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(Onze heures trente-quatre minutes)
Le Président (M. Paré): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des finances et des comptes publics s'est réunie ce
matin en vue d'étudier article par article le projet de loi no 8, Loi
concernant l'adoption des chapitres 35 et 45 des lois de 1982 et modifiant
certaines conditions de travail dans le secteur public.
Les membres de la commission sont M. Blais (Terrebonne), Mme Lachapelle
(Dorion), M. Fortier (Outremont), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie), M. Gagnon
(Champlain), Mme Juneau (Johnson), MM. de Bellefeuille (Deux-Montagnes),
Johnson (Vaudreuil-Soulanges), Lachance (Bellechasse), Bérubé
(Matane), Scowen (Notre-Dame-de-Grâce).
Les intervenants à la commission sont: MM. Bisaillon
(Sainte-Marie), Fallu (Groulx), Lafrenière (Ungava), Lalonde
(Marguerite-Bourgeoys), Lévesque (Kamouraska-
Témiscouata), Lincoln (Nelligan), Polak (Sainte-Anne), Proulx
(Saint-Jean), Rochefort (Gouin), Ryan (Argenteuil).
Mme Lavoie-Roux: M. le Président.
Le Président (M. Paré): Oui, Mme Lavoie-Roux,
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Y aurait-il possibilité que vous
remplaciez M. French (Westmount) par Mme Lavoie-Roux (L'Acadie) s'il vous
plaît?
Le Président (M. Paré): C'est déjà
corrigé, Mme la députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Ah! c'est déjà fait. Je m'excuse,
je ne vous avais pas entendu.
Le Président (M. Paré): À ce moment-ci, je
demanderais qu'on désigne un rapporteur à la commission.
Une voix: M. Lachance. Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Paré): Donc le rapporteur sera M.
Lachance, de Bellechasse.
J'aimerais vous rappeler qu'il y a déjà 35 minutes
d'écoulées depuis l'ouverture et, selon le mandat, les travaux de
la présente séance doivent se terminer à 12 h 30.
Mme la députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je voudrais simplement,
d'une façon un peu plus officielle, réitérer la demande
que j'ai adressée tout à l'heure officieusement au ministre,
pensant pouvoir épargner un peu de temps. L'objet de la demande, c'est
qu'il y a ici le groupe - j'ai leur nom exact - le Syndicat des travailleurs
unis de l'Institut Pinel qui aimerait être entendu devant cette
commission parlementaire. Très brièvement, ces gens-là, du
point de vue salarial, étaient jusqu'à maintenant régis
par une clause remorque découlant des conventions collectives des agents
de la paix.
Ils n'étaient pas certains, d'abord, s'ils étaient inclus
dans le décret et voulaient faire valoir certains points de vue. Du
point de vue normatif, ils relèvent du ministère des Affaires
sociales. C'est strictement cela et je voulais vous référer,
à l'article 154 puisque je ne voulais quand même pas en faire une
proposition formelle. Si vous désirez que je la formalise: "En
commission plénière ou élue, après la
deuxième lecture, on ne peut discuter que les détails d'un projet
de loi et il ne peut y avoir audition publique que devant une commission
élue pourvu que celle-ci y consente." C'est dans ce sens-là que
je demande officiellement le consentement du ministre et du parti
ministériel pour que ces personnes soient entendues. Je pense qu'ils
seront quand même brefs, j'imagine qu'ils en auraient suffisamment d'une
demi-heure, et peut-être même pas; c'est tout.
Le Président (M. Paré): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, de notre
côté, je pense qu'il n'y a pas d'objection à entendre ce
témoignagne, d'une part. D'autre part, il se pose une question
d'application un peu plus stricte quant au mandat de notre commission,
puisqu'il y a toujours le problème de précédent avec
lequel nous devons vivre dans ce régime parlementaire et le
précédent risquant d'être le suivant: Dans quelle mesure
une commission parlementaire qui n'a pas avisé les citoyens qu'ils
peuvent venir témoigner peut-elle accepter d'entendre un groupe et non
pas d'autres? Cela pourrait amener certains de nos concitoyens à
prétendre qu'ils n'ont pas eu une chance égale d'être
entendus.
Cela m'apparaît cependant une
objection peut-être importante pour nos légistes de
l'Assemblée nationale mais pas tellement forte dans la mesure où
la commission parlementaire peut très bien choisir de se donner
l'éclairage approprié lors de l'étude d'un article. Je
pense qu'au moment de l'étude de l'article 12, nous voudrons apporter un
amendement et à ce moment, nous pourrons les entendre puisque
l'amendement spécifique porte sur le point d'intervention qu'ils veulent
soulever ici à la commission.
Donc, M. le Président, si vous n'avez pas une longue
jurisprudence interdisant un tel comportement de la part d'une commission, pour
autant que je suis concerné, je suis prêt à donner mon
accord.
Le Président (M. Paré): Toujours en fonction de
l'article 154, par une décision rendue en 1974, il est
spécifié: "Dans l'économie de notre règlement,
l'audition publique de la commission se fait immédiatement après
la première lecture, avant l'adoption du principe même de la loi.
Lorsqu'on entendra, par exception, des témoins en commission élue
après la deuxième lecture, ce ne sera que pour recevoir certaines
explications sur des particularités de cette loi".
Donc en fonction de cela, s'il y a consentement, on pourrait, à
l'article qui concerne les gens, les recevoir pour apporter justement des
explications supplémentaires, soit lors de l'étude de l'article
12.
Est-ce que nous nous entendons sur ce point?
M. Bérubé: Votre grande sagesse nous
éclaire, M. le Président.
M. Blais: II faut finir de bonne heure, disons dix minutes au
maximum ou quelque chose du genre. Est-ce que...
Mme Lavoie-Roux: M. Le Président, ces personnes ne sont
pas venues ici pour prendre le temps de la commission. Nous commençons
35 minutes en retard. Je suis un peu mal à l'aise de fixer dix minutes.
Tant mieux si cela ne prend que dix minutes. S'ils ont besoin d'un quart
d'heure... Je pense qu'il faut comprendre l'objet de leur requête. Nous
avons ordre de siéger jusqu'à 12 h 30 mais si par hasard nous
n'avons pas terminé à 12 h 30, que voulez-vous, nous serons
obligés de revenir. Nous on n'a pas - je vais demander à mon
collègue d'Argenteuil -l'intention de faire durer la commission. On
prendra le temps qu'il faut.
M. Bérubé: On verra durant le déroulement de
nos travaux M. le Président.
Le Président (M. Paré): D'accord. Si j'ai bien
compris, M. le député de Bellefeuille.
M. de Bellefeuille: M. le Président, Mme la
députée de L'Acadie avait d'abord parlé d'une demi-heure.
Il me paraît sage de fixer cette limite, qui est une période de
temps assez longue.
Mme Lavoie-Roux: Si on peut prendre moins de temps, tant
mieux!
M. de Bellefeuille: Si cela dure moins longtemps tant mieux. Il
est peut-être préférable d'avoir un maximum.
Le Président (M. Paré): D'après ce que je
peux voir, il se dégage un consensus qui serait le suivant: en fonction
de l'article 154 nous allons pouvoir questionner les gens qui sont ici pour
éclaircissement à l'article 12 et on limite le temps maximum
à une demi-heure. C'est un maximum. Est-ce que nous nous entendons
là-dessus?
M. Ryan: Seulement une chose, parce que là vous nous
mettez dans un carcan. Il peut très bien arriver que nous consacrions
assez de temps aux Il premiers articles ou que ces gens n'aient pas l'occasion
d'être entendus aujourd'hui. À ce moment-là, ils seraient
obligés de revenir à un autre jour. Il serait peut-être
mieux de les entendre tout de suite au début afin qu'on sache à
quoi s'en tenir.
M. Bérubé: On peut inverser l'ordre d'analyse de
l'article tout simplement.
Mme Lavoie-Roux: Bien oui.
Le Président (M. Paré): Après les remarques
préliminaires, de part et d'autre on ira immédiatement à
l'étude de l'article 12 du projet de loi no 8.
Ceci étant dit, on va considérer que c'est de cette
façon que nous allons procéder cet avant-midi. La parole est
immédiatement au ministre pour les remarques préliminaires.
M. le ministre la parole est à vous.
M. Bérubé: La parole est à moi. Quel article
a été appelé?
Une voix: Ce sont les remarques préliminaires.
Remarques préliminaires M. Yves
Bérubé
M. Bérubé: Les remarques préliminaires. Ce
sera très bref, M. le Président.
En fait, nous devons ici étudier un projet de loi qui, comme j'ai
eu l'occasion de l'expliquer, vise essentiellement trois objectifs. Lepremier est de s'assurer que
toute contestation juridique des lois adoptées par
l'Assemblée nationale ne puisse entraîner de difficultés
d'application des régimes de conditions de travail des employés
du secteur public, de telle sorte que l'on puisse assurer à la
population du Québec les services publics auxquels elle a droit, d'une
part. D'autre part, cette mesure de sécurité de précaution
juridique étant acquise, il s'agissait également d'apporter
certaines modifications aux décrets, qui sont essentiellement de deux
ordres, avec un amendement que nous avons l'intention d'apporter à
l'article 12.
La première modification aux conditions de travail a trait aux
employés oeuvrant à temps partiel pour le gouvernement. Dans le
cas de ces employés, il s'est tenu de nombreuses heures de discussions,
à savoir si on devait appliquer un régime de
rémunération différent pour eux. Je dois souligner que les
discussions avec la partie syndicale nous avaient convaincus du peu
d'intérêt de la partie syndicale à apporter de telles
modifications au nom du principe suivant: à travail égal, salaire
égal. On ne voyait pas pourquoi un employé à temps partiel
se verrait rémunéré sur une base différente d'un
employé à temps plein -j'entends sur une base différente,
à un taux horaire différent - alors qu'il effectuait le
même travail. Par contre, un principe que nous avons cherché
à défendre depuis le début a été de faire en
sorte que pour traverser la période économique très
difficile, cela nous amenait à demander aux employés du secteur
public un effort - je pense qu'il ne faut pas chercher à le minimiser,
il est important - qui demandait une plus grande abnégation de la part
des employés du secteur public.
En temps normal, je pense, en bonne période de croissance
économique, il aurait été approprié de maintenir
des objectifs de négociation du type de réalignement des salaires
dans le secteur public sur ceux du secteur privé pour des
activités comparables. Il aurait été sans doute
approprié également que l'on recherche une certaine
amélioration de la productivité, productivité prise au
sens d'une modification de l'organisation du travail de manière que le
coût des services publics devienne comparable pour des services
semblables à ce qui peut se donner ailleurs dans d'autres appareils
gouvernementaux performants. (Il h 45)
Partant donc de ces principes, on pourrait dire que même en
période de bonne croissance économique, il aurait
été approprié de maintenir ces objectifs, mais de le faire
de façon plus graduelle. Il est clair qu'en période de crise
comme celle que nous venons de traverser, le virage était plus brutal,
plus difficile à prendre et nous avons été amenés,
à ce moment, à envisager de traiter de façon
différente les employés mieux rémunérés des
employés moins bien rémunérés. C'est ce qui nous a
amenés à faire, dès avril 1982, une proposition de
réouverture et d'augmentation de salaire modulée en faisant en
sorte qu'un salarié gagnant autour de 16 000 $ par année n'aurait
pas connu de réduction salariale par rapport à ce qu'il
s'attendait par rapport à la convention collective
précédente.
Evidemment, quant au salarié gagnant plus de 37 000 $, il
était complètement gelé. Donc nous avons modulé en
protégeant, de façon inégale, les salariés suivant
qu'ils se classaient dans les hautes échelles salariales ou les
basses.
Or, le problème que cela pose pour les employés à
temps partiel, c'est que ceux-ci, souvent, du fait qu'ils travaillent à
mi-temps, sont amenés à recevoir une rémunération
moyenne sur l'année que l'on peut qualifier de basse même si sur
le plan de la rémunération horaire, ils sont
considérés comme des salariés peut-être mieux
traités que d'autres de nos concitoyens.
On peut donc partager les deux points de vue, à savoir que,
à travail égal salaire égal et, par conséquent, ne
pas modifier la rémunération pour les employés à
temps partiel ou, au contraire, on peut choisir, effectivement, de donner une
meilleure sécurité, une meilleure protection salariale pour les
employés à temps partiel en se basant sur l'argument que devant
le peu d'emplois à temps complet disponibles, un grand nombre de
citoyens font du travail à temps partiel non pas par choix mais par
nécessité. Par conséquent, il était
approprié de leur appliquer un régime un peu
différent.
Donc la loi que nous déposons ainsi vient bonifier les conditions
de travail pour les employés à temps partiel sans cependant le
faire pour les employés gagnant une rémunération de plus
de 13 $ l'heure, c'est-à-dire lorsque nous avons affaire à des
employés mieux rémunérés sur une base horaire, donc
souvent disposant d'un bagage d'éducation plus important qui leur donne
une plus grande mobilité, une plus grande flexibilité sur le
marché du travail. Nous avons estimé que pour les salariés
gagnant plus de 13 $ l'heure, il n'était pas approprié d'apporter
une telle modification mais de le faire essentiellement toujours en respectant
le principe que les gens qui sont peut-être moins bien outillés
pour faire face à une crise économique doivent être ceux
que l'État doit protéger avant tout.
C'est donc un des éléments de modification.
Également, le deuxième élément de modification aux
conditions de travail a trait à des bonifications qui ont
été longuement discutées à la commission
parlementaire de l'éducation, sur lequel je ne veux pas revenir et qui
portait essentiellement sur une introduction plus
graduée de l'objectif d'accroissement de tâches que nous
avions pour le niveau collégial.
Soulignons que dans la mesure où il y a eu entente au niveau
primaire et au niveau secondaire, cette entente remplace les décrets
prévus à la loi no 105. Il n'y avait donc pas lieu d'adapter de
telles modifications. Mais comme il n'y avait pas d'entente au niveau
collégial, nous avons bon espoir, d'ailleurs, d'après les
discussions en cours à l'heure actuelle, qu'il y aura entente mais
néanmoins pour ne pas préjuger des conclusions des discussions,
nous avons apporté les modifications qui avaient été
discutées à la commission parlementaire de l'éducation. En
ce qui a trait au régime d'enseignement au niveau collégial,
j'aurai l'occasion, si on veut, de revenir sur ces modifications en cours de
discussion.
Signalons enfin qu'existe - c'est le troisième point - un article
19a. Nos concitoyens qui ont demandé à être entendus seront
intéressés à connaître la position gouvernementale.
Il vaut peut-être la peine de mentionner en quelques mots la situation
des employés de soutien de l'institut Pinel. Le cas de ces
employés de soutien est un peu particulier dans la mesure où leur
convention collective est négociée par la
Fédération des affaires sociales et donc incorporée dans
les décrets de la loi no 105 en ce qui a trait à toutes les
conditions de travail. Par contre, au chapitre salarial, une clause de la
convention collective existait, une clause remorque en vertu de laquelle ces
employés étaient rémunérés comme
l'étaient les agents de la paix du gouvernement. Or, vous savez que nous
sommes en négocation avec les agents de la paix du gouvernement à
l'heure actuelle et que, par conséquent, leurs conditions de travail ne
sont pas précisées dans les décrets de la loi no 105.
Or, effectivement, lorsque nous avons adopté la loi no 70, nous
avons prolongé les échelles en cours, ce qui a fait que la clause
remorque de la convention à laquelle ils étaient astreints a
été prolongée de trois mois.
Lorsque nous avons apporté la loi no 105 nous avons retiré
la clause remorque sans cependant insérer d'échelles salariales.
En effet, rappelons-nous que la loi no 105 modifiait les échelles
salariales pour tenir compte d'une meilleure protection des bas
salariés. En retirant la clause remorque mais en n'insérant pas
d'échelles, ces employés se sont retrouvés dans un vide
juridique complet, c'est-à-dire qu'il n'y avait plus d'échelles
salariales s'appliquant à eux. C'est ce qui explique pourquoi, dans le
document sessionnel 86, que j'ai déposé à
l'Assemblée nationale, nous avons remis des échelles applicables
à ces employés. Toutefois, après discussions avec le
syndicat, dans la mesure où, semble-t-il, nous sommes prêts
à signer une entente couvrant ces employés en particulier et nous
sommes prêts à incorporer dans ladite entente la
réintégration de cette clause remorque qui existait dans leur
convention antérieure, cela serait fait directement par entente et non
pas voie législative, la seule chose que je comptais faire était
de déposer à l'Assemblée nationale, cet après-midi,
un nouveau document sessionnel, le 142, qui retirerait les échelles
salariales de manière...
Mme Lavoie-Roux: Qui retournerait à la clause
remorque.
M. Bérubé: Qui retirerait simplement les
échelles salariales et on incorporerait par discussions, par
négociations, la clause remorque.
C'étaient là les modifications. Le dernier point qu'il est
important de souligner est l'article 19 du présent projet de loi qui
fait en sorte que l'on peut alléger le processus d'adoption des
conventions collectives et qu'une fois qu'il y a entente à
l'échelle nationale, c'est-à-dire dans le cadre des
négociations prévues par la loi 55, cette entente n'a pas besoin
d'être ratifiée localement par chacune des commissions scolaires
ou par chacun des syndicats au niveau collégial. C'est, en pratique,
pour alléger le processus d'approbation des décrets et/ou
conventions collectives modifiés par entente entre les parties.
M. le Président, on peut donc qualifer ce projet de loi
essentiellement de positif dans la mesure où il bonifie les conditions
de travail des employés du niveau collégial, pour les
employés à temps partiel, pour les employés de l'institut
Pinel, et il assure également une mise en application rapide des
ententes entre les parties.
C'est donc essentiellement un projet de loi contre lequel on peut
difficilement avoir de critiques.
Le Président (M. Paré): La parole est maintenant au
député d'Argenteuil.
M. Bérubé: À moins de parler hors sujet,
mais j'attends le député de Sainte-Marie.
M. Claude Ryan
M. Ryan: M. le Président, nous avons fait valoir, à
l'occasion du débat de deuxième lecture, les objections que nous
nourrissons à l'endroit de ce projet de loi qui sont essentiellement les
mêmes que nous avons formulées à maintes reprises au sujet
des textes législatifs dont il n'est qu'un prolongement
légèrement amélioré, textes dont le principe
lui-même encourait notre réprobation et l'encourt toujours. Par
conséquent, les objections que nous avons
formulées à un stade antérieur valent d'autant plus
que le ministre n'a annoncé ce matin aucun amendement nouveau. Je
croyais, quand il a commencé à parler, qu'il allait annoncer des
amendements qui amélioreraient encore davantage les conditions qu'il
avait décrites dans la première version du projet de loi. Mais,
en l'écoutant, je me suis rendu compte qu'il n'avait que redit ce qu'il
nous avait déjà communiqué. Par conséquent, nous en
sommes exactement au point où nous en étions.
Le premier but du projet a été passé sous silence
par le ministre parce que les intentions du gouvernement à ce sujet
demeurent profondément équivoques. Le premier but du projet - on
ne saurait l'oublier - est de rétablir la régularité en
matière d'obligation du gouvernement touchant le bilinguisme de nos
lois. C'est la raison d'être du projet de loi. C'est la raison
d'être première; je suis étonné que le ministre n'en
ait point soufflé mot tout à l'heure. J'écoutais l'autre
jour le député de Deux-Montagnes émettre des
réserves à propos de l'article 1 dont nous aurons l'occasion de
discuter. Je voulais lui dire que nous étions profondément
d'accord avec lui et que les objections de principe qu'il a soulignées
au sujet de cette partie du projet de loi vaudront d'être
examinées soigneusement et nous les partageons de ce
côté-ci entièrement.
En ce qui touche la rémunération, nous sommes très
heureux des améliorations que le projet de loi apporte pour les
catégories de salariés qui sont à temps partiel et qui
touchent moins de 13 $ de l'heure. Nous trouvons que l'adoucissement aurait
dû s'appliquer également à tous les salariés
à temps partiel qui gagnent moins de 16 000 $ par année et dont
cette activité est leur seul gagne-pain, ce qui serait le cas - dans le
secteur de l'enseignement - de 70% des enseignants à temps partiel. Je
pense que, tout à l'heure le ministre nous disait qu'on pouvait aborder
ce problème à partir de deux philosophies différentes,
mais on ne peut choisir les deux en même temps. Si l'on choisit une
philosophie qui consiste à ne pas rogner de manière
démesurée le revenu des personnes qui touchent moins de 16 000 $
par année, il me semble qu'elle peut s'appliquer à tout le monde
sans comporter d'injustices pour personne. J'ose espérer que le ministre
garde encore dans son sac des réserves qui permettront de voir clair
à ce sujet.
Un autre point qui avait été souligné... Je
préviens tout de suite le ministre que nous voudrons avoir un
débat là-dessus. Le gouvernement nous dit d'un côté:
Dans le secteur des affaires sociales, nous n'avons pas inséré
dans le projet de loi des propositions d'améliorations qui avaient
été formulées par le gouvernement dès le mois de
janvier, dans le cadre de règlements proposés à
l'époque par le premier ministre lui-même et dans les discussions
qui avaient eu lieu à la table des négociations avec les
représentants de ce secteur. Le ministre des Affaires sociales a dit
bien clairement: On n'incorpore pas ces éléments dans le projet
de loi pour une raison c'est que ces gens-là n'ont pas voulu les
accepter sous la forme d'une entente signée, d'une entente dûment
convenue. Nous n'acceptons pas la raison, nous la comprenons.
Maintenant, il faudrait que le ministre nous explique ce que veut dire
l'article 12 du projet de loi suivant la même philosophie. Et là
je ne veux pas du tout enlever à un autre groupe de travailleurs quoi
que ce soit. Je crois comprendre que le ministre incorpore dans la loi no 105,
avec l'article 12, des propositions qui ont fait l'objet d'ouvertures, soit le
9 février dernier, soit à l'occasion de la commission
parlementaire ou de la phase de conciliation, l'ouverture de la part de la
partie patronale comprenant le gouvernement. Ces dispositions seraient incluses
dans la loi et elles viendraient modifier directement les décrets sans
qu'il y ait eu d'entente signée en bonne et due forme. Le ministre
entrevoit une entente; nous la souhaitons vivement de notre côté.
Mais à supposer qu'il n'y ait point d'entente - ce qui est le cas
aujourd'hui - il faudrait qu'on nous explique pourquoi l'on a une double
règle de mesure pour une certaine catégorie d'employés et
pour d'autres catégories d'employés. C'est un problème qui
se dégage à nos yeux de l'examen du projet de loi.
Pour le reste, je pense que tout ce que nous aurons à signaler,
nous pourrons le faire à l'occasion de l'examen article par article du
projet de loi. Je ne voudrais pas parler trop longtemps parce que j'aimerais
bien que les gens de l'institut Pinel qui sont ici puissent être entendus
avant l'ajournement de la présente séance.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Sainte-Marie.
M. Guy Bisaillon
M. Bisaillon: Je serai très rapide pour les mêmes
raisons que vient d'évoquer le député d'Argenteuil. Je
voudrais intervenir, M. le Président, aux fins de ne pas faire
apparaître comme trop certaine la joyeuse assurance du ministre quant
à l'unanimité qui se dégagerait de ce projet de
loi-là. Quant à moi, je pense qu'on peut avoir les mêmes
raisons de voter contre la loi 8 qu'on pouvait avoir de voter contre la loi no
70, la loi no 105 et même la loi no 111. (12 heures)
Je voudrais indiquer au ministre que
l'article 1 du projet de loi est, selon moi, abusif dans le sens que le
ministre a présenté ce projet-là comme loi palliative qui
corrige un certain nombre d'aspects des décrets, mais qui corrige aussi
des situations. Or le ministre se rend compte que les devoirs avaient
été mal faits, et ayant été mal faits, il prend les
mesures, à l'article 1, non seulement pour refaire ces devoirs, mais, en
même temps, pour nous faire croire qu'ils avaient été bien
faits la première fois. C'est ce que dit l'article 1. Il dit qu'il y a
une portée rétroactive qui prend la place ou qui se substitue aux
tribunaux.
Les tribunaux ont eu à se prononcer sur la portée et sur
la façon dont les choses avaient été faites au moment de
l'adoption de la loi 70 et de la loi 105. Si l'on n'est pas d'accord avec le
jugement qui en ressort, la procédure judiciaire doit poursuivre son
cours et l'on doit aller en appel contre cela, mais l'on ne doit pas, par un
projet de loi, faire en sorte d'annuler ou de recommencer à rebours le
devoir mal fait. Je pense que le ministre pourrait, par ce projet de loi,
corriger la situation à partir de maintenant et dire: À partir
d'aujourd'hui, on refait notre travail comme il faut. Mais, pour la partie
passée, il me semble que cela devrait rester comme c'est
présentement et que le gouvernement se fasse blâmer s'il a mal
fait son travail au moment où il l'a fait la première fois. Je
trouve que l'article 1 est un abus de pouvoir qui permet à n'importe
quel gouvernement de faire n'importe quoi sans jamais être
pénalisé, peu importent les mauvais gestes ou les coches mal
taillées.
Je passerais évidemment les mêmes commentaires, M. le
Président, sur le temps partiel. Le ministre nous a donné une
argumentation qui aurait pu militer en faveur de ne pas donner de traitement
particulier aux employés à temps partiel en disant: À
travail égal, salaire égal, et si l'on fait un travail à
temps partiel, on doit avoir le même statut. Il nous a donné une
autre argumentation qui allait dans le sens de reconnaître que, dans les
circonstances et à cause du climat économique particulier, on
pouvait donner un traitement particulier aux employés à temps
partiel, sauf qu'il le fait partiellement. Il ne le fait pas de façon
uniforme pour l'ensemble des travailleurs à temps partiel. Donc, par son
argumentation, c'est comme s'il détruisait lui-même par la suite
celle qu'il nous avait donnée en ne donnant pas le même statut et
le même traitement à l'ensemble des travailleurs à temps
partiel. Je sais que les députés ministériels sont
d'accord avec moi. Il n'y a pas de différence, à partir du moment
où l'on sait que ce n'est pas par choix que quelqu'un travaille à
temps partiel et que l'on peut reconnaître qu'il y a une bonne partie de
ceux qui travaillent actuellement à temps partiel dans les secteurs
public et parapublic ne le font pas par choix, mais par obligation. Si l'on
accepte ce principe, si l'on est d'accord avec l'argumentation du ministre, je
ne vois pas la différence entre quelqu'un qui travaille à temps
partiel à 8 $ l'heure et quelqu'un qui travaille à temps partiel
avec un revenu de 14 $ l'heure. C'est la même fonction. Son choix
à lui n'est pas de travailler à temps partiel à 14 $
l'heure. Son choix pourrait être de travailler à temps plein,
alors que c'est nous qui ne lui offrons pas de travail à temps
plein.
Donc, qu'on rétablisse les choses et si l'on embarque dans cette
argumentation qu'on traite uniformément tous ceux qui travaillent
à temps partiel avec le danger que cela peut représenter. Ce
danger est que, éventuellement, il soit plus intéressant de
travailler à temps partiel qu'à temps plein. Avec le temps, cela
pourrait se développer, mais cela irait dans le sens de l'argumentation
du message inaugural qui vise à développer, de toute
façon, le travail partagé et le travail à temps partiel.
Cela devrait être un argument additionnel pour le ministre qui, me
semble-t-il, devrait réviser sa position sur le temps partiel.
Pour ce qui est des autres arguments invoqués par le
député d'Argenteuil, M. le Président, je ne les reprendrai
pas. Je voudrais tout simplement lui faire part de mon accord avec ce qu'il a
développé.
Le Président (M. Paré): Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Thérèse Lavoie-Roux
Mme Lavoie-Roux: Je vais être très brève
parce que je pense que tous les arguments ont été
développés à la fois par le député
d'Argenteuil et le député de Sainte-Marie. En ce qui a trait au
temps partiel, je considère que c'est un programme important si l'on
compare le point de départ au moment où la loi 105 a
été adoptée. Mais il reste que, si l'on se
réfère au point de vue de ceux qui gagnent moins que 16 000 $,
quel que soit leur salaire horaire et qu'importe le fait qu'ils ne le fassent
pas par choix, je pense qu'on les pénalise inutilement.
C'est surtout sur le deuxième point que je veux appuyer - on aura
l'occasion d'y revenir - sur le fait que l'on ait établi comme condition
sine qua non pour l'incorporation des dernières offres,
c'est-à-dire des offres patronales du 21 janvier, la signature d'une
entente alors que cela ne semble pas être la même condition qui est
exigée ou que l'on n'ait pas la même exigence dans le cas d'autres
groupes de syndiqués. Pourtant, si je me réfère aux
paroles du président du Conseil du trésor, celui à qui il
en voulait le plus et de façon presque irrémédiable,
c'était le groupe des
enseignants qu'il trouvait intraitable. Il n'a pas eu ce même
jugement sévère à l'endroit des membres de la
Fédération des affaires sociales qui - et le ministre l'admettra
-sont ceux qui, dans le passé, dans les cinq ou six dernières
années, disons les quatre ou cinq dernières années, ont
été les plus touchés au point de vue des coupures, des
restrictions budgétaires, de pertes d'emplois, d'abolition de postes,
etc. dans toute la fonction publique et dans le secteur parapublic. Quand on en
arrive à la rédaction finale des décrets ou enfin des
conditions de travail qui vont régir les syndiqués jusqu'en 1985,
ce sont encore eux qui font le moins de gains et ceci, en dépit de la
publicité gouvernementale qui, pour le moins, prête à
ambiguïté. Je rappellerai au ministre, en passant, que la FAS n'a
pas fait la grève sauf deux heures, une journée du mois de
décembre, de mémoire, et peut-être une dernière
journée, une partie des membres de la FAS dans des institutions et des
établissements bien précis. On peut s'étonner de la
sévérité du gouvernement à leur endroit alors
qu'ils sont aussi des travailleurs qui oeuvrent auprès de la population
la plus faible et où la motivation est absolument essentielle pour
assurer la qualité des services dans ce domaine. C'est tout ce que je
voulais ajouter, M. le Président.
M. de Bellefeuille: M. le Président, je me demande ce qui
se passe. Est-ce que nous allons entendre ou pas les gens qui sont devant nous.
Je pense que c'est le temps là.
M. Bérubé: Ce sont les remarques
préliminaires et ensuite on pourra les entendre.
Le Président (M. Paré): Oui, on termine sur les
remarques préliminaires.
M. de Bellefeuille: Oui, j'avais compris que nous entendrions
d'abord les gens qui sont devant nous et que le reste serait fait après.
Est-ce qu'on pourrait passer à cela maintenant?
Le Président (M. Paré): II avait été
entendu comme...
M. de Bellefeuille: Cela n'a pas d'importance. Je ne veux pas
provoquer un débat de procédure avec le ministre, mais est-ce que
vous êtes d'accord, M. le Président, que le moment est maintenant
venu d'entendre les gens qui sont devant nous.
Le Président (M. Paré): Si les remarques
préliminaires sont terminées, oui.
M. Yves Bérubé (réplique) M.
Bérubé: Oui, M. le Président, dans la mesure où
justement je pourrai apporter quelques réponses aux points qui ont
été soulevés.
D'une part, la députée de L'Acadie vient de dire que c'est
le réseau des affaires sociales qui a été le plus
touché par les compressions, ce qui n'est pas exact. C'est dans la
fonction publique que l'impact a été le plus grand. Je sais que,
d'une façon générale, on a toujours tendance à dire
que c'est la bureaucratie, que les fonctionnaires ne font rien et que, par
conséquent, eux, ils peuvent prendre n'importe quelle compression, mais
c'est d'avoir une vision complètement erronée des choses. Je ne
cherche pas à minimiser l'effort qui a été demandé
dans le réseau des affaires sociales, loin de là, mais je suis
cependant obligé de rendre à César ce qui est à
César et c'est dans la fonction publique que l'effort demandé a
été le plus grand, premièrement. À titre d'exemple,
il y a présentement environ 5000 fonctionnaires de moins au gouvernement
qu'il y en avait en 1976, ce qui n'est quand même pas le cas dans le
réseau des affaires sociales. Deuxièmement, je pense que l'on
pourra reprendre le débat après, mais je vais aller rapidement
pour rendre à César ce qui est à César.
Le député de Sainte-Marie oppose les deux principes. En
effet, j'ai indiqué qu'on pouvait d'une part poser le principe "à
travail égal, salaire égal" et d'autre part, chercher à
protéger les petits salariés et à ce moment en faire un
principe qui est contradictoire. Je pense que le problème du
député de Sainte-Marie est la difficulté qu'il a à
justement comprendre les nuances et les compromis, en ce sens que rien n'est
jamais si clair et si précis et qu'à un moment donné, on
peut avoir à viser des situations intermédiaires.
Que veut dire le montant de 13 $? Il veut dire essentiellement quelqu'un
qui, s'il travaillait à temps plein, par exemple sur la base de 37
heures de travail, serait capable d'aller se chercher un salaire de 25 000 $
par année. Quelqu'un qui peut, sur une base annuelle, aller se chercher
un salaire de 25 000 $ par année, c'est déjà quelqu'un qui
est bien muni face à l'adversité, face à la vie en
général.
M. Bisaillon: Quand il le gagne.
M. Bérubé: Quelqu'un qui est bien
équipé sur le plan personnel, qui a soit une longue
expérience, de bonnes connaissances, ou des études quelconques,
est donc mobile. Par conséquent - c'est le point important -cette
personne étant plus en mesure de choisir le genre de travail qu'elle
accomplit, si elle travaille à temps partiel, c'est en bonne partie son
choix. Mais quelqu'un qui gagne un salaire de 16 000 $ par année n'a
peut-être pas beaucoup de choix comme emploi au Québec. Il
mérite une protection privilégiée. C'est essentiellement
le sens de la loi et l'on reste exactement dans la même
pensée.
Quant au point soulevé par le député d'Argenteuil
concernant certaines bonifications au décret de la loi no 105
s'appliquant aux enseignants du niveau collégial, mais ne s'appliquant
pas à d'autres employés du secteur public, nous avons eu
l'occasion de l'expliquer. Il y a eu, avec les partenaires du gouvernement, de
nombreuses séances de travail qui d'ailleurs ont conduit à la
commission parlementaire et à un débat public dont tout le monde
a pu prendre connnaissance. Ce qui nous a amenés à juger
qu'effectivement, tout en maintenant l'objectif d'accroissement de
productivité que nous nous étions imposé pour faciliter
son implantation dans le milieu scolaire de façon plus progressive au
lieu de le faire instantanément en une année, nous avons
estimé qu'il était en effet possible d'étaler ces mesures
sur trois ans et d'atteindre les mêmes objectifs. Donc, essentiellement
pour faciliter la tâche de l'administration scolaire, nous avons
estimé qu'il était approprié de reconnaître les
remarques qui nous étaient faites et de modifier les décrets en
conséquence. C'est la raison pour laquelle nous l'avons fait dans le cas
du secteur de l'enseignement.
Nous n'avons eu aucune demande similaire de la part de nos partenaires
dans le réseau des affaires sociales ni de la part du ministère
de la Fonction publique. À titre d'exemple, par conséquent, il
s'agissait d'un cas particulier où la négociation, si je me
permettais une mauvaise blague, s'est peut-être faite davantage avec nos
partenaires qu'avec les syndicats en face de nous dans ce cas particulier des
modifications aux décrets.
M. Ryan: M. le Président...
Le Président (M. Paré): M. le député
d'Argenteuil, avant de vous céder la parole, j'aimerais vous rappeler
que les travaux finissent à 12 h 30, nous n'avons pas commencé et
il sera bientôt 12 h 15. Nous avions accepté d'écouter
certaines explications de la part des gens qui sont ici.
M. le député d'Argenteuil.
M. Ryan: M. le Président, très brièvement,
d'abord je trouve que le ministre ne répond pas à l'objection que
nous apportons dans le cas des enseignants. Ces gens n'ont pas la
liberté d'aller produire leurs services sur le marché du travail
comme d'autres. Ils ont une compétence très
spécialisée qui trouve à s'exercer dans un réseau
institutionnel très déterminé. C'est là qu'il y a
injustice à leur endroit que je vous souligne avec force.
Deuxièmement, sur l'autre point, je trouve que vous n'avez pas
répondu à la question de principe qui a été
posée par le gouvernement lui-même. On aura l'occasion d'y
revenir, mais je voulais simplement vous prévenir que cette affaire
n'est aucunement réglée par le semblant d'explication que je
viens d'entendre.
Le Président (M. Paré): J'appelle maintenant...
M. Bérubé: II n'y aura pas réplique à
la réplique, M. le Président.
Le Président (M. Paré): Merci M. le ministre.
J'appelle maintenant l'article no 12.
Modifications de
certaines conditions de
travail dans le secteur public
M. Bérubé: M. le Président, tel que je l'ai
indiqué, j'ai l'intention de déposer à l'Assemblée
nationale le document sessionnel 142. À cette fin, j'aimerais indiquer
la volonté gouvernementale d'apporter un amendement à l'article
12 qui le modifierait en ajoutant à la fin ce qui suit: "et au document
sessionnel no 142 déposé le 25 mai 1983 devant l'Assemblée
nationale". Cela permet donc de déposer ce document sessionnel à
l'Assemblée nationale et de le reconnaître comme tel dans la
loi.
Quant au document sessionnel, il consiste tout simplement à
retirer les échelles salariales de manière à s'entendre
avec la partie syndicale. Il semble qu'il y aurait possibilité de
règlement lors d'une rencontre, cet après-midi, et de
réintroduire la clause remorque qui existait dans la convention
collective. (12 h 15)
Le Président (M. Paré): Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je me demande si l'on devrait tout de même
inviter les gens à faire leurs remarques s'ils en ont, à prendre
cinq minutes pour faire valoir leur point de vue. Je pense que le ministre
semble y avoir répondu en grande partie mais ils ont peut-être
quelques autres points à apporter.
Si vous voulez bien venir ici en avant.
Le Président (M. Paré): À la suite de la
motion de Mme la députée de L'Acadie au début de nos
travaux et à la suite du consentement unanime des membres de cette
commission, j'invite maintenant M. Robert Castonguay,
délégué syndical, et M. Denis Turbide, président du
Syndicat des travailleurs unis de l'Institut Pinel, à venir nous donner
certaines explications pour éclairer les membres de la commission
qui
étudient l'article 12.
La parole est à vous.
Syndicat des travailleurs unis de l'Institut
Pinel
M. Turbide (Denis): Je remercie la commission d'avoir bien voulu
nous entendre. J'avoue que M. le ministre a un peu désamorcé les
observations qu'on voulait faire ici ce matin, mais par contre nous allons
laisser tomber la présentation que nous voulions faire. En ce sens, je
pense que les paroles du ministre, en tout cas pour moi, semblent assez
claires: il est d'accord avec le principe d'une clause remorque et avec sa
reconduction sous forme d'entente. C'est ce que nous
préférons.
M. Bisaillon: Est-ce qu'on peut s'assurer auprès du
ministre que l'amendement que vous déposez à l'article 12 et le
document sessionnel que vous allez déposer cet après-midi en
Chambre, régleront le problème présenté par le
syndicat?
M. Bérubé: Pour les échelles salariales, ce
qui s'est produit, c'est ce que j'ai expliqué tout à l'heure. La
loi 70 avait prolongé la convention collective, donc couvrait les
conditions salariales. Mais dans la loi 105, la clause remorque a sauté.
À ce moment-là, nous nous sommes retrouvés sans
échelles salariales pour ces employés durant la période de
janvier à avril. C'est clair que cela n'avait pas de bon sens. La
proposition qui nous avait alors été faite était de
remettre dans le document sessionnel des échelles salariales, mais dans
la mesure où l'on est prêt à s'entendre sur une formule de
clause remorque, nous sommes d'accord pour cette clause remorque. Il n'y a donc
pas de problème.
M. Ryan: Et le document que vous déposerez cet
après-midi a une portée plus large que le cas des employés
de l'Institut Pinel.
M. Bérubé: Retirer les échelles... Ah oui!
le document 86 de cet après-midi n'a qu'un seul but, c'est-à-dire
retirer les échelles salariales de leur convention collective à
eux, la leur.
M. Bisaillon: Seulement la leur.
M. Ryan: Cela porte seulement sur les employés de
l'Institut Pinel? Très bien.
M. Bérubé: En fait, on...
Mme Lavoie-Roux: Pouvez-vous nous dire les avantages que vous y
voyez, plutôt que d'être dans le décret?
M. Turbide: C'était beaucoup plus une question de principe
qu'autre chose. Les tâches qu'on accomplit à l'institution se
comparent à celles qui sont accomplies par les agents de la paix en
institution pénale. D'ailleurs, l'administration le reconnaît,
elle ne le nie pas. Nous avons cette clause remorque depuis déjà
quinze ans et nous nous questionnions un peu sur le bien-fondé de
l'enlever. Comme je le dis, pour autant que le ministre... moi je
considère cela comme un engagement.
Mme Lavoie-Roux: Je dois dire que vous êtes des chanceux
parce que ce n'est pas...
M. Castonguay (Robert): J'aurais seulement une question à
poser au ministre Bérubé, si les membres de la commission me le
permettent. Lorsqu'il parle d'avoir une entente avec certaines personnes, que
veut-il dire par entente? Est-ce une entente verbale ou écrite?
M. Bérubé: Une entente écrite,
signée.
M. Castonguay: Ecrite. Cet après-midi même ou dans
un autre contexte ou avec d'autres personnes?
M. Bérubé: On me dit qu'une rencontre est
prévue cet après-midi.
Une voix: Avec le Syndicat des agents de la paix?
M. Bérubé: Non, je pense avec leur syndicat... On
me dit que ce que l'on essaie de faire présentement, c'est avec le
représentant des affaires sociales, parce que vous êtes
intégrés à la Fédération des affaires
sociales.
M. Castonguay: C'est cela, oui.
M. Bérubé: Et je sais qu'il y avait des discussions
avec M. Rioux, de la CSN, ce matin. Il me semble, d'après ce qu'on m'a
donné comme information, qu'on était d'accord, qu'on était
sur la même longueur d'onde. C'est la raison pour laquelle on me disait:
Retirez directement les échelles salariales puisque dans le cadre de
l'entente que nous sommes prêts à conclure, nous allons
insérer la clause remorque.
M. Bisaillon: Mais la clause remorque dont on parle est une
clause-remorque qui, au plan salarial, ferait en sorte que les employés
de ce syndicat ou les membres de cette unité d'accréditation
recevraient le même traitement salarial que celui qui va être
négocié avec le Syndicat des agents de la paix. Est-ce cela?
M. Bérubé: Exactement. On vous remercie et on
s'excuse de vous avoir fait venir. J'ai moi-même pris connaissance du
problème ce matin en arrivant à la commission parlementaire, je
n'étais pas au courant.
Mme Lavoix-Roux: Par inadvertance, je suppose!
M. Bérubé: Je m'excuse des inconvénients que
nous vous avons causés.
M. Castonguay: On voulait soumettre un dossier. Mais la
réponse que vous avez donnée correspond, je pense, aux attentes
que nous espérions de la commission.
M. Bisaillon: II y a au moins un syndicat de content au
Québec.
M. Castonguay: Pour cet aspect-là. M. Turbide:
Encore, vous pensez?
Le Président (M. Paré): MM.
Castonguay et Turbide, nous vous remercions des explications que vous
avez apportées aux membres de la commission.
M. Bérubé: Je peux vous dire, M. le
député de Sainte-Marie, que les relations, à l'heure
actuelle, avec plusieurs syndicats au Québec, ne sont pas mauvaises et
il y a un effort réel pour regarder l'avenir dans la mesure où
les temps que nous avons traversés étaient passablement
pénibles. Maintenant, nous allons chercher quelque chose de plus positif
et optimiste.
M. Bisaillon: Très heureux d'avoir cette information et
cette admission du ministre, ce qui justifierait probablement l'abrogation de
la loi 111.
Le Président (M. Paré): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: M. le Président, avant de donner congé aux
représentants du syndicat et étant donné ce que le
ministre a voulu ajouter, pourrait-on leur demander si l'entente
particulière annoncée signifie qu'ils approuvent tout le
processus suivi par le gouvernement dans cette affaire-ci?
Le Président (M. Paré): La réponse est non,
M. le...
M. Bérubé: M. le Président, avec à
peu près tous les syndicats, il y a eu refus de leur part...
M. Ryan: Je n'ai pas demandé, M. le
Président...
M. Bérubé: ...d'entériner, par la conclusion
d'une entente, les décrets comme tels. Ils ont toujours
été très clairs sur ce point, l'ensemble des centrales
syndicales, et ce n'est pas moi qui leur en ferai le reproche.
M. le Président, on n'a même pas besoin...
Le Président (M. Paré): Un instant s'il vous
plaît, s'il vous plaît...
M. Ryan: Je ne crois pas qu'il y ait une loi qui autorise le
ministre à s'ériger en porte-parole des syndicats et je sais
qu'il est capable de le faire. Il me semble que j'avais posé ma question
pour obtenir une réponse des représentants syndicaux
présents ici.
Le Président (M. Paré): À votre
réponse, M. le député d'Argenteuil, c'est non puisqu'on
avait demandé à ces gens de venir nous apporter certaines
explications pour éclairer la commission sur l'article 12 et non pas
nous donner leurs commentaires.
À la suite de cela, est-ce que je considère que
l'amendement apporté à l'article 12 est adopté?
M. Ryan: Question de règlement, si ce n'était que
du peu de temps, j'aimerais discuter cette conclusion que vous tirez. Je ne
veux pas que vous pensiez que je l'accepte comme de l'argent comptant parce
qu'elle ne tient pas debout, je trouve...
Le Président (M. Paré): C'est exactement le texte
de la motion présentée et de l'invitation faite aux personnes qui
se sont présentées ici en avant, M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: M. le Président, j'inscris ma réserve
très forte, mais je ne veux pas faire de débat interminable ici,
cette affaire est...
Le Président (M. Paré): Est-ce que l'amendement
apporté à l'article 12 est adopté?
M. Ryan: Non. J'insiste pour que l'article soit repris. Vous
comprenez... Franchement, il serait ridicule de demander l'adoption ce matin.
Nous n'avons même pas le texte du document qui va être
annexé cet après-midi.
M. Bérubé: M. le Président, il me fait
plaisir de reprendre le document sessionnel à l'article 1.
M. Bisaillon: Oui...
M. Ryan: Je pense qu'on est mieux de reprendre au début.
D'ailleurs, il y a bien d'autres choses à propos de Il et 12 que
nous allons discuter et qui ne peuvent être réglées
dans deux minutes.
Le Président (M. Paré): Donc, on revient. J'appelle
l'article 1.
M. le député de Deux-Montagnes.
Interprétation et application
M. de Bellefeuille: M. le Président, je vais intervenir
à propos de l'article 1 de ce projet de loi. Ce projet porte un titre en
trois lignes que je ne vous lirai pas. Il a aussi été
appelé "projet de loi remédiatrice", on a aussi entendu le mot
"réparatrice".
Après les propos du ministre, ce matin, qui a professé une
très grande admiration pour sa loi, je pense que nous devrions appeler
cette loi "la loi de Pygmalion".
J'ai exprimé l'avis, dans le débat en deuxième
lecture, que le deuxième alinéa de l'article 1 était
fondé sur une confusion entre le législatif et le judiciaire et,
à la suite d'une réflexion, je me suis rendu compte que cette
confusion n'est pas que double, mais qu'elle est triple. Le deuxième
alinéa de l'article 1 repose sur une confusion entre le
législatif, le judiciaire et l'exécutif.
Le député de Sainte-Marie a parlé d'un devoir mal
fait. Si tel est le cas, M. le Président, il importe de savoir qui a mal
fait son devoir. Moi, je ne me souviens pas que le Parlement ait
délibéré ou tranché la question de savoir si les
documents sessionnels seraient présentés en français
seulement ou en français et en anglais. Cela n'a pas été
délibéré ni décidé par l'Assemblée
nationale, mais bien par le gouvernement. Ce n'est donc pas le
législatif qui a pris cette décision, mais bien
l'exécutif. Ce n'est certainement pas le judiciaire non plus qui a pris
cette décision.
La responsabilité du devoir mal fait, s'il en est une, M. le
Président, c'est donc la responsabilité ...
M. Bisaillon: Justement, c'est parce que l'on ne nous
écoute pas assez souvent...
Le Président (M. Paré): À l'ordre s'il vous
plaît!
Mme Lavoie-Roux: C'est exactement cela, on n'écoute
pas.
Le Président (M. Paré): À l'ordre s'il vous
plaît!
Mme Lavoie-Roux: II y a quelqu'un qui s'adresse à vous, M.
le ministre.
M. de Bellefeuille: Cette responsabilité du devoir mal
fait, M. le Président, s'il en est une est donc celle du gouvernement et
non pas des tribunaux ni de l'Assemblée nationale.
Je crois que le ministre et ses collaborateurs manifestent un
détestable mépris du Parlement. Ils font exprès pour
parler pendant que j'interviens. Cela ne me paraît pas acceptable, M. le
Président, et je vous prie de faire respecter le règlement.
M. Bérubé: Question de privilège, M. le
Président.
M. de Bellefeuille: II n'y a pas de question de privilège
en commission parlementaire.
M. Bérubé: M. le Président, j'invoque le
règlement de cette commission.
Le Président (M. Paré): Question de
règlement, M. le ministre.
M. Bérubé: Le député de
Deux-Montagnes - je ne sais pas sur quel pied il s'est levé ce matin, il
ne semble pas que ce soit sur le bon - indique que je n'ai pas à
préparer un élément de réponse aux arguments qu'il
soulève et, par conséquent, lorsqu'il me pose une question, que
je n'ai pas à solliciter des avis des gens qui m'entourent et qui sont
là pour me conseiller.
C'est une procédure hautement irrégulière. Si le
député de Deux-Montagnes est incapable de respecter le droit des
parlementaires qui sont assis en sa compagnie, à cette table, je ne vois
pas ce qu'il fait à cette commission parlementaire.
Le Président (M. Paré): M. le député
de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le Président, sur la question de
règlement, le droit des parlementaires ne comporte pas celui de refuser
d'écouter le parlementaire qui a la parole.
Cela dit, je reviens à mon propos. Je disais que s'il y a eu un
devoir mal fait, c'est le gouvernement qui l'a mal fait et non pas les
tribunaux ni le Parlement.
Je vais demander au ministre, M. le Président, s'il consent
à retirer le deuxième alinéa de l'article 1, mais je
voudrais vous informer tout de suite qu'advenant un refus du ministre, je
procéderai par voie de motion.
J'invite le ministre à ne pas s'entêter inutilement,
à ne pas trancher la décision à la légère
parce que je la considère grave. Je voudrais vous rappeler, ainsi
qu'à tous les membres de cette commission, que tout récemment,
nous avons eu l'occasion de constater l'importance du principe de la
séparation des pouvoirs.
En date du 10 mai 1983, le président de l'Assemblée
nationale, M. Richard Guay, a écrit au juge en chef de la Cour
supérieure,
M. Jules Deschênes, à propos de requêtes qui avaient
été présentées aux tribunaux dans le cadre ou en
marge des travaux de la commission parlementaire de l'énergie et des
ressources, relativement à l'éventuelle convocation de Me Jasmin.
Dans sa lettre, le président, M. Guay, affirmait notamment "au surplus,
selon le droit parlementaire, toute personne qui chercherait par des
procédures devant une cour de justice à dicter à
l'Assemblée ou à ses membres la façon dont ils doivent
exercer leur mandat pourrait porter atteinte aux droits et privilèges de
l'Assemblée".
C'est donc une affirmation du principe de la séparation des
pouvoirs qui établit bien la base du pouvoir législatif.
Ultérieurement, M. le Président, l'honorable juge Pierre
Pinard a rendu une décision consécutive à cette demande;
dans les trois dernières pages de cette décision, on trouve
l'affirmation de l'importance fondamentale du principe de la séparation
des pouvoirs.
Dans le deuxième alinéa de l'article 1, on nous invite
à affirmer que la présente loi "ne doit pas être
interprétée comme une reconnaissance que ces lois, les
décrets pris en vertu de celles-ci et les documents sessionnels auxquels
elles réfèrent doivent être adoptés, pris ou
déposés autrement que de la façon dont ces lois,
décrets et documents sessionnels l'ont été". Je
prétends que pareille affirmation ne doit pas être faite par le
Parlement. Pareille affirmation peut être faite, sous forme d'expression
d'opinion, par le gouvernement; il a fait plus qu'affirmer l'opinion, il en a
appelé de la décision des tribunaux, ce qu'il avait parfaitement
droit de faire. Mais puisque le gouvernement en a appelé auprès
des tribunaux, il me paraît absolument évident que le Parlement
n'a qu'à attendre que les tribunaux se soient prononcés. (12 h
30)
Si le Parlement intervient avant que les tribunaux se soient
prononcés, il pourrait être tenu responsable d'outrage à la
magistrature puisqu'il se mêlerait de trancher une question que le
gouvernement lui-même a mise devant les tribunaux. C'est donc aux
tribunaux et non pas au Parlement qu'il appartient de dire si ces lois, ces
décrets et ces documents sessionnels ont été
adoptés de la façon qu'il le fallait. Il n'appartient pas au
Parlement de le faire. Et s'il devait trancher cette question, il refuserait de
respecter le principe de la séparation des pouvoirs que la magistrature
elle-même vient de nous rappeler en l'acceptant.
En ce qui nous concerne la magistrature a reconnu la plénitude de
nos pouvoirs législatifs. Il nous appartient maintenant de
reconnaître de la même façon la plénitude du pouvoir
judiciaire.
Par conséquent, je considère, M. le Président,
qu'il est extrêmement important, dans le respect de nos institutions, de
retirer ce deuxième alinéa de l'article 1. Et je
répète que si le ministre refuse de le faire, j'en ferai une
motion.
Le Président (M. Paré): Je m'excuse, M. le
député de Deux-Montagnes, mais toujours dans le respect aussi de
nos règlements, il était prévu que les travaux seraient
arrêtés à partir de 12 h 30 et cette heure est
dépassée.
À moins de consentement unanime...
M. Bisaillon: Pour permettre de régler un problème,
comme nous avons siégé trente minutes en retard ce matin,
pourrions-nous au moins disposer de l'article 1, puis par la suite...
Le Président (M. Paré): C'est exactement ce que je
viens de dire. Pour pouvoir poursuivre les travaux, s'il y a consentement
unanime des membres de la commission...
M. Bisaillon: C'est cela, je me trouvais à demander le
consentement, M. le Président.
Le Président (M. Paré): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Bérubé: Malheureusement, cela n'est pas possible
parce que j'ai dû faire reporter des documents au Conseil des ministres
de manière à pouvoir les discuter durant la période du
dîner et, par conséquent, je dois m'absenter.
M. Bisaillon: Cela va.
Mme Lavoie-Roux: Maintenant, cette fois, on voudrait pouvoir
voter sur une telle motion mais..
Une voix: Je n'en doute pas.
Le Président (M. Paré): La commission ajourne donc
ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 32)