Journal des débats de la Commission de l'économie et du travail
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mercredi 1 mai 2024
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Vol. 47 N° 59
Étude détaillée du projet de loi n° 51, Loi modernisant l’industrie de la construction
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt minutes)
La Présidente (Mme D'Amours) : Bonjour,
tout le monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de l'économie et du travail ouverte. La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 51, Loi modernisant l'industrie
de la construction.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Tremblay (Dubuc) est remplacé par Mme Malette (Huntingdon).
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Lors de l'ajournement de nos travaux d'hier, selon notre plan de travail, nous
étions rendus au sujet IV portant sur les définitions. Plus précisément, nous
étudions... à l'étude... Nous étions, pardon, à l'étude de l'article 1, et la
députée de Bourassa-Sauvé venait d'indiquer son intention de déposer un
amendement. Mme la députée, veuillez nous en faire la lecture, s'il vous plaît.
Mme Cadet : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Un instant. Bon, parfait, parfait. Donc, je le vois à l'écran.
Merci.
Donc, Loi modernisant l'industrie de la
construction, à l'article 1 : L'article 1 de la Loi sur les relations de
travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d'oeuvre dans l'industrie
de la construction.
L'article 1 du projet de loi est modifié
par la suppression du paragraphe p.2; par le remplacement, dans le
paragraphe p.3 des mots «une personne immigrante» par les mots «un
résident permanent, un ressortissant étranger».
L'article modifié se lirait comme suit :
L'article 1 de la Loi sur les relations
de travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d'oeuvre dans
l'industrie de la construction (chapitre R-20) est modifié :
1° dans le premier alinéa, par le
remplacement dans le paragraphe i.1 de «42» par «41.2.1».
2° par l'ajout après le paragraphe p.1,
du paragraphe suivant :
p.2) «personnes représentatives de
la diversité de la société québécoise», un autochtone, une personne faisant
partie d'une minorité visible ou ethnique, un résident permanent, un
ressortissant étranger ou une personne handicapée.» Donc.
La Présidente (Mme D'Amours) : Des
explications, Mme la députée?
Mme Cadet : Oui, merci.
Merci, Mme la Présidente. Donc, M. le ministre, donc hier, donc nous avions
donc la conversation sur les définitions prévues à l'article 1. Mon
argumentaire était à l'effet que chacun, donc, des groupes, donc vivant donc
des dynamiques distinctes donc les unes des autres, qu'il était peut-être plus
opportun, donc, de conserver donc une dénomination unique afin de bien... de...
de bien donc statuer donc ces différenciations-là donc de façon granulaire.
J'ai entendu l'argumentaire du ministre
donc par rapport à la simplicité et le fait que dans le cadre donc du projet de
loi, donc, les différentes... les différentes mesures visant à intégrer, donc,
au sein donc de la main-d'oeuvre, donc dans le secteur de la construction,
beaucoup plus donc de personnes, donc dites représentatives de la diversité de
la société québécoise. Donc, le fait donc de vouloir donc le faire donc quand
même donc avec une certaine donc simplicité donc sur le plan de la législation,
et que ce terme parapluie existe donc à l'égard donc de la Loi sur la
gouvernance des sociétés d'État, et qui est aussi donc reproduit donc à la loi
20 en ce qui a trait à... aux modifications qui ont été faites, lors de la
dernière modification de cette dite loi, pour y inclure donc les personnes
représentatives de la diversité de la société québécoise, donc, au sein donc du
conseil d'administration de la CCQ.
J'entends le ministre au niveau donc de sa
volonté, donc, de conserver un terme de parapluie. Donc, j'arrive avec une
position plus, disons, donc mitoyenne, le... à l'égard de tout ce qui s'est
retrouvé dans les différents mémoires des groupes ayant déposé ces documents
dans le cadre des consultations particulières que nous avons menées, afin de conserver,
donc, cet aspect de simplicité, donc nous assurer que les mesures qui soient
visées pour favoriser donc cette insertion professionnelle des personnes...
Mme Cadet : ...professionnelle
des personnes représentatives de la diversité québécoise, donc, puissent se
faire, mais tout de même assurer, donc, un souci de cohérence. Et c'est à cet
égard que je... Je reprends un peu, donc, la conversation que nous menions
hier, donc, sur le terme «personne immigrante», donc, qui se retrouve, donc, au
paragraphe, donc, P.2 du projet de loi, donc, à l'article 1, un terme qui
n'est pas nécessairement défini, donc, dans ce sens ailleurs dans la
législation. Le ministre l'a bien mentionné, donc, à la loi, donc, fédérale,
donc, sur l'immigration et le statut du réfugié, donc, on... on définit ce
qu'est un résident permanent, donc c'est très clair, un ressortissant étranger,
donc, est également, donc, défini dans notre corpus législatif, donc cet
élément-là, donc, l'ait aussi. Mais je ne pense pas que la loi R-20 soit
l'outil qui devrait, donc, amener, donc, cette espèce, donc, de... de... de...
bien, en fait, cette définition-ci, donc, de personne immigrante, alors que ce
n'est pas l'objectif, donc, de la loi R-20.
Considérant les mesures, donc, de... de...
de... qui favorisent, donc, cette participation à l'emploi, donc cette
pleine... ce plein épanouissement à l'emploi, donc, des personnes
représentatives de la diversité de la société québécoise qui sont incluses dans
le projet de loi, bien, objectif que je partage, et je l'ai mentionné maintes
fois et je le répète, je... j'arrive donc avec cette proposition d'amendement,
donc, qui, encore une fois... donc, qui est plutôt mitoyenne et nous
permettrait de ne pas créer, donc, d'incohérence législative, de conserver...
de conserver, donc, le terme que le ministre, donc, souhaite conserver dans le
projet de loi afin, donc, d'assurer cette simplicité, cette simplicité, mais
de... d'avoir une vision, donc, plus à long terme, donc, sur l'ensemble, donc,
des éléments, puisqu'il n'y a pas de nécessité, là, même dans ce qui a trait,
donc, au projet de loi, donc, de définir «personne immigrante». Donc, je
préférerais que, donc, les termes... «résident permanent», qui existe, existe
en vertu, donc, de la loi sur l'immigration et le statut du réfugié, le terme
«ressortissant étranger», qui existe lui aussi, donc, qui se retrouve, donc,
avec une définition uniforme ailleurs dans notre corpus, donc, qu'ils soient
tout simplement indiqués et compris dans «personne représentative de la
diversité de la société québécoise», qui... donc, qui déjà, dans sa mouture
initiale, allait... était plus large que ce qu'on retrouve, donc, à la
politique qui a mené, donc, à ce terme dans la Loi sur la gouvernance des
sociétés d'État.
J'espère que le ministre entendra
l'argumentaire. Il ne s'agit pas, donc, d'une modification de... qui... qui
change et qui aura, donc, une incidence sur la capacité de ces personnes-là,
donc, d'accéder, donc, aux mesures que nous verrons plus tard, donc, en matière
de mobilité, par exemple, ou d'ouverture des bassins, ou de référence de la
main-d'oeuvre. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'amendement de la collègue? M. le ministre.
M. Boulet : Bien, assez
brièvement. Bonjour, Mme la Présidente. Bonjour à tout le monde. En fait, la
notion de «personne immigrante», le concept en soi, il existe à
10 reprises dans le corpus législatif québécois. Notre définition, comme
j'ai mentionné hier, elle est large, mais elle vise à servir la finalité,
c'est-à-dire faciliter la mise en place de mesures et de normes de
reconnaissance. Donc, c'est pour bien répondre aux objectifs visés qu'on avait
une définition de cette nature-là. D'ailleurs, ce qu'on a mis dans cet article,
un a été convenu avec le ministère de l'Immigration, Francisation, Intégration.
Et juste rappeler qu'au plan pratique la CCQ, qui va s'assurer du respect des
normes de reconnaissance, formation et expérience... Les mesures visent tant
les ressortissants étrangers que les résidents permanents, donc sous... Il n'y
a pas de mesures distinctes pour les ressortissants et d'autres mesures pour
les résidents permanents, d'où, un, la simplicité, la largesse de la définition
pour répondre ultimement à nos finalités. Donc, je comprends l'amendement,
mais, pour ces raisons, nous maintenons le libellé que nous avons, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui. En fait,
donc, le terme, donc, il est mentionné ailleurs, mais il n'est pas... à mon...
de mon expérience, donc, il... en fait, de mes recherches, donc, il n'est pas
défini. Je sais qu'il est mentionné, mais est-ce que...
Mme Cadet : ...la
définition a été prévue ici. Donc, personne immigrante, donc, étant
ressortissant étranger ou résident permanent, est-ce que cette définition-là,
tel qu'on la retrouve dans le projet de loi, ici, est-ce qu'elle se retrouve
ailleurs?
M. Boulet : J'ai répondu
par la négative, hier, à la même question.
Mme Cadet : O.K. Donc,
voilà. Donc, elle n'est pas définie.
M. Boulet : Non. C'est
une définition convenue, suffisamment large, mais compatible et respectueuse
des finalités et objectifs que nous visons ici. Puis il n'y a pas personne qui
est... qui est mis de côté. C'est une définition qui est vraiment inclusive et
qui vise, comme vous le savez, objectif avec lequel vous êtes totalement
d'accord, à faire de cette industrie une qui est inclusive et diversifiée.
• (11 h 30) •
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la députée.
Mme Cadet : ...M. le
ministre, je réitère le fait que je... je vous entends et encore une fois que,
donc, vous venez de le rementionner, donc, nous partageons les objectifs. Je
pense simplement que je ne pense pas que la loi R-20, donc, soit le bon
véhicule pour introduire cette définition-là dans le corpus. J'essaie de
comprendre en fait, ce que... ce que ça... en fait, qu'est-ce que ça change
pour vous de... Je comprends. Je comprends donc que les préoccupations qui ont
été soulevées de... de ne pas avoir une définition parapluie pour personnes
représentatives de la diversité de la société québécoise, donc, c'est un enjeu pour
vous, ça? Ça, je... Ça, je l'entends. C'est pour ça que cet amendement-ci,
donc, à l'issue de la conversation que nous avons eue hier, donc le débat que
nous avons tenu sur l'article 1, sur les définitions, j'ai saisi cette
préoccupation-là et puis c'est pour ça que j'arrive avec quelque chose qui
viendrait donc y répondre. Donc, j'essaie de comprendre, pour vous, quelle est
l'importance d'introduire cette définition-ci, puisque d'une part, si on la met
donc dans le parapluie de personnes représentatives de la diversité de la
société québécoise, qu'on retrouve... dans votre projet de loi, donc, dans le
projet de loi, donc, on vient créer, donc, cette première définition pour
ensuite l'inclure, donc, au deuxième parapluie. Donc, j'essaie de saisir l'importance
pour vous, donc, de le conserver sur le fond. Qu'est-ce que mon amendement
viendrait modifier pour vous?
M. Boulet : Je n'ai pas
d'autre commentaire. Je n'ai rien à ajouter.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme Cadet : Je pense que
ma question est tout de même pertinente par ceux qui nous écoutent.
M. Boulet : Ça serait
les mêmes réponses que j'ai données hier. C'est une définition qui vise à
répondre aux objectifs, à la finalité recherchée. C'est simple, c'est inclusif,
c'est diversifié. Puis pour chacun des mots, j'ai exprimé l'appui sur lequel ça
se fondait et la réalité humaine que ça visait. Donc, c'est sûr que je pourrais
reprendre ce que je vous ai expliqué hier, mais c'est...
Mme Cadet : Ma question
était distincte.
M. Boulet : Oui.
Mme Cadet : En fait, ma
question, c'est de savoir qu'est-ce que mon... En quoi mon amendement, ma
proposition d'amendement, vient modifier vos objectifs?
M. Boulet : Puis elle ne
modifie rien. Pourquoi la modifier? L'amendement, il a été fait. Il a été
convenu notamment avec la Commission de la construction, avec le ministère de
l'Immigration, après des consultations pour s'assurer de la facilitation dans
la mise en application des normes d'accès, je pense, par la reconnaissance des
heures de formation et des heures de travail. Et c'est cette symbiose-là qui
est recherchée, tout simplement. C'est une... une approche qui se veut simple
et c'est une volonté ferme que nous avons de faire en sorte que les personnes
qui sont concernées par cet article-là puissent accéder à l'industrie de la
construction.
Puis on pourrait discuter pendant des
heures de comment l'écrire. Il y a une variété de textes législatifs au Québec,
mais ce qui est intéressant d'une loi, c'est de s'assurer que le libellé soit
compréhensif et facile d'application. Le principe de lisibilité est aussi
fondamental pour nous autres. Et ça, les partenaires impliqués dans la mise en
application des normes se sentent confortables avec ça. Puis il n'y a pas de
distinction à faire. Il n'y a pas des normes pour les ressortissants étrangers.
Il n'y a pas d'autres types de normes pour les résidents permanents. Donc,
notre définition, moi, je la trouve hyper simple. Puis c'est sûr qu'on pourrait
changer des choses, mais je pense que la compatibilité puis la correspondance
entre ce que nous avons écrit et les objectifs énoncés est claire.
Mme Cadet : Parce que...
Donc, je comprends, donc, pour vous, donc, vous convenez avec moi, donc, sur...
pour répondre à vos objectifs, donc, mon amendement, ma proposition...
11 h 30 (version non révisée)
Mme Cadet ...donc, permet de
répondre à vos objectifs. Donc, encore une fois, dans les objectifs, donc, sur
le fond, donc, je partage, mais la question, donc, que je repose, c'est est-ce
que vous pensez qu'il revient, donc, à la loi R-20 de définir «personne
immigrante»? C'est que s'il y a... pour vous, donc, il n'y a pas, donc, de...
En fait, j'essaie de comprendre la valeur ajoutée de le faire ici, puisqu'avec
ma proposition d'amendement, donc, ça nous permettrait, donc, de conserver
votre objectif d'avoir, donc, une meilleure lisibilité, donc, de la loi, avec
le parapluie, le terme parapluie, «personne représentative de la diversité de
la société québécoise», que je conserve, ici, donc, dans le libellé de ma
proposition d'amendement, tout en ne créant pas, donc, une nouvelle définition.
Puis, vous-même, vous en avez convenu... n'est pas défini ailleurs dans la
législation, il est mentionné, mais il n'est pas défini ailleurs dans la
législation. Je... moi, personnellement, je ne pense pas que ce soit, donc, à
la loi R-20, donc, de créer cette définition-ci. Je pense qu'il reviendrait,
donc, à un autre texte législatif de le faire. Donc, tant qu'à créer, donc,
quelque chose, donc, qui, peut-être n'a pas tout à fait sa place ici, on
permet, donc, de répondre, donc, aux objectifs sur le fond, d'avoir, donc, une
lisibilité de la loi, donc, avec ce terme parapluie qui se retrouve ailleurs.
Et c'est en ce sens-là que je propose cet amendement. Donc, c'est de voir,
donc, pourquoi, pour vous, c'est un problème, la proposition d'amendement.
M. Boulet : Je vais limiter
mon commentaire. Chaque loi peut avoir une définition qui est compatible avec l'atteinte
de ses objectifs. C'est ça, le but d'une loi, qu'elle soit simple d'application,
qu'elle soit compréhensive. Et je comprends votre proposition, que je respecte,
mais je n'ai pas d'autre commentaire à faire, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'amendement de la collègue?
Mme Cadet : Oui, bien, tout
simplement, Mme la Présidente, de mon côté... Je ne sais pas si ma collègue des
Mille-Îles, qui est de retour avec nous, donc, a une question avant que je
puisse conclure.
Mme Dufour : Oui, merci...
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien,
je vais vous donner la parole, Mme la députée des Mille-Îles. Allez-y.
Mme Dufour : ...j'ai vu le
micro s'allumer, je m'excuse, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
votre micro est maintenant ouvert.
Mme Dufour : Non, en fait, je
tentais simplement de savoir pourquoi on souhaitait, tu sais, séparer une
définition distincte pour les personnes immigrantes, versus... versus d'autres
groupes qui sont mentionnés, là, dans le P3, là, dans le fond. Quand je le
regardais, j'essayais de comprendre pourquoi on les a séparés, tu sais,
pourquoi, lui, on le définit, mais, par exemple, «autochtone», on ne le définit
pas, une personne handicapée, on ne le définit pas, mais pourquoi
«immigrante», on a eu le besoin de le définir séparément. En fait, j'essayais
de saisir, de l'inclure dans tout ce qui est considéré de la diversité. Je ne
vois pas, honnêtement, la nécessité de le séparer, tout simplement, mais je
voudrais peut-être vous entendre là-dessus, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...
M. Boulet : Bien, je l'ai
expliqué abondamment hier dans un... J'aimerais ça vous dire qu'on est heureux
de vous revoir en santé, on a pensé à vous hier. Vous avez un sourire, ce
matin, qui témoigne de votre bon état. Bon. J'ai expliqué chacun des mots, son
origine, pourquoi, les appuis, en termes de loi. Tu sais, comme, les personnes
handicapées, bien, il y a une loi sur l'Office de protection des personnes
handicapées. Ça ne requérait pas plus de détails ou plus de précisions, mais on
voulait avoir une définition simple, libérale et inclusive, qui facilite la
mise en application, comme j'ai mentionné souvent, des normes de reconnaissance
de la formation et du travail. Et c'était important pour nous d'avoir cette
approche la plus englobante possible. Pas plus compliqué que ça.
Mme Dufour : Peut-être une
question supplémentaire. Et là, si la question a été posée hier, là, je suis
désolée de répéter, je n'ai pas réécouté ce qui s'est dit hier, vous comprendrez,
j'étais ailleurs, mais «ressortissant étranger», est-ce que ça inclut les
travailleurs étrangers temporaires?
M. Boulet : Oui, tout à fait.
Bon. Je vais répondre, attendez-moi, mais une réponse rapide, c'est oui.
Mme Dufour : Ça inclut les
travailleurs étrangers temporaires.
M. Boulet : Oui. Tout à fait.
Mme Dufour : Parce qu'il y
avait des inquiétudes qui avaient été soulevées, là, dans un mémoire...
Mme Dufour : ...par rapport
aux travailleurs étrangers temporaires.
M. Boulet : Je l'ai mentionné
hier. Puis, sur la notion de personnes immigrantes, j'ai référé au fait que ça
comprenait la personne réfugiée, le demandeur d'asile, le travailleur étranger
temporaire, l'étudiant étranger, parce qu'il est aussi autorisé à travailler un
certain nombre d'heures pendant leurs études, là, si je ne m'abuse, c'est 20
heures, tout ressortissant étranger qui est aussi à l'extérieur, qui n'a pas
encore de permis de séjour ou de permis de travail. C'est hyperenglobant.
Mme Dufour : Merci. Mais ça
reste que, personnellement, je ne saisis pas vraiment pourquoi on l'a séparé de
la définition. C'est pour ça que j'appuie la... pardon, l'amendement de ma
collègue.
• (11 h 40) •
M. Boulet : Vous allez
appuyer la proposition d'amendement de votre collègue. Ah oui! Bien, vous
pourriez penser encore, hein?
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur l'amendement? Oui, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Je note... quand
même, que je note que le ministre a dit qu'il souhaitait, donc, avoir une
définition libérale et inclusive.
M. Boulet : ...
Mme Cadet : Tout de même, M.
le ministre, la question de ma collègue... elle la reprend, mais je pense que
c'est peut-être cet élément-ci. Puis peut-être que, si vous répondez à ça, je
vais saisir. Pourquoi la définition de P2? Tu sais, je comprends que les autres
disent... Chacun des autres éléments, je comprends pourquoi on n'a pas défini
les autres éléments, ça, c'est très, très, très clair. Je comprends pourquoi
vous voulez une définition parapluie, ça, vous l'avez expliqué, la lisibilité,
la cohérence, c'est très clair, ça, je l'entends. Je pense que, dans tout ça,
en fait, ce que je n'ai pas saisi, c'est : Pourquoi est-ce qu'on... est-ce
que vous trouviez important d'inclure cette définition-ci plutôt que de
faire... en fait, de libeller comme je l'ai fait? C'est un peu ça, la question.
M. Boulet : Ça aussi, j'y ai
répondu, pour éviter l'exclusion, pour que ce soit le plus large possible.
Donc, c'est mon commentaire.
Mme Cadet : Mais mon
amendement ne crée pas d'exclusion, donc c'est...
M. Boulet : Non, mais c'est
une définition qui se veut la plus englobante possible, là.
Mme Cadet : Mais justement,
avec ma proposition d'amendement, donc, ça permet de conserver l'aspect d'être
englobant. C'est ça...
M. Boulet : Je comprends
votre proposition d'amendement, c'est une option. Notre définition est une
option que nous avons considérée, évaluée après consultation et après avoir
obtenu l'assentiment de nos collègues du ministère de l'Immigration. Tout le
monde est d'accord, sauf peut-être... Je ne sais pas, il y en a qui sont en
délibéré cependant.
Mme Cadet : Bon, d'accord.
Bien, écoutez, Mme la Présidente... Merci. J'aurais aimé... Donc, de ce que
j'entends, le ministre dit essentiellement, donc, qu'il l'entend, mon
amendement, qu'il le comprend, qu'il serait en accord sur le fond, que c'est
une proposition. Moi, je pense que ma proposition d'amendement, donc, permet au
libellé de l'article 1 d'être plus prudent, considérant l'ensemble de la
législation, puis aussi, donc, le souci d'insérer, donc, les définitions, donc,
au bon endroit, donc, dans la législation, donc, de façon beaucoup plus large.
J'entends que vous souhaitez poursuivre avec le vôtre, parce que c'est le
vôtre, et surtout, et j'entends surtout que vous souhaitez y aller avec votre
définition parce qu'elle est libérale.
M. Boulet : C'est une belle
conclusion. Donc, je comprends que vous retirez votre amendement.
Mme Cadet : Je ne retire pas
mon amendement, M. le ministre.
M. Boulet : Le texte est
libéral, vous en convenez, et vous voulez amender un texte libéral.
La Présidente (Mme D'Amours) : Si
nous voulons poursuivre, j'ai encore à vous demander : Est-ce qu'il y a
des commentaires, questions sur l'amendement de la collègue? S'il n'y en a pas,
je vais vous demander si l'amendement est accepté ou rejeté.
Mme Cadet : Appel nominal.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
un vote par appel nominal. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Cadet (Bourassa-Sauvé)?
Mme Cadet : Pour.
La Secrétaire
: Mme Dufour
(Mille-Îles)?
Mme Dufour : Pour.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Rejeté.
La Secrétaire
: Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Rejeté.
La Secrétaire
: Mme Mallette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Rejeté.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Contre.
La Secrétaire
: M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
: Contre.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: Mme D'Amours
(Mirabel)?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Donc, l'amendement est rejeté. Nous revenons à l'amendement 1. Est-ce qu'il y a
des commentaires sur l'amendement... sur l'article, pardon, l'article 1? Merci.
Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, Mme la
Présidente. J'ai une question pour le ministre. Lorsqu'on regarde les
différents mémoires, l'APCHQ nous a fait part de...
Mme Dufour : ...de... en fait
de leur... tu sais, que pour eux, la... les secteurs résidentiels ne devraient
pas être déterminés selon le nombre d'étages. Et comme on modifiait la section
des définitions, je me demandais en fait pourquoi le... le ministre n'en a pas
profité pour regarder. Peut-être qu'il l'a fait puis qu'il a décidé de ne pas
aller de l'avant. Mais la définition de secteur résidentiel, dans le fond, qui
actuellement établit que, dans le fond, on est dans un secteur résidentiel si
un bâtiment n'excède pas six étages... six étages ou... dans le cas de
bâtiments neufs, ou huit dans les autres cas, donc. Puis ça, j'ignore la... la
genèse de qu'est-ce qui a mené à cette... à cette définition-là à l'origine.
Mais j'avoue que quand nous, on... en tout cas ,quand moi, j'étais au
municipal, puis qu'on regardait les différents... les différents projets, ça
amenait une complexité aussi de quel code s'applique, etc. Donc... donc
pourquoi on n'a pas saisi cette opportunité-là peut-être pour... pour corriger
ça en tout cas, ou du moins comment répondre à l'APCHQ, là?
M. Boulet : On pourra
peut-être faire la discussion à un article qui est pertinent. Ici, c'est des
définitions pour fins d'application de la reconnaissance des heures de
formation et des expériences de travail. Mais on pourra faire... et ça a été
considéré et pas retenu, là. Si vous faites référence les bâtiments neufs,
usagés, là, le six ou le huit étages, évidemment, il y a des associations d'employeurs
qui divergent d'opinion là-dessus. On pourra faire la discussion au moment
opportun, là, mais ça n'a pas été retenu.
Mme Dufour : Bien, je
considérais que c'était un moment opportun parce qu'on était dans les
définitions et qu'on avait une demande de l'APCHQ, dans leur mémoire, de
modifier la définition. Donc... donc, c'est pour ça que je considérais que
c'était le moment opportun d'en parler.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires? Oui, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : J'ai mis sur
Greffier, un amendement, mme la présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
On va le mettre sur écran, et je vais vous demander d'en faire la lecture
aussitôt qu'il sera sur écran, votre amendement. Vous pouvez y aller, M. le
député, s'il vous plaît.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Alors, remplacer le paragraphe 2° de l'article 1 du projet de
loi par le suivant :
2° par l'ajout, après le paragraphe p.1,
du paragraphe suivant :
p.2) les personnes faisant partie
de certains groupes victimes de discrimination en emploi, une personne
handicapée au sens de la loi, assurant l'exercice des droits des personnes
handicapées en vue de leur intégration scolaire, professionnelle, sociale (chapitre E-20.1),
une personne autochtone, une personne qui fait partie d'une minorité visible en
raison de sa race ou de sa couleur de peau et une personne dont la langue
maternelle n'est pas le français ou l'anglais et qui fait partie d'un groupe autre
que celui des personnes autochtones et celui des personnes qui font partie de
minorités visibles.
Je salue les efforts de mes deux collègues
des récentes minutes. J'essaye un autre chemin. Je ne qualifierai pas des
chances que j'estime de convaincre le ministre avec ce chemin-là plus que
l'autre, mais je me devais de l'essayer quand même. Il y a un long passage,
dans le mémoire de la Commission des droits de la personne du Québec, qui parle
des définitions, je vais juste vous en lire quelques extraits, Mme la
Présidente.
Dans un premier temps... c'est à la
page 28 : «Dans un premier temps, des remarques doivent être faites
quant à la terminologie même utilisée pour décrire ces groupes. Le terme
"personne représentative de la diversité de la société québécoise"
porte à confusion, particulièrement lorsqu'utilisé dans le contexte de mesures
visant l'égalité en emploi. Plus encore, leur définition paraît arbitraire, la
diversité de la société québécoise ne peut se résumer aux personnes
autochtones, aux personnes faisant partie d'une minorité visible ou ethnique,
une personne immigrante, une personne handicapée. De surcroît, il est important
de rappeler que le terme "autochtone" comporte une majuscule, et que
l'utilisation de l'expression "un autochtone" est incorrecte. Bon.
D'autre part, il faut souligner que les minorités visibles et les minorités
ethniques ne peuvent être amalgamées au sens de la LAEE. Les minorités visibles
sont identifiées comme telles en raison de leur race ou de leur couleur de leur
peau... de la couleur de leur peau, alors que les minorités ethniques désignent
des personnes dont la langue maternelle n'est pas le français ou l'anglais et
qui font partie d'un groupe autre que celui des Autochtones et celui des
personnes qui font partie d'une minorité visible. Plus largement — puis
je vais arrêter avec ce paragraphe-là, Mme la Présidente — plus
largement la commissaire... la commission constate que la terminologie choisie
dans le projet de loi pour désigner les groupes qui seraient victimes de discrimination
est en rupture avec les normes et principes de cadres législatifs existants
d'accès à l'égalité. Tel que prévoit l'article 86 de la Charte, les
programmes d'accès à l'égalité ont pour objet de corriger la situation de
personnes faisant partie de groupes victimes de discrimination dans l'emploi
ainsi que dans les secteurs de...
M. Leduc : ...éducation ou de
la santé et dans tout autre service ordinairement offert au public. La LAE,
quant à elle, dans le même esprit, vise à corriger les inégalités vécues dans
le domaine du travail au sein des organismes publics qui sont assujettis par
les groupes suivants : les femmes, les minorités visibles, les minorités
ethniques, les personnes autochtones et les personnes handicapées. Ce sont ces
mêmes groupes qui sont visés par le Programme d'accès à l'égalité dans la
fonction publique et par le Programme d'obligation contractuelle.» Je m'arrête
là, Mme la Présidente, mais ça continue pendant plusieurs autres pages, la
lancée de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse.
Visiblement, hier, on a eu un échange avec le ministre sur les amendes, il nous
expliquait qu'il recevait des suggestions du ministère de la Justice, qu'il
prenait ces suggestions-là au sérieux. Là, il reçoit des suggestions de la part
de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse. Ce n'est pas le
ministère de la Justice. Il y a une distance critique de la commission, par
rapport à un ministère, c'est comme ça qu'on l'a voulu. Prend-il, donc, tout
aussi au sérieux les recommandations de la commission que celles qui lui ont
été faites par le ministère de la Justice?
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires, M. le ministre?
M. Boulet : Mon Dieu! Bien,
encore une fois, on pourrait reprendre un débat. Je ne redirai pas que tout ce
que j'ai mentionné, mais il n'y a pas personne qui n'est pas capté ici. De
toute façon, je ne vois pas où vous avez inséré «personne immigrante». Est-ce
que je ne le vois pas bien ou... je ne le vois pas dans votre définition, la
notion de personne immigrante, c'est... Est-ce que c'est une omission? Sûrement
pas volontaire. On se connaît assez bien pour ça, là.
M. Leduc : Je prendrais une
suspension, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 51)
(Reprise à 11 h 56)
La Présidente (Mme D'Amours) :
Nous reprenons nos travaux. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve, la parole est
à vous.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Dans le fond, ce qu'on fait, là, par rapport à son projet de loi,
c'est qu'on reprend ces deux catégories, personne immigrante, personne
représentative de la diversité de la société québécoise, on les rebrasse pour
faire quelque chose qui, à notre avis, est plus clair.
Je vous lis deux extraits de mémoire,
c'est toujours celui de la CDPDJ, à la page 30 : «La commission
s'interroge donc sur le choix d'ajouter ici une catégorie de "personne
migrante". En effet, au-delà du fait que le groupe n'est visé par aucun
des grands programmes d'accès à l'égalité dont le projet de loi semble
s'inspirer, force est de constater que les "personnes immigrantes"
constituent un groupe particulièrement hétéroclite qui peut regrouper...
recouper — pardon — différents motifs de discrimination, dont la
"race", la "couleur" ou l'origine ethnique».
Et il y a aussi le mémoire d'ATF, qui
s'interroge aussi sur les définitions du ministre, notamment le ressortissant
étranger, puis ils disent ceci : «Intégrer la notion de
"ressortissant étranger" dans la catégorie des personnes migrantes
comme le propose le PL 51 constitue une erreur conceptuelle et
terminologique. En effet, ces deux termes désignent des réalités différentes en
matière d'immigration. Comme précédemment, le terme «personne immigrante» se
réfère à quelqu'un qui migre ou qui a récemment migré vers un pays dans le but
de s'établir... dans le but de s'y établir de manière permanente. En revanche,
un ressortissant étranger est simplement une personne qui n'a pas la
citoyenneté du pays où elle se trouve, peu importe la durée de son séjour ou
ses intentions d'établissement permanent. L'erreur réside donc dans le fait de
considérer que tous les ressortissants étrangers sont automatiquement des
personnes immigrantes, ce qui n'est pas le cas. Certains des ressortissants...
Certains ressortissants étrangers peuvent être des touristes, des étudiants
étrangers ou des travailleurs temporaires qui n'ont pas l'intention de
s'installer définitivement dans le pays d'accueil. En les assimilant à des
personnes immigrantes, on crée une confusion conceptuelle et on brouille la
distinction entre les différents statuts migratoires, ce qui est peut-être...»,
eux autres, ils font peut-être un procès d'intention, ils disent : «...ce
qui est peut-être l'intention du ministre ici.»
Dans le fond, M. le ministre, tu sais,
nous, on vous soumet une... une... une définition. On le sait très bien, que,
de toute façon, ce n'est à peu près jamais le texte qui est soumis qui est
adopté, les rares fois où ça arrive, qu'il y a une adhésion au principe qui
vous est soumis... c'est retravaillé par les équipes de légistes votre côté, ce
qui est bien correct. Ça fait que je... Elle n'est peut-être pas parfaite, là,
ce qu'on vous a soumis, le but, c'était d'en discuter.
M. Boulet : Alors, c'est une
définition qui comprend certaines exclusions, alors que la nôtre vise tout le
monde. Et, au lieu de s'attarder à nommer, attardons-nous à s'assurer de bien
viser les personnes qui sont sous-représentées. Puis, bon, j'ai beaucoup de
respect pour la Commission des droits de la personne et des droits de la
jeunesse, mais leur analyse s'appuie sur le concept de discrimination. Ce n'est
pas ce que nous faisons dans cette loi-là. Nous, ce qui nous intéresse, c'est
d'assurer une meilleure intégration des personnes sous-représentées et c'est
appuyé par des enquêtes populationnelles qui proviennent de l'Institut de la
statistique du Québec. Donc, ce n'est pas la même affaire. On ne veut pas
d'abord faire une analyse de qui est victime de discrimination directe ou
indirecte, ce qui est important, c'est de s'assurer d'une saine
représentativité, que ce soient les femmes, les communautés autochtones...
M. Boulet : ...les personnes
issues de l'immigration, les personnes en situation de handicap. Soyons donc
pratiques. Je pense que c'est clair, c'est simple. Puis moi, je ne veux pas de
définitions confuses. Puis il y a effectivement beaucoup d'avocats, avocates
qui ont travaillé à cette définition-là. Il y a eu des consultations, il y a eu
un consensus, et ça répond aux finalités recherchées puis en... au même
diapason que les outils d'abord qui existent à la Commission de la construction
du Québec. Mais que moi, j'adhère à une définition comme celle-là, ce n'est pas
de même nature. Là, c'est de la discrimination en emploi. Ce n'est pas ce qui
intéresse, c'est plus une augmentation de la représentativité. Ce n'est pas une
lutte à la discrimination qu'on amorce, ou qu'on entreprend, ou qu'on poursuit
avec le p.l. 51. Et, si la commission des droits nous prête des intentions...
• (12 heures) •
Moi, la seule intention... et mon équipe,
et notre équipe, tout ce qu'elle souhaite faire, c'est de relever le défi de la
main-d'oeuvre. Il manque de monde, puis il y a un capital humain qui est là,
disposé. Puis j'ai tellement répété les exemples de personnes qui arrivent de
différents pays. J'ai tellement répété l'exemple de personnes en situation
de... Il y en a partout, puis dans des régions, les membres issus des
communautés autochtones. Mais, bon, je me répète, là, mais j'ai lu le rapport
de la Commission des droits de la personne, puis ce n'est pas le même... la
même grille d'analyse.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...
M. Leduc : Est-ce que le
ministre peut me dire quelle est la place des travailleurs étrangers
temporaires dans l'industrie de la construction en ce moment?
M. Boulet : Mon Dieu! Bien,
on a vu, c'est l'Institut de la statistique du Québec ou Desjardins, c'est 3...
bien, en fait, 3 %, mais à peu près 1 % de travailleurs étrangers
temporaires, ou 7? C'était-tu 7 par rapport à...
Une voix : ...
M. Boulet : C'est 7, incluant
les temporaires et les permanents, mais seulement les temporaires, il me semble
qu'il y en avait moins. Mais, quand on se compare à d'autres provinces, il y a
une sous-représentativité qui est marquante. Puis je l'ai répété à toutes mes
allocutions.
M. Leduc : Est-ce que vous
souhaitez davantage de travailleurs étrangers temporaires dans la construction?
M. Boulet : Les personnes qui
sont ici, les personnes qui sont à l'étranger, les personnes qui viennent de
l'étranger, il faut reconnaître leurs heures de formation, leur expérience.
Encore une fois, vous m'avez entendu souvent parler d'Anait au CACI, à
Montréal. Les difficultés d'intégration de l'Ukrainien qui a pratiqué un
métier, de la personne qui arrive de Tunisie, peu importe le pays, du Mexique,
de la Colombie, il faut que ces personnes-là aient l'opportunité d'accéder à
notre secteur plus facilement et de façon compatible avec les besoins. Puis
c'est aussi une question d'accueil puis d'intégration.
Oui. Est-ce que je le souhaite? Oui.
M. Leduc : Oui, mais vous ne
répondez pas à ma question directement. Moi, je... je ne parle pas de
l'immigration générale. Moi, je parle de la... des travailleurs étrangers
temporaires qu'on fait venir avec des permis fermés. Est-ce que vous souhaitez
qu'il y en ait davantage dans la construction? Pas des gens qui sont déjà ici,
pas des demandeurs d'asile, pas l'immigration régulière. Ce n'est pas ça, je
parle.
M. Boulet : Des travailleurs
étrangers temporaires?
M. Leduc : Oui.
M. Boulet : Oui. Puis c'est
1 %. Les TET, on l'aurait. Selon une enquête canadienne, c'est 1 % au
Québec, 5 % dans le reste du Canada. Et est-ce que je le souhaite? Je le
souhaite en santé, en éducation, en services de garde à l'enfance, en
technologies de l'information, en génie et en construction, les six secteurs
névralgiques, que ma collègue de... connaît bien, où les déficits de
main-d'œuvre sont particulièrement aigus. La réponse, c'est oui.
M. Leduc : Donc, vous visez
combien de pourcentage dans la construction, des travailleurs étrangers temporaires?
M. Boulet : Ah mon Dieu!
J'ai... On n'a pas d'objectif, on n'a pas d'objectif pour ces... pour les
groupes issus de la diversité québécoise. Il faut s'assurer...
M. Leduc : Je ne parle pas
des groupes issus de la diversité québécoise, je parle des travailleurs
étrangers temporaires.
M. Boulet : Ah! Je n'ai pas
d'objectif. On n'a pas d'objectif.
M. Leduc : Mais vous en
voulez plus.
M. Boulet : Bien sûr.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...s'il
vous plaît.
M. Boulet : Bien, en fait, on
veut plus des personnes dont la formation et l'expérience sont reconnues, tout
à fait.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre, je vous ramène à l'amendement.
M. Leduc : Bien, ça a
rapport...
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
sais que ça peut être large, mais je vous ramène à l'amendement, s'il vous
plaît.
M. Leduc : Bien, ça a rapport
à l'amendement, Mme la Présidente... bien, non, directement, parce qu'on
évacuait de notre définition les travailleurs étrangers temporaires... on est
un peu critiques de cette approche-là, de faire des travailleurs temporaires
une solution à la...
12 h (version non révisée)
M. Leduc : ...main-d'oeuvre
dans la construction?
M. Boulet : Non, non,
absolument pas. La solution...
M. Leduc : O.K.. Mais
vous en voulez plus...
M. Boulet : La
solution...
M. Leduc : ...mais ce n'est
pas une solution.
M. Boulet : Ouais. Mais
je ne sais pas, là, si on fait un débat d'idées, là, ou si on parle de l'amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vous ramène, je le répète, je vous ramène à l'amendement. Le député dit qu'il
avait été dans le fond de la terminologie qu'il déposait. Maintenant, je vous
ramène à l'amendement, s'il vous plaît.
M. Leduc : ...
M. Boulet : Mais je peux
répondre quand même.
M. Leduc : Oui.
M. Boulet : Les
solutions...
La Présidente (Mme D'Amours) : Si
vous répondez, M. le ministre, c'est à votre guise.
M. Boulet : ...sont à
tous les niveaux. Il y a la polyvalence, il y a la mobilité, il y a l'accès, il
y a l'inclusion, il y a tous les Québécois, Québécoises, il y a tous les
groupes issus de la diversité québécoise. Et on a besoin de formation, on a
besoin d'intégration puis de reconnaissance des heures effectuées. Ça fait qu'en
gros, c'est ça. Mais il n'y a pas une solution. Il y a plusieurs solutions qui
passent aussi par l'intégration des nouvelles technologies, par les bureaux de
modélisation, par une meilleure planification des travaux. Tout y est. C'est
vraiment une diversité de solutions.
M. Leduc : Et, dans le
fond, est-ce que d'après vous, les travailleurs temporaires devraient avoir
accès aux programmes d'égalité d'accès à l'emploi?
M. Boulet : Je n'ai pas
de réponse à ça. Ça ne regarde pas notre discussion. Là, c'est une discussion
qui concerne un employeur et son employé. Nous, c'est une discussion sur une
loi qui concerne l'ensemble de l'industrie de la construction.
M. Leduc : Mais c'est
parce que, dans votre définition, là, personne immigrante, vous dites un
résident permanent ou un ressortissant étranger.
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : Un
travailleur temporaire, c'est un ressortissant étranger? Vous, vous l'intégrez
dans votre définition, un travailleur temporaire?
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : Ça fait que
ça lui donnerait accès à des mesures d'accès à l'égalité.
M. Boulet : Non, ce n'est
pas ce que je dis. Le programme d'accès à l'égalité, c'est une relation entre
un employeur et un employé. Ce n'est d'aucune pertinence. Ce qui nous
intéresse, c'est que la CCQ établisse des normes, comme je l'ai mentionné
souvent, de reconnaissance des heures de formation et des heures de travail. L'objectif,
c'est de faciliter les procédures de reconnaissance de la formation et de l'expérience
des travailleurs étrangers qui souhaitent intégrer l'industrie de la
construction afin de répondre à des besoins découlant de la pénurie de main-d'œuvre.
Donc, on n'est pas, c'est ce que je vous mentionnais un peu plus tôt, là, on n'est
pas, puis je l'ai précisé hier, ce n'est pas un programme d'accès à l'égalité. La
CCQ n'est pas l'employeur des salariés de l'industrie de la construction. C'est
chacun des entrepreneurs. Donc, maintenant, ce n'est pas ce qui nous concerne
dans la Loi sur les relations de travail, gestion de la main-d'œuvre.
M. Leduc : Soyons très
clairs, M. le ministre, nous aussi on souhaite qu'il y ait plus de diversité
dans la construction. On a même soumis une proposition, on en a parlé à l'étude
des crédits la semaine dernière, pour faciliter l'accès au Certificat de
sélection du Québec aux personnes qui viendraient prêter main-forte dans la
construction, qui sont déjà sur le territoire du Québec. Et on attend toujours
une réponse de la part du gouvernement par rapport à cette proposition-là. Moi,
ce que je cherche à comprendre, c'est à quoi ça sert, au regard de votre loi et
de la cohérence du corpus législatif, d'intégrer dans votre définition de la
personne immigrante, les travailleurs étrangers temporaires.
M. Boulet : Pardon?
M. Leduc : O.K. Je
répète ma question. À quoi ça sert pour cette loi-ci, pour l'ensemble du corpus
législatif, d'intégrer dans votre définition de personne immigrante un
travailleur étranger temporaire?
M. Boulet : Mon Dieu!
O.K. Je vais redire ce qui est important. C'est d'assurer une meilleure
représentativité. C'est notre objectif de fond. Ce n'est pas de lutter contre
la discrimination et de penser en termes d'accès à l'égalité. C'est pour
accroître la représentativité. On n'est vraiment pas sur le même terrain. Et c'est
la raison pour laquelle la Commission des droits de la personne et des droits
de la jeunesse, sa grille d'analyse, n'est pas compatible avec les finalités de
notre projet de loi. C'est simplement pour ça. Puis les travailleurs étrangers
temporaires, c'est un groupe de personnes qui pourrait venir répondre à nos
besoins.
M. Leduc : Et cadrer
dans un accès par rapport à la diversité? Je suis un peu surpris.
M. Boulet : Non. Non. En
fait, c'est simple, les groupes sont bien identifiés. C'est les personnes immigrantes,
les personnes en situation de handicap...
M. Boulet : ...les personnes
issues des minorités visibles et les personnes qui font partie des communautés
autochtones, c'est les groupes qui, conformément aux enquêtes populationnelles,
sont sous-représentés. Donc, on veut accroître le niveau de représentativité
pour répondre aux besoins des Québécois et des Québécoises. C'est... c'est
tout. N'essayons pas de compliquer ce qui est simple. Puis une loi, il faut
qu'elle soit comprise par les Québécois et les Québécoises, il faut qu'elle
soit non seulement lisible mais facile d'application, puis cette définition-là
l'est. Elle est englobante, on me dit libérale, elle est, souhaitons-le aussi,
solidaire, puis il n'y a personne qui est exclu.
• (12 h 10) •
M. Leduc : Ça va être tout,
Mme la Présidente.
M. Boulet : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Merci, Mme
la Présidente. J'aurais une question pour le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Tout simplement savoir, une personne, par exemple, qui arriverait de la
Belgique pour travailler dans le domaine de la construction entrerait-elle dans
cette définition qu'il nous propose? Puisqu'elle...
M. Boulet : ...
Mme Dufour : Parce qu'il
parle français.
M. Boulet : Moi, je ne la
vois pas. Mais je ne le vois pas non plus, c'est pour ça que...
Mme Dufour : Il n'est pas une
minorité visible. Puis c'est pour ça que je veux... je voudrais savoir, tu
sais, est ce qu'on n'exclut pas des gens qui, pourtant, on a drôlement besoin
dans l'industrie de la construction?
M. Boulet : Bien, comme il
mentionnait, il les considérait inclus à l'intérieur de ces différentes
catégories, ce que je n'accepte pas. Ceci dit, avec respect, je ne suis pas
d'accord. Puis je ne pense pas que la définition ici... Mais c'est des débats
académiques, c'est des débats de concepts, puis l'angle d'analyse n'est pas le
même que le nôtre.
Mme Dufour : Merci. Je vais
juste répéter que je posais une question au député d'Hochelaga-Maisonneuve à
savoir si...
M. Boulet : Ah, mon Dieu,
excusez. Désolé.
Mme Dufour : Je comprends.
Vous êtes passionné, M. le ministre. Je veux savoir qu'est-ce qui arrive avec
un travailleur qui arrive de la Belgique ou de la France, avec une telle
définition.
M. Leduc : Je vais vous
plaider les limites de mes connaissances, Mme la députée, sur le fait
que : Est ce qu'une personne qui provient de la France ou la Belgique qui
est une personne, on va dire d'origine occidentale, à la peau blanche, est-ce
qu'elle est victime de discrimination? Je ne le sais pas si ça cadre dans cette
définition-là? C'est une bonne question. Est-ce que les Français qui vivent au
Québec sont victimes de discrimination? Je ne le sais pas. Il faudrait répondre
d'abord à cette question, et je ne connais pas assez le dossier pour trancher
la question.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Je vais juste
mentionner que, et si je ne me trompe, le but de cette définition, c'est aussi
d'alléger les heures qui seront nécessaires pour atteindre certaines
compétences. Et donc si la personne qui arrive d'Europe, mais qui... qui a la
peau blanche, etc., n'a pas cet allègement-là, bien, ça l'éloigne du marché du
travail, ça l'éloigne de pouvoir contribuer à l'industrie de la construction du
Québec, non? C'était ça, mon questionnement.
M. Leduc : Un dernier
commentaire, peut-être, Mme la Présidente. Dans le fond, ce qu'on a fait, c'est
qu'on a repris essentiellement la définition de la Loi d'accès à l'égalité en
emploi dans les organismes publics.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires?
M. Boulet : Et ça démontre
les limites de cette définition-là. Votre question était...
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce que l'amendement du député d'Hochelaga-Maisonneuve est adopté ou rejeté?
M. Boulet : Rejeté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Rejeté.
Nous revenons à l'article 1. Est-ce que j'ai des commentaires? Oui, Mme la
députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui, Mme la
Présidente. Juste généralement, parce que la conversation qu'on vient d'avoir,
donc, fait ressortir deux petites questions. D'abord, le... au niveau, donc,
évidemment, donc... dans la définition de personne immigrante, parce qu'on
avait, donc, le débat, donc, sur le... le nombre, donc, de... de personnes à
statut temporaire, donc, qui exercent, donc, dans le secteur de la construction
au Québec, dont on avait, donc, des données à l'échelle canadienne qui
ressortaient. Quel est la... le... Donc, à l'échelle canadienne, est-ce que,
donc, la définition, donc, de personnes immigrantes, est-ce qu'elle est la
même? Donc, lorsqu'on va continuer, donc, de se comparer au niveau de
l'inclusion des ressortissants étrangers, donc quelle est la terminologie qui
est utilisée pour se comparer?
M. Boulet : Je ne suis pas en
mesure de répondre à ça. Il faudrait faire une recherche particulière que vous
pouvez faire aussi bien que nous. Là, en fait, vous vous demandez quelle est la
définition de personne immigrante dans le corpus législatif des autres provinces
canadiennes.
Mme Cadet : Non, mais pas
tout à fait. C'est que, par exemple, donc, récemment, donc, on avait...
Mme Cadet : ...dans la foulée,
donc, de la présentation, donc, du projet de loi n° 51,
on a noté, donc, toute l'importance, encore une fois, donc, une importance
partagée, de nous assurer que les personnes qui sont à statut temporaire, donc,
puissent travailler, donc, ici, donc, au Québec dans le secteur de la
construction. Il y avait, donc, des articles, donc, qui circulaient sur le fait
que le Québec était, donc, dernier ou avant-dernier de classe, je pense, en
excluant les provinces maritimes. Dans cette inclusion, donc, des
ressortissants étrangers, là, j'utilise ce terme-là, mais je voulais, donc,
voir quel a été... En fait, donc, comment est-ce qu'on se compare en utilisant,
donc, les définitions qu'on ajoute aujourd'hui dans le projet de loi?
M. Boulet : Nous ne faisons
que des enquêtes populationnelles, mais je réalise que le résultat n'est pas le
même. Tu sais, quand on compare la représentativité des groupes qui font
l'objet de notre attention, elle est plus basse ici, puis particulièrement en
Ontario et en Colombie-Britannique.
Mme Cadet : Oui, tout à fait.
Ça, je me souviens.
M. Boulet : Mais il y a
beaucoup de raisons aussi, tu sais. Puis je ne veux pas distinguer notre
industrie de la construction de celle qui existe ailleurs, mais la dynamique
n'est pas la même. La Commission de la construction du Québec, qui travaille de
manière totalement paritaire avec les associations patronales et les syndicats,
bénéficie d'un régime très particulier qui comprend beaucoup de différences
avec le régime général. Il y a l'adhésion syndicale obligatoire qui n'existe
pas ailleurs. Tu sais, il y a beaucoup de particularités, mais ce n'est pas ces
particularités-là qui font qu'on a moins de représentativité. Et là je ne suis
pas un spécialiste non plus en matière d'accueil et d'intégration dans
l'industrie de la construction, mais ce que je peux dire, que j'entends
souvent, c'est que c'est compliqué. Puis ce qu'on veut faire dans le projet de
loi, c'est de faciliter l'accès, tout simplement, parce qu'il n'y en a pas, de
normes de reconnaissance. Ça fait que, tu sais, c'est ça qu'on va mettre.
Mme Cadet : Oui, puis on va
le voir plus tard dans le projet de loi au niveau des normes de reconnaissance,
certainement.
M. Boulet : Tout à fait.
Mme Cadet : Oui, M. le
ministre. Ah, je pensais que vous aviez peut-être de l'information.
M. Boulet : Ah! Non, non,
non, mais quand il y aura plus de représentativité, on va être en mesure
d'avoir un portrait qui est plus juste de la réalité et faire des comparaisons
avec d'autres provinces au Canada. Mais la représentation... la représentativité
est tellement faible que les données populationnelles dans notre secteur sont
plus fragmentaires, disons.
Mme Cadet : D'accord. O.K.,
je comprends. Ma deuxième petite question, votre collègue à l'Immigration,
donc, avait demandé, donc, un avis de la Commission des partenaires du marché
du travail. Donc, je pense qu'il y a un avis à rendre sous peu, là, sur
l'impact des permis de travail fermés pour les travailleurs étrangers
temporaires. Donc, comment l'inclusion, donc, d'une définition, donc, qui les
touche, donc, dans le cadre, donc, du secteur de la construction... puis encore
une fois, c'est un objectif qui est partagé, mais comment est-ce que ça va se
conjuguer avec cet avis à venir?
M. Boulet : Ça va simplement
se conjuguer, comme vous dites, puis les permis de travail, qu'ils soient
fermés ou ouverts, ça relève d'Ottawa. Tu sais, nous, on va vivre avec les
assouplissements qui seront potentiellement consentis par Ottawa. Pour
l'instant, je ne peux pas en dire plus. Puis je n'ai pas vu l'avis...
Mme Cadet : Non, il n'a pas
encore été rendu.
M. Boulet : ...de la
Commission des partenaires du marché du travail, mais on l'attendait la semaine
dernière, puis il n'y a personne qui m'en a parlé. Ça fait qu'on ne l'a pas
reçu.
Mme Cadet : Moi non plus.
Merci, M. le ministre.
Peut-être sur autre chose. Donc, toujours,
donc, à l'article 1, il y avait une... dans le mémoire de la Corporation
des entrepreneurs généraux du Québec, donc, il y avait une recommandation,
relative, donc, à l'article 1, donc, au niveau, donc, de la
reconnaissance. Je ne vous ai pas entendu là-dessus, M. le ministre.
M. Boulet : Sur la
reconnaissance.
Mme Cadet : De la Corporation
des entrepreneurs généraux du Québec. Donc, c'était une de leurs
recommandations, c'est leur première recommandation dans leur mémoire au niveau
de la gouvernance et de représentation des entrepreneurs généraux. Je ne vous
ai pas entendu sur cette question.
M. Boulet : Ah, mon Dieu! 1, ce
n'est pas l'article... Ah! O.K, parce que...
Mme Cadet : Oui, c'est
l'article 1, c'est ça.
M. Boulet : Mais non, on a...
Après analyses, discussions, les associations patronales sont bien
représentées, puis la corporation... Mais je ne veux pas... je ne veux pas
établir de hiérarchie entre les associations patronales, mais il y a un bon
consensus, il y a une belle vitalité qui s'exprime à la table du conseil
d'administration de la CCQ avec les associations patronales actuelles. Mais ce n'est
pas exclu. On verra comment ça évolue, mais à ce stade-ci, ce n'était pas
important.
Mme Cadet : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires? Est-ce que l'article 1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...nous
passons maintenant au sujet mesures...
Mme Cadet : ...la Présidente,
donc, j'aimerais, donc, soumettre un amendement, donc, dans ce bloc-ci, s'il
vous plaît, pour un autre article.
La Présidente (Mme D'Amours) : Dans
le bloc de définitions?
M. Boulet : Non. Le suivant.
Mme Cadet : Toujours... Bien,
j'aimerais suspendre, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 20)
12 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 12 h 48)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Et nous étions aux mesures facilitant l'intégration et
le maintien dans l'industrie de la construction, selon le plan. Et Mme la
députée de Bourassa-Sauvé, vous avez un amendement à nous déposer maintenant.
Mme Cadet : Oui. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Et merci pour tout le soutien à la procédure
parlementaire nous permettant, donc, de déposer cet amendement dans le bon bloc
de discussion à l'occasion de l'étude de ce projet de loi. Donc, alors que nous
entamons donc le bloc Mesures facilitant l'intégration et le maintien dans l'industrie
de la construction, j'aimerais donc déposer, donc, un amendement qui va comme
suit : Donc, article 28.1. Insérer, après l'article 28 du projet
de loi, le suivant :
«28.1. L'article 85.1 de cette loi
est modifié par l'insertion, dans le deuxième alinéa, après le mot "l'adaptation",
de "la rétention".»
L'article modifié se lirait comme suit :
85.1. La formation professionnelle a pour but... a pour objet d'assurer une
main-d'oeuvre compétente et polyvalente, en tenant compte notamment des besoins
qualitatifs et quantitatifs des employeurs et des salariés de l'industrie de la
construction. Elle a aussi pour objet de favoriser l'emploi, de même que l'adaptation,
la rétention, le réemploi et la mobilité de la main-d'oeuvre.
Donc, Mme la Présidente, donc, alors que
nous entamons donc ce bloc-ci, j'aimerais mettre en exergue, donc, un élément,
donc, qui nous a été...
Mme Cadet : ...souligné par
l'ensemble des acteurs de l'industrie de la construction qui sont venus
témoigner lors des commissions parlementaires, soit l'importance de la rétention
dans le secteur de la construction. Il y a peu de sujets qui font l'unanimité
dans cette industrie, que j'ai appris à connaître au cours des derniers mois,
mais, s'il y en a un, donc, c'est bien celui de l'importance de la rétention.
Je pense que notre... la législation, donc, qui gouverne les relations de
travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d'œuvre dans
l'industrie de la construction devrait comporter, donc, ces différents
principes.
• (12 h 50) •
Et l'article... Donc, l'article 85.1
de la loi, donc, met déjà, donc, de l'avant les principes, donc, qui
sous-tendent, donc, la formation professionnelle et ce qu'elle devrait assurer
dans l'industrie de la construction, pour nous assurer, donc, qu'une... pour
veiller à ce que la... à répondre... en fait, veiller à répondre aux...
différents besoins de main-d'œuvre. C'est la raison pour laquelle, donc, dans
le cadre de cet article-ci, donc, on... en consultant, donc, ma... ma
loi R-20, donc, à de multiples reprises, donc, j'ai constaté que... alors
donc, on crée, donc, ce... alors qu'on étudie, donc, différentes mesures dans
ce bloc-ci, que le concept de rétention devrait être élevé au même niveau que
ceux, donc, de l'adaptation, du réemploi et de la mobilité de la main-d'œuvre puisqu'il
s'agit, donc, d'un obstacle reconnu, reconnu par les partis, comme je l'ai
mentionné, mais également reconnu par le ministre, qui a maintes et maintes
fois répété l'importance de la rétention dans le secteur. Le ministre dit
souvent que le projet de loi, il est perfectible. Je pense que l'amendement qui
est déposé ici abonde dans le même sens que ce... que ce qui est favorisé ici
par le ministre.
Et je le dis souvent, la raison pour
laquelle nous étudions aujourd'hui, comme parlementaires, comme législateurs,
le régime, donc, du secteur de la construction, donc, la Loi sur les relations
de travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d'œuvre dans
l'industrie de la construction, la raison pour laquelle le projet de loi
n° 51 a été déposé, c'est pour nous assurer, donc, de construire mieux,
construire plus vite, construire à moindre coût. Et ça... Puisque l'enjeu de la
main-d'œuvre en est un qui est fondamental pour répondre à ces besoins-ci, je
pense que toutes les mesures, donc, qui traitent de la main-d'œuvre, donc,
devraient, donc, nous assurer de... de... de nous permettre, donc, de discuter,
donc, dans le cadre qui vient favoriser la rétention. Donc, je pense que c'est
une modification simple qui répond aussi, donc, à la préoccupation du ministre
en termes de lisibilité de la loi, j'irais... je dirais même qu'il s'agit,
donc, d'un amendement libéral, puisque le ministre les aime ainsi. Merci, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires? M. le ministre.
M. Boulet : Bien, assez
rapidement. Quand on réfère à la formation, effectivement, j'ai souvent dit que
la formation avait un effet bénéfique sur le taux de rétention puis l'absence
de formation a un effet négatif sur le taux d'abandon. Donc, c'est une... c'est
un amendement que nous accepterons.
Mme Cadet : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Mais là, c'est-tu
un bar ouvert? On peut-tu en proposer d'autres?
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Leduc : J'en ai
quelques-uns en réserve, là. C'est une belle journée.
M. Boulet : Soyons
solidaires.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur l'amendement de la députée de Bourassa-Sauvé? S'il n'y a pas
d'autre commentaire, je vais mettre aux voix l'amendement. Est-ce que
l'amendement de l'article 28.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Bon, maintenant, j'ai aussi reçu un amendement du collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve. M. le député, si vous voulez bien nous en faire la
lecture, s'il vous plaît. On va le mettre à l'écran à l'instant.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Donc, ça serait un ajout, ce serait un 61.1. Dans le fond, on est
en train d'ouvrir une nouvelle section sur un règlement puis on vient rajouter
un élément du règlement... on vient rajouter une modification du règlement qui
est en train d'être ouvert, dans le fond. Ça va comme suit. Donc : Insérer,
après l'article 61 du projet de loi, le suivant :
«61.1. L'article 2.1 du Règlement sur
la délivrance des certificats de compétence (Chapitre R-20, r. 5) est
modifié par la suppression des mots :
", garantit à cette personne un
emploi d'une durée d'au moins 150 heures échelonnées sur une période d'au
plus 3 mois".»
Je peux vous lire, pour la compréhension
générale, ce que donnerait le nouveau 2.1. Ça serait comme ça que ça... ça
serait compris, donc, dans le règlement :
«La commission délivre sur demande...
M. Leduc : ...certificat de
compétence apprenti à une personne qui est titulaire d'une reconnaissance de
fin d'études professionnelles de niveau secondaire accordée par le ministre de
l'Éducation, des Loisirs et du Sport pour l'un des métiers de la construction
ou démontre qu'elle a acquis une formation équivalente qui fournit une
attestation qu'elle a suivi avec succès un cours de sécurité exigé par le code
de sécurité pour les travaux de construction (chapitre S-2.1. R4) pour laquelle
un employeur enregistré à la commission formule une demande de main-d'œuvre et
fournit à la commission une preuve de cette garantie. Donc, c'est vers la fin,
là, qu'on biffe les termes «garantit à cette personne en emploi d'une durée
d'au 150 heures échelonnées sur une période de plus de trois mois».
Explication, Mme la Présidente. Dans le
fond, un peu plus tard, nous allons traiter des amendements du ministre, qui
vont un peu dans la même logique, à savoir que les 150 heures qu'on exige, la
garantie de 150 heures qu'on exige, seront supprimées, notamment pour les
femmes, puis il y a une autre catégorie de personnes, c'étaient les personnes
issues de la diversité. Nous, ce qu'on dit : Bravo! Intéressant. Piste
intéressante. Pourquoi ne pas faire la même chose avec les diplômés. Quand on
sort de son D.E.P., maintenant de son A.E.P., mais la plupart des gens, ça va
êtreu n D.E. P., pourquoi on exige d'avoir une garantie de 150 heures? Il y a
déjà un problème de rétention, en construction, qui est un peu moins fort...
c'est-à-dire, les défis sont moins gros pour les diplômés que pour les
non-diplômés, c'est un problème que le ministre connaît déjà, avec lequel il
est bien à l'aise, je veux dire, pas qu'il est content de ça, là, mais qu'il
connaît puis sur lequel il veut travailler, je le sais, mais pourquoi, donc, ne
pas aller faire la même chose pour les diplômés? Ils viennent de sortir du
D.E.P., pourquoi ils ne pourraient pas avoir tout de suite leur carte
d'apprenti? Qu'est-ce qui nous exige qu'ils aient une garantie de 150 heures?
Parfois, ça peut arriver que l'employeur puisse lui garantir un certain nombre
d'heures, 30, 40, 50, mais ne soit pas capable de lui garantir 150 heures.
C'est quand même beaucoup. On disait hier, même, qu'il y avait de nombreuses
petites et moyennes entreprises en construction. Alors, pourquoi on freinerait,
dans le fond, l'élan d'un jeune ou une jeune diplômée en exigeant le 150
heures, la garantie de 150 heures?
Ma compréhension, puis on me corrigera si
j'ai tort, c'est que c'est quelque chose qui est assez consensuel entre
employeur et partie patronale, donc il n'y aurait pas de levée de boucliers à
ma connaissance, d'un côté, patronal ou syndical, avec cette approche-là. C'est
quelque chose qui a déjà été discuté, qui fait l'objet d'un consensus. Donc, je
soumets cette proposition au ministre.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires, M. le ministre.
M. Boulet : Je comprends bien
l'amendement. Je pense que c'est un incitatif à la formation qui peut avoir un
certain impact positif sur le taux de diplomation, ultimement, sur la
rétention.
Moi, je demanderais simplement une
réflexion avec mon équipe pour m'assurer qu'il n'y ait pas d'enjeu spécifique.
Le seul que je vois, c'est qu'évidemment c'est déjà le cas pour certains
groupes issus de la diversité, pour les femmes, et donc on met tout le monde
sur le même niveau. Donc, un des avantages qui permettait d'accroître la
représentativité féminine n'y est plus, mais je comprends l'objectif. Donc, c'est
de déterminer si cet objectif-là transcende l'autre. Puis je pense que, dans
une perspective de globalité, c'est un projet d'amendement qui, moi, m'apparaît
intéressant.
M. Leduc : Je n'ai pas de
problème, Mme la Présidente, à ce que soit sur l'heure du dîner, là, parce
qu'on finit dans quelques minutes, ou que, dès maintenant, on puisse le mettre
sur table pour y revenir, mais peut-être que, pour faire le parallèle avec la
situation des femmes, j'ai peut-être mal saisi, puis le ministre me précisera,
mais j'avais compris que, pour la question des femmes, c'était bassin ou
diplomées là.
M. Boulet : Ils n'ont pas
cette obligation. Oui. Oui, mais ils n'ont pas la même obligation pour une
diplômée, quand c'est une femme, de soumettre une garantie d'emploi de 150
heures.
M. Leduc : Bien, donc, votre
amendement qui viendrait plus tard s'appliquerait quand même pour les femmes
qui rentreraient par bassin.
M. Boulet : Je ne comprends
pas.
M. Leduc : Bon. Dans ce cas-là,
c'est moi qui ai mal compris. On en reparlera peut-être plus tard. Dans ce
cas-là, je...
M. Boulet : Mais les gens qui
rentrent par bassin, ils n'ont pas cette même obligation.
M. Leduc : D'accord.
M. Boulet : C'est ma compréhension.
Des voix : ...
M. Boulet : Donc, c'est ce
que j'ai répondu.
M. Leduc : Donc là, ce que
vous me dites, c'est que vous voulez vérifier si cet amendement-là se marie
bien avec ce que vous aviez déjà prévu dans votre approche.
M. Boulet : Oui, s'il y a une
compatibilité, s'il y a une bonne harmonie.
M. Leduc : Parfait.
M. Boulet : C'est sûr qu'en
termes d'opportunité, c'est intéressant. C'est juste qu'un avantage, par
exemple, pour accroître la représentativité des femmes, donc les femmes
diplômées qui n'ont pas à fournir une telle garantie...
M. Boulet : ...bien, cet
avantage-là n'en est plus un. C'est un des avantages qui vise à accroître la
représentativité féminine. Donc un des avantages, qui est celle-là, bien, on le
met de côté, avec votre projet d'amendement. C'est juste ça.
M. Leduc : Oui. Ou on dit
qu'on l'élargit à plus de personnes.
M. Boulet : Totalement,
totalement.
M. Leduc : Il y a deux
perspectives. Je comprends.
M. Boulet : Puis c'est pour
ça que je dis : votre objectif global, la question, c'est est-ce qu'il
transcende l'autre. Puis je vais répondre rapidement en début d'après-midi, là.
M. Leduc : Parfait.
M. Boulet : J'aimerais ça
qu'on commence à avoir des débats plus ciblés comme ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
C'est tout le temps que nous avions. Donc, merci pour votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, je suspends les travaux
jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
14 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 03)
La Présidente (Mme D'Amours) : Bonjour,
tout le monde. La Commission de l'économie et du travail reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 51, Loi modernisant
l'industrie de la construction.
Lors de la suspension de nos travaux ce
midi, nous étions rendus à l'étude détaillée... l'étude, pardon, de l'amendement
du député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. le député, est-ce que vous désirez
prendre la parole maintenant?
M. Leduc : Bien, pourquoi
pas? Rebonjour, tout le monde. Quand on s'est quittés... Qu'est-ce qui est
drôle?
M. Boulet : Non. Il dit :
Rebonjour, tout le monde. Rebonjour.
M. Leduc : Rebonjour. O.K.
Tant mieux si ça commence avec un sourire. On aime ça. On a trois heures et
demie ensemble, hein, on va... on va le prendre.
Je vais... Bien, dans le fond, quand on s'est
quittés, le ministre faisait référence au fait qu'il allait réfléchir durant la
pause dîner. Là, je sais qu'il était en Conseil des ministres, sauf erreur. Ça
fait que j'imagine que ses équipes ont eu le temps peut-être plus de leur côté
à... le temps d'évaluer, donc, la proposition ici. Je serais prêt à entendre s'il
a quelque chose à dire. Puis, encore une fois, si jamais la réflexion n'a pas
eu le temps de cheminer jusqu'à... jusqu'à terme, moi, je n'ai aucun problème à
ce qu'on le dépose puis qu'on y revienne plus tard.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le ministre.
M. Boulet : En fait, je vais
vous donner ma réaction. Je pense que l'objectif est sain, louable et légitime,
mais il y a deux...
15 h (version non révisée)
M. Boulet : ...enjeu
juridique. Quand on réfère à des lois, il faut évidemment travailler avec des
avocats, des avocates. Il y a un... Il y a un risque constitutionnel. Parce que
vous savez que les femmes n'étaient pas soumises à l'obtention de cette
garantie d'une durée d'au moins 150 heures pour la période de trois mois,
et de retirer ce droit-là, qui était acquis aux femmes, il y a un risque d'interprétation
que c'est discriminatoire à l'égard des femmes. Puis les avocats m'ont dit :
c'est quand même un risque sérieux. Puis on met l'accent spécifiquement
là-dessus, alors que notre projet a de loin, sa finalité, pour tous les
articles d'accès, c'est de permettre notamment aux femmes d'accroître leur
niveau de représentativité.
Puis le deuxième, qui est peut-être un peu
plus pratique, qui va répondre à vos... à vos préoccupations, comme le
règlement sur la délivrance des certificats de compétence peut être modifié par
la Commission de la construction du Québec, il faut s'informer que le cadre normatif,
il est en révision à la Commission de la construction du Québec, et d'ici 2028.
Et c'est un des sujets qui va retenir l'attention de la Commission de la
construction du Québec. Et les partenaires patronaux et syndicaux auront à s'exprimer
puis à déterminer les impacts. Mais ce sera fait après une consultation et une
opportunité pour tout le monde de donner son point de vue.
Ça fait que le premier, c'est une barrière
constitutionnelle, puis le deuxième, c'est quand même une porte un peu ouverte
pour l'avenir.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député.
M. Leduc : Je n'ai vraiment
pas compris la barrière constitutionnelle. Pouvez-vous peut-être me le
réexpliquer?
M. Boulet : Bien, c'est parce
que les femmes bénéficient d'un certain nombre, actuellement, d'avantages pour
leur permettre d'accroître leur représentativité dans l'industrie de la
construction. Et ça, ça en est un, des avantages, de ne pas avoir à fournir
cette garantie de 150 heures pour permettre un accès facilité et accru des
femmes. Et donc, de leur retirer ce droit-là, qui est maintenant perçu et en
réalité étant un acquis, c'est là qu'il y a des risques constitutionnels. Et
les avocats... Oui?
Une voix : ...
M. Boulet : Bien oui. Là, on
vient leur retirer, puis ils perdent leur avantage. Parce que là, ils
bénéficient d'un avantage n'ayant pas à fournir la garantie, et donc on donne
le même avantage à tout le monde. Donc, ils perdent un avantage. En fait, vous
vous créez une ligne commune, il n'y a plus d'avantage pour les femmes.
M. Leduc : Oui mais on ne
retire rien. Ce n'est pas vrai qu'on retire quelque chose.
M. Boulet : Vous dites...
M. Leduc : On élargit quelque
chose, mais on ne retire rien pantoute, là. Un instant, là.
M. Boulet : Bien, je pense
que vous me saisissez quand même.
M. Leduc : Oui, mais je veux
être certain justement qu'on dise la même chose.
M. Boulet : Actuellement, les
femmes bénéficient d'un avantage ou d'une mesure préférentielle pour accroître
leur représentativité. Ils n'ont pas à fournir la garantie de 150 heures
quand elles sont diplômées, alors que les autres ont cette obligation-là. Donc,
si on retire l'obligation à tout le monde, on met tout le monde au même niveau
et donc on se retrouve à éliminer l'avantage dont bénéficient les femmes. C'est...
C'est juste ça.
M. Leduc : On va avoir un
autre amendement pour faire exactement la même chose pour les gens de la
diversité. L'avantage que vous... que vous dites qui existe déjà pour les
femmes, plus tard, là, vous allez vouloir l'élargir pour les gens de la
diversité. Je me trompe?
M. Boulet : En fait, pour les
groupes qui sont aussi victimes d'une sous-représentativité, les groupes issus
de la diversité.
M. Leduc : Exact.
M. Boulet : Bien oui, ça, on
l'a... donne accès...
M. Leduc : Bien là, est-ce
que vous retirez quelque chose aux femmes en faisant ça?
M. Boulet : Non. On donne
accès parce que c'est des groupes sous représentés. C'est...
M. Leduc : Donc, vous prenez
quelque chose qui existe pour les femmes puis vous l'offrez à d'autres
personnes?
M. Boulet : Oui, ça, c'est
pour permettre un accès équilibré...
M. Leduc : Vous ne retirez
rien aux femmes?
M. Boulet : Non.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...
M. Boulet : C'est pour
permettre un accès équilibré à tous les groupes issus de la diversité. Puis
évidemment, ce n'est pas le même impact en termes de volume, en termes de
nombre.
M. Leduc : D'accord.
M. Boulet : Ça fait que ce n'est
pas... il n'y a pas de préjudice, là.
M. Leduc : Donc, dans le
«dimmer», en bon français, là, il y a quand même une coche en quelque part où
vous dites : quand on traverse ce degré-là, on retire quelque chose, mais
si on ne traverse pas ce degré-là, on ne retire rien. Je suis vraiment surpris
de votre explication, là. Que vous ne vouliez pas qu'on adopte ça, c'est une
chose, mais que là, qu'on retire quelque chose des femmes, je suis un peu
subjugué, pour être honnête.
M. Boulet : Non. Il y a une
conséquence à adopter un amendement comme celui-là. Je vais essayer de me
réexpliquer, là, pour être...
M. Boulet : ...le plus clair
possible.
M. Leduc : Conséquence?
M. Boulet : Les femmes
bénéficient d'une mesure préférentielle pour accroître leur représentativité,
donc n'ont pas à fournir la garantie de 150 heures, alors que les autres
ont... et c'est comme une mesure qui privilégie les femmes pour permettre une
meilleure représentativité. Et là, si on retire l'obligation d'avoir cette
garantie de 150 heures aux autres, c'est retirer, implicitement et dans la
réalité, un droit qui était acquis aux femmes. Bien, c'est...
• (15 h 10) •
M. Leduc : ...le faire? Les
femmes, c'est des gens diplômés aussi potentiellement.
M. Boulet : Bien, mettez-vous
dans les bottines, là, du Secrétariat à la condition féminine puis des groupes
de femmes. Posez-leur la question. Vous allez avoir une réponse claire. Moi, je
vous l'explique simplement.
M. Leduc : L'avez-vous posé
la question? Sur l'heure du dîner, vous leur avez posé la question?
M. Boulet : On a des
échanges, mais c'est les avocats, avocates qui s'expriment, qui sont dans le
secrétariat à la législation, et le risque constitutionnel est sérieux. Je veux
juste que vous compreniez la mécanique. Le reste, que vous soyez d'accord avec
moi ou non, ça, c'est une autre chose. Je vous dis simplement qu'il y a un
risque, et on ne peut pas embarquer dans un risque comme ça dans un projet de
loi qui vise à accroître l'accès. Évidemment, ça, ça serait potentiellement
bénéfique pour accroître le taux de diplomation, mais je veux juste que vous
conserviez à l'esprit que la Commission de la construction du Québec, où
siègent les syndicats — puis on voit des représentants syndicaux et
patronaux qui sont ici au conseil d'administration de la commission de la
construction du Québec — auront l'opportunité de modifier le
règlement sur la délivrance des certificats de compétence. Et ils sont en
processus actuellement de révision du cadre normatif, et ils vont porter une
attention...
M. Leduc : ...quelque chose
aux femmes?
M. Boulet : Ils vont l'avoir
fait après consultation, après considération des observations, des opinions
juridiques, et, s'il y a des risques qui sont exprimés par les avocats,
avocates et que la CCQ décide d'assumer ce risque-là, moi je respecterai la
volonté de la CCQ, si c'est le cas, d'amender le règlement sur la délivrance
des certificats de compétence. C'est tout ce que je vous dis, là. Il revise le
cadre normatif, et moi, je... je décide en déférence aussi à la CCQ, dans tout
le respect que j'ai pour son processus décisionnel et son paritarisme.
M. Leduc : Mais, s'ils le
font...
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : ...le résultat,
c'est qu'ils vont avoir retiré quelque chose aux femmes. C'est ce que vous me
dites.
M. Boulet : Il pourrait y
avoir un risque, mais ils vont l'avoir fait en toute connaissance de cause,
après avoir analysé, consulté et bien appréhendé les impacts.
M. Leduc : Voici ce que je
vous propose, M. le ministre. Parce que je ne suis vraiment pas convaincu par
vos arguments, sauf votre respect. Je vais déposer... Je vais prendre
l'initiative de, moi-même, déposer l'amendement, qu'on ne passe pas au vote
tout de suite, puis qu'on passe demain matin des coups de téléphone. On va
appeler des gens, puis on va en parler, puis on peut même le traiter à la fin,
parce que... peut-être qu'on... peut-être demain, peut-être que ça va être plus
la semaine prochaine. Donnons-nous le temps de faire quelques appels. Je ne
suis pas sûr qu'il s'est passé bien, bien des appels sur l'heure du dîner. J'en
doute.
M. Boulet : ...de votre
temps, mais moi je pense que l'amendement a été présenté. Est-ce que les règles
prévoient que l'amendement soit passé au vote, Mme la Présidente? Je ne sais
pas comment ça...
La Présidente (Mme D'Amours) : En
fait, c'est toujours sous la... le... Voyons, je ne le dirai pas, le... la
commission qui décide s'il y a un dépôt de... s'il y a un retrait de
l'amendement, s'il y a un temps... Mais tant et aussi longtemps que la... le
projet de loi, il est en cours, on peut suspendre l'amendement, là.
M. Leduc : Est-ce que, comme
porteur de l'amendement, je peux décider seul de le mettre sur glace?
La Présidente (Mme D'Amours) : Ça
prend la... Ça prend l'assermentation de la commission... le consentement...
voyons, oui, le consentement de la commission.
M. Leduc : Bien là, je veux
comprendre, M. le ministre. Vous, vous dites : Je veux laisser le temps à
la CCQ de faire des discussions. Mais vous ne voudriez pas nous laisser le
temps de faire cette discussion-là?
M. Boulet : Là, on est en
étude détaillée...
M. Leduc : Oui.
M. Boulet : ...sur un projet
de loi qui a été déposé à l'Assemblée nationale. On peut toujours discuter,
mais ce que la Commission de la construction du Québec fait, avant d'amender
des règlements, qui peuvent avoir des impacts, ils font des consultations des
partenaires, des associations, tant patronales que syndicales, puis ils
mesurent les incidences, ce que nous ne pourrons pas faire ici. Quand même que
vous appelez quatre personnes ce soir qui vous disent : il n'y a pas de
problème, puis que j'en appelle huit qui disent : il y a un risque, on
revient à la même chose. Les consultations des avocats, avocates ont été faites
ce midi, et la lumière...
M. Boulet : ...été allumé.
Puis je vous l'ai dit avant d'ajourner pour le lunch, moi, j'étais, ur le fond,
sur l'objectif visé, plutôt favorable, mais il y a d'autres façons de
l'atteindre. Par l'accroissement de l'offre de formation en alternance
travail-études, par les formations accélérées et autres, mais, à ce stade-ci,
laissons la CCQ revoir son cadre normatif, notamment ce règlement-là, et on n'a
pas besoin de le faire par la loi. Puis, s'il n'y avait pas de risque
constitutionnel, je n'aurais pas réfléchi de la même manière. C'est pour ça que
je trouve que votre amendement, il a du mérite, mais, à ce stade-ci, c'est un
peu plus complexe que ce que j'avais anticipé.
M. Leduc : Je ne comprends
pas le risque constitutionnel. On parle de la charte, ici, quelqu'un pourrait
plaider une perte de droits avec la charte?
M. Boulet : Bon. Là, vous
savez c'est quoi, de la discrimination puis le risque constitutionnel. Oui, ça
découle des chartes, la Charte des droits et libertés de la personne du Québec.
M. Leduc : Oui, mais
qu'est-ce qu'elle perdrait, cette personne-là? Je n'avais pas à faire 150
heures, il y a une nouvelle loi, je n'ai toujours pas à faire 150 heures, je
n'ai pas... La situation n'a pas changé, c'est juste qu'il y a plus de monde
qui n'ont plus besoin de faire 150 heures.
M. Boulet : Je n'ai plus de
commentaires, j'ai expliqué, je pense, à quelques reprises, puis je pense que
vous avez compris la nature du risque et l'argument des juristes.
M. Leduc : Bien, en tout
respect, M. le ministre, je me rappelle d'un échange que j'ai trouvé un peu
surprenant, il y a plusieurs années, quand on avait le projet de loi sur le
RQAP, vous ne vouliez rien savoir d'aller jouer sur l'égalité entre les parents
adoptants puis les parents biologiques parce qu'il y avait soi-disant des
risques juridiques. Puis ça n'a pas été pris super gros au sérieux par pas mal
tout le monde, puis, après une levée de boucliers, notamment, je me rappelle,
avec mon ex-collègue de Joliette, Véronique Hivon, je faisais partie de cette
discussion-là, il y avait eu une évidence qu'il n'y avait personne qui allait
aller plaider qu'il avait perdu des droits parce que le parent adoptif avait
gagné des droits, hein? On donnait plus de semaines... on accotait les semaines
de congé aux parents adoptifs pour l'équivalent des parents biologiques. Il n'y
a pas un parent biologique qui allait chialer, qui allait dire : Bien là,
ce n'est pas juste, moi, je devrais en avoir plus que le parent adoptif.
Là, on dit : Il existe quelque chose
pour les femmes. Vous allez vous-même élargir ça pour les personnes en
situation de discrimination, puis nous, on dit; Bien, on pourrait le donner à
tous les diplômés. Il n'y a personne qui perd de droit, là-dedans, voyons!
Voyons! Bien là, vous ne voulez pas l'adopter, l'amendement, j'ai bien compris
ça, mais ce n'est pas... en tout cas, je ne qualifierai pas... je vais
m'arrêter là-dessus.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...M.
le député. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires pour... sur l'amendement du
collègue? Je vais le mettre aux voix. Est-ce que l'amendement est adopté ou
rejeté?
M. Boulet : Rejeté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Rejeté.
J'ai eu aussi maintenant un amendement déposé par l'opposition officielle, un
amendement sur l'article 60.1, qui est sur Greffier. On va le mettre à l'écran,
et je vais vous demander, Mme la députée, de bien vouloir le lire aussitôt
qu'il est sur écran.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. Donc, je vous lis l'amendement tel que prescrit. Donc, article
60.1, article 126.0.1 de la Loi sur les relations de travail, la formation
professionnelle et la gestion de la main-d'œuvre dans l'industrie de la
construction. Insérer, après l'article 60 du projet de loi, le suivant :
«60.1. L'article 126.0.1 de cette loi est
modifié, dans le premier alinéa :
1° par l'insertion, après les mots «le
maintien» de «, la rétention»;
2° par le remplacement des mots «des
femmes» de «de femmes»;
3° par l'insertion, après le mot «de
femmes», de «et de personnes représentatives de la diversité de la société
québécoise».
L'article modifié se lirait ainsi... se
lirait comme suit :
126.0.1. La commission doit élaborer,
après consultation de la Commission des droits de la personne et des droits de
la jeunesse, des mesures visant à favoriser l'accès, le maintien, la rétention
et l'augmentation du nombre de femmes et de personnes représentatives de la
diversité de la société québécoise sur le marché du travail dans l'industrie de
la construction. Elle doit transmettre au ministre, à sa demande, tout rapport
ou autre renseignement concernant l'application du premier alinéa dans le délai
et suivant la forme qu'il détermine.
Mme la...
Mme Cadet : ...Mme la
Présidente, bien, tout d'abord, sur la forme, vous aurez constaté, là, donc
qu'à la lecture, donc, la version inscrite sur Greffier, donc, n'est pas
exactement, donc, celle que j'ai lue, parce que la dénomination que nous venons
d'adopter à l'article sur les définitions, la nomenclature indique «diversité
de la société québécoise» et, malheureusement, donc, que c'est une... il y
avait donc une petite coquille dans la version transmise sur Greffier ici. Là,
vous comprendrez que l'objectif n'est pas, donc, de changer la définition ici,
on a déjà fait ce débat-là. Est-ce qu'il faut que je le relise? Comment...
La Présidente (Mme D'Amours) : Non.
Je vais demander une suspension de quelques minutes, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 20)
(Reprise à 15 h 24)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Mme la députée, vous aviez fait la lecture d'un
amendement et vous aviez rajouté des mots. Alors, nous avons fait la vérification
avec le nouvel amendement que vous nous avez déposé, qui est exactement la
lecture que vous avez faite...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...Alors,
ce que nous devons faire, c'est retirer le premier amendement, à votre demande,
et j'ai besoin du consentement de tous les collègues pour le retrait du premier
amendement que la députée a déposé. Est-ce que j'ai le consentement? M. le
ministre.
M. Boulet : Est-ce qu'on peut
demander une suspension de deux minutes? Je veux juste faire une petite
vérification.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien,
on peut retirer maintenant le premier dépôt d'amendement que la députée a fait?
M. Boulet : Ah! Mon Dieu!
Excusez-moi. Je n'ai pas... Oui, bien sûr.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien
sûr. Et là, nous revenons à l'amendement que nous avons reçu, qu'elle a fait la
lecture, et que c'est les mot-à-mot de ce qu'elle dit. Donc, je lui demande...
je ne lui demanderai pas de relire. Mais vous demandez maintenant du temps pour
travailler sur l'amendement. Voilà.
M. Boulet : S'il vous plaît.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais suspendre les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 25)
(Reprise à 15 h 28)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. M. le ministre, vous m'aviez demandé du temps.
Maintenant la parole est à vous.
M. Boulet : Le temps a un
avantage. On a considéré et on serait d'accord avec la proposition
d'amendement.
Mme Cadet : Merci beaucoup,
M. le ministre. Je n'ai pas eu à expliquer l'amendement. Je pense qu'il
s'expliquait de par lui-même. Vous le comprenez très bien.
M. Boulet : Bien oui, bien
oui. Res ipsa loquitur. La chose parle par elle-même.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur l'amendement de la collègue? Est-ce que l'amendement est
adopté ou rejeté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Oui, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Vu qu'on a ouvert
126.0.1, quant à y être, on aurait aussi un amendement à ce sujet-là... à
l'effet de cet article-là. On l'envoie au Greffier à l'instant.
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais suspendre les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 29)
(Reprise à 15 h 33)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux, et nous sommes maintenant sur l'amendement du député
d'Hochelaga-Maisonneuve. Si vous voulez bien nous en faire la lecture, s'il
vous plaît.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Donc, article 60.1 : Insérer, après l'article 60 du
projet de lui, le suivant :
L'article 126.0.1 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, des mots «après
consultation de» par «en collaboration».
Pourquoi on fait ça? Parce que c'est le
mémoire de ATF qui n'avait malheureusement pas pu être entendu ici, en
commission, qui regorge de plein d'analyses et de suggestions très
intéressantes. Ils ont une longue section, là, à la page 11, 12 et
suivants sur le dialogue difficile entre la CCQ et la CDPDJ, donc la Commission
de la construction du Québec, qui a l'obligation de produire un plan d'action à
l'égalité... plan d'accès à l'égalité, pardon, et la Commission des droits de
la personne, qui, selon l'article 126.0.1, doit collaborer ou, en fait,
doit jouer un rôle dans ce plan-là.
Puis je vais vous lire juste un extrait de
leur mémoire à la page 12. Ça va comme suit : «Cependant, la CCQ a
adopté une interprétation étroite de son obligation à l'égard de la CDPDJ.
Ainsi, cette interprétation a réduit la consultation à une simple formalité,
ignorant ainsi les recommandations émises par la CDPDJ. Cette approche de la
CCQ a créé des tensions entre les deux instances, aboutissant, en 2015, à une
dissociation formelle de la CDPDJ du plan d'action à l'égalité des femmes, le
PAEF 2015-2024, et au dépôt d'une plainte au Tribunal des droits de la
personne en 2021. Pour que le PAEF de la CCQ soit pleinement conforme aux
exigences de la CDPDJ, il est impératif que la CCQ revoie sa posture envers
nous...
15 h 30 (version non révisée)
M. Leduc : ...le processus de
consultation. La CCQ devra entamer une véritable collaboration avec la CDPDJ en
accordant une attention soutenue à ces recommandations et en s'engageant à les
intégrer dans le PAEF». Je m'arrête ici. Je me suis rappelé d'avoir posé une
question au ministre il y a quelques années, en étude des crédits, que nous
venons de terminer la semaine dernière, sur ce sujet-là, sur le fait qu'il y
avait eu une plainte au Tribunal des droits de la personne en 2021 de la CDPDJ
par rapport aux insuffisances du PAEF de la CCQ. Et là j'ai la possibilité d'agir
et j'écoute la recommandation d'ATF qui dit qu'il faut un peu donner un petit
tour de vis. Ça ne peut pas juste être une consultation, il faut que ça soit un
peu plus clair. Il faut qu'il y ait une indication beaucoup plus ciblée sur la
nature de la relation qu'on entend mettre en place à travers 126.0.1., ce
pourquoi je propose de remplacer «après consultation» par «en collaboration».
Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaire, M. le ministre?
M. Boulet : Oui, bien sûr. Il
y a un fossé qui existe actuellement entre la compréhension de la Commission
des droits de la personne et la réalité de la Commission de la construction du
Québec. Puis je l'ai mentionné ce matin, dans l'élaboration du programme d'accès
à l'égalité pour les femmes, la Commission des droits de la personne considère
la CCQ comme l'employeur, mais la CCQ n'est pas là pour embaucher, puis gérer,
puis superviser, elle n'est pas un employeur des employés de l'industrie de la
construction qui sont syndiqués, qui sont sur le terrain. Donc, c'est la raison
pour laquelle on est tout à fait d'accord que la CCQ obtienne l'avis de la
Commission des droits de la personne, mais certainement pas de travailler en
commun alors qu'il y a une incompréhension de la mission, du rôle et des
responsabilités de la Commission de la construction du Québec, et ça, c'est
fondamental, puis les citations provenant du mémoire le révèlent de façon
manifeste.
Donc, il ne faut pas ajouter à ce fossé-là
une collaboration qui n'est pas nécessaire. La CCQ a l'autorité, dans le
respect de sa mission, de manière totalement paritaire, avec les acteurs
patronaux et les syndicaux, de déterminer comment on va favoriser l'accès, le
maintien, l'augmentation du nombre de femmes et de groupes issus de la
diversité. De demander à la commission de collaborer avec la Commission des
droits de la personne, malheureusement, je comprends votre intention, mais je
ne peux y adhérer.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député.
M. Leduc : Bien, donc, l'état
des faits... Je reprends ma question différemment. La plainte au tribunal,
2021, le plan d'action qui est jugé insuffisant, ce n'est pas banal, là, la
Commission des droits de la personne qui poursuit en quelque sorte la CCQ pour
une job qu'ils considèrent bâclée. C'est quoi qu'on fait alors, si ce n'est pas
ce que je vous propose?
M. Boulet : Mais la
consultation m'apparaît légitime. Et qu'on ait exprimé un accord avec l'amendement
soumis par notre collègue, ça me va, mais là «collaboration». Puis je ne pense
pas, d'ailleurs, que c'est le rôle de la Commission des droits de la personne
de co-élaborer des normes en matière d'accès, de maintien puis d'augmentation.
Je pense que... Que la CCQ consulte, soit, c'est légitime, mais que la
Commission des droits de la personne collabore, c'est une autre affaire.
M. Leduc : Donc, ça se peut
qu'il y ait d'autres plaintes dans le futur au tribunal, puis on verra.
M. Boulet : Pardon?
M. Leduc : Je dis : Ça
se peut qu'il y ait d'autres plaintes dans le futur, puis on verra. Je ne suis
pas sûr de comprendre.
M. Boulet : Bien, je pense
que les parties doivent continuer d'échanger. La Commission de la construction
du Québec, c'est d'ailleurs une obligation qui est prévue à la loi, doit
élaborer, en consultation avec la Commission des droits de la personne, ce qui
se fait, mais sans imposer à la Commission de la construction du Québec de
respecter des règles auxquelles sont soumis les employeurs, parce que ce n'est
pas un employeur, la Commission de la construction du Québec, au sens de la Loi
sur l'accès à l'égalité, évidemment, sauf pour ses employés, mais ce n'est pas
ce dont on parle.
M. Leduc : Bon, elle n'est
pas l'employeur, évidemment, mais elle est gardienne de la qualité de ces
plans-là, puis ce pour quoi elle a logé une plainte, parce qu'elle considérait
que ce n'était pas un... un beau résultat. S'il y avait eu une meilleure
collaboration en amont, on s'éviterait une judiciarisation...
M. Leduc : ...de ce
phénomène-là.
M. Boulet : Entendons-nous,
il y a des partenaires patronaux, il y a des partenaires syndicaux, ils sont
assis ensemble au conseil d'administration. Quand ils ont une obligation de
consulter, ils peuvent aller plus loin puis dire : Nous, on veut le faire
en collaboration puis on veut que la Commission des droits de la personne
coélabore. Moi, je vais respecter ça. Mais ce n'est pas ce qui est prévu dans
la loi. Puis déjà l'amendement est une chose, mais je ne veux pas, en imposant
une collaboration, accroître un fossé ou une zone d'incompréhension entre la
CCQ puis la Commission des droits de la personne. Puis, évidemment, de mon
point de vue à moi, parce que je respecte l'expertise et les compétences à la
Commission des droits de la personne, mais ils ne peuvent pas imposer des
règles qui ne sont pas compatibles avec la mission puis les responsabilités de
la CCQ.
• (15 h 40) •
M. Leduc : M. le ministre,
vous savez que ce n'est pas juste des patrons puis des syndicats qui siègent au
C.A. de la CCQ. Il y a les indépendants, au nombre de quatre, si je ne me
trompe pas.
Une voix : ...
M. Leduc : Bon. Ils font
partie de l'équation eux aussi...
M. Boulet : Il y en a cinq.
M. Leduc : Cinq maintenant.
Est-ce qu'ils ont... Est-ce qu'il y a toujours des votes unanimes à la CCQ?
J'imagine que non.
M. Boulet : Là, on va parler
de gouvernance plus loin. Non, ce n'est pas toujours des votes unanimes, vous
le savez. Vous connaissez bien la réalité. Vous êtes en contact constant avec
des partenaires. Mais je reviens là-dessus. Laissons-donc les partenaires et
les membres indépendants décider du niveau de consultation et ou collaboration
qui sera demandé à la Commission des droits de la personne. Puis je ne veux pas
entrer dans la gouvernance. Je pense que c'est une gouvernance qui se veut la
plus paritaire possible. Il y a effectivement des membres indépendants qui sont
libres de voter.
M. Leduc : Parce que... vous
me direz peut-être que j'extrapole, mais vous étiez presque en train de dire
que ce qui sort de la... d'un C.A. de la CCQ est nécessairement l'objet d'un
consensus patronal-syndical.
M. Boulet : Ah! je n'ai
jamais dit ça, non, non. Puis ils sont ici, il y a des représentants patronaux
et syndicaux, et que ceux qui pensent qu'il y a unanimité se lèvent, et il n'y
a pas personne qui va le faire.
M. Leduc : Est-ce que vous
savez ou est-ce que vous avez des archives ou des gens de la CCQ qui peuvent
nous rappeler si le fameux PAEF 2015-2024 avait fait l'objet d'un vote unanime?
M. Boulet : Ah! mon Dieu! Il
faudrait voir les procès-verbaux, mais vous pourriez obtenir l'information.
Moi, je ne sais pas si ce vote spécifique là, comment il s'est conclu.
M. Leduc : Bien, je vous...
je vous le demande, peut-être que quelqu'un de votre ministère pourrait le
vérifier et me faire le suivi. Même si on continue dans l'autre article, je
serais curieux de le savoir quand même.
M. Boulet : ...il y a quand
même des règles de confidentialité, je voudrais respecter ça, là. Mais je pense
qu'on est dans le territoire de la gouvernance de la CCQ, là. On n'est plus
dans l'amendement.
M. Leduc : Revenons donc un
peu plus sur l'amendement. Est-ce que, face à la plainte de la CDPJ... CDPDJ et
ce qui est visiblement identifié comme l'insuffisance de la prise en compte de
son avis, n'y a-t-il pas là la même recette dans le futur qui va produire les
mêmes effets, à savoir que, si on laisse la logique inchangée puis que dans le
futur la CCQ ne prenne pas suffisamment en compte les suggestions et les
analyses de la CDPDJ, il y aura de nouveau une plainte et de nouveau une judiciarisation
du processus?
M. Boulet : Bien,
souhaitons-le pas. Je pense que quand il y avait eu ce litige-là, il y a eu un
règlement entre les parties. Moi, je favorise le dialogue entre les deux
commissions et je favorise un terrain d'entente. Puis ce n'est pas d'aller
devant les tribunaux qu'on va trouver le meilleur terrain d'entente. Puis si
les parties ont besoin d'un tiers pour les accompagner, ce sera fait, là. Mais,
tu sais, je pense qu'il y a eu un règlement à cette... tu sais, suite à cette
plainte, suite à ce litige, qui ne s'est pas judiciarisé. Donc, j'encourage les
deux commissions à continuer le dialogue.
M. Leduc : Je veux juste
dire, Mme la Présidente, je suis un peu jaloux parce que là, ça fait deux
amendements libéraux qui passent, puis les miens, je n'en ai aucun pour
l'instant. La journée n'est pas finie, la journée n'est pas finie.
La Présidente (Mme D'Amours) : Courage!
M. Boulet : Si on compte tous
les amendements du premier projet de loi, on a travaillé ensemble, vous en avez
beaucoup plus. Il y a beaucoup de travail à faire.
La Présidente (Mme D'Amours) : Courage,
M. le député, courage, le projet de loi n'est pas terminé. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? Oui, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui, merci, Mme
la Présidente. Donc, j'ai pris connaissance, donc, de l'amendement du collègue,
également, donc, desdits mémoires...
Mme Cadet : ...donc celui
de... et celui de la Commission des droits de la personne et des droits de la
jeunesse, donc, quant aux litiges auxquels il fait référence, et je... je... je
l'entends, mais peut-être juste, donc, amener peut-être une... quelques
précisions.
D'abord, M. le ministre, donc, vous... que
la commission... l'interprétation que la CCQ et l'employeur, peut-être qu'un
tiers a eu cette interprétation-ci. Mais quand on lit, donc, le mémoire de la
CDPDJ, donc, on nous indique, clairement, donc, qu'il y a compréhension que la
CCQ n'occupe pas le rôle d'employeur pour des travailleuses et travailleurs
dans l'industrie, et que son programme d'accès à l'égalité ne peut ainsi
répondre aux paramètres classiques d'un programme d'accès à l'égalité en
emploi.
Donc, du côté de la Commission des droits
de la personne et des droits de la jeunesse, donc, il y a cette... cette
compréhension-ci.
M. Boulet : Totalement.
Mme Cadet : Donc, pour...
pour ceux qui nous écoutent à la maison, donc, qui auraient peut-être capté cet
élément de votre part...
M. Boulet : ...raison.
Mme Cadet : ...donc, je
souhaitais... je souhaitais le préciser dans le cadre de la discussion sur
l'amendement puis également le... Donc, quand on regarde, donc, la Loi sur
l'accès à l'égalité en l'emploi, donc, pour les organismes publics auxquels,
évidemment, donc, ne s'applique pas la CCQ, mais qui est une source, donc, on
constate que les termes «consultation» reviennent à quelques... à quelques
reprises. Donc, c'est mon souci pour la... la cohérence législative dans...
dans son ensemble.
Donc, je... je pense que ces éléments,
donc, de précision ci, donc, nous aident à... à... à prendre position sur la
discussion, là, qui est faite quant au terme «collaboration, qui d'ailleurs,
donc, n'est pas une demande qui se retrouve dans le mémoire de la Commission
des droits de la personne et des droits de la jeunesse.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? Est-ce que l'amendement du collègue est adopté ou
rejeté?
Des voix : Rejeté.
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Rejeté.
Nous passons maintenant à l'article 62. M. le ministre, si vous voulez
bien nous en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Boulet : Mon Dieu! Avec
votre permission, je ferais un petit préambule en dehors de... Je vous
demanderais une suspension. Je vais faire une présentation sommaire qui sera
plus ou moins utile, dépendamment de votre niveau de connaissance, qui nous
permettra d'accélérer l'adoption des articles.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 47)
16 h (version non révisée)
(Reprise à 16 h 08)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Nous sommes toujours dans la mesure facilitant... le
sujet Mesures facilitant l'intégration et le maintien dans l'industrie de la
construction, et nous sommes à l'article 62. M. le ministre, si vous
voulez bien nous en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 2.5 du Règlement sur la délivrance des certificats
de compétences est modifié :
1° par le remplacement, dans ce qui
précède le paragraphe 1er, de «ou en heures de travail exécutées» par «, en
heures de travail exécutées;
2° par l'insertion, dans ce qui précède le
paragraphe 1°, et après «Loi sur les relations du travail, la formation
professionnelle et la gestion de la main-d'œuvre dans l'industrie de la
construction» de «ou en heures de cours de formation professionnelle complétées
pour ce métier et reconnues par une autorité compétente»;
3° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Lorsque cette personne est une femme ou
une personne représentative de la diversité de la société québécoise, les
conditions prévues au paragraphe 2° et 3° du premier alinéa ne s'appliquent pas
lors d'une première délivrance d'un certificat pour un métier donné.»
Commentaire : l'article 2.5 du
Règlement sur la délivrance des certificats de compétence énonce qu'un
certificat de compétence est délivré par la CCQ à une personne qui démontre qu'elle
a acquis au moins 35 % des heures d'apprentissage d'un métier lorsque
cette personne a...
M. Boulet : ...réussi le cours
de sécurité exigé par la réglementation en santé et sécurité au travail — ce
à quoi je référais, l'ASP Construction;
2° satisfait aux conditions d'admission à
un DEP se rapportant au métier visé; et enfin,
3° fait l'objet d'une demande de
main-d'oeuvre de la part de son employeur comportant une garantie de
150 heures de travail échelonnées sur trois mois.
L'article 62 du projet de loi propose deux
nouvelles mesures à cet égard : introduire un assouplissement en faveur
des femmes et des personnes représentatives de la diversité québécoise, qui
n'auraient plus à satisfaire aux deux premières conditions pour se voir
délivrer un premier certificat de compétence apprenti; et faire en sorte que le
35 % d'heures d'apprentissage puisse également être acquis en heures de
cours de formation professionnelle reconnue par une autorité compétente. Donc,
le cumul d'heures de travail et de formation sera désormais possible dans le
calcul du 35 %.
Merci, Mme la Présidente.
• (16 h 10) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Donc, est-ce que j'ai des commentaires? Oui, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : En fait, Mme la
Présidente, j'ai... j'aimerais pouvoir déposer un amendement ici. Il n'est pas
encore... Ce n'est pas encore sur Greffier, donc ça signifie que je vous
demanderais une suspension.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Avant de suspendre les travaux, je veux juste vous informer que le ministre a
versé un document sur Greffier, dans la section Documents distribués, intitulé
Note explicative_Acces.
Donc, je suspends les travaux quelques
minutes, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 16 h 11)
16 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 16 h 40)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Nous étions maintenant à... au dépôt de l'amendement de
la députée de Bourassa-Sauvé. Mme la députée, si vous voulez bien nous en faire
la lecture, s'il vous plaît.
Mme Cadet : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Donc, j'espère, donc, que nous pourrons donc tous donc saisir,
donc, la teneur, donc, de cet amendement. Donc, un amendement à l'article 62.
Article 2.5 du règlement sur la délivrance des certificats de compétence.
L'article 62 du projet de loi est modifié par l'insertion, après le
paragraphe trois du premier alinéa, du paragraphe suivant :
«Dans le cas d'une personne domiciliée au
Québec, elle démontre avoir exécuté dans la province limitrophe au Québec, le
nombre d'heures requises en fonction de la période d'apprentissage applicable
du métier concerné.»
L'article modifié se lirait comme suit :
La Commission délivre un certificat de compétence apprenti pour un métier, sauf
pour celui de grutier, à une personne âgée d'au moins 16 ans qui démontre
qu'elle a acquis au moins 35 % des heures d'apprentissage du métier en
heures de travail exécuté comme apprenti dans ce métier et déclaré conformément
au règlement sur le registre, le rapport mensuel, les avis des employeurs et la
désignation d'un représentant (chapitre R-20, R.11) en heures de travail
exécuté et rémunéré dans ce métier à l'extérieur du champ d'application de la
Loi sur les relations de travail, la formation professionnelle et la gestion de
la main-d'œuvre dans l'industrie de la construction (chapitre R-20) ou en
heures de cours de formation professionnelle complétée pour ce métier et
reconnue par une autorité compétente. Si cette personne satisfait aux
conditions suivantes :
1. Elle fournit une attestation suivant
laquelle elle a suivi avec succès un cours de sécurité exigé par le Code de
sécurité pour les travaux de construction (chapitre S-2.1, R.4).
2. Elle démontre qu'elle satisfait aux
conditions d'admission prévues à un régime pédagogique établi en vertu de la
Loi sur l'instruction publique (chapitre I-13.3) relativement à un
programme d'études conduisant à un diplôme d'études professionnelles, DEP, se
rapportant aux métiers visés par cette demande.
3. Son employeur, enregistré à la Commission,
formule une demande de main-d'œuvre, garantit à cette personne un emploi d'une
durée d'au moins 150 heures, échelonnées sur une période d'au plus trois
mois et fournit à la Commission une preuve de cette garantie.
4. Dans le cas d'une personne domiciliée
au Québec, elle démontre avoir exécuté dans une province limitrophe au Québec
le nombre d'heures requises en fonction de la période d'apprentissage
applicable du métier concerné. Et donc avec les ajouts, donc, du ministre,
lorsque cette personne est une femme ou une personne représentative de la
diversité de la société québécoise, des conditions prévues au paragraphe deux
et trois du premier alinéa ne s'appliquent pas lors d'une première délivrance d'un
certificat pour un métier donné.
Tout ça, Mme la Présidente, pour, donc, en
venir, donc, à une... à des éléments, donc, d'information que nous avons, qui
ont retenu, donc, mon attention lors des consultations particulières et lors,
donc, de différents échanges, et également, donc, lors de la lecture, donc, des
différents mémoires sur la réalité qui existent, donc, pour les travailleurs
domiciliés au Québec, qui exercent, donc, leur métier dans une province qui est
limitrophe au Québec. On le sait, dans plusieurs régions, particulièrement l'Outaouais,
mais également l'Abitibi et la Montérégie, donc, il est possible et il survient
donc que des travailleurs, donc, sont domiciliés au Québec mais donc
travaillent donc en Ontario. C'est aussi le cas dans l'Est-du-Québec aussi,
donc, Mme la... Mme la Présidente, donc au Bas-Saint-Lairent et en Gaspésie
aussi. Donc, on vit, donc, cette réalité avec le Nouveau-Brunswick, mais je
vous avouerais que c'est surtout, donc, dans l'ouest, donc, du... dans l'ouest
du Québec que ce... cette réalité, donc, se vit d'autant plus. Je crois, donc,
qu'il est important, donc, alors qu'on énonce, donc, bien souvent, donc, les...
l'importance, donc, de construire plus vite, de construire à moindre coût,
construire mieux, de... régler, donc, quelques... quelques incohérences. Puis
je vous nomme celle-ci. Et c'est la raison pour laquelle donc c'est bien
important, donc, de préciser pour une personne domiciliée au Québec, parce qu'évidemment
il y a une entente sur la mobilité de la main-d'oeuvre Ontario-Québec qui
existe, donc, pour ne parler que de... que de cette... cette province
limitrophe là en particulier, donc, qui permettent aux travailleurs, donc
domiciliés en Ontario et...
Mme Cadet : ...aux entreprises
et leur siège social en Ontario d'accéder directement à nos chantiers sans
avoir à répondre aux exigences restrictives actuelles imposées par la
loi R-20. C'est une bonne chose que cette entente-là, donc, existe pour
les travailleurs domiciliés en Ontario qui exercent en Ontario, mais vous
comprendrez que, donc, certaines personnes qui, elles-mêmes, sont domiciliées
au Québec, mais qu'elles sont aussi, donc, limitrophes, donc, près, donc, d'une
autre province limitrophe, donc, vivent avec ce certain, donc... bien, cette
incohérence. Donc, je vais répéter le terme, puis on peut, donc, dénoter, donc,
ce que prévoit, donc l'entente, sur la mobilité de la main-d'œuvre pour un
travailleur, donc, qui a des qualifications professionnelles et pour un
travailleur qui n'en a pas. Dans tous les cas, donc, l'entente, donc, va
prévoir, donc, certains aménagements qui n'existent pas pour la personne qui
est, elle-même, domiciliée au Québec.
Donc, puisque nous en sommes, donc, à
ouvrir, donc, l'article 2.5 du Règlement sur la délivrance des certificats
de compétence et que les préalables, là, donc, de permettre à la commission, en
fait, donc, de délivrer un certificat de compétence apprenti pour un métier,
sauf pour celui de grutier, à une personne âgée d'au moins 16 ans qui
démontre qu'elle a acquis au moins 35 % des heures d'apprentissage du
métier selon, donc, les prérequis nommés ici, donc, à l'article 2.5, bien,
j'en profite, donc, ici, donc, à l'article 62 du projet de loi, donc,
d'ajouter, donc, cette possibilité, donc, de pouvoir le faire également dans le
cas d'une personne domiciliée au Québec, donc, qui n'est, donc, pas assujettie
à l'entente sur la mobilité de la main-d'œuvre Ontario-Québec, d'également,
donc, de se faire voir délivrer par la commission un certificat de compétence
apprenti lorsque cette personne, domiciliée au Québec, qui a exécuté des heures
dans une province limitrophe, sauf pour celui du grutier, donc, a, lorsqu'elle
est âgée d'au moins 16 ans, démontré qu'elle a acquis 35 %... au
moins 35 % des heures d'apprentissage, démontré également qu'elle... démontré,
donc, également qu'elle a fournit une attestation suivant laquelle elle a suivi
avec succès un cours de sécurité exigé par le Code de la sécurité pour les
travaux de construction. Et donc, à ce stade-ci, et lorsque c'est le cas, donc,
l'apprenti, donc, pourrait être classé dans la période d'apprentissage
applicable du métier concerné en fonction du nombre d'heures qu'il a démontré
avoir exécuté dans la province limitrophe au Québec. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires, M. le ministre?
M. Boulet : Bien, écoutez, il
y a une incompréhension et c'est ce que nous faisons dans la loi, dans le
projet de loi. Nous allons même un peu plus loin. Le 35 % des heures
d'apprentissage, ce n'est pas seulement en Ontario, c'est à l'international.
Quelqu'un qui, en Tunisie, a complété 35 % des heures du régime
d'apprentissage de son métier, il peut avoir son certificat de compétence
apprenti.et on va même plus loin dans le projet de loi, on permet que les heures
puissent être des heures de formation ou des heures de travail. Donc, c'est ça
qui nous permet d'élargir l'accès. Ça fait qu'on répond à ce que vous nous
soumettez et on va plus loin.
Ça fait que je ne sais pas si... Moi, je
vous inviterais à peut-être relire ce qui est dans le projet de loi, là, parce
que c'est oui, puis oui, puis on va encore plus loin. Puis ce qu'on a fait,
c'est bénéfique, notamment pour les personnes de la région de l'Outaouais et de
la région de l'Abitibi-Témiscamingue. Puis ce n'est pas un reproche que je
fais, hein, parce que ce n'est pas toujours simple, les règles, là, mais on
est, sur le fond, tout à fait d'accord, et j'essaie d'exprimer rapidement mon
état d'esprit.
Mme Cadet : Merci.
Commentaires Mme la députée de Bourassa-Sauvé?
Mme Cadet : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Donc, j'entends, donc, le ministre. Donc, c'est une excellente
nouvelle, évidemment, donc, qu'il y ait, donc, ce que l'on trouvait dans le
projet de loi au niveau, donc, bien au-delà, donc, des provinces limitrophes.
Donc, la réalité spécifique, donc des provinces limitrophes, n'est pas
nécessairement, donc, indiquée. Mais ce que j'entends de votre part, donc,
c'est que l'article... et on va revenir, donc, au projet de loi, c'est celui...
c'est le... à l'article 60, le 13... la modification à 13.4. C'est à
celle-ci que vous faites référence, M. le ministre?
M. Boulet : Bien, c'est
l'article 62, là. Puis, écoutez, même la CCQ... on le fait déjà, puis là,
ce qu'on a dans le projet de loi, on va même plus loin que ce que le Parti
libéral nous soumet, là. Ça fait que, oui, tout à fait, on dit... En fait,
c'est ça que le 35 % disait en 2021, de permettre que les heures
d'apprentissage... Mettons, je vais donner l'exemple charpentier-menuisier,
mettons, tu as complété 2 100 heures d'apprentissage sur 6 000,
peu importe où tu l'as fait sur la planète...
M. Boulet : ...planète, tu as
droit à ton certificat compétence apprenti, puis là on vient dire : Ce ne
sera pas seulement que de l'apprentissage, ça peut être une formation reconnue
puis ça peut être des heures de travail. Et donc, c'est là que ça nous permet
d'aller plus loin. Puis la formation, je le répète, celle ontarienne, elle
est... on le fait déjà.
Mme Cadet : Elle est
comprise?
M. Boulet : Oh oui! Tout à
fait.
Mme Cadet : Donc, ici, à 62,
donc, ça comprend donc cette réalité-là...
M. Boulet : Oui.
Mme Cadet : Parfait.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée des Mille-Îles.
• (16 h 50) •
Mme Dufour : Oui. Juste pour
être certaine que je comprends bien, il y a... j'ai été en tournée en
Outaouais, puis il y a des entrepreneurs là-bas qui me disaient qu'il y avait
environ 500 Québécois qui travaillaient en Ontario, mais qui ne pouvaient
pas revenir travailler. Là, à partir de l'adoption du projet de loi qu'on a
ici, ils pourraient revenir travailler au Québec...
M. Boulet : Totalement.
Mme Dufour : ...et obtenir
leur carte assez...
M. Boulet : Totalement.
Mme Dufour : ...aisément, là.
M. Boulet : Totalement.
Mme Dufour : C'est ce que je
comprends?
M. Boulet : Des fois, il y a
une mauvaise compréhension ou une mauvaise perception. Mais la réalité, c'est
qu'il n'y a pas personne qui ne peut pas revenir ici, là, à moins que quelqu'un
soit allé travailler deux ans là-bas puis qu'il dit : Moi, j'ai droit à un
certificat de compétence apprenti. Il a quand même une reconnaissance,
35 %. C'était une mesure qui ne faisait pas l'unanimité, mais qui a été
bénéfique pour intégrer des personnes qui...
Mme Dufour : Mais... Mais là,
ce que je parle, c'est une situation actuelle, là. Actuellement, il y a
500 Québécois qui travaillent en Ontario et qui ne peuvent pas venir
travailler au Québec, là.
M. Boulet : Bien, il faudrait
les voir cas par cas, puis c'est déjà appliqué. Ce à quoi je réfère, c'est déjà
appliqué, puis c'est...
Mme Dufour : O.K. Bien, moi,
il y a... tu sais, il y a quelques mois à peine, on me disait... ce n'était pas
possible de revenir.
M. Boulet : Je vous le dis,
c'est une incompréhension, puis je ne jette pas la pierre à personne. Mais les
travailleurs, encore une fois, il faut que leur situation soit évaluée par la
CCQ.
Mme Dufour : Ça, en tout cas,
ça ne semble pas être aussi simple, la façon qu'eux me l'expliquaient, là.
Donc, il y a peut-être une... Si on veut attirer cette main-d'oeuvre-là, il y a
peut-être moyen de faire des campagnes d'information, là.
M. Boulet : ...parce que
quelqu'un qui a fait le 35 % charpentier menuisier, ou peu importe le
métier, il y a accès puis il peut revenir. Évidemment, il faut voir ce qu'il
fait en Ontario, parce que, des fois, il... Je ne sais pas, là.
Mme Dufour : Bien, ça,
c'était... c'était ma prochaine question. Compte tenu que les métiers sont
différents - là-bas, il y a moins de métiers - est-ce que c'est considéré comme
égalitaire ou la même chose, disons, entre un métier x qui représente plusieurs
chez nous...
M. Boulet : Bien, il est
question de reconnaissance, de compatibilité. Mais ça peut même être fait en
rénovation résidentielle, là, tu sais, parce qu'on dit bien dans la loi :
c'est en heures exécutées en dehors de la loi R-20. Tu sais, ça peut...
Mais c'est sûr qu'il y a une correspondance à faire. Mais, je vous dirais,
c'est vraiment du cas par cas, il faudrait évaluer chaque cas. Mais de
dire : Dès que tu t'en vas travailler en Ontario, tu ne peux pas revenir
au Québec, moi, je vous dis qu'une prétention collective comme ça, ce n'est pas
fondé.
Mme Dufour : Mais ce n'est
pas lourd, ça, de dire qu'on doit le faire cas par cas? Il me semble, ça ne
donne pas le goût aux gens de revenir, si chaque cas va dépendre... enfin, tu
sais, alors que d'avoir une règle simple et claire pour tout le monde...
M. Boulet : Ça l'est, simple.
Si tu as fait 35 %... C'est une mesure qui favorise l'accès. Puis on va
avoir l'article 63, là, si je ne m'abuse, là, où on va parler des certificats
compétence occupation. Mais à votre amendement, la réponse, c'est : On le
fait déjà, puis notre projet de loi va plus loin, parce qu'on peut être...
au-delà de l'apprentissage, ça peut être de la formation ou des heures de
travail.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires? Oui, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui. Merci, M. le
ministre. Bien, tout comme ma collègue, là, on entend ces commentaires-là donc
du milieu, et je comprends, là, ce que vous dites, donc, que c'est une
incompréhension, donc je pense qu'il y a peut-être donc matière, donc, à
clarifier le tout ici, puisque le... je vous avouerai, puis vous avez vu, donc,
à quel point, donc, c'est un peu... l'article, donc, 2.5, il est... il n'est
pas nécessairement, donc, rédigé simplement, là, je pense qu'on peut en
convenir. Comment... Comment est-ce qu'on peut s'assurer que les gens qui
soient sur le terrain, donc, aient cette interprétation-là, ce que vous dites?
Puis, comme ma collègue l'explique, donc, ce sont des commentaires qu'on
entend. Donc, des gens, donc, qui quittent, qui sont domiciliés au Québec, qui
ne peuvent pas revenir, vous dites que c'est une incompréhension. Ici...
M. Boulet : ... Mais, en
fait, comme je dis, c'est du cas par cas. Il y a peut-être, dans certains
dossiers, de l'incompréhension; dans certains dossiers, l'incapacité est...
M. Boulet : ...bien fondé,
légitime, mais dans tous les cas, la CCQ peut accompagner la personne, peut lui
expliquer, donc il n'y a pas personne qui est laissé de côté. On a besoin de
monde. On a besoin... Et ces règles-là visent à permettre à des personnes d'y
accéder, et c'est un règlement. On avait fait huit allègements réglementaires.
Encore une fois, il y en a six ou sept qui avaient fait un consensus. Je me
souviens, j'étais là, mais il y en a un ou deux qui ne faisaient pas
l'unanimité. Celui-là, non, mais ça a été bénéfique. Je vous dirais en 2021, il
y en a eu 146, puis depuis on est à 296, puis près de 300, là, par année qui y
accèdent par le 35 %, et j'anticipe que ça puisse augmenter avec le p.l.
51, parce que ça peut être des heures de travail notamment.
Mme Cadet : Oui, c'est ça.
C'est ce qu'on est en train de modifier ici puis c'est pour ça qu'on tenait
à... à... Bon, on veut être dans notre amendement puis nous assurer que ce soit
compris. Donc, pour les travailleurs qui sont domiciliés au Québec, qui
exercent dans une province limitrophe, qu'il soit compris, donc, à cet
article-ci, tel que modifié, là, puis l'objectif ici, puis encore une fois...
puis là, on va faire, donc, le débat sur 2.5 avant l'amendement, donc, une fois
qu'on... qu'on aura complété, donc, ce... ce... ce débat-ci. Mais l'objectif
n'était pas, donc, de limiter, là, ou de... en deçà, là, de qu'est-ce qu'on est
en train de modifier ici. Donc, ça, c'est très clair.
Maintenant, le... je vous avouerais, donc,
qu'au niveau, donc, des parties prenantes, donc, il n'y avait... il n'y avait
pas, donc, de certitude que ce qui est libellé, donc, ici, donc, à l'article,
donc, 62, donc, qui modifie 2.5 du règlement, que ça comprenait, donc, ces
réalités-ci. Qu'est-ce qu'on peut faire? Puis là je comprends que, là, la
conversation qu'on a, donc, au Journal des Débats nous permet, donc, déjà,
donc, de... de... d'assurer cette interprétation-ci. Je comprends, donc, vous,
vous avez... vous ne pensez pas que c'est pertinent, donc, d'ajouter... Puis
là, on a mis, donc, au paragraphe 4, ici, là, mais on peut le libeller...
mais je n'ai pas, donc, de... je ne me sens pas l'obligation, donc, de le
libeller, donc, comme on l'a fait ici, à l'amendement. Mais est-ce que... Donc,
par exemple, donc, au paragraphe 2.5, donc, d'indiquer tout ce que vous
nous dites, donc, y compris pour une personne qui exerce dans une province
limitrophe. Donc, pour vous, c'est déjà très clair ici.
M. Boulet : Très clair.
Mme Cadet : O.K. Tant mieux.
M. Boulet : Ceci dit, avec
respect, ce n'est même pas un texte qui requiert une interprétation. La
commission délivre un certificat — là, je vais y aller rapidement — pour
un métier... Évidemment, c'est 16 ans... qui a acquis au moins 35 %
des heures d'apprentissage comme apprenti dans ce métier, déclaré
conformément... Et après ça, on dit : À l'extérieur du champ d'application
de la Loi sur les relations de travail. Puis là on ajoute : Ou ça peut
être en heures formation pour... de la part d'une autorité compétente. Et après
ça, ça peut être des heures de travail aussi. Le cumul des heures de travail et
de formation même sera possible, comme j'ai mentionné dans mes commentaires
dans le calcul du 35 %. Mais si l'étude détaillée a servi aussi à ça, tant
mieux.
Mme Cadet : Oui, c'est ça.
Parce que là, donc, vous dites, donc... c'est surtout donc à l'extérieur du
champ d'application... À l'extérieur du champ d'application de la R-20, là,
c'est vraiment, donc, cet élément-ci, là, qui... qui fait en sorte que dans
toutes les situations, donc, par la suite, après l'adoption de... Bien, en
fait, même avant l'adoption, parce qu'ici on... on modifie... on ne modifie
pas, donc, cet aspect-là, mais c'est parce que l'article indique que les... les
heures, donc, seraient exécutées à l'extérieur du champ d'application de la
loi R-20, là. C'est ce qui fait que... O.K., donc, c'est cet élément-ci.
M. Boulet : Totalement. Puis
on rajoute... Bien, ça peut être un cumul de travail, avec des heures de
formation. Oui, pour moi, tout est très clair.
Mme Cadet : D'accord. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? Donc, je vais passer aux voix l'amendement de la députée
de Bourassa-Sauvé. Est-ce que l'amendement est adopté ou rejeté?
Des voix : Rejeté.
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
revenons à l'article 62. Est-ce qu'il y a des commentaires? Est-ce que...
Oui, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Bien, c'est parce
que là, le ministre fait une grimace quand je lève la main...
M. Boulet : ...
M. Leduc : Bien...
M. Boulet : ...
M. Leduc : ...c'était quoi
d'abord?
M. Boulet : ...un peu.
M. Leduc : À ce que je lève
la main puis que je m'exprime?
M. Boulet : Je n'ai pas vu
votre main levée.
M. Leduc : O.K. Bien, je suis
déçu de vous décevoir, M. le ministre. Cependant, blague à part, dans beaucoup
de mémoires, des gens s'inquiétaient un peu de ce que vous proposez de faire à
62, notamment quant à l'incitation... puis je sais que ce n'est pas votre
intention, mais l'incitation...
M. Leduc : ...implicite ou
l'effet que ça pourrait avoir sur le décrochage scolaire, que si on ouvre la
porte à ce que des heures de cours... bien, dans le fond qu'on puisse avoir son
certificat de compétence avec de l'expérience, ça pousse les gens à juste lâcher
le DEP puis aller tout de suite sur le milieu du travail. Est-ce que c'est une
crainte que vous partagez?
• (17 heures) •
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Boulet : Non.
M. Leduc : Parce que....
M. Boulet : En même temps, je
ne veux pas démontrer de l'insensibilité, vous savez l'importance que
j'attribue à la réussite éducative, la persévérance scolaire. Quand il y a des
programmes de formation, de requalification ou des programmes de formation
accélérée, souvent, c'est un enjeu, mais il faut s'assurer de bien accompagner
les personnes, que les choix soient bien faits. Et ici, bien, vous le savez,
l'âge minimum, c'est 16 ans, et donc c'est l'âge où on est obligé de fréquenter
l'école, en vertu de la Loi québécoise sur l'instruction publique, au-delà de
16 ans. Puis je ne le présume pas, moi, mais la personne est plus
raisonnablement en mesure de faire des choix de carrière et des choix
professionnels.
Ça fait ma crainte, même si je comprends
ce que vous me dites... Puis, tu sais, ce qu'il faut mentionner, c'est que,
puis je ne sais pas si je l'ai dit un peu plus tôt, là, mais les heures
complétées au diplôme d'études professionnelles équivalent à 1,5 heure dans le
régime d'apprentissage. Ça fait que ça, c'est un incitatif à demeurer accroché
à l'école. Comprenez-vous? Si tu fais 20 heures de formation menant au DEP,
c'est l'équivalent de 30 heures dans le régime d'apprentissage, là, dans les
blocs de 2000 heures. Et ça, moi, on m'a dit que c'était un énorme incitatif.
Et, dans les allègements réglementaires, on a permis, en 2021, aux étudiants,
étudiantes dans le parcours menant à un diplôme d'études professionnelles, de
travailler dans les chantiers l'été, congés, période de relâche scolaire.
Et ça, là, collègue, ça donne un immense
succès, puis ça répond à des besoins. Ça permet à des étudiants de valider leur
choix. Ça permet de faire une symbiose entre les notions apprises à l'école, au
centre de formation professionnelle et le travail pratique. Ça fait que non, je
pense qu'il faut tenir compte d'un ensemble de circonstances. Et ma crainte
est... dans le fond, le risque est très, très diminué.
M. Leduc : Parce que là, dans
certains métiers, vous avez créé des AEP qui, au début, étaient supposés être
une seule fois, là, après ça, on les a renouvelés, on ne sait pas trop s'ils
vont être renouvelés deux, puis trois, puis quatre, cinq fois dans le futur.
Avec cette mesure-là où est-ce qu'on dit : Vos heures de cours peuvent
compter. Ça commence à faire beaucoup de choses qui, en plus du fait qu'on peut
souvent rentrer directement par bassin, rendent la formation professionnelle
comme moins attractive, je pourrais dire, moins nécessaire. Je comprends qu'on
veuille aller avec plus de gens, plus vite, mais là, vous, vous n'adhérez
pas... aux craintes. J'aimerais donc à aller dans un chemin, peut-être pas de
futurologie, mais de précaution future, je dirais. Qu'est-ce qui pourrait
changer dans un an ou deux ans? Parce que, visiblement, votre gouvernement est
encore en place pour deux ans, je vous souhaite de rester dans la chaise de
ministre du Travail pour un autre deux ans. Qu'est-ce qui pourrait faire en
sorte que vous reveniez sur votre décision? S'il y a des indicateurs qui
apparaissent l'année prochaine ou d'ici deux ans, puis que, woups, le taux de
décrochage dans le DEP de la construction est dans le plafond, là, ça explose,
allez-vous modifier des choses, changer des choses? Est-ce que ce genre de
mesure là va pouvoir être revu si, visiblement, ce que vous pensiez qui n'était
pas une crainte nécessaire à avoir, ce que vous venez d'exprimer, je l'ai bien
entendu? Mais si, finalement, ça ne se passe pas super bien, puis que,
finalement, c'est un incitatif à décrocher, comment vous allez faire? Quels
mécanismes vous possédez pour pouvoir réagir dans les une ou deux prochaines
années alors que ça va être encore vous, on vous le souhaite, qui allez être au
volant, comme le veut l'expression consacrée...
17 h (version non révisée)
M. Boulet : ...la réponse
simple : tout est ouvert à révision. Si jamais on réalisait qu'une mesure,
quelle qu'elle soit, là, puis je veux me détacher de ce sujet-là de
discussion... on réalisait qu'il y avait des incidences négatives et que la balance
des avantages et inconvénients incitait les parties à revoir leur règlement, à
faire des amendements, moi, je serais totalement ouvert, dans l'hypothèse où...
que vous soulevez.
M. Leduc : ...là, on se
rappelle qu'on est en train de discuter d'un article qui modifie un règlement
et non une loi. Donc, théoriquement, ça serait plus facile à modifier...
M. Boulet : Absolument.
M. Leduc : ...d'ici deux ans
qu'une loi.
M. Boulet : Tout à fait.
M. Leduc : Ça pourrait être
déposé à un Conseil des ministres...
M. Boulet : Absolument.
M. Leduc : ...toujours en
consultation. Ça fait que vous êtes ouvert à ça?
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : Parfait. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'article 62? Oui, Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Donc, je reviens, donc, à l'article initial ici. Donc, le
ministre, donc, dans la conversation, donc, précédente, donc, sur l'amendement,
donc, on a, donc... donc, quand même, donc, assez expliqué, donc, l'ajout «ou
en heures de cours de formation professionnelle complétées pour ce métier et
reconnues par une autorité compétente». Donc, je comprends ici, c'est ce que
vous disiez, M. le ministre, que, dans le fond, donc, ici, donc, lorsqu'une
personne, donc, a réalisé, donc, au moins 35 % des heures d'apprentissage
comptabilisées, donc, en termes, donc, d'heures de travail exécutées et
rémunérées ou comme heures de formation, donc, elle peut recevoir, donc, son
certificat. Et là, donc, c'est toute la conversation que nous avions, donc, sur
le 150 heures. Donc, normalement, donc, pour toute personne qui entre...
donc qui... donc qui réalise, donc, ces heures-ci, à 2.5, elle doit, donc,
fournir cette attestation, donc, du cours de sécurité exigé par le code de
sécurité pour les travaux de construction. Elle doit démontrer qu'elle
satisfait aux conditions d'admission prévues à un régime pédagogique, et là,
donc, ça aussi, il y a un régime d'exception, donc, qu'on voit ailleurs, donc,
dans le règlement. Son employeur garantit à cette personne un emploi d'une
durée d'au moins 150 heures échelonnées sur une période d'au plus trois
mois. Donc, ça, c'est, donc, la garantie de 150 heures dont nous avons
discuté plus tôt, donc elle est nommée ici.
Et là, donc, pour ce qui est, donc, d'une
femme ou d'une personne représentative de la diversité de la société
québécoise, donc, elle n'aurait... la garantie de 150 heures serait levée.
La démonstration qu'elle satisfait aux conditions d'admission à un régime
pédagogique, donc, serait levée. Donc, «ne s'appliquent pas lors d'une première
délivrance d'un certificat pour un métier donné», mais, par la suite, donc, il
y aurait, donc, ces mêmes... bien, en fait, ces mêmes exigences. Donc, en fait,
l'article ici, 2.5, donc, il s'applique exclusivement lors d'une première
délivrance, à tous les coups? O.K.
M. Boulet : Oui. Tout à fait.
Mme Cadet : O.K., O.K., d'accord.
O.K., donc ici... donc «lorsqu'ils ne s'appliquent pas lors d'une première
délivrance d'un certificat pour un métier donné»...
M. Boulet : Tout à fait.
Mme Cadet : En fait, qu'est-ce
que... qu'est-ce qui arrive dans des... Parce qu'il n'y a pas, donc, de
délivrance ultérieure. Donc, j'essaie juste de comprendre ici la formulation.
M. Boulet : Bien oui, il y a
un renouvellement.
Mme Cadet : O.K., donc lors
du renouvellement. O.K, donc lors du renouvellement, il faut satisfaire, donc,
aux conditions des paragraphes 2 et 3. Donc, c'est seulement pour la
première... le... la première délivrance du certificat...
M. Boulet : Exact.
Mme Cadet : ...que ces
conditions sont exclues ici. Parfait. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce que l'article 62 est adopté?
M. Boulet : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oh!
Pardon. Oui. Je m'excuse.
M. Leduc : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Ah!
bien, je vous regardais, mais vous...
M. Leduc : Excusez...
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
ça. Il faut me faire signe, s'il vous plaît.
M. Leduc : Parfait. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
je vous cède la parole. Allez-y, monsieur.
M. Leduc : C'est gentil. J'ai
juste une question de compréhension, M. le ministre. Le 35 % des heures, c'est
les heures prévues dans la formation du D.E.P.?
M. Boulet : C'est simplement
35 heures d'apprentissage.
M. Leduc : 35 %.
M. Boulet : C'est de... Oui,
exact.
M. Leduc : 35 % des
heures d'apprentissage du D.E.P., les heures de cours.
M. Boulet : Oui, si le métier
requiert 6 000 heures d'apprentissage, il a fait 2 100 heures.
M. Leduc : Ce n'est pas les
heures de cours?
M. Boulet : Non,
apprentissage.
M. Leduc : Expliquez-moi la
différence entre les heures de cours et les heures d'apprentissage.
Des voix : ...
M. Boulet : Non, non, mais je
l'expliquais tout à l'heure, là. Quand tu es... tu as un certificat compétence
apprenti, tu commences à un... à grimper dans un régime d'apprentissage, puis
il y a des blocs de 2 000 heures.
M. Leduc : Ça fait que ce n'est
pas des heures de cours du tout, là?
M. Boulet : Non, c'est de l'apprentissage.
M. Leduc : O.K. C'est ça. C'est
bon.
M. Boulet : Merci.
M. Leduc : Parce que la
question que j'avais, c'est que j'avais l'impression qu'on disait, c'est pour
ça que je voulais vérifier... mais ça, c'était déjà dans la loi originale, qu'un...
finalement, un tiers du cours, c'est correct puis tu peux y aller. Ce n'est pas
ça qu'on dit.
M. Boulet : ...en fait, c'est
un allègement réglementaire qu'on a fait en 2021...
M. Leduc : D'accord.
M. Boulet : ...qui est en
application puis qui donne des résultats.
M. Leduc : Ça fait que le
cours, il est tel quel...
M. Leduc : ...mais on dit, les
blocs d'heures d'apprentissage que... en dehors des heures de cours, ça, tu
peux en avoir fait juste un tiers, à peu près puis tout de suite l'avoir.
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : O.K. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Oui, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui. Merci.
Merci, Mme la Présidente. Je pense que le document que le ministre a déposé sur
Greffier, donc, on va l'imprimer, puis je pense que ça va nous aider, là, dans
la compréhension de base, donc. Donc, les heures d'apprentissage ne sont pas
des heures de cours, donc, qu'est-ce... en fait, c'est... de quoi sont composés
les blocs d'apprentissage?
• (17 h 10) •
M. Boulet : Excusez-moi?
Mme Cadet : De quoi sont
composés les blocs d'apprentissage? J'essaie de saisir, est-ce que ce ne sont
pas les...
M. Boulet : C'est les
compétences essentielles du métier. Il y a les compétences de base puis les
compétences essentielles. Puis là je ne suis pas un expert en apprentissages,
là, mais, pour devenir un tuyauteur, pour devenir un charpentier-menuisier,
c'est des régimes d'apprentissage qui sont compatibles avec les tâches qui sont
dans les métiers, dans chacun des métiers... de travail, dans le chantier, en
fait, tu le fais... bien oui. Tu apprends à faire, en fait.
Mme Cadet : O.K., donc les...
O.K., c'est ça, donc les heures, donc, de travail dans le chantier, donc, sont
considérées dans les blocs d'apprentissage eux-mêmes, donc ce n'est pas
nécessairement, donc, les heures réalisées en D.E.P., donc, ça va être ça...
M. Boulet : Totalement.
Mme Cadet : O.K. Merci. On en
apprend plus.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vous rappelle que le document que le ministre a déposé, c'est seulement pour
les députés, ce n'est pas public, d'accord?
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Pardon?
M. Leduc : Je vais effacer
mon tweet, d'abord.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur 62? Est-ce que l'article 62 est
adopté?
M. Boulet : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
M. le ministre, nous serions à l'article 63, s'il vous plaît. Oui?
M. Leduc : ...à déposer. On
est en train de terminer la rédaction.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 11)
(Reprise à 17 h 18)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux, et nous étions... Notre collègue, là,
d'Hochelaga-Maisonneuve faisait un dépôt d'un amendement. Alors, M. le député,
si vous voulez bien nous en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Ça va comme suit : Article 62.1. Insérer, après
l'article 62 du projet de loi, le suivant : 62.1. L'article 3 de
ce règlement est modifié :
1° par l'insertion, après les mots «d'un
certificat de compétence apprenti» des mots «ou de compétence compagnon»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«La commission, avant de délivrer un
certificat de compétence apprenti en vertu du présent... du premier alinéa,
doit examiner toute demande soumise en vertu de l'article 2.1 pour le
métier de la région visée par les demandes de certificat.»
Je ne relirai pas, là, l'article tel que
modifié. Dans le fond, vous le savez, ce n'est pas une grosse surprise pour le
ministre, on n'est pas des excellents fans de toute cette logique-là, des
ouvertures de bassin. On n'est pas en train de dire qu'il faut les abolir ici,
là, mais on considère que ça... il y a peut-être eu abus dans le passé de cette
logique-là. C'était à l'enseigne que c'était supposé être rare et parcellaire,
mais que c'était rendu presque systématique puis...
M. Leduc : ...à large
échelle, et qu'on n'a jamais compris pourquoi, donc, dans le critère qui
utilise le règlement, si je ne me trompe pas, pour ouvrir un... un... un
bassin, on ne compte que la part des apprentis d'une région disponible à
l'emploi et non les compagnons également.
M. Boulet : Bien, c'est parce
qu'on a besoin d'apprentis et on a besoin de respecter le ratio de deux
compagnons par apprenti. Ça fait que c'est sûr que ce dont on a besoin quand on
fait une ouverture de bassin, c'est de personnes nouvelles, parce qu'il y a une
indisponibilité de main-d'œuvre, qui vont débuter, qui vont commencer leur
apprentissage. Et c'est ça qui fait, malheureusement, l'arrivée de trop de
personnes qui n'ont pas de formation adéquate avec les retombées négatives sur
la santé et sécurité, les compétences et la qualité. Mais le projet de loi
n° 51 va nous... va contribuer, par ces différents leviers, polyvalence,
mobilité, accès, à réduire l'utilisation des bassins, j'en suis convaincu.
• (17 h 20) •
Et ceci dit, avec respect, même la
formation accélérée va permettre aux personnes d'avoir un niveau de compétences
de base supérieur et va diminuer les opportunités d'ouverture de bassins. Donc,
c'est... c'est la raison pour laquelle il faut que ça ne considère que les
apprentis.
M. Leduc : Moi ce que je
comprends, c'est que les apprentis rentrent vraiment quand il y a une ouverture
de bassin par pelletées, alors qu'on n'en a pas nécessairement besoin, parce
qu'il y a des compagnons qui sont disponibles, qui ne travaillent pas
nécessairement puis qui ne sont même pas peut-être à temps plein non plus.
Puis l'autre partie de notre amendement
concerne plutôt les diplômés, où est-ce qu'on se dit qu'on devrait, avant
d'ouvrir un bassin, se retourner vers les diplômés. On a eu un échange tantôt
sur la question du nombre d'heures, mais au-delà de ça que ces gens-là
devraient être approchés pour se faire offrir un certificat, donc, de
compétences apprenti avant de procéder à une ouverture de bassin.
M. Boulet : Je suis
totalement d'accord. S'il y a eu des cas... Bon, peut-être le premier point. Je
ne suis pas d'accord avec l'affirmation... puis peut-être que ça arrive que des
compagnons ne travaillent pas assez. Tu sais, il y a une question de volonté
puis de besoin de main-d'oeuvre, là, mais normalement les compagnons, il y a un
déficit de main-d'oeuvre aussi, là. On a ça pour tous les métiers de la
construction, ça fait que je ne suis pas confortable avec votre affirmation.
Puis, deuxièmement, ce que vous soulevez,
je suis d'accord qu'il faut favoriser les diplômes d'études professionnelles et
il faut qu'il y ait une coordination dans le temps entre l'ouverture des
bassins puis l'arrivée de nouveaux diplômés, ça fait que je vais un petit peu
plus loin que ce que vous dites. Il faut s'assurer, dans les régions où il y a
des cohortes sur le point de terminer leur parcours académique, qu'on n'ouvre
pas les bassins au détriment de ceux qui finissent dans les cohortes.
Ceci dit, le taux de placement de ceux qui
finissent dans les métiers de la construction est extrêmement élevé, ça fait
que ce n'est pas un risque que... Je ne dis pas que c'est impossible, mais ce
n'est pas la loi qui va... ou le règlement. C'est la CCQ avec son système
d'ouverture des bassins qui va éviter que ça arrive, mais moi, je n'ai pas été
informé de ça.
M. Leduc : ...qu'on ait de
plus en plus recours aux...
M. Boulet : Puis... Puis les
centres de formation professionnelle informent la CCQ que, dans un mois, dans
deux mois, ils vont avoir une cohorte de finissants de 20 charpentiers
menuisiers ou de 18 électriciens, et c'est une obligation d'ailleurs des
centres de formation professionnelle. Et la CCQ, bien sûr, en tient compte dans
l'ouverture des bassins, ça fait que moi je me fie à la communication entre les
CFP puis la CCQ pour éviter ce que vous soulevez.
M. Leduc : Il n'y a pas,
selon vous, une trop grosse référence aux bassins en ce moment?
M. Boulet : Ah, mon Dieu,
oui! Bien oui, tout à fait. C'est la raison... Vous auriez été avec moi puis
vous auriez convenu que la formation accélérée, c'est mieux qu'une personne qui
rentre par les bassins. Une personne qui fait un cours de 550 heures, qui
acquiert des compétences pour être charpentier menuisier, c'est beaucoup mieux
qu'une personne qui rentre par les bassins pour être charpentier menuisier dans
un régime d'apprentissage. On est sur la même longueur d'onde.
M. Leduc : Oui, c'est mieux,
mais ce n'est pas... c'est deux choses parallèles. Il n'y aura pas
nécessairement une influence de l'un sur l'autre.
M. Boulet : Totalement. Si,
plus il va en arriver des nouvelles personnes avec notre p.l. 51 puis la
formation accélérée moins l'exigence d'ouverture... d'ouvrir un bassin pour
répondre à des besoins de main-d'œuvre va être présente.
M. Leduc : Et donc rajouter
une ou deux petites...
M. Leduc : ...contraintes
avant l'ouverture d'un bassin, comme je vous le propose, ça ne fait pas partie
d'un éventail de solutions, vous en avez nommé quelques-unes, mais ça pourrait
être une qui s'ajoute à ça.
M. Boulet : Non, ça ne
m'apparaît pas opportun parce que, comme j'ai mentionné, pour les apprentis
compagnons, il faut maintenir un ratio. Puis les compagnons ils accompagnent
aussi, là, ils aident les apprentis à être formés. Ce ratio là est essentiel.
Puis l'ouverture des bassins, on fait le
p.l. 51 notamment... c'est une... une conséquence pas nécessairement que
j'avais ciblée au départ, mais je savais que ça allait contribuer à diminuer
l'utilisation de l'offre et la demande que sont les bassins.
Puis on fait aussi une amélioration de
l'offre de formation en alternance travail-études, on a l'allègement
réglementaire pour permettre aux étudiants de travailler sur les chantiers
pendant l'été, les vacances. On agit sur tous les fronts, collègue.
Je vous avoue, là, que, moi, c'est une
préoccupation. C'est une préoccupation parce qu'on partage une valeur commune,
en fait, je pense, tout le monde ici, c'est d'assurer la santé-sécurité puis
l'intégrité physique puis psychique dans notre monde, puis ça passe par la
formation, puis l'acquisition de compétences essentielles. Puis les bassins, ce
n'est pas concordant avec ça.
M. Leduc : D'accord. Là, ce
que je veux comprendre, c'est quels sont les articles plus précisément de votre
projet de loi alors, qui vont voir un effet sur la référence moins grande au
bassin.
M. Boulet : Bien,
61 qu'on vient de voir... en fait, 62 qu'on vient de voir,
63 qu'on vient de voir. Puis je pourrai vous faire l'inventaire de tous
les articles qui vont contribuer à diminuer l'utilisation des bassins, mais
la... juste la polyvalence va contribuer à ça en économisant des heures de
travail, en diminuant les délais... va aussi permettre à des personnes d'éviter
des périodes de temps mortes. Et ça... tout va contribuer à la... puis tout va
contribuer à diminuer l'ouverture des bassins. Puis les attestations d'études
professionnelles, c'est un des moyens utilisés.
Et n'oubliez pas, collègue, on a accru la
capacité d'accueil des CFP en électricité puis en tuyauterie, puis ça donne des
résultats super intéressants, puis ça donne aussi des résultats super
intéressants pour l'intégration des personnes issues des groupes de la
diversité québécoise. Moi, je l'ai constaté. Et des filles, il y en a, et des
femmes, il y en a aussi de plus en plus.
M. Leduc : Ce que je saisis
un peu moins bien, M. le ministre, c'est que si l'ouverture du bassin est basée
sur un pourcentage d'apprentis d'une région disponibles à l'emploi, en quoi
toutes les mesures que vous m'avez mentionnées vont influencer ce
pourcentage-là?
M. Boulet : Bien, parce que
ça va permettre l'arrivée de plus de monde, c'est aussi simple que ça. Plus il
y a de monde qui vont accéder au secteur de la construction, moins le taux
d'indisponibilité va être bas. Et dès qu'il est au-delà de 5 % pour les
hommes, il n'y en a pas d'ouverture de bassin. Dès qu'il y a plus que 5 %,
il n'y en a pas d'ouverture de bassin. Ça fait que c'est même avantageux qu'on
se limite aux apprentis. Tu sais, si on avait le 5 % apprentis et
compagnons, ce n'est pas... Mais je vous le dis, là, juste cette mesure là,
c'est un facteur contributif à baisser l'utilisation des bassins.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'amendement 62.1? S'il n'y a pas de
commentaire, je vais mettre aux voix l'amendement. Est-ce que l'amendement est
adopté ou rejeté?
M. Boulet : Rejeté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Rejeté.
Donc, nous passons à l'article 63, M. le ministre, si vous voulez bien
nous en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Boulet : Oui. Merci.
L'article 4 de ce règlement est modifié : 1 par l'insertion, dans le
paragraphe 4 du premier alinéa et après «foreur» de «monteur de ligne»; 2
par l'ajout, à la fin du premier alinéa, du paragraphe suivant : 5. Cette
personne démontre qu'elle a effectué au moins 750 heures de travail
exécutées et rémunérées dans des tâches correspondant à une occupation à
l'extérieur du champ d'application de la présente loi et son employeur
enregistré à la commission formule une demande de main-d'œuvre tout en fournissant
à la commission, sauf lorsque cette personne est une femme ou une personne
représentative de la diversité de la société québécoise, la preuve qui lui
garantit un emploi d'une durée d'au moins 150 heures échelonnées...
M. Boulet : ...sur une période
d'au plus trois mois.
Commentaire : Bon, l'article 4
du règlement prévoit les principaux cas et conditions de délivrance d'un
certificat de compétence occupation. L'article 63 du projet de loi propose
deux nouvelles mesures à l'égard d'un travailleur dont l'employeur lui garantit
au moins 150 heures de travail échelonnées sur trois mois. D'abord,
permettre à la personne diplômée de la formation permettant d'exercer
l'occupation, de monteur de ligne de se voir délivrer un certificat de
compétence occupation. Et ensuite, permettre à une personne qui a cumulé
750 heures de travail exécutées et rémunérées dans des champs
occupationnels à l'extérieur du champ d'application de la présente loi de se
voir délivrer un certificat de compétence occupation. C'est tout.
• (17 h 30) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup. Commentaires sur l'article 63? Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Donc, voilà. Donc, ici, donc, nous en sommes,
donc, à l'article 4 du règlement. Donc, ça, me semble, donc, relativement
clair ici. Donc, pour ça, donc... en fait, qu'est-ce qui se passait avec
monteur de ligne dans la réalité actuelle?
M. Boulet : Bien, les
monteurs de ligne devaient respecter des règles de quantité, là, c'est en fait
l'ouverture des bassins. Alors que, là, ce que nous prévoyons dans le projet de
loi, c'est la possibilité dès leur diplomation d'intégrer. Et ça, c'est
notamment pour répondre aux besoins d'Hydro-Québec et tout ce qui découle de la
filière énergie. Puis là je ne peux pas aller plus loin, je ne connais pas tous
les projets, mais vous les avez dans le contexte de la transition énergétique,
et c'est vraiment une occupation qui est essentielle à la délivrance des
projets exécutés par Hydro-Québec.
Mme Cadet : Parfait, donc, je
comprends. Donc, ça permettra, donc, d'accéder beaucoup plus vite à leur
profession, donc à l'occupation, donc, puisqu'ils l'obtiendront, donc, dès la
diplomation, alors que, là, donc, il y avait, donc, certaines heures qui
devaient être cumulées avant de pouvoir accéder à l'occupation. En fait, non,
ce n'étaient pas des heures, c'étaient vraiment des bassins.
M. Boulet : Oui, puis ils
n'auront pas non plus, comme j'ai mentionné, à avoir suivi préalablement le
cours de connaissance générale de l'industrie de la construction. Donc, c'est
un accès rapide, simplifié pour les monteurs de ligne.
Mme Cadet : D'accord. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires. Est-ce que l'article 63 est adopté?
M. Boulet : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 65, M. le ministre, si vous voulez bien nous en faire la
lecture, s'il vous plaît.
M. Boulet : Merci, Mme la Présidente.
L'article 8 de ce règlement est modifié par le remplacement, dans le
paragraphe 4°, de «de maladie, d'accident» par «d'une maladie, d'un accident,
d'un retrait préventif, d'un congé de maternité, de paternité ou parental, à
l'occasion de la naissance ou de l'adoption d'un enfant,».
Commentaire : L'article 8 du
règlement sur la délivrance des certificats de compétence traite de certains
cas particuliers où la CCQ renouvellera un certificat de compétence, même
lorsque le demandeur ne satisfait pas à la condition générale de renouvellement
prévu à l'article 7, soit qu'un rapport mensuel démontre qu'il a travaillé
dans l'industrie au cours des 14 derniers mois.
Le paragraphe 4° prévoit les cas
d'empêchement, c'est-à-dire les personnes... la personne n'a pu exécuter les
travaux requis par son certificat de compétence à la suite d'une maladie, d'un
accident d'activité au sein d'une association patronale ou syndicale.
L'article 65 propose d'ajouter — bon,
vous le savez, là, ça m'apparaît assez manifeste — retrait préventif,
congé de maternité, paternité, parental, naissance ou encore adoption.
Et peut-être une note additionnelle, là,
la terminologie employée dans le projet de loi respecte celle utilisée dans les
conventions collectives dans l'industrie. Et dans les conventions collectives
de l'industrie de la construction, ils reproduisent essentiellement la
terminologie utilisée dans la Loi sur les normes du travail. Voilà, c'est aussi
simple que ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Le député d'Hochelaga-Maisonneuve, la parole est à vous.
M. Leduc : Merci. Une
question pour le ministre? Pourquoi on ne fait pas référence... on rajoute
plein de termes, c'est très bien, là, mais pourquoi on ne fait pas référence
aux lésions ou maladies professionnelles? Ça a été souligné, là, dans le
mémoire, notamment, de la CSD, leur recommandation 15. Ils ne comprenaient
pas pourquoi... On rajoute plein de choses, encore une fois, c'est très bien,
mais pourquoi on ne parle pas de lésions professionnelles?
M. Boulet : Bien, maladie ou
accident...
17 h 30 (version non révisée)
M. Boulet : ...vision
professionnelle, c'est un... un accident ou une maladie. Ça fait que les deux
sont compris là-dedans, là. Puis souvenez-vous de l'impact de 242 de la Loi sur
les accidents de travail et maladies professionnelles, tu surviens, puis il
faut... quand tu reviens, suite à ton absence pour un accident de travail, une
maladie professionnelle, avec les mêmes droits que tu aurais eus, n'eût été de
ton absence, là. Mais moi, ma compréhension, puis elle est claire, là, les
notions de maladie, d'accident comprennent travail et professionnel.
M. Leduc : Incluant une
lésion professionnelle?
M. Boulet : Bien, la lésion
professionnelle, c'est défini dans la loi comme étant un accident ou une
maladie. Puis d'ailleurs la loi porte ce titre-là, la loi sur les accidents de
travail et les maladies professionnelles. Ça fait que je vous dis, c'est
inclus.
M. Leduc : Parce que, dans la
loi, justement, on parle de récidive, de rechute, d'aggravation. Puis ici, on
ne fait pas nécessairement explicitement référence à...
M. Boulet : Mais moi, je le
fais.
M. Leduc : Puis vous, c'est
correct, mais il y a une limite à ce que vous pouvez dire ici, puis ce que ça
va résulter dans la réalité. Ça change de quoi qu'on le rajoute...
M. Boulet : Est-ce qu'il
faudrait écrire une maladie personnelle ou professionnelle, un accident
personnel ou professionnel? Non, je n'ai jamais vu ça dans... spécifique, là,
mais moi, je vous le mentionne, pour moi, c'est accident ou maladie. Ça inclut
ce qui est de... ce qui est survenu par le fait ou à l'occasion du travail.
M. Leduc : Je pense, ça ne
coûterait pas cher de le rajouter. En plus, ça me ferait une motion adoptée
aujourd'hui...
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur l'article 65? Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Juste une
question de fonctionnement, là, quand il y a plus qu'un de ces éléments qui
sont concomitants... tu sais, là, par exemple, il y aurait un... une... un
congé de maternité suivi d'une maladie ou d'un accident. Est-ce qu'il y a un
délai maximum, entre guillemets, que... qui est comme...
M. Boulet : Non, non. Il
aurait fallu le prévoir jusqu'à un maximum de, et ce n'est pas dans la loi.
Mme Dufour : O.K., et donc c'est
donc possible que ce soit concomitant, là, plusieurs... Puis je vois aussi, là,
que, tu sais, je note qu'il y a, par exemple, des activités syndicales, ça fait
qu'il pourrait y avoir une maladie suivie d'activités syndicales, ou vice
versa, ou...
M. Boulet : Oui, tout à fait.
Oui, puis le retrait préventif peut être suivi d'un congé de maternité, d'un
congé parental, mais oui, tout à fait, un n'exclut pas l'autre.
Mme Dufour : O.K., parfait.
Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Donc, je pense que, pour ce qui est des modifications au
paragraphe 4, donc, ça, ça me semble très clair avec les explications que
vous avez données à ma collègue. Au paragraphe un, donc, on indique, à l'article
huit, donc, «la commission renouvelle sur demande un certificat de compétence
qui n'a pu être renouvelé en vertu de l'article sept lorsque son titulaire lui
démontre que, durant la période visée, il a conçu et exécuté dans l'industrie
de la construction à l'extérieur du Québec, des travaux autorisés par son
certificat de compétence.» Bon, l'Association de la construction du Québec qui
recommande donc... continuer d'exécuter dans l'industrie de la construction à l'extérieur
du Québec, des travaux en lien avec son certificat de compétence. J'aimerais
vous entendre là-dessus, M. le ministre, parce qu'évidemment, donc, nous n'en
sommes pas encore avec...
M. Boulet : Je suis d'accord,
puis c'est des travaux autorisés par son certificat de compétence, donc c'est
forcément en lien. Moi, pour moi, c'est de la pure sémantique, là.
Mme Cadet : O.K. pour vous, c'est
de la sémantique, donc, ce n'est pas plus large en lien, donc, que... Donc, je
pense qu'ici la préoccupation était certainement... évidemment, on s'en va plus
loin dans les articles sur la polyvalence qui vont... donc, qui permettent donc
aux titulaires, donc, de métier, donc, d'exécuter des travaux qui vont beaucoup
plus larges de ce qui est... ce qui est précisément autorisé par le certificat
de compétences. Mais ce que vous dites ici, c'est que c'est purement sémantique
et que donc...
M. Boulet : Totalement.
Mme Cadet : ...il n'y a nul
besoin, donc, de préciser, donc la polyvalence va pouvoir s'appliquer ici
aussi, là, malgré la nomenclature ici à... au 9.1. Parfait. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Donc, est-ce que l'article 65 est adopté?
M. Boulet : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 66. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'intitulé de la section 2.1 de ce règlement est modifié par l'insertion,
après «femmes» de «et des personnes représentatives de la diversité de la
société québécoise».
Commentaire. En fait, c'est un corollaire
de ce qu'on a discuté depuis l'article 1. Ça modifie l'intitulé du
règlement sur la délivrance des certificats de compétence. C'est une modification
de concordance simplement avec les autres articles. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...commentaires
sur la concordance?
Mme Cadet : Oui, sur la
concordance. Ici, Mme la Présidente, évidemment, donc, avec les articles qui
ont été adoptés précédemment, puis je le constate seulement maintenant, je
pense qu'il faudrait également, dans l'intitulé, ajouter «leur maintien, leur
rétention et l'augmentation de leur nombre sur le marché du travail dans
l'industrie de la construction», M. le ministre.
M. Boulet : Oui, je suis
d'accord avec ça. Ce sera fait.
• (17 h 40) •
Mme Cadet : Parfait. Donc,
peut-être que, donc, en parallèle, donc, on peut rédiger...
M. Boulet : On peut le
rédiger tout de suite puis l'adopter, là... ça peut être fait. On peut passer à
l'article suivant, on va rédiger l'amendement puis on adoptera après.
Mme Cadet : Parfait. Merci
beaucoup.
M. Boulet : Super!
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Est-ce que j'ai le consentement pour qu'on suspende l'article 66?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Consentement.
Parfait. Passons à l'article 67. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Boulet : Merci. L'article
8.1 de ce règlement est modifié par le remplacement, partout où ceci se trouve,
de «une femme» et de «la salariée» par respectivement «une femme ou une
personne représentative de la diversité de la société québécoise» et «la femme
ou la personne représentative de la diversité de la société québécoise».
Donc c'est une modification de 8.1 du
règlement pour que les mesures applicables aux femmes soient étendues aux
personnes représentatives. En fait, c'est de concordance.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Commentaires sur la concordance, article 67?
Mme Cadet : ...prendre juste
le temps, là, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
qu'il y en a qui ont des commentaires? S'il n'y a pas de commentaire, je vais
mettre aux voix l'article 67. Est-ce que l'article 67 est adopté?
M. Boulet : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 68. M. le ministre.
M. Boulet : Merci. «Les
articles 8.2, 8.3 et 8.4 de ce règlement sont modifiés par le remplacement de
«une femme» par «une femme ou une personne représentative de la diversité de la
société québécoise» partout où cela se trouve.»
Commentaire. Bon. C'est des modifications
à 8.2, 8.3, 8.4 du règlement puis ça vise à étendre aux personnes
représentatives de la société québécoise les mesures actuellement applicables
aux femmes qui sont prévues... Ah! puis il y a un amendement, O.K.
Des voix : ...
M. Boulet : Est-ce que je
peux lire mon amendement tout de suite, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
M. le...
Des voix : ...
M. Boulet : Ah! O.K., il faut
adopter 68 avant. Excusez-moi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Donc, commentaires sur l'article 68? Est-ce qu'il y a des commentaires sur
l'article 68?
Mme Cadet : Oui. Bien oui,
bien, je ne sais pas si ça va être... dans l'amendement, mais je vais poser la
question ici. À l'article 8.4, je... en fait, j'avais une question, ici, au
niveau, dans le fond, donc, de l'ouverture, donc, des bassins, concernant,
donc, les métiers de l'électricité, là. Je pense que M. le ministre, donc, ça
faisait partie, donc, des commentaires que nous avions reçus... on en discute
ici, à 8.4, là, parce que, bon... les propositions, donc, qui ont été soumises
par certains groupes... ici, là, mais je pense que c'était une conversation
beaucoup plus large, qui rejoint un peu, là, celle que nous avons eue, donc,
sur l'ouverture des bassins, donc, pour certains métiers pour lesquels il y
a... certain, donc, niveau, donc, de dangerosité, là. On sait que, par exemple,
donc, que les articles, donc, concernant la polyvalence ne s'appliquent pas,
donc, aux métiers... aux métiers d'électricité, donc, de façon générale. Donc,
je me demandais pourquoi le... au niveau, donc, des bassins, il n'y avait pas
cette restriction-là. Vous comprenez ma question?
M. Boulet : En fait, les
électriciens sont exclus du principe de polyvalence pour des raisons de
sécurité, et de spécialisation, puis les impacts potentiels, mais ils ne sont
pas exclus de l'ouverture des bassins. Ce n'est pas la même logique.
Mme Cadet : O.K., oui.
Pourquoi?
M. Boulet : Ce n'est pas la
même logique parce qu'il y a un manque, il y a un déficit de main-d'oeuvre,
puis la personne peut y accéder par l'ouverture des bassins, mais...
Une voix : ...
M. Boulet : On me dit c'est
presque essentiellement des femmes qui y accèdent par l'ouverture des bassins,
mais elles peuvent y accéder.
Mme Cadet : Oui, c'est ce que
je comprends, oui, oui.
M. Boulet : Les hommes,
généralement, ont complété leur parcours, et les femmes, plus nombreuses, là,
en fait...
Mme Cadet : Oui. En vertu de
8.4 du règlement, là, c'est depuis 2016.
M. Boulet : Il y en a... Ça
a...
M. Boulet : ...baissé beaucoup
quand même, les bassins, en 2023 par rapport à 2022. Mais il y en a eu 90 femmes
et six hommes, qui ont accédé à un certificat compétence apprenti électricien
en 2023.
Mme Cadet : ...par
l'ouverture des bassins.
M. Boulet : Oui. Puis c'est
intéressant parce que... Ça me ramène toujours à quand on a fait l'annonce des
formations accélérées pour les cinq métiers. On a aussi annoncé, je l'ai
mentionné aux collègues d'Hochelaga-Maisonneuve... accru la capacité d'accueil
en électricité. Puis il y a quelques CFP au Québec où je suis allé et ils
débordent, le... leur nombre d'étudiants a augmenté considérablement, puis
je... vous m'avez entendu dire que, une cohorte à Trois-Rivières, il y avait
11 filles et 11 gars. Et ça, ça va contribuer encore plus à la
diminution de l'utilisation des bassins. C'est sûr que c'est un métier qui est
un peu plus... qui est... qui requiert plus, mais ce n'est pas fermé à
l'ouverture des bassins.
Mme Cadet : O.K. Ça fait que,
donc... Bien, en fait, c'est ça que j'essaie de saisir, donc : Pourquoi la
logique de la dangerosité s'applique pour la... Ça, c'est très clair puis ce
n'est pas contesté du tout. Puis pourquoi pour...
M. Boulet : Bien, c'est deux
choses.
Mme Cadet : Puis c'est une
bonne chose, là, qu'il y ait... justement, qu'il y ait...
M. Boulet : C'est deux choses
différentes.
Mme Cadet : C'est vraiment,
donc, deux choses différentes, donc.
M. Boulet : C'est deux choses
différentes. Mais je pense que le métier d'électricité est un bel exemple qui
démontre qu'on doit tous ensemble contribuer à la diminution de l'utilisation
des bassins, parce qu'il y a un petit peu plus de risques, puis là je pense
plus à la santé et sécurité des travailleurs.
Mme Cadet : C'est ça,
c'est... Ça, je regardais, donc, des chiffres en matière, donc, de santé et
sécurité, notamment, donc, ceux qui sont liés, donc, au métier d'électricité.
Puis c'est ce qu'on constatait, un peu plus, donc, d'accidents de travail dans
ces métiers-là. Puis, évidemment, donc, c'est pour ça que je faisais, donc, le corollaire.
Puis je le sais, là, ce n'est pas toujours évident, donc, de créer des régimes
d'exception parce que, bon, on a besoin... l'ouverture des bassins, ce n'est
absolument pas idéal, on l'a dit et répété. Donc, l'information est vectrice de
rétention, puis c'est vers cette voie-là, donc, qu'il... qu'il faut aller. Mais
ce dont que je me... Je me posais, donc, la question ici. Il y a un... on... il
y a un régime, donc, d'exception, donc, qui est intéressant, puis évidemment,
donc, on... il a été... les dispositions concernant, donc, les femmes à 8.4, je
pense, donc, sont au règlement, donc, depuis... depuis 2016, donc après, donc,
la création, donc, du programme d'accès à l'égalité pour les femmes dans le
secteur de la construction, donc... Donc, cette volonté-là, donc, de créer,
donc, cette ouverture, donc, de bassins et de favoriser cette insertion
professionnelle, donc, c'est un objectif qu'on partage. Mais je me posais la
question, donc, au niveau de la santé et sécurité, particulièrement pour les métiers
d'électricité, puisqu'il y a déjà, donc, des exceptions qu'on met, donc, à...
dans le projet de loi au niveau de la polyvalence, s'il n'y avait pas, donc,
une réflexion. Je me demandais si vous, vous étiez... Est-ce que, vous, c'est
une réflexion que vous vous êtes... que vous avez eue, donc, en... à...
M. Boulet : C'est une saine
intervention. Absolument.
Mme Cadet : O.K. O.K. Mais
vous considérez que, dans... dans les faits, que c'est toujours, donc,
pertinent, donc, de conserver l'article, donc, 8.4, donc, tel que rédigé, donc,
en... avec, donc, des bassins de 30 %? Parce que vous l'avez dit, donc,
c'est plus de femmes qui entrent par les bassins dans le métier d'électricité
que des hommes.
M. Boulet : ...noter que
c'est un des métiers où le déficit de main-d'œuvre est le plus élevé parmi les
25 métiers et où le nombre de personnes entrées par les bassins est un des
moins élevés, si j'ose m'avancer, parce que la formation professionnelle donne
de bons résultats puis le taux de diplomation est en augmentation.
Mme Cadet : Donc, vous... Si
ce sont des bonnes nouvelles, merci de nous partager ces données-là. Donc...
Donc, dans les faits, parce qu'il y a toujours, donc, évidemment, donc,
qu'est-ce que permet, donc, la législation puis aussi, donc, la réalité terrain
ici. Puis évidemment, donc, qu'on... on sait, donc, qu'il existe, donc, ces
besoins de main-d'oeuvre, donc, un peu partout. Puis là j'entends, donc, c'est
une bonne chose, donc, le... donc, que les classes... bien, en fait, que la
formation professionnelle, donc, soit la voie royale, donc soit la voie
privilégiée particulièrement, donc, pour les métiers d'électricité ici... vous
ne considérez pas, donc, qu'il y ait, donc, nécessité, donc, de créer dans
cette distinction-là, tu sais. Puis qu'en est-il, donc, de la rétention des
femmes dans... pour les métiers d'électricité?
M. Boulet : Hé! Mon Dieu!
Mme Cadet : Par cette... par
l'avenue de l'article 8.4?
M. Boulet : Je ne suis pas en
mesure de répondre. Mais souvenez-vous du sondage qui avait été effectué à la
demande de la CCQ, le taux d'abandon des femmes. Mais là on n'avait pas une...
comment je dirais ça, une fragmentation par métier...
M. Boulet : ...des
résultats, mais le taux d'abandon des femmes était un peu plus élevé. En fait,
55 % après cinq ans dans les cinq premières années et 31 %, 32 %
pour les hommes. Mais je ne l'ai pas par métier. Ça fait que je ne suis pas en
mesure de le dire, mais j'ai rencontré des électriciennes super heureuses dans
leur environnement de travail.
• (17 h 50) •
Mme Cadet : ...ou
entrées...
M. Boulet : Suite à
l'obtention d'un diplôme d'études professionnelles. Mais je ne le demande pas à
chaque personne que je rencontre, as-tu un DEP ou es-tu entrée par l'autre...
Mme Cadet : C'est une
bonne chose.
M. Boulet : Je pourrais
le faire.
Mme Cadet : Je ne suis
pas sûre que... Je ne vous encourage pas à le faire. Je ne suis pas certaine
que ce serait bien reçu.
M. Boulet : Non.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Donc, est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur 68? Est-ce que
l'article 68 est adopté.
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
M. le ministre, vous ne saviez pas qu'après 68 vous vouliez déposer un
amendement?
M. Boulet : Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : 68.1?
M. Boulet : Oui, tout à
fait.
68.1 Ce règlement est modifié par
l'insertion, après l'article 8.4, du suivant :
«8.5 La commission peut délivrer en vertu
du paragraphe 4° du premier alinéa de l'article 4, un certificat de
compétence occupation à une femme qui n'a jamais été titulaire d'un certificat
délivré en vertu du présent article sans que l'employeur ne formule une demande
de main-d'œuvre ou ne garantisse à cette personne un emploi d'au moins
150 heures réparties sur une période d'au plus trois mois. Le premier
certificat de compétence occupation délivré à une femme en vertu du premier
alinéa échoit deux ans après la date de sa délivrance. La commission renouvelle
son certificat lorsqu'elle constate, sur des rapports mensuels d'employeurs
enregistrés, que la salariée a effectué 150 heures de travail pendant ces
deux années. Dans le cas où la salariée n'effectue pas 150 heures pendant
cette période de deux ans, la commission lui délivre un nouveau certificat si
un employeur confirme par écrit à la commission qu'il s'engage à embaucher
cette personne. Ce cas de compétence occupation échoit deux ans après la date
de sa délivrance et il est renouvelé lorsque la Commission constate, sur des
rapports mensuels d'employeurs enregistrés que la salariée a effectué
150 heures de travail pendant ces deux années. À défaut par la salariée
d'atteindre 150 heures pendant cette période de deux ans, la commission
peut à nouveau émettre un certificat selon les conditions énoncées du présent
alinéa.»
Commentaire. Cet amendement introduit une
nouvelle mesure favorisant l'accès des femmes à l'industrie de la construction.
L'ajout d'un nouvel article 8.5 prévoit que les femmes diplômées de
programmes menant à des occupations spécialisées puissent se voir délivrer plus
facilement un certificat de compétence occupation. Cette mesure d'accès
privilégié se veut similaire à celle prévue à l'article 8.1 du règlement
pour les femmes diplômées de programmes menant à un certificat de compétence
apprenti.
Je peux donner un peu plus d'explications.
Donc, la nouvelle mesure, parce que je vois un petit peu d'étonnement,
permettra aux femmes diplômées par les... pour les occupations de préposé aux
instruments d'arpentage, boutefeu, foreuse, monteuse de ligne ou de
scaphandrière, de se voir délivrer, il y en a peu, là, mais il y en a, par la
CCQ un certificat de compétence occupation sans qu'il soit nécessaire pour
elles d'obtenir au préalable une garantie d'emploi d'un employeur. De plus, ce
certificat de compétence occupation sera délivré pour une durée de deux ans
plutôt que d'une durée d'un an, comme c'est le cas pour les autres
travailleurs. Alors, je pense que c'est assez clair, c'est une mesure d'accès
pour favoriser l'augmentation de la représentativité féminine. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui, merci.
Merci, Mme la Présidente. Donc... Donc, je prends connaissance, donc, de
l'amendement déposé par la ministre. Ma première question, et avant d'arriver
sur le fond, pourquoi l'amendement ne s'applique pas, donc, aux personnes
représentatives de la diversité de la société québécoise?
M. Boulet : Excusez-moi,
je n'ai pas compris.
Mme Cadet : Oui, pardon.
Ma question. Donc, avant d'entrer, donc, sur le fond, donc, j'absorbe, donc,
l'amendement. Mais d'abord, donc, pourquoi la proposition, ici à 8.5, ne
s'applique pas aux personnes représentatives de la diversité de la société
québécoise, puisqu'on vient de modifier 8.1, 8.2 et 8.3 pour que, pour étendre
les... les propositions, là, qui... de 2013 et qui s'étendaient... qui...
Mme Cadet : ...qui étaient...
qui s'appliquaient aux femmes, donc, pour les étendre à «ou une personne
représentative de la diversité de la société québécoise», donc pourquoi 8.5 ne
fait pas ça?
M. Boulet : Essentiellement
pour... Bon. Il y a eu des enjeux. Vous avez entendu un groupe notamment,
peut-être plus qu'un groupe, il y avait un inconfort des femmes, qui font
partie d'un programme d'accès à l'égalité pour les femmes, de bénéficier
exactement des mêmes mesures. Donc, on donne une mesure comme celle-là,
préférentielle, qui s'applique d'ailleurs pour les certificats d'occupation
plus spécialisés. Tout ce qu'on vient faire, c'est l'étendre à des certificats
de compétence occupation pour des occupations moins spécialisées. Donc, comme
j'ai mentionné, là, dans la note additionnelle, là, pour les occupations de
certaines occupations, ils vont pouvoir avoir le certificat compétence sans
avoir la garantie d'emploi, là, de 150 heures pour les trois premiers
mois. Mais c'est purement, simplement une mesure d'accès préférentiel pour les
femmes, puis les femmes... les femmes, indépendamment de leur origine aussi,
là, si je peux m'exprimer comme ça, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de... députée de Mille-Îles. Pardon.
Mme Dufour : Merci, Mme la Présidente.
Bien, j'ai... j'ai exactement le même questionnement que la collègue de
Bourassa-Sauvé. Comment... Pourquoi on a choisi, par exemple, de ne pas,
disons, faciliter... Là, on a choisi une mesure particulière pour les femmes,
mais pas pour les autochtones, pas pour les gens, tu sais, tous ceux qui
rentrent dans la définition des personnes issues de la diversité.
M. Boulet : C'est toutes des
femmes, celles aussi issues de la diversité québécoise. Mais c'est une mesure
particulière pour accroître la représentativité des femmes. Parce que ça,
c'est... comme vous le savez, depuis 2015-2016, il y a un programme d'accès à
l'égalité sur les femmes, il y en a aussi pour les personnes issues des
communautés autochtones, puis les autres, ça va venir. Mais ça, cette
mesure-là, elle était particulière pour les femmes pour augmenter la
représentativité, comme je viens de répondre.
Mme Dufour : Mais on a très
bien dit qu'autant les femmes que les personnes issues de la diversité sont
sous-représentées dans le domaine de la... de la construction. Alors, pourquoi
dire : bien, on veut favoriser les femmes mais pas les hommes issus de la
diversité, par exemple, mais qui ont aussi de la difficulté, là?
M. Boulet : Mais ça fait
écho... ça fait écho à des représentations qui ont été faites pendant les
consultations particulières. Parce qu'il y a des groupes de femmes qui nous ont
soumis des mémoires, que ce soit en consultations particulières ou des mémoires
qui n'ont pas été entendus en consultations particulières, qui nous faisaient
état de l'importance de maintenir, malgré l'insertion des groupes issus de la
diversité québécoise, des mesures préférentielles pour les femmes, puis les
femmes, je le répète, là, les femmes aussi de la diversité, qui font partie des
groupes de la diversité québécoise.
Mme Dufour : Oui, oui, ça va
de soi. Mais là, on est quand même dans des pourcentages faméliques, là, pour
les gens issus de la diversité, là. Puis je parle... si on parle, par exemple,
des hommes autochtones, qui ne sont pas des femmes mais des hommes, si on parle
des hommes issus de l'immigration, on a dit : On est dans les 2 % et
moins. Les femmes, on est à 3 %, 3.6 %. Donc bref, dans les deux cas,
il n'y a pas de compétition, là. J'essaie de saisir pourquoi on veut... on aide
un groupe mais pas l'autre.
M. Boulet : Non, mais,
collègue, ça a été représenté, soumis et revendiqué. Puis on a donné suite
parce qu'il y avait déjà ces majeurs-là dans la loi actuelle, et donc on a
décidé de maintenir des mesures... certaines mesures préférentielles pour les
femmes. Voilà, c'est tout.
Mme Dufour : Je n'arrive
toujours pas à saisir pourquoi on le fait. Parce que là, ma compréhension,
c'est que ça, c'est une nouvelle mesure pour la... le certificat de compétence
occupation. Les articles précédents, qu'on a traités, c'étaient les autres
types, là, de certificat, là. Je ne veux juste pas me mélanger, mais les
certificats de compétence compagnon et certificat de compétence apprenti. Donc
là, pourquoi on n'applique pas la même chose que pour les deux autres types de
certificat de compétence?
Des voix : ...
M. Boulet : Pardon,
excusez-moi.
Mme Dufour : Ici, on parle du
certificat de compétence occupation. Précédemment, on a vu des articles qui
traitaient des certificats de compétence compagnon puis certificats de
compétence apprenti, merci pour votre petit document, c'est très utile pour
faire la...
Mme Dufour : ...distinction,
mais, bref, on n'avait pas traité de ça, de certificats de compétence
occupation. Donc là, on l'amène, mais seulement pour les femmes, alors que dans
les deux autres cas, on a ajouté la notion de personne représentative de la
diversité.
M. Boulet : Je comprends
très, très bien votre point de vue. Il y a deux mesures. Il y en a une autre
qu'on va voir plus tard, là, dans le service de référencement, où on va
prioriser les femmes, dans un premier temps, après les personnes issues des
groupes de la diversité québécoise. Et ça, ça visait essentiellement à répondre
à des revendications, puis on pourra en débattre pendant des heures, mais c'est
ce que nous avons décidé d'intégrer au projet de loi pour assurer encore une
fois une meilleure représentativité féminine. Mais je comprends très bien ce
que vous me dites.
• (18 heures) •
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires? Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui. Merci,
Mme... Merci, Mme la Présidente. Je... Puis évidemment, donc, on a entendu
beaucoup de groupes, il y a énormément de mémoires. Donc, merci, donc, de... au
ministre, donc, de... de nous éclairer, donc, sur certains aspects. Vous l'avez
dit, donc, il y a un autre amendement qu'on va voir plus tard. Et je me
souviens, donc, distinctement, donc, de... de la question, donc, de... du... du
premier rang, de l'ordre de présentation de la liste des salariés au niveau
de... donc de la référence, donc, de main-d'oeuvre, mais j'ai... je ne me
souviens pas, donc, avoir entendu, donc, des groupes précisément, nous parler
de cet élément-ci. Comme l'a souligné ma collègue, il s'agit, donc, d'un...
d'un amendement que vous présentez ici, qui est nouveau. Puis, pour l'ordre de
présentation, pour avoir ce... cette conversation-là, et ça, je le comprends,
c'est... ce sont effectivement, donc, des... des... des revendications qui ont
été entendues lors des consultations particulières. Je vous... Je vous suis
là-dessus, M. le ministre, puis on fera le débat rendu, donc, à cet
amendement-là, à cette proposition-là, pardon. Mais ici, à 8.5, précisément,
donc, au niveau, donc, de la capacité, donc, pour une femme, donc, d'obtenir un
premier certificat, donc, de compétence occupation et de... et de la preuve
d'avoir effectué 150 heures, donc, de travail, donc, pendant ces deux
années, j'ai... je ne crois pas avoir précisément entendu cette
revendication-ci. J'entends qu'il faut, donc, entendre, donc, les différents
groupes et nous assurer de... de bien répondre à des préoccupations qui ont été
soulevées avec sérieux.
Ceci dit, pour ce qui est, donc, de ce que
l'on voit à l'écran ici, je ne sais pas si on vient répondre à cette
préoccupation, parce que je pense que, donc, les groupes de femmes qui... qui
ont émis, donc, certaines réserves... puis encore une fois, au niveau, donc,
de... de l'ordre, donc, de présentation, on pourra donc avoir la conversation à
ce moment... à ce moment-là. Je... Je ne sais pas si on vient répondre à leurs
préoccupations ici. Est-ce qu'elles seront plus... L'objectif, ce n'est pas de
dire : Donc, O.K., donc, on a... on crée, donc, des distinctions à
n'importe quel endroit, donc, de... du projet de loi.
M. Boulet : Est-ce qu'on va
prendre une pause de deux minutes? On aurait l'autre amendement, qui est
complété, puis je veux juste faire une petite réflexion là-dessus.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais suspendre une courte durée.
(Suspension de la séance à 18 h 03)
18 h (version non révisée)
(Reprise à 18 h 08)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux, et, après discussion avec tous les collègues, ce que je
comprends, M. le ministre, c'est que vous feriez un retrait de l'amendement à
68.1.
M. Boulet : Oui, tout à fait.
Nous retirons l'amendement introduisant l'article 68.1.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
J'ai besoin de consentement de tout le monde pour le retrait de l'article 68.1.
Est-ce que j'ai consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Consentement. Maintenant, nous avons reçu, M. le ministre, votre amendement sur
l'article 66. J'ai besoin du consentement pour réouvrir l'article 66, pour le
travailler. Est-ce que j'ai...
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Consentement. Donc, M. le ministre, si vous voulez bien nous lire l'amendement.
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : On
vous en donne une copie avec plaisir.
M. Boulet : Donc, remplacer l'article
66 du projet de loi par le suivant :
66. L'intitulé de la section II, en
chiffres romains, point 1 de ce règlement est modifié par le remplacement de
«leur maintien et» par «et des personnes...
M. Boulet : ...de la diversité
de la société québécoise, leur maintien et leur rétention ainsi que... tel que
discuté. Merci. C'est complet.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Est-ce que j'ai des commentaires, questions sur l'amendement du ministre?
Mme Cadet : ...qui vient
d'apparaître à l'écran seulement maintenant... O.K. «leur maintien et leur
intention»... «leur maintien et leur intention ainsi que...
La Présidente (Mme D'Amours) : Leur
rétention, Mme la députée.
Mme Cadet : ...leur rétention,
oui, pardon, «leur maintien et leur rétention ainsi que l'augmentation de leur
nombre...» Je ne sais pas pourquoi... C'est juste sur la forme, là. Pourquoi
pas ce n'est pas «leur maintien, leur rétention»?
M. Boulet : ...ainsi que
l'augmentation de leur nombre». Donc, c'est avec le reste, là. C'était pour
fins de compréhension, en fait, pour fins de démonstration qu'ils ont rajouté
«rétention», simplement.
Mme Cadet : ...leur maintien
et leur rétention ainsi que l'augmentation...» Donc, c'est un choix, c'est un
choix sémantique...
M. Boulet : Exact.
Mme Cadet : ...plutôt que
d'écrire «leur maintien, leur rétention et l'augmentation de leur nombre...»
Donc, ça a été discuté...
M. Boulet : Oui, tout à fait.
Mme Cadet : Parfait. Je n'ai
pas de problème sur le fond.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? Donc, l'amendement du ministre sur l'article 66, est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Mme Cadet : Adopté. Nous
revenons à l'article 66 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des commentaires? S'il
n'y a pas de commentaire, je vais mettre aux voix l'article 66 tel qu'amendé.
Est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Maintenant, nous serions rendus à l'article 73. Le 68.1 avait été retiré.
J'attends l'amendement, est-ce que... Puis étant... Il est déposé?
M. Boulet : Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais suspendre les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 18 h 12)
(Reprise à 18 h 14)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Et, M. le ministre, vous avez déposé un nouvel
amendement, article 68.1. Si vous voulez bien nous en faire la lecture, s'il
vous plaît.
M. Boulet : Oui, merci, Mme
la Présidente. Insérer, après l'article 68 du projet de loi, le suivant :
Ce règlement est modifié par l'insertion,
après l'article8.4, du suivant :
«8.5. La commission peut délivrer, en
vertu du paragraphe 4° du premier alinéa de l'article 4, un certificat de
compétence-occupation à une femme ou à une personne représentative de la
diversité de la société québécoise qui n'a jamais été titulaire d'un certificat
délivré en vertu du présent article, sans que l'employeur ne formule une
demande de main-d'œuvre ou ne garantisse à cette personne un emploi d'au moins
150 heures réparties sur une période d'au plus trois mois.
«Le premier certificat de
compétence-occupation délivré en vertu du premier alinéa échoit deux ans après
la date de sa délivrance. La commission renouvelle ce certificat...
M. Boulet : ...lorsqu'elle
constate, sur des rapports mensuels d'employeurs enregistrés, que la personne a
effectué 150 heures de travail pendant ces deux années. Dans le cas où la
personne n'effectue pas 150 heures pendant cette période de deux ans, la
commission lui délivre un nouveau certificat si un employeur confirme par écrit
à la commission qu'il s'engage à embaucher cette personne. Ce certificat de
compétence occupation échoit deux ans après la date de sa délivrance et il est
renouvelé lorsque la commission constate, sur des rapports mensuels
d'employeurs enregistrés, que la personne a effectué 150 heures de travail
pendant ces deux années. À défaut par la personne d'atteindre 150 heures
pendant cette période de deux ans, la commission peut à nouveau émettre un
certificat selon les conditions énoncées au présent alinéa.
Les commentaires sont déjà faits. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de... d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Entre la première
version et la deuxième version, où, là, on élargit, est-ce qu'il faut
considérer que les femmes ont perdu des droits?
M. Boulet : Non. Non, parce
que ça n'existait pas. Là, on inclut... O.K. C'est une question ironique, je
pense. Merci, collègue.
M. Leduc : Vous n'avez pas
entendu les rires derrière vous?
M. Boulet : Ça m'est arrivé
de vous en poser. Ça fait que tout est pardonné.
M. Leduc : O.K. Bon. Blague à
part, je veux quand même, d'une manière plus... un peu plus sérieuse, Mme la
Présidente, faire référence au mémoire d'ATF, encore une fois. C'est bien ça,
ATF. Sur la logique générale, là... Puis ça aurait pu être une question que
j'aurais posée dans les autres articles précédents, mais là je la pose
maintenant. Je veux juste citer une partie de leur mémoire à la page
huit : «La nécessité de repenser les mesures d'accès et d'intégration des
femmes dans l'industrie de la construction devient évidente, particulièrement
avec le dépôt du p.l. 51, qui propose d'élargir ce type d'initiative à d'autres
groupes dit de la diversité québécoise. Il est essentiel d'adresser le fait que
faciliter l'entrée des femmes dans le secteur, dans les statuts les plus
précaires et sans leur offrir une formation adéquate, peut compromettre leur
sécurité d'emploi et leur accès à une rémunération équitable. Cette pratique a
pour effet d'aggraver la précarité d'emploi des femmes et leur capacité de
maintien dans la construction, soulevant ainsi des préoccupations majeures
quant à la discrimination systémique que ce type de mesure engendrerait aussi
envers les autres groupes qui seraient visés. La mixité ne saurait se résumer à
une question de nombre d'entrées, mais doit également s'incarner dans la
valorisation des compétences et dans la parité des conditions de travail.»
Et ça me force à poser la question :
Qu'est-ce qu'on fait, au-delà de ça, pour encourager la formation des femmes
puis la rétention des femmes? Parce que là, on ouvre la facilité pour y
arriver, pour entrer, mais, pour la formation, par exemple, est-ce que ça, ça
va aider à avoir des femmes plus formées?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Boulet : Oui, totalement.
Bien, il y a plusieurs mesures préférentielles. Il y a l'ouverture des bassins,
le 30 % plutôt que 5 %. Il y a le service de référencement
prioritaire pour les femmes. Il y a la formation en alternance travail-études
qui favorise l'arrivée des femmes. Il y a la capacité d'accueil accrue en
électricité. Il y a la promotion. J'ai participé à un gala récemment, Elles
sont faites pour la job, où il y avait une centaine de personnes qui
appliquaient, puis c'était un gala qui se déroulait dans différentes régions du
Québec, des femmes qui pratiquent des métiers à prédominance masculine,
particulièrement dans l'industrie de la construction. Il y a évidemment le
projet de loi, qui est devenu une loi, le projet de loi n° 42, pour lutter
contre le harcèlement et les violences à caractère sexuel en milieu de travail.
Il y a une panoplie de mesures.
Il y a la promotion, il y a l'accès à
l'égalité, il y a les mesures, les programmes, puis il faut faire constamment
de l'information puis de la sensibilisation. Et je sens... on a senti dans les
dernières années, là, qu'il y a une augmentation significative, là. Dans
certains métiers, on atteint 8 %, 10 %, 12 % de femmes,
particulièrement en charpenterie-menuiserie puis en électricité. Puis, comme
j'ai mentionné aussi à de multiples reprises, la Commission de la construction
du Québec fait son bilan du premier PAEF, là, le Programme d'accès à l'égalité
pour les femmes, et elle va sortir un nouveau programme cet automne avec des
nouvelles mesures. Et, dans le perfectionnement, dans les activités de
perfectionnement, il y a aussi une mesure qui prévoit qu'il y a 10 %
minimum des places qui sont réservées pour les femmes. Ça fait qu'il y en a
beaucoup, beaucoup, beaucoup. Puis c'est certainement une priorité puis un
impératif pour les Québécois.
M. Leduc : Vous... Je suis
convaincu que vous prenez ça très au sérieux, M. le ministre. Vous faites
différentes approches, différentes mesures pour qu'il y ait plus de femmes,
mais est-ce que, pour bien analyser votre projet de loi, vous l'avez soumis à
ce qu'on appelle une ADS+, une analyse...
M. Leduc : ...différenciée
selon les sexes.
M. Boulet : J'ai répondu à
plusieurs reprises. Non.
M. Leduc : Pourquoi ne pas
l'avoir fait?
M. Boulet : Parce que les
données sont en construction, les programmes sont à évaluer, puis ça n'a pas
été fait, puis il n'y a pas d'obligation de le faire non plus.
M. Leduc : Ça, je le sais,
qu'il n'y a pas d'obligation, mais ça aurait pu être intéressant.
M. Boulet : Je l'ai entendu
et je réponds simplement : Ça n'a pas été fait. Je voulais vous dire
aussi, les données de 2022... des cibles en 2018, pour les 15 %, le réel,
on est rendu à 24,15 %, ce qui est quand même significatif. Les
plâtrières, cible, 10, en 2022, 10,27 % des plâtrières sont des femmes.
Les calorifugeuses, 10 %, cible, 10,20 % en 2022. Poseuses de
revêtement souple, soudeuses en tuyauterie, bien, les poseuses de revêtement
souple, 5,65, les soudeuses en tuyauterie, 3, 75, bon, puis les charpentières-menuisières
aussi, là, c'est rendu à 2,5. On est dans la bonne direction.
• (18 h 20) •
M. Leduc : Mais l'ADS plus,
ça n'arrivera jamais.
M. Boulet : Je ne répondrai
pas à cette question-là. Est-ce que ça peut arriver un jour, quand on aura
suffisamment de données empiriques? Je ne peux pas... mais il n'y en a pas eu
pour ça.
M. Leduc : Parce que, pour
vrai, si ce n'est pas arrivé sur un projet de loi de la nature comme... de
celui qui est devant nous, je me demande qu'est-ce qui pourrait ben arriver
qu'un jour on décide de faire une ADS plus. On dirait que ce n'est jamais le
bon moment. Peu importe c'est quoi, le sujet, là, ce n'est jamais le bon moment
de faire une ADS plus. Vous me dites oui. Vous êtes d'accord?
M. Boulet : Je dis :
Entendu.
M. Leduc : Ah! O.K. Merci Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée de Burassa-Sauvé.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. Merci beaucoup, M. le ministre, donc, pour la nouvelle proposition
d'amendement, là... tel qu'amendé. J'apprécie, donc, l'effort qui a été fait,
donc, pour entendre nos représentations quant à l'article 8.5, tel
qu'initialement déposé.
Maintenant, donc, sur le fond de ce qui
est proposé, au niveau, donc, du 150 heures, je regarde, donc, le délai, donc,
de deux ans. Donc, au niveau, donc, du renouvellement, donc, vous dites, donc,
la commission va renouveler le certificat lorsqu'elle constate que la personne
a effectué, donc, 150 heures de travail, donc, pendant ces deux années.
Rapidement, donc, en lisant, donc, le Règlement sur la délivrance des
certificats de compétence ainsi que les autres propositions au projet de loi,
ce n'est pas nécessairement, donc, un délai qu'on voit, puis, évidemment, puisqu'il
s'agit, donc, d'un amendement, là, dans le cadre de l'étude détaillée, cette
analyse-là ne se retrouve pas , donc, à l'analyse d'impact réglementaire. Donc,
je voulais, donc, savoir, donc, comment est-ce que vous êtes arrivé, donc, à ce
délai-là.
M. Boulet : Ça existe déjà,
ce délai-là, pour les apprentis. C'est tout.
Mme Cadet : O.K.. Donc, c'est
le délai pour les apprentis.
M. Boulet : Tout à fait.
Mme Cadet : Donc, c'est
celui-là que vous reportez.
M. Boulet : Totalement.
Mme Cadet : Merci... on fait,
donc, l'étude détaillée, donc, on n'a pas nécessairement l'occasion, donc, de
toujours voir, donc, le mémoire ici. Donc, c'est ce... Donc, c'est la source,
et donc vous considérez que c'est le délai idéal pour cette mesure?
M. Boulet : Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce que l'article... l'amendement pour l'article 68.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Maintenant, nous passons à l'article 73. M. le ministre.
M. Boulet : Merci. «L'article
20 de ce règlement est modifié :
1° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «chaque femme apprentie», par «chaque apprenti qui est une femme ou
une personne représentative de la diversité de la société québécoise»;
2° par le remplacement, dans le cinquième
alinéa, de «femme apprentie» par «apprentis qui sont des femmes ou des
personnes représentatives de la diversité de la société québécoise».»
Commentaire, bon, ça étend aux personnes
représentatives de la diversité de la société québécoise la règle prévue au
deuxième alinéa de l'article 20 du Règlement sur la formation professionnelle
concernant le ratio d'apprentis par compagnon requis sur un chantier de
construction qui est actuellement applicable aux femmes.
Cet article prévoit qu'un employeur peut
recourir à un apprenti supplémentaire à ce qui est prévu par le ratio lorsqu'il
embauche une femme apprentie. Il en sera de même lors de l'embauche d'une
personne représentative de la diversité de la société québécoise. Donc, comme
je vous disais un peu plus tôt, les ratios apprentis compagnons sont prévus à
l'annexe B du règlement sur la formation et varient, là, d'un apprenti pour un
compagnon à un apprenti pour deux compagnons. Et là, bien, évidemment, la
définition de la personne représentative, bon, c'est... C'est tout.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Merci, Mme la Présidente.
J'aimerais suspendre, à ce stade-ci, donc, j'aurais...
Mme Cadet : ...un amendement à
l'article 73.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que c'est une courte suspension?
Mme Cadet : Une courte
suspension, l'amendement est...
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 18 h 25)
(Reprise à 18 h 29)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. J'ai reçu l'amendement de la députée de Bourassa-Sauvé.
Mais, compte tenu de l'heure, je vais demander à la députée de faire sa lecture
de l'amendement à notre prochaine session de travail à la commission. Et je
vous remercie pour votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die. Merci, tout le monde.
(Fin de la séance à 18 h 30)