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Etude des projets de loi nos 60, 61, 63, 52 et
97
(Quinze heures cinquante-quatre minutes)
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente des finances, des comptes publics et du revenu
se réunit pour faire l'étude du projet de loi no 60, Loi
modifiant la Loi de la taxe sur les repas et l'hôtellerie; de la loi no
61, Loi modifiant la Loi de l'impôt sur la vente en détail; de la
loi no 63, Loi de la taxe sur la publicité électronique; du
projet de loi no 52, Loi modifiant la Loi sur les impôts et la Loi
concernant l'application de la Loi sur les impôts, ainsi que du projet de
loi no 97, Loi modifiant la Charte de la Caisse de dépôt et
placement du Québec.
Les membres de la commission sont: M. Alfred (Papineau), M. Baril
(Arthabaska), M. Biron (Lotbinière), M. Garneau (Jean-Talon), M. Garon
(Lévis), M. Goulet (Bellechasse), M. Gravel (Limoilou), M.
Grégoire (Frontenac), M. Jolivet (Laviolette), M. Landry (Fabre), M.
Mercier (Berthier), M. Michaud (Laprairie), M. O'Gallagher (Robert Baldwin), M.
Pagé (Portneuf), M. Parizeau (L'Assomption), M. Raynauld (Outremont), M.
Samson (Rouyn-Noranda), M. Tardif (Crémazie).
Nous commencerons l'étude du projet de loi no 60, Loi modifiant
la Loi de la taxe sur les repas et l'hôtellerie. M. le ministre.
Projet de loi no 60
M. Parizeau: Cette loi est destinée essentiellement
à augmenter de $2 à $3.25 l'exemption sur le prix d'un repas;
d'autre part, pour les repas au-delà de ce montant, la taxe sera
portée de 8% à 10%.
On peut, dans ces conditions, examiner cela, article par article, M. le
Président, c'est l'essence du projet.
Le Président (M. Marcoux): M. le député
d'Outremont a-t-il des propos généraux à tenir?
M. Raynauld: M. le Président, je n'ai pas l'intention de
refaire ici les discours que j'ai déjà faits à
l'Assemblée nationale; on a assez à les répéter
là-bas. Je dirai simplement que cette loi me paraissait et me
paraît encore inacceptable. Je vais sûrement voter contre les
principaux articles qui reprennent l'essentiel de l'objectif du projet de
loi.
Mais je vais m'en tenir là. J'ai noté que la hausse de
l'exemption était justifiée en fonction de l'indice du coût
de la vie. Ce qui me paraît moins justifié, c'est d'augmenter
cette taxe de 8% à 10%. Je n'ai pas encore compris exactement pourquoi,
sauf pour aller chercher un peu d'argent. C'est une taxe qui sera dommageable,
dans les circonstances, à l'industrie qu'elle frappe.
Je voterai contre. Je n'ai pas d'autres commentaires
généraux à faire.
Le Président (M. Marcoux): En remplacement de M. Biron
(Lotbinière), M. Dubois (Huntingdon).
M. Dubois: Merci, M. le Président. Je n'ai pas tellement
de commentaires à faire, sinon la pénalité de 5% qui nous
apparaît très élevée. Nous aurions aimé une
pénalité qui aurait été de l'ordre d'environ 2%, ce
qui ferait un total de 12%, ce qui pourrait être à peu près
le taux d'intérêt payé par plusieurs particuliers
actuellement. Nous ne sommes pas au projet de loi 52?
Le Président (M. Marcoux): Nous étudions le projet
de loi no 60, sur la taxe sur les repas et l'hôtellerie.
M. Dubois: C'est parce qu'on parlait de taxe et je pensais que
c'était le projet de loi 52 qui passait le premier, je m'excuse. Je
m'excuse, premièrement, d'être arrivé en retard.
Le Président (M. Marcoux): C'est sur la taxe sur les repas
et l'hôtellerie. On peut commencer l'article 1. De toute façon,
à chaque article, vous aurez l'occasion de poser des questions
générales.
M. Grégoire: J'ai seulement une question
générale que je voudrais poser au ministre des Finances. Combien
le ministre s'attend-il de retirer de plus par cet amendement à la
loi?
M. Parizeau: Rien, c'est un transfert. Ce que coûte
l'augmentation de $2 à $3.25 de l'exemption, c'est compensé par
ce que les 2% de plus devraient rapporter.
M. Grégoire: Tout de même, si vous avez porté
cela de $2 à $3.25, c'est donc que le repas qui était pris, il y
a un an, par exemple, coûtait $2, que maintenant il coûte $3.25.
Sur le même repas qui coûtait $2...
M. Parizeau: Le repas n'a pas augmenté de $1.25 dans
l'année. Ce qu'on a fait, à toutes fins pratiques, c'est que
l'exemption est une exemption véritable. Il y a quand même de la
concurrence entre les restaurateurs. Ce n'est pas parce qu'on monte l'exemption
à $3.25 qu'immédiatement tous les restaurants de l'endroit
vendent $3.24, ce qu'ils vendaient autrefois $1.99 pour ne pas payer la
taxe.
M. Grégoire: Vous ne vous attendez pas de recevoir un seul
cent de plus de cette taxe?
M. Parizeau: Non.
Le Président (M. Marcoux): J'appelle l'article 1.
M. Grégoire: Adopté. M. Raynauld:
Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 2?
M. Raynauld: Pourrais-je poser une question sur l'article 2? Si
j'interprète cela correctement, c'est bien l'article 2 qui commence par
"2.1. Une taxe de 10%" Est-ce bien cela? Est-ce que j'avais une partie de
l'article 1?
Le Président (M. Marcoux): Non, vous étiez dans
l'article 1.
M. Raynauld: L'article 1.
Le Président (M. Marcoux): L'article 1 avec le paragraphe
a) et, entre guillemets 2.1. Cet article vient d'être adopté.
Comme cela se fait rapidement, on peut accepter vos questions concernant
l'article 1. L'article 2 commence... C'était sur l'article 1?
M. Raynauld: Oui, c'est parce qu'au lieu de simplement faire le
commentaire que j'ai fait, je voudrais demander au ministre s'il y a eu des
études d'impact de faites sur l'industrie de l'hôtellerie, le fait
d'augmenter cette taxe de 8% à 10%. Même si je comprends que, sur
le plan fiscal, sur le plan des recettes du gouvernement, il n'y a pas
d'avantage, sur le plan de l'impact sur l'industrie, c'est très
différent, c'est très négatif. Est-ce qu'il y a eu des
études de faites là-dessus? Est-ce qu'il y a eu des études
pour savoir dans quelle mesure cela va pénaliser les
établissements qui sont couverts par cette augmentation de taxe?
M. Parizeau: Quand on parle de l'hôtellerie,
commençons d'abord par reconnaître que la taxe sur les chambres
n'a pas été changée et que, chaque fois que le prix de la
chambre et le prix des repas sont établis en un seul montant
c'est ce qu'on appelle le plan américain la taxe n'a pas
été changée non plus. Donc, on parle de l'effet sur les
restaurants, essentiellement, de mettre $0.20 de taxe de plus sur un repas de
$10. Le montant est à ce point faible qu'une étude d'impact
véritable n'est pas facile à réaliser. Combien de repas de
$10 ne se prennent pas parce qu'il y a $0.20 de plus à payer? Une
étude d'impact de cet ordre, je ne me demande pas jusqu'où cela
peut aller. Il est évident que c'est transmis aux contribuables, cela va
de soi, par définition.
Quant à savoir quel genre d'impact négatif cela aurait sur
l'hôtellerie même, c'est-à-dire le nombre de repas qu'elle
ne vendrait pas ou qu'elle ne vend pas ou qu'elle ne fournira pas parce qu'il y
a $0.20 de plus sur un repas de $10, à ce niveau, une étude
d'impact ne va pas très loin.
M. Raynauld: Est-ce que vous admettez que cela frappe quand
même une industrie qui, à l'heure actuelle, est dans une situation
plutôt précaire, peut-être pas pour les restaurants, mais,
en tout cas, pour l'hôtellerie? On dit que c'est l'endroit au
Québec où c'est déjà à peu près le
plus cher en Amérique du Nord. Là, vous allez pénaliser
encore davantage ces mêmes établissements par une augmentation de
taxe dont l'objectif, si ce n'est pas celui de retirer des recettes
supplémentaires, c'est de changer le fardeau de ceux qui paient pour le
faire porter davantage sur des repas à plus haut prix plutôt
qu'à plus bas prix.
M. Parizeau: Le marasme, à l'heure actuelle, dans
l'industrie hôtelière, est concentré à
Montréal surtout et, dans une moindre mesure, à Québec,
parce qu'il s'est construit trop de chambres, d'une part, et parce que les
frais sur les hôtels je parle des chambres semblent
et je dis cela sous toute réserve parce que les études ne sont
pas terminées, elles sont compliquées à faire
exceptionnellement élevés. Je pense ici, en particulier, aux
taxes foncières. La principale cause est probablement une construction
de chambres d'hôtel beaucoup trop considérable à
Montréal. La question des frais est probablement une cause seconde. Il
est vrai que la chambre d'hôtel à Montréal est plus
chère que dans d'autres villes d'Amérique du Nord, mais, encore
une fois, la taxe dont nous parlons n'a pas d'impact là-dessus.
Le Président (M. Marcoux): Article 1, adopté?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 2?
M. Raynauld: Est-ce que M. le ministre pourrait nous expliquer un
peu quel est l'objectif qu'il poursuit en modifiant l'article 2 ou en
introduisant cet article 2?
M. Parizeau: C'est le sens...
M. Raynauld: Cela existait auparavant, l'essentiel de cet article
existait dans l'ancienne loi. Qu'est-ce qu'on a voulu changer exactement?
M. Parizeau: Je m'excuse. Seulement un instant. Le
problème était essentiellement le suivant, M. le
Président, c'est que dans le cas des premiers permis ou des certificats,
j'ai permis l'enregistrement livré pour la première fois à
un restaurateur. Il n'y avait pas de cautionnement d'exigé dans cela.
Maintenant, on fait en sorte que quand quelqu'un va demander, pour la
première fois, un permis, qu'il soit amené à
déposer un cautionnement.
Le Président (M. Marcoux): Article 2 adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 3?
M. Grégoire: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 4?
M. Grégoire: Adopté.
Projet de loi no 61
Le Président (M. Marcoux): Projet de loi no 61, Loi
modifiant la Loi de l'impôt sur la vente en détail.
M. le ministre.
M. Alfred: ... M. le Président, vous avez oublié de
nommer un rapporteur pour la commission.
Le Président (M. Marcoux): Nous n'avons pas nommé
de rapporteur pour la commission, puisque nous sommes dans une
accélération finale de nos travaux et c'est le président
qui fera rapport. Nous sommes comme en commission plénière ici.
Alors, je ferai rapport en votre nom.
M. le ministre.
M. Parizeau: M. le Président, il y a eu tellement de
commentaires, pendant deux jours entiers, à l'Assemblée nationale
sur ce projet de loi, que je ne vois pas très bien ce que je pourrais
ajouter à ce qui s'est dit à l'Assemblée nationale.
Je rappelle simplement pour mémoire, au cas assez improbable
où on l'aurait oublié, qu'il s'agit d'un projet de loi
destiné, d'une part, à réduire de moitié la taxe de
vente sur les maisons mobiles, d'autre part, de supprimer l'exemption relative
aux vêtements et chaussures d'enfants et ça, c'est en contrepartie
de l'augmentation des allocations familiales et, troisièmement, il
s'agit d'exempter l'électricité et le gaz utilisés
à des fins de production clarifiant ainsi, pour des raisons
essentiellement techniques, l'ancienne loi à ce sujet.
Le Président (M. Marcoux): M. le député
d'Outremont.
M. Raynauld: M. le Président, j'ai une question sur la
première partie, sur les maisons mobiles. J'ai posé une question
à l'Assemblée nationale. Je ne sais pas si le ministre y a
répondu en mon absence, mais je voudrais savoir il va se rappeler
de ça j'ai posé la question à l'Assemblée
nationale afin de savoir si l'arrêté en conseil 2210 s'en trouvait
modifié.
Etant donné qu'on exempte les maisons mobiles neuves pour la
moitié du prix, la logique était qu'en vertu de
l'arrêté en conseil 2210, ceux qui vendaient des matériaux
de construction payaient cette taxe et on avait introduit, je pense, cet
arrêté en conseil... Pardon! On exemptait les fabricants de
matériaux de construction de la taxe de vente, parce que les maisons
mobiles étaient taxées, donc, comme produit fini. On
enlève la taxe de vente pour moitié sur le produit fini. Est-ce
que les fabricants de matériaux de construction paient la taxe ou non
à l'avenir?
J'ai consulté cet arrêté en conseil je ne
l'ai pas sous les yeux, malheureusement mais il me semble qu'il y a une
relation entre les deux, en tout cas, et si ce n'est pas exact, qu'on
m'explique un peu.
M. Parizeau: Non, c'est une exemption. La loi, telle qu'elle est
devant nous, prend la forme d'une exemption sur l'application de la taxe sur la
moitié de la valeur de la maison mobile, telle que terminée.
Alors, normalement, il n'y a pas d'ajustement à faire à
l'arrêté en conseil.
M. Raynauld: C'est parce que si on exempte le produit fini, c'est
qu'on doit l'interpréter, à ce moment-là, un peu comme si
c'était un produit qui sert à la production, comme dans d'autres
cas et là, à ce moment-là, si ce n'est pas un produit
fini, on exige la taxe au manufacturier du produit des matériaux de
construction.
M. Parizeau: Non, la logique interne de ça, c'est ceci:
Dans le cas d'une maison fixe et non mobile - il n'y a jamais eu
de taxe de vente à payer sur la partie "main-d'oeuvre" qui entrait dans
la construction de la maison. Quand on construit une maison, on paie la taxe
sur les matériaux de construction, mais on ne la paie pas sur la
main-d'oeuvre.
Or, dans le cas de la maison mobile, la taxe de vente au détail
s'appliquait aux deux, à la fois aux matériaux qui entraient dans
la maison et à la main-d'oeuvre. Dans ce sens, la maison mobile
était l'objet d'une discrimination très nette par rapport
à une maison fixe établie sur fondations. Ce que cette loi
cherche à faire, essentiellement, c'est de ramener le mode de taxation
de la maison fixe et de la maison mobile sur une même base.
M. Raynauld: Est-ce qu'il n'est pas exact que, en vertu de
l'arrêté en conseil 2210, les constructeurs qui vendaient les
matériaux de construction des maisons mobiles ne payaient pas la taxe? C
est ça mon problème. Ils étaient exemptés du
paiement de la taxe parce que la maison mobile était taxée
à la vente.
M. Parizeau: Oui, mais ils achetaient pour revendre, à ce
moment-là, et on attrapait la taxe au bout.
M. Raynauld: Oui, mais, parce qu'elle était taxée
comme produit final, on exemptait les gens qui vendaient les matériaux
de construction, ce qui n'était pas le cas des maisons unifamiliales
ordinaires.
M. Parizeau: Oui, mais elle est toujours taxée comme
produit final, cette maison mobile, sauf que c'est à la moitié de
sa valeur. Donc, tout ce qu'on peut discuter à cet égard, c'est
de savoir si les 50% sont véridiques, quant au reflet de la valeur des
matériaux. On peut discuter de ça, est-ce que c'est 47%, 50% ou
52%... On peut discuter sur le pourcentage. J'admets qu'ici le pourcentage est
nécessairement quelque chose d'approximatif. Quant à savoir si
c'est le reflet véritable des matériaux de construction qui
entrent dans la maison mobile, là on peut discuter. Mais le fait est que
ce sont les matériaux qui entrent dans la maison mobile qui se trouvent
à être taxés; on ne peut tout de même pas les taxer
deux fois.
M. Raynauld: Non, mais c'est exact quand je dis que les vendeurs
de matériaux de construction pour les maisons mobiles sont
exemptés de la taxe de vente. C'est bien ça?
M. Parizeau: Oui, bien sûr, ils l'ont toujours
été.
M. Raynauld: Alors, à ce moment-là on les taxait
deux fois?
M. Parizeau: Non. Avant ils étaient exemptés et on
taxait le produit. Ce qu'on faisait, autrefois, c'était de taxer
à la fois le matériau qui entrait dans la construction et la
main-d'oeuvre. Ce qu'on vient d'exempter ce ne sont pas les matériaux,
c'est la main-d'oeuvre.
M. Raynauld: D'accord, ça va.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: M. le Président, suite à cette logique,
si on croyait qu'il y avait discrimination entre le constructeur de maisons
mobiles et la maison qui est fabriquée sur place, on pourrait aussi
l'appliquer à certaines pièces d'équipement qui pourrait
être divisées entre main-d'oeuvre et matériaux dont on se
sert dans la construction de pièces d'équipement. J'ai des
exemples frappants, dans de petites industries, où on va facturer les
matériaux et où on va facturer séparément la
main-d'oeuvre, et à la fin, on va changer strictement la partie
matérielle et on ne chargera pas la partie main-d'oeuvre. Par contre, si
vous achetez un produit fini importé, un produit mécanique
importé, vous allez payer la taxe sur l'ensemble, même s'il y a un
contenu de main-d'oeuvre de X.
Si vous achetez je prends un exemple une pièce
d'équipement industriel, si cette pièce d'équipement vaut
$20 000, elle peut avoir un contenu de $10 000 de main-d'oeuvre et $10 000 de
matériaux de base, mais la taxe va être sur l'ensemble du produit,
parce que ces maisons mobiles sont quand même un produit fini en
usine.
M. Parizeau: Oui, mais entendons-nous...
M. Dubois: Cela pourrait devenir un précédent
devant d'autres pièces d'équipement qui seraient produites en
usines et où on pourrait facilement différencier la main-d'oeuvre
et les matériaux inclus.
M. Parizeau: M. le Président, si le député
de Huntingdon parle d'équipement servant à la production d'autres
biens, il n'y a pas de taxe dessus.
M. Dubois: Je suis d'accord sur cela.
M. Parizeau: D'autres biens qui doivent être vendus.
M. Dubois: II y a beaucoup d'équipements qui sont vendus
et qui ne servent pas nécessairement à la production d'autres
biens. Si je prends, par exemple, de l'équipement industriel, ça
peut être un bulldozer, ça ne sert pas à produire d'autres
biens, mais c'est quand même une pièce d'équipement qui est
faite en usine.
M. Parizeau: Sans doute, mais ce qu'on cherche à faire...
Je ne veux pas dire nécessairement que l'application de la taxe de vente
ne pose aucun problème d'équité sur ce plan, quand on
arrive au produit final. Il en reste encore.
On se trouvait et c'est le seul problème que cet
amendement cherche à régler dans un état de
discrimination très nette entre deux types d'habitations et c'est
seulement ce problème qu'on veut régler. J'admets qu'il y en a
d'autres.
M. Dubois: Vous ne croyez pas que ça pourrait
peut-être ouvrir la porte à autre chose?
M. Parizeau: Non, parce que c'est vraiment, comment dire? Les
produits auxquels on vient de faire allusion, ne sont pas des produits,
j'allais dire de consommation. Ce n'est pas un produit de consommation, mais
c'est quand même un produit acheté par le consommateur à
des fins de consommation et, là-dessus, il n'y a pas de discrimination
dans l'état actuel des choses. J'admets que pour certains produits
d'équipement il peut y en avoir. Ce serait peut-être des
problèmes qu'on pourra régler.
M. Dubois: Je ne m'oppose pas du tout au principe même,
mais je me dis que cela peut ouvrir la porte quand même à d'autres
demandes formulées par d'autres producteurs.
M. Parizeau: Si cela ouvrait la porte à des rectifications
comme celles qu'on fait cette année, je n'aurais pas d'objection
particulière. Il faut quand même que la loi soit équitable
et Dieu sait si l'application de la Loi de la vente au détail pose des
problèmes, assez souvent, d'équité. J'ai trop de
représentations qui me sont faites, à certains moments, justement
sur des plans d'application de la Loi de la vente au détail, pour ne pas
être parfaitement conscient qu'il y a des problèmes
d'équité dans certains domaines qui sont extrêmement
difficiles à régler d'ailleurs. Je n'ai pas d'objection d'ouvrir
des portes vers une plus grande équité d'application de la loi si
tant est que...
M. Dubois: Parce qu'on sait que le coût de la main-d'oeuvre
pour une maison faite en usine, est beaucoup moins élevé que pour
celle qui est faite sur place. Les syndicats ne sont pas les mêmes et les
salaires payés ne sont pas les mêmes. Alors, le coût de la
main-d'oeuvre peut être beaucoup plus bas dans une maison
usinée.
M. Parizeau: Je reviens à ce que je disais
précédemment, on peut discuter des 50%. J'admettrais volontier
que c'est assez arbitraire comme pourcentage, mais il fallait en choisir
un.
M. Dubois: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire: J'aurais quelques questions à poser au
ministre sur cette question d'enlever la taxe sur les maisons mobiles. On sait
qu'aujourd'hui il y a à peu près 25% des maisons mobiles vendues
au Québec qui sont importées des Etats-Unis et, dans la
majorité des cas, du Sud des Etats-Unis, et que ces maisons mobiles ne
respectent pas toujours les normes soit de la Société
d'habitation du Québec, soit de la Société centrale
d'hypothèques et de logement. Elles sont mal isolées et beaucoup
moins bien isolées que les maisons fabriquées au Québec
qui, elles, prévoient justement le climat assez rigoureux qu'on a
pendant l'hiver. Je me demande... D'après ce que je vois l'exemption est
généralisée; elle s'applique autant sur les maisons
importées des Etats-Unis, à 50% pour les neuves et en
totalité pour les maisons usagées. Est-ce que le ministre
n'envisage pas de maintenir la taxe sur la totalité du prix d'achat
d'une maison mobile fabriquée aux Etats-Unis, mais en spécifiant:
Lorsqu'elle ne rencontre pas les normes de nos deux sociétés
d'habitation, soit celle du Québec et la Société centrale
d'hypothèques et de logement. Il y a une forte demande, de la part des
fabricants, pour essayer de mettre un terme à cette concurrence un peu
déloyale où on nous arrive avec des maisons fabriquées aux
Etats-Unis qui sont mal isolées, qui sont souvent mal faites, des
maisons usagées surtout. Est-ce que le ministre n'envisagerait pas de
garder la taxe sur les maisons importées préfabriquées,
les maisons mobiles?
M. Parizeau: En vertu des règlements qui sont en
préparation dans l'application de cette loi, ce qui est prévu
c'est que... On me passe une série de signes cabalistiques que je vais
chercher à expliquer. En vertu des règlements qui vont être
préparés dans l'application de cette loi, toutes les maisons
importées ne verront pas la taxe réduite de moitié. Il
faudra que les maisons importées, pour profiter de cette disposition,
correspondent aux normes de l'Association canadienne de normalisation, dite
ACNOR, et rencontrent alors un certain nombre de spécifications qui sont
données aux séries alors là, je m'excuse, c'est
rigoureusement cabalistique A-277Z-240 et les normes de la
Société centrale d'hypothèques et de logement. Ce n'est
que dans la mesure où cela satisfait à ces normes que l'exemption
prévue par la loi sera applicable.
M. Grégoire: Sinon l'exemption ne s'appliquera pas et ils
paieront la taxe sur la totalité.
M. Parizeau: Sur la totalité de la valeur.
M. Grégoire: Est-ce que ces normes, ces règlements
vont être acceptés en même temps que la loi va être
sanctionnée.
M. Parizeau: Non, elles sont en préparation.
M. Grégoire: Elles sont en préparation. Est-ce que
la loi va s'appliquer en même temps que les règlements? Ou la loi
devient-elle...
M. Parizeau: II y avait déjà une indication, dans
le discours sur le budget, quant à l'application.
Le Président (M. Marcoux): Vous avez la réponse
à l'article 3.
M. Parizeau: C'est applicable déjà depuis le 13
avril.
M. Grégoire: Mais les règlements ne sont pas en
vigueur.
M. Parizeau: Non, ils ne sont pas encore en vigueur.
M. Grégoire: Là, ils sont tous exemptés de
la taxe.
M. Parizeau: Dans ce sens-là, il y a effectivement un
trou, jusqu'à ce que les règlements sortent.
M. Grégoire: En conclusion, je voudrais faire une
suggestion au ministre. Etant donné que l'industrie
québécoise de la maison mobile reçoit une assez dure
concurrence de la part de l'industrie américaine, c'est 25% en fait, et,
que les normes ne sont pas les mêmes, est-ce qu'on peut demander au
ministre de considérer sérieusement l'opportunité de
maintenir à 100% la taxe sur l'achat d'une maison mobile d'importation,
neuve ou usagée, étant donné que...
M. Parizeau: Quelle qu'elle soit?
M. Grégoire: Oui, j'irais jusque là. En fait, il ne
s'agit pas ici d'ajouter une nouvelle taxe. Il s'agit d'exempter de la taxe...
et je crois bien que, dans l'optique du ministre, c'est un peu favoriser
l'industrie de la maison mobile, que de maintenir, dans sa totalité, la
taxe sur les maisons neuves ou usagées, lorsqu'il s'agit de maisons
mobiles d'importation.
M. Parizeau: Cela pourrait poser, sur le plan constitutionnel, un
problème assez sérieux. On peut restreindre l'importation en
vertu de normes de construction qu'on établit, mais utiliser une taxe
provinciale pour restreindre le commerce international, j'aurais une Cour
suprême qui réagirait vite. J'admets qu'à partir de normes
de construction on peut faire un certain millage, mais dire que toutes les
maisons mobiles importées seront taxées à 8% et celles qui
seront fabriquées ici ne le seront qu'à l'équivalent de
4%, on n'ira pas loin avec ça.
M. Grégoire: Je pense que ça vaut la peine que le
ministre étudie la chose. Il ne s'agit pas de
dire: On impose une taxe, il s'agit plutôt de le prendre sous un
autre angle. On enlève la taxe pour les maisons fabriquées ici,
à 50% pour les neuves et à 100% pour les usagées. Il
s'agit, deuxièmement, je pense que son contentieux pourrait
l'éclairer là-dessus... Il ne s'agit pas d'une taxe indirecte,
d'une taxe d'accise, d'une taxe de loi, mais, purement et simplement, d'une
taxe de vente sous juridiction exclusive du gouvernement provincial.
M. Parizeau: Oui, mais de façon discriminatoire, à
l'égard du commerce, selon son origine. Enfin, je peux examiner la
question, mais j'ai l'impression que le juge Bora Laskin réagirait vite.
Cela s'examine.
M. Raynauld: M. le ministre, je pourrais dire que l'Ontario l'a
essayé il y a deux ans. Elle a retiré la taxe après un
mois sur les automobiles. Elle avait essayé d'introduire une taxe en
fonction de l'origine des... c'est absolument inacceptable.
M. Grégoire: Sur les automobiles.
M. Raynauld: Sur les automobiles. Elle avait essayé de
faire la même chose et le gouvernement a dû retirer sa taxe au bout
d'un mois.
M. Parizeau: Cela revient au principe général qu'on
ne peut faire indirectement ce qu'on n'a pas le droit de faire directement.
Cela reviendrait à un droit de douane.
Une Voix: Par contre...
M. Grégoire: II faut avoir des règlements qui vont
protéger au moins la classe...
M. Parizeau: Le type de construction, bien sûr.
Le Président (M. Marcoux): M. le député
de...
M. Dubois: ... de normalisation du Québec a des normes
précises sur les maisons préfabriquées ou en usine ou
est-ce strictement contrôlé par le fédéral?
M. Parizeau: Et par l'association canadienne de construction.
M. Dubois: Le bureau lui-même du Québec n'a pas de
normes précises?
M. Parizeau: Pas que je sache. Enfin, il a peut-être
commencé un certain travail là-dessus, mais...
M. Dubois: Enfin, plusieurs machineries, plusieurs
matériaux qu'il a...
M. Parizeau: Qu'il a déjà. Mais, dans ce domaine
particulier, à ma connaissance, il n'a pas de... il n'est pas aussi
avancé.
Le Président (M. Marcoux): M. le député
d'Outremont.
M. Raynauld: M. le Président, est-ce que je pourrais
demander, si on veut rendre les comparaisons plus équitables entre les
maisons conventionnelles et les maisons mobiles, si on a examiné
l'impact sur les maisons mobiles, par exemple, du traitement assez
différent auquel elles sont sujettes relativement à l'impôt
foncier?
M. Parizeau: Oui, c'est la raison pour laquelle, d'ailleurs, dans
le même discours sur le budget, on annonçait que des changements
seraient apportés aux lois de façon que la maison mobile puisse
être taxée comme bien foncier par les municipalités au
même titre que n'importe quel immeuble. A l'heure actuelle, il est
évident que le système en vertu duquel une maison mobile rapporte
$10 par mois de droit à la municipalité, au fond, c'est presque
un droit de stationnement, comporte un inconvénient majeur, c'est que la
valeur de ces maisons mobiles ne peut pas être incorporée au
rôle d'évaluation et donc que la municipalité est
bloquée quant aux emprunts qu'elle pourrait faire pour fournir à
ces maisons mobiles les services d'aqueduc ou d'égouts qui seraient
nécessaires.
D'autre part, compte tenu des montants importants de taxe
foncière qu'on retrouve dans passablement de municipalités, $10
par mois, ce n'est vraiment pas cher. A tous égards, dans le discours
sur le budget, il était donc annoncé qu'en même temps qu'on
faisait cette opération qui est prévue par le projet de loi no
61, on procédait aussi à la normalisation de la taxation
foncière sur les maisons mobiles dont la plupart ont comme
caractéristique de ne plus être mobiles, bien sûr.
M. Raynauld: C'est déjà fait, M. le ministre,
étant donné que c'est déjà depuis le 13 avril que
la loi s'applique?
M. Parizeau: Je pense que le ministère des Affaires
municipales a déposé le projet de loi en question. Je ne sais pas
à quelle lecture il est rendu, mais les Affaires municipales ont
dû préparer le projet de loi.
M. Raynauld: Je n'en ai pas entendu parler.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Papineau.
M. Alfred: M. le Président, le ministre dit que les
municipalités peuvent imposer une taxe de 10% sur les maisons mobiles.
Est-ce que le ministère aussi...
M. Parizeau: Pas de 10%, de $10 par mois.
M. Alfred: De $10 par mois. Mais une maison mobile qui fait
partie d'une entreprise privée, est déjà taxée,
parce que la personne paie, par exemple, pour sa maison mobile, pour la
stationner. Ne
croyez-vous pas qu'il y a une double taxation pour le
propriétaire de la maison mobile? Comment remédier à cette
double taxation parce qu'on n'a aucun contrôle sur l'augmentation de prix
de la maison mobile? Par exemple, on peut monter chaque année le montant
payé par celui qui possède la maison mobile, d'une part. En
outre, la municipalité peut imposer encore une double taxe. Il y a une
double taxation là-dedans.
M. Parizeau: Je ne suis pas sûr de comprendre. Vous voulez
dire que... Le domaine auquel vous pensez, c'est le processus par lequel un
propriétaire de terrain va louer ce terrain...
M. Alfred: Bien sûr.
M. Parizeau: ... à l'occupant...
M. Alfred: Oui.
M. Parizeau: ... paie un taxe foncière qui se
reflète dans la location du terrain...
M. Alfred: Oui.
M. Parizeau: ... et le propriétaire de la maison mobile
paie, en sus...
M.Alfred: En plus, $10.
M. Parizeau: ... $10 par mois.
M. Alfred: II y a une double taxation.
M. Parizeau: Non, ce n'est pas vraiment une double taxation,
parce qu'il ne faut pas oublier que le propriétaire du terrain n'est pas
taxé sur le terrain et l'immeuble mais sur le terrain seulement. Donc,
il n'y a pas double taxation. De la même façon qu'on paie une taxe
s'il y a une évaluation du terrain, dans le cas d'une maison fixe, et
d'une évaluation de la maison qui est construite dessus, vous avez
exactement le même phénomène. Il y a une taxation sur le
terrain qui est loué et une taxation sur la maison mobile. Ce n'est pas
une double taxation. C'est le processus normal. Vous comprenez ce que je veux
dire?
M. Jolivet: C'est un problème, c'est que les gens
comprennent difficilement cette chose; ils s'imaginent qu'ils paient sur la
maison alors qu'en réalité ils paient, comme toutes les autres
maisons qui restent sur place, sur le terrain et sur l'immeuble dans un
même compte de taxe.
M. Parizeau: Enfin, s'ils avaient une maison fixe, ils
recevraient un compte d'évaluation de la municipalité,
évaluant le terrain à tant le pied carré et s'appliquant
à la taxe et la maison aurait aussi sa propre évaluation et ils
paieraient une taxe là-dessus. Leur compte de taxe est l'addition de la
taxation sur le terrain et de la taxation sur la maison. Pour la maison mobile,
c'est le même phénomène qui joue. Il y a taxation sur le
terrain entre les mains du locateur et $10 par mois payés par l'occupant
de la maison mobile. C'est exactement le même
phénomène.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Huntingdon.
M. Dubois: M. le ministre, je crois qu'il y a une injustice
sociale en ce qui a trait à la taxation sur les maisons mobiles
présentement. Peut-être que ce n'est pas dans le cadre de ce qu'on
étudie aujourd'hui, je suis d'accord, mais des $10 par mois qui sont
payés en taxes à la municipalité, il y en a 50% qui sont
retournés à la commission scolaire.
Alors, il y a $60 au maximum qui sont payés en taxes scolaires
par les maisons mobiles, qu'elles aient une valeur de $10 000 ou $15 000. Si on
étudie la situation vis-à-vis d'une maison conventionnelle,
où on va payer le plus souvent $200, $300 ou $400 de taxes scolaires, je
pense que c'est là que l'injustice principale se crée
vis-à-vis du mode de taxation actuel. Je ne sais pas s'il y a une
révision qui va se faire à ce point de vue, mais on peut dire
quand même, que dans une communauté où il y a une centaine
de maisons mobiles, ces gens ne paient à peu près pas de taxes
scolaires et ils ont le même service que les résidences voisines
qui ont la même valeur parfois mais qui paient trois ou quatre fois plus
de taxes scolaires.
M. Parizeau: J'en suis très conscient, c'est pour cela
que...
M. Dubois: Je pense qu'il y a un problème majeur dans
cette situation.
M. Parizeau: ... dans le discours du budget, j'avais
annoncé le processus de révision de tout le traitement fiscal des
maisons mobiles parce que, effectivement, c'est aberrant, cela ne tient pas
debout.
M. Dubois: Je crois que oui.
Le Président (M. Marcoux): L'article 1?
Une Voix: Adopté.
M. Raynauld: Article 1 adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. L'article 2?
M. Raynauld: Sur division, M. le Président. Le
Président (M. Marcoux): L'article 3? M. Raynauld:
Adopté.
M. Grégoire: Le paragraphe a) de l'article 2, M. le
ministre, vient justement c'est ce que je voulais vous demander
équilibrer la fameuse loi, l'amendement à la Loi des allocations
familiales qu'on vient de voter il y a deux jours et pour laquelle...
M. Parizeau: Ah! non. Non, non. La Loi sur les allocations
familiales, qui a été votée il y a deux jours, comporte
l'indexation et une modification des allocations familiales payées par
le fédéral, l'indexation des allocations provinciales et une
modification qui vient de la redistribution des allocations
fédérales. Le paragraphe a) ici est compensé par une
augmentation de 27% des allocations familiales du Québec, qui a
été passée, il y a déjà c'est en
juin? plusieurs mois. Ce qui a été voté, il y a
quelques jours, s'ajoute à la révision de juin.
Adopté?
M. Grégoire: ...
Le Président (M. Marcoux): Adopté sur division.
L'article 3?
M. Grégoire: Adopté.
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 4?
M. Grégoire: Adopté.
M. Raynauld: Adopté.
Projet de loi no 63
Le Président (M. Marcoux): Nous examinerons maintenant le
projet de loi no 63, Loi de la taxe sur la publicité
électronique. M. le ministre.
M. Parizeau: M. le Président, il s'agit d'une loi imposant
une taxe de 2% sur la publicité électronique et, d'autre part,
qui transforme les postes de radio ou de télévision en
mandataires du gouvernement pour percevoir cette taxe. C'est l'essence du
projet.
Le Président (M. Marcoux): M. le député
d'Outremont.
M. Raynauld: M. le Président, est-ce qu'il y a des raisons
pour lesquelles cette taxe est imposée seulement à cette
publicité particulière plutôt qu'à l'ensemble? Pour
quelles raisons exactement cette taxe a-t-elle été
imposée? Elle rapporte, je pense, quelque chose comme $2 millions, si ma
mémoire est bonne. Je voudrais savoir pour quelles raisons la taxe est
proposée par le gouvernement?
M. Parizeau: Pourquoi elle a été proposée?
Je m'excuse.
M. Raynauld: Oui, pourquoi cet impôt supplémentaire
est-il proposé cette année?
M. Parizeau: Je pense qu'il y a passablement de services qui ne
sont pas vraiment taxés. Parmi tous les services qui ont
été exemptés de taxes pendant fort longtemps, alors que la
plupart des produits l'étaient, la publicité semblait un endroit
où on pouvait commencer. Il y a plusieurs types de publicité qui
sont taxables ou qui pourraient l'être. Il y a la publicité
électronique, bien sûr; il y a la publicité dans les
journaux, dans les écrits qui posent des problèmes
d'administration ou de définition qui, dans mon esprit, en tout cas, ne
sont toujours pas réglés.
On ne sait pas ce que c'est qu'un imprimé, jusqu'où on va
pour définir la publicité dans un imprimé, en ce sens
qu'on n'en avait pas parlé cette année. Il y a d'autres types de
publicité qui peuvent être taxés, et auxquels le discours
sur le budget faisait allusion, sans cependant donner de date
d'échéance, quant aux mesures à prendre. Je pense ici en
particulier à la taxation des tirages publicitaires. Normalement,
j'imagine, en abordant la taxation de la publicité, on pourrait aborder
les trois fronts à la fois. A cause des difficultés du
deuxième volet, je me suis limité à imposer le premier,
à annoncer pour le troisième une taxation qui n'est pas encore
définie mais qui est annoncée dans le discours sur le budget;
quant au deuxième, encore une fois, je vais attendre qu'on ait
fouillé la question davantage.
Encore une fois, la taxation des services... Le nouveau testament
n'indique pas que les produits doivent être taxés et que les
services doivent être exempts de taxes.
M. Raynauld: La publicité n'était pas taxée
du tout, par ailleurs.
M. Parizeau: II n'y a jamais eu de taxe de vente sur la
publicité.
M. Raynauld: Non, il n'y a pas de taxe de vente mais,
évidemment, quand on dit que les services ne sont pas
taxés...
M. Parizeau: Bien, pas taxés par la taxe de vente. Quand
je propose des services ou les produits... Cela a toujours été
facile d'imposer une taxe de vente aux produits, parce que cela se compte, ce
sont des objets. C'est rigoureusement pour des raisons de commodité, au
fond, que les gouvernements ont traditionnellement décidé que sur
des objets physiques, il y aurait une taxe de vente, et que sur des services,
il n'y en aurait pas.
Remarquez qu'il y a des pays qui ont quand même une avance assez
considérable sur nous. Il n'y a pas de doute qu'en taxant la valeur
ajoutée, par exemple, cela permet de se sortir de ce système
relativement inéquitable que nous connaissons dans nos systèmes
traditionnels depuis très longtemps. Enfin, on n'en est pas à une
taxe à la valeur ajoutée. Cela pose des tas de problèmes
sur le plan constitutionnel au Canada. Il y a des raisons très
spécifiques pour lesquels le Canada ne s'est pas engagé depuis
des années dans un processus de taxe à valeur ajoutée.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: Je voudrais m'assurer, M. le ministre, le temps
d'antenne et la préparation technique
du texte qui va être livré. Est-ce que c'est
différencié dans le contrat de publicité?
M. Parizeau: Ah! toujours.
M. Dubois: C'est toujours spécifié.
M. Parizeau: Ah! toujours. Ah! oui. Le temps d'antenne se loue
séparément à partir d'une grille d'heures et de
qualité du temps; 8 heures, le soir et 8 heures, le matin, ce n'est pas
la même chose, comme temps d'antenne, tout à fait distinct des
frais de production. C'est traditionnel dans l'industrie, c'est dans des listes
de prix, au fond, publiées par chaque poste où chaque annonceur
sait que le temps d'antenne lui coûte exactement tel montant.
M. Dubois: On pourrait dire qu'en Amérique du Nord, au
moins, on innove en taxation sur la publicité radiophonique et
électronique, parce qu'il n'y a aucun état américain, ni
aucun pays de l'Amérique du Nord qui taxe présentement.
M. Parizeau: Pas que je sache. Effectivement, c'est une
innovation.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Frontenac.
Une Voix: Vous êtes fort en innovation. M. Parizeau:
Pas toujours.
M. Grégoire: Je voudrais appuyer ce projet de loi. Je
trouve même que 2%, ce n'est pas assez élevé. Il me semble
que cela devrait être au même taux que la taxe de vente ordinaire,
soit 8%. D'abord, il faut bien dire qu'il n'y a jamais eu un poste de
télévision qui a fait faillite au Canada, loin de là. Ils
font peut-être les plus gros pourcentages de profits que n'importe quelle
compagnie qui fait affaires au Québec ou au Canada. Elles sont rares les
compagnies qui peuvent faire un aussi gros pourcentage de profits sur les
sommes investies.
Deuxièmement, ceux qui paient la taxe de vente sur cette
publicité, c'est avec de l'argent qu'ils ont retiré d'exemptions
d'impôt. S'ils dépensent, à même leurs profits, pour
investir de la publicité à la télévision, ils sont
exemptés d'impôt sur ces montants. Alors, je ne vois pas pourquoi
il y aurait toute une tranche qui serait dans le blanc, dans le corridor,
complètement neutre vis-à-vis de l'impôt. J'aime bien mieux
cette taxe, en tout cas, que celle sur les souliers d'enfants, en passant.
M. Parizeau: J'ai cru m'en douter.
M. Grégoire: Vous avez cru vous en douter, oui.
Le Président (M. Marcoux): M. le ministre, vous avez des
commentaires?
M. Grégoire: Je crois j'en profite pour faire la
suggestion au ministre que si l'on augmentait la prochaine fois, ce
serait peut-être pour la porter à 8%, parce que tout cet argent
n'est pas imposable. Ce sont des profits et s'ils sont réinvestis dans
la télévision, ils sont exemptés d'impôt. Le gars
qui fait de la publicité à la télévision ne paie
pas d'impôt sur cet argent. Qu'il paie ses 8% de taxes, c'est de la
publicité comme s'il achetait des circulaires pour les distribuer et
là il paierait sa taxe dessus sa taxe de 8%. Je le suggère pour
le prochain budget, avant autre chose en tout cas... En tout cas, il y aurait
deux messages dans le même.
M. Parizeau: Sur le fond, je suis assez d'accord, M. le
Président. La seule chose c'est que, comme on disait tout à
l'heure, on innove dans ce domaine. Quand on innove, il faut quand même y
aller avec une certaine prudence pour commencer, histoire de voir. Si
l'expérience avait été faite dans passablement d'autres
endroits en Amérique du Nord, on pourrait y aller avec beaucoup plus de
certitude. Je ne veux pas mettre des taux trop élevés parce qu'il
y a des problèmes à régler. Par exemple, on a dit une taxe
comme celle-là chasse les contrats de production vers l'Ontario. Ce
n'est pas exact. Un argument comme celui-là ne m'impressionne pas parce
que, de toute façon, ce que nous taxons c'est le temps d'antenne. Que la
publicité, les frais de production aient été faits en
Ontario, aux Etats-Unis, au Canada, au Québec, n'importe où, cela
n'a pas d'importance. Ce qui est taxé c'est le temps d'antenne, quelle
que soit l'origine de la bobine et du travail de création. Donc, c'est
un argument qui ne m'impressionne pas. Mais on dit par exemple, une taxe trop
lourde de ce type pourrait gêner les postes des régions
frontalières, en ce sens que du "prime time" dans un poste concurrent
situé de l'autre côté des frontières aurait
peut-être un avantage pour le client. Je ne suis pas persuadé que
l'argument soit aussi important qu'on le dit, à 2%. Mais si on
commençait à 8% d'un coup, cela aurait peut-être
effectivement un impact important. C'est pour cela qu'il faut voir et
expérimenter. Je prends cela en un certain sens comme quelque chose
d'expérimental, histoire d'aller voir.
Si cela ne présente que des avantages et pas
d'inconvénients, l'appétit vient en mangeant.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Papineau.
M. Alfred: J'ai toujours remarqué que les partis
d'opposition font toujours un tollé de protestations quand il s'agit de
taxer les régions dites frontalières. La plupart du temps, je me
rends compte, dans certains cas, que c'est un manque flagrant de raisonnement,
surtout quand je me base sur ce que disait l'Union Nationale sur la taxation
disant qu'il y avait 800 000 Québécois qui quittaient le
Québec pour aller aux Etats-Unis; pour la région de l'Outaouais
québécois aussi on en parle. Je suis prêt à partager
les opinions du ministre, pour 2%, ce n'est pas catastrophique. Mais je partage
également la prudence du ministre, dans un premier temps, pour reprendre
les paroles du député d'Outremont, on innove et quand nous
innovons il
faut y aller prudemment. Sauf que j'aimerais attirer l'attention de
l'Opposition, quand il s'agit de régions frontalières; cela pose
toujours des problèmes et des problèmes que nous
résoudrons probablement avec l'indépendance.
M. Raynauld: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Huntingdon avait demandé la parole auparavant.
M. Dubois: Merci. Suite aux propos du député de
Frontenac, je me pose des questions à savoir s'il serait contre la
petite entreprise québécoise, parce que si on imposait une taxe
de 8% sur la publicité, je pense que certaines petites compagnies qui
débutent et qui aimeraient mousser leurs produits auprès du
public, seraient peut-être craintifs à aller vers une
publicité radiophonique ou à la télévision. Je
pense qu'on leur nuirait directement à ce moment-là parce qu'il y
a certaines petites compagnies qui n'ont pas le budget pour aller vers la
publicité, surtout vers la publicité à la
télévision. Elles le font malgré tout, avec beaucoup de
difficulté. Alors, si on ajoute 8% de taxe à cela, on entrave le
développement de ces petites industries qui veulent mousser leurs
produits. Personnellement, je n'aime pas votre suggestion de 8%. Je suis bien
d'accord avec le ministre que 2% ce n'est pas si mal, mais 8% c'est
exagéré.
M. Grégoire: J'ai mentionné que je l'aimais mieux
que d'autres taxes.
Le Président (M. Marcoux): Le député
d'Outremont.
M. Raynauld: M. le Président, j'ai voulu, jusqu'à
maintenant, épargner à la commission tout débat sur le
fond; on avait fait pas mal tous ces débats, mais, si les
députés veulent entreprendre des débats et poser des
jugements de fond, je pense que je serai forcé de réagir, et
même aux propos du ministre aussi, parce que je pense qu'on ne peut quand
même pas laisser passer certaines choses.
Dire qu'on va taxer du temps d'antenne, comme si ce n'étaient pas
les contribuables qui payaient l'impôt, je pense que c'est un peu fort.
Je pense qu'il faut examiner les choses de plus près. Le ministre a
mentionné ça à plusieurs reprises, M. le Président.
On taxe le temps d'antenne, comme si ce n'était pas payé par des
contribuables. Je ne trouve pas ça un argument particulièrement
fort, de dire: Vous savez, cela n'aura peut-être pas d'effet, parce que
c'est le temps d'antenne qu'on taxe.
Je pense qu'il faut voir ça en termes d'impact sur les agents qui
prennent les décisions. On n'établit pas...
M. Parizeau: Je m'excuse...
M. Raynauld: Si vous me permettez, je pourrais peut-être
terminer, parce que je voulais lier un peu les discussions qu'on a eues
jusqu'à maintenant.
On n'impose pas des taxes par plaisir et on n'impose pas des taxes par
punition. On ne va pas punir les gens sous prétexte qu'ils ont des
profits trop élevés ici, ou qu'il y a ceci ou cela. Je pense
qu'on impose des taxes premièrement quand on en a besoin, c'est la
première chose, et si c'est ça la vraie raison, on a tout un
éventail de possibilités pour aller chercher des revenus, aller
chercher des recettes gouvernementales, et c'est à l'intérieur de
l'ensemble de l'éventail qu'on prend un jugement. On ne fait pas
ça, on ne dit pas: On va aller chercher cette taxe, parce qu'on veut
punir des entreprises ici, comme on l'a dit à l'Assemblée
nationale, parce qu'on n'aime pas la publicité, et comme on n'aime pas
la publicité, surtout la publicité électronique,
d'après ce que j'ai entendu à l'Assemblée nationale, que
la publicité pour les enfants, c'était odieux; par
conséquent, il fallait la taxer.
A ce compte-là, taxons-la à 100%, interdisons-la, si on
veut. Si c'est ça le vrai problème, ce ne sont pas les 2% de taxe
qui vont résoudre ce problème. Bon! Et ensuite, il me semble que,
pour évaluer l'intérêt d'un impôt, il y a un certain
nombre de conditions qu'on doit remplir.
Premièrement, il faut que cet impôt soit un peu rentable,
et, celui-là en particulier, je ne suis pas absolument sûr qu'il
le soit. On va chercher $2,5 millions, apparemment, au moyen de cette taxe. Je
veux bien que ce soit un début, mais, quand on dit que c'est un
début, ça veut dire aussi qu'on s'attend que cette taxe n'ait pas
d'impact négatif. Or, il y a des impacts négatifs à des
impôts, et, à ce moment-là, on peut se demander si cet
impôt est préférable à un autre qu'on pourrait aller
chercher, à partir, par exemple, des impôts sur le revenu, ou des
impôts sur les profits des sociétés.
Si ce sont les profits qui nous préoccupent, on ne va pas aller
mettre des taxes de vente. On va aller taxer les profits, bon! Dans le cas
particulier qui nous occupe, je ne pense pas qu'on puisse faire
l'hypothèse que cet impôt n'aura pas d'impact et que ce sera
négligeable, de toute façon, parce qu'à ce compte encore,
je pense que ce serait trop facile. A ce moment, on pourrait taxer n'importe
quoi et n'importe qui.
Je pense qu'un impôt entraîne toujours des réactions,
et quelle est la réaction qu'il nous intéresse de savoir à
l'heure actuelle? C'est de savoir si la publicité va diminuer. Est-ce
que les gens vont encore continuer à faire faire cette publicité
par les moyens que l'on a adoptés comme champ de taxation? Est-ce que
c'est une bonne chose? On peut se demander si c'est une bonne chose.
Si on ne veut pas de publicité à la
télévision, encore une fois, on a plusieurs moyens pour faire
ça, mais si l'objectif est d'essayer d'obtenir des recettes
gouvernementales je ne suis pas sûr que ce soit le cas ici
à ce moment-là, je dis qu'il faut essayer de regarder l'ensemble
des sources possibles de taxation, parce qu'il y en a qui sont moins
négatives que d'autres. Bon!
Dans ce cas-ci, on impose une taxe de 2% sur cette publicité
électronique. Moi, je pense qu'on est obligé de se demander si
les réactions des agents économiques, ceux qui donnent la
publicité, par exemple, sont que ça va coûter plus cher. Il
faut se demander s'ils vont réduire leur budget de publicité. Il
faut, à ce moment-là, se demander si la réduction du
budget de publicité est une bonne chose et, ensuite, il faut se demander
si cela va avoir des impacts sur les diffuseurs, dans ce cas-ci, puisque ce
sont eux qui sont taxés.
Est-ce qu'ils vont reporter le fardeau de la taxe sur le client? Bien
sûr, ils vont essayer de le reporter sur ceux qui achètent du
temps d'antenne. A ce moment-là, encore une fois, il faut se demander
quelle réaction cela va apporter. Je pense que, dans tous les cas, c'est
ce qu'il faut faire. Je ne pense pas que cette analyse ait été
faite tellement et, si je me fie aux propos que le ministre vient de tenir,
à ses yeux, cette taxe n'a pas tellement d'importance, et je pense que
c'est peut-être un peu une réaction de facilité
là-dessus, parce qu'encore une fois, à ce compte-là, on
pourrait taxer n'importe qui n'importe comment.
Le Président (M. Marcoux): M. le ministre.
M. Parizeau: Je pense que je ne me suis pas très bien fait
comprendre; la première partie de l'intervention du député
d'Outremont semble me l'indiquer.
Quand je dis qu'on taxe le temps d'antenne, je suis parfaitement
conscient que quelqu'un va payer le temps d'antenne. Je disais cela
essentiellement dans le contexte suivant, que je répète. En
taxant le temps d'antenne, cette taxe est neutre quant au lieu où les
frais de production sont encourus. Que le travail de création et de
production du message publicitaire soit fait à Montréal ou
à Toronto, sur ce plan-là, la taxe est neutre parce que c'est le
temps d'antenne qu'on taxe. On taxe cela entre les mains du poste qui diffuse
le message. C'est tout ce que je voulais dire.
M. Raynauld: Mais il n'est pas neutre par rapport aux autres
media de publicité.
M. Parizeau: Je n'en disconviens pas. M. Raynauld: C'est
cela.
Le Président (M. Marcoux): J'appellerais l'article 1.
Adopté.
M. Raynauld: Là, c'est la définition, cela va.
Le Président (M. Marcoux): Article 2.
M. Raynauld: L'article 2, sur division, M. le
Président.
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 3?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 4?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 5?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 6?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 7?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 8?
M. Raynauld: Adopté.
M. Dubois: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 9?
M. Raynauld: Excusez-moi, M. le ministre, est-ce que les $5000 de
cautionnement, c'est devenu général ou si vous exigez cela de
tous ceux qui ont à payer une taxe de vente? C'est cela?
M. Parizeau: Non. C'est une coïncidence. En fait, il y a
$5000 dans deux textes de loi, mais c'est une coïncidence.
M. Raynauld: C'est une coïncidence. Mais est-ce qu'ils sont
généralement exigés dans les autres...
M. Parizeau: Non. Il y a des lois où il n'y en a pas. Il y
en a d'autres où les montants sont différents de $5000.
M. Raynauld: Cela ne vous paraît pas discriminatoire
d'exiger, dans certains cas, un cautionnement de $5000 et, dans d'autres de ne
pas l'exiger? Là, on l'exige pour les restaurants, dans la loi
précédente; là, on l'a pour les diffuseurs.
M. Parizeau: Chaque fois que quelqu'un agit comme mandataire,
c'est-à-dire transite par ses mains des montants d'argent importans,
mettre un cautionnement de quelques milliers de dollars a du sens. Lorsque les
transactions qui passent entre les mains du contribuable sont d'un montant
faible et, surtout, à plus forte raison, quand il n'est pas mandataire,
il n'y a pas de raison. Il doit avoir le même montant.
M. Raynauld: Mais tous les contribuables chargés de
transmettre le produit de la taxe de vente sont des mandataires. Alors, il y a
un très grand nombre de mandataires et ce n'est pas
généralement exigé. Il se pose...
M. Parizeau: Dans la loi, cela l'est. M. Raynauld: II se
pose une difficulté.
M. Parizeau: On peut demander. Le cautionnement n'est pas
obligatoire.
M. Raynauld: C'est parce qu'ici, ce n'est pas mis comme cela:
Dans le cas de l'émission d'un certificat, le montant du cautionnement
ne peut être supérieur à $5000.
M. Parizeau: Si on demande un cautionnement.
M. Raynauld: Cela est établi en vertu de quoi? Des
règlements?
M. Parizeau: D'une part, c'est établi en vertu des
règlements, mais, d'autre part, il y a un certain arbitraire du ministre
là-dedans, une certaine discrétion du ministre qui vient de ceci.
Lorsqu'un mandataire, par exemple, fait faillite, qu'il a des dettes à
l'égard du gouvernement et que son entreprise est reprise en main par un
autre groupe, dont on a des raisons de croire qu'il est lié au premier,
par exemple, par sa femme je prends un cas clair, ce n'est pas toujours
aussi clair que cela on imposera un cautionnement pour être
certain que le même jeu ne recommence pas.
C'est trop facile de se débarrasser de ses dettes à
l'égard du gouvernement, de faire faillite, de faire reprendre le
magasin ou le restaurant et je ne sais quoi, et de recommencer le même
jeu.
Le Président (M. Marcoux): Article 9?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 10?
M. Raynauld: Oui, adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 11?
M. Grégoire: Adopté.
M. Raynauld: Ces peines sont-elles des peines spéciales
à ce projet de loi-ci?
M. Parizeau: Non, il n'y a rien de spécial sur le plan des
peines.
M. Raynauld: Sur le plan des...? M. Parizeau: Des
pénalités. M. Raynauld: Des pénalités. M.
Parizeau: C'est standard. M. Raynauld: C'est standard.
Le Président (M. Marcoux): Article 11, adopté?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 12?
M. Parizeau: Excusez-moi, à 11, il y a une correction,
semble-t-il.
Le Président (M. Marcoux): Un amendement?
M. Parizeau: Non, une coquille à corriger. Au paragraphe
11.1, sixième ligne, "d'au" moins 25% et non pas "d'un" moins 25%.
Le Président (M. Marcoux): Article 12, adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 13?
M. Raynauld: Adopté également. L'article 14, on
pourrait peut-être le changer, mais comme c'est la même personne,
on va laisser cela comme ça. Le Conseil du trésor dit les
finances.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 14?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 15?
M. Raynauld: Adopté. A l'article 15, excusez-moi. La
présente loi s'applique à la Couronne. Est-ce que
j'interprète cela correctement si je dis... Au lieu de dire ça,
pourquoi est-ce que je ne pose pas la question? Cela veut dire quoi au
juste?
M. Parizeau: Toute la publicité des ministères est
taxable au même titre que les autres.
Le Président (M. Marcoux): Article 16, adopté?
M. Parizeau: La reine se taxe.
Le Président (M. Marcoux): Article 17?
M. Grégoire: A l'article 15, Radio-Canada aussi?
M. Parizeau: Oui, bien sûr.
Le Président (M. Marcoux): Article 16, adopté?
M. Raynauld: Adopté, 16, 17?
Le Président (M. Marcoux): Article 17, adopté?
Des Voix: Adopté.
Projet de loi no 52
Le Président (M. Marcoux): Projet de loi no 52, Loi
modifiant la Loi sur les impôts et la Loi concernant l'application de la
Loi sur les impôts. M. le ministre.
M. Parizeau: M. le Président, il s'agit d'un exercice
extrêmement aride qui consiste essentiellement à adapter les lois
de l'impôt du Québec aux modifications qui sont apportées
à la législation fédérale, soit parce qu'il s'agit
de modifications majeures de la loi fédérale, et là,
invariablement, il y a une décision à prendre quant à
savoir si vraiment on suivra ou on ne suivra pas. L'exemple type de cela, c'est
le projet de loi que nous avons devant nous, c'est la décision prise par
le gouvernement du Québec de suivre le gouvernement
fédéral dans l'établissement d'une déduction du
revenu imposable d'une société de 3% de la valeur de ses
inventaires. C'est une mesure fiscale qui est coûteuse, parce qu'elle
coûte au gouvernement du Québec près de $30 millions.
Dans d'autres cas, il s'agit essentiellement de suivre le gouvernement
fédéral dans sa longue pérégrination pour fermer
des clauses échappatoires, ou modifier des dispositions qui avaient
été oubliées en cours de route et qui, la plupart du
temps, n'impliquent pas de montants d'argent importants, mais
représentent, dit-on, une amélioration des lois de
l'impôt.
Il s'agit d'un exercice traditionnel qui revient chaque année et
qui, cette année, va revenir deux fois, parce qu'il y aura lieu de
déposer, d'ici peu, un autre texte de loi pour tenir compte des
modifications de la loi fédérale apportées au mois de
novembre, c'est-à-dire après que ce projet de loi ait
été imprimé et déposé; il va falloir qu'on
fasse un deuxième exercice du même genre.
Le projet de loi C-11 est en intervalle et comme premier hors-d'oeuvre
de cet exercice, nous avons le projet de loi no 52.
Le Président (M. Marcoux): M. le député
d'Outremont.
M. Raynauld: M. le Président, je n'ai pas l'intention de
soulever des questions sur chacun des articles. J'aimerais attirer l'attention
sur deux points et pour le reste, on pourrait aller assez vite. Il y a une
chose qui m'intéresse en particulier je ne sais pas exactement
quel est l'article, peut-être que le ministre pourrait me donner
l'indication, je pense que c'est l'article 100 c'est la proposition
à l'effet de limiter à $3500 la contribution maximale d'un
particulier, parce que son employeur contribue à un régime
d'intéressement différé et ensuite, je me suis
demandé, je pense que ça s'applique également, cette
limitation, de $5500 à $3500, à tous les régimes
enregistrés de retraite. Cela me paraît une question
importante.
L'autre, mentionnée par le ministre, au sujet des 3% sur les
inventaires, me paraît importante, mais celle-là est une mesure de
concordance avec les mesures fédérales. En ce qui me concerne, je
suis d'accord avec cet amendement.
M. le Président, j'aimerais surtout discuter de ce maximum qui
est réduit et peut-être poser quelques questions, quand on
arrivera à cet article.
M. Parizeau: M. le Président, avant qu'on aborde
l'étude article par article, est-ce que je pourrais demander au
député d'Outremont comment il réagit à la question
de l'ajustement du revenu imposable pour tenir compte des 3%, de la valeur des
inventaires?
M. Raynauld: Je réagis assez favorablement...
M. Parizeau: C'est seulement par curiosité, mais ça
m'intéresserait de savoir.
M. Raynauld: ... à cet amendement, parce que c'est une
façon détournée de tenir compte de l'inflation. Cela me
paraît être une mesure partielle, mais une mesure, à
défaut d'une mesure plus fondamentale qui me paraît un moyen assez
intéressant de ne pas continuer à pénaliser les
entreprises autant qu'on l'a fait jusqu'à maintenant, étant
donné que d'après les lois fiscales, au Canada, on doit suivre
des règles comptables de coût initial, des inventaires.
Si au moins on avait la méthode américaine je
pense, si je ne me trompe pas de compter les inventaires en suivant les
"last in, first out", par exemple, à ce moment-là, suivant cette
technique, on se trouve à tenir compte quand même un peu, ce n'est
pas encore le coût de remplacement proprement dit, mais on est beaucoup
plus proche d'un coût de remplacement dans le calcul des inventaires.
Donc, ça tient davantage compte de l'inflation. Au Canada, on n'a
pas changé cette base de calcul. Là, on dit: Très bien, on
va accorder un 3% supplémentaire, on va réévaluer les
inventaires de 3%, ce qui réduit évidemment le profit imposable.
Cela me paraît une mesure partielle, mais acceptable.
Le Président (M. Marcoux): Sur des questions
générales, M. le député de Huntingdon.
M. Dubois: J'avais seulement quelques points à soulever.
En dehors de ces points, je serais d'accord pour approuver le projet de loi au
complet. La réévaluation des 3%, on est d'accord avec ça,
c'est en concordance, d'ailleurs, avec la loi fédérale.
Il y a seulement sur la pénalité de 5%, je trouve que
c'est très élevé, 10% d'intérêt, plus 5% de
pénalité, comparativement à 8% avant, ça fait une
différence de 7%; je trouve qu'on aurait pu aller vers 10% et 2%, ce qui
aurait tenu compte de l'intérêt actuel payé, non pas par
l'entreprise privée ou le commerce qui passe déjà moins
que cela, mais par un particulier qui paie à peu près ce taux
présentement.
En dehors de ce point, il a déjà été
question d'enlever les 20% de droits successoraux au Québec. Il n'en est
pas question dans ce projet de loi, mais est-ce dans les intentions du ministre
de faire disparaître les 20% sur les droits successoraux?
M. Parizeau: On me pousse dans mes derniers retranchements. Ce
sont des choses dont normalement... J'avais annoncé, dans le dernier
discours sur le budget qu'on gelait les derniers 20% de façon
à réapprécier ou à réétudier toute la
question des droits successoraux. Je pense que ce serait vraiment incorrect de
ma part de dire quoi que ce soit, avant que le prochain discours sur le budget
soit prononcé.
A ce moment-là, cependant, il est clair que le gouvernement
exprimera son point de vue sur les droits successoraux, dans le prochain
discours. Je demanderai simplement au député d'attendre encore
trois mois.
M. Dubois: ...
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a... Oui.
M. Raynauld: Si on s'oriente dans cette direction, à la
suggestion du député, je voudrais peut-être parler quelque
peu sur cet autre amendement important, cet autre article important qui est la
réduction du maximum permissible de $5500 à $3500. Je voudrais
peut-être, au début, poser quelques questions.
Quelle est la situation exacte à l'heure actuelle? Est-ce que
cela s'applique à tous les régimes de retraite ou seulement au
régime d'intéressement? Dans ce cas, si ma mémoire est
bonne, ce ne serait pas une mesure de concordance, au contraire; cela
enlèverait la concordance avec le fédéral. A ce
moment-là, on ne peut pas invoquer le fait que ce soit fait
là-bas, au contraire. Ensuite, peut-être que je pourrais faire
quelques commentaires.
Le Président (M. Marcoux): M. le ministre...
M. Parizeau: Un instant! Il faudrait que... Je demanderais une
directive. Est-ce qu'on aborderait, comme cela, un certain nombre de
dispositions qui intéressent soit le député d'Outremont,
le député de Huntingdon ou un des députés du
côté ministériel? Après cela, on adopterait le
projet de loi, c'est cela?
Le Président (M. Marcoux): Nous allons procéder
exactement comme pour les autres.
M. Parizeau: C'est comme ça qu'on procéderait
plutôt que de les prendre un par un?
Le Président (M. Marcoux): Nous allons prendre les
questions importantes et globales et, ensuite, article par article. Je pense
que c'est plus rapide comme cela.
M. Parizeau: Parfait, commençons. Dans ces conditions,
puisque c'est dans cet ordre que cela a été posé
commençons par une question du député d'Outremont.
Effectivement, la réduction à $3500 du plafond de $5500 qu'il
était, comme contribution maximale d'un particulier à un
régime enregistré d'épargne-retraite, lorsque son
employeur contribue pour son bénéfice à un régime
d'intéressement différé, c'est une mesure qui nous est
propre. Je pense que ce n'est pas une mesure d'alignement avec le
fédéral.
Le problème est le suivant: C'est qu'à l'heure actuelle,
un travailleur autonome va garder une limite de $5500 pour une programme
d'épargne-retraite enregistré. Il n'a pas d'employeur. On
l'autorise à demander à aller jusqu'à $5500 s'il le
désire.
Dans le cas cependant d'un salarié, d'un employé, il
serait placé dans une situation différente selon que son
employeur avait un régime d'intéressement différé
ou non. Si tout ce qu'il y avait dans l'entreprise en question c'était
un régime enregistré de retraite, en faveur des employés,
de $3500... mais s'il y avait un régime d'intéressement
différé, cela pouvait aller jusqu'à $5500. C'était
discriminatoire entre deux catégories d'employés. Ce qu'on fait
simplement, c'est de les ramener tous les deux à $3500 en gardant
l'autonome à $5500, parce que l'autonome n'a pas de patron, n'a personne
qui contribue en son nom à un régime
d'épargne-retraite.
On n'abolit pas les $5500 pour tout le monde, on les garde pour les
autonomes; mais, pour les salariés, les employés, on les
amène tous au même niveau de $3500, chaque fois que l'employeur
contribue soit au régime de retraite, soit à de
l'intéressement différé, lorsqu'il y a une contribution de
l'employeur.
M. Raynauld: Pourquoi ne pas tous les mettre à $5500, la
contribution de l'employeur et de l'employé.
M. Parizeau: Chaque fois qu'il y a discrimination entre deux
types d'employés, le verre est à moitié vide ou à
moitié plein. On peut prendre celui qui est en bas et le remonter et on
peut prendre celui qui est en haut et le redescendre.
M. Raynauld: Cette histoire-là m'apparaît
embarrassante. Si un employeur contribue à un régime de retraite
pour $2000, à ce moment-là le salarié serait limité
à une contribution de $3500, mais la contribution totale serait la
même pour tout le monde, $5500, qu'on soit seul, employé ou
employeur.
M. Parizeau: II faut reconnaître qu'il s'agit de plafonds
qui sont déjà très généreux. A partir du
moment où on veut faire disparaître une discrimination, j'ai
préféré la faire disparaître au minimum plutôt
qu'au maximum. Déjà, $3500, il faut quand même se rendre
compte que cela s'adresse à des gens qui ont pas mal d'argent. Ce n'est
pas exactement une mesure visant les petits salariés. J'admets que
l'épargne-retraite a des tas de mérites, que c'est une mesure
socialement très utile, mais quand il s'agit de placer des plafonds, il
faut bien voir à qui on s'adresse.
M. Raynauld: Oui, mais on introduit cette mesure parce qu'on
voulait tous favoriser l'épargne, on voulait essayer d'inciter les gens
à épargner de l'argent pour le moment de la retraite. C'est
taxa-
ble lorsque c'est reçu comme prestation de retraite. Ce n'est
donc même pas une perte réelle de revenu pour le gouvernement.
C'est un revenu différé pour le gouvernement. Je vois des
avantages considérables à une mesure comme celle-là. Etant
donné qu'au gouvernement fédéral on le fait
déjà à l'heure actuelle, je trouve que ce n'est
peut-être pas une raison majeure, mais c'est une raison additionnelle
pour ne pas compliquer les choses davantage.
Même si ce maximum de $5500 peut paraître
élevé, il reste que, encore une fois, ce n'est pas un
privilège sans contrepartie. Je pense que la collectivité voit
son avantage à ce qu'on favorise l'épargne, qu'on essaye d'avoir
davantage de fonds; même quand le gouvernement veut emprunter, ce n'est
pas négligeable. Par ailleurs, c'est socialement désirable et je
ne sais pas s'il n'y aurait pas lieu de revoir cela.
Le nouveau régime proposé se trouve à favoriser
assez considérablement les personnes autonomes au détriment des
salariés encore une fois. Il n'y a pas beaucoup de monde qui soit
touché, ce n'est pas une chose de très grande conséquence,
mais cela ne me paraît pas... En ce qui me concerne, je pensais devoir
m'opposer à cela. Je pensais qu'il aurait été
préférable de laisser la limite maximale à $5500 pour tout
le monde, mais je reconnais que l'utilité d'avoir établi cette
concordance entre les régimes de retraite ordinaires et les
régimes de retraite accompagnés de régime
d'intéressement franchement je ne savais pas que cela existait
...
M. Parizeau: C'était débalancé.
M. Raynauld: Alors, je reconnais que c'est avantageux de l'avoir
fait, mais mon objection reste entière sur la liste maximale
elle-même. Il me semble que c'est avantageux, surtout par les temps qui
courent, d'essayer d'encourager l'épargne et de permettre aux gens
d'avoir des régimes de rente supplémentaires plus
élevés.
M. Parizeau: M. le Président, là-dessus je voudrais
dire ceci. C'est qu'à partir d'un certain niveau de revenu
l'épargne se fait de toute façon. Ce que je veux dire par
là, c'est qu'au-delà d'un certain niveau de revenu, il n'y a pas
beaucoup d'incitations fiscales qui vont amener un individu à
épargner plus ou moins. Cela peut être vrai à des niveaux
de revenu inférieurs, mais cela ne l'est pas au-delà d'un certain
niveau de revenu. Des programmes analogues à ceux-là deviennent,
je pense, un moyen un peu trop facile de réduire la progressivité
de l'impôt, en pratique, sur les revenus élevés.
Apparemment, à première vue, on a un système
d'impôt progressif, mais, sur les hauts revenus, on trouve toutes sortes
de moyens pour faire en sorte que ces hauts taux ne s'appliquent pas ou soient
corrigés vers le bas. Que ce soit le gain de capital taxé
à la moitié des taux ordinaires, que ce soient des machins comme
ceux dont on discute à l'heure actuelle, que ce soit par le blocage des
contributions à certains régimes sociaux, comme, par exemple,
l'assurance-maladie qu'on bloque en termes de dollars, on a trouvé
toutes sortes de moyens pour faire en sorte que la progressivité de
l'impôt soit, en pratique, considérablement
atténuée.
Je ne vois pas ce qu'il y a de socialement bon à faire en sorte
qu'on donne l'illusion au public que l'impôt est très progressif
et qu'en pratique, par toutes sortes de moyens comme ceux-là, on
réduise fortement la progressivité. Encore une fois, entre $3500
et $5500 pour des programmes d'épargne-retraite enregistré, ce
n'est pas exactement pour des salariés, ni petits ni moyens, on parle de
gens qui ont beaucoup d'argent.
M. Raynauld: Là-dessus, M. le Président, le
ministre sait très bien quelle est la réponse. Il n'a qu'à
introduire l'indexation de toutes les tables d'impôt, parce que ces trucs
sont introduits, en fait, non pas pour corriger la trop grande
progressivité, mais parce qu'il y a eu une période d'inflation
relativement élevée depuis quelques années et que le
gouvernement, sans changer ses taux, se trouve à percevoir des
impôts de plus en plus élevés. C'est ça, le vrai
problème.
M. Parizeau: Exactement ça; c'est ça, le vrai
problème.
M. Raynauld: C'est ça, le vrai problème.
M. Parizeau: Je préfère ne pas m'avancer sur des
terrains secondaires et aborder le problème de front,
éventuellement.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a d'autres
questions générales?
M. Parizeau: II y avait une question qu'avait posée le
député de Huntingdon au sujet de la pénalité et du
taux d'intérêt...
M. Dubois: Oui...
M. Parizeau: La pénalité de 5% et le taux
d'intérêt de 10%.
M. Dubois: ... je le trouve très élevé, je
ne sais pas si le ministre est prêt à le réviser pour la
prochaine année fiscale. Cela me semble très élevé,
très excessif.
M. Parizeau: Voici ce qui se passe, M. le Président, et
pourquoi cela a été fait. A un moment donné, nous nous
sommes rendu compte que les travailleurs autonomes devaient au gouvernement,
sur le plan de l'impôt sur le revenu, des sommes considérables.
D'une part, il n'y avait pas autant de versements trimestriels qui se faisaient
qu'il aurait dû s'en faire d'après la loi, et, d'autre part,
l'habitude s'était prise chez beaucoup de ces travailleurs autonomes
mais entendons-nous; quand on parle de travailleurs autonomes, le mot
est un peu abusif, on parle de professionnels,
d'hommes d'affaires, etc. l'habitude s'était prise
d'envoyer sa déclaration d'impôt au gouvernement en disant:
Vérifiez-moi tout ça et, quand vous aurez bien accepté que
ma déclaration est correcte, à ce moment-là, je vous
paierai.
On en était rendu à une situation où les comptes
à recevoir dépassaient, je pense le chiffre je le cite de
mémoire de $200 millions. Je voudrais simplement rappeler une
chose que je donnais dans le discours sur le budget et qui, je pense, est le
noeud de la question. Si l'impôt à payer des autonomes ne
représentait que 14% de l'impôt à payer par l'ensemble des
contribuables, ces travailleurs autonomes étaient néanmoins
responsables de 65% des paiements sur production de déclarations des
revenus et de 52% des soldes à payer.
La situation était devenue complètement abusive et elle
l'était pour des raisons qui étaient parfaitement légales
et parfaitement compréhensibles. C'est-à-dire que le
gouvernement, exigeant 8% et la banque 12% ou 13% sur des prêts
personnels, il vaut bien mieux "emprunter" du gouvernement à 8% que
d'emprunter de la banque à 12% ou 13%.
M. Dubois: Je suis d'accord avec 8%, 12% et 13%; je suis
d'accord.
M. Parizeau: Cela va?
M. Dubois: Jusque-là, je suis d'accord, mais là,
c'est 15%.
M. Parizeau: Tous ces travailleurs autonomes se conduisaient en
parfaits hommes d'affaires. Ce travailleur disait: Si j'ai besoin, pour mon
roulant, de $3000, $4000, $5000 ou $10 000, pourquoi l'emprunter à la
banque quand je peux l'obtenir du gouvernement à 8%? Pour être
capable de faire rentrer ces impôts, pour faire en sorte que ces gens
produisent des déclarations trimestrielles comme la loi le
prévoit et qu'ils payent leurs impôts à temps, il faut
forcément que les frais d'intérêts qu'ils payent au
gouvernement soient plus forts qu'à la banque. Il faut que cela les
pénalise. Et, en mettant 10% plus 5% on avait un taux qui en
était un de pénalité par rapport aux taux de la
banque.
Le résultat ne s'est pas fait attendre. Les rentrées
d'impôt de ces gens cette année sont spectaculaires. En fait, ils
ont fait la chose normale, ils vont emprunter à la banque et ils paient
le gouvernement, au lieu d'emprunter du gouvernement et de payer la banque. Je
ne dis pas que les banques sont contentes nécessairement.
M. Dubois: Excusez, une minute, quand vous parlez des
travailleurs autonomes, vous parlez de professionnels ou de petites firmes, en
partie. Ces gens-là, ordinairement, paient le "primary", plus 1/2% plus
1%, à peu près? La moyenne c'est cela. Ils sont loin de 12%. Ils
payaient 9%, 9 1/2%, 8 1/2%, cela dépend, à la banque...
M. Parizeau: On n'a pas le même banquier.
M. Dubois: Je suis en affaires et je sais que je paie le
"primary" plus un demi. Ce n'est jamais 12%, ce n'est jamais 13%.
M. Parizeau: II faut s'entendre. Pour le "primary", je suis
d'accord avec vous. Mais la banque, sur un prêt personnel, c'est pas mal
plus, ce qu'ils déclarent, par rapport au "primary".
M. Dubois: Finalement, ces gens-là ont un compte
d'opération, un crédit d'opération, qui est basé
sur le "primary" plus une marge, selon la capacité du commerce, la
valeur foncière du commerce. La plupart des commerces ou des
professionnels paient quand même un "primary" plus 1%. Cela joue
là-dedans.
M. Parizeau: Entendons-nous. Vous avez raison quand il s'agit de
certains hommes d'affaires dont le commerce est bien établi. Quand il
s'agit de professionnels, avocats, médecins etc., ils passent au
régime des prêts personnels bancaires.
M. Dubois: Mais ceux qui ne payaient pas, qui, quand même,
ne payaient pas beaucoup plus que 8%, sont rendus de 9,5%, à 15%; la
marge est forte présentement.
M. Parizeau: C'est de 9,5% que je discute. Comme je vous dis, on
n'a pas le même banquier. J'admets que, pour certains commerces, à
certains moments, dans le cours des deux dernières années, cela a
pu descendre à 9,5%. Mais je ne connais pas beaucoup de banques qui font
des prêts personnels, même à des professionnels, à
9,5%, de ce temps-ci.
M. Dubois: Pour les prêts personnels, d'accord.
M. Parizeau: Ecoutez, quand vous voulez acheter une auto, est-ce
qu'il vaut mieux la financer par le gouvernement à 8%, ou la financer au
taux que la banque vous demanderait? Pour financer une auto, elle va vous
demander 12% ou 13%.
M. Dubois: Selon le genre du commerce où on oeuvre, si
l'auto est la propriété de la compagnie ou non.
M. Parizeau: Je n'appartenais pas exactement à la classe
la plus défavorisée de la société et je vous assure
que, pour financer une auto, je n'ai pas vu de prêt à 9,5% depuis
longtemps.
M. Dubois: D'accord. Strictement pour l'auto, si on ne fait pas
acheter l'auto par la compagnie et si elle n'est pas payée par la
compagnie sur un crédit déjà établi, je suis
d'accord.
M. Parizeau: C'est remarquable qu'avec cette
pénalité qu'on a établie, l'argent entre c'est tout
à fait étonnant. Les gens ont compris le message avec une
rapidité, une alacrité remarquable.
M. Raynauld: M. le Président, je ne suis pas
forcément opposé à cela, mais il y a des limites à
pénaliser les gens. C'est bien évident... A ce compte-là,
mettez 100%, l'argent va entrer encore plus vite. Il y a des limites
à...
M. Parizeau: II y a là une loi d'usure qui s'appliquerait.
Je noterai cependant que les 10% appliqués comme taux
d'intérêt aux versements en retard sont applicables aussi à
ce que le gouvernement doit c'est-à-dire que cela joue dans les deux
sens.
M. Raynauld: C'est nouveau ça?
M. Parizeau: Non, ce n'est pas nouveau.
M. Raynauld: Les remboursements d'impôt?
M. Parizeau: Non, c'est la pénalité de 5% dont on
parle. Quant au taux d'intérêt, il joue dans les deux
directions.
M. Dubois: Les 5%. M. Parizeau: Les 5%. M. Dubois:
Exactement.
M. Parizeau: Et je vous rappelle que la pénalité de
5% se juge à son efficacité. Si l'argent entre, cela veut dire
que le chiffre n'était pas mauvais.
M. Raynauld: II aurait été encore meilleur si cela
avait été 20%.
M. Parizeau: Bien sûr.
M. Raynauld: Cela ne peut pas être la raison.
M. Parizeau: Mais cela l'aurait peut-être
été, à partir du moment où il n'y aurait plus de
compte à payer du tout. C'était peut-être inutile de monter
au-delà de cela.
M. Dubois: Les chiffres pour récupérer les montants
d'argent en retard sont payés dans les 5%?
M. Parizeau: Les 5% de pénalité existent pour les
entreprises. C'est une chose que les entreprises connaissent bien, les
pénalités. Tout ce qui est entreprise incorporée paie 5%
de pénalité. Elles ne s'en sont jamais offusquées.
Pourquoi une entreprise s'offusquerait-elle du 5% de pénalité
plus qu'un médecin ou un avocat s'en offusquerait?
Le Président (M. Marcoux): Article 1 adopté? Est-ce
qu'il y a d'autres questions?
M. Raynauld: J'en avais une autre. C'est l'article 80. C'est la
question des dividendes. J'avoue que je ne comprends pas très bien ce
problème-là. C'est l'article 80 qui modifie le traitement que
l'on donne apparemment à la déduction des $1000..., du dividende
et de l'intérêt, je pense, qui sont déduits du revenu
imposable, et on semble, dans des notes, en tout cas, que des recherchistes ont
préparées, on dit là-dedans que ce qu'on exclut c'est la
possibilité pour quelqu'un d'emprunter l'argent pour
bénéficier, en fait emprunter $10 000, le placer et
bénéficier de la déduction des $1000 de revenus en
dividendes et intérêts. On me dit que ce ne serait plus possible.
Ce que je ne comprends pas très bien c'est le paragraphe 2 par la suite.
Je comprends qu'on puisse ne pas vouloir permettre aux gens d'emprunter de
l'argent pour bénéficier de déductions d'impôt, mais
au paragraphe 2, on dit: "La déduction ne s'applique pas à
l'égard d'un particulier dont plus de 25% du revenu pour l'année
provient d'une entreprise ". Je veux savoir pourquoi on a introduit ce
deuxième paragraphe. Pourquoi dit-on que la déduction ne
s'applique pas alors qu'elle se trouve à s'appliquer seulement aux
revenus en salaire, si je comprends bien?
M. Parizeau: C'était de mettre sur le même pied une
entreprise qui est incorporée et qui n'a jamais eu droit à cela,
et une entreprise qui n'est pas incorporée et qui, jusqu'à
maintenant, y avait droit. Là, il y avait clairement, sur le plan des
activités, une discrimination. Pourquoi est-ce que dès que cela
devient incorporé..., quand l'activité devient incorporée
elle n'a pas le droit à cette disposition, et le fait de retenir
l'incorporation, de tenir son activité sans être incorporée
lui donne le droit. C'est ce qu'on a voulu fermer.
M. Raynauld: C'est en vertu de la modification.
M. Parizeau: Oui, en vertu de la modification. M. Raynauld:
Alors la déduction visée... M. Parizeau: Est de $1000.
M. Raynauld: Elle ne s'applique pas.
M. Parizeau: Autrefois, en somme, un bonhomme qui avait quelque
chose, une activité quelconque, une entreprise qui n'était pas
incorporée, avait droit à $1000. Dès qu'il était
incorporé, il ne l'avait plus. C'est pour cela qu'on a indiqué
que la déduction visée au paragraphe 1 ne s'applique pas à
l'égard d'un particulier dont plus de 25% du revenu pour l'année
provient d'une entreprise.
M. Raynauld: Maintenant, 25% cela veut dire, je ne sais pas, deux
travailleurs autonomes, deux professionnels. Il y en a une qui reçoit
des revenus d'entreprise, 25%, parce qu'il est payé à titre de
professionnel, un autre est avocat. Le premier n'a pas droit à la
déduction, le deuxième y a droit. C'est cela?
M. Parizeau: C'est cela. Celui qui a seulement un revenu de
travail, un revenu de profession y a droit. Celui qui a des revenus
d'entreprise dépas-
sant de 25% son revenu total n'y a plus droit. On considère,
à ce moment-là que le statut d'incorporé ou de non
incorporé ne devrait pas faire de différence.
Je m'excuse, le revenu de profession est considéré comme
un revenu d'entreprise. J'aurais dû dire de salaire. Le salarié y
a droit. Celui qui tire plus que 25% de son revenu d'un revenu d'entreprise, la
profession étant considérée alors comme une entreprise,
n'y a pas droit. A toutes fins pratiques, on réserve cela pour des gens
dont l'essentiel des revenus est des revenus de salaires.
M. Raynauld: II s'agit là d'un autre cas où il n'y
a plus concordance avec la loi fédérale.
M. Parizeau: C'est juste. Un instant! je retourne à ma
liste.
M. Raynauld: II n'y aurait pas eu intérêt à
ce qu'on conserve un peu le même système?
M. Parizeau: II y avait quatre éléments qui ne
concordaient pas avec la loi fédérale. C'est un des quatre. De
temps à autre, il faut quand même faire preuve d'un minimum
d'originalité. Ce n'est pas cela. Sur 125 amendements, il y en a trois
ou quatre.
Le Président (M. Marcoux): Article 1, adopté.
Article 2, adopté.
M. Raynauld: Permettez-moi de suivre mes notes un peu pour qu'on
ne se mélange pas trop ici.
Le Président (M. Marcoux): Le train ne va pas assez
vite.
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Article 3?
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 4?
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 5?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 6?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 7?
M. Alfred: Adopté.
M. Raynauld: Cela va, adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 8?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 9?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 10?
M. Raynauld: Ce sont des règles d'amortissement? Est-ce
notre question des inventaires de tout à l'heure? Non?
M. Parizeau: Un instant! C'est le 3% par an entre le 9 et le 13.
C'est ce qui apparaît dans un autre article. Non, c'est plus loin
cela.
M. Raynauld: C'est plus loin cela.
M. Parizeau: Ce sont seulement les règles
d'amortissement.
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 11?
M. Parizeau: Même chose.
Le Président (M. Marcoux): Adopté.
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 12?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 13?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 14?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 15?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 16?
M. Raynauld: C'est ici le 3%, n'est-ce pas?
M. Parizeau: Oui.
M. Raynauld: Non, je suis d'accord sur celui-là, je
m'excuse.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 17?
Adopté. Article 18? Adopté.
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 19?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 20?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 21?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 22?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 23?
M. Parizeau: Bon! C'est cela, l'épargne...
M. Raynauld: Non, ce sont les fiducies.
M. Parizeau: Non, ce n'est pas cela, ce sont les fiducies.
Adopté.
M. Raynauld: Si je comprends bien, c'est pour vous ajuster au
gouvernement fédéral.
M. Parizeau: Oui.
M. Raynauld: Pour le traitement des fiducies. Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. M. Parizeau:
De concordance avec le fédéral. Le Président (M.
Marcoux):Article 24? M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 25?
M. Raynauld: Cela va à l'article 25.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 26?
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 27?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 28?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 29?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 30?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 31?
M. Raynauld: Aussi.
Le Président (M. Marcoux): Article 32?
M. Raynauld: A l'article 32, on m'a dit que c'était
inutile, mais je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Marcoux): Si c'est inutile, c'est
adopté. 33, adopté?
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Article 34?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): 35, adopté? 35 et 36,
adopté. 37? Adopté? 38?
M. Raynauld: 38, ça va.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. 39,
adopté?
M. Raynauld: Oui, ça va.
Le Président (M. Marcoux): Article 40?
M. Raynauld: C'est pour prévoir des découvertes de
pétrole?
M. Parizeau: Oui.
M. Raynauld: On n'en a pas encore découvert.
M. Parizeau: On vit d'espoir.
Le Président (M. Marcoux): Adopté, 41?
M. Raynauld: On prévoit tout, même le bon.
M. Parizeau: C'est cela.
M. Raynauld: 41...
Le Président (M. Marcoux): Adopté, 41?
M. Raynauld: Oui, ça va.
Le Président (M. Marcoux): Article 42?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 43?
M. Raynauld: Article 43, paragraphe c).
Le Président (M. Marcoux): II n'y a pas de paragraphe c).
C'est 1 et 2. Ah oui, paragraphe c). Modifié par la suppression du
paragraphe c), d'accord.
M. Raynauld:... modifié par la suppression du paragraphe
c). D'accord, ça va.
Le Président (M. Marcoux): Adopté? M. Raynauld:
Oui. M. Alfred: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 57?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 58?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 59?
M. Raynauld: Adopté.
M. Parizeau: Y compris l'explosion d'Halifax de 1917?
Incroyable!
M. Raynauld: "... Pensions en vertu de la Loi sur la prise en
charge des prestations de la Commission de secours d'Halifax'. Qu'est-ce qu'il
ne faut pas lire?
Le Président (M. Marcoux): Article 60. Adopté.
M. Raynauld: Adopté, oui. C'est avantageux.
Le Président (M. Marcoux): Article 61.
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 62.
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 63.
M. Raynauld: L'article 63, ce sont les filiales
étrangères.
Le Président (M. Marcoux): Adopté?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 64.
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Article 65.
M. Raynauld: Article 65, ça va.
Le Président (M. Marcoux): Article 66.
M. Raynauld: Quelle sorte de maudite affaire qui revient? Cela
va.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 67.
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 68.
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 69.
Le Président (M. Marcoux): Article 44?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 45?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 46?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 47?
M. Raynauld: Aussi.
Le Président (M. Marcoux): Article 48?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 49?
M. Raynauld: L'article 49 est apparemment déjà
couvert par les amendements qui sont apportés. J'aimerais demander si
c'est vraiment nécessaire. L'article 362 de la loi n'est apparemment
plus nécessaire du tout.
M. Parizeau: Ce qu'on voulait viser à 362d est
déjà compris à 304. On avait une sorte d'article double
pour le même but, ce qui fait que nous avons éliminé ce
362d. C'est le but de cet article.
M. Raynauld: Adopté.
M. Parizeau: Le 362d recouvrait le 304. On garde le 304 et on
enlève le 362d.
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 50?
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Article 51 ?
M. Raynauld: Cela va aussi.
Le Président (M. Marcoux): Article 52?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 53?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): 54? Adopté? Article
55?
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Article 55, adopté.
56?
M. Raynauld: Cela va.
M. Raynauld: Articles 69, 70, 71, ça va.
Le Président (M. Marcoux): Articles 69, 70, 71,
adoptés. Article 72.
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 73.
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Article 74.
M. Raynauld: Cela va aussi.
Le Président (M. Marcoux): Article 75.
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Article 76.
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Article 77.
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 78.
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 79.
M. Raynauld: Oui, adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 80.
M. Raynauld: Oui, les intérêts et dividendes.
M. Parizeau: Non, c'est 25%.
M. Alfred: II y a 25% là, paragraphe 2, alinéa
2.
M. Raynauld: Oui, oui, c'est ça.
M. Alfred: Adopté sur division?
M. Raynauld: Non, adopté.
M. Alfred: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 81.
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 82.
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 83.
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 84.
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 85.
M. Raynauld: Adopté. Je demanderais seulement ici si ces
articles pourront être affectés par le projet de loi sur
l'assurance automobile? Dépendant du projet évidemment.
M. Parizeau: Hum! Vous voulez dire l'article 85 et l'article
86?
M. Raynauld: Non, l'article 84. Cela s'applique aux articles 84
et 85, et je pense, aussi à l'article 86.
M. Parizeau: Non, c'est l'assurance-vie, à l'article 84,
à l'article 85 aussi et à l'article 86 aussi.
M. Raynauld: Tous sur l'assurance-vie? M. Parizeau:
Oui.
M. Alfred: Pas l'assurance automobile. M. Parizeau:
C'est...
Le Président (M. Marcoux): Article 86, adopté.
Article 87, adopté.
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Article 88?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 89?
M. Raynauld: Adopté. Il faut avoir une foi aveugle.
Le Président (M. Marcoux): Article 89, adopté.
Article 90.
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Article 91.
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): A l'article 92, il y a un
projet d'amendement?
M. Parizeau: Non, c'est à l'article 96.
Le Président (M. Marcoux): Article 92, adopté?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 93?
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 94?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 95?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 96.
M. Parizeau: A l'article 96, j'ai un amendement à
l'alinéa 2. Le présent article s'applique depuis le 25
février 1977, et non pas 1976.
M. Raynauld: Ce n'est pas le 13 février, en même
temps que les autres? Pourquoi est-ce le 25? Toutes les lois fiscales
étaient le 13, au moment du discours sur le budget.
C'est la date de sanction du projet de loi fédéral, le 25
février 1977. On a appliqué la même date que le projet de
loi fédéral.
M. Parizeau: On prendrait donc, dans notre loi, la date de la
sanction de la loi fédérale plutôt que de son
dépôt.
Le Président (M. Marcoux): Adopté avec
amendement?
M. Raynauld: Adopté avec amendement. Le
Président (M. Marcoux): Article 97.
M. Raynauld: A l'article 97, on enlève des
responsabilités au ministre et le ministre accepte cela?
M. Parizeau: Cela lui arrive.
Le Président (M. Marcoux): Donc, c'est adopté?
M. Parizeau: Une fois n'est pas coutume.
Le Président (M. Marcoux): Article 98% Adopté?
M. Raynauld: 98, ça va.
Le Président (M. Marcoux): Article 99?
M. Raynauld: Cela va, 99.
Le Président (M. Marcoux): 100?
M. Raynauld: 100, sur division. C'est celui-là qui porte
sur la réduction. Je suggérerais fortement au ministre...
M. Parizeau: C'est cela.
Le Président (M. Marcoux): Adopté sur division.
101?
M. Raynauld: L'année prochaine, il pourra peut-être
se permettre une générosité accrue.
Le Président (M. Marcoux): 101?
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): 102?
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. 103?
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. 104?
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): 105?
M. Raynauld: Oui, c'est pour les conjoints?
M. Parizeau: Oui.
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Vous n'avez rien contre les
conjoints?
M. Raynauld: Non, mais il paraît qu'il y avait des abus
entre les conjoints. Comment se fait-il qu'il peut y avoir des abus?
M. Parizeau: Ce n'était pas une échappatoire,
c'était gros comme une porte de grange.
Le Président (M. Marcoux): 106?
M. Raynauld: 106, ça va.
Le Président (M. Marcoux): 107?
M. Raynauld: A 107, on me dit que les dividendes limités
devraient être au pluriel, au paragraphe a); c'est une faute de
français.
M. Parizeau: On remplace le mot corporation par compagnie.
M. Raynauld: A l'article 107, paragraphe a, je lis des notes que
j'ai ici... Cela corrigeait une faute dans le texte original. Cela va.
M. Dubois: M. le Président, je trouve que le
député d'Outremont est très chanceux d'avoir des notes. Si
on disposait, nous, de l'Union Nationale, d'un budget aussi imposant que celui
dont les libéraux bénéficient, je pourrais avoir un texte
préparé par mes recherchistes, mais malheureusement, je n'ai pas
de recherchiste.
Le Président (M. Marcoux): Vous transmettrez vos
récriminations au ministre des Finances. Adopté. Article 107.
M. Dubois: M. le Président...
M. Parizeau: Le fait est que cela corrige une faute d orthographe
dans I'ancienne loi. Cela doit être au pluriel.
M. Raynauld: M. le Président, je m'oppose. Je pense que
les insinuations... Ce n'est pas de l'argent cela. C'est du travail. Vous
êtes capable d'en faire autant que nous.
M. Dubois: Préparé par qui, M. le
député d'Outremont?
M. Parizeau: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): Article 107, adopté.
Article 108.
M. Raynauld: Cela va aussi pour l'article 108.
Le Président (M. Marcoux): Article 109.
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Article 110.
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 111.
M. Raynauld: Les articles 111, 112, 113, vous devriez indexer
cela, M. le Président, ces montants-là. Vous ne seriez pas
obligé de revenir tout le temps avec cela.
M. Parizeau: Quoique...
M. Raynauld: J'aime cela, l'indexation.
M. Parizeau: Je comprends, mais l'indexation produit des chiffres
fractionnaires. Là, au fond, il s'agit de faire en sorte que les gens
à qui cela s'applique s'y comprennent. Ce n'est pas exactement la
clientèle la plus sophistiquée qu'on...
M. Raynauld: II y a cela, c'est vrai.
Le Président (M. Marcoux): Adopté, articles 111,
112 et 113?
M. Raynauld: Articles 111, 112 et 113. Le Président (M.
Marcoux): Article 114. M. Alfred: Adopté.
M. Raynauld: Cela, c'est l'article dont vous vous plaigniez.
M. Dubois: Ecoutez, il n'y a plus rien à faire.
Après l'explication du ministre, je pense que je me satisfais de
cela.
Le Président (M. Marcoux): Adopté.
M. Dubois: Adopté, même si je ne suis pas
d'accord.
M. Raynauld: Alors votez contre. Le Président (M.
Marcoux): Article 115. M. Raynauld: Non, je ne m'abstiendrai pas. M.
Dubois: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 116.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 117.
M. Raynauld: Cela va aussi.
Le Président (M. Marcoux): Article 118.
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Article 119.
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Article 120.
M. Dubois: Cela ne vaut pas la peine de s'opposer à un
article.
M. Alfred: La loi 67 et la loi 45. M. Jolivet: Et la loi
45.
Le Président (M. Marcoux): Puisque nous venons de terminer
les projets de loi qui concernaient le ministère du Revenu, le projet de
loi no 63 a été adopté sans amendement. Le projet de loi
no 61 a été adopté sans amendement. Le projet de loi no 60
a été adopté sans amendement. Le projet de loi no 52 a
été adopté avec un amendement.
Est-ce que nous commençons immédiatement l'étude du
projet de loi no 97?
M. Raynauld: Je suggérerais qu'on ajourne. Il ne reste que
cinq minutes d'ici 18 heures.
M. Parizeau: Normalement, est-ce qu'on doit ajourner à 18
heures.
Le Président (M. Marcoux): De 18 heures jusqu'à 20
heures.
M. Parizeau: Jusqu'à 20 heures. Il vaudrait
peut-être mieux ajourner.
Le Président (M. Marcoux): La commission des finances, des
comptes publics et du revenu suspend ses travaux jusqu'à 20 heures. A ce
moment-là, nous reprendrons avec l'étude article par article du
projet de loi no 97 sur la Caisse de dépôt.
(Suspension de la séance à 17 h 54)
Reprise de la séance à 20 h 15
Projet de loi no 97
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, messieurs!
La commission des finances, des comptes publics et du revenu poursuit
ses travaux.
Nous abordons l'étude article par article du projet de loi 97,
Loi modifiant la Charte de la Caisse de dépôt et placement du
Québec. M. le ministre.
Exposé sommaire du ministre M. Jacques
Parizeau
M. Parizeau: M. le Président, il y a un certain nombre de
modifications à apporter à la Charte de la Caisse de
dépôt et placement du Québec qui n'ont pas
nécessairement de rapport les unes avec les autres, mais qui sont toutes
destinées à régler des problèmes qui sont apparus
graduellement, au fur et à mesure des années, ou qui existent
depuis assez longtemps, et on cherchait encore des solutions.
Je voudrais simplement et brièvement mettre l'accent sur
certaines de ces questions. Vous constaterez qu'on accroît le nombre des
membres votants de la caisse pour faire de la place, en particulier, aux
associations de coopératives qui n'ont jamais été,
jusqu'à maintenant, ex officio, représentées à la
caisse alors que bien d'autres groupes l'étaient.
Vous constaterez aussi c'est peut-être la disposition la
plus importante de ce projet que l'on vise à soustraire à
l'application des règlements de la fonction publique le personnel de la
Caisse de dépôt. J'aurais tendance à mettre l'accent sur
cette question, par rapport à toutes les autres qui sont traitées
dans ces amendements, pour la raison suivante: Lorsque la Caisse de
dépôt a été créée, on a, à peu
près sans discussion, accepté que son personnel fasse partie de
la fonction publique. On s'est rendu compte, au fur et à mesure du
passage des années j'ai eu l'occasion de le voir lorsque
j'étais au conseil d'administration de la caisse il y a
déjà quelque temps et je constate que cela n'a pas changé
que le caractère extrêmement spécialisé du
personnel de la caisse fait que l'application des règlements de la
fonction publique à ce type de personnel ou bien se fait très
mal, c'est-à-dire devient une espèce de parodie, ou bien
gêne terriblement le recrutement; c'est l'un ou c'est l'autre.
Je veux dire par là que recruter un bon "trader" en obligations
sur la rue Saint-Jacques, cela ne se fait pas par concours. Parmi ceux qui sont
disponibles, il y en a un qui passe une fois, de temps à autre. Ou bien
on fait un concours bidon pour faire entrer le bon "trader", ou bien, si on
veut faire un concours sérieux, cela implique des délais tels que
le "trader" est embauché par des maisons de courtage ou un fonds de
pension, etc., et n'est plus disponible quand le concours sérieux est
fait.
Ce type de problème, on l'a à la caisse depuis une dizaine
d'années. Mon prédécesseur en était tout à
fait conscient, comme je pourrais en témoigner d'ailleurs par les
déclarations qu'il a faites à cette commission. Je pense qu'il
était temps, après toutes ces années de difficultés
dans le recrutement du personnel de la caisse, d'aboutir. C'est, je pense, la
disposition principale des amendements qui sont proposés. Il y en a
d'autres. Nous aurons l'occasion de les voir article par article, mais je pense
que le corps de ce groupe d'amendements a trait vraiment, d'une part, au
conseil d'administration, et, d'autre part, au personnel de la caisse.
Le Président (M. Marcoux): M. le député
d'Outremont.
Remarques de l'Opposition M. André
Raynauld
M. Raynauld: M. le Président, si vous me permettez
quelques remarques générales et préliminaires; compte
tenu, évidemment, du fait que le dépôt du projet de loi est
très récent, on n'a pas encore eu l'occasion d'avoir le
débat de deuxième lecture si je comprends bien, ce projet
de loi est déféré à la commission avant la
deuxième lecture sur le principe ou sur le fond, nous n'avons pas
encore eu l'occasion de nous prononcer sur le sujet.
Pour ce qui concerne, en deuxième lieu, la question qui semble
être au centre de ce projet de loi, celle du retrait des employés
de la Caisse de dépôt du régime de la fonction publique,
j'aurais, je pense, quelques questions particulières à poser,
mais je devrais dire, au point de départ, que, pour ce qui me concerne,
personnellement, je ne trouve pas que ce retrait soit une mauvaise chose.
Je pense qu'il est bon que des entreprises publiques, en principe,
encore une fois, puissent décider elles-mêmes des politiques
qu'elles veulent appliquer à leur personnel, comme d'ailleurs à
l'administration des fonds qui leur sont confiés.
A première vue, et sans préjuger peut-être des
positions que d'autres pourront prendre à ce sujet, étant
donné qu'on n'a pas eu le débat de deuxième lecture, je ne
suis pas opposé à ce genre de développement.
Je dois dire cependant qu'on m'a informé que le gouvernement
antérieur, jusqu'au moment où il est resté au pouvoir,
avait beaucoup de réticence. Ce n'est pas la première fois qu'une
demande était faite à cet effet et que le gouvernement
antérieur avait des réticences, hésitait beaucoup sur le
sujet, parce qu'il craignait que si on allait faire cela pour la Caisse de
dépôt, peut-être qu'il y aurait d'autres organismes qui
suivraient très vite et qu'il y aurait une épidémie
d'indépendance des sociétés qui, jusqu'à
maintenant, font partie du régime de la fonction publique.
En ce qui nous concerne, je pense que je serais disposé à
envisager, sinon une position de principe sur le sujet qui serait favorable
à ce changement, certainement une position particu-
lière s'appliquant à la Caisse de dépôt pour
un certain nombre de raisons que le ministre vient de mentionner et qui ont
trait au caractère assez spécialisé des opérations
de cette institution.
Je demanderais un peu d'aide de la part du ministre pour m'indiquer
exactement dans quelles conditions cette opération se fait, parce que
j'avoue en toute franchise que je n'ai pas pu savoir exactement sous quelle
forme se présentait ce transfert ou ce déplacement, si vous
voulez.
Ce que je vois, au contraire, cela a été que, dans
certains cas, on l'applique aux dirigeants, on veut amender l'article 15b. On
dit: ... "S'appliquerait dorénavant aux dirigeants et aux autres
employés de la caisse, le régime de retraite des fonctionnaires
". Cela me paraît un peu contradictoire avec la position qui est prise,
où on dit: On va retirer la Caisse de dépôt du
régime de la fonction publique, mais, en même temps, semble-t-il,
ce n'est pas le régime de retraite des fonctionnaires qui s'appliquait
à ces employés de la Caisse de dépôt et
placement.
Je pense que cela mérite quelques éclaircissements, de
même que certains autres, peut-être, s'appliquant assez
particulièrement à des articles particuliers. Je pense que je
vais m'en tenir à ces remarques générales pour commencer,
et je vais demander à mon collègue de Saint-Laurent s'il veut
ajouter quelques remarques. Peut-être qu'il a eu certaines
expériences antérieures plus pertinentes.
M. Claude Forget
M. Forget: M. le Président, en premier lieu, je
demanderais le consentement pour prendre la parole à la commission dont
je ne suis pas un membre régulier, mais, étant donné la
façon un peu rapide avec laquelle nous procédons à un tas
de...
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Parizeau: Surtout que M. Forget a déjà une
expérience de première main de la Caisse de dépôt;
je pense que c'est normal.
M. Forget: En effet, j'ai siégé à son
conseil d'administration, brièvement, et j'ai siégé aussi
à des réunions du Conseil des ministres où la question a
été débattue à plus d'une reprise. Je souscris
cependant aux remarques que vient de faire le député d'Outremont,
de même qu'à l'indication générale donnée par
le ministre.
Je crois qu'aucun gouvernement n'a jamais été totalement
insensible aux difficultés très réelles que cause le
recrutement pour un organisme tel que la Caisse de dépôt. Les
raisons qui ont porté les gouvernements antérieurs à ne
pas donner suite à cette demande étaient d'un autre ordre.
J'aimerais justement profiter de cette occasion pour demander au ministre des
Finances quelles réponses il a trouvées ou quelles
réponses il suggère à ces difficultés d'application
d'une règle comme celle-là.
A mon avis, il y en a deux. Il y a d'abord le fait que les exemples
cités par les dirigeants de la Caisse de dépôt sont ceux
mêmes qu'a cités le ministre des Finances tout à l'heure,
c'est-à-dire la difficulté qu'on retrouve dans le cas d'emplois
très spécialisés comme les "traders" en obligation. Ces
gens qui sont actifs sur les marchés financiers ne se comptent
peut-être pas littéralement sur les doigts d'une main, mais ils ne
sont pas en très grand nombre, c'est une connaissance très
spécialisée qu'on requiert de leur part.
On peut difficilement mettre des avis de concours, à moins de
vouloir faire une parodie. Cependant, ce n'est pas vrai pour les
sténodactylos, enfin, etc., tout le reste du personnel, les messagers et
d'autre type de personnel. On fait une dérogation générale
plutôt qu'une dérogation spéciale. Il y a à
ça peut-être une raison que je peux imaginer, peut-être que
le ministre pourra m'indiquer si c'est celle-là, c'est que la Caisse de
dépôt envisage une certaine structure de
rémunération qui lui soit propre et qui pourra
éventuellement diverger, même pour des emplois comparables, comme,
par exemple, l'emploi de secrétaire-dactylo qui pourra être
payée à des taux et selon des conditions de travail qui
différeraient pour la Caisse de dépôt de celles qui seront
faites dans la fonction publique.
A ce moment, je comprendrais la dérogation
générale. Cependant, il serait important que la commission
actuelle soit saisie de cette intention gouvernementale ou du moins de
l'intention de la Caisse de dépôt de se dessiner une structure
salariale qui lui soit propre sans respecter nécessairement les
correspondances ou les équivalences pour des emplois comparables.
C'est le premier problème. On voit tout de suite que, dans les
négociations à venir, si la Caisse de dépôt se
crée des précédents, le ministre du Travail, en sa
capacité de président du Conseil du trésor et
coordonnateur de la négociation, pourra être mis sur la
défensive là-dessus. La deuxième préoccupation,
c'est la valeur de précédent d'une dérogation
générale pour les autres sociétés d'Etat ou les
autres organismes publics. Il y en a très peu qui n'aient pas affaire
à une espèce de clientèle professionnelle
spécialisée. Pensons, par exemple, à SOQUEM ou à
SOQUIP, qui doivent avoir à leur emploi des gens qui, non seulement dans
le cas de SOQUEM, par exemple, ont une connaissance théorique de la
géologie, mais qui, pour avoir du succès dans leurs
activités d'exploration et de développement, devraient pouvoir
faire appel à un certain type d'individu qui a des intuitions dans ce
domaine, qui a un talent particulier, qui n'est pas simplement un
diplômé en géologie ou en génie minier, mais qui a
des antennes, des intuitions, qui a une façon d'aborder les
problèmes qui est susceptible d'être intéressante pour une
entreprise comme SOQUEM.
Du côté de SOQUIP, c'est la même chose, on va faire
appel à des talents particuliers. Si je me rapproche d'un domaine un peu
plus familier, je me souviens d'avoir eu à faire face à ce
problème pour le recrutement de médecins, par exemple,
dans le secteur de la santé et de l'assurance-maladie. On sait
que les normes de la fonction publique ne sont pas exactement conçues
pour attirer des médecins, et pour des raisons fort visibles, qui ne
tiennent pas seulement au niveau de la rémunération, mais qui
tiennent aussi à la conception d'une engagement permanent, exclusif,
etc.
Pour toutes ces raisons, enfin, il y a ce deuxième
problème, la valeur de précédent. Ce sont les deux raisons
qui, dans le passé, ont été un frein et qui ont
milité contre une mesure analogue à celle-ci, je me le demande,
il y a probablement des réponses. Je serais intéressé
à savoir ce que le ministre a à dire là-dessus. En
terminant, je me demande, si dans le fond, au moment même où le
gouvernement adopte une loi, de façon assez substantielle,
réformant de façon assez substantielle la Loi de la fonction
publique, si on n'est pas en train de jeter le manche après la
cognée, d'une certaine façon, de se dire qu'il n'y a vraiment
rien à faire avec ce monstre-là, que jamais la fonction publique
ne pourra s'adapter et devenir assez souple pour faire face à des
besoins analogues à ceux-là. C'est peut-être vrai, je dois
vous avouer que je n'ai pas moi-même une opinion définitive
là-dessus. C'est clair que si la fonction publique continue d'être
ce qu'elle a été, la réponse est clairement
négative.
Mais, quand on commence à légiférer en partant de
l'hypothèse qu'elle est ce qu'elle est et qu'elle va le demeurer, c'est
un pronostic assez sombre que l'on fait pour l'administration publique, parce
que même dans les ministères traditionnels, il y a des fonctions
qui sont délicates et difficiles, qui ne demandent pas simplement la
qualification scolaire ou le nombre d'années d'expérience, mais
une certaine appréciation de qualités particulières.
Ce qui me semble devoir résulter de ça, comme conclusion,
c'est que jamais l'administration publique ne sera à la hauteur de ces
besoins. Je trouve ça un peu désolant. C'est peut-être
inévitable, c'est peut-être le désir de ne pas faire cette
admission, une espèce d'aveu d'échec, dans le fond, de la formule
de la fonction publique vis-à-vis d'un certain besoin qui a
obligé le gouvernement antérieur à se dire: il y a
peut-être des moyens d'améliorer sans mettre de côté.
Je crois qu'on n'était pas plus confiant qu'il faut de réussir un
jour. Mais si on commence à légiférer comme si
c'était irrémédiable, cette situation, je pense qu'on va
certainement se donner des raisons d'être plus pessimiste qu'avant.
Le Président (M. Marcoux): M. le ministre.
Réponse de M. le ministre
M. Parizeau: M. le Président, je souscris volontiers
à certaines des hésitations qui viennent d'être
présentées, parce que c'est un problème qui est
très sérieux et qui, effectivement, met en cause, pourrait mettre
en cause certains principes de gestion du personnel à l'intérieur
du secteur public.
C'est un problème qui dure maintenant, en ce qui a trait à
la Caisse de dépôt, depuis dix ans, à ma connaissance. Les
problèmes, à un moment donné, il faut les régler,
quand ils ont trop duré. J'en ai, à l'heure actuelle, deux de ce
type, dans les ministères que j'ai. Les agents de recouvrement et les
chargés, les "cotiseurs" à l'impôt, sont des
problèmes qui datent de dix ans ainsi que celui du personnel
professionnel de la caisse. Ce que je soumettrai ici, c'est qu'il faut les
régler par des moyens différents. Ce sont les deux seuls
problèmes que je connaisse dans le secteur public qui durent depuis dix
ans. Les autres ont changé de forme, ils ont cillé, ils ont
varié; ceux-là sont présentés dans les mêmes
termes, de la même façon, depuis dix ans. A un moment
donné, il faut bien aboutir.
Le problème de la caisse vient d'abord du fait qu'il n'y a qu'un
tout petit nombre d'employés. La Caisse de dépôt a 130
personnes, à deux ou trois près. Il y a là-dessus 60
professionnels; presque aucun, huit seulement, viennent du gouvernement. Tous
les autres viennent du secteur privé et se baladent entre le secteur
privé et la caisse. Il y a bien plus de contacts avec le secteur
privé et bien plus de circulation que de mutations ou de promotions
à l'intérieur du secteur public. Ce n'est pas si fréquent
que ça quand on regarde le reste du secteur public.
Ces 60 personnes sont, comme on vient de le dire, hautement
spécialisées. Il est clair qu'il faut régler le
problème qui existe pour ces 60 professionnels et faire en sorte que
pour le personnel de soutien, les 70 autres, on ne se serve pas de ça
pour créer des précédents difficiles à l'occasion
de négociations dans le secteur public pour les sténodactylos,
les commis, les livreurs, etc.
C'est la raison pour laquelle, bien sûr, toutes les règles
d'administration du personnel, de promotion, de nomination, d'échelle de
salaire, devront être approuvées par le lieutenant-gouverneur en
conseil. Une des raisons pour lesquelles on veut que tous les règlements
de la caisse, à cet égard, soient approuvés par le
lieutenant-gouverneur en conseil, c'est qu'on ne voudrait pas que la caisse se
mette à payer 50% de plus, pour une sténodactylo, que ce qu'on
paie dans la fonction publique. Cela va de soi.
D'autre part, la caisse, et c'est là où le
précédent est peut-être moins dangereux qu'on le pense, la
caisse est une activité à caractère commercial, on
concurrence avec le secteur privé.
Nous en avons d'autres de même type, dans le secteur public:
SIDBEC, par exemple. Le personnel de SIDBEC n'est pas astreint à la
Commission de la fonction publique. La SAQ est une opération
commerciale, et son personnel n'est pas astreint aux règles de la
Commission de la fonction publique.
On reconnaît donc simplement que la Caisse de dépôt
est une opération commerciale qui, comme d'autres opérations
commerciales dans la fonction publique, n'est pas astreinte aux
règlements de la Commission de la fonction publique.
Dans la mesure où cela permet et je dois dire que c'est
peut-être l'argument qui m'impressionne le plus dans des
compartiments très
spécialisés d'avoir le meilleur personnel possible, il y a
un gain majeur sur le plan de l'intérêt public. Quand on voit la
quantité de transactions qui passent par la Caisse de
dépôt, avoir le meilleur "trader" qu'il y a sur la rue
Saint-Jacques, c'est important. Cela rapporte pour toute la
collectivité. Avoir des analystes, disons dans le domaine minier, avoir
quelqu'un d'assez musclé ou les deux ou trois meilleurs analystes dans
le domaine minier, à l'époque où on discute tellement
d'amiante, cela n'est pas indifférent.
Or, on parle vraiment de cela. On parle d'une concurrence d'un petit
nombre d'institutions financières privées à
Montréal et d'une institution publique pour le même personnel, et
un personnel rare. L'efficacité de ces quelques personnes,
appliquée à plusieurs milliards de dollars, peut avoir un impact
tel sur le plan de l'intérêt public, qu'après avoir
passé par les mêmes hésitations que certains de mes
prédécesseurs, j'ai fini par proposer la structure
proposée dans le texte de loi.
Ce qui m'aide aussi à trancher peut-être et je le
dis en toute humilité dans ce domaine c'est qu'ayant
participé très étroitement à la première
rédaction de la Loi de la Caisse de dépôt, je pense qu'en
les flanquant dans la fonction publique, on a fait une erreur. C'est
peut-être mon recul de douze ans qui me fait dire qu'on a fait une erreur
au départ. On n'aurait jamais dû faire cela.
On nous dira, évidemment, que la Caisse a eu une performance,
dans l'intervalle, qui est telle qu'on ne peut pas considérer que
malgré tout, elle a été trop gênée.
Grâce au ciel, très bien. Mais ce n'est quand même pas un
argument. Ce n'est pas parce que la Caisse n'a pas fait faillite qu'on peut
considérer que la formule était bonne.
Dans ce sens, encore une fois, un problème qui a duré
depuis dix ans, qui se présente à chaque gouvernement, toujours
dans les mêmes termes, toujours de la même façon, à
un moment donné, doit être réglé.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a d'autres
questions ou commentaires de caractère général?
M. Raynauld: Je vais peut-être dire quelques mots à
la suite de ces remarques du ministre des Finances. J'ai d'abord dit qu'en
principe, je ne voyais pas d'inconvénients majeurs à une approche
comme celle-là.
Il ne faudrait pas non plus que, si on adopte une formule comme
celle-là, on en revienne aux inconvénients que l'on veut
éviter en ayant un article qui dit que de toute manière, tout va
être décidé par le lieutenant-gouverneur en conseil.
J'aimerais me faire rassurer un peu à cet égard, car à ce
moment-là, on pourrait peut-être avoir le plus mauvais des deux
mondes, une indépendance plus théorique que réelle, et
sans les avantages que pouvait avoir une certaine intégration dans la
fonction publique.
Ce que je lis comme articles qui se rapportent à cela, ce sont
des normes et barèmes de rémuné- ration qui sont
établis par résolution du conseil d'administration et soumis
à l'approbation du lieutenant-gouverneur en conseil.
Si je comprends bien ce texte, il ne s'agirait pas, à ce
moment-là, des nominations. Il ne s'agirait pas de décider de cas
particuliers. Il s'agirait plutôt de règlements. Est-ce que ce
sont les règlements du conseil d'administration qui seraient en fait
soumis à l'approbation?
M. Parizeau: Exclusivement les règlements. L'idée
est la suivante. Je vais vous en donner un exemple récent qui, je pense,
est assez typique à cet égard. Autant il faut donner beaucoup de
latitude à la Caisse quant au recrutement de son personnel
professionnel, sur le plan des rémunérations, par exemple, autant
il faut, je pense, que la Caisse ne pose pas de précédent sur le
plan du personnel administratif qui pourrait être gênant ailleurs.
C'est cela que les règlements devront réconcilier.
On a donné un exemple récent que je trouve un peu
ahurissant à cet égard; c'est que les règlements
généraux de la SAQ ont quand même permis de payer une
allocation au mille pour les frais de voyage qui dépassait les normes du
gouvernement, au moment même où le gouvernement était en
conflit avec la fonction publique là-dessus. Ce sont des choses que des
règlements un peu astucieux auraient pu éviter, quand on sait
l'aspect publicitaire que les syndicats ont pu tirer de cela.
Il est clair qu'il faut des règlements, je pense, de concordance
sur le plan du personnel de soutien et du personnel secrétarial et,
d'autre part, une très grande souplesse sur le plan du recrutement du
personnel professionnel. Cela réconcilie un peu le problème que
votre voisin soulevait tout à l'heure.
M. Raynauld: Est-ce qu'ici, il y a aussi, comme cela existait
à Ottawa... Vous vous rendez compte que, dans la position où
j'étais avant, comme président du Conseil économique du
Canada, j'étais dans une situation assez particulière qui me rend
très sensible à ce genre de situation, parce que le Conseil
économique du Canada n'était pas soumis non plus aux
règles de la fonction publique fédérale.
Par contre, nous étions soumis à des normes qui venaient
du Conseil du trésor. Mais les normes du Conseil du trésor, quand
elles n'étaient pas liées à la fonction publique,
étaient très libérales, parce que là où la
difficulté arrive, c'est lorsqu'on met ensemble les règles de la
fonction publique et celles du Trésor. Autrement dit, le Trésor
fixe des échelles de traitements, par exemple. Aussi longtemps qu'on ne
définit pas qui doit entrer dedans, c'est toujours acceptable, des
règles comme celles-là, mais, lorsqu'on définit ensuite en
vertu de quels critères on peut engager une personne... autrement dit,
si on dit qu'à un certain niveau, on va payer $20 000, aussi longtemps
qu'on ne définit pas qui peut avoir $20 000, vous avez une très
grande liberté. Du jour où on dit que, pour avoir
$20 000, il faut que vous ayez dix ans de service, à ce
moment-là, c'est la camisole de force. Est-ce qu'il y a également
ici cette possibilité pour la Caisse de dépôt, par exemple,
de suivre quand même une hiérarchie, une structure de salaires qui
pourrait être établie par le gouvernement et où, à
un moment donné, s'il y avait des écarts trop grands, il pourrait
y avoir, je ne sais pas, par... Je ne pense pas qu'il y avait des
mécanismes officiels, dans mon cas, au Conseil économique, mais
il y a des mécanismes officieux.
C'est évident que, si j'avais tout à coup
décidé de payer $45 000 à un gars qui en valait $18 000,
je pense bien qu'à un moment donné, quelqu'un serait intervenu et
aurait dit: Cela fait. Soumis ou pas soumis à la fonction publique, on
aurait dit: Cela ne va pas. Mais aussi longtemps que c'était raisonnable
ou qu'il n'y avait pas de cas trop flagrants d'écarts par rapport aux
normes, à ce moment-là, on me laissait tranquille comme
président du Conseil économique.
Je trouve que c'est quand même un très grand avantage sur
le plan administratif, non pas pour profiter des écarts qu'on peut
accorder, mais pour éviter les délais, pour éviter ensuite
qu'on ait franchement une administration qui soit très tatillonne. Dans
une petite organisation comme celle du Conseil économique qui avait 130
employés, 140 employés, c'est une valeur extraordinaire. Je
pouvais recevoir quelqu'un un matin, à 9 heures, qui se
présentait pour avoir un emploi. Bien sûr, j'avais reçu un
curriculum vitae avant, je m'étais fait une idée et je disais
à ce type: Tu es engagé. Le gars n'en revenait pas.
C'était la première visite qu'il faisait. J'ai dit: Oui, dans
cinq minutes, tu auras ta lettre. Je la signais et j'avais l'autorité
pour faire l'engagement. Cela représente, non pas du point de vue de
celui qui prend la décision remarquez que c'est agréable,
mais ce n'est pas de ce point de vue mais du point de vue de
l'efficacité d'une administration, c'est extraordinaire, quand on est
capable de faire cela.
M. Parizeau: C'est exactement l'esprit dans lequel ces
dispositions, ces amendements sont apportés à la loi. Lorsqu'un
très bon analyste en métallurgie décide de quitter une
maison de courtage, Wood Gundy pour ne prendre qu'un exemple, et qu'on sait que
Greenshields et la Sun Life courent après, on ne peut pas ouvrir un
concours avec avis dans trois mois, ce n'est pas faisable. C'est à ce
problème que cela veut répondre.
Que la direction de la caisse puisse faire venir l'analyste le jour G
pour voir son curriculum, apprécier son expérience et sa
réputation et dire: Vous êtes embauché. Cela a toujours
été, c'est le problème depuis le début.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'on peut
procéder, article par article?
Conseil d'administration de la caisse
M. Raynauld: Sur le premier article, on accroît le nombre
des membres du conseil d'administration de sept à neuf; je n'y vois pas
d'inconvénient.
M. Parizeau: Je me demande si je ne devrais pas, étant
donné que le projet de loi n'a été présenté
qu'hier, pour chacun de ces articles, au moins, présenter une
explication brève des raisons pour chacune de ces choses, parce que
vraiment, personne n'a eu le temps de l'examiner longuement.
A l'article 1, le nombre des membres du conseil d'administration, cela
répond essentiellement à la question suivante: On dit qu'il y a
sept membres votants, mais en fait, deux sont ex offi-cio, le président
et le vice-président qui est, ex of-ficio, le président de la
Régie des rentes. Sur les cinq autres, deux sont choisis parmi des
fonctionnaires du gouvernement ou d'une société d'Etat et un
autre parmi les représentants des associations de salariés, ce
qui en laisse deux essentiellement pour le milieu des affaires. C'est donc
très rigide comme cadre. Il y a un groupe qui n'a jamais
été représenté, c'est-à-dire les
coopératives. D'autre part, il n'y a jamais eu le jeu minimum
d'être capable d'ajouter quelqu'un qui, de par sa compétence,
serait indiqué.
Alors, on élargit seulement un peu le cadre en mettant deux
membres votants de plus. Cela permettra, d'autre part, de régler des
problèmes de quorum qui sont parfois compliqués aussi. Plus on a
de gens ex officio sur un conseil d'administration, plus ils peuvent être
pris à d'autres tâches au moment d'une réunion d'un
conseil. A cet égard, seulement élargir un peu permettrait de
régler des problèmes de quorum en passant.
Le Président (M. Marcoux): Article 1, adopté?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 2?
M. Parizeau: L'article 2 répond à la
préoccupation suivante: Aux affaires municipales, un des trois membres
non votants il y a trois membres non votants à la caisse
un qui est le sous-ministre des Finances et un autre qui est le
trésorier de l'Hydro-Québec, et un troisième qui vient de
la Commission des affaires municipales. Or, aux affaires municipales,
ministère ou commission, celui qui est le plus au fait des emprunts des
municipalités, n'a pas toujours le même poste. Si on
définit un poste ex officio, on peut être pris, à un moment
donné, avec quelqu'un qui n'est pas dans le ministère des
Affaires municipales le plus au fait des questions financières. On va
lui donner seulement un peu de jeu.
Le Président (M. Marcoux): Adopté?
M. Raynauld: Je voudrais poser une question bien exacte. Dans
l'article précédent, c'était un membre de la Commission
municipale de Québec.
M. Parizeau: C'est cela.
M. Raynauld: Et on ajoute: ou un fonctionnaire du
ministère. La Commission municipale, qu'est-ce que c'est, au juste? Ce
n'est pas le ministère?
NI. Parizeau: Non. Tous les emprunts des municipalités
doivent être approuvés par la Commission municipale de
Québec. Dans la version originale de la loi, comme il y avait un des
commissaires de la commission qui connaissait les finances municipales
parfaitement et que c'est lui qu'on voulait avoir, on a mis Commission
municipale de Québec.
Il arrive au fur et à mesure du passage des années que
celui, qui est le plus au fait des questions financières, est parfois
à la Commission municipale, parfois au ministère des Affaires
municipales; on ne voudrait pas se barrer. C'est tout. Alors, on dit:
Commission municipale de Québec ou ministère des Affaires
municipales. On ira choisir celui qui, sur le plan des emprunts des
municipalités, des finances, des emprunts des marchés financiers,
semble le plus compétent. Cela avait été fait un peu ad
hoc, je dois dire. Quand on avait dit un membre de la Commission municipale, ce
qu'on visait en 1965, c'était M. Turgeon, parce qu'il connaissait cela.
Cela fait longtemps qu'il a pris sa retraite.
M. Raynauld: A l'heure actuelle, les membres de la Commission
municipale sont quand même choisis pour leur habileté à
juger les emprunts des municipalités. C'est pour cela qu'ils sont
là...
M. Parizeau: Pas nécessairement. Ils sont choisis...
M. Raynauld: Comment se fait-il que tout à coup on aurait
des incompétents là qui ne sont pas choisis?
M. Parizeau: C'est que quelqu'un peut être choisi, mais la
commission municipale tranche sur les questions de prudence, quant à
l'aptitude, par exemple, d'une municipalité à emprunter, compte
tenu de son évaluation municipale. Alors, un homme peut avoir une
connaissance remarquable de la taxation municipale, de l'évaluation
municipale, de la prudence qu'on doit exercer avant de les autoriser à
passer en emprunt, et ne pas connaître grand chose sur le fonctionnement
des marchés financiers et remplir admirablement son travail.
M. Raynauld: Cette commission je m'excuse encore une fois
est formée comment? La commission municipale?
M. Parizeau: C'est un organisme quasi judiciaire...
M. Raynauld: Qui est indépendant?
M. Parizeau: Oui, qui est composé d'un certain nombre qui
répond à l'Assemblée nationale par le ministre des
Affaires municipales et qui autorise tout emprunt d'une municipalité.
Aucune municipalité ne peut emprunter sans obtenir l'autorisation de la
commission, et elle juge en fonction d'un certain nombre de critères,
encore une fois, de prudence élémentaire, à savoir est-ce
que la dette d'une municipalité, par rapport à son
évaluation, nous permet de croire qu'ils peuvent ajouter une autre
tranche d'emprunt sans mettre les opérations de la municipalité
en péril.
M. Raynauld: Est-ce que vous ne risquez pas...
M. Jolivet: S'il y avait eu plusieurs petites
municipalités comme nous, il aurait su ce que c'est que la commission
municipale.
M. Parizeau: C'est ça.
M. Raynauld: Est-ce que vous ne risquez pas de vous faire accuser
de vouloir, avec cette clause, inciter un fonctionnaire du ministère des
Affaires municipales, à exercer plus de contrôle sur la caisse de
dépôt?
M. Parizeau: Non, ils n'ont pas droit de vote.
M. Raynauld: Ils n'ont pas droit de vote, ceux-là?
M. Parizeau: Non. Le sous-ministre des Finances, le
trésorier de l'Hydro et le représentant des Affaires municipales
n'ont pas droit de vote.
M. Raynauld: C'est d'accord.
Le Président (M. Marcoux): S'ils n'ont pas droit de vote,
c'est adopté?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 3.
M. Parizeau: Est-ce que je peux présenter quelques
explications? Ce serait peut-être mieux comme ça...
Le Président (M. Marcoux): On va continuer comme
ça, oui.
M. Parizeau: ... commencer par les explications.
M. Raynauld: S'il vous plaît.
M. Parizeau: Aucun membre du conseil d'administration ne doit
avoir un intérêt dans un commerce de valeurs mobilières. Ce
qu'on supprime ici, c'est d'ajouter qu'ils ne doivent pas avoir un
intérêt dans une compagnie de fiducie.
Au départ, cela avait été placé là
pour la raison suivante, c'est que la Caisse de dépôt, à
l'origine, était considérée comme une espèce de
compagnie de fiducie et on ne voulait pas de conflits d'intérêt.
Néanmoins, dans l'intervalle, se sont développés
considérablement les programmes d'épargne-retraite,
habituellement gérés par des compagnies de fiducie, avec le
résultat qu'à l'état actuel, seulement pour permettre aux
mem-
bres actuels du conseil d'administration de poursuivre leur mandat et de
le terminer, on aura des problèmes sur le plan juridique. Beaucoup
d'entre eux ont des programmes de retraite administrés par une compagnie
de fiducie, et donc, en vertu de la loi, ont un intérêt dans une
compagnie de fiducie.
Aussi bien pour permettre à ceux qui sont encore membres de
poursuivre leur mandat et d'en recruter d'autres, il faut faire sauter cette
disposition, parce que la réalité a évolué de
façon complètement différente de l'esprit de la loi
originale.
Alors, on dira évidemment: Celé permettrait à des
membres actuels ou à des membres futurs d'avoir des actions dans une
compagnie de fiducie, ce qui est vrai; mais la loi leur permet d'avoir des
actions dans des banques, leur permet d'avoir des actions dans des compagnies
d'assurances, d'avoir des actions dans n'importe quoi. Alors, on a donc
enlevé seulement cette disposition relative aux compagnies de
fiducie.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: Est-ce que ce n'est pas une interprétation
assez particulière d'avoir un intérêt dans, que de dire
que, par exemple, quelqu'un qui a un compte en banque serait
interprété par analogie comme ayant un intérêt dans
une institution bancaire?
M. Parizeau: C'est l'interprétation des programmes,
étant donné qu'un certain nombre de compagnies de fiducie sont
coopératives ou mutualisées...
M. Forget: Mutualisées.
M. Parizeau: Un programme d'épargne-retraite devient une
participation dans le fonds.
M. Forget: Oui, mais dans les cas où ils sont
mutualisés, je le comprends, mais dans les autres cas, je trouve que
c'est une interprétation un peu tirée par les cheveux. Mais si on
veut couvrir ces cas-là aussi effectivement.
M. Parizeau: Cela fait vraiment anormal. Leur interdire un
intérêt dans un commerce de valeurs mobilières, ça
se comprend, parce que la caisse passe son temps à transiger sur le
marché des valeurs mobilières, mais puiqu'on permet à ces
gens-là d'avoir des actions dans des banques, dans des compagnies
d'assurances, etc., pourquoi désigner les compagnies de fiducie...
Le Président (M. Marcoux): Adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 3 adopté?
M. Raynauld: Ma réaction à ça, M. le
Prési- dent, si vous me permettez, c'est qu'il me semble que des
articles comme ceux-là, en principe, devraient être
rédigés en disant d'une façon plus générale
que ça, en disant qu'il ne doit pas y avoir de conflits
d'intérêt quand on nomme quelqu'un comme membre d'un conseil
d'administration. On laisse au Conseil des ministres ou à d'autres le
soin de juger s'il y a un conflit d'intérêts quand on nomme
quelqu'un.
M. Parizeau: Cela existe déjà en vertu des
règlements de la caisse. Tout membre de la caisse doit communiquer au
président de la caisse la liste de tous ses intérêts et de
tous les changements qui s'opèrent dans ses intérêts
financiers, où que ce soit. Dans la loi de la caisse, il y a, aux
articles 34, 35, 36, 37 et 38, toute une série de dispositions quant aux
conflits d'intérêts et à l'usage des renseignements qu'un
membre du conseil d'administration peut faire de ce qu'il apprend dans les
opérations de la caisse.
Le Président (M. Marcoux): Adopté? Article 4. M. le
ministre.
Gestion du personnel
M. Parizeau: Ici, simplement pour tout l'article 4, cela revient
finalement à ce qu'on discutait tout à l'heure, 15 prévoit
qu'il y aura un règlement quant aux normes et barèmes de
rémunération et des conditions de travail approuvées par
le lieutenant-gouverneur en conseil. Cela revient à la discussion que
nous avions tout à l'heure à ce sujet. Et 15a et 15b sont en
somme des clauses grand-père, c'est-à-dire d'une part le maintien
de certains des droits du personnel existant et d'autre part la
définition du régime de retraite qui s'appliquera à eux,
étant entendu que tous les nouveaux employés entrent dans le
RREGOP.
Le Président (M. Marcoux): Y a-t-il des questions, des
commentaires particuliers? Non?
M. Raynauld: Une question particulière. Qu'est-ce qu'on a
changé à 15b?
M. Parizeau: C'est à cause des dates.
M. Raynauld: Ce sont seulement des dates?
M. Forget: Avant le 1er juillet 1973, il y avait un programme de
rentes auquel on a substitué un autre régime. La question du
député d'Outremont demeure cependant, et je ne pense pas qu'on
lui ait fait de réponse tout à l'heure peut-être par
inadvertance. On exempte tous ces employés des règles normales de
la fonction publique, sauf du régime de retraite. C'est, bien sûr,
une exception de taille, mais ce n'est pas une exception qui gêne le
recrutement, au contraire, quoique certaines personnes pourraient avoir
souscrit à des plans d'épargne-retraite enregistrés alors
qu'elles étaient dans le secteur privé, et l'obligation de
contribuer au régime public fait qu'elles perdent le
bénéfice fis-
cal qu'elles avaient acquis pour le plan auquel elles doivent continuer
de contribuer en parallèle. Je comprends que la règle, pour les
employés qui ont acquis, par analogie à l'article 15a, leur
permanence, tendrait à dire que ceux qui ont déjà un fonds
de retraite ne le perdront pas le jour de la mise en vigueur de la loi, mais,
pour les nouveaux employés, est-ce strictement d'ordre public cette
clause?
M. Parizeau: Dans la mesure où les régimes
antérieurs à 1973 s'apliquaient non pas seulement à la
fonction publique, mais vraiment à tout le secteur public et parapublic,
les enseignants, le personnel des hôpitaux, et où, depuis 1973,
tout le secteur public et parapublic contribue au RREGOP, on ne voit pas de
raison d'en sortir la Caisse de dépôt.
L'application du RREGOP à l'heure actuelle est beaucoup plus
large que la fonction publique au sens strict. C'est le secteur public qui
contribue au RREGOP et la Caisse de dépôt demeure quand même
dans le secteur public.
M. Raynauld: Ce qui me surprenait au départ, c'est qu'on
soit obligé d'apporter un amendement pour dire que "s'applique aux
dirigeants et aux autres employés de la caisse le régime de
retraite des fonctionnaires. " Qu'est-ce qu'il en était avant l'adoption
de cela? Ils n'en faisaient pas partie? C'est cela mon problème.
M. Parizeau: Avant 1973...
M. Raynauld: Non, mais aujourd'hui? De quoi font-ils partie?
M. Parizeau: Actuellement du RREGOP. M. Raynauld: Bon!
M. Parizeau: Les nouveaux, ceux qui depuis le 1er juillet 1973,
sont au RREGOP. Les antérieurs au 1er juillet 1973 sont dans l'ancien
fonds de pension des fonctionnaires.
M. Raynauld: A ce qui existe déjà.
M. Jolivet: Nous autres, comme les employés occasionnels,
comme députés, nous étions dans le régime des
enseignants. Maintenant, comme députés, on tombe dans le RREGOP.
Ce sont simplement des références aux deux lois existantes.
M. Raynauld: D'accord.
Le Président (M. Marcoux): Article 4, adopté?
Article 5, M. le ministre.
M. Parizeau: C'est un article de concordance.
Le Président (M. Marcoux): De concordance. Adopté.
Article 6.
M. Raynauld: Cela existe. Je pense que cela demande quelques
explications.
M. Parizeau: L'article 6 est largement une question de
sémantique. Les termes qui désignent ces dépôts ont
évolué avec les années et on change essentiellement les
mots. Je vais vous donner les termes correspondants.
Ce qui s'appelait "dépôts à demande" devient
"dépôts à vue". Ce qui s'appelait "dépôts
à échéance" devient "dépôts à terme"
et ce qui s'appelait "dépôts à préavis" devient
"dépôt à participation".
C'est de la pure sémantique. Ce qui s'appelait autrefois les
"fonds ségrégatifs" devient les "fonds
spécialisés". C'est simplement parce que ces termes ont
évolué dans le monde financier depuis une dizaine d'années
et que c'est modifié. Cela ne change rien à la substance.
Le Président (M. Marcoux): Adopté? M. Raynauld:
Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 7, M. le ministre.
M. Parizeau: J'ai l'impression que, dans cet article, il s'agit
de modifications mineures dans les pouvoirs de réglementation de la
caisse. Je voudrais simplement faire une vérification ici.
Etant donné qu'on a changé les termes applicables aux
dépôts, on reprend ici simplement l'ancien article 20. L'ancien
article 20 se lisait ainsi: "La caisse établit, par règlement, le
mode de calcul du taux des intérêts payables sur les
dépôts à demande ou à échéance ainsi
que du rendement des dépôts à préavis. Le montant
global requis pour payer ou créditer les intérêts sur ces
dépôts et pour produire ce rendement doit chaque année
être égal au revenu net de la caisse." Comme on mentionnait, dans
l'ancien article 20, "dépôts à demande",
"dépôts à échéance", "dépôts
à préavis", on a réécrit l'article 20 en fonction
des nouvelles définitions.
Le Président (M. Marcoux): Article 7, adopté.
M. Raynauld: On enlève, cependant, la
référence au revenu net de la caisse. Il n'y a plus cela.
M. Parizeau: Cela revient au même. C'est une autre
formulation. L'ancien article 20 disait: "Le montant global requis pour payer
ou créditer les intérêts sur ces dépôts et
pour produire ce rendement doit chaque année être égal au
revenu net de la caisse". On reformule cela en disant: "Le mode de calcul des
réserves à constituer dans chaque fonds dont le revenu net
annuel, après déduction de telles réserves, doit
être intégralement versé aux déposants." C'est la
même idée, mais formulée dans un texte un peu plus
français.
Le Président (M. Marcoux): Adopté? M. Raynauld:
Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 8. M. le ministre.
M. Parizeau: Concordance.
Le Président (M. Marcoux): Concordance. Adopté?
M. Raynauld: Adopté.
M. Parizeau: Les articles 9 et 10 aussi. Article 11, c'est de la
concordance.
Le Président (M. Marcoux): Articles 9, 10, 11,
concordance. Adopté?
M. Raynauld: Cela va! Adopté.
M. Parizeau: Article 12, concordance de termes puisqu'on reprend
ici "dépôts à vue", "dépôts à terme",
"dépôts à participation".
Le Président (M. Marcoux): Article 12, adopté.
Article 13? Adopté.
M. Raynauld: Quelles sont les réserves sur les articles 4,
5, 8, 9, 10 et 11 qui entreront en vigueur à la date fixée par
proclamation du gouvernement?
M. Parizeau: C'est destiné essentiellement à faire
en sorte que la caisse puisse prendre le virage quant à l'administration
du personnel, la préparation des règlements, etc.
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): La commission des finances, des
comptes publics et du revenu a complété l'étude, article
par article, du projet de loi no 97: Loi modifiant la charte de la Caisse de
dépôt et placement du Québec. En votre nom, je ferai
rapport à l'Assemblée nationale des travaux de cette commission.
La commission plénière a terminé ses travaux.
Une Voix: Pas la commission plénière.
Le Président (M. Marcoux): Plutôt, la commission des
finances, des comptes publics et du revenu a terminé ses travaux et les
ajourne sine die.
(Fin de la séance à 21 h 5)