Journal des débats de la Commission de l'économie et du travail
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Le
mercredi 21 février 2024
-
Vol. 47 N° 41
Étude détaillée du projet de loi n° 42, Loi visant à prévenir et à combattre le harcèlement psychologique et la violence à caractère sexuel en milieu de travail
Aller directement au contenu du Journal des débats
11 h (version non révisée)
(Onze heures dix-huit minutes)
La Présidente (Mme D'Amours) : Bonjour,
tout le monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de l'économie et du travail ouverte. La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 42, Loi visant à prévenir
et à combattre le harcèlement psychologique et la violence à caractère sexuel
en milieu de travail.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Dufour (Abitibi-Est) est remplacé par Mme Poulet (La Porte);
M. Tremblay (Dubuc) est remplacé par Mme Mallette (Huntingdon); Mme Cadet
(Bourassa-Sauvé) est remplacée par M. Morin (Acadie); et Mme Lakhoyan
Olivier (Chomedeyest remplacée par Mme Caron (La Pinière).
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Pour débuter, je dépose le rapport de la recherche intitulé Pour une pleine
protection des travailleuses employées via le Programme québécois d'allocation
directe chèque emploi-service.
Lors de l'ajournement de nos travaux d'hier,
selon notre plan de travail, nous étions au sujet 8 portant sur la Loi sur
les accidents du travail et les maladies professionnelles. Plus précisément, le
député d'Hochelaga-Maisonneuve venait de déposer un amendement visant à
introduire l'article 13.1. M. le député, la parole est à vous.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Je pense qu'hier j'avais... je venais de conclure mon explication.
Ça tombe mal parce qu'on continue, mais je peux très succinctement résumer.
Donc, c'est une idée qui a été présentée dans le mémoire de Juripop, puis comme
ils étaient passés assez tôt dans l'ordre des audiences, ça avait permis, en
tout cas dans mon cas, de relancer quelques personnes, quelques groupes qui
étaient... qui les suivaient, sur leur ouverture ou pas, à aller jouer dans ce
film-là, à savoir de permettre aux personnes victimes de harcèlement sexuel de
bénéficier de l'imprescriptibilité du recours civil contre l'auteur des
violences à caractère sexuel. En gros, on connaît le régime de santé-sécurité.
C'est un, ce qu'on appelle un «no fault» en anglais, là, un sans faute qui...
les contreparties au fait qu'on va être indemnisé semi-automatiquement. Et
évidemment, il y a 150 barrières sur le... d'où le semi-automatique...
M. Leduc : ...mais, bref, on
va t'indemniser, et, en échange, on ne peut pas poursuivre l'employeur pour sa
négligence. C'est le compromis historique qui a été fait alentour de cette
loi-là, qui tient, grosso modo, aujourd'hui. Mais là Juripop dit : On
devrait permettre à une personne victime de harcèlement de pouvoir faire une
exception à cette situation-là et juste lui permettre de faire, dans le fond,
une poursuite, au civil, toujours, contre une personne qui ne serait pas
l'employeur, comme tel, pas l'entreprise. Donc, le sans faute demeurerait pour
l'entité légale, qui est l'entreprise, mais ils considèrent que ça ajouterait
une espèce d'instrument supplémentaire, un chemin supplémentaire pour la
victime de pouvoir... de permettre à cette personne-là d'évaluer, pas obliger
de le faire, bien sûr, jamais obliger de le faire, mais d'évaluer la
possibilité de faire un recours au civil contre l'agresseur, qui pourrait être
un collègue de travail, par exemple, et qui ne bénéficierait plus de cette
immunité en raison de cet accord historique entre patronat et syndicat, à
savoir que c'est un sans faute pour tout le monde.
• (11 h 20) •
Alors, c'est une idée que, moi, j'avais
jugée particulièrement intéressante, suffisamment intéressante pour la déposer,
parce que je n'avais pas entendu le ministre sur cette idée-là, et je pense que
c'est l'endroit approprié pour le faire. Voilà.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires, M. le ministre?
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. Oui, je m'exprime sur cet élément-là, et vous y faites référence,
il y a un compromis social historique qui a été fait lors de l'adoption, en
1985, de la Loi sur les accidents de travail et maladies professionnelles, et
votre amendement constituerait un accroc extrêmement important à ce principe-là
qui est d'indemniser sans égard à la faute.
Et, ici, permettre un débat en matière de
responsabilité civile entre un agresseur et une victime qui sont deux collègues
de travail, ce serait de rejudiciariser, de créer un nouveau forum de
contestation qui serait complètement incompatible avec l'indemnisation sans
égard à la faute, je le répète, qui fait partie inhérente d'un compromis social
qui est vraiment reconnu et accepté par tout le monde.
Je comprends qu'un groupe en a fait
référence, mais ce n'est certainement pas dans cette direction-là qu'il faille
aller, au contraire, il faut simplifier, déjudiciariser, assurer une pleine
compensation aux personnes, réparer les torts. On a même fait une brèche en
matière de dommages et intérêts punitifs. Et, pour toutes ces raisons, nous ne
serons pas d'accord avec cet amendement. Vous l'aviez anticipé, j'en suis
convaincu.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député.
M. Leduc : Moi, je ne me
rappelle pas d'avoir entendu aucun groupe s'exprimer négativement, puis, tu
sais, on en a fait, des commissions, ensemble, M. le ministre. Des fois, quand
il y a une idée un peu champ gauche comme celle-là qui apparaît, même tôt dans
les audiences... des fois, les groupes qui passent modifient un peu leur présentation
parce qu'ils veulent absolument s'inscrire en faux par rapport à ça, ou ils
vont réagir dans l'espace public, ou ils vont dire : J'avais telle, telle
chose à dire, mais là il faut que je réagisse en plus à ce qui vient d'être
proposé par un groupe. Et moi je ne me rappelle de personne qui s'exprime en
défaveur de ça, autant les groupes patronaux ou syndicaux, les expertes ou, peu
importe, au contraire, moi, quand je posais la question, la plupart du temps,
le monde disait : Eh! c'est intéressant, oui, il faudrait évaluer ça,
creuser un peu la chose.
Parce que, dans le fond, ce qu'il nous
dit, Juripop, c'est que, si une personne ne se prévaut pas de son droit d'aller
en recours en... pour lésion dans l'intérieur du deux ans, bien là, elle n'a
plus, donc, de recours pour aller obtenir des réparations monétaires,
notamment, tandis qu'une personne qui serait victime de violence dans un
contexte hors travail, bien, on a modifié le Code civil pour que ce soient des
recours imprescriptibles, que... il n'y a plus de délai, tu peux réclamer ça
des années, des décennies, à la limite, plus tard. Alors, il y a une forme
d'incohérence du corpus législatif, je sais que c'est une expression chère au
ministre, de dire : Ta violence à caractère sexuel, encore une fois, comme
je faisais l'image de la roulette hier, c'est arrivé dans ta vie privée, à la
maison ou, peu importe, là, tu n'as comme plus de délai parce qu'on a changé la
loi, on a une discussion sociale importante, puis on a changé la loi, puis
c'est imprescriptible. Tandis que, si c'est arrivé au travail, dépêche-toi,
c'est deux ans, puis, si tu as manqué ta shot, bien, tu es foutu, puis il n'y a
plus... la porte est fermée.
Puis on en a parlé hier, abondamment, à
quel point le deux ans, à mon avis, était un problème, mais ça, là, c'est
terminé, c'est derrière nous, mais je voudrais sensibiliser le ministre de
manière supplémentaire sur l'aspect du trauma qui peut apparaître de manière
assez tardive, qui peut dépasser largement le deux ans. Mais, sinon...
M. Leduc : ...Juripop aussi
nous donne d'autres explications sur qu'est-ce qui pourrait légitimer le fait
d'ouvrir cette porte-là aussi sur le fameux deux ans, et je cite un extrait
court du mémoire : «Plusieurs raisons valides expliquent qu'une personne
ne se soit pas prévalue du régime de la LATMP. Pensons à l'incapacité d'avoir
accès à un médecin de famille, une démission, le recours à l'assurance privée,
etc.» Alors, ce n'est pas cher payé, ça ne remet pas du tout en question les
fondements du régime de sans faute, ça ne touche pas les employeurs, qui
maintiennent leur sans faute intact, ça fait juste ouvrir une possibilité
supplémentaire à la victime d'initier un recours envers un agresseur en milieu
de travail.
M. Boulet : Bon. Je vais être
très bref, là. On relit 438, là : «Le travailleur victime d'une lésion
professionnelle ne peut intenter une action en responsabilité civile contre son
employeur en raison de sa lésion.», et tous les articles qui suivent confirment
le compromis social qui a été fait. Et ce que vous mettez sur la table, je le
répète, serait complètement incompatible avec le principe de base d'une
indemnisation sans égard à la faute, puis c'est recréer un forum,
rejudiciariser.
Puis le délai de deux ans, je l'ai expliqué
dans les jours précédents, on peut quand même utiliser un motif raisonnable
pour être relevé du défaut de le respecter. Puis c'est deux ans du diagnostic,
puis c'est une augmentation considérable de ce délai-là qui a été faite, là, en
2018, là. Ça fait que je pense qu'on a abondamment discuté.
Je comprends ce que vous soumettez, comme
amendement, mais, pour les raisons que je viens d'exprimer, on ne peut
malheureusement pas aller dans cette direction-là. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député.
M. Leduc : Dernier
commentaire, Mme la Présidente. Je veux juste lire un dernier extrait du
mémoire de Juripop, qui, à mon avis, est éclairant. Ils disent la chose
suivante : «Notamment en offrant un recours direct contre l'auteur de
violence, ce que le droit du travail ne permet actuellement pas, plaçant la
personne morale qu'est l'employeur comme unique responsable du harcèlement au
travail, cette modification permettrait aussi de répondre aux besoins des personnes
victimes, que ce soit l'auteur de la violence, et non nécessairement
l'employeur, qui réponde de ses actes.» Souvent, dans le processus de
réparation, la personne victime va vouloir que ce soit l'auteur, là, puis va
dire : C'est lui qui doit payer, s'excuser ou, peu importe, mais qui doit
être impliqué dans le processus. Tandis qu'en effet, un des défauts du système
du sans faute, qui... je ne suis pas en train de le remettre en question, je
pense qu'il fonctionne, grosso modo, assez bien, mais un des défauts, c'est...
en effet, c'est que l'individu, ce n'est pas lui qui est visé, c'est la
responsabilité de l'employeur de se préparer et de s'assurer d'avoir un
environnement de travail exempt de harcèlement et de violence. Mais l'individu
coupable, lui, il est comme hors de portée de la personne victime, alors que,
dans des recours au civil, c'est plus... c'est possible de le faire puis il y a
une forme de réparation plus personnelle, plus intime qui est impliquée dans ce
recours-là.
Alors, suggestion lumineuse, à mon avis,
de Juripop. Je n'ai entendu personne s'exprimer en défaveur de ça, ni pendant
ni après les audiences. Là, la seule personne que j'ai entendue qui était
contre, malheureusement, c'est M. le ministre.
M. Boulet : ...Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Pardon?
M. Boulet : Non, je n'ai pas
d'autre commentaire.
La Présidente (Mme D'Amours) : Pas
d'autre commentaire. Est-ce qu'il y a des interventions encore sur l'article
13.1, l'amendement du député d'Hochelaga-Maisonneuve?
M. Leduc : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Un
vote par appel nominal est demandé. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire : M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
La Secrétaire : M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M. Martel : Contre.
La Secrétaire : Mme Malette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Contre.
La Secrétaire : Mme Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Contre.
La Secrétaire : Mme
Boivin-Roy (Anjou-Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Contre.
La Secrétaire : M. Morin
(Acadie)?
M.
Morin :Contre.
La Secrétaire : Mme Caron (La
Pinière)?
Mme Caron : Contre.
La Secrétaire : Mme D'Amours
(Mirabel)?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Donc, l'article 13.1, l'amendement qui a été déposé, est rejeté. Nous passons
maintenant, M. le ministre, à l'article 14, s'il vous plaît.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente.
«14. L'article 443 de cette loi est
modifié :
1° par l'insertion, dans le premier alinéa
et après «mois», de «ou dans le cas d'une réclamation d'un travailleur pour une
lésion professionnelle résultant de la violence à caractère sexuel dans les
deux ans»;
2° par l'insertion, dans le deuxième
alinéa et après «mois» de «ou dans le cas d'une réclamation d'un travailleur
pour une lésion professionnelle résultant de la violence à caractère sexuel, au
plus deux ans».»
Commentaire. En fait, c'est simplement une
concordance avec ce qui a été déterminé aux articles 9 à 11 du projet de loi.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires? Oui...
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député de l'Acadie.
• (11 h 30) •
M.
Morin :Oui. Bien, alors, je vais être cohérent avec ce que j'ai
dit précédemment. J'ai toujours cette crainte, puis je comprends que le
ministre augmente le délai de deux ans, mais j'ai toujours cette crainte qu'à
un moment donné on en échappe, des victimes, d'autant que, quand on lit 443, à
la fin : «À défaut de faire l'option prévue par le premier ou le deuxième
alinéa, le bénéficiaire est réputé renoncer aux prestations prévues par la
présente loi.» Ce n'est quand même pas banal. Alors, dans un cas comme ça,
est-ce que ça veut dire qu'une victime pourrait ne pas du tout recevoir de
prestations? Et est-ce que le ministre serait favorable ou ouvert au fait de
qualifier, finalement, le délai de deux ans de la connaissance ou encore des
effets qui peuvent résulter d'une telle situation?
M. Boulet : Donc, là, c'est
un débat... Je comprends votre point. Mais ce n'est pas un débat qui est
concerné par l'amendement. Tout ce que ça vient dire ici, c'est qu'il y a des
circonstances particulières qui permettent d'intenter une poursuite en
responsabilité civile quand ce n'est pas ton employeur, quand c'est un autre
employeur qui a commis une infraction criminelle, et ça, c'est prévu à 441,
pour recouvrer encore de cet employeur-là, qui n'est pas ton employeur,
recouvrer un excédent de pertes subies, puis si cet autre employeur-là est
responsable d'une lésion professionnelle visée dans l'article 31. Puis l'article
31 de la loi, c'est une lésion professionnelle qui survient en raison de soins
ou traitements dispensés par un professionnel de la santé ou dans un contexte
de traitements qui sont prescrits. Donc, ce n'est pas... ça n'a pas de rapport
avec la substance de 443, c'est simplement pour faire une concordance avec le
délai de deux ans. Et le délai de deux ans, bien oui, on a fait la discussion à
moult reprises, et je comprends votre commentaire, mais c'est simplement de
revenir à ce délai de deux ans là, à l'égard duquel je me suis fréquemment
exprimé. Merci.
M.
Morin :Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions sur l'article 14? L'article 14 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article
15. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente.
L'article 452 de cette loi est modifié par
l'insertion, dans le premier alinéa et après «mois», de «ou, dans le cas d'une
réclamation d'un travailleur pour une lésion professionnelle résultant de la
violence à caractère sexuel, dans les deux ans».
Commentaire. C'est exactement ce qu'on
vient de discuter, là, c'est de la concordance avec les articles 9 à 11. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires? M. le député de l'Acadie.
M.
Morin :Alors, brièvement, je vais faire le même commentaire en
ce qui a trait au délai de deux ans, c'est ce que j'ai fait depuis le début. Je
n'en dirai pas plus. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. Boulet : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
est-ce que l'article 15 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous passons maintenant à l'article 16. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. 16 :
Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 458, du suivant :
«458.1. Commet une infraction et est
passible d'une amende d'au moins 1 000 $ et d'au plus 5 000 $
s'il s'agit d'une personne physique et d'une amende d'au moins
2 000 $ et d'au plus 10 000 $ dans les autres cas :
1° l'employeur qui tente d'obtenir ou
obtient, de quelque manière que ce soit, le dossier médical auquel il n'a pas
droit d'accès en application de l'article 38;
2° l'employeur ou la personne qu'il
autorise qui contrevient à l'article 38.1 ou au deuxième alinéa de l'article
39;
3° le professionnel de la santé qui
contrevient à l'article 38.1 ou au premier alinéa de l'article 39.».
Commentaire. On en a discuté aussi, là,
c'est les infractions spécifiques pour l'employeur, le professionnel de la
santé ou la personne autorisée par l'employeur qui ne respecterait pas les
différentes obligations de confidentialité qu'on a adoptées depuis le début de
l'étude détaillée du projet de loi. C'est tout, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Interventions sur l'article 16? M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Ça, c'est la
CNESST qui est responsable d'appliquer ça?
M. Boulet : Oui, mais c'est
entendu au tribunal.
M. Leduc : Oui,
nécessairement. Mais, je veux dire, le policier, en quelque sorte?
M. Boulet : Bien, l'enquête
puis l'émission des constats d'infraction...
11 h 30 (version non révisée)
M. Boulet : ...mais les
amendes sont perçues, en cas de non-paiement, au tribunal.
M. Leduc : Je comprends.
Encore une fois, juste pour bien comprendre, donc, on précise des amendes pis c'est...
Comment ça fonctionne? Est-ce qu'il y a, comme, la CNESST qui se promène, ça
fonctionne sur délation, sur appel?
M. Boulet : Sur dénonciation,
sur plainte, suite à une enquête, suite... Mais, généralement, il y a une
plainte qui mène à une enquête, après ça, il y a un constat d'infraction si l'enquête
révèle qu'il y a eu une violation d'une disposition de la loi, et, ultimement,
la CNESST fait la poursuite pénale.
M. Leduc : Donc, soit il y a
une plainte avec enquête, soit il y a une enquête autodéclarée par la CNESST
parce qu'ils ont vu ou perçu quelque chose. Est-ce qu'il peut y avoir, comme,
une constatation pendant une audience, d'une dérogation qui serait susceptible
d'être une...
M. Boulet : Oui, oui, tout à
fait. Bien, des infractions de nature pénale, oui, si... oui, ça peut être
pendant une audience.
M. Leduc : Donc, pendant une
audience, on entend un témoin qui raconte quelque chose puis on fait : Oh
boy! Ça, c'est... ça, ça ouvre... ça, ça serait un motif de plainte. Comment ça
fonctionne?
M. Boulet : Oui, si c'est
rapporté à la CNESST, absolument.
M. Leduc : Par qui?
M. Boulet : Bien, par une
personne qui le constate. C'est sûr que toutes les lois pénales, statutaires au
Québec, il faut quand même que quelqu'un se sorte la tête de l'eau et exprime
la violation. Il y a probablement des violations, pas que de cette loi-là, qui
ne sont pas rapportées et donc non punies, mais ce qu'on souhaite, c'est faire
la promotion de nos articles et s'assurer qu'ils soient respectés. Puis ça, ça
revient beaucoup au volet formation, information, sensibilisation. Mais,
généralement, je vous dirais, collègue, les... toute partie intéressée peut
dire, dénoncer ou faire une plainte.
M. Leduc : Puis est-ce que la
commission, la CNESST, a le... initie des plaintes, des fois?
M. Boulet : Fait l'enquête,
émet les constats d'infraction.
M. Leduc : Mais, je veux
dire, initie une enquête d'elle-même?
M. Boulet : Bien, oui, la
loi permettrait. S'ils ont des motifs raisonnables de croire, par exemple, ils
peuvent faire une enquête, mais ils peuvent de leur propre initiative. Tu sais,
on l'a fait, dans certains secteurs, là, en matière de santé et sécurité, on l'a
fait dans certains secteurs où il y avait beaucoup de travailleurs étrangers
temporaires, on l'a fait... je dis «on», la CNESST l'a fait où il y avait des
enjeux de travail des enfants en bas de 14 ans, mais, oui, la CNESST peut le
faire de sa propre initiative.
M. Leduc : Puis est-ce qu'il
y a une forme de directive ou de politique interne à la CNESST sur comment on
gère la gestion de ces dérives-là, dans le sens où est-ce que c'est prévu pour
les gens qui sont dans les audiences, par exemple, qui sont des plaideurs de la
CNESST que, s'ils constatent quelque chose qui est une amende, ils vont
automatiquement le reporter à un collègue enquêteur? Comment ça marche? Il y
a-tu une directive là-dessus?
M. Boulet : Bien oui, il y a
une procédure interne, puis ça, ça a été discuté au C.A. de la CNESST, où sont
les patrons puis les syndicats, mais, oui, il y a des règles d'équité
procédurale. On s'assure que l'enquête soit faite en bonne et due forme, les
enquêteurs ont les pouvoirs des commissaires d'enquête, donc ils peuvent demander
des documents, ils peuvent apposer un scellé, ils peuvent faire ce qu'un
enquêteur, en vertu de la Loi sur les commissaires d'enquête, peut faire, mais
tous les pouvoirs sont en place et... pour assurer le respect des lois.
M. Leduc : Je constate, et
vous me corrigerez si je me trompe, que les montants sont similaires à ceux qu'on
avait, notamment dans le p.l. no 59 et à d'autres endroits de la loi, mais là,
si c'est similaire à p.l. no 59, ça date quand même de 2021.
M. Boulet : Non. C'est
similaire aux montants d'amendes, si je ne m'abuse, dans le cas de non-respect
de l'obligation de détenir un permis pour les agences de placement puis de
recrutement des travailleurs étrangers temporaires et ce qu'on a mis à jour
avec l'encadrement du travail des enfants. Donc, c'est au même niveau puis c'est
en cohésion, et ça, c'est étudié par les avocats du ministère de la Justice
pour assurer une cohésion, en termes de gravité, avec l'ensemble du corpus
législatif québécois.
M. Leduc : Puis, encore une
fois, ce n'est pas des montants qu'on pourrait inscrire dans la loi qui
augmentent de manière statutaire annuellement.
M. Boulet : Non.
M. Leduc : Parce que c'est la
fameuse doctrine du corpus législatif.
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : Il faudrait quoi?
Il faudrait, genre, un projet de loi...
M. Boulet : Oui, des
amendements.
M. Leduc : ...qui toucherait
l'ensemble des amendes de l'ensemble des lois pour dire : Toutes les
amendes du Québec augmentent statutairement, au taux de l'inflation, mettons,
ou l'IPC...
M. Boulet : ...les montants
d'amendes sont prescrits, sont établis, puis, à moins d'un changement social
important, oui, il faut les adapter en fonction de... Il pourrait y avoir des
diminutions, là, dans certains cas, là. Je n'ai pas d'idée en tête, mais il
faut un amendement législatif.
M. Leduc : O.K.
M. Boulet : Merci
M. Leduc : Merci.
• (11 h 40) •
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur l'article 16? Est-ce que l'article 16 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Ceci
mettrait fin au sujet 8, mais souvenez-vous que nous avions un 11.1 en attente,
de ce sujet. Alors, M. le ministre... C'est M. le ministre qui avait déposé le
11.1.
M. Boulet : En fait, est-ce
que je dois le relire? Je l'avais déjà lu, hein?
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien,
pour ceux qui nous suivent à la maison, oui, ce serait mieux, parce que ça fait
quand même un certain temps que vous l'avez lu. Donc, je vous demanderais de le
relire, s'il vous plaît, M. le ministre.
M. Boulet : Oui, puis je le
lis... c'est un amendement que nous avions présenté, suite aux consultations
particulières, qui se lit comme suit :
11.1. Article 272.1 de la Loi sur les
accidents de travail et les maladies professionnelles, insérer, après l'article
11 du projet de loi, le suivant :
11.1. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 272, du suivant :
«272.1. Lorsque le Tribunal administratif
du travail estime probable que le harcèlement psychologique ait entraîné chez
le travailleur une lésion professionnelle, il réserve sa décision en
application du deuxième alinéa de l'article 123.16 de la Loi sur les normes du
travail. Le délai applicable prévu aux articles 270 à 272, 443 ou 452, se
calcule à compter du jour de la décision du tribunal, dans la mesure où une
réclamation ou un avis d'option pour une telle lésion n'a pas déjà été produit
à la commission.»
«Le premier alinéa s'applique également au
travailleur pour lequel une telle décision est rendue dans le cadre d'un
recours en cas de harcèlement psychologique découlant d'une autre loi ou d'une
convention.»
Alors, comme j'ai déjà expliqué, Mme la
Présidente, c'est pour assurer une cohésion entre deux corridors qui peuvent
être parallèles. Quelqu'un fait une plainte en vertu de la Loi sur les normes
du travail, monte l'échelle, se rend jusqu'au Tribunal administratif du
travail, et le Tribunal administratif du travail dit : Wow! C'est une
lésion professionnelle. Donc il rend... il décide que, comme c'est probable que
ce soit une lésion professionnelle, je réserve ma décision et je permets à la
victime, le plaignant ou la plaignante, de faire une réclamation pour être
dument compensée par une indemnité de remplacement de revenu à la CNESST et
pour ne pas être pénalisée par le délai--- ça va plaire à notre collègue
d'Acadie... de l'Acadie---donc, le délai de deux ans commence à courir à partir
du moment où le Tribunal administratif du travail estime probable et réserve sa
décision.
Donc, ça a été demandé, notamment par
Juripop puis le comité des expertes, là, mais c'est les deux qui m'ont guidé
là-dedans. Bon. Moi, j'avais eu une discussion, puis ils en ont parlé, mais
aussi Juripop, pour ne pas que la personne subisse un préjudice parce qu'elle
n'a pas emprunté le bon corridor. Donc, moi, j'étais très fier de soumettre cet
amendement. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Avant de continuer, je devais vous demander le consentement pour reprendre.
Est-ce que j'ai le consentement pour reprendre l'amendement introduisant
l'article 11.1?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
c'est gentil. Donc, j'avais Mme la députée de La Pinière, ensuite, M. le député
d'Hochelaga-Maisonneuve, et M. de l'Acadie ensuite.
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. En fait, j'ai levé la main tout à l'heure parce qu'avant de
terminer le bloc sur la TMP, je voulais revenir sur le chèque emploi service
avec d'autres informations, étant donné que M. le ministre avait dit que
c'était à ce moment-là qu'on en discuterait, et puis je voulais m'assurer de ne
pas passer tout droit au prochain... au prochain bloc avant de pouvoir en
discuter. Merci.
M. Boulet : Alors, tout de
suite après cet article là, je vais refaire une présentation de la feuille,
Linda... collègue.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : J'ai envoyé un
sous-amendement au Greffier.
La Présidente (Mme D'Amours) : On
l'a reçu? Je vais prendre... on va suspendre quelques minutes, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 11 h 45
)
(Reprise à 11 h 50)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve a déposé un
sous-amendement. M. le député, est-ce que vous voulez bien nous en faire la
lecture, s'il vous plaît?
M. Leduc : Bien sûr, Mme
la Présidente. Article 11.1. Ajouter, à la fin de l'article 272.1 de
la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles proposé
par l'article 11.1 de l'amendement, l'alinéa suivant :
«Lorsqu'une réclamation est soumise dans
un... dans le contexte décrit par le premier ou le deuxième alinéa,
l'article 31 ne s'applique pas.»
Alors, c'est très technique, mais qu'est
ce que ça veut dire? Quand on dépose un recours, en harcèlement psychologique,
la plupart du temps, c'est reconnu comme un accident de travail, mais ça peut
arriver que ça soit reconnu comme une maladie professionnelle. C'est moins
fréquent, mais ça arrive. Puis ça arrive suffisamment souvent pour que je vous
en parle aujourd'hui. Il y a l'article 31 de la loi qui dit qu'on ne peut
pas réclamer quelque chose trois ans en arrière pour des indemnités. Alors, je
vais le relire, là, le 31.1 de la LATMP. «Aux fins de déterminer le montant et
le droit aux personnes d'accorder, en vertu des sections I et IV du chapitre...
lorsque la réclamation d'un travailleur est soumise plus de trois ans après la
réception du diagnostic de maladie professionnelle, la date de la manifestation
de la lésion et lorsqu'elle survient après le dépôt de la réclamation, la date
de l'incapacité du travailleur exercé son emploi, le cas échéant, sont réputé
être celle du dépôt de la réclamation.»
Donc, dans les scénarios où est ce qu'on
est en train d'évaluer, là, tu sais, le... le délai, que ça a été long, les
procédures judiciaires puis qu'on finit par se décider que ça pourrait être
considéré d'un point de vue de lésion et qu'on rouvre, il y a un flottement qui
fait en sorte que, pour les gens qui se feraient potentiellement reconnaître le
harcèlement psychologique comme une maladie professionnelle, et c'est assez
bien discuté dans le... classeur, notamment la jurisprudence Pellerin et Centre
de réadaptation la Myriade, ce flou-là sur le délai empêche les personnes de
pouvoir potentiellement réclamer une rétroactivité d'indemnité trois ans en arrière.
Et on pense que c'est un truc qui est très peu coûteux parce que ça ne
concerne, au final, pas des centaines de personnes, mais ça peut venir changer
quand même la vie des personnes concernées. Voilà.
Une voix : Amendement
chirurgical.
M. Leduc : Pertinent à
notre avis.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaire,
M. le ministre?
M. Boulet : Bien, je
n'ai pas entendu JurisPop et le comité d'expertes. Bon, ils ont proposé
l'amendement soumis. En fait, le but visé, c'est ce que vous, vous dites. S'il
était entendu au temps... beaucoup d'années après puis que le TAT estime
probable, nous, ce qu'on dit, c'est que le délai commence à courir à partir du
moment où le TAT estime probable. J'ai de la misère à comprendre pourquoi on
dirait que 31.1 ne s'applique pas alors que... «lorsqu'elle survient avant...»,
j'ai de la misère, là, à le comprendre, là, mais est-ce qu'on peut demander une
suspension de deux minutes? Je vais revérifier de quoi, s'il vous plaît, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 54)
(Reprise à 12 heures
)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Est-ce qu'il y a des commentaires? Oui, M. le député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Mme la Présidente,
à micro fermé, le ministre et moi, on a convenu de l'objectif, et je vais donc
retirer le sous-amendement le temps qu'il y a une réécriture qui soit faite par
son cabinet. On ne peut avoir donc une discussion sur l'amendement en général,
quelque chose à dire sur l'amendement en général. Puis, lorsque la lecture sera
faite, on pourra revenir sur le sous-amendement. Mais je salue et je remercie
le ministre pour son ouverture sur cet enjeu-là, qui, en effet, ne touche pas
des milliers de personnes. Mais, pour les personnes qui sont impactées, ça peut
changer leur vie.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que j'ai le consentement pour retirer le sous-amendement du député de
Hochelaga-Maisonneuve?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Consentement.
Donc, le sous-amendement est retiré. Nous revenons à l'amendement article 11.1.
M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve, suivi de M. de la... député de l'Acadie.
M. Leduc : Bon, d'abord, je
veux remercier encore une fois le ministre d'avoir suspendu l'article hier soir
pour nous laisser le temps et me laisser le temps, en particulier, de bien
saisir. C'était quand même un bon 4 heures et demie, hein, d'audience...
d'étude détaillée. Hier, c'était en fin de journée, ce n'était pas facile.
Bref, j'ai pris le temps hier soir, avant de quitter l'assemblée, de bien
m'approprier le contenu de ce qui était proposé par le ministre comme
alternative à ce que j'avais moi-même déposé plus tôt. Et je vais vous dire,
Mme la Présidente, que ce n'est pas tout à fait ça que je souhaitais, et les
échos que j'ai de différents milieux, c'est que ce n'est pas tout à fait ça non
plus qui était souhaité comme approche, et je vais vous expliquer pourquoi.
Dans le fond, quand on est victime de
harcèlement psychologique ou de harcèlement sexuel, on commence par faire une
plainte, la plupart du temps en normes du travail, dans les deux ans de
l'événement. Après ça, la commission juge la... analyse de la recevabilité de
la plainte. Il y a un processus de médiation. S'il est un succès, il y a une
entente qu'on appelle une transaction., puis c'est la fin de l'histoire. S'il y
a un échec, la CNESST fait une enquête distincte de l'analyse de recevabilité.
Si l'enquête est négative, la CNESST refuse, et c'est... c'est pas mal terminé.
Si l'enquête est positive, on réfère au TAT et on commence le processus
judiciaire. Avant de commencer le processus judiciaire. Il y a un processus de
conciliation. La conciliation peut donner un succès. Transaction, fin des...
fin des haricots ou échec, on se lance en audience. L'audience peut dire qu'il
n'y avait pas de harcèlement sexuel ou de harcèlement psychologique, rejet, et
encore une fois, c'est là, c'est la fin. Ou le TAT reconnaît qu'il y avait
harcèlement psychologique ou sexuel en vertu de 81.18. Là, il va se
demander : Bon, j'ai reconnu qu'il y a harcèlement. Est-ce que l'employeur
a rempli son obligation? Si oui, il n'y a pas nécessairement de réparation, et
donc c'est un rejet. Si non, il n'a pas rempli ses obligations, on va regarder
à 123.15. Est-ce que c'est probable qu'il y a une lésion? Et si... s'il n'y a
pas de lésion, la réparation est acceptée par rapport à la norme du travail.
Mais si oui, c'est probable qu'il y a une liaison professionnelle, il y aura
réparation partielle en vertu de 123.16.
Alors, je vous explique ça, Mme la
Présidente, pour vous expliquer justement, démontrer le processus quand même
particulièrement lourd de toute cette opération-là. Et là, ce qui était soumis
par les groupes, les expertes, les syndicats, etc., ils disaient : À la
toute fin de ça, là, on a traversé les plaintes, les enquêtes, la médiation, la
conciliation, les audiences, la réaudience, à la toute fin, si on juge en effet
que c'est probable que c'est une lésion, le tribunal... le TAT devrait avoir le
pouvoir, sur le champ, de décréter des dommages et des lésions. Mais là, ce
qu'on nous soumet par la voix du ministre, ce n'est pas ça du tout, c'est de
dire après toute cette saga, chère victime, on vous permet de recommencer à
zéro avec un nouveau processus professionnel.
Quand on a fait toute la réflexion sur
Rebâtir la confiance, quand les expertes ont travaillé sur ce dossier là, le
but, c'était la déjudiciarisation. Parfois, le ministre a utilisé cet
argument-là pour contrer certaines de mes propositions dans le cadre de cette
étude détaillée. Comment peut-on sérieusement envisager que la solution du
ministre est la meilleure solution si, au contraire, on nous propose quelque
chose qui viserait à ne pas forcer la victime à recommencer toutes ces
étapes-là : conciliation, audience, réaudience...
12 h (version non révisée)
M. Leduc : ...Donc,
encore une fois, j'apprécie que le ministre m'ait laissé le temps de bien
digérer sa proposition. J'ai fait bon usage de ce temps-là et je constate que
ce n'est pas tout à fait ça que demandaient les groupes et les expertes et que
sa.... et que sa proposition a le potentiel de ne pas changer grand chose,
malheureusement, dans le sens où les victimes qui auront traversé tout ça n'auront
plus la force de recommencer. C'est extrêmement lourd. C'est extrêmement
difficile et, dans une certaine mesure, traumatisant pour une victime de faire
tout ce parcours-là. Un parcours du combattant, là. J'ai nommé, c'est quoi,
cinq, six, sept étapes où on se fait questionner, on se fait remettre en
question, on se fait mettre des sous-entendus, des fois, par la partie adverse.
Et là on veut leur dire oui, oui, vous pourriez refaire un nouveau délai, un
nouveau processus. Fort bien. Mais si l'idée même de refaire un processus est
une idée inacceptable et inconcevable pour la personne victime, pour les
raisons que je vous ai... je vous ai énumérées, on n'atteint pas du tout l'objectif.
M. Boulet : O.K. Je vais
répondre assez brièvement. L'amendement, c'est un immense pas en avant parce
que ça empêche une personne d'être dépourvue, dépouillée de son droit. Donc, c'est
vraiment un pas en avant. Puis ce que vous oubliez de dire ou ce que, là, je
vois qu'il y a des groupes qui vous envoient des commentaires, mais à chaque
étape que vous avez soulevée, le travailleur ou la travailleuse est informée de
ses droits et de la nature de ses droits. Et donc, là, vous dites, on est rendu
en haut de l'échelle, ça va être un nombre de cas limité parce que les
personnes, elles vont avoir été informées à chaque étape. Et l'autre élément
que vous savez aussi, c'est que tout va être joint, tu sais, pour éviter... Les
deux recours seront joints. Ça fait que la personne n'aura pas à reprendre, n'aura
pas à répéter. Ça fait que c'est important de le dire. Au plan de l'efficacité
et de l'impact pratique, c'est une autre dynamique. Alors, c'est tout, Mme la
Présidente.
M. Leduc : Je ne
comprends pas. Là, vous dites que les deux recours seront joints.
M. Boulet : Bien, comme
les deux recours vont être joints, la plainte pour harcèlement en vertu de la
LMT puis la réclamation pour obtenir une indemnisation en vertu de la LATMP, ça
va être joint pour éviter justement la répétition des informations accumulées,
de l'enquête qui a été faite puis, etc. Tout ça va être...
M. Leduc : Mais là on
parle d'un scénario précisément où il n'y a pas eu de plainte en LATMP.
M. Boulet : Exact. En
fait, ce n'est pas une plainte LATMP, c'est une réclamation.
M. Leduc : Une
réclamation.
M. Boulet : Mais s'il n'y
a pas eu de réclamation LATMP puis il y a eu une plainte LMT puis que la
personne revient faire sa réclamation LATMP pour être indemnisée, l'information
va être jointe.
M. Leduc : Oui, mais là
on parle d'un scénario où est ce que ça n'a pas été fait, qu'en bout de
piste...
M. Boulet : Bien, ça n'a
pas été fait. Elle ne l'a pas fait. Bien oui, je suis d'accord, elle n'a pas
fait sa réclamation.
M. Leduc : On ne parle
pas de la même chose.
M. Boulet : Bien non, c'est
exactement la même chose. Elle a fait une plainte LMT puis elle n'a pas fait
une réclamation LATMP. C'est exactement la préoccupation adressée par JurisPop
puis les expertes, c'est qu'il y avait un risque. Ils n'ont pas dit :
Faites cet amendement-là, mais la préoccupation, nous, on l'a adressée de cette
manière-là. Si la personne n'a pas fait sa réclamation, elle bénéficie d'un
délai nouveau de deux ans qui commence à courir à partir du moment où le TAT
estime probable et réserve.
M. Leduc : Pour refaire
le processus.
M. Boulet : Pas pour
refaire. Les deux recours étant joints, ce qu'elle aura fait, ce qu'elle aura
donné comme information, ça va faire partie de son dossier de réclamation à la
LATMP.
M. Leduc : Mais donc...
M. Boulet : C'est ça qui
est important.
M. Leduc : Ça fait
que... Réexpliquez-moi le processus, là. Selon votre méthode à vous, elle fait
tout ce chemin-là. Elle a déposé juste LMT. Elle fait tout ce chemin-là. On
juge probable que c'est une lésion. Vous, vous dites, un nouveau délai de deux
ans s'ouvre pour qu'elle fasse sa réclamation en lésion. Qu'est-ce qui se passe
après? Elle fait la réclamation. Qu'est-ce qui se passe? Expliquez-moi le
chemin qu'elle devra faire.
M. Boulet : Bien, l'agent
d'indemnisation va bénéficier du dossier de plainte en vertu de la LMT qui s'est
rendue jusqu'au Tribunal administratif du travail et va rendre la décision d'admissibilité.
M. Leduc : Et ça repart.
M. Boulet : Bien, non.
Là, son indemnisation, son indemnité de remplacement de revenu lui est versée.
M. Leduc : Si l'agent
refuse?
M. Boulet : Bien, si l'agent
refuse. Si le TAT estime probable, l'agent d'indemnisation, ce n'est pas une
décision finale, mais elle pourra bénéficier de son recours puis aller au Tribunal
administratif du travail, ultimement, là. Ça, elle ne perd aucun droit, elle
recommence. Elle recommence sa réclamation, mais en bénéficiant de tout ce qui
a été accumulé dans son autre...
M. Boulet : ...dossiers. Les
dossiers sont joints, puis je le répète, à chaque étape, les intervenants, les
agents d'indem, les conseillers en réadap, les conciliateurs, les réviseurs,
les juges, les conciliateurs, tout le monde est formé sur les mythes et
stéréotypes. Ça fait que, moi, je pense que c'est une barrière de protection.
En fait, un amendement, moi, je l'ai fait justement pour conférer une
protection additionnelle aux victimes, simplement.
• (12 h 10) •
M. Leduc : Moi. Je ne doute
pas du tout de vos objectifs, là, puis de votre bonne foi là -dessus, M. le
ministre. On n'est pas là du tout. Mais j'essaie juste de comprendre en quoi
vous êtes convaincu que votre solution... J'essaie juste de comprendre en quoi
vous pensez que votre solution est meilleure que celle qui est proposée, à
savoir pourquoi, à la fin de tout ça, on ne fait pas juste donner le pouvoir au
juge du TAT d'octroyer les réparations.
M. Boulet : Il peut, il peut,
mais il réserve son droit. Puis même à la limite, si l'agent d'indemnisation
refuse, le TAT se réserve, là. On le dit clairement : Estime probable et
réserve sa décision. Il n'y a rien de final. Il peut octroyer les dommages, il
peut exercer tous ses pouvoirs de réparation, là. Non, c'est vraiment un filet
de protection additionnel. Moi, je... ça complète mes commentaires, Mme la
Présidente.
M. Leduc : Mais si on
considère... si le juge du TAT dit : Il y a lésion probable, pourquoi ce
n'est pas là tout de suite qui automatiquement octroie les réparations, et qu'on
l'oblige, la personne, à retourner voir un nouvel agent d'indemnisation?
M. Boulet : Mais là, c'est
comme si on donnait le pouvoir au TAT de rendre une décision en première
instance. Non, ceci dit avec respect, il faut quand même respecter le
processus. Il faut respecter l'autorité de la CNESST de rendre une décision et
de verser, parce que c'est la CNSST qui verse l'indemnité de remplacement de
revenu, et non, je pense que ce n'est pas opportun d'y agir... d'aller de cette
manière-là. Ceci dit, le TAT réserve sa décision et donc il n'est pas dessaisi
du dossier.
M. Leduc : Je vais laisser
aller mon collègue, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de l'Acadie, la parole est à vous.
M. Morin : Oui, merci, Mme la
Présidente. Parce qu'en fait mon intervention s'enligne à peu près de la même
façon que l'intervention de mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, parce que
j'ai aussi le bénéfice de parler à des experts, puis ce qu'on... ce qu'on dit,
c'est que je comprends la volonté de M. le ministre, mais en fait, la
proposition, la solution qui est apportée, quant à différents experts, arrive
trop tard et peut entraîner une multiplication des recours. Alors, j'aimerais
ça que le ministre puisse nous expliquer, parce que, si je comprends bien ce
que ça va faire, et je ne répéterai pas l'entièreté des propos de mon collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve, là, mais c'est que la victime s'engage dans un
processus, elle est devant le tribunal, et puis là, à un moment donné, le
tribunal en arrive à la conclusion que ça pourrait être une lésion
professionnelle, puis que la victime peut avoir un autre recours. Et là, la
victime a... aurait deux ans, en vertu de l'amendement, pour se réorienter.
Sauf que, ma compréhension, c'est que devant le tribunal, la victime va déjà
avoir écoulé un délai important pour en arriver là, et là, on lui demande ou
bien de recommencer, ou M. le ministre disait : Non, le dossier va suivre.
Alors, j'aimerais qu'on m'explique comment
ça va se faire, et si on arrive un an ou deux ans, ou trois ans après
l'événement, puis qu'on demande des renseignements à la victime quant à son
état de santé, elle va devoir obtenir à nouveau des évaluations médicales, mais
des années après. Donc, au fond, au fond, est-ce que ce ne serait pas
préférable de clarifier, mais en amont, l'un ou l'autre des recours pour qu'il
n'y ait pas d'ambiguïté, puis qu'à ce moment-là la victime puisse être
indemnisée le plus adéquatement possible dans les circonstances, mais éviter
cet élément-là? Puis ce que... Ce que des experts nous ont dit, c'est : On
comprend très bien la volonté de M. le... de M. le ministre, mais ce qui est
proposé n'aura pas l'effet escompté. Voilà.
M. Boulet : Or, il s'agit de
comprendre, là. Puis bon, je vais répéter que la personne fait une plainte en
vertu d'une loi...
M. Boulet : ...et le tribunal
considère qu'elle aurait pu faire une réclamation, en vertu d'une autre loi,
pour obtenir une indemnisation. Le tribunal dit : Il est probable que ce
soit une lésion professionnelle, donc on fait bénéficier la personne d'un
nouveau délai de deux ans. Et, comme je l'ai mentionné, au plan pratique, c'est
supersimple, la personne est informée à chaque étape de ses droits. Et si c'est
ce que la personne décide de faire, parce qu'elle pourrait décider de
poursuivre... toute l'information est fusionnée. Donc, comme les deux recours
sont joints, la personne n'a pas à recommencer chacune des étapes. Et donc
c'est pour donner suite à une préoccupation exprimée par Juripop et par le
comité d'expertes. Donc, pour moi, c'est de ne pas compliquer ce qui, dans mon
esprit, est simple. Puis, pour une victime, ce qui va être important, au-delà
de toutes nos discussions, c'est qu'on lui donne la main, qu'on l'accompagne et
qu'elle soit bénéficiaire d'un accompagnement qui est humain de la part de
personnes qui comprennent c'est quoi, les stéréotypes. Et il y a une obligation
de formation qu'on a déjà adoptée pour tous les intervenants et qui est déjà mise
en place à la CNESST, au Tribunal administratif du travail.
Ça fait que, moi ça complète mes
commentaires puis c'est le fond de l'amendement, c'est de faire bénéficier la
personne d'un nouveau délai qui était cher aussi au collègue de l'Acadie. Ça
fait que je ne veux pas... Moi, ça complète, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions sur l'amendement... Oui, M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Merci, Mme la
Présidente. Juste pour une précision. En fait, je comprends qu'avec votre
amendement, M. le ministre, finalement, le tribunal pourrait, évidemment,
envoyer un avis d'option produit à la commission, quand on parle de commission
ici, c'est la CNESST. Donc, s'il y a une preuve, une preuve médicale qui a été
faite devant le Tribunal administratif puis qu'après ça le tribunal dit :
Écoutez, ce serait peut-être préférable pour vous d'aller devant la commission.
Je comprends que ce que vous nous dites, c'est que cette preuve-là va être
transférée à la CNESST, parce que ma compréhension, c'est, pour que la CNESST
indemnise, il faut encore que la victime soit capable de démontrer, avec une
preuve médicale, son état.
M. Boulet : La réponse, c'est
oui. Les les deux recours sont joints, sont fusionnés.
M. Morin : Donc, je comprends
que, dans les faits, le tribunal prend la preuve puis l'envoie à la CNESST.
M. Boulet : En fait, la
preuve accumulée depuis le début de la plainte, là, parce que, comme
l'expliquait le collègue, il y a l'enquête, il y a la conciliation, il y a
l'étude faite par la CNESST, il y a les notes évolutives, il y a les expertises
médicales, mais tout est joint, tout à fait. À votre question, la réponse,
c'est oui.
M. Morin : O.K. Je vous
remercie.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'article... l'amendement 11.1?
M. Leduc : Je comprends qu'on
attend la rédaction du sous-amendement, parce qu'on ne peut pas l'adopter tant
qu'on n'a pas...
La Présidente (Mme D'Amours) : On
n'a pas rien reçu. Il faut... si vous avez un sous-amendement à votre
amendement, M. le ministre.
On va suspendre les travaux quelques
minutes, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 12 h 19)
(Reprise à 12 h 24)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Nous avons reçu un sous-amendement du député
d'Hochelaga-Maisonneuve. M. le député, si vous voulez bien nous en faire la
lecture, s'il vous plaît.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Un sous-amendement. Donc, article 11.1, article 272.1 de la
Loi sur les accidents du travail des maladies professionnelles, ajouter, à la
fin de l'amendement proposé à l'article 272.1 de la Loi sur les accidents
du travail et maladies professionnelles proposé par l'article 11.1 du
projet de loi, l'alinéa suivant :
«L'article 31.1 ne s'applique pas au
travailleur qui produit sa réclamation ou son avis d'option en application du
premier ou du deuxième alinéa.»
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. Leduc : Et voilà!
Merci pour les collègues du ministre qui ont préparé la rédaction du
sous-amendement. Et merci au ministre de l'accepter.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
qu'il y a des interventions sur le sou- amendement? S'il n'y a pas d'intervention,
je vais le mettre aux voix le... Est-ce que le sous-amendement à l'amendement
de l'article 11.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous revenons maintenant à l'amendement 11.1 tel qu'amendé. M. le député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Juste une
question rapide pour M. le ministre. Tantôt, vous faisiez référence au fait que
les deux dossiers seraient joints. Il y aurait jonction de dossiers à la fin du
processus. Corrigez-moi encore une fois si j'ai mal compris, mais dans un
contexte syndiqué, on ne fait pas une plainte...
M. Leduc : ...pour harcèlement
psychologique à la commission, ça va être jugé non recevable parce qu'on est
syndiqué, il faut faire un grief. Et là si le grief est référé à l'arbitrage,
l'arbitrage... un peu le même pouvoir que le juge du TAT en disant : Je
constate qu'il y a possibilité de lésion, et là on redirige la personne vers
l'indemnité, mais là le dossier ne sera pas joint.
M. Boulet : Non, mais la
personne peut décider. Évidemment, le syndicat ayant le monopole de
représentation de la personne, le syndicat va certainement faire bénéficier la
personne syndiquée de ce qui a été accumulé et ça va évidemment faire partie de
la preuve à la CNESST, absolument.
M. Leduc : Donc, ça sera à la
partie syndicale de venir déposer.
M. Boulet : Ah! oui, là, je
ne m'immiscerai pas là-dedans. Mais oui, tout à fait.
M. Leduc : En théorie, un bon
conseil syndical ferait ça.
M. Boulet : Oui, un... ce que
vous étiez d'ailleurs avant 2018.
M. Leduc : Parfait! Merci
beaucoup pour l'explication.
M. Boulet : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de l'Acadie, parole est à vous.
M. Morin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, deux... deux cas de figure pour M. le ministre. Si, devant le
tribunal, il n'y a pas eu de dépôt d'expertise médicale ou de consultation
médicale, puis c'est la victime qui a, en fait, avec d'autres témoins, décrit ses
symptômes, si le dossier est envoyé à la CNESST, est-ce que, dans un cas comme
ça, la CNESST va demander des expertises médicales, on est plusieurs années
après, pour être capable de déterminer l'indemnité? Puis, s'il y a un délai...
parce que je comprends que le tribunal prend le dossier, envoie ça à la CNESST,
mais, s'il y a un délai avant que la CNESST prenne une décision, qu'est-ce qui
arrive à ce moment-là avec les indemnités pour la victime?
M. Boulet : La première
question, la réponse, c'est non. Ils ne demanderont pas une expertise médicale
à ce stade là, s'il n'y en a pas, surtout. Il y aura certainement une
attestation médicale initiale. La deuxième question, je ne suis pas sûr que
j'ai bien compris.
M. Morin : Bien, c'est-à-dire
que pendant... pendant le délai, là, je veux dire, le tribunal... Ma
compréhension de votre amendement, c'est que, là, le tribunal, là, dit :
Écoutez, vous devriez envoyer votre dossier à la commission. C'est ça?
M. Boulet : Oui.
M. Morin : Bon. Mais la
commission ne prendra peut-être pas le dossier le lendemain matin, et puis il
ne va peut-être pas statuer là-dessus le lendemain matin.
M. Boulet : Non. Donc, les
indemnités versées à partir du moment où le diagnostic aura été posé au moment
de la lésion...
M. Morin : Au moment de la
lésion. Donc...
M. Boulet : Tout à fait.
M. Morin : La commission va
l'indemniser tout de suite.
M. Boulet : Tout à fait.
M. Morin : Et puis ça va
remonter à la date de la lésion.
M. Boulet : Exact.
M. Morin : Comme ça, la
victime, elle, n'en subira pas, de préjudice.
M. Boulet : Tout à fait.
M. Morin : Parfait. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? Est-ce que l'amendement amendé introduisant le nouvel
article 11.1 est adopté?
M. Boulet : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous serions rendus à l'article... En fait, c'est un amendement que vous
apportez, M. le ministre, à l'article 40, on aurait cette information-là,
qui serait aussi sur Greffier.
M. Boulet : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
j'ai besoin du consentement de tout le monde pour reprendre l'étude de
l'article 40.
M. Morin : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
le sujet cinq. Oui.
M. Morin : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Consentement.
Merci.
M. Boulet : Bien, en fait,
c'est un amendement purement technique, là, c'est une coquille de rédaction,
là, c'est pour corriger... à cet article-là, on disait : En supprimant la
référence à 63.3, on se trouvait à supprimer, dans les ententes collectives,
l'intégration implicite des pouvoirs d'ordonnance de l'arbitre. Donc, on vient
juste corriger la référence à l'article qu'on voulait remplacer, tout
simplement. C'est purement technique.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que j'ai des interventions sur l'amendement de l'article 40?
M. Morin : ...vous visiez
63.4 plutôt que 63.3? Est-ce que c'est ça?
M. Boulet : Oui, exact.
M. Morin : O.K. Parfait. Je
n'ai pas d'autre commentaire.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
je vais mettre aux voix l'amendement de l'article 40. Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Boulet : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
devons reprendre le vote sur l'article 40 tel qu'amendé. Est-ce qu'il est
adopté?
M. Boulet : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Merci. Nous serions maintenant rendus au sujet neuf, Dispositions transitoires
et finales. Donc, M. le ministre, l'article 42, s'il vous plaît.
Une voix : ...
• (12 h 30) •
M. Boulet : Ah! oui. En fait,
c'était une préoccupation de la collègue libérale. En fait, c'est les chèques
emploi service. Puis je vous avoue que je ne comprends pas tous les méandres,
parce que ça ne relève pas de nous, ça relève du ministère...
12 h 30 (version non révisée)
M. Boulet : ...ministère de la
Santé ainsi que des centres locaux de services communautaires. Bon, je vous ai
remis la note hier en fin de journée et j'en ai déjà parlé à mon collègue, là,
pour vous donner de l'information additionnelle, mon collègue à la Santé. Bon.
Le ministère de la Santé, le CLSC, ils
reçoivent, ils font une évaluation, puis, quand l'évaluation est réalisée, l'usager,
il a la possibilité, évidemment il y a des conditions, que des services soient
dispensés par un travailleur qui est engagé de gré à gré. Puis là, dans ce cas,
bien, il est considéré apte à prendre les responsabilités de l'employeur en
vertu de la Loi sur les normes et de la Loi santé-sécurité du travail. Donc, à
titre d'employeur, il a toutes les responsabilités, toutes les obligations.
Puis pour l'indemnisation, c'est un
règlement. Ça non plus, je ne suis pas familier avec ça, un règlement sur la
mise en œuvre de l'entente relative à la protection des travailleurs
domestiques dans le cadre de la modalité du chèque emploi-service, puis là, on
définit les rôles et responsabilités en matière d'accidents ou de maladie. Ça
fait qu'ils sont actuellement... Christian me confirmait qu'il révise le cadre
de référence puis le processus pour confirmer les droits puis les
responsabilités des travailleurs puis des employeurs. Mais je vais, avec
déférence, vous permettre d'avoir des communications avec des personnes du
ministère de la Santé qui vont pouvoir vous donner une meilleure compréhension,
et vous pourrez, après ça, venir nous partager votre compréhension. Merci,
collègues.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. Alors, d'abord, je veux remercier le ministre, parce que dès le...
quand on a... on a fait le débat sur le principe du projet de loi, j'ai... j'ai
soulevé cette inquiétude-là, cette préoccupation-là, parce que je connais le
chèque emploi-service. Mais on est on est dans une belle illustration que les
dossiers aînés ou personnes handicapées sont... sont associés avec la Santé,
puis là, c'est correct que ce soit le ministère de la Santé qui ait ce
programme-là, mais qu'il y a des... des... C'est transversal aussi, il y a
souvent d'autres... des lois dans d'autres domaines qui sont touchées, y
compris celles du travail. Et effectivement, comme vient de le dire M. le
ministre — puis je le remercie pour la fiche qu'il a faite — les...
les personnes sont les personnes... les usagers des services d'aide à domicile
sont considérés, dans le cadre du chèque emploi-service, comme les employeurs,
sauf que c'est difficilement applicable pour eux de protéger les travailleuses
qui viennent... qui viennent chez eux à la maison.
Et j'ai pris connaissance malheureusement
juste hier, d'un rapport de recherche qui a été fait en novembre 2023, et qui
était fait, je crois, dans la foulée du projet de loi n° 15. Je ne sais
pas si le ministre, votre collègue à la Santé, a ce document-là entre les
mains, mais c'est un document qui a été déposé sur Greffier ce matin, parce qu'il
y a des... il y a quand même 55 000 travailleuses qui sont dans... dans cette
situation-là, si on comprend celles qui sont touchées par les services d'aide...
qui font les services d'aide à domicile. Dans ce programme-là, il y a... il y a
plus de... il y a près de 17 000 usagers du chèque emploi-service, pardon, et
puis plus de 23 000 pour le service de soutien à la famille. Donc, en gros, c'est
55 000 travailleuses, et dans les faits, même si certaines lois prévoient... il
y a des protections automatiques, dans les faits parce qu'il y a des exceptions
à la loi, par exemple, il faut qu'elles fassent 420 heures auprès du même... du
même usager, mais en fait, on sait que ces personnes-là se promènent d'usager
en usager. Là, ils n'ont pas... ils ne travaillent pas à temps plein pour un
même usager. Donc, il y a plein de choses qui finalement auxquelles elles n'ont
pas droit, puis elles sont exclues de ça, et c'est... c'est problématique. Mais
en tout cas il y a vraiment un rapport de recherche assez exhaustif qui a été
fait, et il y a 16 recommandations à la fin de ce rapport là, dont certaines
portent sur des amendements, des modifications à apporter et la LATMP, à la Loi
sur les normes du travail aussi. Donc, comme je disais tout à l'heure, il y a
un lien, même si ça relève de la Santé, il y a un lien vraiment avec les lois
du travail. Alors, je ne sais pas où en est le... où en est le ministre dans la
revue, là, de ça. Puis vous me disiez, il y a possibilité que je puisse le
rencontrer pour voir...
Mme Caron : ...qu'est ce qu'il
envisage?
M. Boulet : Moi, j'en ai
parlé avec mon collègue, et on va s'assurer que quelqu'un de son cabinet puisse
entrer en communication avec votre bureau pour qu'il y ait un input, là. Le
rapport... Le rapport, c'est au bas de l'échelle, là.
Mme Caron : Oui, exactement.
M. Boulet : Effectivement. Je
connais l'organisation et vous pourrez faire bénéficier l'équipe du cabinet de
la santé de votre expertise en la matière.
Mme Caron : Mais de ces
éléments-là en fait...
M. Boulet : Bien, oui.
Mme Caron : ...et que ça
puisse... ça puisse se traduire dans les lois du travail aussi...
M. Boulet : Tout à fait.
Mme Caron : ...parce que
l'objectif, j'en reviens à l'objectif du présent projet de loi, c'est vraiment
de prévenir...
M. Boulet : Tout à fait.
Mme Caron : ...de combattre
et de... les violences à caractère sexuel et puis de... de protéger les
travailleurs. Et puis c'est même... L'une des recommandations porte sur les
questions de harcèlement psychologique. Puis c'est très difficile à mettre en
œuvre dans le cas de ces travailleuses-là. Et quand les travailleuses se
rendent compte, par exemple, que c'est l'usager qui va être tenu responsable,
des fois, elles ne portent même pas plainte parce qu'elles ne veulent pas que
cette personne-là, à qui elles s'attachent, finalement, puis à qui elles
rendent des services régulièrement, que cette personne-là soit dans une
situation de devoir faire, tu sais, avoir toutes les obligations, respecter
toutes les obligations de l'employeur.
Puis aussi, bien, j'attirerais
l'attention... Ça, ce n'est pas peut-être... c'est peut-être quelque chose qui
peut être fait.
La Présidente (Mme D'Amours) : En
conclusion, Mme la députée, s'il vous plaît.
Mme Caron : Je conclus. Quand
la CNESST va mettre... En fait, elle va... Les communications avec les
employeurs peut-être prêter une attention à ce groupe d'usagers pour qu'ils
aient aussi les informations qui leur permettront de... le plus possible, là,
de... de respecter les obligations que ce projet de loi là leur donne.
M. Boulet : Nous allons nous
en assurer. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Donc, M. le ministre, nous revenons à notre projet de loi, l'article 42,
s'il vous plaît.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. Donc :
42. «L'arbitre à qui un grief concernant
une plainte de harcèlement psychologique est déféré avant le (et là, ça serait
la date qui suit d'un an celle de la sanction de la présente loi) n'a pas à
avoir suivi la formation exigée à l'article 1 de la présente loi pour
procéder à l'arbitrage de ce grief.»
Commentaire. Donc, c'est de la transition.
Et on octroie ici un délai d'une année aux arbitres de griefs pour suivre la
formation qui va être offerte en application de l'article 1 du projet de
loi. Merci, c'est tout.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 42? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Simplement une
question pour M. le ministre. Quand on dit dans l'article 42 «déféré»,
vous entendez par ça que l'arbitre des griefs a le grief dans sa liste des
choses à faire, ou qui a commencé à entendre le grief?
M. Boulet : Il lui est déféré
à partir du moment où le grief est soumis. Puis bon, en vertu des conventions
collectives, c'est un arbitre qui est convenu entre les parties, à défaut
arbitre nommé par le ministère du Travail. Mais à partir du moment où ça lui
est déféré, c'est le terme utilisé, qu'il est saisi du dossier.
M.
Morin :D'accord. Je vous remercie. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. Boulet : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article...
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? L'article 42, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 43,
M. le ministre.
M. Boulet : Merci.
43 «L'article 81.20 de la Loi sur les
normes du travail, tel qu'il se lisait le (et là on indique la date qui précède
celle de l'entrée en vigueur de l'article 1) continue de s'appliquer à
l'égard des conventions collectives en vigueur le (et là on indique ici la date
de la sanction de la présente loi) qui n'indique pas le délai visé à
l'article 123.7 de cette loi, et ce, jusqu'à la date de leur
renouvellement. Il en est de même pour le premier alinéa de l'article 45
de la Loi sur le statut professionnel des artistes, des arts visuels, du
cinéma, du disque, de la littérature, des métiers d'art et de la scène à
l'égard des ententes collectives qui n'indiquent pas le délai visé au premier
alinéa de l'article 63.3 de cette loi.»
Donc, c'est complet, dont, en fait,
commentaire, c'est... On prévoit ici que les parties à une convention collective
actuellement en vigueur, qui ne prévoit pas expressément le délai de deux ans
pour exercer le recours, auront jusqu'au renouvellement de la convention pour
répondre à l'obligation de l'intégrer. Il en est de même pour les parties à une
entente collective conclue en vertu de la Loi sur le statut professionnel des
artistes. Merci. C'est complet.
• (12 h 40) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'article 43? L'article 43 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Maintenant...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...M.
le ministre, l'article... Vous avez un amendement, M. le ministre?
M. Boulet : Oui, ça va.
Merci, Mme la Présidente. 43.1. Donc, on insère, après l'article 43 du
projet de loi, le suivant :
«Le Gouvernement édicte un règlement visé
au paragraphe 9.1 du premier alinéa de l'article 223 de la Loi sur la
santé et la sécurité du travail édicté par l'article 38 de la présente
loi, à défaut pour la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la
sécurité du travail d'en adapter un avant le : Et là, c'est la date qui
suit de deux ans celle de la sanction de la présente loi.»
Donc, ça a pour objectif, commentaire,
d'imposer à la commission un délai de deux ans pour adopter un règlement
encadrant la prévention. Et, bon, évidemment, c'est pour donner suite au
rapport du comité d'expertes, la FTQ, la CSN et plusieurs autres groupes.
Alors, c'est complet. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Oui. Bien, je suis
bien content de voir que le ministre avait retenu cette idée-là. On se
rappelle, là, que, dans l'étude du p.l. no 59, c'est une avenue que
j'avais proposée parce qu'il y avait un... ça grinçait beaucoup entre
patronats, syndicats sur le fameux nouveau règlement adopté. Puis on a eu
toutes sortes de discussions avec Mme Oudar de la CNESST, quand elle est
venue, sur les processus d'adoption réglementaire qui sont particulièrement
lourds à la CNESST. Et là de dire qu'on donne une chance aux deux parties de
s'entendre, mais avec un délai, puis autrement, c'est le ministre qui va
pouvoir imposer ce contenu-là du règlement, a produit un résultat dans le cadre
du p.l. n° 59. On a eu publication à la Gazette en
janvier du règlement visé, donc, par le projet de loi et ça a fonctionné. Donc,
les deux parties se sont dit qu'on était mieux de trouver un compromis qui ne
satisfaisait que de prendre la chance que le ministre tranche d'un bord ou de
l'autre. Et je pense que cette recette là, donc, qui a été testée pour une
première fois... à ma connaissance, ça ne s'est pas fait beaucoup dans le
passé, dans d'autres domaines, donc la bonne recette qui a fonctionné une
première fois, bien, pourquoi ne pas la refaire de nouveau? Alors, moi, j'avais
préparé un amendement exactement dans ce sens-là, Mme la Présidente. C'est le
ministre qui le dépose. Il n'y a pas de problème. Je l'appuie avec
enthousiasme.
M. Boulet : Bien, je remercie
le collègue d'Hochelaga-Maisonneuve. Effectivement, c'est une analogie
extrêmement pertinente que vous faites avec ce qui a été réalisé, là, dans la
Loi modernisant le régime de santé et sécurité du travail, et vous êtes
effectivement à l'origine de cet amendement-là que nous venons de déposer.
Alors, merci encore une fois.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions sur le 43.1. Est-ce que l'amendement introduisant le
nouvel article 43.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Maintenant, M. le ministre, l'article 44, s'il vous plaît.
M. Boulet : Merci. «44. Le
ministre doit, en collaboration avec la Commission des normes, de l'équité, de
la santé et de la sécurité du travail, au plus tard le (et là, c'est cinq
ans... la date qui suit de cinq ans celle de la sanction de la présente loi),
faire au gouvernement un rapport sur l'application de la présente loi et sur
l'opportunité de maintenir ou de modifier ces dispositions.
Ce rapport est déposé par le ministre dans
les 30 jours suivants à l'Assemblée nationale ou, si elle ne siège pas,
dans les 30 jours de la reprise de ses travaux.»
C'est complet. Donc, c'est l'obligation,
là, de faire rapport au gouvernement, en collaboration avec la CNESST, sur
l'application des dispositions du présent projet de loi. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'article 44? Est-ce que l'article 44 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 45,
M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Boulet : Merci. Les
dispositions de la présente loi entrent en vigueur le (et là on indique la date
de la sanction de la présente loi), à l'exception :
1° de celles des articles 4 à 11, 14
à 16, du sous-paragraphe b du paragraphe 1° et, sauf en ce qu'elles
concernent l'ajout du dernier alinéa de l'article 81.19 de la Loi sur les
normes du travail, du paragraphe 2° de l'article 18, des articles 22, 23,
25 et 26 du paragraphe 2° de l'article 29, de l'article 31 et du
paragraphe 2° de l'article 39, qui entrent en vigueur le (et là, c'est la
date qui suit de six mois celle de la sanction de la présente loi);
2° de celles du paragraphe 2° de
l'article 18, en ce qu'elles concernent l'ajout du dernier alinéa de
l'article 81.19 de la Loi sur les normes du travail et des
articles 35 à 37 qui entrent en vigueur à la même date que les
dispositions du paragraphe 2° de l'article 144 et de l'article 147 de
la Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail...
M. Boulet : ...alors, c'est
complet. En fait, bon, vous l'avez eu, depuis un certain temps, là, vous avez
pu faire les correspondances qui s'imposent, là, mais la majorité des
dispositions entre en vigueur à la date de la sanction, il y a des dispositions
qui sont à étaler dans le temps, là, mais tout ça avait été... fait l'objet
d'une information transmise aux collègues depuis le début de l'étude détaillée.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 45? Est-ce que
l'article 45 est adopté?
M. Boulet : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Le titre du projet de loi est-il adopté?
M. Boulet : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
propose que la commission recommande la renumérotation du projet de loi amendé.
Je propose que la commission adopte une motion d'ajustement des références.
Cette motion est-elle adoptée?
M. Boulet : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
en sommes maintenant rendus aux remarques finales. Je cède maintenant la parole
au député de Jean-Talon. La parole est à vous.
M. Paradis : Pour combien de
temps, Mme la Présidente, s'il vous plaît?
La Présidente (Mme D'Amours) : Vous
avez le droit à 20 minutes.
M. Paradis : Ah,
20 minutes. Je vais faire ça plus court. Une chose qu'on doit remarquer,
c'est le fait qu'à peu près tous les intervenants qui sont venus en audience
ont salué le principe du projet de loi, ont salué le fait qu'il contenait des
avancées, et ça, j'aimerais remercier tout le personnel au sein du ministère,
toute l'équipe autour du ministre qui a participé au montage du projet de loi,
j'aimerais remercier toutes les personnes qui ont enrichi nos conversations,
nos discussions, en venant témoigner ici en commission parlementaire. Je pense
que des félicitations spéciales, particulières devraient être adressées au
comité des expertes qui, comme le ministre l'a mentionné, a guidé une grande
partie des réflexions qui ont mené à ce projet de loi, qui, par leurs
témoignages en audience aussi, sont venus attirer notre attention sur des
éléments sur lesquels on pouvait encore travailler. Je trouve ça... je trouve
que c'est un bon signe pour notre démocratie, pour notre régime parlementaire,
quand on s'inspire des meilleures pratiques et quand on s'inspire du travail de
personnes qui sont vraiment des expertes dans le... dans le domaine dont on
parle pour avancer le travail. J'aimerais saluer aussi l'ouverture et la
collaboration dont a fait preuve le ministre dans la conduite de nos travaux
dans cette commission parlementaire. Et de même que mes collègues des partis
d'opposition, je pense que nous avions tous un même objectif ici, tous et
toutes, un même objectif, c'est-à-dire de faire la meilleure chose possible
dans l'intérêt des personnes concernées, c'est-à-dire les personnes qui peuvent
être victimes de violence psychologique, de violence physique, incluant les
violences basées sur le genre et les violences sexuelles qui étaient, je pense,
au coeur de toutes nos réflexions ici.
En bout de ligne, le travail résulte, je
pense, le ministre a mentionné hier, et je pense que je l'ai moi-même
mentionné, à un bon équilibre. Je comprends que nous n'allons pas aussi loin
que certaines organisations nous ont demandé d'aller sur certaines
dispositions, et qu'en... et qu'en faisant ça, bien, je pense qu'on tient
compte notamment de la jurisprudence, de l'état du droit sur certaines des
questions. Et, à l'inverse, certains nous ont dit : On va trop loin. Et
là, encore une fois, on dit : Bien non, mais c'est là qu'on est rendus au
Québec, il faut innover, il faut faire tout ce qu'on peut pour créer
l'environnement de travail le plus sain possible et le plus libre de toute forme
de harcèlement et de violence physique ou psychologique. En quelque sorte,
peut-être que ça démontre qu'on a un compromis qui est intéressant pour la
société québécoise, mais surtout, et je le redis, qui, je l'espère, va
contribuer à faire du Québec une juridiction qui ouvre la voie à de nouvelles
façons de prévenir ces violences-là. Et, lorsqu'il y en a, de les gérer avec
les outils les plus adaptés possibles pour faire en sorte que les personnes qui
portent plainte, qui veulent faire reconnaître une violation de leurs droits
aient un contexte favorable pour le faire, que les employeurs aussi aient des
outils qu'il faut et les inspirations qu'il faut, notamment dans les articles
où on indique aux employeurs, maintenant, ce qu'il faut avoir comme politique,
notamment en matière de prévention. Je pense que ça, c'est bon pour tout le
monde.
Alors, merci encore une fois et
félicitations à tous les... à tous les collègues et à toutes les collègues qui
ont participé au travail. Merci.
• (12 h 50) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député. Maintenant, je vais céder la parole au député
d'Hochelaga-Maisonneuve pour vos remarques finales.
M. Leduc : Merci, Mme...
M. Leduc : ...oui, merci, Mme
la Présidente. Je veux commencer par remercier la personne qui est à ma gauche,
qui s'appelle Alexandrine Lahaie, qui est stagiaire Bonenfant ici, à
l'Assemblée nationale. Elle a commencé à mon bureau la semaine dernière, alors
elle a eu un beau baptême du feu avec le projet de loi. Elle a remplacé à pied
levé mon collègue Guillaume de la Recherche, que je salue aussi, qui avait
préparé quelques amendements avant de... qu'on débute ici, et Alexandrine a
sauté dans le bateau, s'est mis les deux mains dans la pâte du levain, a rédigé
ses premiers amendements ici avec brio. Elle a identifié plein d'amendements,
de suggestions. Donc, sincèrement, bravo et merci pour tout ton travail,
Alexandrine.
M. Boulet : Pas trop, quand
même, hein?
M. Leduc : Pas trop de
remerciements, non?
M. Boulet : Pas trop
d'amendements.
M. Leduc : Pas trop
d'amendements. Ah oui! Parce que les remerciements, ça, il n'y a pas de limite.
Pas trop d'amendements.
Je veux remercier toutes les équipes des
différents groupes ici, les équipes qui sont derrière les différents caucus,
l'équipe du ministère. Merci pour la rédaction de l'amendement tantôt, c'est
apprécié. Les équipes techniques, les gens qui permettent qu'on soit mis en
ligne et qui transcrivent nos... nos intéressants, je pense, d'intéressants
débats pour la postérité.
Je veux saluer évidemment l'ouverture du
ministre. C'est notre huitième projet de loi ensemble, je pense. On a développé
une belle complicité, et je l'apprécie. On n'est pas toujours d'accord quand on
débat ici, mais il est toujours ouvert à la discussion et il est toujours
ouvert à l'échange. Et je pense que ce n'est pas tous mes collègues qui ont la
chance d'avoir cette qualité-là d'échange avec leur vis-à-vis. Et moi, je me
sens bien heureux de ça, et je le salue, et je l'apprécie, sa collaboration
depuis autant d'années.
C'est sur le fond, le projet de loi
n° 42, un bon projet de loi. Je l'avais souligné dans mes remarques, là, à
l'adoption du principe. C'était quelque chose qui était attendu. On avait tous
hâte de voir comment le rapport des expertes allait être concrétisé à travers
l'intervention législative du ministre. Je l'ai souligné et je le souligne
encore aujourd'hui, le problème du projet de loi, ce n'était pas son contenu,
c'est ce qu'on n'y retrouvait pas. Évidemment, je pense qu'il aurait pu aller
plus loin sur plusieurs enjeux. J'ai fait différents amendements comme il se
doit, en m'inspirant de ce qu'on avait lu et entendu dans les audiences et dans
les mémoires, et je pense que le produit final, bien sûr, n'est pas aussi
amendé que je l'aurais souhaité, mais demeure une avancée législative
importante qui donnera des outils supplémentaires pour les femmes et les
personnes en général, victimes de violences à caractère sexuel dans les milieux
de travail du Québec. C'est un fléau. Moi, je ne comprends pas qu'on n'en ait
pas fait plus que ça une priorité nationale, puis je ne lance pas de pierre à
personne, là, je parle d'un phénomène de société ici. J'ai été profondément
atteint par les déclarations, les révélations alentour d'agressions non
dénoncées, alentour de MeToo. J'en reste marqué, et pour moi, c'était
évidemment un devoir de travailler avec beaucoup de sérieux sur le contenu de
ce projet de loi là et de l'amener à bon port, ce que nous faisons aujourd'hui.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député. Je cède maintenant la parole au... au porte-parole de
l'opposition officielle, M. le député de l'Acadie.
M.
Morin :Merci. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, à mon
tour de débuter par... par des remerciements. Bien, écoutez, moi, j'ai été très
heureux de siéger à la commission, parce que, comme vous le savez, vous l'avez
constaté, moi, je suis arrivé à l'étape de l'étude article par article du
projet de loi n° 42, projet de loi qui est excessivement important, je tiens à
le souligner, parce que, quand on regarde les statistiques en ce qui a trait au
harcèlement psychologique, à la violence à caractère sexuel en milieu de
travail, les statistiques sont malheureusement trop énormes. Il faut faire
quelque chose, puis je salue... je salue l'initiative de... de M. le ministre.
Donc, à vous, M. le ministre, merci. Merci pour la façon dont les travaux se
sont... se sont déroulés, de votre ouverture également.
Je veux remercier les membres de votre
cabinet, mais aussi les fonctionnaires qui travaillent avec vous au ministère.
C'est souvent un travail dans l'ombre, mais sans les fonctionnaires, sans les
légistes, avec respect, ce serait très difficile pour un ministre de faire
avancer ses projets de loi. Donc, je tiens... je tiens à souligner leur
travail. Ils sont toujours là, dédiés, loyaux, puis je pense que ça mérite
d'être souligné.
Je veux aussi remercier tous les collègues
députés donc la banquette gouvernementale, des oppositions, ma collègue de La
Pinière, du comté de La Pinière. Toute l'aide que moi j'ai eue pendant...
pendant l'étude de ces article par article, mon collègue de la recherche,
Thomas, mais... mais je tiens aussi à souligner l'apport de Mme Florence
Nadeau, qui est une stagiaire Bonenfant, qui était avec nous, et que c'est elle
aussi...
M.
Morin :...retrouvé littéralement plongé dans cette étude-là et
j'en suis privilégié, parce que ce que vous devez savoir, c'est que c'est les
stagiaires qui nous choisissent, les parlementaires, et non pas l'inverse.
Donc, ça mérite d'être souligné. Merci, Florence. Puis, comme ça, bien,
ensemble, on fait bonne équipe.
Je voulais aussi vous remercier, Mme la
Présidente, pour la façon dont vous avez présidé les travaux de la commission,
ça a été superbien, puis merci également aux employés de l'Assemblée nationale,
qui sont toujours excessivement professionnels et qui nous aident dans nos
travaux de parlementaires. Sans eux, notre travail serait excessivement,
excessivement difficile. Merci aussi à toutes les personnes qui sont venues.
Moi, j'ai lu les mémoires. Merci aux expertes, avec qui on a eu plusieurs échanges
pendant l'étude article par article, à tous les différents intervenants, que ce
soit le Conseil du patronat, Force Jeunesse, ou d'autres, ou des représentants
syndicaux, qui ont, en fait, produit des mémoires de grande qualité, alors je
tiens, véritablement, à le souligner.
J'aurais aimé, évidemment, que peut-être
plus d'amendements que j'ai proposés avec ma collègue de La Pinière soient
adoptés, mais je veux quand même souligner l'amendement qui a été accepté, puis
qui a été accepté unanimement, puis je tiens à remercier M. le ministre pour
son ouverture et son aide... et je fais référence, plus spécifiquement, à
l'article 4 de la loi et à l'article 28.0.1, où on a été, finalement, capables
de s'entendre pour faire retrancher de cette disposition-là «aux fins d'un même
établissement, sauf si cette violence survient dans un contexte strictement
privé». Je dois vous dire que le libellé original de la disposition
m'inquiétait particulièrement, parce que je comprenais la volonté du ministre
de vouloir établir une présomption pour aider les victimes, mais cet élément
là, quant à moi, contribuait à véhiculer des stéréotypes et venait, finalement,
amoindrir l'efficacité de la présomption qui était rédigée à 28.0.1. Donc, je
pense que ça, c'est une avancée importante, parce que c'est déjà difficile,
pour les victimes, d'en parler, de témoigner, de divulguer, de rapporter, que,
quant à moi, la dernière chose qu'on voulait, c'est qu'en plus, dans le cadre
d'un processus on vienne, évidemment, poser des questions sur ce qui peut se
passer dans un contexte qui est strictement privé, d'autant plus que dans le
domaine, évidemment, tout cet argumentaire-là autour de la vie privée aurait,
quant... à mon avis, peut-être augmenté les risques de victimisation
secondaire, ce qui, évidemment, n'est pas l'objectif du projet de loi, et je
pense qu'on le reconnaît pleinement.
Plusieurs des amendements que j'ai
proposés ont été rejetés. J'aurais préféré, peut-être, notamment dans le
domaine des violences à caractère sexuel, qu'on ait une plus grande flexibilité
quant aux délais. J'ai eu la chance de m'exprimer à plusieurs reprises là
dessus, mais, bon, écoutez, je pense que le point a été fait. Et je salue
également le ministre, qui a quand même déposé des amendements qui était très,
très importants pour nous, notamment en ce qui a trait à la formation offerte
aux arbitres, concernant aussi toute la question de la levée de l'obligation de
confidentialité, parce que je pense que, dans ce domaine-là, s'il y a un
élément qui est hyperimportant, c'est la formation, il faut le dire et le
redire, et je pense que c'est comme ça qu'on va être capables, éventuellement,
de faire comprendre à des gens que le harcèlement psychologique et la violence
à caractère sexuel en milieu de travail, il n'en faut pas. Puis l'objectif,
finalement, qu'on doit viser, même s'il est ambitieux, c'est un objectif zéro,
parce qu'un cas c'est un cas de trop. Puis quand on voit, après, l'impact que
ça donne ou que ça a chez les victimes, écoutez, il y en a qui ça leur prend
des années, des années, des années à s'en remettre. C'est une souffrance au
quotidien. Et donc je pense qu'il faut souligner, donc, la formation,
excessivement important. Et ça conclut mes remarques. Je vous remercie.
• (13 heures) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a consentement pour poursuivre au-delà de 13 heures...
13 h (version non révisée)
La Présidente (Mme D'Amours) : ...pour
terminer les remarques préliminaires. Est-ce que j'ai le consentement?
Consentement.
M.
Morin :Pas de consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Pardon?
M.
Morin :Pas de consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Pas de consentement. Donc...
M.
Morin :Mme la Présidente... je pense, lève la main. Nous, on a
un caucus obligatoire, puis il est ici, en plus, le caucus. Donc, c'est pour ça
que je ne consens pas.
La Présidente (Mme D'Amours) : Sur
ça, on va ajourner nos travaux et nous reprenons nos travaux...
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : On
ajourne nos travaux, s'il vous plaît. Merci.
(Suspension de la séance à 13 h 01)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 02
)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux, et la Commission de l'économie et du travail poursuit l'étude
détaillée du projet de loi n° 42, Loi visant à prévenir et à combattre le
harcèlement psychologique et la violence à caractère sexuel en milieu de
travail. Lors de la suspension de nos travaux de ce midi, nous étions rendus à
l'étape des remarques préliminaires, et le député de l'Acadie venait de
terminer les siennes. Est-e qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de
La Pinière, la parole est à vous.
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. Alors, je voulais, bien entendu, remercier toutes les personnes qui
sont venues durant les consultations de cette commission, qui ont déposé des
mémoires et qui ont fait un travail important qui a pu nous éclairer dans nos
travaux, ensuite, pour l'étude détaillée du projet de loi.
On avait déjà dit, dès le départ, au
moment du débat sur le principe du projet de loi, qu'on était d'accord avec les
objectifs qui ont été poursuivis. Je suis heureuse qu'on ait pu apporter
certains amendements, notamment la notion de «strictement privé» qui était
problématique pour plusieurs groupes. Alors, le fait que le ministre ait eu l'ouverture
d'enlever cette notion-là est fort appréciée.
Aussi, il ne faut pas se cacher, je pense
que le... parce qu'on est tous pour l'objectif du projet de loi, mais que les
obligations pour les petites entreprises vont quand même être importantes.
Alors, je me souviens que, durant les consultations, la CNESST avait dit qu'ils
avaient fait une demande d'ajout de personnel, je crois que c'était 24 ou 27 équivalents
temps complet et qu'il souhaitait bien les avoir pour pouvoir bien mettre en
œuvre le projet de loi. Alors, j'espère que ce sera possible pour que... parce
que je souhaite de tout cœur que la mise en application se fasse bien, autant
pour les employeurs que pour les victimes éventuelles.
Il y aura aussi un grand effort de
communication, justement, pour les petits employeurs, parce que c'est eux qui
ont peut-être moins de réflexes d'avoir l'information, y compris pour ceux du
chèque emploi-service dont j'ai parlé ce matin et à quelques reprises. C'est...
Autant on a mis... autant le ministre, dans ses travaux avec son équipe de préparation
du projet de loi, a voulu s'imprégner, je dirais, des travaux des chercheuses
Cox et compagnie, autant on aurait pu...
Mme Caron : ...s'imprégner des
travaux de Boivin, Bernstein et Verville, Au bas de l'échelle, pour la question
du chèque emploi-service. Ce n'était pas... Ce n'est pas que ça a été mis de
côté, c'est juste que ça a été un peu dans l'angle mort. Alors, je suis
contente de l'ouverture qu'il y aura du côté du ministre de la Santé pour
s'assurer que les modifications seront apportées, là, partout dans... y compris
dans les lois du travail, pour que ça fonctionne bien pour eux. Alors, sur ce,
je vais m'arrêter. Je vous remercie de votre attention et puis je souhaite
bonne chance à la mise en œuvre. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la députée de La Pinière. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y
en a pas d'autre, je cède finalement la parole au ministre. M. le ministre, la
parole est à vous pour vos remarques finales.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. Bien, d'abord remercier mes collègues gouvernementaux, qui ont été
ici présents et présentes depuis le début des consultations particulières, de
l'étude détaillée : mon collègue de Nicolet-Bécancour, de Huntingdon, de
Laporte, d'Anjou-Louis-Riel et de Hull - votre présence, elle est extrêmement
importante, puis on travaille en équipe, puis c'est une belle façon de
démontrer la coopération qui existe au sein de notre groupe; les collègues des
partis d'opposition de l'Acadie, La Pinière, Hochelaga-Maisonneuve, Jean-Talon.
Merci de vos propos raisonnés, mais tout le temps des propos qui visaient à ce
que les objectifs de ce projet de loi là soient rencontrés de la façon la plus
humaine, efficace et pragmatique possible. Puis c'est vrai que j'ai travaillé
beaucoup avec le collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, on a fait beaucoup de
projets de loi ensemble. Et je pense que le projet de loi, que nous aurons à
adopter au salon bleu, représente un profond cri du cœur pour s'assurer qu'il
n'y ait plus de violence à caractère sexuel puis qu'il n'y ait plus de
harcèlement psychologique dans les milieux de travail.
Je veux aussi remercier Joey, de mon
cabinet, Caroline, qui est ma sous-ministre associée, Thomas, Alexandrine pour
avoir travaillé aussi en équipe; aussi les légistes, Janica, Stéphanie et les
avocats de la CNESST. Des fois, quand on fait une étude détaillée, on veut que
ça aille rapidement, mais je pense que tout le monde a travaillé de façon tout
à fait volontaire, puis ça a été bénéfique pour le résultat que nous avons
aujourd'hui. Mme la Présidente, je vous dis constamment : Vous permettez
la discipline au sein d'une commission, et ça, c'est aussi un grand atout pour
l'avancement de nos travaux, puis moi, j'apprécie beaucoup votre façon de vous
comporter, puis de respecter, puis de vous assurer que les règles, en même
temps, soient bien respectées. Mme la secrétaire, Nathalie, merci beaucoup pour
le travail. Puis, évidemment, on ne peut pas passer à côté de Rachel,
d'Anne-Marie puis de Dalia, c'est ces personnes-là qui nous ont tous inspirés,
qui m'ont d'abord inspiré. Mais c'est des personnes éminemment brillantes qui
connaissent l'environnement législatif, et qui discutent... et qui veulent
profondément faire avancer l'état du droit pour le bénéfice d'abord et avant
tout des personnes victimes. Puis moi, j'ai apprécié les rencontres, puis
j'anticipe d'ailleurs les rencontrer dans l'avenir, parce qu'un projet de loi,
c'est beau, mais, dans son application, il faut que ça donne les meilleurs
résultats possibles.
• (15 h 10) •
On a encore au Québec, malheureusement,
beaucoup trop de harcèlement et de violence en milieu de travail. C'est
effarant de constater que 49 % des Québécois observent ou subissent un
comportement sexualisé inapproprié ou discriminatoire dans leur milieu de
travail, puis c'est les femmes de moins de 34 ans, c'est les femmes qui ont une
incapacité, c'est les femmes qui sont dans la communauté LGBTQ2, c'est les gens
issus des minorités visibles qui sont les pires. Donc, il faut s'assurer qu'au
Québec on soit capable d'assurer tous les travailleurs et les travailleuses de
leur droit fondamental d'oeuvrer dans des milieux sains et sécuritaires. Je
pense que, tous ensemble, on crie aussi aujourd'hui et on croit profondément
que chaque personne qui travaille doit le faire dans un environnement qui est
humain. Souvenons-nous des mouvements sociaux qui ont provoqué des prises de...
M. Boulet : ...mais le
harcèlement psychologique, malgré ça, et les violences à caractère sexuel
continuent d'exister. Je pense qu'il y a encore beaucoup à faire pour améliorer
le monde du travail. On veut que les personnes soient crues, que les personnes
soient protégées, qu'il y ait une culture de prévention et de signalement dans
tous les milieux de travail. Ce n'est que collectivement qu'on va relever ce
défi-là, d'oeuvrer dans des environnements de travail exempts de harcèlement et
de violence. On veut tous que ces actes-là ne soient plus tolérés. Et je trouve
que c'est quand même un signal fort qu'on envoie aujourd'hui pour dire qu'on
veut agir dès maintenant pour prévenir le pire puis changer les mœurs dans les
milieux de travail.
Donc, je pense finalement qu'on vient
d'enrichir le Québec. On donne aux Québécois et aux Québécoises une pièce
législative qui va contribuer à faire ce que le projet de loi, par son titre,
dit. C'est une lutte, c'est un combat, c'est une lutte sociale, c'est un combat
collectif. Et ce n'est que tout le monde ensemble, tous les acteurs, tous les
êtres humains qui vivent au Québec qui vont réussir à relever ce défi-là et à
gagner ce combat-là que nous amorçons encore une fois aujourd'hui.
Alors, merci beaucoup à tout le monde.
Puis c'est un cadeau pour tout le monde puis je pense qu'il faut tous se l'attribuer.
On a tous un rôle à jouer dans la loi qui sera, souhaitons-le, adoptée dans les
meilleurs délais possibles au salon bleu. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le ministre. À mon tour de faire des remerciements. Mes remerciements, je
commencerais par tous les pages qui nous ont accompagnés tout au long de ce
projet de loi. Sans vous, ce serait très difficile de faire de longues heures
sans votre aide. Merci à tous les collègues qui sont présents. Merci. J'ai
adoré travailler avec vous, d'être témoin de votre travail, pour la première
fois avec le député de Jean-Talon, que j'ai vraiment apprécié... son
professionnalisme et son savoir dans ce dossier-là par l'expertise qu'il a.
Merci à tous les collègues.
Parfois, je suis intervenue avec le
collègue d'Hochelaga-Maisonneuve et le ministre pour leur dire qu'il fallait
qu'il y ait un temps de pause pour aider la technique à porter la caméra vers
vous. Je vous invite à regarder... à vous visionner de temps en temps, vous
allez comprendre pourquoi je vous disais ça, parce que vous commenciez à
travailler, l'image était sur soit le ministre ou soit sur le député. C'est
parfois difficile pour les citoyens de vous suivre, là. Mais, blague à part,
là, j'apprécie que vous ayez fait un effort. Je ne veux pas défaire le bon
déroulement quand il y a une bonne discussion qui se fait entre ministres et
entre députés de l'opposition. Quand tout va bien, quand c'est très
respectueux, vous n'avez pas à vous adresser à la présidence, là, j'essaie
d'être le plus possible conciliante sur ce côté-là. Et je vous remercie pour
les remerciements que vous faites au secrétariat et à la présidence, par le
fait même qui est moi. On se fait un devoir, moi et Nathalie, de neutralité complète.
Je suis là pour tous les députés qui sont alentour de la table. J'ai à
respecter les règlements, le temps qu'on vous alloue, et cette commission, ce
projet de loi, ça a été très facile, en tout cas, de travailler avec vous. Ça a
été très facile de respecter les règlements. Vous nous avez rendu la tâche
vraiment facile.
Alors, sur ce, merci aussi à celui qui est
en arrière et qui ne dit jamais un mot, mais qu'on a un grand besoin qui tient
le temps. Merci à toute l'équipe qui accompagne le gouvernement, tous les
fonctionnaires qui sont avec nous, les experts qui sont avec nous, l'équipe
de... toutes vos équipes, les attachés politiques, les gens qui vous suivent,
vos recherchistes. Ça fait un projet de loi pour la société québécoise qui est
grandement apprécié.
Sur ce, la commission ayant accompli son
mandat, ajourne ses travaux sine die. Merci infiniment, tout le monde.
(Fin de la séance à 15 h 15)