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(Dix heures dix minutes
Etude des crédits du ministère du
Revenu
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, messieurs!
La commission des finances, des comptes publics et du revenu est
réunie pour étudier les crédits budgétaires du
ministère du Revenu. Les membres de la commission sont: M. Alfred
(Papineau), M. Baril (Arthabaska), M. Biron (Lotbinière), M. Garneau
(Jean-Talon), M. Garon (Lévis), M. Goulet (Bellechasse), M. Gravel
(Limoilou), M. Grégoire (Frontenac), M. Jolivet (Laviolette), M. Landry
(Fabre), M. Mackasey (Notre-Dame-de-Grâce), M. Mercier (Berthier), M.
Michaud (Laprairie), M. O'Gallagher (Robert Baldwin), M. Parizeau
(L'Assomption), M. Raynauld (Outremont), M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Tardif
(Crémazie).
Est-ce que vous avez un rapporteur à suggérer? Est-ce que
M. Michaud accepte d'être rapporteur?
M. Michaud: Avec plaisir.
Le Président (M. Marcoux): M. Michaud (Laprairie), sera
rapporteur, M. le ministre.
Remarques préliminaires du ministre, M. Jacques
Parizeau
M. Parizeau: M. le Président, je suis accompagné ce
matin du sous-ministre du ministère du Revenu, M. André Gauvin,
de M. Paul-Emile Moreau, sous-ministre adjoint et directeur
général de la vérification, de M. André
Saint-Charles, sous-ministre adjoint et directeur général des
opérations, de M. Alain Dompierre, sous-ministre adjoint et directeur
général de la planification, recherche et développement,
de M. Jean-Paul Poulin, directeur général du personnel, et de
deux des adjoints de M. Dompierre, M. Giguère et M. Goyette, du
budget.
Je voudrais dire quelques mots avant que nous commencions l'examen des
crédits. La tâche qui, depuis quelques mois, m'est apparue la plus
urgente dans le fonctionnement du ministère du Revenu a trait,
essentiellement, au nombre de postes vacants qui, semble-t-il, depuis plusieurs
années, n'ont pas pu être comblés, en particulier au niveau
de trois groupes de fonctionnaires qui sont, d'une part, les agents de
recouvrement, d'autre part, les techniciens en vérification fiscale et,
troisièmement, les professionnels qu'on appelle les agents de
revenu.
A l'heure actuelle, 341 postes sont vacants au ministère du
Revenu, dont plus de 200 dans les trois groupes que je viens d'indiquer. Ce
n'est pas un problème nouveau, en ce sens qu'il y a déjà
une dizaine d'années on soulignait les carences de recrutement dans ces
trois groupes comme étant une des raisons majeures pour lesquelles
certains types de recouvrement de nos impôts n'étaient pas
toujours assurés d'une façon satisfaisante.
Cela a donné, au fur et à mesure des années,
passablement de discussions entre, d'une part, le ministère du Revenu,
et d'autre part, la Commission de la fonction publique, parce que le
problème en est un essentiellement de définition des corps et de
classification. Trop fréquemment, des agents étaient
recrutés, restaient au ministère du Revenu pendant peu de temps,
ou bien en rassortaient en raison, comment dire, de rémunération
qui n'était pas suffisamment élevée pour la nature du
travail dont il s'agissait, ou ils allaient simplement à Ottawa
où l'expérience qu'ils avaient gagnée au ministère
du Revenu était considérée non seulement comme valable
mais comme comportant des taux de rémunération plus
élevés.
Ces discussions avec la Commission de la fonction publique n'ont pas,
c'est le moins qu'on puisse dire, toujours abouti de façon
satisfaisante. Le résultat, c'est que dix ans après on est
à peu près au même point. Les discussions ont
recommencé avec la Commission de la fonction publique, et tout ce que je
peux dire aujourd'hui, c'est qu'on a bon espoir que d'ici un mois, semble-t-il,
le problème pourrait enfin être réglé, et que les
concours qui sont ouverts par le ministère du Revenu, comment dire,
donneraient un plus grand nombre de candidats que ce qu'on a vu depuis quelque
temps.
Je ne peux donc pas dire que le problème est réglé,
à ce jour, mais on a bon espoir que d'ici un mois il pourrait
l'être. Effectivement, s'il l'était, je pense qu'on
réglerait quelque chose qui existe depuis trop d'années pour
qu'on ne puisse pas considérer cela comme étant relativement
sérieux. C'est l'essentiel de ce que je voulais dire comme introduction
à l'étude des crédits, M. le Président.
M. Garneau: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Jean-Talon.
M. Garneau: Je n'ai pas l'intention de faire de commentaires au
début de cette étude de crédits qui, d'ailleurs, en ce qui
me concerne, ne devrait pas être extrêmement longue. Je vais
plutôt garder pour l'étude des crédits du ministère
des Finances les questions relatives au rendement des différentes
sources d'impôt, à l'exception, peut-être, de quelques
questions concernant la taxe de vente aux municipalités. Je n'ai donc
pas l'intention de m'étendre beaucoup sur des crédits qui, au
demeurant, sont de nature strictement administrative où les questions de
politique fiscale sont plutôt déterminées par la même
personne, en l'occurrence, mais dans des fauteuils différents.
Recrutement du personnel
Concernant les postes, nous avions, si ma mémoire m'est
fidèle, dans tout ce périple des dé-
dales, les discussions avec la Commission de la fonction publique et par
le biais également du Conseil du trésor, à un moment
donné, on avait cru trouver la solution en créant un nouveau
corps pour distinguer les agents de gestion financière qui occupaient
des fonctions d'agents de gestion financière dans les ministères
qui étaient différentes des autres, de ce que faisaient les gens
du ministère du Revenu qu'on a appelés les agents de recouvrement
dont parlait le ministre tout à l'heure. Je ne sais pas comment la
Commission de la fonction publique les a classifiés ces gens. Est-ce
à travers cette nouvelle classification que vous escomptez avoir plus de
chances dans le recrutement et aussi dans le maintien, je crois, du nombre de
fonctionnaires qui changeaient de palier de gouvernement, parce qu'il y avait
une question de rémunération?
M. Parizeau: Depuis que ce nouveau corps d'agents de recouvrement
dont je parlais tout à l'heure a été créé,
en pratique cela n'a donné que 36 nouvelles recrues dont quatre à
Québec et 32 à Montréal...
M. Garneau: Est-ce que cela a occasionné des
départs?
M. Parizeau: ... dont 26 sur 36 venaient de l'intérieur du
ministère. C'est-à-dire que le recrutement extérieur a
été presque nul. En agents de recouvrement et en techniciens en
vérification fiscale, il y a 135 postes à combler. Il y avait
déjà une première correction qui avait été
apportée, mais elle n'est pas suffisante.
M. Garneau: Si je comprends bien, il y a un certain nombre de
départs, il y a des gens qui seraient peut-être partis autrement,
mais cela n'a pas attiré de nouveaux fonctionnaires. Est-ce que c'est
réellement une question de rémunération ou si c'est
simplement une question d'existence ou pas de ce type de qualifications qui est
nécessaire pour remplir les fonctions?
M. Parizeau: Tous les rapports qu'on a sont à l'effet que
c'est essentiellement une question de rémunération. C'est un type
de travail qui n'est pas exactement le plus agréable qui soit en
comparaison à d'autres travaux dans la fonction publique. Dans la mesure
où les rémunérations ne sont pas plus
élevées, on n'arrive pas à recruter.
M. Garneau: Le règlement de la convention collective qui
créait un problème à partir de la fin de la
dernière convention jusqu'à ce que la nouvelle ait
été signée, puis que les échelles aient
été connues, cela non plus n'a pas apporté les
résultats...
M. Parizeau: Le correctif suffisant, dans la mesure même
où Ottawa a augmenté considérablement aussi ses taux de
rémunération.
M. Garneau: Doit-on conclure que la convention collective n'a pas
encore été assez géné- reuse? Là, je
m'adresse au ministre du Revenu, non pas au ministre des Finances.
M. Parizeau: Sur le plan de ces trois corps, non. Dans la mesure
même où la convention collective monte tout le monde, elle ne
monte pas certains groupes...
M. Garneau: Est-ce qu'il s'agit de postes... M. Parizeau:
... par opposition aux autres.
M. Garneau: Pour finir sur cette question, est-ce qu'il s'agit de
postes régis par des conventions collectives négociées ou
d'agents qui ne sont pas syndicables à cause des fonctions? Ce ne sont
pas des fonctions confidentielles.
M. Parizeau: Ils sont tous syndiqués.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Lotbinière.
M. Biron: Je remercie le ministre de son explication. Moi aussi,
cela m'avait frappé de voir qu'il y avait tout près de 8% des
postes ouverts au ministère du Revenu. Tout à l'heure, vous avez
dit qu'avec de nouveaux concours on pourrait combler ces postes, mais il va
quand même rester le taux de revenu, le taux de salaire de ces
employés qui va toujours être préférable
ailleurs.
Est-ce qu'au ministère du Revenu on paie les salariés
à salaire ou s'ils sont aussi, en plus, payés sur une base de
commission ou de bonis sur les revenus qu'ils peuvent...
M. Parizeau: II n'existe qu'une trentaine de percepteurs de
licences et de permis qui sont effectivement à honoraire et à
commission. C'est tout ce qui reste d'un système qui, à ma
connaissance, doit remonter au moyen âge; c'est tout ce qui reste dans la
machine. Je ne m'engage pas à les garder là. Effectivement, il y
a une trentaine de personnes qui sont des percepteurs de licences et de permis,
qui ont une région dans laquelle ils travaillent, et qui
reçoivent des commissions sur ce qu'elles prélèvent. C'est
tout ce qu'il y a dans la machine.
M. Biron: Si leur salaire n'est pas changé, ces
gens-là ne resteront pas plus au Québec s'il y a une fonction
identique à Ottawa avec un salaire additionnel. On va toujours avoir nos
postes ouverts.
M. Parizeau: Si vous permettez, il ne s'agit pas d'aller
travailler à Ottawa. Un des problèmes, dans ce type de
métier, c'est que la perception ou le recouvrement ou la
vérification pour le gouvernement fédéral se fait ici.
Pour certains d'entre eux, cela ne veut pas dire d'aller à Ottawa, cela
veut dire traverser la rue.
Les négociations qui sont en cours avec la Commission de la
fonction publique visent non pas seulement à redéfinir des
définitions de tâche mais, bien sûr, à changer les
classifications de fa-
çon que les salaires puissent être plus
élevés. Il est évident que, si les salaires ne sont pas
plus élevés, pour les nouveaux corps qui seraient définis,
on continuera de recruter ces agents au compte-gouttes. Encore une fois, il ne
faut pas oublier qu'ils ne vont pas à Ottawa; très souvent, ils
ne vont que dans l'immeuble à côté.
M. Biron: D'accord, je comprends cela; ils vont travailler pour
le gouvernement fédéral. A présent, j'ai une autre
question je ne sais pas si c'est l'endroit pour la poser à
propos de cette nouvelle taxe sur les immatriculations d'automobile, la
façon dont on entend la percevoir et la faire percevoir par les
municipalités. Quelle est la philosophie?
Est-ce qu'on a dit aux municipalités: Vous allez percevoir cette
taxe ou si c'est le gouvernement du Québec qui va la percevoir pour la
remettre aux municipalités?
M. Parizeau: C'est-à-dire que je ne sais pas si c'est
vraiment l'endroit où cela doit être examiné; c'est
peut-être aux Transports ou aux Finances. Mais cela se fera par le
truchement du Bureau des véhicules automobiles. Chaque
municipalité qui désire occuper ce champ de taxation en avertira
le Bureau des véhicules automobiles qui s'occupera de la perception,
moyennant des honoraires de 5% du montant perçu. Alors, c'est par le BVA
que la perception se fera.
M. Biron: Une dernière question sur les agents de
recouvrement. Quel est le salaire de base des agents de recouvrement à
l'heure actuelle et les qualifications requises?
M. Parizeau: $9 545 comme salaire de base.
M. Biron: Et quelles sont les qualifications requises?
Troisième année.
M. Parizeau: Douzième année plus six ans
d'expérience ou un DEC.
M. Garneau: Quel est le sommet de la classe des agents de
recouvrement?
M. Parizeau: $15 515.
M. Garneau: Pour les agents de recouvrement?
M. Parizeau: Pour les agents de recouvrement. Alors, quand on se
rend compte du genre de travail, en quoi cela consiste, il est évident
que...
M. Garneau: Le ministre n'est peut-être pas au courant, en
tout cas son sous-ministre l'est peut-être; je ne sais pas s'il pourrait
nous redire les raisons pour lesquelles la Commission de la fonction publique
n'a jamais voulu ou a été toujours tellement réticente
à reclassifier ce type de fonction. Je ne sais pas si le ministre peut y
répondre, mais cela m'a l'air d'être viscéral. Je ne sais
pas, vous n'avez jamais...
M. Parizeau: M. Gauvin pourrait peut-être ajouter quelque
chose après. Tout ce que je peux dire ici, c'est que le
prédécesseur de M. Gauvin, M. Robert Després, dès
1967, soulevait déjà le problème et avait
déjà commencé cette grande bataille avec la Commission de
la fonction publique. Donc, à ma connaissance, cela fait dix ans que
cela dure et le premier rapport qui m'a été
présenté par M. Gauvin à ce sujet était le
frère jumeau du rapport que M. Després m'avait
présenté quand j'occupais d'autres fonctions, il y a dix ans.
C'étaient des rapports presque identiques quant à la nature du
problème, quant aux difficultés de la Commission de la fonction
publique. Pourquoi? Je ne le sais pas. Avez-vous des explications, M.
Gauvin?
Si on se reporte dans le temps, quoique je n'étais pas ici dans
le temps, mais c'est ce que l'histoire dit, il y avait énormément
de corps de fonctionnaires qui existaient avant le premier contrat collectif.
Naturellement, ils ont voulu restreindre le nombre de corps de fonctionnaires.
Il y a eu une intégration et puis, dans le cours normal des choses,
naturellement, vu qu'on a restreint le nombre de corps de fonctionnaires, on
n'a pas voulu en faire une prolifération après coup. Alors, ils
ont toujours résisté à créer des nouveaux corps
pour ne pas retomber dans le même problème qui existait avant
I967. C'est une des raisons pour lesquelles, d'ailleurs, ils ont toujours
été réticents à créer des nouveaux corps.
D'un autre côté, comme M. le ministre l'a dit, après dix
ans, je crois bien que le danger n'est pas aussi grave qu'il l'était
auparavant.
Aujourd'hui, on se rend compte, d'ailleurs, que plusieurs nouveaux corps
ont été formés parce qu'il y a eu une évolution
dans les fonctions au gouvernement et cette évolution qui a
été de pair avec celle qui se faisait à
l'extérieur, a nécessité d'autres fonctions et, par
conséquent, d'autres corps.
On s'est rendu compte que la réalité d'aujourd'hui n'est
pas celle qui a existé en 1967 et que la résistance à la
création de nouveaux corps, aujourd'hui, n'est pas la même qui
existait dans le temps.
J'ajouterais que créer un nouveau corps de fonctionnaires
n'apporte pas grand-chose en soi, on ne change pas les échelles de
salaires, parce que si on dit que dans un nouveau corps avec des fonctions tout
à fait particulières, les conditions d'admissibilité sont
les mêmes que dans les corps qui existent déjà, on ne
change rien. C'est blanc bonnet, bonnet blanc.
Si on veut créer des nouveaux corps pour aller sur le
marché du travail recruter et surtout retenir ceux que nous recrutons,
je crois qu'il faut penser à l'échelle de salaires, et non pas
nécessairement à la création de nouveaux corps.
M. Garneau: Dans le cas de la création de nouveaux corps,
supposons que la Commission de la Fonction publique dise, demain matin: On va
créer un nouveau corps encore une fois et on va donner des
rémunérations plus élevées. A ce moment, est-ce que
le taux de la rémunération serait
négocié avec le syndicat ou s'il serait établi,
dans un premier temps, par la Commission de la fonction publique et, par la
suite, négocié dans le cadre des renouvellements des
conventions?
M. Parizeau: La Commission de la fonction publique crée le
corps, à toutes fins pratiques, mais les échelles de salaires
sont sous la responsabilité du ministère de la Fonction publique.
Alors il faut que les deux organismes soient dans le coup.
M. Garneau: Ce doit être négocié avec
l'unité syndicale en question.
M. Parizeau: Même le nouveau corps est
négocié avec un comité consultatif qui existe,
comité consultatif patronal et syndical.
Et je dois dire, d'ailleurs, à ce sujet, que les consultations
sont déjà commencées.
M. Garneau: Du côté syndical, il ne doit pas y avoir
d'objection?
M. Parizeau: On ne préjuge de rien, n'est-ce pas. Ce n'est
que quand cela aura abouti qu'on pourra...
Le Président (M. Marcoux): Nous allons passer à
l'étude programme par programme. Le député de
Laprairie.
Une question ou deux.
M. Michaud: Vous mentionnez, M. le ministre, qu'il y a 341 postes
vacants. Est-ce que ce sont des postes vacants d'il y a dix ans ou pour
répondre aux besoins de cette année?
M. Parizeau: Non, depuis fort longtemps je n'ai pas
vérifié si c'est vraiment dix ans depuis des
années, il y a comme cela quelques centaines de postes vacants
continuellement au ministère du Revenu.
M. Michaud: Le fait qu'il y ait autant de postes vacants
crée-t-il un manque à gagner pour l'Etat ou si c'est simplement
un retard dans la récupération des fonds pour l'Etat?
M. Parizeau: II y a deux choses. D'une part, cela a un impact sur
de la perception qui devrait se faire et qui ne se fait pas et qui est perdue.
Cela c'est indiscutable.
M. Michaud: Est-ce que...
M. Parizeau: Vous allez me demander le montant?
M. Michaud: Est-ce que vous pouvez quantifier?
M. Parizeau: II n'y a aucun moyen, je pense raisonnablement, de
quantifier le montant. On sait que cela peut être assez important. Cela
peut être probablement même très important. Mais vous
comprendrez qu'il n'est possible d'estimer qu'à partir du moment
où les postes seront comblés et que les champs où à
l'heure actuelle on n'a pas d'effectif à mettre au travail auront
été occupés, si je peux m'exprimer ainsi, que l'on pourra
déterminer de façon plus précise. J'hésiterais pour
le moment beaucoup à mettre un chiffre. On m'a présenté
toute espèce d'estimations mais, comme ces estimations varient du simple
au quadruple selon les estimations présentées, je ne me
risquerais pas ici à donner un chiffre.
Deuxièmement, cela a évidemment un impact sur le
recouvrement de créances connues, mais qui ne se recouvrent pas à
temps ou qui traînent tout simplement parce qu'il n'y a pas de personnel
à affecter au recouvrement. Alors, cela joue à la fois sur de
l'argent qu'on perd définitivement et d'autre part cela retarde la
perception connue.
M. Michaud: II existe présentement toutes sortes de
priorités et je crois que cela devient une priorité à
votre ministère du Revenu.
M. Parizeau: Cela ne le devient pas. On s'est entendu, le
sous-ministre et moi, dans les tout premiers jours où je suis devenu
ministre pour faire en sorte de régler cela avant n'importe quoi
d'autre.
M. Michaud: Merci.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Bellechasse.
M. Goulet: Merci, M. le Président. C'est pertinent ce que
le ministre vient de dire. Il disait qu'il ne pouvait pas mettre des chiffres.
Mais si on en mettait un, de 1975 à 1976 par exemple, pour perte sur
comptes à recevoir, cela aurait passé de $50 millions à
$70 millions ou $75 millions. Seraient-ce des chiffres réalistes?
M. Parizeau: On me dit que ce ne sont peut-être pas encore
des mauvaises créances mais des comptes dont la perception est devenue
douteuse.
M. Goulet: Si vous me le permettez, M. le Président,
après un an le doute est de combien, de 50%, ou après six mois,
avez-vous des chiffres? Par exemple, après six mois, ce serait
peut-être de 25% de doute, après un an peut-être de 50%.
Est-ce que cela pourrait aller jusque-là?
M. Parizeau: Cela dépend essentiellement de la nature des
opérations. Il est évident, par exemple, que s'il y a une
perception de taxes sur un restaurant et que le restaurant est disparu, c'est
une mauvaise créance. Il faut la classer comme une mauvaise
créance. Si le restaurant est en difficulté, c'est une
créance douteuse. Si le fait de percevoir la créance met le
restaurant en faillite, c'est une créance qui deviendrait une mauvaise
créance si on en demande le remboursement en quinze jours, qui peut
rester une créance correcte si on en demande le remboursement en
quelques
mois. C'est dans ce sens qu'il est un peu difficile de répondre
à votre question. La même créance, selon qu'on la
perçoit vite ou lentement peut être recouvrable ou non.
M. Goulet: M. le Président, si vous me le permettez, je
poserais une dernière question. Est-ce que l'augmentation de personnel
pourrait changer quelque chose à cela, ou si c'est perdu? S'il y avait
une augmentation de personnel, dans un deuxième temps, quel serait le
pourcentage qui, d'après l'expérience, serait perdu? Même
si on avait le personnel requis, quelle serait la différence? Si on
comblait le personnel? Je ne veux pas des chiffres exacts.
M. Parizeau: On me dit qu'on pourrait, dans l'hypothèse
où les postes seraient comblés, empêcher le vieillissement
des créances et, dans ces conditions, avoir un taux de mauvaises
créances qui descendrait de 5,5% qu'il est actuellement, peut-être
à 3%.
M. Goulet: Cela représenterait combien de millions, $8
millions, $5 millions, $10 millions, environ, ou plus?
M. Parizeau: Non, plus que cela. M. Goulet: $35 millions.
A peu près?
M. Parizeau: $125 millions, me dit-on, si les postes sont
comblés.
M. Biron: Sur le même sujet de la perception des comptes
paru dans la Presse du 2 avril, le Québec demeure toujours un
très mauvais collecteur. Je suppose qu'on s'adressait aux fonctionnaires
du ministère du Revenu. C'est à cause du manque de personnel,
mais si on avait le personnel nécessaire, on pourrait corriger cette
situation. Je n'ai pas aimé entendre le Vérificateur
général dire: Nous avons commenté la mauvaise situation du
ministère du Revenu depuis plusieurs années déjà.
Aucune modification majeure n'a été apportée au
système de recouvrement au cours de l'année
écoulée. Il y a déjà quatre années
consécutives qu'on commente la même chose. C'est surtout à
cause du manque de personnel. Y aurait-il un autre système qu'on
pourrait établir pour effectuer le recouvrement?
M. Parizeau: C'est essentiellement un manque de personnel. Le
personnel nécessaire n'est pas là, alors, ce n'est pas que le
système soit mauvais en soi, là où on peut le mettre en
marche, il fonctionne bien. Mais, il y a des "talles", si je peux m'exprimer
ainsi, où on n'a personne à mettre parce qu'on n'a pas le
personnel voulu.
M. Biron: On ne pourrait pas avoir un système plus
mécanisé que celui qu'on a présentement.
M. Parizeau: Le ministère du Revenu est un des
ministères qui, à cet égard, sont le plus hautement
mécanisés. Quel que soit le niveau de mé- canisation, s'il
n'y a rien à mettre dans la machine, elle ne va rien sortir et, si on y
met quelque chose qui n'est pas bon, ce sera "garbage in, garbage out". En
somme, la machine ne peut pas être meilleure, ne peut pas rendre de
meilleurs services que ceux que le personnel est capable de fournir.
M. Biron: Au point de vue de la mécanisation, comme
ça, on est vraiment à la page.
M. Parizeau: Oui, oui.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Fabre.
Coordination
fédérale-provinciale
M. Landry: M. le Président, j'aimerais soumettre un cas
qui se rattache peut-être à des problèmes de personnel,
peut-être aussi à des problèmes de coordination entre les
deux niveaux de gouvernement. C'est le cas qui n'est pas hypothétique,
j'en ai déjà été témoin, moi-même, du
contribuable fortement endetté vis-à-vis des deux niveaux de
gouvernement et qui a des actifs immobiliers. C'est le premier saisissant qui
ramasse. Cela m'apparaît une situation assez absurde parce que, parfois,
le premier saisissant saisit le premier simplement parce que l'autre est plus
souple dans la négociation avec le contribuable. On commence par des
lettres, des menaces, ceci, cela et, un bon matin, la saisie arrive. Parfois,
c'est le moins intelligent des deux gouvernements qui saisit le premier et qui
a l'argent parce que l'autre a été plus souple pour permettre
à l'opération commerciale de continuer. Notre rapidité de
saisie peut tenir, dans certains cas, à des problèmes de
personnel. Est-ce que, dans d'autres cas, c'est simplement une mauvaise
coordination entre les deux niveaux de gouvernement? C'est alors au plus rapide
la poche, si vous me permettez l'expression.
M. Parizeau: J'ai l'impression que, dans ce domaine qui est
très réel c'est un cas qui se présente souvent
il est très difficile de généraliser, parce qu'en
définitive celui qui va faire la recommandation d'une saisie
réagit en fonction du dossier qu'il a devant lui. Il n'est pas du tout
certain que, de dossier en dossier, ce sera le fédéral qui va
faire la recommandation de saisie plus tôt que le provincial. Cela varie
beaucoup d'un dossier à l'autre. Je doute qu'on puisse faire une
espèce de généralisation, c'est-à-dire que le
fédéral habituellement serait toujours le premier à saisir
et que le provincial serait plus coulant. J'ai l'impression que, vraiment, il
faut prendre cela dossier par dossier. Est-ce qu'on est plus coulant?
M. Landry: Une question additionnelle.
M. Parizeau: Je m'appuie sur des expériences que j'ai vues
pas seulement au ministère, mais en dehors du ministère.
L'exercice de saisie ne m'a pas l'air d'être très
généralisable. Il ne faut pas dire qu'il y a un gouvernement qui
saisit toujours, alors que l'autre est coulant toujours.
Maintenant, il est évident que, sur le plan de la coordination,
je ne sais pas comment ce problème peut se régler.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Fabre.
M. Landry: Mon expérience là-dessus, M. le
Président, ne vient pas de la fonction publique, non plus, mais bien
entendu de l'époque où j'ai fait du droit fiscal.
Mon échantillon est sûrement mauvais, mais, en
général, c'est le fédéral qui saisissait d'abord.
Je pense que c'est une situation qui doit être abordée pour une
concertation entre les deux niveaux de gouvernement, parce que cela met le
contribuable, même à la limite, suivant ses opinions politiques,
devant un choix du saisissant et de l'histoire qu'il va raconter aux
fonctionnaires des deux machines pour savoir par lequel il se laisse saisir
d'abord. S'il est plus proQuébécois, il se fera saisir par le
gouvernement du Québec et, si c'est l'inverse, il va se faire saisir par
Ottawa. Cela met le contribuable dans une situation absurde et les deux
gouvernements ont l'air ridicules dans cette affaire. Les deux.
M. Garneau: Vous avez toujours été contre la
liberté de choix.
M. Landry: Ils ont le choix de la sauce à laquelle ils
veulent être mangés.
M. Parizeau: Je oomprends qu'à l'heure actuelle il y a une
entente avec le fédéral quant à l'impôt. Enfin, ils
iront au tribunal ensemble et ce sera pari passu. Il n'y en a pas dans le cas
de la taxe de vente à l'égard des mandataires.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Lotbinière.
M. Biron: Est-ce que...
Le Président (M. Marcoux): Sur le même sujet, le
député de Laprairie.
M. Michaud: Dans le même ordre d'idées, M. le
Président, dans un cas de faillite, quelles sont les dettes, si je peux
m'exprimer ainsi, qui sont privilégiées; est-ce que ce sont les
salaires, les taxes, les impôts, dans quel ordre?
M. Parizeau: Ce sont d'abord les salaires, ce qui est dû
à la main-d'oeuvre, ensuite ce qui est dû à
l'impôt.
M. Michaud: Merci.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Lotbinière.
M. Biron: Sur les quelque $8 milliards que nous avons de revenu
au Québec, quel est le pourcentage qui est perçu par le
ministère du Revenu?
M. Parizeau: C'était $7 milliards, l'année
dernière.
M. Biron: L'an dernier, on a perçu $6,9 milliards.
Incluant les...
M. Parizeau: Incluant tout le reste, les régies, etc., la
Régie de l'assurance-maladie, la Régie des rentes, etc.
Il ne faut pas oublier que la perception pour la Régie des rentes
et la Régie de l'assurance-maladie passent par le ministère du
Revenu.
Perception de fonds par les ministères
M. Biron: D'accord. Qu'est-ce qui explique qu'à peu
près $1 milliard sont perçus en dehors du ministère du
Revenu? Est-ce que vous, personnellement, vous croyez que c'est une bonne
politique de laisser recouvrer des fonds par d'autres ministères?
M. Parizeau: Cela pose le problème de savoir... Je
m'excuse, je vais reprendre cela d'une autre façon.
La perception par d'autres ministères est extrêmement
diversifiée. Par exemple, au ministère des Finances, on
reçoit tout ce qui vient de la Société des alcools, tout
ce qui vient de la Loto-Québec. On aurait pu fort bien faire en sorte,
à l'origine, que la Société des alcools et
Loto-Québec relèvent du ministre du Revenu plutôt que du
ministre des Finances. Je ne sais pas historiquement pourquoi on a
branché cela sur les Finances plutôt que sur le Revenu,
probablement, dans le cas de la Société des alcools, parce que la
Société des alcools est antérieure à la
création du ministère du Revenu. C'est probablement la seule
explication. La Société des alcools relève du
ministère des Finances depuis très longtemps, depuis sa
création.
Dans d'autres cas, il y a des raisons opérationnelles. Le Bureau
des véhicules automobiles relève du ministère des
Transports et tout ce que perçoit le Bureau des véhicules
automobiles passe par le ministère des Transports. Ce serait un peu
aberrant de faire passer cela par le ministère du Revenu. Tout
l'enregistrement est bien mieux placé au ministère des
Transports, parce qu'au fond il connaît cela comme le ministère du
Revenu ne le connaîtrait pas. Si le ministère du Revenu cherchait
à développer des services de ce côté, il ferait
double emploi.
De toute façon, le ministère des Transports aurait besoin
de garder un contact très précis avec l'industrie du camionnage,
etc. Déplacer cela au ministère du Revenu ferait double
emploi.
Est-ce qu'il serait utile de faire en sorte que certaines perceptions
qui sont rattachées à d'autres ministères, pour des
raisons purement historiques, soient rattachées au ministère du
Revenu? Cela peut s'envisager. J'avouerai qu'en soi je prends cela comme sujet
de réflexion. Il est clair que ce serait la chose la plus simple du
monde, de rattacher la Société des alcools, par exemple, au
ministère du Revenu. On pourrait le rattacher à
d'autres ministères aussi. Seulement, simplement sur le plan de
la perception des fonds, en soi, cela peut être disons un
sujet de réflexion.
M. Biron: Je prends, par exemple, la perception des droits de
chasse et de pêche ou quelque chose comme cela où on passe par
d'autres ministères. Ma question, finalement, est: Est-ce qu'on aurait
une meilleure perception, pour le Québec, si cela était
perçu par le ministère du Revenu à peu près
exclusivement?
M. Parizeau: Non, cela je ne le pense pas. Lorsqu'il s'agit de
choses aussi opérationnelles, aussi directement liées au
fonctionnement d'un ministère qu'un permis ou une licence, je pense que
le danger de double emploi serait considérable. Les droits de tourisme,
de chasse et de pêche, droits perçus par le ministère de la
Justice, sur une série de services qu'il rend au public, chaque fois, en
somme, qu'un ministère vend des services au public, je pense qu'il est
important que la perception se fasse par le ministère en question.
Là où l'idée que vous venez de soulever me
paraît intéressante, c'est dans le cas de régies qui
perçoivent des fonds et qui, en fait, ont été
rattachées à un ministère un peu par accident historique.
Là, on pourrait imaginer un déplacement. Mais chaque fois qu'il
s'agit de la vente d'un produit ou d'un service par un ministère, comme
le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche qui
délivre des permis de chasse à l'orignal, il vaut mieux que cela
relève du ministère en question.
M. Garneau: Le principe de base étant, en fait, que celui
qui détermine la politique... Dans le cas de la Société
des alcools, comme le prix de vente est un élément fiscal
indirect très important, c'est un peu plus normal que ce soit
rattaché au ministre qui détermine cette politique parce que, en
définitive, le ministre des Finances approuve le niveau des prix
mêmes qui est recommandé par le conseil d'administration de la
société.
Dans le cas d'autres services, comme celui des véhicules
automobiles, je suis bien d'accord avec le ministre du Revenu lorsqu'il dit que
dans le fond c'est celui qui donne le service qui est relié avec la
clientèle directement qui doit l'administrer. Dans le fond, cela
reviendrait pas mal au. même que cela relève du ministre du Revenu
ou que cela relève du ministre des Transports en termes
opérationnels. J'imagine qu'il faudrait avoir à peu près
le même système mécanographique et le même genre de
responsabilités, etc.
M. Parizeau: Je reviens à ce que je disais tout à
l'heure, on risquerait des doubles emplois très coûteux, parce que
le ministère des Transports voudrait quand même connaître sa
clientèle d'automobilistes, de camionneurs, etc., et le ministère
du Revenu serait obligé de refaire le même travail pour aller
percevoir le coût de l'immatriculation, des plaques, etc. On risquerait
de doubler tout le travail.
M. Garneau: Dans le cas des ressources forestières, ce
serait encore plus évident.
M. Parizeau: Les ressources forestières...
M. Garneau: Avec tous les ingénieurs forestiers qui sont
un peu partout mêlés...
M. Parizeau: ... les droits miniers. M. Garneau: Les
droits miniers.
M. Parizeau: Les droits miniers, si on les transportait au
Revenu, il faudrait littéralement avoir toute une collection
d'ingénieurs ou de géologues capables d'aller faire les
enquêtes sur place, d'examiner la situation dans les mines alors qu'on a
tout cela aux Richesses naturelles. Aux Richesses naturelles, ils les
garderaient, ceux qu'ils ont, parce qu'ils en auraient besoin, malgré
tout, pour d'autres raisons, pour examiner les mines, les connaître et
savoir quels sont les travaux d'exploration, etc.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Bellechasse.
M. Goulet: Merci, M. le Président. Est-ce que le
ministère vend des services en dehors des ministères du
Québec? A l'extérieur des ministères, est-ce que vous
vendez des services en dehors de cela? Seulement aux autres ministères?
On parle de la vente de services.
M. Parizeau: Oui, au ministère du Revenu?
M. Goulet: Vous parlez du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, des Transports.
M. Parizeau: Pas au ministère du Revenu, non.
M. Goulet: Cela ne va pas à l'extérieur des autres
ministères?
M. Parizeau: Non.
Le Président (M. Marcoux): Si vous êtes d'accord, la
commission procédera à l'étude du programme 1,
élément 1.
M. Garneau: Adopté quant à moi. Le
Président (M. Marcoux): Adopté?
Employés à temps partiels
M. Biron: Dans le fonctionnement, le traitement ou les salaires,
et autres rémunérations, est-ce que le ministère du Revenu
engage des consultants ou des contractuels à l'extérieur du
ministère?
M. Parizeau: C'est très rare. En fait, les autres
rémunérations, ce sont les occasionnels à cause
des pointes saisonnières dans l'activité de la
préparation de l'impôt.
M. Biron: C'est du traitement pour occasionnels.
M. Parizeau: Pour occasionnels, au moment de la saison de la
préparation des rapports d'impôt. On ouvre des bureaux dans un
très grand nombre de villes pour donner des conseils à la
clientèle, pour l'aider à préparer son rapport
d'impôt. Evidemment, cela représente une embauche d'occasionnels
considérable.
M. Biron: Mais on n'engage pas de firmes de comptables ou quelque
chose en dehors du ministère?
M. Parizeau: Non, non, comme politique générale,
non. Cela n'exclut pas qu'occasionnellement il puisse y en avoir, mais, c'est
très rare.
M. Biron: Mais vous avez aussi possiblement des comités
consultatifs sur les politiques fiscales qui demanderaient de l'embauche de
consultants?
M. Parizeau: II y a un comité consultatif au
ministère du Revenu qui a existé pendant fort longtemps, enfin,
depuis plusieurs années, à ma connaissance depuis au moins dix
ans qui, depuis quelques années, était tombé en
désuétude et que j'ai réactivé depuis que j'occupe
mon poste. Ce comité consultatif est composé de membres qui ne
sont pas rémunérés, on paye leurs frais de
déplacement. Ils sont, bien sûr, assermentés et conseillent
le ministère sur l'application des lois sur les problèmes que
cela peut poser. D'autre part, ils conseillent le ministère quant
à la définition des politiques fiscales possibles.
Ce comité consultatif était autrefois le comité du
ministre du Revenu. J'en ai fait le comité consultatif du
ministère, de façon à lui assurer une certaine permanence.
Autrefois, il était composé, d'une part, de fiscalistes et,
d'autre part, de représentants de divers groupes du public.
Expérience faite, il semble que, comme c'est extraordinairement
technique, ce genre de préoccupation, que pas mal de temps en somme se
perdait à chercher à initier des gens qui n'avaient pas une
formation fiscale particulière, donc on ne pouvait pas tirer des
fiscalistes eux-mêmes toute la compétence technique qu'ils
pouvaient avoir.
Alors le nouveau comité consultatif est composé
exclusivement de fiscalistes, c'est-à-dire comptables, avocats, un
notaire qui sont là essentiellement pour la compétence qu'ils ont
dans le domaine fiscal. Evidemment ils ne sont pas
rémunérés.
M. Biron: Sans rémunération à ce point de
vue.
M. Parizeau: Sans rémunération.
M. Garneau: Le ministre de l'Education actuel, lorsqu'il
était chef de l'Opposition, le sous- ministre se le rappellera,
réclamait très fréquemment la présence de personnes
représentant les groupes de protection du consommateur à ce
comité. J'ai vu dans la liste qui a été publiée
qu'il n'y avait pas beaucoup de ces gens qui étaient membres du
comité du ministre.
M. Parizeau: En fait non, il n'y a que des fiscalistes dans le
comité. J'ai été forcé d'équilibrer deux
choses...
M. Garneau: J'aurais dû amener M. Jacques-Yvan Morin avec
moi, ce matin.
M. Parizeau: Non, mais qu'est-ce que vous voulez? Je pense que le
député de Jean-Talon sait ce que je veux dire. A un moment
donné il y a "somewhere the bucket must stop", quelqu'un doit trancher
et là j'avais le choix. J'avais le choix, ou bien d'avoir un
comité consultatif représentant d'assez nombreux groupes de
consommateurs, de syndiqués tout ce qu'on voudra, et d'avoir à
leur faire passer une sorte d'initiation fiscale qui pouvait durer longtemps,
ou encore, d'avoir essentiellement des fiscalistes qui pouvaient donner le
genre de conseil dont on avait besoin.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Bellechasse.
M. Goulet: Pourquoi prévoit-on moins d'hommes, moins
d'employés cette année que l'an passé?
Hommes-année, le total, parce qu'on prévoit qu'ils vont
être plus efficaces ou...?
M. Parizeau: C'est un rajustement essentiellement sur le nombre
d'hommes-année en occasionnels. On s'est rendu compte qu'on pouvait en
avoir sans nécessairement en avoir autant. D'autre part, advenant qu'on
en ait besoin davantage on verra, mais on a l'impression qu'en termes
d'hommes-année, on peut faire le même genre de travail avec le
nombre d'occasionnels qui apparaît dans la liste. Cela n'a rien à
voir avec le personnel permanent dont on parlait tout à l'heure.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Lotbinière.
M. Biron: A l'article des crédits statutaires et services,
je remarque que chacun des crédits statutaires, 1, 2, 3, 4, 5 est
diminué cette année en fonction de l'an dernier. Est-ce qu'on est
rendu là?
M. Parizeau: II y a des explications; on pourrait peut-être
les prendre un à un, par exemple.
A quel article?
M. Biron: Programme 1.
M. Parizeau: II s'agit essentiellement de limitations
apportées aux compensations qui sont versées aux mandataires pour
percevoir certaines taxes. Cela apparaissait au discours du budget de l'an
dernier et cela a été mis en pratique. C'est-à-dire que
l'on paiera un peu moins comme
compensations aux mandataires pour percevoir les impôts qu'ils
perçoivent, dans le cas de la taxe de la vente au détail.
Même chose pour les carburants, même chose pour les repas et
l'hôtellerie. Il s'agit essentiellement de compensations qu'on verse aux
mandataires.
M. Biron: Qui sont des entreprises privées? M.
Parizeau: Oui, bien sûr.
M. Biron: Cela voudrait dire que l'entreprise privée est
plus efficace que l'entreprise gouvernementale; on peut payer meilleur
marché.
M. Parizeau: Non, cela peut vouloir dire que le type de
compensation adopté, au fur et à mesure que le montant de la
transaction s'élève, devient, à un moment donné,
trop élevé pour le service que cela représente. A un
moment donné, il faut le réduire. C'est peut-être
plutôt l'efficacité du secteur public qui dit: Je paie trop pour
ce genre de service. Je vais payer moins et j'aurai le même service.
M. Biron: On a plus de revenus, mais, en montant absolu, les
montants que le gouvernement paye sont moindres.
M. Parizeau: C'est cela.
M. Biron: Pour plus de revenus.
M. Parizeau: Pour la même perception du revenu, mais en
augmentant chaque année.
Le Président (M. Marcoux): Programme 1,
élément 1, adopté?
M. Garneau: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Programme 1,
élément 2, adopté?
M. Garneau: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Elément
3?
M. Garneau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Elément
4?
M. Garneau: Adopté.
Aide financière aux
municipalités
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Programme 2. Y
a-t-il des questions générales?
M. Garneau: Oui, M. le Président. Concernant les
municipalités, dans le discours du budget, le ministre donne comme
prévision d'augmentation de la taxe de vente, 13,5%, je crois, soit de
$1,3 milliard à $1,5 milliard et le transfert aux municipalités
augmente de 5,5%. Est-ce qu'il y a eu des paiements faits en avance en 1976/77?
Par ailleurs, dans le discours du budget, on annonce des modifications à
la taxe sur les repas et l'hôtellerie. Quoiqu'elles n'entrent pas dans ce
programme, elles affectent l'autre programme. Donc, cela ne toucherait pas la
taxe de vente. Pourquoi y a-t-il une augmentation uniquement de 5,5%? Est-ce
qu'il y a eu des paiements faits en avance en 1976/77 ou si on a sous
estimé 1977/78? Evidemment, ce sont des crédits statutaires et
qui seront versés, j'imagine, de toute façon.
M. Parizeau: En fait, l'augmentation est de 7% aux
municipalités. Si on enlève les subventions aux
municipalités d'au moins 150 000 habitants, cela fait 7%. Cela doit
faire à peu près 6,6% ou 7% sur la redistribution aux
municipalités.
M. Garneau: Alors que l'augmentation de la taxe de vente, si je
compte bien, donne 13,5%. Est-ce qu'il y aurait eu des paiements faits par
anticipation en 1976/77 qui auraient diminué le montant?
M. Parizeau: On me dit qu'il n'y a rien d'anticipé. Je
vais cependant retenir cette question. Il y a quelque chose qui doit être
effectivement vérifié ici. Peut-on laisser cette...
M. Garneau: J'inviterais peut-être le ministre du Revenu,
en revoyant ces chiffres, à regarder attentivement celui de la
croissance de la taxe de vente également. Quand je regarde le taux de
croissance qu'il y a en 1977/78, compte tenu de la baisse qu'il y a eu... J'y
reviendrai plutôt lors des crédits du ministère des
Finances là-dessus parce que c'est une autre histoire. Je reviendrai
lors des crédits du ministère des Finances pour cet aspect.
M. Parizeau: Je me demande si, d'ailleurs, on ne pourrait pas
aborder cela au ministère des Finances. Je vais prendre cela puisqu'il y
a un rapport entre les deux. Je vais prendre avis de la question, et lorsqu'on
abordera les crédits des Finances, on reviendra avec cela puisque, de
toute façon, l'un est une proportion de l'autre.
M. Garneau: C'est parfait. D'accord.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Lotbinière.
M. Biron: Concernant les transferts aux municipalités, y
a-t-il des mécanismes qui prévoient que les transferts aux
municipalités puissent se faire en temps opportun et à quel
moment de l'année en particulier on fait ces transferts aux
municipalités?
M. Parizeau: II y a 24 versements dans l'année et un
vingt-cinquième paiement pour l'ajustement. Donc, il y a 25 paiements
dans le courant de l'année.
M. Biron: Alors ce n'est pas possible de retarder les transferts
aux municipalités d'un mois, deux ou trois mois.
M. Parizeau: Non, pas dans le système actuel.
Le Président ( M. Marcoux): Programme 2,
élément 1, adopté.
M. Biron: Oui.
Le Président (M. Marcoux): Adopté.
M. Garneau: Elément 1?
Le Président (M. Marcoux): Elément 2.
M. Garneau: A l'élément 2, dans le discours sur le
budget, le ministre indique que la taxe sur les repas, dont le taux a
été augmenté à 10%, va compenser pour
l'augmentation du prix plancher de taxation à $3.25. Comment expliquer
qu'il y ait à ce chapitre une diminution dans les transferts aux
municipalités à moins que le montant de $31 millions des
crédits ait été trop considérable? Je ne sais pas
quel a été le montant versé effectivement en 1976/77?
M. Parizeau: Cela, c'est l'ajustement en fonction du recensement
de 1976.
M. Garneau: Non, mais les subventions aux municipalités de
moins de 150 000 habitants, ce sont les 50% de la taxe sur les repas et
hôtelleries qui sont remis aux municipalités et qui sont
reliés au rendement de la taxe sur les repas et hôtelleries.
M. Parizeau: Oui.
M. Garneau: Je voulais savoir comment il se fait qu'il y ait une
diminution de près de $3 millions, alors que dans le discours du budget
on indiquait qu'il y avait égalité entre l'augmentation du taux
à 10% et l'augmentation du prix plancher à $3.25.
M. Parizeau: II y a eu surévaluation l'an dernier.
M. Garneau: C'est pour cela que je demandais quelle était
la dépense réelle en 1976/77?
M. Parizeau: Je vais essayer de vous trouver cela. On estimait
dans le budget le montant en cause à $31 millions, et notre projection
pour 1976/77, à l'heure actuelle, n'est pas supérieure à
$25 millions.
M. Garneau: Les Jeux olympiques n'ont pas donné ce qui
était escompté.
M. Parizeau: Les Jeux olympiques n'ont manifestement pas
donné ce qui était prévu.
M. Garneau: Et à l'article 25, je ne sais pas si les
fonctionnaires ont le chiffre correspondant pour l'année
précédente. Cela correspondait à un taux de croissance de
combien? Vous ne l'avez pas? Serait-ce possible de le prendre en note?
M. Parizeau: Pour l'année 1975/76?
M. Garneau: Oui, juste pour voir la progression. On ne l'a pas
par programmes, on l'aurait dans les comptes publics mais je n'ai pas les
comptes publics. Dans tous les cas, si vous ne l'avez pas ici, on pourrait
poser la question...
M. Parizeau: 1975/76...
M. Garneau: Le ministre du Revenu pourra toujours y
répondre aux crédits du ministère des Finances parce qu'on
va revenir là-dessus, certainement.
M. Parizeau: D'accord.
M. Garneau: Quant à moi, cela pourrait être
adopté.
Le Président (M. Marcoux): Le programme 2 de
l'élément 2 est-il adopté? Adopté. Le programme
3.
Contrôle des Jeux de hasard et des
courses
M. Garneau: Les inspections qui sont faites au niveau des pistes
de courses, etc., pour la perception...
M. Parizeau: En pratique, c'est la régie des bingos.
M. Garneau: C'est la régie des bingos. Mais ce n'est pas
vous qui percevez les droits pour les bingos, c'est la Régie des
loteries et courses. C'est tout simplement la tenue des courses. Quels sont les
autres jeux de hasard à part les courses de chevaux? Y en a-t-il
d'autres?
M. Parizeau: II y a les permis pour les tirages commerciaux. Non,
pas commerciaux. Je m'excuse.
M. Garneau: Qu'entendez-vous par tirage?
M. Parizeau: Dans le budget, les tirages commerciaux doivent
avoir un budget.
M. Garneau: D'accord. Que faites-vous si une association
quelconque décide de vendre des billets et de donner comme prix une
voiture? Le permis vient-il de la Régie des loteries et courses? Est-ce
ce que vous appelez un tirage? Ils paient en plus au ministère du Revenu
une autre taxe?
M. Parizeau: Non. Actuellement, il n'y a pas de taxe
d'imposée sur ces tirages mais, dans le discours du budget, on a
annoncé qu'il y en aurait et qu'on prévoirait quelque chose qui
n'a pas en-
core été annoncé en termes généraux.
C'est que la Régie des loteries et courses a passé du
ministère de la Justice au ministère du Revenu l'automne
dernier.
M. Garneau: Pardon? Oui.
M. Parizeau: La Régie des loteries et courses a
passé du ministère de la Justice au ministère du Revenu.
C'est cela.
M. Garneau: Maintenant, c'est le ministre du Revenu qui se trouve
à être responsable du tribunal. C'est le temps de vous poser la
question et de vous demander ce que vous allez faire des pistes de courses et
de l'association des hommes à chevaux pour la réglementation de
toute la tenue des courses.
M. Parizeau: A ce sujet, il y aura une déclaration
ministérielle. Il est évident qu'on ne peut pas...
M. Garneau: Actuellement, je parle de la réglementation
pour la tenue des courses de chevaux.
M. Parizeau: ...des courses de chevaux. On s'entend bien. A
l'heure actuelle, il y a quelque chose en préparation à ce sujet
et il y aura une déclaration ministérielle dès que cela
sera prêt.
M. Garneau: J'invite le ministre à regarder cela bien
attentivement parce que, s'il n'y a pas de décision de prise jusqu'ici,
c'est parce que ce n'était pas facile. Je sais que c'est complexe parce
que c'est quand même une industrie qui touche près d'un
demi-milliard de dollars au Québec mais, d'un autre côté,
je crois qu'il y a une nécessité de revoir cette
réglementation. Il faudrait, dans la tenue des courses, avoir des normes
encore plus précises. Je sais que le ministre, comme président du
Conseil du trésor et ministre des Finances, a bien d'autres chats
à fouetter, mais je dirais bien humblement que c'est un chat
important.
M. Parizeau: M. le Président, je dois dire au
député de Jean-Talon que je fouette déjà ce chat
depuis trois mois et que je vois toutes les perplexités du chat.
Effectivement, il faut que le chat se mette à courir à un moment
donné parce qu'on ne peut pas laisser toute l'industrie des courses avec
une telle absence de contrôle, au moins de notre part.
M. Garneau: L'industrie des courses le demande elle-même
pour assurer la qualité de son spectacle auprès des amateurs et
pour avoir une certaine assurance que les parieurs ne se feront pas jouer dans
cela.
M. Parizeau: Je peux donner ici l'assurance que quelque chose
s'en vient et s'en vient vite, sujet, bien sûr, à ce que le
député de Jean-Talon disait, c'est-à-dire la
complexité assez remarquable de l'industrie en question et la
nécessité d'avancer là-dedans avec circonspection et
urgence.
Le Président (M. Marcoux): Le programme 3 est-il
adopté?
M. Garneau: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Le programme
4.
Travailleurs autonomes
M. Garneau: Au programme 4, est-ce que la diminution est due
à la baisse du nombre de cultivateurs ou à une
surévaluation de l'année 1976/77?
M. Parizeau: Au plafond. Le plafond est à $5600.
M. Garneau: Est-ce que la baisse...
M. Parizeau: Le plafond est placé à $5600; alors
l'enrichissement général est probablement dû à
cela.
M. Garneau: II y en a de moins en moins.
M. Parizeau: Les deux facteurs jouent: II y a moins de
cultivateurs et les revenus augmentent.
M. Garneau: Les revenus augmentant, la contribution, normalement,
la part payée par le cultivateur autonome serait plus grande et les 50%
du gouvernement seraient plus grands. Est-ce que ce serait plutôt le
contraire de ce que dit le ministre?
M. Parizeau: Non, mais est-ce qu'il n'y a pas un plafond à
$5600? Il y a un plafond à $5600.
M. Garneau: Le nombre de cultivateurs en cause, est-ce qu'il
diminue?
M. Parizeau: II diminue.
M. Garneau: II diminue également.
M. Parizeau: Avec un plafond fixe à $5600 et moins de
cultivateurs, il est évident que cela donne quelque chose...
M. Garneau: Combien y a-t-il de cultivateurs est-ce que
vous avez des chiffres là-dessus qui font leur rapport
d'impôt et acceptent de contribuer à la Régie des
rentes?
M. Parizeau: On me dit que c'est publié dans nos
statistiques fiscales, mais nous n'avons pas les statistiques fiscales ici. On
va demander les renseignements par téléphone.
M. Garneau: D'accord.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Lotbinière.
M. Biron: Est-ce qu'on n'a pas un programme justement visant
à rejoindre les cultivateurs ou les travailleurs autonomes qui ne font
pas de rapport d'impôt à l'heure actuelle? A-t-on tendance
à vouloir les rejoindre de plus en plus? Comment fonctionne ce
programme? Est-ce qu'on les rejoint au hasard?
M. Parizeau: On me dit que oui, il y a un programme
d'identification, mais qui, pour des raisons de personnel, n'avance pas avec
une vitesse foudroyante, si je comprends bien. En pratique, on retrouve
là une des "talles" dont on parlait tout à l'heure; dans la
mesure où le personnel n'est pas suffisant, disons que ce n'est pas un
des programmes les plus actifs.
M. Biron: Est-ce que nos gens sont pénalisés
lorsque finalement on peut les rejoindre? Est-ce qu'il y a une
pénalité assez forte imposée spécialement à
nos agrioulteurs?
M. Parizeau: C'est la pénalité habituelle du 5%. En
somme, les intérêts sur ce qui n'aurait pas été
payé courent normalement, il y a la pénalité habituelle du
5%, mais évidemment si l'individu ne veut pas produire de
déclaration d'impôt, cela peut aboutir au pénal, s'il
refuse absolument d'en sortir une.
M. Biron: La dernière question: Est-ce que le gouvernement
fédéral a exactement le même problème que nous au
Québec, et est-ce qu'il y a une entente entre le fédéral
et le provincial pour rejoindre ces gens?
M. Parizeau: II n'y a pas d'entente. On sait, d'autre part, que
le gouvernement fédéral a le même genre de
difficultés. Il y a des échanges de renseignements, mais pas
d'entente véritablement.
M. Biron: Cela veut dire qu'aussitôt que le
fédéral peut rejoindre une personne en particulier, le
renseignement est transmis au Québec, et si le Québec rejoint le
premier cette personne, le renseignement est transmis au
fédéral.
M. Parizeau: Pas nécessairement. Les ententes ont toujours
été très difficiles sur ce plan, entre les deux
gouvernements, en raison de la confidentialité des données
fiscales.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Jean-Talon.
M. Garneau: Au programme 4, étant donné que le
montant de plafond de $2500 et de $5000 ne correspond plus beaucoup à
une réalité du niveau de revenu acceptable, compte tenu du fait
qu'il y a une diminution dans les crédits, est-ce que le ministre ne
pourrait pas recommander au gouvernement d'augmenter ces plafonds pour
permettre aux cultivateurs de bénéficier des 50% de la
contribution au régime de rentes, même s'il a des niveaux de
revenu plus élevés que $2500? Parce qu'un célibataire qui,
maintenant, vit sur une ferme et qu'il a $2500, pour moi, il doit "crever" de
revenu et, s'il parle français, il peut aller couper l'herbe sur le bord
des routes, mais à part cela, il ne peut pas faire grand-chose.
M. Parizeau: En fait, ce n'est pas $2500 et $5000, c'est $3700 et
$5600, actuellement, et il est évident que si on laissait des plafonds
comme ceux-là fixes...
M. Garneau: Est-ce qu'il y a eu des ajustements dans le
passé ma mémoire me fait défaut là-dessus
pour tenir compte de l'augmentation? Depuis combien d'années n'y
en a-t-il pas eu?
M. Parizeau: Je crois que c'est de l'ordre de deux ans, mais je
dis cela sous toutes réserves, qu'il n'y a pas eu d'ajustement.
Il est évident que, si on garde des plafonds comme ceux-là
trop longtemps, en fait, on se trouve à nier l'intention originelle du
programme. Il y a l'une ou l'autre de deux choses à faire: ou bien
trouver une formule à peu près automatique de relèvement
de ces plafonds ou bien encore modifier la nature du programme; garder la
même idée, mais la traiter autrement. Là, il est clair que,
si on bloque les plafonds, en fait, on respecte peut-être la lettre de la
loi, mais on en transforme l'esprit, parce qu'il y aura de moins en moins de
gens qui auront accès à cela au fur et à mesure que les
revenus vont s'élever, ne serait-ce qu'à cause de
l'inflation.
M. Garneau: C'est sans doute pour cela qu'il y a eu des
ajustements dans le passé. Je me demande si ce ne serait pas une mesure
législative qui pourrait être apportée en cours de session,
étant donné surtout qu'il y a eu une baisse dans les
crédits. J'imagine que ce serait une chose qui serait rapidement
acceptée par toute la députation, si le ministre déposait
une loi pour relever ce plafond, au moins pour maintenir au niveau des
années antérieures la contribution et l'aide aux producteurs
agricoles qui ont à payer 100% de l'excédent de la prime.
M. Parizeau: Je ne me commettrais pas quand même à
appuyer une voie seulement. J'aimerais mieux voir et déterminer les
voies alternatives, de façon à respecter l'esprit de la chose,
mais pas nécessairement me brancher tout de suite. Il est évident
qu'il faut faire quelque chose, parce que, encore une fois, ne serait-ce
qu'à l'égard de l'inflation, ces montants vont tomber
d'année en année, si on ne fait pas quelque chose.
M. Garneau: Evidemment, je suis bien prêt à
reconnaître une bonne imagination au ministre et au groupe de
fonctionnaires qui l'entourent, mais c'était quand même assez
difficile d'entrevoir le changement de la contribution au Régime de
rentes d'un groupe de la société, qui serait basée sur
autre chose que sur leur revenu. Tous les autres travailleurs
québécois, autonomes ou non, contribuent au Régime de
rentes à partir d'un pourcentage de leur revenu. Je ne veux pas examiner
tou-
tes ces possibilités, mais je me demande comment on pourrait
rattacher une contribution d'employé et d'employeur, d'un travailleur
autonome autrement qu'à son revenu. Il ferait cavalier seul dans
l'ensemble du Régime de rentes du Québec.
M. Parizeau: Entendons-nous. Encore une fois, sans me commettre
de quelque façon que ce soit, ce n'est pas écrit dans le Nouveau
Testament que cela doit être 50% pour tout le monde. Est-ce qu'on joue
avec le pourcentage? Est-ce qu'on joue avec les plafonds? Est-ce qu'on joue
avec les deux? Il y a bien des façons d'aborder cela.
M. Garneau: Mais là le ministre me fait peur quand il me
dit cela, parce que je sais ce qu'il a envie de faire, puis je voudrais qu'il
le regarde pour les cultivateurs.
M. Parizeau: C'est pourquoi j'ai dit justement: Sans me
commettre.
M. Garneau: Non, mais je lis à travers les lignes, puis je
voudrais qu'il regarde cela pour les cultivateurs. Pour le reste, c'est une
autre histoire.
M. Parizeau: Je parle bien des cultivateurs.
M. Garneau: D'accord.
M. Parizeau: Je parle bien des cultivateurs.
M. Garneau: Parce que je soupçonne une augmentation
à brève échéance des contributions à la
Régie des rentes.
M. Parizeau: Je m'excuse, je reviens sur une question qui m'avait
été posée tout à l'heure. Le nombre de cultivateurs
imposables augmente.
M. Garneau: Augmente?
M. Parizeau: Oui, oui, il a augmenté. En fait, c'est le
plafond qui doit les bloquer. Le nombre d'imposables était, en 1974, de
10 968, en 1975, de 13 966.
M. Garneau: En 1975, vous dites...?
M. Parizeau: En 1974, 10 968 imposables et, en 1975, 13 966. Ce
sont les derniers chiffres. Pour 1976 et 1977, nous ne l'avons pas.
M. Garneau: II doit en manquer quelques-uns.
M. Parizeau: Je parle des imposables. Maintenant, le total pour
1974, c'est 27 969.
M. Garneau: II y en a 27 000 qui auraient fait leur rapport
d'impôt.
M. Parizeau: C'est cela. 27 969. Et, en 1975, 30 721. Maintenant,
nous n'avons pas 1976 et 1977. Ces chiffres, d'ailleurs, m'amènent
à revenir sur mon hypothèse première. J'ai l'impression
que c'est le plafond qui bloque bien plus que n'importe quoi d'autre.
M. Garneau: Adopté, quant à nous.
Le Président (M. Marcoux): Programme 4, M. le
député de Bellechasse.
M. Goulet: Juste une question. Je me demande si le
ministère du Revenu, l'an passé n'a pas identifié 3000 ou
4000 cultivateurs de plus par le biais d'un dépliant publicitaire
concernant les sucreries, dépliant subventionné
supposément par le ministère de l'Agriculture.
Est-ce que ce ne serait pas une manière détournée,
que le ministère du Revenu a prise, pour identifier 3000 à 4000
propriétaires de sucreries? Non? Je me pose la question.
M. Parizeau: On ne refuse aucune bonne affaire.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Lotbinière.
M. Biron: Au sujet des rapports d'impôt des agriculteurs,
des cultivateurs, je remarque qu'il y en a peut-être 15 000 ou 20 000,
à l'heure actuelle, au Québec, qui sont vraiment des cultivateurs
et qui n'ont, jusqu'à présent, pas fait de rapport d'impôt.
Est-ce qu'on procède par la valeur ajoutée de l'agriculteur, si
on fait son rapport pour la première année, ou si on
procède par recettes et déboursés? Vis-à-vis du
taux d'impôt à imposer, en prenant pour exemple un cultivateur qui
est en affaires depuis 25 ans, qui a sa ferme depuis 25 ans et qui vaut $50
000, est-ce qu'on va ajuster, jusqu'en 1971, sa valeur à lui et
l'imposer seulement sur les dernières années?
M. Parizeau: On me dit que le critère en vertu duquel le
dossier va être traité dépend largement de l'actif net d'un
individu. S'il s'agit de quelqu'un qui a un actif net autour d'un demi-million
de dollars, il est évident qu'on va retourner quelques années en
arrière. Si l'actif net...
M. Biron: Est de $50 000.
M. Parizeau: ...est de $50 000 on va commencer à se casser
la tête?
M. Biron: Mais cela se fait-il par recettes et
déboursés, pour les cultivateurs, ou si cela se fait par la
valeur ajoutée?
M. Parizeau: Au fond, leurs estimations, à eux, vont
être sur une base de recettes et déboursés. C'est de
là que le ministère va partir.
M. Biron: C'est difficile de savoir les recettes de nos
agriculteurs. Je crois que c'est fait, dans quelques endroits, par la valeur
ajoutée.
M. Garneau: Qu'est-ce que vous entendez par la valeur
ajoutée, dans ce cas-ci?
M. Parizeau: L'augmentation nette de l'actif.
M. Biron: La différence entre l'actif et le passif.
M. Garneau: Ah bon! Ce n'est pas la valeur ajoutée dans le
sens de...
M. Parizeau: Non, l'augmentation nette de l'actif. Normalement,
si, effectivement, à la suite d'une demande, une déclaration est
faite, cette déclaration, normalement, est faite par
l'intéressé sur une base de différence entre les recettes
et les déboursés. Dans la mesure où cela n'est pas fait ou
n'est pas faisable, là, bien sûr, on essaie d'établir un
bilan à deux dates.
Le Président (M. Marcoux): Programme 4, adopté?
M. Biron: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Programme 5.
Aide à l'industrie des courses de
chevaux
M. Garneau: Au programme 5, j'aimerais demander au ministre ce
qu'il entend faire. Là, c'est encore comme ministre des Finances. Je
crois que cette fois-là il faudra que je le questionne.
M. Parizeau: C'est un autre chat.
M. Garneau: Lorsque l'Association de l'industrie des courses et
des hommes à chevaux avait discuté de cette question avec nous,
évidemment, cela se présentait dans le cadre d'un plafonnement et
même d'une baisse des rentrées au niveau des paris mutuels et
aussi au niveau de la diminution, voire même de la disparition
d'éleveurs de chevaux québéoois parce qu'ils
n'étaient pas capables de concurrencer, et les meilleurs chevaux s'en
allaient aux Etats-Unis et en Ontario; finalement, notre industrie des courses
périclitait considérablement et, par le fait même, les
paris mutuels qui, on le voit, étaient, en 1973/74, de $16 millions.
L'année précédente, je crois qu'ils étaient
à $14 millions et là, on est rendu à $23 millions. Donc,
il y a eu une augmentation. En fait, c'était une police d'assurance.
Avec les difficultés qu'il y a eues avec les pistes de course en
particulier, comme c'était un programme nouveau, cela a
été changé pour garder plus d'autonomie et créer
une société qui devait gérer cela. Evidemment, tout cela
était en première gestation au moment où il a fallu
laisser nos fonctions. Je me demande quelle est l'intention du ministre. Est-ce
son idée de vouloir continuer à aider l'industrie des chevaux de
course au Québec? Si oui, veut-il le faire par l'établissement
d'une réglementation qu'il restait à préciser ou par une
autre voie totalement différente?
Le Président (M. Marcoux): La gestation, chez la race
chevaline, est de onze mois.
M. Garneau: Ah! C'est peut-être pour cela.
M. Parizeau: Je ne sais pas si je dois maintenant, au point
où nous en sommes, faire une déclaration générale
sur l'intérêt que je porte aux chevaux, mais cela semble venir
d'un peu partout. L'industrie des courses de chevaux rapporte au trésor
public à peu près $22 millions.
C'est un montant qui n'est pas inappréciable, mais qui
entraîne dans l'état actuel des choses, pour le gouvernement, un
certain nombre de gestes plus ou moins coûteux. Il y a d'abord la
surveillance des courses, dont on parlait tout à l'heure à
l'occasion de l'examen d'un autre programme. Il y a, d'autre part, l'aide
apportée par l'ancien gouvernement à l'industrie des courses qui
apparaît au programme 5 et qui comporte un certain nombre de gestes dont
certains ne sont peut-être pas intéressants mais qu'il faut
examiner.
Il y a par exemple des subventions aux pistes de courses pour des
réparations. Il y a des augmentations de bourses données à
l'occasion de courses de chevaux, mais nous sommes aussi l'heureux
propriétaire d'un ranch en Floride en vertu de ce
programme-là.
M. Garneau: Est-ce qu'ils ont acheté le ranch?
M. Parizeau: Ils l'ont le ranch; ils ne l'ont pas, nous
l'avons.
M. Garneau: Ils l'avaient loué un temps, mais je ne savais
pas s'ils l'avaient acheté.
M. Parizeau: Alors tout cela se présente maintenant de la
façon suivante, c'est qu'il s'agit essentiellement de faire, le mot est
peut-être un peu fort, une analyse coût-bénéfice de
ce qu'on est en train de mettre dans l'industrie des courses puis ce que cela
rapporte à l'autre bout. En somme, combien de millions est-on prêt
à mettre dans les dépenses pour des recettes nettes à
l'autre bout qui actuellement sont de $22 millions? Le million de
dépenses...
M. Garneau: Actuellement cette année c'est $2 millions et
$7 millions à peu près; $2 millions au programme 5 et $7 millions
au programme 3.
M. Parizeau: C'est cela. Alors là j'en suis
essentiellement, comment dire, à essayer de déterminer ce qu'un
million de dépenses de plus ou de moins est susceptible de rapporter de
revenus. Il est évident que sauf une réglementation des courses
qui serait rendue nécessaire par l'ordre public si on veut, quant aux
dépenses du gouvernement dans l'industrie des courses, cela doit
s'examiner essentiellement en fonction des revenus que cela
rapporte. Cette étude est en cours et devrait normalement
aboutir; d'ici un mois on va être fixé.
Ceci vient rejoindre une préoccupation du ministère de
l'Agriculture pour aider l'industrie du cheval au Québec, pas
nécessairement du cheval de course, mais par exemple des élevages
de chevaux de selle. Cela rejoint une autre préoccupation du
ministère de l'Agriculture pour les producteurs de chevaux pour
l'industrie pharmaceutique, si bien que les préoccupations chevalines
arrivent de tous les côtés...
M. Garneau: Et le ministère de l'Education, qui a des
écoles d'équitation.
M. Parizeau: Qui a des écoles d'équitation.
M. Garneau: Ah! c'est un...
M. Parizeau: Eux ne m'ont pas rejoint encore.
M. Garneau: Ah bien! vous allez les entendre parler, cela ne sera
pas long. Du moment qu'ils vont voir que vous touchez à cela, vous allez
avoir des gens qui vont vous parler de cela.
M. Parizeau: Alors, sans commencer à parler d'une
politique du cheval, il est temps quand même de prendre tous ces
programmes chevalins et d'essayer d'y remettre un peu d'ordre puis de savoir
exactement ce qu'on fait. Je ne pense pas, encore une fois, qu'il y ait de
déclarations précises de politiques à cet égard
avant un mois, un mois et demi. C'est aussi un chat que je poursuis avec
alacrité.
M. Garneau: Je voudrais quand même, concernant ce
programme, attirer l'attention du ministre sur le fait que, même si on
voit $2,7 millions de dépenses ici et $23 millions au pari mutuel au
niveau des revenus pour 1977/78, il y a beaucoup d'autres données de
revenus qui sont reliées à cela, parce qu'il y a plusieurs
centaines de personnes qui travaillent et qui payent des impôts. Il y a
évidemment la taxe de vente, etc. C'est une activité dont on
m'avait dit dans le temps, je n'ai pas le rapport devant moi, qu'elle
générait dans les années 1973/74 tout près d'un
demi-milliard dans l'économie du Québec. J'avais trouvé
cela fantastique, mais il y a des données là-dessus qui ont
été bâties. On me disait $400 millions, si ma
mémoire est bonne; $400 millions c'est cela et c'est quand même un
monde bien spécial et qui n'est pas facile à satisfaire mais qui,
sur le plan économique a une certaine retombée. De plus en plus,
comme l'indiquait le ministre, il y a d'autres secteurs d'activités qui
sont reliés à cette industrie du cheval.
Tout à l'heure, je parlais du ministère de l'Education
à cause des cours et de la formation de tous les professeurs et les gens
qui travaillent un peu partout auprès des chevaux. Egalement, le
haut-commissariat qui subventionne, si ma mémoire m'est fidèle,
des compétitions. Il y a le Tourisme, Chasse et Pêche qui
subventionne des activités "western". Tout cela est relié
à l'industrie des chevaux. En dehors de ces aspects, je trouve qu'il y a
quand même une chose importante qui est de permettre aux éleveurs
québécois de continuer de vivre et de survivre parce que, s'il
arrivait que toute aide gouvernementale devait disparaître... du moins
pour encore quelques années, tant qu'ils ne seront pas implantés
et qu'ils n'auront pas réussi à mettre sur pied une
qualité de chevaux québécois reconnue nationalement et
internationalement, je crois que l'on risquerait de voir perdre ces
éleveurs de chevaux qui, sur le plan économique régional,
ont passablement d'activités.
M. Parizeau: M. le Président, j'ajoute à la liste
possible des ministères intéressés, peut-être aussi
le ministère de l'énergie. Il est possible que notre
collègue soit intéressé aussi par cela.
M. Garneau: II y a les chevaux-vapeur, oui.
M. Parizeau: Revenons aux choses sérieuses. Mon
problème à l'heure actuelle consiste à savoir non pas
tellement s'il doit y avoir une aide à l'industrie chevaline, mais
comment le mieux possible affecter cette aide-là. Ce qui s'est produit
depuis quelques temps, c'est qu'au fond la même industrie, comme le
disait le député de Jean-Talon, a intéressé
plusieurs ministères à la fois et on est parti un peu dans toutes
les directions. Il s'agit simplement, d'une part, de savoir si l'on consolide
et comment on affecte l'argent et à quelles fins. Est-ce qu'on garde le
ranch ou non? Est-ce que l'argent qui passe dans le ranch pourrait être
mieux affecté autrement? Ce sont des questions comme celles-là
que je me pose.
Le Président (M. Marcoux): Programme 5, adopté?
M. Garneau: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Lotbinière.
M. Biron: Juste une question purement technique au point de vue
de l'impôt qu'ont à payer les éleveurs de chevaux de course
québécois. On sait que sur plusieurs années ils peuvent
avoir des pertes ces gens-là et soudainement, une bonne année,
ils ont un cheval gagnant, ils vont gagner beaucoup plus. Est-ce que
déjà on prévoit, pour ces éleveurs, de
l'impôt qui peut s'échelonner sur plusieurs années à
cause des pertes encourues?
M. Parizeau: Ils ont le droit à
l'échelonnement.
M. Biron: Même s'ils sont particuliers? Je pense à
un particulier qui a deux ou trois de ces chevaux.
M. Parizeau: Cela me paraît très logique. Oui, c'est
bien comme cela.
M. Garneau: Comment sont taxées les bourses qu'un coureur
fait? Par exemple, s'il va aux
Etats-Unis et gagne une bourse de $50 000, comment est-il taxé?
C'est du revenu qui est imposable.
M. Parizeau: Oui, comme n'importe quel autre revenu.
Le Président (M. Marcoux): Programme 5, adopté. Je
remercie les membres pour leur collaboration. La commission des finances, des
comptes publics et du revenu ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 33)