Journal des débats de la Commission de l'économie et du travail
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
jeudi 18 avril 2024
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Vol. 47 N° 54
Étude des crédits budgétaires du ministère de l'Économie, Innovation et Énergie, volet Économie - PME
Étude des crédits budgétaires du ministère de l'Économie, Innovation et Énergie, volet Économie - Économie sociale
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11 h (version non révisée)
(Onze heures trente minutes)
La Présidente (Mme D'Amours) : Bonjour,
tout le monde. À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare
la séance de la Commission de l'économie et du travail ouverte.
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude du volet économie PME des crédits budgétaires du portefeuille
Économie, Innovation et Énergie pour l'exercice financier 2024-2025. Une
enveloppe de deux heures a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Cadet (Bourassa-Sauvé) est remplacée par M. Beauchemin
(Marguerite-Bourgeoys) et M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve) est remplacé
par M. Bouazzi (Maurice-Richard).
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
allons procéder à une discussion d'ordre général par blocs d'échange, incluant
les questions et les réponses. Je suis maintenant prête à reconnaître une
première intervention de l'opposition officielle pour un premier bloc d'échange.
M. le député de Marguerite-Bourgeoys, la parole est à vous.
M. Fitzgibbon : ...
La Présidente (Mme D'Amours) :
Oui, M. le ministre.
M. Fitzgibbon : ...une
question.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
allez-y.
M. Fitzgibbon : J'aimerais
pouvoir, avec le consentement des députés, de pouvoir faire la session qui
était prévue pour 1 h 30 maintenant, puis, 30 minutes plus tard,
faire ça dans un bloc de deux heures consécutif, si j'ai le consentement des
collègues.
M. Beauchemin : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
les consentements des collègues, mais je dois attendre la réponse du
secrétariat. On était en attente.
M. Fitzgibbon : O.K., c'est
beau, je m'excuse.
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
une question, là, d'envoi d'avis de convocation. Donc, je vous reviens avec la
précision.
M. Fitzgibbon : Parfait,
merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Maintenant,
M. le député, la parole est à vous.
M. Beauchemin : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Cette semaine, on a eu quand même l'équivalent d'un
tremblement de terre en termes de fiscalité d'entreprise. Juste pour mettre le
contexte, donc le gouvernement fédéral a annoncé cette mesure de faire
considérer deux tiers du gain en capital pour qu'il soit imposable pour les
entreprises. J'aimerais vous entendre là-dessus, M. le ministre, à savoir, pour
vous, comment considérez-vous ça dans le contexte actuel. Puis est-ce que c'est
positif, donc, pour nos PME?
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez... Alors, bonjour, cher collègue, pour notre dernier stretch. Écoutez,
c'est sûr que quand on parle d'augmenter la fiscalité, on ne peut pas être
pour, favorable à ça, parce que je pense que notre gouvernement l'a démontré,
on veut réduire la fiscalité, pas l'augmenter. Ça, c'est le premier point.
Maintenant, le ministre des Finances,
évidemment, doit déterminer dans les prochains jours, prochaines semaines, s'il
va y avoir une harmonie ou non. L'histoire démontre que, généralement, il y a
toujours une harmonie, parce que c'est plus simple, puis on fait un rapport d'impôt,
ou on fait deux rapports d'impôt, mais on veut en avoir un un jour. Donc, l'harmonisation
est généralement, de facto, conclue.
Maintenant, quand je regarde pour les
entreprises, une préoccupation que je pourrais avoir serait pour le
repreneuriat. Quand on va changer, par exemple, des tensions d'actions
intergénérationnelles ou, en fait, peu importe, que ce soit intergénérationnel ou
à une tierce partie, il faut être soucieux de ça. Alors, je pense qu'il faut
segmenter les différents morceaux de la fiscalité. On va voir ce que le
ministre des Finances va recommander au bureau du premier ministre. S'il y a
harmonisation, on va devoir regarder quel est l'impact pour les PME et s'il y a
lieu de faire des programmes spécifiques pour contrecarrer ça. À ce moment-ci,
je dois avouer, je n'ai pas analysé en détail l'impact, mais il faut en être
soucieux. Par contre, il y a toute la question des gains en capitaux sur les
investissements en actions ou pour les chalets, je suis un peu moins sensible à
ça, là, je suis plus sensible au niveau des PME, là. On va devoir voir, un,
est-ce qu'on va harmoniser ou non? Et si on harmonise, est-ce qu'il faut faire
des choses particulières pour les PME? On va se poser la question.
M. Beauchemin : Bien, dans le
contexte nord-américain, où est-ce que, justement, notre fiscalité ici même,
là, au Canada, au Québec particulièrement, elle est moins compétitive que nos
voisins du Sud, étant donné les exportations que le Québec envoie à l'extérieur
de ses frontières, cette fiscalité-là va... évidemment, si le gouvernement
décide d'y aller de l'avant, va être problématique. Est-ce que vous
considérez... Il y a différents secteurs de l'économie, évidemment, différents
secteurs d'entreprises qui vont être vraiment beaucoup plus affectés par ça que
d'autres. Puis j'aimerais vous entendre, à savoir, de votre perspective à vous,
si vous avez la même vision que moi, à savoir...
11 h 30 (version non révisée)
M. Beauchemin : ...quels
secteurs, en général, de nos entreprises va être plus affectés par ça?
M. Fitzgibbon : Pour la
fiscalité, là, pour... le gain en capital?
M. Beauchemin : Oui.
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, je pense que c'est la... Moi, je pense... Moi, je pense que le... ma
préoccupation immédiate, puis je peux changer d'idée quand je vais y réfléchir
plus, c'est les... c'est le repreneuriat. Je pense que, quand on va... un entrepreneur
ne va pas vouloir transférer... Ce matin, j'étais avec des... 50 entrepreneurs
du Québec dans une... dans une session, là, privée. Et puis plusieurs ont
mentionné le fait qu'ils trouvaient ça peut-être... il y aura un impact sur le
transfert intergénérationnel ou le... il y en a, c'était pour la... d'entreprise.
Alors, j'ai répondu comme je vais vous répondre, il va falloir y réfléchir.
Est-ce qu'il y a des secteurs particuliers? Je ne pense pas. Je pense que plus
la... c'est plus la... plus la PME va être la... la PME, plus, ça va avoir un
impact, je pense, sur les détenteurs de ces actions-là. À ce moment-ci, je
répondrais que je ne suis pas sûr que ce soit spécifique à certains secteurs,
mais plutôt pour la... d'une l'entreprise.
M. Beauchemin : Bien, moi, je
pense que, oui, effectivement, donc, les PME, le repreneuriat, c'est important,
c'est sûr et certain. Puis c'est certain qu'eux vont... vont y goûter de façon,
en fait, probablement beaucoup plus importante que des nouvelles entreprises
qui n'auront pas le même historique. Mais comme vous le savez bien aussi, là,
il y a toutes les plus... les plus prometteuses jeunes pousses qu'on peut
avoir, qui eux autres vont être effectivement, donc, très sujettes, là, à ça.
Moi, je ne suis pas un expert en fiscalité, mais je me rends compte d'une
chose, c'est que ce n'est pas tout le temps un automatisme. Je comprends qu'il
y a une facilité gouvernementale pour la... pour les ministères de faire
exactement ce que le fédéral fait, point final, là, O.K., mais ce n'est pas une
obligation, ils ne le font pas dans tout. Est-ce que, dans... dans votre
perspective à vous, il y a déjà eu d'autres juridictions qui n'ont pas tout le
temps écouté ce que le gouvernement central a fait, puis ils ont fait des
choses différentes. Ça ne serait pas un précédent d'agir différemment, non?
M. Fitzgibbon : Non, vous
avez raison. En fait, les crédits d'impôt sont différents, du fédéral, règle
générale, autre que ça, généralement c'est harmonisé. Maintenant, ceci étant
dit... le passé a été fait toujours en harmonisant qu'il faut faire la même
chose. Puis, au même moment, j'étais ministre des Finances, que je ne suis pas.
Je regarde le déficit structurel qu'on doit combler, le chiffre qui pourrait
être reçu du gouvernement pour cette mesure-là, on parle de 500, 700 millions
par année. Est-ce qu'on reste insensible à ça? Mettez-vous dans la place du
ministère des Finances qui doit aller voir l'Agence de crédit au mois de mai, c'est
là que M. Girard va... le ministre des Finances va aller voir l'agence de
notation, puis on dit bien : Le fédéral a fait ça, nous, on ne le fait
pas, on ne fait pas d'autres choses. Peut-être qu'on peut argumenter que ce n'est
pas irrégoureux de faire ça, après il faut faire d'autres choses. Alors, moi,
je pense que la question est très, très pertinente. Est-ce que ça va avoir un
impact sur les individus ou sur les entreprises, qui va... qui va enlever l'attraction
ou l'investissement dans nos PME? Si la réponse, on pense, c'est oui, puis on
harmonise, je vais devoir faire d'autres choses. Alors, moi, je pense que la
décision première d'harmonisation doit être prise au niveau plus macro. Et je
pense qu'il y a une rigueur financière qu'il faut quand même avoir en tête
avant de dire : Non, on n'harmonise pas, puis perdre... puis qui va payer,
aussi, tu sais, on peut argumenter que ça va... on parlait de 10 000 personnes
au Québec par année, là, il y a... ça, c'est chiffres... Est-ce que c'est si
négatif que ça? La question est... il faut qu'elle soit posée, mais...
M. Beauchemin : Une des... un
des argumentaires qui a été mis en place pour justement justifier, cette
semaine, cette nouvelle mesure, là, qui est considérée, là, maintenant par
votre collègue des Finances, c'est que ça... justement, ça aide les prochaines
générations. Je dois dire sincèrement, je ne le vois pas, là, que ça peut aider
les prochaines générations. Au contraire, même, il y a des exemples qui ont été
mentionnés qui... qui démontre le contraire. Par exemple, moi, j'ai reçu un
appel de quelqu'un qui... qui m'a dit : Moi, j'ai travaillé... puis c'est
un M. qui est arrivé ici à l'âge de 17 ans avec, comme seul moyen de faire
des sous, conduire un camion. Donc, c'est ce qu'il a fait toute sa vie, il a 63 ans,
il travaille encore, cinq enfants. Et il a décidé donc de s'acheter sa première
maison, le plus jeune possible, le plus tôt possible, une maison, un duplex, en
fait. Il a travaillé 24 h sur 24, quasiment, là, à faire son camionnage, a par
la suite payé pour son hypothèque, prendre soin de son duplex...
M. Beauchemin : ...par la
suite, il a acheté un deuxième, un troisième, il en a acheté cinq. Il a six
enfants, donc sa vision de la chose, c'était, lors de mon passage, je vais donc
les donner, là, à la prochaine génération. Il a travaillé toute sa vie, là, il
n'avait pas de vacances, vraiment aucunes vacances, sept jours sur sept,
souvent. Là, il est un petit peu plus vieux, ça fait qu'il en fait juste six
sur sept, qu'il me dit.
Et donc il y avait comme un contrat, dans
sa tête : moi, j'ai travaillé toute ma vie, le jour où est-ce que je vais
léguer ça, il va y avoir un gain, la moitié du gain va être taxable, puis c'est
la raison pour laquelle je... Ça, c'est les conditions dans lesquelles je
m'embarque dans cette transaction-là. Et il a passé plus de 45 ans de sa vie,
là, à travailler quotidiennement, à faire ça.
Puis là on arriverait avec cette
mesure-là, qui vient changer la donne complètement, là, sur son plan de
retraite, qui vient changer la donne, en fait, pour la prochaine génération,
c'est... en fait, c'est ses héritiers.
Donc, l'équité intergénérationnelle, je ne
la vois pas là, là. Moi, je trouve qu'il y a un précédent qui pourrait être
créé. C'est pour ça que je voulais vous en parler, parce que je pense que vous
comprenez d'où je viens quand je vais poser la question. Normalement, il n'y a
pas de rétroactivité quand on met une nouvelle loi fiscale en place. Là, on
parle de rétroactivité. C'est quelque chose. Les gens, ça fait des trentaine,
vingtaine, dizaine, quarantaine d'années qu'ils travaillent sur leurs projets,
au niveau personnel. Là, je fais juste parler de M. et Mme Tout-le-monde, là,
puis il y a aussi, évidemment, là, les propriétaires de PME, puis les
propriétaires d'entreprises, là, 6 millions et plus, là. Donc, est-ce que vous
trouvez ça normal que cette rétroactivité-là peut être considérée?
• (11 h 40) •
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, je pense que, quand on regarde l'histoire canadienne de la fiscalité,
on a vu des changements, écoutez, on est allé à 75, 50, 65, tu sais, on a vu
des changements constants depuis une vingtaine d'années.
Moi, je suis d'avis qu'il faut garder ça
simple, alors, la réponse facile à votre question. Parce qu'il faut être
sensible à votre exemple que vous donnez, il n'y a aucun doute. Gardons ça
simple. Si on se met à faire... Tu sais, un moment donné, moi, je suis de ceux
qui parlent d'avoir un rapport d'impôt et pas deux rapports d'impôt, c'est une
perte de temps, alors, si on se met à avoir des patentes qui vont être
différentes d'un gouvernement à l'autre, ça va coûter plus cher, peut-être, en
conseiller fiscal... j'exagère, là, ça va requérir beaucoup... de faire ça, au
Québec, prospectif, pas rétroactif ne pas avoir le même taux, peut-être viser
des gens qui vont seulement faire 10 millions de profits au lieu de 250 000...
Il y a un mérite à regarder ça, mais je pense qu'à un moment donné aussi il
faut regarder l'aspect de simplicité. Je pense que c'est ma position.
Et encore une fois, moi, je pense que...
j'ai confiance en mon ministre des Finances qui va faire sa recommandation au
premier ministre. On est là-dedans, présentement, parce que les questions que
vous vous posez, on se les pose, nous-mêmes, mais, moi, je vais être d'avis
que, pour les PME, là, pour les entreprises, si on harmonise et qu'il y a un
impact qu'on va mesurer, qui est néfaste pour quelque segment, il va falloir
que je regarde, peut-être, à faire un programme quelconque. À ce moment-ci...
M. Beauchemin : Bien, ça
revient...
M. Fitzgibbon : ...on n'est
pas là encore.
M. Beauchemin : Excusez-moi
de vous interrompre, ça revient exactement à ce que je disais tantôt, dans le
sens que, bon, on est... La complexité, là, je vous entends. Je ne trouve pas
ça si grave que ça... je comprends, des fois, ça peut être plus compliqué parce
qu'il peut y avoir trois, quatre, cinq dérivés de rapport d'impôt qui sont à
produire, etc. Ça, je le comprends, là, mais il y a une efficacité à être plus
direct en n'étant pas en symbiose avec ce que le fédéral fait là-dessus, versus
faire ce que le fédéral fait, puis, après ça, arriver avec des programmes,
justement, pour essayer de compenser. Il y a... il va y avoir de la résistance
dans le système. On va perdre l'efficacité, là, en n'étant pas direct.
Est-ce que... Je veux dire, je comprends
le réflexe de vouloir mettre un programme en place pour compenser nos PME qui
vont avoir à payer cette nouvelle taxe là. Ne serait-ce pas plus simple,
simplement, là, juste dire : On ne copie pas, là, ce qu'Ottawa fait,
point?
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, encore une fois, je pense... j'accepte votre commentaire, je pense que
c'est sain, comme discussion. Moi, je vais répondre, à ce moment-ci : Il
est prématuré pour conclure, on va clairement... je vais vouloir vraiment mieux
comprendre l'impact sur les PME, ça, c'est clairement quelque chose qui est à
mon agenda. Et si le... je vais dire un chiffre,si c'est 700 millions qu'on
reçoit par année, par exemple, peut-être qu'il y en a 500 ou 600... qu'on est
fiers d'aller collecter parce que peut-être qu'il y a des gens... tu sais, ceux
qui font des gains en capitaux, là, 1 million, 2 millions, l'impact fiscal
n'est pas si grand que ça. Alors, pourquoi ne pas... se priver de ça? Il y a
des gens, par contre, des petites entreprises, des PME, où ça va avoir un
impact. Alors, je vais... on va évaluer l'impact, puis je vous entends, puis on
va cogiter ça...
M. Fitzgibbon : ...que le
ministre des Finances qui est... Présentement, au moment où on se parle, il est
là-dedans, là...
M. Beauchemin : Parce
que c'est au niveau... Au niveau de M. et Mme Tout-le-monde, là, je vous
donnais l'exemple de mon concitoyen, il y en a plein d'autres exemples de ça,
là, de gens qui ont décidé de ne pas mettre d'argent dans un compte de banque,
de ne pas mettre d'argent dans le marché boursier, de ne faire que ça, de
travailler tous les jours. J'économise 20 $ aujourd'hui. Je vais le mettre
en pots de peinture pour peinturer le mur de la cuisine du duplex. Bien, il y a
du monde, là, que c'est ça qu'ils ont fait. Puis il y en a plusieurs qui ont
fait ça. Tout le Grand Montréal, là, là-dedans, là, il y en a beaucoup. Puis je
pense que vous comprenez le genre de citoyen que je pense. Mais ça, c'est le
côté individuel. Le côté... le côté entreprise, c'est... Cette taxe-là,
c'est... c'est une taxe contre l'innovation, c'est une taxe contre la
productivité, c'est une taxe, en fait, contre le repreneuriat et une taxe
contre l'entrepreneuriat. Point. C'est très... Moi, je trouve ça très
régressif, en fait, comme système. Puis je me pose la question, dans le
contexte actuel, où est-ce que nous, là, au Québec, on a un manque de
productivité, est-ce que ça ne serait pas comme... ça doit être considéré, le
fait qu'on a ce manque de productivité là, dans l'adéquation?
M. Fitzgibbon : Là, là,
absolument. Vous embarquez dans un autre terrain maintenant, sur la
productivité, qui est clairement un enjeu que je... qui me tient à cœur. Alors,
tout le programme qu'on a pour... que ça soit l'OTN... transition numérique,
que ce soit l'aide directe qu'on fait aux entreprises via Investissement
Québec, vous savez qu'on en a parlé à plusieurs reprises, on a augmenté de
façon significative notre implication dans les PME. Il faut continuer. Alors,
je pense que l'aspect productivité est au cœur de nos politiques. Maintenant,
quand on parle maintenant du gain en capital, l'impact du 700 millions, si
c'est le bon chiffre, de revenus additionnels qu'on aurait si on fait l'harmonisation,
quel est l'impact sur les PME, je pense que quand on va voir... quand on va
avoir des nouvelles de ça, il va falloir arrimer ça avec nos programmes de
productivité. Alors, je pense qu'à ce stade-ci il faut... il faut tenir compte
de ce que vous mentionnez, mais je pense qu'il est prématuré de conclure, mais
on va le faire très bientôt, là.
M. Beauchemin : Je veux
revenir sur la rétroactivité. Moi, je n'ai jamais vu ça au Québec. On augmente
le taux d'imposition. Je n'ai jamais vu ça en quatre années d'administration.
C'est la première fois que je le vois au Canada aussi, là. Je n'ai même vu
qu'aujourd'hui, là, qu'on augmente le taux d'imposition sur le salaire, par
exemple, O.K. Oui, bien, à partir de telle date, tout salaire que tu fais à
partir de telle date, tout salaire que tu fais à partir de demain, là, O.K. va
être taxé à un nouveau taux. Là, c'est rétroactif. On est au Canada. Je me pose
la question, c'est la première fois que je vois ça, est-ce que c'est... Est-ce
ce n'est pas un bris, un peu, selon vous, là, du contrat qu'on a, comme quand
on dit aux entrepreneurs : Lancez-vous en affaires, puis là on change
la... on change les règles du jeu?
M. Fitzgibbon : Encore
une fois, pour garder la matérialité, je pense que... je pense à un REER, par
exemple, où on retire un REER, on paie de l'impôt. L'impôt va changer dépendant
de la période où on a... Ça fait qu'il y a un peu une rétroactivité. Si on
monte le taux d'impôt, bien, le REER qu'on a sauvé à 48 %, le taux
marginal est à 53 %. Écoute, je ne suis pas un expert de la fiscalité non
plus, là, je n'ai pas... je n'ai pas toute la perspective historique. Est-ce
qu'il n'y a jamais eu au Québec des choses rétroactives? Il faudrait regarder.
C'est un bon point, mais encore une fois, moi, je pense que si je regarde ça à
haut niveau, je me dis, le ministre des Finances doit avoir la rigueur
financière du retour à l'équilibre. Si on décide de ne pas harmoniser, il faut
avoir d'autres choses. Il va falloir arriver aux agences de crédit et dire qu'est-ce
qu'on va faire pour aller chercher le 700 millions, 1 milliard, peu
importe le chiffre. On ne peut pas juste dire : On n'harmonise pas puis on
attend. Je pense qu'on a un ministre des Finances qui est très, très, très
focalisé sur ça. Est-ce que le moyen de retour à l'équilibre inclut d'autres
initiatives qui seraient meilleures que celle-là? Peut-être. Et c'est ça qu'on
regarde présentement. Il faut se poser la question.
M. Beauchemin : Parce
que taxer plus, c'est plus facile. On se dit : O.K. On va taxer plus, puis
on ramasse les revenus, puis... Ça va à l'encontre de ce que votre parti, en
fait, a fait la promotion depuis les six dernières années. Ça fait... Ça fait
du sens au niveau développement économique de ne pas surtaxer dans un contexte
nord-américain. Moi, je me pose la question, pourquoi est-ce qu'on doit...
Pourquoi est-ce qu'on doit absolument avoir ce réflexe-là qui est le réflexe
plus facile, versus peut-être les enjeux qui sont difficiles? Comment qu'on
pourrait comme créer une nouvelle économie encore plus prospère? On pourrait
avoir une rationalisation de certaines dépenses, comme le ministre semble
l'avoir indiqué...
M. Beauchemin : ...au niveau
des crédits, au niveau des sociétés d'État. C'est que ce n'est pas plus
l'avenue qui serait plus propice, selon vous, d'utiliser?
M. Fitzgibbon : Écoutez, on
réagit, là, ce n'est pas nous, parce que notre gouvernement, je pense, a patte
blanche sur la fiscalité. On a réduit la fiscalité des employés, des individus.
On n'a pas augmenté la fiscalité des entreprises. On veut même, un jour,
l'abaisser même. Alors, nous sommes clairement dans un... dans un environnement
où on veut promouvoir l'investissement en entreprise, il n'y a aucun doute,
c'est l'ADN de notre parti politique. Maintenant, on a une réaction à avoir sur
un programme qui n'est pas le nôtre, qu'on va harmoniser ou non... que des
décisions vont être prises bientôt. Et clairement, de mon point de vue, et j'ai
expliqué au premier ministre, si je vois qu'il y a un impact qui est négatif
sur le rehaussement de la productivité, clairement, on va faire d'autre chose.
La question, ça va être ça. On va chercher, je dis un chiffre que je n'ai pas
analysé, 700 millions, si on harmonise, mais s'il faut en mettre 200 ou 700
pour être plus productif, on va le faire.
• (11 h 50) •
Je pense qu'à ce moment-ci je préférerais
étudier le détail, l'impact que ça va avoir sur les PME, on parle des PME.
L'impact sur les individus, c'est une autre discussion. L'impact sur les PME,
clairement, ça va être au cœur de ma préoccupation.
M. Beauchemin : Bien, c'est
bien, parce qu'on peut diviser, effectivement, en deux, il y a les impacts sur
les individus, puis ça, je pense que c'est comme l'exemple du monsieur que vous
mentionnez qui conduit un camion depuis l'âge de 17 ans, qui en a 62 ans. C'est
comme un bris du contrat social qui était... qui arriverait. Ça, c'est une
chose, au niveau des entreprises, c'en est une autre. Mais, à un moment donné,
c'est justement ça, est-ce que... Si le programme, en harmonisant, fait en
sorte que des PME, on se trouverait à en prendre 300, 400 millions, que ça
coûte 300, 400 millions, aller le mettre dedans, à un moment donné, est-e que
ça vaut quand même la peine de le faire, je veux dire?
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, je lisais la Presse, ce matin, il y avait un exemple quantitatif, dans
la Presse... le tiers, deux tiers... l'impact, ce n'est pas tant que ça. Il
faut contextualiser tout ça. Alors, moi, je pense qu'il faut faire attention.
Puis si, encore une fois, je me répète, là, mais si c'est 700 millions de
revenus additionnels que M. Girard va accepter, si on harmonise, puis qu'on a
200 milions de pénalisation des PME, alors que les gens qui font des gains en capitaux
de 2, 3 millions vont payer plus, je vais être moins sensible aux 2, 3 millions
aux PME' je vais être plus sensible aux PME. Mais, encore une fois, je pense
que la question est bonne, je suis d'accord qu'il faut se préoccuper de ça. Je
n'ai pas aujourd'hui la granularité pour pouvoir argumenter qu'on devait
harmoniser ou non, mais clairement on est là-dedans présentement.
M. Beauchemin : Est-ce que,
puis je vous demande à vous, là, le report... l'analyse que vous allez faire
pour en arriver à votre conclusion, c'est-tu quelque chose que vous allez
pouvoir partager avec nous?
M. Fitzgibbon : Mais
clairement... mon collègue ici, à ma gauche, mais on va le voir... Peu importe
la décision qui va être être prise, ce ne sera pas la mienne... la décision du
premier ministre, si on décide d'aller avec l'harmonisation, vous allez poser
la question en Chambre, je vais devoir vous répondre à juste titre.
M. Beauchemin : O.K. On l'a
vu quand même au budget, il n'y a pas... il n'y a pas de plan de retour à
l'équilibre budgétaire, c'est... Je comprends, là, qu'on veut arriver à un
équilibre éventuellement, mais il n'y a pas eu de date fixée, rien de ça.
Donc, c'est dans ce contexte-là. Étant donné que toute cette histoire-là, c'est
nouveau de mardi cette semaine, puis là on va vouloir sauter à pieds joints
là-dedans, je me pose la question : Nonobstant cette histoire-là de mardi,
il devait sûrement avoir déjà, dans les cartons, des trucs au niveau des PME,
au niveau de la croissance des PME, qui allaient aider l'économie du Québec,
qui allaient nous permettre justement à voir des recettes fiscales qui allaient
s'améliorer. Ce n'est pas juste une question de déficit structurel, mais, je
veux dire, la croissance économique va nous amener donc plus de recettes, C'est
ça qui serait l'objectif, innovation, productivité, entrepreneuriat
repreunariat.
Donc, à date, là, depuis, depuis le dépôt
de notre budget ici, au Québec, évidemment, avec la conversation qui a été
stimulée, là, mardi, de votre côté à vous, qu'est-ce que vous aviez l'intention
de faire, nonobstant peut-être voir harmoniser avec la taxe sur le... d'Ottawa,
qu'est-ce que vous avez l'intention de faire pour aider nos PME, justement, à
être plus productives?
M. Fitzgibbon : Mais
clairement, il y a deux façons de le faire, on le fait par des programmes
fiscaux, on le fait par des programmes spécifiques qu'on a au ministère. Le
contexte budgétaire, quand le ministre des Finances fait son budget,
évidemment, le déficit structurel de 4 milliards nous porte à réfléchir sur
l'efficience de l'État, on doit se pencher sur ça. Vous avez hier posé la
question, avec votre collègue, à M. Sabia... cette semaine Donc, le ministre
des Finances a demandé...
M. Fitzgibbon : ...faire le
travail d'efficience, trouver des revenus additionnels ou des coûts ou des
réductions de coûts pour trouver une façon de contribuer encore plus
significativement aux revenus de l'État. Alors, ça, c'est clair qu'on a ça.
Deuxièmement, le premier ministre a
demandé à tous les ministres de regarder les programmes et de regarder à zéro
quel programme on peut ne pas renouveler parce qu'on veut être efficaces. On ne
parle pas de coupures, on parle d'efficience. Et dans le budget, il y a eu
beaucoup de sacrifices qui ont été faits, mais ce n'est pas terminé. Alors,
clairement, le ministre des Finances doit... durant l'année, parce que la mise
à jour économique du mois de novembre, et, clairement, le budget de l'année
prochaine va devoir montrer la... le retour à l'équilibre. Ça, M. Legault,
le premier ministre a été très, très clair, donc on va aller là.
Alors, ça va être quoi? On augmente les
revenus, on baisse les dépenses. On n'a pas bien, bien le choix. Monter les
revenus, évidemment, la meilleure chose, c'est de créer du PIB, créer de la
croissance économique. Bon, on pense qu'on va avoir un meilleur environnement
au deuxième semestre qu'on a eu l'année passée à cause des taux d'intérêt, mais
ce n'est pas la seule façon.
Donc, on... augmenté les revenus. On ne
veut pas toucher aux impôts parce que ce n'est pas l'ADN de la CAQ de faire ça.
Ici, on parle de gains en capital, mais il faut bien analyser qui va être
pénalisé par ça. Puis est-ce que c'est vraiment problématique pour la
croissance économique? Une question, puis je n'ai pas la réponse.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le ministre. C'est la fin du premier échange. Pour votre question de tout à
l'heure, M. le ministre, nous avons reçu les... les autorisations nécessaires
pour faire le volet sans interruption. J'ai besoin, par contre, du consentement
des membres de la commission. Est-ce que j'ai le consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. Beauchemin : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
M. Beauchemin : ...Bien, dans
mon cas à moi, c'est...
La Présidente (Mme D'Amours) : Vous
l'avez eu.
M. Beauchemin : ...24 minutes.
C'est ça?
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Je vous l'ai donné.
M. Beauchemin : O.K.
D'accord.
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
déjà... On l'avait déjà prévu.
M. Beauchemin : O.K. parfait.
Ça a passé vite.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
passe maintenant la parole au député de Maurice-Richard. La parole est à vous.
M. Bouazzi : Merci, Mme la
Présidente. Très heureux de parler de PME aujourd'hui. Peut-être, pour
commencer, je voudrais parler un peu d'un des gros problèmes, comme vous le
savez, M. le ministre, sur la question de la pénurie de main-d'oeuvre, qui
est... qui est un problème structurel, actuellement, dans notre économie. Il y
a toutes sortes de... de... de solutions. Moi, j'ai rencontré, franchement,
beaucoup de... de... de différents acteurs et des profils très, très différents
de PME qui... à peu près tous accordé pour dire que le modèle d'avoir des
travailleurs temporaires plutôt que des travailleurs... permanents n'était pas
un modèle qu'ils préconisaient, que ça leur demandait plus de travail
administratif, que c'était compliqué et que la concurrence pour eux par rapport
aux plus grands, qui ont des départements complets pour gérer ça, était...
était plutôt déloyal. Donc, est-ce que vous seriez d'accord avec cette
affirmation-là?
M. Fitzgibbon : De ne pas se
fier aux temporaires?
M. Bouazzi : Bien, l'idée de
dire qu'avoir moins de temporaires, plus de permanents... remplacer des
temporaires par des permanents, ça aiderait plus les PME.
M. Fitzgibbon : Clairement.
Clairement, je pense que des employés... des immigrants temporaires
économiques, il en faut parce qu'il y a des besoins spécifiques qu'il faut
combler, court terme, mais, clairement, on veut d'une part que les gens
puissent bien métaboliser notre culture francophone... Alors, c'est clair que
quand un... on donne un statut de permanence à un employé, bien... qui sont là
pour avoir un niveau de français qui est plus facile à appliquer que dans le
cas de travailleurs temporaires. Et en plus je suis d'accord avec vous que,
pour l'entreprise, les temporaires à tous les deux ans, tous les six mois,
bien, on ne ne parle pas de saisonniers, ici, on parlait de temporaires, ce
n'est pas optimal. Mais à la base, je pense que la position de notre
gouvernement a été celle de dire : Avant de monter le seuil des
permanents, bien, assurons-nous qu'on en prend soin. Puis je pense qu'on est
tous réalistes à l'effet que nous avons un enjeu au niveau du logement qu'il
faut... il faut vraiment prendre de front... et ma collègue à l'Habitation
travaille sur ça. Alors, quand on sera confortable, qu'on peut donner les
services, éducation, logement à nos... et francisation à nos permanents, bien,
on verra peut-être à hausser puis d'avoir plus de permanents, moins de
temporaires. Je pense qu'on est tous d'accord avec ça.
M. Bouazzi : Il y a
évidemment un certain nombre de gros projets, de grosses orientations
économiques qui sont en marche. Il y a évidemment tout l'aspect de la vallée de
la transition. Vous avez annoncé un besoin de 10 000 travailleurs,
dans mes souvenirs. Il y a évidemment le gros plan d'Hydro-Québec, qui a mis
clairement... comme un des risques, c'était de ne pas trouver la main-d'oeuvre
dont ils avaient besoin. On parlait de 35 000 personnes. Juste les
lignes de transport, qui ont été annoncées la semaine dernière,
réquisitionneraient 20 % des travailleurs de la construction présents ici
au Québec. Est-ce que vous avez des... des analyses de...
M. Bouazzi : ...l'impact de ce
genre de gros... d'un point de vue macroéconomique, si on veut, de gros blocs,
là, d'utilisation des employés par rapport à l'impact sur les PME.
M. Fitzgibbon : Bien, on n'a
pas d'analyse, là, que je peux déposer ici, en Chambre, mais, clairement, on a
une préoccupation sur les bassins de main-d'œuvre. On travaille d'ailleurs sur
ça, pour... tout le quota, les questions d'immigration temporaire, on vient
d'en parler, quels sont les blocs qu'il faut maintenir, parce qu'on veut
maintenir l'économie.
Il est clair que, pour moi, au niveau
économique, si on peut augmenter le niveau de salaire moyen du Québec, il est
quoi, 53, 55, je n'ai pas le chiffre précis... on le regarde. On veut augmenter
ça. Donc, c'est clair que dans la filière batterie, puis on parle de celle-là,
on parle de 4000 emplois chez Northvolt, on parle de 4000 à Bécancour, huit...
finir à 10 avec les expansions qu'on a en tête. Bien, si ces salaires-là, en
moyenne, c'est 70 000, là, je lance un chiffre comme ça, je n'ai pas le chiffre
précis, là, je l'ai à quelque part, puis qu'on remplace des salaires à 53 000,
bien, je pense qu'on va avantager le Québec.
• (12 heures) •
Maintenant, qu'est-ce qu'on fait avec ceux
qui engagent des gens à 50000$? Évidemment, c'est la question corollaire qui va
arriver. Alors, pour moi, il y a évidemment un choix, c'est la productivité
d'investissement des entreprises. Et, s'il y a une chose que je vais focaliser
dans les prochaines années, c'est ce qu'on appelle l'IPNR, là, c'est...
Statistiques Canada, c'est l'investissement privé non résidentiel, l'investissement
en entreprise. Et on a augmenté par rapport à l'Ontario, mais on n'est pas au
niveau où on devrait être. Il faut encourager encore plus l'investissement en
entreprise. L'investissement en entreprise va faire qu'il va y avoir une
meilleure productivité, à faire plus avec moins de monde.
Alors, quand des gens viennent me voir
chez Investissement Québec puis disent : On va réduire le personnel pour
en faire autant ou plus, ça m'excite, puis on veut les aider. Alors, est-ce
qu'on va tout faire comme ça? On espère? Est-ce qu'il y a des industries ou des
services qui vont disparaître? Est-ce qu'on a besoin d'autant de Tim Hortons?
Peut-être pas. Mais il va falloir... il y a des choix à faire, un moment donné.
Pas des choix, mais il va y avoir des... une purge qui va se faire parce qu'on
a une croissance démographique qui va être stable, on a une croissance
économique où on veut augmenter la richesse collective, alors c'est sûr qu'un
moment donné il va falloir... ou on importe plus de monde, on les loge, ou on
va accepter qu'il y a des industries qui vont être plus défavorisées en termes
d'attraction de la main-d'œuvre.
M. Bouazzi : Donc, vous avez
dit que vous n'avez pas de simulation, donc, de ces gros nouveaux... nouvelles
transformations qu'il y a dans notre économie. Donc, je comprends bien qu'il y
a effectivement des transferts, c'est... Je veux dire, l'exemple que vous
donnez de dire : Bien, s'il y a des Tim Horton's qui ferment, bien, «tough
luck», ce n'est pas grave. Donc, je comprends qu'il va y avoir, ceci étant dit,
des transferts de la PME vers ces gros joueurs.
M. Fitzgibbon : Bien, il faut
faire attention, les... Je pense que la filière batterie, par exemple, il
risque d'y avoir beaucoup d'emplois dans les PME aussi, parce que la chaîne
d'intégration, on la veut complète. Alors, si, effectivement, il y a des PME
qui vont émerger à cause de la filière batterie ou à cause de la filière
l'aluminium vert, où on paie les gens 20, 30 % plus que dans les salaires
médians ou inférieurs, oui, ça va arriver, on va accepter ça.
M. Bouazzi : Dans le... On a
beaucoup parlé de l'incorporé, si on veut. Dans le communautaire, économie
sociale dans le communautaire, les salaires ont un mal terrible à suivre. C'est
quoi, les solutions que vous envisagez? Est-ce que c'est aussi faire plus avec
moins?
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, cet après-midi, je pense que mon collègue ministre délégué à
l'Économie va... a une session sur l'économie sociale. Alors, clairement, on
est... Moi, j'ai réalisé, en arrivant en poste, que l'économie sociale
permettait au Québec d'avoir une diversification régionale, d'une part, et
aussi pouvait aider des problèmes sociétaux, on parle de santé. Alors,
clairement, on veut valoriser ces métiers-là.
À quelle vitesse on peut augmenter les
salaires? Ça va venir de la capacité aux entreprises sociales de pouvoir
attirer du talent, de pouvoir émerger comme étant des solutions à l'innovation
sociétale pour nos services essentiels. Alors, il faut favoriser ces gens-là
aussi.
Je vais laisser mon collègue tantôt vous
donner un peu plus de couleurs, mais on a un programme, je pense, assez
agressif, sur la promotion de l'économie sociale, parce que je pense que c'est
important pour l'économie du Québec.
M. Bouazzi : J'ai
malheureusement juste six minutes avec votre collègue tantôt. Je vais me
permettre deux, trois questions, quand même, sur l'économie sociale. Peut-être
une première, sur la question du rachat... quoi, du réentrepreneuriat, etc.,
bon. Il y a une véritable complexité pour transformer. Si on ne retrouve pas
d'acheteur, et vous le savez comme moi, j'ai passé 15 ans à voir ce problème-là
juste empirer au fur et à mesure des années... qu'on n'arrive pas à trouver
repreneur pour énormément de PME et que les méthodes de financement pour
transformer, pour que les travailleuses, travailleurs...
12 h (version non révisée)
M. Bouazzi : ...devenir
eux-mêmes propriétaires... Il y a comme toutes sortes de complexités. Est-ce
que... Est-ce que vous avez des programmes que vous voudriez mettre en place
pour permettre, faciliter le fait qu'on puisse transformer en coopératives des
entreprises qui doivent, justement, être transférées?
M. Fitzgibbon : Transformer
en coopératives va être l'effet corollaire. Mais clairement, au niveau du
repreneunariat, j'ai commandé des études, bon, vous avez demandé de voir l'étude,
mais, bien, elle n'est pas finalisée encore. Puis je vais la rendre publique,
par contre. Parce que je vais participer à un forum avec le CTEQ, vous êtes
familier probablement avec le CTEQ, le Centre d'entreprise... transfert d'entreprise
Québec, là, alors c'est un organisme que nous finançons, au gouvernement, mais
qui, à mon avis, doit performer au mieux. Et ce qu'ils font est bien, mais c'est
trop... il n'y a pas assez d'impact. Et quand je regarde les statistiques, puis
on regarde les entreprises qui vont changer de mains dans les prochaines
années, là on parle de cinq ans, les entreprises entre 10 et 50 employés, on
en... à peu près 30 000. Alors, ça, c'est la vraie PME. Et clairement, l'impact
du CTEQ, qui est peut-être 1 000 compagnies par année, n'est vraiment
pas à la hauteur. Alors, je vais vouloir, à partir du CTEQ, rehausser l'implication
du gouvernement en termes de donner des outils pour que les repreneurs soient
formés pour reprendre. Parce que le repreneur... C'est un contexte un peu
spécial, il y a le cédant, le repreneur. Alors, le CTEQ, son rôle, c'est de...
d'accompagner de façon humaine ces gens-là, faire le maillage. Il y a des fonds
disponibles, par après, alors on va vouloir mettre plus d'emphase sur ça parce...
M. Bouazzi : Est-ce que vous
vous engagez pour avoir une pensée particulière pour les coopératives? Parce
que souvent les structures de financement ne peuvent pas s'appliquer à cause
des questions de garantie, etc. Est-ce que vous vous engagez à avoir comme une
structure particulière pour cette approche-là?
M. Fitzgibbon : Oui. Je n'ai
pas réfléchi à ça spécifiquement, mais il n'y a aucune raison pourquoi, dans
les entreprises entre quatre et 50, qu'on n'ait pas des alternatives, coopératives
ou OBNL aussi. Alors, moi, je pense... je pense qu'on est... on est ouverts à
ça, définitivement.
M. Bouazzi : O.K. Parce que
vraiment la question des... du financement, des garanties, etc. Et comme la
structure n'est pas habituelle pour les structures de financement, souvent, on
bloque.
J'imagine que mon temps est fini, Mme...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...
M. Bouazzi : Ah! deux
minutes. Extraordinaire. Bien, vous savez quoi? Je vais les... Je vais les
passer au prochain bloc, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Je cède maintenant la parole au député de Marguerite-Bourgeoys. La parole est à
vous, monsieur...
M. Beauchemin : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Donc, juste pour terminer sur le sujet où on était
tantôt, il y a effectivement, donc, l'aspect, là, des individus. L'exemple que
je donnais, c'est un exemple vraiment plus terre à terre, du jus de bras
pendant 42 ans, en arriver à faire ce qu'ils ont été capables de faire.
Donc, ça, c'est un enjeu. Je souhaite ardemment à ce que tout ça soit
reconsidéré en fonction de mes concitoyens, mais aussi au niveau des
entreprises. Donc, je comprends que le moindrement qu'il va y avoir un effet
négatif sur la productivité, vous allez trouver une façon de compenser ça en
ayant des programmes, là, pour aider nos entreprises à l'échelle du Québec?
M. Fitzgibbon : Bien, mon
focus, c'est le... clairement, mon mandat du premier ministre dans la duration
qu'il nous reste pour la fin du mandat, c'est d'augmenter... il faut augmenter
les investissements privés dans l'entreprise, puis, qui, de facto, va avoir un
effet positif sur la productivité. Ça, c'est mon mandat.
M. Beauchemin : Parfait. Oui,
parce que, dans le fond, comme je disais tantôt, je pense que le concept même
de cette taxe-là, c'est une taxe qui est contre l'innovation, qui est contre l'investissement,
qui est contre la productivité puis l'entrepreneuriat en général. Donc, pour ma
formation politique, c'est essentiel qu'on aille dans cette direction-là. Je
pense que, là-dessus, on peut quand même s'entendre. Mais je pense que c'est
important pour qu'on puisse positionner justement le Québec sur une voie de l'avenir.
Parce que, justement, sur le sujet de la...
de la productivité, comme vous le mentionnez, êtes-vous d'accord avec moi quand
je dis que la productivité, c'est un... c'est un... c'est un concept qui est
relatif? Dans le sens que nous, au Québec, on peut être productifs, mais, si le
voisin est deux fois plus productif que nous, on perd du terrain.
M. Fitzgibbon : Oui. D'ailleurs,
quand on regarde... Une des mesures qu'on regarde, c'est le PIB par habitant.
Puis on se compare à l'Ontario. Plusieurs nous reprochent de faire ça, mais c'est
la mesure relative. Parce qu'effectivement, si ceux à qui on se compare
progressent mieux que nous autres, bien, on prend du recul. C'est pour ça que
nous, quand on dit que 16 % de... d'écart avec l'Ontario, qui s'est réduit
à 13 %, je pense qu'on doit être fiers de ça. Mais il reste encore
13 %. Alors, on le mesure sur une base relative. L'IPNR, la même chose, l'investissement
privé non résidentiel, on le suit par habitant aussi.
M. Beauchemin : Je vous ai
posé une question en chambre...
M. Beauchemin : ...qui était
ma deuxième complémentaire, il y a de cela, je pense, plus d'un mois. Puis,
moi, je me rappelle évidemment... peut-être pas pour vous, mais je me rappelle
de la réponse, puis j'ai été surpris, ça fait que je vous la reposer plus spécifiquement.
De 2020 à 2024, il y a eu en moyenne, là, O.K., zéro gain de productivité au
Québec. Est-ce que... Est-ce que vous êtes d'accord avec ça?
M. Fitzgibbon : Non, parce
qu'on mesure... productivité, il faut... on peut le mesurer de différentes
façons. Je n'ai pas accès à tout, là, on va le retrouver, là, mais on mesure la
productivité manufacturière, par exemple. Et, sur cette évaluation-là, on a une
amélioration, je pense, de... je vais dire : 6 %, là, je vais
revérifier, là, mais non, je pense qu'on est... on a amélioré la productivité,
pas au point où on est heureux. Puis, quand je regarde le PIB par habitant,
c'est quand même une mesure aussi intéressante, c'est passé de 16 % à
13 %. J'aimerais être à zéro, il n'y a aucun doute. Quand j'ai travaillé
avec des consultants... parce que c'est une chose de déterminer la matrice
qu'on va utiliser pour se mesurer, après c'est quoi, les déterminants qui vont
faire changer l'aiguille. C'est ça qui est le plus compliqué. Alors, moi, j'ai
conclu qu'il fallait investir plus en entreprise. Et sur cette note-là, quand
je regarde les PNR au Québec par rapport à l'Ontario, on a eu une légère
augmentation par rapport à l'Ontario. Mais est-ce que... est-elle suffisante?
Non, j'aimerais ça qu'elle soit plus élevée. Donc, je ne dirais pas... je ne
dirais pas qu'on est moins productifs qu'on l'était.
• (12 h 10) •
M. Beauchemin : Bien, je
trouve ça intéressant parce que, bon, le... Dans le domaine des banques
d'investissement, je comprends qu'on va toujours faire des comparables, puis il
y a toujours moyen de se positionner comme étant la meilleure banque,
dépendamment de comment on peut jouer, là, avec les... les data, le date.
Mais... mais la réalité c'est que, dans le cas présent, on utilise PIB par
habitant, comme vous l'avez mentionné, donc on parle de l'ensemble du Québec,
O.K., puis là, quand on parle de productivité, bien là, vous faites un
sous-groupe... C'est à dire, au niveau des entreprises, je le comprends, O.K.?
Ce que je veux dire, c'est que la productivité qui est mesurée aussi par
rapport à l'ensemble de tout ce qui nous entoure, on parle de la productivité,
là, pour l'ensemble du Québec. Je fais référence, là, à la page de votre
collègue du ministre des Finances, la page D.6. Et donc, de 2020 à 2024,
si on fait la moyenne de ce qui est devant nous, là, O.K., pour ces cinq
années-là, de 2020, 2021, 2022, 2023 et 2024, la moyenne, elle est donc
effectivement de zéro. Ça inclut tous les pans de l'économie là-dedans, là.
Quand on mesure la productivité, quand la chaire de productivité... excusez,
là... vous avez raison, je... je me trompe tout le temps sur le nom, le centre
sur la productivité prospérité du HEC, là, la fondation de M. Summers, que vous
connaissez bien. Et c'est quelque chose qui... qui est quand même assez
intéressant, parce que, de leur point de vue à eux, c'est cet aspect-là de la
productivité qui est mesuré. Et donc ça a une influence sur les industries,
parce qu'on a besoin aussi que l'ensemble de la population puisse être plus
productif, et donc ça va aider l'industrie en général. Donc, je vous reviens
là-dessus. Quand on regarde ça, est-ce que vous avez en tête un plan de match
pour essayer de résorber la productivité telle que mesurée ici à la
page D.6, lors du dépôt du budget de votre collègue ministre des Finances?
M. Fitzgibbon : Je n'ai
pas... je n'ai pas la page D.6, mais j'ai quelque chose qui est... que
moi, j'utilise, là, qui est plus facile à suivre, c'est... Je reviens à
l'investissement réel, non résidentiel des entreprises, ce qu'on appelle les
PNR, et je regarde, j'ai des chiffres ici du Québec en 2018, puis j'ai les
chiffres 2022, là, 2023 n'était pas... 2023... alors, on a passé de
37,6 milliards, ça, c'est les investissements totaux réels non résidentiels
dans l'entreprise, à 42,3 milliards, qui est une hausse de 12,5 %.
L'Ontario, durant la même période, est passé de 78,5 à 83 milliards, donc
5,7 %, donc, puis le reste du Canada à peu près 5 %... le Canada a
5 %, ça, c'est 18 par rapport à 23, cinq au Canada, six en Ontario et 12,
13 au Québec.
Donc, ça me démontre que nous avons
augmenté nos investissements en entreprise. Est-ce que c'est le seul
déterminant pour la productivité? Probablement pas, mais c'est un chiffre qu'on
peut suivre de façon globale. Et quand... quand je parle au premier ministre,
puis je me dis : Les programmes que je mets en place chez Investissement
Québec ou au ministère de l'Économie doivent vouloir augmenter ce chiffre-là,
je pense qu'on... je pense que c'est la bonne... la bonne façon. Le rapport que
vous avez de productivité, là, de M. Summers, moi, ici, j'ai les notes qu'on...
fait là, qui montraient, il faudrait que je trouve la façon de le calculer...
M. Fitzgibbon : ...que les
actions du gouvernement sont indéniables. Entre 2017 et 2021, donc on n'a pas
tout à fait 2023 à date, la productivité a augmenté de 5.6 % au
Québec par rapport à 1,5 % en Ontario. Là, on parle plus du niveau
manufacturier. Alors, moi, je pense qu'il y a eu une augmentation, ça étant
dit, pas suffisante pour dire qu'on est rendus comparables à l'Ontario. Je ne
prétends pas ça. Puis je pense que nos gestes sont bons. Là, je regarde la
page. 6, là.
M. Beauchemin : Mais donc
juste pour remettre les choses en perspective, il y a quand même ici un fait
qu'il faut quand même inclure dans les calculs. Si on se compare contre
d'autres mauvais joueurs, si je peux dire d'une certaine façon, mais nette de
l'inflation en dollars constants, l'investissement, il a reculé en dollars constants.
Je comprends que vous l'incluez de façon nominale, mais en dollars constants,
il y a eu un recul des investissements à cause de l'inflation, si on prend le
facteur d'inflation.
M. Fitzgibbon : La clé, c'est
la comparaison ici, là. Les chiffres que j'ai utilisés, qui sont réels,
j'imagine, là, je pense qu'ils sont réels, quand je compare le Québec à
12,5 % puis je compare l'Ontario au... c'est réel, ça, Québec à
12,5 %, enlevez l'inflation, vous avez raison, l'Ontario est à 5,7 %.
Ça fait qu'on a enlevé l'inflation là aussi. Alors, sur une base comparative,
on est meilleurs. Moi, je pense qu'on est correct. Mais en même temps, je ne
dis pas que c'est suffisant, là, au contraire, mais je pense que les gestes
qu'on pose sont dans la bonne direction. Puis il faut continuer puis il faut
augmenter l'impact.
M. Beauchemin : Quand on
parle de l'aide justement pour les PME, pour essayer d'être plus productives,
dans le même rapport, on parle que l'aide a été canalisée vers les grandes
entreprises. On le voit bien, là qu'il y a... selon les dernières données
disponibles, là, qui dataient un peu, là, mais je dois dire, mais moins de
1 % des petites entreprises de province auraient eu recours à ce genre de
crédits, des crédits, là, pour entreprises, puis elles ne récoltaient à peine
plus du tiers des sommes consenties, alors qu'elles représentent évidemment
95 % des sociétés au Québec. Donc, on en a discuté.
Je pense que vous avez eu votre collègue
des Finances, là, qui a mentionné, donc, une révision, là, des crédits pour
aider les entreprises. Quand on regarde ça, on voit très bien clairement que ça
n'aide pas spécifiquement nos PME, l'ensemble des grands crédits qui ont été
faits au niveau de l'amélioration de la productivité. En fait, la majorité des
crédits, comme vous savez, sont là pour aider à la création d'impôts, à la
masse salariale, comme on dit bien. Donc, dans ce contexte-là, quelles sont
les... si je peux dire, quelles sont les lentilles que vous allez porter pour
analyser les modifications qui ont été indirectement annoncées par votre
collègue des Finances? Parce que j'imagine que vous allez avoir une influence
là-dessus aussi.
M. Fitzgibbon : Oui. Bien,
écoutez, je pense que... tu sais, on... quand je lis qu'on... Parce que c'est
sûr que nos amis dans les médias focalisent beaucoup sur les grandes
entreprises, les gros projets. Puis c'est normal, ça fait les nouvelles. Mais,
tu sais, quand je regarde... puis on a déjà parlé de ça en Chambre, quand je
regarde ce qu'on a fait depuis qu'on est arrivé en poste, les fameux chiffres
que je réfère continuellement où je regarde les... l'intervention
d'Investissement Québec, FDE, qui est le fonds du gouvernement et les fonds
propres, puis on regarde la croissance annuelle par rapport à ce qu'on avait
avant qu'on soit en poste, on parle de hausses d'à peu près 40 %, le
nombre de dossiers, 58 % d'interventions d'Investissement Québec, et,
55 %, investissements... Alors, ça, donc, on a augmenté l'implication.
Et quand on regarde 2022-2023, une des
années, la dernière, l'implication d'Investissement Québec, les fonds propres
et les fonds du gouvernement, on a 92 % d'interventions en dollars sur
moins de 200 employés. Et quand on regarde moins de 20 employés,
c'est 40 %. Donc, je pense que la présence de notre gouvernement dans les
PME, elle est indéniable. D'ailleurs, la création d'Accès entreprise Québec, la
création d'Investissement Québec régional le démontre aussi. Puis je regarde le
programme... j'ai une note que mon collègue vient de me donner sur le programme
Productivité Innovation, qui est un programme d'Investissement Québec, il est
inclus dans mes chiffres, là, mais on a quand même 3,2 milliards avec
1 123 projets depuis 2020.
Alors, moi je pense que, oui, on fait des
gros projets, oui, on veut faire bouger l'aiguille, mais, en même temps, je
pense qu'on est un gouvernement qui a démontré qu'on est près quand même de nos
PME et près de nos régions, parce que région égale généralement nos PME.
M. Beauchemin : Donc c'est 3,2 milliards
de chiffres, hein, que vous m'avez mentionné?
M. Fitzgibbon : ...ça, c'est
l'innovation. Ça, c'est le programme... c'est un programme qui est normé,
qu'on...
M. Fitzgibbon : ...mis en
place chez Investissement Québec en 2020. C'est ça, 3,2 milliards pour...
M. Beauchemin : ...vous étiez
en train de... Tantôt, vous étiez en train de nous donner la granularité, là,
de qui en profite, là, O.K.? Juste pour qu'on soit clair, donc, combien de
pourcentage de compagnies qui ont au-dessus de 100 employés,
200 employés, 40 employés?
M. Fitzgibbon : Le chiffre,
j'ai mentionné, là, c'est que les interventions... O.K., c'est en nombre
d'interventions. Donc, les interventions, en nombre d'interventions... puis le
tableau, je pourrais le déposer, là. En 2022-2023, ça, c'est l'année du
gouvernement, donc au 31 décembre... 31 mars 2023, on n'a pas celui
de 2024 encore, il y a 40 % des interventions qui ont été faites dans des
entreprises de moins de 20 employés et il y en a 52 %, entre 20 et
200 employés, donc 92 % du nombre d'interventions dans des
entreprises de moins de 200 employés.
• (12 h 20) •
M. Beauchemin : ...c'est
les... Ça, c'est le data que vous avez devant vous. Y a-tu moyen d'avoir
plus... comme... Parce que vous le savez, là, des petites PME, des petites,
petites, petites PME de cinq employés, il y a une... il y en a une tonne puis
une barge, là. C'est eux autres qui, malheureusement, ne sont pas au
rendez-vous souvent parce que, un, elles sont débordées, elles n'ont pas les
moyens, elles ne comprennent pas la façon de s'y rendre, etc. C'est ceux-là un
petit peu, là, qui... qui paient un peu le prix, là, de... du manque
d'information, là. Ça fait que juste pour essayer de comprendre, est-ce que...
Dans vos chiffres, y a-tu moyen de savoir le nombre de petites, petites
entreprises qui en profitent du programme?
M. Fitzgibbon : ...ce qui se
passe aussi, qui n'est pas nécessairement dirigé par Investissement Québec, ce
sont les entreprises accompagnées dans les FLI, hein, les fonds locaux
d'investissement, qui est alimenté par AEQ, là, Accès entreprise Québec. Parce
que vous savez qu'on a investi avec plus de 200 ressources humaines dans
Accès entreprises Québec, qui permettent aux FLI et aux FLS, qui est géré par
le Fonds de solidarité, d'intervenir. Ces chiffres-là excluent ce qu'on fait
dans les FLI. Tu sais, on parle juste de ce qui est fait par Investissement
Québec, là. ...les FLI, ce n'est pas l'information qui est... qui est
disponible, je pense. Parce que, tu sais, il y a beaucoup d'interventions
là-dedans, alors je n'ai pas ce chiffre-là, mais c'est plus que ça.
M. Beauchemin : ...serait
intéressant de le savoir. Ça serait intéressant de le savoir, si c'était
possible, parce que c'est les inquiétudes des groupes qui représentent donc les
PME à travers le Québec et le Canada, évidemment, là, qui veulent avoir ce
genre de... de support là.
Juste pour conclure sur ce sujet-là, quand
on... quand on regarde le rapport de... du Centre de la productivité de... du
HEC, là, de la fondation de M. Somers, la conclusion, elle est quand même... Je
vais aller rapidement, là. Pour renverser la tendance, c'est-à-dire, donc, le
manque, là, de productivité, le gouvernement du Québec devrait donc trouver le
moyen de rejoindre les plus petites entreprises de la province, entreprises qui
sont trop souvent en marge du support gouvernemental.
Donc, ça rejoint ce que je disais tantôt.
J'apprécie les statistiques que vous avez mentionnées, mais 20, c'est... Il y
en a... Je pense, le chiffre, c'est comme... Il y a cinq fois plus
d'entreprises de cinq employés et moins que d'entreprises de 20 employés
et plus. Donc, c'est... c'est ça. C'est à ce niveau-là, ici qu'on parle, une
importante réflexion devrait s'amorcer pour sortir l'appareil gouvernemental de
la logique de protection de l'emploi, évidemment. Ça, c'est quelque chose qui
semble avancer pour que... la croissance de l'entreprise est plutôt orientée à
faire en sorte qu'on ait des incitatifs à aider, à stimuler l'activité... un
instant, stimuler l'activité, la compétitivité et la productivité.
Donc, ce serait intéressant, mais je
vous... Je vous le demande si c'est possible de déposer votre document, que
vous avez, ce serait bien, puis le plus d'informations évidemment pour aider
nos... aider, en fait, les groupes qui demandent cette information-là, mais je
pense qu'en même temps, ce serait vous aider vous-même, dans le sens que, là,
ça vous ferait réaliser que les plus petites entreprises, malheureusement, ne
sont pas au rendez-vous en termes de support de la part du gouvernement.
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, respectueusement, commentaire venant du Parti libéral, je trouve ça un
peu particulier, si vous me permettez, parce que vous avez défait les CLD, qui
étaient les centres locaux d'investissement et de développement... je m'excuse,
c'était une erreur monumentale. Alors, nous avons, comme gouvernement, remis en
place le CLD avec ce qu'on appelle maintenant Accès entreprise Québec. On a
capitalisé les fonds FLI qui sont dans les MRC, je n'ai pas le chiffre précis,
je peux le trouver. Alors, on a fait énormément pour la PME, ce que vous
n'aviez pas fait, puis ce n'était pas vous personnellement, là, je ne vous
accuse pas. Alors, il faut... il faut... il faut mettre le... mettre en
contexte. Et le rapport de la fondation de M. Summers, que je lis annuellement,
c'est les mêmes conclusions qu'ils ont pour 10, 15 ans. Alors, autant la
perfection n'existe pas, il faut viser...
M. Fitzgibbon : ...l'amélioration.
Je suis totalement en accord avec le fait qu'il faille aider les entreprises.
D'ailleurs, juste pour une statistique, parce que le rapport va sortir bientôt,
là, il n'est pas disponible présentement, mais au Québec, il y a 268 000 entreprises,
2020, c'est très dur de granuler ça, et il y a effectivement 53 % des
entreprises en bas de quatre employés, donc on parle de 130 000 employés en
bas... entre un et quatre. C'est clair que c'est un enjeu. Et c'est pour ça
qu'on a fait les FLI, ça va être impossible pour Investissement Québec
d'intervenir, ces compagnies-là, parce qu'on n'a pas les ressources pour le
faire. On a créé Accès entreprise Québec et on a plus de
10 000 projets d'entreprises qui ont été accompagnées depuis... depuis
je ne sais pas combien de temps, là, mais...
Une voix : ...
M. Fitzgibbon : ...la
dernière année. Alors, il faut en faire plus, aucun doute. Mais on est... on
est parti de loin, là. Je pense qu'on est à la bonne place.
M. Beauchemin : ...faire de
la partisanerie là-dedans, là, je voulais juste vraiment donner des faits. Ça
fait quand même six ans, là, que le gouvernement de la CAQ est là, donc, que...
Que ça bouge un peu, tant mieux, il est temps, mais... Je veux dire, ce n'est
pas parce qu'on est le Parti libéral, là, qu'on n'a jamais rien fait avant, au
contraire. Mais je veux revenir sur les chiffres que vous avez mentionnés
tantôt en termes d'investissements non... excusez, non résidentiels des
entreprises. Il y avait une prévision d'investissements de 3,5 % lors du
budget de l'année précédente et puis la variation est donc de point quatre pour
l'année 2023. Et puis la réalisation, c'est que ça a plutôt été une baisse
1,4 % pour l'année 2023. C'est différent de ce que vous avez dit tantôt,
là. Il y avait une prévision que vous alliez investir 0,4, qu'il allait avoir
0,4 d'investissement en entreprise, investissement en entreprises non
résidentiels, là, O.K., puis finalement, bien, le chiffre pour 2023, c'est une
baisse de 1,4.
M. Fitzgibbon : Bien, là,
j'ai... Les PNR. PNR. Ah! Bon, les PNR. On était à 37,7... j'y vais 2018 à
2023, 37.6, 39.8, 37.7... 2,3, pouf, on a mis 43 et 42.3 en 2023. Alors, on est
un peu moins que 2022. Et vous allez voir, avec la filière batterie, là, on
va... on va monter dans les 50 milliards, là. Moi, je pense qu'on est à la
bonne place.
M. Beauchemin : O.K., mais
c'est parce que tantôt ce n'était pas tout à fait le chiffre qu'on avait, là,
juste pour qu'on soit clair. Mais finalement la variation va... va... C'est...
en fait, c'est une variation négative de «year-over-year», là, si on peut le
comparer de cette façon-là. O.K. Donc... Il reste combien de temps, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme D'Amours) : Quatre
minutes 11 s.
M. Beauchemin : J'aimerais...
j'aimerais aller sur l'intelligence artificielle. On a évidemment une chance,
au Québec, là, d'avoir un secteur très avancé sur le domaine. Il y a un manque
cependant important de conseillers qui sont là en mesure d'aider les dirigeants
de PME pour faire en sorte qu'ils puissent s'adapter. Et donc, dans le... dans
le rapport qui a été écrit, là, pour aider l'ensemble de nos entrepreneurs à
aller de l'avant, une des recommandations, c'était donc de rectifier la
situation en ce qui a trait à l'aide pour nos entrepreneurs à s'adapter, à
jouer, à inclure l'intelligence artificielle dans leur quotidien. Ça fait que
le conseil recommandait au gouvernement de mettre en place rapidement un
programme de formation des formateurs qui permet aux organismes
d'intermédiation du Québec, aux CCTT, donc, et aux ordres professionnels, et
autres acteurs de ce genre de disposer de ressources humaines dont ils ont
besoin pour accélérer la mise à niveau des connaissances en intelligence
artificielle des travailleurs et des organisations du Québec. Encore une fois,
ici, on parle de potentiellement productivité, encore une fois, ici, on parle
d'un jeu qui est relatif dans le sens que, bon, nous on a un avantage
compétitif versus d'autres juridictions sur le domaine. Est-ce qu'on peut aller
au-delà de juste la recherche puis le défaire dans l'appliquée au niveau de nos
entreprises? Est-ce qu'on... Est-ce que vous avez mis en... ou est-ce que vous
êtes en train de penser de mettre en place un plan pour aider justement nos PME
à être gagnantes sur l'échiquier mondial à cause de l'avantage qu'on a avec
la... l'intelligence artificielle ici, au Québec?
M. Fitzgibbon : Absolument,
absolument. D'ailleurs, si on se rappelle la mouture de la SQRI2, qui est la
Stratégie québécoise de recherche et d'investissement en innovation, qu'on a
mise... qu'on a mise à jour au printemps 2022, il y a des montants
importants qui ont été alloués par le ministère des Finances pour qu'on puisse
imprégner, je pourrais dire, le réflexe d'innovation des entreprises...
M. Fitzgibbon : ...mon
collègue en arrière de moi, qui est sous-ministre adjoint aux PME puis aux
entreprises, avec les programmes d'ERAC, on a des programmes en place, où on
promouvoit localement l'utilisation de l'intelligence artificielle. D'ailleurs,
on a créé le poste d'innovateur en chef. On avait Rémi Quirion, scientifique en
chef, on a Investissement Québec, qui est plus en aval dans le développement
économique. Dans le milieu, on a créé le poste de... d'innovateur en chef, M.
Luc Sirois est le responsable. On a créé un comité, un conseil de l'innovation
du Québec, qui est présidé par Mme D'Amours, la rectrice de l'Université Laval.
On a... On a... On a un paquet de monde là-dedans qui sont responsabilisés pour
justement prendre nos forces vives en intelligence artificielle, fondamentales,
et les rendre plus appliquées. Donc, l'ERAC. L'offensive transformation
numérique qu'on a mise en place aussi, plus de 240 millions ont été investis
pour accompagner de façon humaine les entrepreneurs pour comprendre le chemin
critique pour se rendre à la robotisation, automatisation. On va inclure
éventuellement du... de l'intelligence artificielle. Puis, dans la SQRI, là, je
vois la note devant moi, là, il y a 35 millions de dollars qui a été mis
en place, là, pour s'occuper de nos ERAC et s'occuper de l'accompagnement
régional et local pour les PME. Alors, clairement, il faut aller là. Et il faut
commencer à la base parce que, malheureusement, plusieurs de nos PME n'ont pas
le système ERP. Donc, il n'y a même pas de système avancé technologique. Alors,
il faut commencer de loin. Alors, c'est pour ça que... a été mis en place. Mais
ultimement il faut, effectivement, je suis d'accord avec vous, que l'IA soit plus
présente dans les entreprises.
• (12 h 30) •
M. Beauchemin : Puis est-ce
que vous êtes capable de quantifier...
Une voix : ...
M. Beauchemin : ...est-ce que
vous êtes capable de quantifier, à savoir si on est à l'avant-garde actuellement
par rapport à, disons, l'Ontario, par rapport à les États-Unis? Comment qu'on
se positionne?
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
tout le temps que nous avions. Donc, je passe maintenant la parole au deuxième
groupe d'opposition, M. le député, pour 13 minutes 49 secondes.
M. Bouazzi : Merci, Mme la
Présidente. Peut-être, avant de parler des différents programmes de
subventions, je vais conclure sur les questions de l'économie sociale. En 2025,
c'est l'année internationale des coopératives décrétée par les Nations Unies.
Il y a un plan d'action quinquennal qui doit être étudié, mis en œuvre d'après
la loi actuelle. Est-ce que votre gouvernement compte actualiser la Loi sur les
coopératives en profondeur l'année prochaine, M. le ministre?
M. Fitzgibbon : Oui,
définitivement. Je pense que le... mon collègue, après-midi, va pouvoir vous en
parler, mais on va faire des consultations, puis on va regarder... comment on
va s'impliquer là-dedans, parce qu'effectivement, c'est... on est d'accord que
c'est un moyen pour... je me répète un petit peu, mais diversifier notre
économie, puis s'occuper de nos enjeux régionaux, puis s'occuper des enjeux
sociétaux aussi qui ne sont pas nécessairement adressables par les compagnies
inc.
M. Bouazzi : Donc, avec une
vraie commission parlementaire et un projet de loi?
M. Fitzgibbon : ...mais on va
faire les consultations pour commencer, puis je vais laisser mon collègue
décider, là, mais je n'ai pas la finalité, là, en tête, mais il va y avoir une
consultation.
M. Bouazzi : O.K. Parce qu'on
pense c'est vraiment important, M. le ministre, si on peut éviter de mettre
deux, trois changements dans une grosse loi omnibus et avoir un vrai dialogue
pour améliorer. Vous avez raison de dire que ça diversifie. Et puis c'est
surtout que les qualités de l'économie sociale, vous le savez aussi bien que
moi... moins de burn-out, moins de maladies, évidemment pas de délocalisation.
Je veux dire, il y a beaucoup de choses positives. Et puis avec tout ce dont on
a besoin par rapport au vieillissement de la population sur, par exemple, les
soins à domicile ou par rapport aux solutions en logement par rapport aux
coopératives OSBL, c'est... c'est un gros facteur de réussite, là, pour la suite
des choses. Ça fait que, si on... si on peut avoir cette... Je comprends que
vous vous engagez à faire évoluer cette loi-là, mais, si on peut avoir un
minimum de débat public, ça serait... ça serait...
M. Fitzgibbon : Je pense
que... je vais parler pour lui, là, mais vous lui poserez la question, mais mon
collègue va... il y a un projet omnibus, là, de loi, puis il va incorporer
là-dedans des choses qui vont toucher...
M. Bouazzi : Bien, c'est ça.
Mais ça nous fait peur un peu, ça, M. le ministre, parce que ça veut dire qu'il
n'y aura pas vraiment de débat bien, bien si c'est à l'intérieur d'un gros
projet omnibus.
Peut-être, donc, pour passer à la question
des différentes subventions, de combien ont augmenté les aides aux entreprises
du gouvernement du Québec depuis votre entrée en poste, depuis 2018, M. le
ministre?
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, je n'ai pas le... tu sais, on parle de différentes choses, là, on
parle de crédits budgétaires, on parle...
12 h 30 (version non révisée)
M. Fitzgibbon : ...interventions
de la part d'Investissement Québec. Alors, je vais vous répondre sur qu'est-ce
qu'Investissement Québec fait. Alors, vous savez très bien, là, il y a...
Investissement Québec a ses fonds propres. Il y a les fonds FDE, qui... Fonds
de développement économique, et, si on regarde sur une base annuelle, depuis
que nous sommes en poste, les interventions d'Investissement Québec par année,
c'est 3,7 milliards pour à peu près 4000 dossiers. Pour la période d'octobre
2018 à 31 mars 2024, on parle de 13 milliards, total, qui a été le support d'Investissement
Québec. Ce n'est pas tous des subventions, évidemment. Et là je n'ai pas la
granularité, il y a des prêts pardon, il y a des prêts pas d'intérêt, donc la
partie différentielle avec le coût d'emprunt. On n'a pas les chiffres... comme
ça, directement, là.
M. Bouazzi : O.K. Et, en
parallèle avec ça, sur les crédits d'impôt aux entreprises, est-ce que vous
avez les chiffres?
M. Fitzgibbon : On n'a pas
ces chiffres-là, non, les crédits d'impôt ne sont pas... ils sont au ministère
des Finances. Ça, c'est l'intervention d'Investissement Québec.
M. Bouazzi : Nous, les
chiffres qu'on a, M. le ministre, c'est des aides fiscales qui vont atteindre
9,6 milliards de dollars et ça représente 3,2 milliards de plus qu'en
2018, du temps de vos prédécesseurs. Donc, on parle d'une augmentation de
50 %.
Et puis, si on se compare à l'Ontario, il
y a une recherche d'un rapport de HEC Montréal qui explique à quel point le
Québec était plus généreux qu'ailleurs. Les crédits d'impôt versés aux
entreprises représentent l'équivalent de 15,2 % de l'ensemble des impôts
et des taxes payés par toutes nos entreprises, soit le double de l'Ontario, qui
est à 7,4. Si on compare, les crédits représentent, par rapport au PIB,
0,75 % du PIB des entreprises, alors que c'est 0,24 % en Ontario.
Est-ce que... est-ce que c'est trop? Est-ce que c'est le genre de choses que
vous allez regarder dans la prochaine année, M. le ministre?
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, je pense que, si je retourne à la base, j'ai mentionné tantôt à votre
collègue que mon focus principal, c'est d'augmenter les investissements privés
en entreprise. Je pense qu'une partie de la sous-productivité du Québec vient
par le manque d'investissements. Donc, ayant dit ça, il y a deux façons d'augmenter
les investissements dans les entreprises : par des crédits d'impôt accrus
pour la recherche et développement ou par des interventions d'Investissement
Québec accrues. Et c'est l'équilibre qu'on cherche à avoir. Moi et mon collègue
ministre des Finances.
Et il a mentionné récemment qu'il doit
revoir tous les crédits d'impôt. On a dit qu'on voulait revoir ça, dans le
budget, il y a eu certains aménagements de réduction qu'on a vus dans certains
secteurs. On peut peut-être faire plus, mais c'est clair que, pour moi, il faut
que les crédits d'impôt soient focalisés sur le rehaussement de l'investissement
en entreprise. Plus on va augmenter les crédits d'impôt pour faire ça, moins il
y aura d'intervention de la part d'Investissement Québec, et l'inverse aussi,
si on décide qu'on va couper des crédits d'impôt parce qu'on ne pense pas que c'est
efficace, au niveau de la province du Québec, bien... je vais être plus
interventionniste. Mais, à la base, quand on est arrivé en poste, en 2018,
quand j'ai observé le sous-investissement en entreprise, on a donné à
Hydro-Québec... à Investissement Québec l'objectif d'augmenter de façon
significative le support aux entreprises, ce qui a été fait. Est-ce qu'on va l'ajuster
à la réduction parce qu'il y a des crédits d'impôt additionnels? Peut-être, on
va le voir, mais je vais définitivement travailler avec mon collègue ministre
des Finances sur ça.
M. Bouazzi : Est-ce que vous
avez une idée de la proportion de ces crédits d'impôt qui est pour les PME par
rapport à celle qui est pour les plus grosses compagnies?
M. Fitzgibbon : Je n'ai pas
la réponse à ça, mais c'est ça qui est présentement à l'étude. M. Girard... le
ministre des Finances regarde présentement la granularité des crédits d'impôt,
parce qu'effectivement c'est des sommes importantes... savoir où elles vont
être, et c,est exactement ce qu'on doit faire. Si on considère qu'il n'y a pas
assez de PME qui l'utilisent, c'est souvent complexe, bien, c'est
Investissement Québec qui doit donner un support.
M. Bouazzi : O.K. Et est-ce
que l'hypothèse qui consiste à dire : Bien, les plus gros, ils ont plus de
facilité à avoir ces crédits d'impôt là... est-ce qu'elle vous paraît
raisonnable ou vous n'avez juste aucune idée?
M. Fitzgibbon : Non, j'ai une
idée. Je pense que c'est démontré que, plus une entreprise a une masse
critique, plus elle est ouverte à investir en recherche et développement. Je
pense que ça, c'est la...
M. Bouazzi : Donc, plus elle
a accès à des crédits d'impôt.
M. Fitzgibbon : Bien oui,
puis sont aptes à comprendre... Il faut effectivement s'occuper de nos PME, et
effectivement il faut s'occuper des PME de, probablement, entre, je dirais, 20
et 200 employés. C'est ce qu'ils appellent le «sweet spot», là, c'est là qu'il
faut s'assurer, si les crédits d'impôt ne sont pas efficaces...
M. Fitzgibbon : ...ces
gens-là, bien, il faut continuer à donner du support chez Investissement
Québec.
• (12 h 40) •
M. Bouazzi : C'est sûr que
nous, au niveau des PME, on pense que c'est... on est très, très, très généreux
avec les plus gros, là, et que ça n'aide pas non plus même toute sorte de
concurrence par rapport à la question fiscale entre les PME et les gros. Si on
revient à l'autre spectre... et c'est une partie que je connais bien, c'est les
personnes qui s'incorporent eux-mêmes, un médecin, un informaticien en
intelligence artificielle, je suis sûr, M. le ministre, vous savez qu'il y en a
beaucoup, il crée Jos Bleau Inc., et il se donne lui-même un salaire, il se
paie en dividendes. Jos Bleau Inc. paie Jos Bleau et puis, par ailleurs, elle
lui achète toutes sortes de bébelles pour... Et on s'entend... Bien, peut-être
qu'on ne s'entend pas, je serais curieux. Mais moi, j'affirme que ceci n'a
absolument aucun intérêt pour l'économie du Québec. Ça a de l'intérêt pour Jos
Bleau, qui va payer moins d'impôt, mais à part ça, ça ne change rien. Est-ce
que... Est-ce qu'on serait d'accord avec cette information-là?
M. Fitzgibbon : Oui. Bien, je
pense que, tu sais... je pense que la fiscalité a évolué beaucoup. Parce
qu'ultimement, si Jos Bleau se paie un dividende, l'intégration fiscale fait en
sorte qu'il n'y a pas de grosse différence. Mais il y a un dépôt latent qui est
reporté, si Jos Bleau garde l'argent dans une coquille et... Vous avez raison.
Je ne pense pas, par contre, qu'il faut généraliser.
Et on revient à votre commentaire. Quand
on regarde, j'ai dit tantôt, tu sais, on a... on a quand même, au niveau
d'intervention d'Investissement Québec, vous avez raison, on en fait peut être
plus que l'Ontario, alors pour moi, c'est un peu de la musique à mes oreilles
de réaliser ça, considérant le retard que nous avons. Il y a quand même
42 % de nos interventions chez Investissement Québec qui se font avec des
employés de... des compagnies de moins de 20 employés. Alors, on est quand
même assez focalisés sur la PME. Puis c'est sûr qu'on parle beaucoup de Northvolt,
on en a parlé depuis des mois, puis c'est beaucoup d'argent, mais là, les
interventions d'Investissement Québec, là, c'est quand même 90 % qui sont
en bas de 200 employés, là. C'est quand même...
M. Bouazzi : Le problème, M.
le ministre, c'est probablement une grosse différence entre Québec solidaire et
notre... et votre formation, c'est que nous, on considère que ces
compagnies-là, pour pouvoir fonctionner, elles utilisent plus que les autres,
plus elles sont grosses, plus que les autres, les routes. Les travailleurs qui
sont diplômés de nos universités, ils ont besoin de travailleuses, travailleurs
en bonne santé, donc un système de santé qui fonctionne. Ça fait que, si, ça,
c'est nous qui payons pour et eux qui ne paient pas pour, mais ils se font
plein d'argent sur la base des services publics qu'on offre, on pense que le
système, il est biaisé, là. On est comme... On socialise toutes sortes de
dépenses, mais on privatise les revenus. Et il faudrait au moins qu'ils paient
leur juste part pour tous ces services-là dont ils ont évidemment besoin pour
fonctionner, là. Ce n'est pas comme si l'argent tombait du ciel, là. Il va bien
falloir qu'il y ait des travailleurs en bonne santé et qui puissent se
déplacer.
Pour revenir à Jos Bleau inc., là, vous
dites qu'il n'y a pas de différence. Évidemment qu'il y a une différence, M. le
ministre. Et vous savez probablement comme moi que les dividendes sont moins
taxés que les revenus salariaux. Est-ce qu'on devrait... Ah! peut-être que vous
pouvez me corriger. Non?
M. Fitzgibbon : ...ce que
j'ai dit tantôt. L'intégration fait en sorte que l'impôt qui est payé,
corporatif, dans le inc., le dividende qui est après, quand on intègre tout ça
ensemble, si tout se payait la même année, la différence est marginale.
M. Bouazzi : O.K.
M. Fitzgibbon : Bien, c'est
sûr que, si l'argent reste dans la inc. pendant des années, bien là, on peut
faire fructifier ça sans payer d'impôt. Ça, vous avez raison.
M. Bouazzi : Ou qui... Ou qui
donne des dividendes à son épouse, par exemple... On s'entend que l'objectif
derrière tout ça, c'est quand même de payer moins d'impôt. Est-ce que vous
seriez ouverts à revoir en disant : Bien, ce n'est pas vraiment une PME,
le médecin qui s'incorpore ou la personne, intelligence artificielle, qui
s'incorpore, ce n'est pas une PME, on va arrêter de faire semblant? Est-ce
que... Est-ce que...
M. Fitzgibbon : Non mais le
ministre des Finances est parfaitement d'accord avec vous aussi. On... Le régime
fiscal n'est pas parfait, il faut... On parle... on va parler beaucoup des gens
qui... de l'Ontario qui viennent bénéficier des services au Québec qui... pour
l'Ontario, par exemple, ceux qui sont à la frontière avec l'Ontario. Il faut
corriger ça. Il faut... Il faut... Il faut essayer de corriger ça. La réponse,
c'est oui. Et je suis d'accord avec vous que permettre à un professionnel de
s'incorporer pour sauver de l'argent de l'impôt qu'il paierait autrement comme
salaire n'est pas acceptable, socialement. Je suis... d'accord avec vous.
Par contre, où je ne suis pas d'accord
avec vous, c'est qu'il ne faut pas démoniser les grandes entreprises. Les
grandes entreprises innovent plus, les grandes entreprises vont donner des
salaires qui sont des bons salaires. Alors, moi, je pense que souvent le débat
public est de démoniser les Rio Tinto de ce monde qui paient des salaires de
100 000 $ au Saguenay. Il faut faire attention parce que les gens
sont fiers d'avoir ces emplois-là. Slors, il ne faut pas non plus aller à
l'autre extrême, je pense.
M. Bouazzi : Oui. La seule
question, c'est : quand est-ce qu'on considère qu'ils paient leur juste
part? Et puis, si ce n'est pas eux qui la paient, bien, c'est la classe
moyenne...
M. Bouazzi : ...c'est juste
ça. Nous, on n'est pas en train de démoniser qui que ce soit. On est... On
prend acte du fait qu'il y a bien des gens qui ne paient pas leur juste part
pendant que d'autres la paient. J'ai l'impression que mon temps est presque
écoulé, oui?
La Présidente (Mme D'Amours) : 30 minutes...
30 secondes, pardon.
M. Bouazzi : 30 secondes.
Je vais... Le socialiste en moi va le redonner à la communauté, Mme la
Présidente. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Lors de votre dernier échange avec le ministre... avec, pardon, le député de
Marguerite-Bourgeoys, M. le ministre, vous avez parlé d'un tableau concernant
l'intervention d'Investissement Québec selon la taille de l'entreprise. Est-ce
que vous avez déposé ledit tableau à la commission?
M. Fitzgibbon : Oui, oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait,
vous confirmez. Merci. Je cède maintenant la parole au député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Donc, M. le ministre, tantôt, on était en train de
parler d'intelligence artificielle, on était en train de discuter de... bien,
la difficulté que nos PME ont à pouvoir continuer à prospérer dans un monde
compétitif, sans l'aide, pour mieux comprendre les ramifications, là,
d'intelligence artificielle dans leur modèle d'affaires puis comment l'adapter
pour faire en sorte qu'ils puissent continuer à avancer et prospérer en ayant
et espérant des gains en termes de parts de marché, etc., là. Donc, je voulais
voir avec vous c'est quoi, selon votre perspective à vous, les freins actuels
qui font que ça résiste un peu ou que ça semble plus difficile à faire intégrer
l'intelligence dans les modèles d'affaires?
M. Fitzgibbon : Je ne pense
pas qu'il y ait une réticence de la part des PME de prendre l'IA, mais il y a
clairement une mauvaise compréhension de ce que l'IA peut apporter comme
bénéfice. Et plus fondamental que ça, il y a beaucoup de PME qui n'ont même pas
de système.... Alors, tu sais, à un moment donné, c'est bien de dire qu'on va
algorithmer les données dans une entreprise, mais il faut commencer par pouvoir
les capturer. Et je pense que quand on a lancé le programme OTN, Offensive de
transformation numérique, on a réalisé qu'il y avait beaucoup d'entreprises qui
n'étaient pas numérisées, donc, mais l'IA devient non-accessible. Je suis
satisfait de ce qu'on a fait à date, on a à peu près
20 000 entreprises, je pense, qui ont été... qui ont bénéficié du
programme, mais il y en a encore probablement 80 000 qui devraient le
faire.
Écoutez, la problématique, c'est que ça
prend la bonne pédagogie parce qu'un entrepreneur va comprendre plus vite qu'un
gouvernement quoi faire quand il réalise le bénéfice de l'IA, mais on n'est pas
là encore. Et je pense que tout l'accès aux entreprises, là, faire réaliser
c'est quoi, les avantages, on est à la genèse de ça, on commence seulement à
peine.
M. Beauchemin : Tout à
l'heure on parlait de grandeur d'entreprise en termes de nombre d'employés.
Évidemment, quand on arrive avec une entreprise avec, disons, cinq employés,
comme je faisais... j'essayais de faire une ligne à partir de ce chiffre-là,
là, comment elles, ces entreprises, ces PME là, à cinq employés, vont-elles
pouvoir être aidées spécifiquement, là, pour l'IA de la part du gouvernement?
M. Fitzgibbon : Bien,
premièrement, je pense qu'on se rappelle... je prendrais peut-être, là, Element
AI, je ne sais pas si vous vous rappelez de ça. Element AI, c'était ça qui
était le but à l'époque, parce que M. Bengio avait parti Mila puis il
avait dit : Comment est-ce qu'on va démocratiser l'IA? Et le fondamental
d'Element AI, c'est de dire : On va avoir des produits tout faits, pour
mettre sur l'étagère, entre guillemets, pour donner accès aux PME. Ça n'a pas
marché, ça a été un échec. Pourquoi? Parce que les PME n'étaient pas prêtes à
aller chercher chez Best Buy un programme IA. Donc, c'est là qu'on a réalisé
avec cet échec-là... ServiceNow a acheté Element AI, et puis la bonne nouvelle...
Mauvaise nouvelle, bonne nouvelle, la mauvaise nouvelle, Element AI a disparu.
La bonne nouvelle, ServiceNow, une compagnie américaine, a acheté Element AI, a
gardé les emplois ici au Mila parce qu'on a des forces vives intéressantes, a
augmenté la masse critique, puis ils font des produits... est aux États-Unis.
C'est problématique. Donc, il faut corriger ça.
Je pense que l'OTN se veut un programme où
on va sensibiliser les gens et je pense que des compagnies en bas de
20 employés n'ont pas le bench... n'ont pas nécessairement les ressources
humaines pour pouvoir faire... pas faire, mais de déterminer quelles sont les
données qu'il faut ramasser, les... et les algorithmer éventuellement. Alors,
il va falloir trouver une façon de sensibiliser ces compagnies là, d'avoir des
programmes peut être plus faciles d'accès, IVAD, c'est ce qu'IVADO essaie de
faire, IVADO LABS, de trouver des programmes... Parce que, oui, ils vont aider
les Air Canada, ils vont aider les Couche-Tard, c'est ce qu'ils font présentement,
mais il faut trouver une façon d'être capable d'accéder aux PME, puis c'est
plus facile à dire qu'à faire.
M. Beauchemin : Je pense que
ça va être essentiel. On n'aura pas le choix. Parce que, comme...
M. Beauchemin : ...je me plais
à répéter souvent, là, le prochain Couche-Tard est quelque part dans une
entreprise de cinq employés, quelque part dans une de nos 17 régions
économiques du Québec. Donc, il faut trouver la façon, là, de canaliser notre
aide pour s'assurer qu'il puisse...
• (12 h 50) •
Je vous amène sur un autre ordre d'idées.
Je voulais voir avec vous, M. le ministre, en ce qui a trait à quelque chose
qui... - encore une fois, je me sers des sondages de Léger Léger, là - en ce
qui a trait à... les «no show» dans la restauration. Comme vous le savez, c'est
un enjeu pour les restaurateurs, c'est un enjeu qui est significatif pour eux,
évidemment, c'est leur capacité... c'est... En fait, en termes de productivité,
là, c'est un gros enjeu. Donc, vous l'avez peut-être vu, là, le sondage de
Léger Léger. Je vais vous donner la statistique, qui est
superintéressante : 69 % des Québécois sont d'accord avec l'idée
d'implanter une pénalité pour les «no show». Qu'est-ce que vous en pensez,
vous?
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, au niveau de la restauration, j'ai eu beaucoup de discussions avec
différents sujets, celui-là, mais aussi le sujet des... pourboires, là, qui
est : comment on permet aux pourboires d'être mieux distribués dans les
restaurants, qui est un gros enjeu, selon moi. Pour la pénalité pour le «no
show», du point de vue du restaurateur, c'est clair que c'est supportable comme
décision. Maintenant, notre gouvernement n'est pas un gouvernement qui prend
des bâtons, on l'a vu dans l'électricité. Moi, je réclame à tue-tête qu'il faut
mieux consommer. Alors, pour mieux consommer l'électricité, on a deux
choix : on prend un bâton puis on augmente les taux de 10 %, puis ça
va baisser pas mal, comme ils font en Europe, ou on donne des incitatifs.
Alors, ici, je pense que notre gouvernement, ce n'est pas dans notre ADN de
dire : On va taxer les gens. Qu'est-ce qu'on peut faire, par contre, pour
permettre que ce chiffre-là... bien, pas sur le 9 %, mais que le no... Je n'ai
pas de pourcentage de «no show», là, mais... C'est clair qu'il faut réduire ça,
parce qu'aujourd'hui il y a probablement trop de restaurants, hein, déjà au
Québec. Alors, en plus, des gens «bookent» à trois, quatre restaurants, puis
ils ne se présentent... pointent pas. On connaît l'enjeu.
Alors, personnellement, je pense que pour
le restaurateur, je comprends qu'il faille réduire ça. Mais ce n'est pas dans
la nature de notre gouvernement de dire : On va taxer les gens, avec un
bâton, pour qu'ils aient un comportement qui soit adéquat. Je pense que le civisme,
aujourd'hui... qu'en considérant que les restaurateurs, certains ont des
difficultés, c'est un civisme de penser que, si je réserve dans un restaurant,
je ne me pointe pas la face, bien, j'aurais la décence, genre, d'avertir avant.
M. Beauchemin : Je viens
juste de voir une statistique, là, qui est assez fascinante. Je pense que,
par... Bien, en fait, des fois c'est des entreprises de restaurants où est-ce
qu'ils en ont plusieurs, là, donc ce n'est peut-être pas juste un restaurant à
la fois. Mais, par entreprise en restauration, le coût annuel est de
49 000 $.
M. Fitzgibbon : De «no show»?
M. Beauchemin : Oui. C'est
quand même énormément d'argent, là. C'est quoi, les... Selon vous, là, quelles
sont les raisons, là, à part... Bon. Vous parliez de la culture de la CAQ, là,
de ne pas vouloir taxer, et, j'espère, ça va être dans tous les départements.
Mais quelle est la raison fondamentale de ne pas vouloir, comme... même si les
Québécois sont en accord avec ça, là, de mettre une façon de permettre...
Est-ce que c'est parce que, bon, on ne fait pas confiance aux restaurateurs de
bien gérer le data de cartes de crédit qui serait donné au téléphone? Est-ce
que... Quelles sont les raisons?
M. Fitzgibbon : Bien,
premièrement, au niveau législatif, de mettre une mesure comme celle-là...
Parce qu'on le voit, hein, on a des restaurants où souvent on nous dit sur sur
le site : Ah! on va prendre votre carte de crédit. Alors, il ne peut pas
rien faire avec. Légalement, ce n'est pas permis. Ça fait qu'on fait peur aux
gens avec des mesures comme ça.
Écoutez, le côté législatif de faire ça
serait très important. Est-ce qu'on veut rentrer là-dedans, faire une loi qui
permet aux restaurateurs de charger 10 $ pour un «no show»? Comment on
applique ça? Il y a quoi, il y a 21 000 restaurants au Québec,
18 000, 21 000? Il y en avait 21 000, il en reste moins, je
pense, aujourd'hui. Je pense que le coût d'implanter une telle mesure, je
pense, ce n'est pas justifié. Ça, c'est mon avis personnel. Je n'ai pas analysé
le dossier, je dois avouer. Première réaction, je ne suis pas sûr qu'on va
aller là.
Par contre, je suis conscient que c'est un
manque de civisme de la part d'un individu de prendre une réservation dans un
restaurant et de ne pas se pointer. Ça, c'est manquer de respect pour les gens
qui sont là, et je pense que c'est ça qu'il faut promouvoir, tel comportement,
au même titre qu'on veut promouvoir que les gens utilisent l'électricité à bon
escient. Je pense qu'on doit faire une meilleure promotion et je pense que les
restaurateurs... D'ailleurs, je les vois bientôt, là, avec les...
M. Fitzgibbon : ...une
association pour le terroir québécois, la table ronde, là, je vais être avec eux
dans 10 jours, alors je vais... on va... Hein?
Une voix : Lundi.
M. Fitzgibbon : Lundi, lundi.
Je vais amener le sujet parce que c'est une question que je... qui est
intéressante, mais... Ma première réaction : Loi pour imposer une pénalité?
Pas sûr qu'on va aller là.
M. Beauchemin : Parce que,
bon, je pense qu'il y a la Loi sur la protection du consommateur qui serait
considéré à ce moment-là. Puis est-ce qu'on doit mettre, par exemple, un
chiffre? Est-ce que c'est huit places dans le restaurant? Est-ce que c'est deux
places? Est-ce que c'est un groupe de 15? Toute cette... toute cette
statistique-là, évidemment, mais... Mais c'est parce que c'est un... c'est un
enjeu que d'autres corps professionnels, des dentistes par exemple, eux, ont
réglé, c'est... ils peuvent le faire. Prendre rendez-vous chez le dentiste, il
ne va pas... ça te coûte 50 $. Donc, je me posais la question. Il y a
d'autres... d'autres petites business qui en arrachent aussi à cause de ça. On
parle des coiffeurs, des esthéticiennes, ce genre de commerce là. Quand on
regarde l'inefficacité que ça représente dans le système... J'avoue que, pour
les restaurateurs, c'est plus significatif parce que quelqu'un peut arriver
puis dire : Bon, bien, j'aimerais ça réserver une table de 8, puis le
faire à 3 restaurants en même temps, puis que le... c'est soi-même qui
décide, puis il ne se pointe même pas, il n'appelle même pas pour annuler,
totalement d'accord avec vous au niveau de la description du caractère, là,
mais... Mais il n'y a pas plus que juste essayer de les encourager, faire de la
publicité, des campagnes? Aux États-Unis, c'est monnaie courante. En Ontario,
c'est monnaie courante. Donc, pourquoi est-ce qu'on ne peut pas... Pourquoi ne
pas essayer de faire en sorte qu'on puisse aider une industrie qui... Là, on le
voit, là, ça coûte 49 000 $ par année par groupe restaurateur. Tu sais, je
m'explique, comme St-Hubert, eux autres, ils ne font évidemment peut-être pas
de réservation... mauvais exemple, mais, pour ceux qui ont plusieurs
restaurants, là, c'est... ce n'est pas un restaurant unique, là, au coin de la
rue qui va coûter... Mais pourquoi ne pas essayer de trouver une façon un petit
peu plus musclée, là, de...
M. Fitzgibbon : O.K. Bien,
premièrement... Je que c'est l'ARQ, là. C'est quoi, l'association?
M. Beauchemin : Oui.
M. Fitzgibbon : L'ARQ. ARQ,
moi... Moi, je suis ouvert, là, à discuter avec eux autres. Je pense que ce
sujet-là est un sujet... Je suis sensible à ça. Aucun doute. Je pense que,
considérant... Tu sais, après pandémie, les restaurants, là, ça débordait de
monde, là, c'était rendu plus compliqué un peu, là, parce que la récession ou
la... pas la récession, mais la... l'inflation a fait en sorte que les gens
sont plus parcimonieux dans le choix des restaurants ou d'aller au restaurant
ou non. Alors, il y a beaucoup de difficultés des restaurants aujourd'hui, je
le réalise. Ce n'est pas pour rien qu'on les rencontre lundi prochain, certains
restaurateurs. Alors, je vais... je prends note de votre commentaire. Et je
pense que ce serait intéressant d'en discuter avec l'ARQ. D'emblée, comme j'ai
dit tantôt, je ne suis pas convaincu qu'il faille... il pourrait avec une
mesure coercitive comme celle-là, mais en même temps, si le chiffre de 49 000
par année par restaurateur est le vrai, là, bien, je ne questionne pas Léger,
au contraire, bien, on va regarder ce qu'on peut faire, oui.
M. Beauchemin : Au niveau
législatif, ce n'est pas extrêmement complexe, pour votre information, c'est
l'article 13 de la Loi sur la protection du consommateur qui serait
modifiée simplement, là, donc juste pour vous simplifier le fardeau de la tâche
pour s'y rendre, mais, puis je suis content que vous alliez rencontrer l'ARQ,
c'est leur demande, ils vont clairement vous le... vous le verbaliser, c'est
clairement leur demande et puis ça les... c'est les conséquences pour plusieurs
de nos PME.
Je vous amène sur un autre sujet. Il me
reste 11 minutes. Parfait. Merci. On en a parlé tout à l'heure, on en a
parlé évidemment dans le contexte de la nouvelle taxe sur les gains en
capitaux, l'inefficacité que ça, ça va amener au niveau de l'entreprise en
général, et ça va affecter évidemment le repreunariat. Donc, plusieurs des
enjeux au niveau du repreunariat, c'est, bien, évidemment, le manque de suivi
dans la famille qui ne peut pas être au rendez-vous, etc., mais il y a aussi
évidemment tout l'aspect fiscal de la chose. Peut-être juste en entrée de jeu,
de votre perspective à vous, M. le ministre, est-ce que vous pourriez nous
donner, selon vous, le danger numéro un pour le repreunariat au Québec?
M. Fitzgibbon : Tu sais, on a
passé du temps avec l'école d'entrepreneuriat de la Beauce, là, le EEB, où j'ai
annoncé récemment, avec Janie Béïque, du Fonds de solidarité, un programme pour
rehausser... pas rehausser, un programme pour créer e la formation repreneuriat
qui n'est pas nécessairement de l'entrepreneuriat. Il faut être entrepreneur
pour reprendre, mais, pour reprendre, il faut avoir d'autres qualités, parce
que c'est complexe et c'est rare. Il y a plusieurs enjeux. Je pense que
l'enjeu, un des enjeux, c'est que les cédants, les entreprises qui veulent
céder souvent n'ont pas...
M. Fitzgibbon : ...pas ma
compréhension, mais ils ne savent pas comment s'y prendre, tu sais, un
entrepreneur... un entrepreneur qui est rendu en fin de carrière, 65 ans,
bon... il y a beaucoup... Il y a eu des sondages qui ont été faits, d'ailleurs,
je vais... je vais être public sur ça, au début du mois de mai, au congrès de
la... et j'ai de l'information que je ramasse, présentement, que je vais
colliger, et c'est un peu épeurant, là, parce qu'on a probablement, je l'ai dit
tantôt, mais... je pense que je me répète, là, mais plus de 30 000 entreprises,
entre 20 et 100 employés, qui vont être à vendre ou qui vont... qui vont être
cédées d'ici cinq ans. C'est énorme.
• (13 heures) •
Alors, il n'y a pas assez de repreneurs,
parce que... Bien, premièrement, au Québec, malgré ce qu'on peut penser, je
regarde les start-up, on est très fort en recherche fondamentale, mais on est
très faible dans les start-up. Alors, il faut inculquer le... il faut inculquer
le désir d'entreprendre, il faut que nos jeunes soient attirés vers ce
métier-là. Puis le repreneuriat, c'est encore plus compliqué, parce que le
repreneuriat... aux cédants... de ma carrière, avant de rentrer ici en
politique, j'étais pour une «family office» puis j'en ai fait quelques-uns, de
repreneuriats. Ça a pris un an. Par le temps que tu rencontres le cédant puis
que tu lui expliques qu'est-ce qui va arriver après, bon, oui, on va faire de
l'argent avec l'entreprise, on fait quoi après comme... planification fiscale,
financière, c'est complexe.
Alors, je pense qu'il y a un manque
d'outils et je pense qu'on doit utiliser le... comme étant un levier... a accès
à 1000 entreprises par année, c'est zéro impact... pas zéro impact, impact
minime par rapport au bassin. Alors, il faut bonifier l'accompagnement humain
des cédants. Il faut, en même temps, avec l'EEB et d'autres écoles de
formation, encourager nos jeunes à vouloir entreprendre, à vouloir acheter les
entreprises.
Puis l'argent est disponible, il y a des
«family offices», au Québec, les institutions financières, la Banque Nationale,
Desjardins, pour ne nommer que ceux-là, le Fonds de solidarité, le Fonds
d'action, Investissement Québec. L'argent est là, ce n'est pas de créer un
fonds pour ça, mais il faut avoir le contact, l'accompagnement humain, et ça,
on est déficients un petit peu, bien, déficients... ce qu'on fait, on le fait
bien, mais on ne le fait pas assez.
M. Beauchemin : En fait, si
je comprends, donc, c'est un manque de... c'est un manque de connaissance au
niveau des cédants, si je comprends bien, une partie de la raison pour laquelle,
ça, c'est un enjeu. Puis l'autre, c'est le fait que, si j'ai bien compris,
l'écosystème, il n'est pas aussi gros que l'offre de repreneuriat. C'est-tu ça
un petit peu?
M. Fitzgibbon : Bien oui.
Bien, en fait, au niveau des cédants, je pense qu'on doit avoir, on doit
développer un répertoire, on doit avoir une meilleure connaissance, qui vont
être les cédants et quand, dans la mesure où on peut. Parce que, souvent, on
réagit. On voit souvent des situations où... entreprise, le cédant dit :
O.K., là, je fais quoi... Royal LePage, mets une pancarte à vendre, là. Alors,
il faut être en amont de ça si on veut garder les compagnies québécoises.
Alors, il y a un travail à faire sur un
répertoire. Je parle des PME, je ne parle pas des grandes entreprises, des
répertoires, là, tu sais. Les chiffres, c'est quand même important, là, les...
on parle entre entre... entre 10 et 50 employés, juste ça, là, trois groupes,
là, on est 25 000... on est à 30000 entreprises... C'est beaucoup, là...
Alors, il faut trouver un répertoire, il faut être en amont pour essayer de
voir comment on peut travailler avec le cédant, prévoir le changement soit
intergénérationnel, soit d'autres entrepreneurs, et pour ça, ça prend un
repreneur. Et là, il y a un «mismatch», présentement.
M. Beauchemin : J'ai plein de
questions par rapport à ça, mais la question principale qui me vient à
l'esprit, c'est le fait que ça va prendre, donc, plus que juste un
entrepreneur, ça va prendre des entrepreneurs, évidemment, ça va prendre des...
des Champlain Capital, de ce genre aussi de joueurs là qui seraient prêts à
participer.
Je vois évidemment que, par l'action
gouvernementale, on a plus un intérêt à jouer avec le Fonds de solidarité, les
entreprises un petit peu plus reliées à l'appareil gouvernemental. Est-ce qu'il
y a une ouverture d'esprit de la part du gouvernement à, justement, aider,
déjà, l'écosystème, si on peut dire, dans le... à Montréal ou au Québec en
général, qui pourrait donc être un facteur pour stimuler le... bien, en fait,
être... répondre présent, là, au problème de repreneuriat?
M. Fitzgibbon : La réponse,
c'est oui, parce que... je regarde une feuille, là, je n'ai pas mes lunettes,
mais j'ai fait inventorier ici les fonds d'investissement, vous ne voyez rien,
là, mais...
M. Beauchemin : Est-ce qu'on
pourrait avoir...
Des voix : ...
M. Fitzgibbon : On va le
donner. Ça, c'est la... voyons, le napperon de tous les fonds d'investissement
qu'Investissement Québec, soit dans leur fonds propre ou par le ministère, on
supporte. On a augmenté de façon significative... le fonds que vous allez voir
sur ce...
13 h (version non révisée)
M. Fitzgibbon : ...ce
tableau-là. Sur un axe, on parle de préamorçage, amorçage, démarrage
post-démarrage et croissance, expansion, rachat, qui est le repreneuriat. Puis
de l'autre bord on parle de secteur agroalimentaire. Alors, on a une bonne idée
de ce qui existe. Et je suis fier de dire qu'on a augmenté de façon
significative le nombre d'intervenants, le nombre de fonds. Et c'est ça qu'il
faut faire. Novacap que vous avez mentionné, c'est un très bon fonds, mais ils
ne toucheront pas à ça, là. Novacap ne touchera pas à... Non, Novacap... Parce
que moi, c'est segmenté, là. Il faut comprendre qu'est-ce qui va arriver. On
présume qu'il y a 300 entreprises de 500 employés plus qui vont
changer de main d'ici cinq ans. Alors ça, c'est du Novacap.
M. Beauchemin : Oui.
M. Fitzgibbon : On a 2200 entreprises,
entre 100 et 500. Ça, là, d'après moi, c'est Investissement Québec. Il y en a
2000. C'est beaucoup, 2000. Et entre... entre cinq et 50, là... je l'ai dit
tantôt. Alors, moi, je pense qu'il faut trouver... Au niveau de l'argent, il
faut en créer d'autres sur l'axe de droite, pour le rachat, il y en a quand
même pas mal, là. Novacap est là, vous avez raison, mais si Novacap s'en vont,
on a Perth Systems, on a Expan, on a Highlander, on a Idealist, on a MKB, on a
Norea qui est le fonds de la Banque Nationale, Teralift, BNA, Tagar, on en a
plusieurs. Je ne suis pas trop inquiet que l'argent n'est pas disponible. Où je
suis plus soucieux, c'est comment est-ce qu'on organise le maillage, comment
est-ce qu'on organise que le repreneur connecte avec... le repreneur connecte
avec le cédant puis que tout le côté ressources humaines soit là. C'est ça, l'enjeu.
Et c'est ce que je pense que le CETEQ, qui est un organisme qui a été créé il y
a plusieurs années. Il y a combien de temps, là, CETEQ? C'est-tu vous autres
qui ont fait ça?
Une voix : ...
M. Fitzgibbon : Ça fait
longtemps. Alors, là... Alors, CETEQ, on l'a, l'organisme, nous, pour s'occuper
des ressources humaines. Mais ça, c'est pour... Il n'y a pas... Il n'y a pas
assez d'impact selon moi.
M. Beauchemin : Bien, moi, je
pense qu'effectivement ça, c'est une bonne idée, qu'il y ait un colloque, plus
d'information, d'avoir des groupes à l'intérieur de l'appareil gouvernemental
qui pourraient en faire la promotion, ça aiderait. Mais je pense qu'il y a...
effectivement, il y a une opportunité, il y a une opportunité autant pour de
plus jeunes entrepreneurs au Québec, mais aussi pour le gouvernement, là, d'être
au rendez-vous et pour aider. Puis ça, ça m'amène à mon point... à mon autre
point. Je regarde le temps qui file, je pense que ça va être mon dernier... Un
des éléments, en fait, qui... qui... qui ralentit un peu le repreneuriat, c'est
évidemment la confiance que les entrepreneurs ont dans l'économie du Québec et
la confiance que les entrepreneurs ont dans l'ensemble de ce qu'ils regardent
autant au niveau industriel, au niveau aide gouvernementale, au niveau... etc.
Et puis encore une fois, comme je vous ai mentionné, j'aime beaucoup les
sondages, il y a le... un sondage qui est sorti il n'y a pas si longtemps de ça
qui mentionnait comme quoi que le baromètre des affaires, là, qui...
rétrospectives pour 2023, tous secteurs confondus, la perspective de nos PME,
elle est... bien, elle est à son plus bas depuis 15 ans, nonobstant 2020,
l'année du COVID, là. On n'a jamais été aussi bas depuis 15 ans. Il y a
plusieurs facteurs qui semblent être indiqués comme étant les causes, là. Mais
je voulais vous entendre là-dessus parce que ça, c'est quelque chose qui est
mentionné par plusieurs groupes, là. Qu'est-ce que vous, vous en pensez au
niveau, là, du... de la perspective d'affaires au Québec?
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, je pense que le Québec, on est... on est distinct, le Québec... Moi,
je pense... Moi, je pense que... Tu sais, on pourrait... l'attractivité du
Québec pour des investissements directs étrangers, et je vous dirais que, sur
ce compte-là, on a fait en quatre ans, ce qui a été fait 15 ans avant, les
investissements plus que doublés. Donc, on a, je pense, un climat qui permet aux
entreprises étrangères d'être confortables ici, au Québec, pour investir. Ça,
je pense qu'on l'a démontré clairement. Maintenant la force... les forces vives
ou la richesse collective... aussi être fonction de nos entreprises
québécoises, à détentions québécoises qui vont pouvoir prendre de l'ampleur. On
a parlé tantôt des investissements en entreprise. Bon, ça, ça inclut l'international
et ça inclut le domestique. Moi, je ne dirais pas que le Québec a perdu en
termes de promouvoir l'investissement des entreprises québécoises au Québec, je
pense que les entreprises québécoises font très bien. Il y a des... Il y a des
sondages qui sont faits, la FCEI entre autres, là, qui sont des lobbyistes font
état de choses qui sont peut-être problématiques. M. Vincent n'arrête pas de
dire qu'on taxe trop nos PME. Bon, on ne les a pas augmentées au moins,
contrairement à d'autres places. Alors, il n'y a rien de parfait. Mais moi, je
ne pense pas... au contraire, nos indicateurs, mes indicateurs... sur le
terrain, le climat d'affaires, au Québec, est négatif, moi, je pense, c'est
positif, là.
M. Beauchemin : Bien, ce n'est
peut-être pas le climat, mais c'est la perspective de...
M. Beauchemin : ...donc est-ce
que je veux prendre le risque d'investir au Québec dans le contexte... est-ce
que c'est macroéconomique? Donc... Mais n'empêche que c'est vraiment la
résultante d'un sondage d'entrepreneurs québécois, de gens qui regardent le
Québec pour investir au Québec. Le baromètre est à son plus bas, à son plus bas
depuis 15 ans.
• (13 h 10) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
C'est tout le temps que nous avions. Maintenant, je suis rendue à la période
d'échange avec la partie gouvernementale et je vais céder la parole au député
d'Abitibi-Est.
M. Dufour : Merci, Mme la
Présidente. Premièrement, permettez-moi de souligner... parce qu'on le voit des
fois dans certaines commissions, mais la civilité des échanges qui se passent
ici depuis mardi. Donc, je pense que c'est important de le souligner, de voir
qu'on est capables d'avoir des belles discussions constructives malgré des fois
des questions qui sont un petit peu plus piquantes pour le ministre qui a à
répondre à ces questions-là.
Avant d'entamer la question de la partie
gouvernementale, je pense que c'est important de mentionner un élément... très
intéressant, pour les gens qui nous écoutent, au niveau de la commission, c'est
les différents fonds dans lesquels le gouvernement est impliqué. Et ça, je
pense que c'est important de le préciser pour démontrer un peu l'accompagnement
qui se fait au niveau de nos entreprises au niveau du Québec. Permettez-moi
d'en faire une énumération, je pense que c'est important de le préciser, puis,
par la suite, on ira sur la question.
Un des fonds les plus importants pour nos
PME vient naturellement du fonds qui était dans les CLD autrefois, mais
aujourd'hui, c'est souvent davantage des MRC, au niveau des secteurs
économiques, c'est le Fonds local d'investissement, ce qu'on appelle les fameux
FLI. Donc, c'est un outil vraiment intéressant pour les PME. Donc, si les gens
nous écoutent... qui ont des... des fois, qui ont des besoins, bien, c'est un
des fonds les plus simples à aller chercher et à travailler avec nos MRC, avec
nos anciens CLD. Donc, c'est quelque chose de très intéressant.
Vous avez d'autres programmes, le
Programme d'aide à l'entrepreneuriat qui existe aussi, le Programme d'appui au
fonctionnement d'organismes de développement économique, le Programme d'appui
aux projets de développement économique, qui vient donner, encore là, d'autres
possibilités. Vous avez le Programme d'appui au positionnement des alcools
québécois, le Programme de soutien à l'économie sociale. On en a parlé un petit
peu tantôt, mais il y aura un volet, cet après-midi, sur l'économie sociale. Je
pense qu'on n'ira pas là ce matin. Le Programme de soutien aux organismes de
recherche et d'innovation, le PSO. Vous avez le Programme de soutien à la
production de gaz naturel renouvelable. Vous avez aussi le programme Novo Science.
Et puis, après ça, si on regarde, dans les organismes accompagnateurs comme
Investissement Québec, vous avez le Programme d'appui à la rétention des
entreprises stratégiques et à l'aide d'urgence, vous avez le Programme
d'immobilisation et d'entrepreneuriat collectif, vous avez le programme Essor,
que, quand même... que les entreprises, des fois, en plus grande difficulté
vont vraiment utiliser. Vous avez le Programme de soutien à la
commercialisation et à l'exportation, le Programme de capitalisation des
entreprises de l'économie sociale, le programme Impulsion PME, le programme
Innovation. Et on tombe aussi dans des mesures de d'autres programmes comme le
Fonds Écoleader, le Fonds Capital Ressources naturelles et énergie, le Fonds de
soutien à l'innovation en santé et en services sociaux, des mesures pour la
décontamination et la valorisation de terrains stratégiques, le programme de
certification de terrains industriels, le programme d'indemnisation et
d'interdiction de recherche et de production d'hydrocarbures. Vous avez aussi
le programme de soutien au déploiement de stations de ravitaillement en gaz
naturel comprimé, le programme d'aide financière pour l'implantation de
dessertes en gaz naturel liquéfié au bénéfice des établissements industriels n'ayant
pas accès au réseau gazier, des stages d'innovation en entreprise. Et vous avez
aussi des mesures fiscales comme des congés d'impôt pour le revenu pour les
nouvelles sociétés dédiées à la commercialisation, congé fiscal pour les
chercheurs étrangers, congé fiscal pour les experts étrangers.
Ça vous donne un peu le portrait de la
situation du Québec au niveau des programmes qui existent. Donc, je pense que
l'accompagnement, il est là. Il est intéressant de voir qu'il y a une panoplie
de programmes pour donner un coup de pouce à différents secteurs d'activités
économiques pour justement aider au développement économique.
À la lumière de ce que je viens de
mentionner et l'information que je viens de transmettre, quand même, très
sommairement mais très rapidement, selon vous, comme ministre, est-ce qu'on a
la structure des programmes nécessaire pour supporter la croissance des
entreprises, tant au niveau de nos PME qu'au niveau régional? Est-ce... On le
voit, là, ce n'est pas le manque de programmes qui est là, mais est-ce que
l'ensemble de ces programmes-là ont leur utilité pour, justement, permettre,
justement, à nos entreprises de...
M. Dufour : ...passer au
travers des crises comme on vient de vivre avec la pandémie, entre autres.
M. Fitzgibbon : Je pense que
c'est une excellente question, de discuter de l'efficience des programmes du
gouvernement. Et je pense que, tu sais, vous avez fait référence aux différents
programmes ou aux fonds d'investissement, tantôt, je faisais référence au
député, je vais présenter le fameux tableau où je montre tous les fonds
d'investissement. Et je suis heureux de voir qu'on a pratiquement doublé le
nombre de fonds.
On a Investissement Québec qui a augmenté
de façon importante, à peu près 50 % sur une base annuelle, le nombre
d'interventions, interventions dans nos PME, la plupart des PME en bas de
100 employés. Et la question... le référencement. Parce qu'un des enjeux
qu'on a, c'est que plus il y a de programmes puis de fonds, plus ça devient
mélangeant pour l'entrepreneur. Et une chose que j'ai réalisée, il n'y a pas
bien, bien longtemps, c'est de dire l'entrepreneur, souvent on parle des
crédits d'impôt, comment ça marche, les fonds, où je vais, alors la création du
poste d'innovateur en chef, le poste de Luc Sirois, c'est exactement pour ça
qu'on l'a fait. Pour pouvoir... Parce qu'au début, je me suis dit : O.K.,
là, il y a trop de programmes, on va tout mettre ça ensemble, un gros
programme, ça va être plus facile à gérer. Non, parce que là, on a des régions,
on a des secteurs industriels, alors si on... tout mis ça dans la même mouture,
on va... on va en échapper. Alors, au contraire, on a maintenu les différents
programmes en place, mais il faut que le groupe qui est sous M. Sirois...
Alors, M. Sirois, il n'a pas une grosse organisation. On a créé le Conseil
d'innovation du Québec, je pense qu'il y a 20 personnes présentement qui
travaillent avec M. Sirois. Leur travail, c'est de faire le référencement.
Donc, si... Moi, ça m'arrive souvent... des emails, on a des textos, parle à M.
Bahan, parle à mes conseillers politiques. Alors, ce qu'on fait, c'est qu'on
réfère ces gens-là au Conseil d'innovation qui s'occupe de s'occuper de nos
PME. Puis ils vont les référer aux bons endroits. Mais ça, c'est très important
parce que... Puis on essaie même d'avoir une version peut-être IA, version web
de ça. Il faudrait que les entrepreneurs puissent avoir accès aux différents
programmes, aux différents fonds. Alors, je pense qu'on... Moi, je suis
satisfait qu'on ait mis les bons programmes, les bons fonds en place. Il faut
juste travailler pour l'efficience de pouvoir accéder à ces fonds-là. Tantôt,
le député me posait la question de l'intelligence articifielle. On a beaucoup
de choses qui sont bien faites, mais il faut accéder aux entreprises. On a 260
000 entreprises, il y en a peut-être 100 000 là-dedans, là, qui sont des
entreprises qui bénéficieraient de l'IA ou de l'accompagnement de la
productivité innovation. Alors, il faut... il faut y accéder, à ces entreprises-là.
Et je pense que là, il faut faire un meilleur travail... il faut continuer à
faire meilleur travail pour être sûrs qu'on y accède tous. Parce que je pense
qu'on... l'argent et les ressources humaines sont disponibles, il faut juste
les mettre en disponibilité.
M. Dufour : Il y a d'ailleurs
une étude canadienne qui a démontré que la manière la plus efficace de soutenir
des PME consiste souvent à associer un soutien financier à des
services-conseils. Dans le domaine de l'intelligence artificielle, possiblement
que c'est un des éléments pour les PME qui voudrait peut-être se développer à
partir de ce volet-là, ou encore là y aller sur la vente en... la vente par
internet ou quoi que ce soit. Je pense que pour les petites PME de quelques employés,
c'est souvent un enjeu majeur. Donc, est-ce que vous le voyez potentiel, ce
côté-là de... d'investir davantage dans le service-conseil?
M. Fitzgibbon : Oui.
D'ailleurs, on voit la limite du programme de l'OTN, le fameux OTN, là,
Offensive de transformation numérique. On a mis en disponibilité
240 millions à date pour aider les entreprises qui veulent se numériser ou
avoir... passer par le chemin critique. Et ce qu'on voit, c'est qu'on a accédé,
je pense, aujourd'hui à peu près 20 000 entreprises. Bon, sur 260
000 entreprises qui existent, là, ce n'est pas toutes les entreprises qui
ont besoin de IA... PIA. Mais, tu sais, je vais donner un chiffre au hasard,
là, on n'a pas les données... c'est peut-être 100 000. Il en reste 80 000.
Une des difficultés qu'on a, c'est de
trouver les gens. Parce que ce qu'on fait, ce n'est pas... ce n'est pas le
ministère de l'Économie ou ce n'est pas Investissement Québec qui voit les 20
000 entreprises. On sert d'organisme. On se sert de l'AQT, par exemple, au
niveau technologie, on se sert de l'ITHQ pour les restaurants, on se sert du
BIM pour la construction. On prend des organismes qui, eux, ont des tentacules
dans les entreprises pour aller les convaincre de dire : Embarquez dans le
programme, on va vous embarquer sur le chemin critique pour trouver comment on
va se numériser. Ça prend des ressources humaines pour accompagner ces gens-là.
Puis souvent ce qu'on voit au Québec, là, il faut travailler sur ça, c'est
qu'on n'a pas totalement... on n'a pas accès à des ressources qui vont pouvoir
accompagner les entreprises. Donc, on doit travailler sur ça. Et notre
collègue, le ministre du du Travail, quand on regarde les bassins d'emploi
qu'on doit créer pour pouvoir maintenir notre productivité, un des bassins, c'est
services-conseils IT largement définis. Alors, c'est pour ça qu'on va continuer
avec les crédits d'impôt pour...
M. Fitzgibbon : ...de la
technologie, puis c'est eux qui vont pouvoir accompagner les entreprises sur le
chemin critique. Donc, on a identifié comment on doit résoudre ça, il faut
maintenant exécuter en dotant le Québec de ressources qui vont pouvoir
accompagner les entreprises, effectivement.
• (13 h 20) •
M. Dufour : Avec l'évolution
rapide qui se passe dans le marché économique, veux veux pas, est-ce qu'au
ministère on identifie les PME qui ont des forts potentiels de croissance?
Est-ce qu'on a une charte un peu des PME qui ont plus de potentiel que d'autres
de réussite ou de passer au travers? Puis, veux veux pas, on le sait, le
domaine des petites et moyennes entreprises est un domaine qui évolue. On a
déjà eu des vendeurs de lait aux portes de maisons. Aujourd'hui, ça n'existe
plus. Est-ce qu'on a quelque chose par rapport à ça qui permet, justement, au
ministère de voir un peu l'avenir au niveau de ces entreprises-là?
M. Fitzgibbon : Je pense que
c'est difficile, pour le ministère ou pour Investissement Québec, considérant
le nombre d'entreprises qu'on a au Québec, 260 000, qui est inventorié. Ce
serait très difficile d'avoir un répertoire, de dire quelles sont celles qui
vont réussir.
On le fait plutôt à l'inverse. Ce qu'on
fait, c'est qu'on se dit : Trouvons les créneaux industriels ou services
qui sont porteurs pour le Québec, ce qu'on appelle la fameuse zone
d'innovation. Votre collègue à votre droite est impliqué directement avec moi
sur ce projet-là. Et dans nos zones d'innovation, une des thématiques qu'on a,
c'est que, oui, on trouve une thématique où va être performants, transition
énergétique, le quantique, la microélectronique, il y aura un jour l'aluminium
vert, il y aura un jour l'aéronautique, qui est déjà présente. Alors, quand on
crée ça, on doit aussi s'assurer que nos PME vont s'intégrer dans la chaîne de
valeurs. L'aéronautique, c'est un bon exemple. L'aéronautique, on est
troisième dans le monde après Toulouse ou Seattle. On réclame ça, puis ça fait
20 ans qu'on est comme ça, puis on veut que ça continue. Mais ce qui n'est
pas facile, c'est d'intégrer les PME là-dedans. Par exemple, Airbus fait le
A-220 qui est pas mal un des bons avions au monde présentement, mais il y a
moins de 30 % qui est aligné au Québec parce que les... viennent de
l'extérieur. Alors, la clé pour le gouvernement, c'est de mettre en lumière
ou... pas de mettre en lumière, mais mettre des incitatifs, des programmes qui
vont faire en sorte qu'on va intégrer nos PME dans cette chaîne
d'approvisionnement. La filière batteries, c'est un bon exemple. Le fait qu'on
ait Northvolt à Saint-Basile, le fait qu'on ait POSCO-GM à Bécancour, bien, il
y a beaucoup d'entreprises, des PME, qui vont grandir avec ça. Alors, on veut
que nos PME puissent en profiter.
Donc, on travaille ça, des créneaux
stratégiques, des zones d'innovation, mais on ne peut pas tout couvrir. Donc,
conséquemment, ça prend des programmes qui sont transversaux pour les autres
secteurs industriels où on n'a pas nécessairement identifié comme étant des
secteurs qu'on va mettre comme zones d'innovation. Et Investissement Québec et
tous les fonds qu'on a ici... Les fonds qu'on a ici, qu'est-ce qu'on fait, le
gouvernement, c'est qu'on met de l'argent là-dedans, on investit avec les
fonds, donc c'est du capital qu'on investit, mais on est patient sur notre
retour. Donc, on encourage les entrepreneurs ici à travailler avec les PME.
Donc, on a ces fonds-là, on a des programmes de productivité et innovation qui
font en sorte qu'on peut couvrir toute la panoplie de nos PME. Alors, le rôle
du gouvernement, c'est deux... d'identifier les PME, mais il faut mettre des
programmes en place pour que les PME qui veulent augmenter leur productivité
puissent le faire et en plus imposer des zones d'innovation où, là, clairement,
on veut que la chaîne d'approvisionnement inclue non seulement les... mais
aussi les PME.
M. Dufour : Merci. Je vais
passer la parole à mon collègue de Bécancour, Mme la Présidente. On parle des
zones d'innovation puis je sais qu'il est un des privilégiés. Donc, allez-y.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député, la parole est à vous.
M. Martel : Merci. Mais ce
n'est malheureusement pas de ça que je voulais parler. Il reste à peu près six
minutes. Il y avait deux choses que... deux sujets que je voulais parler. Je
vais revenir tantôt sur le débat des grandes entreprises, est-ce que c'est bon
pour le Québec ou... Mais l'autre chose, je trouvais ça intéressant, la
discussion que vous aviez avec le collègue tantôt de Marguerite-Bourgeoys sur
le nombre d'entreprises à transférer dans les prochaines années. Premièrement,
juste comme observation, là, qu'on ait ces données-là au sein du ministère, je
trouve que c'est une fleur, un peu, au ministère d'être capable d'avoir des
données comme ça pour aider le ministre ou le politique à prendre des
décisions, mais je trouve ça impressionnant qu'on soit aussi précis que ça dans
ces données-là.
Je me mettais dans la peau de mon ancien
travail de diriger un CLD, puis, tu sais, vous disiez : Il faut réfléchir,
il faut trouver des moyens. Il y en a 30 000, là, en bas... Là, je me
disais : Aïe, c'est une charge qu'on se met sur ses épaules, ça. Tu sais,
par rapport à...
M. Martel : ...on ne peut
pas... on ne peut pas... Oui, on peut aider à développer un esprit un peu plus
entrepreneurial, mais ce n'est pas évident. Puis là, je me disais, c'est quoi,
la conséquence? Puis c'est un peu philosophique, là, ça serait quoi, la
conséquence d'être moins supportant ou interventionniste dans ce genre de...
dans cette actualité-là, là, des transferts d'entreprises?
M. Fitzgibbon : Bien, je
pense que... transferts d'entreprise, ça touche la P, la M, et même la guerre
d'entreprise. Un, les effets de ne pas être en amont pour pouvoir prévoir d'une
certaine façon ce qui va arriver, c'est qu'il va y avoir des pertes de
détentions québécoises. Je pense que le climat au Québec à cause de nos
universités, à cause de l'énergie, à cause de nos ressources naturelles, il y a
des secteurs qui attirent beaucoup d'étrangers. On le voit d'ailleurs avec
beaucoup d'investissements étrangers au Québec depuis plusieurs années. C'est
bon, mais il faut faire attention, parce qu'on doit aussi s'assurer qu'on
maintienne, là, des tensions. Alors, un des risques, c'est qu'on perde des...
québécoise.
Le deuxième risque, c'est qu'on perde
aussi la compétitivité. Parce que, dans le repreneuriat, je l'ai vu une couple
de fois dans mon ancienne vie, souvent, le cédant, bon, veut se faire payer, le
repreneur n'a pas nécessairement les moyens financiers, donc va endetter
l'entreprise pour pouvoir payer le cédant. Et conséquemment, le levier
financier de l'entreprise est tel qu'il n'y a pas grand place pour investir
dans la productivité. Alors, il faut... là, on revient au repreneuriat. Alors,
il faut, je pense, s'assurer que nous ayons les fonds disponibles, nous ayons
le capital disponible pour s'assurer qu'on n'impacte pas négativement
l'entreprise.
Bon, la question devient à ce
moment-là : Est-ce qu'on est libertarien et on laisse le privé s'occuper
de nos entreprises ou on est super interventionniste, Union soviétique, on veut
tout contrôler ou la Chine? Le débat, puis je l'ai dit constamment avec le
ministre des Finances, il est plus libertarien que moi un peu de par sa nature,
alors on se dit... Il faut... il faut patauger là-dedans, là. On ne veut pas
être libertarien parce que le Québec est déficient par rapport à d'autres
juridictions depuis 20, 25 ans. Donc, on veut bonifier notre productivité,
mais, de l'autre bord, si on est trop interventionniste, c'est nous qui allons
décider ce qu'on va faire, ce qui n'est pas nécessairement bon. Ce n'est...
elle n'est pas simple. Moi... moi, je suis un de ceux qui est... notre patron
peut être plus interventionniste, le ministre des Finances, plus libertarien,
j'essaie... entre les deux. Puis on a tous... on a tous raison, là... Alors, iI
faut trouver une façon d'intervenir, mais pas trop, mais, si on ne le fait pas,
je pense qu'on est... on a une base qui est faible.
M. Martel : Mais ce qui est
intéressant, c'est d'avoir les données justement pour être capable de prendre
ces décisions-là. L'autre chose, et je respecte le point de vue de Québec
solidaire, mais c'est sûr qu'il y a une différence fondamentale à l'égard de la
grande entreprise, notre formation politique... Puis je prends juste... tu
sais, je la connais un peu, votre opinion, là, je vous pose la question, mais
je prends juste, chez nous, par exemple, ABI, là, il y a beaucoup d'autres
entreprises qui viennent... mais je regarde ABI, l'impact que ça a sur les
petites et moyennes entreprises aux alentours. Je ne le sais pas, combien
d'entreprises. Tu sais, on... c'est parce qu'on peut défendre la PME, mais la
PME elle existe souvent pour rendre service à la grande entreprise. Ça fait que
je pense qu'il ne faut pas... quand on fait de l'analyse de la grande
entreprise, il ne faut pas juste regarder combien qu'il y a d'employés, là,
puis c'est quel salaire qu'ils ont. Il faut regarder toute la tache d'huile que
ça fait dans... à l'alentour. Puis je reviens à l'ABI, ils ont été en lockout
un peu plus qu'un an et demi, si vous saviez, oui, comment que ça a eu des
répercussions au niveau économique.
M. Fitzgibbon : Non, je suis
entièrement d'accord avec vous... prendre la conclusion...
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
n'y a plus de temps, je suis désolée, le bloc d'échange étant terminé, compte
tenu de l'heure, la Commission suspend ses travaux jusqu'à 14 h 45 où
elle entreprendra l'étude du volet Économie, Économie sociale, des crédits
budgétaires du portefeuille économie, innovation et énergie. Merci, tout le
monde.
(Suspension de la séance à 13 h 30)
14 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 14 h 45)
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'économie
et du travail ouverte. Donc, la commission est réunie afin de procéder à l'étude
du volet Économie, économie sociale des crédits budgétaires du portefeuille
Économie, innovation et énergie pour l'exercice financier 2024-2025.
Alors, c'est une enveloppe de 30 minutes qui est allouée pour l'étude des
crédits.
Alors, Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a
des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme D'Amours (Mirabel) est remplacée par Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice); Mme Dufour (Mille-Îles) est remplacée par Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce); et M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve) est remplacé par
M. Bouazzi (Maurice-Richard).
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait,
merci. Alors, comme on procède, là, habituellement, on va procéder par blocs d'échange,
donc, incluant les questions et les réponses, donc on porte attention à ne pas
donner les réponses trop longues, donc, pour bien respecter le temps de tous.
Et la mise aux voix de ces crédits sera effectué à la fin du temps qui est
alloué, c'est-à-dire vers... bien, pas vers mais à 15 h 15
précisément. Merci.
Alors, je vais céder, maintenant, je
pense... c'est au groupe... Oui. Prête à reconnaître la première intervention
de l'opposition officielle. Donc, c'est Mme la députée Notre-Dame-de-Grâce.
Alors, la parole est à vous, madame.
Mme McGraw : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Et je tiens, d'abord, à vous saluer, ainsi que le ministre et
les fonctionnaires, ainsi que les collègues de la banque ministérielle, et,
évidemment, les collègues des autres formations en opposition. C'est un plaisir
pour moi de pouvoir participer. Et c'est vraiment un moment, on va le
souligner, historique dans le sens que c'est la première fois que le Québec a
un ministre délégué... dédié, je devrais dire, à l'économie sociale. Et je
trouve que ça a été une belle initiative, que je voulais souligner.
Et bien que les gens, les Québécois ne
reconnaissent ou ne connaissent pas nécessairement cette terminologie, l'économie
sociale est partout au Québec, et ce, depuis des décennies. D'ailleurs, le
Québec compte plus de 1 200 entreprises en économie sociale, qui
représentent globalement un chiffre d'affaires de 47,8 milliards de
dollars. Et ces entreprises procurent un emploi à plus de 220 000 personnes.
Alors, je voudrais commencer, parce que c'est une première, pour... par
demander au ministre une question plutôt générale mais non moins importante :
Quelle est sa vision? Quelle est la vision du ministre délégué en matière d'économie
sociale? Quel legs voudrait-il laisser aux générations futures? Qu'est-ce qu'il
souhaite qu'on retienne de son passage à l'économie sociale?
M. Skeete : Bonjour, chère
collègue. Merci pour la question. Je me permets aussi de saluer Mme la
Présidente et les collègues de la partie gouvernementale. Vous savez,
honnêtement, je ne me lève pas le matin avec la prétention de penser que je
vais laisser un legs dans l'économie sociale. Je me lève le matin pour m'assurer
que les gens du milieu soient accompagnés dans la mission qu'ils ont, de rendre
pérein l'économie sociale et de continuer le leadership que le gouvernement du
Québec a fait part il y a plus de 10 ans maintenant quand on a créé la Loi
sur l'économie sociale. Vous savez, c'est un secteur qui est innovant, un
secteur qui est dynamique mais qui n'est pas assez connu. Alors, je vous
dirais, ma priorité, si vous me demandez c'est quoi, ma priorité, ça serait
surtout de faire rayonner et de faire mieux connaître ce modèle économique
important pour l'avenir et que je pense qui est très enligné sur les valeurs
contemporaines et ce que les Québécois recherchent davantage.
Mme McGraw : Merci, M. le
ministre. Alors, on continue. Quel... Donc, on va passer, bon, de la vision aux
gestes. Qu'est-ce que le ministre, depuis qu'il est responsable, depuis octobre
dernier... Qu'est-ce qu'il fait pour stimuler et faire rayonner, justement, l'économie
sociale au Québec? Est-ce qu'il a mis en place des programmes suite à la loi,
suite à son... sa nomination? Quelles initiatives ont été réalisées au Québec
depuis qu'il est en poste qu'il voudrait mettre en valeur?
M. Skeete : Donc, le
gouvernement s'est doté d'une loi-cadre. Dans cette loi-cadre, on doit créer un
plan d'action qui est...
M. Skeete : ...à tous les
cinq ans. Le dernier plan d'action date de 2020 et il est valide jusqu'à 2025.
Donc, je m'occupe au quotidien de non seulement répondre au plan d'action
gouvernemental en économie sociale qui a été mis en place en 2020, mais je
veille aussi à la prochaine itération qui va avoir lieu en 2025. C'est ce qui
occupe la majorité de mon temps.
• (14 h 50) •
Mme McGraw : Parfait. Alors,
est-ce que... est ce qu'au niveau des priorités... On comprend que l'économie
sociale, c'est un dossier transversal, si je comprends bien, à part du
ministère de l'Économie, Innovation, Énergie. Il y a 12 autres ministères au
secrétariat qui sont impliqués selon le comité interministériel. Est-ce que le
ministre a eu... Est-ce qu'il fait valoir ce dossier-là au sein de son de son
gouvernement, au sein du Conseil exécutif? Est-ce qu'il fait valoir ses enjeux,
ses dossiers? Et est-ce qu'il a des rencontres, justement, là-dessus, avec ses
collègues précisément sur l'économie sociale?
M. Skeete : Bien, la réponse
courte, c'est oui, assurément. Je vous dirais... Je donnerais deux exemples. Un
exemple, ça serait sur le comité interministériel qui a été créé par mon
collègue le ministre des Services sociaux. C'est un comité interministériel qui
a été créé pour suivre le dossier de l'itinérance, un problème grandissant et
sur lequel on s'est donné comme mandat d'essayer de trouver des solutions. Et
moi, mon rôle dans ce comité-là, c'est d'apporter le point de vue de... les
solutions que peuvent apporter les entreprises d'économie sociale. Un autre
exemple, ça pourrait être dans le dossier de l'habitation. Je participe, avec ma
collègue la ministre de l'Habitation, pour parler du rôle des coopératives en
habitation et quel rôle qu'ils peuvent jouer pour nous aider à nous sortir des
enjeux qu'on a, reliés à la crise du logement. Voilà, deux exemples.
Mme McGraw : Bien, justement,
sur le sujet de l'habitation, du logement, on a annoncé hier... Bien,
d'ailleurs, aujourd'hui, dans Le Devoir, on a parlé des grandes villes qui
veulent miser davantage sur l'économie sociale pour ce qui a trait des
solutions à la crise du logement, donc se trouver vraiment au sein des
coopératives. Est-ce qu'on a pensé peut-être... Donc, les villes s'y mettent?
Est-ce qu'il y a une approche... Est-ce que vous envisagez... Est-ce que le
ministre envisage une approche d'économie sociale justement pour faire face à
la crise du logement?
M. Skeete : Bien, pour moi,
l'économie sociale, c'est un modèle économique qui peut nous aider avec
beaucoup de problèmes sociaux, mais aussi d'enjeu social, et nous permettent à
résoudre certains défis économiques. Alors, l'économie sociale, c'est une façon
de travailler qui est différente, innovante et peut s'appliquer à différentes
sauces. Dans le cas de l'habitation, moi, je salue l'initiative des villes. Je
pense que les coopératives, l'économie sociale, c'est effectivement un beau
modèle pour répondre certains problèmes qu'on peut trouver en habitation. Et je
salue l'ouverture des villes de le faire. Nous, notre notre travail, c'est
justement d'orienter le milieu, que ce soit le milieu de coopérative ou le
milieu d'économie sociale, les mobiliser vers une vision commune pour les aider
à mieux répondre à ces défis de société là.
Mme McGraw : Pour y mettre
plus de concret, donc, dans vos discussions avec vos collègues, les... les
ministères, les ministres de l'Habitation et Municipalités, est-ce que vous
pouvez nous donner plus de détails là-dessus? Justement, on est en crise, donc
le ministre dit que c'est au gouvernement du Québec de donner les orientations,
mais est-ce qu'on peut aller plus loin, savoir plus de détails, puisqu'on est
en mode crise, pour voir quelles seraient les solutions? Je voudrais même juste
citer un rapport du Chantier d'économie sociale qui parle justement de cet
enjeu-là et que pour venir en complémentarité à l'État de trouver, de mettre en
œuvre des solutions, l'approche économie sociale. Alors, il parle des OBNL, des
coopératives de logement qui offrent déjà des solutions à la crise du logement,
que ce soit la construction d'unités neuves ou par l'acquisition et la protection
des logements actuellement abordables. Mais il souligne, d'ailleurs, suite au
budget, des drapeaux rouges pour l'employabilité au sein d'un budget qui ne
reconnaît pas les solutions collectives, dont dans le domaine du logement,
justement.
Alors, je voudrais entendre le ministère
plus... de façon plus détaillée là-dessus.
M. Skeete : Bien, vous savez,
une des premières choses que j'ai mis en place quand j'ai reçu la
responsabilité de l'économie sociale, c'était de faire en sorte que l'économie
sociale pourrait être déployée comme modèle pour aider le gouvernement à
répondre à des enjeux de société, notamment l'habitation. Une des premières
choses que j'ai fait avec le Chantier d'économie sociale, c'est d'organiser des
rencontres avec eux pour discuter de l'enjeu de l'habitation, comment on
pouvait faire davantage pour travailler ensemble, pour aider ce modèle-là à...
M. Skeete : ...à se déployer
pour répondre à cette crise d'habitation, mais aussi... je... de travailler
avec eux et d'articuler dans cette nouvelle vision qui va être le plan d'action
gouvernemental en économie sociale dans un an et demi pour être sûr que cette
place-là soit reconnue dans le prochain plan. Donc, c'est d'amener le
leadership qui vient avec l'inclusion de ces enjeux de société là, qui vont
être inclus dans le prochain plan, pour être sûr qu'on peut mobiliser le
secteur entier dans le but de répondre à ces défis-là. Mais je ne prétends pas
être la personne qui décide pour ces gens-là. On a... On est un facilitateur,
on est un financier, on est une personne qui doit coordonner et harmoniser ces
gens-là, mais toute décision se prend avec le milieu. Et je pense que c'est la
façon de faire si on veut que ce soit un modèle qui soit accepté par les gens
du secteur du milieu. Alors, c'est ma façon de travailler.
Mme McGraw : Juste pour
revenir sur le... là, on parle du plan, on va revenir sur le plan. Et on attend
le plan de 2025-2030 quand?
M. Skeete : Bien, on est
dedans actuellement. Il y a eu déjà deux rencontres avec le comité qui nous
aide à...
Mme McGraw : Oui, en janvier
et en février, si je comprends bien, ou... cette année?
M. Skeete : Bien, là, il en
avait un récemment, la semaine passée, je crois, puis il y en a un dans quelques
mois. On le travaille actuellement puis il y a les gens du secteur qui sont
mobilisés pour nous aider à y arriver à temps pour 2025.
Mme McGraw : Donc, au niveau
de... de la crise du logement, juste pour compléter ce point-là, on parle... Est-ce
que vous envisagez... Parce qu'on ne peut pas attendre le plan nécessairement,
on est en crise. Est-ce que vous envisagez, est-ce que le ministre envisage des
mesures pour favoriser le logement non lucratif parmi les solutions à la crise
du logement, qui pourrait, à lui seul, avoir un impact sur la flambée des prix?
Est-ce que c'est envisagé?
M. Skeete : Bien, en fait, je
n'ai pas à l'envisager, c'est un modèle qui existe déjà. Les coopératives
existent au Québec depuis plusieurs décennies. C'est un modèle qui a fait ses
preuves et un modèle que je... je suis un partisan de ce modèle-là. Vous savez,
il y a deux types de coopératives, il y a les coopératives sociales, il y a les
coopératives aussi qui ne sont pas nécessairement orientées vers les personnes
à faibles revenus. Alors, on doit faire valoir ces deux modèles là. Et, vous
avez raison, les exemples internationaux nous montrent que les coopératives
peuvent être une façon qui peuvent réduire la spéculation, réduire la hausse
des coûts. C'est quelque chose qui prend du temps avant de porter fruit, mais
c'est quelque chose qui existe déjà au Québec et qui va relativement bien.
Mme McGraw : Au niveau de
l'exemplarité de l'État, est-ce que c'est envisagé que le gouvernement du
Québec, qui a un pouvoir quand même extraordinaire au niveau de
l'approvisionnement... est-ce que c'est envisagé d'aller plus loin, comme avec
le logement social et le logement non lucratif, d'aller plus loin, et
d'investir, et de se faire approvisionner par des entreprises collectives, des
entreprises à économie sociale avec tous les... avec toutes les qualités?
M. Skeete : Bien, c'est mon
choix, c'est mon souhait. Mais, par contre, le modèle coopérative requiert que
les personnes qui sont impliquées dans le modèle soient partisans et
participants. Alors, je peux bien vouloir que ça soit un modèle qui soit
répandu partout et multiplié à toutes les sauces, l'enjeu numéro un, c'est que
ça prend des gens du milieu qui sont prêts à prendre cette responsabilité sur
leurs mains et d'amener à bon port le projet coopératif. Alors, c'est une...
c'est une solution parmi tant d'autres, c'est un outil parmi tant d'autres qui
peut nous aider à régler la crise d'habitation. Mais, comme mon collègue l'a
souvent dit en cette commission, on ne peut pas tirer sur la plante, on doit
l'arroser et de s'assurer qu'elle puisse porter fruit.
Mme McGraw : Est-ce que vous
envisagez un plan? Parce qu'on parle aussi de... vraiment, des achats du Québec
pour que cet argent-là reste au Québec aussi? Est-ce qu'il va y avoir un plan,
au moins une orientation plus concrète?
M. Skeete : Bien, un plan, il
y en a un, il y a le plan d'action gouvernemental qu'il y a pour l'économie
sociale qui est en place 2020-2025. On...
Mme McGraw : Mais pour
l'approvisionnement gouvernemental.
M. Skeete : On travaille le
prochain plan. Vous savez, il y a aussi eu projet de loi 12 qui a été travaillé
par ma collègue, la présidente du Conseil du trésor, puis, à l'intérieur de ce
plan-là, on parle justement de mieux consommer les produits du Québec. Et ce
n'est pas un secret pour les gens qui sont ici, mais je suis aussi responsable
de l'achat local et c'est quelque chose que je suis, je suis responsable des
produits du Québec... de financement des produits du Québec, c'est ma
responsabilité ministérielle aussi à ce niveau-là. Donc, c'est sûr que
s'apprivoiser localement, c'est un enjeu important et c'est dans les critères.
Mais, encore une fois, les projets qui sont portés par le milieu ont
différentes sauces. Ça peut être un projet porté par le milieu qui souhaite
avoir des coûts modiques, ça peut être un projet porté par le milieu qui
souhaite avoir des liens intergénérationnels, ça peut être un projet porté par
le milieu qui vise à réduire son empreinte carbone. Encore une fois, ce qui est
le fun avec le modèle d'économie sociale, c'est que ce n'est pas...
M. Skeete : ...qui est, comme
on dit en anglais, «top-down». C'est un modèle qui est vraiment «bottom-up». Et
nous, on ne tire pas sur la plante, on l'arrose.
• (15 heures) •
Mme McGraw : Alors, on a
parlé de logement, entre autres, mais y a beaucoup d'enjeux. On est d'accord
pour dire qu'il y a beaucoup d'enjeux très sérieux au Québec : crise du
logement, insécurité alimentaire, environnement, changements climatiques,
gestion de matières résiduelles, même le transport aérien interrégional. On n'a
pas assez de temps de rentrer dans tout. Mais... on comprend bien que
l'économie sociale pourrait amener des solutions importantes qu'il est
présentement pour vraiment s'attaquer à ces enjeux-là et aussi la pauvreté et
l'exclusion sociale. On attend encore le quatrième plan, mais ça, ça va être le
sujet pour la semaine prochaine.
Avec le temps qui me reste, Mme la
Présidente, on voulait parler un peu de l'agenda public du ministre. On
comprend, on a eu la chance de regarder de façon attentive à cet agenda-là et
on comprend que ce n'est pas le seul dossier du... du ministre. On comprend
aussi que tout n'est pas à son agenda public, mais on trouvait quand même, pour
un enjeu qui semble être important, qui est important pour le Québec, il y a eu
très peu de rencontres.
Alors, je repose la question : Est-ce
que c'est vraiment une priorité pour ce gouvernement, pour ce ministre-là? Et,
si oui, est-ce qu'on peut avoir plus de preuves en termes de gestes,
investissement, investissement de temps et de ressources aussi?
M. Skeete : Bien, je
répondrais à la collègue que les rencontres qui doivent avoir lieu ont eu lieu,
à un point tel où est-ce que le dossier avance d'une manière importante. Comme
je vous ai dit, je participe à de nombreuses rencontres interministérielles,
intersectorielles. Je participe aussi à des rencontres avec le Chantier
d'économie sociale. On travaille à l'intérieur du ministère pour faire avancer
la Loi sur les coopératives. On travaille également à régler ou à travailler
avec ma collègue de l'habitation sur les enjeux liés à l'habitation et les
coopératives. Alors, moi, je considère qu'on met le temps qui est nécessaire.
Je ne peux pas vous dire si toutes les rencontres qu'on fait se retrouvent sur
mon calendrier, là, mais je peux vous dire qu'on fait des rencontres qui
s'imposent pour faire avancer le dossier. Et je suis confiant que non seulement
on va aboutir, en 2025, avec un projet de plan d'action gouvernementale en
économie sociale qui va être non seulement soutenu par le milieu, mais qui va
être crédible et qui va nous permettre de faire avancer la cause de l'économie
sociale.
Donc, à moins d'avoir une question précise
sur la rencontre, que vous voulez avoir plus d'informations, les rencontres qui
doivent avoir lieu ont lieu pour faire avancer le dossier.
Mme McGraw : Mais on a vu
qu'il y avait deux rencontres en date... en janvier, en février. Est-ce que
c'est possible d'avoir des procès-verbaux? Est-ce que c'est possible à savoir
qui étaient présents à ces rencontres-là? Titre, date, etc., plus
d'informations qui est présentée dans les... dans les demandes d'accès à l'accès
à l'information qu'on a demandé. Est-ce que c'est possible que le ministre
dépose ces informations-là, ainsi que... Donc, on va commencer avec ça juste
pour avoir la confirmation.
M. Skeete : Mais ça me ferait
plaisir de vous faire part des procès-verbaux, les personnes qui étaient... qui
étaient partie prenante, avec plaisir.
Mme McGraw : Est-ce que le
ministre s'engage à les déposer?
M. Skeete : Bien, c'est ce
que je viens de dire, Mme la Présidente.
Mme McGraw : Parfait. Je veux
juste confirmer. J'aimerais revenir très brièvement aux renseignements
particuliers de l'opposition officielle. Question 119. On voit que seulement,
on est à la dernière année, 67 % du budget a été... les sommes qui ont été
engagées. Et on voit, par exemple, en cours, numéro 8, on voit... numéro 5,
39 %. Et je m'attarde au numéro 23, le Centre d'excellence en économie
sociale pour les communautés d'expression anglaise, seulement 28 % des
sommes engagées. Est-ce qu'on peut clarifier, expliquer pourquoi seulement
67 % du budget, dans son ensemble, des sommes ont été engagées?
La Présidente (Mme Tremblay) :
Merci. Donc, c'est tout. Le temps est maintenant écoulé. Donc, je vais passer
maintenant la parole au député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Merci, Mme la
Présidente. M. le ministre, je n'ai malheureusement pas beaucoup de temps. Ça
fait qu'on va... et puis vous savez, tout l'amour qu'on a, nous, à Québec
solidaire, et puis je pense que vous le partagez pour l'économie sociale. Ma
première question concerne les crédits d'impôt pour innovation. Les entreprises
privées sont... se font subventionner pour des projets d'innovation à travers
des crédits d'impôt pour investissement en innovation. Or, 90 % des
entreprises d'économie sociale ne peuvent pas en bénéficier parce que ce sont
des OBNL. C'est un vrai problème. Là, des exemples. Par exemple, si, je
ne sais pas, moi, si Renaissance investit dans des équipements de défibrage,
bien, elle ne peut pas avoir accès à ces subventions, alors que si le privé le
fait, il pourrait. Si l'entreprise Coderr au Saguenay fait de la valorisation
de matières résiduelles et puis va investir dans des équipements innovants,
bien, elle ne peut pas avoir accès, alors qu'une compagnie privée...
15 h (version non révisée)
M. Bouazzi : ...aurait
accès à ces... à ces crédits d'impôt. Est-ce que vous pouvez vous engager à
donner accès aux OBNL d'économie sociale, aux mêmes subventions pour l'innovation
que les entreprises privées?
M. Skeete : Il y a un
défi. Il y a effectivement un défi actuellement parce que le modèle d'économie
sociale est encore relativement nouveau où est-ce qu'il y a certains groupes
communautaires qui sont à la fois des hauts OBNL puis de l'autre côté ils font
de l'économie sociale. C'est très important de ne pas confondre les deux. Et
souvent, je parle notamment en santé, il peut y avoir un organisme qui va
recevoir le programme PESA. Et là, parce qu'il fait de l'économie sociale, il
pourrait se faire couper son PESA. C'est un enjeu, on est au courant et on le
travaille avec ma collègue responsable de la solidarité sociale pour essayer de
corriger cette aberration-là. Ça n'a pas lieu d'être puis c'est un enjeu qu'on
est conscients, puis on y travaille.
M. Bouazzi : C'est un
fait. Je comprends qu'on est au niveau de l'engagement pour pouvoir régler les
problématiques de ces gens-là vivent.
M. Skeete : C'est la
mécanique parce que ça semble facile à vouloir. Tu sais, l'intention, elle, est
facile à dire. L'enjeu est plus profond. Il y a des enjeux complexes comme
comment on fait pour s'assurer que l'entreprise d'économie sociale qui fait un
revenu, mais de l'autre côté on s'assure que les personnes qui reçoivent l'argent
pour la mission, bien, qu'ils ne font pas des... qu'ils ne prennent pas les
personnels de la mission pour faire des profits. Alors, c'est... c'est très
important d'avoir un mur entre les deux fonctions. Alors, on est d'accord avec
le principe, mais dans le comment pour s'assurer que l'argent public est bien
dépensé, c'est là que ça devient plus difficile et c'est pour ça que c'est plus
long à corriger.
M. Bouazzi : On n'a
jamais dit que c'était simple. Le problème, il est simple à décrire, par
exemple. C'est clair, on peut le décrire...
M. Skeete : Très simple
à décrire. Je suis d'accord avec le collègue, ce n'est pas le problème.
M. Bouazzi : O.K.
Excellent. En 2025, comme vous le savez, c'est l'année internationale des
coopératives. Et puis c'est une année aussi où le plan d'action quinquennal va
être revu. Comme vous le savez, M. le ministre, il y a beaucoup de problèmes
par rapport à la loi sur les coopératives en ce moment. Est-ce que vous vous
engagez à une refonte en profondeur de cette loi-là?
M. Skeete : On regarde
actuellement à moderniser la Loi sur les coopératives. Je ne vais pas qualifier
l'étendue, mais ça va être... ça va être un changement important. Je ne peux
pas savoir si elle va être aussi ambitieuse que le collègue souhaite, mais on
est conscients qu'on doit moderniser la loi et c'est notre intention de le
faire.
M. Bouazzi : Il y a des
limites, notamment pour les coopératives de travailleurs, il y a aussi des
nouvelles opportunités comme la création de coops d'investisseurs. Est-ce que c'est
des choses qu'on peut s'attendre à voir dans le projet de loi?
M. Skeete : C'est des
choses qu'on étudie, mais, comme vous le savez, collègue, je ne peux pas
divulguer ce qui pourrait ultimement se retrouver dans un projet de loi avant
qu'on le dépose. Mais on étudie ce genre de questions là, puis on est en
contact avec les gens de... de CQCM, pardon, j'allais dire son nom, on est en
lien avec le CQCM, justement, pour connaître c'est quoi, leurs priorités, et de
s'arrimer avec ce qu'ils ont besoin pour continuer à innover.
M. Bouazzi : Évidemment,
les défis qu'on vit actuellement dans l'économie en général, bien, il y en a
beaucoup où l'économie sociale est appelée à jouer un rôle particulier, le
vieillissement de la population, les services à domicile. Évidemment, on a
parlé des logements avec notre collègue avant, on sait que ça serait vraiment
important, effectivement, de rentrer dans le fond, 10 ans après la
première loi qu'on a eue, de rentrer dans le fond des choses et puis d'avoir un
débat public. Si on peut éviter une approche omnibus en mettant quelques
modifications, ça nous permettrait de pouvoir échanger plus profondément, M. le
ministre, et améliorer les projets de loi qui sont sur la table.
M. Skeete : L'appel à la
coopération est bien entendu.
M. Bouazzi : C'est bon.
Je note. Peut-être une dernière question. Dans le plan d'action qui s'en vient,
il y a toutes sortes d'attentes des entreprises d'économie sociale. Est-ce que
vous pourriez vous engager, par exemple, à augmenter les sommes dédiées aux
services-conseils via l'entente de partenariat?
M. Skeete : Vous savez,
c'est vrai qu'il y a des grandes attentes. C'est un secteur pour lequel moi, je
rêve grand. Je pense sincèrement que l'économie sociale doit jouer un plus
grand rôle dans notre économie, ne serait-ce que pour motiver les jeunes qui,
je pense, se trouveraient beaucoup à l'intérieur de ce modèle d'affaires là.
Donc, un des défis qu'on a avec le prochain plan d'action gouvernemental, ça va
être de ne pas décevoir parce que je pense que les gens, tout le monde amène
ces attentes à l'intérieur de ce projet-là. Moi, je suis confiant qu'on va
pouvoir répondre et avancer la balle. Je ne sais pas si on va répondre à toutes
les attentes, mais il y a définitivement des innovations à apporter et des
changements à avoir. C'est la raison pour laquelle on consulte les milieux, on
fait des rencontres, puis on travaille déjà un an et demi en avance pour être
sûrs qu'on...
La Présidente (Mme Tremblay) : Merci.
C'est tout le temps qu'on avait. Donc, on va maintenant passer...
La Présidente (Mme Tremblay) : ...la
parole au député de Jean-Talon.
• (15 h 10) •
M. Paradis : Bonjour. Est-ce
que le ministre considère qu'il y a une place pour l'économie sociale en
logement?
M. Skeete : Oui. Bien, en
fait, économie sociale et/ou coopérative.
M. Paradis : Très bien.
Est-ce que le ministre pourrait m'indiquer, dans le Programme d'habitation
abordable Québec, mis en place par son gouvernement, s'il y a une clause sur la
place du logement en économie sociale?
M. Skeete : La loi sur les
coopérations... les coopératives permet justement ce modèle-là à œuvrer. Puis
la preuve, c'est qu'il est disponible partout sur le territoire.
M. Paradis : Dans le cadre
normatif du PHAQ, est-ce qu'il y a une clause qui favorise la construction, la
mise en place, le développement de logements en économie sociale?
M. Skeete : Si vous me
demandez s'il y a de l'aide financière disponible, ce serait plus du côté de ma
collègue de l'Habitation qui pourrait vous dire c'est quoi, les cadres
normatifs qui permettent la construction d'habitations. Pour nous, notre désir
dans les coopératives, c'est de faire avancer le dossier, et d'avoir des
coopératives qui sont en vigueur, et de chapeauter la Fédération des
coopératives en habitation.
M. Paradis : Le...
L'expression «économie sociale» ne se retrouve à aucune... aucun endroit dans
le programme. Est-ce que le ministre pourrait s'engager à faire en sorte que le
PHAQ contienne des clauses incitatives au développement de logements en
économie sociale?
M. Skeete : Bon. L'économie
sociale et les coopératives, c'est deux choses différentes. Parler de...
d'économie sociale en habitation, c'est comme parler d'une entreprise qui
construit de l'habitation à loyer pour faire des profits, c'est une entreprise
d'économie sociale. Le mot «entreprise» est très important. Donc, je ne suis
pas clair si vous parlez de coopératives ou d'économie sociale. Et, pour nous,
l'objectif dans les... dans l'habitation, c'est surtout le modèle de travail
collaboratif entre les personnes qui sont soit actionnaires ou soit membres de
cette association-là. Donc, je ne vois pas la pertinence de...
La Présidente (Mme Tremblay) : Merci.
M. Skeete : ...de l'inscrire,
mais...
La Présidente (Mme Tremblay) : Merci.
On va dès maintenant donner la parole à la députée d'Anjou-Louis-Riel. La
parole est à vous.
Mme Boivin Roy : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, bonjour, M. le ministre. J'aimerais qu'on
continue de parler sur le plan d'action gouvernemental en économie sociale. Je
vais juste revenir un petit peu en arrière pour dire que ce plan-là est pour le
moins ambitieux. Doté d'un investissement de 137 millions de dollars,
il comprend une vingtaine de mesures et environ 3 500 activités
d'accompagnement et de financement adaptées aux entreprises. Alors, l'objectif
principal de ce plan est de positionner les entreprises d'économie sociale
comme des acteurs essentiels à la vitalité socioéconomique du Québec. Je vous
ai vu d'ailleurs, dans plusieurs événements, le mentionner et positionner les
entreprises de cette manière-là. Il vise également à répondre de manière
adaptée et durable aux besoins des individus et des collectivités par le biais
de trois objectifs stratégiques, que je vous rappelle pour le but de notre
question qui va suivre.
Alors, le premier objectif est de
mobiliser les entreprises d'économie sociale pour accroître leur réponse aux
besoins de la population. Deuxième objectif : stimuler l'innovation des
entreprises d'économie sociale dans leurs pratiques d'affaires et leurs
investissements. Et enfin, troisième objectif : mettre en valeur
l'entrepreneuriat collectif comme moyen de créer de la richesse au bénéfice de
tous.
Évidemment, le plan est axé sur quatre
priorités pour l'avenir, vous en avez fait mention : la réponse aux défis
démographiques par les services à la personne et à la reprise collective, l'innovation
et les technologies, l'autonomie alimentaire et également l'économie circulaire
et l'environnement.
Donc, on comprend, là, de vos propos
aujourd'hui que le plan reconnaît le rôle crucial que jouent les entreprises
d'économie sociale dans la réponse aux besoins de la population et dans la
création de richesse pour tous. Et, grâce à une approche innovante et à son
engagement envers l'entrepreneuriat collectif, le plan est un modèle
d'inspiration pour le développement de l'économie sociale, un exemple concret
de la manière que le gouvernement peut travailler en partenariat avec le
secteur de l'économie sociale pour créer finalement une société plus juste,
plus équitable, plus durable.
Alors, M. le ministre, vous avez déjà
répondu à certaines questions de notre collègue sur le plan, mais j'aimerais
qu'on poursuive davantage et que vous nous disiez... faites-nous un bilan de ce
plan-là aujourd'hui. Ça serait ma première question, concrètement, pour vous.
Et, en deuxième question, vous nous avez parlé de rencontres avec le comité,
une qui a eu lieu récemment, une qui a eu l'air... qui va avoir lieu bientôt,
tout ça avec l'objectif de rencontrer l'échéance de 2025. Évidemment, vous ne
pouvez pas nous dévoiler le contenu, mais vous avez quand même une vision.
Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
M. Skeete : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Vous savez, c'est dommage que le collègue de Jean-Talon est
parti parce qu'il aurait peut-être apprécié qu'on... que je prenne le temps
d'expliquer en tout et partout où ce qu'on veut aller.
Vous savez, je le disais tantôt, il faut
faire la différence entre l'économie sociale et les coopératives. Puis les deux
ont un rôle à jouer dans notre économie. Quand...
M. Skeete : ...quand je pense à
l'économie sociale. J'ai...
La Présidente (Mme Tremblay) : Merci.
C'est tout le temps que nous avions.
M. Skeete : Malheureusement.
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
je suis certaine que la réponse était fort intéressante, mais le temps
alloué...
M. Skeete : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : Je
n'en doute même pas. Alors, le temps alloué à l'étude des crédits budgétaires
du volet Économie, économie sociale, du portefeuille Économie, innovation et
énergie étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux
voix des crédits. Alors, le programme un intitulé Direction et administration
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Tremblay) : Adopté.
Alors, finalement, l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille économie,
innovation et énergie pour l'exercice financier 2024-2025 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
En terminant, bien, je dois déposer les... on dépose les demandes aux... de
renseignements de l'opposition, donc ça sera fait.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux jusqu'au mardi 23 avril 2024 à 15 h 30,
où elle entreprendra l'étude du volet Emploi des crédits budgétaires du
portefeuille Emploi et solidarité sociale. Merci beaucoup. Bonne fin de
journée.
(Fin de la séance à 15 h 16)