remplacé par Mme Rotiroti
(Jeanne-Mance—Viger); M. Drainville (Marie-Victorin) est
remplacé par Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve); M. Lelièvre (Gaspé) est remplacé par M. Turcotte (Saint-Jean);
M, Marceau (Rousseau) est remplacé par M. Gaudreault (Jonquière); M. Therrien (Sanguinet) est remplacé par Mme Hivon
(Joliette); et Mme Samson (Iberville) est remplacée par M. Surprenant
(Groulx).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M.
Spénard) : Merci, M. le secrétaire. Alors, sans plus tarder, il y
avait des discussions hier soir, lorsque
nous avions ajourné, sur l'amendement du député de Saint-Jean. Alors, M. le
ministre est-ce que vous avez des commentaires?
M. Coiteux :
Pas de commentaire additionnel pour l'instant.
Le Président (M.
Spénard) : Très bien. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve?
Mme Poirier :
Alors, M. le Président, juste pour se rappeler, à l'article 12, nous avons
déposé plusieurs amendements jusqu'ici parce que, pour nous, il est important
que l'argument de l'article 12, qui est de maintenir les services offerts
à la population, doit être quelque chose qui doit être quand même validé,
vérifié et pour lequel il doit y avoir une forme de reddition de comptes. On ne
sent pas jusqu'ici, le ministre, une volonté d'avoir justement cette reddition
de comptes là.
On l'a essayé aussi,
au niveau de l'article précédent, à l'effet que le ministre puisse justement
publier, en tout cas rendre public le niveau d'effectif qu'il va donner aux
organismes publics. Il a refusé cet amendement. On lui a aussi proposé que les organismes publics eux-mêmes
puissent rendre publics les effectifs, le niveau d'effectif qu'ils
auront... avec lequel... le Conseil du
trésor leur aura attribué et qu'ils auront à gérer. Encore là, on s'est vu
refuser cet amendement.
Et, dans
l'article 12 — dans
lequel nous sommes, M. le Président — nous avons même essayé
d'introduire le fait que ça ne... le
maintien, justement... que ce maintien des effectifs... le maintien des
services plutôt, à la population, bien,
ça ne devait pas donner d'augmentation de taxes, d'impôt et de tarifs; on a questionné
beaucoup le ministre sur tout ce qui
était au niveau d'Hydro-Québec, tout ce qui était au niveau des taxes
scolaires, ce qui était des services aux élèves.
Et nous avons
finalement, hier, déposé un dernier amendement, qui est un amendement sur...
qui était une proposition d'ailleurs de la Fédération autonome de
l'enseignement, qui demandait que le Protecteur du citoyen puisse poser un regard, un regard sur, finalement,
qu'est-ce que ça va donner après la période de contrôle : Est-ce
qu'il y aura eu vraiment maintien des
services? Est-ce qu'il va y avoir des comparables? Quelle analyse il va y avoir
de ça? Parce qu'on ne sent pas,
actuellement, le gouvernement vouloir assurer la population qu'il y aura
vraiment ce maintien des services, là, mais bien au contraire.
Je pense que le Protecteur du citoyen est vraiment
un des organismes que nous avons, dans l'appareil gouvernemental, qui
peut justement poser un jugement approprié. Et alors l'amendement qu'on avait
déposé était que le Protecteur du citoyen
évalue si les services ont été maintenus pendant la période de contrôle, alors
durant les 15 mois que le ministre va contrôler le gel d'effectifs,
le gel d'embauche, où il va avoir établi les niveaux, alors, que, durant cette
période-là, le Protecteur du citoyen puisse
évaluer ce qui s'est passé. Est-ce qu'il y a vraiment eu maintien des services?
Est-ce qu'il y a eu diminution de
services? Est-ce qu'il y a eu peut-être une augmentation de services?
Souhaitons-nous-le. Et qu'il nous dépose son rapport à l'Assemblée
nationale.
• (15 h 10) •
Alors, je
pense que, comme regard extérieur, le
Protecteur du citoyen le fait à chaque année, dépose un rapport sur le regard qu'il porte justement sur les
activités gouvernementales, sur la livraison de services. Et on pense
qu'un mandat qui
pourrait lui être donné, au Protecteur
du citoyen, c'est de poser ce
regard-là en fonction de l'article 12 et que l'article 12, qui vient nous garantir... Parce que le but de ça,
c'est de garantir un maintien des services. On ne sait pas comment ça va
se faire, on n'a aucune idée, M. le Président, mais on pense que, si le Protecteur
du citoyen avait un mandat
d'évaluation après la période de contrôle — on
ne dit pas «durant», on dit «après» — bien,
au moins, les citoyens qui se... auront au moins un endroit pour
transmettre leurs demandes, à savoir s'il y a eu absence ou diminution de
services. Bien, à ce moment-là, le Protecteur du citoyen pourra étudier et
documenter. Parce que son but, ce n'est pas juste de porter des jugements, bien au contraire, le Protecteur du citoyen documente les décisions qu'il a. Alors, M. le Président, moi, je pense que c'est un amendement très raisonnable qu'on
dépose. C'est un amendement pour justement donner confiance aux citoyens
d'avoir une porte d'entrée, d'avoir un endroit où ils peuvent s'adresser.
Et, je le
signifiais, la Commission des institutions vient justement de recommander que
le Protecteur du citoyen puisse dorénavant avoir compétence sur Hydro-Québec. Alors, ça a été une décision de la Commission des institutions
de recommander au gouvernement que, dorénavant, le Protecteur
du citoyen puisse, justement, porter
un regard sur Hydro-Québec. Et, dans le cadre du projet de loi qu'on étudie aujourd'hui, je pense, M. le Président, qu'il serait sage de donner ce mandat-là
au Protecteur du citoyen afin que le citoyen puisse avoir une garantie que
n'est pas que de l'écriture, ici, qu'on a et
un voeu pieux, mais quelque chose qui va pouvoir vraiment avoir une validation
et une évaluation correcte.
Le Président (M. Spénard) : M. le
ministre.
M. Coiteux : Bien, le projet de loi
ne remet absolument pas en question les prérogatives du Protecteur du citoyen,
qui va pouvoir continuer à faire le travail qu'il fait selon la loi qui est
prévue à cet effet, qui s'appelle la loi sur la protection du citoyen.
Le Président (M. Spénard) : Mme la
députée.
Mme
Poirier : Mais, M. le Président, je vous ferais remarquer que, oui, le Protecteur du citoyen a des
prérogatives, dans sa loi, qui lui
permettent d'agir, mais, si on est obligés justement, par exemple, comme Hydro-Québec, d'assujettir Hydro-Québec à la loi, eh bien, ça veut dire que,
si je lui donne le mandat dans le cadre de cette loi-là, eh bien, il pourrait,
justement, s'assurer qu'Hydro-Québec a maintenu les services à la population,
ce qu'il ne peut pas faire présentement, entre autres, parce que l'organisme
n'est pas soumis à la prérogative du Protecteur du citoyen comme d'autres organismes. Alors, ça viendrait justement
donner un mandat clair au Protecteur du citoyen. Parce qu'il y a des
organismes qui sont sous la responsabilité de cette loi et pour lesquels le
Protecteur du citoyen ne peut appliquer... ne peut demander des comptes à ces
organismes-là.
Le Président (M. Spénard) : M. le
ministre.
M. Coiteux : On ne va pas procéder à
une réforme des responsabilités du Protecteur du citoyen par le biais d'une loi spécifique. Si jamais on doit se
repencher sur cette question-là, on le fera par le biais de la loi qui encadre
les activités du Protecteur du citoyen.
Le Président (M. Spénard) : M. le
député de Jonquière?
M. Gaudreault : Oui. Je vais
faire un bout, M. le Président, sur cet article-là. D'ailleurs, ça me fait
plaisir de revenir au sein de cette commission. Je voudrais savoir de la part
du ministre... Concernant notre amendement, on dit : «Le Protecteur du citoyen évalue si les services ont été
maintenus pendant la période du contrôle et dépose un rapport à
l'Assemblée nationale.»
On dit bien dans notre amendement : «Le
Protecteur du citoyen évalue si les services ont été maintenus [...] et dépose
un rapport à l'Assemblée nationale.» L'évaluation, est-ce que le ministre
convient avec moi que ce n'est pas contraignant?
Le Président (M. Spénard) : M. le
ministre.
M. Coiteux : Il y a une mauvaise
interprétation, je crois, ici, de ce qu'est l'article 12, et ça donne lieu
à des amendements qui... bon, je
n'utiliserai pas ce mot-là, M. le Président, mais qui témoignent de cette
incompréhension. Disons les choses
comme ça. Ça vient préciser dans quel
souci l'organisme doit faire la gestion de ses effectifs et ça vient
préciser que le ministre peut intervenir si cette gestion n'est pas conforme au
maintien des services à la population. C'est ça, l'article 12.
Alors, si on veut changer, maintenant, les organismes
qui vont être visés par la Loi du Protecteur du citoyen, si on veut changer le
type de mandats qui vont être ceux du Protecteur du citoyen, il faudra passer
par la Loi sur le Protecteur du citoyen. Et ce n'est pas l'objet de cette
loi-là.
Le Président (M. Spénard) : M. le
député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Bien, je comprends qu'on n'est pas dans la Loi du
Protecteur du citoyen, là, je le conviens très, très bien, mais rien
n'empêche cependant de lui confier des mandats par une autre loi, là. Alors, je
ne vois pas ce que ça
change, là. Je n'ai pas de problème avec ça, là. On n'est pas en train
d'étudier la Loi du Protecteur du citoyen, mais il n'empêche que, par le
projet de loi n° 15, comme législateurs, nous pouvons mandater le
Protecteur du citoyen... la Protectrice du citoyen, en fait, là, on devrait
dire, parce que c'est une dame qui occupe le poste présentement.
À moins que le ministre ait autre chose à dire
ou une autre proposition à faire. Parce que nous, on se dit : Il faut trouver un rempart sur la question du
maintien. On pourra y revenir tout à l'heure, là, si jamais le ministre... Je
crois qu'on va être capables de le convaincre, là, mais, si jamais le ministre
refuse notre amendement... Je sais qu'il est compréhensif, le ministre, puis je
pense qu'il va comprendre le bien-fondé de notre amendement, mais... On trouve,
nous, que le Protecteur du citoyen, c'est la
bonne institution pour faire ce rempart dont je parlais. Parce que c'est
quand même un élément fort, là, qui est
amené par le projet de loi quand on parle de maintenir les services, ça nous
prend donc ce qu'on appelle dans le
jargon du parlementarisme britannique, là, un «checks and balances», là, donc
qui surveille et permet de faire la
part des choses pour qu'en bout de ligne on soit capables de dire : Bien,
à tout prendre, ou à la fin de l'année, ou à la fin de l'application de la loi, est-ce que ça a été responsable,
raisonnable comme loi? Ça nous prend quelqu'un d'autre que le ministre.
Parce qu'on le dit depuis le début : Ce
projet de loi là, nous, on le trouve chèque en blanc. On essaie de le «déchèqueenblanciser». On essaie de le rendre le
plus juridique possible et le plus responsable possible. C'est notre
rôle, ça, comme parlementaires, c'est tout
ce qu'on essaie de faire. Ce n'est pas que je n'ai pas confiance au ministre,
mais notre responsabilité dans une
démocratie, c'est d'encadrer le discrétionnaire, le pouvoir discrétionnaire des
élus, des ministres, du gouvernement.
Alors, c'est tout ce qu'on essaie de faire. C'est pour ça le principe du
«checks and balances». Donc, c'est de trouver une autre instance.
Puis, dans le cas du Protecteur du citoyen, ce
qui est intéressant, M. le Président... Puis je suis sur son site Web, là. De toute façon, je n'ai pas besoin du
site Web pour le dire, vous le savez, le Protecteur du citoyen est
désigné par les parlementaires de toutes les formations politiques à
l'Assemblée nationale. Donc, ça, c'est un vrai «checsk and balances», parce que
le Protecteur du citoyen a cette aura de neutralité, étant nommé par les
parlementaires.
Alors, je ne vois pas en quoi le ministre
s'oppose à ce qu'une instance aussi dépouillée de partisanerie aurait un rôle de «checks and balances», qui n'est même
pas un rôle contraignant — c'est là-dessus que je reviens — parce qu'on dit : «Le Protecteur du citoyen évalue.» Il fait juste évaluer. Il
ferait juste nous dire dans son rapport annuel, là : Voilà, par exemple, en éducation, oui, les services ont été
maintenus, ou ils ont été maintenus à moitié, ou à peu près. Bon. Puis
après ça le ministre pourrait faire ce qu'il veut, mais, au moins, on aurait
quelque chose sur quoi s'appuyer.
Alors, j'aimerais entendre le ministre un peu
plus là-dessus, là, sur cette notion de nécessité de «checks and balances» dans
le système.
Le Président (M. Spénard) : M. le
ministre.
• (15 h 20) •
M. Coiteux : M. le Président, je
comprends que le député de Jonquière souhaite m'entendre davantage sur l'article 12, mais j'en ai déjà dit beaucoup,
sur l'article 12, j'ai déjà expliqué comment on doit interpréter cet
article 12. Les organismes vont recevoir une enveloppe d'effectifs. Cette
enveloppe d'effectifs, ils ont une consigne, ici, qui est décrite par l'article 12, qui est de la gérer
de manière à maintenir les services à la population. Et j'ai donné des
exemples de cas où ça serait nécessaire,
pour un ministre, d'intervenir. Je
l'ai expliqué une douzaine de fois au minimum, au fur et à mesure que de successifs amendements
ont été proposés par l'opposition
officielle. Alors, je pense que j'ai à peu près tout dit, là, sur la nature de l'article 12,
ici, et comment il est l'article qui permet de dire que le gouvernement
s'assure d'un mécanisme pour que les services à la population soient maintenus.
Le Président (M. Spénard) : M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault : Bien,
visiblement, il ne l'a pas encore assez dit parce qu'on n'est pas convaincus.
Nous, on veut avoir quelque chose de formel. On veut avoir un truc forme, dans le projet de loi, qui nous permet cette surveillance, qui nous permet ce
contrôle. Je le répète, mon objectif n'est pas de ne pas connaître le nombre
d'effectifs total en bout de ligne, on le
partage, cet objectif-là. Mon objectif est de contrôler l'action
discrétionnaire du gouvernement
ou du ministre en particulier sur quand même
quelque chose de majeur, qui est un concept qu'on appelle le
maintien des services. Alors, maintien des services, ça nous prend comme
un, comment je pourrais dire... comme un calendrier, comme une base. On le part
où, le compteur, là? Le compteur du maintien des services, on le part où puis
on le fixe où pour savoir si les services
sont maintenus ou non? Ça nous prend un compteur, là. Je veux dire, moi, je
vais être obligé de me fier seulement à la bonne parole du ministre,
c'est ce que je comprends?
Le Président (M. Spénard) : M. le
ministre.
M. Coiteux : Je ne sais pas ce que
comprend le député de Jonquière, mais moi, j'ai expliqué la nature de l'article 12.
Je ne peux pas lui imposer une compréhension qu'il n'a pas, mais j'ai déjà dit beaucoup
de choses sur l'article 12. Les enveloppes d'effectifs, et en particulier
cette enveloppe qui va être soumise à un gel pour une période de 15 mois, ce n'est pas une période de
26 mois, ce n'est pas une période de trois ans, ce n'est pas une période
de 10 ans, ce n'est pas une période de deux décennies. Alors, je
pense que l'article 12 prévoit très bien : Pendant cette période de contrôle, vous allez faire l'affectation de cette
enveloppe d'effectifs de manière à maintenir les services à la
population. Et, si vous ne le faites pas, le
ministre responsable de l'organisme pourra émettre une directive. C'est ça qui
assure, justement, que les services soient maintenus.
Le
Président (M. Spénard) : M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Bien, que ce soit le ministre... que ce soit juste entre les mains du ministre,
et, selon le président du Conseil du trésor, c'est ça qui assure que les services seront maintenus, c'est loin de
me rassurer, moi, parce que, forcément, ça pourrait être très, très,
très politique et partisan. Le ministre, ici, le président du Conseil du trésor
ne semble pas comprendre qu'on veut juste encadrer ça minimalement, l'encadrer
un peu, parce que...
O.K., je
vais prendre la question différemment, pour être sûr que le ministre me
comprenne. Admettons que cet article 12 se retrouve éventuellement dans un litige
devant un tribunal. Hein, une loi, par définition, ça peut se retrouver devant un litige... devant un tribunal. Quels
seront les critères du juge pour évaluer que les services ont été maintenus ou
non?
Le Président (M.
Spénard) : M. le ministre.
M. Coiteux :
M. le Président, je ne peux pas présumer de ce qu'un juge va décider.
Le Président (M.
Spénard) : M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Non, non, je le sais bien, là. Bien, je veux dire... Mais c'est parce que, là,
il est en train de nous dire, finalement,
qu'il va laisser l'entière discrétion... Moi, ce que je dis, c'est qu'on peut
essayer d'encadrer un peu plus le
principe qui est là. Au moins, si le juge pouvait s'appuyer, dans un éventuel
travail... Je comprends qu'on ne peut pas présumer de ce que le juge va
faire, là, mais ce n'est pas ça que je dis, j'essaie d'établir un test, un
genre de test qui permettrait à une
éventuelle cour de rendre une décision en vertu de cet article 12. Et, nous, le test qu'on propose, c'est de dire : Bien,
il pourrait y avoir un rapport du Protecteur du citoyen avec une évaluation. Ça
donnerait des pièces, ça donnerait un peu plus de chair autour de l'os, M. le
Président.
Le Président (M.
Spénard) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Bien, l'article 12, c'est ce qui encadre la gestion des
effectifs. Alors, il est là, il n'existe pas pour rien, cet
article 12 : il encadre cette gestion des effectifs. Alors, si on
cherche un encadrement, il est là.
Le Président (M.
Spénard) : M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Mais il encadre insuffisamment, c'est ça qu'on essaie d'expliquer en... Je ne
sais plus trop dans quelle langue on
pourrait le dire, là... Ce qu'on dit, c'est qu'il encadre insuffisamment. On
essaie d'amener le ministre à accepter de l'encadrer un petit peu plus.
On ne demande pas la lune, là, ou on ne demande pas... Comment qu'il s'appelle...
Comment elle s'appelle, la comète, là?
Une voix :
...
M. Gaudreault :
Chury? On demande juste un peu d'encadrement du pouvoir qui est remis entre les
mains des ministres, selon ce que nous dit le président du Conseil du trésor,
qui est de maintenir les services. Parce que le président du Conseil du trésor vient de nous dire que la loi, bon,
n'aura une application ou ne sera que pour une période de 15 mois, je veux bien, on le savait déjà.
De toute façon, il n'y a rien qui nous dit qu'un éventuel gouvernement ou
que ce gouvernement ne prolongera pas le
maintien, là, du gel, hein, des effectifs, ça, ce n'est pas impossible. Mais,
15 mois, là, le président du Conseil du trésor va convenir avec moi qu'il
peut s'en passer des choses, pas à peu près. Ça fait juste six mois qu'ils sont au pouvoir, puis on a déjà
une déstructuration du Québec, là, présentement, qui se passe en six
mois. Alors, imaginez encore 15 mois,
M. le Président. Ce sera interminable. Alors, moi, je veux, durant ce
15 mois là, essayer de trouver un encadrement.
Puis, encore une
fois, le ministre, là, le président du Conseil du trésor, il est bien de bonne
foi, là, puis il est rempli de bonnes
intentions, mais je n'ai pas de garantie, moi, qu'il va être là encore dans
15 mois, là. Alors, son successeur ou sa successeure éventuel
pourrait l'interpréter différemment, là. Donc, moi, ce que je veux, c'est
mettre un peu d'encadrement autour de ça,
puis on pense que le Protecteur du citoyen est la bonne institution. Si le
ministre en a une autre à nous proposer, si le président du Conseil du
trésor veut nous proposer une autre institution que le Protecteur du citoyen,
on est ouverts à regarder ça. Nous, on propose au moins, on plonge. On met une
institution sur la table, c'est le Protecteur du citoyen.
Le Président (M.
Spénard) : M. le ministre, avant de continuer, j'aimerais bien qu'on
s'en tienne au projet de loi n° 15 et aux articles sur lesquels on discute
présentement. Faire une discussion autour de la politique depuis six mois au
Québec, je pense que c'est non avenu. Alors, j'aimerais bien qu'on s'en tienne...
M. Gaudreault :
Bien, M. le Président, vous me permettrez, c'était juste pour illustrer mon
idée, là, c'était...
Le
Président (M. Spénard) : O.K., mais j'aimerais bien qu'on s'en tienne
au projet de loi et aux articles, qu'on discute un peu.
M.
Gaudreault : C'est parce que 15 mois, ça peut être long,
hein? On a six mois, là, de fait, puis c'est très long, alors imaginez
15 mois. C'est ça que je voulais dire.
Le Président (M. Spénard) : Alors,
M. le ministre.
M. Coiteux : M. le Président, si
vous me permettez d'ouvrir et de fermer immédiatement la parenthèse, les
citoyens du Québec ont trouvé que 18 mois auparavant, ça avait été
suffisamment long pour dire au revoir.
M. Gaudreault : M. le
Président, là, il embarque exactement dans votre consigne, là.
Le
Président (M. Spénard) : La même remarque s'applique à vous aussi, M.
le ministre. Alors, s'il vous plaît, si on pouvait s'en tenir aux
articles.
M.
Coiteux : Alors, l'article 12 est un article qui encadre la
gestion des effectifs afin de permettre le maintien des services à la population, et le ministre, comme
dans d'autres contextes également, a un pouvoir d'intervention auprès
des organismes qui ne respectent pas la loi ou la nécessité de répondre à
certaines exigences.
Alors, ce projet de loi là n'est pas différent
des autres qui donnent au ministre responsable des réseaux des pouvoirs de
vérification et d'intervention.
Le Président (M. Spénard) : M. le
député de Jonquière.
• (15 h 30) •
M. Gaudreault : Bien, c'est
ça, le ministre vient de le dire lui-même, là, il vient de nous dire que le
ministre a le pouvoir. Mais c'est encore...
je veux dire, c'est encore plus évocateur, là. Le pouvoir, là, on n'est pas
dans une société totalitaire, là, il
faut qu'on soit capables de l'encadrer minimalement, c'est ça qu'on s'évertue à
faire ici, là, de l'encadrer, ce
pouvoir-là. Alors, il vient de le dire : Le ministre a le pouvoir. Bon,
bien là, les ministres sectoriels ont le pouvoir, le président du Conseil du trésor a le pouvoir. Moi,
ce que je dis, c'est qu'on peut-tu essayer de l'encadrer, ce pouvoir-là?
Il n'y a pas rien que moi qui dis ça, là.
Après ça, il
dit : Si l'organisme ne respecte pas la loi, le ministre a le pouvoir
d'intervenir. Deux éléments là-dedans, là.
Bien, il y a la notion de pouvoir dont je viens de parler, puis, il dit :
Si l'organisme ne respecte pas la loi. Bien, c'est parce qu'elle est difficile à respecter, sa loi,
M. le Président, parce que ce n'est pas clair. Moi, je veux clarifier la
chose. Puis ce qu'on dit, c'est que le
Protecteur du citoyen, en évaluant si les services ont été maintenus, il va
nous permettre de valider si la loi a été respectée ou non. Alors, il me
semble que ce n'est pas très compliqué à comprendre, là.
C'est tout ce qu'on demande, d'avoir un minimum
de contrôle. Ce n'est pas la première loi qui ferait ça, là. Bien des
lois, au Québec, ont une espèce de rempart, à quelque part, pour contrôler un risque de pouvoir discrétionnaire. Ça, c'est
reconnu dans le droit depuis fort longtemps. Alors, moi, je demande au ministre
un minimum d'ouverture. S'il n'est pas
d'accord, qu'il nous mette quelque
chose d'autre sur la table pour
l'encadrer, le pouvoir. Mais il ne fait même pas ça. On est mal pris,
là, M. le Président.
Le Président (M. Spénard) : M. le
ministre.
M. Coiteux : M. le Président, le ministre
de l'Éducation, actuellement, a des pouvoirs, même de mettre en tutelle une commission scolaire si elle ne
remplit pas ses obligations. Alors, ici, on parle de gestion des effectifs.
Alors, il est assez normal que, dans le contexte où on demande de gérer cette
enveloppe d'effectifs de manière à maintenir les services à la population, le ministre ait un pouvoir de vérification et de directive,
et c'est ça qui va faire en sorte que cette gestion des effectifs, elle
n'est pas purement mathématique, là, elle est incarnée dans la nécessité de
rendre des services publics.
Le Président (M. Spénard) : M. le
député de Saint-Jean.
M.
Turcotte : Donc, M.
le Président, merci de... Je vais revenir sur...
Une voix : ...
M.
Turcotte : Pardon,
Saint-Jean, oui. Saint-Jérôme, c'est un autre. Je veux revenir sur l'amendement
que j'ai proposé hier, parce qu'à la relecture du mémoire de la Fédération
autonome de l'enseignement on peut voir qu'est-ce
qui justifie leur objectif, là, de proposer que le Protecteur du citoyen ait un
mandat pour étudier les conséquences du
projet de loi. On le voit, là, à la page 4 : «L'idée avancée par le
ministre des Finances [...] de confier à des organismes sans but
lucratif ou à l'entreprise privée la responsabilité d'offrir des services
jusqu'ici dispensés par l'État n'assure en rien que ceux-ci soient maintenus ou
soient accessibles.»
Moi, ça va me... Je
vais revenir à une question, une des premières questions que j'ai posées lors
de l'étude de ce projet de loi là, sur les
CHSLD en PPP, parce qu'hier, si vous vous souvenez, quand on s'est quittés,
tous, nous étions sur les ressources intermédiaires. Et les ressources
intermédiaires, bien, c'est en partie des ressources privées, bien entendu,
mais qui sont financées par l'État. Pourquoi qu'il y a beaucoup de ressources
intermédiaires? Bien, parce qu'il manque de
places en CHSLD, on l'a mentionné hier. Mais moi, je vais vous parler encore de
ma circonscription, bien entendu. Chez nous, le gouvernement libéral a décidé d'aller de
l'avant avec l'implantation d'un CHSLD en PPP, au même titre que
Châteauguay, au même titre que Granby, au même titre que Laval et en
s'inspirant du modèle de Saint-Lambert-sur-le-Golf.
M. le Président, je
n'ai pas besoin d'aller trop loin pour mentionner que
Saint-Lambert-sur-le-Golf, là, ce n'est pas
vraiment un modèle de soins, de soins de santé pour nos aînés, de sécurité pour
nos aînés. Il y a eu plusieurs cas, plusieurs cas, puis même ça a été
médiatisé, des plaintes et autres, etc., des jugements, tout le monde s'est
mobilisé contre ce modèle-là. Pourquoi? Bon,
bien, parce qu'il y avait initialement, à la base, une méconnaissance des
enjeux de la part de la résidence qui
est propriétaire de Saint-Lambert-sur-le-Golf, mais aussi, mais aussi une
privatisation des soins de santé à la marge, là, quand on parle pour nos
aînés.
Et,
comme il n'y a pas assez de places en CHSLD, le gouvernement, toujours libéral,
chez nous, a décidé d'aller en appel d'offres pour avoir des places en
ressources intermédiaires en attendant de construire le CHSLD. Il faut savoir, M. le Président, que le CHSLD, chez nous, a été
annoncé par... je ne peux pas nommer son nom, donc, à l'heure actuelle
il est le leader du gouvernement. Et, en 2006 que cette annonce a été faite,
les gens devaient célébrer Noël, en 2009, à l'intérieur,
et il vient d'être ouvert aux aînés il y a de ça à peine un mois, 2014. 2014.
Donc, entre 2006 et 2014, bien, les aînés
qui devaient aller dans ce CHSLD là, comme il n'y avait plus de place dans nos deux CHSLD, Gertrude-Lafrance et
Georges-Phaneuf, et que les lits à l'hôpital étaient pleins, et que ce n'est
pas une bonne pratique de soins pour nos aînés
qui ont besoin de soins de longue durée d'être dans des soins de courte durée
dans un hôpital, on a ouvert des places en ressources intermédiaires.
Hier, ma collègue d'Hochelaga-Maisonneuve
et ma collègue de Joliette ont beaucoup questionné le ministre sur les ressources intermédiaires, puis je
comprends que le ministre a répondu : C'est souvent par manque de
places. Je le sais, chez nous, c'est
ça, le cas, c'est ça, la situation : par manque de places. Mais il y a
un autre impact aussi à ça, c'est les
coûts. Chez nous, à cause de cette décision tardive d'implanter un CHSLD en PPP — puis on pourra revenir sur la formule
dans un autre débat — il
y a eu des dépassements de coûts... pas des dépassements de coûts mais des
déficits accumulés, à notre CSSS, et que,
là, on est obligés de mettre 82 infirmières... fermer des postes de
82 infirmières. Donc, ça, c'est
un impact sur le maintien des services. Mais 82 infirmières, là, qui
perdent leur poste, là, là, eux autres, ils ne sont pas prévus par cette
loi-là. Mais éventuellement, dans un cas où un CHSLD... pardon, un CSSS, par
faute de budget, pourrait dire : Bien,
nous, là, on va aller en ressources intermédiaires, puis, bien, les personnels
qui travaillent dans ces ressources
intermédiaires là, bien, ils ne compteront pas dans nos effectifs. Donc, c'est
une façon, clairement, d'éviter le projet de loi actuel.
Nous, au fond, là,
moi, là, je pourrais... on pourrait ne pas parler de ça, là, mais le ministre,
il serait pogné pour gérer ça après, là.
Nous, on veut l'aider, là. On veut lui donner des... Parce que le ministre l'a
mentionné hier, il ne connaissait pas les ressources intermédiaires,
puis ça, je m'en fous, ce n'est pas grave, ce n'est pas ça, le problème, là. On ne peut pas tout connaître, là. Mais on est
justement ici réunis, là, pour travailler, pour améliorer le projet de
loi, parce qu'en bout de ligne on veut avoir
dans notre... peu importe le parti politique, avoir les meilleurs projets de
loi, donc les meilleures lois. Donc, moi, c'est ce que...
J'aimerais que le
ministre revienne sur ce qu'il a dit hier, parce que, là, on s'est quittés,
puis ma collègue de Joliette lui avait
demandé de vérifier avec son collègue pour voir si les ressources
intermédiaires allaient être incluses ou pas. Parce que moi, initialement, quand on a commencé l'étude détaillée
de ce projet de loi là, j'ai questionné le ministre sur les CHSLD en PPP et sur les ressources
intermédiaires, puis, à ce moment-là, j'avais cru entendre de la part du
ministre... il faudrait que j'aille refouiller dans les galées, mais j'avais
cru comprendre de la part du ministre, au début, que les ressources intermédiaires, pour le personnel des
CSSS — parce
qu'en bonne partie, dans les ressources intermédiaires, il y a du personnel de CSSS qui sont dans la
résidence ou dans le lieu physique qui va offrir des services, qui sont
considérés comme, dans certains cas, des
soins à domicile — étaient
incluses dans le projet de loi. Là, hier, il nous a dit : Non, ils
ne sont pas inclus dans le projet de loi. Ça
fait que là, moi, j'aimerais savoir : Ils sont-u inclus ou ils ne sont pas
inclus? Parce que, là, ce n'était pas clair entre le début de l'étude du
projet de loi puis là, hier.
Et
l'autre question, c'est : Est-ce qu'il a... Bien, je vais lui laisser
répondre à cette question-là. Je vais revenir avec mon autre question.
Le Président (M.
Spénard) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Bien, c'est parce que le député de Saint-Jean, M. le
Président, confond la brique et les ressources humaines. Je veux dire,
lorsqu'il y a un manque de places...
Une voix :
Non, ce n'est pas ça.
M. Coiteux :
...ce n'est pas exactement la même chose qu'un manque d'effectif. Alors, il
arrive, et ce n'est rien de nouveau, là, ce projet de loi là ne vient rien
changer à cet effet-là, il arrive des fois qu'il y ait des contrats de services qui sont faits entre des entités du
secteur public et des entités du monde des organismes sans but lucratif ou
du secteur privé pour pallier à un certain
nombre de besoins. L'alternative, ce serait quoi? Qu'on laisse les gens dehors?
Bien sûr que non, M. le Président, on ne va pas laisser les gens dehors.
329
12211 Le Président (M. Spénard) : M. le député
de Saint-Jean.
M.
Turcotte :
Bon, je vais me reprendre une autre fois, M. le Président. Puis me faire dire
que je confonds la brique avec le personnel,
là, un instant! Moi, je me suis battu puis je me bats, comme député... Je me
bats, comme député, pour avoir des lieux sécurisés
adéquats pour offrir des soins, mais je me bats aussi pour qu'il y ait du
personnel dans ces édifices-là, pour offrir
des soins. Et je regrette, je regrette, l'infirmière, l'infirmière qui offre
des soins dans les CHSLD en PPP puis
dans les ressources intermédiaires, bien, c'est des infirmières des CSSS. Je ne
confonds pas la brique avec le personnel, là. C'est une employée du
CSSS. Est-ce qu'elle est incluse ou pas dans le projet de loi, cette
infirmière-là? C'est ma question.
Le Président (M.
Spénard) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Si c'est une infirmière d'un CSSS, elle est incluse.
• (15 h 40) •
M.
Turcotte :
Bon. Mais là c'est... Je reviens, M. le Président, hier, le ministre nous a dit
que les ressources intermédiaires n'étaient pas incluses. Mais, dans les
ressources intermédiaires, il y a du personnel de CSSS. Donc, moi, j'aimerais avoir l'assurance, là, pour une
fois, là : Est-ce que les
ressources intermédiaires sont incluses ou pas dans le projet de loi?
Le Président (M.
Spénard) : Il vous reste 30 secondes, M. le député.
M.
Turcotte :
Bien, ma question est posée. J'attends la réponse.
Le Président (M.
Spénard) : M. le ministre.
M. Coiteux :
J'ai répondu, M. le Président.
Le Président (M.
Spénard) : M. le député de Saint-Jean, 20 secondes.
M.
Turcotte :
Bien, en 20 secondes, je constate que les ressources intermédiaires sont
en partie incluses mais que, là, ce n'est
pas clair. Mais, de toute façon, j'ai compris qu'il y avait un article
qui disait que n'importe quelle autre organisation pouvait être incluse
dans le projet de loi, donc pas mal tout ce qui se passe au Québec qui est
financé par le gouvernement pourrait être inclus, là.
Le
Président (M. Spénard) :
Merci, M. le député de Saint-Jean. Est-ce que j'ai d'autres intervenants en ce
qui concerne l'amendement apporté par le député à l'article 12? M. le
député de Groulx.
M.
Surprenant : Oui. Alors, quant au mandat du Protecteur ou de la
Protectrice du citoyen, alors je vais lire
un petit paragraphe : «Le Protecteur
du citoyen prévient et corrige les
erreurs [et] les injustices commises à l'égard de toute personne ou groupe de personnes en relation
avec un ministère...» Bon, alors, je pourrais aller plus loin, mais, en fait,
donc, déjà, le mandat, le Protecteur du citoyen, il l'a, le mandat de
superviser, si ça ne fonctionne pas bien, puis d'émettre des commentaires qui
pourront être mis en oeuvre par l'organisation, l'entité en question ou le
ministère. À la limite, le président du Conseil du trésor va en être informé et il devra prendre des décisions à l'égard de ce
qui est proposé. Alors, je ne pense
pas que c'est nécessaire de rajouter à la lourdeur, là, du texte, l'élément du
protecteur, c'est déjà en soi un rôle qu'il assume.
Alors,
peut-être que... Ce que je semble comprendre un peu de la
discussion qu'ils ont présentement, il
y a peut-être un peu, là... sa question a de la sémantique un peu, là.
On a «maintenir les services offerts». Alors, «maintenir», on peut le mettre en séparé. «Les services offerts
sont», on le regarde de façon séparée. Alors là, ce que l'un veut, c'est
de maintenir les services qui sont offerts à une date qui pourrait être
convenue, alors qu'on sait très bien qu'il y
a une commission de révision des
programmes présentement, et peut-être que les services vont être appelés à
changer. Donc, peut-être
que la sémantique aurait peut-être pu être autrement. Ça aurait pu être «maintenir
des services de qualité», et là on jouerait peut-être moins sur fixer
une date pour maintenir des services tels qu'ils étaient pour pouvoir évaluer.
Alors,
ce qu'on veut, nous, c'est que les services s'améliorent au niveau du citoyen, qu'il y ait évidemment plus de
ressources financières qui soient descendues en première ligne pour que les
gens aient du service. Mais là on fait de la sémantique sur des mots. De toute
façon, on ne tient pas à ce que ce soit statique, nous, et, au contraire, on
veut progresser. Puis «maintenir» pourrait peut-être
empêcher justement de progresser, si on veut faire des changements,
au niveau des services, qui vont être
bénéfiques pour les usagers. Alors donc, pour tous ces points-là, bien, je ne
suis pas d'accord avec l'amendement qui est proposé.
Le Président (M.
Spénard) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Coiteux :
Ça ajoute aux choses que j'ai dites, et je partage cet avis.
Le Président (M.
Spénard) : Est-ce qu'il y a d'autres intervenants?
Des voix :
...
Le
Président (M. Spénard) :
Alors, le vote est demandé. Alors, on vote sur... Alors, on vote sur l'amendement,
le dernier amendement déposé. Alors, M. le secrétaire, l'appel au vote nominal,
s'il vous plaît.
Le Secrétaire :
Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve)?
Mme Poirier : Pour.
Le Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire : M. Turcotte (Saint-Jean)?
M.
Turcotte : Pour.
Le Secrétaire : M. Coiteux (Nelligan)?
M. Coiteux : Contre.
Le Secrétaire : Mme
de Santis (Bourassa-Sauvé)?
Mme de Santis :
Contre.
Le Secrétaire : M. Bolduc (Mégantic)?
M.
Bolduc
(Mégantic) :
Contre.
Le Secrétaire : M. Habel (Sainte-Rose)?
M. Habel : Contre.
Le Secrétaire : M. Matte (Portneuf)?
M. Matte : Contre.
Le Secrétaire : Mme Rotiroti
(Jeanne-Mance—Viger)?
Mme
Rotiroti : Contre.
Le Secrétaire : M. Surprenant
(Groulx)?
M. Surprenant : Contre.
Le Président (M. Spénard) : Alors,
les résultats... Alors, pour, 3; contre, 7. Alors, l'amendement est rejeté.
Mme Poirier : Est-ce que M.
le président a voté?
Le Président (M. Spénard) : M. le
président s'abstient.
Mme Poirier : D'accord, ça
n'avait pas été noté.
Le
Président (M. Spénard) : Ça va? Alors, nous revenons à
l'article 12 amendé, avec la correction anglaise... pour la
correction anglaise. Alors, est-ce qu'il y a d'autres intervenants sur
l'article 12? M. le député de Saint-Jean.
M.
Turcotte :
Oui. Bien, moi, M. le Président, je vais revenir avec de qu'est-ce qu'on
parlait hier, et là j'ai un autre cas,
qui est sorti à 5 heures du matin, ce matin, dans La Voix de l'Est,
où Sylvain Lambert, qui est le directeur général du cégep de Granby, fait une sortie contre les
coupures du gouvernement. Et le titre nous illustre clairement ce qu'on parlait hier. Le titre : «Ça fait très mal» — Cégep :
les coupes feront augmenter les frais et diminuer les services. Donc, avec l'amendement que j'avais
proposé hier sur s'assurer qu'on maintienne les services offerts à la population
tout en s'assurant de ne pas hausser les tarifs, les taxes, les impôts,
je trouve que cette déclaration-là démontre qu'il y a un fort risque, un fort
risque, un risque très élevé qu'il y ait des augmentations de tarifs.
Ma
collègue, hier, de Joliette le mentionnait pour les universités,
pour toute la question des frais afférents, pour les cégeps aussi. Elle mentionnait aussi ce qui
est arrivé dans les dernières heures au cégep de Matane, où le personnel
a décidé de renoncer à deux jours de salaire
pour éviter justement des coupures de services aux étudiants. Quand
c'est rendu que les profs, le
personnel d'un cégep se mobilisent, sacrifient deux jours de salaire pour
s'assurer qu'il n'y ait pas d'impact sur le service aux
étudiants, le service à l'élève, comme société, là, je ne sais pas quel message
qu'on lance. C'est sûr que c'est un message
de solidarité. Ça, c'est une chose. Mais, au-delà de
ça, après ça, de... Moi, je ne peux pas croire, je ne peux pas croire que cet article-là,
l'article 12, tel qu'écrit là, il n'aura pas d'impact,
là. Puis je pourrais revenir sur tout ce que j'ai cité comme mémoires
hier, là, le mémoire de l'AQESSS qui nous le disait, ma collègue l'a mentionné,
le mémoire de l'alliance des syndicats de la fonction publique, les autres
syndicats qui sont concernés.
Donc,
moi, j'aimerais entendre de la part du ministre ce qu'il répond au directeur
général du cégep de Granby, Sylvain
Lambert... qu'avec les impacts il y aura inévitablement une hausse des frais et
une diminution des services. Donc, comment il peut assurer que l'impact
de son projet de loi n'aura pas d'impact sur le maintien de services sans
mettre aucune balise de qui va surveiller, quand on va surveiller et à quelle
fréquence on va surveiller?
Au
même moment, dans le même projet de loi, mais on tient absolument à mentionner
qui va comptabiliser le nombre de fonctionnaires, qui va envoyer son
rapport, à quelle fréquence on va envoyer ce rapport-là au président du Conseil du trésor. Donc, tout ça est balisé, tout
ça... puis c'est correct, il faut baliser les choses. C'est justement ça
qu'on demande pour le maintien des services. Sinon, cet article-là, au fond,
c'est seulement que pour bien paraître et puis s'assurer qu'il n'y a pas d'évaluation puis que ce n'est pas sérieux.
Donc, moi, je demande au ministre qu'est-ce qu'il répond à Sylvain
Lambert.
Le Président (M.
Spénard) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Je vais répondre au député de Saint-Jean surtout, puisque c'est lui qui me pose
la question. Le député de Saint-Jean est pour le dénombrement, me semble-t-il,
mais il a l'air d'être contre le gel des effectifs, et là il semblerait être
contre l'article qui dit que, dans cette période de gel, il faut faire la
gestion des effectifs de manière à maintenir les services à la population.
Donc, il y a un problème de fond, là, je pense, parce que cet article 12
là, si on dit qu'on est contre alors qu'on
veut justement maintenir les services, on a un problème
de cohérence, disons, je dirais. Mais je pense que, dans le fond, ce que
j'entends, c'est une opposition au gel des effectifs et non pas une opposition
à l'article 12.
Le Président (M.
Spénard) : M. le député de Saint-Jean.
• (15 h 50) •
M.
Turcotte :
Bien là, là, ça de l'air que j'ai un problème de fond maintenant. Je vais
essayer d'éclaircir ma position pour le
ministre. Pourtant, on l'a mentionné très clairement. Moi, je ne suis
pas contre l'article, je trouve seulement qu'il n'est pas
balisé. Ça ne dit rien, ça : «La gestion de l'effectif par un organisme public
doit s'effectuer de façon à maintenir les services offerts à la population.»
Quels services? Qui va juger de ça? C'est ça, mon point.
Moi,
ce que j'ai proposé, j'ai proposé deux amendements, deux amendements que j'ai proposés. Je ne peux pas me faire dire que je ne suis pas constructif, là,
j'ai déposé deux amendements, un pour s'assurer qu'il n'y ait pas d'impact sur les
services, donc en s'assurant qu'il
n'y ait pas de hausse de taxes, d'impôt
et de tarifs, et l'autre amendement
sur s'assurer que le Protecteur, la Protectrice du citoyen puisse évaluer la
qualité des services offerts. Moi, je crois que c'est assez clair, ma position,
M. le Président.
Moi,
ce que j'aimerais entendre de la part du ministre, ce que j'aimerais
entendre de la part du ministre, c'est : Comment il peut s'assurer
d'avoir une évaluation impartiale et neutre? Parce que c'est ce que ma proposition
pouvait représenter, par le Protecteur du citoyen, qui est un ombudsman impartial et neutre. Donc,
comment il fait pour évaluer que les services offerts à la population
seront maintenus?
Et là on a même amené
un amendement, nous, pour que ça soit des services qu'on compare avec ceux du 1er janvier 2014, donc des services qui
étaient offerts avant même qu'on parle de ce projet de loi là, le projet de loi n° 15, donc sous notre gouvernement
à ce moment-là, le 1er avril... 1er janvier, pardon, le
1er janvier 2014, nous étions au gouvernement, donc on ne parlait pas de ce projet de loi là, donc qu'on puisse comparer les services et par la suite
évaluer s'il y a une diminution ou pas de services.
C'est ça,
ma position, M. le Président. Me faire dire qu'il y a des problèmes
de fond, là, moi, je n'accepte pas ça, là, dans les circonstances.
Une voix :
...
M.
Turcotte : Non,
mais c'est ça. Donc, j'attends une réponse de la part du ministre : Comment il va nous assurer du maintien du service offert? Parce
que moi, je ne lâcherai pas là-dessus, là, j'y tiens, là, cet article-là, moi...
Et je suis d'accord avec l'article, mais je veux qu'il soit davantage balisé,
c'est là-dessus que j'en ai.
Le Président (M.
Spénard) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Je pense que c'est très bien balisé. L'organisme reçoit une enveloppe, et on
lui dit de gérer cette enveloppe de manière à maintenir les services, pas n'importe comment, ce n'est pas un exercice
mathématique, c'est un exercice de gestion responsable. Et on indique
que, dans cette responsabilité-là, il y a «maintenir les services à la population». C'est un critère fondamental de gestion de cette enveloppe, c'est écrit noir
sur blanc dans l'article 12, alors je ne comprends pas l'objection.
Le Président (M.
Spénard) : M. le député de Saint-Jean, il vous reste 30 secondes.
M.
Turcotte :
Bien, en 30 secondes, moi, ce que j'ai à dire, c'est que je ne suis pas
d'accord avec l'analyse que le ministre fait, que lui, il fait confiance
et puis que tout va bien se passer. Le ministre de la Santé me dit qu'il n'y a
pas d'impact sur les
services de santé chez nous, pourtant il y a 82 postes qui ont été abolis
et il y a une diminution de service.
Je l'ai mentionné, l'exemple de monsieur X, de ma circonscription, hier,
qui n'a plus son physio qui va chez lui, donc il a une diminution de
service.
Le Président (M. Spénard) : Merci,
M. le député de Saint-Jean. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants sur
l'article 12? M. le député de Jonquière.
Une voix : Je demande le
vote...
M. Gaudreault : Oui, je...
Une voix : ...encore le droit
de vote?
M.
Turcotte : Le droit
de parole.
Le
Président (M. Spénard) : Pardon? Il y a d'autres interventions, alors
on ne peut pas demander le vote tant qu'il restera du temps
d'intervention à l'opposition officielle.
M. Gaudreault : Tant qu'on ne
renonce pas à notre droit de parole, finalement? Bon. Merci, M. le Président.
J'aimerais que le ministre me donne une définition du mot «maintenir».
Le Président (M. Spénard) : M. le
ministre.
M. Coiteux : Est-ce que le député de
Jonquière pourrait répéter sa question?
Le Président (M. Spénard) : Est-ce
que vous pourriez répéter, M. le député de Jonquière?
M. Gaudreault : J'aimerais
que le ministre me définisse, me donne une définition du mot «maintenir».
Le Président (M. Spénard) : M. le
ministre.
M.
Coiteux : J'ai longuement expliqué que l'organisme visé est le mieux
en mesure de connaître quels sont les services qui sont demandés par la
population qu'il dessert. Et nous lui donnons cette responsabilité, parce qu'on
ne va pas faire de la microgestion à partir
du Conseil du trésor ni même à partir du ministère de la Santé ou du ministère
de l'Éducation. Alors, ils ont une
directive, ici, que la gestion de leur enveloppe d'effectifs doit se faire de
manière à maintenir ces services. Voilà comment on va procéder.
M.
Gaudreault : Bien, c'est encore pire que ce que je pensais, M.
le Président. C'est encore pire que ce que je pensais, parce que, je veux dire, avec la définition de «maintenir», le
ministre, il joue au Ponce Pilate, là, il s'en lave les mains...
Des voix : ...
M. Gaudreault : C'est-u
interdit, ça, «Ponce Pilate»?
Le Président (M. Spénard) : Je ne
sais pas si c'est interdit... Est-ce que monsieur...
M. Gaudreault : Ce n'est pas
un juron.
Des voix : ...
Le Président (M. Spénard) : Alors,
j'appellerais les intervenants à faire attention à leurs mots. «Ponce Pilate»
est peut-être péjoratif à l'intention d'un ministre.
M.
Gaudreault : Non, mais, en tout cas, on vérifiera dans la
liste, là. Bien, c'est-à-dire, il s'en lave les mains. Ça, ce n'est pas
interdit, ça, de dire ça, là?
Le Président (M. Spénard) : Non.
M. Gaudreault : Bon, puis
Ponce Pilate, il se lavait les mains, alors... mais il s'en lave les mains, de
ce qui pourrait se passer dans chacun des ministères.
C'est lui qui présente la loi, puis après ça il se dit : Ah! ils feront ce
qu'ils veulent dans chacun de leurs ministères. Il a une interprétation
variable du mot «maintenir», «maintenir les services offerts». Moi, c'est la première fois que je vois ça, là. J'en ai fait
un peu, de législation, là, en sept
ans de vie de député, là, puis, quand on demande à un ministre de nous
définir un mot, bien, il faut qu'il le définisse minimalement en citant le Larousse,
ou Le Robert, ou je ne sais pas quel dictionnaire, là, mais au moins en
définissant un mot pour savoir sur quoi on travaille. Là, le ministre,
il renonce à définir même un... à faire le minimum, à définir un mot au moins
pour donner quelque balise que ce soit à ses collègues ministres qui auront
à interpréter ça, là. Alors, en tout cas, moi, je suis étonné, là, de cela.
Le Président (M. Spénard) : M. le
ministre.
M. Coiteux : On peut être étonné,
mais c'est parce que c'est quoi, l'alternative, si ce n'est pas à l'organisme qu'on dit de gérer son enveloppe de manière à
maintenir les services à la population? On demande ça à qui, si ce n'est pas à
l'organisme qui a à faire la gestion de ses effectifs? Alors, c'est un
étonnement étonnant, M. le Président.
Le Président (M. Spénard) : M. le
député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Bien, je
vais lui répondre au ministre : C'est ça qu'on essaie de faire depuis qu'on
étudie cet article-là. Le ministre,
il dit : À qui on va le demander? On a fait je ne sais plus combien de propositions d'amendement de l'article 12, dont le dernier que vous
avez rejeté, qui était de l'offrir au Protecteur du citoyen. Là, le ministre,
il vient nous dire, le président du Conseil du trésor, il vient de nous
dire : À qui on va le demander? C'est fort de café, M. le Président.
Parce que — je
suis inspiré par le service, là — c'est quand même étonnant, là, parce que
c'est ça qu'on essaie de faire depuis le début, puis là il vient de nous
dire : À qui on va le demander?
Alors là,
tantôt, il attaquait mon collègue de Saint-Jean en disant qu'il y avait un
problème de fond. Bien là, je suis obligé de lui retourner la balle, là,
au ministre, parce qu'il nous dit qu'il ne veut pas le définir, il ne veut même
pas définir «maintenir». Il dit : À qui
on va le demander? Parce que semble-t-il que c'est couvert dans sa loi. Nous,
on lui a fait plein de propositions, puis il nous revient avec ça.
Alors, je lui retourne la question : Qui va le définir?
Le Président (M. Spénard) : M. le
ministre.
M.
Coiteux : M. le Président, je vais répéter que je pense que
l'opposition officielle a un problème de fond avec le principe du gel des effectifs, je pense que c'est
ça qui est le coeur du problème ici. Ce ne sont pas des amendements
visant à mieux encadrer la gestion des effectifs par les organismes, ce n'est
pas de ça qu'il s'agit ici, c'est une objection au principe même de geler les
effectifs.
En fait, je
dirais même qu'il y a une objection au principe même de poser des gestes pour
retourner à l'équilibre budgétaire.
On souhaite l'équilibre budgétaire, mais on souhaiterait que Dieu fasse le
travail à notre place. Ça prend les moyens,
pas seulement des voeux pieux. Et, parmi ces moyens, il y a un projet, ici, qui
vise à échanger de l'information du dénombrement
pour suivre et prendre des décisions comme État. Une fois qu'on a confié des
enveloppes d'effectifs qu'on veut contrôler pendant une certaine période
de temps, on donne la directive aux organismes visés de les gérer correctement, ces enveloppes-là, parce que ça
pourrait être géré incorrectement. Correctement, le critère, c'est
maintenir les services à la population.
Et, comme dans toute situation de cette nature,
il y a un ministre qui est responsable des organismes, et puis il peut intervenir, il peut vérifier, c'est
normal. J'imagine que l'opposition officielle n'est pas contre le principe que
le ministre puisse vérifier si les
organismes remplissent leur mission. Alors, si jamais après vérification on
constate qu'ils gèrent leurs effectifs d'une manière qui est contraire
au maintien des services à la population, il peut intervenir.
Alors,
l'objection n'est pas vis-à-vis de l'article 12, l'objection est au
principe même de contrôler les effectifs au sein de l'appareil étatique. L'objection est même, je dirais, de poser
des gestes concrets pour ramener l'équilibre budgétaire.
Le Président (M. Spénard) : M. le
député de Jonquière.
• (16 heures) •
M.
Gaudreault : Moi, écoutez, j'aurais pu intervenir plein de
fois, parce que j'ai l'impression que le ministre nous impute des motifs, là, mais, parce que je suis bon
garçon, là, je l'ai laissé s'exprimer, mais c'est parce que le ministre, il ne peut pas nous dire qu'on a une
opposition de principe au gel des effectifs alors qu'on n'est pas sur cet
article-là.
L'article 12, là, c'est sur le contrôle,
hein? C'est même... Section III, là, les articles 9 à 17, c'est
marqué dans son projet de loi :
«Section III. Contrôle.» C'est le ministre lui-même, dans son projet de
loi, qui dit : La section, là, le titre...
l'intitulé de la section — ce n'est pas désincarné, là, ce n'est pas là juste pour le
fun — c'est le
contrôle. Alors, j'informe le ministre que c'est à son article 36
qu'on parle du gel des effectifs.
Alors,
j'aurais pu l'interrompre plein de fois dans son laïus, là, parce qu'il dit que
je suis contre le gel alors que c'est
à l'article 36 qu'on va parler du gel. Si on veut être «by the book», on
va l'être, là. Moi, je suis ici, là, à l'article 12, là, pour
parler du contrôle. Puis un contrôle, là, M. le Président, en droit, là, ça se
balise. Parce qu'on n'est pas dans un régime totalitaire. On essaie, depuis
qu'on a commencé l'étude de l'article 12, de mettre un minimum de balises
à ce pouvoir de contrôle.
Le ministre, je ne sais pas si c'est parce qu'il
ne comprend pas ou si c'est parce que c'est du dogmatisme, mais il se contredit même en nous posant la
question : Bien, ça sera au... Comment voulez-vous que le... Ça sera au
ministre de le vérifier, de le maintenir,
puis il ne veut même pas nous donner une définition de «maintenir». Alors, moi,
là, M. le Président,
je constate que nous nageons dans le flou total, bien, dans plusieurs articles
de ce projet-là, depuis le début. Je l'ai dit à plusieurs reprises, on est dans un
chèque en blanc, on est dans de l'imprécision, puis là, bien, c'est de
l'imprécision à la puissance 10,
parce que moi, je n'ai jamais vu ça qu'un ministre refuse de définir un mot de son propre projet de loi.
Ça, c'est vraiment du désengagement total, là.
Je
veux dire, c'est lui, le porteur du projet de loi, puis il refuse de définir
des mots de son propre projet de loi. C'est parce que ça sert à ça, les
commissions parlementaires, ça sert à ça, la législation pour qu'un jour, là,
quand on va se retrouver face à des
problèmes d'interprétation de cette loi, on va être capables de refouiller dans
le Journal des débats des
travaux de la commission parlementaire actuelle pour voir ce que le ministre...
c'était quoi, son intention. Bien, moi, je souhaite bonne chance aux futurs interprétateurs de cette loi
n° 15, là, si jamais elle s'avère adoptée, parce qu'ils vont avoir
du plaisir d'essayer de comprendre ce qui se passe dans la tête de ce
gouvernement, parce que ce n'est pas clair.
Il est le
porteur de la loi. Alors, moi, je voudrais bien, là, qu'on fasse venir ici
chaque ministre. On va faire venir le ministre
de l'Éducation. On va lui dire : O.K., dans ton ministère, c'est quoi, le
maintien des services? Après ça, on va faire
venir le ministre de la Santé : Dans ton ministère, c'est quoi, le
maintien des services? Le ministre des Transports, le ministre de l'Environnement, ainsi de suite. Je
veux dire, si c'est ça qu'il veut, le ministre, qu'il nous le dise, puis
qu'il cède la place à ses collègues pour venir définir c'est quoi, le maintien
des services.
Mais là il a
une vue transversale, lui, comme président du Conseil du trésor, là, c'est
transversal, c'est horizontal. Je ne
lui demande pas la lune, encore une fois je veux juste qu'il nous explique un
peu c'est quoi, sa définition de «maintenir les services». C'est très variable, là, maintenir les services d'un
ministère à l'autre. Alors, je pense que, seulement par cette question-là, il devrait voir au moins si ce n'est
pas l'inapplicabilité totale de la loi, au moins la difficulté
d'application de sa loi, au moins la difficulté d'application de sa loi.
Alors, moi, je reviens à la charge, je redemande
au ministre de nous donner un minimum de définition de «maintenir les services», autrement qu'en me répondant : Bien, ce
sera à chaque ministre de le définir, puis il pourra agir, bien, avec un
pouvoir de directive à son organisme. Tu sais, le ministre des Transports, il
va envoyer une directive à la Société
d'assurance auto du Québec, mais sans aucune balise, si, par exemple, il juge,
lui, dans sa tête de ministre des Transports, que la Société d'assurance
auto ne respecte pas l'article 12. On est dans la pure discrétion, dans la
pure discrétion. J'ai rarement vu ça. Je veux dire, c'est un minimum, là, de
nous préciser ça. Merci.
Le Président (M. Spénard) : M. le
ministre.
M.
Coiteux : Bien, M. le Président, on discute de l'article 12
depuis de nombreuses heures, nombreuses heures, parce qu'on repart le compteur régulièrement pour rediscuter exactement
les mêmes choses. Et le député de Jonquière n'était pas là hier soir
puis il aurait entendu plusieurs fois les mêmes...
Mme Poirier : M. le
Président, je m'excuse, on ne peut pas évoquer l'absence d'un député.
Le Président (M. Spénard) : Vous
avez...
M. Gaudreault : Moi, j'étais
peut-être chez nous en train de vous écouter, M. le ministre.
M. Coiteux : Peut-être, mais vous
n'étiez pas là...
M. Gaudreault : Oui, mais
alors... Bien, vous ne pouvez pas imputer... vous ne pouvez pas me reprocher
mon absence.
Mme Poirier : On ne peut pas,
on ne peut pas le faire.
Le Président (M. Spénard) : On ne
peut pas, vous avez raison, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Coiteux : Si on me dit que je ne
peux pas, je ne le ferai pas.
Le Président (M. Spénard) : On ne
peut pas évoquer l'absence. Alors, M. le ministre.
M. Coiteux : Alors, n'évoquant pas
l'absence...
Mme Poirier : Non, non, on ne
peut pas le faire indirectement.
M. Coiteux : Bien, je ne l'évoque
pas. N'évoquons pas. Je ne l'évoque pas.
J'ai répété beaucoup de fois qu'est-ce qu'on
entendait par là. Puis je pense que la meilleure façon de le comprendre... Et je vais le répéter, ce n'est pas
la première fois que je vais le dire, là, je pense que les Québécois
vont comprendre ça facilement. Si, dans un hôpital, on décide de
systématiquement remplacer tous les administrateurs qui partent à la retraite mais de ne remplacer aucune des infirmières qui
partent à la retraite, est-ce qu'on s'entend qu'à un moment donné le service à la population va être
affecté, parce que le rôle de l'hôpital c'est de donner des services de
santé?
Alors, évidemment, on pourrait, mathématiquement,
maintenir l'enveloppe, hein? S'il n'y avait pas d'article 12, là, l'organisme, il dirait : Je ne prends plus
la commande. L'article 12 est là précisément pour permettre au ministre de dire à l'organisme qui ferait une
chose pareille : Tu ne maintiens pas les services. Puis, dans un hôpital,
les services, c'est des services de santé,
puis, dans une école, c'est des services aux élèves, et puis, dans un autre organisme, ça va être d'autres types de services. L'organisme
est le mieux placé pour juger de la définition de ses services à lui,
dans sa mission à lui, mais le ministre,
lui, est le mieux placé pour émettre une directive si jamais la situation
absurde que j'ai décrite plusieurs fois depuis le début de ce long débat sur
l'article 12... J'ai expliqué ce que ça voulait dire. Alors, je
n'ai pas besoin d'aller au Larousse,
je n'ai pas besoin d'aller au Robert, je n'ai pas besoin d'aller au grec
ancien ou au latin, je l'ai expliqué.
Le Président (M. Spénard) : M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Puis,
s'il s'adonne que le ministre de la Santé, il est d'accord avec ça, lui, de ne
pas remplacer les infirmières puis de
remplacer juste les cadres, on fait quoi? Je veux dire, ici, on doit mettre des
remparts contre ce qu'on appelle la
dictature de la majorité en sciences politiques. Qu'est-ce qui nous prévient...
qu'est-ce qui nous permet de prévenir un ministre qui ne comprend rien,
là? On en a déjà vu. Alors, qu'est-ce qui nous permet de contrôler ça?
Puis, services aux élèves, moi, savez-vous... Il
vient de dire au ministère de l'Éducation : Bon, les services offerts à la population, c'est des services aux
élèves au ministère de l'Éducation. Bien d'accord avec ça. Mais, avec
les récentes coupures annoncées par le gouvernement,
là, savez-vous quoi, dans ma commission scolaire De La Jonquière, ils ont aboli le poste des deux bibliothécaires. Il y
avait deux bibliothécaires, il n'y en a plus. Mme Signori, entre autres,
qui est venue me voir à mon bureau de comté
complètement catastrophée, pas parce qu'elle craint pour son avenir
personnel, elle peut avoir des offres
ailleurs, dans le privé entre autres, mais elle craint pour les élèves de la
commission scolaire De La Jonquière
qui n'ont plus de bibliothécaire. Ils étaient deux, il n'y en a plus. Est-ce
que le bibliothécaire d'une commission scolaire, c'est un service aux
élèves?
Le Président (M. Spénard) : M. le
ministre.
M. Coiteux : Je répéterai la même
chose, là... Non, je ne le répéterai pas parce que je l'ai dit mille fois.
C'est normal de faire confiance au ministre
qui est responsable d'un réseau, c'est normal de faire confiance à un collègue
qui va gérer le réseau de l'éducation et le
réseau de la santé, c'est normal de penser que c'est la meilleure personne pour
faire les vérifications et émettre les
directives pour maintenir les services à la population. C'est structuré comme
ça parce que c'est normal que ça soit
structuré comme ça. Ça ne peut pas être structuré autrement. Et l'article 12
est libellé comme il est précisément parce qu'il y a un rôle pour
l'organisme, il y a un rôle pour le Conseil du trésor puis il y a un rôle pour
le ministre qui est responsable du réseau.
Et c'est structuré de manière à donner cette indication très importante qu'on
ne peut pas gérer l'effectif n'importe comment. On doit gérer l'effectif de
manière à offrir les services à la population.
Le Président (M. Spénard) : M. le
député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Bien, je regrette, là, mais le ministre, le président
du Conseil du trésor n'a pas répondu à ma question. Est-ce qu'avoir au moins un bibliothécaire dans une commission
scolaire, c'est un service à l'élève? Oui ou non?
M. Coiteux : Dans les écoles, il y a
des bibliothèques, puis, dans les bibliothèques, il faut offrir les services.
Alors, la façon d'organiser ça à l'intérieur d'une commission scolaire ou d'une
école, ça leur appartient. Ils n'ont pas fermé les bibliothèques.
M.
Gaudreault : Oui, mais, s'il n'y a pas de bibliothécaire... Je
veux dire, on va laisser les piscines ouvertes, mais il n'y aura pas de
surveillant. Il va y avoir plein de noyades. Ça, c'est la logique du
gouvernement. Je veux dire, ça ne marche
pas, là. Tu sais : Ah oui! Le service est là, les piscines sont ouvertes.
Les piscines sont ouvertes, mais il n'y a pas de surveillant. Ça ne va
pas bien. Mais c'est la même logique qui s'applique.
Pourquoi?
Pourquoi les bibliothécaires? Il me semble, les mieux placés pour répondre aux
besoins des élèves qui se cherchent
un livre ou qui veulent travailler dans une bibliothèque, c'est d'abord des
bibliothécaires. Alors, je veux dire, si
le ministre, lui... Oui, en plus, j'entends mon collègue qui me souffle à l'oreille :
Le ministre de l'Éducation avait dit qu'il
n'y a personne qui serait mort de couper les budgets pour acheter des livres.
Bon, bien, ça veut dire que, là, dans ce cas-là, parce que le ministre
pense ça, de couper des bibliothécaires, ce n'est pas un service à la
population.
Est-ce que le
ministre peut comprendre, le président du Conseil du trésor peut comprendre
qu'on essaie juste de mettre un peu de balises? Parce qu'il peut y
arriver que des ministres, par leurs convictions personnelles, vont arriver à des situations où finalement les services
offerts à la population, comme le dit l'article 12, seront effectivement
affectés. Alors là, moi, je demande au
ministre de me définir le mot «maintenir». Je lui demande si avoir coupé les
bibliothécaires d'une commission scolaire, ça affecte les services. Il ne me
répond pas. Il ne me répond jamais à ces éléments-là, puis tout ce qu'il dit comme exemple un peu loufoque, mais qui n'est
peut-être pas si loufoque que ça finalement, c'est de dire : Bien, si, admettons, un hôpital décide
de ne plus remplacer aucune infirmière puis ne fait remplacer que les
cadres, là, ça, ça n'aurait pas de bon sens. Bien, je n'ai aucune garantie de
ça, moi.
• (16 h 10) •
Qu'est-ce qui me dit
qu'un ministre, à un moment donné, il ne lui passera pas l'idée de faire ça?
Ou, dans un autre domaine, tu sais, de dire, par exemple dans le domaine des
transports : Bien, nous autres, au ministère des
Transports, on va couper tous les budgets
qui peuvent aller pour l'entretien des routes. Ah oui! C'est correct, les gens
ont juste à se mettre des pneus à
clous l'hiver au lieu de se mettre... au lieu d'avoir des pneus d'hiver
ordinaires ou des quatre saisons. Donc, on n'entretient plus les routes,
c'est à la population de se responsabiliser. Qu'est-ce qui me dit, moi, que ça n'arrive pas, ça? Ou de dire : On va réduire
le nombre de fonctionnaires de la voirie pour le déneigement des routes
l'hiver dans telle, telle région au nord du
49e parallèle, puis, en bas, bien, on va en mettre plus ou moins. Je veux
dire, ça peut affecter les services de la population, ça. Ou dire :
On va mettre des employés de la voirie pour entretenir les routes juste à partir... en même
temps que l'obligation d'avoir des pneus d'hiver le 15 décembre. On aurait
eu l'air fin hier, là, avec la
tempête qu'on a eue ici, à Québec. Bien, c'est du service à la population,
ça. Mais ça pourrait justifier dans un sens logique, dire : Si, au Québec,
on oblige d'avoir les pneus d'hiver le 15 décembre, on ne fera pas
l'entretien des routes avant le
15 décembre, mettons. Mais là on aurait eu l'air fin hier. C'est quoi,
«maintenir des services à la population»?
Le Président (M.
Spénard) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Je maintiens mes propos, M. le Président.
M. Gaudreault :
Ah! il maintient ses propos.
Le Président (M.
Spénard) : M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
C'est quoi, «maintenir ses propos»? Est-ce qu'il peut me donner une définition
de ça?
M. Coiteux :
Maintenir ce que j'ai déjà dit là-dessus.
Le Président (M.
Spénard) : M. le député de Jonquière, il vous reste deux minutes.
M. Gaudreault :
Il me reste quoi?
Le Président (M.
Spénard) : Deux minutes.
M. Gaudreault :
Deux minutes. C'est assez, M. le Président, pour faire une proposition
d'amendement. L'amendement est le suivant : L'article 12 est modifié
par l'ajout, à la fin du deuxième alinéa, du suivant :
«Le ministre rend
publique cette directive au plus tard 30 jours après sa transmission.»
Le Président (M.
Spénard) : On va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à
16 h 12)
(Reprise à 16 h 16)
Le Président (M.
Spénard) : Alors, nous allons reprendre suite à l'amendement déposé
par le député de Jonquière à l'article 12,
qui est modifié par l'ajout, à la fin du deuxième alinéa, du suivant : «Le
ministre rend publique cette directive au plus tard 30 jours après
sa transmission.» M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui, bien, écoutez, je pense que l'alinéa... pas
l'alinéa, mais l'amendement parle en lui-même : «Le ministre rend
publique cette directive au plus tard 30 jours après sa transmission.» Je
pourrais sortir une cascade d'arguments
favorables à cet article-là, notamment le fait que le gouvernement s'est quand
même positionné fortement à plusieurs reprises pour être soi-disant un
gouvernement de la transparence, le gouvernement le plus ouvert et le plus transparent que l'univers connu et inconnu a
connu, justement. Donc, ça va dans le sens, d'une part, de la
transparence, d'autre part, ça va dans le
sens aussi de la cohérence avec le projet de loi du ministre, parce que, plus
loin, à l'article 15, concernant les contrats de services, le
ministre dit lui-même, dans son projet de loi, qu'une directive sur les
contrats de services doit être rendue publique au plus tard 30 jours après son
adoption.
Alors,
on fait un amendement de concordance, au fond, avec la directive sur la
question de la gestion de l'effectif et la directive à chaque organisme qu'il identifie concernant la gestion de
l'effectif qui lui est attribué. Alors, on dit, autrement dit : Si c'est vrai, à l'article 15,
pour les contrats de services, ça doit être vrai, à plus forte raison même,
pour les organismes sous la
responsabilité d'un ministre. Alors, dans ce sens-là, et en plus avec
l'argumentaire entourant la transparence, on pense que cet amendement
pourrait être rendu public.
Et je me souviens
d'ailleurs d'une de vos mémorables interventions, M. le Président, je pense que
c'est la semaine passée, ici même, à l'article...au projet de loi n° 15,
vous disiez que, du jour au lendemain, on apprend, par exemple, que le gouvernement coupe les CLD ou que le gouvernement prend
telle décision puis vous disiez vous-même que vous vouliez avoir un peu
plus de vision pour savoir où aller. Peut-être que vous ne vous en souvenez
pas, mais moi, je m'en souviens. Je pourrai
vous sortir votre intervention, M. le Président, mais c'était fort pertinent.
Puis c'est justement dans ce sens-là,
pour savoir un peu... Parce que vous me regardez avec des yeux de... je ne vous
dirai pas de quoi, là, mais vous n'avez pas l'air de vous en souvenir,
mais je pourrai vous le sortir, c'était très bon. Puis c'est...
Le Président (M.
Spénard) : M. le député...
M.
Gaudreault : Moi, je pense que, dans cet esprit-là, pour savoir
un peu plus où on s'en va, ce serait bon d'avoir, dans l'espace public...
que ce soit rendu public, la directive qui est faite aux organismes par un
ministre, là.
Le Président (M. Spénard) : M. le
ministre.
M.
Coiteux : Bien, il n'y a pas de lien entre ce qui est demandé à
l'article concernant les contrats de services et celui-là. Je répète que
l'article 12, tel que rédigé, n'a pas besoin de l'amendement.
Le Président (M. Spénard) : M. le
député de Jonquière.
• (16 h 20) •
M. Gaudreault : Je salue
l'ouverture du ministre. On est... Bien, c'est parce que, dans le fond, avec
des amendements qui sont assez anodins, somme toute, ça permettrait d'aller bien plus
vite, là, mais, en tout cas, ça, c'est une autre affaire. Mais je veux
juste dire... Il me dit qu'il n'y a pas de lien, mais je reviens avec le titre
de sa section, là, Section III,
Contrôle, sous-section 1, Période d'application, sous-section 2 — c'est
celle-là dans laquelle nous sommes avec l'article 12 — Mesures
relatives aux effectifs, puis la sous-section qui suit, la sous-section 3,
c'est : Mesures relatives aux contrats de services.
Bon. Là, le ministre,
il me retourne, là, comme ça, en me disant : Bien, non, ça n'a pas de
lien. Bien, moi, je trouve que ça a
un lien. On est au moins dans la même section. S'il y a une place dans la même
section, à l'article 15... pas dans la même section, mais... oui,
dans la même section, oui, la section III, la section Contrôle, s'il y a
une place dans la même section, à
l'article 15... Puis on dit que ça prend... il faut que ce soit rendu
public 30 jours après son adoption, pour une directive sur les contrats de services, je trouve que ça a drôlement
rapport avec l'article 12 qu'on est en train d'étudier. Je trouve
que le ministre, il me répond ça sans argumenter. J'aimerais ça comprendre un
petit peu plus sa logique. Pourquoi il me dit que ça n'a pas de rapport?
M. Coiteux : M. le Président...
Le Président (M. Spénard) : M. le
ministre, oui.
M. Coiteux : ...l'opposition
officielle dépose amendement après amendement, après amendement, après amendement
sans qu'il y ait de lien entre aucun de ces amendements. Alors,
l'article 12, lui, il est constitué pour maintenir les services à la population. C'est une
directive qui est émise aux organismes, et le ministre a un pouvoir
d'intervention, comme il l'a actuellement dans le cadre d'autres activités des ministères et des réseaux, et c'est normal que ce soit
bâti comme ça. L'opposition, ici, peut peut-être essayer de faire croire qu'elle cherche à
améliorer les choses, je pense qu'elle cherche à retarder les choses.
Une voix : M. le Président,
ça, c'est prêter des intentions...
M. Gaudreault : M. le
Président, ça, c'est ce que j'appelle imputer un motif, ça.
Une voix : Ça, c'est
interdit, M. le Président.
Le
Président (M. Spénard) :
Alors, je rappelle à l'ordre, s'il
vous plaît, qu'on ne peut pas...
J'inviterais tout le monde à
la prudence pour ne pas prêter des mauvaises intentions aux parties concernées.
Alors, M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Bien,
écoutez, là, un, il ne peut pas nous imputer des motifs, je l'ai déjà dit,
mais, je reviens sur le fond de l'amendement, moi, il ne peut pas dire comme ça... On en a déjà parlé, je ne me
souviens plus c'était sur quel article,
quel amendement qu'on a fait, là, il ne peut pas dire que nos amendements
sont irrecevables, ce n'est pas à lui de juger de ça, c'est à vous, c'est au président. C'est le président qui...
Puis là il l'a jugé recevable, le président, l'amendement. C'est la même chose à chacun de nos amendements.
On a beau en déposer 10, 12, un, ils sont jugés recevables ou non par le président. Ça veut toujours
bien dire qu'on est dans l'article, dans le sujet de l'article. Je ne peux pas
me faire dire, moi, comme ça, là...
La seule réponse qu'on me donne, c'est que ça n'a pas de rapport, c'est que
vous voulez retarder. Voyons donc. On
fait du droit, là. Ce n'est pas rien, là, on fait du droit, là. On n'est pas
dans une cour d'école, là, ici, là. Alors, moi, j'aimerais ça que le ministre
me donne des arguments un petit peu plus solides, là.
Le Président (M. Spénard) : M. le
ministre.
M. Coiteux : On pourra en discuter
au moment de l'article 15, là, mais, dans le cas de l'article 15, qui
n'est pas l'article 12, qui est bâti sur un principe qui est différent,
c'est que le citoyen qui va contracter avec un organisme public, il doit savoir si la personne avec qui il
signe le contrat est légalement autorisée à le conclure, de là la
nécessité de rendre publique la directive, ici. C'est un cas qui est
complètement différent.
Le Président (M. Spénard) : M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui, mais là on ne fait pas le débat sur l'article 15, on le fait sur le
12. Puis nous, on propose que la directive qui est... dont le ministre
parle à l'article 12, au deuxième alinéa, on parle que... on propose
qu'elle soit publique. Je veux dire... Puis, pour un des arguments en appui de
mon amendement, c'est de dire : Il le fait plus loin, à l'article 15. Je ne fais pas le débat sur
l'article 15, je m'appuie sur ce qui s'en vient à l'article 15 pour
dire : On devrait faire la même chose à l'article 12. Alors,
je suis vraiment pile sur le sujet de l'article 12 en disant qu'on doit le
rendre public.
Alors,
moi, je ne voudrais pas que le ministre me réponde simplement : Ah! ça n'a
pas de rapport. Ah! le député veut retarder. Qu'il m'explique pourquoi.
Alors, je ne sais pas s'il faut que je lui mette des mots dans la bouche, mais je voudrais juste qu'il m'explique pourquoi il
trouve que ce n'est pas une bonne idée de rendre publique la directive
au plus tard 30 jours après sa
transmission. Je l'amène sur le fond, là. Est-ce qu'il peut m'expliquer
pourquoi ce n'est pas logique? Pourquoi ça ne marche pas de rendre ça
public? Un gouvernement qui veut être le gouvernement le plus transparent
depuis l'Antiquité grecque.
Le Président (M. Spénard) : M. le
ministre.
M.
Coiteux : Bien, il y a un rapport, puisque j'ai expliqué que, dans le
cas de l'article qui est invoqué à l'appui de cette argumentation,
l'article 12, c'est une situation qui est complètement différente. Donc,
mes propos, ils avaient tout à fait leur raison d'être.
Et,
concernant la transparence, on en a abondamment discuté l'autre soir — ou
est-ce l'autre matin, ou l'autre après-midi, puisque ça fait longtemps
qu'on est sur l'article 12 — bien, on a expliqué que, pour la
transparence, le gouvernement était en train de faire des travaux pour une
politique générale avec une directive générale qui ne va pas s'appliquer à un
projet de loi en particulier mais à l'ensemble des données gouvernementales.
Le Président (M. Spénard) : M. le
député de Jonquière.
Mme Poirier : Ça va être la députée
d'Hochelaga.
Le Président (M. Spénard) :
Hochelaga-Maisonneuve, excusez.
Mme Poirier : Alors, M. le
Président, on a une persistance dans le dépôt de nos amendements, et qui sont pertinents : nous voulons qu'il y ait de la
transparence. On veut que le citoyen puisse être capable de juger des
décisions. C'est le quatrième amendement que l'on dépose dans lequel on demande
de rendre publiques des informations, le quatrième,
M. le Président. On est constants, là. Il
y a un message que le ministre, il va falloir qu'il comprenne, là. On a déposé, là, mon collègue vient de déposer... C'est
le quatrième amendement qui demande, c'est le quatrième amendement qui demande de rendre public. On en a déposé deux
à l'article 10 et un à l'article 11. Alors, il y a une constance, là,
dans ce qu'on fait, là.
On n'est pas
déconnectés, là. Pour nous, il est important qu'il y ait de la transparence, et
c'est ce qu'on invoque depuis les
quatre amendements. Ce n'est pas... On n'est pas en train de retarder les
travaux. On veut faire comprendre un message
au président du Conseil du trésor : Nous voulons de la transparence. Nous
voulons que le citoyen puisse être informé
de comment le gouvernement va gérer le gel des effectifs. C'est ce qu'on veut.
On ne veut pas que ça se fasse derrière les portes closes, on veut que
ça se fasse à visage découvert. Alors, quel mal il y a...
Et je nous
reporte, M. le Président, à l'article 10, où nous avions demandé, dans un
premier temps, d'introduire les mots «et rendre public». On l'a essayé
deux fois. Une première fois, on a demandé que le Conseil du trésor, quand il établit
les niveaux d'effectif, il rende public cela. C'est ce qu'on a demandé dans un
premier temps. Ensuite, dans un deuxième
temps, on a demandé que, lorsque les ministres... d'ajouter que les ministres
devraient rendre publics les niveaux d'effectif.
Alors, M. le Président... Puis, on a refait la même chose à l'article 11,
après, et on a justement... on voulait que même les organismes publics
rendent publics.
Alors, il me semble qu'on est très, très, très,
là... on est sur la même ligne, là. On n'a pas changé d'un iota. Alors là, ce qu'on dit, c'est que, le ministre,
lorsqu'il va émettre une directive, on veut qu'il la rende publique. Il me
semble, là, qu'il y a une constance. Et,
vous savez, M. le Président, à l'opposition, la façon de se faire entendre, et de
transmettre ce que les groupes ont déjà
transmis, et pour appuyer le travail que les groupes ont fait en transmettant
des mémoires, bien, la seule arme que nous avons, ça s'appelle la
parole. C'est la seule...
Une voix : C'est la plus
importante, d'ailleurs.
• (16 h 30) •
Mme
Poirier : Et c'est la
plus importante, mais c'est la seule possibilité que nous avons, c'est de se faire
entendre. C'est la seule chose que l'on a, à
l'opposition. On ne peut pas décider. C'est le gouvernement
qui décide, et, puisqu'il est majoritaire, bien, il décide envers et
contre tous. Alors, notre rôle, comme opposition officielle, c'est de faire en
sorte de donner la parole aux groupes qui sont venus, et qui ont invoqué, et qui
ont demandé des modifications.
On se
rappellera, M. le Président, que, lors de l'adoption de principe, nous avions
même demandé la scission du projet de
loi. Parce que, pour nous, il y avait vraiment deux choses : il y avait le
dénombrement d'un bord, et le contrôle de
l'autre côté. Et, pour nous, il y avait vraiment deux débats, parce que, pour
nous, la partie contrôle n'était pas complète. Dans la partie dénombrement, que nous avons d'ailleurs finie, il nous
reste quelques ajustements à faire, que le ministre déposera éventuellement, mais c'est pour ainsi
dire complété. Dans la partie contrôle, l'opposition officielle, ayant
entendu les groupes, souhaite qu'il y ait plus de transparence. Il me semble
que ce n'est pas bien, bien compliqué. Le ministre est complètement fermé à
recevoir quelque modification que ce soit à son projet de loi, il ne veut pas
même...
Une voix : À part dans la
version anglaise.
Mme Poirier : Pardon?
Une voix :
À part dans...
Mme Poirier : À part
l'anglais, à part que la traduction, mais il n'est pas recevable sur une
démonstration de tout ce qui pourrait faire en sorte qu'on introduit de la
transparence dans son processus. On a voulu introduire de la transparence au moment où il établit les
effectifs, ça a été non, au moment où les ministres vont transmettre aux
organismes, ça a été non, au niveau des organismes, ça a été non.
Alors là, vous savez, notre travail, nous, c'est
de s'essayer à toutes les fois pour voir : À un moment donné, il va-tu céder? Parce que c'est ça, notre travail.
Notre travail, c'est de faire en sorte de porter la voix de ceux qui sont
venus ici pour faire valoir leurs idées.
Quand la FAE nous a déposé, dans son mémoire, la volonté d'avoir le Protecteur
du citoyen qui surveille, bien, c'est
notre travail à nous de plaider ce que l'organisme a demandé et, pour ça, bien,
c'est la parole qui nous permet de le faire; ce n'est pas juste la
parole, M. le Président, c'est le temps. Et, si le ministre trouve que ça prend du temps, bien, peut-être qu'il devrait
réfléchir à ouvrir, à ouvrir sur des possibilités. Parce que, pour nous, ce
que les groupes sont venus dire, en très
grande majorité, c'est qu'ils n'étaient pas d'accord, ils n'étaient pas
d'accord avec le projet de loi du
ministre. Alors, on se doit, à l'opposition, d'être cette parole-là, et c'est
le travail de l'opposition officielle de représenter les groupes qui ne
sont pas d'accord.
Alors, M. le
Président, de demander au ministre, par l'amendement que nous avons devant
nous, de rendre... à chacun des
ministres... Parce que le but, c'est de dire... Je répète le texte qui est
devant nous : «Un ministre responsable peut émettre une directive à chaque organisme public visé par
l'application de l'article 10 qu'il identifie — et là je vais avoir une question, là,
qu'il identifie, j'ai l'impression qu'on l'a oublié, celui-là — concernant
la gestion de l'effectif qui lui est
attribué.» Et on dit que ce ministre-là, quand il va émettre la directive, dans
un souci de transparence, bien, il va la rendre publique, cette
directive-là, tout simplement, 30 jours — on le dit,
30 jours — après
sa transmission.
Il me semble, M. le Président, là, on ne demande
pas la lune, là. On ne demande pas la lune, on demande tout simplement de l'ouverture à rendre public. Parce
que, à partir du moment où le ministre va avoir transmis sa directive à l'organisme, eh bien, le premier alinéa, qui est
le fait de maintenir les services à la population, il y a une lumière
rouge qui va s'allumer, là, il y a quelqu'un
qui va poser une question : Pourquoi le ministre transmet à l'organisme
une directive de maintien des services? C'est parce qu'il a noté quelque
chose, parce qu'il a noté quelque chose.
On a voulu
que le Protecteur du citoyen puisse, justement, évaluer. Le ministre, il ne
veut pas. Alors, on peut bien... on pourra déposer des amendements
jusqu'à demain matin s'il veut, mais, pour nous, il est important qu'il y ait
de la transparence dans le processus. C'est trop important, le premier alinéa
qui dit : «De façon à maintenir les services à la population», c'est trop important, M. le Président, parce que
maintenir les services à la population, je l'ai dit, là, ça ne veut pas dire les améliorer. D'ailleurs, je
regardais la définition, «maintenir», c'est «immobiliser». «Immobiliser».
C'est ça, le synonyme de «maintenir». Alors,
on va immobiliser, on gèle, on prend le portrait à une date donnée puis on dit
que ça va être ça en continu. C'est assez inquiétant, M. le Président.
Le ministre a dit qu'il y aurait de la
flexibilité s'il y avait des éboulements ou s'il y avait des problématiques particulières. Tant mieux, mais ça ne me garantit
pas de la transparence, ça, M. le Président, pas du tout, aucune transparence.
Et le ministre veut faire les trucs derrière les portes closes, et ça ne peut
pas être admissible. Ça ne pourra pas être admissible.
Alors, il va falloir, à un moment donné, là, qu'il se rende compte, là :
on fait de l'ouverture ou on n'en a pas.
C'est le quatrième amendement pour exactement le
même objectif : donner de la transparence, donner de l'information aux citoyens. On l'a essayé par
différentes façons, trois amendements précédemment qui disaient «rendre public». Ce n'était pas compliqué, on ajoutait
deux mots, «rendre public», trois fois. On a essayé d'introduire le
Protecteur du citoyen, une autre façon de rendre public. Et là on revient une
cinquième fois, là, pour dire au ministre : Là, les directives, il faudrait les rendre publiques. Je
ne peux pas expliquer plus en chinois que ça, là. Il me semble que c'est
assez clair, ce qu'on veut, là. C'est simple.
Si le ministre
ne veut pas de transparence dans son projet
de loi, bien, on va continuer à
plaider, M. le Président,
c'est ça qui va arriver.
Le Président (M. Spénard) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Juste un petit
rappel, M. le Président. Il y a quand
même eu un amendement
proposé par l'opposition qui a été
accepté de mon côté, là, hein? Il y a eu un amendement où on a inséré un nouvel article 7.1 après
l'article 7 du projet de loi : «7.1. Chaque organisme public
doit rendre publique sa planification et, le cas échéant, sa planification
révisée.» Alors, on ne peut pas faire un procès complet là-dessus.
Là, on est
sur l'article 12, et l'article 12 a sa logique. L'article 12 a
une logique qui est dans le fonctionnement administratif de l'État
québécois, comment ça fonctionne, qui est responsable de quoi et qui est
imputable de quoi, et en même temps, comme
il y a une question de gestion d'effectif qui est faite par l'organisme, on
demande à cet organisme de maintenir les services à la population dans
ses décisions de gestion de l'effectif. Et j'ai donné moult exemples de situations dans lesquelles une gestion d'effectif
compatible avec une cible serait incompatible avec les services et
appellerait le ministre à intervenir.
Alors,
peut-être que, pour l'opposition officielle, tout n'a pas été dit, mais, pour
moi, sur cet article 12, j'ai déjà dit tout ce que j'avais à dire. Alors, on peut continuer, mais je vais
répéter beaucoup la même chose. Et, lorsque ça m'apparaissait avoir du sens d'introduire «rendre public», comme ça a été le cas à l'article 7, avec l'amendement 7.1,
on a accepté. On n'est pas fermés, on est au contraire très ouverts.
Le Président (M. Spénard) : M. le
député de Saint-Jean.
M.
Turcotte : M. le Président, le ministre... le président du Conseil du trésor nous
dit : On peut continuer. C'est clair
qu'on va continuer, on ne lâchera pas, là. Nous, là, la transparence, c'est la chose la plus importante. Pourquoi? Parce que, par
le passé... Puis on l'a vu, puis je pourrais vous citer plein de mémoires de
plein d'organismes que nous avons entendus, qui ont pris du temps, des
jours, des semaines pour écrire ces mémoires-là, puis, dans plein d'exemples,
de cas où les gens ont eu des impacts des décisions du gouvernement. Donc, on
ne lâchera pas.
Le ministre nous dit : L'article 12 a
sa logique. Bien, je suis d'accord avec lui, l'article 12 est très
logique : «La gestion de l'effectif par
un organisme public doit s'effectuer de façon à maintenir les services
[publics] à la population. Un
ministre responsable peut émettre une directive à chaque organisme public visé
par l'application de l'article 10 qu'il identifie concernant la
gestion de l'effectif qui lui est attribué.» Ça a une logique, mais ce que
nous, on prétend ou ce qu'on affirme, c'est qu'il manque de chair autour de
l'os.
On a fait le débat tantôt avec certains amendements
que mes collègues et moi, on a présentés, on ne sait pas comment comparer le maintien des services publics.
Donc, quel service est offert, qu'est-ce qu'on veut maintenir, on ne le sait pas. Qui va évaluer ça, on ne le sait pas.
Quand ce sera évalué, on ne le sait pas. À quelle fréquence ce sera
évalué, on ne le sait pas. Là, nous, on veut
en plus, minimalement, savoir... Parce
que le ministre nous a dit... le
président du Conseil du trésor, pardon, le président du Conseil du trésor nous a mentionné : C'est le ministre responsable qui va
déterminer. Bon, bien, on va faire preuve de bonne foi, on va faire
confiance. Peut-être qu'on aura tort de faire confiance, mais nous allons faire confiance, nous allons dire :
C'est le ministre responsable. Là, on se dit : Bon, bien, si
le ministre responsable, c'est lui qui va évaluer si les services offerts à
la population sont maintenus ou pas, et s'il y a un problème,
et si, dans un cas où il y a
une problématique, une directive sera émise à chaque organisme
public concerné, est-ce que c'est possible que cette directive-là soit publique pour pouvoir, dans un
premier temps, voir qui est les délinquants, qui ne respecte pas
l'article 12 du projet de loi que le ministre veut faire adopter?
Encore là, là, ce n'est pas pour nous, là. Bien,
c'est sûr que, nous, comme députés, comme les députés du gouvernement, comme les députés de la deuxième opposition, comme tous les
députés, ça sera utile, mais, au-delà de ça, c'est surtout pour que le ministre puisse avoir une pogne encore plus. Et un
organisme qui irait à l'encontre de l'article 12, sachant qu'une
directive pourrait être rendue publique, le concernant, pourrait se dire :
Je vais y penser deux fois, je vais y penser deux fois avant d'enfreindre l'article 12.
Donc, moi, M. le Président, je reviens à la
charge. Je dis que l'article 12 est logique. Cependant, nous voulons y
mettre de la chair autour de l'os, nous voulons y mettre des dents pour
s'assurer qu'il y ait vraiment un maintien
des services offerts à la population,
nous assurer que, ces services-là,
nous puissions les baliser, qu'on puisse savoir de quels services on
parle pour vérifier s'il y a vraiment eu maintien de ces services.
Vous, M. le Président, vous n'étiez pas là à
l'époque, je ne pense pas que vous l'avez connue, mais moi, j'ai été élu à l'élection de 2008, de décembre 2008,
et puis, quand j'ai été élu, on m'a attribué une marraine pour apprendre
le travail de député, et ma marraine, ça a été la députée de Matapédia,
Danielle Doyer — je
peux la nommer maintenant, elle ne siège plus ici — Danielle Doyer. Elle
est...
• (16 h 40) •
Une voix : Mairesse de
Mont-Joli.
M.
Turcotte : ...mairesse
de Mont-Joli maintenant. Mais, Danielle, là, la première chose qu'elle m'a
apprise en commission parlementaire, là,
c'est le rôle du député. Moi, j'ai
posé la question : Ça sert à quoi? Ça sert à quoi de poser des questions même quand on est d'accord avec un
article? Puis peut-être que ça va servir au président du Conseil du
trésor : Ça sert, premièrement, dans certains cas, à réaliser des
problèmes qu'on n'avait peut-être même pas vus, dans le cas du gouvernement, dans notre cas, en posant des
questions sur un article. Ça sert aussi, par la suite, pour analyser la
loi, pour les gens qui auront à appliquer la loi, connaître l'intention du
législateur, l'intention du législateur. Ce n'est pas tout écrit dans la loi, c'est aussi ce qui tourne
autour de la loi. Quand le ministre parle ici, dans le micro, ce qu'il nous dit
par rapport à un article, ce qu'il nous dit,
c'est la volonté, l'intention du législateur. C'est ce qui est important. Si le
projet de loi va devant les tribunaux, bien, c'est ça qui sera aussi étudié.
Mais la
députée de Matapédia, Danielle, me disait aussi : Il faut poser des
questions pour bien comprendre le projet de loi, parce que même le gouvernement peut amener des amendements par
la suite, suite à des questions de l'opposition.
La députée de
Matapédia me disait aussi qu'un député, c'est un ombudsman, c'est quelqu'un qui
défend, qui défend ses gens, qui
défend son monde. Pourquoi? Parce que notre monde, des fois, ils n'ont pas
toujours l'occasion d'écouter tous les
travaux parlementaires, n'ont pas toujours l'occasion... bien, ils n'ont pas
l'occasion d'être ici pour s'exprimer toujours. Mais la moindre des choses, la moindre des choses, c'est... Quand des
gens travaillent, écrivent des mémoires, se déplacent ici, à l'Assemblée nationale, pour s'exprimer en
commission parlementaire, la moindre des choses, c'est d'entendre ce que
ces gens-là ont à dire et de les transmettre. On pourrait les entendre en
commission parlementaire, on fait des consultations
particulières ou générales, ils écrivent des mémoires, on prend notre cartable
de mémoires, là, puis on le met de
côté, puis on ne s'en occupe plus pendant l'étude article par article du projet
de loi. On pourrait faire ça. C'est facile, faire ça. Pas de trouble, on
peut en adopter, des lois, à la tonne, comme ça. Mais ce n'est pas ça, le rôle
d'un député d'opposition, puis même un
député de tous les partis politiques, peu importe. Moi, si les députés du
gouvernement ont des questions aussi,
moi, je les invite à les poser, leurs questions. C'est important. Il faut
prendre les mémoires puis refléter ce que la population nous a demandé.
Puis la population, là... Le ministre les a lus,
les mémoires. La population, ce qu'elle nous a demandé, c'est de la transparence. Ses collègues, là, ont
dit : On va rendre publics nos agendas, hein, on va dire où est-ce qu'on
est puis qu'est-ce qu'on fait. C'est
important, ça. Je suis d'accord avec ça, moi. Mais la transparence, là, c'est
aussi d'être capable de savoir quand un organisme public ou un ministère
n'a pas fait bien sa job puis n'a pas respecté un article de la loi. Puis, si la loi est
adoptée, bien, il faut qu'elle soit respectée. Puis le travail du ministre,
c'est de s'assurer qu'il y a de la transparence.
Puis il peut bien nous dire : Oui, le ministre responsable va faire sa
job. Je vais le croire quand je vais le voir. Il y a déjà quelqu'un qui a dit ça. Donc, par l'amendement de mon collègue
le député de Jonquière, c'est d'ouvrir davantage de transparence, qu'on
soit au courant de ce qui se passe dans le gouvernement.
Son projet de
loi, le projet de loi du président du Conseil du trésor, là, il a une fin de
vie utile assez courte, hein, elle est assez... tu sais, hein, elle
n'est pas très loin, le projet de loi, là. On ne parle pas de quelque chose,
là, qui va durer pendant 10 ans,
20 ans. Moi, j'ai déjà étudié des projets
de loi, là, justement
avec la députée de Matapédia, puis c'est là qu'on a à siéger... Quand on siège sur la Commission de la santé et des services sociaux, là on siège longtemps, hein? Ma collègue
la députée de Jeanne-Mance—Viger,
là...
Une voix : ...
M.
Turcotte : Non,
elle est à l'éducation et culture. Bon, bien, quand on siège à cette
commission-là, on siège longtemps puis on en
voit, de l'étude article par article. Moi, j'en ai vu, des projets de loi où
systématiquement, dans certains projets de loi, on dit : Dans cinq
ans, on va réétudier la loi pour voir si c'est toujours pertinent à l'Assemblée
nationale, ici, en commission parlementaire,
puis tout ça. Ce n'est pas ça qu'on demande. Ce n'est pas ça qu'on
demande au ministre. Ce qu'on demande, c'est
de la transparence puis c'est de s'assurer... étant donné que son projet de loi
va durer peut-être un an et demi, là, bien, pendant ce un an et demi là,
là, bien, les services, là, ils ne seront pas coupés à notre population.
Parce que
moi, je suis échaudé, M. le Président. J'ai un cas. Je le répète puis je vais
le répéter parce que moi, là, ce cas-là,
là, je n'en reviens pas. Des citoyens chez nous se font dire : Les
services en santé ne sont pas coupés. Pourtant, il y a 82 postes
d'infirmière mis de côté, puis le ministre de la Santé me répète tout le
temps... avec des qualificatifs peu agréables, mais me répète toujours que ce
n'est pas vrai, qu'il n'y en a pas, de coupures de services. Puis je l'ai mentionné hier, là... Puis je vais le nommer,
parce que, là, hier, je n'ai pas
voulu le nommer, le citoyen, là : M.
Trépanier. Monsieur X, là, que le
président a appelé monsieur X, c'est M. Trépanier. Il me l'a écrit qu'il y
en a eu, des coupures de services dans la santé. Puis il y en a d'autres
que je pourrais nommer.
Donc, notre travail de député d'opposition,
c'est de défendre notre monde, puis, par cet article-là, c'est ce qu'on fait. C'est ce que le député de Jonquière
fait. Il se lève chaque matin pour venir ici, à l'Assemblée nationale.
C'est pour défendre son monde.
Une voix : En boitant, en
plus.
M.
Turcotte :
En boitant en plus, mais ce n'est pas grave. On a voulu... On lui a fermé
quelques affaires la semaine passée,
là, sa SAQ puis d'autres affaires, là. J'espère qu'il ne s'est pas fait trop
achaler là-dessus dans sa circonscription. Mais quand même il amène un bon argument puis un bon amendement. Puis en
plus ce n'est pas comme si c'était une vue de l'esprit, cet
amendement-là.
M. le
Président, l'article 15 du projet de loi, ce n'est pas mon collègue qui
l'a écrit, ce n'est pas moi qui l'ai écrit, ce n'est pas la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, c'est le président du
Conseil du trésor et son équipe. Article 15 : «Une directive sur les contrats de services non soumis
à une autorisation du dirigeant de l'organisme public doit être rendue
publique au plus tard 30 jours après son adoption.»
Bon, tu sais, à un moment donné, là, il faut
être sérieux, il faut être sérieux. L'amendement qui est proposé, je considère que c'est un bon amendement. C'est un
pas vers la bonne direction. La transparence, on ne se trompe jamais. Moi, je crois que le président du Conseil du
trésor... Moi, ça ne me dérange pas qu'on suspende l'article 12 s'il a
besoin de plus de temps pour y réfléchir.
Qu'il prenne le temps d'étudier tout ça, comment il pourrait mettre plus de
transparence pour qu'on soit à l'aise avec
tout ça puis que lui aussi soit à l'aise avec tout ça, moi, je n'ai pas de
problème avec ça. Mais moi, j'inviterais
sérieusement, sérieusement, le président du Conseil du trésor à trouver une
solution pour que l'article 12 soit plus transparent et qu'on
s'assure qu'il y a vraiment une façon de s'assurer qu'il y a un maintien des
services offerts à la population.
Le Président (M. Spénard) : M. le
ministre.
• (16 h 50) •
M. Coiteux : Une petite
rectification, tout de même, par rapport au plaidoyer du député de Saint-Jean. Le projet de loi ne disparaît pas
dans 15 mois, là. Les périodes de contrôle des effectifs sont des
périodes ponctuelles, mais les moyens qui sont conférés par cette loi pour
obtenir des données sur les effectifs et recourir, au besoin, parce qu'on ne
sait jamais ce qui peut arriver dans le futur, à une nouvelle période de
contrôle, ça ne va pas disparaître, ça
reste, là. Ce n'est pas un projet de loi à durée de vie limitée, c'est un
projet de loi qui donne à l'État des moyens normaux, ceux de suivre ses
effectifs et d'être capable de gérer ses effectifs. L'anomalie, là, c'était de
ne pas avoir ces moyens-là à l'État
québécois. Donc, je le sais que l'opposition voulait le scinder en deux, mais
c'est parce que ça va ensemble. On ne peut pas gérer les effectifs si on
ne les connaît pas. Les connaître pour les connaître, c'est bien beau, mais,
comme n'importe quelle organisation, l'État a besoin de gérer ses effectifs.
L'article 12...
Lorsqu'on parlait de défendre notre monde, je pense que, peu importe du côté de
la Chambre qu'on est, on a cette
aspiration de servir notre monde. Puis notre monde, bien, c'est dans nos
comtés, mais c'est l'ensemble des Québécois. Puis je pense que c'est
dans l'intérêt de l'ensemble des Québécois de ramener une situation budgétaire qui va nous redonner les moyens de prendre des
décisions libres et autonomes. Et ce projet de loi, c'est dans cet
esprit-là qu'il s'inscrit. Je l'ai dit en ouverture,
quand on a commencé l'étude du projet de loi. C'est dans cet état d'esprit
qu'il s'inscrit, la série de gestes qu'on
doit poser pour ramener l'équilibre budgétaire. Puis l'article 12, bien,
il est là pour s'assurer que l'organisme
qui doit gérer ses effectifs le fait dans le souci de rendre les services à la
population. Il me semble que ce n'est
pas sorcier. Et je me suis tellement
expliqué là-dessus que je ne sais plus quoi dire, alors je vais
arrêter là-dessus.
M.
Turcotte : Bien,
moi, M. le Président...
Le Président (M. Spénard) : M. le
député de Saint-Jean.
M.
Turcotte : Parce que, moi, M. le Président, ce que
j'entends du ministre, c'est encore plus... justement, une raison de plus, hein? Quand il nous dit que son projet de loi, il n'a pas de fin de vie, là, c'est encore plus une meilleure
raison. Mais il milite pour notre amendement, là, il milite pour notre amendement
en disant qu'il doit avoir plus de transparence
dans son projet de loi, parce que son projet de loi, là... On ne fait pas un
projet de loi sur le coin d'une table, hein? Le ministre, je sais que
c'est un homme rigoureux, hein, c'est un homme rigoureux. Bon, bien là, il doit
nous démontrer qu'il est transparent et puis
qu'il veut que les citoyens soient au courant. Il l'a bien dit : Quand on
est ici, là, des deux côtés de la
Chambre — moi, je
suis bien d'accord, puis même on pourrait dire des quatre côtés de la Chambre,
là, maintenant — si
on est là, c'est pour travailler pour notre monde dans nos circonscriptions
puis pour l'ensemble des Québécois. Moi, je suis d'accord avec ce qu'il dit, je
suis d'accord pour qu'on vise l'équilibre budgétaire puis qu'on respecte la capacité de payer des contribuables.
Je suis d'accord avec ça, mais je suis aussi d'accord pour qu'il y ait
maintien des services. Je crois que le
ministre est d'accord. Il l'a écrit, l'article 12 du projet de loi. S'il
l'a écrit, bien, il faut être conséquent
maintenant. Il faut être conséquent, il faut s'assurer qu'il y ait une
transparence, pour le respect de l'article 12, du maintien des
services offerts à la population. Donc, le ministre vient de me dire... Son
projet de loi, là, va rester, là, dans le temps, là, tout le temps. Bon, bien,
encore plus une raison de plus pour qu'on soit plus transparents.
Donc, suite à
ça, j'aimerais que le président du Conseil du trésor prenne le temps d'étudier
à tête reposée l'article 12 et tente de trouver une solution pour
qu'il soit plus transparent et qu'il démontre qu'il y a vraiment... les
services seront maintenus. On ne lâchera
pas, là. On ne lâchera pas. Donc, j'invite le ministre à trouver une solution.
Il n'aime pas nos solutions? Bon,
bien, qu'il tente de trouver une solution, sinon on va continuer à lui en
proposer d'autres, solutions.
Le Président (M. Spénard) : M. le
ministre.
M. Coiteux : Je n'ai rien à ajouter.
Le Président (M. Spénard) : Est-ce
qu'il y a d'autres intervenants sur l'amendement? M. le député de Jonquière.
Une voix : Ah! bien, allez-y.
Le Président (M. Spénard) : Ah! M.
le député de Groulx. Je m'excuse.
M. Surprenant : Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Spénard) : Vous
êtes loin, je vous voyais à peine.
M. Surprenant : Bien oui! J'ai une
grosse tête, pourtant, qu'on me dit tout le temps. Enfin.
Alors donc,
concernant l'amendement, alors qu'il est question, donc, de rendre
publique l'information, alors je reviens
à l'article 4. Puis on avait demandé, nous, d'être
informés, là, alors que les organismes vont informer périodiquement, dis-je,
le ministre, et puis on aurait voulu la... on aurait souhaité la transparence à
l'article 4. À l'article 7, vous avez convenu, là, d'offrir la transparence en acceptant un amendement
pour rendre publique, là, la planification, le cas
échéant, et/ou révisée. Et, à
l'article 14, également, il est question, donc, de transparence, là aussi.
Donc, on serait d'avis également qu'à
l'article 12 il puisse aussi y avoir transparence, donc on serait en
faveur effectivement de l'amendement
proposé par l'opposition officielle.
Le Président (M. Spénard) : Merci.
Est-ce que j'ai d'autres intervenants sur l'amendement? M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Alors,
M. le Président, le ministre nous disait tout à l'heure qu'il a fait preuve
d'une très grande ouverture en proposant un amendement à l'article 7, en
ajoutant l'article 7.1. Est-ce que c'était à ça qu'il faisait référence?
M. Coiteux : Bien, on a accepté, on
a accepté la proposition de l'opposition officielle là-dessus.
M.
Gaudreault : Bon.
Alors, en tout cas, c'est effectivement un article qui a été amendé, là. En fait, on a ajouté
un article. On a fait l'article 7.1 qui dit que
«chaque organisme public doit rendre publique sa planification et, le cas échéant, sa planification révisée». Bon, le ministre est d'accord avec ça,
forcément, là, l'article a été
adopté. Je pense que c'est correct. Moi, j'essaie de comprendre la cohérence, là, du président du
Conseil du trésor, parce que, là, il semble se buter à refuser notre
amendement pour rendre publique la directive. Alors là, dans l'article 7.1,
on dit que chaque organisme public doit
rendre publique sa planification puis
même rendre publique sa planification révisée, mais là la directive qui va en lien avec la
planification, elle, elle ne serait pas rendue publique. Donc là, je ne vois
pas pourquoi... Si un organisme rend
publique sa planification et même la planification révisée, il me semble, par
simple souci de cohérence, on devrait aussi être capable de rendre
publique la directive qui est émise en vertu de l'article 10.
M. Coiteux : M. le Président, ce
n'est pas la même chose.
M. Gaudreault : M. le
Président...
M. Coiteux : M. le Président, ce
n'est pas la même chose.
Le Président (M. Spénard) : M. le
ministre.
M. Coiteux : Ce n'est pas la même
chose, M. le Président. Une planification, c'est une planification.
M. Gaudreault : Puis une
directive, c'est une directive.
M.
Coiteux : Une planification triennale faite par un organisme. Et
certains de ces organismes la rendent publique dans leurs rapports
annuels. On a étendu le fait que même ceux qui n'en déposent pas un à
l'Assemblée nationale le fassent. Il est possible que, parfois, la
planification triennale doive être révisée, et on a introduit ce critère-là.
Ici, on parle
d'une directive entre un ministre et un... émise par un ministre vis-à-vis d'un
organisme. Ce n'est pas une planification, ici, c'est une directive
administrative. C'est différent.
Le Président (M. Spénard) : M. le
député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Mais la directive doit être... la directive
éventuellement émise en vertu de l'article 12, alinéa deux, doit
être conforme à la planification.
Le Président (M. Spénard) : M. le
ministre.
M.
Coiteux : Non, la directive qui est concernée à l'article 12
serait émise vis-à-vis d'un organisme qui gère son effectif d'une
manière contraire au maintien des services à la population, ce qui est
différent.
M. Gaudreault : Mais la
question des services à la population, ça fait partie d'une planification?
M.
Coiteux : Non. À l'article 7, ce dont on parle, c'est la
planification triennale des besoins en main-d'oeuvre, et non pas de comment on va gérer une enveloppe
d'effectifs au cours d'une période de contrôle donnée. Ici,
l'article 12, c'est une directive qui serait émise à un organisme qui ne
gère pas son effectif de manière à maintenir les services à la population. Si
l'organisme le gère de façon à maintenir, cette directive ne sera pas
nécessaire. C'est un cas de figure qui est totalement différent.
Le Président (M. Spénard) : M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault : Bien, pas
tant que ça, M. le Président, parce que, s'il y a une directive qui est émise, l'organisme est obligé... en vertu de cette
directive émise par le ministre responsable, il est obligé de modifier son
effectif, de gérer différemment son
effectif. Et l'effectif est lui-même prévu, à ce que je comprends du ministre,
dans la planification et dans la
planification révisée, le cas échéant. Alors, si la planification comprend la
gestion de l'effectif ou, minimalement, quelques éléments sur l'effectif et qu'il y a une directive qui vient
modifier cet effectif-là, il me semble que, si le plan est public... la planification est publique, la
directive devrait l'être aussi, parce qu'elle vient influencer, M. le
Président, la planification dans
laquelle il y a, elle-même, la gestion de l'effectif. Alors, moi, je ne trouve
pas que c'est... je ne trouve pas que c'est complètement à part.
Le Président (M. Spénard) : M. le
ministre.
M. Coiteux : Ce n'est pas la même
chose. La planification triennale, là, ce n'est pas : Je planifie
l'enveloppe d'effectifs qui va m'être
octroyée en période de contrôle. Ça comprend des choses comme les prévisions de
départs à la retraite, les
caractéristiques de la main-d'oeuvre, l'organisation du travail. On est dans un
autre univers de considérations. Et ça
s'applique en dehors des périodes de contrôle également, là. Mais, dans une
période de contrôle, ça pourrait affecter la planification des effectifs, de là l'obligation de la réviser. Et,
puisque de toute façon c'est une... Dans la plupart des cas, la
planification va être publiée de toute façon, alors on a ajouté que la
planification révisée le serait aussi.
Le Président (M. Spénard) : M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Bon, O.K. Le ministre me dira où je me trompe dans mon raisonnement. Le
ministère ou l'organisme rend publique...
fait une planification triennale. Selon l'article 7.1., il doit la rendre
publique. Mettons que, là, en vertu de l'article 12, le ministre...
le président du Conseil du trésor fixe l'effectif en maintenant les services
offerts à la population, et le
ministre X dit, à un moment donné, à son organisme : Oh! tu affectes
les services à la population. Il émet une directive, et là, si je suis
toujours la logique du ministre, l'organisme doit ainsi déposer et rendre
publique la planification révisée.
• (17
heures) •
Le
Président (M. Spénard) : M. le député de Jonquière, compte tenu de
l'heure, je lève la séance de la commission et ajourne ses travaux
sine die. Et je vous remercie de votre coopération.
(Fin de la séance à 17 heures)