Journal des débats de la Commission de l'économie et du travail
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mardi 26 septembre 2023
-
Vol. 47 N° 23
Étude détaillée du projet de loi n° 29, Loi protégeant les consommateurs contre l’obsolescence programmée et favorisant la durabilité, la réparabilité et l’entretien des biens
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures quarante-huit minutes)
La Présidente (Mme D'Amours) : Bonjour,
tout le monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de l'économie et du travail ouverte.
La commission est réunie afin d'entreprendre
l'étude détaillée du projet de loi n° 29, Loi protégeant les consommateurs
contre l'obsolescence programmée et favorisant la durabilité, la réparabilité
et l'entretien des biens.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel) est remplacée par Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré);
Mme Cadet (Bourassa-Sauvé) est remplacée par Mme Rizqy
(Saint-Laurent); Mme Lakhoyan Olivier (Chomedey) est remplacée par Mme Caron
(La Pinière); et M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve) est remplacé par Mme Zaga
Mendez (Verdun).
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Avant de débuter les remarques préliminaires, je dépose les mémoires reçus
depuis la fin des auditions, soit ceux de Belron Canada et Lebeau Vitres d'autos
conjointement et de Fédération des chambres de commerce du Québec et la
Fédération canadienne de l'entreprise indépendante conjointement.
Nous débutons maintenant avec les
remarques préliminaires. M. le ministre de la Justice, vous disposez de 20 minutes.
• (9 h 50) •
M. Jolin-Barrette : Oui,
bonjour, Mme la Présidente. Content de vous retrouver. Écoutez, un projet de
loi qui est important, Loi protégeant les consommateurs contre l'obsolescence
programmée et favorisant la durabilité, la réparabilité et l'entretien des
biens. Alors, on est prêts à débuter l'étude détaillée. Je pense que le projet
de loi semble faire consensus avec l'ensemble des collègues de cette assemblée,
parce que c'est dans l'intérêt des consommateurs québécois. On a entendu les
différents groupes...
M. Jolin-Barrette : ...on les
a écoutés, on a entendu les discours également des collègues. Alors, d'entrée
de jeu, on est prêt à débuter l'étude détaillée du projet de loi. Je remercie
les collègues également qui nous accompagnent. Mme la députée de Hull, M. le
député d'Abitibi-Ouest... est, excusez-moi, Mme... M. le député de Dubuc,
également, qui sont parmi nous et les membres et le personnel de l'Office de la
protection du consommateur, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Maintenant, j'invite la porte-parole de l'opposition officielle, la députée de
Saint-Laurent, à faire ses remarques préliminaires.
Mme Rizqy : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Alors, permettez-moi de dire bonjour à... mes collègues qui
nous accompagnent dans ce projet de loi qui est fort attendu. Et par hasard,
hier, je donnais un cours à distance, bien, en fait, je participais à un cours
à distance avec les étudiants de l'Université de Sherbrooke. Et le Pr
Jonathan... qui était... les étudiants étaient à l'origine de ce fameux projet
de loi. Ils repartent le bal pour un deuxième projet de loi. Alors, vous serez
tous sollicités à nouveau pour participer avec les étudiants de l'université de
Sherbrooke, la faculté de droit pour rédiger un nouveau projet de loi. Alors,
évidemment, j'espère que vous serez nombreux à lever la main et accompagner ces
étudiants soutien pour vraiment apprendre de façon pratique. Et je salue
évidemment quelques diplômés de l'Université de Sherbrooke. D'ailleurs, j'étais
avec vous... avec les diplômés samedi dernier lors de la collation des grades.
Je pense qu'on est quelques-uns en cette Chambre de l'Université de Sherbrooke.
Permettez-moi de dire bonjour aussi à ma collègue qui nous accompagne, Mme
Caron. Puis je tiens à dire merci au ministre et à son équipe. En six ans de
travaux parlementaires, c'est la première fois que j'ai un cartable bien
préparé, complet pour commencer nos travaux. Alors, un sincère merci.
Une voix : ...
Mme Rizqy : Non, je suis déjà
venue une fois remplacer, puis ça s'est très bien passé, d'ailleurs, peut-être
que vous ne vous en rappelez pas, mais j'étais juste venue remplacer
rapidement. Alors, je n'ai pas dû... je ne vous ai pas marqué à ce moment-là,
mais... Non, mais très sincèrement, j'apprécie parce que ça permet justement
d'avancer très rondement dans nos travaux. Alors, merci, M. le ministre.
Et, comme vous le savez, on avait déjà
dit, lors de nos discussions avec M. le ministre, que nous déposerions des
amendements. Alors, on va les envoyer en liasse et je ne veux pas prendre
personne par surprise. C'est exactement ce qu'on avait discuté. Donc, on veut
par exemple que la garantie citron s'applique aussi aux électroménagers. Je
veux revenir sur les sanctions, ceux que j'avais inscrits dans le projet de loi
que j'avais redéposé en février dernier sur l'obsolescence programmée. Des
sanctions qui sont beaucoup plus sévères pour nous assurer qu'il n'y a pas
nécessairement un plafond, mais un plancher de sanctions. Et aussi un
amendement pour revenir sur la cote de réparabilité. Alors, je dépose en
liasse, pas pour qu'on en fasse le débat maintenant, mais c'est pour ne pas
prendre personne par surprise, puis donner le temps au ministre ainsi qu'à
l'équipe qui l'accompagne, toujours nombreux, mais toujours très perspicaces
aussi, le temps de bien digérer les amendements pour que, par la suite,
lorsqu'on arrive à la discussion, ça se fasse quand même assez rondement. Parce
que, comme je le dis, ce projet de loi est attendu.
Et, en terminant, je m'en voudrais, hein,
parce qu'on est quand même dans la Loi sur la protection du consommateur, et,
pour ceux qui suivent, d'un point de vue juridique, les travaux, c'est rare
qu'on ouvre la Loi sur la protection du consommateur. Vous savez, j'ai aussi
déposé un projet de loi pour encadrer les intérêts abusifs. Je sais qu'on ne
peut pas le régler dans ce projet de loi, mais permettez-moi de le dire, M. le
ministre, ça serait tellement une belle occasion d'appeler aussi ce projet de
loi. Comme ça, on pourrait encadrer les taux d'intérêt abusifs des cartes de
crédit, des marges de crédit, particulièrement pour les prêteurs qu'on appelle
prêteurs privés. Alors, ça, écoutez, je sens votre appétit à donner du mordant
à la Loi sur la protection du consommateur. Et vous avez en moi une députée qui
ne veut que travailler avec vous pour avancer dans les intérêts des
consommateurs québécois. Et c'est, je pense, une occasion en or de pouvoir
légiférer. Et certaines personnes me disent : Oui, mais est-ce que le
Québec a juridiction? Bien oui, on ne viendra pas dire aux banques comment
faire, on va juste leur dire : Bien, chez nous, au Québec, le taux
d'intérêt abusif, c'est ceci, puis ça, c'est d'une... Ça, c'est vraiment civil.
C'est une notion civile.
M. Jolin-Barrette : ...
Mme Rizqy : Je ne dirais pas
comme ça, M. le ministre, ça me rappelle un souvenir de Noël. Alors, je vais le
dire tout simplement qu'au Québec, dans certains champs de compétence, nous
sommes souverains. Préférez-vous ça? Ça, c'est une formule beaucoup plus polie,
mais j'apprécie votre sourire. Ce sera tout, Mme la Présidente. Je ne sais pas
si ma collègue a des mots qu'elle voudrait ajouter. Est-ce que... Non, tu es
correcte, bien, parfait. Alors, merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors,
travaillons rondement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup. Maintenant, j'invite la députée de Verdun à faire ses remarques
préliminaires.
Mme Zaga Mendez : Merci, Mme
la Présidente. Moi aussi, je veux commencer par saluer les collègues qui sont
présents aujourd'hui. Je veux aussi...
Mme Zaga Mendez : ...insister
sur l'esprit de collaboration avec lequel, je pense, de notre côté, puis, je
pense, de l'autre... de toute part, on aborde l'étude de ce projet de loi pour
que ce soit un vrai pas en avant en matière de durabilité puis en matière aussi
de protection des consommateurs et d'allègement du fardeau économique des Québécois
et Québécoises.
Je me permets de saluer aussi les
instigateurs de ce projet de loi, c'est-à-dire les étudiants de l'Université de
Sherbrooke, le travail du professeur Maillé, et tous les collègues qui ont
participé à faire pousser... à pousser pour qu'on arrive aujourd'hui à l'étude,
voire l'amélioration de ce projet de loi là.
Comme je le disais, la nécessité du droit
de la réparation vient du fait que la durabilité des biens et la mise en marché
sont fondamentales pour réduire les déchets et l'empreinte écologique. Les
avantages financiers pour la population sont nombreux. On parle de créer des
économies à long terme, la réduction des déchets et, bien sûr, promouvoir
l'économie locale.
Je veux tout de suite annoncer que, pour
nous, un ajout important qu'on veut amener au projet de loi, c'est d'avoir au
Québec, comme en France, un indice de durabilité. Je rappelle le concept, qui
nous a été exposé par nombreux... nombreuses personnes qui sont venues nous
parler en commission, c'est-à-dire un indice qui permet aux consommateurs de
comprendre la durabilité et la réparabilité d'un produit avant l'achat.
Imaginons donc, si, bien, lors d'un achat, d'un appareil, d'un vêtement ou d'un
meuble, nous avions une note claire qui nous indique sa durée de vie prévue, la
capacité d'être réparé et son impact environnemental.
Je vous donne des exemples, rapidement, ça
peut être fait pour des électroménagers, ça peut être fait pour nos téléphones
intelligents, qui sont partout et que dans... leur durée de vie est souvent
très limitée, puis, si chaque téléphone avait un indice de durabilité, cela
pourrait inciter les fabricants à produire des appareils qui sont plus
durables, et les consommateurs, surtout, à faire des choix qui sont éclairés,
en fonction de leur budget, mais aussi de l'empreinte écologique des biens. On
peut aussi transmettre cet indice-là aux électroménagers, comme on parlait. On
a parlé longuement en commission des exemples de machine à laver. Tous les gens
veulent savoir en quoi ils sont en train d'investir, combien d'années on va
être capable de la garder, mais surtout quelle est l'accessibilité à la
réparation de ces biens-là.
Je rappelle que cet indice pourrait
inclure des facteurs, tels que la facilité de réparation, la disponibilité des
pièces de rechange, la durée de vie prévue du produit. On s'inspire de la
France. On pense que c'est bien de ramener les bonnes pratiques, qui a commencé
par un indice de réparabilité, puis, en 2024, en même temps que nous,
quasiment, leur indice va évoluer vers un indice de durabilité. Et les
avantages, comme je le répète : la promotion de la concurrence, la
durabilité, encourager des fabricants à produire des biens durables et, bien
sûr, donner plus de pouvoir et d'information à nos consommateurs. Alors, ça va
être le premier amendement que nous allons déposer dans le cadre de cette... de
l'étude du projet de loi. Je voulais l'annoncer tout d'abord, pour qu'on ne
soit pas surpris puis qu'on puisse avoir ce débat-là, de comment on peut
intégrer l'indice de durabilité pour être des pionniers dans ce qui concerne la
protection du consommateur et la durabilité des biens.
Rapidement, des choses qu'il faut qu'on
garde en tête pendant l'étude du projet de loi, c'est... bien sûr, avoir la
meilleure loi possible dépend aussi de l'application de la loi, donc il faut
qu'on veille aux dispositions de la loi qui vont faire en sorte qu'on respecte
l'esprit, dans quel objectif on est en train de le faire. Et ceci s'ajoute
aussi à une surveillance accrue, qui va être le rôle, entre autres, de l'Office
de protection du consommateur, et qui ont besoin... et comme a été retiré à
multiples reprises lors des consultations, ont besoin d'un financement qui est
supplémentaire pour garantir l'efficacité de la surveillance puis la bonne
application.
• (10 heures) •
Je me permets, rapidement, de nous parler
de qu'est-ce qu'on peut faire autour de ce projet-là pour soutenir nos
professionnels de réparation, soutenir l'accès à la réparation qui ne...
Peut-être, on ne va pas tout mettre dans le projet de loi ou dans les
règlements, mais ce sont des actions dont on doit être sensibilisés puis que
nous avons été sensibilisés pendant les auditions. D'abord, qu'on prend... la
contribution de réparateur, qui est cruciale pour la mise en œuvre du droit à
la réparation, l'offre de la formation accrue pour les réparateurs. Je parle,
par exemple, des cordonniers, qui... C'est un métier que nous sommes en train
de perdre de plus en plus, au Québec, et donc on gravement de lieux de
formation pour transmettre ce savoir-faire, qui va permettre, par la suite,
d'appliquer des aspects du projet de loi. Les mesures d'écofiscalité pour
encourager...
10 h (version non révisée)
Mme Zaga Mendez : ...la
réparation. Je vous donne un exemple. Le fonds de réparation français qui offre
des rabais pour les réparations hors garantie. Puis un autre exemple qui
pourrait être intéressant d'explorer, c'est enlever la TVQ sur les services de
réparation, comme nous l'avons proposé à multiples reprises. Et ça, ça
permet... quand on parle d'accès, c'est pas seulement la connaissance, les
lieux, mais aussi un accès économique au droit à la réparation.
Pour conclure, nous croyons qu'ajouter un
indice de durabilité va grandement améliorer le projet de loi. On peut encore
une fois innover et être à la hauteur des ambitions du p.l. et être en diapason
avec ce qui se passe en France. On a le potentiel par là d'influencer d'autres
législatures au Canada et en Amérique du Nord. Et je rappelle l'urgence d'agir
qu'on est en train de saisir ici pour un avenir plus vert et durable au Québec.
Je vous remercie, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la députée. Y a-t-il d'autres collègues qui désirent faire des remarques
préliminaires? Je constate que non. Donc, nous en sommes aux motions
préliminaires. S'il n'y a pas de motion préliminaire, nous allons maintenant
immédiatement commencer l'étude article par article. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, Mme la Présidente, l'article 1. La Loi sur la protection du
consommateur est modifiée par l'insertion, après l'article 2, du suivant :.
«2.0.1 Les dispositions de la présente loi
visant les personnes morales s'appliquent également avec les adaptations
nécessaires aux sociétés, aux fiducies et aux associations».
Commentaire. L'article vise à étendre l'application
des dispositions de la loi visant les personnes morales aux autres formes
juridiques que peuvent prendre les entreprises de nos jours.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires?
M. Jolin-Barrette : Peut-être.
Essentiellement, il était arrivé dans les... il y a quelques années de cela qu'il
y avait des enjeux en termes de poursuites pénales lorsque, exemple, une
société en nom collectif agissait. La société en nom collectif n'a pas la
personnalité juridique. Donc, il y avait comme un trou dans le code de
procédure pénale. Donc, quand on disait «la personne», mais, exemple, la
société en nom collectif, ce n'est pas une personne morale, ce n'est pas une
personne physique, ça fait qu'on vient assimiler la personne, la société en
commandite ou la société en nom collectif à une personne morale.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Mme Rizqy : Non, là-dessus, je
n'ai pas de commentaire, mais juste préciser que... l'article 245 soit
respecté, la. Mais, non, pas de commentaire sur l'article 1, ça fait
beaucoup de sens.
La Présidente (Mme D'Amours) : Pas
de commentaire. Donc, je mets aux voix l'article 1. Est-ce qu'il est
adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Article
2, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
L'article 6.1 de cette loi est modifié par le remplacement de «277» par
«276.1».
Commentaire : Une modification est
requise afin de permettre l'imposition de sanctions administratives pécuniaires
lorsqu'il y a des manquements aux pratiques de commerce visés par le titre II
de la loi sont observées dans le cas de la vente, de la location ou la
construction d'un immeuble, comme cela est présentement le cas pour les
poursuites de nature pénale.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'article 2?
Mme Rizqy : Non. Moi j'aurais
un amendement à 2.1. Donc, préférez-vous qu'on adopte, puis, après ça, je
dépose l'amendement?
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
faut adopter...
Mme Rizqy : Parfait,
excellent.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
est-ce que l'article 2 est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Maintenant, Mme la députée, vous voulez insérer un article 2.1?
Mme Rizqy : Oui, s'il vous
plaît.
La Présidente (Mme D'Amours) : Voulez-vous
la lire?
Mme Rizqy : Oui... Insérer,
après l'article 2 du projet de loi, le suivant :.
«2.1 cette loi est modifiée par l'insertion
après l'article 7 de la Loi sur la protection du consommateur (Chapitre P-40.1)
de l'article suivant :.
«Titre 0.1. Indice de réparabilité et
de durabilité.
«7.1 Le gouvernement doit, au plus tard
cinq ans après l'entrée en vigueur de cette loi, élaborer un calcul et un
indice de réparabilité et un indice de durabilité des équipements électriques
et électroniques qui servira à informer sans frais le consommateur au moment de
l'achat par voie de marquage, d'étiquetage, d'affichage ou par tout autre
procédé approprié de l'indice de réparabilité et l'indice de durabilité de ces
équipements.
Le ministre rendre publics les paramètres
ayant permis d'établir l'indice de réparabilité et l'indice de durabilité du
produit.
Le gouvernement détermine par règlement,
les modalités selon lesquelles un commerçant ou un fabricant qui met en marché
des équipements électroniques et électriques devra communiquer sans frais aux
vendeurs de leurs produits ainsi qu'à toute personne qui en fait la demande, l'indice
de réparabilité et l'indice de durabilité de ces équipements ainsi que les
paramètres ayant permis de l'établir».
Mme la Présidente, une grande majorité des
personnes qui sont venues en consultation nous ont clairement dit qu'ils
voulaient ajouter cet indice, que ce soit Option consommateurs. L'Union des
consommateurs, Équiterre, la professeure Claudia Déméné de l'Université Laval,
ainsi que le professeur... de l'université de Sherbrooke et le... en fait, ça
permettrait de donner vraiment...
Mme Rizqy : ...aux
consommateurs québécois le portrait complet avant un achat pour faire vraiment
un choix très éclairé. Puis, dans le temps, ce n'est quand même pas
immédiatement la sanction, c'est donc cinq ans plus tard que le gouvernement
mettrait ça en application.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'article 2.1? M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui,
écoutez, j'apprécie la proposition de la collègue de Saint-Laurent. Je ne vous
cacherai pas qu'en rédigeant le projet de loi on a exploré ces possibilités-là
relativement à la cote de durabilité, la cote de réparabilité. Exemple, en
France, qui sont des précurseurs puis pour lesquels on s'est notamment inspiré
pour le projet de loi, eux, ils avaient la cote de réparabilité. Donc, le
consommateur lorsqu'il constate... qu'il achète le bien, c'est indiqué, la cote
de réparabilité, est-ce que c'est facilement réparable ou plus difficilement.
Et là ça a amené certains enjeux en France. Et là ils sont en train de changer
leur législation vers la cote de durabilité, cote de durabilité qui détermine :
bien, écoutez, ça, c'est un produit de moins grande qualité, supposons
catégorie D. A, c'est le meilleur, supposons. Catégorie D, donc c'est possible
que ce soit moins cher, mais le consommateur sait que c'est un produit moins
cher qu'il va acheter. Catégorie A, bien là, la compagnie dit : Bien, je
vous garantis c'est vraiment bon. Puis la garantie associée à ça, c'est plus
d'années.
Ça a fait partie de notre réflexion, on a
décidé d'aller vers la garantie de bon fonctionnement pour avoir une certaine
standardisation des produits. Puis ça devient parfois, cote de réparabilité,
cote de durabilité, difficilement applicable et difficilement... sur le plan de
l'exécution de l'obligation, un peu difficile pour le consommateur. Parce que
la compagnie elle-même se retrouve à imposer... bien, pas à imposer, à afficher
sa cote de réparabilité, durabilité. Donc là, on va dire à tous les
manufacturiers : Bien, faites l'évaluation en fonction de l'utilisation.
On préfère, nous, y aller vers une standardisation pour vous dire : Bien,
vous achetez un bien, donc il va y avoir une garantie de bon fonctionnement
minimale qui va s'appliquer.
Donc, en termes de simplification du
processus à la fois pour le consommateur mais à la fois pour l'entreprise
aussi, on a fait le choix de la garantie de bon fonctionnement, d'amener le
plancher. Puis là le plancher de la garantie de bon fonctionnement pour les
électroménagers va être déterminé par voie réglementaire.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Rizqy : Présentement,
plusieurs entreprises le font déjà. Ils savent que soit leur produit est
réparable, et d'autres non. En fait, ils ne veulent même pas qu'ils soient
réparables. Je vous donne un exemple concret. Il y avait toute l'histoire des
téléphones qui, lorsqu'ils tombaient, bien, le poids faisait en sorte qu'ils
tombaient très souvent du côté de l'écran et non pas de l'autre côté, et là,
ah, l'écran est endommagé. Si vous allez dans le commerce en question, on va
dire : Ah! l'écran est endommagé, on ne peut pas le réparer. Or, ça se
répare à très peu de frais versus acheter un autre téléphone intelligent autour
de 800 $ jusqu'à 1 000 $, un téléphone intelligent quand même
très cher, alors que réparer l'écran, c'était 40 $. Alors, si cette entreprise
devait dire qu'effectivement ça se répare, bien, la personne pourrait savoir
qu'effectivement j'ai d'autres options que de faire un déboursé considérable
pour complètement changer mon téléphone intelligent, alors que, si vous allez
chez un réparateur, bien, pour 40 $, il vous a changé votre écran... fait
une autre émission là-dessus, de mémoire c'était La facture.
M. Jolin-Barrette : Alors, je
comprends que les cellulaires ne sont pas comme des chats, ils ne retournent
pas toujours sur leurs pattes. Vous amenez un bon point. Par contre, le droit à
la réparabilité vient couvrir ce que vous énoncez, parce qu'il doit avoir les
pièces de disponibles également, le droit de le faire réparer également, et on
amène la garantie de bon fonctionnement. Ça fait que c'est sûr que le projet de
loi qu'on dépose, c'est un changement de paradigme. Moi, ce qui m'intéresse,
c'est l'opérabilité de ce qu'on va faire. Quand qu'on regarde les exemples
étrangers comme la France, garantie de réparabilité, ça a plus ou moins marché,
garantie de bon fonctionnement, ils débutent là-dessus. Je préfère, pour
l'instant, avoir quelque chose qui va vraiment fonctionner, puis qui va être
clair pour le consommateur, puis que le consommateur va être informé sur
garantie de bon fonctionnement, droit à la réparabilité.
• (10 h 10) •
Mme Rizqy : Mais, quand on
dit que ça a plus ou moins fonctionné, pourquoi vous faites cette affirmation?
Parce qu'il me semble que la Pre Denommé avait vraiment nuancé...
M. Jolin-Barrette : Bien, la
France fait le choix de délaisser la garantie de réparabilité vers...
M. Jolin-Barrette : ...la
durabilité.
Mme Rizqy : Ma compréhension
de ce que Mme Duranceau... Pardon.
M. Jolin-Barrette : C'est l'autre
projet de loi, ça.
Mme Rizqy : Oui. Non, mais
elle est allée dans mon comté sans m'inviter, mais bon. Alors, Mme Denommée,
elle expliquait que la réparabilité demeurait, mais que là maintenant la loi
allait plus loin puis qu'ils demandaient de la durabilité pour que justement...
forcer les entreprises à assurer de mettre en marché des produits qui ne
deviendront pas désuets assez rapidement, là, donc, au fond, ça venait
renforcer, mais ça ne venait pas dédier la durabilité... pardon, la réparabilité.
M. Jolin-Barrette : Bien, je
note, avec le lapsus que vous avez fait, que vous avez souligné que le
gouvernement du Québec a investi dans le comté de Saint-Laurent. Alors, c'est
une bonne chose.
Mme Rizqy : En fait, c'est
Interloge.
M. Jolin-Barrette : Pardon?
Mme Rizqy : En fait, c'était
Interloge. Et c'est moi qui l'avais souligné le 2 juin dernier au Parlement,
ici. Puis vous savez-vous quoi? Petite parenthèse. Vous savez, quand que le
ministre de l'Économie vient dans mon comté, il m'invite. Puis quand que la
ministre... Mme Rouleau vient dans mon comté, elle m'a aussi invitée. Alors, je
ne comprends pas. Pourtant, je n'ai jamais rien fait à Mme la ministre de
l'Habitation.
M. Jolin-Barrette : Mais je
vais lui passer le message...
Mme Rizqy : Merci.
M. Jolin-Barrette : ...pour
qu'elle vous invite, mais...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...
M. Jolin-Barrette : Oui,
certainement, Mme la Présidente. Mais je référais au fait qu'il y a des
investissements dans des comtés de l'opposition, des investissements
importants, plusieurs...
Mme Rizqy : Interloge.
M. Jolin-Barrette : Bien oui,
mais il y a de l'argent du gouvernement du Québec.
Mme Rizqy : Qui ont
soumissionné pour plein de projets.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...
M. Jolin-Barrette : Je pense,
c'est important de faire le rappel, Mme la Présidente.
Alors, le consommateur québécois, lui, il
va être... il va avoir son droit à la réparabilité puis il va également avoir
sa garantie de bon fonctionnement. Ça fait qu'on vient couvrir l'objectif qui
est présent par la garantie de la réparabilité.
Mme Rizqy : Puis, si je
réfléchis avec vous à haute voix, est-ce que ça serait possible de se donner
une marge de manœuvre pour le gouvernement, de se dire : Peut-être que...
lorsqu'on fera la révision, de se donner la possibilité de l'ajouter, l'indice
de réparabilité, si on voit que c'est insuffisant d'avoir uniquement «durabilité»?
Parce que peut-être que, pour le consommateur, c'est les deux informations qui
sont pertinentes...
Mme Rizqy : ...les deux
informations qui sont pertinentes.
M. Jolin-Barrette : Mais moi,
je vous dirais, pour l'instant pour le projet de loi, c'est quand même nouveau,
la garantie de bon fonctionnement, le droit à la réparabilité. Puis j'ai bien
entendu votre message de dire... Moi, je suis ouvert à réouvrir à nouveau la
Loi sur la protection du consommateur. Alors, écoutez, moi aussi, j'ai des
projets. Je ne vous les dis... Je ne vous les dis pas tout de suite. Cependant,
j'ai bien l'intention de réouvrir la Loi sur la protection du consommateur
avant la fin du mandat.
Mme Rizqy : Avec moi.
M. Jolin-Barrette : Avec
vous.
Mme Rizqy : Merci.
M. Jolin-Barrette : Ça dépend
parce que, lorsqu'on accède à la chefferie, c'est rare qu'on se garde des
dossiers en commission parlementaire. Alors, ça dépend de vous.
Mme Rizqy : Mais vous savez
que j'ai fermé la porte plusieurs fois.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
moi, je suis optimiste. Je suis un croyant. Alors, qui sait? Mais, si vous
demeurez porte-parole, ça va me fait plaisir de réouvrir avec vous.
Mme Rizqy : Je peux vous dire
que je serai encore la porte-parole.
M. Jolin-Barrette : Il ne
faut jamais dire jamais.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'amendement proposé, 2.1? Oui, Mme la députée de
Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci.
Écoutez, c'est comme si la députée de Saint-Laurent et moi, on s'était parlé
parce qu'on a un amendement à la même place. Je vais commencer la discussion,
mais j'ai quand même déposé l'amendement pour qu'on continue. Il y a d'autres
aspects qu'on voulait concernant l'indice de la durabilité. J'ai juste deux
questions. On nous parle de droit à la réparation, dont nous sommes d'accord,
et de la garantie de bon fonctionnement. Tout à fait d'accord. Ce sont des
outils qui viennent après achat, donc a posteriori, après qu'on a pris une
décision. Et qu'est-ce que... je veux juste entendre M. le ministre. L'objectif
de l'indice de réparabilité et voir la durabilité, c'est donner l'information
lors de l'achat avant de l'achat pour faire des choix plus écologiques. Et,
qu'on le sait très bien, c'est là qu'on vient d'avoir un impact à la source du
problème, qui est le fait qu'on manque d'information quand vient le temps
d'acheter, et que ça va rassurer plusieurs consommateurs, et que d'être
complémentaire à tout ce qu'on est en train de mettre, dont nous sommes tout à
fait d'accord, que c'est par la suite. Je voulais vous entendre un peu plus
là-dessus.
M. Jolin-Barrette : Mais, en
fait, quand on regarde, supposons, l'exemple français, il y a beaucoup de biens
qui vont... qui atteignent, supposons, l'indice de réparabilité maximale puis
que, dans les faits, ce n'est pas vraiment le cas par la suite. Alors, c'est
sûr que c'est comme une autoévaluation de l'entreprise par rapport à ses
propres biens. Donc, c'est sûr que les... l'entreprise va... C'est rare qu'elle
va se dire : Ah! c'est une cote vraiment mauvaise de réparabilité ou même
de durabilité. Moi, je préfère y aller avec le droit à la réparabilité parce
que... Dès le départ, là, avec ce que vous me dites, vous me dites :
Écoutez, c'est important que le consommateur fasse un choix éclairé. Mais là
l'entreprise n'aura pas le choix de fournir les pièces, puis que le type de
bien acheté va devoir être réparable et que le marchand, bien, ou le
manufacturier va devoir le faire réparer, ou le remplacer, ou même, et on aura
un amendement là-dessus, un bien... Ce que j'envisage, justement, dans le
concept d'économie circulaire, on va rajouter tantôt un bien remis à neuf, ça
fait qu'exemple un bien qui aurait été retourné mais qui a été réparé pour être
remis sur le marché aussi, dans un souci d'économie circulaire. Alors, pour le
consommateur, lui, ses droits sont garantis, puis ça va avoir un changement
comportemental pour les entreprises aussi. Code de durabilité, code de
réparabilité, le concept est intéressant, mais c'est l'aspect opérationnel qui
est complexe pour l'instant. C'est pour ça que je veux y aller par bouchée dans
un premier temps. Allons-y avec garantie de bon fonctionnement, les planchers
et, par la suite, le droit à la réparabilité.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends.
M. Jolin-Barrette : Mais, sur
le fond, je ne suis pas contre.
Mme Zaga Mendez : Commençons
par là.
M. Jolin-Barrette : Mais,
pour l'instant, je vous dirais : Débutons par ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? Nous allons mettre aux voix l'amendement 2.1.
Est-ce que l'amendement 2.1 est adopté?
M. Jolin-Barrette : Rejeté.
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Par
appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Oui. Pour,
contre, abstention. Mme Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
La Secrétaire
: Mme Caron
(La Pinière)?
Mme Caron : Pour.
La Secrétaire
: M. Jolin-Barrette
(Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Contre.
La Secrétaire
:Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Contre.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Contre.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire
: Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Contre.
La Secrétaire
: M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
:
Contre.
La Secrétaire
: Mme Zaga
Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire
: Mme D'Amours
(Mirabel)?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...donc,
c'est rejeté. Nous poursuivons à l'article 3. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Un instant. Mme la députée.
Mme Zaga Mendez : Pour le
2.1, il y avait un amendement qui a été transmis, de notre côté, pour... je
l'avais annoncé tout à l'heure. C'est juste pour continuer la discussion. Je
souhaite quand même le déposer.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que vous l'aviez déposé?
Une voix : Je l'ai envoyé,
oui.
Mme Zaga Mendez : Oui, il a
été envoyé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
a été déposé. Est-ce que tout le monde l'avait vu?
Mme Rizqy : Non. Est-ce qu'on
peut juste...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Je vais suspendre les travaux quelques minutes, s'il vous plaît. Merci.
(Suspension de la séance à 10 h 18)
(Reprise à 10 h 27)
La Présidente (Mme D'Amours) :
Nous reprenons nos travaux, et je me tourne vers la députée de Verdun. Si vous
voulez bien lire votre amendement 2.1, s'il vous plaît.
Mme Zaga Mendez : Merci, Mme
la Présidente. Donc, je vais lire l'amendement puis le présenter par la suite.
Donc, amendement, article 2.1. Insérer, avant l'article 3 du projet de loi, le
suivant :
2.1. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 37, des suivants :
37.1. Les producteurs, importateurs,
distributeurs ou autres metteurs sur le marché d'équipements électriques et
électroniques communiquent sans frais au vendeur de leurs produits ainsi qu'à
toute personne qui en fait la demande l'indice de durabilité de ces équipements
ainsi que les paramètres ayant permis de l'établir.
Cet indice vise à informer les
consommateurs sur la capacité de réparer les produits concernés ainsi que sur
la fiabilité et robustesse du produit.
37.2. Les vendeurs de produits concernés
par l'article 37.1 ainsi que ceux utilisant un site Internet, une plateforme ou
toute autre voie de distribution en ligne dans le cadre de leurs activités
commerciales au Québec, informent sans frais les consommateurs au moment de
l'achat du bien, par voie de marquage, d'étiquetage ou par tout autre procédé
approprié à l'indice de durabilité de ces produits.
Le vendeur met également à la disposition
du consommateur les paramètres ayant permis d'établir l'indice de durabilité du
produit par tout procédé approprié.
37.3. Le ministre établit par règlement la
liste des produits et équipements concernés par les articles 37.1 et 37.2 ainsi
que les critères et le mode de calcul retenus pour l'établissement de l'indice
de durabilité. Cet indice consiste en une note sur 10.
Les critères servant à l'élaboration de
l'indice de durabilité incluent obligatoirement :
a) le prix des pièces détachées
nécessaires au bon fonctionnement du produit;
b) La présence d'un compteur d'usage
visible pour les consommateurs chaque fois que cela est pertinent;
c) la durée de disponibilité de la
documentation technique relative aux conseils d'utilisation d'entretien auprès
des producteurs, réparateurs, et des consommateurs.
d)Le caractère démontable de l'équipement,
entendu comme le nombre d'étapes de démontage pour un accès unitaire aux pièces
détachées ainsi que les caractéristiques des outils nécessaires et des
fixations entre pièces détachées;
e) La durée de disponibilité sur le marché
des pièces détachées et les délais de leur livraison auprès des producteurs,
des distributeurs de pièces détachées et des réparateurs et des consommateurs;
f) le rapport entre le prix de vente et
les pièces détachées par les constructeurs ou l'importateur et le prix de vente
des équipements par le constructeur ou l'importateur, selon les modalités
prévues par règlement; et finalement
g) des critères spécifiques à la catégorie
d'équipement concernée.
• (10 h 30) •
Tout à l'heure, si je me permets, Mme la
Présidente, on a une première discussion sur l'importance de l'indice de
réparabilité et la durabilité. Le ministre nous a dit que, sur le fond, il
était ouvert et qu'il fallait avoir plus de détails sur comment on peut
l'opérer.
Nous avons inclus... inspiré de ce qui se
fait en France sur le nombre d'informations qui sont déjà disponibles par les
différents producteurs et importateurs de biens. Puis je veux juste donner
certains exemples au Québec qu'au tout début on s'est dit que ça allait être
complexe, ça allait être difficile, aller chercher ces informations, mais,
maintenant, ce sont des indicateurs qui font partie de notre environnement, et
donc, tout le monde, on est très fiers d'avoir... que ce soit notre... Je donne
des exemples, les différentes significations biologiques, que c'est soit le
programme... pour les bâtiments, le fait d'avoir des étiquettes d'Aliments du
Québec, le fait d'avoir des productions forestières qui respectent des normes
de durabilité par les critères FSC, que ce soient aussi les catalogues Energy
Star.
Oui, au début, il y a toute une courbe
d'apprentissage à traverser dont nous sommes très conscients, mais que, de plus
en plus, l'ensemble des producteurs et des manufacturiers font déjà cet
inventaire, et que ça se fait, ça peut se mettre à l'oeuvre à l'aide d'une
certaine standardisation, voire des modèles pilotes. Donc, c'est pour ça qu'on
voulait déposer l'amendement et continuer cette discussion pour avoir un indice
de durabilité dans la loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le ministre, commentaires?
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, écoutez, comme on a eu la discussion tout à l'heure, je ne suis pas
contre le principe. Cependant, il y a toujours la difficulté aussi que c'est le
fabricant qui vient fixer lui-même sa cote aussi, malgré ce qui était proposé
par la députée de Verdun, avec les différents critères. Je le salue, également,
cependant, pour l'instant, je veux faire vivre la garantie de bon
fonctionnement et le droit à...
10 h 30 (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...avant
de rentrer dans la cote de réparabilité, avant de rentrer dans la cote de
durabilité. Mais comme je vous le dis, ce n'est pas un concept sur lequel on
est complètement enfermé. Ça fait partie de la réflexion. On a entendu les
groupes aussi, mais pour l'instant, on n'ira pas dans cette direction-là. Donc,
je ne ferme pas la porte indéfiniment, sauf que c'est quand même un changement
important qu'on apporte : Garantie de fonctionnement, droit à la
réparabilité.
L'objectif pour le consommateur, c'est que
ça fonctionne de façon exécutoire. Je ne voudrais pas non plus que les
consommateurs perdent confiance sur des... supposons, la garantie de bon
fonctionnement ou de durabilité que ce n'est pas appliqué d'une façon... bien,
en fait, qui sera appliquée d'une façon à géométrie variable par les
manufacturiers. Là, avec garantie de bon fonctionnement, on va avoir un
standard, ça va s'appliquer. On sait que ça fonctionne, c'est simple pour le
consommateur. Ça fait que, bref, on va voter contre, mais l'idée demeure là.
Puis comme je l'ai dit tantôt, on va rouvrir la Loi sur la protection du
consommateur d'ici la fin du mandat aussi, ça fait qu'on donne du temps.
Mme Zaga Mendez : Pour
reprendre deux éléments, je comprends et j'accueille bien l'ouverture. Je pense
que c'est accueilli par tout le monde ici, autour de la table. Vous... La
crainte que le ministre nomme, elle est légitime, c'est-à-dire que les
fabricants par eux-mêmes pourront s'autocongratuler ou se donner une cote plus
haute ou plus basse.
Dans les exemples que je nommais tout à l'heure
au Québec, on a développé des outils pour empêcher justement que ce soit juste
du côté des fabricants. On a des comités d'experts, on a une tierce partie dont
le devoir est de voir... de veiller à ce type de certification. C'est un
savoir-faire qu'on a. Ce n'est pas nouveau, depuis les années 80-90, on le sait
très bien pour le bon fonctionnement de ce type de cote, on ne va pas laisser
le commerçant lui-même se mettre les petites étoiles. Il va falloir passer par
un système de certification qui est donné... qui est fait par une tierce
partie. Puis on peut parler l'Office de protection des consommateurs dont on a
déjà une grande confiance de la part des consommateurs et du public.
Donc ma question, c'est : Ici ce qu'on
aurait une ouverture d'étudier, par l'Office de protection des consommateurs,
une standardisation de cette pratique pour l'appliquer au Québec? Parce qu'on a
le savoir-faire, on a les outils qui sont disponibles et on a la même crainte.
Je pense qu'on partage autant l'objectif qu'on veut éviter ce type de pratiques
là. Alors, je lance la question au ministre là-dessus.
M. Jolin-Barrette : Je vous
dirais, actuellement, les ressources de l'Office vont être à mettre en œuvre
les garanties de bon fonctionnement, puis de répondre aux consommateurs, puis
de bien les orienter. Comme je vous dis, on va y aller par bouchées dans un
premier temps. Mais ultimement, votre proposition, parce que c'est sûr que, si
jamais on allait avec des garanties de réparabilité ou de durabilité, il faut
qu'il y ait des normes dans l'industrie, il faut qu'il y ait des comités. Je
suis d'accord avec vous. Cependant, tous les manufacturiers ne sont pas au
Québec. Donc là, il y a une question aussi de changer les comportements. Là, on
est déjà des leaders avec ce qu'on propose, garantie de bon fonctionnement. Ce
qui est mon souci, là, c'est toujours l'opérabilité de la chose avec la
garantie de bon fonctionnement, avec le droit à réparabilité. On va réussir à
la mettre en œuvre. Garantie de bon fonctionnement, réparabilité, on n'est pas
rendu. Là encore.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends. Si je peux juste ajouter à l'échange. Ici, je comprends qu'on parle
des normes pour l'industrie. L'industrie n'est pas seulement au Québec. Au
niveau international, ces types de normes là sont de plus en plus répandus, voire
que, des fois, on voit l'émergence des certifications entre certains groupes
des fabricants pour lesquels il n'y a pas une tierce partie ou il y a un rôle
étatique ou un rôle d'une plus grande veille. Donc, on risque déjà d'arriver ou
d'avoir sur le marché ce qu'on a déjà différentes certifications qui vont
émerger et pour lesquelles, au Québec, on ne va pas avoir une uniformité. Donc,
quand on parle de lien de confiance envers les consommateurs, je veux comme
juste sensibiliser le ministre d'arriver rapidement avec une proposition pour
que ce soit une voie québécoise, c'est-à-dire qu'au Québec, on a nos normes, qu'il
faut être respecté, puis ne pas se laisser, comme je peux le dire, imposer ces
normes-là par le marché étranger où, des fois, il y a d'autres intérêts qui ne
sont pas celui du Québec en termes de durabilité.
M. Jolin-Barrette : Je
comprends très bien et je pourrais même vous dire ce que ce que vous exprimez,
c'est un peu le cas, dans le fond, que les compagnies elles-mêmes viennent
mettre un petit logo pour dire...
M. Jolin-Barrette : ...il y a
un cœur ou quelque chose comme ça, c'est bon pour le cœur, mais que dans le
fond, c'est un... comment on dit ça, un label ou...
Mme Zaga Mendez : une marque
de commerce?
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, en fait, même, ça peut être même enregistré, une marque de commerce, qui
dit, qui laisse présumer que toute l'industrie dit : Bien, si vous mangez
tel type de céréale avec des flocons d'avoine, bien, ça va être bon pour votre
cœur, mais c'est un outil promotionnel. C'est un peu ça que vous illustrez. On
en est conscients.
Mme Zaga Mendez : C'est...
Exactement. Puis on veut que ce projet de loi va au-delà de l'outil...
promotionnel, pardon. On veut vraiment garantir l'accès à la réparation. C'est
pour ça qu'on insiste sur l'indice de durabilité, je salue l'ouverture, et
qu'on espère que ça va faire du chemin.
M. Jolin-Barrette : Puis je
vous dirais, dans la réflexion, il y a toute la question de l'écoblanchiment
aussi, qui fait partie des réflexions... Ça fait que je le garde en tête, pas
pour aujourd'hui, mais je le garde en tête.
Mme Zaga Mendez : Nous allons
continuer à pousser pour cette idée-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? S'il n'y a pas d'autre commentaire, je vais mettre...
Oui, Mme la députée de Saint-Laurent. Oui.
Mme Rizqy : Très brièvement.
Parce que ce n'est pas du tout... Le grief n'est pas du tout envers l'équipe
ministérielle ni envers vous, Mme la Présidente, mais, en ce moment, moi, je ne
me sens pas outillée parce que je n'ai plus du tout accès à Internet. Tous les
mémoires sont sur Greffier. Est-ce qu'on a un horizon à savoir quand que la
connexion va être rétablie? Parce que je ne peux même pas faire une recherche.
Parce que j'allais de mémoire, mais il me semble que cet article, vous vous
êtes inspiré de la loi française parce que j'avais lu, mais, tu sais, j'y vais
de mémoire d'homme. Alors que pour faire mon travail complètement, je dois
avoir au moins accès aux mémoires.
Donc, est-ce qu'on peut avoir soit un
horizon ou est-ce que quelqu'un pourrait nous imprimer? Parce que je ne veux
même pas imprimer tous les mémoires, ce serait beaucoup trop, là, mais... Parce
que vous comprenez dans l'état que je me trouve, là, je suis dans l'incapacité
de faire mon travail correctement, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Bien, certaines, certains collègues ici ont accès à Greffier, je ne comprends
pas que vous, vous n'ayez pas accès, de un, de deux, je vais poser la...
Mme Rizqy : bien, j'ai...
Même la table.
La Présidente (Mme D'Amours) : Vous
ne l'avez pas non plus?
Des voix : ...
Mme Rizqy : Puis même la
table n'a pas plus accès que moi. Regardez, c'est ça qu'on a, c'est «Désolé,
impossible d'accéder à cette page.»
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
O.K. Bon. Parfait. Ça fait que, donc, je vais vous répondre dans quelques
minutes, le temps qu'on m'informe qu'est-ce qui ne va pas. Parce que ce que j'en
sais, c'est que c'est l'Assemblée nationale au complet qui a un problème et non
pas juste notre commission ici.
Mme Rizqy : ...que moi, je ne
peux pas travailler, donc c'est... est-ce qu'on peut suspendre juste cinq
minutes pour savoir l'état de situation pour nous redonner accès à Internet
pour qu'on fasse notre travail correctement?
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
oui, oui, tout à fait. Je...
M. Jolin-Barrette : ...
Mme Rizqy : oui, mais vous,
vous êtes ministre.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre, ça fonctionne?
M. Jolin-Barrette : Non, mais
avec le wifi... Pas avec «le wifi», avec les données satellitaires. Mais...
Des voix : ...
Mme Rizqy : Je vais
l'essayer. Je vais l'essayer.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bon,
je suspends les travaux quelques instants, le temps qu'on mette à jour tous nos
cellulaires et ordinateurs.
(Suspension de la séance à 10 h 40)
(Reprise à 10 h 50)
La Présidente (Mme D'Amours) :
Nous reprenons nos travaux. Nous étions à l'amendement de la députée de Verdun,
2.1. Est-ce qu'il y a des commentaires? S'il n'y a pas de commentaire, nous
allons mettre... Oui, Mme la députée de Verdun?
Mme Zaga Mendez : Oui,
j'aimerais demander le vote par appel nominal, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Mme la secrétaire, vote par appel nominal.
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Pour, contre, abstention. Mme Zaga Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire
: M. Jolin-Barrette
(Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Contre.
La Secrétaire
:Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Contre.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Contre.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay :
Contre.
La Secrétaire
: Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Contre.
La Secrétaire
: M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
:
Contre.
La Secrétaire
: Mme Rizqy
(Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
La Secrétaire
: Mme Caron
(La Pinière)?
Mme Caron : Pour.
La Secrétaire
: Mme D'Amours
(Mirabel)?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Donc, l'amendement 2.1 est rejeté.
Je suspends les travaux encore quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 10 h 51)
11 h (version non révisée)
(Onze heures quatre minutes)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Et nous étions maintenant rendus à l'article 3. M.
le ministre, vous voulez bien nous en faire la lecture s'il vous plaît?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Je vais en faire la lecture, mais juste avant, je
souhaite informer les collègues que je vais déposer en liasse aussi les
amendements qui s'en viennent, par souci de prévisibilité. Donc, je vais les
expliquer aussi. Et je réitère que, dans le projet de loi, on aura les
modalités pour un chargeur universel. Donc, lorsqu'on a plein d'appareils à
brancher, on n'aura qu'un seul chargeur. Alors, ça va simplifier la vie à tous
les Québécois ainsi qu'aux parlementaires.
La Présidente (Mme D'Amours) :
...très bonne...
M. Jolin-Barrette : Alors,
article 3, Mme la Présidente : Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 38, des suivants :
«38.1. Les biens neufs suivants qui font l'objet
d'un contrat de vente ou de louage à long terme comportant une garantie de bon
fonctionnement du bien, une cuisinière, un réfrigérateur, un congélateur, un
lave-vaisselle, une machine à laver, un sèche-linge, un téléviseur, un
ordinateur de bureau, un ordinateur portable, une tablette électronique, un
téléphone cellulaire, une console de jeux vidéo, un climatiseur, une
thermopompe ou tout autre bien déterminé par règlement;
«La durée de cette garantie pour les biens
visés au premier alinéa est déterminée par règlement.»
Est-ce que, Mme la Présidente, vous voulez
que je lise l'ensemble de l'article 38 où on les fait? J'en ai un.
La Présidente (Mme D'Amours) : On
a eu une demande pour les faire article... paragraphe par paragraphe. Donc, Mme
la députée de Saint-Laurent vous en avait fait la demande.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, ma question, là, pour l'article trois, ça va de 38.1 à 38.9. Voulez-vous
que je lise l'article au complet?
Mme Rizqy : ...après ça on
fera nos échanges dans...
La Présidente (Mme D'Amours) : Dans
l'ensemble global, oui?
M. Jolin-Barrette : O.K.
Global, O.K.
38.2 : « La garantie prévue à l'article 38.1 comprend
les pièces et la main-d'œuvre. »
38.3 : La garantie prévue à l'article 38.1
ne comprend pas : a) le service normal d'entretien et le remplacement de
pièces en résultant; b) Un dommage qui résulte d'un usage abusif par le
consommateur; c) tout accessoire autre que celui déterminé par règlement. »
38.4 : « La garantie prévue à l'article 38.1 prend
effet au moment de la livraison du bien. »
38.5 : « Dans le cas d'une réparation qui relève de la
garantie prévue à l'article 38.1 : a) le commerçant ou le fabricant
assume les frais raisonnables de transport ou d'expédition engagés à l'occasion
de l'exécution de la garantie de bon fonctionnement; b) le commerçant ou le
fabricant effectue la réparation du bien et en assume les frais ou permet au
consommateur de faire effectuer la réparation par un tiers et en assume les
frais. »
38.6 : « Un commerçant ou un fabricant répond à l'exécution
de la garantie prévue à l'article 38.1 à l'égard d'un consommateur
acquéreur subséquent du bien. »
38.7 : « Le fabricant d'un bien qui comporte une garantie
de bon fonctionnement prévue à l'article 38.1 doit divulguer de la manière
ou aux conditions prescrites par règlement les informations relatives à cette
garantie que détermine ce règlement. »
38.8 : « Le commerçant doit indiquer la durée de la
garantie de bon fonctionnement d'un bien visé au premier alinéa de l'article 38.1
à proximité de son prix annoncé ou, dans le cas du louage à long terme du bien,
de sa valeur au détail de manière aussi évidente que ce prix ou cette valeur. »
38.9 : « Après la conclusion d'un contrat de vente ou de
louage...
M. Jolin-Barrette : ...à long
terme d'un bien qui comporte une garantie de bon fonctionnement prévue à
l'article 38.1, le commerçant doit transmettre au consommateur, de la manière
et aux conditions prescrites par règlement, les informations relatives à cette
garantie que détermine ce règlement.
Donc, 38.1, le commentaire. L'article
propose d'introduire une garantie légale de bon fonctionnement dont la durée
d'application sera établie dans un règlement. La durée durant laquelle la
garantie de bon fonctionnement est applicable pourrait varier en fonction du
bien auquel elle s'applique. La durée de la garantie de bon fonctionnement ne
correspond pas à une durée raisonnable d'usage normal du bien. Il s'agit d'une
période durant laquelle la couverture particulière que prévoit la loi
s'applique. La garantie de bon fonctionnement est en effet une garantie
autonome et distincte des autres garanties légales prévues à la loi, telle que
la garantie durée raisonnable. Un consommateur peut se prévaloir de la garantie
de durée raisonnable, même si une garantie de bon fonctionnement est
applicable. Le consommateur peut aussi se prévaloir de la garantie légale de
durée raisonnable, même si la garantie de bon fonctionnement n'est plus
applicable.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce que vous faites la lecture de votre amendement, M. le ministre?
M. Jolin-Barrette : Oui. Mon
amendement, donc c'est à 38.8, Mme la Présidente, par contre. O.K., donc je le
dis tout de suite? O.K..
Remplacer, dans l'article 38.8 de la Loi
sur la protection du consommateur proposé par l'article 3 du projet de loi,
«aussi évidente que ce prix ou cette valeur» par «évidente».
Commentaire. L'amendement vise à accorder
une certaine flexibilité au commerçant concernant l'affichage de la durée de
garantie de bon fonctionnement. Donc, 38.8 se lirait ainsi :
Le commerçant doit indiquer la durée de la
garantie de bon fonctionnement d'un bien visé au premier alinéa de l'article
38.8, à proximité de son prix annoncé ou, dans le cas du louage à long terme du
bien, du bien de sa valeur au détail de manière évidente.
Donc, dans les commentaires qu'on a reçus,
notamment, en commission parlementaire, on nous disait : Bien là, vous
avez le prix puis la garantie aussi gros. Dans le fond, ce que les commerçants
demandaient c'est, oui, que ce soit affiché d'une façon évidente, mais pas
nécessairement que ce soit à la même grosseur que le prix. Donc, c'est une
question de flexibilité pour eux.
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
a été mis sur le greffier.
Mme Rizqy : Est-ce qu'on peut
traiter 38.1 puis revenir sur 38.8 pour l'amendement? Si ça vous convient, M.
le ministre.
M. Jolin-Barrette : Je n'ai
pas de problème.
Mme Rizqy : Merci, ça va me
donner le temps aussi... parfait. J'aimerais juste, 38.1, les biens neufs...
biens neufs, est-ce que vous, vous considérez les biens remis à neuf comme des
biens neufs? Parce que, sinon, moi, je pense qu'il faudrait peut-être venir le
préciser dans la loi, que les biens neufs n'incluraient pas les biens remis à
neuf, parce que, sinon, on laisserait une place à interprétation, là.
M. Jolin-Barrette : Vous,
vous excluriez les biens remis à neuf?
Mme Rizqy : Oui.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, on va voir plus tard que, dans certains amendements qu'on apporte, on
parle... supposons, quand il va y avoir le droit à la réparation, on va parler
de bien remis à neuf. Donc là, on va venir les couvrir, mais le bien neuf,
c'est le bien qui est neuf, là, qui sort du magasin.
Mme Rizqy : ...compréhension,
duel des mots, un bien neuf, pour moi, c'est lorsqu'il part du fabricant, qu'il
sort, sa première fois, qu'il va avoir... Mais c'est que je me demande si ce
serait peut-être pertinent, à la fin, fin, fin de 38, juste d'avoir une ligne
qui dit que les biens neufs n'incluent pas, dans cette section-ci, les biens
remis à neuf. Ou est-ce que vous, vous pensez... Bien, en tout cas, je
réfléchis à haute voix, là.
M. Jolin-Barrette : Bien,
moi, je trouve ça clair. Le bien neuf, c'est le bien neuf, et donc ce n'est pas
le bien remis à neuf.
• (11 h 10) •
Mme Rizqy : O.K. Moi, là, je
chemine là-dessus parce que, moi, j'ai peur que ça laisse place à
interprétation. Parce que, d'ailleurs, c'est pour ça qu'aujourd'hui on
légifère, aussi... place à interprétation dans d'autres endroits, puis on
dit : On va juste resserrer pour que ce soit très clair.
Juste continuer dans mes questions. Vous
vous rappelez, quand le professeur Jonathan Maillé est revenu, il nous avait
dit : Est-ce qu'on pourrait mettre au moins que la durée de cette garantie
soit d'un minimum de deux ans? Vous avez eu des échanges avec lui parce que...
en ce moment, tu sais, n'a pas de plancher... de garantie... inspiré aussi du modèle
français. Alors, moi, j'ai un amendement que... Je vais juste le lire, si vous
permettez, à l'article...
M. Jolin-Barrette : Juste sur
votre première question, les légistes m'indiquent que c'est une distinction.
Dans le fond, un bien neuf, c'est un bien neuf qui n'a jamais été acquis
auparavant. Ce n'est pas un bien remis à neuf. D'autant plus que, puisqu'on va
avoir le concept différent aussi de remis à neuf, dans un article séparé, on
n'a pas besoin de venir spécifier qu'un bien neuf, ce n'est pas bien remis à
neuf.
Mme Rizqy : O.K., moi, je
suis très d'accord. Je partage la même définition que vous, là, c'est juste
que, des fois, lorsqu'on ajoute des nouvelles dispositions qui devront être
nécessairement... plus tard, être interprétées par les tribunaux... Moi, je
suis comme ceinture et bretelles, comme, j'ajoute une petite ligne pour éviter
toute confusion. C'est peut-être la fiscaliste en moi, je suis comme ça. Mais
c'est correct. Moi, je sus du même avis, puis, de toute façon, on le dit à
micro ouvert, là, que...
Mme Rizqy : ...ça ne le vise
pas.
M. Jolin-Barrette : Mme la
Présidente, l'intention du législateur, incluant celle du gouvernement, et
celle de l'opposition officielle, et probablement celle du deuxième groupe
d'opposition, pour fins d'interprétation de l'article 38.1 de la Loi sur
la protection du consommateur, le législateur est très clair et envoie ce
message à un éventuel tribunal qui aurait à statuer sur l'interprétation :
Le bien neuf n'est pas un bien remis à neuf.
Mme Rizqy : Merci pour la
clarté de vos propos. Bien, c'est important la clarté des propos. Merci
beaucoup pour la précision très claire.
Maintenant je vais juste lire
l'amendement. L'article 38.1 tel que proposé par l'article 3. Le
projet de loi est modifié par l'ajout, à la fin de l'article, de l'alinéa
suivant :
«La durée de cette garantie doit être d'au
minimum deux ans.»
Donc, on reprend ici vraiment le
commentaire du professeur... de l'Université de Sherbrooke, juste d'indiquer au
moins un plancher de garantie, là.
M. Jolin-Barrette : En fait,
les garanties de bon fonctionnement vont être déterminées par voie
réglementaire. Puis j'avais indiqué, dans le cadre des consultations, dans le
fond, qu'on va consulter, dans le fond, l'Office de la protection du
consommateur, on va consulter l'industrie également, on va consulter les
consommateurs pour faire en sorte de venir établir les bonnes garanties de bon
fonctionnement en fonction de la nature des biens.
Donc, par voie législative, on vient déjà
cibler certains biens qui sont notamment indiqués, réfrigérateurs,
lave-vaisselle. On va ajouter certains biens par voie réglementaire aussi, mais
on va venir fixer la durée. Donc, si on mettait un deux ans minimum, il y a peut-être
certains biens qui ne sont pas mentionnés à la liste, qu'on va ajouter que ça
ne serait pas deux ans aussi. Ça fait qu'on veut garder cette flexibilité-là.
Mme Rizqy : Est-ce que vous
avez des exemples?
M. Jolin-Barrette : À ce stade-ci,
je n'ai pas d'exemple. Mais l'intention, c'est de mettre des planchers qui sont
raisonnables, mais après consultation des consommateurs, des unions de
consommateurs, de l'industrie aussi. Vous vous souvenez qu'on a eu beaucoup de
demandes des groupes de consommateurs qui sont venus il y a deux semaines, qui
nous ont dit : Vous devriez fixer la garantie de bon fonctionnement à la
garantie légale. On va évaluer tout ça.
Mme Rizqy : Très bien. Vous,
est-ce que vous avez déjà commencé à faire l'état des lieux? Vous vous
rappelez, à un moment donné, il y avait un professeur, de mémoire c'est
l'Université Laval, qui avait fait mené la recherche, il avait fouillé au
niveau du tribunal pour voir, par exemple le frigidaire, c'est 12,9 ans.
Est-ce que ça a été fait de votre côté? Puis, si oui, est-ce que vous allez...
êtes-vous en mesure peut-être de nous le déposer pour qu'on puisse le voir?
M. Jolin-Barrette : Il y a
déjà du travail qui a été fait de la part de l'office sur la durée raisonnable,
les sources, tout ça, mais, à ce stade-ci, on n'est pas encore prêts à déposer
ce document de travail là. Dans le fond, on a travaillé sur le projet de loi.
Parallèlement à ça, on travaille également à identifier ça. Mais on n'est pas
prêt à le déposer publiquement, surtout qu'il reste des consultations à faire.
Mme Rizqy : Moi, je parle
juste de l'état en ce moment de la jurisprudence pour la garantie légale. Il y
a un professeur qui avait fouillé toutes les décisions puis qui avait fait un
registre pour, par exemple frigidaire, télévision, laveuse-sécheuse, là. Juste
ce travail-là, là, pas votre... Je ne veux pas votre projet de règlement. Je
veux juste, dans le fond, l'état des lieux au niveau de la jurisprudence.
M. Jolin-Barrette : Bien, les
équipes de l'office font une veille de toutes les décisions jurisprudentielles
qui sortent.
Mme Rizqy : Quand qu'on leur
a posé la question, ils nous avaient dit qu'ils n'avaient pas les données chez
eux. Puis c'est vraiment... J'avais sorti l'article, c'était de La Presse.
M. Jolin-Barrette : Mais ce
que je veux dire, il n'y a pas de compilation...
Mme Rizqy : C'est ça.
M. Jolin-Barrette : ...mais
il y a une veille qui est faite. Mais on travaille là-dessus pour faire en
sorte que l'office quand qu'elle va venir pour nous proposer un projet de
règlement avec des durées, relativement à la garantie de bon fonctionnement, le
recensement va être fait. Il va y avoir une consultation aussi. Mais, à ce
stade-ci, si vous me dites : Est-ce qu'il y a un tableau de toutes les
garanties légales appliquées? Ce n'est pas le cas. Mais les juristes, dès qu'il
y a un jugement qui sort, ils le lisent.
Mme Rizqy : O.K. Puis est-ce
que je vais être invitée?
M. Jolin-Barrette : Pardon?
Mme Rizqy : Est-ce que je
serai invité avec le tableau? Vous allez nous le communiquer, le tableau, là.
M. Jolin-Barrette : Par
rapport au...
Mme Rizqy : L'état des lieux,
là, donc lorsqu'ils auront fait la compilation, là. Parce que je sais que...
M. Jolin-Barrette : Exemple,
en moyenne...
Mme Rizqy : Oui.
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, on va pouvoir le déposer au secrétariat de la commission. Je n'ai pas
d'enjeu, là.
Mme Rizqy : Parfait.
M. Jolin-Barrette : Parce
qu'il y a des professeurs qui ont fait cette comptabilisation-là.
Mme Rizqy : Oui, il y a un
professeur qui l'a fait.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Mme Rizqy : Parfait.
M. Jolin-Barrette : Oui, je
suis très ouvert.
La Présidente (Mme D'Amours) : Là,
je veux juste mettre au... J'ai fait une erreur tout à l'heure. Je veux juste
qu'on se comprenne bien puis qu'on suive bien nos travaux. C'est que vous avez
lu l'article 3...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...avec
tous les paragraphes. Votre question, c'était ça. Moi, j'étais dans le mode
travail paragraphe par paragraphe et je vous ai fait lire l'amendement qui va à
la fin. Maintenant, vous avez lu l'amendement que vous avez déposé, donc qui
était à l'article 38.1. Donc, nous en sommes à l'amendement 38.1 de
Mme la députée de Saint-Laurent. Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur l'amendement 38.1 de l'article 3? S'il n'y a pas d'autre
commentaire, je...
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Par
appel nominal. Oui, Mme la secrétaire, par appel nominal, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
La Secrétaire
: Mme Caron
(La Pinière)?
Mme Caron : Pour.
La Secrétaire
: M. Jolin-Barrette
(Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Contre.
La Secrétaire
:Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Contre.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Contre.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire
: Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Contre.
La Secrétaire
: M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
: Contre.
La Secrétaire
: Mme Zaga
Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire
: Mme D'Amours
(Mirabel)?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Donc, nous revenons à 38.1. Est-ce qu'il y a des commentaires pour... Oui, Mme la
députée de Verdun.
M. Jolin-Barrette : Peut-être
juste une précision en suivi, là, de la question de la députée de
Saint-Laurent. Sur le site Web de l'Office de la protection du consommateur, il
y a quand même, actuellement, un recensement avec des exemples de types de
jugements qui indiquent, exemple, par biens. Exemple une cuisinière, vous
pouvez aller cliquer Section pour les consommateurs, Office de la protection du
consommateur, cuisinière, exemples de décision. Donc là, je vous donne un exemple :
cuisinière dont la plaque en vitrocéramique a craqué deux ans après l'achat. On
indique : la demande est accueillie. Puis là il y a un résumé. Exemple, le
prix payé, c'était 2 149 $, la réclamation était de 704 $, puis
le montant obtenu, vous avez le résultat, vous avez le jugement complet que
vous expliquez en lien avec la SOQUIJ. Donc, il y a déjà un effort...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : ...c'est
ça, un recensement. On n'a pas la totalité, mais il y a quand même une démarche
pédagogique pour aider les consommateurs lorsqu'ils décident de poursuivre et
d'avoir des... comment je pourrais dire, des exemples jurisprudentiels
applicables à des types de biens.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : ...Mme la
Présidente. Tout à l'heure, le ministre a montré une ouverture en ce qui
concerne la bonification des biens qui sont nommés à l'article 38.1.
J'aimerais savoir deux choses. La première, la... dans les différentes
consultations, il y a eu des recommandations en ce qui concerne la bonification
de la liste en incluant, par exemple, un appareil de transport personnel
motorisé, un vélo à assistance électrique. Quelle est la vision du ministre?
Est-ce qu'il a une ouverture pour tout de suite déjà bonifier cette liste?
• (11 h 20) •
M. Jolin-Barrette : En fait,
dans la loi, on a mis les biens vraiment d'usage courant où il y a beaucoup de
réclamations. La liste va être bonifiée par voie réglementaire sur les biens
d'usage courant. Puis on va s'adapter. Je vous donne un exemple, celui que vous
me donnez, le véhicule électrique... pas le véhicule électrique, le vélo
électrique. Le vélo électrique, c'est vraiment tendance maintenant. Puis,
écoutez, il y a plein de monde, maintenant, qui sont rendus à faire du vélo
électrique. D'ailleurs, il y a beaucoup de gens qui...
Non, mais c'est vrai, il y a plein de gens qui ne
faisaient plus de vélo ou qui en faisaient moins, qui maintenant redécouvrent
le vélo à cause du vélo électrique. C'est génial, ça encourage l'activité
physique chez une clientèle, nécessairement, qui n'en faisait pas. Il faut être
prudent, par contre, parce que ça va vite, 32 kilomètres-heure quand même.
Mais il y a quatre ans, on ne parlait pas des véhicules... des vélos
électriques non plus. Ça fait la liste par voie réglementaire est là pour
s'ajuster. Dans la loi, un réfrigérateur puis une cuisinière, pas mal certain
qu'on en aura toujours... ça sera toujours un bien d'usage courant, une laveuse
aussi, à moins qu'on retourne à la planche à laver, mais ça m'étonnerait.
Mme Zaga Mendez : Merci. Dans
ce sens, je suis d'accord sur le fait que... puis je suis contente d'avoir
l'engagement qu'il va y avoir une bonification par voie réglementaire. Dans ce
sens, est-ce possible de bonifier l'article 31.1 en le disant plus
explicite sur le fait que la bonification de cette liste devra être déterminée
par règlement puis donner des horizons? Parce qu'il n'y a nulle part dans
l'article que... la mention que cette liste va être bonifiée par voie
réglementaire. Puis on pourrait le faire de façon très simple en disant que...
Mme Zaga Mendez : ...ça va
être fait par règlement tous les cinq ans à compter de sa date de mise en
œuvre. Est-ce qu'il y a une ouverture de la part du ministre pour ajouter ceci?
M. Jolin-Barrette : Bien, je
vous dirais, votre proposition, tu sais, ce n'est pas courant dans le corpus
parce que ça peut être à chaque année aussi. Donc, c'est en fonction des besoins
puis ça donne une flexibilité pour en rajouter ou même en enlever. À un moment
donné, ça se pourrait qu'il n'y ait plus des biens d'usage courant qu'on ne
veut plus viser aussi. Mais on s'entend que l'objectif, c'est de couvrir plus
large. Ça fait que la voie réglementaire est là. Donc, ce n'est pas nécessaire
de dire une durée de temps, là, parce que, là, dans le fond, ce qu'on fait,
c'est qu'on fait l'échantillonnage. Puis, tu sais, on est allés aussi... dans
les biens courants qu'on a mis, ce sont des biens à usage quotidien,
supposons... bien, quotidien... ça dépend, là, vous ne faites pas du lavage
nécessairement à chaque jour, là, peut-être quand vous avez des jeunes enfants,
oui, là, mais l'objectif étant aussi de se coller sur le nombre de plaintes
qu'on a. Ça fait que, dans les biens que vous retrouvez à l'Office de la
protection du consommateur, ce sont notamment des biens pour lesquels il y a
des réclamations.
Mme Zaga Mendez : Alors, je
comprends qu'il y a même une intention de le faire à chaque année ou peut-être
dans un intervalle plus serré que cinq ans. On est content...
M. Jolin-Barrette : Bien...
Mme Zaga Mendez : Vous donnez
l'exemple.
M. Jolin-Barrette : ...je
vous dirais, ça peut être à chaque année comme ça peut être... on pourrait
faire la liste de biens l'année prochaine, puis après ça, ça pourrait prendre
deux ans, on l'ajuste. Dans le fond, c'est l'avantage du pouvoir réglementaire
d'avoir la flexibilité pour le faire.
Mme Zaga Mendez : Mais, dans
ce sens, on n'est pas... mon intention ici, ce n'est pas déjà avoir la liste
complète dans la loi, je comprends très bien qu'il faut une flexibilité puis
des études courantes qui vont être faites au fur et à mesure, c'est d'avoir la
disposition que ça peut être bonifié par règlement, s'il y a une ouverture,
peut-être de ne pas mettre l'échéancier, mais c'est qu'il n'y a nulle part dans
la loi le fait que ça va être bonifié par règlement, puis je pense que ça donne
une assurance aux consommateurs de savoir que ce travail-là va être fait de la
part du ministre. Et, en plus de ça, en ce moment, on a un ministre qui a la
volonté de le faire, mais on le sait très bien, les temps changent, et ça se
peut qu'une nouvelle législature nous amène d'autres intentions de la part du
corps ministériel. Ça fait que je pense... j'émets la suggestion, s'il y a une
ouverture pour cela, et on peut en discuter tout à l'heure.
M. Jolin-Barrette : Bien,
moi, je... comment je pourrais dire, je laisserais la flexibilité au
gouvernement de le faire. Traditionnellement, dans la loi, c'est toujours de
cette façon-là qu'on le fait. Si on prévoit le pouvoir réglementaire, c'est
pour avoir la flexibilité pour le faire. Ça fait que moi, je suis...
Mme Zaga Mendez : Mais ce
n'est pas nommé.
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans le fond, quand on dit : «La durée de cette garantie pour les biens
visés au premier alinéa est déterminée par un règlement.»...
Mme Zaga Mendez : O.K.
M. Jolin-Barrette : Puis ça,
c'est la durée de la garantie. Puis, dans le paragraphe précédent, dans
l'alinéa précédent, la dernière phrase, c'est : «et tout autre bien
déterminé par règlement». Ça fait que, dans le fond, la fin de l'alinéa 1,
dit, dans le fond : «tout autre bien visé par règlement».
Mme Zaga Mendez : Parfait. Ça
fait qu'on n'a pas un engagement de le faire de façon récurrente, cinq ans,
vous le mettez de côté?
M. Jolin-Barrette : Bien, ce
que je veux dire, le règlement est toujours là pour ajuster, donc...
Mme Zaga Mendez : C'est bon,
ça répond à ma question.
M. Jolin-Barrette : ...supposons
qu'on ne faisait rien, vous pourriez vous lever en Chambre puis dire :
Bien, comment ça se fait que... ou vous me posez... question écrite. Mais, si
jamais on changeait de gouvernement puis c'est Québec solidaire au pouvoir, je
suis sûr que vous allez aller dans la même direction que nous.
Mme Zaga Mendez : Chaque six
mois, mais...
M. Jolin-Barrette : Chaque
six mois. Mais là n'oubliez pas votre délai de prépublication, par exemple.
Mme Zaga Mendez : Bien, je...
Ça répond à une partie de ma question, merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires pour le paragraphe 38.1? Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Oui, la durée de
la garantie, j'ai pour souvenir que c'est au moment de la vente, hein, qu'elle
démarre? Est-ce que...
M. Jolin-Barrette : La durée
de la garantie?
Mme Rizqy : Oui.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Rizqy : Il me semble
qu'il y avait une disposition, mais je...
M. Jolin-Barrette : La
garantie de bon fonctionnement, c'est au moment de la vente.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : ...de la
livraison du bien.
Mme Rizqy : Livraison du
bien.
M. Jolin-Barrette : Donc, si
vous achetez le bien puis il vous est livré dans six mois, bien, la garantie va
débuter à la livraison du bien.
Mme Rizqy : O.K. Puis... La
livraison au client, hein, c'est ça? Désolée, là, je cherche...
M. Jolin-Barrette : C'est à
38.4, le début de la garantie. «La garantie prévue à l'article 38.1 prend
effet au moment de la livraison du bien.»
Mme Rizqy : O.K. Mais la
livraison du bien au consommateur...
M. Jolin-Barrette : Oui, au
consommateur.
Mme Rizqy : C'est ça. Pas du
fabricant vers le commerçant.
M. Jolin-Barrette : Non, au
consommateur.
Mme Rizqy : O.K. Parce que
pourquoi je le précise, c'est parce que, dans l'article 3, quand on lit
38.1 et suivants, c'est qu'on... il y a souvent commerçant, fabricant,
commerçant, fabricant. Est-ce qu'on devrait...
M. Jolin-Barrette : Mais non,
parce que la garantie de bon fonctionnement pourrait...
M. Jolin-Barrette : ...pour...
supposons, là, que vous achetez une roulotte, là... bien, une roulotte, un
lave-vaisselle.
Mme Rizqy : O.K.
M. Jolin-Barrette : Un
lave-vaisselle. Vous allez chez le commerçant et c'est un modèle d'il y a un
an. Puis là, je ne sais pas, il est en liquidation. Vous arrivez dans le temps
des Fêtes. Vous arrivez le 26 décembre. Vous êtes un adepte du magasinage
du lendemain de Noël, puis là, ça fait un an qu'il est démonstrateur sur le
plancher, puis il y a un gros rabais, mais votre garantie de fonctionnement va
débuter à partir de la livraison du bien, non pas à la date de la conception du
bien. Donc, s'il brise... supposons que vous ne le mettez pas dans votre boîte
de pickup, votre lave-vaisselle quand vous l'achetez le 26 décembre parce
vous n'avez pas de pickup, puis qu'il faut que le magasin vienne vous le livrer
à maison. S'il brise... puis ils viennent juste le 10 janvier, s'il brise
entre le 26 décembre puis le 10 janvier, la garantie, elle ne
commence pas là, elle commence le 10 janvier.
Mme Rizqy : ...au
consommateur et non pas au commerçant.
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
Mme Rizqy : C'est très
clair. Puis «bien neuf», ça comprend aussi les démonstrateurs.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Rizqy : Même chose pour
les véhicules comme démonstrateurs.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Rizqy : Parfait, merci,
c'est très clair, M. le ministre.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : J'ai une
question parce que ce n'est pas inclus dans l'article, puis c'était aussi
suggéré par d'autres groupes. C'est d'avoir des dispositions pour privilégier
la réparation au remplacement. Donc, j'aimerais ça entendre le ministre sur
comment on va faire en sorte qu'on privilégie la réparation lorsque la
réparation est moins chère ou a un coût équivalent que le remplacement au lieu
que le fabricant dise : Bien, c'est plus facile de faire juste remplacer
puis ne pas exercer la garantie de réparation, la garantie de bon
fonctionnement.
M. Jolin-Barrette : Donc,
votre question, c'est la garantie de fonctionnement. Est-ce que le consommateur
peut choisir juste de... le commerçant peut choisir juste de remplacer le bien?
Mme Zaga Mendez : De remplacer,
exactement. Comment on garantit qu'on va plutôt respecter la réparation au lieu
de donner le choix au fabricant de remplacer le bien?
Une voix : ...
Mme Zaga Mendez : Oui. Je veux
juste donner un exemple. On arrive... Je vais donner un exemple peut-être plus
concret. On a le téléphone cellulaire et là, on arrive devant le fabricant,
puis on dit... et on une garantie de bon fonctionnement. Parfait. Et en
appliquant la garantie, le fabricant peut dire au consommateur mais je vais
vous le remplacer, ça va être plus simple. Mais on est en train d'encourager, à
ce moment-là, plus d'utilisation des ressources en remplacement plutôt que de
se dire : Mais je vais prendre la responsabilité de le réparer. Est-ce que
la garantie de bon fonctionnement encadre ce choix-là du fabricant et comment
on fait en sorte pour que, devant un coût où est-ce que le coût est moindre
économiquement pour réparer, on est en train de toujours défavoriser la
réparation versus le simple remplacement? Est-ce que c'est un peu plus clair?
M. Jolin-Barrette : Oui, je
comprends votre question. Je fais juste parallèlement donner une information
supplémentaire à la question de la députée de Saint-Laurent. La LPC s'applique
entre consommateur et commerçant. Donc, l'exemple tantôt, l'exemple qu'on
disait entre le fabricant et le commerçant pour la durée de garantie, il n'y a
pas de durée de garantie qui s'applique à eux.
Pour votre question, effectivement, vous
avez raison, c'est au choix du fabricant de... avec la garantie du droit à la
réparabilité de dire je le répare à mes frais, vous pouvez aller le faire
réparer puis je vais payer les frais, on va le voir tantôt. Je vous le remplace
et dans un souci, comme je vous l'expliquais tout à l'heure, on va avoir un
amendement, de dire je vous le remplace par un bien remis à neuf. Donc ça, ça
va être une possibilité pour le commerçant. Mais vous avez raison de
dire : Il n'est pas obligé de le réparer, il va pouvoir le remplacer. Sauf
qu'on vient insérer ce droit à la réparabilité là, on les incite à réparer,
mais après ça, ça devient un choix commercial de l'entreprise.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends.
• (11 h 30) •
M. Jolin-Barrette : Puis peut
être que, pour certaines entreprises, ils vont souhaiter le réparer, puis
reprendre le bien, puis utiliser les pièces du bien qui a un défaut pour se
servir des pièces pour réparer. Ça va dépendre... ça va être à la discrétion du
commerçant aussi. Puis l'objectif avec le projet de loi, l'objectif principal,
c'est le fait que le consommateur en ait pour son argent. Il y a l'aspect
économie circulaire aussi qui vient s'ajouter. Mais dans un premier temps,
c'est le consommateur achète un bien, il faut qu'il fonctionne. Mais ça va
changer le comportement des entreprises aussi au fur et à mesure...
11 h 30 (version non révisée)
Mme Zaga Mendez : ...je
comprends. Puis, dans ce même sens, je pense qu'on a la même compréhension du
ministre, c'est pour ça qu'on soulève le point. Est-ce qu'il y a une ouverture
de mettre des choses dans la loi ou par règlement qui feraient en sorte qu'on
encourage la réparation lorsque c'est disponible, lorsque... C'est moins cher,
des fois, que remplacer le bien, des fois, même pour les commerçants, là. S'il
fait le choix, des fois, les choix ne sont pas tous basés sur le coût. Des
fois, c'est... vous avez décrit d'autres raisons pour lesquelles il pourrait
choisir de juste le remplacer. Mais lorsque le coût est moindre de réparer,
beaucoup moindre, est-ce que... Qu'est-ce qu'on a dans la loi ou dans les
règlements à venir qui pourrait faire en sorte qu'on encourage davantage le
choix de la réparation par les commerçants?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, puisque les pièces vont être disponibles maintenant, ça fait en sorte qu'il
va y avoir un inventaire de pièces. Donc, plutôt que de recommander une machine
au complet, les pièces vont être là, ça fait qu'il va avoir un incitatif pour
le coût net pour le... bien, le commerçant à dire : Bien, j'ai pièce
maintenant. Auparavant, des fois, la pièce n'était même pas là. Ça fait que c'est
pour ça qu'il recommandait le bien au complet, supposons, quand il le faisait
remplacer ou qu'il se faisait poursuivre. Mme la Présidente, je souhaite m'amender,
en lien avec la question de la députée de Saint-Laurent, lorsque c'est un
démonstrateur, ce n'est pas un bien neuf. Donc, le véhicule automobile,
supposons, qu'il aurait 20 000 kilomètres,
n'est pas un bien neuf, donc il n'est pas visé.
Mme Rizqy : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Pour
finaliser ma question pour le ministre, j'aimerais savoir s'il y a une
ouverture de son côté pour ajouter à la loi une disposition qui fait en sorte
que l'option de remplacement ne peut être priorisée si la réparation est moins
chère ou, à coût égal, que le bien neuf. Donc, tout à l'heure, le ministre nous
expliquait comment, en ce moment, elle fonctionne, mais est-ce qu'il y a une
ouverture pour le dire dans la loi que l'option de remplacement ne peut être
priorisée si la réparation est moins chère ou à coût égal que le bien neuf.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, on m'indique que sur la garantie de bon fonctionnement, là, là, on me
corrigera, le consommateur peut dire : Je veux faire réparer mon bien,
O.K.? Là, le commerçant, lui, doit réparer le bien. Si le commerçant dit :
Écoute, moi, je t'offre de le remplacer, le consommateur peut accepter, mais il
peut l'obliger quand même à le réparer.
Une voix : Oui, absolument...
M. Jolin-Barrette : O.K., c'est
38,5. Donc dans le cas d'une réparation qui relève de la garantie privée à 38,1 :
« a) le commerçant ou le
fabricant assume les frais raisonnables de transport ou d'expédition engagés à
l'occasion de l'exécution de la garantie de bon fonctionnement; b) le
commerçant ou le fabricant, effectue la réparation d'un bien et en assume les
frais ou permet au consommateur de faire effectuer la réparation par un tiers
et en assume les frais. »
Ça fait que ça, c'est le droit à la réparabilité. Ça fait que, dans le fond,
avec votre exemple, moi j'arrive, mon lave-vaisselle ne fonctionne plus. J'appelle
mon fabricant. Je dis : Écoute, ça ne fonctionne plus, mes cycles de
lavage ne fonctionnent plus sur mon lave-vaisselle. Là, je veux le faire
réparer. Ça fait que, là, soit qu'il le répare, soit qu'il dit : O.K. tu
peux aller le faire réparer, je vais assumer les frais, mais il pourrait me
dire aussi : Je vais t'en donner un nouveau, mais là, c'est le
consommateur qui choisit. Mais le consommateur lui a dit... il a le droit de
dire : Non, je garde mon bien, je l'aime, mon lave-vaisselle. Je veux que
vous me le changez, donc le fardeau est sur le fabricant. Mais il y a peut-être
des consommateurs qui vont dire : J'en veux un nouveau tout de suite,
remplace-moi-le.
Mme Rizqy : Mais dans cette
dynamique-là, lorsqu'on offre le remplacement avec une grande facilité, comment
je peux dire, c'est aussi un contre-incitatif de la part du consommateur pour
ne pas réparer.
M. Jolin-Barrette : Bien, le
droit, il est là pour le consommateur. Là, tu sais, à la base, c'est la
réparabilité. Là, ça devient une question de sensibilisation, de dire... c'est
un...
M. Jolin-Barrette : ...c'est
un choix qui revient au consommateur. Là, on met l'environnement légal pour
faire en sorte qu'il puisse obtenir sa réparation, mais là, s'il accepte autre
chose...
Mme Zaga Mendez : Je
comprends. Donc, c'est...
M. Jolin-Barrette : Tu sais,
on ne prend pas la décision à la place du consommateur. Nous, notre rôle, c'est
de venir dire : Vous avez droit à votre réparation, vous avez le droit à
ce qu'il soit réparé, puis il doit vous le réparer. Mais là, s'il vous offre un
neuf, puis vous voulez un neuf, puis vous ne voulez pas garder votre vieux...
Mme Zaga Mendez : Je comprends.
Mais, d'un autre côté, si on offre un neuf, et la personne, le consommateur
veut absolument se faire réparer, le droit fera en sorte que la réparation,
elle est garantie, là. Je comprends. Ça répond, en grande partie, à ma
question.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur le paragraphe... Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : J'aimerais
ajouter une réflexion, par rapport... Parce que la Loi sur la protection du
consommateur vise à protéger le consommateur lorsqu'il est question des
véhicules, pour ne pas qu'on leur vende un véhicule dit neuf, alors que ça a
été un véhicule démonstrateur, versus... et, dans certains cas, le
démonstrateur a plus que juste été démontré dans une salle de montre, il a pris
la route, et a parcouru plusieurs kilomètres, et fait de lui, en fait, un
véhicule d'occasion. C'est bien ça?
M. Jolin-Barrette : Si vous
me permettez, Mme la Présidente...
Mme Rizqy : Oui, avec
consentement.
M. Jolin-Barrette : ...je
permettrais à Me Allard... de prendre la parole.
Mme Rizqy : Bonjour Me
Allard.
M. Allard (André) : Bonjour.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...
Mme Rizqy : Est-ce que vous
êtes le fils du juge Allard...
La Présidente (Mme D'Amours) : Pardon.
Veuillez vous présenter et dire votre titre, s'il vous plaît.
Mme Rizqy : ...de Québec?
M. Jolin-Barrette : Est-ce
que... Le fils du juge Allard de Québec? Il y avait un juge ici à la cour
d'appel qui s'appelait M. Allard. Ce n'est pas vous?
M. Allard (André) : Non, ça
n'a aucun rapport. Je m'appelle André Allard. Je suis directeur des affaires
juridiques à l'office. Écoutez, le véhicule qui est vendu comme neuf, peut
comporter dans certaines circonstances quelques kilomètres qui ont été rendus
nécessaires pour pouvoir livrer le véhicule chez le concessionnaire, parce que
des fois, les concessionnaires entre eux s'aident et se livrent mutuellement
des véhicules. Mais ça ne peut pas dépasser ce qui est strictement nécessaire
pour, justement, le déplacement du véhicule pour la livraison au consommateur.
Au-delà de ça, ça devient un véhicule qui n'est pas... qui ne peut pas être
considéré comme étant un neuf.
Mme Rizqy : À titre
d'exemple, il avait une décision qui était rendue que 700 kilomètres, c'était
beaucoup trop...
M. Allard (André) : Combien?
Mme Rizqy : 700 kilomètres,
c'était beaucoup trop, c'est comme si le véhicule avait été vendu 27 fois aux
fins de la livraison. Alors... ça aurait dû être dénoncé à l'acquéreur que
c'était un véhicule... un démonstrateur et non pas un véhicule neuf, à
proprement parler. Mais juste pour bien comprendre, c'est que l'objectif, c'est
que le consommateur soit au fait que le véhicule qu'il achète n'est pas un
véhicule neuf, à proprement parler, mais plutôt un véhicule dit d'occasion.
Mais il y a, entre neuf et d'occasion, il y a aussi démonstrateurs qui sont sur
la salle de montre. Et je me pose la question, là, dans l'objectif, toujours,
du législateur de mieux protéger le consommateur pour un véhicule, disons que
moi, je ne suis pas du tout ferrée en véhicule, je tiens de dire, je ne sais
pas c'est quoi, la norme pour un démonstrateur. Mais est-ce qu'un véhicule qui
aurait roulé moins de10 000 kilomètres, est-ce qu'on pourrait quand même
protéger le consommateur en lui donnant, à lui aussi, le bénéfice de cette
protection, sans que ça tombe, par exemple, dans un véhicule d'occasion, à
proprement parler, qui a été loué pendant un an, deux ans, qui a roulé sa
bosse?
• (11 h 40) •
Puis je donne, à tout hasard, 10 000
kilomètres, ne m'en prenez pas préjudice là-dessus, juste pour donner le
bénéfice pour les démonstrateurs. Et là je ne parle pas des démonstrateurs qui
ont été livrés en bas de quelques kilomètres, là, mais je parlais un peu plus
de kilomètres au compteur, mais qui n'ont pas été vendus ni loués. Est-ce que
ça vaudrait la peine, pour mieux protéger les consommateurs, d'avoir cette
protection-là puis de, peut-être, rajouter un petit amendement?
M. Allard (André) : En fait,
c'est déjà prévu, à l'article un, où on définit ce qui est une automobile ou
une motocyclette d'occasion. C'est celui ou celle qui a été utilisée à une fin
autre que pour celle qui est nécessaire pour la livraison. Alors donc,
effectivement, il peut y avoir un certain nombre de kilomètres, mais dès lors
qu'elle a été utilisée, par exemple, comme véhicule de courtoisie, un véhicule
pour les employés, mais ça devient...
Mme Rizqy : Un véhicule
d'occasion.
M. Allard (André) : ...kilométrage
qui n'est pas nécessaire pour sa livraison. Donc, ça devient un véhicule
d'occasion.
Mme Rizqy : Oui, ça, on se
comprend sur la définition, moi, maintenant, c'est le bénéfice pour le
consommateur. Parce qu'au fond, si je comprends bien, c'est que 38.1, le bien
neuf n'inclut pas ce démonstrateur-là...
M. Allard (André) : Exact.
Mme Rizqy : ...mais le
consommateur, lui, quand il achète, il ne connaît pas l'article...
Mme Rizqy : ...et suivant. Le
consommateur va se dire: Ah, oui, j'ai un véhicule démonstrateur, il y a
seulement 1 000 kilomètres au compteur, je pense faire une bonne
affaire. Et j'ai une économie de 5 000 $ et, en plus... livraison la
semaine prochaine. Le consommateur, lui, pense sincèrement faire une bonne
affaire. Or, le consommateur va se retrouver: Oh! attendez une seconde, 38.1,
souvent, ne s'applique pas à moi, mais il va apprendre à la dure. Et là je me
pose même la question, est-ce que même pour la garantie citron, est-ce ça va s'appliquer
à lui?
M. Jolin-Barrette : Mais là
son est bien, il n'est pas neuf. Il sait qu'il achète un bien non neuf. Il fait
un deal, mais il fait une économie sur un véhicule qu'il sait qui a été utilisé
pour d'autres consommateurs qui voulaient tester le produit. Donc, lui, il y a
certains types de garanties qui s'appliquent à lui. Puis là on va le voir plus
loin, même pour les véhicules d'occasion, dans le fond, là, on améliore les
garanties pour les véhicules d'occasion. À l'époque, on était dans une optique
des années 70, mais là les véhicules durent plus longtemps. Ça fait qu'on
augmente les garanties puis on vient les fixer qu'ils ressemblent aux garanties
des manufacturiers, tu sais, exemple 100 000 kilos, cinq ans, 100 000 km.
Dans le fond, on augmente la garantie.
Mme Rizqy : Je comprends
très, très bien les explications, j'allais dire Me Barrette... Me Allard. Moi,
au fond, c'est juste... je lève ici un petit drapeau jaune parce que nous, on
est des initiés. Le ministre lui-même est... Oui, allez-y...
M. Jolin-Barrette : 38.1, la
garantie de bon fonctionnement ne s'applique pas aux véhicules automobiles.
Mme Rizqy : Mais ça aussi,
c'est ajouté par règlement.
M. Jolin-Barrette : Pas de?
Une voix : Pas en vertu de
38.1.
M. Jolin-Barrette : Pas en
vertu de 38.1. C'est ça, c'est un régime distinct pour les véhicules
automobiles.
Mme Rizqy : OK, même si tout
autre bien déterminé par règlement, ça ne sera pas déterminé par règlement plus
tard qu'on l'ajoutera, c'est vraiment dans les sections qu'on va... quand on va
aller... Au fond, tous les véhicules, si je comprends bien, ça va être dans le
bloc garantie anti-citron, c'est ça?
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : Les
véhicules automobiles, ils ont déjà un régime distinct dans la Loi sur la
protection du consommateur.
Mme Rizqy : Donc, on ne les
inclura pas dans le... C'est juste pour moi, pour bien comprendre.
M. Jolin-Barrette : Pour les
véhicules d'occasion. Voulez-vous suspendre une seconde?
Mme Rizqy : Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : On
va suspendre les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 45)
(Reprise à 11 h 48)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Alors,
Mme la Présidente, je veux faire un résumé pour que ce soit clair pour tout le
monde. Donc, le régime de 38.1 s'applique aux biens qui sont neufs, qui sont
énoncés à la loi. Les véhicules automobiles ne sont pas neufs, ne sont pas
visés par le régime de 38.1.
Théoriquement, puis là, on ne s'en va pas
dans cette direction, mais théoriquement, on pourrait les inclure par voie
réglementaire, les véhicules neufs. Mais ce n'est pas le choix qu'on a fait
parce qu'on a décidé d'amener une loi sur les véhicules, les citrons, donc pour
un véhicule neuf avec un certain nombre de réparations, donc trois réparations
pour le même problème, 30 jours chez le concessionnaire, ou 12 réparations
différentes à l'intérieur de trois ans. Ça fait que le régime automobile, c'est
un régime distinct.
Dans l'avenir, si nous voulions, nous
pourrions inclure les véhicules neufs par voie réglementaire dans la garantie
de bon fonctionnement. À ce stade-ci, ce n'est pas ce qui est prévu.
Pour les véhicules usagés, donc là, on a
un régime qui date des... La fin des années 70, qui est déjà une garantie
de bon fonctionnement et qui a son régime distinct à lui, dans les
articles 159 et...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : ...151 et
suivants dans la Loi sur la protection du consommateur, mais on va venir
actualiser la durée pour laquelle les garanties pour les véhicules usagés sont
couverts, augmenter. Avant, c'étaient trois mois, 5 000 ou...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Bon. Il y
a les catégories d'autos qu'on actualise. On va le voir tantôt. Donc, on
passe...
Une voix : De 2 à 4 ans.
M. Jolin-Barrette : on passe
de 2 à 4 ans.
Une voix : Pour une
certaine... la première Catégorie. Et de 3 à 5...
M. Jolin-Barrette : puis de
40 000 à 80 000 kilos?
Une voix : Oui.
M. Jolin-Barrette : Puis on
va passer...
Une voix : De 3 à 5.
M. Jolin-Barrette : De 3 à 5,
pour catégorie B, ça?
• (11 h 50) •
Une voix : Oui.
M. Jolin-Barrette : Puis de
60 000 à 100 000 kilomètres...
Une voix : Oui,
100 000 kilomètres.
M. Jolin-Barrette : 100 000 kilomètres,
pas «kilomètre-heure». Et la catégorie c, de 5 à 7 ans, et de 80 000
à 120 000 kilomètres. Ça, ça va être l'article 12 qu'on va voir
tantôt.
Le démonstrateur, lui, véhicule automobile
démonstrateur, c'est un véhicule usagé, donc d'occasion, qui est couvert par ce
régime-là. Démonstrateur dans un magasin, une laveuse, j'arrive au magasin, je
dis : je faisais mon lavage à la main, maintenant, je suis rendu dans la
modernité, je vais faire mon lavage dans la laveuse. La machine est sur le
plancher, elle n'est pas branchée. Puis là, ils me disent : liquidation,
modèle sur le plancher, on est le 26 décembre. Ce bien-là est un bien
neuf. 38.1 s'applique.
Après ça, mon réfrigérateur, je veux le
changer. Je me promène sur le plancher, je dis : Ah! Un beau
réfrigérateur. Je vois le modèle sur le plancher, c'est un démonstrateur, mais
il est branché. Puis il est branché depuis deux ans parce que c'était le modèle
plancher, mais branché. Ce bien-là, ce n'est pas un bien neuf, c'est un bien
usagé, parce qu'il a été utilisé à titre de démonstrateur, mais on a entamé son
fonctionnement.
Donc, il y a une distinction à ce
niveau-là. Ça fait que j'espère avoir bien résumé le tout.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Rizqy : C'est
parfaitement résumé et c'est excessivement clair. Je vous en remercie.
Moi, je vous reparlerai des véhicules
lorsqu'on sera rendus à la section, à ce moment-là, des véhicules. Pour... là,
ce ne sera pas nécessairement ici, dans le projet de loi, mais je pense que
pour le consommateur, par exemple, l'exemple du frigidaire branché, je ne suis
pas certaine que la réglementation en ce moment est bien suivie, mais ça, ça
sera plus dans les sanctions. Parce que les gens pensent acheter un
démonstrateur, mais, en fait, c'est un bien usagé. Et là, maintenant, ils
perdraient le bénéfice...
Mme Rizqy : ...de 38.1 sans
même le savoir en fait. Mais ça, je pense que ce serait plus au niveau des
sanctions.
M. Jolin-Barrette : ...est là
quand même.
Mme Rizqy : Oui, la garantie
légale quand même, mais... de bon fonctionnement, tu sais, on essaie de
bonifier, mais...
M. Jolin-Barrette : Parce que
ce n'est pas bien, là.
Mme Rizqy : Mais, je pense,
ici, ça serait plus de l'information pour que le consommateur comprenne très
bien qu'en ce stade-ci l'électroménager devrait être catégorisé comme bien
usagé et non pas modèle de planchers démonstrateurs, là. Mais ça, je pense,
c'est plus quelque chose qu'on peut faire en matière d'information. J'ai une autre
question, si vous permettez.
Ici, dans le choix des mots, la façon que
c'est construit, la phrase, à 38.1, ma compréhension, c'est que c'est une
définition qui est exhaustive, mais non limitée uniquement par voie
réglementaire, c'est-à-dire que le tribunal... s'il devait lire 38.1 et qu'un
bien n'est pas dans cette liste et n'est pas dans un règlement, le tribunal ne
peut pas aller plus loin que qu'est-ce qui est écrit présentement ou plus tard
dans un règlement. C'est bien ça?
M. Jolin-Barrette : Vous avez
raison.
Mme Rizqy : O.K. Je note
qu'il n'y a pas les produits numériques. Je vous donne un exemple. Un client
québécois achète un logiciel antivirus qu'il paie quand même assez cher pour le
mettre sur son ordinateur personnel, ne fonctionne pas finalement ou arrête de
fonctionner, pensez-vous que c'est quelque chose qu'on pourrait peut-être
ajouter dans le règlement ou est-ce que... Est-ce que c'est un choix, en fait,
du législateur, que ce soit vraiment une définition qui soit exhaustive ou
est-ce que c'est ouvert à peut-être ajouter un «notamment» en début de phrase?
Les biens neufs suivants qui font partie de l'objet du contrat de vente. Là, on
peut dire «notamment» et par... aussi, «par règlement», pour peut-être donner
une latitude au tribunal de dire : C'est vrai que ce n'est pas dans le
règlement, ce n'est pas présentement inscrit. Mais il y a tellement de produits
nouveaux, et même moi, j'en perds mon latin, là. Je me sens déjà assez vieille,
merci. Alors, je ne sais pas si c'est possible, peut-être, d'ajouter un
«notamment», ou est-ce que c'était vraiment une volonté du législateur, que ce
soit une définition qui était exhaustive.
M. Jolin-Barrette : ...volonté
du législateur que ce soit une définition exhaustive parce que, un, ça prend de
la prévisibilité pour les biens, puis là on... c'est une nouvelle garantie, on
vise les biens d'usage courant et on pourra en ajouter par voie réglementaire.
Mais on ne veut pas commencer à créer de l'instabilité, pour savoir : Est-ce
que tout type de bien est susceptible de la garantie de bon fonctionnement? À
ce stade-ci, la réponse, c'est non, c'est ceux qui sont identifiés dans la loi,
plus ceux qui vont être par voie réglementaire.
Mme Rizqy : Et, au niveau du
règlement, est-ce que vous, vous avez prévu qu'il y ait une revue qui soit
faite annuelle ou aux deux ans des biens?
M. Jolin-Barrette : En fait,
c'est en continu. Dans le fond, la construction de 38.1, c'est notamment par
rapport aux biens ou est-ce que l'office a le plus de plaintes aussi. Donc,
bien entendu, on va pouvoir faire évoluer le règlement puis même éventuellement
la loi en fonction des biens pour lesquels il y a des réclamations notamment.
Mme Rizqy : Parfait. Juste
une petite question. Au niveau de l'organisation pour l'article 3, est-ce
que... voulez-vous qu'on passe à 38.2 ou est-ce qu'on ferme 38.1?
M. Jolin-Barrette : Bien,
moi, je pense que l'article doit être adopté au complet, ça fait que je lirais
comme si on a fini les discussions. On s'entend entre nous, on s'entend qu'on
passe à 38.2, puis on revient.
Mme Rizqy : Donc, on peut
aller à 38.2.
La Présidente (Mme D'Amours) : Là,
je comprends qu'il y a une entente, mais Mme la députée de La Pinière voulait
intervenir sur le 38.1.
Mme Caron : Oui, tout
simplement, en fait, merci pour l'explication, parce que j'en avais perdu mon
latin. La question que je voulais poser, c'était justement dans le cas d'un
bien qui est en magasin, qui n'a jamais été branché, et tout ça, mais qu'on
fait juste le voir pour voir si on peut ouvrir la porte, comment c'est grand,
et tout ça, si c'était considéré bien neuf. Non, alors vous avez très bien
clarifié ça, je vous remercie. Je me permets juste de faire une petite capsule
linguistique. Un démonstrateur, c'est un anglicisme, alors on parlerait plutôt
d'un article de démonstration puis, pour une automobile, d'une voiture d'essai.
Alors, juste une capsule linguistique. Merci.
Mme Rizqy : C'est noté.
M. Jolin-Barrette : ...Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
noté.
M. Jolin-Barrette : Article
de démonstration.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bon,
est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 38.1?
Mme Rizqy : ...on est prêt à
aller 38.2.
La Présidente (Mme D'Amours) : Tout
le monde. Donc, allons-y. M. le ministre, 38.2, vous en aviez fait la lecture.
Commentaire.
M. Jolin-Barrette : Commentaire.
L'article indique que ce que comprend la garantie de bon fonctionnement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
qu'il y a des commentaires sur le paragraphe, c'est-à-dire 38.2? Nous passons
maintenant au 38.3. M. le ministre, commentaire.
M. Jolin-Barrette : Oui. L'article
prévoit ce qui est exclu de la garantie de bon fonctionnement.
Il est prévu, à l'instar de ce qui est
prévu dans les cas de la garantie. C'est de bon fonctionnement...
M. Jolin-Barrette : ...applicable
à une automobile d'occasion, article 161 LPC, que la garantie de bon
fonctionnement ne comprend pas le service normal d'entretien, le remplacement
de pièces en résultant et un dommage qui résulte d'un usage abusif par le
consommateur.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Mme Rizqy : ...paragraphe c
que vous avez omis : «et tout accessoire autre que celui déterminé par
règlement».
M. Jolin-Barrette : Oui.
Excusez-moi, votre question, c'est...
Mme Rizqy : Vous ne l'avez
pas lu ou vous l'avez lu? Vous ne l'avez pas lu.
M. Jolin-Barrette : Non, là,
j'ai juste lu le commentaire.
La Présidente (Mme D'Amours) : Ça
a été lu au tout début. Vous avez fait la mention de...
Mme Rizqy : O.K., d'accord,
oui, oui. Oui, c'est parfait. Pas de commentaire.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Donc, s'il n'y a pas de commentaire... Oui, Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Oui, c'est une
question. En fait, en c, le «tout accessoire autre que celui déterminé par
règlement», est-ce que vous pouvez expliquer à quoi on fait référence par
«accessoire»? Parce que je ne le vois pas ailleurs dans le projet de loi, sauf
en 32d.5, qui fait référence juste à ça.
Mme Rizqy : Si je peux aider
le ministre, par exemple un lave-vaisselle, vous avez nécessairement besoin du
conduit pour aller vous brancher, c'est un accessoire qui est nécessaire avec
le lave-vaisselle.
M. Jolin-Barrette : Donc,
effectivement, vous avez raison, c'est ce qui est en lien, en périphérie du bien,
donc, qui pourrait être acheté avec le bien. Donc... C'est ça, donc «tout
accessoire autre que celui déterminé par règlement», on pourrait l'inclure dans
le règlement. Exemple, le câble, on pourrait l'inclure par règlement, mais
sinon, l'accessoire n'est pas inclus au produit supposons que vous mettez un
accessoire supplémentaire.
Mme Caron : ...alors est-ce
que ça veut dire que, si j'achète un lave-vaisselle qui est visé par
l'article 38.1, il est protégé, mais, si le vendeur me vend aussi le tuyau
qui va avec, en périphérique, que ce tuyau-là ne sera pas protégé parce qu'on
dit que 38.1 ne comprend pas ça?
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Donc, c'est un accessoire qui n'est pas avec le fonctionnement du bien.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : S'il
n'est pas indispensable au fonctionnement. Donc, le tuyau, il est pas mal
indispensable pour l'évacuation des eaux, mais, supposons, je ne sais pas, vous
rajoutez un article décoratif, un accessoire décoratif sur le bien, lui, il ne
sera pas couvert nécessairement, à moins que ça soit prévu par règlement.
Mme Caron : Merci.
• (12 heures) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Ça
va, Mme la députée? Oui, parfait. Donc, 38.4, M. le ministre, est-ce que vous
avez des commentaires?
M. Jolin-Barrette : L'article
vise à établir le moment à partir duquel la garantie de bon fonctionnement
commence à s'appliquer. Donc, on a eu la discussion tout à l'heure, c'est à
partir de la livraison.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Commentaires? 38.5. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
L'article indique quelles sont les obligations du fabricant et du commerçant
dans le cas d'une réparation qui relève de la garantie de bon fonctionnement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Suivant, M. le ministre, 38.6.
M. Jolin-Barrette : L'article
vise à prévoir expressément que le consommateur acquéreur subséquent du bien
peut aussi se prévaloir de la garantie de bon fonctionnement applicable à ce
bien.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Pas de commentaire, donc 38.7.
M. Jolin-Barrette : ...l'obligation
pour le fabricant d'un bien de divulguer de l'information relative à la
garantie de bon fonctionnement, les informations que le fabricant sera tenu de
divulguer, de même que la manière et les conditions de sa divulgation seront
prévues par règlement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Mme Rizqy : ...trop vite,
puis je serais revenue juste à 38.6 rapidement. À l'égard d'un consommateur...
En fait, voulez-vous terminer la lecture au complet, comme ça on peut terminer
la conversation, puis je peux aller d'article à l'article.
M. Jolin-Barrette : Donc, le
38.7, c'était beau. 38.8, le commentaire : Afin de favoriser la prise de
connaissance par le consommateur de la durée de la garantie de bon
fonctionnement applicable à un bien, l'article prévoit que le commerçant doit
indiquer cette durée à proximité du prix qu'il annonce pour ce bien de manière
aussi évidente que ce prix. Et là on avait l'amendement que j'ai déposé tout à
l'heure, Mme la Présidente. Je pense qu'il avait été voté. Il a-tu été voté?
La Présidente (Mme D'Amours) : ...pas
été voté.
M. Jolin-Barrette : Ah! il
n'a pas été voté. Donc...
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
n'a pas été voté. Mais, avant de lire votre amendement, moi, j'aimerais mieux,
là, qu'on termine le 38.6, où vous aviez des questions.
Mme Rizqy : Parce qu'à
l'égard d'un consommateur acquéreur subséquent du bien, bien, si c'est un
consommateur subséquent, ce n'est pas, à ce moment-là, un bien usagé?
M. Jolin-Barrette : C'est
comme une garantie de maison neuve. Dans le fond, supposons que j'achète un
réfrigérateur puis que, l'année suivante... Supposons, j'étais célibataire,
j'achète un réfrigérateur, puis là que je vais sur les applications et je
trouve l'amour, puis que, là, je décide...
12 h (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...et je
trouve l'amour, puis que là je décide d'emménager chez ma nouvelle conjointe,
puis là qu'Alexis, au même moment, se sépare puis qu'il a besoin d'un
réfrigérateur, bien là, je lui vends mon réfrigérateur, mais la garantie de bon
fonctionnement du réfrigérateur, ça ne fait seulement qu'une année, puis,
supposons que la garantie, c'était sept ans, bien là, pour les six prochaines
années, Alexis va bénéficier de la garantie.
Mme Rizqy : Merci.
M. Jolin-Barrette : Et je ne
lui souhaite pas ce malheur.
Mme Rizqy : Non, nous non
plus.
La Présidente (Mme D'Amours) : Aviez-vous
des commentaires, 38.7 et 38.8?
Mme Rizqy : Non, ça va.
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
bon? Donc, M. le ministre, là, on serait rendus à votre amendement au 38.8.
M. Jolin-Barrette : O.K.,
38.8. Donc, l'amendement :
Remplacer, dans l'article 38.8 de la
Loi sur la protection du consommateur, proposé par l'article 3 du projet
de loi, «aussi évidente que ce prix ou cette valeur» par «évidente».
Donc, l'amendement vise à accorder une
certaine flexibilité aux commerçants concernant l'affichage de la durée de la
garantie de bon fonctionnement. Donc, à la fin, on enlève «aussi évidente que
ce prix ou cette valeur» et on le remplace par «évidente».
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Est-ce... Oui, Mme la députée.
Mme Rizqy : Donc, vous, vous
pensez...
La Présidente (Mme D'Amours) : Voulez-vous
du temps, Mme la députée?
Mme Rizqy : Non, c'est
juste... Donc, vous, vous pensez qu'avec «évidente», ça... c'est assez clair
pour que les gens comprennent, vous?
M. Jolin-Barrette : Oui, c'est
assez clair, puis dans le fond, originalement, c'était «aussi gros que le
prix». Là, dans le fond, c'est «évident». Dans le fond, c'est une demande
notamment des commerçants. Donc, ça va être évident, mais ça ne sera pas
nécessairement aussi gros que le prix au niveau de la garantie.
Mme Rizqy : O.K. Juste une
petite question : Est-ce qu'il y a des normes au niveau du caractère?
Parce que... Je me suis toujours posé la question, parce que, des fois, je me
demande si c'est moi qui deviens de plus en plus presbyte, ou il y en a qui
jouent vraiment au caractère, puis que c'est le plus petit possible?
M. Jolin-Barrette : Bien là,
avec ce cas-là, c'est aussi «évidente», il faut que ça soit... Vous n'aurez pas
besoin de votre loupe.
Mme Rizqy : D'accord.
M. Jolin-Barrette : Pour
38.9.
Mme Rizqy : Bien, voulez-vous
qu'on adopte l'amendement?
M. Jolin-Barrette : Bien, il
faut-u adopter... Oui, O.K.
Mme Rizqy : Oui,
habituellement. Adopté.
La Présidente (Mme Tremblay) :
Adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Excellent.
La Présidente (Mme Tremblay) :
Adopté.
M. Jolin-Barrette : 38.9. Le
commentaire : L'article prévoit l'obligation pour un commerçant de
transmettre, après la conclusion du contrat, l'information relative à la
garantie de bon fonctionnement applicable du bien qui fait l'objet du contrat.
Les informations que le commerçant sera tenu de transmettre, de même que la
manière, les conditions de cette transmission, seront prévues par règlement.
Mme Rizqy : O.K. Bien, il
restait juste, je pense, mon amendement de... moi, je pense qu'il n'y a plus d'autre
question à ce stade-ci. Juste voir, pour le comité aviseur, est-ce que vous
êtes ouvert qu'on peut sûrement dire que, notamment, les consommateurs, les
fabricants, les détaillants, le gouvernement du Québec pourront faire partie du
comité aviseur ou est-ce que vous, vous avez déjà commencé à réfléchir à qui
devrait faire partie de ce comité aviseur?
M. Jolin-Barrette : Bien, en fait,
j'ai déjà eu l'occasion de le dire, on va consulter tout le monde. On va
consulter les gens de l'industrie, les consommateurs, l'OPC, les fabricants.
Donc, je sais que c'était une demande du conseil canadien de commerce. Puis je
l'ai dit en commission parlementaire, pour dire : On va consulter l'ensemble
des intervenants, comme on le fait à chaque fois. Il y avait déjà eu une
consultation en 2009 relativement à l'obsolescence programmée puis, à chaque
fois que l'office met en place des règlements, il y a une consultation qui se
fait.
Mme Rizqy : C'est aussi le
manufacturiers, exportateurs du Québec. Leur demande... au fond, leur... juste
pour que moi, je pourrais... bien qu'on... bien certaine. Donc, avant de
rédiger le règlement, évidemment, le comité va être présent, est-ce que leurs
travaux vont être rendus publics ou ça... juste au fruit du règlement, au fond?
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, chacun des membres qui participent, ce sont souvent, bien entendu, des
lobbies, donc ils ne se gênent pas généralement pour indiquer quelles sont
leurs recommandations publiquement. Alors, je ne suis pas inquiet à ce
niveau-là. Puis, dans le fond, on va faire une consultation dans un premier
temps. Puis ensuite, quand on va avoir le projet de règlement, vous le savez
comme moi, si... il est prépublié, ça fait que, là, aussi, il y a une
consultation aussi. Puis, dans le fond, le Conseil canadien du commerce de
détail pourra commenter le règlement, en toute transparence.
Mme Rizqy : Pas d'autre
commentaire, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) :
On pourrait passer, là, au vote de l'article 3.
M. Jolin-Barrette : ...l'amendement
à voter de la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Bien, oui, mais
je ne l'ai pas déposé, donc...
La Présidente (Mme Tremblay) :
Il n'a pas été...
Mme Rizqy : ...vous avez...
Mme Rizqy : ... puis vous avez
répondu à ma question avec beaucoup de transparence.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
on serait prêt à procéder? Parfait. Donc, d'adopter avec l'amendement?
M. Jolin-Barrette : Oui.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait...
tel qu'amendé, merci.
M. Jolin-Barrette : L'article 4,
Mme la Présidente, et on aura également un amendement. Donc :
L'article 39 de cette loi est remplacé par les suivants : « 39. Si un bien qui fait
l'objet d'un contrat est de nature à nécessiter un travail d'entretien, les
pièces de rechange, les services de réparation et les renseignements
nécessaires à l'entretien ou à la réparation de ce bien, y compris, le cas
échéant, les logiciels de diagnostic et leur mise à jour doivent être
disponibles pendant une durée raisonnable après la conclusion du contrat. Ces
pièces de rechange doivent pouvoir être installées à l'aide d'outils couramment
disponibles et sans causer de dommages irréversibles au bien. Un commerçant ou
un fabricant peut se dégager de l'obligation prescrite par le premier alinéa en
avertissant le consommateur par écrit avant la conclusion du contrat qu'il ne
fournit pas de pièces de rechange, de services de réparation ou de
renseignements nécessaires à l'entretien ou à la réparation du bien. Un
règlement peut déterminer les pièces de rechange et les renseignements
nécessaires à l'entretien ou à la réparation du bien... d'un bien à l'égard
desquels un commerçant ou un fabricant ne peut se dégager de l'obligation prescrite
par le premier alinéa. La durée pendant laquelle ces pièces et ces
renseignements doivent être disponibles et le délai à l'intérieur duquel le
commerçant ou le fabricant doit, sur demande du consommateur, les fournir à ce
dernier. Pour l'application du présent article est réputé être de nature à
nécessiter un entretien un bien dont l'usage peut nécessiter le remplacement,
le nettoyage, la mise à jour de l'une de ses composantes.
« 39.1.
Le fabricant doit divulguer de la manière et aux conditions prescrites par
règlement, les informations que détermine ce règlement relatives aux pièces de
rechange, au service de réparation et aux renseignements nécessaires à
l'entretien ou à la réparation du bien dont il est tenu de garantir la
disponibilité en application du premier alinéa de l'article 39.
« 39.2.
Le commerçant doit divulguer, avant la conclusion du contrat, de la manière et
aux conditions prescrites par règlement, les informations que détermine ce
règlement relatives aux pièces de rechange, au service de réparation et aux
renseignements nécessaires à l'entretien ou à la réparation du bien dont le
commerçant ou le fabricant garantit la disponibilité en application du premier
alinéa de l'article 39.
« 39.3.
Le commerçant ou le fabricant, qui est tenu de garantir la disponibilité d'une
pièce de rechange, d'un service de réparation ou d'un renseignement nécessaire
à l'entretien ou à la réparation d'un bien en application du premier alinéa de
l'article 39, doit le rendre disponible à un prix raisonnable. Pour
l'application du premier alinéa, le prix d'une pièce de rechange, d'un service
de réparation ou d'un renseignement nécessaire à l'entretien ou à la réparation
d'un bien est raisonnable s'il n'en décourage pas l'accès par le consommateur.
Un règlement peut déterminer dans les cas dans lesquels un tel prix est présumé
décourager l'accès par le consommateur.
« 39.4.
Le fabricant d'un automobile doit donner accès aux données de cette automobile
à son propriétaire, à son locataire à long terme ou au mandataire de celui-ci à
des fins de diagnostic, d'entretien ou de réparation. Le fabricant ne peut se
dégager de cette obligation en application du troisième alinéa de
l'article 39, malgré l'article 39.3. Cet accès doit être donné
gratuitement.
• (12 h 10) •
« 39.5.
Lorsqu'un commerçant ou un fabricant est en défaut de rendre disponibles les
pièces de rechange, les services de réparation ou les renseignements
nécessaires à la réparation pendant la durée prévue à l'article 39, le
consommateur peut demander à ce commerçant ou à ce fabricant la réparation du
bien qui la nécessite. Le commerçant ou le fabricant doit informer le
consommateur dans un délai de 10 jours suivants la demande de ce dernier
par écrit du délai dans lequel il propose d'effectuer la réparation.
« 39.6.
En cas de défaut du commerçant ou du fabricant de fournir une réponse conforme
au deuxième alinéa de l'article 39.5, le commerçant ou le fabricant doit
remplacer le bien du consommateur ou lui en rembourser le prix. Le consommateur
doit alors remettre le bien au commerçant ou au fabricant.
« 39.7.
Le consommateur peut accepter ou refuser une proposition du commerçant ou du
fabricant conforme au deuxième alinéa de l'article 39.5. Si le
consommateur accepte la proposition mais que le commerçant ou le fabricant fait
défaut de respecter le délai indiqué pour effectuer la réparation,
l'article 39.6 s'applique avec les adaptations nécessaires. Si le
consommateur refuse la proposition, il peut faire effectuer la réparation par
un tiers et le commerçant ou le fabricant en assume les frais. ».
Et on aura un... quelques amendements qui
sont déjà sur le greffier. Alors, je lis les amendements, Mme la Présidente? On
fait la discussion...
La Présidente (Mme Tremblay) : O.K.,
on va le faire, on va le faire un à la fois selon les articles. Est-ce que...
Mme Rizqy : ...est-ce que
vous en avez à 39? Parce que..
M. Jolin-Barrette : Oui, j'en
ai un à 39.
Mme Rizqy : Parfait.
M. Jolin-Barrette : Bon. Le
premier, Mme la Présidente, article 39... article 4 : À
l'article 39 de la Loi sur la protection du consommateur proposé par
l'article quatre du projet de loi : 1 : Ajouter, à la fin du premier
alinéa : « Les
renseignements nécessaires à l'entretien ou à la réparation doivent être
disponibles en français. »
2 : Ajouter à la fin du quatrième...
du deuxième alinéa : « Un
règlement peut déterminer des cas dans lesquels un outil est considéré
couramment disponible. »
Commentaire. L'amendement précise que les
renseignements nécessaires à l'entretien ou la réparation doivent être
disponibles en français et propose d'ajouter un pouvoir réglementaire à la
loi...
M. Jolin-Barrette : ...donc,
ça, c'est dans le premier alinéa. C'est pour faire en sorte que les
renseignements nécessaires à l'entretien et à la réparation doivent être
disponibles en français. Puis deuxièmement, c'est : un règlement peut
déterminer les cas dans lesquels un outil est considéré couramment disponible.
Parce qu'on dit, dans le fond, ces pièces de rechange doivent être... doivent
pouvoir être installées à l'aide d'outils couramment disponibles sans causer de
dommages irréversibles aux biens. Ça fait que, si jamais on avait un litige ou
un enjeu sur c'est quoi, un outil couramment disponible, on se donne le pouvoir
de venir le déterminer, c'est quoi, un outil couramment disponible.
Mme Rizqy : Moi, ça me
convient. On peut adopter l'amendement, parce que, moi, j'aurais des
discussions sur 39.
La Présidente (Mme Tremblay) :
Donc, on va procéder à l'adoption de l'amendement. Ça va, tout le monde?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Tremblay) :
Parfait. Donc, adopté.
Mme Rizqy : Puis moi,
maintenant, à 39... j'attire votre attention, M. le ministre, à 39, paragraphe
trois : Un commerçant ou un fabricant peut se dégager de l'obligation
prescrite par le premier alinéa en avertissant le consommateur par écrit avant
la conclusion du contrat qu'il ne fournit pas de pièce de rechange, de service
de réparation ou de renseignements nécessaires à l'entretien ou à la réparation
du bien." Or, plusieurs intervenants nous ont dit clairement qu'au fond ce
paragraphe permettait assez rapidement et facilement ou un commerçant de se
dégager complètement de ses responsabilités. Là, je réfléchis avec vous à haute
voix. J'ai envoyé un amendement pour qu'on enlève complètement ce paragraphe.
Je voulais voir votre ouverture, parce que, pour moi, ici, ça me semble assez
évident que c'est trop facile de se dégager.
Puis si, à tout le moins, pour nourrir la
réflexion... si on pouvait, à tout le moins, ne pas se dégager de la
responsabilité de fournir des renseignements nécessaires à l'entretien puis à
la réparation, ça, il me semble que c'est un plancher minimum à obtenir, là,
si, mettons, on ne voulait pas enlever le paragraphe complet. Mais, à tout le
moins, qu'il doit remettre des renseignements pour la réparation puis
l'entretien, là, il me semble que c'est le minimum. Vouspouvez y réfléchir,
puis, si vous voulez qu'on continue à 39.2, ça ne me dérange pas.
M. Jolin-Barrette : On peut
traiter.... Vous avez déjà votre amendement?
Mme Rizqy : Oui, c'est déjà
envoyé. Vous voulez que je le lise?
M. Jolin-Barrette : Oui,
traitons votre amendement.
Mme Rizqy : O.K. Alors, je
vais juste lire l'amendement. Que l'article 39, tel que... Il y a une
faute, ici. L'article 39 tel que proposé par l'article 4 du projet de
loi est modifié par la suppression du troisième alinéa. Mais je pense qu'il y a
une petite faute, désolée.
M. Jolin-Barrette : Alors,
juste avant d'être sur l'amendement, dans le fond, le régime de la loi
actuelle, c'est de que le bien peut être réparé, mais les commerçants peuvent
s'en exclure. Ça, c'est le régime actuel. C'est une reproduction de la
situation actuelle.
Par contre, à l'alinéa suivant,
l'alinéa 4, là, on va venir dire : Attention, le gouvernement va
pouvoir adopter un règlement pour dire : Vous ne pouvez pas vous dégager.
Donc, le régime, c'est couvert, le droit à réparabilité. Ensuite, il y a une
exception qui dit : Le commerçant peut s'exclure s'il vous donne, avant
d'acheter le bien, un avis qui dit : Ce bien-là, vous ne pouvez pas le
réparer. Je vous le dis, là, je ne le réparerai pas puis je ne ferai pas
effectuer la réparation. Puis il y a une exception à l'exception qui dit :
Minute, on va pouvoir viser certaines catégories de biens que vous ne pourrez
pas vous exclure, vous ne pourrez pas bénéficier de l'exception. Ça fait que,
le général, c'est le droit à la réparabilité. Exception, le commerçant peut
s'exclure. Exception de l'exception, le gouvernement peut dire : Non, non,
pour toute cette catégorie de biens là, vous n'avez pas la possibilité
d'utiliser l'exception.
Mme Rizqy : Oui, ça, vous
avez parfaitement raison. Mais le danger avec ça, c'est que l'exception va
devenir la règle générale et le règlement va devenir l'exception de la règle
générale parce que l'industrie va aller de l'avant puis va tout simplement
s'assurer que... de facto.
Moi, ce que je vous proposais peut être
pour qu'on se retrouve à mi-chemin, là, c'est de garder... Si vous voulez, on
peut garder l'article 3, mais je mettrais un point après «réparation» pour
que la règle générale, et qu'on ne peut même pas enlever de cette règle
générale, c'est qu'à tout le moins les renseignements nécessaires à l'entretien
ou la...
Mme Rizqy : ...du bien, là. Il
me semble que les gens devraient avoir accès à ça, à tout le moins, là.
M. Jolin-Barrette : Mais dans
un cas où le bien, il n'est pas réparable, supposons?
Mme Rizqy : Bien, c'est
qu'ils le disent, qu'ils le disent tout simplement : le bien n'est pas
réparable. Au moins, on va le savoir.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
le commerçant...
Mme Rizqy : Bien, le
commerçant devra, à ce moment-là, dire : je ne peux pas fournir...
M. Jolin-Barrette : mais il
va devoir le faire par écrit?
Mme Rizqy : Oui, oui, par
écrit. Mais au moins la personne va le savoir. Mais, à tout le moins, la règle
générale, c'est que tous les produits, maintenant, qu'on va acheter, bien, on
n'aura plus à essayer de trouver comment le réparer, là. Ça va être indiqué,
puis on pourra faire affaire avec le réparateur de son... De notre choix. Mais,
s'il veut se dégager, par exemple, du reste, de dire : Bien, écoutez, moi,
je ne fournis pas de réparation, parce que ça arrive, il y a des commerçants
qui ne peuvent pas fournir la réparation, là, on s'entend, là. Même chose pour
un fabricant. Mais, tu sais, qu'il se dégage de ça, je peux comprendre, mais
qu'à tout le moins, le consommateur soit capable de dire : Bien, parfait,
j'ai quand même le devis pour la réparation que je peux aller dans un
réparateur. Ça, il me semble que ce serait à tout le moins, là, le minimum de
se garder ça. Que ça reste la règle générale et non pas que ça devienne
l'exception, là.
M. Jolin-Barrette : Mais il
va... Mais la règle générale, elle est là, d'avoir ces informations-là, mais le
commerçant peut s'en exclure.
Mme Rizqy : Bien, moi, je
fais le pari suivant, c'est que les commerçants vont vouloir s'exclure.
M. Jolin-Barrette : bien,
s'ils font ça, on interviendra par voie réglementaire ou par voie législative.
Mme Rizqy : Oui, mais
l'objectif, c'est d'être prévoyants puis avenants, puis ça, c'est deux
compétences que vous avez.
M. Jolin-Barrette : Mais on
fait les deux. On fait les deux parce que, dans le fond, le régime général, il
est là. Puis là, nous le disons au micro : si vous exagérez, on va
intervenir, donc s'il y a de l'abus.
Mme Rizqy : O.K. Mais... On
veut respecter l'objectif, là, c'est de... en d'autres mots, c'est le bon
fonctionnement, mais aussi avoir le droit à la réparation. Mais est-ce qu'on
peut au moins enlever, au troisième alinéa, là, «les renseignements nécessaires
à l'entretien ou à la réparation d'un bien»? Aujourd'hui, quand qu'on achète
quelque chose, les gens doivent savoir, bien, c'est quoi, au minimum, comment
je m'assure... parce que tout est dans tout. Si on retourne à l'article 3,
rappelez-vous, il ne faut pas que ce soit un usage abusif. Mais, si je ne sais
pas qu'à tout le moins je n'ai pas les renseignements nécessaires à
l'entretien, bien, ça se peut que, sans le vouloir, bien, j'aie abusé de mon
bien.
• (12 h 20) •
M. Jolin-Barrette : Bien,
mais vous allez être avisé que vous n'avez pas... Dans ce régime-là, là, avec
trois, là, actuellement, là, le commerçant va vous le dire, là. Puis il va vous
le dire, là : vous n'aurez pas accès aux renseignements pour le réparer si
vous achetez ce bien-là, avant même de faire l'achat, ça fait que vous le savez
en toute connaissance de cause.
Tu sais, supposons, là, je m'en vais
m'acheter une perceuse, là, chez mon quincaillier préféré, là. Bien là, j'ai le
choix entre une... La marque maison ou la marque qui est affichée partout, là.
Puis là, la marque maison, elle, me dit : je n'ai pas d'avis, ça fait
qu'elle va être réparable. Mais la marque connue de tous, bien, eux autres, ils
me donnent un avis puis ils disent : on ne vous fournira pas la façon de
la réparer. Bien, je vais choisir la marque maison.
Mme Rizqy : Vous pensez ça?
M. Jolin-Barrette : Bien, ils
n'auront pas le choix, c'est prévu par la loi.
Mme Rizqy : Puis d'après
vous, lequel va coûter le plus cher?
M. Jolin-Barrette : Ça
dépend.
Mme Rizqy : Habituellement?
M. Jolin-Barrette : Ça
dépend. Parce que, si les consommateurs achètent massivement ceux avec la
garantie, bien, en termes de volumétrie aussi, ça fait baisser les prix.
Mme Rizqy : Moi, je vous
dirais que, sincèrement, il y en a qui font beaucoup de volume, puis les
recettes ne sont pas partagées avec autrui, mais juste avec une petite poignée
qui sont en haut de l'actionnariat.
Moi, je vous le dis, je pense qu'on
pourrait se retrouver à mi-chemin puis au moins enlever juste la dernière
phrase, de «renseignements nécessaires à l'entretien puis la réparation du
bien». Je pense sincèrement que, ça, c'est la ligne de trop qu'on accorde. Puis
peut-être que là, ce serait l'exclusion. Vous pourriez mettre cette phrase-là,
«les renseignements nécessaires à l'entretien puis la réparation du bien»,
l'exception que vous, vous gardez à titre de ministre ou comme... Si jamais
vous devez agir puis dire : Ah! finalement, on était... on devrait exclure
telle, telle affaire. Ça, je comprendrais. Mais je pense que la règle générale,
l'entretien, réparation, ça doit être fourni. Et, dans la mesure que vous, vous
voulez garder, de... Ce serait ça, l'exception, qu'à ce moment-là, c'est vous
qui dites : Bien là, on se rend compte que tel, tel produits, ça ne
fonctionne pas très bien, obtenir les renseignements nécessaires pour
l'entretien, ça, je pourrais comprendre. Mais je pense que d'entrée de jeu, de
donner ce pouvoir au commerçant puis au fabricant de ne même pas fournir les
renseignements nécessaires à l'entretien puis la réparation, je trouve ça un
petit peu trop.
Alors, moi, je vous soumettrais peut-être
que je pourrais même m'amender moi-même ou, si vous voulez, vous m'amendez,
moi, pour qu'on garde le troisième alinéa, mais qui termine à «réparation»,
puis qu'on exclut «renseignements nécessaires à l'entretien puis la
réparation». Puis qu'à ce moment-là vous...
Mme Rizqy : ...comme ministre,
il peut le garder comme pouvoir réglementaire. Qu'est-ce que vous en pensez?
M. Jolin-Barrette : Bien, ce
que vous me proposez, c'est à l'inverse de dire : Il est disponible. Moi,
par voie réglementaire, je dirais : Je ne le rends pas disponible.
Mme Rizqy : Oui, mais ça, ce
serait à vous de l'expliquer si jamais vous faites ça. Puis ça...
M. Jolin-Barrette : Mais la
structure de l'article... puis je comprends votre intention, mais moi, je suis
à l'aise avec la structure de l'article, où est-ce que c'est : tout est
disponible, sauf si le commerçant vous avise à l'avance que ce n'est pas
disponible, puis ensuite nous, on peut intervenir pour venir corriger, pour
dire : Non, non, vous allez le rendre disponible.
Mme Rizqy : O.K. Imaginez
dans une industrie qui détient des grandes parts de marché pour un produit qui
est assez populaire. Qui qui a le gros bout du bâton? C'est l'industrie, ce ne
sera pas le consommateur, sauf si vous, aujourd'hui, vous dites : Je trace
la ligne, puis ça va être nécessaire. Parce que, là, aujourd'hui, je suis
contente, c'est vous qui est ministre de la Justice, vous êtes avenant. Bien,
imaginez, ça fait combien d'années qu'on n'a pas ouvert, là, protection du
consommateur, le règlement? Tu sais, ça prend du temps. Le règlement, ce n'est
pas demain matin, là, puis il y a un processus, ça peut prendre un an de plus,
deux ans des fois.
Mais, tu sais, c'est vrai qu'un règlement
on a quand même une flexibilité avec le règlement, là, c'est plus rapide qu'un
projet de loi, j'en conviens, puis je suis d'accord avec vous. Mais il me
semble qu'ici, là, on est capable de trouver une voie de passage. Tu sais, je
ne veux pas faire un immense débat, ce n'est pas ça, mon objectif, vous me
connaissez, là, mais je pense sincèrement qu'ici... Au pire, regardez, on peut
évacuer mon amendement, ça ne me dérange pas, mais réfléchissez, parce que je
pense qu'il y a quelque chose à faire pour... «Nécessaire à l'entretien et la
réparation du bien», je pense qu'on ne devrait pas laisser ce pouvoir-là du
côté du fabricant, du commerçant, ça, non. Le reste, je suis capable de
comprendre.
M. Jolin-Barrette : Oui,
mais, écoutez, traitons l'amendement. Je vais y repenser d'ici la fin du projet
de loi. Cependant, je suis à l'aise avec la structure de l'article, mais je
m'engage à y repenser.
Mme Rizqy : Merci. Alors, ça
va être sur division. Je vais juste enregistrer mon vote. Appel nominal.
La Présidente (Mme Tremblay) : Sur
l'amendement que tu as déposé, sur la suppression.
M. Jolin-Barrette : Il faut
juste lire l'amendement.
Mme Rizqy : Ah! oui, mais je
l'ai déjà lu, je l'ai déjà lu, j'ai lu mon amendement, oui.
La Présidente (Mme Tremblay) : Oui.
Juste pour vous dire, parce qu'il y avait peut-être une petite coquille à
l'amendement, là, donc on... juste... C'est «l'article 39 de la», mais ça
serait article... «l'article 39 tel que proposé», donc on enlèverait «de
la». C'est bon?
Mme Rizqy : Merci.
M. Jolin-Barrette : Donc, on
procède au vote.
La Présidente (Mme Tremblay) : Au
vote, oui, tout à fait.
M. Jolin-Barrette : Rejeté.
Mme Rizqy : Non, par appel
nominal. Rejeté, c'est fort, hein...
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
La Secrétaire : Mme Caron
(La Pinière)?
Mme Caron : Pour.
La Secrétaire : M. Jolin-Barrette
(Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Contre.
La Secrétaire : Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Contre.
La Secrétaire : M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Contre.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire : M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M. Martel : Contre.
La Secrétaire : Mme Tremblay
(Hull)?
La Présidente (Mme Tremblay) : Abstention.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : L'amendement
est rejeté.
M. Dufour : ...par rapport à
ce que vous venez de discuter avec le ministre... que la députée de
Saint-Laurent vient de discuter, est-ce qu'il y a un... Le ministre disait
qu'il allait réfléchir, donc ça veut dire qu'on ne procède pas tout de suite à
l'acceptation de l'article.
Mme Rizqy : C'est juste
l'amendement qu'on a évacué.
M. Dufour : C'est
l'amendement qu'on vient d'évacuer.
Mme Rizqy : Puis il va
réfléchir. Si jamais d'aventure on trouve que ce serait pertinent, mes propos,
à ce moment-là, il s'engage à réfléchir puis nous revenir avec un amendement
qu'il déposera.
M. Dufour : Bien, est-ce
qu'on est mieux... Pour l'article 4, à ce moment-là, est-ce qu'on aime
mieux revenir plus tard.
Une voix : ...
M. Dufour : On va faire
l'article pareil. O.K. Merci.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
on poursuit.
M. Jolin-Barrette : Oui,
alors on était rendus à 39.1. Donc, on avait un amendement. Donc :
Remplacer, dans l'article 39.1 de la Loi sur la protection du consommateur
proposé par l'article 4 du projet de loi, «est tenu de garantir» par
«garantie».
Donc, l'amendement vise à harmoniser le
libellé de l'article 39.1 de la Loi sur la protection du consommateur avec
celui de l'article 39.2 de cette loi. Donc, c'est de la concordance. Au
lieu de «tenir de garantir», c'est «garantie».
Mme Rizqy : Oui, ça va,
merci. On serait à 39.1.
M. Jolin-Barrette : Adopté?
Mme Rizqy : Non, on termine
au complet.
La Présidente (Mme Tremblay) : Mais
juste pour l'amendement.
M. Jolin-Barrette : Non, pour
l'amendement.
Mme Rizqy : Ah! oui, adopté.
Désolée, oui, oui.
La Présidente (Mme Tremblay) : C'est
bon pour l'amendement? Donc, l'amendement est adopté.
M. Jolin-Barrette : 39.3, on
a un amendement, Mme la présidence : Ajouter, à la fin du premier alinéa
de l'article 39.3 de la Loi sur la protection du consommateur proposé par
l'article 4 du projet de loi, la phrase suivante : «Toutefois, un
renseignement nécessaire à l'entretien ou à la réparation d'un bien autre que
les données d'une automobile...
M. Jolin-Barrette : ...automobile
visées à l'article 39.4, doit être disponible gratuitement lorsqu'il est
accessible sur un support technologique.»
Commentaire : l'amendement vise à
préciser que les renseignements nécessaires à l'entretien ou à la réparation
d'un bien, autre que les données d'une automobile qui sont accessibles sur un
support technologique, doivent être fournis gratuitement.
(Consultation)
1
M. Jolin-Barrette : Bon, O.K.
il manque. Ensuite, bon, j'ai lu la première phrase pour support technologique.
2° ajouter à la fin du deuxième alinéa «ou
son mandataire;
3° ajouter à la fin du troisième alinéa
«ou son mandataire»;
Et dans les commentaires, là, l'amendement
vise à préciser que les renseignements nécessaires à l'entretien ou à la
réparation d'un bien autre que les données d'une automobile sont accessibles
sur un support pédagogique doivent être fournis gratuitement. De plus, la
modification vise à préciser que le prix d'un élément visé au premier alinéa de
l'article 39 LPC est raisonnable et s'il n'en décourage pas l'accès par le
mandataire du consommateur.
Donc, essentiellement pour tous les biens
qui sont autres que les véhicules automobiles, dans le fond, les informations
doivent être gratuites. Là, à 39.4, ça va être un prix raisonnable et dans
un... là, on va avoir un amendement aussi pour les véhicules automobiles à
29.4, que ça va être dans un format lisible. L'objectif de ça, c'est qu'exemple
e dans les autres États où ils ont adopté des législations similaires à la
nôtre comme l'Australie et, supposons, le Massachusetts pour les données
automobiles, les données automobiles, elles sont à un prix raisonnable.
Mme Rizqy : O.K.
M. Jolin-Barrette : Donc, les
données ne sont pas gratuites considérant qu'il y a du développement en matière
de recherche et développement.
Mme Rizqy : Mais juste pour
être certaine, là, en ce moment, automobile, on va le traiter plus tard, là,
donc ça ne sera pas visé ici, là...
M. Jolin-Barrette : À 39.
Dans le fond, pour l'information automobile, il est à 39.3, 39.4. Ça, c'est
pour le droit à la réparabilité. Tantôt, on était sur la garantie de bon
fonctionnement, là, c'est pour la réparation. Ça fait que, ce qu'on dit, c'est
qu'actuellement, sans la loi, quand vous allez chez votre garagiste, parfois il
n'a même pas accès aux données pour la réparation du véhicule. Là, ce qu'on
dit, c'est que les manufacturiers vont devoir donner accès aux garagistes aux
données pour réparer le véhicule. Cependant, ça peut être tarifé à un prix
raisonnable, comme c'est le cas au Massachusetts.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
je vous remercie pour votre collaboration. Compte tenu de l'heure, je suspends
les travaux jusqu'après les affaires courantes. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 31)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 19)
La Présidente (Mme D'Amours) : La
Commission de l'économie et du travail reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude
détaillée du projet de loi n° 29, Loi protégeant les consommateurs contre
l'obsolescence programmée et favorisant la durabilité, la réparabilité et
l'entretien des biens.
Lors de la suspension de nos travaux cet
avant-midi, nous étions rendus à l'étude sur l'amendement de l'article 4.
L'amendement 39.3 présenté par le ministre. M. le ministre, la parole est
à vous.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, si on récapitule, Mme la Présidente, l'amendement visait à rajouter une
phrase au premier alinéa qui se lisait ainsi : «Toutefois, un
renseignement nécessaire à l'entretien ou à la réparation d'un bien, autre que
les données d'une automobile visées à l'article 39.4, doit être disponible
gratuitement lorsqu'il est accessible sur un support technologique.
Et, au deuxième alinéa, la dernière
phrase, on rajoute «ou son mandataire.»
Et, au troisième alinéa, on rajoute «ou
son mandataire».
Ça fait que l'objectif, c'est de faire en
sorte que les renseignements doivent être disponibles gratuitement. Le régime
automobile, on va le voir pour tous les biens, sauf les automobiles. Pour les
automobiles, on va le voir à 39.4, c'est... on va rajouter «dans un format
lisible» et que les biens doivent être dans un prix raisonnable pour l'information,
comme ça se fait notamment au Massachusetts et en Australie.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur le commentaire du ministre? S'il n'y a pas de commentaire, je vais mettre
aux voix l'amendement 39.3. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
M. Jolin-Barrette : Donc,
39.4., Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
M. Jolin-Barrette : «Le
fabricant d'une automobile doit donner accès aux données de cette automobile à
son propriétaire, à son locataire à long terme et au mandataire de ceux-ci à
des fins de diagnostic, d'entretien ou de réparation. Le fabricant ne peut se
dégager de cette obligation en application du troisième alinéa de l'article 39.
Malgré l'article 39.3, cet accès doit être donné gratuitement.»
Alors, l'amendement est à l'article 34
de la Loi sur la protection du consommateur proposé par l'article 4 du
projet de loi :
1° ajouter, après «accès»,», dans un
format lisible,»;
2° supprimer la dernière phrase.
Donc, commentaire : L'amendement vise
à préciser, d'une part, que les données de l'automobile doivent être
accessibles dans un format lisible et, à permettre, d'autre part, qu'elles
soient rendues disponibles à un prix raisonnable, conformément à l'article 39.3
de la Loi sur la protection du consommateur.
Donc, tel qu'amendé, 39.4 se lirait :
«Le fabricant automobile doit donner accès, dans un format lisible, aux données
de cette automobile à son propriétaire, à son locataire à long terme ou au
mandataire de ceux-ci aux fins de diagnostic, d'entretien ou de réparation. Le
fabricant ne peut se dégager de cette obligation en application du troisième
alinéa de l'article 39.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'amendement?
Mme Rizqy : Juste, pourquoi
qu'on enlève le «gratuitement»? Est-ce que ça veut dire que vous voulez
vraiment revenir juste à un prix raisonnable?
M. Jolin-Barrette : Mais ça
pourrait être gratuitement, sauf que, dans les autres législations similaires,
exemple au Massachusetts, en Australie, les données sont à un prix raisonnable.
Exemple, supposons, le garagiste peut les obtenir... parfois, ça va être
gratuitement avec la prise, mais il peut y arriver aussi que certaines
entreprises, dans le fond, disent : Bien, il y a un coût x pour pouvoir...
M. Jolin-Barrette : ...aux
données, mais ça doit être un prix raisonnable. Parce que toute la question de
recherche et développement pour les motoristes, pour les manufacturiers et tout
ça, donc, dans l'industrie, c'est pas mal standardisé que, tu sais, c'est un
prix raisonnable.
Ce qu'on vient faire, c'est que,
maintenant, les données devront être lisibles pour toutes les compagnies
automobiles. Puis tout le monde va pouvoir y accéder. Certains vont être
gratuits. Exemple avec Facebook et Google, actuellement, c'est pas mal gratuit
pour certains. Oui, il y a certains frais, mais qui sont raisonnables. Puis là
ce qu'on vient faire aussi avec l'autre élément ou son mandataire, on vise le
consommateur ou le mandataire, le mandataire étant le garagiste du coin qui
peut accéder aux données.
Mme Rizqy : Parce que
lorsqu'on a eu les consultations, un groupe est venu me dire que, présentement,
par exemple, ceux qui sont déjà affiliés avec un fabricant puis qui font la
vente, eux doivent déjà payer un prix pour avoir accès à cette information-là,
mais que d'autres aussi pouvaient avoir accès à l'information, mais c'est que
le prix demandé était quand même assez cher. Alors, par exemple, si vous êtes
plus en région éloignée, commencez à avoir accès à chacun des différents
fabricants selon un coût, ça peut avoir l'air... Pour ce fabricant-là, disons
2 000 $, ça peut avoir l'air raisonnable, mais si vous cumulez tous
les fabricants automobiles, pour un petit garagiste du coin, ça fait en sorte
que, pour lui, si l'ensemble des fabricants lui demandent 2 000 $,
bien, rapidement, ça peut se transformer en 20 000 $,
40 000 $ pour un petit garagiste. Alors là il va dire : Bien,
finalement, je vais laisser faire, je ne réparerai pas tel, tel véhicule parce
que c'est impossible pour moi.
Alors, je me demande parce que prix
raisonnable d'une industrie ou prix raisonnable pour vous, comme ministre...
Parce que si c'est l'industrie, bien, eux vont dire : Bien, nous, on veut
garder nos... nos véhicules qui sont vendus avec nos affiliés. Eux paient déjà
ce coût d'accès. Alors, vous devrez payer. Puis c'est normal parce que, si vous
êtes affilié, vous êtes supposé déjà d'avoir un prix, entre les guillemets,
d'ami. Alors, si on vous donne un chiffre moins grand pour un garagiste en
région... Donc, je comprends que vous comprenez ma question. C'est juste là que
j'ai l'impression qu'ici on... on ne règle pas le problème pour les garagistes
de la région, là.
M. Jolin-Barrette : En
fait, on vient indiquer un prix raisonnable. Puis là on se donne également une
poignée dans le projet de loi. Par voie réglementaire, on va pouvoir venir
définir qu'est-ce qu'un prix raisonnable. Bien, dans le fond...
Mme Rizqy : O.K. C'est
pour garder plus tard?
M. Jolin-Barrette : Plus
tard. Donc, si... Si c'est déraisonnable, on va pouvoir intervenir. Ah!
Excusez-moi, c'est le précédent. C'est l'article 39.3, alinéa trois. Donc,
pour l'application du premier alinéa, le prix... Non. C'est un règlement peut
déterminer dans... des cas dans lesquels un tel prix est présumé décourager
l'accès par le consommateur. Et donc, là, puisqu'on a rajouté les mandataires,
un règlement peut déterminer les cas dans lesquels un prix est présumé
décourager l'accès par le consommateur ou son mandataire. Puis le mandataire en
question, c'est le garagiste. Parce que, dans le fond, la Loi sur la protection
du consommateur protège le consommateur. Ça fait qu'exemple quand vous êtes
l'automobiliste consommateur puis que vous allez porter votre bien au garage,
la façon de venir couvrir le garagiste pour que lui accède à un prix
raisonnable, c'est le fait de viser l'automobiliste, qui établit sa relation de
droit par le biais du mandataire.
Mme Rizqy : ...avant,
là, lorsqu'il y avait le fameux bidule, là, que tout le monde utilisait,
c'était quand même...
M. Jolin-Barrette : OBD.
Mme Rizqy : Oui, OBD.
Donc, une personne pouvait juste acheter le OBD, puis il n'y avait pas d'autres
frais supplémentaires.
M. Jolin-Barrette : Sous
réserve. Parce qu'il y a différents... De ce qu'on m'expliquait, puis on me
corrigera, mais il y a différents niveaux de données d'accès en fonction des
différents types d'appareils. Il y a comme le standard...
Mme Rizqy : O.K.
M. Jolin-Barrette : ...et
il y a...
Mme Rizqy : De luxe?
M. Jolin-Barrette : Non,
mais il y a des modules. Il y a des... Il y a des appareils qui permettent de
lire le véhicule en fonction du type d'appareil que vous avez. Fait que... Je
pense que vous avez le standard puis ensuite... Je ne suis pas un spécialiste
garagiste, mais c'est ce que j'ai compris. M. L'Écuyer va peut-être pouvoir me
corriger.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : C'est
ça.
Mme Rizqy : O.K.
M. Jolin-Barrette : Ça
fait que, dans le fond, vous n'aviez pas accès nécessairement à toutes les
données du véhicule avec la prise standard. Ça fait qu'il y a comme des
catégories. Plus vous vous spécialisez, plus le...
Mme Rizqy : O.K. Et
pourquoi que le fabricant ne pourrait pas le donner tout simplement
gratuitement pour...
M. Jolin-Barrette : Mais
il y a une question de recherche et développement, de données et tout ça, là.
Mme Rizqy : Oui, mais,
même dans les recherches et développements, ces entreprises-là, ils en font de
la recherche et développement. Mais... vous passez d'un véhicule. Puis même
dans la recherche et le développement il y a des crédits d'impôts que nous
payons. Puis, par la suite, le véhicule, tu sais, il se rembourse dans la
vente, pour la recherche et le développement. C'est au moment de la vente, là,
qu'ils font leurs profits, généralement.
M. Jolin-Barrette : Bien,
je...
Mme Rizqy : À moins
qu'ils veulent vendre...
M. Jolin-Barrette : Je...
M. Jolin-Barrette : ...pas
dans les modèles d'affaires de ces... des entreprises, mais je comprends que,
pour être rentable, il y a une question d'intégration verticale aussi.
Mme Rizqy : Exactement. Mais
c'est pour ça que... Et, dans tous les cas, c'est que la recherche-développement
de leur véhicule est faite avant que le véhicule sort de...
M. Jolin-Barrette : Mais
c'est des coûts inhérents aussi.
Mme Rizqy : Absolument, mais
qui est intégré dans le prix de vente. Ils n'attendent pas après ça, là, ce
n'est pas... Ils n'attendent pas après ça pour arrondir leurs fins de mois, ces
fabricants-là, j'en suis convaincue, là. De toute façon, leurs états financiers
sont publics. C'est pour ça que je me dis : Ici, j'ai l'impression qu'on
va devoir, par règlement, tu sais, venir corriger encore quelque chose, alors
que, si, tout simplement, le fabricant le donne aux concessionnaires, aux
garagistes... de toute façon, ils vont l'intégrer dans leur prix de vente,
c'est déjà le cas. Toute la recherche et développement, là, la conception au
complet, c'est comme ça qu'ils font leur prix de vente après, là, ce n'est pas
sur le module qu'ils... de réparation qu'ils font leur fortune, là.
M. Jolin-Barrette : Mais les
autres juridictions qui ont réglementé fixent un prix raisonnable.
Mme Rizqy : Mais est-ce
qu'ils sont...
M. Jolin-Barrette : Tu sais,
dans la législation, c'est un prix raisonnable.
Mme Rizqy : Puis est-ce que
c'est partout pareil dans...
M. Jolin-Barrette : Selon les
informations qu'on a, la réponse, c'est oui, parce qu'il y a des places où ce
n'est même pas encadré. Ceux qui ont légiféré actuellement, exemple, comme le
Massachusetts, c'est déjà des prix raisonnables.
Mme Rizqy : Mais est-ce qu'il
y a d'autres exemples qu'à part le Massachusetts?
M. Jolin-Barrette : Exemple,
dans le reste du Canada, il n'y a pas de législation comme ça.
Mme Rizqy : Ah! non, c'est
ça. Mettons, dans les autres États américains, parce qu'ils sont tous indépendants
entre... mais très... très ensemble, là, mais est-ce que c'est... est-ce qu'ils
sont... autre que le Massachusetts, est-ce qu'il y en a d'autres?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : On a en
Australie.
Mme Rizqy : Mais dans les
États américains.
Des voix : ...
Mme Rizqy : Mais moi...
M. Jolin-Barrette : Ce qu'on
me dit, c'est qu'on est déjà un état novateur. Donc, il n'y a pas beaucoup
d'exemples. On a l'exemple du Mass., mais, dans les autres États, ça ne semble
pas être... selon les recensions qu'on a faites, ça ne semble pas être un
élément par rapport au... à la transmission de données.
Mme Rizqy : Mais pour les
véhicules, en ce moment, la garantie anti-citron existe dans plusieurs États
américains.
• (15 h 30) •
M. Jolin-Barrette : Mais ça,
c'est la garantie anti-citron, ce n'est pas la lecture des données. Dans le
fond, là, c'est : on vise les garagistes. Dans le fond, on vient légiférer
puis on vient dire aux constructeurs automobiles : Vous devez fournir
l'information lisible, tu sais, dans l'amendement, on rajoute «lisible», pour
que, lorsqu'ils se connectent, ça puisse être lisible puis ça peut être
intelligible. Deuxième élément, ils doivent fournir l'information pour faire en
sorte que vous puissiez aller au garagiste du coin puis lui puisse y accéder.
Bien entendu, il va peut-être avoir un prix raisonnable à payer pour avoir
accès aux données, mais déjà on vient casser le monopole de dire : si j'ai
x type de véhicule, je dois absolument aller chez le concessionnaire.
Mme Rizqy : Je comprends
parfaitement votre point. Moi, je vais voter contre, je vais l'expliquer
pourquoi. C'est que je suis convaincue que, pour le garagiste en région, c'est
le cumul qui va faire mal, ce ne sera pas nécessairement un fabricant, c'est
l'ensemble des fabricants qui va dire : Bien, à ce stade-ci... même si
vous donnez... Parce qu'ils ne font pas des... en région, c'est...
M. Jolin-Barrette : Oui,
mais...
Mme Rizqy : Il va peut-être
se spécialiser dans des... dans du volume, là, dans les véhicules qui sont les
plus vendus, mais, dans d'autres véhicules, si c'est raisonnable, par exemple
pour une auto électrique, de payer 4 000 $... Parce que ce sont les
chiffres... avancés quand ils sont venus. Tu sais, il dit... Ça peut être
2 000 $ à 4 000 $. Bien, c'est sûr que, quand vous êtes un
concessionnaire, que vous avez plusieurs véhicules puis que les gens viennent
chez vous, c'est sûr qu'à ce moment-là les gens paient un peu plus cher quand
on va chez le concessionnaire. Mais, pour le garagiste, absorber ces coûts-là
en région, c'est quand même considérable, là. Donc, moi, je préférais
l'original de votre article.
M. Jolin-Barrette : Je
comprends.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...
Mme Rizqy : Non.
La Présidente (Mme D'Amours) : On
va mettre aux voix l'amendement de l'article 4, article 39.4 Est-ce
qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Présidente (Mme D'Amours) : Sur
division. M. le ministre. 39.5.
M. Jolin-Barrette : Oui.
39.5. «Lorsque...» Je l'avais lu, on est rendus aux commentaires, hein?
L'article prévoit un remède dont pourrait se prévaloir le consommateur dans le
cas où un bien assujetti à la garantie de disponibilité nécessiterait une
réparation et que le commerçant ou le fabricant serait à défaut de fournir les
pièces de rechange, les services de réparation ou les renseignements
nécessaires à la réparation. En revanche, un manquement par le fabricant ou le
commerçant à l'égard des renseignements nécessaires à l'entretien d'un bien
qu'il doit rendre disponible...
15 h 30 (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...en
vertu de la garantie de disponibilité ne donne pas ouverture à ce remède. Cela
dit, l'article 272 de la loi demeurant applicable, le consommateur pourra s'en
prévaloir pour bénéficier des remèdes qui y sont prévus.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires...
39.5? Pas de commentaire. M. le ministre, 39.6, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui, et
on aura un amendement, Mme la Présidente :«En cas de défaut du
commerçant ou du fabricant de fournir une réponse conforme au deuxième alinéa
de l'article 39.5, le commerçant ou le fabricant doit remplacer le bien du
consommateur ou lui rembourser le prix. Le consommateur doit alors remettre le
bien au commerçant ou au fabricant.»
L'amendement :
Ajouter, à l'article 39.6 de la Loi sur la
protection du consommateur proposé par l'article 4 du projet de loi et après
«remplacer le bien du consommateur» par «un bien neuf ou remis à neuf possédant
des fonctionnalités équivalentes».
Commentaire. L'amendement vise à préciser
que le remplacement du bien doit se faire par un bien neuf ou remis à neuf et
que le bien de remplacement doit posséder des fonctionnalités équivalentes.
Donc, l'article, tel qu'amendé, se lirait
ainsi :
En cas de défaut du commerçant ou du
fabricant de fournir une réponse conforme au deuxième alinéa de l'article 39.5,
le commerçant ou le fabricant doit remplacer le bien du consommateur par un
bien neuf ou remis à neuf possédant des fonctionnalités équivalentes ou lui
rembourser le prix. Le consommateur doit alors remettre le bien au commerçant
ou au fabricant.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'amendement, 39.6?
Mme Rizqy : Pour ce qui est
de bien neuf et remis à neuf, est-ce que c'est au choix du consommateur ou c'est
au choix du commerçant?
M. Jolin-Barrette : Le bien
neuf ou remis à neuf, qui choisit si c'est un bien neuf ou remis à neuf? Le
consommateur peut... pas le consommateur, le fabricant peut décider que c'est
remis à neuf.
Mme Rizqy : Parce qu'il n'y
aurait pas un risque que, si un bien neuf est disponible, bien, que le
fabricant écoule ses biens remis à neuf? Parce qu'habituellement ils sont
vendus moins cher, les biens remis à neuf.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
c'est dans un souci aussi d'économie circulaire, de dire est-ce que le bien qui
est remis à neuf ne pourrait pas être... servir de...
Mme Rizqy : Mais si les deux
sont disponibles. Dans l'éventualité que, dans l'entrepôt, vous en avez, que
les deux sont déjà disponibles. Économie circulaire ou pas, le bien est déjà
fabriqué, là, il déjà présent. Pour le consommateur, c'est toujours préférable
d'avoir le bien qui est neuf, surtout que, là, il a eu une petite frustration
parce que son bien n'a pas fonctionné. Là, si on lui nous donne un bien remis à
neuf, il y a toujours une crainte, qui soit légitime ou pas, ça ne m'appartient
pas...
M. Jolin-Barrette : Mais lui
aussi, il va être sur la garantie, là.
Mme Rizqy : Oui, oui, mais c'est
juste que vous comprendrez que, pour le fabricant, c'est sûr que c'est plus
facile, à ce moment-là : je liquide tout ce que j'ai remis à neuf.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
ça évite de peut-être produire d'autres biens, tu sais. Supposons qu'il garde
son stock...
Mme Rizqy : Bien non, je
parle que, que dans l'entrepôt, les deux sont disponibles, donc pas besoin d'en
produire davantage, les deux sont disponibles.
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, c'est la relation d'affaires avec le client, là, tu sais. Peut-être
que, moi, je dis à mon vendeur : Je veux le bien neuf, l'autre, il dit :
Non, non, je vais te donner le bien vendu à neuf... remis à neuf. Peut-être que
je ne retournerai pas le voir la prochaine fois pour acheter mon futur bien.
Mme Rizqy : Oui, mais vous,
vous partez avec la prémisse de départ qu'il y a plusieurs options pour les
consommateurs. Il y en a de moins en moins. La concurrence, ce n'est plus ce
que c'était, là. Des fois, quand on veut acheter des affaires, on est assez
limité dans nos choix, là.
M. Jolin-Barrette : Bien, ça
dépend où vous magasinez, là.
Mme Rizqy : Moi, je magasine
au Québec.
M. Jolin-Barrette : Vous
magasinez...
Mme Rizqy : Au Québec.
M. Jolin-Barrette : Bien non,
mais moi aussi, là.
Mme Rizqy : Bien, c'est ça.
Bien, ça tombe, disons, que mon téléphone brise, bien, ça... on me redonne à
chaque fois... il brise, on me redonne un remis à neuf. Ah! il brise encore, on
me redonne un autre remis à neuf. Puis, admettons que j'utilise toujours la
même marque, parce qu'il n'y a pas beaucoup, beaucoup de marques, là, à ce
moment-ci...
M. Jolin-Barrette : Bien là,
c'est parce que vous décidez d'avoir un cellulaire puis pas un téléphone sur le
mur, là.
Mme Rizqy : Pardon?
M. Jolin-Barrette : Vous
décidez d'avoir un cellulaire puis pas un téléphone branché sur le mur.
Mme Rizqy : ...d'avoir un
téléphone branché sur le mur?
M. Jolin-Barrette : C'est
quoi, cette question?
Mme Rizqy : Non, mais je
pense que, dans la mesure du possible, lorsque les deux sont disponibles, là,
évidemment, je pense qu'il devrait y avoir une préférence pour qu'au moins le
consommateur qui vit déjà sa frustration d'avoir un bien qui ne fonctionne pas,
peut-être, à tout le moins... Parce que c'est ça, une réparation, ce n'était
pas de...
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
sauf que, si vous êtes avec un bien usagé, il a déjà été utilisé, ce n'est pas
nécessairement logique d'avoir du neuf non plus, tout le temps, ça peut être
remis à neuf.
Mme Rizqy : Pourquoi?
M. Jolin-Barrette : Bien,
parce que vous l'avez utilisé pendant quatre ans. Ça pourrait être remis à
neuf.
Mme Rizqy : Bien, dans tous
les cas, si, par exemple, on me donne...
M. Jolin-Barrette : Parce que
le bien, là, il a eu un usage, là.
Mme Rizqy : O.K.
M. Jolin-Barrette : Donc, si
vous avez un bien remis à neuf, c'est l'équivalent. Vous, vous voulez un bien
qui fonctionne. Ce n'est pas : j'achète quelque chose...
M. Jolin-Barrette : ...fonctionne
pas dès le départ.
Mme Rizqy : Mais, s'il a été
remis à neuf... pourquoi?
M. Jolin-Barrette : Non, mais
supposons que votre bien, là... vous avez votre bien pendant quatre ans, il ne
fonctionne plus. Vous, vous me dites : On devrait obliger le consommateur
à avoir un nouveau bien neuf.
Mme Rizqy : Non. Dans la
mesure du possible, si, admettons, le consommateur en fait la demande, là,
mettons, il en fait la demande, parce que, disons, qu'on... assez de
frustration, le frigidaire, il a brisé trois, quatre fois, puis que, là, on l'a
remplacé, disons... remis à neuf, qui, lui aussi, n'arrête pas de briser. À un
moment donné, est-ce qu'on va encore le remplacer par un autre remis à neuf? Je
pense que, là, le consommateur va dire : Ça va faire, pouvez-vous me
donnez un, là, qui n'a pas été déjà utilisé, que... je ne suis pas encore en
train de me battre, là, à chaque fois, là, pour en avoir un neuf, là, qui
fonctionne, parce qu'il n'a jamais fonctionné, là. Mais au pire, on pourrait
regarder ça dans la garantie anticitron, parce que... dans l'éventualité, il ne
faut pas que le consommateur refasse à chaque fois le même parcours, là.
M. Jolin-Barrette : Bien, le
consommateur se retrouverait être malchanceux de toujours tomber sur un bien
qui ne fonctionne pas.
Mme Rizqy : Il y a des
années, puis c'est documenté, il y a des années que certains produits,
malheureusement, ne sont juste pas bons, puis ça arrive.
M. Jolin-Barrette : Je
comprends. Il y a des modèles plus difficiles que d'autres.
Mme Rizqy : Exact.
M. Jolin-Barrette : Mais,
même s'il est neuf, c'est le même modèle.
Mme Rizqy : Bien, à tout le
moins, il va peut-être avoir un nouveau numéro de série. Ça marche par... par,
comment dire... je ne veux pas utiliser un anglicisme.
M. Jolin-Barrette : Par lot?
Mme Rizqy : Merci, M. le
ministre. Vous lisez dans ma pensée, vous êtes bon, on est rendu là.
M. Jolin-Barrette : On a été
à la bonne école, c'est pour ça.
Mme Rizqy : Non, mais par
lot, mais de toute façon, au pire, je pense que je pourrais refaire... On pourrait
avoir la discussion dans la garantie anticitron, peut-être pour voir comment on
peut s'assurer qu'ils ont donné... C'est surtout si, mettons, on arrive à une
deuxième ou une troisième fois, c'est plus ça qui m'agacerait, qu'on... que ça
pourrait encore générer de la frustration, mais on peut regarder... je
comprends, là.
M. Jolin-Barrette : Mais
c'est quand même une nette avancée pour le consommateur québécois.
Mme Rizqy : Tout le projet de
loi est une nette avancée pour le consommateur québécois, l'entièreté, je suis
capable de donner des bons coups, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Je
l'apprécie.
Mme Rizqy : Voilà. Alors, sur
ce, je sais qu'on a.... je vais passer le micro à ma collègue et je vous revois
demain, vous me pardonnez.
M. Jolin-Barrette : Déjà?
Mme Rizqy : Bien oui, bien,
écoutez, on a du plaisir.
M. Jolin-Barrette : Peut-être
qu'on va avoir fini.
Mme Rizqy : Bien, je serai là
pour l'adoption.
M. Jolin-Barrette : O.K.,
excellent, Mme la députée de La Pinière, vous avez un mandat, la députée de
Saint-Laurent veut qu'on finisse aujourd'hui.
Mme Caron : Voilà.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que vous avez des commentaires sur 39.6, Mme la députée de La Pinière?
Mme Caron : Non, pas sur
39.6. Non, merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
je vais mettre aux voix l'amendement à 39.6. Est-ce qu'il est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
M. le ministre. 39.7.
M. Jolin-Barrette : Oui, il y
a un amendement également, Mme la Présidente. Donc, l'amendement :
Ajouter, à la fin de l'article 39.7 de la Loi sur la protection du
consommateur, proposé par l'article quatre du projet de loi, « raisonnable ».
Commentaire. L'amendement vise à préciser
que le commerçant ou le fabricant assume les frais qui sont raisonnables
lorsque le consommateur fait effectuer la réparation par un tiers. Donc, c'est
au dernier alinéa. Ça se lirait ainsi : « Si
le consommateur refuse la proposition, elle peut faire effectuer la réparation
par un tiers et le commerçant ou le fabricant en assume les frais raisonnables. »
Ça fait suite aux commentaires qu'on a
reçus. Oui, le consommateur, le commerçant assume les frais, mais ces frais-là
doivent être raisonnables.
• (15 h 40) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires?
Mme Caron : ...mais est-ce
qu'ailleurs on a... parce qu'on a parlé de délai que... le commerçant doit
donner un délai pour réparation. Est-ce qu'on a parlé d'un prix raisonnable
aussi pour réparation de la part du commerçant, ou c'est uniquement quand un
autre... quand le fabricant ou le commerçant assume les frais, lorsqu'un tiers fait
la réparation, il faut que ce soit raisonnable? Ce qui est tout à fait
raisonnable, là, comme amendement. Mais, quand le commerçant lui-même fait la
proposition au consommateur, dire : Bien, on pourrait le réparer dans un
délai qui... qu'on espère raisonnable, est-ce qu'il est question d'un prix
raisonnable aussi, ou c'est uniquement quand c'est un tiers qui fait la
réparation qu'on parle d'un prix raisonnable?
M. Jolin-Barrette : Vous
voulez dire que le commerçant lui-même fait la réparation, il faut que ça soit
un prix raisonnable pour lui?
Mme Caron : Oui.
M. Jolin-Barrette : Son
obligation est... au fabricant ou au détaillant, elle est de faire la
réparation. Donc, c'est une obligation qu'on met sur ses épaules à lui. Ça fait
que, dans le fond, lorsqu'il vend le bien, il sait que le droit à la réparation
existe. Donc, lui, il ne va pas... dans le fond, ce que vous me dites, c'est
que, si c'était déraisonnable comme coût... mais, à ce moment-là, il peut...
M. Jolin-Barrette : ...remplacer
le bien, il peut offrir au consommateur de remplacer le bien.
Mme Caron : O.K., mais est-ce
que le commerçant ou le fabricant le fait gratuitement pour le consommateur?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Caron : Parfait.
M. Jolin-Barrette : Oui, puis
c'est pour ça qu'à cet article-ci qu'on voit il assume les frais, si c'est un
tiers qui le fait, mais à prix raisonnable.
Mme Caron : Je voulais juste
m'assurer que le consommateur ne se retrouvait pas être à obligé d'accepter la
réparation proposée par le fabricant à un coût élevé pour lui, mais non.
M. Jolin-Barrette : Mais ce
n'est pas le consommateur qui paie, c'est toujours le fabricant.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
le projet... pardon, l'article 39.7, l'amendement, est-ce qu'il est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
je reviens à l'article 4 tel qu'amendé. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 5. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 53, du
suivant :
«53.1. Sur demande d'un consommateur
propriétaire ou locataire à long terme d'une automobile, le tribunal déclare
l'automobile "véhicule gravement défectueux" lorsque les conditions
suivantes sont remplies :
«a) une ou plusieurs défectuosités
affectant l'automobile ont fait l'objet de tentatives de réparation effectuées
en vertu de la garantie conventionnelle de base accordée gratuitement sur cette
automobile par le fabricant, soit :
«i. trois tentatives infructueuses pour
une même défectuosité;
«ii. une ou deux tentatives infructueuses
pour une même défectuosité lorsque le commerçant ou le fabricant chargé
d'exécuter la garantie a eu l'automobile en sa possession pendant plus de
30 jours;
«iii. 12 tentatives pour des
défectuosités non liées entre elles;
«b) les défectuosités sont apparues dans
les trois ans de la première vente ou location à long terme de l'automobile à
une partie autre qu'un commerçant autorisé par le fabricant à en faire la
distribution alors que l'automobile n'a pas parcouru plus de
60 000 kilomètres;
«c) les défectuosités rendent l'automobile
impropre à l'usage auquel elle est normalement destinée ou en diminuent
substantiellement l'utilité.
«La présence d'un vice caché est réputée
affecter une automobile déclarée véhicule gravement défectueux.»
Cet article... Commentaires : Cet
article permet au propriétaire ou locataire à long terme d'une automobile de
demander à un tribunal de déclarer une automobile «véhicule gravement
défectueux» lorsque les trois conditions qui y sont prévues sont remplies. Ces
conditions sont cumulatives. Lorsqu'elles sont remplies, le tribunal devra
déclarer l'automobile «véhicule gravement défectueux», et la présence d'un vice
caché sera réputée affecter l'automobile.
Et on a un amendement, et je crois que
vous aviez le même amendement, probablement, sur le fait qu'on...
Article 5, amendement : À
l'article 53.1 de la Loi sur la protection du consommateur proposé par
l'article 5 du projet de loi :
1° remplacer, dans le premier et le
dernier alinéa, «véhicule gravement défectueux» par «automobile gravement
défectueuse»; ça faisait suite à un commentaire qu'on a eu en commission
2° ajouter, à la fin du sous-paragraphe ii
du paragraphe a du premier alinéa, la phrase suivante : «Les jours pour
lesquels le commerçant ou le fabricant démontre qu'il ne peut effectuer la
réparation en raison d'une pénurie de pièces et qu'il fournit sans frais une
automobile de remplacement aux consommateurs sont exclus de la computation de
ce délai.»
Commentaires : L'amendement a pour
but de substituer les termes «véhicule gravement défectueux» par «automobile gravement
défectueuse» et de prévoir une mesure dans les cas de pénurie de pièces.
C'est un des commentaires qu'on a reçus
également. Si la pièce, supposons, du véhicule n'est pas disponible, puis ça
prend 30 jours, c'est une mesure, supposons, d'impossibilité, en fait,
d'agir, si je peux dire, et ce qu'on dit, on dit : Bien, écoutez, on amène
une exception mais pour autant que le consommateur ne soit pas à pied.
Supposons que la pièce n'est pas là, bien, vous devez absolument lui fournir un
véhicule de remplacement. Ça fait que c'est une mesure de... comment je
pourrais dire, d'exception, puis on dit : Si la pièce n'est pas là, à
l'impossible nul n'est tenu, là.
Mme Caron : La voiture serait
fournie par le concessionnaire, admettons...
M. Jolin-Barrette : Exactement.
Mme Caron : ...ou le
garagiste. Et ce ne serait pas... Comme par exemple. Actuellement, il y a un
assureur, l'assureur du propriétaire du véhicule va couvrir le prêt d'un
véhicule de remplacement pendant un certain nombre de semaines, mais après ça,
si les pièces ne sont toujours pas arrivées, là, ça ne fonctionne plus. Alors,
on vient contrer ça.
M. Jolin-Barrette : C'est le
commerçant ou le fabricant qui démontre qu'il ne peut effectuer la réparation
en raison de la pénurie de pièces et qui fournit sans frais une automobile de
remplacement. Donc, le fardeau est sur les épaules du fabricant ou du
commerçant.
Mme Caron : Pour tout le
délai d'attente de la pièce et de la réparation.
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
parce qu'il ne peut pas la réparer pendant ce temps-là.
Mme Caron : J'aimerais vous
demander aussi pourquoi on a choisi trois tentatives, par exemple, en 53.1.a.i.
M. Jolin-Barrette : On a...
Parce que, dans les 50 États américains, ils ont des lois, comme ça, avec
des...
M. Jolin-Barrette : ...une loi
anti-citron. La majorité des États, c'est quatre tentatives, il y en a qui ont
trois tentatives, donc on s'est collés sur la meilleure protection pour les consommateurs
automobiles. Donc, il y a 19 États sur 51 États que c'est trois
tentatives. Les autres, c'est... Il y a 51 ou 50?
Une voix : 50 plus un
district.
M. Jolin-Barrette : Puis il y
a le District de Columbia qui a une loi aussi.
Mme Caron : Qui n'est pas un
état mais qu'on compte.
M. Jolin-Barrette : Qui est
un district fédéral. Puis 63 % des États, c'est quatre tentatives.
Mme Caron : Et puis pour les
12 tentatives pour des défectuosités qui ne sont pas liées entre elles?
M. Jolin-Barrette : Oui, ça
aussi, c'est une moyenne par rapport à la législation aux États-Unis.
Mme Caron : Et ça vous
apparaissait raisonnable pour le contexte au Québec?
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, c'est 12 bris différents sur un véhicule neuf à l'intérieur de trois
ans.
Mme Caron : Ça commence à
être beaucoup. Bien, c'est pour ça que je pose la question aussi.
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
mais en haut de ça, je ne pense pas que vous allez racheter un véhicule de la
même marque après ça.
Mme Caron : Du même modèle ou
de la même place, effectivement.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre commentaire, on va mettre
aux voix l'amendement 30... 53.1, pardon, est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
revenons à l'article 5 tel qu'amendé, est-ce qu'il y a des commentaires? S'il
n'y a pas de commentaire, je mets aux voix l'article 5, est-ce qu'il est
adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 6, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
L'article 54 de cette loi est modifié, par le remplacement dans le
deuxième alinéa, de...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Pardon, M. le ministre.
Mme Caron : ...qui avait été
remis, 53.2, à l'article 5.1.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
je vais demander d'être un petit peu plus à l'affût du temps qu'on passe puis
de ce que je dis parce que je vous ai regardé, je l'ai ici, mais c'est déjà
arrivé que vous aviez déposé des amendements mais que vous n'aviez pas été plus
loin, ça fait que nous on les retire à ce moment-là. Ça fait que, donc, soyez à
l'affût, là, des... avant que je demande le vote, de me regarder puis de
déposer votre amendement, s'il vous plaît.
Est-ce que j'ai le consentement, étant
donné qu'on a dit «adopté», M. le ministre?
M. Jolin-Barrette : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Alors, Mme la députée, allez-y pour votre amendement, s'il vous plaît.
• (15 h 50) •
Mme Caron : Alors, article
5.1, article 53.2 de la Loi sur la protection du consommateur,
l'article 53.1 tel que proposé par l'article 5 du projet de loi est
modifié par l'ajout de l'article suivant :
53.2 Sur demande d'un consommateur
propriétaire ou locataire à long terme d'un appareil électroménager tel une
cuisinière, un réfrigérateur, un congélateur, un lave-vaisselle, une machine à
laver ou un sèche-linge, le tribunal déclare l'électroménager «électroménager
gravement défectueux» lorsque les conditions suivantes sont remplies :
a) une ou plusieurs défectuosités
affectant l'électroménager ont fait l'objet de tentatives de réparation
effectuées en vertu de la garantie conventionnelle de base accordée
gratuitement sur cet électroménager par le fabricant, soit :
i. trois tentatives infructueuses pour une
même défectuosité;
ii. une ou deux tentatives infructueuses
pour une même défectuosité lorsque le commerçant ou le fabricant chargé
d'exécuter la garantie a en l'électroménager en sa possession pendant plus de
30 jours;
iii. 12 tentatives pour des défectuosités
non liées entre elles;
b) les défectuosités sont apparues dans
les trois ans de la première vente ou location à long terme de l'électroménager
à une partie autre qu'un commerçant autorisé par le fabricant;
c) les défectuosités rendent
l'électroménager impropre à l'usage auquel elle est normalement destinée ou en
diminuent substantiellement l'utilité, la présence d'un vice caché.
Autrement dit, c'est de répliquer la loi
anti-citron, mais pour des électroménagers plutôt que pour un véhicule.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Je
comprends l'objectif, mais, dans le fond, la mesure anti-citron, ça vise
vraiment les véhicules automobiles puis un peu avec le comparatif
nord-américain qu'il y a aux États-Unis. Pour les autres biens, dans le fond,
on a la garantie de bon fonctionnement, notamment pour les électroménagers.
Donc, ça fait en sorte que votre objectif recherché, supposons avec la mesure
anti-citron, on vient la capter quand même avec la garantie de bon fonctionnement.
Parce que, désormais, là, un coup que tout
le cadre juridique va être applicable, là, avec le règlement, là, votre
lave-vaisselle, supposons que c'est... dans le règlement, ça va être six ans. À
l'intérieur des six premières années, votre bien brise, vous allez être
couvert. Puis la garantie légale, supposons, est à 12 ans en moyenne, là,
supposons, ça fait que, dans votre premier six ans, vous allez avoir... vous ne
vous cassez pas la tête, là, c'est sûr que votre bien doit fonctionner pendant
six ans. Il va être réparé, il va être remplacé...
M. Jolin-Barrette : ...aux
frais du manufacturier, ça fait qu'il n'y a pas de souci. Ça fait qu'on n'a pas
besoin de mettre x nombre de réparations, x nombre de tentatives, puis de le
faire déclarer. Dans le fond, le régime des lois citron s'applique vraiment
pour le véhicule automobile, c'est un régime distinct.
Puis, en plus, sur la garantie de bon
fonctionnement pour vos électros, on vient aussi garantir le droit à
réparabilité même s'il excède la garantie. Supposons qu'il n'est plus sous la
garantie de bon fonctionnement. Le droit à réparation devient applicable aussi,
supposons, entre les deux. Entre la garantie légale, entre la garantie de bon
fonctionnement, vous allez pouvoir le réparer en tout temps.
Mme Caron : ...si, par
exemple, l'électroménager fait défaut, on va dire, cinq fois, là, en dedans de
deux ans ou... à ce moment-là, est-ce que... ça commence à ressembler,
peut-être, à l'équivalent d'un citron, en automobile... est-ce que le
consommateur est quand même aussi bien protégé que si on avait cet
amendement-là?
M. Jolin-Barrette : Mais il
est aussi bien protégé, parce que, dans le fond, le fabricant est tenu de lui
garantir que le bien est en état de bon fonctionnement. Ça fait que le
fabricant va se faire rappeler à chacune des fois, puis il va devoir le
réparer, de toute façon. Fort probablement qu'il risque de lui en donner... de
l'échanger, à un moment donné, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur l'amendement de l'opposition officielle? Je mets aux voix
l'amendement 5.1 de l'opposition officielle. Est-ce qu'il est adopté?
M. Jolin-Barrette : Rejeté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Rejeté.
Je reviens à l'article 5, tel qu'amendé. Est-ce qu'il est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 6, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui :
L'article 54 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «ou 38» par «, 38 ou 39».
Commentaire. Cet article modifie l'article
54 afin qu'il prévoie qu'un consommateur acquéreur subséquent d'un bien peut
exercer un recours contre un fabricant en cas de non-respect des obligations
découlant de l'article 39.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 6? S'il n'y a pas de commentaire, je le mets aux voix. Est-ce
qu'il est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 7, M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui, et
il y aura un amendement de concordance, comme on a adopté préalablement :
L'article 54.4 de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, dans le
paragraphe d.1 du premier alinéa, des paragraphes suivants :
«d.2) le cas échéant, la durée de la
garantie de bon fonctionnement prévue à l'article 38.8;
«d.3) le cas échéant, les pièces de
rechange, les services de réparation et les renseignements nécessaires à
l'entretien ou à la réparation dont la disponibilité est garantie par le
commerçant ou le fabricant, en application du premier alinéa de l'article 39;»;
2° par l'ajout, à la fin du deuxième
alinéa, de la phrase suivante : «Cette offre écrite doit, le cas échéant,
indiquer la durée de la garantie de bon fonctionnement d'un bien visé au
premier alinéa de l'article 38.1 à proximité de son prix annoncé ou, dans le
cas du louage à long terme du bien, de sa valeur au détail, de manière aussi
évidente que ce prix ou cette valeur.»
Commentaires. L'article modifie l'article
54.4 de la loi afin d'obliger le commerçant à divulguer aux consommateurs la
durée de la garantie de bon fonctionnement applicable. L'article exige du
commerçant qu'il indique la durée de la garantie de bon fonctionnement à
proximité du prix. Enfin, l'article exige du commerçant qu'il divulgue au
consommateur les pièces de rechange, les services de réparation et les
renseignements nécessaires à l'entretien ou à la réparation du bien dont il
garantit la disponibilité, de même que ceux dont la disponibilité est garantie
par le fabricant.
Et l'amendement : Remplacer, dans le
deuxième alinéa de l'article 54.4 de la Loi sur la protection du consommateur
proposé par l'article 7 du projet de loi, «aussi évidente que ce prix ou cette
valeur» par «évidente».
Commentaire. L'amendement en est un de
concordance avec l'article 38.8 de la Loi sur la protection du consommateur,
tel qu'amendé. Ça fait que, tantôt, on avait adopté un amendement comme ça.
C'est la même chose.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'amendement à 54.4? Sur l'amendement, on est sur l'amendement.
Commentaires? Non? Donc, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Maintenant,
nous revenons à l'article 7, tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des commentaires?
Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci, Mme
la Présidente. C'est plus avoir des précisions avec l'ajout de... le fait que
le commerçant va être dans l'obligation de divulguer l'ensemble des
informations, pièces de rechange, service de réparation, etc. Est-ce qu'on a
des exemples de comment cette information-là va être transmise, à quel moment,
lors de l'achat, puis qu'est-ce qui arrive si cette information-là ne se
retrouve pas?
M. Jolin-Barrette : Alors, de
quelle façon... Là, on est dans 54.4. Donc : «Avant la conclusion du
contrat à distance, le commerçant doit divulguer au consommateur les
renseignements suivants.» Donc, j'imagine que ça se fait par un avis écrit?...
M. Jolin-Barrette : ...sur
support technologique.
Mme Zaga Mendez : Donc, juste
rappeler que ça inclut autant les biens, parce que, de plus en plus, dans
l'achat en ligne, cette information-là va se retrouver proche du reçu. C'est
juste de voir toutes les façons comment cette information-là va être
communiquée. Ça s'applique seulement aux biens qui sont protégés par la
garantie de bon fonctionnement.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
Il faut que ça soit visé. Exemple, vous achetez votre laveuse en ligne, vous
devez avoir l'information.
Mme Zaga Mendez : Physique ou
en ligne?
M. Jolin-Barrette : En ligne.
Mme Zaga Mendez : Les deux
façons. Parfait.
M. Jolin-Barrette : Mais
c'est avant la conclusion du contrat. Donc, vous devez avoir...
Mme Zaga Mendez : Cette
information-là doit apparaître, par exemple, dans un site d'achats.
M. Jolin-Barrette : Exemple.
Je suis en train de fureter sur Internet, sur un magasin bien connu. Je ne veux
pas me déplacer, je magasine dans mon salon. Bien là, je constate ma laveuse
avec tous les gadgets puis les options. Mais là il faut quand même que je voie
la garantie rattachée à ça, il faut que je sois informé de celle-là.
Mme Zaga Mendez : ...ça
répond à ma question.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'article 7 tel qu'amendé? Je vais mettre aux voix
l'article sept tel qu'amendé. Est-ce qu'il est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article huit, M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. 8.
L'article 58 de cette loi est modifié par l'insertion, après le paragraphe h du
premier alinéa, du paragraphe suivant :
«h.1) le cas échéant, les pièces de
rechange, les services de réparation et les renseignements nécessaires à
l'entretien ou à la fabrication dont la disponibilité est garantie par le
commerçant ou le fabricant, en application du premier alinéa de l'article 39».
Commentaires. Cet article précise...
pardon, que les contrats conclus, avec un commerçant itinérant, devront
indiquer les pièces de rechange, les services de réparation et les
renseignements nécessaires à l'entretien ou à la réparation du bien faisant
l'objet du contrat et qui sont garantis par le commerçant ou le fabricant.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article? Oui, Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Oui, en fait, la
question que j'ai réfère à certaines personnes qui sont venues en consultation,
les commerçants notamment, qui étaient inquiets, parce qu'ils n'ont pas le
contrôle, eux-mêmes, sur l'acquisition des pièces ou sur le délai que ça peut
prendre, donc... le fabricant, oui, mais le commerçant avait des inquiétudes.
Alors, comment, comment vous voyez ça?
• (16 heures) •
M. Jolin-Barrette : Vous
voulez dire pour le détaillant?
Mme Caron : Oui, c'est ça,
pour le détaillant.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
c'est sûr que ça représente un enjeu, parce qu'on se retrouve dans une
situation où, supposons, vous prenez un fabricant qui est en Corée, lorsqu'on
veut faire en sorte de permettre au citoyen, au consommateur d'avoir le droit à
la réparation, effectivement, il y a peu de chances que le citoyen appelle en
Corée pour se faire réparer, il va aller le voir, son commerçant. Donc, le
commerçant doit répondre, dans un délai, je crois, de 10 jours pour le droit à
la réparation, pour dire s'il va le réparer ou non, ça fait qu'il doit lui
donner une réponse. Mais ça ne veut pas dire qu'il le répare à l'intérieur de
10 jours, il va le réparer dans un délai... Ce n'est pas... On ne met pas la
pression sur une réparation immédiate. Et là, après ce délai de 10 jours là,
supposons que le commerçant ne lui a pas répondu, là il peut le faire réparer
aux frais du commerçant, par un tiers, dans un prix raisonnable.
Mme Caron : Donc, si le
commerçant lui dit : Bon, au bout de 10 jours ou dans ce délai-là,
l'appel, la réponse peut-être tout simplement : Bien, j'attends la pièce.
Ça pourrait être ça.
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est : Oui, je vais te le réparer, j'attends la pièce.
Mme Caron : Puis si ce délai
devient 20, 30 jours, c'est-à-dire que si ça prend encore un autre 10 jours, un
autre 20 jours, même si le commerçant a donné la réponse, lui, dans un délai de
10 jours, mais il n'a pas le contrôle sur quand la pièce de rechange va
arriver. À ce moment-là, il pourrait dire : Bien, on va, tu peux le faire
remplacer ailleurs puis, moyennant des frais raisonnables, on va le payer.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, le commerçant pourrait dire : Oui, tu peux le faire réparer
ailleurs. Si, supposons, il ne l'a pas, la pièce, il n'a pas la pièce, il peut
dire : Bien oui, tu peux aller chez mon concurrent le faire réparer, je
vais assumer la facture. Mais pour le consommateur, lui, il a le droit de le
faire réparer.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires? L'article huit est-il adopté? Adopté. L'article neuf, M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 150.9, du
suivant :
«150.9.1. Est interdite, dans un contrat
de...
16 h (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...à long
terme la stipulation qui permet au commerçant d'exiger :
a) des frais pour le motif que la nature
ou la qualité d'une pièce ou d'une composante installée dans le cadre du
service normal d'entretien ne satisfait pas le commerçant, à moins que le
contrat ne prévoie expressément que le bien ne peut être remis qu'avec une
composante d'une nature ou d'une qualité déterminée;
b) des frais pour le motif que la pièce n'est
pas une pièce d'origine du fabricant ou que le service d'entretien n'a pas été
effectué par le fabricant ou un commerçant approuvé par lui.»
Commentaire. L'article empêche, dans un
contrat de louage à long terme, l'introduction d'une stipulation permettant au
commerçant d'exiger des frais dans l'un des cas identifiés. Sauf dans les cas
où le contrat le prévoirait expressément, le premier paragraphe empêche l'introduction
d'une stipulation générale imposant des frais pour le motif que la nature ou la
qualité d'une pièce ou d'une composante installée dans le cadre du service
normal d'entretien ne satisfait pas le commerçant.
Le deuxième paragraphe interdit la
stipulation imposant des frais pour le motif que la pièce n'est pas une pièce d'origine.
Contrairement au premier paragraphe de cet article, il n'est pas possible de
prévoir une stipulation permettant d'imposer de tels frais. Concrètement, quand
le consommateur fait réparer un bien qui est loué, le commerçant, le fabricant
ne peut pas lui dire : Non, ça prend juste des pièces neuves.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Ou des
pièces du fabricant.
Une voix : Du fabricant. O.K..
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 9?
M. Jolin-Barrette : Une
précision : c'est surtout dans le domaine automobile que ça s'y prête.
Exemple, j'ai acheté... bien, j'ai acheté x marque, il faut que ce soit une
pièce de remplacement x marque, tu sais, exemple, une pièce... comment on dit
ça? Réusinée. Je ne veux pas viser de compagnie.
La Présidente (Mme D'Amours) : S'il
n'y a pas d'autre commentaire, je vais mettre aux voix l'article 9. Est-ce qu'il
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 10. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Article 10. Alors, à l'article 10, il y aura un amendement, Mme la Présidente.
«Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 150.17, du suivant :
150.17.1. Le commerçant doit offrir au
consommateur, au moins 90 jours avant la fin du bail, de procéder sans frais à
une inspection de l'automobile qui fait l'objet d'un contrat de louage à long
terme ou de tout autre bien loué à long terme que détermine un règlement.
Si le consommateur consent à cette
inspection, elle doit être effectuée au moins 30 jours, mais pas plus de 60
jours, avant la fin du bail, à la résidence de consommateur ou à l'établissement
du commerçant, au choix de ce dernier.
À la suite de cette inspection, le
commerçant doit immédiatement remettre au consommateur un rapport écrit
indiquant, le cas échéant, les pièces ou les composantes du bien qui
présentent, selon le commerçant, une usure anormale et le droit du consommateur
de réparer ses pièces ou ses composants dans les 10 jours de sa réception ou de
les faire réparer par un tiers dans ce même délai.
Lors de la remise du bien, à la fin du
bail, de sa remise volontaire ou de sa reprise forcée, le commerçant qui
considère que l'usure du bien est anormale doit remettre au consommateur un
avis écrit indiquant les pièces ou les composantes qui présentent une usure
anormale et le droit du consommateur de réparer ces pièces ou ces composantes
dans les 10 jours de sa réception ou de les faire réparer par un tiers dans ce
même délai.
Le commerçant ne peut réclamer de frais
pour l'usure anormale d'une pièce ou d'une composante du bien dans les cas
suivants :
a) le rapport d'inspection prévu au
deuxième alinéa n'a pas été remis au consommateur qui a consenti à l'inspection;
b) l'avis écrit prévu au troisième alinéa
n'a pas été remis au consommateur;
c) le commerçant vend ou reloue le bien
avant la fin du délai de 10 jours indiqué dans l'avis écrit prévu au troisième
alinéa.»
Et on a un amendement. C'est pour ajouter
une situation en faveur du consommateur. Donc, article 10 :
Remplacer le quatrième alinéa de l'article
150.17.1 de la Loi sur la protection du consommateur proposé par l'article 10
du projet de loi par le suivant :
Le commerçant ne peut réclamer de frais
pour l'usure normale d'une pièce ou d'une composante du bien dans les cas
suivants :
a) le commerçant n'a pas offert au
consommateur de procéder à une inspection conformément au premier alinéa;
b) le rapport d'inspection prévu au
deuxième alinéa n'a pas été remis au consommateur qui a consenti à l'inspection;
c) l'avis écrit prévu au troisième alinéa
n'a pas été remis au consommateur;
d) le commerçant vend ou reloue le bien
avant la fin du délai de 10 jours indiqué dans l'avis écrit prévu au troisième
alinéa.
Commentaire. L'amendement vise à préciser
que, si le commerçant ne propose pas une inspection sans frais de l'automobile
du consommateur au moins 90 jours avant la fin du bail, il ne pourra pas
réclamer les frais pour une usure anormale d'une pièce ou d'une composante.
Ça, c'est quand vous êtes, notamment, en
location automobile, sur un bail, supposons, 36, 48 mois. Avec ça, on fait en
sorte que le commerçant, le locateur doit absolument vous offrir de venir
inspecter le bien et de vous permettre... là, je résume l'article, et de
permettre d'effectuer la réparation sur une pièce ou sur une composante qu'il
considère comme une usure anormale.
Parce qu'on a déjà vu des cas où je loue
un véhicule...
M. Jolin-Barrette : ...j'arrive,
je remets les clés au concessionnaire ou au fabricant, et là, on me dit :
Ah! ça, ça, ça, c'est des heures anormales, et je te charge des frais, qui sont
quand même importants... Puis qu'on ne permet pas au consommateur de faire
réparer.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'amendement?
Mme Caron : J'aurais une
question.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Mme Caron : Est-ce que le
consommateur est obligé d'accepter l'inspection?
M. Jolin-Barrette : Il n'est
pas obligé d'accepter l'inspection. Cependant il... s'il N'accepte pas l'inspection,
il ne bénéficie pas de la protection. C'est ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre commentaire, je vais
mettre aux voix l'amendement. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : adopté.
Je reviens à l'amendement 10... L'article, pardon, 10, tel qu'amendé,
est-ce qu'il y a des commentaires? S'il n'y a pas de commentaire, je le mets
aux voix. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : l'article 11.
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui,
l'article 11. Et il y aura un amendement de concordance, Mme la
Présidente, sur «véhicules gravement défectueux» puis «automobiles gravement
défectueuses».
L'article 11. L'article 156 de
cette loi est modifié par l'insertion, après le paragraphe d du premier alinéa,
du paragraphe suivant :
d.1 le cas échéant, le fait que
l'automobile a été déclarée véhicule gravement défectueux au sens de l'article 53.1.
Amendement. Article 11 :
remplacer, dans le paragraphe d.1 du premier alinéa de l'article 156
de la Loi sur la protection du consommateur proposé par l'article 11 de
projet loi, «Véhicules gravement défectueux» par «automobiles gravement
défectueuses».
Commentaires : l'amendement a pour
but de substituer les termes «véhicules gravement défectueux» par «automobiles
gravement défectueuses».
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Est-ce que vous avez... vous avez eu le temps de regarder l'amendement, est-ce
qu'il y a des commentaires?
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, l'amendement, c'est le même amendement qu'on avait fait tantôt pour
utiliser le terme «automobile» plutôt que «véhicule».
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'amendement? S'il n'y a pas de commentaire, nous allons le mettre aux
voix. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
l'article 10, tel qu'amendé, est-ce qu'il y a des commentaires?
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : 11,
pardon, c'est l'article 11, tel qu'amendé, est-ce qu'il y a des commentaires?
Mme Caron : J'aurais juste
une question.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
allez-y, Mme.
Mme Caron : la catégorie
prévue à l'article 160, ça fait référence à quoi?
M. Jolin-Barrette : 160?
Mme Caron : Oui.
Des voix : ...
Mme Caron : Ah! c'est les
automobiles d'occasion? Est-ce que ça fait référence aux automobiles
d'occasion, la catégorie prévue à l'article 160? Puis, à
l'article 160, on parle d'automobiles d'occasion, c'est ça?
M. Jolin-Barrette : À
l'article 12. L'article 12, c'est les véhicules d'occasion, vous avez
raison.
Mme Caron : C'est ça. O.K.
M. Jolin-Barrette : On
augmente, dans le fond, la garantie de véhicules d'occasion pour les trois
catégories.
• (16 h 10) •
Mme Caron : O.K., merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur l'article 11 tel qu'amendé? S'il n'y a pas de
commentaire, je vais le remettre aux voix. Est-ce que l'article 11, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 12,
M. le Ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui, Mme
la Présidente. L'article 160 de cette loi est modifié :
Un, par le remplacement, dans le
paragraphe a, de «2» et de «40 000» par respectivement «quatre» et
«80 000»;
2 par le remplacement, dans le paragraphe
B, de «trois» et de «60 000» par respectivement «cinq» et «100 000»;
3 Par le remplacement, dans le paragraphe
C, de «cinq» et de «80 000» par respectivement «sept» et «120 000».
Commentaires : Cet article actualise
les catégories d'automobiles d'occasion bénéficiant d'une garantie de bon
fonctionnement pour lesquelles n'ont pas été modifiées depuis l'entrée en
vigueur de la Loi sur la protection du consommateur en 1978. Donc, on... dans
les deux premiers cas, on double quasiment les garanties en termes de
kilométrage, en termes d'années. Puis, la troisième catégorie, on passe de
80 000 à 120 000, puis de 5 à 7 ans.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article... Oui, Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Même
question : comment vous êtes arrivés au nombre d'années et puis au nombre
de kilomètres augmentés?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, maintenant les garanties elles-mêmes des fabricants, par rapport à la
durée de vie, ça ressemble à ces garanties-là, donc on s'est collés là-dessus,
tu sais. Exemple, la majorité des véhicules, c'est 5 ans, 100 000, ou
sept ans, donc c'est ce qu'on... c'est ce sur quoi on s'est basés.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur l'article 12? S'il n'y a pas de commentaire, je vais le
mettre aux voix. L'article 12 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : l'article 13,
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
L'article 182 de cette loi est modifié par le remplacement du paragraphe a
par le suivant :
a) appareil domestique, une cuisinière, un
réfrigérateur, un congélateur, un lave-vaisselle, un four à micro-ondes, une
machine à laver, un sèche-linge, un appareil audio, un appareil audio-vidéo,
un...
M. Jolin-Barrette : ...ordinateur
et ses périphériques, un téléphone cellulaire, un climatiseur, un
déshumidificateur, une thermopompe ou tout autre bien déterminé par règlement.
Commentaires : Cet article ajuste les
termes employés à l'article 182 avec... employés à l'article 138...
pardon, à l'article 38.1 de la loi. De plus, par souci de clarification,
le téléphone cellulaire est ajouté expressément à la liste des appareils
domestiques identifiés à l'article 182 afin de dissiper toute source de
confusion possible. Donc, c'est le pendant de 38.1 qu'on a intégré à garantie
de bon fonctionnement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 13? Donc, je vais mettre aux voix l'article 13. Est-ce
que l'article est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 14. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 227 des
suivants :
«227.0.1. Aucun fabricant ne peut omettre
de divulguer les informations visées à l'article 38.7 de la manière
prescrite par cet article.
«227.0.2. Aucun commerçant ne peut omettre
d'indiquer l'information visée à l'article 38.8 de la manière prescrite
par cet article.
«227.0.3. Sous réserve de ce qui est... de
ce qui peut être prévu par règlement, aucun commerçant ou fabricant ne peut
recourir à une technique ayant pour effet de rendre plus difficile pour le
consommateur ou son mandataire d'entretenir ou de réparer un bien.
«Est notamment une technique visée au
premier alinéa le recours, par un fabricant d'une automobile, à une technique
ayant pour effet de rendre plus difficile pour son propriétaire, son locataire
à long terme ou le mandataire de ceux-ci d'avoir accès aux données de
l'automobile à des fins diagnostiques, d'entretien ou de réparation.
«227.0.4. Nul ne peut, par quelque moyen
que ce soit, faire le commerce d'un bien pour lequel l'obsolescence est
programmée. Le fabricant d'un tel bien est réputé en faire le commerce.
«L'obsolescence d'un bien est programmée
lorsqu'il fait l'objet d'une technique visant à réduire sa durée normale de
fonctionnement.
«Aux fins du premier alinéa, il est fait
commerce d'un bien chaque fois qu'il a... qu'il est offert à un consommateur ou
qu'il fait l'objet d'un contrat conclu avec un consommateur.»
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'article 14? Oui, Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Oui, alors pour
le 227.0.4, on dit, au deuxième alinéa, que «l'obsolescence d'un bien est
programmée lorsqu'il fait l'objet d'une technique visant à réduire sa durée
normale de fonctionnement», mais il y avait un commentaire d'un citoyen du
comté de Lotbinière qui faisait référence plus au fait de ne pas pouvoir faire
un entretien, par exemple les véhicules hybrides ou électriques auxquels on ne
pouvait pas faire un traitement anticorrosion. Semble-t-il que c'était interdit
par le fabricant de faire cet entretien-là, en fait, qui n'est pas une
réparation mais qui est un entretien qui va assurer la durée de vie plus longue
de la carrosserie et donc du bien. Est-ce qu'on touche à ça quelque part dans
le projet de loi?
M. Jolin-Barrette : Bien, là,
l'article, il est vraiment sur l'obsolescence programmée. Vous, ce que vous
nous dites, c'est... Supposons, j'achète un véhicule ou je loue un véhicule?
Mme Caron : Bien, que
j'achète un véhicule, et, bien, on sait qu'en tout cas certaines marques de
véhicules, les moteurs sont très performants, très durables, mais, au Québec,
avec la neige, avec le sel, avec le calcium, la carrosserie en mange pour son
coût et que, si on fait, par exemple, un traitement anticorrosion, ça peut
permettre à la carrosserie de durer plus longtemps, et donc on va garder le
véhicule peut-être quelques années de plus. Ce que le citoyen disait, dans son
commentaire, c'est que, pour un véhicule hybride ou électrique, je ne sais pas
si ce sont tous les fabricants ou certains fabricants... ne permettent pas aux
consommateurs de faire un traitement anticorrosion pour assurer...
M. Jolin-Barrette : Parce
qu'ils disent que, si vous faites un traitement anticorrosion, on affecte la
garantie? C'est-tu pour ça...
Mme Caron : Ça n'est pas
précisé dans le commentaire du citoyen, mais comme c'était un commentaire sur
greffier, je pensais que peut-être ça avait été traité, alors c'est pour ça que
je posais la question.
M. Jolin-Barrette : Bien, ce
n'est pas prévu par le projet de loi. Dans le fond, le projet de loi, il vient
mettre le cadre sur, supposons, la garantie automobile, mais le projet de loi
ne vient pas aborder cette question-là. Il faudrait voir... C'est sûr qu'on n'a
pas assez de détails pour savoir, l'affirmation du citoyen, est-ce qu'elle
vient d'un constructeur qui dit : Moi, je veux nier garantie si vous
faites ça. Mais, honnêtement, avec les détails qu'on a, je ne pourrais pas me
prononcer sur...
Mme Caron : En ce moment,
c'est ça, on ne peut pas...
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, sur ce cas-là, il manque des éléments pour être en mesure... Mais sinon,
là, pratico-pratique...
M. Jolin-Barrette : ...l'objectif
est de faire en sorte que le véhicule, il a sa garantie. Si c'est un véhicule
d'occasion, on augmente la garantie. Pour les véhicules, si c'est un citron, il
va devenir réparable ou être remplacé. Donc, on vient couvrir le tout.
Mme Caron : Si vous
permettez, je veux juste vous dire...
M. Jolin-Barrette : Mais
c'est sûr que, je nuance lance, là...
Mme Caron : Oui, oui,
allez-y.
M. Jolin-Barrette : ...si
vous utilisez le bien d'une façon anormale, c'est sûr que vous perdez l'usage
de la garantie. Exemple, vous achetez votre véhicule puis vous le prenez pour
un véhicule amphibie, vous allez vous promener dans le lac avec. Ça se peut
qu'on n'aura pas la garantie.
Mme Caron : Ce n'est pas de
ça dont on parle, rassurez-vous.
M. Jolin-Barrette : Non, je
vous taquine, là, mais vous comprenez que... c'était pour imager, là.
Mme Caron : C'est ça. Non, en
fait, ce que le citoyen dit, là, si je le lis textuellement : «Je crois
qu'il serait primordial d'inclure, dans ce projet de loi, l'interdiction aux
compagnies automobiles d'ajouter une clause dans leur garantie qui empêche toute
protection antirouille. En effet, plusieurs compagnies refusent toute
protection antirouille ajoutée par le propriétaire sur tous leurs véhicules
hybrides ou électriques pour des motifs totalement bidon. C'est une manière
d'augmenter les frais de maintenance et de réduire drastiquement la vie des
véhicules». Bon, etc. Alors, c'est pour ça que je vous amenais ça.
M. Jolin-Barrette : Mais,
dans ce cas-là, on est sur la garantie conventionnelle, donc la garantie du
fabricant lui-même. Donc, ça, c'est une garantie que le fabricant donne, ce
n'est pas la garantie légale. Donc, supposons que j'ai un véhicule automobile
puis qu'il rouille après deux ans ou trois ans, bien, ce n'est pas normal qu'un
véhicule rouille après deux ou trois ans au Québec, même s'il y a bien du sel
puis bien de la neige, à moins que vous le mettiez dans un bloc de sel, là, on
s'entend, là. Mais, à ce moment-là, le citoyen a quand même ses recours fondés
sur la garantie légale. Il ne pourra peut-être pas l'honorer en vertu de la garantie
conventionnelle qui est donnée par le constructeur lui-même. Tu sais, souvent,
on voit ça, là, c'est un an garanti, supposons que vous achetez un électro.
Mais ça, c'est une garantie conventionnelle, ce n'est pas la garantie légale.
La garantie légale, supposons, c'est... ils disent : Un an sur un
réfrigérateur, mais votre vraie garantie légale, de par la loi, elle est,
supposons, de 10 ans environ, en fonction des décisions des tribunaux.
Mme Caron : O.K., mais on
comprend que l'objectif du citoyen, c'était de contrer l'obsolescence
programmée. Parce que, s'il voulait faire quelque... faire un traitement pour
que son... la carrosserie de son véhicule dure plus longtemps, donc...
M. Jolin-Barrette : Mais, je
vous dirais, ce n'est pas vraiment de l'obsolescence, parce que l'obsolescence
est une technique pour faire en sorte que le bien ne fonctionne plus, là, c'est
plus une question d'entretien. Mais j'imagine qu'il y a peut-être des raisons
manufacturières pourquoi ils disent que... je...
Mme Caron : Peut-être, mais
c'est ça, je pense que l'objectif, c'était que le bien dure le plus longtemps
possible.
M. Jolin-Barrette : Oui, ça,
je suis d'accord avec vous.
Mme Caron : C'est ça. Ça va,
merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Ça
va. D'autres commentaires sur l'article 14? Je vais le mettre aux voix.
Donc, l'article 14 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 15.
M. le ministre.
• (16 h 20) •
M. Jolin-Barrette : Oui.
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 228.1, des
suivants :
«228.2. Le commerçant doit, avant de
proposer au consommateur de conclure, à titre onéreux, un contrat comprenant
une garantie supplémentaire relative à un bien qui fait l'objet d'une garantie
prévue à l'article 38.1, à l'article 159 ou au deuxième alinéa de
l'article 164, l'informer verbalement, de la manière prescrite par
règlement, de l'existence de la durée de cette garantie.
«Le troisième alinéa de l'article 228.1
s'applique au présent article, avec les adaptations nécessaires.»
Commentaire. L'article oblige le
commerçant, avant de proposer de conclure à titre onéreux une garantie
supplémentaire, d'informer verbalement le consommateur de la garantie de bon
fonctionnement applicable.
Le deuxième alinéa précise que le
commerçant qui propose de conclure un contrat comprenant une garantie
supplémentaire sans avoir au préalable informé verbalement le consommateur de
la garantie de bon fonctionnement applicable est réputé avoir passé sous
silence un fait important au sens de l'article 228 de la loi.
Donc, concrètement, si je vous dis :
Voulez-vous une garantie prolonger?, j'essaie de vous vendre une garantie
prolongée, le commerçant doit dire avant : Il y a une garantie de bon
fonctionnement, donc sachez que je vous offre une garantie prolongée, mais la
garantie de fonctionnement est de x temps. Puis, s'il omet de le faire, bien,
c'est un geste qui est en contravention.
Mme Caron : ...
M. Jolin-Barrette : Bien,
supposons, le... Après ça, sur le recours? C'est une...
Mme Caron : Oui, bien, c'est
qu'on dit qu'il doit l'aviser verbalement.
M. Jolin-Barrette : Oui,
verbalement.
Mme Caron : Alors, comment on
fait pour déterminer que c'est le consommateur qui a raison ou c'est le
commerçant qui a raison? Qui dit... Par exemple...
M. Jolin-Barrette : Bien,
supposons qu'il y a un litige?
Mme Caron : Oui.
M. Jolin-Barrette : Bien, le
témoignage fait preuve.
Mme Caron : Mais là est-ce
que ça ne va pas être l'un contre l'autre? C'est-à-dire que le consommateur
peut dire : Bien, moi, vous ne m'avez pas avisé de ça. Puis le commerçant
va dire : Oui, je vous ai avisé...
Mme Caron : ...alors, comment
on va trancher?
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est le juge qui va regarder la crédibilité des témoins. Non, mais, en fait,
le meilleur moyen de preuves dans nos cours, c'est toujours le témoignage. Dans
le fond, c'est comme ça que le système est construit, la crédibilité des
témoins.
La Présidente (Mme D'Amours) : Autres
commentaires?
Mme Caron : On est toujours
sur les 228.2, on n'est pas rendu au point 3?
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
exactement.
Mme Caron : O.K. J'aurais un
commentaire sur... une question sur le point 3.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre, si vous voulez bien nous lire le 228.3.
M. Jolin-Barrette : Oui. Le
commerçant qui propose aux consommateurs de conclure à titre onéreux, un
contrat de garantie supplémentaire relative à un bien ou des clauses d'un
contrat concernant une telle garantie doit l'informer qu'il peut, dans les
10 jours de la conclusion du contrat, le résoudre sans frais ni pénalité.
Le consommateur peut, à sa discrétion, en
envoyant un avis écrit au commerçant ou son représentant, résoudre sans frais
ni pénalité un contrat de garantie supplémentaire relative à un bien ou des
clauses d'un contrat concernant une telle garantie dans les 10 jours qui
suivent la date de la conclusion du contrat. Ce délai est toutefois porté à un
an lorsque le commerçant n'a pas, selon le cas :.
a) indiqué la durée de la garantie prévue
à l'article 38.1, conformément à l'article 38.8;.
b) indiqué l'information relative à la
garantie prévue à l'article 159 sur l'étiquette qui doit être apposée sur
l'automobile d'occasion en vertu de l'article 155;.
c) indiqué l'information relative à la
garantie prévue au deuxième alinéa de l'article 164 sur l'étiquette qui
doit être apportée sur la motocyclette d'occasion en vertu du premier alinéa de
l'article 164.
d) informé le consommateur, conformément à
l'article 228.1;.
e) informé verbalement le consommateur de
l'existence et de la durée de la garantie prévue à l'article 38.1, à
l'article 159 ou au deuxième alinéa de l'article 164, conformément à
l'article 222.2.
Le contrat de garantie supplémentaire ou
les clauses d'un contrat concernant une telle garantie sont résolus de plein
droit à compter de l'envoi de l'avis au commerçant ou à son représentant, et le
commerçant doit, dans les plus brefs délais, remettre au consommateur la somme
qu'il a reçue de lui en vertu de ce contrat ou de ces clauses.
Le présent article ne s'applique pas à un
contrat dont le souscripteur est un assureur autorisé en vertu de la Loi sur
les assureurs.
Commentaire. L'article permet au
consommateur de résoudre une garantie supplémentaire à sa discrétion dans les
10 jours de sa conclusion. Il précise également les situations dans
lesquelles ce délai est prolongé d'une année. Il oblige également le
commerçant d'informer le consommateur de son droit de résolution.
Ça fait que, dans le fond, vous concluez
une garantie conventionnelle supplémentaire, exemple, j'achète un
réfrigérateur, je vous donne une garantie conventionnelle de trois ans
supplémentaires, vous avez 10 jours pour la résoudre, pour dire :
Finalement, j'ai changé d'idée, je ne le fais pas. Cette garantie là, le droit
de résolution est porté à une année si le commerçant n'a pas respecté certaines
obligations d'information.
Mme Caron : ...pour le commun
des... Ah! excusez...
La Présidente (Mme D'Amours) : Allez-y,
allez-y.
Mme Caron : On comprend, pour
le commun des mortels, que, quand on parle de résoudre sans frais, on comprend
résilier.
M. Jolin-Barrette : D'annuler.
Mme Caron : Annuler.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Caron : O.K.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur le 228.3? Je vais mettre aux voix l'article 15. Est-ce
que l'article 15 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 16,
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Cette loi
est modifiée par l'insertion, après l'article 237, du suivant :.
«237.1. Nul ne peut faire une annonce
relative à une automobile déclarée véhicule gravement défectueux sans divulguer
ce fait.».
Et on a un amendement de concordance, Mme
la Présidente. Remplacer, dans l'article 237.1 de la Loi sur la protection
du consommateur proposée par l'article 5 du projet de loi, «véhicule
gravement défectueux» par «automobile gravement défectueuse».
Commentaire. L'amendement a pour but de
substituer les termes «véhicule gravement défectueux» par «automobile gravement
défectueuse». C'est le même amendement qu'on a fait préalablement.
M. Jolin-Barrette : Commentaire
sur l'amendement de l'article 16. Oui, Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Oui. Bien
d'accord avec l'amendement, c'est plus... ceci s'applique autant aux reventes
d'automobiles par des concessionnaires par la suite, là. Ça, c'est fait... Je
veux juste mieux comprendre quand on dit : «nul ne peut faire une annonce
relative à une automobile». Cette annonce-là, elle serait faite par tout type
de concessionnaire qui vont revendre par la suite, par tout type de garage qui
reprend l'automobile puis ils revendent, c'est ça?
M. Jolin-Barrette : Exactement,
c'est pour que ce fait-là soit toujours divulgué.
Mme Zaga Mendez : Parfait.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'amendement du ministre? S'il n'y a pas de commentaire, je vais mettre aux
voix l'amendement. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
reviens à l'article 16 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des commentaires?
Pas de commentaire, donc je mets aux voix l'article 16 tel qu'amendé.
Est-e qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 17,
M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Cette loi est modifiée après l'insertion... de l'article 260.27, du
suivant :
«260.27.1. Uun commerçant ou un recycleur
de véhicules routiers qui vend une automobile à un autre commerçant ou à un
autre recycleur de véhicules routiers doit lui divulguer, le cas échéant, le
fait que l'automobile a été déclarée véhicule gravement défectueux...
M. Jolin-Barrette : ...au sens
de l'article 53.1. On a un amendement qui est le même amendement de
concordance. Article 17 : Remplacer, dans l'article 260.27.1 de
la Loi sur la protection du consommateur, proposé par l'article 17 du
projet de loi, « véhicule
gravement défectueux »
par « automobile
gravement défectueuse ».
Commentaire. L'amendement a pour but de
substituer les termes « véhicule
gravement défectueux »
par « automobile
gravement défectueuse ».
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'amendement? Je mets aux voix l'amendement. Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
revenons à l'article 17 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des commentaires?
Je mets aux voix l'article 17. Est-ce qu'il est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 18. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui,
cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 276, du chapitre
suivant : « Chapitre 2.1,
sanctions administratives pécuniaires »;
« 276.1 :
Le gouvernement peut déterminer par règlement les manquements objectivement
observables à une disposition de la présente loi ou d'un règlement ou un
engagement volontaire souscrit en vertu de l'article 314 dont
l'application a été étendue par un décret pris en vertu de l'article 315.1
pouvant donner lieu à l'imposition d'une sanction administrative pécuniaire par
le président. Le gouvernement peut également y déterminer les conditions
d'application des sanctions administratives pécuniaires et déterminer les
montants ou le mode de calcul, lesquels peuvent notamment varier selon la
gravité du manquement sans toutefois excéder un montant de 1 750 $, dans
les cas d'une personne physique, et de 3750... 3 500 $ dans les autres
cas. »
Est-ce que vous voulez qu'on discute de
chacun des articles avant que je les lise tous, ou je les lis au complet, puis
ensuite on en discute?
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien...
Mme Caron : On peut le lire
au complet, peut-être pas trop rapidement pour qu'on ait le temps de...
M. Jolin-Barrette : Mes
excuses. « 276.2. Un
manquement susceptible de donner lieu à l'imposition d'une sanction
administrative pécuniaire constitue un manquement distinct pour chaque jour
durant lequel il se poursuit.
« 276.3.
Lorsqu'un manquement pouvant donner lieu à l'imposition d'une sanction
pécuniaire est constaté, un avis de non-conformité peut être notifié à la
personne en défaut de l'inciter... afin de l'inciter à prendre sans délai les
mesures requises pour y remédier. L'avis de non-conformité doit mentionner le
manquement que... doit mentionner que le manquement pourrait notamment donner
lieu à l'imposition d'une sanction administrative pécuniaire. L'avis de
non-conformité doit également mentionner à la personne visée qu'elle a
l'occasion de présenter ses observations et, s'il y a lieu, de produire des
documents pour compléter son dossier en lui indiquant le délai à l'intérieur
duquel elle peut le faire.
• (16 h 30) •
« 276.4.
L'imposition d'une sanction administrative pécuniaire se prescrit par deux ans
à compter de la date du manquement. Toutefois, lorsque de fausses
représentations sont faites au président, la sanction administrative pécuniaire
peut être imposée dans les deux ans qui suivent la date où le manquement a été
constaté par le président.
« 276.5.
Une sanction administrative pécuniaire pour un manquement à une disposition de
la présente loi ou d'un règlement ou un engagement volontaire, souscrit en
vertu de l'article 314 ou dont l'application a été étendue par un décret
pris en vertu de l'article 315.1, ne peut être imposé au responsable du
manquement lorsqu'un constat d'infraction lui a été antérieurement signifié en
raison d'une contravention à la même disposition survenue le même jour et
fondée sur les mêmes faits. Pour l'application du présent chapitre, le
responsable d'un manquement s'entend de la personne qui se voit imposer ou est
susceptible de se voir imposer des sanctions... une sanction administrative
pécuniaire.
« 276.6.
Une sanction administrative pécuniaire est imposée au responsable d'un
manquement par la notification d'un avis de réclamation. L'avis comporte les
mentions suivantes : a) Le montant à réclamer et sa date d'exigibilité; b)
les motifs de son exigibilité; c) le délai à compter duquel il porte intérêt;
d) le droit de contester l'imposition de la sanction devant le Tribunal
administratif du Québec et le délai pour exercer un tel recours. Le montant dû
porte intérêt au taux prévu au premier alinéa de l'article 28 de la Loi
sur l'administration fiscale à compter du 31ᵉ jour suivant la notification de
l'avis.
« 276.7.
Lorsque le responsable d'un manquement est en défaut de payer une sanction
administrative pécuniaire, ses administrateurs et ses dirigeants sont
solidairement tenus avec lui au paiement de cette sanction, à moins qu'ils
n'établissent à avoir fait preuve de prudence et de diligence pour prévenir le
manquement.
« 276.8.
Le versement d'une sanction administrative pécuniaire est garanti par une
hypothèque légale sur les biens meubles et immeubles du débiteur. Pour
l'application du présent chapitre, un débiteur s'entend du responsable d'un
manquement est tenu de payer une sanction administrative pécuniaire et, le cas
échéant, de chacun de ses administrateurs et de ses dirigeants tenus
solidairement avec lui au paiement de cette sanction.
« 276.9.
Le débiteur et le président peuvent conclure une entente de paiement du montant
dû. Une telle entente ou le paiement de ce montant ne constitue pas, aux fins
d'une poursuite pénale ou de toute sanction administrative prévue par la
présente loi ou un règlement, une reconnaissance des faits y donnant lieu.
« 276.10.
À défaut d'acquittement de la totalité du montant dû ou du respect de l'entente
conclue à cette fin, le président...
16 h 30 (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...peut
déposer sa décision au greffe du tribunal compétent. La décision du président
devient alors exécutoire, comme s'il s'agissait d'un jugement définitif et sans
appel de ce tribunal et en a tous les effets.
276.11. Le débiteur est tenu au paiement
des frais de recouvrement dans les deux cas... pardon, dans les cas et aux
conditions déterminées par règlement.»
Essentiellement, avec cet article-là, on
introduit le régime de sanctions administratives pécuniaires. C'est un régime
qui est plus flexible et plus léger à administrer qu'un régime de sanctions
pénales. Le régime de sanctions pénales, c'est le constat d'infraction pénale.
Le régime de sanctions administratives pécuniaires, c'est l'administration,
donc l'Office de la protection du consommateur, qui va pouvoir demander des
mesures correctrices par les commerçants, et, s'ils ne le font pas, ils vont
avoir la possibilité d'imposer ces sanctions administratives pécuniaires là
pour changer les comportements, pour faire en sorte qu'avant d'entreprendre une
poursuite pénale, on y va par la voie administrative.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des commentaires sur le 276.1? Pas de commentaire. On va
passer au 276.2. Commentaires? 276.3, est-ce qu'il y a des commentaires? Oui, Mme
la députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci. «Lorsqu'un
manquement pouvant donner lieu à l'imposition de sanctions administratives
pécuniaires est constaté, un avis de conformité peut être notifié à la personne
en défaut afin de l'inciter à prendre sans délai les mesures requises pour y
remédier. Alors, qui peut émettre cet avis de non-conformité?
M. Jolin-Barrette : C'est la
présidente de l'office ou les personnes qu'elle désigne, donc, supposons, l'inspecteur.
Mme Caron : O.K. Parfait.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires? Çav a? 276.4, commentaires? 276.5, oui, commentaires? 276.6?
276.7... Oui, 276.6, Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : ...bien, c'est
plus une question générale, je pense... 276.6 ou point 7, sur l'utilisation des
fonds qui sont amassés par les sanctions pécuniaires. Une des choses qui a été
soulevée dans différentes consultations, c'est le fait qu'on a besoin de plus
de ressources, entre autres, que ce soit par la sensibilisation, mais surtout
pour assurer l'accès à la réparation. Il y a plusieurs éléments dans la loi qui
le font déjà, mais il y avait une idée qui était émanée, de créer, par exemple,
des fonds de réparation qui peuvent offrir des rabais pour la réparation ou d'autres
types d'incitatifs. Je demande... voir si le ministre est ouvert à... Ça se
fait, dans la législature, au Québec, de prendre une partie de ces fonds ou la
totalité pour créer, dans ce cas-là, des fonds de réparation qui vont venir
accompagner les gens dans l'exercice du droit de la réparation.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, vous n'êtes pas si loin de ce qu'on a prévu dans le cadre du projet de
loi, puis ça rejoint votre idée. Dans le fond, les sommes qui vont être
prélevées dans le cadre des sanctions administratives pécuniaires vont être
versées au fonds Accès Justice. Et dans... on va le voir un petit peu plus
loin, dans le fond, ces sommes-là vont être réservées pour des projets en
matière de protection des consommateurs. Donc, exemple, annuellement le fonds
Accès Justice, là, de la façon dont il est financé, là, quand vous avez un
constat d'infraction pénale, vous avez l'amende... Supposons que votre collègue
qui est avec vous roule trop vite et se fait arrêter sur l'autoroute...
Mme Zaga Mendez : Ça arrive.
Une voix : Je n'ai pas de
voiture.
Mme Zaga Mendez : Avec sa
non-voiture.
M. Jolin-Barrette : En vélo.
Avec votre vélo.
Une voix : Électrique.
M. Jolin-Barrette : Électrique,
c'est ça. Vous allez plus que le 32 kilomètres heure qui est permis, dans une
côte, puis vous faites un lift à la députée de Verdun sur le guidon en avant,
ce qui n'est pas permis. Deux infractions.
Alors, vous avez l'amende et, ensuite,
vous avez les frais. Donc, dans les frais, actuellement, il y a une partie qui
s'en va au FAVAC, au Fonds d'aide aux victimes d'actes criminels, puis il y a
une partie du montant aussi, je pense que c'est un 8 $, ou 12$, je ne me
souviens plus exactement du montant, qui s'en va au fonds Accès Justice. Puis
le fonds Accès Justice sert à financer des mesures d'accès à la justice. Donc,
exemple, on finance notamment les centres de justice de proximité avec ça, on
fait un appel à projets à chaque année où on finance, par tous les organismes,
notamment des projets communautaires, qui soumettent des projets. Puis là, dans
le fond, ce qu'on fait, avec le projet de loi, c'est qu'on va prendre l'argent
des sanctions administratives pécuniaires, on va les envoyer au... donc on va
faire des appels de projets, mais pour la protection du consommateur.
Ça fait que le véhicule pour administrer
les sommes va être le fonds Accè Justice, mais ça va être réservé pour la
protection du consommateur, des projets en accès. Ça fait que, exemple,
supposons qu'il y avait un organisme communautaire qui voulait faire...
M. Jolin-Barrette : ...un
projet pour faire la promotion du droit à la réparabilité. Bien, il va
soumettre un projet, puis il pourra être retenu.
Mme Zaga Mendez : Ça répond à
ma question.
La Présidente (Mme D'Amours) : Ça
va. 276.7. Est-ce qu'il y a un commentaire? 276.8? 276.9? 276.10 et 276.11? Donc,
je vais mettre aux voix l'article 18. Est-ce que l'article 18 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 19, M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. «Les
articles 277 à 280 de cette loi sont remplacés par les suivants :
277. Quiconque contrevient à l'une des
dispositions des articles : 19.1, 25 à 28, 32, 36, 38.7 à 39.7, 44 à 46,
54.3 à 54.7, 58, 60, 62, 71, 80, 81, 94, 98, 99, 100.2 à 102, 103.4, 105, 111 à
115, 115.2, 119.1 à 122, 125, 126, 123.3, 126.3, 127, 128, 128.1, 129, 130,
134, 139, 142, 147, 148, 150, 150.4 à 150.7, 150.13, 150.14, 150.17.1, 150.19,
150.20, 150.22, 150.25, 150.30, 150.32, 155 à 157, 168, 170 à 173, 180, 183 à
185, 187.2, 187.7, 187.14, 187.16, 187.17, 187.19, 187.20, 187.24, 187.27, 190,
192, 199 à 201, 206, 208, 211, 214.2, 214.4, 214.9 à 214.11, 214.15, 214.16,
214.25, 228.3, 240, 241, 260.27 à 260.29, 329.3, 330 et 331 est passible dans
les cas d'une personne physique d'une amende de 1 500 $ à 37 500 $
et, dans les autres cas, d'une amende de 3 000$ à 75 000$.
• (16 h 40) •
278. Quiconque contrevient à l'une des
dispositions des articles : 10 à 13, 19, 54.13, 54.16, 63, 83, 90 à 92,
103.2 103.3, 122.1, 123, 124, 126.1, 127.1, 128.3, 136, 150.1, 150.9 150.9.1,
150.26, 179, 187.3 à 187.5, 187.8, 187.15, 187.18, 187.25, 195, 196, 203, 205,
214.3, 214.7, 214.8, 214.14, 214.20, 214.23, 214.24, 214.26 à 214.28, 219 à
228.2, 229 à 239, 242 à 248, 250 à 251.2, 254 à 258, 260.7 a 260.10, 260.12,
260.13, 260.21 et 260.22 est passible :
a) d'une amende minimale selon le plus
élevé des montants suivants :
De 2500$, dans le cas d'une personne
physique, et de 5 000 $, dans les autres cas, ou d'un montant équivalent
au double du bénéfice pécuniaire retiré de la perpétration de l'infraction;
b) d'une amende minimale selon le plus
élevé des montants suivants :
De 62 500 $, dans le cas d'une
personne physique, et de 125 000$, dans les autres cas, ou d'un montant
équivalent au quadruple du bénéfice pécuniaire retiré de la perpétration de
l'infraction.
279. Est passible, dans les cas d'une
personne physique, d'une amende de 3500 à 87500$, et, dans les autres cas,
d'une amende de 7000 à 175000$ quiconque :
a) n'est pas titulaire d'un permis en
vertu de l'un des paragraphes du premier alinéa de l'article 321 alors qu'il
est tenu de l'être;
b) donne une information fausse, trompeuse
au ministre ou au président;
c) entrave l'application de la présente
loi ou d'un règlement;
d) contrevient à l'article 307;
e) ne se conforme pas à un engagement
volontaire souscrit en vertu de l'article 314, ou dont l'application a été
étendue par un décret pris en vertu de l'article 315.1;
f) n'obtempère pas à une décision du
président autre que celle imposant une sanction administrative pécuniaire;
g) n'obtempère pas à une exigence du
président en vertu de l'un des articles 311, 312 ou 313;
g) n'obtempère pas à une...
M. Jolin-Barrette : ...exigence
du président en vertu de l'un des articles 311, 312 ou 313;
h) soumis à une ordonnance du tribunal en
vertu de l'article 288, fait défaut de se conformer à cette ordonnance;
i) lors d'une demande de délivrance de
permis ou de renouvellement de permis ou à tout moment pendant la période de
validité de ce permis, agit à titre de prête-nom, fait appel à un prête-nom ou
a un prête-nom parmi ses administrateurs ou ses associés.
«280. Quiconque contrevient à l'une des
dispositions de la présente loi qui n'est pas visée aux articles 277 à 279
est passible, dans le cas d'une personne physique, d'une amende de 600 $ à
15 000 $ et, dans les autres cas, d'une amende de 1 200 $ à
30 000 $.
«281. Les montants des amendes prévus aux
articles 277 à 280 ou aux règlements sont portés au double en cas de
récidive.
«282. Dans la détermination du montant de
l'amende, le tribunal tient compte notamment des facteurs suivants :
a) l'importance de la taille du
patrimoine, du chiffre d'affaires, des revenus ou de la part de marché du
contrevenant;
b) l'incapacité du contrevenant à prendre
des mesures raisonnables pour empêcher la perpétration de l'infraction ou en
atténuer les conséquences, alors qu'il ne les a pas prises;
c) le bénéfice pécuniaire et les autres
avantages retirés qui auraient pu être retirés de la perpétration de
l'infraction;
d) le préjudice économique causé aux
consommateurs par la perpétration de l'infraction;
e) le nombre de consommateurs lésés ou qui
auraient pu être lésés par la perpétration de l'infraction;
f) le comportement antérieur du
contrevenant en ce qui a trait au respect de la présente loi, notamment le
défaut d'avoir donné suite à des avertissements visant à prévenir l'infraction.
«Le tribunal qui, en présence d'un facteur
aggravant, impose tout de même une amende minimale doit motiver sa décision.
«282.1. Lorsqu'une personne commet une
infraction à la présente loi ou à un règlement, un administrateur, un
dirigeant, un mandataire, un représentant ou un bénéficiaire ultime, au sens de
l'article 0.4 de la Loi sur la publicité légale des entreprises, de cette
personne est présumé avoir commis lui-même cette infraction, à moins qu'il
établisse qu'il a fait preuve de diligence raisonnable en prenant toutes les précautions
nécessaires pour prévenir la perpétration ou, dans le cas d'un bénéficiaire
ultime, qu'il établisse qu'il n'a pas une influence lui permettant de contrôler
de fait cette personne.
«Pour l'application du premier alinéa,
dans le cas d'une société, tous les associés, à l'exception des commanditaires,
sont présumés être les administrateurs de la société en l'absence de toute
preuve contraire désignant l'un ou plusieurs d'entre eux ou un tiers pour gérer
les affaires de la société.
«Pour l'application du premier alinéa,
dans le cas d'une association, tous les membres sont présumés être les
administrateurs de l'association en l'absence de toute preuve contraire
désignant l'un ou plusieurs d'entre eux ou un tiers pour gérer les affaires de
l'association.»
Et on a un amendement, Mme la Présidente.
On va se recycler en encanteur, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vous engage.
M. Jolin-Barrette : Article 19 :
À l'article 277 de la Loi sur la protection du consommateur, proposé par
l'article 19 du projet de loi :
1° insérer, après «36», «38.5,»;
2° insérer, après l'article «150.32,»,
«151,».
Commentaire. Cet amendement vise à ajouter
que quiconque contrevient aux articles 38.5 et 151 de la loi est passible
d'une amende prévue à l'article 277. C'était un oubli lorsqu'on a rédigé.
Vous me permettrez de ne pas lire l'article tel qu'amendé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
nous sommes sur l'amendement à l'article 277 de l'article 19, est-ce qu'il
y a des commentaires sur l'amendement? Pas de commentaire. Je mets aux voix
l'amendement du ministre. Article 277, est-ce que l'amendement est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
278. Est-ce que... Oui, Mme la députée.
Mme Caron : Oui. Alors, bon,
vous savez qu'il y a deux amendements qui ont été déposés, les deux vont
ensemble. Alors, est-ce que je dois lire les deux amendements?
La Présidente (Mme D'Amours) : On
va commencer par un, O.K., puis on va faire l'autre après.
Mme Caron : O.K. Alors, juste
la mise en contexte?
La Présidente (Mme D'Amours) : Non,
vous devez lire le premier amendement, s'il vous plaît.
Mme Caron : Merci. Donc,
l'article 19 (article 278 de la Loi sur la protection du
consommateur). L'article 278 tel que proposé par l'article 19 du
projet de loi est modifié par le remplacement des mots «219 à 228.2» par «219 à
227.0.3, 228.2».
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaire,
madame.
Mme Caron : Alors, le
commentaire, donc vous aurez peut-être reconnu que c'était ce qui était prévu
dans le projet de loi n° 197 original que la collègue députée de
Saint-Laurent avait déposé, et on vient enlever un article, en fait, pour que
les amendes soient plus importantes pour... en fonction du chiffre d'affaires.
Et l'objectif, c'est que, par exemple, une multinationale qui a un chiffre
d'affaires très élevé ne décide pas d'aller payer plutôt 125 000 $ ou
les montants prévus actuellement, alors que c'est des miettes peut-être
comparées...
Mme Caron : ...ce que
coûterait la réparation de... et le respect de la loi, là, pour réparer les
biens. Alors, c'est dans ce sens-là qu'on propose les amendements.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'amendement de la collègue, article 278? M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Je
regardais votre article 278.1.
Mme Caron : Est-ce que vous
voulez que je fasse la lecture de... Vous l'avez déjà.
M. Jolin-Barrette : Donc, ça,
c'est pour couvrir des articles différents. Bien, si on peut discuter des deux
en même temps, là, je comprends que vous voulez renforcer les amendes,
notamment pour aller toucher le chiffre d'affaires mondial de l'exercice financier.
C'est notamment ça, votre objectif, de renforcer.
Mme Caron : Oui, bien, pour
s'assurer que l'objectif d'obsolescence programmée, là... de prévenir
l'obsolescence programmée, qui est visé par le projet de loi, soit
effectivement... en fait, pour aider à atteindre cet objectif-là pour ne pas
que les multinationales, par exemple, fassent le choix de dire : Bon, on
va payer les amendes... toutes les amendes qu'ils veulent, là, puis ça va nous
coûter une fraction du prix de faire les réparations. C'est vraiment dans cet
objectif-là. Donc, c'est pour donner une chance à la loi d'atteindre ses
objectifs louables de prévenir l'obsolescence programmée.
M. Jolin-Barrette : O.K. Je
vous demanderais une suspension à ce stade-ci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 49)
(Reprise à 16 h 54)
La Présidente (Mme D'Amours) :
Nous reprenons nos travaux. Nous étions sur l'amendement de la députée de La
Pinière, l'article 19, article 278. Mme la Pinière... la députée, Mme
la députée, la parole est à vous.
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. Alors, je retire mon amendement au profit d'un nouvel amendement.
Donc, après discussion avec le ministre, il y avait consensus, donc je
proposerais un autre amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
est-ce que vous pouvez nous en faire la lecture, de votre nouvel amendement que
vous venez de déposer?
Mme Caron : Oui. Donc, article 19 :
À l'article 278 de la Loi sur la protection du consommateur proposé par
l'article 19 du projet de loi :
1° remplacer le paragraphe a par le
suivant :
«a) d'une amende minimale de
2 500 $ dans le cas d'une personne physique et de 5 000 $
dans les autres cas;»;
2° remplacer, dans le paragraphe b, «au
quadruple du bénéfice pécuniaire retiré de la perpétration de l'infraction» par
«à 5 % du chiffre d'affaires mondial de l'exercice financier précédent».
L'amendement vise à permettre de hausser
le montant des amendes maximales dans certaines circonstances.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires? M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, on avait entendu, notamment, Mme la députée de La Pinière, Mme la
députée de Saint-Laurent, qui souhaitaient que les amendes soient plus élevées,
donc on va consentir au dépôt de l'amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires concernant l'amendement de la députée de
La Pinière? Sinon, on va passer au vote. Est-ce que l'amendement, il est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous revenons à notre article 279. Est-ce qu'il y a des commentaires? 280?
281, est-ce qu'il y a des commentaires? 282? 282.1? Donc, je reviens à
l'article 19 tel qu'amendé. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 20. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
L'article 287 de cette loi est abrogé.
Commentaires : Cet article abroge
l'article 287 puisque le moyen de défense est prévu à l'article 60 du
code de procédure pénale et, dans certains cas, à l'article 282.1 de la
Loi sur la protection du consommateur.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des commentaires? Oui, Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Je comprends
juste qu'on ne veut pas répéter ce qui existe dans les autres... dans deux
autres lois, c'est ça?
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
C'est prévu à l'article 60 du code de procédure pénale. Donc, c'est une
défense de...
M. Jolin-Barrette : ...de
diligence raisonnable, c'est ça? C'est ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
S'il n'y a pas d'autre commentaire, est-ce que l'article 20 adopté? Adopté.
L'article 21, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : L'article
288 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa,
de«prévue à l'article 288» par «constituant une pratique interdite ou d'une
infraction prévue à l'article 279».
Commentaire L'article est modifié à des
fins de concordance avec les articles 277 à 280 de la loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 21? Pas de commentaire. Donc, est-ce que l'article 21 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
L'article 22, M. le ministre, s'il vous plait.
M. Jolin-Barrette : L'article
289 de cette loi est modifié par le remplacement de «à l'article 278» par «aux
articles 277 à 280». Commentaire. L'article à des fins de concordance avec les
articles 277 à 280 et afin qu'il s'applique à l'ensemble des infractions
prévues à la loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 22? L'article 22 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 23, M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : L'article
290.1 de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, dans le premier alinéa
et après «présente loi», de «ou d'un règlement»;
2°par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Toutefois, une poursuite pénale pour une
infraction à l'article 227.0.4 se prescrit par cinq ans à compter de la date de
la perpétration de l'infraction.»
Commentaire L'article actuel prévoit un
délai de prescription de deux ans pour une infraction à la loi ou à l'un de ces
règlements. Exceptionnellement, la modification prévoit qu'une poursuite pénale
pour une infraction, à l'article 227.0.4, concernant l'obsolescence programmée
se prescrit par cinq ans.
Donc, le régime général d'une infraction
pénale, c'est deux ans de la commission de l'infraction. Là, on fait une
exception au régime de prescription puis on allonge ça pour l'obsolescence
programmée à cinq ans, le délai de prescription.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci. Alors,
est-ce que c'est quelque chose qui se fait dans d'autres juridictions aussi
d'étirer...
M. Jolin-Barrette : L'allongement
du délai?
Mme Caron : Oui, le délai.
M. Jolin-Barrette : Probablement,
hein? Exemple, dans la Loi sur l'administration fiscale, il y a un délai de
prescription plus long, à la Loi électorale aussi. Est-ce, que dans d'autres
juridictions... Dans la Loi sur la qualité de l'environnement, c'est le cas
aussi, mais je n'ai pas si, dans d'autres juridictions, ça se fait.
• (17 heures) •
Mme Caron : ...dans d'autres
juridictions en matière d'obsolescence programmée?
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est ça, mais ça, je n'ai pas cette réponse-là. Oui, le seul autre endroit,
c'est en France, à savoir... Je ne sais pas c'est quoi, leur délai de
prescription. On va vérifier c'est quoi, le délai de prescription. Mais, dans
le fond, dans le corpus québécois, c'est une exception pour les infractions
pénales d'avoir plus que deux ans. Ça fait que là on allonge ça à cinq ans.
Dans le fond, l'idée c'est de pouvoir... Considérant la difficulté possible de
démontrer l'obsolescence, bien, on allonge le délai pour pouvoir poursuivre.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur l'article 23? Est-ce que l'article 23 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article
24, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
L'article 321 de cette loi est modifié par l'insertion, dans un paragraphe d du
premier alinéa et après «à l'exception d'un», de «contrat dont le souscripteur
est un». Commentaire. La modification vise à harmoniser le langage de la loi
avec celui utilisé dans la Loi sur les assureurs.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 24? L'article 24 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 25.
M. Jolin-Barrette : L'article
325 de cette loi est modifié :
1° par la suppression, à la fin du
paragraphe d, de «ou»;
2°par l'ajout, à la fin, des paragraphes
suivants :
«f) le demandeur, malgré qu'une sanction
administrative pécuniaire pour un manquement à une disposition de la présente
loi ou d'un règlement lui a été imposée, ne se conforme toujours pas à cette
disposition;
«g) le demandeur est en défaut de payer
une sanction administrative pécuniaire pour laquelle le délai de contestation
devant le Tribunal administratif du Québec est expiré;
«h) à son avis, il existe des motifs
raisonnables de croire que le demandeur agit à titre de prête-nom, fait appel à
un prête-nom ou à un prête-nom parmi ses administrateurs ou ses associés».
Commentaire L'article prévoit d'autres
motifs pour lesquels le président de l'office peut refuser la délivrance d'une
autorisation administrative.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 25? L'article 25 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 26, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : L'article
326 de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, dans le texte anglais
et après «this Act», de «or a regulation»;
2° par l'ajout, à la fin, de la phrase
suivante : «Le président peut également exiger du bénéficiaire ultime, au
sens de l'article 0.4 de la Loi sur la publicité légale des entreprises, qu'il
satisfasse aux mêmes exigences.»
L'article propose de permettre au
président d'exiger du bénéficiaire ultime qu'il satisfasse aux mêmes exigences
que le demandeur d'une autorisation administrative...
17 h (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...Ce
dernier est une personne morale ou une société.»
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 26? Est-ce que l'article 26 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Donc, l'article 27, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : L'article 329
de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin, des paragraphes suivants :
f) ne se conforme pas à une disposition de
la présente loi ou d'un règlement, malgré qu'une sanction administrative
pécuniaire ou un manquement à cette disposition lui ait été imposé;
g) fait défaut de payer une sanction
administrative pécuniaire pour laquelle le délai de contestation devant le
Tribunal administratif du Québec est expiré;
h) agit à titre de prête-nom, fait appel à
un prête-nom ou a un prête-nom parmi ses administrateurs ou ses associés.
Commentaires : L'article prévoit d'autres
motifs pour lesquels le président de l'Office peut suspendre ou annuler une
autorisation administrative.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 27? L'article 27 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 28, M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : L'article 338
de cette loi est remplacé par le suivant :
338. Selon les modalités prescrites par
règlement, le cautionnement sert, dans l'ordre :
a) à l'indemnisation du consommateur qui
possède une créance contre celui qui a fourni le cautionnement ou son
représentant;.
b) au paiement de l'amende imposée à celui
qui a fourni le cautionnement ou son représentant;
c) au paiement de la sanction administrative
pécuniaire imposée à celui qui a fourni le cautionnement.
Commentaires : L'article vise à
inclure le paiement des sanctions administratives pécuniaires parmi les
utilisations possibles d'un cautionnement exigé en vertu de la loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaire
sur l'article 27... 28, pardon? L'article 28 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 29.
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : «L'article 338.1
de cette loi est modifié, dans le premier alinéa :
1° par l'insertion, dans ce qui précède le
paragraphe a et après... de «dans l'ordre»;
2° par l'ajout, à la fin, du paragraphe
suivant :
e) au paiement de la sanction
administrative pécuniaire imposée à celui qui fournit le cautionnement.»
Commentaire. La modification vise à
inclure le paiement des sanctions administratives pécuniaires parmi les
utilisations possibles d'un cautionnement exigé à un commerçant de véhicules
routiers ou à un recycleur de véhicules routiers.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 29? L'article 29 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 30. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : L'article 339
de cette loi est remplacé par le suivant :
« 339.
Une décision du président peut être contestée devant le Tribunal administratif
du Québec dans les 30 jours de sa notification par : a) celui dont la
demande de permis a été rejetée et dont le permis a été suspendu ou annulé; b)
le commerçant pour lequel un administrateur provisoire a été nommé; c) celui
qui s'est vu imposer une sanction administrative pécuniaire. Dans le cas de la
décision visée au paragraphe c du premier alinéa, le tribunal ne peut que
confirmer ou infirmer la décision contestée. »
Commentaire. La modification a pour but de
prévoir qu'une décision imposant une sanction administrative pécuniaire peut
être contestée devant le Tribunal administratif du Québec.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 30? L'article 30 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 31,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 31 :
cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 340, du suivant :
« 340.1. Le tribunal
peut, lorsqu'il rend décision relativement à un avis de réclamation visant l'article 276.6,
statuer sur les intérêts courus entre la date de la formation de la
contestation et la date de sa décision. »
Commentaire. L'article permet au Tribunal
admnistratif du Québec de statuer sur les intérêts courus lors de la
contestation d'une décision imposant une sanction administrative pécuniaire.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 31? L'article 31 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 32.
M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui, l'article 32,
on aura un amendement, Mme la Présidence, de concordance avec ce qu'on a fait
préalablement.
32 : L'article 350 de cette loi
est modifié :
1 : par l'insertion, après le
paragraphe d, des suivants :
«d.1) établir des normes techniques ou de
fabrication pour un bien, y compris des normes permettant d'assurer une
interopérabilité entre un bien et un chargeur et prévoir les cas, les modalités
et les conditions dans lesquelles elles s'appliquent;
«d.2) établir des normes relatives au
contenu, à la présentation matérielle des informations relatives aux normes
visées au paragraphe d.1 et prévoir les cas, les modalités et les conditions
dans lesquelles elles s'appliquent;
«d.3) déterminer la durée de la garantie
de bon fonctionnement pour les biens visés au premier alinéa de l'article 38.1;
«d.4) déterminer tout autre biens neufs
auxquels s'applique la garantie de bon fonctionnement prévu à l'article 38.1;
«d.5) déterminer pour l'application du
paragraphe c de l'article 38.3, tout accessoire, y compris dans la
garantie prévue à l'article 38.1;
«d.6) déterminer, pour l'application de l'article 38.7,
les informations que le fabricant doit divulguer au consommateur, de la manière
par laquelle il les divulgue et les conditions applicables;
«d.7) déterminer pour l'application de l'article 38.9,
les informations que le commerçant doit transmettre aux consommateurs, la
manière par laquelle il les transmet... conditions applicables;
«d.8) déterminer les pièces de rechange,
les renseignements nécessaires à l'entretien ou à la réparation d'un bien à l'égard
duquel un commerçant ou un fabricant ne peut se dégager de l'obligation
prescrite par le premier alinéa de l'article 39, la durée pendant laquelle
ces pièces et ces renseignements doivent être disponibles et le délai à l'intérieur
duquel le commerçant ou le fabricant doit fournir... doit les fournir à un...
M. Jolin-Barrette : ...«d.9)
déterminer, pour l'application de l'article 39.1, les informations que le
fabricant doit divulguer au consommateur, la manière par laquelle il les
divulgue et les conditions applicables;
«d.10) déterminer, pour l'application de
l'article 39.2, les informations que le commerçant doit divulguer au consommateur,
la manière par laquelle les divulgue et les conditions applicables;
«d.11) déterminer, pour l'application de
l'article 39.3, des cas dans lesquels un prix est présumé décourager
l'accès par le consommateur;
«d.12) déterminer, pour l'application de
l'article 150.17.1, tout autre bien loué à long terme;»;
2° par l'ajout, à la fin, des paragraphes
suivants :
«z.7) déterminer les manquements
objectivement observables à une disposition de la présente loi ou d'un
règlement ou à un engagement volontaire souscrit en vertu de l'article 314
ou dont l'application a été étendue par un décret pris en vertu de
l'article 315.1 pouvant donner lieu à l'imposition d'une sanction
administrative pécuniaire, déterminer les conditions d'application et déterminer
les montants ou le mode de calcul, lesquels peuvent notamment varier selon la
gravité du manquement, sans toutefois excéder les montants prévus à
l'article 276.1;
«z.8) déterminer, parmi les dispositions
d'un règlement, celles dont la violation constitue une infraction et fixer pour
chaque infraction les montants minimal et maximal des amendes dont est
passible le contrevenant, lesquels ne peuvent excéder ceux prévus à
l'article 279.»
La Présidente (Mme D'Amours) : Votre
amendement, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui,
l'amendement, article 32 : Insérer, à la fin du paragraphe d.11
de l'article 350 de la Loi sur la protection du consommateur proposé par
l'article 32 du projet de loi, «ou son mandataire».
Commentaire. L'amendement en est un de
concordance avec l'article 39.3 de la Loi sur la protection du
consommateur, tel qu'amendé. Donc, tout à l'heure, pour que ça... exemple... je
donnais l'exemple du garagiste, là, dans le fond, le propriétaire de
l'automobile, pour que son mandataire puisse bénéficier du prix approprié.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de La Pinière.
Mme Caron : J'aurais juste un
mini-détail en d.8, sur ma copie en tout cas, c'est inscrit : «déterminer
les pièces de rechange et les renseignements nécessaires à l'entretien ou à la
réparation d'un bien à l'égard desquels un commerçant ou un fabricant», M.
ministre bien lu «à l'égard duquel un commerçant». Alors, c'est juste que...
s'assurer que le texte, ce soit «duquel», comme l'a lu M. le ministre dans le
projet de loi final.
M. Jolin-Barrette : C'est
quoi le...
Mme Caron : d.8.
M. Jolin-Barrette : d.8.
Mme Caron : C'est ça,
«déterminer les pièces de rechange et les renseignements nécessaires à
l'entretien ou à la réparation d'un bien à l'égard duquel», c'est ce qu'a lu M.
le ministre, correctement. Mais là, c'est que c'est écrit «desquels».
M. Jolin-Barrette : C'est moi
qui ai fait une erreur, c'est «desquels».
Mme Caron : Non, je pense que
c'est «à l'égard d'un bien», «la réparation d'un bien à l'égard duquel».
• (17 h 10) •
M. Jolin-Barrette : «Déterminer
les pièces de rechange et les renseignements nécessaires à l'entretien ou à la
réparation d'un bien à l'égard desquels un commerçant», donc, c'est... Ça.
Mme Caron : Ça fait référence
aux pièces de rechange et aux renseignements?
M. Jolin-Barrette : Aux
pièces de rechange et les renseignements, oui.
Mme Caron : D'accord.
Alors...
M. Jolin-Barrette : Je suis
désolé, la langue m'a fourché.
Mme Caron : C'est beau.
Alors, les... Ça se comprend. Donc, s'assurer qu'on se comprend bien sur ce qui
est dans le...
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
est-ce qu'il y a des commentaires sur l'amendement de l'article 32? S'il
n'y a pas de commentaire, je mets aux voix l'amendement. Est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Je reviens à l'article 32 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des
commentaires? L'article 32, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 33,
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : L'article 32.0.3
de la loi sur le ministère de la Justice est modifié par l'insertion, après le
paragraphe 2.1, du suivant :
2.2. Les montants provenant des sanctions
administratives pécuniaires imposées en vertu de l'article 276.6 de la Loi
sur la protection du consommateur.
Commentaires : L'article prévoit que
les montants des sanctions administratives pécuniaires imposées en vertu de la
Loi sur la protection du consommateur sont versés au fonds Accès Justice. Donc,
c'est ce que je disais tout à l'heure.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 33? S'il n'y a pas de commentaire, je le mets aux voix.
L'article 33 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 34,
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Cette loi
est modifiée par l'insertion, après l'article 32.0.5, du suivant :
32.0.5.1. Les sommes visées au
paragraphe 2.2 de l'article 32.0.3 sont réservées à la réalisation de
projets ou d'activités destinés aux consommateurs.
Commentaires : Cette disposition
stipule que les montants des sanctions administratives pécuniaires versés au
fonds Accès Justice sont réservés à la réalisation de projets ou d'activités
destinés aux consommateurs. Donc, c'est ce que j'expliquais tout à l'heure
aussi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 34? Est-ce que l'article 34 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 35. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Les
dispositions de l'article neuf ne s'appliquent pas à un contrat de louage à
long terme en cours le (indiquer ici la date de la sanction de la présente
loi), à moins qu'il n'ait été modifié postérieurement à cette date. Sont
privées d'effet pour l'avenir les stipulations dans un contrat en cours qui
sont contraires à l'article 150.9 de...
M. Jolin-Barrette : ...la Loi
sur la protection du consommateur tel qu'édicté par l'article 9 de la présente
loi.
Commentaire. L'article vise à préciser
l'effet de la sanction de la loi à l'égard des différentes situations
juridiques en cours au moment de la sanction de la loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'article 35? Est-ce que l'article 35 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Article
36. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : «Les
dispositions de l'article 10 ne s'appliquent pas à un contrat de louage à long
terme en cours le (indiquer ici la date qui suit de six mois celle de la
sanction de la présente loi).»
Commentaire. L'article vise à préciser
l'effet de la sanction de la loi à l'égard de différentes situations juridiques
en cours au moment de la sanction de la loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 36? L'article 36, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 37. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. «Les
dispositions de la présente loi entrent en vigueur le (indiquer ici la date de
la sanction de la présente loi), à l'exception :
1° des dispositions de l'article 10, de
l'article 12 et de l'article 32 dans la mesure où ils édictent le paragraphe
d.12 de l'article 350 de la Loi sur la protection du consommateur qui entre en
vigueur le (indiquer ici la date qui suit de six mois celle de la sanction de
la présente loi);
2° des dispositions de l'article 2, de
l'article 18, de l'article 19, sauf dans la mesure où ils édictent l'article
277 de la Loi sur la protection du consommateur.
En ce qui concerne les contraventions aux
articles 38.7 à 38.9 et 39 à 39.7 de cette loi, les articles 21 et 22 de
l'article 25, les articles 27 à 31 du paragraphe deux de l'article 32 et des
articles 33 et 34 qui entrent en vigueur le (indiquer ici la date qui suit de
15 mois celle de la sanction de la présente loi);
3° des dispositions de l'article 4, de
l'article 7, dans la mesure où ils édictent le paragraphe d.3 du premier alinéa
de l'article 54.4 de la Loi sur la protection du consommateur, de l'article 8,
de l'article 14, dans la mesure où ils édictent... l'article 227.0.3 de la Loi
sur la protection du consommateur de l'article 19, dans la mesure où il édicte
l'article 277 de la Loi sur la protection du consommateur.
En ce concerne les contraventions aux
articles 39 à 39.7 de cette loi et de l'article 32, dans la mesure où ils
édictent les paragraphes d.8 à d.11 de l'article 350 de la Loi sur la
protection du consommateur qui entrent en vigueur le (indiquer ici la date qui
suit de deux ans celle de la sanction de la présente loi);
4° des dispositions de l'article 3 du
paragraphe un, dans la mesure où il édicte le paragraphe d.2 du premier alinéa
de l'article 54.4 de la Loi sur la protection du consommateur, et du paragraphe
2 de l'article 7, de l'article 14, dans la mesure où il édicte les articles
227.0.1 et 227.0.2 de la Loi sur la protection du consommateur, de l'article
15, dans la mesure où il édicte l'article 228.2 de la deuxième phrase du
deuxième alinéa de l'article 228.3 de la Loi sur la protection du consommateur,
de l'article 19, dans la mesure où il édicte l'article 277 de la Loi sur la
protection du consommateur.
En ce qui concerne les contraventions aux
articles 38.7 à 38.9 de cette loi et de l'article 32, dans la mesure où il
édicte les paragraphes d.3 à d.7 de l'article 350 de la Loi sur la protection
du consommateur qui entre en vigueur le (indiquer ici la date qui suit de trois
ans celle de la sanction de la présente loi).»
Commentaire. L'article prévoit les dates
auxquelles entrent en vigueur les différentes dispositions.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 37? Est-ce que l'article 37 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Merci, M. le ministre. Merci, chers collègues. Nous en sommes maintenant rendus
à l'étape des remarques finales. Je cède maintenant la parole...
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oh!
la liste en haut, bien sûr. Le titre du projet de loi est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
propose que la commission recommande la renumérotation du projet de loi amendé.
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Je propose que la commission adopte une motion d'ajustement des références.
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous en sommes maintenant rendus à l'étape des remarques finales. Je cède
maintenant la parole à l'opposition officielle, à la députée de... La Pinière,
voilà.
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. Alors, pour simplement affirmer que je suis heureuse que ce projet
de loi ait été déposé, parce que l'obsolescence programmée est importante pour
l'environnement. C'est important pour le portefeuille du consommateur aussi,
parce qu'on connaît tous... on a tous des exemples, dans nos familles, de biens
qu'on a acquis et qui ont eu une durée de vie assez courte comparativement à ce
que les mêmes biens avaient il y a peut-être 10 ans, 15 ans ou 20 ans. Alors,
je pense que c'est un projet de loi qui...
Mme Caron : ...dans le
bon sens pour ça. On souhaite que la mise en œuvre et on souhaite la réussite
de l'objectif du projet de loi. Et aussi, bien, je signale... je souligne
l'ouverture du ministre à l'amendement qui avait été proposé. En fait,
l'amendement sur le 5 % du chiffre d'affaires d'une entreprise pour
s'assurer que les multinationales ne viennent pas contourner l'objectif de
cette loi-là. Alors, dans ce sens, là, c'est un... c'est bien... c'était bien
accueilli. Alors, j'en remercie le ministre et je vais arrêter mes remarques
ici. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup. Je cède maintenant la parole à la députée de
Charlevoix-Côte-de-Beaupré.
Mme Bourassa : Merci
beaucoup. Alors, je voudrais d'abord, bien, remercier tous ceux et celles qui
sont ici. Je ne sais pas si on a battu un record de vitesse, mais ça a roulé.
Et c'est grâce à la collaboration des deux côtés de la table. Je pense qu'on
n'a pas oublié l'essentiel qui était à la base de remettre l'argent dans le
portefeuille des familles. Avec l'étude dont on a parlé un peu plus tôt lors
des consultations, c'est 500 $ de plus que les familles peuvent ravoir
dans leurs poches en donnant droit à la réparabilité et à la durabilité. Ça,
ç'a été... c'est une étude des États-Unis. Donc ça nous permet aussi une
meilleure gestion de nos ressources, ce qui est très important. Ça permet aux
consommateurs de pouvoir faire des choix éclairés, autant choisir son mécanicien
pour la donnée... pour les données des véhicules, autant choisir son réparateur
ou même avoir l'occasion de réparer soi-même. Donc c'est plus de choix pour les
consommateurs. Puis oui, c'est vrai, on le disait... on l'a dit lors des
consultations, encore une fois, on sort des sentiers battus. Puis je pense que
le gouvernement du Québec va être encore une fois à l'avant de cette tendance
mondiale. Alors, merci à tous.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Maintenant, je cède la parole au ministre.
M. Jolin-Barrette : Merci,
Mme la Présidente. Tout d'abord, je tiens à vous remercier d'avoir présidé nos
travaux d'une main de maître. Écoutez, ça donne envie de revenir plus souvent.
À la vitesse où est ce que ça va ici, on va dire, on va... on va lâcher la CI
puis on va s'en tenir à la commission économie et travail. Donc, ça me donne
des idées, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Allez-y.
M. Jolin-Barrette : Je
tiens à remercier Mme la députée de Charlevoix-Côte-de-Beaupré, également
adjoint parlementaire à la Justice, qui a contribué au projet de loi avec les
différents groupes, les dispositions législatives, un travail de collaboration
bien apprécié. Merci beaucoup. De souligner également le travail de la députée des
Plaines qui a contribué notamment dans l'ancienne législature. Dans le fond, ça
fait plusieurs années que ce projet de loi est au travail avec, notamment, les
élèves... les étudiants, pardon, du professeur Maillet de l'Université de
Sherbrooke. Alors, je pense qu'ils ont contribué à la réflexion. La députée des
Plaines avait contribué également avec eux.
• (17 h 20) •
M. le député de Nicolet-Bécancour, M. le
député de Dubuc, Mme la députée de Hull, M. le député d'Abitibi-Est, vous, Mme
la Présidente. Saluer les collègues également des oppositions qui ont contribué
au projet de loi, Mme la députée de La Pinière, Mme la députée de
Saint-Laurent, Mme la députée de Verdun, également. Vous dire qu'il s'agit
d'une nette avancée pour les consommateurs québécois. Avec le projet de loi, on
s'attaque à l'obsolescence programmée, mais surtout les éléments qui sont
extrêmement importants dans la vie quotidienne des gens lorsqu'ils dépensent
des sommes importantes pour acheter des biens qui servent à l'usage de leur
famille puis des biens qui coûtent des centaines, voire parfois des milliers de
dollars, réfrigérateur, cuisinière, laveuse, lave-vaisselle, des biens courants
qui sont nécessaires à toutes les familles québécoises, on vient s'assurer que
le produit sera d'une qualité certaine ou, à tout le moins, que les
consommateurs vont en avoir pour leur argent, avec la garantie de bon
fonctionnement, avec un plancher minimal de garantie qui sera déterminé par
voie réglementaire.
Même chose également au niveau du droit à
la réparabilité. Vous savez, il est temps de passer de la parole aux actes, et
c'est ce que nous faisons. On parle beaucoup de la surconsommation, du fait
qu'on doit arrêter l'acheter-jeter. Et je pense que l'illustration que nous en
faisons en consacrant le droit à la réparation pour les citoyens québécois,
bien, ça va permettre justement de contribuer à changer les mentalités, à
changer les tendances aussi puis à dire aux entreprises, bien, il y a un
intérêt financier positif à faire des produits qui sont durables parce que le
droit à la réparation sera présent.
Alors, nos travaux se sont déroulés
rondement. Les consommateurs québécois gagnent au change, comme on dit. Sans
oublier les volets de la loi qui touchent les véhicules-citrons, si on peut dire.
Écoutez, on a tous vu des reportages au cours des dernières années, ça n'avait
pas de sens, avec certaines marques de véhicules. Lorsqu'un... Il n'y a rien de
plus frustrant lorsqu'un consommateur québécois dépense des milliers de
dollars, notamment pour un véhicule, et puis que le véhicule ne fonctionne pas.
Donc, le vélo, c'est bien, mais dans certaines circonstances, ça prend un
véhicule pour se déplacer...
M. Jolin-Barrette : ...Alors,
c'est un projet de loi également qui est pragmatique, c'est un juste équilibre
entre les besoins des consommateurs, le fait également que les entreprises font
face à certains défis aussi. On est dans un domaine qui est compétitif, le
Québec n'est pas isolé du reste du monde, mais cependant on est un leader en
matière de protection du consommateur, alors le projet de loi s'assure de
prendre en compte l'intérêt également de nos commerçants locaux, de nos
détaillants, de nos fabricants locaux aussi, et ça, je pense que c'est
important qu'on ait eu ce souci-là d'avoir un juste équilibre tout en
favorisant les objectifs de protection du consommateur, mais en s'assurant
aussi de faire en sorte que l'économie du Québec puisse être compétitive à
l'échelle nord-américaine et à l'échelle internationale.
Vous me permettrez, Mme la Présidente, de
remercier grandement et chaleureusement toute l'équipe de l'Office de la
protection du consommateur. Mme la Présidente, c'est véritablement une équipe
qui est motivée, et qui a produit ce projet de loi, et qui travaille depuis plusieurs
années sur le projet de loi, donc il y a eu des consultations déjà dès 2019,
suite au projet de loi qui a été déposé également par l'ancien député de
Chomedey avec le professeur Mayer. Dans le fond, l'équipe s'est mise au
travail, et je peux dire que c'est une équipe compétente et de qualité. Alors,
je vous remercie toutes et tous, chacun. Alors, à commencer par ME André
Allard, directeur des services juridiques à l'Office de la protection du
consommateur, Me Joël Simard, Me Geneviève Duchaine, Me Nazanine Dadkhah, Me
Tania Bouchard, Me Raphaël Amabili-Rivet, vice-président de l'Office de la
protection du consommateur, de remercier également Marie-Claude Champoux,
présidente de l'Office de la protection du consommateur.
De remercier également, Mme la Présidente,
mon équipe, M. Alexis L'Écuyer qui a travaillé de nombreuses et de
nombreuses heures sur ce projet de loi. Alors, un grand merci. Vous savez à
quel point, Mme la Présidente, nos conseillers politiques travaillent fort dans
les cabinets. Et c'est le cas de M. L'Écuyer ici qui peut dire mission
accomplie dans le cadre de ce projet de loi là.
Vous me permettrez également de remercier
le personnel de l'Assemblée nationale, Mme la secrétaire, Mesdames les
secrétaires, on est choyé aujourd'hui, M. à l'arrière, les pages, à la
sonorisation, madame, et les gens qui sont à la télévisuel, qui ne sont pas
avec nous, mais qui nous regardent constamment et même qui sont flexibles parce
qu'on les fait même changer de salle aujourd'hui, et ils nous suivent quand
même, pas moyen de les semer sur le plan de la vidéo. Alors, merci à tout le
monde, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Merci beaucoup. À mon tour de vous remercier, chers collègues, autant du côté
gouvernemental que de l'opposition. Oui, c'est vrai que c'est un record,
j'imagine, en tout cas, c'est le mien, mon record, là, de la commission la plus
vite, mais sachez que, puis pour les auditeurs qui nous écoutent, que c'est
quand même un travail qui a été effectué de longue date et que, je pense, avec
le professionnalisme des équipes du ministre et de vos équipes aussi au niveau
de la recherche, là, vous étiez préparés et très bien préparés pour qu'on
puisse arriver avec un projet de loi et de le rendre aussi rapidement, là, à
terme.
Merci infiniment à tout le monde. Merci.
Moi à mon tour de remercier le secrétariat durant les travaux de cette
commission. Merci à la technique et merci de s'adapter, là, à la technique, de
s'adapter à la façon de faire dont la présidence travaille. Je ne vous
interpelle pas quand la discussion va bien et que c'est respectueux, ça fait
qu'eux, ce qu'ils ont à faire, c'est vraiment, là, de se dépêcher à mettre la
caméra sur soit le ministre ou soit le ou la député qui intervient. Alors,
c'est tout un travail, et je les en remercie et je les félicite, là, parce que
ce n'est pas évident de nous suivre. Donc, merci infiniment à la technique, au
son et à la captation.
Merci aussi aux pages qui nous rendent la
vie facile durant nos commissions. Alors, je vous remercie pour votre
collaboration.
La commission, ayant accompli son mandat,
ajourne ses travaux sine die. Merci, tout le monde.
(Fin de la séance à 17 h 27)