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Commission permanente
des finances, des comptes publics
et du revenu
Etude des crédits du ministère du
Revenu
Séance du mercredi 9 mai 1970
(Dix heures quinze minutes).
M. CROISETIERE (président de la commission permanente des
finances, des comptes publics et du revenu): A l'ordre, messieurs!
La commission parlementaire des finances, des comptes publics et du
revenu continue ses travaux ce matin pour l'étude des crédits du
ministère du Revenu. Je demanderais si le ministre a des renseignements
additionnels à donner.
M. HARVEY (Jonquière): Hier, le député de Montmagny
avait quelques questions à poser et le député de
Maskinongé aussi, mais je pense qu'ils se sont consultés. Le
député de Montmagny...
Perception des impôts (suite)
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, il restait quelques questions sur le
programme 1 avant d'entreprendre les deux autres programmes. Au sujet des
déductions de $10 millions à $300,000, est-ce que c'est ce qu'on
charge à la Régie de l'assurance-maladie et la Régie des
rentes? Est-ce que le ministre pourrait nous donner des explications? Il semble
qu'il y a une augmentation de $1.5 million. Est-ce que c'est à cause des
traitements?
M. HARVEY (Jonquière): C'est à cause des traitements
surtout.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. HARVEY (Jonquière): La majoration des charges est en raison de
l'augmentation des traitements.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'avec la Régie des rentes et
avec la Régie de l'assurance-maladie, c'est la même entente qui
continue aux mêmes conditions?
M. HARVEY (Jonquière): Chaque année, c'est après
entente entre les deux parties que le montant est déterminé.
Effectivement, l'an dernier nous avons dû leur remettre une somme
d'à peu près un demi-million de dollars qu'on avait effectivement
gardée en trop sur le coût réel.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pas pour l'administration, pas pour ce que vous
perceviez pour eux autres?
M. HARVEY (Jonquière): Non, non. On a une entente entre les deux
parties et c'est après que l'entente est conclue qu'on détermine
les montants. Les deux parties sont d'accord. L'augmentation est cette
année surtout en raison de l'augmentation des traitements.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que cette entente est annuelle?
M. HARVEY (Jonquière): Annuelle, oui. Le tout est confirmé
par arrêté en conseil.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quand on a discuté aux Affaires
sociales, la semaine dernière, du régime de rentes, M. le
Président, le juge Fortier est venu devant la commission parlementaire
et on a discuté du point suivant. Quand une personne atteint l'âge
de 70 ans, le ministère du Revenu le sait par la déclaration
d'impôt, parce que l'âge y est indiqué. La personne qui
atteint 70 ans doit elle-même avertir la Régie des rentes qu'elle
a atteint l'âge obligatoire de la retraite, l'âge qui lui permet de
ne plus contribuer au régime, à 65 ans c'est pour pouvoir
bénéficier de la rente, mais à 70 ans c'est obligatoire et
elle n'a plus à payer de contribution.
Alors, à ce moment-là, c'est le contribuable
lui-même qui avertit la Régie des rentes. Comme il peut arriver
que le contribuable ne soit pas au courant de la loi et des règlements,
en pratique, il peut perdre une certaine somme d'argent à laquelle il a
droit, effectivement, s'il réclamait son régime de rentes
à 72 ans. La Régie des rentes a le droit de lui verser un an en
arrière. Alors, il perdrait de 70 à 71 ans. Alors, j'ai
demandé au président de la régie s'il ne serait pas
possible que ce soit automatique, soit que le ministère du Revenu,
étant donné que tous vos enregistrements sur les formules sont
mécanisés, que vous-mêmes avisiez, à ce
moment-là, la Régie des rentes que la personne a atteint 70 ans
et que vous mettiez en place les mécanismes.
M. HARVEY (Jonquière): Le souhait, que vous formulez, serait
beaucoup plus réalisable via l'employeur parce qu'avec la
déclaration d'impôt, à un moment donné, si
l'intéressé n'est pas assujetti à un impôt, il n'en
fait plus.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, mais il fait sa déclaration
d'impôt quand même. Je vous dis cela parce que j'ai vu des cas
concrets. L'an dernier, je suis intervenu dans au moins un cas. Pour une
personne, qui avait déjà passé l'âge de 70 ans, j'ai
été appelé à préparer sa déclaration
d'impôt; je lui ai dit qu'elle n'était pas obligée de
contribuer et qu'elle pouvait réclamer. Alors, il n'était pas
trop tard. On était encore dans la limite d'un an. Mais si je ne
m'étais pas rendu compte du fait, alors elle aurait probablement fait sa
réclamation l'année suivante. Elle aurait pu perdre un an de
son
régime de rentes, auquel elle avait contribué. Alors,
c'est pour cela que je dis de ne pas laisser tout le fardeau de la
réclamation au contribuable mais que déjà, peut-être
au ministère du Revenu, où vous avez la déclaration,
l'âge est consigné parce qu'elle demande des exemptions
supplémentaires. A 65 ans et plus, il y a $500 d'exemption
additionnelle, d'exemption statutaire, au fédéral et au
provincial.
C'est pour cela que je demande si le ministère du Revenu ne
pourrait pas...
M. HARVEY (Jonquière): M. Dompierre, qui est responsable de
l'informatique, me dit que ce serait certainement possible de développer
un système qui pourrait nous faire produire une liste...
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour la Régie des rentes.
M. HARVEY (Jonquière): ... en raison de l'âge qui est
inscrit sur...
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui. Parce que ce qui va arriver, c'est que de
plus en plus, il y en a qui vont être admissibles...
M. HARVEY (Jonquière): De toute façon, ce qu'on va faire,
on va lui laisser le soin, lors des prochains pourparlers avec les gens de la
régie, parce qu'il y en a assez fréquemment...
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. HARVEY (Jonquière): ... avec eux, de voir ce qui pourrait
être fait.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce cas peut se présenter surtout pour
des travailleurs, des contribuables qui sont à leur compte. En effet,
lorsqu'ils sont employés, normalement, il y a des plans de retraite dans
les entreprises et, à 65 ans, Us prennent leur retraite. Mais, s'ils
sont à leur compte, s'ils sont cultivateurs, commerçants,
industriels, il peut arriver qu'ils soient encore actifs à 70 ans et
davantage. Alors, cela peut se présenter dans certains cas.
M. HARVEY (Jonquière): On va étudier le problème
soulevé par le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord.
Quant au programme 1, je n'ai pas d'autres questions. Si mes
collègues n'en ont pas, on va prendre le programme 2.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Beauce.
M. ROY (Beauce): Moi, j'aurais juste une question, qui est très
technique. Quelle est la façon de procéder dans le cas d'un
contribuable qui n'aurait pas fourni de déclarations d'impôt
depuis un certain nombre d'années? Quelle est la façon
d'établir la cotisation par le ministère du Revenu? La même
question pourrait s'appliquer également à la taxe de vente.
M. HARVEY (Jonquière): D'abord, en ce qui concerne l'impôt
sur le revenu pour la taxe de vente, j'y reviendrai en deuxième
lieu on commence par lui demander de nous produire, dans un délai
assez court, sa ou ses déclarations d'impôt pour les années
concernées. S'il ne le fait pas après avoir été
averti à quelques reprises, on prend une poursuite pour non-production.
Par la suite, généralement, le contribuable se conforme en
demandant un petit délai additionnel, parce qu'à ce
moment-là il a certaines recherches lui-même à faire, et il
produit sa déclaration. S'il ne le fait pas, on le poursuit de nouveau
et, quand cela arrive à la fin, on produit un avis de cotisation par des
contacts qu'on peut avoir avec les employeurs. A la rigueur, cela pourra
arriver par cas d'exception, ce serait de façon... C'est sûr,
ça dépend toujours de la source du revenu aussi. C'est une
question de fait. Mais, règle générale, le contribuable
fournit les informations et on voit à qui on a affaire.
Dans le cas des taxes de vente, il ne peut pas se produire qu'un
mandataire soit plusieurs années sans nous fournir de
déclarations, surtout avec le nouveau système de
pénalités que nous avons. Le fameux système "cascade" nous
permet de détecter les délinquants très rapidement.
D'ailleurs, lui-même court après nous, parce qu'à 5
p.c., c'est moins dur qu'à 10 p.c. autrefois, mais, rendu à 15
p.c, 20 p.c. et 25 p.c, c'est lui qui veut nous voir et très rapidement.
Alors, il se conforme généralement aux exigences du
ministère de remettre dans les délais requis les sommes
perçues pour nous.
M. ROY (Beauce): Dans le cas d'une personne qui effectivement je
comprends que ces gens sont de moins en moins nombreux n'a pas fait de
rapport, même si ce sont des cas isolés, des cas exceptionnels, il
demeure quand même que vous finissez toujours par en découvrir
quelques-uns chaque année.
Dans ces cas-là, de quelle façon établissez-vous la
cotisation?
M. HARVEY (Jonquière): Prenez un contribuable qui a le même
employeur...
M. ROY (Beauce): Je parle au niveau de la taxe de vente.
M. HARVEY (Jonquière): C'est sûr qu'au départ il est
dans l'illégalité, mais, quand on a affaire à un
contribuable qui a des mauvais livres comptables, il reste qu'il fait des
achats. On a un système de vérification qui nous permet
d'établir sa cotisation selon ses livres comptables. S'ils sont mal
tenus, non conformes à ce qu'on peut appeler des livres compta-
bles valables, on procède par ses achats, avec ce qui est
imposable et on fait un avis de cotisation. Par la suite, le fardeau est sur
ses épaules de nous prouver que nous n'avons pas raison dans l'avis de
cotisation, que la taxe soit perçue ou non. Elle nous est due. Quand
bien même il dit: Je ne l'ai pas perçue. C'était à
lui de la percevoir. Il ne peut pas ignorer la loi.
M. ROY (Beauce): Oui, d'accord. Evidemment, nous étions au
courant que le fardeau de la preuve lui incombait, mais, lorsque la preuve est
à peu près impossible à faire, parce qu'il n'a pas de
comptabilité, qu'il n'a pas gardé ses factures...
M. HARVEY (Jonquière): II a acheté.
M. ROY (Beauce): Oui, il a acheté, mais la cotisation
peut-être fixée de façon très arbitraire aussi.
M. HARVEY (Jonquière): C'est sûr que le risque pour lui
d'avoir une cotisation arbitraire existe. Cependant, la nôtre est
basée sur ses achats et sur tout ce qui est imposable à travers
ses achats. Il est bien difficile pour lui... Il a toujours le droit de faire
opposition à l'avis de cotisation et le processus d'opposition-appel
existe pour lui.
La décision est rendue, et par la suite une entente est prise
entre lui et le ministère pour la remise des montants dus, aujourd'hui
selon ses capacités de nous rembourser le plus rapidement, tout en nous
remettant mensuellement les nouvelles sommes perçues de mois en
mois.
La rançon d'un cas comme celui que vous identifiez c'est qu'il y
a le risque d'avoir une cotisation arbitraire et d'être obligé de
s'y conformer. C'est pour ça que les mandataires, de plus en plus
d'ailleurs la majorité d'entre eux s'y conforment ont de bons
livres comptables pour éviter les cotisations arbitraires. Et depuis
l'installation des systèmes mécanisés qui nous font
repérer les délinquants plus rapidement, la situation
s'améliore de beaucoup.
M. CLOUTIER (Montmagny): Parfait,
M. ROY (Beauce): En ce qui me concerne, je n'ai pas d'objection à
adopter.
Communications
M. CLOUTIER (Montmagny): Juste une chose, est-ce que le ministre
pourrait nous détailler un peu la catégorie 3, Communications au
montant de $3,462,000?
M. HARVEY (Jonquière): Avec plaisir. A la catégorie 3,
vous avez les frais de déplacement au montant de $1,981,600; les frais
de poste...
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce doit être les agents qui sont sur
le...
M. HARVEY (Jonquière): Oui, les agents. Les frais de poste,
$1,202,800; les frais de fret, messageries et autres transports, incluant les
valeurs, $80,500; le coût de la campagne de publicité visant la
production des rapports d'impôt TPI, dont la responsabilité
relève du centre d'information fiscale, $88,200; le coût
d'impression des publications telles que nouvelles fiscales, les directives,
les règlements distribués aux mandataires, codification
administrative des lois, $36,100; le coût de déplacement par avion
des officiers du ministère, y compris le ministre, qui nous est
chargé par le ministère des Transports, $15,000; les frais de
mutation et de déménagement, congrès, assemblées,
diverses autres dépenses, $58,600. Pour un total de $3,462,800.
Est-ce que vous voulez d'autres détails?
M. CLOUTIER (Montmagny): Non. Dans le cas de la publicité, est-ce
le ministère lui-même qui la fait ou si ce sont des agences de
publicité?
M. HARVEY (Jonquière): C'est-à-dire que le Centre
d'information fiscale établit ses besoins d'une façon assez
précise, de sorte que tout ce dont nous avons besoin par la suite, c'est
de choisir une agence spécialisée, pour compléter le
travail soit avec les différents media d'information, quotidiens...
M. CLOUTIER (Montmagny): Au moment des déclarations
d'impôt...
M. HARVEY (Jonquière): ... un mois avant; c'est pour ça
que la somme est relativement basse, parce que le travail de fond est fait par
le Centre d'information fiscale.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que vous avez mesuré l'impact de
cette publicité sur la rentrée des rapports d'impôt? Est-ce
que vous avez un rapport d'agents spécialisés
là-dessus?
M. HARVEY (Jonquière): C'est-à-dire que le Centre
d'information fiscale le fait avec le résultat comparatif de
l'entrée des formulaires comparativement aux autres années. Et
cette année, si nous avons de nouveau répété
l'expérience, c'est sûrement parce que ça sensibilisait les
gens à expédier rapidement leur rapport.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quelle proportion des formules, quelle
proportion des déclarations d'impôt entre avant le 30 avril?
M. HARVEY (Jonquière): Entre 80 p.c. et 85 p.c.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'il y a une tendance par rapport
à quelques années, est-ce qu'il y a une amélioration ou si
ça reste au même niveau?
M.HARVEY (Jonquière): La différence avec les 100 p.c.
s'explique: il y en a plusieurs qui savent qu'ils ont droit à des
remboursements et, ils attendent plutôt vers le mois de mai, conscients
qu'ils ont droit à un remboursement et qu'ils ne sont pas
pénalisés nécessairement, avant de l'expédier.
Voilà pour la majorité de ceux qui ne le produisent pas. Quant
à ceux qui ont droit à des remboursements parmi les petits
contribuables, ils le font assez rapidement. Chaque mois de l'année nous
en recevons. Nous en recevons même en septembre, novembre,
décembre, pour l'année qui s'est terminée le 30 avril.
M. JORON: Pour l'année à venir les plus tôt arrivent
quand à peu près?
M. HARVEY (Jonquière): Cela commence fin de février, tout
dépend de la rapidité de l'employeur à fournir les TP4,
TP5. Cela commence généralement vers le milieu de février
pour entrer progressivement en nombre considérable jusqu'à la fin
de la période de pointe.
M. ROY (Beauce): Une dernière question que j'aurais à
poser: Les déductions, $10,301,700?
M. HARVEY (Jonquière): Cela, c'est la Régie des rentes.
C'est le montant que nous exigeons de la Régie des rentes du
Québec et à la Régie de l'assurance-maladie, comme
coût de perception pour les contribuables qui sont affectés aux
deux régimes.
M. ROY (Beauce): Pouvez-vous nous donna les montants de chacun, s'il
vous plaît?
M. HARVEY (Jonquière): Le détail? Un instant, je vais vous
le donner.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'ai posé cette question-là
tantôt, le député de Beauce était
peut-être...
M. HARVEY (Jonquière): Ce n'est pas grave, je vais les
répéter, j'ai le détail ici.
M. ROY (Beauce): Je m'excuse auprès de mon collègue de
Montmagny, je ne voudrais pas prendre de son temps précieux.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, ce n'est pas pour cela.
M. ROY (Beauce): Non, laissez faire, je le relirai au journal des
Débats.
M. HARVEY (Jonquière): Je vais vous donner le détail des
$8,812,000 pour l'an dernier.
Ils consistaient en des frais imputables à la Régie des
rentes du Québec pour les perceptions et contributions; on lui chargeait
$5,004,900. Les frais imputables à la Régie de
l'assurance-maladie sont de $3,807,900. Il y avait également la
quote-part des corporations scolaires pour la perception des arrérages
de taxe, $3,000; l'autre, ce sont les remboursements divers, $2,000, pour un
total de $8,812,800. Pour 73/74, c'est 10,301,700; c'est dû à
l'augmentation de salaire dans les différents secteurs impliqués:
perception, vérification, soutien technique, etc.
M. ROY (Beauce): Cela répond à ma question, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Gouin avait quelque chose à ajouter.
M. JORON: Je voulais demander sur quelle base vous les facturez.
M. HARVEY (Jonquière): C'est l'étude de toutes les
fonctions qui sont impliquées dans le travail de perception des sommes
pour un régime ou l'autre. C'est censé être notre
coût estimé; par contre, on a toujours, avant d'établir le
montant total, des discussions avec les officiers des deux régies. L'an
dernier, je le disais tout à l'heure, nous avons remis un montant de
près de $500,000 ou $600,000 que nous avions chargé en trop;
c'est donc dire que ces chiffres-là sont bien suivis par les deux
parties. Le tout est toujours confirmé par un arrêté en
conseil après que les deux parties ont convenu d'un montant à
payer.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Les éléments 1, 2, 3
et 4 du programme 1 sont adoptés.
M. ROY (Beauce): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Le programme 1 est adopté
dans son entier. Programme 2: Redistribution aux municipalités d'une
partie du produit de la taxe de vente.
Redistribution de la taxe de vente
M. ROY (Beauce): J'avais posé une question, lors des
préliminaires hier, à ce sujet-là. Est-ce que le ministre
prévoit apporter des modifications dans la Loi de la redistribution des
taxes de vente au Québec, au cours de l'année?
M. HARVEY (Jonquière): Pour répondre directement à
la question, pas pour le moment, parce que nous avons fait toutes sortes
d'exercices possibles pour voir s'il y avait un moyen réel de corriger
ou d'améliorer la situation. Nous en sommes venus à la conclusion
que, présentement, la formule per capita établie sur
le dernier recensement fédéral, avec les ajustements qui
viennent se faire sur la base de la formule 50-40-10, est encore la plus
équitable pour les municipalités, tout en conservant la garantie
qu'ont déjà certaines petites municipalités.
M. ROY (Beauce): Sans vouloir entrer dans les détails et nommer
des municipalités, on pourrait prendre le cas de deux
municipalités jumelées dans une ville. Compte tenu qu'il y a la
même population dans les deux endroits, à l'heure actuelle, on
pourrait vous citer des exemples montrant qu'il y a deux fois plus de taxe de
vente redistribuée dans une municipalité par rapport à
l'autre, ce qui veut dire qu'une va se développer surtout sur le plan
commercial et l'autre, sur le plan résidentiel.
M. HARVEY (Jonquière): Mais généralement...
M. ROY (Beauce): Je m'excuse, mais j'aimerais compléter mes
observations. Ceci constitue, à présent, un obstacle majeur au
regroupement normal et souhaitable de certaines municipalités. Je
souligne le cas à l'attention du ministre. Moi, je dis que,
là-dedans, il y a une question de justice pour les contribuables. Parce
qu'on développe un secteur commercial dans une section d'une petite
ville et puis que cette petite ville est constituée en deux
municipalités, la population, parce qu'elle réside dans un autre
quartier, dans un autre endroit ne se trouve pas à
bénéficier des taxes qu'elle paie pour les services municipaux
qu'elle reçoit. Cela place certaines municipalités dans des
situations assez pénibles.
M. HARVEY (Jonquière): Voici, d'après les remarques que
nous fait le député, bien sûr, on s'aperçoit, sur le
fond, par l'exemple que vous donnez, que vous avez certainement raison. En
effet, des mauvaises informations données par certaines
municipalités concernant la localisation de certains mandataires et des
gros magasins apportent des problèmes tels que vous venez de le
souligner. Nous allons améliorer considérablement, au cours de la
prochaine année, l'information qui nous est donnée, parce qu'on
transmettait la liste des mandataires et chacune des municipalités
était censée la vérifier pour nous confirmer que tel ou
tel commerce était bien localisé dans ses limites territoriales.
On s'est aperçu que certaines municipalités, constatant qu'un tel
commerce n'était pas dans leurs limites, ne le rayaient pas. Cela a
apporté des problèmes de remises de fonds additionnelles à
celle qui réclamait ces montants et l'autre, qui avait eu les montants,
les avait dépensés et cela les mettait dans de drôles de
situations. Bien sûr, de ce côté, l'information a
été améliorée l'an dernier. Nous avons encore
quelques cas isolés, mais, cette année, nous allons mettre un
accent pour corriger complètement cette situation.
Quant à l'autre partie, l'annonce par le ministre des Finances de
la reconnaissance de 20 pôles de croissance à travers le
Québec, soit à des municipalités de 25,000 âmes et
plus et est encore une prise de position de nature à corriger certaines
de ces anomalies parce que ces paroisses auront avantage à se joindre
à ces municipalités pour l'augmentation des revenus par une
subvention, per capita, de $4. Si elles rejoignent 50,000 âmes, c'est de
$6 per capita.
Dans les toutes petites municipalités, bien sûr, quand la
ligne frontière est imaginable, il y aurait avantage à se
regrouper. Mais quand elles ne le veulent pas, vous savez quel conflit et quel
problème cela peut apporter.
M. ROY (Beauce): Lorsque le problème majeur je dis bien le
problème majeur et je pèse bien mes mots est la
redistribution de la taxe de vente, je me demande, à ce
moment-là... Le ministre parle de 25,000 âmes, mais il y a des
municipalités de 4,000 âmes et de 3,500 âmes, vous pouvez en
regrouper deux et cela ne fait que 7,000 âmes, on est encore loin des
25,000 âmes. Si on pense au taux de croissance démographique de la
population, on risque d'y arriver après l'an 2000.
M. HARVEY (Jonquière): Si elles se regroupent, tout ce qu'elles
font, c'est qu'elles corrigent les 10 p.c. parce que l'achat local donne 50
p.c. des 2 p.c. redistribués. Mais comme elles sont dans la même
région, les 40 p.c. de la région donnée des 2 p.c. sont
redistribués et l'équilibre se fait sur les 10 p.c. des 2 p.c. au
provincial.
M. ROY (Beauce): Oui. Mais vous savez que l'équilibre...
M. HARVEY (Jonquière): Dans des municipalités, comme
celles que vous identifiez, à population très petite, cela ne
fait pas la différence entre l'argent nécessaire pour donner de
gros services à la population.
M. ROY (Beauce): Prenez des municipalités, par exemple, de deux
villes, qui auraient chacune 7,500 âmes ou 8,000 âmes. Prenons le
cas, à titre d'exemple, de la ville de Saint-Georges-Est et de la ville
de Saint-Georges-Ouest. Vous arrivez avec 15,000 âmes de population.
M. HARVEY (Jonquière): Là, vous apportez un
problème particulier que l'on connaît bien.
M. ROY (Beauce): Oui, un problème que vous connaissez,
j'imagine.
M. HARVEY (Jonquière): C'est un cas d'exception.
M. ROY (Beauce): Ce n'est pas le seul, il y en a d'autres dans le
Québec qui sont à peu près identiques.
M. HARVEY (Jonquière): Au ministère, des cas comme
Saint-Georges, depuis quatre ans, je peux le demander aux officiers qui sont
ici, en arrière, on en a eu un. Cela constitue, pour nous, vraiment un
cas d'exception. Vous savez ce qui est arrivé, à un moment
donné, quand une municipalité dit: On n'a même pas besoin
d'exiger l'impôt foncier à nos contribuables. Cela fait
drôle. On regarde le cas et on dit: Pourquoi?
M. ROY (Beauce): Ce n'est pas le cas de Saint-Georges qui n'a pas besoin
d'exiger d'impôt foncier aux contribuables.
M. HARVEY (Jonquière): Non, non, mais je dis cela... Le cas de
Saint-Georges constitue...
M. ROY (Beauce): Je vais vous montrer une photocopie de mon
relevé de compte de taxes. Vous allez changer d'idée.
M. HARVEY (Jonquière): Ce n'est pas le cas de Saint-Georges,
c'était dans d'autres cas. Mais le cas de Saint-Georges est vraiment un
cas exceptionnel.
M. ROY (Beauce): A ce moment-là, est-ce que le ministre a
déjà songé à une formule qui verrait, par exemple,
à garantir le montant déjà accordé à une
ville et de donner la croissance, voire à transférer la
croissance du montant jusqu'à ce que l'équilibre ou un meilleur
équilibre se fasse entre les deux? Si vous prenez une
municipalité vous changez la loi qui est habituée
de recevoir $200,000 par année, de retour de taxes de vente. Le
rajustement baisse ses revenus à $125,000 ou à $150,000. A ce
moment-là, le budget de la ville est considérablement
réduit et cela place les autorités municipales dans une position
assez délicate envers les contribuables.
Je demande cela au ministre pour voir s'il aurait déjà
songé à une formule qui viserait à ne pas réduire
le montant mais à profiter de la croissance annuelle pour faire
l'équilibre, qui pourrait se faire sur une période de deux,
trois, quatre ans.
M. HARVEY (Jonquière): Cela déséquilibrerait la
compensation pour les autres municipalités parce qu'un très grand
nombre de petites municipalités reçoivent, présentement,
le minimum. Si on leur donnait la compensation, les montants seraient beaucoup
moindres.
Alors si on prenait la formule du député de Beauce...
M. ROY (Beauce): Je n'ai pas dit "ma" formule, un instant.
M. HARVEY (Jonquière): Non, noa
M. ROY (Beauce): J'ai demandé si vous aviez déjà
songé à cette formule.
M. HARVEY (Jonquière): La formule suggérée par le
député.
M. ROY (Beauce): Ce n'est pas "ma" formule et ce n'est pas la formule
que je vous suggère non plus.
M. HARVEY (Jonquière): La formule dont il parle.
M. ROY (Beauce): Je vous questionne sur une formule.
M. HARVEY (Jonquière): Non, non. La formule dont parle
actuellement, dont s'informe actuellement le député de Beauce
apporterait une compensation inadéquate aux autres municipalités,
en raison du fait qu'un grand nombre de petites reçoivent le minimum
leur accordant des sommes plus considérables que la compensation leur
donnerait réellement. C'est la réponse à la formule dont
vous parlez, après des études assez complexes faites par nos
officiers.
D'ailleurs, aucune suggestion n'est entrée soit au
ministère des Finances ou au ministère du Revenu, concernant la
taxe de vente, qui n'a pas été explorée d'une façon
très très très sérieuse pour être capable
d'amener cette étude au comité interministériel qui avait
été formé à la demande du ministère des
Affaires municipales, pour en arriver à trouver une meilleure formule de
redistribution.
M. PELLETIER: M. le Président, j'aimerais poser une question au
ministre. De quelle façon entrevoyez-vous la formule de
répartition, si vous voulez, au niveau de la taxe de 2 p.c., dans
certaines municipalités? Par exemple, comme le député de
Beauce le disait tout à l'heure, vous avez des municipalités
où vous n'avez pas de commerces au détail. Nous autres, on a une
municipalité, Saint-Philippe-de-Néri, qui récupère
beaucoup de taxes et une autre municipalité, comme Saint-Bruno, petite
municipalité de 800 âmes, qui n'a aucun revenu de ce
côté-là. Vous dites que c'est réparti. J'aimerais
savoir exactement de quelle façon.
M. HARVEY (Jonquière): La petite que vous mentionnez,
probablement je ne le donne pas comme information sûre, en
provenance de documents doit faire partie des nombreuses petites
municipalités qui obtiennent, de par la loi, le minimum, qui est de
beaucoup supérieur à ce que ce serait si elles obtenaient le
montant par la voie de la compensation de la redistribution de la formule 40
p.c-50 p.c-10 p.c. basée sur les chiffres réels d'achats faits
par les contribuables dans leurs localités, les 40 p.c. de leurs
régions et les 10 p.c. de l'équilibre provincial.
Mais quand on étudie une nouvelle suggestion, cela déplace
tout le problème. C'est pour cela qu'on vous rapporte que toutes les
formu-
les suggérées sont étudiées mais, chaque
fois, on voit que le problème se déplace. Les villes-dortoirs,
c'est toujours le problème qui nous arrive. C'est que c'est par une
garantie minimum que le plus grand nombre de petites municipalités ou de
villes-dortoirs sont protégées. D'ailleurs, cela avait
été la raison majeure, au moment où la dernière
modification avait été apportée, en 1965.
M. PELLETIER: Cela veut dire que c'était à réviser,
si vous voulez.
M. HARVEY (Jonquière): D'ailleurs, c'est la raison principale,
pour corriger la situation, de la présence des 40 p.c. au
régional et des 10 p.c. au provincial.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Gouin.
M. JORON: Est-ce qu'il a déjà été question
de remplacer complètement la formule, de sorte que le gouvernement du
Québec conserve pleinement la taxe scolaire et trouve un autre moyen de
compenser les municipalités?
M. CLOUTIER (Montmagny): La taxe scolaire!
M. JORON: Garder complètement la taxe de vente-, c'est pas
ça que j'ai dit?
M. HARVEY (Jonquière): C'est parce que vous avez parlé de
la taxe scolaire.
M. JORON: C'est la taxe de vente. Et trouve un autre moyen,
peut-être plus équitable, qui permettrait d'éviter ces
genres de problèmes.
M. HARVEY (Jonquière): La solution idéale, c'est
sûr, serait que, dans le Québec, l'évaluation et le taux de
taxation soient uniformes partout; c'est ce qui est difficile à
réaliser. Si on avait un système de taxation municipale
équilibré sur tout le territoire, on pourrait arriver et dire que
le prorata des populations est l'équité fiscale. Mais c'est
difficile. Il y a eu des études assez poussées et il s'en fait
continuellement au niveau des Affaires municipales, et je vous dis que pour en
arriver là ce n'est pas pour demain.
M. JORON: Quels sont les principaux obstacles qui restent à
franchir avant d'agir?
M. HARVEY (Jonquière): Les services différents
donnés d'une municipalité à l'autre est un des points
majeurs aussi. Ces raisons nous sont données par le ministère des
Affaires municipales. Bien sûr, au ministère du Revenu, nos gars
ne sont pas en mesure d'établir que, dans telle municipalité, il
y a tel services.
On participe au comité interministériel en donnant, nous,
tout ce qu'on peut donner comme information à la suite de ce qu'on
constate nous-mêmes dans l'application de nos lois.
M. CLOUTIER (Montmagny): Là-dessus, je voudrais renforcer
l'opinion que vient de donner le ministre du Revenu à l'effet que les
municipalités n'ont pas toutes les mêmes services. Il y a des
municipalités qui reçoivent un bon revenu de la taxe de vente,
même suffisamment pour éliminer la taxe foncière.
M. HARVEY (Jonquière): C'est un fait.
M. CLOUTIER (Montmagny): On a peut-être porté à
votre attention un cas seulement, mais j'en connais quelques-uns où les
municipalités pourraient éliminer la taxe foncière, tenant
compte du revenu qu'elles reçoivent de la taxe de vente.
Mais le problème, c'est qu'elles n'ont pas les services,
l'équipement qu'elles devraient avoir. Si elles décidaient de
donner les services, de mettre en place l'équipement je parle
d'aqueduc, d'égouts, de protection contre l'incendie, etc. elles
utiliseraient plus que la taxe de vente, mais elles ne peuvent pas le faire
parce que le revenu de la taxe de vente qui leur est versé et les autres
revenus ne sont pas suffisants, compte tenu de la population et de la richesse
locale, pour que les contribuables acceptent ces projets
d'équipement.
Tantôt, le député de Kamouraska parlait d'une
municipalité de 800 habitants environ. C'est exact qu'une telle
municipalité ne peut pas se donner des services d'aqueduc,
d'égouts, et d'épuration des eaux, avec protection d'incendie et
bornes-fontaines, si elle compte 800 habitants. On sait comment sont faits les
villages dans le Québec, sur une certaine longueur, un certain parcours,
avec la course que ça demande. Ils ne sont pas capables de financer
même avec la taxe de vente un service comme ça dans
les normes habituelles du ministère des Affaires municipales. C'est pour
ça que...
M. HARVEY (Jonquière): J'ai à l'esprit la
municipalité de Saint-Michel-Archange.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. HARVEY (Jonquière): Et celle de Saint-Jean-de-Dieu.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, et, si on était en Italie, il y
aurait la Cité du Vatican.
M. JORON: Probablement qu'elle pourrait se financer.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, elle pourrait se financer. On ne parle pas
en termes de richesses, on parle en termes de superficie de territoire. Parce
que Saint-Michel-Archange ou Saint-Michel et Saint-Jean-de-Dieu, en superficie,
ce n'est pas considérable non plus.
C'est justement le problème qui a été posé
et dont on discute ce matin, la répartition. Il n'y a pas seulement un
problème de répartition de taxe de vente, il y a un
problème de revenus de la municipalité dont une partie est
constituée par la taxe de vente et le coût d'implantation de
l'équipement ou des réseaux d'utilité publique dans ces
cas. Ce n'est pas le rôle du ministère du Revenu.
M. HARVEY (Jonquière): C'est sûr.
M. CLOUTIER (Montmagny): II peut obtenir des informations, mais le
rôle du ministère du Revenu est de redistribuer à
l'intérieur de la formule actuelle la portion d'argent qui revient aux
municipalités. Mais vous avez le droit d'apporter vos suggestions, non
seulement le droit mais j'espère que le ministère des Affaires
municipales utilisera dans ce domaine les connaissances et l'expérience
que vous avez des municipalités pour améliorer la formule de
répartition de la taxe de vente. Et la formule de 25,000 de population,
évidemment c'est une nouvelle étape qui a été
franchie cette année mais ça ne règle pas le
problème des municipalités...
M. HARVEY (Jonquière): Plus petites.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... entre 10,000 et 5,000 même de
population. Vous avez des cités et villes qui commencent à 5,000
de population et il y en a en bas de ça aussi, jusqu'à
25,000.
M. HARVEY (Jonquière): C'est sûrement une mesure
incitatrice pour celles qui ont des populations moindres et qui sont
très près des pôles de croissance identifiés
à se regrouper pour renforcer le pôle et les revenus de ce
pôle de croissance.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'espère...
M. HARVEY (Jonquière): Mais ça ne corrige pas la
situation.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je le dis parce qu'au conseil des ministres le
problème va encore se poser, quand on va préparer le budget de
l'an prochain. La limite de population abaissée à 25,000,
ça règle le problème des municipalités de 25,000
à 50,000, peut-être, en partie du moins, mais ça ne le
règle pas en bas de ça. Alors, il faudrait que ce plancher de
25,000 soit abaissé autant que possible, tenant compte des contraintes
budgétaires et de l'argent disponible. Il faudrait nécessairement
que ce soit abaissé sensiblement et que les niveaux de taxes, les
niveaux de subventions qui étaient à $4, $6 et à $10
soient haussés si possible.
M. HARVEY (Jonquière): Les remarques du député de
Montmagny sont prises en bonne considération, j'en ferai part d'abord au
ministre des Finances. Deuxièmement, je le remercie d'avoir donné
les explications concernant les services des différentes
municipalités. Il y a également les municipalités à
caractère purement commercial; j'ai à l'esprit, par exemple, la
ville de Chicoutimi qui, dans le pôle de croissance de Chicoutimi
à Jonquière, est une ville purement commerciale où
l'industrie est absente. Alors, sa principale source de revenus, bien
sûr, est le commerce. Les 50 p.c. dans son cas sont très
importants comparativement aux 40 p.c. parce que les 40 p.c, pour elle,
permettent d'aider les petites autour. C'est sûr que les détails
que le député de Montmagny a donnés sont véridiques
comme ceux qu'il donne pour abaisser les populations de 25,000. Mais il reste
que c'est une responsabilité du ministère des Finances parce que
c'est une politique incitatrice au renforcement des pôles de croissance
et pour améliorer les revenus des municipalités.
H s'agit d'une politique extrêmement dispendieuse aussi qui
dépend entièrement du ministère des Finances.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quel est le secteur d'activité qui
représente le plus de taxes de vente pour une municipalité?
Est-ce le commerce d'automobiles, le distributeur d'automobiles?
M. HARVEY (Jonquière): Oui. L'automobile. Le commerce
d'automobiles est un des commerces qui rapportent 20 p.c. selon la
dernière année de nos statistiques.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Est-ce qu'il y a d'autres
questions sur le programme 2?
M. HARVEY (Jonquière): D'ailleurs, cela s'explique. Il n'y a pas
beaucoup de jeunes qui n'ont pas comme idéal ou objectif d'en avoir
une.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): S'il n'y a pas d'autres questions,
nous adoptons l'élément 1 du programme 2. Il est statutaire. Le
programme 2, adopté. Programme 3: Remboursements à certains
travailleurs autonomes d'une partie de leurs contributions au Régime de
rentes du Québec.
M. HARVEY (Jonquière): Quant au programme 3, nous avions mis une
diminution au moment de la préparation du programme. Nous ne pouvions
pas prévoir que le ministre des Finances annoncerait dans le budget que
pour les célibataires ce serait porté de $2,000 à $2,500
et de $4,000 à $5,000.
Donc, il se peut que la prévision que nous avions faite sur les
sommes réelles déboursées... Notre prévision
était faite en fonction du coût que nous avions dû
débourser pour les travailleurs autonomes.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quel était le coût réel
pour 72/73?
M. HARVEY (Jonquière): Un instant, je vais vous le dire, à
quelques centaines de dollars près. Le coût réel est de
$1,800,000 pour la dernière année payée et c'est la raison
pour laquelle il y avait une diminution. Maintenant, en raison des $2,000
à $2,500 et $4,000 à $5.000, il se peut que le programme
coûte plus cher.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non seulement il se peut, mais c'est normal
qu'il coûte plus cher, on ne peut pas...
M. HARVEY (Jonquière): Non, mais la question se pose, savoir
pourquoi on a réduit. C'est parce qu'on ne pouvait pas, avant que
ça devienne officiel par le ministère des Finances, bien qu'on
avait des indices. D'ailleurs le budget, déjà, les
premières enveloppes budgétaires pour l'an prochain sont
globales, on les a dans les mains puis on commence à y travailler. Alors
bien sûr que vers le 10 ou le 15 décembre, globalement on sait,
dans chacun des secteurs, les montants qui vont apparaître dans les
prévisions budgétaires. D'ailleurs, c'est pour ça qu'on
appelle toujours ça prévisions budgétaires.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que déjà vous allez
effectuer des calculs pour savoir de combien ça peut dépasser
$1,800,000?
M. HARVEY (Jonquière): Mais c'est une question d'historique, on
ne peut pas connaître encore, c'est au fur et à mesure qu'on va
réellement appliquer cette disposition, parce qu'au fait, c'est à
compter du 1er janvier.
C'est ce qu'on va affecter entre le mois de janvier et mars l'an
prochain, lors de la production des déclarations d'impôt de ces
gens-là pour payer leur contribution. Le nombre exact de personnes
impliquées, on va commencer à le connaître; actuellement,
oh connaît ceux qui étaient à $2,000 et $4,000.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, d'accord. Ils produisent leur
déclaration d'impôt et c'est là qu'on fait l'ajustement
pour le travailleur autonome. Il est entendu que c'est seulement l'an prochain.
Cela n'a pas d'effet considérable sur le budget actuel, sauf que ceux
qui vont produire leur déclaration au mois de février l'an
prochain seront remboursés avant le 31 mars. Alors, ça sera une
infime partie des contribuables.
M. HARVEY (Jonquière): Un calcul rapide nous dit que ça va
aller à $2 millions ou $2,100,000.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour toute l'année.
M. HARVEY (Jonquière): Pour toute l'année.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quand la mesure sera véritablement
effective, en 74/75.
M. HARVEY (Jonquière): Pour l'année 74/75, le montant
pourra être plus élevé, mais nous allons l'identifier l'an
prochain en fonction de ce qui s'est passé.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Beauce.
M. ROY (Beauce): La question que j'aurais à poser, à la
fin de nos travaux, est celle-ci: Est-ce qu'il y a eu des transferts, au sein
même du ministère, d'un poste budgétaire à un autre,
au cours de l'année? Est-ce que vous avez des détails
là-dessus?
M. HARVEY (Jonquière): Ce n'était pas possible de faire
des revirements, d'un article à l'autre ou à l'intérieur
du même article. Il y an a de façon assez fréquente, des
revirements de fonds à l'intérieur des sous-articles, mais jamais
d'un article à l'autre. Ce n'était pas possible.
M. ROY (Beauce): II n'y en a pas eu.
M. HARVEY (Jonquière): Un des rares ministères pouvant
aller immédiatement dans le système PPBS était le
ministère du Revenu, en raison de nos nouvelles structures et du
programme que nous avons pour percevoir les sommes. Nous sommes dans le PPBS.
C'est plus facile qu'un ministère à vocation économique ou
un ministère à multiples vocations comme celui des Transports,
par exemple, où, avant d'atteindre cet objectif, ça peut prendre
plusieurs années. Dans notre cas, c'est un ministère
administratif. Alors, c'est plus facile. On le voit, d'ailleurs. Certains
ministères nous demandent souvent de leur prêter de nos gars qui
sont déjà bien habitués à ce
système-là, de façon à repérer
immédiatement nos coûts et, au fait, à savoir où on
va et où va notre argent pour maintenir le coût de
l'administration le plus bas possible.
M. ROY (Beauce): Cela va.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous n'avez pas utilisé le fonds de
secours du ministre des Finances?
M. HARVEY (Jonquière): On n'est pas assez dépensiers pour
cela.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que vous avez beaucoup de
problèmes du côté de l'intégration de vos
fonctionnaires?
M. HARVEY (Jonquière): Non, on peut dire que c'est
réglé, on a des exceptions naturellement. On n'instaure pas un
tel système sans
avoir à réviser des cas particuliers, mais on peut dire
que dans l'ensemble c'est une réussite.
Mon sous-ministre me dit: C'est réglé, il n'y a plus de
problème. Moi, je suis d'accord avec lui.
M. CLOUTIER (Montmagny): II n'y en a pas eu assez en tout cas pour que
ça devienne un problème à l'intérieur du
ministère.
M. HARVEY (Jonquière): D'ailleurs, le ministère du Revenu,
après dix ans seulement d'existence, en est à l'application de sa
deuxième réorganisation. La majorité de nos
employés sont conscients qu'un ministère comme le nôtre,
pour avoir une gestion moderne, doit constamment revoir sa structure
d'activité pour être toujours à la fine pointe de
l'évolution.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le Conseil du trésor...
M. HARVEY (Jonquière): En entrant on leur dit, donc on n'a pas de
misère quand on fait des changements.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le Conseil du trésor vous a
dépouillés de certains fonctionnaires, de certaines ressources
humaines quand on a organisé un service de recherche, des analystes, des
recherchistes, des programmeurs?
M. HARVEY (Jonquière): Un expert en informatique, mais
généralement ils sont conscients que nos hommes clés chez
nous doivent demeurer avec nous.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ils vous laissent vivre en parallèle
avec...
M. HARVEY (Jonquière): On peut dire qu'on n'a pas trop de
misère avec eux. Cependant, quand ils sont réellement mal pris,
bien sûr, on appartient au même gouvernement; alors c'est
après l'étude par les deux sous-chefs concernés qu'on
accepte ou on refuse. C'est arrivé dans le cas d'un expert en
informatique.
D'ailleurs, on ne pourrait pas se le permettre. C'est sûr que, nos
effectifs de direction étant tellement limités, on ne pourrait
pas se permettre ça. On rouspèterait pas mal. On peut dire qu'on
n'a pas de misère avec le ministère des Finances ou les autres
ministères pour nos hommes clés. On les conserve pas mal.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'ailleurs, le ministre et le ministère
ne devraient pas avoir de complexe d'infériorité,
vis-à-vis des autres ministères. C'est le ministère le
plus rentable au gouvernement, c'est le ministère le plus positif.
M. HARVEY (Jonquière): Dans notre cas on surveille pour ne pas
avoir l'autre complexe.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre des Finances...
M. HARVEY (Jonquière): On se surveille pour ne pas avoir l'autre,
il est dangereux.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre des Finances dépense et le
ministre du Revenu va en chercher.
M. HARVEY (Jonquière): Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Alors, le programme 3 est
adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... ce sont les questions que nous avions
à poser. Evidemment, l'étude des crédits du
ministère du Revenu se poursuit toujours assez rapidement. On vient de
le dire, c'est un ministère qui perçoit de l'argent. Pour autant
que le ministre nous assure qu'il le perçoit de la façon la plus
humaine possible, de la façon la plus décentralisée
possible, alors nous souhaitons bonne chance au ministre et à ses
officiers.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Beauce.
M. ROY (Beauce): J'en profite également pour remercier le
ministre, le sous-ministre et ses autres collaborateurs pour les
réponses que nous avons eues aux questions que nous avons
posées.
M. JORON: J'adresse les mêmes remerciements aux mêmes
personnes, M. le Président.
M. HARVEY (Jonquière): Pour conclure rapidement, je remercie les
différentes oppositions, de même que tous mes collègues de
l'Assemblée nationale, qui, de plus en plus, dans leurs relations qui
sont tout à fait normales avec les différents chefs de service au
ministère du Revenu, sont conscients que le rôle qu'ils ont
à jouer est un rôle difficile. On s'aperçoit que les
députés, de plus en plus, conçoivent que le
ministère du Revenu ce n'est pas un magasin général.
Alors, on s'aperçoit que les demandes des représentants, en
provenance de leurs commettants, sont plus explicatives et, en
général, ce sont des demandes de délais en raison de
capacité de payer. Je pense que les officiers de mon ministère,
au cours de la dernière année, se sont appliqués à
donner une information valable aux contribuables, tout en signalant que leurs
représentants ont très bien plaidé leur cause en vue non
pas de faire réduire des comptes quand il y a une erreur, bien
sûr, elle est corrigée mais d'obtenir, dans certains cas,
des délais raisonnables pour éviter le pire pour leurs
entreprises.
Alors, je vous remercie infiniment. Je remercie le député
de Châteauguay de s'être privé de poser des questions, parce
que c'est un gars qui aurait pu pas mal nous embêter. Comme l'autre, ce
n'est pas un comptable honoraire, mais un honorable comptable. Il est bien
correct! Alors, je vous remercie de votre collaboration.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): A mon tour, j'aimerais remercier
les membres de la commission parlementaire qui m'ont facilité la
tâche. Je déclare que les crédits du ministère du
Revenu sont adoptés. La séance est levée.
(Fin de la séance à 11 h 9)