Journal des débats de la Commission de l'économie et du travail
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
vendredi 25 octobre 2024
-
Vol. 47 N° 73
Interpellation du député de Marguerite-Bourgeoys à la ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie sur le sujet suivant : Le gouvernement caquiste et sa vision économique datant d’une autre époque
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9 h 30 (version non révisée)
(Dix heures une minute)
La Présidente (Mme Mallette) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Je déclare la séance de la Commission de l'économie
et du travail ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de procéder
à l'interpellation du député de Marguerite-Bourgeoys à la ministre de l'Économie,
de l'Innovation et de l'Énergie au sujet... suivant : Le gouvernement
caquiste et sa vision économique datant d'une autre époque.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplaçants?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Alors, Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel) est remplacée par M. Sainte-Croix
(Gaspé) et Mme Cadet (Bourassa-Sauvé) est remplacée par M. Beauchemin
(Marguerite-Bourgeoys).
La Présidente (Mme Mallette) : Merci.
Je désire vous informer que, pour l'interpellation d'aujourd'hui, chaque série
d'interventions commencera par l'opposition officielle et sera suivie d'une
intervention de la ministre, en fait, du ministre pour aujourd'hui, et d'un
député du groupe parlementaire formant le gouvernement.
Nous allons débuter les déclarations d'ouverture.
M. le député de Marguerite-Bourgeoys, vous avez la parole pour 10 minutes.
M. Beauchemin : Merci
beaucoup, Mme la Présidente.
Une voix : ...
M. Beauchemin : Pardon?
Une voix : ...
M. Beauchemin : Ah oui, d'accord.
Ce n'est pas nécessaire alors. Merci. Je n'avais pas le réflexe. Alors... Bien,
écoutez, beaucoup... beaucoup de choses peuvent être dites, mais je vais y
aller de façon plus factuelle. Je vous dirais que la CAQ continue de gérer l'économie
avec une mentalité, là, qui date d'une autre époque lorsqu'on avait des taux de
chômage qui étaient plus proches du 10, 12, 13, 14 %. C'est une vision
économique qui est dépassée, avec une vision de vouloir créer des... en fait,
des pertes au niveau de nos PME, parce qu'elles vont être obligées de se
retourner de côté puis compétitionner à l'étranger pour aller chercher des
employés. C'est une... C'est une façon de faire qui... qui n'a pas la place
aujourd'hui en 2024.
Juste une question, Mme la Présidente.
Donc, le temps qui est en haut... Y a-tu une différence entre le temps qui normalement
serait affiché? Ça, c'est le temps... O.K. Parfait.
La Présidente (Mme Mallette) : C'est
le temps qu'il vous reste.
M. Beauchemin : Parfait.
Donc, sous... On le voit depuis cinq ans, là, sous le règne de la CAQ, il y a
eu, en fait, depuis six ans maintenant d'ailleurs, zéro gain de productivité
depuis les six dernières années. Ça, c'est zéro amélioration de la productivité
de l'économie du Québec. Quand on se compare à nos compétiteurs, que ce soit
les Américains, ou le reste du Canada, ou l'ensemble de la planète, force est
de constater que ce que ça a comme conséquence directe, là, sur notre façon de
vivre ici au Québec, un manque de productivité ou une perte de productivité par
rapport à une autre juridiction, c'est que c'est notre standard de vie qui va y
goûter. Parce que si on n'est pas capable de pouvoir être aussi compétitif que
nos voisins et, ici, plus compétitif, c'est notre devise qui va perdre du
terrain. Donc, pour chaque truc qu'on va vouloir importer par la suite, ça va
nous coûter plus cher. On est passé d'à peu près 1,22...
10 h (version non révisée)
M. Beauchemin : ...1,23 du
dollar canadien, au début du mandat de la CAQ. Là, on a... frôle le 1,37, bon.
Il y a d'autres partenaires dans le reste du Canada, évidemment, qui fait que l'ensemble
de l'œuvre est à 1,37, c'est sûr et certain, mais c'est un problème qui est
canadien, mais c'est un problème qui est Québécois aussi.
Et on le voit aussi d'une autre façon, c'est
quand on regarde, puis ça, on a eu quand même plusieurs échanges, avec l'ancien
ministre de l'Économie et de l'Énergie, M. Pierre Fitzgibbon... Lorsqu'on
parlait des faillites au Canada, le Québec a malheureusement, sous la CAQ,
gagné la palme d'or des faillites au Canada, avec plus de 60 % de toutes
les faillites canadiennes qui sont ici, au Québec. C'est significatif, ça, Mme
la Présidente, parce que ça, ce que ça veut dire, c'est que c'est des gens, des
hommes, des femmes, des entrepreneurs qui se lancent en affaires, qui prennent
le risque de se lancer en affaires et puis que... le climat au Québec est
tellement difficile pour eux autres parce qu'il n'y a pas... le manque de
vision pour aider nos entreprises n'est juste tout simplement pas au
rendez-vous. La prévisibilité pour le monde des affaires est extrêmement
importante, que ce soit au niveau de développement économique macro, à savoir
nos besoins énergétiques, que ce soit au niveau de la fiscalité, que ce soit au
niveau de la réglementation additionnelle que le gouvernement peut mettre en
place, lorsque tout ça est constamment à être en mouvement, bien, les gens ont
moins l'intention de vouloir venir investir et/ou de développer dans leur
propre... dans leur propre village, dans leur propre ville, parce que la
prévisibilité n'est pas au rendez-vous. Donc, ce que ça a, comme effet, c'est
que ça nous empêche, à nous, au Québec, là, de faire croître le cœur même de
notre économie, c'est-à-dire nos PME.
J'entends souvent le premier ministre nous
parler que le produit intérieur brut par habitant, là, est la mesure phare pour
comparer la performance de l'économie québécoise. Cependant, la majorité des
économistes vont dire que c'est... l'inflation doit être réduite de ce
chiffre-là pour comparer des pommes avec des pommes avec d'autres juridictions.
Puis pourquoi que je dis ça? Pourquoi que les économistes disent ça? C'est
parce qu'au Québec, on a eu la plus grosse inflation du Canada. Donc, si on
enlevait l'inflation québécoise, l'inflation ontarienne du produit intérieur
brut per capita, bien, la résultante de ça, c'est qu'on le verrait bien, là,
pas seulement qu'on n'a pas fait de gain, on a perdu du terrain contre l'Ontario.
Mais le premier ministre nous parle souvent de ça, avant le rythme de réduction
de l'inflation. Moi, je pense que ce serait important d'ajuster le tir pour
avoir une transparence par rapport à ce que l'ensemble des économistes veulent
avoir, c'est-à-dire le produit intérieur brut net de l'inflation.
On a eu, évidemment, un déficit record, on
a eu, évidemment, des dépenses qui ont augmenté, depuis le début du mandat
caquiste, de 58 % pendant que la même... Pendant la même période, l'inflation
a été de 19 %. Puis, malheureusement, on le voit bien, là, les services ne
sont pas au rendez-vous. On a une augmentation de 4 heures d'attente, en
moyenne, dans les hôpitaux, au Québec, on manque de professeurs partout dans
nos écoles.
Donc, on a une perte de contrôle des
finances publiques, on a une perte de contrôle dans les dépenses de l'État et
puis on fait face à cette augmentation-là de la machine, en nombre d'employés,
on parle d'au-delà de 10 000, et, 10 600 qui ont été... net, engagés par l'État
québécois, mais les Québécois ne voient pas la différence sur le terrain.
Ça fait qu'on doit reprendre le contrôle
de notre économie, de nos finances publiques. On doit se dire, là, que notre
objectif, c'est qu'on veut faire partie des nations gagnantes sur terre, avec
une vue de'améliorer la qualité de vie de nos citoyens. Et ça, ça devrait être
le modèle qui nous allume tout le temps. Donc, avoir une vision de
productivité, de soutenir l'innovation, de s'assurer que la recherche et
développement, elle est attachée avec des programmes d'innovation, pour que ça
se traduise dans le quotidien de nos entrepreneurs, pour que nos entreprises,
que nos PME puissent voir la traduction de ça dans leur quotidien, comment ça
va pouvoir nous affecter. On a besoin d'une économie de l'avenir, de la
propriété intellectuelle, de propriétaires. Puis pas une économie de
succursale, là, une économie qui nous appartient. On est les patrons. C'est ça
qui devrait être le mandat.
Je parlais de recherche et développement,
tout à l'heure. C'est important de se rappeler qu'au Québec, toute source de
financement confondue, on investit approximativement 1,2 % du PIB en
recherche et développement. Ça a de l'air d'un gros chiffre quand on ne compare
pas. L'idée évidemment, c'est de le comparer à ce que nos voisins peuvent
faire. Les Américains, eux autres, c'est 2,4, 2,5 % de leur PIB, toutes
sources de financement confondues, qui est en recherche et développement. Vous
savez, c'est évidemment le double de ce qu'on fait au Québec et ça explique
aussi l'amélioration en...
M. Beauchemin : ...de
l'économie américaine par rapport à l'économie québécoise. Donc, il y a
d'autres benchmarks qu'on peut regarder à travers le monde qui pourraient être intéressants.
Puis moi, je pense qu'il y en a un qui est intéressant. On a vu un petit pays
de rien du tout qui a décidé, il y a une vingtaine d'années, que leur objectif,
c'était de devenir la deuxième vallée du silicone, Silicon Valley numéro deux,
O.K., puis c'est Israël, et ils ont été en moyenne à une augmentation de 3,
3 % de recherche et développement de leur PIB, là, annuellement investi
dans ça. Et ça a fait en sorte qu'ils sont partis de nulle part et qu'ils sont
maintenant compétitifs à la Californie.
Donc, vous savez, ça, c'est un plan de
match qu'on pourrait avoir, une vision d'avenir. Puis c'est important pourquoi?
Pour que nos entreprises et nos employés aient la meilleure technologie.
L'objectif, là, c'est de faire en sorte que les gens puissent mieux travailler,
que nos entreprises puissent mieux produire pour qu'elles puissent être au
rendez-vous à l'échelle mondiale. La conséquence de ça va être que, pour
l'économie québécoise, on va avoir, évidemment, dans la balance des dépenses et
des revenus, une saine gestion des finances publiques. Mais, au niveau des
revenus, évidemment, ce qui va être important, c'est de s'assurer que
l'économie soit au rendez-vous, moderne et de propriété intellectuelle, pour
qu'elle puisse donc générer les revenus qu'on a tant besoin pour améliorer les
services publics que nos citoyens demandent tant.
• (10 h 10) •
Donc, malheureusement, on a des réflexes,
au gouvernement, d'hypothéquer l'avenir de nos jeunes. On l'a vu, un déficit
record de 11 milliards de dollars qui a... fait beaucoup couler d'encre.
On a pigé dans les contributions du fonds des générations. On a rempli la carte
de crédit des jeunes puis on leur a laissé ça tel quel. Ça fait que c'est de
constater qu'à travers les 17 régions économiques du Québec, c'est le même son
de cloche. Les gens veulent une saine gestion de nos finances publiques. Les
gens veulent qu'on investisse dans l'économie québécoise. Les gens veulent
qu'on redevienne plus maîtres de nos... de notre finance publique et de notre économie.
Puis, comme disait Jean Lesage, «Maîtres
chez nous», aujourd'hui c'est important de considérer qu'on a une opportunité
avec la filière batterie qu'on a laissé tomber. On a décidé d'avoir une
succursale à l'intérieur de la filière batterie au niveau des celluliers, trois
entreprises étrangères, Ford, GM, Northvolt, qui ont décidé, avec les
subventions généreusement données, là, par le gouvernement, de s'installer ici
mais que, si, un jour, il y a des profits, des milliards de dollars vont sortir
du Québec et vont aller à l'étranger.
Donc, on n'est pas dans une économie de
propriétaire ici, on est dans une économie de succursales. On n'est pas rentrés
dans la chaîne de valeur, parce que la valeur va quitter le Québec, on est
rentrés dans la chaîne d'approvisionnement. Donc, pour être maîtres chez nous,
il aurait fallu avoir notre propre cellulier. Puis on a tout ce qu'il faut et
on avait tout ce qu'il faut pour pouvoir le faire.
Donc, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Mallette) : Merci.
M. Beauchemin : ...ça termine
mon introduction.
La Présidente (Mme Mallette) : Je
cède maintenant la parole au ministre. Vous avez la parole pour cinq minutes,
M. le ministre.
M. Caire : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Mme la Présidente, j'écoutais attentivement mon collègue
faire la description de ce qu'on devrait faire, faire la description de ce que
notre gouvernement a fait en parlant d'une économie du passé.
La Présidente (Mme Mallette) : ...
M. Caire : Oui, merci, Mme la
Présidente. Et là je ne pouvais pas m'empêcher de penser... Parce que, comme
vous le savez, Mme la Présidente, je siège à l'Assemblée nationale depuis plus
de 17 ans maintenant. Je suis arrivé député de l'opposition sous l'ère du
premier ministre Charest. J'ai connu l'intermède du Parti québécois et le
mandat du premier ministre Couillard. Et j'écoutais mon... j'écoutais...
j'écoutais mon collègue et je ne peux pas m'empêcher de sourire, Mme la
Présidente. D'abord, parce que le premier ministre Charest en a fait, des
déficits, et pas nécessairement dans des périodes difficiles de notre nation.
Le premier ministre Charest en a fait, des déficits, a fait des déficits
importants, je tiens à le rappeler, alors que l'économie du Québec était... ne
faisait pas face à une pandémie, contrairement à ce que notre gouvernement a eu
à affronter.
Mais peut-être que mon collègue ne se
souvient pas que le gouvernement libéral a été le champion, le champion des
coupures dans les services, a été le champion de l'augmentation des taxes et
des tarifs, électricité, frais de garde. Mme la Présidente, je me souviens
même, l'augmentation exponentielle des baux de villégiature. Aïe! Il fallait le
faire, là. Ça prenait de la créativité pour se dire : Même les baux de
villégiature, on va doubler, tripler...
M. Caire : ...les coûts de ces
baux-là. Il fallait vouloir aller piger partout, absolument partout. Il n'y a
rien qui a échappé à la vindicte libérale en termes d'augmentations de tarif.
Les coupures, Mme la Présidente, 2 %,
hein? On se souviendra, Martin Coiteux, 2 % partout, paramétrique. Pas...
Pas le respect budgétaire, pas la rigueur budgétaire. Non, non, non, Mme la
Présidente. Des coupures. Avec le résultat, Mme la Présidente, que le Parti
libéral a laissé, probablement, le plus grand déficit de l'histoire du Québec
en matière d'infrastructures. Parce que ça, on n'en parle pas, on n'en parle
pas. Et je l'ai déjà dit, et le député s'en souviendra, le déficit en
infrastructures était tellement important que l'ancien gouvernement avait créé
un comité, en éducation, pour réfléchir aux écoles, qu'est-ce qu'on va faire
avec les écoles. Et là ils ont demandé à Ricardo de se joindre à ce comité-là.
Là, je me suis dit : Ricardo? Pourquoi Ricardo? Bien, parce que, Mme la
Présidente, il y avait tellement de champignons dans nos écoles que ça prenait
un cuisinier pour nous dire quoi faire avec.
Qu'est-ce qu'on a fait, nous? On a
augmenté le PQI. Quand on est arrivés, le PQI était à 100 milliards. Il
est à 153 milliards. Pourquoi? Parce qu'on est en train d'essayer de
réparer les dégâts libéraux en matière d'infrastructures. En période de
pandémie, Mme la Présidente, qu'est-ce qu'on a fait? Bien oui, on a embauché
des gens pour donner des services, la vaccination, donner des soins aux aînés,
à la population, maintenir les services. Et, malgré ça, notre gouvernement,
notre gouvernement a diminué le fardeau fiscal des Québécois de l'ordre de
6 milliards, 6 milliards, Mme la Présidente. Ça, ça veut dire quoi?
Ça veut dire du pouvoir d'achat pour les Québécois, ça veut dire une capacité à
soutenir l'économie.
Sur le plan du développement économique,
quelle a été la grande stratégie libérale, là, pour... quelle est... ça a été
quoi, la grande vision du Parti libéral, pour développer l'économie du Québec?
Et je m'en souviens très bien, le premier ministre Charest nous a proposé le
Plan Nord. C'était quoi, ça, le Plan Nord? C'était une version moderne de ce
que Maurice Duplessis a fait. On va exploiter nos ressources naturelles, les
mines, puis on va envoyer ça se faire transformer ailleurs. Alors, si, ça,
c'est l'économie du futur, selon mon collègue, j'avoue qu'on a une divergence
d'opinions.
Qu'est-ce qu'on fait, nous, Mme la
Présidente? Bien, je suis content que le collègue en ait parlé. En fait,
plusieurs choses. Premièrement, la filière batterie. La filière batterie, c'est
quoi? C'est une chaîne de valeur qui va de, oui, l'exploitation de nos
ressources naturelles, parce qu'on a des... des minéraux stratégiques et... critiques
et stratégiques, qu'il faut les exploiter... mais c'est aussi la
transformation, le raffinage, c'est la transformation, la fabrication de
cathodes, la fabrication de cellules. C'est aussi la fabrication de batteries,
c'est implanter les batteries, donc les installer. C'est la création de
véhicules, c'est le recyclage, le recyclage, de la genèse à la fin de la vie
utile. C'est ça, la chaîne de valeur, c'est ça, la vision de la CAQ. Ce n'est
pas : allons chercher, allons exploiter nos mines, puis vendons ça
0,02 $ la tonne aux Américains. Ça, c'est la vision libérale. Ce n'est pas
la nôtre, ce n'est pas la nôtre. Donc, quand le collègue nous parle d'une
économie du passé, eh bien, je compare les deux plans puis j'ai comme tendance
à penser que l'économie du passé est plus l'autre bord de la Chambre que de ce
côté-ci.
Mais ça ne s'arrête pas là, Mme la
Présidente, parce qu'en 2022, en mai plus précisément, mon collègue Pierre
Fitzgibbon a déposé la Stratégie québécoise en recherche, innovation et investissement.
Qui vise quoi, dans le fond? À créer tout un écosystème... autour de la
recherche et du développement, mais «pas que», Mme la Présidente, et c'est là
où, encore une fois, on se distingue des libéraux. Parce qu'il faut soutenir la
recherche, oui, mais il faut que cette recherche là trouve des applications ici
en soutenant nos start-up, et ça, avec le SQRI, on l'a fait, 7,5 milliards
qui sont disponibles pour la réalisation du plan... de la stratégie,
c'est-à-dire, québécoise en ressources, en recherche et en innovation. Parce
que l'innovation, ça veut dire quoi? Ça veut dire l'informatique quantique, à
Sherbrooke, ça veut dire l'intelligence artificielle, à Montréal, ça veut
dire...
M. Caire : ...l'Aéronautique
aussi, dans le nord de Montréal, ça veut dire la gouvernance ici sur l'Internet
des objets, la cybersécurité à Québec, ça veut dire un déploiement, sur tout le
territoire, de... de recherche et d'entreprises autour de ces recherches-là,
parce que zone d'innovation... je sais que mon collègue de Nicolet-Bécancour va
en parler un peu plus en détail tout à l'heure, mais le principe, c'est de
créer un écosystème où on ne va pas se contenter de faire des recherches, parce
que les Québécois, on était bien bon là-dessus, la recherche, mais notre
capacité à le commercialiser était moins grande, bien, c'est ce que... c'est ce
que notre gouvernement veut faire, fait et va faire. Il va continuer à faire de
permettre que, oui, il y ait de la recherche, oui, il y ait d'innovation, mais
que ce soit nous qui puissions exploiter ce résultat-là.
• (10 h 20) •
Mais tout ça, Mme la Présidente, ça doit
aussi être soutenu par une vision sur l'énergie. L'énergie, c'est...
évidemment, c'est à la source de tous ces éléments-là, et c'est pour ça qu'avec
Hydro-Québec on a un plan de, je dirais, 150 milliards, mais ça peut être
plus. Pourquoi? Encore là, Mme la Présidente, grande distinction entre le Parti
libéral et notre gouvernement, parce que, quand moi, j'étais dans l'opposition,
quand le gouvernement libéral était aux affaires, surplus, on avait de
l'électricité, on ne savait pas quoi faire avec. On délestait les barrages,
parce que... tu veux qu'on fasse avec ça, de l'électricité, hein, quand on est
un gouvernement libéral. On ne le sait pas. Nous, on est bons pour augmenter
les tarifs, on est bons pour augmenter les taxes, mais développer l'économie,
on ne sait pas faire ça. Mme la Présidente, on est passé d'un surplus
énergétique à un projet de développement digne de la baie James. Pourquoi?
Parce qu'on s'est servi de cette énergie-là pour attirer des entreprises, pour
développer l'économie du Québec et faire en sorte que le Québec est une terre
d'accueil, est une terre d'accueil pour les entreprises propres, qui ont besoin
d'énergie propre, parce que c'est ça, la vision du futur, c'est de délester
les... les énergies fossiles pour des énergies propres et pour avoir une chaîne
de production qui utilise des énergies propres, ce qui fait qu'on a des
entreprises qui sont plus écoresponsables. Puis on s'inscrit exactement dans la
lignée du XXIᵉ siècle avec cette vision-là qui est très, très loin de la vision
du Parti libéral.
Parce que, je le... je le répète,
Hydro-Québec faisait des surplus d'énergie, puis ils ne savaient pas quoi faire
avec ça. Et aujourd'hui, aujourd'hui, on doit augmenter notre production de
façon significative. Pourquoi? Parce qu'on a réussi à attirer des entreprises.
Parce que, dans le parc industriel de Nicolet-Bécancour, là, ce n'est pas des
entreprises de cannabis qui vont s'installer là, là, contrairement à ce que les
libéraux ont fait, là, c'est des entreprises qui ont... qui ont une production
qui s'inscrit dans la filière batterie, qui s'inscrit dans l'économie du XXIᵉ
siècle, qui va générer de la valeur. Et la preuve, c'est que l'écart de
productivité avec l'Ontario se réduit et l'écart de richesse avec l'Ontario se
réduit. Et ça, c'est la première fois que ça arrive. Ce n'est jamais arrivé
sous le gouvernement libéral. Alors, Mme la Présidente, je pense qu'on
s'inscrit parfaitement dans la lignée du XXIᵉ siècle.
La Présidente (Mme Mallette) : Merci.
Nous allons maintenant débuter la période d'échange. M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, vous avez la parole pour...
M. Beauchemin : Merci, Mme la
Présidente. Peut-être juste rectifier certaines citations du ministre. Juste
pour être clair, la productivité sous la CAQ a été de zéro depuis les six
dernières années. Sous le règne libéral, il y avait des gains de productivité
annuels. Sous la CAQ, on est passé de surplus budgétaire, une caisse qui
restait 7 milliards à l'intérieur, à un déficit record de
11 milliards de dollars. Vous savez, la CAQ a dépassé comme des
marins en cavale, sans aucune justification, sans aucune vision et sans aucune
rigueur. Et maintenant que la CAQ a un déficit record, que les agences de
crédit leur a sonné la cloche, soudainement, on décide regarder puis de faire
des examens de conscience sur les dépenses. Il y a des leçons à apprendre, je
pense, de la part des gouvernements antérieurs, parce que les péquistes ou les
caquistes, honnêtement, ne savent pas compter. Puis la résultante, c'est que
les agences de crédits, les agences de placement sonnent la cloche à ce
moment-là. Donc, peut-être que le ministre pourrait revisiter certaines de ses
déclarations.
Puis le point le plus important, je pense
que ce qui est important de se rappeler, c'est quand, quand on a quitté, on
avait, nous autres, un plus petit déficit de maintien d'actifs que la CAQ, qui
est maintenant le triple de ce qu'on a, O.K.? Un. Deuxièmement, on avait
100 milliards dans le PQI, quand on a quitté, là, il y a en 150 milliards.
Là-dedans, là, O.K., il y a une grande partie que c'est pour rattraper le
maintien d'actifs que vous avez laissé croître comme déficit. Mais non, en plus
il y a eu 30 % d'inflation dans le secteur de la construction. Ça fait
qu'en dollars d'aujourd'hui...
M. Beauchemin : ...on est
rendu à 130 milliards. Ça veut dire qu'il y aurait un 20 milliards de plus
pour des nouveaux programmes? Non, non, non. Le 20 milliards, Mme la
Présidente, est à peu près... est une fraction du déficit de maintien qui a
explosé sous ce règne-là de la CAQ. Donc, on va se reparler, à un moment donné,
là, avec les vrais chiffres en face. Peut-être que là, on va être capable de
comprendre, mais la réalité, c'est qu'il y a un abandon de la gestion de l'État
au niveau du gouvernement. Et il y a un abandon aussi au niveau des PME, parce
que, sous les gouvernements de la CAQ, on a... on oublie le fait que nos PME
c'est le coeur. C'est 97,4 % de toutes nos entreprises privées. Elles sont
présentes dans les 17 régions économiques du Québec. C'est la colonne
vertébrale de notre économie. Malgré leur importance, là, la CAQ préfère
subventionner des multinationales étrangères. Et j'entendais le ministre nous
dire qu'on était rentré dans la chaîne de valeur. Il y a un concept qu'il faut
peut-être clarifier, là. La chaîne de valeur, là, c'est les profits que les
multinationales vont faire. Ils ne resteront pas au Québec. M. le ministre. Ces
profits-là vont quitter le Québec. On n'est pas dans la chaîne de valeur, on
est dans la chaîne d'approvisionnement. On a donné nos employés. On a donné nos
blocs d'énergie. On a donné nos milliards de taxes et impôts à des
multinationales étrangères. Pendant ce temps là, qu'est-ce qui arrive avec nos
PME? Elles sont à la course pour essayer de se trouver des employés pour
remplacer le vacuum que vous avez créé. La réalité, là, O.K., on est dans la
chaîne d'approvisionnement comme un État qui est esclave aux entreprises
étrangères. Au lieu d'avoir une fierté nationale au niveau du développement
économique, vous avez fait tout le contraire.
C'est ça, la réalité, sous le gouvernement
de la CAQ. On a malgré tout espoir qu'un jour on va être capable de retrouver
une fierté économique ici, au Québec, qu'on va être capable de pouvoir aider
nos PME. Parce que, vous savez, Mme la Présidente, dans l'ensemble de nos
régions, il y en a partout. Il y en a 262 000. Puis là-dedans, à quelque
part, là, il y a le prochain Couche-Tard qu'on devrait aider au lieu de taxer
puis d'enfouir sur des heures additionnelles de bureaucratie, comme ce
gouvernement-là semble faire.
Petite statistique intéressante :
avec la loi 25 en moyenne pour chacune de nos PME, c'est 35 heures de
plus par semaine de bureaucratie, juste pour remplir les papiers sujets à la
loi 25. Ce n'est pas normal. Ce n'est pas normal qu'on taxe nos
entreprises, nos... nos entreprises québécoises pour donner de l'argent à des
multinationales étrangères. Nos blocs d'énergie, là, qu'on donne à rabais... On
entendait le ministre tantôt dire comme quoi qu'il y avait des surplus
d'Hydro-Québec. Un autre exemple de la CAQ, on est passé de surplus à déficits,
autant dans les blocs d'énergie, dans les maintiens d'actif, dans la gestion de
nos finances publiques. Puis là, en ce moment, on est en train de dire que
c'est de la faute des libéraux. On avait laissé en place un plan, justement, de
parcs éoliens, de développement que vous... le gouvernement a laissé, là, sur
la tablette pendant des années de temps, puis là, soudainement, on se réveille.
La réalité, là, c'est que ce gouvernement-là, malheureusement, n'est pas
capable d'avoir une vision de développement économique. Ce gouvernement-là n'a
aucune absolue vision d'un développement nationaliste au niveau de notre
économie. Puis c'est malheureux parce que c'est les Québécois qui vont payer,
puis pas juste les Québécois, nous autres, notre génération, hein? C'est la
prochaine génération. On les a hypothéqués en pigeant dans les fonds... dans le
fonds des générations. On les hypothèque en leur laissant un déficit record de
11 milliards puis on les hypothèque en manquant de vision au niveau de
notre développement économique. Nous, on devrait leur laisser plutôt, là, la
place en ordre, puis ce gouvernement fait tout à fait l'inverse.
La Présidente (Mme Mallette) : Merci.
Je cède maintenant la parole au ministre. Vous avez la parole pour
5 minutes.
M. Caire : Merci, Mme la
Présidente. Bien, je vais y aller dans l'ordre, ou à peu près, je vais essayer,
là, que mon collègue a suivi lui-même. Il parlait de déficits records. Je
lui... qu'en 2009 le gouvernement Charest a fait un déficit qui était
important. Je signalerai à mon collègue que... Je ne me souviens pas en 2009,
là, peut-être que j'ai manqué une bonne game, comme on dit, mais qu'il y a eu
une pandémie mondiale, qui aurait pu justifier peut-être le fait de ce déficit.
Donc, Mme la Présidente, je pense que les
Québécois comprennent très bien ce que nous avons vécu au Québec, qui s'est
vécu à travers la planète, de 2020 à 2022. Je pense que les Québécois
comprennent que la priorité, c'était de soigner les gens, de protéger la
population, de donner les services. La priorité, c'était d'aider nos entreprises
qui en arrachaient, évidemment. Parce que ça, le collègue ne le dit pas non
plus, mais on a soutenu nos entreprises, comme personne au Canada, avec le
résultat que, contrairement à ce que mon collègue dit, c'est au Québec que le
taux de fermeture définitive est le plus... le plus faible, bien en deçà de
notre poids démographique. On parle de 14 %. Pourquoi? Parce qu'on a mis
en place des mesures importantes pour soutenir notre économie, soutenir nos
entreprises.
Évidemment, quand la pandémie s'est
terminée, il y a eu un...
M. Caire : ...rebond de
l'économie, le collègue parle d'une augmentation de 30 % dans le secteur
de la construction. Bien, on est passé d'une période où il ne se passait
absolument rien à une période où il y avait plusieurs investissements à tous
les niveaux. Et effectivement, ça crée une pression inflationniste, je n'ai
certainement pas besoin d'expliquer ça à mon collègue, qui le sait mieux que
moi.
Mme la Présidente, là où j'ai beaucoup de
difficulté à suivre le collègue, c'est quand il nous parle de ses surplus et
quand il en parle avec fierté. Ça, je ne comprends pas ça, puis je vous
explique pourquoi. Parce que ces surplus-là, on les a bâtis comment? Comment le
gouvernement du premier ministre Couillard en est arrivé à des surplus? Ce
n'est pas compliqué, Mme la Présidente. Deux choses. Un, il est allé piger dans
la poche des Québécois. L'augmentation des taxes et des tarifs aura été sans
précédent, sans précédent. Des chocs tarifaires en électricité dont je me
souviens... moi, j'étais de ce côté-là de la Chambre et je m'en souviens
parfaitement, chocs tarifaires. Je l'ai dit, il a augmenté une taxe famille, il
a augmenté les frais de services de garde au nom de la pérennité du système.
Non, Mme la Présidente, pas du tout : parce qu'il fallait taxer les
Québécois. C'est comme ça. Et, de l'autre côté, il a coupé les services.
• (10 h 30) •
Alors, nous, ce qu'on demande,
actuellement... Il y a une augmentation des budgets, il n'y a pas de coupures,
il y a une augmentation des budgets. Ce qu'on dit, c'est : Respectez vos
budgets. Mais sous le Parti libéral, et ça a été admis par Carlos Leitao, par
Gaétan Barrette, ça a été admis, c'étaient des coupures, on diminuait les
budgets, Mme la Présidente. Donc, on diminue les dépenses, on coupe dans les
services, on crée un déficit d'infrastructures sans précédent. Mon collègue
pourra dire ce qu'il veut, la vérité, c'est bête et méchant, là... 100
milliards d'investissements, 153 milliards d'investissements, je m'excuse, là,
mais nous, on est en train de faire le rattrapage des erreurs qu'eux ont
commises. Et ça, c'est dans ce secteur-là et dans bien d'autres.
Mais il y a eu des coupures des services,
Mme la Présidente. Je me souviens des chaînes humaines autour des écoles,
j'étais... j'avais cette image-là. Pourquoi? Parce qu'à un moment donné c'est
les enfants qui en souffraient, c'est les aînés qui en souffraient, c'est les
malades qui en souffraient. Alors, on va arrêter, là.
Alors, c'est comme ça que le surplus s'est
bâti, Mme la Présidente, on ne donne plus de services puis on taxe. Si mon
collègue est fier de ça puis si mon collègue dit : Voici, ça, c'est la
vision libérale d'une saine gestion, parfait, je lui laisse ça, ça lui
appartient.
Pour ce qui est des PME, Mme la Présidente,
la grande majorité des actions qui ont été posées par notre gouvernement
visaient à soutenir les PME, visaient à aider les PME, et j'aurai
potentiellement... je vois le temps qui file, là, j'aurai potentiellement le
temps d'en reparler, mais l'ensemble des sommes qui ont été investies pour nos
PME qui sont dans le domaine des technologies, qui sont dans le domaine de
l'innovation, qui sont dans le domaine des économies vertes, Mme la Présidente,
je l'ai dit, c'est 7,5 milliards, pour la stratégie québécoise de recherche,
d'innovation et d'investissement, Mme la Présidente, essentiellement pour aider
des start-ups et des PME.
Donc, Mme la Présidente, en matière de
développement et de soutien des PME, là, on a zéro, zéro leçon à recevoir du
Parti libéral, parce que, de leur côté, comme j'ai dit, la seule vision qu'ils
avaient au niveau économique, c'était le Plan Nord, c'était exploiter nos mines
puis aller faire transformer ça par les Américains.
La Présidente (Mme Mallette) : Merci.
Je cède maintenant la parole au député de Gaspé. Vous avez la parole pour cinq
minutes.
M. Sainte-Croix : Merci, Mme
la Présidente. Permettez-moi d'abord de procéder aux salutations habituelles, à
commencer par vous. Très heureux d'être ici avec vous ce matin, en ce beau
vendredi d'octobre. Une salutation particulière au ministre, salutations
également aux collègues députés.
Écoutez, comme je le disais, ce dernier
vendredi d'octobre, très beau... très beau matin, très belle journée, très
content d'être ici aujourd'hui pour parler d'économie. Et puis je pense que
c'est un sujet, là, drôlement important c'est une des préoccupations assez...
assez obsessionnelles de notre gouvernement, je dirais même, et puis... mais je
suis fier, ici, là, de venir appuyer mes collègues dans cette interpellation.
Mme la Présidente, le terme
"obsession" a parfois une certaine connotation négative, mais, selon
Le Petit Robert, l'obsession se définit comme une "idée qui s'impose à
l'esprit sans relâche". Mme la Présidente, c'est exactement cet esprit
incessant qui habite notre premier ministre, et il l'exprime par son désir
obsessionnel de réduire l'écart de richesse avec l'Ontario. Mme la Présidente,
je suis fier aujourd'hui de vous dire que cet objectif a été atteint. En effet,
les efforts acharnés du premier ministre, accompagné de son excellente équipe
économique, ont permis au Québec...
10 h 30 (version non révisée)
M. Sainte-Croix : ...de non
seulement rattraper l'écart de richesse avec l'Ontario, mais de le dépasser.
Les Québécois sont désormais plus riches que les Ontariens. Le produit
intérieur brut, le fameux PIB, par habitant est plus élevé au Québec qu'en
Ontario. Selon l'économiste Pierre Fortin, économiste estimé de ses pairs, l'avantage
du PIB québécois serait de 3 % face à l'Ontario depuis 2023. Il arrive à
ce résultat en prenant en compte le coût de la vie plus élevé en Ontario.
Ajuster le PIB par habitant pour prendre en compte la différence de pouvoir d'achat
entre deux régions qui utilisent la même monnaie est une procédure bien établie
et utilisée par les organismes internationaux.
Mme la Présidente, c'est tout qu'un
revirement que notre formation politique a accompli. Nous avons réussi à
inverser la tendance de l'austérité budgétaire du Parti libéral du Québec. M.
Fortin le rappelle, et je le cite : «Après avoir été temporairement
freinée par une austérité budgétaire provinciale, douce de 2010 à 2013 puis
musclée, musclée, de 2014 à 2016, elle a retrouvé sa lancée par rapport à l'économie
de l'Ontario de 2018 à 2023.» 2018 à 2023, Mme la Présidente, c'est exactement
les années qui coïncident avec le gouvernement caquiste.
Fait saillant : la valeur des
exportations internationales de marchandises du Québec a enregistré une
augmentation de 3,8 % en août dernier par rapport à août 2023. Depuis le
début de l'année 2024, le Québec affiche une performance nettement supérieure à
celle de l'Ontario avec une croissance de 5,2 %, contre une diminution de
plus de 1 % pour cette dernière. En volume, le Québec a connu une hausse
de 3,4 %. En comparaison, le reste du Canada a connu une baisse de
0,8 %.
Autre fait saillant, Mme la Présidente :
depuis le début de l'année 2024, le ratio export-import permet de démontrer la
situation relativement favorable du Québec, qui affiche un taux de 93,7 %
par rapport à l'Ontario, qui se situe à 65,5 %.
Cet écart de richesse, Mme la Présidente,
ce n'est pas un entêtement à la comparaison. C'est bien plus important que ça.
On a besoin de créer de la richesse pour financer nos services publics en santé
et en éducation notamment. Un des outils dont on dispose, Mme la Présidente,
pour continuer d'accroître cet enrichissement, c'est la productivité. Pour
augmenter notre richesse collective, il faut impérativement augmenter notre
productivité via l'innovation. Je vous en parlerai davantage, Mme la Présidente,
dans mon prochain bloc d'intervention. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Mallette) : Merci,
M. le député. Nous allons débuter la deuxième série d'interventions. Je cède
maintenant la parole au député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Merci, Mme la
Présidente. Je suis heureux d'entendre que c'est une priorité, maintenant, à la
CAQ, la productivité, parce que, clairement, comme j'ai mentionné, les six
dernières années, ça a été zéro gain de productivité sous la gouverne caquiste.
Un autre point que je veux mettre juste au
clair : en 2009, il y avait une crise financière, tous les
gouvernements... comme en 2021 il y avait une crise sanitaire, tous les
gouvernements ont fait des déficits, juste pour peut-être rappeler à l'ordre
mon collègue au niveau de la structure capitalisation des déficits sous le
règne libéral. Mais ça n'empêche pas que, sur les six années caquistes, si on
enlève une année qui a été celle, donc, de la crise sanitaire, il y a eu cinq
années de déficit, dont une année record. Donc, on va s'entendre sur une
affaire, là, on est incapable de bien gérer les finances publiques de ce
côté-là.
Là, il faut vraiment être clair sur une
chose, là, le déficit d'entretien de nos infrastructures est passé de 12 milliards de
dollars à 40 milliards de dollars sous le règne caquiste. Donc, on
est rendus à 40 milliards de dollars. On a mis 100 milliards
dans le PQI avant de quitter, O.K.? Il y a eu 30 % d'inflation. Donc, c'est
l'équivalent de dire qu'en dollars d'aujourd'hui, c'est 130 milliards. La
CAQ a rajouté 27 milliards de plus par rapport à ça, O.K.? On est rendus à
157... 155 milliards. Si on...
M. Beauchemin : ...enlève
40 milliards de dollars, là, à cause du déficit, on est rendus à
quoi, Mme la Présidente? On est inchangés. La CAQ n'a rien fait de nouveau. La
preuve? Il n'y a pas de projets d'infrastructure vraiment structurants
d'annoncés ou de réalisés avec ce gouvernement-là. C'est ça, la réalité,
déficit de réalisations.
La CAQ a dilapidé
700 millions de dollars, 710, pour être précis, dans Northvolt,
sans aucune garantie, encore, à ce jour. Lors de la dernière session
parlementaire, j'avais parlé au ministre Fitzgibbon, à l'époque, pour dire que
Northvolt, c'était une start-up, c'était du capital de risque. «Non, non, non,
ce n'est pas ça du tout, c'est une entreprise solide, avec les reins solides.»
Mais on le voit bien, là, Northvolt, là, c'est 1,6 milliard de pertes en
2023, et les huissiers sont à la porte actuellement, chez Northvolt, pour
s'assurer que leurs fournisseurs locaux puissent être payés. Ça ne s'invente
pas. Ils sont en... Ils ont... 13 milliards de dollars, puis là
ils sont en train de trouver une autre façon de chercher un autre
300 millions additionnels, qu'ils ne sont pas capables de boucler. Je vous
le dis, là, Northvolt, actuellement, là, c'est un gouffre financier, puis le
fameux risque contrôlé, de la part du gouvernement, qui ne cesse d'augmenter,
puis ils mettent l'argent des contribuables à risque, Mme la Présidente.
• (10 h 40) •
J'ai posé la question... Parce qu'il y a
deux personnes qui ont signé le chèque en blanc, à la CAQ, pour Northvolt, la
ministre de l'Économie puis le ministre des Finances. J'ai posé la question au
deux : Combien vaut notre investissement en débenture échangeable? Aucune
réponse. Évidemment, c'est sûr, ils ne veulent pas le dire. Ça vaut zéro, en ce
moment, cet investissement-là. Parce que savez-vous quoi? Quand on restructure
une entreprise... dans la structure de capital d'une entreprise, quand les
seniors, les prêteurs seniors restructurent le financement de l'ensemble de
la... capital... de la structure de capital d'une entreprise, c'est parce
qu'eux autres là, ils sont en train de dire : On n'est plus capables de
retrouver nos billes. Ça fait que tous ceux qui sont en dessous, dont le
gouvernement du Québec, là, qui est en bas, là, O.K., juste au-dessus de
l'équité, n'ont pas rien si jamais l'entreprise était à liquider. Ça fait que
c'est pour ça qu'on est actuellement dans une situation où est-ce que la
débenture... Puis, «by the way», ça va être intéressant de voir ce que la
Caisse de dépôt va donner, comme...comme valeur marchande, à cette
débenture-là. J'ai très hâte rare de voir ça, et on va le voir aux crédits.
Vous savez, Northvolt, là, c'est parce que
c'est un mauvais exemple, O.K., de ce que la mauvaise gestion caquiste est
capable de réaliser. Incapables de penser qu'on aurait de besoin, comme en
bonne gouvernance, lorsque c'est le temps de faire des investissements
structurants, d'y aller avec des joueurs de qualité. La CAQ a décidé d'y aller
«all in» avec une start-up. Ce n'est pas le rôle du gouvernement de jouer avec
l'argent des contribuables, en faisant ça avec du capital de risque. Pendant ce
temps là, on oublie nos PME, malheureusement. C'est ça, la réalité.
Est-ce qu'on a besoin d'apprendre des
meilleures pratiques ici? Je pense que oui. Les meilleures pratiques mondiales,
en fait, c'est que, dans les développements de filières économiques, peu
importe quels domaines spécifiques se font à travers les grands pays, que ce
soit en Angleterre, en France, aux États-Unis, on va y aller de façon à
conserver la valorisation du portefeuille des payeurs de taxes. On va y aller
de façon rigoureuse, on va y aller de façon à s'assumer, que le risque qu'on
prend est un risque gérable pour les contribueurs de taxes. Malheureusement, on
le voit bien, la CAQ n'a pas cette même vision-là.
Le séquençage, le fameux séquençage
caquiste, Mme la Présidente, était supposé de nous aider à comprendre comment
ça fonctionne, cette histoire-là. La réalité, là, c'est que la première étape
du séquençage caquiste, c'était de payer des millions de dollars à mécaniser
pour avoir un rapport sur quoi faire pour une filière batterie. Puis, à part
de... la suite des choses a été une simple exécution de ça, sans même penser à
la réalité économique du Québec. Le gouvernement a préféré investir dans une...
La Présidente (Mme Mallette) : Je
cède maintenant la parole au ministre.
M. Caire : Oui, merci, Mme la
Présidente. Je vais revenir brièvement sur le déficit, là, parce que je ne
voudrais pas que mon collègue pense que je veux éviter les autres commentaires
qu'il a faits. Au contraire, j'ai plein de belles choses à lui dire. Bien, sur
le déficit, il dit : Oui, mais il y avait une situation économique
difficile en 2009. C'est vrai, je ne conteste pas ça. Mais une pandémie, c'est
pas pire non plus. Puis, en termes de situations difficiles, là on va
s'entendre qu'entre la situation difficile de 2009 puis deux ans — pas
un an, deux ans — de pandémie... soit dit en passant, là, il a manqué...
il a manqué une bonne année, là... je pense que les impacts ne sont pas les
mêmes, les obligations ne sont pas les mêmes et les moyens à mettre en place ne
sont pas les mêmes, bon, d'une part.
D'autre part, le collègue dit : Oui,
mais à part cette... Lui parle d'une année, mais, bon, on parle de deux, là,
soyons honnêtes, là. Il dit : Vous avez fait des déficits. Désolé. Le
budget de 2019... J'aimerais qu'il me montre où est le déficit dans le budget
de 2019. Puis j'aimerais qu'il me montre où est le déficit dans le budget de
2020. J'aimerais ça, j'aimerais ça qu'il me dise il était de combien, le
déficit en 2019, il était de combien, le déficit, en 2020. Là, il va me
dire : Oui, mais vous avez hérité des surplus libéraux. Surplus...
M. Caire : ...qui était le
résultat, je le rappelle, d'augmentations de taxes, de tarifs sans précédent,
sans précédent, parce que le gouvernement libéral est un taxeur compulsif, et
de coupures dans les services. Alors, encore là, si... on se dire les vraies
choses, là, si c'est comme ça qu'ils entendent gérer le Québec, je pense qu'ils
auraient intérêt à le dire aux Québécois.
Mais j'ai accroché sur ce que mon collègue
a dit, ce n'est pas le rôle du gouvernement de jouer avec l'argent des
Québécois. O.K. Ah! c'est intéressant ça. Ça aurait été le fun qui'il dise ça à
Philippe Couillard avec son superinvestissement dans la C Series, ça aurait été
le fun qu'il nous en parle de ça aussi. Comment il trouve... comment il trouve
ça, mon collègue, l'investissement libéral dans la C Series, est-ce qu'il
trouve que ça a été payant pour le Québec? Est-ce qu'il trouve que ça, ça a
vraiment fait avancer le Québec? Est-ce qu'il considère cet investissement-là
comme une vision du Québec du XXIᵉ siècle? Première... premier élément.
La cimenterie McInnis, trouves-tu que
c'est un bon investissement? Aïe! on a investi dans le béton, dans le béton. Il
est en train de critiquer la filière batterie, une chaîne de valeur qui part de
l'extraction des métaux stratégiques, critiques et stratégiques, jusqu'au
recyclage, armé de son... de son méga Plan Nord, ceci étant dit, dont il ne
nous a pas encore expliqué en quoi c'était une vision d'avenir du Québec. Puis
le Parti libéral, eux autres, leur vision du XXIᵉ siècle, c'était d'investir
dans une usine qui produit du ciment.
La Présidente (Mme Mallette) : ...
M. Caire : Pardon, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Mallette) : On
continue de s'adresser à la présidence.
M. Caire : Oui, oui, Mme la Présidente,
je m'adresse à vous, bien évidemment. Évidemment, je m'adresse à vous, mais
j'espère que le son se rend jusqu'à l'autre côté, par exemple, parce que moi,
je trouve ça le fun, me faire donner des leçons de vision, d'avenir, d'économie
par un parti politique qui a investi dans une business qui fait du ciment puis
dont la rentabilité n'est pas... n'est pas avérée, d'une part, et dont
l'empreinte écologique, ayoye! Ayoye! Parce que je ne sais pas s'il le sait,
mais la cimenterie McInnis, c'est une des entreprises les plus polluantes au
Québec. Alors, peut-être aura-t-il plein de bons commentaires à nous faire
là-dessus.
Maintenant, Mme la Présidente, je vais
aussi rappeler à mon collègue que c'est le Parti libéral qui a aboli les CLD,
centres locaux de développement. Ça, c'est... ça aussi ça fait partie de la
grande vision de l'économie libérale. On va abolir des organismes dont
l'objectif, c'est de développer l'économie de nos régions. Nous, on les a remis
en place. Pourquoi? Parce qu'on croit à ça, le développement des régions. Je
lui rappellerai qu'en plus de la filière batterie on a changé le modèle
d'Investissement Québec. Pourquoi? Pour être capable d'être plus agile, pour
être capable d'avoir des investissements plus performants, notamment dans nos
PME. 92 % des actions qui ont été posées par le gouvernement visent le
développement de nos PME. Quand il me parle d'une économie propriétaire, je lui
rappelle qu'eux ont vendu des sièges sociaux. Je pense à Rona, entre autres.
Nous, on les attire ici, au Québec, ça fait qu'encore là moi, je n'ai aucun
problème à comparer la vision de la CAQ avec celle du Parti libéral. Et je suis
sûr que mon collègue, dans sa prochaine intervention, pourra...
La Présidente (Mme Mallette) : Merci.
Je cède maintenant la parole au député de Nicolet-Bécancour.
M. Martel : Merci. Bonjour,
Mme la Présidente. Bonjour, chers collègues. Très content d'être ici ce matin.
J'ai deux blocs à faire. Le deuxième bloc, je vais parler un petit peu plus
de... évidemment de la filière batterie, des zones d'innovation, mais j'ai
beaucoup de respect pour mon collègue député de Marguerite-Bourgeoys, mais si,
ce matin il était ici comme financier, indépendant, j'aurais une écoute par
rapport à ce qu'il a à dire, mais le problème, c'est qu'il représente une
formation politique qui a un héritage récent. Puis malheureusement un peu pour
lui, j'étais aussi dans l'opposition avec mon collègue de La Peltrie, puis on a
été témoin de quand même beaucoup d'actions du gouvernement libéral. Moi, je
demanderais à mon collègue si Rio Tinto... je ne sais pas si ça lui dit quelque
chose, minerais rares Quest...
M. Martel : ...je ne sais pas
si ça lui dit quelque chose aussi, Iffco, production d'urée. Je ne sais pas si
ça lui dit quelque chose aussi, Société internationale de métallurgie. Je ne
sais pas si ça lui dit quelque chose aussi, mais ces projets-là, puis il y en a
d'autres, c'est des projets, ça, que le gouvernement libéral est venu annoncer
en grande pompe dans le parc industriel. Aucun de ces projets-là ne s'est
réalisé.
Je parle souvent du parc industriel de
Bécancour, évidemment, c'est chez nous, mais le parc industriel de Bécancour,
puis je le disais à l'époque qu'on était dans l'opposition, pour moi, c'est une
espèce de... c'est une espèce de bulletin, dans le sens qu'il y a un parc
industriel, une société mandatée par l'État pour faire du développement
économique. C'est la seule. Le seul terrain industriel qui appartient au
gouvernement du Québec, il est à Bécancour. Je suis député de
Nicolet-Bécancour, évidemment, j'ai beaucoup d'intérêt par rapport à ça.
• (10 h 50) •
Puis moi, je me disais toujours :
C'est quoi, le bilan du gouvernement en fonction de ce qu'il fait de ses
propres outils? Là, j'ai nommé quatre projets qui ont été annoncés en grande
pompe. Les ministres sont venus, mais aucun de ces projets... je suis sérieux,
là, aucun des projets que vous êtes venus annoncer dans les dernières années...
ne se sont réalisés. Le seul projet que le gouvernement libéral a réalisé, puis
je ne vous dis pas des menteries, là, c'est l'usine Greentone, une usine de
cannabis, ça a été légalisé, il n'y a pas eu d'annonce. C'est quand même drôle,
hein? Il n'y a pas eu d'annonce pour ce projet industriel là parce que... ce
qu'on m'a dit, c'est qu'il y avait des promoteurs qui avaient tout un
équipement pour construire cette usine-là, mais il n'y avait pas un endroit au
Québec où ils pouvaient rapidement l'installer. On a fait appel à la société du
parc, on a dit : Aïe! Est-ce que vous auriez un terrain où on pourrait
installer rapidement notre usine de cannabis? Ça, c'est la réalisation du
gouvernement du Parti libéral. Cette usine-là, on l'a mise direct à côté des
bureaux de la SPIB, en plein milieu de l'autoroute 30, où il y a des odeurs
vraiment désagréables. Les seules plaintes que... moi, comme député de
Nicolet-Bécancour, que j'ai entendues à propos du parc industriel, c'est les
odeurs de cette usine-là qui a été mise en place par le gouvernement libéral.
Je viens du milieu du développement
économique municipal, j'ai été directeur général du CLD, donc j'ai fait aussi
du développement économique. Le gouvernement libéral, en arrivant en poste,
grande décision... Là, aujourd'hui, on les entend dire qu'on s'intéresse aux
régions. Il existait Solidarité rurale. Solidarité rurale, c'était une espèce
d'organisme qui consultait le gouvernement en matière de développement,
notamment économique, pour les petites municipalités et villages. Le
gouvernement du Parti libéral, son premier budget, il a scrappé ça. Même
budget, on avait les CLD. Moi, je gérais le CLD, bien, j'étais député, à ce
moment-là, on a coupé les budgets de fonctionnement de moitié. Pas encore
satisfait, il existait une structure régionale, les CRE, Conseil régional des
élus, le gouvernement du Parti libéral l'a totalement aboli. Donc, on avait
trois organismes de développement économique en région. Les trois ont été...
La Présidente (Mme Mallette) : Nous
allons débuter la troisième série d'interventions. Je cède maintenant la parole
au député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, correction des faits, encore une fois, historiquement, on
devrait peut-être se rappeler que la moitié du caucus caquiste, là, qui est
fondée, fondamentalement, de péquistes, a été en arrière de la fonderie
Mecanus. Donc, ça vient du côté péquiste, l'idée de faire la fonderie Mecanus,
là, juste pour qu'on ait les points à la bonne place.
Tantôt, on parlait que la CAQ dit :
On aide les PME avec notre programme, on a aidé 10 000 PME. Bravo! C'est mieux
que rien, mais il y en a 262. Ça fait que c'est 4 % des PME, que vous avez
aidées. C'est quand même ridicule, comme chiffre, là. Donc, on va juste parler
des vrais chiffres, là, la réalité, c'est que vous avez abandonné nos régions,
abandonné nos PME. Puis, malheureusement, on le voit partout à travers le
Québec. Peu importe où est-ce que vous allez, les Québécois sont absolument
attristés par le manque de vigueur, le manque de rigueur budgétaire, le manque
de vision économique.
Mais parlons du marché de la batterie,
juste un instant. Saviez-vous, Mme la Présidente, que...
M. Beauchemin : ...Hydro-Québec
est le centre d'excellence en électrification des transports et stockage
d'énergie, représente la propriété intellectuelle du Québec en matière
d'électrification. On l'a, nous autres, la technologie. On a 40 ans
d'innovation. On a 100 familles de brevets, 60 licences qui ont été octroyées,
plus de 250 publications scientifiques. Le... La batterie
lithium-fer-phosphate, là, c'est notre patente à nous. Initialement, là, ce
n'était pas pour faire des batteries pour des voitures, là, c'était pour faire
du stockage. Mais la dérivée de ça, c'était pour faire des batteries de
voiture. On l'avait cette technologie-là. Le marché de la batterie, là, il est
en effervescence, puis c'est vrai. Mais la technologie qu'on avait, là, c'était
la technologie la plus efficace, la moins dispendieuse, quatre fois moins
dispendieux que ce... quatre fois moins dispendieuse que ce que Northvolt va
produire comme batteries. CATL, la compagnie chinoise, une firme chinoise, là,
qui, malheureusement, là, elle est devant la parade. Elle est devant la parade.
Elle produit désormais une batterie qui va nous permettre d'avoir une autonomie
de loin supérieure à celle que la batterie d'usine de Northvolt va produire.
Pendant ce temps-là, le gouvernement de la CAQ y voit une technologie... va y
aller «all in» dans une technologie qui est déjà en retard.
Donc, vous savez, j'ai demandé au ministre
de l'Économie, à l'époque, M. Pierre Fitzgibbon, puis la réponse était :
On est agnostique au niveau de la technologie. Bien, voyons donc, agnostique au
niveau de la technologie. C'est... Le transfert de connaissances pour Northvolt,
c'est le rattrapage. C'est la raison pour laquelle les investisseurs ne veulent
pas aider l'entreprise actuellement. Puis si par hasard, dans deux semaines,
Donald Trump était élu puis que le IRA tombait, avez-vous une idée qu'est-ce
qui va arriver de l'entreprise de Northvolt? Avez-vous une idée des subventions
que vous avez promises à cette entreprise-là? Northvolt, là, c'est une
technologie qui est dépassée. Vous avez eu le choix. Vous auriez pu y aller
avec LG. Vous auriez pu aller avec d'autres entreprises, avec Volkswagen. Vous
auriez pu être fiers nationalistes puis dire que, pour le développement
économique, on a la technologie, on a les brevets, on a les connaissances. Vous
auriez pu mettre ces milliards-là dans une entreprise...
Une voix : ...
M. Beauchemin : Oui,
d'accord. Il a raison, Mme la Présidente. La CAQ aurait pu faire ça...
La Présidente (Mme Mallette) : Effectivement.
M. Beauchemin : ...mais ils
ont décidé de ne pas le faire. Ils ont décidé de ne pas le faire. Pourquoi?
Parce qu'ils voulaient aider une jeune pousse étrangère qui a été inscrite dans
un rapport que le gouvernement a payé à coups de millions de dollars à
mécaniser pour se faire donner un plan de match de comment qu'on peut
développer. McKinsey a vendu le même rapport à l'administration Biden...
l'administration Macron. Ils ont juste mis un petit peu plus de sirop d'érable
puis de bleuets dans le rapport pour se sentir un peu plus nationaliste. Mais
en bout de piste, là, O.K., la chaîne de valeur a été totalement oubliée dans
l'équation. Parce que si jamais un jour il y a des profits qui se font avec ces
trois celluliers-là, dont celui, là, qui, actuellement, est très peu fiable...
Si jamais il y a des profits qui se font, c'est à l'extérieur du Québec. La
valeur s'en va à l'extérieur. Bravo au gouvernement de la CAQ avec ce manque de
vision là. La réalité, là : on est rentré dans la chaîne
d'approvisionnement en donnant nos blocs d'énergie, en donnant nos employés à
rabais, en donnant nos milliards d'impôts qu'on donne à cette compagnie-là. La
compagnie... La technologie de lithium, phosphate et fer, c'est une technologie
qui a 4 500 cycles de recyclage versus la technologie de Northvolt qui en a
seulement 1 500. Elle a une durée de vie trois fois plus élevée que la batterie
proposée par Northvolt. C'est une technologie qui est menacée d'extinction. Le
plus gros risque qu'on a en affaires, c'est de se faire substituer. Bien là,
malheureusement, on fait face à la réalité avec cette compagnie-là.
Donc, je vous le dis, Mme la
Présidente : On avait une chance ici inégalée d'être vraiment maître chez
nous 2.0. On avait... On est pour la filière batterie. On n'est juste pas pour
les mauvaises décisions.
La Présidente (Mme Mallette) : Merci.
Je cède maintenant la parole au ministre.
M. Caire : Oui. Merci, Mme la
Présidente. J'ai beaucoup de difficulté à donner quelque crédibilité que ce
soit au discours de mon collègue de Marguerite-Bourgeoys parce que... Je lui
rappelle d'abord la CSeries, il l'a évitée. Il me dit : Oui, McInnis, dans
le temps, les péquistes, il y en a qui sont maintenant chez vous, donc, par
héritage, vous avez la responsabilité de ça. Ça, c'est tellement un aveu que
cimenterie McInnis, c'était une très, très, très mauvaise décision. Quand tu es
rendu par alliance, à essayer de mettre la responsabilité sur les autres, là,
ça, c'est solide. J'en ai vu des bonnes, dans ma vie, mais celle-là, c'est une
des meilleures. Mais, au moins, il admet que c'était une très mauvaise décision
de la part de son gouvernement.
La CSeries, il n'en a pas parlé, hein, ça,
bon. Parfait. Je pense que ça aussi... Qui ne dit mot consent, donc on est
d'accord pour dire que c'est des milliards qu'on a perdus dans une décision qui
était totalement non justifiée. Mais je vais...
M. Caire : ...en parler, de la
filière batterie, parce qu'il semble vouloir en parler, puis je vais comparer
ça au Plan Nord, hein, parce que, quand... quand on se regarde, des fois on se
désole, mais quand on se compare, surtout au Parti libéral, je peux vous dire
qu'on se console méchamment.
Alors, le Plan Nord, le Plan Nord :
exploitation de nos ressources naturelles. Parfait. Filière batterie :
extraction minière. On parle de lithium, on parle de graphite. Fin du Plan Nord.
Le Plan Nord, il s'arrête là, c'est fini. Filière batterie : raffinage.
Alors, on va faire un premier raffinage, lithium, graphite, nickel. Plan
Nord... Non, le Plan Nord, c'est vrai, c'est terminé. Alors là, on va
transformer les matières actives, on va faire des cathodes, on va faire des
cellules, etc. Plan... Non, on va arrêter de parler du Plan Nord, ça fait
longtemps qu'il n'y a plus rien au Plan Nord, parce qu'on s'est limité à
extraire les ressources naturelles, puis ces ressources-là sont déjà rendues ou
en Europe ou en Chine ou aux États-Unis pour se faire transformer puis faire ce
qui génère vraiment de l'économie. Alors que la filière batterie, elle :
Oh! création de cellules, module d'assemblage, intégration dans les véhicules
et recyclage.
• (11 heures) •
Là, mon collègue, il dit : Aïe! Il
n'y a pas de chaîne de valeur là-dedans, là... pas de chaîne de valeur. O.K.
Parfait. Il n'y a pas de chaîne de valeur. Mais la filière batterie, c'est 16
milliards d'investissements, dont 11 milliards, 11 milliards d'entreprises
privées. La filière batterie, là, c'est une vingtaine d'entreprises à peu près,
dont la moitié vont s'installer dans les régions du Québec. Hein, notre
collègue dit : On a abandonné les régions. Méchante de façon d'abandonner
les régions que d'aller implanter des entreprises qui vont donner des très bons
salaires dans nos régions. Non, abandonner les régions, c'est fermer les CLD.
Ça, c'est abandonner les régions. Abandonner les régions, c'est ce que mon
collègue de Nicolet-Bécancour expliquait. Ça, c'est abandonner les régions.
Mais développer la filière batterie dans les régions, ce n'est pas abandonner
les régions, c'est développer les régions, c'est penser aux régions. Donc, on
parle d'une vingtaine d'entreprises sur la filière batterie, la moitié sont
dans les régions, Mme la Présidente.
Donc, quand je dis que mon collègue n'est
pas crédible, bien, je veux dire, on se compare, là. Le Plan Nord, la filière
batterie. Les investissements, il me parle d'investissements, CSeries, Cimenterie
McInnis, versus 16 milliards d'investissements dans la seule filière... Puis
ça, c'est... c'est la filière batterie, Mme la Présidente, mais je vais vous
parler aussi de la stratégie québécoise de recherche, d'innovation et
d'investissement. 7,5 milliards, Mme la Présidente, 7,5 milliards, ce n'est
quand même pas si mal. J'espère que les collègues... Et là-dessus on parle...
Bon, je vais donner quelques exemples.
Alors, 47 subventions qui sont pour des initiatives défis de société, 10
projets d'infrastructure qui ont été... dont l'Espace quantique, je parlais de
ça tantôt, la zone d'innovation, Sherbrooke, Espace quantique. Quand on me
parle de développer l'économie du passé, j'ai beaucoup de difficulté à associer
l'informatique quantique au passé. Peut-être que mon collègue pourra nous
aider. Le rehaussement du centre de données de l'Université McGill. Ça aussi,
Mme la Présidente, on comprend que la gestion de la donnée, c'est... c'est une
économie de l'avenir. 99 projets de recherche avec le RSRI, Mme la Présidente,
que nous avons évidemment subventionnés, 16 millions. Formation de 233
conseillers et conseillères en innovation qui se déploient partout au Québec,
dans nos régions, partout au Québec, pour quoi? Pour aider les entreprises qui
sont dans les secteurs d'innovation à démarrer.
Alors, Mme la Présidente, comme je l'ai
dit, quand on se compare au Parti libéral, on se console assez facilement, Mme
la Présidente, je vous le confirme.
La Présidente (Mme Mallette) : Merci.
Je cède maintenant la parole au député de Gaspé.
M. Sainte-Croix : Merci, Mme
la Présidente. Mme la Présidente, notre gouvernement, contrairement à ceux qui
nous ont procédé... précédés, pardon, met une énorme priorité dans
l'élaboration de solutions innovantes pour augmenter et optimiser la
productivité du Québec. En 2022, la Stratégie québécoise de recherche et
d'investissement en innovation, pour... 2022-2027, a été annoncée pour venir
soutenir et encourager la commercialisation de nouvelles technologies,
l'intensification de notre culture de l'innovation et la solidification des
synergies entre le milieu de la recherche et des entreprises oeuvrant dans les
secteurs où le Québec se démarque le plus, notamment l'intelligence
artificielle et les technologies quantiques, comme en faisait état M. le
ministre. Si on souhaite réduire notre écart de richesse avec l'Ontario de
moitié pour 2027, on doit suivre avec des investissements qui nous permettront
de...
11 h (version non révisée)
M. Sainte-Croix : ...créer de
la richesse et qui stimuleront des retombées économiques, sociales et
environnementales. Nous sommes convaincus, Mme la Présidente, que l'innovation
et la, «la» majuscule, gras, souligné, solution pour augmenter notre
productivité. Pour favoriser le succès de notre stratégie, notre gouvernement a
octroyé un budget de plus de 7,5 milliards de dollars, comme en
faisait mention M. le ministre précédemment, un montant qui inclut un budget
additionnel de 1,3 milliard de crédits budgétaires pour la stratégie
québécoise de recherche et d'investissement que nous sommes en train de mettre
en place, 600 millions d'interventions financières en capital d'investissement
et 75 millions au PQI, le Plan québécois des infrastructures.
Nous avons retenu, Mme la Présidente, cinq
axes d'intervention et 12 actions clés qui ont été élaborés pour appuyer
la recherche, l'innovation et de l'investissement, ainsi que le développement
des talents et la culture scientifique et d'innovation. Et, pour soutenir ces
axes d'intervention et leurs actions respectives, nous nous sommes basés sur
une approche qui établit cinq fondations essentielles pour la réussite de notre
stratégie. Premièrement, connecter tous les acteurs du cycle de l'innovation de
l'idée à la commercialisation. En deuxième lieu, rendre les services de soutien
à l'innovation plus simples, plus accessibles et mieux connus des entreprises
et des organisations pour accélérer leurs projets d'innovation. Troisièmement,
mettre l'État à contribution en adoptant des innovations dans les institutions
publiques et en améliorant la cohérence gouvernementale. En quatrième lieu,
renforcer la reddition de comptes et évaluer en continu les interventions et
les intervenants pour maximiser leur efficacité. Enfin, cinquièmement, miser
sur le développement durable et l'innovation sociale.
Il y a deux semaines, Mme la Présidente,
une rencontre de mi-parcours pour faire un bilan de la SQAI a été organisé.
Plus d'une centaine d'experts, de représentants d'établissements d'enseignement
supérieur, d'entreprises et d'organismes de promotion de la culture
scientifique, et quelques centaines de participants en ligne, se sont prononcés
sur les prochaines étapes et actions pour accroître davantage les résultats, la
preuve que la stratégie en question atteint et mobilise un grand nombre des
acteurs du milieu et l'écosystème de... de l'innovation, pardon, de la
recherche et du développement.
Depuis sa mise en place, Mme la Présidente,
le Conseil de l'innovation du Québec a organisé plusieurs forums de discussion
et une trentaine de recommandations ont été déposées pour élaborer un plan
stratégique pour renforcer les actions de la stratégie. Il sera déposé dès cet
automne, Mme la Présidente. Parmi les nombreuses initiatives proposées, nous
retrouvons la nouvelle structure du Fonds de recherche du Québec sur laquelle
nous devons miser, une collaboration accrue avec le ministère de l'Enseignement
supérieur pour développer des compétences et valoriser les résultats de la
recherche publique, tout en cultivant une culture de gestion et de protection
de la propriété intellectuelle. Trois, la simplification de l'accès aux
ressources en innovation pour les entreprises, leur permettant de tirer
pleinement profit des outils et leviers disponibles. Quatre, le soutien à... à
l'entrepreneuriat, pardon, innovant et la promotion de partenariats
stratégiques entre les fonds de capital de risque et l'écosystème
entreprenal... entrepreneurial. Finalement, l'intégration de l'innovation
sociale dans l'écosystème de la recherche et de l'innovation.
Également, nous avons pu constater, Mme la
Présidente, lors de cette séance, que la productivité dans les entreprises a
connu une hausse. Plusieurs de nos objectifs sont en bonne voie de réalisation
et nos investissements se poursuivent. Mme, je pourrais continuer encore
longtemps, malheureusement le...
La Présidente (Mme Mallette) : C'est
tout le temps que nous avions. Merci. Nous allons débuter la quatrième série d'interventions.
Je cède maintenant la parole au député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Peut-être juste clarifier un point, là, parce que
mon collègue essaie de ridiculiser ce que la... plusieurs milliers d'employés à
Mirabel font de façon quotidienne, c'est-à-dire la production de la série A220,
qui est de C Series. Il faut quand même comprendre que c'est un succès, cette
histoire-là, de la A320. Il faut quand même comprendre que, lorsqu'on a quitté
le pouvoir, à l'échelle mondiale, le Québec était le troisième joueur dans l'aérospatial
au monde. Sous votre gouverne, Mme la Présidente, sous la gouverne caquiste, on
est rendu le cinquième, un abandon complet, pire, on a ouvert le pas... la
porte au loup pour rentrer dans notre bergerie en faisant une zone d'innovation...
M. Beauchemin : ...d'innovation
Aéro avec Boeing, qui a tout fait pour dilapider à tour de bras la CSeries. Ce
gouvernement-là ouvre la porte très grande Boeing : Boeing, viens
t'installer chez nous. Le loup entre dans la bergerie. Félicitations! Quelle
vision caquiste.
Vous savez, on est pour la filière
batterie, M.. On est pour la filière batterie, Mme la Présidente. Mais
savez-vous où le premier ministre a appris à compter? Au PQ. Incapable de faire
un solde équilibré, incapable d'avoir une vision économique pertinente à long
terme.
• (11 h 10) •
Le Plan Nord, là, c'est un exemple
flagrant du manque de vision économique du gouvernement. Et je m'explique. Pensez-vous
un moment que vous auriez été capables de faire la deuxième étape du Plan Nord,
qui était une filière batterie? Pensez-vous juste un moment que ça aurait été
possible? La première étape, avant d'apprendre à courir, il faut être capable
d'apprendre à marcher. Il fallait le développer, le nord, pour être capables de
savoir c'étaient quoi, nos ressources. Il fallait le développer pour savoir
qu'est-ce qu'on avait justement à développer. C'est ça, l'idée du Plan Nord. Je
ne peux pas concevoir que notre collègue ici ne voit pas la pertinence. Au lieu
de ridiculiser la première étape sur laquelle ils se sont basés pour faire la
filière batterie, qu'ils sont en train de tout cochonner malheureusement, O.K.,
ils devraient tout de même au minimum accepter que si ça n'avait pas été de la
vision libérale de développer le Plan Nord, jamais, jamais la filière batterie
n'aurait pu être capable de voir le jour.
Pire, c'est que la technologie utilisée
actuellement, O.K., prend la composante... un instant, je vais vous le dire,
là, le manganèse... le manganèse qui est importé de l'étranger, c'est
inconcevable, là. On a une faille, entre Chicoutimi jusqu'à Sept-Îles, de
phosphate le plus pur au monde. On aurait été capables de faire la technologie
de batterie la plus propre au monde. Incapables d'avoir cette vision-là.
Donc, je m'excuse, Mme la Présidente, mais
force est de constater qu'en termes de vision puis de ne pas comprendre que
c'est important de savoir marcher avant d'apprendre à courir, de ne pas
comprendre que le Plan Nord était essentiel, que justement on n'en avait pas de
manganèse, nous autres, donc ne pas comprendre ça, ça démontre le manque de
profondeur intellectuelle au niveau du développement économique de ce
gouvernement-là.
Le Québec, malheureusement, là, avec la
CAQ, c'est la palme d'or des faillites canadiennes. 60 % de toutes les
faillites au Canada sont ici, sous ce gouvernement-là. Elle est directement
reliée à la mauvaise gestion, la gestion défaillante de la CAQ en termes de
développement économique. On a seulement 4 % de nos PME qui sont aidées
par ce gouvernement-là. Il y en a 96 % qui sont abandonnées... on le voit,
là, c'est clair, ce manque de vision là nous coûte dans toutes les régions.
C'est des villages, c'est des familles, c'est des hommes, des femmes, des
parents qui travaillent tous les jours, sept jours sur sept, le soir, pour
essayer d'être capables de mettre le pain sur la table, puis ce gouvernement-là
les abandonne. Pendant ce temps, ils vont subventionner une multinationale
étrangère. Incapables de voir que ça, ça fait qu'on est dans une chaîne
d'approvisionnement au lieu d'être dans une chaîne de valeur. Incapables de
voir cette différence-là.
On taxe la masse salariale le plus haut
niveau au Canada. Le gouvernement a sauté à pieds joints pour harmoniser avec
Ottawa la taxe, l'augmentation de... taux d'inclusion sur le gain en capital
pendant qu'on avait l'indépendance fiscale d'agir autrement. Puis de se servir
de l'excuse : Ah! c'est plus facile de le faire, ce n'est pas ça que les
Québécois veulent. Les Québécois ne veulent pas que ce soit facile pour le
gouvernement de travailler. Les Québécois veulent que le gouvernement
travaille. Puis ça, ça aurait été une porte d'opportunité ouverte grande pour
que tous les Québécois puissent se distinguer.
On taxe nos PME puis on donne cet
argent-là à des multinationales étrangères. C'est ça, la signature caquiste
dans le développement économique, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Mallette) : Merci.
Je cède maintenant la parole au ministre.
M. Caire : Je serai bref sur
le commentaire que mon... mais je ne peux pas le passer sous silence. La zone
d'innovation en aérospatiale, mon collègue vient de dire que c'est une mauvaise
idée. Mon collègue vient de dire que la CSeries, c'est un grand succès. Bien,
moi, j'aimerais ça qu'on me dise quelle est la valeur de l'investissement
libéral dans la CSeries par rapport à ce qu'Airbus a ramassé. Parce qu'où je
suis d'accord avec lui, c'est que l'appareil, en termes d'ingénierie, de
technologie, c'est un succès, aucun doute, aucun doute. Le génie québécois est
à l'honneur dans la CSeries. Ça, il n'y a aucun doute. Par contre,
l'incompétence libérale est à l'honneur dans l'investissement qui a été fait.
Ça aussi, ça ne fait aucun doute. Et Airbus nous remercie...
M. Caire : ...j'en suis
convaincu. Maintenant, la zone d'innovation en aérospatiale, Mme la Présidente,
là, c'est des centaines d'emplois bien payés, c'est des emplois directs et
indirects, c'est des fournisseurs de tous acabits. Mon collègue, lui, voit
Boeing comme le loup dans la bergerie. Nous, on voit un écosystème qui se
développe, qui va être extrêmement rentable pour le Québec, qui va créer des
emplois à valeur ajoutée, qui va permettre à des familles de vivre
confortablement.
Alors, encore une fois, des visions qui
s'opposent. Là, mon collègue vient de dire quelque chose qui me laisse pantois,
le Plan Nord. Le Plan Nord, là, c'était l'exploitation des mines. Vous ne
devriez pas rire de ça parce que c'est la première étape sur laquelle vous vous
basez pour la filière batterie.
Le problème, c'est qu'une fois que tu as
extrait le minerai, tu fais quoi avec? Le Plan Nord, il n'y en avait pas de
plan, après. Puis extraire du minerai au Québec, on n'avait pas besoin du Parti
libéral pour penser à ça. Là, Maurice Duplessis le faisait, là. Puis, lui
aussi, il vendait notre fer à 0,02 $ la tonne aux Américains. Mais je ne
pense pas que cette idée-là est reconnue comme étant géniale dans l'histoire du
Québec, là. Je pense qu'il n'y a personne qui voit dans ce plan-là un coup de
maître du gouvernement québécois de l'époque. Je pense que c'est... Au
contraire, c'est plutôt cité comme les choses, les exemples à ne pas
reproduire.
Ça fait que quand mon collègue
s'enorgueillit de dire : Bien, nous autres, on avait pensé à ça, là,
extraire le minerai. Bravo! Sauf que ça aurait été le fun de continuer, ce que
la filière batterie fait, Mme la Présidente.
Je vous ai dit que j'allais parler aussi
du... de la stratégie québécoise de recherche et d'innovation, Mme la
Présidente. Parce que je comprends que je ne ferai pas entendre raison à mon
collègue sur la filière batterie, pour laquelle il se dit en accord d'ailleurs.
Il était en accord avec la filière batterie, mais tout ce qu'il a à dire sur la
filière batterie est négatif. Ça fait que j'aimerais ça qu'il me dise avec quoi
exactement il est d'accord dans la filière batterie.
Ceci étant dit, développer l'économie du
Québec, c'est aussi développer son innovation, sa capacité d'innovation, mais
surtout parce que le Québec a toujours une bonne capacité d'innovation. La
CSeries est un bel exemple. Là où il faut améliorer les choses, c'est sur notre
capacité à prendre ces économies. Et là, là-dessus, moi, je vais être d'accord
avec mon collègue, une économie de propriétaires, quand on est capable
d'innover, quand on est capable de breveter des nouveaux produits, des
nouvelles solutions puis des nouvelles technologies, il faut pouvoir les
développer ici. Et il faut... Il faut que des entreprises d'ici puissent
croître en développant et en exportant ces produits-là. C'est très exactement
ce qu'on fait, Mme la Présidente.
D'abord, on a changé la structure
d'Investissement Québec pour être capable d'avoir des fonds pour permettre à
ces entreprises-là de se développer. Ensuite, on a développé Accès entreprise
Québec. C'est quoi, Accès entreprise Québec? C'est notre version des centres
locaux de développement de l'époque. Mme la Présidente, on parle d'au-dessus de
260 conseillers, si mes chiffres sont bons, dans une centaine de MRC,
22,6 millions. Pour faire quoi? Pour aider les entreprises à se
développer, à trouver des... à trouver du financement, à se développer et à
faire en sorte que notre économie régionale se développe à travers
l'innovation, à travers la recherche.
On a aussi été du côté des zones
d'innovation. Mon collègue a parlé de ça dans l'aérospatiale. Puis je sais que
le collègue de Nicolet-Bécancour est encore plus au fait que moi de ça, mais ça
fait en sorte de quoi? Ça fait en sorte que Montréal, en termes d'intelligence
artificielle, est reconnu à travers le monde. Sherbrooke, sur le quantique, est
reconnu à travers le monde. Et je continuerai, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Mallette) : Merci.
Je cède maintenant la parole au député de Nicolet-Bécancour.
M. Martel : Merci, Mme
la Présidente. Juste un petit rappel. Tantôt, j'ai mentionné que, sous le règne
des libéraux on a coupé le soutien aux organismes qui faisaient du développement
économique en région. J'ai parlé aussi que le gouvernement du Parti libéral
s'est servi du parc industriel pour faire des annonces de projets d'envergure
qui ne se sont jamais réalisés. Il y a un projet qui s'est réalisé aussi, ça
fait quelques années, mais il faut que je le mentionne. Il y avait deux projets
de centrales électriques au gaz au Québec. Il y avait le Suroît puis il y avait
Trans-Canada à Bécancour. La journée... Le Suroît, c'était un projet
d'Hydro-Québec. La journée qu'on a...
M. Martel : ...on ne ferait
pas le projet du Suroît qui appartenait Hydro-Québec. On a annoncé le projet de
TransCanada Énergie dans le parc industriel, qui n'a peu près jamais fourni
d'électricité puis qui nous a coûté jusqu'ici au-dessus de 2 milliards, sans
pouvoir utiliser l'électricité. Dans le parc industriel, nous, ce qu'on a fait,
les annonces qu'on a faites, on est en train de les réaliser. Juste à titre
d'exemple Ultium CAM, matériaux actifs de cathode, GM avec des Coréens, Nemaska
Lithium, là, c'est des projets... venez voir, là, vous allez voir des grosses
structures d'acier, Nemaska Lithium, hydroxyde de lithium, Ecopro, Matériaux
Avancés Mirae, ça aussi on voit la structure, Air Liquide, on voit les
structures, on voit les travaux aussi. On devrait annoncer bientôt, en tout
cas, j'ai confiance, Nouveau Monde Graphite, ça va bien, il y a déjà un projet
pilote dans le parc industriel, et je pense qu'on va voir la réalisation très
bientôt se concrétiser. Vallée qui est en consultation, et on a espoir qu'il
sera annoncé bientôt. Il y a Lithium Universe, sulfate de nickel, qui est
actuellement en étude. Et Euro Manganese, sulfate de manganèse, aussi qu'on
devrait voir le jour bientôt.
• (11 h 20) •
Le député de Marguerite-Bourgeoys ne peut
pas dire d'un côté... décrier tout ce qu'on fait par rapport à la filière
batterie. Vanter... nous décourager, laisser toute la place aux Chinois pour
développer la filière batterie. On doit encourager la filière batterie ou on
est contre. Moi, ce que j'entends, c'est qu'on est contre. Puis j'aimerais ça
que...
Une voix : ...
M. Martel : Moi, j'ai entendu
l'inverse aussi, c'est ça que j'essaie de faire comprendre au député, c'est
qu'on ne peut pas prêcher quelque chose toujours en le décriant. En plus des
projets qui sont en cours, puis j'aimerais savoir l'attention du député,
sincèrement, en plus des projets qui sont en cours. Air Liquide, qui est une
entreprise du parc industriel, à cause de la filière batterie est en train
d'investir 200 millions. J'ai trois autres entreprises du parc industriel
que je ne peux pas nommer, O.K., que je rencontre, des entreprises qui sont à
maturité, qui sont de plus en plus vers le déclin. Il y a une de ces
entreprises-là qui a eu l'autorisation d'aller en plan et devis pour refaire
son entreprise à cause de la filière batterie. C'est une entreprise qui va
bénéficier, mais c'est des retombées, on parle de 300 millions. J'ai une
autre entreprise que j'ai rencontrée, même chose, on veut rajouter un quatrième
équipement dans l'usine pour profiter de la filière batterie. Puis j'en ai un
autre qui a un projet, que je vais rencontrer bientôt. Donc, quatre entreprises
du parc industriel actuellement qui vont investir 1 milliard à cause du
développement de la filière batterie. C'est vrai que le discours de Donald
Trump peut être épeurant, mais si le député de Marguerite-Bourgeoys veut être
chef du Parti libéral et ultimement premier ministre...
La Présidente (Mme Mallette) : ...adresser
à la présidence.
M. Martel : Oui. Et
ultimement premier ministre, il ne faudrait pas s'arranger que les gens de la
région de la Mauricie Centre-du-Québec aillent plus peur de ça que de
l'élection du gouvernement Trump. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Mallette) : Merci,
M. le député. Nous allons débuter la cinquième série d'interventions. Je cède
maintenant la parole au député de Marguerite-Bourgeoys. Puis on fait un rappel,
de toujours s'adresser à la présidence. Merci.
M. Beauchemin : Merci, Mme la
Présidente. En effet, des commentaires qui ne sont pas pertinents ne devraient
pas être utilisés inutilement dans cette salle. Juste pour mettre les choses...
La Présidente (Mme Mallette) : ...M.
le député.
M. Beauchemin : Oui, parce
que, justement, notre cher collègue ici a fait référence à la course à la
chefferie du Parti libéral, aucunement pertinent dans cette discussion.
La Présidente (Mme Mallette) : Mais
je pense que les échanges allaient quand même assez bien, donc on reste respectueux.
On va poursuivre les échanges...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Mallette) : On
reste respectueux, on va continuer, on va poursuivre les échanges. M. le
député, poursuivez, s'il vous plaît.
M. Beauchemin : Donc...
M. Beauchemin : ...quand on
demande : Combien ça vaut, la CSeries?, Combien ça vaut, cet
investissement-là?, puis, en même temps, dans la même conversation, on nous
fait référence, à plusieurs reprises, de la grosse valeur ajoutée
qu'Investissement Québec se trouve à être maintenant dans l'économie
québécoise... qui, en passant, on va s'entendre que le rendement
d'Investissement Québec fait piètre mesure si on le compare à d'autres
équivalents à travers la planète, là. Donc, juste pour s'assurer qu'on mette
les choses au clair. Ce gouvernement-là n'a pas définitivement gagné, là, la
Palme d'or au niveau des rendements, Mme la Présidente. Il serait capable,
quand même, le collègue, d'aller trouver la valeur de la CSeries, justement,
avec ce qu'Investissement Québec rapporte annuellement pour le placement de la
CSeries. Il va se rendre compte, là, que la CSeries, O.K., vaut beaucoup plus
que l'investissement que la compagnie... dans la compagnie de Northvolt. Malgré
le fait qu'ils ont dépensé 710 millions de dollars, là, qui, là,
maintenant, vaut à peu près zéro, bien, force est de constater que le milliard
qui a été investi dans la CSeries en vaut beaucoup plus. Donc, on va s'entendre
sur une affaire, là, il faudrait au minimum faire la recherche puis aller chercher
les réponses à vos questions. Je suis certain que le ministre est capable
d'avoir l'information.
On va parler de la productivité. Je trouve
ça intéressant qu'un des collègues de... du gouvernement veut en parler, c'est
intéressant, surtout dans le contexte où est-ce qu'avec la CAQ, depuis six ans,
comme je disais tantôt, il y a eu zéro gain de productivité qui a été
enregistré au Québec, la pire performance canadienne. Le gouvernement, il a
échoué à améliorer la compétitivité de nos entreprises en ne créant pas une
atmosphère d'investissement propice pour que les gens aient le courage de
mettre de l'argent à risque dans leur modèle d'affaires. Malgré des
investissements, là, qu'ils veulent faire, ils regardent au Québec puis ils se
disent : Peut-être qu'on devrait le faire à l'extérieur du Québec. Ça,
c'est la résultante du climat toxique d'affaires que le gouvernement caquiste a
créé. Ça fait en sorte que notre productivité, elle est effectivement nulle
parce que les investisseurs n'ont pas confiance dans la gestion de l'État, dans
la gestion du développement économique, dans la vision des années 80 de ce
gouvernement-là. Puis cette productivité nulle, là, bien, ça a une capacité...
ça fait une capacité réduite à nos entreprises de vouloir innover. Ça fait que
l'absence de progrès en productivité, c'est un signe évident, transparent d'une
mauvaise gestion d'un plan de développement économique.
De comprendre que c'est important de
faire, évidemment, de la recherche et développement, c'est une chose, de se
rendre compte qu'on est probablement la juridiction en Amérique du Nord qui en
fait le moins, c'est une autre chose. Toutes ces choses-là, le gouvernement
devrait s'en rendre compte. Par la suite, le traduire en innovation, ça, c'est
l'étape la... une des étapes les plus importantes, ce sur quoi ce gouvernement
a été en échec. De là vient les besoins d'investir plus en recherche et
développement. De là vient les besoins de se donner des points de référence,
des objectifs de productivité. Parce que, pour relancer la productivité, on
doit se concentrer sur l'innovation, on doit se concentrer sur nos forces, on
doit se concentrer sur la bonne gestion des finances publiques et se donner ces
objectifs-là pour éliminer les risques que les prochaines générations en
arrachent encore plus. C'est des affaires simples comme par exemple éliminer la
paperasse que ce gouvernement-là additionne année après année.
La productivité, là, ça passe par un
environnement fiscal qui n'est pas changeant, avoir de la prévisibilité.
Lorsqu'on change les règles du jeu, lorsqu'on dit que le taux d'inclusion va
augmenter parce que soudainement, là, on a le goût de le faire, là, quand on
est en train de changer les règles du jeu pendant que la game est en train de
se jouer, bien, les gens, là, se rendent compte d'une chose, c'est que ce
gouvernement-là est instable. Ça n'invite pas l'investissement dans le modèle
d'affaires, ça n'invite pas, justement, l'amélioration de la productivité.
Quand tes coûts de fonctionnement ne sont pas prévisibles, ça a des
conséquences. Quand on n'a pas la prévisibilité au niveau de nos blocs
d'énergie, parce que ce gouvernement-là a été comme un marin en cavale aussi
avec nos blocs d'énergie, ça fait en sorte que les investisseurs ne veulent pas
investir au Québec, on n'a pas de prévisibilité. Quand on n'a pas la capacité
en termes de main-d'œuvre. Depuis l'arrivée de la CAQ, malheureusement, là,
toutes ces variables-là ont été remises en question par les investisseurs, par
nos entrepreneurs, pour se dire : Peut-être qu'on devrait attendre qu'il y
ait un gouvernement qui a une vision d'avenir stable pour l'avenir des choses
du Québec avant de dépenser une cent de plus. Malheureusement, on se rend
compte que ce gouvernement-là n'est pas, encore une fois, au rendez-vous.
La Présidente (Mme Mallette) : Merci.
Je cède maintenant la parole au ministre.
M. Caire : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Écoutez, je n'ai pas pu m'empêcher de partir à rire quand j'ai
écouté mon collègue de Marguerite-Bourgeoys qui disait : Le
gouvernement...
M. Caire : ...qui investit
comme dans les années 80?
Écoutez, tu sais, je comprends, là, que
dans l'opposition, il faut... il faut faire des effets toge, j'ai été là
pendant 11 ans, là, je comprends un peu le principe, là, puis... Mais je pense
que la vérité a ses droits, Mme la Présidente, là.
Voici un gouvernement qui a déposé en 2022
une stratégie en recherche et en innovation, 7.5 milliards. J'écoutais mon
collègue nous faire la leçon sur : Ah! il faut investir en innovation...
Bien, il manque une belle game, là. Ça fait longtemps qu'on fait ça. Ça fait
longtemps qu'on fait ça.
• (11 h 30) •
Je me souviens très bien d'un
investissement de 300 millions de mon ancien collègue Pierre Fitzgibbon
pour l'intelligence artificielle à Montréal. Est-ce que l'intelligence
artificielle, Mme la Présidente, ça vous semble une technologie des
années 80? Parce que, moi, dans les années 80, j'étais là, là,
j'étais... puis je ne me souviens pas qu'on parlait beaucoup d'intelligence
artificielle. On a créé une zone d'innovation à Sherbrooke autour de
l'informatique quantique. On a installé PINQ, qui a pour objectif... un
organisme qui a pour objectif de faire le développement, la promotion, la
coordination de cette... de cette technologie-là. IBM est venu installer, à...
Bromont, merci, son ordinateur quantique. Vous en chercherez d'autres au
Canada, vous n'en trouverez pas. C'est au Québec, c'est au Québec qu'on fait
ça. Trois projets de boucles quantiques, Montréal, Sherbrooke et Québec. Les
années 80? Voyons donc. Ils avaient ça, des boucles quantiques, dans les
années 80?
Ça fait que, Mme la Présidente, on finance
deux chaires de recherche avec l'Université Laval sur la gouvernance en
cybersécurité puis sur la sécurité de l'Internet des objets. L'Internet des
objets, vraiment, une technologie des années 80? Voyons donc, Mme la
Présidente. Tu sais, on peut bien garrocher n'importe quoi, mais à un moment
donné, là, je veux dire, ce n'est pas sérieux. Ce n'est pas sérieux. Ce n'est
pas sérieux.
Ce qu'on fait aussi, c'est investir
massivement dans notre capacité à produire de l'énergie. Parce que, je le
rappelle, le gouvernement libéral, quand il était aux affaires, il y avait des
surplus d'énergie. Il ne savait pas quoi faire avec ça. Il ne savait pas. Tu
sais, le parti de l'économie, là, on repassera, là. Il ne savait pas quoi faire
avec ça. Alors nous, on s'en est servi pour faire du développement économique
dans des technologies d'avenir, dans des technologies modernes, avec évidemment
une vision écoresponsable de ce développement-là.
Ce qui fait qu'aujourd'hui le Québec est
tellement attractif qu'on est passés de surplus à il faut en produire plus. Et
là, j'espère que mon collègue sera d'accord avec moi pour dire qu'on a eu un
précurseur en Robert Bourassa, qui a cru à la Baie-James, qui a cru à la
capacité du Québec à développer son potentiel hydroélectrique et qui fait en
sorte, aujourd'hui, Hydro-Québec est probablement une des plus grandes sociétés
au monde pour produire de l'énergie, de l'énergie propre. Et on veut investir
dans Hydro-Québec. On veut investir dans son talent, dans son savoir, dans son
savoir-faire, dans son potentiel. On veut se lancer dans une... j'appellerai ça
modestement une Baie-James deux, qui va faire en sorte qu'on va augmenter notre
capacité à produire de l'énergie, de l'énergie propre. Pourquoi? Parce qu'à la
base c'est comme ça qu'on va attirer des investissements. C'est comme ça qu'on
va développer nos entreprises. Parce que le collègue nous le dit, on a beaucoup
d'entreprises au Québec qui veulent se développer, qui ont besoin d'énergie. On
va y voir. On va... On va travailler ça. Mais le Parti libéral n'a jamais eu
cette vision-là. Je ne me souviens pas, moi, dans le Plan Nord, là, qu'il y
avait un volet où on développait notre potentiel de production d'énergie
propre. Je ne me souviens pas de ça. Je ne me souviens pas d'avoir entendu le
gouvernement Charest ou Couillard nous dire... Bien non. Pourquoi? Parce qu'il
y avait des surplus. Il ne savait pas quoi faire avec. Alors nous, aujourd'hui,
là... Puis ce député-là qui nous fait des reproches, là, bien, c'est l'héritage
de son parti, ça.
Et nous, aujourd'hui, on veut investir.
Mme la Présidente, c'est plus de 150 milliards d'investissements dans les
prochaines années à travers Hydro-Québec, à travers des projets, des projets
d'éolien, à travers des projets qui vont nous aider à augmenter notre
potentiel, notre capacité. Le Québec... Quand on dit que le Québec va être la
batterie de l'Amérique du Nord, c'est dans tous les aspects. Mais, en plus, Mme
la Présidente, en plus, on va le faire de façon écoresponsable parce qu'on veut
s'émanciper des énergies fossiles. Et ça, pour y arriver, ça prend des énergies
propres. Et le Québec va en produire, des énergies propres, comme jamais.
La Présidente (Mme Mallette) : Merci.
Je cède maintenant la parole au député de Gaspé.
M. Sainte-Croix : Merci, Mme
la Présidente. Si vous me le permettez, Mme la Présidente, je vais... je vais
faire du pouce sur ce que...
11 h 30 (version non révisée)
M. Sainte-Croix : ... a
introduit M. le ministre, au niveau de notre chantier énergétique, une
opportunité exceptionnelle pour les régions du Québec.
Vous savez, Mme, c'est difficile pour moi
d'intervenir ici aujourd'hui sans revenir sur l'importante annonce qui a été
faite le 16 octobre dernier dans le Bas-Saint-Laurent, la région voisine de la
non moins célèbre Gaspésie. Hydro-Québec et l'Alliance de l'énergie de l'Est
ont annoncé, Mme la Présidente, un nouveau partenariat dans le but de développer
un projet éolien estimé à 1000 mégawatts, rien de moins. Il s'agit d'un
deuxième partenariat d'envergure annoncé par Hydro depuis le dépôt de sa
stratégie éolienne au printemps dernier. En juillet dernier, on se souviendra
qu'une autre annonce de partenariat concernant une zone à haut potentiel
éolien, à l'ouest du Lac-Saint-Jean, cette fois, a été également annoncée. On
parle d'une capacité potentielle éolienne, dans le cas, de 3000 mégawatts, Mme,
pour cette zone. Ces partenariats sont très importants pour favoriser l'acceptabilité
sociale dans l'ensemble des communautés du Québec. Nous allons avoir besoin de
tout le monde pour réaliser l'immense chantier énergétique qui se présente
devant nous, Mme la Présidente. Si nous voulons atteindre nos objectifs de
carboneutralité d'ici 2050, nous allons avoir besoin de beaucoup d'énergie. Ça
passe, bien évidemment, par la nouvelle production, sans oublier les gains que
nous pouvons aller chercher avec l'efficacité énergétique.
En ce qui touche très précisément le
projet du Bas-Saint-Laurent, ce dernier sera réalisé dans ce que les deux
partenaires appellent la zone... qui signifie «vent» en... la première
nation... qui fait partie de l'Alliance de l'énergie de l'Est, figure parmi les
partenaires du projet. La zone identifiée s'étend sur une superficie de plus de
700 kilomètres carrés, Mme la Présidente. Il vise les terres publiques de la
MRC de Kamouraska, les territoires du Petit Lac Sainte-Anne et Picard, dans la
municipalité de Mont-Carmel, ainsi que la MRC du Témiscouata, dans le secteur
de la municipalité de Saint-Athanase. Salutations à ma collègue députée de
Rivière-du-Loup, qui, j'imagine, doit nous regarder aujourd'hui et qui est très
enchantée par le projet.
Je citerai Mme la Présidente, M. Mathieu
Johnson, vice-président principal développement éolien chez Hydro-Québec, qui
affirme, et je cite : "Historiquement, Hydro-Québec développait des
projets et, après, consultait. Aujourd'hui, on approche d'abord les communautés
et ensuite on développe en partenariat." Le travail en partenariat
facilite le processus, Mme la Présidente, et bénéficie à tous les intervenants,
à chaque niveau. M. Jacques Tremblay, grand chef de la première nation
concernée par le projet mentionnait, je cite Mme la Présidente : «Les
obligations de consultation envers notre première nation sont toujours là, et c'est
respecté, donc on est satisfait. Ce projet nous amène vers la réconciliation
économique, donc, pour nous, c'est une très bonne nouvelle.»
Lorsqu'on parle de grands projets, on
mentionne souvent l'acceptabilité sociale, Mme la Présidente. Dans celui-ci,
des rencontres seront faites avec les citoyens, les MRC et l'ensemble des
parties prenantes concernées. La lutte aux changements climatiques concerne
100 % des citoyens du Québec, et cette annonce va en ce sens. Ce grand
projet pourrait représenter 10 % de l'ajout prévu par la société d'État de
10000 mégawatts d'énergie éolienne à son réseau d'ici 2035. En parcourant le
site du ministère de l'Économie et de l'Énergie, ce sont des dizaines de
projets éoliens qui sont présentement en fonction, en développement ou en voie
de l'être d'ici les prochaines années. Nous avons de quoi être fiers, Mme la
Présidente.
Le premier ministre le mentionnait
lui-même lors de notre caucus de la rentrée, en septembre dernier, à Rimouski :
Aujourd'hui, l'opportunité que nous avons, c'est d'être à notre tour
visionnaires et de développer, entre autres, l'éolien, qui est une énergie
propre. C'est une opportunité extraordinaire, entre autres, pour le
Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie.
C'est une fierté de faire partie d'un
gouvernement, Mme la Présidente, engagé à développer de grands projets afin d'atteindre
nos objectifs ambitieux de décarboner le Québec. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Mallette) : Merci.
Nous allons débuter la sixième série d'interventions. Je cède maintenant la
parole au député de Marguerite...
La Présidente (Mme Mallette) : ...Marguerite-Bourgeoys,
il vous reste environ 30 secondes.
M. Beauchemin : 100 secondes?
La Présidente (Mme Mallette) : 50 secondes,
pardon.
• (11 h 40) •
M. Beauchemin : 50 secondes.
Je veux faire référence au plan d'approvisionnement d'Hydro-Québec de 2017, qui
était le dernier plan d'approvisionnement que le gouvernement libéral avait,
lorsqu'on a quitté, juste avant. Il fait référence au besoin de puissance
additionnelle requise. Donc, il y avait une vision de l'avenir, nonobstant les
surplus que le collègue mentionne, qui, donc, faisaient partie de l'équation,
on devait gérer des surplus pour être capable de faire face aux demandes à
venir. Le plan d'approvisionnement d'Hydro-Québec était là pour justement
dire : On va en avoir de besoin, de ces surplus-là. Bien, vous saviez qu'en
2017-2018 on avait besoin de 300 mégawatts additionnels. Ça adonne-tu
bien? On avait envoyé le plan d'Apuiat dans les cartons et ça fonctionnait.
Première chose que le gouvernement caquiste a faite, a mis ça au rancart.
Incapable...
La Présidente (Mme Mallette) : Merci.
Le temps est malheureusement déjà écoulé. Donc, nous sommes maintenant aux
dernières interventions. M. le ministre, vous avez la parole pour
10 minutes.
M. Caire : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Tout d'abord, je vais remercier mon collègue de
Marguerite-Bourgeoys, parce que ces exercices-là sont toujours des opportunités
pour, je dirais, confronter nos visions, au-delà des critiques qu'on peut se
faire l'un et l'autre, ou les idées qu'on amène. Mais, aujourd'hui, Mme la
Présidente, puis j'ai quelques interpellations à mon actif, aujourd'hui, je
pense que c'est une des fois où les visions... la différence entre les visions
n'a jamais été aussi claire. À travers les commentaires du député de
Marguerite-Bourgeoys que j'ai entendus sur ce qu'on devrait faire, ce qu'on ne
devrait pas faire, j'entends un député qui félicite le gouvernement,
probablement à son corps défendant, quand il nous parle de ce qu'on devrait
faire en investissement. Puis c'est ce qu'on fait.
Le député de Marguerite-Bourgeoys
dit : Il faut investir dans la recherche, dans l'innovation. Notre
gouvernement, en mai 2022, a déposé une stratégie en recherche, en innovation
et en investissement de 7,5 milliards. C'est probablement la stratégie la
plus ambitieuse qui n'a jamais été déposée par un gouvernement du Québec.
Pourquoi? Parce qu'on y croit. Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire? Bien,
ça veut dire, pour des entreprises comme... AI, qui est une entreprise de
Montréal, la capacité de faire la recherche, d'intégrer l'intelligence
artificielle dans la reconnaissance du langage, avec les nombreuses
applications que ça peut avoir. Ça veut dire, pour une entreprise de Québec
comme... qui travaille en cybersécurité, pour donner des exemples concrets, de
développer un produit qui est innovant, qui est unique et qui est extrêmement
performant. Puis je pourrais faire une liste comme ça d'entreprises québécoises
qui sont en innovation et qui ont été soutenues. Il y en a des dizaines comme
ça. Ça veut dire un premier ministre qui a proposé le projet Saint-Laurent,
2014, si ma mémoire ne me joue pas de tour, qui voyait les zones d'innovation.
Qu'est-ce que c'est, une zone d'innovation, Mme la Présidente? Bien, c'est la
réunion d'Universités, de chercheurs et du milieu économique dans une volonté
commune de, oui, faire de la recherche, oui, de trouver des produits innovants,
mais d'être capable aussi de les exploiter, de les commercialiser puis de créer
de la valeur.
Alors, au Québec, il y a la zone
d'innovation en aérospatiale, il y a la zone d'innovation sur le quantique.
Montréal est une plaque tournante en intelligence artificielle. Mme la
Présidente, il n'y a rien là-dedans qui relève de l'économie du passé. À moins
que mon collègue se soit, dans les années 80, acheté une... qui lui a
permis de voyager dans le temps, je pense qu'il va admettre que, dans les
années 80, on ne parlait pas d'intelligence artificielle, d'informatique
quantique, d'Internet des objets. Notre gouvernement a fait des investissements
majeurs dans ces secteurs-là. Mme la Présidente, le Québec, c'est
l'électricité. L'économie du Québec, c'est l'électricité. Mon collègue me parle
du plan de 2017 qui, soit dit en passant...
M. Caire : ...n'a jamais été
ni financé ni mis de l'avant. Il y a beaucoup de plans que le Parti libéral
avait qui n'ont jamais été financés ni mis de l'avant. C'était... Ils étaient
très bons pour avoir des... des plans, mais pour les concrétiser, ça, c'était
autre chose.
Nous, on est arrivés avec un plan, nous,
on va le financer, nous, on va le mettre de l'avant, et nous, on va livrer des
résultats. Pourquoi? Parce que, nonobstant ce que mon collègue disait, la
vérité, c'est qu'on était dans des surplus budgétaires... des surplus... bien,
budgétaires aussi, oui, mais ça, j'ai expliqué l'origine des surplus
budgétaires, puis, si j'étais lui, je ne m'en vanterais pas, parce que taxer
les Québécois puis couper les services pour produire des débuts... ça, ça
relève de l'entreprise privée. Mais un service public ne devrait pas penser
comme ça. Enfin, ça, c'est une autre discussion. Puis c'est une autre
différence qu'on a, lui et moi. Moi, je ne suis pas d'accord pour qu'on taxe
les Québécois puis je ne suis pas d'accord pour qu'on coupe les services. C'est
ce qu'ils ont fait. Nous, on n'est pas d'accord avec ça. Alors, c'est une autre
différence entre le Parti libéral et nous. Nous, on pense qu'on doit, au
contraire, baisser les impôts des Québécois puis donner plus de services, puis
c'est ce qu'on fait aussi.
Mais je veux revenir à... au développement
économique, parce que c'est... c'est... c'est là-dessus que mon collègue nous a
interpelés. Donc, Mme la Présidente, on est passés d'un gouvernement qui a
accumulé les surplus énergétiques, qui n'a jamais été... qui n'a jamais eu de
vision de développement économique. J'en ai parlé, le Plan Nord. Mon
collègue... «Ah! mais là c'était la première étape. Bien oui, mais c'est parce
que ce n'était pas la première étape, c'était la seule étape, il n'y en avait
pas d'autres. On extrait les minéraux, puis, après ça, il n'y a plus de plan.
Alors, c'est la même chose pour l'énergie. On produit de l'énergie, oui, O.K.,
mais on fait quoi avec? Bien, on ne sait pas, mais on va produire de l'énergie.
Oui, mais pour faire quoi? Il n'y a pas de plan. Alors, nous, il y en a un, un
plan, il y en a un, on attire des entreprises. Et il fonctionne tellement bien,
Mme la Présidente, qu'on est passés des surplus en énergie à : il faut
produire plus.
La filière batterie, je vais aller dans le
même sens que mon collègue de Nicolet-Bécancour. J'ai entendu, comme vous, le
député de Marguerite-Bourgeoys dire : Ah! je suis d'accord avec la filière
batterie, mais c'est tout de la scrap, la filière batterie. Oui, mais c'est
parce que là, ça ne marche pas, là, c'est un peu schizophrénique comme... comme
argumentaire, là. Si on est d'accord, on trouve que c'est bon, puis, si on
trouve que c'est bon, bien, on dit : Ça, c'est bon, ça, c'est bon, ça,
c'est bon, puis voilà. Mais j'entends : Oui, la filière batterie, c'est
super, mais c'est tout de la scrap, il n'y a rien de bon là-dedans. O.K., il va
falloir que... Puis il va avoir 10 minutes. J'imagine qu'il va nous expliquer
sa vision de la filière batterie.
Mais pour nous, la filière batterie, c'est
extrêmement important, et c'est cohérent avec ce qu'on veut faire avec
Hydro-Québec. On est cohérents. On veut développer les énergies propres, on
veut les produire, mais on ne veut pas que ça s'arrête là, parce que... et ce
n'est pas à mon collègue que je vais expliquer ça, mais ce qui est vraiment
rentable, c'est la transformation, c'est la production de biens, de services.
C'est ça qui est... C'est ça qui est rentable, et quand on parle d'une chaîne
de valeur, c'est de ça dont on parle. Alors, Mme la Présidente, c'est la vision
de ce gouvernement de développer, avec la filière batterie, cette chaîne de
valeur.
Mme la Présidente, je ne peux pas
m'empêcher de penser que le Parti libéral... Puis, tout à l'heure... je vais
faire une petite parenthèse, là... tout à l'heure, mon collègue a fait
référence à la course au leadership, puis le député de Marguerite-Bourgeoys a
dit : Ce n'est pas pertinent dans... dans l'interpellation. Bien, je vais
vous répondre, là, M. le député, parce que, dans votre point de presse, vous en
avez parlé. Ça fait que, personnellement, je pense que de savoir ce qu'un futur
chef, peut-être, de parti politique pense puis ce qu'il... Puis il a lui-même
dit, Mme la Présidente : J'ai voté X avec mon caucus, mais je pense Y. Or,
ça, ça m'apparaît tout à fait pertinent, puis j'aimerais ça qu'il...
Une voix : ...
M. Caire : Non, mais c'est
quoi, la question de règlement?
La Présidente (Mme Mallette) : Ce
serait quoi, le règlement?
M. Beauchemin : ...c'est
déplacé.
M. Caire : C'est une opinion.
La Présidente (Mme Mallette) : Pour
la pertinence?
M. Caire : J'ai le droit
d'exprimer une opinion. On est au... On est au Parlement, j'ai le droit
d'exprimer une opinion.
M. Beauchemin : ...ce n'est
pas pertinent.
M. Caire : Puis je peux vous
parler de la règle de pertinence puis je peux vous parler de la jurisprudence
sur la règle de pertinence, des présidences, qui a été interprétée de façon
très large.
La Présidente (Mme Mallette) : Bon,
on va juste rester respectueux.
M. Caire : Bien, je suis très
respectueux, je ne suis pas... je n'ai pas...
La Présidente (Mme Mallette) : On
s'adresse à la présidence. On va revenir dans le sujet, puis... pour faire la
conclusion.
M. Caire : Écoutez, s'il se
sent insulté parce que je dis qu'il est candidat au leadership là, ça, bien, je
le comprends moi aussi, mais... je le serais, mais...
La Présidente (Mme Mallette) : On
va juste rester... On va demeurer dans le sujet, merci.
M. Caire : Mais ce n'est pas
ça, mon point. Alors, bref, Mme la Présidente, ce que... ce que... ce que je
veux dire, c'est que c'est extrêmement important de confronter nos visions. On
a une vision ici, de ce côté, du gouvernement, où on veut développer des
énergies propres avec Hydro-Québec, un plan, mais un plan qui va se concrétiser
par des moyens, qui va se concrétiser par des résultats. On veut développer la
filière batterie, on veut... on veut que le Québec devienne la batterie de
l'Amérique du Nord. Encore...
M. Caire : ...là, c'est très
concret, donc, les minéraux critiques et stratégiques, la transformation, la
production de biens, le recyclage. Puis j'insiste là-dessus aussi, Mme la
Présidente, parce qu'avoir une vision de bout en bout, c'est aussi,
aujourd'hui, au XXIᵉ siècle... parce qu'on parle d'économie du passé, mais
c'est aussi avoir une vision de comment on recycle tout ça. Et ça, c'est prévu,
dans la filière batterie, qu'on va faire le recyclage et la valorisation des
composantes qui sont arrivées en fin de vie, et c'est extrêmement important.
C'est une vision de ce gouvernement, une vision de l'innovation, de la
recherche, mais, encore là, ce n'est pas juste un plan, c'est des milliards,
c'est des milliards qui sont déjà investis, c'est des milliards qui ont déjà
donné des pousses, des jeunes pousses, des start-up, qui ont déjà donné des
produits, des produits qui sont utilisables, qui sont commercialisables, qui
sont exportables.
• (11 h 50) •
Alors, Mme la Présidente, quand mon
collègue dit que la vision de ce gouvernement, c'est une vision du passé, bien,
je m'excuse, mais ce n'est pas sérieux. Ce n'est absolument pas sérieux parce
que, s'il y a une chose sur laquelle notre gouvernement s'est distingué, c'est
justement de miser sur les forces du Québec, sa force de recherche, sa force
d'innovation, sa capacité aussi à produire, à commercialiser et à être
propriétaire de ses propres innovations.
Puis je vais compléter en disant :
Oui, c'est vrai, qu'on ouvre la porte aux investissements étrangers, mais
j'aimerais ça que mon collègue me dise, lui, est-ce qu'il fermerait la porte à
ces investissements-là? Est-ce qu'il dirait non aux entreprises étrangères qui
veulent venir investir ici, qui veulent venir s'installer à Montréal, leurs
sièges sociaux? Est-ce qu'il dirait non à ça, lui?
La Présidente (Mme Mallette) : Merci.
Donc, je rappelle juste de s'adresser à la présidente. Je cède maintenant la
parole au député de Marguerite-Bourgeoys, qui a également une période de 10
minutes.
M. Beauchemin : Merci, Mme la
Présidente. Je trouve ça tout de même assez drôle que le collègue parle de
notre force d'innovation, puis le premier réflexe que ce gouvernement-là a,
c'est d'aller chercher du monde en Suède puis en Corée. Elle est où, notre
force d'innovation, dans des actes non nationalistes comme ça. C'est vraiment
un drôle de gouvernement, franchement.
Écoutez, juste pour revenir sur
Hydro-Québec, parce qu'Hydro-Québec, c'est un exemple classique du manque de vision
de ce gouvernement-là, incapable de comprendre que, dans un plan
d'approvisionnement disponible en ligne maintenant, aujourd'hui, par
Hydro-Québec, en 2017, il était clair, net et précis qu'il fallait vivre avec
des légers surplus constants pour être capable de faire face à la demande qui
allait croître avec le temps. Ce gouvernement-là n'a pas été capable de lire
ses propres rapports, incapable de voir que, l'année suivante, on allait
manquer 300 mégawatts. Il fallait mettre en place un plan de développement
éolien, ce qu'on avait mis sur table qui s'appelait Apuiat. Puis ce
gouvernement-là, le premier réflexe qu'il a eu, c'est de scrapper le plan,
incapable de lire ses propres rapports.
On s'est rendu où, Mme la Présidente? On
s'est rendus maintenant en déficit énergétique. Pourquoi? Parce que ce
gouvernement-là est incapable de lire ses propres rapports, incapable de lire
les cadrans économiques pour comprendre qu'on allait faire face à l'inflation,
incapable de gérer les finances publiques, au point tel qu'on part avec un
surplus de 7 milliards de dollars parce que, justement, là, quatre années
au préalable, hein, le PQ, le parti où le premier ministre a appris à compter,
là, nous avait laissé sur le bord du gouffre. On arrive, on met la machine en place
pour vous laisser 7 milliards de dollars pour avoir une bonne gestion des
finances publiques. Qu'est-ce qui arrive? La même mentalité péquiste refait
surface à travers la CAQ... dépense comme des marins en cavale, incapable de
gérer l'économie comme il faut, incapable de gérer les finances publiques,
incapable de lire un rapport d'Hydro-Québec qui leur dit : Il faut
continuer à investir dans des projets énergétiques pour faire en sorte que
notre capacité soit au rendez-vous pour les années à venir. Parce
qu'Hydro-Québec était capable, en 2017, de prévoir que, 10 ans plus tard, on
allait être en déficit si on n'agissait pas, ce que la CAQ a fait pendant cinq
ans. La CAQ n'a rien fait en développement énergétique pendant cinq ans, et on
se retrouve aujourd'hui dans cette situation-là où est-ce qu'on est obligé de
dire non à des investissements de nos propres entreprises qui veulent, elles,
se décarboner, pendant que le gouvernement y a été "all-in" avec des
100 % de ce qu'on avait de nos blocs énergétiques pour donner à des
compagnies qui voulaient faire du développement économique. Aucun de ces blocs
d'énergie n'a été donné pour faire de la décarbonation. C'est ça, la vision
caquiste.
Le gouvernement libéral moderne a été
capable de construire le Québec moderne. Il y a... Tout le monde s'entend
là-dessus, là, c'est une vision libérale des années 60 qui sont les assises du
Québec d'aujourd'hui, O.K.? Dans les années 60, qu'est-ce qui est arrivé? On a
mis Hydro-Québec en place...
M. Beauchemin : ...vous en
parlez, la CAQ en parle comme si c'était leur propre réalisation, mais le
dernier grand plan, O.K., c'est la Romaine. Qui? Jean Charest. La CAQ n'a
aucune capacité de développement. Nous, on a développé l'aérospatiale,
développé la filière de l'aluminium, sciences de la vie, intelligence
artificielle avec des gens d'ici. C'est-tu drôle, ça? On a été capables d'avoir
nos propres réalisations avec notre propre capital intellectuel. Des gens, là,
qui sont au Québec, qui investissent au Québec avec l'argent des Québécois.
Puis ce que la CAQ a eu comme réflexe, là, c'est d'exécuter le plan de match de
McKinsey que la CAQ a payé pour des millions de dollars : Voici ce que
vous devriez faire, la filière batterie, c'est une bonne idée. Avec le manque
de vision de dire : On va-tu se créer notre propre cellulier à la place?
Je le répète, oui, on est pour la filière batterie, on est contre la façon que
la CAQ l'a faite, la façon que la CAQ l'a faite d'inviter des entreprises
étrangères à venir être notre cellulier, puis que si un jour il y a des
milliards de dollars de réalisés dans ces projets-là, ces milliards-là vont
quitter le Québec. Ça, c'est manquer la chaîne de valeur, ça, c'est sortir...
se sortir, s'autopluredebanalisé nous-mêmes, là, de la chaîne de valeur, c'est
ça, ce gouvernement-là. Moi, ils ne me convainquent pas, là. Honnêtement, là,
ils sont incapables de me convaincre. Puis vous savez quoi? On regarde ce qui
se passe à l'extérieur du Parlement, les gens, quand ils parlent du
développement économique de la CAQ, ont tous le même son de cloche en ce
moment : On a perdu le contrôle de nos finances publiques, on a perdu une
vision de développement économique saine. On a le plus haut taux de faillites
au Canada sous votre gouverne. Les gens, là, sont inquiets du manque d'aide, du
manque de nationalisme économique, c'est des villages dans toutes les régions
économiques du Québec, 262 000 PME à travers tout le Québec. Le plus
haut taux de faillites au Canada grâce à ce gouvernement-là. Mme la Présidente,
on est vraiment en situation de crise. On est vraiment en dérape, en perte de
contrôle.
On parle d'innovation, on s'entend
là-dessus, c'est important qu'on ait de l'innovation au rendez-vous, c'est
important qu'on prenne notre recherche et développement, qu'on trouve une façon
de faire en sorte qu'elle soit innovante pour qu'on puisse aller vers
l'économie de l'avenir. Mais les points les plus importants, dans tout ça, que
je n'arrête pas de répéter depuis tantôt, c'est qu'en termes d'investissement en
recherche et développement, toute source de financement confondue, on est la
province, on est, le Québec, là, l'endroit en Amérique du Nord qui en investit
le moins. C'est ça, le message. Puis malheureusement personne n'a compris ça au
gouvernement. Malheureusement, on n'est pas surpris.
Mais de voir le ministre de la
Cybersécurité venir représenter au gouvernement pour cette interpellation là,
je trouve ça quand même assez drôle, parce que, justement, perte de contrôle
dans son ministère, on l'enligne pour aller faire un débat d'idées sur
l'interpellation au niveau du développement économique. On parlait de
crédibilité tantôt, je pense que là on a un enjeu. À la place, moi aussi,
j'avoue que si j'avais été la ministre de l'Économie, je n'aurais peut-être voulu
défendre son bilan, là. Ça, c'est malheureusement la réalité, là.
Mais le plus important, c'est d'avoir des
lignes directrices. Le plus important, c'est de se dire : O.K., voici la
vision d'avenir en ligne avec nos forces, avec nos avantages stratégiques,
O.K.? Puis de ridiculiser le passé qui a mis en place les conditions gagnantes
pour qu'on puisse évoluer année après année. Chaque gouvernement se doit d'être
une brique de plus dans le mur de l'histoire du Québec. Chaque gouvernement a
ce rôle là à jouer. Les gouvernements passés l'ont fait : Hydro-Québec, le
Plan Nord. La filière batterie, ça aurait été tellement, tellement bien fait si
on avait été capables de se dire : O.K., on a des aptitudes au Québec de
prendre nos PME à nous autres, notre monde à nous, notre technologie
qu'Hydro-Québec a, qui est maintenant rendue, en passant, là, la technologie
utilisée pour 80 % des batteries de la demande mondiale, la technologie
numéro un, là. On aurait dû 100 vers nos forces à nous. Malheureusement,
ce gouvernement-là a suivi, exécuté un rapport qui leur a été donné à coups de
millions de dollars, leur dire : Non, non, faites une vieille technologie
qui est désuète, qui est trois fois moins productive, qui coûte plus cher, qui
a moins de capacité. Mais c'est de... c'est un peu malheureusement le risque
actuel. Et les gens vont s'en rendre compte dans pas longtemps : le
gouvernement de la CAQ n'a pas de vision économique. Fournir des milliards de
dollars à des compagnies étrangères, donner nos blocs d'énergie, là, à des
compagnies étrangères. Je sais qu'on veut décarboner le Québec...
M. Beauchemin : ...avec la
filière batterie, ça, je le comprends. Malheureusement, ce n'est pas ça, là, ce
n'est pas toutes les batteries qui vont être consommées au Québec. La majorité
vont être vendues à l'extérieur du Québec. Donc, l'objectif n'est encore une
fois pas atteint. C'est désolant de voir ça. On ne peut pas leur faire
confiance, c'est ça, la réalité. On a plus de 700 millions qui étaient
investis à date, juste dans Northvolt, là, puis actuellement, là, à part le
terrain, le reste, ça ne vaut rien. Puis là on nous demande de nous faire... de
leur faire confiance pour aller écrire un autre chèque aux conditions de l'an
passé, quand tout a changé dans le marché. C'est irresponsable.
Vous savez, Mme la Présidente, la chose la
plus importante dans le développement des affaires, là, c'est d'être capable de
se dire que... nous, O.K., on compétionne contre qui? Mais nous, on ne
compétionne pas contre nous autres mêmes au Québec, en compétition contre le
monde. Puis ça, ça devrait être, là, les lunettes qu'on porte à tous les jours
pour comprendre c'est quoi, les règles du jeu, c'est quoi, le niveau
d'engagement qu'on devrait avoir. Ça fait qu'on devrait se donner des
comparables, de dire que, bon, voici ce qui se passe aux États-Unis. O.K. Deux
fois et demie plus de productivité que nous. O.K. Voici ce qui se passe en
Europe. Voici ce qui se passe en recherche et développement en Asie. Voici ce
qui se passe dans les technologies. Voici le rendement d'une batterie d'un de
nos compétiteurs.
• (12 heures) •
Malheureusement, cette idée-là de faire
des comparables, ce n'est pas un réflexe naturel avec ce gouvernement-là et
c'est ce qui fait en sorte qu'on est en déroute au niveau de la saine gestion
de nos finances publiques, au niveau des services en santé, au niveau des
services en écoles, au niveau de... au niveau de la vision économique. Mme la
Présidente, le point est très clair, là, la CAQ a clairement une vision qui
date d'une autre époque en développement économique, puis malheureusement le
Québec paie le prix.
La Présidente (Mme Mallette) : Merci.
Compte tenu d'heure, je lève la séance de la commission, ayant accompli son
mandat, ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 01)