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Commission permanente des finances
des comptes publics et du revenu
Etude des crédits du ministère des
Finances
Séance du mardi 15 mai 1973
(Dix heures treize minutes)
M. GIASSON (président de la commission permanente des finances,
des comptes publics et du revenu): A l'ordre, messieurs!
Avant de commencer les travaux de notre commission, je voudrais
mentionner les remplacements suivants: M. Berthiaume remplace M. Lafrance; M.
Brown remplace M. Marchand.
Le nom de M. Paul Berthiaume a été suggéré
comme rapporteur de la commission. Est-ce que ça fait l'unanimité
des membres de la commission?
M. BERTHIAUME: Vote.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Berthiaume, rapporteur.
Curatelle publique
M. GARNEAU: M. le Président, lorsque le leader parlementaire a
annoncé la séance de ce matin, je me suis enquis auprès
des partis de l'Opposition pour savoir s'ils accepteraient que l'on commence
les crédits par la Curatelle publique. Comme ce sont des gens de
Montréal, plutôt que de les faire attendre ici pendant une couple
de jours, on commencerait par ce programme. Les membres de l'Opposition avaient
accepté. Alors, si vous n'avez pas d'objection, on pourrait faire
l'analyse du programme de la Curatelle publique. On pourrait avoir,
après ça, la discussion générale sur l'orientation
du ministère et les politiques. Oui, M. Cloutier.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, je ne prétends
pas parler au nom de toute l'Opposition, ce matin, étant donné
que seul notre groupe est représenté à la commission
parlementaire; je suis le seul à avoir le pas. Etant donné que le
précédent a été établi, parce que, lors de
l'étude des crédits l'an dernier et il y a deux ans nous avions
commencé par la Curatelle publique, c'est une excellente façon
d'entrer si le ministre permet cette expression, ce n'est pas
péjoratif dans l'atmosphère des organismes bien
administrés. C'est peut-être là que le ministre voudra
disposer favorablement la commission en sa faveur. De toute façon, on
est d'accord et on commence par la Curatelle publique.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Programme 8, Curatelle publique.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Prési- dent, au sujet de la
Curatelle publique, on sait qu'il s'est passé des choses importantes
depuis que nous avons étudié les crédits, l'an dernier.
D'abord, la nouvelle loi est entrée en vigueur le 1er juin 1972, la
mécanisation également et tout ce que cela a comporté de
modifications; maintenant les curateurs privés tombent sous la
responsabilité du curateur public. Egalement, je ne me souviens pas
exactement de la date, mais il y a eu l'adoption d'une nouvelle Loi de la
santé mentale par l'Assemblée nationale. Ce sont, à mon
sens, deux initiatives qui ont dû apporter des modifications dans
l'administration et le fonctionnement de la Curatelle publique. Je ne sais pas
si c'est le ministre ou le Dr Lussier ou le député de Hull.
M. GARNEAU: Le ministre d'Etat aux Finances, M. Parent.
M. CLOUTIER (Montmagny): ...ministre d'Etat, oui. L'an dernier, je sais
que c'est lui qui nous avait donné...
M. GARNEAU: C'est encore lui, cette année.
M. CLOUTIER (Montmagny): ...des réponses. Alors, je voudrais
vérifier si ses réponses de l'an dernier s'avèrent
exactes, parce que je les ai relues minutieusement. M. le Président,
j'écoute le député de Hull.
M. PARENT: M. le Président, en tout premier lieu, je voudrais
remercier les membres de la commission de nous permettre d'entreprendre
l'étude des crédits du programme de la Curatelle publique,
préalablement à l'ensemble du ministère.
Je voudrais souligner que j'ai déposé en Chambre, au
début de juillet 1972, le rapport annuel de la Curatelle publique pour
71/72. Il y était fait mention que nous avions adopté une
nouvelle loi, le 4 juin 1971, qui concernait l'élargissement des
pouvoirs de la Curatelle publique, c'est-à-dire qu'elle donnait au
curateur public le soin d'exercer une surveillance sur l'administration des
tuteurs et des curateurs privés, ce qui a eu pour effet d'augmenter de
25,000 le nombre de dossiers que constituent les curateurs privés et les
tuteurs, en plus de conserver le pouvoir, qu'il avait déjà, de
l'administration des incapables. Ce nombre de dossiers est d'environ 20,000, ce
qui fait pour la curatelle un total maintenant, sous sa juridiction, d'environ
45,000 dossiers.
J'avais souligné, l'an dernier, les modifications dans la
régie interne à l'effet que nos opérations seraient
mécanisées. Cela est maintenant complété au point
de vue comptable. Le nombre d'employés, malgré tout, n'a pas
varié tellement. Il était, dans les effectifs autorisés au
31 décembre 1972, de 107. A l'heure actuelle, le nombre
d'employés est de 108.
Je pense que c'est l'effet de la mécanisation des
opérations comptables qui nous a permis,
malgré l'élargissement de la loi, de rester un nombre
minimum d'employés pour administrer les biens sous tutelle.
Au 31 mars 1972, l'actif de la curatelle était de $19,231,000, ce
qui constitue l'administration directe des biens pour les incapables. Nous
n'avons pas, toutefois, les renseignements encore puisque la loi n'est en
vigueur que depuis peu. Depuis le 1er juin 1972, nous avons la surveillance des
curatelles privées et des tuteurs, mais là le travail n'est pas
complété. Nous sommes encore à la phase d'organisation,
c'est-à-dire à la cueillette des données, à la
demande auprès des tuteurs et des curateurs de nous fournir les biens
qu'ils gèrent. A la fin de l'année, c'est là proprement
dit que le travail d'opération ou le travail de surveillance pourra
être le mieux exercé encore. C'est au moment où il y aura
remise des rapports à la curatelle par les tuteurs et les curateurs
privés.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le chiffre que le ministre vient de donner,
$19,231,000, c'est au 31 mars 1972?
M. PARENT: 1972, oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que vous avez le chiffre au 31 mars
1973?
M. PARENT: Le rapport n'est pas déposé encore puisqu'il
n'est pas imprimé mais j'ai les chiffres au 31 mars 1973, qui sont de
$24,380,000.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quel serait le portefeuille de placement sur
l'actif de $24 millions?
M. PARENT: $18,622,000.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre a fini son
exposé? Nous pourrions lui poser des questions.
M. PARENT: Oui, je pense que je puis répondre aux questions.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je reprends les chiffres au 31 mars 1973,
portefeuille de $18,622,000. Est-ce la Caisse de dépôt et
placement qui administre le portefeuille?
M. PARENT: C'est le curateur public.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le curateur public.
M. PARENT: II y a un responsable du placement au niveau du curateur
public, et le curateur public lui-même, pour lui permettre une meilleure
appréciation, a un comité de régie qui détermine
les placements à effectuer.
M. CLOUTIER (Montmagny): On nous avait dit l'an dernier qu'à la
Curatelle publique on devait garder une bonne partie du portefeuille des
placements en liquide ou en actifs réalisables à court terme,
étant donné que les personnes qui ont des biens à la
Curatelle publique peuvent se voir confier de nouveau l'administration de leurs
biens. A ce moment-là, il faut que la curatelle puisse avoir les fonds
disponibles pour les leur remettre.
Quel serait le pourcentage des placements? Est-ce qu'on peut avoir une
idée à peu près de la composition du
portefeuille-placements? Est-ce que ce sont en majorité des obligations?
Quels types d'obligations? Des institutions, du Québec ou du Canada?
M. PARENT: C'est exclusivement des placements au Québec, des
obligations du Québec, des municipalités, des commissions
scolaires et des hôpitaux.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quel est le pourcentage de rendement moyen sur
ces placements?
M. PARENT: 8.28 p.c.
M. CLOUTIER (Montmagny): Par rapport à 8.5 p.c. l'année
précédente.
M. PARENT: Oui, 8.5 p.c. l'année précédente.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous payez le même taux au
bénéficiaire, 10 p.c. à son crédit?
M. PARENT: C'est environ la même base que l'an dernier. Cela peut
rapporter à chacun des comptes environ 10 p.c. Il n'y a pas eu de
variation.
M. ROY (Beauce): J'aurais quelques petites questions à poser sur
la liquidité de la caisse. Est-ce que vous faites affaires avec une
banque, avec les sociétés de fiducie ou avec les deux? En ce qui
a trait au portefeuille liquide, les placements à court terme et une
partie des placements à moyen terme?
M. PARENT: Ce qu'on a au bilan au 31 mars 1973, c'est $100,000 à
la Banque d'épargne du district de Montréal et $200,000 à
la Banque provinciale. Ce sont des certificats de dépôt à
court terme que nous avons; $300,000 au 31 mars 1973.
M. ROY (Beauce): Les affaires courantes de la curatelle se font à
quel endroit?
M. PARENT: Pour nos opérations...
M. ROY (Beauce): Les opérations courantes.
M. PARENT: ... quotidiennes, à la Banque provinciale du
Canada.
M. ROY (Beauce): Banque provinciale du Canada?
M. PARENT: Oui.
M. ROY (Beauce): Combien avez-vous de bureaux dans la province?
M. PARENT: Montréal.
M. ROY (Beauce): Vous avez seulement le bureau de Montréal? Quels
sont les principaux administrateurs?
M. PARENT: II y a M. Rémi Lussier, qui est à ma droite,
qui est le curateur public, un excellent administrateur.
M. ROY (Beauce): II ne répond pas.
M. PARENT: II y a M. Desjardins, qui est en charge des
opérations, il est directeur de la surveillance des curateurs et des
tuteurs. Il y a M. Forgue, qui est administrateur des biens, M. Jean-Paul
Forest, directeur des services administratifs il n'est pas ici M.
Yves Carbonneau, qui s'occupe des communications.
M. ROY (Beauce): Est-ce que la curatelle songe éventuellement
à faire administrer tout son portefeuille par la Caisse de
dépôt? Le député de Montmagny l'a mentionné
un peu tout à l'heure; est-ce qu'il y a eu quelque chose à
l'étude de ce côté ou si c'est le statu quo que vous
avez?
M. PARENT: ... faire administrer par la Caisse de
dépôt.
M. ROY (Beauce): II n'est pas question de faire des placements non plus
à la Caisse de dépôt? Des placements à moyen et
à long terme?
M. PARENT: Ce sont des possibilités; je viens d'énoncer
que les placements faits par la curatelle sont faits dans les obligations du
Québec, des commissions scolaires, des municipalités, des
hôpitaux, du Québec exclusivement.
M. ROY (Beauce): Est-ce que la curatelle a un courtier, une firme de
courtiers qui la conseille dans tous ses placements?
M. PARENT: II y a d'abord une régie à l'intérieur
de la curatelle qui se réunit pour le comité de placement. A ce
moment-là, plusieurs consultations sont faites par le curateur pour
obtenir des opinions sur les placements et c'est le comité de
régie interne qui détermine où les placements sont faits
et quelles obligations elle va acheter.
M. ROY (Beauce): D'accord, mais à partir de là est-ce que
la curatelle fait affaires par l'entremise de courtiers? Est-ce qu'il y a une
ou plusieurs firmes de courtage...
M. PARENT: Nous en avons plusieurs.
M. ROY (Beauce): ... qui sont attitrées, autrement dit qui sont
consultées?
M. PARENT: D'attitrées, il n'y en a pas. Nous faisons affaires
avec huit courtiers.
M. ROY (Beauce): Huit courtiers. Ce sont des maisons de courtage de
Montréal ou des maisons de courtage... Est-ce qu'on peut avoir les noms?
Cela nous intéresserait d'avoir les noms.
M. PARENT: La Banque provinciale du Canada, Geoffrion, Robert et
Gélinas, Crank et Ostiguy, Camus, René-T. Leclerc Inc.,
Beau-bien-Lévesque, Dominion Securities.
M. ROY (Beauce): En somme ce sont les principales firmes avec qui la
curatelle transige.
M. PARENT: Nos placements sont assez limités. Je l'ai dit tout
à l'heure, nos placements qui, au 31 mars 1973 étaient de
$18,622,000, sont constitués exclusivement d'obligations. C'est un
portefeuille d'obligations exclusivement. Ce ne sont pas des actions.
M. ROY (Beauce): D'accord.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous auriez droit de placer jusqu'à 5
p.c. en actions. C'est exact?
M. PARENT: Oui, jusqu'à 5 p.c. A cause de la volatilité de
notre clientèle, il est assez difficile de placer dans des secteurs
comme ceux-là, vu que nous agissons maintenant, quand il s'agit de la
fin d'une curatelle, dans les sept jours. On ne peut donc pas se permettre
actuellement de se prévaloir de ce droit, d'exercer le droit,
c'est-à-dire d'acheter jusqu'à 5 p.c. d'actions, à cause
justement des changements qui sont apportés d'une façon assez
fréquente.
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon, vous n'avez pas le droit
d'acheter de l'or à $106 l'once?
M. PARENT: Ce ne serait pas un bon placement.
UNE VOIX: A $32, ç'aurait été bon.
M. CLOUTIER (Montmagny): II aurait fallu l'acheter plus tôt.
M. ROY (Beauce): Dans l'administration de la curatelle, le ministre
vient de parler de sept jours à partir du moment où une personne
est libérée des institutions avec les avis médicaux
à
l'effet qu'elle peut reprendre l'administration de ses biens. Quelle est
la limite de temps maximum que la curatelle a le droit de prendre avant de
remettre les biens à l'administré?
M. PARENT: II n'y a rien de prévu dans la loi à ce
sujet-là mais nous avons diminué considérablement les
délais depuis deux ans. Sur présentation du document à
l'effet qu'un patient est libéré, dans les sept jours,
normalement, nous tentons de compléter le dossier.
M. ROY (Beauce): Maintenant, lorsqu'il y a des cas, après deux ou
trois mois, qui ne sont pas encore réglés?
M. PARENT: Oui, il peut arriver des cas en discussion, c'est pour cela
que j'ai dit : Normalement, c'est sept jours. Il peut arriver des cas en
discussion qui peuvent prendre de deux à trois mois.
M. ROY (Beauce): Lorsqu'arrive un décès d'une personne
administrée par la Curatelle publique, qui a encore des membres de la
famille...
M. PARENT: La curatelle conserve l'administration tant que les
héritiers ne sont pas déclarés.
M. ROY (Beauce): Lorsque les héritiers sont
déclarés, les délais qui peuvent survenir sont des cas
exceptionnels?
M. PARENT: Dès que nous avons les permis de disposer, la
curatelle s'exécute.
M. ROY (Beauce): Prenons le cas, par exemple, d'une personne dont le
père et la mère vivraient encore, même si elle est en
âge, naturellement, ces gens-là pour la plupart n'ont pas de
testament de fait.
M. PARENT: Oui, mais c'est la procédure du ministère du
Revenu, alors, qui entre en ligne de compte. Il doit y avoir une
déclaration de valeurs par l'entremise d'un notaire. C'est soumis au
service des successions du ministère du Revenu. Dès que nous
avons les certificats de libération, la curatelle donne suite à
cette procédure, mais elle ne peut pas se désister de
l'administration de la curatelle tant que le service des successions du
ministère du Revenu n'a pas donné le droit de libérer les
biens.
M. ROY (Beauce): En somme, c'est le service de succession du
ministère du Revenu qui peut, en quelque sorte, fournir tous les
éléments, tous les documents dont la curatelle a besoin pour
libérer définitivement.
M. PARENT: Pas nécessairement parce qu'il s'agit de savoir...
M. ROY (Beauce): Le certificat de disposer, d'abord.
M. PARENT: ... s'il y a un testament; s'il n'y a pas de
testament,...
M. ROY (Beauce): S'il n'y a pas de testament?
M. PARENT: ... c'est la loi qui prévoit qui sont les
héritiers. Mais nous, dès que nous avons le certificat de
libération du ministère du Revenu, les héritiers sont
connus. C'est à partir de là que nous cessons la gestion des
biens.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, sur l'actif total de
$24 millions, il y a $18,600,000 portefeuille-placement. Quel serait le reste
des actifs? Vous avez du mobilier certainement, vous avez d'autres
bâtisses.
M. PARENT: Le rapport n'est pas complété, c'est pour
ça que je me suis servi de ces chiffres, mais je n'ai pas le rapport
consolidé. J'ai le fonds sous administration collective qui a un actif
de $19,664,000 qui est constitué d'encaisses, $223,254; de comptes
à recevoir, $77,611; des obligations, $18,622,655; de certificats de
dépôt, $300,000; d'intérêts courus à recevoir,
$441,000. Il y a le fonds sous administration nominative; là, il y a une
encaisse de $73,410; des obligations, $1,967,000; de certificats de
dépôt, $117,556; des billets à recevoir, $40,289; des
actions valeur du marché, $7 86,637; des hypothèques à
recevoir, $178,679; des immeubles pour $1,583,000; des biens d'entrepôt
pour $61,914 et des automobiles pour $48,239, ce qui fait un total de
$4,726,000.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que vous versez encore au
ministère des Affaires sociales une contribution pour les patients en
établissement?
M. PARENT: Non, nous n'en versons pas, actuellement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous en avez versé l'an dernier?
M. PARENT: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que les contributions sont abolies? Ou
quelle est la raison pour laquelle vous n'avez pas versé de
contributions?
M. PARENT: Nous attendons les nouveaux règlements du
ministère des Affaires sociales.
M. CLOUTIER (Montmagny): Parce que vous versiez, si je me base sur les
réponses, l'an dernier, environ $200,000.
M. PARENT: Oui, il y a eu des discussions avec le ministère des
Affaires sociales. Toute contribution a cessé. Actuellement, nous
attendons que les nouveaux règlements soient élaborés pour
rouvrir les discussions à savoir si ces sujets seront couverts par la
Loi des Affaires sociales ou si nos clients seront sujets à payer ou
à acquitter une partie des frais et à déterminer le taux
que nous serons appelés à payer pour chacun d'eux.
M. CLOUTIER (Montmagny): Etant donné que nous avons ici les
ministres des Finances, est-ce qu'il serait question d'abolir la contribution
des patients dans les établissements psychiatriques, en
général?
M. GARNEAU: Je ne pourrais pas répondre à cette question.
Je n'ai pas participé à des discussions. M. Parent, étant
responsable au niveau ministériel de la Curatelle publique, est plus en
mesure que moi de répondre.
M. PARENT: Pour les malades mentaux, après 90 jours, ils seront
considérés comme malades chroniques et il y aura contribution. Ce
sont les arrangements...
M. CLOUTIER (Montmagny): II y aura contribution par...
M. PARENT: Après le délai prévu; c'est pour
ça que nous attendons les règlements.
M. CLOUTIER (Montmagny): Contribution par le malade lui-même, par
le patient?
M. PARENT: Par le malade.
M. CLOUTIER (Montmagny): Contribution au coût de son
hospitalisation?
M. PARENT: Oui. Les frais d'hébergement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les frais d'hébergement.
M. PARENT: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Jusqu'à 90 jours, ça veut dire
qu'il sera compris dans le réseau hospitalier ordinaire?
M. PARENT: C'est ça, des traitements actifs.
M. CLOUTIER (Montmagny): II sera couvert par l'assurance-maladie.
M. PARENT: L'assurance-maladie, c'est ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'il y a une entente avec le
fédéral pour les inclure dans l'assurance-maladie?
M. GARNEAU: Si c'est un hôpital psychia- trique, actuellement, les
hôpitaux psychiatriques ne sont pas couverts.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est ça. Quand c'est un hôpital
général, il n'y a pas de problème.
M. GARNEAU: C'est ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): Disons que les patients ne sont pas
catégorisés par patients qui souffrent de maladies physiques ou
de maladies mentales.
M. PARENT: Oui, mais c'est la raison pour laquelle nous avons
cessé de payer, actuellement, parce que, en vertu des amendements que
nous avons apportés à la loi, du cadre élargi, nous ne
couvrons plus maintenant, à la curatelle, que les malades en
institutions psychiatriques. Nous couvrons également des malades qui
sont dans des hôpitaux généraux.
Or, c'est la réglementation, actuellement, qui est en
préparation au ministère des Affaires sociales. Tant que cette
nouvelle réglementation ne sera pas connue, nous cessons tout paiement.
Mais cela n'indique pas que chacun des contribuables que nous avons sous notre
gestion n'aura pas à acquitter, dans l'avenir, des frais
d'hébergement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que l'on peut s'attendre que cette
réglementation soit connue dans les semaines prochaines,
c'est-à-dire plutôt à court terme, d'ici la fin de
juin?
M. PARENT: Je ne pourrais pas répondre au nom du ministère
des Affaires sociales. Les discussions qui se poursuivent entre les
fonctionnaires du ministère des Affaires sociales et le curateur public
nous portent à croire que cela devrait être dans les prochaines
semaines.
M. CLOUTIER (Montmagny): Du côté des curateurs
privés, la loi est entrée en vigueur le 1er juin. La curatelle
publique a maintenant cette responsabilité. Quels sont les commentaires
que vous pourriez faire à la suite de la prise en charge de cette
responsabilité? Est-ce qu'il y a eu des corrections majeures à
apporter? Est-ce qu'il y a eu des constatations de faites?
M. PARENT: Jusqu'ici, je pense que nous avons éprouvé
énormément de difficultés. Préalablement à
l'entrée en vigueur de la loi, le 1er juillet 1972, le curateur avait
pris les dispositions auprès des bureaux d'enregistrement, auprès
des protonotaires pour obtenir tous les jugements qui avaient été
rendus, déclarant des tuteurs et des curateurs.
A la suite de la mise en application de la loi, il y a eu des demandes
de formulées par le curateur public à chacun des tuteurs et
curateurs privés d'avoir à soumettre les biens qui étaient
sous sa gestion, de nous informer de l'état de sa curatelle ou de sa
tutelle. Actuelle-
ment, nous en sommes encore au stade des demandes
répétées auprès des tuteurs ou des curateurs.
A ce jour il y en a 5,000 qui se sont conformés. D'après
les renseignements que nous possédons, il y en aurait 25,000.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quand vous dites 25,000, ce sont des
dossiers?
M. PARENT: Des dossiers.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous avez dit tantôt, au début,
c'est ça, vous avez dit 25,000 dossiers; vous auriez actuellement des
rapports dans 5,000 dossiers...
M. PARENT: 5,000 dossiers.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... seulement.
M. PARENT: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Malgré des demandes
répétées. Quelles sont vos prévisions? Etes-vous
plutôt pessimiste ou si vous allez être obligés d'employer
d'autres mesures?
M. PARENT: Nous avons des difficultés pour ceux qui ont
été nommés tuteurs et curateurs avant l'entrée en
vigueur de la loi.
Dans des cas assez nombreux, il s'agit de montants très minimes.
Nous avons eu des demandes pour des exemptions de produire les rapports en ce
qui concerne des montants de $200, $300, $500. J'ai moi-même pris
l'initiative de prévenir le curateur, il y a environ trois ou quatre
mois, que nous ne devrions pas nous préoccuper des montants qui
étaient sous administration, de $1,000 et moins, et exiger le
dépôt de $15 pour la production du rapport. Il y en a une
quantité assez considérable qu'il est difficile d'évaluer
avant qu'on ait en notre possession le montant qui est sous gestion, mais nous
en avons une idée, quand même. Au moment où les jugements
ont été prononcés, comme dans les cas de mineurs, par
exemple, où il y a eu des accidents d'automobiles, des dommages ont
été réclamés, qui ont été
accordés par la cour. A partir de là, nous avons un peu
l'idée de ce que peut être l'actif qui est sous tutelle.
Dans les autres cas, pour les nouveaux, depuis l'entrée en
vigueur de la loi, il n'y a aucune difficulté puisqu'au moment où
le jugement est rendu ou promulgué par le protonotaire, nous en sommes
avisés immédiatement. A partir de là, il n'y a aucune
difficulté puisque nous connaissons immédiatement les biens qui
seront sous la tutelle ou sous la curatelle d'un curateur ou d'un tuteur
privé.
Les efforts sont poussés, actuellement, pour tenter de
découvrir, dans les 20,000 cas je pense qu'il n'en reste pas
20,000; il y en a peut-être environ 10,000 où on ne la
connaît pas l'ampleur des biens qui seraient administrés
par ces curateurs ou ces tuteurs. Il faut bien remarquer, je pense, qu'avant
l'entrée en vigueur de cette loi ces curatelles privées ou les
biens sous gestion par des tuteurs, c'était fait selon la bonne
volonté et selon les méthodes de gestion reconnues comme
étant sur une base familiale. Or, nous essayons actuellement de prendre
tous les moyens qui sont à notre disposition pour tenter d'obtenir les
renseignements qui nous permettraient de faire une évaluation, de porter
un jugement concret sur la situation.
Mais il faut remarquer également que, parmi les cas où
nous avons de la difficulté à obtenir les renseignements, il y en
a qui s'éliminent par eux-mêmes. Les enfants sont devenus majeurs
ou la curatelle a pris fin à cause d'un décès. Alors, il y
a tous ces cas, actuellement, dont on ne peut pas juger et dont on ne peut pas
donner une interprétation à savoir si les gens refusent de se
soumettre à une surveillance quand il s'agit de curatelles publiques ou
de tuteurs?
M. CLOUTIER (Montmagny): Quelle était la tenue
générale des 5,000 dossiers qui vous ont été
transférés?
M. PARENT: C'est-à-dire qu'ils ne sont pas
transférés. Il faudrait bien comprendre qu'en vertu de la
nouvelle loi le tuteur ou le curateur continue d'administrer.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord, oui. Il a le droit de
surveillance.
M. PARENT: Nous exerçons une surveillance, c'est-à-dire
que nous avons demandé, en premier lieu, qu'il nous produise des biens
qu'il avait sous administration et, annuellement, il doit nous produire un
rapport. Mais, comme la loi n'aura qu'une année d'existence le 1er
juillet prochain, nous ne savons pas l'évolution des dossiers.
Nous avons le bilan d'ouverture, en somme. Nous pourrons
considérer à l'automne, parmi ces 5,000 dossiers qui sont
déjà en notre possession, quelle a été la gestion
et, lors de l'étude des prochains crédits, on pourra faire une
appréciation de la gestion des curateurs privés ou des tuteurs
privés.
Nous aurons eu, à ce moment, l'occasion de prendre connaissance
des bilans qui nous auront été présentés et de
constater s'il y a eu mauvaise administration dans certains cas. Mais on n'est
pas en mesure, actuellement, de faire une appréciation des dossiers que
nous avons en notre possession, puisqu'en somme c'est le bilan d'ouverture ou
les biens sous gestion présentement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Qu'est-ce que la nouvelle loi dans le domaine
de la santé mentale a apporté comme modifications principales du
point de vue de la curatelle publique?
M. PARENT: Les deux lois ont été faites dans le même
esprit, puisqu'il y a eu collaboration constante entre le curateur et le
ministère des Affaires sociales. De longues discussions ont
précédé la présentation de la loi et l'accord a
été total.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je ne sais pas si le député de
Beauce voudrait ajouter quelques questions.
M. ROY (Beauce): Je n'ai aucune question, seulement je dois signaler
l'absence des représentants du Parti québécois à
ces crédits du ministère des Finances qui sont quand même
importants. Ils auraient probablement eu des questions à poser. Comme on
ne les connaît pas, on ne peut pas les poser pour eux. Ils prendront
leurs responsabilités. Mais je tenais quand même à
souligner que depuis une heure que nous avons commencé l'étude
des crédits, il ne sont pas encore arrivés.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Donc, messieurs, le programme 8 serait
adopté.
J'invite le ministre des Finances à nous donner les commentaires
généraux qui précèdent l'étude et l'adoption
des crédits.
Exnosé général du ministre
M. GARNEAU: M. le Président, raction du ministère des
Finances se divise si on fait abstraction de la Curatelle publique et de
l'administration du régime de rentes qui a été
rattachée au ministère des Finances et qui, à mon sens,
serait beaucoup plus en relation avec le ministère de la Fonction
publique, puisque c'est une partie essentielle des conditions de travail
dans des composantes dont les plus importantes sont la recherche
économique et fiscale, l'administration de la caisse et de la dette
publique, la comptabilité gouvernementale et, quatrièmement, le
Centre de traitement électronique des données qui est beaucoup
plus un organisme de caractère administratif.
Si on me le permet, j'aimerais faire quelques commentaires sur trois des
grandes activités du ministère, à savoir la recherche
économique et fiscale, la gestion de la dette et le bureau du
contrôleur des finances.
Du côté de la section du programme no 1 qui regarde les
recherches économiques et fiscales, je dois dire qu'au 31 mars 1973, il
y avait 16 postes qui étaient occupés, surtout par des
professionnels. Les activités de ces employés ont
été centrées dans trois secteurs principaux, soit les
études fiscales, le support technique des travaux pour les
conférences fédérales-provinciales et, de façon
plus générale, les études économiques qui sont
reliées à la préparation du budget.
Dans la première section, les études fiscales, l'action de
cette section de recherches économi- ques et fiscales s'est surtout
concentrée sur les prévisions annuelles et nous avons voulu
entreprendre maintenant les prévisions triannuelles que nous voulons
incorporer dans la préparation du budget, ayant, de la part des
ministères, des prévisions de dépenses pour trois ans et
également, de la part de la section économique et fiscale, des
prévisions de revenu pour une période de trois ans.
Cette section est de plus responsable de la préparation des
rapports trimestriels sur les entrées de revenus et les projections
à faire pour les entrées probables de revenus au cours de
l'année. Elle a étudié également les modifications
fiscales diverses qui peuvent être incorporées dans le discours du
budget et s'occupe aussi de différents travaux techniques visant
à améliorer les méthodes de prévision de
revenus.
La deuxième préoccupation de la recherche
économique et fiscale ç'a été, dans la
préparation de documents, le soutien technique pour les aspects
financiers et fiscaux des relations fédérales-provinciales, la
participation aux comités techniques fédéraux-provinciaux
et interprovinciaux, entre autres pour le financement postsecondaire où
le responsable des activités de la recherche économique et
fiscale, M. Michel Audet, et certains de ses adjoints ont joué un
rôle assez important dans les réunions interprovinciales des
ministres de l'Education et des Finances. Il y a également l'aide
technique dans la préparation des documents du Québec dans les
conférences des ministres des Finances et des premiers ministres et la
participation aux comités interministériels sur les relations
intergouvernementales.
Troisième type de préoccupation de ce programme, ce sont
les études diverses qui sont faites par ce groupe de travail, les
travaux d'analyse économique pour le soutien du discours du budget et
pour les prévisions de trois ans dont je viens de parler. Le bulletin
économique et financier préparé tous les trois mois, qui
fournit aux ministères, aux sous-ministres et aux ministres un
aperçu de l'évolution récente des principaux indicateurs
économiques et financiers. Il y a des études financières
diverses qui s'incorporent soit à la préparation de prospectus
pour la Direction de la gestion de la dette, la participation à divers
comités interministériels sur des questions économiques,
investissements étrangers, investissements de l'Hydro-Québec, les
documents préparés par l'OPDQ, l'analyse de l'impact
économique du budget. Nous avons l'an dernier retenu les services du
professeur Yves Rabeau pour faire une analyse technique pour mesurer l'impact
du budget de la province sur l'économie québécoise; les
travaux dans ce secteur exigent une information économique
adéquate sur l'évolution des indicateurs économiques et
financiers. Pour ce faire, la direction entretient des relations très
étroites avec le service de la conjoncture du ministère de
l'Industrie et du Commerce, avec le Bureau de la statistique du Québec
et
également avec le Bureau fédéral de la statistique.
Ces services, en particulier celui de la conjoncture au ministère de
l'Industrie et du Commerce, offrent une grande collaboration en fournissant les
matières premières qui sont essentielles au travail de la
direction.
En 73/74, on prévoit un développement des activités
dans les trois secteurs d'activité décrits plus haut et nous
avons obtenu une augmentation des effectifs de quatre professionnels
additionnels. Maintenant, également, nous pouvons compter sur l'appui
d'un conseiller fiscal rattaché au bureau du sous-ministre qui est
entré en fonction le 1er avril.
Du côté de la gestion de la dette, tel que mentionné
dans mon discours du budget, je veux signaler que le coût de nos nouveaux
emprunts par rapport à ceux de l'Ontario a continué à
diminuer au cours de la dernière année; l'écart avec
l'Ontario, qui était de près d'un tiers de 1 p.c. en 1972,
était de .05 p.c. en faveur du Québec le 11 mai dernier. Il faut
souligner que ce revirement de situation entre l'écart qui existait
traditionnellement au moins depuis une quinzaine d'années entre les
obligations du Québec et celles de l'Ontario a un impact non pas
seulement sur nos emprunts et ceux de l'Hydro-Québec mais, par ricochet,
constitue une amélioration des taux d'intérêt pour les
autres emprunteurs publics tels que les municipalités, les commissions
scolaires, les CEGEP, les hôpitaux et les universités dont les
taux d'intérêt sont assez directement reliés à ceux
que paient la province et l'Hydro-Québec.
Dans le même ordre d'idées, d'importants changements ont
été apportés au groupe de courtiers et banques qui
distribuent au Canada les obligations de la province et de
l'Hydro-Québec; premièrement, le nombre de courtiers a
été réduit de 47 à 33. Cette réduction a
été faite dans le but d'accroître la participation
individuelle des membres qui restent et les rendre plus
intéressés pécuniairement à la distribution et
à la vente de nos titres. Du même coup, nous avons augmenté
la participation des courtiers dont le principal centre d'activité se
situe au Québec et nous avons donné priorité aux courtiers
qui ont démontré non seulement une capacité
financière de leurs entreprises mais également la capacité
de distribuer nos titres sur le marché canadien.
Deuxièmement, des changements importants ont été
apportés au groupe de gérance. Nous n'avons plus maintenant
qu'une seule gérance formé de six courtiers dont cinq ont leur
siège social au Québec et un en Ontario.
Nous avons également apporté ou modifié le
rôle des banques dans notre nouveau groupe de gérance. Je voulais
faire remarquer que le Québec était la seule province où
les banques étaient membres de la gérance du groupe bancaire et
nous avons cru qu'il était sage de nous aligner sur la politique suivie
par les autres provinces et donner priorité d'abord aux courtiers qui
sont des spécialistes dans la distribution des titres.
Tous ces changements ont été apportés dans le but
d'améliorer la distribution de nos titres dans tout le Canada. Il semble
enfin que ces changements se soient avérés profitables si on
considère le résultat obtenu lors de notre dernière
émission. Notre programme d'emprunt pour l'année en cours qui est
de $490 millions pour la province et de $500 millions pour
l'Hydro-Québec est déjà réalisé en
proportion de 78 p.c. quant à la province de Québec et de 42 p.c.
quant à l'Hydro-Québec.
Le solde des emprunts de la province proviendra uniquement du
marché canadien. Pour ce qui est de l'Hydro-Québec, elle
utilisera et le marché canadien et le marché étranger, en
particulier le marché financier américain. Le troisième
programme d'activités sur le quel je voudrais faire quelques
commentaires concerne le bureau du contrôleur des finances. La
consolidation des structures et l'effet de la mécanisation des
opérations budgétaires et comptables sur les modalités et
l'orientation du travail sont les deux points qui, au bureau du
contrôleur des finances, ont marqué plus particulièrement
l'année écoulée.
C'est ainsi que la direction générale de la
comptabilité a été très préoccupée
à assimiler le fonctionnement du nouveau système
mécanisé de gestion budgétaire et comptable. Au cours de
l'année qui débute, les services de la comptabilité
affectés aux différents ministères seront les principaux
artisans du démarrage et de l'opération de l'alimentation du
système. A la direction générale des contrôleurs
financiers où sont élaborés les états financiers
périodiques et les comptes publics annuels, on a également
été préoccupé par l'impact du projet de la
mécanisation des opérations budgétaires et comptables sur
l'analyse financière et budgétaire et sur les données qui
servent à la préparation de ces documents.
Par ailleurs, d'autres modifications ont été
apportées dans la présentation des comptes publics et du
fascicule des états financiers. C'est ainsi que le fascicule sur les
états financiers publié l'automne dernier a été
transformé tant dans son contenu que dans sa présentation
même. Des modifications ont été apportées aux
comptes publics, afin d'en arriver à une présentation plus
rationnelle et la section statistique que l'on trouvait habituellement dans le
volume fera dorénavant partie d'une publication de statistique
financière qui sera publiée par le Bureau de la statistique du
Québec, document qui sera bientôt disponible.
Enfin, il a été jugé plus approprié de
publier les états financiers des entreprises du gouvernement dans un
fascicule distinct des comptes publics. La direction des enquêtes et de
la vérification externe de cette direction générale des
contrôles financiers a, au cours de l'année écoulée,
en plus de consolider son organisation, procédé à un
nombre beaucoup plus considérable de travaux de vérification
professionnelle et d'enquêtes spécialisées.
Une autre responsabilité du bureau du con-
trôleur des finances est de voir à la mécanisation
de l'ensemble des opérations budgétaires et comptables du
gouvernement, ce projet dont je viens de parler, qui était connu sous le
sigle MOBEC. Au cours de l'année qui s'achève, les travaux
pertinents aux différents sous-systèmes du projet se sont
poursuivis au niveau des réalisations techniques de l'implantation dans
les ministères et organismes gouvernementaux.
Les sous-systèmes des opérations budgétaires et du
grand livre sont déjà implantés, alors que nous devons
déjà les modifier, pour tenir compte de l'avènement de la
budgétisation par programme. Le système PPB a amené des
complications additionnelles dans l'élaboration du système de
contrôle des dépenses, lequel sera progressivement implanté
au cours de l'année qui débute. Cette dernière
implantation a nécessité et nécessitera des soins
d'information à l'intention des usagers du système. J'aimerais
souligner que les sous-systèmes sont maintenant connus sous le sigle de
SYGBEC au fur et à mesure de leur mise en opération. Le sigle
SYGBEC représente les mots Système de gestion budgétaire
et comptable.
Afin de compléter le cycle des activités
budgétaires et comptables du gouvernement, le développement des
sous-systèmes des revenus et des opérations bancaires se
poursuivront en 73/74. Lors des crédits de l'an dernier, j'ai fait
référence à la télécommunication comme moyen
d'accès aux banques de renseignements sur les données
budgétaires et comptables. Des études plus poussées au
cours de la dernière année ont révélé qu'il
s'agissait là d'une opération beaucoup plus complexe qu'on ne
l'avait prévu au début.
Le mode de télécommunication qui sera utilisé devra
servir d'autres systèmes en plus de SYGBEC. Ainsi elle touchera
plusieurs secteurs d'activités gouvernementales et la direction des
systèmes du bureau du contrôleur des finances en poursuivra
l'étude au cours de la présente année, afin d'être
en mesure de faire des recommandations au ministre et au Conseil du
trésor, quant à l'implantation de ce nouveau
procédé comptable.
C'étaient là, M. le Président, les remarques que je
voulais faire concernant les trois grandes activités du ministère
des Finances.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Si le ministre des Finances nous le permet,
lorsque nous aurons entendu les commentaires des représentants des
partis de l'autre côté de la table, nous pourrions peut-être
revenir au programme 7 qui relève principalement du député
de Hull afin de le libérer. Sauf erreur, je pense que le régime
de retraite est principalement sous la responsabilité du ministre de la
Fonction publique.
M. GARNEAU: Je n'ai pas d'objection; cela dépend...
LE PRESIDENT (M. Giasson): A moins que le député de Beauce
ne préfère étudier immédiatement le programme
7.
M. CLOUTIER (Montmagny): Moi, je n'ai pas d'objection. Je ne sais pas ce
que le député de Beauce en pense, mais je n'ai pas d'objection
à ce qu'on prenne les programmes un par un.
M. GARNEAU: Je sais que cela a été discuté
longuement aux crédits de la Fonction publique.
M. CLOUTIER (Montmagny): Sauf si le député de Beauce veut
faire des commentaires d'ordre général.
M. ROY (Beauce): Oui, j'aurais des commentaires d'ordre
général à faire.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Auriez-vous objection à les faire
après l'étude et l'adoption du programme 7? C'est tout simplement
en vue de libérer le ministre de la Fonction publique.
M. ROY (Beauce): A condition qu'on nous les permette.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Certainement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Et à condition que le ministre de la
Fonction publique ait des occupations réellement constructives, pour
l'avancement du Québec.
M. GARNEAU: Je pense qu'il y a encore quelques petits problèmes
en suspens au ministère de la Fonction publique.
M. CLOUTIER (Montmagny): II y a peut-être aussi des
problèmes de santé dans le territoire de l'Outaouais?
M. PARENT: Non, aucun.
M. CLOUTIER (Montmagny): Aucun problème.
M. PARENT: La santé est excellente.
M. CLOUTIER (Montmagny): Des ressources de santé, dans ce
cas.
M. GARNEAU: Je pourrais peut-être dire à la commission
maintenant que, lorsque nous ajournerons, à midi et demi, nous allons
reprendre seulement jeudi. Je ne sais pas au juste ce qui se passera cet
après-midi; je crois que des projets de loi sont en discussion. Demain
matin, j'ai la réunion du Conseil du trésor. Comme je ne pouvais
pas être là demain matin, il a été convenu avec le
leader de la Chambre qu'il rappellerait cette commission jeudi.
Personnellement, si cela convient à la commission, une fois qu'on
aura étudié le program-
me du régime de retraite, si les gens aiment mieux ajourner
à jeudi matin pour entreprendre dans un seul bloc la discussion
générale que vous voulez tenir, au lieu d'en faire
peut-être une demi-heure ou trois quarts d'heure ce matin et de reprendre
jeudi prochain, je n'aurais pas d'objection à ce qu'on ajourne
après et qu'on revienne jeudi matin pour refaire toute cette
discussion-là en bloc plutôt que de la faire en partie.
M. ROY (Beauce): Cela veut dire que, pour aujourd'hui, si j'ai bien
compris le ministre, on se limiterait à discuter le programme qui
concerne particulièrement le régime de retraite.
M. GARNEAU: Le régime de retraite et on pourrait ajourner par la
suite pour reprendre jeudi. Autrement, on va peut-être avoir une
discussion générale d'une demi-heure, d'autant plus que les
représentants du Parti québécois ne sont pas là, et
on va être obligé, peut-être, de reprendre en deux sections.
Si les membres de la commission n'avaient pas d'objection, on pourrait faire
cela.
M. ROY (Beauce): Aucune objection. On est prêt, comme toujours,
d'ailleurs, à collaborer pour que cela fonctionne le mieux possible pour
aider le gouvernement qui a besoin d'aide.
M. GARNEAU: Je pense qu'on va avoir besoin d'aide. J'ai
écouté ce que M. Chartrand a dit et c'est le député
de Beauce qui a besoin d'aide, là.
M. ROY (Beauce): M. Chartrand nous fait toujours de la bonne
publicité; sur le plan politique, c'est rentable.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, je pense que le
député de Beauce a traduit tous les sentiments des membres de la
commission, des deux côtés de la table.
M. GARNEAU: Alors, ce serait le programme 7.
M. CLOUTIER (Montmagny): Programme 7.
Régime de retraite
M. PARENT: M. le Président, je pourrais peut-être donner
des renseignements ou faire un petit exposé sur ce dont il s'agit. J'ai
eu l'occasion, comme vient de le dire le ministre des Finances, de traiter
assez longuement cette question de régime de retraite lors de
l'étude des crédits du ministère de la Fonction publique.
En effet, lors de l'implantation du nouveau régime, qui relève
des conditions de travail et qui est sous la juridiction du ministre de la
Fonction publique, j'avais eu l'occasion de donner des détails sur cette
question du régime de retraite. Je n'ai pas objection, encore ce matin,
à reprendre cette discussion pour le bénéfice des membres
de la commission des finances.
Le régime de retraite lui-même, comme vous en êtes
conscients, va être modifié d'une façon considérable
par une loi qui sera présentée dès le début de
juillet pour entrer en vigueur à compter du 1er juillet 1973.
A la suite des conventions collectives qui sont intervenues entre le
gouvernement et ses fonctionnaires, il a été entendu qu'un
régime de retraite universel serait implanté pour permettre la
couverture des secteurs public et parapublic. Il y a trois unités
administratives à l'intérieur, qui sont les fonctionnaires, les
institutions scolaires et les institutions hospitalières. Le
régime actuel de retraite ne couvre que les fonctionnaires et les
enseignants; il fait abstraction des groupes qui sont aux affaires sociales et
il fait également abstraction des groupes qui sont dans le
système scolaire et qui constituaient les équipes de support; les
soutiens scolaires, les soutiens de CEGEP, les soutiens de l'université.
Tous ces régimes seront intégrés dans une même loi
dont je déposerai le texte dès le début de juillet...
M. CLOUTIER (Montmagny): Pas juillet, juin.
M. PARENT: Juin, pardon, oui, pour être en vigueur le 1er
juillet.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je voyais déjà
l'inquiétude sur certains visages...
M. GARNEAU: ...les vacances d'été.
M. PARENT: Je pense bien qu'il serait d'usage de dire à cette
commission que la convention collective nous obligeait à négocier
les conditions du nouveau régime de retraite, car si ces conditions
n'avaient pas été convenues lors du 28 février dernier, le
juge en chef du tribunal du travail devait désigner un arbitre. Lors de
mon entrée en fonction comme ministre de la Fonction publique, le 14
février, la première démarche que j'ai faite auprès
du front commun a été de demander un délai puisque les
parties ne s'étaient pas réunies pour discuter des
modalités du régime prévu dans la convention collective,
délai qui nous a été accordé par le front commun
jusqu'au 28 avril. Nous avons entrepris les négociations avec le front
commun et nous en sommes arrivés à une entente le 2 mai sur les
modalités du régime et les conditions du régime de
retraite, entente qui a été paraphée vendredi dernier.
Nous sommes maintenant au stade de la rédaction du texte de loi qui
donnera suite à l'entente de la négociation avec la partie
syndicale.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que les chefs syndicaux ont
participé à la discussion?
M. PARENT: Leurs représentants.
M. CLOUTIER (Montmagny): Leurs représentants.
M. PARENT: Je pense que nous aurons l'occasion de discuter du nouveau
régime. Mais je voulais souligner, dès le départ, que ce
qui paraît aujourd'hui au budget du ministère des Finances comme
régime de retraite ne constitue que la section des fonctionnaires et des
enseignants qui sont actuellement couverts par ce régime.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais il va y avoir des ajustements en cours
d'année. Pour les prévisions budgétaires qu'on a ici,
quelles seront les corrections en cours d'année?
M. PARENT: C'est la loi qui va les apporter.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, d'accord, mais il y a déjà
des prévisions. Vous avez déjà fait des prévisions
qui peuvent être révélées, je pense bien, à
ce moment-ci, s'il y a eu des ententes et qu'il ne reste qu'à mettre
ça en termes de loi. En termes d'effectifs aussi, ça peut vouloir
dire quoi?
M. PARENT: II n'est pas prévu de montant, actuellement, parce
qu'au moment où le budget a été préparé, les
modalités du régime de retraite n'étaient pas
négociées. Je viens de souligner que nous avons paraphé
l'entente...
M. CLOUTIER (Montmagny): Le 2 mai.
M. PARENT: ...le 2 mai, il y a exactement treize jours. Ce n'est que
depuis lors que notre équipe de travail prépare les
prévisions de ce que le nouveau régime pourra coûter au
Trésor. Mais si on se rappelle la convention collective qui a
été signée, on conviendra que pour tous ceux qui entreront
en fonction après le 1er juillet, les contributions devront être
déposées à la caisse de dépôt et que la
partie que le côté patronal doit acquitter dans ce régime,
selon ce que la convention collective prévoit, sera
comptabilisée.
C'est tout à fait contraire au système que nous avons
actuellement, qui est le système "pay as we go". Nous recevons les
contributions présentement et à même ces contributions nous
effectuons les paiements aux retraités. Le nouveau régime sera
obligatoire pour ceux qui seront employés après le 1er juillet;
ceux qui sont actuellement à l'emploi auront l'option du régime
actuel ou du régime de retraite universel. Or, c'est la raison pour
laquelle, actuellement, il est difficile de prévoir et c'est la loi qui
va apporter, justement, les crédits nécessaires pour
l'acquît du coût qui devrait être prévu.
En vertu du nouveau régime, il n'y aura pas tellement de pensions
à être payées parce que le régime entre en vigueur
le 1er juillet.
M. CLOUTIER (Montmagny): Comme pre- mière question je ne
sais pas si le ministre a fini est-ce qu'il est possible que les
estimations budgétaires qui ont été inscrites pour
l'exercice 73/74, qui sont sous un programme "pay as you go" soient
réduites? Elles sont de $78 millions brut et la contribution du
gouvernement était de $19,900,000. Est-ce qu'il est possible que ce
montant soit réduit? Est-ce que ces estimations devront être
conservées telles qu'elles?
M. PARENT: Nous avons tenu pour acquis que ceux qui sont dans le
régime actuel vont continuer et que le gouvernement, suivant la
politique qu'il a maintenue en vigueur, paiera à même les
contributions; ce régime nous tenons pour acquis qu'il sera
conservé par la majorité. En regard de cela, ce que nous avons
prévu d'addition, c'est le développement, l'implantation et le
nouveau personnel qui sera requis dans la nouvelle structure. Nous avons
prévu des crédits. Nous avons conservé, par ailleurs,
juste le rythme de croissance du paiement des pensions pour ceux qui sont dans
le régime actuel. Mais un crédit supplémentaire a
été prévu pour permettre le développement,
l'implantation et le nouveau - personnel qui sera requis. C'est un montant de
$2 millions.
M. CLOUTIER (Montmagny): Comme cela, vous ne prévoyez pas qu'un
nombre important de fonctionnaires de la fonction publique et d'enseignants
optent pour le nouveau système à partir du 1er juillet 1973, le
nouveau plan.
M. PARENT: C'est ce qu'on ne peut pas...
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous ne savez pas. Vous n'avez pas de
projections.
M. PARENT: Non. Les actuaires ne sont pas en mesure de le dire, parce
que nous n'avions pas les données, à savoir s'il serait
préférable, pour les employés actuels, d'opter pour le
nouveau système. On sait, actuellement, qu'il y en aura qui vont opter
pour le nouveau système. Mais dans quelle proportion? On ne le sait
pas.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quel serait...
M. GARNEAU: Juste une remarque. Je pense qu'il faut distinguer
l'élément 1 de l'élément 2 du programme.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, oui.
M. GARNEAU: Les contributions, dans le cas qui est là, sont les
contributions au régime de rentes, à l'assurance-maladie...
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, d'accord.
M. GARNEAU: ... en tant qu'employeurs, et non pas les contributions au
fonds de retraite.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non. M. GARNEAU: C'est cela que...
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est $58 millions qu'il faut prendre en
considération et non pas les $19,700,000.
M. GARNEAU: C'est ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais le nouveau régime n'est pas sous la
formule "pay as you go". C'est la formule de comptabilisation, tel que le
ministre vient de dire. Sous le régime actuel, à combien
estime-t-on les engagements du gouvernement si jamais on les a estimés?
Est-ce que l'on peut donner un certain nombre de millions de dollars? Je ne
sais pas si dans les négociations il en a été question,
à un moment donné.
M. PARENT: II en a été question à cause du
coût du régime, où nous avons convenu avec les syndicats
que la contribution serait portée à 7.5 p.c. Les 7.5 p.c, il y
aura congé pour quatre ans pour ceux qui sont actuellement en fonction
et ceux qui entreront en fonction d'ici le 1er juillet. Pour les nouveaux
employés, à compter du 1er juillet, le taux de contribution sera
de 7.5 p.c. Pour ceux qui sont en fonction présentement, le taux sera
porté, le 1er juillet, à 5.5 p.c.
En 1974, le 1er juillet, il sera porté à 6 p.c.; en 1975,
il sera porté à 6.5 p.c. ; en 1976, il sera porté à
7 p.c. et en 1977, il atteindra 7.5 p.c. Mais tous les nouveaux employés
qui entreront en fonction après le 1er juillet n'auront pas de
congé de paiement. Ils auront acquitté 7.5 p.c. Dans le nouveau
régime, qui est assez complexe, il y a une exemption de base de $2,500,
mais il reste à voir si nous opterons... Il y a un rabais, dans le
nouveau régime, de $2,500. Il sera obligatoire pour tous ceux qui
entreront en fonction après le 1er juillet, mais ceux qui sont
antérieurs au 1er juillet auront l'option du nouveau régime ou du
régime actuel. Si le régime actuel est maintenu, il n'y a pas de
rabais de $2,500.
M. CLOUTIER (Montmagny): Tout le régime a été
conçu en vue de la retraite à 65 ans.
M. PARENT: Mais il y a la prévision de pouvoir prendre la
retraite à 60 ans aussi.
M. CLOUTIER (Montmagny): A 60 ans. M. PARENT: Après 35 ans de
service.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'à ce moment-là,
évidemment, cela paraît au domaine des contributions mais est-ce
que le plan de retraite à 60 ans va...
M. PARENT: Ce sont les 35 ans de service qui font le...
M. CLOUTIER (Montmagny): Ah bon! Actuellement, il y a possibilité
de retraite à 55 ans d'âge...
M. PARENT: Mais il y a pénalisation.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... après 32 ans de service. Est-ce
ça?
M. PARENT: II est pénalisé, par exemple.
M. CLOUTIER (Montmagny): II est pénalisé, oui.
M. PARENT: Jusqu'à 30 p.c.
M. ROY (Beauce): Est-ce que, dans cette nouvelle loi que vous
prévoyez proposer à l'Assemblée nationale, avec un
régime actuariel qui va être un système de comptabilisation
dans le genre de celui de la Régie des rentes, .vous prévoyez
également des modifications à l'ancien régime de
retraite?
Il y a deux secteurs en particulier, deux groupes de personnes qui,
à l'heure actuelle, se sentent lésées par le régime
de retraite. Vous avez les anciens religieux ou religieuses, par exemple, qui,
à l'heure actuelle, n'ont que des petites pensions, très petites,
très minimes, et il y aurait eu, à mon avis, des oublis au moment
où le régime de retraite des enseignants a été
modifié, en 1965, à l'effet que certains groupes d'individus,
d'enseignants qui, à ce moment-là, n'ont pas été
capables de satisfaire aux exigences, aux nouvelles dispositions de la loi,
compte tenu que justement, ils étaient incapables de travailler, des
personnes invalides entre autres, n'ont pas pu bénéficier des
nouvelles modifications de la loi qui ont été adoptées en
1965.
Alors je demande au ministre si de ce côté-là, on a
prévu quelque chose en vue de trouver un moyen de régulariser un
peu la situation de ces personnes et les placer sur un pied
d'égalité avec les autres.
M. PARENT: Vous posez tout un problème. La loi de 1965 permettait
un régime pour les anciens religieux et religieuses et permettait
également le régime pour ceux qui étaient encore dans les
ordres. Ce que la loi ne permettait pas, c'était de racheter des
années antérieures où ils étaient, à ce
moment-là, des religieux ou des religieuses.
C'est une question que nous avons commencé à discuter mais
le coût actuel du régime, d'après les actuaires, est
estimé à 21 p.c. Si nous devions admettre dans le régime
les années antérieures à 1965 pour les anciens religieux
et religieuses, le coût, pour le gouvernement, serait exorbitant.
M. ROY (Beauce): Est-ce que vous avez fait des estimations? Est-ce que
vous avez une idée des coûts que cela pourrait
représenter?
M. PARENT: On n'a pas une étude complète
qui nous permettrait d'établir le coût actuariel que
représenterait pour la province le rachat des années
antérieures. Mais on sait fort bien que le coût serait
prohibitif.
M. GARNEAU: L'ancien gouvernement a-vait commandé une
étude. M. Parent n'était peut-être pas avec moi à ce
moment-là, mais, de mémoire, cette étude faite par le
groupe de travail était, il me semble, de l'ordre de $400 millions. Mais
c'est évidemment basé sur les données de 1969. Il faudrait
reprendre les études, qui ne sont pas complétées, pour
tout le secteur de l'enseignement, pour ceux qui se plaignent et qui voudraient
être couverts.
M. ROY (Beauce): $400 millions, en incluant peut-être tous ceux
qui sont dans...
M. GARNEAU: D'ailleurs, on en avait discuté longuement à
la Commission de la fonction publique la première fois après le
changement de gouvernement. Le député de Montcalm, qui
était au courant de l'étude en cours, avait posé plusieurs
questions là-dessus, et c'était à même ces
données que j'avais répondu, mais il faudrait que je
revérifie.
M. ROY (Beauce): $400 millions, le coût me paraît
exorbitant. Il n'y a quand même pas tellement de personnes.
M. GARNEAU: Si vous prenez, disons, 4,000 personnes, faites les calculs
avec une espérance de vie de dix ou quinze ans, avec des montants de
$2,500 à peu près par année, vous allez voir que ça
monte vite.
M. ROY (Beauce): Les $400 millions qui sont avancés, ce ne serait
pas un coût annuel.
M. GARNEAU: Ce serait le coût du programme.
M. ROY (Beauce): Le coût total réparti sur une
période de quinze ans, dix ans, voire même vingt ans pour
certains.
M. GARNEAU: Mais, avant d'aller plus à fond dans cette
discussion, il faudrait que je reprenne le rapport et qu'on le mette à
jour, parce qu'il remonte déjà à l'année 1969.
C'est la raison pour laquelle, lorsque nous avons présenté les
amendements à la Loi du régime de retraite des fonctionnaires et
des enseignants, à l'automne 1970, nous n'avions pas ajouté cette
section, à cause des coûts. Cela dépassait presque
l'entendement.
M. ROY (Beauce): Sans vouloir les placer directement sur le même
pied, est-ce que, quand même, on songe à modifier un peu la
situation, à l'améliorer?
M. PARENT: Je ne serais pas en mesure de répondre aujourd'hui,
puisque c'est hier seule- ment que j'ai eu une rencontre avec l'équipe
de travail qui est à préparer la loi, où j'ai
demandé également d'envisager la possibilité de faire une
refonte complète de la Loi du régime de retraite. Quant à
savoir si nous allons couvrir les anciens religieux et religieuses, tout
dépendra de l'étude actuarielle qui est en cours par l'actuaire,
et si le gouvernement est disposé à donner suite à cette
demande, considérant le coût qui sera impliqué.
M. ROY (Beauce): II y a quand même des normes que le gouvernement
fixe. Il peut exiger un certain nombre d'années de pratique hors des
communautés religieuses. Il y a dans ce domaine des personnes qui n'ont
pas été tellement longtemps dans la vie religieuse, mais le
nombre d'années pendant lesquelles ils y ont été fait en
sorte qu'ils ne peuvent pas se qualifier.
Il y a des personnes qui ne sont plus dans la vie religieuse et qui ont
enseigné pendant 15 ans, pendant 18 ans dans la vie civile. On n'a pas
le droit de proposer des choses qui impliquent des dépenses des deniers
de l'Etat, mais je suggère au ministre d'examiner la situation et de
l'examiner au niveau des catégories de personnes. C'est évident
que tous sur le même pied, il y a une question de justice aussi.
M. PARENT: Oui, je suis bien disposé à prendre en bonne
considération la suggestion que fait le député de Beauce,
mais je voudrais lui faire remarquer que j'ai reçu passablement de
suggestions depuis que j'ai entrepris ce travail de refonte de la loi et de
préparation de la nouvelle loi. Vous avez les gens qui ont fait du
service dans les forces armées du Canada qui demandent également
qu'on reconnaisse les années qu'ils ont passées là-dedans.
Vous avez une demande de relèvement de pension pour les retraités
actuels dans l'enseignement. Vous avez une demande d'augmentation du niveau de
la pension pour les anciens fonctionnaires qui sont à la retraite. On a
des demandes assez considérables qui nous sont parvenues et qui, au
moment de la préparation d'un projet de loi, demandent que nous
regardions le problème dans son ensemble. C'est ce que nous faisons,
mais il y a les coûts qu'il faut envisager également. Le
déficit actuariel actuel, on ne peut pas l'interpréter comme
étant peut-être véridique, mais nous sommes à
compléter les études et c'est d'ici à un an environ que
nous pourrons connaître exactement le montant du déficit actuariel
des régimes de retraite actuels. Et c'est en regard du coût de ce
programme que le gouvernement sera appelé à décider.
M. ROY (Beauce): Maintenant, en ce qui a trait à l'autre
catégorie de personnes dont j'ai parlé tout à l'heure, les
personnes qui ont été dans l'enseignement pendant une vingtaine
d'années et qui, lors de l'adoption de la loi de 1965, ne pouvaient pas
se qualifier par ce qu'elles étaient malades ou invalides, on sait
qu'elles ne peuvent bénéficier des modifications qui ont
été apportées au cours de ces années. Je comprends
que leur nombre ne doit pas être élevé et que ceci ne
devrait pas, à mon avis, constituer des déboursés
extraordinaires pour la province. Qu'est-ce que vous voulez, le ministre parle
des augmentations qu'il y a dans tous les domaines et nous faisons des
recommandations à l'honorable ministre! Je comprends qu'il a des
demandes de partout. On vit dans un régime inflationniste. Je comprends
que ce n'est peut-être pas la faute du ministre; c'est la faute du
système, mais on n'a pas fait grand effort pour tâcher de changer
le système.
M. PARENT: Est-ce que vous parlez du système du crédit
social?
M. ROY (Beauce): J'ai parlé du système actuel. Nous avons
des réponses à cela, le ministre le sait, et ce n'est pas
drôle. Je tiens à vous dire que ce n'est pas drôle parce que
votre patente est beaucoup plus drôle, beaucoup plus comique que celle
qu'on pourrait vous suggérer pour vous remplacer, si vous voulez rire
sur ce point.
Alors, on vit dans un système d'inflation et on sait que ce
système dans lequel nous vivons à l'heure actuelle a pour
conséquence que les personnes qui ont des économies ou des
polices d'assurance dotation à vie entière, des polices
d'assurance dotation avec des rentes viagères, ont
déboursé des sommes assez considérables au moment
où elles ont accumulé des fonds et, lorsqu'elles arrivent au
moment de retirer les même fonds, pour prendre leur retraite, la monnaie
est dévaluée de 50 p.c, 60 p.c. 70 p.c. Il est entendu que
lorsque les personnes prennent leur retraite, compte tenu des régimes
actuariels qui ont prévalu au moment où elles étaient
contribuantes, il y a un décalage très prononcé, un
décalage énorme qui cause énormément de
problèmes non seulement au gouvernement, mais aux individus d'abord.
Je dis, M. le Président, que c'est une question très
sérieuse. Il va falloir que nos économies occidentales se
décident, à un moment donné, à se pencher sur ce
problème. Il va falloir qu'elles l'analysent; elles ont des experts au
niveau des gouvernements, il y a des économistes à l'heure
actuelle qui ont des solutions, qui ont proposé des
éléments de solutions. Alors, il va falloir que la situation soit
examinée de façon très objective et de façon
très sérieuse. Je comprends qu'au niveau de la province de
Québec on ne peut peut-être pas se lancer pour faire oeuvre de
pionniers et aller de l'avant, dans un sens qu'on s'orienterait pour influencer
tout le système.
Mais il y a quand même des correctifs qu'on peut apporter au
niveau du gouvernement provincial, et ces correctifs devraient être
étudiés avec toute l'attention qu'elle mérite. Alors il va
falloir que quelque chose soit fait avant longtemps. Le ministre nous annonce
un nou- veau régime actuariel. Mais il ne faut pas oublier une chose:
les gens payent de l'impôt fédéral pour avoir le
régime de sécurité à la vieillesse. Il y a un
impôt spécial qui est prélevé. On garde, sur les
salaires, le régime de retraite obligatoire, la Régie des rentes.
On ajoute encore le régime de retraite des enseignants, ça en
fait trois. Il va y avoir le calcul actuariel alors il va y avoir des
contributions de l'Etat, ça veut dire qu'il va falloir qu'on prenne
l'impôt sur le revenu, sur le salaire pour pouvoir assurer une
retraite.
Alors, on va avoir trois régimes, à peu près
universels, dans la province de Québec, mais les gens vont payer
à ce moment-là avec des dollars, puis on va leur remettre des
$0.50. Puis je n'ai pas parlé d'assurance-chômage et tous les
autres domaines. Alors, je me demande si on n'ajoutera pas encore un fardeau
avec ce régime actuariel. Mais on pourra y revenir, il y aura une
discussion, j'imagine, en deuxième lecture et en commission
plénière où nous pourrons y aller et faire part de nos
suggestions.
Je demanderais au ministre, sur ce point, de bien
réfléchir, si on n'est pas en train de retenir toute la paye des
travailleurs du Québec, à l'heure actuelle, en vue des objectifs
futurs puis de leur donner des dollars dévalués à $0.50.
Et pendant ce temps, on accélère le phénomène qu'on
appelle l'inflation, on accélère l'injustice, et le ministre se
trouve justement dans la situation qu'il a décrite lui-même
tantôt, à l'effet que tout le monde veut ravoir des
rajustements.
C'est normal, les gens sont dans une situation puis ils doivent y faire
face, alors je souligne ce point-là à l'attention du ministre.
C'est très sérieux, beaucoup plus sérieux qu'on pense,
parce qu'à force de faire des pyramides de chiffres, la pyramide finit
toujours par s'écrouler à un moment donné. Elle finira par
s'écrouler et la population du Québec commence à en avoir
marre d'être le 10e, le 12e, le 13e sur la liste de paye puis d'avoir des
retenues de toutes sortes pour des choses futures. On leur promet la lune puis
évidemment ils n'ont même pas un quartier de lune à la fin,
parce qu'ils sont obligés de demander immédiatement, lorsqu'ils
sont en droit de se prévaloir des avantages qu'on leur a promis et pour
lesquels ils ont contribué, de demander immédiatement au
gouvernement des modifications, parce que le taux d'inflation que nous
connaissons a tellement dévalué leur rente, qu'elle ne
représente pas ce qu'elle devrait représenter.
C'est la raison pour laquelle je pense que sur ce point il va falloir
être très sérieux et je dis encore au ministre que ce n'est
pas drôle du tout. La population ne trouve pas ça drôle et
n'a pas envie de rire.
M. PARENT: En somme le député de Beau-ce voudrait
que...
M. ROY (Beauce): II n'a pas envie de rire le député de
Beauce, il n'a pas envie de rire.
M. PARENT: Non, le député de Beauce voudrait qu'on engage
des fonds additionnels quand il suggère, par exemple, qu'on couvre les
anciens religieux et religieuses. La contribution qui serait payable au fonds
constitue une dette dès le départ pour le gouvernement, et s'il
constitue une dette pour couvrir un secteur de la société, ces
employés qui ont travaillé à l'intérieur d'une
institution religieuse avec, si on veut, des salaires de famine, vont payer une
contribution pour le régime qui est minime, mais recevront une retraite
basée sur les salaires d'aujourd'hui, alors que la contribution aurait
été faite sur un salaire de $900, $1,000 ou $1,200 par
année et que, avec la nouvelle convention collective, le minimum de
salaire c'est de $5,000 dans l'enseignement. Au départ, il y a
déjà un déficit.
Mais le député ne se rappelle peut-être pas que
quand la loi a été amendée, justement pour prévoir
ce qu'il a soulevé, la question de l'inflation, les pensions ont
été indexées, et cette année c'est 3 p.c,
l'indexation des pensions. Les pensions suivent le rythme de croissance et
également suivent le rythme de l'inflation qui se produit. Or, cette
année, les 3 p.c. additionnels vont coûter...
M. ROY (Beauce): Dans la première partie de la réponse que
le ministre a tenté de me donner, il a confirmé exactement ce que
j'ai dit tout à l'heure. J'ai demandé au ministre pour ce qui a
trait aux anciens religieux, aux anciennes religieuses, un certain nombre
d'années tout à l'heure, puis je ne veux pas mêler les deux
questions.
L'exemple que le ministre donne prouve exactement les avancés que
j'ai faits tout à l'heure, il nous donne raison.
M. GARNEAU: Dans quel sens?
M. ROY (Beauce): Dans quel sens? Le taux d'inflation à un moment
donné. Les gens n'ont pas contribué, du fait que les salaires
étaient trop bas.
M. GARNEAU: C'est les autres qui vont payer pour.
M. ROY (Beauce): Les enseignants, il y a 25 ans dans la province de
Québec...
M. GARNEAU: Les régimes n'existaient pas.
M. ROY (Beauce): ... les enseignants dans la province de Québec,
il y a 30 ans, gagnaient quoi? Ils ont fait la classe dans les années
1935, 1936, 1937, ils gagnaient $100, $125, $150 par année.
M. PARENT: Ce n'est pas le montant qu'ils gagnaient, ils ne
participaient pas au régime.
M. ROY (Beauce): Ils ne participaient pas mais, même s'ils avaient
participé, la contribution aurait représenté quoi par
rapport à aujourd'hui?
M. PARENT: II y aurait eu la contribution de l'employé et la
contribution de la communauté religieuse.
M. ROY (Beauce): Oui mais, même s'il y avait eu cela, ce que je
veux démontrer au ministre c'est qu'il y a tellement eu de
décalage, il y a tellement eu de différences entre ces
années-là et les années d'aujourd'hui que la contribution
qu'ils auraient payée, même si le gouvernement l'avait
perçue, il reste que le calcul de contribution, la rente qu'on aurait
calculée à ce moment-là aurait été de
combien, la rente annuelle? Ils gagnaient, dans leurs meilleures années
de travail, $140 par année. On ne leur aurait pas assuré une
pension annuelle, si on avait fait des régimes actuariels dans le temps,
qui leur garantissait $1,000 par année au moment de la retraite, c'est
clair, c'est évident; on leur aurait garanti à peu près
quoi? 75 p.c. de ce qu'ils auraient gagné dans leur vie privée.
On leur aurait garanti une retraite qui aurait été à peu
près de" l'ordre de $125 par année dans les années 1935,
1936, 1937, 1938, il y a de cela quelque 35 ans parce qu'on parle de personnes
qui doivent avoir enseigné pendant 35 ans avant de
bénéficier de la retraite.
Ces personnes-là, qui ont travaillé dans leurs
premières années d'enseignement, ont gagné combien?
Faisons le parallèle entre les salaires de ces années-là
et les salaires d'aujourd'hui. En supposant qu'à ce moment-là il
y aurait eu des calculs actuariels de faits, si on regarde la différence
avec aujourd'hui, ça ne s'applique pas. Même si on met les 3 p.c,
les 3 p.c. ne sont même pas suffisants.
M. PARENT: Oui, mais il ne faudrait pas se lancer dans un débat
académique. En 1969, une loi a prévu un prélèvement
pour tenir compte des personnes dont parle le député de Beauce.
Il y a eu un amendement à la loi, sous l'ancien gouvernement, qui,
à cause de l'inflation, a permis l'indexation des pensions. Il a
donné un relèvement pour tenir compte de l'échelle des
salaires qui était en vigueur au moment où ces
personnes-là ont pris leur retraite et dont les salaires étaient
payés durant les périodes où les taux étaient
moindres.
Ce relèvement a varié de 16 p.c. à 3 p.c. en 1969
et, depuis 1969, permet l'indexation; cette année, c'est 3 p.c.
L'augmentation du coût pour le gouvernement cette année est de
$450,000 pour les fonctionnaires et de $700,000 pour les enseignants. C'est
donc $1,150,000 d'augmentation dans le paiement du régime de retraite
pour ceux qui sont déjà à leur retraite. Il ne s'agit pas
de nouveaux, il s'agit de ceux qui sont à leur retraite. Il y a donc
augmentation, pour eux, de $1,150,000 au cours de la présente
année.
M. ROY (Beauce): Je ne critique pas cette décision qui tient
compte de l'augmentation du coût de la vie; au contraire, c'était
nécessaire, cela s'imposait. Vous avez des enseignants, des
retraités qui ont droit à une pension de $60 par mois parce que
ce sont des enseignants qui n'ont pas pu, autrement dit,
bénéficier des dernières années de contribution
pour avoir une rente meilleure. Lorsque vous leur donnez 3 p.c, cela donne
$1.80 alors qu'on sait très bien, à ce moment-là, que
$1.80 ça n'a aucun rapport logique normal avec l'augmentation du
coût de la vie pour ces personnes.
Ils ont droit d'avoir recours à l'aide sociale qui leur accorde
$60 ou $65 additionnels qui, eux, augmentent de 2 p.c. par année,
c'est-à-dire un taux d'augmentation de 2 p.c. qui représente
$1.30. Cela veut dire que ces personnes-là ont une augmentation de $3.10
par mois au cours de l'année 1973 à cause des pourcentages
d'augmentation pour faire face au coût de la vie.
On ne me fera pas croire je suis d'accord avec l'honorable
ministre de la Fonction publique que l'indexation qu'on a faite et les 3
p.c. corrigent la situation et le fait que ces gens ont à faire face
à un taux d'inflation et à un coût de la vie qui est
beaucoup plus élevé que celui-là. Qu'on ait permis les 3
p.c, c'est déjà une amélioration et nous en sommes
heureux. Loin d'avoir des objections, nous en sommes heureux.
M. GARNEAU; Je ne comprends pas le député de Beauce
lorsqu'il nous suggère en fait d'augmenter d'une façon assez
substantielle les pensions non pas uniquement pour tenir compte de
l'augmentation du coût de la vie, mais pour faire un redressement qui
corresponde aux retraites qui sont payées aux gens qui prennent cette
retraite aujourd'hui. Si on agissait de telle sorte ce qui serait
très louable il faudrait bien puiser l'argent quelque part pour
le faire. Il faudrait le prélever chez ceux qui travaillent. Justement,
le début de l'argumentation du député de Beauce
était à l'effet que, si ça continue, on va retenir
tellement de choses sur les chèques de paie de ceux qui travaillent
qu'il ne restera plus rien. Or, dans le même souffle, il suggère
d'augmenter ces prélèvements. Comment voulez-vous qu'on suive la
logique du député de Beauce? Il n'y a pas moyen.
M. ROY (Beauce): M. le Président, je constate que l'honorable
ministre des Finances ne veut pas comprendre. Je sais que c'est un
garçon intelligent, mais il ne veut pas comprendre.
M. GARNEAU; Si vous pouvez m'expliquer ça pour qu'on puisse
comprendre...
M. ROY (Beauce): II n'y a rien de pire que d'essayer de faire comprendre
quelqu'un qui ne veut pas comprendre.
M. GARNEAU: Bien, expliquez-moi comment je vais pouvoir augmenter les
dépenses et diminuer les impôts. Expliquez-moi ça.
M. ROY (Beauce): Je lui ai dit, tout à l'heure, qu'il va falloir
qu'on se penche sur le phénomène de l'inflation, parce que le
phénomène de l'inflation que nous connaissons a les
conséquences que l'honorable ministre des Finances vient de
décrire lui-même. J'ai dit au ministre, tout à l'heure,
qu'il ne fallait pas qu'il se surprenne que les gens lui fassent des
suggestions, des demandes, des recommandations, parce que les gens sont aux
prises avec le système. C'est au niveau de l'inflation, à l'heure
actuelle, que nous avons des problèmes et le phénomène de
l'inflation n'est pas un phénomène naturel. C'est une
déficience d'un système économique qu'on ne veut pas
modifier, qu'on ne veut pas changer. Je ne veux pas faire de débat
là-dessus, parce que, M. le Président, le ministre a parlé
d'ajourner pour le diher.
M. GARNEAU: Pour régler le problème de l'inflation, on est
obligé d'augmenter la masse monétaire.
M. ROY (Beauce): On n'aura certainement pas fini de régler le
problème de l'inflation à midi.
M. GARNEAU : On recommencera jeudi.
M. ROY (Beauce): Mais ce que j'ai dit à l'honorable ministre tout
à l'heure et ce que je réponds à l'honorable ministre des
Finances suite aux remarques qu'il a faites, c'est que le tout se tient. Les
gens font des pressions à l'heure actuelle pour avoir plus du
gouvernement, mais le gouvernement dans le système actuel est
obligé de demander plus aux contribuables, ce qui a pour effet de
réduire les salaires. Mais la cause, c'est l'inflation. Cela est la
cause. Si on n'y touche jamais, si on ne veut pas y toucher, on va avoir des
problèmes continuels. C'est tout simplement ça que j'ai dit.
M. GARNEAU: Je suis bien d'accord que l'inflation, c'est un
problème.
M. ROY (Beauce): Enfin, le ministre des Finances est d'accord; il a
compris.
M. GARNEAU: Ecoutez, je n'ai jamais nié une telle chose. Le
député de Beauce nous parle du problème de l'inflation
comme étant un problème important et je conviens que c'est un
problème important. Je suis particulièrement inquiet que la
Banque du Canada augmente son taux de réescompte et j'ai
extrêmement peur qu'on revive certaines expériences des
années 1968, 1969 et 1970. Mais là où je ne suis pas la
logique du député de Beauce, c'est que maintenant il nous parle
de l'inflation, ce matin
c'est bien beau tout ça; je suis prêt à en
discuter, je suis d'accord avec lui mais un peu plus tard, lorsqu'on va
parler d'un autre sujet, il va nous parler d'augmenter la masse
monétaire pour régler les problèmes de
développement. Là encore, je ne suis pas capable de suivre la
logique du député de Beauce. Il veut en même temps
augmenter les dépenses du gouvernement et diminuer les impôts; il
veut en même temps contrôler l'inflation et augmenter la masse
monétaire en imprimant de l'argent. Je ne comprends plus rien.
M. ROY (Beauce): M. le Président, l'honorable ministre des
Finances aime ça charrier, ça parait.
M. GARNEAU: Je ne charrie pas; c'est vous qui charriez.
M. ROY (Beauce): Oui, vous charriez. M. GARNEAU: C'est vous qui
charriez.
M. ROY (Beauce): Je n'ai pas parlé de la masse monétaire
du tout.
M. GARNEAU: Non, mais je sais que vous allez en parler dans quelques
minutes.
M. ROY (Beauce): Je n'ai pas parlé d'augmentation de la masse
monétaire du tout.
M. GARNEAU: Je me rappelle les discours que vous avez faits.
M. ROY (Beauce): Je n'ai pas parlé de l'augmentation de la masse
monétaire du tout. Alors, ça prouve que le ministre se
dépêche de charrier, parce qu'il n'a pas beaucoup d'arguments.
M. GARNEAU: Je vais vous raconter l'histoire des petits chats, tout
à l'heure.
M. ROY (Beauce): Le ministre n'a pas beaucoup d'arguments.
M. GARNEAU; Vous ne connaissez pas l'histoire des petits chats? Je vais
la raconter un peu plus tard.
M. ROY (Beauce): Oui, vous pouvez la raconter si ça vous amuse.
Vous puisez vos arguments dans les jardins zoologiques ou encore auprès
des animaux.
M. GARNEAU: Je veux être gentil pour le député de
Beauce.
M. ROY (Beauce): Le ministre aime mieux se fier peut-être à
la logique de l'intuition que peuvent avoir les animaux, plutôt
qu'à l'intelligence humaine. Alors, il va chercher ses comparaisons
à ce niveau.
M. GARNEAU; Ce n'est pas sur les animaux; c'est sur le comportement des
créditistes.
M. ROY (Beauce): Si vous voulez vous amuser, amusez-vous de ce
côté, mais je pense que le problème est beaucoup trop
sérieux pour qu'on le discute à la légère.
M. GARNEAU: Justement, il est trop sérieux pour le laisser
discuter de la façon dont les créditistes le discutent à
la grandeur du Québec. Vous charriez, vous racontez des histoires au
monde, puis finalement vous y croyez, vous autres mêmes, à vos
propres histoires. Vous proposez des solutions contradictoires aux mêmes
problèmes, qui se réunissent, comme vous venez de le faire ce
matin, au niveau de l'augmentation du coût de la vie.
C'est pourquoi je vous dis qu'il n'y a pas moyen de suivre la logique
sauf si on veut admettre que le créditiste, tout simplement, dans les
discours qu'il tient à l'extérieur et à l'intérieur
de la Chambre, charrie énormément dans l'espoir de tromper la
bonne foi des gens et d'essayer de ramasser des votes.
M. ROY (Beauce): Ecoutez, M. le Président, je peux prendre la
responsabilité de mes paroles et de mes actes en tout temps. Je n'ai
jamais tenu le ministre des Finances responsable de ce que je dis et je n'ai
pas l'intention non plus. Alors, qu'il ne se sente pas lésé.
M. GARNEAU: Je ne voudrais pas l'être non plus.
M. ROY (Beauce): II pourra charrier tant qu'il voudra, l'honorable
ministre des Finances. Mais,...
M. GARNEAU: Je ne voudrais pas l'être.
M. ROY (Beauce): ... M. le Président, je pense...
M. GARNEAU: C'est vous autres qui charriez.
M. ROY (Beauce): ... qu'on aura seulement à regarder les
résultats d'une administration et les résultats parlent
d'eux-mêmes. Alors, les résultats que nous connaissons au
Québec, de l'administration, du système que vous maintenez, cela
se passe même de commentaire.
M. GARNEAU: Les résultats...
M. ROY (Beauce): Alors, M. le Président, je ne veux pas faire de
débat politique. Mais, si le ministre y tient, on peut en faire un.
M. GARNEAU: Le député de Beauce parle du résultat.
Je vais lui en parler du résultat. Ce matin on annonçait les
chiffres de l'emploi au Québec: 144,000 nouveaux emplois
créés en
avril 1973 par rapport à avril 1972. C'est un des plus gros taux
qu'on ait jamais connu.
M. ROY(Beauce): oui.
M. GARNEAU: Comme je le mentionnais tout à l'heure, nos taux
d'intérêt sur les obligations du Québec sont en dessous des
taux d'intérêt de l'Ontario. Cela en est des résultats.
M. ROY (Beauce): Pour être capable de créer des emplois,
vous avez commencé par créer 100,000 chômeurs. Alors,
après avoir créé 100,000 chômeurs, vous avez dit:
Voici, les gens ont repris leur travail.
M. GARNEAU: II charrie.
M. ROY (Beauce): Quoi de plus normal que de reprendre le travail?
M. GARNEAU: Quand cela va mal, cela dépend de nous; quand cela va
bien, cela dépend des autres.
M. ROY (Beauce): Alors, écoutez, vous faites une comparaison
à partir d'avril 1972. En avril 1972, vous le savez, nous l'avons
dénoncé hautement. On ne nous parlait plus de 100,000 emplois au
Québec. Tout le monde parlait des 100,000 renvois. Alors, les
créations d'emplois, à l'heure actuelle, qui se font dans nos
régions, je vais prendre la mienne, se font malgré le
gouvernement. Si, à l'heure actuelle, les travailleurs de la Beauce, de
Dorchester, de Frontenac, de Mégantic, de Lotbinière et de
Lévis respectaient les lois gouvernementales, vous auriez pas mal plus
de chômeurs que vous en avez là parce qu'il y a beaucoup de gens,
à l'heure actuelle, qui travaillent dans le Québec et qui le font
dans l'illégalité. Alors, si vous voulez charrier de ce
côté-là, on en aurait encore beaucoup à dire.
M. GARNEAU: C'est vous autres qui charriez.
M. ROY (Beauce): Et j'ai vu des gens, encore ce matin. C'est ce qui
explique les dix minutes de retard que j'ai eues. Il y a des gens...
M. GARNEAU: On a commencé à dix heures et vingt
minutes.
M. ROY (Beauce): ... qui sont venus chez moi ce matin parce que ces gens
travaillent et qu'ils ont besoin de travailler pour gagner leur vie dans la
province de Québec, dans nos régions. Ils travaillent dans
l'industrie de la construction, à l'heure actuelle. Ils travaillent dans
l'illégalité. Ils ont peur qu'à toute heure du jour il
arrive des inspecteurs de la Commission de l'industrie de la construction pour
les empêcher de travailler. Alors, ne venez pas nous bâtir de
châteaux de cartes et nous vendre votre salade qui n'est pas mangeable
je m'excuse, M. le Président et dont tous les
Québécois sont en train de faire une indigestion.
En tout cas, le ministre pourra, à ce moment-là,...
M. PARENT: On va voir à cela.
M. ROY (Beauce): D'ailleurs, on l'a senti, en fin de semaine, à
Thetford, puisque le ministre veut parler de politique. On est venu faire de
grosses réunions à Thetford dimanche.
M. GARNEAU: Vous autres, vous en faites une dans la Beauce.
M. ROY (Beauce): Vous avez vu que vous n'avez pas été cru
par la population. Cela n'a pas été fort, votre affaire.
M. GARNEAU: II y avait 500 personnes...
M. ROY (Beauce): On a été obligé de menacer des
gens de la Beauce. On a été obligé de menacer des maires,
de leur dire qu'ils seraient privés des subventions municipales s'ils
n'allaient pas vous écouter dimanche. Quand on est obligé de
faire des menaces, de charrier de cette façon pour aller vendre une
salade, on peut s'interroger sur les intentions pures du gouvernement.
M. GARNEAU: Le député de Beauce a-t-il de la
misère...
M. ROY (Beauce): Vous voulez parler de politique, on va parler de
politique.
M. GARNEAU: Le député de Beauce a-t-il de la misère
à obtenir des gens de la construction pour construire sa...
M. ROY (Beauce): Si vous voulez revenir à l'étude des
crédits, on va revenir à l'étude des crédits. Mais,
là-dessus, je peux vous dire une chose, M. le ministre. On peut vous
tenir tête longtemps.
M. GARNEAU: Est-ce que le député de Beauce a de la
misère à engager des, gens pour construire sa grosse maison
à Saint-Georges? Est-ce cela, le problème? Qu'est-ce qu'il y
a?
M. ROY (Beauce): Qu'est-ce que vous dites, une grosse maison à
Saint-Georges?
M. GARNEAU: On m'a dit cela. Je pensais qu'il avait de la misère
à recruter...
M. ROY (Beauce): Je savais que le ministre charriait, mais je
n'étais pas au courant que le ministre écoutait les bobards et
les commérages. Alors, vous aviez beaucoup de temps à perdre.
Prenez donc le temps, que vous perdez à l'heure actuelle, pour
travailler...
M. GARNEAU: C'est vous autres qui nous le faites perdre avec vos
discours...
M. ROY (Beauce): De quelle sorte de grosse maison parlez-vous, à
l'heure actuelle?
M. GARNEAU: Je vous dis: Ce sont les échos qu'il y a dans la
Beauce.
M. ROY (Beauce): Les échos qu'il y a dans la Beauce, ils disent
quoi?
M. GARNEAU: Je pensais que vous aviez de la misère à
recruter du monde pour construire votre maison. C'est tout.
M. ROY (Beauce): Ma maison? Ma maison est construite et cela s'est fait
bien avant que je sois en politique. Je demeure encore dans la même
maison, à l'heure actuelle, et je veux rassurer le ministre, à
l'heure actuelle...
M. GARNEAU: D'ailleurs, j'aurais été heureux pour lui si
cela avait été vrai.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Si tout le monde est d'accord, on va revenir
au programme 7.
M. ROY (Beauce): Parfait, M. le Président, je vous approuve.
M. GARNEAU: Tout le monde est d'accord. UNE VODC: Cela a fait du
bien.
M. HARVEY (Jonquière): II faut le laisser aller une fois de temps
en temps. On va être tranquille jusqu'à la fin.
UNE VODC: II n'y aurait plus de monde dans la Beauce qui travaille
à Sept-Iles.
LE PRESIDENT (M. Giasson): ... y aurait-il des questions à
l'endroit du ministre de la Fonction publique relativement au régime de
retraite?
M. ROY (Beauce): J'ai posé les questions que j'avais à
poser là-dessus.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Nous n'avons pas encore entendu le
député de Gouin, ce matin, peut-être qu'il aurait un
commentaire.
M. ROY (Beauce): Le député de Gouin arrive. On lui
souhaite la bienvenue à la commission parlementaire.
M. HARVEY (Jonquière): C'est un homme calme.
M. GARNEAU: On aurait pu vous jouer le même tour tout à
l'heure. Je ne trouve pas ça gentil de la part du député
de Beauce.
M. JORON: Des problèmes d'accidents sur les routes.
M. ROY (Beauce): Faites attention aux points de
démérite!
M. JORON: Ah oui!
LE PRESIDENT (M. Giasson): Messieurs...
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'élément 2, contributions du
gouvernement à titre d'employeur et de mandataire. Il s'agit des
contributions du gouvernement pour l'assurance-maladie, le régime de
rentes. Est-ce qu'on a aussi l'assurance-chômage dans ça?
M. PARENT: Oui, $2.5 millions.
M. CLOUTIER (Montmagny): $2.5 millions.
M. PARENT: Autrefois, c'était dans les ministères mais
maintenant, c'est centralisé.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'il y a certains fonctionnaires qui
ont bénéficié du régime d'assurance-chômage?
Ils paient des contributions mais est-ce qu'il y en a qui en
bénéficient?
M. PARENT: Le personnel ouvrier surtout.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le personnel ouvrier, oui.
M. GARNEAU: Du côté des ministères de la Voirie, des
Travaux publics, du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, mais de la
Voirie en particulier. Je sais qu'il y en a...
M. CLOUTIER (Montmagny): Ils ont commencé à payer l'an
dernier.
M. GARNEAU: Le ministère de l'Agriculture, il me semble.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors ils en ont retiré cet hiver, les
employés saisonniers.
M. GARNEAU: C'était là une demande qui existait depuis
longtemps.
M. HARVEY (Jonquière): Les occasionnels, chez nous, en ont
retiré automatiquement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui. UNE VOIX: Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'il va y avoir des modifications par
suite des contributions, par suite de certaines mesures fiscales? Non, ce n'est
pas à ce système que ça va apparaître, les
contributions, les autonomes qui vont être diminués par rapport au
changement
de la loi, de $2,500 à... Il va y en avoir là aussi. Il y
aura des modifications. Cela peut représenter quoi? Est-ce que les
estimations ont été faites?
M. GARNEAU: Je n'ai pas ici je ne sais pas si vous autres vous
les avez les...
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais il n'y a pas d'autonomes?
M. HARVEY (Jonquière): Comme je vous le disais lors de
l'étude de nos crédits...
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui mais dans ce secteur, est-ce qu'il y a des
autonomes?
M. GARNEAU: Pas dans la section de la fonction publique.
M. CLOUTIER (Montmagny): II n'y en aura pas ici. Bon. Il va y en avoir
au ministère du Revenu parce qu'il n'y a pas de fonctionnaires à
leur compte, j'espère en tout cas, pour le gouvernement !
M. GARNEAU: Des fois, on se le demande !
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans les déductions, est-ce qu'on peut
avoir quelques détails sur les $55 millions? C'est sur la liste de paie,
cela?
M. GARNEAU: Est-ce que vous parlez des contributions du gouvernement
à titre d'employeur?
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, les $55 millions de déductions.
M. PARENT: C'est le montant que nous allons payer. Il y a $49,327,000 au
titre des pensions qui seront payées, nous serons appelés
à faire des remises de contributions de $6,300,000, pour un total de
$55,627,000.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord. Je n'ai pas d'autres questions, M. le
Président. Le programme 7, on serait prêt à l'adopter.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Le programme 7 serait adopté.
M. GARNEAU: M. le Président, tel qu'il avait été
convenu, on ajournerait à jeudi et lors de la reprise, on entreprendrait
la discussion générale sur le ministère, avant d'aborder
les autres programmes qu'il reste à discuter. Nous avons remis cette
discussion à jeudi, compte tenu du temps assez court qu'il nous
restait.
Je propose, si c'est nécessaire, l'ajournement. Je pense que ce
sera jeudi mais c'est le leader qui...
LE PRESIDENT (M. Giasson): La commission ajourne ses travaux jusqu'au
rappel du leader gouvernemental, soit jeudi ou un autre jour.
(Fin de la séance à 11 h 55)