Journal des débats de la Commission de l'économie et du travail
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mardi 5 novembre 2024
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Vol. 47 N° 77
Étude détaillée du projet de loi n° 71, Loi visant à améliorer l’accompagnement des personnes et à simplifier le régime d’assistance sociale
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures quarante-six minutes)
La Présidente (Mme D'Amours) : Bonjour,
tout le monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de l'économie et du travail ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 71, Loi visant à améliorer l'accompagnement
des personnes et à simplifier le régime d'assistance sociale.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Mallette (Huntingdon) est remplacée par Mme Blais
(Abitibi-Ouest); M. Martel (Nicolet-Bécancour) est remplacé par Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice); Mme Tremblay (Hull) est remplacée par Mme Poulet
(Laporte); Mme Cadet (Bourassa-Sauvé) est remplacée par Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce); Mme Lakhoyan Olivier (Chomedey) est remplacée par Mme Prass
(D'Arcy-McGee); et M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve) est remplacé par Mme Labrie
(Sherbrooke).
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Lors de l'ajournement de nos travaux de jeudi dernier... dernier, pardon, nous
en étions à l'étude de l'article 43.3 introduit par l'article 18 du projet de
loi. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur le 43.3? Mme la députée de
Sherbrooke.
Mme Labrie : Est-ce que la
ministre avait un amendement ou... Parce que je vois à l'écran...
La Présidente (Mme D'Amours) : Non,
on est revenus... Non, ce n'est pas... Non, pas du tout.
Mme Labrie : C'est un
vieil... C'est un vieil amendement. Ce que je vois à l'écran, là, sur l'article...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
mais c'est pour... ce n'est pas pour le texte de l'intitulé, c'est plutôt
pour... c'est-à-dire, oui, c'est pour l'intitulé. Je vais vous... je vais vous
dire ça.
Mme Labrie : C'est écrit
article 18, là, c'est pour ça que je pose la question.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
c'est ça, c'est pour l'intitulé, le titre.
Mme Labrie : O.K.
La Présidente (Mme D'Amours) : Ça
s'en vient. Mais nous étions au 43.3. S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'article 43.3 est adopté? Pardon? Oui, vous avez levé la main.
Mme McGraw : Oui. Je crois qu'on
avait soumis des amendements, mais peut-être je veux juste, dans l'ordre, Mme
la Présidente, vous... juste pour nous conseiller, des amendements au 43.3, des
ajouts, mais c'est peut-être après...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...
Mme McGraw : Pas des
sous-amendements, mais bien des amendements qu'on avait. C'est ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
c'est maintenant. Vous avez un amendement? Est-ce que... Parce que, la dernière
fois que l'on a discuté avec vous, il n'y avait pas d'amendement.
Mme McGraw : Oh! Est-ce que
je peux demander une minute de suspension?
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 48)
(Reprise à 9 h 52)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Alors, puisque la ministre, elle a retiré l'amendement par rapport
aux familles monoparentales, on avait... on allait proposer un amendement pour
ajouter et élargir les groupes en considération, mais puisque ça a été retiré,
il nous reste juste des commentaires à faire sur l'article 43.3.
La Présidente (Mme D'Amours) : Allez-y.
Mme McGraw : Par contre, ça
va être ma collègue, si vous acceptiez que ça... il lui reste du temps.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
n'ai pas à accepter, dans le fond, c'est moi qui donne le droit de parole. Là,
il n'y a pas personne qui s'est levé... qui a levé la main, donc je donne la
parole à la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Merci, Mme la
Présidente. Donc, on parle de l'établissement des réseaux régionaux, et je
voudrais savoir comment allez-vous faire l'évaluation de ces réseaux pour voir
s'ils remplissent vraiment le mandat qu'on leur a donné, s'ils sont vraiment un
succès. Comment allez-vous évaluer ces réseaux? Par exemple, les différents
partenaires communautaires que vous allez avoir? Vous ne pouvez pas mettre un
réseau en place sans faire d'évaluation pour voir si ça atteint son but.
Mme Rouleau : Alors, il y a
régulièrement des évaluations qui sont faites. On est le ministère ayant le plus
d'évaluations. On évalue régulièrement. Alors, il y aura des évaluations pour
s'assurer que le mandat est bien réalisé.
Mme Prass : Et, j'imagine, ça
va être à partir du cheminement de la personne dans le programme? Parce qu'on
évalue, mais on évalue sur quelles bases?
Mme Rouleau : Bien là, vous
entrez dans les détails des évaluations, là. Je n'ai pas le détail des
évaluations puisque c'est au niveau administratif. Mais il y a des orientations
qui sont données, des évaluations qui sont faites régulièrement pour s'assurer
qu'on atteint bien les objectifs qui sont fixés. Alors...
Mme Prass : Parce que c'est
des craintes qu'on a... qui nous ont été communiquées par certains groupes. Par
exemple, tu sais, il peut y avoir des réseaux qui fonctionnent mieux que
d'autres dans certaines régions. Donc, est-ce qu'il y aurait lieu de partager
des meilleures pratiques? Est-ce qu'il y aurait lieu, quand elles ne
fonctionnent pas aussi bon que les autres, soit de réévaluer la composition du comité?
Parce que... Et quand vous dites «évaluation régulière», est-ce que c'est fait
de façon annuelle?
Mme Rouleau : Bien, c'est une
mise en œuvre graduelle qui se fait. Il y a une évaluation qui est faite. Le
partage des bonnes pratiques, c'est ce qu'on fait aussi, là. On l'applique à
certains...
Mme Rouleau : ...et dans
certaines... pour certaines organisations. Peut-être, M. le sous-ministre
adjoint, avez-vous un exemple à donner d'évaluation qui se fait à l'heure
actuelle?
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que j'ai le consentement pour que le sous-ministre prenne la parole? M. le
ministre, vous nommer, dire votre titre et, ensuite, répondre à la question.
M. Gauthier (Francis) : Merci,
Mme la Présidente. Alors, Francis Gauthier, sous-ministre adjoint à la
solidarité sociale et à l'assurance parentale. Effectivement, comme le
spécifiait la ministre, on a une équipe d'évaluation, au ministère, qui mène
des évaluations de programmes dans les différents champs d'action du ministère.
Dans le cas des réseaux d'accompagnement,
bien, on va les mettre en œuvre, comme la ministre l'évoquait, de façon
graduelle et, une fois qu'ils seront mis en œuvre, on pourra, effectivement,
faire l'évaluation de l'atteinte des résultats. Puis de la façon que ça
fonctionne, comme dans toutes les évaluations qu'on fait, initialement, il y a
un cadre d'évaluation qui est développé avec les objectifs, qu'est-ce qu'on
veut mesurer. Est-ce qu'on veut mesurer la dimension mise en œuvre, donc la
dimension plus administrative, ou encore les bénéfices au regard des personnes
visées? Ça fait qu'avant chacune des évaluations, c'est le cadre qui est
établi.
Puis, dans le cadre d'exemples récents,
bien, le programme Objectif emploi, on aura l'occasion d'en parler un peu plus
tard, a fait l'objet d'une évaluation de mise en œuvre puis une évaluation des
effets. Ça fait qu'on est venu à deux reprises porter un regard sur la façon
dont, administrativement, on a mis en œuvre le programme, puis, par la suite, l'évaluation
des résultats, donc l'atteinte, dans le fond, du point de vue du prestataire.
Ça fait que ça va être un peu la même chose dans le cas des réseaux
d'accompagnement.
Mme Prass : Et ces
évaluations se font de façon annuelle, à combien... quelle est la fréquence?
M. Gauthier (Francis) : Ça...
ce n'est pas... Ça dépend. Ça dépend des programmes, ça dépend des mesures,
ça... Généralement, on va attendre que le programme ou la mesure ait pris une
certaine... excusez-moi l'expression, mais une Vitesse de croisière, là,
qu'elle soit en place pour vraiment en mesurer les effets. Ça fait que ça,
dépend, il y a... ça varie en fonction de la mesure des programmes.
Mme Prass : Et quand
pensez-vous que, justement, vous allez mettre en place ces réseaux régionaux de
façon graduelle? Quand pensez-vous qu'ils vont être établis? Par exemple, une
fois que vous les aurez mis en place, par exemple, est-ce qu'il y aura une
évaluation à l'intérieur d'une année? Est-ce que vous... est-ce que vous serez prête
à accepter d'inclure dans le projet de loi qu'une évaluation va être faite,
disons, un an après qu'ils sont établis? Juste pour bien s'assurer.
Parce qu'encore une fois on sait que, des
fois, il y a une question de disparités régionales. On sait que, des fois, dans
certaines régions, les choses fonctionnent, dans d'autres, elles ne
fonctionnent pas. Ça fait que nous, on veut... ce qu'on veut s'assurer, c'est
que tous les Québécois qui sont prestataires de ce programme, dans n'importe
quelle région qu'ils se trouvent, qu'on est sûr que les gens qui sont sur le...
qui font partie du réseau régional, qu'ils ont les mêmes... pas les mêmes
objectifs, mais qu'ils atteignent les mêmes objectifs que, par exemple,
d'autres réseaux dans d'autres régions.
Mme Rouleau : C'est pour
pallier à un manque qui existe à l'heure actuelle, là, qu'on met en place ces
réseaux régionaux. Il y a des évaluations qui vont être faites. Ce que vous
voulez savoir, c'est s'il y aura une évaluation à partir... après un an?
Mme Prass : Bien, disons,
oui, dans l'espace d'un an.
Mme Rouleau : C'est ça que
vous vouliez savoir?
Mme Prass : Parce que,
justement, comme c'est une nouvelle entité, on veut... tu sais, il peut y
avoir... chacun peut travailler de sa façon, dans des silos, dans chaque
région. Puis ce qu'on veut s'assurer, encore une fois, c'est que tous les
prestataires aient accès à un service qui est équitable à travers la province.
Mme Rouleau : On a des façons
de faire, déjà. Peut-être que vous pouvez élaborer sur nos façons de faire.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le sous-ministre.
M. Gauthier (Francis) : Est-ce
que je me nomme encore?
La Présidente (Mme D'Amours) : Non.
M. Gauthier (Francis) : Oui,
bien là, dans ce cas-ci, c'est sûr qu'on va le mettre de façon... on va le
mettre en œuvre de façon graduelle. Il y aura... On va travailler en
partenariat avec les organismes du milieu pour s'assurer que ça atterrit
convenablement. Est-ce qu'il y aura une évaluation la première année? De mon
expérience, pour des programmes ou des mesures similaires, je ne croirais pas
que ça serait une recommandation, parce qu'on attend, justement, qu'il y ait un
certain... un certain... un délai de mise en œuvre avant d'évaluer.
Par contre, c'est sûr que, compte tenu que
ça va être une nouvelle mesure, bien, il va y avoir une vigie étroite qui va
être faite par les bureaux de Services Québec, qui sont partout sur le
territoire puis qui vont s'assurer que la mise en œuvre se fait convenablement,
cela dit, là.
Mme Prass : Et, dans le
quatrième alinéa, par exemple, vous dites : «Effectuer un suivi régulier
auprès d'un prestataire afin d'assurer que les activités et les services prévus
à son plan sont adéquats et proposer des ajustements à ce plan.» Quand on dit
«effectuer un suivi régulier», encore une fois, c'est à quelle fréquence?
C'est-tu à chaque six mois, à chaque...
• (10 heures) •
Une voix : ...
Mme Prass : ...nos
prestataires, je pense que c'est une question valide...
10 h (version non révisée)
Mme Rouleau : ...je vous
écoute, Mme.
Mme Prass : O.K., oui, donc
je vous... je vous pose la question : Que voyez-vous par «régulier» pour
faire cette évaluation-là au prix du prestataire pour s'assurer, justement, ce
qui a été mis en place pour eux répond vraiment à leur réalité et les réalités
sur le terrain?
Mme Rouleau : Bien, c'est...
le suivi, il est régulier. Quand on dit «régulier», c'est qu'on est en contact
avec ce prestataire pour voir si les choses évoluent bien, est-ce qu'il y a des
ajustements à faire. C'est comme, tu sais, est-ce que je peux me permettre de
comparer avec une médication, où on suit l'évolution, est-ce que ça va, est-ce
que... est-ce qu'il faut réduire la dose, augmenter la dose. Eh bien, alors là,
on a un plan d'accompagnement personnalisé, on veut s'assurer que ça fonctionne
bien. Donc, c'est ça que ça signifie, un suivi régulier. Là, je ne peux pas
vous dire est-ce que c'est à toutes les semaines ou aux heures. Ce n'est pas
nécessairement comme ça que ça... que ça fonctionne. Mais c'est régulier d'avoir
ce suivi avec ce prestataire.
Mme Prass : Et est-ce que le
prestataire peut demander des ajustements? Par exemple, s'il voit qu'en cours
de route, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, il y a quelque chose qui
ne cadre pas, est-ce qu'il peut demander à son agent de faire un ajustement
sans que cette évaluation se fasse de la part de l'agent ou du réseau?
Mme Rouleau : Oui. Le plan d'accompagnement
peut... peut comporter des modifications à la demande du prestataire, parce que
c'est à partir de sa demande, là, que le plan d'accompagnement... à partir de
ses besoins, en fait. Alors, s'il considère qu'il a besoin de quelque chose de
plus ou de moins, il va le... il va l'évoquer. Oui.
Mme Prass : O.K. Parfait.
Donc, il peut, à sa propre volonté, faire... faire part de vouloir un
ajustement, puis on va lui répondre... bien, on va en discuter, répondre de
façon positive.
Mme Rouleau : Oui.
Mme Prass : Également, au
troisième alinéa, on parle d'informer un prestataire des services pouvant
répondre à ses besoins, les diriger vers les ressources appropriées, etc. Comme
vous le savez, dernièrement, le gouvernement fédéral a mis en place un crédit d'impôt
pour les personnes handicapées. Et, comme on le sait, les personnes en
situation de handicap sont encore systématiquement plus pauvres que le reste de
la population, d'une part, leur taux d'emploi est assez faible. Alors là, il y
a des groupes qui nous ont sollicités pour demander qu'il y ait un certain
arrimage, donc l'idée de lancer un chantier pour que le gouvernement du Québec
travaille avec le gouvernement fédéral afin de rendre admissibles l'ensemble
des prestataires du programme de revenu de base au crédit d'impôt fédéral pour
les personnes handicapées.
Mme Rouleau : ...peut-être de
la PCPH, le programme...
Mme Prass : CIPH.
Mme Rouleau : Le crédit d'impôt,
ça, c'est... pour personnes handicapées, c'est... c'est fédéral. C'est fédéral.
Il y a toujours des discussions qui se font avec le fédéral pour s'assurer qu'il
y ait des arrimages avec nos propres programmes. Puis là, prochainement, il y a
eu... en fait, dernièrement, il y a eu des discussions concernant le programme
canadien PCPH, Prestation canadienne pour personnes handicapées, qui fait suite
au crédit d'impôt pour personnes handicapées, mais c'est vraiment un programme
canadien. Alors, on a des discussions avec le gouvernement fédéral pour s'assurer
du meilleur arrimage possible. Lorsque le gouvernement vient proposer des
programmes ici, on veut s'assurer que tout soit en concordance avec nos propres
programmes et que ça n'ait pas d'impacts négatifs, parce que parfois, ça peut
avoir des impacts négatifs, sur nos... sur nos personnes. Donc, on s'assure que
tout se fasse bien.
Mme Prass : O.K. Parce qu'on
veut s'assurer, encore une fois, pour aider les personnes avec un handicap qui
sont en situation de vulnérabilité... précarité économique, plutôt, que ce soit
le plus possible... le plus facile possible pour eux d'aller chercher tout l'argent
qui est sur la table.
Mme Rouleau : Absolument. Je
suis bien d'accord avec vous.
Mme Prass : Parce que le
Québec a des taux de soumission au crédit d'impôt pour personnes handicapées
nettement moins élevés que le reste des provinces et territoires. Et le fait
que le gouvernement du Québec, bien, ce qu'on entend encore une fois des
groupes, puis je vous citerai... je vous cite la Société québécoise de la
déficience intellectuelle, «le fait que le gouvernement du Québec n'est pas
vraiment... ne fait pas vraiment la promotion du crédit d'impôt pour personnes
handicapées fédéral pour expliquer ses faibles taux de participation, donc il
est urgent de faire en sorte que plus de Québécois et Québécoises en situation
de handicap aient accès au crédit d'impôt pour personnes handicapées fédéral et
aux autres programmes et mesures fiscales disponibles au niveau fédéral, car
cela pourrait améliorer leur qualité de vie.» Donc, est-ce que je comprends que
d'après ce que vous avez dit, qu'il y a des discussions actives...
Mme Prass : ...pour faire
un arrimage, pas juste la promotion, mais pour faire l'arrimage de ces
programmes. Donc, quand une personne a accès justement aux programmes, les
prestataires, bien, ils vont avoir accès également au crédit d'impôt. Est-ce
que c'est des discussions qui se poursuivent de façon active pour vraiment,
comme je dis, arrimer? Donc, pas question que... qu'il soit accessible à tout
le monde, mais quand une personne avec un handicap est prestataire dans ce
programme-là, qu'il puisse avoir automatiquement accès au programme fédéral.
Mme Rouleau : Bien, il y
a des... Il y a des discussions qui se font avec le gouvernement fédéral, et on
poursuit des discussions pour avoir des... un partage de renseignements parce
que le gouvernement fédéral a ses propres informations qu'il doit partager. Et
ça dépend parfois du bon vouloir du gouvernement fédéral.
Mme Prass : Parce que...
Donc, la prestation canadienne pour les personnes handicapées sera mise en
œuvre l'été 2025, et selon le projet de règlement présenté par le
gouvernement fédéral, l'accès à ce programme sera conditionnel à l'obtention du
crédit d'impôt. Donc, encore une fois, pour s'assurer que ces personnes aient
accès à tous les programmes qu'ils peuvent, juste pour bien comprendre ce qui
est en place au fédéral provincial et pour, comme je l'ai dit, vraiment qu'il y
ait un arrimage, parce qu'on comprend que certaines fois, comme par exemple
présentement, pour avoir accès au revenu de base, il faut avoir 72 mois
sur la solidarité sociale, mais ensuite c'est automatique. Donc, on veut
s'assurer, comme l'accès à la prestation canadienne pour personnes handicapées
est conditionnel à l'obtention du crédit d'impôt, on veut s'assurer, parce
qu'évidemment ce n'est pas nécessairement facile à comprendre, on veut
s'assurer que les personnes, les prestataires en question, même si c'est un
programme fédéral, vont être avisés qu'ils ont droit à ces prestations-là,
également qu'on facilite l'arrimage entre les programmes provinciaux pour avoir
un accès plus facile du côté fédéral.
Mme Rouleau : Alors là,
vous me parlez d'un programme fédéral. Alors, c'est le fédéral qui doit faire
toutes ces démarches. Et nous, on doit s'assurer que, lorsqu'il y a un
programme du gouvernement fédéral qui vient, qui est... que le fédéral souhaite
mettre en place au Québec, on veut s'assurer que nos prestataires soient
bien... soient bien servis, évidemment qu'il n'y ait pas de... qu'il n'y ait
pas d'enjeu. Mais en termes de promotion, je pense que c'est le gouvernement
fédéral qui doit faire toute la promotion auprès des personnes handicapées. Et
on n'empêchera pas une personne handicapée d'avoir accès au programme,
évidemment, là. C'est quelque chose qui... qui touche... qui touche les
personnes handicapées, mais j'aimerais bien qu'on puisse revenir...
Mme Prass : À notre
question.
Mme Rouleau : ...à notre
projet de loi ici, là.
Mme Prass : Oui, mais je
vous posais la question parce qu'on parle d'informer les prestataires, puis
nous, on veut s'assurer, que ça soit fédéral ou que ça soit provincial, qu'ils
ont accès à cette information-là, qu'on les dirige dans la bonne direction. Et
si on peut leur faciliter la vie en faisant un arrimage entre les programmes
provinciaux et le fédéral, bien, ça ne... ça ne fera que faciliter le parcours
de ces personnes d'avoir accès à un revenu, à un revenu additionnel. Donc, ce
n'est pas question de parler du fédéral ou du provincial. Encore une fois,
c'est tous les programmes qui leur sont disponibles et s'assurer pas seulement
qu'ils sont bien informés de ces programmes, mais qu'on essaie le plus possible
de leur faciliter l'accès.
Également, quand vous parlez... Quand on
parle des réseaux régionaux, comment allez-vous faire pour choisir les
organismes communautaires qui vont en faire partie? Parce qu'il peut y avoir
plusieurs organismes sur le même... sur le terrain qui oeuvrent dans le même
domaine. Donc, comment allez-vous... Quels vont être vos critères d'évaluation,
disons, pour les choisir?
Mme Rouleau : Bien,
c'est en fonction évidemment du territoire, des besoins des prestataires et des
services qui sont disponibles, des organismes qui existent sur le territoire.
Alors, il y aura des démarches qui seront faites pour s'assurer que les
meilleurs... que les organismes adéquats répondent aux besoins, parce qu'on
veut répondre aux besoins des prestataires, donc que ce soient les organismes
qui pourront répondre à ces besoins-là.
• (10 h 10) •
Mme Prass : Et comment
allez-vous... Par exemple, il y a deux ou trois organismes qui oeuvrent dans le
même domaine... Excusez-moi. Quels vont être vos critères d'évaluation pour
voir lequel est le meilleur placé? Celui qui dessert le plus de personnes...
Mme Prass : ...celui...
Mme Rouleau : Aujourd'hui, je
ne vous dirai pas... je ne suis pas en mesure de vous dire exactement de
comment... comment on va aller solliciter les organismes, mais c'est par la
connaissance que nous avons via les MSSS, les CIUSSS, les CISSS, la
connaissance du réseau va nous permettre. Parce que, là, actuellement, on a des
organismes qui sont sur le terrain. Ce qu'on veut, c'est que... je rappelle, ce
qu'on veut, c'est briser les silos. On veut s'assurer qu'il y ait la meilleure
coordination possible, on veut que les services soient axés sur les besoins du
prestataire. Alors, on ira... on travaillera avec les organismes communautaires
en fonction de ses besoins. Et, aujourd'hui, je ne peux pas vous dire que ça va
être tel, ou tel, ou tel organisme parce que, lorsqu'on va mettre les choses en
place, bien, peut-être qu'un organisme dont on aurait besoin n'existe pas ou
peut-être qu'un organisme qui existe aujourd'hui n'existera plus pour x
raisons. Alors, je ne peux pas aller... je ne peux pas vous spécifier
l'organisme, mais je vous dis que nous allons travailler avec les organismes
communautaires.
Mme Prass : Bien, c'est la
raison de ma question sur les évaluations plus tôt parce qu'encore une fois, tu
sais, si le réseau est mis en œuvre et on voit, après un an, deux ans, quoi que
ce soit, que, dans un domaine, il y a un organisme qui ne fait pas... qui
n'arrive pas à atteindre les buts d'accompagnement autant que les autres, par
exemple, là, il y aurait possibilité de leur... de les retirer et d'amener un
autre groupe communautaire qui représente un petit peu le même travail.
Mme Rouleau : Ça dépend de...
Ça dépend de la situation de... Si un organisme dit : Je ne veux plus
rendre ce service, c'est une chose. Si l'organisme a... Bon, tu sais, il peut
arriver plein, plein, plein de choses, là, qui vont faire qu'un organisme
pourrait se désister ou qu'une décision soit prise, il ne répond pas bien aux
besoins qui sont évalués, puisqu'il y a des évaluations.
Mme Prass : O.K. D'accord.
Mme Tardif : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
Mme la députée.
Mme Tardif : Puis je faire
appel à un article?
La Présidente (Mme D'Amours) : Lequel?
Mme Tardif : L'article 18?
Suis-je sur le bon article? O.K. Je crois que l'article 18, c'est bon. On
devrait rester dans le sujet du...
La Présidente (Mme D'Amours) : On...
Bien, c'est quand même assez large.
Mme Tardif : C'est assez
large?
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais réponde, Mme. C'est quand même assez large.
Mme Tardif : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
pense que Mme est encore dans le sujet, elle connaît le sujet de
l'article 18, 43.3. C'est très large, cet article-là. Et je laisse aller
Mme parce que c'est...
Mme Tardif : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...elle
est vraiment sur l'article 43.3. Elle parle du fédéral, du provincial,
mais il faut comprendre que c'est du citoyen qu'on parle. Ça fait que, donc, je
laisse Mme terminer son... tout en faisant très attention. Voilà.
Mme Prass : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme Prass : Également, quand
on s'est quittés sur cet article la semaine dernière, je pense, vous avez
commencé une question pour vous demander le travail qui va être fait au niveau
des employeurs avec le réseau régional, parce qu'on sait que, malheureusement,
il y a des préjugés, ce n'est pas toujours facile pour une personne avec un
handicap d'intégrer un emploi parce que les employeurs ne sont pas toujours
prêts à faire des accommodements, etc. Donc... Et, comme je l'ai mentionné la
semaine dernière également, même le gouvernement qui s'est donné des cibles de
10,5 % pour l'embauche de personnes dans les organismes publics est rendu
à moins de 1 %. Donc, on voit qu'il y a des fois des enjeux avec la volonté
des employeurs de vouloir faire des ajustements et de l'accommodement. Donc,
comment est-ce que vous voyez le rôle des réseaux régionaux au niveau de
sensibiliser, préparer les employeurs?
Mme Rouleau : Bien, déjà, il
existe. C'est au niveau de l'Emploi, Emploi, le ministère de l'Emploi, qu'il y
a déjà des programmes pour sensibiliser et faire en sorte que les employeurs
puissent bien... bien s'adapter. Alors, c'est vraiment au niveau de l'Emploi
que les démarches se font.
Et là, lorsqu'on parle du réseau régional
d'accompagnement, on s'adresse beaucoup à... «S'adresser», c'est français?
Une voix : On interpelle.
Mme Rouleau : On interpelle
les... Disons, on travaille avec des prestataires qui sont éloignés du marché
du travail. Alors, on veut les accompagner pour les amener vers l'emploi. Et là
il y a des programmes d'emploi pour leur permettre de cheminer et, dans ces
programmes d'emploi, il y a des...
Mme Rouleau : ...des
programmes pour les employeurs. Alors, c'est... C'est un tout, là. Mais là on
parle de personnes qui ont des besoins plus particuliers parce qu'ils sont plus
éloignés du marché du travail et souvent éloignés de la société. Alors, on veut
les réintégrer dans la société.
Mme Prass : D'accord. Et
quand on parle d'offrir des séances d'information, des activités de formation
culturelle ou sociale permettant aux prestataires de développer leurs habiletés
sociales, est-ce que c'est au choix du prestataire d'accepter ou non ou est-ce
qu'il y a possibilité qu'ils se font pénaliser si jamais ils n'acceptent pas?
Mme Rouleau : C'est...
Il y avait.... On a parlé de... initialement, là, que le prestataire désirait,
demandait d'avoir ce programme. Alors, c'est en fonction de...
Mme Prass : O.K. Donc,
pas de pénalité si jamais il refuse une offre pour ce genre de...
Mme Rouleau : Pour des
séances d'information? Non, il n'y a pas de pénalité, hein?
Une voix : ...
Mme Prass : Non? O.K.
Quand vous dites créer des groupes d'entraide destinés aux prestataires qui
vivent des situations ou des difficultés semblables, est-ce que ça va être des
personnes qui ont fait le parcours d'Objectif emploi avec ce profil ou est-ce
que c'est vraiment des gens juste issus de ces populations vulnérables? Et je
suis quand...
Mme Rouleau : ...des
gens qui ont des enjeux similaires. Ce n'est pas nécessairement... qui viennent
d'Objectif emploi, des enjeux similaires, des groupes d'entraide comme... comme
il existe d'autres groupes dans toutes sortes d'autres sphères, là.
Mme Prass : Parce qu'il
serait peut-être intéressant à un moment donné d'avoir une personne, justement,
qui a fait ce parcours, qui pourrait témoigner de son expérience relativement
aux autres personnes qui se retrouvent dans la même... avec le même profil ou
dans la même population, juste parce que, bien, ça peut rassurer les
prestataires présents. Bien, je l'ai fait. Je veux vous dire... Je peux vous
aider à comprendre comment naviguer. Puis disons, par exemple, juste pour... Je
pense que le plus que les gens autour de cette table-là vont ressembler aux
prestataires, le plus... le plus que ça va aider le prestataire à comprendre
comment eux aussi peuvent parcourir... naviguer ce parcours plutôt.
Mme Rouleau : ...l'idée
d'avoir des personnes qui vont dire : Bien, je suis passé par là. Puis on
a vu de ces personnes qui sont venues dans les auditions, avec les organismes.
Mme Prass : Est-ce que
ça peut... Est-ce que ça sera, par exemple, une question qui leur sera posée
par leur agent ou le réseau? Parce que c'est une façon de donner confiance.
Mme Rouleau : Bien,
c'est souvent la façon de fonctionner des organismes communautaires aussi, de
donner des exemples. Et puisqu'on va travailler avec les organismes
communautaires...
Mme Prass : Ils pourront
vous...
Mme Rouleau : Ils
pourraient, oui.
Mme Prass : On parle...
Excusez-moi. Ah! oui, de développer des initiatives permettant aux prestataires
d'atténuer les facteurs qui nuisent à leur insertion et leur participation
active à la société dans le but de favoriser leur intégration en emploi. Est-ce
qu'on va développer ça avec les employeurs également ou ça va être vraiment
juste les organismes communautaires?
Mme Rouleau : On est...
Vraiment, là, on travaille avec des personnes qui sont éloignées du marché du
travail. Je comprends votre préoccupation pour les employeurs, mais les
employeurs, il y a déjà des programmes dans... Au ministère de l'Emploi, il y a
des programmes qui sont dédiés aux employeurs.
Mme Prass : Oui, mais
est-ce qu'ils vont faire... Est-ce qu'ils vont aider ou est-ce que, là, le...
Est-ce que leur... Est-ce qu'ils vont aider à développer ces initiatives? Parce
qu'on veut bien que les organismes communautaires soient là, mais les
employeurs peut-être aussi peuvent aider à développer ces initiatives en
fonction de leurs réalités et l'environnement dans lequel ils vont accueillir
ces prestataires.
Mme Rouleau : Bien,
lorsqu'on pense au programme PAAS, dont on en a parlé déjà, là, le Programme
d'aide et d'accompagnement social, il y a un prestataire et il y a un employeur
qui est souvent un organisme, ou une entreprise d'économie sociale, ou autre.
Alors, il y a déjà cette démarche qui se fait.
Mme Prass : Et on
mentionne pour l'article 43.4 que cet article introduit par ailleurs un
pouvoir réglementaire ministériel permettant de déterminer des normes et des
obligations qui peuvent différer de celles prévues par la Loi sur l'aide aux
personnes et aux familles ou par un règlement pris pour l'application de
celle-ci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Et
nous sommes au 43.3. 43.4, on va le voir un peu plus tard...
Mme Prass : Oui,
désolée.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...dans
un autre sujet.
• (10 h 20) •
Mme Prass : Oui.
Désolée. Alors, je... Ma dernière question. Quand on dit le ministre produit et
rend public un rapport sur...
Mme Prass : ...les
résultats d'un projet pilote mis en œuvre par règlement dans l'année suivant la
fin de celle-ci. Donc, ça va se faire de façon annuelle, si je comprends bien.
Mme Rouleau : C'est
dans... On est dans le 43.4 encore.
Mme Prass : Ah!
excusez-moi. Excusez-moi. Désolée. J'ai sauté le pas. Moi, ça fait le tour pour
moi. Je passerais la parole.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui.
J'avais une question sur la mise en application de tout ça. Donc, selon ma
compréhension, ce qu'on a décidé de faire, c'est de modifier le texte pour que
ça ne soit pas à la demande de prestataires, mais bien que ce soit le ministère
qui propose, qui va proposer le...
Mme Rouleau : La demeure
est le choix de la personne, là.
Mme Labrie : Bien sûr,
on s'est entendus là-dessus. Ensuite, le ministre nous a aussi dit que ce
n'était pas vraiment des tables de concertation, ces endroits-là. J'ai compris,
moi, qu'il y aurait en fait des réseaux régionaux d'accompagnement pour chaque
plan. En fait, il y en aura un pour chaque plan, avec les acteurs qui vont être
différents selon le plan puis la personne. Est-ce que j'ai bien compris? Donc
la ministre a la responsabilité de mettre en place ces réseaux-là. Moi, je me
questionne sur qui va en assurer le leadership par la suite, parce qu'il y a
beaucoup de gens autour de ça. Quand tout le monde est responsable, il n'y a
pas de responsable. Ça fait que je veux juste savoir si c'est aussi la
responsabilité du ministère d'assurer le leadership de tout ça.
Mme Rouleau : ...
Mme Labrie : Donc, ce
sont les bureaux de Services Québec qui vont s'assurer du suivi régulier. Donc,
ils auront des dossiers qui vont leur être attribués pour faire le suivi
régulier de ça.
Mme Rouleau : Des
dossiers? Excusez-moi.
Mme Labrie : Dans le
sens où, là, il est question de suivi régulier. La ministre me dit que c'est
Services Québec qui va avoir le leadership d'assurer un suivi régulier.
Mme Rouleau : Oui.
Mme Labrie : Donc, les différentes
personnes qui sont concernées et qui ont un plan pour elles vont être assignées
à un agent de Services Québec pour ce suivi régulier, pour le leadership de
leur accompagnement.
Mme Rouleau : On a des
équipes au sein du bureau de Services Québec. On a déjà parlé de ça. On a des
équipes qui s'assurent du lien avec la personne. On s'assure du... Le
leadership, il est au bureau de Services Québec pour les réseaux régionaux,
s'assurer que les suivis sont faits, que le plan d'accompagnement fonctionne
bien.
Mme Labrie : Et ce
suivi-là, est-ce que la ministre peut nous rassurer qu'il va être fait
localement, que ça va pouvoir être fait, par exemple, en personne avec le
prestataire? Moi, je veux m'assurer que ce ne sera pas un suivi téléphonique
avec quelqu'un qui est à Montréal pour un prestataire, en Gaspésie, par
exemple.
Mme Rouleau : Bien ça,
c'est... Il y a toujours dans les... Les réseaux régionaux d'accompagnement,
là, on parle de personnes qui sont très éloignées du marché du travail. On veut
s'assurer de bien les accompagner. Alors, il y a un travail en personne qui se
fait.
Mme Labrie : Parfait.
Bien, c'est pour ça. Justement, on parle de personnes éloignées. C'est d'autant
plus important que ça ne soit pas à distance, par téléphone, ces suivis-là. Ça
va être très important que ce soit fait avec un agent qui est physiquement
présent, là, auprès de ces personnes-là. Ça fait que je remercie la ministre
pour sa réponse. Moi, j'ai terminé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Juste pour revenir un peu sur le questionnement de ma
collègue et ensuite les réseaux régionaux. D'ailleurs, j'ai regardé dans mes
notes pendant la discussion entre ma collègue et la ministre, et pour clarifier
effectivement que... Et ça, ça concerne le 43.3, parce que, si je comprends
bien l'idée, avec les plans d'accompagnement personnalisé, c'est justement
d'aller vers la personne et de vraiment personnaliser, de donner tous les
outils possibles pour la personne pour améliorer sa vie. Et les réseaux sont là
pour l'appuyer. Donc, dans cet esprit-là, puis on comprend qu'évidemment il y a
des programmes au provincial puis il y a des programmes au fédéral, mais on
comprend que, pour la personne, c'est mieux d'avoir le plus d'outils possible.
Et ma collègue, elle a cité les données
qui font en sorte que, pour une raison ou pour une autre, les Québécois, ils
sont moins portés à aller chercher des prestations qu'ils pourraient avoir au
fédéral. Donc, le lien entre les deux, où je pense que c'est pertinent, c'est
de juste souligner le fait que le crédit d'impôt, effectivement, donne accès à
la PCPH, en effet. Et l'idée, c'est de donner accès au crédit impôt pour avoir
l'accès au PCPH, mais ce n'est pas juste une question d'arrimer les programmes,
c'est aussi qu'il y a des gens... pour que les gens y aient accès. Et bien des
gens au PRB n'ont pas accès au crédit d'impôt, et donc la future... qui va être
la future à partir de l'été prochain au PCPH. Alors...
Mme McGraw : ...mais juste
pour le souligner, avec ses plans, beaucoup d'acronymes, mais c'est justement
pour veiller à ce qu'avec la mise en œuvre de ces plans d'accompagnement
personnalisés qu'on garde en tête, avec ces futurs programmes, que ces
prestataires québécois auraient accès. S'ils ont droit, pourquoi ne pas le
souligner? C'est ça un peu la direction. Je ne sais pas comment la ministre
réagit à ça.
Mme Rouleau : Bien, en fait, c'est
qu'on... bien, on a des échanges, évidemment, avec le gouvernement fédéral,
avec... et de ministre à ministre, pour s'assurer qu'il y ait un arrimage puis
qu'on ne vienne pas non plus empiéter sur les pouvoirs et responsabilités du
Québec, là, c'est toujours un enjeu. Alors, on veille à ça, toujours dans
l'esprit de ne pas affecter les prestations des prestataires, là, des gens,
qu'ils en aient moins parce que le fédéral vient jouer dans quelque chose, là.
Alors, on s'assure de tout ça.
Et pour la communication, le gouvernement
fédéral nous assure travailler sur un plan de communication qui est dédié aux
personnes qui ont besoin de ce crédit d'impôt puis, peut-être, éventuellement,
d'avoir la PCPH, là... comment ils l'appellent déjà?
Une voix : ...
Mme Rouleau : La Prestation
canadienne pour personnes handicapées. Voilà.
Mme McGraw : Excellent. Puis
je pense juste le fait d'avoir cette discussion-là avec les citoyens puis les
groupes qui regardent, ils vont peut être eux aussi être plus portés à mettre
en... souligner ces opportunités pour leur... les Québécois, effectivement.
Donc, on a souligné d'un bon oeil, encore
une fois, qu'on trouve que le plan d'accompagnement personnalisé, c'est un pas
dans la bonne direction, le fait que ça soit personnalisé, vraiment axé sur
l'humain. Là, il y a le rôle évidemment des... on va revenir dans le prochain
article, je pense, sur les projets pilotes, mais, pour les réseaux, juste pour
compléter sur les réseaux régionaux, je pense qu'on a quand même souligné
quelques préoccupations pour s'assurer, par exemple, de la complémentarité
entre les ministères et les organismes du gouvernement du Québec dans
l'élaboration de ces plans. Donc, complémentarité, mais aussi complémentarité
en termes des plans, des plans pour les personnes, par exemple les plans qui
existent dans le réseau de la santé en éducation avec l'OPHQ. Il faut s'assurer
donc que tous ces plans soient complémentaires aussi, que les ministères
travaillent de façon complémentaire. On a entendu des groupes qui ont dit
qu'ils ont peur, peut être, du dédoublement. On a souligné aussi le fait qu'on
ne devrait pas restreindre l'accès des services aux programmes par le biais de
la mise en œuvre de ces plans. Et on a aussi, je pense, parlé des formations,
de la formation des agents puis des agentes responsables de la création, de la
mise en place et du suivi des plans d'intervention et des plans
d'accompagnement individualisé.
Peut-être donc une dernière question. Au
niveau des fonctionnaires, au niveau des ministères, on comprend que c'est...
on parle ici d'un changement de culture organisationnelle avec ce projet de
loi. Est-ce qu'on envisage des efforts de mobilisation ou de mobiliser des
efforts pour accompagner les fonctionnaires du ministère? Donc, on a parlé des
agents puis des agentes, mais des fonctionnaires au ministère pour,
justement... en vue de ce projet de loi là et cet aspect en particulier.
Mme Rouleau : La démarche qui
a été entreprise auprès des différents employés, BSQ puis au ministère, déjà,
elle est très mobilisante. Alors, ils considèrent que c'est mobilisant, les
employés apprécient. Alors, poursuivre ce travail-là de mobilisation pour
s'assurer évidemment du succès, c'est ce qu'on vise, le succès de ça, et que
tout le monde y participe. Alors, on va bien sûr s'assurer de poursuivre la
communication puis que les gens participent bien. Alors, il y a toutes sortes
de moyens, on a parlé des évaluations, par exemple, pour s'assurer que les
choses fonctionnent bien. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
S'il n'y a pas d'autres commentaires sur le 43.3... vous savez que le 43.4 est
dans un autre bloc. Donc, on passerait maintenant à l'article 22.
• (10 h 30) •
Mme Rouleau : ...Mme la
Présidente, j'ai un amendement à apporter pour... concernant l'intitulé du...
10 h 30 (version non révisée)
Mme Rouleau : ...chapitre.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Si vous voulez bien nous en faire la lecture, on va le mettre sur écran à l'instant.
Mme Rouleau : Alors, à l'article
18, intitulé du chapitre 0.1 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles :
Remplacer, dans l'intitulé du chapitre 0.1 du titre II de la Loi sur l'aide aux
personnes et aux familles, proposé par l'article 18 du projet de loi, «Plans d'intervention»
par «Plans d'accompagnement».
L'amendement vise à remplacer la référence
qui est faite dans l'intitulé du nouveau chapitre 0.1 aux plans d'intervention
par celle des plans d'accompagnement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Pas commentaire. Donc, merci. Nous passons maintenant...
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Ah
oui! C'est vrai. C'est un amendement, donc je mets aux voix l'amendement, avant
de passer à l'autre article. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Adopté. Nous serions, selon le plan, rendus l'article 22. Mme la ministre.
Mme Rouleau : Alors, Mme la
Présidente, l'article 22 : L'article 46 de cette loi est abrogé.
L'article 22 du projet de loi abroge l'article
46 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles en concordance avec la
modification apportée par l'article 3 du projet de loi, lequel introduit l'article
8.1 dans la loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'article de concordance? S'il n'y a pas de commentaire, l'article
22 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Donc, nous aurions... nous aurions fait le premier bloc, qui était le bloc
Accompagnement. Vous vous souviendrez qu'avant qu'on ait le plan de travail on
avait déjà adopté certains articles. Donc, nous serions maintenant rendus, Mme
la ministre, au bloc deux, Programme d'aide financière à la... de dernier
recours, pardon, donc à l'article 20.
Mme Rouleau : Alors, à l'article
20, Mme la Présidente : L'article 44 de cette loi est remplacé par le
suivant :
Article 44 : «Le Programme d'aide
financière de dernier recours vise à accorder une aide financière de dernier
recours aux personnes dont les ressources sont insuffisantes pour subvenir à
leurs besoins.
«Ce programme vise également à inciter ces
personnes à entreprendre ou à poursuivre des démarches favorisant leur
participation active à la société, leur inclusion, leur participation sociale
ou leur intégration ou réintégration en emploi ainsi qu'à les accompagner
pendant ces démarches.»
L'article 20 du projet de loi remplace l'article
44 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles afin de préciser les
objectifs du nouveau plan... du nouveau programme d'aide financière de dernier
recours.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : On va avoir un
amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 10 h 34)
(Reprise à 10 h 43)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Et, Mme la députée de Sherbrooke, si vous voulez bien
nous lire votre amendement, s'il vous plaît.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Donc :
L'article 20 du projet de loi est modifié
par l'ajout, dans le premier alinéa du nouvel article 44, après «besoins», de
«essentiels, tels que définis par la mesure du panier de consommation».
Donc, ça se lirait ainsi :
«Le programme d'aide financière de dernier
recours vise à accorder une aide financière de dernier recours aux personnes
dont les ressources sont insuffisantes pour subvenir à leurs besoins
essentiels, tels que définis par la mesure du panier de consommation.» Le reste
du texte est inchangé.
L'objectif de cet amendement, c'est de
venir baliser un peu comment on va subvenir à leurs besoins essentiels, sur
quoi on va se baser, en fait, parce que, selon les nombreux témoignages qu'on a
reçus, les études qui nous ont été présentées, le fait est qu'en ce moment ce
qui est offert, comme prestations, n'est pas suffisant pour subvenir aux
besoins, alors que c'est précisément ce qui était déjà écrit dans la loi, en
fait, qu'on devait leur accorder une aide financière quand elles n'étaient pas
capables de subvenir à leurs besoins. Donc, je pense qu'il manquait ici une
mesure claire là, de comment on ferait pour y arriver. Je propose qu'on se fie
à la mesure du panier de consommation, qui est une mesure régulièrement
utilisée au Québec, ici, pour évaluer ce que ça prend pour avoir une vie
décente.
Je... je veux juste rappeler les
témoignages qu'on a reçus à l'effet que la... le fait d'être en mode survie
parce qu'on était dans une extrême situation de précarité financière, en soi,
devenait une contrainte à l'emploi et pouvait même créer des problèmes de santé
durables chez ces personnes-là. Donc, je pense que c'est assez important de...
d'aller un peu plus loin que ce qu'on avait l'habitude de faire dans le passé.
Il y avait déjà une intention de subvenir aux besoins de ces personnes-là,
mais, de toute évidence, on ne s'était pas...
Mme Labrie : ...les bonnes
balises, là, pour réussir à le faire. Le taux de couverture des besoins
essentiels est très, très bas, là, dans tous les programmes. Même sur le revenu
de base, il n'est pas à 100 % de la couverture des besoins essentiels,
puis il n'est à 100 % dans aucun programme. Donc, c'est pour ça que je
propose cet amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires, Mme la ministre?
Mme Rouleau : Bien, je
comprends la volonté de la députée, mais d'indiquer dans cette loi, là, cette
mesure du panier de consommation me semble inapproprié parce que les objectifs,
c'est d'aider les gens à évoluer, évidemment, de leur donner une aide de
dernier recours. Il faut avoir, évidemment, recours à tous les autres... tous
les autres moyens avant d'arriver à l'aide de dernier recours. C'est un montant
qui est indexé annuellement. On a procédé à une indexation de 24 % depuis
qu'on est en poste. On a mis en place le Programme de revenu de base, 56 ou
57 % d'augmentation, là, du revenu des personnes. On veut accompagner les
gens vers l'emploi, considérant que c'est par l'emploi qu'on améliore son sort.
Alors, c'est... Et on met en place des mesures, plan d'accompagnement
personnalisé, réseaux régionaux d'accompagnement, pour faire en sorte que les
gens aillent vers l'emploi et puissent aller chercher des revenus supplémentaires.
Par exemple, avec Objectif d'emploi, bien, c'est... il est possible d'aller
chercher jusqu'à 475 $ par semaine de plus. Alors, la démarche qui est
faite est en fonction d'amener les gens à se réintégrer, participer et aller
vers l'emploi ou même la formation, où, là, il y a des... on va ajuster, il y
aura des prestations supplémentaires pour la formation lorsque les gens vont
aller compléter leur secondaire V.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Labrie : Oui. Écoutez,
Mme la Présidente, la ministre, et moi, et toutes mes collègues, on était
assises ensemble dans la même pièce quand on a entendu différents participants
aux auditions pour ce projet de loi. On a tous et toutes entendu, ici, les
experts et les personnes prestataires qui sont venus témoigner de l'importance
de répondre aux besoins de base d'une personne, justement pour lui permettre de
se réintégrer en emploi. Moi, je partage l'objectif de la ministre. Simplement,
ce qu'on s'est fait dire, c'est que ce ne sera pas possible pour une personne
de participer à des programmes de réinsertion ou de se trouver un travail si
elle doit consacrer une part trop importante de son temps à couvrir ses besoins
de base parce que sa prestation ne lui permet pas de le faire.
On parle, par exemple, d'une personne qui
doit consacrer plusieurs heures par semaine pour aller chercher de la
nourriture dans une banque alimentaire ou qui ne réussit pas à se loger. Moi,
j'ai visité des campements, là, de personnes en situation d'itinérance, j'ai
rencontré des personnes qui étaient prestataires d'aide sociale puis qui m'ont
dit : Bien, moi, je préfère vivre dans la rue parce qu'avec... mon chèque,
je m'en sers pour manger. Cette personne-là, elle ne pourra pas participer à un
programme de réinsertion, là. Elle se sert de son chèque de 800$ par mois pour
manger. Elle fait le choix de vivre dans la rue, mais de manger décemment à
tous les jours. Ce n'est pas une personne qui va être en mesure d'aller sur des
programmes de réinsertion, parce que la situation d'itinérance dans laquelle
elle s'est retrouvée à cause du montant trop peu élevé de la prestation, bien,
ça... par définition, c'est un peu dur de se trouver un travail quand on a de
la difficulté à avoir accès à une douche, là, hein?
Donc, moi, j'insiste là-dessus parce que
la ministre et moi, on a exactement le même objectif, là, c'est que ces
personnes-là se réinsèrent dans la société. Puis, oui, effectivement, ça passe
très souvent par l'emploi, mais encore faut-il que les personnes soient en
mesure d'aller se chercher un emploi. Puis nous, ce qu'on s'est fait dire,
c'est : Être pauvre, c'est une job à temps plein, en soi, de survivre, et
donc ce ne sera pas possible pour les personnes prestataires de participer à
tout ce que la ministre va mettre en œuvre avec ses équipes pour soutenir ces
personnes-là.
• (10 h 50) •
On a beau avoir un plan d'accompagnement
personnalisé pour la personne, si, dans les faits, elle n'a pas les moyens
d'avoir une voiture, elle doit traverser la moitié de la ville à pied pour
aller chercher un panier d'aide alimentaire, pour pouvoir prendre plus qu'un ou
deux repas par jour, cette personne-là, elle n'aura pas le temps d'aller...
Mme Labrie : ...aller porter
des C.V. quelque part. C'est ça, la réalité. Donc, moi, j'insiste ici, la
mesure du panier de consommation, c'est un outil de mesure qui est largement
utilisé au Québec. Ce n'est pas une invention socialiste, là, de Québec
solidaire, c'est quelque chose qui a été développé, qui est utilisé par l'État,
qui mérite d'être utilisé. En ce moment, ça couvre 46 % de la mesure du
panier de consommation, les prestations actuelles. Donc, on est assez loin.
C'est certain que ça place les personnes dans une situation de survie.
Puis, par ailleurs, on a regardé
l'évolution aussi des prestations dans le temps, puis, si on revient en 1979,
jusqu'où on a réussi à remonter, le montant d'une prestation d'aide sociale
pour une personne seule, sans contraintes à l'emploi, en 1979, si on la regarde
en dollars d'aujourd'hui, ça aurait été environ 1 100 $ à l'époque, en
dollars d'aujourd'hui, vous comprenez, on en est rendu à 800, là. Donc, ça a
diminué dans le temps versus ce qu'on donnait dans le passé.
Il y a là, à mon avis, un piège dans
lequel on place les personnes prestataires. On leur dit : Vous devez
participer aux programmes. On met en place des programmes, on consacre des
ressources à créer ces programmes, à rassembler différents acteurs de la
communauté pour les soutenir, mais on les met en même temps dans une telle
situation de précarité où ça rend impossible de participer à ces programmes-là.
La disponibilité mentale, là, pour participer à des programmes de formation,
par exemple, ou réussir une entrevue d'embauche, quand on a faim, elle n'est
pas là. Il n'y a pas de disponibilité mentale pour faire ça. Donc, moi,
j'insiste là-dessus : tant qu'on ne touche pas à la couverture des besoins
essentiels tels que définis par la mesure du panier de consommation, on aura
beau développer les plus beaux programmes, avoir les meilleurs intervenants sur
le terrain pour accompagner ces personnes-là, il n'y aura pas de miracle à
faire, là, les gens ont faim puis ils n'ont pas tous un toit.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires?
Mme Rouleau : Bien, Mme la
Présidente, on travaille sur la modernisation de l'aide sociale pour faire en
sorte que les gens puissent se sortir de la pauvreté, sortir de l'aide sociale,
cette aide de dernier recours. On met en place différents programmes. On a un
plan de lutte à la pauvreté, 141 millions pour la sécurité alimentaire, faire
en sorte que la nourriture soit beaucoup plus près des gens, que ce soit plus
facile, plus accessible, et développer des façons de faire avec, notamment, les
organismes communautaires pour que personne ne manque de rien.
Dans ce plan de lutte, on intègre tout le
travail qui est effectué par mes collègues aussi en habitation, en itinérance,
pour s'assurer que les gens aient un toit. Les programmes de soutien au
logement, 25 % des revenus, qui servent à payer le loyer, et qui est
évidemment accessible pour les personnes qui sont prestataires.
Puis là la députée va me dire : Bien,
il faut les construire. On est en train de les construire, ces logements-là, et
on le fait avec... en collaboration avec les municipalités. On a assoupli des
règles d'urbanisme pour les municipalités, pour faire en sorte qu'on puisse
construire plus rapidement, adéquatement, mais plus rapidement. Alors, il y a
beaucoup de mesures qui sont mises en place, Mme la Présidente, pour aider les
gens à sortir.
Ce n'est pas une fin en soi, que d'être
sur l'aide sociale, c'est une aide de dernier recours. Et on voit aujourd'hui
des gens qui sont plus éloignés. On veut les aider, on met en place des
programmes, des plans d'accompagnement régionaux pour briser les silos, faire
en sorte qu'il y ait une meilleure coordination des ressources pour ces
gens-là, pour ces personnes, avec des plans d'accompagnement personnalisés,
avec une panoplie de programmes pour faire cheminer la personne, sortir de son
isolement, aller vers la formation. Il y a des... On ajuste les prestations au
fur et à mesure que les gens s'intègrent, qu'ils posent le geste, qu'ils
veuillent bien poser ce geste.
Et, ultimement, Mme la Présidente, dans
toutes les discussions que j'ai eues... Bien sûr, on a eu les consultations, il
y a quelques semaines, mais j'ai rencontré des centaines et des centaines de
personnes, et c'est toujours... c'est toujours par...
Mme Rouleau : ...l'accompagnement
vers l'emploi qu'on améliore le sort des gens. Et c'est là qu'on a des
améliorations de la qualité de vie de ces personnes. Alors, je maintiens, Mme
la Présidente, que c'est l'accompagnement vers l'emploi qui permet d'améliorer
le sort des personnes qui sont sur l'aide de dernier recours.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires?
Mme Labrie : Bien sûr
que l'accompagnement, il est très important, Mme la Présidente. Puis moi, je ne
suis pas en train de proposer ici de laisser tomber l'accompagnement puis de
remplacer ça par juste un chèque qui correspondrait à la mesure du panier de
consommation. Ce n'est pas du tout ce que je propose. Je pense aussi que
l'accompagnement est essentiel, notamment pour les gens qui sont plus éloignés
du marché du travail, qui ont besoin de soutien plus spécifique. On a parlé
d'alphabétisation à l'occasion. Bon, des fois, il y a besoin de soutien plus au
niveau du réseau de la santé et des services sociaux. Parfois, il faut aller
chercher des formations, parfois il y a des situations très complexes, des
histoires de vie à soutenir aussi.
L'idée, ce n'est pas de remplacer ça par
un chèque, mais le fait est qu'au fil des dernières décennies, ce qui a été
essayé très, très souvent, c'est de proposer des mesures d'accompagnement à
l'emploi, d'accompagner ces mesures-là soit d'une approche punitive pour
inciter les gens à les suivre, soit d'une approche de récompense pour inciter
les gens à les suivre. C'est un peu ce qui est en place actuellement, avec le
bonus octroyé pour les personnes qui participent à Objectif emploi. Le fait est
qu'il n'y a même pas 10 000 personnes, là, qui participent à Objectif
emploi, alors qu'on a au-dessus de 100 000 personnes, là, qui sont
sans contrainte, là, qui sont sur des programmes d'aide sociale.
Donc, ça reste une microfraction de gens
qui vont participer à ces programmes-là. J'espère que ça va augmenter. Je le
souhaite aussi. Peut-être qu'à l'approche de plan d'accompagnement personnalisé
va y aider, mais le fait est que pour pouvoir avoir la disponibilité mentale et
logistique de participer à ça, il faut avoir répondu à ses besoins de base. Une
personne en mode survie n'est pas rendue à chercher à se réinsérer socialement,
là, sur le marché du travail. Il est rendu à couvrir ses besoins de base, et
ceux de ses enfants, et le besoin de manger trois fois par jour. Elle a besoin
d'être vêtue adéquatement. Elle ne sortira pas de chez elle pour aller porter
des CV si elle n'est pas vue adéquatement.
Donc, c'est sûr qu'on a comme un cercle
vicieux duquel on ne sort pas en ce moment. La ministre, elle est pleine de
bonnes intentions avec ses programmes d'accompagnement, mais... Parce que ce
n'est pas la première à l'essayer, là. Tous les ministres qui se sont succédé à
la tête de ce ministère-là l'ont essayé, de mettre sur pied des mesures
d'accompagnement. C'est ça qui est fait depuis le début, là. Après ça, on va un
peu plus loin là-dedans, on change la formule. Bon, on peut changer la formule
tant qu'on veut, là, en souhaitant qu'on la bonifie à chaque fois, mais le fait
est que ce qui n'a pas été essayé, c'est de couvrir les besoins de base des
personnes avant de les envoyer sur ces programmes d'accompagnement là. Tant
qu'on n'essaie pas ça, on est un peu pris dans ce cercle vicieux de pauvreté
qui empêche les gens de se réinsérer.
L'idée, ce n'est pas de fournir un luxe
non plus à ces personnes-là, là. Les besoins essentiels définis par la mesure
du panier de consommation, on s'entend que c'est le strict minimum dont les
gens ont besoin. Ça a été défini, cette mesure-là, pour établir justement le
strict minimum. Donc, on est quand même dans l'aide de dernier recours, là. Le
principe reste là. C'est de s'assurer qu'on n'est plus en mode survie et donc
qu'on devienne disponible pour toutes les mesures d'accompagnement que la
ministre travaille à mettre sur pied avec ses équipes. Je suis certaine que ces
gens-là font un travail extraordinaire, mais on ne pourra pas les blâmer que ça
ne fonctionne pas. Si les gens n'ont pas la capacité et la disponibilité
d'aller participer à ces programmes-là, ça ne donnera pas les résultats qu'on
veut.
Ça fait que, moi, je veux que ça marche,
là aussi, là. Idéalement, on arrive à un programme que les gens ont très peu
besoin d'utiliser et sur lequel ils restent très peu longtemps parce qu'ils ont
réussi à se sortir rapidement de cette mauvaise posture là dans leur vie. Mais
ce qui est très, très, très clair, pas juste au terme des consultations, là,
mais au terme de toutes les études qui ont été faites dans les dernières
décennies, tous les gens qu'on rencontre, oui, à l'extérieur de la commission
parlementaire, c'est ça qui est clair, c'est que, tant qu'on maintient les gens
dans la pauvreté, on les enferme dans un cercle vicieux qui ne pourra pas être
réglé par le meilleur accompagnement du monde, là.
• (11 heures) •
Donc, je pense que cette étape-là, de
répondre aux besoins essentiels, elle est quand même importante. Puis j'avoue
que ça enverrait quand même un drôle de signal que de dire : Bien non, on
ne veut pas vraiment subvenir aux besoins essentiels des gens. Je trouve que ça
va être difficile à recevoir, là. On est dans une crise sociale au Québec,
actuellement, qu'on n'a pas connue depuis des décennies, là. Le niveau de
précarité, il est...
11 h (version non révisée)
Mme Labrie : ...très
important. Bien sûr, il y a des gens qui se sont enrichis, là, ce n'est pas
nécessairement tout le monde qui s'est appauvri, mais il y a des gens qui se
sont précarisés plus que jamais au Québec en ce moment. Puis c'est la responsabilité
quand même de l'État de s'assurer que ces gens-là, on couvre leurs besoins
essentiels. Autrement, si la ministre se dédouane de cette responsabilité-là, c'est
ses autres ministres qui en paient le prix. Ça va être en Sécurité publique, ça
va être en Services sociaux. Au final, on ne s'en sort pas, là. Les dépenses qu'on
ne fait pas pour couvrir les besoins de base des gens, on se retrouve à les
faire ailleurs parce que les gens sont dans une situation où leur état de santé
physique, leur état de santé mentale va être dégradé. Ça peut faire émerger de
la criminalité également. Donc, ça, ce n'est pas souhaitable pour personne.
Puis ça a aussi des coûts sociaux qui sont très, très importants, là, des coûts
économiques, par ailleurs, on voit le milieu économique aussi s'inquiéter de ce
qui se passe dans tous les centres urbains et puis dans toutes les régions du
Québec avec le nombre de personnes en situation d'itinérance. Ça a... ça a un
impact aussi sur leurs activités, là. À peu près tous les acteurs de la société
se sont rendu compte que, collectivement, on vivait de plus en plus de
problèmes parce qu'il y a des gens dans une situation de précarité. Ça fait qu'à
un moment donné par où on commence, sortir ces gens-là de la précarité pour qu'ils
puissent retourner éventuellement en emploi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? Oui, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Alors, on... on trouve que c'est un très bon... un excellent
amendement pour les raisons évoquées par notre collègue. Je soulignerais aussi
que François Blais, lorsqu'il a parlé pendant les consultations, il a dit que,
justement, l'intention, c'était d'aller... d'aller vers le MPC. Et justement on
ne peut pas... si on veut vraiment... pour utiliser le mot... les mots dans le projet
de loi n° 20, 44, inciter, bien, si on peut inciter les gens, mais sans
moyen, sans appui, c'est une mission assez difficile pour pas juste l'insertion
à l'emploi, mais aussi une... une participation active, donc, de vraiment se
donner les moyens.
Surtout, puisqu'on est en train... On va y
revenir plus tard, lorsqu'on est en train de réviser la notion de contrainte à
l'emploi. Et on a entendu souvent les gens qui disaient, justement : La
pauvreté, la précarité financière, c'est une contrainte à l'emploi. Alors, si
on est en train de retravailler cette contrainte pour être plus restreinte,
assurons-nous qu'on minimise la pauvreté si on est... si ce n'est pas reconnu
comme une contrainte à l'emploi. On va y revenir à l'article 25, je le
comprends, mais il faut quand même être cohérent. Donc, si on restreint cette
notion-là, puis on va s'opposer à cette restreinte-là... mais l'intention de...
c'est le restreindre, cette notion-là de contrainte, donc, s'assurer qu'on
minimise la pauvreté, on minimise la précarité financière et que les gens
réussissent à combler leurs besoins de base. Donc, ça va dans la bonne
direction, je pense, avec cet amendement-là.
Je voudrais aussi juste souligner,
Carrefour jeunesse emploi, ils sont venus nous voir, ils ont... ils ont parlé
pendant les consultations et ils ont... juste en lien aussi avec le réseau, c'est
de ne pas dédoubler, de vraiment se baser sur ce qui existe déjà. Donc, ils ont
souligné le fait que... de vraiment s'appuyer davantage sur les carrefours
jeunesse emploi pour offrir l'accompagnement, pour justement, chez les
jeunes... pour réduire les méfaits de comportements à risque, de stabiliser les
parcours de vie, d'initier des projets de bénévolat, de volontariat, donc,
parce que ce n'est pas juste... Cette insertion ou cette inclusion sociale et
cette participation sociale, ils ont... nous ont rappelé que, chez les
prestataires, c'est... ce n'est pas juste une question d'emploi. Oui, mais la
participation sociale, c'est plus large. Donc, ils ont souligné l'importance d'aller
vers les carrefours jeunesse emploi.
J'aimerais entendre la ministre là-dessus,
sur cette... cette offre effectivement, Carrefour jeunesse emploi, de... pour inciter
les gens à participer. En tout cas, on peut revenir dans le... plus tard, mais
c'est...
Mme Rouleau : On n'est pas du
tout sur l'amendement, Mme la Présidente.
Mme McGraw : On va y revenir
lorsqu'on va parler, mais en tout cas on est... on est... désolée, on est en
faveur de cet amendement-là, justement, pour combler les besoins de base pour
que justement les gens puissent participer socialement, pour qu'ils puissent s'insérer...
Mme McGraw : ...pour qu'ils
puissent, c'est ça, participer activement à leurs propres solutions sans avoir
à passer tout leur temps à combler leurs besoins de base, donc mesures de
panier de consommation. Et je rappelle qu'on avait demandé puis on demande
encore une mesure de faire l'analyse, d'ajuster, justement, les prestations en
ligne avec la mesure du panier de consommation.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Je veux revenir
sur ce que la ministre a dit tout à l'heure par rapport au logement. Parce que,
bien sûr, bon, il y a des logements sociaux en construction, pas au rythme où
on voudrait, mais il y en a, je voudrais quand même nous rappeler qu'il y a
seulement 12 % des prestataires en ce moment qui vivent dans un logement
social ou une coopérative. Donc, ça veut dire que, pour tous les autres, la
part consacrée à se loger, elle est énorme. La prestation qu'ils reçoivent,
elle est essentiellement consacrée à se loger, quand ils décident de se loger plutôt
que d'utiliser cet argent-là, par exemple, pour se nourrir. Et j'ai vraiment
entendu des gens me dire ça, qu'ils avaient... qu'ils préféraient manger
dignement tous les jours et vivre dans la rue, que de toute façon avoir un toit
qui ne serait pas si digne que ça puis de ne pas pouvoir manger. Donc, je pense
qu'il faut le garder à l'esprit aussi, tu sais. Si on était dans un monde où
100 % des prestataires avaient accès à un logement qu'ils vont payer
seulement 25 % de leurs revenus, on serait ailleurs. On aurait des niveaux
de précarité différents. Mais là, c'est 12 %, 12 % d'entre eux qui
ont accès à ça. Ça fait que la quasi-totalité, finalement, là, consacre une
proportion déraisonnable de leurs... de leurs sources de revenus à se loger, et
ça vient rendre impossible une insertion à l'emploi.
Quand le ministre François Blais est venu
nous voir... l'ancien ministre François Blais est venu nous voir, il a dit à la
ministre qu'il l'a trouvait courageuse, je ne me souviens plus des mots exacts
qu'il a utilisés, parce qu'elle voulait élargir Objectif emploi à d'autres
types de prestataires. Il a dit que lui, il avait pris le bout le plus facile,
parce qu'il avait créé ce programme-là pour les gens qui étaient le plus facile
à réinsérer en emploi, et que c'était presque mission impossible d'obtenir des
succès avec ce programme-là pour les autres prestataires auxquels la ministre
veut élargir. Bien sûr, on va l'élargir quand même, hein? On ne perd rien
d'essayer. Mais c'est quand même important. Quand il nous dit ça, là, il nous
dit qu'il n'y a pas de miracle à attendre non plus de l'élargissement
d'Objectif emploi. Et, si on a cet objectif de sortir le plus de personnes
possible des programmes d'aide sociale, ça veut dire que, de miser sur Objectif
emploi comme la ministre le fait, il faut en attendre des résultats limités. En
soi, là, ça ne va pas faire de miracles. Et c'est l'ancien ministre qui a créé
ce programme-là qui est venu nous le dire. Il faudrait avoir des objectifs
très, très, très humbles sur le nombre de personnes de plus qu'on va pouvoir
aider. Puis, lui, il a dit qu'il avait créé ce programme-là en ciblant les
prestataires les plus faciles à réinsérer en emploi. Puis on... je vous... je
vous donnais des chiffres tout à l'heure, on a quand même une microfraction des
prestataires qui sont sous Objectif emploi. Même si jusqu'à maintenant c'était
accessible aux personnes les plus faciles, du point de vue de François Blais, à
réintégrer, on comprend qu'une vaste majorité des prestataires ne l'utilisaient
pas, là, non plus, ce programme-là.
Donc, moi, ce que je voudrais voir, c'est
une stratégie différente, en fait, de ce qu'on a essayé depuis des décennies.
C'est ça que je voudrais voir. De l'essayer, pour une fois, là, sortir de ce
cercle vicieux-là puis de voir qu'est-ce qui arrive quand on répond vraiment
aux besoins de base d'une personne. Est-ce qu'on ne crée pas là une
disponibilité de cette personne-là pour vraiment entreprendre un parcours de
formation, par exemple, ou d'insertion en emploi? Je pense que ça mérite d'être
essayé, et ces gens-là méritent de pouvoir trouver leur place puis de
contribuer aussi. Puis là, en ce moment, le choix délibéré qui est fait, c'est
un peu de les laisser en mode survie. Ça me dérange beaucoup de voir ça pour ces
personnes-là, pour tous les impacts collatéraux que ça a autour d'eux puis dans
l'ensemble de la société aussi. Ça fait que c'est un... c'est un... c'est un
choix qui me désole, là, qu'on ne soit même pas capables de se dire : Oui,
on va donner le strict minimum pour couvrir les besoins essentiels, on va le
donner, tu sais. J'aimerais ça, voir ça, quand même.
• (11 h 10) •
Honnêtement, je trouve ça humainement
difficile d'envisager que bientôt on va voter sur cet amendement-là, puis qu'il
y a des gens qui vont voter contre de donner ce que ça prend pour subvenir aux
besoins essentiels de la mesure du panier de consommation. Je pense qu'il faut
avoir ça en tête, là, l'impact, ce que ça veut dire sur ces gens-là. Quand, en
sortant d'ici, on va croiser des gens en marchant dans la rue, là, qui vivent
dans une extrême situation de précarité, il faudra se souvenir qu'on a choisi
de ne pas couvrir leurs besoins essentiels. Moi, ça, ça... J'en... C'est parce
que j'en croise. J'en croise à Québec, ici, j'en croise à Sherbrooke, j'en
croise quand je vais à Montréal. J'en vois beaucoup. Je... Ça fait que j'ai...
j'ai un sentiment d'insatisfaction de savoir qu'on...
Mme Labrie : ...on ne
fait pas tout ce qu'on peut en ce moment pour aider ces personnes-là puis qu'on
crée des programmes auxquels sont, pour vrai, pas capables d'aller participer
en ce moment, ça fait que c'est beau sur papier, mais dans la vraie vie, on ne
réunit pas les vraies conditions dont ils auraient besoin. Puis ce n'est pas
l'accompagnement de plein d'organismes qui se mettent ensemble pour dire tout
ce que ça prend pour cette personne-là, il va falloir toujours bien qu'elle
mange et qu'elle puisse s'habiller comme du monde avant de pouvoir participer à
des activités de réinsertion en emploi. Tu sais, elle aura beau avoir les
meilleurs intervenants sur son dossier, là, si elle n'a pas mangé trois fois
par jour, puis qu'elle n'est pas habillée comme du monde, puis qu'elle ne se
sent pas fière de comment elle est capable de se présenter physiquement pour
aller rencontrer un employeur, elle n'ira pas, ou elle ne le gardera pas son
emploi, ou elle ne la réussie pas son entrevue d'embauche. Donc, il faut garder
ça à l'esprit aussi que... Pour moi, c'est un peu espérer un miracle, là, de
créer ces mesures d'accompagnement là, en disant : On va quand même les
maintenir en dessous du seuil minimal pour survivre. Ça n'a pas démontré des
résultats trop impressionnants, là, dans le passé, puis je n'en attends pas non
plus, de miracles, là-dessus, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? S'il n'y a pas d'autre commentaire, est-ce que
l'amendement de la députée est adopté ou rejeté?
Mme Rouleau : Rejeté.
Mme Labrie : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Pardon?
Mme Labrie : Je voudrais
un vote par appel nominal.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Un vote par appel nominal, Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Rouleau (Pointe-aux-Trembles)?
Mme Rouleau : Contre.
La Secrétaire : Mme Boivin
Roy (d'Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Poulet (Laporte)?
Mme Poulet : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais : Contre.
La Secrétaire
:
Mme McGraw (Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme McGraw : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Prass (D'Arcy-McGee)?
Mme Prass : Pour.
La Secrétaire
: Mme
D'Amours (Mirabel)?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
L'amendement est donc rejeté. Nous revenons à l'article 20. Est-ce qu'il y
a des commentaires sur l'article 20? S'il n'y a pas de commentaire, est ce
que l'article 20 est adopté?
Mme Rouleau : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
poursuivons maintenant, Mme la ministre, à l'article 19.
Mme Rouleau : À
l'article 19, Mme la Présidente : L'intitulé du chapitre 1 du
titre II de cette loi est modifié par le remplacement de «social» par
«financière de dernier recours».
L'article 19 du projet de loi modifie
l'intitulé du chapitre 1 du titre II de la Loi sur l'aide aux
personnes et aux familles afin d'y inscrire le nom du nouveau programme d'aide
financière de dernier recours. Ce nouveau programme fusionne le programme
d'aide sociale et le programme de solidarité sociale actuellement prévu dans la
loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 19? Est-ce que l'article 19 est adopté?
Mme Rouleau : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Maintenant, l'article 11, nous l'avions déjà adopté. On continue à l'article 39.
Mme la ministre, si vous voulez bien nous en faire la lecture, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : Oui, Mme
la Présidente. 89. L'article 39. L'article 83.21 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans le troisième alinéa, de «solidarité sociale»,
par «d'aide financière de dernier recours».
L'article 39 du projet de loi modifie
l'article 83.21 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles afin de
tenir compte, dans les dispositions portant sur le programme de revenu de base
du nouveau programme d'aide financière de dernier recours qui fusionne le
programme d'aide sociale et le programme de solidarité sociale. Il s'agit d'une
modification de concordance avec les articles 19 et 20 du projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 39? Est-ce que l'article 39 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 41, Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : Article 41.
À l'article 41 : L'article 89 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «d'un programme d'aide financière
prévu au chapitre 1, 2 ou 5 du titre II» par «du programme d'aide
financière de dernier recours ou du programme objectif Emploi».
L'article 41 du projet de loi modifie
l'article 89 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles afin de
tenir compte, dans la référence au programme qui y est faite, de la fusion du
programme d'aide sociale et du programme de solidarité sociale, en concordance
avec les articles 19 et 20 du projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des commentaires sur 41? Est-ce que l'article 41 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Mme Labrie : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article... Oui, pardon, Mme la députée...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...députée
de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. J'accueille
positivement cet article-là, mais j'ai quand même une question. Parce qu'il y a
une exception qui est prévue ici quand il y a de la violence conjugale. On dit
ici : «N'est pas tenu au remboursement le conjoint qui démontre qu'il a
été dans l'impossibilité de déclarer sa situation réelle en raison de la
violence de son conjoint.» Bon. Pour pouvoir faire appliquer cette exception,
si je comprends bien, il faut avoir réussi à se sortir de sa situation de
violence conjugale, on plaide que, donc, à l'époque, on était dans
l'impossibilité de pouvoir le faire. Est-ce que la ministre peut me confirmer
ça?
Mme Rouleau : Attends un
petit peu.
Mme Labrie : Ça dit
ici : «N'est pas tenu au remboursement le conjoint qui démontre qu'il a
été dans l'impossibilité de déclarer sa situation réelle en raison de la
violence de son conjoint à son égard ou à l'égard d'un enfant à sa charge.»
Donc, moi, je trouve ça très bien que ce soit comme ça. Je fais juste constater
que, pour pouvoir éventuellement se prévaloir de ça, il faut avoir pu se sortir
de sa situation de violence conjugale et de dire par exemple : L'année
dernière, vous m'avez imputé telle fausse déclaration ou quoi que ce soit et
donc je me retrouve avec telle dette et, à l'époque, j'étais dans une situation
de violence conjugale et c'est pour ça que je n'ai pas pu... que je n'ai pas pu
déclarer la vérité à l'époque. Et j'imagine que le traitement de ça, c'est
qu'on vient retirer la dette de cette personne-là. La difficulté que j'ai,
c'est que la personne qui ne réussit pas à se sortir de sa situation de
violence conjugale, elle est encore aux prises avec cette dette.
Mme Rouleau : Il y a...
attends une minute, là, désolidarisation de la dette dans le cas de violence
conjugale dès que nous sommes informés.
Mme Labrie : Dès que vous
êtes informés. Exact. Donc, pour que la personne informe le ministère... puis
ça, c'est très bien, mais pour que la personne informe le ministère et fasse la
démarche, il faut qu'elle ait réussi à s'en sortir, de cette situation de
violence. Tant qu'elle n'a pas réussi à le faire, elle reste solidaire de cette
dette. C'est bien ça?
Mme Rouleau : Bien, si on
n'est pas informés, on ne peut pas... on ne peut rien faire. Il faut être
informés.
Mme Labrie : Je comprends.
C'est là que je voudrais questionner peut-être un peu la question de la solidarité
des dettes, à vrai dire. Parce qu'on ne peut pas reprocher au ministre de ne
pas avoir été informé, bien sûr, on ne peut pas deviner ça. Mais le fait qu'il
y a une solidarité des dettes vient créer assurément des situations où il y a
des personnes qui sont en situation de violence conjugale, qui n'ont pas encore
peut-être même pris conscience de la situation de violence ou de contrôle
coercitif dans laquelle elles se trouvent, ou peut-être que oui, mais qui n'ont
pas eu la force de s'en sortir, parce qu'elles savent aussi que le plus
dangereux de ces situations-là, c'est au moment d'une rupture ou de quitter un
conjoint contrôlant, donc, c'est sûr que ça incite à y penser à deux fois,
hein? Quand on voit les féminicides qui se multiplient, c'est sûr qu'il y a des
personnes qui ont réalisé la situation dans laquelle elles se trouvent mais qui
ne sont pas encore en mesure de la quitter pour toutes sortes de raisons, et
donc elles ne sont pas encore en mesure d'aller se prévaloir, là, de cette
disposition auprès du ministère. Ça fait que moi, je veux questionner par là le
principe même de solidarité des dettes, à vrai dire. Parce qu'il y a des gens
qui sont solidaires de dettes simplement parce qu'ils sont conjoints, puis on
vient un peu les forcer finalement à absorber les dettes des autres. Ils ne
seront pas solidaires de la dette des cartes de crédit de l'autre, mais du
point de vue du ministère, ils vont être solidaires de la dette d'aide sociale
de l'autre. Il y a des questions à se poser là-dessus, je pense, sur est-ce que
c'est vraiment ce qu'on souhaite faire, pourquoi.
Mme Rouleau : ...vous
permettez que je prenne un moment, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 19)
(Reprise à 11 h 26)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Mme la... la ministre, pardon, vos commentaires.
Mme Rouleau : Oui, merci
beaucoup, Mme la Présidente. Bien, visiblement, vous avez... vous avez suscité,
là, toute une discussion pour... parce que c'est un sujet qui nous porte à
cœur, évidemment, là, les femmes qui vivent de la violence. Il y a déjà des
outils, là, qui existent pour... concernant cette solidarité ou la... désolidarisation,
voilà. Je vais... À force de le répéter, je vais y arriver. Plusieurs outils,
bon, par exemple, la ministre a un pouvoir discrétionnaire pour annuler les
dettes, lorsqu'on le sait, parce que là, ici, là, c'est... il faut le savoir.
Bon, il faut le savoir. Lorsqu'on le sait, on prend action. Ça peut être des
actions rétroactives. Bon.
Là, ce qui... ce qu'il... ce qu'on... ce
qu'on constate, là, c'est peut-être la communication, la promotion, par exemple
faire la promotion auprès des maisons d'hébergement, les maisons pour les
femmes victimes, plus de communication pour parler de cette... de l'importance
de la... j'ai failli l'avoir, désolidarisation. Alors, ce que le ministère va
faire, c'est plus de promotion, plus d'information. Mais déjà nous avons des
outils, là, pour aider les femmes. Encore, comme je vous dis, il faut qu'il y
ait... il faut qu'on le sache. Quand on ne le sait pas, c'est plus difficile.
Alors, ça peut... ça peut aller via le... tu sais, s'il y a un plan... un plan
d'accompagnement personnalisé, de le savoir, là, tu sais, par exemple, mais ce
n'est pas... Il faut que la personne le dise.
Mme Labrie : Je comprends.
Puis j'apprécie entendre aussi que ça peut être rétroactif, là, de débarrasser
la personne de cette dette-là, mais je questionne quand même le principe de les
tenir solidairement responsables d'une dette. Tu sais, moi, si je signe une
hypothèque avec un conjoint, bien sûr, on est responsables ensemble de la
rembourser, mais, s'il loade sa carte de crédit, moi, je ne suis pas
responsable de l'aider à rembourser sa carte de crédit, tu sais. Ça fait que je
ne comprends pas pourquoi le principe même de solidarité des dettes avec les
conjoints est inscrit là. Je pense que ça viendrait régler le problème à la
racine quand même.
Je ne sais pas, tu sais, moi, je vois
qu'il y a... Le nombre de prestataires aux prises avec une dette à l'aide
sociale l'année dernière, c'était 41 000. Je ne sais pas combien d'entre
eux le sont par solidarité, peut-être que c'est un chiffre que l'équipe de la
ministre peut nous sortir, mais ça m'apparaît quand même particulier de
dire : On va rendre l'autre solidaire de cette dette-là, là. Il n'y a
pas... Ils n'ont pas fait la démarche ensemble de contracter cette dette-là,
là, tu sais, ça relève du comportement individuel d'une personne qui s'est
retrouvée avec cette dette-là. Ça fait que le fait de faire porter ça à son
conjoint ou à sa conjointe, moi ça m'apparaît difficile à expliquer, là, ce
n'est pas comme ça que ça marche en général, là.
Quand on va... Quand on va contracter une
dette conjointement, bien sûr on en est responsables conjointement, mais
c'est... les gens se sont assis ensemble, ils ont signé pour prendre... prendre
cette... ce prêt, par exemple, à la banque ou cette hypothèque, tu sais. Le
reste du temps, c'est... c'est chacun... chacun pour soi, si on peut dire, là,
pour sa... chacun ses propres dettes. Ça fait que ce principe-là viendrait
régler, si on le changeait, à la racine, en fait, l'enjeu de la situation de
violence conjugale.
Est-ce que... Est-ce qu'il y a quelqu'un
qui peut trouver le chiffre, peut-être, sur les 41 000, combien le sont
par solidarité, disons?
Mme Rouleau : Sur les
41 000...
Mme Labrie : Les 41 000
qui ont une dette, là, comme prestataires.
Mme Rouleau : ...on ne l'a
pas en ce moment. On va chercher...
Mme Labrie : Ça se trouve.
Mme Rouleau : ...puis on
reviendra.
• (11 h 30) •
Mme Labrie : Oui. Mais, sur
ce principe-là, je ne sais pas ce que la ministre en pense, parce que, dans la
vie, quand on contracte une dette, ça arrive qu'on contracte une dette
solidairement avec quelqu'un, là, puis c'est une démarche réfléchie,
consciente, on signe en bas de la feuille, on...
11 h 30 (version non révisée)
Mme Labrie : ...penser qu'il
va falloir payer ça ensemble, puis, si l'autre ne la paie pas, bien, il va
falloir que ça nous revienne dessus, là. Mais, en général, à moins d'avoir fait
cette démarche ensemble, l'autre conjoint n'est pas responsable de cette
dette-là, ça fait que c'est pour ça que j'ai de la misère avec le fait qu'on
applique un principe comme ça, que les conjoints sont tenus solidairement au
remboursement d'un montant. Ce n'est pas... Pourquoi l'autre, tu sais, est
considéré responsable par défaut, là, de cette dette-là aussi?
Des voix : ...
Mme Rouleau : Sur les 41 000
personnes, il y a 118 demandes de révision.
Mme Labrie : Ça, c'est des
demandes de révision en vertu, là, de la disposition...
Mme Rouleau : De la
solidarité.
Mme Labrie : Oui, mais il y
en a qui... il y en a qui sont tenus solidairement responsables de cette
dette-là mais qui n'ont pas demandé de révision non plus.
Mme Rouleau : Bien, on ne
peut pas agir sur ce qu'on ne connaît pas, mais c'est une... c'est une règle
qui est basée sur le ménage, sur... depuis 1989, qui n'a pas...
Mme Labrie : C'est une autre
époque, quand même, hein, en termes de mentalités. 1989, moi, j'avais deux ans,
là, c'est quand même une autre époque, là. Moi ça ne me satisfait pas, là,
comme argument : On fait ça comme ça depuis 1989. Il y a comme un... je...
Le principe qui justifie de tenir l'autre solidairement responsable, je ne le
comprends pas. C'est comme de présumer que, s'il y a eu une fraude, par
exemple, que l'autre était complice de ça, je... C'est quoi, ça, tu sais,
pourquoi? Pourquoi on a cette présomption-là? Si c'est une erreur, présumer que
l'autre est coupable de cette erreur-là, il y a comme... il y a... ce
principe-là, la raison qu'on fait ça depuis 1989, ça me convainc pas, là.
Mme Rouleau : Bien, en fait,
c'est la notion de conjoint, c'est les conjoints sont solidaires, ils se
doivent mutuellement secours et puis ils ont... dans un couple, bien, ils sont
solidaires des dettes aussi.
Mme Labrie : Bien, les
conjoints sont solidaires des dettes qu'ils ont contractées ensemble. Moi, si
mon conjoint «loade» sa carte de crédit pour acheter des casquettes, là, je m'excuse,
je ne serai pas solidaire de ça, là, je veux dire, ce n'est pas... je n'aurai
pas à payer son compte de Mastercard parce que c'est mon conjoint, tu sais, ça
n'a pas rapport, là.
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Rouleau : Là, on touche
au Code civil, qui prévoit que... Bien, allez-y donc, Mme l'avocate...
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que j'ai le consentement pour que Mme l'avocate puisse prendre parole? Mme...
Est-ce que j'ai consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Consentement.
Si vous voulez bien vous nommer et nommer votre titre et ensuite répondre à la
question, s'il vous plaît.
Mme Valérie (Valluy) : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Donc, Valérie Valluy, avocate pour le ministère de la
Justice. Alors, effectivement, comme vous dites, là, dans le Code civil du
Québec, à l'article 1525, on vient dire que la solidarité entre les débiteurs
ne se présume pas, elle existe lorsqu'elle est expressément décidée par les
parties ou lorsqu'elle est prévue par la loi. Et, dans la Loi sur l'aide aux
personnes et aux familles, bien, c'est ce qu'on est venu faire, donc, on est
venu présumer de la solidarité de dettes pour les conjoints. Donc,
actuellement, c'est prévu à l'article 89, mais ça origine de la Loi sur la
sécurité du revenu de 1989. Donc, c'est un choix qui a été fait par le
législateur, à l'époque, de prévoir spécifiquement, en matière d'aide de
dernier recours, un principe de dette solidaire.
Mme Labrie : Donc, vous nous
confirmez que ça diverge de toutes les autres pratiques dans le Code civil, là?
Dans le Code civil, c'est bien clair qu'on ne présume pas de la solidarité des
dettes, à part, là, si le gouvernement fait une exception.
Mme Valérie (Valluy) : Quand
les parties le stipulent ou lorsqu'une loi le prévoit.
Mme Labrie : Exact.
Mme Valérie (Valluy) : Donc,
c'est le cas ici.
Mme Labrie : Il a été décidé
à l'époque, dans un autre siècle, de prévoir une exception pour les dettes d'aide
sociale, alors que le Code civil prévoit qu'en général on ne présume pas d'une
solidarité pour une dette, même entre conjoints, même entre mari et femme.
Donc, j'avoue trouver ça particulier, là,
cette disposition-là, puis je pense que c'est un relent de notre époque puis c'est
une exception qui ne se justifie pas. Pourquoi on crée cette exception au Code
civil pour l'aide sociale, de présumer une solidarité de dette? Moi je trouve
que ce n'est pas justifiable.
Des voix : ...
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais suspendre les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 36)
(Reprise à 11 h 43)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux, et nous sommes toujours à l'article 41. Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires? Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui, bon. Bien,
pendant la suspension, on a discuté. Moi, j'ai demandé à ce que la vérification
soit faite, à savoir s'il y a d'autres lois qui prévoient une exception au Code
civil, comme ça, pour tenir les conjoints solidairement responsables d'une
dette. Donc, je vois que quelqu'un est en train de faire la recherche puis
qu'on pourra nous répondre, mais moi, je dois dire que cette exception-là à laLoi sur l'aide aux personnes et aux familles me dérange. Je ne comprends
pas pourquoi cette exception-là a été mise en place et pourquoi on fait porter
une dette à quelqu'un pour laquelle on n'a pas la preuve que cette personne-là
a eu l'intention de faire une fausse déclaration, par exemple pour une fraude.
Bien sûr que si on est capable de
démontrer qu'il y a eu l'intention de faire une fausse déclaration, que la
personne a fraudé délibérément puis que c'était un projet commun, là, qu'ils
ont fait ça ensemble, bien, tenons-les tous les deux responsables de cette
dette-là, puis ça, c'est bien correct. Mais de présumer que c'est le cas, ça ne
m'apparaît pas justifié. Ça devrait être le contraire. Ça devrait être quand le
ministère est capable de montrer qu'il y a eu intention, de la part du conjoint
ou de la conjointe, aussi de participer à cette fausse déclaration de l'autre
personne, c'est bon, on les tient tous les deux responsables. Mais que, par
défaut, on impute ces fausses déclarations aux deux personnes, moi je trouve
qu'il y a un problème là-dedans.
Il y a des gens qui, effectivement, dans
la discussion hors micro, on nommait, il y a beaucoup de gens qui travaillent
au noir, par exemple sur l'aide sociale, qui vont aller faire des petits
travaux de construction, des ménages, des choses comme ça. Il n'y a rien qui
dit ou qui démontre que ces revenus là, gagnés illégalement, si on peut dire,
parce qu'ils ne sont pas déclarés, bénéficient aux deux. Il n'y a rien qui dit
ça. Si on est capable de le démontrer, c'est une chose, mais de le présumer,
pour moi, c'est un problème. L'autre n'a peut-être aucune idée que son conjoint
ou que sa conjointe fait ça, puis combien de revenus exactement il en tire.
C'est une erreur, je pense comme législateur, de laisser une disposition comme
ça dans la loi, là. Je comprends qu'historiquement ça y était. Je serais bien
curieuse de savoir pourquoi, à l'époque, on a voulu créer une exception au Code
civil, spécifiquement pour les personnes qui sont sur l'aide sociale en 1989...
Mme Labrie : ...mais le Code
civil, ça vaut quelque chose quand même, là. Il y a des raisons pour
lesquelles, dans le Code civil, on ne prévoit pas que les gens sont solidaires
d'une dette, à moins qu'ils l'aient contractée solidairement. Donc, cette
exception-là, pour moi, elle n'a pas sa place.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? S'il n'y a pas d'autre commentaire, je vais mettre aux
voix l'article...
Mme Labrie : Bien, en fait,
j'attends toujours la... j'attends toujours plusieurs réponses, là, à
savoir : Y a-tu d'autres lois à part celle-ci? Puis aussi j'ai
demandé : Combien de personnes sont solidairement responsables, là? Sur
les 41 000 qui ont une dette, combien le sont par solidarité? Ça fait que,
moi, c'est deux choses... Si on n'est pas capables d'avoir la réponse tout de
suite et que ça prend du temps, on peut peut-être suspendre l'article, mais
j'ai besoin de savoir ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que j'ai le consentement pour suspendre l'article 41?
Mme Rouleau : On va plutôt...
On va adopter l'article, puis on va revenir avec les informations à la députée.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
je n'ai pas le consentement pour... je n'ai pas votre consentement? J'ai...
Mme Rouleau : Non.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Mme Labrie : Alors, moi, je
ne suis pas rendue à adopter l'article, Mme la Présidente, parce que...
La Présidente (Mme D'Amours) : Continuez
vos commentaires.
Mme Labrie : ...tant qu'on ne
sait pas si c'est la seule exception dans toutes les lois québécoises, ça
m'apparaît prématuré de trancher là-dessus. Je veux le savoir. Est-ce que
Revenu Québec fait ça avec les déclarations d'impôt, de tenir solidairement
responsable d'une dette à Revenu Québec un conjoint ou une conjointe? Puis,
s'ils ne font pas ça, pourquoi on le ferait avec l'aide sociale? J'ai... Moi,
j'ai besoin de cette information-là. Ça fait que continuons d'en discuter
pendant que les recherches se font ou bien passons à un autre article, mais je
trouve qu'on ne peut pas prendre une décision éclairée sur cet article-là tant
qu'on ne sait pas à quelle fréquence cette exception-là existe, là, dans nos
lois actuellement. C'est une information essentielle.
La Présidente (Mme D'Amours) : Vous
me demandez de suspendre l'article 41. J'ai fait la demande. Je n'ai pas
le consentement. Nous pouvons continuer nos discussions. Donc, si vous avez des
commentaires, je vous invite à les faire.
Mme Labrie : Je pense que ma
collègue levait la main.
La Présidente (Mme D'Amours) : Non.
Mme Labrie : Est-ce que vous
vouliez intervenir?
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien,
est-ce que vous... est-ce que vous désirez...
Mme McGraw : ...je trouve
qu'en tant que législatrice, c'est très difficile de faire notre travail sans
avoir les informations. C'est pour ça qu'on avait demandé les intentions
réglementaires. Là, on a besoin de données. Justement, entre autres, c'est...
On veut éviter de prendre des décisions sans les bonnes informations. On ne
peut pas vraiment faire notre travail. Ça fait que je pense que ma collègue,
elle a posé des questions très pertinentes, dont : Est-ce qu'il y a des
exemples, ailleurs qu'avec ces programmes d'assistance sociale, par exemple, au
sein de Revenu Québec, où c'est la même approche? Est-ce que c'est vraiment
l'exception? Si c'est le cas, il faudrait régler ça parce qu'on est en train
d'effectivement moderniser la loi avec les réalités de 2024.
Ça fait que je trouve que de voter...
puis, si on a un vote, je vais demander un vote nominal, si je peux le faire,
parce que de voter... pour toutes... tous les collègues, pas juste en opposition,
mais les collègues, de voter des articles sans avoir les informations
pertinentes suite à des questions pertinentes, je trouve que ce n'est pas des
conditions idéales pour faire notre travail de législateurs et législatrices,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires? Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. Je ne sais
pas si la ministre est peut-être ouverte à un amendement pour venir régler cet
enjeu-là, parce qu'on pourrait peut-être simplement ajouter une mention que...
qu'ils sont tenus solidairement au remboursement d'un montant si la
démonstration est faite, par exemple, qu'ils ont... que le motif de cette
dette-là a été réalisé conjointement, par exemple une fausse déclaration ou toute
autre fraude, là, qu'il pourrait y avoir.
Moi, je... Je veux dire, il y a plein
d'autres prestations gouvernementales pour lesquelles une personne qui a
fait... qui a reçu, alors qu'elle n'aurait pas dû, des prestations, qu'elle va
devoir les rembourser. C'est assez rare qu'il y a des intérêts, par contre,
mais, bon, du remboursement de montants reçus à tort, il y en a dans d'autres
programmes. On peut imaginer... J'imagine qu'à l'IVAC ou les prestations de la
SAAQ aussi, si quelqu'un a reçu un montant qu'elle n'aurait pas dû recevoir,
elle doit le rembourser. À quel point le conjoint, dans ces programmes-là, est
tenu de rembourser ça aussi, je veux dire, je... alors qu'on pourrait... Sous
l'argument de la ministre, c'est qu'ils auraient bénéficié de cet argent-là
ensemble. Bien, s'il y a eu une prestation de la SAAQ versée en trop, on
pourrait faire la même présomption qu'ils ont bénéficié de cet argent-là
ensemble. Pourquoi ils ne sont pas solidaires du remboursement de cette
dette-là?
• (11 h 50) •
Moi, je pense qu'ils ne devraient pas
l'être, qu'on ne devrait pas présumer qu'ils ont bénéficié de cet argent-là
ensemble puis qu'ils sont solidaires de la dette. C'est... Ça n'a juste pas de
cohérence avec les autres pratiques gouvernementales, là. Il y a une exception
ici qui n'a pas lieu d'être, qui a des racines qui relèvent peut-être des
préjugés, à vrai dire, mais...
Mme Labrie : ...il n'y a rien
qui nous dit que parce que quelqu'un a fait une fausse déclaration, par
exemple, de revenus complémentaires qu'elle avait, que l'autre a bénéficié de
ça et qu'elle était au courant. Il n'y a rien qui nous dit ça. Tant qu'on ne
fait pas cette démonstration-là, on ne devrait pas tenir cette autre personne
responsable de cette dette.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires?
Mme Labrie : En tout cas, je
constate que c'est long, trouver la réponse, et donc qu'il n'y a probablement
peut-être pas beaucoup d'autres lois qui ont la même disposition, autrement, on
nous aurait sorti quelques exemples déjà. Je comprends qu'il y a beaucoup de
lois québécoises dans lesquelles regarder, mais...
Mme Rouleau : ...beaucoup de
lois.
Mme Labrie : Il y a beaucoup
de lois. Il y a beaucoup de lois. Mais en tout cas, on a nommé par exemple ici
Revenu Québec, on a posé la question directement : Est-ce que c'est le
cas? Bon, j'imagine qu'on est allé vérifier là peut-être en premier. Si c'était
le cas, on nous l'aurait déjà confirmé. Donc, à ce stade-ci, moi, je présume que
Revenu Québec ne fait pas ça. Ça fait quand même plusieurs minutes, là, ça fait
que si c'était... s'il le faisait, on nous l'aurait dit et on s'en serait servi
comme argument en le brandissant bien haut. Le concept de vie par ménage est
aussi appliqué à Revenu Québec, donc il n'y a pas... il n'y a pas de raison,
là, de maintenir cette exception-là. Ça ne se défend comme pas, là, de tenir
pour coupables des gens dont on a aucune idée s'ils ont participé à une fausse
déclaration. Moi, je pense que ça mérite d'y penser encore. Je vois que ça
discute de l'autre côté. Peut-être que la ministre ou son sous-ministre pourra
nous partager leur discussion.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires?
Mme Rouleau : Bien, je n'ai
pas tellement d'autres commentaires, Mme la Présidente, sinon que c'est dans un
contexte de ménage. Puis je comprends les préoccupations de ma collègue. Et là,
on arrive... Ah! on a peut-être réussi à «downloader». Bon. On va suspendre
cet... On va aller chercher toute l'information qui est nécessaire pour
répondre adéquatement, parce que je sens qu'on a... on est à la recherche, là,
de ces informations-là, qui sont... qui sont quand même basées sur des lois. Le
temps d'obtenir les informations, on va suspendre ce point puis on pourra
revenir.
La Présidente (Mme D'Amours) : Là
vous me donnez votre consentement pour suspendre l'article 41?
Mme Rouleau : Oui. Là, je
vais vous le donner, le consentement, parce que je veux... je veux éclaircir cette
question-là, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : J'ai
le consentement de tout le monde pour suspendre le 41? Donc, merci. Mme la
ministre, si vous voulez bien nous faire la lecture de l'article 24, s'il
vous plaît.
Mme Rouleau : Alors, Mme la
Présidente, l'article 24. L'article 52 de cette loi est remplacé par
le suivant :
«L'aide financière accordée dans le cadre
du programme prend la forme d'une prestation d'aide de dernier recours. La
prestation est établie en tenant compte de la prestation de base applicable à
chaque adulte selon le montant ainsi que dans les cas et aux conditions prévus
par règlement.»
L'article 24 du projet de loi
remplace l'article 52 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles
afin de prévoir de quelle manière l'aide financière sera accordée dans le cadre
du nouveau programme d'aide financière de dernier recours. Ainsi, l'aide
financière prendra la forme d'une prestation d'aide de dernier recours versée à
l'adulte seul ou à chaque adulte du ménage, et elle sera établie de la manière
prévue par règlement.
Cette modification ainsi que celle
apportée aux articles 27 et 30 du projet de loi consacrent le versement
individuel de la prestation.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires? Oui. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Oui, merci, Mme
la Présidente. Et on trouve que d'aller avec deux chèques, un chèque par
adulte, ça va vraiment dans la bonne direction. Je pense qu'on l'a souligné
depuis le début. Par contre, on voulait savoir, par exemple, avec le programme
de revenu de base qui a été reconnu par, je pense, la ministre, le ministère et
beaucoup de groupes comme étant un programme phare et qui est vraiment phare et
fort aussi, alors on aimerait savoir, si on individualisait les prestations,
donc étendre certaines...
Mme McGraw : ...modalités du
programme de... du programme de revenu de base, dont l'individualisation des
prestations, est-ce que... puis l'étendre au nouveau programme fusionné d'aide
financière de dernier recours, quel sera... quels seraient les impacts
financiers?
Mme Rouleau : Quel est le...
De quel impact financier parlez-vous?
Mme McGraw : Donc,
présentement, avec le programme de revenu de base, qu'on reconnaît comme étant
un excellent programme, si on étendait les modalités sur l'individualisation
des prestations et on l'étendait au nouveau programme d'aide financière de
dernier recours, quels seraient les impacts financiers?
Mme Rouleau : En fait, là, ce
dont il est question, là, ici, là, Mme la députée, c'est un versement par
personne, c'est le chèque du couple qui est divisé en deux versements pour
chaque membre du couple, compte tenu que c'est un couple et que la notion de
couple est toujours... fait partie de la loi.
Mme McGraw : On comprend
qu'avec deux chèques, c'est un pas dans la bonne direction. Il y a beaucoup de
groupes qui réclament effectivement que le montant soit individualisé. On
aimerait savoir... Donc là, on parle du montant pas juste du chèque, mais le
montant même. On aimerait savoir quels seraient les impacts financiers
d'individualiser, pour ne pas... Certains groupes qui disent : On ne veut
pas être pénalisés d'être en couple ou... vie maritale. On aimerait savoir
quels seraient les impacts financiers.
Mme Rouleau : On a déjà parlé
des... du fait qu'être en couple, le couple se doit mutuellement assistance et
que la vie de couple est moins chère que pour une personne qui vit seule.
Alors...
Mme McGraw : Mais maintenant,
si je comprends bien, à moins que j'ai... - peut-être m'expliquer - avec le
programme de revenu de base, il y a une... l'approche est différente.
Alors, l'approche avec le programme de
revenu de base, peut-être nous expliquer...
Mme Rouleau : Ce que vous
voulez... Alors, on revient à une question qui a été posée précédemment, là, la
semaine dernière à laquelle j'ai déjà répondu. Aller vers l'uniformisation,
disons, du programme de revenu de base pour tous, là, c'est entre 1,5 puis 3
milliards de dollars.
Mme McGraw : Et là on parle
spécifiquement de cet aspect-là de... hein, parce qu'il y a plusieurs éléments
dans le programme de revenu de base, dont le calcul cumulatif, dont le fait
qu'on ne... on pénalise moins les gains de travail. En tout cas, on a proposé
un projet de loi là-dessus. Ça fait qu'il y a plusieurs modalités. Au niveau de
l'individualisation des prestations, quel serait l'impact? J'imagine que c'est
moins que ce...
Mme Rouleau : Je viens de
vous répondre.
Mme McGraw : Mais ça, c'est
sur l'ensemble, ça, si je comprends bien. Donc, le... pour clarifier, le 1,5 à
3 millions de dollars, 3...
Mme Rouleau : Milliards.
Mme McGraw : ...milliards,
pardon, c'est... ça serait les coûts supplémentaires...
Mme Rouleau : Oui.
Mme McGraw : ...de prendre
tous les éléments de programme de revenu de base et l'étendre à tous les
programmes... bien, le programme d'aide de dernier recours, ou est-ce que c'est
juste l'aspect individualisation? C'est ça que j'essaie de comprendre, cet
aspect-là.
Des voix : ...
Mme Rouleau : Tout le travail
qui a été fait, c'est pour répondre à une préoccupation de plusieurs, un chèque
par personne. Alors, c'est le chèque du couple qui est divisé en deux, un
chèque par personne, ce qui va permettre d'aider des femmes, particulièrement,
qui étaient aux prises avec des situations... voire de violence, à cause de ce
chèque qui allait à une seule personne. Maintenant, c'est le chèque divisé en
deux qui va pour chacun.
• (12 heures) •
Et vous savez que le programme de revenu
de base, il a été mis en place pour permettre à des personnes vivant de graves
difficultés d'avoir un revenu plus adéquat...
12 h (version non révisée)
Mme Rouleau : ...et notre
objectif, avec la modernisation du projet de loi... du régime d'assistance
sociale, c'est d'accompagner le mieux possible. Plusieurs mesures sont mises en
place pour accompagner le mieux possible les gens vers l'emploi, pour améliorer
le revenu. Alors, c'est un... pour le couple, c'est un chèque par personne.
Mme McGraw : Et je comprends,
puis on le salue, cet aspect-là. Ça, c'est... c'est une... c'est une
amélioration de la situation, sans doute, deux chèques, pour les raisons que la
ministre a évoquées. Par contre, il y a des groupes... Puis nous, on veut juste
avoir plus d'informations. Donc, si je comprends bien... Parce qu'il y a des
groupes qui demandent d'aller plus loin que deux chèques, de vraiment avoir des
montants individualisés, puis se baser sur... s'inspirer des modalités de
programme de revenu de base. Si je comprends, si on étendait tous les éléments,
les modalités du programme du PRB aux autres programmes d'assistance sociale,
le coût, pour les finances publiques, ce serait entre 1,5 et 3 milliards de
dollars, et moi, je voulais savoir, à l'intérieur de ce montant, quel serait l'impact
d'avoir pas juste deux chèques, mais deux montants, comme si c'était... le
couple était des... pas «couple», mais juste des individuels. Mais...
Mme Rouleau : ...
Mme McGraw : Je comprends. On
va revenir là-dessus, je vais... je vais revenir sur ces... les questions par
rapport à l'article 23... 24, après.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 24? Est-ce que l'article 24 est adopté?
Mme Rouleau : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 27... 1°.
Mme Rouleau : Alors, l'article
27, paragraphe 1°. À l'article 27, Mme la Présidente :
L'article 55 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement du paragraphe
1° du premier alinéa par le paragraphe suivant :
«1° déterminer le montant de la
prestation de base, et, le cas échéant, le multiplier par le nombre de membres
adultes de la famille, et, conformément au règlement, l'augmenter, s'il y a
lieu, du montant de l'allocation pour contraintes de santé ou de l'allocation
pour contraintes sévères de santé, selon le cas, du montant des ajustements
pour adulte, du montant de l'allocation de soutien accordée en application du
chapitre I du titre I, du montant des ajustements pour enfants à charge et du
montant des prestations spéciales.»
Je ne lis que le 1°, n'est-ce pas?
Une voix : ...
Mme Rouleau : Oui. L'article
27 du projet de loi modifie l'article 55 de la Loi sur l'aide aux personnes et
aux familles, une disposition qui établit la règle de calcul de la prestation d'aide
de dernier recours accordée dans le cadre du nouveau programme d'aide
financière de dernier recours.
Le remplacement du paragraphe 1° de l'article
55 de la loi précise la méthode de calcul de la prestation d'aide de dernier
recours afin que la prestation de base soit multipliée par le nombre d'adultes.
Il s'agit d'une modification de concordance avec l'article 24 du projet de loi.
Et là...
La Présidente (Mme D'Amours) : Le
prochain... Je pense que, dans vos commentaires, Mme la ministre, le prochain
paragraphe est dans...
Mme Rouleau : Ce paragraphe
est également modifié à des fins de concordance avec l'article 25 du projet de
loi afin que les prestataires du programme d'aide financière de dernier recours
puissent bénéficier d'une allocation pour contraintes de santé et pour
contraintes sévères de santé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur le paragraphe 1°? Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Rouleau : ...amendement
pour cet article. Et je souhaite suspendre.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 05)
(Reprise à 12 h 06)
La Présidente (Mme D'Amours) : Après
discussion, la ministre nous demande de suspendre l'article 27, paragraphe
I et, l'article 27, paragraphe II dans ce bloc. Est-ce que j'ai le
consentement de tout le monde? Consentement. Merci. Donc, Mme la ministre,
l'article 30, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : À
l'article 30, Mme la Présidente :
L'article 62 de cette loi est
remplacé par le suivant :
«62. La prestation est versée
mensuellement à l'adulte seul ou à chaque membre adulte de la famille selon les
conditions prévues par règlement.»
L'article 30 du projet de loi
remplace l'article 62 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles
afin que la prestation mensuelle soit versée à l'adulte seul ou à chaque membre
adulte de la famille plutôt qu'elle soit versée conjointement lorsque deux
prestataires sont des conjoints au sens de la loi. Il s'agit d'une modification
de concordance avec l'article 24 du projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Est-ce que la ministre peut nous détailler ses intentions
réglementaires par rapport à cet article?
Mme Rouleau : Bien là, ici,
c'est de la concordance avec...
Mme Labrie : Oui, je
comprends, on parle du même règlement que tout à l'heure, mais, quand même,
tout à l'heure, ça n'a pas été nommé ici c'était quoi, les intentions
réglementaires. La conversation avait lieu sur ça aurait coûté combien de
verser la prestation intégrale à chaque personne, en plus de le faire
individuellement. Là, moi, je demande cette fois-ci : Des intentions
réglementaires, c'est quoi, en fait?
Mme Rouleau : C'est que, par
règlement, il y aura un versement, le versement d'un chèque, pour chaque
personne.
Mme Labrie : Le règlement va
venir détailler, dans le fond comment le calcul est fait pour séparer en deux?
Mme Rouleau : Bien, on a
suspendu tantôt les règles... le calcul du montant des prestations, parce qu'il
y a un amendement qui reste à fignoler. Alors, on aura le calcul des
prestations.
Mme Labrie : Moi, j'ai des
questions, par exemple, dans un couple où il y a des enfants, là, ça ne sera
plus un seul chèque, ça va être deux chèques. Comment on va répartir cet
argent? J'imagine que c'est ça qui est prévu dans le règlement?
Mme Rouleau : Dans le calcul
qu'on va revoir, là, prochainement, que j'ai suspendu.
Mme Labrie : Donc, les
détails du règlement, on va les avoir quand on va revenir avec l'amendement sur
l'article 27?
Mme Rouleau : On aura le
calcul, oui, on aura le calcul de la prestation.
Mme Labrie : Donc, c'est là
qu'on va pouvoir savoir ce qui est prévu, par exemple, pour les enfants, va
être réparti, comment entre les deux adultes ou...
Mme Rouleau : Oui.
Mme Labrie : O.K.
Mme Rouleau : C'est là
qu'aura lieu la discussion.
• (12 h 10) •
Mme Labrie : O.K. Bon, bien,
je suis contente que cette discussion va avoir lieu à un moment donné. Je me
permets quand même de dire ici que, bon, évidemment, moi, je suis d'accord avec
mes collègues que ce n'est qu'une étape, hein, de verser le chèque
individuellement. On aurait préféré que la ministre aille jusqu'au bout et puis
verse le plein montant à chaque personne...
Mme Labrie : ...j'ai
l'impression qu'on arrête le travail à mi-chemin, ici. Évidemment, il n'est pas
trop tard pour changer d'idée, ce qui est écrit dans la loi ne va pas l'empêcher
de maintenir le montant qui devrait être à chaque personne, ça va se passer
dans le règlement.
Donc, moi, puisqu'il est question du
règlement dans cet article, je l'incite fortement à ce que, quand elle va
déterminer les montants dans le cadre du règlement, elle tienne compte du fait
que chaque personne devrait recevoir le montant intégral de sa prestation,
qu'il n'y ait pas de diminution, là, en lien avec le fait qu'elle soit dans une
situation de vie maritale. Je pense que c'est ce qui permettrait de réduire la
précarité de ces personnes-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'article 30? Est-ce que l'article 30 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 29, Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : À
l'article 29, Mme la Présidente :
Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 58, du suivant :
«58.1. Le gouvernement peut, par
règlement, prévoir des règles assouplies applicables à l'égard des prestataires
qui bénéficient d'une allocation pour contrainte sévère de santé en ce qui
concerne :
«1 la possession de biens, d'avoirs
liquides des sommes versées dans un régime de retraite ou d'actifs reçus par
succession;
«2 les revenus tirés d'actifs reçus par
succession; et
«3 les conditions d'admissibilité à
certaines prestations spéciales.»
L'article 29 du projet de loi
introduit l'article 58.1 à la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles
afin de maintenir le pouvoir réglementaire actuellement prévu au troisième
alinéa de l'article 72 de la loi permettant au gouvernement d'établir des
règles assouplies pour les prestataires du nouveau Programme d'aide financière
de dernier recours qui ont une contrainte sévère de santé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente.
Mme Rouleau : J'ai un
amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Pardon?
Mme Rouleau : J'ai un
amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Vous
voulez le déposer maintenant?
Mme Rouleau : Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
qu'il est sur Greffier? Non. Je vais... En fait, il reste trois minutes. Est-ce
que...
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Pardon?
Mme Labrie : Bien, j'avais
posé ma question, peut-être... Moi, je veux savoir, l'article ici vient
maintenir un pouvoir réglementaire qui est ailleurs, donc on comprend ça, ça
dit qu'elle peut prévoir des règles assouplies... moi, je veux savoir si elle
va le faire et quelles sont ses intentions réglementaires.
Mme Rouleau : Alors, il y a
des règles assouplies pour... C'est ce que l'article indique, là, des règles assouplies
pour les prestataires.
Mme Labrie : Donc, la
ministre ne prévoit pas faire d'assouplissements supplémentaires par rapport
aux règlements déjà en vigueur. Elle vient simplement maintenir le statu quo
ici, là. Il n'est pas... Je le demande parce que c'est important. Il y a des
gens qui regardent ça et se demandent : Est-ce qu'on va avoir des règles
assouplies davantage?
Mme Rouleau : Non.
Mme Labrie : Non. Pourquoi?
Mme Rouleau : Parce que ce
sont ces règles, les règles assouplies, qui sont identifiées ici.
Mme Labrie : Puis il n'y a
pas matière à assouplir davantage ces règles-là, selon la ministre?
Mme Rouleau : On est
probablement le gouvernement qui a le plus avancé en termes de modernisation et
de changement dans le cadre du régime d'assistance sociale. Alors, on avance
puis on pose des gestes qui sont, je pense, appréciés par l'ensemble des
prestataires.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais... Je vais...
Mme Labrie : On modernise
mais on laisse encore des choses qui datent de 1989 quand même, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais suspendre les travaux quelques minutes, le temps de déposer sur Greffier
l'amendement.
(Suspension de la séance à 12 h 14)
(Reprise à 12 h 16)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Mme la ministre, si vous voulez bien nous lire votre
amendement, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : Merci beaucoup,
Mme la Présidente.
À l'article 29 (l'article 58.1
de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles)
Remplacer les paragraphes 1 et 2 de
l'article 58.1 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles, proposé
par l'article 29 du projet de loi, par les paragraphes suivants :
«1 les biens, les avoirs liquides ou les
sommes versées dans un régime de retraite;
«2 les biens, les avoirs liquides et les
revenus, gains et autres avantages provenant d'une succession;».
Cet amendement vise à modifier
l'habilitation réglementaire prévue au nouvel article 58.1 de la Loi sur
l'aide aux personnes et aux familles afin d'offrir davantage de flexibilité au
gouvernement pour établir des normes réglementaires plus souples applicables
aux prestataires du nouveau programme d'aide financière de dernier recours
ayant des contraintes sévères de santé, et ce, en matière de revenus, de biens
et d'avoir liquides.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires? Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Bien, j'avoue
être un peu confuse parce que je viens de demander à la ministre s'ils avaient
l'intention de faire preuve de davantage de souplesse, et elle m'a dit non. Et
maintenant, elle dépose un amendement pour avoir plus de flexibilité dans ce
règlement-là. Donc, ça laisse entendre qu'elle aimerait pouvoir utiliser cette
flexibilité. Donc, j'aimerais savoir : est-ce que, finalement, il y a une
intention d'être plus souple?
Mme Rouleau : On clarifie des
concepts, Mme la députée.
Mme Labrie : Bien, dans
l'explication de l'amendement, ce n'est pas écrit : clarifier les
concepts, c'est écrit d'aller chercher plus de flexibilité, dans la description
de son amendement que la ministre vient de lire, là. On l'avait sous les yeux
il y a quelques instants. Moi, j'accueille ça positivement, qu'on veuille avoir
plus de flexibilité, là, c'est juste que, est-ce qu'on va l'utiliser?
Mme Rouleau : L'utiliser?
Mme Labrie : Oui, la
flexibilité nouvelle introduite par cet amendement.
Mme Rouleau : Si cela est
nécessaire.
Mme Labrie : Si c'est
nécessaire. Donc, on vient ouvrir une possibilité, mais, pour l'instant, il n'y
a pas d'intention de s'en servir.
Mme Rouleau : Si on a besoin
de s'en servir, on s'en sert. C'est une flexibilité qu'on se donne.
Mme Labrie : O.K., dommage,
ça aurait été une belle opportunité de nous dire justement pourquoi on vient
chercher cette flexibilité puis qu'est-ce qu'on pense faire dans les prochains
mois. Je pense que ça peut juste être reçu positivement.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur l'amendement de la ministre? Est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous revenons à l'article 29, tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des
commentaires? Oui, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Oui, c'est juste
pour souligner que tout... On va revenir à l'article 25, évidemment, dans
le bloc V, je crois, donc beaucoup plus tard qu'encore une fois la référence
aux contraintes sévères de santé, c'est sûr qu'on va proposer des... on a
beaucoup de questions. On aimerait éventuellement proposer des amendements.
Donc, je veux m'assurer, Mme la Présidente, que, s'il y a des amendements sur
cette phrase-là, ça peut être rétroactif sur d'autres articles.
La Présidente (Mme D'Amours) : Un
article qui est adopté, vous ne pouvez pas l'amender.
• (12 h 20) •
Mme McGraw : Bien, je
souligne le fait qu'à travers... C'est parce qu'on n'a pas encore eu la chance
de vraiment discuter de contraintes sévères de santé. Cette notion-là, on dit
tout le temps : On va y revenir à l'article 25. Puisqu'on procède par
blocs et non par articles, qu'on a accepté sur recommandation de la ministre et
de ses collègues, on ne veut pas être pénalisés parce que, plus tard, on parle
de contraintes de santé. Parce que, sinon, on aurait procédé article par
article, Mme la Présidente. On aurait pu soulever, la première fois que ça a
été dans le...
Mme McGraw : ...projet de loi.
Alors, je veux juste m'assurer qu'on... on ne sera pas pénalisés en ayant
accepté de procéder bloc par bloc, parce que là, à chaque fois qu'on voit
«contraintes sévères de santé», c'est sûr qu'on a des préoccupations majeures.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien,
à l'article 25, c'est «contraintes de santé». À 53, puis il ajoute 53.1,
«contraintes sévères de santé». Alors, si vous avez des amendements sur ces
deux...
Mme McGraw : Bien là, on
va...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...thèmes-là,
ça va être à l'article 25. Est-ce que vous avez le plan de travail, madame...
Mme McGraw : Ce que j'essaie
de... Je l'ai devant moi, et je suis tout à fait consciente du fait qu'on va
seulement discuter de l'article 25 au bloc 5, ça veut dire après la discussion
de l'article 29, et on ne veut pas être pénalisés d'avoir accepté de bonne foi
de procéder bloc par bloc, quand il y a des concepts à l'article 25 qui sont
problématiques, très, et que là on est rendus à l'article 29.
Puis on parle de «contraintes sévères de
santé» ou «contraintes de santé», peu importe. Pour nous, c'est la notion plus
restreinte de «contrainte à l'emploi», et on l'a soulevé à plusieurs reprises,
mais on a des amendements à proposer. Ça fait que je veux juste m'assurer qu'on
va pouvoir y revenir de façon rétroactive, parce que sinon on aimerait revenir
au... l'article par article.
Je veux juste m'assurer, parce que c'est
un point très important, et je veux m'assurer auprès de la présidence et de la
ministre que, justement au niveau de la concordance, lorsqu'on va expliquer, on
va avoir cette discussion-là en profondeur, que ça se peut qu'il y ait un
impact sur les autres articles qui seraient dans le projet de loi qui
viendraient plus tard, mais qu'on a discutés en amont. C'est ça. J'espère que
vous comprenez la...
La Présidente (Mme D'Amours) : Si
vous voulez... souhaitez revenir sur une... sur un article adopté, moi, je peux
demander le consentement des gens pour réouvrir l'article. Donc, à ce
moment-là, on pourra le faire si j'ai l'autorisation, si j'ai le consentement
de tout le monde. Si vous avez des amendements à faire sur l'article 29, c'est
le moment de les faire. Si les deux... les deux sujets auxquels vous parlez
sont dans l'article 25, je pense que vous avez le loisir de les faire aussi à
l'article 25. Mais, encore là, si ça ne... si vous pensez que l'article 29
devrait être travaillé à nouveau, ça va me prendre le consentement des membres
de la commission. J'espère que ça répond à votre question.
Mme McGraw : À nouveau, après
l'article 25, à nouveau, lorsqu'on va revenir, on pourrait revenir à l'article.
C'est juste... Je sais qu'on a... on a accepté de procéder par blocs, bloc par
bloc pour les gens qui écoutent à la maison, par... pour être flexibles, pour
être aussi plus efficaces, de bonne foi, effectivement. On va juste
s'assurer... Parce que le fait qu'on adopte un article, 29, qui... avec la
phrase «contrainte sévère de santé», je veux juste souligner le fait qu'on
n'est pas nécessairement d'accord avec cette phrase. C'est ça.
Mme Rouleau : Mais, à
l'article 25, lorsqu'il y aura les discussions, si jamais il y avait des changements
qui étaient apportés, il y aura des changements qui seront apportés aux
articles qu'on a déjà adoptés. Il y a un... Il y a de la concordance qui va se
faire de manière automatique.
Mme McGraw : Merci de l'avoir
confirmé, Mme la ministre, parce que pour nous c'est un point très important.
Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
est-ce que ça satisfait votre... oui, votre questionnement? Alors... l'article
29 tel qu'amendé, est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Sinon, je vais le
mettre aux voix. L'article 29 tel qu'amendé est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 28, paragraphe 1°. Mme la
ministre, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : A l'article
28 :
L'article 57 de cette loi est modifié,
dans le premier alinéa — l'alinéa un :
1° par l'insertion, dans ce qui précède le
paragraphe 1° et après «adulte», de «qui cohabite avec son père, sa mère, ses
parents ou l'un deux et»;
Ce n'est que le premier alinéa, là?
Alinéa deux :
2° par l'ajout, à la fin, du paragraphe
suivant :
«9° recevoir...
Mme Rouleau : ...recevoir une
allocation pour contraintes sévères de santé.»
L'article 28 du projet de loi modifie
l'article 57...
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre, là, on est dans l'article 28.
Mme Rouleau : 28.
La Présidente (Mme D'Amours) : Paragraphe
1°.
Mme Rouleau : Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
vous m'avez lu le paragraphe 2°, et, selon le plan, c'est le paragraphe 1°.
Mme Rouleau : C'est ça. Ça
fait que je m'arrêtais...
La Présidente (Mme D'Amours) : Vous
vous arrêtiez là.
Mme Rouleau : ...mais on m'a
recommandé de continuer.
La Présidente (Mme D'Amours) : Non,
il ne faut pas continuer. C'est le paragraphe 1°.
Mme Rouleau : Alors... je
n'allais pas continuer, je suis désolée.
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
n'y a pas de problème, il faut juste qu'on suive tout le monde ensemble.
Mme Rouleau : Oui. Alors,
paragraphe 1°, on s'arrête au paragraphe 1°, Mme.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Mme Rouleau : Alors, je
continue avec les commentaires?
La Présidente (Mme D'Amours) : Le
commentaire probablement, juste le premier paragraphe de votre commentaire.
Mme Rouleau : Oui, tout à
fait. L'article 28 du projet de loi modifie l'article 57 de la Loi
sur l'aide aux personnes et aux familles afin que les règles relatives à la
contribution parentale ne s'appliquent que si l'adulte cohabite avec un de ses
parents ou les deux.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'article 28, paragraphe 1°? Mme la députée de... Vous
avez un amendement? D'accord.
Je suspends les travaux une minute.
(Suspension de la séance à 12 h 27)
(Reprise à 12 h 29)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Et simplement pour vous remercier de votre
collaboration.
Compte tenu de l'heure, je suspends les
travaux après la... Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 24)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux, et la Commission de l'économie et du travail poursuit l'étude
détaillée du projet de loi no 71, Loi visant à améliorer l'accompagnement
des personnes et à simplifier le régime d'assistance sociale. Lors de la
suspension de nos travaux ce midi, nous étions à l'étude de l'article 28,
paragraphe 1°. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Si je n'ai pas d'autre
intervention, est-ce que le 28.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Ah non! je ne peux pas. Je m'excuse. On a un 28.2 en quelque part... bloc 5.
Ça fait qu'on va attendre.
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Non,
parce que c'est le même article. Donc, on peut l'adopter seulement à la fin,
comme le comme l'article 18.
Une voix : ...28.1.
La Présidente (Mme D'Amours) : Non,
c'est 28, paragraphe 1°.
Une voix : O.K.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
on a travaillé le 28, paragraphe 1°. Nous serions rendus à l'article 9.
Une voix : 9.
Des voix : ...
Mme Rouleau : Mme la
Présidente... à l'article 27.
La Présidente (Mme D'Amours) : 27,
paragraphes 1° et 2°...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...les
deux articles. Est-ce que j'ai le consentement pour revenir à 27, 1° et 2°?
Consentement. Allez-y, Mme la ministre.
Mme Rouleau : On va y
arriver. Alors, à l'article 27, Mme la Présidente. L'article 55 de
cette loi est modifié :
article 1° par le remplacement du
paragraphe 1° du premier alinéa par le paragraphe suivant :
«1° déterminer le montant de la prestation
de base et, le cas échéant, le multiplier par le nombre de membres adultes de
la famille et, conformément au règlement, l'augmenter, s'il y a lieu, du
montant de l'allocation pour contraintes de santé ou de l'allocation pour
contraintes sévères de santé, selon le cas, du montant des ajustements pour
adultes, du montant de l'allocation de soutien accordé en application du
chapitre I et du titre II... titre I, pardon, du montant des ajustements
pour enfants à charge et du montant des prestations spéciales;»
2° par le remplacement, dans le
sous-paragraphe i du sous-paragraphe f du paragraphe 2° du deuxième alinéa, de
«d'un programme» par «du Programme».
L'article 27 du projet de loi modifie
l'article 55 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles, une
disposition qui établit la règle de calcul de la prestation d'aide de dernier
recours accordée dans le cadre du nouveau Programme d'aide financière de
dernier recours.
Le remplacement du paragraphe 1° de
l'article 55 de la loi précise la méthode de calcul de la prestation
d'aide de dernier recours afin que la prestation de base soit multipliée par le
nombre d'adultes. Il s'agit d'une modification de concordance avec
l'article 24 du projet de loi.
Ce paragraphe est également modifié à des
fins de concordance avec l'article 25 du projet de loi afin que les
prestataires du Programme d'aide financière de dernier recours puissent
bénéficier d'une allocation pour contraintes de santé ou pour contraintes
sévères de santé.
Ensuite, le sous-paragraphe i du
sous-paragraphe f du paragraphe 2° du deuxième alinéa de l'article 55 de
la loi est modifié afin que la référence au programme d'aide financière de
dernier recours soit une référence au nouveau Programme d'aide financière de
dernier recours.
Et, Mme la... ça s'arrête ici. Et... Ça,
je ne le lis pas ici?
Une voix : ...
Mme Rouleau : Alors... voilà.
Enfin, le remplacement du dernier alinéa de l'article 55 de la loi vise à
introduire un nouveau pouvoir réglementaire permettant au Gouvernement
d'accorder un supplément pour les études menant à l'obtention d'un diplôme
d'études secondaires ou une prime à la diplomation.
Et, Mme la Présidente, j'ai un amendement
à déposer.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Je vais suspendre les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 29)
15 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 35)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Mme la ministre, si vous voulez bien nous lire votre...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...votre
amendement, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : Avec plaisir,
Mme la Présidente. Alors, à l'article 27 : L'article 55 de la
Loi sur l'aide aux personnes et aux familles : Remplacer les paragraphes
un et deux de l'article 27 du projet de loi par le paragraphe
suivant : 1 : dans le premier alinéa : a) par le remplacement du
paragraphe un par le suivant : «1 : déterminer le... ou premier
paragraphe... premier paragraphe : déterminer le montant de la prestation
de base et, le cas échéant, le multiplier par le nombre de membres adultes de
la famille et, conformément au règlement, l'augmenter, s'il y a lieu, du
montant de l'allocation pour contrainte de santé, du montant de l'allocation
pour contrainte sévère de santé, du montant des ajustements pour adultes, du
montant de l'allocation de soutien accordée en application du chapitre un du
titre un, du montant des ajustements pour enfants à charge et du montant des
prestations spéciales.»;
b) par le remplacement, dans le
sous-paragraphe i du sous paragraphe f du paragraphe deux de «d'un programme»
par «du programme».
c) par l'ajout, à la fin, du paragraphe
suivant : «3 : diviser le montant obtenu en application des
paragraphes un et deux par le nombre de membres adultes de la famille.»
Il s'agit d'un amendement visant à
clarifier la méthode de calcul de la prestation d'aide de dernier recours
prévue au premier alinéa de l'article 55 de la Loi sur l'aide aux
personnes et aux familles. La prestation de base sera calculée de la manière
suivante : premièrement, déterminer le montant de la prestation de base,
le multiplier par le nombre de membres adultes de la famille et l'augmenter,
s'il y a lieu, des allocations, ajustements et prestations spéciales
applicables. Deuxièmement, y soustraire le montant des ressources de la famille
qui ne sont pas exclues du calcul par règlement. Et troisièmement, diviser le
montant ainsi obtenu par le nombre de membres adultes de la famille.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'amendement de la ministre? Oui, Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Donc, on aimerait juste comprendre l'avant et l'après. Les
commentaires sont clairs, mais l'avant et après ce changement, pour bien
comprendre les changements précis.
Mme Rouleau : Bien, c'est...
c'était... en fait, le... ce sont des clarifications sur le calcul. C'est
surtout des... un amendement légistique.
Mme McGraw : Donc, au niveau
du calcul lui-même, donc c'est pour clarifier, mais pas changer nécessairement
le calcul.
Mme Rouleau : Bien, c'est
pour... c'est que... c'est la notion de diviser qu'on a ajoutée pour une
meilleure compréhension. Parce que, là, on a les besoins moins les ressources.
Alors, en algèbre...
Mme McGraw : En parenthèse...
Mme Rouleau : Besoins moins
les ressources, entre parenthèses, diviser par le... par deux, le nombre... le
nombre de personnes adultes.
Mme McGraw : Et est-ce qu'il
y a un changement au niveau du contenu? Je comprends que la formule est
peut-être plus claire, mais...
Mme Rouleau : La division
permet le versement par personne.
Mme McGraw : O.K. Donc, c'est
pour individualiser le versement.
Mme Rouleau : Alors, on
calcule les besoins moins les ressources, divisées par deux pour avoir un montant
divisé également pour chaque personne.
Mme McGraw : Alors, je
comprends le deux, dénominateur, si je me souviens... les mathématiques, c'est
loin. Pour le numérateur, j'ai... en tout cas, ce qui est les besoins moins les
ressources, est-ce que cet aspect-là a changé ou c'est...
Mme Rouleau : Non, c'est
la... on parle de contrainte santé, contrainte sévère de santé. Puis on parle
des montants de l'allocation pour nous... on parlait de... oui, on parlait de
la même chose.
• (15 h 40) •
Mme McGraw : Donc, au niveau
des besoins et ressources, cet amendement ne change...
Mme McGraw : ...rien au
calcul.
Mme Rouleau : Non, non.
Mme McGraw : Mais c'est
l'individualisation, donc la division par deux.
Mme Rouleau : La division,
qui vient simplifier la compréhension, pour être bien sûr que c'est deux
montants égaux pour chaque personne.
Mme McGraw : Je risque de...
Je vais réfléchir. Je risque de revenir avec des questions. Pour le calcul même,
parce que nous, on avait proposé un projet de loi sur les gains de travail,
j'aimerais... mais je pense que je vais revenir, Mme la Présidente. Lorsqu'on
revient... Là, on parle de l'amendement de la ministre, c'est vraiment le
calcul. Je veux juste clarifier que ça va être après une fois qu'on parle de
cet amendement que je pourrai revenir sur les gains de travail et le calcul de
gains de travail de façon plus générale. Donc, je veux... Je ne vais pas en
parler maintenant si ce n'est pas pertinent, c'est juste... C'est ça. Mais je
risque de revenir parce que je suis en train d'intégrer les mathématiques et...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...j'en
suis convaincue. Vous avez une équipe avec vous qui va pouvoir vous guider
là-dedans. Mme la députée de Sherbrooke, la parole est à vous.
Mme Labrie : ...vont être
compliquées. La première des deux. Je viens d'entendre un échange de
chuchotements assez fort pour se rendre à mes oreilles que la question des
gains de travail, en fait, ça fait partie des ressources, donc ça fait partie
de ça. Donc, je veux poser la question suivante : Ça veut dire que, si un
des deux membres adultes de la famille a des gains de travail, ses gains de
travail vont être partagés avec l'autre personne, elle ne les garde pas
entièrement pour elle. Donc, ça je veux soulever une interrogation là-dessus.
J'avoue avoir un dérangement important avec ça. Ça fait partie des raisons pour
lesquelles on a plaidé avec des collègues pour que ce soit vraiment traité
séparément, là, que chaque personne soit considérée séparément. Là, on se
retrouve avec une situation où les gains de travail d'une des deux personnes ne
vont pas être ses propres gains de travail, ils vont être mis dans cette
formule d'algèbre et séparés en deux. Ça fait que, bon, moi, j'y vois un enjeu.
La ministre pourra peut-être me clarifier si j'ai bien compris.
L'autre question : On vient écrire
ici que ça va être divisé par le nombre d'adultes. On peut imaginer des
situations où il y a des personnes adultes dans le ménage qui sont, par
exemple, des enfants handicapés devenus adultes. Donc, je veux juste m'assurer
de comprendre. À ce moment-là, est-ce que tout ça va être divisé par trois, par
exemple, si on a un couple avec un enfant handicapé de 32 ans qui vit là? Je
veux juste comprendre comment ça va être fait dans ces situations-là ou si
c'est géré différemment parce que peut-être que, d'un point de vue de légiste,
«adulte» n'englobe pas ces personnes-là, là, pour toutes sortes de raisons de
légiste, là. Ça fait que je vous laisserais me répondre là-dessus.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Rouleau : Pour la
question des... d'un enfant handicapé majeur, ça demeure un enfant à charge.
Mme Labrie : ...donc il ne fera...
Mme Rouleau : Ce n'est pas un
adulte du couple.
Mme Labrie : ...ce ne sera
pas un diviseur, là, il ne fera pas partie du chiffre diviseur.
Mme Rouleau : Non.
Mme Labrie : O.K.
Mme Rouleau : Puis, pour les gains
de travail, bien, c'est le revenu de ménage. Ça fait qu'on revient toujours à
ça, mais c'est le revenu de ménage, selon la loi, qui prévaut. Alors, ce sont
donc les besoins, avec l'énumération qui ont... qui a été faite, là, des
allocations qui peuvent être rajoutées, prestations de base plus les
allocations, moins les ressources, incluant les revenus de travail, divisé par
deux, ce montant divisé par deux.
Mme Labrie : Donc, une
personne considérée mineure, même si elle est majeure, parce qu'elle a, par
exemple, un handicap, qui aurait des gains de travail, elle, son calcul va être
fait séparément. Cette personne-là va pouvoir garder l'entièreté de ses gains
de travail. Puis il y en a, là. Il y a des personnes dans ces situations-là qui
sont sur des plateaux de travail ou qui peuvent occuper différents types
d'emplois. Donc, ces personnes-là vont pouvoir conserver l'entièreté de leurs
gains de travail, mais ça ne sera pas le cas pour les deux parents, par
exemple.
Mme Rouleau : Dans le cas des
enfants handicapés, dans une famille, l'enfant devient majeur, on va... on va
recommander que l'enfant handicapé majeur devienne prestataire, ce qui va lui
permettre d'avoir accès au PRB...
Mme Labrie : ...et donc, s'il
devient prestataire et qu'il a éventuellement, dans très longtemps, accès au
PRB, ses prestations à lui ne vont pas faire partie du calcul du ménage.
Mme Rouleau : J'ai une petite
question.
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Rouleau : Je voulais
juste vérifier le... En fait, c'est ça, c'est l'enfant handicapé, l'enfant qui
vit cette situation de handicap, lorsqu'il devient majeur, on l'encourage
fortement à ce qu'il devienne lui-même prestataire, ce qui va lui permettre
d'avoir ses revenus et, éventuellement, d'aller... d'obtenir le Programme de
revenu de base.
Mme Labrie : O.K. Et donc,
s'il devient prestataire lui-même, là, de son côté, il ne sera pas considéré
comme un membre adulte de la famille, là?
Mme Rouleau : Ce n'est pas un
membre adulte de la famille.
Mme Labrie : Ce ne sera pas
un membre adulte de la famille même s'il est...
Mme Rouleau : ...ça, il n'est
pas membre adulte non plus. Il n'est pas membre adulte.
Mme Labrie : Il ne sera
jamais membre adulte.
Mme Rouleau : Il n'est pas
membre adulte.
Mme Labrie : O.K. Et vous
dites : On l'encourage fortement.
Mme Rouleau : On encourage
les parents à inscrire leur enfant, à ce que leur enfant devienne prestataire.
Mme Labrie : Oui, parce que,
j'imagine, bon, c'est sûr, on ne peut pas forcer personne à remplir une demande
d'aide sociale, là, mais sinon, c'est quoi qui se passe? Mettons, ils ne le
font pas, ils n'ont pas compris que c'était avantageux pour eux ou...
Mme Rouleau : Bien, c'est là
où... la beauté de cette modernisation du régime d'aide sociale, du plan
personnalisé, du plan d'accompagnement personnalisé, du réseau, c'est justement
d'être accompagné, d'avoir toutes les informations pour faire en sorte, là, de
cheminer le mieux possible et d'agir le mieux possible au bénéfice de chacun.
Mme Labrie : Donc là, la
ministre me parle de ce qu'elle vient ajouter avec son projet de loi, mais,
dans l'état actuel des choses, c'est quoi qui se passe? Si, par exemple, un
agent de Services Québec suggère aux parents d'un enfant handicapé devenu
adulte : Vous devriez remplir pour cette personne une demande, puis qu'eux
autres, bien, je ne sais pas, ils sont trop désorganisés, ou ils ne le font
pas, ou... c'est quoi qui se passe?
Mme Rouleau : Bien, on va...
on l'encourage déjà, mais on veut l'encourager parce que c'est, financièrement,
plus avantageux de le faire.
Mme Labrie : La plupart
doivent décider de le faire, assurément, parce que ça doit être plus
avantageux, mais comme vous ne pouvez pas les forcer, qu'est-ce... ils sont...
C'est quoi qui se passe avec ces personnes-là quand elles ne le font pas?
Mme Rouleau : Bien, c'est
de... En fait, on leur donne... on leur donne l'information pour qu'ils le
fassent, là.
Mme Labrie : C'est qu'ils le
font tous, en fait, c'est ça?
Mme Rouleau : Bien, ils
doivent... Je n'ai pas les statistiques précises, mais c'est... ça n'a jamais
été un enjeu, là, de dire : Ils ne le font pas. Je n'ai jamais entendu
que...
Mme Labrie : Bien, c'est
juste parce que les mots «on l'encourage» que la ministre dit... je comprends
que personne ne peut la forcer, mais ça laisse entendre qu'il y a quand même
d'autres possibilités, puis je me demande comment c'est géré administrativement
quand la personne ne le fait pas.
Mme Rouleau : Bien,
administrativement, en toute connaissance de cause, on sait qu'il y a un enfant
qui est lourdement handicapé, qui devient majeur, l'information, elle est
donnée. Les gens, normalement, le font, là.
Mme Labrie : Oui, j'imagine.
O.K. C'est bon.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires? Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Alors, si on
pourrait parler de la... des revenus, donc, les gains de travail, bien, je vous
demanderais, Mme la Présidente, de me conseiller, effectivement, parce que je veux
vraiment parler des gains, calcul des gains de travail. Ça, ça fait partie des
revenus. Donc, est-ce que c'est là ou c'est après la discussion sur
l'amendement? J'aimerais avoir vos conseils.
• (15 h 50) •
La Présidente (Mme D'Amours) : ...adopter
l'amendement et ensuite revenir avec l'article...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...paragraphe
tel qu'amendé, et là vous... mais avez le loisir, là. Est-ce que votre...
Mme McGraw : C'est ça, c'est
parce qu'il y a une deuxième section qui parle plutôt des... paragraphe deux
qui parle plutôt... O.K. Non, ça, ça va venir pour les... pardon, pour les
suppléments pour les études, mais ça, c'est plus tard. Je vais juste m'assurer
que, lorsqu'on parle de supplément au revenu de travail... donc c'est
paragraphe un.
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Mme Rouleau : C'est pour le
troisième paragraphe, pour l'application, là, des... Ça, c'est... attendez un
petit peu. Troisième paragraphe, c'est... on y parle... on en parle dans
l'insertion d'emploi, là, pour les habilitations en matière de formation pour
terminer le secondaire. Est-ce que c'est de ça dont vous voulez parler?
Mme McGraw : Non, c'est
vraiment le calcul, ça, un calcul, par exemple, cumulatif sur les gains de
travail, comme le Programme de revenu de base, pour gagner plus qu'un
200 $, qui date depuis, je pense, des décennies. Donc, revoir les revenus,
effectivement, puis les gains de travail.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
poserais la question...
Mme McGraw : Je pourrais y
aller là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
mais j'aimerais vraiment vous informer correctement. Je pense que ce qu'on a en
avant de nous, l'amendement, c'est la méthode de calcul et non pas le montant
qu'on donne, ça fait que je... mais je... sous toute réserve. On a le 26,
paragraphe trois au bloc six. Je vais aller voir tout de suite pour... je ne
veux pas vous induire en erreur, là, je ne voudrais pas... Supplément aux
études et prime à la diplomation, c'est habilitations réglementaires. Donc, ce
que je peux vous dire, c'est que l'amendement qu'il y a ici, ça remplace
l'amendement... le paragraphe un et deux de l'article 27. Alors, si vous
avez des ajustements à faire, vous pouvez le faire maintenant... ou
l'amendement... ou l'article tel qu'amendé, c'est la même chose.
Mme McGraw : Je pense qu'on
va y aller... parce que paragraphe deux, ça parle d'autre chose. Puis les
groupes qui sont venus nous voir, lorsqu'ils ont parlé des gains de travail,
c'était vraiment l'article 27, ça fait que je pense que ça vaut la peine
de reprendre quelques propos puis de comprendre, bien, comment la ministre,
elle entrevoit ça. Alors...
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que... est-ce que... Si je vous comprends bien, c'est qu'on adopte l'amendement
et vous parlez sur l'amendement... l'article 27 tel qu'amendé? C'est ça
qui... Je pense que ça serait le bon chemin.
Mme McGraw : Oui, oui.
Parfait.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
D'autres commentaires sur l'amendement de la ministre? S'il n'y a pas d'autre
commentaire, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Maintenant, nous revenons à l'article 27, paragraphe un et deux, tel
qu'amendé. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Alors, on... Depuis plus de 25 ans, une personne qui est à
l'aide sociale ou à la solidarité sociale ne peut cumuler des gains de travail
de plus de 200 $ par mois ou 300 $ dans le cas d'un couple, et ça, ça
équivaut... avec un salaire minimum, à peu près, ça représente à peu près
3 heures de travail par semaine qui seraient permises avant d'être coupée.
Alors, nous avons proposé un projet de loi n° 693, puis cette année, il y
a quelques mois, justement pour garder le calcul. Sur les gains de travail, on
avait proposé justement. On s'est inspiré du Programme de revenu de base, et il
y a des groupes qui l'ont ramené dans leurs commentaires et dans leurs
commentaires en consultations et dans leur mémoire, justement, de s'inspirer du
Programme de revenu de base au niveau du calcul cumulatif, c'est-à-dire annuel
et non mensuel. Parce que ça se peut, par exemple, qu'une personne qui a des
contraintes à l'emploi puisse peut-être travailler pendant l'été, dépendamment
de son... de ses contraintes, mais peut-être pas l'hiver. Elle pourrait
peut-être gagner quelques sous de plus pendant l'été, mais pas l'hiver, donc...
mais c'est... si le calcul se fait de façon mensuelle, elle va se voir
pénalisée. Et, si l'idée, c'est de vraiment, chaque personne, selon ses
capacités, de pouvoir travailler, de gagner un peu plus sa vie, pourquoi on
pénaliserait ces gens-là? C'est... ça serait...
Mme McGraw : ...vraiment
gagnant pour la personne, gagnant pour l'économie et gagnant pour la société.
Alors, est-ce que la ministre, j'aimerais l'entendre là dessus, ce n'est pas la
première fois qu'on pose cette question-là, mais pour avoir un calcul qui se
fait, qui est cumulatif et non mensuel, là on va parler du montant, mais juste
le calcul, donc comme le programme de revenu de base?
Mme Rouleau : Mais là, ce
qu'on a fait, là, c'est que, oui, en effet, le 200 $ par mois, là, c'est
depuis quelques décennies, là, il n'y a jamais personne qui a touché à ça. Sauf
que nous avons fait un premier pas assez important, on a ajouté 10 % des
revenus de travail, c'était dans un... c'était... c'est dans le dans le cadre
du plan de lutte. Et donc on a... c'est un premier pas qui est fort important,
puis je veux dire «premier pas», parce que c'est une réflexion qui se poursuit
et qui ne se retrouve pas dans un projet de loi, mais qui peut se retrouver
éventuellement dans un règlement.
Mme McGraw : Et donc parce
que, si on comprend bien, on est en train de moderniser la loi. Donc, c'est une
opportunité en or, justement, pour passer de la réflexion à l'action. Et si je
comprends bien, les montants n'ont pas été révisés depuis 1989 et il y a eu
beaucoup de changements, dont l'inflation depuis ce temps-là. Donc, un
200 $... Bon, on comprend qu'il y a un 10 % avec le plan de lutte,
mais est-ce que la ministre, dans sa réflexion, est-ce qu'elle aurait
l'intention, si ça se fait par règlement, de regarder, de s'inspirer,
justement, de ce programme de revenu de base pour faire un calcul annuel et non
mensuel? Là, il y a le montant de 200 $ qui... très bas, qui date de 1989
et aussi le calcul. Donc, ça donne moins de flexibilité à la personne qui
pourrait peut-être travailler de façon saisonnier... saisonnière, mais est-ce
que la ministre est en réflexion là-dessus? Est-ce qu'elle pourrait avoir une
ouverture? Surtout puisque ce gouvernement-là a mis en œuvre le programme de revenu
de base.
Mme Rouleau : Il y a des
réflexions qui se font. On veut encourager les gens à travailler, à aller
chercher des gains par le travail. Et il y a beaucoup de réflexions qui se
font, et on regarde tout ce qui se passe, là, à travers les différentes
provinces et d'autres pays. Ce que je peux vous dire, c'est qu'il n'y a
personne qui a trouvé la formule magique, parce qu'il n'y a personne qui
utilise la même façon de procéder. Puis nous, bien, on a un contexte fiscal
particulier. Le Québec a sa propre plateforme fiscale. Donc, ce que je peux
vous dire, c'est que les réflexions se font. Et puis je l'ai déjà dit et je
l'ai dit publiquement, là, c'est un travail qui se poursuit. Et on ne peut pas
retrouver ça dans le projet de loi comme tel, parce qu'il n'y a pas de... en
fait, on ne peut pas identifier les montants, ici, dans le projet de loi, ça
fait qu'on pourra retrouver ça au niveau de la réglementation.
Mme McGraw : Je suis contente
d'entendre la ministre qui a commencé par dire qu'on aimerait inciter les gens
à travailler selon leurs capacités. Et justement cette approche pénalise les
gens qui sont capables d'aller... qui pourraient être capables d'aller chercher
un peu plus d'argent, plus de revenus, mais ils se font pénaliser à partir de
200 $ individuellement ou 300 $ par couple. Et d'ailleurs je vais
citer le Protecteur du citoyen qui a, en réaction, justement, à la modification
réglementaire récente qui propose l'adoption d'une mesure qui permettrait de
conserver 10 % des gains de travail supplémentaire à l'exemption de base
de 200 $ à 300 $ dollars par mois. Le Protecteur a dit, a souligné le
fait que ce supplément, et je cite, «est insuffisant et ne produira
probablement pas les effets escomptés pour atteindre les objectifs d'incitation
au travail et d'augmentation des revenus disponibles».
• (16 heures) •
Alors, si le but c'est vraiment de
favoriser le travail dans la mesure du possible, selon les capacités de la
personne, il me semble que c'est de toute évidence que le calcul est à revoir.
Et, dans la réflexion de la ministre, et si je comprends bien...
16 h (version non révisée)
Mme McGraw : ...et ça va
se faire par règlement et non au sein de la loi. Quelles seraient les... Est-ce
qu'on comprend bien que les intentions de la ministre, c'est de favoriser le
travail, autant que possible, selon les capacités de la personne? Et si c'est
bien le cas, est-ce qu'on... Est-ce qu'il y aurait peut-être un engagement que
la ministre pourrait prendre, qui va dans le sens d'un calcul cumulatif et
aussi augmenter le seuil pour le calcul au niveau des gains de travail?
Mme Rouleau : Bien, il y
a énormément de calculs qui se font. Et vous parlez de ne pas désavantager les
personnes. On veut évidemment les accompagner, les amener vers l'emploi, et le
gain qui est fait vient améliorer leur qualité de vie. Il ne faut pas que ce
soit non plus au détriment des personnes qui sont, par exemple, au salaire
minimum, et qui travaillent, et qui n'ont pas de prestation.
Il ne faut pas... Tu sais, il faut... Il
faut s'assurer d'un bon équilibre, bien les accompagner, faire en sorte que les
personnes prestataires qui ont une aide de dernier recours puissent être
réinsérés, réintégrés et améliorer leurs revenus. Parce que je l'ai dit maintes
fois qu'avec, par exemple, le programme Objectif emploi, les personnes peuvent
aller chercher jusqu'à 475 $ par semaine. Alors ça, c'est quelque chose d'important.
Et les personnes prestataires ont certains, certaines... certaines mesures, là,
qui sont... qui viennent améliorer leur condition, les frais de garde, le
transport, l'accès, tu sais, certains paniers de services. Il faut que tout ça
soit en équilibre pour que les personnes qui travaillent au salaire minimum,
qui n'ont pas ces mêmes conditions, elles, ne soient pas désavantagées.
Alors, c'est... c'est de bien accompagner,
s'assurer que... que les gens qui, aujourd'hui, sont éloignés du marché du
travail viennent vers le marché du travail, puissent avoir des gains. Et c'est
ce que le projet de loi propose évidemment.
Mme McGraw : Pour
peut-être alimenter la réflexion de la ministre, il y a beaucoup... qui ont
parlé de ce calcul de seuil au niveau des gains de travail. Il y a des groupes
qui ont dit que c'est... On a été étonné de constater que le projet de loi n'indique
aucune augmentation à venir des gains d'emploi autorisés sans pénalité, une
mesure qui se ferait à coût nul, avec un fort impact sur l'employabilité des
personnes assistées sociales. Il y a Renaissance Québec aussi qui a parlé de
justement rehausser les gains de travail et même de les indexer. La Coalition
pour les droits des personnes assistées sociales de la Mauricie et du Centre-du-Québec,
ils ont parlé de bonifier les gains de travail. Le Front commun des personnes
assistées sociales du Québec, le réseau... en tout cas, beaucoup de groupes. Le
Collectif pour un Québec sans pauvreté, avait des recommandations, des
propositions très détaillées. Donc, j'imagine que ça va rentrer dans la
réflexion de la ministre parce que, justement, ça favoriserait l'employabilité
de ces personnes-là. Et je pense que c'est ce qui est souhaité. Et aussi c'est
pour leur bien-être et celui de la société en général.
Mme Rouleau : C'est pour
ça, par exemple, que j'ai répété à maintes reprises aussi qu'il y avait une
bonification pour les personnes qui vont aller chercher leur secondaire V,
sachant qu'il y a plus de 42 % des personnes prestataires qui n'ont pas
terminé leur secondaire, leurs études secondaires, et on veut les encourager à
aller chercher leur diplôme. Alors, il y a des prestations liées à cette mise
en mouvement.
Mme McGraw : Et j'ai d'autres
observations et recommandations à partager sur cet aspect-là. Mais juste pour
revenir, il y a un groupe en particulier que je voudrais souligner, c'est la
Coalition pour les droits des personnes assistées sociales de la Mauricie. Ils
ont parlé du... Une de leurs recommandations, c'est que les personnes
prestataires de l'assistance sociale soient libres de demander ou non la rente
de retraite de Retraite Québec dès l'âge de 60 ans. Aussi, pour alimenter,
parce que maintenant, si je comprends bien, dès qu'une personne à l'assistance
sociale atteint l'âge de 60 ans, on lui exige par le ministère de demander
sa rente de retraite de Retraite Québec. Alors, en la demandant dès 60 ans,
cette rente sera de 30 % à 36 %...
Mme McGraw : ...moins élevé à
chaque mois jusqu'à son décès. Donc là, on parle, encore une fois, des revenus,
c'est pour ça que je le souligne, pour alimenter la réflexion de la ministre en
vue des règlements à suivre.
Mme Rouleau : Je vous
remercie.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Sherbrooke, s'il vous plaît.
Mme Labrie : Oui, j'ai...
j'étais très heureuse d'entendre la ministre répondre à ma collègue, qui a des
réflexions qui sont en cours concernant la question de gains de travail.
J'entends son souci, bien sûr, de maintenir des incitatifs à retourner sur le
marché du travail. J'aimerais savoir c'est quoi les éléments qui font partie de
sa réflexion. Qu'est-ce qui est envisagé, en ce moment, comme chemin possible
pour aller agir, pour mettre à jour la notion de gains de travail actuellement?
Je sais qu'elle a dit qu'il n'y avait pas de formule magique qui n'avait été
trouvée nulle part ailleurs. Je lui soumets respectueusement que la formule du
revenu de base... du programme de revenu de base est peut-être cette formule
magique qui fonctionnerait le mieux ici pour le Québec. En tout cas, ça donne
des bons résultats. C'est souligné comme étant adéquat comme façon de faire,
notamment parce que c'est sur une base annuelle. Comme le disait ma collègue,
ça vient permettre d'aller chercher des gains de travail qui sont notamment
saisonniers. Le montant est beaucoup plus élevé aussi, là. Donc, ça vient
permettre un retour progressif sur le marché du travail. Ça fait que j'aimerais
vraiment l'entendre sur qu'est ce qui entre en considération dans sa réflexion,
quel chemin elle envisage en ce moment. Est-ce qu'il y a différentes options
qui sont analysées et si oui, lesquelles? Quels sont les considérants pour elle
finalement dans cette analyse-là?
Mme Rouleau : Bien, des
discussions... des discussions, j'en ai avec mes collègues. Chaque fois qu'on
évalue une... une situation, il faut voir quel impact ça peut avoir, positif ou
négatif, sur... sur la capacité de sortir de l'aide sociale comme telle.
Évidemment, il y a une question de coût parce qu'il y a toujours une question
de coût. Mais quel est l'impact que ça peut avoir? Puis ultimement, là, c'est
ce que j'ai dit tantôt, c'est une.... Ne pas défavoriser parce qu'on favorise
une personne prestataire qui a l'aide de dernier recours, on veut l'encourager
à travailler. Mais, jusqu'à un moment donné, là, il y a un bout de chemin qui
est possible, puis après ça, ça a un impact sur la personne qui travaille 35 ou
40 heures semaine au salaire minimum et qu'on ne veut pas, on ne peut pas
décourager ou défavoriser cette personne-là, et ça, c'est important. Alors,
c'est tout ça puis je pense que ça va... Il y a comme un effet papillon. Je
vous ai déjà parlé de cette... je crois, l'effet. Aussitôt qu'on... qu'on agit
sur... sur les... sur les coûts, ça... ça a un effet, là, insoupçonné parfois
sur d'autres... sur d'autres ministères, sur d'autres programmes. Alors, il
faut toujours, toujours, toujours s'assurer d'avoir un bon équilibre. Alors ça,
c'est la première chose, c'est l'équilibre. Première et plus importante des
choses, c'est l'équilibre et de pouvoir aider les gens à sortir de la pauvreté.
Mme Labrie : Oui, j'entends
bien cette considération-là, parce qu'évidemment, moi, je suis d'accord qu'on
veut qu'une personne qui travaille à temps plein au salaire minimum ait un
montant pour vivre, finalement qui va être plus élevé, on le souhaite, qu'une
prestation avec un gain de travail. Je porte à l'attention des ministres que le
salaire minimum, ils en ont le contrôle. Son gouvernement peut réviser ce
salaire minimum pour s'assurer justement que ça reste attractif de travailler
au salaire minimum à temps plein. Je dis que «ça reste, en fait, ça ne l'est
pas du tout en ce moment, mais que ça devienne attractif de travailler au
salaire minimum.
• (16 h 10) •
J'aimerais ça l'entendre davantage quand
elle parle d'effet papillon, c'est vrai qu'on a déjà eu des échanges à ce... à
ce propos-là, mais on n'a en pas eu micro, ici. Moi, j'ai besoin de
clarification, même suite à nos échanges, et je pense que beaucoup de gens ont
besoin de mieux comprendre de quoi il est question ici. Quand elle nous dit que
ça a des effets collatéraux sur d'autres ministères par exemple, je pense qu'on
a besoin de clarification là-dessus. Puis aussi pour mieux comprendre la notion
de coût quand elle parle de coût pour cette mesure-là, parce qu'à vrai dire, ce
dont on parle, c'est de modifier le montant qu'une personne peut garder, hein?
En ce moment, c'est 200 $. Au-delà de ça, ça va être soustrait de sa
prestation. Bon. Il est question...
Mme Labrie : ...de bonifier ça
de 10 %. Sincèrement, ça a été très mal reçu sur le terrain, là. Je
comprends que la ministre a essayé de faire un petit pas en avant, c'est ce
qu'elle a réussi à dégager comme marge de manœuvre. Moi, j'ai des gens qui
m'ont parlé de ça comme une claque au visage, là, cette faible avancée là, ils
attendaient beaucoup plus.
Donc, j'aimerais voir pourquoi, comment ça
peut être considéré comme un coût, en fait, de permettre aux gens de conserver
davantage de leurs gains de travail, dans la mesure où ça n'amène pas de
versement de prestation supplémentaire, là. Je ne le vois pas, moi, où est-ce
que ça représente un coût pour le gouvernement? Puis j'oserais même dire, ça
représente probablement des diminutions de dépenses ailleurs ou des économies
potentielles possibles ailleurs. Parce que les gens qui peuvent garder leurs
gains de travail, ça vient bonifier leurs prestations, et donc ils vont moins
avoir besoin, par exemple, d'aide alimentaire ou de PSL pour payer leur loyer.
C'est le genre de chose qu'on peut envisager, là. Donc, moi, j'ai de la misère
à voir où est le coût quand la ministre nous parle de ça.
Mme Rouleau : Bien, l'impact
fiscal, impact sur les crédits fiscaux, impact sur le seuil de sortie de l'aide
sociale pour les personnes prestataires ou pour la personne qui, elle,
travaille 35, ou 40 heures, ou 37,5 heures semaine. C'est dans cette... c'est
là-dedans que ça se situe.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...commentaires?
Mme la députée.
Mme Labrie : Bien,
c'est-à-dire qu'au niveau du coût... Qu'est-ce qui coûte quelque chose? Si on
faisait, par exemple, juste calculer ce que ça aurait représenté d'indexer ce
montant-là, on est quelque part entre 400 et 500 $, là où ça serait si on
avait juste...
Mme Rouleau : Indexé quel
montant?
Mme Labrie : Le 200$, s'il
avait été indexé au fil du temps.
Mme Rouleau : Bien, ça aurait
pu être fait par d'autres gouvernements, là...
Mme Labrie : Ça aurait pu
être fait, vous avez raison de le dire.
Mme Rouleau : ...depuis que
ça existe.
Mme Labrie : Ça aurait dû
être fait. Et moi, à toutes les fois qu'on prévoit quelque chose dans une loi
puis qu'on ne prévoit pas l'indexation, je trouve ça scandaleux et je nous
trouve incompétents, comme législateurs, de ne pas le prévoir. Ça aurait pu et
ça aurait dû être fait par plein d'autre monde avant le gouvernement en place,
mais bon.
Mme Rouleau : On indexe les
prestations.
Mme Labrie : Oui, j'espère.
Il faut tout indexer. Mais, si ça avait été fait, là, O.K., on serait autour...
entre 400 et 500 $ par mois, ce montant-là, au lieu de 200 $,
actuellement. Qu'est-ce que ça représenterait comme coût de plus pour l'État si
ça avait été fait? C'est ça que je ne vois pas. Quel serait le coût? Est-ce que
ça a été calculé? Peut-être qu'ils en ont fait une, analyse, puis qu'ils sont
en mesure de nous dire : Voici le coût. Et, à ce moment-là, il faudrait
qu'on m'explique : ou ça coûte quelque chose... Mais c'est quoi, ce
coût-là?
Mme Rouleau : Je vais, si
vous permettez... je vais demander au sous-ministre adjoint d'expliquer l'enjeu
fiscal.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
Gauthier.
M. Gauthier (Francis) : Merci,
Mme la Présidente. Alors, Francis Gauthier, sous-ministre adjoint solidarité
sociale et assurance parentale. En fait, les coûts sont, oui, dans les
programmes d'assistance sociale, en termes de prestations, mais sont aussi,
comme la ministre l'évoquait, au regard de la cohérence fiscale. C'est-à-dire
que les... Il y a certains crédits d'impôt qui sont prévus dans le régime
fiscal qui sont... qui s'appuient sur le seuil de sortie de l'assistance
sociale, et de hausser les revenus du travail, ça a un impact sur le seuil de
sortie.
Ça fait que l'image que je vous donnerais,
là, dans mes mots, là, c'est que ça devient... le régime d'assistance sociale
puis le seuil de sorti est comme la fondation de la maison, et, une fois qu'on
monte la fondation, bien, c'est sûr qu'on vient jouer sur les seuils
d'admission à d'autres crédits d'impôt et on élargit de façon significative
l'accès à d'autres crédits d'impôt, donc les coûts sont exponentiels, là, à ce
sujet-là, si je peux m'exprimer ainsi.
Mme Labrie : Donc, si je
comprends bien, ce n'est pas pour ce prestataire-là qui aurait un gain de
travail, là, plus élevé que ça représente un coût, c'est parce que, par un
effet papillon, comme le ministre le dit, quelqu'un d'autre ailleurs va avoir
accès à un crédit d'impôt... que ça va coûter quelque chose. Ce n'est pas
nécessairement au sein du ministère de Solidarité sociale que ça va coûter
quelque chose de plus.
M. Gauthier (Francis) : Bien,
en fait, c'est globalement pour le gouvernement du Québec que ça va coûter...
ça va avoir des coûts. Ça va avoir des coûts pour le ministère, mais une
portion importante, je dirais une portion très importante des coûts sont au
niveau de ce que j'expliquais, la cohérence fiscale.
Mme Labrie : La cohérence
fiscale. Je comprends ce qu'on me dit, mais, à ma connaissance, les paramètres
pour déterminer les montants, là, des crédits d'impôt, c'est le gouvernement
qui en décide, et donc le fait que ce soit attaché ensemble, actuellement, puis
que, si on vient jouer...
Mme Labrie : ...sur le montant
possible de gain de travail. Ça a un impact sur d'autres crédits d'impôt. On
n'est pas obligés de laisser ça comme ça. On n'est pas obligés d'attacher ces
choses-là ensemble. On peut changer les règles pour les crédits d'impôt puis
attacher ça à autre chose, d'autres montants, d'autres indicateurs. Il y a...
Je ne comprends pas pourquoi on s'empêche de permettre aux gens de garder leurs
gains de travail parce qu'il y a un... il y a un effet collatéral au niveau
fiscal sur d'autres mesures puis d'autres crédits d'impôt. Ceci devrait être
corrigé. Ça devrait juste ne pas être attaché ensemble. Parce que là, on
cherche, par tous les moyens, ici... on partage le même objectif d'encourager
les gens à retourner sur le marché du travail. Pour vrai, je ne connais pas de
meilleur incitatif au retour sur le marché du travail que de pouvoir garder son
salaire. J'ai des ados, mois, en ce moment, là, je peux vous dire, là, si je
veux leur faire faire quelque chose dans la maison, là, le salaire est un bon
incitatif. Ça marche. Il faut qu'ils puissent le garder, par exemple, parce
que, si je leur dis que je vais... je vais le garder, moi, leur salaire, ils ne
sont pas intéressés, là, à aller faire cette tâche-là. Donc, il y a... il y a
quelque chose là d'incohérent, quand on dit : On veut inciter les gens à
retourner sur le marché du travail, mais au-delà de 200 $ ou 210 $,
on va... on va... on va prélever cet argent-là de leurs prestations. C'est
contre-productif. Si l'obstacle, c'est l'effet papillon qu'on nous décrit, que
d'autres mesures fiscales sont attachées avec ça, puis que c'est tout entremêlé
ensemble, bien, défaisons la balle de laine puis attachons ces crédits d'impôt
là avec d'autres paramètres. Pourquoi c'est relié aux gains de travail que
quelqu'un fait quand il... quand il est sur l'aide sociale? Ça a peut-être déjà
été décidé comme ça dans le passé, mais rien ne nous oblige à garder ça
attacher ensemble en arrière, là. C'est quoi le fondement de garder ça attaché
ensemble?
Mme Rouleau : Le ministère du
Revenu a évidemment un grand mot à dire dans tout ça, parce que c'est eux,
particulièrement dans ce ministère-là, qui voient à chaque fois l'effet qu'il y
a, qui peut être insoupçonné pour nous. Parfois, on a de très, très, très
bonnes idées qu'on soumet, et puis... et puis l'idée, finalement, elle a un
impact beaucoup plus important que ce qu'on avait estimé. Parce que justement
il y a... tu sais, ce n'est pas... tout n'est pas noir ou blanc puis ce n'est
pas... Là, c'est comme... vous parliez d'une balle de laine, là, tout est
enchevêtré, mais, en fait, un geste peut avoir un impact sur un autre, un autre
programme, un autre crédit, qui va affecter d'autres. Puis ce ne sera pas juste
une personne. Ça va avoir un impact sur des... beaucoup de personnes. Et puis
là, bien, c'est... c'est l'ensemble de la société, là. Quand on parle du
gouvernement, c'est la société.
Mme Labrie : Bien moi, je
peux tout à fait concevoir ça. Ce que je suis en train de dire, c'est :
Dressons la liste des crédits d'impôt, par exemple, qui seraient impactés si on
venait modifier le montant admissible pour les gains de travail sans pénalité,
dressons la liste de ces crédits d'impôt là et puis modifions les règles de ces
crédits d'impôt pour que ça n'aille pas d'impact sur ces crédits d'impôt là
pour qu'on puisse faire le changement sur les gains de travail sans avoir
d'impact. Moi, mon objectif, ce n'est pas qu'on aille impacter tous ces crédits
d'impôt là, là. Je ne sais même pas de quels crédits on parle, là, donc ce
n'est pas possible pour moi de savoir si ces règles-là sont adéquates pour ces
crédits-là. Mais le fait est qu'on peut changer la formule ou les paramètres
d'admissibilité ou quoi que ce soit de ces crédits d'impôt là à la fin.
Puis ce n'est pas... ce ne sera pas des
crédits d'impôt qui relèvent du ministère, de la ministre qui est avec nous en
ce moment, mais c'est quand même le même gouvernement, là, tu sais. Il faut que
les ministres se parlent entre eux. Puis si... Là on a une ministre qui est
empêchée d'agir parce que ça aurait un effet collatéral qu'on ne souhaite pas
sur le ministère des Finances, par exemple, à cause de certains crédits d'impôt,
bien, qu'on dresse cette liste de crédits d'impôt, qu'on fasse le travail de
détricoter les liens qu'il y a entre ces crédits d'impôt là. Je ne sais pas
combien il y en a. Peut-être que la ministre a déjà cette liste, qu'elle
pourrait nous le dire. Mais il faut couper ce lien parce que c'est ça qui nous
empêche en ce moment d'agir sur les gains de travail.
Puis je pense que pas mal tout le monde
ici va être d'accord sur le principe, là, que quelqu'un qui travaille devrait
pouvoir garder son revenu, là. Autrement, cette personne-là, on ne l'incite pas
à travailler davantage. On l'incite à faire le minimum parce qu'on lui
dit : Après, tu ne pourras même pas le garder, de toute façon.
• (16 h 20) •
Ça fait que, quelqu'un qui serait capable
de retourner progressivement sur le marché du travail, si elle travaille une
couple d'heures par mois, puis ça se passe bien, puis elle aurait le goût
peut-être de faire une couple d'heures de plus par mois, puis son employeur a
probablement la capacité de lui offrir plus d'heures, on connaît l'état de la
pénurie de main-d'œuvre en ce moment, cette personne-là va se rendre compte
qu'au final elle ne gardera pas cet argent-là. C'est sûr que ça ne donne pas...
Mme Labrie : ...trop le
goût. Ça occasionne des dépenses, d'aller travailler. Il faut se déplacer, il
faut se vêtir adéquatement, il faut se préparer un lunch. Ça a un coût. Et ce
coût-là, il ne faut pas qu'il soit supérieur à ce que la personne peut gagner.
Déjà 200 $ en soi, c'est probablement bien souvent supérieur à ce que ça
coûte d'aller travailler, tu sais. S'il faut que tu t'achètes des vêtements
adéquats pour aller quelque part puis que si tu paies ta passe d'autobus
mensuelle, ça se peut que tu aies déjà atteint, là, le 200 $. Tu viens
comme d'annuler l'effet d'aller travailler quelques heures par semaine quelque
part.
Mme Rouleau : ...que la
personne va travailler... Si elle va travailler 35 heures par semaine au
salaire minimum, elle n'a pas besoin de l'aide de dernier recours.
Mme Labrie : Bien sûr,
je suis d'accord.
Mme Rouleau : Bon.
Alors, c'est de la faire cheminer. C'est de l'accompagner, de lui offrir une
panoplie de services, auxquels d'autres citoyens n'ont pas droit, là, mais
que... puis qu'elle... puis que... Puis je ne dis pas ça parce que c'est une
chance inouïe, mais c'est parce qu'il y a des services qui sont offerts aux
personnes. Puis, en termes de gain de travail, bien, aller... aller travailler
35 heures ou, tu sais, au salaire minimum, bien là, à ce moment-là, elle
n'a plus besoin de l'aide des dernier recours.
Mme Labrie : On est
d'accord. Une personne qui travaille 35 heures par semaine au salaire
minimum ne devrait pas avoir besoin de l'aide de dernier recours, et idéalement
elle gagnerait plus.
Mme Rouleau : Mais
toutes ces... C'est une réflexion qui... qui se fait. Puis je comprends ce que
vous... ce que vous évoquez. Changer tout le système fiscal du gouvernement du
Québec, ce n'est pas nécessairement là où on s'en va, mais il y a énormément...
Mais ce que je peux vous dire, c'est qu'il y a énormément de travail qui se
fait pour trouver les meilleures solutions pour... bien, pour l'ensemble des
Québécois, évidemment, et pour des personnes qui sont en situation de plus
grande précarité, voir à ce qu'on puisse répondre le mieux possible à leurs
besoins. Et encore là, il y a... Là, ce qu'on est en train de faire, là, c'est
vraiment de dire : Bien, on veut... Même si on sait que vous êtes éloignés
du marché du travail puis que ce sont des gens qui ont été un petit peu mis sur
la voie de garage, là, vous faites partie de la société comme tout le monde.
Vous, vous avez la capacité de vous intégrer à la hauteur de vos moyens. On
vous donne des outils pour le faire. On a... On met en place différents
programmes, des programmes d'emploi, des programmes de participation sociale,
de la formation. Et puis là, bien, dans le plan de lutte, j'ai... Même si
certains, certaines personnes pensent que je les ai giflés, c'est loin d'être
ça parce que, moi, j'entends aussi des prestataires dire merci, parce qu'il n'y
a jamais rien qui a été fait avant. Et là vous êtes en train de bouger
là-dessus. Merci.
Mme Labrie : Est ce
qu'on peut... Parce que moi, je... Tu sais, la ministre a évoqué le fait que ce
n'était pas ça, leur intention, de réformer l'ensemble du système fiscal. Je
serais surprise beaucoup que ça ait à ce point là un impact sur l'ensemble du
système fiscal. Je serais... Je veux dire, je ne comprendrais pas pourquoi
l'ensemble du système fiscal reposerait avec, quelque part dans sa formule,
la... le montant de gain de travail permis. Là, je ne comprendrais pas pourquoi
c'est présent à ce point dans toutes les formules fiscales. Et j'aimerais ça le
savoir, combien de crédits d'impôt, par exemple, de mesures fiscales, sont
impactées par la notion de gain de travail, et lesquels.
Mme Rouleau : ...travail,
allocations aux familles, par exemple.
Une voix : ...
Mme Rouleau : Puis
l'allocation canadienne pour travailleur...
Mme Labrie : Bon. Bien
là, c'est des d'allocations canadiennes par hasard, mais les prestations qui
sont québécoises, on a la capacité d'agir là-dessus puis de redéfinir les
paramètres.
Mme Rouleau : ...d'impôt
pour la solidarité.
Mme Labrie : O.K.
Mme Rouleau : Ce sont
des... Ce sont différents crédits, là, qui existent puis pour lesquels il peut
y avoir des impacts.
Mme Labrie : Exact. Mais
ce sont des programmes pour lesquels on a la capacité d'aller jouer dans les
paramètres, là. L'État peut faire ça, puis il n'a pas besoin de projet de loi
pour faire ça. Ils peuvent le faire assez simplement.
Mme Rouleau : Alors,
poursuivons le travail.
Mme Labrie : Est-ce
qu'il est entamé?
Mme Rouleau : Bien, il y
a un travail qui se fait continuellement pour améliorer le sort des gens. La
preuve, on a... Dans le plan de lutte, on a mis le 10 % de revenu du
travail. Ça n'avait jamais été fait, jamais été évoqué nulle part. Puis je...
Et je dis, je le dis très ouvertement, c'est un premier pas. C'est un pas
important...
Mme Rouleau : ...pourtant,
puis c'est un premier pas puis il faut continuer dans cette direction-là.
Mme Labrie : Puis par...
Mme Rouleau : Parce que,
soudainement aussi, il y a une pandémie qui est arrive, même si on veut la...
on veut l'oublier, là, mais ça ne fait pas très, très, très longtemps, qui a
changé la donne, qui a... avec une hausse du coût de la vie. C'est ce qui fait
qu'on est dans une drôle de situation en ce moment, alors.
Mme Labrie : Et, par
curiosité, parce que la ministre me parle des coûts, de l'impact collatéral des
coûts pour l'État, est-ce que ça a été calculé, justement, le 10 % qui a
été annoncé dans le dernier budget, qui est un ajout, là, qui est une nouvelle
chose? Le coût de permettre ce 10 % là supplémentaire, ça représente
combien?
Mme Rouleau : Je n'ai pas le
chiffre avec moi, là, en ce moment. Mais oui, il y a un coût. Puis à votre
question, là, sur les crédits d'impôt, le ministère des Finances a le mandat de
revoir tous les crédits, alors... mais c'est un travail colossal.
Mme Labrie : O.K. Bien, c'est
intéressant d'apprendre ça. Et c'est un mandat qui...
Mme Rouleau : Mais ça
prend... ça prend du temps, ça ne se fait pas du jour au lendemain. C'est un
travail de longue haleine, mais il y a... il y a des ressources qui sont
là-dessus. Puis le ministre des Finances y travaille, c'est un mandat qu'il a
du premier ministre.
Mme Labrie : Est-ce que... tant
mieux. Est-ce qu'on peut espérer que ce mandat-là va amener des changements
d'ici au prochain budget, par exemple?
Mme Rouleau : Bien là, je ne
peux pas vous dire, je ne vous donnerai pas de... Je n'ai pas d'échéancier, là,
c'est le ministre des Finances qui travaille là-dessus. Il l'a déjà évoqué,
d'ailleurs, en Chambre. Alors...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...s'il
vous plaît.
Mme Rouleau : Oui, c'est ça,
on revient. On revient à notre projet de loi.
Mme Labrie : On posera nos
questions au ministre des Finances. S'il vous plaît, je vais laisser ma
collègue...
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, la parole est à vous.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Donc, justement, on poursuit le travail. Alors, j'aimerais revenir
au programme de revenu de base, parce que ça a été mis en œuvre en janvier
2023, après la pandémie. On rappelle que ça a été l'initiative de l'ancien
ministre François Blais, mais qui a été mise en œuvre par ce gouvernement.
Donc, on n'a pas besoin... aller... d'aller chercher trop loin. La solution se
trouve dans le programme de revenu de base qui a été mis en œuvre par ce
gouvernement-là. Donc, un calcul, un calcul qui est annuel, qui est cumulatif.
La clientèle de solidarité sociale, on comprend que ça va changer avec ce
projet de loi, ça va devenir un seul programme de dernier recours, mais c'est
la même clientèle après cinq ans qui risque de se retrouver au revenu de base.
Est-ce qu'on peut donc comprendre la
réflexion de la ministre, du ministère par rapport à l'adoption du revenu de
base? Parce qu'elle pourrait... Ça pourrait peut-être nous inspirer pour les
gains de travail pour les personnes présentement, cette clientèle, on va dire, qui
reçoit... qui sont des prestataires de solidarité sociale, parce qu'on parle de
ce groupe-là, on parle de ce groupe-là, on parle de gains de travail de
200 $ qui...
Et là je regarde l'intervention du
Carrefour jeunesse, qui nous rappelle que, justement, oui, ça a été... le seuil
de 200 $, ça date de 1989, puis à l'époque, cela permettait aux gens de
travailler 29 heures par mois. Et, une des choses que la ministre a
soulignées, qui a changé beaucoup depuis la pandémie, c'est l'inflation, le
coût de la vie qui augmente progressivement. Mais on comprend que, depuis la
pandémie, c'est à un autre niveau. Là, on est rendu avec 200 $ en moyenne,
de pouvoir travailler 13 heures, pas 29 heures.
Ça fait qu'il me semble qu'avec la
pandémie et la crise du coût de la vie, il y aurait une urgence à trouver des
solutions. Parce que, justement, ce 200 $ est comme déplacé, c'est dépassé
et même déplacé. Alors, est-ce qu'on pourrait parler du programme de revenu de
base, la réflexion qui est déjà faite et mise en œuvre par ce gouvernement-là?
Qu'est-ce qui a inspiré le gouvernement de décider de mettre en œuvre le
programme de revenu de base avec un seuil plus élevé et avec un calcul
cumulatif?
Mme Rouleau : Avant François
Blais, il y a un autre ministre aussi qui a réfléchi au programme de revenu de
base, Sam Hamad.
Mme McGraw : Exact, un autre
ministre libéral.
Mme Rouleau : Alors, il y a
eu quelques ministres avant ça qui ont... Ça... c'est donc un travail de longue
haleine.
Mme McGraw : Oui, c'est vrai,
c'est très vrai.
• (16 h 30) •
Mme Rouleau : Et que nous
avons mis en place le 1ᵉʳ janvier 2023. Puis le programme de revenu de
base, bien, il sert à ce que des personnes qui ont des contraintes sévères,
persistantes puissent avoir...
16 h 30 (version non révisée)
Mme Rouleau : ...un revenu,
avoir des conditions plus... plus intéressantes parce que leur situation ne
changera pas. Et, avant qu'on ait pu mettre en place ce programme, bien, encore
là, c'étaient des gens qui étaient plutôt délaissés. Là, on s'en occupe puis on
s'assure qu'ils puissent... ces personnes puissent bien évoluer, et il y a un
taux de satisfaction, et c'est plusieurs... plusieurs dizaines de milliers de
personnes qui sont sur le programme de revenu de base.
On a mis en place des conditions qui
sont... qui sont faites en fonction de ces personnes qui sont défavorisées et
qui seront toujours défavorisées. On ne veut pas qu'elles se sentent comme ça.
On veut qu'elles sachent qu'elles sont... qu'elles font partie de notre société
puis on a adapté les... la proposition du PRB en fonction des besoins de ces
personnes. Et là ce qu'on est en train de faire avec le projet de loi n° 71, c'est
de moderniser et simplifier le régime pour les personnes qui, aujourd'hui, sont
plus éloignées du marché du travail. Certaines peuvent avoir des contraintes
sévères de santé, pas toutes, et un certain nombre peuvent aller vers l'emploi
assez rapidement. D'autres, c'est un petit peu plus long, mais elles ont une
capacité. Alors, c'est d'agir en fonction de la capacité de... et des besoins
de ces personnes.
Mme McGraw : Et, justement,
on souhaite tous que ces gens qui ont la capacité de retourner ou de s'intégrer
ou de se réintégrer au travail... qu'on les soutient dans cette direction, je
pense que tout le monde est d'accord là-dessus. Mais un expert... on est d'accord
qu'une entreprise qui est experte en insertion ou intégration au travail, c'est
bien Renaissance Québec, et ce qu'il nous dit, c'est que «ce seuil figé depuis
plusieurs décennies, 1989, ne reflète plus la réalité économique actuelle et
risque de décourager, de décourager l'intégration au travail. En effet, pour
plusieurs prestataires, la crainte de voir une partie importante de leurs
revenus disparaître agit comme un frein à accepter un emploi, particulièrement
lorsque le revenu supplémentaire est à peine supérieur au montant qu'ils
reçoivent déjà.» Donc, il parle vraiment de : «Augmenter le montant, en
adaptant à, évidemment, l'inflation du coût de la vie depuis 25... les 25
dernières années, serait un levier puissant pour encourager l'activité
professionnelle tout en permettant aux prestataires de conserver une petite
partie de l'aide financière pendant qu'ils rétablissent leur situation». Donc,
ça pourrait «favoriser une insertion graduelle et harmonieuse dans le monde du
travail, tout en apportant un soutien précieux aux actions à la lutte contre la
pauvreté».
Donc, Renaissance Québec, on est d'accord
pour dire : On est fiers de Renaissance Québec. Ils sont venus nous
parler. Ils sont vraiment des experts en intégration au travail pour des
personnes qui ont été éloignées du marché. Eux autres, ils disent que ce
montant, ce seuil est figé, et c'est un frein. C'est... Ça pourrait représenter
un frein à l'intégration au travail. Ça fait que je pense qu'on doit les
écouter et vraiment continuer cette réflexion. Et, comme la ministre a dit, c'est
vraiment : Si on cherche à moderniser la loi, on pourrait commencer
avec... on pourrait regarder justement un seuil qui date depuis 25 ans. Donc,
je soumets ça à la ministre. Puis je pense que la ministre aussi, tu sais, est
fière de Renaissance Québec, c'est un organisme qu'on respecte beaucoup, Donc,
je ne sais pas comment elle réagit à cette... à ces propos-là de Renaissance
Québec, qui disent que c'est... ça... ce seuil pourrait représenter un frein à
l'intégration au travail.
Mme Rouleau : Bien, on en
veut... encore là, on a les mêmes objectifs. Et puis, oui, Renaissance Québec,
c'est un très bel... une très belle organisation, une belle entreprise d'économie
sociale qui est un modèle pour plusieurs et qu'on aime citer aussi puis...
Alors, je comprends... je comprends bien ce qu'ils disent. Alors, c'est pour ça
qu'on a... d'une part, on a agi sur les gains de travail...
Mme Rouleau : ...D'autre part,
on agit sur l'intégration en emploi. On élargit le PAAS, on élargit Objectif
emploi. Ce sont des choses qui sont saluées et... et puis on continue à
travailler. Puis on a un projet de loi qui permet un meilleur accompagnement,
qui permet de simplifier le régime, un meilleur accès, qui va faire en sorte
que des personnes vont avoir même des prestations auxquelles elles n'avaient
pas droit avant compte tenu de leurs conditions. Parce qu'on est axés sur la
personne, on sort du régime plutôt punitif, là, pour aller vraiment plus vers
l'accompagnement, alors... et puis on va retrouver des choses dans tout
l'aspect réglementaire.
Mme McGraw : En tout cas,
selon les organismes, ça serait... il me semble que ça ne serait pas juste un
coût ou peut-être... bien, même pas vraiment un coût, mais peut-être un
investissement, que cette personne-là va... pour son bien-être, son estime de
soi, ça serait gagnant, aussi, avec le coût, gagnant à avoir plus de sous,
gagnant pour l'économie, surtout avec une pénurie de main-d'œuvre, et gagnant
pour la société.
On en a parlé avec ma collègue, elle a
parlé d'une situation un peu hypothétique avec le ministre des Finances. Est-ce
que la ministre, cette ministre a parlé au ministre des Finances, justement,
pour la réforme de ce... de regarder ces gains de travail? Est-ce qu'on a...
Une voix : ...
Mme McGraw : Est-ce qu'on lui
a demandé justement pour... en termes de crédits, pour cette réforme-là, pour
plus de fonds pour financer la réforme?
Mme Rouleau : On a des
discussions au sein du Conseil des ministres, on a des... comités ministériels
où nous discutons. Alors, il y a des discussions qui se font avec les
différents ministres.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires?
Mme McGraw : Désolée.
Alors... j'avoue que j'ai... Alors, pardon, juste pour compléter la... sur ce
sujet-là, les gains de travail. Donc, la ministre a eu des discussions avec le
ministre, le Conseil des ministres et le ministre des Finances pour avoir...
Mme Rouleau : Le premier
ministre.
Mme McGraw : ...et le premier
ministre, donc le Conseil des ministres, pour avoir... Puis, comme je le dis,
je ne doute pas de la bonne volonté de la ministre, je me pose des questions
sur... Parce qu'en fin de compte ça devient une question de volonté politique,
une question de volonté politique. Est-ce qu'on veut vraiment appuyer ces
personnes les plus vulnérables au Québec et mettre les ressources pour les
appuyer, sortir de la pauvreté, briser le cycle de la pauvreté ou non? Comme je
le dis, je ne doute pas l'engagement de la ministre, mais je me pose des
questions sur l'engagement du gouvernement puis sa volonté politique d'aller
vraiment appuyer ces populations vulnérables. Alors, on espère qu'on va
avoir... suite à des discussions qui vont porter plus de fruits, pour plus
de... justement, plus de ressources pour ces personnes vulnérables pour
renforcer le filet social.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
S'il n'y a pas d'autre commentaire, nous serions maintenant rendus à
l'article 9. L'article 9. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : Article 9.
(Consultation)
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre, l'article 9, nous l'avions...
Mme Rouleau : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...on
l'avait... on avait commencé, on l'avait suspendu, mais...
Mme Rouleau : Parce qu'il y
avait... Oui, allez-y.
• (16 h 40) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Parce
qu'on... Maintenant qu'on est avec le plan, bloc deux, nous serions à
l'article... nous serions rendus à l'article 9. Est-ce que vous désirez..
La Présidente (Mme D'Amours) : ...travailler
l'article 9 ou vous...
Mme Rouleau : ...parce qu'il
y avait une clarification, là, à faire, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : À
faire. Donc?
Mme Rouleau : On a un
amendement, si vous permettez.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais demander... Je cherche mon mot. L'article 9 avait été suspendu. Nous
voudrions le reprendre maintenant parce que c'est un bloc 2. Est-ce que
j'ai le consentement? Voilà mon mot que je cherchais. Consentement. Oui?
Mme McGraw : On est rendus où
avec l'article 27? On vient de... On le met en suspend pour revenir à
l'article 9?
La Présidente (Mme D'Amours) : Parce
que l'article 27, Mme la députée, au bloc 6, nous allons... nous
avons 27, paragraphe 3. Ça fait que, donc, on a travaillé les deux
paragraphes 1 et 2. Maintenant, j'ai demandé s'il y avait des
commentaires. On aurait terminé paragraphes 1 et 2. Et maintenant nous
serions au paragraphe 3, mais il est dans un autre bloc. Alors, on
continue le bloc 2. Nous serions rendus à l'article 9. J'ai le
consentement pour reprendre parce qu'il était suspendu. Maintenant, il y a un
amendement. Mme la ministre, si vous voulez bien lire l'amendement, s'il vous
plaît.
Mme Rouleau : Oui, Mme la
Présidente. Et je vous remercie de votre patience. À l'article 9,
article 23 de la Loi sur l'aide aux familles... aux personnes et aux
familles, Remplacer l'article 9 du projet de loi par le suivant :
Article 9. L'article 23 de cette loi est modifié par l'ajout, à la
fin, de l'alinéa suivant : Le règlement prévu au premier alinéa peut
déterminer les programmes ou les prestations ou allocations auxquelles un
enfant mineur est admissible, ainsi que la durée de cette admissibilité.
Alors, c'est un amendement de
clarification, parce qu'il y avait, dans le texte précédent, un mot qui portait
à confusion.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Est-ce que j'ai des commentaires sur l'amendement? Mme la députée de
Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui, en effet,
la semaine dernière, je questionnais l'utilisation du mot «limiter
l'admissibilité», parce que ça ne semblait pas du tout être en fait l'intention
de la ministre, bien au contraire. Donc, je pense que cet amendement répond aux
préoccupations exprimées.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'amendement de l'article 9? S'il n'y a pas
d'autre commentaire, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous revenons à l'article 9, tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des
commentaires? S'il n'y a pas de commentaire, est-ce que l'article 9, tel
qu'amendé, est adopté?
Mme Rouleau : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous serions rendus à l'article 31. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : L'article 31,
Mme la Présidente. L'article 31. L'article 63 de cette loi est
modifié par l'insertion, dans le premier alinéa, et après «doivent», de «sauf
dans les cas et aux conditions prévues par règlement».
L'article 31 du projet de loi modifie
l'article 63 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles afin
d'introduire un pouvoir réglementaire permettant au gouvernement de prévoir des
exceptions à l'obligation d'exercer ses droits ou de se prévaloir des avantages
d'une autre loi avant de pouvoir bénéficier d'une aide financière de dernier
recours.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Est-ce que la
ministre peut nous donner des exemples de ce dont on parle ici?
Mme Rouleau : Et nous avons
un amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Est-ce qu'il est sur Greffier.
Mme Rouleau : Est-il sur
Greffier?
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
est en voie de. Je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 45)
(Reprise à 16 h 56)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux et je demande maintenant à la ministre de bien vouloir
nous lire son amendement, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : Oui, Mme
la Présidente. À l'article 31 (article 63 de la Loi sur l'aide aux
personnes et aux familles)
Remplacer l'article 31 du projet de
loi par le suivant :
«31. L'article 63 de cette loi est
modifié, dans le premier alinéa :
1° par l'insertion, après «doivent», de
«sauf dans les cas et aux conditions prévus par règlement,»;
2° par le remplacement de «à un programme
d'aide financière ou réduirait le montant de cette aide» par «au programme ou
réduirait le montant accordé dans le cadre de celui-ci».
L'amendement vise à remplacer
l'article 31 du projet de loi, lequel modifie l'article 63 de la Loi
sur l'aide aux personnes et aux familles afin, premièrement, d'introduire un
pouvoir réglementaire permettant au gouvernement de prévoir des exceptions à l'obligation
d'exercer ses droits ou de se prévaloir des avantages d'une autre loi avant de
pouvoir bénéficier d'une aide financière de dernier recours, comme le prévoyait
déjà l'article 31 du projet de loi.
Deuxièmement, de supprimer les mots «aide
financière» à la fin du premier alinéa de l'article 63, puisque la
référence aux programmes d'aide financière est remplacée à l'article 17 du
projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Des
commentaires sur l'amendement de la ministre? S'il n'y a pas de commentaire,
est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Maintenant, nous revenons à l'article 31 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a
des commentaires? Est-ce que l'article 31 tel qu'amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous serions, avec le plan de travail, rendus à l'article 40 étant donné
que 17 et 1, nous les avions adoptés. L'article 40, Mme la ministre, si
vous voulez bien nous en faire la lecture, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : A
l'article 40 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 83.25 du titre suivant :
«Titre II.1
«Programmes spécifiques
«83.26. Le ministre peut établir des
programmes d'aide financière spécifiques afin d'aider les personnes et les
familles qui présentent des difficultés particulières et déterminer des normes
d'application de ces programmes.
«Le ministre peut, en raison de
circonstances exceptionnelles, prévoir pour un programme spécifique des conditions
d'admissibilité autres que celles prévues aux articles 26 et 27.»
«83.27. Les programmes spécifiques peuvent
notamment viser à favoriser le développement du potentiel de personnes, à
améliorer leur situation économique et sociale, à préserver leur autonomie et à
tenir compte de difficultés économiques transitoires.»
«83.28. Dans le cadre des programmes
spécifiques, le ministre peut, dans les cas et aux conditions qu'il détermine,
accorder une aide financière à une personne qui décide, sur une base volontaire,
de se de se prévaloir de l'un de ces programmes. Toutefois, les personnes
admissibles à ces programmes peuvent se prévaloir du programme d'aide
financière de dernier recours ou du programme de revenu de base si le montant
de l'aide financière qui leur est accordé en vertu d'un programme spécifique
est inférieur à celui qui leur serait accordé en vertu de l'un de ces
programmes, dans la mesure où elles y sont également admissibles.»
«83.29. Les dispositions de
l'article 63 s'appliquent à un programme spécifique.»
«83.30. Le ministre peut, lorsqu'il y a
manquement à l'une des obligations prévues aux articles 30, 31, 36 et 63,
selon le cas, refuser ou cesser de verser une aide financière ou la réduire.
• (17 heures) •
Dans les cas où une décision est rendue
par le ministre en application...
17 h (version non révisée)
Mme Rouleau : ...l'application
du présent article. Celle-ci doit être motivée et communiquée par écrit à la
personne concernée.
«83.31. Le ministre informe les personnes
de l'existence des programmes spécifiques et rend accessible à leur entrée en
vigueur les normes d'application de ces programmes de même que des moyens de s'en
prévaloir.
«83.32. Le ministre prépare annuellement
un rapport sur la mise en œuvre des programmes spécifiques. Ce rapport est
inclus dans le rapport annuel de gestion du ministère de l'Emploi et de la
Solidarité sociale.
«Le ministre publie également, au cours du
mois d'avril de chaque année, à la Gazette officielle du Québec, la liste des
programmes spécifiques établis au cours de l'exercice financier précédent.»
L'article 40 du projet de loi modifie
la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles afin d'insérer dans cette loi
le nouveau titre II.1 Un relatif aux programmes spécifiques. Cette
modification vise à déplacer les dispositions relatives aux programmes spécifiques
du titre II au titre II.1 avec les adaptations nécessaires.
La Présidente (Mme Boivin Roy) : Oui,
Mme la députée... attendez, de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. J'aimerais que la ministre nous détailler un peu plus les
programmes spécifiques dont il est question ici, à quel type de personnes ils s'adressent
et ainsi de suite.
Mme Rouleau : Bien, les
programmes spécifiques, c'est pour, par exemple, le programme qu'on a eu pour
les... les Ukrainiens et la communauté ukrainienne. Ça peut être un programme
pour, par exemple, des mineures enceintes. C'est... Ça... ça sert
spécifiquement lorsqu'il n'y a pas aucun autre... il n'y a pas de programme
qui... qui pourrait subvenir aux besoins, il n'y a rien d'autre qui pourrait
subvenir aux besoins de ces personnes-là.
Mme Labrie : Et donc, ici, on
peut juste déplacer les articles qui concernent des programmes qui étaient déjà
existants. Est-ce qu'il y a l'intention de créer des nouveaux programmes
spécifiques, des choses qui sont sur le radar pour lesquelles ça prendrait des
programmes spécifiques comme ça?
Mme Rouleau : ...c'est un
pouvoir... c'est un pouvoir à la ministre de mettre en place ces programmes et
de manière plus agile.
Mme Labrie : Puis est-ce...
est-ce que la ministre a sur son radar des situations pour lesquelles ça
prendrait éventuellement des programmes spécifiques en développement... Merci.
Mme Rouleau : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
terminé. D'autres commentaires? S'il n'y a pas d'autres commentaires... Oui, Mme
la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Donc, c'est ça, juste pour enchaîner sur ma collègue, pour avoir
peut-être à demander à la ministre ces intentions réglementaires pour mesurer
la portée, l'impact potentiel.
Mme Rouleau : Il n'y a pas d'intention
parce qu'il n'y a pas de situation à l'heure actuelle. Mais j'ai donné comme
exemple de ce qui... une situation géopolitique, ce qu'on a dû faire avec...
pour la communauté ukrainienne ou pour les jeunes femmes... les jeunes mineures
enceintes. Alors, c'est une habilité à la ministre de pouvoir agir le plus
promptement.
Mme McGraw : Je sais qu'il y
a des groupes qui ont soulevé une inquiétude vis-à-vis leur participation, qui
ont souligné que si, dans le... avec une vue d'aide, d'accompagnement
personnalisé centré sur la personne, il y avait des inquiétudes, si jamais des
prestataires, des personnes prestataires... bien, de leur laisser le choix de
participer à ces programmes potentiels sans conséquence négative. Je ne sais
pas si la ministre....
Mme Rouleau : Là, on parle
de programmes, de mesures pour aider des personnes qui autrement n'auraient
aucun recours.
Mme McGraw : Écoutez, je
ramène les préoccupations de certains groupes. Donc, si pour une raison ou une
autre, une personne prestataire choisit de ne pas participer. Mais ça, je
trouve que c'est très... bon, de façon générale...
Mme Rouleau : ...d'obligation,
là. La personne peut ou ne peut vouloir être aidée ou pas être aidée.
Mme McGraw : O.K...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...d'autres
commentaires? Oui, Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Merci. Pour les groupes
que vous allez développer des programmes spécifiques, j'imagine que ça va être
des programmes qui sont ponctuels, dans le sens qu'on répond à un besoin
immédiat comme... vous avez donné l'exemple des ressortissants ukrainiens.
Donc, ça va être ponctuel.
Mme Rouleau : ...pontuel.
Mme Prass : Oui. Et...
Des voix : ...
Mme Rouleau : Mineure
enceinte, ça dure depuis quelque temps, mais c'est... c'est une habilité
plus... c'est une habileté ministérielle pour réagir plus promptement, plus
facilement.
Mme Prass : Et quels critères
est-ce que vous entrevoyez pour déterminer ces groupes? Parce que, bon, on
donne... on parle des ressortissants ukrainiens qui étaient quand même... qu'il
y avait quand même un nombre assez important. On connaissait leur situation
puis, évidemment, on voulait leur tendre la main, mais... Parce que, quand
même, comme j'ai dit, c'était un nombre important de ressortissants ukrainiens,
mais, s'il y a un petit groupe, tu sais... J'essaie juste de voir quels sont
les critères que vous donnez pour déterminer qu'un groupe aura besoin d'un
programme spécifique?
Mme Rouleau : C'est pour des
raisons humanitaires, c'est pour... parce qu'il n'y a aucune autre ressource
qui pourrait... gouvernementale qui pourrait aider ces personnes-là dans des...
Il y a une évaluation qui se fait, là, c'est...
Mme Prass : Et je sais qu'il
y a quelques mois vous êtes intervenue, personnellement, il y avait une jeune
femme, je pense, au Saguenay, qui avait été diagnostiquée sur le spectre de
l'autisme en tant qu'adulte puis elle avait été refusée, je pense qu'elle
avait... elle recevait 300 $ par mois, si je ne me trompe pas. Puis si je
comprends bien, vous êtes intervenue justement pour qu'elle reçoive une... je
pense, qu'elle soit couverte sur la solidarité sociale. Donc, est-ce que des
cas d'individus également, pas juste des groupes... Donc, vous allez faire une
évaluation selon chaque cas?
Mme Rouleau : On parle de
groupes, ici, on parle de groupes.
Mme Prass : O.K., mais est-ce
que, donc... donc, il faut que ça soit un groupe homogène. Donc, si donc... Des
cas individuels, qu'est-ce qui arrive à ces cas individuels?
Mme Rouleau : Bien, il peut
arriver que je puisse agir, là, avec le pouvoir... le pouvoir discrétionnaire
que j'ai, sur des situations, mais avec une analyse quand même approfondie de
la situation, là, et sur recommandation.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup. D'autres commentaires sur 40? S'il n'y a pas d'autre commentaire,
est-ce que l'article 40 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 34. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : Oui, l'article
34, à la page 79. Alors à l'article 34 : Le chapitre IV du titre 2 de
cette loi, comprenant les articles 79 à 83, est abrogé.
L'article 34 du projet de loi abroge le
chapitre IV du titre 2 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles, qui
comprend les dispositions applicables aux programmes spécifiques puisque
celles-ci sont déplacées dans le titre 2.1 de la loi. Il s'agit d'une
modification de concordance avec l'article 40 du projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'article 34? S'il n'y a pas de commentaire, l'article 34 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 45. Mme la ministre, s'il vous plaît.
• (17 h 10) •
Mme Rouleau : L'article 45,
Mme la Présidente : L'article 108 de cette loi est modifié par le
remplacement... par le remplacement des paragraphes 1 et 2 du premier alinéa
par les paragraphes suivants :
1° d'une disposition du chapitre V du
titre 2, à l'exception de l'article 83.5 ou des articles 83, 83.11 à 83.13;
2° d'une disposition du titre 2.1.
L'article...
Mme Rouleau : ...l'article 45
du projet de loi modifie l'article 108 de la Loi sur l'aide aux personnes
et aux familles en concordance avec l'article 34 du projet de loi afin de
tenir compte du déplacement des dispositions relatives aux programmes
spécifiques prévus actuellement au chapitre quatre du titre un dans le
titre 2.1 de la loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 45? Oui. Vous aviez un amendement?
Mme Rouleau : J'ai un
amendement. Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Vous
pouvez nous le... Est-ce qu'il est sur Greffier?
Mme Rouleau : Est-il sur
Greffier? Il a été transmis, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Parfait. On va le mettre sur écran pour... Donc, si vous voulez bien nous en
faire la lecture de votre amendement, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : Oui.
Article 45. Article 108 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux
familles. Remplacer l'article 45 du projet de loi par le suivant :
«Article 45. L'article huit de cette
loi est modifié par le remplacement du premier alinéa par le suivant :
«N'est pas révisable la décision rendue en
vertu :
«1° de l'article 43.1;
«2° d'une disposition du chapitre cinq du
titre deux à l'exception de l'article 83.5 ou des articles 83.11 à
83.13;
«3° d'une disposition du titre 2.1;
«4° du programme prévu à
l'article 106.1.»
L'amendement vise à corriger une coquille
dans l'instruction législative, à ordonner les paragraphes en ordre
chronologique et à préciser que la décision d'établir un plan d'accompagnement
personnalisé n'est pas révisable. Cette décision pourra toutefois faire l'objet
d'une reconsidération.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Oui. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Quand la
ministre dit que «la décision de faire un plan d'accompagnement personnalisé
n'est pas révisable», est-ce que ça veut dire que la personne prestataire ne
peut pas se désister après avoir fait cette demande-là?
Mme Rouleau : Non. Ce n'est
pas dans un... Ce n'est pas l'intention de désistement. C'est... C'est un plan
d'accompagnement qui peut être ajusté en cours de route, là. La personne... On
en a parlé déjà ce matin, là, la personne, si elle dit : Bien, moi,
j'aimerais ça aller dans cette direction-là plutôt que, bon, alors les
ajustements sont possibles. Mais on ne peut pas avoir de recours du plan
d'accompagnement. On ne peut pas aller... On ne peut pas intenter une poursuite
parce qu'on a eu un plan d'accompagnement.
Mme Labrie : On ne peut pas
avoir de poursuite pour insatisfaction à l'égard du plan d'accompagnement?
Mme Rouleau : Ça peut être vu
de toutes sortes de façons. Alors, c'est un... c'est un outil qu'on donne aux
gens pour mieux... tu sais, on veut mieux les accompagner, on veut... mais on
ne peut pas avoir un recours contre le gouvernement parce qu'on a eu ce plan
d'accompagnement.
Mme Labrie : Par curiosité,
en ce moment, il en existe, certains programmes d'accompagnement, notamment
Objectif emploi. Est-ce qu'il y a... est-ce qu'il y a des précédents de cette
nature-là, des recours contre le gouvernement en lien avec l'application de ces
programmes d'accompagnement là?
Mme Rouleau : C'est un peu
administratif, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
Gauthier, vous pouvez y aller, répondre à la question.
M. Gauthier (Francis) : Merci.
Francis Gauthier. Ah non? Je n'ai pas besoin. O.K.
Mme Rouleau : On commence à
vous connaître.
M. Gauthier (Francis) : Oui,
c'est ça, exactement.
En fait, c'est du côté de l'emploi, il y a
ce qu'on appelle des plans d'intégration en emploi ou des parcours vers
l'emploi. Et ce n'est pas révisable non plus mais il y a la possibilité de
faire des réexamens administratifs. C'est-à-dire que, si le prestataire est
insatisfait d'une approche, il y a moyen de faire un réexamen administratif de
l'offre ou de l'accompagnement qui a été fait dans le... dans le cas du plan,
du plan en intégration en emploi. Ça fait que l'idée, avec le plan
d'accompagnement personnalisé, c'est d'offrir un peu... d'établir le même genre
de mode de fonctionnement. Donc, pas que ce soit... Ça ne sera pas révisable
mais on va pouvoir établir des procédures internes de réexamens administratifs
comme ça se fait du côté de l'emploi.
Mme Labrie : Je comprends
qu'on vient créer un effet miroir ici pour ce qui se fait déjà pour d'autres
programmes. Je ne comprends peut-être juste pas la distinction dans le
vocabulaire spécifique entre un «réexamen administratif» et une «révision».
Comme, pour moi, ça ressemble à des synonymes.
M. Gauthier (Francis) : Bien,
une révision, en fait, il y a comme une dimension juridique qui peut se rendre
ultimement...
M. Gauthier (Francis) : ...Tribunal
administratif, donc ce qui devient comme le premier recours devient la
révision, puis, par la suite, ça peut aller au TAQ, pour utiliser l'acronyme.
Ça fait que, dans le cas des mesures d'emploi comme le parcours, dont
j'évoquais, bien, c'est un... c'est un réexamen, mais plus administratif, à
l'interne, là, qui est établi. Ça fait qu'on vise à se coller aux modes de
fonctionnement qui sont prévus pour cette matière-là.
Mme Labrie : Donc, quand la
personne souhaite que ce soit modifié, elle a recours à un réexamen
administratif puis elle peut faire ça aussi souvent qu'elle en juge... qu'elle
le juge nécessaire.
M. Gauthier (Francis) : C'est...
Le contenu du plan... du plan d'accompagnement va être évolutif, en fonction
des besoins de la personne. On n'aura pas besoin d'aller vers un réexamen
administratif pour revoir le contenu du plan. Le réexamen administratif, c'est
plus si... si on doit... si la personne se sent lésée, je vais le dire comme
ça, là, dans la... dans la façon où elle... qu'on lui a proposé le plan
d'accompagnement ou, dans le cas d'emploi, si... dans le plan d'intervention en
emploi, là. C'est plus un... c'est plus un recours pour la personne qui se
sent... qui se sent lésée, là, plus que...
Mme Labrie : Si, par exemple,
elle estime qu'on n'a pas tenu compte d'un de ses besoins, elle pourrait
demander une révision administrative.
M. Gauthier (Francis) : Oui,
c'est ça.
Mme Labrie : O.K. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Comme...
Mme Rouleau : On a déjà...
La Présidente (Mme D'Amours) : Pardon.
Mme Rouleau : Bien, on a déjà
spécifié, d'ailleurs, dans les articles précédents, que la personne peut faire connaître
un besoin qui était ignoré jusqu'à maintenant, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur l'amendement? Est-ce que l'amendement est adopté? Adopté. Nous
revenons à l'article 45, tel qu'amendé. Est-ce que j'ai des commentaires?
Est-ce que l'article 45, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 47. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : Oui, Mme la
Présidente :
47. L'article 114 de cette loi est modifié
par le remplacement, dans le deuxième alinéa, de «d'aide financière prévu au
chapitre I, II, V ou VI du» par «d'assistance sociale prévu au».
L'article 47 du projet de loi modifie
l'article 114 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles afin que la
référence au programme d'aide financière soit remplacée par celle des
programmes d'assistance sociale, en concordance avec l'article 19 du projet de
loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des commentaires sur 47? Est-ce que l'article 47 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 57, paragraphe 1°. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : ...au complet,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Selon
le plan, c'est paragraphe 1°.
Mme Rouleau : Bon, alors, je
vais suivre vos indications, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : Puis je vais
dire à mon sous-ministre...
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
faut être très clairs.
Mme Rouleau : ...d'arrêter de
m'induire en erreur, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
Gauthier, je vous l'ai dit tout à l'heure, je vous donne des devoirs.
Mme Rouleau : C'est ça.
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
oui. Bien, je vais suivre le plan de travail, si vous le voulez bien, si on ne
veut pas se...
Mme Rouleau : Bon, alors,
allons-y comme vous me le demandez, Mme la Présidente. Article 57 :
Cette loi est modifiée :
1° par le remplacement, partout où ceci se
trouve dans les articles 14 et 102, de «d'aide financière» par «d'assistance
sociale».
• (17 h 20) •
L'article 57 du projet de loi modifie
plusieurs dispositions de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles. Tout
d'abord, les modifications apportées par les paragraphes 1° et 2° le sont à des
fins de concordance, pour tenir compte du fait que les programmes d'aide financière
seront dorénavant appelés «programmes d'assistance sociale» (article 17 du
projet de loi), et que la référence à un programme d'aide financière de dernier
recours devient une référence au nouveau programme d'aide financière de dernier
recours...
Mme Rouleau : ...articles 19
et 20 du projet de loi, et ce, partout dans les articles de la loi qui sont
mentionnés.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Pourquoi je vous fais lire l'article un et les commentaires un et deux, que
vous n'aurez pas à relire, c'est que, dans... si on suit le plan de travail,
les collègues ont 20 minutes par paragraphe, étant donné que c'est comme
ça sur le plan. Alors, moi, je maintiens le plan de travail et je maintiens le
temps de nos collègues de l'opposition s'ils en ont besoin. Alors,
l'article 57, paragraphe un, est-ce qu'il y a des commentaires? S'il n'y a
pas de commentaire, Mme la ministre, lire l'article... paragraphe 2°.
Mme Rouleau : Alors,
l'article 57 : Cette loi est modifiée : 2° par le remplacement,
dans les articles 87, 88, 90 à 94 et 107, de «d'un programme» par «du
Programme».
J'ai un amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Déposez
votre amendement. Mme la ministre, est-ce qu'il est sur Greffier?
Je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 22)
(Reprise à 17 h 23)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Et je demande maintenant à la ministre de bien vouloir
nous lire son amendement, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : À
l'article 57 : Remplacer, dans le paragraphe 2° de l'article 57
du projet de loi, «90 à 94 et 107» par de «90 à 94».
Les modifications à l'article 107
seront faites dans le bloc sept, celui qui porte sur le surendettement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'amendement? Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous revenons sur la discussion 57, paragraphe deux tel qu'amendé. Est-ce
qu'il y a des commentaires? S'il n'y a pas de commentaire, nous passerions à
l'article 21. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : Oui. À
l'article 21 : L'article 45 de cette loi est modifié par le
remplacement de «Programme d'aide sociale» par «Programme d'aide financière de
dernier recours».
L'article 21 du projet de loi modifie
l'article 45 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles afin de
remplacer la référence au Programme d'aide sociale par celle du nouveau
Programme d'aide financière de dernier recours, en concordance avec les
modifications apportées aux articles 19 et 20 du projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 21? Est-ce que
l'article 21 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 23. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : Oui. À
l'article 23 : L'article 47 de cette loi est modifié par le
remplacement de «Programme d'aide sociale» et de «Programme de solidarité
sociale ou au Programme de revenu de base ou participe au Programme Objectif
emploi» par, respectivement, «Programme d'aide financière de dernier recours»
et «à un autre programme d'assistance sociale prévu au titre II».
L'article 23 du projet de loi modifie
l'article 47 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles afin de
tenir compte du nouveau Programme d'aide financière de dernier recours qui
fusionne...
Mme Rouleau : ...le Programme
d'aide sociale et le Programme de solidarité sociale, en concordance avec les
modifications apportées par les articles 19 et 20 du projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 23? S'il n'y a pas de commentaire, est-ce que
l'article 23 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous passerions au bloc trois, Administration du régime, à l'article...
Mme Labrie : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Pardon?
Mme Labrie : J'ai une
question, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Mme Labrie : Il y avait quand
même quelques articles suspendus encore, je pense, dans le bloc deux. Est-ce
qu'on voudrait les terminer pour avoir fini le bloc deux au complet avant de
poursuivre?
La Présidente (Mme D'Amours) : En
fait, habituellement, quand c'est suspendu, on attend à la fin, mais, si le...
la partie gouvernementale avait les réponses à vos questions puis qu'on avait
fait de la suspension de ces articles-là, on pourrait les reprendre.
Donc, nous avions l'article 41, qu'on
me dit, qui était suspendu au bloc deux. Est-ce que vous seriez prêts à
reprendre l'article 41? Est-ce que j'aurais le consentement?
Des voix : ...
Mme Rouleau : ...en fait,
c'était pour avoir des informations supplémentaires.
La Présidente (Mme D'Amours) : Puis
on ne les a pas encore?
Mme Labrie : On peut
poursuivre au bloc trois, alors. Je voulais juste vérifier si on était capables
de conclure ça, mais sinon on y reviendra.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Aussitôt que moi, j'ai...
Mme Rouleau : ...plus
complète possible.
Mme Labrie : ...cette
recherche exhaustive.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Donc, 57, paragraphe 3°. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : L'article 57,
Mme la Présidente : Cette loi est modifiée :
1° par le remplacement, partout où ceci se
trouve dans les articles 14 et 102, de «l'aide financière» par
«d'assistance sociale»...
Non, c'est paragraphe 3° qu'il faut que je
lise.
La Présidente (Mme D'Amours) : Paragraphe
3°, oui.
Mme Rouleau : Alors :
3° par l'insertion, partout où se
trouve... partout où ceci se trouve dans les articles 115 et 116 et «après
30 jours», de «ouvrables».
La Présidente (Mme D'Amours) : Deuxième
paragraphe, dans vos commentaires, qui s'adresse au paragraphe 3°?
Mme Rouleau : Alors,
c'est : La modification apportée par le paragraphe 3° vise à préciser que
le délai pour rendre une décision de révision est de 30 jours ouvrables, plutôt
que 30 jours de calendrier, partout où cela se trouve dans les
articles 115 et 116 de cette loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des commentaires sur 57, paragraphe 3°? S'il n'y a pas de
commentaire, Mme la ministre, 57, paragraphe 4°.
Mme Rouleau : Par le... Cette
loi est modifiée :
4° par le remplacement, dans les articles 120
et 123, de «télécopieur ou par un procédé électronique» par «tout moyen
technologique».
La modification apportée par le paragraphe
4° vise à actualiser les termes «télécopieur» et «procédé électronique» par
celui référant à tout moyen technologique.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : ...Mme la
Présidente, j'aimerais soumettre qu'on devrait aussi moderniser les autres
choses qui datent des années 80... des années 80 qui sont dans ce
projet de loi là, pas seulement ce qui concerne les télécopieurs. Donc, je sème
ceci ici pour réflexion pour la ministre.
Mme Rouleau : Mais c'est un
bon début, là, les télécopieurs, quand même.
Mme Labrie : C'est un bon
début, mais ce n'est pas le seul vestige des années 80 dans cette loi, et
ils mériteraient tous d'être mis à jour.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? S'il n'y a pas d'autre commentaire, nous serions
prêts... Oui, Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : ...on comprend
aussi, par exemple, une personne qui n'a pas les moyens d'avoir... par exemple,
se payer l'Internet ou quoi que ce soit? Est-ce que ça... J'imagine, ça peut
aussi se faire par la poste, par exemple, ou est-ce que ça peut se faire en
personne avec l'agent?
Mme Rouleau : Bien, on parle
de moyens technologiques. C'était juste pour reléguer le télécopieur...
Mme Prass : O.K. Mais les
personnes qui n'ont pas accès ont d'autres options?
Mme Rouleau : Oui, oui.
Mme Prass : O.K. Parfait.
C'est ce que je veux...
• (17 h 30) •
Mme Rouleau : En personne,
par la poste...
17 h 30 (version non révisée)
Une voix : …oui. Parfait.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires? S'il n'y a pas d'autre commentaire, est-ce que l'article 57, avec
tous ses paragraphes, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous serions maintenant à l'article 55. Mme la ministre.
Mme Rouleau : 55. L'article
135 de cette loi est remplacé par le suivant :
Article «135. Pour l'application du
chapitre III du titre III, le gouvernement peut, par règlement :
«1° désigner, pour l'application de l'article
110, les professionnels de la santé ou des services sociaux habilités à
effectuer la révision;
«2° déterminer, par l'application de l'article
119, dans quels cas et à quelles conditions le ministre est tenu au paiement d'intérêts
et en fixer le taux.»
L'article 55 du projet de loi remplace l'article
135 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles, lequel regroupe la
liste des habilitations réglementaires pour l'application du chapitre III et du
titre III de la loi. Ce chapitre comprend les dispositions conférant certains
recours aux prestataires. Cette modification est nécessaire afin de tenir
compte du nouveau pouvoir réglementaire de l'article 110 de la Loi portant sur
la désignation des professionnels de la santé ou des services sociaux habilités
à effectuer la révision des contraintes introduit par l'article 46 du projet de
loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Vous aurez compris tout à l'heure, quand je vous ai demandé de voter sur le 57
avec beaucoup de paragraphes, qu'il était amendé aussi, là, tel qu'amendé.
Donc, merci.
Maintenant, est-ce que j'ai des
commentaires sur l'article 55? Si je n'ai pas de commentaire, est-ce que l'article
55 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article... J'aurais l'article 67, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : À l'article 67.
L'article 54 de cette loi est modifié par l'insertion, après «le nom de» de «l'unité
administrative dont relève».
L'article 67 du projet de loi, modifie l'article
54 de la Loi sur le ministère de l'emploi et de la solidarité sociale et sur la
Commission des partenaires du marché du travail, afin que le nom de l'unité
administrative du ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale, dont relève
la personne qui a rendu une décision ou délivré un certificat, apparaisse sur
la décision ou le certificat.
La Présidente (Mme D'Amours) : Des
commentaires sur l'article 67? S'il n'y a pas de commentaire, est-ce que l'article
67 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 69. Mme la ministre, s'il vous plaît!
Mme Rouleau : C'est l'article
69. Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 57.6, du suivant :
«57.6.1. Le traitement d'une plainte peut
prendre fin dans les cas suivants :
«1° la plainte est répétitive, abusive,
frivole, vexatoire, faite de mauvaise foi ou manifestement non fondée,
notamment parce qu'elle ne porte pas sur l'une des matières qui relèvent de la
compétence du ministre;
«2° le plaignant n'a pas un intérêt
suffisant;
«3° le plaignant refuse ou néglige de
fournir dans les délais fixés, les renseignements ou les documents demandés;
«4° le plaignant a, pour les mêmes faits,
déjà exercé un autre recours ou déposé une plainte;
«5° le délai écoulé entre les faits et le
dépôt de la plainte rend son examen impossible;
«6° les circonstances ne justifient pas
une intervention.»
L'article 69 du projet de loi modifie la
Loi sur le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale et sur la
Commission des partenaires du marché du travail afin d'y introduire l'article
57.6.1. Cet article précise les motifs qui permettent de mettre fin au
traitement d'une plainte.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 69? Oui, Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Au deuxième alinéa qu'on dit, le plaignant n'a pas un intérêt
suffisant, comment est-ce que vous définissez ça? Parce que, par exemple...
Mme Prass : ...exemple, des
personnes qui ont des enjeux de santé mentale, ça se peut qu'elles soient
particulièrement atteintes à une période ou une autre. Donc, je veux savoir
comment vous déterminez ça en fonction de l'état de la personne.
Mme Rouleau : L'intérêt,
c'est...
Des voix : ...
Mme Rouleau : C'est que la
plainte ne porte pas sur l'individu lui-même, porte sur ce qui se passe dans le
monde, par exemple, n'est pas reliée à la situation.
Mme Prass : O.K., c'est comme
ça que vous définissez un intérêt suffisant.
Mme Rouleau : Oui.
Mme Prass : Donc, je vous
pose la question, hypothèse, justement, le cas d'une personne qui porte
plainte, qui a des enjeux de santé mentale et, disons, qui ne le poursuit pas
dans les délais qu'on leur demande. Est-ce qu'on prend en considération l'état
de la personne dans des circonstances où il y a possibilité de mettre fin à
leur plainte? Est-ce qu'on prend leurs circonstances en considération?
Mme Rouleau : Oui.
Mme Prass : Oui?
Mme Rouleau : Oui.
Mme Prass : D'accord. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres...
Oui, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Oui. Donc, si je
comprends bien, cet article-là vient préciser les motifs qui pourraient
permettre de mettre fin au traitement d'une plainte. Et ma collègue, elle
posait une question sur, par exemple, numéro 2, «Le plaignant n'a pas un
intérêt suffisant.» Est-ce que la ministre pourrait, pour les autres, par
exemple, le numéro 3, «le plaignant refuse ou néglige de fournir dans le délai
fixé--je pense que c'est 30 jours, si je ne m'abuse--les renseignements ou les
documents demandés... mais s'il y a, par exemple... Là, on parle de documents, peut-être.
Est-ce que, si la personne ne s'est pas... personne de bonne foi, mais qui n'a
peut-être pas accès à des documents ou qui... des renseignements, peut-être que
ce n'est pas des documents, mais des renseignements, peut-être qu'il a des
problèmes de santé mentale ou autre, est-ce qu'il va avoir une certaine...
Mme Rouleau : ...y avoir des
circonstances atténuantes, là, qui vont faire que les documents ne seront pas
remis dans les délais qui étaient entendus, mais, si la personne refuse de remettre
les documents ou les informations dont on a besoin pour juger de sa plainte,
bien, c'est plus difficile. C'est dans des situations extrêmes.
Mme McGraw : Parfait. Donc,
on va prendre ça en considération, ses circonstances exténuantes. Numéro 4, «le
plaignant a pour les mêmes faits déjà exercé un autre recours ou déposé une
plainte», par exemple, s'ils n'ont pas eu un succès avec une plainte
antérieure, mais c'est pour les mêmes faits, ils n'ont pas un autre droit de
recours, la décision est finale.
Mme Rouleau : Bien, c'est...
La même plainte, elle est déposée ailleurs, alors là, on ne met pas deux... tu
sais, c'est la même plainte. Elle est déposée à un endroit pour être traitée.
Si elle est déposée à un autre endroit en même temps, c'est... il y a
gaspillage de ressources, je vous dirais.
Mme McGraw : Et, par exemple,
un autre endroit, ça serait au sein du même ministère ou ailleurs, auprès du
gouvernement ou... Est-ce qu'on a des exemples?
Mme Rouleau : ...ministère,
c'est le traitement des plaintes au sein du ministère.
Mme McGraw : Ensuite, numéro
5, «le délai écoulé entre les faits, le dépôt de la plainte rend son examen
impossible», si c'est une question de l'examen devient impossible... Mais si
c'est... l'examen est possible, est-ce qu'il y a un délai maximum... est-ce que
c'est 30 jours, le délai qui est permis ou c'est vraiment une question...
Mme Rouleau : Je n'ai pas
cette technicalité-là, là, en ce moment, là.
Des voix : ...
Mme Rouleau : Tu sais,
c'est... J'ai un exemple, là, d'une personne qui a logé 560 plaintes en un
mois, plus 350 courriels. C'est extrême. Bien, je ne sais pas si c'est...
Mme McGraw : C'est peut-être
numéro 4.
Mme Rouleau : ...votre avis,
là, mais...
Mme McGraw : Pardon?
Mme Rouleau : Je ne sais pas
si c'est votre avis que c'est un peu extrême.
• (17 h 40) •
Mme McGraw : Bien, il me
semble que c'est beaucoup...
Mme McGraw : ...je pense qu'on
est d'accord là-dessus, mais là... Je pense que, là, on parle de...
Mme Rouleau : ...jours passés
à répéter la même chose... la même plainte, là, de différentes façons, la
quérulence, oui.
Mme McGraw : Donc, ça, c'est
peut-être... bon, c'est ça, le plaignant, pour les mêmes faits, a déjà exercé
un autre recours, déposé une plainte, mais là, pour revenir au numéro cinq,
donc, entre les faits, le délai entre les faits et le dépôt de la plainte, si
on n'a pas encore... puis, désolée, je ne l'ai peut-être manquée, est-ce qu'on
a... on s'était mis d'accord sur un délai qui est raisonnable entre les faits
et porter plainte, est-ce qu'on s'était dit que c'était 30 jours, est-ce
qu'on...
Mme Rouleau : On n'a pas
dit... Je n'ai pas cette information-là.
Mme McGraw : Est-ce qu'on
prévoit avoir un délai maximum ou c'est une question de faire un examen.
Mme Rouleau : Y a-t-il un
délai maximum? Non. Non, il n'y a pas de délai maximum. Mais la distance entre
l'événement et la plainte est tellement longue, là, en termes de temps, là,
qu'on ne peut plus... on ne peut plus avoir aucune information sur cet
événement-là. Il y a trop, trop, trop longtemps.
Mme McGraw : Donc, c'est...
ça va être... Si je comprends bien, ça va être cas par cas. Ce n'est pas une
question d'avoir un délai maximum, c'est vraiment... Si on a la possibilité de
faire un examen, on va le faire, mais, si c'est pas possible à cause d'un délai
ou autre facteur, si on est dans l'impossibilité de faire un examen à cause du
temps ou autre facteur, j'imagine, on ne va pas le faire, mais le délai... il
n'y a pas un délai maximum.
Mme Rouleau : On n'hésite pas
à répondre à une plainte, on n'hésite pas. Mais il y a des... certains moments,
là, ou certaines plaintes, avec ce qu'on énumère ici, là, où, vraiment, il faut
mettre un terme, il faut arrêter.
Mme McGraw : Et, justement,
ça me ramène au numéro 6°, «les circonstances ne justifient pas une
intervention», est-ce qu'on pourrait prendre un exemple de circonstance qui ne
justifierait pas une intervention, par exemple?
Mme Rouleau : Ah oui! Tiens,
la personne se plaint du mauvais temps. On a eu ça.
Mme McGraw : Donc, est-ce
qu'il y aurait des exemples peut-être plus sérieux dans le sens...
Mme Rouleau : ...
Mme McGraw : Non, mais...
Mme Rouleau : Non, non, mais
c'est une réalité. Alors, si on a cet article-là et qu'on spécifie que, dans
telle, et telle, et telle circonstance, on peut mettre fin à la plainte, c'est
parce qu'il y a des exagérations auxquelles il faut mettre fin. Parce que ça,
c'est des ressources, c'est des gens qui répondent, qui parlent, qui doivent
être attentifs à ce que la personne dit, et, pendant que cette employée-là fait
ça, bien, elle ne peut pas s'occuper de ceux qui ont de réels besoins.
Mme McGraw : Mais, ça aussi,
ça rejoint numéro un, «la plainte est...», etc., «...faite de mauvaise foi ou
manifestement non fondée, notamment parce qu'elle ne porte pas sur l'une des
matières qui relèvent de la compétence du ministre», comme le climat, le
temps...
Mme Rouleau : Le beau temps.
Bien, quand il fait beau, c'est sûr que c'est grâce à nous.
Mme McGraw : Voilà. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup. D'autres commentaires sur 69? S'il n'y a pas d'autre commentaire,
est-ce que l'article 69 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 68.
Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : À l'article 68 :
L'article 57.6 de cette loi est modifié par la suppression de «, sauf si
elle est manifestement non fondée, notamment si elle ne porte pas sur l'une des
matières prévues à la présente loi».
L'article 68 du projet de loi modifie
l'article 57.6 de la Loi sur le ministère de l'Emploi et de la Solidarité
sociale et sur la Commission des partenaires du marché du travail afin de
supprimer la possibilité de mettre fin au traitement d'une plainte non fondée,
qui n'est plus nécessaire en raison des modifications introduites à
l'article 69 du projet de loi, lequel prévoit spécifiquement les motifs
qui permettent de mettre... qui permettent de mettre fin au traitement d'une
plainte.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 68? S'il n'y a pas de
commentaire, est-ce que l'article 68 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 70...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...Mme
la ministre, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : Mme la
Présidente, l'article 70. L'article 57.8 de cette loi est modifié par
l'insertion, après «ont été données» de «incluant celles dont le traitement a
pris fin en vertu de l'article 57.6.1».
L'article 70 du projet de loi modifie
l'article 57.8 de la Loi sur le ministère de l'Emploi et de la Solidarité
sociale et sur la Commission des partenaires du marché du travail afin de tenir
compte du nouvel article 57.6.1 introduit par l'article 69 du projet
de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 70? S'il n'y a pas de commentaire, est-ce que
l'article 70 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous poursuivons maintenant au bloc quatre Projets pilotes, et nous serions à
l'article 18, article intitulé 43.4.
Mme Rouleau : 43.4. Est-ce
qu'il faut que je relise tout ou...
La Présidente (Mme D'Amours) : Vous
devez me lire le 43... le... pardon, l'article intitulé 43.4.
Mme Rouleau : O.K. L'article 43.4.
Le ministre peut élaborer et mettre en œuvre des projets pilotes visant à
étudier ou à définir des normes applicables en matière d'assistance sociale ou
pour expérimenter ou innover en cette matière afin d'améliorer le
fonctionnement, l'efficacité et l'efficience des programmes d'assistance
sociale prévus au titre deux.
Dans le cadre d'un projet pilote, le
ministre détermine les normes et les obligations applicables, lesquelles
peuvent différer de celles prévues par la présente loi ou par un règlement pris
pour son application. Dans un tel cas, le projet pilote est mis en œuvre par
règlement du ministre.
Le ministre détermine également les
mécanismes de surveillance et de reddition de comptes du projet pilote ainsi
que les renseignements nécessaires à l'exercice de ces mécanismes qui doivent
lui être transmis par toute personne.
Le ministre peut conclure des ententes
avec toute personne, toute association, toute société ou tout organisme afin de
favoriser la réalisation du projet pilote et sa reddition de compte.
Un projet pilote est établi pour une durée
maximale de trois ans, que le ministre peut prolonger d'au plus deux ans. Le
ministre peut en tout temps modifier un projet pilote ou y mettre fin après
avoir avisé la personne, l'association, la société ou l'organisme avec qui une
entente a été conclue ainsi que les participants au projet pilote.
Le ministre produit et rend public un
rapport sur les résultats du projet pilote mis en œuvre par règlement dans l'année
suivant la fin de celui-ci.
Alors... Le libellé de l'article 43.4
est inspiré de dispositions similaires de lois récemment adoptées par
l'Assemblée nationale. Par exemple, la... Là, est-ce que lis ça?
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires,
43.4, moi, je ne l'ai pas sur... je n'ai pas ce début-là.
Mme Rouleau : ...pardon, je
n'étais pas au bon endroit.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
commentaires sur le 43.4.
Mme Rouleau : L'article 43.4
octroiera au ministre le pouvoir d'élaborer et de mettre en œuvre des projets
pilotes en matière d'assistance sociale.
Cet article introduit par ailleurs un
pouvoir réglementaire ministériel permettant de déterminer des normes et des
obligations qui peuvent différer de celles prévues par la Loi sur l'aide aux
personnes et aux familles ou par un règlement pris pour l'application de
celles-ci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article intitulé 43.4 de l'article 18? Mme la députée de
Sherbrooke. La parole est à vous.
• (17 h 50) •
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Plus tôt, au tout début du projet de loi, avant qu'on commence à
travailler par blocs, j'avais proposé un amendement concernant les projets
pilotes. Puis on m'avait référé à l'article 18, section 43.4, dont on
y... Donc, on y est. L'amendement que j'avais déposé visait à ce qu'on puisse
améliorer les conditions de vie, là, des prestataires avec les...
Mme Labrie : ...projet pilote.
Ici, dans les motifs qui mènent à un projet pilote, je trouve qu'il manque cet
élément-là. On parle «d'expérimenter ou innover en cette matière afin
d'améliorer le fonctionnement, l'efficacité et l'efficience des programmes
d'assistance sociale». Ça sonne comme si les projets pilotes servaient à
améliorer les choses du point de vue du ministère, dans sa propre
administration ou de ses programmes. On parle d'efficience. Bon, j'en suis, là,
bien sûr que c'est bienvenu, des projets pilotes pour améliorer
l'administration de ces programmes, le fonctionnement, l'efficacité, tout ça.
Moi, je voudrais aussi qu'on ouvre la
porte à des projets pilotes qui vont avoir un impact sur les conditions de vie
des prestataires. Notamment, on a parlé des gains de travail, des enjeux de vie
maritale, mais on pourrait imaginer d'autres enjeux aussi qui méritent des
révisions ou de tester des nouvelles manières de faire. Donc là, c'est juste
que la description ici des circonstances dans lesquelles on pourrait élaborer
et mettre en œuvre un projet pilote me semble... me semble limité.
Je ne sais pas si la ministre peut nous
dire : Est-ce que, pour elle, ça... ça ici, là, «afin d'améliorer le
fonctionnement, l'efficacité et l'efficience des programmes d'assistance
sociale prévus au titre deux», est-ce que, pour elle, ça lui permet, par
exemple, de tester des ajustements sur la vie maritale, sur les gains de
travail, de tester l'élargissement de l'accès aux programmes de revenu de base,
par exemple? Est-ce que, pour elle, ça le rend possible dans le libellé actuel?
La Présidente (Mme D'Amours) : Avant
que la ministre réponde, vous nous avez dit que vous aviez déposé un
amendement.
Mme Labrie : Bien, j'ai juste
fait référence au fait qu'on a discuté de ça au début du projet de loi. Puis on
m'avait dit : À ce moment-là, bien, ça, on va en parler au...
La Présidente (Mme D'Amours) : O.K.
Ça fait que j'ai... on n'a pas reçu, là, encore votre amendement.
Mme Labrie : Moi, je ne sais
pas si j'ai besoin d'en déposer un, Mme la Présidente. C'est juste que ce que
je voulais faire avec mon amendement, qui n'était pas au bon endroit au début
de l'étude détaillée...
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Je comprends.
Mme Labrie : ...je ne suis
pas certaine de le retrouver tant que ça ici. Donc, c'est possible que j'en
dépose un. Si on me dit : Oui, pour nous, ça inclut tout ça, ça en fait
partie, c'est des choses qu'on veut faire, je vais... je vais être rassurée.
Mais pour l'instant, moi, ce libellé-là, ce n'est pas assez explicite pour moi
qu'on peut aller venir jouer sur des modalités d'application, là, des
programmes, là, qui ont un impact sur les conditions de vie des prestataires.
Mme Rouleau : L'intention, ça
englobe ce que vous dites, mais ce que je comprends, c'est que c'est... c'est
trop administratif.
Mme Labrie : Bien, je suis
contente que l'intention, ce soit ça. Mais oui, effectivement, moi, les mots
ici que je vois, tu sais, pour moi «améliorer le fonctionnement, l'efficacité,
l'efficience», ça sonne vraiment comme si on le voyait plus d'une manière
administrative. Tu sais, comme si les améliorations visées par les projets
pilotes concernaient, finalement, les... le travail des agents, là, ou
améliorer le travail des agents ou faciliter les choses au niveau du traitement
des... Il manque pour moi une clarté, là, sur l'intention qu'on puisse aller
aussi tester des projets pilotes sur les modalités des programmes.
Mme Rouleau : Quel mot vous
rajouteriez si... si la question vous était posée?
Mme Labrie : Bien, moi,
j'aimerais voir la notion... Parce qu'il est ici question d'améliorer le
fonctionnement. J'ajouterais à la liste des améliorations souhaitables, les
conditions de vie des prestataires, améliorer les conditions de vie des
prestataires dans la liste qui est énumérée ici.
Mme Rouleau : Avez-vous un
amendement à nous proposer?
Mme Labrie : Je pourrais en
rédiger un avec plaisir.
Mme Rouleau : Rédigez un
amendement.
Mme Labrie : Parfait. Je vais
demander...
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 54)
18 h (version non révisée)
(Reprise à 18 h 05)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux, et je demande maintenant à la députée de Sherbrooke de
nous lire...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...lire
son amendement, s'il vous plaît.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Donc, l'article 43.4, introduit par l'article 18, est
modifié au premier alinéa, par l'insertion, après «amélioré» des mots «les
conditions de vie des prestataires,».
Ça se lirait ainsi : 43.4 Le ministre
peut élaborer et mettre en œuvre des projets pilotes visant à étudier ou à
définir des normes applicables en matière d'assistance sociale ou pour
expérimenter ou innover en cette matière afin d'améliorer les conditions de vie
des prestataires, le fonctionnement, l'efficacité et l'efficience des
programmes d'assistance sociale prévus au titre II.
Le but, c'est de rendre plus claire
l'intention de la ministre d'utiliser aussi des projets pilotes, pas seulement
pour améliorer les choses d'un point de vue de gestion des programmes, mais
aussi du point de vue de l'impact que ça a sur la vie des prestataires.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires?
Mme Rouleau : Qu'est-ce
que... Conditions de vie des... Pardon, je vais reprendre. Conditions de vie
des prestataires, comment... qu'est-ce que... comment vous voyez la chose?
Mme Labrie : Bien, moi, ce
que j'entends par là, c'est tout ce qui vient avoir un impact, notamment, sur
leur vie : les gains de travail, la condition de vie maritale, on peut
penser aux règles encadrant les séjours à l'étranger ou à l'extérieur du
Québec. Il y a toute une série de normes actuellement qui viennent avoir un
impact, là, sur les conditions de vie des prestataires, qui viennent baliser
les choses. On peut penser à, mon Dieu, la liste est longue, là. Toutes les
règles qui existent finissent par avoir un impact. Moi, je veux juste m'assurer
qu'on ne va pas seulement avoir des projets pilotes pour modifier, là, la façon
de traiter des dossiers ou des formulaires, là, mais qu'on va aussi pouvoir
avoir des projets pilotes pour aller jouer dans les modalités, là, finalement,
de l'aide sociale.
Mme Rouleau : O.K. Mais le
projet pilote, il ne sert pas nécessairement à changer certains... certaines
règles qui sont quand même importantes. Il y a des règles qui existent et qui
sont quand même importantes qu'on ne peut pas... il est préférable de ne pas
changer. Puis ce n'est pas... ce n'est pas de venir... en fait, d'imposer, de
vouloir imposer un projet pilote pour absolument changer tel type de règles qui
auraient un impact négatif.
Mme Labrie : Je pense que je
comprends la question de la ministre. Moi, je ne suis pas en train de vouloir
imposer un projet pilote en particulier. Après ça, ça lui revient, elle a cette
possibilité-là. Ça dit : «la ministre peut élaborer», ça ne dit pas
qu'elle doit le faire, donc ça vient juste rajouter à la liste des
possibilités.
En fait, c'est que le «afin» vient ici
faire une liste de motifs qui peuvent mener à élaborer un projet pilote. Moi,
dans les motifs qui mènent à l'élaboration d'un projet pilote, je veux qu'il y
ait aussi le motif de réfléchir aux conditions de vie des prestataires pour les
améliorer, parce que les motifs qui m'apparaissaient... qui étaient sur la
liste, là, fonctionnement, efficacité, efficience m'apparaissaient des motifs
qui relèvent plus de la gouvernance, là, des programmes. Puis c'est bien, hein,
faites-en des projets pilotes pour améliorer cette gouvernance-là, il n'y a pas
de problème, mais ce n'est pas seulement les seules choses qui devraient
justifier d'essayer de changer les pratiques actuelles. Donc, c'est pour ça que
je viens proposer cette modification-là. Évidemment, j'ai nommé, je viens de le
faire, puis je l'ai fait, puis je le ferai encore jusqu'à la fin de l'étude du
projet de loi, et même après, il y a des choses qui méritent, à mon sens, des
révisions. J'aimerais qu'on puisse les faire dans la loi. Si ce n'est pas le
cas, j'aimerais que ça puisse passer par des projets pilotes, mais ici, ça ne
vient pas l'imposer, là, ça vient seulement s'ajouter aux motifs qui pourraient
guider la ministre dans l'élaboration d'un projet pilote.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur l'amendement de la collègue? S'il n'y a pas d'autre... Oui,
Mme la députée d'Abitibi.
Mme Blais : Oui. Lorsque vous
parlez d'améliorer les conditions de vie des prestataires, vous penser aussi
financier, augmenter la masse salariale des prestataires. Si vous voulez une
qualité de vie est ce que vous jouez là-dedans?
• (18 h 10) •
Mme Labrie : Bien,
effectivement, pourquoi pas. Mais après ça, ça relève de la ministre de décider
elle fait des projets de pilote sur quoi. Mais oui, c'est sûr que c'est quelque
chose qui a un impact sur les conditions de vie des prestataires. Tout à
l'heure, avant d'introduire l'amendement, j'avais dit, par exemple, que les
conditions d'accès aux programmes de revenu de base, par exemple, pourraient
mériter qu'on en fasse un projet pilote pour tester autre chose, par exemple.
Ça peut être un projet pilote qui est fait dans une région, ou concernant tel
profil de prestataire en particulier. Bien oui, pourquoi ça... Pourquoi ne pas
toucher aux prestations aussi?
Mme Labrie : ...mais ça fait
partie... les prestations font partie de la longue liste de modalités,
finalement, qui s'appliquent aux personnes prestataires, puis chacune de ces
modalités a un impact sur leur vie. Donc, moi, je pense que ça vaut la peine
d'ouvrir un terrain ici, là, où c'est possible d'aller tester des choses pour
le modifier. Parce qu'à l'année longue, là, les prestataires eux-mêmes, les
groupes de défense de droits, différents organismes communautaires vont avoir
des idées de comment améliorer les choses avec ces programmes-là. Bien sûr, du
côté du ministère, ils ont des idées de comment améliorer les choses de leur
point de vue à eux, d'administrateur des programmes. C'est ce que je voyais
comme intention, moi, dans le projet de loi, mais je voudrais qu'on ouvre la
porte aussi à ce qu'on puisse innover, pas seulement en matière de gouvernance
des programmes, mais en matière de modalités.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre commentaire,
est-ce que l'amendement est adopté? Est-ce que l'amendement de la collègue est
adopté ou rejeté?
Des voix : Adopté.
Mme Labrie : Merci.
Mme Rouleau : Adopté, puis je
vous remercie d'avoir soulevé cette question.
Mme Labrie : Merci à vous
pour votre ouverture.
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
revenons à l'article 43... l'article intitulé 43.3 tel qu'amendé.
Est-ce qu'il y a des commentaires? Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Oui, bravo suite
à cet amendement. Donc, la question, c'est : Est-ce que... Je voulais
parler des projets pilotes qui ont été suggérés par François Blais pour
savoir : Est-ce que vous pensez que ça s'inscrit dans l'article... bien,
maintenant, tel qu'amendé, mais l'article 1843.4? Donc, juste pour
rappeler que M. Blais, il a soumis un mémoire, mais il a parlé de trois
projets pilotes, un, pour combattre le piège de la pauvreté et... un deuxième
projet pour s'attaquer aux pièges de l'isolement et de la monoparentalité et un
troisième projet pilote sur l'endettement à l'aide sociale. Et je rappelle les
objectifs ou les buts de ces projets pilotes, qu'il décrivait autant cognitifs
que transformatifs.
Au niveau cognitif, et je cite : Ils
vont nous apprendre beaucoup sur le comportement des bénéficiaires de l'aide
sociale quand on modifie un certain nombre de règles qui les piège aujourd'hui.
Ils s'appuient sur l'idée que les bénéficiaires, malgré tous leurs défis, sont
toujours des êtres rationnels qui obéissent comme tout le monde à des règles
économiques simples. Un, laissez-leur plus d'argent quand ils choisissent le
travail. Deux, ne considérez pas automatiquement le revenu de leur conjoint
éventuel et il sera plus facile de former un ménage, notamment avec une
personne qui est active sur le marché du travail et qui gagne un bon revenu
plutôt qu'une autre personne à l'aide sociale. Trois, arrêtez de demander à des
bénéficiaires de payer une dette qu'ils ne pourront jamais rembourser
simplement parce que cela améliore artificiellement le total des sommes à
recevoir dans le budget central du gouvernement du Québec. Proposer plutôt
d'éliminer progressivement cette dette en quittant l'aide sociale, en occupant
un emploi.
Et au niveau transformatif, il décrit ces
projets comme étant transformatifs parce qu'indépendamment des observations que
l'on pourra en tirer, ils mettent le doigt sur les limites inhérentes
structurelles de l'aide sociale, des limites partiellement dépassées dans le
programme de revenu de base actuel et qu'il faudra un jour introduire
progressivement dans un régime de revenu minimum garanti, complètement
différent de ce que nous connaissons aujourd'hui.
Alors, voilà un peu le défi lancé par
M. Blais avec ces... Je ne sais pas si je vais rentrer dans les détails
des trois projets pilotes, mais je veux savoir comment la ministre, elle reçoit
l'idée de ces trois pilotes, tant au niveau cognitif que transformatif et les
trois pièges, effectivement. Je peux les citer si vous voulez, mais l'idée
c'est, justement, avec ces projets pilotes, c'est de voir... bien,
effectivement, il dit pour voir un peu... tester un peu les limites
structurelles. Voilà. Donc, comment la ministre, elle répond ou elle reçoit
ces...
Mme McGraw : ...ces propos de
François Blais.
Mme Rouleau : Bien,
j'apprécie parce que c'est... c'est une bonne idée qu'on a dans ce projet de
loi, de mettre en place des projets pilotes choisis par la ministre pour...
pour faire évoluer certaines choses.
Quelqu'un m'a dit, à un moment donné, que
c'était un projet-pilote... c'est-à-dire un projet de loi transformationnel, et
je pense que c'est... Mais c'est un grand compliment. Je l'ai pris comme un
grand compliment parce que ça vient... ça veut dire que ça... ça transforme un
aspect de notre de notre société et ça vient donner une bouffée d'air frais,
évidemment, à ce régime qui... qui parfois est dénigré, parfois, tu sais, fait
face à certains préjugés. Et là, d'avoir cette... cette notion importante de
projet-pilote signifie pour... pour nous comme gouvernement de... bien, c'est
qu'on est très à l'écoute et on cherche évidemment des solutions pour... pour
permettre à l'ensemble de la population, donc incluant les gens qui sont en
plus grande précarité, de... de pouvoir avancer, puis c'est l'objet de
l'ensemble de ce projet... de ce projet de loi qui... qui mise beaucoup sur
l'amélioration de l'accompagnement des personnes et puis la simplification
évidemment du régime. Et et lorsque monsieur... monsieur... bien, M. Blais l'a
dit, mais d'autres aussi l'ont évoqué que c'était une excellente idée parce que
ça va permettre de tester certaines... certaines idées.
Alors, j'ai hâte d'ailleurs, après
l'adoption de ce projet de loi que je souhaite le plus rapidement possible
pouvoir.... pouvoir activer les choses, là, pour pouvoir mettre en place
certaines... certains projets qui nous permettraient... des projets pilotes
dans un environnement contrôlé évidemment, parce qu'un projet-pilote. C'est
fait pour, pour tester, voir si ça fonctionne, ça fonctionne. Si ça ne
fonctionne pas, on peut modifier et puis pouvoir en faire... enfin, rapporter
les... les succès ou les... place à l'amélioration que le projet-pilote
permettra de... de voir, d'évaluer.
Mme McGraw : D'ailleurs,
est-ce que la ministre... est-ce qu'elle a... Parce que ça a été très bien
reçu. D'ailleurs, la plupart des couples, ils voulaient participer ou avaient
des... des recommandations pour bonifier cette idée-là, cette initiative
effectivement de la ministre. Est-ce qu'elle a des projets-pilotes en tête?
Est-ce qu'elle a des testants qu'elle a...
Mme Rouleau : Oui, mais je
vous ne le dirai pas aujourd'hui.
Mme McGraw : Est-ce qu'il y a
des facteurs ou des... dans un environnement contrôlé qui sont... que la
ministre juge, sans rentrer évidemment dans les détails de ce qu'elle a en
tête, mais est-ce qu'il y a des enjeux ou des éléments, des facteurs en
particulier qu'elle aimerait tester, sans dire ce serait le projet? Mais...
• (18 h 20) •
Mme Rouleau : Mais, déjà dans
la première formulation, je trouvais, tu dais, le mot «certaine»... Je trouvais
intéressant, là, tu sais, qu'on parle d'innovation puis qu'on puisse aller de
l'avant avec l'ajout qui s'est fait, l'amendement qui a été accepté par...
tout, finalement, là. On est... Tu sais, ce projet de loi vise à humaniser le
régime d'assistance sociale, faire en sorte, là, qu'on... qu'on considère
vraiment la personne. Parce que ce n'est pas facile, ce n'est pas une situation
qui est facile, qui est simple quand on a... on a l'aide de dernier recours. Et
là, dans sa formulation, je vois... je vois tout cet aspect humanisant du
régime. Je vois la recherche qu'on fait pour continuer à travailler pour...
Mme Rouleau : ...améliorer.
Parce que... Parce que là, on le fait, mais honnêtement, ça n'avait pas été
fait depuis 20 ans. Oui, il y a eu quelques... quelques... tu sais, il y a
eu le Programme objectif Emploi puis il y a eu un travail qui a été fait pour
le Programme de revenu de base, mais revoir, là, soulever toutes les pierres
puis voir comment on pouvait faire avancer de cette façon-là... Puis, ça, les
projets pilotes vont sûrement nous permettre d'aller tester des choses qui
seront très intéressantes, et pour les gens qui vivent en situation de
précarité, nos prestataires, et dans toute l'efficience aussi du gouvernement.
Puis, ça, ça ne veut pas dire... Bien, en fait, ce qui est... c'est important
pour nos employés, là, le personnel du gouvernement aussi, s'assurer que ce
soit le... Tu sais, il faut être... il faut être motivé. Il faut être très
professionnel. Il faut... Il faut avoir vraiment le cœur à la bonne place pour,
tous les jours, travailler à vouloir aider les gens qui sont en situation de
précarité. Ça fait qu'il y a l'aspect gouvernemental, là, plus fonctionnaire.
Ce sont aussi des personnes, ce sont aussi des humains qui veulent faire de
leur mieux.
Puis, tout le long de la tournée que j'ai
faite à travers le Québec, où je suis allée dans une multitude, je ne sais pas
combien, de bureaux de Services Québec, mais un nombre important parce qu'on en
a dans toutes les régions puis, des fois, il y en a deux, trois, tu sais, il y
a des... il y a des propositions aussi qui ont été faites, des choses qu'on
retrouve dans le projet de loi, mais des choses que peut-être on pourra tester
dans l'intention d'améliorer les conditions de vie des prestataires. Alors,
voilà ce que j'en pense, de ce bel article.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme McGraw : Et est-ce que
vous avez une idée de... est-ce que vous pensez, des projets... cet esprit
d'innovation justement de tester des choses, faire de la recherche, voir les
résultats, ce serait sur une base continuelle ou, la première année, ce serait
à long terme, cette approche novatrice, on va dire?
Mme Rouleau : Bien là,
c'est... c'est un pouvoir de la ministre de mettre en place des projets
pilotes, projets pilotes qui pourront avoir une durée de trois ans et, avec la
volonté de la ministre, pourraient être prolongés deux ans supplémentaires,
donc un maximum de cinq ans pour un projet pilote. Parce qu'un projet pilote,
de par sa définition, c'est... a une durée, là. Ce n'est pas quelque chose qui
est établi pour toujours. Et ça nous permet de dégager, ce projet pilote, des
informations qui vont... qui permettent de voir si ça fonctionne ou si ça ne
fonctionne pas. Alors, avant de... tu sais, ça permet de faire des tests sur
certaines choses, alors autant du côté des prestataires que du côté des
employés de nos bureaux de Services Québec.
Mme McGraw : Et j'imagine que
ça va se faire en lien, évidemment, avec les partenaires au sein du
gouvernement, mais peut-être avec des partenaires dans le milieu communautaire,
le milieu... le secteur privé? Il y a, par exemple... je vais le souligner,
parce qu'il y a des groupes qui sont venus dire qu'ils voudraient participer,
qu'ils voudraient être partenaires. Les PME, la Fédération des chambres de
commerce du Québec, ils voulaient... ils ont salué justement cette initiative
puis ils ont... ils voulaient souligner le fait qu'ils voulaient assurer
l'engagement des entreprises, des PME dans les différents projets pilotes pour
l'intégration en emploi des prestataires. Et il y a aussi le Carrefour Jeunesse
Emploi qui ont... qui ont... ils ont... ils perçoivent cet objectif, ils ont
dit : Ça exige un triple effort, justement, celui d'aller vers les jeunes
dits invisibles en améliorant leur repérage, celui aussi d'innover en
expérimentant des nouvelles modalités d'insertion et enfin celui de poursuivre
le développement de l'offre de parcours d'accompagnement adapté aux besoins de
chaque jeune. Et ils suggèrent de vraiment, en tant que partenaires...
Mme McGraw : ...un
potentiel de s'appuyer sur l'inventivité des carrefours jeunesse pour
développer des projets. Donc, sans, évidemment, s'engager comment est-ce la
ministre, elle reçoit ces... bien, ces offres, effectivement, de partenariat
avec le secteur communautaire et aussi le secteur privé?
Mme Rouleau : Et puis on
pourrait ajouter la science aussi. Parce qu'il va peut-être y avoir des projets
pilotes qui vont faire appel à des chercheurs, à faire évoluer certaines,
certaines idées, concepts. Et puis, là, on ne sait pas quels seront les projets
pilotes et par quoi on va commencer. J'ai bien hâte qu'on y arrive, là, mais
c'est certain que selon le type de projet, on va faire appel à des partenaires,
ou ça peut être, tu sais, ça peut prendre toutes sortes de formes, ça peut être
au sein du gouvernement, ça peut être avec des partenaires en particulier, ça
peut être avec des... Ça peut être hétéroclite aussi, parce que faire appel à
toutes sortes d'organismes ou de spécialistes ou selon le projet, ça dépend de
ce que... de ce qu'on fera. Et c'est certain que, tu sais, l'objet de cet
article-là, c'est de se permettre, comme gouvernement, d'aller chercher des...
tu sais, d'évoluer, d'aller chercher de nouvelles nouvelles solutions pour...
pour être plus efficient, mais aussi, comme on l'a mentionné, là, permettre aux
gens qui vivent dans des conditions pas toujours simples, comment on peut
améliorer. Alors, faire appel à des partenaires, déjà, depuis qu'on a démarré
l'étude détaillée de ce projet de loi, on a toujours parlé des partenaires et
du milieu communautaire notamment. Et j'en suis bien contente. Je suis le
ministre de l'Action communautaire.
Mme McGraw : Un des
groupes... Encore une fois, ça a été très bien reçu. Une des recommandations, c'était
de clarifier ce que sont les projets pilotes, et c'est la discussion qu'on est
en train d'avoir, et mieux aussi mieux encadrer les modalités de signature
d'ententes avec les tierces parties. Je sais qu'il y avait des préoccupations
peut-être liées à d'autres aspects de l'article 18, de sous-traitance,
etc. Donc, ça, ça va être des choses à surveiller.
Mme Rouleau : On a déjà
des ententes, là, où on fonctionne... Dans certains programmes, on a des
ententes avec des organismes communautaires, on a des ententes avec des
chercheurs. Ça, c'est... Ça viendra dans l'élaboration du projet pilote, là, de
quelle façon les ententes pourront se faire avec le, les partenaires de tels,
ou tels, ou tels milieux, qui seront impliqués, s'il y a lieu, dans ce projet
qu'on ne connaît pas encore, mais qu'on va réaliser. Mais je ne sais pas ce
serait quoi encore.
Mme McGraw : Peut-être
une dernière question. Au niveau des budgets qui sont prévus pour projets
pilotes, les réseaux... Bien, on va juste parler des projets pilotes. Est-ce
qu'il y a des sommes qui sont déjà prévues pour, justement... Parce que
j'imagine qu'il y a beaucoup d'idées, mais on ne peut pas tout faire. Donc,
quelles seraient les...
Mme Rouleau : ...que
vous admettiez qu'on ne peut pas tout faire.
Mme McGraw : Oui, tout à
fait, mais on ne peut pas non plus faire des économies sur le dos des plus
vulnérables. Il y a ça aussi, tu sais. Des fois...
Mme Rouleau : On est
loin de faire des économies sur le dos de qui que ce soit, au contraire, on
s'assure de mieux les accompagner et on s'assure de simplifier la bureaucratie.
Moins de formulaires, faciliter l'accès. On fusionne des programmes pour la...
pour les prestataires. On humanise le régime d'assistance sociale pour les
prestataires.
Mme McGraw : Mais est-ce
que vous avez des sommes prévues pour les projets pilotes?
Mme Rouleau : Ça va
dépendre des projets pilotes.
• (18 h 30) •
Mme McGraw : Mais il y a
un budget, j'imagine, il y a un budget maximal qui va être assigné. Parce que
c'est sûr que, puisque c'est une réforme qui se fait... Nous, on la caractérise
à coût nul pour le gouvernement, pas nécessairement...
18 h 30 (version non révisée)
Mme McGraw : ...les
prestataires futurs, mais... ou potentiels. Donc, j'imagine... Donc, à cause de
ça, ça serait important de savoir : Est-ce qu'il y a un budget qui... que
la ministre a en tête ou qu'elle propose? Une idée globale?
Mme Rouleau : Ça va vraiment
dépendre des... de ce qu'on va mettre de l'avant, des ressources dont on aura
besoin. Là, je ne peux pas juger... je ne peux pas amener... proposer un
budget, j'ai... je...
Là, ce sur quoi on s'entend, c'est qu'on
veut, on veut réaliser des projets pilotes, projets pilotes qui peuvent durer
jusqu'à trois ans et que je peux prolonger de cinq ans. Alors, le projet
pilote, là, est-ce qu'il va durer... Est-ce qu'on a besoin d'un projet, là,
immédiat qui va durer six mois, ou il va durer cinq ans? Alors, ce n'est pas le
même budget. Et puis avec qui on... Est-ce qu'on travaille avec tel, ou tel, ou
tel partenaire? Ça dépend.
Puis l'étendue, la portée de ce projet-là.
Est-ce que c'est pour vérifier, voir quelque chose, là, qui va toucher l'ensemble
des prestataires? Est-ce que c'est pour une... pour des gens qui sont peut-être
mal... je ne dirais pas «desservis», mais qu'on... dont on comprend... on
comprend mal la situation, puis là c'est un plus petit groupe? Alors, ça
dépend. Je n'ai pas de budget à vous proposer aujourd'hui.
Mme McGraw : Je posais la
question parce que, dans votre mémoire au Conseil des ministres, pour les
implications... à la page 12, les implications financières, on... D'ailleurs,
on... on assigne des sommes à certaines initiatives, à des nouveaux éléments,
mais la section Réalisation de projets pilotes destinés à étudier... etc., c'est...
il n'y a pas d'information. C'est pour ça que je posais la question, parce qu'il
y a d'autres éléments où on est très clair. Par exemple, Instauration d'un
supplément pour l'obtention d'un diplôme d'études secondaires ou d'une prime à
la diplomation, c'est 2,6 millions. Donc... En plus... Là, je ne vais pas citer
tous les éléments. Donc, c'est pour ça que je pose la question, parce que cette
section est une des seules où on n'a pas de sommes assignées, c'est pour ça.
Mme Rouleau : Parce que c'est
une habilitation donnée à la ministre de mettre en place des projets pilotes.
Il n'y a pas de budget encore qui est... Ce sera... C'est un travail subséquent
qui sera à faire, là, lorsqu'on aura le... un ou des projets pilotes à
déployer.
Mme McGraw : Et donc... Donc,
une fois que c'est... on a une meilleure idée de ces projets pilotes, on... ça
va demander un budget supplémentaire ou des sommes supplémentaires au sein du
gouvernement, au sein du ministre des Finances. Ça se... Ça ne va pas se...
aller chercher à l'intérieur du budget, par exemple le 99,7 qu'on va aller
chercher avec la révision de la notion de la contrainte à l'emploi, ça va être
des sommes supplémentaires?
Mme Rouleau : Il n'y a pas de
budget prévu, là, en ce moment. Là, c'est une habilitation pour mettre en place
quelque chose qui n'existait pas, projets pilotes en solidarité sociale, mais
dans le cadre du régime d'assistance sociale, pour voir à... tu sais, pour
expérimenter, comme c'est indiqué, là - j'aime bien la façon qu'on en parle, là
- expérimenter, innover pour améliorer les conditions de vie des prestataires,
améliorer le fonctionnement, l'efficacité, l'efficience, les programmes d'assistance
sociale qui sont dédiés aux prestataires, évidemment.
Mme McGraw : Alors, c'est à
voir, les projets pilotes et les sommes qu'on va dédier à cette initiative. C'est
tout pour l'instant.
Mme Rouleau : Merveilleuse.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Sherbrooke, la parole est à vous.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Dans les différents alinéas, il est question de pouvoir mettre fin
en tout temps aux projets pilotes. Il faudrait peut-être juste sensibiliser la
ministre au fait que c'est... comme elle aura besoin de la collaboration d'organismes
parfois pour faire ça, ça demande quand même de l'engagement, là, de leur part,
peut-être que ça pourrait être vu comme moins intéressant, risqué d'investir
tout ce temps, cette énergie-là et que ça puisse prendre fin n'importe quand.
Il faudrait peut-être juste réfléchir à...
Mme Labrie : ...à prévoir
peut-être dans les ententes ou en approchant des organismes, qu'il y ait un
délai prévu pour les avertir en avance, là, pas : On vous avertit que ça
termine la semaine prochaine. Puis peut-être prévoir aussi que, quand ça prend
fin, parce qu'il n'y a pas de détails vraiment là-dessus, là, la reddition de
comptes, elle va être importante, même quand c'est interrompu. Parce que, dans
le rapport que la ministre rend à la fin, on veut qu'il y ait suffisamment
d'information pour pouvoir évaluer, finalement, là, la pertinence de ce qui
s'est joué là-dedans.
Ça fait que je fais juste nommer en
commentaire, là, je ne suis pas sûre que ça nécessite des amendements, mais je
ne voudrais pas que la possibilité que ça puisse être interrompu à tout moment
devienne comme un élément de découragement pour les organismes à participer à
ça. Donc, juste de le prévoir avec eux.
La ministre dit qu'elle ne savait pas
c'était pour être quoi, les projets pilotes, mais, bon, aux dernières
nouvelles, c'est elle, la ministre, quand même, puis rien n'indique qu'elle
sera remplacée, donc j'aimerais ça savoir c'est quoi, elle, ses priorités de
travail, qu'est-ce qu'elle envisage d'élaborer prioritairement comme projets
pilotes. Ou ne serait ce que sur les thèmes, les sujets des projets pilotes,
est-ce qu'elle a quand même quelques idées de choses qu'elle veut explorer? Je
ne m'attends pas à ce qu'elle me donne les détails ici, là, mais, quand même,
je veux savoir ses priorités de travail à elle, comme ministre.
Mme Rouleau : Bien, je vais
vous donner un exemple, mais je ne dis pas que c'est ça, là, puis ça va être...
et comment, etc., mais un exemple de ce qu'on pourrait faire, c'est comment
s'assurer d'aider des femmes à sortir de la prostitution, bon. Ce n'est pas si
simple, mais c'est quelque chose... c'est quelque chose qui est... on en
discute puis... Alors, c'est des exemples. Alors, c'est pour ça que
j'apprécie... Améliorer les conditions de vie, là, on dit «des prestataires»,
mais...
Mme Labrie : Donc, la
ministre a en tête des groupes particuliers, là, de personnes, là.
Mme Rouleau : Bien, ça peut,
ça peut... C'est ça que je disais tantôt, ça peut toucher des groupes
particuliers puis ça peut être un projet qui va être... qui va évaluer, là, une
proposition, une solution pour l'ensemble aussi des prestataires. Alors, et
c'est là que, tu sais, il faut voir, là, quelles sont les ressources qui seront
nécessaires puis...
Puis pour les... ceux avec qui on va
travailler, les organismes, ou les professionnels, ou les chercheurs, ou, etc.,
c'est certain qu'il y a des ententes, il y a des contrats, il y a des... On
procède toujours de cette façon-là, là. On ne sera pas cavaliers.
Mme Labrie : Parfait. Je
voudrais peut-être juste en profiter pour tendre une perche à la ministre et
lui dire qu'en Estrie on serait certainement ouverts aux projets pilotes. On a
une université, on a une infrastructure communautaire qui est habituée de
travailler en concertation sur l'enjeu. Puis, sur la sortie de prostitution,
quand même, l'exploitation sexuelle en Estrie est assez bien documentée par
rapport à d'autres régions. Donc, moi, je tends une perche, là, pour dire qu'on
serait ravis de collaborer pour avoir des projets pilotes chez nous.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur le 43... voyons, l'article intitulé 43.4 tel
qu'amendé?
Mme McGraw : Bien, peut-être
juste en réponse à la ministre... avoir écouté la réponse de la ministre à ma
collègue, comme un projet pilote qu'elle a peut-être en tête, c'est
justement... donc, l'écoute de la ministre, parce qu'entre autres carrefour
jeunesse emploi, ils ont parlé, justement, de... ils ont suggéré qu'un des
projets pilotes pourrait viser à assouplir les critères du programme pour
certains groupes qui peinent à avoir accès, comme les personnes qui cherchent à
sortir de l'exploitation sexuelle. Alors, ça a été souligné pendant leur
présentation. Donc, évidemment, la ministre est à l'écoute.
Et je souligne encore une fois les projets
en tête, de M. Blais, c'était de vraiment... de vraiment contrer ou combattre
ces pièges de pauvreté, d'isolement et de surendettement. Donc, à voir.
• (18 h 40) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? S'il n'y a pas d'autre commentaire, je mettrais aux voix
l'article 18 tel qu'amendé. Est-ce que l'article est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 56. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : 56, oui...
Mme Rouleau : ...excusez-moi,
je voyais 136. C'est pour ça que je cherchais le 56.
L'article 56 :
L'article 136 de cette loi est modifié par l'insertion, après
«subventionné», de «selon la localité ou la région de résidence de l'adulte seul
ou de la famille».
L'article 56 du projet de loi modifie
l'article 136 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles afin de
préciser que les dispositions d'un règlement pris en vertu de cette loi varient
selon la localité ou la région de résidence.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...commentaires?
Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : J'aimerais que
la ministre nous explique les intentions derrière cet article. Est-ce que, par
exemple, il est question d'avoir des prestations différenciées selon le lieu de
résidence ou...
Mme Rouleau : Bien, en fait,
c'est en lien avec les... Si... En fait, les projets pilotes, on a dit tantôt,
là, qu'ils sont... ils ont une durée de vie, mais, advenant, advenant qu'un
projet pilote puisse être pérennisé, bien, c'est de prévoir, là... de pouvoir,
en fait, tenir compte des conditions économiques.
Une voix : ...
Mme Rouleau : Et faire un
projet pilote dans une région spécifique.
Mme Labrie : O.K.
Une voix : ...
Mme Rouleau : Par exemple à
Sherbrooke, tiens.
Mme Labrie : Par exemple...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...Mirabel.
Mme Rouleau : Oui, mais ça
pourrait être aussi...
La Présidente (Mme D'Amours) : Moi,
j'étais tout énervée, moi, là, là. Je me suis dit : Mon Dieu! On déborde.
Mme Rouleau : C'est ça. On
a... On a de merveilleuses régions au Québec. Mais ça peut être une... il y a
une fermeture d'usine quelque part, tu sais, il y a une condition économique
importante, là, qui vient d'arriver dans cette région-là. Alors, c'est pour ça
que c'est... C'est de prévoir... de prévoir la... une... du... des
dispositions, là, en fonction de cette localité ou de cette région qui serait
touchée, mais c'est... on prévoit. Ça vient...
Mme Labrie : Est-ce que ça
concerne juste les projets pilotes ou non? Parce que je n'ai pas... je n'ai pas
sous les yeux les règlements appliqués en vertu des articles 131 à 135,
là. J'avais... Je ne comprenais pas nécessairement que c'était juste en lien
avec les projets pilotes, cet article-là.
Mme Rouleau : C'est par
exemple.
Mme Labrie : Par exemple,
mais pas seulement.
Mme Rouleau : Pas seulement.
Mme Labrie : O.K.
La Présidente (Mme D'Amours) : Ça
va?
Mme Labrie : Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur 56? Est-ce que l'article 56 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous serions maintenant rendus au bloc cinq, Contraintes de santé, à
l'article 25. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : Oui. On avait
hâte de s'y rendre. Article 25... Alors, à l'article 25 :
L'article 53 de cette loi est
remplacé par les suivants :
Article 53 : «La prestation de
base est augmentée d'une allocation pour contraintes de santé lorsque l'adulte
seul ou un membre adulte de la famille :
«1° démontre, par la production d'un
rapport médical, que son état physique ou mental l'empêche, pour une période
d'au moins un mois, de réaliser une activité de préparation à l'emploi,
d'insertion ou de maintien en emploi;
«2° en fait la demande en raison de son
état de grossesse d'au moins 20 semaines et jusqu'à la 18e semaine suivant
l'accouchement; cette demande doit être accompagnée d'une attestation médicale
rédigée par un professionnel de la santé ou des services sociaux désigné par
règlement constatant la grossesse et indiquant le nom et la date de naissance
de l'adulte, le nombre de semaines de grossesse ainsi que la date prévue pour
l'accouchement ou celle de l'accouchement.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...ici
parce que vous avez, à 25, 53 et ajout article 53.1. Donc...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...si
vous voulez nous lire les commentaires sur l'article 53.
Mme Rouleau : Alors,
l'article 25 du projet de loi remplace... remplace l'article 53 de la Loi sur
l'aide aux personnes et aux familles par deux dispositions, soit l'article 53,
portant sur les contraintes de santé, et l'article 53.1, portant sur les
contraintes sévères de santé.
Article 53. Le nouvel article 53 reconnaît
une contrainte de santé lorsqu'un rapport médical démontre que l'état physique
ou mental d'une personne l'empêche, pour une période d'au moins un mois, de
réaliser une activité de préparation à l'emploi, d'insertion ou de maintien en
emploi.
Cet article reconnaît également l'état de
grossesse comme une contrainte de santé à partir de la 20e semaine de grossesse
et jusqu'à 18 semaines après l'accouchement. À cette fin, une habilitation
réglementaire est introduite afin de permettre au gouvernement de désigner les
professionnels de la santé ou des services sociaux habilités à rédiger une
attestation médicale constatant la grossesse.
Lorsqu'une contrainte de santé est
reconnue, une allocation est accordée et s'ajoute à la prestation de base.
Et, Mme la Présidente, j'ai un amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 18 h 47)
(Reprise à 19 heures)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Et, Mme la ministre, s'il vous plaît, si vous voulez
bien nous lire votre amendement.
Mme Rouleau : Oui, Mme la
Présidente. À l'article 25, article 53 de la Loi sur l'aide aux personnes et
aux familles :
Remplacer, dans le paragraphe 1° de
l'article 53 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles proposé par
l'article 25 du projet de loi, «d'un rapport médical» par «d'une évaluation
médicale».
L'amendement vise à modifier l'article 53
de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles afin de remplacer les termes
«rapport médical» par «d'évaluation médicale», en concordance avec la
modification apportée à l'article 31 de cette loi par l'article 12 du projet de
loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de...
19 h (version non révisée)
La Présidente (Mme D'Amours) : ...qui
avait levé la main? Parce que, je suis désolée, je lisais en même temps. Je
vais commencer par la députée de Sherbrooke, si ça ne vous dérange pas, s'il
vous plaît.
Mme Labrie : Ça se pourrait
qu'on ait la même question, ma collègue de Notre-Dame-de-Grâce et moi, donc la
réponse sera au bénéfice de tout le monde.
Justement, là, on a un amendement qui
vient parler de concordance avec l'article 12. Sauf qu'à l'article 12,
ce qu'on avait fait, c'est qu'on avait rajouté... et pas juste remplacé
«rapport» par «évaluation» mais ajouté «psychosociale» aussi. Donc là, je ne
comprends pas pourquoi, quand on vient faire une concordance ici, on ne parle
pas d'évaluation médicale ou psychosociale. C'était bien la même question.
Mme Rouleau : Là, on est dans
contraintes de santé temporaires. Il y a la... On ne met pas «temporaires» mais
c'est d'au moins un mois jusqu'à 12 mois. Et les contraintes
psychosociales sont... ont une durée beaucoup plus... beaucoup plus longue.
Mme Labrie : Pourquoi?
Mme Rouleau : C'est ce que la
science nous dit. Les... En fait, dans la contrainte, il peut y avoir une
contrainte de santé liée à une dépression, mais une dépression peut être
diagnostiquée et peut être...
Mme Labrie : Traitée?
Mme Rouleau : Pardon?
Mme Labrie : Traitée?
Mme Rouleau : Traitée, oui, c'est
ça, traitée plus rapidement. Alors, c'est... c'est pour distinguer, en fait, la
contrainte plus temporaire de la contrainte sévère. Et le psychosocial... l'enjeu
psychosocial... les enjeux, la santé psychosociale est liée à une contrainte
dans la... d'après nos... toutes nos informations, est liée à une contrainte à
plus long terme. Et c'est pour faire en sorte aussi que... Bien là, on intègre,
là, la dimension psychosociale, mais les médecins sont... n'ont pas toujours...
tu sais, vont donner une contrainte temporaire souvent, ils vont répéter la
contrainte temporaire, alors c'est pour faire la distinction avec le
psychosocial.
Mme Labrie : Je ne suis pas
sûre de comprendre pourquoi on vient dire qu'une contrainte psychosociale est
nécessairement... D'abord, ici, c'est... il est question d'une période d'au
moins un mois, là, il n'y a pas le... il n'y a pas de maximum, hein? Ça ne dit
pas là que ça va jusqu'à 12 mois, premièrement. Puis ensuite, il y a plein
de contraintes plus psychosociales qui pourraient durer moins de 12 mois,
ou en tout cas parfois ça peut se prolonger, mais ce n'est pas nécessairement
systématique que ça va être plus long, là. Ça fait que moi, je n'adhère pas à
cette lecture-là, que, pour les contraintes temporaires, ça doit nécessairement
être médical, et que les contraintes psychosociales vont assurément être plus
longues. Il y en a qui peuvent être temporaires aussi.
Mme Rouleau : Pas tellement,
d'après... d'après les statistiques que nous avons. La contrainte... La
contrainte santé, elle est plus liée à une jambe cassée ou quelque chose
semblable ou une... ça peut être une dépression, ça peut être une question de
santé mentale. Mais l'aspect psychosocial...
Une voix : ...
Mme Rouleau : Pardon?
Une voix : ...
Mme Rouleau : L'aspect
psychosocial est plus... se voit à plus long terme, alors c'est la distinction
qui se fait.
Mme Labrie : Une personne,
par exemple, peut vivre, je ne sais pas, un deuil important, un choc
post-traumatique ou une situation d'itinérance subite liée à une éviction, ça
ne veut pas dire que ça va lui prendre nécessairement plus qu'un an à se
remettre de ça. Puis, à mon sens, ça rentre dans une contrainte de nature
psychosociale. La ministre me corrigera si je me trompe là-dedans. On peut
penser que, dans bien des cas, c'est possible de régler ça. Il y a des gens,
par exemple, qui se retrouvent évincés, qui se retrouvent en situation d'itinérance,
mais qui ne sont pas... qui n'ont pas nécessairement un profil d'itinérance
plus chronique, là, tu sais, qui vont être capables de régler ça plus
rapidement. Dès qu'on... Dès qu'on leur trouve un appartement, ils vont le
garder, là, tu sais. Donc, c'est... pour moi, il y a quand même plusieurs
exemples de situations plus psychosociales qui...
Mme Labrie : ...qui ne sont
pas nécessairement au-dessus de 12 mois, là. Je pense que ça vaut la peine
de le prévoir. Après ça, si, statistiquement, les ministres... les données de
la ministre lui montrent que, la majorité du temps, les contraintes temporaires
vont être plus de santé que psychosocial, c'est une chose, mais pourquoi on
s'en empêcherait de prévoir que c'est possible, une contrainte psychosociale
qui ne dure que quelques mois?
Des voix : ...
Mme Rouleau : L'exemple que
vous me donnez, une personne qui se retrouve en situation d'itinérance parce
qu'elle a perdu son logement, en ce moment, là, ce n'est pas une contrainte, tu
sais, ce n'est pas... On veut... Elle peut avoir un enjeu de santé mentale
qu'on va... qu'on va pouvoir diagnostiquer parce qu'on va élargir à plus de
spécialistes, de... en fait, de professionnels de la santé, mais les enjeux
psychosociaux se voient à plus long terme. Ça fait que... et si la personne a
un enjeu psychosocial, ça... elle aura une contrainte... une contrainte qu'on
verra un peu plus tard, là, contrainte de... contrainte sévère.
Mme Labrie : C'est juste
qu'il y a quand même beaucoup de situations pour lesquelles on peut imaginer
qu'un professionnel de la santé ou des services sociaux va évaluer qu'il y a
quelque chose dans la situation de cette personne-là qui l'empêche de retourner
en démarche d'insertion ou en emploi maintenant, mais que ce professionnel-là
ne va pas nécessairement évaluer que c'est sévère, et... parce que, dans la
sévérité, la ministre nous disait, il y a quelques jours, qu'il y a quand même
une notion de quasi-permanence là-dedans, là, ou, en tout cas, de très long
terme. Il y a vraiment beaucoup de situations où un professionnel des services
sociaux pourrait anticiper que ça va prendre un certain temps, au minimum en
nombre de semaines, parfois en nombre de mois, se rétablir de cette
situation-là, plus psychosociale, mais ça ne veut pas dire que c'est permanent,
là.
Mme Rouleau : Ça ne veut pas
dire que c'est permanent, mais ça veut dire que c'est sévère et que c'est... ça
peut être au-delà d'un an.
Mme Labrie : Il y a bien des
cas où ce sera au-delà d'un an, puis ça, c'est bien correct. Tu sais, sur la
contrainte sévère, on en parlera à 53.1, mais honnêtement, je ne comprends pas
pourquoi on veut exclure ici la possibilité d'une contrainte temporaire de
nature psychosociale. Quel est l'intérêt d'exclure une contrainte temporaire de
nature psychosociale? Sinon, ça va être systématiquement des contraintes
sévères quand elles sont psychosociales? On peut tout à fait imaginer que ça
puisse être temporaire.
En ce moment, la ministre nous dit :
Ce n'est pas... il n'y en a pas. Oui, mais c'est nouveau qu'on va permettre à
des professionnels en services sociaux de faire ça. Donc, moi, ça ne me
surprend pas tellement qu'ils nous disent : Là, en ce moment, il n'y en a
pas, des contraintes psychosociales qui sont temporaires. Oui, l'objectif,
c'est justement de rajouter cette dimension-là. C'est ça que la ministre fait
avec sa réforme. Donc, oui, ce sera nouveau, là, il y aura maintenant des
situations comme celles-là qui seront prises en compte. Ça fait qu'il n'y ait
pas de données là-dessus, c'est une chose, mais il y a plein de situations de
nature psychosociale qui ne sont pas nécessairement d'une durée d'au-dessus de
12 mois.
Mme Rouleau : Quels sont les
exemples que vous pourriez me donner de cas de nature psychosociale qui
seraient... qui dureraient moins d'un an?
Mme Labrie : On peut
imaginer, par exemple, les situations en lien avec la violence conjugale, les situations
d'itinérance, mais, tu sais, qui n'est pas nécessairement chronique, mais en
lien avec circonstances de la vie, là, séparation, éviction, on peut imaginer
la question de recherche d'une place en garderie. Toutes des choses qui ne sont
pas nécessairement chroniques, là, qui nécessitent des années d'intervention
par des professionnels pour le régler, mais qui momentanément font que, pendant
une certaine période, la personne, elle ne pourra pas se mettre dans ces...
dans ces démarches-là. On peut imaginer quelqu'un qui vit un deuil important,
par exemple, un suicide parmi ses proches. Ce n'est pas nécessairement elle qui
a un enjeu de santé mentale à ce moment-là, mais, dans sa situation, ce n'est
peut-être pas le bon moment, là, de lui demander de faire ces démarches-là.
Peut-être qu'elle est dans l'incapacité d'entreprendre un programme à ce
moment-là, le temps de quelques mois, de se remettre, donc.
• (19 h 10) •
Mme Rouleau : Mais elle n'est
pas...
Mme Rouleau : ...elle-même,
là.
Mme Labrie : Ah! je ne dis
pas ça.
Mme Rouleau : Il y a un
enjeu... il y a un enjeu de santé qui est... qui peut être déterminé, mais
l'enjeu... Et puis, quand la personne est en deuil, ça peut être... tu sais, ça
peut affecter la... la santé mentale, là. Mais la personne, elle n'est pas
délaissée. C'est qu'il y a des enjeux de santé qui sont plus... plus courts,
plus temporaires, d'un mois à 12 mois. Ça permet de... de voir comment on
peut... comment on va... on va l'aider, cette personne-là. Mais c'est un...
c'est un délai plus court, parce que, bien, tu sais, vous l'avez dit tantôt,
là, la personne, si on lui donne la possibilité d'aller... si elle a eu un...
quelque chose qui s'est produit, puis elle peut être blessée physiquement ou
mentalement... mais elle peut se rétablir, elle peut se rétablir dans les
prochains mois.
Mme Labrie : Moi, c'est ce
que je dis aussi, on a des gens qui peuvent se rétablir dans les prochains
mois.
Mme Rouleau : Bien, c'est ça.
Alors, c'est un enjeu de santé, c'est un enjeu de santé plus... c'est à plus
court terme. Et puis les... et dans les enjeux... dans les contraintes sévères,
qu'on verra un petit peu plus tard, je ne sais pas si ça va être aujourd'hui,
là, mais peut-être demain...
Mme Labrie : Parce que là,
quand... la ministre veut qu'on nomme seulement la notion de «médical» ici.
«Médical», ça fait quand même référence à un médecin. Ça veut dire que les
nouveaux professionnels qu'elle voudrait venir introduire dans son projet de
règlement, là...
Mme Rouleau : Non. Les
psychologues, qui ne peuvent pas donner de... faire des diagnostics
aujourd'hui, sauf... Les neuropsychologues peuvent, mais un psychologue ne peut
pas aujourd'hui, mais pourrait le faire avec le... la loi... le projet de loi
n° 67, là, qu'on est en train... qui est en étude.
Mme Labrie : Et ce sera
considéré comme une évaluation médicale?
Mme Rouleau : C'est une...
Bien, une évaluation... Les professionnels de la santé pourront donner des...
faire des diagnostics.
Mme Labrie : Qu'ils puissent
faire des diagnostics, c'est une chose, mais là c'est parce que... il y a
seulement le mot «médical» qui est dans l'amendement de la ministre. Donc,
moi... On a nommé souvent les travailleurs sociaux ici, par exemple, comme
étant des professionnels qui risquent d'être introduits, là, dans le règlement
pour pouvoir faire des évaluations comme celle-là. Je serais surprise que ce...
que ce... ce soit considéré, une évaluation d'un travailleur social, comme une
évaluation médicale. Ils sont travailleurs sociaux, ils ont... ils sont des
professionnels, ils ont plein de compétences, mais ce n'est pas une évaluation
médicale, là, ça ne peut pas être interprété comme ça.
Donc, moi, je trouve qu'il manque la
notion d'évaluation psychosociale ici. Parce que, sinon, on vient empêcher
d'agir ces professionnels-là, qui ne sont pas des médecins, sur la notion de...
de contraintes temporaires, alors qu'on voulait leur permettre de le faire.
Moi, j'avais compris qu'on voulait leur permettre de le faire.
Mme Rouleau : Et c'est ça
qu'on veut faire.
Mme Labrie : O.K. Mais là on
dirait que la ministre, finalement, veut le faire, mais juste pour les
contraintes sévères.
Mme Rouleau : Les
professionnels de la santé pourront émettre des diagnostics.
Mme Labrie : Et ce sera
considéré comme une évaluation médicale? Par exemple, quand un psychoéducateur,
un travailleur social, un conseiller en orientation va émettre un diagnostic,
ce sera considéré comme un... une évaluation médicale? C'est curieux, quand
même, ça ne me semble pas le bon vocabulaire. Je pense qu'eux-mêmes seraient
surpris que leur propre rapport soit qualifié d'évaluation médicale. Ce n'est
pas leur expertise, ce n'est pas leur formation. Ils ont des formations
psychosociales.
Mme Rouleau : ...évaluer
une... une... si une... voyons, comment ça s'appelle... une dépression, ils
peuvent évaluer une dépression que...
Mme Labrie : Moi, je ne dis
pas qu'ils ne peuvent pas faire de diagnostic. Je dis que ceci n'est pas une
évaluation médicale. C'est une évaluation qui n'est pas faite par un médecin,
elle n'est pas médicale. Ça ne veut pas dire que ce n'est pas un diagnostic,
mais ce n'est pas le même rapport.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup, je vous remercie pour votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 19 h 15)